ÏM
|
ARECI
|
JLJ vtA-« W5-
|
||||||
'
|
||||||||
MARESCHALERIE
DE LAVRENT RVSE, O V SONT
CONTENVZ REMEDES TRESSINGVLIERS
contre les maladies des cheuaux:Auccpluheurs figures de mors. J _^—-
En Usuelle y tuons adioufté w awre trt:clé de remèdes: le tout nouutlltmtnt r tuttif
corrigé & tugmentefus yn yielortgmtl. |
|||||||||||||||||
# fo -* /f$
|
|||||||||||||||||
A PARIS,
Chez Thomas Pericr,ruc fain&Iacques* M. Di LXXXIIÏ.
'-Tir——----
C/||^V1j|a£ DV R.OY.
w Cff ï
v^4 * M fcri'l
|
|||||||||||||||||
o
|
*
|
||||||||||||||||
■ aa
|
|||||||||||||||||
£> lt*F*
|
|||||||||||||||||
S?!
!_JL
|
|||||||||||||||||
A ILLVSTREET PVISSANT S E I-
GNEVR IOYS DE BORDEAVX, SIEVR
du lieu, & d'EJiouuy^c.Getilhomme ordinaire de la chambre du R,oy3Capilaine de la •ville 0* chafîeau de Vire, & Enjeigne de -, cent hommes d'armes des ordon- nances déjà Maiefie. ' O N s e i g N E v Rj ie ne vous
fay pas ce prefent, pour vous gratifier du liure:mais pour le rauorifer de voftrc nom,&: vous donner pluftoft à luy, que de le vous donner. Car aufti ail plus debefoin de vo- ftreauthorité, pour eftre bié venu entre les Gentils-hom- mes, que vous de fon inftru&ion, pour en eftre admiré; citant il accomply de tant de belles parties,que fon arti- fice n'y fçauroit rien adîouftcr, & fi recogncu pour cela, que voftre iugement de luy en croiftra infiniment la bôncopinion.lelevousdonedoncjà firvque toutes les pcrfcclionssquifctrouuerontluy manquer, foient fup- plces en vous :& que pour le moins {'il ne vous pîaift. Vous foyez caufe qu'il plaife aux autres. Et ne prefume |
||||
EHSTRE.
en cela rien mériter de vous, mais l'obliger beaucoup attendant plu flioir pardon, que gré d'vne "telle hardiefle' laquelle vous imputerez à lafleiirance que i'ay de voftrc bonté, & à celle que vous prendriez de mon humble leruice, duquel ie prie Dieu, Monfieur, me faire la grâce de vous donner autant
de preuue que ie defire. De Paris ce vingt cinquie£ me iour de luiîlet. ijty Vofr.rc tref-humble& affectionné fcrui-
teur a iarriais, Guillaume Auuray. |
||||||
TABLE
|
||||||
y
|
||||||
LA MARESCHALERIE
CONTENANT LES MEDECINES ET
GVRES ÔES CHEVAVXjAVEC PLVSIEVRS
fHors de brides cy après defcriptst Compofeepremière-
ment en Latm par Laurent Rw^émaifire Â/La- rejchal : & depuis tranflatée en langue FrançoiJL*. î)e la nature du cheual, chapitre premieri
E cheual eft de nature chaude & tempérée:©»
cognoift la chaleur parce qu'il eft léger, har- dy, & de plus longue vie qu'autre befte. On cognoift la tempérance de fa nature, par ce qu'il eft docile, doulx & bénin à fon feigueur, ou à celuy qui le nourrit. Qutlsdoutent eflreleseflxllons, &îes iuments pour engendrer
cheumx Chapitre %. POurce que toutes belles ont accouftumè produire leur fem-
blable tant en corpulence qu'en mœurs &: conditions, il eft neceiîaire eflire bons parens pour aûoir bons cheuaux, car d'vn bon cheual & beau f engendrera vnjb£:au&: bon poulain ,& au contraire:ainG eft-il d'vne iumenr. Et fi quelque fois le contrai- re aduient que le poulain ne refTemblc à fon parent, c'eft vn cas fortuit carfouuentilz fereffemblcnt de c<j>rps& conditions. Quelles chofes on doit cor/fidertr aux ejidllom. Ctup. } . QVatrechofes font àcognoiftre aux parens,c'eft àfçauoir
la corpulence, la beauté,Ia couleur, ôda bouté .En la çpr- a
|
||||
î IA MARESCHAIER IË
pulence on doit confidcrervn corps grand,large, Tolide, & la
ha uteur qu'elle foit conuenable au corps, le codé long, les cuif- ies.'grofîès, longues frondes , lapoiclrine grande & large, &: entr'ouuerte,&toutIe corps bien nerué, le pied fec ferme, auec vne corne bien cauée, & affez hautement chauffé. De la beauté des chenaux. Chapitre a,. ON cognoift la beauté cîvn cjieuaî quand il a la tefte petite
& feiche, & quclapcau foit bien ioinc~teaux 02 delà tefte 1 oreille courte & poinclue comme d'vn afpic, les yeux grands, non enfoncez dasta tefte,- les narines ouuertes comme enflées les maefaouëresgrefles &feiches, la bouche grande & fendue le col long & grefle près de fa tefte, le garrot aigu, droict,& bien roide,îe dos court,& quafî plat, les reins ronds & comme gros, les coftes& entrailles comme vn bœuf,les hanches longues & eftêdues,peu de crins& longs au garrot & à la queue, les croup- pes larges & bien charnues tant dedans que dehors., les iarretz affez grâds &fecz,les cutffes courbées 8cgrades, lefquelles vn bon cheual doit tenir côme vn cerf, les iambes feiches, groffes 'U fort velues, les ioinctures dlcelles groffes,non charnues,pro- chaines de la corne^comme celles d'vn bœufles cornes rondes fondes & fermes. Et généralement il faut qu'vn cheual ait les membres bien proportionnez au corps tant en grandeur qu'en groffeur : principalement qu'il foit bien releué ,à fin qu'il face vne groffeur à la poi&rine. Finalement il faut qirvn cheual foit plus haut du derrière que deuant àlafembîance d'vn cerf. Les cQuleurs des chenaux. Chapitre y.
T Es couleurs d'va cheual font celles cy , ceftàfçauoir cou-
pleur baye .couleur d'or, ou poil de vache , grifon ,incarnat, gris cendré, poil de cerf, rouen,cheuaî pommelé,blanc obfcur, moucheté, tresblanc, noir, bay, brun. Apres y a des cheuaux de diuerfes couleurs, principalement quand y a des taches noi- res méfiées ou blanches, ou faunes, ou baye méfié auec gris ou autre couleur, cheual taché comme d'efeume, cheual marque- té &c gris brummais félon l'opinion de mefîîre Jourdain, la cou- leur baye & blanc brun eftàlouer fur toutes autres. Le cheual eftallon doit eftre de couleur gaye, & non de diuerfes couleups comnjc vne pie. Toutes autres couleurs ne font à prifer, û la grandeur-
|
|||||||||
DE tAVR'ENt 'JlV'SB? ___ %
grandeur du cheual, &: les membres bien difpos 3 n exeufent la
faute de la couleur. De la borné du chenal, chapitre 6.
T E mérite d'vn cheual eft en la bonté. Il aduiét fouuent qu'vn
-'-'cheual eft laid, mal faicr., de mauuaife couleur, toutesfois il fc trouuerabon : & pource il fera chér,car on(prcnd pluftoft vn cheual à la bonté que beauté. Si nous prenons leschofes pour vtilité, la bonté eft plus vtile: & pource deuezdefîrer plus toft vn bon cheual qu'vn beau,car la bôré exeufe la turpitudexom- bien que s'il les auoit toutes deux, en feroit meilleur. Dauanta- ge faut noter que l'on fçait mieux difcerncrla bonté & l'effecV d'vn cheual maigre que gras, car la greffe cache beaucoup de chofes. Outre autant y a à confïderer es iuments que cheuaux: toutesfois la principale choie eft,queles iuments ayent le corps grand, & le ventre long. Des fignes pour cogmiflre les vertuxjîvn cheual.
|
|||||||||
Chapitre *j.
|
|||||||||
Premièrement faut noter, que la beauté & le défaut des mé-
bres d'vn cheual fe difeerne mieux en vn maigre qu'en vn gras. Vn cheual qui a les mâchoires groffes, & le col court, eft de fa nature difficile à brider, & fort en bouche . Le cheual qui a la tefte froide &:' groffe, Sr qui la porte pendante &pe- famment,aueccequand ilales yeux gros, & le bout desau- reilles pendant & froid, à grand peineiamais pourra-il eftre ga- ry. Le cheual qui aies aureilles pendâtes & grandes; & les yeux enfoncez, eftpefant, lafche & vain. Vn cheual qui a les cuif- fes courbées, &les iarretsgros: & quand iceux jarrets font tournez dedans, il doit eftre leger&foudain. Le cheual quia les iarretz courbez, les cuiffes grandes, les hanches courbées, eft bon pour trauail, & naturellement doit bien cheminer1. Si ion tire vn cheual par la que ue, dautant qu'il eft ferme, & que plus fort tire à foy fadicte queue, d'autant eft il meilleur, & de grand fecours à la guerre. Item tant plus le cuir qui eft entre es aurciiles où le crin défaut, eft plus près ioint aux os, d'au- tant le cheual eft meilleur à la guerre. Vn cheual qui a les ioia- «ares des iambes près des pieds naturellement greffes, & les aij
|
|||||||||
DE T.AVR.ENT HVSS. j
onl'eflime demy mort. Le cheual qui a l'antrac, & fî le vent
qu'il iette par le nezefl froid, & que les yeux luy pleurent touf- iours, eft proche de la mort. Le cheuai qui a la morue ou le farfin, &: qui iette toufiours humeurs par les narines, comme eau graife & froide,à grand peine pourra-il efchappcr. Le che- ual qui a 'la maladie d'arragiat, ou flux de ventre, &quiiette fans ceffe de l'eau par le fondement, tellement que rien ne luy demeure au ventre,la maladie tournera en enfonturc ou infu- non, & mourra bien toft. Le cheual qui a les viuesouaumes,S£ tout le corps en fueur auec vn tremblement de membres, n'ef- chappera de celle maladie. Si quelqu'vn tient quelque temps les na rines d'vn cheual, &c qu'il mette dedâs vnpetit d'herbe ou de paille, & que de fon vent il la iette loin,iVa aucû mal à la telle de reu mes ny catherres. Le eheual qui a la maladie de leftran- guillon, s'il afpire ou refpire auec difficulté au m'ylieu du go- ficr, & auec grand fon des narines; auec ce il aie gofier enflé & fort gros, à grand peine efchappcra il Le cheual qui de nature ades balfànes pareilicsôc de mefme hauteur &lÔgueur'n'cngro£ fira lucidement-
Ùe q- d .ti?e diyuent eftre les cheumx pour engendrer. Chap.%.
PO ut ce qu'vn cheual robufte,fort& bië proportiônéfait des
poulains pareilz & femblables à luy, à celle caufe on doit é- îireles cheuaux à telaage que l'on trouuera les membres bien complets auec puilfanceen eux. Le poulain qui efl engendré d'vnieune cheual, naturellement fera débile. Cartouslesmé- bresne font completz nefolides en iceluy, ne pareillement la vertu perfaiefe. Le poulain donc fera imparfaief & débile s'il eft engédré d'vn ieune cheuaf. Car d'vnechofe perfaicle, fortvne : perfaide:&d'vnemoins perfaide,chofe moindre en perfe- ction. En quel AUgefsntfuffifantes les iument%four engendrer chà> 9
A Caufe que le ft % féminin eftplus froid que le mafeulin,
adonques vien*. plus toftà perfection de fon aage. On peutioumettrelaiumentau cheual quand elle a deux ans. Et : quand elle a dix anspalfez, elleefl inutile du tout à conceuoir & fi en cet aage elle porte quelque fruief, ne vaudra rien, & for- îira trop tard,Et comme l'aage eft plus toft perfaict à la femelle |
||||||
LA MARÏSCHAIHJIIÏ
paûurons cours corne vnbeuf.defanatureiieftfort&puifTanrV Vn.cheual qui a les colles groffes côme vn bceufje ventre grâd &auallé, efl de grâd trauail & labeur. Vn cheuaî qui a toutes les cornes blanches, iamaisneles aura dures ne fortes. Si vn che- uaî demeure ferme deffus fes quatre piedz, principalement fur les deux de deuant long temps, tellemét qu'il n'eftende vn pied deuant l'autre, ou qu'il ne Ce fupporte plus fur IVn que l'autre, &s'eitable bien,cela fi-gnific qu'il a les membres inférieurs fains & fermes. Vn cheual qui a les narines grandes & enflées,le$ yeux gros & non enfoncez,doit eftre hardy, Vn cheual qui a la bou- che grande & bien fendue, les mâchoires grelles & maigres,le col long, & menu près de la telle, cft affez doux à emboucher. Vn cheual qui'tient le troc de la queue ferré, &fort près des culifcs, doit eftre fort, de grand trauail & labeur, mais vn peu pefanr. Le cheuaî qui a les iambe & les ioincf urcs d'icelles af- fez velues, & le poil long.eft de gr lad iabeur,mais gueres léger. Lecheualqui a le dbsourefchioe longue & grade,les hanches longues & larges, & qui eft plus haut du deuant que du derrière bien fouuentefl léger à courir. Le cheual qui cloche du deuat» & qui ne marche à terre que du bout delà corne, eftbleifé à la corne : mais s'il met le pied à terre, c'ell fïgnc qu'il eil blelfé au- tre part qu'à la corne. Lecheualqui cloche quand il marche, & qui ne. plie point les paflurôs ou ioin<îlures, e(l bleffé en ice uX pafturôs ônoincTures.Le cheual qui cloche deuât, & audetou? ou àdextre ou à feneîlre cloche pf fort,on piefume qu'il a dou leur aux ars ou aux épaules. Le cheual qui cloche du derrière,^ ' àvn Ample détour cloche prfort,eft bleïTé àla hâche.Le cheual qui a douleur es parties inférieures, & qui en cheminant fait le* pasjdc deuant menuz&druz,a douleur à lapoiefrine. Leche- ual qui cloche du deuant, & qui eftand le pied duquel il clochç deuant l'autre quand il eftàrepos fansaucunemétfèfupporter de celle iâbc,eft bleffé àla iambe,ou aux ars ou aux efpaules. Le cheual qui cloche du derrière, & lequel en cheminât ne fe fup- porte que du bout du pied de derrière fans courber les ioinctu- res, mais feulement ïeue le pied, & le traîne, fouffre mal àla ioinâure. Le cheual qui atou/iours douleur dedans le corps,^ quifansceflfealesaureillés& narines froides,lesyeuxenfonce |
||||||
LA MAR.ESesrAL'IR.11
quau mafle, ainfî pluftoft f en va-il & dépérit, Qui eft la raifoa
qu'après dix ans on les repute inutiles, par ce que les vertus dé- faillent en elles, commecftansia vieilles. Quelles ch ojës il fsut aux cheuaux quand on les veut faire faillir.
Chapitre i o. ON doit bien nourrir & largement vn eftalion quand on le
veut faire faillir, & doit eftre fans labeur & aucun torment: carie grandlabeur deffeiche l'humidité,euacue refprit,& débi- lite la vcrtu.-lefqueîles trois chofes font neceffaires pour engen- drer. Au contraire le repos multiplie l'humidité, &la bonne nourriture augmente l'efprit&la vertu, & du repos la nourri- ture prend force : dont iladuientque ledefirde faillir eft plus grand.Toutefois on ne doit laiffer le cheual du tout fans labeur, mais tellement Ietrauaiiïer,queietrauailluyfaceplusde déle- ctation que d'ennuy Carlelabeurou lcxercicetemperé,feiche la chaleur naturelle^onfumelesfuperfluitçZjCorroboreies ver- tus & l'cfptit : d'atiantageil gouuernela puiffance digeftiue, èC lay aide. Parquoy la geniture fera meilleure de pure femence que d'impure . Et pourœ que les pures tèmences font meilleu- res pour engendrer que les impures, il eft bon que l'eftallon foit vn peu exercice. Trop grand repos engendre fupe: fluitez, dont la chaleur naturelle'& l'efprit font débilitez, le corps & ks humeurs ferefroidiifent, &'confequcmment la femenccLa geniture à grande peine fe fera de femenee froide & moult hu- mide : & s'il en fort quelque chofe, ce fera fexe féminin, car de femence froide & humide le genre féminin fort, &: du tempéré le mafle. DVne femence trop froide & humide iamais rien ne feconceura: car la chaleur naturelleagenteft fuffoquee: ainfi eft-i! d'vnetrop leiche,à caufeque la matière ne fepeut eften- dre:ainfi efl ild'vne trop chaude, fi elle eftfeichc ellefebrufle: fi elle eft auec froidure, ne fe peut former : mais du tempéré, fe fairla vraye conception. La concîufion donc fera que les che- uaux eftailons ne foient trop gras ne humides, ne fecs, mais de bon moyen, ce neantmoins plus humides que fecs:pourcc que vn grand eorpî efl- engendre d'abondante matiere,& de peu de matière vn petit cor^s. Parquoy il faut tellement tramer les .cheuaux
|
||||||
0H 1 AVS.ENT R.VSé.-' ■ 4
cheuaux eftalîons,qu'ils foient moyennement gras,car ainfi que
petite matière n'eft furfifante, auffi l'abondante n'eft trouuée eonuenable, & la chaleur agent en groffe quantité ne-la peut dépurer ny former, ains en agent elle fe débilite. Pareillement en moyenne & trop petite chofe elle fe perd, quand lefubiecl; n'eft trouuéidoy ne. En la chofe tempérée elle agit-par tempé- rance ■& équité-, librement informe le tout, veu qu'elle trouuc fubie&bien difpos, lequel elle peut députer &gouuemct. Ce quei'ay dit des cheuaux eftaîlons, doit eftre entendu de ceux qui font es eftables, lefquels l'homme fait repofer & exerciter à fon plaifir. Les cheuaux qui vont paiftre auec le beftial, ne peu- vent eftre fans trauail, veu qu'ils vontçà Sclâven paillant, 8da libertédifpofeleur vouloir àleurplailîr. Semblables chofes.on doit confîderer es iuments. Combien de iuments on doit foumettre a vn efiallon-
Chapitre n. TTOut ainfi que les cheuaux font differens en corpuléce, auffi **• font ils en puiffance: pourec il faut foumettre iuments en grand ou petit nombre félon qu'on eftimera la puiffance du cheual eftalion : laquelle chofe les fera viure longuement: car faillir trop fouuent fait vieillir toute belle & défaillir, veu qu'élu le perd & confume toute fa fubftance& humidité, débilite Tes- vertus, eftaint fa chaleur naturelle,. & fait efuanouir tous ces ef- prits, dont la mort f enfuit. Toutesfois ie trouue qu'on peut foumettre à vn cheual puiffant & bien proportionné,douze iu- ments, ou au plus quinze :aux autres félon la qualité de leur puiffance & vertu. En quel temps on doit faire faillir les-cheuaux sflaïïws.
Chapitre ïi. VEu que la nature des iuments eft de parfaire leur geniture
en douze moys, il faut preueoir que le temps de la conce- ption refpondeau temps de lanatiuité. Parquoy puis qu'il eft necefTaire que les poulains naiffent en temps tempéré & fertii- le, & où les herbes croiffent,à fin qu'ils ne foient bleffez de froi- dure,ou tariz de chaleur,&à ce qu'ils ayent abondance de laic\ feinble qu'es pays chauds on les doit faire faillir en Mars. & m- |
||||||
DE T.AVRÏNT RVSB. f
graiTes,mais qu'il y ait moyen: car Ci elles eftoient trop maigres,
leur fruictpourroitabortir par faute de nourriture, ou s'il for- toit, feroit petit & débile. D'autre part, fi elles font trop graffes, la femence ne (e pourroit eftendre comme il faut, à eau fc des lieux qui feroiét trop replets,& ainfi fortiroit le poulain de peti- te corpuiêce. Etviétà noter qu'il faut faire couurir les bonnes iuments de deux ans en deux ans, c'eft à feauoir celles qui ap- portent malles, à fin que le poulain ait dulaift pur & en abon- dance: &toufiours leur faut auoir bonne prouifion de pafture. Et en hyuer eft neceffaire qu'elles foient en lieux chauds, com- me es forefts, où ne pourront eftre tant blcffées de froidures ne de vents. Toutesfois on doit euiter tant comrr\e l'on peut, que les iuments ne demeurent es lieux où il y a grande abondance de heftre, pource que le gland du heftrefairabortir leur fruift. En efté on les doit mettre es lieux froids, où il y ait des eaueSj comme es prez & es lieux où fera abondance d'herbages. Quel, temps ejl apte pour conceuoir & engendrer les poulains,. Chapitre 16. PQureequcla nature des iuments eft telle, comme i'ay dit,
qu'elles portent leur fruiû vnan entier, il fautélircle temps de la conception 6c natiuité bien propice &idoync. Etfemble que le nouueau temps, veu qu'il eft tempéré & abondant en pa- fture,eft fort conuenablc à tous deux. Premièrement, car com- me il foit tempéré, & que toutes humeurs en tel temps font té- peréeses animaux, & que lors le fang domine dedans le corps, femblc, qu'il n'y a temps plus conuenable à la conception, veu auffi que la tempérance des humeurs eft neceffaire à icelle. D'a- uantage le temps d'Autumne femble eftre conuenable: à raifbn que les ieunes poulains font tendres, & pource font bien toft bleffez du froid ou de chaleur.: mais en Automne la chaleur ne les gafte, ne la froidure les tormente,: auffi qu'ils trouuent her- bages tendres.&s'enforciffent ainfi que les herbes viennent du xes : qui eft bon pour eux, carils demâdent abondance de laid, ians fouffrir faim ne foif pour leur nature tendrc&debile,qui de siande nutriment de mefme. ^uellieu ejl propre pour faire naijlre Icsfoulaim»
Chapitts 17, |
||||||||
LA MARÏSCHALÊ&I2
Auril,& es lieux froids en May,car ce temps là couiendra bien
à la natiuité du cheual : d'auantage les poulains de ce temps là trouuent l'air tempéré,& abondance de nourriture. Combien de temps les iuments portent l:tirfruic7. chap. i_j.
ON dit qu'vn agent en vne quantité grande n'aura pas Tî
toftdifpoféfa matière, comme fi elle eftoit petite.Adon- ques commelamatiere&rgeniture des iumentsfoit plus gran- de pour la quantité grande de leur corps,qued'autres beftes,& auec ce plus humide, il eft nccefTaire que la chaleur ait plus long téps pour informer icelle matiere.Et pource nature baille aux lûmes vnan pour parfaire leur progeniture,&en ce eft aulîî lôg temps quelefoleil faitfon cours dans le Zodiac. Il ne faultfi long temps es bœufs: car leur matière & geniture eft feiche, pource eft elle plus facilement informée Es aines, iaçoit que la matière foit moindre,toutesfois elle eft moins froide, & pour ce la chaleur met plus long temps à l'informer. Es autres beftes félon que leur matière &geniture eft facile à informer, nature leur a baillé plus long ou plus brief temps pour acomplir '& me ner à perfection leur fruicT:. De ce qu'il faut faire quand la iumentfotiffre le cheual. ebap. 14,
SOuuentesfois iladuientquelaiumentfoufrrefurfoy leche-
ualjtoutcsfois ellerefufela geniture &: femence, qui aduient par faute de chaleur es parties naturelles. Et iaçoit que nature l'incite, toutesfois la froidure de ces parties luy faitrefufer: & . pource les faudra frotter au tour d'orties, ou d'vne herbe nom- mée fquilleou oignon marin,pour leur exciter nature. Outre il faut noter que les eftailons qui font auec la trouppe du beftiail, fe doiuentfeparer quelque temps pour les dommages qui pour roient venir pendant leur fureur : car en téps qu'ils faillent,leur furie croift, &: l'approcher de l'vn à l'autre ieroitcaufe de les faire blcttct. Comtnt- on doit tmitter les iuments après qu'elles ont conceu. cha. 1 5.
A Presque les iuments ont conceu, on les doit feparer des J\mz(lcs,&: q-î'eHes ne fouffrent faim,froid ne peine; d'auan- tage qu'elles ne fcièw* en lieu eftroiét ny preflees, de pa'ou.r d a- borur... • 'euesaefoienc trop maigres oc pareillementtrop graffes,
|
||||||||
LA MARE S CMALERIB
T A couftume eft que toute befte fe maintient félon la nature &
•^couftume qu'elle a eu à fon commencement, & vit félon ce qui eftplusconuenableàfon efpece:à celle caufe on doit telle- ment nourrir les poulains en leur ieuneffe, qu'ils fupportét plus légèrement ce qu'il leur faudra fouffrir après. A ces propos di- fait Hyppocrates que les chofes accouftumées delongtemps5 iaçok qu'elles foient plus dures que celles qui ne font accou- tumées , ne rnoleftent ou tourmentent tant. Or attendu que les poulains font pour le trauail & labeur, & que les cornes du- res Sz fortes (ont neceffaires au labeur, Sz que les lieux doux rë- denr les cornes tendres Sz molles, femble vtile qu'on face nai- flre les poulains es lieux rudes Sz pierreux es montaignes. Par ce moyen les cornes durciront es lieux afprcs,rudes Sz froids:&: la tendreté des cornes ne fentira rien es lieux afpres&difficiles3 veu qu'ils les auront accouftumez. Les montaigne;. & places montueufes font vtiles pour deux raifons: l'vne eft que confide- ré que le chemin des montagnes eft en montant & descendant haut"Sz bas,par ce plus difficile que le plain chemin,à cefte cau- fe le poulain fera plus exercitê à labeur en montant & defeen- dant,que fil alloir toufîours par le plain chemin :auili Tes pieds luy viennent plus forts, plus gros, durs & propres. L'autre rai- fon, car par le trauail il fe fait plus grand amaft de nourriture es membres qui labeurent, Sz nature fefforce toufîours à défendre les membres où elle eft plus neceffitée. Et pource que les iam- bes &picdslabeurët pi' que les autres mébres,nature y enuoye grofîe nourriture pour les corroborer & augmenter, afin qu'ils fupportent plus de labeur: dont à la fin les os des ïambes vien- nent gros,& les cornes des pieds dures. Il fera donc bon que les poulains foient continuellement exercitez, quand ils font au trouppeau du beftial : toutesfois en telle forte qu'on cognoi- ftra eftre raifonnable, non pas contreleur vouloir ou pouuoir, fans les fafchar, mais les faifant légèrement courir La marner e de nourrir les ieunes poulains,. Chapitre r.8. APresqueauons parlé de la manière de nounir les ieunes
poulains, maintenant refte à dire comment il les faut en- tretenir Sz endoctriner. Etpremieremsnt epand il feront nez, 'û.
|
||||||
Dï LAVRENT RVS2. 6
fe faut garder de les attoucher de la main, car par fréquent at-
touchement font bleffez. D'auantagcles faudra garder du froid tant que fera de raifon, à fin que par froidures ne foient impor- tunez : femblablement par chaleurs Sz grand efté. Parquoy en ces deux temps leur faudra élire lieux propres & idoines ,c'eftà feauoir en tëps froid les mettre en cftables chaudes, Sz en temps chaut en lieux froids Se obfcurs. Il ne faut qu'ils fouffrent au- cunement faim ou foi»f. Parquoy on ne les feparera point de leurs mères. Lesiuments doiuentcftre nourries de bon paftu- rage à fuffifance, à ce qu'elles baillent force laicl, Sz que les ieu- nes poulains en puilfent fuccer abondamment à leur plaifir. La manière de les nourrir quand ils font grands • Chapitre 19. QVandles poulains feront plus grands, fera bon les toucher
légèrement de la main, à fin que par attouchemens ils fe fa- cent plus doux, plus domeftiques, Sz plus faciles à domtenfem- blablement afin que l'on les ferre plus facilement, les faudra mener après leurs mercs parles môtagnes eslieux pierreux pour h$ raifons fufdites. Outre plus neles faut mettre dehors, oufê- parer de leurs mères, qu'ils n'ayerat deux ans accomplis:mais ce pendant faut qu'ils les fuyucnt parles pafturcs es lieux conuena- bles. Apres deux ans on les doit feparer de leurs mercs, à caufe qu'en iceluy aage ils commencent à eftreftimulez de vouloir faillinparquoyfils fuyuoientleurs mères ou autres, pourroient faillir fur elles, dont ils deuiendroient pires, Sz fe blefferoient fa- cillement en tout leurs corps. Car fi le cheual auoit liberté d'e- ftre aux paftures iufqués à l'aage de trois ans fans aucune com- pagnie de iuments, ceferoit chofe bonne, ôcfalutaïre pour luy, pource qu'il deuiendroit fain,habile & difpos parla-liberté qu'il auroit,auec le plaifir qu'il pourroit prendre à courir &faulter par les champs, non feulement en tout fon corps, mais aufïi en chacun membre : Sz fpecialement es ïambes Sz iarrets, lefquels il auroit nets fans macule, par tout amendez Sz rendus plus forts. Comment on les doit attacher premièrement.
Chapitre zo» bi)
|
||||||
DELAVE. EHTRVSE. J
ON peut dompter les cheuaux & apriuoyfèr après qu'ils ont
deuxans:mais ileft plus expédient d'attendre qu'ils ayent trois ans complets, car en telaage on les peut plus facilement trai&er, pource que leurs membres font plus robuftes à porter labeur &:peine. Êtiaçoit qu'après ledit aage il foit difficile les domter, toutesfois on recite que l'empereur Frédéric ne faifoit ïanaais domter cheuaux pourfaperfonne qu'ils n'euffent quatre ans accôplis, & difoic qu'ils en eftoient plus fains &C fors, & que leurs iambes & ioinctures eftoient plus nettes,& non tant fubie- cles à auoir galles & rongnes. Comment & par quelle cautelle on domter a vnpouU'm.
Chapitre 2:. QVand tu vaudras domter vn poulain,faut garder cefte cau-
telle,qu'il foit attaché à double cheueftie, à fin que pour fa malice ne febkffe aux cuiffes: & durant le temps qu'il fera en fu- reur, faudra mettre près de luy vn autre cheual qui foit domté, * parce moyen on pourra plus facilement approcher de luy. En outre fouuent le faudra toucher de la main aux pieds, aux iam- bes, & par tout le corps .•& ne faut au commencement qucle gouuerneurfê courrouce fort contre luy, à fin qu'il ne leblcffe ou quelque autre, mais faut perfeuerer auec.luy en grand dou- ceur, &leîraiéîerbenignement, iufques à eequeparcôtinuels attouchemens & frotcmens de la main il fe face priué & domté, commeauons dit, tellement qu'ores enauantonle puilfe tou- cher par tout feurement. En efpecial il faudra éleuer les pieds, & frapper dedans aifez fort:d'auantage auant qu'ils ayent deux ans ne les faut aucunement attacher pour quelque raifon que ce fpit, carpourîaieuneiTeôdelabeutqu'ilsontquand on les do- te, facilement fe poinroient bieffer aux iambes. Comment on les doit garder x^res qu ils font domtex^
Chapitre 23. A Près qu'vn ieune cheual eft domté, le garderas en cefte
forte-.luy mettras vn cheueftre de cuir fort & doux, lequel fera lié à la mangeoûereauec deux licols, & aux pieds de deuât luy mettras d es entranes de laine, & auec ce vne corde de laine, qui fera attachée au pied de derrière, à fin qu'ancunementii; ne puifTe aller: celaaufïi eft pour luy conferuer fes iambes faines; h iïj
|
||||||
LA MARESCHALtSIE
QVand les cheuaux font venuz en l'aage qu'on les doit dom-
ter & feparer des iuments,il les fault doucement attacher à vn cheueftre au licol gros & fort,fait de laine, car la laine pour fa douceur eft meilleure que le lin ou chanure: toutesfois enco- res eft il meilleur quand il eft faicf. de crins de cheual. Tu com- menceras donc à attacher ton cheual en temps vn peu froid, comme en Octobre ou enuiron,pourcc qu'on les peut plus af- feurcment fafcher en temps froid que chauld. Et quand tout l'hyuer tu les auras domtez, au moys de Mars ou enuiron leur bailleras à manger du fourrage,& continueras à leurbailler des herbes verdesleplus qu'il te fera poffiblc. La raifon eft, pource que les poullains femmaigriiTent&defleichent dans le corps, pour la fâcherie qu'ils ont d'eftie dotez: parquoy eft neceflaire leur bailler du fourrage. Aucunefois auffi on leur baille du four- rage au moys deNoucmbre, &dcuant, lequel ne les engraiile point, mais il les purge beaucoup, & enfle le corps-Cependant fault bien regarder qu'ils foient en vneeftable chaude, & qu'ils n'ayent froid ne vent. Etiaçoitquelc fon ou remule leurfoit bon, car il enfle le ventre, toutesfois ne leur en fautiamais bail- ler auec l'herbe, pource que le fon auec l'herbe leur engédre des vers au corps. le croy que le plus feur foit les attacher le pre- mier iour de May^àcaufe qu'en ce temps les poulains font gras pour les herbes qu'ils ont mangé au nouueau temps, & lors ils font nets dans le corps, & purgez de toute la corruption &cha leur qu'ils auoient: &: d'auantagelors on a plufieurs petites her- bes nouuclles, qui leur font plaifantes.& profitables. Finable- rrient il ne fault commencer à les attacher en temps chauld:car ils fefchaufferoient & tourmenteraient d'eftre ainfi attachez, dont pourrait venir quelque accident, tant en tout le corps que particulièrement es membres. Et quand il fera prins,& qu'il au- ra vn cheueftre de chanure auec vn licol de cuir,il le faudra fou- uét meneràTeau,&:promencr auec d'autres cheuaux dcfîadom tez.iufqu'à ce qu'il facouftume à aller tout feuî,puis tu le mène- ras à pied à l'eau, auec vnfreinenlabouche,&: vnefelle. En quel tembs on doit domter les ieuna chenaux.
Chapitre 2 1. On peut
|
||||||
DS IAVRENT RVSE.' &
femblables, & ce moyennement. La paille eft fèiche, &pource
il ne f engreffera fi facilement. mais il le gardera en fa bonne dif- pofition & force. Et pourec qù'vne viande dure eft de difficile diffolution, il fera plus prompt à trauail, & meilleur, mais vne viande tendre facilement fe diflout,parquoy le cheual qui en fe- ra nourry, fera beaucoup plus débile, La meilleure difpofition du corps du chcual,eft de celuy qui eft moyen,c eft à feauoir qui n'eft trop gras ne trop maigre Quand il eft trop grasduy furuie- nent plufieurs fuperfluitez& mauuaifes humeurs, qui caufent diuers inconueniens aux iambes & autre part, principalement quand il trauaille carlorsles humeurs fe dhToluent & vont par tout le corps:de là viennent aux cheuaux plufieurs maladies, Sd pour I'oppilationdes vaines & arteres.ils pourroientincontinct mourir. D'autre part, fi vn cheual eft trop maigre, il fera trop débile pour trauailler,& ce fera vn corps fan s ame, & chofe mal plaifante & horrible à voir. Comment &quand3& en quelle minière on doit purger les cheuaux.. Chapitre 2 5.
POurcc qu'entre toutes les chofes qui maintiennêt vn cheual
cnbônedifpofitiô,la meilleure eft le purger au moins vne fois l'année, adonques en eftiîplus fain, & quafi feraieunift,à cefte caufe ievous diray auucnes fortes deles purger .Vne ma- nière eft auec du fourrage, comme à Rome, en Italie, & en Lan- guedoc, les eheuaux mangent du fourrage par quinze iours, & non autre chofe, cela les purge merucilleufement : fi on leur en baille d'auatage,c eft pour les engreiTer,& non pas pouc les pur- ger. Autre manière efben laPouille y a des herbes que l'on ap- pelle du trèfle,qu'il ne faut femer qu'vne fois en trois ans & tous, fes ans iettent, & durét tout l'efté : le cheual fe pourra purger te engreflèr de ces herbes corne de fourrage. Es lieux.plus froids* corne en France, Alemagne, Angleterre, on les purge auec les* herbes des prez,qui les purgent & engrefient, car elles font plus, fubtilcs,tendres,&vcrdcs qu'ailleurs. Autre forte de purger eft. es lieux où y a quantité de pômes, de melons &c pôpons. En ces lieux on les coupe en petites parties, & on leur baille à mâger,cc la les purge,princïpalemêt par l'v rine, &les en greffe fort5&mieux que leur bailler à mâger de i'auoine par quinze iours. en.qualités |
||||||
LA MARESCHALïRIE
auec ce le lieu où il fera, ou l'eftable,foit dciour bien nette, &
qu'il n'y ait nul fient, & de nui<2 luy feras de la licticre de paille iufques aux genoux pour fe repofer, & foudain au matin Ialcuer & de bon matin froter tondicî: cheualpartoutle corps, & luy nettoyer les iambes auecques vn bouchon ou auec l'eftrille, ainfi que mieux te femblera, puis après le mèneras à l'eau tout bellement & doucement, &d'auantagele faudra tenir tant au foir qu'au matin dedans l'eau iufques deffus les iarrets ou plus haut, toutesfois que l'eau ne touche aux couillons quand il boi- ra, & ainfi le tenir par l'efpace de trois heures, foit eau douce ou falée, c'eft à dire leau de mer, car la froidure de l'eau douce, & la îeichereffe de l'eau marine luy deffeicheroitles iambes, en re- primant les humeurs qui y defeendent, par lefquellesluy pour- roient venir pîuiîeurs maladies. Et quandil fera reuenu de l'eau, ne le faudra aucunement mettre dedans l'eftableque lès iambes ibient mouillées,ains nettes & dcfleichées,pource que la f umo> fué de l'eftable par fa chaleur engédre des galles & rongnes aux iambes mouillées. Spécialement faut garder vne chofe, c'eft que ton cheual mangetoufiours bas commepresde fes pieds, tellement qu'à difficultéilprenne fonfoin ou auoine, à caufe qu'en eftendâtle col Sdatefte pourmâger,naturefera quepar cefte continue extentiôle col fera grcfle,& le cheual plus doux à brider, &: plus beau à voir. Dauantage tous les iours fes iam- bes s'engroffiront,car d'autant que plus ilfe fupporte delfus, d'autant elles prendront plus de nourriture, &s'engroffiront. De quelles chofes on doit nourrir vn cheual ieum ou vieil. Chapitre 7.4. VN cheual doit manger du foin, de la paille, de l'herbe, de
l'orge, de l'auoine, qui luy font propres viandes & naturel- les. Toutesfois s'il eftieune, il doit manger des herbes, ou du foin auec de l'orge, ou femblable chofe, ou fans orge: car les herbes & le foin enflent le ventre& tout le corps& pour leur hu- midité augmentent naturellcmét tous les membres. Dauanta- ge toute beftenaturellement eft humide, foitieune cheual ou vieil, pourceluy faut viandes humides pour luy preferuer fa na- turelle eompIexion.Et quand il fera en aage meure, & en fa for- ce, luy faudra donner chofes plus feiches comme paille,orge,Se fem-
|
||||||
)
LA M AR.ÎSCH A t ERII
Et d'auantage fi vn cheual mange en abondance des raifîns,fil
cftpoulfifilgarira,&n'yamei!leurremedeàlapoulfe,IIyavne autre manière de purger,femblabic à la preccdête,ou il y a quâ- tité de figues efdits lieux, on leur en baille en abondance. Plu - fleurs, autres manières y a, qui font fort vtiles à purger : tou - tesfois elles n'engraiffent point, & ne font fi feures comme les précédentes 3 car elles font comme médicinales. l'en diray doneques deux feulement : Tu prendras tout le ventre d'vne tenche ou d'vn barbeau, & s'il n'y en a affez, tu prendras le de- dans de plufieurs,& le tout faudra hacher menu,& méfier auec- ques bon vin blanc, puis le ictter dedans la gueule du cheual aucc vne corne, cela le purgera merueilleufement, &medicina- lement • Autromaniere:Il faut prendre du feigle,& le faire boul- lir en eau de riuiere tout doucement, à fin qu'il ne fe rompe ou creuc, car le cheual n'en mangerait fi volontiers,puis le feras fei- cher, & bailleras à manger au cheual en lieu d'auoine.-ceîale purgera, & fera ietter les vers faucunsenaau ventre • Etcefte manière eft bonne, mais que les cheuaux en veulent manger. le dy cecy notamment, pource que i'ay expérimenté que les che- uaux font aucunesfois long temps auant qu'ils en veulent man- ger. D'auantage faut noter, que quand on purge les cheuaux aucc herbes comme i'ay fufdit,il les faut tenir à couuert chaude- ment, & leur mettre fus vne couuerture de laine, caries herbes les refraidifient moult parleur naturelle froidure, dontle che- ual fe pourrait refroidir, & tomber en griefues maladies. Comment on doit bailler ïauoine aux cheuaux. Chapitre 26. QVand tu voudras baillera tes cheuaux, foit auoine ,oa
orge, ou autre chofe,la faudra fi bien nettoyer & cribler qu'il n'y demeure ordure, car la poudre engendre facilement la toux,& deffeichele corps des cheuaux,qui eft vne maladie qua- ' fi incurable, La manière d'abbretter les cheuaux, <
Chapitre 27.
T 'Eau pour abbreuer les cheuaux doit cftre douce, &vn peu
-"-"falée & trouble, courante doucement, & côme fi on ne l'ap~
pereeuoit point courir. Ces eaues 1$ pour leur groffe fubftancc
noum/Tent
|
||||||
DE lAVRENT RVSB. 9
nôurrifTent d'auantage, & les cheuaux en font plus refaiclz. Et
les eaues courâtes & froides, tant plus font courrantes,& moins refont vn cheual, & fi bien ne le nôurrifTent. Toutesfois ne fe- ra irraifounable,fi en temps chaut ils boiuent eaues froides, à fin qu'elles diminuent la chaleur, & qu'elles humectent la fecheref- fe qui eft au corps des cheuaux. Aufii fauteonfiderer lacouîlu- tne du pays où il a efté nourry : & pour luy defacouftumer, faut procéder petit à petit, car nature ne peut fouffrirfoudaines mu- tations . Et pource que fi vn cheual ne boit fon faoul & à pîaifir, à grand peine peut il rentrer en chair, luy faudra lauer la bou- chepardedans, & luy frotter auec du feltrcmpéen vin:ceiab fera boire & manger plus volontiers. La manière déferrer Us cheuaux.
Chapitre 28. YL le faut ferrer de fers bons & côuenabies à fon pied, & ronds •*comrnela corne: d'auantage quel'extemité du tour du fer foit cftroide & legere,car plus facilement & legerementil leuerafes pieds, & tant plus le tour eft eftroit, &:plus eft fort & large. Il faut fçauoirauffi que tant plus on ferre vncheualieune,&plus la corne eft rendre & foible: & au côtraire l'acouftumâcc d aller fans fers en ieunelTe, nourrit la corne plus grande & plus dure,- Comment on doit préparer vn cheual quand on le veut cheuaucher. Chapitre z?.
QVandôn veut cheuaucher fon cheual, premièrement faut
regarder qu'il foit bien ferré, comme deuant eft dit, & que la felle ne luy face oppreffion fur le dos, tellement qu'elle ne le bleffe, ne pareillement les paneaux ou autre chofe dure que l'on pourrait veoir ou fentir. Âpres, qu'il foit fanglé à bonnes fan- gîes & fortes,tellement qu'elles nepuiffent vaciller ou remuet ça&lâ:autrementlemouucmcntdc la felle luy blelTera le dos. D'auantagefaut bien regarder que la felle ne ferre trop le dos en haut, car cela pourrait engendrer enflcures au ventre &r coftez, & grandement de douleur dans le corps,en contraignant la ven tofité,laquelle nepouuant fortir,& n'ayant lieux affez amples où elle puiffe f'arrefter, peut faire beaucoup de mal au cheual: auffi la felle trop eftroi&e facilement luy blefferoitledos. En temps de chaleurs ne leur faut point bailler felle ne panneaux c
|
||||||
BE IAVS.1NT RVSlJ ____ I&
EN efté ton cheual doit toufiours eftre couuertdVnc couuer-
ture de lin, de poeur des moufehes, ou autre pareille vermi- èn;En hyuer d'vne couuerture de laine, à caufe du froid;& ainli félonie temps le garderas bien proprement. Combien de temps vn cheual dure en fa bonté fil ejl bien gardé.
Chapitre 33. VN cheual qui ferabië .& diligement gardé, moyennement
trauaillé félon raifon fans trop le cheuaucher,cômunement demeure en fa bonté Si vertu vingt ans. Ciment il faut endoclriner vn teune cheual. chapitre 34.
S'Enfuit maintenant la manière d'endoctriner vn ieune cheual.
Premièrement luy faut vn mors léger & plus doux qu'il fera poffible, & quand au commencemëton luy mettra, lefautoin- dredVn peu de miel, ou autre chofe douce: car quandilaura gotifté la douceur, il le portera mieux. Adonques(comme i'ay dit au commencement) faut qucle mort foit léger & doux , car tant moins fera- il mal à la bouche, & plus facilement le fup- portera. Et quand fans difficulté il prendra le mors, tu le mè- neras de la main çà & la. foir & matin, iufques à çequ'il appren- ne à fuyure celuy qui le mène: puis tout doucement fans fellc & fans efperons faudra monter deffus, & le faudra cheuaucher petit à petit, le détournant .puis àdextre, puis àfeneftre, auee vne petite verge ou baguette . Et fi tu voisqu'ilfbitneceffairc» pourras le faite mener à la main par vn homme qui fera à pied, & fera le.-matin , Se par les iieux plains Se non pierreux, iuf- ques à ce que tu le puiffes mener par tout où tu voudras fans conducteur ou guide, Si fans compagnie. Et quand tu l'auras ainii cheuauché par \ nmoysou plus ou moins, félon que tu verras eftrenecdîaire, lors luy mcttrastout doucementla feile fur le dos, & puis le cheuaucheras auec la fellc iufques ai hy- uer: & quand tu monteras deffus, ne le faut piquer ,ny ha fier, ny faire mouuoir , iufques à ce que tu ayes acouftré les pan- neaux , Si tout ce qui cft autour de la fellc : car par cela il pren- dra vne couftume d'efhe doux Se arrefîé , par la commodité de celuy qui le chcuauchc. Et quand le froid fera venu,lepour- ra-s cheuaucher par les champs & montées tout doucement au matin commeiefaydit, enle détournant plus fouuent âla c ï)
|
||||||
LA MARESCH'ÀLfiHÏÏ
pefans, à fin qu'ils nefefchaufent ou fafchent pour îa difïolu-
tion des humeurs qui fefbroindauantageie garrot facilement fefchauffe, dont en viennent plufieurs maladies: &le chenal en deuiét vicieux &mauuais. Parquoyluy faut bailler vnefelle le- getéj femblablement tout le harnois le plus qu'il fera pofuble. En (jiid temps doit travailler vn cheual^ & auauel non. Chapitre 30. L eil à (çatioir qu'en temps trop chaut„comme depuis lamy luillct iufques à la fin d'Aouft, ne faut trauailler trop vn cheual ne le fafcher : car tant pour la grand chaleur que le travail im- modéré, iî Ce pourroit deffeicher dedans le corps, & du tout ê- languir : &. pource en ce temps on le doit garder es lieux froids & humides, & luy faire vfer d'herbes ieunes, & chofes tendres. Semblablementen temps froid,comme en Decembreou lan- uier, ne le faudra fafcher, pource que le cheual efchauffé, &e- ftaint en fueur pourletrauail qu'il auroit fait, Ce peut facilement refroidir. D'auantage trop trauailler vn cheualle foir luy porte grand dommage,-à caute que telle fueur pour raifon dutrauail luy peut aduenir, qu'il ne pouna bonnement feffuyer celle nuit qui luy fera courte & ne pourra eftre panfé comme il auoit au parauantaccouffumé: aueceeque l'air de la nuit eft plus froid que celuy du iour,& par celé pourroit refroidir. Mais le che- uaucher matin eftforflouable,principaIement pour celle raifon que la chaleur lors ne peut nuire. Comment on doit garder-fon chutai apres^u il a travaillé.
Chapitre 31, '|L fe faut bien garder qu'après que ton cheual aura trauailfé, & "lferaefchaufFé Szen fueur, que tu ne luy bailles à manger ny à boire,auant que tu l'ayes couucrt de quelque drap, & qu'iJfoit vn peu promené, à fin que la chaleur fe pane, Se qu'il foit effuyé; car pour le traaail la chaleur naturelle feftendes membres exté- rieurs, dont moins en demeure au corps, &cela eft qui ]e fa^ débile : ainfi aduiendroit fil mangeoit lors, que facilcmët fen^ gendrerèitvneoppilation & corruption accidentale la dedans f ource qu'il feroit débilité; Comment en efléou hyuer on le doit garder & couurir^
Chapitre pa |
||||||
SE IAVKENT R.VSK. ÏI
POurcc que la principale partie de ce que i'ay efeript au cha-
pitre preccdétgift en la faço des mors, il me sèble qu'il fera bon d'exprimer les manières & formes des mors vtiles & necef- faires. Et pour omettre les mors horribles & difficiles, lefquels pour leur rudeffe bleffent fort la bouche des cheuaux, ie pren- dray feulement aucunes fortes des mors & freins neceffaires, vtiles & délectables aux cheuaux. Il y a des mors qui font bons & conuenables aux cheuaux qui ont encores les efcalongnes, les autres font bons à ceux qui n'en ont plus. Or ie te diray maintenant les plus vtiles, fans parler de ceux qui ne profitent gueres. Il y a vne manière de mors fort vtile pour les pou- lains, que l'on appelle à deux barres ou éhairîes, quieftlameil- leureôc plus facile que l'on trouuc pour les poulains : vne au- tre forme de mors eft bonne, tant pourles poulains que pour les cheuaux qui n'ont plus d'efcalongncs, qu'on appelle au marteau ou à la cloche : en icelle y a au bas vne barre qui tient dboucles ou deux poires, & en haut y a vnebarre folide,& au milieu dlcelle vne cloche ou marteau qui pend iufques à l'autre barre,mais il n'y touche point • Vne autre forme & manière de mors eft bonne, tant pour les cheuaux que pour les poulains, & principalement eft bonne pour lesieunescheuaux,on les ap- pelle mors de Paris. Ce mors a en bas vne barre auequcs poires ou patenoftres, 8c en haut y avnebarrefolide, auec vn petit pas au milieu : & aucuns metvêt audit pas d'afne des chenettes pour donner plaifir au cheual. Vne autre manière de mors eft, que Ion appelle à demy mors : & pource eft ain û appelle, car il a feu- lement vne barre,&r en bas vne autre, mais elle eft partie en deux & brifée.&cefte forme eft bonne aux poulains qui ont encores les efcalongnes . Vne autre manière eft fort bonne pour ieunes cheuaux., qui eft qu'à ceftuy que i'ay appelle à demy mors, on y adioufte vn pas d'afne, auquel on adiouftera des chainettes, auec des tranchefîles, mais cen'eft chofe neceffaire. D'auan- tageil faut fçauoir, qu'il fert beaucoup d'auoir vn bon mors & propre à emboucher le cheual, tellement que la longueur des branches, &Ia diftance de i'vneài'autrcy fert beaucoup: parquoy il faut diligemment regarder & confidercr la bouche duc • sft tendre ou dure, & luy bailler le mors qu'on c iij
|
||||||
1A MARESCHAtERIS
dextre qu'à la feneftre. Auffi il faut que la branche feneftre dit
mors foit vn peu plus cou rte que loutre : car naturellement Yn cheualfe tourne pluftofta | a feneftre qu'à la dextre. Et fi tu vois qu'il luy faille vn mors plus fort, le changeras félon la raifon, & luy bailleras félon ton vouloir, ou plus facile ou plus rude. Or tu dois donc (comme i'ay dit)lé mener plus fouucnt parmôtêes &: vallées & lieux droits, que par lieux plains: car pour les mon- tées&la terre mal ordonnée,maintenantbafFe,maintenât haute le cheual appred tous les iours & faccouftume à éleuer les pieds & ployer les iarrets, & auec ce à marcher plus feurement : & il ne fera haftif, &r ne chopera poinnparquoy ne fe pourra bleffcr, ne celuy qui le cheuauche. Et quand ton cheual fera par long temps la habitué à eftre cheuauche, & deftournéà dextre &à feneftre (comme i'ay dit ;& par les lieux fufdits,tu pourras en vn petit lieu le faire au matin marcher tout doucement au com- mencemët,& puis peu à peu galoper fans le fafcher& fans le fai- \ re deux ou trois fois courir &galloper pour le commencement, car ce feroit ta grade faute, &: par ce pourroit eftre rétif à iamais. Toutesfois ie t« diray vne chofe vtile : c'eft que celuy qui le che- uauche doit en le faifant troter, ou galoper, ou courir}tirer tant les rencttes de la bride à foy & fur le garrot du cheual, qu'ilplic & recourbe fon col, & incline fa tefte contre fa poiârinc. Ce- cy faut faire du commencement tout doucement, & petit à pe- tit, comme on verra eftre expédient : & à ce il faut mettre bon- ne diligence & eautellc, car cela fera fain &: vtile au cheual, & par aduenture plus à celuy qui le cheuauche,pource que le che- ual quand il porte la tefte inclinée aifez près defapoictrine, & qu'il a le col bien courbé en trota.nt & galopant,il voit mieux & plus clairement fes pas,8c plus facilement on le détourne à dex- tre ou feneftre, & plus toft on l'arrefte : parquoy cecy eft bien à louer & à fçauoir,& plus que chofe que l'on puhTe demander en vn cheual. Desmanières defreins& mors vtHes tant aux poulains qu'aux
cheuaux qui ont efcaUngnes, & ceux qui n'en om^oi/iti c'ejl à dire de ceux qui font edentez^ou non, Chapitre jj0 |
||||||
LA MARESCKALERÏH
îuy verra eftre plus conuenable. Et â fin que vous cognoiiïcs
mieux les freins &mors que ie vous ayefcripts,ie les ay voulu paindre & tirer au mieux qull m'a efté poiïîble.-icelles manières font les pi9 vîïles3habiles3neceiTaires-& meilleures, &: ne blefient aucunement la bouche: & feroit bien difficile trouuer vn cheual qui ne peut eftre embouche d'vne manière de ces mors,fiI'ef- perônierfçaitbien comparer les barres, & chaines ou boucles félon lalargeur de la bouche du cheual Pour vn |
||||
©B tAVRENT RVSi.
|
|||||||
f,A MAR.SSCHAl.HRIf
|
|||||||
'ï
|
||||||||||
DE LAVMKT RVSÏ.
|
||||||||||
LA MARESCHALERI 8
Pour tous cheuaux & poulains qui ont mal à la bouche.
|
||||||||||
Pour vn grand chcual qui a la bouche peu fcnduCj&q
|
lui
|
|||||||||
cft fort en bouché.
|
||||||||||
DE LAVUENT RVSB. 5*
Poùrvn cheual qui aies genciues tendres, & pour luy faire
baiflerlatefte.
|
||||||||
LA MA8.ÏSCHALIRH
Pour vn chcualqui ne prend point de plaifîr.
|
||||||||
iï Se»
a iif
|
||||||||
I A MAMCHALÏRIÏ
Pourvnciumcnt.
|
||||||
DE LAVRINT S.VSB. l6
Pourvn grand cheual qui eft fort en bouche, & qui
baiflelatefte. |
||||||
©E 1AVRÏKT HVSI, Vf
Pour vn cheualqui aies genfiucs tendres,pourluy faite
haufTer lateflc
|
||||||
LA MAlUSeHALERÏE
Pour vn cheualquibecquectej&pourle faire iouer de la langue
|
||||||
Pourdefarmervncheual^&pourlcfairebaiffi
|
ï> I X,AV*IWT *.VSI. l8
Pour faire iouer rn cheual de la langue,'
|
||||||
cil
|
|||||||
19
|
||||||||
EA MARS S C*ÏA l'erî'h
Pour vn courtaut qui eft fort en 1 ottchs.
|
||||||||
DELAVRINT RVSE.
Pour faire abaifferla teftcàvnchcual»
|
||||||||
H
|
||||||||
Î.A MARECHAL ERIK
Pour vn courtaut, pour ddàcmer.
r |
||||||
©E LAVR.ÏNT R.VSB. 20
Pour vn couitaut qui abonne bouche.
|
||||||
LA MAR.ICHALERIE
urvn grand chcual, pour prendre grand plaifîr.
|
||||||||||
DE LAVRÏNT RVSE»
Pour ahaifTer.
|
||||||||||
21
|
||||||||||
Po
|
||||||||||
^
|
||||||||||
1 A MARES CU A I. F. RI
Pour vn rouffin qui Te renuerle.
|
||||||
DE lAVRTNT RVS!. 3
Pourvn double couuaut quiamauuaifc bouche.
|
||||||
L A M A R. E S G H A L JE R I H
'Pourva double courtaut qui a mâuuaife bouche.
|
||||||
BE LAVR.ENT RVSB. 2£
Pour vn roulfin qui a la bouche d'vn diable*
|
||||||
l^ M'AR.ESCH A L ÎJUE
Pour vn cheuai qui dï crop fort eu bonche
|
||||||
DE IAVR.ÏNT HVS-B. 24
Pour donner plaifir à tous chcuaux de Flandres qui ont forte bouche.
|
||||||
DE LAVRENT RVSî.
Pour vn cheual qui ioue des mandibules.
|
25
|
|||||||
LA MAR.ESCHAl.SJUS.
Pour vue tîmuuaife bonche qui ne veut point de fer.
|
||||||||
S
|
||||||||
1A MAMSCHAlïRIi
Pour vn cheual qui tire Ja langue dehors,
|
|||||||
DE LAVR1NT S.VSE,'
Pourgcnets d'Efpagne.
|
|||||||
26
|
|||||||
LA MARESCHALERIs
Pour vn cheualcom taut.
|
||||||||
%J
|
||||||||
DE LAVRïNT RVSE.
|
||||||||
I
|
||||||||
LA MA&f SÇHALERIS'
Pour cheuaux de ïurqt ie,'
|
|||||||
PE IAVREKT KVSB.
Pourplailir.
|
28
|
||||||
LA MARISCHALERU
Pour chenaux qui font merueilleufement durs, qu oriâppellc diables."
|
||||||||
19
|
||||||||
DE LAVRENT RVSE
Pour dei'àrmcr.
|
||||||||
h
|
||||||||
LA MAR.E5CHAUMI
Pourplaifir.
|
||||||||
©E LÂVRENT HVSI
Pour plaifir. |
||||||||
3°
|
||||||||
h ii
|
||||||||
LA MARE SGHALERIB
Pourplaiiir.
|
|||||||||||
31
|
|||||||||||
DE .LAVRENT RVSB.
Poui hauff-r.
|
|||||||||||
h ii
|
|||||||||||
L
|
|||||||||||
LA MAR.Ï$CHAtïS.Ii
Pour vnc bouche peu fendue.
|
|||||||
IAVHENT R.VSH.
Pour vn roufîin.
|
|||||||
3*
|
|||||||
LA MARESCHAL CRIE
Pour courtaut pour defarmcr. "v
|
||||||||
B E LAVKENT R.VSB.
Pour vn rouffîn pour dcfarmcr.
|
||||||||
3$
|
||||||||
f
|
||||||||
Pour vn cheual qui eft nommé diable, & qui cft
grandement dur de bouche. |
|||||||||
DE LAVR.SNT RVSB. 34
Pcufreleuervneheuaiquieftforcen bouche, &pour i'atrefler
|
|||||||||
jE/Wto^W^MW^^
|
|||||||||
I ij
|
|||||||||
LA MAR.EÎCHAHR.IS ^^
Pourvn cheual qui cftfortcn bouchc,&rqtuhauflcIa
tefte, pour le retirer &arrefter. |
|||||||
DE LAVUENT RVSI.
Pour arrcftcr vn cheual, &te retirer en bas.
|
|||||||
$5
|
|||||||
À r LA MARESCHAÏ.£RIB
1 ourdc&rmcrvn cheusl qui eft fort en bouche.
|
|||||||
DE LAVRENT RVSE.
|
|||||||
Pour vn cheualqui eft fendu de bouche, & qni re mafchc
|
|||||||
L_
|
|||||||
LA MAS.E S CHA LERIb
Pourra chenal qui ala teftc de bonneforte, quand H poifcro't
* aIam^pourJeretircrenbonnefaçon. P |
|||||||||||
DE LAVKENT K.VSE,
Pour donner grand plailîr à vn cour*r.ur, & pour le
garder de trop craindre la branche. |
|||||||||||
37
|
|||||||||||
CC
|
?
|
||||||||||
iWlWWiiii^
|
|||||||||||
1 A MAR.ESCHALER.IK
l ôttretircryn cheuaiquialalangue groiîe& la bouche raine.
|
||||||||
DE XAYS.ENT RVSE.
|
||||||||
Pour va coartaut qui cft fort en bouche, poud'arrefterSî
luy tenir la tefte en bonne iorte. |
||||||||
kij
|
||||||||
LA MAB.ESCHALÏRIS
Pour reîeu^r vn chcml qui a la bouche forte, & qui pour fon
plaiiîr fouueincii'ois piend fou mors auecle; dents. |
|||||||
©E 1AVRENT RVSI. j,
Pour relcucrvn courtaur, & luy donner grand plaifîr à la bouche.
|
|||||||
le iij
|
|||||||
LA MAR£SCI1AL£ K II
Pourarrcftcr vn chcual turc qui foit fort en bouche.
|
||||||||
DE LAVUÏÎtT B.VSÏ. 4©
Pour chenal ieune qui a la bouche dure, & fernbride trop
|
||||||||
LA MARESCHALERf!
Pour tcnirla bouche d'vn cheual en bonne
forte, & le desharmej de leurc.N |
|||||||
DE LAVRENT RVSE. 1
Pour vn cheual qui eït fort de bouche.
|
|||||||
¥
|
|||||||
LA MARESC'HALERIH
Ce mors cft pour retirer vn cheual.etluy faire bonne bouche.
|
||||||
DE LAV1ENT RVSE. 42
Pour vn cheual qui eft fort en bouche auee ces deux gourmettes i'vnc
dedans,& l'autre dehors eft pour le releuer & pour l'arreftcr. |
||||||
DE LAVRENJ RVSE. 43
Pour tenir vn cheual en bonne forte qui foit fort fendu de bouche &'
qui prendrait fon mors auec lc§ dents comme l'autre. |
|||||||
LA MARE S GHAlERI8
Pour rclcuervn cheual qui eftbien fendu de bouche,
& quichargeroir à la main. |
|||||||
L
|
|||||||
LA MAHESCHALES.IÎ
Vn camorepouc cheuaux qui fe rcnuerfcnr.
|
||||||
DE LAVRENT RVSE. 44.
Comment il faut mener le cbeualpar les lieux owy & hruiî & tumulte.
Chapitre 36.
QVand ton cheual a vn bon mots &conuenabIe,ilnerelTe
finonàlc cheuaucher tout doucement, faïas courir par la ville & principalement es lieux 011 demeurent marefehaux, pel - letiers, & toutes manières de gens qui font bruit, car par ce il en iira plus aiTeui é cz moins paoureux à caufe du bruit & tumulte qu'il orra; Et fil craint à p il ne le faut cô tram'-.v créa coups de fouet cm 11 semais en le frappant douce-
menteommefion le vouîoitflattei : cai autrement il çuideroa:
tcuiîoursqu'oaie voud;oiïb a épique] ■ oit bruit &cumuîte, &4>evr coueuieaa. tpaourei . iftpnné,
J^wiifâ ■iyquiçh-. v: -[rende [ornent du c h ami, cki. itm 56.
I^Our mie:>T endoitriner le ehc uai,il faut fouuctesfois Iei'our
monter deflu ;,'& endefeendre le plus doucernent qu'd fera poflîblc,?fîns.Ju'i;i;-i-cc:M:<1i;mc d'eflre paifiblc & doux quaud on montera dciTas, & quand on defeendra. Et félon la maniè- re que ie r'ay dit,lc faut garder iufques à ce que toutes ces dents, forent changées, quiiera quand il aura cinq ans accomplis. <££ùeiles < hofes fontet, confiderer es poulains quijfmt de bonne nature'.. Chapitre 38.
ES cheuauxilfaut premièrement confiderer les chofes qui.
font fignes de bôn'e nature & difcipîine. C'eft à fçauoir qu'ils foie t ioyeux & légers. Ttem qu'ils ay et le corps grand, gros,ner- ueux, & biêdifpos.Itê qu'ils ayêt'les couillôs petits & pareils* D'auantage es icuncs poulains faut confiderer les meurs& con- ditions deleursparens,àccque quand ils font répofez ou quâd ils fe repofent, il ne foit difficile les exciter & trauailer: à fin auflî que quand ils fehaftent & courent, on les retienne facile- ment. Comment on cognoijl îaage du cheual par les dents..
Chapitre 39.
Aage des cheuaux fe cognoift en cefte manière.. Quand le
<dieual aura deux ans et demy, les dents de dcfTus du mylieu
Juy cômenceront à tomber, corne ceux des petits chiens . Et
amfifc muenttouics les autres dents, iufquesàla cinquiefme
aimée. En laquelle année les dents qu'il auoit premièrement
|
||||||
LA MARESCHALIR'I 1
changé, luy reuiennent pareilles. Età lafeptiefmé, routes les
dents font égales & pleines : & defîors i'aage des cheuauxnefc peut bonnement cognoiftre, car les fignes& marques font ca- chées. Touresfois quand il commence à enuieillir les temples fe courbent, les fourcils deaiennent gris, & les dents croiflent, & fe montrent plus l'vne que l'autre. La muniere d'arracher aux chenaux les dents que l'on Appelle
efcalongnes. Chapitre 40. POurce qu'il eft quafiimpofible d'auoir vn bon cheual ayant
bonne bou che,fi on ne luy a arraché les dèts p!eines,queI'on appelle efcalongnes : car quand il fera efchauffé, ayant encores icclles dents, ceîuy qui fera deffusàgrand peine«le pourra re- reninii eft vtileluy arracher ces quatre dents, après qu'il aura trois ans et demy. Parquoy tu les luy arracheras le plus dou- cement et le plus commodément que tu pourras, auec des fers propres àce,et en grande diligence: e'efta fçauoird'eux d'vnc partie de la mafehoire, et deux de l'autre : defquelles dents y eu a deux que l'on appelle efcalongnes, et les dcuxautrcsplcines, quifont'fort contraires aa mors. Or quand iceilcs quatre dents font arrachées,auât que ledeftacher faut oindre les playes auec du fcl broyé bien menu, et les en frotter fort et longuement. Puis après ne faudra toucher à la bouche du cheual iufques à trois iours , & le faut mettre en vne eftable bien fermée,àfîn que le vent ne le puiffe endômager.Et puis tous les iours quand lecheualaura beu, luy faudra nettoyer bien fortlesplayes , ëc mettre hors tout ce qui y fera demeuré en mangeant, & puis les frotter fort de fel broyé bien menu: car le frotter fouuent& fort auec du fel, fait qu'il n'y croiftra point de mauuaife chair:& fil y en aduiét,la faudra faire feigner,&la piquer auec les ongles, & puis la frotter fort auec du fel. Les autres lauent feulement les playes auec du vin tiède .-les autres y mettent du miel & du poyure,puis les frottent de fel : les autres les lauent feulement auec du miel & du vin, fans y mettre du fcl.-mais ce frottement de fel eft meilleur fi on Ieslaue au parauant de vin. Toures- fois il faut toufiours regarder que fi on luy met le mors auant que lespiayes foient confolidées,faut nettoyer îefdites playes (comme i'ay dit)auec le doigt. Et fi le cheual a la bouche affez forte
|
||||||
de iavunt rvse. 45
forte & dure, il fuffira luy laiffer vn peu confolider les playes,
puis après luy metteras lcmorsquciet'ayditcydeffus au cha- - pitre des mors, lequel appartient aux cheuauxàquiona ofté les efcalongnes. Mais fil a la bouche tendre & non dure, au fé- cond ou troificme iour après qu'on luy aura arraché les dents, tu luy mettras vn mors competant, en le cheuauchant tous les iours petit à petit, en le faifant gallopper tout doucement,com- me i'ay dit.Ie te dy que fi le cheual a la bouche dure,luy faut laif- fer quelque temps confolider les playes, car la chair nouuelle en, laplayceft pluftoft rompue que la vieille, &pource le cheual craint plus le morSjàcaufe que les playes font tédres, &fatisfait pluftoft à ceîuy qui le cheuauche. E t pareillefnent i'ay dit,f il a la bouche tendre, que le deuxième ou troisième iour après qu'on iuy aura arraché les dents, on le doit cheuauchcr.Laraifoneft, que fouz le mors les playes fe confolident,& en l'accouftumanr, la chair f endurcit au lieu où eftoient les plaies:& pource le che^ ual eft plus facile à emboucher . Et àraifonquelabouchcd'vn cheual doit cftre grande & ferme, & non trop dure ne trop ten- dre, mais moyenne en tout, il eft allez manifefte par ce que i'ay dit, que lescheuauxnefepeuuent bonnement ny propre- ment emboucher, veu qu'ils ont la bouche dure &folîde, fi on ne leur arrache premièrement les quatre dents que i'ay dit: & par ce moyen le cheual acquiert plufîeurs autres proprietez comme on voit par expérience : principalement il en deuiét plus gros & plus gras, car parce il perd toute fureur, férocité, &orgucil. Orquandles dentsluyauront eftéarrachécs,corn- me i'ay dit,le faudra cheuaucher petit à petit, en le faifant tour- ner, remuer, entrer, fortir, rencontrer vis à vis les autres che- uaux , à fin qu'il accouftume & apprenne à laiffer facilement les autres chcuaux:en luy baillant aulfivn mbrs,fort ou moyé,ou doux,iufques àccqueonaittrouué vn qui luy foit commode. -U auantage il fe faut garder que quand tu auras trouué vn bon mors,&bienapteàton cheual, tu ne luy en bailles point d'au- *rc .pource que la bouchefegafte facilement, quand ila eu les ents arrachées, à la mutuation des mors. Et quand il fera bien embouché, &qu il aura bon mors, &que par longue couftu- me il fçaura la manière d'eftre bride, & n'y fera aucunement dif- m
|
||||||
DE 1AVRENT RVSH, 46
eouftumé .Premièrement au commencemét du nouùeau tëps,
en Efté, tn Autumne en Hyuer. Maiftre Maurus dit que pour garder vn cheual de plufieurs maladies, à tout le moins le faut feigner trois fois i'année:premicrement àla fin d'Auril, car lors le fang commence à fe multiplienfecondement au commence- ment de Septembre, à fin quele fang efchauffé de l'inégalité du temps, fait euapore'. Tiercemcnt au milieu deDecembre,àfin que le fang gros Se amaffé forte : Si toutefois il ne faut oublier que les retglcs nefe gardent finon félon la difpôfition des chc- uaux, & du pays où ils font. Les fignes par lefquels tu pourras cognoiiire ii tô cheual a neceffité d'eftre feigné,font ceux cy:S il aies yeuxrouges:filalesveinesdu corps erifiées:fi la peau luy démange, & lette ordure ; fi fes crins tombent : item quandluy .viennent fur le dos pentes enflure^rouges:item quandil digè- re niai. Et pource qu'à caufe defdits fignes aduiennent aax che- uaux plufieurs diuerfes& perilleufes maladies,tu ne dois eftre négligent d y obuiçr dés le commencement. Tuleferasdonc feigner de la veine organique, qui eft au col, & en feras tirer du .fang en bonne quantité, félon la vertu & force du cheual.Et no- te que fi la veine f'enfle quand on le feigne, il faut mettre delfus desfucilles cui&es de vigne blanche, &foudainfe defenflera» Remèdeyuanilefangfortdelà playeen abondance. Chapitre 43. SI le fang fort en abondance de la playe faite, tu y feras les re-
mèdes qui fenfuyuent. Pren vn filtre ou quelque lificre de drap,& la fais brufler en vn vaifleau, puis tu la mouilleras en ius d'orties, Se ainfi la mettras biê liée deffus la playe fans la remuer par trois iours.Item pour cela eft bône vne emplaftre faite d'or- ties feulement, fi elle eft liée deffus la playe par trois iours,com- me deffus eft dit. Item vne autre. Si tu veux mettre deffus ladi- te playe du fient dafne ou de cheual tout chaut, Se le lier fort ferré par trois iours, côme deffusJtem fi on luy a couppé la vei- ne de trauers, en forte qu'il y ait eu flux de fang, faudra mettre r fus de la P°udre dedrap ou foye bruflée, car elle reftraint teiang.ItemSr pour cela mefmcprens del'aloes,galbanum, P oix raifine, maftic, encens, myrrhe, litargie, greffe de mouton? Cire & huile d'<%& de tout cela feras vnguét,& en oindras fou' |
||||||
LA MAR ESCHAlBKlE
fîcile, le faudra accoufturner à courit bien matin toutes lesfep-
maincs vne fois en lieu plain, & aucunement fablonncux,au cô- mencemêt vn demy quart de lieue loing,puis après demye lieue en augmentant ainfi qu'il femblera eftre bon. Toutesfoisilfauc fçauoirque tantplus fouuentle cheual court, pourueu que ce fpit moyennement, il en eft plus léger & foudain à la courfe : & î'accouftumance& fréquentation en efteaufe. Et au contraire de trop fouucnt courir il deuient plus ardent & impatient, & a ncunesfois rétif fi on le hafte trop à courir: &auecceil perdla bc fie nartdel'emboucheurequ'ilauoitaccouftpmée.Etquâd il fera bien inftruit Scaccouftumé à prendre le mors, il ne faut pas qu il foitlong temps en repos, carie long repos engendre relié, & fait oublier les chofes qu'on luyauoit apprins artifi- ciellement. Parquoyil ne doit point eftre grief à ecluy qui le ! ieûauche, de le frire fauter, galoper & courir moyennement, afin qu'il demeure Srjbéffifte en la bonté Se difeipline qu'ilaac- quife, j 'A- fu^èrabondant chapitre a\.
QVand le fang eft fuperabÔdâhî en vn cheual,les fignes font
ceux cy.îl fe frotte volontiers : fa fiente put bien fort : fon vrine eft rouge, efpelfe &puantc:fes yeux tout en fang troublez Se pleurans : aucunesfois il mange plus qu'il n'a accouftume: aucunesfois luy furuiennent des petites puftures ou enflures parmy le corps. La cure en eft telle. Quand tu verras les fi- gnes lufdits,le faudra feigner delà veine qui eft au milieu du col, felô fa force, Se felô fon aage,iufques au poix de trois ou quatre liures : fil eft débile, Se encores ieune poulain, le faudra feigncr iufquesà vnelinre Se demye, ou deux tant feulement. Si tu es négligent de C ;y,luy furuiendront plufîeurs maladies .-au- cunesfois Ja galle luy couurira toute la peau:vne autre fois le far fin luy percera la chair Se la peau :Se fur tout faut que tu notes que les maladies qui viennent à eau fe du fang fucprabondanta font contagieufes. Combien défais l'année il fautfeigner vn cheual.
Chapitre /*tnJt POur garder la fantéd'vn cheual, iliefaut fegner quatre fois
l'année de la veine du col, c'eft à fçauoir de celle que on a ae- |
||||||
LA MARESCHA tîï.1 K
uent les pîayes, elles fe guériront facilement. Et fâche que cefte
, dernière recepte eft bonne pour la rongn e. Item pour cela mef- me, prens vn potiron ou champignon, qu'on appelle vulgaire- ment veffe de loup, ou de la poudre dudit potiron, auec du fient de pourceau qui pafture, broyé bien tout enfemble, & en fais vne emplaftre, laquelle il faudra mettre toute chauldc fur la playe, & la lier, fans la remuer l'efpace de trois iours. Des reflraintifs du jlux de fang. Chapitre 44. POur reftraindre le flux de fang fais telle emplaftre.Prens deux
parties d'encés, la tierce partie d'aloeshepatic,quetu pulue- riferas fort enfemble,puis les faut battre fuffifammét auec vn au- bin d'eeuf, en mettât dedans affez de poil de Heure, puis en met- teras affez deffus la veine ou plaie. Item à cela mefme eft bon le paiftre auec la chaux & grains de raifains pilez bien menu ,& broyez enfemble. Item à ce eft bon le fient de cheual tout chaut, fort battu auec de la terre graffe, croye & fort vinaigre. Et note que ces médecines pour reftraindre le fang ne doiuent eftre oftées de la pîayes, iufques après trois iours : & puis après on garira la playe ainfi quil fera dit au chapitre où nous parlerôs du ver qui eft le chapitre cent quarante quatrième. Toutesfois faut que tu entendes que ce pendant ne luy faut mettre dedans fa playe aucunes tentes ou filets, ne luy bailler trop à manger, & qu'il nefoitpointcheuauché ne mis en lieu froid, comme il fe- ra dit audit chapitre. Ite vne autre cure pour reftraindre le fang. Ufautfeignerle cheual de la veine contraire de l'autre cofté, ou au col, ou à la ïambe, ou en quelque partie du corps, tellement quelefaag tourne de l'autre cofté:puis tu brufleras dufîentdc cheual, auec vne pièce de drap ou lia ère, & le mettras deffus la playe. Itc prens vn reffort broyé auec fel.& orties, & l'applique delïus. Item pour cela mefme eft bonne la poudre de canellc, auec doux de giroffle deftrempée auecdulapidanum liquéfié. Item pour cela mefme vn remède de plus grâd efficace eft:Prens vnpeu de foyc brufléc, &la mets defîusla playe, puis feras fon- dre deffus de facolofonie, & mettras vne petite pièce de cuir doux par deffus, & cependant te garderas delecheuaucher. A cela mefme eft bonne la poudre d'vn drap bruflé, fi elle eft mife deffus, car elle retraint fort le fang. |
||||||
©2 iaïmnt rvss. 47
La minière déferrer ou lier les veines des cheu&ux.
Chapitre 45-, POurrefcrrcr les veines faut coupper le cuir en long deffus la
veine, puis tireras la veine dehors, &I'efleueras vn peu tout doucement, puislafaut nouer auec dufil tors&i double, &la lier des deux coftez, & coupper ladite veine entre les deux neuz ou la ferrer près d'vn neu : mais premier faut que tuayes lié les deux bouts auec du fil doux & fort. à fin qu'il ne forte du fang, & laifferaspédre le filet dehors, à fin que tu puiffes légèrement tirer le neu du filet. Et fi la befteaneceffité deftre fcignée,tu pourras Iaiffer fortir le fang par le bout de la veine qui vient du corps, moyennant que l'autre foit lié. , v attelles maladies on nomme naturelles. chapitre 46.
T Es maladies naturelles font celles qui viennent au ventre de lamere,aueclefquelsla befteeft née, fans caufe extérieu- re de laquelle elles puiffent vcnir.mais feulemét par le défaut de nature, ouimpurté du fperme, ou du fang duquel la befte eft formée, ou par le vice des parens qui ne font pas fains. Des maladies quifitruiennem d'abondance. Chapitre 47. ENtrc les maladies naturelles, les vnes viennent d'abondance,
aucunes de diminution, les autres parle deffautde nature, les autres par le vice des parens. Et premièrement ic te parîeray de ceux qui viennent d'abondance, car abondancefignifie ha- bitude, & diminution fignifie priuatiô d'habitude. le dy donc que les maladies qui viennent par abondance,îes vnes font eau- fées de l'abondance du fperme, ou du fang duquel eft formée la befte,qui n'a autre vicc,finon.que ce fang eft en trop grade quan tite, &fe forme &pafle en la nature des membres 5 en augmen- tantlefdits membres en forme,ou en nombre. Ennôbrc^quâd vne befte naift auec deux tcftcs,ou deux queues, ou autres cho- ses femblables. Autres maladies prouiennët d'vne matière cor- rompue en la nature fuperabondante, ou au fang &: fperme deC- queis les beftesfont formées, ou en corruption de nourriture: & .matière ne pafle point en nature^emembres3 car elle n'eft
point naturelle, mais d'icellesfengendrent boffes, glandes, & ehofes femblablcs. m iij
|
||||||
DE LÀVRENT RVSB. 48
Pkifieurs maladies viennent aux yeux des cheuaax: aucunes-
fois ils pleurent, vne fois ils font troubles, vne fois font rou - -ges, vne fois y a vne taye dedans, vne fois vne nuée, vnefoisla mai!le,aucunesfois l'ongle:& toutes ces maladies fe font des hu- meurs quidefeendet esyeuxdes autres viennét d'vne caufeinte- ricure, corne de froidure ou chaleur qui diffout les humeurs, aucunesfois cernai leur vient auffi de caufe extérieure, comme quand ils font bleffez en l'œil. Comment tlfautguarir les y eux quand ils pleurent.
Chapitre 53. A Vcunesfois aduient qu'vn cheual pleure & iette larmes en fî
"^ grand'abondance,qu'il nepeutoujrir les yeux . Cela Iuy vient aucunesfois d'auoir cfté frappé en l'œil, aucunesfois quâd il feft frotté, aucunesfois delà quantité des humeurs qui font defeendues fur l'œil. Le remède eft tel : il luy faut faire vn fron- teau reftraintifd'encens& maftic puluerifez enfemble, autant d'vn que d'autre, puis le battre fort auec vn aubin d'œuf,& met- tre deffus vne pièce de drap large de quatre doits,& la coucher, droit deffus le front depuis vne temple iufques à l'autre, mas parauatfaut bierafer la place oùferamifeladiâ:eempîaftre,&: l'y faut laifler fi longuement, que les yeux ceffent de pleurer. Et quand tu luy voudras ofter ledit fronteau, luy faut ofter tout doucement auec defeaue chaude & de l'huile . A cela mefme eft bon aufiïque les deux veines des deux tempes foient eau- terifées . Vn autre remède y a pour ce mefme cas. Enquel- que forte que viennent les larmes aux yeux,il les faut îauer trois foisleiourauecduvinblanctrefpur,&:àchacunefois luy met- tre dedans l'œil auec vn tuyau de la poudre de tartre & d'os de feiche . Autre remède y a : Vn moyeu d'œuf boully méfié auecvnpeudecommin lié deffus lefpaced'vne nuicl ou plus, félon que l'on verra eftre neceffaire, & tu verras qu'il ceifera de pleurer. Item lierre terreftre auec de la cire mife en emplaftre, eft bonne pour cela. Remède quandles yeux font troubles^ clignent fottuet chap. 54.
CHesyeuxcIignêtfouuét,ouparpercuffionouparreumefur- uenât, faut mettre deffouz quatre petites eftoillettes bfen ca- chées, puis faudra mettre dedâsJ'œil auec vn tuyau du fel broyé bien menu. |
||||||
£A MARESCHALEKIE
Çhtilks maladies proviennent de dim'mutkn. Chapitre 48. T Es maladies de diminution viennentpàr le defFaut dénature ■^&cdeceluy qui engendre:& cela aduient quand la belle naift auec diminution de quelque membre, ou de tout le corps. De tout le corps, quâd il a faute de quelque membre, comme quâd il vient fans oreilles,fans yeux ou autres membres. De quelque partie procède la maladie de diminution, quand vn membre n'a fa quantité naturelle, comme quâd vne narine eft plus cour- te que l'autre, vn ceil ou vn couiiion, ou vne hanche, dont y a diminution. Quelles maladies proceddent du défaut de nature.
, Chapitre 49. LEs maladies qui viennétparle de'fautde nature fe font quâd
nature faut en la formation dufrùitvcornme quand vn che- ual naift auec les iambes combées,les ongles tournez ou par de- hors ou par dedans, ou en tous les deux, ou quand vn membre n'eft point en fon lieu naturel. Quelles maladies viennent par le vite des parens.
Chapitre 50. LEs maladies qui viennent par le vice des parens, aduiennsnt
quand les parens font mal feins,cargeneralémétlesçheuaux vicieux & malades engendrent des poulains fubiets à leur mala- die. Car quand leur fperme eft corrompu, il eft neceffaire que ce qui en eft engendré foit corrôpu,dont en proceddent iauars, gouttes, Si toutes chofe femblables de corruption de fperme aux poulains qui en font engendrez. Delà variété des yeux& du poil. chapitre 51. '
T À varietedes yeux, & la diuerfité du poil ne peut eftre muée,
-■-'car quand la befte eft engendrée,elle fe forme premièrement en la matière, dont il faut que toufiours demeure en vn mefme eftat.-c'cft à dire quand vn œil eft blanc, & l'autre noir,&l vn eft blanc, & l'autre varié de couleurs, & autres chofes femblables. Et cecy vient par la diuerfité de la nature: auffi la variété'du poil eft en la couleur, car la matière diuerfe couurant diuers lieux fait la diuer/ïté des couleurs. Des maladies des yeux. Chapitre 52.
|
||||||
LA MAS.ES C H ALER.IE
Remtit qumd<v» cheual a la veut trouble,®* a vne taye en l'œil.
Chapitre j 5-, AVcunesfois viêt aux yeux des cheuaux vne petite raye Mâ-
che, qui couure toute la prunelle, &: offufque toute la vcùe. Le remède pour ce cas eft tel ; fi dés long temps ou fil n'y a gue- res que la taye eft en l'oeil, prens des os de feiche, tartre, fel gé- mc, autant dVn que d'autre, &les broyé bien enfemble, puis les mets dedans l'œil auec vn tuyau de plume, & cela fe doit faire deux fois Iciour. Item pour cela mefme prens de la poudre d'os de feiche & de tartre, autant d'vn que d'autre, & le broyc bien enfemble, puis le fouffle dedis lœ'il. Item pour toute cho- fe qui couure l'œil,prens delà poudrede tartre creu,& la fouffle dedans l'œil, & il garira. Item pour cela mefme eft bon le fel gé- me méfié auec dufientdelefards, autant d'vn que d'autre, & faut que ledit rient foit blanc, & foufrler le tout dedans l'œil- Toûtesfois il fe faut bien garder de mettretrop grade quantité de celle poudre en l'œil, car elle pourrok deffeicher les yeux,& lesbleffer. Item autre remedc.Silataycy eft dclongtéps, faut parauant greffer l'œil vne fois ou deux de greffe d'vne vieille poule, tellement que la greffe touche ladite taye,puis tu y met- tras les poudres quei'ayn'agueres dites. Autre remède: Prens du ciclame, appelle ariftologe ronde, ou pain de porc, & du lierre terreftre bien pilez enfemble, auec ce prens de la lefiue, & la méfie auec de l'vrine d'vn enfant vierge, & fais le tout cou- ler dedans vn drap de lin, & luy mets de ce qui en fera coulé deux fois le iour dedans l'œil, iufqucs à ce qu'il foit guary. Item pour cela mefme, prens de la poudre d'os de feiche auec de l'a- loes broyé enfemble, puis tu en fouffleras la poudre en l'œil, Item autre médecine, prens de la racine de celidoine, autremêt di&e efclcre, & racine de rue, car elles mangent fort ladite taye. Item, prens du verd de gris bien broyé deffus le marbre, puis le mefleaueeduvin comme du vermillon, &lc laifTerepofervnc nuit, puis le mets dedans l'œil, & il mangera ladite taye. Item, fais vn petit pertuis en vn œuf, & tire tout ce qui fera dedans, Se le remplis de poyurc, & le mets en vn pot, lequel tu fermeras fi bien que autrechofe n'y pourra entrer : & tu metteras ce pot de- dans vn four tout ardent, & luy laifferas iufques à ce qu'il foit tout
|
||||||
DE LAVRïNT RVSE. 49
tout rouge, puis le tireras, & l'œuf de dedani,duquel tu feras
delà poudre, laquelle faudra fouffler dedans l'œil du cheual. Item autre remède ; Il faut leuer ladite taye auec vne aiguille d'i- uoyre ,puis la coupper tout autour auec vn fer, & mettre de la poudre de commin dedans lœil.Ircm fî le cheual a perdu la veue par quelque-accident, mets le fer tout rouge fouz fes yeux à la largeurd'vnpouce,tellement que le ferpaffe iufques àl'os,& facevn pertuis par lequel rêfpirera l'air, &fe garira. Remède approuué pour la taye qui eft en l'œil,Prens vne pierre bien noi- re, de laquelle les Romains paûent leurs faites & maifons, &Ia puluerifc tant,qu'elle paffe parmy vn drap délié, & fouffle deux Fois le iour ladite poudre dedans l'œil du cheual, iufques à ce qu'il foit guary. Si tu veux faire la poudre plus fubtile, mets la dedans vne efcuelîe de bois neufue, & la nettoyé dedans icelle, puis la iette hors Iefcuelle, & ce qui tiendra à lefcuelle/era pou- dre bien fubtile : laquelle médecine aufïî eft approuuée quand vn homme a la taye en 1 œil. Remède quand vn cheual a l'ongle en l'œil.
Chapitre 5 6. ILvient aucunesfois dedans l'œil des cheuaux vne cartilage
qui couure prefque la moytié de l'œil, que l'on appelle ongle. Remède : Faut leuer ccft ongle auec vne aiguille d'iuoire, puis tepres la coupper auec le fer ou les tenailles- Item pour ce mef- me mal :Faut mettre en poudre vn lcfard verd auec de l'arfe- nic, puis mettre icelle poudre fur l'œil, car elle mange fort :cela eft bien expérimenté quand ils ont le blanc en l'œil mais qu'il n'y foit que d'vn an. Dufang qui apparûifl es jeux des cheuaux.
Chapitre 5 7. Cïlcfang apparoift es yeux des cheuaux, vous luy pourrez ''-'ofterauecvneglaired'œuf. Item auecduius d'efclere.Item pour cela mefme font bonnes lespointesou fommitez des cf- pincs cuictes en bon vin blanc, qui foit puiflant, &fans cauc. Contre la maille de l'œil S Chapitre 58.
1 vn cheual a la maille en l'œil, prens de l'os de feiche, tartre,
poyurc autant d'vn que d'autre, & vn peu de fel & le tout pul- n
|
||||||
£>E IAVHÏNT KVSB. JO
gofier font fî eftrcfus, que le patient ne peut mager, auaIlcr,boi-
re ne refpirer. Parquoy fi on n'y met foudain remède, les altères <îu gofier fe ferment, & le eheualf eftoufFe : dont eft coatraint feietter en terre, &fy frapper la telle, tellement qu'à peine en releucra iliamais . Et celle maladie fappelle morbilles 5 am- ures, ou viures. Les lignes pour cognoiilre celle maladie font ceux cy: Les oreilles femouuétfouuent,ellcsfontfroides,&nc pcuuent fouffrir eftretouchées.Itcm on voit aucunesfois icfdi' tes glandes, ou on les fent à toucher.Ité ils lefchét tout ce qu'on met deuant eux. Item ils onttoufiours grand foif,& ne man- gent rien; Item aucunesfois tout le corps leur tremble, aucu- nesfois ont grande chaleur par toutiecorpre. Remède: Sitoli que l'on apperçoit ces glandes & auiures croiftre groffes côme vn œuf ou enuiron, les faut cauterifer auec vn fer chaut bien poinctu,Sdcs perceriufques au fons, oulescoupperdc trauers auec vne lancette, ou ( qui mieux vault ) les arracher du tout, & defraciner des deux collez de la mafehoire , comme l'on verra élire expédient : 5c quand elles feront arrachées, faudra medeciner la playe comme iediray au chapitre du vers . Item autre remède : Faut feigner le cheual delà veine qui eft fous la langue, ou (félon plufieurs) delà veine du Cohpuis mettre dcfîus vncemplaflre demauues, glus & graine de lin, & après oindre là playe de beure 5c vnguent de dialthée ou guimauues : 5c quand elles fe commenceront à amollir, les faudra percer auec vne lancette,d'argent toute rouge, & mettre en chacun pertuis des ellouppes, ou vne tente : & par ce moyen tu gu.arir.as ladite maladie» Deïeûvanvuiïïonotihoffe.
Chapitre 63. TL y a vne manière de glandes qu i f engédrent enuiron la gueur le du cheual, &femble que fc foit chair rleiqu elles aucuns ap- pellent branques,boiTes,eftranguilions ou gourmes. Ces glâdes eftranglent & ferrent fî fort la gueule & mafehoires: quelles tont caufe que les cheuaux ncpeuuentrefpirerqu'à grandediffi- culté,& le vent gorgouiîîe en leur gueule, en forte qu'ils ne pcu- uent rien aualler, & portent la telle droite,tellement qu'on peut .^eoir ladite glande, laquelle fouuent l'enfle tant que tout le go- ni)
|
||||||||
LA M'ARïSCHAtïHIS
ticriferasenferribîe, & méfieras fort tout cela auec du miel de-
dans la coquille d'vn œuf, puis le mettras fur cendres chaudes, ouâu foleil pour l'efchaufrer: &dc cet oignement tu oindras l'œil auecvne plume. Pourl'œilbhjjc'.
Chapitre 59. SI l'œil d'vn cheual a efté 'bleilevprcns vn pain, & tire toute la
mie dehors, 5c remplis la croufte de charbons tous ardas,iuf- ques à ce qu'elle fc bruile dedans, puis mets ccfte croufte en vin blanc, & rappliqueras fur l'œil:& fais cela fouugt. Apres tu pre- dras du fauon & le battras auec de l'eau froide,& auec icelle eauc lauc les fourciis : & fi celle-médecine n'y fait rien, le faudra fei- gner de la veine de la telle qui va au col. Quand yp chenal's'efl frotté l'œiL.
Chapitre 60, QVand l'œil fera bien frotté, premièrement le faut feigner de
la veine des yeux, après faut laucr les yeux, auec du fauon battu en eaue froide,puis mettre vne eftoillerteïouz l'œil. Contre U rougeur & douleur deyyeux. Chapitre 61, POur faire oignement rouge contre la rougeur & douleurdes.
yeuxxontrelefang& la tayeesyeux,principalcmentfi cela aduiët de.caufefroide ou de frappeurc, ou en quelque forte que ce foit.Prês vne once de iînoplc broyée bie menu,& la mers en vn vaiiîeau d'airâin,atiec dix onces de farine de fromét bien fub- tile. Et faut premièrement broyer bien menu la linople, & la de- ilrcmperauec de l'eaue, puis prendre la farine bien netayée SC h deftremper aueclafinoplc, & en faire comme vn vnguent liquide : & ~dc cefte confeélion empliras à demy ledit vaiffeau, puis l'acheueras d'emplir de bon miel & pur,& feras cuire le tout à petit feu tout doucement, en le roouuant & niellant tout en- fcmbleiufqucs à ce que tu voyes qu il foit allez efpes. Des animes des cheuaux^ Chapitre 6z. AVcuncsfois viennëtanx cheuaux desglâdes qui font entre
lecol&la telle Jefquelles croifTentii fort à caufe de la fu- pciflstftédes humeurs & quantitédereume,qucles conduits-du |
||||||||
DStAVRSNTRVSï. $1
mouuoir pour mafeher comme il fouloit. Et par ce qu'à cefte
caufe toute la bouche l'enfle dedâsd e palais f enfle aufl1,tellemét qu'il n'ofe & ne peut manger. Laquelle maladiefappclle mala- die de bouche t Remède : Si toute la bouche eft enflée,foudain îefaudrafeignerdelaîangue, c'eftàdire desveines qui font clef- fous, en ouurant la bouche du cheualainfi qu'on verra eftre ex- pédient-Et quand lefang fera éuacué le mieux que l'on pourra, faudra prédre du fel en bonne quantité,auec du tartre,& broyer tout cnfemble, puiien frotter bien fort toute la bouche par de- dans, mais feroit bon auoirdeftrempé ledit fel & tartre en vin fort ou vinaigre.Etflpourlafeignéelefdites glâdesncdecroif- fent, faudra ouurir la bouche du cheuaï, & coupperdu tout ces glandes des deux codez de la mâchoire, en les arrachant auec vn fer crochu: cela fût, faudra frotter les playes auecdu feljtartre Se viiuigre.Et fi le cheuala encores le palais enflé,fau- dra encifer ladite enfleure tout du long auec vne lancette bië pointue,puis après frotter les playes auec du fel broyé bien menu : & par ainfi elle fe garira. De U palatine. chapitre 65.
A palatine eft vne maladie qui aduient au palais des cheuaux
&C eft ce qu'on voit es rayes au palais concauees, profondes & feignantes .•& manifeftement op voit qu'il y a incifîon, qui aduient quand le cheuaï a mangé quelque chofe rude, ou quel- que auoync qui auoit encores l'efeorte bi efpy,qui a piqué le pi- lais du cheuaï, en teUe forte que cefte maladie luy eft venue:ou cela luy vient par le flegme qui eft là amafle. Remède : il faudra tant frotter cela, que lefang en forte, puis oindre le palais de myelboully aueern oignon & du formage bruflé. Item pour cemefmccas: feignez-le auec vnfer bien fubtil}àfin que les grofTes humeurs fortent, & après y faut faire ce que defluSjc'eft a dire le frotter & lauer comme i'ay dit Du lampAS. chapitre 6€.
Elampas eft vne rruladis qui aduietir audeiïus de la bouche
& deflus les dents par abondance de fang. On la cognoift en Ccfte forte: L'ordre des denvs de deuanteft moureflcuée, telle- ment que le cheuaï ne peut tenir fa viande, ains la laiffc tomber toute flaiftrie auec de la morue & faliue. Remède : Prens vn » iij
|
||||||
LA MAR.ESCHAI.ER.IB
fier en eft cnflé&tous les eôduits reftraints, Sdecheuaî ne boit
mage gueres :& cefte augmentation fe fait par les humeurs qu defcendêt de la telle efdites glandes. Remède : Si l'aage le peut porter, faudra feigner les cheuaux de la veine organique . le dy cecy, pource que cefte maladie eft fort familiaire aux poulains qui ont abondance d'humeurs fubtiles qui fe diffoudent facile- ment par petite chaleur. Or quand il aura efté feigne, tu feras cefte emplaftre pour meurir &rdiflbudre celle glâde,& prendras des mauues, gra,ne de lin, rue, aluinc, lierre terreftre : & de tout cela feras vne nulle, puis deiîus ce mettras de l'huile de lau- rier bouillie èc diahhée ou guirnauues, &rquc ce foit près du feu. Item faut qu'il boyue de l'eau tiède meflée auec de la fari- ne : puis luy feras emplaftre de câcabre, ou de fan battu dedans du vin, & mettras le tout fur fon gofïer &: glande. Et quand elle commencera à fe ramollir & meurir, & qu'elle jettera, la faudra toujours purger auec vn inftrument propre, vne lâcette. Et fc- lon qu'on les verra croiftre ou deferoiftre, tu mettras des fentes dcdâsaufoir& au matin,comme tu verras eftre expédient:Puis tu mettrasfur la telle du cheuaï vne couuerture de lin, en luy oignant fouuent auec du beure toute la gorge, fpecialement le îieu où eft ladite glande : & faut qu e le cheuaï foit en lieu chaut. Item vn autre remède: Sipourlefditeschofeslesglâdes nede- croi/Tent,& par l'agitation des tentes,lcs faudra arracher du tout cômeIevers:&guarirdutoutlaplaye,commeiediray du vers. ïtem on peut arracher Se ofter ccft cftrâguillon auec du realgar, comme ie diray cy après des galles, au chapitre cent ncufiefme. Et d'auantage faut noter que la poudre de realgar doit eftre mi- fe modérément entOBte incifîonou rompeure deeuifles, car elle mange la chair comme le feu: parquoy la faut mettre auec grand"cautelle,à caufeque/loncn mettoittrop , ellemange- roit grande quantité de cher. Qjtjmdvn chenal* mal enh bouche.
Chapitre Hq.. TL aduient fouuent qu'en la bouche du cheuaï fefont petites enfleures ou glandes longues corne des amâdes, par vne ma- ladie qui leur vient en la bouche : & cela procède aux deux maf- choircs par dedans 3 & les ferre fi fort, que le cheuaï ne les peut |
||||||
LA MAR.ECHALERIÏ
fer, & le courbe fort, en la forme de la lettre C, & le fais bien
trancher & le chauffe fort : puis tu coupperas auec ledit fer csftecnflme & la chair fuperabondante fur les dents de deuanr, ' & en prens autant que ton fer pourra prendre . Si n'y a gueres qu'il a cette maladie, & que 1 enflewé Toit encorcs petite, la fau- dra feigner par cette enneureen ttois parties > ou bien tout du long, aucc vn fer bien fubtil, & fort aigu. DesfociUes. chapitre 6j.
F Ocelles font enflures tendres, petites & noires au mylieu, &
viennent en la bouche du cheual autour des leures, & con- tre les genciues : & procèdent d'auoir mangé vne herbe gelée, ou delà terre & poudre quif'eft amafle'ee furies leures & maf- choires, & côtraint le cheual de laiifer tomber ce qu'il veut mâ- gcr. Remede.-Pcrceçesfocellcsau milieu del'enfleure, & les ti- re hors auecvnfer(cômci'ay die du lapas) qui fera bien aigu, & tout en feu , & coupperas toute ladite enfleure, ou la cerneras auecvncouftcau, en la forme d'vn cercle, ou de la lettre 0. QuandU langue eflblejfée. Chapitre 6%. LE mal à la langue vient en plusieurs manières, & font auffî en
jela diuerfes maladies, car aucuncfois les dents l'ont mor- due,aucunefois il procède du mors du frein. Aucunefois y a vne maladie qu'on appelle pinzaneze, dont le cheual eft fort affli- gé,^ perd la moytié de fa mangealle. Remède :Silcs dents ont mordu la langue de trauers, ou fi le mors l'a blcfféc outre ic my- iieu,couppeluy la partie bleffée,car on eftime que cefte maladie eft incurable, &le cheual ne fera pire quand il aura perdu vne partie de fa langue. Mais fila blcflure eft de trauers & petite, ou fj elle eft du long grande ou petite, luy feras ceft vnguét. Prens du miel rouge, & de la moelle de chair de porc falée,autant d'vn que d'autre, &vn peu de chaux viue dedans, & autant de poy- ure puluerifé,&feras tout bouillir enfemble,en forte qu'il deuié- ne comme oignement, duquel tu mettras deux fois leiour fur Jalangue: maisilfaudrapremièrement vn peu lauer les playes devin tiede. On ne doit au/ïi bailler au cheual le mors en quel- queforte on manière quecefoit, iufques à la perfaiéte confo- lidadon des playes . Etccftecure qu'auons prediâe, foit faite |
||||||
£>E LAVRENT RVSI. J2
iufques à ce que les playcs foiét confolidecs. Et Ci ce mal de lan-
gue procède du mal qu'on appelle pinzanezc,apres que la mala- die eft curée (ainfî que i'ay dit au chapitre de la pinzaneze, le- queliemettray en fon lieu) les playes delalangue foient medi- camentées. Dts harhes feus U langue.
Cri apure 69, Y Es barbes font fous le palais, & fous la langue. Et fi elles -*-'croiffent outre la tierce partie d vn grain de froment,. & en- gardent le cheual de manger. Remède : Il les faudra tirer auec vn petit fer toutardant &pointu,ou auec des tenailles les inci- ferou arracher. De k froidure de U tejle du cheuàh
Chapitre 70. IL aduient vne maladie aux cheuaux, laquelle généralement
par tout le corps fait douleur, euanouyffemens, ftupefaclions prouôcant Jatoux ,faifant enfler les yeux, aucunesfois les fai- sant pleurer aucunesfois ciller: Laquelle maladie aduient fou- dain aux cheuaux, quand ils ont efté en vne eftable chaude", Se foudain on les meta» vent : aucunesfois -leurviennctdes fuper- fluitezpar quelque occafïon, dont ils font contraints detoufïïr: & cette maladie fappelle froidure de tefte.. Remedepour com- modément obuier à cette maladie. Les glandes que l'on appel- le auiurcs, qui viennent entrele coi & la tefte, foient bien cau- terifees auec vn fer chaut, en les perçant toutoutre : femblablc- ment pourras cauterifer ledit cheual au milieu du front, auec le- dit fer, afin que les humeurs efmeues parla froidure for tent de- hors.Semblablemétfaudra entretenir les tentes qui font es aui- ures fous la gorge, à fin que les agitât,les humeurs puiisctiortir. Et faut que le cheual ainfi malade, ait toufiours vue couuertu- re de laine fur îa tefte,&mcttrc fouuent des tentes en Ces oreilles, en les frottant aucunesfois par dehors ..Autre remède .-Mets de * huile de laurier dedans vn drapeau ou deux , & l'attache au. m°«, & qUe le cheual boyue toufiours auec ledit mors.. A.cela mefrne lafauge attachéeau mors du cheual, eft bonne . Item P°urcfmefmc mal, la fumée d'vn drap de lin bruilé5 receue par -'3f.nannes du cheual, profite beaucoup.ltem prens vne liure. de.- |
||||||
DE IAVMMT S.VSB.' yj
dedans, tclîemet que lefdites efeorces foiét couucrtcs d'eave, Se
les fais bouillir iufques à ce que l'eauc foit à dcmy côfommée,8£ < derechef empliras ledit pot d"eaue & la feras bouillir iufques àla confommation delà moytié:mctsyencores, pour la tier- ce fois de l'eaue, & la fais bouillir iufques à la confommation delamoytié comme deuant. Cela faitla couleras par dedans vne chauffe ou cftaminc, &rpreffcras fort les cfcortes,puis les ietteras:puis après prens deux parties de cefte eaue coulée ,vnc partie de lar gras, ou debeurre, & fais tout chauffer enkmblc:& faut îettervne chopine de cefte commixtion & médecine dc- dâs la gueule du cheual auec vne corne: & aura t dedans les nari- nes . Et faut que le cheual ait le ventre vuydè du tout & qu'il ne rnangeneboyuedetioisheure.' après : & le faut bien garder dé froidure: laquellecholetuluy dois faire par trois iours, vne fois ou deux le iour Si c'eft en Efié,tu luy pourras bailler à mâger du creffon, & pareillesheibes,qui efchâuffent & fubtilient les hu- mcurs:mais fi c'eft en Hyuer, il doit mâger force fenegrin ou fenéçon,& farine de fromet tiede,6.'boire de l'eauechaude,fans luy bailler aucunemét eaue froide. Quand il a au cerueau quan- tité de réunie, morue, ftrangurie, & grande oppilation de nari- nes fans rien ietter par là houchedors luy ietteras trois cuillerées dudit breuuage tiede dedans les narines le premier iour :1e fe- cond,dcux cuillci eeSv&le tiers,Yne.Etcc pédantfaut tenir la te- lle dudit cheual haute, &vn bafton dedans la gueule,iufques à ce que toute la liqueur luy foit entrée en la telle par les narines. Item autre remède: Il faut oindre le ventre, les hanches, & les temples du chcua]3d'oigncme'ns chauts.Prensfix onces dedial- thee ou guymauues, deux onces d'huile de laurier, cinq onces de pyretre, & que tout foit battu cnfcmblc, après en feras côme de lvnguent,&: oindras le cheual es lieux qu'a tons dit, deux fois le iour,iufques à quatre ou cinq heures,car (fil pîaift à Dieu) n en fera guary. Vne autre médecine y a laquelle n'eft àdelaif- *er, de laquelle iamaisie ne fus trempé &eft pour vn cheual D'en morfondu. Prens donc delà vigne blanchefàuuage,ou des lueilles d'icelle,& des bocrgeos,tu ietteras les fueilles, ou coup- peras iceux bourgeons de la longueur d'vne paume,&en fe- ras trois ou quatre poignées, lefquclles tu romperas entre deux O
|
||||||
LA MARESCHALERII
«Tenegrîn, le fais bouillir en éauc tant qu'il fe rompe, puis méfie
de la farine de froment en quantité d'vneliureoudeux dedans ' cefte eaue, en forme de boulyc claire, & en baille deux fois le iour au cheual, fans luy bailler autre thofe à boire : puis tu pré- dras ton fenegrin, & le feicheras au foleil, & le méfieras auec fon auoine. Et fi tu continues cecy par neuf iours,!e cheual «marira, & en deuiendra plus gras, & plus fein. Item pour ceîamefrne, prens du fourmentbien cuit, & le mets en vnfac le plus chaut que le cheual pourra endurer, tu lieras ce fac dciîus la telle du cheual,tellement que le cheual ait le mufeau dedans, à fin de prendre la fuméepar les narines, & de manger duâit grain fil en aenuie. Item prens du froment auec du poliot&fauge cui&e, &le prépare dedans vn fac, comme i'ay dit, mais faut que la te- lle du cheual foit couuerte. Item luy pourras faire tel fufrumi- gatoire: Prens des tortues, & les fais fort cuire en eaue,& que le cheual en prenne la fumée tant par la bouche que par les na- rines, la tefte du cheual toufîours cftant couuerte. Autre bon fuffumigatoire de décoction de poliot & fauge,prins parles narines, la tefte couuerte comme cy deffus eft dit. Itc autre re- medc,Prens vne pièce de lin,laqucllc tu lieras fort ferré au bout dVn bafton, puis l'oindras desauon noir,& la mettras bien fou- uentes narines ducheuallcplusdoucemét,5deplus auantquc tu pourras,cn approchât du cerueau, puis l'en retireras : par ain- fï ilefternucra, &ictterales fuperfluitez& humeurs qui feront au cerueau, dôt il pourra guarir, car en efternuant3le cerueau fe purgc.Ité à cecy le beurre eft fort bon, quand il eft mis es na- rines méfié auec huile de laurier, en gardant toufîours le cheual de froid, te de froides viandes , & luy faifant manger chofes chaudes: fautauffi qu'il boiuc toufîours de I'cauc cuite auec de la femêcede fenoiI,& vn peu de vin, quâd elle fera tiede, & méf- ié auec vn peu defarinede froument: & fi le cheuaj n'en veut boire,on ne le doit abbreuuer aucuncment,iufques à ce que par grade foifil foit contraint de boire cefte eauc . Pour faire bon breuuage&vn!eàvn cheualquiala toux, la ftrangurie, &la mdtue,prens l'efcorcedu mylicu d'vn aulne qui vient fur la riue de l'caue, & nettoyé bien les fuperfluitez & ordures qui font de- c r 'iras;vn pot tout neuf, &r mettras de l'eauc claire dedans
|
||||||
DE LAVRBNT RVSE. S4-
fois profitable que le cheual ainfi malade pafture de petites her-
bes, car quâd la tefte eftinceflamment baiffée à pafturcr.,îa plus grande partie des humeurs fort par les narines'. Autre remède bien facile : La fu mée d'vne pièce de drap bruflé, ou de vieil co- ton, prinfe parles narines du cheual, car elle diffout les humeurs côgelées. Autremét prens vne pièce de drap,& l'attache au bout d'vn bafton bien fort, &: l'oindras de fauon noir, & le mettras dedans le nez le plus doucement qu'il fera pofïible,& le retireras comme iet'ay dit cydeffus, au chapitre delà froidure de la te=- fte du chenal: au moyen dequoyle cheual efternuera fouuent, & en efternuant continuellement, aucunesfois aduient qu'il fe guarit, mais peu fouuent, car cefte maladie eft eftimée quafî incurable. Autre remède: 11 faut que le cheual patient boy ue de l'eaue tiède auec de la farine. &c qu'il mange chofes chaudes: puis le feras cauterifer au front,fur les efpaules, furies fourciîs,&: à la queue, & prédras des tuilles chaudcs,on des vaifféaux pleins de charbons ardans, & les tiendras autour du cheual. à fin qu'il f efchauffe : cela fait tu oindras le ventre &r les flans dudit cheual d'oignemens chauts, & d'huiles chaudes comme d huile de lau- rier, &dediakhéeouguimauues)&lefautbiengarderdcfroid. Tu feras l'oignemêt de dialthée, d'huile de laurier,& de pyretre comme i'ay dit au précèdent chapitre. Item pour cecy cft bon le marc d'oliues, & cacher du lin dedans, & en feras de la fumée au nez du cheual, en l'eftaignant & rallumant fouuent . Item à celamefme eft bon de prendre del'orpin &c du fouphre, &en fairevnefuffumigationaunezdu cheual, à fin que les humeurs congelées fe diffoudent & fortent. Item autre remède: Faut bailler ces médecines au cheual, c'eftà fçauoir de la farine de froment, meflé auec des efpices chaudes pour conforter la na- ture . Les efpices chaudes font canelîc, galange, gingembre, &c autres femblables: & méfieras vnpeudefel auec ladite ferme, & luy laueras tous les iours les crins & la tefte auec l'eaue en la- quelle on aura cui<5t de l'aluine, de la rue, delafauge, du genie- Urca des fueillcs de laurier, &del'hyfope. Item eftbonauffide prouoquer le cheual à efternuer auec poudres d'cllebore & poy- urcî & faudra ietter cefte poudre dedans fes narines :& par ainfi |
|||||||
LA MAX.ESCHALERIE
pierres ou br oyeras bien fort, puis les mettras en vn facdelin
& pendras ledit fac auec cefte médecine, au col du cheual, tel- lement qu'il ait le mufeau dcdans,& qu'il ne puiffe manger delà- dite m:hein e:cai,pa,.riafumofité & vapeurs de ladite méde- cine, toutes mauuaifcs humeurs fortent dehors . Tu pourras faire cefte médecine deux ou trois fois, ou d'auantage:laquelle i'ayplufieurs fois expérimenté. De U morue ou rna.la.aie de tejîe.
chapitre ji. LA morue eft vne maladie communément ainfi appellée,&
vient delà tefted'vn cheual qui a efté long temps refroidy, & cft proprement vn reume qui defeend parles narines, met- tant continuellement humeurs froides dehors, &aucunesfois d'autres qui font plus ej^eflçs. Et cefte maladie procède d'vne ancienne froidure .-aucunesfois par vne maladie qu'on appelle farfîn, ou ver volant, par laquelle le cheual perd parles narines quafi toute l'humidité ducerueau. Etfautfçauoir que de tou- tes maladies qui furuiennent aux cheuaux par mauuaife pro- portion des qualitez : il n y en a point de fi dangereufe que ce- fte paffîon reumatique: laquelle vient pour trois caufes. La premièreeft, pourcc que cesbeftcs ont les conduis grands & amples, auec quantité d'humeurs, parquoy la froidure y enrte facilement, & diffout les humeurs qui font au ccrueau, lefquel- îcs defeendent dedans les artères, & conduits naturels, & en lès rempliflànt, font caufe de fuffocation. La féconde, pource que lefdits cheuaux font de froide & feiche complexion : parquoy à caufe de la froidure naturelle & de celle de l'air, les humeurs font congelées, &rempliiTent les conduits, parquoy ils font fuffoquez. La tierce,pource que la froidure eft fort violente, &: furmonte petit à petit la chaleur naturelle : parquoy on peut cognoiftre d'où procède cefte pafîîon. Les lignes de cefte ma- ladie font ceux cy : Froidure des narines, des oreilles, & des mc- bres extrêmes, les yeux chargez, la telle baffe, & tout le corps pefant, auec vne toux, fans appétit, principalement de boire, &aucunesfois vn tremblement. Remède: Mets premièrement furlateftedu cheual vne couuerture de leine, & letiens enlieu chaut, &: luy bailles à manger chofes chaudes. Il eft aucunef- |
|||||||
*
|
|||||||
LA MARESCHAI.ER.IE
le cerueau fera nettoyé de Ces fuperfluitez. Autre rêmedc-Prens
des aux,poyurc,canellc, doux de girofle, & feras le tout broyer aucevn aubind'œuf, & y méfier vn peu de bon vin, ôcfaisaua - 1er cela au cheual auec la corne. Autre remède; Fais bouillir des hieblcs & du fuzcau auec la fuperfluité des aux, mais par auant faut faire tout tremper quelque temps en eaue falée : ainfî feras aualler cela au cheual. Autre remède : Prens trois onces d'euforbe, & le broyé bien menu , &vne liurc de ius de blet- tes, & méfie fort tout cnfemble : puis icttes auec cela vne demye liurc de fang de pourceau, & fais bouillir le tout cnfemble, iuf~ quesàce qu'ilfc commence àefpeffir, Sd'oftes du feu,puis y adiouftes encorcs vne once d'euforbe, & me/les tout enfem- bie.-en ce faifant tu auras bon oignement, que tu pourras garder en vne boitte, & quand t'en faudra vfer, tu oindras le bout d'vn bafton, que tu mettras bien auant dedans les narines, & l'y laif- feras vnpeu:& quand le voudras retirer, tu verras fortir qua- fi vne infinie pourriture du cerueau de ton cheual, & pourras faire celle médecine l'efpace de deux ou trois iours Et feaches que fi la maladie eftnouuclle, elleguarira: & fi elle eft vieille ££ enracinée, cefte mcdccinc la cachera fi bien , que de quinze iours on ne l'apperceura ► Pareillement faut fçauoir que le figne de guarifon en cefte maladie eft, fi les playes iettent ordure quand on a cauteriféle cheual: & eft mauuais figne fil fait en l'eftomacvn fon enroué, principalement quand par le défaut de fâ nature on voit qu'il ne peutplus touflîr. Desgattes & rongnes qui viennent au cel &aU queue
du cheual Chapitre jz. IL aduientaucunesfois qu'au col du cheual près du garot, &
au tronc delà queue, il fengendre de la galle, & par ce qu'il eft contraint de fe frotter continuellcment,f y engendrer de pe- tites bubettes, & le poil ou les crins en tombcnt.Laquellc chofe aduient pour trois raifons : c'eft à fçauoir à caufe delà poudre qui demeure là long temps, & pourrit la racine du poil, par- quoy il eft neceiïàire qu'il tombe : ou cela aduient quand le che- ual eft maigre, car alors les membres n'ont point de nourriture propre, & font nourris de gros fang & infeâ:, & les vapeurs & fiumiditczqui font couenables à engédrer lepoil, po luy bail- |
|||||||
BH IAVI.ÏNT RVSi. JTf
lent aucune fubftance,ains corrompent la racine & le poil par
leur corruption, parquoy faut qu'il tombe. Ou autrement cela procède d'vn fang bouillant qui court par ces parties: parainfi cefte humeur colérique, piquante & mordicatiue fait que les racines feconfomment& defleiehent,dont le poil tombe . le fuz vne fois interogué par mes familiers de cefte maladie, afin que ie leur en declarafle l'origine ,& la médecine qui y cftpro- pice, à ce qu'ils peuffent remettre leurs cheuaux en fanté les- quels eftoient merucilleufement affligez de cefte maladie. Aux- quels ierefpôdis, qu'il vient aucunesfois au garrot & à la queue telle rongne, qu'elle arrache tout le poil ^& démange tant, que le cheual eft contraint de fy frotter fi fort qu'il fefeorche du tout«Etcccy aduient d'abondance de fang infet,& d'humeurs falees & colériques, comme de fang pourry . Si c'eft abondan- ce de fang,l'ordure que icttera la gale fera blanche.-fi c'eft d'a- bondance de cholere,la gale fera fciche,&neiettera gueres d'or- dure :. fi c'eft d'abondance de flegme falé, elle iettera beaucoup d'ordure, & aucunesfoisferafeichc: fl c'eft de mélancolie, elle fera du tout feiche. Àinfi la medecineras.-Si la galle viet de pou- dre qui y ait long terrtps demeuré, faut Iauer bien fort la playe, trois ou quatrefoisauccdela leciue&du fauon noir, après ce feras bouillir auec du vinaigre, du eancabre ou beniouyn blanc,, puis des poisses ciches,de la cêtauréc,& taxus barbatus& feras le tout couler par dedans vne chauffe, omettras de la poudre d'aloes cabalin dedans l'eaucqui en fera coulée, & en laucras la- dite galle.Ou autremét fais tel oignement:Prens vn peu de fou- phre, d'enceasmafle, fel nitre, tartre,efcorce de fraifnc, vitriol,, verddegris, del'clleborc blanc & noir, cyclame ou ariftologe ronde, & broyeras tout enfemble auec des moyeux d'œufs boulliz s & de l'huile cômune, & le feras ta t bouillir, qu'il deuiê- nccipes,puiscn oindras la galle trois ou quatre fois. Lequel °igncmenti'aycxperimetecontretoutegalIc-goutte,oufiftuic. Remède ; Si ladite maladie vient par ce que le cheual eft mai- |rc,fautqu'il foit feigne delà veine du col, afin que les humeurs wtent parla: puis après mettras des tentes fous fon col^ & fe- ras les lauemens fufdits:& mettras peine de le refaire auecbon- nes herbes. Se de l'excrciter vn peu * Remède -.Si I'adite maladie QUJ;
|
|||||||
\
|
|||||||
LA MARECHALE*.!!
éft engendrée d'humeurs embrafées, ainfî lefeigneras &y feras
les remèdes cy deuant déclarez : Ârd'aiiantage après qu'il fera Jaué, faut icteerde l'alun mis en poudre deffus: quand il com- mencera à guarir, faut oindre les playes d'huyle dolif, à fin que lepoilreuienne . Autre remède: Fais feignerle cheual delavei- nedu col accoufturnée/uffitamment, &la où (brt l'ordure fe- ras tel oignement. Prens du fouphrevif, Tel, tartre, &braye le tqutenfcmblc auec du fort vinaigre, & autant d'huyle d'olif, le tout bien méfié enfemble, & démené iufques à ce qu'il foitcf- pes: duquel oignement faut oindre deux fois le iour la playe, iufques à ce qu'il fait guary: toutes-fois auant qu'y mettre ledit oignement, faut, tant frotter la playe, quelefang commence à en fortir. Autre remède toutprefenuPrens du fort vinaigre méf- ié auee de l'vrinc d'vn enfant vierge, & du ius de titrungule, & de cela le faut oindre comme deffus cft dit. Item pour cela mef- me cft bon le îithargire mis en poudre & méfié auec de l'huile & du vinaigre,&: doit efire le tout battu cômeenoignemenr,puis le faut mettre deffus la playe comme i'ay ditcy deffus. Item cçft oignement qui fenfuit eft bon : Prens du fouphre vif, de l'huile d'olif, vn peu de vinaigre, de la fuye, vn peu de fel dur,du fient de pourceau, & de la chaux viue,îe tout bouiliy enfemble, & broyés ce qu'il faut broyer, fi en feras de l'oignement, &ren oindras ladite playe. Autre remedc:Prens de la pierre delaquellc les pelletiers blanchiffent leurs peaux (qui eftappelléecfponfc) &la méfie auec del'caue,puis en oindras la playe. Aucuns difent que la maladie tient au cuir de la befte, côme rongnes ou ri- des: car celle maladie a de grandes rayes afprcs& ouuertes,& en fort comme efcalles de poiffon, ce qui procède d'abon- dance de fang pourry , & du lieu de la galle qui n'a cfté bien guary : ou il vient d'au oit efté auec cheuauxrongneux, quand ils fentremordent, ou quand on les effuye d'vn mefmc drap, ou quand ils fontcouuerts d'vnemefmecouuerture, ou quand ils fe frottent en vn mcfme lieu , ou aucuncsfois quand ils mangent ce que le cheual rongeux aiettéde la bouche . Re- mède contre ce mal:Si le cheual eftpuiffànt, tu le feras feigner delà veine du col, comme i'ay dit ; puis laueras bieala gai- |
||||||
Dl tAVUENT RVSB. tf
le, & la frotteras fort d'vn bouchon fait de poil ou de crins
rudes, iufques à ce qu'il feigne: puis après le faut Iaiffer tant lèicher , qu'on n'apperçoyue plus qu'il ait cfté laué : cela fait oindras ladite playe au foleil chaut ou auprès du feu, auec l'oi- gnement qui fenfuit: Prens de la poudre de fouphre, de l'a- lun, de l'ellébore noir autant d'vn que d'autre cinq liures : de la poudre d'efeorce de fraine, & du plus tendre de la corne prinfeà la pâte d'vn cheual, & du vif argent, autant d'vn que d'autre trois onces : vieil oingt trois liures : &de tout cela feras oignement, duquel, oindras le cheual, tant que tu verras cftre neceffaire : & depuis que tu auras commencé à l'oindre, te gar- deras de le mènera l'eauc au foir , & de le frotter, iufques à dix iours après . Item pour guarir toutes galles, rongnes , gratellcs , & dertres des cheuaux, frottez les de farine de froment , fort vinaigre, &: fafren , le tout méfié enfemble. Autre remède : Premièrement faut lauer les playes auec de I'eaue chaude , puis les oindre de fauon trempé auec fort vi- naigre . Autre remède : Laucs fouuent les rongnes auec eaue de caprinelle . Item les faut lauer fouuent auec du ius de ccgue & certainement il fe gnarira . Aucuns méfient auec ladite cc- gue de l'huile & du vinaigre bon & fort. Autrement pourras guarir ladite galle : Premièrement le faut feigner de la vei- nedu col, puis frotter la galle du fang tout chaut, & le tiers iour après la lauer & bien nettoyer auec de la leciue chaude, faite d'orge bruflée, feure, vinaigre, & eaue marine ou faîéc; & le iour enfuyuantl'oindras de l'oignement qui fenfuit: Prens des racines de paille rouge des champs , Se des racines d'herr be benifte, c'eft adiré de verueine , & les fais cuire en vi- naigre, ou eauemarine, iufques âce qu'ellesfoientmolies;puis iettes ce qui reftera dur, & prens le mol auec du vieil oingt, & ea fais de l'oignement- Du mal de col, tju'ou appelle Lucerdeou Scïme»
ChApitre 73. |
||||||
D E t A V R. E N T R. V S t. 57
la tirer hors auec vne brochette de bois, & la lier bien fort vers
latefte, auec du fil de lin bien doux, puis la coupperas,& la ti- reras du tout dehors : & au tant en faudra faire de l'autre bout en la veine qui va fur les efpaules. îtem faut qu'il prenne ce qu'il mangeloing de tcrre^ufques à ce qu'il foit guary. : QUtznâ le dos du chenal ejl'blejjé. Chapitre 75. PLufieurs&diuerfes bleiïures viennent au dos du cheual, Se
pourdiuerfes-caufes, caraucunesfois viennétpourcaufe in- trinfeque, comme de corruption d'humeurs, aucunesfois de caufe extérieure, côme par l'oprefllonoufouleuredelafcile, &: autres occafions. La caufe intérieure eft quand iefangoù les humeurs font corrompuz,& qu'en ce lieula font en abondance: & par celé dos eft facilement intereffé, car le fang'ou humeurs fuperflues engendrent petites vcfïïes pleines de fang méfié auec pourriture, dontlecuir& la chairdu cheual font corrompuz: puis fy engendrent aucunesfois grans vlceres & larges, aucu- nesfois petites . La caufe extérieure eft quâd le dos eft bleffé de lafclle,du baft,ou de trop groffe charge.Et faut fçauoir quêtant plus les playes font près des os du dos, tant plus font dangereu- ses , tellement que fouuent le corps en eft en danger • Remède pour feparer cefte humidité & humeur, quand la peau eft enco- rcs entière. Prens des fueilles de poreaux, & les pile aucc du fain de porc3puis les chauffe vn peu en vne poile,& les mets chaude- mentfur cefte cnfleure. Autre meilleur remède pour ce mefmc cas : Prens trois parties de fient de mouton, & vue de farine de froment ou feigle,(& faut que ce foit fleur de farine, car elle vaut mieux)&z méfies bien tout cnfemble, &lc fais cuire, puis le mets tiede deffus le lieu . Remède : Premièrement tu dois fçauoir qu'en quelque forte que le dos du cheual foit bleffé, on ne le doit fafcher ne trauaillcr, iufques à ce qu'il foit entictemet guary,carpar peu de labeur la maladie fe pourroit tellement augmenter, qu'elle feroit incurable . Parquoy incontinent que le dos du cheual commencera à f enfler en quelque lieu, fais le raireauec vn rafoirfur i'enfleurc, après feras vne emplaftre de fleur defarine de froment, qui foit battue auec aubins d'eeufs, &c la mettras deffus I'enfleurc, auec vne pièce de drapeau de lin, & P
|
||||||
LA -HARÏSCHAUR.IE
TA maladie qu'on appelle Lucrèce , Scimc.ou foritie, furuiet
au col des chcuaux,& eft quand ils ne peuuent tourner le col çànelâ, ne prendre de 1 herbe basfi'non par interuales& fans fe hafter : ce qui procède de trop grande charge deffus les efpau- ïes, &dela grande feicherefle des nerfs du col. Remède:Il faut releuer les crins du col auecla main, & percer lâchait par defïbus des deux coftez aucc vn fer ou ftile chaut, tellement que la chair qui eft fur le col, foit vn peu bruflee, fans que les nerfs fe retirer : & feras cela en cinq lieux au long du col,& qu'il y ait entre chacunl'efpace detrois doits ou plus. Apres tu met- tras en chacun cautère qu'auras fait, vne petite corde & ddiëc faite de lin ou chanure ou de crins de cheual, laquelle y laiffe- ras iufques à quinze iours . Aucuns font plusieurs cautères au cofté gauche du col,furles crins près de la chair en lôg& de tra- ders itoutesfois cela ne guarir point,('nonob(tant Que.lefeu y ait efté)mais depuis le quatriefmeiour iufques au quinziefîne, faut laucr aueceaue tiède toute la fommicé du col & des efpaules, & tresbienles efluyer & refchauifer. Quand vn cheual a le col enflé.
Chapitre jjl, T E col du chcual fenfle/i dédis le quatriefme iour après qu'il
J->auraefté feigne, il frotte fort fa playe cotre du boys ou quel- que pierre, ou fi vn autre cheual y a touché auec la dent, ou fil mange quelque chofe dure après qucle fangeft reftraint. Par- quoyona accouftumé deluy attacher latefte haut & le laiTer ainfî l'efpacc de trois heures fans manger: (toutesfois aucuns luy Saillent à boire, mais c'eft mal fait)puis qu'il ne mage durant vn ôur&vnc nuit aucune viande dure . Remède: Ilfautofterlc poil dû lieu où eft l'enflure, & ouurir la playe le tiers iour après qu'il aura efté feigne, laquelle tiendras ouuerte auec des eftoup- pes fi c'eft en Efté, ou la baflineras auec caue tiede, en laquelle auront efté cuites des fueilles d'hiebles, fiizeau, ache, orties & feneçon, dcfquclles herbes feras vne emplaftre, Iaquellefaudra mettre toute tiede deflus l'enflure: & après ouc eclafera fait le faudra feigner encorcs vne fois de cefte mc'fme veine : &: fi 'en ce faifant il nefeguarit &que hdke veine foit pouric, faudra ouurir le cuir qui eft iouxte la mâchoire deflus cefte veine, & la
|
||||||
1A MAR.ESCHALERIE
tegatdebien del'ofterdelàrudemen^mais la faut ofter douce-
mct: après fi la pourriture eft là afTemblée, tu le perceras iufques à ladite pourriture, auec vn fer chaut pointu, &par ce moyen l'ordure en.fortïra : cela fait, tu l'oindras tous les iours auec quelque oignement . Aucuncsfoisfuruiennentaudos duche- ual quelques efeorchures ou rompuresà caufe de l'oppreffion ou fouleure du baft ou felle, ou par l'oppreffion de quelque clou ou entrac qui vient au dos du cheual par quelque fiiperflui- tédefang:ldquelles faut raire tout autour incontinent qu'on Jes voit: puis après tous les iours faut mettre deiïus ledit mal, delà poudre de chaux viu^m.*(lée aiec du miel, &c tant bat- tue enfemblc qu'on en fice vn petit tourteau , lequel on met- tra dedanslefeu, & ly faut laiffer iufques àeequ'il foit rouge: duquel après on fera de la poudre , de laquelle faudra mettre deiTjs, iufques à cequcla playe foit guarie, en la lauant pre- mièrement, ôd'eftuuant de vin ou vinaigre chaut, C^ns bailler felle ne femblablc chofeau cheual. f e parleray cy après de celle mcfme poudre au chapitre du ver. Et eft a fçauoir que cefte em- plaftrede farine auec aubins d'oeufs, eft bonne contre toutes blelîuresdudos. Mais en toutesbleffures plaines , & pour con- solider toutes efeorchures, y faut mettre les poudres qui fenfuy- uent:C'eft à fçauoir de la poudre faite de myrrhe feiche:item poudre delêtifque, & noix de gaile:itc vne pièce de lin brufïéc, ou cuir bruflé,ou vn filtre ou liiîere de drap:item la poudre d'vn boys delong temps pourry. Toutes ces poudres font bon- nes pourguarirlesdites bleffures du dos. Itcla poudre de myr-* rhe ou cypre mife fur f efeorchure, confolide merueilleufement &deffeiche.Toutesfois note que la poudre de chaux & miel eft fingulierefur toutes autres pour confolider la chair. Tu dois auffi fçauoir que auant que tu y mettes ces pouldres, faut la- uerla playede vin chaut ou vinaigre. QjtjiniU dos du chenal eft blejfêde la file ou bafl.
chapitre y 6. S Ile dos du cheual fenfle par l'oppreffion de îafeîle, ou du
baft, ou de trop groffe charge, pource que cefte humidité fe tourne en ordure,fautattédre que cefte enfleure foit molie,puis lapercer par dvifjs la playe,afin que toute l'ordure en forte fa- |
||||||
T>K LAV1ENT-H.VSI, j8
ciIcment:oufais vnpcrtuisau delïouzderenfleure, ouy mets
le fer chaut > à fin que les humeurs ramaffées par l'oppreffion ou charge , fe diffoudent plus facilement- Et fi en fefaifant, au Commencementl'enfleure nefen va,faudrabien raire la placc1 & y mettre les emplaftres fufdites pourIameurir,puis fau t met- tre dedans des tentes ointes de fau on. Quand le dos du cheual eft enfépar l'opprefion delafellt.
Chapitre 77. 'Clledosdu cheual fenfle par l'oppreffion de la felle, faut raire ^lclicu, &: le lauer fouuen t auec eaue bien faléc : aucuns y met- ' tent du fient chaut,&l'attachent auec vne fangle. SiTenfleurenc f en va, & qu'il y ait en ce lieu vne manière decuir mort, tu l'oin- dras foùuent auec du vieil oingt de pore,fans que le cuir fenlcue (aucuns y mettent delà farine battue auec huile d'olif) & quand tu verras que le cuir mort commencera à fenleuer tout autour, le faudra oindrebien fort,& luy mettre la felle, & le cheuaucher tellement que le lieu fVfchauffe.-càr par tel efchauffement le cuir mort tombe. Et quand iceîuy cuir mort fera du tout dehors , tu mettras dedans la playe des eftouppes de chanureoude lin ha- chées biémcnu.&metrras fur icelles vnpeu de poudre dechaux, viue iufques à ce que la playe foit remplie de chair.Et quand la chair fera venue, ne refte plus qu'à faire venir le cuir, par ainfi tu laueras ladite phye de vin tiède ou dVrinc, deux fois Je iour, & quand elle ferrafeiche, pouras ietter defîùs delà poudre de myrrhe ou cypr e,iufques à ce qu'il foitguary. Siledosdu che- ual a cfté blciTé, & qu'en ce mefmc lieu il vienne vne enfleure, m faut diftinguer, ou que la playe eft toute plaine, ou bien pro- ronde, ou elle eft près des cuiffes , ou autre lieu du dos, ou fus 1 cfpine. Si la playe eft pleine & égale, ne le faut feigner, ains luy bailler les remèdes fufdks& neantmoins faut toufiours la- uer ladite playe auec eaue faléc trois fois le iour : .& après ce la- uementjetteras deffus de la poudre faite de noix de galle Se imaille de fer, ou bien tu y pourras mettre de la poudre de meu- le de moulin. r 1
XTvnefUye lien profonde fur tes efpaules du cheual.
■Chapitre 78. >
|
||||||
LA MARES GHALEB.IE
Sï la pîaye eft biê profonde Se enflée,& en extrémité des e/pau
leSjOU des cuiifes,ou fur la fontaine, il nefauteftrepareflèuxà le mcdicamenter,car ces lieux font périlleux, & fi l'enflure def- cend en la poiclrine, la playe eft mortelle. Lacaufe de eecy eft, pourceque le polmon& le cœur font nobles mébres,& qui gar- dentla vic,& fils feuffrêt,toutle corps en endure.Et û cefte ma- ladie & playe n'eft bien nettoyée, l'ordure corrompt tous les lieux par ou ellepafîe : Se G. elle défient iufques aux membres (pi- rituels , ils en font fuffoquez, car ils font droitement fous elle qui eft d'où procède la mort . Si la playe eft en autre lieu que fur les cuiffes où efpaules, il ne faut tant craindre,car il y a coca- uité pour reccuoir l'humeur Se l'ordure, Se il n'y pas vn des mem- bres principaux qui puiffe eftre intereffé . Remède : Metsdef- fous ladite cnfleure des tentes où lacs, puis la faut percer auec vne lôgue Se groffe aiguille, tant que l'ordure en forte Si après la lauer auec eauefalée ou douce, & bon vin tiède: cela fait, faut remplir cefte concauité d'eftouppes de lin bien menu : & con- tinue cela iufques àeeque la chair commenceàrougir,&que la playe foit nette . Et fil y a creu delà ehair fuperflue (ce qu'on cognoiftquàd le fang fort) lors tu mettras les poudres corrofîues deffus, comme poudre de noix de galle, vitriol, verd degris,&femblables, comme poudre de chaux.viue . Autre remède /Fais vn bafton de bois de figuier, ou de racine de taxus barbatuSjOu de meurier, long comme vn doigt, Scvn peu large: Sduy attacheras ces tentes où lacs d'vn cofté, puis le remueras Se mèneras entre le cuir & la chair fous l'enfkure, à fin que l'or- dure ramaffée forte dehors : & faut faire cela quandla playe tic fera fur les efpaules : après faudra garder le cheual de grand tra- uail toutesfois vn peu d'exercice luy fera bon. Et faut noter que quand vne playe fe pourrit, c'cftfigne de guarifon:toutcsfois fil y a grade quantité d'ordurc,il eft à craindre qu'elle entre dedâs, & que le cheual en msurc. Vemdfermte Chapitre 79.
AVcunesfois furuient aux cheuaux vne maladie aux reins Se
couillons,qui caufe grade douleur, Se attireinceffamment lep nerfs : laquelle aucunesfois vient d'abondance d'humeurs aucunesfois de grade froidure, aucunesfois de trop groffe char™ |
||||||
DE IAVRÎNT KVSE. J9
gc Se foulure, tellement que le cheual ne peut leuer les iâbes de
derrière. Et fappellemalferrure, trenchaifons,oucolique.Pre- mièrement pour y remédier, faut bien raireles reins & couillôs, Se y mettre vn reftraintif fait en la manière qui fenfuit: Prés de la poix de nauife, fais la fondre,&l'eftens deffus vne peau de la longueur ôdargeur des couillôs ou reins, Se deux onces de bo- liarmeni, de la poix de Grece,galbanû,encés maftic,fang de dra gon,noix de galle,autât d'vn que d'autre,le tout broy é enfemblc puisiettes cefte poudre fur ladite poix fondue, & ainfi eften- due: après la mettras furies coillons ou reins,fansl'ofter iufques à ce qu'on lepuhTe ofter facilemcnt.Item autre meilleur remède; Prcns du mil Se la hui&iefme partie de fel bfufîé, Se chauffe le tout en vne poile fur le fcu,&en mouuât auec vn baftô(àfin que le mil ne fe brufle) iufques à ce qu'il foit bien chaut, puis ietteras vn peu de vin deffus,ôde mettras en vn faehet le plus chaut que tu pourras, lequel faut mettre tout chaut fur les reins Se han- ches ducheual, &le couurirfi bien, que la chaleur n'en forte.Et cela fe doit faire par deux ou trois iours, Se chacun iour deux ou trois fois. Item autre& meilleur reftraintif : Prens de la confoul- de grande, fel armoniac,galbanum,boliarmeni, fang de dragon, fang frais où fec de cheual. Se du maftic,poix Greque, encés,oli- ban, autant que de toutes les autres: & que tout ce qui fe peut broyer, foit broyé enfemble. &letout battu auec aubinsd œufs fuffifamment'puis après y méfieras affez bonne quâtité de farine defroment. Et toute cefte mixtion foit eftendue deffus vne for- te pièce de lin: & fais paDtout commeil eft dit cy deffus d'vne autre emplaftre Autre remède,& le dernienfaut faire des brayes groffes & fortes, Selcs faire pafler d'vn cofté des reins iufques àl'autre.Lefquelles emplaftres reftraignent les humeurs, &def- feichent Se confolident les reins Se nerfs. Semblablemcnt le feu diffout les humeurs, côfommc la ehair, &deffeiche. Parquoy on voit clairement que par les fufdites médecines le cheual ain- « malade doit guarir, Se recouurer fanté. De U cerne, ou cor. Chapitre 80.
^'Or ^ou corne eft vne maladie qui vient au dos du che-
^-*ual, & rompt le cuir, & entre iufques aux os:laquelle pro- cède de l'oppreffion delà felle, ou de trop grande charge, cari' |
||||||
LA 'MARECHALE RU
lors la chair fe bielle, & par l'oppreffion ou foulure le euir fe
joint auee la chair. Et celle maladie fappelle corne ou cor, car la playe eft ronde comme vne corne,ou pource qu'elle eftlôguc & poin£lue comme vne corne, ouquela chair tient en tel- le forte auccle cuir, qu'il preffela plus prochaine chair, & celle chair preffe auiïil'autre prochaines ainfi confequemment fen-
gendre la corne, ou cor:& f engendre aucunesfois par vne efpi- ne^qui eft fur les colles, & celle la eft plus dâgereufe,car la chair blefféefepourrit & l'ordure defeend es parties fpirituelles &'m- terieures, odes diffipe . Remède : Il faut broyer des fueilles de choux auee du vieil oing de pourceau, & les mettre deffus, puis luy mettre la felie ou paneaux,Sdefanglcr fi fort, que la cor- ne en foit preffée.Acelamefme eft bonneIamauueoualtea,& fcabieufe, méfiées auee du vieil oingt.Item pour cela melme la cendre chaude battue auee huile d'oiif,& mife deiïïjs.Item delà iùye méfiée auee du fel menu, & battue auee de l'huile. Item de la fiente fraifche d'homme, 8da faut mettre deffus ledit mal.ïtc des choux fauuages ou domeftiques, vers broyez auee vieil ©ingt mis fur la playe:puis après trauailler vn peu le cheual,à fin que la force de la médecine entre dedâs:& faut faire cela aucuns iours, & il fera guary . Item autre remède : Prens des fueilles de fuzeau ou d'hiebles,&: les broyés fort auee huile d'oli£ &en fais vne emplaftre, que tu mettras tiède deffus. Itemmets fouuent deffus de l'huile d'olif chaude , car elle ofte le cor.Tté de la pou- dre de noix de galle mife deffus. Ité prens des fueilles de câpres, & fueilles de lys, & les broyés bien auee dufainde porc ,& les mets deffusrceft vnguêtguaritle cor,& lcdiuife.Item dcs'fueil- les d'oliuier, & vn peu de cèdre broyez enfemble.Itê faut noter que le cor ou corne tôbe facilemét & farrache fi on cheuauche vn peu le cheual, en y mettant fouuent des oignemens fufdits. Et quand il fera tout arraché iufques àla racine, faudra rem- plir le pertuis d'eftouppes hachées menu , auee poudre de chaux viue, & miel, le tout enueloppéenfemblc, mais premier le faut vn peu nettoyer de vinaigre tiède: Srcecyfe doit faire deux fois le iour, iufques à ce que la playe foit confolidée. Tou- tesfoisfc faut bien garder de luy mettre aucune charge deffus le dos iufques à ce que la chair de la playe foit égale & auffi haute que le cuir. |
DE LAYRENT RVSE. &@
Des courtes des chuuux.
Chapitre 8f. T Es courtes font grandes enfîeures comme vn pain, qui font ■*^dedanslecorpsdu cheual, lefquelles fengendrent d'abon- dance de fang pourryen la chair molle près du cuir au mylieu. Remede:Couppelecuiraumylieu,&fouz icelle maladie: &fî l'enfleurefen va , faut clmouuoir les humeurs qui font dedans le cuir, auee vn bafton crochu, & preffer fî fort, que l'humeur forte: puis faut coupper le cuir fous l'enrleure : & mettre par toute icelle courte vn fer chaut & large, tellement que le cuir ne foit bruflé :.& faut faire cefte médecine de fept iours en fept: iours, auee grande cautelle àc délibération, v Du polmon, oit palmonccUe. Chapitre Sî. YL aduient vne maladie au dos du cheual,qui corrompt & mor- tifie vne partie de la chair, & la perce iufques aux os, & fait en- fleuret & procède delafelle mal faite, ou de porter trop gran- de charge, & mal ordonnée. Laquelle maladie engendre pour- riture, & rend la chair toute infecle quâd elle eft enuieillie. Et là fefait vne coagulation de chair infecte & pourrie, icttant con- tinuellement ordure comme eaue. Laquelle maladie fappelle polmon,ou polmoncelie, car elle eft femblable à vn polmon: &: f engendre d'humeurs melencoIiques,àcaufedelavertu attra- âiue qui tire à foy la nourriture, & la conuertit en leur nature:^ de là procède celle pafïion, laquelle après qu'elle eft guarie & confolidée, retourne toufiours en fa première nature &; eftat; Rcmcdc: Ilfaut couper tout outre ledit polmon,&c arracher du tout icelle playe, tellement qu'il n'y demeure vn feul point de pourriture ou infection: puis mettras dedans des eftouppes trempées en aubins d'ceufs,iufquesàtrois iours en les châgeant chacun iour : puis après la faut r'emplir (iufques à ce qu'ellefoit confolidée ) d'eftouppes hachées menu, auee de la poudre de chaux &c miel enueloppée dedans , mais premier faut lauer ladi- te playe de vinaigre, ou vin fort, quifoittiede : & faudra conti- nuer cela deux foisleiour, iufques à ceqHe la playe foiteonfo- lidce .Item autrement &pluftoftauecpoudrede realgar(côme. iedirayauchapitre du ver), car cela fefait fans incilionjSifanS' |
|||||
LA MARESCHALBILIï
faire douleur au cheuai. Autre remède : Prens vn ferpent, &Iuy
couppe latefte &laqueue,&hacherasmenuledemeurant,puis feras roftir les morceaux furies charbôs,iufque$ à ce que la gref- fe dudit ferpent commence à fefondrc: lors fais diftiller ladite greffe deffus la playe, car en vn iour elle deftruira &r confomme- ra la playe : toutesfois il te faut garder qu'il en tombe ailleurs en ■quelqueheu du dos. Item autre remède, aprcsquelepolmôou ladite playe fera arrachée, fais bien cuire de la mauue, & la mers dcfius,iufques à ce que la playe aparoiffe&lalaue auec l'eaue de ladite mauue , puis mettras la dedans de la chaux viue auec des eftouppes : & quand la chair croiftra, y faudra mettre de la poudre de vigne blancnefauuage. Et faut fçauoir que l'ortie nlorrebroyéc auec du vieilfain de pourceau &poyure arrache plus le cuir mort,que toutes autres chofes, Item pour guarir ce- lte maladie pourras vfer de remèdes pareils à ceux que i'ay dit «y deffus au chapitre ducor,adiouftant feulement des fueillc de câpres auec racine de figuier & cendres méfiées enfemblc & incorporer tout auec vieil oingt, & le mettre fur la playe. Tou- tesfois ictrcuue qu'il fera bon d'arracher premièrement la chair fuperflue, puis mettre dedans delà feabieufe broyée auec delà noix de galle, & remplir par trois iours cefte concauité,à fin que fil y a demeuré quelque peu de mauuaife chair, il foit du tout arraché auec celle emplaftre. Puis y mets l'oignement fuf- dit bien battu auec racine de taxusbarbatus,&ius de fumeter- re,le tout bien incorporé cnfcmble,& dit l'on que cefte méde- cine eft approuvée. D'vn cheuai fur lequel la lutte a rayé.
Chapitre 83. pOur mettre remède à vn cheuai fur lequel la lune a rayé,& eft X toutamorty,prensdclagrcfrc,dulard5huiled'oiif,ius defo- latre, &fannc,&fais le tout bien bouillir enfemblc, & mets cela deffus en le muant & changeant fouuent: mais il faut premie- ment raire la place, &c la fcarifîer ou feigner. Desejpaulettes, Chapitre 84.
U fur-
|
||||||
BB UVMKT K.VS1. Si
IL furuiént aux cheuaux vne autre bleffure au deffus des efpau-
les, qui y fait vne enfteure & côme vne chair dure, qui fenleue plus haut que le cuir quand elle y eft enuieillie & endurcie : &c i appelle efpaulctte, pource qu'elle vient fur le s efpauies, & cela procède de trop grande charge,ou de mal acouftrer ce que por- te le cheuai, dont eft engêdrée celte comprcffion& depuis vne chair cndurcie.Remederll faut coupper tout autour cefte enfleu re.ou bleffure, & femblablemét le lieu d'où elle depéd le plus,en forte qu'il ne demeure aucune ordure dedâs la playe, & feras par tout ainfi que i'ay déclaré cy deuant au chapitre du polmôceîle. Item autre remède : Si cefte playe eft trop dure, la faut amollir auec mauue ou althée,& choux broyez auec vieil oingt de porc, ou auec dd'aluyne& apparitoire,& branche vrfîne bien broyée & méfiées auec ledit oingt : puis le tout cuire en vn pot,& met- tre deffus le mal.Et ce mollificatif nefy met,que parauât onn'ait Couppé ladite playe eu bien tu pourras mettre du rcalgar def- fus comme i'ay dit cy deuant Desbarbulesoucarboncles Chapitré 8jf.
Esbarbules oucarboncles viennent de fuperfluité de fang, aucunesfois d'autres humeurs méfiées enfemblc I'ay dé- claré leur remède cy deffus au chapitre de la bleffure du dos du cheuai Delà blejptre dugarot eu guide.
Chapitre 86. QVandlegarot fera trop enflépar la pourriture qui fera de-
dans,le faudra fort piquer auec vn fer tout rouge,& pointu des deux coftez,autant que l'on verra cftre expédient, puis met- tras dedans les pertuis de l'huile d'olif chaude, iufques à ce qu'il foit guary. Et fil n'ya groffe pourriture, mets y le feu. Autre re- mède: Quâd le garrot fera trop enflé & plein d'ordure, le faudra incifer,à fin que toute la pourriture forte dehors, puis y mettre des eftouppes auec aubins d'oeufs & le lauer auec vin tiède ou Vinaigre, après oindre la playe de quelque fiel : & pour confoli- der la playe, faut mettre deffus de la poudre de chaux(delaquel- je ie parleray au chapitre du ver) ou poudre d'encens, après que la playe fera ointe de fïeil,iufques à ce qu'elle foit guarie,&la faut craphr d'eftouppes hachées bié menu fi elle eft profonde. Autre |
||||||
LA MAReSCHALEHÏE
remède qui eft bon au dos rompu du cheuahfaut oindre la playe
de miel, &ietter defTusdelapoudredenoixdegaiie, ou cendre chaude auec huile d'olif. Desp&zjoles on petites ejèorcheures qui aduitnnent au dos
du chenal. chapitre 87. |
||||||||||||
DE 1AVRENT ÏLVSfi. ot
POur guarir vn cheual qui a la goutte aux réins,faut Vier de tel
remède: Premieremét le faut'faire nager à trauefs eaue coûts, - te,puisluy mettrele feu en la iointure fur les hâches,&faire deux têtes depuis le haut des haches iufques aux flâs,& autât au deuât duditcheual.Et celle paffiô f appelle goutte ou mo'rfure de reins: car l'humidité intérieure mort enceftendroit, &fyarefte, doc tôurle corps eft immobile par derrière, &: ne fe peut fouftenir,& tombe qu au* à terre a eau le de la goutte, & toutes les humeurs courent au cœur: & par ainfi en deux ou trois heures le cheual mcurtjlaquelle maladie viêtpluftoften téps chaut, que froid : à caufe de la chalcur,&mauuaifc difpofitiô d'humeurs.Remede: Il fautcoùpperlagrolTe veine qui eft entre îcs>deux cniffes,&la veine qui eft fous la queuc,à trois doigts près du fondemer, puis après lùy faut tirer du fâgpar le nez.Et ne faut aucunemêt diffé- rer encefte maladic,càrîa dilatiô eft dagereufe.Et fautlaifler cou 1er le fang iufques à ce q le cheual n'en puilTepF.Caroùil yare- pletiô~en abpndace,ily fautpareillemét fair'e'euaeu'atiô imm-ov derée.Quâd il cômencera a fe guarir,f il a Us reins débiles & loi- blés, quelque têps après luy faut mettre le feu ou càutcrrc en deuxlieuxpar le mylieu des reins, & mettre du trèfle pilé dcC- fus les lieux brûliez, afin que le poiîreuiennètoft, D'vnchemlïfbâiilc. ' Chapitre 90. AVcunesfois furuient aux efpaules du cheual vne maladie,
quâdrefpauîe fort hors de fon lieu naturel,dôt le cheual eft contraint de clocher: & cela adulent quâd iltrauaille trop, ou en courât,quil chemine pi9 qu'il ne peut,ou qu'il marche mal,ou fi par cas fortuit les pieds de derrière f attachée à ceux de deuât,cô me quâd il forge, &■ fe frappe des talos-.RemcdeiDc quelque cau- fe que ce foit que l'efpaule foit bleffée,faut mettre vne eftoiliette côuenablefouslableflure,à fin q les humeurs y dcfcendct,& for têt dehors;cn prefsât toufiours fort delfus ladite eftoiliette, à fin que les humeurs fortétpluftoft dehors:&promener doucemetle cheuaî,à-finq les humeurs y defcendëtpluftofhpuisluy ferastel reftraintifPrés de la poix G'rcque, maftic,cncés,autât d'vn que d'autre, &vn peu de iag de dragô,&de poix de nauire,autât q de -toutes les autres chôfcs,&ce qui fe peut broyer doit cftre broyé: & après faut le tout eftëdrc deflùs ladite poix,& iuy mettre cefte |
||||||||||||
!ti
|
Vcunesfoisfuruicnnentaudos du chenal quelques petites
|
|||||||||||
puzioles ou efcorcheures : leur remède & médecine peut
cftre affez manifcfte par ce que i'ay dit aux precedens chapitres. Toutesfois i'adioufterayicy vne emplaftre pour meurir toutes & fembiables enfleure?, tant aux hommes que belles : &: eu bonneaufïîà tous apoftumes: Prens de la farine de froment, & miel, autant d'vn que d'autre, & les fais bouillir en eaue où l'on aura cuit des mauues,iufques à ce qu'ellesfoient efpeces:puis les mets defifus en les muant & changeant fouuct,car par ce moyeu l'apoftume meurira foudainement. Poudres pour guarir le dos ou garrot du cheual.. chap. 88,
PRens de la vigne blanche, 8da broyés, puis la mets en vn pot
neuf,&la fais brufler:cela fait mets tout en poudre & en vfe- ras quàd il fera bcfoinjtem autre poudre:Prés du miel & chaux viue enfemble, autant d'vn que d'autre, puis bruileras le tout fur des charbons ardans, &: les puluerifes,& en vfes. Autre poudre pour faire manger la mauuaife chair: Prens du marrubeterreftre & le fais fort feicher au four, puis le broyés, & le mets en pou- dre pour en vfer. Autre poudre corrofiue,precieufe, 8c côfolida- tiue tant pour hommes que cheuaux: Prens des pièces de drap de couleur brunc,garencée,ou perfe,&des queues d aux,febues, &fei, & en emplis vn pot neuf en celle forte: Premièrement fats vn lit defdites piccesde deuxiefmc de fel : le troifiefme de queue d'aux.-le quatriefme de febuesde cinquiefme & dernier des pie- ces de drap,5desprclfes fî fort,qu'il ne demeure rié dedâs le pot: après ce, faudra couurirle pot.d'vnetuite,&i'eftoupper&:encsui~ îe auec de la boue ou mortier,puis le mettre en vn four, Sd'ylaif fer tât q tout foit brullé. Cela fait, met tout en poudre, & le paf- {es par dedâs vn crible ou tamy,àfin q fil y a quelque chofe quine foit bruilée,elle ne defeende point,car ce quidefcéd.& paffe eft le plus profitable & meilleur Si tu veux guarir le cheual, laue pre- î&ierlaplaya de vin ou faumure,puismets de céte poudre deffus. De-la goutte qui vient aux reins.. Chapitre %$, |
||||||||||||
BI LAVRBNT HVSB. *J
D'vn chenal msrfmdu. Chapitre 94
SI vn cheual eft morfondu, couppes luy la peau fur la fonte-
nclle de la hanche à la mefure d'vn doigt, puis près rne paille vuide, laquelle empliras de vif argent, & la mets de trauers là dedans, puis faut recoudre le cuir, & frapper delà main fur la paille, tellement que le vif argent fe fepare:& laifîer ainfi le che- ual iufques à ce qu'il foit deliuré de ce mal. D'ejcorcheure. . chapitre 9^.
TL aduient fouuentesfois que la ioincturc d'auprès le pied de derrière eft blefféc par vne violente frappeurc contre quelque chofe qui eft rude & dure, ou par précipitation, ou en courant, ou quand le cheual marchemal.Etparcequecelieu eft plein de nerfs Si artères, Se eft empeftré, il eft délicat & tendre, dont le patient eft côtraint de clocher, Se fappelle feorcilié ou efeor- ché.Remède:Prés de la folle fariae,&la deftcêpes en fort vinai- gre, & mets auec de la greffe de mouton, Si fais le tout bouillir iufqu.es à ce qu'il foit efpais3en le remuant toufiours, Se le iettes fur la iointure le plus chaut que le cheual pourra endurer,enla liant d'vn drapeau, &la faudra remuer deux fois le iour. Et fil vienÉ^uelque enfleure en la iointure par l'indignation Se tra- uail des nerfs, feras vne emplaftre de fenegrin,femcnce de lin, & fquille où oignon marin, Se d'autres, comme ie diray cy après au chapitre de l'attaintc : laquelle emplaftre mettras furla ioin- fture. Et fi elle n'y peut tenir à caufe de l'cfcorchcurejfau dra cf- leuer hautl'autrepied,& l'attacher du mieux que l'on pourra à la queue du cheuahapres le mèneras à la main es lieux môtueux, car par l'oppreffion fur la terre, l'os defioint de l'autre retour- nera en fon lieu ainfi qu'il fera neceflairc : mais fera bon luy faire premièrement ce molificatif. Aucunesfois cela procède à caufe que les os font du tout defioints de leur iointure, Se nepeu- uët eftre remis.cn leur lieu naturel dont la ioinclure f enfle Se en durcit. Et pour guarir cela, eft neceffaire d'y mettre le bénéfice du feujc'cft à dire le cauterifer. Et notes qu'après toute médeci- ne & expérience de toutes les guarifons & médecines fufdites, le feu doit cftrclefouuerain & dernier remède. Du cheual qui iette le boyau hors du fondement.
Chapitre 96. qui
|
||||||
IA MAR.ESCHALEME
emplaftre la plus chaude qu'il pourra endurerfur la plaee de l'ef-
paulc bleifée, en l'cftcndant fur toute l'efpaulc, puis mettras fur ladite emplaftre des eftouppes hachées menu. Autre remède : II fera pareillement à cecy fort propice d'y mettre des tentes en croix, qu'on agitera, mouuera,& changera fouuét,à fin que par continuelle agitation & mouucmcnt,lcs humeurs fortcnt.Item pour le dernier remède, faut mettre le feu fur ladite cfpaule. Se cauterifer fort en lignes longues Se de trauers, car naturelle- ment le feu dcfTeiche, &rcftraintles humeurs D'vn cheual qui ala poitrine gr eue e. Chapitre 91.
LA poitrine duchcualcft aucunesfois tât grcuée& chargée
qu'il ne peut aller Se cela aduient de fuperfluité & abôdancc de fang, ou autres humeurs ramaifées en la poictrine, qui fc dif- foudenten trauaillant. Remède :Scignez le chcual des deux coftez de la poiétrinc, puis mettez delfous des tentes fuffifan- tes y Scies mouucz deux fois le iour, comme ie diray au cha- pitre du ver: & faudra qu'il porte cecy pour le moins quinze iours, ou qu'il ait des eftoillettes en chacune e/paule, &par ce moyen il feguarira. D'vn cheualentrouuert. chapitre 92.
SI vn cheual eft cntrbuuert, le faut guarir par ce moyen:
Premièrement le faut paftorcr, ou iuy mettre entraues aux deux pieds de deuant, &lcfeigner des deux veines delà poi- &rine,& le laiffer ainfi iufques à neuf iours, en luy lauât fouuent (à tout le moins foir Se matin) lapoi&rinc de vin chaut, Si il fe- ra guary. D'vncheualfcalmat', ou du mal de la h Anche.
Chapitre 95. VNe autre maladie aduient par fortune,qui eft quand le bout
delà hanche fc remue, ou Ce fepare du lieu où elle auoit ac- cbuftumé d'eftre : & furuient au chcual par courir ou aller trop haftiuemcnt, quand le pied luy coule outre mefure, ou quand il ne frappe droit à terre, ou quand les pieds de derrière pafTent plus que ceux de deuant, &forgent,c'eftà dire fentrefrappent des talons . Etlccheual de'ccfte forte fappelle fcalmat: & faut faire par tout comme d'vn chcual efpaulé. |
||||||
DE LAVRENT RVSE. £4
fité( ce qu'on cognoift àtoucher &fentirla douleur) tu y feras
ces remèdes: Prens du ieune chefne,& le broyes auec du comin: ,apresprcns dix moyenx d'oeufs bouilliz,& piles tout enfembleSc le mets auec du iusde fenomkpuis mettras celle ernplaftre tiède furrenficure. Itemautrcremede:Prens de l'aluine, porreauxon ognons cui&s fous les cendres, & fais tous bouillir en fort vinai- gre, &■: le mets fur l'enfleurc. Item prens des febues bouillies,& bien cuites auec de la farine defromét, & lard ou grefTe,&mets fur lefleure,car celaluy profitera beaucoup.Sil'cfleurcvict d'hu meurs enfermées là dedans (ce qu'on cognoift quand on'la trou ue dure à toucher,& par la plus grade fenfibilité de douleur)faut mettredeiîus des empîaftres froides pour altérer l'humeur,[& defenfler,comme l'emplaftre faite de branche vrfîne,craffulc 011 lombarde, moindre iombarde, orpin :îefquelles herbes bien pilées enfemble faut mettre fur l'enfleure. Et après trois iours faut faire les empîaftres à defènfler&: meurir. Aucuns font en ces lieux des vn&ions chaudes, & feignent premièrement les che- naux des deuxiambes :& quand l'enfleurc fera venue à maturité, la faut percer d'vn fer propre à cela, ou d'vn fil, afin que l'ordu- re fo fie dehors» Dechœftrerlescheuaux,
Chapitre 98. A Chaftrer les cheuauxy a grand danger,fi on n'y procedde
auec grande cautelle & dilcretion . Il faut donc qu'vn dili- gent marefehalchaftrele eheual au moysd'auril ou de may, au decours de la lune, & qu'il n'ait point beu deux iours deuant.Et pource qu'il eft dangereux les chaftrer auec le fe^fi le marefchal 'n'y eft bien accouftuméJ& expert en ceft art, veu que plufieurs y faillent, c'eft le plus leur de les tordre comme aux bœufs, car cela fe fait fans danger, & font tous les nerfs fi bien rôpus, que le eheual perd tout fon orgueil :car Ci au eus nerfs demeurée, il 4e- .nieureaufll au eheual delorgueil&gloire.Et quâd il's ferôttors, faudra oindre les cuiffes Si tous les lieux cfhuyle dJoîif aucune- ment tiède, iufques à ce qu'ils foient defenflez:2i lefaut tous les- tours quelque peu cheuaucher doucemêt, iufques à ce qu'il foie au tout guari.Item autre meilleure cxpcriéce,& plus feure pour les chaftrer,que la précédente, car la précédente n'eit bonne. |
||||||
t A MARKHAIES.IE
SI vn chcual iette le boyau hors du fondemét>prens du Tel bie
broyé,&lciettes fur ledit boyau,lequel tu repoufferas vn peu dedans le fondcment,puis prens du lard en forme d'vn fuppofi- toire, & Iuy mets dedans, puis après mettras delà rnauuecuite defTus,iuR}ues à ce qu'il foit guary. Dq lenflure des souillons.
. chapitre pj. AVcunesfoislescouillôsdeschetaaux fenfletpour pluficurs
railons^ eft;chofs perilleufe:ce quiaduientde fuperflui- îé d'humeurs qui defeent là, pource qu'ils ont le corps remply: &:ceia aduient principalement au nouueau temps, que les her- bes commencent à venir, à caufe de l'humidité dudic temps» &: des herbes qui augmentent les humeurs qui font au corps du eheual. Aucunesfois cecy furuient de trop grand trauail, quand la petite peau d'entre les entrailles & les couilions eft rô- pue, dont les boyaux fauàllënt en la veffic, & les couilions fen- flent.Ils f enflent aucunesfois de vcto/itésaucunesfois d'humeur fuperfiue enfermée Iiidedans^ui vient d'indigefrion. Et ne faut douter que parce que ces beftes mangent &c boyuenr indifa-ette ment.plufîeurs ventofitez ne l'engendrent en leur corps,?5?vit> nent aucunesfois en labourfe, &caufentrefiflure.Rcmede:Prës duibri: vinaigre, & de la croye bknche,broyée,& fais le tout tât battre cnfemblc3qu'il foit cômepa(tc5en mettât force fel ded-is: & de celle pafte oindras fort les couillôs,en renouuelant la pafte vnc fois ou deux Iciour.Itcm autre bon remede.-Faut tenir le chc ual foir & matin allez long téps en eauc froide &courate, telle- ment quelque couureles couilJons.îteauffiles febues frafées font bonnes, bien cuites auec de la greffe de porc ,côme on les açouftrepour manger, puis les faut mettre fur les couillons,tei- lenient qu'ils en foient couuerts.Mais fi l'enflure vient parce que les.boyauxy aualentjfaut chaftrcr le eheual, &ofter le couillô bleiïe,ou les deux,&: remettre le boyau en fa place-puis cauteri- fer la rÔpeurc de tous coftez auec vn fer chaut, & guarir la playe comme celle de la bourfe d'vn chcual chaftrétmais la rompeure delà petite peau qu'on appelle ijphac;à grand peine feneut elle iamais gparir, Item autre remède: fi l'enfleuie vient de vento.? |
||||||
JBBtAVRïNT RVSH. 6<y
T Es cuifïesde derrière du cheualf'enflent auctmcsfois,cc qui
aduient par les humeurs iuperflues qui y defcendent,&fe multiplient &difToudent,puisdefcendent éspartiesinférieures: &ceîaaduicnt au temps que les herbes font tendres, àcaufede l'humidité qui ^augmente au corps, &àcCcenâ furies cuiffeSj dont le cheual deuient pelant & pareifeux. Remedc:Premiere- mét faut lier en hautàlacuifrelagroffcYeincdelacuiffeçnflée, &puis euacucr le fang: après prens de la croye blanche bien broyée auec fort vinaigre & fcl broyé mcnu:& de tout cela faire comme vne manière de pafte, de laquelle feras emplaftres, &T en mettras deux fois le iour fur l'enikure. Item le fient de cheure eft bô à cecy,quand il eft méfié auec du virîaigre,& battu auec autant de farine d'orge, &rrenouuelier deux fois le iour ladite emplaitre. Item autre rerncde.:Faur bien rairela place, puis met- tre force fcnfucs autour de la euiffe enflée .-car par l'cuacuation du fanç les humeurs fe diminuent . Item fais cuire des hiebles auec leur racines, & les laue fort&fouucnt. Item lefdites hie- bles cuiétes auec les racines, puis vn peu broyées, fi on les atta- che furl'enfîeure après le lauement fufdit, font grande opéra- tion . Item fi onlaucles cuilTes du ius defueilles &'racines d'hie- bles, cela fait cleuenir les iâbesfouples,&- defïèicheles humeurs. Item prens de la racine de fougère, Si-la broyé auec du miel & greffe, & en Fais oignement pour oindre ladite cuifïe enfîéede tous coftez,car il y profitera beaucoup. Sii'cnfleure ne fe dimi- nue pour toutes les chofes fûfdites,ii y faudra necefîàiremcnt mettre le feu comme il appartient. Et faut que les cautères ou bruflures foient traitées Sv>medccinées comme iedeelarcray cy après au chapitre cent quatriefme. Des cuijfts obliques & tortues. Chapitre ïqo.
CI les cukTes font tortues, c'eft par la faute de nature : il y faut
^remédier en cefte forte : Si les Ïambes font tortues en dedans tellement que l'vne frappe l'autre,ily faut mettre le fcu,& y faire *es cautères fuffifans auec inftrumeht propre trois lignes de tra- "crs par dedans:puis le faut cheuaucher comme on auoit accou- tume, & en le menant il eft contraint de frotter vne ïambe cô- trelaune,& alors par les cautères faits, il fe fait-vneplayc ou Clcorcheure qui cuit fort au ebcwl,& % &H doulcur.Parquoy |
||||||
LA MAR ESCHALER.il
que aux poulains, pource que les cheuaux ont dc/îa les nerfs il
fors & fi durs, que fi on ne les chaftre de bonne forte, le cuir rompra pluftoft que les nerfs.dont ils pourroient mourir. De la- quelle cxperiêcc les Mores vfent volôtiers, & tous ceux d'Oriât qui fe feruent de cheuaux chaftrez on hongres. Cette experiéee doit eftre faite au printemps ou en Autumne, à fin que les che- uaux ne foient affligez de trop grande chaleur ny de froidure. Apres que le cheual fera doucement mis à terre, &aucc telle manfuetude qu'on aaecouftumé d'y faire, luy faut fort lier les pieds & le tourner fur le dos,puis on prendra vn ais bien vny, qui foit fort gros, rond, Scpolyde tous coftez,&auffi large que Jabource des couillons fe pourra eftendre, tellement toutef- fois que les couillons ne foient delTus la tablette ou ais:& com- munément la largeur d'vn plat eftaflez fuffifante puis perceras ledit ais aux deux bouts, en forte qu'il y ait diftance d'vne pau- me d'vn pertuis'à l'autre : puis après tu prendras vne corde for- te faite de chanure, oude foyc, elle en fera plus forte, & la par- feras parles permis del'ais:puis mettras labourée des couillons bien frottez & eftendus auec les mains, entre l'ais & vn bafton rond,& auiïï gros qu'vne lance ou qu'vn gros pilon, & le bafton foit percé côme l'ais, & paffes la corde par les pcrtuis,à fin qu'il foit bien ioint audit ais, &l'eftraindras auec vne vis ou preffe contre l'ais, le plus qu'il fera poffible: en après tu frapperas fur ledit bafton tout doueemêt auec vn maillet de boys. & par ainfi tous les nerfs des couillons, au moins la plus grand'partie fe rompront, G vn bon ouurier veut- Et cela fait, oindras les cuif- £es,le ventre & toutes les parties voifines, d huiled'olif vn peu •chaude, iufques à ce que ces lieux foient defenflez. Et faut bien garderie cheual de prendre vent,iufques à ce qu'il foit guary: & le faut cheuaucher tout doucement foir & matin. Il faut auffî fçauoir que les couillons cômenceront peu à peu à fe defteicher ficannichiler, tellement qu'on ne les verra plus: toutesfois la bourfedemeureraentierc. Etnotesquefitu veux que le che- ual perde de fon orgueiljil faut que tous ces nerfs foiét rompus: &cû tu veux qu-'il n'en perde qu'vne partie, neluy en fais rom- pre qu'vne partie De ten fleure des cuijfes* duftire 99,
Les
|
||||||
LA MARfiSCHALER ÏE
pour euiter cefte douleur, le cheual fera contraint marcher plus
large, en fe gardant le plus qu'il pourra, que les cautères nefen- tretouchentoufroiffent. Ainfi faut faire aux ïambes dedeuant û elles font tortues : &en ce fâifant files cuifles ou iambes tor- tues ne font par ce moyen totaleméc guaries,à tout le moins el- les f amenderont. Qjtjt&dl'éperon a-piejuilecheual en l'ejpau!e„
Chapitre ioi. APresquclecheualaeftépiquêdel'cfperon en l'efpaule.ily
furuientaucunesfoisvne enfieure ou apoftume àcaufedes nerfs qui font bleficz, dont le cheual cloche. Remede:Il faut bic raire la place,& y mettre l'éplaftre de laquelle ic parleray au cha- pitre du ver, dit Anticor : c'en; à fçauoir : Prens de la branche vr- fïne, aluyne,lierreterreftre, mauue, fpagule rouge, rue auecfcs racines, tout broyé enfemble, cuit &r appliqué fur l'enfleurc,tel- lement que l'emplaftrc foit tiède , &àla pointe d'efperon vn ognon ou porreau broyé auec aluyne & huile d'olif, & faudra oindre toute Tenflcurcde dialthée& huile de I'aurier. Item en quelque lieu que l'efperon ait piqué, le faut laueraueceauefa- lée, puis mettre des orticspilécsdeifus.Item fi de cela adulent quelque enfieure v& qu'il y ait apoftume, tu feras vn bouchon ou tente de pain de porc ou cyclame qui eft tout rn,ou d'autre chofe convenable: &l'oindras.defauonnoir, &apres qu'il fera oint, mets en vne partie dedans le pertuis qui y fera, afin ,qu« l'ordure forte dehors. QuandU iambe efl bleffée».
Chapitre ioz. T A iambe du cheual peut eftre bleffée en beaucoup de fortes, •*-'& par diuerfes occafions,aueunesfois d'vn coup de pied, au- cunesfois d'vneefpine ou d'vn tronc qui eft entré dedans, dont laiarabeeft bleffée &C enflée. Et pourec que ce lieu eft délicat & nerueux,& y a peu de.chair, quand le cheual y eft hleffé,il endu- re beaucoup de mal. Remède: Si c'eft d'vn coup de pied, ou da- uoirrencontré quelquechofedure, fautrairetoutela place de lenfleurepuis prendre de l'ai uyne,aparitoire, brâchevrfinefeu- îemët les fueillcs tédres, autan t d'vne que d'autre,aucc affez bôV lic.quantitédefain deporc: en après faut faire tout bouillir en, |
B! IAV1ÏNT 1.VSE, 66
vn vaiffeau net, & y méfier vn peu de miel, huile de lin, & farine
de froment, enleremuant iufquesàce qu'il foit cuit :& puis le mettre fur la bîeflure le plus chaut que le cheual pourra endurer, en le liant auec vne pièce de drap, & le renouuellât deux ou trois ioislciour fclon qu'on verra eftre cxpedicnt.Item à celamefme eft bon le ius d'aluine & d'ache auec cire & vieil oint, le tout bouilly enfemble, en mouuantvn peu, & iettantdeffus de la fa- rine de froment en compétente quantité, puis le mettre fur la playeenla manière deflufdite. Item auffi eft bon le ius d'aluine auec du miel,bcurre,& huile,autant d'vn que d'autre, le tout cuit enfemble, & remue' eniettant de la farine de froment deffus. Si la iambe eft bleiïcc d'vneefpine ou tronc quiveft entré dedans, la faut du tout guarir comme iediray au chapitre de la cure des playes aduenantesà caufe des efpines ou troncs. Et fi cefte enfieure eft apoftumée (ce qui aduient volontiers) la faudra percer par defîous auec vn fer pointu &: chaut, au lieu ou l'apo- ftume defeend le plus, à fin que l'ordure forte^uis^apres oindras îe lieu deux fois le iour,auec du beurre ou quelque chofeoignâ- te-Si lenfleureeft endurciCjtellement que le furoz deuienrie dur, y faut mettre le feu, & faire des cautères fur la peau. Desefperuaim. chapitre 103. ADuient au cheual vne maladie près du iârret par dedans, la-
quelle fait aucuncsfois vne enfieure à la veine magiftralc qu'on appellelafontenelle,& attire là continuellement les hu- meurs par cefte veine: Parquoy quâd on laffe lechcuafil eft cô- tra^nt de clocher vn peu. Laquelle maladie aduient du tout en la fontenelle, commeiauaTt : & fappelie efperuain, ou cfpauin. Remède: Prcmieremét feras raire le heu, puis prendras des raci- nes de mauues champeftres ou althée bien cuites : &c pile fcf- coree & en mets deffus dcux,trois ou quatre fois:puis après près de la graine de feneué, de moutarde pilée, & la racine de mauue frue, hachée menu & pilée, & poudre de fient de bœuf bien ruflee:tu pilleras le tout enfemble, &cn mettras de chacun amfi que tu verras eftre très bon & ncccfîaire : en y adiouftant eu tort vinaigre: cela fait, méfieras tout enfemble, & en feras ^n"mÇ,aftrcliquide, laquelle mettras vne fois ou deux le iour deif us,c eft a fcauoii foh& mstiw&c lieras vne pièce de drap dcC° |
|||||
LA MARES CKAUR.II
; fus tellement que i'emplaftrc ne fcmouue, puis y mettras fub-
tiîement de la poix qui Toit vn peu chauffée au feu, laquelle nd faut ofteriufques à ce qu'elle tôbe.Remede:Quand l'enfleure cil fus leiarret en la partie intérieure de laioindurc, incontinët faut attacher en haut la veine (uCdite, qui eft la fonteneîle, laquel- le defeéd en bas par le milieu des efperuaïns, &amaine auec foy des humeurs qui caufent l'enfleure. II faut donc lier ladite vei- ne, puis l'incifcr, & tirer du fang tant qu'il n'en forte plus : après pafTeras le feu de droit & de trauers fur les efperuaïns: & feras par toutainfî que iediray au chapitre qui f enfuit. Et quand le cheualfent douleur, faut noter qu'il ne luy faut bailler le feu au lieu de la douleur, carie feu laiffela douleur en tel efiat qu'il la treuue rparquoy faut faire diligence d'enofter principalement la douleur, & puis y mettre le feu fil eftbefoin. Pour eribïrbr la: douleur, prés vne mye de gros pain, & la friras en vne poile auec du vin, comme fi c'eftoit huile, & la faut mettre ainfî frite (us le licu,&ilferaguary. Duiau/trtouierde. Chapitre 104.
TAuartefl vne enfleuremolle , grande comme vn œuf, &Tau-
-^cunesfois moindre : laquelle vient tant hors du iarret, que dc- dans:&prouiétaucunesfois de matière corrompue en la matri- ce delaquellcle cheual eft engendré. Aucunesfois elle vient ac- eidentalcmentauschetiauxdetrop grand trauail, &de les che- vaucher trop toft.Etaduict volontiers aux ieunes chenaux gras, pource qu'ils font tendres Se replets:car de trop graad labeur,ou de trop hafter, le cheual f cfchauffe, & la chaleur diffout les hu- meursdefquelles courent par les mcmbres,& engendrent diuer- (es maladies félon leurs qualitez, dont les maladies font diuerfe- mcntappcllées: aucunes ont leur nom dulicu, les autres de la matière, les autres de l'effet, d'autres-par fîmilitudc. Parquoy fî les humeurs ainfî efchauffées & coulantes defeendent au iarrer, elles engendrent la maladie qu'on appelle vulgairement ierde oniauart. Et fur tout les humeurs defeendent puftoft auxiam- bes que autre part, à caufedu continuel mouuement & efchauf- fcment,qui fait que les humeurs fy retirent:&:f arreftent au iarret à caufe de la propriété du lieu. Silefdires humeurs defeendent sïllcurSj elles font diuerfement nommées félon.la. diueriîré. des |
||||||||
D! IAÏRJN7 RVSî, 6'J
lieux :'& félon les qualitez qu'elles ont .-car aucunes vlcerent,
c'eft à dire, engendrét doux ou apoftumes, les autres enfler, les vnes font dures & groffes,les autres mollcs,aucunes fubtiles,au- euncs quelquefois engendrent maladies intérieures, les autres extérieures, & qui font manifeftes aux fens. Et fî on me demâ- de pourquoy les bonnes humeurs nefe diffoudent & courent aufli bienquelcs mauuaifcs, ierefpondray qucles bonnes hu- meurs fe gardent & font toufïours gouucrnéespar nature tant qu'elle péut,&: iufques à ce qu'elles foient en grande abondance: alors elles fe corrompent, & nature ne les peut plusgouuerncr, ains ne tafche qu'à les deboutter &r mettre hors : & lors les plus nobles membres les chaffent, & les enqoycnt aux plus dé- biles, & quand elles font arreftées, pource qu'ils ne les peuuent, chaffer,engendrent corruption, &confequemment maladies., Mais les nobles membres retiennent lemeilleurpourleur nour- riture : & par-ce les bonnes humeurs ne peuuent cftre enuoyées aux membres debiles,finon autant que nature y en enuoye pour leur nourriture &C prote&iô. S'il aduient qu'il y ait abôdance de bonnes,humeurs,elles n'engendrétpoint maladies, finon à cau- fe de la quantité : mais quand elles font delaiffées de nature, qui ne les peut endurer parla multitude, elles engendrent maladies. R,emede:Premieremêt fais la médecine dire au précèdent ehap. après fî l'enfleure eft au iarret,y faut mettre le feu ardant,&cau- îcrifer de long &C de trauers au milieu dei enfleure ert cefte forte: |
||||||||
& cela fait, tu prendras du fient de bœuf frais &encores tout
ehaut, battu auec de l'huile chaude, & en mettras vne fois dcfïus &non plus. Apres que le cheual aura ainfî eu le feu tantdeuanfc- quederriere,luy mettras vn collier, & des baftôs au col auec des «ntraucs, & liens aux pieds, tellement qu'il ne puifïe toucher des. ^nts"c ^u Plec* aux cautères, ou frotter contre quelque choie Vo[- • cPeurdeles efeorcher, carilfyfrotteroir où mordrot rh^tr?S'DaUâ,:agc,Sarcicqi3eoiucI(lueorH' Èo'u-caa ne u
cncieldits cauteiesjdepuis qu'ils ferot faits,iufq«<?s » neuf: |
||||||||
LA MARECHALERIï
& dix tours après, fera bon de tenir le c'hcual en eau froide &
ëz courâte ,& oindre les cautères vne fois Iciour d'huile chaude. Et quand les cautères & lignes fe fepareront du cuir, neuf iours après faudra tenir le cheual en l'e^u tellement que l'eau y tou- che deux ou trois heures le matin, puis ietter deiïus de la pou» dre de terre bi£ fubtile, ou cedre de fougère pafTée par vn tamy. Scblablcmét le tiëdras en l'eau depuis l'heure de vefpres iufques à.fbleil couché,puis mettras de lapoudre dc(Tus,comme i'ay dit: & faut côtinuer cecy,iufqaes à ce que les playes foi et côfolidécs, car l'eaue froide &: courante deffeiche, &c confohde cefte playe. Et faut fçauoir qu'en quelque lieu qu'on mette le feu furie che- ualjfaut garder qu'il ne fy morde ou frotte,car il fe pourroit mâ- ger iufqu'aux nerfs & os,tât cela luy demange.Aucûs guariffenc les cautères en cefte forte:Quand ils les font le matin, ils mcttcC après difner du fier de bœuf tout chaut dcifus,&trois iours après ils les oignét d'huile chaude auec vne plume, & quand le feu eft amortyjlsy mettent des cendres chaudes.iufqucs à ce qu'il foie guary. Si cefte maladie vient aux foiTes des jointures, ou defius les nerfs, ou entre les iointurcs, à grâd' peinefe peut elle guarir linon au cô mencemenr qu'elle vict. Toutesfois aucûs la guarif- fent en cefte forte : Ils .lient en haut la veine qui defeend là où eft le iauart, & feignent le cheual au lieu où eft l'enflcure : puis y mettent des cmplaftres &vnguents,pourmeurir, confommer & diminuer les humeurs. Item pour cela mefme, prens de la fquilleou ognô marin,&; la fais broyer auec des racines dehous, ^mefler auec huile commune, & mettre deffus,car cecy faic merueillcufc opération. Deseourhes. Chapitre 105.
COurbes font douleurs qui aduiénentau cheual dciîouz le iar
ret.au grand nerf, en y faifantenfleure du long, &le blcffani continuellement, car ledit nerf fou (lient quafï tout le corps, parquoyfil eft blefte, le cheual eft contraint clocher, & cela procède aucunesfois quand on cheuauchc induement vnicu- ne cheual,ou quand on le charge plus qu'on ne doit, alors par le grand fardeau,& la ieunefie& tendreté du cheual, ce nerf fe courbe:parquoy cefte maladie fappelle courbes ou courues. Re mede.-Pren du taxus barbatus,& le fais bien cuire en beaucoup |
||||||
DELAVRENT RVS£. 68
efeau,& Taues ladite courbe & les parties fuperieures de cefte
eau vn peu chaude :&fotsdain après, cependant que les por- res feront encores ouuerts, prens vnpeude cefte herbe cuite, &laliedc(Tuslaplaye:5c fila courbe eftieunc, c'eftà dire récen- te, & qu'il n'y air gueres qu'elle foitvenue,elle feraguarieen vn an. Autre remede:Qinnd ce nerf blefTé cômenecra à fe courber vnpeuàlaparticpofterieurede la cuilïe en tirant vers les pieds, ou qu'elle eômenceraà f augmenter, lors y faudra mettre le feu &i faire des cautères de Ions: & de traucrs,& au refte faut faire cô- me 1 ay dit au chapitre du iauart. Et faut noter que quand 011 fait des cauteresaux cuifTes,les faut faire de long & obliques co- rne le poil qui defcend,car elles apparoiiTent moins, &le poil les eouure, 6z on les voit moins, que quand on les fait de trauers,&: bleifent moins le cheual II quelque nerf eft touché du feu. Item autre remède :Couppcs le cuir de la longueur de la courbe,puis mouille vne pièce de lin en vin chaud, & mets du verd de gris deffus: après ce mettras ladite pièce auec le verddegris deftlis lacouppeure,iufques à ce que le cheual foitgary. DeUfurine. Chapitre 106. FVrine eft vne maladie qui aduient au cheual entre la iointurc
du pied & f ongle fur la couronne,laquclle fait vne enfleure Se durté de chair furie pied,& viêt de fe heurter cotre quelque cho fe dure, ou de fe bleffer au pafturô.Si on ne met foudainemet re- mède à cefte maladie, fy engendrera vn furoz merueillcufemét dur,lequel defeend aucunesfois fur la couronne du pied,dontIe cheual a grâd peine à marcher. Remcde-.Si cefte maladie eft non uellcjou par aduéture enuieillie par negligéce,fais partout tel re-
mède que iediray au chapitre des furoz, où ie déclare plusieurs diuers rcmedes.Etfçachesque cefte maladie eft fort ennieufe au cheual à cheminer, car elle vient en vn lieu fortnerueux, ££ plain de veines & artères. Des efpifseles oufpïnules. Chapitre 107.
Ç"PinuIe ou cfpinele eft vne maladie qui vient fous Je iar'rec
près de la iointure des os du iarrêt des deux coftez , qui en- gendre vn furoz gros comme vne noifette ou enuiron.-iequel fer- *■ \ jort ladite iointure, que le cheual eft contraint de clocher, civictau chenal comme les courbes;&f appelle fpinule ou efoj-- |
||||||
DE IAVKINT HVSî. 6$
blc aacc vieil oingt de porc, & cuit auffi cnfemble, SI mis en ma-
nière d'emplaftre,cn lerenouuclîât fouuent.Item à cecy eft bon vnognon cuit & pilé auec des vers lumbriqucs,quircluyfcntdc nuit,& le tout méfier auec huile d'oîif,& le faire bié cuire enfem- bie : puis l'appliquer deffus, le plus chaut qu'il fera poffible, en le renouuellant deux ou trois fois Iciour, & à chacune fois y faire nouuclic cmplaftrc.Et fi cefte durté ou callofité eft vieille & du- rc,faut premicremét raire le lieu, puis la piquer auec vne lancct- tc,àfin qu'elle feigne vn peu:puis mettre deffus de la poudre fat- te de fel & tartre autant d'vn que d'autre, bien méfiez eafemble & la lier auec du drapeau, & la laifTer ainfi l'efpacc de trois iours, puis l'oindre debeurre. Item autre rcracdeiFaut premièrement raire le lieu, puis prendre vn œuf, &le faire durcir fur les char- bons^puis luy ofter l'efcaille, & le mettre tout chaut dcfTus le fu- roz, & le lier fort,fans l'ofter de deux ou trois iours ou plu s, ainfi squ'on verra eftre neceffaire. Item aufïi eft bon le fient de cheure, auec farine d'orge, & de la croyebien battue en fort vinaigre» & le tout mis deffus comme vncemplaftreraucuns cuifent cefte mixtion dedans du vinaigre, & la mettent chaude dcfTus. Et fî le furoz ne diminue par ces médecines, ains f endurcit, ou fi c'eft vn furoz ancien, il y faut mettre le feu & le caurerifer qui eft le fouucrain remède. Aucuns le guarifTent en cefte forte : Premie- remêt ils lauent auec eau froide le lieu» ou il eft, puis mettétdu fer chaut deffus,à fin que le poil fen aille, & mettent ceft oigne- rhent deffus : Prens du verd de gris, fouphre, cire blanche, huile, greffe Sdard, & fais le tout fondre fur le fe u, & le méfies cnfem- ble, & en faut oindre le furoz. Les autres le guarifTent autremét: Premiercmet font raire le lieu, puis le feignét, & le lauent auec du fauon trempé en eau , puis mettent delTus de la graine de fanue ou moutarde pilée, auec du ius d'vnc herbe nommée ma- tricaire ou efpargouttc, & font deuenir cela côme paftejaquel- Iclaiflcnt depuis le matin iufqucs au foir fur ledit furoz : puis après l'oignent d'huile iufques à ce qu'il foit guary.Itcm faut fça- |
||||||||||||
LA MARESCHAI.E-R.I2
neleiRemcdeiCauterifez les, & y mettez le feu,ainfî que verrez
eftreneceffaire .-puisgarirezles cautères comme i'ay dit cydef- fus du iauart • Et faut noter que,veu qucicfcu efl: la médecine detouscheuaux , &Ieurdernierremede, fautfaireles cautères de bonne profondeur &conucnable, à fin qu'il ne faille recom- mencer. Des furo^. Chapitre 108.
D'Auantagepluiieursfurozfuruiennët auxiambesou autres
lieux du cheuaî, qui fy engendrent pour plufieurs & diuer- fes occafions:aucunesfois d'vn coup de pied,ou d'oppreffion,ou de feftre heurté contre quelque chofe dure, ou d'humidité vif- queufequiydefcenchcelaaduient plus fouuét aux poulains,que aux chcuaux qui font plus vieils . Lefquels furoz ne font fi dan- gereux qu'ils font deplaiiansàvoir non feulement aux ïambes, mais auffi en plufieurs autres lieux. Il fappelle furoz,pource que iamais ne vient que fur quelque os, & f engendre en cefte forte: Quand on frappe la iambe ou autre lieu, douleur y vient:& pource que toute douleur aiguife le reume, toutes humeurs & efprits defeendét au lieu qui eft dolent,parquoy l'humeur terre- ftrc&vifoucux y viét:&pource qu'il ne peut fortir à caufè du cuir qui eft dcfTuSa.il demeure là, & prend groffe terreftrité & con- foîidation:ainfiiîmuefa fubftance en durté d'os . Il fengen- dre auffi quand l'humeur vifqueufe dégoutte fur l'os, car en l'os yavèrtuattractiue, qui tirel'humeur, & la retient, &f endur- cit anec la froidure del'os,&fe forme comme vnos. Il y faut fairer le remède que i'ay dit cy deffus au chapitre des cfperuains, excepté que aux furoz on ne met point de poudre de fient de bœuf, car quafi tous furoz commencent par vne callofité ou in- fedion endurcie. Laquelle faut faire raire fi toft qu'on î'apper- ccura,puisfaut prendre ce qui eft le plus tendre d'aluyne,d'achc, apariroirc, & branche vrfinc, & broyer tout enfembie auec vieil oing de pourceau, puis faire le tout cuire cnfemble, & le met' tre dciïus, le plus chaut que le chcual pourra endurer, & le lier. Ce moîlifîcatif efl bon pour toutes en fleures de cuifïc qui vien- nent de fràppeure ou percufïion . Item a-utre remède pour la deitruire totalement :Prcns des racines demauues champeftres, racines delys, racines de taxus barbatus,le tout fortpilé enfem- |
||||||||||||
uoir que le furoz vient aucunesfois aux cuïftcs, aucunesfois fur
wmafchoire, ou autreîieu, quand l'os a cfté bieffé. Remède: Jifaut faire raire le lieu.puis l'oindre fouucnt del'vnguent appel- |
||||||||||||
le pcntaminon,&lc frotter f
|
brt:cela fair. faut mettre vne tabler-
f
|
|||||||||||
!
|
||||||||||||
LA MARESCHàLBHIE
te chaude defTus>faite de bofjy ou de corne de cerf,à fin que IVn-
guent entre iufquesau furoz. L'oignenientappelle pentaminon fefait en cefte forte:Prens trois parties de vieil oint ou greffe de porc : huile de moyeux d'eeufs, les deux parties : miei-cru, aufïi deux partiesrcire blanche, vne:raifine, vne • haile de laurier,cinq parties:&faut que cefte huile foit pure, & faite de branches de laurier. L'huile de moyeux dœufs fefait ainfi: Fais cuire les moyeux biê durs, Si les mets en vne poile de fer fur petit feu, & les faut vn peu preffer,&les faire tat cuire qu'il en forte de l'huile. Or toutes ces fix drogues fe doiuent mettre furie reu Se cuire iufques à ce que tout foit clair & liquide, puis le pafler par dedâs vn drap de lin, & par ce moyen tu auras vn parfait vnguét pêta- minû.Et quâd le furoz croiftra ou quelque galle es ioïtures tu en mettras defïus, & l'oindras.le ne loue point qu'on y metrelc 1er ou quelque choie corrofiue, ne pareillemét le feu,car i'en ay veu plusieurs empirez, pourec que celuy qui le faifoit, n'eftoit ex- pert,&mettoitleferfurlaiointure. Silefurozn'eftenlaiointu- re, tu lepourras percer auec vn petit fer iufques au rnylieu, puis le guarir comme fay dit cy deffus. Item autre remède : Prens à la fin de la lune par trois ou quatre jours du ici gemme fin, au tant que voudras, puis lepuluerifes, & le méfies aucc huile d'oiif iuf- ques à ce qu'il foit comme vnguent: après fais raire le furoz, & mets l'vnguent au lieu ray, &lc lie bien fort aucc vn dra- peau, &r qu'il y demeure trois iours : en rcnouucllant toutesfois l'vnguent deux fois le iour , & garde bien que le lieu ray ne touche àl'eau. Et note qu'il faut cftrc fort foigneux deguarir de bonne heure le furoz , car fi on les laifTe endurcir & deuc- nir gros* on ne les peut guarir, principalement fils font fur vne iointure ou lieu nerueux Se intrinqué. Et fî le furoz eft en autre lieu, le pourras facilement cauterifer auec vn fer large apte à cela, principalement fil eftaux ïambes, -faut lier la veine cnhautpuisles euutcufer&iro'ter fort auec fcl & vinaigre: a- près faire fondre de la cire deffus auec du lard,& mettre ceft. vnguét au pertuys: Pi eus des fueilles de choulx verde, des bou- tons de buifïbns, & vn peu de fquille ou ognon marin} & tout |
||||||
DE lAVRENT RVSE. 66
battre aucc vieil oint. Et note que cefte maladie vient
fur les iointures : & pource qu'il y a des nerfs, il n'y faut met- tre ne feu ne fer:mais fi ledit furoz ne fait que commencer, y feras cefte cmplaftre: Prens du rcffbr, flambe, fquille ou o- gnon marin , ius danabule , qwi efi vne efpeee d'efpurge, &r broyé le tout enfemblc auec du fcl. poyure, &nitre, puis fais, raire le lieu, ou oftes le poil aucc vn fer chaut, eVy mets cefte emplaftre , & la lie defïus , U continue cela par quelques iours . Item f\ le furozeft fur vne ioinuuejefaut fouuerit lauer de vinaigre , principalement fil ne fait que commen- cer à venir. Le dernier remède eft , cu'il faut bien raire le E2 tellement que .le deilus du pub laitofté : puis ledi-
!- le .myîieu : & mettras vn peu d'arfenic dedans la re, 83 ré lieras fort deffus, iulques à ee qu'il foit touteonr
fomrné : i'sy gua y par ce moyen plufieurs cheuaux . Item pour guarir le furoz, prens vn herbe nommée apium rifus, ou ache^de ris,& lapilefort, & la mets fur le lieu qui parauant au- ra efié ray &l'y biffe vne nuit, & il fera au matin deffeiché &£ meur: ou le couppe & defracine tout autour, tellement qu'on le puiffe arracher auec les ongles: puis le lieu vuide doit eftre r'emply de chair & de poil auec médicaments propres : la quelle médecine guarit toutes galles. Item vn autre vnguent qui rompt ledit furoz: prens du fauon noir, arfenic , chaux viac,autant d'vnque'd'autre, le tout méfié enfemble, & mis en poudre.: & quand le furoz fera ray, feigne le, tellement que le fang forte en abondance : puis prens vne coquille de noix, & l'emplis de cefte médecine, & là lie fort deffus, fans l'ofter l'efpace d'vn iour naturel . Item prens du fouphre fondu auec raifine , 6c le mets deffus le furoz 9 qui aura efté ainfi feigne. Item fais raire le furoz tant qu'il feigne abon- «animent, puis prens du vieil cuir de pourceau , & qui aura efté pendu vn an pour le moins , & ofte toute la greffe, en lorte qu'on voye qùafi le poil : & en couppe autant que le fu- J>* cft gros, puis le lie bien fort deffus,*& l'y laiffe trois iours ourans, après le trouueras liquide coa.mt eau, & puis le perce, « toute l'eau fortira, &par ce moyen le chcualferaguary. Item |
||||||
fi
|
||||||||
LÀ MARI S CHALE RIE
atrtferémedeiPremiercmentfautrairc Icfuroz,puis le piquer
en plufîeurs lieux auec vne lancette : cela fait, faut mettre delefponge marine trempée en vinaigre bien liée deiîus.fans l'ofter, ains y metrras tous les iours du vinaigre goutte à gout- te, à fin que lefponge ne feiche: & le faut lailîer cinq ou fix iours en cefte forte,& quand tu l'ofteras,le furoz fera côfommé. Des galles, & leur remt&t* Châfhrt top, /^ Aile cft vne molle enfleure en manière de vcffîes de la gran- V* deurd'vne noix ou noifette qui fengendre aux ioincturcs près des ongles, laquelle vient au chcual naturellement, ou par accident. Naturellement, pourec qu'elle procède dclcur géné- ration , du ventre de leurs parens qui ont eu pareille galle com- me i'ay dit au chapitre du iauart:& iaçoit que ce foit vne mef- «le catife vniuerfcllc,toutesfois la diuerfité des lieux & humeurs où viennent les maladies, font la diuerfité des noms.Ccfte galle vient par accidet de trop grand exercice, par lequel les humeurs fediffoudcnt,& fe tirent en ce lieu, ou par la fumofité& vapeurs de l'eftablc quand les ïambes font moiftes. RemcdeiFaisceque ïay déclaré cy deflus au chapitre des efpcruains, ou il faut rairc la place, en y adiouftât fculcmét des pois ou ciches broyées bic menu. Aucuns les gariflênt en cefte forte : Premièrement ils couppent le cuir auec vne l'ancêtre, & arrachentlavcflîeoucn- fleurc aucc les ongles,en efeorchant tout.Itê autre remède pour cela melme.-Apres que le cuir efteouppé aucc la lancette, au- cuns mettent dedâs du realgar bien broyé : &ahïfi confommét & deftruifent la gallc.Mais l'expérience nous a foauent monftré, que fi on la deftruk aucc du rcalgar,& que les humeurs y retour- ner, la galle reuient, parce que le chcual n'eftoit du tout guary. Etd'auantagc telles manières deguarir eftoient vn peu peril- leufcs, car le lieu cft affez plein de jointures , nerfs & artères : ' parquoy faut craindre d'y mettre le feu ou ineifion : à cefte eau- fe ic diray les remèdes qui ncfemblent cftre les meilleurs. Pre- mièrement pourguarir Je chcual gallcux,lc fauttenirfoir & ma- tin afle2 longtemps dedans leau froide & courante iufqucs aux genoux, à fin que les galles fe referrent vn peu& fe dimi- «iicntparla repreffion de 1 eau. Puis après cauteriferas lcfdi- |
||||||||
©IIAVR.ENTI.VSB. "}f*
tes galles de long & de large,& guariras les cautères comme i'ay
dit au chapitre du iauart. Et tant à eau fe des cautères q de l'eaue,, elles ne croiftront plus, mais appetifferont. Aucuns les guarif- fent autrement, car ils font descautetes deiîus & deifous auec le fer rouge & en feu : les autres les lauent auec fort vinaigre,& les oignet de mielj&r iettet fur le niiel de la poudre de cerufle chauf- fée iurvnctuyle; client deflus des efeorces de vigne blanche pilées aucc vinaigre dedans vn drapeau. On dit que cecy a efté expérimenté : & iaçoit que ces galles viennent aux cheuaux pat accident,elles viennent auffi naturellement, comme i'ay dit cy deflus . A«trc remède.: Prcns de la racine de comin, &la piles aucc du fcl, & la mets deflus, car le chcual fera incontinét guary. Item autrement : Lies la veine qui fe diuife en la poitrine, & des- cend aux cuifles, puis perceras celle que tu voudras aucc vn fer aigu pour cuaporer les humeurs, puis lieras de la chaut viue def- fus aucc huylc d'olif.Itcm autre remede;Prcns du lierre terreftre & delaluyne, & les fais bouillir aucc leurs racines, pour appli- quer dcfTus.Ité vn autrc.Faut eftaindre des tuyles ardâtes en bon Vinaigre, & en lauerfouuent les galles, pour les feicher. Aucuns font cacher les galles aucc du ius d'ognô & fueilles de porreaux» & certainement cela les reftraint fi bien qu'on ne les voir poist* mais fi on fafche aucunement le chcual, elles reuiennent en quatre iours. Notes que cefte maladie ne fe guaritfouucnt, car elle vient en lieux nerucux, parquoy on ne la peut bien medeci- ner, car on n'y doit mettre le fer, ne le feu, & fi onri*ofe, de peur de blefler les nerfs. Item de la douleur & indignation des nerfs, len parlcraycy après au chapitre clxxvi» De tttttime. Chapitre Uo.
AVcuncsfois aduient vne maladie au nerf principal de la iâ-
bc de deuât, qui le bleflc fort, & enfle, & procède le plus ïouiicntjpar-ce que le chcual cft preffé de courir & trop chemi- ncri quandilfrappe du pied de derriereceluy de deuantau nerf qu'auons dit, dont il cft contraint de clocher : laquelle maladie * VPpclléé attainte . Elle vient en deux fortes, & n'y faut j* \nc mefmc médecine . Lattainte le fait toufiours au picoî «cuant fous ja j0jnturc ^u genouil^ principalement quand «* quelque empefehement au pied de deuant, eu quand les
fiȕ
|
||||||||
«%
|
||||||||
DE LAVRENT R.VSE» é8
quelle chofeeftefprouuéc.Item à cecy cftbô de piler vn ognon
rofty es ccdrcs.aucc des vers qui reluirent de nuit,puis faut tout broyer auec du beurre fondu & cuit iniques à ce. qu'il foir ef- pes comme vn.gucnt: puis quand le nerf fera ray le faut oindre trois fois le iour de cet voguent. Si l'attainte eft vieille, faut leigner le cheual de la veine accouftumée, qui eft entre la ioin- ture & le pied par dehors ou par dedans : puis luy feras le médi- cament deffufdit . Et fi tous ces medicamens approuuez & experimêtez n'y profitét,Iors après que tu auras faitrairele nerf de tous coftez,luy feras vn reftraintif de poudre rouge battue anec vn aubin d'oeuf & farine, comme i'ay dit au chapitre du cheual malierré: &c enuelopperas la iambe^de lin ou chanure, fans rien ofter iniques à neuf iours: puis l'oftcras doucement auec eau chaude,en oignant le nerf frappé de quelque vnguenr. iit fi tous ces remèdes n'y profitent, y faut obuier auec des cau- tères, qui eft le dernier remède. Item autre médecine: Fais raire 1 enfleure,& y metscefte cmplaftre:Près ognons chauffez furies charbons, que tu pileras auec fucijles de porreaux &aluyne, &: • en ferasemplaftres quetu mettrasfouuentdeffus pourouurirles porres, puis y mets i'emplaftre mohhcatif ; auec lequel médica- ment plufieurs cheuaux ont eflé guaris. Le commun remède pour l'attainte en quelque forte qu'elle vienne, eft tel: Oa fait des cautères fur l'enfleure de la façon d'vn gril, à fin que les nerfs eftendus fe retirét,puis on guarit les lieux malades : & pour faire reuenir le poil, ony met del'huile de moyeux d'oeufs, faite com- me iay dit . -Item fi l'attainte eft nouuelle, le premier ou fé- cond iour faut fqigner la iointure, puis coupper vncoq tout vif par le mylieu, & le mettre chaut deffus auec ces entrailles. Et fi laditeattainte eft vieille, prens deux cuillerées de fang, trois de &ye, vncdefel,vndemy fextier de vinaigre, vne poignée d'e- ftouppes bien hachées : & fais le tout bouillir fur le feu-, & mets -c top la (Ire deffus le plus chaudement que le cheual pourra en- _urer,enlcrenouuellantvne fois le iour,iufquesace qu'ilny ait plus de douleur. Y p Des grappes. chapitre m.
JL.T,S §raPP«s f engendrent es iointurcs des iàhcs près les pieds,
^& y rompent la chair deîong, &aucuacsfois de trauers^ôc |
||||||
LA MARECHALEKÏ&
pieds de deuant marchent tard, & que ceux de derrière frappét
ceux de deuant, & bleffent les nerfs . Vne autre manière y a, quand vne extention de nerfs fe fait par trop hafter, ou quàdle pied de derrière demeure entre les pierres, & à force de le tirer les nerfs feftendent:& ainfi fengendre cefte maladie.Les lignes pour la cogrioiftre font ceux cy: Il vient vne groffe enfleure &: Hianifefteaulieu où le nerf eft bleffé,& d'auantaçe le cheual cloche.Remede:ïncontinêt que le nerf fera bleffé,& qu'il com- mencerai fenfkr, lors le faudra feigner de la veine accouftu- mée deffus le genouil par dedâs, à fin que les humeurs qui y des- cendent en fortemrpuis y feras ce mollificatif&reftraintif, qui eft bon pour guarir toutes enfleures & indignation ou fouleurc de nerfs:Prens du fenegrin,graine de lin,fquille ou oçno mai in toiirmentine5racinedemauuechâpeftfe,autâtd'vnque d'autre; &faut le tout broyer enséblcauec vieil oingt de porc, puis tout bouillir enfemble en le mouuât fouuêt,& le mettre chaut deflus le ne-rf en long,& le faut lierauec vnepiece de drap.&r renouuel- "1er ladite cmplaftrc.deux fois le iour.Itgm prensdes huiles auec leurracine, & les fais cuire en eau, &lauctourelaiambedece- " fie eau, puis prens defdites hiebles cuites auecleur racines, & lespile vn peu, puis les lie deffus l'attainte. Item le ius defdi- tes hiebles &de leur racines fouucrit appliqué deffus l'attain- te profite beaucoup . Item pourenofter l'enfleure & douleur, chauffe du miel, & y méfie affez bonne quantité de comin bien pilé,auec delà tonrmentinc pilée,&en fais emplaftre pour met- tredeffus:& le faut faire fouuent:& à chacune fois que tu ofteras
ladite emplaftre, laue fort la iambe de vin nede. Item autre expérience approuuée: Prensde l'encens &mirrhe, de chacun vneonec, le tout broyé enfemble,_•& battu auec fort vinaigre. Item prés deux onces deraifine de pain blanc: vne once de poix noire: deux onces de greffe de bouedeux onces de cire nouuel- ie:lc tout deftrempé enfemble furie feu auec vn peu de vin:en y adiouftantfixonces detourmctinc:maftic,£ingde dragon, bo~ liarm«ni,autat d'vn que dautre,once & dcmye:& tout puluerifé te affemblé,en faire vne emplaftre fur vn cuir,& le lier fur la iam- be, & fur le nerf enflé, & l'y laiffcr deux ou trois iours durans,& fil cftneceffaire ,1epourras recôrnencer trois ou quatre fois: ia« |
||||||
LA MARESCHAIERIE
par les outterturès iettent continuellement ordure ou eau t
caufe de la fupcrfluité des humeurs qui y defeend, &qui af- û ige tant le patient, qu'il eft contraint de clochcr.Remcde:Prc- mieremêt faut ofter le poil des iointurcs, puis prens trois parties de chaux viue, & lequar d'or pigment, le tout broyé enfcmble &mis encau-e bouillante, &tant cuit & remué dedans le pot, que quand on mettra vne plume dedans, elle perde foudainc- mcntlepoil. Etdecefte deco&ion faut oindre la iointure qui eft blcflec des grappes,aufïî chaut que le cheual pourra endurer: icfquclleschoies faut làlaifTer,iufquesàcequclepoil des ioin- turcs tombe, &fcpuiffe aifement ofter:puis faut lauer Iesdi- tes grappes d'eauc chaude, à fin que le poil de deflus tombe: après leslaueras d'eau où auront cuit des mauues ,fouphre, & greffe de moutompuis en prédras la fubftancc,& en lieras deffus les iointurcs foir & matin . Apres feras vn vnguent de grcfTe de mouton,cireneufue, raifine, gomme de fapin, autant d'vn que d'autre, le tout bouilly enfemble en le mouuam : & oindras deux fois le iour les grappes de ccft vnguét tout chaut auec vnc plume :mais faut premier fort lauer les fêtes auec vin fort & tiè- de , & les laifTer feicher : &fais cecy iufques à ce que les fentes foient confolidées, en gardant le cheual d'ordure & d'eau . Et quand les playes feront côfolidées,il faut coupper la groffe vei- ne au cofté de deuât de la cuiffe, comme i'ay dit au chapitre des cfperwains . Le fang tiréhors comme il appartient, faut cau- terifer les iointures bleffées des grappes, & guarir les cautères comme i'ay dit:toutesfois faut noter que ceux maladie de grap- pes cft difficile à guarir. Autre médecine : Prens de la greffe de bouc, on dé moutô(fï tu n'en peux trouuer de bouc) cinq Iiures: vieil oint, vnc liuredithargire d'or,fcpt onces :verd de gris, vne once : bugye ou buzeme demi once : fouphre vif, vne huitief- fnc:huilcdelaurier,deux onces: miel cru,vnc oncc.tourmétinc, deux onces : boliarmeni, vne once: fauon noir, vne quatriefme,- & fais tout bouillir cnfemble,pour faire vnguét, duquel oindras deux fois le iour la place fans poih&hlaueras tous les iours de leciue & fauon noir:& quand les crouftes fortirôt,Iaues-la de vin chaut i & après que la grappe ferafeiche,remetsy dudit vnguét. Et notes que Ledit vsguent eft bon pour guarir les grappcs,ou creuaces
|
|||||||||||
DE IAVMNT HVSï. 6$
creuaces feiches, & teigne.-dont plufîeurs cheuaîixenteftcgua-
ris. Item autre remède : Fais l'oignement qui f enfuit, lequel eft bon à toutes grappes, creuaces, farcuîes, reftelongues qui vica- nent furies nerfs & fur les cuifles de deuant ou derrière : Prcns deux onces de chaux viue: vne once de fauon commun :& vnc de chapiteau pour le deftrempenou pour le faire fort, prés de h leciue au lieu de chapiteau:& pour lcfairc encores plusforr, de- ftrempe-ie en vinaigre,& en oints fort la place, & la laiflc ainfî ointe vn iour pour le moins. Lequel vnguent defracincra la maladie : puis après laue deux fois la place auec vin tiede:& cela fait, tu medecineras les playes comme il fera neceffaire. Des creuaces. Cbtpitve xu%. |
|||||||||||
vs
|
|||||||||||
maladie aduient entre les iointures de la iambc&Ton-
|
|||||||||||
glc, qui rompt le cuir ôc la chair, & cft comme galle, & fait
grande ardeur: &piocedeaucunesfoisdcs fumofitez de l'efta- ble, quand on y a mis le cheual ayant les ïambes mouillées. La- quelle maladie fappellc creuaces. Remède: Il faut par routfaire commei'ayditau chapitre des grappes fors qu'on ne doit coup perla veine, ne cauterifer, ainsy faire le remède fufdit,qui Ce commence ainli : Prens de la poudre de bouc, & c. On y peut bien faire ces médecines icy : Premièrement faut ofter le poil, puis y mettre de l'vnguent qui ('enfuit:Prens cinq onces de fuye: trois de verd de gris : & vnc d'or peint:& broyés bien tout, puis y adioufteras du miel liquide,autant que du demeurant : & feras tout cuire cnfcmblc,tant qu'il foit efpes,en y adiouftât vn peu de chaux viue, & le mouuant auec vne cuillier iufques à ce qu'il foit gros & efpcs comme vnguent:duquel vn peu chaut oindras deux fois le iour les creuaces, en les gardant d'ordure :& ne l'y faut appliquerons lauer premièrement les creuaces de vin,puis 'es laiffcr feicher. Item aufïîcft bon de lauer lefdites creuaces d vrine d'enfant. Item gros citrons ou limons font bons pour tresbien frotter les creuaces, & fouuent • Item eft bon de metrre jf cheual en eau marine froide . Et notes que l'vnguenr fait I c fuyc, verd de gris & or peint.confonde fort les creuaces, & Ics reftraint. Item l'vnguent quifenfuityeft bon.Prensdel'ar- ic.mc , or pCjnr vnC onfe : ccrufc vne once:Si les mcfles auec ï^gee & greffe, miel & hûUe.-puis eafau£ oindre les creuaces |
|||||||||||
L A MAR.ÏSCHAL8UÏ
galles,farferelles,& teignes,enles lauantpar-auant devin com-
me i'ay dit. Item autre bon vnguent pour cela mefme: Prcns de la couperofe huit onces : finopide deux onces : raifine de pin, quatre onces: apoftolico cinq onces: fouphre trois onces:huile d'olif autant : fang de porc fix ; vif argent feize : encens trois: miel fix. Le premier iourlaueraslefditescreuaces de leciue,& les iours fuyuans de vinaigre: & fais cefte cure par trois fepmaines. Puis après pour côfolider: Prensfîxoncesdevcrdde gris bien broyé: vue once de beurre: plain vne coquille de noix de fari- ne de froment: vne once &r demye de miel : & de tout cela méf- ié enfemble feras vnguent pour confolider . Item faut ofterlc poil de delfus le lieu, puis y mettre de la greffe fondue auec cire. Jtem des coquilles d'oeufs mifesen poudre auec fiêt de poules font bonnes pour y appliquer. Itë de la chaux viuc battue auec huile d'olif. Itemprensdelanie&rcaprinelle,autantd*vn que d'autre en affcz bonne quantité',& les piles enfemble:puis les fe- ras cuire en fort vinaigre, huile dolif, greffe de porc, fouphre vif,encens,&cire,le tout bouilly enfemble iufques à la confom- mation du vinaigre : en après faut tout paifer & couler, & le gar- der pour oindre les creuaces au folcil. Item autre médecine ap- prouuée.-Faisvnguëtdehuile d'olif tripoli,tormêtine,&.vnpeu de cire pour les oiodre.Ité vne autrc.Prens vne once d'huile d o lif,tourmentine deux ou trois:& les affembles, & deftrempes au feu:&y adiouftes vn peu de cire fi tu-veux,pour les oindre.Item vneautre0urcapprouuée:Prens moyeux d'œufsdurs, broyez en fel &c huile d'olif,pour les oindre.Jtem vne de grande efficace: L'vnguent de glaire d'œufs,raiiine &.miel,bien battu.s,& méfiez, auec huile rofat ou violât. Des creuaces qui font de trmers.
Chapitre il?. AVcuncsfois àl'occafion des autres creuaces,.fen fait vne
plus longue & plus grande entre la chair viue fts l'ongle,c'eft àfçauoir au boulet, laquelle empe-che le chenal de cheminer plus que ceux de deuant, car elle couppela chair de trauers iuf- ques à l'ongle ou corne,dontle cheual eft plus affligé des autres,. Remède: Pource que cefte maladie nefe peut guarir auecme^- dccincsny^ngucts^cjftûccdFaircJ'^inctcrcIciemcdc-do-fcu,*" |
||||||
Êï IAVRENT RVSH, 7©
II faut do ne caiiterifer l'extrémité auec vn fer r5d,ear par le bé-
néfice du feu elle ne croiftraplus, ainsfediminuera. Si tu veux , expérimenter d'autres medecincs,tu pourras prendre le remède quei'ay ditcydeffusau prochain chap. où. i'ay parlé delà eou- perofe,fînopide, raifine de pin, apoftolicon, fouphre. huile d'o- lifjfang de porc,vif argcnt,encens,& miel,& fais comme i'ay dit audit chap. item vn autre vnguent merueilleuxà toutes playes oubleffuresen hom mes ou en beftes,&cft bon pour toutes cre- uaces.-& pource qu'il efttref précieux, on ne en doit vfer qu'aux playes des hommes:Prens donc huit onces de touimétine:qûa- îrc onces de cire blâche vierge: &rle mets furie feu dedâs vn vaif. feau d'eftain,iufques àce que tout foit fondu,puis l'oftes du feu: & mets deifus tout cela encores chaut,vne chopine de vin blâc qui ne foit fumeux. Aucuns y mettét du vinaigre3principalcmêt quandla playe n'eft pointfurles nerfs puis mets hors le vin ou vinaigre, & oints tes mains d'huile rofat, &: remues auec la main cefte pafte de cire &tourmentine,iufques à ce qu'elle foie bien blanche :puis remets le tout dedans Je vaiffeau d'eftain, & méfie dedans vne demye once de gomme d'anet,& trois on- ces de ius de betoine, &lemets fur le feu,.& fais tout cuire iuf- ques à ce que le ius de betoinefoitconfommé:puisymets qua- treonces delaicl: de femme ou de vache rouge, & le fais enco- res cuire iufques à la confommation duditlaict,& gardes ce me dicament pour ton vfage. De lagriftire. chapitre 114.
ILy.av.nepaffion & maladie qu'on appelle valgaircmcnt gri-
fiire,laquelle vient es couronnes des pieds des cheuaux fur la corne.Rcmede:Aucunslaguariffentauecvnguents5puisy met- tent le feu en cefte forte:Prens de la farine de froment,cànca'bre ; &■■ greffe fraiche de porc, le tout pilé enfemble auec le cancabre & femole bien nette, en forte qu'il n'y ait plus de farine, puis fe- ras tout bouillir enfemble auec greffe de porc. & le mettras def- WS: & fi tu.le fais vnefoisou deux ou plusfilcft necefïaire , le cheual{eguarira.Itcm autre remedc:Faisla medecioc déclarée ^chapitre des grappes qui cômenceainfi: Prens dch greffe de f °uc,&c.Item fi tu veux,pourras vfer d'oignemét fait de coupe- *«>fe,graine de moutarde, raifine de pin, & de ceque i'ay dit au t ij
|
||||||
DB lAVUïNT S.VS5, yi
grofîesqueles genoux. Ellesaduiennenten Hyuer&au prin-
temps: mais en efté & en autumne fe cachent fans enfîeure fi elles ne font fort anciennes : toutesfois en ce temps là on les peuteognoiftre, quand le poil de lacorne &la prochaine ioin- ture(c'eft à dire du pafturon)eftéleuéen haut (combien qu'il fouille) comme defoyede porc . Remède: Prens vne cuille- rée de chaux viue, trois de fuye, & vne de fcl:broyé tout enfem blc, & le confis auec vinaigre : & l'emplaffre que tu en feras doit eftre mife chaude deffus: mais faut premièrement en ofter le poil, & en faire fortir du fang en diuers lieux. Mais fi lefdites mules font enuieillies, tu les pourras arracher fur la iointure de derrière le pied, dont fortira de l'humidité comme gomme,& le cuir doit eftre fondu fur iegenouihpuis auec du vinaigre & vn petit bois & doux,éleucras vn nerf aufïi gros qu'vn grain d'orge tant qu'il foit de deux pouces hors : puis prendras de l'aluine,ra- cine d'hieble, vieil oint, eftouppes de lin ou chanure:& broyeras tour enfemblc, puis en feras emplaftre pour appliquer fur l'en- fleure:puis coupperas les veines des cuiffes dehors & dedans, ou bien les referreras. Item pour cela mclme,fais l'vnguent ro- pant que i'ay dit au chapitre des grappes, lequel fe fait de chaux viue , fauon , &c. & fais par tout comme i'ay dit audit lieu. Iré un autre- Prés deux onces de chaux viue,& vne once de fauô noir,lctout meflé auec aubins d'oeufs, & fçaches que cela arra- cherales mules. Item fur tous remedcs,i'en ay parlé d'vn au cha- pitre de la grifaire, qui fe fait de fel tartre, & fauon : tu feras par tout comme i'ay déclaré en ce lieu. Lequel médicament guarit âuffilefuroz, fil eitlaiffé deffus depuis le matin iufquesàmidy. Item il guarit les grappes,fcardes,rcftes longues,qui f engendrée iur les nerfs des ïambes de derrière. Dcfuperpofiture. chapitre \l6.
SVr la couronne du pied entre la chair viue & l'ongle, furuiét
vne bleiTure qui rompt la chair,& aduient quand par cas for- tuit vn cheual met vn pied fur l'autre: & fi cela fe cnuieiilir, i/y yient du chancre. Remède: Incontinant que le cheual cftainfi olcfTéen ce lieu, il faut tant coupper delà corne, qucla maladie 35 Y touche point, nyàla chair viue : carl'oppreffion qui fe fait del'ôglcà lachair,,eft caufe que la chair ne peut eftrecôfolidée» r -^ tiij;
|
||||||
LA MARISCHALER.IE
chapitre ces crcuaces : Se fais par tout comme i'ay dit audit
chapitre pour confolider- Item fais vnoignement de tourmen- tl;»e,cire, gomme, ct'anet, ius de betoine, comme i'ay dit au pre- ce lent ekapirre.Item autre vnguétbonauxgrappes detrauers. Prés vae once d'or peint : once &demyede verd de grisiavicant de verre piié bien menu, & mis en poudre:autant de chaux viue: trois onces de greffe de porc : huile commune à la quantité des cftafes fbf'dites. Si tu veux l'vnguent plus fort, y fautadioufter deux onces de verd de gris:& ca oindre la maladie, & elle fe gua- rira. Item «n autre: Prens deux liures d'efpurgcgrande, 6cla pi- les fort • vne liure de vieil oing: jeux Hures de huile d'olifancien- ric:Ictoutbouii!y enfemblc, & coulé par dedans vn drap en vn vai/ïeau net, & mis fur h playe: en y adiouftant vnc once de verd de gris bien puluerifé,&raiiLinc .:e ïifargent.-ic tout incor- poré enfemble, & en oindre le chmd iufcjucs à ce qu'il foit guary. Item prens vne once de verd de gi is.vne liure de miel:& autant de vinaigre :1e tout bouilly eu vn vaiifeau net, & en fais vnguent. Itempiens vne lime demie! dcftremoeau feu:deux onces de verd de gris bien puîuerifé autant d'alun de glas en pou- drede tout meflé & affemblé auec le miel^'ulques à ce que ledit miel foir refroidy. Item autre vnguent pour toutes fembîabies maladies, &rongnc viue .-Prens du tartre de vin, cV le calciue, puis quand il fera mis en poudre &calciué, fais le difîbudre en eau commune, & le congelé, & méfieras du fel auecfauon fort, & feras vnguent ou cmplaftre,& en oindras les playes:m ais il n'y faut laiffei le poil, & qu'il foit ofté auec l'vnguent que i'ay dit au chapitre des grappes,ou auec des tenailles, tcllemët que la playe feigne tout autour. Et (caches qu'en vn iour naturel la playe fera guarie:&rfitupcux, lies l'emplaftre deffus le col, à fin qu'elle tienne mieux. Desmules. Chapitre il y.
LEs mules viennét de froidure,quâd le cheual va parles boues
en temps froid, puis au foir on le met en. l'eftable ayant les ïambes ainfi mouillées & boueufes, & qu'il.cft de nuitfur la ter- re hue, ou fur des pierres fans litière ou paille: & alors, à caufe dulabeur, les humeurs defeendent es parties pofterieures, & fy congelcnt?&font vne enâcure ea forte que les ïambes font plus |
||||||
LA MARECHALERII
Or quand la corne fera inciféc alétour, & la playc nettoyée auec
vin tiède ou vinaigre, ladite playe doit eftre guaric comme i'ay dit aux chapitres prccedens,en la gardant d'ordure & d'eau, iufques à ce quelle foit confoiidée. Autre remède, qui eft meil- Ieur,fî la playe n'eft trop grande:Fais bouillir deux ou trois oeufs auec leur efcaille, puis ofte ladite efcaille, & les preffe fort en- tre tes mains, puis en metsl'vn fur les charbons ardans, &le lie bien chaut fur la playc, & l'y laifîe iufques à ce qu'il ne foit plus chaut : &r faut faire cela deux ou trois fois le iour tant q la pîaye foitquaficuite: celafait, prensdela fuyedefour, oudequel- queforge, laquelle tu broyeras auec du fel, & feras bouillir en huile, & la lieras tout chaut fur la pîaye. Et fi celaaefté bien fait,ne faut recommencer à y mettre les oeufs chauts:mais bien y faut mettre delà fuye & huile chaude auec du fel, iufques 4 ■cequ'il foit guary,quifèra dedans quatre iours:toutcsfois ce pé- dant le faut garder d'ordures & deaue : le peut on mener aux champs des le fécond iour fil eft ueceflafre, pourueu qu'il y?ic vne pièce liée deflus. Et quand il retournera en l'eftable, faut derechefappliqucr de l'huile chaude. Item vn autre: Premic- Tcmêtfaut ofter tout le poihpuis faut mettre fur la playc vne lar- ge coenne de lard : après mettre la deflus dé la fuye broyée auec •du fel & greffe, ou du fel frit auec de la fuye,par l'efpace de trois iours, v?^ qu'il foit tiède; ou bien mets y vne emplaftre faite de poix noire,cire & greffe de moutô, & garde toufiours le cheual d'ordure & d'eau. Sila chairbleffée apparoift hors du cuir,faut mettre deffus de la poudre de corne de cerf ou de bœuf,auec du /auon pourlaconfommer. Et notes que fî la maladie fe tourne en chacreou fallu le, les faut medecinercôme il eft contenu au chapitre du chancre ou de fîftule,chacun en fort endroit. D.etnchtuejitHre. ,-■ Chapitre uj.
TL aduient aucunesfois que le cheual met le pied de deuanr,& -*-Je plus fouuêtceîuy de derrière au cheueftre ou licol,&quâd il veut retirer fonpicdjil ne peut, dont il aduient qu'il fe bleffc Fort au pafturon de derrière.: & tellement f y bleffe, qu'il y fait vne incifion qui entre iufques aux nefrs:ou fi on y met remède, îecheuaî pourra eftre vilainemérintcreiTé,àcaufeque ce lieu efl pleindcnerfs* Remède; Sil'ertcheueftrureeflnouuellement |
|||||||||||
DE LAVRBNT RVSE. 7*
aduenue, prens de la laine tondue,& en fais vn torty ou vne cor-
de fî longue qu'elle comprenne toute l'encheueftrure & d'auan- , tage, & faut inhiber ou abbreuuerledittortydegrefTede mou- ton fondue , & le lieras fur ladite cncheuefUure tout autour côme des paflurons ce pendant faut garder que le pied ne tou- che en l'eau. Autre remède :Iaçoit qu'on puifTetrouucr beau- coup de remèdes à cefte maladie , lefquels on peut recuillir de plufîeurs chapitres de ce liute,toutesfois entre tous les prece dens, i'en diray ici vn fort vtile & expérimenté, qui eft bon non feulement à cefte maîadie,mais aufîî à toute creuace, galle & rô- pure. Etd'auantage, ilcftdetel efficace,que fî le cheual a quel- que maladie par laquelle luy foit périlleux entrer en eau, ou e- ffuuer la playc, on pourra oindre ladite playede cet vnguent, 3c le lier defîus auec vne pièce de drap, & lors l'eau n'ypourra entrer poury nuire. Lequel vnguent doit eftre fait de ce qui fenfuit .-Prcns vne once d'huile d'olif: deux ou trois onces de tourmentine : le tout méfié enfcmble, & deftrempé au feu.puis vn peu de cire,le tout incorporé énfemble,puis en vfer comme i'ay dit cy deffus. DeVAmnt^Chu&râ,-ou ^quârole..
Chapitre Iî8. |
|||||||||||
p;
|
enne,CIauard,ou Aquarole,c'efttoutvn,& fefait de ferj
|
||||||||||
d'vne pierre, ou d'vn bois quiabieffé le cheual derrière le
pied près la corne,fans enfler les cuiffes,dot fort ordure qui put, car toute douleur prouoque le reume.-à cefte caufe toutes les par ties inférieures qui l'attirer doiueteftre aydées de chofes froides ou feiches,ou chaudes modérément &feiches.Remede;Prens deux cuillerées de miel,trois defuye,toille d'arignée.boutsd'or tks,&c du fel à ton plaifîr, le toutpilé enfemble, & fautlierlem- p'aftre deffus, & l'y laifîer l'efpace de trois îpurs. Item à cecy eft bon de lier deffus delà fïente d'homme ou d'oye. Aucuns fen- dent la corne près de la playcpuisla lient deflus vne des em>- plaftres fufdites . Item eft bonneTemplaftre faite,de poyure, aulx> fueilles de choux, vieil oint de pourceau, mife deffus :&: cn Pcu de temps kmaladie meurira, ou elle mourra. Iel'ay ex-? pcnirieqté, & i'ay trouué bon Sevéritable. p« iîentretMlleim,. chapitre, ug«
|
|||||||||||
LA MAR ESCHALERII
T 'Entrctailleure aduientau cheual quâd il marche trop eftroi-
■^-Tement des pieds de deuant ou de dcrricrc,dont ilfcntrctail- lc,& cft contraint de clocher. Rernede:S'il fcnttetaille les pieds de derrière, faut couppcrdelacorne plus hors du pied quede- dans,& îuy changer le fer .Aucuns mettent au fer vne efponfc ou aneau, à fin qu'il marche plus large par le derrière. Et fil f'entre- tailîc deuant,f aut prendre vne pièce d'vne vieille foie de fouliers & l'arrondir de la largeur d'vn doit, & feras vu petit pertuys au mylieu. Et entre la poitrine & l'efpaule du pied qui frappe l'autre faut ouurirlapcau, &mettrcce morceau de cuir percé dedans : tellement que le pertuys de ce cuir foit au mylieu de l'omierturc. Del&Vinxawxe, chapitre izo.
"TL eft vne autre maladie, qui aduient au boulet du pied du che- **ual quand la chair viue fc ioint dedans la corne, & engarde le cheual de marcher. Elle vient aucunesfois en vn pied feulemét aucunesfois en tous vniuerlëllement. Si clic cft en vn pied feule- ment, & qu'on y mette foudainementremedc,cllepalfe incon- tinent, &c fe retire à tous les autres : &c procède de mauuaifes hu- meurs quiydefcendenrparleurpefanteur&grauité.Ellc vient •aufli d'eftre trop longtemps enfermé en quelque cftable falle le orde : & principalement fil a de nuit les pieds moiftes Se noneffuyez : dont la corne eft endommagée: &r en vient fou- dain la maladie qu'on appelle pinzaneze ou mauuaifes eaux. Remède : Il faut vuider la corne fouz le pied iufques au vif,tclle- îîient qu'on voye fbrtir la fumée du boulet : puis le feigner des deuxeoftez du boulet, pour faire cuacuer les humeurs qui y fe- ront descendues, ou les percer tout outre d'vn fer pointu : en gardât qu'il n'y entre ordure ou cau,& ne faut fafcher le cheual: puis après y faut faire vne empîaftrc de farine,vinaigrc,&r greffe, ainfî qu'il eft déclaré au chapitre de l'efeorcheure: & luy met- tre toutdeffusle pluschautqu'ilpourraendurer,&rcnucloppc auec vne pièce de lin.en la renouucîiâr deux foisle iour .tt fe faut bien garder que le cheual mange des herbes, ains qu'il ne mage gueres iufques à ce que le cheual foit guary, car abondance de viandes & herbes augmcntenrle? humeurs. Et pourecque la langue eft bleifée à caufe de cefte maladic3ic dy que quand la maladie
|
||||||
DE UVRïNT RVSE. 73
maladie ceffera aux pieds.Ia langue fera guarie.Item autre reme
de: Fais vne autre emplaftre laquelle mettras fur le pied, & la changeras, &c renouuellcras deux fois le iour: Prens du fient de pourceau, & chaux viue,le tout bouilly en fort vinaigre, &: rais comme deffus eft dit. Aucuns appellent cefte maladie mal de langue- laquelle on cognoift quand la langue eft enleuée,en- flée ou limanneufe, & que les veines de dêflbus fe noirciflcnr^ &les pLiycs font côme pourries, & la paflure luy fort de la bou- che toute morueiée, & ne fe peutfouftenir. Onlaguarit auffi en cefte forte : Prcmiei cment faut rafer ce qui eft enleué fur la langue, & la limofité qui eft deffous, puis frotter le lieu de deux ou trois cuillerées de fuye, & vncdelel, & vne tefte d'ail broyée bien menu: cela fait,faut coupperles veines qui font fous ladi- te langue, & feigner le cheual tics quatre pieds près de la corne dedans & dehors le pied. De la corn*: oblique. ' ( haffit're 12!.
I^Otir obuier aux cornes & pieds 'tamis du cheual, faut faire
tel remède: Il les faut fouueotaco uftrer&7 préparerait! mc- fure & rôdeurdu fer: carfïen et fàifant fié fe redrd&nt d'u tout, ilsfamendentaucunement. Il ne • :• ici vnc manière de preparerla corne qui profite beaucoup : et UFe,ouquâd
vn pied frappe fur l'autre:C'eftàfcuu-..:r qu'eu ferrant le che-
ual , la corne foit plus couppée & préparée dedans que dehors & qu'il foit ferré d'vn fer plus haut dehors que dedans : voyla îe, remede-L'entretailleure vient aucunesfoiî. aux cheu,-'... i ils font meigres,mais ic croy que l'on n en voit plui rien qu id ils
font gras & remplis. D'vn cheual cudelé & qui agrmà froid aux pieds.
Chapitre 122. C1 vn cheual eft cudelé ,c'cft à dire fil a les pieds morfondus,
^broyez du fel & de la fuye, pour y appliquer auec des cftoup- pes par trois iours, & le laue de vinaigre deux fois le iour,&mers deflus ledit pied vn peu d'eftouppes trempées en huile chaude: puis prens du rhamnum broyé ou fon efeorce bouilly en vmai- §jre, & en mets deffus iufques à ce qu'il foit çuary : puis méfie de h chaux viue auec du fauon, & le mets deffus, & l'y ^ul 'aI^ te* vn iour & vne nuit. y
|
||||||
tA MAKESCHALïKIE
De l'enc leueure. chapitre 123» IL nous faut maintenant parler des cncloueures, defquellcs
nous déclarerons les efpeccs chacune en fon ordre, qui font en grand nombrc:Car aucune cny a qui bleffe le tuyau dedans iufques au fons. Ilyenavneautrequipaffe entre le tuyau &la corne, & le blefïè très fort par dedâs.La tierce efpecc ne touche point au tuyau,mais elle pique la corne iufques au vif, & la blef- fe . La première efpecc qui touche iufques au fons du tuyau cft dâgereufe, car le tuyau eit me tendreté d'os en manière de cor- ne, lequel nourrit la corne & la gouuerne,&: en attire toutes les racines à foy, Kemede.Si le tuyau eft fort blcfle iufques au fons, il fera bon de faire deffoler le pied, comme ic diray cy après au ehap.de la corne qui fe dcffolc.S'il n'eft gueres blcffé,faut def- couurir la foie de la corne près du mal,& auec vn inftrument de fer tât coupper la corne,q Ion viéne tout autour iufques à l'en- cloueure^ faut fi bié diminuer la corne tout à l'étour en eeft en droit,qu'eIIe ne preffe point le m.jl,& qu'elle n'y touche aucune- mëtjcarcelaempefcheroitde cofolider la chair, Se de renouuer la corne, puis empliras le pertuys d'eftouppes trêpéesen aubins d'eeufs: &cela fait, guariras la playe auec du fcl menu,fort vinai- gre, poudre de galIe,ou lentifque, ou de myrte, comme i'ay dit cy deuat. le prife fort que l'on ne d'efcouure l'encloueure deuât Iequatriefmeiour,àn"nqueles humeurs l'y affcmblët mieux, Se qu'on les puiffe mieux ofter:& le quatriefme iourn'y fautlaiffer. aucune ordure car facilement toute la corne feroit gaflée. De laféconde ejpece d'encloueure. Chapitre 114. S Ile clou ableffé lecheual entre le tuyau & la corne, qui effc
la fécond-* cfpece d'encloueure, elle n'eft pas fî dangereufê, car le tuyau n'eft bleffe que de cofté. Remède: Premièrement faut decouurir ladite encloueure iufques au vif, en fendant la corne delôg, 8d'ê'largifïànt près l'ëcloueure: & faut auffî coup- per la corne qui eft prochaine, tellement qu'elle ne touche la playe:laquelledefcouucrte, fautemplir de fel menu, mais pre- micremétlafautlauerdcvinaigre,pui5mettredcffusde5eftoup ipes trempées en vinaigre,& enuelopper le pied de quelque pic- ce:^ paraiaiîle guariras,cn renouuellantçeladenx fois le.iour* |
|||||||
DE IAVRENT ÏLVSS, 74
De la trdifiefme efpece d'encloueure. Chapitre 134.
A troifïefmeefpece d'encloueure,efi: celle qui ne bleffe point
-'-'le tuyau, mais paffe & touche au vif de la corne. Remède: Fais ce que i'ay dit au précèdent chapitre, en adiouftant que quand la playe fera bien defcouuerte, la corne doit eftrecoup- péc par de hors iufques au lieu où le clou aura touché, à fin qu'il n'y demeure aucune ordure ou pourriture. Et fçache que toutes cncloueures qui ne touchent le tuyau par dedans fe peu- uent faciiemët guarir en cefte forte: Q^and la playe fera bié def- couuerte ainfî qu'il appartient, faut mettre dedans delà greffe, cire ou huile, ou quelque chofe oignante fort chaude &bouiî- lante.Ité on la peut guarir auec vn aubin d'œuf, vinaigre & hui- le méfiez enfembîe Jtë on la peut guarir auec fel& tartre broyez enfemble.Item auec fuye;.huile & fel méfiez enfembîe. Remède meilleur pour guarir toute manière d'encloueure : Affres que la playe fera bien defcouuerte (principalement fil faut cheuau- cher1echeua!.)Fais bouillir du fel broyé en vn petit vaiffeau, auec vn peu d'huile, &i'ofte quand if aura long téps bouilly& y adioufte quatre fois autant de terebentine,& incorpore tout enfembîe, & le mets tout chaut dedans l'encloueure, tellement que le pertuys foit tout plein: & quand cela ferafroid,iette du fouphrevifdeffus,puislie des eftouppes bien fort deffus: &fiî lefauLchcuaucher, mets du coton auec de la greffe. Item fi vn clou ou bois eft entré dedans le pied,defcouure bien la playe =& prens de l'huile d'olif bouillante, & la iette dedans , & en, xemplis le pertuys, puis quand elle fera confomrnéey faut ietter delateicbêtine bouill5te,&l'emplir,Iepiedtoufioursefleué.& quand elle fera qnaiî froide,mets deffus du fouphre bien broyé, &dela plume deffus &le fais ferrer, puis le meinesoù tu vou- dras . le I'ay ain-fi ouy dire à vn homme experimenté:toutesfois feroit meilleur & le plus feur de le laiffer repofer. Item la pou- dre de noix de galle, myrre,&l'entifque, efi bonne à mettre de- dans la playe, mais lafautlauer de fort vinaigre. Etnorcsqu a toutes bleffeures de pied & corne, qui viennet à caufe à vn clou ou bois qui entre dedans entre le vif&r le mort de la corne, auât qu'on touche au pied pour chercher l'encloueure, faut faire des conférions defouphre3 greffe & rnauues,toutbouilly en vinai» |
|||||||
<
|
|||||||
*
Dl IAVK.ENT R.VSE. 7J
des autres maladies des pieds. Et fi tu ne trouucs de l'efponge
de mer, fera bon de prendre de la poudre d'afphodilles 5ou au- tres poudres corrofuies ,exceptéle realgar, lequel on n'approu- ue point, pource qu'il efl trop violent. Il faut bien garder d'y mettre le cautère, car le tuyau efl fi tendre qu'il pourroit eflre bleffé du feu, tellement que la corne laifferoitle tuyau. Icem fearifiefort le lieu,&: mets deffus du verd de gris & chaux viue, ainfiqu il fera dit au chapitre de lafigue qui vient ailleurs qu'en la foie du pied. Dnc/jemlfôushat(t,oudeUf»hi/tc7ure. Chapitre 128.
ON mené tant aucunesfois vn eheual par montaignes &
lieux pierreux Se durs fans fers au pieds* que toute la corne en efl vfce& que le tuyau ne peut eflre défendu delà corne par dedans parquoy il aduient que par oppreffion de cjuelque cho- fe dure il efl bleffé, & faffemble du fang entre le tuyau &c foie auec grande douleur , qui efl caufe que toutes les humeurs y defeendent: laquelle maladie fappeîle fubiacture, ou fousba- ture. Remède .-Il faut ofler de la.foie autant qu'on verra eflre raifonnable peu ou beaucoup,pour faire euacuer les humeurs qui y feront defccndues, à fin que le tuyau puiffe eflre mieux guary. Er cela fait, fe faut par tout gouuerner comme ie diray au chapitre delà corne deflblée. De U corne qui efeume. Chapitre 129.
SOuuêt par 1 ignorance du marefchal les humeurs defeendent
aux pieds , pource qu'il efl malade d'infufion, comme il efl dit cy deffus. Remede:Si cefte infufion efl nouuelle, la faut ain- fi guarir : il faut tant cauer auec le fer les extremitez de la cor- ne par dehors, que la veine magiflfale qui y defeend fe rompe, puis luy bailler vne attainte auec vne rofnette, & tirer du fang, tant que le eheual foit débile : & en faut ainfï faire à tous les pieds qui clochent, fi on voit qu'il foit neceflaire: puis faut remplir la playe de fel menu, & mettre deffus le fel des efloup- pes trempées en vinaigre, en forte qu'elles ne fe puiffent feparcr de la playe, & les laifïer de ux io 1 "s : cela fait, tu guariras la playe auec poudre de galle, myrte & r :ifque, en la renouuellant deux fois le iour, ôc en lauant la playe de vinaigre ; & faut cou*" Jours garder le chtual d'ordure & d'eau. viij
|
||||||
LA MARïSCHÀLUIÏ
grc, iufques à ce qu'il foit elpes, & après en mettre dedas le pied
bleffé le plus chaut que le eheual pourra endurer, & auec qucl- qnspiccele lier depuis le marin iufqucsaufoir, oudufoir iaC- qu.-sau tmtirucarla confection appaife la douleur, &ouurclcs poires, & amolitu" bien la corne, qu'à l'aifefe peut coupper.Ec le faut garder d'ordure 5c d'eaue:& le faut trauailler peu ou beau coup, félon que l'encloeurc efl dangereufe. De l'cûdoueure qmfe rompt en U courons du pied.
Chapitre \z6. ADuient aucunesfoispar l'ignorance du marefchal qui n'a
bien touché au vif i'encloueure, ne gùarit que l'ordure, pour irureou apoftumcqai y efl, & ne peut trouuer iffue,fait vne voyc daflus le pied enti e fa chair viue & la corne. Remède; Il faut fermer la voye quieft deffus', &: remédier au refre de la maladie corne iay dit cy deffus au chapitre de la fuperpofitnre: toutesfois i! faut cercher I'encloueure au vif deffous la folediî pied_,& la giurir comme les autres encloueures. De U figue oufigo,qiti vunt fous U foie du pied du chenal.
Chapitre 127. T E pied du chcual eftaucunesfois bleffé fous la corne au mt-
."*-"lieu du fabor,& celaaduicnt d'vn fer os,pierre,bois,ou autre chofe femblable qui entre iufques au tuyau,dôt il efl fort blcifé. Et quand on ne couppe la corne près delà piaye,il y vient aucu- nesfois par la negligéee du marefchal(cômcil a cflc dit au chap, de fuperpofitoire & encloeure)vne fuperfluité de chair qui pro- cède du tuyau fur la foie du pied, pour la playe qui fort dehors, & àcaufe de la corne qui fertede coflé&rd'autre, la bleffurc iette excroiffance de chair, & efl contrainte demourer fur le fommet du fabot ou foie du pied, &efl comme vne figue fei- ehe:& pourec on l'appelle figue ou figo. Remede:Ilfautcoup- per la corne qui efl autour delà playe, tellement qu'il y ait ef- pacc competétc entre la foie du pied & la chair fuperflue, qu'on appelle figue, puis on doit coupper celle chair iufques àlafu- perficiedu fabot: & quand le fàng fera rcflraint faudra mettre de lefbongc de mer deffus, & la lier fort, à fin que le demeurant «le la figue qui efl au pied, foit mangé, iufques au tuyau ;& après u'qU fera mangéa faudra guarir la playe comme i'ay dit cy deuât |
||||||
Sï LAVRENT RVSE. je
Chapitre. îp.
PAr la négligence du marefchal, aucunesfois aduîcnt que les
humeurs qui defeendentaux pieds, & font enclos dedans, y demeurent & fi enuieilliffent tant, que par nccefïité elles fepa- rentla corne du pied, cherchant voyc pour fortir, dont le che- nal contraint la changer, & faire quartier neuf. Et aucunef- fbis la corne blefl'éelahTe du tout le tuyau: & cela adulent par la- grande fumofité & aigreur des humeurs qui dcfcendétlà:aucu- nesfoiselle fediuife feulement, & nature luyaydc.fibien, qu'il y reuient vn quartier neuf, quife ioint à l'ancien. Remède: Il fautfoudainement coupper auec vne rofnette la vieille corne tout à l'entour par où elle fe ioint auec la nouuelle, en forte que la vieille qui eft forte & dure ne preffe point la teadre & nou- uelle^ uis prés deux parties de greffe de mouton, le tiers de cire auec vn peu d'huile d'olif, le tout bouilly enfemble iufques à ce qu'il deuienne en vnguen,duquel oindras deux fois le iour ladi- te corne nouuelle: lequel vnguent eft fort bon pour faire aug- méter & rcnouueller toutes cornes en gardant que quelque or- dure ou eau y rouche :& faut côtinuer cefte médecine iufques à ee que tout foit guary, & la corne changée & renouuellée.Pour faire croiftre la corne faisl'vnguét duquel ieparlcray au chapi- tre enfuyuât de la fête on fctule, qui fe cômenec ainfi.-Prens vne liure de racines de cô foude : vne & demye de racines d'hicbles, &c. le ne parleray guercs delà médecine delà corne qui laif- fe le tuyau &fe diuife, àHnde n'eftretrop long,toutesfois on y trouuevn remède qui fe fait ainfi: Prens de la pois greque, encens, maftic, boliarmeni, fang de dragon, galbanum, égale- ment, c'eft àdire autant de l'vn que de l'autre, le tout puluerife cnfemble, & fondu auec deux parties de greffe de mouton, &c k tierce partie de cire, en méfiant tout enfemble, puis rrêperas dedans cefte confection vn drap de lin qui foit bien forr, en ieras vne manière de botte ou foulier , &: mettras dedans le pied du chcual, en forte que le pied foit au fons de ladite botte ou bottine, & le mettras dehors deux fois le iour, & hueras la ïambe auec fort vinaigre tiède, & remettras ladite botte ou bottine, en gardant que le tuyau ne frappe cotre quelque chofe dure. Etpourcequc le cheual a perdu la corne, il ne peut long: |
||||||||
IA MARESCHAIEXIE
Qjund h corne Je deffok. Chapitre 130. LEs humeurs descendent aucunesfois fur les pieds des che-
uaux dedans la corne quand ils font malades d'infufîon, èc qu'ils font ma! penfez , dont le pied fedefïble. Remède: Il faut du tout deffoîerlepied qui cloche, afin que tout le fang& les humeurs qui y cftoient enfermez feuacuent, puis faut coupper la corne auec vne rofnette parles extremitez tout au tour, & ar- racher par force la foie ou fabot incifé, & après faut laiffer fai- gner l'ongle à plaifïr: & quand le fang n'en fortira plus , faut mettre vne eftouppe trempée en aubins d'oeufs dedans laplaye, en liant tout lepkd auec vndrapeau,& le laifferainfi deux iours durans puis après iauer la playe auec du fort vinaigre aucune- ment chaud, & l'emplir de felmenu,& autant de tartre pilez en- . femblç, en leliant auec vn drapeau, & y laiffer cela trois iour*, mais faut mettre deffus des cftouppes trempées en fort vinai- gre, puis après luy lauer deux fois le iour la playe de vinaigre, & îetterdeffus delà poudre de galle, myrte, lentifque, ou tartre, car elles confoIidentlachair,&reftrain.o;nent.Et faut faire cefte médecine iufques à ce q ue la chair foit cofolidée, & Iacornere- nouLic!léc,en gardât tou/iours le cheun! d'ordure & d'eau. Autre vnguer pour cela mefme.-mais il n'en faut vfer iînon après qu'oa aura mis du fel & du rartre : Prens de l'encens, maftici poix gre- quc,&fangdc dragon, & les méfie auec cire neuuc fondue, & autant de greffe de mouron, puis fais le tout bouillir cnfemble, & en feras vnguét,duquel e fiant vn peu chaut,vferas à côfolider Ja chair, & reftraindre les humeurs:& notes que plufîcurs fortes de maladies viennent aux pieds des cheuaux, dont il faut qucle pied fe diffole: i'en ay dit le remède cy deffus. Et eft à noter que pour augmenter & amollir toutes cornes, & pour les auoir plus ■aifées à ferrer &r plus douces à coupper, on peut faire l'éplaflxe quifenfuit : Prens delà mauue, apparitoire, fouphre, greffe de mouton, le tout bouilly enfcmble,en le mouuant fort & fouucfc de cefte décoction toute chaude en enucloppc totalement la corne, en renouuellant fouuent lemplaftre. |
||||||||
De h mutation de corne quartier neuf, ou faux quartier.
|
||||||||
LA MAR.ESCHALIRIH
temps eftre fur pieds, &luy faut faire lidtierede paille longue
a fin qu'il fe rcpofe,auffi luy feroir chofe trop fafcheufe fil eftoit toufiours couché : parquoy à fin qu'il fe fouftienne, le faut ainfi accouftrer.-Prcns quatre aunes de drap fort, &gros chanure ou pour le faire plus fort y coudras des fangles, & mettras ce drap en telle forte fous le ventre du cheual, quille couure depuis le mylieu du ventre, iufques à la poitrine : puis après attacheras ledit drap auée des cordes en haut à vn cheuron ou foliue tel- lement que par lefdites cordes & drap, tout le corps du cheual foitfupporté &foulagé,àfinquelecheual preiTele moins qu'il pourrala terre du picd,& ainfi en aydant à ruture,ia corne pour- ra reuenir . Et note qu'en toutes les maladies qui engardent le cheual fe fouftenirfur les pieds, ce remède de drap Su cor- des eft bon.Irem fi les cornes font dures & fortes après le renou- uellement, y faut faire I'emplaftre qui /enfuit : Prens de la pou- dre de galle, & autant de foie farine* & les fais, bouillir en rort vinaigre, en méfiant dedans-vn peu de fel:& de l'emplaftre que tu en feras faut enuelopper toutlepied du cheual, enie renou- ueilant ceux f-ois le iour. Velafctefitulcoufaye. chifnve r»2.
Vf Aintenant faut parler d'vnc autre bfeiîurc de la corne la-
Aquel!e f appelle fête ou fetule: & eft vne cfpece de firtule qui viét en la corne,& la couppe parla moytié iniques au ruyau '
aucimesfois de trauers :& la fente commence à la couronne du pied,& va du l(5g en bas iufques à l'extrémité du pied par laquel-
le fort aucunesfois du fang vif,& cecy procède de la bleffure du tuyau qui eft en la corne: quand cefte playe cômence au tuyau & quele cheual eft ieune, & qu'il a les cornes tendres, facile- ment te bleffe, ou de frapper contre quelque lieu dur, ou autre chofe dure dont fouuent il cloche: laquelle maladie fappclle fere ou fetule. Remède;Il faut premièrement ccrchcrl'origine & le commencement de la fetule vers le tuyau près la couron- ne du pied entre le vif & le mort de la corne, 5da coupperaucc rofnetfe iufques à ce qu'elle faîgriet puis prens vn ferpent vif ôdecouppe menu eniettant hors la tefteJ u queue & entrait- les:&en ferasbouilliries pièces en huile d'oîif4telIemét qu'elles fe difloudent & acclerciifent,& les os fe deffeichent,& qu c tout deuienne
|
|||||||
DE LAVR.ENT RVSE. "]J
deuienne comme vngucnt.Et de ceft v'nguent qu'on appelle vn-
guentde ferpent eftant chaut,en oindrasîa playe iufquesàcc qu'elle foit toute mortifiée, & la corne renouuelle'e. Et ne faut qu'ordure ou eau touche au pied du cheual, ne qu'il mange her- bes en forte que ce foit. Item autre remède: Il faut coupperla eornéiufquesau vif, & cautériferlaplaye,ou mettredelïus delà poudre d'afphodilks pour mortifiersoua»cc autres poudres qui font bonnes co ntre le chancre, corne ie diray cy après au chap- pitre du chancre,qui eft le cent feptante vniefme:puis feras vne mixtion de poudre d'encens, maftic, greffe de mouton, & cire, autant d'vn que d'autre, le tout cuit enfêmble : &r i'vnguentfaif, oindras la playe deux fois le iour, iufques à ce qu'elle foit con- folidée,& la chair rcnouueilée &.vn peu plus haut, à fin qu'elle touche les pafturons touchant à l'ongle: Mais entre toutes les chofes qu'auons dictesl'vngucnt de ferpent eft meillcur.Et fça- che que fi tu couppe les fèrpens en greffes pièces, puis les em- broche &roftis iufques à ce que la greffecommenecà dégout- ter,^ fi après tu prens celle groîTe,& la iette toute chaude furie polmo ou po'niôce'ledudos, dôtiay parle cydeflfus, elle la de ftruit &: CTuarit:îi fe faut■ auffi garder de JauTêr tôber de ceftegref- r p . w . ■*■■ il *■ *^
fe en qlque autreparriedu corps. Autre remède:Premicrernet
faut cauer la corne iniques au v<f, toute-fois en f>rte qu'elle ne faigne point.puis auoir vn fer rouge& chaut en cefté forme,teiiemît qu'il entre dedâs îa corne : 8è faudra broyer de la racine d; capnnellc bien lauée àuèc greffe &fèl,&: la mettre deffus iufques à ce quele - cheual foit guary : & ne faut de long temps trauailler le cheuaî,& fin que la corne ne feconferme. Item vn vnguènt rompant eft bon, qui eft fait de chaux, fauon & chapiteau, comme il eft die eydefîusauchappirredes grappes, & faut faire commei'aydit en ce lieu là. Item l'vnguent qui fenfuit eft moût louable: Prens du fel armoniac, galbanum, ferapîu, poix gréque, encens, ma- ftic, du tout, deux onces : greffe de bouc ou de mouton fianc^ vne liure: cire blanche deuxonces: huile dolif autant de tout TciU ex vn pot, neuf & le remue fort auec va Bafton pourincor- p'orcr enfcrriblé iufques à ce qu'il foit fondu : & faur oindre la pl^ye doux; fois le iour , &continueriufques à ce que ie cheual |
|||||||
/
|
|||||||
LA M A R E S C H A L E R I E
foitguary. Item autre,remède:Il faut raire la place où cfl: le
mal iufques au genouil, puis lier la veine qui dcfcend en la cor- ne & lafêigner de celle veine entre la corne & Iachair,àfinquc toute cefte humeur violente forte hors s cela fait la cauterifer, & quatre ou cinq iours après mettre de/fus de la poudre de cerufeou d'airain bruflé ,& faut fondre dedans la fiente de la corfeduhpidanum, ftonx, où coiofonie, pour reftraindrc les humeurs. Item autre emede: Il faut cauer h corne iufques au commencement i la maladie, & la piquer fi auant que l'orduro forte, puis r- edeffus de celle poudre de cerufc& airain brii- ilé/ , ^uibnr de la poudre de arfcnic:St'quand la corne cô- mencera à rèùenijt, faudra lauerle pied ducheual en lie de bon vin. Item vn autre remède : La greffe de bouc auec fumeterre & flammulc fondue &mifc trois ou quatre fois dedans la playe, l'eipace de trois ou quatre iours, deux fois le iour.- &cecy eft ex- périmenté . Item la poudre de noix de galle, de noyaux de da- tes,& ecrufe deflrépée en cire fondue.Item autremét : Pile de la racine de caprinelle,& racine de taxus barbatus, autât d'vn que d'autre au*c vieil oint de porc,& les mets defjfus la playe, &que ie cheual ne forte hors la maifon.Item fais fondre deffus du lard chaut, iufques a ce quelelieudeuiennebJanc, puiscaue lacor- neiufques à e quii iâigne, & il fera toft guary. Item tu dois fçauoir que fi cefte maladie cfl enuieillie,elle cil tresdâgereufeSi quafi incurable. Note auffique quâd vn chancre ou fiflulevict au cheual, on le peut guarir par les remèdes deffufdits.Ité prens îagrofleurd'vnenoifettede felgemme,quifoitquarrécôme vn tapon, puis mets du fel gemme pilé dedans del'huilc d'olif, & le fais bouillir fur les charbons : après prens le fcl ainfi quarré & fait en tapon , & l'enuelopeen vn drapeau delin bien délié, &: Tattachc bien au bout d'vn baflon, puis mets ce tapon de fel gemme en cefte huile bouillante, & le laiffe autant dedans que Ion feroit à dire vne patenoftre: puis le mets fur la playe par trente fois, en descendant depuis le haut de la playe iufques en bas, 5t à chacune paufe tient le iufques à ce qu'il commence à fé refroidir,puis feras vnguentàrenouucllerla corne:?*: ne faut mener le cheual hors, tant qu'elle foitreuenuede deux doits, Si fansefclat, ou bien feras I'vnguent deffnfdit, qui fe fait de raci- ne de caprineile,cy clame Se planeurs autres drogues contenues/ |
||||||
DE t AVRENT R.VS» 7§
cy dcflous.duquel l'oindras après que îe fel'gémcy aurapaffé,&
fans faute il guarira, car c'eftchofeapprouuée:& nonobftantne - faut tenir le cheual en l'eftablc . Item vne autre expérience de plus grande efficace que les fufdits.-Prens tant aue voudras de fal tartre, & le mets en huile d'olif, & le fais fort bouillir; puis le feras dégoutter deffus auecvnbafton& vne pièce de drap, cô- tacasfait du fcl gemme , en defeendant du commencement iufques à la fin .-carie fel tartre eft trefutil, & entre mieux iuf- ques aux racines de la maladie. Apres pour faire reuenir la corne, fais vn des vnguents cyapres déclarez, & le mets deffus: Sel armoniac,galbanQ,ferapin,poixgrcque,cncens,maflic}greffede bouc ou demouton,& cire blanche,. Item vn autre qui guarira le cheual fans garder l'eftablc que I'efpace de quinze iours; oc le pourra l'on eheuaucher.moyenriant qu'on ne le face fauter ou courir.- Prens du ius de racine de capfineile, cyclame ou pain de pourceau, & plantain.de cha un dernye once,vieil oint vne on- ce,fang dedragon,huiiccamomille., terebenrine,beurre, dial- thée, de chacun demie ônce,cire bîar.che.tur inr grefledc bouc ou de mouton,dcmicIiure, huile çt'oîif^autahtjletout bienfon- du & incorporé enfembîefur le feu, puis faut ictter leiusfuf- dits deffus, & le fang de dragon ftus e^'poudrv.tout bien méfié: & faut mettre ceft vnguent fur l'ouuerture de la corne, en le renouuellant deux fois le iour, & tu pourras qu'inzeiours après cheuaucher le cheual fans le faire courir, & neantmoins il faut tous les iours fo«'r & matin frotter la corne du cheual, iufques a ce qu'elle foi t folide & fans fente. Autre remède:Prés vne once de ius de cyci a rie^xx Ht d'huile de camomille : demie once de fang de dragon, deux de dialthée,vned vile d'olif, vne de terc- bentine, fix de fuif de mouton franc: vne de cire blanche : & de tout fais I'vnguent, duquel oindras la playe & le pied du cheual entre la courône & la corne au matin & au foir, & faut côtinuer cela I'efpace de quatre mois, &nonobflant pourras cheuaucher tous les iours fans le faire fauter ou courir. Item pourras vfer delVnguent duquel ay parlé au chap.dfi's" crèuaces de traueiSy qui cfl fait de terebentine,cire blanche vierge,gomme de fapin, ius debetoinc,eômeiI y eft déclaré. Auctft guâriffent cefte playe "^ telle rr iicre.Pn iÇtïlslâ caucnt&creufent auççvn« |
||||||
rofnette en forte qu'elle ne feigne point, &• oftent toute l'ordure
quieft en ces fentes &ouuertures: & font après bouillir de la poudre.de feî gemme en huile d'oiif dedans vne cuillier de fer, puis iettent doucement l'huile bouillante dedâs la playe, depuis la couronne du pied où la playe a commencé iufques au foa§: ce:a fait., oints le pied, toute la couronne Se la corne vne fois le îpiir de IVnguêt quifenfui.t,qui fait croiftrela corne, & la garde de rompre; Prens vne liure de racines de confoulde : vne iiure SC demye de racines d'hiebles, laue le> fort, & les hache menu, en les pilant vn peu : puis prens vne liure de greffe de bouc ou de moutôj autât d'huile d'oiif, demye liure de vieil oint de porc: Je tout bojjly en vin iufques à la confommation dudit vin. en après fais tout couler ,&preife fort les racines: puis prés quatre onces de térebentine, huit de maflic, autant de fang de dragon, vne once ôc demye de racleures de pin blanc, ferapin, galbanû, felarmoniac, oppopanace ouius de panace ou heraclée, en- cens blâc ou ofiban, de chacun vne once.-trois onces depoix de nauire:deux onces de miehdeux onces de cire en Hyuer,& trois onces en Elle :1e tout broyé enfemble , & puluerife ce qu'il faut puluerifer, puis en fais vnguent pour oindre le pied du cheual,&dedans huitiours la corne croiftra& fera feinc comme deuant • Ce pendant ne faut que le cheual forte de lefiable; faut aufïï qu'il y ait toufîours vnepiece defïus la playe, à fin qu'il n'y entre ordure, & continuer cela iufques à ce qu'on voyela corne faine de la longueur d'vndemy doigt ou pouce. Et quâd îa corne fera ainfî faine, lors entre la playe & la corne qui def- cend,faut faire auec vne rofnette vne ouucrtureou fente de tra- iiers, delà rhefure d'vndemy pouce ou plus, &la plus eftroite «jueionpourra,& û profonde que Ion trouuc la corne faine def- fous. Puis quâd il faudra ferrer le cheual qui a celte playe, faut plusofterdela corne où cft cefte playe,que des autres, &leucr le fer plus haut, à fin qu'il ne touche à la nouuelle corne, & qu'elle ne foit foulée ou bleffée:ccla faitjtu pourras cheuau- chcrlecheuaI,pourueuquetuneJe face fauter ne courir. Si 1* corne cft trop dure, en forte qu'on ne iapuifïêcauer, ou que le eheual foit impatient, il faut faire ceft vnguent pour le molifîeK Prensdeuxparties de chaux viuc,vne partie de fauon.,&: au- |
||||||
DE LAVRENT RVSï. J$
tant de chapiteau, que tout foit affez, efpes pour faire vnguent,
&le mets auec eftouppes fur le lieu que tu veux amollir, & l'y attache:mais gardebien qu'il touche autre chofeque la cor- ne , pource qu'il rongeroit & feroit des playes à la chair, & à la couronne du pied : & l'y faut laiffer quatre ou cinq heures, &le lieu fera fibienamolly,-quctu en pourras arracher auec les on- gles. Situ nepeuxauoir dechapiteau,prensdclaleciueaulieu: mais il faut que i'vnguent fait de leciuc foit plus long temps deffus, que celuy de chapiteau. Vu maudit tu pied. Chapitre 133.
C\Vandvn cheualale maudit au pied,y faut faite le reme-
Z.âe qui ('enfuit:Prens deux parties de iauge &: vne delard,&: les broyé enfemble, puis les mets deffuS;, & il ne faudra pointa fe guarir. D'v» autre mal au pied. Chapitre 134.
SI le cheual a mal au pied& que ce mal fe retire iufques à la
couronne. & qu'il fifle : Premièrement faut ofter le poil Se bien defcouurir le lieu, puis mettre deffus de la farine bien méfiée en greffe , Se cuite enfemble , Se que cela foit fait par deuxiours: en le renouuellant deux fois le iour, puis mets def- fus de la chaux viuc méfiée auec fauon & greffe : Se faut conti- nuer cela par trois iours, en le renouuellant deux fois leiour, comme deffus eft; dit : après laueras le mal de vinaigre chaut, Se mettras deffus def herbe nommée caprinelle, iufques à ce qu'il foit guary. Quand le cheudfent douleur au pied âpres amir trauaiUh.
Chapitre 135. QVand le cheual fent douleur au pied à caufe de trop grand
trauail, regarde bien à la corne d'où peut venir fon mal ou douleur: Se quand tu l'auras trouué, cauterifc-le auec vn fer chaut, puis faut faire fondre de la cire, greffe, Se poix enfem- ble,&l'appliquer deffus. De ragtature ou flux de y entre.
Chapitre 136. AVcunesfoislc cheual a vne maladie qui gorgouille en fon
ventre Se entrailles, Se eft contraint de fientcr cier comme eau:cela vient fouuent par faute de digeition,ou de trop manger x iij
|
||||||
DE LAVRENT RVSl/ 8o
deux moyens , fi on n'y met remède elle fengendre & defeend
furies pieds: ÔcC' appelle vulgairement infujîon. Remède: Si le cheual eft gras & dé bon aage, luy faut bailler à boyre tant qu'il voudra, puis le faigner des deux veines accouftumées qui font fous les temples, tant qu'il en deuienne debile, à fin que les humeurs qui font défia defeendues fur les iâbesfe retirent: puis foudain le faut mettre en eau froide & courâte iufques au vetre, & l'y tenir long tëps,& ne luy bailler à boirenyà mâger,iufques a ce qu'il foit guary.Et fî Le cheual cft maigre ou ieune, ne le faut abbreuuerdeuant comme i'ay dit, mais luy faut efleuer la tefte haute auec la bride, tellemét qu'il eftéde le col & la tefte en l'air, puis faudra mettre fous les pieds des pierres rondes, &grofles comme le poin, au lieu de litière, tellement qu'il foit du tout defïus ces pierres & que par continuelle opprefllon des pierres il foit toufîours remuant les pieds & iâbes dont les nerfs pefans par les humeurs defeendues, chaffcront leur pefanteur, & vnc partie dcfdites humeurs fe confommera : & pource que les par- ties fuperieures font dciîa euacuées par lafcignée,&paiTabfti- nence ôcieufne, il n'y aura aucune rcpletion . Etfautcouurir îc cheual d'vn drap, & le garder démanger, qu'il ne foit au fo- Icil & faut ainfî faire iufqucs à ce qu'il foit guary . Et fçachc que cefte maladie ne nuit gueres-atrx icunes cheuaux , ains leui pro- fite: car par les humeurs qui defcendcntlà, les i'ambes fengrof- fifient. Item vn autre remède .-Fais cuire de l'orge en eau'& fe- ras déferrer les quatre pieds du cheual, & luy mettras ladite orge chaude auec vne pièce de drap, laquelle attacheras bien dedans lefdits quatre pieds, & luy laiffe manger de cefte orge à fon plaifir. Item aucuns trempent du pain en fort vinaigre, & le font manger au cheual, les autres lauent fort le cheual en caue froide,puis le cheuauchent tant qu'il foit tout en eau, puis le font faigner des deux iarrrbes . Maiftre Maurus guarit cefte maladie en cefte manière : Car il dit qu'elle vient aucunesfois de rcpletion ou de trop manger, ou qu'après qu'il a traaaillc' on le laiffe refroidir à l'air & au vct,aucUncsfois après qu'il a. eu fon auoine on le racine abbieuuer, car lors les humeurs dcfccndcnt en bas, & occupent cefte partie inférieure., ou pource qu elles font fondues par chaleur,on parla grade quantité des humeurs. |
||||||
LA MARES CHALE*. I I
& qu'on le chcuauche auant qu'il ait digcré fa viande,ou qu'il a
trop toft beu après fon auoine: Ité"pourcc qu'il a trop toft couru après auoir beu:ifcm à caufe qu'il aie corps enflé &fort doulou- reux„Par lequel flux de vêtre le cheual cft tàt affoibly& débilité, qu'il ne fe peut fouftenir: & cefte maladie fappelle vulgairement foire, diffenterie, ou ragiature. Remède : Quand tu verras que îe cheual iettera par le fondement vne fois ou deux de l'eau clai- re 5c indigefte, comme orge & auoine non digérée, ofte luy in- continent la bride & la felle, & le laiffe aller paiftre à fon plaifîr fanslofter de là auant qu'il foit conftipé&'referré, car le mon- uemét du corps excite le ventre & les entrailles. Ille faut donc faire paiftre en vn pré,pour y manger des ieuncs herbes & ten- dres, lefqueiîcs luy profitent beaucoup pource qu'elles font de facile digeftion,& font bonnes à l'eftomac débilité par l'orge ou auoine qu'il auoit mangé:Et le faut garder de boirelc plus qu'on pourra, car cela luy augmenteroit fa maladie.& faut continuer cela iufqucs à ce qu'il foit guary, Item autre remède : Si cefte maladie vient de trop manger, & de fuperfluité,ne luy faut bail- ler qu'vn peu d'auoine, & ehofes légères , comme fromenr, cancabre, & ehofes femblablcs; &: luy faut baillera boire eau tiède mefl.ee auec farine. Item fais luy vne fuffumigation d'ar- fenic & encês méfiez enfcmblc.Si cefte maladie vientparl'abô- dancedes humeurs colleriques &furieufes, elle fera incurable, &eft grand fignedemort,& on le cognoift quand il perd l'ap- pétit . Et fî an cefte maladie adulent que le cheual fe fonde &: decheedu tour, fais cômeietediraycy dcfTouzau chapitre de rinfufion, Item autre remcde:Illefaur cauterifer au nombril,Se tout autour, & il guarira. Del'infufoff. Chapitre \yj.
VNe autre maladie aduient aux cheuaux de trop manger ou
boire, ou de trop trauailler, ou d'endurer grade douleur,& à cefte caufe les humeurs cfehauffécs& fondues defcendentfur les ïambes & cornes, dont le cheual eft contraint de clocher d'vn pied, de deux ou de tous,&: en allant il remue pefamment les iambes,& ne fe peut facilemét deftourner.Ccla viêt par trop manger,car le fangSdes humeurs en font augmétez.Par trauaii- IcrpareiIlement,pourcequelelabeur les diffout, dont par ces |
||||||
DE LAV1F.NT RVSS. 8^
faut mettre dedans lepertuis & deflus des eftouppes'trempées
enaubinsd'œufs iufques à trois iours, en muant feulement vne fois leioùr : après pbuf ccfnfolider foudain la playe, prens de la chaux viue, & autant de miel, le tout effembîe en manière de pafte&cuit dedans lefeti tarit qu'il foie rouge, & en fais de la poudre, & en mets en la playe auec des eftouppes hachées bien menu, en renouue!lant deux fois le iour : mais il faut première- ment lauer la playe de quelque vin fort & chaut. Et fi tu n'as du rea!gar,prens quatre onces de chaux, autant de tartre, deux onces d'orpeinr, autant de verd de gris, le tout mis cnfemble en poudre fubtiie, & en mets dedans la playe trois ou quatre fois, iufques à eequetout le m il foit confomme' :mais auant qu'y mettre la poudre l?i r u if cuis h urr la playe de vinai- gre : iaquellepoudren'cPtfi vio!cre que celle dcea;gar,toutef- foisUfaut fçauoir que iamais le poil ïïe reuienr gueres en ce lieu. Des<r\\m$es & efcroifA'a:. Ch.tpitre J39.
/^Landes Se efcrouelles viennent de matière coi rompue qui
^feramaffe en vn lieu entre Je cuir &la chair. Remède :I1 faut coupper le cuir de deffus en long & tirer hors la glade auec les mains, & la defeharmer auec lêsongfes : ou-autrement quad le cuir fera couppé, iette deffus de la poudre de realgarbien me- nue, ou mets lecautere & fer chaut dedans. Item àcelamefme fais la cure mifecy deffus au chapitre des efperuains, qui fe cô- menceainfi: Prens de la racine, &c. Etyadiouftant feulement deux ou trois fois des pois triches pilez bien menu , puis met- tre de la poix deffus, & l'y biffer iufques à ce qu'elle tombe de foy. Item pour offer les efcrouelles fans fer, il faut confire des cantharides &r fient de pigeons auec du vinaigre, puis raire le poil fur le lieu où elles font, & y mettre cefte confection en forme d'emplaftre, & la lier deffus:ou coupper ie cuir comme i'ay dit, &ietter deflus de la poudre de chaux viue , tartre, or peint, & verd de gris, comme i'ay dit au précèdent chapitre : & côtinuer cclaiufques à la côfolidation delà chair, cômei ay dit en ce lieu.Et fî par incifion ou excarnation de quelque veine où artère il en fort trop grand abondance de fang,il faut faire com- me ic diray cy après au chapitre du ver nommé Anticor : tou- y
|
||||||
LA MAR.BSCHALES.IS
Mais on me pourra icy demander vne queftion,veu que celte
maladie vient d'abondance & diffolution d'humcurs,pourquoy elle ne tombe aufiî bien far les pieds de derrière, par fur ceux de deuant:Ic refpons que cela peut aduenir que la chaleur du cœur qui domine en ces parties là, & des humeurs qui en font pro- chaines . Et les humeurs qui font fur le derrière, pource qu'el- les font en petite quantité ou pource qu'elles font trop loin de la chair naturelle, ne fe peuuent diffoudrerdonc cefte pafîïon ne f engédre fi toft derrière que deuant.Les lignes pour cognoiftre cefte maladie font ceux-cy:Le cheuaî eft pefant en tout le corps, il marche à grand peine, telletnét qu'il ne peut remuer le derriè- re: S: fil marche,il femble qu'il marche fur du feu. Ité il tient les iambes larges. Remède : Si cefte maladie luy eft venue- de trop mager, fur tout, le faut garder de boire & manger : puis le feras feigner de la veine du coi, ou de cclie des iambes de deiianr, & déroutes deux fous les genou ils iufques à défaillance, & qu'il n'enpuiffe plus :&lepourras mener en quelque lieu frais,ou bien en l'eau iufques au ventre touslesmatins. Item à cela mef- me, prens delà poudre déracine de reffotr ou faux, & luy fouf- fle dedans les narines par dedans vne canne, puis le fais prome- ner fort, &ilguarira. Dum&l demoro. chapitre ij8.
POuree qu'on ne fçauroit guarir toutes les maladies naturel-
les, ie fuis côtraint delaiiTer les incurables car d'en parler n'y auroit point de profit.il eft plus vrile parler de celle qu'on peut guarinmaintenantdoncieparleraydu mal appellemoroou fel- le.Ie dy que c'eft vne fuperfluité de chair qui'vient côme grains dedans la iambe.ou autres parties du corps qui eft engendrée de fuperfluité & corruption de matière, qui fait cefte groffeur fans cuir ne poil, de la grandeur d'vne noifcttc,aucunesfois plus grande, &aucuncsfoisme-ndre. Rèmederïlfautcouppercçftc fuperfluité de chair,tellemët qu'elle foit égale àlapcauA'qu'el- le nefurmonte point : après, fi ce n'eft vn lieu plaîn de nerfs, il faut fort cauterifer la place auec Fer chaut : mais fi le lieu eft nef- ueux Faut raire poodes de realgar,&en mettre deffus peu ou beaucoup,àîrifi qu'on verraeftre expedient.xarlerealgai mage commelefeu. Et quand toute l'origine du mal fera deifruite, faut
|
||||||
DE LAVRENT KV St. S4
confommé, & aucunesfois la fleure y furuiét:laquelîe maladie
fappelle feaîmature, & le cheual, elanguy & etique. Les lignes pour cognoiftre cefte maladie font ceux-cy: Lesexttemitezdes membres font chaudes, le corps du cheual famaigrit Se dimi- nue, il deuientpefant à cheminer, & a toujours foif. Remède.* Il luy faut bailler chofes froides Se humides modérément, pour chaffer la feichereffe intérieure qui a long téps efté dedans, afin de ramoiftir& rafraîchir tout le corps: Se pourceluy feras vne decoclion des choies fuyuantes:Prens des violettes,apparitoire} branche vrfîne,chicorée ou feariole, pimpernelle, Ietucs,|pour- pier, autant d'vn que d'autre, le tout cuit enfemble,& vn peu de farine d'orge pure, &rdu fafran dedans: quand le tout fera cuit le faut couler par dedans vne eftamine, puis faut faire diffou- dre en cefte eau de la caffe & du beurre en bonne quantité, au- tant d'vnque d'aurre,apresletoutmettrededanslefondement du cheual affez chaut en forme d'vn clifterc,Se faudra faire par tout comme ie te diray cy après au chapitre de trop màger, excepté qu'il faut tenir cefte eau au ventre du cheual le plus que l'on pourra: car elle refrefchitles boyaux. D'auantagc tu luy feras vn breuuage de m oyeux d'œufs, fafran, huile violât, Se bon vin,toutbroyé enfemble, Se mis auec vne corne dedansla gueule, deux ou trois fois la corne plaine, comme ie diray au chapitre du cheual poufïîf. Autre remede.Metsle cheual parient 'tout féal en vne eftable par deux ou trois iours,fans luy bailler à boire ny à manger, puis luy baille des lardons de bœuf ou de pourceau falé à manger tant qu'il voudra, car lors à caufe de la faim, Se de la faliue qu'il fentira, en mangera volontiers. Et ce pendant qu'il mangera, donne luy à boire de l'eau chaude, où il y ait de la farine d'orge competemment: en après le faut vn peu cheuaucher iufques à ce qu'il iette tout ce qu'il a mangé. Et ce- la fait, Se que le vétre Se les entrailles ferôt bien euacuées auec vn des médicaments fufdits, on le peut remettre en fon premier eftat. Entretoutes chofes qui luy font bonnes c'eft le meilleur qu'il ne mange que du froment bien net, auec vn peu défel, Se Tard,puis après feiché au foleil ou autre partà la quantité de trois poignées, & luy en faut bailler deux fois le iour auant qu'il boyue. Ce froment nourrit Se refait le corps,parquoy le cheual Y H
|
||||||
LA MAReSCHAL E R I S
tesfois ceft le plusfeur d'ofter ces glandes & efcrouelles auec
les poudres fufdi tes, que d'y faire incifion, extraction, ou ex- coriation, principalement quand elles font près des veines & nerfs. Du mil du fie oufrocle^ qui vîet ailiettrf que» la foie du pied du cheuaL chapitre 140.
LE mal du fie ou fronde eft vne cnfkure molie,rouge& noire,
fans poil,hors le cuir, au moins dans le cuir & la petite peau dedeffus. Remède .-Prensvn fil de foye, &vn poil delà queue d'vn ieunecheual qui n'ait iamais failly, & les faut tordre en- fembîe,puis en lier fort le mal près du cuir fain,& qui n'eftmale- ficié,& l'eftraindre fort,en forte que fe frôcle & fie tombe de luy mefme. Et fil reuient encores, le faut coupper auec le fil puis faut mettre de l'argile tout autour, ou ietter du miel bien chaut dedans & faire ainfi deux ou trois fois,apresfau* bien lier deffus de la fiente d'homme ou d'oye. Et fi la boffe ou enfleure appa- roir! en la telle ou en laiambe, ou à caufe qu'elle fera trop peti- te ou trop large on ne pourra l'eftraindre auec le fil, lors tu pren- dras vn morceau de cuir, Se feras vn pertuis au milieu, Se le mét- ras deffus la boffe,à fin que le cuir qui eft fain ne foit bruflé,puis feras des tortis de marrube verd, & en feras fort chauffer vn fur vne tuile chaude, & quâd il fera chaut, le mettras deffus Se pref- feras fort: & quand il fera refroidy, y en faudra mettre vn autre ainfi chaut : & continuer cela, iufques à ce que la boffe femble eftre noire par le pertuis du cuir :& fi tu la vois noire, ceftfîgne deguarifon . Itêpourlefic,& eftapprouuéc-fcarifîefortle lieu, puisprenive dâ gri &cL ' s. Pr mets tout en poud le mefiu enfemble, puis l'applique fur le lieu. Du chettxl elanguy &fc&lmat. Chapitre 141. S Ou icnt adulent au cheual vne maladie qui luy amaigrit tout
le r ;rps, deffeicheles parties intérieures, &qui fait fentir la fier: ; du cheual corne ou celle d'vn homme plus fort. de la- quelle fengêdrent aucunesfois de petits vers rouges ou blancs, & à cefte caufe le cheual ne fe peut engrefferne remettre en ehair. Cela vient d'eftre trop maigre & d'auoir trop ieuné, ou detrep grande cbaleur^du corps & du foye y dont il eft quaâ |
||||||
, LA M'AR ESCHALERIE
fera incontinent gras. Item autre remède : Fais le faigner vn
peu de la veine du col,puis le mets en vn lieu moycnemât froid, & luy baille competemment de l'auoyne ou froment, & d'heu- re en heureluy feras manger des herbes furlefquelles fera tom- bée la rofée de nuit, & d'auantage le feras faigner fouuent & par interuaîes, & en tirer toufîours bien peu. Et fi tu regardes le fang en quelque vaiffeau,il femblera quafnaune,&lemeinefoir &mari i en vn lieu où il y ait herbe pour paiftre, à fin que fa na- ture aucunement réconfortée, ramaine la chaleur tempérée co- rne deuant. Aucunesfois cefte maladie eft incurable ,êY on la cognoift principalement quand les crains & poil commencent à tomber. Item pour cela mefme, il eft fort profirable de bail- ler aux cheuaux des fueilîes vertes de faux, ou de cannes. Item eft bon leur bailler du feigleà manger qui ne foitgueres cuit, & après deifeiché, car fur tout il reftaure le cheual, &fait mourir les vers qu'il a au corps. D'vn cheuilpouflf. Chapitre 14a.
ADuientvne maladie aux cheuaux es canaux du poalmon.,
qui les oppile & leur empcfche tellement l'eftomac, queils ne peuuent auoir leur alaine, dontils ont vue grande & conti- nuelle fuffocationaunez,&: leurs flancs pouffent toufîours. Et cela aduient aux cheuaux gras & replets par foudain & grand la- beur qui diffout les humeurs près du poulmon,& empefehefes conduits, dont il ne peur refpirer. Cefte maladie f appelle pc. ce, & eft vne efpeced'alaine:& vient d'humeur qui aggraue la fubftanccdupoulmon,dontilnepcut fbufkr,& tout le corps en deuieatpefant, lèvent fe retient dedans les entrailles, & caufe ceftepouffe. Aucunesfois aufîl cefte maladie vient quand après que le cheual a fort couru, ou grandement trauaillé, on luy fait boire del'eàu froide,enquoyles palefreniers qui en ont la char- ge, faillent beaucoup, car ils les font fort courir auanr que les a- breuuer, à fin qu'ils en boyuent d'auantage. La cure & rtmede cftfort difficile, principalemcnr fila maladie eft enuieillic. Et par ce qu'elle eftcauféede greffe & humeurs que fe diffoudent aux conduits du poulmon,il la faut gtiarir par médecines chau- des, pour fondre cefte grefîè coagulée dedans les conduits. Et premièrement feras ce breuuage : Prèns trois onces de giroffle^ |
||||||
DE tAVONT RVSE. 85
autant de mufcade, gingembre, galange, cardamome autant,
camomille, femence de foin,comin plus vn peu que des autres, Je tout puluetifé, &: battu auec vin blanc, &deftrempéauec vn peu de fafran, puis y mets des moyeux d'ecufs autat que de cha- cune forte deflufdite,& broyé tout enfemble, & que le breuua- ge foittât liquide, qu'il foit facile à auallcr, puis il faut leuer haut lateftedu cheual,& luy ietter dedans auec la corne, en forte qu'il i'aualle,& qu'il ait la tefte aihfi haute vne heure durant,à fin que le breuage puiffe defeendre : après le faut promener douce- ment, à fin qu'il fincorpore dedans,&r qu'il ne le puiffe vomir, & qu'il ne broyé ne mange i'efpace d'vn iour & d'vne nuit,à fin que la vertu du breuuage ne luit empefehée. Au fécond iour qu'il mange des herbes ten ires, & fueilîes de cannes ou faux, ou au- tres chofes têdrcs qu'on pourra auoir, à fin que parla froidure des herbes la chaleur dudit breuuage foit tempérée ■ Et ie dy que fi on adiouftoit audit breuuage du regualice ou de fon ius, elieen vaûdroit mieux:earellepurgeroitlepoulmom&tempe- r"' ewt là chaleur des autres choies. Autre breuuage merueilleux "cheual pouffif -Prens du capilli veneris3ireos,fraifne,regua- lice,ienegrin,paifules ouraifins de cabas,autant d'vn que d'autre Vrie once &c demye, cardamome,poyure,amandes,amaires,bau- ipach deux onces, femence d'orties, &: ariftolochie ou faurafîne deux onces, & en fais deco<5tion,en y adiouftant vne demye on- ce d'agaric,Se chair de coloquinte deux onces,le tout diffout & battu en miel à la quantité de deux liurcs.-êduy baille ce breu- uage audcla corne à deux ou trois fois leplus,feîon que tu ver- ras eftre expédient. Et fi tu vois qu'il foit trop dur, adioufte y de l'eau où l'on aura cuit de regualice: &: faut faire cela quand la maladie eft nouuelle:mais fi elle eftvieille &ç enracinée , à grand peine la peut on guarir, tourcsfois on fait quelques remèdes en cefteforte:Il faut cauterifer les flans des deux coftez en faifant deux lignes en façon de croix» à fin que le feu face diminuer la poufe des hanches, puis faut coupper & .fendre les narines, à £n qu'il afpire plus facilement, par ces remèdes & dautres(fi la na- ture du cheual eft affez forte)iî fera guary.Item vn autre remède: Baille premièrement au cheual par trois iours vn peu de f romët bouiily,&:à boire tant qu'il voudra de bon vin doux qui nait y "j
|
||||||
âP
|
|||||||
LA MARESCH A L E R I E
cncores bouiily, & le laiffe en lie u ferein & froid, en luy baillant
vu peu d'herbes, cela eft bon auffi pour guarirla toux fciche. Et fî tu n'as point de vin doux, baille luy du vin fort & bon,- auec vrï'peu d'eau de la decodlionde regualice. Item autre re- mède: Tu le feras faigner des veines des deux iambes dedeuât par le deuant,& oppoferas des cautères aux haches des deux co- llez fous la poitrine, en y mettant des tentes auec du fauon que tu changeras tous les iours par trois fois, à fin que les humeurs defeendent: puis prensdu marrube&del'aluyncpour méfier auecxlu fourrage ouherbes nouuelles,&: en tireleius, & luy fais boire auec la corne, & le faut garder de froid, & de chofes oppilatiues. Tu le pourras auiîî mettre en lieu chaut & le tor- menter vn peu, luy faifânt emplaftres de lierre & rue, pour luy mettre fur les deux flans, en luy baillant à manger herbes dure- tiques méfiées auec herbes nouuelles: &auec toutes ces cho- fes luy faut fort prouoquerrvrine,car!aventou"téfenva auec icelle.Item vn autre remède :,Prens vnferpent, &luy couppe latefte&Ia queue, & luy ofte les entrailles, & fais bouillir le refte en eau de riuiereouautre,iuiquesàce que la chair dudit ferpent fe fepare de l'os, puis iette l'cfpinc ou l'os: & méfies aueci'eau & chair deferpent ainfi cuite de la farine de froment oud'auoine,ouautrechofe, & baille au cheual àmâgerletout -cnfembIe,ouenbreuuage, fans luy bailler autre chofeiufques à ce qu'il ait beu toute la décoction, & luy faut méfier la chair auec l'auoyne qu'on luy baille à manger. Et doit en celte forte mâger trois ou quatre ferpens, & difeontinuant quelques iours, comme de trois en trois iours , laquelle médecine eCt bonne pour guarir vn cheual elâguy ou fcaImat,ou qui a la toux feichs, & à celuy qui iette des vers auecfa fiente, qui eft vue maladie mortelle. D'vn chenal infuflic, ou courbât tu.
Chapitre 143. IL aduiét auffi vne maladie au cheual, qui luy retire continuel-
lement les nerfs, & luy fait vne grande douleur par tout le corps, & engendre vnefigroffcenfleure.quelapeau eft fi fore eftendue fur la chair qu'on ne la peut prendre auec les ongles ne pinfer , &le cheual en eft fort pefant à marcher, & pleure aucu- |
|||||||
Dï LAVRENT RVSE. § 6
nesfois. Laquelle maladie vient quâd le cheual aeftéefchaurfé
excefîîuemétjpuisoni'aniisenvnlieu froid &véteux,& ainfi le vêt eft entré par lesporres oauers : car parla chaleur les poires f'ouurent & fe fait côtracf ion de nerfs qui empefche le chenal d'aller ; & tel cheual fappelle infuflic, ou courbattu . Remède: Premièrement faut mettre le cheual ainfi malade en lieu chauç, puis mettre fous fou ventre des grès chaux,o,u tuiles aidantes,& auoir vn drap plus long & l'argeque le cheual, & le chauffer fort. & le faire tenir delïus le dos du cheual par deux homes ça & là» en forte que le milieu du drap foit fur le dos dudit cheual ;& faut auffi petit à petit ietter de l'eau fur lefdits grès & tuiles chau- des, à fin queiafuméefoitpartoutlecorpsdu cheual iufques à ce qu'il fue de tous coftez: & après qu'il aura bien fué ,1e faudra toutenuelopperde ce drap, ôc le fanglerle mieux q tu pourras: & le laiffer ainfi tant que la fueur foit feichée: puis faudra frotter Joindre fes iambes de beurre ou dialthée,ou d'huile d'oliue cô- petemment chaude:ou qu'on luy face cefte decoction:Prens de la paille defroment,cendres,tefte d'aux &c mauues, le tout cuit cnfemble, & de cefte décoction tât chaude qu'il pourra fouffrir, on luy en lauera les iambes, fpalaces& nerfsfouuétesfois,& par tout,fans luy ofter nullement l'huile chaude; & luy fera on, man- ger yiandes chaudes,iufqucs,à ce qu'il foit guary. Du ver du chenal ouefcroueUts. Chapitre 144. T E ver eft vne maladie qui commence à la poitrine du che- ^ual, & paffe entre les cuiffes iufques aux couillons, & enfle les iambes, &y fait plufieurs playes creufes .-laquelle maladie procède de mauuaiks humeurs fuperflues & chaudes ramaffées enfemble de long temps, &feretirent dedans des glandes que to'lescheuaux ontentreles deux parties de la poitrine près du cœur, & entre les cuiffes près des couillons: &rfe retirent la, à caufedela douleur qui y eft, car elles fe retirent tou/iours aux parties dolentes, &r y font receues ou parle grand labeur qui les rcffoutjOU par trop longue refidence & abondance d'humeurs pourries, car toutes glandes font fpongieufes & attirent fort: parquoy elles fenflent, &la poitrine aufïî, puis à caufe de la pu- trefa&iô il fy amafîe grande abondance d'humeurs qui defeea- |
|||||||
LA MARHCIIALERÏÏ
dent & prennent cours aux ïambes & ics enflent, & fy font des
playes qui iertent groffe ordure:&fi on n'y remédie, y a danger que toute l'humidité du corps forte par là. Etpource que ce/te maladie vient eh dîners lieux, elle a diuers noms, mais nous cô- mencdonsàcelledes iambes, car c'eft la plus apparente, &ad- uientplus fouuent. Maiftre Maurus dit qu'aucuns l'appellent goutte, les autres le ver, car clic perce la chair comme vn ver, cour & macule tout, &: l'ordure fort par les pertuys qu'elle fait. Elle occupe aucunesfo*s feulement les iambes de d'eu a t du che- ual, &aucuriesfoiî tout le corps: & lors n'y faut que la fei<mée pour y remedier.Cefte maladie adulent pour deuxraifons c'eft àfçauoir qu'après le long & grand trauail, le cheual demeure long temps en repos fans eftre fàigné dont les humeurs qui auoient de coùflume de feuapbrer & confommer par fueur & excrcice,font retenus là dedans multipliées & corrompues.^ veuqueîes mafehoires font en continuel mouuernenr. par la chaleur d'icelles les humeurs fe diffoudent& coulent enrcurla veine organique, & fe conferuent & détiennent en la poitrine, & f en engendre quelque chair dure & comme pourrie,qui cor- rompttoutes les humeurs quipalfentparla, &y prend encores plus grande ordure, & court en bas, & corrompt par fon ordure les'parrics par où elle paffe,& par l'abondance de ladite humidité les iâbes f enflent, Sdes playesapparohTentquafi iau- nes&coleriques,&fontefpeces.Remede:Quand cesgîâdes fen flêc ou faugmentct.il faut faigner le cheual delà veine du col ac- coutumée, jquieft entre le col de latefle &les deux veines ac- couftumées des deux coflez delà poitrine, tàt qu'il foitdcbile du cœur,àfin queles humeurs fortét, puis mettras des fetôs ou liens en la poitrine ou aux cuiffes, à fin quepar leur agitation el- les fortent encores plus fort, & pour ce que les liens ou fêtons préparent le chemin aux humeurs ia esbranlées,luy font bien peu ou point d'orrenfe(car c'eil chpfc certaine que les humeurs fe retiré!) au lieu dolent) parquoy fenfuir qu'à caufe dcl'in-cilion & agitation du feton faite au lieu dolent & débile, les humeurs qui coulent aux cuiffes fortent entièrement au long de ces trous où font les liens ou (etons,tellement que les humeurs ne permet defeendre aux iambes & leur caufer enfieure comme il a efté dit* Faut
|
||||||
©E tAVïLINT R.VSE. %J
Fautau/fi entendre qu'il ne faut tout à l'infant agiter ou remuer
les fêtons qui font apofcz,mais faut attédrciufqucsàdeuxiours après : puis après faudra les remuer foir & matin tous les iours, & pour mieux fairc,faut promener Je cheual le petit pas,môtant aucunesfois vn peu defTus, afin que les humeurs à caufe du la- beur tépere' fe diffoudent &c dcfcendêt plu s facilemët au lieu do- lent &c ou uert : & que deux garfons puis après remuent en tirant ce feton ou lien tant qu'ils fen laffent, &nefiutlcrcft« du iour aucunement le trauailler, êc qu'on regarde qu'il ne mange herbe nyfoin à caufe de leur humidité, &de ce qu'on luy baillera à manger que foit peu & feulement pour conferucr fa vertu : car par trop manger ces vers en augmentent plùstoft. Aufïi qu'on letienneen lieux frais pouf lerepofer,à fin que par trop grande chaleur la cicatrice neiuy face douleur, & que par cela il n'en detiienne plus fâcheux. Mais pour tout cela cefîe glande ou Ver ne diminue & qu'il y sit ahôdance d'humeurs qui enflent les iambes exccflîuement, lors faudra arracher cède glande ou ver entieremêt, &r coupperauec v.ne lancette le cuir & chair cnlôg, iufquesàce que lever ou glande foit trouuc, & après le faudra defcharnertoutà l'enrouraucc.Ies ongles, puis les arracher du tout au mieux qu'on pouna,cellcincni. qu'il n'y demeure rien du ver ou glande:cela fait faudra emplir les playes d'eflouppes net- tes trépées en aubins d'oeufs, & quifoiét fi bien infuies dans les playes,qu'ils n'enpuiffenttôber.Si lever ÔCplayeeflenlapoitri- nc,luy faut roufîours mettre vn linge au deuâtdelaplaye, &Iuy îierdefrusde'peurduvér,&luylaiffcrlescfl:ou.ppcsainfï trépées dâs la playe par trois iours duras fansles ofler hy châger,puis les luy faudra châger tous les iours par deux fois deflrépées en huile d'olif & aubins d'oeufs mcfleze'nfemble- après auoir premier e- mêtlauéîa playe de vin çhaut:& cccyic face par.l'efpace de neuf iours:apres faudra le lauer deux fois le iour de vin ticdc,& met- tre dedans la playe la poudre foufcripteenuclopcc en cflouppcs couppéesmenu : laquelle poudrecft telle;Prens chaux viuc& miel également méfié & battu enfemble}&: les lairfeiufqucsà ce qu'ils deviennent durs, puis en faut faire-poudre de laquelle en v feras iufques à ce que la playe foie guarie., Et ne faut che- z
|
||||||
DE "tAVRENT RVSÎ. 88
cfté expérimenté. Item faut lefaigner delà veinedupied de6
derrière en dedans fous le genouil, après cherche vers la veine ducolfcs cornofitez,èctlles trouucs,les fautdiligemmétinci- fer:&: garde de toi; cher U. veinc.Et parce que cefte chair a com - me quelques racines ou branches, regarde de les coupper &du toutarrachcr,àrmquelài!n'y refte rien, car vousdeuez enten- dre que fil demeure quelque peu que ce foit de ces racines, in- continent la maladie renailtroit &: reuiendroit à fon premier commencement: puis les fautcaurerifer bien auant, & mettre des eftouppes trempées en glaire d'ceufs dedans le cautère, & le fautlaiiiêr par trois iours en repos en vne c fiable, ybeuuant & mangeant : après tous les foirs 5c m.atins', fera bon de l'cxerci- t&rvnpeu afin que l'humeur ramaffée forte: & faut faire cecy iufqucià ce quels iambe fedefenfle, Ôtqueicsplayes fe deffei- chent,&que la couleur noire ou iaunefe tourne en blanche. Pour dcfïeichcr les vlceres, faut faire tel vnguent; Prensdela chaux viue, poyure.fouphic, felnittrc,Iaié~t d'anabule, le tour confit en huile d'oliue :&r ceft vnguent les deffeiche. Item en chacune playe il faut faire fondre de la poix greque, ou mettre le cautère dedans, & faire faigner le cheual vn mois après. Du ver volant. Chapitre 14 y.
AVcunesfois au corps du cheual fe font plufïeurs vlceres en
diuerfes fortes, principalemët en la tcftejdôt elle eft enflée, &iette greffe quantité deaue& humeurs par les narines . Et ce ver f appelle ver volatif ou volât:carilvoleaux parties fuperieu- res,& les humeurs y môtcnt.Remede: Saigne le cheual des vei- nes accouftumées des deux téples:&r quand en auras afTez tiré, mets luy dc$ têtes fous la gorge:& faut faire les tétes,le boire, le mâger, & le cheuaucher & garder en lieu froid, comme i'ay dit au précèdent chapitre. Mais h" ce ver vokntfe mue en morue (ce qui aduientfouucnt) faut faire comme i'ay dit au chapitre de la morue . Aucuns appellent ce ver taupin, & le guarifTent en .celte forte. Quand ils ont trouué l'origine, ils coup-pent le lieu & tirent lever, & mettent le cautère & feu ardant dedans lespertuis,&font manger au cheual herbe d'auoine, &le gar- dent bien. ?i)
|
||||||
LA M ARESC H A LE RU
aaucher le cheual de trois iours après qu'on luy a arraché le ver
ou glande:mais après on le pourra cheuaucher fans mcfure cha- que iour , comme i'ay dit. Autre meilleure & plus vraye: Couppe le lieu en long auec vnc lancette ou fer propre à ce,iuf- ques au ver, apresmets defTus la playe du realgar bien puluerifé lapefanteurde trois tarpifons ou plus ou moins, félon que ver- ras cftre bon,auec autant de vin, puis du cotton par defTus en la tente,àfin que le realgar ne puiffe fortir, & il rongera le ver par l'efpace de neufiours : & après qu'il fera rongé ^entièrement deftruit, faudra vfer de la cure de laquelle nous auons ia parlé cy defTus en l'extirpation & arrachement. Si toutesfois pour tout ce qui e(t dit cy defTus les humeurs nefepeuucnt deftain- dre ny deffeicher, quand ces trous ou vlceres faifans petites ve- ciesdefeendent aux iambes, incombant aucc vn fer rond par le bout, les faut cauterifer entièrement, ayant préalablement cauterifé en trauers la maiftreffe veine de la poitrine qui fe- ftcntversle ver en bas iufques au pied : & après auoir caute- rifê ces trous des iambes comme i'ay dit, faut mettre chaux viue en poudre fur les vlceres deux fois le iour , après auoir laifTé le cautère qu'on luy faifoit aux trous . Et note que fia çaufedu vcrlaiambeeft demeurée cnflée,faut prendre des fan- fucs &Ics mettre tout autour de la Ïambe, le lieu de l'cnfl cu- re'eftant premièrement razé & pilé, & entièrement toute la iambe bien frottée. Et après qu'on aura tiré autât de fang qu'on aura peu auec ces fanfues, faut mettre emplaftre fur toute la iâbe faite de croye blanche , vinaigre fort méfié erifemble, ou bien le tenir en Teaue courante & froide longtemps tous les iours deuxfois,foir&matin:& cela fc face tous les iours iufques à ce que les iambes luy defenflent & amenuifent. Autre cu- re: Prenslaid d'anabule ôde mets aux trous du ver &r toufîours iufques à ce que le mal fe deffeiche. Item autre cure: Prcns cendres de fermens,& fais leciuc en laquelle e (tains chaux viue, laquelle ainfï cftainte, prensen deux parts, & de fauonàlauer les teftes vne part, & les méfie enfernble & mixtionne auec la leciue fufdite en façon d'vnguent non trop mol, & après mers le fur les trous de la goutte, ou fi c'eft ver, mets le defTus, iufques à ce qu'il deffeiche & entièrement foit arraché: cela a |
||||||
DE tA'VRENT R-VSÈ, %f
ge : & ne Iuy baille autre choie à manger ny à boire.
Vu ver nommé Amie or ou ^imure, c'tfla direJùffocAtion^ AU&nt-
cœur^ on contrecoeur, chapitre 147. SOuuentesfois aduient parle grand repos du cheual, princi-
palement quand il eft bien nourry, & qu'il n'a efté faigné quand il falloir, que grofïès humeurs & fuperflues fengendrent en fon corps, & l'ordure & humeur vilaine nefe peut arrefter es conduits, ains fe retire es lieux plus fpiritucls, comme à i'en- tour du cœur:& à caufe de la grande quâtité, le cœur ne les peut toutes repbuflèr,parquoy vnc partie fen va es lieux extérieurs, commeenlapoitrincj&y fait vne enfleurc:& fi cefte humeur occupe le col, ceft ligne de mort : & le refte qui demeure dedâs le corps fe pourrir, & corrompt la fubftance du» cœur, dont la mort f enfuit là'cauf- dequoy cefte maladie eft appellée fufoca- tiondt cœur, c'eft à dire cotre-cœûr,ouanticor. Voicy les fign es pour la cognoiftre: Le cheual tient la tefte fi balfe,qu'il ne lapeut quafi porter : Item il perd l'appétit 5c on voit manifeftemët vnc enfleureen fa poi dois fçauoir que cefte enfleure ou aeoftume qui cft près du cœur, faugmente tant par les humeurs
qui ydcfcendcnt&ne fortent ailleurs,qu'il fefait vnc grofïe apoftumc près du cœur, qui yeft contraire : & fi on n'y remédie foudain, il en eft bleffé,parquoy on l'appelle côtrecœur ou auât cœur. RemederPremierement faut faigner le cheual en la veine de la cuhTc au dcdàs,puis faire deux incifiôs de lô'g defifous l'en- fleure,à fin quel'ordure forte en la mouuant vnpeu, & excitant le cheual, afin que la chaleur face diffoudre les humeurs, 5c le faut garder du vcnt,car il pourroit venir en fpafme.Ité faut met- tre des tentes ou fêtons dedans fes cuiiTes pour agiter l'ordure, iufqucsàce qu'il foit guary. Item fi on faitainfî aux ch»uaux fains, ils ferôt preferuez de cefte maladie.Et Ci le cheual eft enfle fous la poitrine ou fous le ventre, le faut faire faigner, & percer Tapoftume par deux endroits ou quatre, côme il ferancceiîàirc, & y mettre les tentes ou fêtons auec vn ferlôg,& efmouuoir les humeurs pour les faire fortir.Et à fin que l'appoftumefedefenfle &quel'humeur permanente en ce lieu fojtconfommée&eua- cuée,y feras cefteemplaftre:Prés delà brâchevrfine,aluynelier- rcterreftre3 mauuc, clpargoutte rouge moindre, & rue auec fes |
||||||
IA MARESCHALERIE
, Du far fin. Chapitre jq.6. T Efufînfappelleainfi à caufe de la grande humidité de chair ^5C repletion d'humeurs, lequel eft appelle ver, parce que celle humeur pourrie ôc fuperflue fait des pertuis en la chair & au cuir comme vn ver enterre : & f engendre defang pourry, qui fort des veines ou d'vneplaye,oudc quelque coup, fil n'effc guary dedans deux mois : 5c vient es lieux creux, côme entre les efpau'es,& es codez, &aucunesfoisd'auoirefl:éauecvn cheual farcincux,car ecft vue maladie contagieufe. Remcde : Si le far- fin eft en laps tiededcuantdu corps,on le cognoift par l'abon- dance de fir-g qui eftau corps, dont fouuer il prend fon origine lors le rai' .iaigner'du cohSr fi le mal eft aux iambes, lors'lefant faigner du pied : & tfdïPeû es cauernes des os, ou es mulclcs, mais en lieu charria, ilfêVa b< de defeharuer toute cefte calo- fitéobfcL're 5:c .c1 '■" , :r aueclefer, puisy faire vn emplaftre de mie ■ â'xKufefot'me & aigrômoineauanCe
autrement pied de h . it&fith. mettra defïuS „ Voicy vnc pou-
dre cxperimcic;:^ guarir lefariin furhommes ou chenaux.Prés dudiad àganr, boiiarmeni ,fcuphre, noi« de galle, &ye,autant d'vn que dautre,vnc once huilc,alocs,myrrhe3 enecs, attramer, poix,corne de cerf,ariftolochciongue& ronde,fucilles de myr- the, efeorce de grenade.platre.fubterre, feî, fauô, de tout égale- ment deuxonces,paind'orge,coquiilesd'oeufs,miel brufïé en parchemin trois onces.-de tout fais poudre pour mettre de/fus. Et notes que fi le vereft en quelque playe,la poudre d'elebore blanc trempé en eaue mile delfus les tue 5c amortit. Et ne le faut iaigner quand le farfîn cft fort, & en quantité, mais bien au cÔmcncement, & quand il commence à le guarir. Item note qu'il ne faut faigner les cheuaux chaftres qu'en grande necclïîté: carparîa faignéela chaleur fe perd, &îa froidure faugmente, c'eft ligne que les veines des cheuaux chaftrez font diminuées. Item autre remède : Trois poignées de girofle, & trois de plan- tain, vnc de refors, tout broyé enfemble, & deftrempéen eau, pour faire boire au cheual: &prens de l'auancc ou pied de Heure & racine de refFors, autantd'vn que d'autre, pour faire empla- ilresà mettre defTus la playe quand le poil fera ray: & faut faire cela foir et matin,tant que Iepertuis foit du tout feiché : ce pen- dant fais hacher de l'orge, delapaillcjou dufoin, & qu'il en nià> |
||||||
LA MARESCHALERIE
racincs,le tout bien bouilly enfcmble, & mis tiède fusl'appoftu-
meen façond'emplaftre, & (ans doute l'enfleuref en ira. Si le cheuai a la goutte ou l'enflcure es ïambes, prcns.de la racine de fougère, & la broyé en greffe , &cn fais vn vnguent pour les oindrc.Itemonpeut guarir ccfte maladie par autre manicrcln- continant qu'on verra enfler cefte glande & apoftume, & faug- menrer plus que de couftume, & auffi foudain tout le corps en- fler, faut arracher cefte apoftume côrrie le vor,& la guarir côme i'ay dit du ver excepté les fetonsde cheuauchcr,& demeurer en lieu froid, comme i'ay déclaré audit lieu: lesquelleschofes ne luy faut faire.Et pource que cefte apoftume eft prcs du cœur,on endoiteftre fortfoigneux. Et fi en l'attachant quelque veine fc rompt & faigne, la fuit prendre & lier fort auec du fil de foyc: & fî on ne la peut prendre^ caufe de l'abôdancc dufang, iîfaudra faire les médecines déclarées au chapitre de rctraindre lefang. De la douleur quiprouièntâejuferfuitedefmr. Chapitre 137. VNe autre maladie aduientcafuellemcnt ou par accident de-
dans lecorps du cheuai, quilny caufe grandes trâfchifons & douleurs, & procède de fuperfluitédefangeorrompu qui cft es ueincs, laquelle douleur n'induit point en foy l'enfleurc du corps ny des entrailles, mais feulement les veines font tant cn- flées,que le chenal cft contraint fc ietter à terre. Remedc:Quâ"d on voit que le cheuai a douleur dedans Je coprs fans que les boyau x foient enflez, lors le faut faigner delà veine appelléc ti- grarique prcs delà fainture des deux parties du corps, puis le promener doucement fans boire ne manger iufques à ce que la douleur l'ait du toutlaiffé. De U douleur prouensnt de ventofité.
Chapitre 149. AVcuncsfois fengendre vnc maladie au corps du cheuai par
ventofité qui entre dedans les porres par chaleur &fueur, &efchauffe les entrailles,aucunesfois elle enfle fort toutlc corps dont le cheuai eft fort affligé : & {"'appelle douleur de ventofité. RemédeiPrés le tuyau d'vne cane le plus gros que pourras trou- uerde la longueur d'vne paume,lequel oindras d'huile, & le mettras dedans le fondement du cheuai iufques au milieu, & lie |
||||||
lautrebouttresbienàlaqueuc auec vnfil,à fin que ce tuyau n e
puifle forcir: puis le faut faire courir près des lieux montueux, & le faire trotter, mais faut qu'il foitfeJlc ou couucrdc quel- que bonne couuerture , puis luy frotteras fort le ventre auec les mains trepees en huile d'oliue chaudcrainfl le cheuai fefchauffe- ra en trottât, &icttera la vêtofité dehors par ce tuyau qui eft au fodemet,puis luy faut baillera mager chofes chaudes,c5mc du froment, fpeite ou orge, & foin: & qu'il boiuc de f eau où aura bouilly du comin & graine de fenouil en bône quâtité quand el- le fera vn peu refroidie, & y mefle delà farine de froment, & qu il ne boiuc autre chofe ce pendant que cefte eau durera : &: faut qu'il foit en vne eftable chaude iufques à ce qu'il foit guary, &le traiter comme i'ay dit cy deffus. De U douleur quipro nient £auoir trop mawl.
Chapitre 134. "yNe autre maladie aduient'au cheuai d'auoir trop mangé
d'orge ou autre chofe femblablc qui ne foit bien digérée: & cela engendre groffes & mauuaifcs tranchifons & enfl cures au corps du cheuai, & ne fe peut tenir debout, ains faut qu'il tô- bc a terre:laquelle maladie naift & procède de quelque chofe qu'il a mangée qui ne fe peut digérer, & f'enfle dedans fon vetre & entrailles. Remède; Prens de la mauuc, violettes, aparitoirc, branche vrfinc, femence de fenouil ou any, mercuriale autant G vn que d'autre, & fais tout cuire en vn vaiffeau, en y adiouftât du fel, miel, & huile en bonne quantité, & farine de feigle, le tout broyé cnfemble, & luy feras vn cliftere de tout cela, & luy mettras dedans le fondemët :& faut qu'il foit plus haut du der- rière que du deuant.à fin que le cliftere ne forte, ains qu'il coure par dedans le ventre, & cela fait.on bouchera le fondemët auec eftouppesdfuffifance,àfîn quel'eaue n'en forte : après cela faut faire frotter le vêtre du cheuai par deux homes auec vn bafton rond en le menant depuis le deuant iufques au derrière: mais ilfcroit bon oindre premièrement d'huile le ventre dudit che- uai, ou de quelque chofe vn&ueufc. Et cela fait, &Ic forade- mentdeftoupéjlcfautcheuaucherversles montagnes iufques |
||||||
LA MARESCHALEKII
à ce qu'il ait ietté tout ce qu'on luy amis dedans îe fondement
& d'auantage : & par ce moyen la douleur ceffera, car quand la caufe cefTe,l'effet ceffe aufïî. Autreremede:prens deux poi- gnées de feî, & les iettes en vn pot plain de vin , & les méfies rref-bien,puis feras aualer tout cela au cheual auec la corne,puis après luy feras vn fuppofitoire d'vn porreau frotte de fauon noir. De la douleur quiproulem de trop retenir i'vrine.
Chapitre 151. AVcuncsfoislecheualagroffe douleur, qui procède d'auoir
trop retenu fon vrine , qui enfle la vcfîîe, & fait grande douleurauec vne petite enfleure près delà verge fans toutef- fois que le corps ny les entrailles foient enflez:dôr ileft côtraint feietter fouuentàterre. Remède : Prens du fenefon, chardon beniit,cretaire,aparitoire, racines deafperges^duhoux.autât d'vn que d'autre, le tout bouilly & cuit en caue:puis le faut met- tre auec vnfexe ou cornette longue,largc & chaude fur le dos du chcual,& quand elle fera froide^y en remettre d'autre qui foie chaude , iufquesà ce qu'on luy ait prouoqué I'vrine. Item efl bon auffi de tirer la verge du cheualauecles mains ointesd'hui- le, & la frotter auec huile tiede, puis hrnypr vn peu dcpoyure auec des aux, & luy mettre auec le petit doigt dedans le pertuys de ladite vergc.Item autre meilleur remède:Prens des punaifes, & les fais cuire peu à peu en huile3mais il faut premieremét qu'el les foient vn peu broyées, puis les mets dedans la verge. Si les chofes fufditcs ne luy profitentdors faudra laiffer le cheual à fonplaifir en vneflablc auec vne iument, afin que par levou- loir de faillir, il foit incité à vriner. Lequel remède eflfingulier, car la volupté de faillir corrobore la vertu, & conforte les mem- bres . Item contre douleur de ventofité & rétention d'vrinc,efi: bon de tremper vne poignée de fauge battue en huile ou en bon vin, puisla faire àuaîlèr au cheual. Maiftre Maurus procède autrement à guarir ceffe rri'aladie,&: ditque la douleur au cheual n'eftquc colique paffîbh. Les vns l'appellent ftrophe,les au- tres t rôc.v. ion, car fouu en t les entrailles font tronquées par cefte pr,fi'.or.. LaqjcHe maladie procede(côme il dit j quand le cheual a trop ou trop peu rr.âgé,ou qu'il a cité trop tofl abreuué après auoir
|
||||||
D! LAfRSNT R VSE Çt
tuoir mâgé, ou qu'il a ttop trauaillé après auokbeu.Tu cognoi-
ftras que cefte maladie vient d'auoir trop mangé,quand il ne di- gère point fon auoine, &iette fafiête indigefte,&celaempîit & aggrauc les entrailles,iefquelles font enueîopécs de la ventofité qui eft dedans : parquoy le cheual endure greffe douleur. Et tu eognoiltras fi cefte maladie vient de trop peu'manger, quâd on ne luy en baille guère, & qu'il mage afprcment quand on luy en baille5& fe remplit fort,& les entrailles ainfi remplies,ceftc coli- que pafltonfengendrc. Au reffe tu pourras cognoiftre parles chofes fufdites , comment ces douleurs T'engendrent d'auoir trop toft beu après qu'il a mangé,ou part rob grand labeur. V oi- cy-les lignes pour cognolftre le cheual ainfi malade : Premiere- mét le vêtte luy gargouille &y a greffes torfions.Itcm le cheual regarde fouuent les lieux où il fenteefte douleur penfant que le mal foit dehors.Ircm le ventre fenfle fort & c'ngroffit. Item il ne fe peut eflabler ne fouftenir. Item fe iette fouuentàterre, & fe remue cuidant alléger fon mal. Remède .-Fais le faigner delà veine du col & des narines, puis le promène en lieuK fablon- neux & pierreux,par montées & valées,à fin que les viandes def- cendétau fons del'eftomac ,& que la chaleur naturelle foiteo- fortée4 S'il ne fe guarit par ce moyë,îc faut mettre en vne eftable bien chaude,& l'y laiffer fans luy bailler à manger ny à boire iuf- quesàce qu'il ne foit plus enflé, & qu'il ne feveautre plus, &: ne le faut guercs laiffer veautrer, à fin qu'il ne fe rôpe les entrail- les. Item v;le expérience merueilleufe pour guarir la douleur du cheual: Prens de I'vrine d'vn enfant vierge, & ietteiij. ouiiij. gouttes dedans la gorge du chenal, tellement qu'il en entre en fon ventre, & il fera guary. Item vn autre : Prens du cyclame ou pain de porc, & en fais vne cheuille ou tampô, laquelle oindras d'huile, & la mettras dedans le fondement du cheual, à fin quefe qui fera au ventre du cheual fediffoude. & qu'il forte de- hors. Item laue fort & fouuent le fondement du cheual d'eau falée, & luy mets de ladite eau dedans corne vn diffère, ou auec du fauon en le mettant par cliftere auec ladite eau falée. Itéfais vn bafton & l'oins d'huile .doliue:puisluy mets dedans le fonde- ment^ en le tournant tire le dehors, à fin que le vent forte auec le fient. Item prens d~s aulx &lcs piles auec de la faxifrage ou A
|
||||||
Bt UVUÎNT &VS«. 9î
mets entre le cuir & la poitrine, enforte qu'il ne tombe, puis le
cheuauche feurcment. D'vtt cheual furieux ou lépreux.
Chapitre 154.
CI le chcual eft furieux ou ladre le faut faire faigner delà veine ^dela poitrine le pluftoft qu'il ferapoffiblc, ou de la veine du col, Se après le mettre en en eau froide, Se le garder qu'il ne voye ne foleil ne lune l'efpacc de deux iours,& fî cela ne fuffit, cûuures le d'vne couucrturc rouge. D'vn cheual qui a mangé de la plume.
Chapitre 15 y.
CI le chcual a mangé de la plume, tu le pourras ainfï guarir? ^premieremét le faut cauterifer au nombril, puis luy mettras en la gueule du fient de bœuf riede:apres le faut faigner &pren- dretoutesles cntraiiicsd'vnepouleaueclefang,&iuyietteren la gueuk:& fil n'eft ainfi guary,lc fautfaigner plus fort diligem- ment. D'vn cheual qui mange bien ejr nefengreffe.
Chapitre l$6.
CI le cheual mange bien Se ne f engreffe, prcns de la fauge fâui- ^ae, pommes fauuages,& brâches de laurier en bonne quan- tité, le tout meflé auec grefle ou oins d'ours, puis le tout foit mis en bon vin, & le faut mettre auec la corne en la gueule du cheual,à fin qu'il aualle tour.Autrc rcmedc:Prens-le dedans àcs poifTons nommez Barbeaux ,&le broyc auec du vin, puis luy fais auaîlcrauecla corne, SC if i'engreffira. Item fais cuire des Ji- mats ou tortues en eau auec orge Se froment, & en baille fbu- uent à manger au cheual,& il deuiendra gras.Itc prcns des feues frefées, Se les fais cuire en eau, Se y mets afïez de fel : puis prens vne partie de ecs feues ainfî cuites, Se quatre de farine, & me- fle tout auec de l'eau delà décoction defdites feues, &f>aiiics cela à manger au cheual, car fur toutes chofes il c n greffe, te u- tesfois cela couftumiercmcntnuift aux iambes.. Item fais cuire vn peu de choux auecvn pcu.de fel, & y mefle delà farine pour faire mâger au cheual.Ces deux articles précède": foiinappoju- uez. Item baille au cheual maigre à manger àfonpianir par quatre tours des herbes qui font à la rofee, puis le feras wgnçr, A ij
|
||||||
LA MAR1SCHALEK.IÎ
percepierre, Se en faisvne emplaftrequc tu mettras deffus les
geniroires, Se cela Iuy prouoquera fort l'vrinc: Se fais aufïl les re- mèdes déclarez cy dcfïùs, pour l'inciter à vriner. Ité prcns deux poignées de fel Se vne pinte de viri, Se les mefle enfcmblc, & les mets dedans le ventre du chcual par clifterc : Se fî le ventre ne fe defenfle,prës vn pourreau, Se l'oins defauon, Se le mets dedans le fondement, car J'enfleurc fen Tra. Aucunesfois aduient que le chcual ne peut vriner à caufe des groffes&vjfqueufes humeurs qui dcfcendentenla vcfïîejquieftouppentlc col de ladite vef- fie, & ne peut vrincr:& Ci on n'y met foudain remède, la vefïlc Ce rompra par grande quantité d'vrine, & par ce le chcual mourra: laquelle pafïion fappclle îtranguric. Remède: Prens vn tes ou tuile chaude, & la mets fous le ventre du cheual , & oins fes genitoircs de dialthée Se huile de l'auricr, Se les parties prochaî- nes, à fin que la vertu de la médecine entre iufqucs au fons,pour prouoquer l'vrine. Autre remède : Prens des deux percepierres Se toutes femences diurétiques, herbes chaudes & diurétiques auec leurs racines,comme fenouil, percil,afparges, houx, & chofes femblablcs, &les fais bouillir en bon vin & odoriférant, iufques àlaconfommarion du tiers, & luy feras boire ce vin : Se il ouurira les voyes par où il vrinc,& diffoudra les groffes hu- meurs. C'eft bon fîgncenceftc maladie fï le cheual pjffe ou fien- te ainfî qu'il faut, Se au contraire mauuais,fil luy furuient vn flux de ventre immoderé.Irem c'eft mauuais ligne auffi ouand ladite c es douleurs cheual.
Pour vn cheual craintif <& parcjfeux.
Chapitre 152. *\TN cheual craintifs pareffeux doit efîre cautevifé fur les fias * enlaformed'vneroue,&yfautfairedes croix, &pluficurs points en icelles, &fembiablemcn taux reins Se aux quatre pou- ces : puis !uy bailler du panil à manger,& qu'il foit bien gardé en vn lieu chaut. D'vfî cheualmaladif'<& pefmt.
Chapitre 153. S île cheual cftpefant Se malade, couppe luy le cuir entre les
cuiiTes de deuant, Se fais vn ancau de vigne blanche & le |
||||||
DE î. AVRENT RVSK Ç}
Comment pir l'art'de chirnrvie ozfeuf mettre remède c vn
chenal furieux. chapitre k9. TL faut noter que ii tu veux vfer de chirurgie ou art de maref-
■*-chal fur vn cheual furieux & impatient, à fin que tu le face mieux fans qu'il en fente rié,iuy faut bailler celle opiate qui Cen- fuit,&luy rnciicT dedans fon auoincfPrcos trois liures,troison- ces & demis de iufquiame, &luy meficauee fon auoyne: &a" près qu'il aura rnagc,tout iei-ôur il nefe fentira.point, & fera co- rne mort: puis en fais ce que voudras. Item vn-autre:Prens de la mandragore, du pauot, graine de deux iufquiamcs. trois onces, mufeade vne once, boys d'aloes autant: toutesfois faut premiè- rement cuire les racines deiufquiamc & mandragore,iufqu.es à ee que l'eau en foit rouge, le tout diffout en ladite eau , puis le faut baillerau cheual auec la corne. Item prens de la myrrhe, perligie,&iufquiam'e trois onces : noix de galle, girofle, vne:on- cc:&'fauttout bailler à boire au cheual: & .quand tulevoudras exciter & efueillerjaueluy la telle &les couiUons d'eaue froi- de, puisie meineabbreuer. t)'vn cheualrettif, , chapitre, téo.
SOùuéritle poulain deuknt vicieux& rettif par la mauuaife
doctrine qu'on luy açeouftume quand on le dompte,ce qu'il ne peut1 facilement oublier: & poûrce on en dit ce prouerber Lebayârd tient fcs premiers documens, tandis qu'en gueule il a des dent5, félon cequhcû efeript : Le mortier lent toufiours les auxrParquoy vn ehsuauchcui entendu &fage, quand il va droit àquelqu'vn ne retientlecheual, ainspaffeoutre. Remède : lb faut eftrc quarante iours ou plus fans le chcuaùeher ne-mener hors reftable,& l'y faut bien nourrir. Lés quaranteiours paffez, faut qu'vn bon cheuaucheur monte delTus garny de verge & ef- perons, & qu'il le meine parmy d'autres cheuaux, en allant au- cunesfois droitàcux, &le faut tous lesiours ainïngouucrner petit à petit, en gardantcftic par trop grand epm'V &-fafcherieil ne luy fouuiéne de famauuaife couflume Jtoniprcns vne corde bien menue & forte, attach-ée ènciadfort entre les couillons Se là verge (mais ne fautpas*qu;eilê foiratrachée fort eflroitementX puis autour du cercle de celte corn^èn attacheras vne autre qui feit menue &c forte, & celuy qui fera delTirs.tiendra le bout delà |
||||||
1AMARESCHALEEIE
& îuy bailleras fon auoyne competernnient aucc Icfdites her-
bes:^ luy bailleras tous les iours à midy de la farine auec du fel. Item pour engreffer cheuaux, les faut faigneraux deux collez du ventre, & puis luy mettre plain vn vaiflèau d'eau auec miel ô£ paille enTcftablc, &qûe toutfoit bien méfié, lequel on leur fe- ra manger àleur plaifîr, puis on prendra deux parties de fro- ment & vne d'orge & du fèî tout cuit cnfcmble, tellement que le froment ne Ce rôpe &.creue:dequoy on luy baillera à manger tous les iours par l'efpacc de quinze iours, c'eft à fçauoir deux cf- cuelles plaines,les meflantauecleurautremangeale, toutesfois rantpîus ils mangeront dcsfufdites pailles tant mieux vaudra,& en cngrefftrontdauantage & plus toft.Item prens trois tortues, & leur couppe la telle, la queue, les pieds, & oiteies entrailles: puis les fais tant cuire en eau, que la chair laiffc les os, & que l'eau en fort foi t graffe : puis donne celle cauc à boire au cheual, fans luy en donner d'autre, iufqu es à ce qu'il lait toute beue: &C fily demeure de la chair, la faut méfier auec l'auoyne quetif luy bailleras àmâgerr& en fais ainfi par trois fois, car elles pro- fitent merueilleufemcnt au cheual, &l"cngreffent & purgent: àc jfileftefchaurïé,ilferaguary auec ce breuuage- Et faut noter que iefdites tortues doiucnt eflrcaquatiques, car iaçoit que les terreftres foient bonnes, toutesfois celles d'eau font beaucoup meilleures pour faire cefle médecine. Four amaigrir vn chenal trop gras.
Chapitre 157. ST îe cheual eft trop gras, mets de la ràrine de mil en eau tiède
:>our luy faire boire, & il deuiendra maigre. Contre h rage ou furie des cheuaux. chapitre 1 y 8. C ï le cheuaî commence à èftrc furieux & hors du fang, en for-- *^te qu'il morde & frappe,ou fi on lapperçoit par autres lignes, près de la racine dVnc herbe nômée virga pafloris,& la broyé eneaue,&Ia iette en la gueule du cheual. Vn homme d'armes dit au oirveu vne vache enragée frapper vn bœuf de fa corne, leqjelfbudain fut enragé. Quelque fois aurïî vne femme com- mença à deuenir folle, & quand elle eut mangé de ladite her- be, elle fut incontinent guarie. Celte herbe eft bonne aufïl co- tre a pierre. |
||||||
L A. M AU ESC n A LE RI B
corde, &L" tirera fortàfoy file cheual rettif ne veut marcher,
ou fil ne tièt le droit chemin, afin que par la douJeur des couil- lons il marche. Item vn bon remede&: dernier:Il le faut chaftrer, carapresiîfcra doux& facile à gouuerncr. Item aucuns gua- riffent vn chenal qui eft de long temps rétif en cefte forte. Ils fbntvn gros fer de la longueur d'vne aune amanché à vn long mâche ,&y a au bout trois pointes crochues, fortes & aiguës, & ecluy qui le cheuauche le tient en fa main, & quand le cheual veut reculcr,luy ictte fur la crope,&r le tire fort àfoy d'vne main, &: en l'autre a vn fouer, & le frappe fans le piquer. Aucuns chauf- fent fort vne verge de coudrier, ou vne corne de la longueur d'vn pied: .& fil ne veut marcher, Iuy mettent fous laqueuc,& lepiquent fort auecles efperons ; Aucunsy mettent au lieu de coudrier de la terre graffe,dont les potiers font les pots, & faut qu'elle foit moifte, & lient la queue du cheual aux cuhTcs,àfin que la terre ne tombe, laquelle doit cftre rôde comme vne roue. Item pour ce mefme faites faire vn fer qui foit peu plus ou moins long d'vn pied, &r qu'il ait vn trou àl'vn des bouts là où on fichera vne lance ou long bafton,&à l'autre bout on y fera faire me pomme de fer, puis après vous mènerez le cheual en vn champ ou rue pour le chcuauchcr,& quâd il feindra pu ne voudra aller, lors on luy mettra ccfte pomme de fer bien chau- de foiis la queue en haut près du cul, & à cefte heure là le cheual marchera &; y ra;&" après que le cheual auradelaifîé fa fantafïe & & orgueil, lors le faudra remener en l'eftable, & là le carcifer,âc" Iuy donner à boire &: manger.-& pour le fecôd iour ne le faudra cheuaucher, & le faudra laiflfer en l'eftable, mais au troifiéme iour le faudra fcmblablcmct mener en vne rue ou châp, & faire cômedeuant: & continuer à ce faire iufquesàcequ'il foitdô- pté, & qu'il ait du tout perdu fa frenaifie & fuperbité,&' qu'il ne retourne-plus en cefte malicc:car par ce moyé il perdra du tout cefte frenaifie & fuperbité, & fera vaincu. Qir&ndle poil de l* queue tombe.
Chapitre 161. T E poil de la queue tôbe quand il y a trop grande abondance t^dc fang, & que le chenal trauaillc.trop, ou quand on le frap- pe fouucnt furla qucuc,dont(fî on n'y remédie de bonne heure) |
||||||
Dï 1AVRÎNÏ RVSE. ?4
fengendre pourriture. Remedc:Sicelaaduientàlaqueuefeu-
lcmér,il la faut fendre au bout près des feffesau longiufquesau , milieu de l'os du quatriefmc neud: & que l'os qu'aucuns appel- lent bariuolc foit tiré hors, puis faut mettre du felpar toute la fente:en après faire de cautères en diuers lieux de ladite queue, & cotre la fente & le corps, auecvn fer chaut en façon de ftillc, & que les cuitrures foientvn peu profondes de trauers, non droits : & faut mettre en chacun vne pièce de bois, &lesylaif- ferneufiours, fils ne tombent d'eux- mefmes. Item à ce mef- me : Prenez racines de cannes ou rofeau, & les faites cuire en eau autant commcil faut que cuifê vne pièce de chair de bœuf, quoy fait,prenez ces racines ainfi bien cuites, &: les battez en vn mortier de pierre, & efpreindez les, & de l'eau ou ius qui en fortiralauczluy-enla queue tous les iours deux fois le iour: & pour certain fa queue luy croiftra dans vn moisj & ainfi les poils ïuymultipliront. De Ungît a U queue du cheutL
Chu-pitre 162. T Angiceftvne maladie quiaduientà la queue du cheual com- me vn chancre,& mange tant la chair de la queue,quc ladite chair & le poil tombent,-dont les os de la queue fe corrompent: &fionn'ymcttoit remède, ils tomberaient tous neudàneud. Remède : Fais du chapiteau le plus fort que tu pourras,car il en fera meilleur, puis trempes tresbien descftouppesdedarts.pour .-i iui îapiayc ;etquana c!ies feront ieiches, trempe les de .re- chef, et les remets deffus p.ourlc moins trois fois le iour: et fi tu lefaisplusfouuent,il fera encores meilleur:et faut continuer cecy trois ou quatre iours durans, et ainfi il feraguary : eteft chofe approuuée. Puis après feras les médecines conuenables pour guarir les playes et reparer la chair. Pour faire reuenir le poil. . Chapitre 16^.
T)Our faire reuenir lepoil après la confolidation de la chair, faut prendre des coquilles de noifcttes.ou âcs tortues et du vieil c.)tton,Ie tout bruflé et puluerifé enfcmble et battu ennui-' le d'olif: duquel vnguentfaut oindre fouuent les cicatrifès et le poil y reuiédra. Item pour cela mefme,vne pièce de foye ou tl\-, iteine brufléc et mife en poudre, puis battue en huile, eftweik» |
||||||
LAMA, 3.E SÇHAVUIS
leure.Ité le papier bruflc auec huile eft'tresbaa. Itemprens des
noifettes a-uecl'cfcorce qui eftdeffus, Sdes brufîe, puis les pile auec viel oingt de porc ou durs, & en oindras la playe ; Item l'ai- grcmoine méfiée auec laid de cheureycfîbône.Item de la fari- ne de mielattld^uoice méfiée auec ius de refors, & en faut oin- dre la playe -corne deffus cft dit.Itë prens de la poudre de corne decheure, &la méfie aucchuile de myrthe.Itemmcfïedu Japi- danuni auec-greffe d'ours & vin vieil. Ité prens de l'huile de be- renfefif vne once,cantharides qui ont la tefte &: ailes couppées, trois onces,& en fais ajnfï del'huile;Prés des câtharides broyées Scies mefïe en huile d'ohf,puis fais cuire l'huile en vn petit pot a feu lent; en le mouuarit fort iufqucs à ce qu'il foitefpes: puis en feras vriguent ou confiture auec vn peu de mufe ou arnbte gris, en méfiant tout enfemble,àfîn qu'il fente bon, &en frotte la playe urfques à ce qu'il y ait des velfies^ & certainemêt tu verras rcuenirlcpoil. Lequelvnguenteft bon pour faire reuenirles cheucuxen latefte d'vnhomme.Itcmautre vnguent.-Prens tant que voudras de greffe de ferpent, racines de houx, d'efeorce verde d'autour du fruit des chairigners , argent vif efteint auec faliûe,ecorces d?arnendes amaires,ellébore blanc,greffede pou- le , le toutconHten huile .d'oliue, puis enoindre les playes &z. principalement quand les playes commencent à fé guarir car à grand peine le poil peut-il reuenir après fans la (aignée. Item faut brufler.en vn vaiffeau des abeilles, moufebes, ou fouille- merdes qu'on trouue aux eftuues, & les mettre en poudre, pour ietterîdeflus la playe, moyennlit qu'elle {dit ointe d'huile d'oliue &: ta mettre deffu s fe lieu auec les doigts,. à fin que la poudretié- ne mieux. Item fais euire vne taupe en huile d'oliue, iufques, àlaconfommâtion& diffolutionde la chair .-puis faudra oin- dre fouuent lclieu auec ladite huile, ou pour le moins deux fois ieiour,& lepoilrcufendra. Comment il faut mutr le poil naïr en blanc.
Chapitre 164., CT ta veux changer le poifcn.querqueîieudu corps, & muer ^la couleur noire en blanche: premièrement faut rai ré Ijelicu où eft le poil noir, & quand il commencera, à venir, le faudra fouuent parfumer de fouphre3& le poil y.viendra blanc. Item fais
|
||||||
OE UVRENT RVSE. ^y
rais bouillir vne taupe en eau faléeou en leciue par trois iours,
&ainfï quereauoulcciucfcconfumcra,ycnfaut mettre dau- tr e nouucllc : puis mets de cefte eau chaude fur le lieu, & le poil noir cherra, & y reuiendra blanc.Ircm prensdu laid de brebis, & le fais bouillir, puis trempe vne pièce de lin dedans,& la mets fur le lieu, & fais cela fi fouuent que le poil tombe en le frottant vn peu, puis prens vne autre pièce nette, &la trempe en hiâ froid &nouueau: toutesfoisiecroy qu'ilvaudroitmieux la trê- per en laid: tîedc ou chaut : puis après mets cefte pièce fur les licuxoù ru veux que le poil châge decouIeur.Et fais celal'efpace de tfois iours, où iufqucs à ce que le poil commence à croiftre: & tu le dois faire pour le moins trois fois le^iour : au lieu du poil noir en reuiendra de blanc, Pof/rUtotixfeiche. Chapitre iS1}.
AVcunesfois le cheuala iatouxfeiche, qui eft vne dâgereu-
fc maladie:& iaçoit que le cheual touffc,toutcsfois il ne iet- te rien par les narines. Cefte toux vient des parties intérieures, parquoy elle eft dangercufe.-il y faut doncincontinanr obuier & remédier, à cefte caufeiedirayiey aucunes chofes experimen- * tées qui y font très- conuenables. Au chapitre du cheual poufïïf y a trois bonnes experiêccs pour IaguarinLapremicre cft qu'on donne au cheual du fromêt bouilly pour mâger, & du vin nou- ucati qui n'ait encores bouilly tant qu'il voudra, & le fautlahfcr en lieu ferein & froid, & luy bailler des herbes nouuelles à man- ger.Item autrement:Si tu n'as du vin doux,baille luy du vin fort & bon,auec vn peu d'eau de la décodio de regualice, ou ptifan- ne. Item prens vn ferpent, & luy couppe la tefte & la qusue:Si: Iuyoftes les entrailles, & fais bouillir le refte en eau de riuicrc, iufqucs à ce que la chair dudit ferpent fefepare de l'os, puisiet- te l'os, méfie auec l'eaue & chair de ferpent ainfî cuite, de la fa- rine defroment ou d'auoine,& baille au cheual à manger le tout enfemblc:ou qui luy fera mcilleur,bailleluy toute leau de la de- codionàboirc fans luy bailler autre breuage tandis qu'elle du- rera :& luy faut méfier la chair auec fou auoine. Et doit man- ger cn-cefte forte crois ou quant; ferpens, en dif ontinuât quel- que temps, comme de trois en trois iours. Item autre expérien- ce qui eft au chapitre du cheual fcalmat:Mcts le cheual tout fcul |
||||||
Dï tAVRENT RVSE. ^ 9^
pacc de trois heures aprcs,en le gardât de froid: & faut eôtinucr
cela par trois iours, Vne fois leiour.Én après faut faire raàgcr au cheual du creffon& autres herbes ehaudesqui pcuuent dimi- nuer les humeurs fi c'eft en Efté: mais en Hyuer luy faut bailler du charbon benift,&boulic riede, faite de farine de froment^ & faut qu'il boiue d« Ieau chaude : & le bien garder d'eau froide. Et quand on luy baille ce breuuage, luy faut tenir la tefte haute &luymcttrevnbaftoncnlagueule,iufquesàccquel'humidité & breuuage foient entrez en la tefte, par les narines.
Contreles fieures des cheututx. Chapitre 166. T A ficure d Vn cheual cft quafï incurable ^ alors il porte h te- J-/ftc baffe & ne mange rien ou bien peudes yeux luy pleurent, les boyaux luy pouffent continuellement : laquelle maladie eft côme cpidymic,dont pour vnc année en font mors plus de trois céts:toutesfoisy pourras faire les deux remèdes quifenfuyuct. Première met luy feras tei cliftere:Prcns vnc once de chair colo- quinte, diagragant demie, centaurée vncpoignéc,autât d'aluy- ne, caftorci demie once, tout cuit en eau ,& fais difioudrefix onces de regualice dedàs, demye oncede fcl commun & demie liurc d'huile d'olif, puis luy feras cmplaftre de ce qui f enfuit, le- quel luy mettras fur les tempes près des oreilles: Prens demie once d'efquilleouoguonmarin: caftorci,fuzeau,fencué, &eu- forbe deux onces, tant d'vn que d'autre ,1e tout diffout en ius d'afphodilles, de bafelic, ou defauge, & le faut mettre fur la te- fte &és lieux fufdits. Item pour cela mefme, prens du plantain grand & petit, & de leupatoirc petit, & pas d'afne, dé chacun deux poignées, armoife médiocre demie poignée, de tout cela te faut tirer le plus de ius que tu pourras:& fî tu n'en peux auoir, les faut faire bouillir en trois pintes d'eau, iufques à la perfaitc décoction : puis prendras demie Hure de cefte eau, & vnc liure de fùere,le tout meflé enfemblc:& luy en fais boire autât tous les matins & tous les foirs,comei'ay dit cy deftus.Itcm autre remè- de; Prens deux ou trois ou quatre onces de bon triacle,& les de- firempes" en bon vin^puis les fais-auallcrau cheual auec la corne. Item prens des racines de fuzcau,& les piles très-bien, pour en tirer le ius , & luy en fais boire tous les matins la pefanteur de Bij
|
||||||||
LA MARISCHAI.ER.IÏ
en vue eflable fans luy bailler à boire ny à mâger iufques à deux
ou trois iours paffez : confequemment luy faut bailler des lar- dons de pourceau falé à manger tant qu'il voudra,car lors à cau- fe de la faim & de la faliue qu'il fentira, en mangera voluntiers: &: luy donne à boire à.fon vouloir de l'eau chaude, où il y ait de la farine d'orge competemment : en après le faudra vn peu che- uaucher iufques à ce qu'il ait ietté hors tout ce qu'il aura man- gé: & cela fait, le faudra remettre enfon premier eftat,enluy baillanrfoin ouâuoyne. Entre toutes chofes qui luy font bon- nes à manger, c'eft le plus profitable de luy bailler du froment bien net, & cuit auec m peu de fcl & lard qui foit feiché au fo- Jeilou ailleurs, enuiron trois mefures, tous les iours deux fois, &qu'ilboiue autant de fois de l'eau: &par ce isoyen le che- val fera incontinant gras & bien nourry. Item prens des tortues & leur couppeLa tefte &la queue, &icttc les entrailles, & les fais tant cuire en eau, que la chair lai/Tc les os, &que l'eau en /oit fort graffepuis faut faire boire cefte eau au cheual, fans luy en dôner d'autre iufques à ee qu'il l'ait toute bcue:& fil demeu- re delà chair, la faut méfier auec lauoinc que tu luy bailleras à manger: &faut continuercelaiufqucsàccque tu voyeque le cheualfoit guary. Et faut noter que lefdites tortues doyuent cftre aquatiques, car iaçoitqueles terreftres foiét bonnes, tou- tesfois celles d'eau font meilleures. Tu en pourras autant faire auec des limaçons, fans en rien ofter, mais le* faut faire cuire entiers auec du fromeniJtem autre remede,que i'ay ditan cha- pitre d~ îa froidure delà tefte: Prens de l'efcorce du milieu d'vn auae, qui vient fur la riue de l'eau, & la nettoyé bien de fès fuper- fluitez, &eo emplis vn pot neuf, & y mets de l'eau claire, telle- ment que i'efeorce en foit toute couuerte , puis îa faut faire boui'kriufquesàla confommation de la moitié de l'eau : & le remplir, & faire tant bouillir, qu'il ne foit plus que demy : puis fais le tout couler par dedans vnc eftamine, &preffe fort lefdi- tes efeorfes, & les ictte: après méfie deux pars de cefte eau cou- lée auec du fain, lard ou beurre, & fais tout chauffer : & ictteras vn pkm verre de cefte côfe<5Ho*ticde dedans les narines du chc ual auec la corne, & autant en la gueule : & alors le cheual doit auoirlc vautre du tout vuide, 6V ne doit boire na manger l'ef- |
||||||||
D! LAVRINT RVSE. 97
Chapitre \6$,
POur quelque playe qu'ait le cheual, près des racines âe friau-
ues champeftres, & les fais bouillir longuement auec du lard de porc, puis les mets fur la playe aucc le lard, en les chan- geant & rcnouuellant fouucnt, caria douleur l'en ira cV: le lieu fcmolifîei^&d bref on y venafignedcguariibn.Itemle meil- leur remède qu'on içachetrouuer.-Cherche au chapitre des cre- uaffes de trauers vn vngueht qui eft fait de terebentine, cire vierge, gomme d'anct ou fapin,betoinc,& autre chofes qui y font contenues. Autre poudre tres-bonne pour toutes playes, efccrcheures,& rompu res des cheuaux: Prens du romarin, &c le fais feicher àl'vmbre, & non pas au foleil : & quand tu voudras medecinerlaplaye,lauelade vinaigre,ouvrinenouuelledho- me , puis après mettras deffus de la poudre faite de ce romarin, cV' tu verras vne merueiileufe operatiô. Item note que fi on laue quelque playe que ce foit auec caue delà décoction de taxus bar batus, iamais n'y viendra fîirulc ny aucun châcrc, & en fera plu- ftoftguarie.Item prens vne herbe nommée iaccanigra,ou au- trement viola ferraria, ou auriga,&la pille pour appliquer fur la playe, car elle en fera guarie auec laide de Dieu. IXvneefcherde ouejpinequtpeut entrer auelien
furie cheual. chapitre 170.
AVcuncsfois vneefpine ou efcherde de bois entre en quel-
que lieu fur le cheual ,& demeure dedans lachair,& fi en- gendre apoftume,& toute la iambe en eft aucunesfois enflée, & principalement quand quelque nerf en eft touchs^que le che- nal eft contraint de clocher:Remcde. Il faut premic~cmétraire la playe, & le lieu où eft l'efpine ou efcherde tout alentour, puis prendretrois teftesde lefard, et les broyer pour les lier deffus aucc vne pièce. Item prens des racines de rofeaux, et les broyé en miel, pour en faire cmplaftre et le mettre deffus, et lefcher- de ou efpinefortira.Itcles limaçons broyez cuits auec du beur- re y font bons, et note que ces médecines fouuétrcnouuellées tirent horsl'cfpine ou autre chofe qui y fera. Et quand clic fera hors, faut guarir la playe auec vn aubin d'œuf, et autres chofes confolidatiues,etauecvnguent fait de terebentine, cire vier- ge et autres chofes contenues au chap. des creuaces de trauers, 3ii)
|
||||||
LA MA ïtESCHAtERII
deux ou trois Hures par trois iours,&: il guarira. ïtem prens vne
herbe nommée panacée ou herbe de Venus, ou plotamus, ou callitrichum,ou capilli Veneris,& la fais manger tendre au che- ual, & il fera guary.fi tu n'en trouue de tendres, fais bouillir la d ure en eau comme i'ay dit 3 Sda baille à boire au cheual au ce la corne. t>£s vers qui viennent aux couiïlom des chenaux.
Chapitre i6j. QVandlcsversfuruiennenten abondance aux couillons du
cheual, ils le font mourir, fi on n'y remédie foudainement. Les fignes font ceux cy:Le cheual Ce veautrcfbuuent, & Ce mort lescoftez, iltafche àgracerfon vôtre auec le picd,Ie poil eft leué contremont, il eft plus grefle qu'il n'eftoit par-auant : &fî on n'y met remede,il mourra auant qu'ils ayent percé le vétre.Cela vient de màuuaife viandc,&: d'endurer trop grand foif.Remede: II luy faut ierter en la bouche toutes les entrailles d'vne icune poule, & les luy fais aualler encores chaudes : & continuer cela par trois iours au matin feulement, C.ms le laiffer boire ne man- ger que bien peu iufques à neuf heures. item pour cela mef- me, aucuns broyent des branches & verges d'abrot3ne,a';tic- fiï5c dite aurone, & les font manger au cheual aucc (on auoine, puisluy font boire de l'eau faice. Itemon luy baille dufeiglc vnpcu cuit &C feichéau fofeil. Item baille à manger au cheual des fueillcs verdes de faux ou de cannes, cariliettera ces vers auec Ùl fiente: te luy en faut donner iufques à ce qu'il ait tout iet- té ces vers, & il fera guary. Pour les os rompus. Chapitre 16%.
POurconfolider foudaintous os rompus du cheual, coupe
lecuirdeflusiarompure, puis fais frire en huile d'oliue des vers qui fappellent yftules, & les lie deifus.Ité autrement:Si l'os eft rompu, ou fî les iointures font feparées, laiffe faire les mai- ftres expérimentez en cela, caria cure de cefte maladie gift plus en opération qu'en parolle:Ce neantmoins faut fçauoir q'ua- fxes la réparation de 1 os ou iointures faut faire vn cautère fur Je lieu , afin que les nerfs eftendus Ce retirent j& retournent en leur lieu. Pour ruarir toutes flayesdtt cheunL
|
||||||
LA MAXESCHALSRÏï
Et fil y refte quelque enfleurela fautoftcr aucc i'emplaftrc faire
d aJiaync,aparkoire,brâehc vrfinc, grcfTc,farine, Se miel, broyez enfembic Se cuits : lequel molificatif eft bon à ofter toutes eri- iîeures molles &nouuelles qui viennent de cas fortuit, comme d'vn coup baillé à la îambé, aagenouil, ou iointurcs, cnlcre- nouucllant fouuent. Du chancre. Chapitre i~p.
C Ouuent le chancre furuiént aux iointurcs des ïambes du che-
^ual, pres des pieds, c'eft à fçauoir au pafturon & aucunesfois en autre lieu : Se vient pour piufieurs raifons, aucunesfois à cau- fc d'vne piaye qui a efté au Heu Se s'eft fortifiée Se cnuieillie par ncgligencCjOU que quelque ordure ou eau foit entrée dcdâs:ou depourriture quand on cheuauche Iecheual fans regarder fil a rien aux ïambes ou iointurcs : car fi la maladie f enracine en vnc playe, &qucies eaux ou ordures y touchent, certainement le châcre f'y engédre. Rcmede:Prcns du i'us de racïnesd afphodii» Jes,vii.onccs:chaux viuc.iiij.arfcniepuluerifé, deux: tout broyé & méfié enfembic, puis le mets en yn pot neuf, lequelfaut bien couurir à fin que la fumée n'en forte: &; faut tout faire fi bien cuire, qu'on le mette facilement en poudre, de laquelle empli- ras le chancre deux fois le iour, iufques à ce qu'il foit mortifié, Se qu'il tôbe .■ en lauant premièrement la playe de fort vinaigre: après tu guariras la playe auec vn aybin d'oeuf & autres choies, comme i'ay dit cydeftus en piufieurs chapitres. Lcfîgnedcla mortification du chancrecft,quand laplayefenfletoutautour. Item auiîî eft bonne pour cela meûnela fiente d'homme bruflée &mifccn poudreaucc tartrepuluerifé &bruflé,&:en faut fai- re comme i'ay dit de la poudre d'afphodillcs. Item !e tartre méfié auec du fol, Se mis deflus.Item autrement Se mieux .-Prens ails, poyure&piretre pilez Se meflez aucc vieil oint de porc ou d'oye.pour mettre deflus lechancreen manière d'cmplaftre, laquelle faudra renouueller deux fois le iour, iufques à ce que le chancre foit guary: puis jguariras la playe corne i'ay dit c'y dtuâr, Se diray cy après au chapitre de la cure des playes des iâbes.Et note que la poudre d'aiphodilles eft plus véhémente que toutes les autres : Se pourec qu'il cft dan gercux de cauteriiér ou incifer Its lieux ncriicux, & pleins de veines ..& artères, pour eui&er |
||||||
DBtAVR.BNTB.VS S, . 9 S'
plus grand danger, c'eft le plus feur d'y vfer de ces poudres:
laçoitquele chancre foit mieux guary par incifions ou cautè- res, car a grand peine peut on iamais incifer ou cauterifer lcfdits lieux aux poulains fans danger. Parquoy difoitHippocrates. Quand le chancre eft caché,il nelcfaut curer foudain:car fi tu le cures îoudain, il périra, fînon il demeure plus long temps à cftre g«ary. Cela feméd félon Galien,du cautère &incïnon,carquâd vn chancre eft caché, c'cftadircen vn lieu nerueux >onnele peut bien incifcr,&ya grand danger àcaufe des nerfs.Ité autre remède: S'il eft aux ïambes ou pieds du chcual,prcs dcl'alun,dia- gragant Se fouphrc,autant d'vn que d'autre,lc tout broyé enfem- bic, &œeflé auec cire,& en fais vne chandelle, laquelle allume- ras& feras dégoutter detfus le chancre,en gardât d'en iaifler dé- goutter ailleurs : Se faut toufîours garder le ehcual d'eau Si d'or- dure. Item file chancre a mangé les leures du chcuaj, faut faire fort feicher delàfemencede châurc^ puis la piler bien menu , Se en mettre deflus iufques à ce qu'il foit guary.Itë prés delà chaux viuc, encre, miel & fauon vieil, également, tout broyé enfem- ble & en fais vne manière de pafte, laquelle tu feras brufler en vn potau feu, puis là faut puluerifer,& mettre de cejtepoudre def- lus iufques à ce que le chancre foit dcffci«hé. Item fi le ehanerc vient enlamafchoire, ou en lieu auquel la chair ne foit pleine de nerfs Se mufelcs, il doit eftrc cauterifé tout autour ,Se par le jnylicu, puis faut oindre les cautères de miel, iufques àceque £C,Q1 toraJ -r""r;" ! c toute l'hurni- ditcqu on pourrait tirer auec le fang de l'auhre coi du col.Ite
les genciues font aucunesfois corrompues d'humer mclécoli- que qui y abonderont le chancre y vientfc apparo, U:nt noires &faignantes,&ncprcnnêtgueresdcviandcs:&par jppreflion àe abondance de mauuaifes humeurs,les playes ne epeuuent confoIider.Mais à caufè que l'apoftume y eft, faudra tout coup - pcr„6carracher:puis incifer Se ictter hors cefte chair noire, Se râ- ler auifiios dclamafchoïre: & ne faut craindre de & Ire cela, car vn ehcual eft de grofle&durc fubftanee, & endure facilement l'incihon, ûle chancre ncÛ en lieu intrinqué ou nert "ux, ou en la corne du pied, aufquels lieux il faut craindre de faire incifion,. de peur que les veines on nerfs foycntblefTezou corrompus,.. |
||||||
LA MAKtSCIlALHRII
Item"vn autre, qui eft auffi bon pour guarir toute fiftule : Prens
du ver de gris, a!"fcnic5perfkaire broyée, vitriol, nitre,dcs deux ellébores, le tout puluerifé menu : & puis après iette cefte pou- dre furie chancre,pourueu que tu aye premièrement nettoyé cefte playe aue c vrine ou vinaigre ou ait efté cuite del'hyfope & centaurée . Item pour guarir le chancre prens de la fauge & delà rue broyée,auec vieil oingt de porc, & les mets deffus tant qu'il foit tout mangé, &: deuienne blanc, puis n'y mettras plus que de la poudre de fauge pour confolider. Item prens du fouphre,raifinedcvin également tout enfcmble, &enfaisvn cierge, pour faire dégoutter fur le chancre, & garde bien d'en laiffer choir ailleurs. Autrement: Prens de l'alum,fouphre& tartre également, que tu méfieras cnfemble & en feras vn cier- ge quetuallumeras pour Icfaire dégoutter deflus le chancre^ comme i'ay dit cy deflus, & garde qu'il ne tombe en autre lieu. Delafifltik. Chapitre iji. SI vn chancre n'eft bien guary,ou quelque vieille playe,ily
furuiéc vnc maladie qu'ô appelle fiftule.Laquelle fait laplaye profonde auec vnc petite ouucrture qui mange la chair iufqucs auxos parles mauuaifcs humeurs quiy defccndent:carlesmau- uaifes humeurs defeendéttoufiouts en vne playe fi on nelagua- rit commeileft neceffaire:puis fengendrevne fiftule, par la- quelle nature fait fortirlefdites humeurs. Remède .-Emplis la fiftule de la poudre déclarée au prochain chapitre qui eftd'af- phodilles, & autres chofes defquelles y eft parlé: mais il faut d'auantage que la poudre de arfenic foit en poix égal àla chaux viuc,à fin que cefte médecine en foit plus violente. Item vn au- tre poudre pltrsviolente:Prensdela chaux viue, & arfenic éga- lement tout broyé &£ puluerifé enfcmble:puîs le méfie auec ius d'aux, doignons & d'hiebles autant d'vn que d'autre : & le feras bouillir en miel & vinaigre autant que defdits ius,iufques à ce qu'il deuienne comme vnguent:confequemment faudra îauer la fiftule de vinaigre, & la remplir dudit vnguent, & la lier fi fort que rien n'en puiffefortir. Item prens du ius de mauucsoude racines de ciclame,& autât d'huile d'oliue,vn peu de vinaigre & vn peu de fel broyé, puis méfies tout enfcmble, & le mets dedas la fiftule iufqu a ce qu'elle foit guaric . Item autrement : Prens de
|
||||||
j ,, . De NAVRENT R.VSB. qq
dc.l orpeint, chaux viue,verd de gris, autant dVn que d'autre,Ie
tout battu auec ius de pirctre, en y méfiant de l'ancre : puis iet- te tout dedans du miel fondu en vinaigre également, & le tout cuit enfcmble en le mouuant tant qu'il deuienne comme pafte- Puis en empliras la fiftule deux fois le iour après que tu Auras lauee de bon * maigre. Item vn autre plus violent : Prens du re- aigar Dien broyé auec faliuefc vrine d'homme pour mettre de- dans UHftule. Quand la fiftule f enfle alentour, & qu'elle eft rouge dcdans.ccft figne de guarifommais fi elle eft mortifiée, il taut.guarir la playe comme i'ay dit des autres. Si la fiftule eft en Heu charnu , la faut guarir comme le chancre. Item pour gua- nria hftule & chancre fils font profonds.fais vn tuyau de cycla- men l'oins de fauon noir, & le mets dedans, & la fiftule fcflar- gira& nettoyra fi bien, que tu verras facilement le fons : puis le pourras efteindre auec poudre faite d'arfenic, verd degris,per- iicaire, & autres chofes comme i'ay dit au prochain chapitre.Et note qu'aucun chancre ou fiftule nepeuuenteftre guaris, fila médecine n'entre iufques aufons. Item la fiftule felargk fort auec de la flammette : & quand lafiftuleou chancre feront mor- tifiez, tu feras vn vnguent pour côfolider, de fel nitre, & vitriol, broyez enfcmble , lequel tu mettras deffus. Faut auffi noter que 1 vnguent rompant eft bon contre la fiftule ou chancre & le fait meunr. Quand l'ordure commence à fortir claire,& qu'elle dé- ment incontinant efpcffe, c'eft figne que ladite fiftule ou chan- cre font mortifiez. B'vn nerf couppé. chapitre 173.
Ol vn nerf eft couppé, faut prendre les deux bouts, & les cou-
»-Jdre enfemble auec foye ou crins, puis prendre des vers nom- mez Iumbriques, qu'on trouue dedans du fient, & les frire en nulle dolif, pour mettre deffus. Item faut premièrement gar- der quel eau froide y touche, car incontinent elle pourriroit le nerr. Et note que file nerf eft du tout couppé, il ne fait point tantdemalaucheual, que fil eftoit feulement frappé ou piqué. Apres cela, faudra>refchaufFcr, & guarir ce nerf, auec chofes chaudes & penetrâtes,c'eft àfcauoir ■hui!r9roiel,& vn peu de vin, le routcuit enfcmble : puis faudra lier deflus vne emplaftre faite de miel, racines d hiebles, ôcdialthée. Si lenerf eft couppé « C
|
||||||
LA MAR ÏSCHALERIÎ
long „ pourras'ainfî guarir: Prens des vers de terre, & les ietic
en huile ou vn peu de miel, & les chauffe vn peu au feu, puis les mets tous chauts fur la playe fans y mettre autre médecine, en les rcnouuellant fouucnt:&,f il eft couppé de trauers & oblique, il fera bien difficile à guarir de celle feule médecine. D'vn nerf contrit. Chapitre 174.
ÇI vn nerfa efté touché & contrit de quelque playe, faut met-
^tre deffus de la chair de tortues bien broyée & pilée auec pou dre de moulin. Aucuns y adiouftent delà myrthe & alocs. D'vn nerf tors £?• in trinqué. Chapitre 17 y. QVand vn nerf eft tors, fais vn cautère d'vn fer ardant deffus
en la forme d'vn cercle, tellement que toutes les lignes ref- pondent au milieu & ilferaguary. Contre toute douleur3 (jr enfleurei& indignation de nerfs.
Chapitre lyé. FAut faire bouillir de la farine de graine de lin, terebentine,
& miel, autât d'vn que d'autre en vin blanc, iufques à ce qu'il foit efpes, pour faire emplaftres à mettre deffus, & tu verras vne inerueilieufe opération. Vnguent pour repérer la chair.
Chapitre 177. |
||||||||||||
»E LAVR.HNT RVSE. IOO
Contre vne morfure dejêrpent,
Q • Chapitre 179.
Vandvn homme ou vn cheual a efté mors d'vn ferpent, le
pe en k rTt§UKnr :PrenS dclafau^, ôdabroye & deftrem- tafche l ' Tv'T -f0,t t0Utd,VnC COul£Ur>ceftàdire û~ wee raide H n > r°ire™ Patfent >foit homme ou befte, & oLnnn , JeUllfe;a gUar^' Itcm autrement:Prcns des queras d^Z,ai:eCmiCl *ftl»P™tourainfi bien pilé , l'appli- 2o?« K f iICU qm aUfa Cfté mordu : & aucc Iâ corne feras
bon-c au cheual du triade auec bon vin: Comre U morph'ee & toute impetigue qui aduient aux cheuaux.
. Chapitre 180.
£ A morphée ou ïmpetigue viêt auffi bien aux cheuaux qu'aux
nommesalentourdesicuX&paUpieres,auneZ&àlîbou-
cne. Remède : Prens de la racine de brionne, concombres fau- uages, vitice le, efclere, afphodilles , flammule & vary, puis en "re ,e ius,&\cmcflc aucc VinaigrC)& .yyak deux s de. ■ «vne de vinaire,& fus tout bouillir enfemble iufques à la con-
en * ï°n deIatlcrce Partic> puis après mets du lithargire mis
» poudreauec,& fais tout couler par dedans vn drapeau: cel?
™> prens de 1 huile de laurier & cire & en fais vnguent, en y
ad ouftant vn peu de vif argent; cela eft appronué, & fi tu en
fcn ' *Yi° oNuarira« Autrement prens delà farine de
met?£<? mcflcauec £ort vinaigre, & en oins la playe, ou la
mlinl* ?,? mankre d cmPIaftre • continue cela par trois fep-
alo^ f |C g,Uanra * Item autrement : Prens de la myrrhe,
huTi 1 § ,rag°n ' °rpcint'&ntc d>°ye' fauon confit en
r ! Tr'hu cd'oIif&vinaiSrc' &enfais vnguent pour
oindre les playes iufques à ce quelles foient guaries.ftem prens
« la gomme de pruniers, & lamets en fort vinaigre, & lalaiffe
ia-iufques a ce qudlefoit fondue:puis mettras delà fuye de-
duS ^ell?S iuAues à ce ^u'elle deuienne côme vnguenr,
«uquel omdras lesplayes.-ceiacftapprouué. Cewrre la mortalité des cheuaux & autres befles,
IT , . Chapitre i8r,
oucÏÎTÎ aUC"ncs£ois ParIa corruption del'air,ou pource
quelapaftureeft infeae3& pour autres caufesqui fontinco^ C i;
|
||||||||||||
y
|
Ourfai're reuenir la chair, &: guarir vne playe, faut faire te!
|
|||||||||||
vnguent: prens de J'aluyne, mariolaine, pinpernelle, cala-
ment, encens mafle, & cire tout broyé, & bouilly en vieil oint fur le feu, iufques à ce qu'il foit bien incorpore enfemble:& faut tremper en ccft vnguét vnepiecedelin pour mettrefurla playe lequel eft merueilleufemcnt bon pour reparer &eonfoiider la chair. D'vne playe faite d'vnefefche enuenimée..
Chapitre 178. QVandvn cheual a efté nauré d'vne flefche envenimée prens
delafueur & efeume d'vn autre cheual, &: du pain bruflé,&: méfie toutaueevrine d'homme pour bailler à boitte au cheual, puis prens huile & miel méfies auec de la greffe.,, &: en mets deir lus la playe |
||||||||||||
DE LAVRENT SVSÏ. TOI
&eflaller ayant que l'abrcuucr, quand tu le deurois attendre
iufques à minuit: car autrement luy pourroit furuenir vnedif- fenterie quileferoit mourir . Item quand le cKeual eft bleffé au dos, fil eft neceffaire de le cheuaucher, ou qu'il porte quel- que chofèjl ne faut pas boyter fa fellc,car par la dureté qui ferait, autour delà playe, le dos (croit plus fort bleffé : mais feras plus feurement en cefee forte: Couppc la toile de la felle au deffus de la playe de long & de trauers en forme d'vnecroix, ouis tire la ïainc ou bourre dehors, & lafais fort battre & adoucir entre les mains, & la remets au lieu mefme 011 elle efloit, puis la toil- lc ainfi couppée en croix, doit eftre fi bien ordonnée, qu'elle ne tombe & bleffé point la playe : en après faut mettre fur ladite playe quelque médicament, omettre la felle ou bail deffus, pour le cheuaucher. Item note que fi le cheual eft las & fafché fur les champs, tellement qu'il ne puiffe plus cheminer, le faut reffraichir en cefte forte, &laiffer reprendre fa vertu comme l'iln'auoit point trauailié: Alors il te faut mettre ton cheual en vne eftable ou maifon, ou au chemin, moyennant que le temps ne luy puiffe nuire,puis luy ofter fa felle ou baft,&: Ielaiffer veau- trer tant qu'il voudra, comme font les afhes & mulets, & il fe relcueraaufïi délibéré d'aller , que fil n'euft point trauailié delà iournée: parquoy luy remettras la felle, & la cheuaueheras co- rne deuant. Item note que pour arracher au cheual les dents qu'on appelle efcalongnes, le temps de vendanges eft le plus commode, car fi on luy baille à manger des raifins, les playes en font pluftoft guaries,& fe côfolident mieux, fans que les vers fy engendrent,ou quelque mauuaifc chair, la bouehc en deuient meilleure,Sde cheual engreffe. Item note que fi tu veux garder ton cheual fein,& de plus grand trauail,luy dois bailler à rnâger paille ou orge toute l'année, fans luy bailler herbes ou fourrage au nouueau temps: toutesfois en automne on luy doit baillera manger des herbes de pré auec la rofèe : & neanrmoins luy bail 1er au foir de l'orge ou auoyne, car le cheual en fera plus fe?n, &: endurera plus grand labeur, &viura plus long temps en fanté, & fera toufiours gras. le n'entens pas que tel cheual foit à vn marchantde cheuaux, car à fin qu'il femblc plus beauT,lefaut cngrefTcr:&: au nouueau temps eft bon de bailler aux poulains Giij
|
||||||
t A MARESCHALERÎE
gncues j que les cheuaux, bœufs, brebis, & autres fies font
infectées, &c que fouchinement elles meurent. A cefte caufeil yfautpourueoiren cefte forte & manière .-Prens de la bethoy- ne,caroncn trouue en plu/ieurs lieux abondamment, & fais fi tu peux que les cheuaux, bceufs,ou autres belles cnmatigent.Et fils n'en peuuent mâger,prens ladite herbe, & la broyé fort bien & le ius qui en fortira mefîe le auee l'eau que tu leur bailleras à boire:mais qu'ils n'en boiuent pas durantl'epidimie. Etpar ce moyen feront fecourues de ladite mortalité . Semblablement l'herbe appeliée feabieufe y eft propre. Mémoires ou notables. Chapitre 182.
A La fin de mon liureietc declareray des chofes dignes de
mem oire& notables .Et premicrcmét,fi tu veux toufiours tenir ton cheual en fanté,tellement qu'il ne luy furuienne galles, furos, fpinelles, iauars, efperuains, ou courbes, à fin que plus fa cilement il puiffe trauailler (car toutes ces maladies luy viennét de trop grand trauail) tu le dois faire cauterifer es lieux où lef- dites maladies & playes ont efté, par quelque marefchal prudét & expert. Item note que fi on cauterife le cheual àTaagede deux ou trois ans,& qu'on le laiffe paflurcr aux champs,il fe gua- rira mieux,c£. la... fée eft fort bon e pour ofter le feu, & guarir le cautère, auffî le cheual en deuient plus beau. Item note que le feu Iaifîèîcs playes & maladies en l'eftat qu'il les trouue, icles côtregarde.Parquoy file cheual a aucunes de ces maladics,il ne le faut cauterifer iufques à ce que la douleur foit ceffée: ce que le fçauât marefchal & expert pou rra bien fairc.Item note que le cheualnedoit kmais cftre faigné de la poitrine, du collé, ne des flans, c r telle faignée requiert accouftumancc, fi elle n'eft: neceffairer r quelque maladie. Ité note qu'on doiteuiterd'in- cifer ou lier les veincs,car cela eft caufe que le cheual n'eft iamais de telle Vertu qu'il efloit au parauant, &: ne profite en rien,finon qu'ileneftp.usbeau. Item note qu'on ne doit point mettre de lacs ou fêtons en la poitrine du cheual, fi ce n'eft pour caufe tref-neccffùrc, car il n'en deuiét que plus pefant& Jafche. Item note que le cheual qui aura efté malade du ver, fera toufiours plus pefant que deuât,nonobftant qu'il fembîc eftre guary.Ttem note quef ;u as trauailié ton cheual, le faut lailfer refroidir |
||||||
LA M A R. E S C H A L E R I E
du fourrage ou autres herbes pour les defennuycr. Item on doit
cognoiitre qu'il y a certains fîgnes au ciel qui refpondent aux parties du corps du chcual. Premièrement Aries refpond à la teile, à la face, & autres membres qui y foiat contenus. Taurus au col, & à la gorge. Gemini à l'ouucrture, efpaules, hanches 8c aux iarnbcs& pieds de dcuant,&: atout ce qui cil contenu en ces membres.Cancer à toute la poitrine, & aux deux grandes coites. Léo au eccur, & à l'eftomac, & à fon orifice & entrée. Virgo au diaphragme, foye, poumon, & au fons de l'eftomac, iufques au nombril. Libra aux entrailles, nombril, iufques au poumon & à tout ce quiyeft contenu, &aux feffes & efpine du dos,auec les codes qui en defeendent, Scorpioauxgenitoi- res comme au con,matricc,periteneon,couiIiions,bourfes auec les parties honteufes, tant deuant que derrière. Sagirarius aux hanches feffes,gras des cuifles, Se au trumeau. Capricornus aux genouiIs,&: à ce qui eil le fubfHl des cuiiTes. Aquarius aux iâbes. Pifcesaux pieds. Et fi quelqu'vn veut medeciner ou vferdeci- rurgic fur quelque membre, ou par decodion, ou incifion,ou cautère, ou autrement doit garder que la Lunenefbit aufigne correfpondantaumêbrc qu'il faut medeciner: car il c/t non feu- lement périlleux, mais aufii y auroit danger de mort. Item note que fi quelqu'vn veut ofter les efcalongncs au cheual, ou cau- terifêr, ou faire femblables cures & opérations de marcfchal, il le doit faire quand la Lune efl au decours, non pas quand elle croiibcar ain.fi ^augmentent & diminuent les humeurs es corps, comme la Lune fe diminue & augmente. Item faut fçauoir que l'eau fort diftiiléeparvn alembicdela dou.zicfrnepar de vitriol Romain,ou dseopperofe, &delafixiefmc partie de fel nitre, guarit le cheual de toute fîftule, & de tout chancre. Et efl aduc- nu que i'ay guary vn cheual ayant vne fiftuîc en la foule du pied, laquelle aucuns marefehaux appellent la fourmy. Item ladite eau guarit la foye qui naift eh l'ongle du pied,& cecy eft vne ma- nière defiftule. Item elle guarit les grappes & feiches creuaces, quandencoréselles feraient perféesd'outre en outre . Aulîï!a zarie, autrement dite les riolcs de taigne, & le defir de fe gratter & frotter, auec.ee elle oftela taigne. Item elle guarit les reftes qui font longues, & celles qui font feiches, Si toutes autres infir- |
||||||
.,..!.-. DE î-AVRENT RVSE. f02
mitez qui font de ce genre, en quelque partie que le chcual les a
fur f0n corps. Et fçache que ladite eau guarit toutes les pré- dites maladies, moyennant que ladite eau puiffe parueniràla racine deladite maladie . Elle guarit pareillement les morfi™, les gratei es & rongnes, en quelconque partie qu'elles foient au corps du cheual : mais premièrement il faut bien frotter, &c racler le heu delà maladie,fi bien qu'elle rende le fang ou vne numeur Q'eau. Item pour ce mefme ,autre médecine : Prens vn crapaut, Ôdebrufle en vn pot déterre qui ait fon couuerele, Kle faut Ciorrc&couurir très-bien de pafte faite d'vne partie de tartre pu!uenié,& les deux parties defarinede froment, le tout deftrempé, auec vn aubin d'oeuf. Apres que le crapaut fera tout brude faudra le mettre auec vieil oint, en forte que pour chacun crapaut, yak quatre onces de vieil oint. Et de cefaut oindre les ongles des cheuaux,car ils fen augmenteront, & gua- nra les creuaces, & toutes rongnes que pourront auoir les che- uaux,dedâs neuf iours, moyennât qu'on les en oingne deux fois leiour,c'eft à fçauoir de matin5& dcfoir:& guarit toutes les fuf- oites maladies ainfi que ladite eau forte, & encores mieux, 6f pluftoft. Item faut noter, que les eheuaux qui font portez fur munies, galères, & autres vaifleaux par mer, la tierce partie communément meurent.Laquelle chofe adulent pour les inevo-
méditez qu'ils fouffrent par tel déport: car ilsne peuuentfere- poferny coucher, ains neccffàirementil faut qu'ils foient touf- ipurs debout. Et quand il veulent & leureft befoin defc repà- icrou dormir, on leur baille delà paffure qui ne leureft conuc- mble. EtcnfcmbIemcntfontfiprcflez,que prefeme continuel- lement ils fe couchent l'vn l'autre: dont il fenfuït qu'ils ne fe peuuentpurger ne vriner. Et fi on n'y preuoïr,i!s faut neceflai- rement qu ils meurent. Adonqucs fur cecy ie donnerav deux re- mèdes trcs-vtiles.Le premier eft, que quâd l'oportunné, le tepj « le heu foffredes faut retirer hors dcfdits vaifleaux à terre, & les taire manger, & attendre qu'ils fe foient vuidez de leur fuperflui- tcz. Et fi pourlatcmpeûede la mer, ou l'incc : du lieu cecy ne fe peut faire, alors faut donner au cheu aï le fécond re-
mède, c eft fçauoir de ciiftercs coi ie de h de cocliondcmauues:ôu delà mercuriale auec- l'a- |
||||||
LA M A &E S C HA h I % I %
ïiue,& vn peu de fci. Parquoy celuy qui a à traiter les cheuaux,
doit toafîours auec foyauoirvninftrument à ce conuenablc; autrement les cheuaux encourroienttout incontinent le péril de mort. Etïçache que ce cliftere doiteftre fait, quand les cheuaux en ont affaire. Ilfuffit toutesfois qu'on leur baille ce cliftere vne fois ou deux la fepmainc: & c'eft la finguliere mé- decine pour cheuaux qui font fur mer,& qui eft approuuée. Ou autrementfautfaire vn autre cliftere:qui eft.que premièrement faut lauer le membre naturel de derrière du cheual bien forta- vec eau falée. Apres mettre âuec inftrumct ou feringue à ce pro- pice dedans le vêtre,autre eau faîéc.Itê autre remedcrFaut pré- dre deux poignées de Tel, &vnpot plein de vin, & méfier tout enfemble, & mettre cecy (comme il eft dit) auec inftrument de- dans le corps du cheual . Et 11 toutes les chofesfufditcs nefuf- fîfent : Prens vn porreau, & l'oins fort auec du fauon noir, & les mets à la manière d'vn fuppofitoire dedans le membre de der- rière du cheual. PETIT
|
|||||||||
105
|
|||||||||
PETIT TRAITE CONTENANT
UVSIEVRS RECEPTES,ETREME-
des d'aucunes maladies des cheuaux, depuis
peu temps recouuert:lequclnousafen> blé bon adioufter à ia fin du liurc de Laurent Rufé, pour ac- commoder le lecîeur à telles receptes qu'il luy plaira. Et premièrement.
Peur coup ouheurteureà l'aild'vn chatal, ou alentour d'i-
eduy :fil n'y */*#? ouplaye. CHAPITRE I.
^ V Y faut lauer les yeux d'eau de fontaine bien
^ claire,ou venante du puys,la plus froide qu'on pourra auo.ir.Puis pourleguarir, prenez gom-? me de lierre,autremcnt appelle gummyhéde- tx,demie once, & en faites poudre. Apres ___prenez d'vn herbe appellée efclere, &Cautre- ment chelidoyne, trois poignées, &: en faites ius dedans lequel mettrez Se incorporerez ladite gqrne de lierre & auec vne plu- me d'oye ayant l'empénon, luy en mettez dcdansles yeux deux ou trois fois le iour,& tant deioursque befoi niera,. Et pour
oftcrlaconcuffion d'iceluy coupjlon prendracircneufue,troi$ onces poudre de commin,demie once, poudre faite d'agrimoi- ac, demie onec, meflez & incorporez le tout enfemble quand D
|
|||||||||
i
|
|||||||||
Be Mceptes. 104
quand il feratemps luy bailler l'auoyne, luy faudra bailler auflî
deux iointées de graines d'orties l'efpaccdefeptou huit îoursrau refte le nourriflant de bon foin ic auoyne, & le traitant bien il rcuiendra. Wourmorfondurc. chapitre j.
NOtez qu'il faut faire ce qu'auôs dit en 1 article precedet, où
il parle de faire vuyder les groffes humeurs, & morfondu- res corps &r membres intérieurs du cheual, & faire tout ce qui eft contenu iufques à ce où il eft parlé de bailler graiues d'orties pour l'engrener. Car pour ofter Icfdites morfondures, les pou- dres & fon y font ttes-bons & propices en les baillant félon les quaiitez, &quantitez,heures, façon, 6c manière comme dit •ft. ~r ■ Pc*Utoux. Chapitre 4.
POur le cheual qui a la toux,feratref bien faitluy bailler dei-
ditsfon &poudrc,àfin défaire vuyder & cuacuerparlefon- dement pîufieurs humeurs mauuaifes, corrompues & froides qu'il a dedans le corps & membres intérieurs, & eft en cela eau- fê d'où proccdcla toux. Et après que Ion verra qu'il fera purgé dedàs le corps,on luy fera de l'eau aflez chaude,& blâchc de fon ou farine que l'on aura mis dedans . Et après que l'on aura fait ladite eau, faut prendre vn bafton gros d'vn pouce ou plus,& long d'vn pied, Sd'enucloppcr de drap pcrsnouucllcment teint & pafle en gueude ou paftel, en trois ou quatre doubles, & le faire en façon de billot,lcquel on frottera trc£ bien, & tant qu'il ferapoffîbîc d'huile de lorin. Puis on mertra ledit bafton ou bil- lot ainfi cnueloppé dudit drap pers, & frotté de ladite huile de lorin, en la gueule du chcual, comme fî c'eftoit vne bride aucc lequel billot on fera boire le cheual : & quand il aura beu, on hy Iaiffcra à mafeher ledit billot, à fin que tonte la fubftance de la- dite buile luy entre dedans le corps. Et quand on voudra luy donner fon auoyne, faut mettrededans iceile la grofîcur d'vn ceuf de la poudre qui f enfuit, graine de fenouil quatre onces, graine de fenugreedeux onces, cardamome vne once, & faites du tout poudre, mais non pas trop déliée, afin qu'il ne la/buffle en mangeant fon auoinc,&letenant couucrt &en bonne efta- bie chaude, par tantde temps que befoin fera. |
||||||
TRA ITÏ
ladite cire fera fondue &c en faites oignement duquel l'on en
mettra fur le cuir en façon de cataplafme ou ernplaftrc, laquelle on tiendra fur ledit œil, & concuflîon lié & bridé, à fin qu'il ne tombe tant que befbin fera, & iufques à ce qu'il foit guary. Four engrener chenaux. chapitre 2. PRcmîercmentpour a{lerlegrosflegme,fangcorrôpu,rnor-
fondurcs, vers lumbriques,merennes,& autre mauuais cas qu*J les cheuaux, & belles cheualincs ont dedans le corps, boy- aux & autres membres intérieurs, qui font caufede fes faire deuenir maigres, & qu'ils ne pcuucnt profiter nyengreffer, leur faut bailler fon ou bren de froment, fait&:cuit en la manière qui fenfuit. Prenez vn plein chauderon d'eau,&: le faites boil- lir àgros bouillons, & mettez y dedans vn picotin de fon, & l'y lahTezpar l'cfpaccdcdemy quart d'heure, puis oftes le fon du chauderon, & le baillez au cheual, degrand matin deuant qu'il foie eftrillé ny penfé, pour le faire manger le plus chaut que l'on pourra, & de l'eau oh ce fon aura bouillu Ion abbreuucra le chc- ual quand l'heure fera, le tenant en lieu ou eftable chaude & bien couucrtfi c'cfl en hyucr : t>c fî c'eit en efté en efrable ou lieu moyennemét chaut.Et au foir luy faut bailler aucc fon auoy ne de la poudre cy après déclarée, la grofleur d'vn ceuf, & con- tinuer à ce faire''-fpace de quatre, cinq, fix, ou fept iours, félon que l'on verra cflre ncccflàircCar le fon préparera les groflês hu incurSjCorruptions, morfondures,&autres maladies quipou- roient eftre au corps du chcual, Scies mollifîra & préparera, à fin que plus facilement la poudre cy déclarée face plu s forte opéra- tion, & ofteicfd resgroflèshumeurs. Prenez commin, fenu- grec, fcclcrismontani,autremcrttappelle fizillois,grainedelin, de chacun deux onces, clou de girofle, noix mufcadc,gingem- jbre,dechacun demie once,foufrre vif deux onccs,faites de tout poudre delaquelle vous baillerez au cheual,la groffeur d'vn ceuf tous les foirsaucc fbn auoyne après quelle aura efté bien cri' blée & nettoyée, tenant le cheual toujours en bonne cftable (comme dit efl ^chaudement & bien couucrt.Puis pourf engref- fer, quand il vien ira de boire après qucl'on aura bien auallé le poil & frotté fou : le ventre, ôdauoircouuert de facouucrturc, luy faut bailler vi eiointéc ou deux de froment deuant luy: & |
||||||
TRAITS
Tour morue. Chapitre [j,:
ON prendra vn baflon de moyenne longueur gros & deray
doigt3lequel on enuelopcra d'vn drapeau, ou bien pour le meilleur d'yn drap persfrefchcment pafl'é par la guefdc qu'au- euns appellétpaftehlcquel bafton ainfi cnucloppé defdits drap- peaux ou. drap', on le frottera de fauon noir, après on le mettra aflez auant dedans le nez deux ou trois fois le iour. Pourgorme. Chapitre 6.
pRcnez des quatre oingnemens chauts, qui font huile lorin,
X oingnementdaggrippa d'aulte,&marciatum,autantdelVn que de i aurre;&apres les auoir méfiez cnfemble,frottez en tous lésions aux foirs lagorme du cheual, puis l'enueloppez d'vnc peau de mouton auec la laine.Ce remède eft bon en hyuer,mais pourccquclefdits oignemens font trop chauts en cfté, au lieu de ce on prendra oignements d'aute deux onces ; trois oignons de lis cuits, leuain de feigle fix onccs,fein de porc fort vieil trois onces,yfope humide demie once, & de tout ce faire oingnemêt duquel on luy mettra vn emphftrc fous la gorge,auec laine luzc ou crue,ou bien vue peau de moutô auec fadite laine. Pen- dant iceluy ter* s oniuy peut IburMeraux nafeaux vne fois ou deuxieiour la groflèur d'vnc noix,de la poudre faite d'euforbe, &elleborcnoirautantdcl,vnquedel'autre,ou bien d'vnc plu-
me ayant 1 empennon fort frotté d'huile de lorin, luy mettre dedans les nafeaux, & lefquels poudre & huile de lorin feront cauledeluy faire ietter,&cuacucr partie des humeurs d'icelle gorme parles nafeaux. Pourtuïucs. Chapitre 7.
pRenez fiente d'homme frefehement faite, & la mettez auec
vne pinte de vm blanc, & la faites boire au cheual après montez ddSÏM & le trottez & chauanchez deux hcures.ou tant que befom fcra,& qu on verra qu'il ne tremblera plus, ains man- gera & aura appétit de manger.Ou bien il on voitqu'il ne trem- ble plus,& qu'il p alc aDpctit de manger, qu'on luy laiiTc la bride & mors en la bouche :&aprcs 1 auoir couuert on le lailTera en le/table rongea ut fon mors,ayant foin deuant luy pour en pren- dre quad il luy playra,& luy doit on abattre fa littiere fous le vô- tre pour le faire piftcr.Ou bien fi on n'a le loifir de tant le tenir crj |
||||||
... A ît . . »ss heciptes îoy
ieitable, incontinant âpre, iuy auoir baillé ledit breuuaac, le
tant tout bellement cheuaucher le pas, trois ou.quatre lieues fé- lon qu on aura la commodité de ce faire, & qu'enverra qu'il fe portera, en 1 efmouuant & arreftant en ehemin-pluficurs fois à eeUc fin qu il piffc: & fiente. Ce faifant auat que le cheual ait fait Wditcslieues5aydantDieu,iiferaguary,&aurabonappetitdc
mangcr.Autremet.-Prenez poudre de (céleris môtani vne once, aganc tronfcal ûemie once, poudre de comin & d'ank de cha- cun ocmic once, mettez letoutenfemble auec vne pinte de vin wanc,& iuy faites aualler. Il fera bon pendant iceluy temps ociuy tourner aux nafeaux de la poudre d*euforbe& d'ellébore ^ïi °U. ?d Uy metcrc aucc vnc PIumc ayâc i'empennon frot-
te a huile de lorin auxnafeaux, à fin qu'il ictte par iceux & eua- cuepartiedumal, &lepromener vne heure ou deux, & faire
ainu qu d eft déclaré cy deuant. Pourtrenehaifins. Chapitre 8.
pKenez vne poignée ou deux d'vn herbe appellée quintefe- -*- unie, autrement pentafilon, broyez la fort, puis la d'eftrépez a eau tiède & la faites auallcr-au cheual. Autrement : Lon luy caillera & fera on aualler le brcuuage fait de vin, & de poudre ne icelens montai», de agiuk,, Uc comin, &c anis , dont cft fait mention cy deuant au chapitre où il parle des narines . Autre- ment: 1 tenez vnc once d'aniscrîpoudre,& autant decomin, & pilez le tout cnfemble,puis deftrempez le auec vnc pinte de vin, «le faites boire audit cheual, puis le promenez &rrotez fort. Autrement : Prenez vne once de fenugrec, vnc once de comin, & pillez le tout enfemble, puis deftrempez le auec vne pinte de Vin, «clefaitesboircauditcheual, &lc trottez fort. Pourfarfm, Chapitre % pRencz fon de froment, fait & préparé comme cy deuant eft
itin à°cinaaUhnS tfaité d'fn^efrer chcuaux> & V ^«cr au
mlcn% Tl eU/eSP°udeP^M&auant qu'ilfoit eftrilié ?S, &luy^^mangerleplus chautquil pourra manger, fdne onZ\7aW *" *** au*nc *® *Y* beu, ÔC d'icelle
iZ^IZ^^00^^ fuffi^«,&nc iuy baillant le iour qu il aura efte faigné à boue ne à manger de quatre heures Diij
|
||||||
TRAITS
après ladite faignée.Lcfditcs quatre heures pafTées on luy bail-
lera du foin, & le laiffera on repaiftre vne heure ou plus, puis on l'abrcuucra d'eau chaude blâche,& après on luy baillera î'auoy- ne quand il aura mangé du foin. Deux iours après commencez à luy bailler duditfon fîx iours continuelz,enluy baillant par chacun defdits fîx iours tous les foirs auec fon auoync la gro£ feurd'vnœufdelapoudre qui fenfuit. Prenez comin, graine de lin, fenugrec j &: fcclcris montani de chacun ij.onces, fouffre vif,quatre onccs,& de tout ce faites poudre,de laquelle on bail- lera au chcuaî,ainfi qu'auons dit,auec (on auoync durant rcfdits fîx iours,durânt lefquels on prendra la racine d'vnc herbe appcl- léecetcrach,ou langue de cerf: de la racine d'vneherbeappel- lée bouillon blanc, autremét taxus barbatus, delà racine de va- Jeriëne, de la racine de i'appatium,& dechacun autant d'vn que d'autre. Couppez lefdites racinez & herbes bien menues, après méfiez les cnfcmblc, & en baillez au chenal la quantité d'vnc poignécàchacuncfoisque luy baillerez fonauoync au matin & au (bir,ou bië fân$ fon auoyne fi on voit qu'il en puifTe&vucil- Ic manger: ScIciourqucUiy baillerez lefditcs racines ne luy bail lez deiaditc poudre. Et après les (îx iours que luy aurez baillé les racineSjfaitcs le faignci & cuencer de la veine du col, de la- quelle on tirera bien peu de fang.La faignée faite on ne luy bail- lera â boireny à manger de quatre heures après,ne aufïi le iour de ladite faignée on ne luy baillera auec l'auoyne ces raci- nes ou poudre. Ccftc féconde faignée faite durant fixiours, on nourriralecheual de bon foin & auoyne en le tenant chaude- ment^ auec l'auoyne on luy baillera durât lefdits fîx iours vne fois le foir de ces racines & à l'autre foir defdites poudres aux quantitez dclïufdites.Et ces fîx iours derniers paffez ne luy faut plus donner de ces poudres ny racines, mais de bon foin, & de bonne auoync. Ce pendant le cheual guarira du far fin, & de quelque caufe ou humeur qu'il puiffe procéder ne luy en demeu rera dedans le corps, &: fil y a botons dehors aux couil fions ou autre part, d'eux mefmes fe rompront, cherront, èc feicheronr, pource que la caufe motiue & principale du farfln,qui cftoit dç-r dans le corps es parties intérieures, fera oftéc. Pour çhettal qui ne peut pijjer. |
||||||||||||
Chapitre 10.
|
||||||||||||
P
|
Reaez vne once d'albicungcs, & en faites ius, lequel deftré-
|
|||||||||||
perez auec vne chopync ou pinte de vin blâc, & le faites boi-
re au cheual,& après le promenez. Autrement: Prenez vne ou deux groffes ou telles d'aux, broyez les auec la pcau& efeorce en vn mortier auec huile d'oIiuc,& ce foir fait en façon d'oigne- nient: duquel en frotterez le membre &: couiilons du cheual. Autrement: Prenez rieurs de genêts, Sdcs faites boiliir en eau: & de la décoction qui en viendra, en ferez boire au cheual. Pourcheualqui a tourte aleiney & qui efi en danger de venir pouf if Chapitre n.
PRcnez au temps de vendanges deux octrois féaux de mouft
en quelque vaiffeau : & quand le cheual aura icufné deux ou trois fois de boire eau, donnez luy à boire ledit mouft, tant qu'il en pourra boire, tç qu'il fcmblc qu'il en doiue creuer. A- pres qu'il aura beu cheuauchez-le aflèz fort l'cfpacc d'vnc heure & après le pas en reuenantrpuis le mettez en l'cftablc.lc couurâc bien :& par ce moyen il vuidera les gros flegmes vifqucux, & autres mauaaifcs humeurs qu'il a dedans le corps mcfmement à l'cntour du poumon, & pour lefquels il cftoit tellement confti- péqu'il ne pc^uoic refpircr nyauoir fon alcinc. Apres qu'il aura tout vuidé on le mettra en bonne cftâble chaudement, le nourriffant au refte affez bien: mais ne luy jFaut bailler gueres de foin, ains paille de froment,en mouillant le foin qu'on luy don- nera . AutremcntîPrenez poudre deregalicc,trois onces t pou- dre d'yfopefciche, trois onces: poudre de laraeined'vne herbe àppellcc enulle campanc,troisonces:poudrc de feeleris monta- ni trois onces;poudrc de gingébrc,trois oncestrneflez & incor- porezlc toutcnfcmble, & en faites poudre, de laquelle en bail- lerez la groifcurdVn œuf to* les foir* au cheual auec fon auoy- ne, par tant de fois que Ion verra que befoin fera. Pour mulles trauetfines (p- autres,, chapitre 12. PRenezfuif de mouton, & le fondez, puis le IahTez refroidir
tantqu'y puifïiez tenir le doigtr après prenez fon de fourmét & le méfiez auec ledit fuif: &lctout bien méfié en mettrezfur des cftouppes de chanure,en façon d cmp!aftrc3& le mettrez fus |
||||||||||||
DES R.ÏCIÎTU 107
PRenez fauonnoir &: le deftrempez auec de la racine la plus
forte que pomrez nouuer,& en lauez la malandre: &quand vous l'aurés fort lau ée mettez deflus fiente d'oye mife (ur drape- aux ou cftouppes en façon d'empïaftre deux fois le iour. Au- tremennPrencz argent vif & l'amortiffez auec or peint, & méf- iez l'argent vif & or peint auec fuif de bouc, & le faites en façon ooignement, duquel en frotectés deux fois le iour les malâdres tant que befoin fera. Autrement : Lauez la malandre de fort vi- naigre chaut tant que le fangen forre:& quàd elle fera ainfi fan-' glante vous y mettrés de la poudre de ver de gris en quantité forte & efpefrc, Sduylaifferéstant qu'elle fe forme en croufte: «dafautlaifferlà iufques a ce qu'elle mefrrçefe veueille ofter & fcparcr:& après 1 auoir oftée, on frottera la malandre de vieil oint: ce faifant la malandre & fa racine fe guarkont. Vounongwvtue. chapitre 15. A Fin de guafir le cheuai qui a rongne viue fur le col & autre
. part,illuy faut tondre le poil & les creins du col où cilla rongne,frrez à rez qu'elleapparoiife,après on la frottera auec quelque ferrement en telle forte quelefang y apparoiffe .. Ce fait prenez eau forrequinait point feruy ,ny efté employée en quelque œuurc, d'iccile auec vn drappeau en frotterés & laue- res ladite rogne :fe dônant garde en ce faifant de la toucher aux doigts, ny autre part pour la corrofuéqui eften icelle.Et après auou air.ij fort frotté iarongue, laifl'és la, & n'y touchés de dix iours paffé /ivoyésque h rongne ne fen foitalléc , reftonésla de ladite eau iufques à ce qu'elle (oit du tout guarie.Auti ement: Apres qu'on aura tondu le poil & les creins (comme dit effré- nés mauucs guymauuess&lcs faites fort bouillir en eau,& ûjccL- le décoction laués entres-bien la maladie, aufoit&au matin par deux ou trois iours. Ce fait prenés vne pinte de micî.cuup- perofc,alun de glas, verd dcgris,de chacun vne once, terebenr tine deux onces,argët vif axnortyaaçc faliaeàiundemycdrag- rnc:& de tout en faites oignement, duquel deux fois le iour l'en rrotteiés. Pourèncloueurs. Chapitre 16.
pAut chercher le lieu oà le cheuai eftencioué,&lefonddc X iencloueure auec vne rofette ou autre ferrement à ce propice
E
|
||||||
TRAIT*
la mule, &: ne la remuez dcij. iours. Puis prenez vieil oint bien
pourry, &le fondez au feu , & Iaiflcz le refroidir tant qu'on y puifTe tenir le doigt: après prenez deux moyeux d'oeufs, &vn peu de ver de gris en poudre. argent vif, demie dragme : méfiez le tout enfemble & en faites oigncmentjduquel fouuent on oin- "dralefdites mules. Autrement :Frotez fort lefdites mules do vinaigre, prenez huile de lorin quatre onces: verd de gris en poudre deux dragmes : litarge d'or deux dragmcs:faite de tout oingnement, ic en frottez les mules. Four fur os. Chapitre 13.
POur oftetfurosàvncheualjoftezdulieuou font Iesfurosle
poil auec vnrafouer,ouautremét en la meilleure forme que l'on pourra, à fin qu'il n'ayt fi grande douleur. Apres auoir ofte le poil, on frottera la nodofjtc ou fcorphule, qu'on appelle fu- ros d'vn bafton ou coudre affez doucement poor mollifier&a- doucir la dureté qui y eftoit.Cc fait,on prendra chaux viue deux onces, laquelle on amortira & efteindraauec huile rofat : après qu'elle fera cfteinte, on prendra herbe demeliffe, ôioncn fera du iùs, dedans lequel on mettra tremper demie once d'agaric, l'efpace de demie heure; puis on prendra la chaux viue & aga- ric auec.vnc once d'entret diuin, diàeulon blanc autant, oigne- ment d'autc ,& marciaton de chacun demie'once :&: de tout ce on fera oingnement, duquel on mettra en quantité fuffifante fus du cuir en façon d emplaftre, laquelle on mettra fus} le furos ainfi mollifié,& le tiédra-on l'efpace de fix heures fans le remuer: les fix heures-pallées on le remuera:& félon l'operatiô qu'on ap- perceura que i'cmplaftrc aura fait, on l'y laiffera par tant de teps que l'on cognoiftra eftre neceffaire, en gardant que ce pen- dant que I'cmplaftrc y fera,quc le chcualny mette îa dent. Et a- pres qu'on aura veu que ladite emplaftre aura àffez fait d'opéra- tion à mondifier le furos : Pour deffeicherapres auoir oftél'em- plaflrc , on prendra huile del'vmbriczdeuxonces, litarge d'or en poudre deux dragmes, verd de gris demy dragme, &c de tout on fera oignement, duquel on mettra fus le furos iufques à parfaite guarifon. Pour mdwànt, Chapitre 14.
Prcncs
|
||||||
De R.ICEPTIS. îo|
«u trois gouttes, fel la groffeur d'vne grotte noix, broyez le tout
enfemble en vn mortier,* après mettez les fur des eftouppes en façon d'cmplaftre,tant que ledit iauart foir pourry. Et quand verrez qui! fera pourry ,lauez le iauart deleciue claire qui ne ioitpas trop conofiue.-apres pour le faire modifier & dcfTcicher
mettez y de 1 oignement qui f enfuit: Prenez miel trois onces, lus fait de 1 herbe qu'on appelle abfynthe, ahas aluyne, ou fort h ZCÎ:1US ^duverd deporrcaux,de chacun trois on- ces, nuire dohue deux onces, alun cuit en poudre, &couppe- roic de chacun deux dragmes, litige en poudre demye on- re,taitcs de tout oignemét, duquel en mettrez deux fois leiour en façon d'cmplaftre, & fi iong temps quebefoin fera. Autre- m fDt 'kfrencz vieii oint vn caneton, miel autant,mêliez tout
enicmble, &en faites oignement,duquel en mettrez en façon n emplaftie fur le iauart. Aun emétiPrenez verd de gris.noix de
gale & fouphre vif, de chacun vne once,faites du tout pou- dre, laquelle meflerésauecvneoncede boliarmenien poudre, vn quarteron de vieil oint, & deux onces de miel :dc tout ferés 01gnement, duquel en mettrez deuxfois leiour furlcfdits ia-
Uars. Pourrovgncsfreuaces^s j>*j?urom & elgpannrers.
Chapitre 18. "pRenez huile d'oliue troisonces,cire rouge gommée vne on- -l ce, miel vne once &demie:faites le tout fondre enfemble, & en faites oignement,duqueI on frotteralcs creuaces& rongnes. Auti entent : Prenésterebentine deux onces, cire neufue trois onces, huile de lorin trois onces, fouphre vif en poudre trois onces alun zucarinen poudre demie once: mefleés&incor- pores ]c tout enfemble, & en faites oignement duquel tous les loirs en frotteréslefdites rongnes & creuaces, après leur auoir oitelcs ordures & fanges des pieds & clapôniers. Autrement: J ren,esd"vcr °c gris, gras de lard, & le fondés enfemble ,& en rrores lefditcs creuaces. Autrement : Prenés vinaigre quatre aojgts en vn verre, mouftarde pour vn dernier, fuye de chemi- née bien déliée & bien paffee vne pongnee, huile de lorin & «Je cheneue deux onces, fein de porc vieil, quatreonces, deux moyeux d œufs : demie once de fouphre vif en poudre. Faites Eij
|
||||||
après prenez del ortie griefche deuxpoignees, fel, le eros d Vne
noiX:broye2letout^:iemble,&enfaitesiusqu'onmettradc-
dans le pertuys de 1 enc oueure,& le mart de l'ortie deffus. Puis v mettez des eftouppes de ganure en quantité fi, ffifante, greffées de fuifde mouton ou autregrefTeferme, afin que eau,boue, ne
autre chofe y entre Apres on fera referrer le cheual fans met- tre clou au pertuys de 1 encloueurcrcela fait on ne doit laifler à le eheuaucher & principalement quand ce remede eft fait inconti- nentou bienpeu de temps après que lecheual aefté encloué: car plus il eftcheuâuche, moins ilfouffre.as engarde qu'enla- diteencloueure ne fy engendre boiTe ou apoftume, quieftla caufc qui fait clocher le cheual. Autrement: Faites (comme dit eft) déferrer le cheual & le faite parer, & luy cherchez le fons dclencloueurcrapres prenez dedâs vnccuillier vn peu detere- bentine lagroiTcurd'vne noiictte.-fucrecandy,la groffeurdvne febire : & de poudre de gyngembre autant, méfiez & faites fondrele tout enfemble, Sde mcttez afrez chaut & non trop dedans ladite encloueurc:puis y mettez defTus des eftouppes de chanure greffées a fin que eau ny boiie y entre: & le faites refer- rer comme i eft dit. Autrement:Oftezrordure& bouc qui eft dcdanslendoucurefîaucunecnya^puismettczdedâsleper-
tuys vn peu de galbanon fondu, & des eftouppes greffées,* le faites ferrer comme deffus. Autremcnt:Oltez l'ordure commeil
eft dit, puis prenez del oignement qui eft ey après déclaré, où il parle de faire venir la corne, & auoir bon pied, & ongle a vn cheual,duque oingnemct en mettrés en ladite endoucurc,fon- du en quantité fuffifante : (car ledit oingnement eft vn des plus iouuerains remèdes pourlcncloueureanefmcmenc quandilv eft mis incontinët vn lour ou deux après que ladite cncloucure chez t\ff!-ZS m?^ Vn PCU dc?ouPP« deflus, & le cheuau-
cnez,& le faites referrer comme dit eft. PûurUuars. chapitre 17
pRenez miel trois onces, poudre de poyurevne once,'me- enmetTriï^* ^ C" **>*dignement, duquel ÏÏre faiJïï£î "^T "**f°isJciour>cn %on d'em
plaftre.faitcs d eftouppes de chanure,& après 1 eucloppez & cô- tmuez tant qu il fera befoin. Autrement-Prenez des LlVta
|
||||||
DE RECETTES. *0?
P surfaire endurcir la folle du pied du (huai. .
Chapitre ai. |
||||||||||||
T R. A I T E
fondre le fein de porc, &huile,auec deux onces de cire n eufue:
après qu'ils feront fondus oftés les de deifusle feu, & y mettez après lefdits vinaigre, mouftarde&:fuye,auec quatre onces de mieh&letout bien méfié & incorporé enfemble, en faites oi- gnement.duqucl en froîterés les creuaftès & rongnes. Pour auoir bon pied & engk k vn cheual. Chapitre 19. NOtés qui veut faire auoir bon pied & ongle, & faire croi-
{trelacorncàvn chenal, il le faut ferrer en croiflant de lu- ne, & îuy ouurir (en le faifant ferrer) fouucnt les talons, mef- mement en lune nouuclle, comme de deux ou trois iours après augmentation, & ne Iuy faire ouurir par trop ou trop peu Ief- dits taiensicar eftât ainfl ferré la corne & ongle luy croiftra plus en huit iours qu'il ne feroit en qu'inze fil eftoit ferré en decours de lune. Autrement:Prenésfaifdebouc,terebenrine, huile d'oliue,cireneufucde chacun deux onces, faites fondre le tout enfemble :&r quand il fera fondu mettez y trois onces demie], & demie once de fang de dragon en poudre: & incorporez & meflezle tout cnfemble, &r en faites oignement, duquel en fro- térës tous les foirs l'ongle &pied du chcual : &: à chacun pied y en mettrés la groffeur d'vne noix. Ce faifant le pied & corne du cheual croiftra plus en quinze iours qu'il ne feroit en deux mois:& la corne qui en procédera fera forte & ferme, & non efclatante,vitrine,molle, morfondureneferculinc. Aurremét: Si on veut adioufter auec lefdites chofes fix onces de ius fait d'he.be te fleur yllirice, ou dïris,ou gîayeul, d'herbe hépatique, & de la racine de os mondi regale, auec des iettonsdefuzeau,& deux dragmesd'auantage de fang de dragon.ee ne fera que bien fait.-lîon voit que l'oignementcydcuant deelaré ne foit affez propice pour faire venir ladite corne. Pour atteinte. Chapitre 20.
POur vn cheual qui eft atteint d'vn des pieds fur l'autre ou
qui eft atteint fur les nerfs ; Prenez herbe de faxifrage ttoïs poignéesjla greffe du rongnon d'vn mouton, & vne chopine de vin : faites le tout cuire enfemble, & en faites oingnement, du- quel en ferés emplaftre fur ladite atteinte par tant de iours que befoin fera : & l'y mettrés deux fois le iourjc plus chaut qu'il fe- ra poflïble. |
||||||||||||
A!
|
in que la foie du pied du cheual foit endurcie,par ce qu'el-
e eft trop parée, ou trop nouuelle: Prenez deux onces de |
|||||||||||
miel,vne groffe poignée d'eftouppes couppées bié menu,& fai-
tes le tout cuyre enfemble ; après mettez en quantité fuffifanté fur la foie du pied, tant detois que befoin fera. Pour chenal qui a,l A-langue ou bouche entamée.
Chapitre 22. PRenez armeniac.qui eft vne drogue qu'on prend chez les
apoticaires, quatre onces, & le faites cuire en la braife, de- dans laquelle lelaifferés tant qu'il foit rouge, puis l'oftez & le laiïfez refroidir, & en faites poudre bien déliée, laquelle méfie- rez auec vne efcuellê de farine de froment , autant de miel, &: Vne chopine de vinaigre auec vne poignée de fel,meflez & tré- pez le tout eniemble:apres le mettrez fur le feu bouillir, & tou- jours le remuez, puis le laiffez, refroidir, &: en lauez deux ou iij. fois le iour la bouche entamee,ou la langue,tan t de fois qu'il fe- ra neceflaire. Autrement:Quand la langue du cheual eft bleflce ouentamce,pourIaraflembler on prendra d'vne herbe appellee efeiere, autrement chelidoy ne, qu'on broyera en vn mortier a- uec vn peu de vin blanc, Ôaous les matins neuf iours duras luy faudra frotter & lauet la langue du ius, & du marc qui viendra de ladite herbe & vin. Vout&rrtftes. Chapitre 23.
PRenez miel quatre onces, vinaigre deux onces, verd de gris
& coupperofe, de chacun demie once :& de tout ce faites oignement, duquel en frottere's les arreftes. Pour morfire d'vn cheual a autre. ■
Chapitre 24. PRenez de l'eau vne pleine efcuellê, &y mettez dedans vne
groffe poignée defel, & enlauezfortfouuentlamorfure.On la doit auflibafïïnerle pluftoft, ôdneontinant qu'on apperçoit quele cheual a eftémors:car par faute de ce faire le chancre f'y engendreroit & le farfui, puis fen enfuyuroient autres mala- dies dangereufes. Vourlampas» Chapitre 2j.
E iij
|
||||||||||||
TRAITE
P Rencz vn oignon cuit bien chaut, & le mettes deffus des e-
ftouppes, puis luy en frottez bien fort le lapas deux ou trois fois le iour. Autrement : Faites picquer le Jampas en quatre pu cinq lieux 3 auec ferrement bon & propice pour ce faire. Pour eflorfeure^ ou mefmarçbeitre. Chapitre 2 è. pRrenezfon dcfroment.vnc pleine efcuclle:fdn de porc vieil -f vn quarteron : vin rouge,vue chopine: méfiés le tout cn- iemble, & le faites bouillir , puis en faites emplaftre fur eftoup- Pcs,laquelle mettrés fur Je mal. Autrement:Prenésvne chopine
de vin blanc,autant de miel,vne plaine efcucllc de farine de fro- ment, & trois deaultc: faites tout bouillir enfemble, & qu'il re- uiéneàlamoyrié ou plus, puis en faites vn emplaftre'fur cftoup- pes,&la mettes furl-eftorieureou mcfrnarcheurcle plus chaut qu'il pourra endurer, & l'y laiffcz trois iours entiers: après luy en remettes vn autre, & côtinués iufques à ce qu'il foit guary.Ec eft aufS c'eft oignement bon & propice pour creuaces & ron- gnes qui viennent aux claponniercs des chenaux. Autrement: Prenés trois oignôs, & leur oftés le cœur & faites vne concaui' te dedans chacun d'iceux oignons, non pas tant oultre,mais affez profonde, & dedans icelles concauitésy mettrés'& les rempliras de poudre d'encens. Et quand ils feront emplis, les enuelopperés dedâs trois ou quatre groffes poignées d'eftoup- pes, puis mouillerés vn peu le deffus defdites eftouppes : ce fait les rnetf es entre deux cendres, chaudes couuertes d'vn peu de braife, entre lefquellcs vous les laifferés tant & fi longuement que les oignons foient bien cuits. Apres faut tirer les eftouppes hors du feu, &: ofter celles de deffus qui feront bruflecs, & on eftendra les autres & mettra on les oignons ainfi cuits auec l'en- cens deffus en façon d'emplaft re,laquelle on mettra toute chau- de furl'eftoriure, oumefmarchcurc,enl'y laiffant deffus deux iours entiers fans la remuent afin qu'elle tienne plus ferma fera befoin l'enuclopper de quelque drappeau & le ferrer affez fort de peur qu'elle ne tombe : & non trop auffi, à fin qu'elle ne froif- fe ou foulleics nerfs eftansautourdeiaditceftoifure,&conti- nuer 3. ce faire de trois iours en trois iours, plus ou moins, felpn que l'on terra eftre befoin. |
||||||
DES RECIPTES. 1I0
P°»r chenauxforbeux; Chapitre zj.
JNcontincnt qu'on apperçoit que le cheual eft forbeu, faut Iuv
donner le cliftere qui f enfuit : Prenés mauucs , guymauues
appantoire, vio icrs, mercuriale, & brâche vrfinc, ou bien pov^
reesappellees biecreSjaulieude laditcbranche vrfinc fl /n >
mrl i r°,Tr»decnafntroisPoignécs, fleur de camomille, &
melhJc^de chacun deux poignées, femenec danis, fenouil, co- min tenugrec, carui, graine ou femence de lin,' & de feeleris montani, de chacun vne once: pollipodij quercini, deux on- ces « denue : ks fummites & petites branches du deffus d'anet, deux poignées: & tout ce faire bouillir auec eau, iufquesà ce que la dccoftion vienne à deux liures , & dedans ou mettra aeux onces & demie de fucre rouge, caiïc récente & frefchemët hrn a" j cane>trois onc« diaphenicô.vne once & demie, Dcnoifte, deux onces, huile de noix, eheneuiere, Se d'oliue, de enacun quatre onces, & de tout félon l'art foitfait vn cliftere, eqyeion baillera au cheual des incontinent que l'on f apperce- ual iqU « u £rbcu-°rcnb^ant ce cliftere on tiendra au chc- Iél ni *&Ic CUI haut>'le tenanc ainfi 2Prcs luJ auoir baii-
„2r"DC hcure ou deux, à fin que le cliftere air meilleur
moyendefaire attraction des humeurs froides, corrompues & «auuaife & pour îerqucilcs y £ft forbeu>Et 'es Pdc J* ou troisheuresferontpaffees,file cheual n'a vuidéfon cliftere
fanslc feUc^iff T"" ^ CGUU£rtu^on montera deffus
ou«17 ' cheuauchera on le pas vne heure ou ij. & iuf- lTm^trr^ Apres faut
d« nn le VemCde qU 1Qy dcuât cft dit & declaré> oâi y parle
remeH î^Crc. &WCOIP°«e auec vinknc ou autre: Carie
nemln!7;=ft^f-bon, pourueu qu'on le baille au cheual foudai- âdS^f ™conUn«" qu'on f apperçoir qu'il eft forbeu.- & en cE, Ï'P dr"danS icduy Vin: & auffi qA ^ pourmené,
cfdira\ C,,PCnfe> &t[aké en laforme & manière que dit eft,
eldits chapitres & articles. |
||||||
I TRAITE
Pour coup de trait, de pointe, 6?1 de taille : comme
defpée.harquebups^piques &* autres baflons: ç$* pour tirer lefer,bouleti& boys dehors^aipour- rait ejîn dermuré dedans lefditesplayes. Chapitre 28. CI le cheuaî eft féru, & que le fang forte de la playcPrenez vnc ^befte nommée heriffon,& la mettez dedans vn pot neuf de terre après luy auoir ofté'les entrailles : & le faites cuire dedans vnfour, fans qu'il foitbruflé&: qu'il foit tant cuyt, que l'on en puifïe faire poudre de laquelle en prendrés telle quantité que befoin fera: &: après auoir lauélaplaye,en mettrez deffus vne fois ou deux le iour. Autrement:Prenez chopinode miel, & autant de chaux viue, & le mettez cuire fur le feu, en le mou- uant fouuent d'vn bafton & le faites tant cuire qu'il fe puifTc pul- uerifer : puis l'ofterés hors du feu, & le ferés refroydir, & en fc- réspoudre:de laquelle mettrésfurlaplayc, après I'auoirlaucc par deux fois le iour au foir& au matin: & faut qu'elle (oit Ia- uee de vinaigre, oa vin blanc tiède, ou chaut, pour ofter la ma- tière qui y pourrait eftre: &côtinuez ce faire par efpace detéps & tât que befoin fera.Si le coup de trait cft profond, après auoir iettéauecvne feringue devin blanc, ou vinaigre chaut,ou tiède dedans pourl'aucrla playe: Faut puis après prendre vne groffe tente de linge ou drapeau de chanure, & la frotter devin ou vi- naigre, puislapoudrertrcs-biendeladite poudre: & faut ainfï faire deux fois le iour, & partant de temps que l'on voyeque la playefoit guaric. Autrement: Si d'auenture le fer du trait ou autre bafton (bit demeuré en la playe, & qu'on ne lepuiffc r'a- uoir,& qui feroit caufe que ladite playe rendroit toujours apo- ftnme, tant qu e le fer feroit dedans : Pour le tirer hors faut prê- dre des choux, & les faire cuire fans fel, & du brouetqui en vié- dra en faut ietter dedans ladite playe auec vnc feringue,& pren- drez îefdits choux ainfî cuits, & les faulpoudrcz de poudre fai- te d'aymaot, ou de callamyte que mettrez fur la playe : & faire ce vne fois le iour feulement,& par tant de temps que befoin fe- ra : ce faifant le fçrfortira : cecy eft auflïtres-bon pour la per- fonne. Autrement: pour tirer le fer hors d'vne playe, prenez herbed'ais;remoinc,S<:la oilcz dedans vnmorucrDuislamet-r tez
|
||||||||
î> E RECETTES.
|
||||||||
—
|
||||||||
tez fur la playe deux fois le iour. Autrement : Prenez herbe daï
gremoine deux poignées 3 & quinze ou vingt limats tirez hors iiTC'if br°y,CE auccladite herbe,&cn faites emplaftre & les lit dC dimm'de Chacun deux bonncs Poigne^
emp aftrÏZ ™ T monicrrar (^ *>dc PorC ' ******
P^cnef 1 n/ "T'",'- fur h Playe chacun iour • Autrement: & ksbovTfns ,T broncs poignecs ^ foient hots la c°que
rr-I }ï rrtï&lcS faltCS cuyrc auec vn quarteron debeur-
îh£ï j t °nt cuyts>méttcz~en furlaplayevnc empla^ enfl^P CUni°Ur' Etpourdefcnflerlaplàye fi elleeftoit • «oires'anv,?CZyaritTrC,J ict0ns dc ronfes qui Posent meures
neS buiir°"s>dc chac"» trois poignees:aluynejautât: lai- bTent «T? f°n fuif3d^^ Peignées, qu'elle foit couppec ■£. meniJ & faitcs la tout cuire dedans vn pot, auec vne pinte « qerme d'eau, iufques à la confommation de la tierce partie: pins de ce tout chaut en faites emplaftre fur lcnneure. Notez qu'aucuncsfoisles coups des deftufdits baftonsfont
Zmrkàottll1* mcmbl-es&fi dangereux, qu'on ne les peut
5 ! , Ch-UaUX cnm^rent. Ilyen a auffi de curables,
pTave â gUiUlr ?tirCr ks fers & Mulets, ou boys hors la 5« «mr ? T' 5T^ion & ordure nef en enfuyue) on vfera près!"?" 7 tciruld=ciarcz: & d'autres que treuuerez pro- ie ^p^^r ^^^^o,^ Damai de rondes venant par trop ejîrt refroidy.
^ . Chapitre 2p, KfŒïlÏÏr?qVmal furksro^ons:Prenezfîente
6 vin bfanr n fCZ CUifC auecsutaRt dcfon de froment
A &iî? ?l;1S^andii^raafrczcuit lai/ïczJcvnpru refroi- fois le in, r S™ '& n°n îl'°P 'mettC2 le W ^ i« r«ns vne ^ c2 ïCmecnt' Autrement: Prenez des quatreoigne- Pourur., « ' ? 'u fl°îtCZ fonuet Ics reins ™ ^'^ rognons, SL" T CheLU n'y ait PIa>'C • Autrerncn^Prenez^my Sïte iaiff«ioynr &-îîfaitcs euile'& q^"d cJle {™z dcmy
«Wte, laiflè* la refroidir vn pcU? puis aprcs Afcz chaude, & no^
|
||||||||
DB RECETTES. ÎJ2.
Autrement pour cheual qui eft las de cheminer : Prenês femen-
ce de comin, huile d'oliue, miel farine, de froment & moyeux d'eeufs, & faites tout bouillir cnfemble, & qu'il foit fîx comme oignement : cela fait eftuués le cheual, & foit bien oint & frotté de cet vnguent, & les nerfs auffi qui font dans les cuiffes foient bien frottés. Autrement : Prcnés huile de noix qui n'ait rien fait demie liure , eau claire & nette rne pinte, leciuedemy ver- re: battes fort le tout enfemblc,dc forte qu'il foit bié battu: puis au foir quand les iambes,pieds, claponmers &boliés du chc- Bal lafle feront fecs & bien nettoyés & frottés „ en faut oindre & frotter les iambes du cheual. |
||||||
TRATTB
trop, mettez la dedans vn fac que Juy mettrez furies reins &Ie
remuez rne fois le iour,& continuez i ifqucsàcequ' l foirgua- ry.Autremcnt:Pr:nez deux onces d'agaric trofchifcal,dcuxon- ces de poudre de yera,& le tout puluenfé & meflé cnséblc aucc vne pinte de vin blanc,le ferez auailer au cheual, puis le prome- nez^ qu'ilfoitcouuert. Autremcnt:Prenez borrachcs& bu tes ou poirees,de chacun quatre ou cinq poignées, & les pillez de- dans vn mortier, & en faites le plus de ius que pourrez, lequel prendrez auec deux pintes delaid, demie hure de beurre frais, vn quarteron de miel & deux onces d'agaric trofehifeat, &dc tou tce meflé cnfemble & ferez vn cliftere,lequel vn peu chaut le baillerez par le fondement au cheual. Et faut qu'en le luy baillan t qu'il ait les pieds de derrière & la croppe plus haute que le deuant:puis quand ill'aura tenu demie heure ou plus^tl le fau- dra promener lepetitpas, par l'efpaee d'vne heure & demie, &C qu'il foit couuert fans luy bailler à boire ny à manger: &faut quand on luy baillera le cliftere qu'il ait la fuidite auoyne dans vn fac fur les reins.non trop chauderce remède eft vn des plus fouucrains pt ar la maladie qui eft fort difficile à guarir. La fai- gnee de la queue eft fort bonne pour ladite maladie, en luy ap- pliquant & tenant fur les reins vis à vis des rongnôs ladirc auoy- fle chaude & autre cas cy deffus fpecifîez après qu'il aura efté faigné. Etd'ieellevcinedclaqucueen faireextradion defang telle qu'il eft be(ôiB,cn luy auallant de la main en bas contre la queue ledit iang & humeurs. VeUUJfîim. chapitre 30.
pOurcheuauxqui font las de trop cheminer, rrenez de l'eau "■■ de rrippes 8C de la greffe fondue cnfemble, & méfiez auec de la farine de froment & de la cendre, &de ce laucz les ïambes du cheual au matin S&m foir. Autremér pour cheual qui eft laf- fé : Prenez du miel deux onces, de la greffe de porc trois onces, fon de froment vn picotin,faites tout bouillir enfemble,& cha- que iour luy en empliffés les pieds le plus chaut que pourréî.& qu'il pourra endurer, & le fîeutés par Jcff isrmais faites Luy auât lafchcrles fers . Aucreruêt pour deîaffer liafliLiemcntvn chenal, & luyaffouplirïes iambes & nerfs : Prcncs vin & miel, & fûtes tout bouillir cnremi>Ie, &Iuyeulauéi bien fimuetn les iamb.es,. |
||||||
!*
|
|||||||||||||
in
|
|||||||||||||
m -F
|
|||||||||||||
r % * \
|
|||||||||||||||||||||
(m
|
|||||||||||||||||||||
,\*H
|
|||||||||||||||||||||
<a
|
|||||||||||||||||||||
vi
Jd |
|||||||||||||||||||||
3^
|
|||||||||||||||||||||
2**
|
|||||||||||||||||||||
~J?/a
|
|||||||||||||||||||||
fi
|
|||||||||||||||||||||
■■Bps**—15-
|
|||||||
h W
|
|||