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DESCRIPTIONS

ill

ET USAGES

DE PLUSIEURS NOUVEAUX

MICROSCOPES,

TANT SIMPLES QUE COMPOSEZ;

Avec dc nouvelles obfervations faires fur une multitude innombrable dinfedtes, 6c d autresnbsp;animaux de diverfes efpeces, qui naiflent dansnbsp;des liqueurs prparcs, 6c dans celles qui nenbsp;le font point.

L. J o B L o T, TrofeJJeur Koyal cn Mathenutiques s de I Acadmie Koynle de Peinture Sculpture i demeu-rant fur le ,^aji de I'Horloge du Tala, au gros

A PARIS,

Chez Jac QjT t s CoLLOMBAT Imprimeur ordinaire du Ivoy amp; de IAcademie Royale de Peinture amp;:Seulpturcynbsp;ru Saint Jacques , au Pelican.

M. DCC. X V11 .

AF probations BT PRIVILEGE D If

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AVE RTISSE MENT.

Ne partiede eet Ouvrac^e n eft A propre-ment parler , qu unc elpece de Journal des obfcrvatioiis que fay Elites ur uncnbsp;multitude infinie de tres-pedes animauxnbsp;iiiviiibles a la portee ordinaire de nos yeux.

La fadlit qiie j ay trouv dans Tiifage de mes nouveaux Microfcopes , ma conduit inlenfiblemencnbsp;plus loin que je ne penfois j amp; nia fait defcendrenbsp;dans un dtail qui pourra tre ennuycux a ceux quinbsp;ne font pas accotumez a fuivre la nature dans lesnbsp;operations , amp; qui nont pas appris par experience ,nbsp;que trop de negligence fur des circonfances qui nenbsp;fcmblent reprlenter rien de confiderab-e, a fouventnbsp;priv les Pliyfidens du fruit cuils auroient tire duncnbsp;plus exadie application.

J ay ajouta mes obfervations des conje-ftures fur les produdions des differentes cfpeces de petits animaux qui Ie trouvent dans les ltc|ueurs gt; je ne puLnbsp;etre du pard de ceux qui les attribuent a la putrcfac-

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A vertissement.

tion : cette opinion eit dautant moins concevabic i que ce froit abandonner aux irrgularitez dn hazardnbsp;des Ouvrages qui fe font toujours dans un ordrcnbsp;qu on ne peut jamais aflcz admirer. Jenay done fub-ibtii une autre, qui me iemble repondre netcementnbsp;a Ia multitude prefquc infinie de toures mes experiences.

Jay divii tout eet Ouvragc cn deux Parties: Ia premiere contient la conftrudion amp; les ufages de plu-lieurs Microfcopes, plus commodes amp; plus parfaitsnbsp;qifauciins de ceux c]ui font venus jufqua prefeiit anbsp;ma connoilTancc. On les voit mis en pcrlpedtive furnbsp;vingt-deux Planches, avec les plans amp; les profils quinbsp;font nceflaires pour en bien faire comprendre lanbsp;mechanique amp; iufage. ll y a deux ou trois de cesnbsp;Microfcopes qui lont dunc ctendu prefque univer-felle, amp; particulierement Ie dernier, qui a ct repre-lent dans les Pianches zo. amp; zi , fur Icquel on pour-ra monter entres-peu de tems, amp; tout de fuice, non-feulementdcs lentiiles de differens foyers, maisaulinbsp;de tres-petits Microlcopes a deux amp; a trois verres ,nbsp;depuis un pouce de longueur jufqua trois, dont lesnbsp;plus courts ont des avantages conuderables, commenbsp;de faire paroitrc les objets dans leur fituation droitenbsp;OU naturelle , en les reprefentant clairement amp; dif-tindement j faifant dailleurs PofEce de plufieursnbsp;Loupes de differens foyers, dc tellement condruic ynbsp;que la leiitille objedive y devient oculaire quand onnbsp;veu, fans changer fcnfiblement la diftance des deuxnbsp;yerres qui Ie compofent , ni Ic lieu qu ils occupentnbsp;dans la monturc.

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AVERTISSEMNt.

t a ce dernier Microfcope univerfcl , on pourra fres-facilement amp; lans embarras appliquer des poif-ibns de differentes longueurs c groffeurs j amp; mmenbsp;de diverfes efpeces , comnie des Tetarts , des Gre-noilles , des Lamproyes, des Anguilles, des Bro-chetons , des Tanches, des Carpes , des Goujons,nbsp;amp;c. en la queue defquels amp; ailleurs , on aura Icnbsp;plaifir de voir les divers mouvemens du fang dans desnbsp;vaifTcaux diverfcmenccourbezj formant entrcux com-me des fypbons, dont les branches Ie rencontrent denbsp;lelie maniere, qu'elies formciit tantt iin are de eerde , tantbt un angle droit , tantot un obtus ou uil

siiou.

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On y verra de plus de deux fortes de vailTeaux dc traverfesj tres-menus amp; tres-courts, fituez differeni-ment entre deux plus gros vailTeaux qui font paralle-les entreux , de Fuii defquels on voit Ie fang scha-per par ces vailTeaux de traverfes , pour palier dansnbsp;fautre a angles droits, aigus, ou obtus, Ec il faut re-marquer qu on ne voit dans ces vailTeaux ni anafto-mofesj ni valvules qui empchent le Tang de retour-^nbsp;ncr en arriere.

Toutes ces diverfes obfervations, amp; pluGeurs au-tres dont je ne parle point icy, nc peuvent tre confirmees que par un grand nombre dcxperiences rei-tcrees, amp; faites avec beaucoup de Toin fur Ics divers fujets dont on vient de parler. Nous en avons djanbsp;iic voir une partie a plufieurs perfonnes d un meritenbsp;diftingu , amp; jefpere tre dans peu de jours, en etatnbsp;de poulTer encore plus loin que nous n avons fait cesnbsp;;ioaveUes decouYertes;car ayanit fourni plufieurs Mi^

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AVERTISSEMENT. crofcopcs a de celebres Medecins, a de fameux Anatomises j amp; a plufieurs autres illuftres amateurs denbsp;ces nouveaurez gt; il eft prefque impoffible que chacunnbsp;deux, soccupant ac^rablement a fexamen des effersnbsp;furprenans de la nature, ne dcouvre tous les joursnbsp;des cliofcs nouvelles amp; fingulieres , dont on pourranbsp;dans peu faire part au Public j, tant par des Confrences particulieres que nous efperons faire, que parnbsp;les Journaux des Spavans, dans lefquels tous ceux quinbsp;les voudront lire , trouveront de quoy augmenter anbsp;Pinfini Ic petit Oiivrage que je donne maintenant aunbsp;Public.

Outre CCS nouveaux Microfcopes , dont on vient de parler, je donne encore des deifeins amp; des explications de piufieurs autres que jay perfedionnez, ennbsp;tendant leurs ufages fans en augmenter confidera-blemenc la dpenfe : on verra, par excmple, dans lanbsp;lOe- Planclie Ie dcifein dun Microfcope a tiges quinbsp;neft pas de mon invention; mats les additions amp; lesnbsp;change mens que j av jug a propos dy faire , pour-ront peut-tre plaire a ceux qui ont quelque edimcnbsp;pour eet inftrument, que nous faifons fervir aux ob-fervations des animaux de piufieurs liqueurs.

Pn corrigeant quelques defauts des Microfcopes a Canon de verre , qui ont encore t nomm Tom-beaux ; j en ay aufll tendu funiverfalit plus loinnbsp;quon n avoic fait jufqtfa prefenc.

On parle de plus dun petit Microfcope a trois ver-res , reprefente fur la 15^. Planche, qui peut aufli fervir a deux verres conveves des deux ctez , en fup-pnmant celuy du miliePi, avec lequel on fera, (i fon

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AVERTISSEMENT, ^ vcut, en un moment, une petite lunette cl'approcEc,nbsp;qui fera paroitre les objets dans leur fituatiori droitenbsp;OU naturelle.

Le mmc verre du milieu de ce Microfcopc , Sc fon oculairc , tant placez j comme on le dit, dansnbsp;fon lieu , ferviront a* raire une petite lunette d appro-che 3 qui fera voir les objets dans une fituation tourcnbsp;contraire a la prcedentCj iicmployant pourcela qucnbsp;ie corps du Microfcopc mme avec ce quil contient jnbsp;c ce mmc inftrumeiit tant mont fur un pied quinbsp;luy conviennc, pourra encore fervir a rendre vibblcsnbsp;ics animaux de quelques liqueurs , amp; la circulation dunbsp;fang dans la queue Sc ailleurs, de tous les poiilonsnbsp;qui feront dune grandeur Sc dune groifeur commode pour tre applique fans peine a cctte petite machine.

En expliquant les ufagesde cliacun des Microfco-pes qui font reprfentez dans cette premiere Partic ; j ay dit la maniere de preparer une mmc chofe dif-feremment pour y tre applique amp; obfervce. Cesnbsp;repetitions mont paru nceifaires en ces eiidroits inbsp;puifquelles fervent a rendre lufage de ces machinesnbsp;plus univerfel j amp; a fatisfaire ceux qui ne veulent avoirnbsp;qu un feul Microfcopc, accompagn dunc explicationnbsp;fuffifamment ctendue pour les inftruire des ufagesnbsp;qudls en peuvent efperer.

La feconde Partic de ce Livre contient douze Planches de mme grandeur que les premieres, fur lef-quelles on a exprim une partis des nouveUes dcou-vertes que nous avons fakes, par un grand nombre de Figures delTines Sc graves lgamment, repr-

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AVERTISSMENT. fentant une multitude prefque infinie de divers ani^*nbsp;maux qui ont t incoiinus jufqua prefenc, amp; qui ontnbsp;t vs marciiant, rampant nageant dans des eauxnbsp;prparces gt; amp; mme dans celles qui ne Ie font point,nbsp;LHiftoire anatomique que nous donnons de Ianbsp;plupart de cesanimaux nouvellement de'couverts, parnbsp;Ia feulc application de quelqucs gouttes prefque in-fenfibles de liqueurs mifes au-devant de mes yeux,nbsp;armez tantt de Fune de nos nouvelles Machines ,nbsp;appellee Microfcope , tantdt dune autre diverfemencnbsp;conflruite , doniic lieu defpcrcr que eet Ouvragcnbsp;pourra tre agrable au Public j tant par fa nouveaut , que par futilit que les Pliyficiens, les Medecins ,nbsp;les Chirurgiens , les Anatomiftes , les Chymiftes,nbsp;6c dautres perfonnes en pourront retircr j commenbsp;font les Deflinateurs j les Peintres, les Graveurs, lesnbsp;Fabricateurs dinftrumens de Mathmatiques , lesnbsp;Joaillicrs, les L.^idaires, les Mdaillifles, les An-tiquairesj les Verificateurs dcritures, les Horlogeurs,nbsp;les Lunetiers , 6cc. puilque par Ie fecours des verresnbsp;de ces Microfcopes, les Arriftes dont on parle , au-ront lavantage de dcouvrir jufqu aux moindres d-fauts de leurs Ouvrages , amp; mme Ie moyen dc lesnbsp;vitcr, OU du moins dapproclier de plus pres du pointnbsp;ie plus haut de perfetion j ce quils ne pourioicntnbsp;faire fans ce fecours.

Je nay p dcrire les petits animaux qui fe trou-vent dans touts les infufions dont il eft parle dans cette feconde Partie, fans leur donner des noms quinbsp;enfiffent comioitre la difference. Pour eet effet, j ajrnbsp;cherch dans la nature des chofes qui me fuffent affez

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AVERTISSEMENT.

ciinu's, amp; qui eufTent quelque rapport de rc{em-' blance avec les poilToiis que jquot;ay vs dans mes liqueurs , pour leur donner les mmes noms quon anbsp;donnez a ces diverfes chofes. Mais nayant pas tou-jours t afTez heureux pour rencontrer de quoy menbsp;farisfaircj fans doute, faute davoir unc connoifTancenbsp;alTez tendu des divers tres de la nature, jay tnbsp;contraint de nommer dautres poiiTons aucremeiic, ennbsp;leur donnant des noms qui en marqualTent les inclinations parciculieres , ou leurs mouvemens les plusnbsp;ordinaires. Ainfi jay nomm les premiers Corne-mufes , Ovales , Chenilles aquatiques, Antonnoirs,nbsp;Poules Iiupes, Rognons, amp;c. Etjaydonn auxau-tres les noms dAveugles , de Piroetteurs j de Gou-lus y dInconftans, de BoufFons ^ dElegans, amp;c.

Enfin on verra une Differtation fur Ia maniere dont les objets font vus dans les Microfcopes, Sc dans lesnbsp;Lunettes dapproche , contenant pluficurs experiences nouvelles, qui donnentoccafionde fe determinernbsp;en faveur de la meilleure des deux opinions qu on synbsp;propofe.

Imprimc aax dpens de TAutesir?

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P RO B A T ION,

J'Ay lu par Tordre de Monfeigneur Ie Chancelier un Manuferit , qui poiir ticre; Defcri^itions amp; uja^es de plufieun muyeaux TUkrojcopes, ayec denbsp;noitveUes Ob/irvatiom, amp;c. par M. Joblot Profeflur Royal en Math-mariques. Oiicre les nouveaux Microlcopes que rAuteur y dcrit, il ennbsp;perfetUonne plueurs aiitres , amp; rapporte quantit d'obfervations fort cu-rieufes qitil a faites avec beaucoup de foin , ainii eet Oiivrage peut crenbsp;.iirile amp; agrabJe au Public. A Paris ce treniime Novembre 1716.

Gauger.

APPROBATION DE ACADEMIE ROTALE

de Petnture * Sculpture.

AU]oiirdhuy Samedy dnquime Decembre mil fept cens feize, TA-cadmie seft aflemble a lordinaire pour les Conierences , Monfieur Joblot y a apport un Oiivrage quil a compof , qui a pour titre ;nbsp;Dejcrif)tkns amp; ujages de ptupeus nouveaux Mlcrojcopes, tant fimples que compo-; ayec de mnyelles Obfervaiions faites fm une multitude mnombrable dinjec-tes , amp; dautres anitnaux de diverfes efpeces , qui naijj'ent dans des liqueurs pr-gt;nbsp;paie , amp; dans celles qui ne Ie jont paint.

La Compagnie, aprs avoir eout la lecture de la divifion de rout IOu* Vrage , fair en deux Parties , Sc avoir examine plus de trence Planches innbsp;4 , reniplies de Figures deffines amp; graves lgamment, reprfentant fesnbsp;n,ouveaux Microfcopes mis en perlpeftive, amp; accompagnez de tons les Plansnbsp;,amp; profils necellaires pour en bien faire comprendre la mchanique amp; Tufage,nbsp;a auffi remarqu que dans la feconde Partie iAuteur met en ufage fes nou-velles Machines, pour faire lhilloire anatomique d une multitu.ie prelquenbsp;Infinie de tres-petits animaiix, qui ont tjufqu'k prefent inconmis, ^ canfenbsp;de leur petitell, amp;des grands dfauts qui font infparables des Microfcopesnbsp;ordinaires.

Ceft pourquoy^Ia Compagnie ayant confider que cet Ouvrage pou-voit rre tres-agrable au Public , tant par fa nouveaut , que par rutilit que les Pbyficiens, Medecins, Anatomilfes , Chimiftesamp; autres en pour-roient retiree j elle a bien voulu luy accorder la permiffion de fe fervir dunbsp;Privilege que I.e Roy a accord a ladite Acadmie.

Fait amp; extrait par tnoy Secretaire de l'Acadmie , ce cinq Tf^iembts mif fepl censJeiTf. Sign, T A v e r N i E R.

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tAKKEST DU CONS EI L D'EST AT, portam T?rivilge du Roy.

Du Juin 1714*

Extrait des Regijres du Confeil dEtat.

SUR ce qui a t reprefent au Roy, tant en fon Confeil, par foa Acadmie Royale de Peinnue Sc Sculpture, qiie depiiis quil a plu ^nbsp;Sa Majeft donner a ladite Acadmie des marqus de fon afteftion, Ellenbsp;s eft appliqiie a vee foin a ciiltiver de plus en plus les beaux Arts , qui oncnbsp;toujours fait Ioblet de fes exercices , amp; comme la fin que Sa Majeft seftnbsp;propole dans rtabliffement de ladite Acadmie, compofe des plus habi-les du Royaume, a t non-feulement que la jennefl profitk des inftruc-tions qui ie donnenc journellement dans 1Ecole du Modele , des Leconsnbsp;de Geometrie, Perlpeives amp; Anatomies, amp; a Ia v des Ouvrages qui ynbsp;font propofez pour lrvir dexemples raais encore que Ie Public fut in-form du progrs qu y font les Arts du Deflein, de la Peinture amp; Sculpture , en luy faifant part des Difcours , Confrences amp; Delcriptions quinbsp;pourroient Ie luy faire connoitre, principalement en multipliant par la gravure amp; imprelion les beaux Ouvrages de ladite Acadmie Royale , afin denbsp;les conlrver ii Ia pofterit , unique moyen de perfefionner les Arts, Scnbsp;d exciter de plus en plus lemulation. Acescauses, SaMajestenbsp;defirant donner a ladite Acadmie, amp; a tous ceux qui la compofent, routesnbsp;les facilitez amp; les moyens qui peuvent contribuer a rendre leurs travauxnbsp;utiles au Public; Le Roy etant en son C0NS11L5 a permis amp;nbsp;accord k ladite Acadmie 5 de faire imprimer amp; graver les Delcriptions,nbsp;Memoires, Confrences, Explications, Recherches amp; Oblervations quinbsp;ont t amp; pourront tre faites dans les Affembles de PAcadmie Royalenbsp;de Peinture amp; Sculpture 5 comme auffi les Ouvrages de Gravure en taille-douce OU autrementamp; generalement tout ce que ladite Acadmie voudranbsp;faire paroitre fous fon nom, foit en Eftampes ou en impreffions , lorfquenbsp;prs avoir examine amp; approijv leldits Ouvrages de chacun des particuliersnbsp;qui la compofent, elle les aura jugez dignes detre mis au jour, liiivant amp;nbsp;eonformetNent aiix Statuts amp; Reglemens de ladite Acadmie , faifant Sanbsp;Majeste tres-exprells inhibitions amp; dfenfes tl tons Imprimeurs , Librai-tes, Graveurs amp; aiitrcs perlbnnes de quelque qiialit amp; condition qu ellesnbsp;Ibient, except cekiy qui aura t choili par ladite Acadmie, dimprimecnbsp;011 faire imprimer, graver ou contrefaire aucuns Memoires, Defcriptions,nbsp;(Confrences amp; autres Ouvrages gravez ou imprimez concernant ou ma-;iez de la fulHite Acadmie, ni den vendre des Exemplaires contrefaits ennbsp;wille inaniere que ce foit, ni fous quelque prtexte que ce pifle tre, fan?nbsp;/a permiffion exprefle amp; par crit de ladite Acadmie, s peine contre cha-

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am des contrevenans de trois mil livres d amende, confifcation , ranr de tons les Exemplaires contrefaits, que des prefls, caradteres, Planches gras-ves, amp; aucres urenfiles qui auront fervi a les imprimer amp; contrefaire, amp;nbsp;de tons depens, dommages amp; interefts. Veut Sa Majeste' que ie pre-fenr Arreft loit execute dans fon entier , amp; en cas de contravention, S Anbsp;Majeste s en relerve la connoiliance amp; a fon Confeil, amp; icelle inter-dita tons autres Juges. Fait au Conleif dEtat du Roy , Sa Majeste ynbsp;ctant: tenu a Marly le vingt-huit Juin mil fept cens qiiatorze.

Sign, Pheeypeaux

LOUIS par la grace de Dien Roy de France amp; de Navarre ; Au pre-mi .r notre Fluillier oit Sergent fur ce requis , Nous te mandons amp; coiumandons par ces Frefenres, lignes de notre main, que iArreft dontnbsp;Iextrait eft ci-attach fous le contre-feel de notre Chancellerie, ce )Onr-d huy donn en notre Confeil dEtat, Nous y tant, tu fignifies ^ tous quifnbsp;appartiendra , a ce quils n en ignorent, amp; fades pour Ion entiere execution , tous A6tes amp; Exploits nceflaires , fans demander autre permiffion ;nbsp;Car tel eft notre plaifir. D o n n e' a Marly le vingt-huitime Juin Fan denbsp;grace mil fept cens quatorze , amp; de notre regne Te loixante amp; douziine,nbsp;L O U1S j Et has, Par le Roy, Phelypeaux.

mil fipt ems quatort^, l'onyme jour de Septembre , a la requhe de tAcadmie l{gyale de Peinture er Sculpture, iablie par Sa THajeJi damnbsp;Jin Lousm a Paris; fay ficrre Colin Huijfier Audkneier aux Enqutes du Palais , demeurant rue de la Juiverie , ParoiJJe faint Germain le Viel, foujftgne .nbsp;fgnifi zsr latffe copie imprime du prefent Arrefi du Confeil d'Etat du I{oy , amp;nbsp;Commijfion Jur keluy obtemes aux fins y contenus, au Steur Charles pbufielnbsp;Syndic de la Communaut des Imprimeurs amp; Libraires de Paris, en leur Bureautnbsp;amp; Chambre Syndicale rue des Islathurins, en parlant d fa perjonne, amp; ce tantnbsp;pour luy que pour les autres Libraires amp; Imprimeurs, a ce quils nen iznorent jnbsp;ait d y jatisfaire, amp; fake feavoir d fa Communaut; lequel Sieur Ifobufel par-lant que defies, a fait rponje tant en fon nom quen ccluy de fes Adjoints eSr de fi$nbsp;Communaut 1 qu il accepte la prefente fignification , amp; qu U nempeche que tenbsp;piejent Arreft pottant Privilge accord par Sa Trlajeft d fadite Acadmie fioyalenbsp;de Pewture amp; Sculpture, n ait fon entiere execution ; en fe conformant paYCeux quinbsp;feroni graver amp; imprimer quelques Ouvrages on Eftampes en exet ution dudit Ar-reft, AUX l\eglemens rendu-s au fujet de IImprimerie amp; de la Librame, eSr no-tamment d IArreft du Confeil du 17. OBobre 1704. qui ordonne , que de tous lesnbsp;livres, failles, Eftampes amp; gravures, il en fera fourni , avartt de les expofevnbsp;en vente, hurt Exemplaires en la Chambre Syndicale de la Communautnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a jigne^

Robustel , Syndic,

Contre laquelle rponje fay, pour ladite Acadmie, ri'iter les dfenfes portes au fufciit Arreft, amp; protefl de tout ce quily a d proiefter, Cc laifi copie, tarn dttnbsp;Jujdit Arreft O' Cornmljfion fnr iceluy , que du prejent. Sign , C o e i n , aveCnbsp;paraphe. Contrbl d Paris le 15, Septembre 1714. R. Yyfdio 72- Sign, Pontaintnbsp;avec paraphe-

Et cn coniequence de TArreft dn Confdl d'Erat ci-deffijs , poftant Privilege , l'A-* eadmic Royale de Peinture, amp; Sculpture a choi pour fon. linpritncur-Libtaitc , Icnbsp;Sicur Jacques Coclombax Iniprimcur ordinaire du Roy.

NOUVELLES

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iii;

Nou VELLES Observations

Faites avec cles Microscopes tout nouveaux,furune multitude innombrable dinsectes,et dautres Ani-mauxde diverses especes cjui nais sent dans des li-(jueurs preparees etdans celles cjuine Ie sont poinU

Premiere Partie

CHAPITRE PREMIER

siti Scrjrt

folicic

^ant dessein de raporter ce fjuile peutobser-^ver de plus fmg-uiier,et de plus impercep -V* tiblealamplev dans divers inixtes,roie es foit lic|^uides,et fur tuut de debrire les petiCs Aliimaux cpienbsp;[nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;armez,, dexelents Microscopes,^ apercoivent; J cru

I

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% nbsp;nbsp;nbsp;Nouveax Microscopes;

qiiaprs avoir prpar des infiifions differentes , amp; menie dautres liquides qui doivent fervir de matiere a cette Hif-toire naturelle , il falloit expofer dabord routes les piecesnbsp;des inftruniens que jay employez a ces recherches, Ceuxnbsp;qui auront du got pour ces dcouvertes , pourront verifiernbsp;par eux-mmes mes experiences , amp; les poufTer plus loinnbsp;que je nay fait.

Defcriptio O* ufage des muvems Microfcopes, dont on peut Je jnvir d U lumiere dt^ jours ou d celle June chmdelle.

CHaqjje Microfcope hie parot avoir fes ufages par-ticuliersj de forte que je ne penfe pas qiion en puiffe inventer aucun qui renfernie feul routes leS; proprietez denbsp;ceux que je vais propofer.

En voicy n qui paroit exenit des dfauts quon remar-que'daris les autresvamp;: plus univerfel que ceux que jay vas: feul , il fervira a routes les experiences quon fait ordinai-rement avec beaucoup dautres diverfement conftruits ; amp;nbsp;quoyquil paroille dabord fort compof , n avoera quilnbsp;eft tres-fimple par rapport a la diverfit de fes effets j il anbsp;mme eet avantage , que lon peut comprendre en un inf-tant la maniere de sen fervir , dans lexamen dune infinitnbsp;de nouveaux objets tres-agrables a la v, amp; tres-propresnbsp;a prouver la puiffance infinie du Createur , en expofant anbsp;nos yeux rant defpeces danimaux , qui font pevit-etre unnbsp;million de fois plus petits que le ciron, que I on peut regar-der coniine 1Elephant de la plupart de ces infeftes.

Fianche i. Ce Microfcope reprfent tout entier en A , eft compof de quatorze a quinze pieces principales.

Pianche i. B, qui eii eft le profil, fait par la fedion dun plan qui fa divif en deux parties gales, pour en faire voir le dedans ,nbsp;amp; les differentes paifl'eurs des pieces qui le cbmpofent.'

C, eft la reprefentation dun manche qui fe monte a vif fous; le petit canon cilindrique du Microfcope , ou Ton anbsp;fpud line virole dans laquelle il y. a un.; crou/coninie orinbsp;voit dans fe profil B.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

D, eft le defTein dune ptithote ou portedntiii.

E , en

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Premiere Partie. Chap. I. nbsp;nbsp;nbsp;3

E , en eft le profil j F, lentre ; amp; G , le deflbus, ou il y a un petit rebord pour foutenir un diaphragme qui doit porter la lentille marque 1.

I, eft une virole au bord fiiperieur de laquelle on a rcferv une moulure pour la tenir plus facilement , elle eft refendunbsp;cn quatrc differens cndroits galement efpacez , pour fairenbsp;FelFct dun relfort.

3, eft le plan du deftbus de cette virole : fon ufage eft dc retenir la lentille qui fe met dans la boete D , amp; de Iy affermirnbsp;entre deux petits diaphragmes de plomb placez au centre.

H, nbsp;nbsp;nbsp;eft une platine v par devant, au milieu de laquellenbsp;il y a un trou de quatre lignes de diametre , pour recevoirnbsp;plufieurs boetes Tune aprs 1autre, comme D, dans chacunenbsp;defquelles il y a une lentille , dont le foyer eft different denbsp;celuy de chacune dcs autre s ; ce qui eft tres - avantageuxnbsp;pour rflir dans les diverfes obfervations que 1on fe pro-pofe de faire,

I, nbsp;nbsp;nbsp;reprefente la mme platine v par derriere ; L, eft lenbsp;profil de la platine H, ou on voit fepaifleur de la queu quinbsp;y eft rive amp; foutenu par une rofette, comme on le remar-que au bas de la platine H , ou eft fon profil L.

M , eft le deffein dun verre taill en forme dun quarr long, creuf fpheriquement au milieu , pour porter les gout-tes de liqueurs quon y met , en forte quon puifl'e alfeznbsp;fapprocher de la lentille.

Ce verre M, quon peut nommer porte-objet , amp; qui doit avoir tres-peu dpailfeur dans le milieu , eft taill en bi-feaux des deux cotez les plus longs, afin quil entre jufte-ment dans une coulilfe reprefentce fur la platine N ; Sc quilnbsp;y foit encore retenu , fi 1on veut, par un levier a refibrt quinbsp;sappuye delfus , ainfi quon le voit exprim dans le deffeinnbsp;marqu N, amp; mieux encore dans fon profil P O.

O , eft Ic plan tout uni du derriere de cette mcme piece N.

P, eft le profil du reffort de la coulilfe , ou Ton fait en-trer les portes - objets , qui doivent ctre differens amp; noniT-breux , pour faire voir en pen de terns plufieurs fortes de chofes.

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4 nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes.

eft Ie deffcin d unc autre piece ve par devant, qu on pjanchc 3. pcut iiommer porte-pincecce , a caufe qu on y en peut inet-tre plufieurs Tune aprs Pautre gt; tenant Tune un poux , Pau-tre une puce , Sec. que Pon conduit vis-a-vis de la lentiiicnbsp;du Microfcope , pour y tre obferve de tous ctcz , par lesnbsp;pijnche 3. mouvemens divers de la pincette , quon y tourne commenbsp;on veut; foit en Pavan^ant, foit en la reculant.

R S , eft Ie profil de la pincette quon voit arrte fut la piece marquee

T, T, T, T, font difPerens defPeins de plufieurs pincettes a refPort , plus commodes que la precedence , pour pincernbsp;facilement les petits infeftes vivans ou mores quon y veutnbsp;attacher. X, eft la reprefentation dune platine foudc patnbsp;Ie bas au petit canon cilindrique. Cette piece a deux ouvertures , ia plus grande eft de onze lignes de diametre; onnbsp;y voit Pautre reprefente dans fa jufte grandeur, amp; dont lesnbsp;ufages feront cy-aprs expliquez.

V , X amp; Z, font trois pieces qui doivent ctre jointes 6c attachcs cnfemble , de chacune defquelles il faut donnernbsp;une id afPez claire pour en faire comprendre la mechanicnbsp;que 6c Pufagc.

V, eft Ie defPein de la premiere des trois pieces dont je viens de parler , v par devant jelle a une ouverture rondenbsp;de fix lignes de diametre, 6C trois petits crous autour del-le , galement efpacez : amp; fur Ie mme plan on y a rivnbsp;deux pieces un peu leves pour former une eoulifl'e.

Au derriere de cette mme piece marquee par Y, Sc tout a Pentour de fon ouverture , on y a fait une elevation ennbsp;forme de parapet ou dune virole pailPe dune ligne , quinbsp;fe loge amp; tourne librement dans Pouverture ronde de lanbsp;platine X.

Cette platine X, qui eft la feconde amp; la plus grande des trois pieces qui doivent tre lies enfcmble, a onze lignes denbsp;diametre pour fon ouverture.

Z, eft la troifime qui eft toute ronde par fes bords , 6C de peu dpaifPeur , aufli-bien que les deux prcedentes jcllenbsp;eft v feulement du ct poftericur du Microfcope , amp;; ca--ehe du cot o font les refPorts dacier , dont nous parfo-

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Premiere Parti e. Chap. . nbsp;nbsp;nbsp;f

tons bien-tot. Louverture qui eft au milieu na que fix li-gnes de diametre : il y a vers le bord de cette circonference trois petirs trous qui rpondeut juftement aux trois crousnbsp;de la platine V.

On a de plus pratique autour de cette platine Z , amp; vers le bord exterieur de fa circonference , un petit canal denbsp;deux lignes de largeur , amp;: de peu de profondeur , pour ynbsp;loger a des diftances gales trois petits reflbrts dacier trem-pez , qui font fixez par un bout mr le fond de ce canal.

Cela fuppof , il faut maintenant aflembler ces trois pla-tines j amp; pour cet cffet, appliquez le derriere Y de la platine V fur le devant de la platine X j amp; celle qui eft marquee Z , fur le derriere de la mme platine X, en forte quc les reflbrts la touchent, faifant aufli repondre les trois trousnbsp;de Tune aux trois trous dc Iautre j amp;c arrtant enfuite cesnbsp;trois platines ainfl pofes, avec trois petites vis, on aura lenbsp;mouvement de la piece V , doux, egal amp; uniforme , en fortenbsp;quelle demeurera fixe dans tous les endroits ou il fera n-ceflaire qu elie refte.

amp; , reprfente le deflein dune piece compofee dun petit canon cilindrique , dune autre piece a coulifle , d-une virole Planchcnbsp;au-dedans de laquelle il y a un crou pour y faire entrer anbsp;vis le manche qui fert a foutenir le Microfcope entier ; amp;nbsp;enfin dune petite roue marquee b, au milieu de laquelle il ynbsp;a un crou.

a , eft la reprefentation du profil de toutes les pieces dont nous venous de parler dans le deflein marqu

c , eft le plan de la largeur du reflbrt attach interieurc-ment au-dedans du canon , par le moyen de deux petites vis, dont on voit les tetes 6c le corps dans le profil a.

5, 6,7, font trois defleins dune mme piece creufe , qui eft faite en forme dun parallelepipede redangle, a laquellenbsp;on a attach un reffort qui regne le long de fa partie fupe-rieure , comme on voit en la figure 6, amp; une vis a fon extr-mit qui entre dans lcrou de la roue b , doirt Iufage eftnbsp;dapprocher ou dloigner les objets de la platine H, par unnbsp;mouvement uniforme.

5 nbsp;nbsp;nbsp;7 font deux profils de cette nieme piece j 1un dc ces

A ij

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g nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes;

profils marqu 7 , fait voir Ie dedans de la piece , amp; fautre qui cft reprefcnt par Ie chilfre 5, la fait voir par Ie ct amp;nbsp;par dehors , afin de voir lepaill'eiir du reflbrt.

d , eft la reprefentation dun gros canon , garni par dedans d un tuyau de velours ou de drap noir , amp; de deux diaphragmes appliquez a fes cxtrmitez.

o , eft Ie profil de ce gros canon cilindrique : f amp; g , en rcprcfentent les diaphragmes.

h , eft nne efpece de virole ou de boete ouverte. des deux ctez, qui fert a arrter les diaphragmes de diverfes ouvertures , qui fe placenc a 1extrmit objective du gros canon ,nbsp;auquel font attachez deux tenons a jour , par o pafte unenbsp;efpece de regie a coulift , foude a la partie fuperieure dunbsp;petit canon amp;C. Entre les deux tenons de ce. gros canonnbsp;cilindrique , on apper^oit un petit reftbrt dacier tremp ,nbsp;dont 1ufage eft de rendre Ie mouvement du canon plus gal.

La plus grande partie des pieces de ce Microfcope fe peut faire dargent ou de laiton. Les portes-objets doiventnbsp;tre fairs de beaux morceaux de glace des plus tranfparens,nbsp;amp; des mieux choifis. On peut aulTi en faire quelques-uns denbsp;carton , ouvert par Ie milieu , ou de quelqu autre matierenbsp;qui convienne aux divers objets quon y veut mettre , com-me alles de mouches, plmnes nienues de ferins de cana-rie , amp;c.

Nous avons neglig de determiner par des mefixres partie culieres , la grandeur de chaque piece de ce Microfcope jnbsp;paree que les Figures les reprfentent aftez bien amp; aftbznbsp;jufte , dans les mmes proportions que Monfieur Ie Febvre,nbsp;tres-habile Ingenieur pour la conftrution des inftrumens denbsp;Mathematiques, les a executes.

uja^es de ce Microfcope,

Te naurois jamais fait fi je voulois rapporter tous les iifav ges de ce Microfcope \ ceft pourquoy , pour ne pas en-^nbsp;trer dans un dtail trop long , je nxe contenteray de dire ennbsp;general , quon Ie peut employer tres - avantageufement anbsp;f examen des petits anim.aux , de leur fang, amp; des autre?

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Premiere Partie. Chap. T. nbsp;nbsp;nbsp;7

liqueurs contcnucs dans leurs differens vaiffeaux ^ amp; a la dccouverte des moindres particules, rant des mineraux quenbsp;des plantes, ou Ton apper^oit uiie infinite de chofes nou-vellcs dans leurs graines , dans leurs tiges , dans leurs feil-les 3 dans leurs boutons , dans Jeurs fleurs j Sc enfin dans tou-tes les infufions de chacune de ces parties , ou de pluficursnbsp;enfemble, dont la inoindre goutte contient louvent une multitude prodigieufe de cratures vivantes dune petitefl'e quinbsp;chape aux meilleurs yeux deftituez du fccours de Fart.

Lorfque Fon fe propoFe dexaminer quelqucs-unes des liqueurs dont il eft parle dans cette Hiftoire, il faut enfoncer ic petit bout dun menu baton, ou Fextrmit la plus menunbsp;dune plume , jufqua profondeur de deux lignes au plus , Scnbsp;vers les bords du vaifteau , y faifant mme toucher ce boutnbsp;de plume , pour le porter enfuite charge dun pen de liqueurnbsp;fur le milieu du concave fait fur le porte-objet de verre en-gag dans la coulilfe , de la piece du Microfeope marque pi^nchei-N , qui eft decrite cy-devant: par ce moyen une partie dunbsp;pen de la liqueur, qui stoit attache au bout de la plume ,nbsp;coulc dans cette cavite duporte-objet, Sc y tonne une gout-telette du diametre dune ligne ou environ , qui paroit aunbsp;Microfeope comme un lac d une vafte ctendue, dans lequelnbsp;on voit nager une quantite furprenante de tres-petits poif-fons de diverfes grofteurs, figures Sc mouvemens.

Nous expliquerons plus loin une nouvelle maniere dap-pliquer le vinaigre fur le porte-objet du Microfeope , plus convenable que celle-cy , parce qu on y peut mettre tres^nbsp;facilement beaucoup plus danguilles jnous dirons fculementnbsp;icy que les lentilles qui grofliflent le plus font les moins pro-pres a obferver ces infeftes , a caufe que la grandeur monf-trueufe foils laquelle ces lentilles les font paroitre , empcchenbsp;de les voir routes entieres j de forte quil fuffit de les obfer-ver avec une lentille denviron une ligne Si. demje de foyernbsp;pourvu quelle foit excellente.

Nous avons dja dit que les poux , les puces, Sc dautres animaux de pareille grolTeur , pouvoient sy obferver toutnbsp;viv,ans , par le moyen des pincettes qu'on ajoutojt a la pla-fine marque C3^ amp; nominee porte-pincettes j Sc nous ajou-

A iij

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8 nbsp;nbsp;nbsp;Noveax Microscopes.

tons de plus , que ces nimes infetes pcuvcnt tre enfer-niez en un des portes-objets de verre creuf fpheriquementy amp; couvert dune latne fort mince de verre ou de talc , afinnbsp;de les empcher de fortir de leur prifon.

Pour faire tenir ce convercle plat amp; rranfparent fur Ie concave , on fe fervira dun peu deau gome , ou de la fim-ple huinidit de lhalene quon y pouflfcra de prs.

On peut encore attacher ces efpeces dinleftes , comme les mittes de fromage , les fourmis, amp;c. fur un petit verrenbsp;plan, OU fur un concave de mrae matiere , au moyen dunnbsp;peu d'eau gome dont on Ie moiile legerenient avec unnbsp;pinceau , ou avec Ie bout du doigt.

Les cheveux, les ailes de mouches, les petites plumes des oifeaux, amp;c. fe peuvent attacher a des portes-objets denbsp;carton fin percez a jour, qui entrent dans la coulifle de lanbsp;Planchc 2. platine N , ou eft attach Ie petit leviet a rellorc qui Les ynbsp;fixe , pour y tre plus facilement obfervez.

Les mouches j amp; dautres animaux de femblable petitefie , sy peuvent obferver toutes entieres, en les traverfant d unenbsp;aiguille, amp;: les regardant dans eet tat avec une lentillenbsp;dun foyer proportionn au volume de ces animaux.

Les rubans amp; les tolfcs de foye sattachent en petits morceaux a Tune des pincettes dont on a parl , ou au boutnbsp;dun poin9on emmanch , qui doit entrer dans Ie petit brasnbsp;eilindrique amp; creux du porte-pincette.

Les grains de fable , les petites graines, la poulTiere quon trouve dans les fleurs , amp; generalement tous les corps dursnbsp;de pareille groffeur , tranlparens ou non, sy peuvent auJiinbsp;voir obferver tres-exadement.

Les grains de fable y paroiflent diverfement, felon les differentes famous de les prparer pour les y regarder.

Premierement , on les peut rpandre fur Ie concave ou porte-objer, humet fimplement de lhalene , en obfervantnbsp;de ny en mettre quautant quil y n faut pour ntre pas lesnbsp;uns fur les aiitrs, amp; les regarder avec une lentille de deuxnbsp;lignes de foyer feulement j tantt au jour, amp; tantt a la lu-miere dune chandelle , car de ces lumieres differentes iinbsp;naitra differentes fenfations.

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Premiere Partie. Chap. I. nbsp;nbsp;nbsp;9

Secondement. Si fur ces memes grains de fable vous y faitcs comber unc petite goutte de vinaigre, dans lequel ilnbsp;sy trouve des anguilles, elles vous fourniront un nouveaunbsp;Ipedacle aflez divertiflant, par rapport a Iembarras ou ellesnbsp;le trouvent de fe dgager deritre les mades de rochers for-mes par ces grains de fable qui leur tombent fur le corps,nbsp;par les fecoufl'es quelles leur donnent, en les cartanc les unsnbsp;des autres , pour fe faire un paffage libre.

Troifimement. Mais comme cette preparation du grais, ou du fable mis fcul fur le concave du verre , ou avec les anguilles , demande beaucoup dadrelle pour viter quil ne fenbsp;fade des rayes fur ce concave ou porte-objet, qu il faut ta-cher de conferver le plus long-terns quil ellpollible , a caufenbsp;de la difiicult qui fe trouve a le bien faire; jay juge a propos de chercher un autre moyen de donner le mme plahir,nbsp;cn evitant le danger dont je viens de parler.

Pour cec elFet il ny a qua fe fervir dun porte-objet fait d unc lame de laiton, au milieu de laquelle on fait un crounbsp;dune demie ligne de diametre , dans lequel vous mettreznbsp;une petite goutte de vinaigre , que vous pourrez obfervernbsp;feule , ou avec les grains de fable , en les y repandant en.nbsp;petite quantit.

Qatrimement. Ces grains de fable fe peuvent encore obferver, en les mettant fur un porte-objet dbene noire ,nbsp;fait comme une petite dame , au bord de laquelle on y a re-ferve deux petites elevations qui les empechent de toniber ,nbsp;amp; un petit trou fait dans lpaifleur de cette piece , ou Tonnbsp;fera entrer un manche dargent ou de laiton , qui fervira anbsp;la tenir comme en fair , en le fourrant dans le bras du por-te-pincette , amp; regardant ce qui fera delTus ce porte-objetnbsp;de haut en bas , comme on regarde ordinairement les menie s chofes avec un Microfeope a trois verres; puis comparant cette fa^on de voir a la precedence , on remarqueranbsp;plufieurs circonftances qui feront peut-ecre le fujet d'unenbsp;dilfertation aflez propre pour nous inftruire de plufleurs faitsnbsp;nouveaux fur Ioptique.

Toutes les graines amp; les autres corps dune certaine grandeur fe placeront de mme , en obfervant de roettre fur

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lo nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes.

une dame noire ceux qui feront blancs, amp; ceux qui auront de la tranfparence , c les opaques fur une autre damenbsp;blanche.

CHAPITKE II.

Defcription dm autre nouveau Microfcope d liqueurs.

Planche j.

CE Microfcope, quoyque de petit volume , ne laifle pas d etre un des plus commodes que Ton air jufqua pre-fent invent ; amp; principalement en ce que Ie porte-objctnbsp;conferve a Tgard de la lentille Ie mme point de diftancenbsp;qui ne fe drange pas, en y mettant de la liqueur nouvelle.nbsp;11 eft compof denviron quinze pieces que Ton a deflinesnbsp;feparement , afin d en mieux faire connoitre la conftru6lionnbsp;amp; Tufage.

La Figure A eft la reprfentation du Microfcope entier, compof de routes fes parties.

B, eft une piece dbene ta9onne , v par-deflbus , amp; perce a jour dans fon milieu j comme il paroit dans fonnbsp;profil D , OU I on voic un petic rebord x x , abaifte au-def-fous de fon plan inferieur, plus Ou moins haut, felon lpaif-feur de la lentille quon y vent arrter.

Cette piece dbene , dont Ie deflbus eft vu en B , pour exprimer non-feulement Ie plan qui sapplique fur la piecenbsp;marquee F , de laquelle on va parler , niais aufli la iargeurnbsp;du rebord x x , celle de la virole , amp; lun des deux dia-phragmes de plomb qui doit couvrir la lentille , font cenbsp;quon nomme ordinaireinent Ie porte-lentille , dont Ie circuit X X doit entrer avec jufteffe d.ans louverture pratiquenbsp;en F , 6c s y arrter ainfi monte par Ie moycn de deux pe-tits tenons tournans, qui fe peuvent remarquer a droit 6c anbsp;gauche de cette piece F.

II eft a propos davoir deux montures dbene ainfi conf-truites, 8c de les garnir de lentilles dingales convexitez , pour augmenter plus OU moins lapparcnce des objets.

La Figure E ou F , reprefentc une plaque de laiton , qui

doit

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Premiere Parti e. Chap. 11. nbsp;nbsp;nbsp;n

doit tre attache avec deux vis fur le corps du Microf-cope , comme on le peut voir en A.

Cette mme piece eft v en F par-deftiis, amp; en E par le defl'oLis, ou Ton voit le reftbrt courbe qui y eft attach avecnbsp;deux perils rivez.

Ce relfort que Ton a fepar de la piece E , eft reprefent tout feul au-deflbus de la lettre H le corps de ce Microf-cope , qui eft une virole de laiton aflez paifte pour pouvoirnbsp;ctre vifle par dehors , amp; avoir un crou en dedans , eftnbsp;reprfent par la Figure O ou N : il doit avoir deux petitsnbsp;bras qui dbordent la circonference de fon extrmit fupe-rieure , pour y attacher la piece E avec deux petites vis ,nbsp;comme elle paroit dans cette Figure N.

Cette mme virole , au bas de laquelle on a fait une vis ; dolt auffi avoir un crou en dedans qui luy rponde, commenbsp;on le peut remarquer dans fon profil N j elle doit aufti avoirnbsp;deux ouvertures quarres a fes cotez oppofez, dela largeurnbsp;chacune d un peu plus du quart de fon circuit , pour rece-voir la piece de laiton reprfente en T M, qui y doit haulTernbsp;amp; baifter librement, lorfquelle eft pouflee par la piece re-prefente en ou repouUe par le relfort H i amp;c ceft entrenbsp;cette piece 6c le relfort que m place le porte-objet creufnbsp;foheriquement , de maniere que la concavit de ce verrenbsp;foil tourne vers la piece R, dont je parleray bien-tot.

La Figure CL.eft une autre virole dans laquelle il y a un crou pour recevoir la vis de la piece O , qui eft le corps dunbsp;Microfcope.

Cette virole a un rebord dentele, pour empecher que les doigts ne glill'ent delfus en la tournant. Cette piece tantnbsp;mu en un fens , force le rellbrt, 6c poulfe la plaque T Mnbsp;vers F j 6c par confequent approche de la lentille le porte-objet quelle foutient, 6c qui seloigne au contraire de cettenbsp;mme lentille , en tournant la virole CLdun autre fens.

La Figure marque par la lettre P , eft le profil de la virole dont on vient de parler , ou fon voit un crou en dedans.

S, reprfente un canon cilindrique dbene tres-noire , fagonn au tour 6c enrichi de quelques moulures , ayant en-

B

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li nbsp;nbsp;nbsp;NVaux Microscopes.

viron vingt lignes d.e longueur: il eil: perc a jour, d'un bout a lautre , pour laiffer paffer la lumiere , comine on Ie peutnbsp;remarquer par fon profil marqu R. II y a une vis a lun denbsp;fes bouts qui doit entrer dans lecrou interieur du corps dunbsp;Microfcope , amp; a Tautre bout quelques moulures qui ne fervent que dorneniens , amp; un petit enfoncement quon y anbsp;pratique , pour y arrter un diaphragme marqu V , au milieu duquel on fait un trou plus ou moins grand, fuivant Ienbsp;plus OU Ie moins de lumiere quil faut , pour bien voir lesnbsp;objets qui font tout Ie fujet de notre attention.

Pour fe fervir de ce Microfcope, la lentille tant arrte o nous avons dit qu'elle devoit ftre , amp;c Ie porte-objet Inbsp;plac entre la piece T M amp; Ie reflbrt , il ny a qua ter Ienbsp;canon S , amp; dans Ie milieu du concave qui fe prefente ,nbsp;mettre avec Ie bout d une plume un peu de la liqueur ounbsp;font les animaux que Ton veut obferver , puis ayant remis Ienbsp;canon, approcher ou loigner Ie porte-objet de la lentille,nbsp;en tournant ou dtournant la virole jufqua ce qu il foitnbsp;au foyer.

CHAPITRE III,

Dejcrij^tion dun troijtme Microfcope d liqueurs.

Plancheff. A , Reprfente Ie Microfcope tout entier vu de ct, B, eft Ie profil de ce Microfcope , fait par la felionnbsp;d un plan qui divife routes fes parties en deux galement ,nbsp;pour en voir les diverfes paifiurs.

C, eft Ie deftein du mme Microfcope vu par-devant.

a , a, a , a , reprefentent quatre defl'eins du porte-lentil-le, dans Iun defquels il eft vu de cpt j dans un autre il eft vu par-devant j amp; les deux autres en font des profils, vusnbsp;dans deux fituations differentes , 1 une verticale , Iautrenbsp;horifontale.

b, eft une platine de laiton bien dreftee des deux cotez , un peu recourbe par en bas , amp; ouverte par le haut dunnbsp;grand fron rond on senchaftc Ic porte-lentille , lt;|uon y

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Premiere Parti. Chap. III. nbsp;nbsp;nbsp;15

arrte fermement par le nioycn de deux petits tenons , rivez Sc mobiles au-devant de cette platine.

On a aufll rive ou foud au bas de cette nime platine , une vis dacier denviron quinze lignes de longueur , denbsp;deux lignes au moins de diametre , qui sengage a anglesnbsp;droits dans Tpaiffeur de cette meme piece.

c, c , c, c, eft la reprefentation du profil SsC des plans les plus larges dun rcflbrt dacier tremp , amp; recourb a peunbsp;prs comme font les pincettes de mme matiere qui ferventnbsp;a arracher le poil, Sc duquel les branches ingales contri-buent a approcher 8c a eloigner parallelement au porte-objet f, la platine b. Ce telfort qui neft attach a aucunenbsp;des pieces du Microfcope , sy applique pourtant tres-avan-tageufement, comme on le va dire.

On tait entrer le bout recourb de la branche la plus courte de ce relfort dans une entaille ou fente faite versnbsp;I extrmit fuperieure de la virole , o sengage le manchenbsp;du Microfcope. Et lautre bout recourb du meme reffortnbsp;entre dans deux petites coches tailles aux ctez du bas denbsp;la platine marque b.

d , d, d , eft une feconde platine qui fait loffice dun reffort , fendu en fa partie fuperieure , ouverte par fon milieu dun grand trou rond , coude un peu au-delfous de fonnbsp;extrmit d'en-bas , o elle eft entaille en demy eerde ,nbsp;pour embralTer la moiti du petit canon cilindrique, tantnbsp;ante dailleurs par une vis qui fe fait voir entre les deuxnbsp;canons du profil B , de tout le Microfcope,

e , e , e , e , reprefentent une troifime platine , ouverte comme la prcedente dans le milieu de fa plus large partie,nbsp;tant foude par fa bafe a la virole qui re^oit le manche dunbsp;Microfcope.

On voit au bas de cette mme platine e , un petit canon cilindrique Sc creux , denviron huit a neuf lignes de longueur , Sc de deux ou trois lignes au plus de diametre ; on lynbsp;voit appliqu a angles droits Sc foud : il eft de plus traverfnbsp;de bout en bout d'une vis attache a la platine b.

Au derriere de la platine e , on y voit deux petits tenons cn forme de crochets , qui fervent a arrter fermement le

B ij

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4 nbsp;nbsp;nbsp;NuV''aX Microscopes.

gros canon au bout duquei on met les diaphragmes de diver-

ics ouvertures.

f, nbsp;nbsp;nbsp;eft Ie porte-objet de verre , plan dun cot , amp; concavenbsp;de lautre, pour y appliquer les liqueurs Sc les autres objetsnbsp;que Ton veut obferver.

Ce porte-objet fe fourre entre les deux platines d, e, de maniere que Ie cc plan regarde la lentille j amp;c dans cettenbsp;fituation on Ie peut mouvoir felon Ie befoin.

g, nbsp;nbsp;nbsp;g, g, eft une petite roue dentele , fervant dcrou anbsp;une vis attache a la platine b, dont lufage , joint a celuy dunbsp;refl'ort, eft dapprocher Sr de reculer la lentille de 1objet.

h , h , h, h , eft un gros canon dbene qui fert de dia-phragme , amp; qui fe monte derriere la troiftme platine e , a peil prs comme Ie couvercle dun fucrier , fur Ie fucricrnbsp;mme.

Des Defleins auffi corretSls amp; aufll legans que Ie font ceux-cy , de routes les diverfes pieces qui compofent cenbsp;Microfcope, ne me paroilfent pas avoir befoin d une plusnbsp;ample explication , particulierement ft Ton fe reftbuvient denbsp;ce que nous avons dja dit de quelques pieces qui entrentnbsp;dans la compofttion des Microfcopes prcedens , lefquellesnbsp;font femblablcs, ou ont beaucoup de rapport a celles de ce-;nbsp;luy que je viens de dcrire,

CHAPITRE IV.

pofent Ie Microfcope , que je fais ordinairement d-

Defcri^tion ufa^e im qmtnme Microfcope ms-Jlmple. Planche 7. ABC, font les profils des crois pieces D E F, qui com-

I\\

La piece E du milieu , qu on peut nommer Ie corps du Microfcope, contient deux crous, 1unfuperieur, Sc lautrenbsp;inferieur, qui fe dcouvrent dans fon profil B, pour receyoicnbsp;les vis des pieces D F.

C , eft Ie profil dune autre piece perce a jour , fiir la-quelle il y ^ une vis , 6c un yerre qui pft concave dtw feul

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Premiere Partie. Chap. IV. nbsp;nbsp;nbsp;15

et , dont Tufage eft de porter les objets quon met deflus pour y tre obfervez.

A , eft le profil dune autre piece , ou Ton voitune vis qui fe monte dans Iecrou fuperieur de la piece du milieu mar-que B. Cette piece A peut tre appellee porte-lentille jnbsp;paree quon y en met une entre deux diaphragmes repre-fentez en G, G j amp; on les y fixe avec une petite virole dcnbsp;laiton H, qui fait reflbrt.

Cette lentille I tant ainfi porte proche de 1'ocil , fait dcouvrir un champ dautant plus grand , quelle en eftnbsp;prs. H ne faut pourtant pas que ce verre foit fi prochenbsp;de Iccil, quil en puifte tre terni par la tranfpiration de cecnbsp;organe.

II y a un trou au-deflus du porte-objet F, denviron une ou deux lignes dc diametre, qui permetlepafl'age aux rayonsnbsp;de lumiere qui fervent a eclairer les objets que 1on met furnbsp;le concave F.

Le diaphragme de laiton ou de plomb qui fe met entre la lentille amp; Ioeil , doit avoir une ouverture proportionncnbsp;au foyer de cette lentille j amp;il faut quelle foit dautant plusnbsp;petite que la lentille aura moins de foyer.

Je mets auffi fouvent un femblable diaphragme O, au-def-fous du concave F, amp; jen proportionne Iouverture aux experiences que jen veux faire, amp;c au plus ou moins dc foyer de ce concave, amp; mme a la tranfparence plus ou moinsnbsp;grande des objets placez au concave F , ou on les attachenbsp;differemment. Par exemple , fi vous y voulez mettre dunbsp;fable , de menues graines, ou quelques poudres tranfparen-tes , vous les y ferez fuffifamment tenir , en humedant denbsp;votre haleine ce porte-objet,

Les ailes de mouches ou leurs pattes , les fourmis , les poux , les puces , les mittes de froniage , les plus petitesnbsp;plumes des oifeaux , les cheveux, amp;c. s y arrtent avec unnbsp;peu deau gome, ou quelque chofe dcquivalent , quon ynbsp;(Applique en petite quantite , amp;c aux endroits convenables.

On peut auffi enfermer des animaux vivans , comme des mittes avec leurs ceufs, entre le concave F un yerre plannbsp;ties deux cotez, qui foit de peu dpaiffeur,

B ii)

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i nbsp;nbsp;nbsp;N ouveaux Microscopes.

Le fang des animaux sy met tout chaud, avec Ie plus petit bout d une plume a crire.

Les gouttes de leau des huiftres a lcaille, amp; toutes les infufions qui contiennent des animaux aflez gros pour y trenbsp;vs, sy attachent pareillement delles-mmes.

Les anguilles de vinaigre fe prennent 6e sy mettent avec un petit tuyau de verre en forme dantonnoir , de la grandeur 6e de la figure qui eft icy reprefente \ ce qui fe pratique tres-facilement en cette forte. Jenfonce dans le vinaigrenbsp;la partie MN de lantonnoir, 6e aprs lavoir pofe fur monnbsp;concave , jy fais defcendrc la petite goutte de vinaigrenbsp;contenuc dans l'efpace M N , en bouchant la plus large ouverture avec le doigt, pour prefler lair contenu depuis Lnbsp;jufquen M , aprs quoy on met ainfi ce vinaigre alfez prsnbsp;de la lentille pour y voir les anguilles a loifir j puifque cettenbsp;goutte doit tre alfez groffe pour ntre vapore quen unenbsp;heure ou environ dans un tems temper.

On peut, fi lon veut, les y conferver durant fept ou buit jours en eft , 6e pendant quinze en hyver, en mettantfur lenbsp;concave ou elles font un petit verre plan des deux ctez ,nbsp;qui empcchera que ce peu de liqueur ne svapore entiere-ment durant tout ce tems-la , 6e donnera lieu a un fpedaclenbsp;des plus curieux , par les differentes chofes quon y verra ,nbsp;6e dont nous devons parler dans la fuite de eet Ouvrage.

Pour faire auffi que ce Microfcope ferve a diftinguer les petits objets qui ne font pas tranfparens, 6e a les obfervernbsp;comme on le fait avec les Microfcopes a deux ou a troisnbsp;verres \ il ny a qua faire une ou deux ouvertures quarresnbsp;a ct de la piece E , qui fert de corps au Microfcope , 8enbsp;mettre ces objets fur le concave, ou fur un autre porte-objetnbsp;qui leur conviennent , tournant au jour lune de ces ouvertures.

On peut tourner plufieurs pieces femblables a celle qui fe voit marquee par F , 8e garnir de dilferens petits corps choi-fis tous les portes-objets comme F qui doivent les foutenir,nbsp;6e tre aifment fubftituez les uns aux autres, afin de fairenbsp;roir plus promptement a une ou a plufieurs perfonnes cenbsp;quon y aura appliqu.

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Premiere Partie. Chap. IV. nbsp;nbsp;nbsp;17

Cc neft pas une ncceflite de multiplier les portes-objets', il fuffira den avoir feulement deux , fifavoir un pour y fixernbsp;ie verre concave C , amp; Iautre marqu F , qui ait un petitnbsp;rebord pour mettre dedans plufieurs cartons fur lefquels onnbsp;aura arrt divers objets , que Ton placera Fun aprs Fautrenbsp;fur la piece marque F, afin de les y obferver.

Le defir que jay eu de fatisfaire la curiofit de plufieurs perfonnes de merite , St la necefit ou je me fuis trouv denbsp;tranfporrer dans des lieux loignez quelques-unes des infu-fions, dont je parle dans la feconde Partie de ce Trait ,nbsp;pour y faire voir dans la moindre goutte de chacune les divers animaux quelle contenoit, mont oblig de cherchernbsp;une invention commode pour fervir a ce tranfport.

En mditant la-defl'us il fe prefenta plufieurs moyens daiTs chacun defquels je trouvois des dfauts confiderables,nbsp;qui ne me permettoient de men fervir , que paree que denbsp;meilleurs me manquoient. Je defirois toujours den trouvernbsp;un, tel que le vailfeau oil feroit la liqueur fut fort petit, Stnbsp;dbouch mme dans le tranfport , fans pourtant que lanbsp;liqueur quon y auroic mife en put fortir delle-meme , ennbsp;quelque fituation quil fe trouvat j que ce vaiffeau fut facilenbsp;a prparer, St enfin fi commode quavec peu* dadreflfe onnbsp;put facilement garnir de liqueurs les portes-objets des Mi-crofeopes dont je me fers.

Toutes les conditions de ce Probleme me parurent da-bord tres-difficiles a remplir j St je puis afliirer quil n y eut que la ncefiit ou jtois den venir a bout qui fut capablenbsp;de mobliger a pourfuivre mes reeherches, Et enfin je ma-vifay d une machine la plus fimple St la plus aife de toutesnbsp;celles qu on pourroit fabriquer pour Fufage auquel on lanbsp;deftine.

^ Qj eft le profil dune petite phiole de verre along col, faite par un Ernailleur : elle a environ trois pouces de longueur , St la boule fix lignes ou environ de diametre : Fou-verture de Fextrmit P eft dune bonne demie ligne , Stnbsp;cela fuffit pour empeeher la liqueur den fortir delie-mme.

Maintcnant pour faire entrer la liqueur dans une de ces

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i8 nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes.

petites machines , quon peut regarder comme une efpecc particuliere de Thermomtre j il taut fourrer en dedans unnbsp;til de laiton R S, plus menu que fon ouverture , aprs lavoirnbsp;moill dans toute fa longueur , en forte quy tant enfon-c, fon extrmit den-haut furpaife de deux lignes louver-ture qui eft en P , afin quayant plong Ie menu bout dunbsp;petit antonnoir dans la liqueur dont on veut garnir Ie Thermomtre , on porte enfuite fur rextrmit R du fil cenbsp;menie bout N par o la liqueur seft infinue a la hauteurnbsp;M N , de deux ou trois lignes , de nianiere que ce fil denbsp;laiton y entre ; puis prefl'ant du doigc 1ouverture fuperieurenbsp;de lantonnoir , 1on tera defcendre la liqueur dans Ie Thermomtre P Q.j ce qui fe rtrera autant de fois quon Ienbsp;jugera a propos: amp; ce Thermomtre ainfi prpar fe pourranbsp;tranfporter par tout.

Lorfque 1on voudra garnir dune goutce Ie concave ou porte-objet du Microfcope , il ny aura qua pofer Ie bout Pnbsp;du Thermomtre dans ce concave , amp; envelopper fa boulenbsp;avec les doigts, afin quen chaulant amp; rarefiant quelquenbsp;peu lair quelle contient, il en puiffe faire fortir un peu denbsp;liqueur. Et il faut remarquer que quand on aura mis dunbsp;vinaigre , par exemple dans 1un de ces Thermomtres , ilnbsp;ny mudra pas mettre dautre liqueur, paree que la feulenbsp;vapeur du vinaigre feroit mourir fubitement les petits infec-tes de cette liqueur.

Enfin fi lon veut que ces petits Thermomtres fervent plufieurs fois , il faudra en faire fortir la liqueur qui y feranbsp;refte aprs sen tre fervi durant quelque tems; paree quenbsp;venant a spaiflir par lvaporation , ce qui reftera ne man-queroit pas de faire une cralfe affez paifle pour rendrenbsp;eeite petite machine incapable de fervir une autre fois.

CHAP.

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19

Premire Parte. CHap. V.

CHAPITRE V.

ConJhritSiion dun dnquime Microfcope d liqueurs , par Ie moyen duquel on pourra employer des lenlles jouwees, O*nbsp;de celles qui ne Ie font point , depu les plus petits foyersnbsp;jufquaux plus grands.

CE Microfcope , qui fe voit reprefent tout entler en A, pigngjic*.

y eft v a peu prs de la grandeur que nous lavons conftruit j il eft a la verit un peu plus compof que Ie pr-*nbsp;cedent j mais il a en rcompenfe de plus grands ufages ,nbsp;comine il fera facile de Ie comprendre par lexplication quenbsp;nous en allons donner.

La premiere piece de eet inftrunient contient deux vis; dont les pas font gaux : elles font faites fur des cilindres denbsp;differens diametres , comme on Ie peut yoir dans Ie profilnbsp;marqu I.

Cette piece, qui eft creufe interieurement dans toute fa hauteur , a deux diaphragmes , lun en B amp; lautre en C,nbsp;afin de ne laifl'er palier que les rayons de lumiere qui la tra-verferont diredement par Ie milieu de C en B.

La feconde piece marquee i eft cilindrique amp;: creufe dans toute fa hanteur , qvii neft pas confiderable j puifque treisnbsp;lignes au plus fuffilent pour y faire un crou dun pas de visnbsp;femblable amp; gal a celuy de la plus petite vis de la premierenbsp;piece fur laquelle eet crou doit tre mont.

E, reprefente Ie profil dun verre concave dun ct , amp; plat d un autre ; fi mince a 1endroit creuf , quil ny ait pasnbsp;plus dpaifleur de verre , que la lentille la plus convexenbsp;dont on fe fervira aura de foyer.

On attache ce verre concave j ou une feille de talc bien tranfparente, avec un peu deau gome, en forte que Ie ctnbsp;plat du verre concave foit exterieur j ainfi qu on Ia reprefent en E ; il eft a propos d avoir au moins deux pieces fcm-blables amp; gales a cette fcconde , Tune qui porte un mor-

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To- nbsp;nbsp;nbsp;N ouVEAux Microscopes,

ceau de talc , amp;c lautre un verre plan concave , pour fervic

a diverfes experiences.

5, eft une autre piece cilindrique creufe , amp; aflcz haute pour faire qu tant monte a vis , au moyen dun crounbsp;quon y aura form , fa bafe L L puifte defcendre jufquaunbsp;dernier pas qui eft fous m m, diametre de la plus grofle visnbsp;faite fur la premfere piece , aprs avoir mont la fecondenbsp;fur la plus petite vis qui eft au haut de cette premiere piece i de forte qu elle fert comme de furtout aux pieces pr-cedentcs i. amp; z.

On pratique au haut de cette piece un rebord tres-mince

fort ouvertdans fon milieu, comme on peut voir en G Gj afin que ce peu depaifteur nempche pas dapprocher afleznbsp;la lentille des objets que Ton voudra obfcrver.

La quatrieme piece eft un porte-lentille qui a peu d-paifleur j il eft perc dun trou rond dune grandeur convc-nable a la lentille, amp; aux pieces qui luy fervent de monture.

Qjiand les lentilles font dun long foyer, par exemple de deux a trois lignes, on les y monte a peu prs comme nousnbsp;Iavons dit dans 1explication du Microfcope precedent , SCnbsp;lorfquelles font dun tres - court foyer , il les faut arrternbsp;entre deux petites platines de laiton gratt tres-mince , ounbsp;entre deux platines de plomb qui foient de peu depaifteur ,nbsp;amp; qui fe colent Tune contre Iautre vers les bords en dedansnbsp;avec un peu deau gome , ou plutot avec de la cole dontnbsp;les Menuifiers fe iervent.

Cette monture fe doit enchafter dans mie petite piece dbene tourne proprement, qui foit dun diametre un peunbsp;plus grand que celuy de la troifime piece , ainfi quon lanbsp;voit reprefente en la quatrieme Figure , ou r, i raarqueiitnbsp;les extremitez de tout le diametre de cette piece quon applique a Ioeil, 6c dont le milieu H eft Iendroit ou la lentillenbsp;eft placee.

Tout cela fuppofe , nous paflerons a Iexplication des ufages de ce Microfcope. Si Ton veut premierement examiner les anguilles du vinaigre , il faudra prendre tres-peunbsp;de cette liqueur avec la petite machine de verre faite ennbsp;forme dantonnoir, dont on a dja pari, Sgt;C faire defcendre

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2,1

Premiere Partie. Chap, V. cette goutte dans la concavit du porte-objct de verre atnbsp;tach a la piece %, puis monter cette piece fur la plus petitenbsp;vis de la premiere j enfuite on mettra le furtout par-del us,nbsp;amp;; au haut de celle-cy le porte-lentille marqu 4 ,nbsp;promenera fur G G , avec les deux premiers doigts d unenbsp;main, tenant en merne terns avec les deux doigts de 1 autrenbsp;lextrmit D D de la premiere piece , quon tournera d unnbsp;ct ou dun autre, alin de mettre les objets qui auronc etenbsp;pofez dans le concave , au point de diftinftiqn ou ils doiventnbsp;tre arrtez poury tre apper^us comme il faut j a 1 occalionnbsp;dequoy il eft necelfaire davertir, qu on ne voit bien exac-tement ces animaux , que lorfque toute la goutte dp vinai-gre eft prefque eritierement vapore , particulierement 1nbsp;Ton fe fert dune lentille dun tres-court foyer , a came enbsp;Textrme vicefte avec laquelle ils y nagent au commencement que la liqueur eft trop ftuide.

En fecond lieu , li 1on veut examiner les animaux des autres liqueurs , il vaut mieux fubftituer au verre concave lanbsp;piece ou eft la feiiille de talc , a caufe de la difficulte qu il ynbsp;a a creufer le verre comme il le doit tre , pour bien tairenbsp;ces fortes dobfervations avec les plus pctites lentilles. ^nbsp;D'ailleurs , comme il faut moins de liqueurs pour decou-vrir ces derniers animaux , que pour les premiers, 1 evaporation sen fcra plutot, amp; 1on ne tardera pas a appercevoirnbsp;ce quil y a de plus conliderable dans cette petite portionnbsp;de liqueur applique fur ce talc.

Ce Microicope a cet avantage par - delfus les autres , quon peut en un inftant eomioitre exadement tous lesnbsp;foyers de dilFerentes lentilles quon y applique lune apresnbsp;Iautre j 6c quoy quon ne Iait imagine que pour les obfer-vations des liqueurs , il peut aufti fervir a examiner tous lesnbsp;pctits corps tranfparens j 6e paree qu on peut mouvoirnbsp;ment la lentille pendant iobfervatian , on a le plaifir denbsp;fuivre un animal dans fon allure , durant tout le temps qu iinbsp;parcourt rtendu de la goutte de liqueur quon a niife furnbsp;le porte-objet du Microfeope.

Si Ton veut fe fervir de ce Microfeope pour examiner les tbeveux 5 les ailes de mouches , les grains de fable , les

C ij

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It nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Milt;;r.os COE es.

mittes, amp;c. il faudra faire plufieurs pieces femblabics a la deuxime , garnie chacime d une petite feiiille de talc bieunbsp;tranfparente qui tienne en E, amp; attacker aulTi de mmenbsp;ce quon veut voir, y employant les lentilles qui convicn-?,nbsp;iient le mieux a chacun des objets quon y aura attachez.

Lon f^aura au refte quil y a des objets quil faut exami^ ner a la lumiere dune chandelle , plutbt qua celle du journbsp;pour les bien appercevoir.

Qiie la feconde piece de ce Microfcope doit avoir une ouverture allbz fpacieufe pour pouvoir faciiement otcr la fa-let que laifTent les liqueurs quon y avoir mifes en expe-^nbsp;rience , tant fur le verre que fur le talc, ce qui scxecute ennbsp;naouillant dun peu de falive un petit linge dont on couvrenbsp;le doigt pour detremper amp;c elTuyer ces endroits , qui doi-vent tre tres-nets avant que dy remettre de nouvellenbsp;liqueur.

Et quenfin la plpart des pieces de ce Microfcope pcu-vent ctre conftruites dargent ou de laiton, dbene, amp;c.

Pour pen que 1on falTe de rflexion fur tout ce que nous avons dit de la conftrution amp;c des nfages des Microfcopes,nbsp;1 on jugera de la neceflite quil y a den avoir de plus d une

forte, fi Ton delire de fatisfaire pleinement fa curiofit la-delTus,

C H A P I T R E VI,

pejcription d un jixUmt Microfcope a liqueurs, di une conf) truUion fort Jtnguliere , pour mettre en ufagenbsp;les lentilles d: un tres'-petit foyergt;

E deffein A P O, reprefente ce Microfcope tout en tier.

B , eft une petite platine dargent ou de laiton de peq dpaifleur , au milieu de laquelle eft un trou rond denvironnbsp;riancJjej. quatre lignes de dianietre.

On yoit au haut de cette platine une petitie entaille dun,

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Premiere Partie. Chap. VI. nbsp;nbsp;nbsp;ij

ligne en quarr , pour loger un tenon dont on va parler. Au iniiieu du has dc cette platine on y voit -une referve longuenbsp;denviron une ligne ou deux, amp; dun peu nioins de hauteur,nbsp;pour fervir en partie a fixer cette platine fur celle dont jenbsp;yais parler.

C j D, font deux diaphragmes de plomb.

E, eft une feconde platine un peu plus grande que la pr-cedente , amp; de mme matiere, au milieu de laquelle on a fait une ouverture ronde gale a celle qui a t faite au milieu de la premiere j amp; au-dela de fa circonference on y anbsp;pratiqu un petit rebord creufe dans rpaiffeur de cette platine E , pour y pofer les diaphragmes C, D, comme onnbsp;pofe un tableau dans fa bordure.

On voit au fommet de cette mme platine , amp; immedia-tement fous la lettre E, un petit tenon quon peut haufler amp; baiffer, ou le tourner, fi on le fait autrement, pour fervirnbsp;a arrter le haut de la premiere platine B.

II y a encore au bas de la platine E un petit trou quarr plus long que large , ou 1on fait entrer la petite piece re-courbe qui a t referve a fextrmit inferieure de lanbsp;premiere platine B ; ainfi on arrte fermement les deux diaphragmes C , D , la lentille du Microfcope que lon placenbsp;adroitement entre ces deux platines.

Cette feconde platine E , dont on voit lepaiftcur dans fon profil au-deftbus de G, eft foude a angles droits furnbsp;lextrmit dun petit canon F, qui doit coulcr librementnbsp;avec juftefle dans un autre canon plus court marqu P.

Le canonF eft ouveri; par-deftbus dans route fa longueur, afin que la vis attache a la roue H puifte appuyer fiir lanbsp;fourchette I, qui fait reflbrt, Sc tourner en avan^ant amp;: ennbsp;reculant, pendant que Ton approche de Ioeil, ou quon ennbsp;cloigne la lentille du Microfcope.

H , eft une roue au centre de laquelle on a riv une vis denviron un pouce de longueur , qui fert a faire mouvoir lanbsp;platine E , que Ion peut nommer porte-lentille.

1,1, eft une piece de laiton ou dargent, v de front a droit , afin que Ton en puifte dcouvrir la largeur gt; amp; denbsp;t-bt a gauche, pour en faire voir 1paifteur,

C iij

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Nouveaux Microscopes.

Cette piece eft courbe en querres , amp; au-deffus de fa courburc on a fait un crou dans un trou rond, dont on anbsp;retrancb la pattie fuperieure , pour former du refte unenbsp;efpece de fourchette qui fe voit a fendroit marqu I, donenbsp;on va parler.

Cette petite fourchette sintroduit par-deflbus la vis R , qui en eft pouflee de bas en haut , a caufc du point dappuynbsp;quelle a fur Ie haut de la virole du manche O j ainli cettenbsp;fourchette fait foftice d un reftbrt attach par fon extrmitnbsp;den-bas, au moyen d une petite vis qui entre dans la virolenbsp;de cc manche , a lndroit marqu N.

Le deflein L , qui eft a gauche , eft la reprefentation dun porte-objetv par derriere amp;c celuy qui eft du ebt droit lenbsp;reprefente v par devant.

On voit bien par ces deux figures que le verre concave OU Ton met la liqueur que lon veut obferver , entre a cou-lifte dans une piece de laiton ou dargent de peu dpaifteur,nbsp;dont la conftrution en dcouvre afl'ez la mchanique , pournbsp;quon puifl'e fe paffer dune explication plus tendu que cenbsp;que jen viens de dire, pour en donner rintelligence.

Ce porte-objet fe place au-devant dune troifime petite platinc , au milieu de laquelle ( comme au milieu des prce-dentes) 11 y a un trou rond.

Cette petite platine eft foude fur Fextrmit exterieure du gros canon qui fe voit immediatement au-deffous de lanbsp;iettre A, par le moyen dune ouverture qu on a faite a cettenbsp;platine, amp; de deux efpeces doreilles qui font reftbrt, comme on le peut facilement juger , en jettant pour un momentnbsp;les yeux fiir les endroits marquez Q^, Q^, dans le deffein quinbsp;reprefente le porte-objet L.

On voit en Mun diaphragme faconn au tour, qui fe met au bout exterieur du gros canon A de ce Microfcope. 11 eftnbsp;bon den avoir de plufieurs ouvertures , paree qu une feulcnbsp;ne fuftit pas toujours pour quon puiffe bien diftinguer lesnbsp;animaux de diverfes grolfcurs amp; de diverfes tranfparcnces.

O , eft la reprefentation du manche qui fert a tenir le Microfcope dune main, pendant que lon obferve les liqueurs qui fe mettent l une aprs 1autre fur le porte-objet ou con-

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Premiere Parti e. Chap..VIT. nbsp;nbsp;nbsp;2-5

cave de verre reprefcnt en L, qui sapproche de loeil, ou qui sen eloigne en tournant dun core ou dun autre, avecnbsp;Ic fecond doigt de la mcme main qui tient le manche dunbsp;Microfcope , la petite roue marque H.

Enfin il neft pas difficile de comprendre, que ce Microf-cope a encore Tavantage de faire partir le porte-lentille ds le moment que Ton commence a tourner cette roue H , anbsp;caufe que le levier I, pouffant continuellement la vis R denbsp;has en haut, elle Iempeche davoir dautre jeu que celuynbsp;dont elle a befoin pour faire le bon effct que les habiles gensnbsp;dellrent icy.

CHAPITRE VII.

Vefcription amp; uftge dun nouveau Microfcope d tiges, tres-commode pour ohferver toutes fortes de petit s oh jets 3 fit de jour ou de nuit 3 d la lumiere d'une chandeUe. *

CEtte petite machine eft faite de trois ou quatre gros Planchei.

fils de laiton ou dargent tirez a la filicre , ayant cha-cun environ trois pouces amp; demi de longueur, un peu plus dune ligne de diametre j de deux doubles querres ,nbsp;de deux petits refforts , de plufieurs lentilles de differcnsnbsp;foyers, amp; de quelques autrcs pieces dont je vais parler.

On voit ce Microfcope plac debout fur un petit pied au milieu de cette planche , environn des pieces qui doi-vent ralfortir.

La premiere tige E, E , eft refendu pour former unc pincette , fi commode que chacun sen peut fervir j car ennbsp;preflant les deux petits boutons qui font rivez aux branchesnbsp;de la petite pincette , elle souvre facilement , amp; lorfquenbsp;foil ceffe de les prefler, elle fe ferme delle-mme.

La feconde tige B G eft recourbe en querre , afin quelle puilfe porter dune fa^on convenable les pieces quenbsp;nous avons nommes portes - lentilles, les approcher ounbsp;ioignet des objets que Ion veut obferyer.

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i nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes.

La troifime tige H H porte une pointe dguille a Tune de fes extrmitez , pour fervir aux divers ufages dont je par-leray ci-aprs.

Chacune des doubles querres, que Ton voit en D C D , eft perce en trois endroits 3 f^avoir, dun crou bien rond anbsp;chacune de fes extrmitez , amp; dun autre trou auffi tres-rondnbsp;dans Ie milieu.

Ces querres font adoffes Tune fur Tautre , amp;: attaches enferable par Ie moyen dun clou rond , li bien riv par fesnbsp;extrmitez , quon les puill'ent tourner autour de ce mmenbsp;clou , comme on tourne les deux jambes dun compas autournbsp;de celuy qui les lie enfemble.

Les deux pctits reflbrts courbez en fa^on dun are , font deux pieces minces de laiton ou dargent battus a froid, denbsp;la longueur de lefpace interieur compris entre chaque double querre.

Ces reflbrts ainfi courbez doivent tre un peu creufez en rond 8c en long fur leurs extrmitez pour recevoir une par-tie d^s tiges, les engager en quelque fa^on, 8c les empchernbsp;de couler trop librement dans les yeux des querres.

Enfin lon pafe deux tiges , par les yeux de chacune de ces querres, aprs avoir plac entreux les relTorts qui doivent pouflr ces tiges, 8c compofer ainfi ce quon peut ap-peller Ie corps du Microlcope.

II faut maintenant parler des autres pieces qui entrent dans la compofition de cette petite machine 3 pour eet ef-fet, nous dirons premierement que la lentille effe uii petitnbsp;morceau de glace bien choifie , taille de fa^on quelle de-vienne tranchante par fes bords, afin que laxe commun anbsp;fes deux convexitez foit perpendiculaire aux furfaces con-vexes de cette lentille.

Le porte-lentille efl: une piece dbene , au milieu de la-quelle on a pratique un trou rond, que je nomme lorbite de la lentille , paree quil la revolt 6c quil fert a fenchailer 3nbsp;de mme que la partie de notre crane, nominee de ce nomnbsp;fert a enchaffer lceil qui contient le criftalin, figur de m-me que la lentille dont nous parlons, 8c qui a de femblables:nbsp;proprietez.

Lc

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Premiere Parti e. Chap. VII. 2.7

Pe petit trou qui eft au milieu dun diaphragme de plomb, oil dune autre maticre convenable , qui fe place fur la len-tille j doiit la petite ouverture doit tre tournee du cotenbsp;de Toeil, reprefente la prunelle , paree quelle en tait icynbsp;Ioffice.

Le trou qui eft fait dans rpailTeur du bord du porte-lentille , fert a mettre le bout G recourb de la tige B G.

Le porte-objet limple , reprefente en I, eftune piece de-bene noire dun ct , amp; blanche de Iautre, a peu prs fcni-blable a une dame a j oiler, ay ant autour de fa circonference * une petite elevation en forme de parapet, pour empchernbsp;que le fable, ou quelque petite graine quon y aura mife, nenbsp;tombe de deftiis.

Cette efpece de dame eft percee dans le milieu de fon paifleur ^ amp; le trou rond quon y a fait eft rempli d une petite cheville de liege , pour y eufoncer la pointe dunenbsp;grolfe aiguille que Ton voit reprefentee au bout de la tigenbsp;H H.

Le porte-objet MNO, qui doit fervir a Iexamen des animaux qui fe trouvent dans les liqueurs , eft un petitnbsp;tuyau cilindrique dun pouce ou environ de longueur ,nbsp;de huit a neuf lignes de diametre , garni comme on le vanbsp;dire.

Lune des extrmitez de ce tuyau , amp; la plus loigne dc 1 ocil, eft bouche d une piece de bois dur , au milieu de la-quelle on a fait un petit trou rond denviron une ligne denbsp;diametre, pour fervir de diaphragme.

On ferme auffi Iouverture M, de ce mme tuyau cilindrique , dAine feconde piece de bois tournee , amp;c tellement conftruite , que I on puilfe enchalfer dans fon milieu un petitnbsp;verre concave dun feul ct feulement, dans le milieu du-quel on met les liqueurs que Ton veut obferver.

II y a un petit trou fait au-dellus dc la fuperficie cilindrique de ce tuyau, tellement accommod a la groftcur de la pointe daiguille qui eft enchafle en H , quil puifte tre ar-rt fermement fur cette pointe , afin de fervir aux diversnbsp;ufages pour lefquels on deftine ccs pieces.

La Figure P reprefente un diaphragme qui doit tre plac

D

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2,8 nbsp;nbsp;nbsp;Nouvea ux Microscopes.

for Ics Icntilles d un long foyer , qui s'cachalTent dans dcs portes-lentilles fcmblables a celuy qui eft marqu par F j 6^nbsp;on Iy fixe au moyen dune petite viroie a reflbrt, marqucnbsp;par la lettre

Le deffein reprefent en R eft un petit carton a jour , dans l paifleur duquel on a plac Iaile d une mouche, pournbsp;faire coniprendre comment on peut arrter certains objets ,nbsp;afin qu on les puifle facilement obferver tant placez dans lanbsp;pincette.

S, eft un petit tuyau de verre fait en forme dantonnoir, pour fervir comme on Ia dja dit.

Et T , eft une petite bouteille a long col, de Iufage d^ iaquelle on a aufli parl.

T)amp;s ufi^es de ce Microfiope.

CE Microfeope , quoyque tres-fimple, ne laifte pas dar voir beaucoup dufages. II peut fervir a obferver desnbsp;animaux tres -petits , qui marchent ou qui rampent fur lanbsp;terre j amp; ineme ceux qui volent dans Fair , ou enfin qui na-gent dans des liqueurs prpares , 6c dans celles qui nontnbsp;aucune prparation, II fert aufli pour obferver de tres-petitjnbsp;corps, dans lefquels on nc remarque aucun mouvement apgt;tnbsp;parent, quoyque toutes leurs parties foient dans une agitation continuelle.

Si Ton bat le fofil fur une feiiille de papier blanc, amp; quon ramaflTe une parne de ce qui fera tomb avec une lame dcnbsp;eouteau aimante , cn obfervant ces petites particules mifesnbsp;for un porte-objet blanc , on aura le plaifir dy voir de pCnbsp;tites boules dacicr tout pur , pendant que Ton en dcouvriranbsp;qui font moici acier amp; moiti verre j 6^: enfin dautres quinbsp;feront de verre toutes pures. Et fi Ion fe donne la peinenbsp;dexaminer le papier, les endroits ou font tombes les bou-^nbsp;les paroitront noirs brulez. Je ne marretc pas icy a ren-^nbsp;dre raifon de ces effets , paree quil eft facile de les ex-pliquer,

Laile dune mouche ordinaire nous manifefte des chofes digne dadmiration. Si on 1 obferve exatement , on vcrtJi

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Premiere Partie. Chap. VIl.

que fes bords font garnis de deux fortes de poils roides Sc aigus, artiftement rangez, Sc efpacez galement. Qiaelle anbsp;dcs veilles Sc des arteres, Sc par confequent qu il s'y fait uncnbsp;circulation de la liqueur qui Ics remplit. Que le tiitu fin Scnbsp;dli de la membrane qui fe trouve entre ces veines Sc cesnbsp;arteres, eft parfem dun grand nombre dautres poils plusnbsp;petits que ceux qui environnent Taile de la mouche , amp;: qu ilsnbsp;font plantez obliquenient dans Ietenduede cecte membranenbsp;dune maniere tres-fingulierc.

La moindre petite plume dun oifeau , comnie par exem-pie celle dun ferin de Canarie , tant obferve avec ce Mi-crofeope mont dune lentille denviron deux lignes de foyer, nous fait voir que fa compofition eft telle , que chaque petitnbsp;brin de fa barbe eft une plume route entiere, qui a fon tuyaunbsp;Sc fes brins femblables a ceux de la grofle plume j SC ainfi dcnbsp;fuite.

Le tiftii dun morceau de toile, celuy des rubans de diver-fes couleurs, Sc des taffetas changeans , tant bien obfervez, il nous fera comprendre en un moment ce qui feroit devenunbsp;peut-etre le fujet dune meditation de plufieurs annes, ftnbsp;nous neuflions employez que nos feuls yeux , pour regardernbsp;routes ces chofes.

Pour obferver le poux SC la puce tout vivans , durant plu-^ fieurs jours de fuite , il les faut pincer par la croupe avec lanbsp;pincette a boutons , par ce moyen on aura le plaiftr d obferver toutes les parties exterieures du corps de chacun de cesnbsp;animaux domeftiques, que Ton voit quelquefois inquieteznbsp;par dautres animaux qui parcourent leurs corps , Sc quonnbsp;peut nomnier le poux du poux, Sc la puce de la puce j tantnbsp;par le rapport de groffeur des uns a celle des autres , que parnbsp;la figure des petits , Sc celle des gros.

Les mittes de fromage Sc leurs ceufs, les poux des ferins de Canarie , les mittes des poires amp; celles des pommes unnbsp;peu vieilles, sattachent fur un porte-objet noir avec un pennbsp;deau gome, ou avec la pointe dune aiguille moillee denbsp;. cette mcme eau, afin de les y voir tout vivans durant pin-lienrs jours de fuite.

Les mouches un peu grolTes , Sc plufieurs autres animaux,

D i)

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30 nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes.

scmpalent au moyen de la pointe daiguille qui eft au bout de Tune des tiges de ce Microfcope j amp;c par ce moyen Tonnbsp;pourra tres-facilement en examiner routes ls parties exte-rieures, amp; dcouvrir par-la Terreur des Anciens, amp;: de quel-ques Philofophes modernes, qui fe perftiadent que les mou-clies ne fe tiennent fufpendus contre les corps fur lefquelsnbsp;ellcs marchent, qua caufe quil fort continuellement de leursnbsp;patres une efpece dhumeur gluante qui les y attache.

Pour obfervcr les anguftles du vinaigre , il faut fe fervir du petit antonnoir marqu S , afin den prendre un peu pour Icnbsp;porter dans Ie concave de verre qui eft au bout du canon ci-iindrique , qui fe monte fur la tige qui porte une pointe ,nbsp;pour y tre obferv.

Et a Tgard des autres liqueurs , on les placera Tune aprs Tautre dans ce concave de verre , en prenant la prcautionnbsp;de Ie rendre net a chaque experience que Ton voudra faire.

CHAPITRE VUL

Defcriftion amp; ufage des Mkrofcopes d Canon de uem s que

quelques perfonnes nomment Tomheaux: nbsp;nbsp;nbsp;dautres,

Cimeere de divers animaux.

PJatich* 11

CEs Microfcopes , qui font au nombre de trois, amp; qui ne difterent entreux que dans la fa^on de les monter,nbsp;font tres-commodcs amp; tres-utils pour obferver une partie denbsp;ce qui fe pafte tant dans les animaux vivans, que dans ceuxnbsp;qui font morts, depuis la grolTeur 4une puce jufqua cellenbsp;dun haneton.

Le plus fimple eft compof de fix pieces, f^avoir dun pied pu bafe , dun canon de verre , dun couronnement, de lanbsp;piece de Toeil ou porte-lentille, dune lentille de verre, du-ne vis ou dune petite virole pour arrter cette lentille,

figme I.

A B C D E, eft le deftein de ce Microfcope entier,

A , eft Tendroit ou sapplique Tceil, pour yoir les pbjcts que Ton a mis dans ee P4ictolqopelt;.

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Premiere Partie. Cfiap. VIII. 51

B B , reprefente la piece de 1 ceil, ou le porte - lentille qui fe monte a vis dans le couronnement C C , au moyen dunnbsp;crou quon y a fait pour la recevoir.

D , ell la reprefentation du canon de verre qui eft colle ou enchMe par fes extrmitez dans la partie fuperieure de lanbsp;bafe E E de ce Microfcope, amp;: dans Iinferieure du couronnement CC.

G , eft la lentille dun foyer convenable a la hauteur du Figure canon D ; elle senchall'e dans une cavit pratiquee dans lanbsp;piece de 1ccil B , ou on Iy arrte le plus fermement qu ilnbsp;eft poftible par le moyen dune virole H , au dfaut de la-quelle on peut employer une vis , qui fera mme plus corn-mode a monter amp; dmonter la lentille , lorfqu il fera necef-;nbsp;faire de la nettoyer.

F , eft le plan de la piece ABB, v par-deffus.

EtG , reprefente la lentille.

Defiription du fecond Aiicrojeope a Canon.

CE fecond Microfcope , qui eft monte dune manierc pianchext.

tres-limple , eft compofe de fept pieces , f9avoir dune Figure t. bafe , dun canon de verre , dun couronnement, de la piece de 1 ceil, dune lentille , dune virole, Sc dune boete quinbsp;luy fert de pied.

A B C D E , eft le deffein du Microfcope tout entier , en-vironn des pieces qui le compofent.

EE, eft la bafe de ce Microfcope , ornee au milieu dc quelques moulures, au-defliis amp; au-deflbus defquelles on anbsp;reprefente deux vis pour y monter ltuy F , qui fe voit anbsp;gauche du Microfcope , amp; dont F qui eft a fa droite en eft lenbsp;profil,, pour en faire voir le dedans.

E), reprefente le canon de verre, enchalf Sc coll par fes extrmitez dans les cavitez pratiques au-deftus de la bafcnbsp;EE , Sc au-deftbus du couronnement C C ; 6c au haut de cenbsp;couronnement on y a fait un crou pour recevoir la piece denbsp;imil marque B B , qui porte ia lentille,

f B B, eft ie plan fuperieur de la piece de Tccil vu par-

P H

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Nouveaux Microscopes. defliis, dont le milieu H eft: occup par la lentille , que Tonnbsp;voit feule du cote droit j amp;: G eft la virole qui arrte cettcnbsp;lentille j paree quelle eft propre a faire relTort.

La piece F , qui eft a gauche du Microfeope , eft fa boete , qui luy fert aufli de bafe, pour le tenir plus facilement.

Le defl'ein aufli marqu F , qui fe voit du cote droit du Microfeope , eft: le profil de cette mcme boete, pour en fairenbsp;voir le dedans amp; fon paill'eur.

Le troifime Microfeope a canon eft conftruit comme Ic fecond, a la referve feulement quil paffe une bafe viffee aunbsp;travers de la piece E E , dans laquelle on a fait un crou , amp;nbsp;eeft fur le delfus de cette piece viffee que fe pofent les ob-jets pour y tre examinez , en hauffant ou en baiffant la visnbsp;qui les foutient.

CHAPITRE IX.

Des ufages qtte L on pent tirer des Microjeopes dont je n/ien

de purler.

A Prs avoir expliqu les diverfes manieres de monteir les Microfeopes a canon de verre, il faut dire quelqucnbsp;chofe des principaux ufages que Fon en peut tirer j amp; quoy-que ces Microfeopes ne puiflent point fervir a voir les ani-maux des liqueurs , on ne les doit pas negliger pour cela.'nbsp;Ce que je vais dire de leurs proprietez, fervira a perfuadernbsp;de la neceffit qu il y a de sen fervir.

Pour obferver les petites graines des plantes, amp; pour en dcouvrir facilement routes les beautez , il les faut rpan-dre chacune a part fur des petits portes-objets blancs 8nbsp;noirs, ou vous aurez mis un peu deau gomee pour les y attacker proprement , afin de mettre aprs cela ces portes-objets Fun aprs Fautre fur le fond du troifime Microfeope ; car il eft tres-commode pour faire Fexamen de ces graines , amp; dautres petits corps femblables en grofleur que Fonnbsp;veut conferver long-terns.

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Premiere Partie. Chap. IX.

Les poux des ferins dc Caiiarie, ceux des pouies, les niiL-tcs de tromagc Sc Iciirs amfs, les pedts infettes vivans , qui iont a pen prs de cette grolTeur , peuvent fervir a formernbsp;des groupes dans des Tableaux couverts de ces petits ani-maux vivans j fur chacun defquels on pourra appercevoir desnbsp;chofes furprenantes, tant dans la grolTeuc apparente , dansnbsp;les couleurs , figures amp; mouvemens des parties de ces pe*nbsp;tites creatures , que dans Tingalit de la dure de leur vie.

On mprife ordinairement ces infetes , Sc dautres petits animaux, que les hommes difent devoir leur naillance a uncnbsp;matiere corrompue j mais il eft facile de montrer que ce mpris eft injufte , Sc quil neft fond que fur 1'ignorance de lanbsp;chofe quon mprife , Sc fur le prjug , qui fait que Ton s i-magine voir les corps tels qu'ils font en eux-memes. II n y anbsp;rien de mprifable dans la nature , Sc tous les ouvrages dcnbsp;Dieu font dignes quon les refpede Sc quon les admire quot;,nbsp;principalement fi Ion prend garde a la limplieit des voyesnbsp;par lefquelles Dieu les a fairs Sc les conferve. Les plus petitsnbsp;moueherons font aufli parfaits que les animaux les plus enor-mes : les proportions de leurs membres font aufli juftes quenbsp;celles des autres Sc il femble menie que Dieu ait voulu leurnbsp;donner plus dornemens quil nen a donn aux plus gros ,nbsp;afin de rcompenfer par-la la petitelfe de leur corps,

Ils ont des couronnes , des aigrettes , Sc dautres ajuftc-mens fur leurs ttes qui effacent tout ce que le luxe des femmes peut inventer : Sc I on peut dire que tous ceux qui ne fc font encore fervis que de leurs yeux, nont jamais rien v dcnbsp;fi beau, de fi jufte , ni mme de fi magnifique dans les Palais des plus grands Princes, que ee quon voit avec le Mi-crofcope fur la tete Sc fur le corps dune fimple mouche.

II eft vray que ces chofes font tres-petites , mais elles en, font plus furprenantes, puifquil fe trouve tant de beauteznbsp;ramaflees dans un fi petit fujot j Sc quoyquelles foient com-,nbsp;munes , elles nen font pas moins eftimables.

Si lon enferme dans ee Microfeope a canon de certainc chenilles , Sc quon les y examine durant quelque tems Sc nbsp;diverfes reprifes, on les apper^oit routes velues, Sc couver-m de longs poils briilans, de couleurs varies difperfef

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34 nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes.

avec tant dart, que ce qui nous efFrayoit dabord, fe trouve enfuite un fujet d'admiration j car au bout denviroii cinq ounbsp;fix femaines on les voic quitter un charmant furtout , quinbsp;confcrve tres-long-tems la beaut des couleurs quon y avoitnbsp;vues , pour fe faire voir fous la forme de plulieurs coques anbsp;peu prs femblables a celles des vers a foye , fans quonnbsp;puilTe remarquer en ces coques aucun mouvement apparent:nbsp;mais au bout de quelque tems notrc tonnement femble devoir fe redoubler , en voyant fortir de ces nouvelles prifons gt;nbsp;qui paroiflbient bien fermes , des papillens bien ailez Scnbsp;tout vivans,

Cette mtamorphofe apparente , quoyque belle , ne con-tient pas tant de faits furprenans, que nous en avons remar-quez durant prs dun an , a loccaon dun petit infedc dont je vais parler.

Le dixime Juin de lanne je trouvay a terre dans mon cabinet un petit ver, dont les diverfes formes fous lef-quelles je le vis dans un Microfcope a canon de verre , me-ritent bien que jen fafl'e une defcription particuliere , pournbsp;donner lieu a lexplication de tont cc que nous en dirons denbsp;fingulier.

Ce petit ver me parut dabord de couleur brune , tirant fur celle dun calf qui neft pas encore alTez torrefi. Sonnbsp;corps, qui avoit lix lignes de longueur amp; une amp; demie denbsp;diarnetre, toitprefque rond dans toute cette dimenfion.

II paroiflbit compof de onze anneaux, fans y compren-dre la tte, orne dune efpece de cocluchon arondi par le bas.

Le dernier des anneaux qui terminoit fon corps, finifibic par deux aiguillons courts Sz obtus, qui reprefentoient unenbsp;queue tourchu.

Tous ces anneaux beaux amp; luifans toient attachez a une membrane tres-fine Sc blanchatre , que fes contradions Sc fesnbsp;extentions alternatives pouvoient approcher 5z carter lesnbsp;uns des autres , en rendant eet animal tantt plus court SCnbsp;plus gros, tantt plus long Sc plus menu.

On remarquoit trois petites pattes de cbaque ct de fon corps, Sc une feule griffe au bout de chacunc, laquelle toic

dune

li



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PrEMIERE Partie. CKap. X. nbsp;nbsp;nbsp;3^

dune couleur dambre bien foncc , celles des deux patres les plus proches de fa tte , luy fervoient comme de mainnbsp;pour prendre fa nourriture , amp;pour la porter a fa bouche.

Sa tte toit orne de deux yeux bien noirs , placez des deux ctez , au-devant defquels toient plantes deux peti-tes cornes, compofes de plufieurs articles.

Les premiers jours que je confideray ce petit animal, ii toit dune vivacit merveilleufe , faifant des fauts qui mar-quoient beaucoup de force amp; de fouplede dans ie fujet quinbsp;les executoic.

Depuis Ie dix Juillet jufquau deuxime de Septembre , eet infede en produifit dix autres tres-men,us qui luy refl'em-bloient tous, amp; qui ds Ie premier moment de leur naiflancenbsp;marchoient dune vicelle furprenante. Jen garday un en vienbsp;durant dix jours fans luy donner aucune nourriture j ce quinbsp;ne paroitra pas trop extraordinaire, lorfquon f^aura que fanbsp;mere, pendant une anne ou environ, nen confuma pas plusnbsp;que de la groffeur denviron un pois.

Cet infede aprs avoir fait fes petits , quitta entierement fa peau durant vingt-quatre heures , aprs quoy il parut dune blancheur vive amp; plus gros quauparavant , marquantnbsp;mme plus de force amp;c de mouvement j quil nen avoiemon-tr depuis plulieurs jours.

On peut dire que cette peau luy tenoit lieu de furtout pour envelopper routes les parties exterieures de fon corps jnbsp;puifquon remarquoit dans cc furtout jufquau mouie desnbsp;yeux, des jambes amp;L des griffes de cet animal.

Jemployai affez de tems a confiderer cet ancien fourreau, fans pouvoir deviner comment linfede avoir p faire pournbsp;sen dpoiller , paree que ce vetement tant tout dunenbsp;piece , amp; tres-intimement appliqu fur fon corps, je ne com-prenois pas comment cette nymphe li irrguliere, fi fine Senbsp;fi dlicate avoir pu tre tire fans fe rompre. Mais peu denbsp;tems aprs je revins de mon tonnement, amp; je celfai dad-mirer cette mchanique , en dcouvrant fa fimplicit j carnbsp;cette membrane venant a fe feicher, les fibres qui la com-pofoient fe rell'errant laiflerent voir tout Tartifice , qui con-filloit en une fentc tendu depuis Ie bec de 1animal jufqua

E

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3( nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes.

lanus ; laquelle, a mefure que Ie ver en fortoit, fe refermoit en rapprochant par Ie reflort de la pellicule , fes bords 1unnbsp;de Tautre , qui fe joignoient juftement quil ntoit pasnbsp;polTible dy appercevoir aucune feparation.

Ds Ie foir mrae du jour que ce ver et quitt fon fur-tout, fa couleur me parut change car de blanc quil toit, en deux jours il redevint aulll brun quil avoit t , amp; je luynbsp;vis palTer tout lhyver en eet tat. II fut aflez en repos durantnbsp;tout ce tcms-la,ne remuant qu'infenliblement, ne mangeantnbsp;point , ni ne rendant aucun excrement vilible : mais tantnbsp;furvenu quelques beaux jours de Soleil , amp; 1y ayant expof ,nbsp;il commen^a a sy mouvoir un peu plus quil ne faifoit aupa-ravant, amp; mme il mangea quelque peu dun carton qui er-voit de bafc ou de fond au Microfcope dans lequel je Ie con-fervois.

Sur la fin du mois dAvril je ne luy rcmarquai, pendant neuf jours quil demeura couch fur Ie dos , aucun llgne denbsp;vie , aprs lequel tems je fiis furpris de voir quil travailloitnbsp;fortcment a quitter un fccond furtout, quil poufl'oit tout Ienbsp;long de fon corps , de la tte vers la queue , ou il en reftanbsp;jufquau fixime Juin , durant lequel terns je Ie crus mort:nbsp;cependant Ie mme jour au foir je mapper9us quil avoit en-tierement quitt cette derniere peau , 5c quil paroilToit fousnbsp;une forme nouvelle, qui ne dilferoit pas moins de la prce-dente , quun ver differe dune mouche. En effet, Ie jflximenbsp;Juin a fept heures du matin il stoit nitamorphof en unenbsp;mouche tres - linguliere , ayant environ cinq lignes de longueur , c une ligne un quart de largeur par Ie milieu de fonnbsp;corps.

En obfervant cette mouche, Je remarquai quentre la tte 5c fon corps il y avoit une autre partie en forme danneaunbsp;mobile , que la couleur toit differente en divers endroits dunbsp;corps 3 Ie delfus de la tte , 8c cette partie en forme dan-^nbsp;neau, tant d un rouge brun, 8c Ie refte ayant une blancheurnbsp;tirant fur Ie reux 3 mais cette couleur blanchatre fe diffipanbsp;cn peu de tenis 3 car deux heures aprs Ie tout parut dunnbsp;rouge brun.

X h place des onze anneaux qui fe diflinguoien? dans h

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PlLMlERE PaRTI. Chap. IX. nbsp;nbsp;nbsp;37

longueur du ver , on voyoit alors tout fon corps long de huit lignes, couvert de deux alles fermes amp; dures.

Au lieu de fix pattes courtes dont jay parl, on en voyoit fix autres , chacune defquelles avoit pour Ie moins quatrenbsp;fois la longueur des premieres , amp; toit compofe de troisnbsp;articles 5 tant termines par deux griffes afiez foibles, aunbsp;lieu dune feule un peu forte.

Les cornes quil avoit au - devant des yeux toient extr-mement courtes, amp;: celles daprs tres-longues j en forte que fon y remarquoit onze articulations en chacune , dont il ynbsp;en avoit huit qui reffembloient a des grains de chapelets unnbsp;peu ovales.

Le huitime Juin au matin , il me parut d une couleur brune , femblable a celle des fves de caff bien torrefies.nbsp;Le neuvicme cette couleur devint noir , c les pattes de cetnbsp;animal fe firent voir dun rouge brun.

Enfin le treizime il fit paroitre quelques excremens dun jaune pale , au lieu que ceux du ver toient fort bruns, lesnbsp;uns amp; les autres alTez durs , amp; provenans du carton quilnbsp;avoit rong , amp; qui faifoit, comme jay dit, le fond du Mi-crofcope.

Nous finirons fexplication abrege des ufages de ce Mi-crofcope , cn ajoutant encore, que fon dcouvre fur le corps des grolfes mouches de tres-petits animaux qui les incom-modent durant leur vie , amp; qui les mangent aprs leur mort:nbsp;ce qui fuffit pour faire comprendre , que ce qui arrive auxnbsp;uns peut arriver de mnie aux autres.

Les araignes que fon y enferme y font leurs oeufs i elles les y ramaffenrpar pelotons, qxrelles enveloppent de leurnbsp;foye pour les conferver de la rigueur du tems , elles viventnbsp;feules enfermes dans ce tombeau durant plus de trois mois ,nbsp;fans y prendre aucune nourriturc apparente. Et fi une grollenbsp;sy trouve enferme avec plufieurs petites , celles-cy en fontnbsp;manges , ainfi fon remarque que les unes fervent de nour-riture aux autres.

Si vous enfermez dans cc Microfcope une grolfe araigne avec une mouche ordinaire , auf affez groffe , vous aurez lenbsp;plaifir dy voir la mouche dans une grande agitation, pen-

E ij

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38 nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes.

dant quc Iaraigne y deraeure comme immobile , cuchc fur Ie dos , les pattes en lair amp;C cartes les unes des autres 3nbsp;attendant ainli avcc beaucoup de tranquilit quc lamouche,nbsp;laflee de voltiger 9a amp; la , luy tombe fur Ie corps, pour Temnbsp;vironnerde fes pattes, la piquer a la gorge , amp; la faire mou-ril' fubirement, fc contentant den tirer Ie fang fans endom-niager Ie refte de fon corps , qui demeure tres-long-tcmsnbsp;dans fonentier ,amp;jufqua ce quedautres tres-petits infetesnbsp;blancs la viennent devorer amp;c manger en partie.

Nous ne dirons rien icy de la conftrudion de la mouche ordinaire , ni de celle de laraigne j paree quil en a tnbsp;parl aillcur? , amp;c que ce Microfcope a canon ne fuffit pasnbsp;pour en fairb voir aifez exadement les petites parties , quinbsp;ont d ailleurs t examines avec dautres Microfcopes , amp;:nbsp;reprefentes lgamment par des Figures deffiaes tres-cor-rectement par Monlieur de Vigneux.

On va voir que trois differens portes-objets tant mis fun aprs iautre dans un mnie Microfcope a canon de verre ,nbsp;eauferont trois difFerentes fenfations dun mme objet qui ynbsp;fera plac fucceflivement , tant regard au travers dunnbsp;mnie Icntille 6c dune mme diftance.

Premiere Obfervation,

Si dans lun de ces Microfcopes a canon de verre, au lieu du fond noir que lon y met ordinairement au - deffous desnbsp;objets blancs , on en met un fait dun mrceau de glace ounbsp;de verre un peu pais, duquel Ie deffous foit brute ou dpo-ii , 6c mis fur une bafe dbene noire fous Ie canon du Mi-rnbsp;crofcope 3 les objets qui feront pofez fur Ie ct poli de cenbsp;morceau de glac, paroitront comme tant en fair, 8c avecnbsp;dautant plus de relief que ce porte-objet de verre fera plusnbsp;epais, a caufe que la lumiere qui tombe fur la furface polionbsp;du verre , qui fert de porte-objet , ne vient pas en affeznbsp;grande quantit dans ioeil du fpetateur , pour y faire unenbsp;impreffion affez forre, pour nous faire juger que les objets ynbsp;font placez j 6c ceft ce qui fait paroitre ces memes objeqnbsp;ifomme vus en fair.


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Premiere Partie. Chap. IX. 39 .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Seconde Ohfer^ation.

Les objets blancs doivent tre pofez fur un. fond noir ; ftfiii quen rflchilTanc Ie moins de lumiere qu'il fera pofli-ble , la fenfation que nous avons des blancs, nen foit pointnbsp;tant akere,

Troijme Ohfervation-

Les objets noirs amp; les bruns doivent tre pofez fur dcs^ fonds blancs; afin que les parties folides de ces corps noirsnbsp;amp; bruns , puilTent nous renvoyer plus de lumiere quelles nonbsp;feroient sils toient pofez aiileurs.

II fuit des mmes experiences , quil neft pas indifferent de prferer un fond de couleur a un autre , fi lon veut don-ner un grand relief aux figures peintes dun Tableau. Unnbsp;Chrifl, par exemple, qui fera peint fur la furface dune glace de miroir , qui ne foit point tame , tant pofe fur unnbsp;fond des plus noirs, paroitra en 1air j fon relief fera vunbsp;dautant plus grand, que la glace, fur laquelle on aura peintnbsp;Ce Cfirift , aura plus dpaifleur.

Aprs avoir parl des avantages confiderables quon peut cirer des Microfcopes a canon , il faut aufi dire quelqucnbsp;chofe des dfauts qui les accompagnent ordinairement j puisnbsp;eflayer dy remedier , afin de ntre pas priv des bons ufagesnbsp;qu'on en peut faire.

Ces dfauts font au nombre de trois jie premier , qui neft pas confiderable, vient de ce que louverture de la monture,nbsp;OU fon fait un crou , tant trop petite , par rapport a lanbsp;groffeur du canon , on a de la peine a Ie bicn nettoyer parnbsp;dedans; a quoy on pourra remedier, enfaifant cette ouverture la plus grande quil fera polfible j ou bien il faudra fairenbsp;cn forte que la piece entiere qui couronne le deffus du canonnbsp;puiffe soter amp; remettre quand on voudra.

Secondement. La matiere dont Ic canon eft fait fe trouvc quelquefois li mauvaife, quelle pouffe un fel au-dehors qixinbsp;Iengraiffe , qui le terpit, St le tend commc fl en mille eia-

U iij

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40 nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes.

droits , de forte que perdant fa tranfparence , il devient

inutile.

Lunique remede a ce dfaut, eft de tacher den trouver un autre qui convienne , mais paree que cela eft prefque im-poflible , il faudra fe fervir du moyen que je vais donnernbsp;pour en faire un de carton, qui fervira comme Ie prcdent.

Enfin, fi Ie canon que Ton deftine a faire un Microfcope eft beau , 8c que fa monture foit faire d un bois qui ne foitnbsp;pas bien fee , il change de figure par la fecherefte , de rondnbsp;quil toit il devient ovale , amp; Ie canon fe trouvant alors plusnbsp;preft en des endroits quil neft en dautres , il cafle , anbsp;moins que fa rliftance ne furpafle feftbrt du bois qui fe ref-ferre.

Pour empcher que les niontures ordinaires ne caffent les canons de verre , il ny a qua les environner par Ie haut 8cnbsp;par Ie bas de deux petites bandes ou ceintures de carton finnbsp;d environ deux lignes de largeur , pour en coller la moitinbsp;autour de chaque canon, laiflant dborder lautre moiti quinbsp;fervira dentre aux montures de bois, dans lefquelles on nenbsp;Penfoncera que tres-peu i afin que fi Ie bois vienr a fe relfcr-rer, il nagiiTe que fur la moiti des petites bandes de carton , qui obront alTez pour viter Ie fracas du canon denbsp;verre.

Voicy deux nouvelles mthodes pour fe pafter de canon de verre, en faifant de gros Microfcopes, dontles corps du-rcront tant que lon voudra.

La premiere de ces mthodes confifte a faire un gros tuyau de bois ou de carton bien rond , amp; a louvrir par un feul ounbsp;par plufieurs endroits, pour donner un libre pafl'age a la lu-miere : puis montant ce tuyau prpar , comme fi ctoit unnbsp;tube de verre , on aura un Microfcope , dont les ouverturesnbsp;pourronc , fi on Ie juge a propos , tre fermes par des pieces de verre blanc, qu il y faudra coller tres-proprement parnbsp;dedans.

Au lieu de ce canon rond , on peut en conftruire dune autre maniere , qui fera plus agrablc a la v , amp; ninie plusnbsp;prompte dans fexccution que la prcedente. Pour eet enet,nbsp;prenez un carton fin, duquel vous couperez une bande aflz

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Premiere Partie. Chap. X. longue amp; affez large pour y tracer fix ou huit quarrez longs,nbsp;que vous ouvrirez par autant de petites fentres de memcnbsp;figure , fur chacune defquelles il faudra coller en dedans desnbsp;pieces de verre blaiic coupes proprement, amp; des plus minces quil fera poflible de trouver , que 1on couvrira par apresnbsp;dun, fecond carton plus petit que le premier , amp; ouvert denbsp;mme. Cet efpece de canon, ou plutot ce corps de Microf-cope 5 tant ainfi prpar , il ny aura plus qua tourner unenbsp;monture qui luy convienne , amp; Ton aura un Microfeope pref*nbsp;que parfait dans fa manie re.

CHAPITRE X.

Dejeriftton ufage duK tres-petit Microfeope, monte d uns

feule lentille.

CE petit Microfeope , qui na pas plus de neuf iignes de Piancheiz.

hauteur , eft vu tout enticr au-delfous de la lettre A , Figure i* ou de fon profil marqu B : il eft fait comme une petite boete cilindrique ouverte par-delfus amp; par-deflbus , pour donnernbsp;un libre paftage a la lumiere qui fe reflechit de I'objet quenbsp;Ton regardc au travers de la lentille, qui fe place comme onnbsp;la voit dans le profil B de ce Microfeope.

Dej ujages de ce Microfiope,

SI vous obfervez un chiffre grav fur la furface dun cachet dargent, vous 1y verrez dabord enfonc , de mc-me que nous le voyons de nos feuls yeux j amp; fi Ton continue de le regarder fans changer de fituation , on verra ce mmenbsp;chiffre dun beau relief, clair amp; ombre du mme ct quenbsp;les enfoncemens fetoient auparavant quon cut la fenfationnbsp;de cette derniere apparence.

1'. Si vous continuez a obferver ce chiffre avec la mme attention que vous avez fait, ce qui vous paroilToit de reliefnbsp;deviendraenfonc comme il toitauparavant,amp;:ainfi dc xite,

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4^ nbsp;nbsp;nbsp;Noveaux Mies-oscopEs.

^0. II arrive fouvent quayant obferv ces chofes, fl vous dilcontinuez pour un moment, amp; quenfuite vous recomnien-ciez la mme experience ; vous ferez furpris de voir qe ccnbsp;chifFre , au lieu de Commencer a paroitre comme la premiere fois , ceft-a-dire cnfonc , il paroit de relief.

4'. Si pendant que Ton eft tourn du cot que vient Ic jour, on fe releve en continuant de regarder la furface dunbsp;cachet , ce qui paroilToit enfonc femble fe relever tout anbsp;coup , amp; lombre paroit fouvent de part dautre du relief;nbsp;mais li lon continue dobferver ce relief apparent, pendantnbsp;que Ton fe tourne comme il faut pour recevoir Ie jour dunbsp;ct droit , on voit fombre du ct do vient Ie jour , cenbsp;qui ne furprend pas peu. Et au contraire lonibre fera a gau-^nbsp;che , li Ie jour donne fur Ie chilfre , en venant du ctnbsp;gauche.

5. Si vous obfervez ce qui eft de relief fur la furface dun lois dor 5 par cxemple , vous Ie verrez toujours de reliefnbsp;en quelque lituation que vous foycz, amp; de quelque jour quilnbsp;foit clair.

6. II y a un grand nombre de perfonnes qui obfervent les meines chofes que jay vs.

7. II y en a qui voyent toujours enfonc ce qui 1eft elFec-tivement; amp;c dautres qui apper^oivent toujours Ie contraire.

De routes ces obfervations, que jay faites avec autant de foins quil ma t polTible , il en faut conclure que les diver-fes fenfations que lon a de eet objet ne font produites quanbsp;1 occalion du plus ou du moins de dlicatelTe des filets dunbsp;nerf optique, qui font Ie tilTu de la Retine, puifque Ie moin-dre changement qui arrive dans ces filets , eft capable denbsp;faire changer 1'apparence des concavitez du chifffe : amp; a l-gard de ceux qui voyent toujours enfonc , ou toujours denbsp;relief une mme chofe ; cela narrive qua caufe de la litua-tion conftante amp; uniforme qui fe trouve toujours la mmenbsp;fur la Retine , pendant quils regardent Ie chiftre.

II eft inutile de s tendre davantage fur les ufages de cc petit Microfcope ; puifquon peut juger , par ce que jennbsp;viens de rapporter, quil peut tres-utilement fervir a obfer-ver tons les petits corps qui peuvent tre tenus avee les

doigts

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45

Premiere Parte. Chap. XL doigts dune feule main , ou avec des pincettes, pendantnbsp;que Ton tient le Microfcope de Iautre main.

CHAPITRE XL

Dejcripttofi d'un tres-petit Microfcope d deux serres, qui reprefente les ohjets dans leur jituation drokenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;naturelle.

MOnheur de Puget , dont le merite eft aflez connu des S^avans par les divers Ouvragcs quil a donneznbsp;au Public, nous aflure, dans fa premiere lettre crite au R.

P. Lamy Religieux Bencdiftin , touchant les obfervations quil a faites fur la ftruture des yeux de quelques infetes ,nbsp;en parlant des divers effets de deux Microfcopes , Que nbsp;Monlieur Lcevuenhoec raconte , que tons les objets quilnbsp;voyoit multipliez par la cornee dune mouche , luy paroif- nbsp;foient a rebours. Les hommes , par exemple , avoient la tte nbsp;en bas 8t les pieds en haut j amp; que cela ne fe pouvoit faire nbsp;autrement, puifque tons les objets quon voit au travers de nbsp;deux lentilles , paroillent toujours renverfez.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

Nous aliens faire voir tout le contraire dans un Microfcope a deux verres convexes, dont voicy les proportions.

A B , eft le Microfcope reprefente dans fon entier, amp; a punchci peu prs de la longueur amp;: de la grofleur qu il a t cxecut. ^nbsp;C, eft la piece de Iceil, 8c D fon profil, ou eft enchaflenbsp;le verre oculaire.

E , eft le porte-Ientille, amp; F fon profil.

G amp;; H , font deux viroles qui fervent a arrter les deux verres.

Le foyer du verre oculaire na que quatorze lignes ; ce-luy de la lentille eft dun peu plus de quatre lignes y ^ 1* diftance dentre ces deux verres eft de dix lignes j dou ilnbsp;fuit que deux lentilles femblables a celles dont je viens denbsp;parler , 8C de differens foyers , tant montes dans deuxnbsp;tuyaux, de maniere que Iun des deux puifte etre tellemencnbsp;enfonce dans Iautre, que le foyer de Iune des lentilles

F

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44 nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux MiCROSCOJES.

palTc au'dela du foyer de Tautre. Ces deux verrcs ainfi nion-tez compoferont un. foicrufcope , par Ie moyen duquelnbsp;on verra les objets dans leur lituacion droite amp; naturelle.

J en ay fait depuis plufieurs autres a deux verres plans con^ yexes, (jui font leffet de trois Microfcopes, de 4. Loupes

CHAPITRE XIL

Pefcrititien ufage dme nouvelle Machine-, tres-utile aux Ana-tomifies gt; mx Definateurs , aux Graveurs , aux Peintres qui travatUent en Mignature ; ' generalement d torn ceux quinbsp;veulent dcouvrir ce que les yeux feuls ne peuvent affercevoir ^nbsp;amp; foujpr leurs Outrages au foint Ie ^lus haut de ^erfeSlion,

AB , eft Ie pied dun inftrument, que je nomme Porte-loupe , quon peut faire de bois de laiton.

Plawheij. C D , eft un porte-objet, qui peut fe monter a vis ou au-trement , fur la furfaee plane du pied A B , teilement conf-truit, quon Ie puiffe haufler amp; baiffer facilement quand on voudra, amp; niqie Ie fixer ou il fera befoin.

E , eft une petite tige de laiton , leve a plomb fur Ie bord fuperieur du pied A B , dune force amp; dune hauteurnbsp;convenable aux diftcrens ufages aufquels on deftine Ie por-te-loupe.

F, F , F, font trois genoils qui fe fuivent, amp; qui ont une felle liaifon entreux, que chacun peut tre mu diverfement,nbsp;pour concourir a produire enfemble un mme effet.

Au lieu de ces genoils , on peut faire trois efpeces de charnieres femblables a pen prs a celles dun eompas com-mun qui sentrefuivcnt, amp; qui foient alfermies par Ie moyennbsp;de trois vis, amp; dautant dcrous.

G, eft une virole de laiton, tournee proprement, amp;: dune ouverture qui ioit telle qu'on y puifle enchalTer juftement, amp; Tune aprs lautre , les loupes de differens foyers; amp; mme de petits Microfcopes a deux ou trois verres, pour feryirnbsp;;4 des ufages particuliers.


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45

pRB MIERE Partie. Chap. xn. Des ujages de cette Machine.

H, Reprefente \in oeil plac au-deffus de la Loupe c][uc lon a mife dans la virole G, regardant un petit animal pof fur Ie porte-objet C D , o lon place tout ce quenbsp;Ton veut diflquer , pour defliner daprs les preparationsnbsp;quun habile Anatomifte aura niifes en tat detre reprfen-tes fur Ie papier.

On voit bien que lon pourra par ce nioyen parvenir a connoitre la ftrufture de la peau, celle des ongles, des poils,nbsp;amp; la tilTure de prefque toutes les membranes du corps desnbsp;animaux.

Avec ce fecours on peut entreprendre de faire Tanatoniic des gros infedes , amp; de les reprefenter avec autant dexadi-tude , quon en aura employ a les bien preparer.

On a dja dcouvert la femence de plulicurs plantes, quon stoit perfuad , fans raifon, nenavoir point, comme cellenbsp;de fougeres, des moulTes, des truflFes, amp;c.

On a obferv que Ie fang eft compof dune ferolit blanche amp; tranfoarente, ou nagent des globules rouges de dift'e-tentes grofleurs- On la v circler diverfement dans les vaifleaux de plufieurs animaux vivans, amp; lon a reconnu quenbsp;les veines amp; les arteres ne font que des tuyaux ou des fy-phons recourbez.

La facilit que lon aura de changer de porte-objet, de Loupes, de Microfcopes a deux ou a trois verres, amp; de po-fer fucceflivement differens petits Tableaux prparez,au-def-fous de cette Loupe ou de ces Microfcopes, fourniront desnbsp;moyens nouveaux pour voir parfaitement , amp; en peu denbsp;tems, une grande varit de chofes bien dierentes les unesnbsp;des autres.

Enfin il eft facile de comprendre que cette machine ren-ferme aufli tous les ufages des Microfcopes a canon de verre ; amp; que ces canons nayant pas befoin de monture*'s, ils ne feront pas fujets a fe rompre.

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Nouveaux Microscopes;

CHAPITRE XIIL

Ex^licatio/2 de tomes les parties qui compofnt m Microjcope a trots serres convexes 3 des deux cotes

li'

,N voit dabord dans cette Planche deux grandes Figures deffines Tune a droite au-deffous de la lettre A, Skftchei4. qui reprfente Vlevation geometrale du Microfcope toutnbsp;entier i amp; lautre qui eft place a fa gauche en eft Ie profil ,nbsp;fait par la fetion dun plan vertical , quil faut concevoirnbsp;pafler par laxe du Microfcope, pour Ie feparer en deux parties gales, dcouvrant dans l une de fes moitiez tout Ie dedans de cette machine.

A B B , eft un bouton qui fert de couronnement au Mlcrof-Gope.

C C, eft la piece de foeil, dans laquelle on a fix Ie verre oculaire.

D D , eft une autre piece , o Ton a enchaff Ie verre du milieu. Cette piece eft cole a un petit bout de tuyau, quinbsp;porte un diaphraume a fon extrmit den-bas.

E, eft Ie corps du Microfcope couvert de chagrin, qui fert a recevoir Ie bout du tuyau col a la piece D D.

F 5 eft la bafe du corps de ce Microfcope.

G 5 eft une bonnette ou porte - lentille , qui fe vifte fur la bafe F,poury demeurer fermement attache.

H , eft une petite virole de laiton, orne de quelques mou-lures , foude a un petit bras, qui eft aufii foud au coulant reprefent a ct de la lettre I.

Ceft dans cette virole que 1on fait entrer Ie milieu de la bafe F, pour foutenir a plomb tout Ie corps du Microfcope.

I, eft Ie coulant qui peut tre m fur la tige dacier L, amp; demeurer a lendroit de cette tige, o lon voudra, par Ienbsp;nioyen dun petit reflort dacier plac entre la tige 6c Ie coulant,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

M ^ eft Ie ^ctit yafe tourn, qui fert dornement a la tige,


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Premire Partie. Chap. XIII. 47 mmediatement au-deffus de lendroit L, on y voit imcnbsp;petite pincette a boutons marque N.

O , eft un verre concave , pour fervir de porte-objet aux liqueurs quon mettra dans fa concavit.

P , eft une efpece de porte-objet de laiton , compofe dc plufieurs pieces, tellement ajuftes les unes avec les autres,nbsp;quon le peut promener fur le pied du Microfcope marqunbsp;R , eft une petite boete de laiton en forme dune virole ,nbsp;dans laquelle on met des diaphragmes de difterentes ouvertures.

S, nbsp;nbsp;nbsp;S, S , fojit trois petites boules aftailfes , amp; attachesnbsp;au-deflbus du pied pour luy donner plus de grace.

T, nbsp;nbsp;nbsp;eft une platine dc laiton, fur laquelle on a attach troi?nbsp;petits reflbrts, qui rendent gal le mouvement du porte-objet marqu P.

Explication du profil de ce M.icrofcope,

Bb b, eft le profil du bouton qui fert de couronnement au Microfcope.

c c, eft le profil de la piece de Iceil, ou Ton voit le verre oculaire place immediatement au-deftbus du couronnement.

dd, reprefente une autre piece qui porte le verre du milieu , amp; qui eft attach a un bout de tuyau, au bas duquel eft un diaphragme.

e , eft le corps du Microfcope , done on voir lpaifteur, que nous avons dir tre couvert de chagrin , amp; fervir a rece-voir le tuyau enchafte amp; coll avec la piece f, qui fert dcnbsp;bafe au Microfcope.

g , eft le profil de la bonnette ou porte - lentille, qui fc monte a vis fur le bout den-bas de la piece f.

h , eft le profil de la virole de laiton , foude au bas de la eoulifle marque i.

1 , eft un quarr ou verge dacier, au haut de laquelle on voit un petit vafe qui luy fert de couronnement.nbsp;n , eft le profil dune petite pincette a boutons,nbsp;o , eft le profil dun verre concave , ou Ton met les lbnbsp;queurs en plus grande quantit que celles quon met fur vmnbsp;talc, ou fur un verre plan.

F hi


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4? nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux MrcRoseoPES.

p, nbsp;nbsp;nbsp;cft Ie porte-objet compof, dont il a t par

q, nbsp;nbsp;nbsp;eft Ie profil du pied du Microfcope.

r, nbsp;nbsp;nbsp;eft celuy de la petite boete ou virole, qui potte les dia-phragmes de dilferentcs ouvertures.

s, nbsp;nbsp;nbsp;s,s, font trois petites boules aftaiftees,pour fervir dor-,nbsp;neraent au pied du Microfcope.

t, nbsp;nbsp;nbsp;eft Ie profil dune petite platine de laiton attache ^nbsp;luie virole , o Ton fait entrer la petite boete marque r.

Du foyer de chacm des tro n/erres de ce Microfcope, gt;* des diverfes dijlances qui jont entreux.

LOculaire , qui eft un verre convexe des deux cotez, a huit lignes de foyer j on l a plac au-deffous de loeil,nbsp;ne diftance denviron fix lignes.

Le verre du milieu, qui eft aufli convexe des deux cotez , a dix'huit lignes de foyer j fa diftance de loculaire eft denbsp;douze lignes.

Et la lentille , qui eft de quatre a cuiq lignes de fbyery.eft place au moins a la diftance de trente lignes du verre dunbsp;milieu j amp; cette mme lentille sen peut loigner de trente-quatre a trente-cinq lignes, fi lon veut que ce Microfcopenbsp;falfe paroitre lobjet plus gros quil ne fait a la moindre diftance : mais il eft a propos davertir que lobjet ne paroftrainbsp;pas fi bien clair , tant v dune grande diftance, que snbsp;1toit dune moindre.

Des ufages que Ij on peut titer de ce Microfcope d tro 'quot;verres.

En confiderant,par exemple,Ialettre A dun lois dor avee ce Microfcope a trois verres, dont leffet ordinaire eft de faire paroitre a la renverfe tous les objets quon ynbsp;obferve ; on remarque i. que cette lettre qui eft de relief ynbsp;paroit enfonce.

2.0. Qjie eet eftet narrive pas toutes les fois quon te de-fire.

3. Que fouvent en regardant cette lettre avec beaucoup dattention , amp;: durant quelques momens , ce qui paroiftbic


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PiiEMiERE Part IE. Chap. XlIL nbsp;nbsp;nbsp;49

cnfonc , paroit enfuite de relief.

4. Qiiun cercain mouvement de tte apporte quelquefois du changement dans la maniere de voir iobjet.

5. En faifant avancer Ie Microfcope fur une table, pendant quon y regarde Ie lois d or , ce qui paroidbit de relief sy enfonce en apparence , amp; peu de tcms aprs avoir tnbsp;ainli obferv, on apper^oit tout a coup que Ie relief revient.

6. Si Ton pafl d un ct dune table a lautre , on eft tout furpris de voir que ce qui venoitde paroitre en relief, paroitnbsp;cnfonc, amp; au contraire,

7. Ces elFers differens ne font point apper^us de tousccux qui font ce petit mange , dans lequel on remarque des bi-zarreries extraordinaires, fuivant la force ou la foiblelTe desnbsp;yeux de 1obfervaceur ; car fouvent une nimc perfonne ap-pcr^oit Ie mme objet difremment, en Ie regardant tantotnbsp;dun ceil 6c tantot de lautre , 6c cela fucceflivement.

8. II meft arriv quelquefois quayant obferv Ie relief du lois dor, 8c layant v comme enfonc , tant dun cotnbsp;de la table o toit pof Ie Microfcope , la mme chofe meftnbsp;encore apparu 1tant all obferver de lautre ct de cettenbsp;mme table.

9quot;. II arrive fouvent que quand on regarde lobjet tantot diin oeil 6c tantot de lautre, les objets qui font naturelle-ment de relief y paroiflent creux.

io. Un de mes amis , Officier dartillerie, a toujours vu cnfonc ce qui toit de relief, quelque lituation quil ait prisnbsp;pour obferver la lettre A, dont nous parlons.

11. Le mme caradere alphabetique dune piece d argent, produit fur mes yeux les memes effets que nous avons rmar-quez touchant le lois dor.

12-. 11 arrive fouvent quen faifant une de ces obfervations, il fuffit dapprocher ou dloigner 1oculaire du verre du milieu , pour appercevoir im changement contraire a celuynbsp;quon apper9oit auparavant.

f. Voicy une autre experience qui neft pas moins cu-rieufe que les prcedentes j elle confifte a mettre un cachet d argent, qui reptefente un chiffre furie porte-objet du Mi-rpfeope; cc chilfre , quoyque grave prpfonderoeiit, paro-


'V

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5 nbsp;nbsp;nbsp;Noveaux Microscopes.

tra de relief amp; fans aucun enfoncement j cc qui ne furprend

pas peu.

i4. Quand jobferve Ie chifFre grav fur cc cachet, a la luniiere dune chandelle , vis-Wis laquelle je fuis tourn ynbsp;je vois dabord Ie creux comme il eft naturellement; unnbsp;moment aprs je Ie jugerois volontiers de relief, fans changer de tuation , niais en raifonnant fur les ombres qui pa-roilfent, je me trouve oblige de penfer autrement j pareenbsp;que ces mmes ombres me paroillent toujours o elles doi-vent tre j amp; il en eft de mme des eftets de la lumiere r-pandu fur ce chiffre.

15. Mais quand je releve Ie cachet amp; ma tte, pendant que jen obferve la furface , je vois de relief ce qui eft en-fonc j paree que je ne vois plus dombre, a caufe du peu denbsp;lumiere que je re^ois alors par la reflexion dun bonet rougenbsp;que jay fur ma tte.

Et fi je regarde obliquement la furface de cc cachet,pendant que la lumiere de la chandelle y tombe a plomb j je nc Ie vois point de relief, paree que je ne re^ois point de lu-miere de fes cnfoncemens.

Ceux qui preferent les Microfcopes a deux verres a celui dont je viens de parler, nont qu a fupprimer Ie verre dunbsp;milieu , fans y apporter dautre changement , ft cc neft quenbsp;lorfquil sagira de faire voir la circulation du fang dans lanbsp;queue dun ttart, dans celle dune lamproye, amp;c.il ny auranbsp;qua mettre une lentille objedive dun foyer plus court quenbsp;celle qui y eft.

CHAPITRE XIV.

Defcri^tion dquot;une pethe Machine nouvelle, qui contteni trots fortes de Microfcopes, deux petit es lunettes d'approche.

LE deflein que 1on voit icy au-deflbus de la lettre A ;

reprefente un Microfcope mont fur fon pied , amp; celuy qui eft reprefent au-deftbus de B en eft Ie profil, fait par

la

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Premiere Parti e. Chap. XIV. 51 la fedion dun plan vertical qui le divife de haut en has ennbsp;deux parties egales , pour en laire voir Ic dedans j par cenbsp;xiioyen I on decouvre les lieux ou font placez les trois verres Piancheif,nbsp;qui compofent le premier dcs trois Microfeopes.

Celuy de ces verres qui repond a core de la lettre c , elt un oculaire d'environ huit lignes de foyer.

Le verre du milieu , qui fe voit a ct de la lettre d, a foixante lignes de foyer 8c la difbance dentfe ces deux verres c , d , pourra tre depuis fix lignes jufqua dix ou douze gt;nbsp;de forte que pour faire ce changement de diftance, il feranbsp;, a propos de monter le verre d , dans un bout de tuyau quinbsp;puill'e tre facilement haufle amp; bailTe j afin de larrter dans-le lieu ou fon elfet fera le plus convenable aux obfervationsnbsp;que Ton voudra faire , amp; de mettre un diaphragme a Iautrenbsp;bout den-bas de ce tuyau i comme cela fe pent voir a ctnbsp;de la lettre f.

La lentille objedive qui repond a ct de la lettre e , a environ fix lignes de foyer : fa diftance ordinaire du verre dunbsp;milieu fera denviron quarante-trois lignes. Ainfi sacheveranbsp;le premier Microfeope, dont les elFets out t rapportez dansnbsp;les Chapitres precedens.

Si Ton veut maintenant faire un fccond Microfeope , dans iequel il 11 y aura que deux verres , il fuftira de fupprimernbsp;celuy du milieu marqu par la lettre d j ce qui fe fait en otantnbsp;le tuyau ou il eft enchalfe, lailTant feulement c , Sc la lentille e.

Et pour faire un troifime Microfeope qui puifle fervir a dcouvrir ce qu il y a de plus beau amp; de plus fingulier dansnbsp;les liqueurs j il faudra oter la lentille e , 8c mettre en fa place line autre lentille de trois lignes au plus de foyer, en re-glaiit fouverture de cette derniere fur ce nouveau foyer jnbsp;ce qui neft pas de peu de confequence , quand on veut m-nager la clart 8c la diftinflion , qui font deux chofes tres-differentes, Sc quil eft ncelfaire davoir dans tons les Mi-erofeopes.

Si Ton veut maintenant faire une lunette dapproche , qui faffe paroitre les objets dans leur fituation naturelle , il nynbsp;a qua fupprimer la lentille marque c , la lentille e, puis

G


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Noveaux Microscopes. mcttre en la place de cectc dcrnicrc lemille e , un oculaircnbsp;concave , qui convienne a la longueun du foyer du verre d,nbsp;qui deviendra lobjetfif de cette lunette. Et jl faut remar-quer que Ie concave eft dans une partie de fa monture ,nbsp;plac dans une petite boete pratique au-dedans de la foli-dit du couronnement B g h, comme on ly peut remar-quer.

Enfin sil toit ncefiaire , on pourfbit encore poufler la curiofit plus loin , amp;: trouver dans cette machine dcquoynbsp;faire une feconde lunette dapprochc , fans augmenter ienbsp;nombre des verres que nous y avons employ jufqua preleiat,nbsp;iaquelle lunette feroit paroitre les objets rcnverfez, a fimitation de celles qui sappliquent aux niveaux ,.aux quarts denbsp;cercles, amp;a celles qui fervent aux Afttonornes puur faire lesnbsp;pbfervations celeftes,

Pur fexecuter, ilny auroit qua fe fervir de foculaire c, amp; du verre du milieu marqu d paree que cette lunettenbsp;deviendroit plus longue que la prcedente, il faudroit qucllenbsp;contint un fccond bout de tuyau, a Tune des extrmitez du-^nbsp;quel ii y aura une petite monture , qui fervira a nrettre fo-(pulaire marqu c.

Ii ne refte plus qua ajuller au bas de la tige dn Microf-pope une petite pincette , pour y attacher les aniniaux tout yivans j amp; a faire des portes-objets qui conviennent aux H-(^ueijrs amp; aux autres objets quon veut obferver.

CHAPITRE XV:

Defiription Sun nouveau Mkrojcope univerfel, 0^ de

fes ufages.

ON a defir depuis long-tems davoir un feul Microf-cope qui iut portatif amp;: univerfel, ceft-a-dire un inf-trument qui puilfe fervir a obferver routes fortes de petits qbjets y les durs , les mols, amp; tout ce qui fe peut voir dansnbsp;i$:s liquides. En voicy un que fon croit capable de renfer-

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Prmiere Parte. Cha|). XV. lier tous ces avantages, paree quil condent routes les cho-fes qui font nceffaires pour faire Teffec de plufeurs Minbsp;Grofcopes j celt pourquoy il na pas t poffible dviter dynbsp;faire encrer un grand nombre de pieces tres-differentes lesnbsp;lines des autres , de chacune dcfquelles il faut parler afleZnbsp;exalement pour en faire comprendre la mchanique amp; 1u-fage. Mais afin dentrar facileraent dans ce dtail, nous efti-nons qull eft bon de fetter les yeux fur la premiere desnbsp;deux Figures reprefentes dans la feizime Planche , qui Planchcts'.nbsp;nous montre Ie Microfcopc vu par-devant, amp; dans une le-vation geometrale , de la mme grandeur quil a t executenbsp;par Monfieur Ie Febvre Ingenieur en inftrumens de Matli-matiques jSe ouTon voit dabord trois relTorts dune conftruc-tion partiouliere.

Le premier de ces reflbrts eft appliqu au haut de la pie-*

GC marque A , fes montans fc voyent en BB, preffant Is porte-lentilie F , qui eft derriere eux.

Le fecond marqu c eft attach en D.

F E , font les montans du troifime reftbrf que Ton voit attach en H , fur une platine I qui eft au-dela.

II faut premierement remarquer que les fominets deS montans de ces trois reflbrts font unpeu courbez en devantnbsp;pour faciliter 1entre de quelques pieces plattes amp; mincesnbsp;que Ton mettra derriere eux , comme on rexpliquera cy-aprs, Ces trois reflbrts font aufli un peu courbez vers lenbsp;milieu de leur longueur, pour faire place aux pieces quottnbsp;doit introdurre derriere ex.

F y eft le premier des deux portes-lentilles nouveaux quon peut nommer Eprouvette , paree quil peut fervir anbsp;prouver de fuite des lentilles de diverfes groflurs amp; de dif-ferens foyers.

I gt; eft une piece de laiton qi fert a foutenir une partie des pieces donf on vient dc parler. Cette piece doit avoirnbsp;plus dpaifleur que les prccedentes, amp; scnfonccr un peu'nbsp;dans le milieu fuperieur de la piece a coquille ou elle eftnbsp;Ibudce.

L L, eft un morceau dc glace qui doit tre des plus beaux ^ dcs plus tranfparens quon puiffe trouver, au milieu dtt-

G- q

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54 nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes.

qacl on a taill un petit concave , pour y mettre les liqueurs

que lon voudra obferver.

M M, eft une grande piece de laiton, au liaut de laquelle on a fait une ouverture en forme dun quarr long , pournbsp;faire palier par-delTus amp; a coulill'e Ie morceau de glace L L,nbsp;quc nous avons appell ailleurs porte-objet, ou porte-liqueur.

NN , eft une grande rou a dents , qui fert a conduite la Icndllc au point o elle doit tre , pour quon puilfe voir lesnbsp;objets Ie plus diftintement qifil eft poflible.

O, eft une virole attache au manche du Microfcope, au haut de laquelle eft un crou qui re9oit une vis dacier fou-dce au'dellbus de la piece a coquilles, quj termine Ie bas dunbsp;Microfcope.

Voila fexplication abrege de toutes les pieces villb.les de cctte premiere Figure amp; voicy cellc des pieces que ionnbsp;yoit dans la feconde , qui en eft Ie profil.

a a a , eft Ie profil d une piece courbe en qucrre , dont

dimenlions font exatement obferves dans cette Figure, amp; dans ia preedente.

b , eft Ie premier des trois reftbrts qui font au-devant de la premiere Figure; il neft pas y dans celle-cy , a caufe denbsp;lpailTeur du haut de la piece a a a, o elle sentonce.

c , eft le fecond relfort que Ton voit attache en d par une vis, c fix en partie par une petite pointe fiche dans la piece A de la premiere Figure , afinquilne puifle tournerdau-cun cote.

e , eft le fommet de fun des montans du troifieme relfort que 1on voit attach en h , sinlinuer dans un petit trounbsp;fait au haut de la piece a coquilles.

f, eft le premier dcs nouveaux portes-lentilles.

I, reprefente la hauteur amp;: rpailfcur dune platine de lai-ton, qui eft foude par en bas dans Ic milieu de la piece a coquilles qui rponcl au-delfus de la virole O , amp; qui fert ^nbsp;foutenir 8c aftermir la plus grande partie des pieces prce-denres.

1, eft un verre concave ou porte-objet, taill en bifeaux, pour tre fermemcnt arrt dans une couUfl'e laite fur lanbsp;piece marquee m.

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Premiere Partie. Cha|).

n , eft le profil d une grande roue a dents, 6c dune vis nvee a fon centre.

o, nbsp;nbsp;nbsp;eft la virole qui sattache au manche du Microfcope jnbsp;comnie il a t dir.

p, nbsp;nbsp;nbsp;eft une regie dacier rive en deux endroits de fa lar-geur fur la piece du milieu marque I.

Cette regie , dont on voit icy la longueur amp; fpaiflcur, eft ouverte par le milieu en forme dun quarre long qui a peunbsp;de largeur , amp;c elle en doit avoir moins que le core horifontalnbsp;dc lquerre a a a , qui luy eft parallele.

q, nbsp;nbsp;nbsp;eft une piece fa^onne proprement, au has de laqucllenbsp;il y a un crou par lequel on fait pallet une vis, dont le boutnbsp;t eft forme en pivot bien rond , pour tre mu avec juftelTenbsp;dans un trou fait au bas dune efpecc de confole marquee t,nbsp;le haut dc, laquelle entre quarrement dans 1ouvcrture de lanbsp;regie dacier p, amp; y eft fixe par le moyen d une vis, dont lanbsp;tte fe perd dans fepaifteur de cette regie.

Il faut maintenant remarquer que 1extrmit fuperieure de la piece q eft en partie quarre , c en partie viflee 8cnbsp;que Celle qui eft quarre fe termine dans fpaifleur de la regie dacier p , ou elle peut coulcr librement j 8c ce qui eft vifl'nbsp;traverfe le bras horifontal de lquerre a a , fe terminantnbsp;comme on le voit en s, ou Ton peut remarquer quune petite rondelle de laiton en eft enfilee , 8c quon a encore misnbsp;par-delTus une petite roue a dents qui a un crou a fon centre , pour ferret cette rondelle , plus ou moins, fuivant lenbsp;befoin.

u X , eft un quatrime reflort de laiton fermement attache avec deux petites vis qui entrent dans la piece marquee I.

y, eft le profil dune piece de laiton mince , courbe 8c recourbe en querre double , pour foutenir par fon extr-mit fuperieure la virole 8C qui fait relTort paree quelle eftnbsp;fendue en fa partie fuperieure , 8c dans laquelle on fait en-trer le canon z noirci en dedans , 8c garni de diaphragmesnbsp;de diverfes ouvertures.

Voila 1explication de routes les parties du Microfcope vu de cote j 8c voicy celle de chacune de ces pieces deftines anbsp;jpart, 8c marques de lettres fcmblables a celles des Figures

G iij


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%6 nbsp;nbsp;nbsp;N O u V E A X M r C R O S G O P E s.

prcedentes ; afin qu on y puil avoir recowrs, fi Ton Juge que cela foit nceffaire.

Explication dt tout ce qui efi cmtenu dans U Vlamhe 17 y qui a rapport avec les Figures de la prcedente.

AS Eft Ie deffein de Ia partre verticale du devant de la piece de laiton courbe en querre gt; au derriere denbsp;laquclle, amp;: fur fes deux niontans , on a riv une piece denbsp;laicon mince, pour fervir dappuy aux portes - lentilles qui-sadofFent contre.

Mais auparavant que dattacher cette piece, il faut avoir creuf en talus Ie devant de la piece A , laiflant la partienbsp;kve du cot de la vis , pour loger fextrmit de la queuenbsp;du rellbrt B B, afin que fes montans approchent plus prs denbsp;la piece mince quon aura rivee derriere.

Cette preparation tant fiippofe , voicy la mthode que Ton a fuivie pour attacher les deux premiers relforts qui fontnbsp;fiir Ic devant de ce ct de iquerre, n y a premierementnbsp;fait deux trous qui fc voyent au bas de la queue de cettenbsp;piece A, dont Ie fuperieur , qui eft un peu plus grand quenbsp;1inferieur, fert dcrou , amp; fon a riv un petit tenon dansnbsp;Iautre trou , Ie furpaffant feulement de rpaiffeur des deuxnbsp;relforts 3 enfuite de cela on a encore fait deisx trous ronds-au bas de chacun des deux relforts B, C, qni conviennenenbsp;tellement aux preedens , que la queue du premier sappli-quant dans la cavit faite au-delfous du milieu des montans-de la piece A , on puillc mettre par-dellus ce premier ref-fort B , Ie fecond C, amp; attacher enfemble ces pieces avecnbsp;la vis, dont la tte paroit au-delfous de la lettre D , Figurenbsp;I. i. de la. Planche

EE', eft Ie troifinie relfort qui sappliqe Sr sattache au-devant de la piece de laiton marque I:

F, eft Ie premier des deux portes-lentilles , ou 1on voit une tetine ppur loger la lentillt 3 on Ie fait dune piece denbsp;laiton gratt tres-mince, dont une moiti eft pliefur lautre..

G , eft Ie fecond porte-lentille , qui eft auli fait de laiton Bn peu plus fort que Ie prcdent.- Le delfein en fait aifex^

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PaEMtERE Par,TIE. Chap. XV, ^ 57 lonnoitrc ia conftrmlion i il fuflira, de dire, que la partilt;? dunbsp;deilus cfl: de mme largeur que U queue, amp;: que ie coulantnbsp;irt a retenir la lentille en place.

LL, eft un morCeau de glace , au milieu duquel on a taill un concave, qui fert a y retenir une petite goutte denbsp;vinaigre , ou nagent des anguilles.

On peut faire dautres porces-objets de verre minc de tncme grandeur ians Ie creufer, au-devant defquels, ft la lentille dont on fe fervira eft dun tres-court foyer , on mettranbsp;les liqueurs pour les obferver.

M M , eft line platine de laiton, ou il y a une coulifle pouc i'ecevoir les portes-objets prcedens.

On en fait plufteurs autres avec du petit carton mince, au milieu defquels on fait une ouverture femblable a cellenbsp;qui fe peut voir au-deftous de la lettre K , ou Ton attachenbsp;des objets pour ctre vus fun apres Iautre , avec des lentillesnbsp;de foyers convenablcs.

XX, eft le quatrime reflbrt qui eft attache par deux vis' derriere la piece I, amp; imraediatement au-deflus du cote ho-rifontal de lquerre a a a, de la feconde Figure Planche i6.nbsp;Ce reflbrt eft un peu courb au fommet, pour faciliter feii-tre dune platine plie Sf replice en double cquerre , amp;c ilnbsp;Feft encore par en bas, comme on le peut voir exadementnbsp;exprime dans ion profil, Planche iS.

N N, eft le profil d'une grande roue a dents, amp; d une vis rivee a fon centre.

o, nbsp;nbsp;nbsp;eft le deflein de la virole attachee au manche du Mi-crofeope, au haut de laquelle on a fait un erou pour y fairenbsp;entrer la vis qui fe voit reprefente en o , au bas du profil nbsp;feconde Figure de la Planche i6.

p, nbsp;nbsp;nbsp;eft le plan fuperieur de la regie dacier que nous avonsnbsp;mis icy, pour faire voir tout ce qui na pu ctre reprefentnbsp;dans les Figures de la Planche i6.

q: cette piece ft affez vifible dans le profil dc l^i Planche U. pour n avoir pas befoin dune plus ample explication quenbsp;celle qui en a t donne.

y , eft la reprefentation perfpedive de lu largeur dune piece de laiton courbe amp; recourbe en double querre ,

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NoUVE AUX

ICROSCOPES.


au fomniet de laquelle on a foud une virole marquee amp;.

z z , eft un canon cilinduique qui coule dans la virole qui fait 1oice d'un reflbrt. Ce canon eft garni de diaphrag-mes, amp; noirci interieurement pour en viter Ie luifant.

Le deflein qui eft marqu des chiffres i,i, 3,4,5 eft une machine particuliere a cc Microfcope , que nousnbsp;avons'nomme porte-pincette. On voit quelle eft compofenbsp;de fix principales pieces i f^avoir , dune petite pincette anbsp;boutons marque i , dun petit canon v en z , dont funnbsp;des bouts eft a reflbrt j d'unc charniere chifffe 5, qui tour-nc fur une petite bande de laiton marque 4 dune tigenbsp;ronde 5, qui entre dans deux petits canons 6,6, pratiqeznbsp;a 1extrmit de la piece 7 , qui doit tre de laiton mince.nbsp;De force que par cette difpofltion de pieces, routes difte-rentes les unes des autres, on pourra aifment mouvoir lanbsp;pincette en tous les fens que lon voudra.

8 nbsp;nbsp;nbsp;, eft une tige de laiton , a lun des bonts de laquelle on anbsp;mont a vis ou autrcment une pointe daiguille, pour fervirnbsp;aux ufages dont il fera bien-tbt pari.

9 nbsp;nbsp;nbsp;, eft un porte-objet dbene , noir dun cote amp; blanc denbsp;Iantre ; il doit tre fait a peu prs comme une dame a joer,nbsp;vers la circoiifcrence de laquelle on a du avoir referv unnbsp;petit rebord lev en forme de parapet,pour empcher quenbsp;Ics petits corps qui fe mettront fur la furface, tant fuperieu-re quinferieure, ne puiflcnt rouler en bas.

10 , eft le profil de ce porte-objet , ou Ion voit un petitnbsp;trou rond qui fe remplit dune cheville de liege, afin qucixnbsp;y tourrant la pointe de la tige 8 , la dame 9 y tienne atta-ehce.

Des ufaga de ce jMicrofcofe unwerfit.

NOus fuppofons dabord que cette Machine ainfi conf-truite, ioit encore accompagnc de pluficurs lentilles de difterens foyers parfaitement bien tailles, Se bien mon-tees dans des pieces de laiton femblables a celles qui fontnbsp;reprefentes au-deftbus des lettres F , G , Planche 17. aprsnbsp;quoy on fera entat de faire les experiences qui fuivcnt.

Mais

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Premisre Partie. Chip. XV. nbsp;nbsp;nbsp;59

Mais auparavant que jentre en matiere , je mc trouve oblig davertir , quune explication par crit, quelque ample quelle foic , ne donnera jamais Tintelligence quil fautnbsp;avoir pour bien conduire toutes -les pieces de ce Microfco-pe , pour preparer les objets quon y peut obferver; quennbsp;nioins de deux heures de converfation avec une perfonnenbsp;qui en aura rintelligence, on apprendra plus de chofes, quenbsp;Ton ne feroit durant huit jours, dune leture qui rebuteroitnbsp;ceux qui ne font pas accotumez a lire ces fortes dexplica-tions j ceft pourquoy je ne diray prcifement que ce quilnbsp;faudra dire pourne point ennuyer.

Des Cariom prpare^poiir Jrvir de pones'ohjets fixes.

LE delfein que Ton peut voir au-delTous de la lettre K Planche 17 , reprefente un des petits cartons, au milieu duquel on a pratiqu une ouverture ronde ou quarre,nbsp;pour y faire rpondre divers corps durs amp; tranfparens, com-me des ailes de mouches, des cheveux, de tres-petites plumes doifeaux, des tranches de bois tres-minces, amp;c. quonnbsp;y attache avec un peu deau gomce , ou quelque autre chofenbsp;dquivalenr. Ces cartons tant ainfi prparez amp;c mis de fuitenbsp;dans la piece a coulifle de la platine M M, pour y tre vusnbsp;avec des lentilles qui conviennent, divertiront agrablemenCnbsp;les fpedateurs par un grand nombre dobjets tous differensnbsp;les uns des autres.

Dti ^orte-pincette, des pieces qui taccompagnent.

CEtte Machine eft dun grand ufage pour fervir avanta geufement aux diverfes obfervations que lon fe propo-fera de faire fur une infinit de petits corps durs ou mols:nbsp;fi ces corps font durs, on les attache a la pincette a boutonsnbsp;marquee r, i, Planche 17 ; sils font mols, comme les poux,nbsp;les puces, 6ec. on les pince par la croupe, pour tre obferveznbsp;toutvivans, Les mouches d une certaine grolfeurfe peuventnbsp;empaler avec la pointe dc la tige 8, qui fe monte par apresnbsp;dans les deux petits canons 6,6 , de la platine 7. Si ce font

H

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lt;?o nbsp;nbsp;nbsp;Nouviaux Microscopes.

dcs poux de ferins de Canarie quon ait defTein dobfervcr oa trempc la pointe de cette ninie tige dans un pen deaunbsp;gome , affez epailTe pour y faire tenir ces poux. On en faitnbsp;dc inme pour les mittes de fromage , qui paroiflent bieunbsp;dilferentes les unes des autres.

? Plane. iS Fjgurc i.

On peut auffi enduire la petite dame 9 de cette eau go-mec , amp; rpandre deffus ces petites betes vivantes qui sy attachent, amp; qui y demeurent en vie tres-long-terns , amp;c pournbsp;les obferver fur cette dame , on fait entrer dans le trou quinbsp;eft a fon ct la pointe qui eft au bout de la tige 8 , qui ynbsp;demeure ferme au moyen de la cheville de liege qui le rem-plit exadement. Les petites graines les plus menus fe pla-cent fur dc femblables dames, blanches ou noires , fuivantnbsp;la couleur des graines qu on y veut voir , amp; Ton employe anbsp;cet effet des lentilles convenables. Cette platine 7, fe placenbsp;au mme lieu queft placee celle qui eft marque M M, dansnbsp;la premiere Figure de la Planche 16. Et il faut remarquer quenbsp;cette piece amp;C la pincette sy peuvent mouvoir de haut ennbsp;has, de bas en haut, Sz de cot , foit a droit, foit a gauche ;nbsp;mais pour faire avancer la lentille vers Fobjet, ou pour Tennbsp;eloigner, il faut tourner la petite roue * S dun certain fens,nbsp;puis poufler en avant ouen arriere la partie balfe de lquer-re marque a a a , Tarretant par le moyen de cette mcmenbsp;roue ou 1on juge a propos de Iarreter , prs ou loin de lanbsp;ientille fuivant fon foyer , amp; pour achever de la mettre pr-cifenient au point ou elle doit tre pour bien voir Iobjet , ilnbsp;faut appliquer Iceil tout prochc de la lentille, pendant quonnbsp;tient le Microfeope dunc main , puis faire tourner avec unnbsp;des doigts de la mme main, dont on tient le Microfeope ,nbsp;la grande roue marque N N, a droit ou a gauche , amp; Iarrc-ter dans le moment que vous apperpevrez Iobjet le plus dif-jinfement quil fera pofllble,

4 l imitation des deux tiges prcedentes, marques r. amp; 8 , on pourra en conftruire ae diverfes fortes de mme longueur dc grofteur j mais de formes routes difterentes en cha-pune de Ipurs excrmitez , fuivant le befoin que 1on en pour-fa avoir. Par ce moyen Ton tendra 1univerfalit de cenbsp;pOfte-pincette , amp; en mme terns celle du Mierolcope, qui

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Premiere Partis. Chap. XV. nbsp;nbsp;nbsp;t

tire tous fes avantages de fa bont y 8gt;c de iinduftrie de celuy qui sen fert.

*De I'ufage de ce Adicrofiope four les liqueurs*

SI Ton veut maintenant obferver ce qui fepeut dcouvrir dans une liqueur, il ny a qua tremper le plus petit boutnbsp;d une plume a ecrire dans une infulion de quclque plante ,nbsp;pour en moiller le milieu du porte-objet de verre qui feranbsp;enchafle dans la coulilTe de la piece marquee M M , en lanbsp;premiere Figure de la Planche \6. afin de la faire rpondrenbsp;vis-a-vis de la lentille qui luy conviendra, de la mettrOnbsp;au point de diftindion. Ainfi Ton verra dans diverfes li^nbsp;queurs des animaux qui y nagent, dautres qui y rampentnbsp;nagent, H dautres enfin qui y marchent qui y nagent.

II faut remarquer que pour mettre beaucoup danguilles en experiences, il faudra employer le verre concave , 8c ynbsp;mettre une alTez groffe goutte de vinaigre avec le petit an-tonnoir dont nous avons parl, dans lufage des MicrofcopeSnbsp;prcedens.

De la circulatioftdu nbsp;nbsp;nbsp;dune nouvelle invention pour

la faire ^oir dans la queue dun petit poijfon $ mmm Ttart ou Chabot.

Une des belles dcouvertes que Ton ait faites dans I -Medccine, eft celle de la circulation dufang ,gt; qui eftnbsp;l a Herve fameux Medecin Anglois, qui la publia ennbsp;lanne J(5z8- ou plutot au Pere Frapaulo , celebre Ecrivaixtnbsp;de fon terns.

Qijelques bons quayent t les raifonnemens amp; les experiences de ces deux fi^avans Hommes , pour tablir cette opinion j tous les vieux Dodeurs de ce tcms-la sleverenCnbsp;contre cette nouveaut , 8c firent tout ce quils purcnt poutnbsp;la combattre j paree quils manquoient alors d experiencesnbsp;aflez videntes pour la preuve d une fi belle dcouverte, Ennbsp;voicy une qui met le fait hors de conteftation.

Pour cela, vous navcz qua prparer une platme de laiton

H

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't nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes.

mince , de la figure amp; de la grandeur qu eft Ie delTein marqu A B B j prparez auffi une bande de parchemin de la., figure dun quarr long , dont la hauteur foit denviron i8.nbsp;lignes, amp; dune longueur fuffifante pour environner les mon-Plancheis. B B de ccttc platine , amp; coller fes deux bouts lun furnbsp;lautre : aprs cela collcz auffi les deux extrmitez de deuxnbsp;petites bandes de nime matiere, denviron trois lignes denbsp;largeur au devant de cette piece , comme cela paroit auxnbsp;cndroits c c c c , laiffiant libre amp; dgag tout Ie derriere desnbsp;bandes 3 afin que Ie tout tant bien fee , vous puiffiez paflernbsp;librement entre ces bandes , amp; Ie derriere de la piece denbsp;parchemin double, les montans B, B, de la platine de lai-ton A.

Ayez enfuite un petit morceau de glace de verre de peu dpaiflur , taill proprement , denviron huit lignes ennbsp;quarr, dont vous ferez entrer la moiti entre les deux cteznbsp;den-bas de la machine de parchemin, dont je viens de pariet , pour la coller contre fa partie anterieure feulement ,nbsp;ainfi quil paroit en D D : coupez adroitement une piece dunbsp;devant de cette machine , qui foit de la figure du ttart, amp;nbsp;faites que cette piece tienne par en haut , comme cela fenbsp;voit au'deffous de la lettre E : paffez enfuite un bout de filnbsp;a lextimit du bas de cette piece libre, que vous venez denbsp;prparer , dont les bouts stendent a droit 8c a gauche ,nbsp;ainfi quil paroit en F ^en forte qu'il y en ait autant dun c-t quil sen trouve de lautre 3 comme on Ie peiit remarquernbsp;dans ce deffein.

Lorfque vous voudrez faire voir la circulation du fang dans les veines 8c dans les arteres qui font en la queue dun ttart,nbsp;vous naurez qua en placer un au-deflbus d la piece de par^nbsp;chemin, que vous avez fepare en partie du refte de fa machine , aprs y avoir fait plufieurs grands trous dpingle , 8cnbsp;humet dun peu deau 1endroit o vous ie voulez enfer-mer , au moyen de la piece qui sabailTe deffus , amp; du filnbsp;marqu G F G , dont vous Ic liere2; douceinent , afin quilnbsp;puiffie refpirer dans eet tat.

Cefte machine tant ainfi prpare, il la faudra porter a la place de celle qui eft marquee M M, en la Fig. i. Pianch.

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Premiere Partie. Chap. XV, ^5

, faifant repondre la queue du cetart fur le verre qui eft au-deflous, aprs Iavoir efluy, Iapprochant enfuite d une len-^ tille d environ deux ligncs de foyer, vous aurcz le plaiftr denbsp;voir au jour , ou a la faveur dune chandelle allumee, le fangnbsp;mifl'eler dans un affez grand nombre de veines amp; darteres;nbsp;decouvrant en mme terns plulieurs autres Phnomnes afleznbsp;curieux a obferver.

Cette nouvelle maniere dobferver la circulation du fang,

amp;c les aniniaux des liqueurs , eft prferable a routes celles out Ton employe un miroir plan, que Ton ajufte dans une boetenbsp;prpare a cet effet car le mlange qui fe fait de la lumierenbsp;reflechie par les parties folides du devant de la glace , dcnbsp;celle qui part de la furface du vif-argent ml avec Ietain

amp; de ceUe de fair qui fe trouve dans les pores de cet amal-game , ne produit quune lumiere confufe , qui empeche le fpedateur davoir une parfaite diftintion de 1objet quil regarde.

Nous fupprimons aufli la Loupe place entre la lumiere Se 1 objet , que Ton y place dans le deflein declairer davan-tage une petite tendu de la queue du poilfon j paree quenbsp;cette grande quantite de rayons de lumiere differemmentnbsp;modifie , bien loin d'etre avantageufc dans cette occafton ,nbsp;elle y nuit beaucoup , en empchant le fpedateur davoirnbsp;une diftindion parfaite de Iobjet clair de cette maniere.

On peut aufti voir la mme chofe , en decouvrant un plus grand champ , ou une plus grande tendu de la queue dunbsp;ttart 5 en fe fervant dun petit Microfeope a deux ou a troisnbsp;verres convexes des deux cotez, dont voicy les proportions,

Trofil d un petit Microjeope, compofe de deux ou de trots lentilles convexes des deux cotes^

ON voit an haut de cette Planche le profil des troisIcn- pianchctlj tilles HI K , qui doivent tre des plus parfaites , dCnbsp;montes dans le corps du Microfeope, dont le profil fait parnbsp;la fedion dun plan , paftTant par 1axe de route fa longueur,nbsp;eft reprefent au has de cette mme Planche , avec les ver^nbsp;fS qui le compofent,

H ii|

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^4 nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes.

Loculaire marqu H , d-ott avoir x lignes de foyer : Tc verre I du milieu fera d un pouce ; K K , qui reprefente Ianbsp;lentille , aura pour Ie moins deux lignes de foyer.

La diftance de foculaire au verre du milieu fera de quin- , ze lignes ou environ j celle du verre du milieu a la lentille ,nbsp;fera de deux pouces , 8c la diftance de fceil a 1oeulaire, feranbsp;denviron quatre lignes.

Enfin fi lon veilt faire unMicrofcope a deux vertes, il ny aura qua fupprimer celuy du milieu, amp; laifl'er Ie refte en f-tat quil fe trouve.

Cc Microfcope a deux ou a trois verres , tant ainfi conf-truit, senchalfera dans la virole reprefente en L j en forte quil y foit fermement arrt. M eft Ie profil de eette virole,.nbsp;qui eft un peu ouvcrte du fens de fa largeur, afin quelle faffenbsp;foffice dun telfort : fon pailfeur , qui eft v en N , doicnbsp;tre imagine plus haute que Ie plan O , fur lequel fa partienbsp;balfe eft enchafle de dix lignes ou environ en profondeur.

Ce plan O reprefente une petite platine mince de laiton denviron quatorze lignes en quarr , perc au milieu dunnbsp;trou rond qui a cinq lignes de diametre , dont fufage eft denbsp;reccvoir la bonnette qui fixe la lentille du Microfcope, com-me cela fe peut remarquer au-delfous de la lettre P , qui eftnbsp;Ie profil de l'paiffeur de cette platine O.

Cela tant ainfi prpar , on engagera cette platine PQf entre la piece A amp; Ie relfort C de la premiere Fig. Planchenbsp;16 j par cc moyen on aura Ie plaifir dappercevoir tout ce quinbsp;fera dans une petite goutte dune infufion mife fur Ie portenbsp;objet du Microfcope , Sc dy dcouvrir un champ beaucoupnbsp;plus grand que neft celuy que fon dcouvre ordinairemencnbsp;avec une feule lentille, mais avec moins de clart.

II a encore un avantage particulier , qui eft de fervir a dcouvrir les objets dune diftance plus grande que I on ne fe-; roit avec une lentille dun tres-court foyer.

Ce Microfcope a deux ou a trois verres, tant mont de mme que ceux qui font corapofez dautant de verres , fr-vira aux memes ufages.

fel.


En continuant de parler des ufages du Microfcope univer- nous dirons que pouvant carter , tant Sc fi peuquon Ie


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Premiere Partii. Chap, XV. ^5 TCUt, Ic porte-lendlle de Iobjet quon veut voir , on a la fa-ciiitc de mcttrc en ufage des lentilles de divers foyers i amp;nbsp;par confequent celuy de faire , avec cettc nouvelle montu-re , un grand nombre dexperiences qu on ne peut pas fairenbsp;avec plufieurs autres dlme conftrudion differente.

' Comme on peut approcher en un inftant la lentille de pijnchc if. fobjet, avant que de porter le Microfeope a Iosil, amp; ache-ver de la mettre affez prs ou affez loin de fobjet, par lenbsp;moyen de la roue N N, que Ton tourne avec un feul doigtnbsp;de la main qui le tient, cela donne le moyen de promenernbsp;Iobjet avec Iautre main, amp; de dcouvrir route ftendue denbsp;la petite goutte deau mife fur le porte-objet , Sc en mmenbsp;terns ce quelle contient.

Cette roue N N , fa vis , amp; la piece marquee q s , dans Ic profil de la Planche , font que ce Microfeope a une pro-priete qui confifte , en ce que dans le moment que Ton commence a tourner la roue N N , la lentille part pour sappro-cher ou pour sloigner de Iobjet , ce qui fait juger de fanbsp;bont car tant excellente , fon meilleur elfet paroit a unenbsp;feule diftanee de Iobjet j au lieu que fi elle ntoit que mediocre , fon effer fe feroit voir le meme en des diftances in-gales,

Le nouveau porte-lentille , marqu F , eft fi commode quon peut par fon moyen employer des lentilles dun fi courtnbsp;foyer que Ton voudra , Sc mettre les liqueurs au devant ou PUnchci^.nbsp;au derriere du porte-objet de verre j ce qui donne occafion ^nbsp;dobferver les poiflbns qui nagent dans ces liqueurs par devant ou par derriere, amp; de dcouvrir sils rampent ou silsnbsp;inarchent fur le porte-objet, ou enfin sils nagent dans Ieaunbsp;que Ton examine.

On voit bien que ce Microfeope ainfi conftruit, Sc accom-pagn de routes les pieces qui en doivent faire Iaflortiment, eft prefque univerfel, Sc quon peut faire avec cet inftrumentnbsp;routes les experiences dont jay parl dans ce Trait , a lanbsp;referve de quelques-unes qui fe font commodement avec lesnbsp;Mierofeopes a canons, Sc le porte-Loupe ; car il eft videntnbsp;quon ne le peut employer dans les diffedions des petits ani-maux vivans ou morts j lt;|uil nc peut feryjr u les defiTmer oi i

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' nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes.

les graver lgamment, ni mnie a les tenir enfermez du-^ rant plulieurs mois dans de petites prifons bien claires ,nbsp;comme on fait dans les Microfcopes a tombeaux , ou ronnbsp;voit comment les uns y font leurs oeufs, amp; dautres leurs pe-tits tout vivans; comment ils sy nourriflent j comment ils ynbsp;changent de couleur , comment ils y combattent , amp; ou enfin Ton dcouvre avcc beaucoup de plaifir plulieurs efpecesnbsp;de mtamorphofes, quon ne fe ialle point dadmirer.

CHAPITRE XVL

tAutre nouvem Microjcope miverfel.

VOicy un fecond Microfcope univerfel , plus fimpic quc le precedent, 8e qui a par-deflus cela quelquesnbsp;^vantages qui ne sy rencontrent pas. On le volt reprefentnbsp;dans cette dix-neuvime Planche , en deux politions toutesnbsp;dilFerentes j la premiere , eft: une elevation geometrale dunbsp;Microfcope tout enticr vu par devant j la feconde le re-prfence vu de ct.

Ce Microfcope tant conftruit de plulieurs pieces fembla-bles a celles du prcdent , amp; ces pieces ayant icy les mc-mes ufages, nous pallerons lgrement par-delfus , nous con-tentant de nous tendre autant quil le faudra fur celles qui font dune nouvelle conftrution , amp; dont les fonftions fontnbsp;plus parfaites amp; plus commodes.

Explication de la premiere quot; feconde Figure, qui re^re'fentent le Microfcope tout entter vu par devant de cote'; ou il faut re-marquer qae les grojfes lettres fervent de renvoy k la premierenbsp;Figure; les petiies , a la feconde.

A A , eft une piece de laiton foudee par en bas, a une petite piece ronde amp;c platte, orne de quelques moulures pour fervir de bafe a cette maitrelTe piece , amp; de couronne-ment a la virole du manche fur laquelle elle fe monte a vis,nbsp;comme on le peut remarquer au bas de la feconde Figure.

Cette

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Premire Partie. Cha^. XVI. ?7

Cette piece A A , qui reffemble en quclque fa^on a unc petite palette , dont les enfans fe fervent pour jour au volant , ell; nomme la maitrelTe piece j paree quelle fert anbsp;foutenir amp; a porter les autres parties de ce Microfeope ; fanbsp;longueur, fa largeur amp; fon paill'eur font exatement repr-fentes dans la premiere amp; leconde Figure.

b, eft un canon en forme de quarr long, reprfent en la feconde Figure, foude par un bout au-delTus du milieu de lanbsp;maitrefte piece A A , ou a a.

c c , eft un autre petit canon creuxSr de mme figure , qui entre juftement dans le prcdent: ce petit canon eft foudenbsp;a une petite piece de laiton marquee D ou d.

E , ou e e, reprfentent une vis qui dent a la piece d , fur laquelle tourne la roue F F , ou f.

G , ou g , eft un reftbrt dacier tremp , dont le bas eft attach fur la maitrefte piece A A, ou a a.

Le bout den-haut de ce reflort eft fepar en deux parties , formant une efpece de fourchette platte par fes extr-mitez , pour laifter un paflage libre a la vis e e j de maniere que les deux extrmitez du haut de ce reftbrt appuyans con-tre le milieu de la piece marque d, elles la pouftent conti-nuellement en avant.

Onvoit en la feconde Figure , tant au-deftbus de la lettre h , quau-deftus di, les bouts de deux petits reftbrts daciernbsp;placez , Fun dans le gros canon b , amp; Iautre dans le petitnbsp;marqu c , pour rendre uniforme le mouvement du petitnbsp;canon , Sgt;c du bras horifontal de 1querre lil, dont on vanbsp;parler.

L, ou 111, eft une grande piece de laiton, formant une efpece dquerre , dont la branche horifontale eft toute fim-ple , au lieu que fa verticale eft plus compofe. La branchenbsp;la plus fimple eft femblable a une petite regie ordinaire ,nbsp;dont routes les furfaces oppofees font paralleles entrelles jnbsp;afin qutant ainfi dgale paifteur, elle puifte couler libre-ment, amp; d un mouvement gal, dans le conduit qui aura tnbsp;pratiqu au-dedans du petit canon marqu c.

La branche verticale de cette querre eft conftruite de pieces femblables a celles du Microfeope univerfel prce*

I

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Nouveaux Microscopes. dcnt, reprefentcs dans la Pianche i6. Figure i. amp; par lesnbsp;lettres A , B B, C, amp; expliques dans Ie Chapitre XV. quinbsp;precede ccluy-cy.

M M , font deux relTorts de laiton attachez fermement lun a di'oite amp; 1autre a gauche , de la largeur de la piecenbsp;A A , par Ie moyen de deux vis dont on voit les ttes, amp; denbsp;deux petites goupilles invihbles , qui font rives aux extr-niitez den-bas de ces refl'orts , courbez en deux fens diffcnbsp;rens , comme on Ie peut remarquer en h amp; en m , afin denbsp;laciliter lentre , amp;c fenfoncement des diverfes pieces quinbsp;doivent sintroduire derriere ces mmes refl'orts.

Au milieu de lpaifleur, amp;c a fextrmit fuperieure de la maitrelfe piece AA, ou a a, il y a une ouverture faite ennbsp;forme dun petit quarr long , dont les moindres crez fontnbsp;gale ment diftans de la largeur de la platine A A, dans la-quelle on fait entrer Ie bras vertical dune petite regie denbsp;laiton denviron vingt lignes de longueur, St de trois lignesnbsp;de largeur , plie par Ie milieu pour former une querre ,nbsp;dont Ic bout horifontal n porte la virole p , qui fait reflbrt,nbsp;dans laquelle on fait mouvoir Ie canon O , garni de mmenbsp;que celuy du Microfcope precedent.

Les portes-lentilles, les portes-objets, les portes-pincet-tes, amp;c. sxecutent de meme qu ils font reprelentez dans les Planches du premier Microfcope univerfel; amp; les ufages denbsp;toutes ces pieces doivent tre icy les mcnies, ceft pourquoynbsp;nous nen parlerons pas.

CHAPITRE XVII.

Explication ^un troijimc O* demur Microfcope nouveau

Cf* mherfel.

JE vais finir la premiere Partie de ce Livre, par lexpli-cation dun troifime Microfcope nouveau , amp; un peu plus univerfel que Ie prcdent , ou nous navons employnbsp;que 4es ftarts pour faire yoir la circulation du fang , au lieii

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Premiere Partie. Chap, XVII.

que dans celuy - cy on y pourra ajuftcr des poiflbns de plu-heurs efpeces, de difFerentes longueurs, amp; de diverfes grof-feurs. Et paree quil a dailleurs tous les ayantages du prcdent , on 1y dolt prferer; mals comme 11 contlent beaucoup de pieces qui ont un grand rapport a celles de ce Microfeo-pe-la, amp; quelles ont t expliques dans le Chapitre prcdent, nous ne devons prefque parler icy que de celles quinbsp;en font difterentes. Et afin dabreger cette defeription au-tant que nous le pourrons , nous avertifibns que les groflesnbsp;lettres qui fe voyent fur les parties de ce Microfeope, repre-fent en la premiere Figure de la Planche 20 , fervent denbsp;tenvoy aux petites lettres de mme nom , qui font fur leSnbsp;memes parties du profil de ce Microfeope, Figure afirtnbsp;que par ce moyen on puilfe avoir une intelligence plus par-faite de la conllrution amp;c des ufages de toute cette machine. Mais paree que les proportions de la hauteur , de la lar-geur, amp; de rpaifleur du corps de ce Microfeope , dpen-dent de la longueur, de la largeur amp;C de lpailfeur des poif-fons, dans la queue dcfquels on voudra voir circuler le lang jnbsp;cela fait quon ne peut dterminer routes ces chofes quapeunbsp;pres , amp; en donner des mefures qui rpondent a celles desnbsp;animaux dont le choix eft plus convenable j amp;: dautant quenbsp;les petits poilTons ont la queue plus mince amp; plus tranfpa-tente que n eft celle des gros, il les y faut prferer, amp; r-duire la grandeur des parties du Microfeope dans le moin-dre volume quil fera poflible , afin den faciliter le tranf-port.

Pour cet effet, nous avons juge a propos de donner environ huit pouces de hauteur a toute la machine ^ mats cette Planche nen ayant pas alfez pour la contenir route entiere,gt;nbsp;nous avons rfolu den marquer toutes les dimenfions parnbsp;des mefures exaftes , afin que fur ce dtail on la pttifte faci-lement executer. Ainfi nous dirons que le corps du Microfeope eft fait de laiton ; que fa hauteur A B eft divife ennbsp;deux parties j que la poigne C D a quatre pouces de hauteur ; que fa largeur FF eft de vingt lignes, fon paifteurnbsp;G H de treize ; que cette poigne eft creufe 6c de figure ci-hndrique un peu applatie , en forte que fes extrmitez font

I i)

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7 nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopen;

dcvenus ovales, demeurans dans les mmes proportions cy-delTus marquees.

La feconde partie fupereure AI , eft faire a peu prs conime un parallelepipede redangle , dont la hauteur anbsp;vingt-fept lignes; la largeur par Ie bas , tant du devant quenbsp;du derriere , eft de feize lignes , amp; par Ie haut des mmesnbsp;ctez de dix-huit j amp;c que chacun des autres plus petits c-tez na que dix lignes.

Cette mme partie A I eft ingalement divife en deux autres , celle de deftbus a feize lignes, amp; celle de defl'us onze : les deux ctez de la premiere partie qui touchent la poi-gne , font ouverts , amp;c ceux de la feconde , qui rpondentnbsp;immdiatement au-delTus, font fermez.

A peu prs vers Ie milieu de la partie fupcricure du devant , amp;: du derriere du corps du Microfcope , on y a attach deux plattes-bandcs marqvres 11, dans Ie profil Figure % , qui en occupent touce la largeur , amp; dont les extrmiteznbsp;font entailles pour fervir de coulifl'e , amp;c au milieu de lanbsp;platte-bande du derriere du Microfcope, on y a foud imcnbsp;vis m denviron un pouce de longueur , de deux lignes denbsp;diametre, amp; d un pas aflez gros.

Maintenant dans les entaiiles des deux pieces a coulilTes dont on a parl, on y fait entrer les ctez creux dune double qiierre o o , dont la concavit eft faite en forme d unnbsp;quarr long.

Cette double querre o o entre a coulifte par Ie devant du Microfcope , amp; fes extrmitez pofterieures, qui font faitesnbsp;en tenons percez, re^oivent unc piece de laiton platte mar-que pp, qui eft retenu par deux goupilles j amp; il faut re-marquer i. que la vis m dont nous venons de parler traverfenbsp;librement Ie milieu de cette piece de laiton , a. Qtie cettenbsp;piece de laiton jointe a la double querre forment un chMisnbsp;quarr qui environne Ie corps du Microfcope , amp; qui pourranbsp;tre mu en avant amp; en arriere , pour fervir aux ufages don?nbsp;on parlera cy-aprs. Et enfin qu au derriere du corps de cqnbsp;Microfcope on y a attach un reflbrt d'acier marqu q ,nbsp;dans la feconde amp; troifime Figure , denviron trois pouce^nbsp;d? longueur ^ de huit lignes de largeur, don Felfet eft d@

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Premiere Parti e. Chap. XVII. 71 pouffer le chaflis en arriere j amp; ayant mont une roue den-telee r r fur cette vis ni, done le diametre excede un peu lesnbsp;cotez de la double querre, elle fervira a poufl'er le chaflisnbsp;d un fens oppofe a celuy du relTort marqu Qj^

Dans les deux cotez creux des pieces a coulilTes, par lo devant du corps du Microfeope, on fait entrer deux lamesnbsp;dacier s s , aux extrmitez defquelles eft rivee une piecenbsp;platte marquee T , t, Figure i. amp;c z , Planche to. recourbenbsp;en double querre , comme on le voit dans le profil de la fe-conde Figure , amp; dans celuy de la cinquime, Planche zi.

Le haut de cette partie platte , ainli recourbe, eft coni-pof de pieces routes femblables a celles du haut du Microfeope prcdent; amp; ces pieces doivent avoir icy amp; la a peu prs les mmes proportions amp; les mmes ufages.

On voit paroitre au-deftbus des lettres V , V , le haut dei deux reflbrts dacier, dont les extrmitez inferieures font at-taches interieurement au corps du Microfeope , par lenbsp;moyen de deux vis dont les tetes paroiftent en X X , amp; cesnbsp;reflbrts font retenus fermement en la fituation quon les voitnbsp;par deux petits tenons, dont les bouts paroiftent quelque peunbsp;plus bas que ne font les tetes de ces vis.

Au deflus , amp; au derriere de la partie fuperieure de tout le corps du Microfeope , on y a pratiqu, dans le milieu de fanbsp;longueur amp; de fon paiflbur, une cavit reguliere denviron Piafichcio.nbsp;jdix lignes de profondeur, de huit lignes de longueur, 6c dunnbsp;peu moins d'une ligne dpaTeur , pour y faire entrer lanbsp;queue 6c dune virole i. qui fait reflbrt, amp;C dans laquelle onnbsp;Introduit le canon 1, garni de diaphragmes.

La troifieme Figure de la zi. Planche, reprefente le Microfeope vu par derriere , 6c dans une levation gometra-ie, oil Ton peut voir la hauteur de la poigne IB couvert de chagrin , le grand reflbrt dacier marqu la vis quinbsp;1attache a peu prs au milieu de cette poigne , la roue den-fele R , monte fur la vis M qui en traverfe le milieu ; lenbsp;refte du corps du Microfeope , le derriere du canon garninbsp;dun diaphragme , 6c dune virole qui le retient fur le bordnbsp;de ce canon j 6C enfin une petite partie de tout ce qui fe voitnbsp;jeprefent au-deflbus de la quatrieme Fig. Planche 2-1.

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71 nbsp;nbsp;nbsp;NoVeaux Microscopes.

Cette qviatrime Figure reprefente une machine eonipo-fee dun porte-canon z z , concave dun ct amp; convexe de lautre : on voit au milieu un petit anneau marqu amp; amp; , qucnbsp;Ton a referv de part d autre de la mme piece dont Ienbsp;canal eft fait, fur Ie milieu duquel on a attach un refl'ortnbsp;d acier tremp marqu I, qui fe voit termin en Y Y , dontnbsp;les extrmitez font recourbes dun fens contraire a celuy dunbsp;canal de laiton marqu z z qui luy rpond, afin que ces deuxnbsp;corps ainfi figurez concourent enfemble a retenir les tuyauxnbsp;de verre, d argent ou de laiton, gros amp; menus , dans la ca-vite defquels on introduira les poiflbns au on v voudratnbsp;mettre.

La partle fiaperieure z 2,, de ce porte-canon , eft faice de laiton mince , amp; elle eft de la mme grandeur de la mmenbsp;figure que Ie deffein la reprefente. On y voit en haut amp; aunbsp;inilieu une ouverture en forme dunquarr long,fur laquellenbsp;on poufle a coulilfe un verre plan de mme figure amp; de peunbsp;dpaiffeur , mais un peu plus grai^d , taill en bifeaux tout Ienbsp;long de fes plus grands ctez.

tnfin la Figure 5 , qui eft au bas de la Planche zi, eft Ie profil dune piece qui tient a la platte-bande T, Fig. i. Planche zo , recourbe en double querre, amp;c fur Ie devant denbsp;laquelle on voit deux doubles rell'orts dingales largeur amp;Cnbsp;hauteur, derriere lefquels on introduit Ie porte-lentille , amp; la.nbsp;piece qui doit fervir a foutenir un petit Microfcope a deuxnbsp;ou trois verres convexes des deux cotez , comme il a t ex-pliqu dans lufage de lun dc de lautre des deux Microfco-pes prcedens.

Outre les pieces dont Je viens de parler , qui accompa-gnent celuy-cy , on doit encore laftortir dun porte-pincet-, te, dun porte-ttart, dun porte-objet a coulilfe , pour ynbsp;introduire des verres taillez diverfement, c dautres portes-objets , qui doivent fervir a des ufages difterens, amp; dont ilnbsp;a t parle ailleurs affez au long , pour navoir pas befoinnbsp;dune plus ample explication.

Javertiray feulement que la curiofit amp; Ie defir de rendre eet Ouvrage autant parfait quil ma t poffible de Ie faire ,nbsp;mVonr engagez a rechercher les moyens de fatisfairc pleinc-


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Premiere Parti e. Chap. XVIT, 7; ment ceux qui voudront f^avoir fi le fang circule dune m-inc rnaniere dans des poiflhns dune mme cfpece j sil fenbsp;meut difFeremnient dans ceux qui font de diverfes natures jnbsp;sil va plus vite dans les vaiffeaux des uns que dans ceux desnbsp;autres j sil y eft plus ou moins rouge j ft les globules du fangnbsp;qui paftent dune artere dans une veine, fe divifent en dau-tres globules plus petits, ft route la mafte du fang eft uniforme , ou ft on la voir compofee de parties hthrogenes j ftnbsp;les arteres amp;c les veines ne font que des tuyaux recourbez ,nbsp;comme les fyphons j ft Ton voit le fang sarrter dans quel-ques vaifteaux dun mme poiffon , pendant que fon mouvement fe continue en dautres j ft tout le fang dun petit poiffon , ou de quelque autre animal, comme dune mitte denbsp;ferin de Canarie, peut ceftTer de fe mouvoir pour quelquenbsp;terns feulement j sil eft plus pais cn de certains poiftonsnbsp;quen dautres , pourquoy il paroit blanc en quelques-uns, amp;Cnbsp;rouge en dautres , amp;:c. Ca done t pour fatisfaire ceux quinbsp;nous font Ihonneur de nous propofer de femblables quef-tions, amp; pour faciliter la rfolution dun nombre prefqucnbsp;infini dautres , qui rendent la Phyftque tres - utile amp; tres-agreable , que jay fait conftruire ce troiftme Microfeopenbsp;univcrfel, dans lequel on pourra facilement appliquer quandnbsp;on voudra , amp;: durant route Tannee , tantot des ttarts 04nbsp;chabots , tantot de petites anguilles , quelquefois des 1am-proyes , dautres fois de petites ranches ou des carpes , dansnbsp;la queue defquelles on aura le plaiftr dobferver, comme onnbsp;le va dire , a la iumiere du jour ou a celle dune chandelle,nbsp;routes les chofes dont je viens de parler. Et avec ce feul Microfeope , accompagn des pieces qui doivent Iaftbrtir s onnbsp;pourra aulft faire routes les experiences dont les deux prce^nbsp;dens Microfeopes font capables,

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74

Nouveaux Microscopes.

CHAPITRE XVIII.

Comment on dolt ajufier une Lamfroye, une Anguille, on un t-tnrt, duns un tuyuu de verre, d'argent ou de laiton. Comment on applique ces tuyaux dans la machine reprefente'e en la Blanche zi. Fig. 4. Et enfin comment cette mme machine doit trenbsp;placet dans la capacit du corps du Microfiope.

lOur eet efFet prenez un de ces tuyaux, qui foit un peu plus court que la lamproye , ou languille que Ton ynbsp;voudra faire entrer , 6c tellement conftruit, que lun de fesnbsp;bouts foit taill a peu pres comme celuy d une plume a cri-re , pendant que fautre bout du mine tuyau fe termineranbsp;en pointe un peu mouffe perce , afin que Ianimal quonnbsp;y fera entrer y puiiTe facilement refpirer. II faut obfervernbsp;que Ie tuyau dans lequel on fera entrer Ie poidbn ne doitnbsp;pas tre trop grand, paree quil en pourroit fortir de luy-nime , apres ly avoir fait defcendre , en commen^ant parnbsp;la tte.

Cela fuppof, arrtez la queue de Ianimal aprs Tavoir fait furpafler de quelques lignes , Ie bout den-haut du tuyaunbsp;taill obliquement, avec un peu de papier ou de linge , quenbsp;vous ferez entrer dans ce tuyau fans beaucoup prelfer lanbsp;queue de fanimal, quil faudra faire rpondre fur Ie verre anbsp;coulifle , enfuite de quoy il ny aura plus qua niettre cettenbsp;machine, ainfi prpare, dans lefpace vuide du corps de cenbsp;Microfcope , en ly arrtant du fens quil faut, derriere lesnbsp;reiforts d ader que lon voit reprefentez en V V,, de la premiere Fig. Planche zo. faifant encore rpondre Ie bout de lanbsp;queue de ce poiflbn vis-a-vis la lentille que lon mettra faci-iement au point de diftindion , par Ie moyen de la grandenbsp;rou a dents ; alors vous aurez Ie plaifir dobferver a loifir Ienbsp;mouvement du fang a la lumiere du jour , pu a celle dunenbsp;chandelle.

Je ne devrois rien dire icy de la prparacion du ttart paree que jen ay parl dans iufage du premier Microfcope

univerfel,

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Premiere Partie. Chap. XVIII. 7f

unlverfel, ni de plufieurs autres chofes qui ont t expli-ques ailleurs j cependant je me fens oblige de parlei' d une nouvelle maniere de Ics faifir avec beaucoup plus de facilitenbsp;qu'on nc peut faire en fuivant la mthode precedente. Ellenbsp;confifte 1. a prendre un tuyau de verre comme a b , qui foicnbsp;un peu plus long que neft Ie poilTon quon y voudra faire en-trer, pour tailler 1extrmit b, ainh que cela fc voit en lanbsp;Fig. 6. de la zi. Planche.

a. De faire un autre tuyau c d e , de carton ou de papier, qui puilfe entrer par Ie bout a du premier tuyau , afin de fer-vir a poufler fanimal quon y mettra jufquau point o ilnbsp;doit tre, pour que fa queue rponde au milieu de la largeurnbsp;du verre dont il a t parl ci-devant, afin dy obferver Ienbsp;fang en mouvement. Ces deux tuyaux doivent tre ouvertsnbsp;dun bout a l'autre , afin de donner moyen au poiffon, quinbsp;feta plac dans Ie premier a b, dy pouvoir refpirer facile-ment.

Pour larrtcr dans ce tuyau de verre , on peut tres-utile-ment fe fervir dun petit morceau de linge fin amp; moill , une partie duquel doit tre dans Ie tuyau , lautre partie s'ynbsp;mettra aufh aprs y avoir plac fanimal: enfin ce tuyau tantnbsp;ainfi prpar , on Ie fait entrer , comme on fa dit , dans lanbsp;machine qui eft au-deffous dc la Figure 4. Planche zi. Ecnbsp;sil arrivoit encore quaprs avoir ainfi faifi fanimal , il vinenbsp;a feparer fa queue du verre fur lequel on f avoit ajufte , onnbsp;fy fixeroit une feconde fois mieux quelle ntoit, en appli-quant fur fa partie la plus pailTe une petite bande troite denbsp;linge fin moill , afin quelle sy attache , amp; quelle y falTcnbsp;demcurer liable cette partie du poiffon, durant Ie tems desnbsp;obfervations qui sen fcront.

Cette nouvelle mthode de fixer les lamproyes, les an-guilles , les ttarts , amp;c, dont la groffeur ne furpall'e pas Ie diametre interieur des tuyaux de verre quon peur faire entrer dans la machine dont je viens de parler , eft prferablenbsp;a celle dont on s'eft fervi jufqua prefent, paree quelle vitenbsp;des dfauts confide rabies , qui naiflent de fimpoffibilit onbsp;lon fe trouve davoir des tuyaux de verre affez minces, allez

K


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7^ nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes.

tranfparens, amp; qui foient dailieuis exempts des filets quon y voit tendus d un but a lautre de leur longueur , ce quinbsp;empche Ie bon elFet des meilleurs Microfcopes.

II ne refte plus qua dire comment amp; furquoy il faut faifir les poiflbns , dont ia grofiur ne |)ermet pas de mettre ennbsp;ufage la machine qui eft reprefentee au-deflbus de la Figurenbsp;4. Planche zi. Pour eet elFet, il ny a qua preparer unporte-objet de laiton , dont la hauteur amp; la largeur galent cellesnbsp;des poidbns quon y doit appliquer : pour Ie faire , tirez furnbsp;un carton fin, ou fur du laiton qui foit environ de l pailfeurnbsp;de deux cartes a jour , une ligne droite , longue de deuxnbsp;polices huit lignes, a Tune des extrmitez de laquelle vousnbsp;leverez perpendiculairement une autre ligne droite dunnbsp;pouce , afin que par ce moyen vous puilTiez achever un quar-r long, duquel vous diviferez Ie plus grand ct fuperieurnbsp;en deux parties gales, prenant enfuite de part dautrenbsp;de ce milieu deux longueurs chacune de fept lignes , amp;c furnbsp;leur extrmitez vous y leverez deux perpendiculaires, cha^nbsp;cune de deux pouces fix lignes , pour terminer la hauteurnbsp;des montans du porte-objet : aprs cela vous prendrez anbsp;droit amp; a gauche de ces montans une largeur de quatre lignes au plus , amp; par les points qui la termine vous tirereznbsp;deux autres lignes paralleles aux deux prcedentes.

Divifez enmite en deux parties ingales toute la hauteur de 1efpace qui fe trouve entre ces deux montans , quil fau-dra vuider pour en ter Ie fuperfiu , doiinant un pouce anbsp;celle\lcn-bas pour la hauteur dun morceau de glace desnbsp;plus tranfparens quon pourra trouver , lequel tant taill ennbsp;bifeaux a droit amp; a gauche, on le fera entrer a coulifie dansnbsp;deux rainiires bien laites qui feront pratiques dans lpaif-feur des montans de ce porte-objet , amp; fur ce verre on def-^nbsp;cendra encore a coulifie une piece de laiton denviron quatre pouces fix lignes de longueur , dont la partie qui doitnbsp;toucher le fommet du morceau de glace, amp; fe terminer auxnbsp;extrmitez des montans , fera plane , amp;: le refte un peunbsp;creux, amp;; plus large que la partie qui eft au - defl'ous j afinnbsp;que le eotps de ghaque poifibn qui eft convexe , amp; quil y

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Premiere Parti e. Chap. XVIII. nbsp;nbsp;nbsp;77

faudra coucher de route fa longueur , sy puifle mieux ajuf-ter quil ne feroic il cette piece toit platte dans route fon tendu.

En tant aprs cela Ie fuperfiu qui fe trouve a droit amp; a gauche de cette nouvelle machine , oir aura Ie porte-objet,nbsp;dont les montans feront plus fermes fi Ton referve affez denbsp;matiere par le has pour les terminer par deux doucines , ac-compagnes de filets quarrez, qui leur fcrviront comme denbsp;bafes, amp;c d un couronnement des plus gracieux quon puifienbsp;faire.

On voit bien que la hauteur amp; la largeur de route cette machine , doivent tre proportionnes a celles des poiflbnsnbsp;quon y veut faifir , amp; que moins ils auront dage , plus lanbsp;queue en fera mince amp;: tranfparente, ce qui donnera lieu dynbsp;obferver plus agrablement la circulation du fang, que fonnbsp;ne feroit, fi la queue de ces poiffons toit plus paile, dontnbsp;la raifon eft fi vidente que chacun la peut appcrcevoir,pournbsp;peu dattention quon y donne.

Cela fuppof , lorfquil sagira dappliquer fur cette machine une tanche , une carpe , un brocheton , amp;c. vous nau-rez qua y coucher un de ces poifl'ons tout de fon long, en faifant rpondre fa queue fur le milieu du morccau de glace , jettant enfuite fur la longueur de tout fon corps une petite bande de moulTeline , moille ou non ; puis arrtant lenbsp;tout avec un petit ruban troit, vous tranfporterez le porte-objet ainfi charg entre les deux reflbrts dacier qui fe voyentnbsp;au-delTous de V V , Figure premiere de la vingtime Plan-che , pour faire vos obferyations avec des lentilles qui leurnbsp;conviennent.

Et paree que cette explication pourroit paroitre trop dif' ficile a comprendre , ntant pas accompagne dun defleinnbsp;qui reprefentc la machine dont je parle ; jay jug a proposnbsp;de la reprefenter icy telle que je fay dcrite , amp;:dajouter en- Pfinehezi.nbsp;core que A B C , eft le porte-objet de laiton.

B C , les montans a rainures.

D, le morceau de glace taill en bifeaux , pour entrer a coulifle dans les rainures des montans.

jF E, eft une feule piece de laiton ejui eft plane depuis F


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7^ nbsp;nbsp;nbsp;Nouveaux Microscopes.

jufquen C, amp; concave dcpuis C iufquen E; amp;: que ceil touc Ie long de cette derniere piece que lon applique les poifldns,nbsp;en les y faififlant la tce vers E , amp; la queue tendu fur Ienbsp;milieu du verre marqu D.

Je crois devoir encore dire comment on pourra conferver durant plulieurs mois les poifldns done je viens de parler ,nbsp;afin den avoir toujours de plufieurs fortes , foit en efte , foitnbsp;en hyver, pour fervir a faire voir la maniere dont le fang cir-cule dans les vaifleaux dcs uns amp; dans ceux des autres.

Les jattes de bois un peu profondes feront tres-propres pour y conferver les tetarts , en leur donnant tous les jours denbsp;Teau nouvelle , de riviere ou de Fontaine. Et pour faciliternbsp;ce changement fans les toucher , on naura qua verfer toutnbsp;ce qui fera dans la jatte , dans une pafldire de terre vernif-fe j afin que Ieau stant fepare des ttarts , on les puiflenbsp;remettre dans leur vaiflTeau avqc de Fcau nouvelle , amp;c quel-ques petits morceaux de petit pain. J en ay gard ainfi dansnbsp;mon Cabinet depuis le commencement de left dernier juf-qua prefent it. Fevrier 1718. que jWois fait pcher dans lesnbsp;baflins des Thuilleries , amp; dans celuy du Jardin qui ell aunbsp;Palais de Luxembourg.

Les lamproyes ne font pas fi communes que les ttarts, il les faut faire pcher aflTez loin de cette Ville , amp; les conferver dans des vaifl'eaux de terre ou de grais , ou Ton met denbsp;feau commune amp; du fable de riviere, dans lequel elles sen-foncencamp; sy cachent pour quclque tems. Etquoy quon foitnbsp;oblig de changer deau aflez fouvent, paree quelles y trou-vent leur nourriture, on ne Tefl; pas dcn faire de mme dunbsp;fable , quil fufira de laver une fois oudeux durant huit jours.

Les petites ranches , les carpes amp;c les brochetons, fe peu-vent conferver aflTez de tems, en les mettant dans un vaif-fcau qui leur conviennent, avec autant deau de riviere amp;L de pain quil en faudra pour les nourrir durant deux ou troisnbsp;jours.

Fin de la premiere Partie,


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NOUVELLES

OBSERVATIONS,

Fakes avec de nouveaux Microfcopes, fur une mulei-tilde innombrable dinfetcs j amp; daurres animaux de diverfes efpecesj qui nakTeiit dans des liqueursnbsp;prpares, c dans celles qui ne Ie font point.

SECONDE PARTIE.

qAVERTISSEMENT.

P R Is' s avoir expliqu dans Ia premiere Partie de eet Ouvrage , la conftrution , amp; quelquesnbsp;ufages de plufieurs nouveaux Microfcopes dnbsp;liqueurs , beaucoup plus parfaits amp;: plus com-

_modes quaucun de ceux qui font venus jufqua

prelcnc a ma connoilTance j il eft neceiTaire de les mettre en ufage, pour faire 1Hiftoire anatomique dune multitude


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z Des Animaux aeriens, terrestres prcfque infinie de tres-petits animaux ariens, terreftres nbsp;aquadques , qui one t jufqua prefent inconnus, a caufsnbsp;de leur petitelfe, amp; des grands dfauts qui font infparablesnbsp;des Microfcopes ordinaires.

CHAPITRE PREMIER.

Des Angmes , Sereens gt; ou fetits uers que (on trome dans Ie vinai^e,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

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E jieft pas daujourdhuy quon eft afixr que Ie vinaf^ quot; ^^'gre contient en eamp;djeaucoup de petites anguilles y maisnbsp;ce neft que depuis linvention du Microfcope , que 1onnbsp;seft apper^u que ces ferpens ont une queue fort aigu j 5^;nbsp;ceft ce qui a donn occalioxa a plulieurs perfonnes de croirenbsp;que Ie vinaigre ne piqiioit, que par rimprelTion que ces petitsnbsp;animaux faifoient fur la langue j mais les diverfes experiences que nous avons faites fur ce fujet nous perfuadent, quenbsp;ce neft point a ces animaux quil faut attribuer lacidit quinbsp;fe remarque dans cette liqueur; mais feulemenc a fes partiesnbsp;invifibles j puifque nous avons vn de bon vinaigre lans iin-guilies.

Au commencement du mois dAvril de 1anne k^So.' nous napper^mes aucun de ces infefbes dans du vinaigrenbsp;qui avoit t expof au Soleil durant quelques heures.

Vers la fin du mois de Juin de la mme anne , amp; tout Ie rede de lelt*^ il toit difficile de trouver dans Paris dunbsp;vinaigre dans lequel il ny et point danguiUes : amp; cela fitnbsp;que bien des gens qui les avoient vs dans nos Microfcopesnbsp;difcontinuerent de manger de la falade- Javois beau leurnbsp;dire quelles toient environ cent mille fois plus petitesnbsp;quils ne les voyoient par ces inftrumens j que la chaleur denbsp;ieftomach les faifoit mourir en un inftanc , amp; que , puifquilsnbsp;avoient mang de la falade jufqua prefent fans eii avoirnbsp;reffenti aucune incommodit , ils pouvoient continuer fansnbsp;danger 1ufage d une chofe qui leur faifoit plaifir. Et quo^tnbsp;que toutes ces raifons leur parullenc affez folides amp; aflez

convain- \

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ET AI?ATIQJS. SCNE PARTIE. Chap.. . J fcrnvaincantes pour les tirer de lerreuy ou ils toient; Ianbsp;plupart ne pouvoient;^omprendr que des ferpens qui leurnbsp;avoient patit plusgt;g.ris que Ie doigt, c plus longs que Ie bras,nbsp;ne fiflent qulque mauvaife impreffion fur les membranes in-terieures de leftomach,;^

Ce qur nous engagea a faire quelques experiences pour feparer ces animaux davee Ie vinaigre , amp; Ie purger duncnbsp;chofe quon simaginoit capable de nuire a la fant.

La premiere experience que je fis fut de pafler Ie vinaigre^ au travers dun tamis allez fiiij mais je connus que les petitesnbsp;anguilles paflbient aulfi avec la liqueur.

z. Je fis chauffer du vinaigre fur Ie feu fans Ie faire bouil-lir j routes les anguilles perirent fans que la force du vinaigre fut cnfiderablcment diminue.

Jexpofay encore de cette liqueur durant deux heures au Soleil, amp; la mme chofe arriva , de maniere quau boutnbsp;de quelque tems la plus grande partie de ces animaux furentnbsp;prcipitez au fond de la bouteille.

Enfin faifant pafTer Ie vinaigre au travers dun papier-broillard, ou d'une chauffe J*fbn aura tout dun coup la liqueur comme on la vent.

Les animaux dont nous parlous fe multiplient, amp; groflif-fent en peu de tems jufqua un certain point 5 amp; on remarque que 1air leur eft fi ncelTaire , quon les voit samaffer emnbsp;beaucoup plus grand nombrevers la fuperficie de la liqueur,nbsp;que par tout aiUeurs j amp;c sils dcfcendent quelquefois au fondnbsp;du vaifleau, ils remontent bien-tt aprs jufquau haut poutnbsp;y refpirer.-

Si 1on prend deux bouteilles au commencement du mois de May , amp; quon les remplifl'e dun vinaigre pur, bouchantnbsp;Tune des deux bouteilles, amp;: laiflant lautre ouverte, on ver-ra dans la fuite des anguilles dans celle - cy , point dansnbsp;lautre, au moins pendant tout Ie tems quelle aura t bien'nbsp;che.'

eux qui croyent que routes les generations fe font par les'oeufs , difent quau commencement des chaleurs certainsgt;nbsp;etits animaux imperceptibles anos yeux,qui volentou nament dans fair, tant comme attirez par les parties fpiritueu-

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4 Des ANiMAUx aeriens , terrestres fes qui sexalent continuellement du vinaigre, laifTent tom^nbsp;ber des oeufs dans cette liqueur, o recevant une chalcurnbsp;modere , amp; caufe par une douce fermentation, ils y peu-vent clore , amp; fournir ainli en peu de tems les petits ani-maux dont je parle.

Cette maniere de faire naitre les anguilles du vinaigre , ne saccorde pas avec ce que deux de mes amis ont obfervnbsp;dans quelques petites gouttes de vinaigre mifes dans un Mi-crofcope ; ni avec ce que jay v dans deuxfemblables experiences , dont je parleray a la fin de cette feconde Partie ,nbsp;o je rapporte exadement les obfervations que jay faites furnbsp;deux petites anguilles qui alloient amp; venoient dans les corpsnbsp;de leurs meres.

Cela fuppof, il ne parot pas quon puilTe rapporter lori-gine des anguilles du vinaigre a aucune corruption qu'on pourroit fuppofer y tre furvenu , puilquon ne trouve ennbsp;eette liqueur aucun changement fenlible , foit avant ou aprsnbsp;leur naiflance.

Monleur Amontons , de 1Academie Royale des Sciences , mapporta un jour une petite bouteille de vinaigre dif-til, qui toit dune force extraordinaire, amp; qui contenoic uia nombrc prodigieux de petites anguilles dune tres-grandenbsp;vivacit. Je confervay cette liqueur durant quinze mois ounbsp;environ j fans boucher la bouteille , de forte que stant va-pore, il ne refta plus au fond de cette bouteille qu un fedi-ment fort pais, amp; dune odeur alfez defagrable.

Ces animaux meurent fouvent dune efpece de paralylie qui attaque dabord une partie de leurs petfts corps j fouventnbsp;aul on voit quclles en gurill'ent en peu de tems , particu-iierement durant les chaleurs de left, pourv que la tte nenbsp;foit pas attaque de cette maladie.

II elf alfez rare de voir vivre ces anguilles durant une an-ne entierei foit paree quelles manquent de nourriture , foit paree quelles ne refpirent pas un air alfez chaud, oelles fenbsp;confervent bien mieux quelles ne font ailleurs.

fUnche i.

En A, on voit deux de ces anguilles figurer enfemble , de tellc maniere quelles saccordent a faire des ondulationsnbsp;pareilles; on en voit mme quelquefois julqua cinq fe mou-yoir ainfi.

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ET AOITATIQUES. SeCONDE PaETiE. Chap. I. J

En B, B , B, B, on en voit quatre autres courbes diver-fement, 6c qui fe dbandent avec autant de vicelle que fe-roit un refTort de pendule quon auroit pli de mcme quellcs Ie font.

En C il sen voit une dont Ia queue eft divife en deux parties } ce qui eft fl rare , quen plus de annes dobferva-tions, je nen ay vu que deux a la queue fourchu.

Celle qui eft marquee D, a la bouche toute ronde de menie que les prcedentes , quoy quelles ne foient pas rcpre-fentes de mme. On a jug a propos den varier ainfi les defleins , pour fatisfaire ceux qui fe perfuadent que ce fontnbsp;veritablement des ferpens. Comme ces anguilles font dunenbsp;vivacit extraordinaire , c quelles fe mouvent avec beau-coup jdteft , on eft oblige d attendre quune bonne par-tie de la liqueur que lon met fur Ie concave de verre foitnbsp;vapore afin que leur mouvement foit confiderablemencnbsp;rallenti , pour appercevoir leur bouche , c plufieurs autresnbsp;circonftances particulieres quon remarque en ces petitsnbsp;poiffons.

Le peu dtendu qua cette Planche ne ma pas permis de les reprefenter de lagrofleur ni de la longueur que je lesnbsp;ay vues 6c fait voir a des perfonnes qui en ont t effrayes.nbsp;Je ne la dtermine point icy cette grofleur , car cela dpend,nbsp;du foyer de la lentille dont on fe fert pour les obferver.

Qgelque attention que jaye pu donner a obferver la ttc de ces anguilles pour en dcouvrir les yeux, jc nay jamaisnbsp;p en venir a bout, foit a caufe de leur petiteffe, ou a caufenbsp;que la liqueur vcnant a spaiflir 66 a fe deflecher , ellc lesnbsp;eouvre 66 y forme un voile qui ne permet pas quon les ap-perqoivc au travers : je fuis cependant tres - afliir quellesnbsp;en ont; car les dtours quon leur voit faire pour sviter lesnbsp;unes les autres, ne permettent pas den douter un moment.

Si 1onveut conferverles anguilles du vinaigre durant plus dun an , il faut avoir foin de remplir ladsouteille o ellesnbsp;font, a mefure que lvaporation sen feit.

II eft tres-rarc de voir dans le bon vinaigre dautres ani-maux mlez avec les anguilles j mais on en rrouve aftcz fou-vent dans les vinaigres corrompus ou gatez , 66 mme en

bi)

X

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' Des akiMaux aeriegt;is, terrestres tres-grand. nohjjbre, particulicrement fi lon y mle bcaucoupnbsp;deau commun^ amp; quon Ie garde dbouch durant plufieursnbsp;femaines amp;c ce quil y a de particulier a obfcrver eft , que linbsp;Ton ajote une tres-petite goutte de vinaigre ordinaire avecnbsp;celuy o il e trouve de ces animaux, ceux - cy periflent ennbsp;un inftant, amp; les premieres anguilles fublillent, amp; mme ellesnbsp;paroilTent avoir plus de vigueur quelles nen avoient aupa-ravant.

On verra dans la fuite de cette feconde Partie beaucoup dautres anguilles , qui ont pris naillance dans des infufionsnbsp;toutes dilFerentes les unes des autres ? amp; qui fopt dune autrenbsp;nature que celles du vinaigre.

Enfin nous avons encore oblerv que les anguilles du vinaigre fubfilloient dans une infufion de poivre en grain mis dans de leau commmie ; amp; que les animaux de cette infufion meurent tout fubitement tant mlez avec quelque peunbsp;de vinaigre.

CHAPITRE II.

Du 'Tfiftai^re commun.

LEs Vinaigricrs font un fi grand myfterc de la maniere de faire Ie vinaigre , quiis ne l'enfeigneni^ a leurs ap-prentifs quau bout de fept annes- Peut-tre fera-ton fur-pris de ,ce quils en ufent ainfi , lorfquon f^aura Ie peu denbsp;prcaution quil faut prendre pour faire de bon vinaigre j carnbsp;il fuffit d echauder un baril neuf avec de f eau commune route boillante , amp;; de mettre en fa plac , Ie plus vite quil eftnbsp;poflible , Ie meilleur vin quon puilfe avoir , amp; quelque peunbsp;de fel j car ceft principalement de la bont du yin que depend celle du vpiaigre,

II faut obferver que Ie vinaigre fe perfedionne mieux amp; fg fair plus proinptement quand Ie vaifleau eft dans un lieunbsp;chaud Se dbouch ? que lorfquon Ie tient bpuch amp; dans unnbsp;deu froid: n apra ainfi au bout dun mois ou deux dexcei::

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T AQUATjQEs. Scnd Partie. Chap. n. 7 cnt vinaigre , amp;c pour rentretenir il faudra awip loin de rcm*^nbsp;plir de bon vin Ie mme vaifldau, a meiurc q^Cevaporationnbsp;.OU la confommation sen fera.

Si 1on vcut que Ie vin saigrifTe prom|)tenicnt-, il faut met-tre Ie baril dans un lieu chaud , amp; y meier de tems en tcms la partie la plus claire de la lie du vin, tire par exprcllion.

Monlieur Hombert, de 1Academie Royale des Sciences; a propofc une maniere nouvelle de faire du vinaigre avec dunbsp;bon vin , la plus prompte de toutcs : elle conlifte a attachernbsp;une bouteille , ayant environ les deux tiers de fa capacitnbsp;pleine de vin, a un cliquet de moulin : les frequentes fecouf-fcs que la liqueur y revolt brifent teilement fes principes , amp;nbsp;ce qui luy donnok de la douceur , quelle devient en peunbsp;dheures im vinaigre tres-fbrt, qui fe garde long-tems dansnbsp;je mme tat.

C H A P 1 T R E I I L

Des umaigres compoj^

TOus les vinaigres compofez fe prparent, en y ajo- tant feulement des rofes, ou des fleurs de fureau , denbsp;lail, ou de 1eftragon, 8cc. avec que.lques clous de gerofles,nbsp;amp; un peu de poivre , d on laime.

Cette compofition donne de 1agrment a ces vinaigres j anais elle ne les rend pas exempts de la produftion des an-guilles j tout au contraire, jen ay plus trouv dans ces fortesnbsp;4e liqueurs compofcs, que dans Ie vinaigre commun.

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8 De

S ANIMAUX AERIENS, TER.RESTRES

CHAPITRE IV.

Nowvtes ohfervations fur lts Anguilles du ruiriMgre , faites avec U Microfcope reprejent en U Tlanche feptime,

LE 15. Septembre 1710 , fur les neuf heures du foir , jc mis une petite goutte de vinaigre , qui contenoit desnbsp;anguilles , fur un petit concave de verre qui ferc de porte-objet au Microfcope , amp;c je mavifay de couvrir dun petitnbsp;verre plan des deux ctez Ie defl'us de ce concave , afinnbsp;dempcher levaporation fubitede la goutte de vinaigre jcenbsp;qui me rflit parlaitement.

1. 11 fe forma dabord au milieu du concave un petit eer--cle dair extrmement rond , qui iioccupoit quune partic du petit enfoncement , dans Icqucl il ne parut aucune an-guille.

z. Toute la liqueur fe pla^a dans une elpece de zone i comprife entre la circonference de eet air , amp;c celle qui ter-mine Ie concave de verre : tous les aniniaux quon avoit misnbsp;dans Ie concave, fe trouverent rangez dans cette zone com-me dans une prifon.

3 On apper^t Ie lendemain, dans la mme zone , uri grand nombre de petites boules de diverfes grofleurs , quinbsp;paroifibient ombrees 6c claires avec tant dart, que plusnbsp;on les conlideroit, plus on les admiroit.

4. La rondeur de ces boules , qui femblent tre de fer oit dacier, paroit fi exade , amp; leurs furfaces fi polies, quit fe-roit impoflible au plus habile ouvricr datteindre a une finbsp;grande juftclfe.

Parmy toutes ces boules dair, on en remarque qui ont bien un pouce apparent.de diametre, dautres un demi pou-ce i 6c encore de fi petites, que lon a de la peine a les biennbsp;diftinguer.

Qiioyque ces boules nayent dellcs - mmes aucune agitation , on ne lailfe pas dy reniarquer deux mouvemens parti-

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ET AQATiQyEs. Seconde Partie. Chap. IV. 9 culiers; celuy que la liqueur leur communique, amp; celuy quinbsp;leur eft cauf par les alles amp; venus des anguilles qui lesnbsp;poulTent en les rcncontrantj cequi produit un^etacle alTeznbsp;agitable , pour rcompenfer du terns que lon employe a lesnbsp;egt;bferver.

Les raifons de routes ces chofes mont paru II faciles a trouvcr,que je nay pas cru les devoir rapporter. Jomet auflinbsp;plulleurs circonftances dont je ne dis rien , afin de donnetnbsp;aux fpedateurs la fatisfation de les dcouvrir.

II y a cependant une remarque a faire , qui peut, ce mc femble , fervir a decider une queftion j qui eft de Cfavoir , finbsp;les objets que nous voyons dans tous les Microfcopes en general , font apper9s fimplement par une lumiere reflchienbsp;de deffiis ces objets comme il arrive dans les Microfcopesnbsp;o lon regarde les objets de haut en bas: ou fi on les apper-9:oic dans les Microfcopes a liqueurs , par les rayons qui lesnbsp;nt traverfez fimplement, dc qui paflant enfuice au traversnbsp;de la lentille , vont peindre Icurs images fur la retinc ; ou enfin fi on voit ces objets par des rayons de lumiere , qui nar-rivent a fceil quaprs avoir traverf les objets, sctre refl-chis a la rencontre des parties folides de la lentille , 6e denbsp;celles des corps qui les renvoyent a lceil.

Pour rfoudre folidement routes ces queftions , nous join-drons les experiences de ce Chapitre qui les regardent avec plulleurs autres que lon verra a la fin de eet Ouvrage , dansnbsp;une Differ ration particuliere.

En couvrant, comme jay dit, la petite goutte de vinaigrc qui fe met fur Ie concave, on pourra faeilemcnt tranfportcrnbsp;Ie Microfcope ainfi prpar, amp; faire voir les boules dair amp;nbsp;les anguilles quand on voudra.

Si pendant que Ton tient Ie Microfcope , 6e que lon obfer-ve ce qui sy palfe , on vient a ie tourner rondement avec les doigts amp;c avec affez de viteffe , les boules dair feront apper-^us sy mouvoir d un fens tout oppof ^ ce qui doit nceffai-jrement arriver : car puifque Ie volume dair qui compofcnbsp;cliaque boule , eft plus leger quun gal volume de la liqueurnbsp;o elle nage , il senfuit que ces boules dair doivent ctre re-poulfes ver.? Ie Beu do ce mouvement circulaire les lohnbsp;gnojt.

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So I5^ES ANIMAUX AERIENS, TERRESTREs:

Le tranfport qui fe fait du Mierofcope , fei't a multiplied le nombre des boules, eii diminuant leut grofleur par Tagi-;nbsp;ration quon leur donne,

Qijand la ehaleur diminue Ibnlibrcmentjon apper^oit^ue le mouvement des anguilles diminuc auffi j de forte que le'nbsp;matin elles fe remuentplus diffiGilement que vers le relle duinbsp;jour 3 ce qui vient fans doute de la rfiftance des parties diinbsp;Kquidc ou elles nagent , qui fe trouvent difFeremment agi-tees en dilFerentes parties du jour , dc du plus ou du moinsnbsp;de fouplelTe des organes deftines au mouvement de ees pe-tits animaux.

Qliand jobferve dans ce Microfcope les petits globules quune pierre a ful vient darracher dun morceau daciernbsp;par un mouvement tres- violent, ils me paroiffent clairs dcnbsp;lumineux du ct qui fe prefente a mon oeil, en les regardant:'nbsp;a la lumiere d une chandelie, quoyquils foient deux-mmes-tres-opaques ; dou je conclus-, que ceft par reflexion quon,nbsp;les vok ainfi dans ee Microfcope a liqueurs , de meme quonnbsp;les verroit avec un Microfcope a deux ou a trois verres, sils-y toient regardez comme on y regarde ordinairement les-objets..

Pour comprendre comment fe forment les globules d'air' qui sobfervenc dans la petite portion de vinaigre o fe trou-:nbsp;vent les anguillcs 3 il fumra de remarquer que le verre plannbsp;amp; le verre concave qui en eft couvert, ne fe touchent pas li-parfaitcment, quil ne schape dentreux peu a peu quel-;nbsp;ques particules de laliqueur qui dterminent une gale quan-tit dair a sinfinuer dans le lieu quelles abandonnent 3 8Cnbsp;eet air fe trouvant la galemcnc preff de toutes .parts , eftnbsp;contraint de prendre la figure dune fphere tres-petite dagt;-bord , mais qui groflit en peu de tems , par ladditionde plu-fieurs autres qui fe joignent enfembie, par le mouvement'nbsp;continuel des anguilles de ce vinaigre qui les pouffent luncnbsp;centre lautre , amp;: qui fouvent eft afl'ez confiderable pour dif-fiper les plus gros de ces globules.

1 Mous navan9ons rien icy quon ne puifTe obfcrver avec attention 3 mais il efi a propos davertir que toutes ces circonf-tanccs ne fe mauifcftent pas en un moment, amp;: que ce qui ne'

fo'

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Et AcKJATiiJEs. Seconde Parte. Chap. IV. n fe peut appercevoir dans un tems, fe pourra remarquer dansnbsp;un autre

Lefpace du concatc tetmin par la petite circonference' de la Zone , ne contient ordinairemnt que de lair, dont lanbsp;figure eft ronde en un fens , amp; platte en un atre. Cet airnbsp;sy enferme naturcllement, en y laiflant toinber Ie petit verre plan des deux cotez, qui fert de couvercle au concave jnbsp;c il ne fe trouve dans Ie milieu ni liqUeur, ni anguilles , ninbsp;boules paree que cet air, par fa corapreflion , les en a loi-gnez pour er occuper la place do il fuit que Ie vinaigrenbsp;qui Ienvironne doit comprimer ce peu dair , amp;c farronditnbsp;comme on Ie voit.

Le jour fivant, a buit heures du matin, japper^us deux OU trois de ces anguilles dont le mouvement ntoit pas biennbsp;libre; leurs corps paroiflbieiit roides, Coiiline fi elles euflentnbsp;t attaques d une efpece de paralyfie : enfuite la chaleurnbsp;de ma main ayant un peu cliauff fair qui les environnoit,nbsp;amp; la liqueur ou elles nageoient , la maladie fe diffipa , ellesnbsp;reprirent vigueur , amp; enfin on leur reinarqua autant de forcenbsp;amp;: de foupiefle quaux autres.

Jobfervay auffl't'h mme tems que le nombre des globules dair sy coit multipli durant la nit, amp; quune anguille:nbsp;ayant branl la plus grofle, lavoit diflipe en des particu-les invifibles. Une heure aprs il fe produifit dans la liqueurnbsp;une fort grolfe boule dair , qui comprimoit celuy qui toitnbsp;au milieu du concave , en sy enfon^lnt a proportion de fanbsp;grofler.

Le lendemain j environ a pareille heure, jobfervai les anguilles qui fe tranfportoient aiTez librement dans cette liqueur , accompagnes dune vingtaine de tres-belles boules dair, dont le tiers me fembloit avoir environ fept a huit li-gnes de diametre , amp;: ls autres plus petites, ne paroiflantnbsp;avir au plus quunc demie ligne ehacune.

Pendant que lon obferve toutes ces chofes a la itimiere dune bougie , fi lon frappe du doigt la partie exterieure dunbsp;Microfcope qui porte les objets, on sapper^oit fouvent quilnbsp;vient du dehors de tres-petites boules dair qui sintroduifentnbsp;dans la zone , en fe gliifant entre le porte-objet 6c le petit

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li Des animaux aeriehs, terrestres verre qui fert a Ie couvrir ; do lon doit coiiclure quil fortnbsp;nceffairement de cette zone tour autant de liqueur quil ynbsp;entre dair groflier. Mais lon donne encore quelques pe-tits coups a la piece du Microfcope dont je viens de parler,nbsp;pour y faire entrer davantage dair , il ny en entrera pas jnbsp;paree qualors tour eft plein, amp;: quil faur donner Ie tems anbsp;quelque nouvelle portion de la liqueur de svaporer, pournbsp;faire place a de nouvel air.

Le premier C Ie fecond Oftobre je mapper^us que la liqueur stoit paiffie , que lefpace circulaire du milieu du concave s'toit augment , amp; que les anguilles avoient plusnbsp;de difficult a sy mouvoir. Le troilime , de cinq anguillesnbsp;quil y avoit encore en vie le fecond, il ne sy en trouva plusnbsp;quune feule vivante, qui mourut le mme jour troilime anbsp;midy. Ainli ces animaux ont demeur en vie neuf jours du-rant enfermez dans cette zone,

hl!*!

Jay rtcr plulieurs fois ces mmes experiences , amp; jy ay toujours remarqu a peu prs les mmes chofes. Toute Ianbsp;difference la plus remarquable que jaye obferve dans unenbsp;mme quantit de vinaigre, a t lingalit de tems quellenbsp;a employee a svapoter entierement j une de ces gouttesnbsp;ayant t vapore en neuf jours , une autre en douze , 8cnbsp;une autre en quinze , felon le degr de la chaleur de fair ,nbsp;de la faifon , c du lieu ou toic le Microfcope durant cesnbsp;experiences.

CHAPITRE V.

OhfervAtiom fakes fttr plufeurs fortes d^infujtons de poivre en grain, mk a froid dans de l eau commune.

IL y a au moins trente-huit ans que Monlieur Hartfoelcer apporta , de Hollande en France , un nouveau Microfcope a liqueurs , mont dune feule lentille fouffle, avec le-quel il nous fit remarquer quen mettanc infufer a froid desnbsp;grains de poivre noir dans de feau commune , pn y voypit

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ET aquatiques. Seconde ParWe. Chap. V. i; au bout de quelques jours un nombre innombrable de petitsnbsp;animaux, qui nous ont donn occaiion dobferver pluficursnbsp;chofes tres-hngulieres que nous navions point encore vues.

Premierement, par Ie moyen de cette lentille de verre , on a v des animaux de couleur d or pale , a peu prs de lanbsp;grandeur amp;c de la figure qu on les voit reprefentez dans cettenbsp;Planche , aux endroits marquez B,D,K,H,0,R, L, rianchc t.nbsp;avec de petites taches plus tranfparentcs que Ie refte de leurnbsp;corps.

2. La figure ovale amp; rguliere fous laquelle ces animaux paroifl'ent ordinairement , c leur mouvement rapide , nenbsp;permcttent pas de determiner dabord Tendroitdeleur corpsnbsp;OU eft: la tte 5 mais avec un peu de patience on Ie dcouvrenbsp;bien-tt, par la diretion fuivant laquelle ils continucnt a fenbsp;mouvoir. Dailleurs, la liqueur o ils nagent spaiffiant in-fenfiblement par lvaporation de fes parties les plus fubtilesnbsp;amp; les plus agites, fait diminuer peu a peu la viteffe de cesnbsp;poifibns 5 amp; ceft alorsque Ton peut a loifir obferver plufieur.snbsp;chofes , qui donnent occafion dadmirer la fagefle du Cra-teur jufques dans la moindre partie des petites creatures quenbsp;irous entreprenons de dcrire.

3. On sapper^oit que deux des animaux de cette infufion avan^ant diredement, lun de A en B, amp; 1autre de Cen Dnbsp;sen retournant, Ie premier fuivant la ligne pondue B E ,

amp; Ie fecond de D en F.

4. J'ay quelquefois obfcrv que deux de ces poilfons , aprs avoir parcouru lun la ligne G H , lautre la lignenbsp;IK, lailfent entreux un efpace trop petit pour permettre anbsp;un -troifime marqu L, de Ic traverfer 3 celuy-cy pris amp;nbsp;ferr contre lun amp;c lautre, sallonge en fe courbant pour fenbsp;fauver vers M.

II y en a qui aprs avoir parcouru une ligne droite , comnie N O , tournent fi vite autour du point O , ou eft lanbsp;tte , que leur figure ovale femble devenir circulaire , aprsnbsp;quoy ils slancent vers p avec une promptitude extreme. Etnbsp;-fon en remarque aufli daurres, qui aprs avoir parcouru unenbsp;ligne droite , femblable a QJl , tournent fur leur centre denbsp;grandeur 5c de pefanteur marqu R, trawant ainli un grand

c ij

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4 Des ANIMAUX AERtENS,TERREStRES iiombre de circonferences de cercles concentriques les unesnbsp;aux aiitres , puis s eian^anc avec uiae itefl'e extraordinaire ,nbsp;on les voit parcourir une autre ligne droite marque S T,nbsp;Voilace que nous avons reinarqu de plus condderable dansnbsp;la premiere infulion, dans laquelle il ne paroiflbit que desnbsp;Ovales ; eeft ainfi que je nonime ces poillbns : amp; voicy cenbsp;qui nous a paru dans une feconde, obferve avec des lentillesnbsp;travailles a la main , amp; tailles au tour , qui eft la manierenbsp;de les faire beaucoup plus parfaites que les prcedentes.

La premiere figure reprefente un poillon, que je nonime la Poule hupe'e, dont la tte eft garnie de poil au lieu de plurnbsp;mes : fon mouvement Ie plus ordinaire toit circulaire. Cenbsp;poifl'on eft Ie feul que j'aye vu dans cette infulion, amp;:je nennbsp;ay jamais apper^u de pareil dans aucune de celles que jaynbsp;prpares.

La feconde efpece de poiflbn, reprefent a 1endroit marqu z , font des animaux que je nomme Cornemufes argen-tes, amp; dont je parleray dans la fuite de cette Hiftoire.

La troifime , eft une grolTe araigne aquatique , dont la bouelie souvre alTez grande pour engloutir les cornemufesnbsp;prcedentes.

La quatrime figure reprefente deux de ces araignes ac- couples , qui tournent enfemblc fur leur centre commun dqnbsp;pefanteur.

La cinquime figure en reprefente deux autres aufti accou-ples , mais dont Ie nager scxecute en ligne droite. Nous dcrirons plus exaftement ces grofles araignes aquatiquesnbsp;vers la fin de cette feconde Partie , en parlant des animauxnbsp;que nous avons vus dans une infulion d un peu dcorce denbsp;bois de chne, qui porte Ie gland,

La lixime figure reprefente un autre poiflbn , dont Ie corps eft a peu pres femblable a la navette d un Tiflerand,nbsp;II a de grands polls au derriere qui luy fervent de nageoires.

Enfin au-deftbus de 1endroit marqu fept, on y a reprefent une fourmiliere de petits infcles de diverfes figures amp; grolTeurs qui viennent de naitre, qui fervent ordinairementnbsp;de jiourriture aux plu gros.

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T AGATIOITES. SeCONDE PaRTIE. Cliap. V.

*T)u poivre hlanc.

LE poivre blanc en grain mis en infufion , produira des poillbns dune grande beaut j mais ce ne fera peut-ccre pas en auffi peu de jours que les prcedens. Les grolTesnbsp;cornemufes de cette infulion avancent amp; reculent prefquenbsp;cgalement pendant leur nager. Peu de tems avant que la liqueur o on les voit foit totalement deffeche , on sapper-^oit qu elles deviennent plus grolTes quelles ncoient aupa-ravanc^ amp; dans ce moment-la on a Ie plailir dobferver unnbsp;bon nombre dceufs dans ieurs corps , amp; de remarquer quunnbsp;moment aprs quelle eft defleche , leurs corps changentnbsp;tellenient de forme, qus ne paroilent plus que comme unenbsp;malle confufe , a caufe de leur grande dclicatelle,

Tgt;h poivre long.

UNe infulion de poivre long mis en cntier dans dc Teau commune , ne donnera pas moins de fatisfadionnbsp;que les deux prcedentes; car dans les premiers mois cettenbsp;infulion eft li nette , quelle facilite Ie moyen de dcouvrirnbsp;jufquaux parties interieures des poilTons que Ton y trouvenbsp;en grande quantit : amp; ce qui merite quelque attention , eftnbsp;que cette infulion, ni les deux prcedentes , nexalent au-cune mauvaife odeur, quoy quelles foient conferves en experience durant plus de quatorze mois. On trouve quelque-rois dans cette infulion , un peu vieillie , des animaux quenbsp;nous avons nommez Chenilles aquatiques amp; de nouvelles an-guilles , plus grolTes amp;: plus courtes que celles qui fe voyentnbsp;ordinairemcnt dans Ie vinaigre ; mais elles ny vivent pas ftnbsp;iong-tems a beaucoup pres.

En confervant ces infulions Ie plus de tems qu il eft polli-; ble , 8c en les rterant dans des faifons c dans des annegnbsp;differentes, on apper^oit des animaux dilFerens de ceux quinbsp;font reprefentez dans cette Planche.

Nous finirons ce Chapitre , en avertilTant que ces ppilTona ^outiennent les rigueurs dun hyver tres - rude amp; tres - long ,

f iii

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i6 Des animaux aeriens,terrestres amp; quils fe confervent en vie au-defTous dune glac denvi-ron deux lignes dpaifleur j car a mefure que la furtace dcnbsp;leau du vaiifeau fe gele , les poiflons sy enfoncent davan-tage. Mais li vous faites fondre cette glace , amp; que vousnbsp;gardiez cette infulion , vous y verrez ces poiffons, au boutnbsp;denviron quinze jours d un tems plus doux , en beaucoupnbsp;plus grand nombre quils ny toient avant que cette eau futnbsp;gelee.

CHAPITRE VI.

Ohjrvatiom faites dmant une anne entiere, de ce qui sefl trouv dans une infujton d froid de fen.

ENvlron Ie 15. Juillet de Tanne 1710, Je mis infllfer k froid une bonne pince de feilles , de queues amp; denbsp;branches de fen; amp; je m'apper^s quau bout denviron huitnbsp;Jours il y avoit dans cette liqueur quantit de tres-petitsnbsp;corps longuets, feparez les uns des autres fans fe touchernbsp;amp; fans avoir dautre mouvement que celuy quils pouvoientnbsp;avoir receu de la liqueur o ils toient. Et par plulieurs obfer-vations que jen ay faites a diverfes reptiles, je me fuis per-fuad que ces corpufcules , que vous voyez en A de la troi-hme Planche , ntoient autre chofe que de tres-petitesnbsp;parcelles de 1 corce des branches du fen, amp; non pas lesnbsp;parties des fels contenus dans ces chofes, comme Ie vouloicnbsp;un Medecin a qui je les fis voir 5 paree que les fels dilfousnbsp;dans autant deau quil y en avoit, ne sy font point apper-cevoir , non plus que les parties de fair qui font parfes dansnbsp;cette infufion.

Tous ces petits corps tant devenus les uns plus pefans ; par lunion de quelques autres les autres plus legers , parnbsp;leur divifion , ceux-la fe prcipiterent au fond de la caraffe ,nbsp;c ceux-cy monterent a lafurrace de leau, poury compofernbsp;une pellicule paifle , molle amp; opaque , fur laquelle je visnbsp;'paroitre de petirsvers blancs, allcz fenfibles aux yeux nuds.

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ET AQjJATrQUES. Seconde Partie, Chap. VI. 17

Environ huit jours aprs ces vers difparurenc , amp; je fus affez furpris d en appercevoir de nouveaux , beaucoup plusnbsp;petits que les premiers : ces petits vers vivoient dans la liqueur ,amp; nageoientun peu au-deflbus de fa furface; jen misnbsp;im dans un petic Microfcope mont dunc feule lentille denbsp;deux lignes de foyer : fa longueur my parut denviron neufnbsp;lignes: il toit compof en partie donze petits anneaux : fanbsp;tte toit ronde a fon extrmit amp; par fautre bout fon corpsnbsp;fe terminoit quelquefois par un plan perpendiculaire a fanbsp;longueur j amp; dautres fois, par trois petites eminences arron-dies , de maniere que celle du milieu avoir quelque pcu plusnbsp;de faillie que les deux autres.

II paroinoit au - delfous de fa peau un filet tres - blanc , amp; ploy; de maniere que fes deux bouts finifibient vers la queue,nbsp;dou ils stendoient en droite ligne vers la tete , ou ce filnbsp;toit recourb.

I M, reprefente Ie ver, dont la tte eft en 1,8e Ie derriere pianchc j,. en M.

Le fil dont je viens de parler eft vu en N O 5 8e 1on re-inarquoit quil sallongeoit 8e fe raccourciflbit alternative-ment i 8e par ces divers mouvemens il obligeoit les anneaux de ce ver a sapprocher , ou a sloigner un peu les uns desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

autres,

Une partie de la liqueur s'tant vaporce pendant plu-fieurs jours , jaugmentay le refte par Taddition dune eau commune , ce qui dtrempa tellement la pellicule qui stoicnbsp;forme a la furface de linfufion, qu elle fe prcipita quelquenbsp;tems aprs au fond du vaifleau , ce qui rendit linfufion plusnbsp;belle Sc plus tranfparente quelle ntoit auparavant j Sc monbsp;donna en mme tems occafion dobferver un nouveau fpec-tacle , dont je vais vous parler. Trois fortes de nouveauxnbsp;poiffbns fe faifoient appercevoir dans la moindre petitenbsp;goutte que je mettois au Microfcope j f^avoir de tres-petits,'nbsp;des moyens Sc des gros. D, E, F, en font les Figures. Lesnbsp;gros relfenrbloient afl'ez a une Cornemufe , chacun deuxnbsp;ayant la tte recourbe, comme vous voyez en F j jy remar-quois aufti deuX mouvemens differens , lun droit Sc lautrenbsp;gifculajre j celuy-cy fe faifoit pour rordinajre de F par V Sc

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i8 Des animaux aeriens, terrestres a Ces deux mouvemens qui fe fuccedoient lun a Tautre?nbsp;toient affez lents pour tre facilement obfervcz.

Dans Ia fuite , je dcouvris mie fixime forte de poiffon mals en petite quandt, dont la figure fe voit en G: ce poiffon ayant aflez de reflemblance a une carpe , peut tre ainfinbsp;nomm. Son mouvement sexecutoit en ferpentant, dcri-vant une ligne courbe a peuprs femblable a la ligne abed,;nbsp;pour arriver de a en r, ou eft la tte.

Aprs plufieurs jours , il parut un autre poifibn aflez fem^ blable au corbillon d un Oubiieur j fans quon put dcviner denbsp;quel ct toit la tte, finon lorfquon Ie voyoit fe mouvoir ;nbsp;paree que les extrmitez de la longueur toient en tut fem~nbsp;blables en apparence^

Jay vs ces poiflbns fous les formes reprefentes au -def-fous des lettres K, L : Ie mouvement de ces animaux sexe-cute par ondulation , amp; aflez lentement,

Tous ces animaux , exceptc les vers , mouroieilt ds que' lenfon^ois dans la goutte de liqueur qui les contenoit Ienbsp;bout dune plume tremp dans du vinaigre , c cette infiifionnbsp;de fen ne faifoit pas fur les anguilles du vinaigre Ie mmenbsp;cflt que ce vinaigre faifoit fur celles de rinfiilion.

Les animaux de forme ovale , amp;c de moyenne groflur saccouplent comme les hannetons , amp; tant ainfi attacheznbsp;Ie plus fort entraine Ie plus foible dune vitelTe furprenante.

Ces poiflbns ne sloignent pas du haut de ces liqueurs paree quils y refpirent de tems en cems un air qui leur con-vient, amp; y trouvent plus de nourriture quen aucun autre en-droit du vaiflbau ou ils fonty amp; sils defcendent en bas , ilsnbsp;ny reftent pas long-tems. On ne peut pas douter de ce quenbsp;javance a lgard des anguilles du vinaigre ; amp; on Ie peutnbsp;tres-facilement obferver dans la bouteilie o elles font,,avecnbsp;une loupe.

Les animaux des autres liqueurs tant trop petits pour tre ainfi apper9s j je me fuis avif dy cnfoncer un petitnbsp;tuyau capillaire , ayant pris auparavant la prcation dennbsp;boucher Ie haut avec le pouce , que jen tois lorfque Ie boutnbsp;inferieur toit au fond du vaiflau ; je fetirois eiifuite cenbsp;tuyaa , aprs lavoir rebouch ,, Sc je mettois fur Ie porte-

objcc.

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ET AyATIQPES. SeCDNDE PaRTIE. Chap. VI, Vf bjet beaucoup plus de cetce liqueur qua Tordinaire , prifenbsp;itu fond du vaifl'eau qui la contenoit; cependant je ne voyois-dans cette grolTe goutte que quatre ou cinq aiiimaux, au lieunbsp;que fi jeufl'e pris autant de la mme liqueur au haut du vaif-fau , jen eufle trouv peut-tre cent fois davantage.

Leau tide ne fait pas mourir en hyver les poifibns dont nous parlons, au contraire ils femblent sy mouvoir beaucoupnbsp;plus librement quauparavant , niais lorfqu elle eft un peu plus-chaude , ris y perilTcnt tous. II y a done un certain degre denbsp;chaleur qui ks fait vivre, amp; un autre un peu plus lort qulnbsp;les t.

Le 30. JanC^ier 1711. jobfervay unc autre forte de poiflbnsy qui vinrent en afl'ez grand nombre dans cette iniufion de fe-n, dont ie nager me parut fingulier ; car en avan^ant di-reftement, ils- ie balan^oicnt a droit amp; a gauche , de inmenbsp;que feroit un petit bateau conduit par le iil d une eau courante , pendant' qu un homme debout au milieu de ce bateau gt;nbsp;panchant tantot dun coteamp;;tantoc dun autre^ le feroic balancer pout fe diverrir.

Jajoutay de feau commune pour la feizieme fois, afin dcit augmenter le volume , amp;c den diniinuer IcpaifTiirement , Scnbsp;fournir auffi en mme terns quelque nouvelle fubftance aux-animaux qui sy trouvoient.

Je vis le lendemain que ccs animaux sy mouvoient beau-* coup plus vfte quauparavant, Sc fans sy balancer y dont la-raifon ne pent, ce me femble , tre attribuce quaU plus denbsp;facilitc que ces poilTons trouvoient a divifer ce liquide.

Ce mcme jour-la , Sc le premier Fvrier , je remarquay dautres infeftes fi petits , Sc e mouvans fi vfte, que je nennbsp;pus decouvrir la figure. Peu de jours aprs jy decouvris damnbsp;tres poiffons femblables a celuy quon voit en H : la tte finif-foit prefque en pointe , amp;fervoit de gouvetnail a tout le ref-te de fon corps , qui saccordoit parfaitement avec elle , en'nbsp;avan9ant affez ientement, pour donner la facilite dobfervet'nbsp;plulieurs chofes qui feroient trop longues a dcrirc.

Enfin les gtandes chaleurs qui furvinrent fur la fin du moi'S' de Juillet 1711, durant trois ou quatre jours , firent mourir'nbsp;prefque tous Ics animaux de certe infufion, qui avoit t un^

d


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2.0

Des animaux aeriens, terrestres anne entiere en experience j Sc dans Ie tems que je la vou-lus fupprimer , je mavifay d en prendre encore une fois, Scnbsp;de la mectre fur Ie porte - objet du Microfcope dont je m-cois fervi, afin de voir sil y auroit quelque nouveaut j Sc jynbsp;apper^s un ver coiirpof en partie'de treize a quatorze an-peaux, femblables chacun a un bourlet.

A B , eft fa longueur apparente. A , en eft ia bouche toutc ronde, dautour de laquelle partent trois filets qui stendentnbsp;dune extrmit a lautre , Sc qui en senflant Sc fe dfenflantnbsp;font rentrer les anneaux les uns dans les autres, des extr-initez a amp; b, vers Ie milieu D j amp; par cette mclianique ral-longent Sc raccourciflnt fucceffivement Ie corps de eet in-fete. C , marque fa longtieur ve aux yeux nuds.

CHAPITRE VIL

De tem qui fe trouve dam les huifres d tcaiUe 3 de ce que tony apperfoit en pen de Jours ou ctheures,nbsp;aprs tre ouvenes.

ON f9ait quil y a des huiftresde diverfes efpeces , tres?

differentes les unes de autres, tant par Ie got que par la grandeur, amp; la compofition du corps de ces animaux,nbsp;Lhuiftre dont nous parlons icy eft un poiftbn de mer quinbsp;fe nourrit entre deux cailles ; il eft fort eftim d un grandnbsp;nombre de perfonnes, amp; on Ie mange tout en vie.

Ces huiftres jettent leur fray au mois de May, ceft-a-dire leurs oeufs, d ou les petites huiftres doivent fortir, On a re-marqu quau bout de vingc-quatre heures ces petites huiftres avoient de i'caille, amp; que les meres font malades aprsnbsp;avoir bien fray, ntant bien guries que vers la fin du moisnbsp;dAouft fuivant.

Monfieur Mery fameux Anatomifte, premier Chirurgiefn ide lHotel-Dicu de cette Ville , Penfionnaire de lAcad-rnbsp;mie Royale des Sciences, lut en public un difcours tres-cu-peux fur les huiftres des tangs j mais il manque a ce difeoprs

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T AQyATiQjTEs. Seconde Parti E. Chap. VII. It les curieufes obfervations que nous avons fakes lur ces fortesnbsp;d'huiftres ou moules des tangs , ou de celles quon trouvenbsp;dans les canaux de Seaux 6e ailleurs.

Samedy 15. Novembre 1710. a midy , je fis ouvrir une de-mic duzaine dhuiftres , j en mis 1cau dans un petit verre a boire , 6e je ly laiflay repofer environ deux heures : cettenbsp;eau me parut trouble 6e dune couleur de perle fine , ou ti-rant plutt fur la couleur du petit lait, 6e un peu plus paif-fe, portant au nez une odeur de mare. Jen obiervay unenbsp;tres-petite goutte avee difterens Microfcopes a liqueurs , 6enbsp;je ny apper^s rien de particulier qui merite detre dit.

Pknehe 4,

4-

Je ny dcouvris rien Ie fecond ni Ie troifime jour , mais Ie quatrime au foir je commen^ay dy voir une aflez grandenbsp;quantit de petites huiftres , belles, tranfparentes , 6e donenbsp;quclques-unes navoient pas un mouvement trop rapide pournbsp;mempcher de voir la tte 6e Ie refte du corps. Leur grof-feur me parut avoir fait un grand progrs en peu de tems,nbsp;par rapport a celle des animaux que jay obfervez dans dau-tres liqueurs. En voicy une reprefente en a b c d, dont anbsp;ft la tte, 6e b c d Ie refte du corps, qui ntoit pas gale-ment tranfparent. La forme de leur corps eft changeante 5nbsp;on les voit fe plier 6e replicr en differentes famous: leur mou- nbsp;vement eft quelquefois diret, 6e dautres fois circulaire: onnbsp;les appcr9oit fouvent sentre-choquer, 6e par-la incerromprenbsp;leur coure , tres-vite en plufieurs, 6e moins en d autres.

Ces animaux toient aflez gros ds Ie quatrime jour de leur naiflTance , pour fe faire voir aycc un Microfcope a troisnbsp;vertes denviron quatre pouces de hauteur, dont la lentillenbsp;objetivc navoit pas moins de cinq lignes de foyer.

Le cinquime 6e Ie lixime jour , je vis plufieurs de ces animaux parfaitement en repos , de forte que je les crusnbsp;mores j mais en continuant de les obferver, je fus dtromp,nbsp;les voyant nager avee beaucoup de vitefle , les uns allansnbsp;dun ct 6e les autres dun autre , sentre-frolant fouvent,

6e sarrtant quelquefois pour un moment lun contre 1autre; puis tant cartcz par dautres qui faifoient effort pour paf-fer entreux, 8e cliangeoicnt de figure fuivant leur manierenbsp;de fe rcncontrer, ou le retreciftement du lieu quils vouloientnbsp;traverfer.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d ij

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et Des animaux aeriens, terrestre.s

On sappercoit quelquefois qnunc de ces petites huiitrcs pafl'e fur uu groupe de piuiieurs autrcs fans les branler , ccnbsp;qui marque quelles nen font pas touchcs , amp; quelles fontnbsp;enyironnces dafl'ez de liqueur pour faciliter Ie mouvementnbsp;de celles qui nagent par-dell'us.

Ces anirnaux 5allongent amp;: fe raccourcilfent conliderable-ment amp;c mcine ils saccouplent, comme on Ie peut voir en a amp; c : ils fe mouvent ainli accouplez da vers b, amp; dc c versnbsp;d, long- tcms avant quils ie feparent j de forte que Ie plusnbsp;fort entraine Ie plus foible.

Ces petits animaux tournent bcaucoup plus lentement que jie font ceux de Iinffifion du poivre en grains, ni mme ceuxnbsp;du fen.

Le mouvement circulaire des petites huiftres sexecute en deux fa9ons routes differentes premiere les fait voir tour-nant autour de leur centre , amp; la feconde les fait paroitrenbsp;tourner comme fur un point qui feroit vers 1extrcmit denbsp;leur tte.

Leau de ces poilldns fe trouve au bout de quelques jours dune odeur infupportable , mais dans la fuite elle sadoucitnbsp;conlidcrablement , amp; paree quelle eft fale naturellement,nbsp;il y avoit lieu de croire quelle fe conferveroit long-tems , cenbsp;qui neft pas arrjv. Lexpericnce npus a appris que la feulenbsp;odeur du vinaigre eft un poifon qui tu. ces petites huiftres.

Quoyquon ne puiile pas voir les yeux de ces animaux, on peut neanmoins alTurer quils appcr^oivent les objets qui fenbsp;prefentent a eux , puifquon remarque certainement quilsnbsp;scn cartent en fe mouvant, de quils font des dtours tres-,nbsp;frequens pour les viter.

Le 21. je mis une grofle goutte de cette liqueur fur le por-te-objet du Microfcope , que je portay 6e rapportay de fort loin durant'cinq heures au moins, quelle employa a svapo-ret entierenient j pendant ce tems - la les petites huiftresnbsp;quelle contenoit firent 1admiratjon de piuiieurs perfonnes anbsp;qui je les montray.

Le 2.1. au foir je trouvay cette eau plus tranfparente qifel-fe navoit te cy-devant , quoy quclle fut devenue plus paifle, du moins elle ne stendoit pas 11 facilement fur ie

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ET AQiJATIQUES. SecONE PaRTi. Chap, VK. 3LJ poL'te-objec , quellc faifoic auparavant.

JjC mappcrcs dailicurs que ia mmc eau avoit perdu ,cc ere odeur iorce amp; dehigrcable qui sy faifoic feutir ds lesnbsp;premiers jours j que les animaux sy toient.coufiderabieuientnbsp;multipliez j quils fembloient ctre devenus uu peu plus grosnbsp;quils nroient 5 amp; enfin il ne nien parut plus daccouplez.

Le lendemain 15. jobferyay encore les mmes chofes, a quoy 1on peut ajocer ces particularicez,

Qj.ie juique icy je nay vu dans cette eau quune feule ef-pece danimaux , prcfque tous dune mme figure, amp; dune grolleur afiTcz uniforme j fe mouvans tous dune maniere afieznbsp;gale.

Conamc il eft difficile de porter, avec Ic plus petit bout dune plume a crire , un peu de leau o nageiat ces poif-fons, fans enlcver en nrnje teaisquclquc petite portion du-ne legere pellicule qui fe forme ds le commencement furnbsp;cette liqueur 5 on eft tout tonn de voir que cette parcelle,nbsp;prefque infenfible aux yeux nuds, paroic dans le Microfeo-pe dune tendu extraordinaire ; en forte quelle reflemblenbsp;a une grofle maffe de rocher , charge dune multitude extraordinaire de petites creatures.

Ces aninianx femblent fe plairc davantage , amp; trouver fous cette pellicule une nourriture plus propre a leur temperament que par tout ajlleurs, vu le nombre prodigieux quenbsp;nous y appcrcevons: ils y fourmillent les uns fur les autres,nbsp;de maniere que cet endroit-la devient beaucoup moins tranf-parent que les autres.

Le Samedy 15. Decembre 1710. il toit reft tres - peu dhuiftres viyantes , amp;: mme elles parurent diminues denbsp;groffeur. Le 16. je ny en remarquay aucune , ainfi mes premieres obfervations fur ces fortes daniniaux-la, finirent.

Mais ay ant prv ce qui devoit arriver , jayois dja mis en experience de nouyelle eau 5 deux jours aprs japper^usnbsp;de ces animaux tout naiflans , qui paroiftbient avoir environnbsp;deux lignes de longueur une ligne de largeur.

Le i6. amp;C le 17. j apper^us ces hififtres en plus grand nom-fere , fie jen yis quelques -unes fous la forme dun huit de chif-fre: ctoient apparemnient deux petites huiftres accouples,,

, diij

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14 nbsp;nbsp;nbsp;ANIMAX AERIENS, TERRESTRES

Laugnientatioa du froid, rpaifliflement (iirvenu a cettc eau par 1vaporation des parties les plus fubtiles les plusnbsp;agites , jpiiic a cela Ie dfaut de nourriture , les fit enfinnbsp;perir environ ie 50. Janvier 1711.

Ds ce mmc jour je recommen^ay pour la trifime fois une femblable experience mais depuis ce jour-la jufquau

Fvrier, je ny apper^s rien que je ny eufle dja remar-qu. En voyant dans la moindre goutte de cette eau un li grand nombre de ces poifibns , qu il y en avoit , je ne pusnbsp;diftinguer les uns davec les autres , tant cette eau en toitnbsp;obfcurcie j ceft pourquoy , afin de rciaircir , jy ajotay uixnbsp;peu deau commune , amp; jobfervay que ce melange avoit faitnbsp;diminuer fubitement la longueur des huiftres , en les ren-dant prefque touces rondes j mais dans la fuite elles reprirentnbsp;leur forme ovale amp; leur longueur ordinaire. Durant lefpacenbsp;de deux heures confecutives , jappliquois fept ou buit foisnbsp;de leau fraicKe fur Ie porte-objet, a mefure que la liqueurnbsp;svaporoit j amp; j'aurois mme p continuer plus long - temsnbsp;ce mange , fi jeufle voulu prolonger davantage la vie denbsp;ces animaux ; ainfi cette eau commune , bien loin de leurnbsp;nuire, les accommode fort. II nen eft pas de mme du melange dune tres - petite goutte deau de linfufion du fennbsp;avc celle des huiftres , qui les fait mourir en un inftant.

On remarque encore que Ie melange de leau commune avec celle des petites huiftres, les fait devenir plus groflesnbsp;amp; plus claires, pourv quelle ne foit ni trop froide ni tropnbsp;chaude , ce qui les turoic, ou du moins arrteroit leur mouvement pour un tems.

D ans une femblable experience que je fis enfiiite , jap-per^us une chofe linguliere que je navois pas encore obfer-ve i f^avoir , deux cornes mobiles a la tte de chacun de ces animaux , Icfquelles formoienc enfemble un croiflant,nbsp;cornme on ie voit en e , amp; ces cornes mobiles paroifl'oiencnbsp;auffi quelquefois comme on les voit en d; mais elles toientnbsp;fi courtes en de certains tems, quon avoit de la peine a lesnbsp;voir.

Je mavifay enfuite dajouter a une goutte de Teau des huiftres une tres - petite goutte de vin avec Ie bout dunc

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Et AQpATroi^Es. Seconde Partie. Chap. VIL plume , amp; je vis cxpirer ces petirs animaiix prcfque fur lenbsp;champ , amp; a mefure que Ie vin fe mloic avec cette eau , ounbsp;quc les animaux pailbient de leau dans Ie vin.

Le 19. Mars , dans un tems aflez chaud , je remarquay que les petites huillres fe manifeftoient dans leur eau beau-coup pluct quelles navoient fait dans les tems moins chaudsjnbsp;amp; que quelques heures auparavant on y avoit remarqu. unnbsp;grand nombre de petirs corps ronds amp; tranfparens, qui peu-vent palier pour les oeufs de ces poilfons.

Le du mme mois , il paroilfoit dans cette eau tres-peu de petites huilfres j amp; quoy quelles tuffent devenus bien maigres, eiles ne lailToient pas de fe mouvoir tres-vite :nbsp;ce fut pour lors que Ton celfa de vendre dans Paris desnbsp;huillres a fecailie , a caufe quelles ntoient plus bonnes anbsp;manger.

Le 15. Juillet lyri. a midy , je mis dans un vailTeau dc verre de leau de fix a fept huillres j amp; le 16. a fept heuresnbsp;du foir j'y obfervay une bonne quantit de petites huillresnbsp;nageant dans cette eau , quoyque le vaill'eau et t bouch ,nbsp;cc qui femble donnet occalion de penfer que ces animauxnbsp;font produits des oeufs des huillres mmes , Sc quils ne vien-nenc pas des autres animaux qui volenc ou nagent dans fairnbsp;que nous refpirons.

Le zz, je vis dans cette mme eau de deux fortes de nou-veaux animaux , dont plulieurs me parurent de la figin-e Sc grolTeur quil paroit en f, sallongeant c fe raccourcilTantnbsp;alternative ment dun inllant a lautre. Ceux de la fecondenbsp;efpece , dont un feul oil vu en g, fe mouvoient alTez lente-mcnt pour qu on put temarquer en eux les particularitez fui~nbsp;vantes,

On apper^oit vers Ia tte amp; au dcrricre un niouvenient dondulation, dans une matiere blanche, lumineufe amp; tranf-parente , laquelle tant bien conlidere , on sapper^oit qu-elle ell caufe par les pattes, tant du devant que du derrierenbsp;de ces animaux. On les voit marcher fur le porte -objet dunbsp;Microfeope , fans fortir de leau o ils ont pris nailfance ; SCnbsp;ion remarque que les pattes de derriere font plus longuesnbsp;que celles du devant. Jay aulTi vu dans le mme tems, Sc

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6 Des atimaux aerieks, tERREst e;es dans la mme goutte de cette liqueur, dautres anirnaux un^nbsp;peu plus grs que les arigurlles du vinaigre', ayant la particnbsp;du derriere de ler corps afle'z groffe amp; arrondic , amp; la ttcnbsp;n peu plus longue que celle de ces anguilles : leur corps-ccoit moius tranlparcnt amp;: plus court de bcaucoup que ccluynbsp;des anguilles du vinaigre. Ces nouveaux poiflbns , dont oiYnbsp;voit la figure en h, changent de figure a tout momens.

Leur nagcr sexecute aflez lenteinent s Ie mouvement de leur tte , qui eft plus mnuc de beaucoup que Ie refte denbsp;leur corps, approche aflcz de celuy que j^ay remarqu dansnbsp;les vers de quelques atres liqueurs j ils ravancent amp; la reti-rent altcrnativcment, ils la portent a droit amp; a gauche , sar-ftant tres - fouvent j comme sils avoient peur de quclquc'nbsp;bjet qui traverferoit leur route.

Le 7.Z. Aouft je fus furpris de ne trouver plus d'huiftres-dans cette eau, ni mme aucirn des anirnaux de figure ovale ^ amp;c ce ne fut pas manque de nourrlture, puifque les derniereS-anguilles dont je viens de parler y vivoient. Enfin le j. Sep-tembre, a peine pouvoit - on voir deux anirnaux dans cetternbsp;liqueur j ce qui me la fit abandonner.

Le 2i. Oftobre lyir. nous vimes dans de nouvelle eatf dhuiftres, julquau 4. Novembre , les anirnaux reprefenteznbsp;cn i, 1, m , n, o , p , q.

La figure m reprefente n ver , dont la tte eft en pointe ^ amp; le derriere rond. Celles qui font en n amp; o , reprefententnbsp;deux de ces vers qui fe tiennent eilfemble de dex faconsnbsp;dilFerentes, Ic plus fort entrainant le plus toible.

En p, vous en voyez un plus gros dun autre genre, amp; d u-ne autre figure. Enfin au-deflbus de la lettre q, il y en a deux plus petits qui fe tiennent pat le becallant ainfi na^,nbsp;geant de compagnie^

CHAF..

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T aqijatiotes. Seconde Partie. Ch,ip. VIII. 'ty

CHAPITRE VUL

Des itifufions d'oeillets mis dans de Leau communey chaude

froide,

LE 14. Juillet je mis infufer a froid dans de leau com' mune des ceillets qui ntoient pas encore panois jnbsp;Ie 19. je commen9ay dappercevoir de tres -petits animauxnbsp;nageant dans lcau, dont voicy a peu prs la grofTeur amp; lanbsp;figure apparence , marque en B , Planche 4. Figure i.

Oyelques perfonnes prennent ordinaircment les aninlauX de cette grofleur pour de pctites mouches ; mais ceft uncnbsp;erreur qui provient ou de ce que Textrem^ petitelTe de cesnbsp;infetes rend leur efpece quivoque a nos yeux, ou de lanbsp;naauvaife figure de la lentille du Microfcope , dfaut tres-eommun aux lentilles foufHes 5 ou de ce quelle eft mal pla-ce entre les diaphragmes j ou enfin de ce que Tobjec neltnbsp;pas plac au point de v o il faudroit quil fiic.

Le zo. je commen^ay den appercevoir de tres-gros y mais^ en petit nombre , ayant le eorps bien tranfparent, amp;: par-fem de petites taches, comme on le peut remarquer en A.

Le zz. les gros me parurent plus beaux amp;c plus longs quau-paravant; ils fe mouvoient aufli dune maniere nouvelle.

Le zj. jappercs fur la furface de la liqueur de petirs vers blancs; amp;: un peu au-deffous de cette mme furface , jy visnbsp;un nombre extraordinaire de tres-petits animaux..

Le n. Aouft , la maffe compofe dune multitude prefque infinie de ces animaux, toit fi paiffc fi fourmillante, qu^nbsp;peine y pouvoit-on difcerner leur figure j amp; Ton remarquoitnbsp;parmy eux quelques gros vers fous la forme reprefente*nbsp;en C.

Le zo, du mme mois japper^s dans une goutte de cette infufion des efpeces danguilles, dont on voit la rcprefcnta-tion en E amp; en F , plus grolies amp; plus courtes que celles quonnbsp;voit ordinairement dans le vinaigrej ce que je navois point

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zS Des auimaux aeriens , terrestres encore v dans aucune des infuilons ou liqueurs prceden-tes : leur mouvement s executoir a peu prs comme celuynbsp;des ferpens du vinaigre. Ces nouvelles anguilles paroifTentnbsp;tres-blanches vers la tte amp; vers la queue , quelles ont tres-courtes , tout Ie refte de leur corps tant dune couleur dam-bre plus ou moins claire, felon Ie temps quelles avoient de-jiieures dans cette infufion,

Le ii. jobfervay un petit ver blanc, que javois pris en la furface de cette eau, dont le corps toit affez tranfparentnbsp;pour me donner la facilit dobferver au dedans de fonnbsp;corps plulieurs filets blancs , dont les deux du milieu quinbsp;toient un peu cartez lun de 1autre, amp; paralleles entreux,nbsp;jfe recourboient vers la tte pour sunir la, amp; stendre juf-qua lextrmit poftericure du corps, au-dela de laquelle ilsnbsp;paroiffoient avancer de plus dune ligne.

De chacun de ces filets droit Sc gauche , partoient de diftance en diftance dautres filets blancs qui defcendoientnbsp;de haut en bas, amp; du dos vers le ventre, o ils pouvoient fcnbsp;joindre,

Ces animaux ont auffi a la tte deux petits points noirs , qui font de veritables yeux j puifquils fe dtournent a la pre-fence de quelques petjts objets dont on fe fert pour traverfernbsp;leur chemin.

Au devant de la tte on remarque deux efpeces de crochets , dont ils fe fervent comme dappuis pour avancer leur corps , par un mouvement femblable a celuy des vers quenbsp;nous voyons ordinaircment fe trainer fur la terre j car ilsnbsp;nont point de pieds , leur corps tant diftinguez par plu-fieurs anneaux , qui sapprochent Sc sloignent fucceflive-ment les uns des autres, par la contraftion des fibres dontnbsp;nous avons parl. Vous voyezla figure de eet infete en D.

Le dernier Aoufi: 17ii. je vis au moins une douzaine dan-guilles dans une tres-petite goutte de cette infufion , bien groils Sc bien eourtes en comparaifon de celles du vinaigre dont le mlange les fait mourir en moins de trois minutes. Et ce quil y a de particulier eft , que la tte de cesnbsp;nouvelles anguilles devient immobile , pendant i^ue le reftenbsp;de leur corps fe meut encore.

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ET AQTJATIIJES. SeCONDE ParTIE. Chap. Vlll. Z9

LefFec de ce melange puouve , ce me femble allez , que ces dernieres anguilles font dune efpece differente de cellesnbsp;du vinaigre; amp; fi cela ne fuffit pas, voicy dequoy convain^nbsp;ere parfaitement de ce que javance.

Prenez deux Microfcopes montez de lentilles dun mmc foyer, afin de dcouvtir par la v les differences qui fuivent,

1. Les anguilles du- vinaigre font beaucoup plus longues , plus dgages , plus blanches , amp;: plus galement tranfparen-tes dans toute leur longueur, que celles qui fe trouvent dansnbsp;linfiifion dceillets.

z. Celles du vinaigre dgurent fouvent plufleurs enfemble, de maniere quelles accordent les mouvemens de leur corpsnbsp;avec tant de juffcefe , que les convexitez amp;: les concaviteznbsp;des unes fe trouvent rpondre exatement a celles des amnbsp;tres; ce qui narrive pas aux anguilles de finfufion dont jenbsp;parle.

f. La tte des anguilles du vinaigre neft pas fi groffe que celle de finfuflon doeillets.

4. Ces mmes ttes different encote en autres chofes.

5. Le mouvement de celles du vinaigre paroit plus libre amp; plus aif , que celuy des anguilles de finfufion dceillets.

6. Celles du vinaigre ne font jamais entierement en re-* pos, quelles ne foient mortes j amp; jen ay v des autres y de-meurer comme immobiles durant plus dun quart - dheure ,nbsp;amp; fe remettre enfuite dans un mouvement affez prompt, quinbsp;durera autant de terns que la goutte de liqueur ou eUes na-;nbsp;geoient demeurera k fe deffcher,

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7. Ces anguilles font beaucoup plus fenfibles au ftoid que celles du vinaigre j car quand les matines font fraiches onnbsp;a de Ia peine den prendre j amp; pour en crouver'je fus obligenbsp;de mettre au Soleil le vaiffeau qui contenoit finfufion ounbsp;elles coient, amp; de luy laiffer environ un quart-dheure, aprsnbsp;quoy jen rrouvay deux tout a la fois.

Enfin lorfque les anguilles du vinaigre font mortes depuis quelque tems , leur corps paroit dordinaire comme plu-fieurs noyaux dolives, enfilez a peu prs comme des grainsnbsp;de chapelets; au lieu que le corps des autres anguilles manbsp;toujours paru en fon entier.

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|o Des aniMawx a e r i e ns , terrestb e s

Le 14. Juillct je mis infufcr dans de leau boillante une portion des mmes ceillcts dont je viens de parler , dans la^nbsp;(^uclle je nc commen^ay a dcouvrir des aniinaux quc le z^,nbsp;du mme mois j ils toient tres-petits amp; en fort grandnbsp;nombre,

Lc 19. je ne trouvay plus de petits infeles ; mais je vis de? ;vers allez fenlibles aux yeux nuds, rampans fur la furface denbsp;iinfuon , o il s etoit forme une pailTeur dunc matierenbsp;molle , mais afl'ez ferme pour les foutenir. La grande cha-leur quil avoit fait durant quatre jours , fut la caufc de lanbsp;mort des premiers infetes , ce qui mobligea a fupprimernbsp;4:ette infufion, beaucoup plutt que je naurois fait fans ccla,

CHAPITRE IX.

P'me infujton a froid iun bouquet compop de rops d^oeillets O* de jajjemin.

Le II, May 1711. je mis infufer a froid , dans de leau commune , un bouquet de rofes, doeillets amp; de jafle-min, coup par morceaux, pour le faire entrer plus facile-ment dans un petit yaifl'eau , tenant environ demi-feptier,nbsp;mefure de Paris j amp; je trpuyay au bout de trois ou quatrenbsp;jours un grand nombre de petits animaiix parmi quelquesnbsp;gros : ils fe multiplierenc confiderablement , amp; donnerentnbsp;durant un mois un fpetacle agrable a plufieurs perfonnes.

Je ferois trop long fi jentreprenojs de dcrire la figure, la couleur amp; les mouvemens de ces animaux j il vaut mieuxnbsp;vous lailTer la fatisfation de remarquer toutes ces merveillesnbsp;en les examinant comme jay fait.

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figUJ'C

Je ne juge pourtant pas a propos de paffer fous filence une forte de nouveaux animaux que je navois point encorenbsp;vs, amp; qui conimencerent a fe faire appercevoir dans cettenbsp;mme liqueur le fecond jour de Septembre : ctoit une ef-pece de limace que je vis, en me fervant dune lentllle den-yiron une ligne de foyer. Toute fa longueur, dans laquclle

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ET AQyATlQJTES, SecONDE PaRTIE. CIl^p. IX.

diftinguay trois parties confiderables, rae parut denviron dix a douze lignes, amp; fa plus grande largcur de dx a fept li-gnes OU environ.

La premiere partie marque A en eft la tte, qu clle retire amp; avance par fecoufles lorfquelle va lentementj ce quelle 7ae fait pas lorfquelle nage aflez viie.

La feconde partie marque B eft Ie tronc , amp; C reprefente ia partie du derricre , que eet animal retire fouvent , amp; anbsp;1extrmit de laquelle on apper^oit comme deux grandsnbsp;polls blancs marquez D , D, qui luy fervent de nageoires.nbsp;Tout fon corps, qui eft blanc tranfparent, femble n trenbsp;quune mafte charnu compofe de mufcles, amp;: de filets pref-que imperceptibles, qui sallongent amp; fe raccourciflnt fi ai-fment, que dune forme ovale affez longue , eet animal fcnbsp;change promptenient en boule.

II cache fouvent fes nageoires D, D fous luy, de maniere quon ne les appercoit plus, fans cefter nanmoins de mgt;-ger.nbsp;Son corps eft mal termin ,de forte qu on Ie voit fouvent iousnbsp;une forme incertaine , a caufe du changement qui sy paftenbsp;par les divers mouvemens de fes mufcles j amp;: mme lorfquenbsp;cette limace approche de fa fin , fa figure devient fi ingalenbsp;amp; fi irrguliere , quon ne la peut autrenicnt exprimer quenbsp;par Ie deftTein marqu en E, demeurant quelque cems tranf-parente, ainfi quun gros grain de fable vu au Microfcope anbsp;liqueurs , ou dans un Microfcope a plufieurs verres , en y regardant comme on fait dans une lunette dapproche pournbsp;obferver les Aftres.

CHAPITRE X.

De t 'infujon des barheaux 3 ou fetites fleurs hleus qui xjien^ nem pami les hleds,

LE fecond Juin je mis infufer a froid , dans de Teau commune, les queues dun gros bouquet de barbeaux ^nbsp;gvec quelques fleur$ j amp; en mnie tems je jettay dans uuf

e /

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31 Des animaux aerieks, terrestres caraffe de verre des mmes fleurs feules , fur lefquelles jenbsp;Pknchc j. rp^ndis de Peau en fuffifante quantit. Environ douze heu-Fimre z. ^es aprs japper^s dans ces intlifions des animaux de la,nbsp;groireur amp; de la figure quon les a reprefentcz en F , par Ienbsp;inoyen d un Microfcope , o javois mis une lentille denvi-ron une ligne de foyer. Le lendemain au foir j'y vis de quaere fortes daniniaux bien tranfparens , de figure ovale , amp;nbsp;dingale grofi'eur, fe mouvans diverfement.

Le cinquime du mme mois je me fervis dune autre lentille , qui na quun quart de ligne de foyer, amp; japper^us les plus gros animaux comme en G j mais avec beaucoup plusnbsp;de confufion que je ne les avois obfervez au travers de lanbsp;lentille prcedente 3 ce qui arrive ncelTairement, quand onnbsp;fe fert des lentilles dont le foyer eft trcs-proche de 1objet ynbsp;Sc par confequent fort court.

Ces gros animaux changent de figure , mme de mouvement en un inftant , sallongeant 8c fe raccourcilfant de maniere quon les mconnoit dun moment a 1autre 3 ce quinbsp;fait quon prend fouvent en divers tems le mme animanbsp;pour un autre.

Le japper^s une nouvelle clpece danimaux , done vous voyez icy toute la grofl'eur la figure en H, qui sal-longeoit c fe raccourcifl'oit en nageant dans une tres-petitenbsp;goutte deau, fans que jaye pu remarquer de difference en-tre la tce Se la queue de ce poilTon , que je nomme infedcnbsp;des barbeaux ou chabot : mais paree quil doit y avoir unenbsp;partie conftante o fe trouve la tte de eet animal je la jugcnbsp;a 1extrmit qui prcede ou devance toujours lautre dans lenbsp;tranfport de tout fon corps.

Le feptime , jobfervay une chofe tres-curieufe en quel-ques-uns des plus grosils avoient une figure ovale termine alfcz irrgulierement, trainant aprs eux une longue queuenbsp;denviron deux pouces, dune fubftance beaucoup plus blanche amp; plus tranfparente que nclf leur corps , depuis lequelnbsp;eJle stend direlement en diminuant de grofl'eur, amp; finif-fant comme en pointe , ainfi quon le peut voir reprefent ennbsp;H. Le bout de cette queue, qui eft fouvent cinq ou fix foisnbsp;plus longue que le corps, eft ordinairement attache a imc

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tr aqpatiqtes. Seconde Partie, Chap. X. maffe de la matiere groffiere de Iinfufion , qui fe colle aunbsp;concave de verre o la goutte de liqueur eft en obfervation inbsp;amp; alors il y a du plailir a voir Ianimal tirer cette molecule ,nbsp;fans la pouvoir entrainer, comme en I , ce qui loblige a seunbsp;rapprocher de tems en tems a reculons, en repliant fa queue,nbsp;comme en L, quil redreffe en sen cartant avec beaucoupnbsp;moins de viteffe quil ne sen coic rapproch , allant dunnbsp;mouvement affez gal dautres fois on voit cinq ou lix denbsp;ces infetes attachez autour dune groffe maffe qui tient fer-mement attache au porte-objet, dont ils fe rapprochent amp;nbsp;fe retirent tour a tour, comme nous venons de dire.

On obferve que durant eet exercice, il change amp; reprend alcernativement fa premiere figure , amp; que cette queue na-mrellement droite , comme en I, reprend fa direction , anbsp;mefure quil fait des efforts pour scarter en droite ligne denbsp;ia maffe qui lenchaine au concave de verre, amp; quil entrainenbsp;quelquefois aprs luy allant diretement.

Jay remarqu que lexceflive chaleur de lair en fit perir nne tres-grande quantit , dc que cinq ou fix jours aprs il ennbsp;revint dautres.

II ne meft pas permis de douter, aprs ce que jay vu dc CCS derniers animaux , quils nayent des yeux , amp; quils nenbsp;voyent , car on en remarque fouvent deux qui figurent en-femble lun proche de lautre fans fe toucher , tournant tousnbsp;deux dune viteffe fi grande autour dun mme centre, quenbsp;les deux , quoy quovales , ne paroiftbient que comme unnbsp;feul, amp;c tout rond.

On voit au-deffous de M un petit poiffon, dont les extr-mitez font termines par deux furfaces planes, tellement parallels entrelles , quon ny apper^oit riea de diftind qui puiffe faire juger du lieu o eft fa tte : pour Ie connoitre, ilnbsp;iaut obferver fon mouvement , qui sexecute en courbantnbsp;differemment tout fon corps, qui va en avant, formant desnbsp;ondularions tres-lentes de forte quil fait peu de chemin ejanbsp;beaueoup de tems,


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^4 E)es ANIMAUX AERiEHS , terrestres

CHAPITRE XI.

D(t Th m en infujton^

E 15. Juillec 1711. aprs avoir mis dans une thhere au-tant de th amp; deau boillante quil en falloit pour fix grandes prifes jjen mis dans une earaffe de verre, d environnbsp;Pi'ancHe j. demi'fcptier, les feilles qui refterent aprs Iinfufion chau-dej amp; ayant rempli deau de fontaine Ie vaifTeau , je laifTaynbsp;repofer cette feconde infufion qui sen faifort a froid : dixnbsp;jours aprs japper^us dans la moindre goutte que je puflenbsp;prendre de cette liqueur, une fourmilliere de tres-petits ani-maux de figure ronde , amp; dont Ie mouvement toit tres-lent,

Quelques jours enfuite, ces pctits animaux y parurent en moindre quantit , mals beaucoup plus ^ros , pls clairs nbsp;plus diftinds quauparavant: leur figure etoit ovale, amp; com-me on en voit un feul reprefent au-defious de N. Le contour apparent de leur corps paroiflbit noir , amp; le refte tres-hlanc amp; tranfparent 3 on les voyoit nager dune viteffe fur-p renante..

Le corps de ces infectes toit dune confiftance fl dlicate, quils nont conferv leur figure naturelle que deux ou troisnbsp;minutes aprs leur mort.

Le z3. Septemhre japper^s dans la mme liqueur de trois fortes d animaux , f^avoir de tres-petits, amp; en grand nom-bre 3 de moyens, en moindre quantit 3 amp; de gros encore ennbsp;plus petite 3 mais ils nageoient beaucoup plus vite que lesnbsp;autres. Aujourdhuy 8. Dccembre il sy en trouve encore denbsp;tres -beaux 3 amp; jay vu par hazard une grofie anguille dansnbsp;une tres-petite goutte de cette infufion3 ou ^3. voiticy repre-fnte' toute entiere : elle differe des anguilles du vinaigrenbsp;en ce que fbn corps cft plus court plus gros, amp; que fonnbsp;nager eft de beaucoup plus lent.

L inflrfion quon fait des feilles de th, tel quil vient des. Tndes, tant mifcs a froid dans de leau commime , na riemnbsp;fait voir dcxtraordinaire.-

C H AP,

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IT AopATioyis. Seconue Partie. Chap. XII. jy

CHAPITRE XII.

Des infuftons de queues de framboifes, mips d froid dans de Iem commune.

LInfuflon des queues de framboifes , dans de Ieau commune , eft une de celles qui n acquiert aucune mauvai-fe odeur , depuis le commencement jufqu a la fin , eeft-a-dire durant deux mois ^ cependant elle produilit en moins de vingt- quatre heures les plus beaux animaux que Tonnbsp;puifle vcir dans les liqueurs , amp; en tres-grand nombre j vousnbsp;en verrez icy les Figures reprefentes en O. Ces poiffons pa- Pianchc f,nbsp;roiflent tres-blancs amp; tranlparens dans le commencement de Figure 4.nbsp;leur naifiance , avec de petites marques fur le corps , plusnbsp;diaphanes endes endroits quen dautres :cette grande blan-cheur fe change dans la fuite en une couleur jaunatre , Sdnbsp;toujours aflez tranfparente.

On les voit sallonger fe raccourcir , devenant ovales ou ronds, felon quil leur convient , par rapport aux obfta-cles quils trouvent dans leur route. Jen ay vu fouvent deuxnbsp;fe tenir enfemble comme par le bee, ainfi que foirt ordinai-rement deux tourterelles, ou deux pigeons male 6c femellsnbsp;qui fe careftent ^ 6c on voyoit ces animaux fe mouvoir afleznbsp;vice, fans quitter cette attitude reprefente en P, dans la-quelle on les voit mme jufqu aprs leur mort.

Le premier Septembre de Iannec 1711. jen vis un groupc de huit d une belle couleur d-ambre , 6c dune grofleur re-marquable, figurant enfemble comme feroient plufieurs dan-feurs qui prendroient plaifir a divertir une compagnie : dansnbsp;de certains momens ils nageoient, 8c marchoient aflez len-tement pour fe faire obferver a loifir : je nay pu cependantnbsp;jufqu icy parvenir a dcouvrir leurs nageoires ou leurs pat-tes , mais le 8. Septembre fuivant, je vis dans cette infufionnbsp;quantit de gros animaux fans aucun petit; 8c parmi eux jennbsp;apper^us deux ronds qui ne fe quittoient point j Iun des deux

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3(J Des anima?x a e r i e ns , terrestr e s avan^oit fur lautre , coniine font deux jettons fans tre couverts totalenient dautres fois ils fe touchoient feulcmentnbsp;par leurs circonferences , tournant ainfi enfemble conamenbsp;sils nen faifoient quun feul, tantt en un fens amp; tantt ennbsp;un autre. Enfin Ie 17. du mme mois japper^s dans cetrenbsp;infufion, pour la premiere fois , des animaux femblables anbsp;celuy qui eft reprefent par Q^, ayant une matiere tranfpa-rente amp; agite afl'ez regulierement, dont je ne pus difcernernbsp;Ia figure a caufe de la vitefl'e de fon mouvement. Cette matiere eft fitue entre Ic milieu du corps de 1animal, amp; fanbsp;tte , qui eft immdiatement fous la lettre Q. Peut-tre quenbsp;ceft Ie coeur de ce poiflbn , amp; que les agitations qu'on y ap-per^oit en font Ie fyftole 6c Ie diaftole: ces mouvemens nenbsp;peuvent tre remarquez que dans Ie tems que ranimal fcnbsp;meut tout entier 8c tres-lentement.

CHAPITRE XIII.

Des mft^fons de femil, de fmge, de melon gt; de lt;Tgt;erjus, de ttges de joucy avec les fleurs*

E ir. Aouft 1711- je mis infufer a froid , dans de leau

_commune, du fenoil avec fes tiges, grofles 8c menuesj

Sc Ie 15. enfuivant jobfervay que dans la moindre goutte que Ton puilfe prendre de cette liqueur, on dcouvroit une four-miliere compofe d un nombre prefque innombrable de pe-Pianche f. pjs animaux, que nous avons reprefentcz en R, parmi lef-Fignre . q^els il y en avoir dautres de figure ronde, 8c environ cinqnbsp;pu fix fois plus gros,

Le ii. Aouft 1711. je mis infiifer a froid des feilles de fauge , qui ont conferv leur odeur naturelle durant tont Ienbsp;tems de leur infufion : dans fintervalle de douze jours ounbsp;environ, je nay vu dans cette liqueur que quelques petitsnbsp;animaux de la groflur dun grain de millet, 8c une infinitenbsp;de plus petits , qui ne paroifloient que comme des pointsnbsp;marqiiez fur du papier, avec une plume a crire taille des

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ET aoitatiques. Seconde Partie. Chap. XIII. 37 plus fine ; amp;c un peu au-deflbus de la furface de la liqueur, jynbsp;apper^us de tres-pecits vers blancs.

Le i8. Septembre je vis dans une goutte de cette ninic eau deux fortes de petits poiffons reprcfentez en S , com-me ils paroifibient vs avec une lentillc dune ligne de foyer.

La goutte de liqueur venant a fe delfcher, on voit mourir les gros avant les petits , qui prennent autour des gros desnbsp;arrangemens femblables a celuy qui fe voit icy.

Le iz. Aouft je mis infufer a froid des bayes ou fruits d-pinc-vinette , amp; au bout de vingt-quatrc heures japper^s des animaux de la groffeur amp; figure reprefcnte en T, dont Figure s.nbsp;le corps toit blanc amp; cranfparent 3 mais ils nont vcu quenbsp;tres-peu de tems.

Le 15. du mme mois , au foir, je mis infufer a froid de petits niorceaux de la cte dun melon, avec un peu de lanbsp;chair amp;de fa graine; le lendemain au matin japperg:us quel-ques animaux alTez beaux tranfparens , dont on voit lanbsp;figure en V.

Le 30, au matin je ne vis plus dans cette infiifion que de petits corps longuets, blancs Sc tranfparens; comme on lesnbsp;peut voir reprcfentez en X , dans une goutte de la liqueurnbsp;mife au Microfcope, parmi lefquels on apper^oit dautresnbsp;petits corps moindres que celuy quon voit marqu T , fansnbsp;aucun mouvement fenfible , ce qui me fit fupprimer cettenbsp;infufion.

Ayant mis infufer Ic 14. Aouft des grains de verjus en grappe , dans de feau commune Sc froide , jy apper^s lenbsp;lo, un grand nombre de fi petits poilfons, que je nen pusnbsp;diftinguer la figure.

Figure 7,

Le 15. du mme mois jy dcouvris de deux fortes de poif-fons; les uns de la figure Sc groffeur reprefente en Y, amp; les autres fi petits , que je nen pus voir la forme.

Le 4. Septembre je trouvay les petits animaux de ce verjus confiderablemcnt multipliez 3 SC les gros augmentez de volume : jen vis de ronds qui paroiffoient avoir une bonnenbsp;ligne de diametre , Sc qui toient joints enfemble , en formant comruc un 8 de chiffre , fe mouvant ainfi tantt circu-lairement, Sc tantt en ligne droite.

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3S Des animaux aeriens , terrestres Le 8. Sepcembre japper^s quantit de petits vei's fur unnbsp;croute forme en la furface de cette infulion, amp; des anguil-les en aflez grande quantit dans une feule petite goutte dcnbsp;ia liqueur.

Enfin le 5. Decenibre japper9s encore dans cette infu-fion de trois ou quatre fortes de petits poifl'ons, de diverfes srofleurs , de differentes figures, fe riiouvans tres-lentement,nbsp;a caufe de rpaifliffement de la liqueur , Sc de raugmenta-tion du froid.

Le Z5. Aouft 1711. je mis infufer a froid, dans de Teaq commune , des tiges amp;c des fleurs de foucy , amp; buit joursnbsp;aprs jy vis de trois fortes danimaux , dontles plus petits fcnbsp;Figure 8. voyent reprefentez en Z Z, les feconds en , Se les derniers,nbsp;qui nont pu trouver de place icy, toient de grofles anguil-les, differentes en efpeces de celles du vinaigre , amp; differences aulTi de celles que jay vues dans linfufion doeillets.

Enfin le 8. Septembre je ne trouvay plus dans cette infu-fion qu'une feule efpece de poiffon j les anguilles mme -Coient devenus invifibles, amp; linfufion avoit acquis en peu de jours une odeur durine fi forte amp; fi dfagrable , que jenbsp;fus oblige de la fupprimer.

CHAPITRE XIV.

fme infufon de foln nouvem , mis d jroid, dans de l eau eomtnune ^ le Juin 1711.

CEtte infiifion de foiq nouveau neft pas vingt-quatrd heures en experience, fans donner des marqus avan-tageufes de ce quop peut voir en elle : En effet, au bout denbsp;cinq OU fix jours on dcouvre dans une tres-petite goutte denbsp;cette eau, jufqu a cinq ou fix fortes danimaux vivans, difnbsp;ferens en couleur, en groffeur, en figure amp; en mouvement^nbsp;Lextrme dlicateffe du corps de ces poiffons les fait m-connoJtre, ds quils font morts, fur le porte-objet du jMitnbsp;profcope?

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T AQyATlOtTES. SeCONDE pARTlE. Chap. XV. 59 Lodeur de cette infufion , duranc les graiides chaleurs ,nbsp;tres-forte dans les premiers jours , amp;c jay rcmarqu quelle avoir un grand rapport avec celle des crotins du che-val, que fans voir cette infullon, on alTureroit que ce fontnbsp;des crotins qui la caufent j mais elle diminu en vieillilTant inbsp;de forte quelle devient dans la fuite tres-fupportable.

Dans la plupart des liqueurs que jay vs, je ny ay gu-res trouv de plus gros animaux , de plus tranfparens amp; dc plus nets, ni qui durent plus long - tems que ceux-ci , puisnbsp;quau inois dOftobre jy en apper^ds encore line aflez gran',nbsp;de quantit de gros Sf de petits,

CHAPITRE XV,

Seconde inftijton de foin nouvem,

LE 4. 0tobre I711. je mis infufer a froid, dans de Ieaw commune , un peu de foin nouveau, dans deux diffe-rens vailTeaux , jen bouchay un Ie mieux que je pus avec dunbsp;velin bien moill , amp; je lailTay lautre ouvert. Deux joursnbsp;aprs japper^s dans Tune amp; dans lautre infiilion de troisnbsp;fortes danimaux , amp; en aflez grand nombre : cette experience femble tres-propre pour perfuader que ces animauxnbsp;toient produits des oeufs que dautres animaux avoient d-pofez fur ce foingt; amp; non de ceux qui toient rpandus dansnbsp;iair.

Le 10. du mme mois je trouvay plus danimaux dans unc goutte de finfulion qui avoit t bouche , que je n en visnbsp;dans une pareille quantit de celle qui ne 1 etoit pas. Onnbsp;peut penfer que la fermentation amp; lvaporation de la liqueur dbouche, y tant devenus plus grandes quen cellenbsp;de lautre , elles fiirent les caufes occadonnelles du plus,nbsp;grand nombre de poilFons ^ui sy font trouv^z,

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40 Des, animauX aeriens, ter re stres

Troijtme experience faite fur de fembUble firn.

LE 13.0tobrc je fis boillir de femblable foin nouveau dans de 1eau commune, durant plus dun quart-dheu-re 3 jen mis enfuite une gale quantit dans deux vaiffeaux ,nbsp;a peupi's de mme grandeur 3 jen bouchay un fur Ie champ,nbsp;Sc mme avant que Ie tout fut rcfroidi: je laiflay lautrc d-couvert, amp; jy apper^us des animaux au bout de quelquesnbsp;jours , Sc pas un dans linfufion qui avoir t bouchc 3 Scnbsp;aprs lavoir garde ainfi ferme un tems confiderable pournbsp;y trouver quelque infele vivanc, sil y en et du venir j maisnbsp;ny ayant rien trouv , je la laiflay enfin dbouche , amp; aunbsp;bout de quelques jours jy en remarquay : ce qui fait com-prendre que ces animaux avoient pris naiflanee des oeufs r-pandus dans fair-, puifque ceux qui stoient pu rencontrernbsp;fur ce foin avoient t ruinez totalement dans leau boil-lante.

CHAPITRE XVI.

Compoftion de plnjieurs infufions tnifs enfimble dms m fenl nuaijfeau.

MEflez enfemble des parties a peu prs gales de linfufion de fen , de linfufion de queues de framboi-boifes, de Iinfufion de fom , Scc. Sc demie heure aprs prc-nez a lordinaire une feule petite goutte de ce melange , pour la mettre fur Ie porte-objet du Microfcope , afin de lynbsp;obferver, amp; vous aurez Ie plaifir de voir dans cette gouttenbsp;de liqueur des animaux de toutes les infufions, dont vousnbsp;aurez fait Ie mlange. A loccafion de cecy, il eft a proposnbsp;de remarquer que tons ces petics poifl'ons ne fubfifteront pasnbsp;amfi dans ce mlange fi long-tems, a beaucoup prs quilsnbsp;auroient tait, sils fulTent demeurez chacun dans fa premierenbsp;infufion. Je croy encore devoir avertir que toutes fortes

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ET AQUATIQUES. SeCONDE PaRTIE. Chap. XV. 4! -dinfufions ne font pas propres a donnet ie plaifir de cenbsp;fpetaclc , v quelles doivent avoir un certain rapport pournbsp;y faire fubiifter les animaux en vie j amp;c ceft ce que nousnbsp;avons fait voir dans plufieurs des Chapitres de cette fecondcnbsp;Partie.

CHAPITRE XVII.

Onprwve dans ce Chapitre quil y a de tres-petits animmx qui en devorent de plus gros.

y en a de fi petits qu'tls chppent mx meillettrs yeux armett de Microjcopes.

hout d'un certain terns en ejl on de'cowvre des petits poif-Jirns dans l'eau de riviere, oh dans celle de fontaine y fans s'trt corrompu'.

^yiau bout de quatre heures , ' ntme en moins de tems , on trouve plufieurs efieces de poijjons dans eau que lon a donn nbsp;boire d des oifiaux.

J.t enfin comment les graines les plantes doivent tre mifes en infufien , pour produtre de bons effets , par rapport aux experiences dont nous parlons.

QUoyquc notre v foit a prefent portee par les Microf-copes aufli loin quelle peut aller , amp;c que nous ayons conime forc la nature a nous dcouvrir une grande partienbsp;de ce quelle avoit de plus cach dans les infufions donenbsp;nous parlons dans cette feconde Partie ; je ne doute pasnbsp;neanmoins quune infinite defpeces dinfeftes , amp; dautresnbsp;3,nimaux, ne demeurent toujours invifibles , foit par Ie defiant des inftrumens, foit par la foiblelTe de nos organes, foitnbsp;par Ie manque dapplication a fuivre Sc a pier ce qui fe palTenbsp;dans une infufion j foit enfin paree quil eft difficile , Sc menie impoffible de prendre avec Ie plus menu bout dune plu^:nbsp;me a crire , ou autre femblable corps, de routes les diffe-rentes efpeces des petits animaux qui fe peuvent rencontrernbsp;dans une infufion. Je fuis perfuad , par ma propre experience , qu il y en a qui chapent aii^? plus attentifs j puif-

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42, DS ANIMAUX AERIENS , TERRESTRES quil meft arriv plufieurs fois de nen trouver quun dunenbsp;feule efpece, dans quelque infuiion particuliere.

Lon dcouvre , niais rarement, de tres - petits animaux fur Ie poux amp;c fur la puce j amp; je ne doute pas quil n sennbsp;puiffe voir encore de bicn plus petits fur Ie corps de ces der-niers , qui les incommodent, amp; qui les devorent enfin , com-me je lay fouvent obferv , en examinant de certaines mou-ches qui toient manges par des animaux environ deuxnbsp;mille fois plus petits quelles.

Les infufions doeillets, de queues de framboifes, de fen; de tabac de toutes les fortes ,font clore les oeufs d unc multitude vifible dinfeles , qui dans les premiers jours font finbsp;menus que lon a de la peine a les appercevoir, quoy quonnbsp;fe ferve dune lentille qui groflifle confiderablement: amp; celanbsp;nous fait penfer , quil peut y en avoir de fi petits dans lesnbsp;liqueurs, que nous manquons de Microfcopes pour nous lesnbsp;faire appercevoir j ou plutbt, que Ie peu de lumiere que cesnbsp;petits animaux font capables de reflchir dans nos yeux, neftnbsp;pas fufiifante pour caufer un branlement capable de les fairenbsp;fentir.

Leau commune expofe a fair durant une quinzaine de jours, dun tems aflez temper, nous prefente aux yeux ar-mez dun Microfcope quantit de petits poilfons , de grof-feur, de figure amp; de mouvemens differens, qui ne fubfiftentnbsp;que tres-peu de tems, en comparaifon de la plupart de ceuxnbsp;qui sobfervent dans les infufions des plantes, ou dans cellesnbsp;des drogues telles quelles puiflent tre , a caufe du peu dcnbsp;nourriture quils y trouvent.

La mine eau dont je viens de parler tant donrie a boirc aux ferins de Canarie , ou a dautres oifeaux, nous en prefente dun jour a Tautre: il sy en voit fouvent de quatre anbsp;cinq efpeces tres-differentes les uns des autres, amp; tres-pro-inbsp;pres a divertir agrablement Ie fpedateur j paree quen unnbsp;moment il y obfervera des anguilles a pen prs femblables anbsp;celles du vinaigre , mais plus courtes: Des limaffes qui s-tendent amp;:fe raccourciflent confiderablement, en fc trainantnbsp;Sc s appuyant tantt fur la tte, Sc taniot fiir Ie derriere, ounbsp;i'on voit deux pointes faites en forme dun follet, avan^ant

allez

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ET AQI/ATroyES. SECONftE PARTS. Chap. XVII. 45 aflez lentement; ce qui fournic Ie moyen dobfervcr plufieursnbsp;chofcs aflez curicufes. Dautres fois on voit ces animaux na-ger tres-vite, amp;: alors ils paroifl'ent avoir deux ttes, qui s-cartent Sc fc rapprochent alternativement Tune de lautre :nbsp;leur couleur reffemble ^ celie de lambre jaune. Le contournbsp;du corps de ce poiffon fe voit mal termin j il reffemble a lanbsp;niaffuc dun Gant, particulierement quand il tend quelquenbsp;peu fon corps du ct de la tte feulement.

On voit auffi dans cette mme eau de petits vers longuets, dune apparence denviron quatre a cinq lignes de longueur,nbsp;qui changent de figure en nageant i Sc dautres animaux affeznbsp;femblables a une Cornemufe : enfin jy en ay v encore denbsp;figure ovale , ala referve de l'endroit ou efi: la tcte , qui eftnbsp;un peu applatie; trainant aprs eux une longue queue blanche Sc tranfparente , qui fe termine en une pointe tres-aigu.

Nous avons toujours mis les tiges des plantes, leurs fefiil-les , leurs fleurs, Sc les fruits en infufion , fans les rduire en poudre, Sc fans les macerer , paree qutant autrement pr-pares Sc mifes en infufion, elles rendroient la liqueur opaque Sc trop paiffe, Sc lon n'y pourroic rien voir de diftind.

Lcorce des arbres fe met en ipfulion par petits mor-ceaux, de mme que le bois des gros arbres, Sc les gros fruits. Les pepins de ces fruits, les grains de poivre, Sc autres cho-fes femblables sy mettent tout entier.

La fuie de nos chemines, le tabac grain, le rap, Sc ce-luy quon paffe au tamis,produifentde petits animaux jmais on les voit fi confondus avec les menus parcelles de tousnbsp;ces corps, quon na aucune fatisfadion des obfervations quenbsp;ion fait fur ces poudres.

Et a lgard des fucs, tant des fruits que des plantes, on cn feparera la partie la plus groflierc pour mettre le refte ennbsp;infufion dans de leau commune , qui les claircira fuffifam-ment pour y faire appercevoir fucceffivement routes les pro-'nbsp;dudions dont ces fucs feront capables.

Les experiences prcedentes me paroiffent en affez grand nombre , pour ofer entreprendre de jetter les folidemensnbsp;dune nouvelle hypothfe, qui puiffe fervir a rendre raifon,


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44 nbsp;nbsp;nbsp;ANlMAtrX AERIENS , TERRESTRES

dc tous les Phnomenes qui regardent les infedes, amp; les au tres aniniaux contenus dans les' infulions prcedentes , 65nbsp;mme dans routes celles que nous examinerons cy-aprs.

CHAPITRE XYlll

HjpothJ pour fervir a rendre raifi de la naiffance, du pro^ grh 3 de la mort des animaux que l on ohferve dans lesnbsp;liqueurs prpares, dans celles qui ne Ie jont point,

N a cru autrefois que tous les infedes, amp; dautres pe^

_ tits animaux sengendroient de corruption; mais de-

puis que plulieurs celebres PhilofopheSr ont donnez fur cettc matiere les obfcrvatiojis quils ont faites avec beaucoup denbsp;foin amp; d exaditude , on eft revenu de cettC erreur : Hs ontnbsp;prouv par un grand nombre dexperiences, amp; par des rai-fonnemens inconteftables, que tous les animaux , de quel-que nature quils foient, viennent des oeufs. En effet, comment peut-on comprendre que ralteration amp; la pourrirure ,nbsp;qui nailTent de la divilion amp; de la feparation des parties dimnbsp;corps en dautres parties plus petites , puiflnt jamais sajan-cer les unes auprs des auctes, amp;: sunir comme il ie faudroit,nbsp;pour compofer des corps vivans, qui devinffent capables denbsp;chercher de quoy fe nourrir en marchant, en rampant amp;cnbsp;en nageant, amp;: mme de produire leur femblable , commenbsp;pon voit que font ceux quon tronve dans les infulions desnbsp;plantos l Ceft ce que je ne penfe pas quun homme capablenbsp;de reflexion puifle simaginer, quelquc effort qu il fafle pournbsp;en vnir a bout.

Mais afin davoir de quoy combattre ce prjug fi dange- reux a la Religion , en attribuant au hazard, ceft-a-dire , anbsp;tine caufe qui neft ni apparente ni nceflaire, ce qui eft allurement louvrage Ie plus parfait dune puiflance infinie ; ilnbsp;ny a qua faire attention aux experiences eontenus dansnbsp;cette Hiftoire, amp; aux raifonnemens qui fuivent.

La corruption neft pas la caifle de la generation d^s pe

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IT AQyATIQlTES. SeCONDE PaRTIE. Chap. XVIII. 45 tits animaux qui fe voyent, avec le Microfcope , dans Ieaunbsp;des monies, dans celle des huiftres a rcailie; puifquon lesnbsp;y decouvre avant que ces mmes eaux foient corrompues,

Elle neft pas non plus la caufe de la generation dune infinite de tres-pecits poiflbns que nous avons vus dans differences infiifions j puifque les matieres de touces ces infufions netoient point encore akerees ni corrompues , lorfquon anbsp;commence a les y voir.

Si la pourriture toit la caufe de la naiffance des Infeffes que nous appercevons dans une feule infufion , on les y de-vroit voir tous , ds que la maticre infufee feroit pourrie gt;nbsp;ce qui narrive pas, puifquon les y voit fe fucceder les unsnbsp;aux autres durant plus de treize a quatorze mois.

Si la pourriture contribuoit a la generation des infeffes done nous parlons j plus un corps feroit pourri, plus on y de-vroit voir danimaux j cependant on voit arriver tout le contraire dans furine que Ton garde plufieurs jours. Dans unenbsp;infufion de poreaux mis dans de Ieau commune, les champignons , une coque dceuf remplie deau, Sec. font des cho-les que Ton eft oblig de fupprimer en pen de jours durantnbsp;les grandes chaleurs , paree quelles choquent Iodorat dunenbsp;maniere infupportable.

Le fang humain, fans aucun melange, ayant etc expof a fair durant prs dun mois , amp; dans un terns affez chaud ,nbsp;n a fait fentir quune odeur infupportable ; Sc quoyque jayenbsp;mis de Ieau commune dans le mme vaiffeau ou il toit, Scnbsp;examin ce mlange affez de terns, je ny ay rien vu qui maicnbsp;paru avoir aucune apparence de vie.

On peut encore ajofiter , quil y a des corps qui ne chan-gent que peu ou point dodeur j qui fournifl'ent des animaux differens les uns des autres , durant tout le terns quon lesnbsp;garde en infufion.

Voila ce me femble des experiences enfuffifante quantit, pour montrer que ni Ialteration, ni la corruption, ni la mau-vaife odeur , ne font point la caufe de la generation des animaux , tels quils pulffent ecre : cela fuppofe, paffons a fca-bliftement dune hypothfe, pour expliquer Ce qui fe voltnbsp;de plus furprenant dans les infufions des plantcs. Je fuppo-

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Des ANiMAux aeriens, terrestres feray quil vole ou nage dans Fair voifin de la terre, lui noni-bre innombrable de tres-petits animaux de diverfes efpeces,nbsp;qi sappliquant furies plantes qui leur conviennent,sy re-ppfent, y prennent quelque nourriture , amp; y mettent au journbsp;leurs petits, pendant que dautres y dpofent des a-ufs , ounbsp;de nouveaux infetes font renfcrmez.

Et enfin que ces mmes animaux laifl'ent auffi tomber dans Fair quils parcourent, des petits amp; des ceufs , particuliere^nbsp;inent dans les lieux ou ils font arrtez par des corpufculesnbsp;fpirituux qui schapent continuellement des plantes, amp; ge-neralcment de tous les autres corps, dont les parties ont en-trelles quelque mouvement capable de les fubtilifer afi'eznbsp;pour en faire Fvaporation,

De plus, il elf a propos de remarquer qu une mcme plan-te peut tre la favorite de diverfes efpeces danimaux , 6e par-la devenir en menie tems la dpofitaire des oeufs amp; desnbsp;petits toutvivans de plufieurs efpeces dinfetes j dou il fuitnbsp;que fon infufion fera fuffifante pour faciliter la naifiance , 6cnbsp;fournir tout ce qui fera ncelTaire a Faccroilfenient de tousnbsp;les differens animaux que nous y appercevrons fuccelliveznbsp;ment j pendant tout Ie tems que durera cette infufion.

CHAPITRE XIX,

Continiiation des experiences fur les Liqueurs,

D'm lt;zfer de terre trouv par mi des herhes potageres.

JAy mis dans un vaifieau de verre, de figure cllindriquCj denviron trois pouces de diametre, de leau commune,nbsp;amp; un ver qui s toit rencontr parmi des herbes potageres jnbsp;long denviron deux pouces 8c demi , 6c dune ligne de dia-,nbsp;metre : je Ic changeay de vaifleau , 6c je luy donnay de nou-:nbsp;veile eau commune. Au bout de trois femaines ou enyiron,nbsp;il y fit de nouveaux excreinens , ee qui me fit juger quUnbsp;ayoit |rouv dans e^tte ean cjuelque nourriture ptopre a Ie

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ET AQJATIQPES. SeCONDE PaRTIE. Chap. XIX, 47 faire vivre durant tout ce tems-la. Je pris alors une tres-pe-dte goutte de cette eau; je la mis fur Ie porte-objet de monnbsp;Microfcope a liqueur , amp; jy vis de deux fortes de poill'onsnbsp;qui nageoient dans cc peu deau ; les uns brillans , amp; de figure ovale, nayant au plus quune deniie ligne de longueurnbsp;apparente , amp; les autres un peu plus gros, taits comme denbsp;petites cornemufes blanches amp;c tranfparentes. Tous ces pe-tirs poiflbns difpariifent au bout de quatre ou cinq jours ;nbsp;peut-tre que cela vint de ce que Ie ver les avoit mangez ,nbsp;OU de ce quils toient morts faute davoir trouv dans cettnbsp;eau de quoy fe nourrir plus long-tems. Six femaines aprs jenbsp;jettay leau de ce vaifleau pour y en mettre dautre ; troisnbsp;jours aprs jy apper^us de deux fortes de petits poilfons :nbsp;enfin au bout de trois mois ceverme parut comme li ou tors;nbsp;en un feul endroit de tout fon corps, ce qui Ie fit mourir aprsnbsp;stre bien tourment durant un jour.

Cette experience , amp;c une feconde toute feniblable , que je fis long-tems aprs , fur un autre ver de terre de mmcnbsp;nature , fcmblent fuffire pour prouver quil y a des animauxnbsp;qui ne lailTent pas de vivre dans leau, quoy quils ayent prisnbsp;naifiance fur la terre , o ils fubliftent ordinairement.

Voicy encore une belle experience qui prouve la mmc chofe. Ayant mis de la poudre , que 1on trouve fur de certains fromages , parmy laquelle il y avoit beaucoup de mit-tes vivantes dans de leau commune , je mapper9us qu ellcsnbsp;y vcurent depuis Ie 2.0. Fvrier jufquau ly Mars fuivant,nbsp;durant lequel tems il sy forma de trois fortes de poilfons ,nbsp;qui ne meritent pas detre dcrits.

C H APITRE XX.

Dquot;me inft*Jion de Khttbarhe.

La Rhubarbe eft une des drogues purgatives quj dc meure Ie plus de tems en infulion dans de leau com-p3iun9 , fans quon y apper^oiy? aucun poilfon gt; ny quell?

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4? Des animaux aerens, terrestkes rende aucune odeur dfagrable : je lay obferve durant iinbsp;niois fans y avoir v aucune chofe de confiderablc. Enfin aunbsp;bout de cinq femaincs je commenpy dy remarquer anenbsp;feule forte danimaux, qui ne merite pas quc jen faife unenbsp;idefcription particuliere gt; nous dirons feuleraent que Ie mlange d une goutte de cette intufion , avcc autant de celle dunbsp;fen , ne fait pas perir les poiffons de Tune ny de lautrernbsp;cfpece i amp; quau bout de quinze jours, les animaux de Lin-:nbsp;fiilion de la Rhubarbe fe font trouvez morts.

CHAPITRE XXL

De Cinfujon un champignon, m a froitl dam de teat^

commune,

LInffion a froid dun gros champignon, produifit dur jour a lautre une multitude tonnante de treS-petitsnbsp;animaux de figure ronde gt; de la grolleur dun grain de navette y vs au Microfcope , qui multiplie environ vingt-cinqnbsp;mille fois lapparence ordinaire de ce grain.

Le troifime jour de cette infufion, jy en dcouvriS qu ctoient plus gros , amp; dont la tte un peu eourbe fe termi-noit en pointe , hi dont tont Ie corps toit alfez approchantnbsp;dune larme de verre.

Une troifime efpece parut bien-tot parmy les deux pr-cedentes , sy tremoulfant extraordinairement fans pourtanc y parcourir plus de deux lignes apparentes de chemin j ilsnbsp;toient de figure ovale , dont le grand diametre navoir aunbsp;plus que deux lignes de longueur : amp; une quatrime forte fenbsp;prefenta a mes yeux, nayant au plus que la douzime partienbsp;dun pouce de diametre , formant un contour parfaitementnbsp;rond en apparence.

Cette infiifion devint au bout de cinq ou fix jours dune: odeur tres-forte , amp; difficile a fupporter : ce fut ators quonnbsp;apper9ut de pctits moucherons samaffier hc voltiger au-def-fus de fa furface , o ils demeuroient aflez de tenis pour y

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ET aqjjatioites. Seconde Partie. Chap. XXL 49 (dpofer un grand nombre de tres-petits vermifl'eaux , qui fenbsp;nourriffoient dans la pellicule qui sy etoit formee.

Cette mauvaifc odeur fe diffipa peu a peu : les morceaux de champignon fe precipiterent au fond du vaifl'eau , la pellicule epailfe qui stoit forme a fa furface y tomba aulfi ,nbsp;amp; les vers n y parurent plus. Mais Ion continua de voir dansnbsp;une tres - petite goutte de cette infufion, de petits animauxnbsp;de figure ovale , les uns prefque en repos , amp; les autres ennbsp;grand mouvement.

Jexaminay cc champignon avant que de le mettre cn infufion je le trouvay beau, vermeil , amp; frais ceuilly; j'ynbsp;apper9us avec une loupe dun pouce de foyer, deux petitsnbsp;animaux blancs, ayant chacun pour ornement deux bellesnbsp;comes au-devant de la tte , plus longues que n etoit le reftenbsp;de fon corps. Chacun de ces petits animaux paroifloit avoirnbsp;au plus la grolTeur dun ciron; ce qui me femble prouvernbsp;quil y a des animaux qui dpofent leurs petits fur des vg-taux 5 amp; confirmer en mme terns une partie de ce quenbsp;nous ayons avanc dans notre hypothele.

CHAPITRE XXII.

Df petkes fleurs colorees diverfement ^ qui fi trommt

dans les pre^

SI vous mettez infufer a froid , dans de feau commune J de ces menues fleurs diverfement colorees 6c ceillicsnbsp;dans un pr , lorfquelles font nouvellement panoies; vousnbsp;aurez dans Iinfufion, au bout de quelques jours, une efpecenbsp;finguiiere de poiffon quon peut nommer femelles, a caufenbsp;de la reflemblance qu il y a- On en voit un reprefent aunbsp;hautde cette Planche , plac entre les lettres ABC; donenbsp;le nager ma paru aflez lent , amp; sexecuter en dandidant?nbsp;Cette lenteur qui fe remarque en luy, nous donne occafionnbsp;de conjeturer que ces poifibns font tournez en forme dunenbsp;gourde ^lionge ; paree que Iapparence de leur largeur B C

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50 Des 'animaux aeriens, terrestreS eft toujours gale a elle-mme , dans Ie tems que la partinbsp;C sabailTe, que B sleve.

Sa tte eft immdiatement au-deflbus de la lettre A j ellc ^incline vers B amp; vers C : elle sallonge aufli amp; fe raccourcit.nbsp;On voit quelquefois tout fon corps devenir rond commenbsp;mie boule , dont la fuperficie paroit ingale amp; raboteufe.nbsp;Le dedans de leur corps eft marquet de taches longuettes,nbsp;en chacune defquelles on a remarqu un mouvement pe-riftaltique.

On voit fouvent ces animaux fe frler les uns contre les autres, en fe mouvant affez lentement j amp; on les appercoitnbsp;rarement fe choquer par la tte , quils dirigent durant Icnbsp;nager dune manicre tres-agrable , en scvitant les uns lesnbsp;autres , comme feroient des danfeurs figurant enfemble ,nbsp;dans une entree de balet. Leur corps eft fi tranl^arent quonnbsp;y diftingue toutes les parties interieures qui font plaifir anbsp;voir , par le changement de figure amp; de couleur quon appercoit dans ces vifcercs , qui brillent lorfquils fe mouventnbsp;d-une certaine maniere. Et lorfque la goutte de liqueur gt;nbsp;mife fur le porte-objet du Microfcope, vient a spailfir parnbsp;rvaporation qui sen fait, on appercoit des agitations fur-prenantes, qui les cartent amp; qui les rapprochent les unsnbsp;des autres.

Ces gros animaux paroiflnt tout feuls dans le commencement de 1infufion j amp;C cc neft quau bout denviron quinze jours que Ton commence dy en appercevoir un aflez bonnbsp;norabre reprcfentez en i j ce qui eft tout le contraire de cenbsp;que jay obferv dans la plupart des autres infufions , ou lesnbsp;petits paroiflnt avant les gros.

Au bout dun mois ou environ tous ces gros poiflns perif-fent dans Iinfufion , o lon continue dobfervcr les petits autant de tems , aprs quoy on n y voit plus rien qui ait vie.nbsp;Or il eft a propos que javertifl'e que cette infufion avoit ctnbsp;fepare des fieurs gt; 6c comme tire au clair , pour la mcttrenbsp;dans un autre vaifleau , afin de la pouvoir plus faciiementnbsp;tranfporter en divers endroits de cette Ville.

CHAP,

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ET AQiTATrcitrES. Seconde Partie. Chap. XXIII. jr

CHAPITRE XXIII.

Du petit bafilic qui a une odeur de citron.

NOus avons obferv quelques jours aprs rinfufion a froid de ce balic , trois fortes de poifTons \ les pre-miers font vs au-deflbus du chifre i j les feconds au-deffousnbsp;du chifFre ^ j amp; ceux de la troilime e:^ece font vus a peunbsp;prs comme celuy que Ton a reprefente au-deibus du chif-tl-e

Le nager de ce dernier poiffon s*xecute en ferpentant ; pliant amp;c repliant fon corps diverfement , amp; en tout fens.nbsp;Lodeur de cette inflion a quelque agrment, qui diminunbsp;de force de jour en jour j amp; cette liqueur ne conferve fesnbsp;animaux qu environ quinze jours ou trois femaines.

Nous avons reprefent dans cette Planche les poilTons marquez quatre amp; cinq , qui fe font trouvez dans une infu-lion de foin nouveau. La couleur des uns amp; leur figure mo-bligent de les nominer Cornemufes dores j amp;: celles des au-tres , Cornemufes argentes. Le poiflbn marqu cinq , fera.nbsp;nomm MalTu, dont la tte eft n D.

Ces animaux sallongent amp; fe raccoTTrcilTent: lis fe plieiu; amp; replient diverfement en nageant.

CHAPITRE XXIV.

dW fedimnt de rvind^e dkremp deau commune

SI fon met dans le fedimeht du vinaigre , qui fera reft dans un vailTeau aprs Tvaporation prefque entiere denbsp;cette liqueur, environ dix fois autant dcau commune quenbsp;de matiere fedimenteufc \ lon y trouvera au bout de troisnbsp;ou quatre jours des anguilles, amp; une infinit danimaux tres-petits, dont la figure m a paru incertaine j Sc difficile a d'

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51 Des an'imax a e r. i e ns , terrstr e s

rhnchc 6. terminer. La Icttre A , du groupe marqu 6 , en cft ia tcte:

les autrcs figures du mme groupe font des efpeces de Cor-nemufes, decouvertes ds Ie lendemainde cette experience.

Les anguiilcs de ce vinaigre deau mont paru plus groil'es que celles du vinaigre ordinaire , vues Tune 1autre avecnbsp;la iiiine lentilJe.

Remarques importantes,

SIl arrive qu on niette infufer , par excmple , du foin dans un vailTeau o il y avoit eu quelque tems aupara-vaiit une intulion dune plante , ou de quelques drogues ara-niatiques tres-fortes en odeur , amp; que ce vaiffeau nait pasnbsp;t bien lav aprs cette premiere infufion , la feconde nenbsp;rflira pas bien j car cette feconde pourroit ne pas convenirnbsp;avec la premiere.

Dailleurs , lcaii quon tire dune fontaiiie de cuivre mal tame , ne convient pas pour bien entretenir la vie de lanbsp;plupart des animaux de nos infullons; paree que cette eaunbsp;acquiert par Ie fjour quelle fait dans ce vajlTeau , une qua-lit particuliere qui les empoifonne. Jay mme autrefoisnbsp;oy dire a Monfieur lAbb Bourdelot , Medecin de Mon-feigneur Ie Prince de Cond , que les eaus qui fjournoientnbsp;dans ces fontaines de cuivre mal tames, tant bs toutesnbsp;pures, caufoient des cours de ventre,

i.' ..... nbsp;nbsp;nbsp;........ ......... n

CHAPITRE XXV

T)e l^infujion des Barhemx.

LE Otobre lyii. je vis pour la premiere fois un nouveau poiffon dans une infufion de barbeaux, dont la fi-fhache s. marque 7, reprefente Ie premier. A , marque la tte de ce poiflbn, B la queue, C D la iargeur de fon corps ,nbsp;qui paroiflbit divif fuivant fa longueur par une ligne courbe,nbsp;fire de B vers A.


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ET acetatiques. Seconde Partie. Chap. XXVL ff I-a partie du corps de eet animal qui fe voit du edte marqu C , fembloit tre remplie de plulieurs petits globules ,nbsp;nioins traiifparente en eet endroit que du ct marqu D,

Le col de ce poiflbn qui eft fort long , fe raccourcit de tems en tems, de mme que le derriere marqu B : fon nager eftnbsp;dune lenteur extraordinaire , ce qui me faifoft douter dansnbsp;le commencement que ce fut quelque chofe de vivant. Ccnbsp;poilTon ne dura pas plus de cinq a fix minutes en vie jnbsp;quoy qu il fut difficile den rencontrer dans cette infulionnbsp;o il y en avoit tres-peu , puifquen cinq ou fix coups de filets, je nen pus dcouvrir que deux , 8c je mappercns que Figute tf,nbsp;le fecond marqu 8. ny dura en vie quenviron autant denbsp;tems que le premier : ce dernier me parut un peu differentnbsp;du premier j car fon corps B C , garni de petits globules , lenbsp;rendoit moins tranfparent quil n ctoit en A B, en C D.

CHAPITRE XXVI.

Igt;*unc infujton de foin -vieux.

Le i6. Oiobre 1711, ayant jett un coup de filet fian finfixfion d un foin vieux , qui avoit t mis en experience le zo. Aouft prcdent; jy trouvay des animaux dcnbsp;plufieurs efpeces , parmi lefquels il sen trouva de deux fortes qui meritent une explication particuliere , dont les moin-dres en longueur amp; en grofl'eur paroiffoient au Microfcope ,nbsp;mont dune lentille dune ligne amp; dettiie de foyer, commenbsp;il eft reprefent a ct du chiffre 9.

A, eft le ct ou 1on apper^oit la tte, amp; B Ia queu , qui fe termine par deux pointes, formant une efpece de fburchesnbsp;blanche Se tranfparente, Sr dont les pointes luy fervent dap-puy pour le faire avancer plus facilement, en rampant fiir le'nbsp;porte-objet du Microfcope o on le met, Ces anilnax onenbsp;encore une autre allure qixi sexecute en nageanf tres-vite ^nbsp;fans quon puifie sapperccvoir daucun raccourcifi'ement ,- ninbsp;daucun allongement fenfible de leur corps,

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54 ES ANMAtrX AERIFNS ; TERRESTRES

Les {econds font des animaux des plus furprenans amp; des plus extraordinaires que jaye encore vus dans les infulionsnbsp;des plantes, tant pour leur grofleur que pour les autres cir-conftances qui les ac.compagnent; en voicy deux que j'ay re-prefentez en lo, lo, fous deux diverfes tormes marquees A Cnbsp;D Bjamp;ACjEEB. Lendroit qui rpond au-deilbus de A ennbsp;dfigne la tte , B la queue qui eft fourchuc, C Ie coeur quonnbsp;voit mouvoir rgulieremcnt,Dies inteftins de eet animal,nbsp;que jappelleray Chenille aquatique, a caufe de quelques pe-tits rapports de reflemblance quelles paroifl'ent avoir avecnbsp;jios ehenilles terreftres. II y en a de deux differentes cou-leurs , les unes font blanches amp; cranfparentes j les autres fontnbsp;dun jaune pale , celles-ey paroiffent dprdinaire un peu plusnbsp;grolTes que les autres,

Leur allure sexccute en appuyant les pointes B fur Ie por-^ te-objet du Microfcope , pour stendre en avant tant quelles peuvent , puis en appuyant rextrmit anterieure de leurnbsp;corps fur un autre endroit, elles en rapproehent Ie derriere,nbsp;amp;C Gontinuent ainti de fe mouvoir en rampant. On les voitnbsp;fouvent sarrter fur un endroit du porte-objet, ou fixant lesnbsp;pointes B , elles allongent amp; raccurcilTent tout Ie corps anbsp;diverfes reprifes, fans changer fenfiblement Ie lieu o ellesnbsp;appliquent ees pointes. Ori voit aufti quelquefois tout leurnbsp;corps fe tourner a lentour du point B, comme un de nos fau-teurs fait tourner tout Ie tien fur fa fete , en faifant mouvoirnbsp;fes pieds comme fur une circonfereii.ce de cercle , done Ienbsp;centre eft a lendroit ou eft fa tte,

Cette forte dallure neft pas la feule qu on apper9oit en ces chenilles; elles slaneent quelquefois avec tant de force , quelles parcourent en un inftant une tendu contidera-ble apparente du porte-objet, ou elles nagent fans fe rac-courcir ni sallonger davantage quelles ont fait dans Ie moment de la premiere fecouffe.

Quand ces chenilles sarrtent, on apper^oit pour 1 ordi-dinaire quelles ouvreiit une grande bouche matque A dans la plus grofle des deux , dont on voit les lvres garnies denbsp;poils qui paroiftent noirs, amp;: mus avec beaucoup de vitefl'e jnbsp;fe ^ui fait yoir avec tonnement |ue les pedts poiftbiis ^

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ET AOyATlOPES. SeCONBE PaRTIE. Chap. XXVI. 55 les autres corps qui Ie trouvenc ntre loignez dc Touverturenbsp;de leur bouche , que denviron unpouce apparent, feniblentnbsp;gy prcipiter.

Dans les premieres obfervations que je fis de ces chenilles, japper9s un petit corps marqu C, qui fe mouvoit all'ez vitenbsp;amp; rguiierement j je crus dabord que ccoit un petit poiflbnnbsp;encore vivant qui stoit jett dans fon eftomac j mais en continuant mes obfervations , je fus oblige de croire que ctoitnbsp;Ie cocur de la chenille, dont Ie mouvement gal executoit ccnbsp;quon nomme fiftole amp; diaftole.

Japper^us aulli en mme tems les inteftins de eet infete marquez D , qui formoient une mafle de matiere qui toicnbsp;dans un mouvement aflez irrgulier. Quand ces chenilles sar-rondiflent, ce quelles font aflez rarement , Sc quelles de-meurent ainfi quelque tems en repos, on voit briller Ie dedans de leur corps , qui paroit fouvent dune couleur dorenbsp;tres-belle. II y en a dautres qui paroiflent routes blanches Scnbsp;tranfparentes , fans qu on puifl diftinguer les parties inte-rieures , comme on les diftingue dans celles dont je viens denbsp;parler, qui apparemment font les males, SC celles-cy les femelles.

Dans de certains momens oh les voit avoir Ie derrire tout herifle de poils, couchez dc E E en B. On les voit auffi avoirnbsp;Ie corps mal termin, Sc comme sil tpit fa^onn en dentsnbsp;de fcie. Et en examinant bience contour , on apper^oit quenbsp;ce font des anneaux qu on voit rentrer les uns dans les au-tres, Sc fortjr enfuite avec une promptitude merveilleufe, Onnbsp;apper^oit encore dans de certains momens des filets de nerfsnbsp;prefque imperceptibles, qui stcndentde Ia tete a la queuenbsp;de ces chenilles, qui s enflent Sc qui fe dfenflent alternati-vernent dans Ie tems quelles rampent , Sc font ainfi Ie jeunbsp;curieux a voir, des anneaux qui compofgnt en partie Ie corpsnbsp;jde ces infetes.

Enfin nous avons encore obferv que Ic mlange des infii-fions de foin Sc du celery, dont je parleray bien-tot, iie fah foient point perir les animaux de ces deux liqueurs, Sc quenbsp;ce compof donne lieu a un fpeftacle tres-rjoiflant i pujf-giie dans la moindre goutte de ce compof Ie Spetateur ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hi


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^ Des anima ux aeriens , terrestres peut dcouvrir en un inftantvine douzainc de poiiTons diff'-'nbsp;tens les uns des autres, amp; li curieux a voit amp;:a obicrvcr ,quenbsp;je ne penfe pas que Ie divertifleinent de la Comdic , ccluynbsp;de l Opera avec touce fa magnificence , ceux des Danfeursnbsp;de cordes , des Sauteurs , amp; des combats tVanimaux , quenbsp;nous voyons dans cette fuperbe ViUe , doivent leur tre pr-;nbsp;frez.

Et il eft certain que ltude de ce que nous remarquons dans ces infufions durant une anne , remplic davantage lanbsp;capacit de lefpcit ,que ne font tous les grands appareiis dun,nbsp;fefiin des plus magnifiques.

Voicy Ie delTein d^une autre efpece de chenille aquatique,; qui a t pche dans une infufion a froid de la queue durnbsp;bouquet, compof doeillets, de jafl'emin, de tubereufes, amp;:nbsp;de quelques autres fieurs ^ qui nayant pu trouver place dansnbsp;la lixime Planche , a t delfine amp; grave de toure fa longueur apparente dans la cinquime. Celle-ei differe delapr-cedente, En ce qu'elle eft beaucoup plus longue ^ Quenbsp;fa queue marquee i eft compofe de trois pointes, au lieunbsp;de deux. f . Que fon obferve deux pctits bras a core dunbsp;cceur marqu 5, qui luy fervent dappuis pour tamper , cnbsp;pour slancer quand elle veut nager ; ce que je nay pu re-marquer dans lautre. 4. Ojie fes inreftins marquez 4 ne for-nient quune malTe , fans aucune divifion ou feparation quinbsp;foit apparente.

Enfin fon ny dcouvre ni anneaux , ny filets de nerfy; ny dents de fcie , ny poils dans la longueur de fa queu.nbsp;Tout Ie refte eft icy de mme que dans la chenille prce-jnbsp;dente.


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ET AQUATiciaEs, Seconde Partie. Chap. XXVII. 57

CHAPITRE XXVII.

De 1infitjton des fleurs diun Citronier,

Planchc

LE 14. Aouft 1713. iin de mes Amis ayaiit mis infufer a froid des fleurs d un Citronier , dans de leau commune , il y apper^uc de trois fortes de poiflbns cn pcu de jours,nbsp;qui ne meritoient pas detre reprefentez par des figures :nbsp;mais en continuant fes obfervations, il en vit dautrcs quonnbsp;peut appeller Tormes. En voicy une reprefente en ii, com-me il ia v. Sa tte , que lon voit aflez large, eft biennbsp;courte j elle eft orne de deux cornes, a peu prs femblablesnbsp;au bois duncerf, amp; comme embote dans func des extr-mitCZ de fon corps , qui paroiflToit comme couvert dcailles.

Sa queue eft tres-longue, amp; compofe de plufieurs pieces emmanches Tune dans lautre ; amp; quoy quon nait p dc-couvrir de pieds ou de nageoires autour du corps de cettcnbsp;torm, neanmoins les divers mouvemens que lon a obfer-vez dans fes dmarches , font aflez juger quelle en tojtnbsp;iiunie.

CHAPITRE XXVIII.

D'^me infiifion danemone 3 furmmme U Royale,

La nature qui fe plak a divcrfifier fes productions , amp; qui fe fait admirer dans tous fes ouvrages, continue anbsp;xous en donner des preuves dans cette infiilion danmone , Planch?nbsp;prpare a lordinaire avec de leau commune , puifquaunbsp;bout denviron huit jours on apper^ut dans une goutte denbsp;f:ette infufion un animal nouveau, de la grofl'eur amp;: de la figure quon 1a rcprqfent a 1endtoit de cette Planche mar-.,nbsp;qu lu

Tout Ie deflTus de fon corps eft couyeft dun beau mafque

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58 D ES ANIMAUX AERIENS , TERRESTRE^ bieii forni , de figure humaine , parfaicement bien fait jnbsp;comme on en peut juger par ce dellein , ou Ton voit x patres amp; une queue , fortant de deffous ce mafque , qui eft cou-,nbsp;ronn dune coffure finguiiere.

On voit enfin dans cette Planche, amp; a ct du iiombre une anguille dunc confirudion particuliere , que je pdiaynbsp;un jour dans leau commune quon avoit donn a boire de-puis quaere heures a un de mes ferins de Canarie. Cette an-guilie paroiflbit blanche amp; bien tranfparente, nayant riennbsp;dans ltendu de tout fon corps qui fut capable dempchernbsp;fa parfaite diaphanet. Elle me parut plus grolle amp; plusnbsp;courte que celles du vinaigre, amp; dune compofition bien differente j puifque fa longueur fembloit rre couverte duncnbsp;membrane tres-dlie , tournee en fpirale , formant des an-neaux qui rentroient les uns dans les autres , Sc qui en for-toient avec une facilit merveilleufe.

CHAPITRE XXIX.

Des infiiftons de tro dijferentes portions dune ge de celeri mijes a part dam divers ^aifjeaux de lt;uerre,

LE premier Novembre 1711, Je pris une plante de celeri que je mis infufer a froid dans trois vaifleaux de verre;nbsp;ainfi que nous ballons dire : Je mis dans Ie premier vaifleaunbsp;une partie de la tige rompu en petits morceaux , pour y;nbsp;tre mieux rangez , je verlay par-deffus de leau communenbsp;dont jachevay de remplir Ie vailfeau ; je ne mis que de beaunbsp;Pamp;nche 7. commune dans Ie fecond vaifleau , par-delus des feillesnbsp;vertes de cette plante \ amp; dans Ie troifime vaifleau je misnbsp;quelques morceaux de la tige de cette plante, avec des feiiil-ies amp; de lcau.

Le feptime jour de ces preparations, japper9us pour la premiere fois des poiflTons dans chacune de ces liqueurs j jennbsp;vis de deux fortes dans le premier vailfeau, 6e d une feulenbsp;efpece dans les dcvix autres.

Mais


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ET AyATiQUES. Sconde Parti. Chap. XXX. 59 Mais un mois aprs, en examinant exadement chacuncnbsp;de ces liqueurs , je remarquay que ces trois intufions cont-noient environ dix fortes daniraaux de diverfes grolTeurs,nbsp;de diverfes figures , amp; de differens mouvemens y dont jcnbsp;vais donnet une explication particuliere; car ii en efl: de ce-cy comrae dun Tableau dhiftoire quun Peintre celebrenbsp;vient dachever, Sc qu il fait voir a fes amis, qui felon ie plusnbsp;OU Ie moins de connoiffance qu'ils ont de la Peinture , y d-couvrent plus ou moins de beaut.

Ccux qui font marquez i amp;c Zy font les plus petits 5 mais Pianche t* ils furpafient en nombre ceux de toute autre eipece qui fenbsp;trouvent dans les trois vailTeaux. Je les reprefente icy de lanbsp;figure amp; de la grofleur que je les ay vus avec la lencille duncnbsp;ligne amp; demie de foyer: les plus petits relfemblent a un 8 denbsp;chiffre, quand ils font accouplez , Ie plus fort des deuxnbsp;entraine , en nageant, Ie plus foible.

Ceux qui font reprefentez en z, que je nomme Corncmu-fcs, saccouplcnt par Ie bec , quelles ont un peu courb amp;c alTez aigu ^ on voit que nonobftant eet accouplement, ellesnbsp;ne laiffent pas de nager tres-vite : leur allure eft afl'ez agra-ble a voir; elles voyagent dans la goutte de liqueur en sen-fon9ant Sc fe relevant alternativement, Sc fe tenant ainfi, elles scartent Sc fe rapprochent Tune de lautre y fans sarrc-ter un feul moment.^

Toutes ces Cornemufes ne lont pas ennerement lembla-bles; il en efl de cela coniine des animaux dun mme genre^ qui a fous luy differentes efpeces.

Les unes nagent feules avec une rapidit extraordinaire pendant que d'autres avancent dune vitelfe mediocre , SCnbsp;quon en voit qui vont tres - lentement: quelques autres de-meurent aflz long-tems en repos; mais la plupart font dansnbsp;une agitation perpetuelle. 11 y en a de longues Sc de courtes,'nbsp;de blanches argentes, de jannes dores, Sc de brunes.

Une curiofit des plus fingulieres, ceft dobfervcr ee qui fe palfe au-dedans, Sc tout autour dune mafl'e de maticrenbsp;forme dune tres-petite pellicule, que les meilleurs yeux nenbsp;peuvent dccouvrir fans Microfcope , Sc qui fe prend au hazard a k furface de Iinfulion , satcachant au bout de la tigc

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Des anmaux aeriens, terrestres la plus menu dune plume a crire , pour les mettre fur Ienbsp;prce-objet du Microlcope , car on y voit fourmiller tous lesnbsp;aniniaux done nous parlons ; ils y font en li grand nornbre ,nbsp;amp; ils sy remuent avec tant de vitefl'e , quon a de la peine anbsp;dtourner fa v dun fpctacle li nouveau amp; furprenant:nbsp;aufli croit-on difficilement ce que jen dis, fi je ntois pretnbsp;de faire obferver routes ces chofes a ceux qui en voudroiencnbsp;douter. II sen voit dans de certains endroits quelques - unsnbsp;daccouplez difFeremment j ailleurs il y en a qui sarrtentnbsp;faifant Ie ^uet comme des fentinelles , qui femblent appr-hender detre furprifes , tandis que dautres pour aller a lanbsp;dcouverte, scioignent de la made , puis s en rapprochenc ,nbsp;comme sils avoient quelque chofe a faire entendre a ceuxnbsp;qui demeurent aux environs.

On voit fouvent dans une autre goutte de la mme infu-lion, prife dans un autre endroit du mme vailTeau, un fpec-tacle tournouveau, qui donne beaucoup plus de plaifir que lon nen a eu aupafavant. On y dcouvre, par exemple ,nbsp;des efpeces de poilTons longs amp; plats, que jappelle des fol-les : les voicy reprefentes dans les endroits marquez 3,3,nbsp;comme nous les avons vs. Lendroit de cc poiflbn Ie plusnbsp;aigu, eft la tte 3 Ie refte de fn corps eft tranfparent, a lanbsp;referve de quelques petites taches brunes que lon y voit ennbsp;dedans. Les changemens de poftures, amp; la varit des mou-vemens que lon remarque en ces infetes , font beaucoupnbsp;plus de plaifir a voir, amp;c donneiit plus de fatisfation, que nenbsp;feroit tout ce que Ton en pourroit lire dans une defcriptionnbsp;particuliere.

Dans Ie vaideau ou il n'y a que des feilles en infudon i on y dcouvre entrautres animaux, des poTons ferablablesnbsp;a ceux qui font exprimez dans les endroits marquez 6. Oqnbsp;voit immdiatement au-deflbus , au-deffus , amp; a ct de cenbsp;chifFre , une ouverture alTez confiderable qui paroit tanttnbsp;ronde amp; tantot ovale, felon quelle fe prefente a nous. Cettenbsp;grande ouverture eft la bouche de ce poiffon, qui diminunbsp; fort dans de certains momens , quon ne la peut plus ap-percevoir. Lc nager de ce poiftbn sexecute en dandinant,nbsp;jde forte qq on Ie yoit balancer , tantpt a droit, puis a gau-

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ET AQiTATioyES. Seconbe Parte. Chap. XXIX. che , fe conduifant en apparence par des mouvemens circulaires quil fait de fa tte. Lon sapper^oit encore quil change de figure en fe pliant 5c repliant, en sarrondiffant tout anbsp;coup en forme de boule , puis sallongeant tres-vite pour fenbsp;rcmettre dans fon tat naturel. On voit par Ces dclTeins quilnbsp;va en diminuant de grofleur depuis la tcte jufqua la queue,nbsp;qui Ie plus fouvcnt neft pas tcrmine en pointe car il ref-femble a un pain de fucre coup vers Ie fommet par un plannbsp;parallele a fa bafe.

Ce poifibn meurt Ie premier de tous ceux qui fe trouvenc dans la petite goutte de ia liqueur , mife cn experience fiir Ienbsp;porte-objet du Microfcope j amp; un peu avant que dexpirer,nbsp;on Ie voit fe mettre en un petit peloton , dont la fuperficionbsp;paroit raboteufe 5c ingale.

Les animaux dont je viens de pariet font fi dlicats, quils perdent entierement leur confiftanee, ds que la goutte denbsp;liqueur ou lis nageoient fe trouve vapore.

Et quoy que tons ces poiflbns nagent tres-vlte dans une tendu qui na pas plus dune ligne de diametre, 5c quils ynbsp;foient en tres-grand nombre, neanmoins les uns 5C les autresnbsp;svitcnt avec tant dadrefle , quon nen voit point sentre-choquer , ce qui marque quils ont des yeux.

II nen eft pas de mme dune autre efpece de poiffons , qui fe dcouvrent parmy ceux dont jay dja parl , 5c dontnbsp;la plupart femblent navoir ny tte ny yeux ; nous les avonsnbsp;reprelentez aux endroits rnarquezq, 4,45on voirleur corpsnbsp;fe terminer par une longue queue blanche 5c tranfparente.nbsp;Nous fommes portez a croire que ces animaux nont pointnbsp;dyeux j paree que faifant route ils nvitent aucun des corpsnbsp;qui fe trouvent dans leur chemin : on sapper^oit qif ils recu-lent ds Ie moment quils ont touch a ces obftacles , auflinbsp;remarque-t-on quils avancent fouvent tres-lentenient, ainlinbsp;que font les aveugles des Quinze-vingts, lorfquils marchentnbsp;dans les rus de cette Ville , o il y a dordinaire beaucoupnbsp;dembarras.

Au bout de Ia queue de ces fortes de poiflbns, on y voit fouvent une petite portion de la pellicule qui fe forme furnbsp;iafurface de linfufion do on les a tirez: ils la tralnent aprs

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1st Des ANilvlAUX AERENSi terresitres eux quand elle ne tient point au porte-objet o Ton met Ianbsp;liqueur i mais lorfquelle y tient de maniere que ne pouvantnbsp;Ten detacher, ils reculent vers elle tout a coup, amp; sen loi-gnent de nouveau tres-lentement,

Dans la moindre goutte de liqueur que jaye pu prendre dans le troifieme vaifl'eau ou font mles les feilles , la tigenbsp;amp; la racine j jy ay trouve une fi grande multitude de petitsnbsp;animaux marquez i , que ceux dpnt on a parl cy - devantnbsp;avoient de la peine a les traverfer en nageant entr'eux. Ecnbsp;voila ee que jay pu obferver depuis le commencement denbsp;ces infulions, jufquau troilieme Decembre 1711.

Trois jours apres Iexamen des experiences prcedentes je remarquay que tons ceux a qui javois fait voir une partienbsp;des chofes que nous venons de dcrire , prenoient un plailitnbsp;d grand a les conliderer, quils avoient peine a quitter lenbsp;Microfcope prpar dune feule goutte de Tune ou de Iautrcnbsp;des infufions du peleri, dont je viens de parler en forte quenbsp;pour examiner ce qu'ils appercevoient dans ces trois diff-rentes infuhons ,il auroitfum dun feul Spetateur pour moc-cuper durant une heure, amp;c quelquefois plus , a prparer lenbsp;Microfcope, amp; a rpondre aux dilEcultez quil mauroit faitnbsp;ihonneur de me propofer fur ce quil voyoit 1 ce qui mobli-gea de penfer a une experience que voicyi en forte que silnbsp;arrivoit quelle put rlTir , elle feroit tres - commode pournbsp;diniinuer des deux tiers le terns qu il falloit employer pournbsp;obferver les infulions qui toient dans les trois vaiffeaux denbsp;yerre que je faifois voir Imie aprs 1autre ; amp; mme pournbsp;tranfporter dans un feul vaiffeau une liqueur ou il y auroitnbsp;dans la moindre goutte quon en puiffe prendre , de routesnbsp;ies diverfes efpeces danimaux qui feroient dans les trois in-,nbsp;fulions de ccleri.

pour voir fi cela rlTiroit, comme je me ltois imagin; je pris avec une petite cueilliere a caff, une portion de I caunbsp;de chaq.u?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j que je verfay fur un linge fin mis au-def-

fus dun petit verre pour ly recevoir , aprs avoir traverf les pores de ce linge; amp; immdiatement aprs je mis une petitenbsp;goutte de cecte eau fur le porte-objet de mon Microfcope,nbsp;( jy apper^u cf.es animaux dune beaut a faire plailir ,

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ET aquatioijes. Seconde Partie. Chap. XXX. de toutes les efpeces que javois vues dans les trois intulionsnbsp;examinees fparment, a la referve de ceux en qui javoisnbsp;obfei'v une longue queue , amp; que jay nommez Aveugles;nbsp;dont je ne fiis pas furpris j car cetce queue Sc la pellicule quinbsp;sy attache tres-communment, fuffiloient pour faire obfta-cle a leur palTage , au travers des pores tres-petits du lingcnbsp;dans lequel je les mettois comnie dans un tamis.

Le plaihr que mavoit dabord cauf la rdite de cettc experience ne dura pas long-tems, puifquenviron trois heu-res aprs je mapper^s par une feconde preuve que pref-que tous les poiflbns de deux efpeces toient dja morts, Scnbsp;quil y en toit reft tres -peu des autres a proportion de ccnbsp;quil y en devoit avoir. Enfin le lendeinain en examinantnbsp;cette mme liqueur , je la trouvay encore dne dune par-tie de ceux qui y toient reftez le jour precedent.

Je ne fuis pourtant pas fach davoir imagine ce mlange} car quoy quon ne puifle pas conferver tous les animaux quinbsp;sy remarquent dabord , on ne laill'e pas davoir bien dunbsp;plaifir a obferver le fpe(ffacle quelle nous prefente 5 Sc Tonnbsp;peut dire quil en eft de cela comme dune Piece danatomienbsp;qui paroic tres-belle , Sc tres-propre a faire admirer fadrelTcnbsp;de ranatornifte, pour nous faire voir toucdun coup des beau-tez furprenantes, qui ne fubfiftent fouvent quautant de temsnbsp;quil en a employ dans fa preparation.

' On voit encore de gros poinons ovales, comme en 5, dont on ne peut diftinguer 1endroit o eft la tete , que par leurnbsp;divers mouyemens, a caufe de lgalit de figure Sc de grof-feur qui fe remarquent aux extrmite? du plus grand diame-tre du profil de ces poilTons.

Dans une feconde infufion des feilles du celeri j'y ay vE un nouveau poifTon, dont on voit la figure amp; la groffeur ap-parente au-deflbus du chiffre 7: la tte rpond au qhifFre 8,nbsp;o lon dcouvre comme des poils mouvans de tems en tems.nbsp;5on allure eft tres-lente , Sc fa figure inconftante , paroiflantnbsp;tantt fous la forme dune Cornemufe , Sc tantt fous cellnbsp;d'un CroilTant.

On apper^oit aufti fouvent des mittes dans linfufion de Ia jtige du celeri, mile fur le porte-objet du Microfcope, ou

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^4 Des animakx a e r t eks , terrestre on les voit marcher dune grande viteffe.

Dans une troilinie infuhon de celeri je nay point apper-9U tant de forces danimaux , quil y en avoir dans les denx premieres, a caufe que les deux vaifleaux ou je mis infufernbsp;cc dernier celeri, avoient fervi a mettre en infuhon de loi-gnon dans lun des deux , amp; un poreau dans lautre , quoy-que ces deux vaifleaux euiTent t bien lavez auparavant dynbsp;mettre Ie celeri.

Les poilfons, que je nomme Aveugles, ouvrent fouvent de grandes bouches, amp; alors on apper^oicque tous les petitsnbsp;corps , qui nen font qu a un pouce de diftance apparente ,nbsp;femblent sy prcipiter enfoite on voit quils sen cartentnbsp;par les cotez , comme fl eet animal les repoufloit avec vi-tefle.

On voit aufli aflez fouvent quen qnelques-uns de ces der-niers poiflbns, une partie de leur queue eft tourne comme un tire-boure.

Entre 9 amp;: 10 , on voit un autre poiflbn de figure Iphroi-de , il prend aufli de tems en tems celle qui eft au-deflbus du chiffire n , amp;c dautres fois celle que Ton voit au - delfous denbsp;IX j Sc ceft dans cette derniere qufon Ie voit commencer a fenbsp;mouvoir dunc viceflc ft extraordinaire amp; ft furprenante, quilnbsp;neft pas pofllble de la pouvoir exprimer; amp; de tems en temsnbsp;on leur voit faire des culbutes qui ont du rapport avec quel-ques-unes de celles que font nos Sauteurs, qui mettent leurnbsp;ttes entre leurs genoils , pour tourner en roulant fur unenbsp;fuperficie plane ou fur un chemin uni pratiqu fur Ie pen-',nbsp;chant dune montagne.

Nous fimes enfuite diverfos autres inftiftons de celeri ; dans lefquelles nous apper^mes quelques autres poiftbns dif-ferens des prcedens : on en voitun au-deflTous du chiffre 15,nbsp;qui reffemble aflyz a une boute ille.

A 1 endroit marqu 14 , on y voit trois comemufes aflez grofles, deux defquelles paroiflent accouples dunc autrenbsp;fa^on que celles qui font en i.

Enfin au-delTous du chiffre 15, on y voit un poiffon des plus extraordinaire que lon en puiffe voir : il eft prefque toutnbsp;rond, c fon corps eft tout couvert de poils: fon mouvement


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ET AOITATIOUES. SeCONDE PaRTE. Chap. XXX. cft a peu prs fcniblable a celuy dune piroctte qui tournenbsp;fans gurcs changer de lieu.

J'ay reinarqu que I'infufion du celery fe gele plus diffici-lemcnt que celles du foin , du poivre, des corces de plu-heurs fortes de bois infufes fparmeiit, amp;c. do lon peut conjelurer que Ie mouvement particulier des parties denbsp;cettc eau de celery , eft plus grand que n eft celuy de cellesnbsp;des infulions dont je viens de parir.

CHAP IT RE XXX.

Ve ^lujiems infufiom de paide O d'pid de bied.

AU commencement du mois de Mars de lanne I7t4;

je mis infufer a froid de la paille de bied amp; deux pis, dans de leau de fontaine; amp; ds Ie fecond jour de cette in-fufion, jy apper^s des poiftbns reprefentez fous Ie chiftre r,nbsp;que je nomme Cornemufes,

II sy en trouva aufli plufteurs autres femblables a celuy qui eft marqu i, que je nomme Urinal, dont la bouche eftnbsp;au-deflbus de la lettre A: Ie dedans de leurs corps toit rem- pianchc i,nbsp;pli de quantit de petits corpufcules, les uns blancs amp; tranf-parens, amp;: les autres bruns. Parmi ces deux fortes de poif-fons , jy en apper^s dune troifime efpece , que jay nonvnbsp;mez Rognons argentez : on les voit reprefentez au nombrenbsp;de quatre , formant un groupe autour du chiftre 5, amp; tour-nant chacun fuivant lordre des lettres AC B. Ils fe mbuyentnbsp;aufti dun mouvement diret amp; alTez lentement.

Le corps de ce poiftbn eft de couleur dargent mat ; amp; quoyquil foit parfem de petits corps bruns en des endroits,

amp; tout-Tfait opaques en dautres , il ne laifl'e pas detre aflez tranfparent; la tte fe voit en A, le derriere en B , Sr fonnbsp;dos en C.

Une autre efpece de petit poifTon fe fit voir fous une forme ovale , de la longueur dune ligne ou environ. Peu de jours apres jy en apper^us dune quatrime efpece, que jay


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Des animaux aerens, terrestres nomm Bouteille dore , a caufe de fa figure la plus conftan-;nbsp;te , amp; de fa couleur.

La bouche A de ce poifTon sappliquc quelquefois fur u corps rond qui sy attache^fortemeiit, de maniere quils pa-roiffent enfuite ne compofer quune maffe , qui reffemble anbsp;une gourde flgure en 6. Et ce quil y a de plus furprenant ,nbsp;eft de voir ce poiffon continuer fon nager avec fa proye.

Une cinquime efpece de poiffon que jay nomm Solles dores , a caufe de fa figure amp; de] fa couleur, eft v icynbsp;dans toute fa longueur, qui eft tres - confiderable i puifquenbsp;depuis fa tcte qui eft en A , jufqua fon autre extrmit B ,nbsp;il y a environ vingt lignes : fa forme neft pas conftante ,nbsp;puifquon Ie voit fc raccourcir amp; sallonger de moment ennbsp;moment pendant fon nager, qui sexecute tres-vite ^ amp; ennbsp;diverfes fa^ohs.

On juge facilement que ce poiflbn eft plat, a peu prs comme une folie j paree que durant fon nager on voit fenfi-blement augmenter 6e diminuer la largeur de fon corps.

Volcy une feptime efpece d'infeteque nous avons nom^ m Aveugle , mas qui differe en quelque chofe des prce-dens. Lendroit A dfigne leur bouche, qui eft quelquefoisnbsp;fi grande , qu elle furpaffe la largeur de leur corps. B C eftnbsp;la queue de ces poiflbns, au bout de laquelle on voit unenbsp;pellicule quils trainent aprs eux.

On dcouvre encore de petits poiflbns de figure ovale, qui font de diverfes groffeurs , parmi lefquels il y en a quinbsp;ibnt en tres-grand mouvement, pendant que dautres fem-blent tre dans un repos fi grand, quon nauroit pas de peine a croire quils font morts, fi. on ne les voyoit pas , commenbsp;on fait, prendre tout a coup Teflort: vous les voyez repr:;nbsp;fentez entre les queues de deux aveugles.

Dej Sygnes.

JE donne le nom de Sygnes a de certains poiffons que jay vus dans cette mme infufion de paillc j paree que jynbsp;trouve quelque reffemblance exterieure : en voicy trois anbsp;cot des chiffres 8,8,8. Lendrok A marque rextreniite de

leur

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TS AQUATITES. Scone Parte. Chap. XXX. 6f leur tte , B , lextrmit de la queue j amp; C, un gros ventre.nbsp;II sen voit fouvent de deux efpeccs dans une mme petitenbsp;goutte de cette infufion ^ les uns tant tres - tranfparens, amp;cnbsp;les autres aflez bruns au-dedans du corps, o lon voit leurnbsp;vilceres en mouvement. Leur nager sexecute affez Icnte*nbsp;ment, amp; dune maniere grave , foit en avan^ant, foit en re-culant, OU en tournant.

Ils retirent fouvent la tete vers fendroit marqu 8, com-me sils avoient peur de ce quils apper^oivent, en tournant leur tte d un ct amp;: dautre : jen ay v un dont Ie milieunbsp;du corps fembloit tre reflerr ou diminu de largeur.

Les poiilbns 9,9, font ceux que jay nommez Araignes aquatiques, ou Goulus , amp; dont je dois parler alTez au long'nbsp;dans Ie Chapitre XXXII. de cette feconde Partie.

A lgard de ccluy qui eft marqu 10 , il eft Ie feul de fon efpece que jaye vu dans rinfufion de paille de bied fa figure approclie aflez de celle dune bourfe , ou dun pot aunbsp;lait que nos laitieres portent fur leur tte : fa bouche qui eftnbsp;fort grande , qui fe voit ouverte , fe terme totalement lorsnbsp;quil sallonge pour nager , de maniere quon perd de vc fesnbsp;deux cornes, que foil voit courbes en dedans.

Au - deflbus du chiffre 11 , on voit un poiflbn quon peut nommer la petite Solle.

IX amp; 14 , font deux poiflbns de couleur deau , dont Ie mouvement toit des plus lents amp; des plus difficiles a voir, anbsp;caufe de leur petiteffe , qui eft environ mille fois au-deflbusnbsp;de celle dun cheveu.

Enfin 15 eft un poiflbn , ou plutbt un ver compof duu grand nombre de tres-petits anneaux tournez fpiralement ^nbsp;amp; dont les extrrnitez font termines en pointes tres-longues amp; tres-fines. Le corps de ce ver eft prefque immobile,nbsp;ceft pourquoy il eft befoin dune grande attention pour Icnbsp;fuivre dans fon allure , amp;lon a befoin dun Microfcope aufifnbsp;parfait que 1eft celuy dont je me fors pour cela.

Voilatout C qui eft contenudans cette huitime Planche. Er voicy maiiitenant fexplication de ce qui fe voit reprefon-t dans la neuvime.

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lt;5.;^ Des AN^^^AWx asriens , terrestres

J)cs Grenades aqisati^nes, coitronne'es barbus^

TAy donn ic noni de Grenades aquatiques, couroimes5^ barbus., aux poiffons que nous avons reprefcntez dansnbsp;cette Planclie , paree quils mont paru avoir quelque re'em-blance exterieure ace fruit. Je commen^ay ales appercevoitnbsp;Ie matin du premier Juiilet, dans une tres-petite goutte denbsp;Iinfiilion de paille de bied, en me fervant dune lentillc dn-Planchc jjg ligne amp; demie de foyer.

Ces animaux me parureqt d une belle couleur dambre claire amp; tranfparente ^ ce qui me donnoit Ie moyen dobfer-ver routes les parties interieures de ce poiflbn, que japper-cevois des plus brillantes que jaye encore vs. La diverlitnbsp;des formes fous lefquelles ce poiflbn scfl: fait voir, mobligenbsp;de dire quelque chofe de chacune en particulier. Dans lanbsp;premiere figure on voit quatre petites eminences au-deflbusnbsp;des lettres A B C D, garnies de poils, qui ne reftent pasnbsp;long-tems dans cette fltuation: celle qui rpond immdiate-ment au-deflbus de B , fe joint a celle qui eft marque par Ajnbsp;celle qui eft au-deflbus de C fe joint a D, fi intimement,nbsp;que Ie tout paroit alors, ainli que cela eft vu en la deuxiraenbsp;figure au-deflbus des lettres AD. Ces minences groflies ,nbsp;formentles lvres carces de la bouche de ce poilfon, dontnbsp;Ie jeu des poils, que I on voit mouvoir dune maniere afleznbsp;uniforme , oblige tous les petits corps , qui font a pcude dif-tance de ces lvres, dentrer dans fa bouche, amp; do la plu-^nbsp;part font repoufl'ez avec autant de vitelTe , quils en avoieninbsp;jeu pour y entrer.

Toutes les minences marques AB CD, de la premiere figure , OU les deux de la feconde , fe retirant quelque peunbsp;vers E, dcouvrent une efpece de couronne a quatre poimnbsp;ces, femblable a ce qui paroit au-deflbus du chiftre jmaisnbsp;cette couronne fe voit bien-tt recouverte des mines mi--nences A B C D, qui font tres-mobiles.

On apper^oit un corps en E , dans chacune de ces figix-fes , que je crois tre Ie coeur du poiflbn j paree quil paroit toujoujrs dans un mouvement gal, SC quon y remarque 3


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IT AQTATijyEs. Secnde Partie. Chap. XXX. conime au ntre j un fyftole amp;; un diaftol. Ce cceur a unenbsp;liaifon tres-tfoite avec Ie corps marqu F, qui eft plus grosnbsp;que luy, amp; qui peuvent pafler pour les inteftins de eet infecrnbsp;te, qui font toujours dans un mouvement qui fne paroit af-fez rgulier : amp; il faut obferver que cette mutuelle eorref-pondance qui eft entre Ie coeur amp; Ie vifcerc F, vient de cenbsp;quil y a deux filets de nefs , ou deux petits ligamens en G,nbsp;qui vont de lun a lautre , comme on Ie peut remarqueiTnbsp;avec un peu dattention.

Le cceur femble tre divif en deux lobes, qe 1n apper-^oit scarter amp; fe rapprocher Fun de Fautre , en de certains terns; ce qui pourroit bien donner occafion dc penfer que cnbsp;font les poulmons de ce poiffon qui environnent, fon coeurnbsp;amp; ceft cc que je laiffe a deviner aux fameux Medecins gt; 6c ^nbsp;nos plus illuftres Anatomiftes^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

Le derriere de ce poiftbn parot rond amp; ferm en de certains momens, amp;: ouvert en dautres \ dc alors on apper9oit deux petites minences pointus, comme on yoit en H de lanbsp;premiere figure,

Jen ay vu un feui, reprefent en la quatrime Figure, qui avoir quatre de ces petites minences aigus , places deuxnbsp;d un ct de Fanus, Sc deux de Faittre.

Ceft par cette ouverture que Fon volt fortir 8c rentrer* avec beaucoup de vitefle, ne loigue queue i 1, qui eft beau-Goup plus grofle vers la racine i, quelle neft ailleurs, Lex-trmit L de la queue de quelques-uns de ces poilTons , paroit fourchu: cette queue eft fi blanche Sc fi tranfparente ,nbsp;quon en peut tres - facilernent dcouvrir la mchanique , 8cnbsp;expliquer tous les niouvemcns quon y remarque , avec au-tant de facilit quun bon Anatomifte en a pour expliquernbsp;tous ceux que nous faifons faire Volontairement a la plupartnbsp;des parties qui compofent notre corps. Cette queue qui eftnbsp;tres-nioblle rentre totalement dans le corps de ce poiftbn jnbsp;de maniere quy tant, les inteftins qui font en F la cachentnbsp;entierementj dailleurs les petits anneaux qui la compofentnbsp;rentrant les ns dans les autres, ne permettent pas Un librenbsp;paftage a la, lumicre j ce qui fait quelle neft plus vifible.

On voit de gros oeufs attachez au derriere de eet anima!,

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70 Des ANIMAtJli AERiEN^ , tlRUESTRES par Ie moyen de quelques filets prefque imperceptibles: il ynbsp;a de ces femelles qiii nen portent quun, il y en a qui ennbsp;portent deux, amp; quelques-unes jufqua fix , ce qui cft afie^nbsp;rare j lorfquony en voit tant, ils font plus petits que quandnbsp;il y en a moins.

La queue de ce poifibn frotte ces eeufs a fentre amp;: a la fortie de fon corps, toutnant de ct amp;c dautre avec beau-coup de fouplefie : ces ceuIs paroifl'ent tres-rguliers, biennbsp;briilans pendant quils font pleins mais ds quils font vui-des, on les voit tout plats amp; fans rides , fous une forme ovale , plus tranfparens quils ne ftoient tant pleins j amp; quoy-que vuides, les meres les porrent prefque toujours attacheznbsp;cn croupe , amp;: en nageant, comme elles les portoient aupa-ravant : jen ay vu un feul fepar du corps de ce poifibn, flo-tant dans la petite goutte deau mife en experience fur Icnbsp;porte-pbjet du Microfcope : eet ceuf paroiflbit immobile denbsp;mme que tout ce qui toit au-dedans. Jay auffi vu deux denbsp;ces oeufs dans Ie corps dun de ces poiflons, qui paroifibientnbsp;comme on les voit au-deflbus des lettres G G, Fig. 6.

Ces poifibns font tres-rjoiflfans a voir , particulierement quand ils font des culbutes, paree quils les executent avecnbsp;beaucoup dadrelTe. 11 sen voit quelques - uns qui tournen|:nbsp;circulairement, tantt dun cot s tantot dun autre , a 1en-tour du point F , qui elf Ie centre de pefanteur de lanimal.

Ds que la liqueur eft mife fur Ie porte-objet du Microfcope , on les voit nager tres-libremeiit en avant ^ quelques-uns sarrtent enfuite, amp;; ceft dans ce moment quils donnent ie tems de bien obferyer toutes les circonftances dont nousnbsp;par Ions.

Ils fe frottent quelquefois Fun contre 1autre; ils fe detour-nent fans fe choquer , 6e on les voit viter tout ce qui sop-pofe a leiir chemin d'une naaniere fi adroite j que bien quo;x i|e voye pas leurs yeux , on ne peut pas dourer quHls nennbsp;foient munis , amp; de tres-bons.

De terns en tems ils appviyent le bout de leur qvieuc fur le porte-objet du Microfcope , amp; ds ce moment - la op voitnbsp;quils avancent tout le corps au-dcla de ce point; qu ils Tennbsp;.^pprochent enfuite Sc 1en loignenti puis ils reprennent leuf

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T AQATIQUES. SeCONBE PaRTIE. Chap. XXX!. 71 ailure ordinaire en nageant, fans qnon puifle reniarquer aurnbsp;cune patte ni aucune nageoire autour de leur corps.

Le iz. Juillet japper^us , dans une goutte de Iinfufion dont je viens de parler, une chenille aquatique gt; amp; jay re-inarqu que les Grenades aquatiques dont je finis icy lhif-toire, foutiennenc mieux les grandes chaleurs quaucun desnbsp;plus gros poill'ons que jaye cy-devant obferv dans les infu-fions prcedentes , puifque pour lordinaire les gros meurentnbsp;dans ce tems-la plutc que les petits , ce qui neft point encore arriv a ceux de cette inrufion , o je viens den voirnbsp;jufqu a quatre dans une tres-petite goutte , quoyque la cha-leur foit fort grande ce jour z8. Juillet.

CHAPITRE XXXI.

De la faille d orge, de celle du fgle, de alle d'avoine j O* du bied de Turcfuie 3 chacune de as chofes mife feparmenenbsp;en injujton dans de l eau commune,

JE nay pas rapport dans le Chapitre prcdent tout cc que jay vu dans les dilFerentes infufions que jay faites dcnbsp;la paille de bied ; je me fuis content de dire ce que jy aynbsp;dcouvert de plus remarquable , mtant referv davertirnbsp;dans celuy-cy, que 1air contient dans une faifon ce quil ncnbsp;contient pas dans une autre j amp; que les animaux qui rgnentnbsp;dans un inine lieu durant une anne entiere, font fouventnbsp;differens de ceux qui sy voyent dans un autre. Ce font cesnbsp;yarietez qui occupent agrablement les perfonnes qui fe don-ncnt la peine de continuer leurs obfervju^ions, amp;: mnie dennbsp;faire en differens lieux, confiderablement loignez 1un denbsp;1autre. Par ces diverfes experieirces on sclaircira de plu-fieurs fairs, amp; Ton ne fera pas furpris fi 1on ne dcouvre pasnbsp;toujours les mmes chofes dont je parle, ni pourquoy on ennbsp;(dcouvrirft d autres dans une femblable infufion dont je naynbsp;rien dit; paree que les nouveaux infeles quon y aura apper-0s me feront chapez, ou peut-tre a cauf^ que durant la

'..... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Kiij


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71 D ES ANIMAUX AERIENS , TERRESTReS faifon que javois prife pouc faire cette experience, il nc s/nbsp;en trouva point de la mine efpece.

Jay remarqu , par exemple , dans toute lanne 1714, amp; dans une partie de 1715, un grand noinbre de groffes arai-gnes amp; de chenilles aquatiques , dans fepc ou huic infulionsnbsp;diflerentes; ce qui ne mtoit pas encore arriv.

Les differentes infulions a froid de paille dorge , davoi-ne, de fcgle , ^ deau commune , faites fpaTment dans des vaffeaux biea nets , nous ont fournies de tres-beau^Cnbsp;poiflbns ide mmeque deux autres infulions de bied de Tur-quie taites en divers terns.-

CHAPITRE XXXn.

Tgt;e l corce de ho de chne qm porte Ie gUnd, mtj en infu-Jton dans de leau commune^

' Nviron Ie quinze Decembre de fanne 1714 , je mis in'-^

, fufer a froid de lcorce de bois de chne dans de 1eau commune , dont je templis un grand verre a boire , amp;: du-rant 1efpace de plus dun an jy apper^us fuccelivement tousnbsp;fianchcio. les poillons reprefentez dans cette Planche, a chacun def-quels jay donn un nom particulier , de forte que jay jugnbsp;a propos de nommer Ie premier , la Tortu , ou Ie poilTon knbsp;la queue umbilicale : eet infete sallonge amp; fe raceourciCnbsp;tres-facilement , il prend de tems en tems une figure ronde:nbsp;quil ne conferve quun moment: on luy voit quelquefois ou-vrir la bouche dune grandeur furprenante , par rapport a Ianbsp;grolTeur de fon corps j amp; fes lvres , qui forment a peu prsnbsp;la circonferencc dun eerde , font garnies de petits poils,nbsp;dont Ie jeu fait plailir avoir, a caufe que ce mouvement particulier oblige une partie des petits corps , qui fe trouventnbsp;correfpondre vis-a-vis de luy, daller fe prcipiter dans fortnbsp;'cftomac , ou vray-femblablement la partie qui doit fervir anbsp;Ie nourrir, deraeure , tandis que Ie refte eft vu sen loignernbsp;avee vitclTe. Son allure ell des plus linguliere que lon puiflfe'

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ET A^liTATrcujEs. Sfconbe Partie. Chap. XXXL y, voir; vous en jugerez vous-mme par ce que jen vais dire nbsp;fa queue que Ton voit attache a fon corps, a peu prs cora-nie Ie cordon left au nombril dun enfant qui vient de nai-cre , luy fert comme dun gouvernail pour luy procurer pref-que tous les mouvemens quon luy voit faire. Cette queuenbsp;c. fort groffe vers fa racine , amp; bien aigu par fon autre ex-trmic, o ellc fe divife en deux parties encore plus aigues,nbsp;qui le joignent li exatement, quil femble aprs cela ne fairenbsp;plus quun tout fans aucune feparation.

II arrive quelquefois que ce poilTon attacbe ies bouts car-tez de cette queue fur le porte-objet du Microfeope; amp; fur ce lieu-la il tourne tout fon corps, en prefentant aux yeux dunbsp;^edateur tantot fon dos qui eft convexe , comme le deflusnbsp;de 1caille dune tortu, amp;c tantot fon ventre qui paroit con-,nbsp;cave 5 comme le deftbus dc la mme caille.

Et il faut remarquer que fextrmit den-bas de ce poif-fon eft ft tranfparente, que fa queue eft galemcnt vc, com-me fortant de fa partie convexe ou de la concave.

La feconde figure eft un autre poiflon a la queue umbllica-le j qui ne differe du premier quen ce quil a la bouche fer-me , amp; que fa queue paroit navoir aucune feparation.

Et la troifime reprefente encore un autre poifl'on de la mme efpece que le precedent, quoyque fous une forme unnbsp;peu differente. Ce poiffon paroit ainfi a caufe quil retire ennbsp;arriere la partie fuperieure de fa tte qui eft double , amp; dontnbsp;les deux avances, en forme de comes, toient entieremenCnbsp;couvertes.

Le quatrieme poiffon fera nomme le rat deau, a caufe de quelque reffemblance quil a avec cet animal; fa tte parolenbsp;fort bien marque , amp; fes lvres garnies de longs polls , donenbsp;ie mouvement produit le mme effet que plulieurs autres,nbsp;dont on a parle plus haut.

Le cinquime poiffon fera nomm la patte dereviffe , a .caufe des deux bees recourbez quon luy voic, dont le mouvement eft tres-lent, de mme que left celuy de tout fonnbsp;corps, qui fait tres-peu de chemin en bien du temps j cenbsp;qui facilite le moyen de 1obferver exaffement , amp; de re-marqu.et dans prefque coiite la longueur de fon corps un affeis

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^4 nbsp;nbsp;nbsp;ANIMAUX AERINS, TEARSTAES

bon nonabre de petits globules dorcz amp; brillans.

Le fixime poijflfon ayant a peu prs la figure dune mafluc,' fera ainfi nomm : fa tte eft fort grofle par rapport au reftenbsp;de fon corps qui fe termine en pointe : le dedans de foianbsp;corps eft fein de petits grains tranfparens amp; opaques, qui fenbsp;font voir diverfement felon ia nianiere dont ils renvoyent lanbsp;lumiere quils ont re^.

Je nommeray celuy qui eft marqu 7 , Ia fve de vers a foye; paree que le corps de ce poiflbn eft compof de plu-fieurs anneaux , amp;: de pluficurs fibres longitudinales , qui fervent a le faire allonger amp; a le raccourcir avec beaucoup denbsp;facilit. La figure de fa tte paroit peu differente de celle denbsp;fa queue, amp; on ne la diftingue gure que par fon nager.

Le huitime poiflbn fera nomm Spherode , a caufe quil reflemble exterieurement a unoeuf, dont les bouts font gauxnbsp;amp; bien arrondis.

Sa tte eft vu en bant, amp; un peu au-deflbus on y voit urv petit corps qui fe meut tres - rgulierement, ce qui me faicnbsp;penfer que ce pourroit bien tre le ca'ur de ce poilfon 3 cnbsp;plus bas on apper^oic plufieurs petits corps ronds amp;: de di-verfes groflfeurs , qui font peut-tre des ceufs, que 1on voicnbsp;agitez par les divers mouvemens du poiflbn, qui sallonge amp;Cnbsp;fe raccourcit, qui fe plie amp;c dplie diverfement en nageantv

Lorfquon donne quelque attention a confiderer le grand nombre dceufs que fon voit dans le corps de ces poiflbns ,nbsp;fon neft pas fvirpris d un autre nombre prodigieux de cesnbsp;animaux, qui fe voit dans la moindre goutte que 1 on puiflbnbsp;prendre de cette intuflon , amp; 1on celfe par-la d admirer cet-te multitude tonnante qui paroit amp; qui difparoit en peu denbsp;terns ; puifqiie fon cefle den voir de cette nature au boutnbsp;denviron buit jours , amp;C quen leur place il sen prefente denbsp;nouveaux aux yeux des fpectateurs attentifs , qui nen lontnbsp;pas moins touchez quils font t des prcedens.

En voicy de plufieurs fortes qu on peut nommer anguilles, qui difterent entrelles , amp; qui different encore de celles dunbsp;vinaigre en forte que fon pourra inferer de-la que ce fontnbsp;des poiflbns dun mme genre , amp; de diffet entes elpeces.

Celle qui fe voir reprefente au-deflbus du chiiire 9 j nia

paru

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:t ALTATiyS. SeconBe Partij. CHap, XXXII.

paru blanche c tranfparente, quoyque prefque toute la longueur de fbn corps fut parfeme dun grand nombrc de pe-tits grains brillans.

Sa grolTeur toit bien conhderable , par rapport a fa longueur , qui paroifToit navoir au plus que deux pouces , amp; la grande vitefl'e de fon mouvement, qui ne luy raifoit parcou-rir que tres-peu defpace en affez de tems, marque bien ennbsp;quoy celle-cy diftere des autres.

Jen ay vu deux dune mme efpece dans la feconde infu-fion que jay faire dune ferablable corcc , qui appuyoient de tems en tems rextrmit de leurs queues fur Ie porte-ob-jet du Microfcope , amp;c qui faifoient autour de ces points fixesnbsp;plufieurs mouvemens alTez agrables a obferver. La longueurnbsp;apparente de chacune de ces anguilles toic denviroii deuxnbsp;pouces, amp;c la groffeur a peu prs comme celle du tuyau d u-ne plume de corbeau.

Au-defibus du chiffre lo. il sen voit une autre , dont la longueur apparente toit denviron centlignes, amp;fa grolTeurnbsp;dans fendroit Ie plus pais de tout fon corps, pouvoit tre denbsp;quatre lignes de diametre.

Sa bouche , quelle ouvroit de tems en tems , paroiflbit ronde , amp;c toute la longueur de fon corps toit munie dunnbsp;bon nombre de filets tres-menus qui ne fe faifoient pas voirnbsp;a tous momens; amp; au lieu de ces filets on dcouvroit dansnbsp;dautres tems une ligne fpirale qui occupoit iiiae rendu con-liderable de la longueur de fon corps i ce qui fuffit pour ex-pliquer Ie mouvement de cette groflb anguille , qui toitnbsp;aflz lent pour donner Ie tems de lobferver agrablement anbsp;la lumiere dune chandelle, amp;c de voir une belle varit dcnbsp;couleurs dans ftendu dune partie de la longueur de fonnbsp;corps, amp; particulierement un rouge tres-vif tirant fur Ienbsp;pourpre : rnais lorfque eet animal venoit a fe raccourcir , ennbsp;rapprochant 1un de lautre tous les contours fpiraux du filetnbsp;dont je viens de parler , toute cette varit admirable denbsp;couleurs selFa^oit, amp; dans ce moment Ie tont devenoit brun.

Au-delTous du nombrc ii , on y vojt une autre anguille dune grande vivacit , qui plie , dplie replie tout fonnbsp;corps en are , fe dbandant dun fens tout contraire au pre-

s

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7^ Des animaux aeriens, ter re stres mier , pour reprendre fubitemcnt la courbure quelle avoitnbsp;auparavant , continuant ainli ce mange fans changer quenbsp;tres-pcu de place, nen occupant quautant quil luy en falioitnbsp;pour executer fes courbures.

Le nombre u. rcprefente une groffe anguille morte de-puis peu de tems; je lobfervay Ie 9. K'^ars 1715. a la lumicre dune chandelle : fa longueur me parut d'environ lix pouces,nbsp;amp; fa plus grande paifl'eur toit d environ trois lignes. Ce futnbsp;comme par hazard qu je dcouvris vers fa queue une petitenbsp;anguille denviron deux pouces apparens de longueur , quinbsp;fe tremoulToit beaucoup pour forth du ventre de fa mere jnbsp;mais nen pouvant venir a bout, elle y mourut eiafin. Cettenbsp;bfervation femble fuffire , pour nous afliirer que les ccufs denbsp;ces anguilles font couvez au-dedans du corps des mcres,nbsp;quil ncft pas facile de parvenir a de femblables dcouver-ces , a caufe de la vitelTe du nager de ces poilfons j cepeii-dant voicy un moyen fur pour y arriver ; car il ny a pournbsp;cela qu a attendre que la petite goutte de vinaigre foit pref-que toute vapore, afin que lalenteur du mouvement desnbsp;anguilles facilite la dcouverte de ce quellcs contiennent.

Ces obfervations tant faites a ia lumiere dune chandelle, la diftindion de 1objet en fera plus belle qu'eile nc feroit anbsp;celle du jour j paree que pouvant sappuyer fur une table , lenbsp;Microfcope en fera tenu plus ferme , amp; dailleurs on re^oicnbsp;moins de faux rayons de lumiere , que fi 1on obferVoit cesnbsp;mnies chofes a celle du jour.

Par ce moyen nous eumes le plaifir dobferver dans la fui-]te deux anguilles , durant prs de deux heures , parcourant une tendu interieure du corps dune mme mere, o ellesnbsp;alloient de la queue vers la tte, puis revenant de-la vers lanbsp;queue,

Le iC-pohTon ayant quelque relTemblance avec la navette dun Ti lerand, on luy poiirra donnet ce nom : fon nagernbsp;sexecute galement, foit en avan^ant foit en reculant: lorsnbsp;qu'il seft allong on le juge avoir a peu prs deux pouces denbsp;longueur , amp; environ quatre lignes de grofleur, prifes versnbsp;ie milieu de fon. corps j ou 1'on yoit dautres petits corpufeg-les qui femblent ctre des ccufs.

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ET aoijatiques. Seconde Partie. Chap. XXXII. 77 Les extL'mitez de ce poiffon fe courbent differemment, denbsp;forte quelles femblent luy fcrvir de gouvernail, en nimc

Ccms ae nageoircs.

Le I4^ poilfon peut tre nomm Ie bec de Corbin, par rapport a la courbure de fa tte , qui fe termine en pointe ; laii-tre extrmit de fon corps eft groffe amp;: arrondie en forme dunc larme : on voit de longs poils fous la gorge de ce poiflbnnbsp;qui luy fervent de nageoires , en forte quenles rernuantla refinance du liquide ou il nage ie fait tourner du ct de fon dos.

Le 15^ poiflbn fera nomm la petite Araignc aquatiquc: la figure de ce poiflbn efl femblable a un fphrode , fur Ic-quel on remarque plufieurs lignes brunes amp;: parallelcs entr-elles, qui stendent du fens du plus grand diametre de cenbsp;poilfon , amp; entte ces lignes paralleles on y voit plufieurs cor-pufcules plus bruns que le refte de fon corps.

Jay auflfi remarque que les patres du devant de fa tte toient plus longues que celles qui font au bout oppof , amp;nbsp;que celles du milieu de Tune amp; fautre extrmit de tout fonnbsp;corps font plus longues que celles qui font a ct.

Le 16'= refl'emblant a une larme , fera nomm de ce nom : fon corps efl uniforme 8c tranfparent, de manicre quon nynbsp;remarque aucune ingalit fcnfible : fon col efl long amp; unnbsp;peu courb j amp;c fa tte qui va diminuant de grolfeur , fe termine par une petite rondeur.

Le 17' poiflbn fera nomm Limas : fa tte efl ronde, amp; fa queue aigu: le refte de fon corps eft alfez gros par rapport anbsp;fa longueur, qui devient plus courte dans fon allure qui pa-rolt alfez rguliere.

Le 18' poiflbn a t nomm Chenille aquatique ; il sen trouve de diverfes efpeces dans plufieurs infufions de plantesnbsp;routes differentes , amp;r jay remarqu en quelques-unes que lesnbsp;poils que nous avons dit ailleurs tre comme plantez aux deuxnbsp;ivres de cette chenille, femblent tourner dans de certainsnbsp;momens , comme une molette dperon tourneroit en luynbsp;donnaiit un coup de doigt j amp; c'eft ce mouvement qui determine une partie des corps qui font dune certaine groflcur anbsp;fe prcipiter dans fa bouche, dou ils font enfuite chafl'ezcnnbsp;partie, avec autant de vitefle qu ils en avoient eu pqur y ar-river,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 ij


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Des ANiMAtJX AERIENS , TERRESTRE S

Jay dc plus obferv deux petits corps cilindriques, longs dcnViron une ligne chacun , amp; dun peu moins de groffeur,nbsp;placez Tuil a droit amp; lautre a gauche du corps de cette chenille , 6c immdiatement a ct de fon coeur : ces corps fervent dappuy a la partie anterieure de Ianimal, pour luy donnet la facilit davancer dans Ie tems quil rampe fur Ie porte-objet du Microfcope.

On a bien de la peine a dcouvrir ces fortes de petites pattes , a caufe quelles font tres-courtes, amp; quelles fontnbsp;prefque toujours fous Ie corps de cette chenille , ne lesquot; ennbsp;cartant que tres-rarement.

Le 19' poilfbn fera nomm la groffe Araigne aquatique : fa figure approche de celle dun ovale j 6c fa bouche un pennbsp;enfonce fenible quelquefois fendu jufque vers le milieu denbsp;fon corps. Ses lvres font garnies de petits poils en mouvement , dont la viteffe femble fe communiquer interieurementnbsp;a un petit corps qul eft peut-tre le coeur , les poulmons denbsp;ce poiflbn qui 1environnent.

Le derriere eft aufli garni de poils, qui femblent former une efpece de queue j 6c lon voit immdiatement au-delTusnbsp;de lanus , un amas brun de made re que je crois ctre les ex-cremens de ce poiflbn , qui fe nourrit dautres plus petitsnbsp;poiftbns , que nous avons appellez Cornemufes , 6c qui pa-roiflentfe mouvoir dans leurs corps durant quelque tems.

Le refte du corps de ces araignes eft d'ordinaire rempli de plufieurs petits corpufcules auez irrguliers , qui peuventnbsp;pafler pour des oeufs,

On dcouvre aufli de ces efpeces de poiflTons dans les in-fufions que Fon prpare avec dc la paille de froment, de eelle drge mlee de quelques pis j dans celle que Fon faitnbsp;avec du bied de Turquie j dans la canne dInde , dans cellenbsp;du bois 6c de Fcorce dacacias 5 dans celle du poivre ennbsp;grains, 6cc. Toutes ces araignes, qui different les unes desnbsp;autres en quelque chofe, ont du poil tout autour de leursnbsp;corps, couch un peu obliquement de la tte vers la queue jnbsp;ce quon peut facilement obferver avec une Icntille de Microfcope d'une ligne ou environ de foyer.

J-9 2.0 poiftbn fera nomm , le poiflon a la grande gueu-.

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et AOTATlOyES. SeCOKDE PaRTiT,. Chap XXXII. 79 Ie ; paree que fa bouche occupe environ la moiti de routenbsp;la longueur de Ion corps : fa lvre fuperieure furpafl'e denbsp;beaucoup en longueur celle de finferieure , Tune lautrenbsp;font garnies de petits polls, amp; tout Ie dedans de fon corpsnbsp;cft rempli de petits corpufcules dingale tranfparence : en-bn Ie derriere de ce poiflbn eft termin par une queue afleznbsp;finguliere, amp; dont Ie mouvement eft peu fenftble.

Le zi^ poijfon fera nomm lAntonnoir , paree que fa figure la plus conftante luy reflemble : on le voit paroitre icy fbus trois formes difterentes j dans celle du milieu on apper-^oit fa bouche ouverte Sc ronde j fes lvres font interieure-ment garnies de petits polls qui fe mouvent tres-vite: fonnbsp;corps eft fem au-dedans de plufieurs petits corps tres-irr-guliers : fa queue, qui eft fort longue , traine fouvent aprsnbsp;elle une petite pellicule attache a fon extrmitc : on en voitnbsp;un fecond a gauche qui a la bouche ferme j Sc un troifimcnbsp;du cot droit dont le corps eft plus rond : fa queue formenbsp;dans de certains terns une efpece de tire-boure , qui ne de-meure pas long-tems dans eet tat; car la tte de ce poiflbnnbsp;sloignant de fon extrmit, les fpires qui paroiflbnt au milieu fe redrefl'enc.

Le xi' poiflbn , qui a ia tte faite en trefle , Sc la queue fourchu, fera nomm le Poiflbn a la tte trefle , Sc au derriere fourchu : fa bouche eft tres - petite Sc bien ronde : lanbsp;moiti de fon corps , qui eft du ct de la tte , femble donnet le mouvement a tout le refte qui paroit immobile : eettenbsp;partie qui eft du ct de la tte eft plus tranfparente quenbsp;1 autre, Sc on fa v fe plier tres-facllement en tous fens.

Le zf poiflbn reprefent en AB , fera nomm Chauflbn^ paree qu il en a la figure , Sc que la courbure A C , peut paf-fer pour lentre du chauflbn : le dedans du corps de ce poif-fon eft rnuni de plufieurs corpufcules tres - tranfparens, quenbsp;ion croit tre des osufs.

Dans le tems que je me propofols de fupprimer totale-, ment cette infufion , je mavifay den mettre une tres-pe^nbsp;titegoutte fur le porte-objet de mon Microfcope , croyantnbsp;que ce feroit la derniere fois que jexaminerois cette liqueur jnbsp;pais eft ly regardant je fus tout tonn dy Yoir un prodige PUncfeen,

' Uij


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8a D ES ANrMAUX AERIENS, TER.RESTRES

des plus ilnguUer que jaye obl'erv dans routes les infiifioit-

prcedentes.

Ctoit une efpece particuliere de chenille aquatique , 8c des plus rares, n en ayant pti voir que fept ou huit en diver-fes reprifes, durant tpois jours feiilement j ce qui a fuffi pournbsp;en taire des defleins qui occupent une Planche entiere dansnbsp;laquelle Monficur de Vigneux la reprefehte en huit formeSjnbsp;dincrentes en quelque chofe Tune de lautre, ainli que nousnbsp;lavons vu.

A B , eil Tune des reprefentations de cette efpece de chenille aquatique , o lon voit que fon corps eft compof de pluhcurs anneaux en forme de hourlets , qui rentrent lesnbsp;Planche if, uns dans les autres, en sapprochant du milieu marqu C,

Ce quil y a de plus lingulier dans ce nouveau poilfon , ed qu on voit fortir de fa bouche une efpece de trompe , com-pofe de pluheurs pieces engaines Tune dans lautre , qui fenbsp;dcouvent en A, D , H , N, R , Y , et amp;.

Lextrmit de cette trompe fe voit perce en D , en H,; en N, en Y, et en Sc, o ellc eft toute ronde: elle eft refen-du cn deux parties en R , amp; en trois en A , o elles fornientnbsp;deux OU trois petites eminences: en L L , on appercoit deuxnbsp;lvres garnies de poiis tres - mobiles- j amp;: en TT , on ny voitnbsp;aucun poil apparent.

Pendant que nous obfervions routes ces chofes, nous ap-' perfumes tout dun coup fortir du milieu de la poitrine de eet animal une efpece de corne, reprefente en F 8t en P ,nbsp;doiit la longueur nous parut compofe de trois efpeces denbsp;falanges dingales grofleur , qui rentroient Tune dans lautre , comme font les tuyaux dune lunette dapproche quenbsp;lon veilt raccourcir ; amp; cette corne mouvante dcrivoit parnbsp;Tune de fes extrmitez F, P, un are de eerde , en paftantnbsp;tantt de droit a gauche, 8c tantt de gauche a droit j aprsnbsp;quoy elle difparoifloit entierement.

Nous vimes au derriere de ce poifton deux pointes cres-aigus, comme on les a marques en B , en E , en O , en S , en Z , amp; cn t- Et lorfque eet animal donne a fa queuenbsp;une certaine fituation particuliere , il en dcouvre jufquanbsp;trois , ainli quon les peut voir rcprefentes en I.

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ET AQ^ATicipES Sfcokde Partie. Chap. XXXH Si Entre R S , on apper^oic cette chenille de tote fa longueur i amp; en V j Y et amp;, eile y eft vu plus ou mcins rac-courcie.

CHAPITRE XXXIII.

Suite des Ohfrvatiom fakes Jur la tnme cone de bok de chne, qui toit lt;^enu flottant fur leau de^uknbsp;Montargk jujqud Tark.

En fupprimant Iinfufion prcedente , je confcTvay une PUnchen.

partie de 1ccorce , que je fis bien fcher au feu; amp;

Tayanc remife en infufion dans un vaiffeau de fayence bien net, avec de leau de la Seine , japper9us en diverfes fois,

5Z durant iefpace denviron deux mois, les nouveaux poif-fons marqiiez i, i amp;

Jay nomni Gland cornu , Ie premier de ces poilTons , a caufe que fa figure approche aflez de celle de ce fruit : fanbsp;tte que I on volt en haut eft orne de deux efpeces de cor-nes, longues, roides , blanches amp;c tranfparentes , auffi-biennbsp;que Ie refte de fon corps, dans lequel on napper^oic aucunnbsp;vifcere, ni aucune tache , Ie tout tant parfaitemeiit gal ,

amp;c Tanimal dans un mouvement tres-lent.

Le fecond , que je nommeray Ie Piroctteur concave amp;C convexe , a fon mouvement circulaire : toute fa partie convexe eft garnie dune fcule range de poils, plus longs versnbsp;la queue quils ne font ailleurs : le mouvement de ces poilsnbsp;eft ft rapide amp; ft particulier, quil fait tourner circulairementnbsp;e.e poiffon , avec tant de vitefte , que les autres nen f9au-roient approcher durant fon pirqettment, qui dure alTeznbsp;long-tems.

Enfin le troifime poiftbn fera nomm Volute gt; a caufe quil eft tourn fpiralement, de mme que le reflbrt qui eftnbsp;renferm dans le barillet dune montre de poche: tout fonnbsp;corps eft attach a une membrane tres-fine , blanche amp;c tranf-parehtc, fe terminant en pointe du c^t de ia tte gt; ^ fe

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Des AMIMAX aEriens; terrestreS mouvant circulairement avec affez de ienteur , dont lanbsp;raifon eft affez vidente pour navoir pas befoin detre ex-plique.

CHAPITRE XXXIV.

Des nouveaux foijjom trouve^da?is me infiijton dcone de bots de chene nenf.

ENviron Ie 15. Decembre de lanne 171^, je mis infu-fcr a froid, dans de leau de riviere , plulieurs petits niorceaux dune corce tres - paiffe dune grofle bche denbsp;bois de chne neuf, environ deux heures aprs jy apper^snbsp;de petits poiffons, que jay nommez Cornemufes argentes:nbsp;amp; Ie 15. Janvier 1717. je coninien^ay a voir dans une tres-petite goutte de cctte eau cinq ou fix nouveaux poiffonsnbsp;dun mme genre, qui me parurent allez confiderables pournbsp;merirer une place dans cette Hiftoire , tant a caufe de leurnbsp;couleur, de leur groffeur, figures amp; mouvemcns differens gt;nbsp;qua caufe quils font les feuls de cette nature, que jaye ap-per^s durant tont Ie cours de mes obfervations.

FJancheii-

Pour crire Thiftoire anatomique de ce poiffon , jay fait ce que jay pu pour trouver un nom qui luy convint ; maisnbsp;ni moy ni ceux a qui je lay fait voir , nont p y rffir , lanbsp;raifon en eft, que eet infedc ne conferve pas durant unenbsp;minute la mme figure fous laquelle il paroillbit un peu au-paravant , de forte quen tres - peu de tems on Ie voit fousnbsp;routes les diverfes formes reprefentes en cette Planche tnbsp;cependant Ie defir detre , pour ainli dire , Ie parrein dunnbsp;petit animal aufii rare'que l eft celuy-cy, amp; aulfi curieux anbsp;voir pendant fon nager, a fait que plufieurs perfonnes fe fontnbsp;efforces de Ie nmmer j mais paree que les uns lont apper-cus dune forme particuliere, les autres d'une autre , cela luynbsp;a fait donner Ie nom de Chenille v celuy de Chauffe ou denbsp;Chauffette , de Gutre, ou d Elegant : de Naffe , de poiflbnnbsp;a deux ttes : de Coajpet a bouquin j enfin de Rognon.

' nbsp;nbsp;nbsp;Ceux

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4 ES ANIMAUX AERiEKS ; TERRESTRES vtefTe , quon a eu de la peine den fixer une feule attitude.'

Celuy qui fe voit au-deffous de la lettre K, peut tre ap-pell la MafiTu j paree que fa bouche qui eft en bas eft tota-lement ferme, amp; que fon corps eft allz tendu amp; gonfl dans fon milieu pour recevoir ce nom. On voit fes oeufs quenbsp;Ion y a reprefentez par quclques petits globules im peu irrguliers.

Au-deftbus de lendroit marqu L , il sen voit un autre , tellement courb , que reflemblant a une faucifte plie ennbsp;deux, on luy a donn ce nom.

Au-delTous des lettres M, M, on y voit deux de ces poif-fons morts flibitement , y paroiflant fous une lorme qui ap-proche aftez de celle dun Rognon , amp;c qui ne font vs ainfi, qua caufe quils ont t faifis dans eet tat au moment denbsp;lvaporation totale de la liqueur o on les avoit vus fe trailer un peu avant leur mort.

D ans 1 inftant que ces fortes d animaux celfent de vivre , on les voit devenir blancs Sc tranfparens , de jaune pale quilsnbsp;toient auparavant: la raifon en eft vidente , puis quellenbsp;eft la mme que celle des liqueurs qui paroiffent colores ,nbsp;tant en gros volume , amp; qui ceftent de Ie paroitre lorfquel-les fe trouvent en petite quantit dans des vaifteaux de verrenbsp;de peu dpaifteur.

N , eft encore un poiflbn de mme genre , qui pour la feffemblanee quil a avec une racine appelle Carotte , feranbsp;iomm de ce nom.

II sen voit un autre en O , que jay nomm lElegant, a caufe quil ma paru nager avec tant de grace , amp; fe tranf-porter dune maniere fi ^rave amp; fi majeftueufe durant fesnbsp;divers changemens, que je nay pu luy refufer ce nom.

P , Q^, R , S , T, V, et X , font encore des poilfons de nicme nature , vs immdiatement aprs leur mort, fousnbsp;routes les diverfes formes exprimes au-defl'ous de ces mrnbsp;mes lettres.

Enfin fous la lettre Y , on y voit un poiflbn dun autre genre, dont la forme approche aflbz dune efpece de bou-teille ? pour luy donner ce nom, dc qui ch nageant parmi lesnbsp;prcedfns, comme parmi un grand nombre dautres , dont


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ET AoATiQtTs. Seconde Partie. Chap.XXX'V. je ne diray rien, faifoit rentrer pour un moment Textrmitnbsp;de fon col en dedans.

Le froid stant augment confiderablement, peu de jours aprs la naiflance de ces gros infeftes , amp; Ic vent du Nordnbsp;stanc fait feiitir de plus en plus dans lendroit ou je demeu-re , le nombre de ces poiflbns eft diminu peu a peu j denbsp;forte quau bout denviron quinze jours jay ceff d en tirefnbsp;de cette infulion.

CHAPITRE XXXV.

DiJJertAtion Jttr la maniere dont on apperfoit les objets qul jont njus au travers des Microfcopes, desnbsp;Lunettes d approche.

LEs fentimens des Pbilofophes fe trouvant partagez fur la maniere dont nous appercevons les objets quandnbsp;nous les regardons au travers des Microfcopes amp; des Lunettes dappi'oche , jay cru qutant muni dun nombre fulfifancnbsp;de ces machines , je pourrois par diverfes experiences par-venir a connoitre alTez exadement la matiere en contefta-tion, amp;c donner par-la les moyens de dcider en faveur desnbsp;Uns OU des autres.

Pour nous conduire avec quelque ordre dans la recherche que nous voulons faire , il eft, ce me fcmble, nceflaire denbsp;bien faire comprendre de quoy il saglt : pour eet efiet, jenbsp;diray premierement quen difcourant un jour avec M'nbsp;fur la differente maniere de voir les objets differemment po-fez dans les Microfcopes j il remarquoit que dans ceux quinbsp;font montez dune feule lentille dun court foyer , 1objecnbsp;toit toujours plac entre la lumiere amp; loeil j amp; que dans lesnbsp;autres Microfcopes montez de deux ou de trois verres, 1ob-jet y toit ordinairement fitu un peu au-dela , ou au-deffousnbsp;de la lumiere quil recevoit pour tre renvoye a locil dunbsp;Spelateur.

Ces obfcrvations tant fuppofes, nous convinmes encore

m ij


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Des animau-s: aeriens gt; terrestres que les objets opaques toienc vs par reflexion dans les Mi-crofcopes a deux amp; a trois verres, en les y regardant de hautnbsp;en bas. Mais onne peut pas accorder a Monfleur quenbsp;dans les Microfcopes a liqueurs on y apper9oive les objetsnbsp;tranfparens par les rayons de lumiere qui pallent des poresnbsp;de CCS corps fur la retine, o faifant diverles impreffions ilsnbsp;donnent occaiion a lame de les appercevoir.

II faut avoer que cctte maniere dexpliquer lapparence des objets tranfparens, qui font vs dans les Microfcopes anbsp;liqueurs, eft tres-flmple , cependant il neft pas difficile dennbsp;dmontrer la faufl'et , en prouvant que la lumiere agit dansnbsp;ce dernier Mierofcope de mme que dans Ie premier ^ c eft-a-dire , quelle y fait encore voir les objets par reflexion ;nbsp;mais d une maniere un peu plus compofe : amp;: que quandnbsp;nous recevons des rayons qui viennent a nos yeux fans strenbsp;reflchis , aprs avoir traverf les pores des corps tranfparens , amp;c des rayons reflchis tout enfemble, Ie corps d'o ilsnbsp;toient partis nous en pafoifl'oit a la verit plus clair , maisnbsp;toujours avec moins de diftindiqn quil nauroit paru, fl nousnbsp;neuffions point receu de rayons , qui nauroient limplementnbsp;fait que traverfer les pores des corps tranfparens. Et pournbsp;nepas confondre ls ideesdiflrentesque javois a loccalionnbsp;des mots de clair amp; de diftint,je les dfinis en cette forte,nbsp;afin dviter le^ qonteftations qui pourroient naitre , en Ie?nbsp;cmployant ey-aprs dans mes preuves, fans avoir pris cettpnbsp;precaution.

Je dis done quun objet paroit feulement clair, lorfquil envoye beaucoup de lumiere dans nos yeiix. Q;uun objet paroit diftint, lorfque tous fes points exterieurs envoyent unenbsp;quantit fuflifante de rayons , qui saflemblent fparmentnbsp;en autant de divers points de la repne , quil y en a dansnbsp;Jobjet.

Et quun objet paroit en mme tems clair amp; diftint, lors que chaque point de fa fuperficie reflchit dans 1 oeil Ie plusnbsp;de rayons de lumiere quil eft jpoflTible amp; que les rayons quinbsp;partent de tous pes points de 1 objet, fe rnilfent en. aptant

divers points de la retine qui leur rpondent.

Ceja nbsp;nbsp;nbsp;paflfay aux preuves amp;: aux experience^

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ET AOyATlQJJES. SeCONBE PaRTIE. Chap. XXXIV. gj lt;5ui fuivcnt, en faifant prcmieremciic cmprcnclre que lesnbsp;rayons de lumiere qui ont fimplemcnt traveri les pores desnbsp;corps tranfparens , ne font pas ceux qui nous font apperce-voir ces corps j puifque de tels rayons ne peuvent nous fairenbsp;fentir que ce quils rencontrent en leur cliemin , amp;: que nenbsp;rencontrant que la matiere fubtile contenu dans ces pores,nbsp;Laquelle ne nous eft nullement fenllble , il scnfuit quils nenbsp;nous f^auroient faire appercevoir aucune partie de ces corps.

2.. Quand par la lencre d une ehambre nous regardons les objets de dehors au travers dune glace de miroirqui fertnbsp;de vitre, nous ceflbns de voir cette glace ds Ic moment quenbsp;nous nous appliquons a bien confidercr ces objets , nousnbsp;les appercevons prefque aufli beaux amp; auffi diftindementnbsp;quils nous paroitroient cette glace ntoit pas pofe en-treux amp; nous j do il ftiit que la glace , ft elle eft bien nette , ninterrompt que tres-foiblement les rayons de lumierenbsp;qui viennent des objets exterieurs puifquelle ne changenbsp;rien dans lapparence de ces objets, ft ce neft quelle les faitnbsp;paroitre en des lieux ou ils ne font pas, amp; c]uelque peu plusnbsp;bruns quils'ne paroitroient , fans Iinterpoiitiop de cettenbsp;vitte.

3. Si au lieu de porter notre attention au-dela dc ce verre , nous nous bornons uniquement a Ie conftderer , il eft certain quen lobfervant avec application , nous pourronsnbsp;dcouvrir sil a t bien adouci, sil eft bien poli , sil ny anbsp;point de rayes, sil ne sy trouve ni bules dair , ni points ,nbsp;ni ondes , tc. en un mot, nous y remarquerons jufques auxnbsp;moindres parcicularitcz fenftbles.

II sagit done maintenant de ffavoir comment nous par-yenons a la connoiflance de toutes ces chofes , ft ceft par Ie moyen des rayons de lumiere qui nous viennent immdia-tement des objets de dcliors ; ou ft ce font dautres rayonsnbsp;de lumiere que la glace a reus du dedans de la ehambre , amp;nbsp;quelle nous renvoye enfuite, pour nous faire diftinguer toutes ces particularitez j ou enfin ft c ell tout enfcmble de luncnbsp;c de lautre maniere que nous les obfervons.

1. Ce neft pas par la lumiere immdiatement envoye des objets exterieurs que japper^ois tout ce que je remarque ^

m iij

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S8 Des animaux aeriens, terrestres puiCquen les regardantattentivement, je cede dappercevoirnbsp;la glace, amp; tout ce quelle contient.

z. Ce ne font point non plus les rayons de lumiere qut venant du Ciel, vers lequel je porte ma v , qui me la fontnbsp;appercevoir avec fes dfauts de tranfparence , puifque je nenbsp;vois que Ie Ciel par cette fa^on de regarder.

II en favrt done premierement conclure , que japper9ois cette gface par les feuls rayons de lumiere quelle a regs dunbsp;dedans de la chambre , quelle reflchit enfuire dans mesnbsp;yeux, avec les modifications ncefl'aires pour me faire fentirnbsp;tont ce que jy diftingue.

Dailleurs , fi pendant que je vois ainfi la glac pat des quot;rayons reflchis du dedans de la chambre , ilarrive que jennbsp;re^oive encore dautres qui vieiinent immdiatement dunbsp;Ciel OU de quelque autre objet, ces derniers rayons ne fontnbsp;quinterrompre ladion des rayons reflchis, amp; mempchentnbsp;dobferver ce verre auffi exadement que je Ie ferois. Ft jenbsp;fuis dailleurs perfuad, que sil toit poflSble de tapiflr dunnbsp;noir parfait toute la chambre ou eft cette glac, on ne pour-roit voir du dedans de cette chambre , que les objets quinbsp;feroient au-dela, amp; non la glace : car fi vous arrtez a 1ex-trmit dun tyau denviron trois pouces de longueur , amp;nbsp;dun pouce de diametre , dont Ie dedans foit Ie plus noirnbsp;quil eft poflible, un morceau de glace bien tranlparente,nbsp;pendant que votre ceil feta applique a 1autre extrmit dunbsp;mme tuyau , regardant par un trou qui occupe Ie centre denbsp;cette extrmit , amp; qui foit plus petit que louverturc de Ia*nbsp;prunelle j en forte quaucun rayon, sil eft poflible, ne puiflfenbsp;fe reflchir de linterieur de ce tuyau ; vous ne diftinguereznbsp;rien de ce verre , amp; votre v fe terminera entierement anbsp;1objet exterieur o vous la dirigez.

Aprs ces obfervations, il ne fera pas difficile dexpliquer comment nous voyons les objets par Ie moyen des Microf-copes a un OU a plufieurs verres , ni de prouver que tousnbsp;les objets ny font bien vus , que par la feule lumiere r-flchie.

1. Quand au travers dune feule lentille denviron trois lignes de foyer , monte dans Ie Microfcope, dont voicy Ie


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dc la premiere Par-

ET AQiTATtauES. Sconde Partie. Chap. XXXV. * Sp deffein , nous regardons de haut en bas de petits objets, Fianchc 7nbsp;comme des grains de fable rpandus fur un corps noir, quinbsp;fert de portes-objets gt; il eft indubitable que nous les apper-cevons par la lumiere que leur furface renvoye a Iceilnbsp;que sil toit poflible dempcher que les rayons qui pour-roient les avoir penetrez, ne vinlTent fe meier fur la retinenbsp;avec les rayons reflchis dont je parle , nous en diftingue-rions incomparablement mieux cette fuperficie tournee dcnbsp;notre ct. Et comme ces objets regardez de cette mmcnbsp;maniere avec un Microfcope a plulieurs verres , ne fontnbsp;point apper^s autrement, on en doit conclure, quils fontnbsp;toujours vs dans de pareilles experiences , par des rayonsnbsp;reflchis , ainfl que nous les verrions de nos yeux nuds, amp;nbsp;nullement par des rayons qui fe rompent ailleurs, que dansnbsp;les verres de ces fortes dinftrumens.

II refte maintenant a montrer que la mme chofe arrive quand nous regardons des objets au travers des Microfcopesnbsp;a liqueurs , tenus dans une direftion femblable a celle quenbsp;nous donnons a une Lunette dapproche , pour obferver cenbsp;qui fe paflTe dans Ie Ciel.

Pour eet eflt , il faut fe fouvenir de ce que irous avons dit touehant la glace de rairoir applique a la tenctre dunenbsp;hambre j ffavoir, que nous ne Tappercevons point par lesnbsp;rayons qui nous viennent immdiatement des objets du dehors , en la traverfant {implement; mais par ceux qui, ayantnbsp;penetr les pores de ce verre , font retournez de la furfacenbsp;interieure de la chambre fur les endroits folides de la glace,nbsp;pour entrer dans nos yeux aprs une feconde reflxion j ainlinbsp;les objets ou les parties de ces objets ne font point apper-^us dans ce Microfcope , par les rayons de lumiere quinbsp;viennent dabord du dehors, pafTant au travers des endroitsnbsp;tout tranfparens de ces corps , mais par ceux qui ayant pafleznbsp;par ces mmcs endroits, reviennent du fond du Microfcope i cefl-a-dire , de la partie de la lentille , que fouverturcnbsp;du diaphragme lailTe dcouverte fur leur furface tournee denbsp;notre CQt , amp; sen reflchilTcnt enfuite jufquau fond dcnbsp;foeil, ou ils peignent fimage de ces objets.

Tout cela fe peut encore confirmer par dautres experien


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fo Ds animaux aeriens,teb.restres ces , en voicy une que Ie hazard me fit un jour naitre , quinbsp;me femble tres-propre pour niontrer que nous voyons les ob-jets dans Ie Microfcope a liqueurs par la feule rfiexion de ianbsp;lumiere.

Un tres-petit corps opaque stant heureufement trouv dans une goutte de liqueur place au milieu du concave ounbsp;porte-objet de verre , fe fit voir dune belle couleur argentine dans une all'ez grande tendu de fa furface tourne denbsp;nion cot i amp; eette tendu ne pouvoit tre vu que par desnbsp;rayons de lumiere refichis , pendant que les endroits quinbsp;en toient un peu loigncz me paroiflbient tres - opaques jnbsp;paree que la rondeur de eet objet ne permettoit pas que Ianbsp;lumiere reflchie de ces mmes endroits , vint vers monnbsp;oeiL

Le mme hazard qui a fait trouver Ie corps opaque dont je viens de parler , pof au milieu du concave ou porte-objet , pourroit bien en faire trouver un autre dans ie mmcnbsp;iieu, dont les parties feroient 11 defunies ^ li intcrrompus ennbsp;fa furface , que les rayons de lumiere reflechis fur luy sy ab-forberoient encierement , do il scnfuivroit que nen reve-nant pas dans rceil du Spctatcur , ce petit objet paroitroitnbsp;toujours opaque. Ou enfin ce corps opaque occupant tropnbsp;defpace vis-a-vis de la lentille, amp; empchant par-la lentrcnbsp;des rayons de lumiere, il ne pourroit tre vu.

Mais fi 1on veut faire reiilfir cette experience , il ny a qua prendre une lentille dun foyer un peu long , commenbsp;dunpouce , amp; donner au diaphragme , dont on doit la cou-vrir, une ouverture qui furpalVe celle du diametre du corpsnbsp;que Ton veut obferver j alors fi ce corps opaque eft propre anbsp;reflchir la lumiere qif il aura re^u fur fa furface tournenbsp;vers nous, il ne manquera pas detre vu.

On nfobjeftcra peut-tre quen faifanx rencontrer le corps opaque vis-a-vis le milieu de la flame dune chandclle , onnbsp;ly voit fi noir , qite Ton ne diftingue rien du tout en fa fuper-ficie j ce c]ui ne devroit pas arriver.

Javou que fi le corps opaque eft trop petit, par rapport A la groflurdela flame de cette chandelle, il paroitra noir,nbsp;il caufe que la grande quantit de rayons de lumiere gt; qui

vxendra

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tr AeiJATTQtJES. Seconde Partie. Chap. XXXV. 91 Viendra dans lociU fera capable deffacer rimprcflion des foi^nbsp;bles rayons quit revolt de lobjet que lon veut voir.

Por preuve inconteftable de cette Verit , h nous prenons tin objet plus gros pour faire cette experience , notre oeilnbsp;recevanc alors moins de rayons direds de la flame de cettenbsp;chandelle gt; ce peu de rayons ne nous empchera pas de voirnbsp;ce corps , Sc ceft une des principales raifons qui doic nousnbsp;obliger fouvent a diminuer louverture des diaphragmes quenbsp;nous mettons fur les lentilles des MicrofcopesSc ailleurs.

Une autre experience qui prouve certainenient que les ob-jets, comme les anguilles du vinaigre , font vs par la feule reflexion de la lumiere , qui retourne du fond du Microf-cope fur eux-mmes , ceft que fi lon applique au cotc platnbsp;du concave ou porte-objet, un diaphragme qui couvrc in-me une partie du concave o font ces anguilles, on ne ceflTenbsp;pas pour cela de voir celles qui ne fe trouvent pas dans lesnbsp;rayons de lumiere qui traverfcnt Ie milieu du concave' 6Cnbsp;nime celles qui permettent par leur tranfparence Ie paflagenbsp;de la lumiere qui fouffre rfraStion, en traverfant Ie centrenbsp;du concave , 6c les endroits voifins , ne paroiftent pas , anbsp;beaueoup prs, fi diftimftcs que celles qui ne repoivcnt la lumiere que par reflexion , Sc Ton eft mme fouvent oblig denbsp;dtourner quelque peu Ie Microfcope, pour ne pas recevoirnbsp;dans ce moment tant de rayons direts qui nous empchentnbsp;de voir Fobjet Ie plus diftinfement quil eft poffible , quoy-que ces rayons Ie faftent paroitre avec plus dclat.

Et il faut remarquer quen vous fervant d'une lentille den-viron trois lignes de foyer , vous rendrez lexperience dont je viens de parler plus fenflble , que ft vous vous ferviez dmnbsp;ne lentille dim foyer plus petit j a caufe que celle-cy , fai^nbsp;fant dcouvrir un moindre champ que 1autre , les objets unnbsp;peu cartez du trou par o paffe la lumiere, nen pourroiencnbsp;pas tre apper^s.

f. Lorlquon obferve exaftement les plus groflTes bules dair formes dans la goutte de vinaigre qui occiipe la coivnbsp;cavit du porte-objet, 6c que pour eet effet on fe fert de lanbsp;flame dune bougie au lieu du jour , on apper^oit 1iinagenbsp;,en petit de cette flame qui paroit fur la convexitc de ia bou-


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5)1 Des animaux aeriens, terrestres ie dair tournee vers nos yeux , ce qui marque infailliblementnbsp;que ceft par reflxion que nous appercevons cette petitenbsp;image, comme nous la verrions par la reflxion de defliisnbsp;un miroir convexe de mtal.

Tout au contraire, on appercevra cette flame plus grofle au-dela de cette bule dair, quon ne la v en de9a , pareenbsp;que la concavit du vinaigre , qui touche immdiatement Ienbsp;derriere de la boule dair, a la propriet de taire paroitrenbsp;plus grofl limage de lobjet qui luy eft oppof.

4. Si Ton met des grains de fable fut Ie verre concave du Microfcope ouvert par les ebtez , pour donner paflage a lanbsp;lumiere 8c quon regarde ces objets de haut en bas , avecnbsp;ce Microfcope lev a plomb au - defllis dun corps qui ren-voye a lceil des rayons de lumiere au travers de ce concave,nbsp;pendant que ces mmes grains de fable en reflchiffent auflijnbsp;on les verra avec moins de diftintion qu on ne feroit , fi onnbsp;les regardoit en mettant a la place de ce corps un morceaunbsp;de drap noir , affez prs du trou inferieur de ce mme inf-trument , do il fuit que la lumiere rompu venant a 1oeilnbsp;immdiatement , aprs avoir foufFert quelques rfrationsnbsp;dans ce verre concave , c dans ces grains de fable , troublenbsp;Iadion des rayons rflchis , en caufant une fenfation con-fufe de ces objets , de mme que tont ce qui eft peint dansnbsp;un Tableau bien clair , y eft v avec moins de diftindionnbsp;bc de beaut quil nc Ie feroit, fl les objets qui lenvironnentnbsp;ne luy envoyoient pas par reflexion, une partie de la lumierenbsp;quils re^oivent.

Enfin fi etoit la lumiere rompu qui vient immdiate-ment dans Toeil du Spedateur , aprs avoir traverf les objets tranfparens , qui nous les fit voir diftindement , il sen-fuivroit que plus loeil recevroit de rayons rompus , plus il dcouvriroit de parties diftindes dans lobjet , amp; ceft prci-fement tout Ie contraire de ce qui arrive i puifque a mefurenbsp;que lon augmentc louverture objedive du Microfcope ,nbsp;pour donner paflage a plus de rayons de lumiere qui entrentnbsp;n:tr;idiatement dans Tteil, aprs avoir t rompus j plusnbsp;iobjet paroit confus.

On objede que pour yoir fl un verre 4e lunette eft bien

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ET AQUATIOFES. SeCONDE PaRTIE. Chap. XXXV. 9? adouci, OU sil eft bien poli, on Ie regarde en Ie pla^ant en-trc la lumiere amp; Tceil j amp;: quainli nous en jugeons mieuxnbsp;quen ie regardant de toute autre maniere j do Ton veutnbsp;conclure que nous voyons les dfauts dadoucifl'ement de cenbsp;verre , par la feule lumiere rompu , qui vient iinmdiate-ment dans nos yeux , aprcs 1avoir traverf.

Cette confequence me paroit tire avec un peu trop dc prcipitation j amp; fans avoir examin les circonftances qui ac-compagnent Texperience dont il sagit puifque bien loin denbsp;faire contre nous , elle va nous fervir d un nouveau moyennbsp;pout combattre fopinion en faveur de laquelle on lappor-te i en faifant comprendre qu il neft pas toujours vray denbsp;dire que pour voir fi un verre de lunette eft affez adouci amp;nbsp;aflez poli, on Ie place entre la lumiere amp; Toeil j puifque ceuxnbsp;qui taillent ces verres nont pas befoin de les dmafliquernbsp;pour connotre sils ont radouciffement amp;c Ie poliment re-quis: ils ne font pour cela que regarder ce verre en tour-nant Ie dos a la lumiere , pendant quils ia font recevoir aunbsp;verre qui eft attach a la molette,

On reconnoic mme encore aftez bien fi un verre de lunette a les perfections quil doit avoir du ct du travail , lorfquil eft dtach de defliis la molette , en Ie regardantnbsp;appliqu fur un morceau de drap noir, pendant quil re^oitnbsp;la lumiere prefque a plomb, amp; quelle revient de mme dansnbsp;nos yeux , ayant Ie dos tourn a la lumiere du jour , afin denbsp;nen recevoir par reflxion, que de la furface du-verre quonnbsp;examine, en Ie remuant doucement, pendant quon Ie tientnbsp;ainfi en experience.

II nous refte enfin a prouver quen mettant Ie verre entre la lumiere amp; lceil, pour Ie regarder comme on Ie propofe ,nbsp;nous Ie voyons ciacorc par reflxion; car pendaht que nousnbsp;lobfervons dans cette fituation , une partie des rayons denbsp;lumiere qui 1ont traverf luy eft renvoye par les objets quinbsp;font en de^a , amp;: d'o luy viennent en mme tems dautresnbsp;rayons; en forte que ceux-cy amp;c ceux-la retournent de ce verre a nos yeux , par une feconde reflxion.

De plus, il faut remarquer que fi dans cette experience nous tournons Ie verre que nous voulons obferver exade-

n ij

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94 Des animaux aerie^ts, terrestres ment, vis-a-vis Ie bois dunc croife de fcntrc gt; afin de rc-cevoir moins de luniiei'c qui fc rompcnt en traverfant cc vcr-re i nous Ie verrons ccrrainement avec plus de diftindion quenbsp;nous ne ferions fans cectc prcaution.

Enfin les objets que nous appercevons par Ie moyen des lunettes dapprocjie , ne fe voyent auffi que par la luraierenbsp;quils refichiflent a nos yeux j amp;c routes les refradions quenbsp;les rayons foufFrent, en traverfant les verres de ces inftru-mens, ne fervent qua nous augmenter lapparerice de Tobnbsp;iet , a nous Ie faire paritre plus prochc , plus gros amp; plusnbsp;diftind' , mais moins clair qu'il ne paroitroit aux yeux nuds,nbsp;amp;c fans Ie fecours des lunettes.

Nous pouvons done maintenant conclurc , que tous les objets apper^us, foit par les Microfcopes en general, foit paries Telefcopes , ne fontvus bien diftindement, que par lesnbsp;feuls rayons reflchis.

Sil arriyoic , Monfieur, qu'aprs avoir examine cette petite DilTertation , vous ne fuffiez pas de mon fentiment , je vous prie de me faire la grace de mettre par crit ce quenbsp;vous y aurez trouv de dfedueux, tant dans mes raifonne-mens , que dans les experiences dont je les ay accompa-gnez j afin que jeflaye fi je pourray parvenir a rendre plusnbsp;elaire amp;c plus intelligible la matiere en conteftation.

Vous aurez aufli Ia bont de nous faire comprendre , i. Comment en fuivant votre hypothfe, nous voyons les grainsnbsp;de fable pofez fur Ie porte-objet du Microfcope a liqueur ,nbsp;femblable a celuy qui eft reprefent en cette figure , Planchenbsp;5. de la premiere Partie, iorfque nous les regardons de hautnbsp;en bas ?

Comment nous appercevons les mmes grains de fable par ce mme Microfcope, en luy donnant une fituation borifontale?

f, Pourquoy nous les voyons mieux dans Tune de ces 11-tuations, que dans lautre ?

4, Et pourquoy encore ces mmes grains de fable paroif-fenf plus bruns , tant vs dans la diredion horifontale du Microfcope, que d^ins fa verticale ?

Pourquoy il fauc moins donner douverture aux dia-;

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ET AQi/ATIQUr^. SeCONDE PARTIE. Chap. XXXY, 95 phragmes des ientilles dun court foyer, qua ceux des leii-tilles dont Ie foyer eft plus loign du verre ?

6. Pourquoy les plus petits animaux vilibles des liqueurs, Se les plus petits atomes quon y dcouvre , font-ils mieuxnbsp;apper^s lorfqu iis font hors du rayon principal, que lorf-quils font dans ce mme rayon , ou tout proche.

quot;f. Et pourquoy il y en a de li petits, quil ncft pas pof-fible de les appercevoir dans ia lumiere qui les craverfe di-reftement, en paffant par laxe de la vilion ou auprs j amp; quils font vs dans iombre, ou hors Ie cone des rayons quinbsp;pa'ent par toute rouverture objeftive du Microfcope ?

8. Pourquoy nous nappercevons pas ie concave ou por-te-ohjet de verre, que lon fuppofe tre des plus parfaits , avec autant de diftinlion que nous appercevons les anguil-les du vinaigre , par exemple , qui font fur cette concavit jnbsp;puifque que ce concave eft plus tranfparent que ces meinesnbsp;angTiilles ?

9*. Pourquoy certains corps opaques font-ils vs dans Ie Microfcope a liqueurs , en les y regardant comme on regar-de dans une lunette dapproche quoyquii ne pafte aueunnbsp;rayon de lumiere au travers de ces corps ?

Vous verrez , Monfieur, qu 11 ny a aueun Phnomne contenus dans les dificultez que jay 1honncur de vous pro-pofer icy , qui nait t rfolu ci-devant, ou qui ne Ie puiftenbsp;tre facilement par lhypothfe de la double reflexion desnbsp;rayons de lumiere j amp;: que de plus , il neft: pas nccftairenbsp;davoir recours aux refradions que la lumiere fouftfe en lesnbsp;traverfant, ft ce neft aprs quils font reflchis ; amp; enfin quenbsp;ces refradions fout tres-nuifibles , en un fens j puifque lesnbsp;rayons ainfi rompus , amp;: re9us dans lceil immdiatementnbsp;aprs 5 nous cmpchent de voir les corps avec la menie net-tet amp; la mme diftindion, que nous les verrions fans cela.nbsp;Je finis icy ces obfervations , que jaurois p poufler iiinbsp;eoniparablement plus loin, la matiere tant infinie ; puif-quelle stend a 1examen de tous les dift'erens tres qui na-gent dans fair amp; dans ia mer j a tous ceux qui couvrent lanbsp;ftu'face de la terre, de mme qua ceux quelle enferme dansnbsp;fon fein,

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Des akimax aeriens, terrxstres

Si japprens que eet Ouvrage ait Ie bonheur detre agra-ble au Public , je me trouveray bien rcompenf de la peine Sc de la dpenfe que )ay faite pour Ie compofer i amp; cela menbsp;donnera peut-cre lieu den faire imprimer bien-tt un autre,nbsp;qui aura pour titre :

Nouvelle Hypothf pour expliquer les ejfets de t Amant.

Par Ie moyen de laquelle on pourra non-feulement faire comprendre dune maniere tres-liniple, ce qui faifoit autrefois ladmiration des plus celebres Philofophes , mais encorenbsp;les raifons dun nonibre furprenant de nouvelles experiences.nbsp;Et quoy quon foit bien cloign de nietcre la pierre daimanCnbsp;cn parallele avec lclat Sc la duret du diamant, la beautnbsp;des couleurs celelfes amp; azures des faphirs, Ie jaune dor denbsp;la topafe, ie vert quon admire dans fmeraude , la couleurnbsp;de feu du rubis , celles de violette Sc de pourpre des ame-tilles dOrient, amp;c. neanmoins on pourra tres - facilementnbsp;prouver , 8c faire voir aux Naturaliftes, que 1ainiant feul anbsp;plus de vertu que nen ont enfemble routes les autres pierresnbsp;prcieufes : amp; qu une feule des proprietez de laimant eftnbsp;beaucoup plus utile , plus ncelfaire amp; plus cftimable , parnbsp;rapport aux ufages que nous en tirons tous les jours , quenbsp;routes celles quon a vues des autres pierres prcieufes, quinbsp;font maintenant une partie de rornement 6c des defirs dunbsp;beau fexe.

Fin de la feconde amp; derniere fartk.

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TABLE

DES CHAPI TRE S

DE LA PREMIERE PARTIE.

CHAPITRE I. Efcription des Microfco^es dont je me Juk

fervi. nbsp;nbsp;nbsp;

Vefcri^tion quot; ufage des neuveaux Microfco^es , dont on ^cut Je fervir a la lumtere du jour ou anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d'une chandelle,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

Des ufagts de ce Aiicrojcofe^ nbsp;nbsp;nbsp;^

CHAP. II. Defcription d'm autre nouveau Microfcope a liqueurs. nbsp;nbsp;nbsp;lo

CHAP. III. Vejcription d*un troijie'me nbsp;nbsp;nbsp;Microfcopenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;liqueurs. li

CH AP. IV. Dejcription amp; ufage $un quatrieme Microfcope tres-ftmple. nbsp;nbsp;nbsp;14

CHAP. V. Confrulfton d'un cinquime Microfco^e d liqueurs , par le moyen duquel on pourra employer des lentilles (oufjlees gt;nbsp;de celles qui ne le font point, depuis les plus pet its foyers jufnbsp;quaux plus grands.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;19

CHAP. VI. Tgt;efcription d'un nouveau Microfcope d liqueurs, d'u-ne conBruciion fort finguUere , pour mettre en ufage les lentilles d'un tres-petit foyer.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xt

CHAP. VII. Defcription ufage d'un nouveau LMicrofcope d, tiges , tres-commode pour obferver toutes fortes de petits objets nbsp;fott de jour ou de nuit, d la lumiere d'une chandelle.

Ves ufages de ce Microfcope. nbsp;nbsp;nbsp;2,S

CHAP. VIII. Defcription amp; ufage des cMicrofcopes d canon de verre , que quelques perfonnes mmrnent Tombeaux quot;, 0 d'au-tres , Cimetiere de divers animaux.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;50

Defcription du fecond Microfcope nbsp;nbsp;nbsp;d canon.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;51

CHAP. IX. Des ufages que Ion peut ttrer des Microfopes dont je viens de parler.

CHAP. X. T) efcription df ufage d'un treS'petit Microfcope i monte d'une fcule kntHle. nbsp;nbsp;nbsp;41

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TABLE

CHAP. XI. Defcripion d'un tres-fetit Microfcofea deux 'verrei'^ qui re^re^ente les objets dms leur fituntion droite naturel-^nbsp;Ie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;45:

CHAP. XII. Dejcnptm} ufuge d'une nouvelle Machine, tres-' utile mx Anatomtjles, mx Dejsinaieurs , aux Graveurs, auxnbsp;reintres qui travmllent en Mtgmature ; generulement ^nbsp;tous ceux qui veulent dcouvrir ce que les yeux fculs ne peuventnbsp;afpercevoir, 0 poujfer Leurs Ouvrages m pome le plus huut denbsp;perfection.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;44

Tgt;es ufages de cette Machine^ nbsp;nbsp;nbsp;45

CHAP. XIII. Explication de toutes les parties qui compofent un (Mtcrofcope u trots verres cenvexts des deux cotez..

Explication du profil de ce iJMicrofcope. nbsp;nbsp;nbsp;47quot;

Du foyer de chacun des trois verres de ce Microfcope, 0 des diver-fes dtflances qui font entr eux. nbsp;nbsp;nbsp;48

Des ufages que Ion peut tirer de ce Microfcope trois verres. la mcme..

CHAP. XIV. Defription d^une petite JCfachine nouvelle , qui contient trois fortes de Microfcopes, amp; deux petites lunettes a ap-proche.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;50

CHAP: XV. Vefcription iun nouveau Microfcope univerfel, *-de fes ufages. nbsp;nbsp;nbsp;Ji

Des ufages de ce Microfcope univerfel. nbsp;nbsp;nbsp;58'

De la circulation du fangydf ddune nouvelle invention pour la faire voir dans la queuenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d'unnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;petitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poijfon nommnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tt art etc

Chabot. nbsp;nbsp;nbsp;6%-

Frofil d'un petit Microfcope , compofe de deux ou de trois lentilles convexes des deux camp;tez,.

CHAP. XVI. Autre nouveau Microfcope nbsp;nbsp;nbsp;univerfel.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6$

CHAP. XVII. E.xplicatton d'un tretfieme df dernier Microfcope nouveau 0 univerfel.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;68

CHAP. XVIII, Comment on doit ajufter une Lamproye, une An-gutlle ou un T tart t dans un tuyau de verre , d'argent ou de laiton. Comment on applique ces tuyaux dans la Machine repre-fente en la Planche ti. Fig. 4. Et enfin comment cette mimenbsp;sJMachine doit tre place dans la capacit du corps de ce Microfcope.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;74

Comment amp; furquoy H faut fuifr les poiffons , dont la grojfeur ne-

permet

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DES CHAPITRES.

permet poi de mettre en ufrge La ^Machine prcedente. y. df

Comment on vourra conferver dmant tlnfteurs mois tons ces poif-

firn. nbsp;nbsp;nbsp;7%

TABLE DES CHAPITRES

de la fecondc amp; dernierc Partic.

CHAPITRE I. quot;7^ Es anguilles , ferpens ou petits vers qut 1 y on trouve dms Ie vinaigre. page 2.nbsp;CHAP. II. igt;u vinahre commun.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;5

CHAP. III. Tgt; es 'vinatgres compojz.

CHAP. IV. Nouvelles ehfervations fur les mgttilles du vinaigrey fmtes avec Ie Microfcope reprefente' en la Planche feptime. 8nbsp;CHAP. V. Objrvations faites fur plufeurs fortes d'infujions denbsp;poivre en grains mis d froid dans de l'eau commune.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;it

Zgt;u poivre hLanc.

Du poivre long. nbsp;nbsp;nbsp;la mme.

CHAP. VI. Obfervations faites durant une anne entiere, de ce qui s'ejl trouve' dans une mfuf on d froid de fen.

CHAP. VII. De Veau qui fe trouve dans les huijlres d l'caille, dr de ce que lony apperpoit enpeude jours ou d'heures, aprsnbsp;tre ouvertes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;zo

CHAP. VIII. Des infufons deeillets mis dans de l'eau commune ,

chaude amp; froide. nbsp;nbsp;nbsp;xj

CH AP. IX. D'une infufion d froid dun bouquet compof de rofes, A02diets amp; de jaffemm.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;30

CHAP. X. De l'infufion des barbeautc ^ou petitesfleurs bleu's qui vtennent parmi les bleds.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jr

CHAP. XI. Du th mis en infufon, nbsp;nbsp;nbsp;34

CHAP. XII. Des infufons de queues de framboifest mifesd froid dans de L'eau commune.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3^

CHAP. XIII. Des infufons defenoil, defauge , de melon , de ver jus, de tiges de foud avec les fleurs.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3^

CHAP. XIV D'une infufon de foin nouveau j mis d froid dam de l'eau commune Ie 4gt; J^uin ijih

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TABLE

CHAP. XV. Seconde infde foin nowirent^, nbsp;nbsp;nbsp;59

Troifime experience faite jur de femhlahle fotn, nbsp;nbsp;nbsp;.40

CHAP. XVI. Compofition de plttfeurs infufisns mifes enfembte dans un (eul vaifeati.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la mme,

CHAP. XVII. Onprouve dans ce Chapitre q_ti*il y a de tres-petit s ammaux qui en devorent de plas gros. nbsp;nbsp;nbsp;41

^Itftly en a de ft pet its quits echapent aux meilleursyeux armexgt; de Mtcrofcopes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la mme.-

^uau bout $an certain terns en efie on de'couvre des petits potJJonS' dans Ieau de nvtere , on dans celle de fontaine, fans setre cor-rompu'.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mcme.r

^tfau bout de quatre heures, nbsp;nbsp;nbsp;mmenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en moinsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;terns , on trou-

ve plufieurs efpeces de poijjbns dans I'eau que Ion donne d boire dgt; des oifeaux.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mme.-

Et enfin comment les graines cfi les plantes doivent tre mifes en infufion pour prodmre de bons effets , par rapport aux experiencesnbsp;dont nous parluns..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mme'.

CHAP. XVIII. Hypothefepour fervir nbsp;nbsp;nbsp;dnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rendrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;raifonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la naif-

fame , du progres cf de la mort des ammaux que ton obfer've dansles liqueurs prepares,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans celles qui nele font point. 44

CHAP. XIX, Continuation des experiences fur les liqueurs. 4,4-Dun ver de terre trouue parmi des herbes potageres. la menie..^ CHAP. XX. Dune infufion de Rhubarbe.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;47

CHAP XXI. De I'infufion ditun champignon, mis d froid dans de I'eau commune.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;48

CHAP. XXII. Des pet it es fieurs color ees diverfement gt; qui fe troue-vent dans les prez,. nbsp;nbsp;nbsp;49

CHAP. XXIII. Du petit bafilic qui a une odeur de citron. 5I CHAP. XXIV, Dun fiedimenf de vinaigre dtrempe' deau commune.

Rm rques import antes. nbsp;nbsp;nbsp;5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a

CHAP. XXV. De I'infufion des Barheaux. nbsp;nbsp;nbsp;la' mme.'

CHAP. XXVl. jfune infufion dcfoin vieux. nbsp;nbsp;nbsp;yj.

CHAP. XXVir, De L'infufion des fieurs d'un Citronier. 57 CHAP. XXVIII. D'une irfufion a anemonefurnomme la Boy a*'nbsp;le.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la mme.

CHAP. XXIX. Des infufions de trois diifferentes portions dune tige de celen gt; mifes d part dans divers- vaiffiaux de verre. 58

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DES CHAPITRES.

CHAP. XXX. De ^lufiems infufions de ^uille quot; d^e^ de bied.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6^

Des Signes, nbsp;nbsp;nbsp;66

Des Grenades aquatiques , csmonnes ' harbu's. nbsp;nbsp;nbsp;S

CHAP. XXXI. De la faille dorge , de celle du fe'gle , de celle davoine, 0 du bied de Turquie ; chacune de ces chops mips f-farment en infupon dans de Ideau commune.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;71

CHAP. XXXII. De lecorce de bok de chne qui forte Ie gland y mife en infufion dam de heau commune.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;72,

CHAP. XXXIII. Suite des Obprvations faites fur la mme cor-, ce de bols de chne, qui e'toit venu Potant fur leau defuis Mon-targis jufqud Paris,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8

CHAP. XXXIV. Des muveaux foijjons trouvez dans une infupon d'e'corce de bois de chne neuf nbsp;nbsp;nbsp;82,

CHAP. XXXV. Difrtation fur la maniere dont onafferqoit les objets qui font vds au traven des Micropofes, ep des Lunettesnbsp;daffroche.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sj

Fin de la Table des Chapitres de la premier feconde Partic,

Des Caraileres amp; de rimprimerie de Jacques Coeiombat , ImprimeiE ordinaire du Roy, amp; de TAcadmie Royale de Peinrure,

amp; Sculpture. 1718.

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^l^idamp; ce^j^oc^cpj^lojL ayiru^(ilt;zns cl^ ^in^Ttsz^xru' d'oe^Mets .












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