D ir
CONTENANT
Un Abregé de tout ce qui a été ecrit par les meilleurs Autheurs touchant les-Objets les plus curieux :
A V E C
Les Precautions qu’on dolt prendre pour faire^ les Obfervations avec Succes..
Auquel ell ajouté
La Defctiptlon d’un Microscope, qa’on peut appeller uni=verfel, d’autant qu’on y trouve lesnbsp;Proprietez de toutes- les difFerentes Sortes qui;nbsp;ayent encore parues.
Conftruit fur un nouveau Plan,
A L O N D R E S:
Inipritné pour FRAN9013 W at k r st Sj-Opticien, a Charing Crofs.. 1754,
-ocr page 8- -ocr page 9-OZrOI^U'IL foil difficik dé concevoir des Bornes a l'Egardnbsp;des Objets du Microfcope, ld Naturenbsp;étant Ji Jertilé en ProduBiom de cettenbsp;Sortey qu'on y decouvre continuellementnbsp;de nouvelles Curiojifez. Cependant onnbsp;doit fe menager un peu dans cette Affaire. Les Obfervations les plus factiesnbsp;a faire meritent qu'on s'y applique avecnbsp;quelque Attention, pour en examinernbsp;toutes les Circonfances j amp; en mêmenbsp;tems pour fe rendre plus adroit, ö* parnbsp;la plur capable de menager les Objetsnbsp;plus difciles. Cefi pourquoi Ie Def-Jetn de ce petit Traité n'a pas êté déof-frir rien de nouveau, mais feulementnbsp;de recueillir Ie Principal de ce qui a’nbsp;été ecrit fur ce Sujet. Les Defcriph-tions des Objets étant pour la plupart
tirées
-ocr page 10-Au L E C T E U R.
tirées des Ecrits de Mr. Baker, Ie plus eelebre Autheur^ lefquelles j'ai tachénbsp;üe reduire dans l’Ordre Ie plus conve-nahle pour ceux qui ne font que pcii ac-couturné a l'Ufage du Microfcope. Etnbsp;d'autant que j'ai l’Honneur de fervirnbsp;plufeitrs Etrangers de mes Micrqfopesnbsp;atijji bien que d’autres In/lruments, j’ainbsp;cru ne pouvoir tnieux faire que d'ennbsp;donner 1' Explication dans la Langue lanbsp;plus univerfeïlemnt entendUe: ayantnbsp;é'té d'aiitant plus incite d Ie faire parnbsp;la Confiderdticn qu'on ne trouve encorenbsp;rien de fort confderable dans la Languenbsp;Francoife fur ce Sujet. Le But de cesnbsp;Eefcriptions ne pouvant pas être denbsp;donner ime. Idéé complete de ces Sortesnbsp;dObjets, mats fculement de fournirnbsp;quelque Affftance d ceux qui fouhaite-ront de faire les mêmes Objervations jnbsp;il eji d efperer que l’HiJioire Abregéenbsp;de ce qu’il y a de plus remarquable fuf-jira pour exciter k Defr de pourfuivrenbsp;ces Èccherches.
RIen n’eft plus digne d’occuper TAttention de THomme fage,nbsp;ni plus capable de lui fournirnbsp;les Plaillrs les plus reels amp; Ie Con-tentement Ie plus folide, que desnbsp;Recherches bien menagées dans lesnbsp;Secrets de la Nature ; pour decouvrirnbsp;la Structure amp; Ie Deffein des princi-paux Refforts qui produifent de 11nbsp;merveilleux Effets dont la variété eftnbsp;certaincment une Source intarillablenbsp;de fujets d’Admiration. C’eft ce quinbsp;a été reconnu par les plus favans dansnbsp;tous les Siecles qui ont pourfuivi' cenbsp;Deffein felon leurs capacitez amp; felonnbsp;les moyens dont ils fe trouvoientnbsp;four nis. Mais comme il eft impoffi-ble d’elever une Structure magniff-Bnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que
-ocr page 12-¦que fans avoir pofé des Fondements folides a proportion de TEdificenbsp;qu’on veut conftruire, ni fans êtrenbsp;pourveu des Outils 6c des materiauxnbsp;neceflaires j de même auffi ne par-vient on pas au fommet des Sciencesnbsp;avant d’avoir 1’Intelligence des veri-tables Principes 6c d’etre fourni desnbsp;Inftrunaents neceffaries pour acertenirnbsp;les grofleurs 6c les proportions desnbsp;Objets auffi bien que pour fervirnbsp;d’aides a nos facultez qui font d’ellesnbsp;mêmes trop bornées pour faire desnbsp;decouvertes confiderables,
Voila jufteinent Ie Point ou l’on eft parvenu a prefent : les Decouvertesnbsp;qui ont eté faites depuis un Siecle ounbsp;deux nous fourniffent de Principesnbsp;fuffifament eprouvez pour pouvoirnbsp;nous affermir dans les Progres quinbsp;reftent encore, auffi bien que d’In-flruinents pour nous affifter dans nosnbsp;Recherches, 6c aider a nous d’ebarraffernbsp;dans les plus gfandes Difficultez.nbsp;Entre lefquels les Inftruments opti-ques tiennent fans doute le premiernbsp;Rang; aux moien defquels on peut
facilement
-ocr page 13-L’INTRODUCTION.
grand
un
facilemcnt appercevoir nombre d’Objets, dont les Anciens quinbsp;n’avoient aucunes de ces Affiftancesnbsp;ne pouvoient avoir Ia moindrc Idéé :nbsp;au lieu qu’etant fournis des Verres op-tiques nous developons les plus fecretsnbsp;Replis de Ia Nature qui offrent a lanbsp;Veüe des Merveilles furprenantes amp;nbsp;auparavant entierement inconnues.
Qui eft ce en effet qui fe feroit imaginé que Ton trouveroit dans unenbsp;feule Goute d’eau des millions denbsp;Creatures vivantes, amp; que diverfes In-fufions, contiendroient des Efpecesnbsp;d’Animalcules fans nombre ; qui au-roit fuppofé que les Microfcopes nousnbsp;rendroient la Veüe affez penetrantenbsp;pour pouvoir examiner ce qui fe paffenbsp;dans l’interieur de plufieurs Animalcules j ufqu’a voir diftinftement lesGlo-bules du fang par les Extremitez desnbsp;Arteres dont la fineffe furpalfe cellenbsp;d’un Cheveux Ie plus fin ; ou que Ienbsp;mouvement du Coeur du Poumonnbsp;Sc des Inteftincs deviendroient desnbsp;Objets de la Veüe dans des Creaturesnbsp;vivantes fans Diffeélion.
B 2 nbsp;nbsp;nbsp;La
-ocr page 14-L’INTRODUCTIO N.
La Creation devient par ce moyen beaucoup plus etendüe d’un fens 6cnbsp;d’autre. Car comme les Lunettesnbsp;d’approche nous alongent, pour ainlinbsp;dire la Veüe jufqu’a atteindre lesnbsp;Objets les plus eloignez, ainffi lesnbsp;Microfcopes nous permettent de nousnbsp;approcher tellement despetits Objets,nbsp;que de rendre vifibles les minuciesnbsp;les plus inconcevables, de forte que lanbsp;Nature nous permet a prefent de de-couvrir fes fecrets d’unc Extremité anbsp;l’autre, 6c ouvre un Champ prefquenbsp;fans Bornes, ou Ie Philofophe recon-tre a cbaque pas des Merveilles capable de fixer fon Attention, 6c ou ilnbsp;fait comme en fe promenant les De-couvertes les plus importantes.
Et comme d’un Coté, I’extreme grandeur de certains Objets 6c lesnbsp;Efpaces immenfes ou on les voit fi-tuez ne peuvent manquer de fiifirnbsp;d’etonnement amp; de terreur ceux quinbsp;y font quelqiie Refledlion : auffi denbsp;l’autre Coté l’extreme petitelTe a la-quelle la Nature delcend dans unenbsp;grande Partie de fes Productions ne
laiffe
-ocr page 15-laliTe pas d’ofFrir des Sujets les plus a-greables d’Inftrudtion amp;d’Admiration.
Cet Idee fera beaucoup rehausée par la Comparaifon ; car quelque peutnbsp;d’Attention que l’on faffe a la peti-teffe d’une de ces Infedtes qu’on peiinbsp;a peine appercevoir a l’Oeil compa-rée avec la Grandeur d’un de cesnbsp;Animaux dont la feule Veüe nousnbsp;epouvante ; Quclle Difproportion n’ynbsp;obfervera-t-on pas ! Quels Efforts d’I-magination ne faudrat-il pas pournbsp;concevoir toutes les differentes parties neceffaires a la Vie, a la Circulation du fang amp; des autres Fluidesnbsp;dans une fi petite Infedte. II paroitnbsp;cependant qu’une de ces petites Animalcules font fourni d’autant ou plusnbsp;de membres que les plas grands Animaux : lefquels font compofez, d’Os,nbsp;de Mufcles, de Tendons, de Veinesnbsp;amp; d’Arteres. Leurs Corps quoiquenbsp;tres petits ne laiffent pas de contenirnbsp;r Eftomach pour recevoir amp; digerernbsp;la Nourriture, les Inteftines pournbsp;faiae les Fondlions ordinaires auflinbsp;bien qu’un Coeur pour regler la Cir-B 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;culation
-ocr page 16-Gulation du fang. Pour dire tout cn un mot : ce petit Monde contient desnbsp;Objets fans Nombre, dont on ne peutnbsp;avoir la moindre Idee que par rAflift-ance du Microfcope, du quel la De-fcription s’enfuit, amp; dont les Pagesnbsp;fuivans indiqueront les principauxnbsp;Ufages auquel il peut étre appliquenbsp;avec la maniere de s’en fervir, amp; don-neront en même terns une courtenbsp;mais fuffifante Hiftoire des principa-les Chofes qui ont deja eté obfervécs,nbsp;par ce noble 6c utile Inftrument.
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DESCRIPTION
A Reprefentation du Microf-L ^ cope eft indiquée par les j Lettres M. M. M. Y. etantnbsp;Ie Piedeftal qui Ie foutientnbsp;dans la Situation propre pour en fairenbsp;Ufage. La Plaque B, qui eft afferminbsp;avec deux Viffes fur Ie haut Bout denbsp;la Barre, fert a tenir une autre Plaquenbsp;ronde, qui tourne fur un Centre, con-tenant dans fa Circomference 7 Vertes a groflir, qui font denombrez felon leurs Foyers, favoir i, a, amp;c.nbsp;jufqu’a 7, commencant par Ie plusnbsp;court, tellement qu’en tournant cette^nbsp;B 4nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Plaque,
-ocr page 20-Plaque, on fait paroitre un de ces nombres, lequel on veut par Ie petitnbsp;Trou p, foit par example 3, amp; alorsnbsp;Ie Verre qui repond a ce Nombre fenbsp;trouvera dans la Partie opposée ex-aftement fous Ie Trou h j etant placénbsp;commodement pour 1’Obfervation :nbsp;dont il ne reflera plus que d’y ap-procher TObjet,
La plus part des Objets font con-tenus dans des petites Lames d’y-voires dont G, en indique la Repre-fentation; ces Lames font percées pour tenir des petites Talques rondes (dont la Boete d’y voire C eftnbsp;remplie) qui renferment les Objetsnbsp;entre deux : dont apres avoir placé lesnbsp;Talques avec l’Objet on les y arretenbsp;avec un petit Cercle de fil d’archal.
La Piece marquée H eft formée a deflein de foutenir commodementnbsp;les dites Lames d’yvoire au dellbus dunbsp;Microfcope qui eft fournis de Reflbrtsnbsp;entre lefquels les Lames doivent fenbsp;gliftêr. Les Reflbrts courbez de cettenbsp;Machine font pour embraflèr desnbsp;petits Tuyaux de Verre, qui fervent a
tenir
-ocr page 21-tenir certains petits Poiflbns, Greno-uilles, amp;c. afin d’obferver la Circulation du fang dans la Queüe ou Nageoires des Poiflbns, ou dans lesnbsp;Membranes tranfparentes des Piedsnbsp;des Grenouilles. Si c’eft un Poiffonnbsp;que vous aiez pour Objet, il faut lonbsp;fourer dans Ie Tuyau, amp; en etendre-la Qi^üe OU la Nageoire contre Ienbsp;Verre ; la mêmc chofe doit etre faitenbsp;a l’egard de la Grenouille, en eten-dant avec une Plume la Membranenbsp;des Pates de derriere contre Ie Coténbsp;du Tuyau de Verre. Les Tuyaux:nbsp;doivent etre choifis a Proportion denbsp;la grofleur de PAnimal, afin de luinbsp;donner aufli peu de lieuqu’ilferapol-fible pour fe debattre j amp; apres avoirnbsp;ajuflé Ie Microfcope au Foyer, onnbsp;pourra facilement voir couler Ie fangnbsp;par fes Vaifleaux avec un mouve-lïient rapide,amp; dune maniere tres fur-prenante. . On fe fert oj'dinairementnbsp;desVerres du amp; du degré'nbsp;pour ces fortes d’Objets. I. une Plarnbsp;tine de Cuivre pour attacher certains-VoilTons qui n.’entrent pas fi facile-B 5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ment
-ocr page 22-ment dans les Tuyaux, on fait eten*-dre la Q^üe fur Ie Trou, Ie Poiffon etant attaché par les Cordons de foyenbsp;8, Ie plus gros Bout de cette Machinenbsp;doit être foutenu par quelque Livres-placez fur la Table pendant que l’au-tre Bout fera ajufté fous Ie Verrcïnbsp;Cette Piece PI. qui a eté deja decritenbsp;amp; qui fert a foutenir tous les Objets,nbsp;fe dettache du Microfcope fort facile-ment par un leger Abaifement duLe-vier E,apres quoi on ne trouvera guerenbsp;de Difhculté a la remettre.
Les Nombres gravez a chaque Coté de la Barre réglent l’ajuftementnbsp;du Foyer felon Ie Nombre du Verrenbsp;dont on fe fert; un Coté etant marqué S, pour fignifier que ces Nombresnbsp;correfpondent au Microfcope lingle,nbsp;comme Ie D, de 1’autrc. Coté, denotenbsp;Ie Microfcope double. Dont pournbsp;i’ajuft'er, il faut couler la Piece quinbsp;porte 1’Objet jufqu’a ce que Ie Bord -touche la Figure qui exprime Ie Verre,nbsp;qui eft mis en ufage,amp; l’Objet fe trouvera alors a peu pres au Foyer, aprcsnbsp;quoi' il ne reflera qu’a tourner Ie
Bouton
-ocr page 23-Bouton 8 d’un fens ou d^autre, juf-qu’a ce qu’il foit parfaitement ajufté;
Le Miroir S fOrt a reflechir la Lumière du Soliel du jour ou d’une Bougie } lequel il faut tourner jufqu’a* ce que la Diredlion de la Refledtionnbsp;fe trouve fur l’Objet pour I’illumi-ner, ce qu’un peut de- pratique ren-dre facile a faire. Un Coté de cenbsp;Miroir eft concave, pour raffemblernbsp;les Rayons fur l’Objet afin de leclai-rer d’autant plus fortement, maisnbsp;lorfque les Objets font fort tranfpa-rent, ils paroitront plus agreablement'nbsp;avec moins de Lumiere. Dans ces Oc-cafions on doit tourner l’autre Coté’nbsp;du Miroir qui etant plat ou uni re-flechit la Lumiere avec^ moins de 'nbsp;force.
On trouvera une Dóuzaine des-Lames d’yvoire fufdites (outre une de Cuivre pour les Liqueurs) dans-vtn'nbsp;petit Etui au milieu de la Caifi'e : fix-de ces Lames font fournies d’Objets,,nbsp;les fix autres font de: referve pour 'nbsp;mettre d’autres Objets felon qu’on le ’nbsp;trouvera a propos. D ell; un Tuyau’
^ de.’
-ocr page 24-de Cuivre pour tenir une Vergette d’acier pointue a un Bout, amp; fournienbsp;d’un paire de Pincettes a l’autre Bout,nbsp;qui fervent a faifir une petite Mouche,nbsp;OU quelqu’autre Infede, amp; Ie tenirnbsp;fous Ie Verre. Dans ce cas on ote.nbsp;Ia Piece H. qui tient les Lames d’y-voire, amp; alors la Pointe Q. pourranbsp;s’appliquer a un des Trous qui la te-noient, foit par example uneMouchenbsp;OU quelqu’ autre Objet opaque qu’onnbsp;defire d’examiner, il faudra prendrenbsp;un des Mlroirs concaves d’Argent R,nbsp;auquel la Piece N. doit être vilTée,nbsp;etant formée expres pour foutenir Ienbsp;Miroir au delTous du Verre, par Ienbsp;ïiioyen d’une Entaillure qui eft prochenbsp;de la Roüe ou les Verres fout arran-gez. Etant dans cette Situation, ilnbsp;recoit les Rayons qui font reflechisnbsp;par Ie Miroir S. lefquels par une fe-conde Refleftion font receuillis aunbsp;Foyer du petit Miroir d’Argent ex-adlement fur l’Objet. Et par la onnbsp;©btient llllumination des Objets opaques, qui etoit autre fois une tresnbsp;grande Difficulté. On employe Ie
plus
-ocr page 25-plus grands des trois Mirois d’Argent qui eft auftl le plus plat lorfqu’onnbsp;le fert des Verre du óieme ou dunbsp;7ieme nombre. Le fccond Miroir ac-compagne le numero 4, ou 5, amp; lenbsp;moindre s’ajufte au No, 2, ou 3. Cettenbsp;maniere de voir les Objets opaques anbsp;etc trouve fort agreable a plufieurs.nbsp;Perfonnes a qui j’ay eu I’Honneurnbsp;de vendre de ces Microfcopcs. L,nbsp;Petit Cylindre d’yvoire, blanc a uanbsp;Bout,amp; noir al’autre, pour y pofer leamp;nbsp;Objcts des Couleurs contraires afinnbsp;de les rendre plus vifibles. T. Deamp;nbsp;Tuyaux de Verres, de differentesnbsp;groffeurs pour s’accomoder a la grandeur des Poiflbns qu’on y met felonnbsp;leur ufage qui a eté deja expliqué,
V. nbsp;nbsp;nbsp;Faire de Pincettes pour manier amp;nbsp;difpofer les Objets pour 1’Obfervation.
W. nbsp;nbsp;nbsp;Petit Pinceau pour nettoyer lesnbsp;Verres ou pour prendre une Goutenbsp;de Liqueur. X. Vergette fpiralle-ment formée a un Bout pour tenir unnbsp;morceau de Cotton 6c en frotter lenbsp;dedans des Tuyaux..
O. Deux Lames de Culvre qui fé fèrment Tune fur l’autre etant four-nies de Verres pour renfermer cer-taincs petites Infeöes vivantes fans lesnbsp;ecrafer, telles que font les Puces,Poux,nbsp;Punaifes, amp;c. Cette double Lamenbsp;eft foutenue fous le Microfcope de lanbsp;même maniere que font les Lamesnbsp;d’yvoire. Z. Petit Vaifteau de Verrenbsp;pour referver un peu d’eau, d’autantnbsp;que plufieures Infeiles meurent auffinbsp;tót que 1’eau leur manque. Verrenbsp;convex d’un Pouce de Foyer qui fertnbsp;a affifter la V eüe lorfqu’on ventnbsp;menager des petits Objets, foit pournbsp;les placer entre les Talques dans les-Lames d’yvoire, ou pour les maniernbsp;a quelqu’ autre Deftein que ce foit.
Jufqu’ici j’ai explique 1’Ufage du Microfcope fingle: je dois maintc-nant pourfuivre pour montrer la maniere de le changer en double ounbsp;composé, amp; d’une Compofition nul-lement inferieure a aucune qui aitnbsp;encore pariie.
Le Microfcope etant ajufté felon: les Diredlions precedentes, Viflez le
Canon
-ocr page 27-Canon K K fur la Plaque B, amp; Te voila auffi-tót change en Microfcopenbsp;double, amp; il ne reftera plus qu’a de-Ibendre un peu l’Objet, felon que lesnbsp;Nombres au coté de la Barre tnar-quée D, l’Enfeignent comme Ié Def-fein de ces Nombres a deja eté expli-qué. La raifon de cette Defcente denbsp;l’Objet cft acaufe que les deuxVerresnbsp;qui font la Compofition alongent Ienbsp;Foyer du petit Verre.
J’efpere qu’on me permettra de faire ici une Remarque fur un Avan-tage qui efl: particulier a ce Microfcope par deffus tous ceux, qui ontnbsp;paru jufqu’ici etant double, ou finglenbsp;a- Plaifir j il eft vray que chacunenbsp;de ces Sortes a fes Proprietez amp;'nbsp;fes Avantages. On eftime Ie Com-pofé: a caufe du grand Champnbsp;qu’il ouvre, amp; a caufe de Ia facilite’nbsp;qu’on trouve a y adreffer la Veüe maisnbsp;Ie. Microfcope fingle eft plus diftinét;nbsp;il a auffi l'avantage de montrer lesnbsp;Objets dans leurs Situation naturelle,nbsp;au lieu que la Compofition de deuxnbsp;autres Verres renverfe les Objets, 6cnbsp;en reprefente toutes les parties dans
une.
-ocr page 28-une Situation oppofée a leur veritable Forme : Mais comme le Microfcopenbsp;dont il s’agit peut étre fait fingle ounbsp;compofé avec beaucoup de facilitite,nbsp;chacun pourra s’en fervir de la ma-niere qui lui paroitra la plus commode amp; la plus agreable.
CE Microfcope eft illumine par les Rayons du Soleil reflechis-dans une Chambre obfcure. Sa Com-pofition confide d’un Tuyau de Cui-vre, d’un Miroirjamp;d’une Loup, jointsnbsp;au Microfcope duquel j’ai dejaexpli-qué la Conftruition, lequel s’^’ufle aunbsp;Bout du Tuyau. Cet appareil fe faitnbsp;voir dans la Taille ici jointe. A. A.nbsp;Piece de bois quarée fournie de Vifles.nbsp;pour I’attacher au contre-vent d’unenbsp;Fenêtre, qui doit être percé en rond denbsp;4 ponces de Diametre afin d’admettrenbsp;la Partie mobile de eet ïnftrument amp;nbsp;lui permettre urn Mouvement libre.nbsp;Le gros Tuyau B. etant vifTé a cettenbsp;Piece mobile en eft Soutenu dans une
â–
( II }
Situation horizentale, en mêmc terns qu’il participe a fon Movement. Cenbsp;T uyau contient un autre D. au moindrenbsp;Bout duquel on fixe le Tuyau E. au-quel le Microfcope eft attache de lanbsp;Lemaniereque la Figure le reprefente.nbsp;moyen de I’attacher paroitra facile-rnent, fi on a egard au Boutton G.nbsp;qui ferre une Plaque de Cuivre fur lanbsp;Barre F. pour la tenir ferme dans lanbsp;Concavitéqui eft d’une Forme expresnbsp;pour la recevoir. 4. Loupe d’envi-ron 11 pouces de Foyer qui afterr.blenbsp;les Rayons du Soleil fur I’Objet dontnbsp;il en eft fi fortement illumine qu’onnbsp;en peut former une Image d’unenbsp;grandeur extraordinaire -fans man-quer de Clarte. II arrive quelque foisnbsp;que la Chaleur du Soleil fe trouvenbsp;trop forte au Foyer de ce Verre, tel-lement qu’il y a Danger de brulernbsp;1’Objet; fur tout fi c’eft une Infedlenbsp;vivante : en ce cas il faudra tirer lenbsp;Tuyau D, afin deloigner I’Objetnbsp;a quelque Diftance de I’Aftemblagenbsp;des Rayons. H. Miroir fervant a rc-flechir les Rayons du Soleil, amp; leur
C 12 )
donner Ia diredion neccflaire pour paffer par les Tuyaux : ce Miroir fenbsp;tourne en tons fens au moyen de lanbsp;Piece circulaire a laquelle il eft attaché, qui recoit fon Mouvement dunbsp;Bouton, 3. Une Vergette de Cuivrenbsp;qui fe communique au Miroir fert anbsp;changer l’Angle felon que la Situationnbsp;du Soleil fe change il eft fourni d'unnbsp;Anneau a un Bout pour la commo-dité de Ie tirer. L’Appareil du Mi-crofcope folaire etant attaché au con-tre-vent de la Fenêtre de la manierenbsp;qui a eté deja expliquée, il faudranbsp;tourner Ie Miroir devers Ie Soleil ennbsp;ajuftant 1’Angle de fon Elevation juf-qu’a ce que vous voyez laReffeélion dunbsp;Soleil fe former en Cercle lumineuxnbsp;lur Ie Carton, fe fera une Preuve quenbsp;Ic Miroir eft bien fitué. Apres quoinbsp;il faudra appliquer Ie Tuyau E, quinbsp;tient Ie Microfcope, fur Ie Bout D.nbsp;de l’Appareil qui fera deja attaché anbsp;la Fenetre. II ne reftera alors qu’anbsp;ajufter Ie Foyer du Verre pour fairenbsp;paroitre l’Image diftinéle fur Ie Carton.. L’Ajuftement du Foyer dans
cette.
-ocr page 33-eette circonftance fe fait de la manicre qui a eté enfeigné dans TUfage dunbsp;Microfcope fingle. Pour en donnernbsp;nn autre Example, fuppofons que Ienbsp;Verre qui ejft employé foit Ie No. 4,nbsp;apres avoir l’Objet Ibus Ie Verre, ilnbsp;faut couler la Piece qui Ie tient juf-qu’a ce que Ie Bord touche au No. 4,nbsp;qui fe trouve au Coté droit de lanbsp;Barre, amp; qui fert ajufter Ie Foyernbsp;du Microfcope fingle, dont il ne-J'eftera qu’a tourner Ie Bouton 3, tantnbsp;foit peu de part amp; d’autre, pour ren-dre 1’Image nette amp; diftinéle fur Ienbsp;Carton. Le Microfcope folaire fatnbsp;^oir admirablement bien la Circulation du Sang dans les Poifïbns, Gren-ouilles, amp;c. lefquels doivent être en-fermez dans des petits Tuyaux denbsp;Verre choifis felon la grofieur desnbsp;Boiffons, afin qu’ils n’ayent point tropnbsp;de lieu pour fe remuer. Tous lesnbsp;autres Objets fe voyent auffi fort avan-'^ageufement avec ce Microfcope, foitnbsp;dans les petites Lames d’yvoire ounbsp;^trement, mais le tout depend de lanbsp;Vorce duSoleil amp; del’Obfcuritéde la
Chambre.
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Chambre. Le Carton qui recoit rimage dans la Chambre obfcure eftnbsp;ordinairement formé d’uneFeuille denbsp;Papier de la Sorte’la plus large, eten-düe fur un Quadre de Bols, éc lorsnbsp;qu’on en veut faire de plus grands,nbsp;on etend plufieures Feuilles fur unnbsp;Drap, le tout etant enfuite etendu furnbsp;un Quadre de Bois.
L’Excellence du Microfcope fola-ire paroit a plufieurs egards : car d’abord il groffit lesObjets plus qu’au-cune autre maniere ne peut faire, amp;nbsp;en offre les Images les plus agreables.nbsp;Dont il y a tout lieu de croire qu’ilnbsp;pourra fervir a faire des Decouvertesnbsp;plus conliderables qu’on ne peut ef-p.erer des autres manieres d’obferver.nbsp;Outre qu’il eft accompagné de plufieures autres Circonftances tres commodes amp; tout a fait agreables, amp; quinbsp;en même tems facilitent les Obferva-tions. Les perfonnes qui ont le Veüenbsp;tendre peuvent remarquer toutes lesnbsp;parties de 1’Image fans fe fatiguernbsp;aucunementla Veue. Plufieures perfonnes peuvent voir le meme Objet
a Ia
-ocr page 35-a Ia fois, amp; en difcourir en indicant les differentes Particuliaritez : leurnbsp;Difcours etant plus faciles amp; plus in-telligibles, que lorfque fe fcrvant dcsnbsp;autres Microfcopes, on eft oblige d’ynbsp;regarder 1’un apres I’autre, fouventnbsp;fans avoir les memes Degrez deClartenbsp;ni la merne Situation des Parties. Denbsp;plus rimage etant’ exposee fur lenbsp;Carton, il fera tres facile, meme pournbsp;Ics moins habile d en crayonner lanbsp;Forme, lorfqu’ils fouhaiteront d’ennbsp;preferver une Reprefentation : pournbsp;ce faire il n’y aura qu’a attacher unenbsp;Feuille de Papier contre le Carton,amp; ynbsp;definer lesPrincipaux Traits de 1’Ima-ge qui y eft depient. II fera cependantnbsp;plus commode pour ceux qui vou-dront s’y pratiquer de recevoir I’l-mage fur une fimple Feuille de Papier d’autant que pouvant voir I’l-naage au travers du Papier a caufe denbsp;fa Tranfparance, ils pourront fe met-tre derriere le Papier, amp; ainfi eviternbsp;tine grande incommodité qui reful-teroit de I’Ombrage de la main s’ilsnbsp;fe placeoient au devant.
La Grandeur apparentc d’un Ob-j jet quelconque confifte dans la la Grandeur de l’lmage qui Ie repre-fente fur la Retine de l’Oeil. Cettenbsp;Image fera plus grand ou plus petit,nbsp;felon l’Angle que l’Objet contient anbsp;ia Diftance de l Oeil, duquel la grandeur fera en proportion reciproque denbsp;la dite Diftance, de forte que tantnbsp;plus rObjet eft approché deTOeiftantnbsp;plus il paroit grand. Mais commcnbsp;on ne peut voir diftindtement qu’anbsp;une certainc Diftance, fuppofez de 8nbsp;Pouces, il fera neceflaire, lorfqu’onnbsp;voudra approcher les Objets fortnbsp;proche de l’Oeil, de fe fervir desnbsp;Verres convexes, afin de les rendrenbsp;diftinéts a une moindre Diftance;nbsp;dautant que c’eft une des Proprieténbsp;de cesVerres de faire paroitre diftindtsnbsp;tous les Objets qui fe trouvent a la
Diftance
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Diftance de leurs Foyers, quelque courte que foit cette Diftance; amp; c’eftnbsp;en quoi confifte leurs Puiflances anbsp;groffir, tellement que l’Image denbsp;rObjet fera plus grand fur Ia Retinenbsp;de 1’Oeil a proportion que Ia Diftancenbsp;du Foyer fera plus courte, D’ou il pa-roit que la Comparifon de cette Diftance avec la Diftance de 8 Pouces anbsp;laquelle on voit ordinairementdoit ex*nbsp;primer la Puiflance du Verre. Cettenbsp;Regie fuffira pour les Microfcopesnbsp;fingles.
Soit par Exemple, un Verre d’un pouce de Foyer, cette Diftance etantnbsp;8 fois contenue dans la Diftance ordinaire de la Veüe on pourra dire quenbsp;ce Verre groflit 8 fois. Suppofez unnbsp;autre de la dizieme partie d’un pouce,nbsp;cette Longueur fera 8o fois contenunbsp;dans Ia Diftance fufdite dont Ie Nom-bre 8o exprimera la Puiflance de cenbsp;Verre a grofïir les Objets.
Cette Regie fert a 1,Egard des Dia-metres des Objets, mais fi on defire de favoir 1’Augmentation de la Super-ficie, cela fe fera voir par Ie Quarrénbsp;du Nombre qui fert au Diametre ï
commc au dernier Example, Ic Quar-ré 8o fait 6400, la Superficie fera augmentée 6400 foisj amp; d’autantquenbsp;rObjet eft groffi en tout fens, la So-lidité fera augmentée felon Ie Cubenbsp;du Diametre favoir 512000 fois.
Pour trouver la Diftance du Foyer, il faut approcher l’Objet contre Ienbsp;Verre jufqu’a ce qu il paroiffe diftinélnbsp;amp; avec un paire de Compas mefurernbsp;avec exactitude la Diftance du Verrenbsp;a rObjet, ce qui etant applique a unenbsp;bonne Echelle marquera la Diftancenbsp;du Foyer en pouces amp; partie de poucesnbsp;de laquelle on fe fervira pour trouvernbsp;laPuiffance a groffir, felon les Regiesnbsp;precedentes. La Table ici jointe ex-pofe tou'i les Degrez d’Augmentationnbsp;du Microfcope.
Lorfqu’on fait Ufage de ces Verrea avec Ie Microfcope folaire ils groffi-ront les Objets felon la Diftance dunbsp;Carton ou les Images de ces Objetsnbsp;font depeints par les Refraélions desnbsp;Rayons du Soleil en paffant par Ienbsp;Verre lenticulaire car autant que cettenbsp;Diftance excede la Diftance du Foyer
autant
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autant 6c en même Proportion Tlma-ge furpaflera l’Objet en grandeur tel-lement même que fi la Diftance du Foyer n’eft qu’un demi pouce, 6c quenbsp;celle du Carton foit de 5 Pieds, l’Ob-jet fera groffi en Proportion favoirnbsp;i2ofois: D’ouilparoit qu’en eloig-nant Ie Carton on peut groffir a plaifir.nbsp;II fera cependant neceffaire de re-marquer qu’a mefure qu’on
aug-
mentel’Image, on Ie rend d’autant plus fombre amp; moins diftindt : C’eflnbsp;pourquoi on dolt fe contenter d’unenbsp;Diftance mediocre ou l’Image foitnbsp;reprefentée nette 6c bien illuminée.
Le Microfcope double, ou com-pofé de trois Verres, groflit environ deux fois autant que le finglej ce pendant le principal Avantage qu’on retire de cette Conftrudtion, eft de voirnbsp;un plus grand Champ par lequel onnbsp;decouvre une plus grande C^mntiténbsp;de i’Objet a la fois dont il ne feranbsp;pas neceffaire de rien dire davan-tage touchant 1’Amplification de cesnbsp;Microfcopes mais je pafferai a 1’Explication.
C nbsp;nbsp;nbsp;Ds
-ocr page 40-De la Maniere de determiner la Graft-deur reele des Objets,
Quoique les Regies precedentes de-termiiient les Amplifications des Verras, on ne pourra cependant rien con-clure de la touchant la Grandeur reéle des Objets que tres imparfaitement.nbsp;D’autant qu’il n’y a d’autre Methodenbsp;pour mefurer Ia Grandeur de quelquenbsp;chofe que ce foit que la Comparailbnnbsp;avec ime autre d’une Grandeur connue,nbsp;amp; c’efi; ce qui fe peut faire a l’Egardnbsp;des Objets Microfcopiques par plu-fieures differentes Manieres. Mr.nbsp;Leiavenhoek pratiquoit la Mefurenbsp;de plufieurs petites, Infeftes, en lesnbsp;comparant avec quelque Grains denbsp;Sable, qu’il epardoit fur la Talquenbsp;OU les Objets etoient Pofez. Dontnbsp;voyant Ie Sable grofii aufli bien quenbsp;1’Objet, il jugeoit par la Veüe de lanbsp;Proportion de leurs Grandeurs. Sinbsp;par Example cette petite Animalculenbsp;lui paroifToit la cinquieme partie d’unnbsp;Grain de Sable en Grofl'eur, Ia Regie
pour
-ocr page 41-pour la Superficie donnera 25 fois, amp; la Solidité 125 fois. C’eft a dire,nbsp;que 125 de ces Animalcules n’cxce-deroient pas la Grofleur d’un Grain denbsp;Sable. Faifant ainfi la Comparaifonnbsp;d’une Objet a une feconde, amp; denbsp;cette feconde a une troifieme, amp;c.nbsp;on parviendra a la fin, a la Mefurenbsp;des plus petits Objets qui puiflentnbsp;être obfervez avec le Microfcope.nbsp;Une autre Methode beaucoup plusnbsp;exaile efi; decrite par le Dodlcurnbsp;yurin, qui eft, , de tourner autournbsp;d’une Epingle quelque petit Nombrenbsp;de Tours de Fil d’Archal, d’Argent,nbsp;ou de quelque autre Fil le plus fin, amp;nbsp;le plus egual quc Ton puifle trouver,nbsp;ayant foin que tous les Tours s’entre-touchent, du quel il faut s’affurer ennbsp;les examinant foigneufement avecnbsp;un Verre convenable j ainfi unenbsp;partie de I’Epingle etant envelopée,nbsp;il en faudra prendre la Mefure tresnbsp;exaélement avec un Paire de Com-pas, I’appliquant a une Echelle denbsp;Parties egualles: amp; apres avoir conténbsp;le Nombre des Tours, on comprendranbsp;C 2nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;facil-
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F'acilement que la Divifion fera voir I’Efpace de chaque Tour, ou ce quinbsp;eft la même Chofe I’Epaiftcur ou lenbsp;Diametre du Fil. Quelques petitsnbsp;Morceaux de ce Fil jettez proche denbsp;rObjet donneront une Idee trés exaétenbsp;dè fa Grandeur.
Ayant maintenant fait la Defcrip-tion des diverfes Sortes de Microfco-pes, amp; ayant explique la Maniere de s’en, fervir Je dois paffer a prefent, anbsp;donner un petit Detail des principauxnbsp;Objets, en indicant ce qu’il y a denbsp;plus remarquable, afin de faciliter lesnbsp;Obfervations, a ceux qui fouhaite-ront de faire des Recherches dans lesnbsp;Secrets de la Nature. Et afin denbsp;rehdre le tout auffi commode qu’ilnbsp;fera poflible, Je tacherai de reduirenbsp;les Objets en quelque Ordre com-mencant paries plus faciles a obferver,nbsp;amp; ainfi je pourfuivrai aux plus diffi-ciles autant que la Nature du fujetnbsp;le perniettra.
Des
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LE S Ecailles des Poiffons nous ouvriront un Champ vafte. Leurnbsp;Beauté amp; leur Forme, pour la plupartnbsp;fort regulieres, nous offrent ce qu’ilnbsp;y a de plus agreables a obferver.nbsp;Leurs Figures varient extremement,nbsp;les uns etant longs, d’autres ronds,nbsp;d’autres triangulaires ou quarrez ;nbsp;les uns font armez de petites Pointes,nbsp;amp; les autres ont leurs Bords unis.nbsp;Car cette Variété ne fe trouve pasnbsp;feulement dans les diiferentes Sortesnbsp;de Poiffons, mais auffi dans un feulnbsp;amp; Ie même. On a communementnbsp;fuppofé que les Anguilles manquoientnbsp;d’Ecaillcs, mais fi on les nettoye fo-igneufement de la Liqueur vifqueufenbsp;qui les couvre, on pourra avec PALnbsp;fiftance du Microfcope decouvrir desnbsp;Ecailles extremement petits amp;: fortnbsp;joliment arrangez. Les Ecailles denbsp;la Sole font deflinez, comme ils pa-roijTent dans Ie Microfcope, a la Fi-C 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gure
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gure C, D, E, F, reprefent ia Par-tie exterieure d’une Ecaille et A, B, C, D, la Partie qui s’attache a lanbsp;Peau. LesEcailles du Dos, du Ventre, de la Tête, amp;c. font forts dif-ferentes cntr’elles. Pour preparer lesnbsp;Ecailles pour Ie Microfcope, il fautnbsp;les tirer folgneufement, avec unenbsp;Faire de Pincettes, amp; apres les avoirnbsp;lave il faut les mettre fur une Feuillenbsp;de Papier mince entre les Feuillesnbsp;d’un Livre, pour les applatir en fe-chant. Les Cheveux, amp; Ie Poil desnbsp;Aniniaux quoiqu’ils paroiffenta 1’Oeilnbsp;fort femblables, ne laiflent pas ce-pandant de fournir dequoi a occu-per une Perfonne curieufe Malpiginbsp;a eté Ie premier qui a decouvert quenbsp;les Cheveux etoient des Tubes ounbsp;Cylindres creux contenant une Efpecenbsp;de Moele. 11 y a auffi plulieurs au-tres Particularitez qu’on pourra ob-ferver facilement, amp; avec Plaifir,nbsp;quoique la Defcription n’en pourranbsp;donner qu'une Idee trés imparfaite.nbsp;Le Microfcope, a decouvert que lesSe-mences ne font qu’une Envelope de la
Plante
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Plante même, amp; que I’AccroifTement ne confifte qu’en 1’Elargiffement ounbsp;Developcment de fes Parties, par lesnbsp;Sues qu’elles tirent de la Terre. Pournbsp;faire I’Obfervation, il faudra les de-tremper dans de I’Eau tiede, a cettenbsp;Fin que leurs Tuniques puifTent êtrenbsp;otées fans deebirer les Feuilles de lanbsp;petite Plante, Les moindres Sortes,nbsp;dont la Forme exterieure mêmenbsp;echape la Vue, peuvent fournir desnbsp;Objets tres agreablc, PlufieursSemen-ces font fi petites, que les Anciens ontnbsp;cru que les Plantes capilaires, amp; plu-fieurs autres Sortes n’avoient pas denbsp;Semences, cependant les Verres opti-ques nous font voir a cet egard unenbsp;Fertilite extraordinaire.
La Mouche ordinaire ell un Ob-jet admirablementorné amp;diver-fifié d’un Melange de Couleur d’Ar-gent amp; de Noir, deux Yeux en For-C 4 nbsp;nbsp;nbsp;me
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me Hemlfphei'ale, environnez dc Poll brillant, une Bouche large, unenbsp;Trompe velue, amp; deux Comes fontnbsp;ee qu’il y a de plus remarquables anbsp;faTete. C’eft par fa Trompe quellenbsp;prend fa Nourriture, qui eft^our cetnbsp;Effet d’une Conflrudtion tres particuliere. Dans certaines Sortes denbsp;Mouches tranfparentes, on peut voirnbsp;le Mouvement des Inteftines, amp; dunbsp;Poumon, qui nous prefentent unnbsp;Mechanifm admirablement concertéjnbsp;carquand une Mouche eft diftequée,nbsp;on decouvre des Veines fansNombrc jnbsp;amp; quoique ces Veines font cent Millenbsp;fcis plus menues qu'un Cheveux,nbsp;eiles font pourtant vifibles par I’Oppo-fition de leur Couleur a celle des In-teftines; celles-ci etant blanches, amp; lesnbsp;autres noires. Les Ailes des Mouches,nbsp;Sc d’autres Infedles, fournilTent unenbsp;Variété prefque infinie auffi agreablenbsp;u rOeil que curieux a obferver etantnbsp;compolees de Membranes trés legeresnbsp;tendues par le moyen des Os d’unenbsp;Finefle extraordinaire. II y a une ftnbsp;grande Difference entre la Figure Sc
Sub-
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Subftanne des Ailes des ïnfeiïies, auffi bien que dans Ie Duvet, Foil, amp; autrenbsp;Garniture, qu’il faut les avoir examine foigneufement pour s’en former quelque Idee: Prenez 1’AiIenbsp;d’un Papillon, amp; abatez legerementnbsp;avec un Pinceau la Farine dont ellenbsp;paroit être couverte, amp; faites en tom-her tant foit peu fur une Talque ren-due humide par la Refpiration, en lanbsp;mettant contre la Bouche, amp; elle s’ynbsp;attachera d’abord, puis vous fereznbsp;agreablement furpris auffi-tot quenbsp;vous 1’aurez place fous le Verre grof-fiflant, de voir chaque Particule desnbsp;cette Pouffiere, quoiqu’ invilible anbsp;Oeil, reprefenter la Figure d’unenbsp;Plume d’Oiieau, amp; même Temporternbsp;en Beauté amp; Diverfité de Couleur.
Les Yeux des Infeftes nous offrent la Veuë d’un Mechanifme ou Structure, dont la Difpofition, Scl’Arran-gement nous auroient a jamais etéin-connus, fans l’Affiftance du Microf-cope; a regard de pludeurs Sortesnbsp;d’Infeétes, affavoir 1’Efcarbot, lanbsp;Mouche a Miel, le Cerf volant, lanbsp;C 5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guepe
-ocr page 48-Guepe amp; autres, on apperpoit deux Croiffans ou Coeft'es en Forme d’He-mifphere, compofant la plus grandenbsp;Partie de la Tête, éc contenant unnbsp;Nombre prodigieux dc petits Miroirsnbsp;convexes, arrangez avec la dernierenbsp;Exaélitude en droites Lignes qui s’en-trecroifent en Treillis j je les appellenbsp;des petits Miroirs convexes, pareenbsp;qu’enEfFet ilsparoiffent comme Tels gt;nbsp;mais ils font reellement autant d’Yeuxnbsp;11 parfaitement polis, qui, commenbsp;des Miroirs, reflechiffent les Imagesnbsp;des Objets exterieurs: Ont peut re-marquer la Reprefentation d’unenbsp;Chandelle multipliée prefqueaTInfininbsp;fur leursSurfaces. Par ce moyen cesnbsp;Sortes de Creatures peuvent voir lesnbsp;Objets de toutes Parts en un Inflant,nbsp;fans aucun Mouvement des Yeux. Etnbsp;en même Tems TAttachement denbsp;l’Obfervateur lui fera voir plufieursnbsp;autres Chofes qui ne manquerontnbsp;point de !e remplird’Admiration.
De
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La Figure de cette petite Infedle, q’on appelle une Puce, eft desnbsp;plus Particulieres, amp; par Confequent-fort curieufe a voir dans le Microf-cope. File aleCorpspar tout couvertnbsp;d’Ecailles, trés dures amp; artiftementnbsp;arangees, amp; placees les unes fur lesnbsp;autres, amp; armees de longues Piquesnbsp;a peu pres femblables aux Soies d’unnbsp;Porc-epic, le Cou de pette Infefte ref-femble a la Queiie de I’Ecrevifle denbsp;Mer ; chaque Coté de fa Tête eft ornenbsp;d’un Oeil luifant, noir, amp; trés vif. Cenbsp;qu’il y a de plus extraordinaire, c’eft lanbsp;Difpofition des deux lambesde devant,nbsp;qui proviennent de la Tête, entre lef-quelles il y a une Efpece de Trom-pe avec laquelle elle perce la Peau,nbsp;afin de fucer Ie Sang. Cette Trom-pe eft garnie de deux petits Dards oanbsp;Lancettes, qui fervent a penetrer plusnbsp;profondement dans la Chair pour ennbsp;faire fortir le Sang. Elle eft tellement
placées
-ocr page 50-gluante,
dorre, amp; des petits Vers en
placée entre les deux JambeSj qull faut fe fervir d’Adrefle pour la voir.nbsp;Pour y reuffir, il faut couper les Jambes tout proche de la Tête, amp; avecnbsp;la Pointe d’une Eguille trés fine, onnbsp;pourra la relever, amp; la faire paroitre.nbsp;bi la Tête eft coupée premierement,nbsp;vous la menagerez plus facilement.nbsp;Les Puces font Males amp; Femelles;nbsp;ces dernieres attachent, ou pofentnbsp;leurs Oeufs au Fond du Foil desnbsp;Chiens, Chats, amp; autres Animaux, ounbsp;dies les colent avec une Subftancenbsp;La Chaleur les fait e-fortent,
qui fubiffent a peu pres les mêmes Changemens que font les Vers a Soye.nbsp;Si vous enfermez des Puces dans unenbsp;Tube de Verre, que vous louchereznbsp;a chaque Bout, mais de Maniere, quenbsp;l’Air y. trouve un Paflage, vousnbsp;pourrez obferver leurs differens Mou-vemens, amp; en particulier leur Maniere de s’accoupler, Queüc a Queüe;nbsp;ia Femelle qui elf Ia plus grolTe, cou-vrant Ie Male. Files dechargentnbsp;auffi leurs Oeufs lo ou 12 a la fois
plcufieurs
-ocr page 51-plufieurs Jours de Suite. Outre les deux Jambes deja decrites, elles ennbsp;ont quatre autres a Ia Poitrine, qui £enbsp;terminent en longues Griffes. C^ndnbsp;Ia Puce veut fauter, elle fe ramaffe lesnbsp;fix Jambes enfemble contre Ie Corps,nbsp;dont elle exerce toute la Force con-jointement, fe tranfportant d’un feulnbsp;Saut a line Diftance furprenante, plusnbsp;de loo fois fa Longueur.
LE Pou eft couvert d’une Peau fl tranfparente, qu’il efl facile denbsp;voir tout ce qui fe paflfe au dedansnbsp;du Corps avec I’Affiftance du Mi-crofcope, auquel il eft a eet egard unnbsp;Objet trés agreable. Le Mouvementnbsp;de fes Inteftincs eft en Effet, fortnbsp;furorenant, qui fe continue de i’E-ftomac jufqu’a l’Anus; les Veines amp;nbsp;Arteres etant blanches fe decouvrentnbsp;dautant plus facilement, dont on peutnbsp;avoir le Plaifir de voir leur Battement.
Au
-ocr page 52-Au deffus de deux Yeux noirs, il eft armé de deux Cornes, et au Lieu denbsp;Bouche, il a un Etui, qui contient unnbsp;Aiguillon, pour percer la Peau, amp;nbsp;tirer les Humcurs dont il fe nourrit.nbsp;Si vous placez un Pou afFamé fur Ienbsp;Dos de la Main, vous Ie verrez auf-litót lancer fon Aiguillon, dans lanbsp;Peau, par lequel vous pourrez voirnbsp;monter Ie Sang dans un Receptaclenbsp;litué dans la Partie anterieure de lanbsp;Tête, amp;; paflant de la a un autre plusnbsp;pres du Sommet de la Téte, il Ie denbsp;charge dans l’Eftomac par Ie moyennbsp;d’un Conduit, ou Tuyau, d’une Fi-neffe extraordinaire, amp; de la par unnbsp;Boyau vers la Partie pofterieure dunbsp;Corps; amp; la Force dont les Entra-illes de eet Animal font agitées, pournbsp;digerer fon Aliment eft tout a. faitnbsp;digne d’Obfervation : Elies femblentnbsp;fubir une Separation, les Parties lesnbsp;plus pures etant refervées pour lanbsp;Nourriture du Corps, tandis qu’onnbsp;voit des petites Particules noires prendre leur Cours versl’Anus, afin d’ennbsp;être dechargées. Quoique cette Sorte
d’Infeéle
-ocr page 53-d’Infefte fe remue fort lentement ce n’cft cependant pas faute de Pieds;nbsp;car elles font garnies de trois anbsp;chaque Coté, qui font couvertsnbsp;d’un Peau reflemblant au Chagrin.nbsp;Elles fe terminent en deux Ongles,nbsp;dont l’un excede l’autre de beaucoupnbsp;en Longueur, defquels ils fe ferventnbsp;pour les foutenir. Le Pou etantnbsp;tourné fur le Dos, on decouvrira deuxnbsp;Taches, ou Subftances noires, la plusnbsp;grande au Milieu du Ventre, amp; lanbsp;moindre vers la Queue j fur la premiere on appergoit une Semblance denbsp;Veffie blanche agitée par un Batte-ment continuel. Cette Partie etantnbsp;piquée la Mort s’enfuit immediate-mcnt, dont on doit conclure, quenbsp;c’en eft le Coeur.
Les Infedtes qui tourmentent plu-fieurs Sortes d’Animaux different beaucoup entre elles. Ceux qui au-ront la Curiofité de les rechercher,nbsp;en troveront prefque par tout, diesnbsp;mêmes n’etant pas exempts, les moin-dres Sortes etant tourmentées parnbsp;d’autres encore moindres, de quelle
Diligence nedojt on done pas s’animer, lorfque qu’on a Deffeln d’examinernbsp;les Merveilles de la Nature ? et cer-taineinent ces Perfonnes font blama-bles, qui ayant les Commoditez amp;nbsp;le Loifir paffent cependant toute leurnbsp;Vie dans un Cercle continuel d’Amu-fenient pueriles amp; frivoles.
CETTE Infelt;5i:e fi meprifable, nous fournit pourtant de plu-fieurs Sujets d’Admiration quandnbsp;nous I’avons fous le Microfeope j fesnbsp;Yeux font immobiles, mais la Nature en Reeompence lui a donne unnbsp;plus grand Nombre. II en a deuxnbsp;au deffus de la Tête, ou du Corps,nbsp;(car n’ayant point de Cou, la Têtenbsp;paroit faire Partie du Corps) deuxnbsp;autres un peu au delibus regardentnbsp;cn face pour decouvrir ce qui vientnbsp;a fa Rencontre, amp; un a chaque Coté,nbsp;dont Pun regarde obliquement en derrière.
-ocr page 55-riere, amp; l’autre eftun peu tourné dc-vant. Neanmoins on ne trouve pas Ie même Nombre dans toutes lesnbsp;Sortes, les unes ayant dix, les autresnbsp;huit, fix, OU quatres, mais que Ienbsp;Nombre foit ce qu’il voudra, ils fontnbsp;toujours immobiles. Leur Difpofi-tion trés curieufe merite l’Examina-tion la plus exafte ; pour y reuffir,nbsp;tranchez les Pieds, amp; la Queüe,nbsp;afin de n’avoir que la Tête fous Ienbsp;Verre, elles marchent toutes furnbsp;huit Pieds, qui font armez denbsp;trois Ongles crochus, dcnt deux fontnbsp;remplis de petites Pointes propres anbsp;tenir ferme ce qu’ils faifiilTent, Ie troi-fieme eft uni, amp; paroit fervir a em-brafler les Filets, par lefquels elles fenbsp;foutiennent j outre cela elles fontnbsp;fournies de deux Bras, qui les aident anbsp;mcnager leur Proye, laquelle ellesnbsp;faififlent, amp;c tuent en même Tems,nbsp;par Ie moyen d’une petite Machine,nbsp;qui fe replie dans un Etui. La Figure la reprefentera mieux que lanbsp;Defcription,
Du
-ocr page 56-LE Lima9on eft Hermaphrodite, chaque Individu ayant les Parties naturelles des deux Sexes. Ilsnbsp;ont quatres Yeux, fituez aux Boutsnbsp;de leurs Cornes, qu’ils etendent amp;nbsp;retirent a Plaifir, amp; etant flexibles,nbsp;ils les tournent en toutes Directions.nbsp;Quand vous Ie verrez alonger une denbsp;fes Cornes, coupez en promptementnbsp;l’Extremité, amp; 1’ayant placé fous Ienbsp;Microfcope, vous decouvrirez 1’Oeilnbsp;au Bout, qui paroit comme une petitenbsp;Tache noire, amp; qui ne manqueranbsp;pas de vous donner une Occupationnbsp;fort agreable.
La DilTeClion de eet Animal ell; fort curieufe, par l’Afliltance desnbsp;Verres magnifians, qui decouvrentnbsp;non feulement Ie Coeur fe hattantnbsp;vis a vis d’une petite Ouverture pro-che du Cou, mais on peut aulli ob-ferver Ie Foie, la Ratte, rERomac,nbsp;les Boyaux, les Veines amp; Arteres j
les
-ocr page 57-les Boyaux font verds, ce qui precede des Legumes dont ils fe nourriffent.nbsp;La Gueule reffemble a celle d’unnbsp;Lapin, ayantquatre ou fix Dents fortnbsp;aigues. -C’eft une Chofe digne d’etrenbsp;remarquée, que le Limagon dechargenbsp;fes Excrements par un petit Trounbsp;proche du Cou, par ou il rei'pire, amp;nbsp;au même Endroit aufli font fituéesnbsp;les Parties qui fervent a la Generation.
c^oi5ct^c$oc$3c5ocSooJoogooi5oc!!p:!5oc^lt;)c5cc!5o:^t
LES Vers qu’on trouve dans du Fromage pourri, amp; qui paroif-fent a I’Oeil comme dé la Pouflierenbsp;mouvante. font de petits Animauxnbsp;parfaitement formez en tons leursnbsp;Membres, amp; qui exercent toutes lesnbsp;Functions neceflaires a la Vie avecnbsp;autant de Regularité que des Ani-maux qui les furpaflent infiniment ennbsp;Grandeur. Ils ont la Tête petite a
Propor-
Proportion du Corps; les Yeux, quoique tres petits, font neanmoinsnbsp;fort per^ans amp; fubtils ; car li vous lesnbsp;touchez une fois avec la Pointe d’unenbsp;Eguille, vous les trouverez fur leurnbsp;Garde pour eviter une feconde Attaque.
Les Divifions de la Tête, du Cou, amp; du Corps fe diftinguent facilementnbsp;par I’ Aide du Microfcope. La Partienbsp;pofterieure du Corps eft groffe amp; rein-plie, etant ornee d’un petit Nornbrenbsp;de longs Cheveux. Les Femellesnbsp;dechargent leurs Oeufs comme lesnbsp;Poux amp; les Arraignées, dont les petits fortent parfaiternent formez, quinbsp;dechargent leur Peau plufieurs foisnbsp;avant qu’ils atteigment leur Staturenbsp;parfaite. Ils demeurent en Vie long-terns j amp; fi vous les mettez entrenbsp;deux Verres concaves, on peut lesnbsp;obferver a Plaifir, amp; en les regardant fouvent, on decouvrira plulieursnbsp;Particularitez. On les trouvera fouvent en Conjonélion Queüe a Q^üe;nbsp;car quoique le Membre viril du Malenbsp;foit au Milieu du Ventre, il eft tourné
en
-ocr page 59-en arriere coname celui du Rhinoceros. Dans l’Hyver, leurs Oeufs font plufieurs Jours avant d’eclorre jnbsp;mais la ou 14 Jours fufifent en Eté.
II eft divertifTant de les voir quand ils fortent de l’Oeuf, ctant quelque-fois un Jour entier en Agitation avantnbsp;de pouvoir s’endegager entierement.
#*#*#*-#####*# *#####*«#####
OUTRE les diflèrentes Sortcs d’Infeétes amp; de Vermines dontnbsp;nous avons traitez, qui fe voyentnbsp;bien a l’Oeil dans leur Groflêur naturelle, mais defquelles Ie Microfcopenbsp;nous feit a examiner les Figures auffinbsp;bien que toutes les Minucies qui leurnbsp;appartiennent, on trouve encore uncnbsp;Variété fi prodigieufe de petites Creatures vivantes dans plufieurs Sortesnbsp;de Liqueurs, qu’on peut avec Pro-prieté les appeller un nouveau Monde,nbsp;pour la Decouverte duquel nous fom-
mes
-ocr page 60-( 4° )
mes redevables au Microfcope. Voici done un 4. hamp vafte qui s’ouvre anbsp;nótreVuë, 6c ou nous aurons abon-dament dequoi rechercher 6c admirer dans un Nombre d'Objets ravif-fai s, 6c dignes de I’Examinadon lanbsp;plus recherchée. Nous ferons donenbsp;iur ee Sujet quelques Remarques generales, pour expliquer la Nature denbsp;ces 'Infedles. 6c enfuite il faudra en-feigner la Maniere de les obferver, anbsp;laquelle nous ajouterons quelque petit De tail de ce qu il y a de plus re-marquable. Nous commencerons anbsp;obferver, que quoique ces Animalcules fe trouvent dans les Liqueurs,nbsp;cependant elles n’y refte pas toujours ¦,nbsp;c’eft a dire qu’elles n’y paflênt pointnbsp;toute leur Vie : maïs apres y avoirnbsp;eté quelque Tems, elles changentnbsp;de Forme u peu pres comme les Versnbsp;a Soye, et prennent une Figure en-tiérement differente de la premiere;
. elles prennent des Ailcs, 6c s’envo-lent; 6c ainfi deviennent des Habi-tans de la Region de l’Air. C'eft la qu’elles s’accouplent, 6c s’y trouvent
en
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cn Etat de chercher des Endroits pro-pres a loger leurs Oeufs: C eft pour-quoi il n’y a pas Lieu de douter, que l’Air nc foit continuellement remplinbsp;d’une Infinité de ces Infedles invifi-bles qui nous environnent toujours,nbsp;amp; que nous prenons avec nótre Nour-riture, amp; même avec la Refpiration.nbsp;De la il s’enfuit, que ces Vers quenbsp;nous trouvons dans ces Liqueurs naif-fent des Oeufs qui y font logez parnbsp;leurs Parens, qui choififfent les Liqueurs les plus propres pour la Nour-riture des Petits, lorfqu’ils feront en-gendrez. De la vient, que quoiquenbsp;1’on trouve quelque fois des Animalcules dans de l’Eau pure, ce n’eftnbsp;pourrant qu’aprés qu’elle a croupinbsp;quelque Tems, amp; a été expofée anbsp;l’Air, amp; encore n’y en a-t’il gueresnbsp;en Comparaifon de ce qu’on trouvenbsp;dans des Eaux ou on a trempé quel-ques Herbes, ou Plantes. II s’eftnbsp;trouvé des Perfonnes qui ont cru quenbsp;les Oeufs, d’ou ces Vers s’engendrentnbsp;font logez dans les Plantes dont onnbsp;fait l'Infulion, mais l’Experience nous
enfeigne
-ocr page 62-enfeigne Ie contraire } car fi on cou-vre la Liqueur, auffi-tót que l’Infu-fion eft faite d’une Piece de Cambrai OU Mouffeline, elle continuera fansnbsp;produlre des Creatures vivantes jnbsp;mais auffi-tót que vous oterez ce quinbsp;la couvre, vous la verrai dans peu denbsp;Jours toute remplie d’Infeótes. 11nbsp;paroit done affiez clairement, que ccnbsp;qui les engendre vieii de dehors, amp;nbsp;quelaRaifon dece qu’on les trouve ennbsp;grand Nombre oü quelque Plante anbsp;eté trempée, eft, que les Particulesnbsp;qui fe detachent de la Plante, amp; na-gent dans la Liqueur, leurs fert denbsp;Nourriture.
Une autre Remarque que je ne doit pas oublier, eft, que les mêmesnbsp;Sortes d’Animalcules fe trouvent dansnbsp;des Infufions tout a fait differentes,nbsp;d’ou il paroit encore qu’elles ne sontnbsp;pas engendrées de la Subftance desnbsp;Plantes, mais qu’elles y font appor-tées d’autres Parts. Il eft neanmoinsnbsp;probable,quedifferentesSortes deman-dent une Nourriture differente, quinbsp;eft laCaufe pourquoi Pon trouve dif-3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe rentes
-ocr page 63-fcrentes Efpeces dans differentes Liqueurs.
Les Subftances dont on fait ordi-nairement les Infufions, font Ie Fe-nouil, la Sauge, ie Thé, du Foin, du Poivre, les Tiges, les Feuüles amp;,nbsp;les Fleurs, ou les Semences de plu-fieurs Sortes de Plantes amp; Verdures.nbsp;Apres avoir broyé aucune de ces Sub-ftances, mettez en dans une Phiolenbsp;ou verte, autant qu’il fuffira pour cou-vrir Ie Fond, environ la Hauteurnbsp;d’un demi Pouce ; verfez y de l’Eaunbsp;de Pluye a la Hauteur de deux Pou-ces ou environ ; il faut bien agiter lanbsp;Mixtion auffi tót qu’on l’a fait, aprèsnbsp;cela il ne faut plus la remuer, maisnbsp;ii faut laifler la Phiole decouverte amp;nbsp;expofée a 1’Air, et en peu de Joursnbsp;vous verrez une petite Pelicule, ounbsp;Efpece de Peau, fur la Surface denbsp;l’Eau qui reflechira les Couleurs prif-matiques.
C eft dans cette Pelicule, que les petites Animalcules font aflembléesnbsp;par Millions ; les Verres, qui groffi-iTent Ie plus les Objeéts, peuvent anbsp;Dnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peine
-ocr page 64-peine les decouvrir d’abord, mals a Mefure qu’ils croiffent, on les obfer-'nbsp;ve avec plus de Facilité. Elies nenbsp;defcendent gueres fouvent au delTousnbsp;de la Surface de I’Eau, au moinsnbsp;quelles ne foint effraiées,ou autrementnbsp;derangees, amp; en tel Cas, elles s’elan-ccfont toutes vers le Fond en un dinnbsp;d’Oeil, fans remonter pour quelquenbsp;Terns, La Chaleur hate leur Pro-dudion, amp; le Froid la retarde ; nean-moins li I'Eau ne gde pas, elles fenbsp;produiront avec le Terns.
Environ la GroiTeur de la Tête d’un Epingle de cette Liqueur, ounbsp;Ecume fuffit pour obferver des Creatures fans Nombres ii faut la prendre avec le Bee d’une Plume, ou lenbsp;Bout d’un petit l^inceau, amp; la mettrenbsp;lur une Talque fous le Microfeope ;nbsp;ct fi on fe fert d'abord d'un Verrenbsp;qui ne groffit guere, on ne decou-vrira que les plus grofles, mats ennbsp;changeant de Verre pour groffir denbsp;plus en plus, oir en decouvrira denbsp;inoindres continuellernent, a Mefurenbsp;que les Verres groffidènt} ce qui
donne
-ocr page 65-donne Lieu a foupgonner qu’il y en peut avoir, dont la Petitefle echa-pe a toute la Sabtilité amp; Diligence denbsp;notre Recherche,
L’Infufion de Poivre produit cinq on fix Efpeces d’Animalcules. La plusnbsp;grofle Sorte eft reprefentée dans lanbsp;Taille. Leur Longueur eft environnbsp;egal au Diametre d’un Cheveu, ce quinbsp;eft trois ou quatre fois leur Largeur.nbsp;Elies fe tournent fouvent en I’Eaunbsp;nageant quelque fois fur le Ventre,nbsp;amp; quelque fois fur le Dos. Le grandnbsp;Nombre dePieds qu’elles ont a chaquenbsp;Coté reftemblent a des Franges. Unenbsp;feconde Sorte alfez commune eft ennbsp;Longueur environ le Piers de I'Epa-ifteur d’un Cheveu; amp; traine unenbsp;Queiie cinq ou fix fois la Longueurnbsp;du Corps, laquelle elles tourneutnbsp;fouvent en Maniere de Vis. I'ig. Unenbsp;troifieme Sorte eft environ de la Grandeur des dernieres, mais fans Queiie.nbsp;Une quartieme Efpece, qui eft longue amp; menue, leur Epaifleur n’etantnbsp;pas plus de la cinquantieme Partie denbsp;leur Longueur, qui eft encore au def-D 2nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fous
-ocr page 66-fous du Diametre d’un Cheveu ; leur extreme Petitefle ne nous permettantnbsp;point de diftinguer les differentesnbsp;Parties du Corps, on ne peut pasnbsp;même diftinguer la Tête de laQi^üe,nbsp;d’autant qu’elles nagent aulli facile-ment en mettant une Partie devant,nbsp;qu’en mettant Tautre ; les autres Sor-tes qu’on peut obferver quelque foisnbsp;font ft petites, qu’il n’eft pas facilenbsp;d’en donner la Defcription.
II eft affez divertiffant, pendant que ces Animalcules font fous Ie Mi-crofcope, d’obferver les Effcts quenbsp;produira parmi elles Ie Melange denbsp;certaines Liqueurs qu’on y mettranbsp;par Exemple, la moindre Quantiténbsp;imaginable d’Efprit de Vitriol avecnbsp;la Pointe d’une Epingle, les feranbsp;mourir a l’Inftant, amp; devenir plates ;nbsp;une Diflblution de Sel les tue auffi,nbsp;ixiais elle ne s’applatiflent pas commenbsp;dans l’autre Cas; au contraire, ellesnbsp;fe retrecilfent en une Forme ovale.nbsp;De l’Encre, de l’Urine, 6c du Sangnbsp;les tuent auffi. La Salive même lesnbsp;fait mourir en peu de Teras, une In-
fuficji
-ocr page 67-fufion de Foin, de Bled, d’Orge, oa d’Avoine, amp;c. produit plufieurs El-peces femblables a celles qui font re-prefentées a la Fig.
On y trouve quelque fois une Ef-pece tres remarquable, dont la Figure reflemble a une Poire; elles s’elevent fouvent fur la Queue, quinbsp;eft pointue, amp; font des Contoursnbsp;long Terns fans avancer ni recuiernbsp;1’Epaifleur d’un Cheveu.
On y voit encore des Animalcules en Forme d’Anguilles, lefquelles fenbsp;trouvent dans plufieurs autre Sortesnbsp;d’lnfufions amp; de Liqueurs. Si onnbsp;laifte du Vinaigre dans une Bouteillenbsp;qui n’eft pas bouchee, on verra dansnbsp;peu de Jours une grande Produdtionnbsp;de cette Efpece d’Animalcules j furnbsp;tout dans l’Eté, elles font d’une Grof-feur fi confiderable quon les peutnbsp;voir fans I’Affiftance des Verres,nbsp;Leurs Figures font defiinées.
Prenez une petite Goute de Vinaigre de la Surface avec la Tête d’une Epingle, amp; mettez la fous le Microf-cope felon la Diredion, auparavancnbsp;D 5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donnée
-ocr page 68-donnée, vous les verrez d’abord dans une Agitation extraordinaire, faifantnbsp;des Contours fans Relache, telle-ment que vous aurez de Ia Peine anbsp;obferver leur Figure, mails' fi vousnbsp;attendez que la Liqueur foit fechée,nbsp;leur Mouvement fe ralentira beau-coup, ce qui vous permettra, de lesnbsp;examiner avec plus de Facilite.
La meilleure Maniere de produire les Anguilles, amp; de les conferver, anbsp;fin d’en être fournis en toutes Oc-cafions, eft de faire boullir un peunbsp;de Farine dans de I’Eau, jufqu’a cenbsp;que la Liqueur commence a fe liernbsp;en Maniere de Pate ; il ne faut pasnbsp;quelle foit trop liquide, ni trop epa-ilTe, laiflez la Liqueur quelque Ternsnbsp;expofée a I’Air en prenant garde denbsp;remuer la Pate pour la bien meier denbsp;Terns en Terns, et empecher qu’ellenbsp;ne devienne dure ou moifie fur lanbsp;Surface, ce qui vous empecheroit denbsp;reuffir; dans peu de Jours vous lanbsp;trouverez un peu fure j ce fera alorsnbsp;que vous y decouvrirez fi vous I’ex-aminez avec Attention, une Multitude de trés petites Animalcules ref-
femblants
-ocr page 69-femblants des Anguilles, qui groffi-ront tous les Jours, jufqu’a cc qu’elles deviennent viiibles a l’Oeil. Quel-ques Goutes de Vinaigre verféesnbsp;deffus la Paté de Tems en Tems ha-teront leur Produdion, amp; les ayantnbsp;une fois produit, on les pourra con-ferver toute l’Année en y verfantnbsp;quelque fois du Vinaigre, ou en ynbsp;mettant de la Paté a Mefure que lanbsp;Mafle fe feche. Par ce Moyennbsp;vous ferez touiours pourvu d’Objets,nbsp;les plus divertiflans amp; agreables, qu’onnbsp;puifie examiner dans Ie Microfcope.nbsp;Elles fe trouvent pour la plupart furnbsp;Ia Surface de la Paté, contre les Co-tez de la Phiole, qui doit être denbsp;Verre, afin qu’on puilTe plus fa-cilement remarquer 1’Endroit ou ilnbsp;y en a Ie plus. Prenez alors lamoindrenbsp;Quantité que vous pourrez avec Ienbsp;Bec d’une Plume, 6c la mettez furnbsp;une Talque,en y mclant un peu d’Eaunbsp;pour Ie detremper, amp; leur donnernbsp;Lieu de fe degager les unes d’avecnbsp;les autres. Vous les verrez alorsnbsp;s’emouvoir d’une Vitefle extraordi-D 4nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;naire
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naire en falfans milles differens Contours, tandis qu’il y refte de l’Humi-dité, mais a Mefure que l’Eau s’eva-pore, elles expirent.
Le Microfcope folaire les groffit extremement, de Sorte qu’on peutnbsp;appercevoir le Mouvenaent de • leurnbsp;Entrailles avec plufieurs autres Par-ticularitez remarquables.
Si on entreprenoit de d’ecrire toutes les differentes Sortes d’Infedtes,nbsp;qui ont eté obfervées dans toutes lesnbsp;Infufions qu’on a eprouvé pour eetnbsp;Eftet, on en pourroit reniplir un Volume aü'ez confiderable, qui ferviroitnbsp;plutót a ennuyer qu’a inftruire j d’au-tant qu'une telle Defcription ne don-neroit qu’une Idee trés imparfaite dsnbsp;leur Figures des quelles il fuffira denbsp;remarquer en general, que chaquenbsp;Melange produit quelque nouvellenbsp;Efpece ; l’Eau de Pluie même, fansnbsp;aucun Meienge ne croupira pas long-tems, fans en contenir un grandnbsp;Nombre, mais celles qui ont croupinbsp;en font toutes remplies. C’eft ce quinbsp;fait qu’on voit fouvent dans l’Eté les
Eaux de Mar paroitre tantót vertes, tantót rouges, amp; quelque fois d’unenbsp;Couleur brunatre etant rendus tellesnbsp;par un Nombre infini de ces Ani- ,nbsp;malcules qui les obfcurciiTent. On'nbsp;en trouve un fi grand Nombre dansnbsp;les Eaux qui decoulent du Fumier,nbsp;qu’on eft obligé, quand on en metnbsp;Ibus Ie Mierofcope de les detrempcbnbsp;avec de l’Eau pure, pour leur donnernbsp;Lieu de fe remuer, amp; fe degager lesnbsp;unes des autres. On trouve dans lanbsp;Taille les differentes Sortesd’Infufionsnbsp;avec les Figures des Animalcules.
On ne fera point furpris, que cha-que Melange produit differentes Ef--pece, fi on fait tant foit peud’Atten-tion a ce qui fe paffe dans la Nature,, Car en Effet ne voit on pas, quenbsp;chaque Creature cherche la Nourri-ture qui lui eft la plus couvenablenbsp;c’eft pourquoi il paroit que les petitesnbsp;Infedtes qui dechargent les Oeufsnbsp;defquels ces Animalcules font engen-drées cherchent, par un certain In-flindf, qui domine dans les Creaturesnbsp;qui font plus a nótrc Portee, des Engt;-D 5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;droits:
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droits qui ont I’Apparence de pouvoir fournir la Nourriture propre pour lesnbsp;Petits qui en feront engendrez. Maisnbsp;quoi qu’il en foit, il nous eft plusnbsp;féant d’admirer les Merveilles de lanbsp;Nature, que de pretendre les appro-fondir au dela de nos Connoiflances.
CETTE Infede, ou Animalcule, eft de la merne Clafle de celles que nous venons de decrire;nbsp;Mais com me elles font d’une Naturenbsp;tout a fait extraordinaire, amp; qu’ellesnbsp;ont des Qualites contraire aux Opi^-nlons qui ont eté communementnbsp;recues touchant la Vie animale, nousnbsp;croyons qu’elles meritent une De-fcription particuliere. Le Corps dunbsp;Polype n’eft qu’une Efpece deTuyau,nbsp;dont la Longueur, grand ils s’eten-dent, n’excede point 9 ou i o Lignes ;nbsp;mais ils fe retirent amp; fe racourciflentnbsp;jufqu’a une Ligne.
A Me-
-ocr page 73-A Mefure quils fe retlrent, ou fe diminuent en Longueur, ils groffif-fent en s’enflant; c’eft pourquoi dansnbsp;leur Figure la plus racourcie,. ils ref-femblent a des petites Boules. Denbsp;la Partie anterieure du Corps proce-dent plufieurs Cornes, ou Bras, quinbsp;les environnent en Forme de Rayons.nbsp;Leur Nombre varie de fix a douze,nbsp;amp; quelque fois d’avantage. Les Brasnbsp;font pour la plus Part environ lanbsp;Longueur du Corps. Ils ont lanbsp;Faculté de les etendre amp; de lesnbsp;racourcir de la même Maniere que Ienbsp;Corps. Le Polype peut etendre lesnbsp;Bras, fans etendre le Corps, aufli peutnbsp;s’alonger le Corps fans que les Brasnbsp;s’etendent. Ils peuvent aufii etendre,nbsp;OU recourcir quelques uns de leursnbsp;Bras fans mouvoir les autres. On lesnbsp;trouve attachez a laTige de quelquenbsp;petite Herbe ou Plante aquatique,,nbsp;ou quelque fois contre des Pierres aunbsp;Fond, OU vers les Bords. Ils s’y at-tachent par la Partie pofterieure du^nbsp;Corps, y etant en quelque Manierenbsp;eolez ; dans cette Situation ils eten-
dent
-ocr page 74-dent Ie Corps amp; les Bras, au moins qull n’y ait quelque Chofe qui lesnbsp;inquiete ou les efFraye.
Les Bras du Polype font trés fenfi-bles au moindre Attouchement; Sc s’il arrive que quelque petite Infeftenbsp;s’en approche, Ie Bras fe pile auffi-totnbsp;pour s’ea faifir, amp; fait de grands Efforts pour la porter a la Bouche. Lenbsp;Polype faifit amp; avale quelque fois desnbsp;Infeöes plus grolTes que lui même.nbsp;Qirand ces Infedtes fe trouvent ainfinbsp;faifies, elles font tous leurs Effortsnbsp;pour s’echaper tournans le Bras quinbsp;les tient faifies d’uu Coté Sc d’au-tre avec grande Violence. Le Polypenbsp;tache en méme Terns d’accourcir lenbsp;Membre pour approcher fa Proye anbsp;fa Bouche, ou elle eft retenue parnbsp;I’Aide des autres Bras ou Membresnbsp;qui' Pembraffent en même Terns.nbsp;Le Corps du Polype, comme nousnbsp;avons deja dit, n’eft pas autre Chofenbsp;qu’une Efpece de Tuyau, dontl’Ou-verture anterieure peut êtrenommée,,nbsp;I'a Bouche. On la voit toujours unnbsp;peu cuverte, mais quand fes Bras lui
ont
-ocr page 75-©nt apporté quelquc Chofe a aval'erj il la dikte peu a peu, jufqu’a ce quelle foit capable d’admettre fa Proyenbsp;a laquelle elle s’ajufte exaélement ennbsp;la ferrant pour la faire entrer petit anbsp;petit dans la Pattie du Corps qui luinbsp;fert d’Ellornac. Le Corps etantnbsp;ainfi rempli, s’enfle, amp; s’accourcitnbsp;en même Tems, pour s’ajufter a lanbsp;Grofleur amp; Forme de ce qui y eft con-tenu, amp; a Mefure qu’il digere amp; decharge fa Nourriture, il s’etend denbsp;Nouveau,. amp; devient comme aupara-vant. II arrive quelque fois qu’unenbsp;même Infeête fe trouve faifie parnbsp;deux Polypes a la fois» qui la tirentnbsp;par les deux Bouts ; chaque Polypenbsp;avallant une Partie, peu a peu, il fenbsp;rencontrent Bouche a Bouche; amp;nbsp;dans cette Situation reftent quelquenbsp;Tems; s’il arrive que l’Infedle, ou Ienbsp;Vers fe rompt, ils en ont chacunnbsp;leur Part. Mais d le Vers ne fe romptnbsp;point, le Demelé continue,. amp; lenbsp;Polype, qui dikte le plus fa Bouche,nbsp;avale 1’autre en Partie, fur qui ilnbsp;paroit avoir remporté la Viêloire j
maia
-ocr page 76-mals la Fin du Combat en deelde tont autrement j- car Ie Polype qui ellnbsp;entré dans l’Eftomac de 1’autre ennbsp;tire toute la Proye j apres cela il fenbsp;retire fain amp; fauf hors du Corps denbsp;fon Ennemi, quoique quelque fois ilnbsp;y fera detenu plus d’une Heure.
La Generatiorr du Polype eft des plus particuliere, les Petits croiffentnbsp;a leurs Cotez a peu prés de la Ma-niere que les jeunes Branches pouf-fent de la Tige d’une Plante, Peunbsp;de Tems aprés qu’on a vu fortir Ienbsp;Petit, on lui voit croitre des Bras auteur de la Partie anterieure de fonnbsp;Corps; car c’eft par fa Partie poflc-rieure qu’il tient a fa Mere. A Me-lurc que leurs Corps s’augmentent,nbsp;leurs Qiieües fe diminuept, jufqu’a cenbsp;que ne tenant que par un Filet trésnbsp;ün, ils tombent amp; quittent la Mere.nbsp;Les Polype engendrentplus ou moins,nbsp;felon les diffèrens Degrez de Cha-léurs OU de Froid., II y en a qui fontnbsp;parfaitement formez dans 1’Efpace denbsp;24 Heures, au lieu que d’autres ne Ie
feront
-ocr page 77-fèront point qu’a la Fin de deux Se-maines.
II y a une autre Maniere fort extraordinaire pour multiplier les Polypes. Si on les coupe en deux, it croitra dans peu de Tems une Têtenbsp;a la Queue, auffi la Tête ne fera pasnbsp;longtems fans être garnie d’une OlL-eüe, amp; ainfi les deux Moitiez devi-endront deux Polypes parfaitementnbsp;formez..
La Vie Animale confifte princi-palement dans la Circulation* des Fluides par des Vaifleuax que la.nbsp;Providence a arranges d’une Manierenbsp;a les conduire par toutes les Partiesnbsp;du Corps afin de diftribuer a chaquenbsp;Partie la Nourriture qui lui convient..nbsp;C’eft Ie Coeur qui eft Ie premiernbsp;mobile dans eet excellent Chefnbsp;d’Oeuvre de Mechanifme, qui a
chaque
-ocr page 78-claque Slflolc pouffe Ie Sang dansles Arteres d’une fi grande Force, qu’on les voit enfler fenfiblement,nbsp;même jufqu’aux Extremitez dunbsp;Corps. A Mefure que les Arteresnbsp;s’eloignent du Coeur, elles Ie divi-fent en Branches dans une Continuité,nbsp;dont la Groffeur decroit en mêmenbsp;Tems que Ie Nombre s’augmente,nbsp;jufqu’a devenir d’une Petiteffe fi extraordinaire, qu’a Peine peut on lesnbsp;voir avec les meilleurs Verres. C’eftdenbsp;ces Extremitez des Arteres que Ienbsp;Sang paffe dans les Veines, qui n’ennbsp;lont a proprement parler qu’une Continuation. II eft facile a voir cepen-dant, que le Mouvement du Sangnbsp;dans les,Veines eft contraire a celuinbsp;qui coule dans les Arteres, puifqu’ilnbsp;y entre par les Extremitez, amp; paffantnbsp;de la aux plus grands Receptacles fenbsp;rend en nn au Coeur; amp; de cettenbsp;Maniere la Circulation fe continue.
II y a un grand Nombre de petites Tnfecftes, qui, a Caufe de leur Tranf-parence, nous permettent d’obfervsrnbsp;ee qui fe paffe dans les Parties interieurs
-ocr page 79-rieurs de leurs Corps. Les Animaux qui font plus grands ont la Peau, amp;nbsp;les Membranes trop opaques pournbsp;nous permettre de voir les VaifTeauxnbsp;qui font deffous, beaucoup moinsnbsp;pouvons nous voir Ie Cours du Sangnbsp;qu’ils renferment,
C'eft pourquoi il fera facile a con-cevoir, qu’il y a une Theorie plus fcientifique par Rapport a la Circulation des Fluides, au Mouvement desnbsp;Inteftines amp; du Cerveau, ou dansnbsp;aucun Mouvement interieur, en examinant ces Sortes d’Infeéles avec Ienbsp;Microfcope, que par la Difledtionnbsp;des grands Animaux, ou autres Experiences anatomiques : Car la Peaunbsp;de ces petites Infeöes eft fi tranfpa-rente, qu’on voit diftindtement aunbsp;travers l’Arrangement, amp; la Difpo-fition des Vaifl'eaux, qui font deffous»nbsp;Les Tuniques méme de ces Receptacles font d’une fi grande Fineffe,nbsp;qu’elles ne nous empechent pointnbsp;d’obferver les Operations les plus in-terieures amp; fecrettes de la Nature j-
lorfque
-ocr page 80-lorfque tout eft en Repos, amp; que chaque Partie fait fa Fondlion fansnbsp;aucun Empechement, au lieu quenbsp;les Diffedlions mettent tout en Def-ordre, amp; nous montrent plutot lesnbsp;Convulfions de la Nature, que fesnbsp;Fondions regulieres. Outre qu’apresnbsp;avoir remarqué a Loifir le Coui s regulier amp; naturel du Sang, on peutnbsp;par plufieures Manieres y introduirenbsp;le Defordre, qui fera voir le Changement que les Maladies produilentnbsp;dans le Cours des Fluides felon leursnbsp;difterens Degrez, jufqu’a ce que lanbsp;Mort intervienne pour les arretcr en-tierement. Les petites Infedes, ounbsp;Vermines, dont les Corps font fortsnbsp;tranfparens nous olFrent le Spedaclenbsp;de 1’Arrangement auffi bien que lesnbsp;divers Mouvemens des Parties inte-rieures en Generale ; mais la Fincftenbsp;extreme des moindres Vaifleaux faitnbsp;qu’elles echapent 1’Examen le plusnbsp;fubtil j c’eft pourquoi tout ce quenbsp;nous pouvons faire dans cette Ma-tiere, eft de chercher les Parties les
plus
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plus fubtiles ou minces des Creatures qui font d’une Grandeur mediocre.
Plufieurs Sortes de petits Poiffons peuvent fervir trés bien pour eetnbsp;Ufage, les Nageoires amp; la Queiienbsp;etant des Parties fort minces amp; tranf-parentes.
Les Anguilles, les Plies, amp; plufieurs autres petits Poiffons font trés prnpres pour ces Sortes d’Ohferva-tions; Ia Maniere de les placer fousnbsp;Ie Microfcope dans un Tuyau denbsp;Verre, a deja eté expliquée dans Ianbsp;Defcription des differentes Parties denbsp;l’Appareil de cette Machine.
La Queiie du Lezard mife fous Ie Microfcope dans Ie Tuyau, nous pre-fente une Vuë de la Circulationnbsp;d’une Maniere trés agreable par unenbsp;grande Variété de petits Vaiffeaux jnbsp;les moindres Lezards etant les pluanbsp;tranfparens font d’autant plus propresnbsp;pour ce Deffein, ou on voit Ie Courant du Sang en toutes Direélions,nbsp;non feulement dans la Queiie, malsnbsp;aufli dans les Membranes des Piez.
La Circulation fe voit aufli d’une Maniere fort agreable dans Ia Q^üenbsp;de la Chevrette, amp; dans les Membranes qui joignent les Orteils de lanbsp;Grenouille. Les Arteres font diflin-guées des Veines par les Accelerations, OU SecoulTes du Sang a chaquenbsp;Syftole du Coeur, au lieu que dansnbsp;les Veines Ie Sang eft conduit par unnbsp;Mouvement regulier.
Je ne dois pas oublier ici dc faire mention de Ia Moule, qui nous per-met d’obferver la Circulation avecnbsp;plus de Facilité qu’aucune autrenbsp;Creature, car fi on óte la Moule de fanbsp;Coquille avec Soin, Sc qu’on la mettenbsp;fous Ie Microfcope, on en peut elai-rement voir Ie Mouvement du Sangnbsp;en voyant au travers fes Membranesnbsp;par l’Efpace de plufieurs Heuresnbsp;d’une Maniere trés agreable amp; fatif-faifante j ft méme on tranche la mo-indre Partie d’une des Membranes,nbsp;qui joignent Ia Moule a fa Coquille,nbsp;amp; qu’on la mette fous Ie Microfcope,nbsp;on y verra circuler Ie Sang en plufieurs
-ocr page 83-eurs Direftions pour long terns. II eft a propos a prefen t de remarquernbsp;en general que tous les Ohjets, quinbsp;font propres pour le Microfcope Ordinaire peuvent etre groffis beaucoupnbsp;plus par le Moyen du Microfcope Solaire, que par aucun autre, ayant outrenbsp;cela 1’A vantage dc reprefénter 1’Image fur une Toile blanche a la Vuenbsp;d’une Compagnie nombreufe, maisnbsp;c’eft fur tout dans les Obfervationsnbsp;qui concernent le Cours du Sang,nbsp;ou 1’Excellence de cette Machinenbsp;s’eclate le plus, on ne fcauroit trou-ver d’Expreffions alTez fortes pournbsp;depeindre fuffifamment ces Sortes denbsp;Reprefentations, ou Ton voit lesnbsp;Globules du Sang poulTez centre lesnbsp;Angles des petits VaiiTeaux qui lesnbsp;font rejaillir a I’oppofi-e du Cours dunbsp;Sang, par lequel elles font encorenbsp;repouflez a plufieurs Reprifes, jufqu’anbsp;ce qu’elles deviennent affez petitesnbsp;pour pouvoir s’infinuer dans les moin-dres Tuyaux.
II
-ocr page 84-Ilefl trés admirable a voir, comment les plus grandes Arteres fe divifentnbsp;en Branches d’une FinelTe qui lesnbsp;rend prefqu’invifibles, defquelles lanbsp;Continuation forme les Extremiteznbsp;des Veines ¦, les Ouvertures de cesnbsp;Tuyaux, ou Organes, etant fi petitesnbsp;qu’un Globule de Sang n’y peutnbsp;trouver Paffage qu’a grande Peine,nbsp;jufqu’a ce qu’ils fe divifent en moin-dres Globules plus conformes auxnbsp;Diametres des Vaiffeaux par ou ilsnbsp;doivent paffer comme nous 1’avonsnbsp;deja remarque; ce qui nous conduit naturellement a expliquer comment il faut obferver le Sang, quandnbsp;il eft tire des Veines. Prenez lanbsp;moindre Qi^ntite poffible de Sangnbsp;nouvellement tire des Veines, amp;nbsp;avec le Bee d’une Plume, ou petitnbsp;Pinecau, mettez le fur une Talque,nbsp;ayant Soin de le bien etendre,nbsp;afin que la trop grande Quantiténbsp;ne le rende opaque. Ces Precautions etant prifes, on obfervera faci-lement la Conftitution du Sang, qui
confifte
-ocr page 85-confifte principalement dans une Liqueur aqueufe, remplie d’un Nom-bre infini de Globules rouges, qui Ie colorent, chaque Globule etantnbsp;compofé de fix autres aflêmbléz com-me la Figure les reprelente. Cesnbsp;moindre font encore divilëz en fixnbsp;autres encore plus petits, qui fe di-vifent aufii de la même Maniei e. 11nbsp;eft impoflible de decouvrir jufqu’ounbsp;cette Divifion fe continue, paree qu’anbsp;Mefure que ces Globules fe feparentnbsp;leur Couleur paroit plus pale, juf-qu’a ce qu’ctant en ftn de la mêmenbsp;Couleur de la Liqueur qui les con-tient, on ne peut plus continuer l’Ob-fervation. Tantplus leSang eftdelayé,nbsp;tant plus les Globules fe partagent;nbsp;et lorfque l’Eau qui en fait Ie Melange s’evapore les Globules fe raf-femblent derechef. Le Moyen donenbsp;d'oblerver cette Separation fous lenbsp;Microfcope eft, d’y meier un tantnbsp;fok peu d’Eau tiede, qui degage lesnbsp;Globules, amp; les rend plus diftinds anbsp;a la Vuë.
La Santé confifte principalement dans la Conftitution du Sang. Si lesnbsp;Globules s’affemblent en Mades tropnbsp;grolTes, de forte qu’elles ne peuventnbsp;pas facilement être feparées pournbsp;palTer par les moindres VailTeau, Icnbsp;Sang croupit, amp; les Seis, qui y fontnbsp;melez, fe forment en Cryftaux, de-quels les Pointes dechirent amp; detru-ifent les Figures des Globules dunbsp;Sang, lequel devient par eet Effetnbsp;acre amp; corrompu, ce qui introduitnbsp;de tres grands Derangemens dans lanbsp;Circulation, dont la Defcription, ninbsp;Ie Detail, ne font pas de ce Lieu,nbsp;d’autre Part cornme la ï^orce du Corpsnbsp;confifte dans un certain Degré denbsp;Refiftance du Sang aux Syftoles desnbsp;Arteres, il eft clair qu’une tropnbsp;grande Separation des Globules dunbsp;Sang, qui Ie lailTe paffer trop facilement, peut caufer beaucoup d’Incon-venients.
Si dont il nous eft poflible d’enfe-igner la Maneire de connoitre Ie Temperament du Sang neceffaire pour la 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Santé
-ocr page 87-Santé, les Moyens par lefquels il peut être confervé dans eet Etat, par quelsnbsp;Accidens il peut être endommagé, amp;nbsp;comment on y doit remedier, nótrenbsp;Tems n’aura pas eté employé inuti-lement.
Le Moyen de reufiir dans ces Recherches intereffantes fera d’exami-ner le Sang fouvent avec le Microf-cope dans tous les dlfferens Degrez amp; Viciffitudes de Santé amp; de Maladie,nbsp;amp; on aura par cela une Demonftra-tion oculaire des Changemens qu’ilnbsp;fubit dans chaque Defordre : II léranbsp;necelTaire, en fecond Lieu, de fairenbsp;plufieurs Experiences par le Melangenbsp;•de diverfes Drogues, afin d’obfervernbsp;les Effets qu’elles produifent fur lesnbsp;Globules. On a remarqué, que denbsp;LEau forte, de THuile, du Vitriol, amp;nbsp;de 1’Efprit de Sel, étant melez avecnbsp;du Sang tiede, le font cailler d’abord,nbsp;amp; perdre fa Couleur, auquot; lieu que lesnbsp;Efprits, qui abondent en Seis volatils,nbsp;au même Tems qu’üs rehauiTent fanbsp;Couleur, conferve faFluidité et Tem-pechent de fe corrompre.
E nbsp;nbsp;nbsp;Si
-ocr page 88-Si les Perfonnes qui ont Ie Loifir, amp; les Moyens neceffaires pour s’appli-quer a ces Sortes d’Experiences j amp;nbsp;fur tout, fi ceux, dont la Profeffion Ienbsp;requiert plus particulieremcnt, vou-droient bien s’employer a examinernbsp;de cette Maniere les lecrets Reffortsnbsp;qui agiffent au dedans de nous, amp;nbsp;qui produifent de fi furprenans Ef-fets; il y a tout lieu d’efperer,nbsp;qu’on en tireroit en peu de Tems denbsp;trés grands A vantages pour Ie Biennbsp;commun du Genre humain.
IL n’y a peut-etre point de Sujet, a 1’egard duquel les S^avans foientnbsp;plus divifez dans leur Sentimens, quenbsp;touchant la Conftrudlion des Fibres;nbsp;defquels les Mufcles, qui donnent lenbsp;Mouvement a toutes les Parties dunbsp;Corps des Animaux font compoféz,
auffi
-ocr page 89-auffi bien qu’a I'egard des Refforts qui les font agir. On convient ce-pendant que ces Mufcles pen vent êtrenbsp;diviféz amp; fubdivifez en Fibres d’unenbsp;Finefle extreme, tellement qu’il eftnbsp;dificile a concevoir comment lesnbsp;Globules du Sang y peuvent trouvernbsp;Paflage j il y a neanmoins tout Lieunbsp;de croire, que le Sang penetre trésnbsp;facilement dans toutes les petites Vcf-lies qui compofent les Fibres desnbsp;Mufcles, amp; peut-être cette Fineffenbsp;apparente ne provient que de ce qu’ilsnbsp;ont été fechez avant d’etre examineznbsp;par le Microfcope, amp; que tout lenbsp;Sang en a été epulfé. Q^i quil ennbsp;foit, ces Fibres paroiftent étant examinez par le Microfcope, a peu presnbsp;de la Forme d’une Vis, ou d’unenbsp;Corde fortement torfe. amp; c’eft fansnbsp;Doute de cette Conftruöion que dependent fa Contraftion 6c Dilatation.nbsp;La Maniere de faire cette Obferva-tion eft, de couper une Tranche denbsp;Chair auffi mince qu’il fera poffiblc,nbsp;laquelle il faut mettre fur un Morceaunbsp;E 2nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de
-ocr page 90-de Verre, en la mouillant avec un pen d’Eau tiede, laquelle étant ennbsp;Partie evaporée lailTera les Vaiffeauxnbsp;ouverts, amp; faciles a obferver.
On dolt s’y prendre a peu prés de la même Maniere pour examiner lanbsp;Structure des Os ; Ayant ratilTé quel-ques petits Coupeaux avec un Canifnbsp;fort tranchant mettez les fur unnbsp;Verre fous Ie Microfcope, en lesnbsp;humedfant avec un peu d'Eau; onnbsp;dolt prendre ces Coupeaux de different Endruits des Os, auffi bien qu’ennbsp;differentes Direélions gt; par ce Moyen,nbsp;on pourra decouvrir les Pores, amp;: lesnbsp;Vaiffeaux, dont les Os font remplis,nbsp;amp; qui donnent Paflage'aux Sues, quinbsp;fervent a les nourrir, amp;c les fairenbsp;croitre. Ces Inftrudtions pourrontnbsp;fuffire pour examiner quelque Partienbsp;que ce foit du Corps, n’y ayant quenbsp;l’Exercice, qui peut rendre une Per-fonne adroite a bien menager ces Sor-tes d’Experiences.
De
-ocr page 91-O
C’ E S T fur Ie Sujet de Ia Generation des Infedles amp; des Vege-taux, que les Hommes fe font trou-véz embroilléz dans un Chaos de Tenebres amp; de Confulion, duquelnbsp;on n’auroit jamais pu fe debaraflernbsp;fans Ie Secours du Microfcope. Nenbsp;faut il pas en Effet étre plongé dansnbsp;rignorance la plus grofliere amp; lanbsp;plus abfurde, que de s’imaginer qucnbsp;la Putrefadtion amp; 1’Ordure, avecnbsp;1’Aide du Hazard, pouvoient produ-ire des Millions de Creatures vivantesnbsp;de diverfes Efpeces, amp; former toutesnbsp;les Parties neceflaires pour les Fonc-tions de la Vie, amp; leur donner l’In-telligence de chercher la Nourriturenbsp;propre pour continuer leur Exiflence?nbsp;Cependant quelque etrange qu’unenbsp;E 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;telle
-ocr page 92-telle Opinion nous paroilTe a prefent, le Terns a été, quand ces Idéés, tou-tes abfurdes quelles font, etoient eta-blies amp; receues non feulement desnbsp;Gens fans Lettres, mais auffi des Phi-lofophes les plus favans amp; les plusnbsp;eclairez des Siecles paffez. 11 y anbsp;tout lieu de croire que nous aurionsnbsp;aujourdhui les memes Sentimens, lxnbsp;le Microfcooe, en nous defillant lesnbsp;Yeux, ne nous cut rendu capables denbsp;penetrer les Secrets les plus cachéznbsp;de la Nature, afin de nous obligernbsp;de donner Gloire a celui qui com-mande a la Lumiere de luire dansnbsp;les Tenebres.
On a decouvert par I’Affiftance des Verres, que le Semen mafculi-num des Animaux eft rempli d’unnbsp;Nombre infini de petites Animalcules, pleines de Vie 5c de Vigueur,nbsp;quoiqu’elles foient d’une Petitefle finbsp;extréme, que trois milks Millionsnbsp;n’egalent pas la Grofleur d’un feulnbsp;Grain de Sable. On trouve ces Animalcules a peu prés de la méme
Forme
-ocr page 93-Forme dans toutes les difFerentes Efpeces d’Animaux, ayant le Corpsnbsp;d’une Figure ovaJe, amp; la Queiie trésnbsp;longue en Comparaifon du Corps jnbsp;celles qu’on trouve dans la Laite d’unnbsp;Poiflbn ont la Q^iie encore plusnbsp;longue, èc fi fine, qu’on n’en peutnbsp;difcerner le Bout qu’avec bien de lanbsp;Peine. II eft trés facile de decouvrirnbsp;ces Animalcules dans la Laite d’unnbsp;PoifTcn ; on n’a qu’a prefier le Poiffonnbsp;tant foit peu vers le Ventre, amp; il ennbsp;fortira de la Laite, dont la Grofieurnbsp;de la Tête d’un Epingle fufRra. IInbsp;faut la mettre fur le Verre, ou deflbusnbsp;du Microfcope, en 1’humeétant avecnbsp;de I’Eau de Pluie, ou celle de Riviere, jufqu’a ce qu’elles ayent afleznbsp;de Place pour fe remuer facilement,nbsp;amp; ainfi on les verra avantageufement.nbsp;En obfervant ces Animalcules dansnbsp;la Laite d’un Merlus vivant avec lenbsp;Microfcope, on y decouvrit un linbsp;grand Nombre, qu’on en fuppofoitnbsp;du moins dix mille dans la Grofifeurnbsp;d’un Grain de Sable, dcfquelles finbsp;E 4nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;on
-ocr page 94-on cónte cent Grains de Sable dans la Longueur d’un Pouce, il y aura,nbsp;dans un Pouce cubique, un Millionnbsp;de Grains de Sable, amp; par confequentnbsp;dix mille Millions d’Animalcules.nbsp;La Laite etoit environ de quinze Pou-ces cubiques, amp; ainfi elle contenoitnbsp;cent cinquante mille Millions; unnbsp;Nombre qui probablement furpaffenbsp;de beaucoup celui des Habitans denbsp;la Terre. Ces Animalcules viventnbsp;plufieurs Jours apres la Mort de I’A-nimal qui les contient, dans fa Se-mence i ce qui fait, qu’il eft facile dcnbsp;les obferver fans exercer aucunenbsp;Cruaute fur des Creatures vivantes.nbsp;D’autant que c’eft la Semence dunbsp;Male, qui rend les Oeufs de la Femelles proli£que, il eft fort probablenbsp;que les Oeufs ne font autre Chofenbsp;que des Receptacles propres a rece-voir amp; nourrir ce petites Animalcules,nbsp;ou elks fubilfent un Changement denbsp;Forme femblable a celle des Animauxnbsp;qui les engendrent, amp; étant nourriesnbsp;de la Subftance de I’Oeuf, ou de la
M a trice,
-ocr page 95-Matricè, dies diviennent parfaite-ment formées amp; capables d’edere, dout dies fe retirent de leur ref-trainte pour jouer leur Role fur Ienbsp;Theatre du Monde. Ce qui rehauflenbsp;encore la Probabilité de ce que nousnbsp;vcnons de dire, c’eft, que quoiquénbsp;h Semence foit fi remplie de Vie, onnbsp;ne peut trouver cependant Rien denbsp;Pareil dans auciin autre Endroit dunbsp;Corps. De plus, on remarque a peunbsp;prés Ia même Chofe dans la Generation des Plantes, aflavoir une Efpecenbsp;de Farine, que l’on troiive fur lesnbsp;petits Pendans au Centre de la Fleur,nbsp;laquelle étant examinée ne paroit êtrenbsp;a l’Oeil qu’une menue Pouffiere ;nbsp;mais Ie Microlcope en demontre unenbsp;Structure exaéle, amp; femblable a lanbsp;Plante dont elle procédé, amp; y de-couvre des Beautez admirables. Lesnbsp;Vaifléaux, oü cette Farine eft pro-duite, font admirablement conftruits,nbsp;de Maniere a decharger cette Pro-dudlion, auffitót qu’elle eft arrivée anbsp;line Maturité convenable. Elle tombenbsp;E 5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par
-ocr page 96-par ce Moyen dans le Centre de la Fleur, ou elle trouve des Paffagcsnbsp;fituez a DefTein pour la recevoir afinnbsp;de la loger dans la Semence, qui eftnbsp;fa veritable Matrice. La Semencenbsp;par cela devient prolifique j amp; fansnbsp;qu’elle re9oive quelques Grains denbsp;cette Farine, elle fera entierementnbsp;fterile : ce qu’on peut demontrer fa-cilement. On n’a qu’a couper lesnbsp;petits VailTeaux qui produifent cettenbsp;rouffiere fi ncceflaire, avant qu’ils lanbsp;dechargent, amp; on trouvera, en faifantnbsp;I’Experience, que la Semence nenbsp;vaudra Rien. L'Analogie eft donenbsp;trés manifefte entre la Generation desnbsp;Plantes amp; celles des Animaux, lanbsp;Farine des Fleurs étant deftinée aunbsp;méme Deftêin que les petites Animalcules qu’on voit dans la Semencenbsp;du Male, tandis que les Semencesnbsp;des Plantes font la Fonftion des Oeufsnbsp;de la Femelle.
Des
-ocr page 97-( 77 )
OU O IQJJ E nous ayons deja remarqué, qu’on ne trouvenbsp;point d’Animalcules dans aucunesnbsp;des Fluïdes du Corps, excepté lanbsp;Semence du Male, non pas mêmenbsp;dans la Salive, il y en a cependant unnbsp;grand Nombte qui fe trouve dans lanbsp;Matierehlanche, quis’attache entre lesnbsp;Dents amp;c furiesGencives. Tantfoitpeunbsp;de cette Matiere, prife avec la Pointenbsp;d’une Epingle, amp; melée avec denbsp;l’Eau, OU de la Salive vous y feranbsp;voir un Nombre incroyable d’Ani-malcules de plufieurs Efpeces; cellesnbsp;de la plus groffe Sorte font les plusnbsp;agiles j mais on en trouve un plusnbsp;grand Nombre d’une autre Sorte,nbsp;qui ont un Mouvement qui leur eftnbsp;particulier, comme la Figure les re-
pre-
-ocr page 98-prefente ; celles d’une troifiéme font rondes, amp; trés petites, tellementnbsp;qu’un Million affemblées n’excedentnbsp;pas la Groffeur d’un Grain de Sable.nbsp;Leur grand Nombre, leur Petitefle,nbsp;avec leur extréme Agilité fait, qu’ilnbsp;eft difficile de les obferver a l’egardnbsp;de leur Figure j amp; au contraire, on ynbsp;remarque une autre Efpece, dont Icnbsp;Mouvement eft fi lent, amp; fi tardif,nbsp;qu’il faut y employer beaucoup d’Attention pour favoir fi elles font en Vie.
Le Vinaigre leur eft mortel, d’ou il femble qu’on pourroit tirer cettcnbsp;Confequcnce, que ft on fe iavoit lesnbsp;Dents amp; les Gcncives fouvent avecnbsp;cette Liqueur, on les garantiroit denbsp;cette Infeélion.
L’Utilité du Microfcope ne paroit en nul Cas avec plus d’Eclat,nbsp;que dans la Decouverte qu’on a pu
faire
-ocr page 99-faire par l’Aide de cette Machine, au Sujet de la Gale. Qui eft ce quinbsp;fe feroit imaginé, que cette terriblenbsp;Demangeaifon, avec tous les Def-ordres qui s’enfuvient, ne feroit caufeznbsp;que par un Aflemblage de petites In-fedes, OU Vermiffeaux, dont lesnbsp;Morfures continuelles font lever cesnbsp;Puflules fur la Peau, qui caraderifentnbsp;cette Maladie. La Decouverte futnbsp;faite par Bo7io7tio, celebre Medecinnbsp;Italien, qui ayant remarqué, que lesnbsp;Perfonnes afHigées de cette Maladienbsp;tiroient fouvent de leur Peau ulceréenbsp;des petites Veficules pleines d’Eau,nbsp;qu’elles ecrafoient fur leurs Ongles,nbsp;comme . elles auroient fait d’unenbsp;Puce, fe refolut d’en obferver ayecnbsp;Ie Microfcope, dont ayant tiré quel-ques unes d’un Endroit fort ulcere, il en fit fortir une Matiere liquide, dans laquclle il y avoit unenbsp;petite Globule ¦ a peine vifible; maisnbsp;1’ayant mife fous le Microfcope, ilnbsp;apper9ut, que c’etoit une petite Animalcule, dont la Forme relTembloit a
une
-ocr page 100-une Tortuë, d’une Couleur blanch-atre, quoique Ie Dos fut d’un Teint plus fombre que les autres Parties.nbsp;On peut voir par la Figure qu’ellesnbsp;ont la Tête, pointuë amp; armée denbsp;deux Cornes, qu’elles marchent furnbsp;fix Piez, amp; ont Ie Corp orné de plu-fieurs longs Foils.
Ces Experiences reiterées fur des Perfonnes de differens Ages, Sexes, amp;nbsp;Temperamens, dans toutes les Sai-fons de l’Année confirment fufifam-ment, la Verité qui eft ici avancée,nbsp;les mêmes Animalcules fe trouvantnbsp;toujours dans lesPuftules de la Peau,nbsp;dans les Symptomes de la Gale. Onnbsp;a auffi decouvcrt,par Ie même Moyen,nbsp;que cette Vermine s’engendre denbsp;rOeuf de méme que la plupart desnbsp;autres Infeftes amp; Animalcules, dontnbsp;on ne doit pas s’etonner de Tlnfec-tion rapide, ni de 1’Augmentation,nbsp;puifque, par leur Petitefle extréme,nbsp;elles echapent les Egratignures desnbsp;Ongles, et qu’en dechirant la Cuticu-le, on ne fait que les difpcrfer, amp;
leur rcndre l’Entrée dans la Peau plus facile. Ces Decouvertes nous fontnbsp;comprendre, que les Remedes prisnbsp;interieureinent font inefficaces contrenbsp;ce Mal, mais qu’il eft abfolumentnbsp;neceflaire d’avoir Rccours a desnbsp;Ondtions exterieures; amp; Corrofives,nbsp;comme diverfes Sortes de Seis, Ienbsp;SoufFre, les Preparations du Mer-cure, amp;c. capables de tirer amp; de-truire toutes ces Animalcules. 11nbsp;eft elair auffi, qu’on ne doit pas dif-continnier TUfage dc ces Remedes,nbsp;auffitót-qu’on fe trouve gueri, parce-qu’il ne fuffit pas d’avoir detruitnbsp;toutes les Animalcules qui etoient ennbsp;Vie, mais il faut continuer jufqu’a cenbsp;que tous les Oeufs foient eclos, amp;nbsp;que la Race en foit entierement ex-terminéc.
**«#*#*##### ##############
La Peau étant compofée de Glandules diftillans une Liqueur qui doit être continuellement evapo-rée, il eft necelTaife, que la Cuticulenbsp;Ibit par tout percée d’un Nombrenbsp;infini de petits Trous, pour donnetnbsp;Lieu a la Tranfpiration, amp; c’eft ennbsp;Effet ce qu’on a decouvert par 1’Af-fiftance des Verres. Pour 1’obfer-ver, on n’a qu’a couper la moindrenbsp;Miette de la Peau de deffus avec unnbsp;Rafoir fort tranchant, amp; un autrenbsp;Morceau du même Endroit étant misnbsp;fous Ie Microfcope, les petits Trousnbsp;paroitront comme un Papier, quinbsp;feroit par tout percé par une Aguillenbsp;trés fine. Ces Pores font couvertsnbsp;par tout de petites Ecailles en grandnbsp;Nombre, qui font arrangées de lanbsp;même Maniere que celles des Poif-
fons.
-ocr page 103-fons. C’eft a dire trois, Tune fur l’autre, chacune étant couverte juf-qu’aux deux Tiers excepté quelquesnbsp;Endroits comme autour de laBouche,nbsp;amp; fur les Levres, ou elles ne fontnbsp;que s’entretoucher ; ce qui fait, qucnbsp;ces Endroits la font plus rouges anbsp;Caufe que Ie Sang paroit au travers.nbsp;Ces Ecailles • ont pour la plupartnbsp;cinq Cotez, comme la Figure lesnbsp;demontre, ou leur Arrangement eftnbsp;auffi reprefenté.
COMME les Chymiftes en fai-fant l’Analyfe des divers Mix-tes, ont decouvert cinq Sortes de Subftances, ils ont cru qu’il y avoitnbsp;cinq Principes qui compofoient tou-tes les Subftances naturelles, fayoirnbsp;l’Eau, l’Efprit, l’Huile, Ie Sel, amp; lanbsp;Terre, lefquels ils ont auffi diftin-guez en adifs amp; paffifs, felon quel-.
ques
-ocr page 104-ques Qualitez particulieres, qu’ils ont cru leur devoir attribuer. Ce-pendant il eft difficile de concevoirnbsp;aucune Difference effentielle entrenbsp;ces pretendus Principes, autre quenbsp;les differens Degrez de Chaleur ne-ceffaires dans la Retorte.
Nos Lumieres encore trop bor-nécs ne nous permettent point de decider dans cette Affaire, jufqu’a cenbsp;que par des Experiences reiterées,nbsp;on puiffe fe former quelques Idèesnbsp;claires amp; certaines de la Compofitionnbsp;de la Matiere.
Ayant done parcouru les divers Elemens de la Nature, ouavec 1’Af-liftance du Microfcope, nous avonsnbsp;fait de trés grandes Decouvertes furnbsp;la Forme des moindres Infeéles, 'lanbsp;Maniere dont elles font cngendrées,nbsp;Ia Structure des Vaiffeaux amp; des Pores des Animaux amp; des Vegetaux,nbsp;auffi bien qu’a Tégard d’un trésnbsp;grand Nombre d’autres Infeéles,nbsp;Vermiflèaux, amp;c. que Ie Microfcopenbsp;a rendu vilibles, amp; a decouvert com-
mc
-ocr page 105-me autant de nouveaux Mondes, voy-ons a prefent quel Secours cettc Inftru-ment nous pretera dans I’Examen des Principes de la Matiere, dont le Selnbsp;efl fans Contredit le Principal. II eftnbsp;vrai, que I’Eau, auffi bien que Sel,nbsp;entre en quelque Maniere dans lanbsp;Conipofition de toutes les Subftancesnbsp;materielles, mais elle ne paroit être,nbsp;que le Vehicule du Sel, au lieu quenbsp;le Sel paroit être TEftence de tout cenbsp;qu’il y a de folide dans la Nature.
Toute i’Adlivite de la Matiere depend auffi du Sel, qui eft agité par le Feu amp; I’Eau. Mais pour mieuxnbsp;comprendre les Operations de cesnbsp;Elemens, il faut faire Attention anbsp;ce qui refulte des Experiences.nbsp;Pour donner unc Definition exadtenbsp;de ce Principe, auquel nous avonsnbsp;donne le Nom de Sel, il faut remar-quer d’abord, que nous etendons cenbsp;Mot beaucoup au dela de la Signification ordinaire, c’eft a dire, que cenbsp;ne font pas ces Subftances feulementnbsp;qui ont un Gout falc que nous ap-
pellons
-ocr page 106-pellons de ce Nom, tnais toutes Sor-tes de Gouts, Ie Sucre même etant redevable a une Efpece de Sel, pournbsp;fa Douceur, amp; Ie Vinaigre a unenbsp;autre Efpece, pour fon Acreté. Lesnbsp;Idéés, qui Ie caraélerizent font,nbsp;premierement, qu’on peut Ie diffou-dre dans l’Eau; Secondement, il reftenbsp;après l’Evaporation de l’Eau, amp; fenbsp;forme en Criftaux par tout ou il deviant vifible j a quoi on peut ajouter,nbsp;qu’il eft doué d’unGoüt plus ou moinsnbsp;piquant. Le Sel, dans ce Sens peut-être avec beaucoup de Raifon ap-pellé un Principe d’autant que c’eftnbsp;la Partie la plus confiderable de toutes les Subftances, tellement que lesnbsp;Animaux, les Vegetaux, amp; les Mi-neraux, en font nourris. De Sortenbsp;que la Terre, qui en eft privée, de-vient abfolument fterile, amp; les Her-bes, les Racines, le Pain, amp;c. ayantnbsp;perdu leur Scl, ne peuvent ni nour-rir, ni foutenir le Corps. Pour com-prendre les Operations de la Naturenbsp;dans la Formation des differéntes
Sortes
-ocr page 107-cn-
Sortes de Subftances, qui font gendrées tons les Jours, il feroit ne-ceffaire d’avoir Intelligence touchantnbsp;la Figure, la Grofleur, la Solidité,nbsp;la Pefanteurs, amp; Ie Mouvement, auffinbsp;bien que les differens Degrez d’Attraction qui les compofent j puif-qu’il eft certain, que tous les Corpsnbsp;agiflent les uns fur les autres felon cesnbsp;Principes. Si done il etoit poffiblenbsp;de feparer les Parties de la Matierenbsp;en quelque Maniere, amp; de les comparer a regard de leur Figure, Grof-feur, amp;c. il y auroit tout Sujet d’ef-perer, que ce Fondement ferviroitnbsp;pour l’avenir a quelque habile Ar-chiteCte pour en elever un Edificenbsp;des Sciences les plus utiles. II eftnbsp;du moins certain, que les Experiences, fakes avec Ie Microfcope, nousnbsp;meneroient affez loin dans cesnbsp;Recherches, fi on s’y appliquoitnbsp;avec queique Afiiduité; c’eft ce quinbsp;paroitra par l’Hiftoire des Experin-ces qui out été deja fakes a cenbsp;Deffein, que nous tacherons de di-
gerer,
-ocr page 108-gerer, amp; mettre en tel Ordre, qui nous femblera la plus intelligible, amp;nbsp;Ie plus capable d’exciter la Curiofiténbsp;des Perfonnes qui ont quelque Loifir,nbsp;vu qu’il ne s’agit pas ici d’une En-treprize penible, enuyante, ou inccr-talne, mais d’un Amufement des plusnbsp;agreables, qui fournira une fi grandenbsp;Diverfité d’Objets, qu’une Perfonne,nbsp;qui fe fera rendue habile a faire cesnbsp;Experiences aura toujours de quoinbsp;s’amufer amp; entretenir fes Amis.
II ne fera pas neceflaire d’etnbar-rafler Ie Lefteur avec tous les dif-ferens Termes dont fe font fervis les Chymiftes pour diftinguer les Efpecesnbsp;de Sel, comme les Acides, les Alkalis, amp;c.
Mais comme les Experiences, def-quelles nous devons donner 1’Hifto-ire, ont été faites fur les Seis, qui reftent dans lesCendres après la Com-buftion, ou bien fur ceux qui ontnbsp;été naturcllement produit, nous nenbsp;pouvons nous difpenfer d’cn fairenbsp;trois ClalTes, affavoir les Seis volatils
qui
-ocr page 109-qui font enlevez par Ie Feu, les fixes qui reftent dans les Cendres, amp; lesnbsp;naturels.
Les premiers font proprement dc la Province des Chymiftes, les fecondsnbsp;fe diftinguent felon les Subftances quinbsp;font brulées pour eet EfFet; amp; lanbsp;troifiéme ClalTe peut être encore fub-divifée en Foflile amp; Marin.
SELON la Definition generale que nous en avons donnée, ilnbsp;paroit, que laDiflblution du Sel dansnbsp;l’Eau eft un des principaux Charac-teriftiques du Sel. En EfFet, fi onnbsp;examine la Chofe de prés, on trou-vera, qu’il n’y a nulle autre Sub-ftance éxcepté Ie Sel, qui fok difFol-vable dans l’Eau, ou du moins, quenbsp;tout ce qui fe diflbut dans l’Eau, doit
cette
-ocr page 110-cette Proprieté a la grande Quantitc, de Sel qu’il contient.
II n’eft guere poffible de fe former ridee de la Diffolution du Sel, qu’eunbsp;fuppofant, que l’Atti'adlion entre lesnbsp;Particules du Sel, amp; celles de l’Eau,nbsp;eft plus forte que celle des Particulesnbsp;de l’Eau, ou du Sel entre elles mê-mes, amp; qu’ainfi lorfqu’on les mele,nbsp;les Particules du Sel perdent entiere-ment TAttradlion qui exifloit entr’el-les, amp; au lieu de s’attirer, elles fé-cartent les unes des autres, jufqu’ace,nbsp;qu’elles foint tellement meléesnbsp;avec l’Eau, qu’elles femblent n’êtrenbsp;qu’une feule amp; même Subftance.
POUR fe former quelque Idee claire fur ce Sujet, il faut re-marquer d’abord que l’Eau ne peutnbsp;foutenir Ie Sel, que jufqu’aun certainnbsp;Degré, amp; lorfqu’elle en eft furchar-gée, Ie Sel, ne continue plus a être
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egalcment melé, mais s’amafie en petits Morceaux au Fond, ou auxnbsp;Cotez du VailTeau: II eft aufli ne-ceflaire de remarquer, que l’Eaunbsp;chaude contient une plus grandenbsp;Quantité qu’elle ne peut foutenirnbsp;lorfqu’elle eft froide. D’ou on peutnbsp;comprendre, qu’une Partie de lanbsp;Diflblution, étant evaporée, l’Eau,nbsp;qui reftera, pourra fe trouver fur-chargée. C’eft pourquoi il ne fautnbsp;continuer rEvaporation,quc jufqu’acenbsp;qu’on y obferve une petite Pelicule,nbsp;ou Efpece de Peau mince, fur lanbsp;Surface. L’Eau ayant alors un certain Degré de Chaleur, elle devien-dra furchargée en refroidiffant, amp; Ienbsp;Sel, qui furabondera par ce Moyen,nbsp;fe formera en Cryfteaux.
Les Cryfteaux qu’on obtiendra de cette Maniere s’arrangeront en certai-nes Figures amp; Formes particulieres,amp;nbsp;convenables a 1’Efpece de Sel dontnbsp;ils feront tirez, tellement qu’on pourra reiterer la Diflblution a Plaifir, fansnbsp;manquer de recouvrir les mêmesnbsp;Fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Formes ¦,
-ocr page 114-(. 92 )
Formes j d’ou il femble, quc lesPar-ticules de chaque Efpece de Sel font formees d’une Maniere qui leur eftnbsp;particuliere amp; conftante, auffi biennbsp;que douées d’un certain Degré d’At-tradlion, fans que la Diflblution puiflenbsp;apporter aucun Changement. Cettenbsp;Regularité fait voir, que devant Icnbsp;Commencement de leur Attraftion,nbsp;ces Particules flotoient dans I’Eau,nbsp;dans rOrdre le , plus exadle, étantnbsp;par tout egalement difpcrfccs, jufqu’anbsp;ce que par la Diminution de la Quan-tité de I’Eau, elles s’entrapprochentnbsp;d’avantage, amp; ainfi commencent anbsp;s’entre attirer par la Convenance de lanbsp;Figure de leurs Cotez, ou de quei-que autre Caufe inconnüe (Car notrenbsp;Intention n’eft pas de pofcr ici au-cune Hypothefe qui ne refuite natu-rellement des Experiences) par la-quelle elles s’arangent d’une Manierenbsp;trés reguliere, 5c trés admirable.
Puis done que la Regularité des Formes des Cryfteaux de la mernenbsp;Efpece des Sel demontre, que lesnbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Par-
-ocr page 115-Particules-qui la compofent ont une Forme determinée amp; invariable ; ilnbsp;paroit auffi par la même Manicre denbsp;raifonner, que les Particules des dif-ferens Seis font auili trés differentes,nbsp;en leur Figures, comme il paroitranbsp;par Ie Recit des Experiences qui ontnbsp;éié faites.
De ce qui a été dit toüchant la Cryftalifation, on voit claire-ment la Ralfon de la Pratique ordinaire, qui eft de faire evaporer lanbsp;Diflblution, jufqu’a Ce qu’il ne relicnbsp;qu’une Pelicule fur la Surface, amp; en-fuite de lailTer refroidir la Liqueurnbsp;dans une Cave, oq aütre Endroit,nbsp;OU elle pourra refroidir peu d peu,nbsp;amp; ainfi a Mefure que par Ie Rcfroi-diffement de l’Eau elle dcviendranbsp;fiirchargée de Sel furabondant, c’eftnbsp;a dire, que lesCryfteaux s’attachercnatnbsp;F 2nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aux
-ocr page 116-aux Bords, ou au Fond du Vafe, amp; fe formeront en diverfes Figures felon leurs difFerens Degrez d’Attraction. Mais pour les produire fous lenbsp;Microfcope de Maniere a les pouvoirnbsp;obferver, il faut varier un peu la Methode afin de hater la Produdlionnbsp;des Cryfteaux, amp; de faire en Sortenbsp;qu’ils puilTent fe former fur le Champnbsp;pendant qu’on les obferve.
On corpmencera premierement a fe fournir, pour les Difiblutions, denbsp;ces Sortes de Sels qu’on fouhaiteranbsp;d’examiner, ou Ton ne trouveranbsp;gueres de Difficulte, plufieurs de cesnbsp;Subftances étant fi faciles a dilTou-dre, qu’il fuffira de les jetter dansnbsp;I’Eau froide, mais a I’Egard d’aucu-nes Sortes, il faudra les faire chaufTcr,nbsp;ce qui doit être fait jufqu’a unnbsp;certain Degré felon ce que 1’Expe-rience en decidera, amp; par ce Moyennbsp;la Difiblution étant faite, amp; I’Eaunbsp;étant chargee d’autant de Sel qu’cll©nbsp;peut porter, il fera expedient de lanbsp;laifiTer repofer pour quelque Terns,
jufqu’a
-ocr page 117-jurqu^a ee que Ie Sel, qui pourra éfre de furabondant foit precipité au Fondnbsp;du Vafe, ou formé en Cryfteaux.nbsp;Après quüi, ayant verfé Ia Liqueur,nbsp;en inclinant leVafe, on obtiendra unenbsp;Solution qu’on pourra conferver dansnbsp;une Phiolebien bouchée j. amp; de cettenbsp;Maniere on fe fournira de diverfesnbsp;Sortes qui feront toujours pretesnbsp;pour les Obfervations, amp; en prenantnbsp;les Precautions fufdites pour chargernbsp;1’Eau felon fa Capacité de porter j lesnbsp;Cryfteaux, ' amp; les Configurations,nbsp;prendront invariablement Ia mémenbsp;Figure j d’autant qu’il eft facile ènbsp;concevoir, que fi la Liqueur n’en etoitnbsp;pas fuffifamment rempüe, il faudroitnbsp;que PAttradlion fut retardée, ou peut-être entierement empechée j amp; denbsp;Tautre Coté la trop grande Quantkénbsp;gateroit entierement la Beauté deamp;nbsp;Formes. II ne refte plus a prefentnbsp;qu’a donner les Diredtions necelTairesnbsp;pour les Obfervations.
II y a, pour eet Ufage, parmi 1’Ap-pareil du Microfcope, qui a été decrit
cl
-ocr page 118-ci deflfus, des petits Morceaux de Verre d’^environ trois ou quatres Pou-ces en Longueur, 6c dont la Largeurnbsp;eft plus d’un Pouce ; c’eft fur un denbsp;ces Vcrres qu’il faut étendre une trésnbsp;petite Quantité de la DilToIution avecnbsp;Ic Bec d’une Plume, taillée d’une Ma-niere convenable a ce Deflein. Lanbsp;Liqueur ne doit point être étenduenbsp;fur Ie Verre au dela de ce qu’on peutnbsp;voir tout a la fois dans Ie Champ dunbsp;Microfcope j paree qu’ii eft neceft'airenbsp;de voir les Bords, de la petite Goutenbsp;tout autour, ajSin d’obferver les Com-mencemens des Conhgurations desnbsp;Seis; Cela étant fait, chauffez unnbsp;peu Ie Verre, en Ie tenant au deflusnbsp;d’un Feu ckirj ou au deftus de lanbsp;Flame d’une Chandelle, a une Dif-tance convenable, jufqu’a ce quenbsp;vous apperceviez que les Bords de lanbsp;petite Goute commenceront a changer de Couleur, il arrivera eependantnbsp;quelquefois qu’elle fera trop echauf-fée, amp; l’Eau fera evaporée devant quenbsp;vous puiffiez voir ce Changement,
d’bnt
-ocr page 119-d’ont il fera neccflaire de s’inftruire a ces Egards par l’Experience plutótnbsp;que par Direftions. De ce qui a éténbsp;dit fi deffus touchant la Formationnbsp;des Cryfteaux, il paroit. que toutesnbsp;les Configurations qui fe formentnbsp;dans les petites Goutes qu on appliquenbsp;fous Ie Microfcope, font a peu presnbsp;formécs fur Ic meme Principe desnbsp;Cryfteaux. La Difference confiftenbsp;principalement dans la Promptitudenbsp;avec la qucllc les Seis s’amaflent dansnbsp;cette derniere Circonftance, qui procédé de TEvaporation foudaine desnbsp;Particules de l’Eau, caufee par lanbsp;Chaleur, ce qui doit faire fans doutenbsp;une grande Difference dans lesnbsp;Formes.
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