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H I S T o I R E

DES

PERSECUTIONS

DES

religieuses

PORT ROYAL.

ECRITES PAR ELLES-MEMES

RejoulpS' VOus lorfque les hommes vous perfécuteront h caufe de moi, ^ tréJJaUUs de Joie; paree quune grande récompenfe vous efl refer-vêe dans les Cieux : car c’efi ainfi qidils ont perfécuté lesnbsp;Prophetesqui ont été avant vous. S.Math.ch.s.

A VILLE-FRANCHE,

dépens de la Societe.

M. D. C. C. LIII.

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AVIS

Pour être mis a la Page 83 a la tête des

INTERROGATOIRES.

VI

ON prie le Letfleur de ne fè point rébiiter par la répétition qui fe trouve dans les Interrogatoires (uivants. On a cru qu en les dormant, on don-neroit la piece la plus authentique pour Juftifier les Religieufes de Port-Royal amp; leurs Direcleurs. Un peu de réöexion de la part du lefteur , luinbsp;fera appercevoir qu’on ne peut rnieux réfuter les calomnies des Ennemis denbsp;ce Saint Monaftere, Cqui accufoient les Religieufes amp; les Direfteurs d’avoirnbsp;le deffein de rumer la Religion) qu’en Expofant, comme nous le faifonsnbsp;par le récit fuivant, la candeur, la fincérké , la droiture de cceur; amp;onnbsp;pourroit même ajouter la fimplicité de leurs réponfes. On y trouvera unenbsp;grande idéé de la Religion, dans un Temps llirtout oü on n ayoit pas ^beau-coup prés les moyens de sinftruire, tels qu’on les trouve aujourd-hui dansnbsp;d’excellents Ecrits fait depuis ce temps-lk^ Nous fommes dispenfés de lairenbsp;ici I’Apologie de ces Saintes Ames, les Interrogatoires que nous donnons,nbsp;le feront mieux qu’il ne nous feroit poffible de le faire. On pourroit nenbsp;nous pas croire (ur notre parole, c’eft pourquoi, voyés ot jugés»

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Pag. I

AVERTISSEMENT.

LE Recueil que nous donnons au public nous a couté beaucoup de foms, de tcms amp; de pcines pour Ie former. LesPiécesqu’ilcontient étoient ré-pandues dans un grand nombre de Cabinets , qui ne nous ont été ouverts quenbsp;fucceflivcment. Mais enfin ce thréforquinbsp;étoit cache va maintenant devenir public. Que de richelFes ne renfermc-t-il

{gt;as.^ Outre la verité qui eit 1’ame de 'Hiftoire, amp; qui eft exafitement obfer-véc dans les Ecrits que nous tirons desnbsp;ténebres ou ils étoient enfevelis, que denbsp;pieté, que de lumiere , que d’onctionnbsp;dans toutes amp; chacune des Pieces quenbsp;nous publions? Que de détails interef-fans ! Que de faits importans qui atta-chent également l’efprit amp; qui échaufentnbsp;Ic coeur! Nous ofons alTurer que c’eftnbsp;la plus belle partic de l’Hiftoire Eccle-ilallique du 17'. Siècle, amp; des commen-cemens du 18^. Lacélébre Maifon de Port-Royal a renfermé dans fon fein tout cenbsp;qu’il y a de plus grand dans l’un amp; l’au-tre fexe, en lumiere, en fcience , ennbsp;picté, en amour pour les foutrances, ennbsp;attachement pour l’Eglife amp; pour lesnbsp;Saintes Verités qu’ellc enfeignc, öc en force amp; en courage pour defendre contrenbsp;fes ennemis Ic prétieux dépot de ces vé-ritez. C’eft l’éloge qu’on a donné con-ftamment a ceux 6c a celles qui ont ha-bité cette Maifon, 6c eet clogc n’a éténbsp;contredit que par ceux qui n’étoient ennemis de Port-Royal que par ce qu’ilsnbsp;I’étoient de toute verité. C’eft, pournbsp;ainfi dire, eet éloge confirmé par unenbsp;multitude de preuves éclatantes , que nousnbsp;donnons aujourd’hui.

On en connoiffoit des-ja unc partie. Plufieurs des Relations que cc nouveaunbsp;Receuil conrient, avoiem desja paruparnbsp;extrait. Mais li l’on s’cft faifi avidement dcnbsp;ces Extraits, fionlesa lusavectantd’em-preflement, fi tous ceux qui aiment I’E-glifc les ont regardés comme des monu-mens trés prétieux, quel fuccès ne de-vons nous pas efpérer de cc nouveau Recueil, oil rien n’eft ni mutilé, nialteré,nbsp;oil nous donnons chaque Relation , 6cnbsp;chaque Lettre telle que chacune a éténbsp;compoféej oud’ailleurs nous renfermonsnbsp;beaucoup d’Eciits également interelTans,nbsp;qui n’avoicnt point encore été mis aunbsp;jour, 6c qui lom de charger Ie Publicnbsp;ne peuventquerenrichir. Nous necraig-nons done point que l’on compare l’an-cien recueil avec celui que nous donnonsjnbsp;nous Ie defiions même, pcrfuadez qu’onnbsp;ne pourra que nous fqavoir gré de notrenbsp;zéle 6c de nos recherches, 6c qu’on cnnbsp;benira avec nous Ie Seigneur.

Nous faifons précéder Ie Recueil de lettres que nous avons entre les mains,nbsp;par ce qu’clles répandront une grande lumiere fur toutes les Relations fuivantesnbsp;avec les quelles elles ne font qu’un tout..nbsp;Nous les avons rangées par ordre chro-nologique, afin qu’clles puiflent être d’unenbsp;plus grande utilité a ceux qui veulentnbsp;aprendre l’Hiftoire de Port-Royal dansnbsp;fa fourcc. Mais quelle abondance de con-folation, de force 6c de couragen’^r trou-vc-t-on pas quand on eft dans un état denbsp;dc langueur, de maladic, de peines, d’an-goiffe, de perfécution 6c de captivité.nbsp;^el amour pour la verité 6c la linceri-té, 6c quel courage n’y puife-t-on pasnbsp;quand on a a la défendrc 6c a la fou-tenir contre fes ennemis 6c a fouffrirpournbsp;clle. A la leéture de ces^ monumens ref-peétables on fe fent animé comme un hon ,nbsp;contre toute erreur, tout deguifement,nbsp;contre tous ces faux menagemcns fi eloig-nez de la purcte de la toi 6c de la fince-rité, mais que l’amour du repos 6c de Ianbsp;paix nous fait envifager comme avanta-

^ la paix de fon Egliie. On y apprend a ne faire jamaisnbsp;Ic moindrc accord entre la verité 6c Ienbsp;menfonge, entre la finecrité 6c Ie dégui-fement j on y apprend a donner a Dieunbsp;6c a fa verité une gloire complette, juf-qu’a choifir pluftót de mourir que de faire rien qui puilTe tant foit peu les blef-fcr. De la cette horreur, pour toute voienbsp;Anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’ac-


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A V E R T I S

d’accommodement, par la quelle on eft force d’accorder toujours quelque chofenbsp;a l’ennerai pour Ie contenter , pendantnbsp;que Dieu nous dit d’une voix terrible

3u’il eft un Dieu jaloux amp; qu’il ne cc-cra rien de fagloire a un autre, Egofum Deus Zelotes, gloriam meam alteri mn da-lo Nousne voulons point prévenirlicilenbsp;Icdireur fur les difpoütions des Religieu-fcs de Port-Royal pour une fignature dunbsp;Formulaire appuiée fur la paix de Clément IX. Scfur les explications desqua-trc Evéqucs. Mais il ne pourra s’empê-cber d’adtnirer leur délicatellé de con-fcience fur ce fujetjdélicatelfe que la vc-rité amp; la fincérité ne permet pas de con-damner.

Nous mettrons iciunextrait delacon-fidération de M. deS.CiranfurSt. Atha-

S E M E N T. nafe que les Rcligieufes de Port-Royalnbsp;n’ontcefféd’a^oir devant leurs yeux pendant les combats qu’elles ont eu a foute-nir pour la verité. L’ouvrage oufetrou-ve cette confideration a pour titre Confi-derations fur les Mijkns^ amp;c. en deux vol.nbsp;in 8°.

La beauté 6c l’excellence de eet ouvra-ge, qu’on ne peut lire fans admirer la pieté, les lumieres 6c Ic vafte génie denbsp;fon Auteur, fuffifent pour raettre enbé-nédiétion Ie nom 6c latnemoire deM.dunbsp;Ferger de Hauranne Abbé de S. Cirannbsp;dans PEglife pour la fuitte de tous lesnbsp;fiécles, malgré l’envie 6c les calotnnicsnbsp;opiniatres dc ceux qui ne Ie décrient quenbsp;par ce qu’ils font les ennetnis de la faine*nbsp;morale, 6c des dogmes les plus prétieuxnbsp;de rÊglife.


E X T R A I T

De la Confideration de Monficur de St. Cyran fur St. Athanafe.

Ly/ premiere récompenfe de ce faint de tant depcrfecutions a ét e .que Dieu Vafaitpas-fer de fon vivant comme un homme quinbsp;fortoit en fa perfonne foute l' Eglife. S'il eujinbsp;relafché tant foit peu C? fc fut rendu d fes en-nemis yil euft renverfê toutel'Eglife, la quellenbsp;il femblüit porter lui feul.

rité C? qu'il ne s'agifoit que de t'exprimer par un autre mot.

II ft'y a point d'^heretiques pareils et ceux que Ie Diable fufeite pour ruiner la verité ennbsp;la'confervant en apparence au jugement mêmenbsp;des Evêques if des DoSleurs.

Ce Saint demeura ferme dans fes tentations

On ne jouffre qu'd l'êgard de la vertu qu'on if n'entra pas dans Vaprébenfion qu'un autre a. Sa perfecution ayant efié la plus grande if homme de bien eüt peut-être eüe., d'etre cau~nbsp;la plus longue qui ait jamais eftè contre un Je par fon opindtretê de la divifion de VEgU-feul defenfèar de la verité Catholique Ufaut ye, c'eft auffi ce qui fit aiors tomber les plusnbsp;que fa vertU ail efié extraordinaire if d'une gens de bien d'entre les Evêques Catholiques.nbsp;conflance merveilléufe,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U n'y euft que Saint Athanafe qui demeu-

Elle a paru heaucoup plus admirable dans ra toujours Ie même ne croyant pas qu'il lui h révolte qui arriva contre luide prefque tous fut permis pour k bien de l'unitê de rien changes Evêques en toutes les Provinces., particu- ger., ny d'ufer ou d'une lettre.,ou d'une parol-lierement de ceux de tout Ie Concile de Rimi- Ie nouvelle^ quoy qu'ellefignifidt la même veri-tii, que dans tous les autres qui bnt accompa- te.

gné fes hanniffemens. nbsp;nbsp;nbsp;La verité de Dieu if de la foy efi auffi

II n'y a rien qui tente d'avantage un hom- indivifibk que Dieu même., mats ilfaut être me qui foutienx. la verité de Jefus Chrift que dfune vertu foute divine ou il n'y ait rien denbsp;de voir que toute 1'Eglife fe bande contre lui. foible pour fc roidir prefque en même tempsnbsp;Car qu and la^puiffance Imperiale s'en mtfle il contre les Puiffances del'Et at if contre celles

n'y a rien qu elk n ésbranie dans V Affemhlét de l'Eglife pour la maintenir.

vieme des Eveques^ comme u paroit dans Ie nbsp;nbsp;nbsp;Ilfalloitque favertuvintd'uneextraordinai-

Coneik de Rimini. nbsp;nbsp;nbsp;re char it é enver s Dieu., pour défendre ainfi la ve-

La tentation étoit pour lui d'mtantplusgran- rité-y Par la certitude qu'on a de la verité on s'em-de if capable de l'éprouver que tous les Evêques hrafe de la char it é d'uutant. plus qu'on eft perfe-demeuroknt au fondd'accord avec lui de la ve- «uté.

Nous

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AVIS SUR LA LETTRE SUIVANTE. nbsp;nbsp;nbsp;m

Cependiint la Conduitte tJa Peve Ctm-

NOUS ne croyons pas pouvoir mieux commcncer ce Rccueil cjue par une Piece qui fera connoitre les perfonnes qui doi-Vent êtrerobjet de tout l’Ouvragc amp; quinbsp;par cela même fervira comme de Preface.

C’eft une Icttrc du Pm Vincent Com-hlat Cordelier. C'ctoit un homme vrai-ment Apoftolique. Pluficurs Evêques de Gafcogne Sc de Languedoc, aufli biennbsp;que M. Ie Camus Evêque.ac. Grenoble, l’em-ployerent avec fruit a pvécher dans leursnbsp;Diocèfes. II étoit aufli un des Miflionnai-res que M. Ie Prince de Conti engagea a in-ftruirc les Pauvres de fon gouvernementnbsp;de Languedoc. II prêchoit l’Evangilenbsp;dans fapureté Sc avec un grand Zèlc, tra^nbsp;vaillant enfuitte de fes mains pour n’êtrcnbsp;a charge a perfonne. Unc conduitte fi des-intcrenée édifioit les pcuples, Sc ellenbsp;donna lieu a degrandes converfions. (^cl-ques affaires ayant obligé Ie Pere Vincentnbsp;Comhlat a venir a Paris en idjS. aprèsnbsp;avoir été vifitcr l’Abbaye de la Trapcnbsp;amp; routes les Maifons Religieufes qui pou-voient 1’édificr, il alia rendre vifite a Port*nbsp;Royal, amp; il y fit quclques predications.nbsp;De retour en Gafcogne, il park a diver*nbsp;fes perfonnes dece qu’il y avoir vu; amp;cenbsp;fut ce qui engagea un Evêque de ces Cantons de Ie prier en s6jp. de lui en fairenbsp;une Relation, que nous donnons pournbsp;faire connoitre l’cfprit de cc Saint Mo-naflerc par une perfonne étrangerc.

Mat étant une condamnation trop publi-que de la vie de la pluspartdes Rcligieux Mendians Sc en particulier de ceux de fonnbsp;Ordre, Ie démon excita contre luf de vivesnbsp;perfécutions. Scs Supérieurs Cordeliersnbsp;lui défendirent de précher Sc Ie tinrentnbsp;relferré dans leurs Couvents. Cominc il nenbsp;vouloit pas dire la MelTe tous les jours,nbsp;par un elFct de fon humble pieté, on Ienbsp;condamna au pain 8c ai’eau,fousprétcx-te qu’il étoit a charge a la Communauténbsp;Sc qu’il falloit que chacun gagnk fa vie.nbsp;On 1’cnvoya enfuitte quêter par la villenbsp;de Rodez, oü il ell; morten 1Ö87. regar-dé comme un faint. II fit avant de mou-rir une charitable correétion a fon Gar-dien au fujetdu mépris qu’il sSVoit fait denbsp;fon Saccrdocc, lui difant: „Que fa per-„ fonne ne pouvoit être trop humilice,nbsp;,, mais qu’il n’avqit pas dü enufer commenbsp;„ il avoit fait en bien des rencontres 8c fansnbsp;„ fujet envers un Prêtre.” On a encorenbsp;de lui la Relation d’un Voyage qu’il fit anbsp;Pamiers vers Tail 1Ö80. Une grande Let*nbsp;tre, OU un beau Traité, qu’il adrefla a fonnbsp;Superieur General,fur ce qu’on 1’obligeoitnbsp;a dire la Mcfle tons les jours: Plufieurs au-tres lettres fur differens fujets. Enfin unnbsp;Abregé qu’il a fiiitlui même de fes Inftru-éfions fur toute la Doétrinc Evangclique:nbsp;Ouvrages pleins de l’efprit Apoltolique,nbsp;Scquel’on pourradonner un jour au Public pourl’édification de 1’Eglife.


E X T R A I T S

DE QUELdUES LETTRES DE

S. B A S I L E.

LEs laboureurs font accoutumez aux travaux de ragriculture; les tem-fecutéLnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne paroifTent point nouvelles aux

matelots j ceux qui travaiilent pour de l’argent foufïrent les incommoditez dunbsp;chaud 8c de k Sueur fans s’étonner 5 ain-fi les perfonnes qui fe font dévoüées i knbsp;pieté ne font point furprifesde fe voirennbsp;butte aux affliélions, k peine eft attachéenbsp;aux diférentes profeffions dont je viensnbsp;de parler gt; ceux qui les exercent Ie con-

Lettre i des Heli-

noiffent afiez, s’y expofent de kw choix» a caufede Utilite qu’ilsefpérentnbsp;en retiver gt; car 1’efperancc foutient lanbsp;vie humaine^ 8c en adoucit les 'difficul-tez: ks efpévances des laboureurs fontnbsp;fi fouvent trompees j ces belles aparen-ces de moilTons qui s’évanouiffentnekurnbsp;ont rejoüi que 1’imagination, amp; ceuxnbsp;memes a qui les chofes ont réiiflï felon leurs defirs , ont encore befoin denbsp;s’abandonner de nouveau a l’efperancc.

A l


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IV

EXTRAITS DE QUELQUES LETTRES DE S. BASILE.

Mais les perfonnes qui s’appliquent a ac- leur óter la gloire de leurs foufFrances: querir de la pieté ne font jamais trom- lesfimples avoüent qu’on nous fait, a lanbsp;pees dans leurs projets , la fin répond vcrité, des injuftices, mais ils nedonnentnbsp;toujours a leurs defirs, éc ils ont Ic cicl point Ic nom de martyre a la mort quenbsp;pour récompenfe. Ne vous alarmez nous fouffrons pour ia défenfe de la ve-point des calomnies Sc des menfonges rité. Voila pourquoi Dieu vous en ré-dont on vous a noircis gt; que les menaces compenfera plus abondamment qu’il n’anbsp;des Grands ne vous épouvantent point fait les premiers martyrs , paree qu’ilsnbsp;ne vous affligez point des railleries Sc avoient devant ks hommes 1’honneur Scnbsp;des infultes de vos amis, ni du mépris Ia gloire des martyrs, outre la récom-de ceux qui fe parent d’une feinte tri- penfe que Dieu leur donnoit dans Ie cieljnbsp;ftclTe , qui ell: un puilTant apas pour mais Ie pcuple vous refufe les loiiangesnbsp;amufer ceux qu’ils veulent féduire: at- que vous méritez par vos combats, denbsp;tendez que la verité vous défende Sc (ortc que vous ferez doublemcnt récom-que la droite raifon combatte pour vous j penfez des travaux que vous avez fouffertsnbsp;appcllez a votre fecours Jefus-Chrift,qui pour la défenfe de la pieté. Ne perdeznbsp;efl: Ie maitre de la pieté: il eft doux pas courage dans vos tribulations j qu’el-dc fouffrir pour lui, amp; c’eft un avan- les ajoütent tous les jours quelque chofenbsp;tage de perdrc la vic pour fon fervi- a votre zéle Sc a l’amour que vous aveznbsp;ee.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour Dieu. C’eft a vous a conferver les

J’ai cru que je devois vous écrire ce reftes de la pieté, que Ic Seigneur doit que je me dis a moi-même, en apre- trouver a fon fecond avenement fur lanbsp;nant la nouvelle de la perfécution que terre. Ne vous étonncz point de voirnbsp;les ennemis de Dieu vous font fouffrir, les évêques bannis de leurs églifes, ninbsp;par laquellc vous avez merité la béati- des traitres dans Ie clergé; que ces def-tude qui eft refervée a ceux que 1’on per- ordres n’étouffent point laconfiance quenbsp;fécute pour Ie nom de Jefus Chi-ift. vous avez en Dieu. Ce ne font pointnbsp;Quoi qu’on donne un nom favorable Sc ks noms ni les titres qui nous fauventj,nbsp;doux aux méchans , leurs aftions n’en ce font nos bons fentimens Sc nos bon-font pas moins des aétions d’ennemisj nes intentions Sc l’amour fineere quenbsp;Sc la guerre que nous font les gens de nous avons pour Dieu. Souvenez vousnbsp;notre propre pays, me paroit bien plus que les Pontifes, les Scribes , les An-cruelle. II n’eft pas difficile de fe dé- ciens, étoient les chefs de la confpira-fendre comre un ennemi declare, mais tion qui fe forma contre Jefus Chriftj;nbsp;on a blcn de la peine a fc précautionner un petit nombre de gens parmi Ie peu-

toient des idolatrcs qui les tourmen- nc faut point que la foule vous épou-toientj onjla.piÜé leurs biens: on a ren- vantc: elk rclTcmbk auxflots de lamer,^ verfé leurs. maifons: on les a hannis; les un petit vent fuffit pour les agiter, Scnbsp;ennemis de Jefus Chrift leuront fait tous pour ks mettre en mouvement. Quandnbsp;ees maux. Ceux qui nous perfccutent un feul fc fauveroit, comme Loth fenbsp;maïntenant n’ont pas une haine moins fauva de Sodome, il ne faudroit pas pournbsp;envemme^i mais ils fe parent du nom cela fe détourner du bon chemin, ninbsp;'p®nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,pour faire tomber dans perdrc la confianec qu’on a en Dieu»,

ie piege ceux qu’ils veulent féduire pour qui n’abandonncra jamais fes ferviteurs.

LETTRE.

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Pag. I

SliSSiiiiiSSiiiSMSfiï

L E T T R E*

DU PERE vingen vT

C o M B L AT,

Cordelier, h un Evêquc, oü l’onvoitrEfprit amp; Ia conduite de

P O R T - R O Y A L.

MONSEIGNEUR,

Omme vous m’ave2,demandé J mon re-' tour de Paris une Relation du Monafte-re des Rel^ieufes de Port-Royal des Champs, je vous dirai {implement quenbsp;n’y étant allé Que pour m’édifier amp;Cnbsp;m’inftruire, amp; que pour moi leiil, je nc me fuis infor-mé derien, ni n’ai confideréquece quifaifoit a manbsp;feule édification. Ncanmoins pour vous fatisfaire,nbsp;Monfeigneur, voici un plan de ce que j’y ai vü au dehors , étant certain que les chofes les plus importantesnbsp;amp; les plus confiderables font au dedans ,cette Saintenbsp;Maifon étant une parfaite image de l’Églife: Om~nbsp;nis gloria ejus flia: Regis ah intus,

Ce Monaftere eft a lix petites lieiies de Paris, tirant vers Ie midi du coié de Jouï, litué dans unnbsp;petit vallon ctroic entre deux bois, felon l’efpritnbsp;de Saint Bernard leurPercj amp; il y a un étangquinbsp;donne de Peau dans leur jardin par un canal pournbsp;routes les neceffitex 6c les ufages de la Maifon. Cenbsp;Monafeere eft de fondation Roïale. L’Abbeflènbsp;en étoit perpetuelle, naais la Mere Angelique Ar-naiild l’an ilt;Si8. fe dépofa volontairement a l’agenbsp;de i8. ans, amp;rcforma fi bien la Maifon, qu’el-le obtint du Roi que l’Abbaye feroit Triennallenbsp;pour elle amp;c pour toutes celles qui luifuccederoient.

L’entrée eft un Portail ancien fans beaucoup de fa^on j II y a un portier fort exad qui demande avecnbsp;une grande modeftie a tous les étrangers, cequ’ilsnbsp;deiirent, amp; les fatisfait tous avec toute la chariténbsp;poffible, qui eft ta vertu qui reluit fouveraine-ment amp; généralement en toutes fes perlbnnes denbsp;cette Maifon, comme S. Paul l’ordonnei Omnianbsp;vejlra in charitau fant.

De la Ton pafte dans une grande baflè-cour amp; Ton va a l’Eglife, qui n’eft ni trop grande, nitropnbsp;petite: elle eft feite en croix, amp; Ton y entre parnbsp;fe bras droit de la croix. II y a un tambour mo-defte a ia porte. Le benicier eft une petite coquil-

* Ce PerepafTa lemois de Juin de 1678. è Port-Royalavcc tierre Boueber, dit le Grand Pierre iamp;t dans fe fuite Doroefttftue de Port-Royal, Vo

I,

Situation du Moua-ftcre denbsp;Port-Roial.

II.

VEglife.

le de marbre attachée a Ia muraille a main droftej amp;c cinq ou fix pas a main gauche il y a un autelnbsp;de Saint Laurent attaché a la muraille du bras denbsp;la croix, oii il y a un tableau de trois ou quatrenbsp;pieds de haut, amp; deux amp; demi ou trois deferge,nbsp;avec une petite corniche amp; un baluftrei le toutnbsp;comme d’un bois de chefne verd fens dorure, ninbsp;peinture,ni autre couleur que celle de bois, comme Saint Bernard le defire; diche pauper es ftnbsp;tarnen pauper es ^ in templo epuid facit auruml

Après cela on entre dans la nef qui eft comme l’arbre ou le corps de la Croix, fens piliers, avecnbsp;les arcades amp; les faqons ordmairesj oü l’on nenbsp;voit jamais la moindre araignee, ni rien mêmenbsp;for le pavc qui puiflè choquer la vuë, perlbnnenbsp;n’y crachant jamais contre les murailles,niaterre,nbsp;chacun y crachant dans fon mouchoir fens bruit’

amp; avec une retenüe amp; une modeftie non pareille.

Au plus haut delacroixderEglifeeft laSacriftie oü Ton garde unfiienceperpétuel comme a la Tra- Sacriftfenbsp;pe: on n’y entend jamais ouvrir, ni fermer les portes, amp; Om e-tant chacun s’y comporte avec recueillement amp; fain- mens d’g-tement. IIy aune petitécorbeillepour chaque Pré- glifo.nbsp;tre, oü il y a tout jufqu’au purificatoire amp; unnbsp;mouchoir pour cracher, que l’on change tous lesnbsp;jours. Le Purificatoire eft ft net amp; fipropre,qmlnbsp;femble qu’on en change auflinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

aubes Sc lesforplis font d utx toife fort bonne,

fens ornement ^étranger amp; Jns phffure. J’en vis pomanr quelqu’une le jour de fe^ande Fête dunbsp;Saint Sacrement, ^ecdentelfej amp; cetoitappa-ramment celles du Celebrant.

Les chafubles Sc autres habits de 1’autel font de foie^ maïs fort modeftes, fans qu’il y aitrien d’af-fe£te,ni de recherche pour la broderie, quoi qu’onnbsp;f^achv la tiavaiUer a tnerveille. Je vis quaere o\xnbsp;cinq calices de vermeil doré si la verité, fortnbsp;beaux, amp; un foleil aftel précieux, avec deux ounbsp;trois paires de burettes Sc baffins d’argent; l’uninbsp;pour les grandes Fêtes,Sc lesaatres pour les jours:

A 5 nbsp;nbsp;nbsp;ouvriers.

yez la vie des Donieftiques de Port-Royal i Ia fia du 3. vol. de l’Hiftoire Abregéë de la deftruélion'nbsp;de Poil-Royal qui a paruen 1750.

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Leftre fur l'ejirit éf fif In conduite de Port-Royaï,

par vertu.

fon nbsp;nbsp;nbsp;s’eftimantindtgned’afliil:eraux'autels,amp; apprehen-

dant que la trop grande facilité de s’approchcr ainli inceflamment des divins Myftères, nelui fit contra-fter une trop grande familtarité avec des Myftères iinbsp;terribles; ainfiils’eftreduita l’habit laique, amp; lêrtnbsp;dansla Maifon les ctrangers qui vont'Se vieiinent,

amp; les malades dans les fervices les plus bas, affill:aiic..^folidement, mais non pas fort artiftement tra-

A cóté de 1’Evangile il y a une petite grille

qui répond un petit Chocur qui va au dehors ______

^ur dcs Princeftes f qui viennentla fort frequem-l^s Perfon-. nbsp;nbsp;nbsp;ment; fellement que perfonneneles voit, nin’eft ”^®

mon, amp; me dit que la Sacriftinelui avoit dit cela, li diftrait, leur fuite amp; leurs domeftiques venant^”quot;‘^'^''’'gt; m’avoiiant qu’ii y avoit déja huit mois qu’il etoit tousdans le corps del’Eglife avec lepeuple. Scleurs?®'^*^’™^

I. 0-----. o . -n -------,...• nbsp;nbsp;nbsp;J.v J, Dames mémes avec les autres. En tout cela

ne verriez ni or, ni azur, ni dorure, ni peintu-amp;‘Xprt re, ni autre couleur que celle du bois, ni aucunct^ danslesnbsp;forte de tapifterie, qu’un tapis de Turquieaumar-Orne-chepied de 1’Autel. La Sainteté amp; la firoplicitere-nients.nbsp;luifent par tout d’une maniere ft touchante, qu’el-le vous rempliflent de refpeeft dc de venerationnbsp;pour ce faint lieu. On n’y voic rien de ce qui faitnbsp;gémir Saint Bernard, d’noe maniere ft terriblenbsp;difant que Fon apportela vanité du mond-e jufqucsnbsp;dans le Sanduaire d’une maniere d’autant '

ftain : Jiiett ntous fajfe la p'ace d’en profiler , dit die, amp; moi aujjt-,ik ellefe retira d’abord. Le Sacriftain me demanda le lendemain s’il y auroit Ser-

plus

ton; amp; s’il trouve par exemple que le carton tird foit ligieufes méme faifant luire amp; briiler de Fcclat de aunombreio.iltireceluiqui rêpond al’onziemeSc For, les ftatues amp; les murailles de leurs E“lifesnbsp;s’il trouve par exemple qu’il Ibit aup'.il n’a qu’a tircr pendant que les pauvres qtii font les vrais temples

commumer, amp; cotnbien ft y en a,

* Monficur de Moiitguiberti qn* ayant été obH-ÜC fortir de Port-Roysl a Fa pe'fecudo.n de 1673.

ouvriefs amp; un encaifoir affez beau, non pas trop riche,avecunepetitecuftodeapiedbas, aflez largenbsp;de coupe pour confacrer les hollies de la Communion quand il y en a beaiicoup.

IV. _ Le Sacriftain eft un D:acre * homme de con-Le Sacri-ciition amp; d’une vertu aire'irare,qui n’afpire point Haiti : Si-^ Prêcrife, qui fert toiites les MelTes avec unenbsp;lence qui modeftie amp; une affiduité inf'atigable. 11 a fuccedénbsp;*'£tte''M Tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quitte cetce charge

au refte aux Offices nuit amp; jour comrae un Ange.

Ce Sacriftain Diacre tient les .ornemens amp; cette Sacrillie ii nette amp; li propre, amp; manie tout avec unenbsp;ffi grande pteté, qu’un foir ayant verlé Fhuile de lanbsp;lampe furie parquet, voulant i’accommoder, je lenbsp;trouvai tout déconcerté, travaillant a nettoyer ie pa-vé OU ie parquet qui eft de bois, avec du platrc amp; unenbsp;baffinoireavec dufeu^afin qu’il n’y parut pas la moin-drccholê, amp; qu’il n’y reftat pas la moindre fenteur.

Au refte la Sacriltine Religieufe lui aiant de-mandé la veille d’une grande Kte s’il y avoit Predication le lendetnain pour donnet les ornemens de la chaire, il dit btiévement ü l’ordinaire qu’ilnbsp;rfen avoir pas oui pariet. Mais le Predicatcuretantnbsp;de la maifon depuis quelque tems, la Religiculènbsp;ajouta; Ce Pre'aicateur ejl de ’uotre ^ays de vo-tre connoiffawe. Out ma Steur , dit le Sacri-l.i ,amp; que la Sacriftinene lui avoit rien dit de plusnbsp;que cèla, lui donnant d’ordinaire tout Ians parler.nbsp;J’ai remarque méme que quand quelque Reli-

tieufe veut communier,ce qui arrive tous les jours t pvcfque a toutes les Mefl'es qu’on dit pour lanbsp;Communaute, 1’on met un carton devant la grillenbsp;ou Fon marque le nombre des hofties qu’il faut jnbsp;avec un petit bout decorde qui y eft attache, quenbsp;Fon tire vis-a-vis du nombre afin deviter autant dcnbsp;paroles qu’il fe peut; Sc il y en a encore une autre pournbsp;les Séculiers de tnenre. De forte que qui veut cotn-munier les jours de E'etes, n’a qu’a aller droit a ce car-celui du di.xieme pour avertir Ic Sacriftain de fairenbsp;confacrer dix 011 onze hofties, amp; éviter par li routenbsp;forte de foo de cloches amp; de paroles dans FEglife,nbsp;autant qu’il eft poffible, le Sacriftain venant a cesnbsp;cartons pour voir s’il y a tjuelqu’un qui delire de

Le grand Autel ellfort large amp; fort long avec un fort nbsp;nbsp;nbsp;V.

beau Crucifix d’yvoire, amp; lacroix d’Ebene noire. Grand Audi y a un trés beau retable de 15. ou il*. pieds de tel gt; amp; fan-hauteur ou environ, oii il y a un fort beau tableau uaire. de la Céne de Notre Seigneur avec fes Apótres,nbsp;qui a 4. OU y. pieds de haut, ce tnefemble, amp;nbsp;huit ou^dix de longueur a proportion de l’autel.

Au cóte droit entre deux colomnes il y a une image de Notre Dame avec le divin Enfant Jefus a foil bras gauche, en griz,ette trés fine amp; trés Vare j amp; un Saint Jean Baptifte a gauche de triê-me. 11 y a deux chandeliers de bois qui tiennentnbsp;aux colomnes pour Fordinaire, une croix au plusnbsp;haut du retable amp; deux Cherubirs a cóté trés biennbsp;faits. Tout cela m’a paru dc bois de chêne trésnbsp;vaillé ¦ c’eft a dire que e’eft fans trop d’art,nbsp;amp; fans CCS faftes grotelques amp; mondains ou fé-cuiiers que Saint Bernard haft ft fort, amp; qu’ilnbsp;condamne tant dans fon Apologie a Guillaume:nbsp;^em inquam ér his fruffum inquirimus ? fiultorumnbsp;admirationem , an Jtmplictum obhitationem ? ét'C.

Il y a deux portes pour pafter de la Sacriftie aa Presbitere (c’eft a dire dans le Sanöuaire:) 1’uncnbsp;a chaque cóté de 1’Autel; une petite table garnienbsp;cn forme d’Autel, ou Fon pofe le baffin, burettes, lavoir, effuie-main, la boete des petitesho-fties, amp; au refte tout ce qui eft nécelFaire au fo-crifice de la Mefie. Tout le Presbitere depuis 1’Autel jufqu’au baluftre, qui va juftement julqu’i lanbsp;croilée de Ffiglife, tout cela eft garni de bois denbsp;la hauteur dc deux ou trois Cannes.

VI.

Lieu oil

fcandaleufe^qu’elle eft folie amp; inconfiderée leske-

de Dieu font tout nudsi délectanc ainü la vuë des Riches jufques dans les Eglifes mcmes, aux dé-pens des pauvres; amp; qii’ainfi les curieux trouventnbsp;de quoi fe plaire Sc fg latisfaire, méme durant lenbsp;Sacrifice, pendant que ces rnifdrables n’ont pasnbsp;de quoi fe fuftenter après tous leurs travaux. O

alia fe faire Relfgieiix a gept-fond.

I Madame de Longueville, Ctci


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VII,

Simpücité tie l’Autel:nbsp;refpefl amp;nbsp;rccueille-nient desnbsp;i^caus.

VIII. Sufpen-fion dunbsp;Saint Sa-crement.

Lettre fur l'cfprit fgt;‘r vamtas vanitatum Jed fmi va?iior qudm injanior.nbsp;Fulget Ecclejia in parietibus in pauperihus eget ^nbsp;fuos lapid'S 'induit auro, ér fuos filios nudos defe~nbsp;rit de fumptibus egenorum fervitur oculis divitum ;nbsp;iwveniunt curiof! quo dsleüentur, ér non inveniuntnbsp;fKifiri quo fuflententur.

Je ne vis ifiir l’Autel autre chofe que ce qui fert au Sacrifice^ il n’y avoit pas mêroe un bouquet,nbsp;ui une fleur aux plus grandes fêtes que j’yaffiftai,nbsp;Hl _^uoi que ce foic qui put amufer ni divertit lanbsp;vuë du monde, ni diilrairc de rattention, qu’onnbsp;cioit avoir aux divins Myflères: auiTi je ne vi'. jamais perfonne delaMaifon, ni de Condition, quinbsp;tournk la tête a l’Eglife, ni femme qui s’appuiat,nbsp;ni qui s’aCfit que lorfque l’Eglife l’ordonne auxnbsp;Offices j je ne vis aucun agenouilloir, ni inemenbsp;de banc, qu’a la Predication. Ainfi tout y va dansnbsp;un ordre merveilleux, on y eftinceflammptdansnbsp;un txès profond lilence , qui vous impnme unnbsp;refpefl: amp; un recueillemenc tout divinj amp; enfinnbsp;tout y eft li propre amp; fi net que vous ne voieznbsp;pas une feule quot;oute de circ a l’Autel, ni un cra-chat dans TEgiflej de forte que Ie corps amp; fefpritnbsp;refte dans unepleineSc parfaite liberté de s’élevcranbsp;Dieu, amp; même tout 1’y portei au lieu que toutnbsp;diflrait amp; detourne de Dieu dans les autres Egli-fes, comme Saint Bernard dit que fur tout auxnbsp;Solcmnités, tout eft ft rempli de tableaux ,amp; denbsp;diverfes peintures, dorures, ou artifices, qu’il nenbsp;refte plus de liberté pour s’appliquer attent!vementnbsp;aux divins Myftères, qu’on a plutöt les yeux furnbsp;les miroirs, fur les marbres amp; fur les peintures amp;nbsp;les ouvrages recherchez, que furies Saints Livres,nbsp;amp; même que fur Ie Saint Sacrament, en forte quenbsp;I’on emploie plus de tems a admirer ces chofes amp;nbsp;a confiderer ces curiofités, qu’a penfer a lês pe-chés amp; a, mediter la loi de Dieu. Tam multa de-nique tamqua mira diverfarum formarumojarietasnbsp;apparet ^ut magis legere liheat in marmoribus qudmnbsp;in codicibus ^ totumque diem occupare fingula iftanbsp;mirandOj quam in lege meditando. D’ou ce Saintnbsp;condud que ft l’on n’a pas de honte de profanernbsp;ainfi Ie Saint Temple de Dieu , de s’amufernbsp;amp; perdre les ames, on devroit au moins avoirnbsp;égard a la prodigalité de ces ftépenfes, pendantnbsp;que les pauvres font dans 1’indigence amp; que lesnbsp;efclavesgémiflèntdanslesfers:afoDfa yï nonpudetnbsp;insptiarum cura ^ pigeat expenjdrum.

Au deffiis de l’Autel l’oii voit un petic pavilion en broderie de foie,d’or amp; d’argent au petit pointnbsp;trés bien travaillé, qui eft en forme de clochenbsp;l’on voit la ie Saint Sacrement füspendu en fairnbsp;dans un petit clocher ou Tabernacle, en forme denbsp;clocber fait en pillier,au milieu du quel il y a unenbsp;petite euftode qu’on voit ajour quand on ie baiflènbsp;du coté de la Sacriftie en ie faiftnt defcendre ftirnbsp;l’Autel. Tout cela eft d’argent doré tnaöif- amp; ienbsp;Sacriftain m’ayant prié un Samedi d’óter ie Saintnbsp;Sacrement amp; de ie repofera l’Autel de Saint Laurent,-pendant qu’il changeoit ie pavilion,je trouvai

que eet ouvrage ctoit ft pefant que je ne pouyois

la conduite dequot; Fort-Royal. nbsp;nbsp;nbsp;¦}

pas Ie lever ayec toute ma force pour ie tourntr, afin de pouvoir en fortir, amp; prendre la cuftodc.

Ce n’eft pointimenouveauté,commequelques uns croient de ces Religieufes, de tenir ainfi Ie Saintnbsp;Sacrement fuspendu en 1’air. C’eft la fagon an-cienne de l'EgUfe, comme eda fe voit encore dansnbsp;plufieurs Paroifles, oti je 1 ai vu moi même dansnbsp;ce pays de France amp;c de Picardie, comme on ie faitnbsp;encore voir par d’excellentes raifons. On ne tientnbsp;lil ie Saint Sacrement que pour les maiades; c’eftnbsp;pourquoi on ne Ie defcend que pcurle leur porter,

OU pour donner k bénédiflion , quelques Jeudis OU Fêtes privitêgiées; amp; l’on confacre a chaquenbsp;Meffe particuliere les Hofties qu’ii faut pour donner la Communion, comme nous avons dit, avecnbsp;une autre euftode, ou l’on adminiftre la communion fur la f atène lors qu’il n’y -a que deux ounbsp;trois perfonnes qui corornunient.

Ce qu’il y a ici de trés remarquable eft qu’au IX. bras gauche de la croix qui fait la figure de TEgli- Lieu oil ilnbsp;fe, il y a vers Ie n^idi une niuraille qui tient du y a nuit amp;nbsp;pavé jusqu’a la voute, oü i’on voit deux pedtesjour desnbsp;grilles bleu voilées comme en deux etages. Je crus Religieu-qu’il y avoit la quelque tribune pour les Religieufes R®nbsp;raalaaes,qui pouvoient venir la entendre la meffe.

Mais Ie öacriftain me dir qu’il y avoit derriere^‘°quot; dfux Religieufes qui adoroient Ie Saint quot; acrement ®nbsp;jour amp; nuit, amp; qu’elles fe relevoient les unes les ‘j”nbsp;autres paf ordre d’une heure a i’aurredurant Ie journbsp;amp; de deux en deux heures duraut lanuic^tellement^^ ’nbsp;que Ie -baint Sacrement ne refte jamais feul dansnbsp;ITglife, yayant condnuellement deux Religieufesnbsp;qui I’adorent, amp;C qui y font en oraifon continue! Ie,nbsp;comme les Angesdevant Ie Throne de Dim-.Odorant wventem in facula. Auffi ai-je ouï dire,nbsp;qu’une de ces Religieufes fe trouvant dans un Mo-naftere de ia Vifitation, elle avoit ravi toutes lesnbsp;Religieufes de ce Monaftere par la modeftie amp;

Ie recueillement extraordinaire dans Ie quel on l’avoit toujours vüe devaiit Ie Saint Sacrement quand ellenbsp;avoit k liberté d’y être, quoique d’ailleurs on 1 ob-fervat pour la cenfurer dans k demiere rigueur ennbsp;toutes chofes. Pour moi je croisnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grand fond

de vertu, la grande elevation defpnt, amp; la tres profonde hunnlité qui parounbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k conduite

de ces Religieufes, vient plurot de ces affiftances continuelte devant Ie Samt Sacrement, que denbsp;rexcellence de toute 1 erudition amp; de toute l’edu-carion qu’oii fauroit leur donner j n’écant paspoffi-ble que des perfonnes qui s’approchent fi fouventnbsp;de cette divine fource, amp; qui s’y attachent avecnbsp;cecte application j nen resolvent des lumieres amp;cnbsp;des fecours extraordinaires, comme il paroit finbsp;vifiblement amp; fi fenfibleraent par leurs paroles amp;cnbsp;par leurs aflions, felon eet orade infailiible denbsp;jefusChrift; Omnis qui audivit d Patre ér didicit ^

'venit ad me: Tous ceux qui ont oiii la voix du Pere, amp; ont étéenlêignez.delui, viennent a moi.

La Nef de l’Eglife, depuislebaluftre du grand X. autel jufqu'a Ia grille amp; au Choeur des Religieu-La Nef.nbsp;fes, a environ ao. a ay. pieds de longj on y voit Rccueille-

a tous ment de


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4 nbsp;nbsp;nbsp;Lettres fir ^efirit efi fir

eeuxqui a tous les Offices de nuit amp; de jour, des gens vieiinent modeftes amp; recueillis comme des Anges, amp; iisnbsp;i rOffice. viennent après leur travail j faifant cependant au-tant de befogne que s’ils travailloient tout le journbsp;fans difeontinuation, paree qu’ils nc perdent pasnbsp;un moment, amp; qu’ils travaillent après cela avecnbsp;une vigilance amp; une fidélité qui produit tous lesnbsp;merveilleux effets fuivantla parole de Jefus Chrift;nbsp;Primum quairite regnum Dei ér juftitiam ejus, érnbsp;catera apposientur •vobis: Cherchez. premierementnbsp;le Royaume de Dieu amp; fa ju(tice,amp; tout lereftenbsp;vous fera donné comme par furcroit.

XI. nbsp;nbsp;nbsp;Le clocher eft fur la nef,en forme d’aiguilleounbsp;r.loches amp;de pyramice. II y a je penfe trois ou quatre clo-la maniere ches , qu’on fonne diverfement felon les Officesnbsp;deles fon-amp; les Fetes;mais cela eft ft régulier qu’il y a urie

carte vis-a-vis de la corde de la grande cloche, Offi •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;marquer a celui qui la fonne, combicn de

coups il faut fonner régulierement a chaque Office, en volée amp; en tintant, marquant, par exem-ple,tant de coupsen voice pour Matines, tant au Te Deum, ou jufqu’a telles paroles, tant pour Lau-des, tant pour Primes, tant pour un mort, tantnbsp;pour la levee ducorps,tant pour la fépukure,amp;:c.nbsp;Je lus cette carte avec admiration; j’en aurois prisnbsp;cqpie, fi i’eufle cru mettre ceci par écrit; voyantnbsp;bien que tout cela n’eft pas fans myftcre,amp; quenbsp;ces coups de cloche par mefure ne font que lesnbsp;échos ou la figure des gemiflemens amp; des faintsnbsp;mouvemens du cceur,felon 1’Efprit du Pfalmiftenbsp;amp;de I’Eglife: Laudate eum inCymhalis henefonan-tihus, laudate cum in Cymbalis jubilationis omnisnbsp;fiiritus laudet Domimni.

XII. nbsp;nbsp;nbsp;Venant le long de la Nef ^ deux pas de la grille

Porte pour du Choeur des Religieufes, il y a a main gauche entrerde une porte quarree pour entrer dans leCouvent,nbsp;laNef dans afin jg porter le Saint Sacrement aux malades; amp;nbsp;le Cou- ^ niain droite il y a une petite chapelle de la Vier-vent. Vis gg ou il y a un petit tableau de I’Annonciation oilnbsp;chau n ^^’on voit une Vierge dont la modeftie donne toutnbsp;de la vfer ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a qu’uii petit retable,

6c.

XIV.

B-ecueil-lement, gravité amp;nbsp;inodeflienbsp;des Religieufesnbsp;dans leurnbsp;chant amp;nbsp;leiirs prieres.

ou corniche de bois tout fimple, avec un gradin

Eur tenir deux chandeliers de bois; mais au refte ornemens modeftes amp; propres comme nousnbsp;avons dit, amp; la chapelle boifee en bas, fermee amp;nbsp;recueillie, de telle forte qu’il femble qu’on eft dansnbsp;un Sandluaire lors qu’on y dit la Sainte Mefle. Ilnbsp;y a la une petite grille pour entendre les Confef-fions. Sc une autre plus grande pour communierlesnbsp;malades, amp; on I’ouvre quelque fois pour catéchi-les Penfionnaires.

Xni. Enfuite de cela, de la grande grille en bas, ily Choeur a un grand Uroeur lelong de la Nef amp; fous le mêmenbsp;des Reli- vaifleau, pour contenir a monavisdeux centsRe-gieufes amp; ligieufes; amp; je vis tout le Chceur plein de Reli-ceUu desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tune couchant 1 autre en haut amp; eu bas,

Con vet- nbsp;nbsp;nbsp;j’affiftai a la profeffion de deux Novi-

ces, * fans parler des Penfionnaires qui étoient

* Ce fut Ie 12 Juin 1678. que ks SceursiMideiet-ne Cecile (Bertrand) amp; Mne Genevieve (du Beulai) firent Profeffion, « qu« ie Pcre Finsent Ccntllat

la conduite de Port-Poyal. routes en un troifiéme rang dc chaque cóte, avecnbsp;Ic petit habit de Religion qu’elles portent routes dansnbsp;un ordre nonpareil.

Et en effet on me dit qu’il y avoit un grand nom-bre de ProfelTes; mais je n’ofe pas Ic determiner, de peur que ma mémoire ne me trompe, fans parler des Converfes qui ont leur Chceur a part, enfuite du grand ChiEur, comme tous les Reiigieuxnbsp;de St. Bernard amp; les Chartreux ont; de naanierenbsp;qu’on voit S. Paul pratique merveilleufement ennbsp;toutes chofes jufqu’aux raoindres, même jufqu’a,nbsp;celles aux quelles on fait Ic moins d’attention:nbsp;Qimiia honefie ér fecmidum ordinem pant.

Je ne fgai comment je parleraide l’Office divin, qu’elles font non pas comme des fiUcs, mais comme des Anges; car c’eft ce qui m’y a charm.é lenbsp;cceur. Ces ames faintes entendenc fxirfaitementnbsp;tout cc qu’elles difent, amp; donnent le ton amp; Fin-flexion de voix a tout ce qu’elles chantent, amp; anbsp;tout ce qu’elles difènt, de maniere que leur voixnbsp;parle au cceur plus merveilleufement qu’a 1’oreille,nbsp;quoi qu’elles chantent fi admirablemeü; amp; avec celanbsp;fi réligieufement, que chaque choeur,quandilyennbsp;auroit cent de part amp;d’autre,ne femble faire qu’unenbsp;voix. C’eft la oii 1’on fent amp; oü i’on voit dans lenbsp;fond du coeur les effets de cette parole de St Paul:nbsp;Pfallam fpiritu , pfallam lt;é- mente: Je chanterainbsp;du coeur les louanges de Dieu, mais jc les chanterai auffi avec intelligence.

Elies chantent le Pleinchant romain ordinaire felon Fordre de Paris, étant du Diocèfe; maisnbsp;c’efl: fans faire jamais aucun fredon, ou fagon quelnbsp;conque qui marque légérété ou afféterie, ni qui donne le moindre fujet de croire que 1’on veut fairenbsp;paroitre fa voix, ni la moindre occafion de diftra-dion a perfonne. Celle qui èntonné eft ordinai-rement une voix tout a fait admirable, amp; ellevousnbsp;conduit amp; vous finit les Pfeaumes amp; Antiennesnbsp;d’une maniere comme mouranteou gémilfante, quinbsp;vous perce le cceur amp; qui vous fait connoitre feu-fiblement en même tems Feffet de cette parole denbsp;Saint Paul; Spiritus adjwvat inprmitatevi noflram-nam lt;yuid oremus peut oportet nejeimus ^fid ipfc Spiritus poftulat pro nobis gernitihus inenarrabilibus:nbsp;1’Efprit de Dieu nous forcifie dans notre foibleflc'nbsp;carnous^nef^avons ce que nous devons demandernbsp;a Dieu dans nos prieres pour Ie prier comme ilnbsp;faut, mais le St. Efprit prie pour nous por des gt-millèmens inéffables.

L’on m’a dit que 1’on faifoit taire durant des trois amp; quatre mois toutes les filles qui venoientnbsp;du monde avec des voix artifictelles amp; mondaines,nbsp;amp; qu’on ne leur permettoit point de chanter,nbsp;qu’elles n’euflènt bien appris a écouter, a s’en-tendre, amp; a donner a leur voix un ton d’intelli-gence, amp; une expreffion fi fidelle a Ia prononcia-tion, que leur chant fut effeétivcment une veritable pricre, non pas un amufemeBt,ni uneeffufion

ft’ot-

les prccha, comme on l’apprenvl des derniers 7ciur-

naux de Port-lloyal.

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Tattre fur l'efprtt (fr fur d’orgueil, Ou une delegation, dont elles ne puis-fent fe relever qu’avec toute forte deliberré, com-me Saint Auguftin dit: Confell ro. 'tiunc in jams tpuap anim^nt eïosjuiatua cunt fua-vi ^artif.cïb-•voce cantantuT. Fateor, aliquaritulum acquiej'conbsp;¦non quidem ut haream, fed ut furgam cum volo.

II feut avoüer que voyant ou entendant cela fimé-lodieux 5c ft bien reglé, il femble qu’il y ait trop d application ou d’étude; mais Ie cceur fent biennbsp;amp; l oreille difcerne parfeitcment que ce font lesnbsp;fcntiments tous divins de ces ames qui animent leurnbsp;chant amp; embrafent toutes leurs paroles, de fortenbsp;quejene fgaispat'quellefamiliaritéquelles femblentnbsp;avoir avec Dieu, 1’on fe fentenlevé affiftant -acesnbsp;divins* Offices comme Saint Auguftin s’exprimenbsp;dans fes Confeffions; Aliquando eithn amplius mihinbsp;videor honoris tribuers quant de eet ^ dunt iffsjdn-£iis diSis religiojtus ^ ardentius fent tor moveri atti-mos nojtros in flammam pietatis, ctm it a cantan-tur quam (ï non it a cantarentur ^ 'ét' omnes ajfeBusnbsp;jpiritus nofiri pro fua diverftate habere prepriosnbsp;vwdos ^ in voce at que cantu , quorum nejeio quanbsp;familiaritate excitentur.

XV Elles fe lévent régulierement a deux heures après Suite du minuir, comme les hymnes de l’Eglife marquentnbsp;même fu- * Matines amp; a Laudes 'Üoamp;'e furgentes, auroranbsp;rutilat. Mais lesgrandes Feces tout eftdeboutnbsp;re de leur a une heure, amp; dès minuit même on eft a preparernbsp;lever. tout, on allume les cierges amp; les flambeaux pournbsp;éclairer toute l’Eglife. L’on voit venir toutes cesnbsp;ames feintes qui viennent la comme dans un dé-fert, amp; beaucoup de perfonnes de Ia plus hautenbsp;condition s’y rendent a ces grandes Solemnités.nbsp;De forte qu’au premier coup de cloche qui fuitnbsp;toujours immédiatement Ia fonnerie de 1’horloge,nbsp;tout Ie monde eft i TEglife: ainfi Ie fon des cloches ne fert pas tant a faire lever Ie monde du litnbsp;OU -i faire venir a l’Eglife ,puifqu’il y eft deja, qu’ilnbsp;fert a élever les efprits amp; les coeurs a fe preparernbsp;a 1’Office, tenementqu’on commence précifémentnbsp;a deux heures, amp; on ne Ie finit qu'a cinq dansnbsp;les grandes Solemnités; Les autres Fêtes ordinai-res, environ les quatre heures^ amp; les jours ou-vriersa trois heures amp; frois quarts, paree qu’ellesnbsp;nechantent ces jours la que Ie Te Deunt, pfalmo-dianc d’un ton fort naturel fans qu’il y ait rien denbsp;force, ni d’inflexion de voix monachale ou affecftéenbsp;Meur Profeffion, oua leur Ordre, mais diftindte-5 pofément, fans trainer pourtant, amp; d’unenbsp;oix tout a fait diftinfle amp; trés intelligible, ennbsp;lorte que ^ux quiaffiftent a Matines, y ayanttou-jours des I^omeftiques, enrendent parfaitement denbsp;la Nef tout ce qui fe dit dans Ie Chceur , aucunenbsp;Pveligieufe ne faifant jamais aucun faux ton, niau-eune roauvaife prononciation aux Offices, gar-dant parfaitement en cela, comme en toute autrenbsp;chofe, Ie Concile de Trente qui ordonne de direnbsp;rOffice dansk Choeur, for tout avec une parfaitenbsp;compondion , d.ftinftement, devotement, amp;nbsp;avec toute forte de refped amp; de veneration; Self.

. , . ‘ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r““ jes Relt

qm n ait un metier pour le moms, quoiqu 1!

des Filles de la plus haute condition du Royau- ” '

la conduite de Port-Rojaf. 5 2,4.. c. 12.. de reform. Atque in chore ad pfaüen-lendum injlituto hymnis éf canticis Dei nomen rent erent er, difinBe, devoteque laudare

A cinq heures les Religieufes lè retirent pour fe ,XVI. repofer jufques a fix, amp; eotnme elles couchent Heure denbsp;toujours avec leur habit fans linge, toutes font I’rimes, amp;nbsp;d’abord en retraite, amp; d’abord debout au premier de la pte-coup de cloche, tellement quelles commencentmferenbsp;Prime tout foudain après fix heures, jufqu’k lade-Meffe.nbsp;mie II y a un Prêtre tout pret qui leur dit toutnbsp;de fuite la Meffe. A fept heures elles vont au Cha-pitrCj les jours qu’il y en a ^toutes chofes sy trait-tent, amp; vont dans un ordre amp; une charite quincnbsp;fe peut dire, les infirmes amp; les foibles y étant to-lerées avec toute la charité que demande Saint Paul;

Debevius autem nos firmiores h/ihecillitates infir-miorunt fuflinere ^éf nontiobisplacere. Etl’on don-ne tous les avis amp; tout Ie tems qu’il feut a une Fille pour fe corrigcr, fans fe troubler de fes chutes, ni de fes rechutes, mais priant Dieuj les relevant*, amp; les conduifant comme paria main, parnbsp;Ie moyen de leur exemple, a la pratique de toutes ,nbsp;les vertus, amp; de toutes les obfervances régulieresnbsp;jiifqu’a la mort.

Après cela chacune va a fa chambre y faire ce XVII. qui eft néceffaire, amp; de la au travail; car e’eft Otcupi-unc merveille de voir comme toutes ces Religieu-fes font occupces amp; induftrieufes, n’y en ayant pasnbsp;une qui n’ait un metier pour le moins, quoi qu’il ''5® ^ f ^

y sit nbsp;nbsp;nbsp;J-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;[-----w V» .*. ¦^\aj

me; II y en a même qui en fqavent trois ou quatre. Les unes enrendant parfaitement la Chirurgie, les autres la Pharmacie, f^achant trés adroi-tement panfer routes fortes de plaies, fradfures, dislocations, amp;c. Les autres f§achant préparernbsp;amp; difpofer avee une tendreflè, une adreflenbsp;amp; une intelligence meveilleufe toute forte denbsp;remedes, amp; pour toutes fortes de maladies,nbsp;non feulcment pour elles, mais encore pour lesnbsp;pauvres, amp; pour toutes les perfonnes qu’elle.s peu-vent affifter de leurs charités, tachant de feire denbsp;leurs mains ce que Jefus Chrift feifoi^ miracles, quia 'virtue exibat de illo, éf faoccfit otn-nes, fans parler des autres occupations du Mo-

quot;^A buit heures amp; demie 1’on fonne Tierces; on XVITI. les chante, amp; on dit la grande Meffe amp; Sextes Tierces,nbsp;enfuite, de forte que cela conduit jufqu’X onze grandenbsp;heures, que I’on fonne le diner de la premiere Meffe, Dt-Communauté, ce me femble, pour fiordinaive neramp;Co-Les jours de Vigiles on dit la Meffe de la Vit^ilch'”quot;'^’quot;nbsp;onze heures, outre celle de I’Office de qudqueSo'^P^*nbsp;Saint, oudequdque autre Fete s’il s’en rencontre,nbsp;qui je dit apres Primes. Ainfi les jours de Jeune, denbsp;Vigile ou autres durant I’annee, la premiere Commu-naute dine a midi, amp; lafecondeenfuite. Elles mangent toujours maigre, dupain commuii de fromentnbsp;qui n’eft ni tout a fait blanc, ni tout a fait noir, un po-tage amp; une petite portion de legume, falade ou quel-que autre chofe, quelquefois un peu de poifl'on, maisnbsp;Bnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ra-

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rarcment,quoiqueuesaientletang tout prochej ie 1’on a donné tant d’Arrets, qü’on ne pouvoitrien (bir un oeuf ou quelque efpece de faiade crue ou éxiger pour Tentrée des Filles dans les Monafteres,nbsp;cuite felon la faifon, ou la qualité des herbes j mals mals que de tout terns l’Eglife l’avoit defendu parnbsp;tela eft trés propre 6c bien apprèté, non pas fe- tant de Conciles. Ainfi celles qui ont eu l’avanta-lon Ie goüt, ni pour la déleiftation, mals felon la ge d’y porter quelque chofe , voient avec plaifir

que les autres s’en fervent, tout étant en com-mun. Pour celles qui n’y ont rien portc, conime il y en a de trés grande condition que les parensnbsp;ont enfermé la dedans, 6c les ont abandonnéesnbsp;fans en tenir depuis aucun corapte, elles ne s’en

charité, Ie temperament 6c l’oeconomie railbnnable de routes chofes. Car ilme fouvient qu’unlbirmenbsp;trouvanc a manger avec un des Meffieurs, onnbsp;nous donna a chacun un petit plat d’herbes ha-chées 6c ce Monfieur m’ayant demandé a la fin

XIX.

Charité mutuelle,nbsp;union amp;nbsp;humiliténbsp;de toutesnbsp;les unesnbsp;en vers lesnbsp;autres.

1 niage des premiersnbsp;Chréciens.

ce que je croyois avoir mange, je lui dis que je fentent pas plus malheureufes, ni aufli celles qui croyois avoir mangé des épinards j mals il me dit y font entrées en qualité de pauvres ne s’en efti-que c’étoit Ie verd des feuilles des blettes cardes, ment pas plus heureufes, 6c ne recherchent pasnbsp;qu’elles avoient ainfi appretees, 6c qu’on donne par conféquent ee qu’elles na voient point dans Ienbsp;aux pourceaux 6c aux Coqs-d’Inde pour 1’ordinai- monde,comme S. Auguftin leremarqne fiexaéte*nbsp;rc dans les autres Maifons.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ment; aliquidhahebar.t in feculo quando in i

orgueillir de fe trouver affociées a la compagnie des plus confiderables amp; des plus qualifiées, bieqnbsp;qu’elles n’auroient peut-être pasftaigné les raardernbsp;fi elles fuITent reftées dans Ie monde, 6c que c’eftnbsp;la Religion 6c la vertu qui les a rendu toutes ég»rnbsp;les, 6c comment eft-ce aulTi t^ue celles qui fenbsp;trouvent plus riches 6c plus élevees par leur naij^nbsp;fancé, pourroient s’enfler 6c s’elever au deftiis denbsp;celles qui fe trouvent d’une médiocre condition,nbsp;puifque Jefus Chrift a pris la forme 6c la figure

ne a la verité également de toutes cholès a toutes^ autant que 1'unifbrmité Ie requiert fans fingularitenbsp;quelconque qui foit reprehenfible; mals elles ontnbsp;une cViarité tellement grande , qu’elles donnentnbsp;auffi fans difficulcé ce qui eft neceffaire sl chacunenbsp;en particulier dans la Communauté fans appréhen-der qu’aucune s’en formalife, ni qu’elletrouvecelanbsp;mauvais, ni que cela caufe aucune forte de jalou-fie, n’étant pas toutes également faines, ni également fortes OU infirmes, comme Saint Au-

On ne volt point ici de partialités, onnefgaic grej[2funt Monafterium lUtmter ¦velint effecotn-ce que c’eft: tout n’eft qu’uncceur 6c qu’uneame , 7mJte, qute autem non habebant non quarant kf 6c 1’on donne a celles qui ont quelque infirmitéou Monafierio qu^e nee foris habere fotmrunt.nbsp;quelqne neceffité particuliere, ce qu’il leur faut. En efièt comment eft-ce que des Filles amp;nbsp;Comme il eft dit des premiers Chrétiens, qu’elles ligieufes fi bien éprouvées 6c fibien elevée«,ayaqtnbsp;tachent d’imiter en toutes choles; Dividebantur été d’une mediocre condition ^dans Ie monde, ounbsp;enhn Singulis prout cuique opus er at. Ainfi I’on don- avec de médiocres commodités, pourroient s’en-

la grace amp; l’honneur de les mettre au rang 6c au nombre des pauvres, 6c les pauvres s’eftimeroientnbsp;malheureufes, fi elles fe trouvoient dans Ie cloitrenbsp;dans la molelfe, dans les commodités 6c les uft-ges des riches. Les unes 6c les autres fqavent par-

edis in unum congregatie ubi unanimts habitetis in domo Óquot; ptvobiscor unum (é' anima una ui Deonbsp;é- nondicatis aliquidproprium veflrum. Mttribuaturnbsp;vobisd FriepojitaveftrawBusamp; tfg«»gt;f^t«^i ”onnbsp;eequaliter omnibus quia non tequaliter valetis omnes^

guftin l’écric a une Communauté de Religieufes, de ferviteur, 6c que Dieu a eboifi les pauvres au qu’il en faut ufer avec ce difcernement, 6c pour deffus des riches pour les faire héririers de fonnbsp;les habits amp; pour les alimens, fuivant Fcxemple Roïaume 6c de ft gloire, comme 1’Ecritureledit?nbsp;de ces premiers modéles de l'Eglife, comme Ie Nonne Deus elegit pauper es in hoe mundo divitesinnbsp;Saint Efprit 1’a fait inferer dans lïlcriture qui eft fde, haredes regni quod reprornift Deus diligentnbsp;la fouveraine regie de tout. Saint Aug. Ep. CIX. tibus fe? Au contraire celles qui auroienc pü êtrenbsp;(ad Monachas) Hac funtquee ut obfervetis pracipi- les plus riches 6c les plus confiderées dans Ie mon-nms in Monajierio conllitut.e primum propter quod de, s’éftiment heureufes de ce que Dieu leur fait

fedunicuiquericutopusfueritJcenmlegiftisinAai- faitement qu’autrement les Monafteres feroient bus Apoiolorum Ua trant illis omnia communia, unies feulement aux nches 6c tres pernicieux aux

_ pauvres; fi les riches y deviennent humbles amp;

mortifiées, 6c fi au contraire les pauvres y deviennent fenfuels, comme Saint Auguftin remar-que excellemment: qu’il ne fert de rien même de donnet fon bien aux pauvres 6c d’etre pauvre

Ö- difiribuebatur fmgulis prout cuique Opus er at.

11 y en a la de la plus haute condition du Royaume, commenqusavons dit, qui bien loin de s’eftimernbsp;plus, s eftiment moins ftns comparaifon, n’ayant pas

CU 1 avantage de faire part de leurs commodités ___________________ ______ ^ -_____ -

aux autres. Ie Monaftere ne vouknt pointlechar- efféüivement, fi une ame endevienr plusfupetbe, ger de ricneflès, amp; eftimant cela un trés grand en mépriftnt les richeflés 6c les grandeurs du mournbsp;peril pour la Religion que d’etre riche, ne padti- de, qu’elle ne l’étoit en les polTédanr. Nee pauper-ftnt jamais ni expreifement ni tacitement pour res erigant cer^vicem, quia fociantur ets^ ad quasnbsp;quelconque, amp; n’attendant jamais rien dans Ie foris accedere nonaudebanti fed furfum corhaheant.,nbsp;fond du Cteur des parens d’aucune Fille qui en- é- terrena bona non queerant nee incipiant Mo^nbsp;ttent lil dedans; fcachancnon feulement depuis que nafieria ejfe divitihus utilia non pauperibus. Ainfi

cellc

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'Letire fur tejprit ^ fitr la conduite de Port-Royal. nbsp;nbsp;nbsp;j

celles qulparoilïbientêtrequelquechofe plus que les on avoir telle forte de charité poar les maladesqui autres dans Ie monde, fe fon^ gloirc d^tre parmi cel'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans^ 1 Infirmerie. Ce n’eft pas qu’on y ait

.. _ nbsp;nbsp;nbsp;oc tc iviona-1

......fniitps ces nerfonnesTi retirees amp; ftere amp; de tous les pauvres du voifinage, qui eft

quejavoispourt nbsp;nbsp;nbsp;appellé, amp; qui k fait traiter pat les Religieufes

fi recueillies, qui W nbsp;nbsp;nbsp;^ „gfe nremes quifqavent parfaitement tout ce qu’il fauf

m impnmoient une retenu Sc nbsp;nbsp;nbsp;r . .ff-ftive- pour k Pharmacie amp; pour k Chirurgie j car com-

peut dire, qu’a caufe que je n y nbsp;nbsp;nbsp;Venous avons dit,aucune fcience n’y eft ignorée-

ment qu’a moi-meme , ou a ce P “ nbsp;nbsp;nbsp;Et tout fefait amp; fe dispenfe dans l’ordre de Dieu, at-

rer pour ne me rekcher pas dans eet g tendant tout de fa bonté, de fa Providence amp; de fa dance cfernelle Scnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou nous fom- miféricorde: Ita Pater auoniamfa plaeitum ante te.

neceffitc nbsp;nbsp;nbsp;„^1^0^ pernicieufc Or dansl’Infirmenc ft n y a pas moms de chame

mes, toute autre nbsp;nbsp;nbsp;evrrême auedans la Communauté^ au contraire ft y en a

renverfant tout fans fruit, amp; nbsp;nbsp;nbsp;nne i’aioui davantage s’il y en peut avoir,car s’il y a desRe-

defordte. Mais je nbsp;nbsp;nbsp;let infir- ligieufcs qui fe trouvent infirmes, amp; avoir, befoin

mer'ïfal Sur même on^ilfoft affeoir ou d’autresfec^rs, alimens, remédes,douceurs que ?appuier routes celles qui ont quelque incommodi- ks autres, a caufe de leur premiere nourr.ture dunbsp;té^T-ins fe mettre en peine ft 1= Choeur elt affis monde,celles qui fe trouvent P^usfortes,ou avo

«’l^lTcev'oTcroU nbsp;nbsp;nbsp;é.é „oirte

Les Infirmes y affiftent dans cette libertc j Les au- mauvaisque les autres foient priyiK^ nbsp;nbsp;nbsp;,

tres fouflrant tout cela par un efprit de charité, plucót que de priver ces infirmes d’affifteraux offices amp; aux autres éxercices de la Communauté,nbsp;fous pretexte qu’on ne garde pas des cérémoniesnbsp;qui ne font pas de Félïènce de la Religion, la cha-wté etant la Reine de routes les vertus, Sc routesnbsp;s vertus n’étant autre chofe que la charité exércéenbsp;vertement. Vt eniw multi arboris ramt ex una rad$-ce praaaunt ,jJc rnulta -uirtutes ex una charitate ge?te-

......... _ nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j -------^ntas [wiictores pu-

Tantter.^ neeleahet aliquidvirulitatisramus boni ope- tant quia faimnt quod non jumant ipfe^ fid fibi

fis fi nonmanet in radice charitatis :praceptaerga potius ^atulantur quia vaUnt quod mn ‘vaieM

, nbsp;nbsp;nbsp;. ji____.......... ^— nbsp;nbsp;nbsp;¦' ¦1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.i ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...

dommcaamp;multafint^umn^nmlta'perdfverfifa- i//7'Et ftron'dn

tent ofarts,mm tn rafaeedtleamp;mis. Anghtm. 20. (ctqift n’arSe Si Ion a eet egard dans Ie Choeur, dans Ie re- ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prefatie iamdsl ^ rbwXoui font

fedoire amp; dans routes les autres occaüons de Com-munauté pour les infirmes, ï plus forteraifon doit-

*w ------- - ^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

les qui ne paroiiroientpoincdutouc,amp;de s’y trou-ver dans 1« mêmes ufages de routes cholèsj amp; celles qui ne paroiffbicnt point du tout, ne gaventnbsp;ce que c’eft que de s’enfler ou jouïr des mêmesnbsp;ulages que celles qui y paroiflènt davantage,com-me Saint Auguftin Ie recommande fi éxadtement:nbsp;Jed rurfus eiiam ilhe lt;jute uidehantur ali^uid ejfeinnbsp;faculo^ non haheant faftidio Sorores fuas qua adnbsp;illam pmSiam Societatem ^paupertatem ’venerunt :nbsp;tnagif autem fludeant , non de parentum divttumnbsp;dignitate, fed de pauperum Sororum focktate glo-riari. Et quid prodeji dijpergere dando pauperihus,nbsp;rf pauperem fieri ^ jt anima Juperhior efficiatur con-temnendo quant fuerat pojfidendo. Et c’eft ce quenbsp;j’ai vu par elFet, p^rlant 'a une de ces Religieufesnbsp;qui avoit eü des millions de dot, amp; qui a vee celanbsp;avoit un des plus puifrantsamp; des plus forts efpritsnbsp;qui fe pcuvent voir, amp; qui poffedoit parfaitemencnbsp;1’Ecriture amp; les Peres,la quelle s’Himoir, fe trai-toit amp; s’abaiffoit en tout, comme la moindre denbsp;toutc la Communauté.

Je ne fqais point ce qui fe pafla dans l’Infirmerie; car comme jc vous ai dit, Monfeigneur, je nenbsp;m’informois de ripn tant i caufe du grand respeêi

des complailances routes chamelles amp; routes hu-maines, comme Ton a bien fouvent dans les com-munautés Religieufes, fous precexte de charité, ayant fans delai, Medecins, Chirurgiens amp; Apo-tiquaires fans cclTe dès qu’on a la moindre infirmi-té. Non: ce n’eft la ni l’efprit de la Religion, ninbsp;l’ufage de cette Maifon;mais quand une Religieu-fe eft efFeélivement malade a ne^ pouvoir pas fui-vre Ie train de la Communauté on la emduienbsp;dans rinfirmerie après s’être expofeea Jelus-Cnnitnbsp;dans fa Chambre,au Choeur Sc dans tous lesexer-cices de Ia Religion, pour être guerie, comme le«nbsp;malades de l’Evangile: Si tetigtra fimhriam vefti-menti ejus ^falua ero. Elle s’ofïre encore plus par-ticulierement, amp; plus humblement, s’il fè peut,nbsp;dans l’Inficmerie, de forte qu’elle s’abandonne en-tierement h Dieu, amp; s’étant IS expoféc a la milê-ricorde, amp; ayant offert a Dieu Ie Sacrifice de lanbsp;vie amp; de la mort, voiant que Dieu la veutaffujet-tir aux remedes. La Mere Abbelfe amp; k Cora-munaute, ou les perlbnnes deftinées i juger ésnbsp;eek Ie jugeant neceffairc, il y a la un Medecin,1nbsp;un Saint perfonnage qui a quitté la Cour, amp; quinbsp;s’eft: entierement confacré au Service de ce Mona-felon les befoins que cette premiere education de-mande pour les gueriramp; pour les remettminiellcsnbsp;ne les.eftiment pas plus heureufes pour etre mieuxnbsp;trairées mais plutóc elles font bien aifes de n eerenbsp;pas^reduites a ces foiblelTes amp; a Ces neceffites,nbsp;comme Saint Autuftm dit; mfirtna funt exnbsp;prifiina confuetudine., fi aliter traüantur in viBu nonnbsp;Jeiefalüsmolefium ejfe nee injuflum videri illis \ttasnbsp;facit alia con(uetudojortiores.,tm illasfwlkiorer pu-

venues du monde a-vec nn teaïperament plus déli-cat, foit pour lesalimens, pour les habits, pour k lit,OU pourfe eouvrirk nuit.ou pourJaCham-B 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bre.


1

Moniieur Hanion.

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8 nbsp;nbsp;nbsp;Lcttre fur l’ejprit fur la conduite de Tort Royal.

ou elles fe trouvenr, quand il ne paroicroit pas fi turels: C«?« acceditis ad menfam , donee hide fur-

bre,amp; qu’on n’en donne point auxautres quilbnt gieules, ellesontune attention merveilleufe itout plus fortes amp; plus robuftes, ayant été élévées d’une ce qui fe lit durant tout Ie repas dans un profondnbsp;maniere plusgroffiereamp; plus rude,celles-cifgavent filence, en forte que leur corps ne prend pas feu-,nbsp;bien qu’il faut qu’elles fe fouviennent de ce que lement la nourriture néceffiiire, mais encore l’el-celles-la ont quitté, amp; des commodités dont elles fprit fe nourrit amp; fe remplit de la pure parole denbsp;fe font privées amp; mortifiées pour fe reduire a fétat Dieu, pendant que Ie corps prend les alimens na-

rude amp; li penitent que Ie leur, etant d’une confti- gatisquad vohis fecundum conjuetudinem legitur^ turion plus forte amp; d’un temperament plus robu- [me tumultu contentionihus audite ^ nee Jdtevo-

fte, comme dit Ie même Pere: Et fi illis aliquid alimintorum framentormn.^ operinientorum daturnbsp;quod aliis fortioribus idco felkiorihus nondaturnbsp;cogitare dehent quibus non datur, quantum de fuanbsp;fecttlari niita illce ad ijlam descenderint ^ quamvisnbsp;usque ad aliarum qua: funt corpore fort tores fruga-litatem p:rvenire nequiverint.

aures percipiant

bis fauces funiant cihuni, fed én Dei verbum.

XX. Quand on jeune Ie long de l’année, comme on n’erapêche pas que chacune nefe mortifie avec Leur ma- aux Vigiles amp; aux Quatre Tems, on dine a mi- difcrétion, felon les forces amp; les graces que Dieunbsp;Biere de Hr- mais i’di ^iiiV rlJi-onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u.„vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1,.;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nn rtp nrf-tend na.s tri mip rpllpQ^^ oraon-

jeuner-

II ne fe parle point la de faire des mortifications XXIF. ni des penitences particulieres, paree que la Com-II n’y anbsp;munauté mene une vie fi etroite amp; li penitente, aucunenbsp;qu’elle fuffit a chaque Religieufe pour être fainte mottifica-li elle y perfévére jufqu’a la fin fans relache; mais on

nóe. Mais on en ac-

diy mais j’ai ouï dire qu’on ne boit pas même lui donne; car on ne pretend pas iet que celles de l’eau hors du repas en quelque tems que ce qui veulent fe mortifier foientdesfuperbesquiveu-^^^nbsp;foit, hors d’une maladie Sc d’une difpenfe parti- lent paroitre fingulierqs, amp; qui troublent 1’ordre cóuk'inbsp;culiere. Ce qui me furprit d’abord, croyant que de la Communauté; on elltrop perfuadé que tous celles inbsp;ce fut un forupule fur tout pour des Filles; mais les Saints Religieux amp; Saintes Religieufes qui font qui les Sii-je ne m’en étonnai plus, quand je me fouvins qu’il canonifées, ont tous mené des vies extraordinai-perieuresnbsp;eft^dit dans TEcriture que les Ninivites firent jeüner res audeffus des pratiques ordinaires de leurs Com- croyentnbsp;même les bêtes, en forte qu’il fut defendu de leur munautés, amp; que les Regies proprement n’ontpouvoirnbsp;donner a manger amp; de les naener boire jufques été faites que pour les infirmes, pour marquer ce i’*‘-Cordernbsp;au foir. Et pecora non guflent quidquam én a~ qu’on accorde aux foibles, pour 1’ufage ordinaire fruitnbsp;quam non bibant y Le grand Carême depuis les des habits, des alimens, du lit, de la chambre, desnbsp;Cendres jufques a Paques, ces Religieufes jeflnent jeines amp;c. afin qu’üs fe foiunettent au moinsnbsp;lans rien manger ni boire jufqu’a fixheures du foir; cela, s’ils n’en peuvent faire d’avantage, amp; qu’ils P®*nbsp;amp; encore elles n’onc pour route nourriture durant fe contentent de cela pour 1’ordinaire. Mais ceüx fnfnbsp;tout ce tems-'k ,qu’un petit potage, un petit plat de qui ont fait les Regies, ne prétendent pas bomer a tions'^^de.nbsp;legumes OU de racines communes, amp; de l’eau: Et el- eek toutes les ames qui vivent dans leur Inftitu-pEfpritnbsp;les font routes li agreablementleur Carême decette tion, ni les empêcher qu’elles ne vivent dans une Saint,nbsp;maniere, que fetrouvant a Paques, elles ont propofé plus grande penitence; li elles le peuvent, con-de pallèr ainfitoute l’année, amp;de vivreainlidansle formement a leurs pechés amp; aux graces que Dieunbsp;jeune perpetuel, mais on n’a pas voululeleur permet- kur donne, amp; dans des pratiques plus éxades fe-tre, croyant bien que eek dureroit quelque tems, Ion leurs forces. C’eft le fentiment de Saint Paul,nbsp;mais qu’enfin ces corps ne pourroient pas lltbfi- amp; de Saint Auguftin expliquantce grand Apótre,nbsp;fier, amp; qu’il valloit raieux conlêrver le Monaftere faifant voir a une Religieufe que les Regies qu’omnbsp;dans k pure obfervance des regies ordinaires., amp;c donnoit dans ces fiecles aux Religieufes n’écoientnbsp;dans k force d’efprit amp; de religion qqe l’on y rien en comparaifon du zèle amp;' de la ferveur desnbsp;voyoit que d’en faire une infirmerie génerale. premiers Fdeles, amp; que tout ce qu’on faifoit ounbsp;XXT. Pour k leélure de table, il ne faut pas douter qu’on prefcrivoic en ce tems n’étoit que de ac-Leur lec- qu’elle n’y foit continuelle amp; indifpenkble, puif- commodemens ou des condefcendances pour lesnbsp;ture tant que c’eft d’oii fort tout ce que nous avonsde plus infirmes plutót que des reglemens pour les forts;nbsp;de Tables fort dans 1’Eglife amp; dont tout le monde genera- kiffant une pleine amp; entiere hberté aux autres qufnbsp;amp;c. com- lement tache de fe remplir aujourd'bui. Et ce qui fe trouveroient plus forts , de pranquer tont ce'nbsp;ment elles me fait croire que ce doit être des delices perpé- qu’ils trouveroient de plus auftere amp; de plus par-F ntTeoos.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Communauté, c’eft que leur hk-.Jiiftononefilex pofita{i..Tm.S. Ang.devita-

r ¦ ayant entendu lire la matiere de l’oraifon dans le Eremitica ad forórem Cap. 20.) 'Mon pro antiqui-chocur a Complies, celle qui lit y parle fi pon- tatis fervore fed pro hujus nofiri temporis Jpatio^ «ftuellement, amp; pourtant fans faqon, qu’on n’en te compellente, conferipfi infirmis temperatum quem-

perd pas un mot, ni on ne fait pas k moiirdre dam modumvivendi proponent Jortioribus adperfe--

equivoque dans celte leêture; ^ elle y dit tout dUora progrediendi libertatem relinquens, avec un ton ft net, Sc avec eek fi touchant quil Et il faut que eek foit ainfi, car autrement lesnbsp;faut néceflairement l’écouter, tant elle perfuade Monattéres feroient des Pieges au lieu d’être desnbsp;¦ ce qu'elle lit. Ainii comme Saint Augufoi, remar- Allies pour faire penitence; étant indubitable quanbsp;que excelletnment'amp; l’ordonrie même 'aux Reli- non feulemeut ceux qui one oftènfé Dieu mortel-

lement:

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??

»

35 33nbsp;33nbsp;33nbsp;33nbsp;37nbsp;33nbsp;33

33 33nbsp;33

» pain

XXIII. 11 n‘y anbsp;point denbsp;récréa

I^ettre fur lef rit ef fir lement après leur barême, en doivent taireunetrcsnbsp;exadre amp; trés proportionnée a leurs pechés, luaisnbsp;encore ceux qui ont conférvc la. grace de leur ba~nbsp;tême coinme Ie Concile de lYente la declare,nbsp;dilant quc toiite la vie d’un chréden, fir4S exception que!conque,doicêa'e une pcrpéiuelle péniccn-ce.Totn vitnChr:jlja?ta perprtua piemtent'ia ejjs debit.nbsp;Ainfi un Religieux, une Communauté od rieivuenbsp;lui manqueroic, amp; ou elie auroit commodémentnbsp;toures chofes, linge, alimens, habits, cham-Dre, amp;c. ieroic dans l’impuiflance non iéulementnbsp;de vivre religieufement, mais même, chrétienue-menc, li elle n'avoit pas la liberté de fe priver denbsp;ces comtnodités a proportion que fes forces Ie luinbsp;permettroient, amp; que fes pechez méroesTy obli-geroient, amp; ü foii Supérieur ou la Supérieure lanbsp;caxoit de fuperbe amp; de fingularité, amp; de troublernbsp;Tordre de la Communauté, lors qu’elle ne feroicnbsp;pas tout comme les autres qui jouiflént paüible-ment de routes ces commodités fans fcrupule öcnbsp;fans avoir égard a leurs forces, a leurs talcns, ninbsp;a leurs graces, ni a ce que tous les faints one faitnbsp;pour fe fauver, ni même a l’exempie que Jefus-Chrili: nous a donné, Sc a laconformiréquenousnbsp;devons avoir indiipenlablemenc avec lui dans fesnbsp;travaux amp; dans fes peines, fi nous voulons avoirnbsp;part a fa gloire, comme Saint Paul dit j Si fuftf-mbimus éf conregnabimus ^ omnes fanfii quantanbsp;pajji funt tormenta ? Et ft ceux qui viventnbsp;dans routes ces penitences tremblent encore auju-gement de Dieu, que fera-ce de ceux qui viventnbsp;dans cette vie molle, comme Saint Pierre dit quenbsp;a Ie jutte ett a peine lauvé, que deviendra l’impienbsp;amp; Ie pécheur j ƒ jujlus vix falvabitur, impius efnbsp;peccator uhi parebunt ? Auffi , loin d’empêchernbsp;OU de bomer les araes, de faire penitence Sc denbsp;vivre dans route la perfeófion poffible, il faut lesnbsp;y animer, amp; les v pouffer autant qu’il eft pofli-ble; EJlete ergo ^ vosperfeiii peut ein Pater vef ernbsp;tcsleflis perfeStus efi , qui n’a rien de la chairnbsp;amp; du fang, amp; en qui tout n’eft qu’amour: Deusnbsp;charitasnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C’elt a quoices Religieulèss’at-

tachent principalement, après avoir reglé leur vie a une parfaite amp; continuelle penitence, car ellesnbsp;ne veulent pas pretend re s’attacher a cette chariténbsp;amp;^demeurer en efïêt dans un foin cfereglé de foi-même en condefcendant a la chair amp; au fang quinbsp;ne peuvent point polïèder Ie Royaume de Dieu,nbsp;TOnime Saint Paul dit: Caro edf faugtiis regnumnbsp;et poJjidcTe non pojfunt , ef fi Jecundum carnemnbsp;wxertus tnoriemini, fi autetn fviritu JaHa carnisnbsp;rnorttpeaveritis vivetis.

Pour des recreations, il ne s’cn parie point la, mais on tient des Contercnces après diné, certains jours de la femaine. Les Religieufes érant tou-_tes aircmblées, onprepofe avecun ordre meryeil-fuDié'e narnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chofes excellentes pour l’inurudion, 1’é-

des Confe-^ nbsp;nbsp;nbsp;routes, amp; l’on ne

reiicc-s, f'ti quc tout plein de Dieu, Sc avec de trés pro-Queltes fonds feminiens toujours de mieux faire, comme

la conduite de Port-Rojal. nbsp;nbsp;nbsp;9

Saint Paul dit; „ Mes Freres, je ne penlê pointj-gi avoir encore acteinc oü je tends, mais toutceConfé-qiieje fns maintenant, c’eft qu’oubliant tout renccs,nbsp;ce qui eft deiiiere moi, amp;'m’avanqant vers ceOcciipa-qru eft devant raoi, je coursinceilamment vers tion desnbsp;Ie bqut de k carrière pour reinporter Ie prixde Religie“-la felicité duciel a la quelle Dieu nous a appel- fes*nbsp;lez par Jefus Chrift. ^kurnque enhn perfeHift-mus hoe jentiamus. Philip, p 13-Après cela chacune va n. fon travail, commenbsp;nous avons dit, Ie matin, les unes font de lanbsp;toile, les autres de k ferge , d autres ^ des vi-tres, d’autres des cartons, d’autres relient desnbsp;livres , amp; pour Ie dire en un mot, toutesnbsp;font des metiers trés - utiles , comme dit Saintnbsp;Paul. Operantes quod honumefi j amp; tiennent poürnbsp;indubuable qu’il taut quc chacun travaille pournbsp;gagner fon pain en lilence; amp; quiconque de quel-que condition qu’il foit, ne veut point travail-ler ne doit point manger, comme Ie grandnbsp;Apótre déclare de la part de Jefus-Chrift; „ Nousnbsp;„ vous ordonnons, mes freres au nom de N. S.

„ Jefus-Chrift de vous retirer de tous ceux d’entre ,, vos freres qui fe conduifent d’une maniere dé-,, reglée, amp; non iêlon la tradition amp; la forme denbsp;„ vie qu’ils ont requë de nous ^ car vous fgavCi^

,, vous me me ce qu il faut faire pour nous imiter puis qu’il n’y a rien de déreglé dans la manierenbsp;dont nous avons vêcu parmivous, amp; nousn’a-vons mangé gratuitement Ie pain de perfonne,nbsp;mais nous avons travaille de nos mains jour amp;nbsp;nuit avec peine amp; avec fatigue pour n’êfre dnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

charge a aucun de vous : Ce n’eft^pas que nous n’en euflïons Ie pouvoir, mais c’eft que nousnbsp;avons voulu nous donnernousmêmes pourmo-dele, afin que vous nous imitaffiez : aufli lorf-que 'nous etions avec vous, nous vous decla-rions que celui qui ne veut point travailler, nenbsp;doit point manger ^ Car nous ;apprenons qu’il ynbsp;en a parmi vous quelques uns qui font dere-glez, qui ne travaillant point, amp; qui fe mélent -de ce qui ne les regardent point; Or nous ordonnons a ces perfonnes,amp; nous les conjaronsnbsp;par notre Seigneur Jefus-Chrift,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cur

en travaillant en filence; amp; po” vous,

'mes freres ne vouslalïèz pomc de faire dubieni ” f qZlqu’un n’obéit pas que nous or-”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par notre Letrre, notez-Ie , amp; n’ayez.

” Doint de commerce avec lui, afin quil en alt ” de la confufion amp; de la honte, amp; ne Ie confi-” derez pas néanmoins comme un ennemi maisnbsp;„ averrifl'ez-le comme vótre frere. 2 Theff 3 6

Et fi Sn Paul ordonnecelaindifpenfablementa tous les Cbre tiens, de. la part de Jefus-Chrift, que ne doitnbsp;ilpas etre des Religieux amp; des Religieufes, qui doivent donner 1 exemple comme St. Paul dit qu’il Ienbsp;fait lui meme: quoi qu’il füt un li grand Apótrenbsp;de Jefus-Chrift, amp; continuellement dans les fatigues amp; dans les voiages j Sollkitudo omnium Ec-clefiarum^ quoiqu’il ne put pas douter que Dien

B 3


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hettr« fur Vefprit éf fur la conduite de Tert-T^oyaL

lO

nc Teut appdié k ce Miniftére, amp; qu’ainfi il eüt droit de prendre fa fimple fubfiftance de ceux qu’ilnbsp;inftruifoit, amp; qui lui avoient voulu donner gra-tuitenient de leur abondance: Ut abundantia ino-fiam fupleat. aCor. 8. 14.

II n’y en a pas même julqu’aux valétudinaires

amp; aux infirmesquinetravaillent,quand mêmeelles

ne feroient qu’éplucher des herbes pour mettre au pot, OU tirer des legumes, Sc tout cela avec unnbsp;ü exadt ufage du tems ,qu’on n’en perdroit pas unnbsp;moment pour quoi que ce fut au monde. Et l’onnbsp;jr prend tellement garde, qu’on voit fenfiblementnbsp;en ces Religieufes cette vigilance continuelie quenbsp;St. Paul demande , Sc cette circonfpedion infeti-gable a racheter Ie tems,comme il dit: Fideteita-que ^ fratres , quomodo caute amhuletis non quafinbsp;infifientes y fed ut fapentes ^ reditnentes ternpus quo-ttiam dies tnalifunt. Ephef. y. 15. De forte quenbsp;je pourrois dire avec vérité que la vie de ces per-fbnnes eft un tifl'u|Sc une pratique continuelie denbsp;foute la dodtrine de ce, grand-Apotre; leur coeurnbsp;amp; leur efprit étant pleins de cette doétrine toutenbsp;celefte qu’il nous a annoncée, qui bumilie fi pro-fondément les ames a reconnoitre leur néant, Scnbsp;qui les éleve en même tems fi divinement a reconnoitre Sc a attendre tout de Jefus-Chrift: Ut qmnbsp;gloriatur ^ in domino glorietur\ Sc toute leur conduite étant une produdtion Sc une perpétuelle ex-preffion dc cet efprit. Sc de cette charité qui faitnbsp;le chretien Sc Fhomme nouveau que cet Apotrenbsp;prêche inceflamment Sc uniquement dans routesnbsp;fes Epitres: Ubi non ef Judaeus Gent 'tlk, barha-rvs amp; Scytha, fervus liber, fed omnia innbsp;omnibus Chriflus. Coloff.

XXIV. C’eft ce que j’ai vu particulierement au Parloir, Du Par-ou la vertu des Religieufes fait ordinairement nau-loir des frgge. Car outre qu’on ne voit point celles-ci anbsp;grille,étant toujours voilees amp;chacune y por-ifv^-nnt*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I’ouvrage pour travailler durant qu’elles y

oue tree demeurent, le tems eft tellement regie qu’on n’y rarementnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f)lus d’une heure, pour les vifites même

Leur con-^®® nécemires; les inutiles en étant entiere-duite quot;ment bannies. Leurs Offices ks bornent Sc les

quandel- interrompent toutes au premier coup de cloche, lesy font, a moins que qqelque affaire de la derniere importance,nbsp;Sc qui ne peut fe differer, n’y fafle refter quelquesnbsp;Supérieures, Sc c’eft ce qui arrive trés rarement.nbsp;Je n’ai jamais vu ni oiii, dire queperfonne s appro-chit de ces grilles que des parens de ces Religieu-fcs qui y viennent rarement, mats y ayant quantiténbsp;^ filles il y a toujours de I’abord des perfonnesdenbsp;v^onduion Sc letouts’y palfe dansun filence,dansnbsp;une m eftie Sc un ordre ft beau, que c’eft commenbsp;s il n y avoit perfonne. De plus on n’entend jamaisnbsp;XXV.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Parlous une parolee pi^j haute quePautre,

Penreden nbsp;nbsp;nbsp;compa^ie qu’d y ,,1.

que rAu- ^ nbsp;nbsp;nbsp;|,.l^qu,elle je parlai, fft

teiiraavecli Maitrefle des grandes Filles penfionnaires, la uneSupe- quelle me donnant des tnemoires pour parler a fesnbsp;lieure,taut Filles chins u,n,e petite Conference particuliere, me

paria fi Iblidement Sc fi divinement de la vertu Sc fur I’etat des pecites attaches ou amufemens qui reftoient a de Reli-ces Filles,pour leur linge ou pour I’odeurdes fen-8'cufe amp;nbsp;teurs dans lefquelles leurs parens le leur cnvoyoienc ehre-quelquefois, qu’il me fembloit entendre parler un ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ *1“®

Ange. C’eroientdes paroles ft juftesj fi fortes nbsp;nbsp;nbsp;^

fi pleines d’oniftion, d’ardeur Sc de ièle, Sc avec Suite^dani cela fi humble, que j’en étois ravi. C’étoit uniej^juj^i.nbsp;torrent d’éloquence d’Ecriture amp; des Peres, car re.nbsp;elle poffedoit fi parfaitement I’une Sc 1’autre, quenbsp;je n’avois garde de I’interrompre : shut aquanbsp;quafluunt impetu de Uhano. Mais ayant apper^u quenbsp;je ne lui difois rien, Sc ne voyant pas fi je l’écou-tois ou non, la grille étant vqilee, ellc s’arrêta^inbsp;mon grand regret, car j’aurois voulu qu’cllc eucnbsp;parle un jour. Sc j’euffe été ravi de pouvoirécri-re ou repeter ce qu’ellc m’avoit dit, pour parlernbsp;plutot en Ange qu’en homme a fes Penfionnaires.

Je voulus lui dire qu’il ne falloit point è fes Filles d’autre Prédicateur qu’elle, 6e que je neji^au-rois que leur dire après I’avoir entenduë parler; mais elle me repartit avec rant d’humilicé Sc desnbsp;paroles fi religieufes, me faiiant voir que e’etoitnbsp;aux femmes a fe taire. Sc aux predicateurs k par-ler, felon Saint Paul: Mulierinfilentio difeat cumnbsp;Omni fibjeSione. Et je vis que les louanges luifai-foient tant de peine, que jc fus obligé d’abord dcnbsp;me taire amp; de changer de difeours. Je voulus ce-pendaiit lui dire enfuite, quece n’étoitpas grandenbsp;chofe dans ce Monattere que ces antufemens auxnbsp;fenteurs, ou au linge; que cekn’etoit qu’uncfbi-blefte ou l^ereté d’enfant, ou peut-ctre une efpe-ce de propreté ou de foin de ne laifler pas flétrirnbsp;les chofes, plutot qu’une attache ou une affedioanbsp;particuliere. Mais elle me fit voir, avec une pro-fondeur d’efprit admirable, eomme ee pouvoitnbsp;être auffi une femence ou une racine dans leurnbsp;coeur qui pouvoit produire dans la fuite de trésnbsp;méchans effets, ou cacher même un amour dominant des vanitfis du monde qui fe bornoit prc'-.nbsp;fentement par la vigilance qu’on adroit fur elles,nbsp;mais qui s’etendroit Sc paroltroit quand ellp fanbsp;trouveroient en libertéi 6c ainfi qu’tl falloit ta-cher de deraciner cette cupiefité de ces coeurs, au-tant qu’il ctoic poffible, Sc y établir la chariténbsp;comme Saint Aiiguft.in dit; Extirpa e.upiditatemnbsp;én planta ch_ari(atew; afin qu’elles appriffent denbsp;bonne heure jufqu’Qii elles devoient porterI’amournbsp;de Dieu, le mépris des chofes de la terre, I’intel-ligence de la Religion, amp; la perfedion del’hom-tae aouvean, on les pratiques de k vie de Jefus-Chrift comme Saint Paul dit : „ Afin que felonnbsp;,, le? rieheffes de fa gloire, il nous fortifie dansnbsp;„ Fhomme interieur par fijn Saint Efprit, qu’ilnbsp;3, fade que jefus Chrift habite par^ la foi dansnbsp;3, VOS cqeurs, Sc qu’étant enracinés Sc fondesnbsp;,3 dans ia charité, vous puiffis^ comprendrenbsp;„ avec tousles Saints quelle eft la largeur, la lon-„ gueur, la hauteur Sc la profondeur de ce My-ftcre, 6{ cpupoitrc Famour de Jefus Chrift ep-

vers


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Lettre fur tejfrit éfquot; T»»* ï, vers nous qui furpaffe route connoiflance pournbsp;,, être comblez de route la plenitude des dons denbsp;Dieu ¦ Vt tiet vobii fecundum divitias glorianbsp;virtute carrohorari per fpiritum ejus in interiornbsp;rem hominem^ amp;c. Ephef 3. 16.

Cette mème Religieufe fut faite Maitreflè des Novices quelques jours après, la Mere Prieurenbsp;n’y pouvant point vaquer étantmalade. J’eusl’oc-cafion de p^Jer encore a elle fur Ie fujer de deuxnbsp;Novices qui devoient faire Profeffion: car onn’o-feroit demander de leur parler fans des précextesnbsp;amp; des fujets trés legitimes. Je la mis fur Ie dif-cours de fa charge, amp; fur l’occaüon qu’elle avqitnbsp;de faire du fruit, ayant des ames dociles amp; pHa-bles a routes les difpolitions telles qu’on pouvoitnbsp;les defirer. „ Helas! (dit elle) que peut faire unenbsp;„ perfonne comme moi en cette charge, menbsp;j, trouvant dans des foibellés horribles a tout rTKgt;nbsp;„ ment.ï Parcxemple, ce matin on déchargeoitnbsp;,, une charrettée de fegots dans notie Cour: amp;nbsp;„ moi entendant ce bruit lil, au lieu de me tenirnbsp;„ attentive en la préfence de Dieu, amp; a ce quenbsp;,, je de vols faire, je n’ai pas rnanqué d’abqrd denbsp;„ jetter les yeux de ce cóté. Eh! qu’avois-je anbsp;„ faire 14 pour me defoccuper de Dieu Sc pournbsp;„ m’aller diffiper 4 fgavoir ce qui s’y faifoit. Ju-„ gez,, ajouta-t-elle, après cela,li je fuis capablenbsp;„ de conduire les autres, puiique jenefqaispasnbsp;„ me conduire moi-même, 6c que j’aurois fae-,, fbin moi-même de Maitreflè pour arreter amp;nbsp;„ r^ler ma legereté, plutöt que de me meier dcnbsp;„ conduire les autres,quot; Mals quoij maSceur,nbsp;dis-je , eft-ce une imperfeéiion fi grande pournbsp;qu’une perfonne foit incapable d’une telle charge,nbsp;,, Hé! celle la n’eft pas lèule, dit elle, une per-„ fonne qui eft fujecte a cette mobilité, peutbiennbsp;„ étre lèjecte a d’autres, oportet quot;Epifcopum irre-53 fteheTifihikm effe. II fauc que toutes les aélionsnbsp;„ d’une Maitreflè Ibient des leqons continuellesnbsp;,, aux Novices, amp; fur tout a ceUes de cette Mai-fon, quine patiënt jamais durant l’annéedeleutnbsp;„ Noviciat, amp; quilègouvernent plutót par con-„ féquent pat les aétions, que par les paroles.”

„ Qyoi, dis-je, ma Soeur, vos Novices ne par-„ lent jamais, nonplus qu’a la Trappé.? Non, „ dit elle, elles ne parlent jamais, a moins que lanbsp;„ MaitrelTe. ne les faflè parler dans les Conféren-3, ces OU en quelque occafion trés néceflaircs, au-”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans un continuel filence du-

” nbsp;nbsp;nbsp;Noviciat j mais vous devev. iqavoir,

” nbsp;nbsp;nbsp;' jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'i ^ céans Ie petit Isio /iciar, amp;ie

33 8/5quot;“ Noviciat. Le petit Noviciat eft pour 33 1 épreiive des filles, afin qu’elles ne s’engagentnbsp;3, pas dans la Religion mal a propos; amp; le grandnbsp;„ Noviciat eft pour celles dui font tout a fait dé-„ lignéesaêtreReligieufes. Et voici comme celafenbsp;fait;quandunefilleademeurecéatisquelque temsnbsp;,, penfionnaire, amp; qu’on a vu qu’elle defire avecnbsp;„ ardeur , amp; avec une fuffifante connoiflancenbsp;» d’etre Religieufe, on la niet au petit Noviciat,

la conduite de Fort-'Royall „ après qu’elle^ Pa fouvent demandé , amp; qu’onnbsp;„ voit a peuprés qu’elles a les qualitcs amp; les ver-„ tus neceflaires pour etre Religieufe, autantnbsp;„ quelle les peut avoir felon fon %e: on y metnbsp;„ d’ordinaire de meme les gr.andes fiJles qui vien-„ nent du monde. Celles qui font dans Je petitsnbsp;„ Noviciat, font tous les exercices ordinaires denbsp;,, la Communauté, afliftent a tous les Officesnbsp;„ jour amp; nuit, mals on ne les oblige pas toutnbsp;„ d’un coup a toutes les aufterites. Pendantnbsp;„ qu’elles font la, on tache de les élever 4nbsp;„ vie Religieufe autant qu'il eft poflible, amp;de voirnbsp;„ fi c’eft par legereté par dégout du monde ^ pafnbsp;,, quelque dilgrace, au par une Iblide amp; vérita-,, ble vertu. On voit aufli l’efprit qu’elles ont,nbsp;„ le fort amp; le foible, leurs talens, de quoi ellesnbsp;„ font capables, amp; on les voit non pas dans unenbsp;„ rencontre lèulement, ni dans un moment, malsnbsp;„ 4 loilir, dans leur fang froid,lorfqu’elles y pen-,, lent le moins. On voit les paffions qui domi-„ nent dans ces efprits amp; dans ces coeurs, lesim-„ perfeélions dcinclinationsnaturelles celles qu’el-,, les peuvent quitter, celles qu’elles ne peuvencnbsp;„ pas quitter ni corriger; celles qu’il en fautfouf-„ frifjöc celles quil leur faut tolerer. On les aver-„ tit de leurs defauts on leur donne des avis falu-„ taires, le tems qu li leur fout pour k corrigernbsp;„ pour fe fortifier, pour fe former 4 l’etat Reli-„ gieux. On pne Dieu pour elles, on les exercenbsp;„ a la penitence, a la pratique des vertus chré-„ tiennes amp; Religieufes. On leur foit connoitranbsp;„ rimportance de leur état, on leur focilite lesnbsp;,, moyens de fe perfeélionner, amp; enfin on foicnbsp;tout ce qu’on peut pour elles dans toute lacha-” rité, douceur amp; condefcendance qu’elles fgau-” roient defirer d’une Mere, amp; le tout autantnbsp;” d’années qu’il eft neceffoire pour une veritablenbsp;” épreuve, quant 4 elles, amp; aux Religieufes, afinnbsp;„ qu’elles ne s’engagent pas indifcreteraent a i’e'tatnbsp;,, Religieux,amp; que les Religieufes neles recoivencnbsp;3, pas aufli inconliderément, en forte que lesunesnbsp;„ amp; les autres foient en état des’enrepentir. Ain-,, fi quand elles fortent de ce petit Noviciat pournbsp;3, prendre l’habit denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;w “i'

„ pour l nbsp;nbsp;nbsp;OU „e foient pas capables d’etre

” ReliKfoufes, elles peuvent fortir fans que perfonne ” ytrouve 4 redire, ni^ qu’on puifie leur repro-” cher qu’elles ont quitté l’etat Rellgieux, puifquenbsp;’’ les autres Penlionnaires qu’on éleve pourlemon-„ de portent le petit habit aufli bien qu’elles, afinnbsp;3, qu’il n’^ aitaucunemondanitéjmaisautantd’unirnbsp;3, formité qu’il eft poflible, amp; un motif perpetuelnbsp;„ de vivre efïêétivement comme li elles étoientnbsp;3, Religieufes. On leur foit prfaitement entendrenbsp;que dans le fonds nous fommes tous Rellgieuxnbsp;” de la Religion de Jefus-Chrift qui eft la regienbsp;,3 maitréffe de toutes les Religions,que ks orffies


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Lettre fut l'efprit 0“ fur la conduite de Tort-Royal.

li

XXVI.

felle de Vertus.

Religieux ne font que des moyens particulicrs pour vivre felon 1'Evangile ;aii tieuque les gensnbsp;,, du monde s’obligenc de vivre felon 1’Evangilenbsp;„ dans leur maifon, amp; que tous les Chrétiensquinbsp;,, ont été revêtus de Jefus-Chrift a leur baptêmenbsp;„ pour vivre de fa vie, bien mieux que lesReli-,, gieux amp; les Religieufes ont été vêtus de l’ba-„ bit de leur Ordre, l’un n’étant qu’une cércmo-j, nie de la Religion, amp; 1’autre étant un Sacreinent jnbsp;jgt; §luicu7nque enim in Cbrifto baptijati ejlis Chriflutnnbsp;,, iftduiflh. Gal. 3. 27.

„ Et tout cela fe paffe avecune telle charitéque „ celles qui fe trouvent n’avoirpas les vercusamp;Iesnbsp;,, forces /requifes pour 1’étac Religieux, y reftentnbsp;„ autant qii’elles veulent, fans qu’on leur parlenbsp;,, de fe retirer, ni de leur demander des penfions,nbsp;„ ni quoique ce foit au monde, de manicre qu’ilnbsp;„ y en a qui ont refté dans ce petit Noviciat desnbsp;,, dix amp; douze ans; amp; elles y reftent toute leurnbsp;„ ^e fi elles veulent, ayant'les mêmes fecours,nbsp;” V*]3Ces, portion, habit, clranibre, que lesRe-jj ligieufes Profeffes,amp; n’y ayant d’autre differen-n ces fi ce n’eft que les unes ont fait Profeffionfo-„ leinnelle de la Regie amp; des voeux, amp; que lesnbsp;„ autres reftent fans ces engagemens, amp; gardentnbsp;,, ces chofès felon leurs forces. Ainfi je ne lesnbsp;„ eftime dans Ie fond pas moins Religieufes quenbsp;,, les autres, faifant ce qu’elles peuvent, amp;c s’elti-„ mant heuteufes de fuivre les autres, amp; travail-’ lant autant qu’il eft poffible a faire valloir leurnbsp;” talent pendant qu’elles refteroient danslemon-’’ de peut-être fans rien faire, amp; par confequent horsnbsp;,, de la voie du falut, comme Sc. Gregoiredit:nbsp;,, Bene operantes pro apportato lucro remunerat ^nbsp;fcrvim vero d bono opsre torpentem damnat.nbsp;„ Hom. 9. in Evang.”

Vous fgivez, Monfeigneur,qu’il y a dans cette Eloge de Maifon une Princefiéde fancienne Maifon deBre-Mademoi- tagne qui vit l’a comme une Sainte, étant unenbsp;d un trés grand efprit, d’une lumiere trés pro-fonde amp;C trés fublime j amp; avec cela d’une humiliténbsp;merveilleufe. Elle refte ainfi en liberté de Ibrtirnbsp;fi elle vouloic, Sc de refter aufli comme bon luinbsp;femble; mais elle qft bien Iqin de penfer au monde. Elle vit la auffi regulierement que fi elle avoitnbsp;fait tous les voeux d’une Religieufej amp; j ai crunbsp;que Dieu la maintenoit ainfi dans cêt etat Religieux amp; fibre tout enfemble, pour porter témoig-nage comme 1’on peut être veritablement Reli-gieufe fans prononcer des voeux, lorlqu’on en anbsp;......’ nt 1’efprit, les vertus amp; les pratiques,

Religieufes en profitent de rien j fqachanc parfaite-ment que ces occafions font des pieges a l étatRe-ligieux, Sc Ie compte terrible qu’il en faudra rcn-dre, qui rend fi difficile Ie lalut des riches, comme Jefus-Chrift dit, amp; qu’on veut rendre pour-tant communément fi aifé, nonobftantla declaration expreflé qu’il en a fait inferer dans 1’Evangile, qu’il eft plus facile qu’un chameau paffe par Ie trounbsp;d’une aiguille, que non pas un riche par la portenbsp;du ciel. Notre divin Sauveur yeut dire par la, felon St. Auguftin, que cela eft impoffible, amp; qu’ilnbsp;n’y a que Dieu feul qui puifle fauver le riche, luinbsp;donnant 1’efprit de la pauvreté amp; de l’humilité,amp;nbsp;le detachanc en efFet dcs richeues du rnonde, luinbsp;faifant pratiquer comme il faut la cliarite amp; 1 liu-milité, fans la pratique des quelles il eft impoffible d’etre iomé-.Ait illis qua mpofibiliafu7ttapudnbsp;hommes, pojphilia funt apud Deu7gt;7: quod non itanbsp;intelligendum eft qua ft dives cum cupiditate itft fu-perbid regnum Dei fit intraturus ,fedpoJJibile eft Degnbsp;ut d cupiditate fupethid ad charitatem humi-litatem convertat. St. Aug. Et voila comme cettenbsp;Princeffe fe fanétifie amp; donne aux autres rexemplenbsp;de fè ftncftifier.

Je ne voudrois pas quitter cettcmatiere fansren- XXVII. dre compte d’une Religieufede cette Maifon dont Conduittenbsp;un des Meffieurs Ecclefiaftiques me paria. Elle de Porc-s’étoic trouvée hors de ce Monaftere, je ne foai Royal en*nbsp;par quel ordre de fon Evêque t ayant demeuréRsnbsp;quelque tems dans un aiitre Couvent, elle perditnbsp;peu a peu 1’efprit de régularité qui eft fi fort en 'IV'nbsp;yigueur dans cette Maifon. Cette Religieufe ve- ^ftoientnbsp;nant a connoitre cette terrible chute, Mementonbsp;unde excideris, ^ age penitentiam,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prima opera

fac (car elles font routes éclairées a merveille) elle Qd recón-demanda Sc redemandaavec tant d’inftances d’etre noit I’ef-remife dans cette Maifon, qu’enfin elle 1’obtint.fprit de Les Religieufes voyant a fon retour que cette Fil- pieté dansnbsp;Ie n’avoit pas eet efprit ni ces moeurs religieufes tout ce quinbsp;al’ordinaire, la remirent dans le Noviciat oü elle en fort.nbsp;demeure, depuis je ne fqai combien d’années, fansnbsp;avoir jamais demandé d’etre remife a fon rang:nbsp;au contraire elle eft difpofée a y refter encore fansnbsp;en vouloir fortir, voyant bien qu’en quelque place qu’elle fe trouve, elle ne changera ni d’efprit,nbsp;ni d’exercice , amp; qu’elle ne fera la derniere quenbsp;d’affeétion, non 1 pas de rang, ni de fait, commenbsp;elle l’eft reliant avec les Novices: Recumbe innbsp;novijftmo loco.

J’ai dit que je ne fqavois pas pour quoi elle fe trouvoit dehors par l’ordre de fon Evêque

¦ r nbsp;nbsp;nbsp;____ C,»..----• nbsp;nbsp;nbsp;_ • I .

Véricablem amp; fe

trouve, t^ aans le monde, amp; dans le Couvent, fous quelque pretexte que ce foit, ni pour quel-comme e e «it voir avec une vettu tout a fait que maladie même, croyant que puis fqu’on a fait heroujue, amp; digne dc fa naiflance. Car elle ne des voeux il les faut garder; amp; ayant fait voeu de

•cloflrure, elles le veulent garder inviölablement, les maladies amp; la mort même devant être non feu-lement indilérentes, mais même étant urt gain inbsp;une Veritable Chrétienne, amp; partienfierement anbsp;une Religieufe: Mihi vivere Chrifius e/, ^ mo-

ri lu~

______________________^____—, ---------------- -----; — 7““' ^Ycque, maïs

conferver ’lnquot;cerétat par tout oii l’on fe je fqai qu’elles ne fortent jamais de leur Couvent amp; dans le monde. amp; dans le Couvent. fons niif-lniip nrétexte nnp rp fnir ni

depenfe pas mal a propos «n denier de fes grands biens,.ni pour les vanttes du monde ni pour fesnbsp;ulages particulicrs; maïs après en avoir pris jufte-ment le néceffaire en qualité d’unc veritable Chré-tienne, tout le refte eft aux pauvres, fans que le*



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JLettre fur Vejfrit fur ri lucTum. C’eft pourquoi une Religieufe de lanbsp;dedans fe trouvant il y a quelques années en étatnbsp;de perdre la vuë infailliblement, elle eut Ie choixnbsp;de fbrrir ou de refter felon 1’ordre de 1’Evêque;nbsp;mais les Religieufes lui dirent que fi elle vouloitnbsp;refter qu’elie ne fe mic point en peine de fon in-firmité, qu’on auroit autant de foin d’elle qu’ellenbsp;pourroit defirer, amp; qu’on la traiteroit avec toutenbsp;la charité poffible; amp; que fi elle forroir dehors,nbsp;il falloit qu’elle reftat dans Ie Convent oii elle al-loit, paree qu’elles ne vouloient point comme cela ouvrir leur porte fousprétexted’infirmités. Cette Religieufe fe trouva bien en peinc; car d’unnbsp;cóté elle avoit un regrcc extréme de quitter, amp; denbsp;1’autre elle appréhendoit d’etre aveugletoutlereftenbsp;de fes jours, étant encore jeune. Eiie combatitnbsp;longtems la defllis; mais , voyant enfin qu’eilenbsp;perdoit effedivement la vuë, elle fe refolut denbsp;fortir, amp; étant dehors, ayant done recouvré lanbsp;vuë , elle voulut revenir, mais il n’y eut pasnbsp;moyen; amp;Dieu qui difpofe de toucavec une Providence incomprëhenfible, attingens a jine ujquenbsp;ad finem fortiter, a fi bien difpofé routes chofes,nbsp;que cette Religieufe a réformé une Abb.iyeamer-veille. Je crois que c’eft du coté de Chalons furnbsp;Marne j fi je ne me trompe, oü elle vit commenbsp;une veritable production de cette Sainte Mai-fon.

J’en ai vu une autre de Ia familie du Marcchal de Haumont qui fut contrainte de fortir de cenbsp;Monaftere étant Novice, Sc qui y avoit pris delinbsp;folides amp; de fi profonds fentimens de religion,nbsp;que fe trouvant prefentement Abbeflè d’un célé-bre Monaftere de Saint Benoit, oii elle a été contrainte d’accepter la charge par force, y ayant ré-fifté durant trois ans, avec routes les demonftra-tions finceres d’une parfaite réfiftance, elie a réformé cette Abbaye la d’une maniere toute mer-veilleufe; on y volt une piece, une retraite amp;unenbsp;charité qui ne fe peut dire, amp; on y fait des au-mónes que tout Ie pays s’en rell'ent,quoiquerAbbaye ne foit pas extrêmement riche, Ie plus liquide amp; Ie plus grand revenu étant pour les pauvres.

II feroit a fouhaiter, ce me femble, que routes ces Religieufes fuflènt obligees de fortir, puis-qu’on en voit de fimerveilleuxeffets; étant certainnbsp;que prcfque 'routes font capables d’etre Abbeflës, ounbsp;que la moindre gouverneroit une Communauté,nbsp;quand Ce ne feroit que par fon exemple, ouqu’eUe

e eroic que fuivre la conduite ordinaire de fon

lonaitere, comme l’on dit qu’aucre fois un Abbé gouvernoit cinq cens Moines, parceque chacunnbsp;ctoit capable d’etre Supérieur. C’eil ce qu’on voitnbsp;encore dans les Penfionnaires, qui étant contrain-tes de s’en retourner dans Ie monde, fc reffententnbsp;toute leur vie de l’éducation forte amp; folide qu’ellesnbsp;ont euë dans ce Monaftere, tellement que ie monde leur femble un enfer; Ubi nullus or do fed fem-

xxvm.

Entretien de 1’auteurnbsp;avec l’Abbeffe. Elo-ge de cettenbsp;difpofnionnbsp;des Reli-gieufes denbsp;Port-Royalnbsp;qinnd cl-les enten-dent unnbsp;Sermonnbsp;OU quef-qu'inftru-Rion. Vlusnbsp;reflexionsnbsp;au fujetnbsp;des Prédi-caicurr amp;nbsp;Cor.fes-feurs.

Ia cttiduite de Port-Royal. nbsp;nbsp;nbsp;Ij

piternus horror inhahitat. JufqueS-li mêmc qu’una jeune fiUe en étant fortie il y a quelque tems, ellcnbsp;écrivit a fa Maicrefie qu’elle ne pouvoit vivredansnbsp;Paris, ni même prier Dieu dans 1’Egliie, a caufenbsp;qu’on n’y faifbit que tquCüèr, caufer amp; cracker,nbsp;de forte que cela fembloit un fabbat j ce pauvrenbsp;enfant s’etant imagince que tout Ie monde devoitnbsp;vivre amp; fecomporterdansrEglife,comme aPort-Royal. Mais ce n’eft rien que ces fentimens palla-Ecrs des enfans. L’on remarque cette folide education dans Ie bon fens, amp; la ferieule conduite denbsp;touces les filles qui ont été élevees dans cette Mai-fon. On y voic une droiture de cceur ,d.elpnt,denbsp;jugement, de charité, une humilitéj amp; uneteco-nomie qui marque qu’elles font occupées du comptenbsp;qu’elles doivent rendre a Dieu de toute leur conduite, de leur condition,amp; deleurétat Religieux;nbsp;Rationem villicationis tua. Luc.

C’eft ce qui eft caufe que la plupart y font de-puis leur enfance dès 1’age de deux ans 5 les autres depuisl’^e de trois ans, de 4. de 5., ne fqachantnbsp;au fonds ce que c’eft que Ie monde, ne l’ayant ninbsp;vü ni entendu, ni n’en ayant point fqu de nouvel-les, car perfqnne ne leur en parle, Ainfi leurefpritnbsp;n’ayant jamais ete enchanté de ces phantómes, ninbsp;leur cceur empoifonné, ni empefté de fes plaiGrs,nbsp;ni leur jugement perverti de ces fauffes maximes;nbsp;ces ames fe trouyent toutespures,raifonnent droitnbsp;öc avec une lumiere toute divine amp; vivent dansnbsp;une firoplicité, amp; dans une purete amp; charité toute Angelique, comme notre Seigneur dit; Rruntnbsp;fuut Angeli Dei in cmlo.

C’eft ce que je vis en effet dans la perfonnede l’Abbeffe qui ctoit alors niéce ou proche parentenbsp;du Cardinal de Rets *, qui a demeuré dans ce Mo-naftere depuis l’age, de deux ans fans en être jamais fortie. Mais auffi c’efl; une fille d’environnbsp;do. ans d’une maturité, d’une Sageffe, amp; d’unenbsp;charité digne de cette charge ^ amp; du gouvernement d’une Communauté de cette force amp; denbsp;cette vertu. Je lui voulus dire que je trembloisnbsp;quand il me falloit parler devant elle amp; dcvantnbsp;fes filles. Elle me dit; „Ha! mon Pere, je nenbsp;fcai pas ce qui vous fait faire ces reflexionsnbsp;felles croient que les inuales font de tres re-” iréhenlibles égaremens) nous prenons ici,con-” dnua-t-elle la parole de E)ieu mn Jicut verbumnbsp;ko^numjed fuut efi vere verbum Hei. iThef-” fal. 2. 13- Ainfi vous pouvez être pleinementnbsp;” perfuadé que nous nous eftinaons indignes mê-„ me de cette divine parole, amp; que Dieu nousnbsp;„ fan trop de graces de nous en rendre partici-„ pantes. Cominuez feufement, amp; arrofex de vosnbsp;„ larmes amp; de vos prieres, cette divine femencenbsp;„ fans reflechir d’avantage.“ La dellüs je lui dis;nbsp;Mais, ma Mere, que me dites vous du monde;nbsp;croyei-vous qu’on s’y puilfe fauver, aimant lesnbsp;grandeurs amp; les recherchant avec paffion, faifantnbsp;Cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de

C’étoitlaRévérendeMere MarieMagdeleine Royal des Champs lors de la perfécution de i6ei. du Fargis d’Angennes, qui étoit Prieure de Port-

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T-^ettre fur rejprit fuf de grandes depenfes pour paroitre , vivant incef-lammcnr dans Ie luxe amp; dans cette fuperfluité d’ha-bits, de mets , de meubles, amp;c.? „Pour moi jenbsp;„ ne puls point cotnprendre cela,dit elle,ni l’ac-„ corder avec la vie de Jefus-Chrift; je me con-5, tente de bomer mes vues dans l’enceinte denbsp;55 notre Monaftere5amp; je laiffe Ie refte au juge-„ gemcnt de DBeu.” IV]ais croyez-vous, ma Mere, que je puifTe me fauver en me mclant de cesnbsp;gens-la, écoutanc leur Confeffion., amp; leur don-nant les Sacremens, ces gens-la reftant toujoursnbsp;dans leurs pratiques, leur ambition amp; Ie luxe, amp;nbsp;ne fe mettant jamais en état de faire penitence ?nbsp;Ceft a vous autres, me dit-elle, d’y prendrenbsp;garde,notre raifonnement ne s’occupe point denbsp;ccla.“ Toutceque je puis vous dire,c’eftqu’un

Religieux fera bien ittalheureux s’il feperd pour les autres ^ Et ^uid pndejt howini ji univeTfum mun~nbsp;durn lucrctur^ amma vero Jüis dettinientm» patia-tur. Ayant répondu: n’en fommes-'nous pas quittes en leur difant ce qu’il faut, quoi qu’ils nequit-Knt jamais leur vie mondaine amp; toute oppofée anbsp;l’Evangile. „Non pas, cemefèmble, dit-elle:nbsp;5, Prohate fpiritus an ex Dea fmt. Vous devrieznbsp;«nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ perfonnes leurs devoirs, amp;

5, fi ellcs ne veulent pas s’y foumettre, leur décla-„ rer yotre impuiflance, a les abfoudre, a leur ad-„ miniftrer les Sacremens fans cela; ^ienhn-man-5, ducat ^ bihit indignè^ judicium [ïhi manducat (/jy bihit,, nm dijudicans corpus Domini.“ Quenbsp;feire done dans ces perils? „II vous faut fairevo-„ tre devoir, OU ne vous en pas meier; Minijleriwmnbsp;tttum imple.'''' Mais je voudrois ne m’en pointnbsp;„ mêler; ce font nos Supérieurs qui nous y obli-gent. ^,Ceia n’empêcbe pas qu’il vous faut fairenbsp;„ toujours votre devoir amp; plutót fbufffir la mort,nbsp;„ que d’y manquer: Nolite timere eos qui occiduntnbsp;corpus , anintam autem non pojjunt occidere.nbsp;„ Matth. lo. 13. amp;c “ II y en a bien peu, manbsp;Mere, qui ayentcette fermeté. „Notre Seigneurnbsp;l’adit, reprit-elle: Operarü paud.'-^ II faudroitnbsp;done quitter? „Non dit-elle, ft Ton eft vérita.-blement arrtellé, amp; fi l’off f^ait fon metier. Maisnbsp;„ il faudroit faire fon devoir, amp; envers les grandsnbsp;éc envers ks petits, amp; mourir pour Jefus-Chnft,nbsp;„ comme Jefos-Cbrift eft mort pöur nous. Anbsp;cela je n’eus rien a dire, amp; il foil ut fè retirer; carnbsp;on cotnpte ia jufqu’a un demi quart d’heure, anbsp;moins qu’onn’'ak des affaires de laderniere impor-Et quoique celk que nöus traittions futnbsp;telle, fur tout pour moi,. cUesne la regardent pasnbsp;^oy^n'; que cc a’eft point a dies a réfoudrenbsp;ces difficdtcs. Ainfi elles s’excufent, amp; vont a-rxIX.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;obeiiiances.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

11 a un nbsp;nbsp;nbsp;melt;fit pendré le deffein de voir la Mere

entretien Prieure qut eft aujourdhm abbefle, amp; quip-allb avec la pour un des plus forts efprits amp; des plus éclairez,nbsp;Priture qui fc puifïè voir. En effet je crus d’abord par-fur la dif- ler a un homme, non pas a une Fille^ tant eetnbsp;ücuk4 de

=f La Mere Angelique de St. Jean (Arnauld) qui

la conduite de Port-Royal.

efpric ctoit férieux, folide amp; profond; mais avec prêcfier la cela j’y voiois une humilité fans fagon, qui me verité, amp;nbsp;fit d’abord voir qu’il ne falloit pas perdre de terns; d’y fairenbsp;*MaMcrc,dis-je, vous vous étonnerez peut-etre'^'^'rer méde ce que j’ai fair environ deux cens lieues pour™®nbsp;venir vous voir, amp; que j’en dois faire toutautant'1^'^nbsp;pour m’en retourner; mais quand jc vous en au-puL|’.°^nbsp;rai dit le fujet particulier, je vous prie de ra’ennbsp;dire votre avis, afin que mon voyage ne foit pasnbsp;inutile; Il y a quelque terns que je lis I’Evangile,nbsp;mats quand je viens a réflechir après cela fur lanbsp;vie du monde, étant oblige par ma profelFioanbsp;d’appiiquer incelFamment les veritez. aux autres,nbsp;dans les chaircs on dans les confeffionaux, ou dansnbsp;les converfations que j’ai nécefïairement avec routes fortes de perfonnes, je n’en vois prefque pasnbsp;une qui vive felon. I’Evangile, quoique ce foie lanbsp;profellion indifpenfable de tousles Chretiens ;Pr^-dicate Evangelium omni creaturio. Car je vois quenbsp;le pauvre peuple vit dans une telle ignorance, amp;nbsp;une telle infenfibilité, que chacun ne park qu’sinbsp;gagner fa vie: les gens de condition nepenfentqu’iinbsp;grandir, ou a fe maintenir dans leur condition,nbsp;tout aurant qu’ils peuvent; amp; les gens d’Egliknbsp;même les plus réformei n’ont qu’un ptirjudaïfmenbsp;ou un fatras d’exercices extérieurs-, amp;r dans le fondnbsp;ils font bien fouvent aufli afamp;mex amp; aufH ambi-tieux que les autres: tellement que la vie Evange-lique eft, ce me femble, tout è faitinconnue,nbsp;cette vie du nouvel homme ; Juflitia quai ex Dé»nbsp;e/, que Jefus Chrift eft venuannoncer amp; appor-ter au monde, amp; que Saint Paul nousprêche dansnbsp;fes Epitres, lorfqu’il dit : Induite mvum hovii^nbsp;nem.^ éf'.c. '

„ Ho! mon Pere, dir-elle, vous.foavezbien „ qu’ii y en a peu qui entrent dans ces maximes:

Pufillus grex. Notre Seigneur fe manifefte a qui „ bon lui femble : Reve/ajit ea parvulis-fnbsp;„ les petirs aux quels Dieu fe communique nenbsp;„ font pas connus: Novit Dominus qui funt ejusd'

Mais, ma Mere, ne les devons-nous pas'eonnoi-tre pour en faire un jufte difoememeat r Cognofi» oojes meas (pr cojnofiunt me mete. ,, Oul, dic-elk:

„ un.'Jugc doit connoltre les caufes pour juger ju-„ fteraenr, toais e’eft ici'un don ide Dien quin’eft „ donne qu’a ceux qu’ft appelle au miniftere:

Difereiio fpirituum ,• amp; toute la fciencedu monde „ ne fgauroit aller fo: Caro é- fanguk non reve^

lavit tiht.^ fed Pater qui in calis efl.” Mais quand je vois., repris-je, despauvres ames,qui nenbsp;s’acculent qne de quelques péchés grbffieré, com-me d’avoir jure , amp; des gens de condition quinbsp;rfont d’autres péchés a dire que de s’etre levésnbsp;tard, amp; des gens d’Eglife qu’ils out été diftrairsnbsp;dans loirs prieres; il me femble que ces gens-lanbsp;ne fe confelfent qu’en Juifs; Mundatis qua: do fo~nbsp;risjant - amp; üj laifpent k principal :nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;intus'.

funt caiiek ; ne parlant jamais des péchés qu’ils font contre I’Evangile. „ H eft indubitable, menbsp;_ :nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,, die.

fAt éluë Ahbeffcle 3, Aout dela mêmeaanéé löyB»-


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I^ttre fur l'ejfrit ér fur conduite de Vort-Royal.

Me mie les Chrédens doiven: fe confellèr les mettre m penitence, amp; Saint Gregoire ditque ° PhJénens amp;; non pas en Juifs ; Tranjlato ce talent eft qu un hqmtne qui a par exetnple, lanbsp;r^Zrltio.nece/fee/tutlegitiranfatio fiat; connotffance de la vente, ne la cachepoint, quenbsp;f**^hHftianifme fuppofant qu’on eft punfie de celui qui a un metier Ie fafle valoir pour en par-Gui eft centre la Loi andenne, ou la Lolde tager Ie gain awe ceux qui font pauvres, queceuxnbsp;nature, amp; la Loi écrite qui en eft commerex- qui ont de laccez chez les grands, s’en fervent

phenon: nbsp;nbsp;nbsp;.«» „w»,ff vSlSl' SlerpoS^lloï

re de Dieu, amp; non pas pour fon interêt propre. II me fembk qu’il faut voir fi un Chrétien fatis-fait a ce devoir de Religion avec ufure, commenbsp;dit Notre Seigneur, habetis ergo intelleèium curetnbsp;ormirm netaceat, hahens rerum afijtueittian 'vigiletnbsp;ne d rmfericordia largitate torpefcat, hahens artemnbsp;ipud regitur, magnoperefiudsat ut vfum atciue utili-tatem illius compartiatur ^ hahens loquendi locur»nbsp;apud divitem^ darnnationew pro talento recepto ti-“nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/?, cum n^alet^non apud eum pro pauperihits

meat ^

, nbsp;nbsp;nbsp;j.

ucGuto uui nbsp;nbsp;nbsp;---------j„ns l’Evanei- intercedii. Lib. 4. Hom. in Evang. Hom. 9.

yauroe des deux, «rmes expr nbsp;nbsp;nbsp;je confefferois une Religieufc,^ je ne me

ie nar exemple; Ni/t nbsp;nbsp;nbsp;„on intra- contenterois pas de lui entendre dire quelle a ete

pl^s^dm Scribaruw, amp; nbsp;nbsp;nbsp;ma Mere, diftraite dans fes prieres, ou qu’elle a des peines a

%tis in Retnunt calorum. nbsp;nbsp;nbsp;lt;' I’oraifoni jeyoudrois voir encore fi elle ne feroit

pas de ces Vierges folies auxquelles Notre Seig-

npiir «f VffMt mo nbsp;nbsp;nbsp;I-

perbe intérieure qui les dominoit, amp;a lajuitice nbsp;nbsp;nbsp;unbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i r i-J • --------ó.........

deTefus-Chriftquidevoitremplirtoutesleursaaions due de la charite amp; la folide piete que fa profef-

oui leur manqiwiti ainfi il me femble qu’un chre- fion demande : Vendunt emm adulatores oleum qm dpn anrps avoir Quitté fes pcchés extérieurs amp; five ignorata laudaudo ammas tnjrrores mittunt^

Hebr. 8. 13.

Ét s ils ont de ces péchés, il faut qu’ils s’en con-fefiènt, Ie Sacerdoce de la Loi nouvAle^fecundum ¦orimem Melchijcdech, fermant celui de Tancienne;nbsp;tnais enfuite il feut qu’ils fe confeffent des péchésnbsp;qu’ils ont qomnris contre I’Evangile, qui font ceuxnbsp;proprement fur lelquds influë la Sacerdoce de Je-lijs~Chrift: Tu efi Sacerdos in aternum.

Mais a quoi encore, me dit-elle, trouvez-vous que Ie monde refifte A reconnoitre, dis-je, cesnbsp;jréchés qui portent une exclulion politive du Rp'

Regnum...........

que N. S. nous ayant dit li expreflement que ** notre Juftice n’eft plus pleine amp; plus parfeire quenbsp;la Juftice des Scribes amp; des Pharifiens, qiii étoitnbsp;de jeuner deux fois la femaine, payer la dixme desnbsp;plus petites chofes amp;c. Et s’appuyant fur ces bonnes oeuvres exterieures fans prendre garde a la fu-

• nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' t T . n • _

rien, après avoir quitté fes péchés fenfibles, doit s’examiner amp; s’éprouver a fondnbsp;pour voir s’il eft fujetamp;efclave de ces péchés intérieurs, qui lont contre I’Evangile amp; contre I’eflen-ce de la Religion dans le fond. Et ce que je disnbsp;de ce paflage, je le dis de tous les autres , quinbsp;marquent pofitivement qu’on ne pent point êtrenbsp;Sauvé fi on les viole. Car comroe ceux qui ontnbsp;vécu Ibus la loi de Mdife ont cté obliges au moins,nbsp;d’etre inftruits des péchés qui font diredementnbsp;contre les jCommandemens de Dieu , contenusnbsp;dans le decalogue, 6c de s’en reconnoitre coupa-bles iorfqu’ils s’adrefibient a Saint Jean pour ennbsp;recevoir le Bapteme de la pénitence , Confitentesnbsp;peccata fua; a plus forte raifondevonsnous reconnoitre les péchés qui font diredement contre TE-vangile, amp; qui portent en termes expres exclu-lon du Rokume des Cieux, amp;nons en confellcrnbsp;pour en ctre abfous cotnme le Concile dit, S^odnbsp;gnora meiiicifta ^ no7i curat. Jeili 14.

Ainhquand j’aiaconfeflerpar exemple unhom-me, je ne me contente pas de ce qu’il s’accufe d’avoir juré feulement ou hai fon prochain, amp;c.nbsp;je voudrois voir par exemple, s’ii a fait vaioirfonnbsp;talent ,Jefo-Chrift déciarantdans i’Evangilequ’au-trement il eft exclus du Royaume des Cieux amp;nbsp;par confequent indigne du Sacrament: Ejiciteeunsnbsp;in tenehras cpsteriores. La pratique de Saint Paulnbsp;étok même telle, tradere hups modi Satana: de

neur ne vent pas ouvrir la porte du del dans I’Evangile: Ne/«a njos. Je voudrois voir fi ellcnbsp;ne fe contenteroit pas de cette vertu extérieure dcnbsp;la Virginité fur la quelle elle fe flatte amp; s’amufe,nbsp;comtne Saint Auguftin dit, an lieu d’avqir l’étenér eis vana gaudia tanquarn fatuis confiliando ^nbsp;aliqua'W de his mercedem commodi temporalis acci-pimt. Et fi je la trouvois ainfi s’endormir fur fesnbsp;vertus apparentes amp; applaudie ou flatée par lesnbsp;Confeffeurs ordinaires, j’aurois bien de la peine denbsp;lui donner les Sacremens, Jefus-Chrift lui refu-fant la porte du Paradis; ou je voudrois qu’eJJenbsp;eut mis ferieufement la maina I’ouvragede facon-verfion: Si quis enim hahet animam wrginalM érnbsp;amator eli pudicitise.non dehet mediocrity ejje con-tentus his quie cito exarefeunt, fid perfi as ’vnr-tutes habelt ut lumen

guft de Verb. Dorn- Ainfi des autres p.ffages dc fEvanlt;^ile qui marquent peche mortel.

Et qui eft-ce, me dit-elle, qm a quelque chofe a dire fe deflTus , 6c qui doute quunnbsp;” Chretien ne doive agir avec une plenitude denbsp;’’ juftice amp; de charité proportionée aux gracesnbsp;„ qu’il a recues, fur peine d’etre rejetté de Dieu:nbsp;Non mvenioopera tua plena coram Deo meoV^nbsp;11 eft certain, dis-je, que pour être admis a la tablenbsp;amp; au nombre des vrais enfans de Dieu, on doitnbsp;reconnoitre qu ou tient tout de Jefus-Chrift; jamnbsp;non dicam vos firvos fid amicos quia qutsypnquenbsp;audivi a Patre nota feci ‘vobis ^ amp; pour etre unnbsp;veritable Chrétien, il faut ne s’appuyer que fur lanbsp;foi, comme dit St. Paul, amp; non pas fur les ceu-vres de la loi: ^icumque enim ex operihus legisnbsp;C a


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L,ettre fur l'ejprit fr fur conduite de quot;Port 'Royal.


junt, fuh malediBo fmit. Gal. 3. 5. avoir un coeur nouveau, amp; un efprit nouveau:nbsp;Juxta illud Propheta: projkite d vohis omnes pre-'varicationes vefras ö' factie vohis cor novum ^nbsp;fpiritum novum. Ezcch. 18. 15. Concil. Trid.nbsp;Sef 14. c. .

„ Pour moi, dit-elle encore, je ne trouve pas „ de difficulté que Notre Seigneur devant fairenbsp;„ rendre a un chacun cornpte des talens qu il anbsp;,, rccus, un Confeffeur qui en tient la place, ennbsp;falie de même, fuivant I’Evangue; Omni enimnbsp;cm multum datnm efl, multum quaretur ab eo.nbsp;” Luc. 12. 48- Ecqu’ainfi un homme ne foknbsp;” oblige de rendre compte de fon efprit, de fonnbsp;’’ bien d’une charge pour voir non feuiemencnbsp;” s’il a fait des injuftices, ou s’ilen a faitdemau-vais ufages, mais encore s’il s’en eft fervi pour


en un mot ,, aime Dieu ? ^is nos feparabit d charitatf Chrifii 1 tribulatio, an anguftia, an fames, annbsp;gladius ? amp;c. II n’y a que ceux qui font attachés aunbsp;„ monde qui y trouvent de la difficulté : Danbsp;amantem.^ ér fdet quid dicam: f frigidolofuor.,nbsp;nefeit quod loquor. Néanmoins je fuis portéenbsp;5, d’en ufo avec toutela miféricorde poffible dit-„ elle. Ainfi quand jefterois capable de vous’direnbsp;„ quelque chofe la deflus,j’aurois un grand égardnbsp;„ ala foiblelïèdesames.“ Ouï ma Mere,dis-je Scnbsp;en effetc’eftl’efpit du Nouveau Teftament. JVlaisnbsp;quand j’ai vu les Religieux dela Trape, d’oii je viensnbsp;prefentement, que jevousvois vousautres,jedisnbsp;qu’il faut que Ie monde fe trompe, ou que vous vousnbsp;trompiez. Carfaifant tout ce que vous faites poutnbsp;vous fauver, 6c craignant avec cela comme vousnbsp;^ .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 craignez, que peut de venirce monde qui ne fait rien

fè fandifier amp; pour la gloire de Dieu autant que de routes ces chofes, amp; qui croit avec cela que Dieu „ les graces qu’il en a requës Ie requeroient, 6c il leSauvera infailliblement?Ainfi je reviensroujoursnbsp;j, eft conftant qu’un Confefleur par conféquentfe al’Evangile, Scétant inconteftable que Dieu nousnbsp;„ dok examiner la deffus, 6c fur routes lesautres jugera tous indifpenfablement ladeflus, il lautquenbsp;„ obligations effentielles 6c indifpenfables de l’E- Ie monde fe réfolve a faire penitence 6c k menernbsp;3, vangile felon fon état 6c la propre poffibilité, une autre vie, ou a être damné éternellement


ft en cela principalemcnt qu’un ConfelTeur Pafteur fait la fonftion, amp; l’ofEce d’un


6c c’eft en cela 6c un

veritable difeWe de Jefus-Chrift 6c d’un digne Miniftre de 1’Evangile. Idoneos nosfecit Mhtifrosnbsp;novitefamentinon literd fed fpiritu.

„ Et quand enfin il faut confeflTer une Reli-gieulê, dit-elle, amp; quelque ame Chrétienne que ce lort, defpondi enim vos uni viro • il eftnbsp;indubitable qu’on lui fait une grande charité de


puifque Jefus Chrift Ie declare en termes exprès;

Nif poenitentiam egeritis ^ omnes Jtmiliter peribitis.

Le plus court feroit que chacun travaillat a Ic convertir férieufement de cette vie relachée 6cnbsp;qu’il fe mït en état dé fe laiflèr former a la vie denbsp;rEvangile comme un petit enfant, puifque Jefusnbsp;Chrift dit; fi vous ne vous convertiffez ér ft vousnbsp;ne devenez comme un petit ^ vous nentrerez pointnbsp;dans le Rojaume des Cieux. Matt. 8. Sur cela ilnbsp;Ia relever de eet alfoupilTement dans lequel la fallut fe feparer, la Mere me difant qu’il n’yavoitnbsp;plupart s’endorment 6c meurent, s’amufant a „ rien d’égal ala parole de Jefus Chrift: Gladiusnbsp;quelques pratiques legeres de devotion, au l'ieu „ exutrdque parte acutus.’-'-

de s’inftruire foigneufementdefes devoirs Chré- nbsp;nbsp;nbsp;Enfuite de cela ayant ouï dire qu’il y avoit uné XXX.

’ ' nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' Religieufe trés habile en tout, Fille d’un Préfi-II a une”igt;

dent de Paris, je demandai a lui dire feulement tretien un mot , fur mon départ, pour me recommander avec unenbsp;a fes prieres. Je n’avois jamais pü m’eii approcher

------.. nbsp;nbsp;nbsp;3 -1— dans tout le tems que je demeurai li, y ayant tou-8'SUfe,dif-

c’eft aujourd’hui le plus grand fleaude Dieu fur jours deux Tourrieresen habit Séculier au dehors, le monde de ne reconnoitre pas cette vérité, aux quelles il faut s’adreflèr, lans s’approcher, fo lt;^o”duitesnbsp;gjnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nn’nn neut fe fauver dans une vie quelles parlent enfuite aux Relis:ieufes Tourrierpc 'l^’on eft


tiens: Dormitaverunt omnes ér dormkrunt. Et comme je fuis pleinement perfuadée de l’obliga-tion indifpenfable que nous avons tous de vivrenbsp;de la vis de Jefus Chrift felon l’E vangile: Secundum Evangelium gloria heati Dei, 6c que


„ ...u., auxplaifirsi au lieu de s attacner a la pe- j eus un aemi qwt-aneure pour lui parler. Jep,e„__

3, nitence, a 1’humilité, a la pratique cqnunuelle trouvai un efpne ü humble öt qu, fe cachoit defespeTfon 3} de la charité j je ne puls que donner les mains teqc lorte qtfö, ü je ueullè éce prev'enude fon nes qu’onnbsp;33 a toutes ces chofes, 6c loiier Dieu des fenti- merite 6c de ja vertu, je ny aurois rien apperqu Conduitnbsp;33 mens qu’il vous donne pour di/pofer des ames d’exti^ordinaire. Mais comme les ouvriers do-felon le-33 ^ divin jugement. Judicabit enim Deusoc- meftiques,6c des perfonnes deconfidération,m’en difcerne-„ cult a b'omt7iu7nfecunduvi Evangilum. Rom. 2. avoienc parlé d’une maniere particuliere, je lui dism^^,quot;^nbsp;r 11nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, tna Mere , lui dis-je, qu’il fimplement que'j’avois deliré lui parler pour raifon- Jl“nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de

faile ieac er e cette conduite? „Helas! qui ner un peu avec elle fur le difcernement des efprits, *5“^

,, fo‘S7J^3 nbsp;nbsp;nbsp;^ ^^3 pom refoudre rien la deffus? comme elle en avoit a contenter de routes lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a . ®

- Qui dqute quiUe failje ufer toute la'con- qons, a caufe de fon office. Elle me dit


defcendance poffible? Mais relacher de la veri- bord que c’étoit un don de Dieu, Difcretio té de l’Evangile, c’eft ce que je ne comprends, tu?tm, qffi appartenoit plutót a des gens d’Eglife

/!Astl-tcvrs'i/'rgt; nbsp;nbsp;nbsp;TT/’f ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I «1 r'r\ry^s'r\/xnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T\ anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;___Ph «-..-^..4.


pas: Adulterare verhum^ Dei? hé! qu’y a-t-il comme aux Prêtres, qu’a elle. Et tout foudain “gp “.quot;j ^


de difficile dans FE vangile, a une perfonne qui


avec une adrefte d’autant plus merveilleufe qu'ellecondiiir-c

étoit


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J^ttre für l'ejfrit c5' fir envers étoit naturelle a amp; vertu ¦, elle m’en conftitua Jenbsp;tous felon Juge difanc: „ Je Juis accufée d’excufer un peunbsp;les regies,,, trop les gens, ou de ne prendre pas aJIèz gardenbsp;comme ils me trompent par une apparcncc denbsp;verru; amp; J’on Te prévaut uii peu trop de cettenbsp;condefcendance, par exemple une telie perfon-ne pue vous avez vu, amp; a qui fe luis obligéenbsp;de donner de remploi, qu’en dices vous ? Comment jugez-vous qu’il faut ménager eet eJpric ?nbsp;Ce faut-il efraroucher ou l’attirer amp; Ie ménagernbsp;3vec i'douceur ? “ D’abord je metrouvai pil?,nbsp;aucoup paree que je n’avois pas beaucoup vü cette per-de fagelTe fonne, amp; il faut parler Ia, fur tout a vee difcre-amp; de pru-tion, lorfqu’on vous parle de difcernement d’unenbsp;dence ame. „ Pour moi, dit-elle, je tache de la mé-poiirptê- ,, nager doucement, ayant apperqu que cell unnbsp;cher avec „ elprit ardent; amp; d’autres qui font froids, je leinbsp;““‘f’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ poullè un peu davantage. ,, Enfin, concluc-

,, elle, il eft bien dilBcile, amp; il ell^ pourcant ,, poffible amp; de notre obligation, d’etre toutesnbsp;5, chofes a toutes: Omnihus omnta faóius , ut om~nbsp;nes Chrifio luerrfiant.

Ouï, ma Soeur, dis-je; mais c’eft ce qui nous eft bien plus difficile a nous fur la dilpenfation desnbsp;Sacremens, ou il y va diredlemenr du Salut éter-nel; Mors ej} malts, ’vitahonis^ amp;c. Car fi nousnbsp;n’avions qu’a preeber ou a dire les véritez Chré-tiennes Jlmpkment au monde , amp; nous retirernbsp;comme Saint Paul, Now mi[it me Chrijlus hapti-fare ^ fed Evangelifare-^ on n’auroit pas tant denbsp;fujet d’appréhender, cefemble, mais quandii fautnbsp;livrerjefus Chrift a des Juifs comme Judas, amp;nbsp;juftifier ou abfoudre des impies, on a fujet de

s’i! n’npas ledifcer-nemenc ”nbsp;deselpn'ts.nbsp;les Mini-llresdela ”nbsp;paroledoi-”nbsp;vent avoir”nbsp;auffi be- M

a 1’ordre de la XXXI. s a deux De No-

quot;kw nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; demies. Aprèscela on faitlaPrédication,nes.duSer-

trembler fansceffe^. nbsp;nbsp;nbsp;quand ily ena. C ell pour le moms routes les quot;'on gt; de

«randes Fetes, amp; elles prient mêmequelquesPré-'l“f*gt;‘^ Sicateurs de Paris des plus Apoftoliques, dc kurP'^[,p ^‘'nbsp;venir precher les Dimanches amp; les Fetes de 1’A-vent amp; du Careme,qnoi qu’elles aient les maitres' ''nbsp;des Prédicateuts dans leur Miifon. C’eft nnemer-

— nbsp;nbsp;nbsp;------ V-a ViL Vine

violables autant qu’un ConfelTeur peut amp; eft in- veille de voir leur chaire paree comme un Autel, diTnenfahlemenr nbüp-é d’en avoir une folide con- fans aSeterie pourtant: Mais cela marque la veneration qu’elles ont pour la parole deDieu,pres-que comme pour le Saint Sacremeut. es chan-tent tout auffi-toC après Nones,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ yaPre-

dication Vent San0e Spintuf , ^ emttte c/elttus ^ amp;c Avec une modeftie amp; des tons fi touchansnbsp;^elePrédicateur qui eft cependant dans ia Sa-criftie en eft comme s’ll étoit parmi des Anges.nbsp;Perfonne ne les voit que le Prédicateur, de lanbsp;chaire en dehors, y a,yant un petit rideau bas de vant la

erille Qiii Jii vni» Ati nbsp;nbsp;nbsp;T?it

qui condemnat jujlum , abominahilis e(i uterque apud Deum. Proverb. 17. 15. Ainfi quand il fautnbsp;être dans un Confeffionnal, 6c la faire jufticenbsp;a chacun en particulier , comme ijeftis Chriftnbsp;la feroit s’il étoit en notre place, amp; juger ine-me les aftions les plus juftes 6c de les loix in-

difpenfablement obligé d’en avoir une folide con noiflance, pour être un jufte Juge. Voila le métier dc le miniftere le plus terrible qui fe puiflenbsp;comprendre, ma Soeur! „Heft vrai, dit elle;nbsp;3, mais croyez-vous qu’il n’y ait pas autant acrain-3, dre dans le miniftere de la parole qu’a celui desnbsp;33 Sacremens ? Odor mortis m mortem odor ’vitanbsp;” ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Il me femble qu’il ne faut pas être

33 runs diferet ni moins éclairé en I’un qu’en „ 1 autre; car les faulfes maximes amp; les doftritiesnbsp;,, ou les condefcendances humaines empoifonnentnbsp;,, les ames , auffi mortellement que les Sacre-3, mens. Ainfi ft 1’on n’eft pas tout a fait apofto-,3 lique amp; pur dans fes paroles, on ne fait pasnbsp;„ moins dedegac,quefi Ton difpenfe inconfiderc-3, ment ks Sacremens. Les veritez même doi-3, vent être dcbitées avec une telle pmdence quenbsp;3, Notre Seigneur femble parler de Tun amp; I’autre

la eonduitte de Fort-Royal. nbsp;nbsp;nbsp;1/

„ également, en diianc qu’il ne fauC pas dormer „ le laint aux chiens, ni jetter Ics pcrlesdevantlesnbsp;„ pourceaux. “ Le moycn done, ma Sceur, dis-je,.de faire c.e difcernement des gens, amp; parcicu-iieremtnt fur ces maximes del’Evangiie fur lequelnbsp;nous devons tous être jugp. ,, Vous le voyez,nbsp;dit-elle, mon Pere, qu’un ConfelTeur tenant lanbsp;place de Jefus-Chnft, il ne peut exercer foanbsp;pouvoir que fur fa parole; amp; tous les raifonne-” mem humains, amp; toutes les interpretations hu-„ maines ne peuvent jamais rien contre la veri-,, té : Porta inferi rMiyrtevalebunt adverjus earn.

Il faut done s’en tenir la: a quo!! a la paroie „ de Dieu, a I’Evangile; il me femble qu on ncnbsp;„ peut pas s’en difpenfer, aiouta-t-elle: Verbanbsp;,, autem tnea non tranfibunt. Il fallut quitter lanbsp;dclFus, amp; j’eus un trés grand regret de n’avoirnbsp;pas demandé plutót a parler a cette Reiigieufenbsp;Mais je crois quejielles fqavoient qu’onles voulutnbsp;voir pour les faire ainfi raifonner, elles ne vien-droientpas; car elles haïflènt toute forte d’eftimenbsp;6c d’approbation, comme un piege.

C’elt, Monfiegneur, tout ce dont je me foii-viens du peu de converfation que j’ai eu avec ces bonnes 6c vraies Religieufes. Je fiis marri de ncnbsp;m’etre pas rendu plus importun pour leur parlernbsp;davantage; mais ne voyant perfonne aller a cesnbsp;parloirs, que des étrangers qui ne faifotent quenbsp;palier, fans entendre prefque jamais ft on y par-loit, je me contentois de refter dans le lilencenbsp;comme les autres.

Je reviens done, Monfeigneur, a I ord Maifon. Elles difcntrégulierement None

,4* nbsp;nbsp;nbsp;£----- - nbsp;nbsp;nbsp;—

grille qui ore la vuë du monde. Elles font routes a genoux devant la grille, amp; nes’aflèyentqn’aprèsnbsp;I'Ave Maria, quand le Prédicateur le leur dir.nbsp;Après cela toutes font affifes a terre, leur voilenbsp;levé tant foit peu pour rcfpvrer, amp; pour voiv lenbsp;Prédicateur. Mais leur ayant donné la Commu^nbsp;nion, je ne voyois que des vifages tous mortsnbsp;comme s’ils fuffent fortis tout fsudain dc terre. Ecnbsp;C 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^


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l8 nbsp;nbsp;nbsp;hettre Jür Pe/prU fur

un Prédicateur, loriqne j’étois la,ayantarrêté par mégarde Schans y penfer , les yeux fur une Reli-gieufe fans l’avoir jamais vuë, elle trémoufla route, amp; tourna fi vice la tére que Ie Prédicateurnbsp;n’eut garde une autre fois d’etre fi diftrait, amp; ilnbsp;apprit a être vigilant fur fa vuë.

Ce feroit en vain que je parlerois du filence, amp; de l’attention avec la quelle elles entendent lanbsp;parole de Dieu. On voit fenfiblement qu’ilnes’ennbsp;perd pas un mot, que ces ames enlévent commenbsp;des aigles tout ce qu’on leur dit; tout leur eftnbsp;merveilleux, tout leur eft bon. Car quoi qu’el-les foicnt charmées quand on leur porte les vertusnbsp;amp; les myfteres dans Ie Souverain degré, amp; quandnbsp;on leur propofe les veritez les plus fortes du Chri-ftiarrsme, quod efl fuhlimius Dei, elles ne laiflèntnbsp;pas d’être trés contentes amp; trèsfatisfaites descho-fes les plus communes amp; les plus populaires j fai-fant voir par efFet ce que Jefus-Chrift dit dansnbsp;TEvangilc: Beati qui ejuriunt ^ ftimt juflitiofn,nbsp;quoniam ipfi faturahuntur: Bienheureux font ceuxnbsp;qui ont faim amp; foif de la jufticc car ils fërontras-éfiez. C’eft pourquoi un Prédicateur étant alorsnbsp;prié de leur prêcher ou de leur faire quelque ex-nortation, il dit qu’il n’oferoit amp; qu’il ne iqau-roit que dire devant un auditoire ou les plus grandsnbsp;hommes du monde devoienc paroitrei mais onnbsp;lui repondit d’abord que la parole de Dieu étoicnbsp;prilêla dedans d’unemaniere que, quelque Prédicateur que ce fut, il pouvoit être alïUré qu’rl y feroitnbsp;•écoute comme fi Jefus-Chrift parloit, de quelquenbsp;maniere qu’il leur dëbitat fa parole. Et il Ie vitnbsp;par efFet ^ car Péclat de eet auditoire l’ayant d’a-bord éblouï, amp; l’ayant tenu toujours coromedansnbsp;Ie tranfport a k premiere Predication, on nelaif-fa pas de Ie prier plus inftamment que jamais denbsp;«ontinuer a leur prêcher. C’eft ce qui fait voirnbsp;Ie terrible état de ceux qui ne trouvent jamais riennbsp;de bon dans les Predications, amp; qui n’y cher-chent au fonds rien moins que Dieu, au lieu dfinbsp;n’y chercher que lui feul comtne Saint Paul dit;nbsp;Ber flultitiaw fradicatimis flacuit falvos facerenbsp;credentes. Et je dirai en pailant, qu’un célébrenbsp;Prédicateur y prêchant un livre tout du long, ilnbsp;n’y eut qu’une petite Penfionnaire qui dit naïve-ment a tin Ecclefiaftique ; ,, monDieu, doii-3, vient que ce Prédicateur nous preche la memenbsp;33 chofe qu’on nous lit au Réfelt;ftoire. ” ^ On luinbsp;impofa d’abord filence, en difant que c’étoit unnbsp;XXXIInbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour Ie lui mieux inculquer dans I’efprit. ^

De Vê-' nbsp;nbsp;nbsp;Vêpres a quatre heures du foir immé-

tions^de PoroRoyaflfles conftitu-

Depnz. Ceux qui fo?nquot;n-

noitre l’efprit Ct la pieté

ront dans celivre avec une arancif

f Ces Mtffieurs «toieut ^ Edification.

M. Arnaud.

M de Saci.

M. de Saiiite Marthe.

M. Fioriot.

la conduite de Port-Boyal.

diarement après la Predication ; de forte qu’on pres. Da paffe preique rous les Diraanches amp; Fêtes dans ïbuper denbsp;l’Eglife, au moins les plus folemnelles^ les autres complies,nbsp;jours on les dit a Ia raême heure. Cela va juf-^ dcl’0-ques a heures pour Ie moins, que l’on va fou-‘'®‘^°®'nbsp;per en Eté, amp; dans un autre tems on va faire ianbsp;collation, a la demie. A fix heures l’on va ^ Complies. Au commencement de Complies après Icnbsp;Juhe, il y a une Religieufe proche la grille quinbsp;lit la matiere de FOraifon fort au long amp; fort in-telligiblement, en forte que eeux^de la nef mêmenbsp;peuvent entendre ce qu’elle Ut, s’ils s’approchent,

amp; voir au long 1’Evangile ou Ie myftere du jour dansfon étenduë amp; dans fa force. Enfuitc on chan-te Complies, SeFon fait tous les autres exerci-qui font a fhire la dedans jufqu’a ce qu’on fe retire, cequi eft après huit heures.

Je ne veux pas finir fans dire qu’une des chofes XXXIII, •merveilleufes que je vis la dedans, ce fut k pro- Mnjefténbsp;feffion des Novices, ou Fon fit les plus belles amp; descérë,nbsp;les plus myfterieufes cérémonies que je vis jamais, hionies.nbsp;1’Ordre cfïèhtiel fut celui du Concile de Trente,

1’Office, les intarogations amp;c.furent kites parun célébre Doéteur de Sorbonne. J’entendois les plusnbsp;beaux pafFages de I’Ecriture, amp; fijr tout des pfeau-mes a chaque cérémonie, comme a k prife dunbsp;voile noir ; ^bfcondat te do7?amts in ahjcondi-to faciei Jua. Ce qui fut caufe que je priai Ianbsp;Maitreffe des Novice , eet efprit ü humble Ócnbsp;ft merveilleux dont j’ai parlé , de me prêter Icnbsp;Cérémonial;* amp; j’en euftë pris une copie fi j’euf-fe eu Ie tems, comme je lui dis. EUe m’offfic denbsp;me Ie faire copier, mais j’en fis confcience, fga-chant leurs grandes occupatious, amp; quand diesnbsp;tranferivent ainfi des Livres eek eft aulfi régulié-reaaent peint que fi cela étoit imprimé. Audi elles ont preFque tous leurs Livres de chants d’Egli-fe peints amp; ccrits a k main. Enfin tout y eft merveilleux, tout y eft vraiment Religieux, tout ynbsp;eft faint.

II faudroit prefèntement parler des Meffieurs -f XXXIV. qui font la ou fervice de ces Religieuamp;s, ou plu- Carafterenbsp;tót pour s’y tecueillir, amp; pour y vivre i 1’abridudes Mts.nbsp;grand monde. IVIais je n’en ofe rien dire, tant jeqm’l lo-fqai qu’on leur kit de peine de parler d’eax,amp;tant8coientnbsp;jefuis perfuadé qu’ils aiment d’etre inconnus des''^’''®'® de-hommes amp; connus de Dieu feul j bien différentsnbsp;de ceux qui font applaudis des hommes amp; incon-^^’’®^*^*nbsp;nus de Dieu; Nome in nomine tuo prophetavimusnbsp;multas virtutes fecimus; ^ tunenbsp;hs qma nmquam novtvos. Matth. 7. 22. J’y vis u°ion,leut

ordi-retraitte.

M. Thüjoat.

M- Ie Bourgois.

M. de Tilleiiiont.

M. Borel.

M. Erneü Rutdens, Auteur de Ia continuation de 1'Année Chretienne dont Mr. Ie Tourneux iianbsp;fait que 7 vol.

M. Montguibert Ie Sacriftain.

hl. de Lufanci,

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Lettre fur Vejprit (S' fur la conduits de Port-'Royal. nbsp;nbsp;nbsp;j n-

ordinairement fix Ecclefiaftiques prêtres amp; cinq qui veut, a Sepc heures heures da fbir ï caufedes ou fix Meflieurs Laïques, parmi kfquels il y cn grands jours: on leur donne un peu de veau ounbsp;avoir de trés grande condition. Je ne voyois ja- du mouton roti a ceux qui en veulenr La plu-mais ces Meffieurs, crant inceffamment dansleurs part prennent du maigre, comme quelque faladequot;nbsp;chambres,arétudeou alapriere. L’un d’eux avec quelque fruit, ou du laic,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

qui j’avois le plus d’accès, m’ayant die qu’ils paf- A une heure après midi ou environ qu’ils for-foient des trois amp; des quatre mois Ians fe parler tent du Réfeöoire ils fe voient, amp; fe parlent 1^ particulieremenf; le tout avec cela allant dans une environ une petite heure enfemble, amp; les unsavecnbsp;charitc amp; dans une libertc d’efprit que je n’ai ja- les autres, ou fi Ton en demande quelqu’un, e’eftnbsp;jamais rien vu de femblable; Ecce quam bonum, alors qu’ils fbrtent amp; emploient ce terns a des oeu-‘luam jucunidum hahitare fratrts in mmm. vres de charité, car on ne les vient voir que pournbsp;II y en a qui vont a Matines régulierement a cela. II y en a qu’elqu’un qui va fe promenerdansnbsp;deux heures après minuit, comme nous avons die le bois, ou quelque fois dans le haut des montag-(les autres reftant dans leuts chambres comme des nesqui font proches, pour prendre 1’air, car autre-reclus) amp; ils ne fe recouchent plus. Comme Ton ment ils ne pourroient pas fubfifter. Ceux quifor-dit une Mefle a cinq heures amp;demie pour la Com- tent amp; qui font deux ou trois, reviennent pourtantnbsp;munaute après Primes, amp; une autre a dix heures tqujours a trois heures pour le plutard, amp; fe re-qui eft la grande Meftè, ou après onze heures, tirent enfuite julqu’a fopt heures du loir qu’ils vontnbsp;environ midi, quand il eft jeune ^ ces Meffieurs faire collation s’ils veulent, ou prendre un peu denbsp;les difent tour a tour, amp; outre cela en^ dit qui relache après les quatre heures d’étude, pour fe re-veut. Je ne vis pas pourtant qu’on en die beau- tirer ou pour palïèr la nuitdfonemaniere qu’onnanbsp;coup da vantage ^ur I’ordinairej maisje vis qu us peut fgavoir, que ce foit a la priere ou a I’ecu-étoient bien aifes d’etre deftinés a la dire, amp; je de, après un peu de repos. Car on’n’entre dansnbsp;ci-us que le motif ecoic la confolationqu’ilsavoient leur chambre que difficilement; amp; celui cheZ Guinbsp;dc fatisfaire aux néceffitez de I’Eglife, non pas de j’allois,H’avoit qu’une paillalfo piquee dure com

«hercherleurproprefatisfeöion, amp; moins enco-: me du bois,quoi qu’il fuc unEcclefiaftiquedfetrés re leurs interets, car e’eft a quoi Ton ne penfepas grande condition, amp; de trés grand merite amp; quinbsp;la. Je voyois ces Meffieurs a la Sacriftie, a 1’Au- voit eu de grandes maladies durant trois anVacau-tel, amp; a rOffice comme des Anges, dans une fes de fes extremes penitences.

mortification des fens, amp; avec cela une fainte li- Quand on veut voir quelqu’un de ces Meffieurs XXXV berté amp; une application aux chofes divines qui me les Ecclefiaftiques (car ceft de ceux la que jeparle Leur fa-

feifoit comme voir Saint Paul, s’exprimant dans paniculierement, lesautres Meffieurs Laiquesayant^i^^^ lés Epitres: Nofir a converfitio in cadis efi.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toujours des èmplois oudes occupations ,de leur

Ils paffent ainfi depuis deux heures du matin- état) on les fait prier par un des jeunes homines nbsp;nbsp;nbsp;‘1'^’'*®

de vin i car nous étions ordinairement douze ou ^ table, amp; on ne nous forvoit que deuxnbsp;boutèilles de vin qui ne tenoient pas pinte. 11^ nenbsp;font ordinairement qu’un repas depuis la Saincenbsp;C'roix du mois de Sêptembrejufqu’ala Sainte Croixnbsp;du moré de May , lé contenranc d’une petite collation le foir,ceux qui le veulent. _ Mals pour lenbsp;grand jeune jufqu’a fix heures du fcirfans manger,nbsp;amp; ils ne prennent qu’un petit ^potage amp; un platnbsp;fort petit; de legumes öt de^ i’eau, a moins quenbsp;d’etre makdes. Depiris la Sainte Croix de Maynbsp;jblqu’è la Sainte Croix de Septenibre,- va fouper

jbfijues a midi, huit heures confécucivement dans qui fervent. Ils ecoutent beaucoup, puis ils vont la priere ou dans I’etude fans difconfinuation, amp; d'abord au but,amp;refolvent leschofesdansun tno-fobs relache. A midi precis ils fe rendenctousdans ment; mais e’eft avec une prudence, amp; une rete-an petit Réfedfoire qu’ils ont, ouon lit inceflam- niie fi grande qu’ils vont d’abord au pointdudroit i r *nbsp;ment, diftinéfement, pofément les chofes les plus ou du fait qu’on leur propofe fans parler jamais de ennelfonsnbsp;inftruaives. Tous ces Méfficurs Ecclefiaftiques perfonne, amp; s’arrêtant precifémenta ia verité no-avec quel-amp; les Mesfieurs Laiques qui fervent tous, quoi toire, manifefte amp; inconteftable, regue amp; averéeques unsnbsp;que de%oridirion, font acette table. Onyfertun de routes les perfonnes raifonnablès i fuyant les d’eux, for-petit plat de potage a chacun, amp; une portion de Conteftations, amp; dèbrouillant parfaitement toufce qui fonbsp;viandetïuily annpeudebceufamp;un peu de mou- ce quieftconfus, amp; tachanc d’éviter aurant qu’ilregardenbsp;ton • amp; s’il y a quelque ihfirme on lui lèrt quelque k peut les cas particuliers qui peuvent Cauler de la ^.i*® 'nbsp;peu de volaille, maisfortpeu. s’il y en a quel- divifion, ou porter quelque condamnation mdil- '*iiltra-quun qui veuille manger niaigre, on lui fert mai- crete, amp; miner enfuite ia chance par dc faux ra-‘‘‘-’¦'inbsp;gre comme aux Reiigieufes. ob y bok fort peu por», amp; pardes chofes mal entendu es ou ma] pri-f tremens

oevini r^r ^¦ nbsp;nbsp;nbsp;, _ _ Et comme ils avoient ete avertis que je por-

raeboient a me faire revenir i

etre

tois les chofes a re.xtrémité, je reconnoiflbisqu’ilgf°’f-Qquot;®’'

ciflant prefque toujours les chofes, maré-reftant'menTla' dans les hornes de la verité. Ainfi ceux qui fn’fi-^ perfeftionnbsp;voient deferé pour tel a eux m’avoient rendu und’unChré-trés méchant office, m’ayant’ óté la facilité de leur tien.nbsp;propofei; librement mes doutes, amp; les ayant obli-gés d’en ufer avec cetredrconfpeiftionenversmoi,nbsp;me traittant comme trop rigide, peoftinc que j e-tois excreftiement relache. Mais je tachoré de rnenbsp;confolcr fur ces paroles de Job: fw aquas i»

¦lt;iecesexcès,m’a^u.;f,,°^j;;®

nu-'-

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2® nbsp;nbsp;nbsp;JLettre fur l'efprit (ér fir coniuite de Fort-RoyaL

fiuMus/üis ut mnérufnpant pariter deorjum. Con- jori Ktbil extradicens qudm ea quis locuti funt Pro.

(iderant qu2 Dieu me vouloithumilier amp; temperer pheta; ^ lt;érc ^ A6t. 2(). 32.

par leur organe, comme St. Gregoire dit fur ces En efiFet ayant propofé a ces Meffieurs s’il ne XXXVI paroles : ut vero auditorcs rudes 7ion imndatione falloit point raifonner iiiccITaiiiment fur ces cho- Combieanbsp;Jcientiie ^ fed moderath pradkationis diftillutione fes, prêcher ces vericez dans leur pureté amp; Ensla veriténbsp;foveajitur feigat aquas i» nuhihus ut non erumpavt alteration queiconque, examiner amp; juger de l état pratiquenbsp;pariter deorjum qui a doEiorum pradicatioKem tem- des pénitens la deiius, amp; fur rous ces autres arti-ell regtiénbsp;per at ut auditorum infirmitas ^ doElorum ‘vore nu- Cics qui paroiflcnt les plus forts dans I’Evantrile; de peu denbsp;trita convalefeat. lib. ï6. Mor. c. 12. in 26 Job. fi quts vmit ad me ^ éru nodit patrem JuumT

Mais quand je venois auffiaréflechir fur cespa- fe quis rcnuntiawrit omnibus qua; pojpdet^ nbsp;nbsp;nbsp;DifHculté

roles de St. Paul: non potui loqui vohis quaji Jpiri- tefi wem difiipulis ére. conitne les Saints tualibus, fed quaji carnalibus ^ tanquam parvulis l’expliquent amp; Ie propofent au peuple, amp; commenbsp;in Chriflo lac potuni dedivohis amp; non efiam^ nous favons dans les Homelies du Breviaire;

amp; que tout ce que je difois de plus fort n’étojt Meffieurs ne difconvinrent nullement de cela. Aug'quot;'^^ rien en comparaifon delt; ce que Saint Paul ap- contraire ils me dirent que c’étoit ainfiqu’il enfal-cj,‘l._'nbsp;pelloit du lait, quoique dans ma bouche cela loit ufer amp; dans la chaire amp; par tout ou l’onétoitféur

paifat pour des fiéches amp; pour des charbons oblige de porter témoignage de Jefus-Chrift amp; ardens infuportables, cum carhonibus defelatoriis; que quand je m’en tenois la je n’excedois rien,nbsp;je ne pouvois point comprendre comment j’étois ^ je amp;ifois mondevoir. „Mais,Meffieurs, difois-trop fevére ni a quoi il me falloit reduire pour ne jj je gt; quand il eft queftion de dire cela en 1’air amp;nbsp;porter pas les chofes trop loin, comme 1’on me gt;, en genéral, to'^t !e monde en convient, amp;touc

tin


dilbit; 'i-ide ne opprimas par vulum jed extendas crefcentem. Et quand je voyois dans l’Evangile :nbsp;que N. S. difoit a tout Ie monde amp; au peuple mê-me, ad turbas ^ adomnes. (jue pour faire Ie pre-mier pas dans Ie Criftianifme, il faut renoncer anbsp;foi-meme, prendre fa croix amp; Ie fuivre, ƒ tnbsp;njuh venire pofe me abneget fimet-ipjum , tollatnbsp;crucem fuam (S' fiquatur me: que quand on nousnbsp;donne fur la jouë droite, il faut prefenter l’autre;nbsp;que quand on nous veut emporter notre manteau,nbsp;il faut laiffer encore aller notre robe, qu’il fautnbsp;paffer par la porte étroite pour aller dans Ie ciel,nbsp;qui eft de faire a autrui ce que nous voudrions quinbsp;nous fut fait; Omnia quaeumque vultis ut faciantnbsp;vobis homines^ hac ér vos facite illisamp; qu’il ynbsp;en a fort peu qui y paftènt; amp; qu’il eft plus facilenbsp;qu’un chameau paffe par Ie trou d’une aiguille,nbsp;qu’un riche par la porte du ciel; qu’il fauttrakternbsp;Ie moindre pauvre comme Jefus-Chrift. S^^od uninbsp;ex minimis mets fecijlis ,mitoi fedjlis feenfin quenbsp;l’on doit exercer la charité de telle forte qu’il fautnbsp;ctre parfait comme notre Pere celefte eft parfait:nbsp;Eflote ergo amp; vos perfeSii, ficut pater vejier ca;-lejiis, (ére. amp; que notre Seigneur conclud Ia def-flis que quiconque entend de lui ces inftrudlions,nbsp;amp; ne les pratique point, eft femblablea un infen-fé qui batit fa maifon fur Ie fable, amp; que fa malton tombera enruineSc quefaruinefera grande,

illius magna^ c’eftadirc eternelle, celanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dis-je,amp; rclifoistout

trop’lLquot;quot;cirf?tquot;quot;

branlablesdenótVecl^T ^'^ principes me-avec l explication des Saints Peres, n’y ajoutant .jamais ^rien du mien; de tnaniere qu’il falloit ounbsp;ne precher pas lEvangile cpmme Jefus-Chriftnbsp;I ordonne, prasdteate^ Evangehum onmi creaturae;nbsp;OU il falloit dire, precher, confeffer amp; converfernbsp;comme je propofois; Ttjiificavs mhiori atque ma

le monde Jefouffre,on feplaitmémeaentendre ces ,, Verités qui fontnouvellesala plupart du monde;

„ maisquandilfautlesappliquerenparticulieramp;ju-„ ger Ie monde ladeflus, ouvoirs’ils fontdansune ,, iincere preparation de cceur de mettre ces veriteznbsp;„ en pratique lorfque 1’occafion amp; la néceffités’ennbsp;„ prefence comme Saint Auguftin declare qu’on eftnbsp;„ indifpenfablement obligé de les garder routes jn fe-para tione animi-pl n y a prefque perfonne qui veuil-„ fe foümettre a cette difeuffion ni a cette épreu-„ ve quelque authoricé qu'on leur en puiffe alle-„ guer; Probet autem fe ipfum homo(ér fee de panenbsp;illo edat S de calice hihat ére.

Et comment faites-vous done, me dit un de ces Meffieurs a qui je propofai particulieremencnbsp;mes doutes amp; mes dMcucés?Je propofé dis-jenbsp;„ inceffamment les veritez de l’Evangile les plusnbsp;„ convenables Sc les plus néceffaires i'x les plusnbsp;„ fondamentales, a ceux auxquels je fais obligénbsp;,, de parler. Tout Ie monde voudroic d’abord fènbsp;„ confeffer la deffiis, mais quand il eft queftionnbsp;„ de voir a fonds ce qui predomine dans 1’ame,nbsp;„ non regnet ergo peccatum in veflro mortali, ére.nbsp;„ de quitter ces attaches mondaines ix dominan-„ tes, de fatisÉiire aux injuftices, d’ahandonnernbsp;„ los charges qui nous pordent, a caufe des cupi-„ dités inlftiaWes avec lefquelle» on les exerce denbsp;„ nous feparer ou de fuir les compagnies perni-„ cieufes, amp; en un mot de s’affujectir a une vienbsp;vcritablement reglée felon l’Evangile; tout Ienbsp;’I monde fuit ou impofè mille calomnies. L’unnbsp;” dit-il m’a dit ceci; l’autre dit: il m’a dit cela;nbsp;,, qui font des abfurdités amp; des impoftures hor-„ ribleSjpourrendreun hommetouta fait odieux;nbsp;„ Omnium peripfema. fl y en a qui Ie croient. Lesnbsp;,, ennemis des veritez allument Ie feu la deflus;nbsp;,, ils font ravis de trouver les occaftons de nousnbsp;„ perdre. Les Evcqties voyant que cela fait du

„ bruit, en ont de la peinc. Les calomnies odes

jj impo*’'


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lucttre fur l'ejprit ^ fur „ impoftures groffiffent amp; augmentent toujours:

Eritif odio omnibus hominibus. On nous die enfin ’’ de ne prêcher plus, pour Ie bien de la paix:

** ecce in fuce amaritudo mea amartjjima.

Mais cela arrive t-il fouvent, me dirent ils en-. core? „Cela arrive dans tons les endroits oii 1’on veut dire la véritéamp; prêcher 1’Evangile coramenbsp;„ Sr. Paul dit qu’il faut lemrêcher, fur peiue denbsp;„ n avoir jamais part avec Jefus-Chrift. Va enimnbsp;mthi efl yf non Evangelifavero. i Cor. p.

Mais n’y -a-t-il perlbnne qui nous foütienne dans ces occalions? „Perlbnne ; Nemo mihi adfuit^nbsp;omnes me dereliquerunt. Les uns voudroientnbsp;„ vous fervir, mais ils vous lailTent la en gemif-j, fant, diiant: Dies malt fuut. Les autres croientnbsp;j, bien que vous dites la verité, mais ils croientnbsp;„ que ce n’eft pas avec la prudence ou ia manierenbsp;que 1’on doit; Eflote frudentes, amp; qu’il nefau-j, droit pas d’abord aller fi loin, Nonpfe/lis por-tore modb. D’autres dilènt; il faudroit que tousnbsp;„ les prédicateurs prêchalfent de cette maniere,nbsp;„ mais que peut faire un homme tout feul ? H ynbsp;„ en a qui font ravis qu’on dilê les veritez.; maisnbsp;„ quand on vieut a les leur dire a eux mêmes, ilsnbsp;„ fe mettent du parti des autres, amp; difent qu’a lanbsp;,, verité il y a de Timprudence amp; de l’excès: Etnbsp;n potef eum audire 1“

II faudroit, me dirent-ils, alors profiter de tout cela, tacher de fê modérer, amp; trouverun certainnbsp;tempérament a cela: cen’elt que paria qu’on peutnbsp;faire qudque cholê. ,,Ouï,dis-je, MelÊeurs, amp;nbsp;„ c’elt pour cela que je fuis venu ici,particuliere-„ ment pour liga voir ce qu’il faut faire dans cesoc-„ caüons , ou fe retirer, ou fe taire, ou neparlernbsp;„ que quand on y eft forcé, ou dire toujours lanbsp;„ verité jufqu’a k mort, amp;c. Car je igai fortnbsp;„ bien que Dieu n’a pas befoin de moi, amp; qu’ilnbsp;,, fera fon oeuvre, Ie démon ne pouvant pas luinbsp;„ faire perdre un de lès Elus, amp;c. Nemo pote(tnbsp;^ rapere de manu Eatris mei.'-^ A cela, undecesnbsp;MelTieurs me dit: Je n’ai rien a dire; car les droids dependent de tant de circonftances qu’il faudroit voir amp; pefer tout pour le bien reibudre.nbsp;Néanmoins perfonne ne doute qu’on ne feit oblige derendre témoignage de Jefus-Chrift amp; de dire par conféquent la verité quand la néceflité s’ennbsp;prefent^ amp; que notre miniftere nous y oblige.nbsp;Mais def quoi yous mettez. vous en peine étant Re-igieujf, me dit-il? Laiflez. faire ceux qui ont lesnbsp;charges de I’Eglife.^ ,, Moi, dis-je J’en ferois ravi,nbsp;„ car je luis alliiré, comtne je viens de vous lenbsp;„ dire, qu’aucun Elu ne peut périr, non rapietnbsp;^ quifpiam de manu Mais nos Supérieurs nousnbsp;forgant a cela, que puisje faire.“ Ah! certes,nbsp;3it-il, il faut faire alors vnue devoir, amp; ne crain-dre que DieUj^ajfflf*,'' 0“ corpus gjp anmamper~nbsp;dere in gehemam.

,, Relblvons done quelqce chole, Monlieur,je ¦j, vous en conjure, amp; diti:-moi fi jemedoiscom

(n) MonfieurArnauIddeLuzanciFreredeMon-cw de Pomponne amp; fils de Mon lieur.,Arnauld

/a conduite de Port-Eoyal. nbsp;nbsp;nbsp;zt

„ tenter d’entendre par exemple un pauvrePayfan ,, qui me dife pour tous fes péchés, qu’il a jurenbsp;„ amp;c. Une perfonne de condition qu’elle s’eltnbsp;„ levee tard AvC. dc un homtne d’Eglilê qu’il acténbsp;„ diftrait en difant fon breviaire, amp; les abfoudrenbsp;„ la deffiis fans autre chofe? ou fi je dois, comma j’ai toujours dk, examiner ces perfonnes inbsp;„ fonds felon 1’Evangile, comma Jefus-Chrift lesnbsp;juvera un jour, autantqu’il eft poffible, lorlquenbsp;„ j’ai un jufte lujet de croire quils en ont befoin,

„ 'amp; que je vois par leur maniere de parler amp;da-,, gir qu’ils ont befoin queje lesexamine amp; inftrui-,, fe, ne leur dormant les Sacremens que quand je „ les yois dans un veritable changement de vie,

,, of judicati Junt mortui fecundum ea ^ qua firip-,, ta erant hi lihris. Apoc. ao. I2.“ doute , me repondit'il la defliis, quun Confefeur ne doivenbsp;faire tout ce qui fe doit felon les maximes de I’Evangi-le\ pour mettre \un Eénitent en e'/af de falut,nbsp;dans le meme ét at que Jefus-Chri^ le doit juger^nbsp;autant qu il e[i pojjible ? .Ainp on fie peut rien re-foudre en particulier ^mais feulement dunner les principes générauxé- deft- au Confejfeur enfuite ,d’ap-phquer ces maximes felon qVil efl necejfaire pour lenbsp;falut des antes. „ Ah mon cher Pere me dit-il en-„ fuite,que ce monde-ci eft ennuyant! Que fais-,, je en ce monde? Je ne fers a rien, je ne vauxnbsp;„ rien,jene fais rien quedumaLpriez, pourmoik‘

Get homme me perqale coeurde forte quelalarme m’en vint al’oeil,de voir qu’unfiexcellent hommenbsp;déploroit ainli k mifere de cette vie.

Ce que je vous dis de celui-la, je vous le dis vvvvil detous les autres, car quoi que chacun de cesj^gj^p.nbsp;Meftieurs ait fon caradtere difterent, nean-fieursnbsp;moins tous font admirables, amp; 11 charitables dans n’onc tousnbsp;leurs fentimeus qu’ils vous charment; amp; ilfautqu’unnbsp;que j’avouë que fi j’euffe pu, je ferois mort la. coeur, onnbsp;Enfin je m’en allai voir fur mon depart ce Do- voit ennbsp;(fteur celèbre qui m’avoit donné les premières ou-eux qu’uanbsp;vertures a la verité; amp; pour me donner courage

après ce qu’il m’avoit dit de ne porter pas lescho- e fes trop loin, il me dit ces paroles admftables de u • ^ .

Saiut Paul: Sive mente excedimus,Deo¦ five fo rit . nbsp;nbsp;nbsp;‘

fumus , vohis; me faifant entendre par la qu .1 efpe- P quot;‘E roit que tout cela réüffiroitpour la gloire de Dieunbsp;J’aurois de quoi faire un livre tout entier lij euf-fe cru être oblige de faire le recit de tout ce quenbsp;i’ai VÜ de merveilieux dans cette Sainte Maifon,

Qc de tout ce que j’ai vu amp; ouï d’admirable de k converfation, amp; de la vie de ces Meffieurs

taut Eccleliaftiques que Lafques. Mais après avoir park de Meffieurs les Ecdefiaftiques, je me croi-rois ob ige de parler des Laïques, ft je ne feavoisnbsp;queje leur ferois un grand depkifir, amp; qu’ils nenbsp;m auroient pas admis dans leur compagnie, s’ils.nbsp;euffent cru que j’en eufle park.

Tout ce que je puis en dire feulement, eft qu’un vvvvtit freredun Secretaire d’Etat,(a) eft la habilk fort jye is Con-modeftemenc, qu’il a quelque foin du temporel.duite denbsp;Dnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J’y Meffieurs

d’Andilly. nbsp;nbsp;nbsp;les Lai-

qiies, ' ,

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-a, nbsp;nbsp;nbsp;Léttre fur Vefprit óquot; Jvr /lt;* emiuite de 'Poft-Rojtl.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a- j», .

T’v ai vü travail'er au jardin de la Ferme, fous la s’eft mis fur la ledture de Saint Augu m des figure amp;forme de ferviteur,comme Jefus-Chrift, Péres qu’il polTede parfaitementjnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n

des gens qui meritent d’etre maitres;, amp; qui par- vant en conference avec des plus ^abdes^«cteurs loient comme des oracles quand on pouvoit les de Sorbonne, il pafle ordtnairemenc pounbsp;voir libres de leur travail,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;digms nonerat plus forts de la baculte. J y ai vu encore

mundus. C’eft la oü j’ai vü comme les perfonnes tre Cure du yoifinage habfie en toutes tnanieres, de la nlus haute condition amp; les plus excellens qui preche 1 Evangüe dans toute fa force amp; qui anbsp;ipriti^peuvent vivre pour’être faints amp; donner éleve fa Paroiffe comme la pnmitive feglife, Ienbsp;„d inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;:_____ nbsp;nbsp;nbsp;T» dil-p niip peuple y etant fervent, zele, amp; regie dune ma-


xxxix,

Efprit avecIe


line edification qui nous enleve. Je puis dire que j’ai vu autant de faints que de perfonnes en deuxnbsp;Fermes de ce Monaftere ou j’ai été.

On a de la curiofité pour fgavoir comment Mef-fieurs les Ecclefiaftiques travaillent aux ouvra-ges que Ton voit paroitre, mais outre que ceux


mere extremement édifiante: cequi me faifoicvoir qu’il n’y avoit qua faire fon devoir, amp; qu’onnbsp;vient a bout de tout avec la patience; Benénbsp;t'tentes erunt ut annuntient.

Je ne veux pas finir Ians dire un mot des do-


quel Mef-qui travaillent aux plus éclatans, ne font pas la lieurs les pour I’ordinaire de rcfidence , ceux qui y fontnbsp;Ecclefia-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.....


XL. Conduke


la dedans. II y a une boutique de Maitres cor-^^Dmne-ne parlent jamais de leurs ouvragcs. Tout ceque dqnniers, qui font quatre dans leur boutique ^tra- '^nes. ftiques, qyg jg ppjg jjjjg g£^ qu’il y en a un des pluscé- vaillant dans un filence, une mqdeftie amp; une af-Medecin, fibres, qui eft toujours enfermé, qui ne paroit fiduite nonpareille. J en allai yoirun dans facham-amp; pnn nn I’Autcl OU au Refedohc, amp; qui eft toujours bre i je crois que c etoit ce ui qm regie les chofes.

Sent leur^ dans la priere amp; dans la pénitence , travaillant a Je le trouvai a genoux qui hfoit la Bible en latin. ouSes. l’Ecriture.(i) II ya un fort ancien amp; fort célébre Je tus furpris ne le croyant pas homme de let-Dodleur de Sorbonne,(lt;r) qui a foin de I’inftru- tres, mais je f^us apres que cetoit un homme denbsp;öion amp; de la conduite fpirituelle des domefti- Condicition, amp; les autres aulTi, qui s’etoient ré-ques i un fort ancien Chanoine de Paris {d) qui duits a travailler ainfi pour les Religieufes.nbsp;leur dit la Mefle; un autre Saint amp; trés célébre II y a une boutique pour le Serrurier, qui tra-Ecclefiaftique (^) qui eft celui qui me conduifoit, vaille aufti fans cefte. Je le trouvai ua Dimanchenbsp;qui a foin particuUerement des Religieufes, 6c qui après Vêpres fortant pour aller dire fon Chapeletnbsp;travaille inceffamment a des Traitez fpirituels a la campagne, après avoir affitté a tous les Of-qu’il fait par néceflité, felon I’occurence des ma- fices durant tout le jour. Ayant voulu lui parlernbsp;tiéres difSciles qu’on lui propofe. Jelepriaide de 1’Evangile, je vis qu’il n’en avoir p^ lefturenbsp;tn’en preter quelques-uns pour les lire; amp; les trou- coinme les autres, mais qu il le pratiquoit a la per-vant li merveilleux je m’etonnai qu’on neles fit feftion, amp; ainli quil le poCfedoitde la bonne ma-’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;niére, inftruit de Jefus-Chrift même par le Saint

Efprit: B.runt omnes docihiks Dei. Et en effet des que je voulus lui parler de I’efprit du travail, amp;nbsp;du dégagement dans lequel il f^loit travailler feu-


pas imprimer, y en ayant deux caffettes toutes pletnes fur les plus excellentes matieres de la conduite desames. Il me dit en géraiflant, que ce-toit Dieu qui devoir difpofer des chofes, non pasnbsp;I’homme, amp; qu’ils avoient accoutumé de laiffernbsp;les chofes bien long-tems après les avoir faites.


lement pur obeir a Dieu, amp; pour fervirleschré-tiens, ou Jefus-Chrift en la perfonne de fes fervi-


afin que les idéés pour les quelles on pouvoitavoir teu^i il me dit dabo^ que cétmt pur ce^ feul ouelaue affedbon fccrettede fes produ£lions,étant qu’il travailloit, qu il fermt a lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?

quelque a»c nbsp;nbsp;nbsp;a revoir ces ouvra- temps s’il n’eüt fgu que Dieu 1’avoit deftmé ou il

entiercment erracte ¦gt;, nbsp;nbsp;nbsp;„ ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pmi- • 6c au’il ne penfoit qu a faire penitence,

ges comroe des pieces etrangeres, nbsp;nbsp;nbsp;M’ayant pi de monter a fa^liambre, je lui de-

avec la même rigueur que ii e nbsp;nbsp;nbsp;font la mandai qu’eft-ce qu’il faifoit de toutes ces images

, confeflant «^I^yam nbsp;nbsp;nbsp;aucouD de pauvres qui n avoient nen nour nner


eux. Il y;

en retraite, ---------- -.r ans ou nbsp;nbsp;nbsp;aucoup denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pauvres qui n'avoientnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rien pour prier

Il y en a un nbsp;nbsp;nbsp;af re jeunenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de I age de 35 • ans ounbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'i ^

environ, (f) fils dun Mairre des Kequetes, qui -i-' nbsp;nbsp;nbsp;gt; A j;. u

vitjffi’comme un Saint, toujours\ccupf a eux-mem^? 11 me dit la deffus.


qu’il garderoitlc

Mouveau Teftament, fes Heures pur prier Dieu I’Hiftoire Ecclefiaftique, qui n a jamais etudie a ^ouv^anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jgp^s-Chrift amp; VH donneroit

Schokftiqug^ 6c qui pofféde les Peres amp; toute nbsp;nbsp;nbsp;r. . _nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

1 Antiquité dans la perfedlion.

11 me fouvient ici que je vis la un Curé qui n’a non plus jamais étudiénbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’


rr.. A-i ¦- nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ni en Philofophie, ni cn

Theologie, mais qui après avoir appris


amp; vendroit le refte j amp; il fe rediiifit it un ptit crucifix de papier qui ne valoit pas plus d’unnbsp;hard, par efprit de pauvretéj amp; pour imiterje-le latin fus-Chrift dans la crèche.

Il


( b ) Monfieur le Mnitre de Saci. nbsp;nbsp;nbsp;( « ) Monfieur de Sainte M^rthe, dont on a im-

( c J Monfieur Floriot Auteur de la nbsp;nbsp;nbsp;/«r fe primé les Traitez

Pater. nbsp;nbsp;nbsp;if) Monfieur le Nam de Tvllemon».

( d) Monfieur Thibouft.


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Lttfrt Jur rtffrit fir II y a un Menuifier qui eft de mêroe amp; de mè-e/prit : je Ie trouvai dans fa boutique travail-lant li lans ceffe amp; fans efperer autre chofenbsp;que Ie ciel pour récompenfe. J’en vis deux au-wes, qui ont foin de fuivre les chevaux a lanbsp;compagne, pour la charrette ou la voiture, fortnbsp;bien inftruits, 7£lés amp; fervens comme de vérita-bles Chrétiens, amp; qui ne rapportent jamais riennbsp;du monde dans la Maifon. II y a deux ou troisnbsp;jeunes hommes fort bien faits de corps, d’efprit,nbsp;amp; demcEurs, qui fervent les Meffieurs a table,nbsp;qui y lilènt amp; font les autres lêrviccs ne'ceflairesnbsp;pour les Etrangers.

II y a un portier de Condition qui n’a que 1’u-fage d’une main amp; d’une jambe, lequel fait pour-tant trois ou quatre métiers: il fert a la pgt;orte, il fait des balais tout Ie jour, il eniêigne Ie plein-chant amp; a lire amp; écrire aux petitsenfans quivien-nent de la compagne. Au relle c’eft un hommenbsp;d’une vertu folide, intelligent amp; édificatif, amp;nbsp;trés charitable aux pauvres qui font la ^ toutenbsp;heure.

Pour ce qui eft du reglement de la vie de ces MclSeurs, üs lè Ié vent a quatre hcures du matin,

A* etnduHe do Tert-Reyal, nbsp;nbsp;nbsp;i3

vont a la priere commune i 1’Eglife quatre heu-res amp; demie: a cinq heures amp; demie ils entendent la Meflè: Ils ont un Refedboire a part ou ilstrou-vent du pain amp; du vin pour déjeuner s’ils eanbsp;veulent: ils dinent entre neuf amp; dix, ils lifent ünbsp;table Ians ce0e,ils travaillent fort exaétementtoucnbsp;le jour, ils foupent a fept heures, amp; fe retirentnbsp;a huit heures qu’on fonne la retraitte.

Plaife a Dieu par fa mifericorde, nous faire k

grace d’imiterces faints perfonnages. Héi quiera-

pecheroit les gens d’Eglife, les gens de condition, fes Filles, les artifans de quelque état quilsfoient,nbsp;amp; les lerviteurs, de fe regler a vivre comme cesnbsp;gens-la, qu’on peut dire avec vérité être une veritable repréfentation de la primitive Eglife ? Cenbsp;fera lotfque Dieu nous fera mifericorde, amp; qu’ilnbsp;pkira a fajdivine majefte,Monfeigneur, de vousdon-ner les rnoyens de l’établir dans votre Diocèfe,nbsp;comme je le fouhaite, étant avec toute forte denbsp;refped, Monfeigneur, votre tres obéiffant feryi-tcur Fr. V, Cornblat..

Ce II. Novembre


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Mes ennemis nfmt foment attaqué depuis ma jeunejje 5 mats ils nont puprevaloir

fur mot ,parceque monJecours efi dans

k mm du Seigneur qui a fait Ie deléf la, terre. Pil 12,7.

VICTORIA DEL

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Pag. 1


O ü 11

HISTORIQ^UE et preliminaire.


, nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r '

Voyez leur Hifloifca la fin ou j.vol. del’Abrcg^dela dernkre pcrftcution de Port-Rryal, Rieti de plus

IL cft neccflTaire de faire preceder les Relations que nous donnons au public d’un Recit qui reprefente au Le-fteur la caufe de la colere, de l’in-dignation, de 1’acharnement amp; de Ianbsp;fureur des Jefuires contre Port-Royal, la fuicte amp;nbsp;1’enchainement de tous les differents refibrts qu’ilsnbsp;ont fait agir pour Ie detruire Sc 1’exterminer denbsp;deflus la terre dès Ie commencement de fa Refor-me. C’eft ce que nous allons faire Ie plus fuccin-dlement que nous pourrons , en faifant connoi-tre auparavant la Regularite', amp; la Sainteté denbsp;cette Mailbn done la memoire fêra eternelle-ment pretieufe devant Dieu amp; devant les hommes.

II n’y eut jamais de Mailbn Religieufe qui füt en meilleure odeur que Port-Roial. Tout cenbsp;qu’on en voyoit au dehors infpiroit de la pieté.nbsp;Ünyadmiroit Ia maniere grare Sc touchance dontnbsp;les louanges de Dieu y etoient chantées, la fim-plicité amp; en mêrae tems la propreté de leurnbsp;Eglife, la modeftie des Domeftiques, * la foli-tude des Parloirs, Je peu d’emprelïèment des Re-ligieufes a y foutenir la converfation , leur peunbsp;de curiolité pour fcavoir les cholês du monde Scnbsp;même les anaires de leurs Proches. En un motnbsp;une entiere indifference pour ce qui ne regardoknbsp;point Dieu. Mais combien les pciTonnes quinbsp;Connoifïbient l’interieur de ce Mona/iere y trou-voient elles de nouveaux fujets d’edification ? quelle paix ? quel (ilence ? quelle charité gt; quel arhournbsp;pour la pauvreté amp; pour la mortification? untra-Wl lans relachcj une priere continuelle, pointnbsp;d’ambition que pour les Employs les plus vils amp;nbsp;les plus humilians, aucune impatience dans lesnbsp;Soeurs, nulle biTarrerie dans les Meres, l’obeifian-ce toujours prompte, amp; ie commandement tou-raildnnable.

Mals rien n’approchoit du parfait des interelïè-ent qui regnoit dans cette Maifon. Pendant plus Oe oo. ans qu’on y ^ recü des Rcligieiifes, on n’ynbsp;a jamais entendu parlcr ni de contract, ni denbsp;convention tacite pour la dot de cellc qu’on rece-voit. On y eprouvoit les Novices pendant deuxnbsp;ans: fi on leur trouvoit une vocation veritablenbsp;les Parents etoient avertis que leur fille étoit ad-mife a Ja Profeffion, amp; l’on convenoit avec euxnbsp;du jour de la Ceremonie. La ProfeCfion faite,nbsp;s’iJs étoienc riches , on recevoit comme une au-móne ce qu'ils donnoient, amp; on mettoit toujours a part une portion de cette aumone, pournbsp;en allifter de pauvres families, amp; furtout depau-rnbsp;vres CommunauteA Religieufes. II y a eu tellcnbsp;de ces Communautez a qui on transporta tout anbsp;coup une fomme de vingt mille Livres qui avoirnbsp;été leguée a Ja Mailbn Et ce qu’il y a de particulier , c’eft que dans Ie même tems qu’on dref-foit chez un Notaire l’Adfe de cette Donation,nbsp;Ie Procureur de Port-Royal qui ne fcavoit riennbsp;de la cholë, vint demander a ce même Notairenbsp;de 1’argent a emprunter pour les nécellltcz. prel-fantes du Monaftere.

Jamais les^ grands biens, ni 1’extrême pauvreté d une fille n ont entre^ dans les motifs qui la fai-foient OU admettre , oü refufer.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Une des chofes qui rendoit^ cette Maifon plus recommandable, amp; qui peut être auffi lui a attirénbsp;plus de jaloufie , c’eft 1’e.xccllente Education qu’onnbsp;y donnoit a la jeunelïe. II n’y eüt jamais d’azilenbsp;oii l'innocence amp; la pureté flilfenc plus a couvert de 1’air contagieux du fiecle, ni d’Ecole oünbsp;les véritez du Chriftianifme fuffent plus folide-ment enfeignées. Les Leqons de pieté qu’on ynbsp;donnoit aux jeunes filles faifoient d’autant plusnbsp;d’impreffion fur leur efprit, qu’elles les voyoientnbsp;appuyées non feulement de 1’Exemple de leursnbsp;Maitreflès , inais encore de l’Exemple de toutenbsp;une grande Communauté uniquement occupéenbsp;a loüer amp; a fervir Dieu. Mais on ne fe conten-toit pas de Jes élever a la pieté, on prenoit aulftnbsp;un trés grand foin de leur former Fefprit amp; lanbsp;raifon ¦ amp; on. travailloit a les rendre egalemencnbsp;capables d’etre un jour, oü de P^rfaitp Rdi-gieufes, oü d’excellentes Meres de femüles. Onnbsp;pourroü citer un grand nombre de filles eleveesnbsp;d-7nc ce Monalfere, qui ont depuis edifie Ie monde par leur fagclfe amp; par leur vertu. On fqaitnbsp;avee quels lêntimens d’admiration amp; de recon-noilfance, elles ont toujours par Ié de l’educationnbsp;qu’cHes y avoieni recüe; amp; il y en a encore quinbsp;confervent au müieu du monde amp; a la Cournbsp;pour les ruines de cette Maifon detruitte Ie mé-me amoin que les anciens Juifs confervoient dansnbsp;leur captivitepour les ruines de Jerulalem. Cepen-dant quelque lainte que füt cette Maifon , unenbsp;profperite plu,s longue y auroit peut être a la finnbsp;introduit Ic r.elacheincnt; amp; Dieu qui vouloicnbsp;non feulement rafférmir dans Ie bien , mai.s la

' por-


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Difcours ‘PreUmnaire ^ ^ Hifiorique.

porter encore ü un plus haut dégré de faincété, a frcre ainé, amp; avec fes deuT neveux Monfieur permis qu’elle füt^xercée par les grand ;S tribula- Ie Maitre amp; Monfieur de Sacy. C’eft de la qucnbsp;tions quiayent jamais exercees aucune MaifonRe- fortirent tous ces exceliens Ouvrages, fi édifiansnbsp;ligieufe. En voici 1’origine.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour TEglilè 6c qui faifoient rant de peine aux

Tout Ie monde fqait cette efpece de guerre qu’il Jefuites-. C’en fut affez pour rendre cette Maifon y a toujours eu entre l’Univerfité de Paris amp; les horrible a ieurs yeux. Ils s’accourumerent a con-jefuites. Dès la naiffance de leür Compagnie, la fondre dans leur idee les noms d’Arnauld amp; denbsp;Sorbonne condamna leur Inftituc.par une Cenfure PortRoyal amp; congurent pour routes les Reli-oü elle déclaroit, entr’autres choies,que cette So- gieufes de ce Monaftere la même haine ou’ilsnbsp;cieté eftoit née pluftót pour la dcftrudfion que avoient pour la perfonne de ce Dodleur.nbsp;pour 1’edification. l’Univerfité soppola de tout Ceux qui ne fgavent pas toute la fuite de cettenbsp;Ibn pouvoir 51 fon établiffement en France, amp; n a- querelle 'font peut être en peine de ce qu’on pou-yant pu Fempêchcr, elle tint toujours ferme a ne voit objeder a ces Filles dans ces commence-pas fouffi-ir qu’ils fuflent admis dans fon Corps, mens, car il ne s’agilToit point alors de Formulaire,nbsp;II y eüt méme diverfes occafions donton ne veut ni de Signatiure,amp;la fameufe Diftindiondu Faitnbsp;—11.,.-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ii- •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt; noint encore donné de oré-


point rappeller ici la memoire, ou elle demanda avec inftance au Parlement, qu’iis fuiTent chas-fêz du Royaume^ amp; cé fut dans ces occahonsnbsp;qu’elle prit pour fon Avocat, Antoine Arnauld *nbsp;Pere de la Mere Angelifue, 1’un des plus eloquensnbsp;hommes de fon fiecle. II étoit d’une familie a Au-


amp; du Droit n’avoit point encore donne de pré-texte aux Jefuites pour les traiter de rebelles a l’E-glife. Cela n’embaralfa point Ie Pen Br if ader l’ua de leurs plus emportez Errivaiiis. Ceft lui qu’ils.nbsp;avoient choifi pour aller folliciter a Rome la Cenfure du livre de la fréquente Communion. Le mau-vergne, trèsj dütinguée par le zéle ardent quelle vais fuccès de fon Voyage excitant vraifemblable-,nbsp;avoit toujours montré pour la Royauté pendant ment fa mauvaife humeur, il en vint jusqu’a eetnbsp;routes les fureurs de la Ligue. Antoine Arnauld excès d’impudence amp; de folie, que d’accufer cesnbsp;pafloit auffi pour un des plus Zèlez Royaliftes qu’il Religieufes dans un livre public de ne pint croirenbsp;y eut dans le Parlement j amp; ce fut principalement au Saint Sacrement de ne yam ais eonmunier^ nonnbsp;pour cette mifon que l’Univerfité remit fa caufe pas même d Partiele de la mort, de n avoir niEaunbsp;entre les mains. II plaida cette caufe avec une ve- benite ^ni Irnages dans leur Eglife^ de ne frier ninbsp;hemence amp; un éclatli grand, que les Jefuites ne lui la Vierge ^ ni les Saints.^ de rie point dire leurnbsp;ont jamais par donné. Quoi qu’il eüt toujours Chapelet^ les appellant. Afacresnentaires^des Vier-été tres bon Catholique, né de Parents trés catho- ges foles, amp; paffant même jufqu’a eet excés, denbsp;üques,leurs Ecrivains n’ont pas laiffé de le traiter vouloir infinuer des chofes tres injurieufes a la pu-de Huguenot, defcendu de Huguenots. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reté de ces Filles.

Mais cette querelle ne fut que le prélude des Ilnefalloit, pour connoire la fauffeté de tou-grands demclez quc le Qéit'oxz Antoine Arnauld tes ces cxecrables calomnks, qu’entrer feulement fon fils, Dodeur de Sorbonne, a eu depuis avec dans l’Eglife de Port-Royal, elie portoit, par ex-cette puiflante Compagnie, n’etant encore que Ba- cellence le nom d'Eglife du Saint Sacrement. Lenbsp;chelier,iltemoignoit un fort grand zèle contre lesnbsp;nouveautex, que leurs Auteurs avoient introduitesnbsp;dans la Dodrine de la grace amp; dans Ia morale,nbsp;mais la querelle ne commenga propremenr qu’aunbsp;fujet du livrt de la fréquente Comsnmsion^ que cenbsp;Dodcur avoit compofe.


Monaftere, les Religieufes, tout étoit confacré a 1’adoration perpetuelle dti Sacré Myftere de l’Eu-chariftie. On n’y pouvoit entendre de Melfe Con-ventuelle, qu’on n’y vitcommunier un fort grandnbsp;nombre de Religieulès. On y trouvoit de 1’eau-benite a routes les portes. Elles ne pouvoient


Les Rclio^ieufes de Port-Royal n’avoient eu au- chanter leur Office lans invoquer la Vierge amp; les cune 'part 'xces conteftations. Quand même le li- Saints. Elles faifoient tous les Samedis une pro-

vre dï laü^emente Communioit zwoxt éte nbsp;nbsp;nbsp;ceffion en l’bonneur de la Vierge, amp; avoient

deblasphêmes contre 1’Euchariftie quelesjefui- pour elle une devotion toute particuliere dfones -'-s ie publioient elles n’en etoient pas moms Filles en cela de leur Pere Saint Bernard. Ellesnbsp;profternées jour amp; nuk devant Ie St. Sacrement. portoient toutes un chapelet amp; le recitcient tresnbsp;Monpeur Arnauld éio\tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mere An- fouventj, amp; ce qtii furprendra les ennemis de


- nbsp;nbsp;nbsp;11 avoit fa Mere, ftx de fes Sceurs, amp; ces Religieufes, c’eft que Monfieur Arnauld, lui.

lix de fes Nieces Religieufes a Port-Royal. Lui même, qu’ik accufoient de leur en avoir infpi-meme, Iqrsqufil foic Prêtre, avoit donné tout ré le mépris, a toujours eu un chapelet fur lui,, ion len a ce ^naftere, ayant jugé qu’il devoit qu’il n’a gueres paffé de jour en la vie lans le reciter.

Eccleliaftique. II avoit Le livre du Pere Brijacier excita une grande aulii cboili ia retraite dans la folitude de Port- indignation dans le Public. Monfieur de Gondynbsp;Royal des Champs avec Monfieur d'Andilly fon Archevêque de Paris lanca auffitót cbntre ce li-

vre:

^ Les 2. Ju'lbf nbsp;nbsp;nbsp;celebre Avocat fit contre la So- un Pechd origine! , qui reiuilVt fur tous Ibs Enfans amp; fes pc?-

eietc* un Piaicloycf plein de force, qm a dte imptimlt;! plufi_urs rits Enfans. Auffi , pttur s’en vanger, mirent ils tour en fjis eu Fian^ois amp; en Latiii. Celt ce Plaidoyet qui ics pout dechargcr fur eu.x amp; fut leurs ainis la colere amp; iafiiieui.lainbsp;til chalTer de route la France dans ce temps Ia- Une expulfion plus eruells amp; la plus opiuiatie..nbsp;ii edatante ie fi. honteafe fut a IcHis yeux poui Mi. AmtuU


que.



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ïïi

vreuneCenfurefoudroyanïe, f qu’il fit publier liteflè, mais leurs livres manquant d’ona:ion amp;

I nbsp;nbsp;nbsp;________11______Tl TT T-vfoMT-VTt* ria nbsp;nbsp;nbsp;____ _ nbsp;nbsp;nbsp;. 4nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Difcours Trelimmairs ^ ^ Nifloriaue. . *' 1-1 ___»_!• „ ___• ,

au'Prone dans toutes les Parroiflès. 11 y prenoit hautemenc la defenfe des Religieufes de Port-Royal amp; rendoit un temoignage authentique amp;nbsp;de rintégrité de leur foi, amp;: de ia pureté de leursnbsp;naoeurs.

Le naauvais fuccès de ces Calotnnies n’empê-cha pas d’autres Jefuites de les repeter en mille rencontres. 11 y cn,eüt un appelié le Pere Mey-fiier^ qui publia un livre a vee ce titre; Lc Port-Hoyal d'intelligence avec Geneve centre le Sacre-

de fo idité , n en onr pas éte raieux recamp;s du pubbe pour etre ecrits avec une jultefle Grammaticale qui va jusqu’a rafRa:arion

Ils eui-ent même peur pendant qudque temsque Port-Royal ne leur enlevat 1’Education de lanbsp;Jeuneffe, c’eft adire ne tarit leur crédit dans fanbsp;fource. Car quelques perfonnes de qualité craig-nant pour leurs Entans la corruption qui n’eft quenbsp;trop ordinaire dans la plus part des Colleges, amp;nbsp;apprehendant auffi que s’ils faifoient étudier ces En-ment de l’autel^ par le Rev. Pere Mejnier de la fans feuls, ils ne manquafl'ent de cette Emulationnbsp;Compagnie de Jefus. Le Livre étoic auffi im- qui eft fouvent le principal aiguillon pour fairenbsp;pudent que le Titre, amp; encheriffoit encore fur avancerles jeunes gensdans FEtude, avoientréfolunbsp;les excés du Pere Brifacier. On y renouveUoic de les mettre pluiieurs enpmble fous la condui-Fextravagante hiftoire du pretendu complot tor- te de gens choiiis. Ils avoient pris ladeflus Confeilnbsp;mé en vSzi- par Monfuur Arnauld^ Monjieur de Monfieur Arnauld amp; de quelques Ecclefiafti-ck Saint Cyran^ amp; par frois autres, pour an^ntir öues de fes amis , amp; on leur avoit donné des

........_____^_________ ^ ^

'“difoit qu’il avoit formé cette horrible conjuration.

t:que des je.Per^ Meynier faifoit meme entrer dans.ee com-fuines.Tom. plot la Mere Agnés amp; les autres Religieufes de _ Port-Royal.

Ca'omniecflr, Ajoutez qui toutcs CCS quereiics de Religion, detmiitc, il fe joignoit encore entre les Jefuites amp; lesEcri-™'y_vains de Port-Royal une pique de Gens delet-a jamais tres. Les Jefuites s’etoient vus long tems en pof-‘?”*'uConfeffion du premier rang dans les Lettres, amp;on nenbsp;“‘“®®.liloit presque d’autres livres que les leurs. II leur

- nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' f ---t.- j---/r-.j,,

Voyez le ment prouve qu i

la Religion de Jefus Chritl:,amp; pour établir leUeii- Maitres tels qu’ils le pouvoient fouhaiter, Cer, me jquoi que'Af(i»/jt‘«r^r/?iJK/ifeurdejainvinci e- ^Litres n’etoient pas des hommes ordinaires. linbsp;: ment nrouvé qu’il n’avoit que 9. ans 1 annee ou on lufet de dire que 1 un d’encreux ctoit le Celebre

Monfieur Kicole. Un autre étoit Monfieur Pan-celot a qiu Ion doit lesnouvelles Methodes Grcc-

P Tp’ nbsp;nbsp;nbsp;fous le nom de M-

thodes de Port-Royal. Monfeur Arnauld ne da-

Ctoit done tres fenfible de fe voir depoffeder de s y font formez. Ue ce nombre ont été Mef ce premier rang amp; de cene vogue par de nou- feurs Bignon, l’un Confeiller d’Etat, amp; l’autrenbsp;veaux venus devant les quels il fembloit pour Premier Prelident du Grand Confeil; Monfieurnbsp;ainfi dire que’ tout leur genie amp; tout leur fcavoir de liarlay amp; Monfieur de Bagnols auffi Con-ié fullènt evanouis. En efifêt il efb alïèz fiirpre- ieillers d Etat, amp; leGelebre Monfieur le Main dcnbsp;nant que depuis le commencement de ces difpu- Tilleinont qui a tant edifie 1'Eglife, 6c par lanbsp;tes, il ne fortit de chez eux aucun ouvrage^ dig- fainreté de fa vie, amp; par fon «rand travail furnbsp;ne de la reputation que leur Compagnie s’êtoit l'HiJloire Ecclefiafliquenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

acquife; comme fi Dieu, pour me fervir des Cette itiftruftion de la Jeuneffe fut, comme tenues de l’Ecriture, leur eut tout a coup_ óté j’ai dit, une des principales raifons qui animerentnbsp;leurs Prophetes; leur Pere Petaut même, li ce- les Jefuites a la deftrudlion de Port-Royal, amp;nbsp;lebre par fon fcavoir, ayant echoué contre le ils crurent devoir tenter toutes fortes de moyensnbsp;livre de la frequente Communion.^ oc ion livre écant pour y parvenir. Leurs entreprifes contre ie li-demeuré chez leur libraire avec tous les autresnbsp;ouvrages, pendant que les ouvrages de Port-

daignoit pas de travadlcr lui tnême a Finftru-iSlon de cette Jeuneire par des ouvrages trés utiles. C* elc ce t]ui a doniie naiflance aux excel-lens livres de la Logique ^ de la. Geometrie amp; denbsp;la Grammaire Génerale. On peut juger de 1’u-tilité de ces Ecoles pr les hommes de merite qui

pour y parvenir.

Royal étoient tout enfemble 1’admiration des Sqa-vans amp; la confblation de toutes les perfonnes de pietc.

, Les Jefiiires au lieu d’attribucr eet beureux fuc-Ces des livres de leurs adverfaires a la bonté caufe qu’ils foutenoient, amp; a la pureté de k Do-

vre de la fréquente Communion ne leur ayant pas reuffi, ils dreiTcrent contre leurs adverkires unenbsp;autre batterie, amp; crurent quc les diiputes qu’ilsnbsp;avoient avec eux fur la grace, leur fourniroientnbsp;un prétexte plus favorable pour les accabler Cesnbsp;dnputes avoient commence vers le tems même auenbsp;_____________ ^ nbsp;nbsp;nbsp;frequente CommitnioTinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; Ce fut au fu

dtrinequi y etoit enfëignce, s’en prenoient a wne dé l'Auguftinus de FEvêque d’Ipres DanTce'b'^ tertaine politeflé de langage qubls leur ont repro- vre imprimé depuis fa mort cetEvêaue en vouchee-longtems, comme une afteCtation contraire knrétablir la Doéfrin'’ de Ano-nfl-in {?,rnbsp;a 1’aufterité des ventez chrétiennes. lis ont fait ce y combattoit foit'ement l’opinion de Malnanbsp;depuis une etude particuliere de cette meme po- Jefuite, homme fort audacieux amp; qui avoit par-

* 2 nbsp;nbsp;nbsp;Ié

¦f Cette ceefure e(l d’attte du 2g, Decernbre 1651* nbsp;nbsp;nbsp;^ Voyez un grand detail lur ces Ecoles dans la Vie de

lt;^lc fe trouve i la fiu des Meujuucs dcMosjifKr dn tojft Monfieut WfilUn de nbsp;nbsp;nbsp;^jui en hu un des MaWre.s,

pag» 5e8. nbsp;nbsp;nbsp;Ön vient U tlonnci' au-Fablic. Elle do-rKie im grand jaui ^

rHiftoire de fort-I^oyaf amp; el.e eft nes inicnefTaQtc,

-ocr page 40-

IL nbsp;nbsp;nbsp;III.

Ils s’expri- Ilss’expriment Ilss’expriment ment ainli dans ainü dans la fe- ainfi dans Ia troi-la premiere co- conde colomne fietne colomncnbsp;lomne fur cha- fur chaque Pro- fur chaque Pro-que Propofition. pofition.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pofition.

LJonpeut don- Nousfoutenovs^ ^ons foutenons^ fier maluieufe- Óquot; nous fommes nous fammesnbsp;went d cette pro- prêts de denton- prets de demon-pofition un fens trer que cette pro- trer que cette pro.nbsp;hèrftique\^qu'- pofition apparti- poftion dans Ie

jv nbsp;nbsp;nbsp;Difcours Trelimbtaifs^ (5quot; Hiflortque.

Ié de ce grand Dofteur de rEgUié avec un fort de Saint Auguftin amp; de fes Difciples en la colons-gnnd raépris. I.es Jefuites interefléz. a foutenir me du milieu qui eft la Jêconde

ku ¦ Confrere, fur une Doétrine que toute leur Ecole s’etoic avifée d’embraffer , s’étoient fort

1.

dechainez. contre l’ouvrage amp; contre la perfonne même de Janfinius ^ qu’ils traitoient de Calvi-nifte 6c d’hérétique, corame ils traitoient ordi-nairement tous leurs adverfaires. Ils étqientd’au-tant plus mal fondez a Ie traiter d’Hérétique, quenbsp;lui même par fon Teftament 6c dans pluiieursnbsp;endroits de fon livre, declare qu’il fournet cn-tierement fa Dodrine au jugement du Sr. Siege.

Ainfi quand même il aui'oic avancé quelque hé- nbsp;nbsp;nbsp;^

réfie, on ne feroit pas en droit pour cela de dire nbsp;nbsp;nbsp;olie rPapasneant-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ent innbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jens que nos ad-

qu’il fut hérétique. Monfieur Arnauld done per- nbsp;nbsp;nbsp;moins ^ quand onnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lEglife,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;queitenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’verfaires la Jou-

fuadc' que Ie livre de ce Prelat ne contenoit que la prend corntne efl indubitable tiennent ,efi Peil Doctrine de St. Auguftin pour la quelle il elledoit être pri- dans la doSirine lagienne ou de-s’étoit hautement declare lui même plufieurs an- f. nbsp;nbsp;nbsp;de Saint Augu- Tui Velagienne ^

nées avant l’jmpreflion de ce livre, avoit pris la Et comme telle ftin^ifr qu’ellea par ce quelle de-plume pour Ie defèndre, 6c avoit compole en- elk de'técondam- été definie par Ie truit la neceffité fuite plufieurs ouvrages lur la grace qui avoientnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nde par leConcilenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ConciledeTrente.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la grace effi-

CU un prodigieux fuccés. Cela avoit fort allarmé nbsp;nbsp;nbsp;de Trente..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cacepar elk ?nê-

non feulement les Jefuites, mais même quelques Profeffeurs de Theologie, amp; quelques autresnbsp;vieux Doéleurs de Ia Faculté, qui étoient d’o-pinion contraire a St. Auguftin Sc qui craig-noient que la Doétrine de la grace par elle me-xne ne gagnat Ie deflus dans les Ecoles. Ils fenbsp;reunirent done tous enlèroble pour la dccrier 6cnbsp;pour en empêcher Je pramp;grès. ^fnfieur Cornet l’un d’cncre eux qui avoit ete JeluiK,nbsp;qui êtoit alors (en i(ja,9.) Syndic de la hacui-tc, s’avifa pour cela d’un moyen tout particulier. II apporta a. la Faculté Cinq Propoiitionsnbsp;fur la grace pour y être examinees. Ces Propo-fitions étoient embaraflées de mots captieux amp;nbsp;equivoques, fufceptibles d’un bon amp; d’un tnau-vais fens. Ce qui fit que les Evêques de France les plus recomtnandables par leur fcience amp;

1649-

we, pour toutes les bonnes ceu-'ures. Et elka.nbsp;êté ainfi declaréenbsp;dans la Congregation de Auxi-liis qui s’ejl tenue d Rome fousnbsp;Clement Fill,nbsp;éf Paul V.

Nous n’entrerons point dans Ie detail de cette-Hiftoire. Nous renvoyons Ie Lcéteur au Journal de Saint Amour , a l'HiJloire generale du Janfenifme en 3. vol. in 12. par Ie Pere Gerbe-ron a / Hijloire de la Paix de Clement IX. amp; anbsp;l’HiJloire des cinq Fropoftions.

Nous n’entrerons. point non plus dans Ie detail leur pièté deputerent a Rome plufieurs Doéteurs de k Cenfure contre Monfieur Arnauld on peutnbsp;de Sorbonne pour s’oppofcr aux efforts des eti- le voir dansles differents ouvrages qui ontéte faitsnbsp;nemis' de la «^race, qui y remuoient ciel amp; ter- pour fa defenfe, par lui même, parle Pere gefret oour les faire condamner, fous pretexte qu el- nel, amp;c. Nous dirons feuiernent ki, que le journbsp;re pour u/...'.;nnps afin qu’a ia fa’-'eur de au quel cette Cenfure fut iignee ea Février idsd

cette’^Samnat on ^a veric? fe trouvat con- parut aux Jefuites un grand jc^r pour leur CoL-cette condamnatmn nbsp;nbsp;nbsp;doétrine au- pagnie. Non feulement ils simaginoient tnom-

des Calviniftcs -dans la pretniere colomme, le lens des Molimftes 6c. des Pekgiens en Ia co-loinme opofce qui eft la troifieme, amp; k fgns

toSSquot;* OrrpeS voir dandle Journal de Saint pher par la de Monfieur Arnauld 6c de tous 1« Xl^rle dïaifde tout ce que firent a Rome les Dodeurs altachez a la grace efficace,^mais ilsnbsp;deux partis en léya. en 1Ó53. Nous nous con- croyoient tnompher de la Sorlwnne meme, amp;nbsp;tenterons de dire feulement que les Dodeurs s’être vengez de toutes les Cenfures, dont elle avoit:nbsp;deputez done nous venons de parier, entre plu- ^Gtrï ks Garajjes les. Santarels ks. Baunis.Scpla-lieurs Ecrits qu’ila prefentcrent au Pape, ils lui fieurs autres de leurs Peres, puis qu’ils l’avoientnbsp;en prefentcrent un a trois colomnes oü ils faifoient obligee de cenfurer, en cenfurant Monfieur Ar-voir les divers fens que les Cinq Propoiitions pou- nauld, deux Peres de I’t-glife, done k fecondenbsp;voient- avoir, f^avoir le fens des Lutheriens amp; propofition étoit tirée, amp; de (ê faire a elle me-

. nbsp;nbsp;nbsp;’ me une pkye incurable par la néceflite ou ils la-,.

mirent de retrancher de fon corps fes plus illu-fties membres', d’ailleurs ils donnoient auffi, par lat

unfi;

* Voyet ci devant dans les lettres en jVii, i66r. tcc. ïlkicuts lettres Sc Ectiis fm ce fujet, qui n’avoiciit joint

«ncote paru, nbsp;nbsp;nbsp;pretïeux 6c t[amp; UiKiEcnaatïi,

1quot; nbsp;nbsp;nbsp;d;quot; LHtUiritn^

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Dlfco-urs Vreliminairc, c5’ Hiflorique. nbsp;nbsp;nbsp;V

unewrandeidée de leurpouvoir amp; du credit qu’ils de pieté, ni au bruit public, ni mémc aux atte-avoient a la Cour. Ils confirmoient Ie Roy amp; la nbsp;nbsp;nbsp;des Chirurgiens de Paris. Elle envoya

Reine Mere dans toutes les preventions qu us leur iVlonlieur llt;elix ^premier Chirurgien du Roy. avoient infpirées contre leurs advetfaires.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Monfieur Felix s’acquitta de fa commiffion avec

Mais ils fongerent a tirer des fruits plus foli- une fort grande exactitude, amp; q declara après des de leur viöoire. Ils obtinrent un ordre. pour avoir entendu les Religieufes, les Chirurgiens drc.nbsp;caffer ces petits Etablifïèments que j’ai dit qu’on que la nature, ni les remedes n’avoient eu aucuncnbsp;avoit fairs pour I’inftrudtion de Ia Jeuneffe, amp; part a cette guerifon , Scquelle ne pouvoit êtrenbsp;quils appelloient des Ecoles de Janfenisme. Le que l’ouvrage de Dieu feul. Vraifenblablernentnbsp;Eieutenant Civil f alla a Port-Royal des Champs la piete de la Reine Al^e fut muchee de la pro_nbsp;pour en faire Ibrtir les Ecoliers amp; les Precepteurs tection vilible de Dieu utr ces Religieufes. Cette

^ec tous les Solitaires qui s'y

onjieur Arnauld fut oblige de fe cachet, amp; il

y avoit meme déja un ordre iigné pour óter aux

Keiigieufes des deux Maifons leurs Novices amp;

ieurs Penfionnaires. En un mot Port-Royal étoit

* 1- 1 -

ment de leur innocence. On ne paria plus de leur 6ter leurs Novices, ni leurs Penfionnaires, amp; onnbsp;leur laiifa la liberté d’cn recevoir tout autant qu’el-Ics voudroient. Monüeur Ariiauld même recom-

étoient retirez. fage Princeflè commenqa a juger plus favorable-

reurs rcnuoimaircs. X.U nbsp;nbsp;nbsp;cojublenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;menqa a fe montrer, OU pournbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mieux dire, s’alla

dans la confternation nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^£p:.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;replonger dans fon défert avecnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Monfieurnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H'An-

de leur joie, lors que le Miracle de la Saintt Ep^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;neveux amp; Monlfeur

nearnva. ^ nbsp;nbsp;nbsp;inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;RMarions dece Niro/r, qui depuis deux ans ne le quittoit dIus

On a donne nbsp;nbsp;nbsp;1’Evêque de amp; qui êtoit devenu le Compagnon inféparable de

Miracle. nbsp;nbsp;nbsp;fes travaux. Les autres Solitaires y revinrent

fe nScequot;Ta tTontefon nbsp;nbsp;nbsp;aufengdL un Uvrl *nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auffi peu a peu, amp; y recommencerent leursnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mêmes-

fe naitlance, nbsp;nbsp;nbsp;^ eftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exercices de penitence.

fervi com^^d4rpr^ve'éclatante’de ia vérité On foogeoÉ fi peu alors a inquieter les Reilde k Son. nbsp;nbsp;nbsp;. gieufes de Port-Royal que^ Monfieur le Cardinal

Pendant que l’Eglife rendoit a Dieu des aftions de Rrtz. leui ayant accorde un autre Superieur en de graces amp; fe réiouïflbit du grand avantage que Ia place de Monfieur du Saufaj qu’il avoit de-^ VoMo ini ri-.nnnif fiir ips Athées amp; fuT ftitue de tout employ dans le Diocefe de Paris,nbsp;ce miracle luinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ loin on ne leur fit aucune peine la deflüs, quoi quê

Heretiques, les Ennemisde Po y , nbsp;nbsp;nbsp;^ Monfieur SingUn, qui êtoic ce nouveau Superieur

d= partkipe, a “« SoSSke S ngt; SV fort au gout de b Cour, oulea confondus felon lexprefliOTnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avoient ptis un fort grand foin de le decrier, II

eut point d efforts quilsne fijen nbsp;nbsp;nbsp;cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ilêtoitConfeffeur

dans le pubhc nbsp;nbsp;nbsp;f f“Jbfrie preïen- Ic la Mai/bn de Paris, amp; fes Sermons y attiroient

ÏÏkXu iïStite P.r4^ móiSroient quantitc de monde,, bien moins par la ^liteffedu une S^ceur quelle avoit, amp; qui êtoit auffi penfion- kngage par fes grandes amp; les foiides veriteznbsp;naire dans cette Maifon. Tantót ils affiuroient qu il prechoit On fes a depms donnez au publicnbsp;cue ce n’avoit êté qu'une gueriibn impavfaite 5 6c fous Ic notn » L7iltTUCttQus Chvetieuu^s ^ 6c ce neitnbsp;que le mal êtoic revenu plus violent que jamais: pas un efes livres les moins édifians qui foienr for-Tantót que Ia fluxion êtoit tombée fur les partiesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tïs de Port-Royal jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mais Ic talentnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou il excelloit Ie-

nobles, amp; que la petite fiUe en êtoit aréxtrêraité. nbsp;nbsp;nbsp;plus c’etoit dans fenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conduite desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ames.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;non

Le bruit de ce miracle etantvenu a Comq)ieigne fens joint a une piete amp; une can

eu etok la Cour, la Reine Mere fe trouva fort re, imprimoient nbsp;nbsp;nbsp;genie amp;c de fcience

embaraflée. Elle avoit peine a croire que Dien n’eut pas fe meme e nbsp;nbsp;nbsp;feulement les Reli

cut fi particulferement favorifé une Maifon qu’on ' nbsp;nbsp;nbsp;Arnauld lui même,

lui depeignoit depuis fi long temps comme mfec- nbsp;nbsp;nbsp;Monfieur k Maitve dc tous ces autres;

tee dherefici amp; que ce Abrade dont on faifon nbsp;nbsp;nbsp;g c.htimecnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avoient noiirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ini nnonbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1

tant de recit, eut même êté operé en fe perfonne nbsp;nbsp;nbsp;efprits fi fublimesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avoient pournbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lui unenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;docihtc

d’une des Penfionnaires de cette Maifon comme d’Enfant, lt;3c fc condudoient ea tOUtes chofes par fi Dieu eut voulu approuver par la 1’education fes avis. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

qu’on y donnoit a la jeunelft. Elle ne sen fia, nbsp;nbsp;nbsp;®nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5 ftrvi de lui pour Convertir amp; atti-'

pi aux lettres que lui ecrivoient pluüeurs petfonnes a la piete plufieurs peribpnes de k premiere

i nbsp;nbsp;nbsp;qualité

„ lement de la venté de ce Miracle, que, noirlëiilemcnt cc ,, feioiteninoy une oplniitteté , inaU une extiavavance amp;nbsp;,, One elpece de folie d'en doutcu .... ]’entendis dire anbsp;» Ha/ence en piefence d’un grand Prince (pag. 8’ ) que eec-,, te guerifon fi prompte ne lui paroiffoit pas un mcindte mi*nbsp;„ rade que la tefurredion d’un mort, par ce que les remedesnbsp;„ les plus efficaces du monde n’auioient p.u den 0£Me{ en amp;nbsp; peadetemr, dt»»

‘Mmfietir Dufthrai LïeutenaM Civil fvit faiie cette expedition le ?o. Mats nbsp;nbsp;nbsp;Danbrai fut depnis

empoifonii^ pat la nbsp;nbsp;nbsp;ie Brm-e,liters fa fille , Ia quelle

fit auffi empoifonret fes deux Iretcs rtont 1 im avoit fucce-df'a la chatfie de Lieutenant Civil.

U- Celivtede M. ie Cboifeuil a.pour titre ‘Memaite fitr’U Mtlirion , imprim^ cher BiUine en i6*o. „ 1' Innocencenbsp;„ de l’Enfant, la finceritf, la fuffifance amp; le nombre desnbsp;» tsindns , dit eet illuftie Pidat. pag- m affluent tcU

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i'uivoient pas avec moins d’audacc amp; d’acharne-ment la condamnation de Icurs adverfaires.

Ce fut en ce temps la que moururent MonGeur Ie Maiirc Mere Marie des Anges Suireau tantenbsp;de MonüeurMc^/e (iï), amp; iMadamenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;On

peut dire que Dieu les retirant a lui en ce temps

retablit trois mois après, amp; vint lui même groiïir leur epargna bien des douleurs amp; des dechiremens la foule de fes Auditeurs. II vecut toujours^ dans aux quels furent expofeï. ceux qui reftoient, par

Difcours Frsliminnite ^ óquot; Hifiorique. qualitéjamp;commeillesconduifoitparciesvoyes tres 'nbsp;oppofées a celles de la Morale des Jefuites, il ne tardanbsp;gaeres a être accufé des maximes ontrees liar la penitence. Monfieur da Go»lt;fy,quis’êtoitd’abordlaiflenbsp;furprendre par fes Ennemisluiavoitinterditla chai-re: mais ayant bientót reconnu fon innocence il Ie

les agitations amp; les violentes fecoulïes de Port-Royal. Satan avoit demandé cette Sainte Maifon pour Ia cribler, amp; Dieu, par desjugemens, qui

font impenetrables,permit quelle Ie fut, que des Perfonnes qui Ie fervoient avec tant de fidelité,nbsp;devinfïènt la vidfime des gens charnels; que lesnbsp;faints fuffeut foulez, aux pieds; que de pieux foli-taires fuffent difperfez, que des Vierges chretien-

une pauvreté Evangelique , jusques la qu après fa mort on ne luitrouva pas de quoi faire les tiaisnbsp;pour l’enterrer, amp; qu’il fallut que les ReugieuiMnbsp;affiftaffent de leurs charitex quelques uns de lesnbsp;plus proches parents qui êtoient aufn pauvres quenbsp;lui. Lesjefuites pafferent neanmotns jusquacetnbsp;exces de fureur que de lui reprocher dans plulieursnbsp;libelles de s’être enrichi aux depens de fes peni-

tens, amp; de s’ctre approprié plus de huitcens mille nes fuffent perfecutées, que de jeunes Enfans fuf-francs furies grandes reftitutions qu’il avoit fait fent arrachezdes maius deceu.xqui leur donnoient faire d quelques uns d’entr’eux; amp; il n’y a pas eu une Education ft Chrêticnne, amp; tout ccla fansnbsp;plus de reparation des outrages fairs au Confeffeur, autre crime que celui des Prertiiers Chretiens,nbsp;quedesfauflctés avancces contre les Religieufes. Le Mais avant que d’entrer dans Ie detail de ces vio-ne pouvoit done faire aces Filles fences, il feut reprendre ce qui en fut le Pré-un meiileur prefent que de leur donner un Superieur texte, ce qui n’eft pas moins criant ni moins inju-de ce merite, ni mieux marquer qu’il avoit herité fte.

de toute la bonne volonté defon predeceffeur. nbsp;nbsp;nbsp;Les Jéfuites confondus par les miracles ecla-

Le Miracle de la Sainte Epine ne fut pas la tants,qui faifoientconnoitre l’innocence de Port-feule mortification qu’eürent alors les Jefuites: car Royal, amp; devenus la fable amp; Tobjet du mépris ce fut dans ce tems la même que parurent les fa- amp; de rindignatioii publique par les Lettres denbsp;meufes Lettres Provinciales,c’cfl; adire,rouvrage Monfieur Pa/cal qui dévoiloient leurs monftrueu-qui a le plus cotitribué a les decricr, puis qu’eUes fes maximes a la face de Funivers, voulurent s’ennbsp;fouleverent contre eux toute la France, Rome venger. Le Formulaire cette fcandaleufepiece quinbsp;même, amp; tous les paysou ellcs penetrerent.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;depuis loo. aiis eft placée dans 1 Eghfe comme

On peut iuger de la coafternation oü ces lettres 1 abomination de la defolation le fut dans k temple jetterent les Jefuites par I’aveu fincere qu’ils en de Jérufalem, leur fervic de moyeii pour executernbsp;ont feit eux raêmes.’ Ils confeffent dans une de leurs flineftes delfeins. On voit dans FHiftqirenbsp;leurs Reponfes que les Exilsjles Emprilbnnemens du Janfenifme comment le P.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Confefleur

amp; tous les plus afFreux fupplices n’approchent du Roy étoit venu a bout de feite juger dans 1’af-point de la douleur qu’ils eurent de fe voir moc- femblée' du Louvre que les V. Propolitions font quez amp; abandonnezde tout le monde.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans Janfenius: Comment il avoir feit enfuite or-

Les Jefuites p«doient patience pendant le fou- donner dans une affemblée de XV. Evêques que levemenC univerfel que firent élever contre eux la Conftitution amp; le Formulaire feroient fignex parnbsp;les Lettres Provinciales, mais Üs ne parent jamais tout le Royaumcj Comment enfin il etablit unnbsp;fe refoudre a defavouer la Dodfrine de leurs Au- Formulaire qui comprend egalement la créancenbsp;tears ny l’Apologie qu’cn fit fe Piw Pirat: au du fait amp; du droit; amp; en fit ordonner la fouferip-conimire ils attaquerent avec la derniere impu- tion fous les peines portées contre les heretiques.nbsp;dcncequot; les Evêques qui l’avoient cenfurce amp; fi- C’eft le femeux Formulaire qui a caufé autant denbsp;rentquot;difFerens ouvrages pour la foutenir.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maux dans l’Eglife que le veau d'or de Samarisen

Mais pendant que les Jdliittes foutenoient nvec caufe autre fors parmi le 1 euple de Dieu, amp; dont tette opiniatreté les erreurs de leurs Cafuiftes amp; lesjefuites ont fi bien feu faire ufige, pour fenbsp;nc fe rendoient ni fur le feit, ni fut le droit aux vanger de tous ceux oui lont oppofez it leurs cr-Ceului'cs des Papes amp; des EvequeSjils n’cn pour- rcurs, amp; fpécialement de Poit-Royal. (i)

Pcifon-

paroitre qq’il les petfecutat cütnme Chrètiens. H chochoit pour l’ordinaire d’autres prc'tcxtes pour les aceufet de crimesnbsp;d’Etat , amp; fevit contr’eux. En voicy un exempb- C’étoit lanbsp;coêtunae des Rorraiiis de rendre de grands honneurs amp; commenbsp;mtc efpece d*adoration , uorr (erriemenr a la perfonne de leursnbsp;Emprereurs , mais auflr a leurs liatues. Les Chrèticns s etoieotnbsp;fotimis a est oidte Politiqnc , drant clait que ce ij’etoit pointnbsp;une veiitable adoration qu’on reudoic a ces ftaiues , iT.ais unnbsp;firnple K-fpcil extérieur. |itlien lacha done de fe fcivir de cettenbsp;coutume étaUlie , ou pour les engager .a I’idolatrie , s’ils con-tinuok'iu de l'ouferver gt; ou pour avoir fiijet dr les iraicer en

criiri-

b' vie ui nubllc.

(i) lullen 1 Apoftat ., donné 1-Exemple d’unc malice a pen pes femol.ible a des ameurs du Honnulairc, Les jéfuiiesnbsp;en ciiveioppam lenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dtou dans le Forraulair'c ont ufc

pour opprutiet cciUi qui s op^foient ku,- penücieux deflcin contrela grace de jeins Chrilt, d'un attifice a oen pres few-hbblei celui qnc Jniicn rApoftat employa .autrefois conircnbsp;les Chié iens p nu les rendre criniinels de Leze-Majefte , quoinbsp;qu’iU ne le fiiflint p.as. Cet Empereur qui lisiffciu: autant lesnbsp;Chretiens que les Jdfuites haifleiit ceu.s qu’ils appdlent janfe-niftes , avoit loiu ncantmoi.us d'evitei a l’cxtecicui tU faire

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Difcours Vnliminaite'^ Hifioric/ue.

Perfonne n'ignore que Ie nouveau Jeroboam, Dans eet enibarras Monfieur de Marca s’avifaNöttvrffe !n^ qui mit dansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s’appiaudit beaucoup. If mention de

^ ____________ - iPGueldreffa avecle F. 'An- pretendk que Ie fait Janfeniui étqit un

^iael^toit Monfieur de nbsp;nbsp;nbsp;r4evoir dans Taffem- certain d’une nature particuliere, amp; qui etOit tel-pouvoir s’ac

me de beaucoup d'efprit, trés habile dans ce qui s’appsfic la police exterieure derEglife,furla quelle il avoit niême fait des livres trés iqavans amp; fortnbsp;oppofejz. aux pretentions dc la Cour de Rome.nbsp;Maïs il avoit fort peu de Theologie, ne s’etant

feparcz,.

Le Pape, difoit ce Prelat, declare qu’ü , de-R n. • dare comme hereiique la Dodrine denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ^emd opri-^

done les Janlêniftes foutiennent une Do6trirre*b^'avtnic, retique. Cctoic un des plus ridicules fophifioe^nbsp;qUi fe put faire ; puifque le Pape ne déclaroitnbsp;point ce qu’il entendoit par la Doftrine de

«gt;“•'- nbsp;nbsp;nbsp;1= rrlt'isït Ce Preta Éioit un hom- tont lié »=c Ie diott, qu’,1. „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«cre;.ri.™

bléegeqc’;®_____ j.jJ . nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;--nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dansledef-

deftiné que fort tard a Fêtat Ecclefiaftique, amp;

ayant pallé plus de la moidé de nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____________

employs feculiers.D’abordPretide------ u’ ' il Jours émre fes adverfaires amp; fes défenfeurs, done

de Pau, puis Intendant en (^tai^ne, nbsp;nbsp;nbsp;¦,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;croyoient voir dans cette Doftrine tout

avoit êté elevé a 1’Eveché de Conferans , c nbsp;nbsp;nbsp;Propofirions, amp;

fuite a TArcheveché de Touloufe. Sa graiiue nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;---------- . •

i’abord Prefident au Parlement femus^ la mêmc queftion de fait fubfiftoit tou-

fa vie dans des

^ nbsp;nbsp;nbsp;tvMtiw ji ƒ out’Uismc ïi-

-- nbsp;nbsp;nbsp;rj , “rnnio-- cTOVoient voir que la Dotlrinc de Saint Augullin.

habitude, jointe a 1’extréme paffro» f óonnmt Plufieurs perfonnes fe laiffcreut néanmoins’eblouir f

noit centre les prétendus janfemftes Dl donno^ -----r.u.nnU-o;r„---------- -

les autres n’y Sophlsme ti-

, nbsp;nbsp;nbsp;-J----UC

Plulieurs _

Matca.


un credit dans les* AffemblcêsduCIergé. Uendref- nbsp;nbsp;nbsp;Hnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T

fa tous les aftes, amp; il en formoit pour amli due nbsp;nbsp;nbsp;étffotS nar lenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rquot;quot;,' quot;

loutes lesDecüi^s. nbsp;nbsp;nbsp;rLnce^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^

Ol. vou öaut uiffloire do J„rc„iC„ d.q„ll=

les defenfeurs de Janfinius, maïs ils ne convc- maniere Monlieur de Marca ^ amp; Ig p. Annat ti-noientpasdans la maniere de tourner k chofe. nbsp;nbsp;nbsp;rent confii mer dans 1 affemblée du clergé , au

P. A^at, pretendoit que les Papes etoient infail- cornmencement de Septembre 1656. leur mifera- ideij

Hbles auflibien furie fait que fur le droit, on ble Formulaire, lans exatnen. ni deliberation. Cette nepouvoit nier fans beréiie un fait que le Pape Affemblée rapporte dans fon Procés Verbal unecho-

r avoit decide; tnaiscela rfaccommodoit pas Mon- fe affez remarquable pour n’etre pas omife. Sqa-fieur de roa/oHfs , qüi avoit foutenu fottement voir que Monlieur de dans le comptequ’if

l’nr,inir,n Contraire dans fes livres, 6c cela fonde rendit aux Eveques dun Entretien quil avoit eu fur^ wS^de tour S cu’ y a de plus habiles avec Innocent X. étant a Rome leur dit que lenbsp;Ealv™ amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pape tooit affuré de. fa pmpte boocte, fo.,

tacheza la Cour de Rome tels que les Cardinaux intention n avoitpomt ete de toucher ny a laper-Baronius^ Falavicm. le F. Peteau , amp; plulieurs fonne, ni a la mernóire de Janfemus^ m meme autres fgavans Jefuites, qui tous ont enfeigne que precifementnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

qu’il ne laiffa de liberté au Parlement, amp; que leFormulaire ent ére envoyéavec la Bu'legt;nbsp;neanmoins les Evêqnes en publiant la Bulle t nsnbsp;leur Didr//« ce qu’ils ^nbsp;ne tinrent pas beaucoup de corop

10,chev4c htode

™A.”|i?oilt;Went S.™ le mim faat m elte fe tmuvoient avanc PAffemblee. Tout le monde

etoit

Voiia de part Si d’autre dans Julleo amp; les Fornmlariftes Ic' mêmcmoycnj Sc le fuccés a été i peu prés fémhlable ; Catnbsp;void ce qui attiva , dit St. Gtégoite , de eet attif.ee de Uv-lien : „ Ceux _dit-il qui avqient plus de prudence amp; de lu-,, miere , qui êtoient en petit noinbre, evitetetit a lavétiténbsp;” je piég£ qquot; op ieui avoit tendu pont les ptécipitet dansnbsp;,, 1 impiété j maïs ils payerent arffi ia peine de leut intelli-„ nence , étant punis , en apparence comnic ayant manque annbsp;„ refpea qu :1s dojver.t au Rov dc la tetre , amp; foufftarttnbsp;dans la vérité pour Phonneur le tefpea de l’Empeteucnbsp;véritabic. maïs —j•

FEglife n’exige point la créance des fairs non reve- a^oy qoe la MIe d Alexandre, 7. eut ete re-lez amp; qui n’ont point fait difEculté de contefter cüe par les Eveques de trance amp; enregiftree au des faks trés importants decider par des Conciles Parlement en prefence du Roy^ qui lui fit plusnbsp;Generaux. Les Cenfeurs même de la 2.. lettre dc d’honneur qu’il nelaifla de liberté cm P-jrlpmcnr.

contre ia perlönne, n’avoient qualifié que de te-méraire la propofition de ce Dodeur, oü il difoit qu’il n’avoic point trouvé dans yanfenius iesPro-pofitions condamnées. Les Janfeniftes ne pou-voient done, même felon leurs ennemis , êtrenbsp;traiteztout au plus que de témeraires; mais le P.nbsp;Amiat vouloit qu’ik fuÜ'ent déclarez heretiques.

» s’its tefuibient de ic faire, pans ee aeiiem ht envlronner fa ftatue dc celles des fau.s Dieux ,nbsp;. , P?''nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cetix qiii 1’honoioient , êtoient fiifpcdls d'etre

'idolatrcs , amp; eeux qui ne rhonoroient pas êtoient poitifuivis comme ayant offinfd la Majefte du Prince; Defotte , dit St.nbsp;Gre.loire de Naziance qui rapporte cc faitque les Chretiensnbsp;ne pouvoienr eviter ou de joindre l’honneur des Démons avecnbsp;celui del’Empereur, on d’olFenfer I’Emperem en Uu tefnfantnbsp;] honneur qui lui êtoit du felon la coutume.

Ce fut la tin que JuÜen fe propofa dans ce me'lange artificieux de l’honneui Icgiume que Ton dolt aux Empcreurs avecjle cultenbsp;fuperftitieux Sc illcgitime des Idoles. Dé ineme Les Auteursnbsp;du Formulaitc y ent joint ayec la foy , qu’ils ont envelopéenbsp;avec i’erteur , un fait douteux amp; enniefté , afin qu’cn ie fig-nanton condamnat la vcriié amp; !a incinoire d’un Saint Eyê-^«e , amp; qu’cn mêiae tems l’cn rendit homage a 1'eiieur,

Monfieur ArnauU quelque animezqu’ils fuffent

ayant tnanqi^

------ au i\oy UC la t(

, .mut l’honneut amp; le refp;.,. u- .

_ véritabic, mais le grand nombre des fimplcs amp; des ignorants „ fut emporté , amp; peut être que leut ignorance leut feta cb-„ tenit le pardon de 1’impiété ou on les a engagez pat cM **''nbsp;„ tifice. ”

E’applkation fe fait d’ellc minis.

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Dlfcours Treliminakt y Hiflorique.

etoit d’accordfur le dogms,amp; ceux qui doutoient France renverfées par le Formiilaire, s’eleva con-

fin de Decembre de 1’an 1660. au quel terns' 1’Af-femblée generale, dont I’ouverture s’ecoitfaite au commencement de cettc année, eut ordre du Roy

de remetcre fur le tapis I’affaire du Janfenisme. ------------- ----- , ..

„ Ce ne fut qu’en iGGo. dit M. Tgt;upn T. 2. p. pêcha pas Monfieur 1 bveque de Laon depuE Ic „ 529. que le Roy aiant faitappeller le 13.de De- Cardinal d’Eftrées , Monfieur ae. ^Bafompietrenbsp;cembre les Evêques qui prefidoient a 1’Afl'em- Evêque de Xaintes, oc dautres Eveques des plusnbsp;blee du^ clerge leur déclara exprefiément que confiderables, de s clever avec beaucoup de ferme-”, pour fon falut amp; fa gloire, amp; pour le repos de té contre le nouveau joug, qu’on vouloit impofernbsp;„ fes fujets, il vouloit que le Janfenifme fut entie- aux fidéles, en leur prefentant la même créancenbsp;„ rement aneanti, leur ordonnant de penfer aux pour les fairs ncin revelez que pour lés Dogmes.nbsp;„ moyens qui feroient les plus efficaces pour le La brigue contraire 1 emporta neanmoins fur routesnbsp;„ détruire, en leur promettant d’appuyer de fon leurs raifons, amp; le plus grand nombre futal’ordi-,, autorité tout ce qui feroit arrêté par 1’AlïèmbIée naire de 1’avisnbsp;„ pour la ruine de cette Scéte. ” Admirable fcru-pt'J^ d’un Roy ? quelle delicateffe de confcience ?

IS^’etoit ce pas en efFet une chofe bien importante

a jurcr qu’ils croyent'qd’un Evêque de Flandres a ler deliberation) firent leur rapport arAllèmblée avancé CinqPropofitionsdans un fens hérétique? le 10. Janvier 1661. amp; les jours fuivans: ce rap-Quel étrano-e abus faifoient de la confiance de ce port étoit compris en 15. Articles, fur les quelsnbsp;Prince ceux a qui il la donnoit, de lui faire envi- il fut deliberé dans rafièmblée pendant plufieursnbsp;fager fous un tel point de vüe une chofe li frivo- jours. Enfin le mcrcredi premier Fevrier le reful-k? quelle féduélion de perfécuter par principe tat fut approuvé,amp; il fut arrêté qu’il feroit fignénbsp;de confcience, d’honneur amp; du répos de l’êtat, par les Archevêques amp; Evêques amp; par les Depu-les lujets le plusattachez a la Religion, les plusfideles tez du Second Orch^e. Le i. Article ordonne lanbsp;a leur devoir amp; a leur Roi, amp; les plus grands ennemisnbsp;du trouble? Mais e’eft ainfi que les ennemis denbsp;I’Evangile ont toujours fu prevenir amp; armer lesnbsp;Puillances contre les difciples de Jefus Chrift amp;

lesdéfcnfeursdelavérité.

L’Archevêque de Rouen, Monfieur de Har-lay. ne negligea pas cette grande occafion de fe /--Al...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A I’AfLmhlee. dontiletort

va par ce moven, amp; v plaida avec beaucoup de Eccleiiaftiques de leurs Diocei'es. Le 6. Artie!

les cents.

. nbsp;nbsp;nbsp;“«quot;i qui ne pouvant

foumir de voir routes les libertez dc FEtrlife Cal-

VIII

du fait ne fe croyoient pas obligez. de reconnoitre plus d infaillibilice fur ce fait dans Alexandre VII.nbsp;que dans fon prédeceffeur.

Le Cardinal Ma%arin^ lui même, foit que les grandes affaires d’Etat roccupaffent tout entier,nbsp;Ibit qu’il ne fut pas toujours d’humeur a accordernbsp;aux Jefuites tout ce qu’ils demandoient, ne donnanbsp;aucunordre pour executer lesdecifrons derAffem-blée.

Les chofes demeurerent en cet êtat jusqu’a la pour le falut amp; la gloire de Louis ’Xi v7amp; pournbsp;le repos de la France, que d’obliger les Frangois

' nbsp;nbsp;nbsp;«.*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 T* ftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 r^i jnbsp;fignaler, amp; ayant fait a l’Allèmblée,

Prefident, ie rapport de.; ordres de fa Majefté, d demanda que tous les Prclars qui etoient a Pa-: ce qui fut fait. Monfieur denbsp;qui n’étoit point dc l’Affemblée s’y trou-cbaleur la caui'e de fon Formulaire. Il fit fur toutnbsp;beaucoup de plaintes contre un ccrit, dans le quelnbsp;on renverfoit tous les principes de cette mifêrablenbsp;Piece, par Ik principes que Monfieur de Marcanbsp;avoir lui même enfeignez dans lés êcrits. Cetnbsp;ccrit* étoit de Monfieur de L«k:

licane amp; toute i’Ancienne Dodrine de lïglife dc ^ Cet A:rit a pout unlt;;OhferyAtiinfHrhf,rm*tU;,t.

tre, de la même maniere qu’il avoir attaqué la Cenfure de Sorbonne contre Monfieur Arnauld^nbsp;par ce quelle renverfoit les Statuts amp; les Privileges dcnbsp;la Faculté; ce qui eft d’aucant plus remarquablenbsp;que Monfieur de Laimoi ne prenoit aucun inte-rêt aia Dodlrine de Saint Auguftiuj a la quellenbsp;même il étoit trés oppofé.

Monfieur nbsp;nbsp;nbsp;, s’acquitta dpncde fa com-

miffion avec beaucoup de zéle; mais il eut plu-fieurs prifes avec les deputez du Premier amp; du Second Ordre,qui lui fembloient crop favorablesnbsp;aux préc^ndus Janfeniftes, il^ fit fonner bien hautnbsp;dans tous fes avis, la volonre du Roy, amp; les intentions du Cardinal Mazarin. Tout cela n’em-

du Prefident, e’eft a dire de I’avis de la Cour. Il avoir nommé plufieurs Commilfai-res fur I’affaire du Janfenisme affortis a fes vlies,nbsp;amp; avoir mis a leur tête 1’Achitophel de toute I’in-trigue , Monfieur de Marc a. Ces Commiflairesnbsp;après avoir deliberé entre eux ( fi Ton peut appel-foufeription de la Formule dreflee le 17. Marsnbsp;i6’57. Le 2. Article centient le Formulaire. Lenbsp;3. porte que les'contredifins amp; les rebeles, e’eftnbsp;a dire ceux qui refuferont de condamner les cinqnbsp;Propofitions au fens que 1’Auteur ks a enfeignees,nbsp;feront tenus7gt;o«r héréticines ér chatiez des peinesnbsp;portées paries Conftimtions. Le 4. Article ditunnbsp;mot en faveur de la Doéfrine de baint Augufiin,nbsp;qu’on reconnoit être approuvée par i’Eglife uni-verfelle. Le 5. ordonne qu’on priera les Archevêques amp; Eveques par une lettre Circulaire, denbsp;faire fig?ier en diligence la ProfelTion de foy par lesnbsp;ordonne la foufeription, non feulementa tous lesnbsp;Chapitres des Eglifes Cathedrales amp; Collegiales,nbsp;mais encore a routes les Communautez de Reli-gieux, amp; même de Religieufes. Le 7- Articlenbsp;étend la foufeription mxCnrez^ Vicaires ^ Prê-tres habitnez^ Bénéf.ckrs^générakrnenttous les Ec-clefajliques, merne aux Prmcipaux des Colleges, auxnbsp;'Regents ér Maitres dEcole c[ui infruifent la Jeu~

neffe'

idcx:



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valcours Preliminaire-, ér H^oriqne. nbsp;nbsp;nbsp;...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,

dans l’Edi- sWembler pour donner leur avis für ce Mandc-

•' nbsp;nbsp;nbsp;• ment. Ils le firent le 2.lt;J. Juin, Sedéciderent dans

leur Afl'emblée, „ que le Mandement des Grand?

Vicaires avoir ëté donné par attentat centre les ’ ConftitutioflS dlInnocent X. amp; dl Alexandrenbsp;” Vli. qu’d êtoit de pleindrqit^nul, revoqué, denbsp;” nul efFet amp; vdeur, amp; qu’il étoit nécfefiaire denbsp;” ftiire ceflèr promptement le fgandale que lanbsp;” publication avoir donne aux Gatholiques.’’

Ën confequence le Roy donna le 9. Judlet i6di.

u^n Arrët^de fon Confeil tenu a Fontainebleau, par k ouelildédara que le Mandement des Grandsnbsp;‘L A .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-------•- -------- amp; comme non

de Pamiers amp;

de Beauvais, êcrivirent au Roy', amp; au Pape fut lïi diftinéfion du fait amp; du droit, ne voulant pointnbsp;approuver, ny publier le Mandement dreffe parnbsp;l’ACfemblce. Les Grands Vicaires du Cardinal denbsp;Rera, êcrivirent auffi au Pape au fujet de leurnbsp;Mandement. Sa Sainteté leur a-yant répondu quelle delapprouvqit leur Formule , amp; que fon pre-décefleur avoit condamné les 5. Propofitionsnbsp;comme etant de fanfenius^ ils firent une autre M. Miwïe-Ordonnance dattée du 31. Oétobre par la quelknbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

ilscafl'erent amp; revoquerent la Premiere, amp; or-^lrS'^dr* donnerent que tous les Ecckfiaftiques fouscri-Cardinal denbsp;roient fincerement amp; de coeur aux Conftitutionsnbsp;Apoftoliques, en ufant duFormulaire de 1’Aflèmblée.

L’année fuivante les Grands Vicaires 6c les Ar- Mande-chidiacres de 1’Eglife Metropolitaine de Paris, ad-c'^'d! vi-miniftrateurs du Siege de Pans vacant par k de-caiics de million du Cardinal de Rera , donnerent le 30.

Juin un nouveau Mandement pour ordonner encore plus expreffément la fignature du Formulai-On verra cy après quel fut le fuccèz de ce Mandement.

Revenons aux grandes épteuvês amp; Uux com-perfeemion bats de Port-Royal. Les merveilks de Dieu^to''-avoient arreté, pout quelque tems, la main des ‘nbsp;perfécuteurs de cette Maifon, mais

re.

3^

T nbsp;nbsp;nbsp;: amp; il® d'emeurerent toujours

k 'n nbsp;nbsp;nbsp;Formulaire amp; de la lettre, dans les mêmes difpoGtions a l’égard de ces Vier-

la .bacultedeclara quelle approuvoit cette formule, ges chrédennes 6c des Solitaires. Cell: pourquoy qc Ja iignature, amp; ordqnna que tous fes membres pendant Fefpece de calme qui dura depuis le mi-

quot; nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' rade de Mademoifelle Perrier jufqu’a la perfecu-

tion, c’ecoic toujours des menaces 6c des calom-nies d’une part, amp; de 1’autre des frayeurs 6c des alarmes continuelks, mais aux quelles on ioio-noir Ja priere 6c la penitence pour attirer k m'i'nbsp;fericorde de Dieu. On ne fcavoit le matin Gnbsp;coucheroit au même lieu le foir C’pA • rnbsp;fe pafferent les années 1055 ^ 660 ^

I. Marde-

Squot;nlt;is“vi. denq {b) ne voulurent point fe fervir de l’Öi donnan- Durant ce temsMonfieur dtó.rf'i émit toujours égal, nifcofitioa cares du drelkc par l Alkmbke duCkrge. mais ils pu- toujours dans la paix,toujoursdansfadouceurordi-amp; conduit-Car 1 na cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Juiii uH Mandcnient particulier pour nairejavectoucletnonde.amp;al’effarddeceuxniêmesj^

' quot; nbsp;nbsp;nbsp;-------- '¦ qui excitoienttousces troubles. II repréfentoitfou-it^'sr'

vent que ces troubles amp; ces incertitudes de favenir trouble.

’ftêffe. Jamais on na rien vü de _ fe amp; iufqu’ici on na vu une telle pratiquenbsp;què parmi les Proteftans d’Alleinagne. Beau mo-dele pour Ie Clergé de France ?

Le 13. Article porte, que la Majcfte lera tres humblement fupliée d’employer Jon autorité pournbsp;Texécution de ce décret, d'interdire d fes Cours denbsp;'Parlement ^ de recevoir aucun appel comme d'ahusnbsp;en cette matiere qui regeerde la foy ^ de faire dijji-per es nouveaux étahlijfemens de Communautese efrnbsp;Ecolcs faits fans la permi(pon des Evêques ^ oil 1’onnbsp;enfigTte la Dodrine du janfe-nifrne Le

veques amp; Evéques font exhortez, a empêcher •divifions qui violent l’union amp; la cbarité parminbsp;les fideles a 1’occafion de cette matiere.

L‘ACTemblée ccrivit enfuite une Lettre Circulaire aux Prélats du Royaume, dattée du 15. Fevriernbsp;1661. une aucre au Pape Alexandre VII. dattéenbsp;du 20. du mêine mois. Ce Pape y fit réponfênbsp;par une lettre du 16 May. Nous nous difpenlè-rons de faire icy des excraits de ces Pieces, qu’ilnbsp;feroit a fouhaiter pour Thonneur du Clergé denbsp;France, qu’elles fuüènt aaeanties.

Nous remarquerons feukment (amp; la chofe le merite) que les Evêques atteftent dans leurs lettres au Pape, que les défenfeurs de Janfenius nenbsp;prennait éi defenfe qu’en donnant a fes Propofi-tions un fens Catholique: d’ou il ell aifé de con-clure, qu’ils ne foutiennent done pas des Erreurs.

Cette lettre eft d’ailleurs auffi ridicule par le fti-le que par Ibn objeét.

Le 13, Avril il y eut un Arrêt du Confeil qui ¦autorife la deliberation du Clergé; amp; le Roy ccrivit dans lemême tems, une lettre aux Evêques pournbsp;^xecution de ce qui étoit porté par 1’Arret de fonnbsp;Confeil.

Le 2. de May fuivantle Formulairefut porteen Sorbonne par Monfieur de la Motte Evêque denbsp;Rennes amp; Monlxeur Hardouin de Perefixe Eve-

Ibufcriroknt k Formulaire des Evêques de la même maniere, 6c fous les mêmes peines portéesnbsp;il l’égard de Ia Cenfure de Monfieur Mrnauld.nbsp;Une Faculté qui avoit condamné le Grand -^r-nauld , poiivoit bien fouferire au Formulaire telnbsp;que celui de Monfieur de Marca.

Les Grands Vicaires du Cardinal de KetZ, Archevêque de Paris (Mrs. de Contes [a] 6c Hola Signatureöü Formulaire, dans le quel ils fecon-tentoknt d’une fimpk foumilFion pour le fait,nbsp;fans en exiner la créance. Les Evêques en porte-renc leurs plaintes au Roy, qui leur ordonna de

(«) Doyen du Chapitie de 1’Eglife de Paris.

engageoient a prier beaucoup, que Dieu par fa mife-ricordedonnoitdu tems pour fe prépaïef a foulFrir * *nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tous

(igt;) Ciité de S. ücnoiftt


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. JXjioün Phliminaife, ^ Mijtorique.

tour fut abfilument detniit. Le lo. Marsde cette: année, le Lieutenant Civil fit cnaofe ,par unnoa-»nbsp;vel ordre, une Vitite a Port-Royal Defehamps,nbsp;aux Troux, amp; au Chefmay; pour examiner üoanbsp;n’y avoit pas raflernblé de petites Ecoles. Ainfi on ne,nbsp;kifla fobfifter aucun deces pieux Etabliffemens. (;*)

Dieu, dont les jugemens font impénétrables, ne permit pas feulement que la Jaloulie de ceux,nbsp;a qui la grande reputation de Port-Royal amp; desnbsp;amis de cette Sainte Maifon fcmbloit faire ombra-ge, s’opofat a tout le bien qui fe faifoit en diver-fes Peniions, ouplufieurs enfans de qualite écoientnbsp;éleve’z. chretiennement; il permit encore qu’on fitnbsp;fortir une feconde fois de cette célébre Abbayenbsp;ceux qui s’y etoient retires pour y vivre dans la retraite amp; k pénitence. Quoique M. du Foj/e y futnbsp;revenu, avec I’agrement du Cardinal Maxarinnbsp;pour être compagnon de Monfieur le Maitre ilnbsp;fut oblige néanmoins d’en fortir comme- plufieursnbsp;autres pendant le Carefme de Fan ï66q. Commenbsp;Monfieur SingUn amp; Monfieur de Sad le virent folitai»nbsp;dans 1’embarras, il lui procurerent une retraite auf®*’'nbsp;Chateau des Troux, qui étoit vuide: Les Enkns quiuerroxt-de Monfieur de en avoient été retirez aprèsnbsp;la mort de M. leur Père, amp; envoyez a Lyon parnbsp;ordre du Roy, pour être remis entre les mainsdenbsp;leurs parents. Iln’y avoir dans la Maifon que Mon-fieur Surlugay («) Doöeur de Sorbonne cure denbsp;la Paroiffe, que les parents avoient prid d’y de-meurer avec Monfieut fon Frere, pour prendre foinnbsp;des affaires, amp; Monfieurde Tillemmt qui avoicnbsp;demandé qu’on lui permit de denleurerau chateaunbsp;avec Monfieur Bwflugai, afin de pouvoir etudier amp;nbsp;travailler avec ce fqavant amp; pieux Dofteur, quinbsp;pouvoit lui: être d’un grand fecours dans ledeffein.nbsp;qu’il meditok dès lots amp; qu’il a heureufementexé-cuté depuis. Voila la compagnie que Monfieur dunbsp;Fojfé trouva aux Troux,oii ilacheva la tradudionnbsp;de la vie deD.Bttrrfe/mf des Martyrs,dont Monfieur de Sad. s’eft fervi pour compofer la vie decenbsp;grand Prelat; amp; il s’appliqua alors a. etudier 1’Hi-Soire Ecclefiafbique avec Monfieur Burlugai amp;C.

Monfieur de Tillemont. Ces trois Solitaires des

luftraftion de M. de Sanbsp;ci pour lesnbsp;tems denbsp;Uoublc,

töus lès-événeTBens futUfS, qu’41 ne falloit pas laiffer perdre des iflotpens fi f^écieu.v, amp; que comme toutesnbsp;les apparences faifoient voir qu’il faudröit fortir denbsp;Porc-Royal des champs, il falloit s’y difpófernbsp;comme a une grande tentation, puifque tous- lesnbsp;changemetïCs avoieut de grandes fuites; que lanbsp;prudence des iChretiens eonfiitoit a fqavoir tirernbsp;de grands avantages de tout ce qu’bn ne faifoitnbsp;que pour leur nuire. Ainfi comme un fage Pa-fteür, il veilloit fur fon Troupeau, lorfque lesnbsp;loups Ie menacoient de plus prés, amp; il opofoitnbsp;encore plus fes prieres, que lès conlèils, pour re-fifter au Démon, refervé dans tous les autres tems,nbsp;il n’avoit rien que -de ferme amp; de rélblu dansnbsp;ceux cy. il étoit fi accoutumé depuis long temsnbsp;£l rejetter tous fes foins en Dieu, qu’il ne pouvoitnbsp;arrêter fes r^ards fur les deffeins des hommes. Lanbsp;providence lui paroilToit en tout amp; il s’y foumet-toit avec la plus g.'-ande joye du monde. II difoitnbsp;fbuvent que dans les tems d’obfcurité amp;. d’incer-titude, Dieu veut principalement que l’on fbitnbsp;hurnilié fous fa main puiffante, qui permet les pe-tites tempêtes, pour humilier ceux qui font a lui,

amp; pour ne pas les laiffer aller a la pareflè dans Ie bien amp; au faux repos qu’on prend aifément dansnbsp;la profpérité. H arretoic les plaintes amp; les mur-®nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelquesfois lè laiffant aller a

la chaleur dé leur zèle, od au chagrin de fc voir obligez, de quitter ce faint defert, fe plaignoientnbsp;des Auteurs de ces troubles amp; de ces violences.

II changcoit toutes ces plaintes en prieres. II éta-blit qu’on partageroit Ie Pfiutier de telle forte, que chacun en, reciteroit fa part tous les jours.

Ainfi Ie Pfautier fe recita tout entier chaque jour pour atdrer la mifericorde de Dieu; amp;. a la finnbsp;des Offices, qui fe difbient en commun, commenbsp;Marines amp;c. il faifoit dire Ie Pfaume 32, c’eft-ainfi que les Solitaires fe préparoient a la perfecurnbsp;tion par les foins amp; lés Inftruélions de leur laintnbsp;Pafteur. On s’y préparoitde mêroe au , dedans parnbsp;la priere amp; la penitence;

I.' effbit d6s petfccuteursnbsp;«ontre leS;,nbsp;Errfansnbsp;«jU’on ele-soit a Port.nbsp;Stoyal,

Les premiers coups des perfécuteurs tomberenc

fur les jeunes gens, qu’on élevoit a Port-Royal des Monlieur de TiUemont. Ues trois hoUtaires des Champs II n’eft pas furprenant que Ie Demon ne Troux eurent la confolation de recevoir l’annécnbsp;put fouffrir ces faints ptabliffèmens , dans les- fuivante Monfieurde qui étant oblige par desnbsp;quels on travailloit a clever de jeunes Enfans dans ordres Superieurs de quitter Port-Royal des Champs,nbsp;rinnocencedubatême,[Treforfiprécieuxamp;Tirare vint les trouver dans cette folitude, amp; y paffa unnbsp;dans cettemalheureufe lie des fiecles,] Scales clever mois avec eux. (i)

autant dans la folide pieté, que dans les fciences. Les Ennemis de Port-Royal après avoir détruit Liqus avons vu, de quelle maniere on avoir atta- ids dehbrs de cette Sainte Maifon par la ruine cn-qué dés 1’an 1656. ces Etabliffemens,amp;comment tiere des Ecoles amp; la difperfion des Solitaires, at-P” avw difperfé une grande partie des Enfans, taquerent le dedans. Hs travailloienc depuis long,nbsp;dont Meffieurs de Port-Royal avoient foinamp;que tems a rendre fufpeéf ce Monaftere. Enfin a forcenbsp;fqn avoir mis foit ^ Vaumurier, foit a JVlagny, d’intrigues amp; de calomnies, ils vincent a bout denbsp;Ipit aux iroux, foit au, Chefnay. Mais en i6jSo, perfuader au. Roy, qu’il y alloit de fa gloire amp; de

(a) nbsp;nbsp;nbsp;dans ft Chronologie, Gondrin qui le fit Chiinoinc , Theolegal S Superieur du Seini-

4,Van 1660. op M troiiva po. it d auues nbsp;nbsp;nbsp;Trous naite. 11 eft mort le 17. lanvier

que ceux tie Monfieurde Ba,gnols. 11 paroit pat Monfieiu clu (J?) CVtoit au mois^de Scptembre i66r-fin pen--ces En.ans ny etoient pas, ayant ^tlt;! enyoyez a Lyon dautlc fcjoiit de Monfieut ie Sad aii.-i Ttonx ,¦ qu’on y apprit amp; remis a leu s p.rrents , par, ordcc du Itoy, aprcs la mott de la nouvelle de la difttace de Monficur feityuet, amp; de Mori-3(1, leut Pere,en forte que la Mailondemeuravuide.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fieurnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de, „„1 ftuent difgraciez cette année. Lepte.

(i,) Monfieut nbsp;nbsp;nbsp;aptes avoir été fucceffivement Cuc^ niier ayant étt-arrêt^ a Nantes au colWneKCCtncnt dtSepteaK

Xious Sf de Magny, fut appelft a.Sens pat Moiifiew de, btg, amp; le fecond exift a. Veidun,.. nbsp;nbsp;nbsp;*

-ocr page 47-

^ iUut^, ^ rwner eet etabliffement. [;Que les année i66i.étoit,,n .-n . « X*

Pnnoes fom k plamdre , d4«e ainli expofez aux de la Pa0ion amp; nbsp;nbsp;nbsp;” ^wredi Samt. Gar le terns

furprifes de c«K quite envirotva^M, amp; de ne-pou- d’ordinaire fans oue nbsp;nbsp;nbsp;P^ffott pas

voir connoitre la verite de ce qu on leur dit! Plus efifert centre k v^iré nbsp;nbsp;nbsp;noyvd

^alheureiw encore de ne vouloir pas la connoitre fément iult;rer a h fojiSJ 'quot;««cence. On peut aS

done ifolUcité continuellement, par ceux qui vou-loient a. quelque prix que ce tut, détvuire Port-Royal, confentit a leurs defirs. Anmit vdiwtati

eorum. Lapeitedecette Mailonfutrélblücamp;arretée dans le Confeil du Roy tenu le 13. Avril, qui cette

On va voir dans la Relation fiiivante quelles furent les fuittes de ce qui fut arreté dans ce Confeil du Roy.nbsp;Maisnousaliens mettreauparayantla Lifte des Rc-ligieufes, Converfes, Novices amp;c. qui etoient inbsp;Port-Royal, lors que comirrenqa cette perfecution.

ce,SS^L^^T“S^'^?»ion;pr4 .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^/^^l.cacnentlj Le Roy etant on formeit la réfoluWnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des fetes oü

LISTE RELIGIEUSES,

Converfet ^Novices ,Pofiulantes j Pexficmndres, fai etoient dans les deux Maifons de Port-R'^yal d Paris aux Champs lors de la ferficution ^ui commune a dans le mois d’Avril iddi.

20.

21.

22.

23.

24.

27-

2d.

27.

28. .29.nbsp;30.

31-

¦32.

33-

34-37-3d.

37-

38.

39-

40.

41.

42.

43-

44.

45-

4d.

47-

48.

49.

50.

51-

52-

53-

Parts aux Chatn^s

^Anj le terns qije la perfeci)»on com-menqa a fc declarer centre ce Mona-ftere, qui fut au nipis d’Avril 1661.

' tors qiie le Lieutenant Civil y vintde la part du Roy ftire défenfe de rece-voir a I’avenir aucune Filleala Vêtureamp; a la Pro-¦felEon, 6c ordonner de renvoyer routes celles quinbsp;y etoient en qualite de Poftulantes ou dePenfion-naires, il y avoit alors dans les dciix Maifons plusnbsp;de deux cens perlbnnes dont voifi les noms.

A PORT-ROYAL DE PARIS.

I. La Mere Catherine Agnes de Saint Paul, Arnauld^ Abbefl'e.

La Mere Marie Angelique de Sainte Madeleine, Arnauld ancienne Abbelle.

3- nbsp;nbsp;nbsp;La Mere Madeleine de Sainte Agnes, de Li-gny Prieure.

4- nbsp;nbsp;nbsp;Sceur Marie Dorothée de I’lncarnation , lenbsp;Conte Souprieure.

y. Soeur Angelique*de Saint Jesn, ArnauldSou-prieure, amp; Maitreffe des Novices.

lt;?. S. Catherine de Saint Paul; Goulas.

7- S. Francoife de Sainte Agnés, Roat'er.

8. nbsp;nbsp;nbsp;S. Ifabelle des Anges, de Saint Paul.

9. nbsp;nbsp;nbsp;S. Marguerite Angelique du Saint Elprit,Tï-

roufl des Tournelles.

to. S'. Agnés de la Mere de Dieu, de Choni de

Ueres.

c' ^^beleine des Anges, de Brut. onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Sainte Candide,/e Cer/i

13. nbsp;nbsp;nbsp;S. Catherine de Sainte Fiavie {Pajfart) Maitreffe des Enfans.'

14. nbsp;nbsp;nbsp;S. Francoife de Sainte Claire 5w//7iw, Celeriere.

15. nbsp;nbsp;nbsp;S. Marie de Sainte Agnes, de Ruhentel.nbsp;id. S. Elilabeth de Saint Luc, Midorge.

17. nbsp;nbsp;nbsp;S. Angelique de Saint_ Alexis, d’Hecaucourt denbsp;Charmnt.

18. nbsp;nbsp;nbsp;S. Marie de Sainte Euphrafie, Robert.

19. nbsp;nbsp;nbsp;S. Louife de Sainte Julienne, ’Robert.

s, Marie Charlotte de Sainte Ciaixt , Arnauld 4'And illy.

S. Agnés de Sainte Thpcle, Rachte.

S. Anne de Sainte Gertrude, Robert.

S. Aladeleine de Sainte Melthide, Thomas.

S. Suzanne de Sainte Cecile, Robert.

S. Helche de Sainte Agnés, de Savonieres.

S. Francoife de la Croix, Villume de BarmontS. S. Madeleine de Sainte Scholaftiquc, Gr«/Ar.nbsp;S. Francoife de Sainte Ludgarde Robert.

S. Marie Gabriele de Sainte Catherine, H/.uel. S. Elizabeth de Sainte Anne, Boulard.

S. Anne de Sainte Eugenie , de Bologne de Saint Ange.

S. Marie Angelique de Sainte Thercfe Ar~ 'nauld d'Andilly.

S Elizabeth de Sainte ^nès, le Peron. s'. Philberte de Sainte Madeleine, Morel.

S. Madeleine de Sainte Agathe,lt;fe Buzanval. S. Marie Gabriele de Sainte Juftine, denbsp;Confeil.

S. Lice Madeleine de Sainte Elizabeth, Beu-churt de Chafe.

S, Mne de Cedle f f

s Marfe de Sainte Bencdiaine, Poncher.

S. Catherine de Sainte Pelagie, Harnehn. s'. Marie Aimée de Sainte Pelagie,a'e Buzatival.nbsp;S. Francoife de Sainte Theréfe,d/e Bernieres.nbsp;S. Anne de Sainte Thecle, Tomas.

S. Jeanne Radegonde de Sainte Fare, Lombard. S. Louife de Sainte Eugenie , Girard.

S. Francoife Madeleine de Sainte Julie, Baudrand.

S. Jeanne de Sainte Aldigonde , des Landes. S. Marguerite de Sainte I'hede, 'J If-Soeur Marie de Sainte Agathe, Defeaux.

S. Jeanne de Sainte Appolline, le Begue.

* a nbsp;nbsp;nbsp;54. o.


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ill nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bifcours PreÜmmaire, éf Hifiori^ur.

54. S. Catherine deSarnte Hdegarde, Fontaine. ij. S. Marie de Sainte Theréfc, Collard'. 55^. S. Madeleine de Sainte Chriftine, Briquet. quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ - - .

S. Francoife de Sainte Beatrice

18. nbsp;nbsp;nbsp;S. Denilè de Sainte Anne, 'de CojfardBefiani

19. nbsp;nbsp;nbsp;S, Francoife Louife de Sainte Claire, Camut

5Ö.

5.7-

59-

60.

61.

62.

63.

de Creil

24..

^5-

26.

a.7-

1.

2. 3'

4-

5-

r.

2.

3-

4-7

ï. S. Marie de Saint Ignace, Pougin.

2. nbsp;nbsp;nbsp;S. Marie de la Croix., Herv^.

3. nbsp;nbsp;nbsp;S. Scholaftique de Sainte Barbe Gonin.

4. nbsp;nbsp;nbsp;S. Marie de SainteBlandine,Cli4r/e»//er»

5- Jeanne de Sainte Julienne^ Guerin.

6. S. Catherine de Sainte Eugenie, Guellart.

S. Marie de Saint Jofeph , Lorjonne.

S. Jeanne de Sainte Pèlagie. Viellard.

S. Marie de Sainte Elüabeth, Ma%uelk.,

S. Michele de Sainte Melanie.

S. Nicole de Sainte Albine.

S. Catherine de Saint Theodore, Corhillon.-S. Marie Madeleine de Sainte Marthe Cl)ar-zon.

14. S. Frangoifè de Sainte Marthe, Bontronve.

SOEURS DU CHOEUR DE PORT--ROYAL D£S CHAMPS.

La Mere Marie de Sainte Madeleine du Far-gis Prieure.

S. jaqueline de Sainte Eüphemie [Pafchal) Souprieure amp; Maitreffe des Novices.

S. Anne de Saint Auguftin, Garnkr.

S. Antoinette de Saint Auguftin, k Grot.

S. Marguerite.de la Paffion, Guimar.

S Genevieve de rihcarnation, Pineau.

M. b vj-enevieve ae i intariiauuu, i nbsp;nbsp;nbsp;ri

7' S. FrancoifëdeSairiteAzathe,deSaititel\larthe. S.Jaqueltne Catherine, 13.S.Catherine Eulalie. U S. Jeanne de la Croix Morin-,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;knlpment ouatre en leur nlace: aai font

rs C . 11 ;e. nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

S. Marguerite de Sainte.Gertrudes Bupr S. Charlotte cie Saint Bernard, de S. Simon:.nbsp;Anne de Sainte Catherine, Mujjfpn.nbsp;Genevieve de Sainte Therefe, Dwval.nbsp;Anne de Sainte Chriftine, Grailkt.nbsp;Genevieve de Sainte Thecle , Midofge.nbsp;Marie Auguftine de Sainte CeneVitveGiradnbsp;de Helin.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

S, Jeanoe de Sainte. Colotnbe, Leullier.

____________ Fiyi.

S. Antoinette Catherine de Saint Joiêph, de Beamehr de Saint Gyr.

S. Genevieve de Saint Dorothée, Lamhert. S. Louife de Sainte Fare, de la Bonnerie.

Si Marguerite de Sainte Luce, Gamier.

S. Anne de Sainte Agathe, k Bon.

S. Anne de Sainte Sj^ncletique, deBepdeourt. S, Jfabelle de Saint Jpfeph.

NOVICES DU CHOEUR,

S. Madeleine de Sainte quot;Fherele,

S. Helene de Sainte Detnetriade, Benoife.

S. iMariede Sainte Anaftafie, Ratier.

S. Elizabeth de Saint Felicitè S. Genevieve de Sainte Raingarde, k Boux.

professes converses..

7

9-

9-

10.

11.

12. 13-

I.

2,.

3-

4-

5.

6.

9

10.

11. 12-

12. 14.nbsp;15-

de Bomainvilk.

ao. S. Marie de Saint Dorothée, Ferdreau.

XI. S. Marguerite de Sainte Eupbrofine,

X2. S. Jeanne de Sainte Domitillc, Perjonne.

X-l. S. Genevieve de Sainte Madeleine, ie/iïIDyf. S. Suzanne de Sainte Julienne, O/er.

S. Marguerite de Sainte héns^ Hucvilk.

S. Jaqueline de Sainte Catherine, d'Oxin.

S. Catherine de Sainte Eulalie Vullarir-

PROFESSES CONVERSES.

S. Louife de Saint Bartheletny Fortier:

S. Anne de Saint Paul, Bernard.

S. Marie de Sainte Genevieve, Richer.

S. Marie de Sainte Eulalie, de Limoges.

S. Marguerite de Sainte Romaine-, Levi.

6. S. Catherine de Sainte Febronie, Le Breton des Laffeaux.

7 S. Marie de Sainte Leocade, de Neuilly.

Cela fait en tout dans les deux Maifons Cent onze Reiigieufes Profefles , quatre vingt dix dunbsp;Choeur, amp; vint amp; une Converfes: outre celanbsp;cinq Novices du Choeur; mais ce nombre ditni-nua biencot par la mort de Sept Profefles que Dieunbsp;retira a lui dans les trois ans amp;c quatre mois qu ilnbsp;y eut d’intervale depuis cecte Vifice du Lieutenantnbsp;Civil jufqu’a I’enlevement des Meres. II enmou^nbsp;rut quatre a Paris, dont la premiere fut ma Soeurnbsp;Anne de Sainte Theck; La Seconde, la Merenbsp;Angelique; la troifieme, ma S. Franqoife de S.nbsp;Agnès;k quatrieme, ma S. Marie Auguftine. Et.inbsp;Port-Royal des Champs,la premiere, ma S.Jaquelincnbsp;de Sainte Eüphemie;la feconde, ma.S. Ganriellenbsp;Juftine; Ia troifieme, ma Soeur Marie Genevievenbsp;Religieufe Converfe*,

Dans eet entte tems de trois années amp; enfuite de la mort dé fa Mere Angelique, il fe fit quelquenbsp;changement dans les deux Maifons. 11 retburna a.nbsp;Paris treize Profeflès.du Chceur; Sqavoir : i S.nbsp;Genevieve del’Incarnation. 2. S. Frangoife de Saintenbsp;Agathe 3. S. Jeanne de la Croix, 4.. S.Marguerite Gertrude, f. Genevieve-Therefe 6. S. Genevieve Thecle. 7. Marie Auguftine, 8. S. Jeannenbsp;Golombe. 9. S. Francoife Louife Claire, 10. S.nbsp;Marie Dorothée. ii.S. Marguerite Euphrofine. 12.

— ^ nbsp;nbsp;nbsp;_

en revint feulement quatre en leur place; qui font

S. Marie de Sainte EüphrafièjS, Gabriele Juftine-, S. Jeanne Apolline, S. Catherine Hildegarde, ^nbsp;forte que de- vingt Sept Profefles du Chuiur ellesnbsp;furent reduifes a 18. dont il mourut ks deux ci-deiliis nommêes. Ainfi elles ne refterent plus que feizenbsp;qu! eft k nombre que M.' 1’Archevêque y trouvanbsp;khancla Vifiteen 1664. Et a Port-Royal de Parisnbsp;Soixantft huit. Profefles du Chteur amp; 14. Con-verfes.

LISTE.


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Des Nonts des Poflulantes é-PenJIonaires quietoient dans les deux Maifons de Paris des'Champs Jarf-lorfqae Ie Lieutenant Ciwl wnt Signifer l Ordre du Poy your let renvoyer toutes ehez leurt Parent.


-

16. -

IJ. -

18. nbsp;nbsp;nbsp;-

19. nbsp;nbsp;nbsp;-

20. nbsp;nbsp;nbsp;-21. 'nbsp;22. -

2.

3-

4.

5-

6.

1-

8.

9-

10.

11.

12. 13-r4-ï'5-16.nbsp;17-

18.

19.

20.

21.

22.

23. 24nbsp;25.

4-

5-

6.

7-

8.

5gt;-

10.

11.

12. 13-14.

PORT-ROYAL DE PARIS. POSTULANTES.

1. nbsp;nbsp;nbsp;S. Marguerite Richer.

2. nbsp;nbsp;nbsp;S. Madeleine Lamhert,

3- nbsp;nbsp;nbsp;S. Madeleine Courtin.

4- nbsp;nbsp;nbsp;S. Madeline Baudran.

S‘ S. Anne ViBoire de Clermont..

6. nbsp;nbsp;nbsp;S. Anne Hurkt Bazin.

7. nbsp;nbsp;nbsp;S. Anne Boijfard.

8. nbsp;nbsp;nbsp;S. Marie Nicolle Robert.

10. nbsp;nbsp;nbsp;S. Genevieve. Glt;w»ifr.

11. nbsp;nbsp;nbsp;S. Marie Macrine PitauP.

12. nbsp;nbsp;nbsp;S. MaxïcAx^lle.

DEMOISELLES QUI ETÖIENT RE-CUES POUR PRENDRE L’HABIT.

Mademoilêlle Louiiê d’Albert de Luynes.

_ nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gabrielle Dugnè de Bagnols.

. nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Louife Marie de Moucy.

- nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Madeleine Picard de Pertzigny,

- Jaqueline Perrier.

- nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Marguerite Perrier:

~ nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gabriele Feidau.

- nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Genevieve Robert.

PENS 10 NN AIRES..

Mademoifelle d’Albert. T Filles de M. le

- nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Chant, f Due de Luines.

- nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Claire Benedidtenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gue-

negauld.

- nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ar\geMc\\se duPlejpsGuenegauld.

- nbsp;nbsp;nbsp;- - -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deCanotmille deRaf~

fitot.

.. nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Catherine de Canouville de Raf-

fetot.

- nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cecile Claire Eugenie de Cler

mont.

- nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cl.'cmiatx.amp;MagnarddeBernieres.

- nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gabrielle Chouart dePuzenval.

¦ nbsp;nbsp;nbsp;~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Anne de Boisguilbert.

~ nbsp;nbsp;nbsp;~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Agathe de Boisguilhert.

- nbsp;nbsp;nbsp;~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Marguerite Lambert,

quot; nbsp;nbsp;nbsp;~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Madeleine de la Roque.

~ nbsp;nbsp;nbsp;“nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Angelique Angran.

Outre toutes ccs Filles qui Ibrtirent du Mona-naftere en confequence deTordreduRoy, ilyavoit encore dansles deux Maifonslorlque le Lieutenantnbsp;Civil y vint plufieurs Poilulantes, Converfes amp;nbsp;quelques Seculieres, dont on n’a pas retenu lesnbsp;noms, ni ie nombre , les quelles demeurerent,

Madeleine Feidea». Marie Catalan.

Anne Catelan.

Anne d’Eftarlian. Genevieve Ie ’Tonnelier.nbsp;Marie Marfollier.nbsp;Marguerite Ie Caron.nbsp;Marie Ie Gagneur.

A PORT-ROYAL DES CHAMPS POSTULANTES,

I. Angelique Porteht.

2quot;. Henriette de la Prov#ewgt;. . ,

5. Marie Angelique Singling.

4. nbsp;nbsp;nbsp;Suxanne de la Pailletrie.

5. nbsp;nbsp;nbsp;Frangoife Piquemt.

6. nbsp;nbsp;nbsp;MoxgvAxitx. Chanlatte.

7. nbsp;nbsp;nbsp;Francoiie de la Pailletrie.

' nbsp;nbsp;nbsp;e

.PENSIONNAIRES,'

Helene dé Mutkeri.

Charlotte du Fai.

Marie Catherine le Maiflre: Catherine Agnès le Maitre.nbsp;Marie Francoife de la Pailkterie,nbsp;Louife de Fieury.

Catherine de Guiry.

Marguerite de Guiry.

Marie de Villegart.

Cecile Chanlatte.

Nicole Galoit.

Renee Retard.

Marguerite Catherine Retard. Anne Thevin.

Marguerite Fallon.

Angelique Vautrm.

Marguerite k Fwre.

Ifabellc Vullart.

Michele de Guirf .

Catherine de ViUegart'.

Therefe de Villegart.

Frangoife de Villegarti Michele Galoit.

Therefe Galoit.

Michele Villardi.

n’étant pas comprifes dans cet ordfe, amp; quintans jointes a toutes celles que nous venons de nom-mer tant Religveufes que Novices, PoftulantesScnbsp;Penfionnaires, font aflurèmeqt plus de deux cens^nbsp;perfonnes dont le Monaftere ctoit chargé fans;nbsp;compter Ig dehors.


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Seimtur VO! ftrv/tnte! ont reveri In Sagegè amp;

fours maux. Elk kur a fait voir vótre Royaume (S leur axkurk Ufcenco des Saints. Elk les a enrichies dans lews travaux, ® etle kur en u ta,tnbsp;receuillir de grands fruits. Ceft elk qui Us a mdSes contre ceux qut vou-kient les furOrendre par kurs tromferies. Eüe les afrotegées contre leursnbsp;ennemis. elk ks a defendues des JeduBeurs^ elk les a engagees dans de

rudes comkatSy ajin qiieltes demeurAffentviEioTiBufss ^ amp; qusllcs f^eujjef^ que la Sagejfe eji plus puijjante que toutes chofes. C'eji elle qui let a dè-livTées des mains despecheurs ÖJ file a defiendu avec elles dansla lojfe: ellenbsp;ne les d point quittdes dans leurs chaines jujqu a ce quelle les ait eur endues viBorieufes de ceux qui les avoient deshonorées, elk leur a donnénbsp;iin mm. eternel dprès les avoir delivrées de la Nation qm ks opprimoit.nbsp;(Sageffe chap. lo.)

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De ce qui s’eft palTé k

PORT-ROYAL,

Depuis Ie commencement d’Avril lööi. jurqu au ip d Avril i66z,

Tous ceitx qui veulent vivre avec fieté en Jefus Chrifi feront ferfecutez.....Maisvoutjetterez

'VOS yeux fur eux Seigneur ^ ér 'vous viendrez d leur fecours. Vous ferez^farottre quelque figne de 'vótre bonté envers eux, afin que ceux qui les ha'iffent foient couverts de cmfufwn en lesnbsp;'Voyant, parceque 'vous les aurez fecours ér que 'vous lesaurez conjolez,

2. Ef. d Tim. 3. Ef. bj.

n avoit nen entendii dite de tout ce qui lè paRbit ni nil nn o„i-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;niauvais deiïèins couttela JV^j’

Tout d’un coup il lui fembla

C H A p. I.

^3 Avril IC61.

C H A P I T R E. I.

On tient confeil contre Port-Ropal. Arreji du Poi four l'execution de ce qui avoit hé arretédans l' Ajfem-blêe duClergécontre les Ja^ifenifes. Songe remar-quahle d une Religieufe de Port-Royal. Miracle denbsp;Mademoifelle Mongldt La Mere Agnès fait f artnbsp;^fifjf'^fgieufes des dejfems de la Cour. Injiruéiionnbsp;qu elle leur do7ine d ceJüjet.

Mecredy de la Semaine Saintetreize Avril r(?5i. Ie Confeil fe tint pour avi-fer aux inoiens que 1’on tiendroit pournbsp;executer Ie deflèin qu’on avoit pris depuis li longtems contre cette Maifon.nbsp;L’on pubiia enfuite un Arrêtdans rAffemblée dunbsp;Clergé conne ceux qu’on appe'le Janfeniftes.

Cette mêmenuit duMecredy aujeudi Saint, une de DOS Sceurs eut uafongpaffei remarquable. Elle

fon'qu’a l’ordinaire. Tout d’un coup d lm fembla QU^eUe fe fStoit faifie d’une grande frayeur , amp;nbsp;Su’SL regardé au Ciel elle vit du cote du midynbsp;une^Sort obfcure, amp; dans cette nueeelle aper-t une bete epouvantable , qui paroiüoit toutenbsp;Infutnée amp; d’une noirceur extraordinaire : ellenbsp;avoit les piéds liez, amp; faifoit des rugiflemens horribles , elle s’agitoit amp; fe tourmenroit commenbsp;eftant en impatience d’etre deliée 3 en même temsnbsp;il lui fembla qu’on delia cette béte, fans qu’elleputnbsp;voir qui la delia,amp; auffitót elle prit fa courfeavecnbsp;impetuofité fur Ie Monaftere, ou elle fit d’hor-ribles rugiflemens. Cette Socur dit que durantnbsp;cela nous êtions toutes enfemble confiderant avecnbsp;crainte ce que feroit eet horrible monftre, qui pa-roiflbit être pret a. nous dechirer j amp; nous avionsnbsp;toutes les yeux elevées vers Ie Cklpoor demandernbsp;Anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

C H A P.'

I.


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Port-Royal j en 166 i. Avril.

la Conduite fi fainte qu’il nous avoit donnee : que c n a” cela nous obligeoit a, recevoir tout ce qui noiisar- n. 'nbsp;riveroit, comme venant plus de la part de Dieunbsp;que de celledes hommes, fans examiner amp; direennbsp;particulier j „ ce font telles amp; telles perfonnes quinbsp;,, font caufes de ce que nous fouffrons;” maisplu-tot demander a Dieu unevraiechafité aleur egard,

amp; pour nous tenir dans l’humilité amp; dans le iilen-ce n’attendant notre fecours que de Dieu feul,par ce qu’encore que nous euffions plufieurs amis qui.nbsp;nous portoienc une grande compaffion, il n’y en.nbsp;avoit neanmoins aucun qui pur rien faire en notrenbsp;faveur, par ce qu’auffitot qu’on fe declaroic pournbsp;nous on devenoit fufpeél a la Cour.

C H A P I T R E. I L

Zif ILieutenant Civil, le Procureur dtt Roy ^c, •vont a Port-Royal pour en faire fortir les Penponnaires empecher de prendre des Novices. En-tretien de la Mere Agnes avec le Ekutenantnbsp;Civil. Procés Verbal de cette Vipte. Retour denbsp;la Mere Angeltque d Fort-Royal dc Paris. Son dif-cours.pour c njolr ^ encourager. les Religieufes af-fiigées abatues de la Vipte.

Le Samedi fuivant qui étoit le 23. Avril M. le Lieutenant Civil accompagné de,-M. le Procureur du. Roi au Chatelet vine au Monafterenbsp;par I’ordre qu’il en avoit requ de fa Majeflé ,nbsp;pour prendre les noms des Penfionaires tant de lanbsp;Maifon des Champs que de celle de Paris. Notrenbsp;Mere repondit ce qui en étoit amp; qu’outre celles lanbsp;il y en avoit huit autres qui- ctoient feparées desnbsp;Penfionnaires amp; dans le Noviciat ou elles pra^nbsp;tiquoient tous les. exercices de- la Religion ,nbsp;étoient regues pour prendre 1’habit au plOtot,nbsp;ainfi qu’il eft portc par le Procés ’Verbal. M. lenbsp;Lieutenant ayant été fatisfait fur toutes fes interrogation.?, M. le Procureur du.Roy prononcafon .nbsp;ordre en ces termes: „ Madame, je vous ordon-ne, de la pare du Roi de renvoier da.ns troisnbsp;jours routes, vos Penlionn.iires, vous faifant de-” fences d’e.n recevoir a I’avenir tjnt pour y de-” rpeureren qualité de Penlfonnaires que. pour ynbsp;„ être Novices, le tout conformement aux in-„ tentions de fa Majefté fotis peine de defobeifan-„ ce a fes commandemens.” 1 '

” nbsp;nbsp;nbsp;Notre

„ plaindre d’une ft manifeftè itijuftice, amp; pour „ reprefen ter I’injure qu’on fait a des Epoufes denbsp;„ Jefus Chrift de les condamner amp; de les traiternbsp;„ de la maniere la plus fcandaleufe du; monde jnbsp;„ fans les ouir, amp; fans leur dire feulement pour-„ quoi. on les traite de la fotte^ P fauJroitnbsp;avoir un ceeur de tigre pour n’être pas touchenbsp;„ des larmes de tant de pauyres enfans qui fenbsp;„ jettent aux pieds des Religieufes qq elles ren-

con--

quot;Relation de ce qui s'efl pafféquot; d

Chat fecours h Dieu. Api ès done que cette bete eut ' fait des rugilTeraen^ fur ie Monaftere elle fe remitnbsp;a courir de toute fa torce vers le Louvre , ounbsp;elle redoubla £es rugilfemens amp; fes cris , apresnbsp;quoi elle reprit fa courfe toute en fureur fur lenbsp;Monaftere. Comme elle couroit ainfi furieufe-ment, la Soeur s’aper^ut qu’elle s’arretoit tout anbsp;coup comme ft elle eut rencontré quelque ob-llacle qui I'empechat de paffer outre: mais elle nenbsp;vit point ce que e’etoit^ feulement cette horriblenbsp;béte s’étant ainfi arrétée au. milieu, de fon cheminnbsp;n’alla pas plus avant, m.ais en baiffant la tete comme fi elle eut êté pleine de confufion elle retournanbsp;au memc lieu, d’oti elle étoit fortie.. Ceci n’eft qu unnbsp;fonge, mais on peut dire, ce me femble, que I e-venement la rendu r.emarquable dans fes circon-ftances. C’eft pourquoi j’ai cru qu.il n etoit pasnbsp;hors de propos de I’inferer ici.^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Entre cette deliberation amp; le jOur qu on com-menqa a I’exeCuter, il pluc a Dieu d’opercr une une grande merveille en cette Maifon, que nousnbsp;devons regarder comme une arrhe de la continuation de fon aififtance amp; de fa protedion dontnbsp;nous avons relfenti dés effets extraordinaires. Cenbsp;fut en la perfonne de ma Soeur de Monglat, quinbsp;etant boiteufe depuis un an , ce qui' faifoit ju-ger fon incommodite incurable, en fut miracu-leulernent guerie le Jeudy de Paques ai. Avrflnbsp;par i’interceiïjoii, de Notre Pere, S. Bernard.,nbsp;a qui elle avoit fait une- neuyaine a cette intention. 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, r I s

Le Jeudi de Paques 21. Avril notre Mere Agnes de S. Paul, ayant fait alfembler la Cqmmunantc;nbsp;lui donna'avis de la mauvaife volonte qu on avoitnbsp;pour nous , amp;, qu’on etoit apparemment fur .enbsp;*i Avril. point d’executer les chofos dont on nous avoit. iinbsp;fpuyent menaedy qui etoit de nous oter iVloniieurnbsp;Sing m notre buperieur amp;nos Confelleurs. Apresnbsp;quoi elle nous reprefenta les difpofitions dans lef-quelles nous devions richer d’entrer pour fuivre lanbsp;conduite de Dieu fur qous, ea reconnoillaqt lln-cerement devaiit.lüi qu’il nous chatioit avec jutli-ce qu’encore qu’il fut. vrai que les calomniesnbsp;dont on nous chargeoit fuffent trés injuftes, nousnbsp;ne devions ptts pour cela nous cioire innocenresnbsp;devant lui.j mais avouer que nous, avons bjen merité tout ce que Ton pourroit nous fane louthir,nbsp;par notre infidélité a 'faire ufage des graces ii par-ticulieres qu’il a verle fur LlVlifon j amp; fur four dc

23 Avriii

1

nbsp;nbsp;nbsp;dé MOnpeur Antoine Afnatdd DOr

*** nbsp;nbsp;nbsp;d Monpeur Hermanddu 24. Avril

^renvoi des Penponnaires de Port-Rojal'; lt;amp; ”»racle arrivé fur MademoircUe de Mongtas a Fort-Poyal

„ . . . . Cefr un procédé bieq. extraordinaire ' que le renyoi des PenaoMaires^ mais cequieltnbsp;, encore plus etrange, celt quil n’y a perlbnnenbsp;^ en France qui ofe otivrir la oouche pour fe.

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Tm-Royaf en i6^i. Avril nbsp;nbsp;nbsp;,

lieux, Confeiller du Cttt Rot en fes Conleils amp; Lieutenant Civil en la Pre- u*nbsp;vote amp; Vicomte de Paris ^ favoir foifons cenbsp;jourdnuia?. avnli^tii accompagnéde Monlieur

Arnaud de Riaws ConLiller du Roy en fes C feils amp; fon Procureur au Chatelct folvant l’or*drënbsp;a nous donné par fa Majefté nous nous fommesnbsp;transportezau Monaftere de Port-Royaj fcis en cettenbsp;Villeamp;Faaxbourg St. Jacques, amp; y êtant arriveznbsp;avons avert! rAbbeiVe de nous venir trouver aunbsp;Parloir , 8c y etant fe font prefentees a nousnbsp;Sosm Catherine Agnes de ' aint Paul Abbeflênbsp;Sceur Madeleine de Sainre Agnes Prieure, Sceurnbsp;Mariedel’Incarnation ‘'¦oupneure,auxquelles nousnbsp;aurions fait entendre que nous etions venus de lanbsp;part du Roy au dit Monaftere leur faire Lvoir lecnbsp;Mentions de lit Majefté 6c prendre d’dlests „„Snbsp;des Penfionnaires qu elles avoient tant au ditnbsp;naftere qua celui de Porc-Roya! des CMmn^Tnbsp;quelle Abbcffe nous a dit qu’il y a„oir ^

L„afercdePa«,„'UduiVl/ca™l“”C„quot;

fieurs Penlionnnaires amp; qu’a celui de pSrL Ü fen a juaqu'au nombre da ajg, amp; maa SI,

moifellc

„ Filles, Dieu leur donne des marn,.. •

lt;k fon amour Mademoifelle I XSffJg „ d environ 13. ans a eu de grands nta^ depuTsnbsp;„ 2. ans qui liu ont deboité tous les os du cofpsnbsp;„ amp; fur tout la chanche etant rentrée en dedansnbsp;„ du ventre depuis deux ou trois mois,une de feenbsp;„ jambes s’eft trouvee de, quatre ou cinq grandsnbsp;„ doits plus courte que 1 autre, amp; quand elie fenbsp;„ mettoit a genoux, il falloit qu'eUe mit un grosnbsp;„ livre fousuii defes genoux, autrement etle eutnbsp;„ été route pliée d’un cóté. Cela obligeaaluidon-,, ner un foulier qui étoit plus haut que I’autre denbsp;„ quatre grands doits, amp; ily a un mois qu’onfutnbsp;„ encore oblige de le rchauffer. Etant dans cettenbsp;„ incommodite amp; dans beaucoup d’autres enco*

„ re, die fit la bemaineSainte une neuvaine a S.

„ Bernard, afin qu’il lui obtint ds Dieu quelquc „ foukgement a fes maux, pour pouvoir encrernbsp;au Nfoviciat, en aiant une trés grande 6e trésnbsp;folide cn vie, quoi que fort jeune paree quellenbsp;^ a refprir fort a vance, amp; une ^piete route exiraorr-dinaire pour fon age. File s’eft trouvee beaiK

'Relation de ee qui s'efl pajpl d C'k ap, Notre Mere ayant re^u cec ordre reprefenra anbsp;II'. Alonfieur le Lieutenant Civil qu’il y avoic dcs fillesnbsp;qui etoient recues dans la Communauré dès le Ca-rême pour prendre Th-abi: de Novices amp; qu’ellenbsp;ne lui difoit point le nom de celles la, parcequ’el-les etoient deja cenfées'dc la Communauté. Mon-fieur le Lieutenant Civil rcpondit qu’il ne touchoitnbsp;point a cela. Notre Mere lui reprefenta encorenbsp;1’obligation que nous avons felon notre Regienbsp;d clever des Enfans dans le fervice de Dieu. II ditnbsp;Qu ii n entroit point la dedans, qu’elle favoit biennbsp;parler amp; bien ecrire, qu’elle ccrivit au Roi, amp;nbsp;qu’elle lui repr^nta fes raifons,qu’illes ecouteroitnbsp;amp; qu’il etoitun bon Pere. Notre Mere lui detnan-da enfuite „qu’avons nous fait, Monlieur, pournbsp;j, être traitées de la forte” ? Ii lui repondit fortnbsp;fpirituellement; „ Hé quoi, Madame, ne vouleznbsp;3, vous pas être affligée, tous les grands Saintsnbsp;3, font êté.” II drefl'a ton Procés Verbal, enfoi-teêtant proche de midy on leur fervit a diner, amp;nbsp;ils mangerent dans la Chambre du Portier. Voicinbsp;le Procés Verbal.

Ver- Dreux d’Aubray Chevalier Comte d’OfFemont

3, contrent, en lés conjurant de ne Ics pas ren-„ voier. Ce ne font que foupirs amp; que fanglots „ dans route cette Maifon, amp; quelques refignéesnbsp;„ que ces Filles puiiTent être a lavolontéde Dieu,

„ il eft impoffible qa’elles ne foient pas failles par „ le foiliffement metne de celles qu’qn attachenbsp;5, d’entre elles par une ii grande barbaric. Cepen-,3 dant on ne croit pas que la rage des Jefuitesnbsp;„ en demeure la. II faut une entiere deftruftionnbsp;3, de cette maifon de Dieu pour fatisfaire cesnbsp;3, cruels enfans d’Efau, dicunt exina-nite ^exi-nanite uj'que ad fundameritum in ea, MaisDieunbsp;„ eft patient , paree qu’il eft éternel , amp; qu’iinbsp;,, prepare des fupplices éternels a ceux qui fe ré-„ jouifl'ent d’etre venus a bout de leur deffeinsnbsp;3, fanguinaires contrefes fidelles fervantes. J’ai lenbsp;3, coear li ferré que je ne faurois vous en dire da~nbsp;33 v.mtage. Je ne fai ft tous ceux qui fe taifentnbsp;3, font innocens, amp; li une ft vilibie oppreffioanbsp;3, de 1’Eglife ne demande de ceux qui y font ennbsp;„ autorité, que des iarmes impuiflantes»

„ J’ai requ depuis deux jours une lectre de M. ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par laquelle il me mande que M.

3, d Amiens a dit ces propres paroles a fon Theo-,, togal; On vie coupera plutot le point que de fou-3’ nbsp;nbsp;nbsp;^ js n chit gerat perfonne d le

joufeire , feulement ne foujfrira-je p.ts qidott dog-niaüj'e centre le point de droit, S' ne perrnettrai ,, point qu on difpute de celui du fait, b’il demeu-„ re dans cette penfée il lera honte a beaucoupnbsp;„ d’Evcques. Alais je ne fais ft 1’on fe doit pro-„ mettre grande fermeté d’un homme qui n’anbsp;„ point de veritable fond de vercu.

„ Je ne fai comment j’oubliois a vous dire que „ pendant.que les hom.nes oppriraeiu les pauvres

A P.

” ;ön7pkisfm-m dans cette neuvaine 6c mecredi ” dernier elle trouva tout d’un coup fa jambe al-” longée, de forte que fon foulier I’incommodoitnbsp;” beaucoup, 6c en aiant pris deux egaux, il fcnbsp;” trouva qu’elle ne boiroit plus ea aucune forte.nbsp;„ Cela a continué depuis ce terns , amp; ii.y a ap-„ prence que ceia continuera toujours. Commenbsp;elle n’a. été vuc dans fon mal par aucun mede-,, cin de dehors, on ne peut pas faire aucorifernbsp;ce miracle, mais iln’en eft pas moins grand ni.nbsp;moins confolant pour celles qui le connoiflenc:nbsp;„ la ferveur de cette fille eft ft grande qu’on^nbsp;,, lui donnera demain I’luhit.

A a

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ParoifTe a une iieiie ile Butbi Eom-g da Ps*s de Cans, fameux par fes Marchez-dc fes Foiiei.


^ 'Relation de te fui t’efi fajfé Cfi moifclle Angelique amp; Catherine de Canouville denbsp;' RafFetot de Normandie, Charlotc Magnard denbsp;Bernieres, Marie amp; Anne de Catelan Soeurs, Madeleine Feideau amp; Madeleine de la Roque de Paris,nbsp;Angelique Angran, Marie Ie Gagneur, Marguerite Ie Caron fille d’un Nocaire de Paris, Cecilenbsp;Claire Eugenie de Clermont, amp; Mademoifelled’Albert amp; de Chars Giles de Moiilieur Ie Due denbsp;Luynes, Genevieve Ie Tonnelier, Marie Marlolliernbsp;fille d’un Marchand rue du fouare , Margueritenbsp;Lambert de Paris, Gabriele Chouarede Bav-enval,nbsp;Anneamp; Genevieve d’Efcarlian de Paris, Anne Scnbsp;Agathe de Boisguillebert * de Normandie. Outrenbsp;les disdites Penlionnaires ilya encore dansla Mai-fbn Damoifelle du Gué de Bagnols, Louilè Marienbsp;de Moucy 3 Mademoifelle Louil'e d’Albert de Luynes, Damoifelle Anne de Clermont, Gabriele Fei-dau,Genevieve Robert, Madeleine Picart de Per-zigny, Jaqucüne amp; Marguerite Perrier d’Auver-gne, les quelles font feparées des Pcnfionnaires amp;nbsp;enirées dans Ie Noviciat od elles pratiquent rous lesnbsp;exercices de la Religion, amp; font reques pour êtrenbsp;au Noviciat amp; prendre l’Habit aupiucót quandonnbsp;les jugera alfez éprouvées. Nous a dit de plus lanbsp;dite Abbeflè que bien que Ie Monatlere de Parisnbsp;amp; celui des Champs ne fiflent qu’un même Corps,nbsp;neanrnoms il y a dans celui des Champs plulieursnbsp;Pcnfionnaires amp; Füles qui font dans Ie Noviciatnbsp;comme il a cte dit ci delfus faifant les exercices,nbsp;amp; qui doivent après venir ii Paris pour être re-5ues,amp; même qu’on nereqoit point de Religieu-iès dans Ie Monaltere de Paris qui n’aient êcé uniesnbsp;Sc examinees par les Religieufes de Port-Royal desnbsp;Champs, afin qu’elles les puiflènt connoitre amp;nbsp;donner avisfur leur reception, de coutes les quellesnbsp;Pcnfionnaires amp; Fillesqui font dans Ie Noviciat amp;nbsp;cenféés felon la Regie comme Religieufes, elle nenbsp;nous peut donner certainement tous les noms, quantnbsp;a prclênt, mais les envoira querir expres pour nousnbsp;les faire tenir dans deux jours: Et ont figné en lanbsp;minute des prefentes: S'oear Catherine Agnés denbsp;baint Paul Abbtffej Sceur Madeleine de haintenbsp;Agnés Prieure, hoeur Marie de 1’Incarnation Soü-

prieure. nbsp;nbsp;nbsp;, „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Sur qooy oüi amp; Ic requerant Ie Procureur du Roy avons ordonné aux dites Abbeflè, Prieu-re amp; Soüprieure de renvoyer dans trois jours tou-tes les Pcnfionnaires a leurs parens, leur faifant de-fenfej d’enrecevoir davantage a ravenir,tantpournbsp;y demeurer en quaiité de Pcnfionnaires, que pournbsp;y Être Novices, Ie tout conforraément a 1’inten-oon du Roy, fous peine de desobeiflance a fesnbsp;Comn:Tandemens,fait les an ÖC jour quedeflus.

ast a inltant les dittes Abbelfcs, Prieure amp; Sou-prteure nous ont fait prier de rentrer amp; dit qu’il verrolt prefemement d’an-iver de la Maifon denbsp;Port-Royal des Champs une FiUe qui nous diroitnbsp;les noms des Penlionnaires Sc Füles qui y étoient.

a Port-Roj’a/^ en ï€6i. Avril. les quelles font: Maderaoifelles de Muskeri, Ca- q „ p,nbsp;therine, Michele amp; Marguerite de Guiry, Catheri-ne, Therefe amp; Franqoife de Villegart, Cecile Cham-latte, Miclrele amp; Therefe Gallois, Renée Rétard,

Franqoife Piquenot , Anne Thevin, Marguerite Ie F’evre, Michele Villardi, Marie de la Pailletrienbsp;Sc Louife de Fleury routes Pcnfionnaires. Et lesnbsp;Pollulantes comme deffus Mademoifelle Franqoifenbsp;de la Pailletrie, Marguerite Chanlacte, Marie Angelique Singlin, amp; Angelique Portelot, de quoinbsp;nous avons donne aefe aux dites Religieufes, quinbsp;ont figné en la Minutte des prefentes, Sceur Catherine Agnés de Saint Paul Abbpllé, S. Madeleine de Sainte Agnés Prieure, S. Marie de l’In-carnation ^ouprieure, fait les an Sc jour que des-fus.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,d’jAihrlt;ay^deJlt;iam.

Monfieur Ie Lieutenant Civil voyiant forth du Parloir pria Notre Mere qu’on leur donna dupainnbsp;de la Maafon amp; des urufs frais pour manger devantnbsp;que de s’en aller. Comme il étoit proche de diner,nbsp;on leur fervic a diner, ils allerent manger dans lanbsp;chambre du Portier. Cependaut notre Mere étantnbsp;cn doute fielies’étoitbien expliquée a M. le Lieutenant Civil touchant les Fliles, qui devoient prendre I’habitle lendemain, pour s’aflurer d’avantagenbsp;de ce qu’elle avoir a faire, elle pria Monfieur5rw-glin de favoir fon fentiment une feconde fois. Il ynbsp;alia amp; ayant fait fon raport, M. le Lieutenant Civil lui repondit , „ la Mere eft bien fcrupuleufe,

„ jc n’ai point d’ordre pour celles qui font deja „ reques, mais feulement pour ce qui regarde I’a-3, venir.”

Ce même jour 23. Avril la Mere Angelique revint de Port Royal des Champs, elle rencontranbsp;fur lechemin M.F/orior fun des Ecclefiaftiques denbsp;Port-Royal des Champs qui y retournoit, Sc^qui ve-noit de partir de Port-Royal de Paris,depuis quenbsp;M. le Lieutenant Civil y étoit arrivé. II aprit cettenbsp;nouvelle a la Mere Angelique qui la requt avecnbsp;tant de ferraeté qu’elle commenqa auffitot a re-mercier Dieu en difent le Te Deum ^ Elle arriva anbsp;Port-Royal une heureou deux après que cesMes-fieurs en furent partis, amp; trouvant route la Maifon dans la doulcur amp; la confternation, ellefemitnbsp;auffitot a fortifier tout le monde j Nous regardantnbsp;avec un vifage afluré amp; ouvert amp; nous difantnbsp;avec fafoy ordinaire: „ Quoi, vous vous eton-,3 nez, vous avez peur, amp; qu’eft-ce devant Dieunbsp;f, que tout ceci ? des mouches qui volent amp; qui fontnbsp;,, un peu de bruit. En avez vous peur ? quel malnbsp;„ avoni nous a craindre, fi nous avons de lafbi.^

„ Dieu ne voit il pas ce qui fe pafle: ne regar-,3 dons que lui amp; ne craignons que lui amp; tout le „ refte ne nous paroitra plus rien. ” Et levanp fesnbsp;yeux au ciel , elle dit: „ Mon Dieu ayez pitie denbsp;„ vos Enfans. Mon Dieu que votre baince Volon-„ té foit faitte. ” Elle dit cela avec tant de forcenbsp;Sc de charité, qu’en un moment eHe effuia nos

lar-


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-RehtioK de n? qui fe]l pap i Port-RojaJ, en iSdi. AwU larmes. Et chacune, fe lentk penétree de je ne ordre, ce Comrniflaire fjrnbsp;igais quel eiprit de force, de courage, amp; de gra- 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

ce qui .paroiffoit répandue fur fes levres amp; qui pas-foir jufques dans Ie cceur de celles a qui elle par-loit, enlbrte qu’elle en challa toute l’amertume amp; la trifteflè. Elie dit cela avec tant de force quelicnbsp;en donna a routes celles qui l’écoutoient, amp; fitnbsp;fécher leurs larmes.

C H 'A

lil.

naires devanc lui olT!cs Pènfión-

4quot; jif* 1“ 7'“'' 7

i’Arrêtde leur mort,,.ec u„, cri. amp; d“ mes, que lui meme en etant toucM, ünbsp;Parloir, ne pouvant s empecher de pleurer. 11 “nbsp;fit aucune vidence,raais au contraire tenioiana de

C H A P I T R E. III.

doniM l'habit a 4. novices. Circonfiancertmar-quable. Le Commipire Ficart va d Port-Roj»( des Champs y notijier les Ordres du Roy, telsnbsp;qu’on les avoit notijiés d Fort-Royal de F. dé-

la companion amp; de reftime pour la Maifon • Fr mcme depuis,raconrant ce quis’étoit pallë quandnbsp;il fut de retour a Paris, il nc put encore retennbsp;fes larmes, deforte qu’il fit pleurer celui la même^nbsp;a qui il ledifoit. Ayant feit fa Commiffion-il dref^

fa l’adte fuivant.

NousSebafirenCamuretPicart,Com'Miffairedii

- —.vu, aous nous

. _ - nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„„ rranfportez. au Couvent amp; Monaftere dc

quot; Tcltu nouvelle. O» nbsp;nbsp;nbsp;D. C. parlant a la Mere Marie dc

folationdes Fenf.onnaires _ ^ Royal de J- c^nte Magdeleine Prieure, amp; a la Soeur de Sai Lvoye ks Pcn^.onna^T^^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Wi^ure . en Unbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~

^pdonamp;/oneurJllP^jf^Zr.d Mademos- bupne

Roi an Chatelet de Pans, pour Fexecution de For-dre de Monfieur le Lie^iCenant Civil, nous nous

. A - j occur oe bainte ,, , ¦ j ir, ^ Mademoi- Euphcmie fioupneure , en la prefence des Reli-rens. On donwnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ fipaf gieufes amp; Penlionnaires étant audit Couvent leur

felle de Monilat ér a nbsp;nbsp;nbsp;avons fait cornmandement de par le Roi de’ren-

¦ Ca au Cuiet de Madetnotfe e nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^1-0,5 jgm-g Penlionnaires ctant au-

dic nbsp;nbsp;nbsp;outre ce leur avons

fait defenfe de par fa.Maiefte ,Sc trés exoreffi- in hibition,de recevoir aucune Fille tanc S dïcnbsp;Penfionnaire que pour etre Novice. Efilites Mai-fon ÓC Couvent, li^ne Camufet Picat.

Le 24 Avril qui étoit le lendemain de la Vilite de Monlieur le Lieutenant Civil ^ on comtnenca.nbsp;a faire avertir tous les parens, de Fordre que Fon avoitnbsp;requ de la part du Roi, afin qu’ils vinflent quefirnbsp;leurs Enfans au plutot. Mais pour les Enfans des

nii’fin leureütDortcuneüruden!lrr^u u. • nbsp;nbsp;nbsp;’

Jd au fujet de Mademoijelle de L-uynes.

Le lendemain Dimanche de I’Odlave de Pa-ques amp; le 24.. Avril, on donna Fhabir a 4,

Filles, fqavoir Mes Soeurs Lombert, Richer,

Courtin amp; Baudran, tout publiquement amp; avec Jes Cérémonies ordinaires. Ce fut Monficur Sin-glin qui officia amp; fit Fexhortation a la fin, pareenbsp;qu’on ne crut pas devoir faire le Sermon commenbsp;de coutume, afin d’abreger autant qu’on le pour-foit. Car quo! qu’on n’eCit aucun Ibupqon qu’on

fit rien contre Fordre qu’on avoit requ le jour pré- nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;___a.,,

,futobIigéc

de fortir de leur chambre fans leur pouvoir dire autre cholë. Depuis ce jour-la, amp; les 8. que lesnbsp;Enfans furent a fortir, paree qu’on ne put pas lenbsp;faire en trois jours comme portoit Fordre du Roi,nbsp;y en ayant quelque unes dont les parens n’étoiencnbsp;point en cette VilIe,c’étoit une chofe pitoyable denbsp;voir la défolation amp; les larmes de ces pauyres en--fans. Leur MaitrelTe affure qu’dle nalloic point

dansleurchambrequ’aprèsayoircteprpd un quart-

d’heure a la porre pour fe refoudre dy entrer, amp; auflitöt qu’elley étoit,ces Enfensfe venoientjecternbsp;dix OU douze fur elle, en pleurant amp; la conju-rant d’avoir pitié d’elles: quelques unes lui difoientnbsp;„ ma S'oeur, vous fgavez, que je me perdrai ft jè

monde.“ D’autresdemandoient

1 habit de Converfe, afin qu’il ks empêchat de fomr: des petites de 12 ou 13 ans prioient qu’oSnbsp;s mi viciat. y en eut une entr’autres quinbsp;n ayant point encore déciaréfa volonté touchantnbsp;la Religion^ seena; „ho! Heft tems de fe dc-,, couvnr, jufqu’a prclènt ma difpofition ni monnbsp;,, age ne mei a voientpas permis, raaisacetteheurenbsp;,, je le dis nettemenr, je veux ctre Reügieufè.^^nbsp;Elle s’olR'it en méme tems a prendre Fhabit gris,

B nbsp;nbsp;nbsp;afin

cédent, on apréhendoit néanmoins que dans Fétat qu’on leureut porté une li rude’parole ils” iett oii ctoient les chofes, on ne vint donner quelque de fi grands cris,que]aMaitrefïè,la Mere Anae?^”*’nbsp;nouvel ordre contraire a ce que Monfeigneur le deSt.Jean, fefèntantoutreelt;iedouleur,futobli3ë^

Lieutenant Civil avoit dit, amp; nous faire quelque ’ nbsp;nbsp;nbsp;''nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

confufion. Il arriva dans cecce occalion une cir-conftance qui fut jugee remarquable, e’eft que les Filles étant a la porte de FEglife pour cn-trer, on ne put jamais trouver une des Clefs, denbsp;forte qu’elies attendirent prés d’un quart-d’heu-re pendant qu’on cherchoit j mais ne Fayant punbsp;irouver, il fallut les faire traverfer toute la Cournbsp;de delrors qui étoit pleine de carofles, pour lesnbsp;conduire a la porrede cloture jcous les affiftansre-tn.arquérenc cet accident, difant qu’il arriveroitnbsp;qudque chofe a ces Novices.

e meme jour on Commiflaire du Chatelet stotntne Ficart, alia i Port-Royal D. C. porter lenbsp;meme ordre, amp; ayant fait avertir la Mere Prieu-re, lui montra la Commiffion par laquelle il Juinbsp;étoit ordonné de fê tranfporter aud. Monaiteredcnbsp;Port-Royal D. C., amp; faire cornmandement denbsp;par le Roi a la Prieureamp;aux Religieufes, de ren-voyer dans trois jours les Penlionnaires qui fontnbsp;dans ledit Monaftere a leurs parens, leur faifantnbsp;trés expreffe inhibition amp; défenfes de recevoir au-cunes Filles, tant pourêtre Penlionnaires que pournbsp;êa-e Novices en Jadite Maifon. Suivant done eet

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Chap.

UI.

S nbsp;nbsp;nbsp;^etktioft de ce qui s'efi pajj7 a Fort-'Royal, en 1661. Avril.

afin de fe cacher deffbus, amp;par la fe fauver du nbsp;nbsp;nbsp;volonté pour leurs Enfans, amp; pour Ics reprendre C h Af.

naufrage; difant qu’elle etoit bien malheureufe de nbsp;nbsp;nbsp;files chofes fe rétabliffoient; Enfin il n’y en eutnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fH*

ee que dans le terns oii elle cotnmencoit a delirer nbsp;nbsp;nbsp;pas un qui ne témeignac une double affedion amp;

d’etre toute a Dieu , elle en perdoit les moyens. nbsp;nbsp;nbsp;eftime pour la Maifon, amp; que cequi fe paffoit ne

cuelquc douleur quelle fentic de cetce féparation, qui nc lui étoit pas moins douloureufe qu’aux enfans n'iCmcs, die Ibubaitoit pourtant que cela futnbsp;bientot, ne’pouvanc plus porter la peine de voirnbsp;rant de iarmes -amp; de foupirs qui lui perqoient Ic

II y en eut quelques unes qui furent deux jours fervoitqu’al’accroitre d’avantage. fans manger, amp; routes paffoient prefque les nuits Une Dame de Normandie ayant donné ordrenbsp;cn larmcs: enforre que leur Maicrefle affure que, qu’on lui reconduific fes deux filles, ne voulut ja-

.....* mais reprendreaucunedeleurs hardes,difantqu’ellc

ne youloit pas que ceux qui etoient contraires a la Maifon en viTent fortir rant de meubles, de péür'nbsp;qu’ils nlen euflent de la joye amp; n’en filfent quel—nbsp;que infulte.

ctEur.

La douleur n’etoit pas moindre de la part des ici k la fortie d’une Penfionnaire,quelqu’un Icpria parens qui pleuroient autant que leurs Enfans, fur d’aller fous la porte voir un fpedable digne denbsp;tout ily eut une Dame qui recevant fa Fille ala por- compaffion • il y vit Get Enfant pale comme lanbsp;te, futtellement touchée du failiflement oil elle la mort, qui ne pouvoit parler amp; paroillbit toutenbsp;vit qui la fit prefque evanouir entre fes bras, que horsd’dle; cequiluifit dire, que quoique cetévé-cela joint a la violence qu’ellc fe faifoit deretirer nement le touchat beaucoup, la vuc de cet objetnbsp;Ion Enfant d’un lieu oii elle étoit en un parfait I’avoic touché incomparablement d’avantage. Lenbsp;repos, fut caufe qu’elle même tomba en foibleffe; rnême jour étant allé dans une Maifon de Religion,nbsp;deforte qu’il fallut conduire par deffous les bras la ou les Religieufes paroiflbient quafi triompher de

Ua Médecin ami de la Maifon., s’etant trouv®

Mere amp; la Fille jufqu’a leur caroffe, I’une amp; L’autre ne pouvant fe foutenir. Enfin pas un desnbsp;parens ne voulut. dilpofer de leurs Enfans fansnbsp;prendre confeil de la Maifon.

Quelques uns ne voulant pas ks retirer chet.

tour ce qui fe paflbit icij Sur quelques paroles qu’il dit pour leur faire entendre qu’elles etoientnbsp;mal informees de la conduite de Port-Royal, amp;nbsp;quefi elks 1’étoient bjen, elks n’en parleroient pasnbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la forte, il requc pour toute réponfe qu’il étoit

eux pour des raifons particuUeres, prierent qu’on Janfenifte.

leur enfeignat quelque lieu, ou on les put main- Deux autres petites filks de condition qui forr tenir dans le bien qu’on leur avoir appris dans ce toient les premières fans fqavoir ou elks alloientninbsp;Monaftere. D’autres les ayant voulu retenir dans pour quo! on les faifoit fortir, furent quelques joursnbsp;leurs Maifons, afin de leur faire continuer eux fans faire autre chofe que pleurer, amp; I’ainee futnbsp;mêmes ks exercices qu’on leur faifoit pratiquer extremcment malade.

ici, dontilss’inforrooient, font venusplulieursfois Le même jour vingt-quatre Avrilnotre Mere 24.. Avriii rendre compte de leur conduite, amp;. prendre avis ayantfaitaffemblerlaCommunauté,propofaledefi-pour tacher que leurs enfans n’oubliaflènt pas ce fein qu’avolt Mademoifelle de Monglat d’etre Re-qu’on leur avoit appris. Pour celles que Ton a mis ligieufe: qu’il y avoit du terns qu’elle demandoitnbsp;en Religion, la prem.iere chofe que les parens ont d’entrer dans le Noviciat, amp; qu’on 1’avoit tou...nbsp;demandé, qa.étéquxsn leur donnat une entierefi- jours remife a caufe de fa délicatefi’e amp; de fonagenbsp;berté d’écrire ici,fans les qbliger de montrerleurs qui n’étoit que de 15. ans; mais que dans 1’occa-lettres j amp; lans quon vit les reponfes qu’on jleur fion prélenteilfalloit cacher de Tallurer, autant quenbsp;faifoit: deforte que la plupart de ces Enfans one Ton pourroitjpourlaprelërver delorcir enluidon-continué a prendre la conduite de leur Maïcreflê nant l’habic, fans s’arrêter autrement a fonage:,nbsp;plus exaétemenc même qu’elles ne faifoient ici. que nous étions dans le tems d’imiter cequifepra-Mais pour revenirUeur fortie, c’étoitun fpeda- tiquoit dans la primitive Eglife,oü lorfque quelquenbsp;cle vraimentpitoyable devoir cequi fe paffadurant perfécution arrivoit, on avangoit le tems de ceuxnbsp;ces 8. jours ^ on les venoic queririune apres lautre, qui etoient en penitence cn leur donnant laSaintenbsp;on les rencontroit par la Maifon qu’on les portoit Communion, parceque la dilpofition dans laquelle.’nbsp;prefque a la porte; il fembloit vraiment qu’on les ils étoient de demeurer fermes dans la foj au pérflnbsp;menoit a la mort, leur Maitrefl'e amp; les autres qui de leur vie, étoit une marque de fincerite: q^’ainli^nbsp;fe rencontroient pleurant avec elles.; amp; quand il Ia volonté que Dieu donnoit a cet Enfant des’en-T\ï \nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fortir, il y en eut plufieurs quM gager dans un tems amp; dans une Maifon qui étoit

qui eto^nt au dehqrs étoient fenfiblement tou-

’ dlfant que c’étoit rer le confentement des Soeurs, dont la plupart ne f,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des Innocens. De purents’empêcherdepleurer detendreflê,devoirun.

la pat- des parens on ne recevou que des remerci- Enfant qui, fans avoir égard a fon age amp; a fa fok mens amp; des conjurations de conferyer la bonne blelfe, embralibit avec joye k vie penitente de la

Rer

PMens priflènt par la main, ne fe menacée de beaucoup de maux,amp; dont la confidera— niiinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ToutcsIcspcrfon- tion ne l’ebranloit point dans fon dellèin, étoit

’ nbsp;nbsp;nbsp;'^toient fenfiblementtou- une marque de vocation. Elle fut bkn-aife de ü-

ion, nbsp;nbsp;nbsp;„

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quot;Relation de ee qui t'ejl pajfi a C 3 Aigt;. Religion pour fe faurer du perild’en être arrachéenbsp;III. comme les autres.

Mademoifelle de Luynes vint auffi fe prefenter a notre Mere devant route la Communauce, amp; de-inanda inftamtnent qu’onluifitla faveur de lajoin-dre a Mademoifelle de Monglatpour prendre I’ha-bit. Notre Mere lui répondit qu’on avoit route lanbsp;bonne volonté pour lui accorder fon defir, maisnbsp;pouvoit rien faire Ians le confentementnbsp;de Meffieurs fes parens. Mademoifelle de Luynesnbsp;avoit eerie ce meme jour a M. fon Pere pourob-tenir la petmillion ^ II arriva au Monaftere cora-me notre Mere achevoit de parler a Mademoifellenbsp;de Luynes , laquelle étant allee le trouver, amp; luinbsp;ayant demande de Nouveau qu’il lui plut de luinbsp;donner fon confentement pour prendre I’habit lenbsp;Icndemain, y melant les larmes Sc les prieres. IInbsp;témoigna d'abord que cela etoit bien prccipite:nbsp;toute fois il ne la refufa pas, mais luidit qu’il alloitnbsp;trouver Madame de Chevreufe, ne pquvant riennbsp;¦conclure Ians clle,amp; qu’il lui manderoit dèslefoirnbsp;inême la réfolution. II le fit, amp; Mademoifelle denbsp;Chevreufe ayant été a 1’heure même parler a lanbsp;Reine, fa Majefté lui die que routes les pNovicesnbsp;fortiroient auffi bien que les autres j ce que Mademoifelle de Luynes mand.a auflitot a MadetiKgt;ifellenbsp;fa fille, amp; que pour le bien de la Maifon elle nenbsp;devoir pas fouhaitter d’etre Novice.

*5-Avril. Le Lundi ay. Avril on donna I’habit a autres fillesiqavoir, Mademoifelle de Monglat, Bazin amp; Boiffard. II arriva encore un accident quinbsp;lilt qu’en paflant par le Preau au retour de h por-te^ après que ces filles furent entrees, les voilesnbsp;feenis qu’on portoit dans une corbeille tomberentnbsp;il terre amp; furent tous mouilles amp; Sails, paree qu’ilnbsp;pleuvoit fort, enforte que ne pouvanc fervir auxnbsp;nouvelies Novices, il fallut leur en donner d’au-tres qui ne furent point benis.

Le 30. Avril le Commiflare vint céans f§avoir G 1’ordre du Roi avoit été executé. Il étoit de-meuré 4. Penfionnaires de ai. qu’elles etoient.nbsp;On en vint querir deux le même jour, quiécoientnbsp;de Normandie, amp; les deux autres qui étoient fil-ies de M. le Due de Luynes, demeurerent encorenbsp;quelques jours.

CHAPITRE IV.

Civil va une feconde fois a Part-Hoyal 4e Paris avec ordre du Roi dquot;en fuire for-toutes les Hoviccs. Son entretient avec I’ab-befje au fujet des prétendués désobéijfances aux ordres du Roi.

4-

xf • T E Mercredi 4. Mai, Monfieur le Lieutenant l_i Civil vint une feconde fois pour apportcrunenbsp;Lmre de Cachet a notre Mere, felon 1’ordre qu’il ennbsp;avoit recu de la part du Roi, amp; lui faire lirenbsp;auffi celle qu’il en avoit re^u. Voict ce que por-

Port-RoyaJ, en i66i. Avril. nbsp;nbsp;nbsp;7

toit fon Verbal amp; cette LeCtre. nbsp;nbsp;nbsp;Chav.

Dreux d’Aubzay Chevalier Comte d'Öffemont pv. Seigneur de Villers amp; autres lieuix, Confeiller dunbsp;Roi enfes Confeils,amp; Lieutenant Civil enla Pié-vóté amp; Vicomte de Paris, faifons fqavoir quece-iourd’hui 4. Mai 1661. Sur les deux heures dc relevee nous a été rendu un Pacquet du Roi,denbsp;la part de M. le Tellicr,dans lequ^eye font trou-vécs trois Lettres, Tune pour 1 Abbeffe de Port-Royal, 1’autre pour h Superieure du Monafterenbsp;des Urfulinesdu FauxbourgSaint Jacque,amp; 133.»nbsp;nous adreliante, done la teneur s enfuit.

DE PAR LE ROY.

Notre amc amp; feal,nous avons vu par les procés Verbaux que vous avez adreffé a M. le Tellier Secretraire dEtat, lt;fes vifitesqui ont cté faitesennbsp;confequence de nos Ordres, tant par vous que patnbsp;les Commiffaires par vous deputés ès Maifons dcnbsp;Port-Royal de notre bonne Ville de Paris 6c delanbsp;Campagne j le nombre des Filles qui vous ont pa-ru dans les dues Maifons tant Penfionnaires quenbsp;pretendantes au Noviciat. Mais par ce que nousnbsp;fommes informes que non feulement on y en a recel-lées quelques unes mais auffi que depuisiesdkes vifi-tesonadonne l habit a quclques-unes desdites Penfionnaires, prétendantpar la avoir un pretexte fpe-cieux deles rctenir a^réjudice de nos intentions j amp;nbsp;ne voulant pas fouflrir qu’il y foft manifeftemeiitnbsp;contrevenu, amp; clrofes que nous avons fifort anbsp;ccEur, defiranc auffi être informé de ce qui avoitnbsp;été fait en éxécution de nos précédens ordres:

Nous vous faifons cette Lcttre, par laquelle nous vons mandons 6c ordonnons trés expreffément,nbsp;qu’auffitór que vous raurezrequë,vous ayexavousnbsp;tranfporter tant en ladite Maifon de Port-Royalnbsp;de notre bonne Ville de Paris, qu’en celle desnbsp;Champs, pour en vertu de la Lettre que nous ennbsp;écrivons a I’Abbeffe defdits Couvents, vous fairenbsp;répréfenter par elle amp; par la Prieure du Couveutnbsp;des Champs, routes les Filles qui font prefentement

vices; vous nbsp;nbsp;nbsp;quelles d’icel-

fes oTJdonné I’habit, principalement depuis la oremiere vifire:que vous en dreftiez un exad procés Verbal; que vous obligiez lesdites Abbefte amp;

Prieure d’oter I’habit Régulier k celles quü’auront ainfiprisi pour leur rendre I’habit foculier, amp;en-fuite de les renvoyer il leurs parens, ainfi que routes 6c chacunes des autres penfionnairesqui s’y trou-veront, leur faifant une defenfe expreffe de notre part, den recelleraucunepour quel que caufe 6cnbsp;occafion que ce foit, a peine de défobéiffance 6cnbsp;de nous^en repondre. Et d’autant que nous apre-nous qu il a etc retenu des Penfionnaires dans lefdites


VOif

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Monfieurle LieutenantCivil ayant lu cette Let- Jacques,. au parlotr dt^uel font comparaea Sceut, tre donna a la Mere Abbeflè celle qui lui étoit. Catherine Agnès de Saint Paul eüe, S^ur,nbsp;adreflée qui portoit ces termes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MagdeleinedeSainje Agnes Pneure amp; Soeur Marie.

Chere öc.bien amée, ayant été informé qu’au pré- de Flncarnation Soüprieure j auxquelles avons rendu judice du Conimandement qui vous a été fait de la Lettre de la Majefté du 2. de ce mois adref-notre part par Ie Lieutenant Civil en la Prévöté lante a ladite Abbeffe, laquelle ayant eté luc.nbsp;amp; vicomte de Pari*, de renvoyer a leurs Parens par ladite Ahbellè, nous lui avons declare qua

~ nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous avons requordre de fa Majefté de nous trans

porter tant au dit Monafterequ’en celui de la Campagne, amp; de nous faire reprélènter par ladite Ab-beffe, ou par ia Prieute du Couvent des Champs,, routes les filles qui font préfentement dans les dits.nbsp;Convents,tant Penfionnaires que Novices: informer quellesdes dites filles ont été. renvoyées aleuranbsp;parens, amp; ^ quelles d’ycelles on a precipitamr-

toutes amp; chacunes is Filles-, tant Penfionnaires. que Prétendantes au Noviciat dans Ie Couvent denbsp;Port-Royal de notre bonne Ville de Paris amp; ennbsp;celui de la Campagne, non feulement il a ctéue-ccllé plu fieurs Filles, mals auffi qu il a ete donne 1 habit a quelque-unes de celles qui étoient reputees devoir être Novices, adeffein delespouvoir.rctenir;

qu’en outre il eft refté dans lesdites Mailbias plu- ^ nbsp;nbsp;nbsp;• 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t?-,-

fieurs desditesFilIes,a caufe que leurs Parensitant ment donne, FHabit deputs la premiere Vilite par.

on n’apü encore recevoir. de leurs nou- nous faite: en confequence de ce, obliger les dites

Icuv;

dres

s paren.s, en conféquence de nos premiers or-qjie vous lui reprefentiez. touce.s celles qui y

S nbsp;nbsp;nbsp;Relation de ce

Cs KV., voir ^ qui les remettre ; nous ne iV. ibus quslque préttxte que ce puiffe être qu’el-les reltenc dans lefdites Maifons • notre intentionnbsp;eft que vous les en faiEez fortir inceffamment, amp;nbsp;les faffiei conduite au Convent des Urfulines dunbsp;Faux’bourg S. J acques de notre bonne Ville de Paris, poutjfuivant la Lettre que nous en écrivonsnbsp;a la fupérieure dudit Convent, y être requës juC-qu’a ce queleurs Parens, en ayant été ijiformes,nbsp;on puiffe les leur remettre j vous recommandantnbsp;d^aopotcer dans Fexecution de routes ces cholès,nbsp;tout Ie foin, la diligence amp; Fexaditude poffible.nbsp;A quoi nous affurant que vous fatisferez nous nenbsp;vous ferons la préfente plus longue,, ni plus ex-preffe. N’y faites done faute, car tel eft notrenbsp;plaifir. Donné a Fontainebleau Ie 2. jour de Maynbsp;1661. SignéLouis, Et plus bas,Ie Tellier,amp;furnbsp;la fufcription, a notre Amc amp; fcal en. notre Con-feil d’Etat, Lieutenant Civil en,la Prevóté amp; Vi-comté de Paris.

éJoignés,

velles, ni fqavoir d’eaxa qui lespouvoir remettre, amp; ne voulant pas qu’il foit ainfi contrevenu a nosnbsp;volontés , amp; particuliérement en des chofes denbsp;cette conféquence, nous ordonnons audit Lieutenant civil de fe transporter derechef aux ditesnbsp;Maifons pour y faire une feconde vifite, amp; dete-nir la main a I’effet de ce qui eft en cela de nos in-

dons amp;, ordonnons trèsexprefféraent, qu’aufllr-tót que vous Faurez. requë,, vous ayez. a l’infor-'Per, exade’ment, quelles desdites Filles de cellesnbsp;qui étoient èfdlres Maifons ont été renvoyées a

lont pielentetnent fans celles qui ont

quels on nepeutavoir fitótdesnouvelles , vous ayez. a les faire remettre fans difiiculté au, ditLieutenantnbsp;Civil, pour être conduites fuivant les ordres que-nous lui en donnons au Couvent des Urfulines,nbsp;Fauxbourg St. Jacque denotre bonne Ville de Paris.nbsp;Et nous promettant que vous fatisferez a. tout cenbsp;que nous delirons de vous cn cette occafion , nous,nbsp;ne vous ferons la préfente plus longue ni plus ex-preffe, n’y faites done faute.. Car tel eft notre.nbsp;plaifir. Donné a Fontainebleau Ie 2. ]V[ay i^(jinbsp;SignéLouis. Et plusjbas ie Tellier, amp;fur la fuferip-tion,a notrechere amp; bienaméel’AbbeflèduCou?nbsp;vent de Port-Royal.

Enfuite de la ledure de ces deux Lettres il fit ce. commandement.

Et pour 1’éxecution des Ordres de fa Majefté, contenus dans la Letcre, dont copie eft ci deffus.nbsp;tranferite, nous nous fommes transportés au Mo-naftere de Port-Royal,, lis au Fauxbourg Saint,

^ui s'e^pajje a Port-Royal^ en x66i. Avril. voulons point parens font en des Provinces

éloignées Sc des- C n a p-

IV.

Abbeffe amp; Prieure d’oter I’Habit Régulier a celles qui Font ainli pris, pour lèur rendreJeur Habit Seculier, amp; enfuite les renvoyer a leurs parens; leunnbsp;enjoindre de nous declarer le nom de toutes lesnbsp;Penfionnaires amp; PoftuJances fans en receller aucu-ne, même de nous remettre les Penfionnaires quinbsp;font des Provinces éloignées pour les condudre au

tendons.quot; Etquot; nous Fa vons'bien voulu accompag- Monaftere dés Urfulines-du Fauxbourg Saint Jacr

tier de certe Lettre par laquelle nous vons man- ques, jusqu’a ce que leurs parens ayentetéavertis des

1 nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------/rt—.—- „..’„..nr nbsp;nbsp;nbsp;intentions de fa Majefte. Les quelles Abbeflè, Prieu--

re amp; Soüprieure one dit nous avoir declaré en ve-rité les noms de toutes les Penfionnaires amp; Poftu-lantes, a k referve de Marie Cuvillier fille d’un Opérateur du Roi amp; Geneviéve Gamier fille d’uanbsp;Orfevre de Paris, qu’elles avoient oublié de nousnbsp;dire. Et que pour celles de.Port-Royal des Champs,

en receller aucune, meme

- P'‘s I’habk depuisles dites premieres elles n’en purent pas parler fr precifément qu’on le rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ kur faire quitter ineef- pouvoit fcavoir fur les lieux; qu’eilés n’ont mis au--

“ Tkur faire reprendre Fha- cune fille dans le Noviciat depuis la derniere Vifite ¦ bit iccuuei, ^-que vousles renvoyiez. ainfi que tou- que nous avons faite dans ladite Maifon ; amp; même ;nbsp;les les autres 1 enlionnair.es, fans nulied’exceptéê,a ont rendu a leurs parens toutes les Penfionnairesnbsp;kurs parens, a peine de nous en répondre envotre qui étoient dans ladite Maifon, a. la. réièrvede deux :nbsp;pppre amp; pnve nora. Ec quand a cedes dont les Filles dc Monfieur. le.D’uc. dè.,JLuyncs..,pjummées-;


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'Relation de ce qui s'ejl paffé d CiTAP. I’une Henriette Thérefè,amp;I’autre Frangoife Paul,nbsp;LXr qua Madame de Chevreufe doit venir reciiej' de-main, ce qui a. été differé jusques a prefent a caufenbsp;d’un voyage qu’elle a fait a Touarre; ajoucent quenbsp;le Dimanche 24. Avril dernier I’oa donna I’habicnbsp;de Religieule, a Marguerite Richer, Magdeleinenbsp;Lambert, Magdeleine Courtin d’Auvergne , amp;nbsp;Magdeleine Baudrau- de Lion. Et le jour de Saintnbsp;Marc fur pareillement donne Fhabit a Demoifellenbsp;AnM y idloire de Clermont, Jeanne Harlot amp; Anne Boiflard, les quelles filles auroient été éprou-vees tant en la Maifon des Champs qu’en celle denbsp;Paris, propofées, amp; recuè's de route la Commu-nauté, amp; le jour pris pour leur donner I’habit denbsp;Novice amp; qu’on parloit de le faire dès devant lenbsp;Carême.

Ce fait la ditc Dame Abbefle nous a fait venir au parloir..Marie Cuvillier, Genevieve Gamier,nbsp;Geneviéve Robert, Jacqueline Perxier, Gabrielenbsp;Feideau, Magdeleine Picart de Perigny, Louife denbsp;Moucy amp; Magdeleine Robert laquelle n’avoicnbsp;point été par elk nommée dans notre précédentnbsp;Procés Verbal, attendu qu’elle devoir prendrenbsp;I’habit le lendemain , ce qui ne fut point fait paree qu’elle n’avoit point eu réponlè de fon Pere quinbsp;eft d’Orleans. Les quelles enquifes depuis quelnbsp;terns elJes font dans le Noviciat, ladite Cuvilliernbsp;nous a dit qu’il y a prés de fix mois, la dice Gar-nier qu’elle y eft depuis fept femaines, la dire de Moucy qu’elley eft depuis Piques, amp;qu’elie av-oitenvienbsp;depuislong terns d’entrer au Noviciat,ladite Fei-dau qu’ellc y eft depuis Pique, mais qu’elld’avoit de-mandé depuis un an, amp; qulon 1’avoit roujours remife,nbsp;la dite Picard, qu’elle y eft depuis Pique amp; qu’elle avoir envie, ^puis long terns d’entrer au Noviciat, qu’elle s’etoic voulu éprouver devant quenbsp;dè le dire a,Madame la Mere, Genevieve Robertnbsp;qliklle y eft depuis Pique,Magdeleine Robert depuis un am, Geneviéve Perzier qu’elle eft au Noviciat depuis Pique, n’y ayant pu entrer plutót anbsp;caufe de Féloignement de fes parer

Rort-Royal, en nbsp;nbsp;nbsp;Avril.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a

C n/ir. iV.

Gue doit etre renduè a fes Tuteurs qui la veulent ™fmte nous avons fait trés exnrenVsnbsp;mhibinons amp; defenfes aux dites Abbeffe Prieurc'nbsp;amp; Soupricure de receller aucune RjJe tant Pennbsp;lioniiaire que Novice dans leur Maifon amp; con ¦nbsp;formément a. 1’intention du Roi de renvove inbsp;leurs parens routes les Filles tant Penfionnaftesnbsp;que prétendantes au Noviciat, amp; les Novices re-ques depuis le 23. Avril dernier a peinededes-obéïllance. Mais la Mere Abbeffe lui reponditnbsp;comme il eft porté par le Procés Verbal,qu.’eijg’nbsp;eftimoient avoir latisfait a 1 intention du Roi, £cnbsp;temoigne le profond refpeft qui eft du a fes or-dres en renvoyant ks Penlioiinaires avec une ftnbsp;prompte obeiftance, qpoique ce n’aic pas été fansnbsp;fe faire une extreme violence, voyant la douleurnbsp;de ces Fnfansg dautres Füles auff, Penfionnaires-qui vouloient etre Keligieufes, qu’elks nfoni-admettre au Novidat, amp; que ce qj les a affli^ées emnbsp;core davantage eft qu’elles perdoit roccafin de fa-tisfaire a un. des points importatis de leur Relicnbsp;acaufedeleur education iqu’eiles femipn-“nbsp;diffofei rend» fenbsp;dres du Roi toutes les fois o,'.nbsp;pouvoir faire fans bleffer leur rnnfnbsp;que 1’ordre qu’on leur donnenbsp;voyer les Filles Poftulantesamp; Novice flnbsp;rens amp; de n’en plus recevoir a 1’avenir eftSraS'nbsp;dinaire amp;.leur paroit tellement attachénbsp;fince fpirituellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y eJSS Lr’St

LM UW *«gt;•«

Monfieur le Lieutenant Civil leur répondib qu’il leur donneroit Lettres de leurs dires amp; dé-clarations, mais que fans s’arreter conformémencnbsp;aux ordres du Roi, il leur enjoignoit d’óter I’ha-bit de Novice aux Filles auxquelles elles 1 one don-né depuis les defenfes portees par le Proces yer-baldui3. Avril dernier, amp; les rcvetir de leurs.nbsp;habits féculiers amp; les rendre dans trois jours anbsp;leurs parens fous peine de defobeifiance , qu’anbsp;faute de 'Ce faire dans le dit tems. Sc icelui paftenbsp;elles y.feroient contraintes par toutes voies dubs,nbsp;amp;c raifonnables nonobftant oppofition ou annel ¦nbsp;lation qyelconque.

fciencc interrefleei puifque e’eft en effet éteinX un Monaftere ; ce qui ne fe fait jamais dans 1’Enbsp;glifeque par 1 autorite de l’Evêque amp; après unnbsp;Jugement canonique; quelles croyoient le Roi fi.nbsp;jufte amp; ft equitable qu il-c^utera leurs . trés humbles fupplications 3 amp; que leur état ne leur ner-metrantpas de sailer jetter a fes piés, il auroitnbsp;la bonté de recevoir la Lettre qu’elles aurontl’hon-neur de lui écrire

tauic uc 1 nbsp;nbsp;nbsp;-----parcns. Margueri

te Perzier eft au Noviciat depuis Paque amp; a def-fein d’etre Religieufe il y a long terns, y ayant un engagement, particulier, a caufe de la grace quenbsp;Dieu lui a fake , 1’ayant gueric miraculeufementnbsp;d’une fiftule lacrymale par 1’aftoucbement de lanbsp;Sainte Epine. * Ec en ce qui concerne Mademoi-rnbsp;felle de Luynes amp;c la Demoifelle du Gué de Bag-nqls, qui font au Noviciat, elles. ne les ont pointnbsp;y^nir devant nous , d’autant que Madamenbsp;^ Chevreufe doit le jour de detnain retirer laditenbsp;Demoifelle fa petite Fille, amp; ladite Demoifelle Du

Ti'/i KrPt If. vendredi après le 3. di- cOmmeTics par ces mot.s. Fac mecum fgmm in Cailme^dout llfltroïtè de la Meffe num, ut viiUant jui odsrufit m« ^ ctnfunclanm.


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’Relation de ce t^ui s'efi

:C H A p.

V.

¦t»

c H A P I T R E. V.

Trocea, Verkal de la Viftte du lieutenant Civil d Port-Royal des Champs D'oit il enleve toutesnbsp;les Penfiomiaires pour les conduite aux TJrfulinesnbsp;du Fauxbourg St. Jatcyues d Paris. Sa dureténbsp;¦dans cette execution. Ajfliiiion des Enfansnbsp;des Parens. Conduite qu'on tient auprès des En-fans aux TJrfulines pour leur faire avoüer qu’onnbsp;leur avoit enfeigné l’erreur éfquot; Jour leur faire outlier tout ce qu’elles avoient appris d Port-Royal.nbsp;Les Varens ne les retirent des TJrfulines quaprèsnbsp;tien des folUcitations (fy des peines.

Et Ie Jeudi 5. May nous nous fommes tranfporté avec Ie Procureur du Roi au Mo-nallere de la Campagne Sis proche Chevreufe, aunbsp;quel lieu ayant demandé la Prieure du dit Monaftere,nbsp;fe font prefentées a la grille du Parloir Soeur Ifla-rie de Sainte Magdeleine Prieure, Soeur Jacqueline de Sainte Euphémie Souprieurcj auxquellcsnbsp;avons rendu la Lettre du Roi addrefleearAbbeflenbsp;de Porc-Royal de Paris, de laquelle ayant fait le-dture ennotreprélênGe, leur avons ordonné de nousnbsp;declarer prccifement fi elles n’ont point recélc dansnbsp;Ié dit Monaftere aucune Penfionnaire, hors Cécilenbsp;Therefè de Chanlacte, Marie Franqoife de la Pail-létrie, Catherine amp; Franqoife Villegat, Helene denbsp;Muskery Irlandoifo, Marguerite Vrallon native denbsp;Beauvais, Anne Genevieve amp; Marie Gabriel Retart Sceurs, Catherine, Michel amp; Marguerite denbsp;Guiry trois Soeurs, Marguerite le Fevre Champagne, Ifabelle Villard, Therefe amp; Nicole Galois ; les queiles Poftulantes ellcs avoient au Novi-ciat lorfque le Commiffaire Picart leur eft venunbsp;fignifier ici les ordres du Roi, amp; a queiles fillesnbsp;elles ont donne 1’habit de Novice depuis, amp; mê-me de^ nous repréfenter les Penfionnaires qui peu-vent etre dans la Maifon, enfemble les Novicesnbsp;auxquelles elles ont donné rhabit au prejudice desnbsp;ordres du Roi, dc nous délivrer lesdites Penfion-naires pour être conduites au Monaftere des Ur-fulines du Fauxbourg SaintJacque,amp;d’óter 1’habitnbsp;aux Novices qui Font re^u au prejudice des ordres du Roi, amp; leur rendre leurs habits Icculiersnbsp;8c les renvoyer a leurs parens. Lesquelles Prieure 8c Soupneurc nous ont declaré qu’elles n ontnbsp;récélé aucune Penlionnaire quand le Commiflairenbsp;Picart eft venu dans Icur Maifon, amp; lui ont declare les noms de toutes, lesquelles Penfionnai*nbsp;res elles ont renvoye a leurs parens a la refervenbsp;de 4- Sqavoir, Marie Francoifede la Paillctrie native, de Normandie, Catherine amp; Francoife denbsp;Villegat de Vernon amp; Helene Muskery Irlandoi-fe, aux parens des queiles elles ont écrit pour lesnbsp;yenir retirer; mais que la Mere de la dite de Pail-letrieeft en baflè Normandie, qu’elles n’ont pointnbsp;¦ea de nouvelles de la Mere desdites Villegat, 8c

Port-Royal, en 16^1. Mai. a regard de Ja dite Muskery, fon Pere amp; fa Mere font en Irlande. Et a I’egard desdites Poftulantes pour entrer au Noviciat, elles en avoientnbsp;cinq , Iqavoir Henriette de la Prouterie, Angeliquenbsp;Portelot, Marie Angelique Singlin, Suzanne denbsp;la Pailletrie, Franqoife Piquenot amp; Margueritenbsp;Chanlatte qui eft fortie depuis la venue dudit Commiflaire, lesquelles Poftulantes n’ont point prisnbsp;I’habit de Novice. Ce fait les dites Prieure 8c Soii-prieure ont fait yenir a ia grille les dites Marienbsp;Francoife de la Pailletrie, Catherine amp; Francoifenbsp;de Villegat 8c Helene de Muskery aux queiles nousnbsp;avons déclaré 1’ordre du Roi de les conduire pré-fentement au Couvent de Sainte Urfule du Fauxbourg Saint Jacque a Paris: enfuite font comparuesnbsp;Suzanne dela Pailletrie laquelle adit etre Poftulantenbsp;dujourde Saint Marc dernier, Marie Angeliquenbsp;Singlin Poftulante du jour de Saint Marc, Angelique Porterot Poftulante aufli du jour de Saintnbsp;Marc dernier. Et apres avoir entendu les ditesnbsp;Penflonnaires Sc Poftulantes, nous ont lefditesnbsp;Prieure 8c Souprieure reprefenté queiles font auditnbsp;Monaftere fous I’autorite de la Mere Abbeflè denbsp;Port-Royal, fans laquelle elles ne peuvent rienfaire, 8c principalement éfant queftion de renvoyefnbsp;des Penlionnaires dontles Parens ne font point ^nbsp;Paris , qu’elles attendent tous les jours pour leurnbsp;rendre leurs Filles en mains propres j lefquelles Pen-fionnaires n’ont point d’habit feculier, ayant feu-lemeni un petit habit blanc comme celui desNo.‘nbsp;vices, avec lequel habit il foroit indecent de lesnbsp;transferer: que fi nous avons agréable de leur ac-corder trois ou 4. jours, elles donneront avis Jnbsp;I’Abbeflede Port-Royal dans le dit terns, efperantnbsp;que les Parens desdites Penfionn.aires lesviendrontnbsp;querir. Et a 1’egard d’Helene de Muskery Irlandoi-fe, elles tacheront de trouver quelque Dame denbsp;condition qui la prendra. Et ont figné la minuttdnbsp;des prefenres, Soeur Marie de Sainte Magdeleinenbsp;Prieure , Soeur Jaqueline de Sainte Euphemiénbsp;Souprieure.

Sur quoi ouï le Procureur du Roi amp; Ces Con-cluflons, amp; lui ce requerant avons ordonné aux dites Prieure 6c Souprieure de nous reprefenter a.nbsp;I’inftant hors le dit Monaftere lefdites de la Pailletrie, de Villegat 8c de Muskery Penflonnaires,nbsp;pour être conduites au Monaftere desUrfulinesdenbsp;Paris, de renvoyer dans 3 jours les Poftulantes hnbsp;leurs Parens, amp; leur avons faitdéfenfes de rece-voir dcs Penflonnaires 8c dedonneri’habit de Novice a aucunes filles queiles qu’elles foient a peine denbsp;défobéïflance aux ordres du Roi.

Enfuite de laquelle ordonnance les dittes Prieu-8c Souprieure pour y fatisfaire nous one préfenté Franqoife de la Pailletrie de Rheims en Champagne, Franqoife Gertrude 8c Catherine Magdeleinenbsp;de Villegat de Vernon en Normandie, 8c Helenenbsp;Demetziade de Muskery d’lrlande lesquelles avonsnbsp;fait conduire au Monaftere des Urfulines duFaux-bourg St. Jacque de Paris , auquel avons rendu

une


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a Fort-Royaf, e» 1661. Mm. nbsp;nbsp;nbsp;^

prier de lui dire leurs belles priéres,leur recom-mandant de ne les point oublier, öc.qu’il n’y avoit aucuiie héréfie.

C H A,’P.

V.

commandemens du K.01 portcs en ra i-.ci.Lic uc ia «ucuuc «cicilc.

Majefté.ies are^uësenkiMaifon pour les garder On leur recommanda fort

jufquk ce qu autrement en foit ordonne par fa Ma- téchifme de Monfieur de baint r, nbsp;nbsp;nbsp;^2-

- n.nr nn,K .von., donne adte au Procureur étoit cenfuré; ,a quoi elles nobéïrenf

^ nbsp;nbsp;nbsp;pas dIus Que

s qui reftoient avec leur petit ha- coj, i» pi

; lans témoigner aucune compaf- des Reliquesde Saint-Cyran (elles nbsp;nbsp;nbsp;avoient

nes, ils les emroenerent de la lor- autrement) de les jetter au fo,, n d^loient point ------- .Wonde fois le même avi« ^ donerent une

cnH. avic anv nbsp;nbsp;nbsp;4, i7;n.

bit de Religieufe

lion de leurs larmes, ils les emroenerent qc laio*- auotMicuL ^ nbsp;nbsp;nbsp;au icu. nnr.

te. La Mere d’une d’entr’elles étant venue ex- Seconde fois le même avis aux nerV prés a Paris pour reprendre fa fille, fut audevant gat, comme elles étoient for lpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

du Lieutenant Civil pour la lui demander,amp; d’au- leur Maifon,en y enajoutant tres perfonnes de Ia part des autres;, jatnais iln’en trer jamais a Port-Royal.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;op np rpn-

youlutécouteraucune,amp; il lesmitchèsies Urfuli- Ehes y demeurérenc done jnsn gt;' nes d’oii l’on ne put les renter que quelque tems me de la Cailletzie eut permiffio * Madanbsp;après, cette Dame n’ayant obtenu pour route re- au hniit d’environ ?. Semainpc n?,'nbsp;ponfe du Lieutenant Civil qui avoit dit qu’onnbsp;retournat chez lui le lendemain, fi non qu’il fal-loit un ordre du Roi pour les retirer.

Ces Enfons étant dans le Monaftere, la première chofe que l’onfic, fut deles interroger fur les héréfies prétendues qu’on leur avoit enfeignénbsp;ici. On leur demanda li Jefus-Chrift étoit mortnbsp;pour tout le monde ? A quoi ayant répondunbsp;qu’ouy , amp; qu’on ne leur avoit jamais appris ienbsp;contraire j on leur repliqua qu’on difoit pourtantnbsp;a Port-Royal qu’il n’etoit mort que pour lesnbsp;EIus. Les Enfans répondirent qu’on ne leur avoitnbsp;jamais dit cela. On leur demanda s’il falloit a-voir la contrition quand on aüoit tl Confefle

gat coiiimc cLuicnt mr ie point de fortir de

........ ....... j, leur Maifon,en y enajoutant un autre,de ne.reu-

près a nbsp;nbsp;nbsp;la luinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trer jamais a Port^Royal.

du Lieutenant nbsp;nbsp;nbsp;«nrresL lamaisnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ue que Mada-'

^ _____________

de retirer fa fills

au” bout d’environ 3. Semaines qu’elle y demeura; , ce qui fot une grande afftidion aux autres quifou-foitnit avec impatience d’etre dehors, duelquenbsp;fcms Lrès Madame de Villegat étant arrivee ennbsp;Vfile relira fes deux fiües, de forte qu’il ne .nbsp;X pte Maiemoiftlle^de Muskery’ qui ynbsp;eft. demeurée prés denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quoique plufieurs

nerfonnes de condition fe foient employees pour-idfaire fortir, Cins 1’avoir jamais pu obtemr.


elles repondirent qu’ouy. On leur dit que c’é-toic afl'ez d’avoir Tattrition avec l’Abfolution.

^ Un de ces Enfans qui n’a pas plus d’onze.ans répondit: „Ma Mere, je ne le crois pas, car finbsp;„ cela étoit on feroit done Sauvé lans aimernbsp;„ Dien, c’eft ce qui ne fe peut.“

On leur fit reciter les prieres qu’elles dilbient xci le matin amp; le Ibir: On remarqua une Oration OU il y avoit ces paroles : Si jamais 7tous a~nbsp;’VOns fait quelque hien , c^efi VJUs, a moa Dieu,nbsp;qtii ravetifait en nous. Auliltót on leur dit: „Ilnbsp;j ne faut pas dire comme cela, mes Enfans, carnbsp;’ vous cooperex.“ Et on ne leur permit plus denbsp;laire ces mêmes priéres, mais on leur en faifoitnbsp;apprendre d’autres; néanmoins ces Enfans les di-foient tous les foirs quand elles étoient couchéesdenbsp;peur de les oublicr, a quoi elles étoient excitéesnbsp;par une bonne Religieufe, qui les ayant entendues,nbsp;y pric u.i-tel ;gout, qu’elle venoit e» cachette les

Relaticm de ce qui s'efl pa^e' une Lettre du Roi a la ScEur Magdeleine de S. Marienbsp;Prieure du dicMonaftere; laquelle pour obeïr aux;nbsp;commandemens du Roi ponés en la Lettre de fa

_ „„ U A,1.-,;ron ru-iiir o-arApr

JUlLJLi .* nbsp;nbsp;nbsp;-1-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

jefté, doiit nous avons donne ade au Procureur du Roi. Fait Ie jour amp; an que deflus. Signé Sceurnbsp;Magdeleine de üainte Marie.

Le lendemain 5. May Monfieur Ie Lieutenant CiFil accompagné du Procureur du Roi fe tran-iporterent a Port-Royal D. C. menant deux Ca-roHès amp; deux Demoifelies pour conduire les Pen-fionnaires qu’ils avoit deflein d’enlever poqr lesme-ner aux Urfulines. llss’en acquiterent commeilnbsp;eft porté au Procez Verbal, mais avec tant de violence que n’ayant égard aaucune raifon qu’onleurnbsp;pütalleguer, il leur fallut mettre entre les mainsnbsp;les quatre Enfans qui reftoient avec leur petit ha-'nbsp;gt; i Tgt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aucune compaC-

G h A Ïï

V.

étoit cenfuré^ a quoi eues nobèirent pas plus que oour leurs priéres, amp; en repeterent tous les foirsnbsp;Euïnue chofe aEn de ne les pomr oubher. ^ Omnbsp;kur^S que Monfeur d’Ipres etoit le pavénbsp;PEnfo On tachoit de leur donner route forte denbsp;Mauvaifes impreffions de Monlieur de Saint-Cy-Mauvmc ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entretenoit des bruits

qui nbsp;nbsp;nbsp;amp; pardculiérement de ce

Libelle qui tut iropnme pendant quil fut au Bois de Vincennes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,

Ces bonnes Religieules s etant aperques que ces Enfons avoient des petits Reliquaires pendus a leurnbsp;col, les preffereot fort de leur avoüerü elles avoient

C H A P I T R E VI.

Lettre de la Mere Agnh au Roi pour fi jüftifiet (Ontre les fan (fes aceufations que»

dire adelle ne peut e» confetenn dévoiier Ces No~ Sr qJeliepriefaMaJeJl^ de latfer pour ne pas -ditruire une Maifon f a-nctenne amp; fi innocente,nbsp;priores ér TroceJJions pour détourner eet or age:nbsp;Commencement de la maladte de la Mere Ange~ ¦nbsp;lique. File donne la liherté aux Novices de quitter leur habit de Novices pour reprendre l'hahi$nbsp;qu’elks avoient dans. le monde. Elles k refufenPnbsp;ionfamment,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''

lEpendantnotre Mere ayant requ cenouvelor-..—r dreduRoitouchantles-Novicesamp;ce quire--ftoit de Poftulantes, elle lui écrivit la LettreSuivante, qu’elle adrefla a Monfieur le Tellier pour le Supplier ‘nbsp;de la prefentu ^ a fa Majefte.

S I R E,,i


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Relation de ee e[ui s'eji pajfé ^ Fort-Royal, en if!6i. Mai.

,, femble

.C H A ?, VI.

SIRE.

meme que nous ayons manque a la ,, confiance que nous devions avoir en la bonténbsp;„ de V. M. qui n’auroit pas fans doute trouvénbsp;3, mauvais que nous euffions eu recours a ellenbsp;3, avant que de faire fouffrir a ces Enfans unefé-„ paration qui leur a paru fi rude. Mais quandnbsp;„ nous avons requ ce nouvel ordre de renvoyernbsp;„ auffi nos Poftulantes amp; nos Novices rIpnVnnbsp;„ plus recevoir A I’avenir, ce qui n’eft autrecho-„ fe en effet, que de vouloir éteindre une desnbsp;„ plus anciennes Abbayes de votre Royau-„ me, amp; abolir entierement notre Inftitut. Nousnbsp;,, n’avons pas pu , Sire, nous diffimuler a nousnbsp;„ mêmes les fujets que nous aurions dc craindrenbsp;„ de manquer a ce que nous devons ^ Dieunbsp;„ fi nous n’avions recours a V. M. pour lui re-„ prefenter I’importance de cette affaire. Aprèsnbsp;„ quoi fi elle continue de perféverer dans la mê-„ me réfolution, elle trouvera toujours nospor-„ tes ouvertes a fes commrndemens abfolus amp;nbsp;„ route la faveur quo nous lui demanderons,feranbsp;„ de vouloir que la chofe fe faffe fans que nousnbsp;„ y ayons de part amp; de daigner épargner la ten-„ dreffe de notre confcience qui s’y croiroit bles-„ fee par les raifons que V. M. aura la bonté denbsp;„ nous permettre de lui dire. Nous avons fujet,nbsp;„ Sire, de croire qu’on lui a confondu I’etat desnbsp;„ Poftulantes avec celui des Penfionnaires, quoi-„ que ce foit deux chofes extremement differen-„ tes. Car les Poftulantes ne font point commenbsp;„ les Penfionnaires de jeuncs Filles qu’on élévenbsp;„ feulement pour les inftruire, mais ce font desnbsp;,, perfonnes qui ont volontairement renoncé aunbsp;„ monde; qui font entrees dans le Noviciat; quinbsp;„ ont one entiere volonté de fe confacrer pournbsp;„ jamais a la Religion, amp; qui en pratiquent dé-3, ja tous les exercices; amp; comme c’eft par ellesnbsp;„ qu’un Monaftere fubfifteamp; fe conferve, onnenbsp;„ peut défendre d’en recevoir fans 1’abolir. Ornbsp;„ votre piété. Sire, amp; votre refpedt pour I’Egli-,, fe vous fera jugeraifement qu’une des chofes ounbsp;„ l’autorité léculiere prend moins de part, amp;quenbsp;„ celle même de I’Eglife ne doit au moins fairenbsp;„ qu’après un jugement Canonique amp; SolemneJnbsp;„ c’eft la Suppreffion d’un Monaftere amp; d’un In-„ ftitut Icgitimément établi pour donner des Ser-„ vantes a Jefus-Chrift dans la fuite de tous lesnbsp;„ fiécles. De forte,Sire, que ceux qui apprendroitnbsp;„ ce qui fe paffe aujourd’hui fur notre fujet, nenbsp;„ pourroients’imaginerautre chofe Sinon, qu’il ynbsp;„ a eu des Dénonciateuïs publics contre la mau-„ vaife doftrine de notre Maifon, qu’on y a faitnbsp;,, des v.ifitcs Régulieres, qu’on y a connu des dc-„ fordres horribles amp; irrémediables, que I’Eglilenbsp;„ eofuite en a canoniquement ordonne la fuppres-5, fion amp; que V. M. lui a prété fon autorité pournbsp;5, executer fes ordres. Cependant,Sire,ü ne s’eftnbsp;„ rien fait de tout cela, mais par la grace de Dieunbsp;„ I’Eglife n’a jamais donné de jugement touchancnbsp;,, notre Montere qu’en notre faveur, amp; pour

55 défen-

Cn A , VI.

5, Dans I’accablement d’afflidion oii nous fom-,5 mcs, nous nous adrefibns avec un trés profond 5, resped a V. M. amp; avec d’autant plus de con-j, fiance que la perfonne même qui nous a poi renbsp;,, les premiers ordres de V. M. nous a allure qu ei-,, le recevroit toujours favorablement nos tiesnbsp;’ humbles Supplications. C’eft dans cette efperan-ce Sire quUous ofons nous jetter aux piedsnbsp;” de’v M- croyanc que puisque Dieu méme nenbsp;” dedaigne pas d ecouter la voix amp; les foupirs denbsp;” fes Servantes,elle aura auffi la bonté de Souffrirnbsp;” que nous lui reprefentions I’exces de notre dou-” leur. Nous euffions cache de I’etoufler en nousnbsp;” mêmes, amp; de n’en parler qu’-i Dieu feul, finbsp;” elle nes’étoicbeaucoupredoublée, en voyant quenbsp; V. M. temoignepar les derniers ordres que nousnbsp; en avonsrequ, netre pas entierement fatisfaitdenbsp;jj notre conduite, comme fi nous avions requnosnbsp;dernieres Novices contre I’ordrc exprès qu’ellenbsp;,, nous en avoir fait donner. Mais la maniere ennbsp;„ laquelle on nous a expliqué fon intention , nenbsp;,, nous a pas donné lieu de I’entendre de la forte;nbsp;„ car, Sire, voici les propres paroles du Proceznbsp;,, Verbal: que fa Majefté nous faifoit défenfes denbsp;„ re.cevoir a I’avenir des filles dans notre Maifon,nbsp;,, tant pour y demeurer en qualité de Penfionnai-„ res que pour y être Novices. Or comme ilya,nbsp;j, Sire, une trés grande difference entre ladcfenfenbsp;,, de recevoir a I’avenir des filles dans un Mona-„ ftcre pour y être Novices, ou de donner Tha-„ bit a celles qui y etoient deja reques depuis finbsp;,, long-terns, nous penfions que cet ordre nousnbsp;,, interdifanc la liberté de Tun, nous lailfoit cellenbsp;,, de 1’autre: amp; nous declarons trés fincerementnbsp;„ devant V. M. que nous n’euffions jamais requnbsp;„ ces Novices fi nous euffions fqu le faire contrenbsp;„ fon Ordre. Nous efperpns. Sire, que V. M.nbsp;,, etanc informée de la maniere fi innocente donenbsp;cette aéfion s’eft faite, elle ne défirera pas denbsp;” nous que nous détruifions ce qui ^ été fait en lanbsp;„ prefence de Dieu, en ótant a ces filles k St. Habit amp; la qualité de Novices,appqu elks l ontnbsp;„ recu a‘lafece:derEglife. Nous Supplions,Sire,nbsp;,, trés hiimblement V. Al.denouspermetrre de luinbsp;5, dire que nous avons écé fi éloignpes de croire quenbsp;55 nouseuffions manqud en quelque^chole a ex’ecqternbsp;55 fes ordres, que la promptitude même avec la qupllenbsp;55 nous avon.sobéï fans dire une feule parole au pre-” p'®*' o''dre qui nous a été donné de renvoyernosnbsp;en lonnaires, nous a laifle mcme dans le doute,nbsp;s I nous ctoit permis de nous difpenfer ainfi fensnbsp;aucun jupment de 1’Eglife de I’obfervation denbsp;nos Regies; puifque c’eft une partie de cellenbsp;de Saint Benoit, üont nousfaifons Pi’pfeffion,nbsp;que d'elever desEnfansdans le Service de Diennbsp;amp; peut-être même que nous avons fait quel-que faute dans cette précipitation; puis qu’il

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‘Relation de te qui s'efl pajff jj dafendre riötre innocence, amp; nous n’avons jamais re^uque del’approbation denos Supérieursnbsp;” Ecclefiaftiques dans les Vifites qu’ils y ont fait.

” Monfieur l’Evéque de Toul qui a éré pendant „ plus de 15. ans notre Supérieur fous Tautoriténbsp;„ de Monfieur l’Archevêque de Paris, amp; qui y anbsp;5, fait deux Vifites, peut rendre témoignage a V.

3, M. ainfi qu’il 1’a rendu a tout Ie monde, qu’il 33 a toujours été pleinement fitisfait de notre con-3, duite, amp; qu’il n’a rrouvé que des fujets d’édifi-3, cation dans notre Monaftere. Après cela, Sire,

3, avantqu’onaitfeulementfait aucune information 3, ctrntre nous, on commence par vouloir Suppri-3, mer notre Monaftere. Si eet ordre, Sire, nenousnbsp;„ venoit pas d’un Roi trés chrétien, nous n’au-3, rions qu’é Ibuffrir en patience qu’on nous arra-33 chitd’entre les bras celles que nous nepourrionsnbsp;„ renvoycr nous mêmes fans nous rendre coupa-„ bles devant Dieu, amp; a remettre entte fes mainsnbsp;„ Ie jugement de notre caulè; mais vivant fous Ienbsp;3, r^ne d’un Prince ft Religieus, amp; done nousnbsp;3, fommes trés afliirées que l’intention n cft quenbsp;, de maintenir les loix amp; la difcipline de l’Eglife,nbsp;nous nouscroyons, Sire, un peu excufables finbsp;„ nous avons quelque jpeine a nous réfoudre d’ar-„ racher de cette Maifon tant de filles que Dieu ynbsp;„ avoit unies a lui amp; a nous par tous les liens denbsp;„ la charité. Et ilarrive encore, Sire, par une ren-„ centre digne de Tattestion de V. M. qu’entrenbsp;„ ces Poftuantes amp; ces Novices qu’on nous or-,, donnedcrenvoyer,cefont ces deux mêmes fillesnbsp;„ qui y ont été guéries de maladies incurables parnbsp;„ deux miracles vérifiés, Sc folemnellement ap-„ prouvés amp; publiés par les grands-Vicaires de cenbsp;„ Diocèfe. Nous esperons, Sire, que V. M. fcranbsp;3, touchée en cette rencontre de nos larme* Scnbsp;3, priéres, comme nous fouhaitons que Dieu foitnbsp;3, touché de celles que nous lui offfons fans cedenbsp;„ pour attirer fes benédiétions fur votre perfonnenbsp;3, iacrée Sc fur votre état.”

l.c Roi reque fort bien cette Lcttre Sc k lut a vee grande attention. Madame la ComteH'e denbsp;Brigonne la Mere a dit depuis a Monfieur d’An-dilly, que s’étant trouvée Ie matin au lever de knbsp;Reine Mere, Ie Roi entra Sc dit a fa Majefté;nbsp;Madame, je viens de recevoir la plus belle Lettrenbsp;OU monde de TAbbeflè de Port-Royal. Elle menbsp;maBde qu’elle ne peut en confcience dévoiler fesnbsp;ovices a qui on lui ordonne d’óter Ie voile, maisnbsp;que pour ce qui eftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;refte,fi je continue a vou

loir uier de mon autorité, elle m’obéïra avec res-peeft.

Pendant qu’on attendoit la réponfe de cette Ict-tre, les fept Novices Sc quelques Poftukntes qui étoient demcuréei Scétoient cxpofées a fe voir en-kver de force, étoient dans des apréhenfions con-tinuelleSjSc leurs larmes ne celToient point; maisnbsp;entre autres une pauvre fillc qui craignoit de tom-ber entre les mains de fes paren* qui étoient héréti-queSjSc que no* Meresavoient prk par charité Sc

p I T R E VII.

éni'tte une lettre de Cachst cn fi reffrant Fert-Royal.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cachet (§-

deux Billets de Monfieur Ie Tellier aux grands-yicaires four les ohliger de nommer un autre Con~ fej/èur choifi entre J. qui leur font raarqfiés, Let~nbsp;tre de Monfieur Singlin aux Religicufes de Port-Royal pour les engager de fouffrir aiec patience amp;nbsp;courage la perfécution qu’o?i leur fait.

Monfieur Singlin notre Superieur fe .retira d’ici pour ceder ii la violence de ceuxqui ne pouvoientvoirqu’avec jalou-fie k bencdiéiion que Dieu donnoit a fa Sainte conduite. II fit auparavant 1’eaubcnite Sc dit la Mclfonbsp;Conventuelle. II prévint par la l’ordre qu’il aii-roic recude la cour de feretirer en Brctagne ,com-

C

d Port-Kojal, tn x6Sr. Mai. nbsp;nbsp;nbsp;,,

vSuluTcS q^’eUeltSMf«kvoient pas Ch a outrée que 1’on crut q JeUenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;te^lement VI.

On redoubla les priéres publim'^^*^^’ r

res, on fit uiie neuvaine,de Procp^n^ particulic-marchoit nuds pieds en difant des pres a la néceOité préfente. L’on porta^'f^^cnbsp;keliqacs a la premiere Sc i la dernrerenbsp;Notre trés chereMcre Marie Angelique afTP-a la premiere de ces Procelfions, Sc y porta 1nbsp;vraie croix; mak avec^un yifage amp;un maintientnbsp;qui Ia faifoit vqir fi abbatue amp; f, anéantie devantnbsp;Dieu, que la plupart de* Smurs qui s’en appercu-..P niirent retenir leurs larmpc- u,. „„'J,,.

H A P.

uieu , nbsp;nbsp;nbsp;'¦» t—-r—vjui » cii apycigu-

rent ne purent retenir leurs larmes; Sc lors qu elk rentra dans leChaEur,les forces lui manquant, ellenbsp;tomba portant la croix dans une cspece de défail-lance qui fut Ie commencement de la maladie dontnbsp;elle n’eft relevee. La Sainte Epine, commenbsp;notre rempait, demeura expofée durant cc tems,nbsp;mettant en Dieu feul route notre esperance dan*nbsp;l’attente de cette derniere rélblution qui étoit Icnbsp;fujet des larmes Sc des prieres de tant de perfon-nes.

Dans eet intervale notre Mere avant fait affem-blerles fep: dernieres Novices, leur expofa de nouveau l’etat des chofes: qu’elles étoient dans une pleine liberté de quitter l’habit,Sc qu’en ne Ie fai-laHt pas, ellcs feroient au hazard de fe voir enle-ver de force : que pour fon égard elle ne pou-voit pas cn confcience Ie leur óter. La plupartnbsp;répondirent qu elles ctoient réfoluës de Ibuftrir routes fortes d’exttcmitez plutot que de quitter leurnbsp;habit-.Sc quequand meme on les mettroit de forcenbsp;dans quelqu’autrc Monaftere, on ne pourroit paslcsnbsp;obliger d’y être Religicufes, Sc qu’elle* fe tien-droient toujours dans la Uberté de revenir. Lc*nbsp;autres hélitoient un peu dans la crainte qu’il n’cnnbsp;retorabat du mal fur k Maifon: mais enfin routesnbsp;prirent léfolution de demeurcr fermes quoi qu’ilnbsp;en put atriver.

CHA

8. M*i.


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C H AT Vil.

14. nbsp;nbsp;nbsp;Helatiofi de ce qvi s'efi pa£e a Fort-Royal ^ en 1661. Mat.

me fl paroit par la lettre de Cachet que regurent

Mrs. les grands'Vicaires,dontou verraicilacopie, nbsp;nbsp;nbsp;j^ux mêmes Grands-Vicaires

amp; des deux Billets de M. Ie Tellier Secretaire d’Etai

ecrits dans la inême occafion. nbsp;nbsp;nbsp;DE PAR LE ROL

C H A r. VU.

Billet deMondeurle Tellier a Monlieiir Hodent Cure de Saint Severin amp; Vicaire General.

MONSIEUR,

„ J’ai regu avec la Lettre que vous avés pris la , peine de rn’écrire Ie 25. du courant, Textrait des

Confticutions du Monaflere de Port-Royal qui

raccompagnoit; amp; ayant lü Tune amp; l’autre au

Roi, fa Majefté m’a commandé de vous faire ^ fqavoir,que vous remettkxa celui de mes Com-j, mis qui vous rendra cctte Lettre, la Copie de lanbsp;„ Bulle d'Urbain VIII. concernant cette Maifonnbsp;„ la, avec autant des Conftitutions confirmees parnbsp;„ feu M. l’Archevêque de Paris, amp; de la coin-„ miffion du Sr. Singlin j afin que fa Majeftéaprèsnbsp;„ les avoir fait examiner, puiflé prendre la réfo-

„ lutionqu’elle jugeraplusconvenablea ces égards; ,, c cft a quoi je fatisfais par ces lignes, demeurantnbsp;55 toujours , M. votre trés humble amp; tres aife-„ éUonncServiteur. Signéle Tellier. AFontaine-„ bleau ce 30. Avril \66i.

Billet de Monfieur Ie Tellier a Meffieurs les Grand Vicaires.

messieurs,

„ Après que ie Roi a fait examiner en fa préfen-,, ce les piéces que vous avez pris la peine de „ m’adrelTer touchant la Dirediondu Couventdenbsp;,, Port-Royal, fa Majcfté a réfolu de vous faire lanbsp;„ dépêche que vous trouverez ci-jointe, amp; ellenbsp;„ m’a commandé de vous faire fqavoir en même-„ tems que; comme dans Ie changement qu’ellenbsp;3, délire queveus faifiez dela perfonne du Sr.Sin-„ glin qui cft Diredeur de cette Maifon , elle n’anbsp;„ pour but que Ie .plus grand bien des Religieufes,nbsp;3, Sc 'que rien ne leur peut êcre plus a vantageuxnbsp;„ que d’etablir en fa place un Eccléliaftique quinenbsp;„ fok point foupponné des opinions du Janfenif-55 nie. Sa Majefté aura trés agréable que vousnbsp;S3 choififfiez l’un des fept Dodeurs dénommez aunbsp;33 Billet ci-joint, pour avoir dorenavant la Dire-

33 dion de cc Monaftere____Ce font/es perfon-

” nbsp;nbsp;nbsp;prqbicé reconnüe, amp; dont les fenti-

” nbsp;nbsp;nbsp;Tl^‘’^®dement oppofar aux nouvelles

” demeurerai^r'^'^'^^'^'^''quot; nbsp;nbsp;nbsp;Lettres amp;

Les Cept Dodeurs nommez. dans Ie Billet font ceux-ci. I. M. de la Verzie Théologal.

' nbsp;nbsp;nbsp;3. Ai. Leltoc.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6. M. Bail.

4.. M. Guichard. nbsp;nbsp;nbsp;7. M, ChamUUrd.

„ Chers amp; bien amez, ayant fait examiner en notre Conleil les piéces que vous avez adrelTéesnbsp;au Sieur Ie Tellier Secretairejd’état, touchant lanbsp;Diredion des Religieufes de Port-Royal nousnbsp;avons cté informez que par Ie Bref da feuPapenbsp;Urbain VIII. ledit Couvenr a été exemptéquot;amp;nbsp;Souilrait de la fupériorité dc TAbbé Géna-aldcnbsp;rOrdre de Citeaux,amp; mis fous la jurisdidionnbsp;ordinaire de i’Archevêque de Paris lans aucuncnbsp;reftridion. Suivant quoi il eli du pouvoir denbsp;vos charges de Vicaires Généraux d’établirdansnbsp;ce Couvent un Supérieur, qui outre les fon-dioiis ordinaires puiiïé s’employcr a appuyerlesnbsp;véritezde la foi contre les Nouvelles Doarinssnbsp;condamnées d’Héréiic par les Confticutions A-poftoliques requësamp;acceptéespar tous lesEvê-ques de notre Royaume. Et comme pour cer-taines conlidératior.s importances a notre fervi-ce, nous avons ordonné a Monfieur Singüdnbsp;qui avoir été écabli Superieur des deuxCouventsnbsp;de Port-Royal de s’en retirer pour aller en Bre-tagiie, vous êtes obliges pour cette raifon amp;nbsp;danscetteoccurrence de commettre cec employnbsp;a un autre Diredeur, fans que pour cela il foitnbsp;befoin de réquerir l’Abbeffe du dit Couvent dcnbsp;vous Ie propofer, vu que cctte facul.é ne luieflnbsp;en aucune fagon attribuée par ledit Bref, niparnbsp;les Conftitutions aprouvees par l’Evêque, lef-quclles a cec égard font conquës en termes denbsp;priére, amp; non d’une attribution précife de cettenbsp;faculté; outre que quand ladite Abbelfc amp; lesnbsp;Religieules en auroicHC Ie droit, elles ne pour-roient s’en fervir en cette occafion pour propofer perfonne, actendu qu’il s’agit de leur interêt.nbsp;C’eft pourquoi ayant un défir extreme de voirnbsp;fleurir dans ce Couvent la vraie dodrine denbsp;rEglife , auffi-bien que la piécé , laquelle nenbsp;peut être que feinte fans la roi; amp; ne voulancnbsp;rien omettre de tout ce qui peut contribuer anbsp;leur acquerir un fi grand bien; Nous vous fai-fons cette Lettre, par laquelle nous vous mandons amp; ordonnons trés exprellëment qu’auffi-tór que vous l’aurez reguë, vous ayez a établirnbsp;en la place qui fe trouve prélèntemcnt vacantenbsp;de Supérieur amp; Directeur dudic Couvent denbsp;Port-Royal tant pour Ie fpiriruel que pour Ienbsp;temporel, une perfonne qui ait toutes les quali-tez réquifes auffi bien pour la piété que pournbsp;l’érudition, amp; qui foit éloignée de tout foupqoanbsp;des hérélies du Janfenifme, vous recommandantnbsp;d’y procéder inceliamenc lans pour cette fbisat-tendre la propoficion de l’Abbelïè du dit Cour-vent. Et nous afliirant que vous facisferez encenbsp;qui eft en cela de notre volontc, nous ne voujnbsp;ferous la préfente plus longue,ni plus expreflë;,


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ureuie Lju us nbsp;nbsp;nbsp;ue romprc les po

ces Filles n’étoient dehors dans 24. heures, quoi qu’on eut promis d’y obeir. M. le Chevalier dunbsp;Guet dit qu’il avoir eet ordre de rompre les portes cn cas qu’on refufat d’obéïr.

Ils avoient amené avec eux Monfieur le Chevalier du Guet qui avoit commandement d’arrêrer Monlieur Singlin ; Mais ayant fqu qu’il n’étoitnbsp;plus ici, h,djt qu i! n’avoit point d’ordre pour le.snbsp;ablens. Voici ia feconde Lettre du Roi a notrenbsp;Mere amp; enluite celle de Monfieur le Tellier.

de par le roi.

,, Chere amp; bien amee, nous avons requ la „ Lettre que vous nous avex écrite du 6. du pré-, fent raois au fujet de l’habit Régulier qui a éiénbsp;” donné aquelques Filles dansleCouventde.Port-’’ Royal de notre bonne Vüle de Paris depuis lenbsp;23. Avril dernier, amp;: les raifons que vous ynbsp;, alleguet. tant pour vous defendre de leur óternbsp;” iedit habit i que pour juftifier votre conduitenbsp;” en cette occafion, laquelle ne peut être excu-’’ féc vü ce qui vous a été or donné de notrenbsp;’’ part fur ce fujet par notre amé 6e féal le Lieu-” Civil en la Prevóte amp; vicomté de Paris; Etnbsp;par ce que nous vous avons mandé par uotrenbsp;„ dépêche du 2. du prefent mois par^ kqueUenbsp;„ en termes formels nous

» Sfe ’ oum I» préciptetion my ous y

y^avportéchit after, paroitre le deftemque ” vous avez CU d’éloder ce qui etoit en ccla denbsp;” nos intentions: maïs comine nous voulons êtrenbsp;” obeï, amp; parriculieremcnt en une chofe de finbsp;” grande conféquence, amp; que d’aüicurs en cefai-’’ kne nous n’avons pas prétendufupprimer votrenbsp;„ Monaftere par une défenfe sbfoluë de ne plusnbsp;„ recevoir al’avenir de Novices, mais feulementnbsp;„ julqu a nouvcl ordre, qui feta donné par auto-„ rité Ecciefiaftique lorfqu’il aura été pourvud’unnbsp;„ Supérieur amp; Diredeur d’une capacicé amp; piéténbsp;„ reconnuë, amp; du quel la doéfrine ne fera poiurnbsp;„ foupqonnée de Janlénifme; arétabliffemenrdu-„ quel nous entendons qu’il foit procédé incefla-„ ment par ks Vicaires Généraux en l’archcve-

^ nbsp;nbsp;nbsp;Inflation ds ce qui f'efi paJJ?

5j n’y faices done foute: car tel eft notre plailir. j, Donné a Fontainebleau Ie 8. Mai 1661. lignénbsp;,, Louis. Et plus bas Ic Tellier. A Airs. les Grands-

„ Vicaires.”

Le Luadi p. Mai on regut nne Lettre de Mon-fieur Singlin, par la quelle il nous exhortoit a la patience, a la confiance en Dieu amp; a la priére. En ¦voici un Extrait: „ Que nos Sceurs amp; nos amisnbsp; rendene a Di^a ce qu’ils lui doivent, fouffrantnbsp;,, avec tiumilite amp; patience les mauvaistraicemensnbsp;’’ dont on les^ menace, amp; demeurant tons biennbsp;gt;, eniemble ne faifant qu’un eoeur amp; une aine,nbsp;5, cotnmc les premiers chrétiens ié trouverent dansnbsp;35 la premiere pcrfécution de TEglilè: ii elles Ienbsp;„ font il n’y aura que iujet de bénir Dieunbsp;,, amp; de Ic louer a leur imitation. Dieu viiible-3, rnent nous yeut humiiier amp; purifier par lesper-„ fécutions. Je ne doute point qu’il n’en tire lanbsp;„ gloire, amp; que ceux qu’on vous veut donnernbsp; pour vous dcli vrer des erreurs qu’on dit que nousnbsp;„ vousavons infpirées, ne rendent témoignage denbsp;Dorre innocarce, de k purcté de notre foi amp;nbsp;,, dek vcricé. La priére, Ie filence amp; l’efpéraBCCnbsp;en Dieu, fonttoute notre force, il faut renfer-,, mer la toute notre défenfe amp; notre juftihea-

CHAPITREVIII.

fif. Ie Ututenant Civil va pour la 'i^me.fois a Port-Royal avec les Otdres du Roi, pour faire eter Ie Voile aux Novicesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les faire fortir. Pernieté des

Religicufes pour ve pas óter ce voile. Ptrmete des Novices pour ne Ie pas retirer elles-mèmes, étantnbsp;difpoféss d teut jouffir phifot que de Ie faire.nbsp;Leur fortie de Port-Royal.

13. Mai. T E Vendredi 13. Mai Monfieur Ie Lieutenant MuJ Civil accompagné du Procureur du Roinbsp;vint pour la 3mcfois. Dèsquela Communauté ennbsp;fut averrie, routes s’allerenc profterner devant Ienbsp;Saint Sacrement, amp; devant la Sainre Epine quinbsp;étoit expofée dans Ie Chutur, pour demander anbsp;Dieu la protection, mais particuliérement les pau-vres N ovices qui attendexent leur Sentence.

Auffi-töt que ces Mefiieurs furent entrezdansie Parloir, ils direnc a notre Mere^ Nous ne vousnbsp;apporton.s que de bonnes nouvelles. Le Roi a re-gu votre Lettre, Sc vousle verrez par fa reponfenbsp;amp; par cede de M. le Tellier, il n’a point eu def-fein de Supprimer votre Maifon, commeon voysnbsp;l’écrit en ternies formels. En même rems il luinbsp;préfenta la Lettre du Roi, par kquelle fa Ma-jefté ne reqevant aucune de fes exculés far la maniere dont elle avoir donné l’habit aux dernieresnbsp;Novices, nifans s’arrêter aux raifons de confeien-qu’eiie lui repréfentoir, lui faifoit commandementnbsp;qu’elle ótat fans diiferer Fhabir a ces Novices,amp;nbsp;ks rendii a leurs parens. II y cn avoir encore une

iddi. Ató

qu^le btn de nbsp;nbsp;nbsp;but VUL

que te Dien de ion Monaftere. Ces Meffieurs fi-renc cnllitre leur ordre, nbsp;nbsp;nbsp;uncurs n-

Roi qu’on cut a óter l’habit nnv ' nbsp;nbsp;nbsp;'• ^

ces amp; a les rendre dans 24. nbsp;nbsp;nbsp;Novi-

Notre Mere répondic qu’après les

Icience qu’elle s’ctoit donné l’honne^”

fentcr au Roi, voyant qii'il perfiftoic dans

me vohnté, elle obeVroit en 1 en voyant tou^

Novices, mais que pour leur óter i’habic elle^^

Ic pouvoit en conlcience. La maniere done ' Meflieurs fignifiérent ce coramandement fut firfnbsp;goureufe quhis menac^ent de roinprc les portes ünbsp;ces Fillesnetoient dehors dans ai heums n.,-:

chc


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^ Tort-Royal, en Md.

Dreux d’Aubzay Chevalier Comte d Oflèmont Seigneur de VilUers6cautres lieux,Confeillerdu

” Roi en fes Confeils, Lieutenant Civil en la Pre-voté 6c Vicomté de Paris, faifons fqavoitr ” que ce-jourdhui 13. jour de May 1661^ furnbsp;” 1’heure de midi, nous a été rendu par Ie Sicurnbsp;” d’Arbon Gommis de Monfieur Ie Teliier, un Pac-” quet de Lettres dans lequel fe font trou vé deux au-” tres Pacquets 1’un pour 1’Abbefi'e de Port-Royal,nbsp;' 1’autre adreflante au Chevalier du Guet, avec unnbsp;” Lettre adreflante a nous dont volei la tc-

'Relation ie cs qui s*efi pajfi 'Nous vous faifons cette Lettre

C HAP. VIII.

ché de Paris,

par laquelle nous vous mandons amp; ordonnons .j exprellement, qu’auffi-tóc que vous l’aurez. re- ,,nbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o.je.'L lans plus de délai a óter T habit

jj Regulier auxFillesaux quellesvous Tavezdonne 3j depuis Ic dit jour 23. Avril, amp; ales renvoyernbsp;3) toutes a leurs parens, ainfi que les Penlionnai-„ qui pourroient être reftées dans les Couvensnbsp;3, tant de Paris que de la Campagne, enforteque, desnbsp;„ que la préfente vous aura été renduë, cela 1’oit éxc-„ cute fous peine de délbbëïllance 6c d’cncourirnbsp;„ norre indignation, vous alï'urant que faute d’ynbsp;„ fatisfaire nous y pourvoirons par les voies con-„ venables a notre autorité , amp; ne doutant pointnbsp;,, que vous ne vous conformiex a ce qui eft ennbsp;„ cela de notre yolonté, amp; que nous délironsdenbsp;„ vous fur ce fujet, nous ne vous ferons la pré-„ fente plus longue ni plus exprefle, n’y faitesnbsp;„ done faute,, car tel eft notre plailir. Donné 'inbsp;„ Fontainebleau Ie 9. May 1661. ligné Louis.

•3, Et plus bas Ie Tellier.

Lettre de Monfieur Ie Tellier a notre Mere.

MADAME.

„Je n ai point manque de rendre au Roi Ia

L»ettre que vous m’avex fait Vhonneut de m’a~

„ dreflèr, amp; vous verrez par la dépêche cy-join-3, te les dernieres rélblutions de la Majefté fur ce j, qui s’eft fait depuis peu dans votre Monaftere.

,, Et quoique par la même ddpêdie fes volontés „ foient {^reillement expliquées , je ne dois pasnbsp;„ néantneins me difpenfer de voos dire que fa M.

,3 n’a jamais prétendu vous oter pour toujours Ia ,3 facultc de regevoirdesPenfionnaires 6c des No-33 vices, mais feulement julqu’a ce que par 1’au-33 torité de Meffieurs les Grands-Vicaires l’on aitnbsp;3, établi pour Supérieur dans votre Maifon, unnbsp;5, Eccléfiaftique d’une eréance non fufpeéte, en lanbsp;3, place de Monfieur SingUn dont la conduitenbsp;33 n’eftpasagréableala M., après quoivous pour-3, rez recevoir en toute liberté amp; par fes ordresnbsp;3, fuivant votre intention ,les Filles qui lê picfen-33 teront pour être Penfionnaires ou In ovices dansnbsp;3, votre Maifon. De forte que comme en ceci fanbsp;3, Majefté n’a pour but que Ie propre bien de vo-» tre Monaftere, il eft bien ratfonnabie que pournbsp;33 teconnoitre lês bontés, 6c lacisfaire a votre de-» yoir vous obéilliez avec respeét 6c promptitudenbsp;53 a ce qu’elle vous ordonne ^réfentement. C’eftnbsp;” rénbsp;nbsp;nbsp;nbsp;perfuade que vous fercz fans

^

” Le nbsp;nbsp;nbsp;Madame verre 6cc.

” Monfieur Ie Lieutenant Civil ayant aebevé amp; commiflion drefla fon Procés Ver^l qui conte-noit des commandemens reuerez de r^voyer ïesnbsp;Poftulantes 6c les Novices après leur avoir ócé leurnbsp;habir.

de PAR LE ROY.

„ Notre amé amp; féal,nous avons été infor-més tant par la Lettre que vous avez écrite au Sieur ie Tellier Secretaire d’état, que par Iq-Procés Verbal que vous lui avez adrefle , des deuxnbsp;Vilites que vous avez. faites aux deux Couvens.nbsp;de Port-Royal en conlequence des ordres qugnbsp;nous voUs en avions donnés, des difficultds quenbsp;l’AbbeflTe de Port-Royal a apportées d’óterl’ha-bit Rdigieux aux filles aux quelles il a été donné tant au Couvent de Paris que de la Campagne depuis les dcTenfes que vous lui en avez faLnbsp;tes de notre part Ie 23. du mois d’Avril derniernbsp;amp; deles renvoyer a leurs parens. Et nous-avonsnbsp;vu par Ia Lettre que l’Abbeffe de Port-Royalnbsp;nous a ecrite a cette occafion les railbns qu’ellenbsp;allegue pour L défenfe, fur quoi lui faifant la.nbsp;réponfe cy-jointe, nous avons bien voulu I’ac-compagner de celle-cy par la quelle nous vousnbsp;mandons amp; ordonnons trés expreflement qu’auf-'nbsp;fi-tot que vous I’aurez recue vous ayez.a vousnbsp;transporter au Couvent dudit Rort-Royal donbsp;P. 6c qu’y etant vous ayeza rendre i la dire Ab-befle la dépêche que nous lui écrivons. Er con-formcment a icelle 6c en vertu de la préfeate-vous ayez a lui faire itératif commandement denbsp;notre part, d’óterl’habit Religieuxquia été donné aux filles écant dans les Couvens du ditnbsp;Port-Royal rant de notre dite ViUe de Paris,nbsp;quede la Campagne depuis le 23. Avril derniernbsp;amp; cedans le terns de 24. heures,amp; de renvoyernbsp;inceflament a leurs parens les filles aiix queilesnbsp;dies auront óté I’habit ,ainfi que les autres Pen-^nbsp;fionnaires qui pourroient être reftées dans les dices. Maifons, leur declarant qu’a faute d’y fatisfaire, dans ledit terns de 24. heures,nous pourvoirons a nous faire obéïr par les voies conve-nablesa notre autorite,a quoinousvous recora-mandons de tenir la main, 6c de nous donnernbsp;compte comme notre volonté aura été execu-tée, afin qu'en cas de plus de délai ou de dilS-culté vous receviez for cela nos ordres; n’y, faitesnbsp;done faute; Car tel eft notre plaifir donné anbsp;Eontainebleaule 9. Mai i6dt. Signe Louis. Etnbsp;plus bas le Tellier. Et fur la fuscription a notre:nbsp;araé amp; féal Confeiller en. notre Ojnfoil d'Etamp;t

C H A r. VUL

neur.


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C H A ». VIII.


'Relatio» de te qui s'ejl pajfd d Tort-Royal^ en i66i. Mai. __Ap .. te rle ies afT-inns .-'v


Lieutenant Civil en la Vicomté k Prcvó'cé de

Paris,Ie Sieur dAubzay. nbsp;nbsp;nbsp;r n/t ¦ pl'-

Ec pour l’exacution des ordres de la Majelte nous nous fommes tranlportc au Monaftere denbsp;Port-Royal de P. (is au Fauxbourg St. Jacquesnbsp;accompagnés des Sieurs Procureur du Roi amp;nbsp;Chevalier du Guet, oiiétant, fommes entrésaunbsp;, Parloir oü font venues nous trouver incontinentnbsp;, Sr. Catherine Agnès de St. Paul Abbelle, Sr.

, Magdeleine de Ste. Agnès Prieure, amp; Sr. Ma-, tie de I’lncamation Soüprieure, aux quelles


, nbsp;nbsp;nbsp;..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_________ ï7

„ te de ies actions amp; conduite de fon Monaftere. „ Et ont ligné en la minutte des prcfentes,nbsp;„ Sr. Catherine Agnès de St. Paul Abbeffe, Srnbsp;„ Magdeleine de St. Agnès Prieure, Sr. Mariedcnbsp;„ i Incarnation Souprieure. Fait l’an amp; journbsp;,, que delfos. ‘

Ees Meres ire crurent pas pouvoir relifter pour ce qui eft de la fortie, paree qu’elles croyoient biennbsp;qu’on 1’exccuteroit de force,maispöur Phabic,notie Mere declara encore une fois aux Novices,nbsp;qu’il étoit en leur libertéde lequitterou non ,maisnbsp;que de fa part elle ne pouvoit en confcience Ie leurnbsp;oter. Ces pauvres filles lè trouverent for cela dans


C n Ar.

Vlll,


a-

vons rendu Ie pacquet nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^---------

quence de 1’ordre contenu en la L^ttre de ua nbsp;nbsp;nbsp;perplepte, ne Iqachant quel parti pren-

jefté du 9e. du préfent nbsp;nbsp;nbsp;!f„ieux qui dre- Pour leur egard elles n’avoient pas bef^

fair commandement d oter l nabit is.u amp; nbsp;nbsp;nbsp;grande dehberalion pour choilir de conler-

ver leur habit ou la qualité de Novices, raars d’ad-tre part elles craignoient que ce qu’elles feroient pour leur confolatio» particuliere n’attirat la col^

* nbsp;nbsp;nbsp;J., o rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_élc.


fait commanderaênt u u.,,c. . nbsp;nbsp;nbsp;„

a été donné aux filles étant dans ies Couvens de Paris amp; des Champs, depuis ie aj Avril dernier, amp; ce dans Ie tems de 24. heures, amp; denbsp;- a leurs parens les filles

l’liabit, ainfi que les

autres Penfionnaires qui pc—^ dans les dices Maiibns j leur declarant qu a fautenbsp;dans Ie dit tems de 24. heures,

• nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,'S,


renvoyer inceflfonment

aux quelles dies auront öié i'naoti., .......-----

autres Penfionnaires qui pourront etre reltées

• nbsp;nbsp;nbsp;mi” fdcit-p


re du Roi for notre Mere, qu’il avoir roenafée par amp; derniere Lettre de fe faire obèir par iesnbsp;voies convenables 3. fbn autorité Royale, au cas

________ __ nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, qu’elie y manquat^ amp; voyant de plus que perfon-

d’y fatistaire dans^ * ar voies convenables al’au- ne ne voulok ni ne pouvoit leur donner confeil,. qu’il y fetanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ug Abbeffe a ditqu’aprës mais qu’on les laillbit dans une liberté entiei'e dc

torité Royale, i^a q nbsp;nbsp;nbsp;d’eUes memes cc que Dieu leur mectroic aU

avoir re^u fares nbsp;nbsp;nbsp;leur prefenta meme leur habit féculier,,

de ce mois, f P , nbsp;nbsp;nbsp;d'écrire a amp; Ma- afin qu’il leur fut libre de Ie prendre, mais pas une

qu’elle fe fik donne 1 nbsp;nbsp;nbsp;Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i„. „e s’y pfit réfoudre. Enfin Monlieur d’Andüly fe

iefté, elle a iBtanraoïns VO pu-jftant Que- trouva la pour les encourager a demeurer fermesöc tentions amp; pour eet eftet envoyanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conftantes dans la condition oti Dieu lesavoic mifes

quoi qu’ileo putarriver. Elles n y ecoient déja que trop portées, mais elles fe fentirent tellement for-tifiées,qu’eUes fe refoforentde fe laiifor mectre eanbsp;pieces, ainfi que dirent quelques unes d’entrcelles,nbsp;plucót que d’abandonner leur voile amp; leur habitnbsp;li on ne Ie leur arrachoit de force ou de violence. Toute Ia Communautc requt beaucoup denbsp;confolation de voir la fermecé que Dieu avoit donnénbsp;a ces Novices, ce qui fut peuc-ctre encore un motif a les fortifier, voyant notre Mere amp; les feutsnbsp;s’expofer a tout Ie mal qui poutroii arriv« tfe cejnbsp;procédé plutót que de commettre une mfidclttcnbsp;Lntre Dieu Sccontre elles en leur _otam par la. cram-

te d’une puilfonce nbsp;nbsp;nbsp;Ch^trï^ ^ f ®

avoient requ, amp; les ravir a Jefos-Chrift apres les fi^ avoir oVrees. Cependant par refpeft pour 1’ordre du Roi ,on leur mit des echarpes for la têtc


--------- ^

„ nr toutes lescinqPoftukntes qui étoient aPort-,, Royal D.C.amp; avertirleui'sparens tant de celles „ de la Vilieque de la Qimpagnede les venir querir ;nbsp;,, fi bien que Ie jour du Dimanche dernier 8. denbsp;„ ce mois, il y en eut 8. de forties, f^avoir lesnbsp;,, Demoifelles Louife d’Albert,Gabrkledu Gué,nbsp;„ Louife de Moucy, Magdeleine Picart de Per-„ zjgny, Magdeleine öc Genevieve Robert Sceurs,nbsp;„ amp; Genevieve Gamier, dom elle donna avis ienbsp;„ dit jour au Sr. Procureur du Roi, depuis lequeinbsp;„ tems eft encore fortie Gabriel Feidau. Et a. l’é-„ gard des autres PoftulanteSjfgavoir les 5. qui fontnbsp;„ venues de Port-Royal D. C., amp; des 3. relian-,, tes a celui de Paris, leurs parens étant venus au-„ dit Monaftere fui vant I’avis qu’elle leur en avoitnbsp;,, doniie , ont fait dilSculté de les retirer juftju’anbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cut requ reponfe de k Lettre qu’eile

rgt; seft donné l’honneur d’écrire au Roii ce qui ” fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de les reieoir jufqu’a prélènt. Mais

5, puilq^ nonobftant les trés humbles fiippUca-„ uons amp; raifons de confcience qu’elle a ea l’hon-

?- nbsp;nbsp;nbsp;.. V r* 1CaHa o rA/~ii


pour


cacher leur habk.


Done Ie Samedy 14, May i[ fortit de céans 15. perfonnesf fqavoir 8._Poftulantes amp; 7. Novices j.'


neur de repréfenterafa Majefté, elle a regufon ce qui rnit un fi grand deüil dans k Mdfon nbsp;nbsp;nbsp;u

k Lettre rerapht de tant de cris amp; de Ernv.; £ u nbsp;nbsp;nbsp;“


commandênaent exprès amp;: quot;abfofo par du 9- de courant de rendre incefiamment a leuj snbsp;parens toutes les Poftulantes comtne


o , nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AA

filles^ des parens amp; de ceux


---- qui fe rencontrerenr

aufli les d un fi trifte fpeéfeacle, que des Religieufes a. Avril etoient a leur fortie,dirent qu’il ne fe pouvoitiicjïnbsp;voir de plus pitoyable. Platieurs perfonnes doélcs'

amp; oieufes finr frrrr--------------¦ ’ nbsp;nbsp;nbsp;’


que ües tteiigieules qu»

^Dt Novices qui ont pris 1 habit Ie 23. Avril etoient a leur fortie,dirent qu’il ne fe pouvoitrie» elle obéïra audit ordrc dans Ie dit tems- vnir de nl.v:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦


iiernier,


une.


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,a nbsp;nbsp;nbsp;Hêlatkn ie ce «ui refi p*Jfe a Port-'Rejal^ en l66l. Mat.

pas faire.


mems, Sc ainli eile s’en rerourna Ncn contente Sc bkn confolée. Cluclqiics jours après il vintuiienbsp;autre Demoifelle auffi ariiigée a qui on avoit auiHnbsp;aflüré la mêine chofe.

Nous avons éprouvé dans . cc tems des clïi'ts particuliers de la providence de Dieu, mais enrre

lt;T a A r. utie choCc inoriïc que de dévoil;;r amp; d’öcer dhabit Tavoit empêchée de i-)ouvoir parler tfa^d. On t- b a p. VIH.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a des Novices, amp; qu’eux uiêmes ne Ie pcuvoieat l’aüura du contraire done elk tut perliiadec par ede

CHAPITRE IX.

7»ye des evnemis de Vcrt-Royal a la vtiè de Jon

opprejjion. Lcurs dijcours pl in d'opfrohreé-ks autres, en voici un reniarquattle, faux Irruits eptt ik font cournv. Dijhoptions bien Un des princijrau-x ar-tiscie la Maifon étant pournbsp;diffkrentes de cenx qui comtaijfoient ces Rcligieu- lors a ia Compagne, envoye.-. un Payiau a Port-frs. Provideftte de Dieu biest marqué pour Port- .Royal de Paris porter des letiTe.s d’impcrtance.nbsp;Royal.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cet hom me avant dc-parrir but un peu plus

qu’il rfe falioit, de Ibcte qu'il tomba aumilieu des

DUrant ce tems nous avons eu la confolation ruës de Paris, amp; perdic tout a frit connoiflance.

boutique,

èc lui dit: ,,Tien.s, tnon liniant, je „ tc prie porte ces Lettres k leur adreffe, ce fcra

55 55

d’avoir 'part a ce que Saint Paul difoir aux Sur cela il palTa un hommefort bien fait quil’ayant premiers Chretiens qu'ils avoient été mis en moa- trouvé en^cet état, 'lt;Sc fes Lettres prochedelui, lesnbsp;tre a toas les hommes par les opprobres amp; les tri- pritjïenayantvul’adrelïeqtuétokaila MeredePort-bulations; s’étantrencontré quelquefoisdes Eiifans 'Royal, il appella un homrne qu'il vit dans .uue

6c d’aurres perfonnes qui nous lont venues dire ' nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...... —.

unê charicé, je te dorarerai qtielque chofe, amp; ces bonnes Religieufes priéront Dicu pour toynbsp;„ amp; pour moi; comment M. reprit-il, vou.gt; menbsp;„ dites que c’eft ime charité, amp; puis vouï ra’of-„ frez de me recompeniêr, non, nen, je nenbsp;„ veux rira, il ne faut rien prendre pour faire lanbsp;„ charité.” cebon-hommrappoita ces Lettres, amp;

. _ 1 - nbsp;nbsp;nbsp;-. J. - rT- igt;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

rant: nbsp;nbsp;nbsp;Mes bonnes Soeiirs, vous éces bien affli-

tout haat des injures a la grille du Choeur, di-fant que nousédonsexcommuniées 6t hérétiques: que nous n’adórions point Jefus-Chrift au Saintnbsp;Sacrement, amp; cholès fembkbks que nous n’a-vons point retenuës, amp; puis après ils éclattoiencnbsp;de rire. II y vinr une fois une bonne femme,nbsp;mais dans un efprit tout different,qui dit enpleu-

»lt; nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o ______ ______ '___u:___-iij; _

55 nbsp;nbsp;nbsp;on vous fait bien du mal, mais prenéz. lés rendit felon leur adreflfe. 'Ét comm

5, courage, Dieu vous confolera, il vous fera lut lui donner quelque chofe il Ie refuamp;”sr ,, miféricorde, je vous prie dele bien prierpournbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oc ra-

, moi j je vous affure que je fuis bien ftichée de ,, tout ce qu’on vous feit, j’en ai bien pleuré,

„ ce n’eft pas a caufe du bien que vous m’a-

conta ce qui s’étoir paflé.

CHAPITRE X.

Les Grands-Vfcaires conduifent d Port-Poyal M. Bail four être Ie Supérieur. Inpdelité du Lieutenant Civil au fujet de ce quil avoit écrit d lanbsp;cour au fujet des dertiicres Novices. Long entre-tien de la Mere Agnes avee Ie Lieutenant Civilnbsp;au Ju jet du Nstuveau Supérieur qiPelle Je trouvenbsp;fbre/e de recennottre, Preruiete uijite Uc ce SU“nbsp;^érieur,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

„ vez fait*, mais_ ^ caufe de vótre bonté amp;

„ fainteté.”

On faifoit fans ceffe courir des faux bruits que nous étions difperfées, amp; il venoit ici des perfonnes routes effraïées amp; routes en allarme croyant n’ynbsp;trouver plus perfonne. On dit une fois commenbsp;une chofe affurée a une honnête femme de cettenbsp;vil Ie qui a une Fille Religieufe ici, qu’on avoitnbsp;cnleve 1’Abbeflè amp; difperfé toutes les Religieufes,nbsp;cue même on avoit change Ie nom de la Mailon 5nbsp;amp; que la Cour amp; la porte, étoit route planed ar-, T E 17. Mai un Mardy, Meffieurs les Grands-chers. Cette pauvre femme s’en venoit ici nedou-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vkaires vinrent Céans amp; amenérene Mon-

tant point que ce qu’on lui avoit dit ne fut vrai: fieur Bail avcc eux; ayanc demairdé a parler ano-mais étant entree dans la Cour élle ne vit point tre Mere, ils s’enquirent premiérement desnotivcl-Ics Archers qu’elle s’attendoit d’y trouver, amp;etant les de Ia Alaifon. comme s’!! y avoit des malades allee un peu plus avant elle rencontra- unc Steur amp;c. Et puis de cequis’eroirpaiiedepuisque Mon-Touricre devant laquelle elle tomba prcfque éva- heur Ie Lieutenant Civil eCöic vent;. Ils parierentnbsp;nonië. Enfin étant revenue a elle, on lui deman- enfuite des Novices amp; Aloaiieur de Contes Doyennbsp;da ce qu’elle avoit, elle répondit qu’on lui avoit de Notre-Dame rémoigna que ie Roi avoit érenbsp;dit que Eott-Royai n’ccoit plus, qu’elle y ccoit offenl'é de ce qu’on avoit feit conrre Ibn ordre.nbsp;venue dans eette créance, amp; que Ie faiiifiêment Notre Mere lui dit une partie de ce q’Ji «1*^

la

* Lejour qu on itfonirl^ Novices de Port- mander a ces Religieufes de ddvoiler 1« Ncices. Royal, les Mellitiirsde la jukicc voyant qu’öii rie Meffieurs les Grands Vicaires rópondirein qu'llsnbsp;leur voiiloit pas rendre les Novices, s’en allereiit ne pouvoient leur faire ce coinniandetnent , denbsp;trauver les grands Vicaires pour les prier de com- forte qu’ils les firent forth malgré fes Grands Vicaires.

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quot;Relation de (e qui t'ofi paffd a Rsrt-Royal^ en tMl.

A T nbsp;nbsp;nbsp;Uoi- amp; de quc ceux la-mt-me ayions a faire: quils nous cfonnoientun Confeil C HA

imnnrrnnr • Olfil nOUS arriveioit dp o-i-cin^c nbsp;nbsp;nbsp;X.

Cu Af.

X.

qui pas coinprisnbsp;que nous

;r«nr,rrint • au d nous avrivei'oit de grands maux ¦'7 aopone'cec ordre' nc Tavoient Pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ue doutoient point que les pre-

de S. SeVerindit que ces Meffieurs avoiioient qu’il, nous avoieut dit cela, mais qu’ils ne I’avoient pasnbsp;mandé de même a la Cour^Sc M. le Doyen ajou-ta qu’il^ iroit bientot a Fontainebleau qu’ilctoitnbsp;bon qu’il fgut comment cela s’eroit paile.

Après cela ils vinrent au capital de ce qu’ils vouloknt faire, amp; M. le Doyen dit aux Meresnbsp;que le Roi déüroit qu’ils millent un autre Supé-

* nbsp;nbsp;nbsp;?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'Cgt;'___

nous avoient app nbsp;nbsp;nbsp;nous ayanc dit de cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ .^xjus euiknt etc feniibks, mats que

prés de

rendre Tefpriti amp; 4^^ tout ce qin nous etoir arrivé n’étoit rien en comparatfon de ce quon pour-

roit faire a I’^ivenir. , nbsp;nbsp;nbsp;.

Vo^re Mere répondit que nous avions alTez témoi-né notre obeiffance c.r executant les ordresnbsp;du Roi fans qu’on nous cut ieulemen.t dit enquoinbsp;nous éaons coupables. Sur quoi Monfieur le

autrcment que nojgt; nbsp;nbsp;nbsp;bien autres, Sr .qtK: ce q7.1s

les ppuvions .eavoir. nbsp;nbsp;nbsp;bUnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu les denuers fcro en^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4.

nous difoienc ils le

I nbsp;nbsp;nbsp;r«„r'c:inolin commenousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''quot;k fujpt'de nous dire qu’ayant été prié

rieure'nla place de,Mon i nbsp;nbsp;nbsp;amp; par cede denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-o Mere fl y a cinq ans de faire unc

bien juile.que le oien qu 11 croyoit y etre'fut con Vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ inonde, niais auili que s il y avoicdu

n- '¦ nbsp;nbsp;nbsp;nor'enc que nou? k ¦-¦] .jé cacherok pas; que cette'Viflte nous

nir a nos Conftitunons qui pot.en_ j nbsp;nbsp;nbsp;„al, ü ne 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.......

1’avions vu par la Let n^Q„r,eur le Lieutenant W ^ Maifon,il avoir repondu qu’ilétoit

Monfieur le Tellier, que Moniivur nbsp;nbsp;nbsp;Vdne^n

Civil kur avoir fait voir. nbsp;nbsp;nbsp;contreve- b»en jU.U.qu . u .

Notre Mere_^ repondit

choillrons Sc préfenterons

___________A ____

nous memes i nbsp;nbsp;nbsp;,

II fe voulut fervir de

approuvé par J'Ordinairt.

1 interprétation que Ton avoir donné a 2a couf que ce n’eroit qu'une priére; amp; cornmc notre Alerenbsp;vouloir repondre la-deTus, il ne luj en donna {gt;asnbsp;le terns, ayant ajoücé de Hike quc ce n’etoit pas

nous voulut privet de notre .droit ppyr toia-i

' ' ¦ --. ' '

eut ké, fort avantageufe' niais one ro„v^ o ¦ caiiduifoIeiK ravoient einpecht*^ ^nbsp;que nou5, cn euffions rien feu *quot;’11 t-tre fansnbsp;que ce qui a maintenu ks ch^l•^rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tiit

cbofes: le lilence, ks fréquentes ^

qu'on nous vouiuL piivvi uv. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lirude, que dans les Maiibös b'“nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ la fo-

jours, mais feulemeht une fois, paflagérément: q.ue faifoit tousles ans. .Notre Merend

cela étoit dit dans la Lettre qu^on leur en ayoil; bcaucOup, qtk dans notre prdre e’er ' nbsp;nbsp;nbsp;‘^’‘-’tok

ccrir, ou il y a, cettc fots-cy, parite qi^e le Roi ims., amp; qu’encore que nous n’aoréh«^!i^r^^

vouloir etre inforiné de notre Maifoii par deeper- quel’on caebat ce qui le paffe dans

fonnes non fuspedtes. nbsp;nbsp;nbsp;4“^nous avions cru que

Notre Mere dir que nous ne refufions point de une Communaute que de recevoir d'

érions prêtes de le faire a eux memes nbsp;nbsp;nbsp;^onl^e

que Monfieur 1’Êvêquc de

en avoir.

donner connoiffance de notre Maifon amp; que nous fonnes pour ia Vifite ¦ ce mii

.-----m„re vnn n.Cr^„ nbsp;nbsp;nbsp;R™0'gnOltle Soup-

r=p , * nbsp;nbsp;nbsp;-.-.pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iAJVCqUCUC

forte d'e fincetité. nbsp;nbsp;nbsp;**nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;même il avoir

Ils dirent qu’ils nous donneroient Monfieur bail pus uite perfonne pour le ferutm, ce qui ne fe qu’ils avoiem amené avee eux, pour avoirioinde faifoit lamaisi que nous 1’avions foufkrt, amp; quenbsp;nous autres (cefont leurs propres tertnes.j que cependant on ne nous avoir pas plus laifleenrej.gt;os.nbsp;e’eroic uii homine doux amp; de piétéj qui tkndroit llallura fortcmentque nous nousferions bientrou-la place de Monfieur Singlin, amp; fi nous ne vou- vees de la lienne.Puis revenanta Monfieur Bail, ilnbsp;lions pas bien le recevoir.i*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dit qu’il lui donnolt commiifion pour trois ans.

Notre Meredi: qu’ily avoit long-tcms quenous Notre Mere dit que c’étoit un terns bienlon» amp; connoiffions la vertu amp; Suffifance de Monfieur qu’il n’en falloic.pas tent pournbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i!”

Bail,mais,que Monfieur 1’Archévêque nous ayant nailere, qne nous

donné uh bupérkur, nous ne pouvions pas en forme des chofes le mtabliroi nbsp;nbsp;nbsp;„brer nl.uV

cqnfcience en recevoir tin autre jusqu’.a ce que II repliqua que M. Bail f P nbsp;nbsp;nbsp;c „' ƒ j

1’Eglifequi luilavoitdonncfonautoriiélaluieutóté. s’il vouloir, qu qu il cut ® nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pendant

Vous voulez done, dirent ils, être fans Supé- qu’il prcndroic fom dc notre Maifon, amp; quenous. ticur? Car le Roi nous mande qu’il envoye Mon- devious leMcgarder comme Mr. Singlin amp; com-Ceur Singlin a Quimper.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me eux mcmes j amp;: lur ce qu il lui fut dit que nous

Notre Mere dit fur cela que réloignement dc né pouvions ricn faire contrq nos conllitutions Monfieur Singlin nous faifoit tomber encre leurs ils dirent qu’ils en chargeoient leur confeience ¦ onenbsp;mains. A quoi ils répondirent qu’ils ne pouvoieut M. Iq Cardinal de Reis eioicvrai Sunér' M ^nbsp;pas fe charger de nous, paree qu’ils vouloient étre tre Mere répondit qu’onv Mrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

1 autorite de Monfieur le Cardina de Retz, que tio^ nraucunVTT aucunecommunica-

nouspouvionsb.enauffiquittet lenocm.Commeils dk que nous nbsp;nbsp;nbsp;Notre Mere

virent que notre Merc ne concluoit point d’ac- nerXr nbsp;nbsp;nbsp;Perdions les moyens par fonélok-

ceptcr perfoHne pour Superieur, ils Ce mirent fur M lquot; D

ks menaca, nous dilant d’avifer a ce que nous nbsp;nbsp;nbsp;Lire une

q c nous conciuüon en difant a notre Mere: „ ma Soeur,

,1 qt»«

nos xMédiateurs^qu’ils fe dcpouilloient eux mêmes nous avoit donné. Ils itnondirenr w de leur droit, amp; mcme .en quclque chofe de vouloir oas que nous eufiions^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

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30


Chap,

X.


IRelation de ce qut s'efi i Tort-Royal, e» nbsp;nbsp;nbsp;Mai.


„ que concluons nous? que nous iccevions M. „ Bail, dit die, comme envoyc de votre part.“nbsp;De quoi ils parurent fe contencer, amp; nous direntnbsp;que nous pouvions bicn nous en remettre fur eux,nbsp;que M. le Cardinal deRetsauroitbien donnécette


je ne perds point de vue, me porteroit aifement ï Chap, me mettre rooins en peine de celui des hommes. Xhnbsp;Maisje craindrois, Madame, d’ofFenfer celui-litnbsp;même, dont j’appréhendc la Juftice, fiV. M.tc-

................. nant en quelque forte fa place ici-bas, je negli-

iatisfaöion au Roi de dire a. Mr. Slin^linde fe geois de me juftifier devant die, amp; fijemanquois retirer. A quoi notre Mere repondit qu’en ce cas de rendre a mes Soeurs, que je vois accabléesd’af-nous n’aurions eu rien a dire, llajouta, „ nous flidlion amp; dedouleur, Ic témoignage quejecroisnbsp;vous laiflbns done M. Bail, il vous viendra voir devoir b. Dieu, a la fincerité de leur conlcience, amp;

” quelque fois, j’efpere que vous lui ferezdebon- que je rendrois, ce me femble,au peril de mavie ” nes filles amp; qu’il vous fera un bon Pere:‘ a a la Maifon du monde qui me feroit la plusetran-quoi notre Mere ne repondit rien, mais feulement gere, fi je la voyois affligée comme celle-ci, amp;nbsp;lui demandaunelêconaefoisfabénédidion. Quand que je fulle perfuadee de fbn innocence.

CCS Mefrieursfurentretire7.,M. Bail s’approcha pour C’eft cette penfee, Madame, qui me potte a dire qu’il auroit 1’honneurde nous voir le Vendre- me jetter avec un profond^ relped: aux pied*nbsp;dy fuivant après dine,amp; il pria notre Mere d’af- de V. M. avant de ,paroitre devant Dieu;nbsp;furer la Mere Angelique qu’il feroit toujoursle me- ne doutant point que je ne trouve en votre per-me qu’elle 1’avoit connu. Ils n’allerent pointal’E- fonne facrée cette bonté amp; cet amour de la Jufti-glife ni en entrant ni cn fortant.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce, qu’il impnme, dans le cceur des Rois Chre-

^ Le Vendredy fuivant 2.0. KJai, M* Bail vintici tiens, amp; cjuil appcile 1 afrermiliement de leurtro-

* nbsp;nbsp;nbsp;. ' .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.... X ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. .... - ’on a rendu la créance

V. M, comme finous 'erreur amp; dans l’héréfie; Scnbsp;falloit que nos j’avoue que s’il etoit vrai que nousfuflions coupa-ConfeBeurs fe *retiraffent. bJotre Mere lui re- bles d’un fi grand crime, 1’indignation de V. M.



preienta qu’on alloit entrer dans le Jubile, amp; le ïüpplia qu’ils demeuralTent encore duranc ce terns,nbsp;difant que des fiUes avoient toujours bien des cho-fes a dire.


centre nous feroit fans doute trés jufte. Sc je de-yrois être la plus coupable de routes, ctant ceque je fuis dans cette Maifon, ou il y plus de cinquan-te-cinq ans que j’ay requ le voile facré avec laqua-lire d’Abbelïè; ce que je ne puis dire, Madamenbsp;qu’avec bcaucoup de confufion, dans la connoif-fance que j’ai d’en avoir toujours etc' trés indignenbsp;Sc n’ayant jamais pu avoir de repos jufqu’a ce^ênbsp;Dieu m’en ait enfin delivrée.

J’ai néanmoins cette conlblation, Madame,que ^ de Ié yrendre Jous fa frotcBion. Elle fe la bonté ayant eu compaffion de ma foiblelle,^ quinbsp;jujiijie devant elle de toutes let accufations faus- étoit accablile Ibus le poids de cette charge, après

ni’avoir foutenue durant pluficurs années par les confeils de perfonnes qui écoient alors celébresnbsp;par leur piété, il m’a fait la grace de me donnernbsp;enfulte pour principal condudteur dans la vie Reli-gieufe, le bienheureux Franqois de Sales, qui n’anbsp;pas dedaigné de me conliderer toujours commenbsp;1’une de fes Filles; quoique j’a'ie ufé fi imparfaite-

MAdame T’etat ou je me trouve réduite par ment de I’avantage que j’avoisd’avoir un tel Pere.

mon Ige par une langueur continuelle, C’eft ce frinc Prélat, Madame, qui a connu plus amp; par une maladie qui m’amifeen état depuispeu qu’aucun autre le fond de mon coeur, amp; de quinbsp;dc jours de dennander les Sacremens au milieu de j*lt;iy cache d apprendre I elpric veritable cju’on doitnbsp;lanuit, ne croyant pas vivre jufque’au jour, me infpirer aux ames qui quittent le monde pour ftnbsp;rend fi préfente 1’obligation d’dler bicn-tot paroi- conlacrer entierement a Dieu. Et fa conduite ftnbsp;tre devant Dieu, pour lui rendre comptc de tou- pure Sc fi fainte m’étant demeurée dans Ic coeur,nbsp;tes les aftions de ma vie, que fi je me confiderois comme une regie fur laquelle je devois examinernbsp;leule, je ne penferois peut-être plus a me juftifier toutes les autres que je pourrois avoir a I’avenir,nbsp;far la terre devant V. M. des impreflions défavan- je puis protefter a V. M. devant Dieu, dont j’ap-ngeules qu on s elt e^rcé de lui donner touchant prébende infiniment plus le jugement que tous lesnbsp;la conduite de cette Maifon Car Madame, étant maux de la terre,que je n’en ai trouvé aucunequi


c H A P I T R E. XL

Lettr* de la Mere Angelique d la Heine four la frier de s'intérrejfer aux maux de Port-Royal


fes amp; cahmnieufes qu’on ne cejfoifde faire con-tre fa conduite , Jes fentimens ^ fes Supé~ rieurs.

' Le ay. May k Mere Angelique ccrivit a la Reine Merela Lettre fuivante.


penétrée,commejelafuis,dela fraveur“dTcemfte iuTfL7 T 'erP,quot;*'quot;quot;““ ---------—'J“-

Juge qui decouvrira les rephs les plus cachezde notre cué ftmbUble, que celle que nous avons re-

amp; txpofaa nos fantes nbsp;nbsp;nbsp;Suf’ ^

de ion vifije; la ngneur dc fon Jugenent. que ¦ Je dis cea, Madame .devant V. M. avec d'au-


tant


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Rort-Rojaf en i6l)i. Mai. nbsp;nbsp;nbsp;2I

qu’elles font inftruices 6c qu’elles s’intéreffent endes Chap. chofes qu’elles ignorent. Pour moi, Madame, jenbsp;puis dire a V. M. qu’au lieu que quelques perfon-nes croienc que les Fillesde ce Monaftere font d’ail-leurs vertueufes,mais que leur foi n’étant pasfain-te toute leur vertu doit eftre fufpede, je fuis aunbsp;contraire trés perfuadée que pour ce qui regarde lanbsp;foi nous n’avons nullement a apprehender le jugement de Dieu, étant par fa mifencoi^e trésnbsp;foumifes au Pape amp; tres actachees a lEghfe Ca-tholique dans laquelle nous lommes nees amp; fom-mes très’réfoluës avec la grace de Dieu de vivrenbsp;amp; de mojrir; mais au contraire , Madame , jcnbsp;tremble quand je confidere la pureté de coeur quenbsp;Dieu demande dc nous; amp; il a permis peut-êtrenbsp;pour notre bien que nous foiyonstombees dans I’at-fii(3:ion amp; dans 1 abandonneraent de tout le monde OÜ nous nous voyons reduites, paree qu’il n’anbsp;pas trouve en nous cette parfaite pureté que notrenbsp;profeffion demande. Mais j’efpere, Madame,nbsp;qu’après nous avoir nourries quelque terns du painnbsp;de lannes, 6c que nous aurons adore dans une hu-militc profonde fa main paternellequi nous chatie,nbsp;il fera naitre le calme de cette tempete 6c que fitnbsp;miféricorde appaifera fa colere.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Cette efperance quil me donne, Madame, me fait croire en meme temps qu’il fe fervira pour cell de la picté de V. M. amp; de la Sagefie du Roi,nbsp;comme il ft fetvk autrefois de Philippes II. ayeulnbsp;de Vos Majeftes pour tirer Sainte Therèfe de lanbsp;plus grande perfecution qu’elle ait foufferte durantnbsp;fix vie. Car nous voyons dans fes Ecrits que Icnbsp;Pape meme ayant été mal informé contre elle amp;nbsp;les Religieux de fon Ordre,6c fon Nonce qui avoitnbsp;été prévenu auffi bien que fa Saintete, portantnbsp;cette affaire, felon qu’elle le die elle merne, dansnbsp;la derniere violence; lorfque tout paroiffoit tfefef-peréi, Dieu lui révela qu’elle s’adrefla^ ^ fon Roi,

6c qu’il les traiteroit en vrai Pere. Et il eft fort rematquable, Madame, que dans la Lettre^qu ellenbsp;écrivit a ce grand Prince, elle marque qu on ac-cufok de -i-^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ë

Peres de fon nbsp;nbsp;nbsp;6c qu’elle fupplie fa

grands Serviteu de routes ces acculations.

fi V. M. les écoutc dans ” un lieu ou I’on eft aufli peu informe de la veri-” té de routes ces chofes comme a la Cour, onnbsp;” n’aura point de peine a fake paffer ces perfon-” nes pourhérétiques.“ Nous efperons, Madamenbsp;que Dieu, qui tient entre fes mains le cceur desnbsp;Rots,toucheracelui de Vos Majeftes comme il fitnbsp;alors celui de ce fage Prince,amp; les portera a avoirnbsp;compaflion de tant de Fihes, qui quelque affligéesnbsp;qu’elles foient, n oferoient fe plaindreque leur con-duke 6c leur foi fut devenue fufpeifte 6c odieufe,nbsp;quand elles confiderent que la même chofe eft ar-Dnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rivée

t Voyez a ce fujet les Mémoires de M. du Fof-fé, p. 393.

'Relation de ce qu'i s'ejl pajfé Chat, tant plus d’affurance, que c’eft le jugement: qu’ennbsp;a porte la perfonne du monde qui ctoit la plus entrée dans 1« fêntimens amp; dans 1’efpric de picté denbsp;ce bienheureux Eveque, qui eft feuë Madame denbsp;Chanfal. Car Dieu m’ayant fait la grace d’etrenbsp;unie avecelle d’uneamitié trés étroite,eile m’afaitnbsp;rhonnrar de me venir voir diverfes fois, amp; dansnbsp;la derniere de fes vilkes, ou elle pafla deux joursnbsp;en cette Maifon,unmois feulement avant fonheu-reufe fin, j’eus le bonheur dc I'entretcnir avec unenbsp;enriere liberté touchant la conduite que Dieu nousnbsp;avoit donné; amp; elle la trouva fi conforme a cellenbsp;de fon bienheureux Pere, qu’elle fouhaita mêmenbsp;d’etre connue plus particulierement deceux dequinbsp;nous la recevions, amp; d’etre conlblee par leursavisnbsp;dans les peines d’efprit don: Dieu 1’exerqoit, commenbsp;il(e voit par quelques Lettres qu’clle m’a fait I hon-neur de m’écrire, amp; qui font entre les mains denbsp;rout le monde. *

Quant a ce qui regarde, Madame, les errcurs centre la foi dont on die que cette Maifon adepuisnbsp;été infedfée, je declare devant Dieu a V. M. quenbsp;nos Direfteurs ont eu au contraire un foin ii particulier de ne nous entretenir jamais amp; dene permet-tre point qu’on nous encretintde cesmatieres con-teftees, qui font fi fort au delTus de notre fexenbsp;amp; de notre profeffion, que bien loin de nous ennbsp;donner connoilTance, iis nous ont toujours éloig-nées de tout ce quiavoitquelque apparcncede contention , amp; que pour cette feule raifon on ws nousnbsp;a jamais fait lire aucun des Uvres mhnes ^ dont lenbsp;fujet efl pus édifant, comme entre autres celui dcnbsp;la fréquesite Communion, p Car nous n avons jamais défiré, Madame, que de vivre dans la fim-plicite Chretienne, comme étant humbles fillesdenbsp;1’ËgIiIê, n’ayant point d’autre foi que la fienne,nbsp;révérant le Pape comme enétant le chef amp; le Vi-caire de Jefos-Chrift, amp; tenant pour bien con-damnees routes les erreurs 6c les héréfies qu’il anbsp;condamnées. C’eft-la, Madame, I’ctat vérkablenbsp;de ce Monaftere en ce qui regarde routes les que-ftions préfentesj 6c quand celui que Meffieurs lesnbsp;Grands-Vicaires yont envoyé,s’en informeraavecnbsp;toute i’exadlitude poflable, je fuis afluree que nosnbsp;occurs lui repondront avec une entiere fincerite,nbsp;nous n’apprehendons nullement que tou-5^/EghTe fgache la maniere dont cette Maifon anbsp;cette heure- 6e: que tout cenbsp;reconnoitre amp; que ces Filles pour-r ccarer, eft qu’elles n’ont aucune connoif-lance de routes ces matieres, dont dies font trésnbsp;incapables 6c qui ne les regardent nullement.

C’eft pourquoi j’ole , Madame, dire i V. M. que ce m’eft une afflidfionbienfenfible de voir quedesnbsp;Reiigieufes,qui ne cherchentqu’a fervir Dieu dansnbsp;le fecret amp; dans le filence, foient traitées commenbsp;elles le font, par cette feule raifon qu’on fuppofe

Vo^rezIafeptiémeLettredeM.deSt Cyran.qui eft précédée de plufieurs Lettres de Madame denbsp;Chan Cal.

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Z3i 'B.el'ation ds ts qui s^efi pa}[ê d ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;derniers temps a cette admirable

Atquot; Sainte, en comparaifon de laquelle nous n’ofc-rions feulement prendre Ie nom de Religieufes. J’ofe croire,Madame, que V. M,. me permcttranbsp;bien de lui faire la raême fuppUcation qu’elle fai-foic a ce grand iRoi,qui eft. de fufpendre fon juge-ment pouf ne pas ajouter foi aux accufations inju-rieufes dont on nous charge depuis li long-temps,nbsp;amp; qti’onnousrenourellemaintenant plusquejamais.

Car ce n’eft pas d’aujourd-hui. Madame, que fur Ie fujet de quelques difputes parriculieres ounbsp;nous n’avions ancune part, on s’eft elForcé denousnbsp;faire paflêr pour hérériques. li y a neuf ou dixnbsp;ans que Ie Pere Briüicier fit un libelle, ou il nousnbsp;teprcfenta comme des perfonnes engagées dansnbsp;1’héréfie amp; plongées dans route forte de crimes.nbsp;Car voici, Madame, les termes dont il nous dé-peignit. „Strivant les regies prefcrites aUx Fillesnbsp;3, du SaintSacrement (qu’elles feront tenues d’ob-,, fèrver) Pon fera une nouvelle Religion qu’onnbsp;„ appellera les Filles impénitentes,]es defesperées,nbsp;„ les alacramenraires, les incommunkntes, Jesnbsp;„ phantaftiques,amp;c. les Vierges folies, amp; toutcenbsp;,, qu^il vous plaira, dont l’Original en fera au Porc-„ Royal amp; autre prt la copie.” Sur quoi. Madame , m’etant crue obligee d’écrire a feu Mon-fèigneur FArchevêque de Paris notre Supérieur,nbsp;pour lui demander ou de nous punir fi nous étionsnbsp;coupables de ces crimes 1 ou. de réprimer 1’Auteurnbsp;de ce libelle fi toutes ces accufations éioient fauf-fes j après t’avoir vü amp; fait examiner avec foiri, ilnbsp;2e condamna comme contenant une infinite denbsp;Calomnies, au nombre defquelles il met commenbsp;la plus grande 1,’acculation d’héréfie. Voici, Madame, les propres termes: „ Cét Auteur fous pré-„ textede défendre la fainte dodrtne de TEglile,nbsp;3, a tellement exercé la paffion, amp; s’ell tant ou-„ biié, que de charger une Communauté Reli-„ gieufede cette Ville d’infinite de calomnies amp;nbsp;„ d’opprotrres , jtilqu’a 1’accufer d’héréfie quantnbsp;„ a k Etodtcine.” Er quoique cette Cenfure eütnbsp;été publiée au Fróne de toutes les Parodies denbsp;Paris, cela n’a pas nêamnoins empêchc que cc»nbsp;perfonnes n’ayent toi^'ours continué de renouvel-ler les memes accularions, Sc que Ie Pere Meyniernbsp;de la même Compagnie nkit fontenu hardimentnbsp;dans un Livre imprimé, que nous ne croiyons pasnbsp;k rcalké de FEucbariftie: cféll a dire, que por-tanc l’habk de Religieufes nous fommes Calvini-ftss, Sc qu’erant Filles du S. Sacrement, nous nenbsp;ne crxnyotij pgj g Sacrcment.

vok aifofflent. Madame, quefi ces mêmes perfonnes qui fe fontnbsp;codtre nous ils nousnbsp;P ff P^e pour hérctiqües comme its

k lomenoient alors dune maniereiLutrageufe. Je puts dnc, M^ame avec route la fincerité que jenbsp;^ quot;Uicu amp; 1i V. quot;M. devant qui Thoiintiur

Port-Royalj en nbsp;nbsp;nbsp;Mat.

de parler, qu’ii n’eft arrivé depuis cette Cetsfure C b A R. aucun changement dans cette Maifon; que lesmê- XEnbsp;mes perfonnes q_ui nous ont conduites defHiis, nousnbsp;conduilbient alors; qu’tls nous ont toujours laif-fees dans la même ignorance de toutes ces raacie-res conteftées^ amp; qu’ainfi nos accufateurs ayantnbsp;été condamnésen ce téms-la de calomnies amp; d’ira-poftures pour nous avoir accufccs d’héréfie, nousnbsp;ne voyons pas ce qui peut aujourd’hui nous ren-dre coupables. Mais, Madame, la voix du Pa-fteur n’ayant pas eu 1’autorké d’arrêter ces calomnies , Dieu a parlé lui même en notre faveur, parnbsp;des Miracles vifibles amp; approuvés par l’Eglife, ilnbsp;skft declare a la vuë de tout Ie monde Ie prore-(fteur de notre innocence. C’eft ce qui nous faitnbsp;efperer, Madame, que comme il s’eft rendu parnbsp;fa miféricorde en une maniere ft extraordinaire Ienbsp;defenlêur de cette Maifonil nous fera ia grace denbsp;rendre aujoard’hui V. M. la proteétrice de fes fer-vantes.

J’ofe attendre-, Madame, que votre extréme bonté me pcrmettra bien de me confoler danscet-te efpérance, amp; qu’elle ne dedaignera pas de rece-voir cette Lectre comme ksdernieres paroles d’une-perfonne mourante, qui penlant plus a l’autre vie anbsp;laquelle elle rouche, qu’a celle-ci qu’elle va bientötnbsp;quitter, portera avec un profond refpeét jufqties dansnbsp;Ie tombeau, la qualité qu’elle a recue de Dieu ,Scnbsp;qui lui eft chere par fa propre inclination qui lanbsp;rend. Madame, de votre Majefté ktrès humble,

6cc.

Dn Monnflere de Tort-Rayal^

Ie 15 May 1661.

CH A PITRE XII.

Seconde vipte de M. Rail d Port~Reyal.. li exigecom^ me la premiere for) qdon-reneioye tout Us Confe»=-fenrs. fftel êioit Ie defint^repemeret de ces Corr-fejfeursnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entr'autres de Hf.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;éo‘ Hehoters.

M. Dttrmmt domse k Saint 'Kiatiqne d la Mere aingelique. Sortie de tons les Confejfeurs de Part-.nbsp;Royal, M. k fuge leur fmcede, M. Rail exigenbsp;qu^on life fes hvrcs.

LE Vendredy 27. Mai M. Fail- ret'int encore amp; infiffa fort que les Confeflèurg euflènt anbsp;fe retirer aufll-têt que Ie Jubilé fêroit fini, ajotr-tant qu’on- recevok lettres fur lettresdela Cour pournbsp;cela comme il fut queftion de penfer a en avoirnbsp;dkutins, notre Mere lui propofa les Bénédiéfinsnbsp;Anglots qui difent la Meflè ici, a quoi tl conlêntknbsp;cette premiere fots j mais peu de jours après il re--vint amp; rétraéta la permillion qu’ii avoit donnee,nbsp;dilant que ces Religieux étoient fufpedts pareenbsp;qu’ils étoient étrangers. N. Mere lui. en propofa.

d’au».

1

Voyez d-devant Ie Tome JI. pag. lo,.

-ocr page 75-

« Tort-Royai, en ïééi. Ji

if. X l/'

que difficilement, amp;en conüdération dc cequ fafluroit qu’il ne confcflbit nas.

aiiuroic qu u ne conrclloit pas.

Enfuite de cela iiotrc -Mere écrivk a II !e ge pour Ie fupplier de venir confeAer la veille dunbsp;S. Sacrement les Sceurs quife p^efentercM'ent •. oenbsp;qu’il fit avec beaucoup d’affedtion, cc qo’ü té-'nbsp;moigaa deux jours après ctant venu ex-près, s’of-frir pemree -qu’on deiireróit de lui, parla-nt 'fortnbsp;avaotageufement de Ai. Sirtgdn amp; dc fa conduite.

Quclques jours après M. Bail vint ici bke la Mctlè: il voulut voir tout Ie Noviciat, amp; aprèsnbsp;leur avoir dit deuxou trqis mots d'cxlwrtation, ilnbsp;leur donna iBi petit Catcchifme qu il a compoic ¦

IReÏKiiamp;n de ce qui s'efi fajjï C KA?, d’autres; il en refiiia encore qoekjues uns, pareenbsp;qu’iJ1 étoknt enccjire foipe^as, amp; pour les ancres ilnbsp;die qu’il s’en infoimeroit. II eut bien touIu ennbsp;donner lui même qui euffent-écé de fa connoiffan'nbsp;ce,wais ilnepourlümt pas p!«s avantaprèsqu’onnbsp;lui eut dit qiK, fi nous nous foumettions a n’cnnbsp;point prendre-qui lui fulTent feipeds, il nous devoir la même juit!cc,enne nou1 en donnancpointnbsp;¦qui nous Ie fuffent, mais fêulement des perfonnesnbsp;¦quine priffent aiicun paiti. £1 demanda enfuirenbsp;¦combien on donnoit de penfion a nos Gonfefl’earsinbsp;ïgt;otre Jvlere réponditqu’onne leur en donnoit point,nbsp;nais bien pkitótlt;jue c’étoienteusquinousen doir--noient de bonnes, amp; que Meflicurs Singlin amp; denbsp;¦Rebours, avoient fait batir Ie Logis dbü on lesnbsp;chafloit. A quoi il dit, cela eftconfidérabie. II nenbsp;oarKiutaurf-e ebofe amp; demanda une Liite des Sosurs,nbsp;paroe'qu’il lesYOiiloit V’oir féparement les'unes aprèsnbsp;les autres.

I nbsp;nbsp;nbsp;Juin. Le i. Juki laMereAngeliqueTcgut les SS.Stxre-

Tnens. Cc fut Af. Jh/moyit qui les lui donna. Cn ïnoment après qu’eTle les eut requ,die tonibadansnbsp;une teile extrêmité qu’on fa crue a fagonie , ounbsp;Gue tout au plus elle bolt jufqu’a midi. Tous nosnbsp;^nfeflèurs la vinrent voir pour faire les pricresnbsp;des Agonisans amp; pour raffillar a la mort. Etnbsp;comnie on n’en actendoic plus autre ebofe, ellenbsp;revint tout d’un ooup, elle paria amp; fut bcaueoupnbsp;foulagée.

II nbsp;nbsp;nbsp;Juin. ï-« 'li- Jtiin, jour de la S. Triraité, nos con-

fefièufs fe retirerent, M. de ‘Rehours ayanc dit Ja Mefib d’après Primej amp; M. Thimmt chanré Ianbsp;Grand-Meffè. M. d's’croit retiré dès lanbsp;veille. Nous demeuiimes done fans Confeffeurs,nbsp;M. Canut demeurant feul de Prêrre au depotsnbsp;pour les befoins j encore M. Bail ne 1^ permit-il

i’on Chat. Xil.

leur conna uu nbsp;nbsp;nbsp;------“ a couipojCi

leur recomroandant tort de 1 appreiidre ^ paree qu’il les interrogeroit la defius ^ amp; fur ce qu’onnbsp;lui répréfenta qu’il y en avoit plufieurs quiauroientnbsp;bkn de la -peine a l’appre-ndre -par eoeur, il répon-dit qu’H fe contenteroit,-pourv u quelles en fquifent lanbsp;fabllancc. Et atnfi il les congédia fort fatisfait denbsp;ce qu’on avoit accepté fon Catéchifme. II donnanbsp;^ la Mere -Prieure un autre Livre ,pour la Com-munautc, portant pour titre^ ï.es Bxerekes dunbsp;ccEUT; doDt il fit un grand óloge, lui difantqu’eilenbsp;eut Ibin de ie faire Ure, mab que pour Ie Caté-cbifnie qu’il falloit avoir grand loin de Ie faire lire auK Novices , parceqüe rout dépendok d’èirenbsp;bien fondé dans la foi j amp; que puls après en fenbsp;fsrvanc du Livre qu’il venoit de donner pour knbsp;Gommunauté, elles apprendroient fans peiiie a,nbsp;feite oraifon.

Le 2 2. Juin ia Mere Angelique fut frextraordinai-rement malade, qu’on crut qu’elle ne pourroit pas pafler la nuit, c’eft pourquoi on lui donna lenbsp;Saint Viatique entte lo. amp; ii. heures du foir.nbsp;Depuis cette Communion eUe regut ungrandfou-lagement. 1

^ nbsp;nbsp;nbsp;CHA-

„ roles du Saint Prophéte; Monpeuple afa'kdeux „ grands maox: ii m'a abandfmnè, mc» qni fuis

la fource des eaux vives , amp; ü scA creufe des

” Citernc', mais des Citernes entr ouvertes -qui „ t^ntrne.., ‘‘m'”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ci.eft-ce que nous bu-

„ ne 1’'^“''““™!' 'jous’attachons a la Créature

fons quand .n° ; j g affiftances dont nnus ” 1’°“^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iu nousconduire è Dieu-; au

•• S;quot;o’„quot;n»ï. nbsp;nbsp;nbsp;f»quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1¦»«

” mii elt Dieu amp; fa bonté lufinte., qui iie man-¦” que iainais a ctux qui nieuent leur confianco ” en lui; ét ne mous pas amuft-r aTcgretCer desnbsp;’j perfonnes qui ne nous pouvnient fervir, qu’amantnbsp;’’ ¦(jueDieu leur avoitvoiilu donner de Grace pournbsp;„ le faire. Et ifne leur en donue point pour cela.,

,, fjuand il n eft pas dans fon ordre qu’üs nous „ fervent.”

Elle vit alTés fouvent dans les conimencenients de fa nialadie M. de Sac-y fon iiev’eu qui la cou-.feffoit amp; dont die recevoit beaucoup de confo-lacion. On jugea a propos quMl n’y vint p!us, amp;nbsp;011 n’-ofoit Ie dire-a Ja'More Angelique. Mids imnbsp;-jour comme on lui paiJott des maiivais defuriisnbsp;des Ennemiseontre les perfonnes-nvêmes; eïle p'rgt;_c

la

1

Dès Ie commencement de Ia nialadie de Ia Mere Angelique, iorfqaklie demaiuia a recevoir les Sa-crements-, la Mere Abelfe lui téraoigna ia dou-leur qu’elie avoit de la voir privée dans eet 'étatnbsp;de la coufolation qu’elle eüt regu de M. Singlin ,nbsp;s’il ebt eu la libertédel’alTifter: elle lui lépondit:

,, Cela ne me fait aucune peine , Ma Mere, -,y Dieu leveut ainfi, c’elt affés. Pour inoije eroisnbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pi’ófent aupres de moijpar fa

” p nbsp;nbsp;nbsp;¦^ue fi je Ie Voyois des nies )?teux. Je

” nbsp;nbsp;nbsp;Qii’il me diroit, amp; je taebe d'etre dans

” 'u’fjfition oil il me voiidroit niettre. Je -ne POHit de cela: j’aifort eilinié facon-”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; dc Ie fais encore: mais je ii'ai jamais mis

), I Boinme a !a pl.acc de Dieu. li ne peut avoir „ que ce que Dieu lui donne: A. il-nc lui donnenbsp;rien pour nous, que loTfqu’il ell dans fnnordrenbsp;„ que neus lerecevtons pai lui.”

Queique teinps après une autre perfonne lui ayantpartó de la niême chofe, elle la reprit avecnbsp;force; „ Mais ma Eille, dit-elle, de quoi nousnbsp; mettons nous en peine.? eft-ce que nous nia-„ vons point de foi ? IN’avoins-rious point peurnbsp;„ qae Egt;ieB me dife de nous avec Jullice'ccs pa-

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Relation de ce qui s’ejl fajfe d

Chap.

XIII.

C H A P I T R E XIII.

ler. Mandement desGrands-Vkakes de Taris. Pei-nes trouble embarras des Religieufej de Port-Royal au fujet de ce Mandement. Enfin elks le fignent. Paroles rensarquahles de M. Ban au juft de ce Mandement. S.namp;e d^une Rehgteufe furnbsp;ce mhne Mandement.

CE fut en ce même terns que Mrs. les Grand-Vi-caires de Paris publiérent leur premier Mandement pour la lignature du Formulaire. Comme

la parole, amp; dit; ,, il nefaut plus qu’un tel vien-„ jie, je lui dis adieu: iiion pauvre neveu, je ne „ le verrai plus jamais. Dien leveut, je ne in’ennbsp;„ trouble point. Mon Neveu fans Dieu ne menbsp;,, pouvoit fervir de rien ; amp; Dieu fans inon ne-,, veu me fera toutes chofes. ” Et joignant lesnbsp;mains, elle fernni les yeux un peude temps, té-moignantqu'elle lui ofFroit la fettle confolation quinbsp;lui reftoic au monde, amp; qu’elle vouloic mourirnbsp;entiereinenl pauvre.

La feconde fois qu’elle communia en viatique, M- de Sacy qui la devoit cominunier la nuit cutnbsp;une affaire qui I’empecha de vcnir. On craignoicnbsp;que cela ne la furprit de voir un inconnu au lieunbsp;de lui. Lorfqu'on lui en paria elle baiffa la tête amp;nbsp;leva les yeux au Ciei, avec un gefte des mamsnbsp;qui témoignoit qu’elle acceptoit cet ordre deDieilnbsp;avec une parfaite foumifEon: car ellene pouvoitnbsp;parler.

Lc lendemain iorfqu’elle fut un pen revenue amp; qu’elie put parler, on lui demanda ce qu’clie ennbsp;ivoit penfé. A quoi elle répondit. „ J’ai penfénbsp;„ que Dieu It vouloit, amp;j’aiétéen paix. Quandnbsp;„ Dieu ell préfent, on ne penfe point a autre cho-„ fe.” Une Dame I’entretenant au commencementnbsp;„ de fa maladie fur tout ce qui fe palToit; ellenbsp;„ lui dit. ,, Madame, quand je confidere la Dig-,, nité de cette aflliflion , elle me fait trembler.

Quoi nous! que Dieu nous ait jugées dignesde ” iouftrir pour la vérité , amp; pour la juftice! fansnbsp;” dotite nous ne méritions pas cela.”

Quelqu'un ayant un jour voulu parier a la Mere Angelique d’une chofe indifferente , elle^ It» J'':*nbsp;pondit avec une aftion amp; un gefte qui figninoitnbsp;encore plus que fes paroles; ,, Je vous aifiire quenbsp;» jenefgaurois plus prendre part a toutes ces chofes

qui ne fervent de rien. Nous fommes dans un j. terns d’affliftion, amp; nous devons être toutes hu-”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ anéanties fous la main de Dieu qui nous

„ aiüjge. Tour moi, je me vois devant lui coinine

at-ya

„ une crmiineUe au pied de la potence, qui „ tend I éxeciuion de i'arrêt de foil juge. 11 n’, ..

„ que cela qui m occupe , amp; jg pg penfe qu’i me „ préparer, afin qiul faffe de moi tout ce qu’ilnbsp;„ lui plaira. Apres avon dit cela, elle demeuranbsp;quelque temps les yeii^x fermés comme dans uiienbsp;profonde adoration gt; amp; elle fut sufuite piès d’uncnbsp;heure fans parler.

Port-Royaf en 1661. Jum,

ils y avoient fufEfamment marqué la diftindion C h a n qu’il falloit faire entre ce qui appartenoit a la foi XUi.nbsp;6c ce qui n’etoit ^ue de fait, toutes les perfonnesnbsp;qui aimoient la verité, croiyoient qu’on pouvoitnbsp;ligner fans crainte enfuite de ce mandement. L’onnbsp;nous y obligea par cette raifon , mais ce ne futnbsp;pas fans d’extremes repugnances de notre part,nbsp;quoi qu’a la fin nous nous foumimes aux lumiéresnbsp;des perfonnes de qui nous prenions les avis 6c quinbsp;nous firent voir que dans une occafion Se cettenbsp;importance, il ne falloit pas donnet fujet au lean-dale qu’on prendroit de notre conduite, fi par uanbsp;fcrupule qui n’avoit pas affez. de fondement, onnbsp;refulbit de rendre cette marque de foumiffion aux

puiD

„ Croyés-raoi, mes enfans, dit-elle une autre-„ fois a fes Religieufes, croyés-moi de ce que je „ vous dis, on ne Igait ce que e’eft que la mort,

„ amp; on n’y penfe point. Pour moi, je 1’ai appré-„ hendée toute ina vie : J’y ai toujouis penfé,;

,, mais tout ce que j’en ai imaginé eft moins'que „ rien en coroparaifondeceque e’eft, decequejanbsp;„ fens amp; de ce que je coinprens a cette heure.

„ II ne faudroit que cette penfée pour nous dé-,, tacher de tout. Tout le monde m’eft moiusqiie ,, rien inaintenant. Je me trouve dans une fépa-„ ration telle de toutes chofes , qu’il me feniblenbsp;,, que tout ce que je vois amp; tout ce que j'entensnbsp;„ ne fqauroit entrer dans inon efprit pour y tenirnbsp;,, la moindre place 6z le divertir de cette occupa-„ tion qui le poffede tout entier. De la nianierenbsp;„ que je coniiois ce que e’eft que la mort.je nenbsp;,, fgaurois plus comprendre comment un chrétieunbsp;,, qui a la foi, peut penfer, peut s’inquiéter, amp;

„ peut s’occtiper d’autre chofe en toute fa vie,

,, que de fe fouvenir qu’il fautmourir,amp; qu’il faut ,, fe préparer pour cette heure fi terrible.”

Lorfque Mr. Singlin fon confeffeur, qui étoit obligé par un ordre de la Cour de fe rétirer comme les autres, la vint voir pour la derniere fois;nbsp;après qu’elle lui eut parlé de fes peines amp; qu’ellenbsp;eut regu fes avis , eWe lui dit d’une voix toute mou-rante, car elle étoit extrémement mal ce jour-14:

„ Je ne vous reverrai plus mon Pere; mais je ,, vous promets que je n’aurai done plus peur dcnbsp;„ Dieu.” Et en eft'et depuis cela elle fut plus ennbsp;paix. Etau bout de quelque temps comme elle pat-loit encore de la mort avec crainte, auffi-tbt qu’unenbsp;de fes Religieufes 1’eut fait fouvenir de cette pro-meife qu’elle avoit faite, qu’elle n’auroit plus peurnbsp;de Dieu, elle leva les yeux au ciel amp; dit: „ Unbsp;„ eft vrai, fa miféricorde eft éternelle, amp; j’efpd-„ rai en lui.

Elle regardoit tellementla inafndeDieu dans tout ce qui lui arrivoit, qu’elle ne pouvoit fouffrir qu’onnbsp;s’en pritaux homines, amp; ne permettoitpoint qu’onnbsp;dit rien qui témoignat du relfentiment ou du mépris de la conduite de ceux qui affligoient fa Mai-fon, voulant qu’au lieu de s’en entretenir , onpriitnbsp;Dieu pour eux , comme I’Evangilenous le commandnbsp;de.

1. Tout ce qu’on fait, tout ce qu’on a deifein de y,, faite coiure nous,dit-elle enune autre,occafion,

.• je:

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Port-'Royal, en. i^dl. Juta.

quot;Rclatian de cc qui deft pa-Jfd d puiflances Eccléfiaftiques. Ainfi nous ligiianaes cenbsp;A-iil. Mandement Ie 33- Juitgt; a vee heaucoup de peme.nbsp;Nous croyonsquece fut ce jour, quoiqu’on n’ennbsp;aïe pas une entiére certitude ; amp; la ,M. Angeli-que qui étoic trés mal, témoigna qu’elle avoir denbsp;la joie de ce que la tnaladte lui étoic un fujer Ié*nbsp;gitime de ne Ie pas faire, nepouvant y avoir qu’u-neabfolue néceilité qui dut contraindre a prendrenbsp;pare en^quelque maniere que ce fut a eet ouvragenbsp;de ténébres amp; a ce myftere d’iniquité.

M. Bail fir paroitre dans ce tems qu’il étoic fort mal fatisfait de ce Mandement des Grands-Vicaires, amp; corame c’cft un bon-homme qui dienbsp;fouvent des chofes par finiplicité a quoi il nenbsp;prend pas garde, parlant a quelques uncs de nousnbsp;fur ce iujet, il rapportoit les divers avis de plu-fieurs perfonnes, amp; que les Janfeniftes en triom-phoient; „mals nous autres nousmachinonsquel-quechofe, amp; Fon verra s’iis y trouveront leur

compte. ”

Une de nos Sceurs fit un fbnge vers ce teiros-la qui fut inrerprécé par ce qui arriva depuis. Car lorfqu’on fe fejouïlToit davantage de la force quenbsp;Dieu donnoit a Mrs.lesGrands-Vicaires pourfou-tenir leur Mandement contre les menaces qu’onnbsp;leur Mloit de la Cour pour les obliger de Ie re-trafler, eUe vit un Grand-Arbre tout fleuri dontnbsp;elle admiroit la beauté. Et comme elle Ie regar-doit, elle fut furprife de voir qu’il tombat parnbsp;terre en un moment; amp; quelqu’un lui dit: „ Nenbsp;„ vous en etonnés-point, il n’avoic point de ra-

„ cines.” „ je in’en foiicie comme de cetce mouche, en chaf-„ fanc une mouche qui étoitdevanc dies, Ce qu cite die d’une maniere fi animée cie foi de amp; réfolutioii,nbsp;queqiiand on 1’encendit palier de forte , on croyoit

n’avoir plus peut de rien.

Madame la Ducheffe de Chevreufe lui ayant té-

moigiié, qu’eüe admiroit fa fermeté amp; fa conftance r.u milieu de la perféctuion !a plus fenfihle; Cettenbsp;Mere lui répondit avec une force étonivantc: ,;Ma-,, dame, qudnd il n’y aura plus de Dieu. je per-„ drai courage, inais tant que Dieu fera Dieu.j’e-

„ fpererai toujours en lui.”

Parlant 4 une Dame fur ie fujet de la perfécu-tion, eile lui dit; „ Certainement, Madame,Dieu 5, fait toutes chofes avec une admirable Sageffe amp;

” Riande bonté. Nous avionsbefoin de tout arrivé pour nous humilier. 11nbsp;” I dangereux pour nous de deiueurer plusnbsp;,, long tems dans notre abondance. II n’y avoicnbsp;„ point en f rance deMaifon qui fut plus comblée desnbsp;„ biens fpirituels de l’inftruftion amp; de la bonnenbsp;„ conduite. On parloitde nous par tout. Croyés-„ moi, il nous étoic néceffaire que Dieu nous hu-,, mili4c. S’il ne nous avoit abaiffées, nous ferionsnbsp;„ peut être tombées. Ces hommes ne f^aventpasnbsp;„ pourquoi ils font les chofes: inais Dieu quinbsp;„ fert deux pour fes delTeins, ie f^aic bieii.”

Nous ajouteronsici l Oraifonfuivante, non feuie-«ent pour Ia confer ver, mals encorepour faire voir

C H A f. XiV.

C H A P ,I T R E XIV.

Awlnguiti duxer. Ma7ide7nejit des Gr^ids-Vicaires de Paris. Les y-éjhitfs neeit foxt contentsnbsp;^ font tout leurt efforts pour ohtenir un arrêtnbsp;du'‘c07ifeil pour en empêcher la Signature Or#nbsp;exige dss Rehgiei/Jcs de Port~Royal la Signaturenbsp;de ce Mandement. Peims troubles (gL A-ngoiffesnbsp;des Keligkufes dc Port-Royal de Paris dans cettenbsp;exaBioii. Leurs amïs leur Confftllent de figner.nbsp;Blh Ie font enfft, maïs avec explication.

POur donner une connoiffanceplus parlaite det dispoftaons des Rehgieufes de JPort-Royalnbsp;par rapport a ce premier Mandement des Grands-Vicaires de Paris, on croit devoir inférerid ccnbsp;qui eft dit dans la feconde partie de leur Apologienbsp;impnmeeen i66lt;^. depms Ia page n. jusL’a^i»nbsp;page 15).nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Extrait de nbsp;nbsp;nbsp;d^ Reiigieufes dc

Ry,,a,oir dreiTe p„ „„ dSCSÏ.'j? redonnerla paa a 1 Egl A; amp; Papprobation folem-nelle que Meffieurs les Cures de Paris, comme té-moms de la dispofition de tous les Eccléfiaifinues

fe.c dk. voir ,rKl

i nbsp;nbsp;nbsp;dtoit toute remplie de» gran

ges vérités de Ia grace de Jefus Chrirt avanc mêine qu elle en euc entendu parler.

Oraifon que la Mere Marie Angelique Arnauld fic en 1632. étant Maltreffe des Ènfans, « enlintenbsp;d’une retraite qu’elle avoir coftunne de faire tous

pite te faL™* ai»'

la Grace.

ro Dieu Eternel, vive fource de tout être, amp; fofitien de toute vie, je viens avous comme 4monnbsp;Origine amp; derniere fin, pour trouver en vous cenbsp;qui me manque, qui elf la force de vous rendrenbsp;ce que je vous dois; bonté infinie, regardez votrenbsp;ouvrage, qui fans cette grace eft tant imparfaite,nbsp;amp; inifémble! Donnez-la moi par les mérites de vo-tre Fi!s luon fauveur Jeftis Chrift. Uniffez mon efpricnbsp;au ften, afin que je répare Ie crime d’Adam, ennbsp;vous rendanc les devoirs qu’il vous a deniés, amp;nbsp;que dans cette divine union, je vous ainie, jenbsp;vous adore,écaccomplilTe ajatnais votre trés faintenbsp;volonté. Separésmoi d’Adam, de fa vie amp; de fesnbsp;voies, amp; que je fois inféparableinentunie é Jefusnbsp;ninn fauveur, que vous m’avez doniié pour vie amp;nbsp;pour vole.]

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0.6 nbsp;nbsp;nbsp;Relation de et qui s'ejl fajfé

'C H A r. libre ft Gncefe de cette grande Eglife llir Ie moyen X1,V. d’appai.fer ces conteftations. Au lieu qu'il faut desnbsp;arrêts du Conlèil pour faire figner les autres Mandements , amp; qu’en ótant ie poids de l’autorité Séculiere, on verroit clairement qu’il n’y auroit presnbsp;que perfonne qui fe portat a la Signature par con-fcience, il fallpt au conti'aire des arrêrs du Cusnfeilnbsp;d’Etat pour empêcher quon ne lignat celui-la, amp;nbsp;Ens cela tous les Ecciéfiaftiques fe feroient por-tés a k figner avec joie. II faut pourtant recon-.noitre que ceux qui Favoicnt drelïe deiirant mena-ger les Evêques, amp; fe ménager eux-mêmes ennbsp;avoient concerté les tcrmes avec tant d’addreffe,nbsp;que les caufes’ellèntielles qui détcrminoienc nette-jnent la Signature ƒ ne Signifier iacréance qu’al’é-sard de lafoi, y étoient un peu cachées, amp; qu’ilnbsp;^loit quelque attention pour les reconnoitre.

Neanmoins nonobftant eet abbaifièment, les Doéleurs les plus perfuadés de l’innocence de jan-l'enius crurent qu’on Ie pouvoit Signer en con-fcience, amp; que la vérité n’y étoit pas bldiëe; Etnbsp;c’eft pourquoi s’il n’eüt tenu qu’a cch pour avoirnbsp;la pak, il y a fujet de croire qü’iis s’y fuiïènt rc-Iblus.

Mals ^uand on vint a Ie propofer aux Religieu-fês, il n’eü pas imaginable combien FEmbarras .des paroles de ce Mandement leur caula de troublenbsp;amp; d’inquiétude, amp; combien elles eurentd’averlictnnbsp;de 1’addreflè qui y parroilfoir. Comnie cUesnbsp;avoient accoutumé d’avoir toujours le‘coeur fur lesnbsp;lévres, elles ne .pouvoient digérer ces inanieres dcnbsp;parVèr fi éloignées de leut eCprit. Et qiioi-qu onnbsp;leur dit que ceux en qui elles avoient Ie plus de Cic-ance eroyoient qu’on Ie pouvoit ligner en con-fcience , amp; quelqaes raifons qu’on leur alieguknbsp;pour lejuiMikr,!’} fat impoffible de merrre pleine-.ment leur efprit en repos for ce point. Elles firentnbsp;done Confulter quelques Dodeurs de ieurs amisnbsp;fur ce qu’elles pouvoient faire; amp;c pour les inftrui-re de leurs fentiments, elles écrivirent cette Let-tre-ci a Fun de ceux que,devoicaffifter a cette deliberation.

5, Ayant fquque vous deviez vous voir tous,

amp; déliberer de ce qui nous regarde touebant ” Faffaire dont il s’agit,notre Mere a voulu, tnonnbsp;„ Pere,que je vous prévinflé des railbns qui fontnbsp;5, pour nous, afin que vou's 'fqadhiés nos fenrimens,nbsp;,, amp; que vous apprenics celui de M. N. qui etinbsp;„ fort pour nous. 11 eft done queftion que la plu-55 part de nous ont de la peine a démêler les ob-55 feurircs du Alandenrent, pour y trouver lebonnbsp;w fens q-yi fauve la vérité amp; la confcience deceuxnbsp;w 9“‘ V'^qmpvennent j amp;: elles font au contrairenbsp;„ riappecs norrlUementde la'clarté du formalaiienbsp;» fife. j*’' *y^fenc jamais feu être tel qu’il eft.nbsp;,, ( Elles n avoitfflt done vii aucun des Ecrits faitsnbsp;^ fur ce lujct: car elles n’auroient pu ignorer ce

que-e’etoit qae le foi-mtiakirc.) De forte'qu’elles

ont même pliss de iteine a Ic ftgner, Fayant vu,

a Tort-Royal, en ifitii. Mai.

„ qu’elles ne fe l’étoient figuré atip^avant de „ les y oblige!'. N’eft-ce pas blelfor lal confciencenbsp;„ foibe qui ne peut pas êa-e perfoadée par I’autori-„ té, quand ellc ne vok pas ckir dans ia faifounbsp;„ dont on fe fert pour lui impofer une loi qu’ellenbsp;,, croit qui Faccable; Er de vouloir entrer dansnbsp;55 de gi'ands Eclaircilfcmens pour prouver commanbsp;„ quo! fous des termes adroits, amp; qui ne fontnbsp;„ pas d’abord fi inrelligiblcs, on a levé les diïfi-„ cultes amp; fait la diftindion des choles fi difiê-„ rentes .qu’on avoir expics embroüiliées dans lenbsp;„ formulaire? outre que peut-être quelques unesnbsp;„ auroient peine a la bien entepdre,c’^ que ,celanbsp;,, paroitroit entierement contraire ala proteftationnbsp;„ qu’on a déja faite, qu’on ne nous parle jamaisnbsp;„ de routes ces cholês, amp; que nous n’en fom«nbsp;3, mes iniftruites en aucune auaniere. De fotte quenbsp;,, tout coiïfideré, nous ne voyons toujours pointnbsp;„ d’antte voie pour faire que tout fe paffe dansnbsp;3, Funion parmi nous , que de mettre toujours 4nbsp;„ la tece -de nos fignatutes ce que nous avions faitnbsp;„ ii y a queique terns, qui ayant une apparencenbsp;„ fort fimple, amp; paroifiant n’avoar point d’autrenbsp;„ butjque de.nous juftifier, non feulement desEr-„ rents parricuberes des cit^q propofitions, inaisnbsp;„ auffi detoutesies autres qtfon nous attribuecom-„ nre en ayant, une occafion favorable par cettenbsp;„ fignature, nè pourra déplaire ni a Meffienrs lesnbsp;,, Graiïds-Vfcaircs 3 ni k M. Bail, 8c fatisfera en-„ tiOTctnent ks doutes de confcience de rou tes cel-3, les qui ont repugnanoe a figirer.

„ Voila,inon Pere, le fentimentde notreMerc „ (Sc de nous routes. ^ M. N. y entte tout a fait’nbsp;„ amp; M. D. ne s’en éloigne pas. Soyez-nous en-„ core plus favorable 3 amp; puftque nous .fommes ennbsp;„ tm terns ou 1’on ne peut fauver la vérité, fau-

ves au moins nos confciences par la force de vos „ Confeils, amp; par le poirvoir de votre charité,amp;nbsp;„ de yospricres que je vous demandepourmoiennbsp;,, particulier, qui me fens tout a fait accaWée denbsp;„ 1’Etat ouje vois la Mere Angeliquedans lacon-„ jondlurc de celui ou eft la Maifon. Que nousnbsp;3, fommes heureufesde fq-a voir que Jefus-Chrifteft

le même aujourd-faui qu’il étoit bier tk qu’il fera „ dans tous les tiecles, FAatle amp; Fappui des pau-55 vres.“

Ora ne crut point dans cette deliberation fe devoir oppoler a la réfolution de ces fiiles. Et quoi-•que 1’on fut perfuadé abfokiracnt parlant, que le premier Mandement fe pouvoit figner fins réftri-ólion, on éftima néanmoins leur fmceritc. Et ain-,fi ce A4andement tout bon qu’il étoit ne fut fgnénbsp;pat les Reijgieufes de Paris qu’a vee une tére ou elles .declaroient qa’elles embr^ficfient labfoluitnent amp;nbsp;Xans'teferve lafoi de TEglife Cathobque; qakHesnbsp;condijmnoient touces les EïKH.irB qu'dle cOndo'mpe,nbsp;'amp; que leur -Signatiire 'étoit un cérno^gnage de cettenbsp;difpoficion. Gfeft afnfi que les chofo fe pafférenrènbsp;Paris fur le fujet do preroier Mandement.

-aiA-

C H A XIV.


-ocr page 79-

r.j . nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ïf

C ri A fl XV.

G n Aï. XV.

donne a Rouen- k jour de la Vk-rge a ceux. qui y véüffitfent le mieuxnbsp;qa’on y eavoye de route la France.

Qui l’oQt connuë dans la Religion ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..arvkhr,» k Grandeur

A P 1 T R E XV.

i « ?«' -‘J* ” ^ nbsp;nbsp;nbsp;S oi»»« k p.iK foquot;

sen ttii-l^nt, nbsp;nbsp;nbsp;2^ i„ ;— \cl conception de la

^ quoi-Mais ceux


' ,. 1____; —

Le premier Mandermnt des Grands-Vicaires d; V'a ris prodxit dans ldêrt~Ë.eyal des Champs ^ des agi'nbsp;(dedes pciues eiscare plus grandcs


Rtligseujes ^entre les mellcs fiirewt la Supeneur.^ nbsp;nbsp;nbsp;P ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;édifianr ouq

é‘ la jouprkure. Celk-cy {laSeur EupiöênssSeu nbsp;nbsp;nbsp;J humiiiré, fa foumitüon, Ibn

do M. Fafial) écrit a M. Ar,mul un: e, jj^^biffance, fa modeftiej tous les talents de fou pleine de courage amp; ^ contn tante sgnnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^gjjgjjjgnc couverts de leclat de fes ver~

ture ér- le Ma^devmit. nbsp;nbsp;nbsp;qu’on avoir peicea Jes appercevoir. Ses Supé-

r!kngt;-res a'fira- rieurs amp; Confelkurs n one jamais éprouvé en elie

MAis il nbsp;nbsp;nbsp;fC)uoi- aticune conrradiaioo quelque chofe qu'il leur aic

«om a Port-Royal ^ nbsp;nbsp;nbsp;de p!d de lui commander; ce qm doir foire juger'

que les Religieufes de Paris euR-Ot amp;ran nbsp;nbsp;nbsp;combien violente devoir etre la douleur qui la

lesavertir de tour, nbsp;nbsp;nbsp;ilétoic poalR a écrlre la lettre dont je m’ea vais raV^-

difficulres, je ne fqai neantnoins co ,, nbsp;nbsp;nbsp;ter l extrait,

arrivé qu’on avoir été plm nbsp;nbsp;nbsp;p,r une EHe avoir deffeln en 1’éciivant de Faddrefl'er i

re. Eües requrent nbsp;nbsp;nbsp;le mwde le k Suiur Angelique de bnint Jean, amp; c’eft a elle a

aurre voiej elles «PP'^i^obliger a k llgnertcl qui elle parley rnais enfmte elle crut 1’a-devoir a-fignoit, amp; nbsp;nbsp;nbsp;l°^aae détok Pavis ds kurs IMonlieur Arnauld mi menie dans 1 affurancequel-

X aSk ins leur donneraucun éckirctiie- k avoir qu il ne fe blelkvoit pas de k durete des principaux anmnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^nk dans termes dont elk, fe fervoit quoi q^ds k regardaf-

kur dpnt. «...eia

Sc fi violentes, qu’on peut juger par k quel crime moms o une nbsp;nbsp;nbsp;-j-»— .......

c’eft que d'inquiéter des filles confacrées a Dieu amp; eik tétnoignoit quelle Tavoit^Ic^^-^^ nbsp;nbsp;nbsp;queile

de gêner leurs confciences en les niectant fans rai- dans le transport d’une donkur ev

mii ne les regardent point. avoir été failie aprèsla Communir.n^™'quot;^ i

Ges gens uu nbsp;nbsp;nbsp;ui font tous charnels, amp; que k fignature a la quelle on le ’ psufée

qui ne font touchés que des chofes groffieres amp; nbsp;nbsp;nbsp;contraire Ua fmceriré GKv.ivnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;obliger

i - nbsp;nbsp;nbsp;¦— thrtes oien juger de cette lettre au’en EjaS^oS'

S ks mit en des pernes ll exa'êmcs fent plus que pc. onne. kUe raccompagna^néan-ïi^f.vSntes qu’on peut juger par la quel crime rnoms d une Lettre fort oblig^nte dans k qudk ¦ -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r!ps filles confacrées-a Dieuöc elk tetnoignoit quelle lavqitccrite tour de fuite'

Les gens du monde qui lont tous —,, nbsp;nbsp;nbsp;,

qui ne font touchés que des chofes groffieres amp; fF®*^eegt;ntrairealalincerité Chréfi«n

fenfibks, ont de la peine a s’imaginer cesïoTtes nbsp;nbsp;nbsp;tie cette lettre miVnnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

de peines paree qu’ils ne les rellèntent jamais, amp; ete ecrite par une fillenui «r ,^'^PPtgt;fant qu’elle k que pourvu qu’on ne touche point a Jeurs bkns eloignce de toutes forf Jc .f naturellemenc trés

h leasts corps^'ou aleur bonneut, leur ame eft tou- doit pas s’étomS ^et nbsp;nbsp;nbsp;^ -

jours en un tres pand repos pop le refte. Maïs toutes ces conteftations, paree Quelle étoir . ceux quj ont quelqu expcnence del Etat d uneame aflèz alt;rce dans la Relio-i^^Xr o quot; if ^ «toic entree

lt;,„.„ïpo,„td-A.k»rFo„r.ou,«techofad=h

quand on la veut oDiiger a mit quelle juge contraire a ia pureté. de foil Amour,

amp; que eek caufe aux perfonnes les plus moderées des convulGons fi violentes qu’eUcspourroientpaf.nbsp;fer pour de grands exces, li 1’ardeur du zèle dontnbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.P.*”®’!! ne coufumoitce qu’il pourroit y avoir

de defekueux. nbsp;nbsp;nbsp;unbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

C eft le jugement qu’on doit faire de ce que je me fens obligé de rapporter de la peine que ce mandement fit a une Religieulê qui eff morie préfente-ment, amp; qui étoitalors Soüprieure a Port-Royal uuu..

desChamps. ElkétoitSa:ur deM.PafGal,amp;s’ap- ^ grand hazaMlu

plloit en Religion la Sceur Euphemie. Ceux qui „ effet de k Providen^ï’rT f’ont connuë dans le monde fqayent qu’elle avoir „ plus d’égard-a nn?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;©n avoit eu

ua Efprit fi Eminent qu’il a paffe a vee raifonpour nbsp;nbsp;nbsp;^

¦un cfpéce de prodige, amp; il fuffit de dire qffa Page de creize atw elle faifoit des vers Eranqois qui

Dieu, fqavent afièx que tous les raaux du monde coup concribué a lui donaer le délir de k vie Rene font nen en comparaifon de ce quelle endure ligieufe. quand on la veut obliger a faire quelque chofe

-..=11- r-ontraite a k purete. de fon Amour,, MA TRES CHERE SOEUR,

„ Le pea d’Erar qu’on a fak jusqu’ici de nos

difficulty fur lea affaires péfentes, m’Etnoé

„ chermt de kspropofer encore a préfent vnvïL

„ corobien peu on s entend de loin ft la T

„ pouvoit fe differer. Je crois être

„ vous dire que routes celles que i’écrivi^

„ Mere ne regardoient que k iVknd ^

„ nous etoit tombé entre lec L

„ grand hazard du monde j-P®.'' nbsp;nbsp;nbsp;P^^*

„ effec de la Providen^^'^’r?

„ plus d’égard J ^ Dieu, fi ©n avoit eu

„ quelque effe« nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eut eu

hkn que I’on pretend

„ que par notre Signature on ne nous demande que

« k

-ocr page 80-

28 'Relation de ce qui s’efi paffe „ Ie relpe£l:, c’ell a dire Ie filence pour Ie fait, amp;nbsp;,, la creance pour ce qui eft de la foi. Mais lanbsp;,, plupart défiroient de tout leur coeur que Ienbsp;„ Mandement fut pire, paree qu’au moins on Ienbsp;jj rejetteroit avec une entiere liberté; au lieu quenbsp;jj plulieurs feront comme contraints de Ie rece-„ voir, 6c qu’une fauflè prudence amp; une verita-,, ble lacheté Ie fera embralTer a plufieurs autres,nbsp;„ comme un moven favorable de tpettre auUinbsp;,, bien leurs perfonnes que leur confcience en fu-reté Mais pQur moi, je fuis periuadee que lunbsp;’’ Tune nfl’autre n’y fera’par ce moyen. II n’y anbsp;” que la Vérité qui dclivre véritablement; 6c ilnbsp;” eft fans doute (ju’elle ne délivre que ceux Jqui lanbsp;mettent eux memes en liberté, en la confelTantnbsp;„ avec tant de fidelité qu’ils méritent d’etre con-„ feffés eux mêmes 6c reconnus pour de vraisnbsp;,, enfans de Dieu.

„ Je ne puis plus diffimuler la douleur qui me perce jusqu’au fond du coeur de voir que les feu-,, les perfonnes a qui il fembloit que Dieu eutnbsp;„ confié fa Vérité, lui foient fiinfideles, fi j’ofenbsp;„ Ie dire, que de n’avoir pas Ie courage de s’ex-„ pofer a foufïrir, quand ce devroit être la mort,nbsp;,, pour la Confellèr hautement. Je fqai Ie refped:nbsp;,, qui eft du aux premieres Puiffances de l’Eglife.nbsp;„Je mourrois d’auffi bon coeur pour Ie confer vernbsp;„ inviolable, comme je fuis prêce a mourir, avecnbsp;„ l’aide dé Dieu, pour la Confeifion de ma foinbsp;„ dans les affaires préfentes. Mais je ne vois riennbsp;,, de plus aifé que d’allier l’un a l’autre.

„ empêche tous lesEccleiiaftiquesqui connoiflént „ la vérité lors qu’on leur prefente Ie formulairenbsp;,, a Signer, de répondre; Je fcai Ie refpeél que jenbsp;„ dois a M. M. Les Evêques, mais ma conicien-„ ce ne me permet pas de Signer qu’une chofe eftnbsp;„ dans un Livre oü je ne 1’ai pas vuë 6c aprèsnbsp;„ cela attendre en patience cequien arrivera? quenbsp;3, craignons nous? Ie banniffément pour les Sé-„ culiers, la disperfion pour les Religieufes, lanbsp;„ faifie du temporel, la prifon amp; la mort fi vousnbsp;„ voulés? mais n’cft-ce pas notre gloire, amp; nenbsp;„ doit-ce pas ctre notrejoie? Renongons a 1’Evan-” gile OU fuivons les maximes de 1'Êvangile, amp;nbsp;’’ eftimons nous heureux de fouffrirquelque chofenbsp;pour la juftice.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

„ Mais peut-être on nous retranchera de IL-„ glife ? mais qui ne fgait que perlbnne n’en peut 51 être retranché malgré foi j Sc que l’Efpfft denbsp;55 Jéfus-Chrift ctant Ie feul qui unit fes membresnbsp;« a lui 6c entr’cux, nous pouvons bien être pri-5, ves des marques, mais non jamais de Teffet dsnbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tant que nons conferverons la

„ enante fans laquelle nul n’eft un membre vi-„ vant de ce faint corps? 6c ainfi ne voit-on pas 3, que tant que nous n’éleverons pas autel contrenbsp;3, autel, 6c que nous demeuretonsdans les termesnbsp;33 d’un limplegemiffement, 6c de la douceur avecnbsp;3 la quelle nous porterons notre perfécution, lanbsp;” chqrité qui nous fera erobraffer nos Ennemis,

Chat.

XV.

a Port-Royal, en nbsp;nbsp;nbsp;Mai.

„ nous actachera inviolablement a l’Eglife; 6c il Chap. ,3 n’y aura qu’eux qui en feront féparés, en rompant XV.

,3 par la divifion qu’ils voudront ftire, Ie lien de „ la charité qui les uniflbit a Jéfus-Chrift 6c lesnbsp;,3 rendoit membres de fon corps.

3, Helas! rna chere Soeur, que nous devrions „ avoir de joie f: nous avions mérité de foufffirnbsp;„ quelque notable confufion pour Jefus-Chriftnbsp;„ maïs on a donné trop bon ordre a l’Emnêrhprnbsp;„ lorfqu on deguife tellement la vérité que Fes plusnbsp;„ habiles ont de la peine a la reconnoitre iFidnbsp;„ mire la fubhmitc de Féfprit, 6c je vous'avouenbsp;„ qu il n y a nen de mieux fait que Ie mandementnbsp;„Je louërois trés fort un Hérétique en lamaniercnbsp;3, que Ie Pere de familie loiioit Ion dépeiifier s’ilnbsp;,3 s’étoit auffi finement échappé de Ia condamna-„ don. Mats des fidèles, desgens qui connoifléntnbsp;„ 6c qut foLitiennent la vérité 6c l’Eglife Catholi-„ que, ufer de dcguifem^ent 6c biaifer3 je necroisnbsp;„ pas que cela Ie loit jamais vu dans les liécles paPnbsp;„ fes; 6c je prie Dieu de nous faire tous mourirnbsp;„ aujourd-hui, plucót que d’introduire une telienbsp;3, conduite dans fon Eglife. En vérité, ma che-,, re Soeur, j’ai bien de la peine a croire que cet-3, te fageflè vienne du Pere des luiniéresj Maisnbsp;„ plutót je crois que c’eft une révélation de lanbsp;„ chair 6c du fang. Pardonnez-moi, je vous fup-5, pile, ma chere Soeur, je parle dansl’excèsd’u-3, ne douleur a quoi je fens bien qu’il faudra quenbsp;„ je fuccombe, fi je n’ai la confolation de voirnbsp;„ au moins quelques perfonnes fe rendre volon-3, tairement viédmes de Ia ve'rité, 6c protefter parnbsp;„ une vraie fermeté, ou par une fuite de bonnenbsp;3, grace contre tout ce que les autres feront. Jenbsp;3, fgai^bien qu’on dit que ce n’eft pas a des Fillesnbsp;„ a delende la vérité, c’eft a elles a mourir pournbsp;,3 la vérité.

„ Je crois que vous fgavés aflèz qu’il ne s’agit ,3 pas ici feulement de lacondamnation d’un Saintnbsp;„ Evêque, mais que fa condamnation enfermenbsp;„ formellemcnt celle de la grace de Jefus-Chrift,

„ 6c qu’ainfi fi notre liécle eft affex malheureux „ qu’il ne fe trouve perfonne qui ofe mourir pournbsp;„ un jufte , c’eft Ie comble du malheur de nenbsp;,, trouver perfonne qui Ie veuille pour la jufticenbsp;¦„ mêrae.Neft-onpasau moins obligé de demeurernbsp;„ ferme, Enforte qu’on ne donne point ftijet denbsp;„ croire qu’on aic ni condamné ni fait femblancnbsp;„ de condamner la vérité. Vous me dirés peut-„ être que cela ne nous regarde pas a caufe denbsp;„ notre formulaire particulier; mais je vous ré-„ pondrai deux choles fur cela- Tune que S. Ber-„ nard nous apprend avec fa maniere admirablenbsp;„ de parler, que la moindre perfonne de l’Eglilênbsp;„ non feulement peut, mais, qu’elle doit criernbsp;5, de routes fes forces loriquelie voir les Evêquesnbsp;5, 6c les Pafteurs de l’Eglife dans I’Etat oii nousnbsp;55 les voyons; qui peut trouver mauvais, dit-il,

5, que je crie, moi qui fuis une petirc brebispour „ tacher d’éveiller mon Paftcur que je crois en-

dor-

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connuiiiaii^w vj.— j--------- -

faire par la crainte de mon peril j car qui me 3, dcfendra quand mon Pafteur lera dévoré? cenbsp;„ que je ne dis pas pour nos Peres amp; pour nosnbsp;„ amis ^ Je fgais qu’ils ont une auffi grande hor-j, reurque moi des deguiferaens,maisjele dis pournbsp;„ letat General oii elt I’Eglife, amp; pour me ju-„ icifier enversmoi-memedel'intcrecque jeprendsnbsp;„ a ccia.

„ L’autre cliole que je vous rcponds, amp;

„ vous avoue,macnere Sceur,c'ef!: que jen’aipu jusqu’ici approuver entierement votre formu-,, laire tel qu’il eft , j’y voudrois quelque chan-„ gement en quelques endroits. Le premier eftnbsp;„ au commencement; car il me femble dur, etantnbsp;3, Ce que nous Ibmines, de nous offrir ft libre-„ ment a rendre compte de notre foi. Je le voudrois faire néanmoins, mais avecun petitpréam-bule qui en otat la conlcquence amp; le fcandale :nbsp;car v'ous ne doutés pas que ce procédé deligna-ture amp; de declaration de foi,eft une ufurpationnbsp;de puiflance d’une conféquence dangereufe;nbsp;,, principalement cela ce faifant par l’autorité dunbsp;„ lloi j a quoi pourtant les particuliers ne doiventnbsp;„ pas refifter^ mais au moins faut-il qu’il y aitnbsp;,, quelque marque qu’on le fait, fgachant ce quenbsp;„ Ton fair, amp; qu’on ne le fait pas comme unenbsp;„ chole due, mais comme une violence a la quelle on fc rend Ians vouloir faire de fcandale.

quot; nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xmnlt;

on le rend lans vomuu lam, --------- .

„ Le fecond eft fur la fin, oii je ne voudrois „ point que nous parlaffions en tout des decifionsnbsp;„ du Saint Siege i car encore qu’il foit vrai quenbsp;„ nous nous foumettions a ces decifions en ce quinbsp;,, regarde la foi, le commun confond tellementnbsp;„ par ignorance, amp; les interefles veulent tellementnbsp;,, confondre par paffion le fait amp; le droit, quenbsp;„ vous fgaves qu’on n’eii fait qu’une même chofe.nbsp;„ Que fait done votre formulaire, fi non de fairenbsp;3, croire aux ignorans, amp; de donner fujet auxnbsp;3, malicieux, d’aflurerque nousfommesdemeuréesnbsp;„ d’accord de tout, amp; que nous condamnons lanbsp;3, Doftrine de Janfenius qui eft clairement coii-n damnée dans la derniere BuIIe ?

«Je fgai bien qu’on dit que ce n’eft pas a des „ nlles a défendre la vérité, quoi qu’on put direnbsp;” nnetrifte rencontre du terns amp; du renverle-”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ï’ous fommes,que puisqueles Evêques

3, ont des courages de filles,les filles doivent avoir 3, des courages d’Evêques; mais ce n’eft pas ^nbsp;3, nous a defendre la vérité, e’eft a nous a tfaou-„ rir pour la vérité.

„ Pour vous ex'pliquer mieux ma penfee fur ces 3, decifions du Saint Siege, voici une comparaifonnbsp;„ qui m’eft venue en I’elprit. Qpoique tout lenbsp;3, monde fgache que la Sainte Trinite eft un desnbsp;„ principaux points de notre foi, amp; qug Saintnbsp;3, Auguftin confefl’eroitfans doute amp; figneroittrès

« nbsp;nbsp;nbsp;i — '1'’*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;UVÜiï,

de demander en cette matiereraifon de leur Foi „ a des perfonnes qui n’ont jamais donné aucunnbsp;„ fujet d’en douter ^ néanmoins pour éviter lenbsp;3, fcandale, amp; les foupqons que notre refus pour-„ rolt laire naitre, nous temoignons par ce té-33 moignagepublic:quen’éftimant rien de 11 pré-33 cieux que le Thréfor de la foi pure amp; fans mê-lange que nous voudrions conferver aux dépensnbsp;de notre vie, nous voulons vivre amp; mouiir

”£ nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bn'»-

’Relation de ce qui s'efl pajfé Crap,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dormi, amp; pret a être devoré par une bete

•XV. nbsp;nbsp;nbsp;cruelle? Quand jc ferois afTés ingrate pournele

„ pas faire par I’amour que je lui porte, amp; la re-3, connoifl'ance que je lui dois, ne dois-je pas le

njii me

5gt;

d Pott-Rofal, m id^i. Juin. nbsp;nbsp;nbsp;r n *

librement néanmoins ü fon pays étoit occupe ” par un Prince infidéle qui voulut faire nier I’u- ^ •nbsp;” nité de Dieu amp; faire croire la pluralité des dieux,

” Sc que quclques-uiisde nos fideles pour pacifier lei ” troubles que cela excitc-roit, fiflent un formu-” kite de foi fur ce point; Je crois qu’il y a plu-” fieurs perfonnes a qui Ion peut donner le nomnbsp;” dr Dieu amp; leur rendre les adorations amp;c.

” Sans autre explication i Saint Auguftin le figne-” rn t iG fene le crois pas, amp; je crois encore ” moins quille dut faire ^ quoique ce foit unenbsp;” vérité indubitable, ce ne fcroit pas le tern;

” de le dire en cettc maniere. Vous feres aiie-” ment le rapport de la comparaifon.

” On dira peat-etre que notre autorité n’eft pas du poids de celle de Saint Auguftin,amp; quellenbsp;” eft nuUe. Je réponds i.queje n’ai parlé dcnbsp;” Saint Auguftin que par rapport a la feule répon-” fe que vous fites ces jours pafles a tous mesnbsp;” doutes; fgavqir, que 1’on fe rioit de nos crain-” tes,amp; que Saint Auguftin figneroit ce que nousnbsp;” craignons. Mais ce que je dis de Saint Augu-” ftin,je le dis de vous amp; de moi, amp; desmoiii-” dres perfonnes de 1 Eglife: car le peu de poidsnbsp;dc leur autorité ne les rend par moins coupa-bles s’ils 1’employient contre la vérité. Chacunnbsp;fgait, comme Monfieur de Saint-Cyran le ditnbsp;” fouvent, que la moindre Vérité de la Foi doitnbsp;” cere défenduë avec autant de fidelitc que Jefus-” Chrift. Qtfi eft le fidéle qui n’auroit point hor-” reur de foi-mcme, s’il fe pouvoit faire qu’il fcnbsp;” fut trouvé préfent au Confeil de Pilate, oü ilnbsp;„ auroit été queftion de condamner Jefus-Chriftnbsp;„ a la mort, s’il fe fut contenté d’une manierenbsp;,, d’opiner ambigue par la quelle on eut pu croi-„ re qu’il etoic de I’avis de ceux qui le con-, damnoient, quoi qu’en fa Confsience amp; felonnbsp;fon fens, lés paroles tendilTent a le deUvrer?

” Poulfes la comparaifon jusqu’au bout je vous

r enSupplie. Ma Lettre n’eft déja que trop longue.

Ainli, ma Chere Sceur, voik ma penfee fur

” UeTla^ête^ Man^iement ces paroles: com-« “ 5 t Pianorance ou nous fommes, tout cc ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peitdéfirerde nous par la fignature qu’on

” nous propofe, e’eft un temoignage de la iince-” rité de notre Foiamp; de notre parfaite foumiffion ” a I’Eglife, au Pape qui en eft le chef, a iMon-” feigneur i’Archéveque dc Paris notre Supérieur,

” quoique nous ne croyious pas qu’on ait droit „ de demander en cette matierernifnn Ac.


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iRelation de ee ejui -s'efi pajfe d Tort~Rojal ^ en 1661. yidn.

30

humbles Filtes dc l’Eglife Catholique, croyant ,, tout ce quclle croic, amp; ctant prctes de mourirnbsp; pour la moindre de fes Vérités.

,, Prions Dieu, Ma chere Soeur, qu’ilnoushu-5, milie amp; nous forrifïe, puifque 1'humiltcé fans „ force, amp; la force'fans humilicé, font auffi pté-5, judieiables Tune que Taucre. C’eft ici plus quenbsp;„ jamais,, Ie tems de fe fouvenir que les timidesnbsp;5, font mis au même rang que les parjures amp; lesnbsp;exécrables. Si 1’on fe contente, a la bonnenbsp;heure. Pour moi fi la chofe depend de moi, jenbsp;” ne ferai jamais autre chofe ^ du refte arrive cenbsp;” qui pourra, la prifon, la mort, la difperfionnbsp;” amp;: la pauvreté, tout eek ne me femble rien ennbsp;” comparaifon de l’Angoiffe oü je pafferpis Ienbsp;” refte de mes jours, fi j’avois été li malheureufenbsp;’’ que de faire alliance avec la mort en une fibel-„ Ie occafion de rendre a Dieu les veeux de fide-„ lité que mes lévres ont prononcés.

„ II m’eft indifferent de quels termes on ufe pourvü qu’on n’ait nulfujet de penfer que nousnbsp;„ condamnons ou la grace de J. C. ou celui quinbsp;„ 1’afi divinementexpliquée. C’efl: pour eek qu’ennbsp;„ mettant ces mots, croire tout ce queft’Eglifenbsp;„ croitjj’ai omis, amp; condamner tout ce quellenbsp;condamne. Quoiqu’il foit vrai que je condam-ne rout ce que FEglife condamne ^ mais je croisnbsp;qu’il n’eft pas temps de Ie dire, de peur qu’onnbsp;,, ne confondc l’Eglife avecfesdéciftonspréfentes,

comme feu M. deS. Cyrana dit que les Payens „ ayant mis une idole au meme lieu ou etoit lanbsp;,, Croix de none Seigneur, les fidéles n alloientnbsp;„ point adorer la Croix, de peur qu’il ne femblatnbsp;.,, qu’ils alloient adorer 1’idole.

C Tl A P.

XV.

Chat.

XVi.

CH AP IT RE XVI

Jha Mere Marie de .Sainte Magdehine (du Rargis) Prieure dcrit ew 7nème Uvips ^lu même ^pour luinbsp;faire part de fes pmnes de celles de la corn-if/iusiauté^ spui fuit en'fi» l’exemple de celle denbsp;Paris mais en ajoutant un plus gr-and ^clairijfe-inent u leur fgnature. 'Maladie cxtre7iie de lanbsp;Mere Prieure. Mort de U Mere Seuprieure. Lesnbsp;¦autres Meligieujes nialades , Tant Idppréhenfwnnbsp;¦d-offenfer -Dieu dans la fgnature avoit ébranlénbsp;leur fanté. jlrrêt du Conjeil qui fufpend.lexé-eation.eUt premier Mandement.

W A Prieure de'Port-gt;Royal des Champs qui ne foufamp;oir paj de moindres peines qu’elle fernbsp;-a ignature, envoyant cette derniere lettre a M.nbsp;¦ ¦ ¦ ¦ ^‘^‘^^^pagna d’une des fienoes dont voici lanbsp;copie.

Ce 23. Juin lös-j.

„ Je rn’erois réfoluë de ne plus patler de.la .natureamp; ie ia repugnance quej’y al,Mais puS-

qiie vous défirez que je vous dife franchc-„ ment ma penfée, je vous avouë avec une cn-„ tiere fincerité ,quejenetrouveriendefi affligeant „ que de voirquel’on demande de nous une cho-,, fe, a quoi nous ne.figaurions fatisfaire fansblefïernbsp;„ notre confcience. C^oique je fois trés ignoran-„ te, amp; que j’éftime beaucoup les lumieres denbsp;,, ces perfonnes, je ne puis comprendre commentnbsp;„ il eft poffible de figner ce formulaire amp; cenbsp;„ Mandement fans déguifementamp; fans dire Ie con-„ craire de ce que nous croyons, puifque vousnbsp;„ fqavés qu’a l’égard du fait qu’il contient, nousnbsp;„ fbmmes dans Ie doute, amp; qu’il nous eft im- .nbsp;„ poflible de n’y être pas, ayant la connoillancenbsp;„ que nous avons d’une parüe de ce qui s’eft paftenbsp;„ dans cette aftaire, II me femble qu’étant en eetnbsp;„ Etat, figner ce formukire, c’eft faire ce quenbsp;„ Jefus-Chnft condamne tant, puis qu’en effetnbsp;„ c’eft rough de la vérité amp; avoir honte de lanbsp;„ confeflër devant les hommes, que de cacher knbsp;„ l’Eglife fa veritable difpofition. Mals je vousnbsp;,, Ennuyrois peut-êcre fi je vous difois routes mesnbsp;„ penfées fut ,ce fujet, qui ne font autres que cel-„ les que ma Soeur Euphémie a marquees dans knbsp;„ lettre qu’elle vous Envoye , a k quelle je nenbsp;„ trouve rien a rédire^ ü non rju’elle parle unpeunbsp;„ trop librement de ceux .pour qui nous devonsnbsp;avoir route forte de refpeft. Mais fans doute,

„ M. vous pardonnerésa fon-ièle, puifque cen’eft „ que cela .qui la portee a parler de cette.forte.nbsp;„Je crois qu’on lui peut attribuer la parole de S,nbsp;„ Paul; Sive mente excedirms Deo. Sive fohriifu-,, mus .^vohis. Car en vérité elle eft tellement pé-„ nétrée de 1’amour de k finccrité, que c’eft ccnbsp;„ qui l’etnpêche de fe modérer en une occafion,nbsp;„ Ou il femble que l’on nous veut obliger a nenbsp;„ pas tém.oigner tout ce que nous avons dans ienbsp;,, coetir avec route la libertc que nous ie déiirons.nbsp;„ Cc . qui tn’eft particulier dans .cette oc'caüon^,nbsp;„ eft qu’il y a long temps que je regarde le.refusnbsp;„ de cette (ignature comme un moyen que Dieunbsp;„ m’ofife pour réparer mes infldélités paiïées, 6cnbsp;,, pour y ktisÉiire par les fuites ,qui pourront ar-,, river de.eerefus. Defoite, M. que je vous puisnbsp;,, aftiirer que.bien loin de craindrek :perfécution,nbsp;,, je la regarde comme Ie plus grand bien qui menbsp;,, puiffe arriver amp; l’unique marque de raon falut.nbsp;„Je fgai bien néanmoins que nousne devons riennbsp;„ faire de mal a propos, mais je ne puis .com-„ prendre qu’il faille ufer de déguifement po.urnbsp;„ détourner une chofe, qui au lieu de nous nuire,nbsp;„ nous fera fans doute trés avaotageufe; amp;.il menbsp;„ ..femble qu’il .y en a aligner ce mandement ,quel-„ qu’addrefte qui y paroiflè. - Vous fqavjés fansnbsp;„ comparaifon mieüx que moi , M . .qu’il n’y anbsp;„ que la vérité qui nous puiffe délivrer. -S’il nenbsp;„ :plait pas a.Dieu que cette délivrance foit tem-„ porelle, -.ne ferons.:nQU3 pas trop heur.eufes;de

„ fquffrir quelque cbofe.pourijecpnnairre.la.tni-

„jfféiicoj^ iafiaie^qailnousiaifeiEe, icnaious re-

'tuant

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gt; »/* nbsp;nbsp;nbsp;« T-üPt^'Ro-y^l-, e?t xS6t .Jmit,

6h a r. XVI.

jteJam» di nbsp;nbsp;nbsp;®nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;horsd'Etatde continuer leurs violences ,$’ileat éte « y*

, nbsp;nbsp;nbsp;l,_.,,2lémentamp;: destéBêbrcs deiavnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ojgxecutécommeiirauroitétéfansdoute-,fi0tt XVI.

„ tivant nbsp;nbsp;nbsp;nous feire jouirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s’y fut point oppele d une maiierefi irréguliere,

du monde, P'i lumieres dc fa fauue venm-

ligion dos plu P nbsp;nbsp;nbsp;quenousfommesobli-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cinquiéme Septembre i66i.

Enfin, M- nbsp;nbsp;nbsp;aue nous nefommes pas

’’ nbsp;nbsp;nbsp;croyent pour un temps, amp; qui^ L^jtre de Mr. Singlin fur k mort de la Soö-

dc ccues qui t ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ tentauon. Voila,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SceurEutkerme Pafcal,dont il eftpar-

’’ rerircnt dans Ie temps de a te nbsp;nbsp;nbsp;, Skre précédent.) Onvoit danscettc^

„ nbsp;nbsp;nbsp;mie Dieumvtïnous accordelagra-^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lues^chofes fur les d^pofitions ou;

ce fujet. Je ® nbsp;nbsp;nbsp;lui difant fi lou-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p,u-e par rapport aux differentsevene-

cequenous nbsp;nbsp;nbsp;ore mo vtr- '^V^rkvie Ceft fecroire plusfagequeDku,

” vent ces paroles Et nbsp;nbsp;nbsp;uue nous ne faf- ^quot;fa/foub aiter plutöt une chofe qu’une autre.

hum veritatis nbsp;nbsp;nbsp;^ demande de.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i-gjoit bkn difficile de vousrten dire fur un

” frons jamais nen centre ce qu r nbsp;nbsp;nbsp;^ foSS vous eft fans doutetrèsfenübie, aulE-bieu

„ nous. nbsp;nbsp;nbsp;rpsLettresfuretit envoyees, A^^^a Sceux Angeliqucde St.Jean ,atoutescelles

Mr. Arnauid, u ^ nbsp;nbsp;nbsp;dureté appatente desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ounoifloient amp; a toatek Maifon. Jerr’en

bicn lom de fe ® nbsp;nbsp;nbsp;eonnodknt paramp;t- juuché que pour_1 amour de vousi car pour

tetmes de nbsp;nbsp;nbsp;fon efpnL.J'^S^^ eUe on s’en dort rejouir, amp; pour moi je ne m’eit

tement 1 extreme mo- nbsp;nbsp;nbsp;. quoiqu d ernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pasattrifter. EUe avoit,comnievouslefcavés,

par k. da l exces de fa . nbsp;nbsp;nbsp;u-ep de ee Man- ^^^coup de confiance en moi. Je cvains toujours

que Tune nbsp;nbsp;nbsp;dif^fid®!^ quinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour ceux amp; celles qui s’y confient.Maisquand Dieu

dement,tl admira leur nbsp;nbsp;nbsp;la fincentc Pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; bonne amp;

— ,tellc amp;

_ nbsp;nbsp;nbsp;—- .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- —;• ‘S'jurr •, je n’en ai de

'nr ks doutes quavoient mi cc wa nbsp;nbsp;nbsp;latrifteflèque parcequejef^aiqu ils’eilfaitun vuidc

, nbsp;nbsp;nbsp;-J «. C N.'!¦•gt;. l ^%—.».J_

ras, enfiqnant Ie Mandement avec ia tête qu’on y qvoit milê a Porc-Royal de Paris, amp; qui leur futnbsp;cnvoyée lorfqu’on leur en demanda klignacure, amp;nbsp;y ajoutant encore a ia fin une queue pour plusnbsp;grand Eckirciflcment. La réponfe de Mr. Ar-nauld ne fut pas néanmoins inutile , elle fervit

t ' ------

j nr Mais avant quelks nbsp;nbsp;nbsp;.^pmbar- dansvotre Maifon qu il elt difficille de rempUr-i

Sfe elles s’étoieiu déja ^elivrees de ce nbsp;nbsp;nbsp;luaisrien n'eif impoüible a Dieu qui fgait tnieux

.i.... j........-et'- ^ uiic penrceüontje nefqai

Üje la dirai bien;, c’eft fvtr notre impertinence de défirer unc cbofe, d’en craindre une autre i de Sou-haiter que eek arrive, ou n’arrive pas;que celles-ci vivent que celles-la «fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-------

^ nbsp;nbsp;nbsp;en firmant k Manderpent avec k tete qu jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ qnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que nous-memes. II y a quelque^,

jpm-g que je luis frappé d’üne penfcedont je :

ua nc im. ------------“ vivent que celles-la ne vivent pas. Comme fik

rieuï lever plutors difficultés. nbsp;nbsp;nbsp;. remettre Souveiaiae Sagelle amp; équité ne voyent pas tout^

On eüt done pour lors Ie bonb^“^l_^^Pgg_ ^ nbsp;nbsp;nbsp;chofes ; amp;fi uo.k evir,,,»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;inm.r.....nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

On eüt done pour lors le oonncui '7 nbsp;nbsp;nbsp;-- ------------- ^ nbsp;nbsp;nbsp;_ _______ ^ ^

- nbsp;nbsp;nbsp;¦ ' 'Xoirér aue DÏeu fitou ne fit ^s. La rriort

amp; des^raéchants y entre, rédification’ amp;,

•5 nbsp;nbsp;nbsp;i L;UlUL.a.ClOn

lit dans la nbsp;nbsp;nbsp;des meilleuts deffems. pour fon fervi-

nvant été. ainfi k „ n,nr mifermés, amp; nous tous enfemble pour ‘l'LtSraorS- cc fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nous,

a tous ceux qui onc connu k nbsp;nbsp;nbsp;indianation navons done qu a lui dire quelafaipte volonteioit

naire de cecte Rdigieufe , une ju^ invention qui faite en toutes chofes ^ fe foüme.ttre a toutes for-contre ks auteurs de cetm crue nbsp;nbsp;nbsp;tes d’événeroents: le confulcer pour connoitrecet-

luConkilduRoi ayant fufpendul’Exé- te volonté, amp; ce qu’il défire ’

dans le calme 1’efprit de ces deux Rehgieufes, amp; chofes 1 amp; fi nous avkms des lumieres ^ desTuS de quelques autres qui n’avoient pas de moinures paruculieres done Dien auroic befoin pour biennbsp;peinesquklies lür ce jVlandemenc,enles ktisiaiknt leglcr amp; difpolcr routes cholès dans une parkitronbsp;par les raifons les plus Iblides que l’on put. Mais juifice. Tout elf li bien compafléen luiamp; horsde-on ne put pas empêcher- quek fanté de leur corps lui, que nous n’avons qu’a l’adorer dans les chofes-ne fut tellement ébranlée par k violence dekpei- oü nous ne voyons goutte,amp; ou nous ne voyons.nbsp;ne que leur avoit caufé cette Signature, qu’elles pas cecte harmonie raerveiiieufe qui fe trouve juf-tomberent toutes deux en même tems dangereu- ques dans la vie amp; les aéf ions des méchants, qui, eftnbsp;fement malades. Enforce que ia Mere Pieure de le fujecde 1’admiration amp; de 1 adoration de^touslesnbsp;Port-Royal ayant été jufqu’aux portes de k mort, efprirs Bien-beureux. ^ctte pentee marrête toutnbsp;amp; n’en étanc revende qu’avec une extréme peine, court danstsntde vues de ce que nous penfons qu’ilnbsp;k Soeur Euphémie fut emportce par k violencenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dt-firer ciueLgt;ieu htou ne nt pas. La mot-r

lettre

dc fon mal, comme elle favoic bien prédit dans fa

----------af,' nbsp;nbsp;nbsp;tlt;l

re de nous; netrouvant

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3^ nbsp;nbsp;nbsp;Relation de ce qui s'efl {ajfé

C m A p. fans y prendre autre part que de le bénir en tout XVi. ce qui arrive amp; en tout temps, auffi-bicn dans lesnbsp;maux que dans les biens, qui ne font trés fouventnbsp;tnaux que dans notre imagination amp; notre ignorance,

II faut finir pour donner les lettres, amp; pour prier Dieu pour votre deffunte , quoiqu’elle ennbsp;ait encore moins^ befoin que moi des iiennes: carnbsp;je m’eftimerois trés heureux d’eftre avee elie,nbsp;amp; j’efpererois de pouvoir affifter ceux que je lais-ferois après moy, mieux que je ne le faurois fairenbsp;durant ma Vie. Nous Ibmmes a Dieu a la vieamp;nbsp;a la mort, il difpofera commit il lui pkira denbsp;nous tous.

C H A P I T R E. XVII.

Mon^ur Bail va d Purt-Rojial des Champs pour tacher de découvrir les erreurs des Religieufesnbsp;quit 'uoit f une après I'autre. Il efi force de reconnoitre la Catholkitéde leurs fentimens (fyleurnbsp;innocence. Monfeur Bail veut faire Jeul la Vi-fte a Port-Rojal de Paris^ ce qui étoit dérogernbsp;aux droits des Religteufes. Lettre de la Merenbsp;Agnes a Monfeur le Doyen pour le prier de lanbsp;faire lui même.^accompagnédeMonfieur Baif cenbsp;qu’il accorde.

ag. Juin. T E 2.8. Juin Monfieur Bail alia a Port-Royal JL^ de Champs ou il interrogea routes les Sceursnbsp;pour tacher a decouvrir les erreurs dont nousfom-mes Soupqonnées j mais il ne trouva pas ce qu’ilnbsp;cherchoit, pour ufer de fes termes^ amp; il dit anbsp;quelques unes: que e’etoit un miracle qu’ayant éténbsp;cnvironnées depuis li long-tems de perfonnes fu-fpedies, elies n’euilent point contrafle leurs mau-vaife Dodrine: de forte que les precliant le Len-demain jour de Saint Pierre amp; Sa’nt Paul, il ju-ftifia liautement leur innocence: les exhortant anbsp;laifler parler les langues venimeufes amp; Serpentines,nbsp;amp; de ne s’en point mettre en peine: qu’il étoitnbsp;témoin de la puretc de ieur foi amp; de la finceriténbsp;de leur vertu. H revint a Pans le même jour,nbsp;Monfieur d’Andilly I’ayant mené amp; ramené.

7. Juillet. Le Jeudi 7. Juillet Monfieur Bail vint ici nous dire qu’il venoit pour faire la Vifite paree quenbsp;Monlieur le Doyen lui avoit dit qu’il s’etoit excufénbsp;i Monfieur le Tellier de la faire lui même acaufenbsp;de fes afeires,’amp; que Monfieur le Tellier luiavoitnbsp;répqndu que.:Monfieur Bail fa pourroit faire; e’eftnbsp;/nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'¦J.due ,que la cour agréeroit qu’il 1’a fit. Monfieur

Hail ajouta, que e’etoit pour le bien de la Maifon qu 1 ^entreprenoit, amp; afin qu’on nous put rendrenbsp;ee quon nous avoir óté. amp;otre Mere ccrivit anbsp;Moniieur le Doyen pour le pngr de commencernbsp;au rooms amp; de nnir la Vrllte.

Lettre de notre Mere a Monfieur le Doyen.

d Port-Royaf en 1661, Juin.

MONSIEUR,

Après avoir reroercié Dieu du bon fucccs de votre voyage, je vous Supplie trés humblementnbsp;d’exercer votre charité envers cette Maifon qui anbsp;tanc befoin de votre affiftance. Monfieur Bail nousnbsp;a dit aujourd-hui que vous trouviezbon qu’il com-men5at la Vifite, amp; comme nous jugeons par la.nbsp;que e’eft la multitude de vos affaires qui vous em-peche d’y travailler , nous vous conjurons aunbsp;moins, Monfieur, de nous faire la grace de lanbsp;commencer auffi-bien que de la conclure; amp; denbsp;prendre s’il vous plait jour pour cela: pareequenbsp;nous n’avons pas moins fojet de delirer fun quenbsp;l’autre,amp; que nous voyons alfoz que nousnepou-vons efperer que par la fin de cette Vifite,defortirnbsp;de la peine ou nous fommes depuis 2. mois. Nousnbsp;fqavons trop qu’elle eft votre bonté pour pouvoirnbsp;douter que vous n’ayez compaffion de l’état ounbsp;nous fommes, connoiffant comme vous kitesnbsp;jusqu’a quel point va notre refpeift pour vous,nbsp;avec combien de vérité nous fommes amp;c.

Moniieurle Doyen ayant regu cette Lettre,prit la peine de venir lui même au Monaftere,amp; pro-mit a notre Mere de faire ce qu’elle déliroit tou-chant la Vifite, quoi qu’il I’eftimat fuperflue.

La raifon qui a porté notre Mere a faire cette priére a Monfieur le Doyen, e’eft qu’elle voyoitnbsp;qu’en fouffrant que Monfieur Bail fit lui feul lanbsp;Vifite fans un des Meffieurs les Grands-Vicaires,nbsp;1’on 'dérogeoita nos droits qui nous rendentimme-diatement dépendances de Monfieur I’Archevequenbsp;de Paris; Sc que lors qu’il ne nous peut vifiter luinbsp;même, il faut que ce foie fes Grands-Vicaires finbsp;ce n’eft que nous ayons un Supérieur qu’il nous aitnbsp;accordé fuivanc la priére que nous lui en aurionsnbsp;faite; car nous avons la libercé d’en elireun parnbsp;nos Conftitutions. Mais comme la violence nousnbsp;a óté celui que nous avions obtenu de Monfieurnbsp;le Cardinal deRetz,amp; qu’on nous a oblige feuk'nbsp;ment pour cette fois de fouffrir que Mellieurs lesnbsp;Grands-Vicaires nous en donnallènt un au grénbsp;de la Cour , nous avons regu M. Bail, que cesnbsp;Meffieurs nous ont donne , comme commis denbsp;leur part, amp; non comme Supérieur: car ces Mrs,nbsp;le font naturellemenc durant que nous pouvonsnbsp;jouir de celui que M. I’Archeveque nous a accordé. Or dans unechofeaulli importante que la vifitenbsp;d’un Monaftere,. amp; qui doit être faite dans toutes lesnbsp;formes, on a cru ne devoir pas fouffrir qu’elle fut faite par une autre perfonne qui ne nous eltdonnée quenbsp;par une puiffance féculiere; amp; que nous ne pouvonsnbsp;connoitre pour fuperieur tantque le notre vivra.

Notre Mere lui paria fur le fujet de M. de Rs-hours amp; lui repréfenca qu’il étoit bien rude de faire fortir un Vieillard de 73.. ans du logis qu’il s’é-toic fait batir lui-même, 6c qu’au moins I’y de-voit-on laifler mourir en repos, 6c qu’au refte elle lui proniettoiC qu’il ne confelleroit point. M. lenbsp;Doyen lui tépondit qu’il ne 5’y oppofoic pas, mais

qu’il

C H AM.

xvti.

-ocr page 85-

; pour ayant con-

• - - nbsp;nbsp;nbsp;— ^--.---....3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(.(j ayant menie

confultc avec vos Superieures,nous avons jugd

a propos pqiu- «e bien de votre Communauté

fideré cela en foi-mème.

C H A P I T R E. xvirr.

Ouverture de la Vifite, dijcours de Mr. Ie Doyen plein de charité. Difcours de Mr. Bail plein d’ai-greur,.de durêtè, de prévention, de Calomnies ^nbsp;d’iTtjures éf èle menaces,

LE Mardi ii. Juillet Mr. Ie Doyen accotnpag-né de Mr. Bail vint fairel’ouverture de la Vifite, Mr. Bail dit Ia Meflè du St. Efprit, après laquelle il vifica Ie St. Sacremenr, ce qui étantnbsp;fair, Mr. Ie Doyen en tra au Chapitre avecMr. Bailnbsp;pour ouvrir la Vifite, ne Ie pouvant faire au Choeurnbsp;lêlon la coütume, acaufe des Melles. Mr. Ie Doyen paria Ie premier en cette forte.

„ Mes trés cheres Sceurs, l’état de votre Mai-3, fon amp; tout ce qui s’eft paffe depuis trois mois, jj nous ont fait défirer d’entreprendre cette Vifitenbsp;„ pour nous informer en particulier de routes cho-„ fes,afin depouvoirrendreenfuite témoignagedenbsp;3, vous, lever tous les foupgons qu’on apris tou-3, chant votre Monaftere, dc rérablir enfuite tou-3, tes chofes. Car puilqu’il a plu a Dieu que nousnbsp;3, foyons ce que nous fommes dans ce Diocèfe,nbsp;3, amp; que Monleigneurl’Archevêque nous a donnénbsp;33 Ibn autorité pour agir pendant fon ablènee, jenbsp;,3 crois être oblige 3 de travailier de tout mon pouvoir a Ie maintenir dans la paix amp; Ie repos. Jenbsp;ne fuis nuilement prévdnu contre vous, amp; jenbsp;„ puis dire avec route lafmceritépoffiblejcommenbsp;„ je crois que vous n’en doiités pas,que nousn’a-3, yóns eu ^que des gémiffèmens pour tour ce quinbsp;3) paffe depuis quelque tems contre ce Mona-„ ftere. S’i) n’y eut eü que moi a agir, ou que lesnbsp;euilènc été dans mes fendmens, je vousnbsp;” Qiip'^ qu’(^ auroit agi d’une autre maniere; cenbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour me juftifier,je fuis peut-

j coupable de tous j rnais enfin jepuis ,3 dire deyant Diep amp; dans la vérité, qu’il n’y anbsp;,3 rien qui me pkife d’avantage que la paix amp; Ienbsp;,3 repos i amp; qu’il n’y a rien que je ne fifiê pour Ianbsp;conferver. Mais les chofes s’étant paffées toutnbsp;,3 au contraire de cela, je défire au moins fairenbsp;3, monpoflible,pour calmer tout eet orage Sc ta-3, cher de vous rendre la paix^ c’eft la feuJe inten-tion que j’aie dans cette Vifite. Nous avions

fjtlatiolt de ce qui f'efi faffé d Chap, qu’il ne Ie confdlloic point, amp; qu’on ne s’en trou-XXIJ. veroic pas bien. Notre Mere Jui paria auffi dunbsp;Cacéchifme que M. Bail avoir donné, qui eft ienbsp;même que celui qu’on apprend aux enf'ans,il rc-pondit que c’écoic en efFec une humiliation, maisnbsp;qifil falloic fe fouvenir que peur entrer dans Ie Ciel,nbsp;ü talloit être fait petit Enfant j qu'au relfe il nousnbsp;confeilloit de faire tout ce que M. Bail dcliroit,nbsp;amp; que fi on ayoit quelque difficulté on les luipro-pofat a lui rnême, amp; qu’il tacheroit d’y tnettrenbsp;ordre, mais qu^on n’en témoignat rien a M. Bail.nbsp;II pric jour pour commencer la vifite.

fort~Royal, en 166j. Juillet. nbsp;nbsp;nbsp;53 _nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. „

cru d’abord qu’il ftiSiroit que Mr. Bail quevov-” Ifi ici préfent, amp; qii’on vous a donnépour Di- XViU. ’ redteur.en prit la peine jmais depuis

r , nbsp;nbsp;nbsp;...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;

bien de

que je la fiffe moi-même: mais paree que la place que j’occupe dans ce pio^fe m’oblige denbsp;donnet mon temsli quantite d affaires, Mr. Bailnbsp;prendra la peine de me ffippleer en tout ce quenbsp;’’ je ne pourrai faire. Je vous affure encore,quenbsp;” m.on deflèin cn tout ceci n’eff autre, que denbsp;’’ contribuer au récablilfement de votre Maifon,

” amp; que jc n’agirai qu’avQC un efprit d’affcd'cion ” amp; de charité. Voila mes intentions ^ Mr. Bailnbsp;vous dira les fiennes. Je crois qu’il eft dans Ienbsp;même efprit. Je prie Dieu qu’il bénifl'e notrenbsp;„ deflHn,amp; qu’il Ie faüe réuffir au bien öcau repos de votre Communauté.”

” Mr. Ie Doyen aj'ant ccfl'é de parler fit filt;me a Mr. Bail de declarer fes fentimens. II Ie fit maisnbsp;d’une rnaniere fi inprieufe Sc témoignant un efpritnbsp;fï prevent! contre les perfbnnes qui nous ont con-duites qu il les mitaumemerangque Calvin. Vo-yez fon difcours trés fidélement rapporté, nousnbsp;1’avons eu dc Mr. Bail ecrit de fa propte main a-près l’avoir fait a la Communauté. ^

3, Mes trés cheres Sceurs en la charité de N S 3, J. C. ayant écé choifi par Meflieursles Grandsnbsp;Vicaires dece Diocèfe , Sc particuliérement parnbsp;„ M. Ie Doyen que voila ici préfent, entre lesnbsp;’, fept que Ie Roi avoit nommés pour avoir l’c-gard fur vous, Sc pour prendre connoiffancenbsp;„ de cette Maifon qui eft devenuë ftifpede d’hc-33 refie a tout Ie monde, a. raifon des perfbnnesnbsp;3, qui vous ont conduites depuis tant d’années,j’ainbsp;„ accepté cette charge , ayant dès long-teropsnbsp;3 connoiffance de votre Maifon, amp; ayant commence d’y hanter dès qu’on transfera Ie Monafte-” re des Champs en ce lieu-ci; Car je penfois denbsp;” deux chofes 1’une, ou ques’il s’étoic glifiëquel-”, que erreur parmi vous, nous Ie pournons r^

’ former, ou s’il n’y en avoir poipG “

beaucoip plus fouhaitable amp; ‘lefarable nous

” levTrions^la^diftamation pubhque amp; Ie fcandale

” oTs’en eft répandu par tout. Ceft dans cette

” penfee que j’entreprens cette vifite fe on Ie ” firde M Ie Doyen, amp; pour lui fuppleer. C’eftnbsp;” dans ce deflèin que nous venons de direla Mef-” fe du St. Efqrit: Car fans lui nous ne pouvonsnbsp;” rien faire ; amp; pour vous inftruire de l’efpritnbsp;” dans lequel VOUS devez, entrer pour cela j’ainbsp;choifi les paroles de David du Pfeaume\a8nbsp;„ Proha me Deus é-feit o cor rneum: mterrogamenbsp;3, é copiofe f natas meat, vide fi via iniqui-tatïs in jne ^ ^ deduc me in via aterna,nbsp;33 ‘Eprouves-moi, mon Dieu, connoijféshien Ie fondnbsp;„de mon caur 3 interroges-moi, co» duif és mesnbsp;33 fentiers, voyés s'ily a en moi quelque vote d’i»i-3, quité 3 conduifés-moi dans la vie éternelle.nbsp;£ 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,3 VoiH


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5gt;

]gt;

54 ’Relation de ce qui s'efl pajje a C H A ^ „ Voila tout CT que vous deves défirer danacette ^nbsp;XVill. vifite; qu’on vous connoifl'e, qu’on vous in- .nbsp;„ terroge, amp; qu’on examine s’il ny a point qucl-„ que voie d’iniquite j amp; enfuite qu’on vous faffenbsp;„ entrer dans la voie qui conduit au falut éternel.nbsp;j, amp; vous ne devez pas vous etonner, mesS^oeurs,

„ qu’on vous faffe une vifite, c’eil une coutume „ ordinaire dans I’Eglife : Ee St. Concile denbsp;Trente recommande expreflement la viiite^desnbsp;,, Monaftères, amp; en parle comme dune coutume qui étoit en ufage lOTg-temps ayant ce St.nbsp;Concile En effet le Concile de Vienne tenunbsp;” plus de 1)0- ans auparavant,recommandecettenbsp;” vifite des Monaftères; amp; dans un Concile denbsp;” Paris il y a plus de 800. ans, nous voyons quenbsp;” les Eveques aflèmblés, voyant les grandes ca-” lamités amp; les fleaux dontDieu afligeoit le.speu-'nbsp;„ pies, crurent avec raifon que cela pouvoit ve-„ nir des relachemens amp; des défordres qui s’e-„ toient glift'és dans les Monaftères, amp; qui atti-„ roient la colere de Dicu; amp; c’eft pourquoi lesnbsp;„ Peres ordonnerent qu’on y fit des vifites. Cettenbsp;„ coutume n’eft done pas nouvelle dans I’Eglife,nbsp;„ c’eft une loi ancienne. Bien plus, Dieu mernenbsp;„ en a crayonné des figures dès le commencementnbsp;,, du monde: Vidit Deus cunBa ipue fecerat^

erafit valde bona. Dieu a^rès avoir créé toutes ,, chofis regarda ejquot; canfidera tons fes ouvrages ^0^nbsp;j, Ü'vH(loientgrandementbans. Etlolque lesnbsp;„ hommes eureni élévé cette tour de Babel aprèsnbsp;„ le Deluge, Dieu qui fqait connoitre toutes chq-51 fes, defeendit pour voir cet ouvrage de yanité:nbsp;jgt; DefccMdam ^ videho, je defcendrai amp; ver-J', rai. Et devant que de punirles Villes abomina-,, bles de Sodome amp; dc Gomorre qu’ii vouloitnbsp;détruire pour le péché de Luxure, il voulut,nbsp;lui qui connoit éternellemcnr toutes chofes, amp;nbsp;dont la feienceeft infinie, il voulut, dis-je,nbsp;le voir amp; en être temoin ; amp; il dit encore,nbsp;defcenda7H 0“ •videho. Nous voyons encore quenbsp;le Patriarche Jacob ayant envoye fes Eniansnbsp;aux Champs paitre fes brebis,il envoya fonfilsnbsp;Joleph pour les vifiter. Vade gè- vide p cunBanbsp;4:rohera fmt erga fratres tms. Et Jofeph luinbsp;„ mcme étant interrogé fur ce qu'il cherchoit, il ré-TJicos-^udSto cherche inesfre-'nbsp;” res. Ainfi fi Ton me demandequel eft mondef-’, fein dans cette Vifite,a quoi je tends, a quoi jenbsp;,3 butte, je répondrai, Sorores quoero , je cherchenbsp;gt;3 mes Sceurs.

„ C’cft done une chofe bien importante amp; bien » néceftaire que la Vifite des Mpnafteresy puis-quenbsp;35 Dieu la voulut crayonner dès le commencementnbsp;»gt; monde, En quelque état qu’en puifle eon-„ 1 erer un Monaftere:car on le peut confid.erernbsp;” ^ /rj-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou dans un état deferveur amp; de

° jcelui de relachement amp; de defordie, ou dans un étatmitoyen e’eft-a direnbsp;1 out le monde v...;.. J.... nni

out toiit 4.

Perf-Pqj'ij/, en 16S1. Juiliet.

,, befoin de Vifite pour étre rem.is dans le droit „ chemin amp; dans la pratique de leur régie. S’ilnbsp;eft dans la perfedion, il n’ena pas moins befoinnbsp;„ pour la maintenir amp; la faire croicre de mieuxnbsp;I, en mieux: car il ne faut pas moins de vigueurnbsp;„ amp; moins de force felon un Saint, pour fenbsp;„ rnaintenir dans un erat de perfedion que pournbsp;„ fortir des défordres. Ec enfin fi un Monafterenbsp;,, eft dans la tiedeur, a beloin d’etre Vifite pournbsp;„ ranimer amp; raviver lc.s ames dans la vertu puisnbsp;,3 que la tiedeur eft fi désagrt'able a Dieu. ^

,, Ces Vifites font encore ncceffaires’ a raifon „ de la concupifcence qui demeure en nous juf-„ qifa la more, 6t qui excite en nous des m.ouve-,, ments contraires aux commandements de Dieunbsp;„ amp; aux régies que nous avons embraflees. Videonbsp;autem alidta hgem m onevihris mc'is re^ugaantemnbsp;kgi mentis rnea,. Je J:ns dans moi dans 711anbsp;fartk 'inférieure^dijoit St, Faufu7te loi contrai-re d celk da Dieu i^ui ep dints mou efprit.quot;- Denbsp;„ la viennent les degquts de la^Régie, des Sta-„ tuts amp; de fa Profeflion: les repugnances a I’o-„ béïflance, amp; les peines d'efprit qu’on fent; finbsp;„ ce n’eft pas la premiere amp; ia feconde annee,nbsp;„ ce fera la troifieme.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ainfi il eft neceflai-

,, re de faire des Vifites pour radoucir amp; remet-„ tre lesefprits,en ufantde douceurs amp; d’adrefl'es. ,, Une autre raifon qui rend encore les Vifi-,, tes ncceffaires, e’eft 1’ingonftance amp; rinfta,bi]iténbsp;des efprits bumains : car c.’eft une condition denbsp;„ la vie d’etre variable amp; changeante: Et tiuti-eiuam eode7ii in flatu ferpiaTtet , 1’homme nenbsp;„ demeure jamais en un même état. Ainfi vousnbsp;„ pouvés avoir commence avec beaucoup dc per-„ fection, amp; neanmoins étre déchigt;d3 amp; memenbsp;„ tomberendegrandsdeiEglements. Celaeftcom-,, mun fur tout dans les Monafteres y car les dia-,, bles d’enfer ont une rage particuliere contre lesnbsp;„ perfonnes vouees a Dieu ,dc contre les grandesnbsp;,, Epoufes de Jefus-Chrift- il n’y a rien qu’il ncnbsp;„ faffe pour les perdre, amp; Iqrlqu’il en ’atirappenbsp;„ quelqu’une, vous ne fqaurics croire combien ilnbsp;„ triomphe, il piafte; car c’eft firn mets délicieu.x, 6cnbsp;„ fa viande choifie, i/ca ejus éleBa. Ec d’oci pen-„ fés-vous que font venus tous les défordres quenbsp;,, nous voyons dans le plupart dc nos iVIonaftèresnbsp;,, de France, fi non de cette rage des diables d’En-„ fer, amp; de ce qu’on n’y fiat pas des Vifites pournbsp;„ les conferver amp; les maintenir dans leur devoir.^nbsp;„ Dela eft venu que les uns font dans {es diöèn-„ tions, quC' les autres pour briguer les chargesnbsp;,, font des cabales, qu’il y en a qu on a cxcercenbsp;,, la magie, amp; qui ont été remplis d’illufions, dcnbsp;,, fprcellèries amp; d’autrés crimes que je ne veux pasnbsp;,, nommer ici; que dans les autres il y a eu desnbsp;„ Démoniaques, amp; encore aujoutd-hui il y anbsp;,, Monaftere en Bourgogne, ou de 40. EeligieU'nbsp;1, fes il y qn a plus dc 15. poiledecs du Démon.nbsp;” Qu’efcceque cela ? 11 femblp que fes diablesnbsp;5? d’Eryfer foient déchainéa Qonrrff- lé^ h^bPaftere.synbsp;' ..... ' nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cell

C It .Vgt;. XVIU.

tiedeyr.

de

„ nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vort Que ceux qui

Sent dans un ctat de desordre nbsp;nbsp;nbsp;' ‘'

fait

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TMon de ce qui defi ^ ToYt-Koyal, en 1661. Jntllet. nbsp;nbsp;nbsp;_

,, VOU5 navc5 nüiie coni-oiffince, ce iêfoit une ChaP* „ chofe tout a fait abfurde, amp; que de l’autre il XV lil.

cit tout ,3. i'3.ic fkcheux de vous parler d^une er-*

„ reut fi pernidcufei j'ai été en doute :

»i c’e/ifquec’efi: leur viandcchoifie amp;ia proie qu’il^ appétcnt Ie plus. Or ayant furpi-is tant de Re-

If

„ parlerois OU fi je garderoisie foenceCu/ci^

„ mais pqifqu’il faut vous en intcr'ro^V^^il°-^^''’

„ vous dirc quelque chofe, amp; ainfl je vais „ en dire en deux ou trois mots les chefs prln^*^*nbsp;„ paiix de. cette damnable dodtrine. Je vousprienbsp;„ de les bien écouter.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P ”

„ Premiérement. On foppofe que nous avons „ tous ete mfeamp;es par Ie pécbé du premier homnbsp;„ me, amp; que nous naiijons tous comme des cri-„ minels la corde au col, condamnés a la mortnbsp;„ éternelle. Sur cela ces perfonnes ont enfoip-ru'nbsp;„ que de toute cette maflè, Die» n’^ réfolu Snnbsp;„ fauver qu.uue partie amp; deperdre toup o ^

Chat,

XVlIl.

ïiffleüfes en* routes fortes de manicres, feroit-il pollible qu’il auroit oublié a tacher de furpren-dre des filles Religieufes par Ie venin de la dara-„ liable héréfie. qui court en ce temps, qui eft pré-„ texte d’une fi grande picté ? Certes cela feroitnbsp;„ difficile, amp; je fgai aufli que des Religieufes d’u-„ ne grande vertu qui avoient été imbuës de cesnbsp;5, erreurs, font mortes depuis peu fans fo recon-„ noitre.

„ pas leur reputation, elks font fofpedes a toute „ familie, j en nbsp;nbsp;nbsp;a quelque prix que

;; la France amp; avec Vaifon. II y a ,dé^ plufieurs „ ce fair amp; tous ks autr^ je ne ' nbsp;nbsp;nbsp;'

„ années que des perfonnes prévénue» de^«s^r « , P gt; ,J.„ „ „ • oila

„ C’eft done ce quenous venons examiner dans j, cette Vifite, s’il n’y a point d’erreurs parmi vous:nbsp;„ car Ie bruit court depuis plufieurs années quenbsp;„ vous en êtes infeéfées, amp; il feroit bien meilleurnbsp;„ que cela fut faux, ayant été entourées amp; envi-„ ronnées depuis long-tetnsde perfonnesfufpeöes.nbsp;„ Je n’en veux pas dire d’avantage, je ne bleffe

- nbsp;nbsp;nbsp;«inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A ^

les confidé-a loooo. perftaanes «’•aptage 11 vous voulés j denbsp;ces 10000. j’en fauverai ipo. ,amp; tous les autresnbsp;'' ue me font de rien.

„ Or que s’enfuit-il de la? il fenfoir ce qu’i.k „ ont encore avancé, que Jefus-Chrift s’offrant anbsp;,, ion Pete fut la croix ne s’eft offert que poirfnbsp;” ie falut de ce petit iro.upea.u que Dieu avoir au-paravant réfolu de fauver, Öc quil.n’eft nonnbsp;” plus mort pour ks damnés que pour ks Diable»nbsp;” d’Enfer. Un autre point de cette Dodrine,nbsp;’eft que Ie falut de ce petit tronnpan

dans une Ville amp;c d’a va

. T nbsp;nbsp;nbsp;dans votre Alaifon

„ reurs «quot;t faiths a flembkeUan

„ de Port-Röyal des Champs^ mauvaifo do-

¦¦ sssr ïrs quot;™ür«hhouiou« é.«con-

quot; frerpardTfemblabks perfonnes. Re moven ” done qu’ils ne vous eullént pas fait entier dansnbsp;!! kurs fentimentSjpvüfque ces perfonnes avoientnbsp;tant de zèkamp;dechaleur, quilsnbsp;„ routes fortes de moyens pournbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dis

„ dodrine par route “ . nbsp;nbsp;nbsp;„’eft pas „ - -- muv .v laiut ae ce petit troupeau étant iné-

„ encore vela nbsp;nbsp;nbsp;je ne kdk „ vitabk amp; neceffaire, Digu leur Inne toujours

„ que je ffi e ^qu nbsp;nbsp;nbsp;juk^ oar ce que nous „ les graces interieures, falutaires dc efficaces, aux-

je dirois ablblument que cela n’eft pas: nwisau moins ladifFamp;mationenellpubliquedanslaPran-

,, ce, tout Ie monde Ie croic amp; k dit avec raifon des perfonnes fufpedesqui vous ont conduites. Jenbsp;„ dis fufpe(3:es,jene ks offenfe pas, car il fepour-„ roit faire que fans êrre hérétiques il y eut dansnbsp;,, quelquesunesquelque petite chofe contre ladroi-„ te for: C’eft done ce que nous venons.éxami-gt;1 ner, amp; ce que nous dcfirons éclaircir par ,unenbsp;„ Vifite, non par une Vifite telle quelle, inaisnbsp;« fwr une Vifite faite dans routes ks formes réqui--j Pour la rendre utile.

,, Depuis 15. ou 2 o. ans un grand efprit, un grand ,, lornrne, un efprit fubtil a répandu cette perui-„ cieuie doctrine par toute la France, de laquellenbsp;„ on vous aceufe; , Car comme dit tic. Jerome,nbsp;„ Ce ne font pas des petites ames dont Ie Démonnbsp;„ fe fert pour former ks héréfies, ils n’en font pasnbsp;„ capabies, mais il fe fert des grands efprics, desnbsp;gens. fqavans, des grands Dofteurs, des grands

„ pas, amp; meme V^^rt-Roval des Champs, „ qu^lks ils ne réfiftent jamais: mais qu’au con-„ en avons reconnu a . K ^ nbsp;nbsp;nbsp;jj-aire il ne donne jamais aux autres ces graces

,, interieures amp; puiffantes pour faire leur falur. Ils „ difent auffi , qu’encore que cette grace a^iOenbsp;, toujours infailhblement, elk n’irapofe point denbsp;néceffité alavolonté, mais qu’elk la ladk h-„ bre paree „qu’elk confent libretneiit :nbsp;ficgt;’é4luiWlali^ttégiede^^^^^^^^^

” fok-irdrSoreda/premiérement il s’enfuic ” oïe Tefm-Chrift n’étant mort que pour Ie pent

” tiouieau , .les hommes auront W de dire:

^éqX; qffi to^réi^k^gmnde^XSS; quot; ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ 'danrn^m

„ amp; pour vouloir trop pénécrer dans les myfteres nbsp;nbsp;nbsp;iSoï ünpoffibf ““«i^^^ements ï Dk'ï

„ cacte ^ont des bandes a part, amp; fe féparent nbsp;nbsp;nbsp;de les dar^Sr nonbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^onc Dieu eft injufte

de lEslrfe. nbsp;nbsp;nbsp;ceffité quïfaut pa^nc-

Pourmoi je ne fqai pas fi Jefus-Chrift eft mort pourmoi, j’ai grand lujet de croire que non,nbsp;” puifque k nombre des damnes .feva beaucoupnbsp;’’ plus grand que celui des £lüs , hé done pour-„ quoi aimerai-je ce fauveur qui n’eft pas mortnbsp;„ pour moi? que s’enfuit-il encore? II senfuicquenbsp;„ ces Flus ie fauverit faifant les conimandernentsnbsp;„ fans peine, parce^ qu’jls om la

Mm parcqse vous intmoger d=chore,;aoM „ Q.,e iWait-flac^ ael» trUCéw propoO-

tioni


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3^

3^

Itelatio» de ce ^ui s'eji pajfé i Port-RojaL m 1(^61. JuiUet.

• • nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' — ,, vant quil loit 4. 6. ou dix ans Dicu permettra Chap.

„ que votre tromperie foie epnnue, vous tombe- XVllI. „ berex dans des difl'entions amp; des defordres quinbsp;,, feront bien voir que vous n’avex pas agi fince-,, rement; car Dieu ne permettra point que 1'hé-„ réüe demeure long-tems cachee dans une Mai-„ fon Rrligieufe,

,, Dites done a Dieu Vide p inii^uitatis itt-efi amp; deduc me in via aternd. Voyé s’ii n'y

Chap.

XVIII.

textequ’ils n’ontpasla grace. Jene vous en veux pas dire d’avantage, vous n’êtes pas capablesnbsp;d entendre ces tnatiéres.

CHAPITRE XIX.

Surprife éf aftliümt des Religieujès en Voyant par ce difcours en quelles mains elks étoient tombéesnbsp;après avoir perdu leurs Supérieurs pleins de [agtjfenbsp;(ftn de charité. Difcours o'u Monfieur le Doyennbsp;tache d’adoucir la dureté du difcours de Monjieurnbsp;Bail, lis vont voir la Mere Angelique. Difcoursnbsp;de cette Sainte mourante plein de force ^ de courage. Les Religieufes prejfent par leurs larmesnbsp;én leurs priéres Monfieur le Doyen de ne les pasnbsp;abandonner dans la Vipte d Monfieur Bail. Com-mencement de l'exdiwe?t»

La Communauté demeura fi furprife Ac fi tou-chée de ce difcours que la plupart ne purent retenir leurs larmes; mais quand il iuc achevé, ilnbsp;„ aumne. v-v-.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ZvaZ' ZV \enT v CH cut quelques unes qui éclaterent, 6c toutes

„ ConfelTeurs vous nbsp;nbsp;nbsp;, P ft^auftcre ^éncralement pleuroicnt li fort, que Monfieur le

mauvaife doékme, lefru t nbsp;nbsp;nbsp;Doyen en parut atcendn, 6c fit un petit difcours

dans cette vifite, dites a Dieu comme David.

« Proba me Deus ér ftd» eor meum. Eprouvés-mon Dieu intetrogés-moiconnoijfés bien mon Cceur. Contribués avec nous,nbsp;rentrer dans la voie érernelle, finbsp;„ vous vous en étiez. éloignées, en nous diftntnbsp;,, avec candeur Ac franchife tout ce qu’on vous anbsp;,, enfeigne fur cette doftrine*. car je vous annon»

„ ce 6c declare aujourd-hui ,que fi vous faites un „ complot entre vous de ne rten dire de cescho-,, fcï, vous êtes en état de condamiiation, 6c de-

,, tion ? II s’enfuit que les hommes s’entretiendront „ dans le libertinage taut qu’il leur plaira; fous pre-33

33

jrcrorsTmellaurs, que vous avex dja „ horreur d’une fi damnable dodinne. En c etnbsp;’ il eil impoffible d’en parler fans effroi, amp; dienbsp;eft fi horrible, qu’aujourd-hui tout le mondenbsp;dit: jamais nous n’avons enfeignecela. Cepai-” dant^les livres ont ére écrits amp; les difputesnbsp;” été faites par les Dodleurs. Cette Dodlrine eftnbsp;’’ la Dodtrine de Calvin. Eile fe renouvella dansnbsp;l’Eglife auneuviémelieclcparunmoine de SoiEnbsp;„ fonsnotnméGodefcalque,quelesPer£saflémblés

„ en un Concile en cette ville tinrent en Prifon, „ amp; contraignirent de réfuter amp; de bruler fon li-,, vre. Elle avoit commence a s’éléver dans FE-„ glife incontinent après la mort de St. Auguftinnbsp;,, par des perfonnes de piéré, qui fe fondoientfurnbsp;„ quelques_ paroles de ce ftint mal entenduës amp;nbsp;„ mal expliquées. Calvin la renouvella 6c la déf-„ fendit avec chaletir. Enfin c’eft la damnablenbsp;„ I)o(ftrine que de grands efprits amp; des Doóteursnbsp;„ célébresontdepuis2o. ansrépandu par route lanbsp;,, France: c’eft elle dont on vous foupqonne amp; avecnbsp;„ raifon: c’eftfur elle,mesSoEurs, qu’il vous fautnbsp;„ examiner, c’eft fur quoi on vous dolt interro-

3)

,, Vous voyex bien que cette Vifite eft bien „ importante, puis qu’il s’y agit de la foi, qui eftnbsp;,, la bafe amp; le fondement de toute piété: Carnbsp;„ comme dit St.Fulgence: quelques vertus,quel-„ ques charités 6c quelques aumones qu’un hom-„ me'puiflè faire, quand même il fouffiroitlemar-„ tyre, s’il n’eft dans FEglife 6c s’il n’a la vraienbsp;„ foi, tout cela ne lui peut fervir pour fon fiiut.nbsp;„ Sine fde impojpbile ejlpiacere Deo. Sans la foi,

„ il eft impoffible de plaire a Dieu: 6c ainfi tou • „ te cette charité done vous avex la reputation,nbsp;,, 6c ces grandes vertus morales qui vous mettentnbsp;„ en fi bonne odeur dans le monde, font vaines,nbsp;„ fi vous n’avcx Ia vraie foi. non credit jam,nbsp;iudicatur efl. Celui qui ne croit pas eft déjd con-'damné. Et certes il lêroit bien fkheux que vos

gt;1 le fond de

,, mes Sceurs „ a point en mot quelque voie diniquité é^'condüifés-moi dans la voie du falut étcrnel. Vous ne de-„ vex pas etre fachces, mes Soeuvs, qu’on vousnbsp;„ interroge ainfi; car ü vous êtes bien aifesquandnbsp;„ vos Meres vous inftruifenc,6c vous interrogentnbsp;„ des vertus morales de l’humilité, 6c de l’obéil-„ fance, parceque cela fert a vous perfedionner,nbsp;„ a plus forte raifon, vous devez être bien-aifesnbsp;„ qu’on vous interroge pour vous écablir dans ianbsp;„ vraie foi j Mais fur tout je vous le dis encorenbsp;„ preneï.garde a vous, agilfexavec candeur, d’e-couvrés bien tout les mauvais fentiments oü vousnbsp;” avex pü être, autrement vous êtes en état denbsp;damnation. Je ferai mon poffible pour agir ennbsp;„ tont avec prudence amp; diferction. 6i je le fai-„ fois d’une maniere trop forte, vous en pourriexnbsp;„ parler .a Monfieur le Doyen.

maïs nous crions tellement outrées 6c frappées de ce que nous venions d’entendre, 6c de connoitrenbsp;en quelies mains nous étions tombées, que celanbsp;n’arrêta point nos larmes. Voici ce que dit Monfieur le Doyen; „Vous voyex, mes Soeurs, cenbsp;,, que M. Bail vient de vous dire touchant la vi-„ fite, ne vous troublex pas; ce n’eft pas, jenbsp;„ crois, qu’il vous aitfufpedtes, il ne vous apar-3gt; Ié de la forte que pour vous donner avis; ticnbsp;„ vous prevénex point non plus que nous ne fonbsp;„ fommes pas,j’efpére que Dieu bciura cette en-

treprife


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Port-Royal, en i66ï. JuUht, nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;37

ks matieres qu’il avoit propofe', quc s’ill’a vouloit C n a r, interroger furies 3. Simboles, elle efperoitde Ienbsp;fatisfaire, mais que pour Ie refte, cela lui renver-feroit l’efprit.

Ils allerent enfuite au Parloir,oü ils virent if.

Soeurs, ayant commence par notre Mere amp; par les anciennes. Notre Alerq les avoit Supplié denbsp;diner ici, amp; Monfieur Ie Doyen fe levant pournbsp;y aller dit a laSceuv qu’il venoit d’interroger, qu’ilnbsp;reviendroit travailler Ie refte de la journée avecnbsp;Monfieur Bail; a quoi on ne s’attendoit nullc-ment, mais plutót qu’il s’en iroit après diner,nbsp;comme il l’avoit fait entendre. Néanmoins il y anbsp;fujet de croire que Dieu Ie changea amp; qu’il futnbsp;touché de nos larmes, voulant empêcher^par fanbsp;prélènce que Monfieur Bail ne nous traitat dansnbsp;Ie particulier, comme il avoit fait dans Ie General, car depuis il a toujours continué d’entendrelesnbsp;Soeurs avec Monfieur Bail, excepté un feul journbsp;qu’il ne put venir, amp; dont même il temoignanbsp;avoir de la peine: mais il ne voulut pas contre-dirc Monfieur Bail qui ne vouloit pas perdre cettenbsp;Journée.-la. H fit encore une aéfion par laquellcnbsp;il fit paroitre la bonté. Comme ils étoient fut Icnbsp;poiac'de s’cn aUer, Monfieür Bail voulut emporternbsp;les papiers qu’il avoit écrir de ce que les Soeursnbsp;avoient dit, difant que les filles e'toient Soupqon-neufes, amp; qu’elles trouveroient bien l’inventionnbsp;d’ouvrir la caffette qu’on lui préfenta pour ks fer-rer, fi elles cn' avoient envie. Monfieur Ie Doyennbsp;répondit que cela n’ctoit pas jufte amp; qu’il devoitnbsp;y avoir fidélité de part amp; d’autre; mais qu’il fal-loit cheiqher un moyen pour óter tout Soupqon.

On s’avifa de pafler un cofFre dans lequel ils fer-veroient cette caffette amp; cacheteroient la ferrurc,

, amp; que Monfieur Bajl en emporteroic la clef. Cc qui fut trouvé a propos, Sc fut pratique tout Ienbsp;long de la Vifite.

Chat.

XIX.

'Relation de ce qui s'efl pajfé a 3j treprife, amp; qu’il Ia fera réuflir au bien de votrenbsp;„ CommunautéEnfuite il fortit du Chapitrenbsp;après avoir donné fa bénédieftion a la Communauté qui s’alla profterner pour la plupart devant Ienbsp;Saint Sacretnent: quelques unes difant ce verfet:nbsp;Ne tradas hefliis anitnas coiifitentes tibi.

Au fortir du Chapitre ces Meffieurs moiitèrent a la Chambre de Ja Mere Angelique qui étoit fortnbsp;mal. Mais fon zèle amp; 6 foi lurmontèrent ennbsp;cette occaiion ia foiblefle de fon corps, de fortenbsp;qu’eile leur paria d’une telle force qu’on l’cntendoitnbsp;ciu bas de la montée, amp; avec une telle vigueurnbsp;qu’il fembloit qu’eüe n’étoit pas malade. Elle leurnbsp;temoigna d’abord fa douleur du traitement qu’onnbsp;ïious faifoit, difant que Monfieur de Saint-Cyrannbsp;I’avoit inllruite, amp; qu’il n’y avoit perfonne qui futnbsp;plus éloigné des curiofités qüe lui , amp; patti-culierement a legard des filles, ne voulant pointnbsp;qu’elles fguflcnt autre chofe que cc qui regardoitnbsp;les vertus propres a leur profeffion: qu’elle étoitnbsp;afllirce qu’ü n’y avoit point de Maifons Religieu-iès oü Pon trouvat moins de Livres 8c moins denbsp;connoiflance de ces chofes curisufesSc qui nevontnbsp;point a la pratique folide de la vercu que dans celle-Ci. 7ifaix que c étoit ici Ie jour dc Ihotmne , ^ qiienbsp;celui de Dieu ^'iendroit. Ce qu’elle difoit comnaenbsp;outrée de douleur, mais faintementj de forte quenbsp;Monfieur Ie Doyen paroillbit lui même touché ,nbsp;amp; lui parloit pour ia confoJer. La Mere dit auffinbsp;quelqu’autre chofe avec une force extraordinaire,nbsp;mais on n’a pu retenir ce qu’eJIe die, paree qu’iJsnbsp;parloient tous deux enfemble avec ardeur. A toutnbsp;cela Monfieur Bail ne difoit que de pedts mors anbsp;la traverfe.

Monfieur Ie Doyen s’étant retire d’auprès de la Mere Angelique, les Sceurs qui s’y trouverent fenbsp;jetterenc a fes pieds, en difant: ,, Monfieur ayez.nbsp;,, pitiédenousjvous êces notre Pere puisque vousnbsp;„ tenés la place de Monfieur Ie Cardinal de Retv.,nbsp;„ vous voyés en quelles mains vous nous aves mi-„ fes, a quoi il répondit avec bontéNe vousnbsp;afflgez, point, allez, tout ira bien. Monfieur Bailnbsp;ajouta: „c’eft bon Signequandonpleure au com-3, mencement de la Vifite, c’eft-a-dire qu’on riranbsp;,, a la fill.” Monfieur Ie Doyen fut toujours fuivinbsp;jusqu’a la porte de beaucoup de Soeurs qui ne ceC-férent point de Ie prier amp; conjurer de nous prendre en fa protection, chacune difanc pour cela danbsp;mieux ^’elle pouvoit amp; lui témoignant corobien

es wffent Ibuhaité n’avoir affaire qu’a lui j Mon-lieur Balts etant rendu fi terrible amp; ayant mis dans les elpnts une fi facheufe idéé de fon extraordinaire prevention, que nous pouvions avoir raifon denbsp;craindrede pafferpar fesmains. Monfieur leDoyennbsp;qui paroilToic encore attendri, fit figne qu’il n’étoitnbsp;pas a propos que cela fut ainli. Cépendant Monfieur Bail fuivoit fans que perfonne lui dit riennbsp;finon qu’une Steur Ie voyant ainfi tout feulnbsp;craignant qu’il n’en fut pas fatisfait, prit occafionnbsp;pour découvrir fon peu de connoiflance fut toutes

CHAPITRE XX.

Fm de ^

de Paris qu’d Port-Royal des Champs.

En cc mêtne temps Ia Communauté eut la devotion de faire un vceuala Ste. Vierge pour fomettrede nouveau fous fa proteftiou, la pre-nant pour notre MédiatriceenversDieu, afinqu’el-k nous fit avoir accèsauprèsdeflimiféricordedansnbsp;notre affliéfion. Ce voeu étoit concu en ces ter-mes;

,, Les privileges que Dieu a fait a la Ste. Vierge „ font fi finguliers amp; 1’elévent avec tant d’avan-„ tage fur tous les autres faints, qu’étant la pre-„ miere de toutes les pures créatures'amp;qui appro-„ che Ie plus prés de Dieu, c’eft par elle qu’il veutnbsp;, que nous aiyons accès auprès de lui. Ceft dans ^nbsp;Enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ cette



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3^ nbsp;nbsp;nbsp;Relation ie ce c^ï s'ejl pajfé a Fort-Royal, ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yuillit,

Chat. ,, cette humble CoitHance que nous nous profter- la plupart étoient du Novidat. XX. „ nons devantle Throne de fa divine Majeftéfousnbsp;„ les aulpices de cecte divine Mere, pour faire unnbsp;5) Voeu a Dieu en fon honneur, dans Textrecne

¦ . nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ I Cn A Pi

a

befoin ou nous nous rrouvons: qu’elle exerce envers nous fa qualité de Médiatrice, amp; qu’cl-le prenne en fa Sauve-garde ces deux Maifonsnbsp;qui lui font fi particuiiérement dédiées, afin quenbsp;Dieu y conferve fon efprit amp; fa grace pour lesnbsp;maintenir dans la bonne voie, oii il lui a plunbsp;, de les mettre. C’eft pourquoi du confente-ment de routes nos Sceurs du Chapitre des deuxnbsp;Maifons, nous avons réfolu avec la grace denbsp;Dieu delui offrir les chofes Suivantes;

I. Ccs trois premiers mois de Juillet, Aout

Les 22. ils vinrenc enfemble lur les trois heures XX-après midi, amp; travaillerent jufqu’a cinq heures du n. JuilleC^' foir.

Ce même jour environ a I’heurede midi il fitun fi cpouvancable tonnerre, qu’il tomba a trente pasnbsp;du Monaftere, ce qui llic eftimé unepréfervationnbsp;de Dieu , paree que des Soeurs virenc commenbsp;une grofl'e boule de feu en I’air qui pafla au traversnbsp;du Preau du cloitre amp; alia tomber proche la.

Maifon, enfuite de quoi on fentit une grande puan-teur comme de fouftre; amp; dans k Preau ou felon route aparence if devoir tomber, il yeut unegrof-fe fumee qui y demeura bien I’eipace d’une heure..

II. De faire dire tous les Samedis une Meffe de la Ste.Vie^equi fera Couventueile s’il ne fenbsp;rencontre ce jour la une fete chommée, auquelnbsp;cas on I’anticipera quelqu’autre jour de la fe-roaine.

„ III. Dediretous les jours encommunl’Him-ne marts Stella avec le Verfet Ora pro no^ his amp;c. 1’oraifon, Deus yui ’virginalem aulam

Nous avons remarqué que quand M. le Lieute-’sc Septembre,de faire trois proceflSons chaque nant Civil devoir venir, ou qu’il nous devoir ar-mois pour implorer I’affiftancedenotre S’te. Pa- river quelque chofe de nouveau, il ne tnanquoit trone, amp; le refte de l’année jufqu’a préfent on pas de tomber un jour ou deux auparavant; de-en fera une chaque moir.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forte que nousy etions telkment accoutumées,que

' nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* quand nous voyions I’orage, nous difions que I’on

braflbit quelque chofe contre nous, amp; il ne fe paflbit guéres de jours fans qu’on n’en vit des efFets.

Ce même jour 22. Juillet amp; a même heure,le tonnerre tomba a Port-Royal des Champs prochenbsp;I’abbaye fur un grand chene dont il brifa routesnbsp;les branches en mille pieces, ne lui laiflant que lenbsp;trone, amp; Ton a remarqué depuis que cet arbrenbsp;amp;C., feconde oraifon, dirigat corda najira amp;c. ne comraenqa a pouffer que l’année que routes

les Religieufes fe raffemblèrent a. Port-R.oyal des.

Qiamps, qui fut quaere ans après.

CHAPITRE X XI.

M. le Lieutenant Civil avec le Vrocureur da:

Roi va d Vort-Royal de Paris. Il en vijite tous les. dehors avec heaucoup de dureté. Jieux Com-mijfaires du Chdtelet vont faire la mèm chofe dnbsp;. Fort-Royal des Champs. Conclufion de lavifite.

Eloge que M. le Doyen ét M. Bail font de la Communauté, malgré les preventions que M. Bailnbsp;avoït eu centre elle. ideuvaine que les Reiigieu- ¦nbsp;fis font d, St. Pierre pour obtenir le retour desnbsp;Novices enlcvées. M. le Lieutenant Civil ac~nbsp;compagné du Procureur du Roi vont a Pert-Royal ’nbsp;pour tout vifiter, de peur qu'ily eutquelquepor-te de Communication ait dehors. Ils font muret:nbsp;phifeurs partes. M. le Doyen élquot; M. Bail vifi~:nbsp;tent aufi tout, le Monaflere.

^ troifieme Fateant aures amp;c.

„ IV. Qu’il y aura une Soeur de chaque Mai-„ fon qui Jeunera le Samedy.

,, V. Que routes les Sceurs diront en. particu-„ lier le Chapekt une fois la femaine.

„ VI. On reiTOuvelkra avec uire fidélité trèa „ exaéte la coutume ancienne de I’ordre, d’affiftcrnbsp;tous les jours au Salve amp; de même au fuhtuumnbsp;„ qui fe dit devant la Mefiè.

„ Ce font ces petites olFrandes que nous prefen-„ tons a cette Mere de grace, comme i’Eglife I’a-„ pelle, afin qu’elle d’aigne jetter fur nous les yeux ,, de fa miféricorde amp; nous proteger devant Dieunbsp;par fa charité tres abondante, amp; d’entreprendrenbsp;” notre défenfe contre les ennemis de la gloire denbsp;” Dieuamp; de notre falut. Fait a Port-Royal le 12.nbsp;’ Juilletnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Signé Sr. Catherine Agnes de St.

” PaulAbbefl'e, Sr. Magdeleine de Sainte Agnes „ Prieurede Port-Royal deParE, Sr. Marie Doro-„ rothee de I’lncarnatibn Souprieure de Port-„ Royal de P. Sr. Marie de Sainte Magdeleinenbsp;3, Prieure de Port-Royal des Champs, Sr. Jacque-3j line de Sainte Euphémie Souprieure de Port-3, Royal des Champs.

Le ly. de Juillet Mr. Bail vint a deux heures apres nddi pom- continuer le ferutin j il paria feulnbsp;a deux Sceurs, enfuite de quoi Mr. le Doyen ar-nva,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...... ¦

35, Juillet

LE Lundi 25. jour de St. Jacque, M. le Eieu-af JuillieU-tenant Civil accompagné du Ptocureur du,

be ils qbntinuerent enfemble le reftedujour. fe chambre be lui firent levenla main qqh diroic 39. Juilkb Ee ip. Juillet Mr. k Doyen amp; Mr. Bail vinrent la vérité.; S’enquirent des penonnes qui demea-»nbsp;enfemble continuer k,ferutin.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;roient au dehors, amp; fi les Mrs. qu* a.voienc eu.

20. Tuillcb 20.'Juillet Mr. Bail vint tout feul, Mr. le ordre de fe retirer n y revenoient point- Lebon— Doyen ne 1 ay ant pu laire, u vit 2.2. ^qucu-s done homme répondoit du-inicux qu’il gouvoic:

Roi vinrent ici a 6. heures amp; demie du matin, défeendirent de leur carroffe au bout de la rue afin ;nbsp;de mieux furprendre: ils arrêterent le Portier dans

mais.;

ane.

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C H A P. XXI.

n--hjilT? A Fort-'Royal^ en i66i. yuillct.

^ eit pAjj nbsp;nbsp;nbsp;.j ^ d’autres Maifons, oii auffi-tot que les

Chap.

XXI.

^ nbsp;nbsp;nbsp;•«-.¦PC la Sf. HypoUte, etantnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” Filles font Profeffes, on les voic dans le chagrin

unê des Tourneres ‘a^j^ nbsp;nbsp;nbsp;deux fois „ ^iies

ils s’adreflèren^ a nbsp;nbsp;nbsp;perrnirent poin „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comptes de la Maifon,

nu’elle diroi^ nbsp;nbsp;nbsp;de peur qu’elle n avert t A? cs cenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

defortir daup nbsp;nbsp;nbsp;’^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jg dehors, ds d . ne nous reftoit plus que 2,3000. li-

quclqu’ura. Us , nbsp;nbsp;nbsp;\es chambres, alleretvtnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dit qu’il falloit done qu’on nous

^ nbsp;nbsp;nbsp;quot;quot;quot; quot; Pouvionspa,

treCourifqavoir nbsp;nbsp;nbsp;fubfiter.

d’Atrie amp; Mademci^lie nbsp;nbsp;nbsp;ftrentnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ T T R E

dveiller: ils allerent incnic oüiiö luulvo *A-er *— duvoifinagejchercber s’il n’y avoir point quelquenbsp;•avenue ou quelque porte de derrierc par ou on purnbsp;avoir quelque communication avec nous, amp; dc»-ner moyen a ceux qui y feroient entrés de fe lau-ver en cas qu’ils fulïênt furpris. Hs prirenc bien lanbsp;peine de monter fur one haute echeHe, de rega^nbsp;der par deffus un mur des nouveaux Jamp;rains, cc

voir ou il répondoitj amp; ' nbsp;nbsp;nbsp;.....

ils s’enquirent des voifins

^ nbsp;nbsp;nbsp;----öntnpr id

SAWequretorten nbsp;nbsp;nbsp;|1^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L

notes oaujc, nbsp;nbsp;nbsp;^ Doyen de

.j_______ nbsp;nbsp;nbsp;Bail eurent achevé leurnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; Mr.

j monter fur ime haute écöene, ut nbsp;nbsp;nbsp;Paris.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;orc-Royaldc

defliis un mur des itouveaux jamp;rdins, amp; nbsp;nbsp;nbsp;^ ^7- Juillet.

il repondoitj amp; I’ayant trouvd trop has, 'TTOus avés appris la belle Vift

uirent des voifins s’ils ne voyoient paller V fit Lundy matin dii r nbsp;nbsp;nbsp;nous

•u- —^a,„Trgt;ienc Cette Procureur du Roi onj vin nbsp;nbsp;nbsp;Civil amp; da

¦ nbsp;nbsp;nbsp;---- s J , “¦^”^dè£fix heutesSc

dveiller; ds allerent meme nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g^^gnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ a „giiquedeSainteTherèfe

- ge,chercber nbsp;nbsp;nbsp;Mr. le Doyen de

quelqueporte de nbsp;nbsp;nbsp;g^ous, amp; dotv- ^ Dame, Grand-Vicaire de Paris, amp; Mr.

^ nbsp;nbsp;nbsp;communicao^^^^^^^^/g ^ fe fau-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;achevé leur Vifite a Pnrr-Pov-’ J-

ner moven a ceux qui y

¦' nbsp;nbsp;nbsp;.5!l_ C..lTar\r

rrouYA: u-r ' V fit uunoy matin,du JLieutenant Civil amp;

’¦u ne voyoient pafl« pTogureur du Roi qui vinrent dès fix heutes amp;

tWenauivent des voifins sil ^^foient cette nbsp;nbsp;nbsp;a pied, ayant laiffe leur Carolk

^ 'rS SÏr entmr ici- ^ nbsp;nbsp;nbsp;rues, enforte demi

IL par la nbsp;nbsp;nbsp;lerent au portiera ma^Sceur Hyppohte, amp;

,, „ jom uc nbsp;nbsp;nbsp;ann de lurprendre. iispar-

£11 nor la main avec etix^ nbsp;nbsp;nbsp;qu’on lern- anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;portier be a ma Sceur Hyppolite, amp;

P p-ens du ^auxbourg nbsp;nbsp;nbsp;^^gn confi-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fgfment. Ils ont été partous les

__ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xa, J-VJHIJ v^Vii

öere ct .v—-1-, _ nbsp;nbsp;nbsp;„ tgur ordre,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X X Sable amp; routes les autres perfonnes. Les

qu’ils voulurent fan j^irerent en difant qu nbsp;nbsp;nbsp;gg^ ^onneur devoir ces Mef-

ieintec to«Sq«*k nbsp;nbsp;nbsp;quot;Attune,«he,chef,F.x.ac.qu'il3 o„t

n’étoient pas VenUS P nbsp;nbsp;nbsp;heu^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nrendre la neine dp mnnrpr nnp o-ron^»

chafferoient tout le dehors.^ nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

Ê^'SV fc. rs”” “S Vi *“«“

ii amp;LVyi\.4aw nbsp;nbsp;nbsp;i

ch^eroient le de nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^gtin bign voulu prendre la peine de monter une grande

Ce meme jour . 5- Champs deux Com- Echelle pour regarder fi le Mur ctoit bon amp; s’ii arrivèrent anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gren: une vifite auffi n’y avoir point d’Enrrée dans nos Jardins-’ ils ont

!“ ’ nbsp;nbsp;nbsp;if Cl»n,b,e

quel deffein. Mais il eft''aifl’d iqavons a ier a perionne, ruicni v.—- --nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r hemm-p dp o-nndc rip/r • jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2ue dejuger quils ont

hors de la Maifon , amp; meme dans la nbsp;nbsp;nbsp;iou? dnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;perlecuter. Le même

deM. d’Andilly qui n’ctoit pas encore ^^bdle ^rornlfm nbsp;nbsp;nbsp;Champs, deux

dreffèrent pareillement un Proces Verba de tou- Lommiffaires qui firent la meme diofe. Nous teschofesjamp;detnanderent a parler a quelquundu vous envoyons la Lettre de Mon Pere amp; fa ré-Ldans pour montrer leur ordre. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poufe. On nous menace qu’on va faire fortir tout

Quelques jours devantcela, plufieurs perfonnes le dehors. Il y a quelques jours que des perfon-inconnues qui etoient dans un carroffe firent ar- nes firent arrecer leur CarrolTe a notre porte, ap-rêter a la porte du Monaftere, amp; ayant appelle le pellerent le Portier en difant; venés, Monlieur le Portier ils lui dirent: ^.Vetiéf-^a M. lejanfemfie^ Janfenille, nous vous aliens tous faim lortir de

nous vousferoTiS hk» fortir did il ?/ƒ en rep- Céans, il n’en demeurera pas un. dit aulB „ 1-., un ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que I’on nous va mettre des Religieufes Ceans, tout

*6. Jiiillet. Le 2d. Nillet M. le Doyen amp; M. Bail vin- le monde le dir, cela fetoit f^urnous perdre; j’en rent pour achever le ferutin, tequietant fait no- fuis dans une apprehenlion extreme oc je fuis fou-tre Mere entra dans le Parloir pour le conclure vent fi abbattue que jene fqai ce que je fuis j celanbsp;felon la coututnci M. le Doyen lui dit; „ Ma me fait eftimer heurcule la condition de ceux quinbsp;„ Merc vous avés de bonnes Filles, vous lesaves peuvent pratiquer favis que noire Seigneur nomnbsp;„ bien choifi , dies fe louent bien de vous. donne: Si on vous perfocute dans une ville fuvpnbsp;„ Je fuis auffi trés fatisfait de vos Sosurs Conver- dans une autre, amp; e’eft ce oup 'nn,,onbsp;,, fes: cefontde bonnes Filles, amp; qui ne font faire. Nous nous trouvons environn’nbsp;pas groffieres coinme dans les autres Maifons.” fortes de perils , dedans amp; dehor^^

Êc M. Bail prenant en mam tous les papiers des de tous nos Pafteurs T’pfnü™ ' ’ ^ delailfoes Scurs djt; „ voiB ,k ,uoi vousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D„. „„p en vos priér”ioteteTsSi

rant le fcrutin une Soeur qui y entroit entendit que votre charité amp; vntrpm nbsp;nbsp;nbsp;f”5

,„;.ls d,««t «feeble: ^ „„„,é i„ nbsp;nbsp;nbsp;vVtl.Z.T’tSfrUVol

,, le fecret delever des , s svoyeztou- qm fms fouvent dans une amertume extréme;

tes contentes, franenes cc ouvertesj ap lieu j apprehende plus que je ne vous puis dire d’etre

F 2 nbsp;nbsp;nbsp;ten*

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C H A P. XXI.

4® nbsp;nbsp;nbsp;Relation- de ce qui s'efl pajje

tentce par defllis mes forces, amp; c’eft ce qui m’ar-rivera fans une miféricorde de Dieu route particur Here, ü je vois Céans des Religieufes qui nous at-tireront nos Ennemis amp; ceirx de la vérité.

Mr. Je Doyen, amp; Mr. Bail acheverent hier les Soeurs Converfes qu’ils quêftionnerent plus que pasnbsp;unes, croyant qu’ils fqauroient tour par ciles. Dieunbsp;les affifta : car elles ont touta. fait bien fait, amp;nbsp;ces Meflieurs en fontdemeurés fort edifiés. Ilsontnbsp;vu les Comptes, feulement les fix mois de cettenbsp;année. Nous ne fgavons quand ils ferout leur vi-^tc.

Nous fitnes des plaintes a Mr. Ie Doyen des in-fultes que 1’on nous vientdonner a notre Grille du Choeur en nous appellant hérétiques, amp; que nousnbsp;fommes des bigottes, que nous faifons les devotesnbsp;pour nous mieux cacher, amp; que nous écions desnbsp;diables, amp; eek en frappant fur Ja Grille^ 'il en futnbsp;fi etonne, qu’il nous dit 'qu’il faudroit faire informer amp; envoyer ^quérir Ie Commiffaire du quar-tier pour les arrêter quand ils feront de tels dif-eours.

a Port-Roj!al, en 1661, Juilkt.

La Mere Angelique eft dans des douleurs amp; des fouffrances extremes, on ne Ta peut remuer quelle ne crie, elle eft route ecorchée; fon enflure eftnbsp;bien augmentée, elle fait une pitié qui ne fe peutnbsp;dire: elle nous difoit tantót; Je confejfe que j'ainbsp;hien envie de mourir, amp; quand nous lui avons dit,nbsp;fi elle vouloitnqus quitter dans l’afHidlion oü nousnbsp;fommes, elle dit quelle ne Jert de rien^ quenbsp;Dieu nouf ^^dera amp; que nous devrions avoir pitiénbsp;d elle amp; 1 a laijjer aller de hon cteur. Elle Ie recotn.-mande inftamment a vos pridres.

Je vous fupplie trés humbiement de nous ren-voyer les relations que vous avés entre vos mains amp; je vous en renverrai d’autres.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Ma Sceur Marie de Tlncarnation ma priée de vous faire fes trés humbles recommandations, elle vousnbsp;prie trés humbiement de vous fouvenir d’elle de-vant Dieu amp; de Ie remercier de ce qu’il lui doii-ne de la force pour porter toutes nos afiiiótions.

Signé Soeur Marie * Angelique de Sainte

Tberèfe.

Le

Chat.

XXL


La Steur Maiie .dngelique de Sainte Theréfe étoit Füle de M. d'Andilli amp; Sceur de la Merenbsp;Angelique (je Saint Jean. Etant entrée au Novi-ciat en 1654. M. Arnaud lui écrivit la lettre fui-vaute. Sur les enttagemens qn’elle a contraéténbsp;en fe faifant Religieufe de fouffrir toutes lesnbsp;croix que Dieu lui enverra. Belles penfées furnbsp;jcfus-Chrift qui en venant au monde fe devotienbsp;a la croix,lui amp; fon corps myftique.

Je n’ai re9U Machete Niéce , votre lettre du... de ce mois que le , 5. Cïj’aiété bien-aife avantqiienbsp;d’y répondre de prier un peu Dieu, amp; de lui re-coinmamfer plus particiiliérement voshefoins com-me vous m’en priés. Ce n’eft pas que je ne lesnbsp;aie toujours préfents devant lui, amp;quejene lulnbsp;deraande continuelleinent qu’il acheve en vous parnbsp;fa bonté amp; par fa miféricorde, ce qu’il y a commen-cé par le même mouvement de fa bonté amp; ue fanbsp;miféricorde , par laquelle 11 vous a prévenuê: carnbsp;une des chofes qui doit le plus fortifier notre ef-pérance amp; notre confiance, c’eft de ce que Dieunbsp;nous a prévenus de fes graces dans Ie temps me-me oü nous nous en rencüoiis plus iiKÜgnes, ^nbsp;qui noHS donne lieu felon St. Pauj dans Ie Cha-pitre 5. de fon Epitre aux Romaiiis , d’efpérernbsp;que puls que lorfquenous étions fes Ennemis nousnbsp;¦avons été reconciliés avec lui par Ia mort de fonnbsp;fijs, a plus for.te raifon étant maintenant reconci-bés avec lui, nous fètons fauvésparla vie de fonnbsp;Ills: c’ei\ 4 jifg vivant de fa vie, en fuivantnbsp;Jes mouvements de fon efprit,amp; imitant fesexem-S ^ jkr'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^°ute notre application doit être

de détr ire en nous le viell bbmme pour nous re-vetir du nouveau. ]e vols par votre lettre que vous continués de vous y appUquer

C’eft une vérité qui dolt faire tou\e la confola-tioii des Ames Chrétiennes,^ q«e nbsp;nbsp;nbsp;affurées

que leurs fouffrances, loifqw elles font offertes 4

Dieu par l’efprit de Jefiis-Chrift qui doit regner en elles, font partie de ce grand facrifice que Je-fus Chrifl a offert a fon Pere pour l’expiation denbsp;nos péchés ; paree que ce facrifice ne renfermantnbsp;pas feulement ce qu'U a fouffert en fa perfonnenbsp;comme chefde fon corps, mals encore ce qu’il doitnbsp;endurer dans toute la fuite des fiécles dans tousnbsp;fes membres, du iiombre desquels vous avés lenbsp;bonheiir d’etre:D’oüvientque Saint Paul dit qu’ennbsp;'entrant dans le monde , il ditafon Pere, vous n’a-vés point voulu d'bojlie ni d’oblation, c’eil-i-dire,nbsp;comme il l’explïque enfuite, vous n'avés point agriénbsp;les holocauftes les Jacrifices qu’on vous a pffertsnbsp;fotis la loi peur le pécbé, mais vous m’avés forménbsp;un corps. C'eft-a dire, vous m’avés rendu le chefnbsp;de 1’Eglife qui eft compofée de tous les fidélesnbsp;qui font mes membres, amp; qui ne compofent qii’unnbsp;corps avecnioi, amp; ce corps doit-être fubftitué eunbsp;la place de tous ces facrificcs , te doit être immo-lé a votre gloire jusqu’a Ia fin du monde. Voilé,nbsp;ma chere Sceur, ce qui vous a été marqué parianbsp;Croix qui vous a été mife entre les mains; ayésnbsp;done recours a cette Croix dans toutes vos peinesnbsp;¦de quelque paft quelle,s arriventamp; fi vous vous,nbsp;trouvés,^lans quelqu’occafion , un peu ebraniée,nbsp;riites aufli-tót du fond de votre coiiir: Helss! Monnbsp;Ditii, n’eft'ce pas ceia même que je fuis venunbsp;chercher dans la Religion ; y dois-je aimer amp; efti-mer autre chofe que ce qui peut fervir amemor-tifier éi a me crucifier ? m’y-a-tou fait efpérer autre chofe que fa Croix? que in’a-t-on mis entrenbsp;les mains pour'y operer mon falut que la Croix ?nbsp;a Dieu ne plaife done que je ineglorifie jamais ennbsp;aiitre chofe qu’en Ia Croix de N. S. J. C. par quinbsp;Ié monde eft mort amp; crucifié pour inoi, comme jenbsp;fuis morte amp; crucifiée pour le monde. Ce fera parnbsp;de femblabes mouvements que vous vous porterésnbsp;a Embr.iffer avec joie toutes les peines qui fontnbsp;attachées aux exercices de 1.T, Religion , amp; que

VOUS-,


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• ' a lt;yn!r/è Port-Rsyal^ en l6Cï. futllct. nbsp;nbsp;nbsp;r- « a p

pjelation, de te nbsp;nbsp;nbsp;IJs grent une recherche üexacte qu ayant trou- ^ ^ . '

pl^fieuts mattelas dans unearmoire,ils les firent AaVI. tous rcmuer pour s’affurer shl n’y avoir perfonnenbsp;ric grpnr o,.(T: ----- • nbsp;nbsp;nbsp;•

S^iutturtr 4 c vt nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

C IIA ». Le' premier jour d’Aouc nous commencanies ne neuv'aine a Sr. Pierre aux Liens en l’honneur

a nbsp;nbsp;nbsp;nji’j] liii

cache dedans. Us firenc auffi ouvrir de petites ar-mnires qui font dans le lambris du Cabinet de Ma-j nbsp;nbsp;nbsp;npfcaitpas a quelle intention.

cette Vifite ils demanderent notre Merc kauelle n’y pouvant aller, envoya lanbsp;Ta ^^'^Pneure a fa place , a laquelle il ordonna denbsp;MerePrieur P murer Ls deux portes, Tune

^“.tfudmenede Madame la Mavquife qui elt dans Si,nériears ku avoient accordc

?kïi. nbsp;nbsp;nbsp;p.fcI.R«, amp;

pour ent^^ j.^pondoit de fa cour dans la notre amp;

1’autre q nbsp;nbsp;nbsp;charoLs pour les provi-

de Bois Sc autres néceffités de la Maiibn, leur repréfenta, mals ils ne s’y arretereutnbsp;perfiftant a ce qu’on eut a executer cct or-ce qui fait dcs le Lendemain.

Ils ordonnerent encore qu’on murk la portedu loeisde Madame de Sevigne qui va dans la courdunbsp;dehors amp; qu’iln’y eut que celle qui va dans la rue.

Ils ordonnerent de plus qu on eut a faire haulier ^ le mur du bout desJardins non veaux,amp; firent dê-lenfes trés exprelles de ne plus faire a I’avenir aucune affemblee, ni de jour ni de nuit; car e’eftnbsp;une calomnie qu’on a ajouté aux autres d’avoir ditnbsp;a la cour qu’on faifoit céans des alTetnblées nocturnes Sc que les Mrs. qu’on en a chafles y venoi-ent laWtjirqcioi on a voulu remedier par tousnbsp;ces fertnemens amp; clotures.

Le Mardia.. Aout Monfieur le Doyen amp; Mon- 2 AoAt geur Bail furent requs a la porte pour faire la Vifitenbsp;du Monaftere. Us vifiterent tous les lieux réguliers Sc entrerent dans toutesles cellules,ou Mon-fjeur Bail remarqua avec approbation qu’il y ayoitnbsp;presque dans toutes de grandes images du Crucifixnbsp;nui portoienr au has ce, mroles : iPU eü

PIC04UC uans toutes de grandes images du Crucifix qui portoient au bas ces paroles; Ipje efi propitia-tlQ ^eccatis totim mundi, Sc il die que cela écoit

une neuvaine a Sr. X'renc auA nbsp;nbsp;nbsp;---------------

de ia délivrance, pour demander a. Dieu qu’il lui plüt de remetcre en libené Jcs filJes qu’on nous a-voic ótées, qui s’eftimoicnt prifonnicres dans lenbsp;monde, de méme que Je monde rcgarde les Mona-

lïeres comtne des prifons.

^ midi, il vint un fubftitut de

Monneur Ie Lieutenant Civil pour dire qu’iivien-droit vers le ibir, amp; qu’on eut cépendant a en-voyer quérir ies clefs du logis de Madame ia Prin-cefle de Guiméné oü il n’avoit pu aller rendre fa dcrniere viiite, paree qu’elle ne lailie pas id d’or-dinaire fes clefs. On fit réponiê que li Mr. lenbsp;Lieutenant Civil defiroit vifiter ce Logis, il pou-voit auffi-bien que nous en faire demander les clefsnbsp;a Madame la Princefïè. Nous ne laillaines pasnbsp;ncanmoinsde i’avertir fecrettement,amp;elle envoyanbsp;fes clefs par un laquais.

Sur le foir Monfieur le Lieutenant Civil amp; Monfieur le Procureur du Roi arriverent. Auf-fitot qu'ils furent arrivés ils demanderent les clefsnbsp;de Madame de Guiniéné, quoi qu’ils ne fe full'encnbsp;mis en aucune peine de les lui envoyer demander,nbsp;ni de lui faire aucune civiliré. Le laquais fe pré-fenta, auquel il ordonna brusquement d’ouvrir lanbsp;porte Lns témoigner aucun égard pour la perfonne aquiil appaitenoit. Ils firentla Vifite par tout,nbsp;amp; voyant une porte fous un efcalier,ils demanderent ce que c etoit ^ On leur die qu’elle tendoit aunbsp;dedans du Monaftere, amp;qu’onFavoitfaite durantnbsp;la guerre de Paris; que Madame de Guiménénbsp;avoir prêté Ion batimeut pour loger les Religieu-Ics de Port-Royal de Champs qu’on avoir ame-nees ici: mais qu’auffitot que la guerre fut finie,nbsp;on avoit mure la porte. Ils ne voulurent pas croirenbsp;cc qu’on leur en dir jusqu a ce qu’ayant fait venirnbsp;un lerrurier ils roinpirent la porte amp; virent le murnbsp;plein d’araignées, ce qui les convainquiede la vérL

vous vousrendrés exafle a tout ce que !a regie générale preferit, comme aux moyens que Dleu a or-doniiés pout vous rendre conforme a J C. cruci-tié, car il n’y a rieii eii de fon choix dans toutce qu’il a endure, tout iui a été preferit par fonPe-^. amp; cela fe voit par I’Evaiigile amp; par tous lesnbsp;Prophétes oil les moindres circonllances de fapaf-jion ont étémarquées, amp; e’eft ainfiqu’il faiitquenbsp;Jes chofes qu( vouscrucifietoiit.ne vienrient pointnbsp;ue votre choix, amp; que votre voloncé propre n’ynbsp;ait point de part. Mais que ce foit uniqueinent ounbsp;la regie , ou Tobéiirance, ou la Providence denbsp;Dicu qui vf)Us les prefer!ve, amp; que toiite votrenbsp;application foit a bien manager tout ce qui vien-drade I’lwdeces trois principes, pour vous cruci-fier avec J. C. Je vous parleun peu forteraent, amp;nbsp;comme a une perfonne qui n’eft plus dans la libcr- de cboilir une vie un peu plus douce, amp; moinsnbsp;auftere. Je f9ai qu’on n’en ufe pas ordinairementnbsp;de la forte envers ies Novices qui ne font que denbsp;prendre 1’habit de Religion. Mais auffi, cornmeje

écoit fort

fcai qufi dans la maifon oii on a ett la bonté de vous accorder cette grace, on ne I’accordequ'auxnbsp;perfonnes qu’on elt comme alTuré que Dfeu y an,nbsp;peile lai-même, Je ne crois plus qu'il voiis foitnbsp;permis de reculer , n’y dc regarder derriere vousnbsp;felon 1'expre/Iion de I'Evangile , mais qu’au

êecs obl/gée de tr.availler totis les jours

. nbsp;nbsp;nbsp;.vcjjvuia

traire ''®J‘L;:;‘'roorns“hidigne que vous n’êtes de ^ !r°c“arande iniféricorde qu’il vous a faite, amp; quenbsp;us deves plus craindre que la mort de faire quoinbsp;que ce foit qui vous fit rejetter d’ane fociété oünbsp;Dieu eft vrairaent fervi en efprk amp; en vérité,nbsp;amp; d’oii vous ne pourriés être bannie pai votrenbsp;faute, fans aller centre les deffeins de Dieu furnbsp;vous, qui vous fontfuffifammeiit manifeftés pat lanbsp;chaiité que Ton a euë de vous recevoir.

G’eft ce qui vous doit encourager dans la pratique de VOS exercices, efpérant que Dieu ache-vra ce qu’il commencé en vous par k knl niout veraent de fa miféiicorde.

E 3

-ocr page 94-

ij.2. nbsp;nbsp;nbsp;¦'Rélatnn de ce qui s'e(l pajfé d Port-Rojal^ en i6ël. Aoüt.

C H A ï. fort bien. Tls allerent dans les Jardins oü Mon- aux dé toileamp; même des bagues pour lui faire tou-XXIL fieur Ie Doyen ayant vü cette porte qu’on avoit cher jdesenfansqui n’avoienc rien paflbient de pe-fait murerl’a défapprouva fort après avoir fgu Fin- tits morceaux de papiers; uneperfonne de condi-commodité qu’on en recevoit , amp; dit qu’il étoit tion envoya par Ic Tour une boete pleine de Cha-prêt d’aller trouver Ie Lendemain Monfieur Ie Lieu- pelets pour Ie métae fujet, enforte que les Sueurs tenant Civil pour lui en parler, de quoi nous Ic ne pouvoient fournir a reccvoir tout ce qu'on leurnbsp;remerciatnes, craignant que cela ne nous fit quel- paflöit;amp; depuisfept heures du matin jusqu’a onze


C II A XXii.


Ils demeurerent ici jusqu’a- heures qu’on la mit en terre, il y en eut trots qui

ne Brent autre chofe que de faire toucher.

Le la. d’Aoüt Monfieur de Rehours mourut a u

—---onze heures du foir. H étoit tombé maladele 25.

Jiiilletjil avoit regu les Sacremens le 30. dumêmè moisjlbncorpsfutapporréici comme iU’avoit or-donné pat fon Teftament fur les p. heures du foirnbsp;^ ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; enterré a la même heiire avec les cérémonies

covnne une Sainte. Mort de Monfieur de Rebours accoutumées park Vicairede Saint Mcdard,écant agé de 73. ans. Son corpstranjportédRort-Royal, mort fur cette Paroiffe ou il s’étoit retiré en for-6erne Vifite du Lieutenant Civil d Port-Royal pour t^nt d’ici felon 1’ordre qu’il en avoit regu. *nbsp;faire vmrer encore plufieurs portes. Zie Procureur Le 18. Aout Mr. le Lieutenant Civil vint icinbsp;du Rot y va pour le meme fujet. Monfieur le pour la fifidme fois nous ordonner de la part dunbsp;Doyen df Monfieur Bail vont d Port-Royal des Roi de faire boucher la grille dc Madame deGui-Champs dans le Carojfe de Port-Royal de Paris. méné qui donne fur 1’Eglife de dehors, amp; celle

de Madame la Marquife de Sablé qui répond fur 4 Aoftt T E Jeudi 4.. la Mere Angeliqueetant fort empi- notre Choeur. Notre Mere ne pouvant aller aunbsp;j-ée regut le Saint Viatique pour la troifiéme Parloir envoya la Mere Prieurequirdpondita Mr.nbsp;fois a8. heures amp; demie du matin.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Lieutenant Civil, que Fon ne fe pouvoit pas

. , Le Samedi 6. elk commenga d’entrer a Fagonie charger de ce qu’il difoit n’ayant aucun droit fur 6. Aout. ^ heures après minuit, amp; fur Fheuve de midi les Maifons de ces Dames, ni fur les ouverturesnbsp;elk perdir connoiflance. On apella la Commu- qu’elles avoienc fur nous j Mr. I’Archevdque denbsp;naute pour faire ks Priéres. Elkdemeura dans la Paris ayant donne la pcrmiffion aMadamelaPrin-meme extremitc jusqu’a neuf heures du fbir qu elie cefife de Guimene-^^ Madame de Sable 1 ayant ob-expira en prefence de notre Mere amp; de route la tenue de Mr. FEveque de Toul pour lors Grand-Communauté. Elle fut enterrée le Lundi fuivant Vicaire de Mr. k Cardinal de Rets amp; notre Sa-8. du mois après la Grand-Mefle.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;périeur. ’Voyant ce refus il dit qu’on eut done a

Dieu nous voulut confoier d’une fi grande perte leur faire fgavoir la volonté du Roi, afin qu’elles en nous donnant des temoignages de laSaintete de mêmes y fatisfiflent: a quoi on nes’accorda pointnbsp;fa Servante par la voix publique du peuple amp; des non plus, difant qu’aulfi-bien ces Dames ne fenbsp;enfants,quidifoient tout haut que li cette bonne tiendroient pas pour averties de ce qu’on leur ennbsp;Mere n’étoit une Sainte, ils ne fgavoient qui k pour- diroit au dedans. Il nous prefla extraordinairementnbsp;roit étre. Et pour marque de kur devotion ils de porter cet ordre a ces Dames, a quoi il ne vou-paflbient ii la grille leurs Chapelets, medailles, lut pas s’engager notiobffant le refus que la Mere

___Iaiivo nbsp;nbsp;nbsp;bit’ll t-i*»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\


que Nouvelle affaire, iix heures du foir.


C H A P I T R E XXII. j^ert de Mere Angelique. Le peuple la révérè


images, leurs livres, des Reliquaires, des morce-

* Monfieur Antoine de Rebours qui ayant vêcii dans le monde avec honiieur amp; probité jufqu i 1’i-ge de 48. ans, s’étoit retiré a Port Royal pour ynbsp;vivre dans la féparation du monde, amp; y avoit éténbsp;engagé a emrer dans la facerdoce pour le befoinnbsp;du monaftere, en avoit aufli été chaff'dcoinme lesnbsp;autres après y avoir étéConfeffeur 1'efpace deprèsnbsp;ueïo. ans. Comme ily avoit établi fa demeure en lanbsp;vuë que Dieu lui avoit fait une grace fingulieredenbsp;T^Pyli-r, il reffentoic extremément cette fépa-fit direlalarme al’ceil que c’étoitnbsp;il arriva en effet, étant

fllenn n nbsp;nbsp;nbsp;une graiide inaladie , en la-

qiKlle, on ne peut due ce qu'il endura durant 3. fe-mames, non p us que la vUu qu’il témoigna étant touiours dans la Paix amp; dans djoie de fLffrir amp;nbsp;de inourir; ce qm lui faifoit accepter toiites lesnbsp;circonft'Uices de fon mal, amp; fe faire de grandesnbsp;violences pour prendre de la Nourrimre, amp; tout


lui en fit dilant qu’il ne vouloit pas avoir a faire a

des

ce qu’on jugeoit lui être néceffairc en cet état; fon efprit étoit prefque toujours occupé de Dieunbsp;amp; dans la priére, dont 11 donnoit des marques ennbsp;levant ks yeuxauciel. Toutesfes parolesn’étoientnbsp;que de Dieu amp; du défir de le poffeder. Ce quinbsp;donnoit tant d’édification a ceux qui k fervoient,nbsp;qu’ils reffentoient en I’alfiftant plus de confolaiionnbsp;que de peine, voyant que les fiennes qui étoientnbsp;fi grandes ne l'empéchoit point d’afpirer a Dieu,nbsp;amp; de porter fon cceur vers celui dans lequel il vouloit perdre fon ame pour la retrouver éternelle-meiit. Son affeftion pour le Monalkre de Port-Royal parut en fa mort comme en fa vie, ayantnbsp;demandé que fon corps y fut apporté, ^ einer-ré a la maifon de Paris, dans le Cinvetiere, amp;nonnbsp;dans 1’Eglile ; amp; lui ayant laiffé tout le bien dontnbsp;il put difpofer. Il mourut le 12. Jour d Aout fixnbsp;jours après la Mere Angelique.



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¦Relation de ce qui s’efi pajff d Port-Royal, en t66l. ^out.

'*'¦ nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r ______ 1/f J-____.... nbsp;nbsp;nbsp;-r».

--------------------- . nbsp;nbsp;nbsp;'Ki

gt;vifte de M. de Contes. Et celui de M. 'Bailrem-pli de Pré'vention , dr de calovinics. M. de Con~ tss lui en témoigne fon rnécontcntémefit. Uunnbsp;dr I'autre temo'tgjzent d la comviunautf leur ja~nbsp;tisfaóiion de fiauoir rien trowvé qus dledifiantnbsp;dans leur foi 6quot; l^urs tnmurs. M. ie Lieutenantnbsp;Ciinl -va d Port-Royal de Paris. L? Compliment

%1 fait faired U Mere Agnes:

C'h A?; XXIII.

C Ji A p. des Dames! II menaga même que ce refus nous 2CXII. feroit tort mais tout cela ne nous put ré/budre anbsp;commercrecette injuftice a I’egard de ces Dames.

T E 22. Aout i66i. Mr. de Contes Doyen 25 ^ notre Dame^ yint a Port-Royal des ChamJ

Aoftt.

On ]e pria amp; prefla fort de k part de notre Mere de tnontrer fon ordre par écrit, ce qu’il ne vou-lut pas faire; il promit néanmoinsqu’ii I’enverroicnbsp;le lendemain matin, ce qail n’a pas faitnbsp;22 Aoüt. . Le Lundi 22. Aout Mr. ie' Doyen amp; Mr. Bailnbsp;v’frent id prendre le CaroiTe de la Maifon pournbsp;ailer Port-Royal des Champs faire la vifite: ilsnbsp;eri revinrent le 24,, au foir. II eft a remarquerque —

Mr. le Doyen le trouva ici avec Mr.le Procureur accompagné de Mr. Bail, pour continuer laquot;* du Roi, mais il ne lui paria de rien.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il avoir commencee au Monaftere de P

¦hneur 11 parra a-ia ^vgt;uuuunaute en ces termes;

quot; Mes Soeurs, vous pouvez bien fqavoir le ftt-let qui nous fait venir ici, puifque ce n’eft c|US Dour aehever ce que nous avons commence a-Paris • Et vous n’avex pas fujet d’en être en pei--ne- catnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;affure que j’y viens avec un

grand déür que notre vifite ne vous foit pas inutile • amp; js vous promets que je lerai de tout-mon cocur ce qui me fera poiftble pour vous procurer route la confoktion que vous pouvez-délirer. Je crois auffi que Mr. Bail eft dans lenbsp;même delVein, il vous expliquera fes fentimens.

Il Y a deux raifons pouvquoi Ton fait la vi--’ilie dans Ics Monaftères.

Ce même jour Mr. le Procureur du Roi étant JLorlqu’il flic entre' a 1’Eglife, nous chantamp ¦venu fut plus d’une heure chez Madame de Gui- creator Spiritus, duranc lequel il vigro ipnbsp;ffiéné pour lui perfuader de faire fernier fa grille, cremenc, puis s’etant approclié de k C I1’ anbsp;felon I’ordre du Roi qu’il lui fit voir, il avoir avec Cboeor il park a la Communaute en r ^nbsp;lui un Commiflaire au Chacelet. Ils vinrent en- „ Mes Sceurs, vous pouvez bien fr^^ :nbsp;fcmble au Parioirdemander notre Mere; mais com- „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avoir le iu-

tne elle avoir pris Médecine elle y envoya la Mere „

Prieure amp; la Mere Soiiprieure. li s’enquic d’a.- „ bord ft les ordres que Mr. le Lieutenant Civil a- „nbsp;voit donnés le i8. Aout,avoiencétéexecutes ton- „

«hant les grilles de Madame de Guiméné amp; deMa- ,, dame de SabM. On répondit que non, ajoutant „nbsp;les roêmes raifbns qfton avoir données a Mr. le „

Lieutenant Civil pour ne fep.is charger de le faire. „

_______k vi-

*--------E’une eft afin de ré-

parer le dechet amp; le rélachement qui peut s’y ecre gliffó'. 1’aotre afin de lecourir les perlbnnes -qui pourroient avoir des peines amp; quelque fujetnbsp;de fe piaindre de la conduite qu’ontientfureUes.

- - ¦ nbsp;nbsp;nbsp;¦ ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P-----;

Il fit écrire furibn Procés Verbal lesraifons qu’on „

--- . ---------

Mais ce n eft ni pour I’une nipouf I’autre deces raifons que nous fiyfons cette vifite: car 00 fgaitnbsp;„ bien que graces a Dieu, il n’y a rien a repren-„ dre dans vos mceurs, amp; que I’union eft parfaite^

„ parmi vous, comme nous 1’avons reconnudans la vifite de vos Maifon de Paris: mais on a dé-firé que nous la fiffions pour d’autres confidéra-tions, amp; j’efpere mes Soeurs, ^ reuifira anbsp;:: la gloire de Dieu amp; de

” üouVraf ï^que le fe^ deffein que j’ai en ceci -” K vons fervir en tout ce qui me fera poffi-” ble. Voi'a mes intentions, Mr. Bail vous dira ” les fiennes; 8c nous vous fupplions que de votrenbsp;” cóté vous nous parliez avec fincérité, charité:nbsp;” amp; brevé'té pour ne pas employer plus de temg,;nbsp;” qu’il ne faut.”

DISCOURS DE Mr. BAIL,

5) M^ Cfiteres Sceurs en la charité de Jefus--Chrift , encore que Monfieurle Doyen vous ait dit tout Ce qui fe peut dire en peu de mots furnbsp;le fujet d’une Vifite, je cfois être'oblige de vousnbsp;faire entendre plus en particulier la raifon pour-quoi on fait celle-ci. G’eft mes Soeurs, q^s'

„ vous

, lui donnoit. Il nous traita cette fois avec aflezde civilite, amp; nous temoigna de la peine de routenbsp;celle qu’on nous faifoit. La Souprieure étant de- ,.nbsp;tneurée feule avec lui durant que la Mere Prieure ,nbsp;étoit allee prendre ordre de notre Mere fur cequ’el- ,.nbsp;le devoir repondre a ce qu’il lui avoir demandé, ilnbsp;lui fit diverfes queftions done elle prit fiijet deft ,,nbsp;piaindre de k calomnie qu’on nous a impofee amp; „nbsp;qui fervoit de prétexte a faire muter nos portes, „nbsp;qui eft qu’il fê feifbic ici des aflèmblées noifturnes,

«.WVJ.5 nbsp;nbsp;nbsp;................----- ^

perfonnes même les plus emportees contre nous n’avoient pas ces penfées; que 'le Roi même ennbsp;ecoit fort eloigne , mais que Aleflieurs du Clergénbsp;avqient voi.lu dans leur affemblée faire paffer unnbsp;point de fait pour un point de foi, amp; que le Roinbsp;vouloit autorifer ce deffein, amp; que nous croyantnbsp;fort attachées aux perfonnes qui ecoient contraires-a cela, il nous traitoit de la forte.

amp; qu’on a juge les Confeffeurs qu’on nous a ores capables de monter fur des murailles pour paffernbsp;dans la maifon, amp; nous, de le fouffrir, amp; lui té^nbsp;moigna enfuite le rélTentiment que nous avons d’une telle injure. Mr. le Procureur du Roi re'pon-dit que cela ecoit faux amp; qu’on ne croyoit pas quenbsp;fuffions cap.ables de ces chofes: que les

CH A PITRE. XXIIL.

fetitc TUclation de ce qui s'efl paffé a la vifte que ft M. de Cont’es accoKpagwé dr M. Bail d Port-Rojal des. Cha/ups, Difeours de I ouverture de U

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’Relation de cc ^ui s'efl paffe d Rort-Royal, en 1661. Aout

Chat.

XXIII.

point auffi avoir d’amour pour iui: Car pour-f quoi I’aimerai-je puisque je ne fgai pas s’il eft 3, mort pour moi.^ Vous voyez done, mes che-,, res Soeurs, combien cette hércfie eftabomina-„ bk. Audi votre bonne Mere Abbeflê défunte,nbsp;„ la Mere Angelique, n’a jamais voulu que vousnbsp;„ euffiez connoiflance de tous les livres qui trait-., tent de ces matieres, ni que i’on vous en aitnbsp;3, parlé, en quoi elk a agi bien fagement; amp; jcnbsp;„ crois que c eft a elk amp; a fa bonne conduite quenbsp;„ vous avez I obliganon d^en avoir été prélérveesnbsp;„ 11 me fbuvient qu'une fois au commencementnbsp;„ de tout ceci cetteSte. Mere étant au parloirmenbsp;„ dit: On dit quil y a de mauvais livres qui cou-rent par le monde qui dijent qus notre Seigneurnbsp;3, rief pas mort pour tous les hommes. Ho! Manbsp;3, Mere, lui répondis-je , c’ejl la doctrine de Cal~nbsp;,3 vin. A cela elk fe renverfa fur fon fiége amp; menbsp;„ dit, Hal mon Fere, cela efi abominable, jenbsp;33 nai garde de fouffrir d. nos Soeurs de voir cesnbsp;33 livres-ld. ce iiefl pas afaire d des filks de par-33 ler de la Frédéfiination. C’eft pourquoi com-„ me elle en avoit grande horreur, elk vous ennbsp;„ a toujours eloigne, vous la devez imiter en ce-3, la comme en route autre chofe.

Le refte ne fut plus qu’une courtc exhortation a êcre bonnes Religieufes, en ajoutant qu’il n’avoitnbsp;pas befoin de nous exhorrer, mais que nous priffi-ons bien garde; que plus nous ferions bonnes amp;nbsp;Saintes dans nos moeurs, plus nous ferions mal-heureufes de n’être pas faines dans notre foi, amp;

Chap.

XXIII.

44 nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, - j-, j ^ jj

„ vous etes totnbees dans Ie Soupgon d’un grand „ crime. On n’acculè point vos mceurs, on f^aicnbsp;,5 bien qu’elles font innocentesj mais on accufenbsp;5, votre foi. On dit que vous êtes tombées dansnbsp;35 rbéréiie qui eil Ie plus grand de tous les crimes.

3, Ce malheur vous eft arrivé de ce que vous avei.

3, été entourées amp; conduites par des perfonnes fu-„ fpedles; c’eft pour cela qu’on vous a oté vos „ Penlionnaires amp; vos Poftukntes , paree que lesnbsp;,, Rois n’agiflènt pas comroe les autres juges qmnbsp;,, ne doivent condamner amp; punir ceux qui lontnbsp;flccurésnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3,voir cu cics preuves de Icurs

” crimes au lic-u que les Rois ont droit de punir ” fur de fimples Soupqons. Par exemple quandnbsp;” un Prince de la Cour eft aceufé d’avoir des in-” telligences contrel’Etat, on commence par Ienbsp;„ mettre en prifon avant que d’etre afluré shl eftnbsp;coupable ou non. II en eft de même de 1’héré-j, fie. C’eft pourquoi Ic Roi a dü faire ce qu’ilnbsp;a fait a votre égard, paree que Suppofé quenbsp;„ vous fuffiezentichcesd’erreurjce que je necroisnbsp;„ pas, ce feroit un grand mal que vous Ie com-„ muniquafliez a la jeunelTe. 11 ne faut done pointnbsp;3, fqavoir mauvais gré au Roi de ce qu’il a fait,

„ ni dire que c’eft une injuftice: nbsp;nbsp;nbsp;car il a eu droit

,, de faire tout ce qu’il a fait; amp; nous espérons 33 qvi’après cetteVifite Ie bon témoignage que nousnbsp;„ luirendrons de votre foil’obligerade vousrendrenbsp;3, vos Soeurs, comme vous a dit M. Ie Doyen,

„,a quoi de mon cötéjem’employrai detoutmon

„ pouvoir , pourvu que nous vous trouvions ---------- — - nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ -- -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

,3 exemptes des erreurs que i’on vous impolè , 6c que nos erreurs dans la foi leioient d autant plus 3, dqntjecroisquevousêtesinnocentes, vousayant dangereufes , que notre vic feroit meilleure.

„ déja routes examinees 3 de quoi nbsp;nbsp;nbsp;vous devez biennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Monfieurnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Doyennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;futnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fortnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;malnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fatisfaitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de

„ rendre graces a Dieu: car il faut nbsp;nbsp;nbsp;reconnoitre, mes ce discours,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étantnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entrénbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avec Monfieurnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bail

„ monde: qu’il n’y a qu’un petit nombre d’élus que Dieu veut fauver, amp; qu’il laifle touslesnbsp;” autres dans la mafte, a caufe du péché du pre-mier homme d’nii il s’enfuit que Dieu n’a

afin que vous fiffiez excufe a ces bonnes Religieufes de ce que vous leur aves dit. Monlieur Bail ne fque que répondtea cela.” Monfieur le Doyen fe rendit enfuite au Parloirnbsp;PoTnt drprovi’dcnce”ni d’amour pour les horn- pour commencer le Scrutin, lequel étant achevénbsp;mes amp; Qu’il n’a point foin de tout ce qui fe il nous dit; qu’il ne feroit point ici le Chapitrede

A tV -1 nbsp;nbsp;nbsp;r...»-----vifite, par ce quelle fe devoir conclure a Paris,

amp; qu’on en verrolt de^ la fon Ordonnance amp; les adtes qu’il auroit drefte. Le lenderaain il nous ditnbsp;adieu, amp; nous fit paroitre avoir requ de nous be-aucoup de fatisfadfion. Monfieur Bail témoignanbsp;aufli la même chofe en difant: qu’il nous avoit

„ cheres Sceurs, qu’il y a une nouvelle hércfie en pour vifiter la Clóture, il lui dit en préfence de „ France, des perfonnes qui n’obéïflent pas au Pape: notre Mere Marie de Sainte Magdeleine qui étoitnbsp;3, quine condamnentpascequ’ilcondamne, amp;qui alors Prieure amp; de quelques autres Soeurs quinbsp;„ n’approuvent pas ce qu’ilapprouve: qui croient I’accompagnoient: „ Monlieur Bail, s’il étoit meil-que Jefus-Chrift n’elt pas mort pour tout Ie „ leure heure je ferois raflèmbler la Communauté

paffe en la terre. Lt il ne faut pas s en etonner,

3, il y a cu de tout terns des bérétiques dans I’L-„ glife qui ont voulu ravir a J. C. fes plus gran-33 des amp; aimables qualités. Arius eft venu qui a 33 Voulu lui oter fa divinité, Neftorius a voulu

33 lui oter une de fes natures, les Grecs ont vou- _____ — nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

3, lu lui oter la puiflance de produire le St. Efprit routes trouvé exemptes d’erreur, excepte une jeu-3, avec ftm Pere; Macedonius a voulu oter ladf- ne Religieufe qui lui avoit fait quelques réponfes 33 vinite du St Efprit, les jvionothélites ont vou- dont il n’étoit pas content. C étoit ma Sceurnbsp;” !nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;volontés de J. C., les Icono- Jacqueline de Sainte Catherine (D’Oxin) dont il

3, clattes ont vou u detruire fes images: amp; ceux- parloit, laquelle a fuivi le parti de ma Sceur Doro-Cl lui veulent ravir fon amour amp; fa charite , ils thée, amp; elf a préfent a Paris.

33 en font un Dieu Ians ^charite, un Dieu crucifié Quelques jours aprés Monfieur k Lieutenant fans aniour; a ou il s enlu.it que nous ne devons Civil requt un ordre de la Cour, qui portoit qu’il

cut

-ocr page 97-

¦ e'eê baiïé ^ Ttfl-Royal,Aoüt. nbsp;nbsp;nbsp;4^

'^elation ae ee ‘yw I r_J ^ nbsp;nbsp;nbsp;union les unes avec les autres, Sc une gran- C h a y.

„ de charité. Nous n’y avons trouvé aucune XXiV.

Reiativn «c vw 2-

”SnVde CdamTd^ Gd nbsp;nbsp;nbsp;Z de charité. Nous n’y avons trouvé aucune

XXiV. prefence nbsp;nbsp;nbsp;Madame de Guiméné „ Rehgieufc qui ne nous ait témoigné les unes

Tv nt mandé de Ie faire. Ce que Monfieur „ apres les autres de 1 amour pour fa vocation,

r°l‘%XnanTCivil avanC fcu,il changea Ie deflêin „ amp;^ui ne fort dans Ie defir de s’avancer- amp; ü

^7’i/avoit de venir ici Ie matin pour affifter ü „ nous avions quelque chofe a vous dire, ce ne

rette Oóture amp; n’v vint que fur les 4. heures du „ feroit que pour vous exhorter a continuer amp; cettenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ny VUIL que lunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ perféverer dans routes les tonnes pratiques

forr. 11 alk pi;emierement chei M^df^^Sab e „ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;inftrudC

OU ayant trouvé la Tribune muree, il neut plus ,, nbsp;nbsp;nbsp;dnnnées. Pour ce aui efl- ri„

teur, amp; cue fi elle n’avoit point de piu-gt; g,....— trouvé quiis ctoienL iuLw nbsp;nbsp;nbsp;^

ennemi que lui,elle feroit bien en repos, écajouta „ avoit perfonne partni vous quinefut etabiidans que Monlieur Ie Procureur du Roi avoit fait Ie „ k vraie fm; cai nous croyons que vous nous

valet du Diable, paree qu’il avoit fait plus que avez^i or j fon ordre.

iC p’Ailt-iA r v»v*v

ia vraie foi: car nous croyons que vous noüs avex informé avec route forte de fincérité de

„ vos fentiments amp; que vous n’avex pas voulu

„ crahir vos confciences amp; faire un menfonse „ pour eviter de tomber dansle foupeon Afofinbsp;„ crqyant que vous nous avex parlé dans nnfSnbsp;route entiere, nous nouvnn, “fo

rien a faire. II envoya enfuite faire co®plmem „ J^ ^^ ^^navoientcontre vous, nous avons a notre Mere, quil eroic fon tres humble Ser „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fondement, qu’il n’y

teut, amp; que li elle n’avoit point de nbsp;nbsp;nbsp;” avoir peifonne parmi vous qui ne fut établi dans

• nbsp;nbsp;nbsp;- „lu Wnir bien en repos, amp;ajouta „

rité^ route entiere, nous pouvons alTurer qu il n’eft rien de routes les cnofes dont on vous anbsp;accufées. Nous avions bien ce fentiment de la

--Ia xrotr/a nbsp;nbsp;nbsp;J1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-- '--fï

on vous a

accuiccö- dviuiii uicii ce fentiment de ia „ pureté de votre foi; mals il étoit néceflarie denbsp;„ faire cette vifite, pour vous purger des foup-,, qons mal fondés qu’on avoient. J’efpére qu’ellenbsp;„ fera utile. Pour ce qui eft des perfonnes au fu-j. jet desquelles on avoit pris ces foupgons denbsp;,, vous, jen si dit en particulier aux perfonnesnbsp;,, qui ont ici foin de votre conduite ce que j’ainbsp;cru en devoir dircj li ii’eft pas néceflaire d’ervnbsp;” parler ici a vous autres. Tout ce que j’ai pré-fentetnent a vous dire, c’eft que vous conti-„ nuiex a éftimer k conduite que vous avex euë;

„ que vous vous mainteniex dans la pratique des ,, chofes dont on vous a inftruites pour vous avan-„ eer de jour en jour, 6c vous rendre plus agréa-„ bles a Dieu.”

Après que M. le Doyen cut cefle de parler il fit figne a M. B.ail de dire ce qu’il avoit a nou*

dire, ce qu’il fit en cette forte; • . , xt Mes trés cheres Sceurs en k charite deN. S.nbsp;„ T. C. Je vous parlai a l’ouverture de cette vi-fee des Chefs principaux de eet e mauvaifc

” doeftrine dont on vous accufoit amp; j y „ doctrine qoi ou’ayant a repondre de vo-

„ fos nbsp;nbsp;nbsp;„e ?e pouvions fake qu’après

” avoiï fait un examen le plus exadqudnous ” feroit poffible de toutes choles, amp; 1 examen nenbsp;’gt; dl t.rrp pvrft fi on ne nous ent infni-mX

C H A P I T R

Conclupon Générah de la Vipte det deux ISiaifons. Monpeurde Contes fait a la Cosmnunaute' mi dij-touts plein d^cloe^es de ce il a eju ^ entciidunbsp;dans cette Vifitc. Et Monpeur Bail en mêrt/enbsp;temps tju'il loue les Rcligieujes ée fuil rend té-vtoignage d leut foi d la faint et é de leut conduite , remplit fon difouts d'impertinences tf- denbsp;ealommes. Bifcours de conclufion de Monpeur denbsp;Contes tres favorable aux deux Maifons. Benbsp;quelle mankte les Religieufes renvoyent un hom-me qui fe difoit envoyé de la part de Monfieur Ienbsp;'Tellier, pour fournir d Ja Sacrtpie ce qui y man-

quoit,

LE Mardi 30. Aoüt Monfieur Ie Doyen amp; Monfieur Bail vinrent pour conclure la vifite;nbsp;ils ne ftrent autre chofe ce Jour la que dreffer l’aéfenbsp;de vifite, difint qu’ils viendroient achever Ie Ven-dredi fuivant 2. Septembre. Monfieur Ie Doyennbsp;témoigna qu’il vouloit dire la Meffe pour la Con-clufion, comme Monfieur Bail i’avoit célébrée

poar l’ouverture.

_________ o-racc o “ ¦ “v revUp Ae toutes cnoicb, oc 1 examen nc

^,^'Mes trés cheres Smuis, nbsp;nbsp;nbsp;Avions lom- „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P°ftre exad fi on ne nous eut informé

de Dieu achevé la vifim que ^ nbsp;nbsp;nbsp;poinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lesquelles on vous devoit exa-

mracée en ce nbsp;nbsp;nbsp;je n’avoir qu’a re- „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; des quelles vous êtiex foupconnées

de ks avoir uouves „ imner,^«

Le Vendredi 2. Septembre ils vinrent enfemble fur les fept heitres amp; demie du matin amp; entrerencnbsp;^ Chapitre pour achever ia vifite. Monfieur Ienbsp;Ooyen paria le premier en ces termes;

• ’3 nbsp;nbsp;nbsp;cheres Soeurs, ayant par la grace

des chofes lur lesqueiies on vous üevoit exa-

________,_______j---- - , “quot;i'trouvés ” miner, amp; des quelles vous êtiex foupconne'es

mercier Dieu amp; le loiier de les ^ nbsp;nbsp;nbsp;avec raifon. Cek m’obligea de YOus parler de

dans 1’état ou nous nbsp;nbsp;nbsp;° fens obligé de le „ la maniere que je fis; mais maintenant que nous

^ ^”,1™ mufmeS? cesur de ce que nous n’y „ avons fait eet examen dans toutes les formes amp; louer ®nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Pujets d’édification. Nous „ l’exaaitude quel’on pouvoit défirerje fuisobli-

^''°”^7rnns toutes trouvé dans un grand défir „ gé de rendre graces a Dieu de vous avoir trqu-vous nbsp;nbsp;nbsp;avnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Q- . une grande éxaditudenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vé exetnptes des opinions qu’on vous avoit im-

de platte nbsp;nbsp;nbsp;Régies amp; vos Conftitutions;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;putées. Nous n’avons rien trouvé dans vosexa-

a nbsp;nbsp;nbsp;jg Soumiffion a vos Supérieu-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mens qui ait pu vous rendre coupables fur ce

amp; fur tout nous avons trouvé une gran- nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fojet, ÖC raême vous avex toutes paru effiayees

^ rtfoTachevé ia vifite que nous avions com-Pr, pp Monaftere-ci amp; en celui der

-ocr page 98-

4*^ nbsp;nbsp;nbsp;^ Ritaiiojt de ce qui s'e^ p^Jf^ ^

” ^ abhorre une li dangereulè dodïrine auf-,, ii-tot que je vous en ai parié. J’en louë Dieu ,, de rouc mon coeur, amp; lui en rends des adtionsnbsp;»r de graces infiniesje vous, en congratule;

V je vous en féücite ; Car quelle plus grande 5, merveüle, qu’ayant été environnées amp; entou-„ rées depuis ii long-temps de perfonnes ƒu-„ Ipedbes amp; foupgonn^s, non fans fujec, d’etrenbsp;„ dans ces mauvais fèntiments, vous vous fot-,, yez conlèrvées dans la purete de la foi de 1E-„ glilê? Dieu vous a protegees, il vous a pre-„ fervé d’y tomber par un miracle plus grandnbsp;,, que tous ceux qu’il a fait ence lieu par laSaintenbsp;,, Epine. Que Dieu qui vous a fait une fi grande

orace foit éternellement loue, que tous les An-, ges du Ciel lui en donnent mille amp; mille béné-„ didfions, que tous les Saints Ten glorifient amp; „ ndus aident a l’en remeitier. II nous a délivrénbsp;„ en cela d’une grande peine: Car s’il eut éténbsp;„ vrai que quelques-unes de vous eufl'ent été dansnbsp;„ ces fentimens, qu’eut-ce-été ? au lieu d’avoirnbsp;„ afFaire a des Epoufes de J. C , nous euffionsnbsp;„ trouvé des ^rfonnes alienees de Dieu, c’eft-„ a-dire engagées au Diable? amp; de plus ileut érénbsp;„ tres difficile de vous remettre dans Ia bonnenbsp;„ voie: lune eu't ditje dens Sc. Auguftin pournbsp;„ mon Doéteur: 1’autre j’ai St. Paul pour monnbsp;,, defenlèur; une autre auroit trouvé qu’elqu’au-„ tre raifon, amp; ainfi vous vous feriez rebcllées,nbsp;„ amp; que feroit'il arrivé de tout cela ? II eut Munbsp;,, procéder a des peines canoniques, il eut fallunbsp;„ oter Ie voile a Tune, féqueftrer l’autre, renfer-

mer les aucres dans d’autres lieux, amp; enfin faire „ des choEs étranges. Dieu foit done loué quinbsp;„ nous a délivré de ces peines amp; vous auffi^nbsp;„ amp; nous tfavons que des aétions de gracesnbsp;„ a lui rendre de ce que votre foi eft pu-„ rc amp; orthodoxe, mais néanmoins 1’obligarionnbsp;„ que nous avons de travailler autant qu'il nousnbsp;„ cll poffible a vous éléver au plus haut comblenbsp;j, de la perfeédon, m’oblige a vous donner quel-„ ques avis importans. Dans cette alt;3;ion capku-„ laire j’ai réraarqué dans vos examens amp; parvpsnbsp;„ répontes qui font encore par écrit amp; que vousnbsp;„ avez routes figné, deux chofes en quoi vousnbsp;„ avez befoin d’etre redreflées, Tune qui regar-u de la doétrinCjamp;rautreles moeurs.

„ La premiere qui regarde la doói:rine,e’eftque ), vous ayant demandé prefquc a toutes dans vos exa-« mens particuliers, (i Dieu donnoit la grace anbsp;vj tous les hommes, votre réponie la plus cona-gt;v l’aune a été, qu’il la donnoit a tous ceux quinbsp;” bl ‘^®'^®ndent. Or cette réponlè eft vérita-”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fenst

” nbsp;nbsp;nbsp;Hue vous l’avés prife dans Ie bon

:: ,Ui™, il

^ grace on entend parler,fqavoir fi c’eft de kera-

ce prevenance amp; excitancc,oudekgraceaétuel-

C K A r. XXIV.

C n A ?*. XXIV.

Tart-Rojal^ en ï6(!i. Septemhre.

3, Ie; car il y a bien de la difference. • Premiére-,, ment ü vous parliez de la grage attirante, c’eft „ une réponfe qui favorife 1’hérélie fémipélagiennenbsp;„ que des Pretres de Marfeille avoient fémée parnbsp;„ la Frange, par laquelle ils donnoient a 1’hom-3, me les principes de fon kluc, par lesquelleïnbsp;„ il attire ces graces prévénantes. Secondcmencnbsp;„ cette réponfe traine aprèsfa queue je ne fgai quoinbsp;„ qui iavorife l’héréfiedu temps ^ paree qu’en di-„ lant que Dieu donne ftgraceaceuxquileprientnbsp;„ cela ne s’entend pas d’une priére telle quelle*

„ mais d’une priére ardente amp; fervente dont peu „ de perfonnes font capable*; done il s’enfuitquenbsp;„ Dieu ne donne fa grace qu’a peu de perfonnes,

3, qui eft ce que ces Dodeurs enfeignent. Enfin „ cette réponfe peut avoir auffi un lens véritabie,

„ amp; je veux croire que c’eft celui que vous avez

eu, qui eft que Dieu donne fa grace a tous ceux „ qui la lui demandent pour faire Ie bien , réfiftcrnbsp;„ au mal amp; s’avancer dans la vertu • amp; qu’ainfinbsp;„ c’eft notre faute, lorfque nous n’avangons pointnbsp;3, dans les grande* vertus. Néanmoins cette ré-„ ponfe ayant des fens qui favorifent Terreur, iLnbsp;3, n’en fauc point ufer: mais ce qu’il faut croire amp;

„ répondre en femblabie occafion, c’eft que Dieu „ donne fa grace a tous les adultes, free n’eftqu’ilsnbsp;„ y mettenc oppofition, fuivant Ie ièntiment de.nbsp;,3 i’Eglife.

,, (.^lant a 1 autre point qui touche votre con-„ duite, c’eft: qu’il me femble qu’au lieu de faire „ un bon ufage de cette occafion, il fe giiftedansnbsp;„ vos cceurs de petites fémences d’animofité de

„ haine, de reffentiment, qui pourroient aller’peu

, a peu jufqu’a la malveillance contre les perto-„ nes que vous croyez avoir part ace qui fe paffe. „ Pardonnés-moi, mes cheres Soeurs en la chari'-„ té de Jefus-Cbrift , fije vous dis ceci, c’eft Taf*nbsp;„ fedion amp; Ie déiir de vous porter au comble denbsp;„ la perfedion qui m’y potte. Vous étes Reli*nbsp;,3 gieufes, mes cheres Soeurs., amp; par conféquentnbsp;„ obligees de tendre a la perfeiftion amp; même a la,nbsp;„ fainteté. N. S. dit dans 1’Evangtle a tous lesnbsp;,, Chretiens, Diligite inhnicar v^Jiros, hen^facitenbsp;„ qui oderunt vos , omte pro perfequentibus vos.nbsp;Asmez, vos ennernis faites du hkn d ceux qui:nbsp;3, vous hdiffent priss Dieu pour ceux qui vous per~nbsp;Je'cutent. Mais vous êres bien plus obligees anbsp;„ pratiquer ce precepte, puifque vous devez vousnbsp;„ exercer a toutes fortes de vertus. Ainfi au licu.nbsp;,s des petites animofités que je vols qui fe gliffentnbsp;3, dans vos 'coeurs, je voudrois que vous prialficz,nbsp;„ beaucoup Dieu pour ces perfonnes , amp; que vousnbsp;„ leur portafliez touce forte de refped.

„ Vous devriez avoir jpie de cette rencontre M comme d’une épreuve que Dieu vous envoienbsp;,, pour exercer votre vertu. Ne fgavezrvous pasnbsp;gt;, que pour être couronné, il amp;ut vaüicre, quenbsp;,3 pourvaincrCjil fautcombatre,amp;qiiepourcom-„ batte, il fauc être attaqué? 11 a’y a point denbsp;„ jufte qui n’aic fouffert, de qui oe fe foit ixxm-.

„tré

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Port-Royal^ en nbsp;nbsp;nbsp;Septemhre.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ 4.^

Choeur, amp; 13. Soeurs Converfes, aufquelles Aflém-blóes dans Ie dit Chapitre nous aurions fait enten

uiocc uaiit» 'Jiv nbsp;nbsp;nbsp;ijuus aurioDs tait enten-

dre Ie fujct de^ notre vifite, amp; icelles exhortéesde nous dire fmcérement amp; en vérité ce qui étoit denbsp;V'Etat du dit Monaftere, tant au fi pirituel qu’au tem-porel, afin d’y pourvoir, ainfi qu’il appartiendroitnbsp;par raifon; ce qu’elles nous auroient promis denbsp;faire en leur confcience, amp; «lonné un Cataloguenbsp;des dites Rdigieufes, Profeffes, Novices amp; Converfes lesqueUes enfuite nous avons routes enten-duës en un Patloir du dit Monaftere durant plu.nbsp;fieurs jours i amp; enfuite avons entré dans La Cloture du dit Monaftere de Paris, icelle vihte avec tousnbsp;les lieux réguliers qui en deppdent ^

Et Ie 22- nbsp;nbsp;nbsp;meme annéc

nous nous fommes tranfporté au dit Monaftere de Port-Royal des Champs, pour y faire auifi la vi-fitcj ovi étant, après avoir pareillement vifité Ienbsp;Sc. Sacrement de TAutel a rififië de Ia Meffe dunbsp;St. Efprit, font comparuës par devant nous a lanbsp;grande Grdle au Chceur du dit Monaftere, la Merenbsp;Prieure amp; ks autres Religieufes Profeffes dunbsp;Choeur j une N ovice de Choeur, 6c qiielques Soeursnbsp;Converfes i ksqueiles nous aurions exhortées com-me celles du Monaftere de Paris, 6c enfuite icellesnbsp;entenduës amp; examinees en un Parloir du dit Monaftere des Champs, fuivant Ie Catalogue qui nousnbsp;avoir été donne par la dite Mere Prieure,contegt;nbsp;nant les noms dc 29. Religieufes Profeflës denbsp;Chceur, d’une Novice, amp; de huic Sceurs Converfes amp; après Ie dit Examen ferions entré dansnbsp;la Cloture dudit Monaftere 6c vifité les lieux rc-gulieurs, 6c ladite Qbturej amp; ayant vu lu 6cnbsp;examiné les dites difpofttions de la Mere amp;’de tou-ms les Religieufes de 1’un amp; de l’autre Monaftere.nbsp;Tout meuretnent confideré, avons ordonné ce quinbsp;fuit:

I. Nous confirmons toutes conftitutions amp; or-donnances données aux Religieufes des dits Mona-fteres, en la precedence vifite, fake 1’année 11S57, Ie troifiéme de Décembre, amp; Notamment ce quinbsp;regarde la reception des Filles pour ene Religieufes, en ce que Ie notnbre en foit modere 6c quenbsp;la Maifon ne fok chargée par deffus fes facukesnbsp;amp; pSs autres raifons conrenues en la dite vi-

Nous ordonnons que dumoins une foisPan-néfon fe ferve d’un Coiifeffeur exiraordmaire, qui fm envoyé de la part de Monfeigneur de Paris,nbsp;OU de ceux qui auront pouvoir de lui fur Ie Gouvernement de cette Maifon, aux queE toutes ksnbsp;Religieufes des 2. Monafteres feront tenues de fenbsp;préfenter, foit pour s’accufer de leurspéchés,fiel-les penfent en avoir befoin, foit pour lui deman-der fimpkment la bénédiftion ^ Ie Confeffeurnbsp;ordinaire faifant alors fa fonélion; Et pour les ma-lades elles demanderont auifi un^Confelfeur extraordinaire en cc temps il elles Ie veulent, 6c il lui fcranbsp;donné entrée aJfinfirmerie 3 y obfervant ce quinbsp;eft ordonné dans ks Conftitutions, 6c ce qui ƒnbsp;G 2

'Relation de ce lt;^ui t'efi paffï d Cha?. „ tré doux, debonnaire amp; manfuéc dans fesfouf-XÜ1V, frances. Qut eft celui des iaints, dit^ St. Jerome qvii aic été couronné lans avoir été éprou-vé ^r une infinite de perlecutions amp; aggravénbsp;” Iburie .poids d’une infinite de fouffraiices ? fais-’’ en k recherche tant que tü voudras, tu n’cn trou-’’ veras pas uo qui n’ait eu de graodes peines amp; denbsp;„ grands démêiés. II n’y a eu que Salomon quinbsp;„ ait été parfaitement heureux en ce monde; Et'

„ pour cela, dit S. Jerome, il eft peut-être dam-„ ne dans les enfers. Abraham a été tenté pour ,, être trouvé jufte. Job a été affligéi amp; de queisnbsp;5, maux? jufqu’a être perfécuté de fes amis mé-„ mes. Mais puifque nous en fonames fur Job,

,, il faut que je vous faflé remarquer que Dieu ne ,, cotnmenqa a Ie reftituer dans fa premiere bpn-,, ne fortune, que lorfqu’il.eut offert deslacrificesnbsp;,, pour fes amis onéreux. Les Apótres amp; lesnbsp;„ Martyrs que n’ont-ils point ibuamp;rc avec p?-,, tience, manfuétude amp; débonaireté? £t Ie Saintnbsp;,, des Saints notre S. J. C. que n’a-t-il pas fouf-„ fert ? II eft mort fur pne croix entre deux mé-,, chants. Voila la voie par .ou il faut Ie fuivre,

„ par celie de la croix faien portee. Rien n’arri ve „ par cas fortuit. Mihil in terra fine caufia fit eJ-de huTTio non egfeditur dolor, 'Rien ne fie fa.itfiantnbsp;,, cattfie.^ .dk Job, nos afifliSlions ne font pas corn.'

me les exhalaifions ^ qui fiortent de la terre. El-,, les onr une caufe plus haute, qui eft la provi-„ dence de Dieu: vous deveT- excufer les inten-„ tions de ceux qui agilfent, amp; préfuppfer qu’ils „ n’ont d’autre deffein que de vous tirer du ma!,nbsp;fivousyêtes, ou de faire connoitre votreinno-„ cence a ceux qui vous y croiyent. Cela n’era-,, pêche pas qu’en foufïrant ainü avec manfuétudenbsp;„ vous ne puiffiez faire ce qui fe peut raifonnable-,, ment amp; avec prbdence pour vous'rétablir, amp;nbsp;,, que nous ne Ie lafiions aufii en levant tous lesnbsp;,, foupqons qu’on a de vous.”

Après qu’il eut achevé il préfcnta a Mr. Ie Do-yetrl’aélc de la vifite dont Mr. Ie Doyen fit ia leélure.

Ade de Vifite de Mr. Ie Doyea amp; de Mr, Bail.

Au nom du Pere, amp; du Fils amp; du St. Efprit. Nom Jean Raptifte de Contes Prêtre Doyen denbsp;fi-glife Métropolitaine de Paris, Confeilier ordi-Aoi en fes Confeils, amp; Vicaire Generalnbsp;e nonfeigneur PEminentilIime amp; Révérendiffimenbsp;arainai de Retz Archevêque de Paris, Affiftcdenbsp;Bail Prêtre Doóieur en Théologie,amp;nbsp;Viiiteur par nous nommé des deux Monafteresdenbsp;Port-Royal du St. Sacrement, avons comraencénbsp;la vifite de celui de Paris Ie i3. de Juillet 1661.nbsp;od après la Céiébration de la Meffe du St. Efpritquot;nbsp;avons vifite Ie St, Sacrement de 1’autel, amp; «antnbsp;rentré au Chapitre du dit Monaftere , auroientnbsp;comparuës par deyant nous la Mere Abbeflé amp;nbsp;foixantc Religkuiés de Choeur, 5. Novices de

C H A.». XXIV.

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4.S nbsp;nbsp;nbsp;Relation de ce qui s'efi pajfé a

Chap, coiitume d’etre oblèrvé pour les entrées du Con-XXIV. feflèur;

III. nbsp;nbsp;nbsp;Aucun contradl pour lequel la Maifonnbsp;demeurera obligee au payement de queiques Rentes, ou par lequel fe feroit alienation ou en payement de quelque fond d’héricage ou, autres révé-nuSjtre lera point pafle fans lapermiffion deMon-foigneur I’Eminentiffitne Cardinal deRecs, Arche-vêque de Paris, ou.de Meflieurs les Grands-Vir

IV. nbsp;nbsp;nbsp;Si pareillement des perfonnes feculiers veu-lent faire quelque batiment nouveau dans le fopdnbsp;desditsMonafteres,ou habicent ceux qui fontdejanbsp;édifiés dans les premieres cours, il en fera communiqué a mon die Seigneur Archevêque ou a fes

Grands-Vicaires:

V. nbsp;nbsp;nbsp;Pour pourvoir a ce qu aucun livre fous pre-texte de piété ne foit lu, qui enfeigne ou infinuenbsp;les Erreurs condamnées de Notre St. Pere le Papenbsp;ences derniers temps, fera drefle par nous un Catalogue de certains livres, lesquels elles fe garde-rons d’avoir ny retenir, amp; defquels 1’Abbeffe nenbsp;permectra la letfure aux Religieufesniauxpenfion-naires, lequel Catalogue nous lui mettrons en-tre les mains dans qplqyes jours.

VI. nbsp;nbsp;nbsp;Ayant trouvé par la vifite cette Maifon ennbsp;un Etat requis, amp; bien ordonné une exadle ob-fervance des veeux, des regies amp; des conftitu-tions; une grande union amp; chariteentrelesSeeurs,nbsp;amp; la frequentation des Sacrements digue d’appro-bation, avec une foumiffion due a notre St. Perenbsp;le Pape amp; a tous fes decretsj par une foi Orthodoxe amp; une obéïilance legitime qu’elles nous ontnbsp;témoignélui avoir, n’y ayant rien reconnu enl’uanbsp;amp; I’autre Monaftere qui foit contraire a la ditefoinbsp;Orthodoxe amp; ala Dodtrine de 1’Eglife Catholique,nbsp;Apoftolique amp; Romaine, ni aux bonnes moeurs,nbsp;mais plutot a une grande fmplicité, fans curioliténbsp;dans les queftions des controverfes dont elles rsenbsp;s’entretiennent pas, les Supérieurs ayant eu foin denbsp;les en empecher, nous les exhortons routes par lesnbsp;entrailles de notre S. Jefus-Chriit d’y perfévércrnbsp;conftamment amp;. la. Mere Abbeflq d’y tenic lanbsp;main.

VII. nbsp;nbsp;nbsp;Ces préfentes ordbnnances avec cetle delanbsp;Précédente Vifite ci-deffus par nous confirmees^,nbsp;feront lues 4. fois I’annce aux 4- temps. Fait anbsp;Paris au dit Monaftere, de Port-Royal ce 2. journbsp;de Septembre ilt;j6i amp;enmême temps délivré a lanbsp;dite Mere Abbeffe. ainfi figné de Contes amp;nbsp;Bail, avec paraphe.

Collationné a 1’original, ce fait rendu par les Nqtaires gardes-notes au Chkelet de Paris fouffi-d^o’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fix cent foixjnte quatre, le 7. jouf

Symonnet.

Gallois.

Après que Mr. le Doyen eut lul’Adtede vifite: H nous die. jj J cu peu ds chofes a ordonnef

Port-Roj'a/, en \66i. Seytemhre.

„ dans cette vifite, ayant égard a la précédente Chaji „ qui vous a été faite, dont je vous exhorte de XXIV.nbsp;„ continuer d’obforver les r^lements, fi vousl’a?

„ vez déja fait, ou de les embrafferavec ferveur,

„ fi vous connoiffez, être tombécs dans la negli.-„ gence a l’égard de queiques uns. Ce qui me „ refte a vous dire, e’eft d’oublier toutlepafleqnbsp;,, eftimant que Dieu I’a permis, puifque, com^

„ vous a dit M. Bail, rien ne le fait fans fa vo-„ lontei un cheveu ne tombe pas feulementde „ notre tete fans quil le veuille, ^ pfos forte rai-„ fon devons-nous croire que les recontres im-„ portantes n’arrivent que par fon ordre. Vousnbsp;,, etes done obligées de vous y foumettre avec

humilité amp; foumiffion; Peut-être a-t-il permis „ Ce qui eft arrivé, pour lebien de cette Maifon.

„ afin d’en donner encore une meilleure odeur „ au public, amp; de vous mettre en meilleure éfti-„ me, quand routes les chofes feront pacifiées.

,, C eft a quoi j efpere que cette perfécutionlèr-1) vlra, quoique je ne veuille pas appeller de ce „ nom ce qui fe pafle , amp; que vous ne deviez,

„ pas rappeller ainfi, amp; eftimer des perfecuteurs „.ceux qui ont agi; au contraire, vous deveznbsp;„ croire qu’ils one eu bonne intention. II y au-„ roit a redire que vous euffiez ces fentiments,

„ principalemenc des puiffances. Et il eft cer-„ tain que le Roi amp; ceux du Confeil ne veulenc „ point perfécuter des filles Religieufes, au contrairenbsp;,, ilsfouhaiteroientdelesproteger.amp;deles défendrenbsp;„ hautement. Ilsontvoulu feulements’éclaircirfurnbsp;„ le foupqon qu’on avoir de vous; nous leur de^

„ vons cet eclairciffemenc, amp; vousle leur devez ,, auffi: vous vivez fous leur gouvernement,e’eftnbsp;„ pourquoi vous leur devez foumiffion amp; refpeft.

„ Que fi les chofes n’ont pu être fans afflidtion ,

„ il ne faut point que vos coeurs demeurent ulcc-„ res contre perfonne: il faut mettre tout ce!a „ aux pieds de la Croix. Dieu 1’a voulu: fi q’anbsp;„ éré pour fa plus grande gloire, a la bonne-„ heure. Auffi je crois que vous devez principaler-„ ment prendre garde a ne point témoigner denbsp;„ plaintes amp; de reffentiment au dehors aux per-,, formes qui vous peavent venir voir, commenbsp;,, VOS parents amp;les autres. On peut bien témoig-„ ner de la douleur, mais fans averfion contrenbsp;„ perfonne. Voila comme je crois que vous ennbsp;„ devez ufer.”

L’après dine notre Mere pria M. le Doyen de prendre la peine de voir les Reliques qu’on nous anbsp;donneés depuispeu avec lesatteftations, afin delesnbsp;confirmer, amp; qu’on put enfuite les honorer ennbsp;public. Il en fit dreffer un procés Verbal par Mr.

Roger qu’il avoir fait venir exprès, amp; demeura. trois heures dans notre avant-Choeur avec beaurnbsp;coup de bonté, de charité amp; de patience, poui.nbsp;faire une atteftation générale de; routes.

Cependant M. Bail étant entré dansle Choeur; vouluc voir la grille de Madame de Sable qu’onnbsp;avoir tnuréc. De quoi il demeura fort fatisfait, amp;

quoR;

-ocr page 101-

Jlelathn de cc qui deft fajfé i Port-^oyal en 1661. SepMe ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;niTi fiiir a Monfieur Ie Doven

-.......--X--------- 49

qut fuit a Monlieur le Doyen dont on n’avoitfqu aucuns nouvelle depuis qu’il en avoit fait la con-

/vc-^

Cn A V, qu'on avoit eu raifon de donner eet ordre, öc ré-péra plufieurs fois que certc ouverture fur nous étoic bien particuliere j On lui repréfenta l’incom- duiion.nbsp;modité de Madame la Marquife,^ qu’eüe avoit ob-tenu cette permiffionde M. l’EvcquedeToulpournbsp;lors Grand-Vicaireamp;notre Supérieur, amp; que denbsp;plus elk ne la faifoit jamais ouvrir que pour eilenbsp;feule, OU pour des perfonnes qut auroienc droitnbsp;d’entrer dansleMonaftere, comme Mademoifellc,,nbsp;pour qui elle Tavoit fait ouvrir z. fois amp; pour Madame de Longueviiie, ce qu’elle n’a pas mêmenbsp;fait fans la permiiïion de notre Mere. A tout ce-la il ne donna que la même réponfe; que c’étoitnbsp;une chofe bien particuliere. Pourcellede Mdc. denbsp;Guiméné, il dit qu’il n’y avoit pas une grandenbsp;néceilicé de la murer. II eil a remarquerquecomrnbsp;ore nous parlions une fois a M. Bail de ce qui s’ernbsp;toit paflé a. notre egard, il dit qu’il ne falloit pasnbsp;manquer de metcre cela dans nos annales.

Le p. Septembre il vint ici un homme fe dir lant envoyé de la part de M. le Tellier, amp; ayancnbsp;demandé des nouvelles de la lanté de notre Mere,nbsp;il pria qu’on lui ouvrit la grille du Choeur , felonnbsp;l’ordre qu’il en avoir requ de M. le Tellier, afinnbsp;dé voif ü tien n’y manquoit. H voulut parler a lanbsp;facrilline'amp; luidemanda un mémoire de routes lesnbsp;chofes dont on avoit befoin pour I’Eglife, pareenbsp;que Madame le Tellier lui avoient donné chargenbsp;d’y pourvoir. On lui répondit qu’il fe méprenoit:

6f nous prenoit allurement pour d’autres. Il die que non, amp; que c’étoit en I’honneur de la Saintenbsp;Êpine; qu’il y avoit peu de jours que Mr. le Prince entrecenant le Roi des miracles qui fe faifoientnbsp;par cette bainte Relique, amp; lui dilant qu’elle ^devoir être confervée avec grande decence, le Roinbsp;donna charge a Mr. le Tellier dé s’informer hellenbsp;étoir ainfi, amp; de donner pour cela ce qui etoitnbsp;ndcellaire. On le remercia en Jut difent que nousnbsp;n’avions befoin de rien, amp; étions contentes denbsp;notre pauvreté: mais ques’ii plaifoit a Mr. Sc a Madame le Tellier des’employerpour nous faireavoirnbsp;la paix ,que ce feroit une grande charité.Cethomrnbsp;roe répondit, „lapaik! hé! quoi ne I’avez-vousnbsp;,, pas?quot;” Ma Sceur Angelique qui lui parloic luinbsp;„ dit. ,, Hé'quoiM. êtes-vouslefeulqui ignoriexnbsp;„ ce qui fepafle.^” Il répondit alors qu’il en avoitnbsp;bicn out dire quelque chofe au Val de Grace. A-nnMnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'¦etourna fans que Ton comprit a

quel deffein il venoit.

chapitre xxv.

•s prier de travailler d procurer d 1’ort-Royal, liherté de prendre des Novices. Zlle écrit aujjianbsp;Monfieur le Tellier pour le même fujet.

U mois d’Odobre 5. ou 6. Semaines aprèsla vifite, notreMsre ciutdevoir cexire la lertre

C H A P. XX.V,

MONSIEUR.

„ li y auroit ddja quelque terns que fe me c ¦

„ donne rhonoeur de vous Supplier trés humW „ ment de vous fouvenir de nous fi ¦gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°

3, cru qu’tl ne vous falloit pas preffer daris^w*

„ grandes occupations, amp;qu’après nous avoir don

„ né cant d’heurcs de votre loifir, pour vous an „ pliquer a la vifite de ce MonaRere, il étoic r^'

„ fonnable de vous hiCCer ^uelques feraaines amp;

„ attendre votre commodite avant que d’ofer vous

„ Sollictter de donner une heureufp'fi,.

„ que votre charité vous a fait entrepïendro Tur „ cette Matfotr. Je ne putsnbsp;„ pére cette juftice de votre partnbsp;declaration que fa Majeftéanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SU apres la

faire par la lettre qu’elk 1 m’écrire du d. May^, quVirngt;^'

„ tendu Supprimer notrg Mon.fe nbsp;nbsp;nbsp;P^'^'

„ fenfe abfolue de ne X nbsp;nbsp;nbsp;P'”' “quot;e dé~

„ des Novices, mais feu!emX^“''°^^ ® nbsp;nbsp;nbsp;Pavenir

ordre qui feroit donné nar nbsp;nbsp;nbsp;nouvelnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

...VO „n’l. nbsp;nbsp;nbsp;EcciéfiaRi-

-1“-------—pat I autorité Eccle

” que lors qu’il auroit été pourvu a notre ’’ vent d’un Superieur Sc Direfteur d’une capacinbsp;” té amp; piété reconnues^ ce qui nous fut encorenbsp;” conamp;rtne pgt;ar celle que Monfieur le Tellier fenbsp;” donna la peine m’écrire en mcme temps ou ilnbsp;” nous manW- qn’il ne fe pouvoit dispenfer denbsp;” nous dire qne fa Majefté n’avoit jamais préten-” du nousóter pour toujourslafaculté de recevoirnbsp;” des Penfionnaires amp; des Novices, mais feule-” ment jusqu a ce que par Pautorité des Grands-” Vicaires l’on éut établi pour Supérieur dansnbsp;” notre Monaftere nn Eccléfiaftique d’une créan-” re non fuspede en k place de Monfieur Singhn,

” anrès quoi nous pourrions recevoir en toute It-

” b«rté amp; prendre, fuivanCnotre loftttuaon, les

„ natres nbsp;nbsp;nbsp;L^.. je nous remectre dans

„ aurions pa vous Supp nbsp;nbsp;nbsp;fuffions rémi-

l’état w leRoi a P ^cutc le changement ” '^^ifffknrrMonWe il y a déja plu-

” p^dceSmlavitedecetteMaifon avectant ” 5efoinamp;d’exaaitude,nous a porte a dtfferer Anbsp;” vous en parler jufqu’a ce que vous 1 euffiesentiere-” ment achevée ,afin qu’ayant reconnu notre inno-V.., tl A h* 1 a ri AAV.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« gj. pureté de notre foi,vous fuffiexen-

^ ' M fleur de Contes pourcore plusperfuadé de lajuftice de notre té Zettrede lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Yurt-'Royal labliffement, que le Roi a rémis

le prier de travailler a procurei

cou-

, X I-------juiLicc ae notre tét*-

bliüement, c|ue le Roi a rémis entiereraent 1 ^ votre autorite, fa piete lui ayant bien fait coa-, noitre que Dieu avoit attaché ces fortes d’affai-, res a la puiffance de l’EgUfe. C’eft pourquoi,nbsp;, Monfieur ^ n’y ayant aucun fujet de douter quenbsp;I, fa Majefté oe trouve boa que nous reprénions

9 l nbsp;nbsp;nbsp;»

-ocr page 102-

nous nous trouverons obligees de redoubler nos voeux pour fa prosperité, 6c de vous en temoignernbsp;” auffi Monfieur,notre reconnoiifance auprès denbsp;” Dieu par les priéres que nous lui ofFrirons toutenbsp;” notre vie, afin qu’il vous comble de fes béné-’’ diaions 6c de fes graces. Je fuis, Monfieur,nbsp;votre 6cc.”

Monfieur le Do^en après avoir re^u cette Let-tre promit qu’il enécriroit a la Cour. Notre Mere avoit écrit en même temps a Monfieur le Telliernbsp;fur le même fujet: Voici la copie de fa Lettre.

MONSEIGNEUR,

„ Après avoir donné tant de marques de notre jj profond respedt pour les ordres du Roi, parnbsp;,, 1 exadte obéillance que nous avoirs rendu atousnbsp;„ ceux qui nous ont «té donnés de la part depuisnbsp;„ quelques mois , il me femble que ce feroit avoirnbsp;„ moins d’ellime de fa bonté que de fa puilTance,nbsp;„ fi nous differions encore de I’implorer, ayancnbsp;,3 entre les mains les gages qu’il lui a plu de nousnbsp;„ donner de cette douceur qui lui eft fi naturelle.nbsp;„ Car vous pouves vous Ibuvenir, Monfeigneurnbsp;„ que dans le temps même que Ton avoit tachenbsp;„ d’avantage d’aigrir faMajelté contre nous, ellenbsp;„ ne dêdaigna pas de nous engager fa parole dontnbsp;„ vous fCites alors le Depofuaire, nous ayant faitnbsp;,, fgavoir par la Lettre que vous me fites I’hon-„ neur de m’écrire leCj.de May, que fon intentionnbsp;„ étoit trés éloignée de vouloir détruire amp; Sup-„ primer cette Maiibn en nous interdiiant pournbsp;toujours d’y recevoir des filles; mais que dèsnbsp;’’ que les Supérieurs qui la gouvernoient s’en fe-roient retirez, amp; que Melfieurs les Grands-Vi-,, caires, ou ceux qu’ils y auroient etablis, auroientnbsp;„ pris connoiflance de notre conduite, fa Ma-jefté nous permettroit de réprendre des fillesnbsp;55 comme auparavant pour être Penfionnaires amp;nbsp;55 Novices. Je n’entre pas en doute, Monfei-55 gneur, qug nous n’ayons fujet de nous apuyernbsp;55 fiir cetteprqmeffe fi jufte^Sc n’olant pasdetour-3,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Majcfté des grandes 6c importanres oc-

55 cupatioiis qu ellc fe donne pour le bonheur de

5, If* nbsp;nbsp;nbsp;cru que vous aurie'Z. la

” nbsp;nbsp;nbsp;de len faire fouvenir, amp; de la vifite fi

„ exaéle qui nous vient d'etre faite, amp; que je ne

croispasqm puillc etre désavantageufc a cette

5® nbsp;nbsp;nbsp;T^elation de ce qut s^efi pajfe a

Chap. „ nos Penfionnaires amp; nos Novices felon la paro-JCXV. ,, le Royale qu’elle a daigné nous en donner, nous „ nous tenons encore plus aflürées que vous l’agreé-„ res par la connoillanee plus parciculiereque vousnbsp;„ aves de I’etat de ceMonrftere: Ainfi,Monlieur,nbsp;5) nous n’artendons quevotre ordre pour leur don-,j ner I’entrec, qu’elles déürent depuis tant de tempsnbsp;„ avec tant d’ardeur, amp; pour faire celTer les lar-„ mes qu’elles n’ont pas cefle de répandre depuisnbsp;,, une fi dure féparation. Elies attribueront leurnbsp;,, bonheur a la piece de fa Majefte, comme ellesnbsp;n’ont attribué leur disgrace qu a fon 2.ele j amp;

Port-Rojal^ en i66i. OSohre.

,, Mailön, puisque les Ordonnances qui y onteté Chap. „ faites,ne préfuppofent point que nous ayons été XXV.nbsp;„ redreifées ni dans la foi ni dans les mueurSjtout ceJanbsp;„ dok perfuader fa Majefté de l’innocence de fesnbsp;,, Servantes, 6c lui donner lieu de jetter un de fesnbsp;„ regards favorables fur tant de filles affligées, quinbsp;„ n’ayant plus de part a tout ce qui fe pafte dansnbsp;„ le monde que celle de prier Dieu, 6c dele fairenbsp;55 particulierement pour la gloire 6c la prospériténbsp;55 de toute la Maifon Royale , ne demandenCnbsp;„ point d autre faveur que la liberté de s’y em-„ ployer dans la tranquillicé 6c le repos de la Soli-„ tude, 6capouvoir continuer une Succeffion denbsp;„ perfonnes, qui étant qntierement dévouées aunbsp;,, Service de Dieu, a qui elles rendent aux piedsnbsp;,, des autels une adoration continuelle, le ferontnbsp;„ auffi par une nouvelle obligation a celui de fanbsp;„ Majefté. C’eft ce que nous efpérons de lanbsp;„ juftice de fa Majefté 6c de la protedion dontnbsp;„ il vous plait de nous honorer, qui m’obligeranbsp;„ avec toute cette Maifon de vous en témoignernbsp;„ ma reconnoiifance auprès de Dieu, comme étantnbsp;„ avec toute forte de refped Ócc.

C H A P I T R E XXVI.

Difcours de la Mere Agnes a la Communauté pour l'engager a prier pour l'EgliJè ^ les Grands-Vicaires que Monjieur le Nonce devoit aller •voirnbsp;pour leur faire re'voquer leur premier Mandement. Autre difcours de la viêrne après la dittenbsp;yifte^ OU les Grand-Vicaires avoknt confejiti dnbsp;en faire un autre. Confternation de Ia Cotnmu-nauté. Monfieur de Contes d cette nouvelle va dnbsp;Tort-Rojal rendre compte de la réponfie de Monfieur le Tellier, efi l'exhorte d fgner purementnbsp;fimpkment avec fa Communauté.

LE 20. Odobre notre Mere ayant appris que Monfieur le Nonce devoir aller trouver Mef-lïeurs les Grands-Vicaires pour leur faire révoquernbsp;leur premier Mandement touchant la Signature,nbsp;elle en donna avis a la Communauté,nous recom-mandanttrès expreflementde beaucoup prier Dieunbsp;qu’il éclairat 8c fortifiat par Ion efprit faint, Mef- 'nbsp;iieurs les Grands-Vicaires, particulierement Monfieur de Contes, du quel nous étions obligees denbsp;reconnoitre la charité par nos priéres 6c nos gé-miflèments devant Dieu j n’étant pas capables d’au-tre chofe. Elle nous repréfenta qu’autant que notrenbsp;profeffion nous oblige a nous féparer de toutesnbsp;chofes qui ne nous regardenr point 6c a ne prendrenbsp;aucune part dans les aftaires du monde j autant ellenbsp;nous engageoit a avoir des fentiments de zèle pournbsp;celles de i’Ëglife, que nous ne pouvions mieux te-¦moigiier qu’en nous humüiant profondément devant Dieu, 6c en lui oflrant nos lafraes 6c nosnbsp;priéres pour elle 6c pour ceux qui en font lescolorn-6c les Pafteurs. Lüe ordonna quelques pric ¦

Jes Générales pour attirer ia grace de Dieu lur

„ Mef-


-ocr page 103-

Tielatia?i de ce qui s'efi pap d Fort-Royal, en x66\. Offohre. C»KTnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ie5 Grands-Vicaires, outre celles que elle faifoit que tout dcpendoit d’dle

Xlvi toe feïoit en fon particuüerpour ce ^et. lat dtloit pas;pa.^menaces, mats fort

, ce il ne bonnement

C'ff A Ft Xxvi.

...... I nbsp;nbsp;nbsp;j.

Le dernier jour d'Oaobre notre Mere fit allem- amp; par confeil.’ Enfuite pour’]I''r4'^quot;' °°”nemen! bier la Communautó après Vcpres pour lui faire il lui dit que tout eek n’étoit riennbsp;fqat'oir lacondufion du dit entretienque Monfieur uu temps ou tout s’éplairciroit. Aquo “ 'quot;^^^'^roicnbsp;ie Nonce avoit eu avec Meffieurs les Grands- re répondit que cela pourroit êtrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Me-

Vicaires, dans Ie quel iJs s’éroient réfolus pour ce- nous venions a mourir auparavant, ^nous*\f^rJ* der a la violence, de retradter ce qu’ils avoientfait, rions entre les mains dun juge qui nous jugpnbsp;amp; de faire un nouveau Mandement conforme au fur notre état prélênt, amp; non pas fur eetnbsp;defir de Monfieur Ie Nonce. Elle nous repréfenta cilfement futur. M. Ie Doyen lui répondit. 'jTnbsp;comme l’afHiótion de l’Eglife, dans laquelle la „ eü vrai, maïs dechargés-vous-en fur moi pareenbsp;perfécution du Monaftere étoit enfermée, nous „ que lePaf^m’y aconrraint,amp; je tn’endechar-devoit être un nouveau morif de mieuv célébrer „ ge for lui.” II fe mcommanda enliiitte a lésnbsp;E fête de tous les Saints, dont on venoit de dire priéres, amp;a cellesdclaCoramunaucé,amp; témoio-tnnbsp;Vépres, qui ne font devenus Citoyens de l’Egli- grande affedtion pour la Alailbn.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°

chapitre xxvil

ttfe de l* Angelique de Saint Jean. Fai~ (Te des Grartds-Vicaires. Te bonheur des Per-fécutions neji accordé qua la ’uéritable fauvreté.nbsp;Cell an grand avantage pout une Communantinbsp;qttand la pirjécHtion la détruit ^ Véteind. Com~nbsp;ment fe flateroit-elle de fawver les autres , /T éllenbsp;... r. --------quot; —' Monfieur d'.Angers corn-

I

ne fe Jauve elle-même.

paré d Saint Hilaire. si.Mraits des outrage'squot;de te Saint qut renferment l’Hifioire de la Perjécu-tion prefente. Les Communautés les particu~nbsp;liers qui defendent la -ueritd Juhfffient auffinbsp;long-temps quelk^ lors même que U perfkutimnbsp;ks enieve de dejjus la terre.

DAns ce même temps ma Sceur Angelique de- ' Saint Jean crut devoir inftruire les perfon^nbsp;nes qui s’interefloient k plus a notre Maifon,, de-rétat oü nous nous trouvions, amp; des difpoütiona,nbsp;OU il avoit plu k Dieu de nous mettre,, nous infore-ronsici deux de fes Lettres.

5. Novembre. i6^ï-

„Je fcai que vous avés déjA apm® 9^ em „ quel Itat^font les affaires des Brands-Vicanes.

amp; par une foite néceflaire celles de Port-Royal,

” puifou’elles font les premiere* qui eprouveront ” feffet de la réfolution qu’ils ont prilé, oü plu^.^nbsp;tót de la foibleffe qu’ils ont eu. AulTi.tous lesnbsp;” amis plaignent les Religieufes de Port-Royal plusnbsp;’’ que tous les autres qui peuvent fe mettre a cou-„ vert del’orage. Mais en ^'érité quand elles enten-„ dent 1’Evangile de cettfe Octave,, elles ne fcau-„ roient pas fe periuader qu’dlesne foient huiifotnbsp;„ res heureufes, paifque tout ce qui fe paffe nenbsp;„ leur donne que plus de part aces beatitudes quenbsp;» “nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ hecouvert au monde qui ne lescon-

„ noiiloit pas dont la demiere eft établie fur k „ ronoement de la. premiere, n’y ayantquelesvraisnbsp;,, pauvres de cceur amp; d’affeétion qui ayent de la

fer-

fe du Ciel, que paree qu’ils ont combattu amp; fert dans celLe de ia terre pour conferver la vérirénbsp;amp; la juftice. Elle nous lecommenda for toutnbsp;de redoubler nos priéres pour Meffieurs les Grands-Vicaires amp; de nous offrirde nouveau a Dieu poturnbsp;faire amp; fouffrir tour ce qu’il lui pkiroic Toutenbsp;k Communauté témoigna être fenfibletnent tou-chée d’une part dc voir 1’EgIile fi affligee, maisnbsp;elle fe trouva de l’autre dans une difpolidon denbsp;coeur de dire a Dieu comme David, que fa gracenbsp;amp; la miféricorde eft meilleure que routes les vies;,nbsp;plufieurs témoignant par leur contenance, leursnbsp;Lirmes amp; leurs paroles, qu’elles craignoienc bcau-coup moinsla mort amp; routes les autrespeinesqu’on.nbsp;leur pouvok faire , que de faire quelque chole quinbsp;put deplaire a Dieu, amp; bielTer la puretédeleurnbsp;confcience. Après qu’on fut hors du Chapitre pref-que routes les Soeurs fuiencrépandre leur cceurde-vant Dieu, les unes fe profternant devant Ie St.

Sacrement,les autres priant les bras en croix,cha-cune felon I’indindt de fa piété.

en un autre-temps: il n’eft pas befoin d’ex-p quer cetm parole; on voit alles clairement que ce temps eft celui de la fignature qui eft un piégenbsp;que nos ennemjs nous ont tendu amp; par lequel ilnbsp;y a long-temps qu’ils efpérentdc nous perdre. Notre Mere qui entendoic affés Ic fens de cette pa-ïole, en dit un mot a M. Ie Doven, qui l’exhortanbsp;fort a figner fimplement; lui dilant que ft elle nenbsp;Ie faifoit elie perdroit la Maifon amp; qu’elle en re'-pondroit en la perfonne, paree que, quoi qu’ellenbsp;eut une grande Communauté, néanmoins Ie ref-ped amp; la créance que routes fes fiUes avoient en

Qttelques jours après JVl. Ie Doyen vint voi'r notre IVlere pour lui faire fqavoir la réponfe quenbsp;M. Ie Tellier avoir fait a la lettre qu’il lui avoitnbsp;écritepour Ie prier de s’employer auprès du Roinbsp;pour Ie rétablillément de la Maifon, dans laquellenbsp;il n’avoit rien trouvé a répreridre, mais au con^-traire beaucoup de piété; a quoi M. Ie Telliernbsp;avoir répondu qu’il en avoit parlé au Roi amp; qu’ilnbsp;Ui avoit fait voir la lettre qu’il lui avoit écrit ennbsp;la M Religieufes de Port-Royal; mais quenbsp;• Jugeoit a propos de remettre ce rétablille-

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’ nbsp;nbsp;nbsp;_ quot;Relation de cc qui s^efi pajfé a Pott-Roya'l ^ en 1661, Novemlre.

fcrmeté dans les perfécucions des hommes, paree „ ceux qui aimeront la vérité amp; la juflrice, qu’il mi’ilf;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p(^ fai^-g fQtj Diocéie par les fains amp;

„ Jes fatigues de tant d’années ?

„ J’efpére plus fortement que jamais après ce ,, que nous avons déja vu, que la fin répondranbsp;„ aux commencements, amp; que notre fiécle amp; la

® n A r.

XXVIl,

C H'A'T. XXVIl.

C H A P I T R E XXVIII.

Lettre de la mèvie. La droiture du cceur dans les •voies de l'Evangik rend plus fpavant que lesnbsp;ffavafis mêmes. Raifon du refus des fignaturesnbsp;daiis les Religieufes de Port-Royal. Permété denbsp;ces Religieufes a ne rien faire contre la fnuerité.nbsp;Part que Monfeur d’Angers prenoit d leur état.

Ce 13. Novembre.

„ Ol on condamne que 971. (Porc-Royal) n’ait „ O pas obéï a l’aveugle, amp; qu’on dife qu’il eftnbsp;„ done bien fqavant: il répond, que ce qu’il anbsp;toujours dit lübfifte auffi vrai que jamais3 qu’ilnbsp;ne fqait rien dans tcutes ces matieres conteftées,nbsp;mais qu’il eft fort bien inftruit dans tout ce quinbsp;regarde les mueurs amp; les commandements denbsp;Dieu 3 amp; qu’encore que 950. amp; autres nenbsp;i’ayent point entretenu de cela , une perfonnenbsp;qui médite tous les jours Ia loi de Dieu, amp; qqinbsp;la pratique, y devient plus éclairé que fes maï-tres ne lui donnent de lumiere: Super omnes docentes me intellexi éne. Et quelle trouve dansnbsp;elle naême la regie de fa conduite dans une oc-cafion pareille oü il ne s’agit pas d’entendrenbsp;des queftions fubtiles que tout Ie monde ne peutnbsp;pas pénétrer, mais pu il ne s’agit que de ne

33 rien

„ quils n’aiment rien de tout ce qu’on les mena-jj ce de leur faire perdre.

5, Si Dieuleurafiiitla grace de s’avancer dans la „ profeffion particuliere qu’clles onc faire de cettenbsp;„ vertu, elles peuvent efpérer qu’ellcs fe trouve-„ ront revêtuës dés armes de Dieu, plus que lesnbsp;,, autres, pour réfifter au mauvais jour^: maisriennbsp;„ ne les anime tant a fe proraettre qu’il leur fcranbsp;3, cette grace, que de penfer que s il les envoyenbsp;3, Corome des brebis au milieu des Loups, Jefus-,3 Chrift eft leur Pafteur, qui les fuivra par tout,

amp; qui n’abandonnera pas un troupeau, pour le-” quel iladonné fa vie, quand il feroit difperfcen ” tous les endroits du monde. A quoi j’ajoutenbsp;” pour ma confolation en particulier, qu’elles au-3, ront toujours auffi en Mr. d’Angers un Pafteurnbsp;3, vifible,dont ia fermeté amp; Ie courage fe fortifie-„ ra par Ie trifte exemple de la honteufe chute desnbsp;,3 autres, amp; qu’il les animera a chercher plutót Icnbsp;3, Royaume de Dieu dans les perfécutionsdumon-3, de, que de penfer a 1’établir dans la paix parleursnbsp;„ travaux amp; leurs bonnes oeuvres, en abandon-„ nant la vérité qui en doit diftribucr les récom-3, penfes : car c’eft de quoi les amis foibles amp;

3, mérne Ie D. lê lèrvent pour les afFoiblir, que de „ repréfenter quel mal ce fera que, d’expofer toutenbsp;„ une grande Communauté , qui donnoit un linbsp;3, grand exemple amp; tantd’édihcation dans l’Eglife,

3, 6c qui aidoit a fauver tant d’Ames, a une en-„ ticre deftruétion par Ie refus de ce qu’on pourra 3, leur demander.

„ Mais a. cela quoi qu’elles ne répondent point quot;, encore, paree que Ie temps n’cn eft pas venu,

3, amp; qu’on ne peut rien conclure qu’on ne voie „ ce quiarrivera, elles fqavent qu’elles pourroientnbsp;„ répondre avec raifon que fi elles ne s’étoientpasnbsp;„ fauvées elles mêmes, elles ne pourroient plusnbsp;3, fauver les autres,amp; que leur Maifonn’étantc'ta-3, blie que fur la pierre ferme de la vérité on ne lanbsp;3, peut plus véritablement ruiner qu’en renver-„ lant ce fondement.

Pour moi fi Dieu permet que Port-Royal

trouve fa fin dans ce Naufrage, il me femble „ ” qu’il y aura fujet de grande confolation pour „nbsp;” ceux qui ont eu part a fon ctabliftèment, de 35nbsp;,” voir que Dieu ait de la forte confacré leur tra- 35nbsp;,, vail, en ne permettant pas que la fuite des an- 33nbsp;3, nées ait ruiné peu a peu Ie fruit de leurs peines; 33nbsp;„ comme nous voyons arriver dans les plus Sain- 33nbsp;» tes réformes: mais que fafeule mainy ait donné 33nbsp;33 Ie dernier achévement par cette heureufe perfë- 3,nbsp;3, cution.

,, Mais M. D’Angers ne feroi-t’il pas auffi heu- „

„ teuxqueglorieux , (i Die^ledéchargeoit parune „

3, yoie qui e Ie pis du pjj de tout ce qu’on peut „ 3, imaginer 8c qu on ne peut croire qui arrive, de „nbsp;„ tant de travaux amp; de peines ou il confumè fa „nbsp;33 '^*^3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;recueilleroit plus de fruit, par „

„ cette genereufe aélion qm Ie rendroit dans tous „

France auront la gloire.de voir renaitre un Sr. Hilaire, puis qu ils ont Ie malheur de voir re-naitre une perfecution qui a tant de rapport anbsp;celle de fon temps, qu’en relifant cettaiL ex-traits de lui que j ai retrouve ces jous-ci ilnbsp;me fembloit qu’il faifoit notre Hiftoire, plutótnbsp;que la ftenne ^ amp; cela m’a donné envie de vous lesnbsp;envoyer. M. d’Angers y verra fon modele, amp;nbsp;tous fes amis fe promettent qu’il fera lui-mêmcnbsp;celui de la poftérité.

3, C eft ce que nous demandons a Dieu avec foi, conhance qu il Faccordera 5 uos pricres *nbsp;puilque ce treft que la confirmation des donsnbsp;qu’il lui a deja faits, amp; que la charité de la vc-rité qui a été répandue dans fon cceur par Ienbsp;Saint efprit en cette nouvelle Pentecóte de nosnbsp;jours, Ie perfuadera toujours contre tout cequinbsp;pourra venir de qui que ce foit que veritasnbsp;vtagna én fortior prlt;e omnibus ma-iet én inva-lefcit in aternum én vivit én ohtinet in feculanbsp;feculorum, amp; avec elle ceux qui la défendentnbsp;jufqu’au mépris de leur propte vie. Je ne vousnbsp;dis point ce que je vous fuis, ma liberté faitnbsp;affez. voir ma confiance.


-ocr page 105-

Relation de ee qui s'efi paffe d Port-Royal, en 1661. Novemhe „ rieti faire centre la finccrité amp; la juftice, amp; denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il honore trop ceux qui lui donnenenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n

„ ne pas porter témoignage dans une caufe ou on nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dre, pour y contrevenir par une ll;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vyuIu

„ ne peut ctrenijugenitemoin paria raifonmeme nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;croit leur donner une afliz erandnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AA Vilt.

qu’on eft ignorant: car il n’eft point permis de té- „ fon refpeét en faifant tout ce qu’il n

w» rp nn’nn isrnnrp amp; ii n’eft poiiit „ Ier au dcla de ce qu’il doit. ^ nbsp;nbsp;nbsp;pent lans al-

„ Voila de quoi je Ie vois tout perfuadé amp; au-tant 97i.(Port-RoraIdePans) que 072 Royal des Champs;) carce n’eftnullemenc (Mnbsp;Antoine Arnauld) ni aucun autre qui les perf ^nbsp;de; leur bon cceur amp;ieurdroiture eft toutcleurnbsp;lumiere, amp; il y a fwjet d’efpérer qu’eUe les con-

C H A f.

xxvni.


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33

33

33

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33

„ amp; n’étant inftruit que pat la paroie ae juieu

„ qu’il médite fans ceire,il neconnoit pointd’au- Extrait de l'Apologie des Re/igieufesde Port-Royal 33 '’ofo pour arriver a la vie bienheureufe que {2de Partie) qui contient plufieurs lettres que!~nbsp;Dh ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vérité j 6c il en croit plus au Pro-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les -éewirent fur Ie wême fujet ^ qui fervent a

” nbsp;nbsp;nbsp;dit tous les jours les conditions quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;montrer comhien Pamour de la vfrité de 1'

5, nbsp;nbsp;nbsp;dons Ianbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Kncérité étoit profondément grav(f dans leur coe

montrer nbsp;nbsp;nbsp;~ quot;quot;y- ff'

fincérité étoit prof ondement grave dans leurcceur^ hien loin de fe laiffer conduire d laveugk parnbsp;leurs dire Beurs , la crainte d’offenfer Dieu étoitnbsp;Jt grande en elles, qu'dle les tenoit en garde mê-

me d l'égard des perfonnes qu'elles efiimoient Ie plus.

............ ............,f.

” /Lr^Jrai^’^Tencore: Sc^ opprobrium non acce- T Es Grands Vicaires ayant été contraints mal-” tit tdwrfus proximosfuos.? Or 971. eft trop con- gre eux de révoquer leur Mandement amp; d’en ” vaincu de la fincérité 6c de la vente avec la- faire un autre pur amp; fimpie, les Religieufes re-” ^ lledoivent agir ceux de fa Profeflion, pour tomberent dans leurs premieres inquiétudes , nonnbsp;” '^f^ mentir au St. Elprit a, la face de toute l’E- par l’appréhenfion des maux temporels dont on lesnbsp;33 Sa figner de fa main 6c non de fon cceuv: menagoit, mais par les propofitions de divers mj)-

’7 nbsp;nbsp;nbsp;19-^-

doit avoir celui qui prétend demeurer dans la Maifon Eternelle amp; fur la fainte Montagne de

T~v • nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1C —

Dieu

„ qu'oneit igauiouL. -----------.....^ _

„ moigner de ce qu’on ignore, amp; il n’eft point „ permis d’ignorerqu’ellesfont leschofes qu’il n’eftnbsp;„ point permis de faire. 971 ne défavouë point amp;nbsp;„ ^ regrette point de fqavoir en cela fon devoir,nbsp;,, amp; de ne pouvoir pas ié couvrir comme d’autresnbsp;,, de Ion ignorance; car ce n’eft point une excufenbsp;„ trop allurcc pour ceux qui s’en lèr ve)it,amp; pour-quoi tout Ie monde n’elt-il pas capable de biennbsp;entendre ce que veut dire; T» ne porterat pomtnbsp;faux témoignagel ce qui eft fi aifé aappliquer a cet-te occalion, qu’il ne taut point demaitre pour ennbsp;inftruire.

„ Maisfi l’ondit; pourquoi met-on cn doure la condanination de Janlénius La demande eitnbsp;bonne a faire a d’autres qu’a lui,qui ne pretendnbsp;pas avoir mérité d’etre condamné lui-merne, amp;nbsp;n’eft pas pret a Ie figner , quoiqu’on public au-tant de mal de lui en fon genre, qu’on en peutnbsp;dire de Tautre. Si uu fol fe pouvoit laire, ilnbsp;paroitroit fage, amp; fi des ennetnis paffionnés a-Yoienc pu fe modcrer 6c ne faire rien paroitrenbsp;^ de leur haine amp; de leurs mauvais dellèinsjuf-„ qu’^ cette heure, 971. auroit pu ignorer dansnbsp;„ fa retraite quels font leurs dcflèins, amp; 1’Efpritnbsp;„ qui les -anime: mais qu’on lui pardonne s’il n’eftnbsp;,, pas fi ignorant que de croire que c’eft Ie feulnbsp;zèk de la juftice amp; de TAmour de Ia véritequinbsp;fait pourfuivre pat des voies inouïes amp; fansnbsp;exerople Ia condamnation d’un Evéque Catho-lique; Sc s’il n’eft pas obligéde Ie croire,qu’onnbsp;ne 1’oblige pas aulli de Ie ligner; car qu’il nenbsp;Ibit pas oblige de ligner ce qu’on lui demandenbsp;par foumiflion amp; par relped;, en demeurant li-bre de croire interieurement ce qu’il lui plairanbsp;fur ce fait; c’eft oü 971. avouë n’ctre pas aflëznbsp;iirftruit, pour fgavoir comment on peut ainfjnbsp;accorder Ie menfonge avec la vérité. Ii eft tropnbsp;fimpie pour comprendre cette addreffe fubrile

amp; n’étant inftruit que pat Ia parole de Dieu ...... ^ -----

;u, qu’a routes les raifons que la fageflé du „ monde lui perfuade; car enfin n’en elt-ce pasnbsp;„ une condition eflentielle que celle qui eft renfer-,, mée dans ces paroles: qui loquitur writatemnbsp;in corde fuff-, amp; de plus; qui tton egit dolum in

*¦ nbsp;nbsp;nbsp;t C. _ Q.-rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fCr

lUiiUGic, VA, il ƒ “ ‘quot;j nbsp;nbsp;nbsp;. '9nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

duira plus füroroent que la fcience de beaucoup d’autres-.car beaucoup d liaux nepeuvent etein-dre la charité; mais l’on ne voit que trop fou-vent éteindre de grandes lumieres par les moin-dres vents, quand la peur des menaces amp; des

violences portent a saftbiblir, amp; a affoiblir les autres qui font aveuglésamp; renverféspar desper-fonnes qu' les avoient éclaires amp; foutenus aupa-ravant. Vous fqaves qti’on en a déja vu quel-„ ques exemples, amp; je foai que c’eft un de ceux-„ ia qui a taic tort a.9aarc’eftau moins de quoi ilnbsp;,, lë rortifie dans fon fentinienr.

,, Faites dorve au nom de Dieu que 905. (M. „ d’Angers) fe meite 1 efprit en repos amp; fe confo-,, Ie de tout ce qin anivera a des perfonnes quinbsp;„ par la grace de Dieu, ayant mis tous leurs Thré-,, tors dans Ie Ciel, ne Iqauroient rien perdre furnbsp;la terre, que ce a quoi elles ont déja renonce:nbsp;Sc ne leur laiffés pas la douleur de croire quenbsp;905 foit du nombre de ceux qui les condam-nent, au Heu qu’ellcs fe glorifient amp; fe confo-lent de ce qu’elles lont pour conduéleuramp;pournbsp;E.xemple dans cette guerre. Jelouë Dieu de toutnbsp;mon coeur des fentirnents de 905. celui qui lesnbsp;lui a donnés amp; qui 1’a conduit jufqu’a cette heure Ie délivrera comme j’efpére de tous les perils, amp; for tout de celui de perdre fur la fin lanbsp;couronne.

C H A P I T R E XXIX.


-ocr page 106-

quot;Rehtion di ce qui s’ejl paf^ a Fort-Royal^ en nbsp;nbsp;nbsp;Idovemhre.

n' ^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;........- - nbsp;nbsp;nbsp;.

deles^ de fignature qu’on leur faifoit fans ceffe, amp; qui etoient appuyés de quelques uns de leurs a-mis.

Un jour entr’autres une perfonnequ’elles hono-roient beaucoup leuren propofaunequ’clle jugeoit fuffifante, amp; qui fans doute n’eut pas éré agréa-bléaux Jérukes; maisqui contenoit apparemnrencnbsp;quelqu’obfcurité qui n’étoit pas propre pour lesnbsp;Filles, C’eft ce qui obligea la Mere Abbelle denbsp;faire écrire ^ une perfonne qu’elle fqavoit extré-mement Ennemie de tout equivoque , la lettrenbsp;qui fuit, d’oü l’on peut juger quel amour ellesnbsp;avoient pour la fincérité, amp; s’il a été befoin denbsp;les fortifier fur ce point.

Ce 5. Novembre 1661.

„ Vous leaves, M. a quel point nous en fommes, ac que Ie temps eft venu de recueillir Ie fruit.nbsp;La Vigne de Dieu va maintenant être vendan-j, gée amp; foulée, puis qu’elle n’eft plantée quenbsp;j, pour cela ^ Et c’eft pourquoi auffi graces anbsp;„ Dieu nous ne nous en étonnons point commenbsp;,, fi quelque chofe d’extraordinaire amp; d’imprévunbsp;nous arrivoit: Car il y a long-temps que nousnbsp;avons appris que iw hoe pofiti fumus. Ce n’èftnbsp;done pas notre peine, puis qu’encore que nousnbsp;jj ayons toute forte de lujet de nous défiar deno-„ tre foiblelTe, nous nous confions fi peu dansnbsp;5, nos forces en cette guerre, que nous n’y en-j, trons que pour confeftêr la grace de J- C., quinbsp;eft notre bouclier amp; notre force. Mais cc quinbsp;„ nous afBige fenfiblement eft qu’on ne convientnbsp;pas de fentiments les uns avec les autres. Jenbsp;jj vods parle dans la douleur de mon cceur, d’u-j, né proportion qu’on nous fit hier d’un autre mo-„ dele de fignature que celui que jecroisqu’on vousnbsp;3, avoitmpntré i’autreloisqu’ilfutqueftion de iig-„ ner, amp; que la fignature vous paroiflbit ft tavo-,3 rable a caufe du mandement qui étoit bon, quenbsp;,, même vous la vouliés fans aucune addition.nbsp;„ iVlais qui ne s’étonneroit du changement? Lenbsp;Mandement étant alors auffi bon qu’il pouvoitnbsp;” être, on fouhaitoit de mettrecette tête a la fig-5’ nature pour plus grande afllirance, amp; mainte-5, nant le Mandement étant ie plus mauvais qu ilnbsp;3, puiflé être, 011 aflbiblit cette tête amp; onlem-3, barraflè davantage. Je n’ai point gardé ce nou-5, vel écrit, car je m’écriai ft fort contre, qu’onnbsp;5, ne me l’a pas laifl’é j mais on vous le montreranbsp;35 fans doute, amp; je mets après Dieu mon efpé-3gt; ’^®uce en vous, que vous nous retirerés dela-3, queo hoc ^uem ahjconderunt.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;je ne dis pas

” nbsp;nbsp;nbsp;*^05 Ennemis invifibles 'qui fe

e e tout ce qu’ils peuvent ou pour nous

C n Agt;;

XXIX.

Chap.

XXIX.

bles celles qui font moins inftruites a s’affoiblir,

„ amp; celles qui font routes convaineuës de la jc-„ rité, a fe divifer peur ne pas faire la même „ cholé que les autres, encore que, peur vousnbsp;„ parler franchement, je vois trés peu d’apparcn-„ ce a cette divifton^ toute la Communauté, amp;

„ fur tout les chefs ctant fi fermes a ne vouloir 3, rien faire qui ait apparence de mal, que je crain-„ drois bien d’avantage qu’il ne s’en tfou vat pointnbsp;qui reconnuüènt la voix de leur Pafteur s’il lanbsp;„ déguifoit a préfent,amp; qu’il parlat un Nouveau.

,, langage. J c vou.s dis tout ce que je penfe' avec une ,, liberté toute entiere, paree que je fgai que vousnbsp;j, en uferes en la rnanicre qu’il faut. Je ne parlenbsp;,, point par moi-merrie, notre Mere qui a les mê-3, mes fentimrats veut que je vous les dife. Port-3, Roy^l tics Champs n’eft qu’un avec vous. Ha-zardes-nous, p^t-etre que nous ferons les va-„ iets de pied des Princes de 1’Armee d’Achabqui.

„ devejient entrer les premiers dans le combat amp;

„ gagner la Bataille. A tout hazard on n’expofe „ pas grand chofe, amp; quand nous y péririons,

„ 1’Eglife n’y perdra point ceux qui peuvent d’a-„ vantage la défendre. Quel autre intérêt avons-„ nons au monde que d’acquerir le Royaume des „ deux.? La pauvreté amp; la perfécution nous ennbsp;„ mettent en poffeffion. De quel artifice avons-3, nous befoin pour eviter de nous y trouver en-3, gagees ? J. C. en nous Envoyanc comme desnbsp;„ bi ebis au milieu des loups, ne nous a recomman-„ dé que la fimplicité de la Colombe pour agir,nbsp;„ fans rant d’addrefle, amp; la prudence du ferpentnbsp;,, pour fauver la foi qui eft notre tête amp; expo-„ fer tout le corps a toutle mal qu’on nous vouffia.nbsp;„ fake. Je ne dis cela que pour vous faire voirnbsp;„ que voila de quoi nous fommes perfuadées dansnbsp;„ le coeur , amp; qu’il n’eft point polBble que la.nbsp;„ bouche amp; la main le démente. J’ajoute feule-„ ment que la premiere tête nous paroit mêmenbsp;„ n’être pas affez éclaircie pour la joindre k unteLnbsp;3, Mandement, afin que fi on vous la montre vousnbsp;„ y ajouties de quoi la fortifier amp; marquerplusnbsp;„ diftindtement qu’on ne parle que de la foi feule.”

Voilaqu’elles étoientfespenféesdontelles étoienc occupées j on les menaqoit de tour ce qui eft plusnbsp;capable d’épouvanter, non des filles , mais desnbsp;amesles plus fortes. Elies le voyoient,elJes leregar-doient fans s’aveugler amp; fans fe flatter par de vai-nes efpérances. Et cependant dies n’étoient point.-touchéesd’autrecrainte que de celie de bleiferleurnbsp;confcience par qudque foiblefle qui procurat leur.-fürecé.

Les Amis de ces filles: paflerent une partiedece mois a examiner des manieres de flgner. Les Ec-, p: il ]¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pcuvciii, ou puui nous cléfiaftiques ayant pour but de les porter a en fai-

furprendre. Je vousfup- re les raoins choquantes qu’il fe pourroit, pourvii. Entrailles de la que leur confcience n’y fut point enga^'c, afinnbsp;y '.¦ ' Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qne vous portés d’eflayer de les conferver par ce moyysr- Et les

a fa venre, de prendre la detenfe de notre foi, Religieufes de leur cóté ne fongeant qua leer con-ahn qti on n oblige pas par des confèils trop foi- fciencc , dc n’ayanc pxelijn’aucun e^ref a.:.lcur con-.

ferya-..

-ocr page 107-

r r, - nbsp;nbsp;nbsp;Helatio» Je ee qui s'ef} fa.ff'é a Tort-Royaï en \Klt;tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

C H A F.

XXIX.

yyiy*quot;' Nervation. C’cft pourquoi elies témoignerencd“ap- „ vous avés travaillé a

prouver bezucoap ceüe quun Ecdéikftique de „ ro'^roic encore un neu nbsp;nbsp;nbsp;‘Jwi nous pa-

. —tanc de bénédi-dfions a votre charité, que comme je l’appris

hier votre a vis a paffe, quoique ce fut dans une o(Egt;7 «cheufeconjonaure. C’eft une vifibk pro-” f-Aion de Dieu fur nous. Et il tne femble quenbsp;” e refpire a cecte heure que J ai cctte affuran-” rVoue nousparlerons affez clairement pouvêtrcnbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ndnës Ie fcai bien qu on Ie pourroit faire

” Ss imelligiblementencore^maispuifqu’onnele „ pms quot;rnnos nous fomtnes heureufes qu au

V,ÏS„r» » Ve* nbsp;nbsp;nbsp;¦gt; ^

ieurs amis leur envoya Ie 12. Novembre, qu’il „ füremeut, amp; Di^ ^ a nbsp;nbsp;nbsp;Y marcher

awic drellee .fur Ie modele d’une autre qu’elies - d-innlt;r ^ Inr,-^ nbsp;nbsp;nbsp;^ fant de hénéAi

zvoient faire elJes-memes. Et elles iui témolgne-rent lcur_ recounqilTance par cetce lettre, oü on verra qu elles ov.t fort bien jugé de 1’inutilité denbsp;mus ces abbaiffements amp; de ces obfcurités affé-aees qued autrespcrfonnes leurs propofoientaforc

Ce 12. Novcmbre.

„ Je vous ai des obligations infinies, M. de ce » que vous penfés a noustirer de la peine ou nousnbsp;,j ctions^ Votre billet d’hier me faifok un peunbsp;„ fufpendre mes inquietudes, mais comme il n’ex-pli-quoit point ce que vous aviés réfolu. ie n’en

'¦ nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A 1 •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;._

- —urer la. igt;our toutes les fuites nous n’avons qu’a fermer lesnbsp;ycux, Dieu en eft ie maitrej Les hommes n’ynbsp;peuvent rien que ce qu’il leur permet, amp; toutnbsp;ce qu’ils feront par ionnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-


;ront par fon nbsp;nbsp;nbsp;ix tout

ce qu plutót que


„ fbrtois pas tout a fait. Au lieu que ce que vous jj rons pour ne lui avoir pas vouln ai f ? j, venés de nous Envoyer eft jufteroenc ce que Je ne fqai pas précifétnent fi It n-, ^

„ nous avions dans Felprit, qu’il falloit dire pour nature dont 1 eft paj-j^ nbsp;nbsp;nbsp;aniere defig-

„ exprimer nettement que nous n’entcndons point dont elles ie ravirenten fisnani- U r ,, qu’on nous puifïè demander autre chofe par la rnent, ou fi 1 on y changea d 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Alande-

„ hgnarure qu’un témqignage de notre foi. nbsp;nbsp;nbsp;pour Ie rendre un peu plusnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘1'^elque cholè

„ C’eft ce que j’avois mis tout d’abord dans Ie d’adoucir les chofes par cés Akk • I’elpérance „ premier modele que je fis, qu’on a depuis changé je fqai bien que Je jour qu= j ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5

„ de forme. C’eft pourquoi nous pouvonsenfort nerent, amp; après l’avoir fait ^^bgieufcs ie figw „ bonne confcience l’envoyer a M. N comme ment troublees. Etce qui ^ ®'^^^urent étrange-„ de nous, puüqu’il eft vtai; car du refte j’entrc fincere a la plupart du mond*^^ 1°'^'’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

, parfaitement dans vos raifons, que fi l’on pou- craintes amp; mille frayem-s dans PaDm'h voit fauver la vérité amp; lauver Port-Royai, ce ne fut trouvé obfcur, amp; qu’on ne criit””°unbsp;feroit fans doute Ie plus avantageux pour la vé- du déguifement.^ La Mere Abbellè enbsp;rité, auffi bien que pour nous. Mais c’eft bien écrire par ia maitrefle des Novices ^nbsp;fe flater de s’imaginer que des termes plus em- de fa lettre du 2. Décembre nftfi ' l’extraitnbsp;baraflés amp; mofns clairs nous fiuvent. Cela fe~ c „ Ceux qui obligent des fiHes ' rnbsp;roit bon fi nos Ennemis vouloient la paix, amp; „ guére I’injuftice qu’ils fontnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Igav-ent

„ explication, iis ne laiflèroient pas de chercher 5, d’autres inventions pour nous pouffer; puisnbsp;„ qu’ils fe font declares nous vouloir perdre, amp;nbsp;„ ont commence de i’exécuteravant que d’en avoirnbsp;,, Ie moindre prétexte, amp; fans nous en direaucunnbsp;gt;gt; fujec?

Mais comme il leur revenoit a route heure de nou Velles difHcultés, il fut encore belbin d’y faire quelque changement pour J’éclaircir d'avantage.

ne cherchoient qu’un préte.xte de tout appaifer; „ font peu capables, amp; c’eft vraimen^” elles en mals quelles preuvesn’avons-nouspointducon- „ ‘^onnentdesCommandementsirnnnmwJ'^rr^^*nbsp;traire.i' amp; combien y a-t-iJ plusdefujet decroi- „ ne fgauriés vous imaginer cnmbiVnbsp;re que quand nous aurions figné fans aucune „ depeineaentrerdansf’affurance qu’on^nSS!

If y en a ptufieurs de celles - r •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; ne neuvent énmettre leurcon-

.. qm lont fait qu j^Pg^^urFlaviepleure jouramp;

„ nbsp;nbsp;nbsp;'ne a figné, êc fi fes larmes é-

” roient mmbfes fur fa fignature, die feroit bien ” lavée amp; il n’en refteroit point de trace afture-” rnent. Ma Sceur Candide, fi on la croyoit,nbsp;” bruleroit tout ce qu’on a fait, amp; fans rien dc-” roander ü perfonne feroit autre chofe que des’ex-„ pliquer clairement. Et mot qui les écoute amp;nbsp;„ qui n’ofe pas dire fi clairement ce que je penlê.

,, ie VOUdrnis nn’^C.- nbsp;nbsp;nbsp;-

„ ne que ce que^ nous faifons eft bon. Tout eft j, dans 1 angoifle a Port-Royal, amp; perfonne nenbsp;5, put fe rélbudre hier j je ne Iqai ce qu’elles fe_nbsp;5, root aujourd-hui.

te lettre.

remercienc eet Eccléliaftique par cet-Ce 23. Novembre

\ nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;— ** ciiicnt cc QU£ ic ocnic

---, - - nbsp;nbsp;nbsp;LI. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1---nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----“ UU-

tre affaire, d’oü depend tout Ie repos amp; lebon-heur de notre vie préfente amp; future. Je vous affure que toutes, tant que nqus fommes,nousnbsp;vous avons une obligation infinie de Ce que

„ Que j’ai de grands reraerciments a vous ren- „ je voudrois qu’afin que chacunequi a peur pour

dre, M. de l’applicationquc vous aves a nq- „ fauver fon ame fans embarraffer la Communau-

3, te, il rut permis de faire fa déclaration particu-,, here au pied de la fignature comme jé 1’ai diétée 33 ce matin pour me fatisfaire un peu l’efprit. Aunbsp;„ fond que nous en arriveroit-il da vantage? carnbsp;H 2nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ ce

-ocr page 108-

delation de ce qui s’efl pajfé d Fort-Royal, en i66i. Novemhre. n’écrivons pas, il eft afliaré que fuivante, queleurs doutes etoient entierement le-


Chap.

XXIX.


ce que nous

,, nous le dirons, amp; que aous ne laifferons pas croire, quand on le voudroit, que nous avons

C H A Pï XXIX.


ves.


conjurer pour 1’Amour de Dieu de vouloir chan- „ roit défendre que par des fubtilités dont les gens

” ger la tête qu’elles ont fignées, ou autrement „ de bienne fecontenteroientpas,amp;qu’ainfi nous

” qu’elles effaceront leur nom^ amp; moi qui me -- - -- ------j y-... . 1 nbsp;nbsp;nbsp;..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . .

„ trouvois portée dès le commencement a ne faire „ aucune induction aperfonne,ne trouvantpas af-„ fez de fondement pour aflurer celles qui trou-„ veroient defigrandes difficultes, je me fuis trou-„ vee obligée de leur promettre qu’on mettroitnbsp;„ leur confdence en repos, ce qui ne fe peut fairenbsp;„ tandis qu’on parlera de ce qui eft porte par lenbsp;„ Mandement. C’eft pourquoi M. je vous prienbsp;„ de fouffrir encore l’.mportunité que nous vousnbsp;„ failbns de^ confiderer cette nouvelle tête qui anbsp;,, été faite a I’inftar de celle de N. amp; qui nousnbsp;3, femble beaucoup plus funple, plus claire amp; plusnbsp;„ fure que la notre, amp; calmera I’efprit de routesnbsp;3, nos Sceurs. Nous avons fgu que ce qu’on anbsp;„ tair au Val de Grace, qpi eft fans doute quel-„ que chofe de pared, a écé bien req.u, amp; quoirnbsp;,, qu’il ne s’enfuit p.rs qu’on nous falie de mcme,

„ paree qu’on chcrche des. pretextes pour nous „ opprimec, il y a tout fujec de croire qu’on ne,

„ fera paj plus pourcelui-ci, qui met notre con-3, feience au large, au lieu qu’elle étoit fort gênée,

„ dans.l’autre. lt;Xuoiqu’il en Ibit ilnous eft impos-„ lible de nous iervir de la premiere fignature ,„ amp;

„ il n’y a que deux partis a prendre, ou denefigner „ point du tout, ou de figner ce que nous vousnbsp;„ envoyons, quand vous aurés jugé- qu’il n’.y a.

„ point de terme a changer. Je vous demande trés.

,, humblement pardon deparler ft ablblumenq: Ce.

„ que je fais, ce mefemble, fans prefomption,

„ mais dans un tremblement extreme de tomber 3, dans I’ignoranCe que vous condamnés qui eftnbsp;?, celle des Colombesqui n’ont point de cceur.”

, Ces fcrupules néanmoins n’étant nés que de ta tendreflè de leur confcience, il ne fut pas diffi-ede de calmer leur efprit fur ce point. Celui a quinbsp;fA\%nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leur fit une réponfe exade dont

temps dies

nni ^ 1 .^ucunc pcinc fut Icut;figpa-pu fdm, mais nbsp;nbsp;nbsp;f.''

,, fait ce qu’il ne faut pas faire.”

Mais commele troubledes Soeursaugtnenta,elle fijt obligee d’écrire elle même la lettre fuivante,nbsp;dans laquelle on peut voir la liberté que Ton anbsp;laifll'e ^ tputes les Soeurs.

Ce 2. Decembre.

„ Sans attendre la réponfe de la lettre que ma ¦ Soeur N. vousaécnte, je vous dirat, M. quenbsp;” d’heure en heure il vient des Soeurs a nous, nous

J*4 A 1 nbsp;nbsp;nbsp;1 y4 rf:» % il i v.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*.1

ctqit néanmoins aflèz. claire C’eft pourquoi elles témoignerent p« k lettre

Ce 3- Décembre 1661.

Je fuis demeuree pleinement fatisfaite, M. da la réponfe que vous fites hier a ma Soeur N.nbsp;avec tant d’exaditude amp; de bonté, que je fuisnbsp;demeuree dans k confufion de la lettre que jcnbsp;vous fis hier avec une grande précipitation, nenbsp;peniant pas que ce que vous devies répondrenbsp;put appaifcr mon efprit qui étoit dans une peinenbsp;extreme, croyant que ce que nous avions faitnbsp;engageoit notre confcience,amp;qu’onne lepour-ferions un grand Icandale. Vous avés diftipenbsp;ces troubles, amp; je me trouve Ians replique. Nousnbsp;void arnvees a la crife de notre mal. Dieunbsp;veuille quelle foit pour la fanté de nos Ames, ynbsp;ayant grande apparence que ce qui eft tempore!nbsp;empirera beaucoup.”

CHAP IT RE. XXX.

Ow envoye d Port-Koyal , le 2. Mandement des Grands-Vicaires. Tres beau difcours de la Merenbsp;Agnès dans lequel elle expofe d Jes Religieujetnbsp;Les raifons de ne pas Signer ^ les fuites quenbsp;peut aneoir U refus de Signer, a'lprès. eet expofenbsp;elk Uur laijfe la liberté de faire ce que leur eon-fckfice leur diéiera. Larmes ^ priéres de lanbsp;Comwuna.uté pour les Maux de l'Eglife ér fournbsp;détourjter l'Orage qui les menayoit.

T E 19. Novembre un appariteur donna auPor-^ tier le Mandement de Meffieurs les Grands-Vicaires pour la Signature que 1’on devoit publier le Lendemain, dender. Dimanche dekBentecóesnbsp;clans les Paroillés de Paris.

Le Dimanche 20. du mois, notre Mere fit aflèm-bier toiites les Soeiirs Profeflès du Chceur, pout leur faire Ia Icfture de I’ordonnance de Meffieursnbsp;les Grand-Vicaires, pendant laquelle les larmes amp;nbsp;les foupirs de pluficurs témoignerent aflèz les mou-vements de leur cceur. Après que la leélure futnbsp;faite notre Mere fit un petit difcours.pour nousnbsp;inftruire d’une chofè qui nous paroiflToit li extraor.-dinaire amp; fi fort au deflus de notre capacité, quenbsp;quelques-unes na fepurent empêclier de dire, qu’elles ne comprenoient rien du tout a ce qu’elles ve-noient d’entendre. J’ai. cru être obligée de rap-,nbsp;porter le difcours de .notre Mere, paree qu’il peuLnbsp;faire connoitre la droitureSc l’extrêmemodérationnbsp;de fon ame, avec laquelle elle a agi en cette oc~-cafion, 6c comme k conformité li admirable qui.nbsp;s’eft trouvée e.n toutes les volontes de. tanc de per^

fonnes


-ocr page 109-

'Relation de ce qui s'eft faffié d Tort-Royal^ en t66l. Novemire.

C a AS. fonnes,cn une occafion fi importance, amp; fi capa- „ qu’ils verront Dieu; c’eft-a-dire qirij n’y a que C XXX. ble de caufer de la divifion, n’a point ete produi- „ ceux qui ont le coeur purifié de toiite paffion '¦nbsp;te par violence, par indudion oupar cabaIe,com- „ de tout intcret amp; de route inclination oui me-me ouelaues perfonnes fe I’etotenc imagine i matsnbsp;que c’eft un efFet de la feule gtace de Dieu amp; denbsp;la bénédidion qu’il lui a plu de repandre fur lanbsp;conduite fi pure amp; fi charitable de notre Mere.


57


Void fon difcours r

\ ous voyez, mes Soeurs, que Ton nous vcut , obliger a Signer une cholè de laquelle nous nenbsp;, fommes pas inftruites, amp; que nous ne fommesnbsp;, pas capables d’entendre. Ncanmoins il y a deuxnbsp;, chofes a confiderer dans ce que vous venez d’en-, tendre. La premiere de fqavoir fi ces cinq Pro-, pofitions qu’on nous vienc dejire font bonnesnbsp;ou mauvaifes; Catholiques ou hérétiqqes: amp;nbsp;pour ce point nous fommes obligees de nousnbsp;^ i’onrnngt;(e Eccléfiaftique, comme


„ de tout intérét amp; de route inc!inatTo.r „ ritent de connoitre la vériré amp; Inbsp;„ me Dieu demande d’eux en routes rcncom*^

„ Óar quoi qdil fembie que ces chofes-lSnt „ fi Claires quil nell pas belom de deliberationnbsp;„ neaninoins il eft toujours nécelïaire cie prilt;4nbsp;„ Dieu, amp;: Ton agit avec bcaucoup plus d’aip -„ ranee amp; de liberré , paree qu’on a fojet dênbsp;„ croire que e'eft lui qui nous infpire les chofesnbsp;„ il quoi nous nous fentons portées lors que nousnbsp;„ avons recherché avec humilité fa voionté amp;nbsp;„ que nons lui avons expofo notre coeur avec unenbsp;„ entiere fincente, Vous voyez affez mesSrenrsnbsp;„ rimportance decetteaffiiire, chacune dSSnbsp;felon fa confcience , paree que ™ ^

„ pour foi, amp; s’expofe perfonLuetint aux^fuf „ tes qui en pourront arriver Tt c ,

:: ,eg,V Weu p,,


HAT.

XXX.


-------

oDiigces uw .— « rpp-aVder ^ trop s’occuper de tout

quot; pour ce point nbsp;nbsp;nbsp;p^HéfiaftiW;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” lerefte- ne puis pas néanmoins vous difli-

loumetrre a nbsp;nbsp;nbsp;amp; de les condam^ „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;urv pkge que nos ennemis nous

gïithumbksfillesdelEg^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;S Leffé pour nous p^vdre ^ Nous devons

ner comme le Pape ^ ir un bon l^s, „ gbandonnerk Dieu amp; nous refoudre atout ” ^encorenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Puto^av^.^ ,,ela fuffit

„4o,imnins en ayan - nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« refufant de figner, on s’expofe a recevoir diver-

” fes tentations, rant de la part des ennemis, que ’’ des amis 6c des parens, amp; il ne faut pas douternbsp;” Qu’ils ne nous viennent tenter en plufieurs ma-” nieres On nous viendra dire que c’eft une hor-” rlble'préfomption a des lilies de fe croire plus

--------- nbsp;nbsp;nbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;öue les perfonnes qui font lespremieres

damnées. OXtt nbsp;nbsp;nbsp;que „ J ?qe, a ceia ü faut répondre:, que non

pour lequel il fe g nbsp;nbsp;nbsp;qu’eUes ne f^^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce n’eft pas par pvefomption amp; par

plufieurs gens^de niu^^ nbsp;nbsp;nbsp;retrain, aue ceia „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^vfont, nvttc r,..» -’-n


neanmoins en ayant u., ---------,

les condamner, amp; ainfi nous devons une entiere créance auxdécifions du Pape fur ce point-la. La Seconde chofe eft de fpavoir fi ces Pro-pofitions font ou ne font pas dans le Livre de Cornelius Janfenius, amp; s’il les a dices dans Icnbsp;, mauvais fens que le Pape Innocent les a con-, damnées. C’eft ou eft la queftion, amp; le fujet

rtnrr'f»


leurs gens ae uit-u nbsp;nbsp;nbsp;_____ _

,, pas dans ce Livre, amp; il eft certain, que cela ,, étant un point de fait, on n’eft point obligé denbsp;,, le croire, moins encore de le jurer, lorfque onnbsp;„ ne i’a point lu, paree que. c’eft rendre un fauxnbsp;„ térnoignage. Nous ne voulons point vous con-


„ fuffifance d’efpnt, mais que e’eft plutot notre „ ignorance amp; notre incapacité qui ne nous per-,, mettent par de Sigaer une chofe que nous n’en-„ tendons point. On vous dira que le Pape 1’anbsp;quot; traindfe ni gêner vos confciences, chacune „ dit, amp; que c’eft une rébellion amp; une défobéïf-” doit fuivro ce que Dieu lui fera connoitre de- „ fance de ne vouloir pas fe foumettre a fes or-” voir tairê en confcience. I! n’y a que troischo- „ dies. A cela il eft, plus aifé de voir ce qu’onnbsp;” fes dans cette affiiire. La premiere de rejptter „ eft oblige de faire, que de le dire: car n n y anbsp;” amp; condamner eomme mauvaife la Doeftrine de „ perfonne quine voie qu’on ne doit pas obeirnbsp;r JnS Tde croire ftrmeDKnt ,ue Ik Cmq , aoc hoinm« au préjodte * “ £ fdon 7' ’nbsp;’,i°„ SnVfatdans foo livre qioique nous „ D.eu qui juge k. ames » p.roc.to fd„„ ^

fbnnes dodtes amp; l^avantes t^ui ayanE 1 intelligent ce dc routes ces marieres, peuvent Signer com-

D lönr r\I-aïr nbsp;nbsp;nbsp;imonbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____


33 nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jaiii4lO iu. a-»anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V*».nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____

^‘^“^rement la Signature comme chofe déraifon-” nbsp;nbsp;nbsp;^ extraordinaire. La croifiéme de temoi-

* nbsp;nbsp;nbsp;~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r..:


V/ nbsp;nbsp;nbsp;vn. c.\LrdUiuiuuiic.

3gt; gner qu’on fe foutnec en ce qui eft de la foi, qu’on ne. peut pas en confcience fbuferire

tiiVo nbsp;nbsp;nbsp;ai_____ 1 nbsp;nbsp;nbsp;____


,, au refte , crane dans une entiere ignorance „ de tout cela. Or il me femblc que c’eft lanbsp;„ roeilleure, paree que la confcience demeure ennbsp;furete, amp; cela eft plus relpedtueux envers lesnbsp;” Supérieurs. Il faut beaucoup pner Dieu qu’ilnbsp;” nous gouverne amp; nous conduife en tout ceci

” .. . nbsp;nbsp;nbsp;prvnt-v, rérrancher tout ce oni nmir!


_______________ t-----'

quot;quot;cquot;il ieur plaic,en mettant une difference entte k droit amp; le fait; au.lieu qu’a peine nous eft-il permis ds faire voir que nous fgavons cettenbsp;difference.

„ D’autres perfonnes nous vieodront perfuader „ de Signer en nous difant; que cela n’eft rien,nbsp;„ que nous n’engageons point nou'c confcience,

r*rfssv»»-s..-^ -


nUUb g,vuvv4...*. nbsp;nbsp;nbsp;------

amp; tacherfur touta rétrancher tout ce oui nonr’ quot; quot; nbsp;nbsp;nbsp;-

„ roit être humain amp; de aaturel dans no^e procél ” nbsp;nbsp;nbsp;‘^««toence,

„ dé. Ilfaut fe fouvenir que Jefus-Chrift^a nbsp;nbsp;nbsp;^’^^^feulement^nar

„ bte.-taK«ceux,uiomfcc«ur pur, p4u ” rSlS?’*®'

H j ¦ H mlrgoa-, qu'on noii nbsp;nbsp;nbsp;%

.. de


-ocr page 110-

'Rtlatton de te qui s'e(l paffé a Pert-Royal, en i66i, Novemhre.

„ de coeur; ainfi c’eft done faire un menfonge ,, un parjure que de protefter de croire de tournbsp;,, fon coeur une chofe, amp; en même temps n’ennbsp;j, etre pas perfuadé amp; croire Ie dontraire. D’autresnbsp;55 faux amis nous repréfenteront combien nousnbsp;5, fommes coupables, fi pour une chofe fi peunbsp;,5 importante nous fcmmes caufe que la Maifonnbsp;„ qui étoit en fi bonne éltime, ou tant d’amcs fenbsp;„ fauvoient, oü on élévoit rant d’enfants dans la

craintedeDieufoitSupprimée, amp; combien noug

„ aurons a lui répondre pour tout cela II feroit aifé de répondre a cette objection, li 1 aftlictionnbsp;” n’obfcurciffoit l’efprit. Car il n’y a perfonnenbsp;” qui ne fqache que quelque bien qui puifle arri-’’ ver d’une chofe, il n’eft jamais permis de la faire

Chap,

XXX.

C H A f. XXXI.

C H A P I T R E xxxr.

Motif.eur Rail mande d la Mere AgMS. quil vien-dra faire figner la Covimunauté. Ce qu elle fait pour prévénir fon arrivée.. IXifpofitions des Religiën jes au regard de la f-g»ature. Leun priérfsnbsp;taftt pot:r elks que pour l'Edife dans une tellenbsp;conjonBure. Elles fignsnt enfin avec explicationnbsp;pour Jatisfaire leur confcience. Les Novices fi-gnent aujji avec les meines explications rnais aprèsnbsp;avoir bien pleure' de ce, qu'elks Acient obligees denbsp;Ie faire. Humilité ér droiture d’une amiennenbsp;. Men reviarquahle. Les Rdigieufes de Port-Royalnbsp;des Champs fgnent aufi avec les mèmes peines.nbsp;Leur fenfbilité poia les maux de l'Eglije.

Subfifter en faifant un mal, amp; en commettanc T E 27. Novembre, p'etnier Dimanche de 1’a-» un^ péché. Enfin d’autres nous reprélênteront- ^ vent, Mónfieur Bail manda a notre Mere qu’il „ qu’il Y en avoit plufieurs qui avoient térnóigné vieridroit 1’un des joufs de la Semaine Suivantenbsp;„ de l’eftime pour ie Livre de Janfenius .amp; qui pour nous faire.figner folemnellement. NotreMercnbsp;„ néanrnoins depuis fe font rendus par foümiffion, ayanc rc§u eet avis jugea qu’il étoit a propos denbsp;„ amp; qui font geus de bien (car il y en a déja amp; prévénir’fa venue pour conclure cette affaire. C’eftnbsp;„ affiirément il y en aura encore plufieurs.) Mais pourquoi Ie Lendemain Lundi au matin, elle fitnbsp;„ il eft aifé de voir que cette raifon n’eft pas affembler toutes les Sceurs Proffefl'es du Chceur,nbsp;„ meilleure que les autres: Car jamais un péché pour nous difpofer a prévénir Monfieur Bail amp; ünbsp;» n ’eft permis quand tous les hommes ,1e commet- fiiire cè que Dieu nous infpircroit fans avoir d’au-55 troient, amp; Ie grand nombre de ceux qui fe tres motifs que de fatisFaire ^ ce que nous lui de-„ perdentne rend point la damnation moinsdigne vidns 6c ti la Sainte Eglife, Elle nous repréfentanbsp;,, de crainte amp; d’horreur. Enfin il taut s’attendre conamè,après avoirinvoqué Dieu pendant les dixnbsp;,, qu’il n’y a pas de moyen dont on n’ufe pour jours qui s’étoient écoulés depuis qu’elle avoit requnbsp;nous affoiblir: Car on a deja vü amp; on voit Ie Mmdetrient, elle étoit confirmee dans la penféenbsp;” tous les jours que ceux qui fe font laiffé aller a qu’elle avok de figner, enforte que fe foumettantnbsp;,, figner tachent par toutes fortes de moyens' de fincerement en ce qui regarde la foi, on demeure-„ couvrir la honte de leur foiblefie en faifant en- rolt dans lefilence pource quine la regarde point;nbsp;„ trer plufieurs perfonnes dans leur fentiment ¦ par- qu’ellc croyoit que c’étoit Ie meilleur moven qu’onnbsp;„ ce que chacun veut naturellement défendre fes put choifir, paree qu’encore qu’il fut plus lur denbsp;„ adionsj 6c c’eft une des miléres amp; des fuitö ne point figner du tour, l’affaire dont il s’agiffoitnbsp;,, du péché que ie délir de rendre les autres pé- étant fi périlleufe 6c fi difficile a bien démêlernbsp;5, cheurs.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que néanrnoins eek cauferoirun grand fcandaleöc

vroient être les colomnesdela vérité font ceux-la mêmesqui l’abandonnent 6c portent les autres a l’abandonner. Si on nous entendoit parlerdenbsp;la forte, on nous eftimeroit préfomptueufes 6c

6c méprifent 1’autorité des Evêques amp; du Pape, voyant qu’on refuferoit de fe foumettre même ennbsp;ce qui étoit de foi.

Elle nous fit voir comme quoi nous étions obli-téméVaires 6c néanrnoins cela eft li Vifible qu’il gées a ne pas éviter avec moins de foin Ie fcanda-faut être aveuole pour ne Ie pas voir, 6c infen- Ie qu’on prendroit fans doute par un refus abfolu ” fible pour n’en avoir pas ie coeur outré de dou- de la fignature, que de conferver la pureté deno-” leur 6c de relt;^ret.”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confcience qui recevroit une tache en fignant

” Notre Mereayant parlc dek forte, tont lemon- fimplement, 6c qu’ainfi Ie plus füf étoit de pren-de demeura dans Ie filence fur ce fujet, 6c l’on fe dre un milieu entre ces deux extrémités. Elle nous contenta d’en parler a Dieu 6c de lui demander fit lire enfuite la tête qu’elle jugeoit devoir mettrenbsp;? *^°HHoitre fa volonté en la cherchant par une a notre fignature, dont voici la teneur;nbsp;umble priére L’on continua de’dire tons les ''nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ - - —

Peni Creator, pour demander SfP*. amp; ffl panWier cha-

„ Nous devons beaucoup gémir, mes Sceurs, confirmeroit les efprits dans la fauffe créance que de voir qrefquc route la France plongée dans plufieurs ont, que les Religieufes de Port-Royalnbsp;eet abime dkveuglement, 6c que ceux qui de- fe tiennent attachées a des fentiraents particuliers.

Religieufes

Nous Abbefle , Prieure 6c

des

deux Monaftères de Port-Royal de Paris 6c des

cune redoubla fes priéves.

Champs, affemblées capitulairethent en chacune des deux M^ifons pour fatislaire a l’ordonnancenbsp;de Mrs. les Vicaires Généraux de M. Ie Car-dinal de Rets du dernier O^tobrede la préientenbsp;année 1661. coniidéranc que dans 1 ignorance

-ocr page 111-

[Chat.

tJCXXi.


nehtio» de c, qnis'efi p.Jff i Tort--Royal^ en 1661. Novemire OU nous fömm'^s de routes les choles qui iontau ies Ie uierrenr Sc dc^ nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

’ quot; ¦ nbsp;nbsp;nbsp;¦ ’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7? _ 2^oir dobtii


„ deffus de notrc Profcffion.amp; de notre fexe,cout ce Qiie nous pouvons faire eft de rcndre té-” moignage de Ja pureté de notre foi, none dé-clarons trés volonciers par notre tignaturej qu e-tant foümiJès avec un trèsjrrofond refpedt aN.nbsp;S. P. Ie Pape, amp; n’ayantrien detiprecieuxquclanbsp;foi, nous embraffons fmcérement amp; de coeurnbsp;tout ce que fa fainteté 6c ie Pape Innocent'X.nbsp;ont décidé, amp; rejettons toutes les erreurs qu'ilsnbsp;„ ont jugé y être contraires.”

Après cette ledure notre Mere donna pcrmis-fion aux Soeurs de dire en particulier leurs fenti-ments 3c leurs difficultés aVec une entiere liberté. Ce fut en cette rencontre que nous eüraes un fu-jet de^ bénir la bonté de Dieu voyant la droiture

-Vj- \nn^irAt-^Aa i-mn »¦ nbsp;nbsp;nbsp;»-ilUX ScCUrS I


lt;9

coura


ge de fuivre ia véntc quul nous a ^ nbsp;nbsp;nbsp;-

fanscrainte de nous cxpofer a fouffi7 qui en pourroient arriver; Que nous devionnbsp;atcribuer ce que Saint Hilaire difoit autref*'*”^^*nbsp;rant la perfécution que lui faifoient les Anbsp;qu’il combattoit pour la Trinité amp; avec Ia 'nbsp;téj auffi que nous combattions pour lanbsp;Jefus-Chrift, mais avec l’affiftance^de la mêrn^nbsp;grace. Enfin elle nous exhorta a gémir fans cell^nbsp;pour la Saincc Eglife, 3c a demander continuelle'^nbsp;ment a Dieu qu’ii lui plüt de jetter les yeux de fanbsp;miféricorde fur eü^ Et pour commencer a fefairenbsp;avant de forcir duChapure,elle nous fit dire i toutes erifembie pour la Sainte Eglifeamp; étantproÊ?nbsp;nwQ l/gt; Ps. Drw venerunt


C H Al».

xxxt.



tre Mere 3c lui expofaflent leurs difficultés brement, néanmoins toute leur peine fut de cenbsp;qu’elles craignoient de gauchir un peu cn Cgnantnbsp;dans les termes que nous venonsde dire,amp;d attoi-blir tant fbit peu la vérité Sc la lincerite de leuinbsp;conlcience: 11 y en eur piulieurs qui^setoienc ic-Iblu de ne point figner du tout 3c de s’expofer plu-cót a fouffrir perfonnellement toutes forte de pei-nes, non pas qu’clies eiffiènt difficulcé de fe fou-tnetae en ce qui étoit de la foi qui eft Ie thréfornbsp;de leur cceur, mais voyant que tout étoit niélénbsp;confufément dans la conftitution de fa fainteté;nbsp;amp; qu’il étoit bien mal aifé d’y diftinguer ce quinbsp;eft de foi 3c ce qui n’en eft pas, elles aimoient mieuxnbsp;s’expofer 6c fouffrir les effets de lacolere des hommes que d’affoiblir la vérité de Dieu. Néantnoinsnbsp;les unes ayant expofé humblernent leurs penfées anbsp;notre Mere, Sc les autres confideré entte Dieu Scnbsp;elles Ie fcandale qui en pourroit arriver, elles fig-nerent avec les auires^ il y en eut feulement quel-ques-unes qui ne parent s’y rcfoudre que quelquesnbsp;jours après; Mais dans une fi grande Commu-nauté, ij n’y en eut pas une qui témoignat par la moin-dre parole défirer qu’on fignat fimplement par l’apré-henfion des fuites Dcheufes qu’on avoir fujet decrain-ne Ie failant pas, toutes au contraire failant parot-entiere réfolution a tout fouffrir pour Dieu.nbsp;luinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ayant fatistaic a toutes celles qui

Ie nbsp;nbsp;nbsp;ditqu’el-

MpfTp r),. qiron diffcrat ia fignature après la qui ft ditfur les 9 heures,nbsp;encore a. Dieu dans Ie St. Sa-critice, OC que chacune attirat fur elle par l’unionnbsp;qu elle auroit a J. C. s’oü'rant a fon Pere fur 1’au-tel, fon Efprit faint pour n’agir que par fon mouvement lans melange d’inclination particuliere ninbsp;de paffion: Que nous devions reconnoitre la grace 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ‘


Sc Til conduite, amp; 1’hymne dfö’^Marryn^Kp!™^” ris/e Marfjrut. en 1 ffionneur fe Ju rante ^s'nbsp;qm avoient louffert Ie martyre pour avoir défcnfunbsp;1 honneur du aux Saintes Itnao-pcnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ “P”

te de 1’Empereur Léon, ddqltd’ f/te arrivóTt ce jour-k par une heureufe rencontre /fi i 7^nbsp;tenir de Dieu par leur interceffion lanbsp;dre toujours a la grace de J, C. dontnbsp;ne font que la figure, la gloire que plufer7plr*nbsp;fonnes tachent cn cc temps de lui ravir ^nbsp;Notre Mere étant retournée i fa Chambre k,nbsp;Sceurs la vinrent encore trouver ks unes après Unbsp;autres pour lui reprelenter plus gt;i foffir leu„nbsp;cultcs Sc la craiiite queJes avoient oue n^rnbsp;fignature on n’affoiblit un Peu la véritl: 3?le nom^'nbsp;bre en fut fi grand^que depuis fept heures du mariJnbsp;jufqu’a prés de midi notre Mere n’eut pas un moment de repos.


Après la Meffe du Couvent environ fur ks dix heures, notre Mere fit aflèmbler les Sceurs de knbsp;Communauté a. fa Chambre pour la fignature,nbsp;remettautle Noviciat al’aprèsdiné. On fit encore,nbsp;deux OU trois fois la köuredela ^nbsp;devions mettre a notre fignature,nbsp;la voufoient encore pefer d’avancage , queiqueunesnbsp;nrSSt Sre MereVo«nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu^ques mots qui

?equot;r pïoUfoient un fku ambigus, éc enfuite cha-^

cun/iisna, mais avec une certaific peine qut te-moienok affex qu’elles n’y etoient contraintes que par Sn motif de charité pour eviter Ie fcandale,nbsp;amp; non par un mouvement dè foibleffe qui leur fit;nbsp;appréhenderla perfécution, dont quelques unes té- -moignerent avoir plus de défir que de crainte paree

qu’elle leur étpit une preuve qu’elles étoient vérk-tablement a Dieu.


^ ---------- vjuc ae (

qu’elle leur étoit une preuve qu’elles tablement a Dieu.

dU-ion' ouc iiuus uevious retonnoitie la gra- A une heure après midi la Sr. Angeliq Fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r pre oue Dieu nous avoir taite de nous don- Jean, iMaitrelle des Novin».nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

lingUlieiC q nbsp;nbsp;nbsp;nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

1 1


aue de St.


ner la lumiere en une occaüon fi importante,pour k Soumaitreflè de ftim oU ’ S nbsp;nbsp;nbsp;pna-

nous faire évirer une tentationou tant dautres Re- feffes du Noviciat nn„r quot;quot; r Ugieufes fuccombent, qui fignent fimplementpar- qffelles y étoient difJokesnbsp;Jipu’dlesne fqavent pas diicerner Ic pèril oü cl-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k matin

nctoit


-ocr page 112-

. nbsp;nbsp;nbsp;Relation de ce qui s'efi pajf/ a

netoit pas neceffaire qu’elieleseninftruiüt de nouveau. La Soumaitrefle Jes ayaut done fait aiTem-Wer, leur dit que ma Soeur Angelique lui avoit dit de les faire iigner; Mais a peine eut-elle ache-vé de parler qu'clles le mirent routes a. pleurcrdifantnbsp;qu’ellcs nepouv'oient pas s’y réfoudre que les Sceursnbsp;de la Comrnunaute avoient repréfente leurs difEcul-tes a notre Mere, amp; qu’eiles fupplioient qu’qn leurnbsp;donnat liberté de repréiênter les leius. .Ainfi nenbsp;pouvanc tirer autre chole d ellcs ^ on remit 1 AC-lêmblée fur les trois heures,oü ma ScEur Angelique fe trouva pour fatisfaire a leurs difficultés qu’el-les lui repréfenterent trés humblement; enfuite denbsp;quoi ayant été alTurées que cette fignature ne blef-feroit point leur conlcience, eiles fignerent.

Mais dans tout ce qui fe pafla fur ce fujet, il n’y _eut rien de plus édiiianc que i’humilité amp; lanbsp;droicureque temoigna unede nos Sceurs fort agée,nbsp;c’eft ¦ • • • • elle avoit érépréfente a cc que notrenbsp;Mere avoit dit Ie matin, mais ne pouvant biennbsp;démêler tout cela,elle fut la trouver a la chambrenbsp;pour lui repréfenterla peine qu’elle avoit de lignêr,nbsp;cequineTayant pas encore fatisfaite, elle vint aprésnbsp;Ie diner Supplier trés huinblement qu’elle put parler a ma Soeur Angelique de Saint Jean. On luinbsp;dit qu’elle étoit empêchée , mais elle fit inftancenbsp;pour lui parler, difant qu’elle ne pouvoit plus vivrenbsp;amp;C qu’il falloit qu’elle vint chercher du foütien.nbsp;Ma Sceut Angelique la fit done entrer a Saintenbsp;Theréfe, oü ctant elle lui dit avec une b.umiliténbsp;qui mérite bien qu’on rapporte fes paroles toutnbsp;au long amp; dans fes propres termes; ye , dit-elle ^ ime pauvre lt;vieille qui ne juis pas capable denbsp;comprendre toutes ces chojhs, je Juts trap foible denbsp;corps (5* dlefprit pour cela, il ne me rejie quun petit moment de rie, foute ma jok ejt d’etre dans lanbsp;Maifon de la foi^cefl tout mon thréfir tfr ma con-jolation, faiirois peine toute ma vic fi j’avois Jigne'nbsp;ce papiernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étant pas capable de Ie comprendre. Ma

Soeur Angelique fit tout ce qu’elle put pour lui faire entendre que cette fignature ne pouvoit blcflêr fafoi, qu’elle ne fervoit qu’a cmpêcher un grandnbsp;fcandale; mais voyant qu'elle ne fe rendoit pas amp;nbsp;dilbit qu’elle ne cotnprenoit rien a toutes ces di-ftindions, elie lui dit, que quoi^u’elle eut de lanbsp;pcine a bien démêler tout cela, neantnoins qu ellenbsp;devoir croire que notre Mere amp; toute laOommunau-té avoientafl'ez de fageilè amp; d’amour pour la veri-té pour juger de ce que Dieu demandoit d’elle ennbsp;cette occafion, amp; qu’ainfi elle ne devoir pas crain-dre de les fuivre. A quoi elle répondit: HeAr,nbsp;ma Sceur! ce tt’ejl pas cormne cela que je leprends, ilnbsp;la difference entre mot les autres;nbsp;s o re Mere 'vous toutes vous étes des ames inno-centes ^ ec airees qui dij'cernez ce que vous faites,

Chap.

XXXI.

Fort-Royal, en iddi. Kovemhre.

mais woi je fuis une pauvre pécherejfe qui n'ai pas Chap. befprit de rien comprendre: ifr puis Dieu ne traite XXXI.nbsp;pas les pécheurs comme les innocents tl ne comptenbsp;pas tout aux ames intiocentes comme aux autres. yenbsp;crois que notre Mere én toutes les Sceurs ont aginbsp;felon Dieu, mais moi qui fuis déjd accahlée de mesnbsp;péchés, que je charge encore ma confeiettee de cela,nbsp;en •vérité je ne Ie puis pas. Après que ma Sceurnbsp;Angelique lui eut encore parlé, elle lui dit: Esifin,nbsp;ma Sceur je fuis une pauvre vicille^qu’importe-t-ilnbsp;que je figne ? nc vous mettés pohit en peine, je J'painbsp;bien que Mottfieur Bail remarquera fans doutsnbsp;que mon nom ny eji pas^ car il eji fi extraordinaire qu’il n’efi pas facile d oublier , ér il menbsp;demandera pourquoi je nat pas /%»ê, mais nenbsp;vous mettés pas en peine, je -lui dirai: Monficurnbsp;je ne fuis qu’une pauvre vieille qui nat plus qu’ unnbsp;moment de vie je n’ai pas voulu charger ma coii-feisnee de cela ^ niais fi je vous importune jette's-moi comme un autre fonas dans lamer pourvü quenbsp;mes pauvres S«urs faient en repos je fèrai contente :nbsp;car il m’efl indifférent de quelle mort je meure. Anbsp;la fin néanmoins elle fe rendit fur raifurance quenbsp;ma Sceur Angelique lui donna qu’elle ne bleflbitnbsp;point la pureté de la foi amp; que Dieu demandoitnbsp;cela d’elle.

Le Mardi 29. Novembre notre Mere envoya Ie Mandement a nos Sceurs de Port-Royal desnbsp;Champs pour leur Signature ^ On leur avoit don-né le même avertiflèment touchant l’état des affaires qu’on nous avoit donne ici. Elles témoigne-rent la même douleur des afflidions de 1’Eglifenbsp;elles firent paroïtre la memeréfolution atoutfouf’nbsp;frir pour Dieu, elles eurent les mêmes peines amp;nbsp;les mêmes difficultés que nous avions euës ici pournbsp;la fignature, amp; elles nc s’y réfolurent commenbsp;nous, qu’après qu’on les eut aifurées que cela ne fervoit qu’a éviter ie fcandale fans blefler leur con-fcience. Enfin il parut clairement que comme cesnbsp;deu.'t Maifons ne font qu’une feule Communauté,nbsp;auffi toutes les perfonnes qui les habitent, ne fontnbsp;qu’un coeur amp; qu’une ame, amp; qu’elles ont toutesnbsp;les mêmes fentiments amp; les mêmes paroles, paree qu’elies font animées par le même efprit.

Depuis que la fignature fut achevée, quoique chacune prévit bien la perfécurion qui pouvoitnbsp;fuivre le refus de figner purement amp; fimplement,nbsp;néanmoins Dieu nous fit la grace de mettre la Communauté dans une teile paix amp; tranquilité, quenbsp;nous éprouvames la j^ité de ce que dit Saintnbsp;Bernard; Que lorsqu’on a la paix avec Dieu parnbsp;la pureté de la bonne confcience , 6c les unesnbsp;avec les autres pat l’union d’une charité fincere,nbsp;rien n’eft capable de troubler, paree que tienn’eftnbsp;capable de nuire.

CHA-

-ocr page 113-

Tort-Royal, en 1P61. Decemère nbsp;nbsp;nbsp;gj

Ha* CjaN

Sur Ia premiere Propofitionil nous dit- P’eft

„ une étrange héréiie que ces perfonnes fofitien-„ nenc en faifant Dieu fi injufte que de nousdon '

„ ner des Commandements impolSbles Sc de fofil „ tenir qu’ils font impoffibles aux juftes mêmesnbsp;„ qui fon: dans la grace fandifiante. Que diroientnbsp;„ ils done qu’ils font aux pecheursUn hotnmenbsp;„ qui commanderoit a fon valet de voler en 1’airnbsp;„ un Prince qui comanderoit a un Soldat decom-,, battre fans armes fous peine de mort feroit unnbsp;„ tyran. C’eft done vouloir que DieufoitaulE unnbsp;„ tyran s’il commande fous peine de damnation denbsp;„ lui obéir quoi quecescholesfoient impoffibles”

2. Propofition. „ On ne réfifte point a Ja gra-„ ce. Cela vient du principe qu’ils tiennent q^Sl „ n y a qu un nombie d elus pourquiJeids-Chrift

iiir. nbsp;nbsp;nbsp;4«“

venna*,S

a la grace, vous

Cn kt.

XXXII.

Jlelathn de ce qui s'èfi fajfé d

c H A P I T R E xxxrr.

Mo»peur Bail va d Fort-Rojal pour y faire pgner les Religieufes. Sur ce qu’on lui dit quon avoitnbsp;envoyé Ie mandement d Port-Royal des Champs ^nbsp;dans l ignorance qu o» en avoit fait la fgnature,nbsp;il exkorte les Religieufis d pgner (fy leur fait nnnbsp;long difiourspour cela ^ plein d'imputatious calom-meujes centre les amis de Fort-Royaf lt;fr pleinnbsp;digfwrame.

LE lendemain du jour de Saint André i. Dé-cembre Monfieur Bail vint fur les deux heu-res après midi. II vit premiérement notre Mere a qui il ne manqua pas de .parler de la ügnature,nbsp;elle lui répondic qu’elle avoit envoyé Ie Mandement a Port-Royal des Champs amp; qu’on nous Ienbsp;renverroit Je Lendemain. Enlüite il témoigna anbsp;notre Mere qu’il avoit toujours quelques Soup-50ns de nous que nous etions dans les lêntimentsnbsp;denos Confelïèurs, „particulierement vous, manbsp;Mere, lui dit-il, Sc votre Niece la Maitreücnbsp;” des EÏovices, Sc vous avés befoin de lire desnbsp;„ livres oppoles a ceux que vous avés lus,afin denbsp;,, vous effacer de Fefprit tout ce que vous y avésnbsp;„ appris.” Notre Mere lui lépondit qu’elle s’étonnbsp;noit qu'après une V’ifite auffi exade que celle qu’ilnbsp;avoit faite, amp; après la fatisfaélion qu’il avoit té-moigné avoir de nous routes, il doutat encore denbsp;la pureté de notre foi: que nous étions prêtes denbsp;jurer folemneliement la foi du Saint Concile denbsp;Trente. Il demcura interdit a cette parole, maisnbsp;s’étant tu un peu de temps, il repartit, „ho! voilanbsp;„ qui eft bien, mais ce n’eft pas aCTez, TEglifenbsp;,, de temps en temps ordonne d’autres chofes felonnbsp;„ Ie befoin qui en eft.”

Après avoir parlé a notre Mere il voulut voir toute la Communauté pour nous faire une petitenbsp;exhortation, afin, dit-il, de décharger fa con-fcicnce en nous inftruifant de ce que nous avionsnbsp;a faire, afin que fi nousy manquions, il en futnbsp;Mtnocent; ce qu’il nous répéta encore plufieursnbsp;fonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exhortation. II prit pour texte de

Pufpei^'^^^ paroles de Job Ch. VII. v. i^.Elegit

penfionT ?

rp niii u “ lorsque l ame Ce deprenoit de tout ¦-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; terreftre, pour s’élever

a ideration de Dieu, de fes grandeurs, de lêsmyfteres amp; de fes beautés: que St. Auguftinnbsp;difoit qu il avoit fufpendu Ie branche de fon coeurnbsp;en Dieu, de peur que les volatilles des penfés ter-reftres amp; des affeöions ne mangeaflènt fes fruits.nbsp;II nous inarqua deux fufpenfions, celle de l’enten-dement amp; celle de la volonté. Je ne m’arrêtenbsp;point a rapporter fon difcours, il fuffit feulementnbsp;de rapporter ce qui touche a 1’afFaire doncil s’agitnbsp;maintenant, amp; de dire ie fens qu’il donna aux

„ vent:

„ étoit qu’on ne peut réfifter.......

„ fcriez toutes des Saintes, amp; on ne feroit jamais „ aucLin mal; quelle hereliel”

3. Propofition. »Celle-ciótelalibertéU’hom-„ me, amp; par confequent Ie mérite; Carenvou-

„ lant qu il faffe e bten ou Ie mal par néceffité „ il n’y auroit plus de mérite ou de démérite’nbsp;„ comme dans Ie ciel les Saints ne peuvent fairenbsp;„ que Ie bien; amp; quoi qu’ils Ie faffent trés volon-„ rairement amp; fans contrainte, paree que néan-„ moins ils Ie font nécellairement, ils ne méritentnbsp;„ plus; tout de mêrae que dans 1’Enfer ceux quinbsp;„ y font ne peuvent fane quafi que du mal ne dé-„ méritent plus, au lieu que nous qui fommesnbsp;„ dans ce monde, la liberté que nous avons fansnbsp;„ néceffité de faire Ie bien ou Ie mal, nous donnenbsp;„ fujetde mérite; Mais cette héréfie au contrairenbsp;„ qui veut que la grace de Dieu néceffite a fairenbsp;„ Ie bien, fuppofe tont de même que quand il nenbsp;„ donne pas lés graces on eft néceffité a faire Ienbsp;„ mal. De la il s’enfuit qu’on fe prend a Dieu dcnbsp;„ fespechez, amp; moijefcai, je ne parle pointnbsp;„ par oui dire amp; fur des rapports, J ai vu moi-„ méme une femme qui ayant oui parler de cesnbsp;opinions au temps qu’elles fe repandoient da-vantage, Ce venant contefler a moi amp; s’accu-’’ fant de gros pecheZj elle me dit; mon Perenbsp;’’ Ia grace m’a manqué quatre fois.”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

4. Propofition. „ Pour Ie commencement de „ cette 4eme. propohtion qui foppofe queles fémi-

„ pelagiensadmettoientunegracenécelfaire mêma

„ pour Ie cotnmencement de la foi ie laiffe cela

„ pan, cfoft unequeftfondefait’ie f ™ ft

„ les femipelagiens ont eu cette opinion, on n’en „ eft pas daccord, mais n’écant qu’un fait celanbsp;„ nirnpor e nen quant a la fin qui dit qu’ils étoientnbsp;,, heretiques, de croire qu’on pouvoit accepter ounbsp;„ refufer la grace, c’eft 1’erreur que Ie Pape con-

I nbsp;nbsp;nbsp;damne;


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L-


lt;S2 nbsp;nbsp;nbsp;Reiitsm de ce mï s'efl pafd l Teft-T^o^al^ en x66x. Decembre.

j PSï'CC iju’il eft vrai qu’onpeut toujours nbsp;nbsp;nbsp;Anne IV nlt;: vnns lie7- o

XXXll. 1’accepter ou la réfufer, amp; qu’on a toujour* t, cette iiberté de amp; volonté; comme une Reli-gt;j gieufe a qui amp; fopérieure ordonne quelquecho-), lè, peut lui dire,je n’en ferai rienquoi qu’afonnbsp;,, Dam: amp; quand elle obéït c’eil: quelle yeutnbsp;„ obéïr, amp; non pas qu’elle n’ait Ie pouvorr denbsp;,, délbbéïr fi elle vouloit.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ • n.

Propofition. „ Ceft faire Dieu injufte.


a Arius. Mais vous direi. que c’eft une cbolë „ extraordinaire de faire figner dés filles. H eftnbsp;,, vrai,. autrefois ilny avoit que les Evêques quinbsp;„ fignalTent danslacondamnation des Hérétiques,nbsp;„ inais a préfent FEglife ordonne cela pour s’affu-„ rcr”. 11 recommenga ces mots plulieurs foisnbsp;de fuite.

Comme il faifoit une petite paufe, notre Mere lui dit que 1’heure de vêpres ctoit venuë; II com-manda de les fonner, puis acheva fon exhortation.

____faire du bien , amp; fauver qu’un petit Comme les Soeurs s’en alloient il recommanda

nombre, amp; ne fefoude pas de tour autre. C’elï beaucoupa notre Mere de figner, dilant qu’il s’en fniis le.s motifs d’aimer Dieu dc I. C r^ir déchargeoit puifqu’il nous l’avoit dit. Enfin, dit-

il, vous ne terés rien de nouveau, les Carmeli-


C H A ï“. XXXIL


cruel ne


, lans chariré amp; fans amour, qui n'aime, veut faire du bien, amp; fauver


, óter tous les motifs d’aimer Dieu amp; J. C. car ”, difant qu’il n’eft mort que pour les Elus, amp;nbsp;„ tout Ie monde fqachant que Ie nombre en eftnbsp;„ fi petit, perfonne n’ofp croire en être, amp; onnbsp;,, dira ft J. C. neft point mort pour moi, s’ilnbsp;„ ne m a point aimé, pourquoi i’aimerai-je ? Etnbsp;,, Ie Vendredi Saint qu’on prêche que J. C, eftnbsp;,, mort pour tous les pécheurs, amp; que cela lesnbsp;,, anime a fe confeffer amp; a communier a Paquesnbsp;„ dans la créance que J. C. les aime amp; eft mortnbsp;„ pour eu.\'; Ceux-ci diront ils eft vrai que J. C.nbsp;„ eft^mort pour les hommes, mais ceft pour ceuxnbsp;„ quil a choifis, amp; ainfi peut-être que dans cet-,, te grande afièmblée de looo. ou de 2000. per-,, Ibnnes il n’y en a que dix qui foient de ce nom-„ bre. Ha! voila qui eft horrible, tout Ie mon-,, de n’aura-t-il pas fujet de fe déféfpérer.

„ Mais outre ces cinq propofitions, que Ie Pa-,, pe a condamné, il y a encore un autre point „ qui eft que paree que ces perfonnes avoient dit ;nbsp;„ que ces propofitions n’étoient pas dans Janfe-„ nius; qu’elles avoient été forgées par d’autres,nbsp;„ jufques ia qu’iis ont ofédemander qu’on les leurnbsp;„ fit voir dans ce livre,amp; qu’ils ont publié qu’onnbsp;,3 ne l’avoit pu faire: (ce qui eft faux, ear je lesnbsp;„ montrerai bien.) Le Pape fur cela, non pas anbsp;„ la volée, mais après un grand examen, a déci-dé qu’elles y font amp; entend qu’on n’en parlenbsp;„ amp; qu’on garde le filence fur ce point. C’eft.nbsp;„ tout comme fi votre Mere vous commandoitnbsp;„ de garder le filence en certain lieu, amp;en certainnbsp;,, temps, vous y feriez. obligees: de meme IcPa*


teMeferont, lesUrfulines les Feuillantins amp; les-Feuillantines, tous les Evêques, les Dodeörs,Ies Curez,, pourquoi ne le feriez. vous pas.^ Enfuite iLnbsp;s’en alia, difant qu’il reviendroit dire la Melle «Scnbsp;prêcher le jour de la Conception de la Vierge.

C H A P I T R E. XXXIII.

Mf. le Doyen, quoique content de la fgnature dei Religieujes de Port-Royal anjec leur explication ^nbsp;la leur envoie pour q^delles enfajjsnt une purei^nbsp;f.mple d caufe de la Cour. Difpofitia» des Reli-gieufes de plutót tout foujfrir que de faire une te l~nbsp;le Signature. Mr. le Doyen eft trés mortifié denbsp;leur réfiftance .^craignant que ce réfus ne eau fatnbsp;leur perte. Dijcours de la Mere Agnès d ces Reli~nbsp;gieufes d ce fujet. JSIr. Hodenc approuve leurnbsp;fgnature, mais en craint les Juites.

LE Samedy 5e. Décembre on porta notre fig-naturc a M. Ie Doyen, qui lut d’abord avec grande attention la tête que nous y avions niife,nbsp;puts dit a la perfonne qui les lui portoit, qu’il ennbsp;étoit content. Cette perfonne lui répondit, quenbsp;c’étoit aflèz, que les Religieufes ne fbuhaitoientnbsp;que de fatisfaire a Dieu amp; a leurs Supérieurs. ILnbsp;reparcit j’en fuis fatisfaic, mais la Cour ne le fêranbsp;pas: je les avois averties de figner fimplement.

tcuiu^ v^uo , nbsp;nbsp;nbsp;---------- - Puisil lui rendit le-papier en difant, reportés le leur

pe commande qu’on ne parle plus de cela, il amp; leur donnes celui-la, qut eft d’un autre Cou-lui faut obéïr qu’on ne vienne plus a en con- vent, amp; dites-leur qu’elles fe perdent, fi elles ne tefter.? Ho ! c’eft. Ie fentimentde St. Auguftin, font comme cela. Celui a qut il parloit lui répon-difent ces perfonnes, pour mieux défendre les dit quil croyoit quil fèroit inutile dele reporter,nbsp;leurs amp; ceux de Janfenius. Cela eft faux. Ja- que la Mere avoit eu beaucoup de peine a fairenbsp;mais 1’Eglife ne condamnera St. Auguftin dans réfoudre les Soeurs de figner avec cette tête, amp;nbsp;1 fa vérifable doélrine; mais c’eft St. Auguftin qu’elles ne voudroient jamais faire aiitre chofe.

gt; Janfenius a mal entendu , mal expliqué, Néanmoins Mr. le Doyen youlut qu’on le répor-fens, amp; non pas felon celui de St. tat, amp; qu’on le lui renvoyit ie lendemain.

Peu de jours auparavant Mr. le Doyen s’enquft bonnement d’une perfonne amie de la Maifon^denbsp;ce que l’on feroit; a quoi ayant répondu qu’iln ert:nbsp;fqavoir rien, il lui récommanda fort de nous dire


uguftin. D’autres difent nous condamnons naais pourquoi condam-nei Janlenms. Cela eft néceffaire: car pour biennbsp;arracher les ractnes de l’hérefie il fimr direana-


vy


thême a leur auteur:' AnS^’ il fauEdireana- ..............................

nius, comme on dit anathêmT*' m • quot;o nbsp;nbsp;nbsp;euffions a fignerfiraplementj^

* jNeftortus oC autrement que nous perdrions 2a Maifonjquetous;

ISS;


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Helatio» de ce qvi f'efi fetjfé a c « A 1. les bons témoignages qu’il woic rendu de nous anbsp;XXXUl. la Com- feroient iiiutües öc qu on diroic que nous

l’avions trompé. nbsp;nbsp;nbsp;r r

Le Dimanche 4eme. Decembre notre Mere nt af-

fembler les Sceurs de ia Communauté pour nous dire ce que Mr. le Doyen avoir mandé amp; pournbsp;apprendre nos fentiments amp; ce que nous voulionsnbsp;qu’on repondit; a quoi routes d’un coeur amp; d'unenbsp;voix répondirent qu’ayant fatisfait.a Dieu amp; a leurnbsp;conicience, elks ne ié mettokat point en peinenbsp;du refte; que J. C. dir qu’on ne peut fervir deuxnbsp;tnniacs: qu’elles n’avoient que leur ame a fauvernbsp;amp; qu’plles ne pouvoient faire autre chofe que cenbsp;qu’elles avoient fait, y ayant même eu beaucoupnbsp;de repugnance.

Les Soeurs du Noviciat fe trouverent dans les memes fentiments amp; témoiguerent une fi grandenbsp;plénitude de coeur a tout fouffrir pour Dieu,qu’el-Ics comblerent de joie routes les perfonnes qui lesnbsp;entendoicnt parkr; les unes diamp;ient a raa Sceurnbsp;Angelique que la joie de leur profellion avoir etenbsp;grande, mais que celle de le voir en ctac de fouf-frir pour Dieu la furpailbit: les autres lui deman-doient d’oii elie pouvoit proceder ^ a. cjuoi elle ré*nbsp;pondit, que c’ctoit I’effet de cette bonne volqnténbsp;avec laquelle elles s’etoient offertes a Dieu au journbsp;de leur profeffion ¦. que quoiqu’elles euffent liijetnbsp;de s’humilier beaucoup des fautes qu’elles avoientnbsp;commifes centre la grace de leur vocation, néan-moins qu’elles etoient obligees de le remercierd’a-voir confervé dans leur cceur la bonne volonte,nbsp;qu’ii leur avoir dotinee: que c’étoit la priere quenbsp;David faifoit a Dieu pour le peuple, lorsqu’il cutnbsp;vu la plenitude de coeur avec laquelle ils offrirentnbsp;deieurs biens pour la conllrudlion du Temple, amp;nbsp;que c’étoit la leule grace qu’elles iui devoienC de-mander, qu’il lui plut de benir amp; conferver leurnbsp;bonne volonte; D’autres admiroient la grandeurnbsp;de la grace que Dieu leur faifoit, de les juger dig-nes de fouffi-ir pour lui: D’autres dlfoient qu’ellesnbsp;etoient difpofees a tout fouffrir^ que rien ne lesnbsp;efFrayoit. Les autres faifant allufion a la parole denbsp;1’Evangile , difoient que c’étoit en ce jour quenbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;etoient évangélifez; Les autres difoient

dilpolèr a une li grande grace en fe «n ^ fiddles a leurs devoirs. Enfin il n’ynbsp;Cceurnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rhréfor de fon

leur nbsp;nbsp;nbsp;paroles. Elies furent routes après

menr nbsp;nbsp;nbsp;profterner devant le Sc. Sacre-

mii nbsp;nbsp;nbsp;® Dieu avec effufioii de coeur,

doute leur facriiice agréable a fa

Majeftc.

Notre Mere renvoya done le papier a Mr. Ic Doyen. La perfonne, qui le lui portoic, lui difnbsp;„ Mr. voilale papier quejevousrapporte jlesRe-'nbsp;„ ligeufes difent ne pouvoir faire autre chofe ,S;


Pori-'Royaly tn nbsp;nbsp;nbsp;DeceKhte.


./. » -ivey t^‘ , nbsp;nbsp;nbsp;....... tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

font aifez fatisfaites de ce que vous approuves C m a 9. leur procédé, amp; du refte elles font difpofées a


^______, nbsp;nbsp;nbsp;font difpofées a XXXUl.

’’ fouffrir tout ce qui en pourra arriver”. Mr. le ï)oyen témoigna être fort fiché de cela, amp; dit a

A' -------- Et pourquoi ne veulent-el-

les autres ? dites-leur que je


ce Gentil-homme;

„ les pas faire comme

3)


m’cn charge, que je le prends iur ma confden-ce amp; qu’elles perdront leur Maifon fi elles ne ” le font”. II lui répondit que les Religieufes ignbsp;remercioient trés humblement de fon affeftion,nbsp;mais qu’elles ne pouvoient faire autre chofe, amp;nbsp;que même elles avoient grande peine d’avoir fignénbsp;comme elles avoient fait. Mr. le Doyen dit qu’ilnbsp;nous viendroit voir, amp; qu’il alloit ferrer notre papier dans fon cabinet, ne voulant pas l’env’oyer inbsp;rArchvêché parceque chacun 1’iroit voir.

Le lendemain yeme. notre'Mere fit aüémbler les Sceurs pour leur direce qui s’étoit pafle. Chacu-ne témoigna encore fa relblution a, demeurer ferme, amp; notre Mere nous dit que nous n’aviossnbsp;qu’a attendre k fuccès qu’il plairoit a Dieu dedon-ner a notre affaire, qu’il lui fembloit que nousve-nions de faire une nouvelle profeffion, qui étoicnbsp;plus difficile que la premiere, en ce que nous ennbsp;rgnorions les fuites, au lieu que nous avions eunbsp;une entiere connoilïance des chofes oü l’autre notssnbsp;engageoit, que ce nous étoit une occafion uniquenbsp;que Dieu nous faifoit naïtre pour nous fanftifier;nbsp;que toutes les perfonnes confacréesa Dieudoivencnbsp;être faintes, mais qu’il y a divers degrés de Sain-teté^, amp; qu’il eft plus rare de fe fanélifier dans lesnbsp;petitcs occafions, paree qu’elles frappent moinsnbsp;l’efprir, amp; que comme nous avons toujours beau-noup d’oppofition a l’humilitc amp; st la mortification, on les laiffe paffer facilementj au lieu quenbsp;les grandes joccafions reveillent amp; élévent 1’aroe anbsp;Dieu. Ceil pourquoi il eft dit dans TEcriture,nbsp;que Dieu dontieroit de grands combats aux Saints,nbsp;afin pu’ils demeuraffent vidorieux.

Le jour fuivant 6. Décembre on porta une co pie de ce que nous avions fait a Mr. rin, qui témoigna en être encore p usnbsp;Mr le Doven amp; dit comme lui qu iU alloit biennbsp;jyjr. le uoyen k mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confolation devoir

ferrer. Ce nous eft nbsp;nbsp;nbsp;„es fontfaüsfaitsde

notre conduite, Scc’eft ce qur no^ donne une plus grande efperance que finbsp;enfuite le monde nous perlecute, Ce lera une marque que nous fommes de véritables fervantes denbsp;Jefus-Chrift,le monde nous haïffant parceque nousnbsp;ne fommes pas du monde, en même-temps quenbsp;l’Eglife eft contente de nous, parceque noukom-mes fes humbles filles amp; que nous voulons avoirnbsp;pour elie autant d amour que de mépris pour lenbsp;monde*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^


Ia


CHA-


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Ö4.

Chap.

XXXVl.

Chap.

XXXIV,

Le même jour Monfieur le Juge étant venu pour confeflèr, park a quelques Soeurs de lafigna-ture amp; particulierement a la Souprieure a qui Unbsp;fit paroirre tant de prevention d’efprit furce fujet,nbsp;qu’il n’ecouca aucunes des raifons, même de con-fcience, qu’elle lui put dire pour lui faire voir quenbsp;nous ne pouvions faire autre chofe que ce que

.. j_______________ .. nbsp;nbsp;nbsp;nous ayions fait. II lui dit que c’étoit une horri-

de M.le Jugeenvets les Religieufes deFort-Hoyal ble preibmption : que c’etoit un grand fcandalede de ce qdelles m •vouloient pas ftgner purement éy voir que les Religicufes de Port-Royal quifaifoient

'Elation de ce qui deji pajfé « Tort-lRoyal^ en iftèl. Deeemhre. ____ tin pour faire I’Eleftion

C H A P I T R E XXXIV.

M. le Doyen va d Port-Royal pour engager les Re-ligieufes d faire une fgnature pure (fr fimple. Ses entretiens d ce fujet avec M. d'Andilli (fr lanbsp;Mere Agnes, qui leprie d la fin de venir au Mo-najlere pour I’Eledlion dl’une Ahleffe. Conduite

pmphment. EleBion de la Mere de Sainte Agnes de Lignipour nouvelle Ahhefe. M. le Doyennbsp;follkite encore aupres des Religicufes le changement de lews fgnature par I'appre'henfon desnbsp;maux qui tomhcroient fur elks.

T E 9. Decembre Mr. le Doyen vint ici. H vie ^ premicrement Mr. d’Andilly qu’une grandenbsp;amp; perilleufe maladie avoit oblige de venir a Pansnbsp;a qui il dit tout ce qu’il put pour le porter a iiousnbsp;confeiller de figner autrement que nous n’avionsnbsp;fait, lui reprefeutant les maux qui pourroient arri-ver en ne le^ faifant pas. Mais Mr. d’Andilly joig-nant la générofité de fon efprit avec fa civilité ordinaire lui répondit dune maniere qui étant dignenbsp;de fon zèle pour la vérité ne blefloit point le re-Ipeci;. II lui fit voir qu’il n’avoit aucun pouvoir denbsp;nous faire changer de réfolution; mais que quandnbsp;il 1’auroit, il ne 1’emploiroic pas a nous porternbsp;pour faire une chofe qui fans doute bleCTeroit nos.nbsp;confciences. Mr. le Doyen requt fort bien les ré-ponfes de Mr. d’Andilly, amp;aprèsêtreforti d’avecnbsp;lui il monta au parloir pour voir nocre Mere a quinbsp;il park encore de la fignaturej lui dilant lesroemesnbsp;raifons qu’il lui avoit déja dites dans fa premiere vi-Irte, a quoi none Mere rendit auffi prefque lesme-mes reponfes, amp;. I’affura que nous nepourrionsnbsp;faire plus fans bleffer notre confcience; cequ’ayantnbsp;entendu il n’inlifta pas d’avantage, mais réponditnbsp;fort honnetement que graces a Dieu il ne lui étoitnbsp;jamais arrivé de contraindre perfonne a faire quel-que chofe contre fa confcience, amp; que jamais ce-I3 ne lui arriveroit. Enfuite notre Mere lui dit quenbsp;le temps de faire I’Eledtion étoit venu amp; qa’cllelenbsp;fuppliok trés humblement denousdonner unema-tiuée de fon temps, pour proceder a cette affairenbsp;le plutot qu’il lui feroit poffible. Il lui réponditnbsp;que cek n’étoit pas fi preifé amp; qu’il n’y avoit qu’anbsp;la continuer. Mais notre Mere lui dit beaucoupnbsp;de raifons pour lui faire voir que cek ne fe pou-voic , a caufe de fon grand age. Mr. le Doyen ré-partit que cek n’étoit pas confidérable, ce font les

profeffion d’une obéïffance aveugle, refuiaflènt de fe fouraettre aux Eveques. La Mere lui répondit que nous etions tres foumifes au Saint Siege amp;nbsp;aux Eveques, mais que nous ne faifions nullementnbsp;profeffion d’une obéïffance aveugle dans ce quinbsp;peut bleffer notre confcience j amp; qu’au contrairenbsp;nous ne craignions point que Ton fqut que nousnbsp;avons par la grace de Dieu alïèz. de difeernementnbsp;pour connoitre ce qu’il défire de nous amp; ce quinbsp;eft contraire a fes Commandements. Monfieur lenbsp;Jugenevouknt point ecouterces raifons, foutenoitnbsp;toujours qu’on étoit obligé a figner pour marque denbsp;Soumiffion, que ce n’étoit que cek qu’on deman-doit, amp; que c’étoit manque de comprendre biennbsp;les chofes que nous demeurions fermes dans ce re-fus. Enfin il parloit fi fortement amp; avec tant denbsp;chaleur fur ce fujet, que ni Monfieur le Doyen,nbsp;ni Monfieur Bail, ne nous ont rien dit d’appro-chant.

Le Lundi 12. Decembre i66t. Monfieur le Doyen vint fur les 8. heures du matin accompa-gné de Monfieur Bail pour proceder a une nouvelle Eledlion. Et après avoir regu la demiffionnbsp;de notre Mere Catherine Agnes de Saint Paul, il'nbsp;dit k Mefl'e, en fuite de laquelle on proceda anbsp;une nouvelle Eledion dans toutes les formes ordi-naires; amp; la Mere Magddeine de- Sainte Agnèsnbsp;(de Ligni) auparavant Prieure, fut éluë amp; con-firmée Abbeflè de ce Monaftere, amp; deux joursnbsp;après elle donna la.charge de Prieure a ma Soeur-Marie Dorothée de 1’Inc.arnation (le Conte) qui é-toit alors premiere Souprieure.

La Cérémonie étant done achevée trés heurcu-fement, quoique felon route vraifemblance nous euffions grand fujet decraindre qu’on ne noustrou-blat dans'^ cettc adion, ces Meffieursdrnerent id.nbsp;Après le diner ils monterenc tous deux au Parloirnbsp;pour voir notre nouvelle Mere amp; k Mere Agues.nbsp;Dans cet entretien Mr. le Doyen park plus fortement qu’il n’avoit encore fait pour nous porter anbsp;changer notre fignature,alkguant toujours lesme-

___________ _________________^ .. nbsp;nbsp;nbsp;mes raifons, fgavoir que cek n’étoit rien, que les.

que joii ne craignoit point de faire généraux d’Armee des perfonnes agées lorfqu’üs écoient denbsp;grande capacite, quoiqu’Us ne puffent combatre amp;nbsp;qu’on les portoit dans le Camp pour animer lesnbsp;Soldats par leur prefence ; Néanmoins il promitnbsp;c^u’il viendrpit fans faute le Lundi fuivant au ma-

que iqaniere que ce fut, Dieu, qui avoir promts-1’affiftance de fon Efprit a i’Eglife, ne la kiflèroit pas en cet état ¦, a quoi nos Mercs répondirent quenbsp;nous ne pouvions faire plus,amp; que pendant qu’onnbsp;att^droit cet éclaircilïèment la mort nous lurprenquot;

droit;

plus capables qu’il faut prendre pour les chargeis, chofes s’eclairdroient, qu’un autre Pape ou même 5c que Ion ne craip-nnit nninr de kite généraux celiii-ci, reverroient cette affaire, ou qu’en quel-

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C H A B

XXXIV.

Chat.

XXXV.

droit; il repamr; Vous croyés done qife faifaic de^Mr bIü

„ un pêché Notre Mere Jui répondit fimple- fait nbsp;nbsp;nbsp;r * P^’'0“re un ernimnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*^5^

ment: „ Mr. nousne jugeons-perfonne, maisnous ^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ '^^‘^ent tout ü

„ prenons garde a nous.” II Taffura forteraent qu’il---______

xxxv.

n’y avoic aucun péché, amp; même qu’il efpéroitque C J-1 A rgt; t ^ n ~~ nbsp;nbsp;nbsp;^—_

occafion lui tiendroit lieu de quelque chofe devant JJAbyeJfe fait part a fes Religieufes de Dieu pour la remiflion de fes pechez; il dit quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'¦

jamais notre fignaturene feroitprife pour une marque de notre créance, mais feulement de notre re-fpeft parcequ’iln’y avoit perfonne qui nefqutbien qu’un fait nc pouvoitêtreun article de foi; que c’eft

k foumiffiqn quil avoir renduë au Pape en cette nbsp;nbsp;nbsp;i T R e

que lui

avoit dit M. Ie Doyen. Leur ,

Bel o. Se verin)

Eloge que fait M. HÓdenc (Cure do ia fignature des Religieufes. ll les exhorfe inbsp;demeurer fermes. Sss fentimens pour lui-mhte.nbsp;Vifte de M. de Meaux d Rort-Royal p.nbsp;citer une fgnature fmple.

yen. ±.eur courage fL vieté. Lettre de l Abhejfe d M. Ie xgt;gnbsp;lui faire part des difpofitiovs des Religie'^r^

nup f/jir Ar tïn/tppip ff'..,.:! l „ 'JeS.

^our y folli.

ainfi qu’ils rentendoient5amp; qu’ils l’avoiente.vpreP lement marqué dans Ie premier Mandement: qu’ilnbsp;nous en alïuroit encore: que nous ferions toujoursnbsp;libre? de croire ce que nous voudrions. A cela notre Mere lui dit que s’il lui plailbit de nous donnet T E Mercredi lüivant ia. du mêmnbsp;cette afliirance par écrit, nous fignerions au bas. Mere fit done aiïètnbler lei Snbsp;nbsp;nbsp;nbsp;notre

bouche.

non repliqua-t-il il fuffit que je vous Ie dife de faire fgavoir tout ce qug Mo„/; nbsp;nbsp;nbsp;pour leur

memes leurs propres recit,

auffi que nous lui difions nos noms de vive fentiments. E^enous en fir'w'™*^”’'

voix pour l’aflurer de notre refpeét. Mr. Ie Do- dit comme il défiroic on’ nbsp;nbsp;nbsp;amp;nous

yen foürit a cette réponlè, amp; dit, ce n’eft pas prévoyantbienqu’ilnm, nbsp;nbsp;nbsp;a cette affii.-

• nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- -- — ^ -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦*.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;arnvemi')-n»_____j. '

:he. Notre Mere lui dit qu’il fufSfoit done avoi^dit amp; apprendre d’elIes-mTmL-

yen

aflèz, .. --------

vous tne dites un Procés Verbal. Notre Mere lui fit voir que par la mêrae raifon il ne fuffi-foit pas qu’il nous donnat cette affurance denbsp;vive voix. H répréfenta trés fortement les grandsnbsp;maux oü nous nous expofions par ce refus. „ Pour

, _. o......'^‘•rc ügnature. Mais par la

grace de Dieu loutes ces raifons ne nous perfuade-rent pas plus qu elles avoient fait notre Mere- amp; routes ces menaces ne nous afFoiblirent pointcarnbsp;nous nous trouvames dans une difpofition denbsp;coeur pareille a celle des

il faudroit que je fiflè de tont ce que fi nous ne changions notre nbsp;nbsp;nbsp;quot;^aux

~ nbsp;nbsp;nbsp;¦ quot; ’ 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mere mee de Dieu route. quot;!5.^ rigquot;«ure. Mais nar 1,

—.. trois enfans Hébreux^, ‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.’ ,.niis lots Qu’ils difoient au Roi Nabuchodonofor, que

-------• atf.n iéne déiWpgt;'0'i'’e pas que \ nbsp;nbsp;nbsp;^ Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puilfant pour les délivrer de la

” quot;'^I’fait ’ie n’y ttouve point a nbsp;nbsp;nbsp;fournaife ardente; mais que sil ne le vouloit pas

” aves fait, je y nbsp;nbsp;nbsp;parnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ik ne laifleroient pas de garder inviolable-

vous nbsp;nbsp;nbsp;crains qu’on ne me c , ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k fidélité quils lui devoient, chacune té-

’’ nbsp;nbsp;nbsp;flL amp; i’y^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^fnous raoignant par quelque mot

qu’elles n’avoient point

,, a vous en nbsp;nbsp;nbsp;H dk que nous nous moignbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M^^p„„dre, ikion qu’elles étoLt a

„ nir ce que J a ^ nbsp;nbsp;nbsp;^^^„5 la tete de notrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; qu’elles ne craignoient que de le

contredifions nous nbsp;nbsp;nbsp;jnmencement que nous X J ^dantunfauxtémoignageouenfaifant

fignauire,proteftant^^^^o^^^^^^^ des maqeres nbsp;nbsp;nbsp;_ Car en effet chacune de nous re-

^^faVan^voir fur la fin que nous n nbsp;nbsp;nbsp;de une lignature fimple amp; fans reftnebon corn-

etoit vrai que nous étions trés ignorantes pourpou-voir lire un Livre Larin amp;^ugerdu fens de fon auteur. mais que nous ne I’etions pas afl’ez pournbsp;penfer que ce fut un article de foi,que ces propo-litions font dans le livre d’un Eveque que nousnbsp;n’avons jamais vu, paree que fi notre fexe amp; notrenbsp;Prqfeflfion nous rendoientincapable del’un, notrenbsp;catechifme nous inftruilbit de I’autre, nous ayantnbsp;appris que lafoi eft une lumiere divine que Dieunbsp;nous donne pour nous faire croire routes les chafes qu’il lui a plu révéler a fon Eglile, amp; que nousnbsp;fravions bien que Dieu ne luiavoirpas révclécela.nbsp;Enfuite Mr. le Doyen dit -a notre Mere qu’il tiendroitnbsp;encore notre fignature cachee, amp; qu’il ne lamon-treroit a perfonne afin de nous donner plus de li-berté de la changer,que nous confultaffions encorequot; fur ce fujet amp; que dans deux jours ellelui fitnbsp;fgavoir notre derniere réfoluüon. Pour qe qui eft

voir dans ces fendments fi conformes a ceux qug Dieu lui avoic donnés, amp; elle ecrivit a Monfieurnbsp;le Doyen la Lettre SuivantCjpour fatisfaire a 1’or^nbsp;dre qu’il avoit donne.

MONSIEUR,

|SiiiS|sl5:rsE3S:S

qu’il vous i Gut ce^ que j’ai pu

Monf.e.rP'’''''-

faire.

Dans la furprife amp; la peine que me caufe une Chargefi péfante,amp; fi fortaudeffusde mesfor-’’ ces, amp; OÜ je ne fais que d’entrer, q’a été unenbsp;„ chofe qui ra’en a fait beaucoupfenrir lepoids quenbsp;„ de voir que la premiere fonebon ouellera’engagenbsp;„ eft de vous rendre compte del’affairenbsp;„ a plu de nous Dronnff»-

^ 1 - J - V“

,, nbsp;nbsp;nbsp;-—“ncur, pour ne rien determiner de

„ moi-meme dans une choie fi importante amp; qui „ regaxde toute la Maifon, a été de la propofer'

-ocr page 118-

Relation de ce qui s'efl fajp d Fort-Royal, en i66l. Decejnhre.

naftere, eft trés perfuadée qu’elle nele pourroic géncralement I’approuvercnt comme trés conforme

pas quand elle le voudroit. nbsp;nbsp;nbsp;' '......

„ En effet, Mr., que puis-je repondre a mes Sceurs quand elles medifent: que demandet’onnbsp;de nous davantage ? n’avons nous pas rendu unnbsp;témoignage fincere de notre foi 6c de notre fou-

a leurs fentiments, 6c prierent Dieu qu’il lui plut toujours continuer i’affiftance de fa divine grace,nbsp;afin que nous demeuraffions toujours conftam-ment attachées a fa vérité 6c a fa juftice.

Ce même jour on envoyaune perfonne amie de tniffion pour le St. Siege?Car nous nepouvons la Maifon a Monfieur de Saint Severin jpour luinbsp;” Das nous^imaginer qu’on veuille que nous ren- faire fqavoir FEledion qui avoit été faite d’unenbsp;” dions témoimage du livre d’un Eveque que nouvelle Abbeffe. II témoigna dc la jpie dbp-” nous n’entefdons point 6c que nous ne pou- prendre que c’étott k Mere Magde aine de Saintenbsp;5, vons entendre? n’avons-nous pas tout dit en Agnès, amp; pna quon lallurat de lafrechon quilnbsp;„ proteftant que nous condamnions toutes les er- avoit a lui rendre fervice, enfuite de quoi il parknbsp;3, reurs que le Pape condamnePJ’avoue, Mr. que de la Sipature 6c dit a ce Gentil-homme. „En

C HAP. ,, la Communautè ^ amp; de lui répréfentei: tout ce XXXV. que vous avés eu la bonté de nous dire. Je vousnbsp;,, dirai done avec toute forte de fincénté,que j’ainbsp;„ trouvé dans toutes nos Sceurs tant d’oppoiitionnbsp;-5, a retoucher encore .a une affaire qui leur avpitnbsp;„ déja donné tant de peines, que je ne doutenbsp;,, point, Mr. que vous n’euffies eu vous menienbsp;„ compaffion de leur état, vous avies etc té-j, moin de ce que j’ai vu; Car je me fents obli-,, gée de vous dire ce qu’on vous a pu taire parnbsp;, dilcrétfon, que la plupart des Socurs ont des pei-, nes extremes a figner ce que notre Mere leurnbsp;propofa, ne pouvant du tout lerefoudreapren-” dre^rt’a des chofes qui font fi fort au delliisnbsp;” d’elles, 6c qui ne regardent ni leur profeffionnbsp;„ ni leur état: qu’il y en a eu même qui ont ré-„ plufieurs jours, lorfque les autres avoientnbsp;3, figné, amp; d’autres après I’avoir fait font entreesnbsp;„ dans d’extremes troubles qui les ont fait pleurernbsp;3, des jours entiers, jufqu’anepouvoir fe réfoudrenbsp;,3 a communier. En vérité, Mr., ceux qui fenbsp;font avifés de ces fortes de fignatures ne fqaventnbsp;j’ pas le trouble qu’elles peuvent caufer dans lesnbsp;3, confeiences j'6c vous jugés aflez fans doute ce quenbsp;„ q’auroit été fi on avoir voulu les contraindre anbsp;3, s’embarrafTer encore fefprit dans une nouvellenbsp;33 foufeription amp; leur faire prendre plus de partnbsp;33 dans ces matieres ft difproportionnées a leur in-3, telligence, qu’elles n’y ont rien du tout com-

„ pris. Pour moi, Mr.,je vous puisaffurerqu’ou-

33 tre la peinq que j’aurois d’entreprendre de fai-,3 re cette violence fur leur efprit, je n’aurois pas 3, alle7.d’autoritc pour y reuffir quand je 1’auroisnbsp;3, entrepris, amp; que la Mere Agnès même dansnbsp;3, la grande créance que fa fageflè 6c fa vertu luinbsp;ont acquife depuis ft long-temps dans ce Mo-

33 ]e ne fcai que leur répondre a cek, en étant 33 moi meme touchée auffibienqu’elles. Et forcenbsp;33 que je leur ai répréfenté qu’on pouvoit prendrenbsp;3, occafton de la de nous caufer de nouvelles pei-3, nes, ^es m’ont répondu qu’ayant tout quitténbsp;33 Dieu St rie craignant que de I’offenfer,nbsp;,3 tous les maux dont on les pourroit menacernbsp;,3 leur font moms confidévables que d’engager ennbsp;la moindre chofe la paix amp; le repos de leur con-fcience. Mais, Monfteur, ce qui nous confolenbsp;beaucoup,eft quayant,comme vous avés, une

parfaite connoiffance de notre Maifon vous C h a ?. I, ne fqaurics n’être pas pleinement perfuadé dela XXXV.nbsp;„ puretc de notre foi, de notre foumiffiqn a I’E-I, glife, amp; de la ftncérité de nos intentions j 6cnbsp;„ e’eft ce qui nous rend encore plus rédévables anbsp;„ votre bonté, ne pouvant attribuer I’avis qu’ilnbsp;„ vous a plu nous donner qu’a TaprehenGon quenbsp;„ votre charité vous a fait avoir qu’on ne prennenbsp;„ de la un nouveau fujet de continuer ou d’aug~

„ menter encore l’état d’affüaion ou nous nous 3, trouvons. Ainft comme vous avés pour nous lanbsp;3, qualite 6c'l’afFeétion de Pere, nous croyons,

,3 après laprotedionde Dieu, avoir droit d’atten-3, dre tout de la votre: 6c nous nous aUuronsque „ quelque rigueur dont on ufe pour examiner no-„ tre conduite, 6c quoi qu’on fafle pour trou'vernbsp;33 a redirea ce que nous avonsfait dans une vue finbsp;,3 pure 6c ft fimple de ce que nous devions a Dieu,

3, nous trouverons toujours la juftification de no-3, tre innocence dans votre équité amp; votre jufti-3, ce. En vérité Monfteur, nous ofons dire qu’il „ eft difficile que Dieu vous préfente jamais unnbsp;„ plus grand fiijet d’exercer votre charité qu’ennbsp;„ vous fervant dupouvoir qu’il vous a donné pournbsp;„ conferver la paix 6c I’union que vous avés trou-3, vé dans une Maifon Religieufe compoféede 120.

3, filles j 6c ft les prieres de tant de perfonnes af-3, fiigées peuvent quelque chofe devant Dieu, vous „ pouves vous aflurer qu’elles feront toujours em-„ ployées pour attirer fur vous les bénédidtionsnbsp;„ que vous fouhaite. toute la Maifon, 6c en par-„ ticulier celle qui eft avec un profond Reftnbsp;„ ped 6cc.

Notre Mere fit ledture de cette Lettre auxSoeurs de la Communautè,amp; la fit faire aux Sosurs Pro-fefl'es du Noviciat par leur Maitreffe. Toutes

vérité les Religieufes de Port-Royal ne pouvoi '' ent pas mieux faire qu’elles ont fait, elles. nenbsp;„ pouvoient faire plus fans bleffer Icur confeien-,3 ce: Dieu vérifie en ce temps la parole de Saintnbsp;„ Paul; que Dieu a choifi les chofes foibles de cenbsp;3, monde four confondre les plus forts. Car ces fillesnbsp;„ k font honte aux Eveques, aux Doefteurs amp; anbsp;3, nous, 6c nous apprennentce que nous devrionsnbsp;3, faire. Dites-Ieur qu’elles ne s’étonnent pas denbsp;„ voir le grand nombre de ceux qui fe lament al-„ ler i puifque 1’Ecriture dit que le nombre des

„ rous


-ocr page 119-

pofées de le faire encore?

lui un trés profond reipedf. n ' nbsp;nbsp;nbsp;fgt;our

„ vous fhonnorcz comme le^

„ qu’ils adoroient en lui frappaia^k tf ^ nbsp;nbsp;nbsp;P'

„ crachant auvifage. Vousxlites que vous „ le Pape, amp; en meme temps vous lui donnésnbsp;„ mend.” II lui dit enfuite, „ho bien vou '”^9'

„ Abbeire,regnés,^prenés lesrénesde votreR'^^^-

„ re , faites ligner vos filles; car c’eftpourcd™^^' „ Dieu vous a fait Abbeflè pour ramener vos fiT^nbsp;„ amp; les detromper. aue fera-ce li vous ne le fefnbsp;„ tes pas.^ On dira voda une jeune Abbelïè qnlnbsp;n’a pas voulu fe foumettre au P.,np u ^ ‘

Oe nbsp;nbsp;nbsp;amp;

¦¦ p” »=r„3„g”d?'^

„ vqyés ou.ccla iroit.” H nbsp;nbsp;nbsp;perfonnes,

pour 1. perfuade, ,„;o„ «oit obli| quot;fïïöS

Chap.

XXXV.

C n A i*.

Xxxv»

-Relation de ce qui s'efl paffé a Tort-Royal, en i66i. De'cemhe „ fous eil infini,amp; qu’elles ne craignent point les la tête de norre fignafure amp; '

fnenaces qu’on leur fait de les excomraunier. —---1. nbsp;nbsp;nbsp;j

On ne le peut faire aprcs les temoignages qu’elles ont rendu de leur foi, amp; je vous atfure qus 3, je ni’y oppoferai amp; les défendrai au peril de manbsp;,, vie. ^ L’on ne meurt qu’une fois a la guerre,

„ j’ai été tué dans le premier combat, mais s’il „ plait a Dieu je ne le ferai pas dans le Second;

,, amp; quand il iroit de ma vie je ne fouffrirai point „ qu’oD les perfécute.

------ uouge de croiretouc

Pape difoic fans diftindtiou. Notra Mere lui tiit: „mais, Monfieur, le Pan? nbsp;nbsp;nbsp;-

ce que le

_ . ^lt;.1. W

_________, le Pape eft-il Dieu

pour le croire mfaillibie ?” A cette parole il _ fe

leva avec colere amp; lui die; „Voila une belle de-mande pour une Religieufe;” amp; dans cette emo-uon il la quina en difant qu’il prioit Dieu. de

j-..fees l’année fuivante, Sc qu’il la reviendtoit voir eu ce temps.

^ Le Vendredi fuivant 'xx. du

Le Lendemain Decembre Monfieur I’Eve-que de Meaux vint voir notre Mere qui eft fa Sceur, fuivant la priere que Monlieur le Doyennbsp;lui en avoir faite, pour la perfuader de figner, l’aüü-rant qu’on le pouvoit iaire en confcience, amp; quenbsp;Monlieur le Doyen avoit cru être oblige de ren-dre cette foumidion au Pape. Mais elle lui fitnbsp;voir qu’elle n’etoir pas de ce fentiment, amp; quandnbsp;même elle en feroit amp; qu’elle voudroit changernbsp;notre Signature, elle n’auroit pas alfez, d’autoritenbsp;dans la Maifonpour le faire; amp; que la Mere Agnesnbsp;même dont la fagefle amp; la vertu avoient donnenbsp;tant de Creance amp; tant de re/pecft aux Sccurs,nbsp;étoit trés aflurée que quand elle le voudroit, elle

ne pourroft pas gagner cela fur leurs efpriw. Mon- ........... ^ nbsp;nbsp;nbsp;.........

fieur lEveque lui repondit: „Je vous aflure, ma donner de meilleures Denf“ p L)ieti de lui

Soeur, que fi elle le vouloic elle le feroit; car —’------j -- nbsp;nbsp;nbsp;i anné^

— --------- 23. QQ niois JVIr. lejuge

............... nbsp;nbsp;nbsp;— ctant venu conleiier, paria dans un femblable ou

---r/quot;-movèn m^a dit qu’il y plus grand emportement a des Sceurs fur ce fujet

union que nbsp;nbsp;nbsp;montre aflS, que 11 dit que nous etions des Schifmatiques, que nous

bSfaaSnce dans leurs efprits; raeritions bien routes les peim quenous fouffrions vousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot; “X™ diront quelques rai- amp; encore de plus grandes, amp; que Dieu qui con-

r nbsp;nbsp;nbsp;oSes larmes, mais vous noiflbit bien que nous ferions cela, avoij permis

ervJndrg bïn S” 1 la PreHa beau- par un effet de fa juft.ce qu’on nous - - ^

nousfgavons bien qu’elle peut tout dans laMai-fon; amp; vous lepourriesaufli,puisque la grande

, nbsp;nbsp;nbsp;- .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- fir par avan

ce tout ce qu on nous avoir fait. Il dit a une autre: ,, Alles, devenes le Royaurne de J. C. amp;ne; „ foyes plus betes, mais des creatures raifonna-„ bles, capables d’humiUté amp; de raifon”. Et de-puis il en a menace d’autres de leur retufer 1’abfo-folution, difant qu’etant des Schifmatiques amp; des.nbsp;obftinées, elles étoient indignes de la recevqir.

Le 2,6 Décembre une perfonne envoyee par Mr. le Tellier fut trouye^Mr. fe Doyen pour fqa-

prefla

coup la deflus, fe fervant des mêmes raifons que Mr. Je Doyen, amp; il s’en alia aflez mal fatisfait denbsp;voir que notre Mere n’étoit point perluadée.

C H A P I T R E. XXXVL

rrfte de Monfieur Bail d. Fort-Royal fin difiours ewporté contre VAbheJfi. Monfieur le Juge fe .....nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;port-Royrfavoient fig?é

eunduit de U même wamere envers plujieurshomme pria qu’ofi luifit gieujes. Monfiur le Tellier enjae demander a amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mr. k Doyen lui dit qu’il

JMonpeur le Doyen la fignature des Rehpetifes de ro nbsp;nbsp;nbsp;. j j montrer. Il fit inftance nniir

Tj-Royal. Réponfe de Monfieur le Dbyen qus «« POUVOU ps k^lui mon^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;stance pour

nature.

confé-

j... -w ..jwiiage ae la cor.

quence de la chofe; e’eft pourquoi il voulut en^ core nous tenter, amp; ainü il fit fqavoir cela anbsp;r.

cette lemande é- pour ohun'ir enpn une fignature gédia en Im difant quil irait VOir Mr. le 1 ellier le pure amp; ftmple. Rntretien de Monfieur le Doyen Xgt;IercredDuiVant, öt qU ll lui porteroir nr.f.-o. n~nbsp;avec VAbbejfie dont le dificours ejl plein de lumie-re qfi de force contre la [ignature.

tre Mere pour voir fi

a no-

..V nbsp;nbsp;nbsp;''oir n nous voulions changer no

tre fignature, que perfonne n’avoit encore yue,, repréfentant encore le peril ou nous nous mettions,nbsp;en ne le faifant pas; mais notre Mere, quinbsp;aufli alfurée de notre difpofition fur ce fujet

Le 22. Décembre Mr. Bail vine voir notre Mere a qui il parla dans un grand emporte-mpnf II lui dit que nous etions des Schifmatiques,

S?e nous ne recolnoiflions point le Pape Jj^otre Mere lui repondit que nous avions protefte dans

quc-

dc.


-ocr page 120-

Chap.

XXXVI,


Relation de ce qui s'efi pafe a Rort-Rpyal^ en iC6l. Décemhre.


^8

de la ficone propre, amp; a qui nous avions deja té-moigné fi fouvent que nous étions routes difpofées avec I’affiftance de la grace a perdre notrearae,nbsp;c’eft-a-dire routes les chofes de la terre, pour lanbsp;Tauver en confervant la grace de Dieu amp; la puretenbsp;de notre confcience, 'ecrivit le 28. la Lettre fui-vante tl Mr. Ic Doyen pour I’alTurer que nous ne _nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

pouvions nous refoudre de changer pour quoi que ,, choles ipiritue les

ce foil qui arrivat.


plus confiderable que celle'de tousles tnaux Chap, dont on nous pouvoit menacer; amp; nous efpé- XXXVI.nbsp;rons qu’ayanc eu la bonté de nous témoignernbsp;qu’en ce qui vous regarde, vous étiés content denbsp;ce que nous avions fait, vous ne foufrircs pasnbsp;que nous foyons inquiétées fur ce fujet, n’ayantnbsp;a repondre a nos Supérieurs qu’en ce qui eit des


MONSIEUR, nbsp;nbsp;nbsp;C H A P I T R E XXXVII.

¦ Les efFets de votre charite envers nous font nbsp;nbsp;nbsp;^

li continuels qu’ils nous obligent a une conti- nbsp;nbsp;nbsp;Doyen va a Port-Royal rendre compte de la

nuelle adtion de graces, amp; nous vous fupplions de croire Mr. que nous enavons toutela recon-noiflance que nous devons. Nous voyons af-fez amp; avec peine celle que votre bonté vousnbsp;donne pour ce qui nous regarde, deques’ll nous

Maniere qiion a reyu en Cour la Signature des Religieufcs. ll pre/fe I’AhbeJfe d'accorder d lanbsp;Cour ce quelle denande pour e'viter la deflruéliannbsp;entiere de Port-Royal. Difeours que lui tientnbsp;PAbheJJe plein de courage coKtre toutes les menaces. La Mere rend c mpte d fes Reltgieufes denbsp;I'entretkn qu'eUe avoir cu avec M. le Doyen aunbsp;fujet des menaces de la Cour csntr’elks. Leurnbsp;confrance leur réfolution de tout foujfrir plu-tot que de hlejfer la vérité (fy la [mcerité.

jj^E 30. du mois Mr. le Doyen vint voir notre

a été bien-aifé de juftifier devant vous ce que nous avons fait, pareeque vous ayes confiderénbsp;le fosd de nos intentions, qui a été de rendrenbsp;ce que nous devions a votre autorité, il ne vousnbsp;fera peut-etre pas fi facile de le faire trouver bonnbsp;a des perfonnes qui ne confidérent pas cofflmenbsp;vous faites les peines de confcience qui peuventnbsp;troubler 1’efprit des filles dans une occafion auffi JLgt; -Mere pour lui direqu’il avoir porte notre li''-extraordinaire que celle-ci.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nature a Mr. le Tellier, amp; qu’il n’en avoir pas écé

feiiion fainteouil nous acomme cacheesdansle fccret de fa face par une finguliere miféricorde,nbsp;amp; de témoigner en même-temps combien lesnbsp;foupcons qu’on a eu de nous ont été injuftes,nbsp;amp; avec combien de fincérité nous avons tou-

„ Vous aves cu raifon de dire, Monfieur, que fadsfait, affurant que la Cour ne le feroit pas j amp; nous n’avons pas ufé de reftridtion; car tout ce que quoi qu’illui^eut ditpour lui faire voir qu’elle c-que nous avons fait a étéfimpletnentd’exprimer toit bonne, il n ayoit pu le perfuader,amp; qu’ils’é-le fond de notre coeur,amp; que nous avions dans toit toujours arrete a dire, que nous devions fig-I’efprit en fignant des chofes que nous n’enten- ner cornme lesautres, amp; que cette tete témoig-dions point amp; que nous ne pouvions entendre, noit aflèz. que nous étions bien inftruites dans c«nbsp;qui eft de demeurer dans l’état d’ignorance ou matieres, quelque proteftation que nous y fiffionsnbsp;Dieu nous a mifesau regard de tout ce qui eft au de notre ignorance. „ C’eft une horrible pré-deflus de notre intelligence amp; eloigne deJapro- „ fomption, Monfieur, lui dit-il, amp; un etrange

» arret d’elprit dene vouloir pas déférer a VOS con-

,, feils amp; fè foumettre a faire ce que vous leur „ commandés, étant comme vous êtes leur Su-,, périeur”. Mr. le Doyen ayant rapporté toutes

^ ___________ ces choles a. notre Mere, la prefla fortement de

jours été foumifes au St. Siege ayant condarnne figner, employant pour cela les menaces, les rai-fans exception toutes les erreurs que les Papes fons amp;les prieres,U lui dit pourquoi nous ne fui-” ont condarnne. Je ne penfe pas, Monfieur, vions pas I’exemple des autres, que nous nous en I’ qu’il y ait une perfonne qui puiftè trouver a déchargeafiions fur lui,que ce feroit lui qui enré-”, redire a cette dilpofition amp; encore moins a la pondroit ? Notre Mere repondit que cela ne nousnbsp;„ fincérité avec laqueite nous avons cru ia devoir juftifieroit pas devant Dieu, amp; que nousporte-„ témoigner.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rions toujours la peine de notre menfonge. Mr. le

„ Ainli, Monfieur, n’ayant rien fait en cela que Doyen repliqua; „ Mais, pardonnés moi, les Su-ce que la fimplicité Cbrétienne demandoit de ,, perieurs répondent de tout, amp; ne vous repo-,, nous, nous forames, graces a Dieu, en repos ,, fés-vous pas dé toutes vos peines amp; vos ferupu-3, de confcience. Ce n’eft pas qu’après tant de „ les fur les perfonnes qui vous conduifent Dieu „ preuves que nous avons de lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mauvaife volonténbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,, les ayant chargé de vosnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ames, ils lui ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;répon-

„ fide ques perfonnes ont contre cette Maifon, nbsp;nbsp;nbsp;„ dront”. Notre Merenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;répondir: quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce n’é-

,, nous n ayons leu craindre qu’on ne prenne toit point en des chofes de cette importance, par-„ ce nouveau uje pour pretexte de continuer les ce que nous croyons que cela les rendroit coupa-,, niauvais r cn s quon a commence de bies, mais que notre faute n’en feroit pas dimi-„ ^aire ^ mats an moms nems nbsp;nbsp;nbsp;^rons cette con-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nuée. Il lui demanda finbsp;nbsp;nbsp;nbsp;elle croyoit quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la con-

„ folanon que la crauue de nbsp;nbsp;nbsp;Uieu nous a éténbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcicnce y fut bleffée, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que fi cela etoitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il feroit

bien

-ocr page 121-

ndation de ce mi s'e(i faffdd Poff-iRoyal, efi 1661. pécmhre.

\ nbsp;nbsp;nbsp;fentiments. que cela nous me

X. n A T. KXKVII.

mt P'^Jr “ ; quot;quot;fentïrnents, que cela nous mettrok a couvert de Chap-

U amp; q'u’il aurok un horrible con^pK nbsp;nbsp;nbsp;.fécution, amp; que neanmo.ns notre confcien- Xl^XVl

brenCOupaWe^qquot;^ feulement pour lm, mars nbsp;nbsp;nbsp;p^rete, paree quil montreroit eet

arendre a nbsp;nbsp;nbsp;A cela ellc répondit hmplenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p„ .. «otre Mere cut tant

pour tous les ;,o^]ions pas furcharger fa COia nbsp;nbsp;nbsp;cette propofition fi contraire k la fm-

1 „„r que nous ne vouu t rlt;ii(/-ins toutes pa- nbsp;nbsp;nbsp;, 'ri^nnp Que mettant tout fon bonheur

Sce^ nbsp;nbsp;nbsp;?,?^,tetX;eeaTeL-Chriftamp;en fa vérité, elle

!-eilles a celles-qu d ayoit déja , nbsp;nbsp;nbsp;^ toutesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;latonfeCfer publiquement devant

-tÏÏ vidtes, c’eft-a-diretoutespohuques ^ nbsp;nbsp;nbsp;elle nfrépondit rien k Monfieur

oleines d’ctranges contrai^amp;ons, 1 „rcioere'^ amp;c hommes, nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lui parler de la forte

S pour nous toute raffedion d’un nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘lquot;* SS a^ec bien de la bonté amp; de

» convene -----r’ 1, AArre Aanès amp; elle Tentreprenoient, eUes

kur extreme de nous nbsp;nbsp;nbsp;^tok inévitable,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bkn cette fignature. Elle Palfura

focution, amp; que nbsp;nbsp;nbsp;“oitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S’eUes n’auroient pas afe de pouvoir pour cela

fi nous ne changions: qu 1 voyo nbsp;nbsp;nbsp;^ qu .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ie voudroient, amp; Ie pr a

Mr.Ie Tellier lm avoit nbsp;nbsp;nbsp;ou buit Rehr ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^ peme de nous voir toutes,amp; qud

qu’on mettrok dans la Matfoi 1 nbsp;nbsp;nbsp;.econnoitrpic bientot qu elles nagiffoient pas en

tes celles qui auroienM nbsp;nbsp;nbsp;coupables lp ^efafa, èc la prta que nous penfaffions r------

- — nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- rieufement a 1 importance denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦’ffu

que qSand nous fqrton^'fes WfpJ i, une dou- JXqSrpour la Maifon. Enfin il lm témoigna auroit pas d’ayantage; que f ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„^„„Mle oer-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1° Xre Agnès amp; é\t\ entreprenoient, elles

¦iViS Witwo nbsp;nbsp;nbsp;--- ^

encore

difficile; li nous ne ferions pas Lgt;XVii -WW

nous écions caufe de la deitruéxion. de la Maifon. p. 'r--------- cm nr,-

Notre Mere lui répondic qu’en effiet elle cropoit fc ^leu / . . ™Portance de cette affaire amp;

que ceux qui feroient cettedeftruanonferoient tres qu on lm eermt ^e premier jour de l’an Dourlm'

coupables devant Dieu^ quelle croyoit que cette faire fgayoir noue derniére réfoludon ^ violence ne pourroit être fake que par la Cour, Le meme jour fur les 3. hem-ponbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne r-

amp; qu’en ce cas elle lêroit plus fuppottable , paree aflembla- la Communauté amp; f ’ nbsp;nbsp;nbsp;fit

qu’elle étoi: trés affurée que lui ne ie pourroit Profelïès, tant de la Communauk'^'^^^ Steurs pas légitimement amp; qu’il ne voudroit pas nous, ciat, pour nous faire fqavoir i’ent^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Novi-

faireaucun mal,connoiffant fi clairement amp;étant. volt eu le matin avec Mr.IeDoyen'^'^amp;' quelle a-fi perfuadé de notre innocence. Mr, le Dopen tc- dire .qu’elle croyoit que le temps étoitquot; pliqua quil ne le feroit jamais qu’a regret, mais fouffiir amp; donner des preuves, plus folid^'o^^'i'^nbsp;peut-être qu’on le forceroit ou bien qu’il ne feroit parole, de notre fidélité pour Djeu fur^p^

plus en charge, amp; que Ie nouvel Archeveque met- cette rencontre que nous eumes un fujet de ter ^

troitdes Grand-Vicaires qui nous traiteroient d’ur noltre la bonte de Dieu, qui nous mie toiirp ne étrange .faqon amp; qui feroient tout ce que la le fentiment de pouvoirdire comme Davidnbsp;Cour voudroit: Que nous voyions bien que c’é- rteur^ /luand tous ces maux viendroient furnbsp;toic un piege que nos énnemis avoient dreffépour nous ne retirerons point nos cteurs de Tamournbsp;nous perdre, puis qu’en effèt cette fignature n’a- npus votes portons éx de la fidélité que nous devonsnbsp;voipété fake qu’a caufe de nous, amp; que la Cour avoir a garder vos commandemntts. Les unesnonnbsp;ne s’étok nullementmife en peine des autres Com- feulement n’étoient point effrayées de ces mena-munautés, ni même des parciculiersj que Mr. Ie ces,mais au contraire fe trouvoient tellement for-Tellier ne lui en avoir pas feulement dit un mot, tifiées par la conlidération de k grace fi grande amp;nbsp;amp; qu’ainfi puifque nous ne pouvions ignqrer cela, fi précieufe que Dieu leur faifoit de les mettre ennbsp;il falloicéviter ce piége, qu’il ne falloit point fe ctat de fouffrir pour lui, qu’il fembloit que cettenbsp;Barter de belles efpérances, comme il voyoit bien efpérance,fi glorieufe a. uneame chrétienne,avoitnbsp;qu’on avoit fait jufqu’alors, que les chofcs iroient prefque étouffé les mouvementsde tendreflè qu’el-plus ayant, amp; que la perfécution irok affurément les avoient pour les perfonnes qui leur étoient lesnbsp;plus loin fi nous demeurions arrêtées k ne poins plus cheres. D’autres fentirent a la verite les fèn«nbsp;fiiivm fes avis. Notre Mere lui dit que notre plus timenrs naturels de la crainte fi jufte de perdre desnbsp;gratwe crainte étoit de blefïèr la pureté de notre perfonnes, qui par leur vertu amp; Icurfageffeétoienrnbsp;conlcience; amp; que de plus s’il étoit vrai, comme après Dieu leur unique foutien ,mais elles les fnbsp;il nous en afluroit, que notre fignature ne feroit montoknc aifément par une crainte nlno r ¦ ^*'**^'nbsp;;^nt prife pour une marque de notre créance,bn plus jufte, qui eft celle de s’éloifm . 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Icaurott bien que nous ne croirions pas ce que quitrant la vérité Et comm ° i nbsp;nbsp;nbsp;en

nous aurions figné,amp;qu’ainfionnelailïeroitpas de moignoient librement leurs f • nbsp;nbsp;nbsp;té-

nous pcrfecuter II affura fortement que cela en fition oü la grace de Die,, l nbsp;nbsp;nbsp;^ difpo-

empccheroit, amp; dit que fi nous Ie voulions faire, frir, la Mere Alt;rnès nn., u? ^^“^iede toutfouf-il donneróit fa tete pour nous delivfer de la per- excepter amp; nous d ^ j nbsp;nbsp;nbsp;ne falloit rien

fécution. ftnimie apics pmu.m. vv.x.ju.a..wus o. u.xux.o ^,^0 * wcummunication, iftufieurs lui di-plulleurs induftions il dit que nous lui donnaf- rent qu elles craignoient plus fans comparaifoncek fions par écriC une declaration tres entiere de nos e de Dieu que celle des hommes, amp; qu’elles fqa-

X. nbsp;nbsp;nbsp;voient

fécution. Eofuite après plufieurs conjurations amp; drions pas rexcomrn^““ • nbsp;nbsp;nbsp;ne crain-

indudlions, il dit que nous lui donnaf- rent qu’^elles rtiZr quot;K

-i nbsp;nbsp;nbsp;‘“itmoient nlns fanx oomnarai

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7®. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Kefatim de ce ^ui s'ejt ftij]? «

qu’aucune puiflance, ni aucune auto-‘ nbsp;nbsp;nbsp;pouvoit féparer delacharité,tantqu’el-

les-memes auroient fc4n de conferver cellè qu’el' les devoient avoir pour Dieu amp; qu’olles cOnferve-roient k fidélité quelles lui devoienc.

Vort-Reyal ^ en 1661. Decemhre.

¦ nbsp;nbsp;nbsp;Meresnotre penlce, qu’elles nous permirent de fui- Chap.nbsp;vre; ainii après avoir expoie a Dieu notre cosur XXXVkJ.

¦ nbsp;nbsp;nbsp;pour attirer ik bénédidtion fur ce deil'ein, nousnbsp;• écrivimes la lettre fuivante a. JVIr. Ie Doyen lepre-

mier jour de l’an, tk la lignames toutes en parti-culier avec bien plus de joie que fon Mandement.


C H A P I T R E XXXVIII.

Z.M Religieufes craignant que ld Cour ér Mr. h Doyen ne cruijint quelles ne refufoient la Signature ftmple, que paree qu'elles étoient jólbcttéesnbsp;k la refufer par leurs Meres .^elles e'crivirent unenbsp;Dettre a M. Ie Doyen pour l’en dijfuader ^nbsp;poi/r l’affurer qdil riy avoit que la J'eule craintenbsp;d’offenjir Dieu qui les retint. Beaux fenlimentsnbsp;de ces Religieufes pour la fncérité ér centre toutnbsp;tnenfonge ér toute equivoque. Leur réjignatio»nbsp;a tout ce dont on les menace.^ plutSt que de fgner.nbsp;Les Religieufes de Port- Royal des Champs adop-tent cette lettre cemme contenant leurs fentiments.nbsp;Mr. de S. Severin les confole ér les encourage.

MAis parceque nous voyions clairement que Mr. Ie Doyen croyoit que nos Meres agil-Ibient en cette rencontre felon leur lèntitnent particulier ; que nous n’avions figné avec une têtenbsp;qu’a leur perfuafion amp; a leur imitation, amp; quenbsp;nous changerions facilement fi elles vouloient nousnbsp;porter a autre chofe, nous eumes toutes le mouvement de leurdemander permiffion denous don-ner 1’honneur d’écrire toutes enfemble a Mr lenbsp;Doyen, fans que nos Meres y euflent parr, pournbsp;1’informcr nous-mêmeséenos veritables lentimentsnbsp;amp; des plus finceres difpofitionsde nos cceurs, quinbsp;font en eiïet femblables k celles de nos Meres,nbsp;non par une afFeclion naturelle amp; par une fou-miffion puretnent humaine, mais par un eflèt denbsp;1’efprit de Dieu, qui rend d’une même voionté rousnbsp;ceux qu’il anime de fa charité fainte; Car quoiquenbsp;nous confeffions trés librement que e’eft elles qui,nbsp;par leur vertuamp;leur fageile, nous out formees amp;nbsp;inftruites dans la veritable piété, Sc q^ue nousrecon-noiffiws devant Dieu avecaftion de graces que lenbsp;bien qu’il peut y avoir dans le Maifon eft un eifetnbsp;de k bénédiaion qu’il lui a plu de répandre furnbsp;k'ur conduite fi pure amp; fi lainte j néanmoinsnousnbsp;reconnoiflbns amp; nous fommes perfuadées par lanbsp;grace de Dieu amp; par les kintes inftrudiions quenbsp;nous avons reques d’elles,que e’eft J. C. feul quinbsp;eft le véritable modeledes Chrétiens,amp; quefavé*nbsp;*ité Si fon Evangile eft leur regie Sc leur imiqucnbsp;bii amp; qu’aiug ^ déférence que nous aVons pournbsp;es petfonnes pour les fuivre dans leurs fentimentsnbsp;ou ans eursaftippj^^ doitetre fondee que fiir lanbsp;con ormtte qu ,isnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de J. C. puisque nous

reformnes eurs Knitatricesque paree qu’elles le font de J. C. amp; quamfi c'eftl lu'l feul que nous devoirs nous attacher immuablement, ^rce que luinbsp;fcul eft itntnuabJc. ^ ous propokmes done a nos

Le 1. jour de I’annee 1662.

M O N s I E U R,

„ Ce que nous apprenons tous les jours de vos bontes par le rapport que notre Mere nous faitnbsp;de la manieredont vous agifles pour cette Com-munauté, afin de tsicher de detourner I’oragenbsp;qui la menace, nous confirme fi fore dans lanbsp;Créance que nous avons déja que vous avé*nbsp;pour nous les lentiments d’un Fere, comme nousnbsp;avons pour vous le refpeél des plus humbles denbsp;vos lilies, qu’ayant fqu que vous aviés défirénbsp;; qu’on nous avertit encore une fois,que pour ncnbsp;point donner d’avantage a ceux qui en voudroi-ent prendre fur nous de k maniere en kquel-le nous avons figné, il feroit k propos de le fairenbsp;purement Sc finiplement, comme la plupart dunbsp;monde le fait. Nous avons cru, Monfieur, quenbsp;vous n’auriés pas défagrcable, qu’en ce fujet,nbsp;qui n’eft pas une affaire de Communauté, maisnbsp;de confcience, ou chaque particuliere a autantnbsp;d’intérct que le general, nous priffions la liber-té de vous affurer nous-memes que notre Merenbsp;vous a exprime nos vcritables fentiments dansnbsp;les deux dernieres Lettres qu’elle s’eft donnénbsp;I’honneur de vous dcrire j qu’ainli, Monfieur,nbsp;il ne nous refte qu’a vous Supplier d’avoir pitilnbsp;de Textrêmité ou I’on reduic de pauvres filles,nbsp;qui n’ont niaflèz de lumiere ni aflez de forcenbsp;, ifefpritjpour fe perfiiader contre leur proprenbsp;fentiment,qu’elles puiffent forcer leur confcience a feire une chofe qui leur pavoit contraire anbsp;k finceritc qu’elles doivent a Dieu Sc a I’Eglife;nbsp;Car étant perfuadées que nous ne pouvons ren-dre tenioignage des chpfes que nous ne fqavonsnbsp;nointjêc qui font entierement audeflus de notrenbsp;intelligence, Sc ne pouvant croire auffi qu’onnbsp;ne nous detnasrdé pas ce témoignage, puis qu’onnbsp;ne fe eóntente pas de celui que nous avonsnbsp;rendu fi fimpletnent de notre foi amp; de notrenbsp;foumiifion au Saint SiegeirExempk D’Ananie Scnbsp;de Saphire qui tomberent morts aux pieds de'nbsp;Saint Pierre pour ua menfonge dont le fujetnbsp;étok de-beaucoup moins irnportant que celui-ci,nbsp;amp; qu’Us n’avoient pas aflüré par un ferment,nbsp;comtne on nous oblige de fake par laotre figna-ture, nous donne une apréhcnlion terrible quenbsp;Dieu ne oous punilfe de la même forte invifi-blement, fi nous nous fervions d’autres paroleenbsp;. que celles qui font cOenoitre a toure I’Eglife knbsp;difpofitiion de cceur , a kquelle foavonsnbsp;QUe ceux mêmes qui nous perlitadent dc_ligiKCnbsp;‘ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ fimgle.-


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Hcl/ttiim Je ee qui s'cfh fa/ff a Fort-^eyal, en 1662, y-afpuièr, fiinplemcnt ne trouvent rien a retiire. C’eft, fenter dans fa derniere vifite' amp; I • -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦

Monfieiir, la crninte d’un fi grand peril, qui que dans I’aflurance qu’elle avoir •^«rooignant Chaï -nous fait choiiir de tomber plurót innocentes vei’ionsuneprotelt;ftion trés ferme nbsp;nbsp;nbsp;trou-XXXVIM

enne les mains des hommes, qne coupables en- ce nous feroit une confolation bip^^ équité, tre les mains de Dien en agdTmt contre norre ^es affliélions done on nous menacn?rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans

(Mnicieace. Et chacune de nous eft fi fort dans ce ^a Cour entreprit par une violence tome fenntnent, que comme nons n’y fommes en- contre toute raifon,ce qu’elle ne nou® gnbsp;trees amp; ny demeurons que dans la vuë dcDieu ^aije par une voie plus jufte amp; par I3 pQjfjjnbsp;eui, tous les confeils éc 1’exemple même des cléfialiique, paree que ce lèroit une preuy^^^*quot;'nbsp;pcrlonnö en qui nous avons tfaiUeurs une en- Paine amp; tics eJaire de notre innocence ^

C'--»--;---- —________¦

C H A XXXVüI.

tiere confiance, ne pourroient pas nous perfua-der autre chofe. Voila, Monlkur, la difpofi-tion oü nous nous trouvons routes générale-ment, oü nous croyons que Dieu nous a mi-t, lès, puifque nous ne regardons que lui en cette rencontre, dans laquelle toute autre conlidéra-

Ce même jour notre Mere envoya voir Mr. de Sc. Severin pour lui faire fqavoir que notre fig-nature n’avoit pas éte bien requë a la Cour, Scnbsp;comme Mr. Ie Doyen nous menaqoit de beau-coup de maux qu’il jugeoic etre inevitables parnbsp;\i maniere dont Mr. Ie rellier lui avoir parlé,i

.ji vppnr n ouitter modi® nbsp;nbsp;nbsp;i^namre, ce que nou*

„ tion nous'porteroit foit nbsp;nbsp;nbsp;St étions trés agrees nepouvoir faire en confciencc.

„ un chemür^ écroit pour nous nbsp;nbsp;nbsp;Mr. de St. Sevenn témo.gna que c’étoit la plus

des fuites dont on nous me^e, -P nbsp;nbsp;nbsp;grande injuftice du monde que cela, que nous ne

fiance que nous avous en nbsp;nbsp;nbsp;w;.,! pour peuvions pas mieux faire que nous avions fait, amp;

une fort grande, nbsp;nbsp;nbsp;j„nt vous coo- *1“® blelTer notre confcience nous ne pouvions

avee la grace oe Uieu dè nbsp;nbsp;nbsp;3 ff .

nous proteger au peril de fa defendre amp; de

une Commuiraute nbsp;nbsp;nbsp;comman-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plusavant. 11 dit que pour lui, il étoit réfolu

““ “ ............

XXXIX.

Mf. Chaahns va ^ Fort-Royal. Il emploie heav~ coup de raifoas plaufibles pourperfuader FAhbefenbsp;de (igner amp; de faire fgmr fes Religievfis H’Abheffnbsp;plus attentive d la ^parols que Dieu fait entendrenbsp;dans fon Cmr , nen eji point é'branlée. Bellenbsp;application de l* caufi de la réfiflance de tdnejfenbsp;de Balaam, d la caufi de la réfifianfe des Beli-gieufis de Fort~Koyal, eJ', des coups infruéfuruxnbsp;que donnoh Balaam d fin dnsffi pour la fairenbsp;marcher ^aax difiours ^aux menaces^ auxmau-vais traitements infruBueux qu'on faifiit avxnbsp;Eeligieufis de Fort-Royal pour les faire fs^er.

T E ler. jour de 1’an, ^r. fEveqne Jgh^*

i- (Vialart) vintvoir notre Mere A

parente, pour lui perfuaderqu^,^ nbsp;nbsp;nbsp;faire pat

quot;V.bre Ie rajfonsVès fortes amp; d’L-témorgnage plus indubitable. Er généralement dans un grm nbsp;nbsp;nbsp;«’étoient point depo-

tout ce quLs’eft paflé amp; qui fe paffe firn ce fuje , j. ¦ nbsp;nbsp;nbsp;^ comme celles des autres, maïs de con-

elles font II unies avec les ReUgieufesdei ans, que nbsp;nbsp;nbsp;feulcment il ne lui repréfenta

jene lespuis diftinguer, nbsp;nbsp;nbsp;s nas les maux qui nous pouvoient arriver en ne Ic

parncuUers paree qu’e» nbsp;nbsp;nbsp;fépaver les faifant pas, comme une raifon valable pour nous

y Po-gt; -S - contraire il lui dit qS’il ne fal-c n.Te Dieu a faite de ces deux Maifons amp; des loit point confiderer cela, amp; qu’il falloit mettre

ffonnes qui ies compofent. nbsp;nbsp;nbsp;Dieu amp; ce qu’on lm doit au delVus de tout. Sa

^ Notre Mere accompagna notre Lettre d’unpe- plus forte raifon etoit que h diftinftion du droit amp;

^ r nar lequelellefaifoitfqavoiraMr. leDoyen du fait fe faifant fi nafurellempnt- n^’^l ffy a per-Vni pUp s’érnic grnnirt-pp nbsp;nbsp;nbsp;' 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui nc la foffc,

4 Abraham de Sacnfier fon fik^ nous nelsaun otu croire qu’une moindre autorite vous puiflenbsp;perfuader de Sacrifier vos proirres fiiles, quoi-” Velles foient prêtes ds vous témoigneT julqu anbsp;” la mort, qu’elles fontavec non moins de re-!! fpedquedevéritéamp;c.”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Comme Mr. Ie Doyen dëfiroit d eoreinforme

au plutót de notre derniere réfolutmn, on ne put pas envoyer la Lettrea nos Steurs denbsp;Champs pour lafigner, maïs emfecontenta dekmnbsp;en envoyer une copie. Elles en firent

amp; 1’approuverentj amp; les fentiments que Dieu leur avoit donnés, fe trouverent ft conformes a ceuxnbsp;qu’il nous avoit infpirés par {a. bonte , qu elles tt-rent un petit billet, parlequel elles nous aliuroient,nbsp;que ir’étartt avec nous qu’un merae efprit amp; unnbsp;même eoeur, elles n’avoient auffi que les memesnbsp;mouvements amp; les mêmes paroles; nousfuppliantnbsp;d’affurer Mr. Ie Doyen que leur difpofition étoitnbsp;la même fut ce fujet, que la notre que nous luinbsp;avions exprimée dans notre Lettre. Elles figne-rentce billet, chacune de fonfeing , pour rendre leur

avoit ordonné, en donnant avis a la Comtnunau

,é d. .0». « ,ü-. CU la bomc * lu, ,cp,c. amp; nbsp;nbsp;nbsp;quot;

figmturc nc tomboit que fur Ic'piint de droit;

commeVoi eViétojt^acqmttée de^e qu’ii'lüi fonn7, pVr^eV^ÏÏ^^^n quot;'y

la fignature ne rnmK„,v

en rien en ce quieft de

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^vv ^ ^^^‘^‘'‘^^^•^^^•^U^^i^nousnepouvionsrefuferd’obéïr XXXIX. en cela a nos Supérieurs Eccléfiaftiques fans or-gueil,amp;fans faire une fauteplusdéfagréableaDieunbsp;que eelle que nous voulions éviier, quoique d’ail-leursil défapprouvala .ligmture comme une entre-prife que les Eveques amp; raflèinblée one vqulufaire centre I’ordre de la difeipline Ecclcfiaftique amp;nbsp;contre toute juftice, ce qu’il avoir même repré-fènté au Pape comme un défordre digne de een-fure amp; qui pouvoit beaucoup nuire a 1’Eglife ;nbsp;Mais il eft clair que cetce raifon quoique trés

te elle fentit de Ia douleur, paree que 1’Ange du C hak, Seigneur lui paroiffoitl’épée ^ la main pour l’em- XXXIX.nbsp;pêcherdepaifer, 6c par ion regard tout brillantdenbsp;lumiere 6c de feu la rendit capable de fuivre lanbsp;volonté de Dieu, quoique fon maiire ne la putnbsp;connoitre, encore qu’elle fok de la nature la plusnbsp;ftupide de_ routes les bêtes, comme les filles fontnbsp;du fexe Ie plus foible 6c Ie plus fragile: Car ennbsp;effet, quoique plufieurs perfonnes des parents 6cdesnbsp;amis non feulement féculiers, mais plufieurs Ec-clelialf iques 6c peribnnes de piete nous viennent

Relation de ce qui s'cfl fajfé a Port-Royal^ en 1662. Janvier.

auffi-bien que eet autre: fuyés tout pêché nbsp;nbsp;nbsp;tou

te apparence de mal. Et 1’apréhenfion fi jufte de-tomber entre les mains du Dieuvivant, qui fèlom Ie Prophete perdra tous ceux qui mentent, ne nous-peut permettre de nous rendre aux menaces desnbsp;hommes,quoiqu’en effet elles nous foientfenfibles-ni aux commandements 6c aux confeil de ceuxnbsp;qui font a notre égard ce que Balaam étoit a fonnbsp;aneftè, 6c pour lelquels nous avons un profond^nbsp;refpeét 6c une foumifiion véritable.:

Mais, quoiqu’ii foit vrai que la foi nous fait trou-ver un fujet de gloire 6c' de Gonfolation dans la-haine 6c la perfécution du monde, paree qu’en cela-nous fommes femblablesaJefus-Chrift,néanmoins-il faut avoucr, que la cenfure amp; les reproches des perfonnes de piété dont plufieurs nous condanment,nbsp;comme des fuperbes 6c des rebelles, nous font-,nbsp;tout a fait fenlibles. Et comment ne ferions-nous-pas touchées de volt qu’on nous fait paflèr pour-des perfbnes réfraétaires 6c Schifmatiques, nous-

plaufible 6c trés fpécieufe n’eft pas néanmoins ré- accabler de raifons aux quelles fans doute par nous-cevablê en cette rencontre, pitree qu’il eft tout vi- mêmes nous ferions incapables de 'repliqueri 6c fible que ft les perfonnes fages 6c pieufes, comme que d’autres nous condamnent fi hautement 6enbsp;Mr. de Chaalons prennent la fignature ainfi, les nous ftlTent des menaces qui lèroient plus quefuf-perfonnes paffionnées 6c mal afïèótionnées a Mr. fifantes pour étonner des courages qui lèroièntna-d’Ypresnele font pas, puifqu’en effet s’ils n’a- turellementplusgénéreux que celui des filles, jufqu’anbsp;voient quelque mauvais delïèin cache, ils fe fe- nous dire qu’on nous pourroit faire mourir commenbsp;roient contentés du. premier Mandement oü ces des rebelles, néanmoins tout cela. ne nous ébranlenbsp;2. chofes étoient diftinguées; au lieu que la vio- point, 6c nous pouvons nous apliquer la parole denbsp;lence dont ils ont ufé pour venir a bout de Ie fai- David; Ler fuijjants ^ let grands de la terre ’veulentnbsp;re réyoquer 6c d’enfaire faire un autrea leur mode, me perfécuter injuflement^ ^ les autres tiennent desnbsp;montre after, la malice de leur cceur, 6c Ie defièin confeils pour me jurprendre ^ mats mon cceurefl toutnbsp;qu’ils ont de rendre la mémoire de Mr. d’Ypres rempli de crainte ér de rejpeB pour les paroles de-odieufe dans tous les fiecles, comme ayant été osotre kouebe: Car c’eft une parole de Dieu mê-condamné généralement de toute 1’Eglife comme xns s\neQe comta^ndtxnenf.Vousnementiréspoint^nbsp;hérétique.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;— . ¦

deux heures avec fAbbeflé dê Port-Royal pour la. qui mettons tout notre bonheur 6c notre fclicité-perfuader de figner, qu’il s’y étoit bien lalfé fans a être foumifes^a l’Eglife: qui faifons notrefouve-y avoir rien gagné; lui faifint paroïtre néanmoins raine gloire d’etre fes plus humbles filles, 6cqui qu’il étoit fatisfait 6c qu’il entroit dans les raifons n’avons point de plus cheresdélices que d’etre unies,nbsp;qu’elle lui avoir dites.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a tous les membres de ce divin corps dont Jefus-

II me femble qu’en confidérant ce qui fè-pafte Chrift eft Ie Chef? 6c qu’on nous fafle ces re-tnaintenant fur ce fujet, on peut faire une allufion proches lorsque nous n’avons point d’autre deftèin-pas défagréable, a 1’Hiftoire de l’Anefle que de nous unir d’avantage a Dieu 8c a 1’Eglife en-ae a aam pg remuoic point pour les coups ne nous féparant point de la vérité qui eft la loi-siqnt ce ^ophete la chargeoit, quoique fknsdou- immuable fur laquelle elle eft fondée?

Cette raifon ne fut pas la feule que Monfieur de Gliaalons dit a notre Mere, il lui en repréfentanbsp;plufieurs autres de confcience,quoique moinscon-ftdérables j 6c il eft certain que li notre Mere n’eutnbsp;été fortifiée de l’efprit de. Dieu.d’une maniere toutenbsp;particuliere, amp; ft elle n’eut été trés perfuadée inté-rieurement de ce qu’elle étoit obligée de faire parnbsp;une parole plus puiftante 6c plus inlaillible, elle Ienbsp;feroit renduë aux raifons d’un Prélat, que tout Ienbsp;monde recopnoit pour trés pieux 6c trés iuftruitnbsp;dans lafcicnce Ecclefiaftique, 6c qui par lui^mêmenbsp;s’eft fait paroitre dans Ie commencement trés op-pofé a ces fortes de fignatures. II fut une heurenbsp;amp; demie avec elle, 6c quoi qu’il 1’eut quittée fansnbsp;la perfuader aucunement, paree que, comme j’ainbsp;dit Dieu lui parloit encore, plus fortement dansnbsp;Ie coeur, néanmoins il en fut fatisfait: ce qu’il té-moigna a une Dame de fes amies,6c qui Teftauffinbsp;de la Maifon, a qui il dit qu^l avoit été prés de

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Part-Jtopal, en iC6z. Jan-uPr

mois faus Juirien faire,excepré quVu moisd-Octo- C H A i bre dernier .Is voulurent encore eflayer de cenains XL.nbsp;remedes nou veaux apres avoir ufé de queues on?nbsp;gatifs pour 1 y preparer, mais celaIu?ayam rX.nbsp;ble la fievre, Ü ui pncun mal de cote^b p-effintnbsp;quelle crut quelle feroic redmte a ne pouvoir pquot;'nbsp;leulement fe tourner dans fon lit. Néanmomnbsp;après quelques faignéesfic du repos, cc mal devinrnbsp;moins grand amp; moins continuel. Pendant ces lenbsp;raois la fievre ne la pointyquittée ni jour ni ninenbsp;excepté 2. mois de eet cté qu’elle n’en avoir pasnbsp;Ie jour quoiqu’elle Teut toujoursla nuit. Elleavoitnbsp;un feu li extréme dans la jambe amp; des inquietudes fi grandes que tout cela lui avok quaft óté Ienbsp;fommeil- Outre les remedes naturels on avoirnbsp;fait dansIa.Maifon plufieurs neuvaines amp; prie?esnbsp;pour obtenir fa guenfon, mals Dieu differa dW?u-cer nos prieres, refervant a faire paroirr/ r t 'nbsp;dans un temps OU nous enaurions plushlrnbsp;enfin fur la fin du mois de Décembre^?'quot;'

Sceur qr- nbsp;nbsp;nbsp;dcrnicr, la

touchée

C H A P.

XL.

XL

T

i perietuLiLiii, uv. J CLkWA j___

luv'nous, amp; de nous faire voir par unepreuveévi dente amp; merveilleufe de fa bonré,-qu’ilrieméprifenbsp;jamais les pauvres amp; les affliges, amp;c qu’il fait lanbsp;volonté de ceux qui lecraignencamp;quimectentieurnbsp;fouverain bonheur a accomplir la lienne, amp; de fortifier par ce moyen notre confiance, en nous faifantnbsp;voir que nous fommes dans la vraie foi amp; dunbsp;'—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tXi. onfiinrs. Duis qu’il nous faifbic pa-

voir que nous nbsp;nbsp;nbsp;-----

nombre de fes enfants, puis qu’il nous roitre fes merveilles. La cholè eft telle:

II y avoit une de nos fbeurs (ma foeur Cathenne Sufanne Champagne) qui depuis Ie 22 Oófobrenbsp;1660. jusqu’au commencement de cette annéenbsp;16C2. avoit été fans pouvoir marcher en aucunenbsp;fa5on,amp; étoit contraiiue de paffer les jours Seksnbsp;nuits OU dans un lit ou fur une chaife. D’abordnbsp;cette maladie l’a prit pat desdouleurs bien grandesnbsp;par tout Ie corps qui obligerent a la faigner amp; anbsp;ia purger plufieurs fois. Mais tour cela fut inutile,nbsp;amp; cUe demeura dans eet écat jusqu’au 13. No-vembre fuivant que Ie mal changeatout d’uncoup,nbsp;amp; fe jetta tout a fait fur lecóté droit,amp; particu-iierement fur ia jambe oii non feulemenc eile lèn-toit des douleurs extremes, mais oü elle n’avoit plusnbsp;aucune force , amp; elle lui manquoit entierement.nbsp;Elle fe mit au lit a l’heure même crojant que Ienbsp;repos Ia pourroit foulagery mais aufEtot il lui pritnbsp;unfrilTonnementi amp; fon pouls changea fi fort quenbsp;cela lui fit craindre révénément de fon mal. Lanbsp;fievre la prit enfuitej Sc eile fut un mois fi entre-priiè de tout Ie cóte droit, qu’elle ne pouvoir pasnbsp;Lulemcnt lever fa main jusqul fi bouche qu’il nenbsp;lui prit un tremblement tout a fait extraordinaireynbsp;on lui fit plufieurs fortes de remedes amp; defaignéesnbsp;done elle a compté jufqu’au nombre de 30. pendant ces 14. mois, des médecines fans nombre, desnbsp;fomentations, des bains, des onedons de diverlesnbsp;lorrts; mais tour cela lui ctoit également inutile,nbsp;Sc n eut point d’autre effêt finon que Ie mal dimi-nua peu a peu dans les autres parties amp; lê fixa furnbsp;la cuiffe Sc la jambe droite. Toutes les faifons quinbsp;femblent plus favorables pour Ie foulagement denbsp;fcmblablcs maux, n’avoient tien de meilleur pournbsp;eile, les Médecins avoient épuifé leur art3 amp; nenbsp;trouvant point de remede a un malfiopiniatrequenbsp;de les celFer, ils.i’avoient Faiflée depuis 4. ou j.

uuc. new»**— t nbsp;nbsp;nbsp;Mueue eut

peine a obtenir, ia Mere croyantaueDien h vo,, lou « eet ém d. fo„fF„„« quot;Sf,)nbsp;remedes humains Ie pouvoir de laguérir- Ncan-inoms elle Ie lui accorda aconditiol que'ceferoitnbsp;plus pour lui obtenir la grace de bien fouffiiffoïnbsp;mal, que celle de fa guenfon. Cette neuvainenbsp;commenca Ie 29. Decembre, amp; tant qu’elle duranbsp;elle ne fentit aucun foulagement. Lejour desRoisnbsp;que la neuvaine devoit finir, on l’avoit portee anbsp;1’Eglife fur les bras comme un Enfant (ce qu’nbsp;failoir toujours) pour communier, Sc onla i

Relation de ce qjii s e(l (a ffe

CHAP IT RE Dieu co?ifok Port-Royal par k nyirade do Mads-moifelle Champagne fur kquel an lit deux Lettres dans ce Chapitre: par plufwurs autres miracles operés par lint erefian de puvU Mere Ange-liqne., on par une ajfeStian ^ une union.plusnbsp;ésroite des per formes de mérite ^ de ptété pournbsp;Cette Sainie Maijon.^ ctf’ eufinpar Ics Lettresplei-n:s de confolation que kur dcrivoiiut ces perfan-nes pour hs. fortifier.

L plut a Dieu, en ce temps d’a£Bi£tcion amp; de perfecution, de jetter les yeux de fa miléricordenbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-----lt;''Uvrgt;!ir iineureuveevi-

lu. nbsp;nbsp;nbsp;^ -^ocuiure aernier, :

qui avoit foin dc cettre pauvre maladeécant ee de compaffion pria la M. Agnès de faire

OQ

xaiACfiu nbsp;nbsp;nbsp;fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ vjuia lïiena

pendant vepres dans une rnbunequieft toutoro-che de la chambre ou elle demeuroit. A 1’ifluëde Vêpresla M. Agnes s approcha d’elle pour fairenbsp;fa priere , pendant laqueUe. il lui vint un mouvement de confiance que cette pauvre fiile feroitnbsp;guérie quoi qu’elle'ne 1’eut point efpéré les joursnbsp;précédents, amp; que même eile ne Ie demandacnbsp;point a Dieu precifément. Après fa priere lama-lade ne fe fentit point foulagée, amp; elle eut mêmenbsp;k nuit bien plus mauvaife qu’ai’ordinaire; elle futnbsp;aitïfi jufques fur les neuf heures qu’on Ia leva dansnbsp;une chailè; mais a la Preface de la Meffejnbsp;entendoit chanter de fa chambre, d ml vint ennbsp;penft'e d’eflayer a marcher 3 s(apuyant dabord auxnbsp;meubles amp; aux murailles, mais voyant qu elle mar-choic avec liberté elle futjufqu’au bout de la chambre fans ofer en fortir, paree que 1’étonnernentodnbsp;elle étoit d’un changement fi merveilleux lui eaunbsp;fa un ü grand battement de coeur amp; un fi «randnbsp;froid par tout Ie corps qu’elle ne fcavnir ^

Ie alloit devenir. Elle Ie mit ii «eï. graces a Dieu amp; pour adorer fenbsp;1’elévation de la MelTe fans sur ’

relevafansdifficulté amp; nbsp;nbsp;nbsp;?

leva amp; fut de fon pied trouyer la Mere Agnès k

. ^ 1 nbsp;nbsp;nbsp;fa


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74 'Rtlatton de ce qui s'efi ^ajfé d Chat* ia chambre pour l’affurer de cette merveille par fanbsp;XL- propre vuë devant qu’elle en fut avercie par Ie rapport des autres. Elle entendit enfuite une mefenbsp;pendant laquelle ellefutprefquetoujouirs a genoux,nbsp;amp; dela elle d.’fgendit un dégréde40 marches pournbsp;aller devant Ie St. Sacrement amp; a la Crèche ren-dre graces a Jelüs-Chrift. Toute la Com munaucé s’ynbsp;trouva paree que c’étoit I’adtion de graces; amp; aprèsnbsp;avoir chanté une Antienne pour remercier Dieunbsp;de cette infigne faveur, nous la vimes avec éton-ment marcher avec une entiere liberte amp; avec unenbsp;facilité fi grande, qu’eJe aida meme la M. Agnèsnbsp;^ remonter ces 4°- degrez, amp; depuis cette heurenbsp;elle continue i. marcher fort librement amp; fa fmténbsp;fe confirme de jour en jour. Mr. Champagnefonnbsp;Pere par reconnoifïance de cette guérilbn extraordinaire , amp; pour en cönlèrver la tnemoire, a donnénbsp;a la Maifon Ie grand tableau qui eft prélentementnbsp;au Chapitre, oii il a pcint lui même la Mere Agnès amp; fa fille en la même pofture ou dies étoientnbsp;Tune amp; l’autre en faifant la neuvaine, enfuite denbsp;laquelle ce miracle arriva.

L E T T R E

De Mr. Gerard Dodteur a la Soeur Religieulè de Port-Royal, touchant Ie Miracle operé fur lanbsp;b’oeur Champagne Religieulè de Port Royal

Cc 13. Janvier i6(gt;z.

JE ne crois-pas, ma chere Soeur, être obltgédc vous juftiüer raon lilence, que vqus attribuésnbsp;fans doute a la continuation de ma fiévre-quatte,nbsp;amp; a la diffieuké de trouver des voies aflèz. füresnbsp;pour vous écrire. Mats, quand je lèrois encorenbsp;plus mal que je ue fuis, il me feroit impoffible denbsp;cc me pas rejouir avec vous de eet événement mi-raculeux, qui dok vous combler de joie en vousnbsp;apprenant, par une voix toute puiffante, que Dieunbsp;fe declare pour vous, quand les hommes vousaban-donnent ou vous perfecutent. Vousnepouvésdou-ter qu’il ne foit au milieu de votre Ste. Maifon,nbsp;non feulement par la conlidération de Finnocencenbsp;Sc de la veren d’un fi grand nombre de fainres lilies , ni par celle de fopprelTion qu’elles fouffrent,nbsp;qui’eft d’une grairde force, mais auffi par la fuitenbsp;de fes miracles, don: les circonftances font tont anbsp;fait adorables dans la conjonélure oü vous vousnbsp;troavés depuis unulong temps. II mefemblequ’ennbsp;faifant marcher cette chere Sceur, il vous parlenbsp;trop clairemenc pour ne pas entendre fon divinnbsp;Engage, amp; qu’il vous dit au milieu du trouble donenbsp;o 1 voudroit vous prévenir; C’eft moi-même, nenbsp;craignas rien. II eft vrai que pour vous procurernbsp;flrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parfait repos, il faudroit qu’il par-

temps aucoeurde ceux qui vous . ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour leur faire concevoir qu’ils fe

la font a eux niêmes en

j' nbsp;nbsp;nbsp;”,'^ous perfécutant avec rant

d outi ages. Mats quelque réfolution qa’il ait prife

Pert-Roja!^ en 1662. Janvier.

fur ce fujct dans l’ordre de fa providence, ilfuffira C h a». de votre part que vous luifoyezfidelles, amp;quevo- XL.nbsp;yant cette longue fuite de miracles continusls, dontnbsp;un feul devroit être une puiffante prédication furnbsp;la fin des fétles, vous lui foyez plus écroitetnentnbsp;unies par Ie deOèin d’accep;erlesbiensamp; les mauxnbsp;qui vous vlendront de fa main, amp;: de regardtr lanbsp;Croix comme votre plus grande gloire. Je menbsp;joins avec vous, ma Soeur, amp; avec routes vosnbsp;Meres amp; vos Sueurs, qui me font toujours pré-fentes, pour m’anéantir devant cette fouverainenbsp;Majefté, qui marque par les rayons de la lumierenbsp;qu’il vous regarde toutes comme lès véritables E-poufes en vous failant part de ce qu’il y a de plusnbsp;précieux, amp; pour vous prier d’obtenir de la chari-té de votre Maifon, que 1’on demande pour moinbsp;la grace de n’être jamais paralitique quand il s’agiranbsp;de la caufe de celui qui nous a donné tout fon Engnbsp;amp; qui peut nous demanderle nótre avec autantdenbsp;juftice que de bonté. Louons Dieu, ma Sceurnbsp;amp; prions les Anges nosprotedleursdes’unir a nousnbsp;pour Ie bénir fur Ie fujet de cette extreme miféri-corde qu’il vous fait paroitre 3 Et puifqu’il a choi-li la fêce de fon adoration par les Mages pour nousnbsp;donner des preuves de fes foins ft paternels,nede- •nbsp;meurons pas aveugles au milieu de la lumiere, ninbsp;fcmblables aux pa'iens parrai tant des dèmonftra-tions fenfibles de la vérité de notre foi. Je vousnbsp;ecris de i’abondance de mon coeur, qui ne vousnbsp;doit pas être inconnu, puifque je fais profelTion,nbsp;d’etre tout a vous amp;c.

Lc même a Mr. d’Andilly fur le même fujet.

Ce 13. Janvier ió6z.

JE ne puis, Monficur, retenir rimpéruofité de ma joie, amp; je crois vous devoir donner desnbsp;marques de la part que je prends aux confolationsnbsp;toutes divines que Dieu verfe dans le cceur desnbsp;faintes lilies pour ^ui le monde n’a que des menaces Sc qu’une extreme injuftice. La voix des miracles fe fait entendre plus loin que celle des hommes ; amp;, fans que vous m'ayes écrit, j’ay apprisnbsp;la guérifon de la fille dc Mr. Champagne, qui eftnbsp;au deffus de la nature, Sc qui doit affèrmir cellesnbsp;de nos Soeurs, que la vaine terreur veut affoiblirnbsp;dans la plus jufte de toutes les caufes.Ceft !a conduite de Dieu d’en ufer ainfi dans les nécefficés denbsp;fon Eglife,amp;de parler en faveur de fes ferviteursnbsp;Sc de fes fervantes, lorsque les ennemis de la vériténbsp;veulent leur fermer la bouche, Sc les tenir dans lanbsp;derniere oppreffion. Ayons pitie de ceux a quinbsp;ces prodiges ne ferorrt qu’une nouvelle matiercnbsp;d’endurciffement amp; de prévarication, amp; ne foyonsnbsp;jamais paralytiques ni du cceut ni de la main»nbsp;quand il s’agira des interets de celui qui nous trait-te avec un exces d’amour amp; de bonté, lors qulinbsp;nous engage a fouffrir quelque chofe pour Ibn icr-

vice.

-ocr page 127-

G H A P.

XL.


Vice, tout a voas.


nelath» quot; ?«' nbsp;nbsp;nbsp;quot; Port-Royal, m i6(Ï2. Janvier.

ft. Ini oue ie veux êcre éterncHement fa plus grande gloire amp; pour mon falut


De la Soeur Champagne amp; C. . . Sur Ie miracle que Dieu a opéré fur elle par l’intereffion de lanbsp;Mere Angelique. Elle en fait la Relation.


Cnon ¦tempsnbsp;amp; jenbsp;regar-la di~


que’ fa volonté fut faite, amp;: en même je mis cette petite crotx fur mon malnbsp;l’enveloppai , je fos quatre jours fans ynbsp;der durant lesquels jours je fentois de ci~nbsp;minution de douleur, amp; les nerfs fe debandoientnbsp;amp; ie marchois avec plus de facihte, ce qui me fitnbsp;dire a ma Soeur que je fentois beaucoup de foula-gement de mon mal; que jY^voismisun bon re-Se amp;auffit6t je developpa. ma jambe oui i„-flammadon, ia noirceur amp; la mo.tie de Ia duretenbsp;Sifipfe,amp;eUeétoit presque toute guerie. Jenbsp;laSila ?etiK croix encore quelquetemps a eau-


Ch A F,

XL.


De Paris Ce 5. jour de Fevrier 1662.

M A TRES CHERE SOEU gt; nbsp;nbsp;nbsp;-------^ nbsp;nbsp;nbsp;Jj. encore unpeu derougeur,amp;com-

oromeffe que je fe J a ^.gftoic fort peu de douleur, j’ó-

JE n’ai pas voulu manque nbsp;nbsp;nbsp;demon me je ^ S jjpedte croix pour laferrer Environ

vous avois faite de voi^ nbsp;nbsp;nbsp;gaérifon. II ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m t ^

mal de jambe amp; de/® P f^inois de Marsi^di. nbsp;nbsp;nbsp;jgqngMa Sceur me ficce reproche.quej’a-

commencéenviron -ala nbsp;nbsp;nbsp;re0'eBDSnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cr „„i.-Atétr^ptcgt;:cebonremede,6cmekficremettrc

par une petite douleur q n.,go;ie-temPS d fe d fg/promptement-. Ce fut Ie jour de la fètedes Rois

cheville du pied droit, . gpviron de la m nbsp;nbsp;nbsp;nuitje reffentis des douleurs fi grandesqu’il

une dureté avec f nbsp;nbsp;nbsp;Cela a dure env^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que Ton m’arrachoit tout les nerfs, amp;

deur d’une piece de qui nbsp;nbsp;nbsp;fans que jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ jq Png entiérement guérie,amp; Ie Di-

ron quatre ou cinq mots ence nbsp;nbsp;nbsp;de fix

feit aucun remede, g douleur amp; la du nbsp;nbsp;nbsp;^ ma Sceur amp; moi nous fumes

en notre Eglife

rinCStSquot;avojt di ;®^^quot;^/PpSquot;du molet remerdcr Ie bon Dieu qui eft admirable en fes

j‘^°i”^mb^’^enteUe forte que je n’ofoisla wiuner Samts^^.^ nbsp;nbsp;nbsp;dire que Ie Lendemaiti

de la ja^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;’ .o. nuele.s nerf^ ^^okotfifortnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt; J . r .-Vg'j vous, Madame Dalencé fe trou-

de cote^ a eau q . ^ . marchois avec gran- que j nbsp;nbsp;nbsp;, montrai ma jambe guérie

qu’elle etoit tou r ’ nbsp;nbsp;nbsp;^-.y fede des remedes va^che • yefile des Rois en un li pitoya-

de peins. ^® lesöuels ne fervirent de rien. qu eheavi^^^^^^ Pn^p^jPp avec les lirmes de plufieursnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^rfonnes qui me conièil- hle eta ,

Je la fis voir a plt^fie ^ Dalence, ce que nbsp;nbsp;nbsp;. ^rirablement une guérifon miraculeufe;

krent de la faire ^ou a Mo ^ nbsp;nbsp;nbsp;^a- que o^etoi ver^,^ ^ Monfieur Dalencé kquel. lui

je fis, amp; fi tot q jpnna que je me mettrois dk en , . dece que je nelalui

avois point

nice tout au tour, 1 nbsp;nbsp;nbsp;. ftrois faignée des deux dit quil cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp; auroit donné fon atte-

au Ut huk jours amp; que nbsp;nbsp;nbsp;eau pour feit voirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^ 1 f^fp/beaucoup de refpeél pour

bras; ce que 3^ nbsp;nbsp;nbsp;gnfoite il m’envoya yüicer ft^non pa q

^quot;iSarcrrfTp-f-^-nrrdeXt£

§djl vuë, amp; a la nbsp;nbsp;nbsp;Aitninuécs. II qu’il a plu a Dkudc no^ fa

fiammation amp; knflure nbsp;nbsp;nbsp;° r jj me fit notre foi amp; notre confiance en fanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du

ordonna que je ferois P^tg^ i nbsp;nbsp;nbsp;pp^r encore operé plufieurs autresnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k fainte

mettre des linges ttetnpez nbsp;nbsp;nbsp;g Pinflamma- dehors non feulemcm P®^ . rinterceffioiv

fortifier l» netü. Mafi U nbsp;nbsp;nbsp;^Mamrfia EniMgt;.isaolliprl«a mlt;'‘”S.„MarieAn-

rtrarion ,aco,r,,,..r,cm.« pte5|^r’r.cto. amp; digoe,......¦ nbsp;nbsp;nbsp;'¦

elle dtoit toute noiratre amp; toute pouc j


voir a iin de nos amis qui eft de I’Hótel-Dieu ,k-«uel dit a ma Soeur en particulier que ce mal étoic fi grand que je pourrois bien en mourir. Toutceianbsp;a dure jufques au mois de Décembre.

Le jour de la fête de St. Nicolas il me vint dans Ia pcnlee, lans k dire a ma Soeur n’y a perlbnne,nbsp;d’ócer fcs remedes de delftis mon mal, kquel é-toit trés grand, amp; d’avoir recours aux remedesnbsp;divins. Je pris un linge Wane amp; j’efiiiyai ma jam-


gelique, done il lui plait de faire connoicre lafein** teté par des miracles tout a fait merveilleux quenbsp;nous ne pouvons inicrer ici, parceque cela n’eft;nbsp;pas de notre fujet amp; que leur recit rendroit cettenbsp;relation trop étenduë.


II plut a‘Dieu de nous dormer une autre preiwe de ibri amour qui n’eft pas moins confidérableqyenbsp;celk-l'a, quoiquelk frappe moins les fens,qui eft

que la charité qu’il a répanduë dans k Coeur des.

- - sA miis ie wis la petite croix gens de bien pour cette Maifon, femble

ble tout au Wf nbsp;nbsp;nbsp;la tonne Mere Ifiée amp; ausmentée --

du tcapuiaire^ uc nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, . . -


rouge


s’êrre for-


.0 nbsp;nbsp;nbsp;! u -rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ augraentee depuis que nous übmmes dans

Angelique d’heureulê memoire, amp; en a baiunt je la perfecution, amp; que fe baine da monde contre

priai notre bon Dieu de vodloir guerir ma jambe nous s’eft plus ouvertement déclaiéej amp;c plufieurs j^r les prieresde cette bonne Mere, licetoic pour perfonnes de grand mérite que leur amour |our



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7^^ nbsp;nbsp;nbsp;Kelation de te tj^ui defl fajfé d Voft-'Rojal^ en i(gt;62. Janvief.

C H A p, Dieu amp; pour l’Eglife rendent encore plus recom- ce que notre Mere dit a Mr. de Contes pourrefu-tnandables que leur fcience amp; leur capacité, nous fer d’admettre cette adjondion; elle eft 11 horrible ont rendu témoignages d’aftèótion , écrivant des amp; ft contraire a la dodrine de TEglife, qu’uneper-lettres pour nous enflamtner dans I’amour de la Ibnne qui auroit eu beaucoup moins de piété amp; denbsp;fouffrance, amp; pour nous témoigner qu’fts fouhait- zèle que notre Mere la rejetteroit fans peine. Ennbsp;toient ardemment être unis a la Communautc dansnbsp;les perfécutions, amp; que les mauxnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ia me-

nacoit, bien loin de diminuer leur charité, ne fer-voit qu’a la faire croitre. Quelquecj-uns meme par un mouvement d’une jalouüe, dont la foi feule eft


G H A P. xli.


effet toutes les perfonnes qui en ont eu connoiffance en ont eu horreur, amp; Mr. Ie Doycn non feule-ment ne nous porta pas a la figner, mais même ilnbsp;avoit refufé d’abord a la perfonnc qui la lui avoitnbsp;apportée de nous la faire tenir, fafllirant que nous


canable ne défiroient point notre delivrance, fqu- ne pourrions pas figner cela, 6c que c’étoit faire un haittant’pour notre bien que nous fuffions immolees nouveau formulaire pour nous pire que Ie premier,nbsp;en facrifice pour la défenfe de lavéritc, amp; n’ayant Mr. Ie Doyen ne dit done rien a notre Mere, pournbsp;de la trifteflè amp; de lacompaffionquepoureux-mê- Ia fitire rendre k Signer cette adjondion, mais ilnbsp;mes,dans la crainte qu’ils avoient dene point Ibuf- voulut néanmoins qu’èlle en fit ledure a la com-frir pour la verité amp; de demeurer dans un repos munauté, amp; l’exborta encore de nous porter anbsp;honteux a leur zèle amp; a leur piété.,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelt^ue chofe de plus que nous n’avions fait pour

Janvier Mr -Ie Doyen vint voir notre point d’autre effet dans notre efprit que de nous

„ Si nous témoignames hier notre furprife de ce que vous nous dites que vous aviés eté chargé de nous propofer, je fuis obligee de vous dire que nos Soeurs a qui j’en ai parlé par votre

C H A P I T R E XLI.

Monfieur Ie Doyin va d Fort-Royal ^ four informer du miracle de Mademoifelle Champagne ifr pour y porter d Signer un formulaire quil avoitnbsp;eu ordre de la cour d’y porter. Sentiment del'.Ab-befh ^ des Religieufes d la vu'é de ce formulaire quinbsp;les retuplit d'horreur. UAhbejfe écrit d Monfeurnbsp;Ie Doyen pour lui faire part des fentiments (^desnbsp;dijpoftions de la Communauté touchant Ie formulaire de la Cm. Elle Ie prie en même-temps denbsp;s'intérejfer auprès du Rot, afin quil leve la défenfe quil leur avoit faite de prendre des Edoviccsnbsp;elr des Fenjionnaires.

Mere pour s’informer du miracle arrivé en la perfonne de cette Soeur dont nous venons denbsp;parler, comme aufïï pour lui apporter une ad-jondion qu’il avoit requë de Ia Cour pour mettre

voulions ajouter ces paroles dont voici la teneur.

Confidérant que dans 1’ignorance oü nous

fommes de toutes les chofes qui font au def-

fus de notre profeffion amp; de notre fexe, tout

ce que nous pouvons faiie eft de rendre te-

moignage de notre foi. Nous déclarons trés

volontiers par notre fignature, qu’étant foumifes

a vee un profond refped a N. S. P. Ie Pape,amp;

n’ayant rien de fi précieux que la foi, nous em-

braffons fincérement amp; de coeur tout ce ^ue fa

faintéré amp; Ie Pape Innocent X. en ont déclde, amp;

„ rejettons toutes les erreurs qu’ils ont jugé y

1, ctre contraires. Et piiis qu’ils ont décidé que ces

t, epreurs fe trouvent dans les 5. propofitions , au

Jens qu'elles ont dans la doUrine ^fjanfenius,

}wus nous foumettons fincérement d cette décifion,

^ rejettons de cceur de bouche les ditespropo-

^ ^TniiiQ nbsp;nbsp;nbsp;ont dans la doéirine de

Janfenius. Amfi pg„é

II n’cft pas befoin de matquer en particulier tout

ptévenir 1’orage qu’il prévoyoit certainement devoir fondre fur nous, N. Mere quiconnoitparfaitementnbsp;la difpofition oü il a plu a Dieu de roettre toute lanbsp;communautc fur ce fujet, fqavoit bien qftil feroitnbsp;entiérement inutile de nous parler de nouveau denbsp;cela: néanmoins par refpeci amp; pour ne pas tropnbsp;offènfer Mr. Ie Doyen qui croyoit agir en cela ennbsp;véritable ami, elle luiditqu’ellelediroitauxfceurs;nbsp;Et ainli Ie même jour fur les trois heures elie fitnbsp;aflèmbler la communauté pour nous faire la ledure de l’adjondion que Mr. Ie Doyen lui avoit apportée par ordre de la Cour. Elle fut deteftée denbsp;toutes 6c de chacune en particulier; 6c ce fut biennbsp;tout ce que la modeftie 6c Ie refped purent fairenbsp;que de nous donnet la patience d ecouter tout dunbsp;long une chofe fi indigne de la piété amp; de la fmeé-rité chrétienne; amp; cette claufe fi pernicieufe nefitnbsp;confirmer dans ia réfolution de ne jamais faire autre chofe que ce que nous avions fait. La manierenbsp;dont ces paroles font conquës faifant voir claire-ment Ie deflèin des perfonnes qui les ont didées,nbsp;amp;qu’a moins d’une explication auffi claire amp; auflinbsp;nette que celle que nous avions donnée de notre foi;nbsp;nous fcrions tombées dans un piege plus a craindrenbsp;que les maux qui nous peuveut arriver de notrenbsp;refus. Mais notre Mere pour fatisfaire a 1’ordrenbsp;de Mr. Ie Doyen, lui écrivit la lettre fuivante Ienbsp;27. Janvier, pour falTurer de la réfolution oü toute la Communaté étoit de ne jamais rien ajouter anbsp;notre fignature.

MONSIEUR,

ordre,font bienëté encore davancage: Caretant perfuadées, comme elle Ie font, d’avoir ren^nbsp;une témoignage trés entierde leur foumiffion amp;nbsp;de leur foi, elles n’ont pu apprendre lans un extreme étonnement, qu’on déiirat quelque chofg

aavan-


-ocr page 129-

•Relation de ee qui t'efi fajfé a Rort-Royal^ en 1C62. janvier dmnttg»; amp; qu-on 1« p«JU .jou» i k«,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” ™ quot;O™ caufcra p,„a de „ouvelle. pd! C ,, A ,

;; d».n.defiVa,,S“Llt;l?„;“t“

Jaa U nbsp;nbsp;nbsp;--- -- , I eXCCUtiOtl

C u A P.

XLII.

,, UiivaiiLogv, V«. -1---- A

„ de la parole qu’elle a eu Tabon7équot;de n j

„ ner; q^Vès Ie changement de notre Su^rïuT

„ nous aurionstoutelibcrte de reprendre par „ ordre, nos Penfionnaires amp; nos Novicesnbsp;j, fera, Monfieur, une aftion digne de la -3, du Rol, de faire enfin cefler I’afflidfion d’”^^nbsp; Monaftere de plus de 120 filles, ab andonné^dnbsp;„ tout Secours humain, amp; reduit a lê ruinernbsp;„ a peu , étant privé dans une fi grande charge denbsp;.. ce qui l’aidoit a Subfifter j comrne c’en fera unenbsp;dipede votre charitc, de vous entre-mettre pou^

elles envers un Prince fi picux amp; f,

relle d etre touche de vos rernontrancer S Ia tres humble priere que voiknbsp;munauté,amp; en particulier celle oiii Com-très profond relpedl amp;c.”

5, fignature des paroles qui pouvant erre claires a 5 ceux qui les onc compofées, leur paroiffenc finbsp;5^ oblcures, qu’elles n’y ont du tout rien compris.

,, En effèt,Mr. vous pouvés vousimaginer ce que ¦„ c’eft que de propofer a des filles ce qu’il faut qu’el-„ les ajoutent au témoignage qu’elles ont rendu denbsp;,, leur créance,amp; qu’eilescondamnent des erreurs j,nbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1, ‘•'quot;Advent dans des propofitions au fens „

„ qd dies ont dans la doctrine d’unlivre latinqu’el- „ ,, les font incapables de lire amp; d’entendre. £lles „nbsp;3, ne f§avent,Mr. ni ce que conrient ce livre,ni „nbsp;j5 quelle eft cette doftrine, ou ce fens, mais dies „nbsp;,, fcavent que par la grace de Dieu elles font trés ,,nbsp;j, bonnes Catholiques, amp; qu’en cette qualité,elles ,,

j, doivent n’avoir point d’autrefoi que celle de l’E- 55

,, gÜlê, Sc tenir pour bien condamnées routes les „ „ erreurs qu’elle condamne. C’eft auffi ce qu’el- „nbsp;3, les avoient fait d’une maniere qui ne laiilc 3,nbsp;„ aucun lieu au foupqon, puis qu’ayant rejetté „nbsp;„ toutes les erreurs contraires a la foi, elles ont re*

XLII.

tant filles amp;ignorantes, leur condition les exemp- Monfieur Bail va a 'Rort-Tt , / te de prendre part a des conteftations qui paf- hefe a prendre de Canbsp;nbsp;nbsp;nbsp;engager l’Ab,

^ nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o.,.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L„„ dinaire\é-

,, jetté tous les fens, toutes les propofitionsamp;tou-5, tes les dodtrines qui font enfermées dans cette condamnation. Adais elles ffavent encore, qu’é-

eur extraor~

umaite ^ lt;cr nomener a Signer ^ d faire Si-mer fa- Covtmunauté. JEloge qu’il fait de Port-'pojal dans Ie temps qu’il efl en colere de fon refut de (lener ét l’accable d’inveélives. On continue de menacer Port-Royal. Deux fonges re-marquabks d’une Religieufe au fujet de la perfé-mtion. Monfieur deMeauxva a Port-Royal ren-dre compte de ce quil a. entendu a la cour, ér futnbsp;tont du fere Annat, au fujet de leur Signature-.nbsp;X.? Pere Av-nat amp; ks Jéfuites feuls Auteurs denbsp;MrCécuüon. Le Roi les modere dans cette per-

‘fSTé fa nmif. i »./ji‘o; Tb’fifi’

Vinfaillihilité du Rape. Belles rcflexwns a ce fujet.

fent leur intelligence, amp; la fincérité a la quelle II elles croient que Dieu les oblige, leur fait avoirnbsp;„ du fcrupuledes’expliquer en des paroles, qui fem-„ blent marquer qu’on les y veut faire prendrenbsp;5, part.

„ Voiia, Mr. quelle eft la difpofition de toute 3, notre Communauté, amp; nous avons un grandnbsp;„ fujet de croire que toutes les perfonnes équita-5, bles I’appouveront, ou que quand même elles ynbsp;,, trouveroientquelque chofe a redire,elles imite- roient la charité amp; la condefcendance de St.

,, Paul, dont l’Eglife honore aujourd-huila Con-,, verfion,qui, defapprou vant Ie fcrupule de ceux qui „ faifoient difficulte de manger de certaines vian-„ viandes qu’ils croyoientimpures, ne les forqoicntnbsp;„ pas de palier par deffeus leur fcrupule en défé- T E 27. Janvier Mr. Bail vint voir notre Mere,nbsp;„ rant a fon autorité,mais au lieu de les condam- ^ pour la difpofer a recevoir un ContefiTeurex-,, ner dans leur-foiblelïè ,il condamnoit feulement traordinaire devant le Caréme fuivanc, comme ilsnbsp;3, ceux qui ne les toleroient pas. Nous ne dou- 1’avoientordonnédansla vifite. Elleréponditqu’el-„ tons pas, Monfieur, qu’etant dans cet efprit de le croyoit que Mr le Doyen auroit alTez de bon-,, bonté , vous n’infpirics le même fentiment a té pour en prendre foin, amp; que c’étoit a lui a quinbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ '1'^’ auroit pu donner des impreffions cela appartenoit. Mais Mr. Bail qui a trés grande

„ delayantageufes de nous, amp; que vous ne repre- envie de nous en donner un a fa mode crovanr „ lentiesau Koi,les preuvesque vous avés euësde que nous avons befoind’etredétrotnpées^ 'lt;cn’

„ notre innocence amp; de la pureté de notre foi, nous enfeigne des chofes toutes ooDofop’ '

,, dans la vifite que vous avés faite de ce Mona- que nous avons apprifes lui renlin ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ ‘-^Ifos

„ ftere avec Monfieur Bail ,amp; de quelle forte vous loit pas difputer avec Mr I nbsp;nbsp;nbsp;vou-

„ nous avés toutes trouvées, ainfi que vous l’avés c’étoit a lui a fonger a cela’ ^ nbsp;nbsp;nbsp;mais que

„ declare tous deux dans 1’ade de la vifite; dans de nous amp; que Mrs Ip, p’ nbsp;nbsp;nbsp;étoit chargé

tes ces difputes, amp; inféparablement attachées’’a oeine de nbsp;nbsp;nbsp;—«iic

la foi de rEglife Catholiqueiamp; nous avons tout qu’il écoir nbsp;nbsp;nbsp;Perfonne ne lu

fujet dkfperer,Monfieur,qu’après avoir m eVtspeinés amp; ®

~.A n, A/laipfi-p Hp tniitpi: rps Chnfpc nnr. nbsp;nbsp;nbsp;f___'lU autrefois Qua

une ignorance amp; un éloignement entier de tou- pofoient fur lui nbsp;nbsp;nbsp;•^'^““S-Vicaires s’en re-

temoigna quelque lui venoit parler,

___ nbsp;nbsp;nbsp;^ A Anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- -A..WA- A-A AAAO A.A11nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^7 ^Ut qUC^UCS

mé fa Majefté'de toutes ces cliofes, non feuk- ilTen^aToit

/ nbsp;nbsp;nbsp;piuueurs qui lui yenoient dire leurs

peines

-ocr page 130-

chap.

XLII.

C Hhi. XLli.

7^. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ce qui s'efi pajfé a f fH-'Royal^ en 1662, y-anvief.

trés grande amp; tnême qu elle 1 etoit trop. Enfuite Texhortant a nous faire Signer amp; a nous faire lor-tir des mauvaifes maximes qu on nous auroit punbsp;ipprendre, afin de conferver la Maifon amp; de faire

que ferons-nous .1“ alor.s cette même voix répon-dant a la penfée, dit; Si vous n avés point de fi les montagnes nous écraftront. Plufieurs d’entre nousnbsp;firent encore plufieurs fonges tout a fait myfté-

peines, qu’a préfent on ne lui difok plus rien, aflez. tremblantes par la vue de ces Montagnesqui que cela lui donnoic quelque foupqon amp; lui fai- fembloient aller tomber fur nous,eUe entendic unenbsp;foie craindre qu’il n’y euc quelque chofe decaché. voiKfemblableacelle dela MereAngelique qui crianbsp;NoQ'e Mere repondit qu’elle ne croyoit pas que iiOvttvamf.Cefont lesmmtagnes que la foi iranjpor-jatnais aucune Religieufe d’ici'eut eu des peinès te (amp; cette Sceur comprit queles deux montagnesnbsp;d’efprit a lui dire, èxcèpté deux bonnes Soeurs, qui étoient aux cótés, c’étoit ia malice des hoin-qui avofent plus béfoin de force d’efpric, que de meS) ; mais ft elk ef parfaite, vous furmonterésnbsp;confeil. Ecquelors qu’une Comtnunauteecoitaufli celle des Démons ^ nos propres foiblejjes ^ ^ nous.nbsp;bien-unie que celle-ci, il étoit difficile quoneut joutrés de^lapaixde Dieu. Cette Soeur penfantnbsp;tant de cboles a dire. H avoua que 1 unio^ ecoit cn elle-rneme. pjc it .nous nen avons point dutout

eeifer les afflictions ou nous fommes maintenant rieux, mais il n’ell pas nécelTaire d’en rapporter reduites, il lui dit, qu’il n’avoit jamais connu de ici d’avantage.

'Maifon Religieuie fi bien reglee amp; fi fort dans Le d Fevrier Mr. I’Eveque de Meaux étant la piété que celle-ci.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;venu voir notre Mere, lui dit; qu’il avoir cté voir

En ce temps on renouvella les menaces, amp; Mrs. du Confeil de Confcience pour voir ou en plufieurs perfonnes qui croyoient le bien fqavoir, étoient nos affaires, amp; pour leur parler en noercnbsp;nous aflliroientque ceux qui couduifoient cesaffai- faveur, qu’il avoit vu premierement Mr. de Tou-res, difoient qu’on nous poulTeroit a bout. Et loufequi lui avoit bien aflüré que leRoi nefouf-ainli nous étions toujours dans 1’attente de notre friroit pas que les Religicufes de Port-Royal .cnnbsp;arret., amp; fufpendues entre I’efperance amp; la crainte demeuraffent-la, amp; qu’on les poufleroit a boutpnbsp;du fuccès de nos affaires, quoique notre innocen- qu’elles avoiCnt une étrange opiniatreté, amp; qu’i.inbsp;ce amp; le témoignagede notre confcience nous don- croyoit qu’on pouvoit nous excoromunier. Mr.nbsp;nat fujet d’efpérer que tout réuffiroit bien, paree- de Aleaux furpris d’une menace fi injufte, lui dit;nbsp;que la juftice amp; fcquité fembloient nous le pro- ,-, Coiffment, Monfieur, on les excommuniera ,nbsp;'ftiéttfe.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; a vec quelle raifon ? eft-ce-la une raifond’ex-'

fer poUrdgnoranres , mais il eft bien clair qu’elles ne le font pas amp; qu’elles font bien inftruites a Car dies out figné le premier Mandement toutnbsp;fimplement, mais eiles n’ont .jamais voulu fig-ner ie fecond fans explication; cela fait bic»nbsp;voir qu’ellesfont bien inftruites dans ces matie-mais on n’en demeuierapas la ,otilespouf-

naftere, enforte que non lèulement route la Maifon éroii nourrie du pain merveilleux qu’on en faifoit,nbsp;mais aulfi on en diitribuoit une infinité de perfonnes du dehors qui venoient en foule au Monas-fcre, comffle on venoit autrefois a la feinte Epine,nbsp;pour en demander. Elle entendit dans fon Ibngenbsp;^non lui difoit; C’ejl in le ftmhole de la faine doc-‘rim-, C^ueiqygj jours après elle en fit encore unnbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 luinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;E..-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x.;_____________

Je ne puis m’eropecher de rapporter un fonge ,, communier des fiiles” ? a quoi Mr. de Toulou-que fit une de nos Sceurs (ma Sueur Genevieve de fe repondit allez. fechement: ,, f^ij Monfieur f Incarnation Pineau) ce fur avanc la mort de la .5, On ne les en quitrera pas la . Enfuite Mr. denbsp;Mere Angelique, des le commencement de 1661, Meaux lui ayant parle de cette adjonftion que lenbsp;Il luifembloitquelle ouvroit la portede la Cloture -Roi nous avoit envoyee pour joindre a notre fio’-pour faire entrer le cCeur de Monfieurd’^pres, nature, il i’afiiira qu’il ne f^avoic ce que c’étolr,nbsp;qu’on nous apportoit ici. La M. Angelique le re- amp; que le Confeil n’en avoit rien fqu, mais que toutnbsp;qur, amp; comrae elle le confideroit avec attention, cela avoit feulement pafle par les mains duP. An-eile apperqut une inciiion pareille a celles qu'on -nat amp; de Mr. le Tellier. Ce que Mr. de Rho-fait -potlr les embaumër. La Merecommendeaus- dez, tq^’H vit enfuite, lui confirma de nouveau,,nbsp;fitot de 1’ouvrir en cet endroit, amp; Ton trouva de- amp; lui paria avec afiez de modératión, ne lui redans un grain de bled admirable.ment beau, amp;qui moignant pas d’animofité centre nous,au contrai-retenartt la forme naturelle, exce'doit la forme d’un re, lui promettant même de faire ce qu’il pourroitnbsp;erospois. La M. Angelique fit porter fur i'heure pour nous, quoiqu’il crut affuremenc qu’on nousnbsp;ce grain de bled au moulin , qui produilit une caulèroit de nouvelles affliiAions. ^ Mr. de Meauxnbsp;fi extrêmequantitédefleurd’excellentefarine,qu’on vit auffi le P. Annat, qui lut dit; „ Vraiment,nbsp;en apportoit continuellementdegrandsfacs auMo- „ Monfieur, les fiiles de Port-Royal veuient paf-

trine

autre.

res

fera plus avattt.

'¦mhF nbsp;nbsp;nbsp;que nous étions routes en- J’ai cru qu’il étoit a ;propos de rapporter ceci,,

‘^’nne vallée,dc que des deux pareeque cela fait mieux connoitre rextrême, idquot; ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous, nous étionsenvi- juftice dc ces fignatures, qui regardant une caule

Vr-iir rp niU nbsp;nbsp;nbsp;P®*' ftetriete Eccléfiaftique, font bities, ordonnees^^nduites,

s nbsp;nbsp;nbsp;9 ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ cotntne nous étions lans 2c jugement desEvêquesppar la. Pmi^nce S.e-

¦| Mr. de Peiefise,

* Mr. de Marca.

-ocr page 131-

CH A f. Xui.

•ReUtiOH de (e qui s'ejlpaffï i Ferf-Royal^ e» nbsp;nbsp;nbsp;FeVricr

C RA XLII.

culi'cre, amp; felon Ia fantaiüe de ceux qüi font tout qui aiment Dieu • Car y-a-f Ü . ' nbsp;nbsp;nbsp;75gt;

enfemble juges amp; parties ^ de forte que ce n’elf point vantage Je refus qui nous avnnff nbsp;nbsp;nbsp;d a-

1’Eglife quiagic contre nous 5f qui regie toutes CCS plement, que de voir qu’au nbsp;nbsp;nbsp;®finw

affaires, mais ia Cour amp; eeux qui font deda- nous aflüre que cette fignature nbsp;nbsp;nbsp;qu’ou

rés hautement depms taut d annees nos ennemis. de fqumiffion amp; de refoed' les Ce qui paroit encore clairernentpar ceque dit Mr. foütiennentcommeune vériteconftanS^n^y^^'^®*

gt;1*^ «tui

dok avoir pour routes; les paroles , non feulcnaent.Ie

S nrais uue créancc parfaue, teUe que Ppn a pour les points de foi, qoi elr en elFet ce quMsnbsp;veEt nous faire confeüer öe profeffer publique-S , quoiqus d’une mamereplus couverte amp; plusnbsp;fubtile ?

* nbsp;nbsp;nbsp;vint quelques jours après voir no- eft infaillible comme Jefus-Chfilligt; f.

tre_Mere poar d’autres affaires: C^r elle lui difant /-Hf- oir/-vïf nbsp;nbsp;nbsp;l/ic nornl/ic

qu’elle ,avQit appris que les Ëveques du Confeil navoient point du tout vu Ie papier quil nous avoirnbsp;apporcé, amp; qu’ils avoient aflüré que cetoic Je P.

C H A P I T R E. XLIII.

chagrin-de ^lonjdur le Doye?! au ftijet d’une converfa-tio'ri qu il avoit ené avec le Roi, qui ^aroijfoit réjolu de^Qujfer a hout Port-Royal. Dijfofiüonsplusfavo-rahles de-Monfieur Rail, Madame de Guiméné va,nbsp;voir Monjieur le Tellier pour lui parkr en faveurnbsp;de Port-RpyaT, fin entretieut avec elk fait toutnbsp;appydhetider. Rile y retourne fy découvre qu’onnbsp;ne veut pas poufer les Re;igieufes de Port-Royalnbsp;jusqu’au point qu elles fe glorifent d’etre Marty-res. Elle retourne en Cour. Difcours de la Reinenbsp;au fujet 4^ Monfeur de Mar ca nommé d l'yir~nbsp;chsvêchéde Paris. Difcours de Monfieur d'Amiensnbsp;en préfsntt de Ja Rekte fur les Sahtts perfécu-

Annat amp; Mr. Ie Tellier qui cenduifoifne tout cq-ia, ie priant de faire voir a M. ie Tellier, qui eft fon ami, Tinjuftice de ce procédé , Mr. je Doyen répondit que Mr. Ie Tellier n’agiiïbit point la-dedans par lui-naéme, qu’il pefiifoic que ccqu’onnbsp;Jni faifoit faire, mak que c’étqit Ie P. Annac quinbsp;faifoit tour, A quoi notre Mere lui ayant répqn-du que Ie P. Annat ordonnqit amp; que Mr. Ie Tellier i’approuvoit, elleajouta: „ quepöuvons-nousnbsp;gt;, efpérer, Monlieur, puiique nous Ibinmes en denbsp;„ telles main.s amp; que ce Pere fe mêle feul de nosnbsp;„ affaires”. 11 lui dit; „ je ne croispas apréfencnbsp;„ qu’on vous faflè tant de mal, Ie P. Annat amp;

„ les Jéfuites n’agifl'ent pas fans doute avec tantde „ libercéjCar ils font bien embarraiïës de leursaf-„ faires, amp; Le Rol a parlé fortement au P. Annat,

„ amp; lui a témoigné déiapprouver fa conduite.

tcs.

Le 1 ^. Fevrier notre Mere ayant envoyé une per-fonne amic ^ ^^aifon a JVlr. nx/pr» ^

Cetre afamp;ire qui empêcha tant les Jéfuites, c’eft ia Thefe qu’ils ont foutequë de 1’Infaillibilité du Pape, qui eft la même, felon leur doftrine, que cellenbsp;de JeCis-Chriftjparce qu’en montant auciel, ill’anbsp;laiiiee a Sr. Pierre amp; a fes fucceifeurs, qui a été

tenement condamnée detout le monde, qu’on 1’a -- jonne amie oe ia iviaiion i M i' ttenfurée d’hérélie amp; d’une héréfie qui peut aller pour' lui demander quelque npi-mirnnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Jufqu’anunerlafoidejefus-Chnff:, cqmme nous hon,me le trouva tout chasrin

fe'i-S.t’Jigf

Mais on peut dire en cette rencontre avec St. des affakes

Paul,que toutcoopere au bien amp; au faluc de ceux de Port Rnvai av , demandé ft ks filles

üe 1 ort-Royal avoient ftgné le papier qu’il leur

avoit

1 Eglik: C’eft ce qui l’obüga bien tdt d trailer; car le moyen qu’un homme qui aimoitnbsp;tant ie monde,

Cela me fait

k te re-

D.fr» nbsp;nbsp;nbsp;aiinoit

;er; car le nbsp;nbsp;nbsp;au monde ?

le monde, u obéR nbsp;nbsp;nbsp;fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Doyen.

Cela nbsp;nbsp;nbsp;fbonne,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le digne M. Morel,

Sndtment zèfécontre les Janfenlftes, qui n'é-^™nt rien pour fatisfaue fon gout, a pour-iant laiffé dans fes coffres cinquaute ciiiq mille fiv'res, tout en doubles Louis.

,, M.-Bftl n’ayoit pas tout a fait tant d'argent, mals il avoit encore plus d'attache’a en avoir,nbsp;puifque n’ayanr jamais eu qii’un reyenu forrnbsp;médiocre, i! a pourtant laifl'é quarante uvilie li-vres. Vous fgavés que ce bon-homme écqitfottnbsp;pélagien, maïs les Pélagiens de notre . temps nenbsp;croient pas comme les anciens, que les nchesnbsp;nepeuvent être fauvés; car ils amaffent autantnbsp;d’Argent qu'ils ,1e peuvent, amp; ceja lcur ferten-core a les diftinguerdes Janfenitks»quinbsp;prefque tous que des giieux.

L a

* nbsp;nbsp;nbsp;Le Lefteur ne fera pas fkhé de trouver ici

une lettre qui fut écrite a M. de i'ontcbkeau a •n mort do M. de Coiites Doyen de ['Eglife denbsp;Ld voici°”‘ IInbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘lans cette ReÜtion.

peut Êtr/i® ‘’P 4. Aoüt IC79. „ Vousaurés I Do^-nXnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Contes

tre rpnr^ n°''f-^ Dame. 11 eft mort ricbe.ile qua-” rit nr !v iivres, dont on en a trouvé 200000.

” ™ ?.-r ‘^'’.?d'8®!’“*ansfes cofFres. il avoit des ,, proMiions u babits amp; i]e meubles qui ont ifur-,, pris tont Je monfic. Mais fur tout il avoic fesnbsp;„ chambres pleines de confitures amp; defucre; moi-,, lies, gatéesA demi mangées par Jes rats. Avecnbsp;„ toutcelailapartagé fesBénéilces i fes Neveiixnbsp;„ amp; fes autres biens avec toute Ia fagefle humaine’

„ polTible, éc il s’eft bien .gardé de rien donner „ aux pauvres. Je me fouviens que eet homme anbsp;„ fait autrefois une affez bonne aftioii; C’eft foj,

„ Premier Mandement; mais il n’étoit pas digne u d’y perCé.vereramp;de contribuer par .ia a laPaisde

-ocr page 132-

8o nbsp;nbsp;nbsp;delation de ce qui s’efi fajfé a. Tport-'Royal^ en 1662. Fevrier.

avoit donné, qu’il lui avoit répondu que non, amp; que les Religieufes de Port-Royal avoit u‘i grand

que fa Majefte lui avoit demandéj quelles raifons —- J------------

apportent-elles de ce refus ? a quoi il- avoit répondu, que nous difionsque notre Sexe Scnotreprof-

C H A P.

XLIII.


C H A r*

XLllI.

arrêt d’efprit, de ne vouloir pas fe Ibumcttre a fig-ner ce que le Roi leur ordonnoit. Madame de Guiméné lui répondit que ce n’étoit point paropi-niatreté, mais par tendreffe de confcience, qui nousnbsp;faifoit craindre d’ofFenfer Dieu en le failant: II luinbsp;répondit; „ Hé bien fi elles craignent d’ofFenfernbsp;„ Dieu, qu’elles mettent par écrit amp;enfêcretleurnbsp;„ fentiment, pour decharger leur confcience, com-a fait Mr. le Doyen, amp; puis ^u’elles obéidèntaunbsp;„ Roi”. Madame de Guimené lui faifant voirnbsp;combien cette propofition étoit contraire a la droi-ture amp; a la fmcérité, il lui dit Madame, onnbsp;„ n’en demeurera ps la, on leur apprendra a o-„ béïr, amp; on en otera un bon nombre.

Le 28. du. même moisMe. la Princeffede Gui» méné prit encore la peine d’aller voir Mr; le Tellier, amp; en parlant de nos affaires, elle lui dit;nbsp;,, Enfin, Monfieur ,1e Roi fait tout ce qu’il veut,nbsp;„ il fait des Princes du Sang, il fait d^ Archevê-

pour le prier de prendre la peine d’executerlui-mê- „ ques amp; des Evêques, amp; il fera auffi des Mar me la propofition qu’il nous avoit faite,nous Ser- tyrs”. A quoi Mr. le Tellier répondit: „Onne

^ jf /-¦______ 1- nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____________,

tyrs

”, doute pas” qu’elles ne tiraflent de eek un grand „ avantage, amp; qu’èlles n’cn priffent un grand fu-„ jet de gloire”, mais il n’acheva point ce qu’ilnbsp;vouloit dire, faifant comprendre néanmoins par fonnbsp;gefte qu’on ne nous mettra point dans la dernierenbsp;extrêmité , pour ne nous pas donner la gloire denbsp;pouvoir dire que nous fouflffons amp; que nous mour-rons pour la vérité; qui eft 1’mventiön dont lesnbsp;Empereurs ennemis de 1’Eglife ufoient autrefois

vant de Confeffeur extraordinaire, croyant qu’il étoit plus a popos que ce fut lui, qui a déja connois-fance amp; memeeftime pour la Maifon, comme ilnbsp;le témoigne publiquement nonobftant les foupqonsnbsp;qu’il a quelque fois, que non pas une autre per-fonne inconnuë qui pouroit troubler davantagelesnbsp;confciences. Mr. Bail ayant requ cettre lettre vipnbsp;deux jours après voir notre Mere pour 1’afïurer qu il

lui accordoit de bon coeur ce qu’elle lui avoit de- _ ^ nbsp;nbsp;nbsp;j r.

mandé: mais qu’il .étoit engage de faire une vifite pour ebranler la conftance-des Saints qui défen-de Religieufes; néanmoins qu’if feroit fon poffible doient 1’Eglife, mais par la grace de Dieu nous nous

feffion nous mettant dans l’ignorance de tout cela, nous difpenfoit d’y prendre part; mais quenbsp;ne recevant point ces raifons, lui avoit dit; ,, Ellesnbsp;font dans l’ignorance, mais ne les pouves-vousnbsp;r, pas faire obéïr?: bo bien cela n endemeureranbsp;mc la ” Mp Ie Doyen ayant om cette menacenbsp;/t’orloncir Ie Roi, en lui difant qu’ilpouvoitnbsp;Faflurer qu’il n’y avoit point de Monaftere dans fottnbsp;Royaume mieux régie amp; qui fut plus dans 1 unionnbsp;que'^celui de Port-Royal. Sur quoi fa Majefté luinbsp;avoit répondu: Je Ie crois, mais quand Ie principenbsp;manque Ie refte ne fert de rien „ puis fe retour-„ nantvers les perfonnesquiétoientautourdelui,ilnbsp;„ dit encore:” hous verrons, cela n’en demeureranbsp;pas la.

Le même jour notre Mere écrivit, a,M. Bail

pour cela, amp; qu’aucas qu’il ne fe putabfolument, il nous donneroit une perfonne qui ne nousinquié-teroit pas plus que lui. Elle Ic' remercia amp; luinbsp;témoigna qu’elle fouhaitoit fort qu’il pritlui-mêmenbsp;cette peine fans s’en decharger fur un autre, eon-noiiFant qu’il avoit de la bonté pour nous. Enfuitenbsp;Mr. Bail lui dit fort bonnement: „ J’ai été unnbsp;,, peu faché contre vous de ce quevoüsn’aviéspasnbsp; figné tout a fait bien. comme je vouloLs: néan-” inoins jé ne vous en dirai plus rien,, je laifferainbsp;cela pour vu qu’on ne vousenfaflepointdemal^,nbsp;amp; qu’on ne- vous inquiete pas de noiweau^nbsp;Cette vifite fe pafïa bien doucement. Mr. Bail te-moigna de la bonté; donnant lieu decroire qu ilnbsp;n’eft contre nous que paree qu’on le pouffe, amp;nbsp;qu’on lui en donne de mauvaifes imprel£ons,qu’.ilnbsp;Be prendroit pas de lui-même.

Le 2.6 Fevrier Madame la Princefïe de Gui-5 qui témoigne dans ce temps d’afHi-lon , que afïeétion pour la Maifon n’eft par moms généreufe qu’elle eft fincere., amp; qui

forte de rabaifïèr la grandeur ^ fa, condition pour relever celle de

ï T ir nbsp;nbsp;nbsp;fes amis, fut

chez,.Mr. le Tellier pout lui parkr de nos affaires : maïs elle le trouva trop peu dipofé a rien feirc en notre faveur. 11 lm dit qu’il falioit ayouer

mettons peu en peine des jugements que les hommes font de nous, il nousfuffit,.amp; nous ferons trop heureufes, fi Dieu qui eft le témoin fidele dcnbsp;fes êlus, volt dans notre coeur un amour fincere de fanbsp;vérité amp; de fa juftice quidominefurtouslesautres.nbsp;Nous fommes trop peu de chofe pour afpirer a unenbsp;gloire auffi éminente que eellc-demourirpourlui;nbsp;mais au moins nous foubaitcons que fa bonté nousnbsp;accorde cette faveur, comme a fes petites fervantesnbsp;amp; a fes humbles filles, queno.usl’aimionstoujoursnbsp;par deffus coutes chofes, amp; que notre foibleftenbsp;demeure toujours, a .l’ombre de fa. njifericorde amp;.nbsp;de fa vérité,

Le même jour Madame de Guiméné fut encore au Louvre oü elle trouva Mr. FEvêque d’Amiens amp;nbsp;quelques perfonnes qui fe rejouïsfoient de ce que lenbsp;Roi avoit nommé Mv. deMarcaal’Archevêché denbsp;Paris, enfuite deladémiffibnqu’en avoit faite entrenbsp;fes mains Mr. le Cardinal de Rets. Difent que cenbsp;Prelat étoit des plus capables Sé desplusfqavantsdunbsp;Royaume. La Reine Mere d’un air qui difoit plusnbsp;que fes paroles, dit; ,, Nous aurons auffi d’autres

Grand-Vicaires, ” 'témoignant que la Cour ne faifoit pas tout ce qu’elle vouloitdeceuxquilefoncnbsp;raaintenant, qui font Mr. de Contes Doji^en denbsp;TEglife de Paris, amp; Mr. Hodenc Archipretre amp;nbsp;Cure de St. Severin. Dans la fuite du.difcours uqe

Datae.


-ocr page 133-

m ' Vort-Royah

C H A r. XLIV.

« 5''« quot;’¦'^ nbsp;nbsp;nbsp;roodtotion: „ Sire j’eipére que quandjelesaur»

, Ud^ quelque calomnie quon m nbsp;nbsp;nbsp;Et

Chaï. Dame difant nbsp;nbsp;nbsp;^ „e St.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lè Lundi5.Mavs fuivant,notre Mere lui ayatiteri-

XLilL avoit faite autretoa nbsp;nbsp;nbsp;l’Eveque d Atnicr^anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;compliment par une perfonne arak de a

Maiefté avoitpe^e a nbsp;nbsp;nbsp;„^ble, puis qu on avoicnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paroitre un vifage tout guar 1 orfqu rl

K‘gt;quot;'‘„XÏ«“ S voiforae™amp;r' “ St P«l“ *’’“'f'’»*'¦, 1“^?*=‘“’

voulu fau-e nbsp;nbsp;nbsp;ff ^^oit point de Saints qm n eus- «uena P ^^^ires qui Ie rendoientaflez diagrm:

hérérique: qu 1 n y nbsp;nbsp;nbsp;Pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nerfccutions, desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.„-Gentilhomnieavec douceur; „Dites-

fenc Souffert duranc leur vie p Guiméné d dic a nbsp;nbsp;nbsp;ferviteur amp; qu’elles prknt

'SU- amp;des nbsp;nbsp;nbsp;£Se PoS U” Peuc-ême que

prdênt, lui dit : ,, quoi, Mr., tons ies Saints ont j, fouflrert ? oui, JMadame,” dit Mr. d’Amiens,nbsp;,, tous, nul n’en a été exempt amp; ne Ie peut être,nbsp;3, ceux qui font les plus Paints font ceax qui fouf-„ frent ckvantage, amp; a qui Ie monde fait unenbsp;„ plus cruelle perfécution j ne Ie voyés-vous pasnbsp;,, dans la fiinte dont nous parlons, dans St. Atha-„ nafe, Saint Chrifoftome, amp; les autres grandsnbsp;,, Saints !*” M. de Guiméné. lui dit alors d’an airnbsp;qui fe faifoit entendre: „ Enfin done la perfécu-„ tion amp; laroaloninie foat k caraótere de Ia faint-3, été, amp; plus les perfonnes lont faintes plus on lesnbsp;3, fait foufFrir. ” La Reine Mere comprenanc auf-li-tót de qui elle vouloit parler, bailla les yeux amp;nbsp;ne lui répondit pas un feul.mot3 mais on changeanbsp;aufS-tót de difcours.

nui voyolt que cette thele lm nbsp;nbsp;nbsp;au ,?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ «’avant plus nen a foubaiier, m a

mi vouloit tourner la carte eiv P'^ffant^^ nbsp;nbsp;nbsp;^^ant rempnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J chapeau de Cardinal 11 ne pou-

^ - nbsp;nbsp;nbsp;’ ¦ ’¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efperer (.ca

vort y ^ nbsp;nbsp;nbsp;concordia Sacerdotü (§• imperii^

C H A P. I T R E XLIV, nbsp;nbsp;nbsp;^

Manfieur de Gordriti va voir Monpeur de Ma _ pour k Complivientet. Menfaur de Marca ton-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;EgliPe:

coit dans foti entretien des difpofttons favorabtes nbsp;nbsp;nbsp;jg remarqua,

peur Port-Rojal. VAbhejfe de Port-Rojallenvoie nbsp;nbsp;nbsp;p^it a la furprife

Complimenter. ll en paroit joyeux amp; je recom- nbsp;nbsp;nbsp;auffi-tót Ie démarqua.

mande aux Frieres de Port-Royal. Samort. Veeu

^ue les Religisujes des deux. Maifons font a Saint nbsp;nbsp;nbsp;jyjj.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Marca alia rendre

Jofeph pour fimettrefous fa proteaionapn e r g^j^pj-g ^ jyiea de fon formulaire fi tunefte a fi.p l/L lyerf^cution. Pludeurs autres veeuxnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'Ry .4,.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j___i„ aa.-

fP'‘^ Pa7lt;,vincc pluheurs choPes contraires aux pré-tmions de la Cour de Rome.) Peut être d^-je, ce Prélat aurort traite favorablement les Reli-pkufes dePort-Royal,amp; ne fe feroit plus embar-lafféde Pon formulaire, qui lui étoic inutile pournbsp;lors: mais Dieu l’appella a lui, comme eet bom-me dont parle 1’Evangile, pour rendre compte^denbsp;foti. ainej dans Ie temps qu’il ne penfoit peut-êtrenbsp;plus qu’aiouir en repos du fruit de Pes travaux,nbsp;ayantPesgrenierspleins. Ilmourit leaq. Juinidóa.nbsp;n’ayant pu prendre poffeffion de 1’Archevêcbé denbsp;Paris que par procureur, la veille de fa mortcenbsp;qui donna occafion a un Poëee de lui faire cetwnbsp;Hpitapbe.

al’E-


jy -------^

déliurees de la perfécution. Plufieurs autres veeux en Conféyuonce de ce premier vmu

glife 3 amp; du feu qu’il avoit allumé dans la Maifon du. Seigneur 3 qui depuis un Piécle en eft embrafécnbsp;lUelques jours après,Mr. l’Arcbev. de Sens fansqu’on aic encore pu l’éteindre.

(Mr. de Gondrin) fut voir Mr. de' Tou- Les graces Pi particulieres qu’il a plu a Dieu de lonle (M. de Marca) qui eft Pon ami particulier, répandre Pur cette MaiPon par 1’interceffion dcnbsp;pour lui faire compliment fur fa nomination a Saintjofeph que nous révérons depuis p uüeurs an-rarchevêché de Paris, amp; il lui paria d’une maniere iiées comme un de nos Saintsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^n

trés forte furies injuftices qui fe font en ce temps l’bonneur duquel nous avons eja ait plufieurt contre les perfonnes innocentes. II lui dit qu’il y voeux, donnerent Ie mouvement a nos Meres amp;nbsp;alloit tout a fait defon honneur de ne pgt;ar fouffrir a route Ia Cotnmunaute de ies renouveller cettenbsp;qu’qn facrifiat tous les gensde bien defon Diocefe: année, amp; de nous mettre de nouveau fous la pro-qu’il ne pouvoit faire une aftion plus dignedelui, redtion d’un fl grand Saint, efpérant que comme iïnbsp;ni plus glorieufe que de protegjr les innocents amp; de arjournamp; conamp;rvé Jefus-Chrift dans Ponenfnbsp;pacifier toutes chofes, Sc que fur tout il devoit fe Ie préfervant par fa fuice en Eamp;vntp 1nbsp;rendre Ie protedfeur des filles de Port-Royal amp;ne tion d’Herode, il ne dédaignmnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;perfecu-

pas fouffrir qu’on leur fit rien de nouveau jusqn’a amp; d’interceder auprès du^mquot; nbsp;nbsp;nbsp;protéger

^ p„f fpc Rulle; Ti nanituuece difcours avoir nnns nni non; __:rr nbsp;nbsp;nbsp;bauyeur pour

fait

31 L

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tlelation de ce qui s'efl ^dffe a Pori-Rofal ^ en 16611. Mars.

C H A P. XLIV.

}}

^es qui font toutes dédiées au fervice de cecre ^eme dê miféricordeamp;leurfervira auprès deDieunbsp;de Pcre amp; de puiffan; défenfeur dansl’abandonne-nient ou elles ie trouvent de tout fêcours humain.nbsp;Ce vceu eft con^u en ces termes;

3, Nous fouffignées nous étant trouvées du mê-3, me lëndment avec toutes nos Sceurs des deux 3, Maifons 3 nous avons réfolu de renquveller Ienbsp;3, voeu que nous avons fait a Dieudepuisplufieursnbsp;j, années en l’honneur de St. Jofeph pour les in-

3, tentions fuivantes: nbsp;nbsp;nbsp;, ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Pour rendrc de tres humbles actions de graces h Dieu 3 qu’étant tombées dans la perfécution ” de laquelle nous avons èté préfervées les annéesnbsp;précédentesparia protedtionde Dieu Sc lesprie-„ res de St. Jofeph, ces mêmes prieres, commenbsp;3, nous avons fujer de Ie croire, nous ont obtenunbsp;la grace de ne pas fuccomber k fafflidion amp;denbsp;,3 demeurer dans la fitnplicité de notre voie, fansnbsp;„ nous fervir des moycns humains pour nous dé-„ livrer.

3, La fêconde intention fera pour demander a „ St. Jofeph,quiaété choili de Dieu pour être Ienbsp;,3 proteéteur de 1’humaniré fainte de Jefus-Chrift,nbsp;3, qu’il nous obtienne la grace de conferver amp; denbsp;faire croitre dans nos ames les fémencc-s de fidé-_ lité amp; de fermetéqueiagracey ajettées3 amp;quenbsp;„ l’onveuc étouffer par la violence: demêmequenbsp;i, Jeüis-ChriR ayant été perfécuté dèslecommcn-„ cement de fa vie,aérepréfervé de la mort parnbsp;3, les foins de Sr. Jolèph.

„ Poür 1’Eglife de Paris qui a été en quelque 33 maniere fans Pafteur depuis tant d’annécs, 6cnbsp;,3 qui attend de Dieufeulleremededetantdeplaiesnbsp;,3 qu’ellc a requës amp; pour Ics’quelles nous devrionsnbsp;,3 gétnir fans cefTe pour attirer fur elle la miléri-„ corde de Dieu.

,3 Pour fix perfonnes dont 1’éta.t eft connu a „ Dieu, afin qu’il leur donne, si’1 lui plait, cequinbsp;„ leur cft'néceflaire pour leur falut auquel nousnbsp;3, devons prendre un intérêt particulier par recon-„ noiffance de nos obligations envers elles. ^

„ La priere que nous ferons pendant l’annuel „ fera de dire tous les jours au Clioeur I’Antimnenbsp;3, Pree thus noflris avec Ie verfet amp; les 3 oraifonsnbsp;„ accoutumées,amp; de faire tous les mois une Pro-„ ceffion au jour qui fera Ie plus propre. Et parnbsp;i,3 ce que Ie culte de Dieu amp; de fes faints qui fontnbsp;gt;, un mêine efprit avec lui, ne peut être renferménbsp;33 dans les chofes extérieures, amp; que fans la pure-33 té de cceur Dieu n’écoute point les prieres qu’onnbsp;” wnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demander fa grace, pour entre-

” nbsp;nbsp;nbsp;fccorriger de toutes les fautes dans les

” re c'^J?,^'^'^'’olontairement ou par négligen-

3 plusoppoféarhutni|?Sf^treIe propre efprit que la regl4 ordonne'^d=^®'^quot;'''^^r”^nbsp;^ vre dans Je Monaftere, ce qui fe fa?fnbsp;' prend part aux chofes dont on ne dok poku fquot;tfê-ler, foit de la conduite de ceux qui gouvernent, ounbsp;„'des adions desparticuüers,jufqu’afecommuni-3, quer Ie fentiment qu’on cn a de l’une k l’autre,nbsp;3, comme auifi la liberté qu’on fe donne'de fairenbsp;3, paroitre fes foibleffes amp; fes repugnances que Ienbsp;3, moindre dégré de veitu oblige de cacher, afinnbsp;,3 que lefilence donne plus de moyen delescomba»nbsp;3, tre amp; de les furmonter, au lieu que cette liberté,nbsp;„ OU plutót cette^ hardieflé qu’on a de fe déchar-„ ger de ce qui déplait,ouvre Ie chemin k d’au-3, tres pour en fiüre de même , amp; les fait lombernbsp;„ dans une erreur fi dangcreufe que de cróircqu’ilnbsp;„ n’y a guéres de mal en une chofe paree que plu-,3 fieurs y tombent, contrê la parole de J. C. quinbsp;„ fe doit aufii bien entendre des chofes qui ncnbsp;„ paroiflènt pas grandes, que des plus importantes;nbsp;3, Malheur a celui qui donne fcandale.

„ Nous lupplions trèj humblement fa Divine 3, Majefte, etant profternées au pied de fon Saintnbsp;,3 Autel,d’avoiragréable cette devotion amp; de nousnbsp;,3 accorder 1’effet de nos prieres pour la gloirg denbsp;,3 fon nom amp; Ie falut de nos ames.

Nous défirons de plus faire un voeu par anti-„ cipation,aucas qu’il plaife a Dieu nous délivrer ,3 de l’opprcffion otl nous fommes pendant l’annécnbsp;„ de notre vceu, amp; rétablir Ia Alailbn dansl’étatnbsp;3, ouelleaécé 3 ouentoutouen partie,de faire unnbsp;3, autre annuel d’aétions de graces pendant lequelnbsp;3, on fera les prieres que notre Mere ordonnera;nbsp;„ amp; pour y joindre une chofe intérieure 8c quinbsp;3, porte a Dieu, de faire toutes les femaines uanbsp;„ jour de retraite en fe privant de la Conférencenbsp;,3 ce qui fe fera au même jour de la femaine qu’onnbsp;3, auracélébré la fête de St. Jofeph, amoins qu’ilnbsp;„ n’arrive ce jour la une fête chommée , auquelnbsp;3, cas qn prendroit un autre jour.

3, Que li Dieu nous fait'tant de miféricorde que de 3, nous rendre la lainte conduite qu’on nous a otée,nbsp;„ nous nous obligeons a préfent, amp; aurant qu’ilnbsp;„ eft en notre pouvoir,amp; toutes les Rtligieufes quinbsp;3, nous fuccéderont jufqu’a la fin du monde, de fenbsp;3, fouvenir de ce grand bien-fait de Dieu,6cqu’iinbsp;„ aura été obtenu par Vinterceiïïon de St. Jofeph,nbsp;afin qu’elles Thonnorent comme Ie proteéleurnbsp;„ amp; ie Libérateur de la Maifon, Sc qu’en cettenbsp;,3 qualité on falie tous les jours une priere a cenbsp;Saint en commun, amp; une Procellion tous lesnbsp;3, ans au jour de k fêce.

3, Fait a Port-Royal de Paris ce 15. Alars 3, 1662. figné Sr. Magdelénede Ste. Agnès Ab-3, beffe, Sr. Catherine Agnès de St. Paul. Sr.nbsp;3, Marie Dorothée del’Incarnation Piieure dePa-„ ris, Sr. iVIariede Ste. Magdeleine Prieure denbsp;„ Port-Royal des Clrarnps,Sr. Angelique de Sc.nbsp;3, Jean Soüprieure de Porc-Royal de Pai is.

Le-28. Avril notre Mere fut a Port-Royal des Champs oü elle n’avoic point été depuis ion blc-aion 3 rétat des affaires foifant juger quil etortnbsp;plus a .propos de ne pas differer davantage.

Achevé cc 29. .A-vnl 1602.

in

ch 1 r. XLIV.


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INTERROGATOIres'

R E L I G i E U S E S

D E

PORT - ROYAL

Dont il eft parlé dans la Relation Précédente.

les jours quelques foeurs.

PREMIER INTERROGATOIRE.

La Scsuf Magdelein; de St. yignès {de Lignt) Prieufe de Port-Rojal de Paris.

LOrfque j’approchai de la grille, .Monfieur Ie Doyeti me dit; eft-ce la Mere Prieurenbsp;vous ? foyés la bien venue.

Monfieur Bail dir en riant; venés, venés,vous fgavés tout Ie feeree, vous nous informerés.

Après in’être mife a genoux amp; avoir regu Ia bé-nédidiion: Je lui demandai de quel feeree il enten' doit parler. II me voulut faire fes Interrogationsnbsp;fur la foi, Monfieur Ie Doyen lui dit qu’il falloitnbsp;commencer par i’aceufation, fij’en avois a faire,denbsp;moi OU de la Communauté, amp; qu’après il feroit

fes demandes.

Monfieur Ie Doyen D. N’avés-vous rien a nous dire ? érés vous fatisfaite de vous-mêmes ?

R. Je me fuis accufée de quelques fautes exté-rieures en quoi je manque plus ordinairement. jD. N’avés-vous rien a, dire de la Communauté ?nbsp;R. II y a des fautes dans la Communauté, roaisnbsp;je ne vois pasqu’ellesaient des fuites,on lesrecon-noic,ons’enaccufe, amp; on en reqoit la corredion;nbsp;amp; il y a au contraire beaucoup a louer Dieu de lanbsp;grande charité amp; union qu’il y a entre les Sceurs.

D. N’H' a-t-il point de Sceurs facheufes,diffici-les, qui faflènt peine aux autres?

R. Non, Monfieur ,ily a toujours quelques per-Iqnnes qui ne font pas de fi bonne humeur que a auires, amp; qui font un peu plus chagrines, maisnbsp;ceJa ne va pas loin, 6c elles Ie reconnoiflènc.

D. N’y a-t-il point quelques Sceurs qu’on traite plus mal que les aucres ? ne fait-on point de partia-lité amp; d’acception de perfonnes ?

R. Non, Monfieur, on a une charité ^ale pour routes, fmon qu’on nous recommende d’ennbsp;témoigner encore plus, amp; plus de Support aux foibles; non pas de diffimulcrieursdefautSjmais dele

faire avec charité.

D. Communie-t-on fouvent ?

R. Lesfêtes, les Dimanches,lesJeudisScquelques aucres jours particuliers, amp; on marque tous

1.

roga

D. La Communauté commimie-t-elle a quoi Interrog*' je me trouyai^embaraflee,amp;jcdis qu’oui,TEnten- toire.

danc du General.

D. quoi! routes les fcKurs Com munient-cUes routes enlembie?

R. II y en a de pius ferventes amp; de plusparfai-tes ,quile font plus louventqued’autres, Sc oue 1’on marque plus louvent.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

D. N’y a-t-il point quelques Soeurs qui ayant bcau-coup de difliculte ét de repugnance a Communier, ne fe veulentpasrendreale faire comme lesautres

R. Non^ily a quelques fois des fillesfcrupuleu* fes qui ontdela peine, mais on les fortifie amp; ellesnbsp;croienC ce quon leur dit, elles fè foumettent, amp;nbsp;quand on elf en peine pourquelquefaute, commenbsp;nous n’allons pas a confeflè toutes les fois qu’onnbsp;communie, on dit fa dimculte a notreMere, ounbsp;aux autres qu’elle ordonne pour la conduite, amp;nbsp;on fuic leurs avis.

D. Quoi! des fautes qui appartiennent au tribunal.?

r! Je ne comprenois pas bien ce qu’il vouloic dire,paree qu’on fe confelTedes legeres fautes auffinbsp;bien que des grandes. Mais me femblant qu’ilnbsp;trouvoit a redire qu’on Coramuniat fur Ia pai olenbsp;de la Mere fans fe confeffer, jerépondis quot;on.nbsp;1’Entendant en

dont on nbsp;nbsp;nbsp;Deux fceurs auront

u Süef petites conteftations qui auront pu un peu lltX charité, elles feront en doutefi elles doi-vent communier, la Mere les refoudra a Ie faire,nbsp;après avoir demandé pardon a leurs Soeurs, ou leur ,nbsp;fera differer la Communion felon qu’elle Ie jugera,

D. Ce retardement dure-t-il long-temps ?

R. Quelque fois jufqu’au lendemain feulement oü du Jeudy au Dimanclie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

D. Ne paffe-t on point les huic ou quinze jours fans communier ?

R. Non, Monfieur.

Mr. Bail me dit, n’cfl-on point quelque-fois 3 moisfans communier? Sur quoijem’écrtai, trois moisj Jefi/s Maria \ Non, Monfieur, nousnbsp;croivions être excommunlées. Ce qui fut fort biea

requ

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I.

Intcrroga-

toire.

Interro^atoires des Religieufes de Pm‘t-B.oyaJ. en i66t. re^u, conime ayant êtédit foit naïvement.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1’Eglife: car il me femble que Monfieur Bail me !•

nous en avons grand beibin a tons moments, amp; que nous la devons beaucoupnbsp;demander.

D. Croyés vous qu’on ne peut lui refifter ?

R. Non, M. je ne fens que trop par moi-meme qu’on lui réfifte fouvent, amp; je défircrois bien ne le

• Monfieur le Doyen D. que penfés-vous de ce dit quelque chofe de la Subcilite de cette Doctrine Interrogt*; que Monfieur Bail vous vient de dire? que croyés quifegliiTeimperceptiblement. Aquoijefis réponfetoire.nbsp;vous de la grace?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bti’il y avoir Ccans desfillqs qui n’écoient pas bêtes

R. Je crois que nous en avons grand befoin amp; qu’il feroit difficile que depuis 25. ans,nous

' nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’euffions rien reconnu, fi les perlbnnes qui nous

conduifoient, avoienr des fentiments particuliers 8c autres que ceux de route FEglife.

D. Qui vous Prechc?

pas faire. Te ne me fouviens pas s ils rne demanderent val ces dermeres fetes. On ne me donna pas le lob autre chofe

R. Monfieur Bail nous a donné Monfieur Du-

lilt la 2race , mats j ajoutai que je lit den nommer dautres, öc on me demanda fi regie de ce que je devois croire en on nous prêchoit fouvent;

prenois pour

routes ces chofes amp; decequeje devois faire I’Evan-gile , les oraifons de 1’Eglife amp; tout fon office Ce qutls trouverent trés bien, amp; dcrivirent quenbsp;que mes fentiments etoient conformes a ceux de

Je dis que non , amp; que depuis long-temps il n’y avoir pas preffe a nous venir precher, ^rcenbsp;que dès-lors on en étoit noté, amp; que nous-mê-

Onalloitaudevant dece que jevoulois dire com-me en témoignant companion.

Après que j’eus figne ce qu’on avoir écrit, M. B. me die: vous etes la fille de feu Mr. de Ligni,nbsp;feu Mr. de Meaux votre oncle étoit bien contraire a la mauvaife Doélrine.

R. Il eft vrai, M. amp; il m’en a entretenuë fouvent, amp; bien plus particulierement amp; plus au long que vous, quelquefois une amp; deux heures, amp; jenbsp;Véclairciflbis de la maniere done on nous condui-foit, amp; jamais il ne m’a quittée, qu’il ne fut fa-tisfait, non feulement de mafoi, maisauffi decellcnbsp;de ceux qui nous conduifoient, amp; qu’il n’approu-vat fort leur conduite.

TEglife. Je les en affurai encore amp; leur dis que je de leur faire deplaiiir amp; deles rendre fufpeds amp; pouvois^rendre même ce témoignage de la Com- qu’il fuffifoit de mettre le pied dans notre Evlifenbsp;munautéj amp; qu’ii fe pourroit faire que quelqu’une pour deyenir Janfenifie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°

des Soeurs, amp; moi-meme, leur diroient peut-être quot; nbsp;nbsp;nbsp;•• •

quelque chofe ou il y auroit a redire, mais que je les aflTurois que ce feroit plutot par ignorance amp;nbsp;faute d’etre inftruites fur ces matieres, que par arret a autre fenSjOu a des opinions quineferoientpasnbsp;bonnes, amp; que nous ferions toujours difpofées anbsp;embraffer la vcrité quand on nous la feroit connoi-trej ce qu’ils repétoientavec approbation. Jele leurnbsp;confirmai encore amp; leur dis qu’il y avoir beaucoupnbsp;de docilité amp;de dépendance dans les Soeurs. Toutnbsp;ceci ce me femble fut écrit.

D. Jefus-Chrift eft-il mort pour tous les hommes?

il dit

auffi dans’ I’explication de la MelTe , oli

R. Oui, Monfieur,St. Pauile dit:Jefus-Chnft eft more pour tous, amp; Mr. de St^ Cyran le dit

qu’il y 3 cette difference entre lefacrifice de L’Au-tel amp; celui de la Croix ^ que celui de la Meffen’eft offèit que pour les fideles, amp; celui de la Croix anbsp;cté offert pour tout le monde. Ceci fut écoutéavecnbsp;grande attention amp; approuvé.

D. N’aves-vous point lu les écrits fur ces matieres contefteés ?

R. Non. Nous n’avons jamais lu les écrits de Dodtrine. Oninepreffa fort la-deflus,je perfiftainbsp;dans la même réponiê.

D. N’avés-vous point eu envie de les voir? ce fut M. le Doyen qui me fit cette demande, ennbsp;riant. Je ne lui repondis point d’abord. Il me demanda fi je n’en avois point eu de curiofité, jenbsp;lui dis en fouriant que nous avions quelquefoisnbsp;demandé s’il n’y avoir point moyen d’avoir quel-quelque chofe, mais que la Mere Angelique nenbsp;I’avoit jamais permis, amp; que M. Singlin ne 1’ap-

dehors ''^°usa-t-on point donné de manufcritde

fe don^rne^^Tsouv •ce fut ceci; Qu’onnbsp;cette Dodtrine conteftée, amp;nbsp;mató rien dit que de conforme auquot;x fonfimeatl dè

SECOND INTERROGATOIRE.

(Le

La Scenr Marie Dorothe'e de Vlncarnation Conte) Souprieure de Tort-Loyal de Paris.

Après avoir dit mes fautes,Mr. de Contes me demanda fi je ne croyois pas I’etat ou I’hotnmenbsp;avoir été reduit par le péché , amp; que le baptemcnbsp;effagat le pécVic.

R. Je lui repondis qu’oui.

M. le Doyen D. J. C. eft-il mort pour tous les hommes Inbsp;R. OuL

D, Avés-vous lu le Cathéchifme de Monfieur de Saint-Cyran ?

R. Oui.

D. N’y avés-vous rien vu qui vous fit peine ? R. Jen’y ai-rien.trouvé quede bonamp; qui ne futnbsp;dans les autres Catéchifmes pour ce qui regarde la loi.

D. N’avés-vous point lu des livres des Conte-ftatioHS du temps ? n’y en a-t-il point Céans ? ne vous en inftruit-on point ?

R. Non, Monfieur, pour nous en inftruire, mais j’en ai quelquefois entendu parler a des per-fonnes du dehors, comme I’on parle de tout cenbsp;qui ic pafle par maniere de diicours. Alais je

n’ai

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¦J ¦Bi^lwif'ures lt;ie Toft-^yal. en léSt. nbsp;nbsp;nbsp;ö,

Ifiterrogatohes des K $ J ^ nbsp;nbsp;nbsp;Reliques^des pricres proftcrnées êcc. 1*'

'tt «’»; nbsp;nbsp;nbsp;pn de curiofité pour cesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Après que Mr. de Contes m’eut demandénbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ '

¦Interróea ’ ) Mni‘; oas nbsp;nbsp;nbsp;l’efprit ^ .'ene ceci (car c’écoit lui qui me paria toujours,) il dic*-®”^

töire. ^ nbsp;nbsp;nbsp;p oeiner i cotaprendre ces cho ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ jy4r gail; êtes vous fatisfait ? Ml. Bail aprcs avoir

toire. pour me nbsp;nbsp;nbsp;de-fqavoir. L on ne nou5

Squot; pÏÏ non plus de nous en en recem^ nbsp;nbsp;nbsp;pjeu refufoit fa grace. Je lur ré^n-

^ooTioterdifoit routes fortes de ^neftions amp; m nbsp;nbsp;nbsp;croyois qu’elle ne man-

‘ . .’U V avoicquelques tois des Soeurs qui en tai o ^ ^ perfonne.

foientVL diverfes -Irres tnatieres dans les confe- H nbsp;nbsp;nbsp;Contes medemanda fil’onpou-

rpnres la Mere Aneelique ne Ie vouioit pas lou nbsp;nbsp;nbsp;réfifter a la grace. Aquoi je repondis que je

frï non pluf que ks^autres perfonnes qui nous ont nbsp;nbsp;nbsp;^ J p,r ma propre experience.'

conSes qui nous ont toujours portées a la fim- « ^ nbsp;nbsp;nbsp;kt enfuite ce qu il avoir ecnt de^ce

conüuites, qui nbsp;nbsp;nbsp;aiouté que Mr. de -.-„ok dit ou il nut les prieres amp; les proccfli-

pliciK nbsp;nbsp;nbsp;^ de eet avis, que je l’avotó q ^ |‘nuds pi«is dont je lui avois parlé. Je ne me

bt. Cyran nbsp;nbsp;nbsp;^ jpj avois fait une con- . j pasdurefte,finonqu’ilfiniffoitparcesmots:

connu parttouherement,^ m nbsp;nbsp;nbsp;Paccufoit founbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Doófrme amp; les finthlents de l’E-

llificM-r-. 1' nbsp;nbsp;nbsp;¦*' '•

quej’avoiseuune attention particuiie ^ ,

— nbsp;nbsp;nbsp;tiirc. Jc ciiS'

' nbsp;nbsp;nbsp;•,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. enfuite que nous'etions a Dieu qu’il auroit pitiéde

_____ - t . V,rprniere, mats u me nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^„5 defendoit de craindre ceux qui

fut rooi qui lui L^es^ je lui dis pour celks n , q óter que la vie. Sur cela M. dc

deroanda pour queUes kutes, nbsp;nbsp;nbsp;Contes rne deniandaJi^nousnefaifions pasceinnr.

- - nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l»„£C^— Jquot; O'- T=‘'”

quelque fois foi-même avec licence pour s’y mieux pondis quoui. Ce qm Inj gj dire a M dilpofer Sc pour faire quelque fatisfadlion. On ont notre Breviaire: Liles fcnbsp;remet auffi cellequ’on doit faire un jour,aun autre.

D. Qu’elles faosfadtions faites-vous.^ iR. Demander pardon a la Soeur a qui Ton anbsp;pu faire de la peine, dire quelques prieres pro-fternées, amp; d’autres femblables.

D. N’aves-vous rien a dire de la Communauté ? les obfervances y font-elks bien faites ? n’y a-t’ilnbsp;point de Soeurs qui faflènt dela peine.? jelui ré-pondis que routes les obfervances fe faifoient exa-lt;3:ernenc,5cque pour ce qui écoit de fgavoir s’il ynbsp;avoit des Sceurs qui fiffent de la peine, quoiqu’ilynbsp;cn eut de plus foibles les unes que les autres, iln’ynbsp;cn avoir pas une qui ne fut docile Sc qui donnar de

témoignai de la joied avoir rendu ce témqignage, amp; 1’en remerciai trés hum-blement, puisje fignai. Aprèsquoi M. Bail dit anbsp;M. de Contes; il ny a rien a redirc atout ceci, Sc jenbsp;rediscequej’ai ditplufieurs fois dePort-Royal :quenbsp;je voudrois qu’il y eut ici cino m. n------

me difoit pour voir fi je trouverois la vérité de ce qu’on en difoit. Je puis aflurer qu’il ne m’a jamaisnbsp;rien dit qui me parut donner ce foupqon, j’ai fait la

même oblêrvation a tous les autres Meffieurs que nbsp;nbsp;nbsp;- ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_______

j’ai vu, amp;je n’ai rien appris d’eux qui fut diStë- je voudrois qu’ily eut ici cinó on r

rent de ce'que j’avois fou,avant que de les con- tendiflènt ce qu’on nous dit lfcr*vquot;“‘l“L^n-noitre, en ce qui regarde de la foi. Je dis ceci a ce qui en eft. Après cela° ’ ’ nbsp;nbsp;nbsp;‘ ® crufTent

caufe de te que Mr. Bail nous venoic de dire de certitude que 1’on aurmV ^ ^Joutai qu’avec cerre nos Confefleurs, dont j’avois Ic'cceur outré.

D. Comment faites-vous pour les Sacrements .^

Communie-t-on-fouvent je lui dis ce qui en eft.

Je ne-me fouviens pas fi ce fut lui qui me demanda fi Ton nous en privoit quelque fois, ni ft ce

^ nbsp;nbsp;nbsp;tCllC

certitude que i on auroit de notre innocence, il y avoit fujet de croire que nous n’en ferions pasnbsp;mkux pour cela, ni délivrées, Sc que ceux quinbsp;nous perfécutoient ne cherchoient ni notre foi ninbsp;notre falut j mais notre ruine Sc a faire un grandnbsp;eclat. Us fo regarderent Ians fe rien dire. Je dis

qui regardent la charitc.

D. Ell-ce pour long-temps ?

R. Pour unefois feulementjl’on sknprive auffi la I’office de Sc. Jean amp; deSt.Paul^A^^^^^''^'

quoi je ré-

* pIIpc

ireviaire: ttiies font les filles de notre Egli! fe, a quoi j’ajoutai oui, Monfieur, Sc filles d’un E vê-que de Paris qui nous a fondees; Odo de Souillacnbsp;Il fit paroitre en avoir de la joie. Il me dit comment? de notre EvequePOui, M. il eft enterré inbsp;ce que Ton nous a dit au milieu de TEglife de notrenbsp;Dame. Je dis enfuite que notre Eglife avoit éténbsp;back a mefure que ksfideles faifoient des aumones,nbsp;quelle avoit été plus de vingt ans a batir, amp; que cela nous donnoit de la devotion a ne point faire denbsp;bafTelTe a I’egard des' filles qu’on regoit, ne demandant rien Sc recevant feulement ce que Tonnbsp;nous donnoit. Mr. de Contes me dit a cela ¦ one

feriés-vousfi on ne vousdonnoitrienPjeluircDnn

dis que la maifon ne DOuvanr n-,. ----- pou-

'rdansune préféntrouteso nbsp;nbsp;nbsp;--t-.^*wtuicnc,onl’expofoit

la peine: que touie la Co^unaute «ou ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demandoit, fans 1’exiger,

ïrmde paS; amp; une grande umon, Sc q pr nbsp;nbsp;nbsp;vouloient donner une penfion viagere. Il me

rnkmen: depuis ce qm ^ priereVaH conti- demanda de co^ien ? je dis de deux ou trois cens

£ nbsp;nbsp;nbsp;w toavo«porté h Ste.Epme


-ocr page 138-

iéquot;

III.

Interroga-

toire.

TROISIEME INTÈRROGATOIRE. La Siettr Catherme de Si. Paul (Goulas.)

En entrant dans Ie parloir, je me fufs mife a genoux amp;j’ai demandé labénédiftion aM.nbsp;de Contes. II m’a dit ¦. vous nommés-vous Soeurnbsp;Gathéfine de St. Paul ?

R. Oui, Monfieur.

D. Vous êtes done la plus ancienne?

R. Oui Monfieur, amp; la plus imparfaite.

D. N’avés-vous point d’obéïffance ?

R. Non, Monfieur,une fille de foixanteamp;dix-fept années n’eft plus capable de jienfaire. Jefuis Supérieur les fautes que i’ona commifes en fecret. venue dans la maifon en 15P4. agée d’un peuplus D. Vóila qui eft bien, ma Sceur vos con-de p. ans. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feffeurs ne vous dii'ent-ils rien’

D. Vous avés done vu plufieurs vifites ? nbsp;nbsp;nbsp;R. Ils nous parlent quelquefois fur l’Evangile

R. Oui,Monfieur. II m’a fait alfeoiramp;a pour- comme par exemple liir celui du Lépreux (c’eftce fiiivi.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui me vine dans l’efprit) en faifant voir que k.

D. Vouslqavés done bien tout ce qui eft de la Lépre répréfente Ie péché. conduite de la Maifon, tant ce qui regarde Ie fpiri- Ó- Pourquoi eft-ce qu’iinbsp;tuel que Ie temporel

R. J’aitoujoursvuunegfande fbumiffion qucl’on avoit pour la fupérieure, amp; une grande union lesnbsp;unes avec les autres, qui s’eft toujours maintenuë

jufqu a prefent par Ia mifericorde de Dieu £). La regularité eft-elle bien obfervce?

R. Oui, autant que 1’on peut,c’eft une des cho-fes fur quoi on nous a Ie plus inftruites.

D. N’avés-vous point oui parler de la grace.?

R. Je ne fuis point entree la dedans. Je fgais fculement une chofe, c’efl que je ne puts rien fansnbsp;ellcy amp; je la demande a Dieu incefl'amment.

D. Mals, ma Soeur, que penfés-vous de tout ce qui s’eft paffe depuis quelque temps ?

R. J’en aiété extrémement furprife, parceque, par la grace de Dieu, nous n’avons jamais ouïnbsp;parler de cela. Nous avons toujours été vraies fillesnbsp;de l’Eglife Catholi^ue Apoftolique amp; Romaine.nbsp;Nous croyons ia realiré de J.C. au trés St. Sacre-mentjComme ü eft a la droite de fon Pere, amp;nbsp;nous avons toujours honoréN. S.P.lePape commenbsp;Ie Lieutenant dej. C. en terre, auffi-bien que tous lesnbsp;Prélats de 1’Ëglife, amp; on ne nous a point enfeig-né d’autre Dodtrine que celle-la. J’ai été grande*nbsp;ment furprife de ce que nous a dit M. Bail,qu’onnbsp;nous foupqonnoit d’héréfie: Nous ne fommesnul-lement hérétiques, Monfieur.

D. Mais, ma Soeur, c’eft que Ie Diable vous veut cribler,comme on fait Ie bied.

C’eft ce qui nöus donne une grande appré*

Seigneur nbsp;nbsp;nbsp;rafliirance que notre

que fa foi nedftuw' nbsp;nbsp;nbsp;avoitprie:

¦ nbsp;nbsp;nbsp;¦ D. Mais, ma S’TÜ''- gt; n. U P

cole de Jefus-Chrift ’ nbsp;nbsp;nbsp;^ eft perdu dans I e*

R. C’eft.qu’il a méprifoia graceque notreSeig- Dieu., de qui ils l’avoient requë au bapceme,

htiftfo^atoiïés des 'Reltpsujes de Poft-Rojal (Ti i^^i.

neur lui avoit faite de l’appeller a 1 Apdftolat. M-

--- D. Les Sacrements, comnienC cft-ce que vous Literrog*quot;

VOus y comport és? nbsp;nbsp;nbsp;toire.

R. Nous allons tons lej iy. jours amp; quelques-fok tous les 8. a confeiïè.

D. Et pour ia eotnnmnion B R. Nous communions tons les Dimanches, leJnbsp;feces amp;les Jeudis;s’il arrive que 1’on ai: faicquei-que faute, nous allons- trouver notre fupérieure,nbsp;afin quel'le juge ce que nous devons faire, amp;nousnbsp;nous foumettons a ce quelle nous dit.

D. Mais, ma Soeur, -allés-vous dire vos fautes intérieures ?

R. Oui, Monfieur,carSt. Benoïc nous dit dans Ie 5eme dégré d’hurailité: que Ton découvre a fon

y a tant d’Ames per-

dues ?

R. Paree qu’elles ont méprifé Ia grace que Dieu leur préfentoit. Mr. de Contes a demandé a M.nbsp;Bail, s’il n’avoit rien a me dire, enfuite je menbsp;fuis mife a genoux amp; après avoir re^u la bénédiöionnbsp;de M. de Contes, il m’a dit de faire venir cellenbsp;qui me fuit.

QUATRIEME INTERROGATOIRE.

La Sceur Pran^eife de Saint e Agnh [JRouvet.)

A Prés avoir demandé Ja bénédidion, ils m’onfc dit tous deux:

D. Quel age avés-vous?

R. Soixante amp; dix ans, Monfieur,

Et cependant vous vous portés-bien, ce me fêmp ble, a dit M. de Contes.

R. Mieux qu’a trente ans, Monfieur.

Puis M. Bail tn’a fait les Interrogatoires fui--vants.

D. En quel office êtes-vous?

R. Je n’en ai point.

D. Se peut-on fauver fans la grace de Dieu?

R. Je crois que non, Monfieur.

D. Croyés-vous que Dieu foit mort pour touS’ les hommes.?

R. Je crois qu’oui, Monfieur.

D. Pourquoi donne-t-il la grace a ceux qui fe’ fauvent,amp;enprive-t-il ceux qui feperdenc.^

R. Paree que quand ils Tont eué, ils ne fe font-pas efforcés de la conferver. par. 1’humilité amp; 1* priere,amp; s’en voyant privés ils ne Ie font pas tnianbsp;en peine de la rechereber amp; de la demander a

-ocr page 139-

. nbsp;nbsp;nbsp;j.. v.Jiüeufe^ de Toft-'Rojal en f66t.

Int^rrogaUtre! ^ | J xn’en rend ma propre confcience.

TV nbsp;nbsp;nbsp;-n Diiond on a pevdvi la grace par le pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jyionikur Bail a pris la parole ;

^^ivrer? nbsp;nbsp;nbsp;* m£t- a‘t-on point donne quelque pratique d(

Interroga-pcut-on recqu'^*^/ nbsp;nbsp;nbsp;c«^rf.ments nous met “ f_

Tgt; rrois


toire. * p Tg cfQis qqe .tons les Sacrements nous metr a t oi poim donne quelqug pj-atiqug de dévoticxi toire. tent ei la^racequot;eDieu,quand ils font re§us avec ^ur vos nffiftances devaut Ic^SaiiïtSacrement *nbsp;h^^elifoorióon-decoeur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour quelqu autre fujet?

Croyés-vous qu’ü y ait de la amp;ute de R. nbsp;nbsp;nbsp;avons pour eek les

Dieu en ia perte des damnes, que .ee foit fon ptteres de 1 Éghfe. [.e Pater, les nbsp;nbsp;nbsp;^ p

tóin de les perdre , amp; qu’il les aic defttnés a res queiques ^piraüons centes a la main

- ~ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M. Ie D. D. dites-nous-en quelqTj’ujjg s

----1» li y en a une qui dit a peu-près, qu’anrèc

- nbsp;nbsp;nbsp;' —'¦quot;quot;-on neutdlrp ?i


------ nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;w 11 V en a une qui « r'-quot; rquot;-» j ny ^res

1’Enfer ? nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ contraire a fa paiole ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ontre terre, on peut dire a Diei*

R. Monfieur., «U ^ Jous les hommes fment nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^g^g comme une femence afin

lt;^uidic; queDieuveu q nbsp;nbsp;nbsp;„irener- qu’il nous faffe fmaifier at lui.

fauvés. , nbsp;nbsp;nbsp;, rg^-ie faute deceux qm k P« Hnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous vous ferves defignesau

D.^Ceftdonclafeulera nbsp;nbsp;nbsp;Dieu Ueu de paroles.^.

^^R.'jelecrois nbsp;nbsp;nbsp;^tanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D. comtnentcela fepeut-il faire; car celle

leur quot;dit dans la nbsp;nbsp;nbsp;de ntoi.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k qui vous parlésnepeut pas entendre votrefigne?

toi ólfrael, .amp; ton nbsp;nbsp;nbsp;enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'' ''nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”” f—

Tnnsdeux. Communie t ^ o„mciine.leDitna


manner de parole, 1'on n'a

,„„nuiT.T___- r o? nbsp;nbsp;nbsp;a öü’a laire ce figne a celle qui fert, incontinent

Ls aves apprife ^'^quot;^pai'toujours cru les My^e- nbsp;nbsp;nbsp;querir du pain ou ^ 1’eau. Je luifaifo-i^les

R. Non,jylonüeur,3? i jgggroisaprefent, nbsp;nbsp;nbsp;iUes contre-^faifoit après moi.

ics £c ks nbsp;nbsp;nbsp;fnnnes amp;quel’huroaniceSc tg ’j^^ais cela n’a guéres d’étenduë.?

unfeulDieuen pf^P^P^fo^tredletnentprefentcs g- p^j^o^nds-rooi M. il yen a une grande quan-

la Divinité ie JetuS'ChnlUO nbsp;nbsp;nbsp;^i.je ajou-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peut fervir en ^aucoup de ven-

-H Sn- ^Me^S

de chercher deintéréfie nbsp;nbsp;nbsp;ainfi, ma fiUe, ge celnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pbs exade-

Monfieur le Doy;n. Je nbsp;nbsp;nbsp;p^g gc ^lans ks lieux du Itoce,

us Ü m’a interrogee. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;narce V’ik empdehent fouvent que k neceffite de

n V o-r-il de la vettu Llt;eans. nbsp;nbsp;nbsp;autres P^tce inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuivie de quelque lautiUte ou fuper-

ê: SutiMonfieur, aux unes plus, aux nbsp;nbsp;nbsp;„enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,,,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

loins. nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;? y a-t-il. . .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.


moins.

D. Comment fait-on k recreation ? , une Sceurdeftinee pour avertir quel’on fe iöuvien-

ne de la préfence de Dieu ?

R. Non, Monfieur, mais on tache de ne la pas

perdre en ne difanc rien que de bon.

D. Et pourquoi

R. L’on rapporce quelque point de Sermon ou de ledure: L’on fait des demandes a notre Merenbsp;fur les vertus ou fur les feces qui fe céiébrent; Ton

écoure ce qu’il lui plalt de dire amp;c.

D. Toutes ont-t’elles la liberté de parier?

R- f?ui, i’une après l’autre.

D. En fait-on deux fois ie jour ?

R. Non,Monfieur, unefeulemcnt.

D. A quelle heure-?

R. C’eft d’ordinaire depuis une heure ju^uk


le lolt lUivi». UI. qucique muimcv; uu mpci-iluité. II me dit après, de faire venir celle qui mc

furvoir.


CINQUIEME INTERROGATOIRE.

La Seeur Elizabeth des Anges de St. Faftl.

DMafilkjCombien y-a-t-il que vous etesRe-

• Hgieufe? nbsp;nbsp;nbsp;. ,

R. II y atantót 40. ansjmais je tje luis pas pro-feflè’de mtc mailbn. Je fuis de St, Retny des Landes amp; fuis venuë ici ü y a ^5. ou ló. aas.

D. N’avés-vous rien trouvé de change depuis que vous êtes ici ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

ditSnuA^”’ nbsp;nbsp;nbsp;aplutótaugmcntéqup


R. C'eit a oramaiic nbsp;nbsp;nbsp;-------- -

d’. Eft-on bien humble ? fe défére-t’on les unes Ne vous a-t-on point parlé des queftipns ?gi'

*R. Pour moi, Monfieur, j’ai beaucoup d or- R. Non, raonPere, on ne nous en a jamais parlé. •1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P’.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a-t-on jamais dit que Jefus-Chrilt

^ P’eft oar humilité que vous dices eek. nbsp;nbsp;nbsp;n’ecoit pas mort pour tout le monde ?

R nbsp;nbsp;nbsp;k vérité 6c le témoignage que R. Non, mon Pere, on ne me 1’a jamais dk.


deux.


aux


Ma


-ocr page 140-

ïnterrogatoires des ’Religieafês. dé Tort-TLoyal en i66v.

SS


V.

lïiterroga-

toire.

Comunauté Ie garde bien foigneufement, fl n’y g V-quemoi quiquelques foisenrencontrant desSoeurs, Interroga-dis quelques paroles, amp; puis enfuite je me laiflé al-Ier, dans Ie difcours.

D. On ne manque pas de bien s’employer de parler a. votre conférence ?

R. Mon Pere, nous n’y parlons point de chofer qui fe paüent dans Ie monde, on y parle de la vicnbsp;des Saints, de la leéture qu’onafaite au refèófoire,nbsp;ou de quelqu’autre chofe femblable amp; auffinbsp;notre Mere noua parle.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Monfieurde Contes me paüa ce qu’il avoit écrip pour figner, je lui dis que je ne voyois goute. IInbsp;me dit de mettre mes lunettes. Je lui répondisnbsp;que je les avois, mais que je n’en voyois pas plus clair.

C^and j’eus figné il me dit: bon Dieu, ma fille,-que vous écrives maL!_ vous av«s ici des Meres qui écrivent fi bien ?

R. Je Ie crois bien, mon Pere, je n’ai jamais ap-pris durant que j’étois è haute-briere, ma Mere ne voulut pas que j’apprilïè,de peur que je ne luinbsp;écriviffe, amp; depuis je n’ai point ‘écrir. II me dit:nbsp;on levoit bien que vous n’écrivés guéres. A Dieu,

fèiTe. nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

D. Sqavés-vous bien ce que c’ell. qu’attrition amp; mi fille, pries Dieu pour moi. contrition?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R. Je n’y manquerai pas, mon

R. Non, mon Here, nbsp;nbsp;nbsp;nant la grace de Dieu.,,

D. Que faites-vous done quand vous allés a com

felTe? nbsp;nbsp;nbsp;------ ---

R, JememetsenlapréfencedeDieu. Jem’humi- SIXIEME INTERROGATOIRE. lie. Je reg^irde fi je 1’ai offenijé autant qu’ama der-

niere confeffion. Je lui en demande pardon amp; la La Sceur Marguerite Angeliyue du Saint-Ef^rif

Pere,

(Giroufi Dejiournelles-.)

AI

fieur de Contes,il me fit Afïêoir amp; me dit: quél age avés-vous-ma Soeur ?

R, J’ai prés de 50. ans, mon Père;

D., Combien y-a-rtl que vous êtes Religieufe.? R. II y 3 prés de 34. ans.

D,. Ma Soeur, ayant pafte beaucoup d’annces dans la Religion, vous nous pouvés dire plus faci •nbsp;letnent des nouvelles de ce qui s’eft paffe depuis

_____ nbsp;nbsp;nbsp;ce temps. N’avés-vous point reconnu de changq-

avöis quot;bêaiicoup eontraété dans la maifon d’oü je ment dans la conduite ? ¦ fuis fortie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R- Non, mon Pere, finon- que je vous puis

D. Né vous ont-ilS pont enfeigné de mauvaife dire en vérité qu’on va toujoursen augmentant.

D. Ma fille, qa’en croyés-vous ?

R. Je crois que Jefus-Chrift eft mort pour tout Ie monde, mais je crois que ceuxqui vivent dansnbsp;Ie libertinage n’cn profitencpas,s’ils ne fe conver-tiflent.

Igt;. La grace ne vous a-t-ellc jamais manqué?

R. Non, monPere, maisj’ai manqué a la grace.

D. Comment? nbsp;nbsp;nbsp;. ^ j . ¦

R. Quand Dieu me donne laperifeedcoiengar-der Ie lilence amp; de partiquer d’autres vertus, cotn-me cela je n’y fuis point fidele, aux occafions, je me laife emporter. Si j’invoquois bien la gracedenbsp;Dieu, elle ne me manqueroit pas.

D. Allés-vous bien fouyent a confelTe.?

R. J'y vais tous les 15. jours, amp; quand j’aiquel-quechofed’extraordinaire, quelque jour de communion j je vais a notre mere, ou li je ne lui puis parler, je, m adreiïc a la Ibüprieure. Je, leur parle aveenbsp;autant de liberté qua .mon confeffeur.

D, Vous regpivent-elles bien ?

R. Oui, mon Pere, trés bien, ce n’éftpasque je ne redife ces mêmes fautes, quand je vais acon-grace de m’en corriger. Je commence dés Ie foirnbsp;a me Pféparer afin d’etre toute prête quand on menbsp;viendra querir.

Ho! Que voila qui eft bien. Ma Fille, dit Mr. de Contes, amp;.puis fe tournant v«rsM. Bail

il lui dit;Ecrivé?,

D. De quoi vos confefléurs vous entretiennent-ils?

R. De rien que de me corriger de mes fautes: d’etre bien humble, bien obéïflante amp; de biennbsp;gar^der ma regie. Ils ont toujoursbeaucoupdecha-rité pour m’^der afortir de mes defauts , dontj’en

Doétrine?,

R. Non, mon Pere, je Ie dis,devantDieu,6? devant vous qui tenés la place.

D. Etes-vous bien contente detoutesles Soeurs? R. Oui,monFere, trés contente, elles ont unenbsp;grande charitéjes unes pour les autres: quand quel-

qu’une eft. malade, tout Ie monde voudroit la fer-yir. nbsp;nbsp;nbsp;’

D. Larégularitéeft-ellebien gardee Céans ?

J ¦ nbsp;nbsp;nbsp;“V- Pere. II n’y, a quq moi qui ne

garde pas bien Ie fiience 1 nbsp;nbsp;nbsp;^

fillK ‘

R. Pourantexccptéi’heuredeiaConférence,la

mcyen-

D. Nlavés-vous. point remarqué de delördre notable dans la Communauté ?

R. Non, mon Pere, par la grace de Dieu,amp; je vous puis dire que je fuis Ia plusimparfaite.

D. Etes vous fatisfaite de la conduite des Mercs?

Rv, Parfaitement, mon Pere, amp;-je crois qu’il n’y a rien a défirer de plus, paree qu’elles agifléntnbsp;avec tant de charité, particulierement envers moinbsp;qui fuis trés imparfaite, que j’en fuis toute confulêl

D. Par quel motif vous êtes vousfaite Religieufe ?

R. Mon Pere, je fuis venuë fi jeune que je n« puis dire quel motif j’avois en ce temps-la, finonnbsp;qufil m’eft refté dans l’efpiit que j’avois envie dc:nbsp;nw confacrer toute a Dieu-,

Pt


-ocr page 141-

Jpierrogatoires des Kelipeujef de 'Port-'Rtgt;yal en l66i.

^ 1---„„rif mnis Qui R. Ie crois vraiment, W.


’f de Tort~lRigt;yal en \6€\.

R. Je crois vraiment, M. qup Uu ^ cJlunfinic amp; qu’il ne refufe falTJlnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VI.

leroit une grande injuftice aue^fi»5 ^^''^‘^quot;“‘^jCelntcrrosa-’

Mr. de Contes pourfuivit fon

me demanda; ma fille allés-vous nbsp;nbsp;nbsp;amp;

R. Tous les ly.Jours,amp; queloues f.? vent. Cela nou/eft libre.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^°'^pIusfou.

jecroismjecicun..ii., _____ t— nbsp;nbsp;nbsp;D. Communiés-vous fouvent.^

I’on ne m'y a laiffée que pour avoir un coritinuel nbsp;nbsp;nbsp;R. Je fuis la Comunauté par I’ordre de

fijet d’exercer la charité envers une perfonne trés Mere. nbsp;nbsp;nbsp;notr#

imparfeite amp; trés incapable, comme je fuis,paree nbsp;nbsp;nbsp;C^u’eft-ce que cela veut dire; jefuishCom

qu’il étoit facile de juger que je ne réuJfirois munauté.?

pas beaucoup, amp; que je ne ferois pas proprea R-C’eftmqnPerequetoutMlesfoisqu’eiieefl-o-^

1 „1—r^, Sj. -p vraiment que c’eft un mi- nbsp;nbsp;nbsp;'''¦ mii arrive tous les Dimanches


xmvr r nbsp;nbsp;nbsp;..... --- ^

D. Ma Soeur, c’eft un bon mocif, mais qui Interroga-y™ ¦ donné connoiflance de Ja maifon; qui vous

• yaamenee? , nbsp;nbsp;nbsp;,,

R, C’a été la charité oe nos Meres-, paree que

j’étois une pauvrc’fille qui n’avois point de bien,

öc mon Pere ayant quelque connoiflkice que nos

Meres recevoient des filles pour rien, je fus requë

pr charité jecroisfincérement, mon Pere, que

Pon ne m'y a larffée que pour avoir un continuel

-----?•««Qr»


... __________ R C’eft mon l^ere que mu.^p rois qu'elle ett gé-

.. ........ -

^r^d chofe^. amp; nbsp;nbsp;nbsp;fumfc’eft Ie jqur de quelque grace reeuë.


- f nbsp;nbsp;nbsp;amp;.les I eudis, cx quaquerois notre Mere marque

... nbsp;nbsp;nbsp;wv.*-------- ' n odd’on en nbsp;nbsp;nbsp;Ie jour de quelque grace reeuë.

grano “oi ^ nbsp;nbsp;nbsp;temps-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^“Tl'me demanda ce que c’ctoit qu’une grace re-

racle q r „.jand nombre. fourna vers M. .. ig le lui expftquai. Et M. Bail dit qu’il fqa-

RU diJknf vraiment cela eft « nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p ]yla.Sceur,vouscommuniesdoncfrequem-

?omme cela des Bles

D. Ma Soeur, naves V nbsp;nbsp;nbsp;enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ io.

la maifon? nbsp;nbsp;nbsp;nionP’em,j’®quot;^''“® ^

R, Helas! non, moi

capable-


deja men ce que c etoit.

Ma-Soeur,vous communies done fréq

R*quot; Oui, M. beaucoup plus fouvent que mon at 'imoartait ne mérite, amp; je vous avouë que

u «etas ' nbsp;nbsp;nbsp;------- quot; nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelquetbis j’en fuis bien en peine. Mais toute ma

K tieia . nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confolationeft que je ne lefais que par obeiffance.

A qnoi vous «ccupes^ ^^béillances. J ai fmn nbsp;nbsp;nbsp;pas etc acheve, mais c’eft tout ce que



SEPTIEME INTERroGATOIRE.

SceuT -Apfèsdeln Mere de Dieu {deChouy} depenfiere.


repris la parole amp; dis: mon i'ere, jc tiui» n-i»...- .XTi juu» *' nbsp;nbsp;nbsp;hurnhr/tX^''^°^^'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dit;

ment que Tans lagrace je ne puis nea faire dc bon. je vous mpplie tres numblement, mon Pere, dc D. Croyés-vousquevouspuifliésréfifteralagrace? me donner votre Ste. Bénediétion. Ilm’adicoui-R. Helas! mon Pere, jen’éprouvequetropque da, ma fille, de tres bon coeur.nbsp;jiy, puis réfifter, paree que je ne faE pas tout Ienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Di -Combkn y a-t-il que vous êtes Religieufe.»

bien que Dieu m’infpire. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R. II y a trente ans que je fuis dans ia maifoni

D. Croyés-vous que tout Ie monde foitfauvé? amp;je crois que vous vous fouvenés bien de la ¦R. Non,^ mon Pere.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grace que j’ai reguëparvos mains,qui eft Ie voile

D. Croyés-vous que Dieu donne fa grace a tout de la profeffion. Ilm’adit: oui, eft-il vrai ? Jg Ic mondenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne m’en fouviens pas. J’ai bien a vous demander

R. Je ne répondis point a eet article, paree qu’il penitence (Separdon du mauvais ufage que j’aifaic oe m’en donna pas Ie temps, amp; me dit aullïtót; des bonnes Inftrudlions que vous me flnnnaf-o„nbsp;D. D’oü vient que les uns f-----'—' nbsp;nbsp;nbsp;—i —»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------ u noin^ rtp m’intp


tres font fauvés ? -R. Je n’ai jamais, fait-de reflexion flir, me demandés.


eCOlCj nbsp;nbsp;nbsp;iV-iWjnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JW iv»ia,w. k/AWLi ailC^^tJ

que vous la régularité, parüculierement au Elence, ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;je manque toujours beaucoup.

D^'Estu’en croyés-vous, ma Smvir, dites- D. QueUemortificationfaites-tnBvotrefentiment? nbsp;nbsp;nbsp;munaute ? Ne nrenes-vous no,«


eet


mneea

a quoi


U. iviais qu cii i-iuyi-o-Youe , nbsp;nbsp;nbsp;-----daUS ll Cn

moivotrefentimeiK? nbsp;nbsp;nbsp;a . , ^ v, f™f’^^-^F^«és-vous point de difciJine

R Je crois que ceux qui fe perdent c eft qu lis rots la femaine‘cipune

B’accompliffent pas les loix de Dieu amp; fes com- nbsp;nbsp;nbsp;Pere, on fe contente de Ie faire .


im-

unc


_ _______________ -. Mon Pere, on fe contente de Ie faire dans

n accomp‘iquot;‘‘'“‘' 1-““ nbsp;nbsp;nbsp;Ig Carême deux ou trois fois la femaine, amp; deux

jnandements. nbsp;nbsp;nbsp;vnusavés raifon. A ceci M. Bail fois.durant l’avent, amp; en autre temps on la de-

D. Ma nbsp;nbsp;nbsp;j:.. croyés-vous que Dieu mande. La veille.tient lieu de routes les mortift-

Tr- nbsp;nbsp;nbsp;Av*


-ocr page 142-

de Port-Ti.oyal en i66i.

M. Bail; voila qui eft bien, Monfieur.' nbsp;nbsp;nbsp;VII.

D. La régularité eft-elle bien obfervée Céans? Interroga-Eft-on bien fervent a aller a l’olSce.^ s’y tient-onloire. avec ferveur amp; modeftie

R. Oui, mon Pere, je n’en connois point de plus indévote que moL


90 nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Interrogatoires des ReJigieufès

D. Veilles-vous toutes les nuits?

R. Nous veillons toutes les nuits tour a tour.

D. Vous avés ouï ce que M. Bail a dit, que vous en femble ?

R. J’en ai été fi efamp;ayée que je n’en pouvois revenir; car je n’ai jamais ouï telleschofes, ni vunbsp;perfonne qui fut capable de les dire.

D. He bien! mais croyés-vous qu’on puiffe ïéfifter a la' grace ?

R. Mon Pere St. Paul n’ya pas refiftc.

D. Mais croyés-vous qu’il y pouvoit refi-

fter? nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• n.

R. Oui mon Pere j car la corrupption quielt

en nous, nous porte toujours a réfifter au bien.

D. Mais Dieu ne donne-t-il pas une grace fuf-fifante pour fe fauver ?

R. ÜLii, mon Pere.

D. D cü vient done qu’il y a tant demécbants?

R. Je crois que c’eft quïls ne cooperent pas a la grace que Dieu leur fait, amp; qu'’üs fuivent 1’im-pctuofité de leurs paffions. ,

Mr. de Contes. C’eft bien dit ma Fillc, ccla eft bien vrai.

D. Dieua-t-il fait des Commandements impos-fibles ?

R. Non, mon Pere, je crois que Dieu eft ft

VII. Jnterroganbsp;toire.


HUITIEME INTERROGATOIRE.

Sosuv ^Idgdeleijts des nbsp;nbsp;nbsp;[de J^Tuy )

N entrant je fis une trés profonde inclination a Mr. de Contes, me mis a genoux amp; lui demandai fa bénédidion. II me fit affeoir,nbsp;amp; me demanda mon nom, puis je lui dis: J’ainbsp;a vous remercier trés humblement, mon Pere,nbsp;d’une grande grace que j’ai regue par votrenbsp;moyen il y a ay. ans, qui eft de m’avoir empe-ebée, il prit la parole : d’aller a Tard ? Oui, monnbsp;Pere. Je vous aflure que je vous en ai une trésnbsp;grande obligation, amp; je fuis bien-aifed’avoirl’oc-cafion de vous en témoigner ma reconnoillance.

D. Vous ne vous en etes done jamais repentie?

R. Non, mon Pere, au contraire, j’ai admiré

, . nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plufieurs fois la grace que Dieu ma faite amp; fa Pro-

bon, qu’il n’a rien commandé aux hommes qu’il vidence fur mol, ayant permis que j’eufle 1’hon-ne leur donne la grace de 1’accomplir, amp; je crois neur de vous voir; car je rr’en aurois jamais cru auffi qu’il veut qu’on la lui demande.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;perfonne. Mais le refped que je vous devois m’y

R. Je crois que ce que nous pouvons faire de nous-mêmes, n’eft rien fans le fecours de Dieu.nbsp;Cela eft vrai, ma Fille. _

D. Ne vous a-t-on jamais fait de conference au Parloir touchant les matieres du temps ?

R. Non, mon Pere, Ton ne nous a jamais parlé que fur I’amandement de nos mceurs amp;rO-bligation Religieufe. ^

D. Quels 11 vres lifes-vous

R. Je lisl’Evangile,notre regie,amp;le cheminde perfedlion de Ste. Theréfe. Voila qui eft bienmanbsp;Fille.

D. Fréquente-t-on bien les Sacrements Ceans ?

R. On va a confeffe tous les 15. Jours, amp; ft on eii a befoin plus fouvent on le peut, ou biennbsp;je parle a notre Mere a qui j’ai autantde confian-ce qu’a mon confefteur.

D. Mais vous oblige-t-elle de lui aller dire vos fautes ?

R. Non, mon Pere, mais c’eft que j’ai autant de paix d’efprit quand je les lui ai dites, que quandnbsp;je me fuis confbffce.

D. Ne vous prive-t-on point quelquefois de ia Comunion ?

^“1, mon Pere.

D. Eour quelle fjute?

parlé inutilement un temps notable, amp; f la veilledela Communion. Il s’eft tOLirne vers M. Baft amp; lui a dit; he bien!nbsp;Mn, qftC trouves-vous a cela?

D. Ne pouvés-vous rien faire de vous-nieme? fit rendre malgré moi.

*-----D. Et a prefent êtes-vous contente ?

R. Oui, mon Pere, je ia fuis parfaitement, amp; il rie fe peut pas plus, j’eftime plus que jamais lanbsp;grace de ma Vocation.

D. Ne vous a-t-on point parle des queftions fur la grace

R. J en ai ouf-dire quelques paroles en I’air au parloir, mais on nenous en a jamais parlé dans lanbsp;maifon.

D. Croyés-vous que notre Seigneur eft mort pour tous les hommes ?

R. Oui, mon Pere, je I’ai toujours cru. Comme il m’eut fait cette demande je lui disnbsp;que Mr. Bail m’avoit déja interrogée fur cela. M.nbsp;Bail prit la paroleamp; me dit: maSceur, il mefem-ble que quand je vous demandai d’ou venoit qu’ilnbsp;y avoit des' méchants, vous me dites que c’étoitnbsp;ia prédéftination.

R. Pardonnés-moi, mon Pere, vous me demandates d’ou venoit qu’il y avoit des perfonnes qui faifoient toujours du mal amp; jamais de bien, finbsp;c’étoit la ftute de Dieu qui ne leur donnat pas lanbsp;grace. Je vous répondis que je croyois que c’étoilnbsp;leur infidélité. Il me repondit; voila qui eft bien,nbsp;il n’y a rien a redire.

Mr. De Contes recommenca a m’interroger; Croyés-vous qu’on puiffe rétifter a la grace

R.Non,monPere, j’apprendsaflex. par ma propte expérience que je fais le mal que je ne yeux pas Scquejenefaispaslebienquejevcux. Maisj ai

expe-

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_ nbsp;nbsp;nbsp;Ivterrogatoires des quot;Religieiijes de Tort-'Rtsyal en l66x.

. nbsp;nbsp;nbsp;cxpérlmenté dans 1’occafion dont je vous viensde

Jnrerroga- paj-Jer, qu’on nepeutréfifter^aDieu: car étant tout a '0‘fe-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rlt;^luë d’aller dans ce Moiiaftere, je metrou-

vai obligee, malgrél’inclinacion qui m’y portoit, i detneurer dans celui-ci, ne pouvant douter quenbsp;ce ne fut la volonté de Dieu, quoique j’y reflèn-tiffe grande contradiöion, par 1’attache quej’avoisnbsp;a k perfotine que j’y voulois fuivre.

D. De forte que vous Ie fqavés par votre propte experience ?

R. Oui, tnon Pere, je 1’ai plus reconnu dans eette rencontre que dans pas une autre dans ma vie.

D. N’avés-vous point de peine desperfécutions qu’on vous fait ?

R. Oui, mon Pere, je fuis bten touchde des ehofes qu’on dit de nous, qui ne font point véri-tables en aucune chofe, amp; de quoi nous femmesnbsp;fort éloignées.

D. Pour les Sacrements, comment faites-vous ?

IX. Interrogï-toire.

NEUVIEME INTERROGATOIRE.

ZiS Siear Magdehhte deSte. Candide {leCsrf.)

Ï'^N entrant au parloir,je mefuismife agenoux devant la grille; Mr. de Contes me donnanbsp;fa bénédidion amp; me dit: leves-vous, tna fille.

- - .UI ceia

:e dis mes défauts. Après quoi il me demandat

miel fee avés-vous ?

d' cSen

Tgt; T’rentc trois ans.

?;¦ Vous pouvés done nous apprendre quelque V, de ce qui amp;

II ny a que n- ^ns ^ue j’y fois , Monfeur. Ou avés-vous done ere auparavant ?nbsp;Maubuiffon, Monfteur.nbsp;n’ Pourquoi enêtes-vous fortie,, ma fille?nbsp;r' Parceque notre Mere (qui étoit la Mere Ma-'nbsp;¦ des Anges) s’étant détniie de cette Abbayepournbsp;venir en celle-ci, d’oü elle étoit Religieufe, je dé-ftT'-i d’y venir avec elle, prévoyant bien ce quinbsp;pourroit arriver, conrme il efi: arri^i-.i

D Qii’avcs-vous a nous aire^^rnafillePiurcela

Y' nbsp;nbsp;nbsp;Mr_____ A ' - -----

R. Nous nous confdfons tous les 15. jours, Öt plus fouvent fi nous en avons befoin, amp; dans lesnbsp;difScukés qui nous forviennent, nous nous addres-fons a notre Mere.

JD. Exigc-C-elIc eek de vous?

R. Non, tnon Pere, point du tout, elle nous

laiffe fort libres de voir les confefièurs quand nous cette Maifon par ce chanaemenT Ie défirons.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puis, Monfieur, je fgavois bien ^ ^‘^duite. Et

D. N'avés-vous point de plaintes a faire de Ia Ceans plus de moyens pour pratio^^ fgt;'Ouverois Commumuté?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gieufe avec plus de perfeélfon. Voilf

R. Non, mon Pere,aacontraire,j’yreconnois lequel j’y fuis venue. nbsp;nbsp;nbsp;mjet pour

beaucoup de bien, une grande union, bien de la D. Cela eft bien, ma filk^ nbsp;nbsp;nbsp;^

eharité, grand fupport amp; aufii une grande ouver- vous rien de ce que 1’on en difoit ? n’avés vo' ture dc cteur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entendu parler des queftions du temps amp;

Sur cela M. Bail dit a Mr. de Contes: M. ce n’eft fie que Ton difoit etre Ceans ? nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ‘

point icicomme aux autres maifons, qu’elles ont R. Oui, Monfaeur, j’gn étois bien • c rant a dire Tune de l’autre.?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; encore mieux que ce qu’on difoit

D. N’y-a-t-il point de partialité, amp; quelques- vrai. Je n’entendois parler d’autres nnes li qui 1’on faffe mieux qu’aux autres ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans I’occafion de tout fqavoir. Nous avio*’ ^tant

R. Non, mon Pere , depuis la premiere juf- ques-uns denosConfeüèurs/DlufipnrsRFr-’' quk la derniere,Gn eft affifté avec grande eharité., fes amp; Abbés de notre ordre Efo émt .

R Non mon Pere nbsp;nbsp;nbsp;j ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour nous prefereer

^^.7’, nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ces herehes imaginaires dont il eft aueftion

^Apres quil eur cefle de m interroger. Mr. amp;il Monfieur,ces bonsleres nous difoiUdefiétran--n’avoit mk^ nbsp;nbsp;nbsp;figner, oü il ges ehofes centre ces DodrinesSc leurs conféquen-

rfen de ce

Jus tout haut, •

^direje n’euflè appris Ie contraire des^rfonn

rreance rrès rnniiHIpc nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..

leg.’

______O

- - ... rien. nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ; roe, Monfieur,je n’euffe pas eu de repos de

de Contes dit en fouriant a Mr. Bail : vou^mi jv nbsp;nbsp;nbsp;q avec cela je n’avois encore fondé cou-

pafte trop tot Ie papier, a falloit eenre «¦ nbsp;nbsp;nbsp;yertement les fentiraents des perfomes fofpeftes,.

f A1. f.» M- lt;1' nbsp;nbsp;nbsp;pSspS f‘« 1® f»”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de con-

gc me üit: 3e me re^ quelque bien par moi, noitre la véritéde ce que 1’on me diinu f’ •

3= toilfc»-'” quot;quot; .........¦' ¦

tOuMe'refte nfeiR,-'Non, M.

je vous prie 'de pricr pmv moi. Je lui répondis i^ue )^y eioiü bien obligee.

....... ct que i on me difoit d’eux. J’ai

vu plufieurs fois Mr. de St Cyran, auquel j’ai été: a confeflê, amp; plufieurs autres qui nous enfeig-noient tout Ie contraire de ce qu’on nous vouloit:nbsp;perfuader de leurs fentiments. C’eft ce qui m’a'nbsp;bien détrompée, Monfieur, de tout ce que lomnbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difoit

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Jnterrogatoires des quot;Religietifcs de Tort-Royal en i66i.

toire.

IX. difoit de ccttc maifonamp;des perfonesquil’ontcon- amp; bien dur d porter pour des filles , qui IX. Interroga-duite; ayant reconnu trés certainement que tout fqavent Ie contraire de ce que vous leur avés vou-Inter roga-ce que ]’on difoit de mal étoit faux.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ki faire entendre, amp; qui font innocentes de touttuke.

M. Ie Doyen: a ce que je vois, ma fille, vous cela. n’ignorés rien de routes ces chofes?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M. Bail: il falloit. Ma fille, que je leur difo

capable, il me ièmble que j’en f^aurois affez ,pour convaincre de faux routes les medifances du monde: car comme je ne tenois pas cela indifférent,nbsp;paree qu’on nous vouloit faire crqire que l’onpou-voit être imbuë de ces héréfies fans Ie connoitre

R, II eff vrai, M. qu’il eft.mieux de declarer nettement ce que c’eft que, cette hérefie, au moinsnbsp;on peut connoitre en trois mors tout d’un cou^ iinbsp;l’on eft hérétique ou non: cela les a bien afluréesnbsp;quelles ne Ie font_point. Vous ne trouverés point

R. II eft vrai , Monfieur, c’eft pourquoi je cela: II falloit qu’eUes lqiiffent ce que c’étoit que vous en parle plus librement. Si une fille étok ces Erreurs, cela étoit néceffaire.

ie ne nerdois nullc occafion de m’en inftruire, amp; de cette herefie Céans, Mr. connoiffiés-vous bien ie vous avouë auffi, Monfieur, quej’étois curieu- M. 1’abbé Barbry ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^

fc d’en fqavoir la vérité,amp; que npus pouflions les nbsp;nbsp;nbsp;M. Bail, oui il a éte fupérieur a Montmartre,

perfonnes qui nous en parloientjufqu’au bout, fe- nbsp;nbsp;nbsp;R. H a aufli bien hanté Maubuiflbn y ayant

tre Pere en faifoit fouvent acheter pour les Reli-gieux amp; autres perfonnes qui lui en demandoient, qui n’en euflènt pas pu avoir, ft on ne leur en eutnbsp;donnéiamp; comme cela paffoit par mes mains, jenbsp;me fervois de l’occafion pour les lire tous.

Mr. Ie Doyen; les trouviés-vous beaux, ma fille ? R. OuJ, Monfieur, 6c trés utiles. II y avoir

par fes maximes 6c les difcours fecrets au fujet dc ces héréfies imaginaires, dont il n’ofoit pas parlernbsp;ouvertement. Mais un jour il Ie fit en grand fecretnbsp;a Ia Mere Pri£ure,lui voulant perfuader qu’il étoitnbsp;trés périlleux de lire ces livres, amp; encore plus dcnbsp;communiquer avec les perfonnes qu’il tenoientfu-fpeétes amp; qui hantoient la maifon. Il lui donna

Ion notre portee. En plufieurs années, Monfieur, éte 3. ans Confeflèur. Je l’ai fouvent entretenu, on apprend bien des chofes. C’eft pourquoi j’en il étoit rrès oppofé au fentiment que l’on nommenbsp;fqai plus que vous ne m’en pourriés dire. Dans du Janfenifme, tnais il ne faifoit pas comme vous,nbsp;cette Abbaye oii j’ai écé zo. ans, j’étois dans une M. il embaraiïbic fort l’efprit des filles, ne leurnbsp;obéïffance qui m’obligeoit nécelïairement a voir voulant jamais dire nettement ce que c’étoitque cesnbsp;tous les Peres de l’ordre amp; les perfonnes Eccléfia- héréfies, voulant feulement aftujettir leur efprit anbsp;ftiques qui'y hantoient fréqiiemment, lesquels en croire ce qu’il en difoit en génc'ral^ mais ilnbsp;nous entretenoient afl'ez ordinairement de ces ma- n’étoit pas poflible: car ce qu’il en vouloit fairenbsp;tieres , les uns d’un fentiment, les autres d’un croire itoit fi horrible amp; fi éloigné dela vérité,nbsp;autre ^avec cela nous lifions tous les bons livres. que cela ièrvoit piutót a defabufer les perfonnes.nbsp;Celui de la fréquente communion ,amp; tous les autres qu’a les perfuader de fon dire. Dieu lui pardonne,nbsp;que j’avois en ma difpofition, a caufe que feu no- Monfieur, il a caufé bien du mal a Maubuiflbn

rhérélie fans qu’on s’en apperqut: que leurs En ¦ feignements infpiroient la fuperbe , TArrêt d’e-fprit, réioignemenc des lacrements, Ie défelboirnbsp;6c autres chofes inconcevables. Enforce qu’il effraya

____________t_____---- quot;T» :

amp; de quoi répondre a ceux qui nous vouloient faire croire qu’ils étoient pernicieux 6c remplisnbsp;d’héréfie, 6c ne difoient jamais en quoi elles con-ftftoient. Cela n’eft-il pas bien étrange , Mon

plufieurs Peres de l’ordre de contraires fentiments, a croire, en route confiance, qu’il y avoir un v qui n’approuvoient pas vo.'onners que nous les nin cache dans ces Dodrines, ft fobtil qu’inlnbsp;euflions j mais les Superieurs amp; notre Mei-e nous Ie fenfiblement amp; imperccptiblement la communknbsp;permettoient, c’eft pourquoi nous Ie faifions fort cation des perfonnes qui étoienr dans fes fentimentsnbsp;librement,amp; nous y trouvions grande confolation, avec la ledure des livres, infpiroit infailliblement

fleur que ces Peres Spiri'tuels fe fervent de telles tellement cette bonne Mere Prieure, quel’ayanc médiftnees qu’ils veulent faire croire a des filles, laifTée toute étonne'e amp; route renveifée, elle nenbsp;pour empêcher Ie fruit des verités, fous prétexte put garder fon fecret, amp; ayant confiance en moi,nbsp;qu’elles ne font pas capbles de juger des Dodri- elle me Ie découvrit,cherchant a remettre fon ef-ncs? Heft vrai que nous n’euflionspas eu d’eclair- prit un peu en repos fur tout ce que ce Dodeurnbsp;ciflèment, fi ces bons Peres ne nous euffent non lui avoit dit. II l’avoit tellement troublée, qu’ellenbsp;plus parlè de routes ces chofes, que l’on a fait avoit peur d’elle-même, doutant d’etre hérétiquenbsp;Céans, ou l’on ne parle jamais de tout cela aux ou non, a caufe quelle aimoit 6c goütoit fort lesnbsp;filles. Et penfés-vous, M. m’addreflant a M. Bail, livres, 6c quelle recevoit bien de la confolationnbsp;^mbien nos Soeurs ont été furprifês 6c étonnées d’entendre prêcher les perfonnes que ce Pere luinbsp;Ce que vous avés dit au Chapitre: qu’on les avoit dit être infedées de ces Erreurs.

fofréfées d’héréfie, pour avoir Voila-t’il pas qui eft bien etrange, Monfieur? f Mré'fiereUe'^ ^rfonnes fufpedes ? Des quel- amp; n’étoit-ce pas faire Schifme 6c caufer bien de lanbsp;1 * 5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jamais entendu par- divifion dans la maifon, que de vouloir perfuader

r nbsp;nbsp;nbsp;fait tout ce a la Prieure,au defliis de l’Abbeffe, que les livres

‘I’l* R p nbsp;nbsp;nbsp;s • v-ela eft bien etrangq qu’elle donnoit a lire aux Soeurs 6i les perfonnes

qu’elle

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j’avois, a Maubuiflbn, je nynbsp;étantnbsp;trouver

lubuiflon, je ny ferois pas demeurée n venuë fimplemeut pour autre fin nue pour

er moycn d’y faire mon falut ^ amp; jj

AM-JiAW kM.4.^. nbsp;nbsp;nbsp;____ _ nbsp;nbsp;nbsp;_

_____

trouver nbsp;nbsp;nbsp;^gtourner dans la Mailon d'ou je

“¦ nbsp;nbsp;nbsp;Mr. de auffi facijenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1’Abbé de Chatillon , notrc

^ rt^mind-i a notre bonne Mere Pn 'pjj^^oieoc fuis fortiC) q

Bnbry nevous-a-r-ilpomtdit etr nbsp;nbsp;nbsp;.épondit: ^“P|‘'Ss’un peu avant ma profeffron, poOT fqa-

amp; cevemn cache, jpi nbsp;nbsp;nbsp;,^ousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•„ défirois retourner, pour merendrelafor-

autres hlles ne pouv r nbsp;nbsp;nbsp;-

tés ? Monlieur de Contes m’écoutoit fort attend vement, amp; il me dit: cela efl: étrange. Monfieurnbsp;Bail me dit la même chofe en hauüant les épaules.nbsp;amp; contintiant a parler a M. de Contes, je lui dis:

autres hlles ne pouvions pas le nbsp;nbsp;nbsp;tie facile;

cue bien furement ces nouveUes J..lt;ogc nbsp;nbsp;nbsp;aue ü f’en avois envte, il n’étoir n^ic

routes remplies nbsp;nbsp;nbsp;J^effets ^ansquot;quot;ifs per- parlafl'e pour cela, qu'il lui fuffifok que jefia^un

quejele leconnoitrois paM^^ Cette bonne Mere clin d’cei , que je fgavois bien cc pouvoit fonnes qui enecoient enta . gJq^g chofe, faire fije Ie voulois.

Vir 11 elf vrai, Mr. pentendis bien ce quilvou-o „r car u nbsp;nbsp;nbsp;“''fau’ilvous repyoienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' i- .g. gj j’entendis par fon entretien qu’il

rSement,ma nbsp;nbsp;nbsp;parnenfé que peut-être par quelque refpedf ‘

• ‘‘c?rquot;n SenTtLt dft, tL dit. Je lui Mr.de Contes me dit: il k pouvoitfaire étant Superna Soeur, nbsp;nbsp;nbsp;^„pnnifau’ilvous renvoie neur. H eft vrai, Mr. j entendis K!-..-.„.’u ,;i..

'“i 'n ar nbsp;nbsp;nbsp;rnain, je n’Ófcrots demanferde''f^rde

grandemen ^£, nbsp;nbsp;nbsp;’ défesperées, qui font fon. C eft pouiquot en Ie remerciant trés hum-

feparees des Sacrernents K nbsp;nbsp;nbsp;pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;blement de fo bienvei lance, je lui dis que j

elles? Ma Mere, V rnipuxau’ilme futpof- toujours Soeur Candide, plus Céans encore raffurai la Merenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pis demeurer^la: Maubiflon: que. Ir J avots envie de me retir

“¦It-,,'! nbsp;nbsp;nbsp;P»?S, po»- fs-vo» oe 1» «TKlKhl“:,l=nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'«

hu-cette Mai-

que j etois qu’anbsp;retirer,jenbsp;je Ie dirois tout ou-

‘OueVen parlerois a autres Peres, pour fqavoir nbsp;nbsp;nbsp;^ Mere Angelique, fans .^e captiver

pnif voir je lui demandai foti fent nbsp;nbsp;nbsp;‘ . jgi uue Dieu. Madame de MaubuiiTon de

r„l fSX» nbsp;nbsp;nbsp;auir. ,c, „OP p„ro„„o po», fs»-

.p’ik étoienr bons. Je lui racontai ‘e® nbsp;nbsp;nbsp;voulois point retourner.

de M. l’abbé de Barbry nbsp;nbsp;nbsp;dim nous Monlieur de Contes: voila qui eft bien, ma fole.

nous releva de tout ce qu il nou nbsp;nbsp;nbsp;^ Maubuiffon bien mfor-

v?s'ori?“ouvoitlire’ que pour lui il n’y avoit nbsp;nbsp;nbsp;“oi je puis vous affurer, Mon-

rien trouvé a redire amp;c. ' Cela calma un peu les K. nbsp;nbsp;nbsp;ai appris qu a bien garder Ie

uaiia la mauon, paree queplulieurs des fiJlesayant la Conlcience fort tendre , 6c ayant fort gouté routes les veritC's qu’on leur prêchcat amp; les livres, eu-rent crainte du ventn cache qu’on leur difoit nenbsp;pouvoir être eonnu, ce qui les troubla.

Après tout cela, Monlieur, m’addrelTant encore a M. de Contes, je fuis venuë Céans, il y a i?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J cnci

ans que fy nbsp;nbsp;nbsp;été 3. ans au noviciat avani Maftonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦gt;

efprits, mais cela n’empêcha pas que les difcours “eur , ^ 1 nbsp;nbsp;nbsp;^^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des Vertus Religieulés: on ne

de M ’l’abbé de Barbry ne caufaflent bien du ma « “ Lftruh Amais d’autre chofe. dans la maifon , paree queplulieurs des fillesayanr nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dit a Moilfreur Bail: Ecti-

ves, Monlieur, il faut écrire cela. MonfieumBail ayant pris la plume écrivit environ quatre lio-ncsnbsp;qu’il me pafla pour ftgner.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°

Pendant qu’il écrivoit j’entretenois Monlieur

------ -------- que j avois trom

)n, de la bonne conduite, de l’uaior Je ne penfaipoint a lirece que Monlieur Bainbsp;écrit, j’éioisfi-''- ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

ALJia nbsp;nbsp;nbsp;j jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y V

que de faire profeflion.

D. Etes-veus done alTociée, malille?

R. OuijMcHi PerCjpar la grace de Dieu. Puis

’avois trouvé a la nion amp;c..

^_______________Bail avoit

, ^ ^ -Ife d’en être quitte, amp; de n’avoir point cté ipterrogée fut les points de la fol parnbsp;Mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mon-

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Interrogatoïfes des quot;Religieufes de Port-Hojial en ï66l.

94

IX. Monfieur Bail, que Je me retiraibien vice fansqu’ils Interroga- m’euflènt fait aucune queftion.nbsp;toire.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

DIXIEME INTERROGATOIRE.

J^a Sceur Catherhie de Sainte Vlavie i^PajJard.) Ma’itrejfe des Enfants.

A Prés lui avoir demande fa bcnediótion.

D. Quel %e avés-vous, ma fille.?

R. Cinquante deux ans, mon Pere.

13. Cotnbien y a-t-il que vous êtes Religieuiè} R. Trente trois ans, Mon Pere.

D. II y a done long-temps que vous êtes dans Ja Maifon }

R. Mon Pere, j’ai fait ma profellion dans un autre Monaftere.

D. Et OÜ

R. a Gif, mon Pere.

D. N’eft-ce pas line bonne Msifop de Saint Eenoit? d’ou vient que vous eii êtes fortie.^

R. Mon Pere,j’avois été Céans a 1’age de if. ans. Y ayant eté 15, rnois par une precipitationnbsp;d’etre Religieufe, amp; croyant par fimplicité quenbsp;routes les autres Maifons eroient femblables acel-fords pour aller a celle ou je croyois le devoir etre plutot patce que j’en avois grand délir.nbsp;D: C. Combien y avés vous été ?

R. Vingt ans, ayant coujours eonferve dans mon cceur ce que j’avois vu dans cetce Maifony amp; jenbsp;I’ai toujours almee amp; eftimée, amp; regvete de n’ynbsp;être pas demeurée.

D. Enfin, comment en êtes vous done fortie? R. Mr. Feron Archidiacre de Chartres quinv’a-voit vuë Céans, vint a Gif, amp; l’ayant été voir, ilnbsp;me demanda fi j’aimois toujours Port-Royai. Jenbsp;lui dis que je l’avois toujours dans le eoeur aveenbsp;le regret de ma precipitation qui m’en avok fairenbsp;Ibrtir. Sur cela il me demanda; lêriés-vous bien-aife d’y retournerJe lui ouvris mon cosur, malsnbsp;que je ne voulois pas y penièr, parccque je croyoisnbsp;la chofe impoffible. Sur cela m’ayant demandénbsp;fi je voulois qu’il me procurat cette grace, je luinbsp;donnai de bon cceur mon confentement. Et furnbsp;ma parole, il fit mon affaire avant de fortir denbsp;Gif.

D. N’étiés-vous point contente dans cette Maifon?

R. Je rellime trés fort, mais je ny trouvoispas ce que j’avois vu en celle-ci.

D- Ne vousa-t-on jamais entretenuë de tout cs, ^^^^oufieur Bail vous a dit ce matin?

fravé nbsp;nbsp;nbsp;Pere, c’eft ce qui m’a fort ef*

ra^e. jamais je n’ai entendu parler en tels termes.

D. Mais dites-

vous vrai?

^m T nbsp;nbsp;nbsp;II eft bien vrai qu etant en

core a Gif, apresque jefusrefoluë de venir ici, plu-lieurs perfonnes me dirent quaniücêde cliolésdela jnaiamp;n, paur raen detourner^.

D. Comment putes-vous done demeurer ferme X, dans votre réfblution?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Iiiterroga-

R. Mon Pere, corame j’avois vu le bon regie-ment de la maifon, je ne pouvoispasmeperfuader qu’il y put avoir le mal qa’on me difoit: car Tonnbsp;me dilbit jusques-la que je pouvois bien coramu-nier avant de partir 6c que ce feroit pour long-temps. Enfin je penfai que je verrois bien fi cenbsp;que l’on me difoit étoit veritable, amp; que fi celanbsp;ecoit je pourrois bien revenir.

D. He bien, pour votre Communion comment cela fe pam-t-il?

R. Mon Pere, étantdans la maifon, je témoig* nai le défir que j’avois de faire un renouvellement jnbsp;I’on me dit qu’il n’écoic point néceffaire: je per-fiftai a fupplier que l’on trouvat bon de me donnernbsp;cette latisfaclion. Voyant mon défir, Pon mcnbsp;l’accoi'da.

D. Combienfutes-vous,mafille, parlésfranche-ment ?

R. Mon Pere, je fus bien furprife,paree qu’au bout de ly. jours, que j’eux commencé mon renouvellement, l’on me fit communier, ce qui étoitnbsp;bien contraire a ce que l’on m’avoit dit.

D. Votre confe/Tion étoit-ellegénérale?

R. Oui, mon Pere. Ils fe regarderent l’un Fau-tre, amp; me dirent: voila qui,eft bien, ma fille.

D. Mais dites-moi en véricé, ne vous a-t-on point parlé de routes ces cholés depuis que vousnbsp;êtes ici?

R. Non, mon Pere.

D. Mais dans vos conférences ne vous en parle-t-

on jamais ?

R. Non, mon Pere, l’on ne nous parle que des leélures qui fe font dans le général amp; dans lenbsp;particulier.

D. Ne vous a*t-on point donné des livrespour vous infiruire fur ces matieres.?

R. Non, mon Pere.

D. Dites-moi, quels livres avé.s-vous lu?

R. J’ai lu tous les Tomes de Grenade, lesceu-vres de M. de Geneve amp; de Ste. Therèfe. Ils Ie regarderent amp;. dirent; voila qui eft bien.

D. Enfin vous n’ayés done point eu de peine fur la conduite depuis que vous êtes ici?

R. Non, mon Pere, je n’ai eu que de la joie.

Au commencement que je fus dans la maifon, un. bon Pere de FOratoire,qui m’avoit toujours conduite, preiioit la peine, de me venir voir, afin quenbsp;je pufié lui dire fi j’avois quelque peine a demeurer. Notre Mere a. toujours eu la bonté de inanbsp;permettre de le voir feul. Je ne lui ai jamais té-moigné que de la joie amp; du contentement.

D. Allés-vous fouvent a confelfe ?

R. Tous les 15. jours 6f plus fouvent fil’on an . abefoin.

D. Communiés-vous fouvent? nbsp;nbsp;nbsp;,

R. Tous les Dimanches, les fetes, les jeudiS5 quelques autres jours de devotion, de plus on ienbsp;marque tous lesquandetne du mois que ion aregij

queR

-ocr page 147-

ïnterrogatoires des 'Reltgirufes de Port-'Royal en x66t '.

imesr. nbsp;nbsp;nbsp;grace de Dieu; comme par Example ü ce qui me faifoit obferver les chofes davanta^e-

JiUerroga-pQp^^ éte baptifée ie T- ou ie lt;gt;. J on fe marque maïs voyant que Ton avoit attention

tous les mois Ie même quantietne, amp; notre Mere moindres Cérémonies del’Eglife ,Vnf nbsp;nbsp;nbsp;aux Interrogi-

en marque auffi tous ks jours quelqu’une. ^ fatisfaftion indicible, laquelle m a touiou^'^”^^

D. Comment tout va-t-il dans Ia Communauté ? nué depuis. nbsp;nbsp;nbsp;conti-

n’avés-vous point de plainte a, faire de perfonne? M. de Contes fe tourna vers M. Bail amp; jy; h-R. Non, monPerCjtout va parfaitementbien. avés-voiis quelque chofe a lui demander? nbsp;nbsp;nbsp;* ’

C’eft une union, une charité amp; une bonté (i grande, nbsp;nbsp;nbsp;II penfa un peu, amp; puis me demanda;

que Ton ne peut fe plaindre de qui que ce foit. nbsp;nbsp;nbsp;D. Pourquoi ya-t-ildesperfomiesquifeperdent?

D. Mais cette cordialité ne dégénere-t-elle R. Heias! je ne fqa j ni même ce qu’il vous point en une certaine molelfe qui fait des amities faut répondre. Ce^que je penfe,c’eftquecesperfon-particulieres amp; que Ton fe communique les unes nes s’aimantcux-mémesamp;aimant auffi les honneurs

aux autres trop facilement ? nbsp;nbsp;nbsp;1 eurs plaifis, amp; les richelïès plusqu’ils n’aiment Dieu*

R. Non Mon Pere,ronne parle pointCéans, iis ne fe veulent poimjaire la violence néceflaire n oon’/ofl rips chofes néceiïai” pour garder la loi de Uieu. Jg yg ----^—


K. j.NOn, ivion rcic,i OIJ (------r- -

hors Ia conférence, fi cen’eft des chofes néceifai-res pour fon obéïüance. A Dieu ma fille.

ONZIEME INTERROGATÜIRE.

X^a Steur Franyoife de Sainte Claire [Seulain) Célériere.


115 IIC IS. nbsp;nbsp;nbsp;--i

pour garder la loi de Dieu. li je vous réponds bien.


, mais eft-


pas memc


ce qu’ils n’ont pas


'D. He! óui, oui, la grace .i’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

R. Je crois quoui, qu’ils 1’ont, mais qu’ils y réfiftent par 1 attache qu ils ont a fuivre leur cupi-dité amp; leur convouife. Enfuite il me demanda ce

quejecroyoisdul ape, amp; celailme voulutpar-

ler de quelque diltmction, mais comme je n’enten-t, ' ovnir demandé la bénédiaion, Mr. de dis pas trop bien ce qu’il voubit dire amp; que jene A Conterme St hé bien' qu’avés-voi.s de voulo.s pas k faire repeter, je ki répondis fansnbsp;Contes me ent. ue.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;unbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m’arreter au detail : que je crovois hup l’Pplirp

‘’¦¦'n t SS-vo!^ p»i cequeYOas powés? qoelque chofc, .1 611o.t s, nbsp;nbsp;nbsp;e.

r' Oui, cemefemble, maïs ma negligence -----_—__

DOUZIEME INTERROGATOIRE.

être, ayant été trente ans auparavant dans une

autre maifon. nbsp;nbsp;nbsp;_ ^

D. Ou eft-ce ? R. A Laon, mon Pere.

D Quoi en l’ordre de Ciceaux. ^

R. Non, mon Pere, a la congregation.

Ho! cette maifon eft dans Ie declin.

R. T’en fuis fortie comme elle commenqoit.


quot; Andilly)

DAbord que jentrai, Monfieur Bail dit ^ Monficur Ie Doyen mon nom, amp; que j’é-tois Maitrelfe des Novices amp; Soüprieure.

Monlteur Ie Doyen. Combien y a-til que vous avés la Charge des Novices ?

R. J’en luis lortie comme eue cumuicn^un. R. II y a deux ans amp; demi que jel’exerce Céans, D. N’avés-vous pas entendu parler de tout ce que amp; je 1’avois fait a peu prés autant a Port-Royalnbsp;l’on dit avant que d’etre Céans.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des Champs, avantqu’on me fit revenir ici.

R- Oui, mon Pere, amp; même j’avois eu lacu- Enfuite ils parlerent enfemble de ce que j etois '¦loficé de lire plufieurs libelles fur ce fujet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1’ainée des filles de Moniieur d Andiüy 6c autres

Ö. Ï^’avé.'ï-von.q noinc eu de neine d^y entrer ii chofes iur feijer, amp; Monneur de C^ontes die a


___________-- nbsp;nbsp;nbsp;. ¦’'Néans OUnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tu.uiguc jen aois iqavoit plus

die il me permit de feite une nbsp;nbsp;nbsp;pjeine- qu’une autre i,fi ce n eft, Monüeur, qu’ii caufeque

ie fus un mois, dans kquel “oquot; ^ difoit étoit je n’ai Jamais bougé de la Maifon, je n’y ai pas ment convaincu que tout ce qnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apprendre beaucoup de chofes; car on n’y par-

fauffeté amp; menfonge. nbsp;nbsp;nbsp;^tes n’avés-vous Ie jamais de cela, celles qui viennent du monde

M. Bail. Et aepms nbsp;nbsp;nbsp;chofes?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;font incomparablement plus inftuites que nous.

point enttendu pariet de o ^ g^^ys^oysavés H dit auffi en foürianf. hé bien ! nous alk

^ R. Non, ProrÏravTnt%navois beaucoup yon^ce que jous fqavés. Je lui dis-, Monlki ht. Et comnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;---------


dit. Et comme auparavant j’en avois beaucoup voir ce que vous fE'quot;quot;-

entendu parler, il men revenoit quelque chofe j’ai déja eul’honnn,v nbsp;nbsp;nbsp;5

dans Tefprit, avant 1’engagemen: de la profeffion, autre fois mais nbsp;nbsp;nbsp;vous une

^ nbsp;nbsp;nbsp;°nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;N2 ’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans une occafion plus fa-

vora-


-ocr page 148-

9^ nbsp;nbsp;nbsp;Interfogatohet des quot;Religieufes

XII. vorablequs celle-ci, puis qu’il s’agifToit de donner Intelroga- gloire a Dieu amp; de rendre témoignage d’un tnira-toire. cle.

Monfieur Ie Doven. Penfés-vous que ce quc ,nous faifons ne doive pas être a la gloire denbsp;Dieu.^ Je l’efpere bien, moi, que tout eed reuf-/nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lira a la gloire de Dieu, amp; a ceiie même de vocre

maifon ?

R. Je ne doute pas, Monfieur, que Dieu ne tire la gloire de tout. Mais en vérite jc ne tn’ennbsp;promets ^r^dres pour nous en ce monde; car j ainbsp;ffrand-peur que ceux qui ont commencé tout ceci,nbsp;ne fe contentent nullement d’apprendre la vériténbsp;par vous, paree que ce n eft pas ce qu’ils cher-chent.

Monfieur de C.ontes. Et li Dieu veut que vous Ibyés affligées, ne Ie voulés-vous pas bien glori-fier par la }

Dc tout mon coeur, Monfieur, c’eil: ce qui nous foütient amp; nous confole dans tout ceci.

D. Combien êtes-vous de Sceurs Religieufes ?¦

R., Monfieur, nousne reftons plus que trois, de fix que nous étions, les trois autres lont mortesnbsp;dans la Maifon, done deux étoient Religieufes.

D. Combien Monfieur votrePerea-t-il de Sceurs ici? n ya-t-il que les deux Meres?

R. 11 n y a plus qu’elles deux.j maiselles ontaufli éte lix amp; tOLites Religieufes.

D. II feut avouer que Dieu a rendu votre familie une familie de Bénédidtion.

R. Nous en fommes bien obligees 2i fa miferi-corde, Monfieur, mais cette bénédidtiqn de Dieu ne nous met pas a couvert de la malédidiion desnbsp;hommes.

Ils en rirent tons deux, amp; Monfieur Bail me dit: or fus, or fus, il feut avoir patience, vous for-tirés de rout ceci auffi éclatante que Tor fort denbsp;la fournaife.?

R. Je ne demande a Dieu, finon que cela nous t-ienne lieu de'penitence. Enfuitc Monfieur Ienbsp;Doyen me demanda ce que j’avois a dire de moi-même. Je lui dis deux ou trois fautes, amp; puis ilnbsp;me demanda des nouvelles de la Communauré amp;nbsp;fi je n’y voyois rien qui n’allat bien.

R.J’en fuis li excrêmement édifiée, particuliere-ment depuis tout ccci, que je ne vous fqaurois dire . combien je l’aime. II me femble que jamais ellenbsp;ne fut fi bonne que depuis qu’on lui fait du mal,nbsp;jamais il n’y eut plus d’union, plus de charité,nbsp;plus de foumiffion amp; pkis de paix qu’a cette heu-re. C’eft ce qui nous fait plus efpérer que Dieunbsp;nous protégera.

Mais encore, fcavés-vous en particulier dé quoiil s’agijpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

dites que vous êtes affligées, amp;

Dien' eft

!es «ux doftt on

de Fort-Rojal eft i^d’i.

R. II y a long-temps, Monfieur,que j’entends XIL

parler qu’il ya bien des conteftacions amp; des difpu-Interrogates entte les Sqavants; qu’on prétend qu’il fe for- toire. me un parti d’hérétiques nouveaux,amp;qu’on veutnbsp;qüe la plupart de nos proches y foient engagés, amp;nbsp;je n’ai pas pu ignorer bien des chofcs qui fe lontnbsp;laites contr’eux depuis tant d’années fous ce pré-texte.

D. Hé bien! maisdites-nous,qu’avés-vous ouï dire de tout cela.^

^ R. Monfieur, j’ai ouï parler de cinq propofi-tions CQadamnées, qui lont bien du bruit, amp; mon Pere même me l’adit.

D. Et nous dirés-vous bien ceque c’eft que ces propolitions ?

R. Je vous aflure que non, Monfieur, amp; que je vous ai dit tout ce que j’en fgai, quand je vousnbsp;ai dit qu il y en a cinq : car je ne fcai ce qu’ellesnbsp;contienuenc, èc je n eiitends rien aux. matieres denbsp;ces difpuces, dont oniie nous a jamais entretenuës.

D- He bien! quand on vous a ditque les efprits étoient partagés, amp; qu’on vous a parlé de ces pro-pofitions, ne vous êtes vous point portée a quel-que complaifance de ce cóté la ?

R. Complaifance, Monfieur I pour des propofi-tions condamnées ? Comment en aurais-je pu avoir?-car je n’ai pas plutót fqu qu’il y avoir cinq pro-pofitions qui faifoient du bruit, que j’ai feu en même temps qu’elles étoient condamnées, amp; lesnbsp;feacbant condamnées, je ne les ai pu regarderquenbsp;comme des Erreurs, que j’ai rejettées de tout monnbsp;coeur, comme je rejette tüutes les Erreurs quc l’E-glife condamne.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

D. He bien! mais revenons ace que vouscro-yés fur routes ces chofes, done on vous foup-. gonne.?

II dit cela gaiement, amp; je lui dis de la mcrac forte; Monfieur, voici Mr. Bail, a qui j’ai dejanbsp;dit il y a quelque temps, qu’il répondroit de ma foi,

amp; que je ra’en prendrois a lui, fi l’on y troavoit a . redire, car il y a long-temps que j’ai paffe par fon .

Examen. Ilsfeavoienttousdeuxqueje parloisde cc qu’il m’avoit autre-fois interrogée, quand je prisnbsp;1 habit.

D. He! mais il ne répondra pas de cela; car il ne s’.agiflbit pas alors dc votre foi, mais bien denbsp;votre vocation Ha Religion?

R. En vérité, pardonnés-moi, Monfieur , il s’a-gilïbit auffi.de ma foi; car comme Monfieur (re* gardant Monfieur Bail) nous a dit aujourd-hui..nbsp;qu’il ne ne- nous fervoit de rien d’avoir d’ailleurs,nbsp;beaucoup de vertu amp; d’etre bonne Religieufe, finbsp;nous n’avions une foi faine amp; entiere, il falloitnbsp;done que Monfieur s’affurat de la mienne avantnbsp;que de me confeiller de l’être, amp; je ne doure pasnbsp;qu’il ne fut alors content de tous les deux, je disnbsp;dc ma vocation amp; de ma foi j or on ne tn a riennbsp;appris depuis, que je ne feuffe alors.

D. Vous avés ouï, ce qu’on vous a dit ce maltin, quelle eft votre penfée fur celar .

R.

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, T. nbsp;nbsp;nbsp;de Fort-Royal ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;w\\

Uterregatokes des nbsp;nbsp;nbsp;^ H y faut aller par kcroix,6c on nous ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦

iWieur, nbsp;nbsp;nbsp;qu’unnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;co;^Pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Imenosa-

XTT. R, Je vous ®?g ^i’heutequejemy nbsp;nbsp;nbsp;jyjr. Bail. Ce n’eft pas pour vous faire foufftir ,^0'’^®*

Interroga-tonnerrefur nbsp;nbsp;nbsp;• tanCurpnfe que ce .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour vous délivrer d’un grand mal,qu’on

toire. nbsp;nbsp;nbsp;moins, «e nr a^onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3 routes etour nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de votre foi ?

vérité, ’^f”nous’n’entendimes de parciUes cho v t nbsp;nbsp;nbsp;dejoger de votre intention,

dies, ja»'®® nbsp;nbsp;nbsp;“ gt;J-Sviciat que ie viens de quit- K. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Y)is\x quetous les autrcseneuflcnt •

figt; Tl”S™é ou-le’» lU r. d'B tr' ï‘'i.S‘bte' vo2 .VÉS hn voi, bienckire-ter, en eft ü ^ ^ 1 1-on’^les cotnparoiflent de nbsp;nbsp;nbsp;d ^ql faut que tous ceux qui ont i ¦

ront parler quand tl taudia qu eiLs nbsp;nbsp;nbsp;u qu ü.

ici.

¦ ¦ nbsp;nbsp;nbsp;• ^„vnnni done? •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ „ronedecondamncr dcquidit•.

D. hé! pourquoi, p B nbsp;nbsp;nbsp;furpte-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;veucnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;je %rrai;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;on n’cn a pasnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ufé de

ïgt;' Hé' Monfieur, qui a-t-ü dePquot;quot; je nbsp;nbsp;nbsp;je defcendrainbsp;nbsp;nbsp;nbsp;öc je vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

a v*vw _______

paix amp; un oubli Géncïamp;l du monae, ______

plus qu'a jouïr du repos oü Dieu les avoir mifes Mr. Bail, c eu ------- w.

dans leur retraite, amp; a fe preparer pour entrer dans que nous failbns préfenternent un autre repos eternel quand Dieu les y appelle- R. Oui, Monfieur, nraison n’''nbsp;roit, amp; tout d’un coup on leur vient parler d’A- cé paria, l’on nons a prémiéremennbsp;nathêmes, on leur fait voirqu’elles font Ihr Ie bord, puis on nous va faire notre procésnbsp;OU déjadansleprécipice de i’héréiie. ^ieft-cequi Mr. Bail. onne vous con'dnbsp;n’auroit pas peur? on les compare4 Sodome amp; faut voir?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;darnne pas. If

a Gomorrhe, a des M.^iciennes, aux poflèdecs R. C’eft bien ce tne fèmhl

d’Auxonne, cela n’eft-il pas cap.able de lurpren- que de nous avoir trailer ¦ nbsp;nbsp;nbsp;condamner

Ire tout de bon? nous neIgavonsounousenfom- capables de corronrpre ^ nbsp;nbsp;nbsp;des perfonnes

routes celles que nous nbsp;nbsp;nbsp;otanc

..„ nbsp;nbsp;nbsp;ou’on L’ ™nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

nanra des hUcs «^'?’fquot;au‘'mond^^^ ne nbsp;nbsp;nbsp;^

'a pas commen-

amp;

dre tout at uv^... —.

tnes. nbsp;nbsp;nbsp;__

M.Bail.Ho! maiscelancfe die pas parcompa- un fcandale auili public ou’ V----

raifon, j’ai voulii feulement vous faire voir com- nbsp;nbsp;nbsp;Monfieur le Doyen D'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

• 1-tm^kIa rSrhe oar tous moyens de per- '

M. bail, riu . --------

Ttiifon ^ j'3-i voulu fculcnicnt vous faire voir corn- iviunficun ix, me quoi le Diable cache par tous rooyens de per- tes chofes j mats dices-;

dre les perfonnes Rqligieules ? nbsp;nbsp;nbsp;fenciinents fur coutes

'• nbsp;nbsp;nbsp;1—biennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ n,rlé ci

bioniictii 1C 1—A'

iche par tous moyens as pei- tes chofes; mais dices-nous un ‘^^quot;nohre tou-

_ ^ -------- igieulès? nbsp;nbsp;nbsp;fenciinents for routes les opfoiom ‘

Mr. Je vous ai fore bien compris mais cela Bail vous a parié ce matin? 1’°”'^,”^’™'' n’empeche pas, que cela ne nous ait cte dit a nous qu’il ne m’en allat nrarquer que'emunf'^d”^'^?!^’'

amp; a notre fojef, amp; qu’tl ne foit trés vraiquel’he- qu’il avoir raifes, quoi que trés Catholio^ ^^“es rt'fie dont on nous accufe ne foit un crime plus rang des plus damnabies Krreurs. C’eftnbsp;grand que tous ceux-la. C’eft pourquoi vousn’eus- je pris vitement la parole amp; foi jj^. POurquoinbsp;lies pas eu tort de faire la comparaifon,s’iictoitvrai Qiioi, Monfieur, eft-on en peine l r •nbsp;que nous fuffions coupables.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;inenrs nous aurions d’une nerfoni, ,fonfi-

M. Bail. II eft quelquefois befoin d’etonner au comme Monfieur nous la die ce miu'quot; » commencement, afin d’émou voir? _ crois point que-Dieu foit mort poinmoi-^^puisnbsp;R. Om, Monfieur, mais les remedes quin ont qn’il n eft pas more pour tous les hommes ’pgt; cnbsp;.ued’émouvoirfonttréfoou-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v* ^s kuver poumi^

Mr _Baii. Vcyes-vmsS. Paul? il émtfévcremcnt, rois feulement répetef ccla fans hwJeui^

amp; il^ dit apres: qu u n eft point tache d avoir at- Kfr. Bail. Croyés-vous done que Jefu,-Chria tnfte ceux a qui ilecnvoit, paree que leur trufeile eft mort pour tous les hommes.^nbsp;ics avojt excues a la penitence.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R. Oui, Monfieur, amp; je aois qu'h «V a point

K. II avoit grande raifon, Monlieur, il les re- dc plus grand crime que de deféspérer de fa mifé-dn mal qui étoit bien grand amp; bien effeftif, ricorde en quelqiie état que I’ou foit. Conne'^^’'’’^^‘i^^ grace de Dieu,celui qu’on foup- Alonlieur le Doyen. Mais ft Dieu vous avoirnbsp;^ fft point, amp; on ne laifle pasd’y vouloir révélé que vous n’etes pas du nombre des

remedes auffi violents. ^ nbsp;nbsp;nbsp;ftinés, que repondriés-vous?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ prede-

ivrr.iepoyen.Vousnevoulésdoncpas,accqucje R. MonGeui: je n’aime noint a r vois, quon vous acufe amp; qu’on vous foupsonne ? chofes impoflibles Dieu eft trnn kr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^es

tonic pour uiic onuic qu li 1 Monfieur le Doyen. Mais encore, que diries-

fotiftrir, mais n en-u nbsp;nbsp;nbsp;n— i „

Phéréiie, Ü n’eft pas permis a un Ca-A... A......ft. fins fp derendre.^

il s’atiit de 1'herene, n nv.,- j.-.-- r--------

tholiqued’en étre accufe fans fe défendre? nbsp;nbsp;nbsp;vous?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- -

Mr. le Doyen. 11 pft vrai, mats f. Dieu veutvous nbsp;nbsp;nbsp;R. Monfieur, je dirois que la revelation feroit

fairefouffrirquclquechofe,vouscnplaindres-vous? uneillui'ion. nbsp;nbsp;nbsp;^ a rev ation leioit

vous feriéstropheureuLdaDS la vie qu-vous menés? nbsp;nbsp;nbsp;^ Monfieur le Doyen. Mais pourtant dites unc

R Sans doute, Mr. qu il n eft pas i ailonnable que reponte ?

nous prélendions de pafler dun Paradis dans un R. Je fgai trop, Monfieur, ce que je devrois

N 5, nbsp;nbsp;nbsp;dire,

chofe, Mr. jevoadrois étre les antes de defefpoir je ne mLll capable de fouamp;ir mais n eft-il pas vrat que quaiid reponfe pour une chofe n,.gt;inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;point de

- ’ nbsp;nbsp;nbsp;rherdie, tl n’eft p-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Ca- ^Monfieur le Doven Z

o.ui. IVlals AnrA,vA nbsp;nbsp;nbsp;.t; •

-ocr page 150-

9? nbsp;nbsp;nbsp;Interrogatoires des Religkujës de Vort-Royal en 1661.

XII. dire, amp; ce qu® je devrois feire; car je fents bien de tour ce que j’en crois, afin d’en pouvoirrépon-Interroga- qu» je dirois k Dieu: mon Dieu,quand vous me dre fincéremcnt fi on m’en interroge, amp; qu’on Interroga-toire. devriés perdre, je ire 1’aifferai pas de vous aimer juge fi jene me trompe point. nbsp;nbsp;nbsp;toire.

de tout mon ccEur toute ma vie. Mais jamais je C’eft bien fait, dites-nous cela ne fuppofe ce qui ne peut être. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je m’en voulus excul'er difant qu’il me lèm-

Monfieur Bail. Voila une bonne réponfe. N’a- bloit que cela n’etoit pas néceffaire, amp; que Mr. vés-vous pas lu'dans les excercicesducceur, que je Bail ccoit fatisfait, mais il me prefla deux' ou troisnbsp;vous ai donnés, queleDiable déguiféen Anges’ap- fois de dire ce que j’en avois penfé, je lui dis donenbsp;parut une fois a un bon Religicux, amp; lui dit cela ? tout de liaite;

xir.

^ Mr. Pour ce qui eft du péché originel (puisque c’eft par la que Air. Bail a commencé) j’en croisnbsp;ce que l’Eglife en crok: que tous les hommes fontnbsp;tombés en Adam, qu’ils naifl’ent tous Crimineis

R J’ai fipeudeloiurque je nel’aipas encore lu.

Mr. Bail. Oui, d s’apparut a lui amp; lui dit. Tu te donne trop de peine les penitences lont inutiles 1

car auffi bien tu es reprouve.^ nbsp;nbsp;nbsp;________ ________^ ^

D. Ho! Monlieur, quelque deguifé que fut Ie amp; condamnés a être éternellement féparés de Dieu : Diablc en Ange de lumiere. Je Ie reconnoitrois que dans cette condamnation générale Dieu parnbsp;bien-tót a fa parole, ce mé femble,s’il me venoit fon extréme charité pour les hommes a envoyélönnbsp;dire celanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ fils dans Ie monde peur les racheter par fon fang:

Air. Bail. Ho! mais fqavés-vous bien farepon- Que Jefus-Chrifl: ayant oiïêrt fon fang amp; fa vie fe. Elle eft belle: ft Dieu me veut damncr,je ne pour tous les hommes, Ie mérite de Ibn fangn’eftnbsp;laiflérai pas de faire tout Ie bien que je pourrai, applique pour les fauver qua ceux qui en re^oiventnbsp;afin qu’il ne me damne au moiiis quepour de bon- Ie baptême (je vis ici que AI. Bail avoit envie denbsp;nes ceiivres.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m’interrompre mais je me hatai d’achever ce que

il ne leur manquera pas amp; leur donnera routes les graces neceffaires pour leur falut. Al Bailm’inter-rompit ici amp; medit;

Et a ceux qui ne font pas baptifés, Dieu nc leur donne-t-il point des graces.^

R. Cette réponfe,Monfieur,eft digne de celui je voulois dire) que tous ceux qui, par larégéné-a qui elle s’addreffoit; car comment luppofer que ration du baptême font dévénus les enfants de Dieu, Dieu , qui eft la Souveraine Juftice, condamnera ont droit de s’addrelfier a lui dans tous leurs be-quelqu’un pour fes bonnes oeuvres.^ (Mais cela foins, amp; de s’attendre que comrae un bon Pere,nbsp;etoit bon pour confondre FAttifice du Diable.)

Je vous affure, Monfieur, que fi vous avés defl'ein de nous porter a avoir grande confiance en Dieu,nbsp;vous avés fujet de devoir être fatisfait de nous: carnbsp;il n’y a rien qu’on nous recommande tant, amp; denbsp;lt;^uoi nous inftruiiions plus les novices, que de ic K-. Je^ prie Uieu pour la converfion de ceux la-tenir toujours ferme dans la confiance amp; 1 elpe- afin qu après avoir éte rachetés d’un aufii o-randnbsp;ranee en Dieu, amp; de ne fe troubler jamais, non prix,qu’ell:lefang de Jefus-Chrift, ilsn’enpadentnbsp;pasraêmedeleurs tentations amp; de leurs fautes, dont pas le fruit, amp; que Dieu leur donne la lumierenbsp;dies doivent s’hurailicr, mais non s’en inquiétter. de la foi pour les amener au baptême, paree quenbsp;Mr. Bail. Ho! que eda eft bicn! croyes-vous fans le baptême SchorsdeTEglife, ils ne peuventnbsp;quel’on puifiTe rélifter a la grace ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;être fauvés. Et il n’y a fi méchant au monde de

R. Que trop, Monfieur. Je veux dire que je qui je ne croie devoir demander la converfion,en fqai qu’on ne lui rcfifte que trop fouvent. vertudufangde Jefus-Chrift, juif, Turcoupaien,nbsp;Air. Bail Ecrivit ceci. Mr. le Doyen le voyant tel que vous voudres, de vingt ou vingt cinq ansnbsp;t'crire foi dE- qu’écrivés-vous de tout cecicaren qui a de la raifon.

voila unt' qui vous en debitera bien. ^ nbsp;nbsp;nbsp;D. Dieu ne lui donne-t^Jl point de grace pour

R Je VOU.C' aflure Monfieur, pardonnés moi. faire quclque bien qui I’achemine a quelqu’autre fi iMonfieur Baii ne m’accorde que ce que je foi ai grace, amp; a la foi ? ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Dieu la converfion des infidelcs, il fqait blende quels moyens il fe fervira pour les y faire arriver.

Mr. le Doyen. Mais en efFet qu’a-t-elle a faire de fqavoir comment Dieu le fera, elle prie qu’il lenbsp;falfo, c’eft afl'ez.

Mr. Bail. Oh! il eft vrai, elks n’entendent pas tout cela.^

Non, Monfieur, amp; fi j’ofois en prendre la liberte, je vous dirois une penfée qui m’elt venue la defl'us.

Ils me dirent tous deux de la dire. ^

C’eft, Meffieurs, qu’il me fexnbie qu il elt bien

impor-

_____ nbsp;nbsp;nbsp;_ 1 que jenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

terroger fur les trois fymboles ou fur le Catéchis-de Mr. de Paris: car je iqai dans cela ce que je dois croire, mais de routes cesautres chofes, je n’ynbsp;^''“^Erois rien Ac.cela m’embarafl’eroit Fefprit.

. , Hoyen. Hé bien! vousaves raifon. Surcela ye lui Ü1S pendant ^ue Fautre écrivoit:

Je vous a ure, nbsp;nbsp;nbsp;.rafolue ce

ciann,apres avoir out pariet Mr. BaiLde fondermoi-meme raa creance fur tous les points qu’il nous a naarques, amp; de me drellcr une profeliion de foi

demandé ce matiii, qui eft quil ne minterroge R. C’eft ce quejenefqai point, Mr. amp;ceque point fur des héréfies que je ne fqai point, amp; que je n’ai point befoin de fqavoir, tout ce que jefqainbsp;je ne veux point apprehdre, mais qu’il me propofc eft qu’il n’y a point de falut que dans la vraie foi,nbsp;des vérités Catholiques, jc foi dirai ce que j’yen- dans le fein de FEglife, amp; quand je demande.anbsp;tends amp; ce que je crois. Je Favois prie de m’in

-ocr page 151-

¦ important de prendre garde qu’en voulant retne-Jnterroga- a un mal qui ne fe rrouve point ici, Dieu merci on ne Fy introduife fans y penfer: car ennbsp;faifant' tant de propoficions lt;3c de difficaltés h desnbsp;filles qui n’en ont jamaisouï parler,amp;qui ont éténbsp;nourries daus une fort grande fimpiicité, infenfi-blemenc on leur ouvre 1’efpric a une curiofité quinbsp;eftaflèz. naturelle aux filles, amp; cela eft capable denbsp;leur caulèr mille peines a l’avenir. Elles ne pour-


• , nbsp;nbsp;nbsp;^ Pcrt-RoyaL e» 1661.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5)9

I,,tsrrosato,re^ des Peltgi «J nbsp;nbsp;nbsp;revn amp; y avoient touché. Je dis XIII.

a cela: Je ne f§ai point que Ie Pape Fait cenfiiré, Interroga-mais je fgai qus M. da Paris Fayant approiivé toire. nous ne courons point rifque de fuivre notrenbsp;Pafteur.

Mr. Bail. Je Ie relirai pour voir s’jl eft comtne Mr. de Paris Fa fait corriger. Car il eft a craindrenbsp;qu’il y ait la mointlre chofe de cette Docftrinenbsp;amp; il n’en faut qu’une qtincelle pour^ la rallumer;


- - ‘u mur cela eft fubtil amp; dangereux. Mr Ie Doyen

- I - --.....les livres des tont ceia ctu nbsp;nbsp;nbsp;„lus quune hoeur après

ronr 5’eropêcher de nbsp;nbsp;nbsp;^ ^.Vpes ne fqau- me dit quil avoir la tache a en voir

chofes qui les embarraffcront /l . nbsp;nbsp;nbsp;„’au-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^compliment de la peine qu’il pre-

roient comment nbsp;nbsp;nbsp;’ ‘ant Celame fait M-,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;je me tournai devant Mr. Bail amp;

roient pas feulementpenfeaup nbsp;nbsp;nbsp;quimepotte f^r’^Ppere, Monfieur, que je n’aurai plus a

peine pournotrenoviciat,amp; c eft « nbsp;nbsp;nbsp;lut dis J Jf^^’poi a Favenir: car puifque je fuis

a vous expofer la nbsp;nbsp;nbsp;r^M Bail; cela eftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;je vous fupplie trés humblement de

Mr. Ie Doyen. nbsp;nbsp;nbsp;Ie craindre. Etl au-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mes intéréts, amp; d’en répondre pour moi,

vrai, Monfieur, ft y a wje nbsp;nbsp;nbsp;^ pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ptomettes-yous pas, mon Pere ?

tre nc dit root, nbsp;nbsp;nbsp;q^e vous croyesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g jj_ Oui, oui, Monfieur votre Pere fcait

Mr. Ie Doyen. Dites-nous m nbsp;nbsp;nbsp;^ commence lui ai déja parlé de vous. II dit ccla


prevent érquot; adjuvatido profequcre ^c. cette orai-fon comprend tour ce que j entends de la grace.

Mr, Ie Doyen, en regardant Mr. Bail dit: cela eft bien. Oui cela eft bien.

M.. Bail. Inftruifés-vous vos Novices fur le Catéchilme de Mr. de-St. Cyran?

Non, Monfieur, paree que les filles que nous avonsauNoviciat font déja inftruitesdu Catéchif-me, nous les Iiiftruifons fur la regie de St. Benoit,nbsp;qu’on leuMit amp; qu’on leur explique,


TREIZIEME INTERROGATOIRE.

La S'ceur 'Elizabeth de St. Luc. {Midorge)

Mr. Bail me demandapremierement,êtes-vous

la Sceur Elftabech de St. Luc ?


R. Oui, mon Pere.

D. Combien y a-t-u que vous etes profelfe ?

R. Il y a 19- ans. C’eftde vous, mon Pere, que

' Mr. le Doyen. Se confeffent-elles amp; commu j nbsp;nbsp;nbsp;Ho bien,ma W, il y a long-temps;

nient elies fouvent.? nbsp;nbsp;nbsp;„„„„mninctoiis rVft nour avoir acquis beaucoup de vertu. Vous

Elies fe confeiTent pour la plupart autno.ns tous ceit pmir a nbsp;nbsp;nbsp;^

long-temps qu’on fertDieu, cn doften attendre une plus grande rccompenfe?

R^ Heks'.monPereSilya pourtant d^n^^^van-gile que les demiers apples au

furent nbsp;nbsp;nbsp;Dieu ne regardepasa lalon-

pourquoi nbsp;nbsp;nbsp;^ maniere dont on lefert,

amp; coromeWft depuis que N. S. ma mife dan.s cette Ste. Maifon, 3 ai fort mal correspondunbsp;a‘ cette grace , roa penfee eft bien éloignée d’ennbsp;attendre de grandes récompenfes; au contraire,jenbsp;fuis bien aflürée que plufieurs , plusnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’


ks if. jours, d’autres plus fouvent. Et pour la communion lesjeunes profefl'es 1’a font les fêtes,nbsp;Dimanches amp; les Jeudis, a moins qu’il n’y eutnbsp;des fêtes dans la femaine. Les Novices a peuprèsnbsp;tcus les huits jours, amp; plus fouvent quand il- fenbsp;rencontre de grandes fêtes.

Ib ne trouverent rien a redire a tout cela.

.prés, Mr. Bail relui ce qu’il avoir écrir. II qu’on ne lifoit point ¦

. Monfieur de Sc.


AIonfip.Tr''quot; quot;Pquot;“ueur ne öc. Cyran. Jelui dis: ur je IJ m p^j précendu vous dire que nousnbsp;'’^ft'ujTions pointIclire aux Novices, commenbsp;S ll n etOit pas bon; rnais bien que les filles quinbsp;font au Noviciat écant inftruites fuffifamment fur


jeunes


, , nbsp;nbsp;nbsp;,------ que

luvamuuutu. m. luoi, quoiqu'ii iTy alt guércs qu’elles foient dans rrafocVifme‘“on^riêür en lir préfentemenrau- la Maifon, feront beaucoup plus récompenfées,nbsp;ou’on ks inftruft fur la regie. Mr. de puis qu elles fervent Dieu bien plus parfaftementamp;nbsp;rentes aoDUVa cela, néanmoins, il ne le raya avec beaucoup plus de ferveur que moi. II répon-

•f amp; cela a demeuré. nbsp;nbsp;nbsp;dit en founant: Ho! Mais Sainte Gertrude a dit

Rail dit’ ie veux relirc ce Catéchifmei que, quand il y along temps que i’on fert Dieu, u ’ ^ gt; été 'cenfuré par k Pape, amp; depuis amp; qu’on a fouffert de longs travaux pour lui, on

M d^rb nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en reqoft de plus grandes récompenfes talks, vous


recompenfes 3 allés, vous éces



-ocr page 152-

Interfogatokes des ReligieufeS autorifé par des miracles quenbsp;Interroga-vous êtes dans !a vraie Doftrine.nbsp;tcire. Je fus un peu de temps fans répondre,ne fca-chant li on lui euc dit quelqiie chofe des derniersnbsp;miracles qui fe font fairs ici, raais dans Ie doutenbsp;je ne lui en dis. rien. Je répondis feulemcnt quenbsp;c’étoit vrai, que ce neus ét®it un grand fujet denbsp;confolation de voir que Dicu nous prote^eoic yifi-blement durant que les hommes nous peiiécutoient,

6c tachoient de nous faire du mal.

Mr. Bail. N’avés-vous point etc bien etonnee de ce que je vous dis 1 autre jour?

R Oui je 1’ai tout a fait ete, amp; jamais au monde je n’ai óuï chofe pareiUc, ni cru que perfonne

fut capable de les dire. ^ ^

Monfieur Bail. J’ai ete oblige de vous parler ainfi a caufe du Soupgon qu’on a de vous, a cau-fe de la Dodrine de ceux qui vous ont initruites ?

R. Je vous aflure, Monfieur,que Ton nenous a jamais parlé de toutes ces chofes ia, amp; que nosnbsp;Confeflèurs ne nous ont jamais enfeigné que cenbsp;qui regarde la vertu amp; la pratique de notre regie,nbsp;6c particuliérement lacharité amp; Ie fupportdu pro-chain. Et je fuis bien affurée, mon Pere, que finbsp;vous leur aviés parlé, vous en ferics trés Ikis-fait, Sc beaucoup plus que de nous. Et je vousnbsp;avouë que c’etoit une des chol'es qui me touehottnbsp;Ie plus dans votre exhortation, d’apprendre par cenbsp;que vous nous dlfiés, la créance qu’on avoir cTeux.

Monfieur Bail. Je Ie crois bien, ce n’eft pas que jene leshonnorebeaucoup,amp; je penfen’avqirnbsp;rien dit contre leur refpedt. N’aves-vous point

de plaintes a, faire de la Matfon ? nbsp;nbsp;nbsp;_

R. De plaintes’ Monfieur,j’enfuis bien eloig-née, 6c j’expérimente plus que perfonne que la eharité de nos Aferes eft infatigable 6c fans hornes, fe comportant, non feulement envers toutesnbsp;les fceurs, raais auffi envers moi qui fuis trés petite d’efprit, aufli bien que de vertu, dans une bonté que je ne puis éxprimer, 6c pour toutes les Sceurs,nbsp;jene voisrien en elles que des fujets d’édification.nbsp;6c pour ce qui eft de moi cn particulier, je croisnbsp;que mon plus grand defaut eft de ne reconnoitrenbsp;pas aflèz toutes les graces que Dieu m’a faites, amp;nbsp;de ne pas témoigner dans nos actions combien jenbsp;luis obligée a toute la Communaute de la miferi-corde qu’elle m’a faite en me recevant au uorabrenbsp;de leur Sainte Compagnie.

Mr. Bail. La régularité eft elle bien gardée ?

R. Oui, Monfieur, fort bien.

Mr. Bail. Avés-vous des images dans votre Celluie ?

R. Oui, Monfieur, D. Qii’elles images ?

Un Crucifix, une Sainte Face, Ia Sainte

lOO

êtes bien. Dieu a

XIII.

Vier,

„_____,_____,_______Sainte Magdc-

notre Seigneur , amp; deux a la porte D Y pnnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au dehors de la Celluie.

h Maifön. nbsp;nbsp;nbsp;’ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;endroits de

en

de Fort-Royal en i66i.

D. En avés-vous toujours vu. nbsp;nbsp;nbsp;XIll.

R. Oui, Monfieur. nbsp;nbsp;nbsp;Interroga-

D. Ne vous a-t-on jamais donné de papier de Doefrine?

R. Non, Monfieur, jamais nous n’en avons vu, ni on ne nous a jamais rien ditdecholésfem-blabes.

D. Qiiels livres lifés-vous ?

R. Le livre de 1’Amour de Dieu de Mr. de Geneve.

R. C’cft un fort bon livre.

R. Je lis encore le nouveau Teftament, notre

regie, amp; les lettres de Monfieur de St. Cyraii.

M. Bail. Ho i _ mais dans ces lettres la il y a quelque chofe qui n’eft pas comme il fauc, il y anbsp;des endroits fort fubtils. II y a moicié de ces let- •nbsp;tres qui ne font pas de Monfieur de Sc. Cyran.

On en aprisde celui-ci amp; de C;lui lii?

R. Je vous afliire, mon Pere, queccla eft trés faux , amp; qu’elles font toutes de lui, amp; vous pou-vés bien le croire, mon Pere: car puifqu’on a tant ditnbsp;dc cholês faufl'es de nous, l’on vous a bien pu dire cela aufTi de ce livre.

D. Le trouvés-vous beau.?

R. Oui, Monfieur, trés beau 6c toutes lesfois que je le lis je me trouve toujours portee amp; exci-tée a fervir Dieu avec plus de ferveur amp; de délirnbsp;de me rendre capable de communier plus Ibuveut.

Comme il difoit encore quelque chofe de ce qu’oii y trouvoit a redire, je lui dis: mon Pere, 1’avés-vous lu ?

Monfieur Bail. Non je ne l’ai pas Iu,j’en ai vu feulemcnt quelques endroits par-ci par-la ?

Je lui Répondis; on ne peut pas bien juger d’un livre a ne le voir que par endroits. Je vdu-drois, mon Pere, que vous TculTies lu, amp; je fuisnbsp;alfurée que vous ie trouverics fort bon ?

M. Bail. Je ne vous defends pas de le lire'puif-que vous en êtes fi fatisfaite. Mais nous verrons s’il faudra vous le laiiïèr, nous examinerons cela.

Adieu , ma fille, voila qui eft bien.

QUATORZIEME INTERROGATOIRE.

Swur Angeliiyue de St. Alexis {d'Heaucour) de Charmant.

JE me mis a genoux pour lui demander fa bénedi- Le 15 Juj].

diftion. Et après me 1’avoir donnée,il me dit iet. en alïeyés-vous, ma fille.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1’Abfence

R. Mon Pere, permetcés-moi, s’il vous plait,le de me tenir a mon devoir.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Doyen.

Non, non, ma fille, affeyés-vous par obéïflaace.

Après que je fus affife il me dit: He bien i ma fille, que dites vous de la vifite préfente?

R. Mon Pere. je repondrai a tout cequilvous plaira de m’en demander.

D. Ho, qa, ma fille, quellc image avés-vous dans votre Celluie ?

R.

-ocr page 153-

X)V

Interro'.^a nbsp;nbsp;nbsp;j’ai un crucifix. II m’interrompit

toire, nbsp;nbsp;nbsp;nie dire, bon. Je pourfuivis, une Sainte

Face, une notre Dame du Rofaire, un St. Au-guftin amp; St. Alexis mon Patron. De plusatoutes les portes des Cellales amp; en dedans amp; en defeorsnbsp;.! y a une^image des Saints Peres des Déferts,avec

’ nbsp;nbsp;nbsp;t


¦Interrogaioifes des quot;Religieufis de Port-Rojal en ï6()1.


lOI

dit ce qui a puparoitre,amp; ce qui takvoir fafaute, XIV. fans dire celle de fa Sceur, fi d’avanture on re- Interroga-connoiffoit qu’elle y en eut fait.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toirc.

D. Mais on vous oblige au tnoins de dire fautes fecretes a la Mere Abbelïe?


vos


R. Pardonnés-moi, mon Pere, on ne nous y des vers francois au bas qui difent quelque chofe oblige pas abfolument. Mais on nous confeille denbsp;“ i...:..;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ie faire comme une chofe fort, uule. C’eft po^r.

quoi fi nous avions fait quelque faute que nous cruf-fions nous devoir empêclier de faire la Ste. Communion en un jour ou on Ia dok faire,nous nous accuferions tout fimplement a notre Mere, ounbsp;nous luidemanderionspermrffion d’aller r —


de leur vie.

D. Toutes vos Smurs en ont-t-elles autant?

R; Oui, mon Pere, nos conftitutions ordon-rent qu’il y en aitau moins cinq dans chaque Cellule , amp; outre cela il y en a en tons les endroits du Monaftcre, amp;j’y en ai toujours vu.

D. On difoit que vous n’aviés point d’images Ceans, cela n’efl: done pas vrai ?


^ nbsp;nbsp;nbsp;, nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a confeffe

fi ce n’eft pas notre jour: car mon Pere nous nbsp;nbsp;nbsp;ne

eans, cera n eituonc pas vrair nbsp;nbsp;nbsp;nous confeifons que tous les ly. jours ’ i mnins

R. Non, mon Pere, nbsp;nbsp;nbsp;nonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plus que toutes les que nous euffions rajt quelque faute oui nnnsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fie

autres chofes qu’on die. nbsp;nbsp;nbsp;croire en avoir befo!nplurot,ou qu’q arrivSr o,

D. Pour leSacrementde confellion,quel ordre que Fete qui ^I’j'geat d’avancer Jp

R. Le memequon tient par tout, mon Pere,

amp; que j’ai vu tenir aux Urfulines ou j’ai été tn penfion. Quand on nous a appellees pour aller anbsp;confelïè, Sc que nous fommes arrivées, nous nousnbsp;mettons a genoux en attendant que celle qui yeftnbsp;Ibrte 3 amp; durant ce temps-la nous nous préparonsnbsp;en examinant nos fautes, amp; en demandant pardonnbsp;a Dieu, amp; en le priant de nous faire la grace d’ennbsp;avear une vraie douleur. Après que nous fommesnbsp;entrees amp; que nous avons dit le Costfiteor juio^uanbsp;jneaculfa^nous nous confeflbns des fautes que nous


^eiaeit nbsp;nbsp;nbsp;““^5 J approuve fort qu’on

aille ainfi faire réfoudre ces cas a la Mere Abbeffe.

o Nous n’appellons pas cela des cas, mon Pere mais des difficulcés.

b. Communies-vousfouvent?

R. Oui, mon Pere, la communion eft générale toutes les Fetes 6c Dimanches, amp; tousles Jeudis. ^

D. N’aves-vous point de plaintes a nous faire de la conduite qu’on tient en cette Maifon, ou denbsp;gt;s Soeurs?


vos


R. Non, mon Pere, je n’:


point de plaintes -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• x faire de perfonne, tout le monde fait fort bien

quot; ' ..üa nousacbevonsle nbsp;nbsp;nbsp;p. rout le monde me donne de l’édificatu

rr ifrrS-SbS nbsp;nbsp;nbsp;- —-


nous ccoutons les avis

veut donner: nous recevons i Aoioiution lt;x lapc- u uy a que nbsp;nbsp;nbsp;uc lois pas cont

nirence qu’il hi plait de nous impofer, amp; nous me dit: cela eft e'trange, i]y 1^ .. . II nous en allons. Après que nous fommes forties m’apportent des papiers,des pao-esenrier^A 1nbsp;nous demandons encore pardon a Dieu des fautes tes amp; d’autres chofes ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oe plam-


pari

dont nous venons de nous accufer, nous le prions qu’il nous taffe la grace de nous en repentir ^ amp; denbsp;nous en corriger; 6c après avoit fait la penitence qu’on nous a ordonnée nous nous retirons.

D. Vousoblige-t-onde dire vos fautes fecretes au Chapitre?

R, Jefus! non,mönPere,nonfeulement on ne nous y oblige pas, mais même on ne nous leper-met pas. Nous ne nous accufons que des fautesnbsp;extericures 6c qui ont paru, comme d’avoir tropnbsp;r mV I’avoir ftit inucilement ou dans des lieuxnbsp;I®’’® qui font le dOrioir, le cloitre, amp; le re-tectoire, ofi nous nedevons pas dire une feule parole lans une grande neceffité. On s’accule encorenbsp;d’avoir regardéau coeur,de n’avoir pas fairies Cérémonies de I’office exaèlement, de s’y être te-


R. Mon Pere, on ne vous en donnera pas Ceans de femblables, en voila un que je vous ainbsp;apporté, mais vous n’y trouveres point de plaintes. C’eft ma dépofition amp; ma Créance fur lesnbsp;articles que vous avés propofés a votre fermon.

Proteftation de Foi, amp; dépofition de ce qui fe pafle en cette Maifon. Gloire a J eius

au St. Sacreraenr.

monsieur,

Vous nous avés marqué fi clairement dans votre Exhortation les points principaux dont vous aviésnbsp;deffein de nous interroger, que j’ai cru qu’étant

bien informee de votre intention, -- nbsp;nbsp;nbsp;^


______ nbsp;nbsp;nbsp;— —- “¦‘^'.uuon, je pouvoisvous

..1,0, une nofturepeülêfpe'a:ueufe,'de s’y être reprefenter par écrit ma dépofition amp; ma Créancs nous regardok pas 6cc. On furies chofes dont voi« aves propofe de nousnbsp;quelques fois, mon Pere, de cer- édaircir, afin de vous affurer de notre foi.nbsp;s’accute en q A^cifierok un peu davantage,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Premierement, Monfieur, lur

tames tauces nbsp;nbsp;nbsp;________.-i' nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q. oue nos Cr,r,f.-n-


comme parexempleifi on avoit parlé mal gracieu-fement a une Soeur,on pourroit direfi qa étéavec promptitude, ou avec emotion amp; fans que la Sceurnbsp;nous en eut donné fujet. Ainfi, mon Pere, on


, —, lur ce que vous avés dit •. que nos Confeffeurs étoient fufpeds d’facrefie

6c foupqonnés d’etre engages dans une mauvaife Doiftrine; Je vous répondrai avec autant de véri-rité Sc de fincérité que je le ferois a Dieu même,

O nbsp;nbsp;nbsp;^ ie



-ocr page 154-

ïhierrogaicifes tics 'kcligi’^jès de Forl-Royal m i()6i.

tone.

ro2;

XIV. amp; jc n’avancerai aucune chofe que je iie voukUiè Jnrerroga- bien aflurtr au lit de la mort. C’eft en liüvantnbsp;cetfe proteftation, Monlkur, que je vous puls dire:nbsp;Que nos Confeflèurs amp; nos Meres font trés Ca-tholiques amp; Orthodoxes,amp; trés attachés a l’Egli-fe, amp; a la Foi quelle nous oblige de tenir; quenbsp;dans leurs Exhortations, tant publiques que parti-culieres, je nquot;ai jamais remarqué une feule parolenbsp;qui eut la moindre apparence d’erreur, Ce que jenbsp;vous dis, Monlieur, avec d autant plus d aflüran-ce quayant été élevée amp; inftruite chez les Urfu-lines depuis l’%e de 9- ou de lo. ans juVa i .nbsp;on ne m’a jamais appns en cette Maifon autrenbsp;chofe que ce que m’avoient enfeigné ces bonnesnbsp;Meres amp; un Dodeur de Sorbonne qui étoit leurnbsp;Supérieur, amp; qui avoit la charité amp; la bonté denbsp;venir faire Ie Catéchiüne aux Penfionnaires deuxnbsp;fois la Semaine.,

De plus, Monfieur, je vous donne afiuranae que depuis plus de 20. ans que Dieu m’a fait lanbsp;grace d’etre dans cette Maifon, je n’ai jamais entendu parler des matieres dont il eft queftion, finbsp;non a vous feul ,amp; que vous êtes Ie premier, Monfieur , qui nous ait entretenuës de cette Doétrine:nbsp;que nos Confeflèurs ne nous en ont jamais inftrui-tes nien public nien particulier; mais qu’ilsnousnbsp;ont feulement exhortées a l’obfervation de notrenbsp;regie, a la correöion de nos fautes, amp; a la pratique des vertus Chrétiennes amp; Religieufes, qui font,nbsp;l’humilité, la charité,l’obéïflance amp;c. qu’ilsnousnbsp;ont toujours enfeigné que Ie moyen d’obtenir cesnbsp;vertus, étoit d’avoir recours a la priere, de demandernbsp;fans ceffe a Dieu fon fecours amp; fa grace, qu’il nenbsp;la refuloit a perfonne, qu’il l’a donnoit a tous,nbsp;comme il étoit mort pour tous.

I. nbsp;nbsp;nbsp;Je crois, Monfieur, que les moyens amp; lesnbsp;aides que Dieu donne aux hommes pour arrivernbsp;a la vie éterndle, font la Foi, relpéranceamp; la charité, I’obfervation des Commandements de Dieunbsp;amp; de 1’Eglife, la participation aux Saints Sa-crcments Sc la pratique des bonnes oeuvres.

II. nbsp;nbsp;nbsp;Je crois fermement que les Commandementsnbsp;de Dieu amp; de toutes les aucres vertus, a quoi nousnbsp;fommes obliges en qualité de Chrétiens, ne fontnbsp;point des chofes impolfibles, mais au contraire jenbsp;crois aflTurement, que Ie joug de Jefus-Chrift eftnbsp;doLix, amp; que fa charge eft legere, comme il Ic ditnbsp;lui-même.

III. nbsp;nbsp;nbsp;Je crois que comme c’eft Dieu qui nous a donne des Commandements, c’eft auffi lui qui nousnbsp;donne Ia grace qui nous eft néceflaire pour les ac-complir , amp; qu^ainfi on ne doit attribuer la perte

ceux qui périffenc, finon a leur propre corrup-ipnr mépris qu’ils font de Ia grace que Dieu

juftemlm ct

o Ifrael. nbsp;nbsp;nbsp;Ta perdition vient de toi.

Sc Ie vLre de Jefus!chTfteÏTeS'c’Sf,S-’ tedecela que je Ie revere, que je le refpe^e, que

je l’honore, que je prie Dieu tous les jours pour XlV. lui, amp; fur tout que je condamne toutes les héréfiesluterroga'nbsp;qu’il a condamnées.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toire.

V. nbsp;nbsp;nbsp;Je crois tout ce que TEglife croit. Je n’ainbsp;point de plus grand délir que de mourir dans fonnbsp;fcin, amp; je m’eftimerois heureufe de donnet ma vicnbsp;pour la défenfe de ma foi.

VI. nbsp;nbsp;nbsp;Pour la conduite que l’on reqoit dans cette Maifon, je n’ai que des adtions de graces a ren-dre a Dieu, de m’avoir mife au nombre de cellesnbsp;quiont lebonhcur de la receyoir. je ny trouve riennbsp;de penible, rien defacneux, riendetontraignantnbsp;lien ne me fait peine a 1’efprit finon devoir que je

n’enfais pas auffi bonufage que je devrois. Je n’aija-mais reconnu en nos Diredeurs amp; en nos Meres que de la charité, de Ia douceur, amp; qu’un fup-port continuel de mes infirmités amp; de mes foibles-fes, tant de corps que d’efprit. Ce n’eft pas qu’el-les diffimulent les vices, ou qu’ellestolerentcequfnbsp;ne devroit pas l’être. Mais quand elles font obligees de reprendre amp; même de corriger ( ce quenbsp;par la grace de Dieu, elles n’ont pas befoin de fairenbsp;fouvent, finon pour des fautes ordinaires amp; defra-giiité,) c’eft avec tant de charité amp; de prudence,nbsp;de moderation amp; de difcrétion, qu’on aime mieuxnbsp;la repréhenfion même, que la tolérence amp; l’ac-commodement.

Je fuis parfaitement édifiée de toutes mes Sceurs : je n’ai point de plaintes a faire de pas une D’ellesnbsp;amp;. je tiens pour trés aflüré que nos Confelfeursnbsp;nos Meres amp; toutes nos Soeurs, font en état denbsp;montrer la purété èc la fimplicité de leur foi auffi«-

bien par leurs moïurs, que de vive. voix. ^

Sceur Angdique de St. Alexis Religieufe de Port-Royal.

Après qu’il eut lu cette confeflion de Foi, if me dit: votre foi eft Catholique amp; Orthodoxe,,nbsp;ma fille, voila qui eft bien couché par écrit.

R. Vous rendrés done bon témoignage demoi? mon Pere. Oui, ma fille, vous êtes bien, perfé-vérés dans votre créancc.

R. Puis que vous trouvés ma foi Qitbolique amp; Orthodoxe, monPere, prenésdones’il vous plafenbsp;la peine de la figner. Trés volontiers, ma fille.

Après l’avoir fignée, il me fit. voir quelle i’étoit,,

amp; me dit qu’il 1’alloit mettre parmi les papiers de la vifite, pour la faire voir.

R. La montrerés-vous done a Mr. k Doyen j mon Pere ?

Oui, ma fille, c’eft un bon écrit, il en fera bien-aife.

R. Vous trouvés done bon, flion Pere, que j’aie écrit ce que je croyois

Oui, ma fille, car en des vifites impoftantes, comme celle-ci,on nefgauroit avoir crop depreuj-ves. Et il me fit comme entenure qu’il eut été.nbsp;bien-aife que toutes les Sceurs euffent fait de tneme,

amp; il ajouta: je crois que vous maves parle. fin» cérementgt;

R. Oöiii


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lutei'rdgatoires des Rclreïci/Jès ds Tort-Royal en , p ‘ R. Oui, mon Pere, conimc devant Dieu, amp;

quot;°^'avec auwnt de fmccrké quune fille en doic avoir pour lón Pere, puifque vous êres Ie ruien, quenbsp;¦fc’eft vous qui m’avés interrogée, amp; qui m’avésnbsp;fair profeffc, amp; je me fouviens bien encore denbsp;votrc Sermon qui fut tout a fait beau.

D. Mais que vous dis-je encore .i'

R. Toutes fortes de belles choiês, mon Pcrc.

Vous pritespour texte Ie Ps. Lsctatus jum in his.

Et après avoir parlé de la joie avec laquelle on ü

----i. nbsp;nbsp;nbsp;________5____

^ nbsp;nbsp;nbsp;I Ï ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,y ^ ^

ccc ctar, ce qu’il ccoit, n’apparoiffoit point; qu on ne XIV.

Ie conno.lfoit pas pour l’foniant de k Maiibn, Sclnterroga-qu il n avo.tem rcconnutelqu’aprèsfa nior Öu^tobc. ea ecoit de memc de nous,que nous aviotiqdtténbsp;tous les avantages que tious poflbdions dam knbsp;monde pour vcntr cn Religion mener une vie Hnbsp;paiivreté, d’humilité amp; d’auftérité, que nonobnbsp;ftant tout cela Ie monde nous méprifijit:, nous te-noit pont des Hérétiques, amp; que ce qy^ 'nbsp;ccions n’ctoit.point encore apparu, rnaisqu’il crovr^u

£oire,

i — — ' j— V.'''a ~'quot;x '' y/ fluc n^iroit pss toiijouis de In lortc^ doitdonner a Dieu, vous m’expUquates ccnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prendroit notre défeufe en main, qu’ii nous traite^

toitquelamiféricordederordre,commevous- nbsp;nbsp;nbsp;cotnme Saint Alexis; amp; qu’après notre mort,

c.vpliqué, trois jours auparavant a uae ne n c nbsp;nbsp;nbsp;que nous aurions été les filles de k

Soeursque vous avés rccue a la nbsp;nbsp;nbsp;Maifon, c’eft a dimde lEglile, amp; que ceux qui

que c’étoit que cellc de Dieu. Vous dites q nbsp;nbsp;nbsp;auroient perfecutees diroient avec confufion

¦la miféricorde de l’oi'dre nbsp;nbsp;nbsp;ces paroles_ de la fagefle;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hahi/mus

qu'Elmée demaifooit ^ Elie. l nbsp;nbsp;nbsp;Elizéc nli^uavdo sn denji/m é- t,i (imiliti/dhs?!t imprope-

cendrelcfcuduCielpourtuaTo.bon^mes E ^ nbsp;nbsp;nbsp;dlornmnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;in-

demandoir den faire vnourir cent. ^ nbsp;nbsp;nbsp;rV^ifciter famam amp; fine?n eorum [me honort Ecce etiiopiodo

quatre. Et fur tout, nbsp;nbsp;nbsp;quot; .-ande con- illorm» eji.

une parolcqui evoit me nbsp;nbsp;nbsp;dire au Je prrs E pa™ eamp;lmdis; quoi [mon Pere, vous

m^pu’de touted Compagnie qui vous écoutoit, mefms letei ine bienlong, O !i vous plait vous noiis Sn’favtóqu’un Efo entre'taut,de monde,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous rerforés,je vous

¦i’eulïe du croirc quec’dtoitmoi; amp; ainb, mon 1 ere, fuppUe, cctnoi^naj,;. notre foi pendant que nous ce tfeft pas d’aujourd-hui que vous aves repondu fommes en vie. Je fois encore aflèx jeune pour

demoi nbsp;nbsp;nbsp;ctoirequejepeuxvivrelong-temps. Et^uelmEyen

R Ie ne me fouviens plus de ce que je vous que je me vetoude a paffer encore pour hérétique ^ Tl fo Lut faire que je vous ai dk cela. 11 durant pkifieuts annep, après meW que vSus

f,lt;,Sei?ur«mps nbsp;nbsp;nbsp;™nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;snbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o”;srr‘'-

feffion W nbsp;nbsp;nbsp;Ilmc répondit.- ma fille, s’iltfya,lt;,it quemoi,

mon fi a fon g ,q q tg Pai fait mettve je ne pafferois plus avant dans cette viüte. J’ai

la M=. .1.- nbsp;nbsp;nbsp;fklfpi

jh'Z S::rel’ a eTh Aun l^re q™ ^

dnnoé cZll QueVai intitule hs exerekes ducaur. juftiHer, pfos j auraide preuves, mieux ce fera.

R. Oui, mon Pere, c’eft Dimancbe, amp; eelt avjffi Ie jour de ma vêture. J’efpere, mon 1 ere,nbsp;que vous ne m’oubliei'éspasen vos pneres ce jou

Non, ma fille,je prieraiDlOTpour un grand Saint que Saint Alexis. Hnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P ¦

•la parole amp; me dit: c eft bientot Saint Alexis, k. Oui, nbsp;nbsp;nbsp;dl Maifon ou fon

priat autant Dieu que Céans, ou Ton fut aufij unies, amp; oii l’on eut autant d’affeèlion les unesnbsp;pour les autres: car nous ne nous aimons euéreanbsp;moins que fi nous étions propres Soeurs °

D. Vous vivés done bien contente '

R. Oui, ¦ ’ nbsp;nbsp;nbsp;¦

ma fille, votrePatron. nbsp;nbsp;nbsp;ine Cèans, ou 1’on fut nnm

. - - -, je E fuis parfaitement, amp; depuis plus de ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'quot;'quot;i.k forte oue ie no. ans que je fuis dans

de temps, pms il reprit la parole, nbsp;nbsp;nbsp;cn lortc que jtnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

crus qu’il s’en alloit vraimenc faire mi Sermon

commenqa par cette Sentence nbsp;nbsp;nbsp;-------

tdü !gt;«, nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;***'*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que jc i ai eu tout renverfé amp; touttroublé.

lt;;dmus anoniam eum apparuerit^ firniks ei m?/m: Je vous dis ma faute en confiance, commeamoii

^1 ^jouta ï’ere. ^

^ Saint Alexis écant d’une haute nailiance^nche II fe mit a me, amp; me dit: mais encore qu’eft-X^nroré il s’étoit reduk volontairemem a mener ce qui vous a fait pcine ?

fon nbsp;nbsp;nbsp;^ méprifoe; qu’en Tout, mon Pere, car je n’avois jamakom

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Inter.rogatohes és Religie fijt s de Port-Roj'al en 1661.

qu’il lui plaiVoit, amp; que même ft elle ne voulolt

XIV.

rien donner du tout, on ne lui demanderoit rien. Inlerrogi-Je lui dis enfutte que nos Conftitutions ordonnent^'^l’^®* fur la dot des filles; qu’on neles roarchanderoit jamais, qu’on ne fairoic point de contrafts: qu’il n’étoitnbsp;pas même permis a celles qui avoient des penfions.nbsp;d’en par Ier a leurs parents amp; de leur dire de lesnbsp;payer, mais que quand ils manquoient de Ie fairenbsp;amp; qu’on avoir befoin d’argent, on leur en faifoicnbsp;parkr par quelqu’un de connoiffnnce. Je lui disnbsp;encore qu’il y en avoir céans plufieurs qu’on avoirnbsp;reguës pour rien. (^ue non fèulement on nepre-noft rien des Bies qui venoientpourètre Sceursnbsp;converfes, rnais que même fi elles n’étoienc pasnbsp;proprespour la Religion, on leur payoit en les ren-voyant, ce queiles auroient pu gagner dans ie monde duranc Ie temps quelles avoient demeuré céans.

Qiie pour les Poftulantes du choeur qu’on renvo-yoit, 1’on demeuroit quitte a quitte, que commo elles ne donnoient rien, auffi ne leur donnoic-onnbsp;rien. II me dit: cela eft noble, cela eft généreux.

Je fgai des maifons oü 1’on fait traficjusqu’a cinq fols fur la dot des filles.

Je lui répondis qu’on n’avoit pas pour but la gé-nérofité ni la nobleffey mais qu’on agiflbit de la forte pour fuivre nos conftitutions amp; la regie danbsp;St. Benok, qui étoit bieftéloignée detaxerles dotsnbsp;puifqu’il vouloit qu’on requt comme Aumênonbsp;ce que les parents voudroient donner. II me té-moi'rna approuver fort cette conduite, 6c 1’écri-vit lur fon papier , quoique j’euffe déja figné manbsp;dépofirion. Mais a l’inftant il fe ravifa, amp; me dknbsp;qu’il pourroit arriver de grands accidents de recc-voir des filles pour rien ou pour trop peu de chofes.

Je lui répondis que la prudence de nos Merea regloit toutes chofes, amp; qu’eri eftèt c’eut été une

-- J- --------: i .-i. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . ._

totfe.

j nbsp;nbsp;nbsp;X -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- —nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;wkw wtl.lV.1

N S qu’il étoit poffédé du Diablê Sc qu’il ccoit indifcrétion de, recevoir des filles pour les laiffer. un Samaritain, c’eft.-a-dire un hérétique : car j’ai mourir de faim, mais que__nous efpérions que

104

fi jiorrlbles chofes. Quoi! mon Pereas' que nos^confeflêurs foienc fufpeóts d’héréfie amp; qu’oa dife raenie qu’ils nous ont appiis des Erreurs ? celanbsp;H12 lemble horrible. Qu’on nous perfécute tantnbsp;quon voudra, paree que nous nefommespasaufiSnbsp;bonnes Religieuzes que nous Ic devrions être,nbsp;nous ne nous en ofiènferons pas, inais de dire quenbsp;nous fommes hérétiques ? cela nous touche tout anbsp;fait, on l’tEbien a moins; car enfin,mon Pere,nbsp;en ifant que nous fommes Hérétiques, c’ellautantnbsp;que fi Ton difoit qu’il n’y a pHnt de falut pour nous.

Cela elf bien fenfibleen effet, ma fille, maïs je ne crois pas que vous foyés hérétiques encore quenbsp;ie vous aie parlé de la forte, j.av’ois desraifonsquinbsp;ii:e poftoient a cela; car il falloic bien vous éclair-cir de tout ce qu’on foupqonnoit de vos confeflèursnbsp;de vous j, com.ment 'm’euffiés vous répondu finbsp;vous n’euffiés fqu ce que j’avois a vous detnander ?

R. II eft vrai, mon Pere, vous avés eu raifon de nous dire vos intentions, amp; comme vous vo-yés je les ai bien comprifes: car j’ai répondu parnbsp;ordre ce que je croyois fur routes les chofes quenbsp;vous avés propofées. _

Vous avés fort bien, répondu, mafiUe, amp;je vois bien que vos confeflèurs ne vous ont pas in-rnbsp;ftruites des opinions dans les quelles ils font engages : car ils font fufpects d’hérélies.

R. Mals encore, mon Pere, furquoi fe fonde-t-on pour qu.’ils foient hérétiques.^ ceux qui les font paffer pour tels n’ont peut-être jamais mis Ie piednbsp;dans la Maifon?

II fe peut faire, ma fille, mals c’eft Ie bruit commun, tout Ie monde dit qu’ils Ie font, c’eft lanbsp;Toix publique.

R. Mals, mon Pere, je ne penfe pasqu’ilfaille croire tout ce qu’on dit: quand les fcribes, lesnbsp;Pbarifiens, les prêtres amp; tout Ie peuple difoit anbsp;oiii dire que les Saruaritains en ce temps-laetoienlnbsp;comme les Hérétiques en celuj-ci, les falloit-ilnbsp;croire, encore que tout Ie monde Ie dit, 6c quecenbsp;fut la voix publique?

Non, ina fille, c’eut cté un grand péché de Ie croire.

Je répondis: ceux qui dlfent que nos Confes-feurs font hérétiques, en font un qui.n’eft pas petit. Je crois qu’il ne m’entendit pas, ou ne vouliit pas m’entcndrej car il ne me répondit rien,nbsp;mais il me demanda comment j’étois fortie desnbsp;Urfulines pour venir Céans?

Je lui répondis que c’étoic paree qu’on ne m.ar-chandoic pas ici les filles comme aux autres Mai-“ns, qyg jg jjg difois pas cela pour les méprifer, pour rédaircir de ce qui fe.paftbknbsp;rnirer ’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^toit venu pour nous en inter-

Rfhgieufe

de nos Meres que nbsp;nbsp;nbsp;Mcre,de la part

ie,Maifon,dle ne donneroT^^rmHorque «

maïs que nous fi Dieu en envoyok qui euffent une bonne vocation, il donneroit en même temps de quoi leanbsp;nourrir; que nous avions déja éprouve la providence de Dieu fut cela, en ce que rien des chofes nécelTaires nenoos avoient manqué, quoi qu’oanbsp;eut fait la charité a plufieurs de les recevoir poutnbsp;rien, amp; j’ajoutai: que nous étions toutes trèsdi-fpofées a nous retrancher même des chofes néceftnbsp;faites pnur donner moyen a .nos Meres de recevoirnbsp;de bonnes fiiles pour nèn. 11 me répondit; janbsp;fqai des Religions qui ont des Conftitutions oü Ienbsp;Pape par un grand difcernement, a lui même taxanbsp;la dot des filles. Sur quoi je dis aflèz prompte-ment, amp; en eftèt ftns avoir bien confideré.; trou?nbsp;vés-vous cela bien, mon Pere.? oui puifque Ie Pape 1’a fait. J’eus ft grand peur qu’il n’entrk plua,nbsp;avant dans cette marierede Finfaillibilité des Papes,nbsp;que je melevai, quoiqu’ilparlat encore, 6c lui dis rnbsp;mon Pere, vous vous trouves mal. II ne faur pasnbsp;que je demeure ici plus long-temps. II me ditfoanbsp;incoromodité, amp; comme il vit que j’etois agenoux,

il

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Yiv nbsp;nbsp;nbsp;hJïcrrogatcires des^Rdigieiffis dc Pcrt-Ji»yal. eu i6Cn

intJl, iJ me donna fa bénédiariou amp; m’exhom a la per- D. N’en fcavés-vous n,’,

jQ- ™Sa-févérancedans nm foiamp; maa:eance,qm ecoitbon- quot;quot; nbsp;nbsp;nbsp;une ?

* nc Sc trés Catholique. , , „ ,

Au refte, je penfe que Mr. Bail ne fera pas Ie

feul qui rendra témoignage dc raa foi: car durant tout Ie temps que je tus avce lui, je voyois connbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nerfonnes qui alloient S

XV. ïnterroga';

JOT

R. Non, Moiifieur.

vres?

R. Non, Monfieur loit pas faire, que

________ra/a

Mr. Ie Doyen. Mais nelifés-vous point cesli-^°'^^*

fleur, on me dit qu’il ne Ie fal-^ raire, que cela embavaffoit 1’cfprit. C’eft leui qu/ —avce lui, je vovv..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les ai point Uis. Mr. Ie Doyen , retour Ienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ure des perfonnes qni aUoient ^ P ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ dit; H me femble qu’ü n’y en

unueUeroemlorobre d ^ nbsp;nbsp;nbsp;qui sarretoientnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. yiU dit qu autre fors ü y en avoit

revSaponc du Sm^ nbsp;nbsp;nbsp;fe??'U qu’a cette heure on ne patlort que de

aXbienque iesfenêtres. nbsp;nbsp;nbsp;__^ cinq.^ nbsp;nbsp;nbsp;eft-il mort pour tous les

^^Ï^J^^lMTit^WOGATOIRE.

. nbsp;nbsp;nbsp;¦ lt;fte Euphrajïe {Rohert.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jg manque unu/. /-uvclu a «ire ce que je

La Steur Mane de Ste. ï j nbsp;nbsp;nbsp;men prends qu’a moi-meme,

Anrès lui woir demaiide la . nbsp;nbsp;nbsp;¦ „g correfponds point a Dieu,fije ne

[•R- Ie Doyen. Apjes mipom parcy^^ nbsp;nbsp;nbsp;^

I bénediSfion nbsp;nbsp;nbsp;Commimautmnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelque charge dans la Maifon ?

hommes?

O O ui K^onUeür. nbsp;nbsp;nbsp;^

n' La lt;^race nevous manque-t ellc done point ? r’ Je manque affci fouvent a faire ce que je

point tiaeie a la grace.

D. Avés-vous quelque charge dans la Maifon 1 R. Je fuis a 1 mfirmeriepouryfervirlesmalades.nbsp;D. Les malades iont-eliesbien traitees?ne man-

quent-elles de rien ?

R. Non, Monfieur, onles fert le tnieuxqu’on peut.

D. Combitn etes vous ?

R. nbsp;nbsp;nbsp;Nous fomnies deux ou trois, plus oumoinsnbsp;felon la quantite de malades, felon les maladies,nbsp;oc 3.UU1 tèlori 13. lorcc de celles qui fervent j quandnbsp;elles font foibles on leur donne plus d’aide, on re-prefente fes befoins a notre Mere, amp; elk a grandnbsp;foin qu on ne foit point furchargé.

D. Leur donne-t-on 1’extrême-ondion avant le Viatique?

R. Oui, felon I’anciennecoutumedel’ordre,ft

ce n’eft que le Mededn jugeat qu’elles ne fulTent pas enpéril, mais qu’il craignit quelque tranfporr,nbsp;on les communie en Viatique, amp; on differs I’ex-tfcmc-ondion jufqu’a ce qu’elks eropirent^Scnbsp;qu’clles foient en danger de mort, amp; on n attend point ft tard afin qu’elles puiflent recevoir les

S. nbsp;nbsp;nbsp;S. Sacrements avec connoilTannce.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;

Uc:uvw**^v----- nbsp;nbsp;nbsp;liï: Uüvwo -----^ nbsp;nbsp;nbsp;^

de plainte a feire de vous, ni de ia Communaute ' R. J’en ai beaucoup a faire de moi-mérne; Jcnbsp;fuis bien legere amp; bien facile a parler. Mais pqurnbsp;la Comtnunauté, jen’y vois que des Cajets d’cdifi-cation ; c’eft pourquoi je n’ai aucune plainte a en

faire.

M. Ie Doyen. Ne vous inftruit-on pas Dr la grace amp; fut la Dodrine de ce temps-ci ?

R, Non, Monfieur,Pon ne nous enpariepoint. D. Mais quand vous êtes en Communaute, nenbsp;vous en entretenés-vous point ?.

R. Non, Monfieur.

D. Ne Ie demandés-vous point a vos Meres ?

R. Notre Mere amp; nos Confeffeurs nous ontdic cue nous n’avions pas a faire de Ie fgavoir., c’eftnbsp;pourquoi nous ne nous en inquiétons point.

D. Mais encore, la grace ne vous manquet-ellfi

point? qu’en penfes-vous?

R. Je penfe que j’en ai grand befoin, amp; que je ne puis rien faire de bon fanselledl me femble quenbsp;j’ai fouvent de bonnes volontés, maisjene lesexe-

cute point.

D. Eft-ce que la grace vous manque?'

R. Non, mon Pere, mais c’eft mol qui manque a la grace en ny correfpondant point.

Ts, i' ''-;.,.,,7/gt;n,5-t-ilr;nintQui ayant envi

R. Non, mon rere, mais vv- n.....- nbsp;nbsp;nbsp;- LeuiVak-onhknks rernedes

ni'p ¦! la grace en ny correfpondant po nbsp;nbsp;nbsp;Oui, Monüeur on ksnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ jgms befoms,

^ D; A^riyena-t-il point qui ayam ^ nbsp;nbsp;nbsp;on ks traite routes égftem^^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ hoeur. El-

grace

nere Pere, je croisqiie c’eftqu’Us n’y coo' E ¦ point amp; que Dieu la donne a tous ceux

B nbsp;nbsp;nbsp;quot;^onc travailkr de notre coté ?

K. Oui, Monfieur, il faut faire ce que nous pouvons, amp; efpérer en Dieu.. Qu’en dites-vous,nbsp;Monfieur? a-t-ii die a Mr. Bail.

M'. Bail. Elk dit fort bkn. Elk répond com-

me un Tbéologien.

Mr. le Doyen. N’avés-vous point oui. parler des propofitions?

tee amp; cependaut ne k.pemenc, parceq nbsp;nbsp;nbsp;Soeurs Converfesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

point la grace ?^ nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’w coo- k® oor mcme „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;

kur eft a-t-il point quelques unes qui faf-fnTde^a peine amp; qui foient bien difficiks a fervir?

R Non Monfieur, elks font tomes trés bonnes, ks anciennes auffi bien que les Jeunes. Jai bien a vousdemanderpardon amp; penitence?

ncr oori rvxcmpie.

ui, mon Pere, mais j’y manque bien, amp; ien infidele a fuivre toutes ¦ ks bonnes in-

R. Oui je fuis bi

D. Et da quo!?- ne tachés-vous pas auffi de leur donner bon Exemple?.

quot;O Oiii mrtn TJovc

IVjr. le nbsp;nbsp;nbsp;—•

s propofitions? nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

R_ J’en^entendu dire quelque chofe devant fedfoTamp;ï? quot; que d’etre Ceans; on difoit qu’il y en avoir cinn r “nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Exetnoks

OB/ipe. JeKfsaii»bgt;ail«ioatodeax. LmSw'le nbsp;nbsp;nbsp;«««quot;««

^ «^Oiurs. Je ne Cooperepas bien a lagra-

ce

-ocr page 158-

•Ï0(»

Tntprrnin nbsp;nbsp;nbsp;' ^2? fi je lui étois bien fidele je nc fe-

° nbsp;nbsp;nbsp;f2nt da fautes. Je ne fgai ce queje vous

djs de la grace, je vous en parle plus paree que J cij fents que par fcience; car je n’en ai aucune,nbsp;dites-moi, je vous en prie, fuis-je hérétique ? car jenbsp;n’y ai point penfé jufqu’a. tout ceci, je n’ai jamaisnbsp;cru rêtre. Je'croyois ètre bien aflurée de m’a foi.

D. Ne vous êtes vous pas examinéc commée Mr. Bail vous a dit ?

R. Out, Monfieurje mefiiismifcdevantDieu, 'Sc je l’ai fait Ie mieuxque j’aipu, mais je n’ai riennbsp;¦trouvé d’hérétique. j’ai la même fcience que j’ainbsp;appriie d'ans mon Cateebistne a 7. ou 8. ans, Scnbsp;je crois a l’EglifeCatholique , ApoftoliqueSc Ro-anaine, ditcs-moi,je vous prie, fuis-je hérétique ?

Mr. Bail, Non, non, allés, vous n’êtes point héiétique. Tant que vous férés dans cettecréance,nbsp;vous n’aurés rien a craindre, en voilaaflTez.

II lut ce qu’il avoir écrit Seme le fit figner. Mf Ic Doyen lui demanda s’il n’avoit plus riennbsp;a me demander, il dit que non. Mr. le Doyennbsp;me demanda mon nom, je le lui is. II me ditnbsp;qu’il me connoiffoit bien Sc me park affez, long-temps la deflus^. Sc puis il me demanda:

Combien etes-vous Céans de Soeurs : car je fgai que vous êtes plufieurs ? '

R. Nous jbm'mes cinq ProfelTes. Ilenfuteton-nc, Sc me dit: e’eft une petite Communauté. j e lui dis: il y avoir encore deuxPoftulantes,dont unenbsp;dtoit re§uë pour étre novice, elles font forties avecnbsp;les autres,j’enfuis bien fachée,je vous fupplietrèsnbsp;hurnblement de faire qu’elles revienent bien-tot.nbsp;D, Mats fi vous êtes hérétiquesilnelefautpas?nbsp;R. Si cela etoit je n’auroisgardededéfirerqu’elles revinflent, mais étant bien alTuree du contraire,nbsp;je le fouhaite de tout mon coeur,

D. Aimés vous bien votre vocation ?

R. Oui, Monfieur, je ne voudrois pas la changer pour tous les biens du monde,quand je ferois afiTurée efy être trés heureufe.

D. Toutes VOS Sceurs font-elles de votre humeur? R. Mon Pere, nous avoirs chacune notre eiprit.nbsp;Pourmoi je fuis bien prompte Sebien vivej (ilmenbsp;ditrje le vois bien) mais pour leur vocation ellesnbsp;1’aiment autant que moi. Mes deux petites Sceursnbsp;avoient bien envie d’etre Religieules, Sc elles pa-Toiffoient avoir une bonne vocation ;je vous prie,nbsp;¦ Monfieur,qu’elles reviennent. Il me dit: fort bien,nbsp;priés Dieu pour raoi.

Jntci'rogatoires des IReligieuJet ds Vort~Ro'jal en i66i.

afleoir, Sc ma demandé j


¦XV.

combien y a-t-il que XVI,

Iiiterrogf-toire.

vous êtes Religieufe .^

'toire.

amp; après que je lui eux de-

¦ i® h®us reque, il me

SEIZIEME INTERROGATOIRE.

SiEay Maris Charlotte de S-te. Claire {Mrnauld d'Mndilly.)

D^^^St^/out nbsp;nbsp;nbsp;parloir, Mr. Bafi

mandé la bénédióUon’sc

R. Il y a i^. ans, Monfieur.

D. Que croyés-vous de la grace?

R. Que je ne puis rien fans Elle.

D. Que vous en a-t-on appris ?

R, Qpil I’a falloit fans ceffe demander i Dieu. Sur quoi il a dit: il ny a rien a dire la dellus. Ecnbsp;la écrit fur fon papier.

Mr. Bail. N’avés • vous point de peine fur tout ce qui fe paffe?

R-. Dui, mon Pere, fur tout paree qu'on nous accufc d’etre hérétiques.

Mr. Bad. Ce n’efl: .pas qu on Ic croie alTure-ment, mais on vous en foup§onne a caule des perfonnes fufpectes qui vous ont conduites fi lonv-temps.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“

R. Il paroit, Mr. qu’on les connoit bien mal, ils ne nous ont jamais iniVruites que fur les vertie;nbsp;Sc fur notre regie, fi on iqavoit la vérité on n’ennbsp;parleroir pas ainfi.

¦ Mr. Bail: Quelle eft votre plus grande peine dans la Religion .?

R. Je vous affure, Monfieur, que lajoieque j’ai de la grace que Dieu ma faitc d’etre Religieu-fe , furpaffe toutes les peines que j’ypourrois ren-contrer. Sur cek Mr. le Doyen eft entré. Jenbsp;me fuis mife i genoux amp; lui ai demands la béné-diStion. Il me la donnée. Après quoi Mr. Bailnbsp;lui a dit; voila une parole qu’elle ma dite: que la joicnbsp;quelle a d’etre Religicufe, furmonte routes fes pei-nes. Il 1’a répeté par deux fois Sc 1’a écrit ftjr fonnbsp;papier.

Monfieur Bail. N’avés-vous point entendu par-let des 5. propofitions?

R. Non, Monfieur.

- Monfieur le Doyen. Mais celaeft-il vrai,n’avcs vous point lu quelques Ecrits fur ce fujet ?

R. Non, mon Pere, je vous affure que je ne fgai ce que e’eft que tout cek.

Monfieur Bad. Qji’eft-ce que contrition amp; attrition ?

R. Je crois que la contrition eft une douleur d’avoir offenfé Dieu, paree qu’il eft infinimentnbsp;bon, Sc I’attrition eft une douleur de fes péché,snbsp;paree qu’on a peur de I’Enfer. La deffus Monfieur Bail a dit: ha! elle eft la premiere qui a ex-pliqué ceci, les autresn’y avoient point voulu mor-dre, Sc puis il m’a démande :

La quelle eft la plus neceftaire des deux.?

R. C’eft k contrition.

Ec I’attrition ne peut-elle pas fuffire ?

R. Non, Monfieur, fi elle ne conduit a la contrition. Je crois quelle eft bonne pour cek. Sur quoi d m’a fait un affez, lon^ difeourS, difant; que li unenbsp;perfonne aVoit une veritable contrition, die n’au-roit point befoin de k confeffion, paree que parnbsp;cette difpoficion feule, elle obtiendroit de Dieu in-failliblement le pardon defes pcch€s,mais comme

fow


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Interrogatoircs

XVI. tout Ie monde ne la pouvoic pas avoir, Jna-rroga-fuffifoit avec l’Abrolunon.


toire.


ihloit avec i nbsp;nbsp;nbsp;—

M. Ie Doyen. Tout Ie monde nc peur avoir la —? f-’ert Dourquoi rattriüoa avcc l’Abfo-


contricion } c’ett pourquoi tion peut fufEre

R. Mon Pere , je vous avouë que je n’ai ja


¦7 ¦ nbsp;nbsp;nbsp;r,’! de Tart-lRoyal cn l66r.

des nbsp;nbsp;nbsp;£tj„_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, V',^,

l’attntion ^Lorfquils m’ont voulu congédier, Tvlonncur Ie

Doven a dit a Monlieur Bail: n’avés-vous plus'-ricn a lui demaoder? Inrerroftés-la. car elle eft du


.....--------car cue cre

La defllis je me fuis prife a foutire ï^'i’ai dit'- mais croiriés-vous bien que je n’en fuisnbsp;1 ai la- ^ J , habile?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ie Doyen s’eft pris a

befoin pas plus lianue nbsp;nbsp;nbsp;__


nom


Jtv. J.VAJ^a.1 * ---TJ~

rnais fait cette diftindion, amp; n’ai point eu neioiu t'«.j nbsp;nbsp;nbsp;........ -

de m’en inftruire - tout ce que j’en f^ai c’eft i’ex- rite amp; ma dit ; le^nom eft bien c^nnm

périence que je fais tous les jours qui eft que je me nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦gt;- rc /

lênts beaucoup plus touchce de mes fautes lorfque je peufe a la bonté de Dieuamp; a cequ’il a fait pournbsp;les hommes, que lorfque je penfe a 1’Enfer.

M. Bail. Pouvés-vous réüfter a la grace ?

R. Helas! Mr. je ne l’éprouve que trop fou-vent par mon infidélité a fuivre les bons mouve-inents que Dicu me donne, amp; paree que par moi-même je fuis toujours portee au mal.

M. Ie Doyen. Comment adminiftre-t-on les

Sacrements ici ?

R. Selon la coütume de l’Eglife, amp; comme on

les adminiftre par tout ailleurs.

M. Ie Doyen, va-t-on fouvent a C(?nfe(lè?

R. Tous les 15. jours, amp; plus fouvent fi on en a befoin. Quand on déllre d’y aller , nousnbsp;Ie demandons a notre Mere , amp; elle nous Ienbsp;permet.

M. Ie Doyen. Et pour la Communion, qu’elle regie y-a-t-ii ?

R. On Communie tous les Dimanches, les Fetes, les Jeudis amp; d’autres jours particuliers.

Mr. Ie Doyen. Etes-vous bien lone-temps a confeflè.^

R. Autant qu’on en a befoin.


Monüeur Ie Doyen. N’avés-vous plainte a faire de perfonne ?

R. Non, mon Pere,je fuis la plus imparfaite . Monfieur Ie Doyen. Mais ny a-t-il point qu'^l-que Efprit qui fe rende pcnible aux autres ^ quot;nbsp;R. Non, ^e, uous fon^mes routes,nbsp;par la mifencordcde Dien,dans l’union amp; dms Icnbsp;refpeft amp; la confiance envers nos Mcresnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Monfieur Ie Doyeni N'y en a-tMlnoini-' ,

ne qui tombe dans des ftutes plus c^nfidérTbJet?''

R, Je n en vois point, mon Pere- il ' • qu’il y en a de plus foibies les unes cuenbsp;dontje fuis la prcm'ere,tnais ilny en anbsp;ne trouvefort bon qufon- l’avernfTp ®

reprenne de fes fautes, amp; q,,; nbsp;nbsp;nbsp;®

X fe corriger. nbsp;nbsp;nbsp;travaille enfuitc

Monfieur Ie Doven m.i o

^ nbsp;nbsp;nbsp;eft foi-t bien


point de


fille.


ma


Après je me fuis tournee vers Monfi lui ai’dit Hc bien I Monfieur, fois-je Hérétique ?nbsp;Monfieur Bail.Non, Ma fille, tandis que


vous


démeurerés comme vous êtes.

Je lui ai repliqué; Vous avés déja, Mortfieur rendu une fois témoignage de moi, car ce fut-

„ . nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous qui prices la peine de m’examiner avant Que

LIXJr iSis cKorë'combimdrtemps je pi4 k Samt Habk lt;k la Rel,»„,

Us CoufeOéJs foot ik aa Confeffionnal a con- , feflfer la Communauté? je penfe qu’il n’en fautpas je Ienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; jajoutai: que je

a nbsp;nbsp;nbsp;j i anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;point rierccique.

R. Mon Pere, je ne puis pas bien diramp;cela; Monfieur Ie Doyen. Ce feroit un grand^mal-c eft felon Ie nombre des perlbnnes qu’il y a a con- heur pour vous, ma fille, fi dans la vie feller j mais cela va a peu prés a une après diné que vous menés vous ii’étiés pas dans lanbsp;tni a 4. OU 5. heures.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R» Dieu m’en préferve, mon

Mr. Ie Doyen. Ce n’eft pas un grand travail de malheur me deyoit jamais nbsp;nbsp;nbsp;répon-

confeffer les Religleufes de Céans. N’eft-il pas mieux mourir nbsp;nbsp;nbsp;‘ ji m’a demands

vrai Monfieur.!* (en regardant Mr. Bail.) C’eft nbsp;nbsp;nbsp;pas Ie Chant de Paris,

bien autre chofe d’entendre les confeflions h notre enfuite fi nous ne c nbsp;nbsp;nbsp;r, ^ ^jouté: c’eft Ie

ifosS”de tous. i’ai répondu: il eft vrai , mon -'i? p us de temps que cela? nbsp;nbsp;nbsp;, -r .i.. W- amp; il meTemble que tous ces Chants en mulles convert^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quillui plaile de ^^^/jj-excitent point la devotion comme Ie plein-

M. Ie Efoyen^Avés-vous bien des péchés adi- chant re a confeCft ? Je penfo qu’ils ne font pas trop Mr,nbsp;grands.

R. J’en ai toujours beaucoup, monj^re,paree


Mr. Ie Doyen a dit; ma fille, priés pour moi.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

..c .^«.ïirouu nbsp;nbsp;nbsp;J’v obUgée, M. Pére, mais mes ptieres ne

^urieV^feqSmoindrcsfautesdesReligleufes valent pas grand-chofe. Sur quoiil a répondu; F r nlus confidérables devant Dieu que les pe- pardonne^ inoj,elles font bonnes. Je me fuis mifsnbsp;tquot; lt;• Fs trens du monde; car felon la parole de a genoux pour recevoir fa bénédiétidn, amp; je fuis

iwSdemanded’avantage-icelm

Kyen prit ia parole amp; achevale refte) qm a plus


Dieu.


BIX-


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loS


InterrogatQires des Religieujès de Port-Rojal en- t,66i.

rak quand j'e vins Céans. Je ne f^ai fi c’eft. en eet XVlI. endroit que j’ai dit que j’avois été éiévee dans eet- Interrogate Maifon: quej’en étois fortie paree que je n’a-toire.nbsp;vois pas envie d’etre Religieufe: que pendant quenbsp;j’avois été dans Ie monde, on m’av'oit fait centnbsp;contes de cette Maifon, oii il n’y avoit rien de vrai,nbsp;cequim’étonnoicéxtrémement, fqachant lavérité:nbsp;que, quand je fords, je nefqavots pas que monOn-cle avoir fait des livres; que j’eus la curiofité denbsp;lire celui de la fréquente communion, que je trou-vai trés bon amp; trés beau. M. de Conres a dit:nbsp;qu’il l’étoit auffi, amp; que j’avois bien fait. J’ainbsp;continué en difant qu’étant revenue ici, je n’avoisnbsp;jamais ofé demander a Ie lire, quoique j ’cn eulTe biennbsp;envie, paree qu’on ne Ie lit point Céans ni lesautresnbsp;qui traktent des matieres du temps; que ceux quenbsp;tTnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étoientles ceuvres de Sainte

1 nerele ,amp; les livres que mon Pere avoit traduits: que je htois préfentement les confeflions de Saintnbsp;Auguftin. M. de Contes a dit; je crois bien, cenbsp;font de trés bons livres. L’autrelesaauffiapprouvés;

M. deCöntes. Ne parle-t-on point dans la Com-munauté amp; dans Ie particulier de la Maifon, de toute cette Doctrine ?

¦ R, Non, Monfieur nousne nous entretenons point de routes ces choles; feulement depuis tout cenbsp;qui eftarrivé, nous parlous quelquefois des bruits,

amp; des calomnies que l’on fait contre nous.

Mr. Ie Doyen Communiés-vous Ibuvent .i*

R. Les dimanches, les Fêtesde les Jeudis: pour moi qui fois imparfaire, je ne Iefaispasd’ordinairenbsp;les Jeudis, amp; je m’en retire au(G quelques fois lesnbsp;Fêtes. Quand j’ai fait quelques faüte je la dis a no-tre Mem, amp; je fais ce qu’elle m’ordonne.

D. Et quelles fortes de fautes? Jeluiendisquel-ques-unes.

D. Vous en prive-t-on fouvent.^

R. Non, Monfieur, cela eftaflêz rare. Tout Ie temps que je fuis fans communier, eft au plus quin-ze jours. Mais d’ordinaire tous les dimanches amp;nbsp;les Fêtes.

D. Et quand vous vous êtes un peu querellée }

R. Mon Pere, nous ne nous querellons jamais, mais c’eft quelquefois que l’on fe dit des parolesnbsp;de promptitude, de reffentiment amp; de manque denbsp;refped; nous nous en aceufons amp; nous en deman-dous pardon a la Soeur.

Mr. de Contes. Ma fille , êtes-vous contente R. Je l’ai un peu entretenu de ma vocation,nbsp;comm'e j’avois'eu de i’éloignement de ia Religion,

^ nbsp;nbsp;nbsp;I f JTKt tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ T 7 ^ t-yX! 1 y*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ M a.

XVII. Jnterroga- ¦nbsp;toire.

Therèfe

dit; il a ai un peu

DIX-SEPTIEME INTERROGATOIRE.

La Sxur Marie Angeli^^ue de Ste.

(^Aruauïd d’Andilly.)

En entrant au Parloir, j’ai fait une grande inclination amp; me fuis mife a ^enoux devant Mr. de Contes qui ma doniié fa benedidion, amp;nbsp;puis ma demandé mon norn. Je jni d d-‘nbsp;repris la parole; amp; celui du monde. j ainbsp;foüri amp; i’ai dit Arnauld.

D.’Etes vous fille de Monfieur d’Andilly.

R. Oui, Monfieur, pour vous rendre mes trés humbles fervices ;amp; j’ai ajouté: encore qui je foisnbsp;niece de Mr. Arnauld, je vous fupplietrès humble-ment de croire que je n’en fuis pas plus fqavante.

D. Ne vous a-C-il point parié de toute cette Dodrine ?

R. II ne m’a jamais parié de toutes ces chofes, mais bien exhottée a lervirDieu. II y a long tempsnbsp;que je ne l’ai vu.

D. Ne nous dirés-vous rien de vous ? êtes-vous une méchante fille.?

R. Helas! je vous dirai que je fuis fort impar-faite; je fuis fouvent diftraite dans mes prieres. Je manque auffi dans les obfervatices. II m’a inter-rompuë, amp; ma dit: allés-vous fouvent a confeHè ?

R. Tous les quinze jours, amp; plus fouvent, fi nous voulons. Les Confeffeurs fe prefentent deuxnbsp;fois la femaine au Confeffionnal. M. Bail a prisnbsp;la parole amp; a dit a Mr. Ie Doyen: que je trou-ve cette pratique bonne! car quand on y va finbsp;fouvent, on Ie fait par coütume.

R. II eft vrai que fij’y alloistouteslesfoisqueje communie,comme il y en a qui Ie font,je crain-droisde Ie faire par habitude.

M. Ie Doyen. II fuffit que vous allies a votre Bénitier.

R. Mon Pere, nous faifons deux fois Ie jour notre examen. Je demande trés humblement pardon a Dieu des'fautes quejereconnois avoir fakes,nbsp;amp; je fais qutlque pénitence, comme de dire unenbsp;priere. Et puis nous nous aceufons toutes les fe-maine’sauChapitre oü nous difons les fautes exté-rieures que nous avons faites.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

D. Vous aceufés-vous auffi de ce que vous avés rompu.

R. II y a une autre obfervance qu’on appelle l’as-fcmblée,oü nous nous aceufons de ces fortes defautes.

D- Vous donne-t-on des Confeffeurs Extraor-dinaires?

Je n’en ai jamais demandé, ni n’en ai point vu venir. Nous avions trois Confefleurs: nousnbsp;a L^'^^'^'Jieenousdélirions , amp;aMr.Singlinnbsp;annuellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘1’re je lui fis une confeffion

D. En faites vous quelquefois ?

R. Mon Pere,]’en ai fak 4. ou 5! ans, amp; une géné-que Dieu m’avoit touchée en un moment, que j’étois paffaitement contente, 'amp; que jt lui pou-vois dire fincérement, amp; comme devant Dieu, quenbsp;quoique je fois fenfiblement touchtk de tout cenbsp;qui étoit arrivé, je n’avois jamais tant aimé monnbsp;voile, ni rcmercié Dieu de meiileur coeurdem’a-voir fait la grace d’etre dans cette Maifon.nbsp;Monfieur de Contes. Combien y a-t-il que

vous êtes profeftè.? nbsp;nbsp;nbsp;, , c- xr-

R. Sept ansalapréfentation de labainte Vterge,

D.



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iTitcrregaloires des 'Reiigieujis ds Port-Rojal. cn i66l.

, nbsp;nbsp;nbsp;D. Quel are’avés-vous? R. Ti ente ans, Monfieur.

Iiiterroga- Mo^ieur de Contes. Ma fille,vous avés ouïcc que Monüeur Bail vous a die: croyés-vous quenbsp;j C. foit mort pour tous les hommes ?

.R. Oui, Mon Pere.

Monfieur Bail. Et pour vous ?

R. Jefus, Monfieur 1 je ne fonde l’elpérance de •mon falut que fur Ic lang que J. C. a répandupournbsp;nous ?

Monfieur Bail. D’oü vient qu’il y a des bons amp; des méchants ?

R. C'eft a ce que je crois, qu’ils ne coope-rent pas aux graces de Dieu , qu’ils fuivenc leurs PalTions amp; leur corruption , qui eft ft grande,nbsp;qu’ellenous peut faire tomber en un moment.

Monfieur Bail. Dieu donne-t-il des graces Suf-fifantes ?

R. Je crois que Dieu donne fa grace quand on 1’a lui demande. On ne nous a point inftruices furnbsp;cela, mais bien exhorcées a la demander a Dieujnbsp;je l'a lui demande tous les jours dans Ie Pater parnbsp;lt;es paroles; donnés-nous aujourd-hui notre painnbsp;quotidien^ amp; j’ajoutai que j’entendois par la grace dont nous avions beioiii a route heure, que jenbsp;défirois continuer a la demander tous les jours:nbsp;que c’etoit la priere que J. C. lui-même nous anbsp;enfeignée.

Mr. Bail. Si on ne demandoit pas aDieufagra-se, ne la donneroic-il pas .^

R. Mr. St. Paul ne l’a pas demandée a Dieu, amp; Dieu Ie toucha en un moment.

Mr. Bail. ïquot; a-t-il des graces vidorieufes oii 1’on *e peut refifter ?

M. de C. me dit: répondés a eek?

R. Je fuis ignorante de toutes ces chofes. Tout ce que je fgai de la grace, je Ie prends dans moi-tnême amp; dans ma difpofition. Par exemple, monnbsp;Pere, je me trouve quelque fois aflèz fervente,nbsp;plus attentive dans mes prieres, plus devote, en-forte que toutes les choles ne me coutent rien, jenbsp;crois que c’eft que la grace de Dieu eft plus forte.nbsp;Et d’aucres fois je fuis dans une tiédeur, dans desnbsp;repugnances, dans un ennui que j’ai peine a mefup-porter. Quandjeme vois dans eet état,j’ai recours

Dieu, je gemis devant lui, je lui demande mi-fcricorde, amp; qu’il échaufFe ma tiédeur. Je lui de-jpande qu’il fe rapproche de mol, amp; je m’humi-^ .de me trouver dans de ü grandes fóibleflès lt;x *mperfe(q-ions. Ils m’écouterent tous deux avecnbsp;attention, amp; parurent trés fatisfaits.

Mr. de Contes. Eces-vous bien unies dans la

Communauté ?

R. Mon Pere, nousfbmmes, par la grace de Dieu, dans une parfaite union, 6c je vous dirai quenbsp;nous ne faifons toutes qu’un cteur 6c qu’une Ame.

D. N’y en a-t-il point qui vous fallént peine amp;

qui ne foient pas bien reglées ?

R. Mon Pere, je fuis trés edifice de toutes mes Swurs, en general 6c en particulier.

109

D. Toutes communient-ellcs fouvent ? Sc n’y XVlL en a-t-il point qui ne Ie faffent pas ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Interroga-

R. Je les vois toutes fe confelfer 6c communier.^®'’'®’ Mais je ne prends pas garde fielles s’enretirentquel-quefois. Je n’ai qu’a veiller fur moi feule. ^

D. Avés-vous eftime pour toutes.?

R. Mr. j’eftime toutes mes Soeurs, mais parti-culierement nos Meres 6c celles qui font en charge pour lesquelles j’ai une confiance 6c une efti-me particuliere. nbsp;nbsp;nbsp;v r- ..

Mr. de Contes. Gek eft tout a tait bien ^nons voyons d’ordinaire que les deregiements des Mai-fons Religieufes viennent d’une raéfeftime quel’onnbsp;a les unes contre les autres, qui caufe enfuite knbsp;divifion.

R. Par la grace de Dieu, mon Pere, nous nous aimons routes parfaitement , 6c je m’aflure quenbsp;vous aurira de la joie li vous voyiés notre union.

Mr. de Contes a eu k bonté de m’interroger prefque toujours, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avoit

pitié de paoi a cauleque j’avois-fort pleuré.amp;quc je m étois jettee a fes pfeds au fortir de la chara-bre de la Mere Angehque. amp; l’avois fupplié trésnbsp;humb ement amp; avec larmes de nous prendre fous

d»peqoel il nbsp;nbsp;nbsp;ce qji ö

ne Angehque de Ste. Therèles’eftaccufée fortfin-cerement de fes fhutes: Mr. Arnauld ne lui a jamais parlé de ces queftions: li n’y a point deCon-fefleurs extraordinaires; La Communauté eft fort unie. Elle aime fort fa vocation ,6c fur toutes lesnbsp;demandes qu’on lui a faites, elles a répondu pieu-feraent 6c Orthodoxement. Comme il me Ie vou-lut paffer il me dit: vous croyés au Pape ? il ditnbsp;je ne fcai quoi, je pris k parole 6c dis: je croisnbsp;tout ce que k Ste. EgUfe croit. Mr. de Contesnbsp;dit: oui, elle croit tout ce quel’Eglife croit. Mr.

Bail me pafla ce papier pour figner, ce que je fis,

6c en Ie rendant je dis: j’ai Ie nom d’une faintc qui étoit bien attachée al’Eglife. Je dis,de mêmcnbsp;qu’elle,que je veux vivre 6cmourir fiUe de l EgU-fe. Ils dirent: c’eft ce qu’elle difoit toujours. Ellenbsp;a écé bien perfécutée.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-r „

R. Et de la même forte que nous, puifquel oq aceufoit les perfonnesquilaconduiloient d Hcrcfie.

Je vous fupplie trés humblement de la prier pour mei afin qu’elle m’obtiennela grace de faire unbonnbsp;ufage de nos aSliöions.

ivir. Ie Doyen. Cpnfolés-vous, ma fille tou-ira bien. nbsp;nbsp;nbsp;’

Mr. Baü. Nous avonsfait comme les bons An-ges qui effrayenc d abord amp; qui confolent La fin de cette vihte vous donnera la paix.

R. Nous nous mettons fous votre procedion.

Je maddreflai a Mr. de Contes nbsp;nbsp;nbsp;*


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Intemgatoires d;s Heligieufes de Vort-'Royal en

toire.

mis.

entretiens ne vous

ÏIO

XVn. dinal de Rets ¦ vous ténés fa place dans cc Diocefe,

Je fuis fon pauvre miférable Vicaire. Je me re-commande a vos prieres. Vous êres unc bonne filie.

Helas! mon Pere, je fuis trés imparfaite amp; mes prieres font trés peu de chofe. Mais je vous fup-plte trés humblement de croire qiie je demande anbsp;'Dien de tout mon coeur,amp; que je continuëraidenbsp;Ie faire, qu’il vous rende au Centuple la charicénbsp;QUG VOUS flvcs pour notrc IVIïiiion. 11 a tciTioigncnbsp;avoir confiance en nos prieres. Je lui at dit qucnbsp;nous faifions des prieres pubhques öc generales pournbsp;1’Eglife, 6c quc nous priions auffi pour nos enne-

II me donna (a bénédidtion amp; me recommanda notre Archevêque. II me dit qu’il feroit Ie Cha-pitre amp; conduiroit lui-mcme la vifite. Mr. Bailnbsp;I’en a bien priéamp; de venir au fcrutin. Ils s’en al-Jerent diner; amp; quand ils furent revenus, Mr. denbsp;Contes dit a notre Mere; nous avons vu une denbsp;vos Nieces, c’eft une bonne filie. Et Mr. Bailnbsp;dit: c’eft un ca-ur fincere.

DIX-HUITIEME INTERROGATOIRE. Du IJ), juillet.

lua Scenr Agnh de Ste. Thecls (Rachie.)

En entrant au Parloir je demandai la benedi-éiion, que Mr. Ie Doyen me donna; puis il me dit de m’afTeoir, mais je Ie fuppliai de me per-mettre de demeurer è genoux, ce qu’il ne voulutnbsp;pas, difant: nous voulons bien que vous foydsnbsp;affife.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

D. Combien y a-t-il que vous êtes Religieufe.? R. 13. ans amp; demi: je fuis venuë ici a l’agedenbsp;de 15, ans.

D. Hé bien! quélle nouvelle nous dirés-vous de vous-même, de la Communautc 6c des parti-culieres?

R. Pour ce qui cft de moi-meme, mon Pere, je vous dirai en général que je ne fais pas tout Ienbsp;bien que je voudrois, amp; je fais Ie mal que je nenbsp;voudrois pas: car je voudrois bien être filentieufenbsp;amp; me ftparer de tout ce dont je n’ai pas a faire;nbsp;mais je manque beaucoup au filence, particuliere-ment depuis routes ces affaires-ci. Mr. Ie Doyennbsp;fe mit a rire 6c me dit: eft-ce que cela vous trouble? Oui, mon Pere, cela m’inquiéte 6c meren-toute, ce qui eft caufe que je demandenbsp;des nouvelles a des perfonnes a qui je

nemedevroispasaddreflèr. ^

R.' A nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...

d’autres felon les ren^ontiesquot;'^’ ^ quelquefois a D. Avés-vous quelque chargenbsp;R. Non, mon Pere, je fers ies maladesi

D. N’y a-t-il point quelques Sceurs qui foient XVIII. difficiles 6c qui témoignent de la peine a obferver Interroga»nbsp;la regie, ou qui la trouvent trop auftere.'*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toire.

R, Je n’en fqache point, mon Pere.

D. Mais eft-il poffible que parmi une grande Communauté, comme la vótre, qu’il n’y en aitnbsp;point quelqu'une qui manque a Ibn devoir .i’

R. Je ne prends point garde aux fautes de mes Sceurs, je veille fur moi-même.

D. Notre Seigneur eft-il mort pour tout Is monde ?

R. Oui, mon Pere, je Ie crois, amp; je 1’ai tou-jours cru? Mr. Ie Doyen répartit; vousI’avéstou-jourscru.? Je répondis qu’oui, 6c M. Bail, l’c-crivit fur fon papier.

p. Depuis que vous êtes Céans ne vous a-t-on point dit Ie contraire .i*

R. Non, mon Pere, Monfieur Singlin nous a toujours dit dans fes Sermons qu’il étok mort pournbsp;tout Ie monde. Ceci fut répété par Mr. Ie Doyennbsp;6c écrk par M. Bail.

D. Ne lui avés-vous rien entendu dire de contraire a ce que vous aviés appris touchant lanbsp;Foi avantque de venir en Religion?

R. Non, mon Pere, jamais. (Ceci eft écrit fur Ie papier de Mr. Bail.)

D. Que vous difoit-il, Mr. Singlin , dans fes Sermons ?

R. Je ne m’en fouviens pas bien, je n’ai gué-res demémoire.

D. Mais que dites-vous du fermon qu’on vous fit dernierement ? Ne vous parle-t-on point de lanbsp;grace, de ces propofitions 6c de ces difputes tou-chant la Dodtrine?

R. Non, mon Pere, on ne nous entretient point de ces matiercs-la.

D. Mais ces Mrs. dans leurs en ont-ils point parlé ?

R, Quoi que ce foit, j’ai éte deux ans a con-feffe a Mr. Arnauld 6c ilne m’en a jamais rien dit.

M. Ic Doyen parut furpris quand je dis que j’a-vois été a confellè è. Mr. Arnauld, amp; il me dit:

6c d’ou vient que vous avés cté a confelTe a lui, a-t-il confell'é Céans ?

R, C’a été a Port-Royal des Champs oü j’ai été cinq ans: entre les jours de confelTion je Icnbsp;voyois quelquefois au Parloir, pour des affaires,nbsp;mais il ne m’a jamais parlé de rien touchant cesnbsp;matieres.

Igt;. De quoi lui parliés-vous quand vous Ie voyiés ?

R. Des affaires de la Maifon , car j’étois au Tour; 6c quelquefois de ma confcience. Je menbsp;plaignois de ce que je ne me corrigeois point denbsp;certains defiiuts ou je retombois toujours, 6c ilnbsp;m’exhortoit d’avoirreeours a laPriere, quec’étoitnbsp;Ie moyen d’attirer k grace de Dieu pour m’ennbsp;corriger. M. Bail a écrit cela.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

D. Dites-nous un peu ce que c’eft qu iCvous femble de la grace ? car vous nous aves dit quenbsp;notre Seigneur étok mort pour tout ie monde j


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que Dreu donne fa Ic perme^e, je vous dtrai comme je fais oS • ou’il tre la refufe a oui dit Mr. Ie Doyen, dites-Ie nous. Jememets

,--------- .. nbsp;nbsp;nbsp;en a prcfence de Dieu pour examiner mes tautea. •

bkment. Quand les hommes fe perdent c eftquils Je lui en demande pardon de toutrnoncGeuravanc méprifent la grace ,amp; ne réfiftent pas au péché. regret de l’avoir ofFcnfé. Je fuis dans la réfolution

D. Peut-on réfifter a la grace? nbsp;nbsp;nbsp;de ne plus commettre les péchés dont je me fuis

R. Oui, mon Pere, amp; je ne l’éprouve que accufée amp; je demande a Dieu qu’il m’en faife la trop fouvent.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grace. Mr. Bail prit la parole amp; me dit; cette con~

D. Mais ce n’eft qu’a de petites graces paffage- duiteeft excellente; ne la changes pas, obfervés-la res que vous réfiftés: car fi Dieu vous donncit de toujours. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

grandes graces,que 1’on appelleefamp;caces, vousn’y D. Eft-il neceflaire d’avok I Attrition ou li la réfilleriés pas?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Contritionfuffit?

R. Elle naic'de la'ccnfideratioii de la grande bonté de Dieu qui a tout fait pour rooi. voiia qnbsp;eft tort bien dit.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

M. de Contes. Votre douleur nait de la chari-té, amp; de cotte^ charité parfaite qui chaffe la crain-te. C’eft le dégré des parfaits.

D. Mais quel nom lui donnés-vous?

R. Je penfe que c’eft la Contrition; vous dites

R. Je penfe que non, mais je ne fqai li je dis R. Je crois que la contrition feule fuffit, mais bicn. Je vous fupplie trés humblement, mon Pe- que 1’attrition feule fans la contrition nefuffiroit pas.nbsp;re, de m’inftruire de ce que j’en dois croire: car D. Cette douleur que vous avcs d’avoir offen-cela me palïè. Mr. de Contes parut embaraflëlui- fé Dieu, vient-elle fimplement de la connoiflancènbsp;meme a me répondre fur cette queftion. II prit que vous avés que Ie pêché lui déplait?nbsp;un petit livre imprimé, amp; il fe mit Ie feuillecer n r,lt;i a . .nbsp;comme par contenance. Puis il a dit a Mr. Bail;nbsp;que dites-vous^ Mr. ? puis il commenqa a me dire, quad cn hefitant amp; regardant toujours M. Bailnbsp;qui repondoit auffi aveclui. Mais j’etois fieflFrayéenbsp;de roe voir interroger fur cette matiere,que j’ennbsp;demeurai route ftupide, enforte que je n’ai pasnbsp;feulement retenu un mot de ce qu’ils m’en ont dit.

D. Et rAttrition, vous rvousdirés bien ce que c’eft?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, n igt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

R. Je crois que c eft que 1 on a regret d avoir offenfé Dieu pour la crainte des peines de I’En*nbsp;fcr.

jelui dis que je craignois I’Enfer, mais que c’étoit a caufe que Dieu n’y eft point, amp;qu’ilmcnbsp;fembloit que je ne me foucierois pas des peines ,

___nniirvu oue je ne fufle point féparéede Dieu. Mr.

R. Oui, mon Pere, particuherement q nbsp;nbsp;nbsp;pjoyen me dit encore que cela étoit fort bien,

me trouve dans des occafions ouje p nbsp;nbsp;nbsp;^ Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;crainte venoit auffi de la charité. Mr.

pourrois faire quelques fautes je nbsp;nbsp;nbsp;fojj bien Bail me fit encore quelques queftions fur la confes-

noux pour la demander. Voüa qui eft nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;inftrudions fur ce fujet,

dit. nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fCéms?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mais’je les ai oubliées. Mr. de Contes it a Mr.

Communie-t-on fouvent Ceans. nbsp;nbsp;nbsp;— jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

D. Les Commandements de Dieu font-ils im- bien. poffibles ?

R. Non, mon Pere.

D. Les peut-on accomplir fans la grace par fes propres forces?

R. On ne le pent pas, amp; nous en avons be-foin en route rencontre.

D. Puifque vous dites que cette grace eft fine* cellaire, êtes-vous foigneufe a la demander?

D.

iniivo j nbsp;nbsp;nbsp;A uu UUUÖ p

n t nbsp;nbsp;nbsp;bapteme amp;cc.

p' ^ confelfe, quand y va-t-on ? Tous les I), jours. On permet

cdlily nbsp;nbsp;nbsp;'pTMA’Bi ™ 1..me ditdek

particuUers oft 1’on nous permet de le fane, nbsp;nbsp;nbsp;Quand il me feut donne, il dit a Mr le

Q^jyen: voila qui juftifie encore Mr. Arnauld, d’v aller cela^ eft remarquable qu’elleaitété deuxans •A rni-i-

^ —¦}

uc v^ontes; mais meme il 1’aexhor-; prépara- tee d’avoir recours a la prlere pour attirer la grace, le fait par Apres avoir figné amp; rendu le papier a Mr. Bailnbsp;je me misagenoux, amp;jedisaMonlieurle Doyinbsp;ftq dansQuellesdifpofitionsfaut- que je le fuppliois humblement de me dire ft

re bonne confeffion ? eft-ilné- créance emit nbsp;nbsp;nbsp;-

tique bonne, on le fait avec plus tion: car quand on y va li fouventnbsp;accoutumance.

en,

ma

D. bien! mais

il être pour faire une uuunc tuniciuoncu-u ne- créance étoit h p—a... ui., unc u celfaire d’avoir la Contrition amp; 1’Attrition?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ik mp d-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s’il n’y trouvoitpointaredi-.

p Bs me dirent tons deuxqu’oui.

^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;Mon*

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laterrogatoires des Relipeujes de Tort-Royal en 1661.

ie , amp; étoit motte en grande reputation, amp; plufieurs 3flX. autres chofes fur Ie même fujet,amp; qu’il avoitdéja Interrog*'nbsp;vu deux de mes Soeurs, amp; puis il me dit;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toire.

Ne vous parle-t-on point de tout ce qui fe paffe; ne slen entretient-on point les unes avec lesau~-tres ?¦

R. Non, Monfieur.

M. Ie Doyeti. N’en fgavés-vous done rien dit-tout ?

R. Je I^ai en général les chofes, mais je ne m’en entretiens point.

Mr. Ie Doyen; ne vous lit-on point les Livres du ’I'emps,üC ne lesavés-vous point lusdevant quenbsp;d’etre Céans ?

R. On ne nous les lit point ici,amp; ne les avons point ius devant que d’y être,

Mr.leDoycn. Meflieurs vosfreresn’enavoient-* ils point, amp; ne les lifoient-ils point?

R. II y en avoit, mais je ne f^ai pas qui les li-foit.

Mr. Ie Doyen. Notre Seigneur eft-il mort pour tous les hommes ?'•

R. Oui, Monfieur,

Mr. Ie Doyen. Généralement pour tous?'

R. Oui, Monf'ur.

D. D’oii vient que par.ui les Apótres iL y en a. eu un de damné ?

R. Je crois que c’efb qu’at' n’^ pas été fidele a Dieu.

Mr. Ie Doyen. Quand vous faites du mal,d’oü' eek vient-il?

R. Je crois que c’eft par ma faute, paree que, je ne fuis pas fidelle a Dieu.

D. Communiés-vous fouvent ? Combien de fois la femaine?

R. Je ne Cömmunie point dans Ia femaine gt;

D. Pourquoi eek?

R. C’eft que je ne fuis pas aflèz bonne pour Ie. faire fi fouvent.

D. Combien done eft-ce , tous les huit jours.^

’ R. Jé Communie felon que notre Mere me Ie dit :' car quand j’ai fait quelque faute, je la lui vals

qu’elles vous ont re^ue.

D. Dans les fervices que vous leur rendes vés-vous pas foin de les traiter comme vous vou-driés quelles vous traitaflènt?

R. C’eft une de mes devotions que de tacher en toutes rencontres de faire a autrui ce que je vou-drois qu’on me fit..

Monfieur Ie Down.me dit: voila qui eft bien, Dieu vous benilfe , faites nous-Tenir la Sceur Gertrude.

XVHI. Monfieur Ie Doyen. me dit: nous crayons que Interroga- yous nous avés parlé lincérement ^nbsp;toire.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pere, je ne vous ai rien dit qui-

ne foit dans mon ctcur.

D. Mais vous ne nous avés rien dit de la com-munauté. Les obfervances font-elles bien gardées R. Oui,mon Pere,fort bien.

D. Mais n’avés-vous point de plaintes a nous faire

R. Non, monPere, jen’aiquedesfujetsde-difications, amp; d’obligations, I on ma re^ue Ce-

ans par charité- nbsp;nbsp;nbsp;, , n,

D. Et comment cela ? ett-ce qu on vous a re-

quë gratis !*-

R. Oui, mon Pere, j’ai été requë pour rien, amp; ce- qui eft admirable, c’eft encore que j’aie éténbsp;requë de la forte. I on me traite avecautant defoinnbsp;amp; de charité que les autres. Mr. Ie Doyen me dit;nbsp;vous leur êtes bien obligee, cela vous doicrendrenbsp;plus humble amp; plus ferventeavosdevoirs, aquoinbsp;vous employe-t-on ? R. Je fers les malades.

D. N'avés-vous point quelques peines.i* dites-nous-les librement?

R- J’en ai quelquefois un peu ; car naturelle-ment je crains Ie travail, amp; il s’enrencontrequei-quefois dans l’obéii!ance ou ¦ je fuis^ mais quand je coiifidere que je fers Jefus-Chrift en la perfon-ne de mes Soeurs, cela adoucit toutes mes peines.

Mr. Ie Doyen me répondit; vous leur donnés, amp; elle vous donnent: car quand vous êtes maladenbsp;eiles vous fervent, n’eft-ce pas?

R. Helas ! oui , mon Pere.

Voila qui eft biea, vous êtes bien obligee i Dieu öt a la Maifon, les Meres ont reconnu unenbsp;bonne vocation.en vous, amp; elles ont eu peur denbsp;vous la faire perdre ü elles vous euflènt renvoyée.nbsp;Vous étes redevable ii leur charité. Je lui fis rc-ponfe que ce n’avoit été que par charité, voulantnbsp;lui dire qu’il n’y avoit rien de bon enmoi pour lesnbsp;obliger a Ie faire, mais il prit la parole amp; me dit;nbsp;c’eft ce que je vous dis auffi que c’eft par charité^

n a-

DIX-NEUVIEME interrogatoire.

La Sceur jirme de Satnfe Gertrude ( Robert.)

MOnfieurle Doyer», après qu’il m’eut deman-de mon nom du monde, me dit que ma-Mere avoit gouverne tres vettueufemem amp; famil

dire, S; je lui expofe que-, quand je m’en retire par humiüté, il me femble que cela me fert. Qiiel- .nbsp;queföis elle me Taccorde, d’autres fois elle me dit,nbsp;de Communier amp; je Ie fais.

D. Vous ne paüës pas plus dc ij. jours fans Communier ?

R. Cela arrive quelquefois gue je pafte ce temps. .

•D. Toute k Communaute. eft-elle en bonne ¦ union,fe relpeéfe-t-on les unes les autres?

R. Oui, Monfieur, l’union y eft, Sc lerefpeéï:,quot; Dieu merci y eft bien grand.

D. ObfervC't-onbieala regie?

R. Oui, Monfieur., il me femble que chacun . fait du mieux qu’il peut, Sc que c’eft moi qui fuisnbsp;la plus méchante de toutes. C’eft pourquoi je n’ai'nbsp;aucune plainte a faire de perfonne.

Mr. Ie Doyen Etes-vous bien contente ?

R. Oui, Monfieur.


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XX.

ïnurrogatoire, des ReUgieu/eS de Forf-Reyal e» 1661 nbsp;nbsp;nbsp;„3

ï nbsp;nbsp;nbsp;oue vous êtes pius fcrupuleufe D. Votre notn du monde? R. Robert.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, —

^ nbsp;nbsp;nbsp;Sr^que j’ai vues. Je 1’ai recormu M Ie Doyen. Ln voiia déja quatre, amp; deuX Interrog*.

inteiroga-que vos deux nbsp;nbsp;nbsp;.quot;Le „ous ne Communies qui fontfornes, ont-e!les enviede revenirgt;

quand vous tn’aves dit que vo nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ eiles.l’efpérent b^n amp; moi

*” R. C’elt qu ciico -----

Mr. Ie Doyen. II ne faut pas être fcnyiuleuie;

vous avcs une bonne Mere, fuivés fes Confeils, nbsp;nbsp;nbsp;“nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—---—

amp; fakes tout ce qu’elle vous dira: priés Dieupour VINGT-UNIExME INTERROGATOIRe

__ La Steur Suzanne de Ste. Cfdk (RoSen)

ƒ-___

‘eeTqu’elles font bien rneilleures que moi. auffi.

Mr. Ie Doyen. 11 ne faut pas être fcr^uleule. vousavcs une bonne Mere, fuivés fes Confeils,nbsp;f^nr rp Qu’eiie VOUS dita: pries Dieupour

VINGTIEME INTERROGATOIRE,

La Sceur Fran^osfe de Ste. Lutgarde (Robert.)

A Prés avoir demandé la bénéditüion a Mr. Ic

Doyen il m’a dit; ma Sceur, en Religion

on commence par s’acculer 4 comencés done paria.

Du’eües fauces avés^vous faites ?

lï,,;; bien imnatiente.

Ml Doven. Nous fommes venus onueurnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' q faut parler fincérement,

fècrl Combien y a-t-il que vous II y a tout iecrev-

êtesReligie^fe-

R Douxe ans. nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

Mile Doyen. En quel ofhee, etes-vous?

Tgt; ‘ R fuis fous lanuicreflédesnovicespoutfolg-nerleurspetksbefmns extérieurs. nbsp;nbsp;nbsp;^

___les fautes avés-vous taites r

quot;R. Mon Pere, je fuis bien impatiente.

D. Vous êtes done bien prompte.? dites-vous

des injures? nbsp;nbsp;nbsp;•'A j -

R. Non, mon Pertr, nbsp;nbsp;nbsp;meme, amp; de ce qu on me fokde trnn

D. Batcés-vous? nbsp;nbsp;nbsp;Mr. Ie Doyen. C’eft nnp knbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦

R. Non, mon Pere, je nc bats'perfonnc, nbsp;nbsp;nbsp;plutót une louange. Quellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plainte; c’eft

D. Quel mal faites-vous done ? nbsp;nbsp;nbsp;donne-t-on ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Doamp;ine vous

R. Je parle erop rudement amp;tropbrusquement. nbsp;nbsp;nbsp;R, On nous donne routes f

D. Nntre Seigneur eit-il mort pour tout Ie ftruöions fur la vie nbsp;nbsp;nbsp;bonnes in-

Jonde.? nbsp;nbsp;nbsp;fefuiventl’unel’autre.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;Chrétiennequi

Bail. Vous apprend-on ft.w T r „

------------ Ie monde? nbsp;nbsp;nbsp;‘i''®J^^^^'Chrifteft

M Ie Doyen. JN aves-vous point de plaintes a faire de la Maifon Sc des Meres ?

R Je n’ai point de pkintes a. faire quedemoi-e, amp; de ce qu’cm me foigue trop._

mort pour uju.-------

R. Oui, Monfieur.

D. Dieu commande-^il deschofesitnpoffibles?

R. Dieu qui eft Ia jufttee même necommande point des chofes mspoffibles.

D. Peuc-qn réfifter i ia grace?

R. Je ne féprouve que trop fouvent.

D. Quels livres lifes-vous ?

R. L’Evangile, la Mere Theréfe, les vies de* Saints, M. de Geneve. J’ai.lu aujourd-hui dansnbsp;rimitation de Jefus-Chrift. Voila qui eft bien.

Mr. leDoyen. Comment vous Gouvemés-vous dans I’ufage des Sacrements i?

^ XT„.,rt .ïUnne h COnfelE ~ nbsp;nbsp;nbsp;lourc .

monde.?

R. Oui, mon Pere.

M. Bail. Eftiil mort pour Judas?

R. II eft mort avant la pailion: il n’avoit plus

que faire de cela.

Mr. Bail. Puis qu’il eft mort pour David, pour-

quoi n’éft-il pas mort pour Judas.?

R. Je n’en fqai rien. Judasn’enavoirquefaire.

Mr. le Doyen. Dans les intervales de vos con-feffions n’avés'VOus point de peines ? ¦

R, Je vais a notre Alere.

D. Vous guérit-elle de vos peines ?

R. Oui, Monfieur.

Mr. le Doyen. C’eft done une bonne Mere qui guérit ainiii tons les maux ?

Air. Bail. Qu’eft cequeN. S. J. C. nbsp;nbsp;nbsp;av. _______

R. C’eft la fecondeperfonnedelaTrinité quieft Ton communie les Dimanches, le»

*quot;^^beter tout le monde. nbsp;nbsp;nbsp;Jeudis: Et il y en a toujours quelques-unes quj

^r. Bail. N. S. eft-il a Pauce!? nbsp;nbsp;nbsp;Communient aux meflTes conventuelles.

Ouij mon Pere, puis qu’il y eft, ill’yfaat Monfieur Je Doyen. Mais comment vousnn ^ adorer?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ves-vous contraindre ^ n’aller a confefte

f?- Quand it y a des differents dans I’Eglifc h les if. jours? s’il vous furvient mipln...? quife faut-iiaddreffer .?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comment faites-vous ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'¦ Hueique chofe,

R. Aux Prélats. nbsp;nbsp;nbsp;R. L’on demande'nprmifTlr,r. u» n

Mr. Bail. C’eft bien dit, parciculierement au Papa I’on dit fes difficultes ^ notre^A “ \ nbsp;nbsp;nbsp;bien

D. Dans qu die obeiilmce etes-vous ? nbsp;nbsp;nbsp;Monfieur !e Doyen' O, rfi 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

R. Au Tour. nbsp;nbsp;nbsp;fayteg j yotre Mere ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous-allés dire vos

Mr. le Doyen dtta Mr.Bail; pariesluiduTour,* de le faire? nWés vn!^® nbsp;nbsp;nbsp;confiance

die vous en parlera tnieux que d autre chofe. nbsp;nbsp;nbsp;R. Qui Monfie, Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;diffieuké.?

D. Combien y a-t-ü que vous etes profeffe.? ce route entiere ^ “«“syavons une confian-

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Jnterrogatoires des Heligieufes de Port-V.oyal en 1661.

TntPrr^ nous, lorfqu’il ne s’agifToit que de jugcr fi Ton une Chambre pendant qu’elle faifoi

nous devoit\ire Profefles, je n’efpere pas moms de la Maifon, amp; elle ne leur donnoit connoiü’ance de Interrotta-de Juftice de vous en cetteoccafion, ou vous ve- nen. Liles ne firent pas long-teropsenf K ^ t 're ^ ' nés'^pour nous interroger denotreFoi amp; entendre graces, elie les chaffa de fonlogis AbbaH 1nbsp;rémoignage?

Mr. Bail. Je vous interrogeaifur toutescliofes,

xxjir.

xxiir.

Ilf

‘loit tout enlever

tüire.

le leur avoir donne une Charnbre.

amp; même fur votre Catechifme. Mr. le Doyen prenant la parole dit: Ell-ce qu’elles etoient auflinbsp;foup^onnées d’Héréfie

Mr. Bail. Non, mais je ne laiffai pas de les en interroger, amp; je les trouvai fort bien inftruites.

Alonlieur, (en m’addreflant a Mr. Bail) pour ce qui regarde les principes de la Foi je n’en ai pointnbsp;change, amp; Ton ne m’a jamais rien dit de contraire

filles furent trop heureufes de fe venir

nous. On avertit Mr. de Citeaux de tout ce qip^f

palToit, il envoya un vifiteur qu’elle ne reconn t

point, elle chalfa le confelTeur qu’il y avoir mis'

« OC i Oil 11c ill nbsp;nbsp;nbsp;1 itii '-iiinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A r Ae^ ’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V lillcrS”

dans cette Maifon ^ tout le changement que vous Ganivet nbsp;nbsp;nbsp;’^«ourner dans leur

trouverés font les moeurs : car Dieu m a fait la nbsp;nbsp;nbsp;^, j jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; nous laiffa a f A-

grace de n’être pas ce que j’étois, quoique je fois bandon de Ma nbsp;nbsp;nbsp;Eau qpj ttouvoit en

que je devrois, après tou- core bien mcommodee de lapréfe ' nbsp;nbsp;nbsp;^

il lenvoya un fecond vifiteur qui I’excommunia ’ dont ellc fe moequa, amp; dit quelle ne vouloit dé’nbsp;pendre que du Pape. M. de Citeaux en demeura-lanbsp;Ians penfer a mettre ordre a une chofe de cettenbsp;importance.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^f^^-'^gieufes de Villiers-

de fa Coad-tour cc

bien éloignéc d’etre ce jc nbsp;nbsp;nbsp;— r quot; :nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ a tr^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ae ia i

Exemple

tes les graces que Dieu m’a faites, amp; rous lesbons jumce, paree qu elle 1 Linpêchoit de fahe r

?êlïïquone‘ïetüftr.'iirne m’en Jon- gntquefa Cogt;lt;'j»Wce'di-

-na. _„n. nbsp;nbsp;nbsp;Rdlffeu/» die , amp;

pies que j’ai trpuvés dam «tte Maifon^,^amp; nbsp;nbsp;nbsp;Goadiuol7lllquot;fquot;. „R^quét

nerent pas le temps, en difant: pafles, paffes.

1 union de fes

fut tranfportce dans une autre Mn.T ^ nrdonné, amp; Mr. de Citeaux^enbsp;fit prendre réfolucion a ron£

Mr. Bail. Dites-nous done comment vousaves quitté votre Maifon pour venir icicar e’eft unenbsp;allez bonne Abbaye de Citeaux proche Chartres.nbsp;Il y a a prdfent deux Religieufes dont la Prieurenbsp;eft ma parente. Il me nomma fon nom. Dites-

nos obeiffances a, Mr. de Citeaux^'’^T!demander lu que nous fuffions demeurées .1. _nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vou-

ordoiiné nous

fon

lurent que je leur racontaflè tout ce qui s’y ctoit Autorité; nèanmoins nos importunirés Pem pafte depuis que Mr. Bail y avoit été,ceque je fis rent, amp; voila comme nous fommes forries.^Mnbsp;en cette maniere:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous eumes bien de la peine avant qued’en venir

Aufli-tot que Mr. de Citeaux fut'elu General, Pour moi, Meffieurs, la fin a été fi bonne cup il fe hara dp rérahlir Madame de I’Eau Qui étoit ne fcaurois me repentir d avoir étéRelio-ieufe^dan^

nous done pourquoi vous enetes fortie? Ils vou- qu’il ny auroit.plus perfonne qui^fjff-difoir

^ nbsp;nbsp;nbsp;...—..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;---- A iif*rvr»rri • i-iAotimrainc nr»c nbsp;nbsp;nbsp;. . ^^^ndfOitnbsp;interdite, il y avoit plus de 7. ans par les Supe- cette Maifon, car apparemrnentfanscela gt;

rieurs de la réforme, qui lui avoient donné deux rois pas été aflep heureulê pour venir ici.’ Ie Religieufes de Maubuiffon Tune pour êrre Prieure contai comme j y etois venue.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦'

de prier Mr. de Citeaux de rétablir Madame de I’Eau. (Il fuffit a Mr. de Citeaux qu’une perfonne de condition luidemande une chofe,pour qu’ilnbsp;laccorde, Ians avoir aucun égard) fans prendrenbsp;yonnoiffance, il vient a 1’Abbaye de I’Eau,nbsp;deM™^*’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;renvoie les deux Religieufes

“^finiflbn donne ordre qu’il en viennedeu.x 2 es de Villiers-Ganivet, laifle un Confefl'eur,

^ f’en revient a Paris.

Ces deux filles étoient de fort bonnes Religieufes, mais point du tout capablesd’aucunes charges.

La Celleriere ne connoiflbit pas les fous d’avec les

ais On’il np nbsp;nbsp;nbsp;r- _ •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'¦

amp; maitreffe des Novices, amp; I’autre Celleriere. D. Combien futes-vous qui en fortites.? Et Elies ne dépendoient point de Madame de I’Eau, ny-a-t-il eu que vous ici?nbsp;étant établies Commiffaires, amp; elles recevoient R. Nous fortimes quatre Profefles du chceurnbsp;ks filles fans lui en demander avis. Mr. dela Mo- • une Novice amp; une Soeur converfe. Nous avonsnbsp;riniereFrerede cette Abbefle, fupplia Mr. le Prince été deux ici, une aux Parc-aux Dames, une a

Maubuiflbn ou elle eftmorte. Pour la Novice, nous I’emmenames aux Cleretsou on la fitProfes-fes amp; ellc y eft deraeurée. Celle qui ell a Maubuiffon y eft affijciée, il en eft retourne deux ennbsp;r Abbayede I’Eau depuis que Madame de Chevernynbsp;qui ctoit Coadjutrice,eft Abbefle.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

en peink ’ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«0»^ pas mis fort

M. le Doyen demanda fort fi les Religieufes flvoient eu part aux defnrdrpc u‘ ^engieuiesnbsp;ré amp; commpnr ,11 .Aombien cela avoit d u-^ ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chofes a préfent. Jelui en

d« ce que je pus le plus fuccintement qu’il me fut

poflible.

Mr. le Doyen me prefla fort de lui dire comment feue Aladame de I’Eau avoit fait depuis no tre fertie. Je lui dis que je ne pouvois pas lui direnbsp;tout ce qu; j en avois appiis Darepnn«..’'. ¦ 7nbsp;chofes Fables, amp; Si

de plus fqavantes, amp; Mr.de Citeaux ne leur donna point d’autres ordres, finon de dépendre de Madamenbsp;de I’Eau, quoi qu’il nouseutafluréauparavant qu’ilnbsp;les établiroit en forte que l’Abbeflè ne pourroit riennbsp;faire fans elles ;ce qui ne fut point, puis qu’elles ennbsp;dépendoient abfolument. Elle les enfermoit dans

-ocr page 168-

ti6 nbsp;nbsp;nbsp;Ifitcrrogatoires des RcUgkufes de Tort~Royal en i66l.

XXIIl. poflible, mais j’appuïai pourtanc fort fur la né- plus pecites Enfants difoient tous les jours leur XXlIt. Interroga-gligence de Mr. de Cïteaux,amp; qu’il étoitcaufede Chapelec. Jerepliquai: c’eft ce que j’ai vu moi-Interroga-toire, toütce qui étoit arrivé j qu’a prefent Madame de même, Monfieur, 6c j’avois attention a remar-toire.nbsp;l’Eau y avoit bien trouvé de rouvrage,la deftunte quer ü je trouverois quelque chofe de ce qu’onnbsp;ayant requnombre de FillesquL n’ont aucun efprit m’en avoir dit, parceque je ne vouiois pas êtrcnbsp;de Religion. Je lui dis; Enfin, Meffieurs, il eft trompeei C’eft pourquoi je crois que s’il en euCnbsp;étrange que Monlkur de Citeaux ne s’en Ibit pas écé quelque chofe je .m’en ferois apperquë.nbsp;mis en aucune peine On 1’a faitprier öc bollici- Monfieur Ie Doyen. Vous êtes done fine, i canbsp;ter par tous ceux qui y pouvoient quelque chofe que je vois ?

amp; même les puiüances one etc aveines de tout R. Monfieur, comme je penfois a demander at ce aui fe pafToit prices d’employer leur pouvoir demeurer ici je remarquoistoucce qui sV pafibitnbsp;Dour faire ceflér un fcandale qui ecoit devenu public 6c avec d autant plus de foin, que Pon m’avoit dit ’nbsp;i tout Ie monde, ce qui n’a de rien lervi. Maïs tout Ie contraire. L’on m’avoit encore dit qu’onnbsp;Meffieurs, eet Exemple nous a bien fait voir, ne révéroit point les SaintesReliques,6cjevoyounbsp;5c celui de la Maifon de Céans, qu’il ny a que des Soeurs qui portoienc des Reliquaires fur elies,nbsp;ceux qui font mal qu’on laiffe en paix, mais que amp; on en expofoit tous les jours fur un Autel dansnbsp;lesperfonnesquivivent lainteinentamp;fansreproche, l’avant-chceur comme Ton $it encore^, oii on vanbsp;font toujours troubices, amp; l’on inventeroit plu- avant de faire fes devotions. On dilbit aufii qu’il

tót des Calomnies contr’elles que de les lailïër en ny avoir-point d’Eau bénite, des Images, 6c je

repos Ils fe mirent a foürire tous deux, 6c Mr. vous aflüre que jamais je n’en vis tant, il n’y a pas Ie Doyen dit; voici un tour D’angevin.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;une Celulle ouil n’y en ait;qu’qn ne croyoit point

R. Je vous dis, repliquai-je na'ivement, Mef- aux indulgences, au Pape amp; a routes ces Décifi-fieurs tout ce que je crois. nbsp;nbsp;nbsp;ons. J’ai toujours remarqué Ie contraire, on a tout

Monfieur Ie Doyen. Vous faites bien, il faut Ie refpeót qui eft du a fabaintété, 6c toutcequ’on toujours parlerfincérement.Or 5a, foyés-la done jus- m’en avoit dit n’étoit que des calomnies, 6c jenbsp;qu’au bout. Qe vous a-t-il femblé de cette Maifon} vous allure, Meffieurs, que cela fait bien voir qu’ünbsp;R. Mcnlieur, j’ai trouvé cette Maifon, non pas ne faut jamais mal juger de perlbnne, qui que cenbsp;telle que plufieurs perfonnes m’avoient dit qu’elle foit qui nous en paile; car les bons s’y peuventnbsp;étoit c’elt tout Ie contraire; car j’y'ai trouvé des tromper auffi bien que les autres en felailiant pré-Filles'aui viven^ avec un grand Exemple, dans une vénirj nous en voyons tousles jours des Exem-grande piété, trés charitables, 6c qui faifoient de pies. Je leur racontai comment Dieu me touchanbsp;grandes charités recevant gratuitement de pauvres pour demeurer ici, ils Ie voulurent Iqavoir.nbsp;filles. II eft vra’i qu’on m’en avoit parlé fort dif- Mr. Ie Doyen.^ Depuis que vous ëtes ici ne vousnbsp;féremment; car les uns Ie faifoient en bien amp; les a-t-on point parlé desqueftionsdu Temps?nbsp;autres en mal.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R. Je ne fqai pas même, Monfieur ,ce que c’eft

Monfieur Bail. Et qu’en croyiés-vous nbsp;nbsp;nbsp;que les queftions du Temps. S’il vous plait depren-

R. Monfieur, comme l’on m’avoit toujours dre la peinedeinel’expliquer? dit qu’il ne falloic juger mal de perfonne, je n’ai D. Vous fqavés bien ce que cela veut dire,nbsp;jamais forme rien d’allure , 6c auffi il y avoit ce font des queftions de ces Meffieurs.nbsp;des Peres de l’Ordre, 6c même un Eccléüaftique R. Monfieur, je ne fqai point du tout cequenbsp;noramé Monfieur Ie Clerc qui étoit notre Con- c’eft que les queftions duTempsPEft-ceuiiLivrenbsp;feflèur 6c qui avoit demeuré ti Porx-Royal des qui s’appelle comme cela ?

Champs 6c ici plufieurs annécs, qui me difoient Ce n’eft pas un livre autrement, ce font des aue ce*^ n’étoit que Calomnie tout ce qu’on nous Edits oü ils difent qu’il y a un petit nombre denbsp;en avoit dit, amp; que ce n’étoit que l’envie amp; la prédeftinés, amp; que Jelus-Chnft n’eft mort que

jaioufie qui faifoient parler de la forte. nbsp;nbsp;nbsp;pour ceux-la.?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• j- 1 n

cn difoit-on ? Monfieur, on nous avoir dit qu’on m’a toujours dit que Jefus-Chrift étoit mort pour n’alloit prcfque point a Confeffe, qu’on ne don- tout Ie monde?nbsp;noit point rAbfolution, qu’on ne Communioitnbsp;point, ce qui eft trés faux; car il ny a point denbsp;Wiigion oü l’on Communie plus que Céans, 6cnbsp;^’A-biblution on ia donne routes les fois qu’oa vanbsp;» ConfeiTe. L’on m’avoit dit encore qu’on nenbsp;pnoic point la S.üntc Vierge. On lui eft trés dé-

Monfieur Bail. Mais en particulier que vous R, Monfieur, 1 on ne ma jamais dit cela: ion

Mr. Ie Doyen. Jamais perfonne ne vous a-t-Ü dit Ie contraire ?

R. Non, Monfieur.

D. Ni en Général ni en particulier ?

R. Non, Monfieur. Mr. Singlin nous a dh

......... ....j,-. nbsp;nbsp;nbsp;______ - plufieurs fois dans fes Sermons, que Jefus-Chrift

vo . n y dit Ie Chapelet comme ailleursi 6c j’ai Itoit mort pour tout Ie monde, dans Ie particu-remarque, a ant fouvent dans la Charabre des lier il ne m’a jamais dit Ie contraire, b ne m a

i Vertus qu une Religieule eft obhgec ...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J’ai été quafi toujours a conteue i

-vous que les M. deRebours qui ne m’a jamais dit Ie contraire;

J’ai

-ocr page 169-

ïiitinogatmfes des Hcligieufis de Tort-TKoyal en x66ï. yn été auffi quelquefois k Monfieur Arnauld. addreflèr. Mr. de Monglats entreprend cela c’eft XXIII.nbsp;Immoga. p Arnauld ne vous-a-t-il pomt parle de a lui a pomfmvre cette afamp;ire auprès du Roi InVerroga-

’ nbsp;nbsp;nbsp;routes ces queftions conteftees.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bien nln-crlrir;,. ^toire

R Non, Monfienr, )e vous enafluretrescer- dentreprendre celavous-mémeaprèsV^ ® nbsp;nbsp;nbsp;^

tainement,ce n’a étéque fur mes fautes. nbsp;nbsp;nbsp;ce que vous avés prife de la Maifon

P. Et que vous difoit-il ? nbsp;nbsp;nbsp;en auroit davantage d’obiigation. jvir d

R. II m-exhortoit fort a avoir recours a Dieu glats vous en avouëroic trés fort fi vous r^?”' dans tous mes befoins, amp; que Ie plus grand defaut cette juftice.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enuies

étoit Ie découragement, qu’il falloit toujours be- nbsp;nbsp;nbsp;Mr. Bail. Je vous dis que c’ell au Roi a Ie f '

aucoupefpérerenlamife'ricordedeDieu. Mi-Sing- nbsp;nbsp;nbsp;R. II cft vrai^ Meffieurs, en une forte

lin nous 1’a ditauffi plufieurs fois. nbsp;nbsp;nbsp;néanmoins vous etes chargés devant Dieu amp; de-

Oc ce lera iclou “^^^yj^a^toutes chofes. Commc ¦ -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la véritenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’on eft ici dansla vraie Foi de

.«.nplefouffriroient wus connoii ^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;Dieu vous

'£ Non,Monfteut,nosMer nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;compte de 1’oppreffion que nouspour-

-----„i.gt;.n.r,pnr rroD nbsp;nbsp;nbsp;demanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ pavenir j il a mis en vos mams la

défenfe de fea Servantes amp; d’une Compagnie de

Innocences. Ceft ime nbsp;nbsp;nbsp;n

D. Cela eft fort bien , n’avés-vous jamais lu vant les hommes d’y faire ce que vous pourrés

des livres de contdlations ? amp; n’en a-t-on amp; ce fera felon Ie tenioignage que vous rendrés i

equot;“? 'quot;M 'cui nous^arrivoic de tair nbsp;nbsp;nbsp;____

on nousrenvervoit bien-co nbsp;nbsp;nbsp;Innocences. C'cft une grande'occafion

. Bail. En nbsp;nbsp;nbsp;Nkces de feué Mada- Vifrg préfeote amp; qui lui fera ^en agréabfo

R 3’avovs fom de nbsp;nbsp;nbsp;forties.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;que vous ne difies nendebon, Meffieurs, amp;

roSwTp.orliS%,!fr nbsp;nbsp;nbsp;w-'«nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ........

^-----------

. rov^nt Mr. Ie Doyen. 11 faut s’addreffer a Dieu afin

-------— nbsp;nbsp;nbsp;defoeur'er.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Madame d'Auniontnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conduife tout.

^fScoup de bien dans Xiït dépdt bien R. Ceft ce que nous feronsauffi, Mr. detout T’ XS^^rdir^fon-rrachécesdeia notm cueu. n femblequecesEnfants-lavous

cher, 6c ƒ on peut^^J^^ nbsp;nbsp;nbsp;Mere avecnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8cquev^

Enfants dentre '„ignticidèslaMammelk, nbsp;nbsp;nbsp;amp; je ferois bien ingrate fi

extréme violence. E nbsp;nbsp;nbsp;d’Aumontnousavoitpfosnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce que jeleurdois en routes

«-o g,i.auues ODllgatl-

dame d’Aumontleur Tan-

“ Vl'öur i’amour d’clk amp; en fa confidéra-

te, nbsp;nbsp;nbsp;fait la cbarité de me recevotr id

tion qu’on m a, j

amp; c’eft ce c^ue Madame ü a nbsp;nbsp;nbsp;grande m- 3e ne t ^ confidération des grandes obligati-

^°S?onkurTOUVoU faire que de les faire nbsp;nbsp;nbsp;a feueMadamed’AutnontkurTan-

13. don qu'on ma laiv m uiiarire op

fans ie la Maifon de l’Eauiy air en Hp recevqtr ici

amp; jamais on n’a voulu que mon Pere” ft°den nbsp;nbsp;nbsp;’

Ne fuis-je pas crop oWigée de reconnoftm

fortir d’ici. nbsp;nbsp;nbsp;j jap ont-elles?

Mr. Ie Doyen, auda^l nbsp;nbsp;nbsp;* i

IS; la petite n’en a que cinq.

D. Ou fonc-elles?

R. A. Gif, OU elles ont une Tante. D. Qui eft-ce qui les y a mifes ?

R. Mr. de Monglats leur Pere.

quot; nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n.----IV

R. Monfieur , 1 amce ei^^

ans

cette grace en ces deux Enfants qu’elle aimoit ten-drement amp; quelk nous a recommandés avec tanc

SrTb?yjnft-c‘a‘uVe Maifon bkn ^ nbsp;nbsp;nbsp;Doyen. Je vous louc de votre recon-

glée, amp; peut-être qu’elks aimerontautantce nbsp;nbsp;nbsp;eek eft fort bien de rendre a chacun

^emoign^St kNoiieeÏtu- 'T’je

Moqfieur, 6c particulieremra nbsp;nbsp;nbsp;grace de rentrer ici, amp; je

?0Kqu’S“foKurce qu’on pourrap^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;vousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bto de leur part qu’elles ne

reverdr, amp; quoique ce foit de tres bo^sRel.g vou^^P^^^ „n pur fans prier Dieu pour vous. eufes, que Filles de Gif, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dfia ^ Monfieur Bail. N’aves-vous nen de fecret a nous

trés bien r^lée, elle y retnarque nbsp;nbsp;nbsp;préféréra dire? vous Ie pouvés faire avec toute liberté, ja-

différence a 1’égard de ceiie-c , q v nbsp;nbsp;nbsp;fqaura. Nous fommes ici pour

toujours toute autre. nbsp;nbsp;nbsp;elk ne fe foucie ccouter tout Ie monde 6c pour mettre ordre a

L \'ïeque“ecrois,ouelkfoit? . nbsp;nbsp;nbsp;tout^parlés-nous avec toute confiance. De quelk

fp rrois que non, Monfieur, maïs 1 une 6c maniere agiffent les Meres ?

¦* nbsp;nbsp;nbsp;= font ésakment cheres, 6c nous fom- R. Monfieur, je vous ai parlé avec trés gran-

1’autre nous ^Ces deux Enfants-la nbsp;nbsp;nbsp;fraochife 6c avec toute la fincérité que j’ai

mes obligee nbsp;nbsp;nbsp;jvJqj Meres ont une tres bonne conduite,

font infepara • nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j-j'g^ ^ nous ne fgaurions erop

Mr. caih v-e ucii. nbsp;nbsp;nbsp;recon-

-ocr page 170- -ocr page 171-

UterrogMoires des Tieligieujes de Port-V-oyal est i6fi.

XXIV. Tï rvfi- nu-tl s’eft rendu indigne des mérites de amp; 1’on me fit la charite de m ïnterroga. inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;défefpérant.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ™n donne du tout. Et meme depuis

toire. ^ nbsp;nbsp;nbsp;^eft^qu’il s’eft défefperc. S’il on a encore re§u une de mes Soeurs

SVurÓLTte, amp; tous ceil^qui fc(r= de 1» Maifo», amp; q«i tfa

avoir nbsp;nbsp;nbsp;„’lU.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e,,... rOo,, ld.-

t tp

rien donné du tout. Et même nbsp;nbsp;nbsp;Isns avoir XXV.


que j’y fuislntetroga-qui eft Pro- to'fs* donné non

Dieu leur com- plus.

Mr. Bail. Croyés-vous que ie Pape foit Ie Chef del’Eglife.?

R. Je Ie reconnois pour Ie Vicaire dejefus-Chrift en Terre.

Ho bien! ma Fiile, tant que vous ferés dans cetre Créance, vous ne férés point Hérétique.

que

J.N.. lYAVJi.1: JTClCj JC luia Uicril ^.UiJlULC.UU lliauvctl» nbsp;nbsp;nbsp;xvi. Oilll ^ rep’avr^'' R/T ^ ¦awanM

ufage que j’ai fait de la charité qu’on m’a faitc de difant; il eft vrai, elle fe perdroir^,/'^

«^A nbsp;nbsp;nbsp;Ta **»a Iii«^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'D olirMAii/A /Ja Ia nAnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rvAV'rrvrtnAnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JJl K'lAr

lus paree qu’on nous a loujours dit qu'ilétoit more

.................. tout Ie monde. Mr. Ie Doyen a r^rdé en

S,m“fuffiantr. ent nbsp;nbsp;nbsp;...... .n-.- .. -

ot* nbsp;nbsp;nbsp;r***»«

pour moi de demeürer dans cette Maifon fans y ctre par Ie titre d’aflbciation: amp; j’y fuis contente. Mais, mon Pere, vous me permettrés, s’ilnbsp;rous plaït, de vous dire la maniere dont je fuisnbsp;venuë ici, paree qu’elle eft affei extraordinaire.

C’eft que durant quej’étois Novice, mon Pere vint a. inourir, amp; piarce qu’il avoit des dettes amp;nbsp;fes affaires étoient en aflèz mauvais ordre, lesnbsp;Créanciers faifirent tont Ie bien , en forte que 1’onnbsp;fatisfaire a la Dot que l’on avoit promife a lanbsp;Maifon dont je fliis Religieufe. 1’Abbeflè néan-

moins ne laifla pas de me recevoir a la Profeflion ivir. le a/oyen. L,$. Mere ne vous laifle-t-elle ne croyant pas qu’il fut vrai que Ton ne me put point quelques fois deux ou ttois mois fans Cjr.rnnbsp;rien donnet. Mais comme elle vit que l’année fe municr?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'Ujul-

pafla amp; que l’on ne me donnoit rien, elle fit un R. Non, Monfieur. voyage a Paris oü elle me mena choi mon Tu- Mr. le Doyen. Combien a dnréU i jnbsp;teur, amp; m’y a laiffée prés de i8. mois fans me quclle vous apu laiffer fans Communi

Jill nliir» » - nbsp;nbsp;nbsp;•

lui


Mr.lepóyen;NV;quot;ot,;“!,.o..jant^tcM

fe perdent s’ils faifoient ce que mande , ils ne Ie lêroient pas.

XXVïme INTERRQGATOIRE.

La Satur Magdeleinc Scolaftique. {Graillet.)

TOut d’abord que je fuis entrée, Mr. Ie Doyen m’a demandé; combien y a-t-il que vousnbsp;ctes Céans?

R. II y a 15. ans.

D. NWés-vous point de plainte a feirc dcvous-même? faites vous bien des fautes.^

_R. Mon Pctc, je fuis bien confulêdu mauvais me recevoir Céans. Je ne fuis pas Religieufe de lanbsp;Maifon.

D. Et d’oü êtes-vous ?

R. Je fuis Religieufe de Beauvais. IIa dit: en effèt, vous n’avés point la Croix rouge. Maisnbsp;d’oü vient qu’il y a fi long-temps que vous êtesnbsp;ici fans être affociée ? ne l’avés-vous point demandé?

R. Oui, Mem Pere , les premieres années.

vouloir réprendre. Et'comme j’cntendois parler des charités que faifoit la Maifon dc Port-Royalnbsp;gc qu’oni n’y regardoit point a ce que les Fillesnbsp;avoient, pourvu qu’elles euftènt ane bonne vocation cela me donna confiance de mepréfenter,

nen

M. Bail. Oui, ^ Abbefle vous de-Mr. Ie Doyen. Maïs

mandoic? nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tout ce quejepourrois

om nbsp;nbsp;nbsp;retourner paree que je fuis trés

comentCi^ Doyeu- Mais ne craignés-vous point

rónvousrenvoie?

R Mon nbsp;nbsp;nbsp;jefpere en la charite de mes

M«es qu’elles me 1’a conferveront comme elleï

1’ont corntnencee. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

Mr Bai). iVlais vous pournes peut-etre fervir . „otre Monaftere, amp; il pourroit être néceffaire

que vous ymtournaffiés?

R. II faudroit que les chofes fuffent enunaiitrc écat amp; une perfonne feule ne pourroit pas fairenbsp;grand ebofe. M. Bail a rpc-gt;rAi.»-r .

ne fauveroit perfónne. ‘ nbsp;nbsp;nbsp;^

Mr Ie Doyen. N’avés-vous rien trouvé de Nouveau dans la Doctrinene vous inftruit-on point de la grace ?

R. Je n’en avois jamais ouï parler que ce cue

M. nbsp;nbsp;nbsp;Bail nous en a dit. Je vous avoue quei’en fgt;Knbsp;fort furprife: car jamais je n’avois oui-dire auc

N. nbsp;nbsp;nbsp;S. ne fot mort que pour un petit nombrec?E-

ïrrf» nuonnOusfltrsïW/^.— i-.

en

, nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-j--5

que vous leur aves appris ce qu’elles ne fqavoient pas?

Mr. Ie Doyen. Pourquoi eft-ce done qu’il y en a tant qui fe perdent amp; qui font toujours ftnbsp;mcchants ?

R. C’eft qu’ils ne corref^ondent pas a la grace que Dieu leur avoit préfentée.

Mr. le Doyen. Ne donne-t-il pas la grace a tout le monde ?

R. Je crois qu’il l’a donne è tous ceux qui Pj i demandent avec humilité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Mr. le Doyen. La Mere

_____wv/*iiinuuier ï'

R. Tout au plus 15. jours, 8c encore cela ne m’eft arrivé qu’une ou deux fois.

Mr. le Dquot;-

rAbfolution

R. Non, Monfieur,

Clz


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Intemgatoires des Religieujês de fort-Royal eft 1661,

' nbsp;nbsp;nbsp;“ ‘ R. Non, Monfieur, j’en fuis bien incapable. XXVf.

Mais encore, m’a-t-ildic, n’en faites-vous point Interroga* du tout? R. Non, Monlieur, j’écris feulementtoire.nbsp;quelquefois ce que je puis retenir des Sermons qu’onnbsp;nous fait quand j’y trouve quelques inftruótions.nbsp;confidérables pour les Moeurs: car pour ce qui eltnbsp;de la Doftrine, je ne tn’en fuis jamais mélée, amp;

120

XXV. Mr. Ie Doyen. Ne fe dic-on point quelques fois interroga- des paroles rudes ?

R. Non, Monfieur, quand il arrive que dans quelqu’occafion on fe témoigne d’un autre fenci-ment,' on ne manqüe point d’y fatisfaire, amp; ilnbsp;lêmbie même que la charité en foic plus rëte-nuë, paree qu’on ne cherche que l’occafion de fe

toiïe.


XXVIEME IN.TERROGATOIRE.

La Sceur Marie Gahrielle de Sainte Catherine. [Houel.)

A Pres avoir dèmandé a Mr. Ie Doyen fa Ste.

Bénédidion il m’a demandéd’ou j’étois Pro-feflè. Je lui ai dit de la Maifon d’ou j’étois for-tie pour venir ici: que ce n’avoic été que la pié-tc la vertu amp; la parfaite obfervance que j’y avois reconnu qui m’y avoit attirée, 6c que fans cela jenbsp;n’eufle jamais fait ce changement.

II m’a dit que Mad. d’Iffis s’étoit faite Abbefle. II m’a demandé ft je n’avois rien reconnu ici de dif*nbsp;ferent a la Dodrine que l’on m’avoit Enfeignéenbsp;ailleurs.

J’ai répondu que non , que je n’y avois reconnu que beaucoup plus de vertu amp; d’obfervances qu’en lanbsp;Maifon que j’avoisquittée. II m’a enfuitedemandé:

Comment je ra’appellois de mon nom du monde; Si je n’avois rien a dire de rooi, 6c ft j’étois bonne fillc. Je lui ai dit que je faifois tout ce quenbsp;je pouvois pour I’etrc.,

D. Perfonne ne fe plaint de vous?

R. Je n’en fqai rien, mais je ne me plains de perfonne que de moi-méme, paree que je n’aipasnbsp;autant profité que je Ie devrois de la grace quenbsp;Dieu m’a faite de me mettre dans une Ste. Maifon, 6c de tant de bons Exemples que j’y voisnbsp;fans ceffe.

D. N’y-a-C-il point dé querellès 6c de diviftons parmi vous ?

R. Je n’y en ai ¦ jamais vu; mais au contraire

m grande union de Charité. Nous _____

T? nbsp;nbsp;nbsp;nous étions propres Soeurs.

.^,.0 nbsp;nbsp;nbsp;quot;^^ris Ie devions auffi, 6c que

Après cela Tr^’a'^tS’^n F ae faifois point de livres.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;emandefije

nous

rendre quelque bon, office. U m’a paru qu il étoit fort fatisfait amp; édifié de cela.

Mr. Ie Doyen. Obéit-on bien aux Meres?

R. Oui, Monfieur. ^ n „ . ¦ nbsp;nbsp;nbsp;. r ''5

M Ie Doyen. La pauvrete eft-elle bien obfervee ?

R Monlieur , cela eft admirable la maniere dontelleeft obfervee en ce Monaftere; je vousnbsp;dis que cela ravit..

Mr. Bail me lut mon papier oii il avoit marqué la maniere dont j’étois venuë Céans ,amp; auffi manbsp;Soeur,amp;puis il me la pofé pour Ie figner.

je ne pretends nullemenc a la Science. Je vous allure quejenecroispasqu’il y ait de Maifon oul’on vive avec plus de limplicité que l’on fait Céans, amp;nbsp;OU 1 on ait moins de Curiohre pour tout ce uuinbsp;n’eft point utile a l’inftruaion de la piété amp; desnbsp;bonnes mceurs. II m’a dit qu’il approuvoit fortnbsp;qu’on tachat de profiter ainfi des Sermons.

D. Comment fréquentés-vous les Sacrements ? Combien êtes vous lans aller aConfelTe.i’

R. Monfieur, j’y vais tous les ly. jours.

D. Vos Confeflèurs vous difent-ils quelque cho-fe après vous être confelïées ?

R. Oui, Monfieur , ils nous font une petite rémontrance fur ce que nous leur avons dit.

D. II a trouvé cela fort bien,6c il m’a demandé s’il ne nous parlok point des queftions du. Temps?

R. I^n, Monfieur, je ne leur en ai jamais ouï parler, in a perfonne de la Maifon.

D. II m’a demandé fi jeCommuniois,6c fil’on ne m’en privoit point fouvent puifque je n’étoisnbsp;pas fi bonne que les autres,, 6c fi quand on m’ennbsp;privoit c’étoit pour long-temps ?

R. Je fais la Communion toutes les fois qu’ella eft Générale. Quoique je fois fi. imparfaite on nenbsp;m’en privé néanmoins pas fouvent, 6c quand onnbsp;Ie fait ce n’eft: que pour une fois. C’a éte une desnbsp;chofes que Mr. Bail a mis par écrit: que quand onnbsp;me privoit de la Communion ce. n’étoit que pournbsp;une fois.

i D. Hé bien! Jefus-Chrift, eft-il mort pour tous les Hommes ?

R. Oui, Monfieur, je n’en* doute nuUement amp; c’eft ma Ibuveraine confolation de pouvoirdiranbsp;comme St. Paul: je vis dans la Foi du Kils de Dieunbsp;qui m’a aimé 6c eft mort pour moi. JePrie Dieunbsp;tous les jours qu’il lui plaife d’imprimer ce fenti-ment dans Ie cücur de tous les hommes.

II. a dit a Mr. Bail: voila qui eft bon, écrivés-le. D l’a écrit aulTi , mais il a mis que je demaoT dols a Dieu qu’il gravat dans mon .cceur ces paroles de St. Paul, ce n’étoit pas ce que j’avois dit,nbsp;mais par refped je n’ai pas youlu en faire femblant,.nbsp;paree qu’auffi il paroiflbit fi las 6c fi ennuyé quenbsp;j’avois pitié de fa mauvaife mine.

D. Pourquoi y a-t-il des méchants ?¦ nbsp;nbsp;nbsp;,

R. C’eft paree qu’ils aiment mieux: fuivre les 'mouvements de leur volonté.corrompuëquelaLo»nbsp;de Dieu.-

D.. Avons-nous Ie pouvoir de réfifter a Dieu -R. Nous n’en avons que trop, Monfieur.^je m’eftimerois bien heureufo qu’il plut a Dieu m en

délw.


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**4V 4Vi.44l.yiW ** »i ; w* nbsp;nbsp;nbsp;^’«41 CU CIl CC HlOU-

de a celui de pafièr fa vie avec des perfonnes qui ne cherchent que Dieu feul. II me dit, comnienbsp;avec lenciment: cela eft vrai. Voila trés fincére-ment la maniere dont je lui ai répondu. Je ny ainbsp;rien ajouté, ni rien omis excepte qu timequeftj.

____fiir la orace. ix ou avanr rlu

Je ne fgai qu’eiie nbsp;nbsp;nbsp;.......^ nbsp;nbsp;nbsp;^

faire fur la grace ^ écanc empêchée comment je lui ai dit; Monfieur, je crois

o Drpii

Xïfa *—

lui repondre , je mi ai un. -------------^ ^

que c’eft bien plutót nous qui manquons a Dieu

que non pas Dieu qui nous manque. Mais com-

me ce n etoit pas répondre aflèz corredtement a ia iiCil «.JWULV,j *xa ______

^ ^__v/iv. IdlL VOIV

üis en oeu-v j'^^Q^'jefpondre aux mouvements dela l’obligatiounbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que Dieu nous les conferve 6c

grace nbsp;nbsp;nbsp;laiffe pas a nous-mêmes qui nefom-

qu u ns ..znébr£S,pui3 que nous n’avons de nous-mes que Menfcgt;ngs6c Ie Péché. Ila témoig-róSJektisfait de routes mes léponfes.

demande amp; qu’il attendok que je dife autre chofe, onna d’arantage fur la grace, amp; qu’ a ant^ il m’eft fouvenii d’avoir ouï-lireauRefedboiredans hazard un mot du Sermon deMonlieur Sinefnbsp;les Epitres de St. Jerome quelque chofe qui me voulut que je Ie lui dife plus au long. C’étoitV*^nbsp;ièmbloit y revenir aiïêz. C’eil: l’explication de ce ces paroles qui écoient hier dans l’Evaneile •nbsp;paflage d’un Prophete qui dit: que Dieu ptmitles chés pendant q^ue vous av^s U luniere ° Er ' T'

péchés jufqu a la troifieme amp; quatrieme Généra- nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' '''nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

tion. Sur quoi ce Saint dit que ce n’eft pas ne-anmoins que Ie Fils porte l’iniquite du Pere puis que Dieu Ie dit en un autre endroit, mais quenbsp;e’eit qu’un péché eft la punition dlunauire, pareenbsp;que Dieu retire lés graces de ceux qui Ie rnéprifent.

XXVIl^^ INTERROGATOIRE.

-La Soittr Elix^abeth deSamte Anne {Boulard.)

MOnfieur Ie Doyen. Combien y-a-tit que vous éces Reügieufe?

R Ilyadixans, mori Pere.

d' jq’avés vous poh'*f de plaintesafaire deper-

Non mon Pere,n’ayant a me plaindre que demoi-même, mais dans la Coramunauté je n’ainbsp;nue des fujets d edification.

^ D Sqaviés vous tout ce que l’on difoit de cette

avoisouï parler danste monde, mais cela n’i jamais fait d’impreffion fur mon efpritnbsp;D N’avés-vous point trouve dans la Maifonnbsp;cp Gildon vous CU.3.voit dit?

1 Non, mon Pere, j’ai trouve que ce ndtoit que menfonges 6t Calomme II a eern «

D. Ne vous-a-ton point park d Monfieur Bail vous anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bien efamp;ayée.

R. Non, mon Pere, cela m , nbsp;nbsp;nbsp;..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

D. Vous avés bonne mémoire.^ Mais ü Dieu oous retire ia grace, c’eft done qu elle nous manque, que nous péchons S

R. Monfieur, je crois tres fermément que nul

homme n’aura jamais aucun fujet de feplaindrede Dieu, amp; que k Ibuveraineéquitédefesjugementsnbsp;ièra tellement reconnuë, que les réprouve's ferontnbsp;pleinemenc convaincus qu’ils auront eux-mèmes

éié la caufe de leur perte.

Ceft bien. l-es hommes n’auront aucun fujet

de fe plaindre de Dieu. cela fuffit. Je merecora-

mande a vos fffieres.

En m’en allant je lui ai dit; je penfe, Monfieur, que nous vous failbnsgagner bien des Couronnes parnbsp;Ia patience amp; la charite que vous exercés envers

nous.

Helas! (m’a-t-il dit.) Des Couronnes, je m’efti-merois bien heureux d’en avoir feulement un petit

Filet', priés Dieu pour moi.

D. Mais pourquoi done dit-on tar.t de mal de

cette Maifon amp; que vous m’en dites tantde bien?

Souffrancer nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a condamnées ?¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

lui ai dit: Monfieur, je crois que la Maifon d’oü ments de nbsp;nbsp;nbsp;les Cornm, j

je fuis fortie vous eft connuë puis quelle eft de Ja nbsp;nbsp;nbsp;impoffibles ?

Jurisdidion de Monfieur i’Achevêque, j’avois nbsp;nbsp;nbsp;Pere, Jefus-Chrift dit-

fort entendu parler de celle-ci jusqu a une occa- nbsp;nbsp;nbsp;enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m dit.

fton aflez Extraordinaire de la ProvidencedeDieu qui fit qu’une de mes parentes m’yemmenadurantnbsp;que j’étois a Paris, a caufe de la guerre,6c j’y re-connus tant de bien, que quoi que l’on ra’en ditnbsp;après, je demeurai toujours perfuadée de ce que

R. Mr. Ie Lieutenant civil dit: que tous les Saints ont été perlecutés amp; qu’il ne faut pas quenbsp;nous en foyons Exempres. Si cela eft nous fom-mes bienheureufes: car en efïèt notre Seigneurnbsp;proinetle Centuple avec les Perfécutions.

Vous avés raifon, c’eft un fujet defpérer la vie

1, uiuii —jwxuo-^iLtiit Qif. que fon joug eft doux 6c fa Charge legere. Je n’ainbsp;trouve rien de difficile en Religion.

Monfieur Bail a écrit cela.

Monfieur Ie Doyen. Peut-onrefiftera la grace ?

R. Oui, mon Pere, j’en fais fouvent l’expé-rience paree que je ne fuis pas affez fidele a y Correspondre. Monfieur de Contes s’cft

.0.3

-ocr page 174-

hiterrogatoires~clcs Retigieufis o'? Port-Royal en i66i. c’eft pour cela que vous êtes ii lui dilanc adieu, il lui donna fabénédiö:ion,amp;rtie XXVIII.

remercia de cc que je metois fa Fillcuile en un üeu Interrog»-OU il écoit affiiré qu’elle fcroit mieux infcruite qu’q tcire. ne la pouvoitinftruire lui-même,amp;qu’il enauroit

XXVII.

IlUerroga

toire.

122

rire, amp; a dit:

Seche ?

D. Ne vousdit-on point que Jefus-Chrift n’eft pas mort pour tous les hommes.

R. Non, mon Pere, je fais tous les jours a la melïè une priere de Saint Ambroife. J e l’ai ditcnbsp;tout du long, amp; Monfieur Bail l’a écrite.

XXVIIIEM^ INTERROGATOIRE.

La Steur Anne Eugenie {de Saint Ange de Boulogne. )

MOnfieur Bail me demanda mon nom de Religion , a quel age j’y étois entrée, amp; Com-bien il y avoit qne j’avois fait ProfelTion. Après avoir répondu, Monfieur le Doyen me dit: Comment vous applies-vous dans le monde? Je leluinbsp;dis i il me dit: VoiR un nom qui ne m’eft pas in-connu: nous fqavons a qui nous parlons, amp; nousnbsp;pourrons apprendre bien des chofes.

R. Je repondrai fincérement a ce que vous me demanderés. Monfieur le Doyen. Vous fgaviés,nbsp;fans doute, routes les chofes qu’on difoit contrcnbsp;cette Maifon ?

R. Je n’en ignorois pas une.

Mr. le Doyen. D’oii vient done que vous vous y êtes retiree.'*

R. Paree que j’étois alTurée que tout cela étoit faux, amp; que je ne connoiflbis point de Maifonnbsp;OÜ Dieu fut fervi plus purement.

M. le Doyen. Apparemment vous aves lu tous les Livres ?

R. La plus grande partie.

Mr. le Doyen, Qiioüceux-mêmesquin’étoient pas de Difputes.?

R. Ho! non pas ceux-la, ils m’eulTent été inutiles Je ne cherchois que ceux des quels je pou-vois recevoir quelqu’inftruéiion,amp; entre ceux-la, celui que j’ai ludavantage a été les Lettres Mr. denbsp;St. Cyran.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n.-

Mr le Doyen. Puifque vous fgavies libien route la difpute, quel parti teniés-vous?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

R. Celui-ci,paree que je n’ai point doutequ il ne fut le meilleur.

Mr. le Doyen. Depuis quevous etesici nevous i-t-on point parlé de ces Contellations.?

R. Point du tout.

Mr. le Boyen. N’en avés-vous point entretenu lesautres.^

R. Aulfi peu. Helasi Mr. on eft ici dans un continuel filence amp; c’eft une des raifons qui m’anbsp;nne le plus d’eftime de cette Mailbn. D y a viogt-R la connois.

¦R nbsp;nbsp;nbsp;alfeipour en juger.

¦ nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Quantitédeperfonnes

de grande piete mele Conf^erent amp; particulie-reraent Mr. Bernard out etoit fon Parrein amp; qui Paimoit beaucoup. Le jour qudle entra ici, en

1’efprit en grand repos.

Mr. le Doyen. Quoi! étoit-ce Mr Bernard qui eft mqrt en réputation de Saintété? Voila un fortnbsp;bon témoignage.

Monfieur, c’étoit lui-même ; il étoit fort de mesamis. J’aitoujourseul’avantaged’avoirnbsp;liaiibn avec de grands Serviteurs de Dieu. Mr. denbsp;St. Cyran a éte de ce nombre.

Mr. Ic Doyen. Votre fille eft-elle Religieufe?

R. Oui, Monfteur, mais ce n’eft pas ici.

Mr. le Doyen. D’oii vient qu’elle n’y eft pas demeurée?

R. Cell: que lors qu’elle Ibrtit, elle n’avoit pas envie d’etre Religieufe, mais ellelui vint bien-rocnbsp;après, amp; elle me dit qu’elle s’étoit bien trompéenbsp;dans 1’idée quelle avoit conguë du monde, qu’ellenbsp;s’imaginoit que les perfonnes qui faifoient Profef-fiondeVertuy vivoientcomme les premiers Chretiens qui n’avoient tous qu’un coeur amp; une ame,nbsp;amp; qu’auili la Religion n’étoit pas néceflaire pournbsp;vivre Chréiiennement, mais que puis qu’elle y vo-yoit au contraire regner la jaloufie, la médifance,nbsp;la vanité amp; le reftc, elle etoit réfoluë d’en fortirnbsp;de peur que le torrent 1’emportat, amp; qu’elle trou-voit qu’il étoit plus fecile de renoncer aux biens,nbsp;aux honneurs amp; aux plaifirs, que d’en ufer commenbsp;il faut. Tous ceux qui lui parlerent furent fortnbsp;édifiés de fes fentimentsqu’ilsattribuoienta la bonne éducation quelle avoit re^ue ici,difant que c’étoit I’avantage d’etre inftruitc du fondjde la Religion Chrétiennement.

Mr. le Doyen. En efïèt cela eft fort beau, amp; OÜ eft-elle Religieufe,?

R. Au montere de Ste. Marie deMelun, elle ne vint pas ici, paree qu’elle croyoit la regie denbsp;St. Benoit trop auftere, en quoi elle fe trompoit,nbsp;mais Dieul’a permis ainfi.

Mr. le Doyen. II y a bien de I’apparence: car il eft vrai que St. Benoit eft fort indulgent dansnbsp;fa regie pour les infirmes. voyés-vous fouventcet-cette bonne Fille ?

R. Oui, Monfieur, j’avois permiftion d’entrer dans leur Maifon tant que je voulois, mais j’En-trois en beaucoup d’autres, amp; je trouvai memelenbsp;moyen d’entrer en celle-ci. Mr. le Cardinal denbsp;Valence m’en envoya une permiftion du Pape,nbsp;de forte que j’y fis un jour Retraite.

D. Hebienlqu’y remarquates-vous ?

R. J’en fus plus édifiée que je ne vous !e puis dire. Je ne trouvois rien de comparable ailleurs.nbsp;j’y trouvai un défintéreflcment extraordinaire, unenbsp;feparation enticre du monde,un ftlencecontinuel,nbsp;une union amp; une charité que je ne vous fgaurois

C’eft ce qui maintient les Maifons. Je ne m’étonne pas fi vous cn eties fatisfaire, iDais ^ 3.

ce


-ocr page 175-

Jnterrogatoires des Religieufis de Tort-Royal. en l66i.

quot;¦» Angel,XXVl.l,

Mr. Ie Doyen. Nous l’avous vuë - ^ bonne Filie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ ceftune^oire.

R. Nous avons étc quatre ans enfemble fon Pere me la confia lorsqu’elle fortit d’icinbsp;que Madame fa Mere étoit morte.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Mr Ie Doyen. Elle nous a dit qu’elle a ’ bien de l’averfion pour les Grilles, 6c qu’ellenbsp;volt point envie d’etre Rcligiculê.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

R. Cela eft vrai, Monfieur, mais elle vivoit en Religieufe: car elle a toujours demeuré dans unenbsp;grairde modeftie; Elle fe féparoitdu grand mondenbsp;6c de la vanite, Elje vifitoit fouvent les maladp'5nbsp;Ellepanfoit elle-meme toutes leg „] ¦nbsp;addreflc mcrveilleufe, Elle inftruifoit toiK 1nbsp;fants de nos Paroififes, 6c Elle avS Snbsp;caffette pleine deChapclets 6c d’Imag-es nnbsp;donner. Enfin les Peres de lanbsp;chez, nous, faire uneMillion qui Jur-temps, ils me dirent qu’ils n’avoient iamTknbsp;perfonne li biai mflruite 6c nu’il r nnbsp;S„'.l „cl, po;„t d. Ê 2 n “«? IVO»nbsp;vat nnbsp;Mr

XXVtll. Ce que je v'ois, vous ainiies t Jiiterroga- R. Helas! Monfieur, j’ai

toire.

bien les Religions? eu envie d’etre Religieufe dès l’age de 12 ¦ ans. .

M. Ie Doyen. Etpourquoi ne lafutes-vouspas?

A'Ir. ) paree

R.' Paree que mon Pere, que j’aimois beau-coup, ne Ie voulut pas,6cqu’uuPere Jéfuite, qui étoit mon confeflèur, li oppofa fort. Je me fuisnbsp;bien répenlie des fois de lui avoir obéï.

M. Ie Doyen. La fuite a fait voir que Dieu Ic vouloit ainli, 6c qu’il vous réfervoit pour unnbsp;autre temps, mais vous avés done eu un Confef-feur Jéfuite.?

R. Vraiment,Monfieur,j’en ai eu bien plusd’un.

Mr. Ie Doyen. Et combien avés-vous été fous leur conduite?

R. J’y ai été jufqu’a trente ans.

Mr. Ie Doyen. Pourquoi en êtes vous lorde.

uc iieu au monde ou on clé-bien les FiHes qu’a Port-Royal.

. Ie Doyen. Etes-vr«io c-:-

Doyen, Etes-\e s’y peut rien „,vyult;.cr.

Mr. Ie Doyen. Avés-vousde reftime pourtou,-tes vos Stuurs^

R. J’en ai une trés grande, amp; une afEêélion li fenfible pour chacune d’elles en particulier, que jenbsp;vous affure, comme etant devant Dieu , que la plusnbsp;grande petne que jaireflentie dansla Religion c’'eftnbsp;de n’ofer Ie tétnoigner par tnes paroles: car j’ai fouvent eulatencatton de leur donner queique marquenbsp;extérieure de cc q^j’ai dans mon coeur pourelles,nbsp;6c comme cela n’cft pas permis, j’en ai bien desnbsp;fois fenti de la peine.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;10.

Mr Ie Doyen. Je ne m en etonne pas, cela elt aflei. naturë aux perfonnes Cordides , ^eft un-grand bonheur devoir une union fietroicedans uncnbsp;Maifon Religieufe. Elks font aufll fort unies auDys^nbsp;R. II eft vrai, Monfieur, j y ^ entienbsp;fois, amp; quand je vins ki j’ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'S

adieu. Elks me têmoign^ent^ J regr^ J ^ q

je ne me retisois pas ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ Madame me dit

raifons, quellM nbsp;nbsp;nbsp;^

que^ f^fo«Lim nbsp;nbsp;nbsp;i la Mere Aogeli-

ITaux ReligSes qu’eUe kur avoit envoyé pouir

établirlaRékirme. nbsp;nbsp;nbsp;»,»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.«

11 s’étcndoit fort è louer cette Maifon, amp; p%r-

R. II ne s’y peut rleJ^^uÏÏ.quot;

R. Premierement je m’éloignai de leur quartier pour aller en la paroilTe de St. Germain, j’allai anbsp;mon Pafteur, 6c ainfi je les voyois fort peu. MaEnbsp;auffi-tót que j’ouïs parler de leur morale , je n ynbsp;allai plus du tout: car je la trouvai li detelfablenbsp;que quand j’aurois encore été Ibus leur conduite,nbsp;je l’aurois quittée bien vite, tant cette Doétririenbsp;me faifoit d’horreur. II faut pourtant rendre tc-moignage a la verité en avouant que jamais mesnbsp;Confelièurs ne m’ont rien dit demauvais?

Mr. Bail, prit la parole Sc me dit: mais je ne crois pas qu’ils vous ayent rien enfeigné de contraire a ce que l’on vous a enfeigné ailleurs.

R. Je vous dis qu’ils ne m’ont rien dit que de bon.

Mr. Ie Doyen. Maisne nous dirés-vous rien de vous-même?

Je lui dis quelques fautes qui lui donnerent lieu de me répondre: vous fqavés bien que votre Pere, St.

Benoitjditquec’eftreculerquede ne pas avancer?

II ell vrai,, Monfieur, cela me fait trembler, mais Dieu m’a fait tant de graces que j’elpere toujours qu’il me fera milericorde.

Mr. Ie Doyen. Que nous dirés vous de la Mailbn ?

R. Je ne fqaurois dtre tout Ie bien que j’y con-nois, 6c vous pouvés croire que fi cela n’étoitde la forte, je ne l’aurois pas choifiepourra’yretirer.

Monfieur de St. Angc mourut d’une mort fubite da®

Ie temps que nous étions a la Campagne, cela fut auffi prompt qu’un coup de Tonnere. Jedemeuraidansnbsp;accablement que vous pouvés vous imaginer, maisnbsp;foutint dans cette extréme affliéiion , 6cnbsp;mit dans Ie coeur ceverfetdesPlèaumes. Di-isptj t ytncula. mea lt;^c. Et me fit voir que c’é-

vinlïè oörir mon nbsp;nbsp;nbsp;a louer e

oacrince. j en pns la refolution en faprelênce ticulicrement la MerePrieurp n,u nbsp;nbsp;nbsp;P

fans eri avoir parlé aperfbnnc amp; je 1’exccutai ua Après, je ne feai comment ^ ^ Confine, an apres, nayanc f9u plutot donner ordre a mes aotre obéifamp;ncc!' Te Unbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parlames de

-----je

d' honMur des Remes n^ctoient pts licon-. .uiii t:jauuc auucuuii r nbsp;nbsp;nbsp;tentss dekur Emploi que jel’étois a faire les chauf-

vrai Monfieur, mais k défir quej’a- fo de la Communauté.

¦ nbsp;nbsp;nbsp;kraonde me la rendoit douce. J’a- Monfieur k Doyen dit; je ne nfen étonne pasj

vois de nbsp;nbsp;nbsp;^ ude des Eilks de Monfieur itous uavaillés pour des Rcines,

vois eu ce a

affaires. nbsp;nbsp;nbsp;• q. k-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m ^ fouvent en travaillanfnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Paimois

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xxvni.


124

R.


Vous avcs raifon


_________, Monlieur, je regardc

Inrerroga-touKs mes Soeurs encore au deffus, amp; je com-toire. prends fort bicn par la joie que j’ai d’etre ainfi toujours a leurs pieds, celle que Sainte Magdelei-ne avoir d’etre aux pieds de notre Seigneur. Enfinnbsp;1’on ellicicommedans un Paradis Terreftre. Maisnbsp;quelque contente que je fois, croyés vous, Mon-fleur, que j’y vouluffe demeurer s’il y avoir lanbsp;moindre des Erreurs donr on nous acculè ?

Monfieur Ie Doyen. Non, fans doute.

R. Je crois, Monfieur, que Ion ne vient jamais en Religion qu’avec defleind y faire fon Salut. Je vous affure que je n’y ai cherche autre chofe.nbsp;Si je n’avois ére afluree qu il n y avoit point denbsp;Maifon oü la Foi fut plus pureamp; les Moeurs plusnbsp;Chrétiennes qu’en celle-ci, je n’y ferois pas entree;nbsp;6c même fi depuis que j’y fuis, j’avois reconnunbsp;Ie contraire, rien ne feroit capable de m’y retenir.nbsp;J’ai pris ja liberté de Ie faire dire a la Reine Mere,nbsp;il ny a pas long-temps, par mon Fils qui a l’hon-neur d’etre a Elle, amp; je penfe, Monfieur, a vousnbsp;dire Ie vrai, quelle ne me croit pas Hérétique.

Monfieur Ie Doyen. Ces perfonnes-k difent fouvent d’une forte amp; ils agiflent d’une autre.

R. C’eft la pitié, amp; c’eft ce qui me donne encore plus de fujet de remerder Dieu tous lesjours de m’avoir retirée d’un lieu oü il eft fi difficile denbsp;fe fauver.

Monfieur Ie Doyen dit a Monfieur Bail; de-manderons-nous quelque chofe a celle-ci ?

Monfieur Bail rcpondit: Je crois que cela n’eft pas néceffaire.

Monfieur Ie Doyen me dit ; vous nous dires bien pourtant fiDieu eft mort pour tout Ie monde?

R. Jefus, Monfieur! qui eft-ce qui doute de cela,

Monfieur Ie Doyen. Et bien, dites-nous: peut on refifter a la grace ?

R. Monfieur, Jef^ai bien que j’ai fouventen-vie de faire du bien que je ne fais pas. Appelles vous cela refifter a la grace ?

Monfieur Ie Doyen. Non pas cela. Mais je vous demande fi vous croyés que 1’on y puifïê ré-'fifter abfolument? Je ne me fouviens pas s’il ufanbsp;de ce terme (abfolument.) Mats je f^ai bien qu’il menbsp;dit quelque mot qui fignifioit la meme chofe.

R. Quoi! Monfieur, refifter volontairement a ce que 1’on croiroit qui feroit de la volonté denbsp;Dieu? qui Ie voudroit faire? Dieu me garde ennbsp;mon particulier de faire jamais une telle épreuvenbsp;pour voir fi l’on peut réfifter a la grace.

Mr. Ie Doyen. Je penfe que nous n’avons pas befoin de lui en dire davantage: nous n’avonsnbsp;su’a lui lire fon papier.

Jc ne croyois pas feulement qu’on eut écrit; paree que Monfieur Ie Doyen n’avoit point dit que

on marqu^t rien en particulier. Enfin, Monfieur rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;douxe lignes qui por-

’¦ iri nbsp;nbsp;nbsp;que j’avois lotfquc

J’entrai la, que j y etois fort contente, que je n’y avois nen rfmarqué que de bon; que f’on ne m’y


hiterrogaioires de-s 'Ridigicufes de Pcrt-Eojal (m l66l


avoit point parlé des queftions du Temps: que XXVIlT. j’avoisété ao.ans fousla conduite des Jéfuitesdont Interroga-j’avois été contente paree qu’on ne m’y avoit ja- toire.nbsp;mais rien dit que de bon. Je m’addreftai a Monfieur de Contes amp; lui demandai pourquoi il avoitnbsp;mis cela, amp; que je n’avois pas envie de Ie figner,nbsp;il me dit que cela n’étoit rien. Je dis encore unenbsp;Seconde fois pourquoi Monfieur Bail avoit écritnbsp;cela, il me dit que je ne m’enmifl’e point en peine,nbsp;que cela n etoit que bon a caufe que c’étoit unenbsp;marqué que je n’agiflbis pas avec paflion. C’eftnbsp;pourquoi je ügnai.


XXIXeme INTERROGATOIRE.

La Saur Phibberts deSahite Magdekine ^ {Morel.)

DEmande. De quel pays ctes-vous, ma Fille ? R. De Champagne, mon Pere.

D. Combien y a-t-il que vous êtes dans cette Maifon ?

R. Neuf ans, mon Pere.

D. Votre nom du monde ?

R. Morelle.

D. Nomraés-moi Ie Lieu ?

R. Je fuis née dans une terre deMr.de Moran-gis amp; élévée avec une de mes Tantes qui demeu-roit dans Ie Chateau depuis l’age de 17. out 8. ans. Depuis eet age je fuis venuë a Paris avec Madamenbsp;de MorangiS, paree que ma Mere mourut en cenbsp;Temps-R amp; quelle nous voulut avoir avec elle.nbsp;J’ai écé fort mondaine amp; même je croyois que jénbsp;ne ferois jamais Religieufe, mais quelque tempsnbsp;après je fus touchée de quelques paroles que j’en-tendis dire: qu’il falloit imiter Jefus-Chrift dans fesnbsp;SoufFrances amp; dans fon humilité amp; tomes les per-fécutions qu’il a endure durant la vie pour l’amournbsp;de nous. J’ai bien expérimenté, I\4on Pere, Ienbsp;fens de ces paroles, de ma converfion, dans cettenbsp;derniere perfécution, oü nous avons fujet de pra-tiquer routes ces chofes , de quoi je lui rendsnbsp;graces de ce qu’il nous vouloit routes dans la fouf-france.

Je continual a lui dire; qu’après avoir été touchée j’entendis dire beaucoup de bien de cette Maifonnbsp;oü j’eus un grand défir de venir entendre un Sermon de JVlr. Singlin, ce qui fit que je priai Mr.nbsp;de IVlorangis de m’y amener: car il venoit fouventnbsp;les entendre. II eut la bonté de m’y amener ennbsp;même-temps, cequi me confirma dans mon défir:nbsp;car tout fon Sermon étoit de l’humiliré amp; du dé-tachement du monde amp; d'e l’Imitation de Jefus-Chrift dans fes Soufffances. Car voila fur quoi ilnbsp;s’étendoit toujours dans tout ce qu’il nous difoir.nbsp;Je me fentis done fort attirée amp; touchée, en fortenbsp;qu’il me feroit impoffible de Ie pouvoir exprimer.nbsp;Et après quelque temps je declarai mon deflèin anbsp;Mr.amp;a Madame de Morangis ,amp;luifis encore lanbsp;même priere de une mener Ie jour de 1 Uctave du

Saint


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Ifiterrogatoirei det Re^gieu/êf de Port-Rayal en iSdx,


¦oitlaerandeFêtedecetteMai- ü a«ive que nous avons fait quelquC faute qui eft XXIX.

me demanda pourquoic’ecott un peu conhderable, iwtis lallons dire en inême-„ '' o •. nbsp;nbsp;nbsp;.. gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’eUe

Jnterr

toire/Contes hFctede h Maifon

di.: nbsp;nbsp;nbsp;Weque„od.d„„„f,i„ „„

---A.r.^“^'iousdit

kFêKde kMa'ifon amp; Mr. Bail prlt la'parole amp; temps a none Mere amp; lui'd;quot;;;;”'quot;/» ^quot;^me-Interrop.


£c ênfuïte du Sermon j’encrai Ceans; je n’en ayois fois qu’il nous en fauc confeOer, ou bien

__o ]V/fr\n{iPiir rif» IVfr^i-^Mrric • /'-jr iVn Al-r»ic hiif» nrMis ]lt;=* nnifTinns fiairA nbsp;nbsp;nbsp;rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VOl

. ... * vx lU OC

• rbmme je lui avois déjl dit, amp; qu’on nous

______________'' ubrVharite én toutes nbsp;nbsp;nbsp;.f V_,„eot qu’H tie falloit être ni curieufe ni

aiouter a leur conduite 6c a nbsp;nbsp;nbsp;Voila qui eft bien, maFille. Ilmede-

chofes. N»quot;',madetdenousavoirdon- ga ¦ ¦ nbsp;nbsp;nbsp;jcnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deSdidus Sc

Sd « ^ SUdi* I» nbsp;nbsp;nbsp;ri„.kauv,.s?

qui fuffent mauvais .?

Jc lui répondis que j’en avois lu de toutes for* tes, mats non pas dans cette Maifon. Il eie demanda fi je ny avois point trouvé des chofes mau-vaifes. Je lui répondis que tout ce que je faifoi*nbsp;en ce tempos-la, je le faifois fans reflexion, amp;nbsp;fans m’y arrêter, amp; que je n’étois pasaffei-fsavantcnbsp;pour juger ce qui étoit bon ou méchant,

Il me répondit; tout cela eft bien, maFille, d n’y a rien a redire a toutes ces chofes.

R. Je le confeffe, mon Pere, amp; je vous puk aflurer que je vous parle dans la fincérité de monnbsp;coeur,

Il me répondit; je le crois, ma Fille amp; e’eft auffi pour yotre bien que nous vous demandons

toutes ces chofes.

11 me dit plufieurs belles

ifTAr nbsp;nbsp;nbsp;_______C' /

robéïflTance amp; de mourir a nous- les

m^mes.

VoiR qui eft bien, ma Fille, 6c je fiiis bien latisfait d’entendre toutes ces chofes-la.

D. Comment vous conduifés-vous pour la Sain-

te Communion ?

R. JeCommunieles Dimanches,lesFêtes6cles Te luirénondiémT’''''quot;quot;

Jeudis, amp; les jours que j ai regu quelque grace, crement nSus neïevionfnquot;®^'quot;quot;quot;

comme le jour de mon Bapteme amp;c. Et quand mêmes maisareS '

-1 nbsp;nbsp;nbsp;, maïs a rendre a Dieu une Adoration con-

^ nbsp;nbsp;nbsp;tinu-

^yegardaTt

us dit eft fort ttie demanda

bien nbsp;nbsp;nbsp;—.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ----------

ce que c'ttoit que I’affiftance du Saint Sacrement, amp; ce que nous y faifions.

T„ 1..; nbsp;nbsp;nbsp;’•

SaintSacrement qui éD

point parlé a Monfieur dc Morangis : carj’en étois incertaine.

Mr, de Contes me demanda s’il venoit ici. Je lui repondis qu’il me faifoit 1’honneur de venir fou-rent me voir.

D. Mr, de Contes. Comment vous trouvés-vous en cette Mailbn ?

R. Fortbien, monPere, j’ai bien experimen-té le bien que Ton m’en a dit, amp; j’ai bien fujet de rendre graces a Dieu de m’y avoir appellee.

Mr. de Contes. Aceque je vois, cette Mailbn eft toute Angelique, vous vous aimes done biennbsp;routes?

R. On ne peut davantage, mon Pere, car on peut dire qu’etant plufieurs, nous n’avons qu’unnbsp;cceur amp; unevolonté, nous avons tant de tendreflènbsp;les unes pour les autres que quand il arrive quenbsp;quelqu’une a du mal, routes le relïèntent commenbsp;fi c’étoit elles-mêmes, amp; fouhaiteroient I’avoir pournbsp;les fbulager fi Dieu le vouloic. II me repondit ;nbsp;voiR qui eft bien, ma Fille,a cequejevois,vousnbsp;avés railbn de dire que vous n’avds qu’un cceur amp;nbsp;qu’une ame.

D. Et pour les Meres Supérieures,conduifent-dles bien tout?

R. II me femble,monPere, qu’on ne peut rien pouvonsdéfirer.

D. N’aves-vous point de peine a leur obeir ?

R. Je vous puis aflurer, mon Pere, que e’eft toute notrejoiei car nous avons toutes pour Eliesnbsp;un tres grand refpedt amp; une grande affedtion.

D. Voila qui eft fort bien, ma Fille, a ceque je vois, vous etes tout a fait contente.?

R. J’ai bien fujet de 1’être, mon Pere.

D. N’avés-vous rien a me dire de toutes les chofes dont on parle a cette heure, des affaires dunbsp;Temps?

R. Helas! mon Pere, je fuis trop ignorante pour que Ton me parle de ces chofes, amp; je vousnbsp;puis aflurer que tout ce que Ton nous recommande,nbsp;eft la fimplicité, amp; de ne vouloir point être i§a-vantes,fi cen’eftde lafciencedes Saints,qui eft lanbsp;mortificationnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;— o- j—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ^

t FT e nbsp;nbsp;nbsp;gt; Y“^uu cue VOID

que nous le puiluons taire, nouslefaifons, amp; enfin nous agiflbns en toutes chofes avec bien de la confiance amp; de la fimplicité.

Mr. de Contes. Enfin a ce que je vois, tout eft bien ordonné, k charité y eft grande, amp; je

res-

fentsun grand contentemenc de vous entendre dire toutes ces chofes. ^II me dit enfuite: n’avés-vousnbsp;pas écé bien etomiee decequeMr. Bail vous a dit

R. Onne peut davantage mon Pere; mais j’avois potrrtant entendu dire quelque chofe dans le monde de ce qu’il nous a dit qui n\e donnoic bien denbsp;I’eftroi: car tous Ip Libertiris amp; ceux qui ne vou-loient point .fervir Dieu comme ils devoient, di-foient: que pmsque Jefus-Chnft n’^toit pas mort

pour eux,qu’ils ftroient bans cette vie tout cequhls

voudroient, amp; que quand il leurdonneroitfa g-race ils agiroient autrement; cela me donnoic déiinbsp;de Phorreur quoique je ne fuffe pas encore touchee, amp; que je fufte encore fort mondaine.

D N’aves-vous point entendu parler de tout cela dans cette Mailon ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Je lui repondis que je pouvois alTurer que non,amp; que la conduite de cette Maifon en étoitnbsp;fort cloignee, qu on nenousparloit que des chofesnbsp;qui nous pouvoient conduire a lavertu amp; a 1’hu-rntnme ie lui avnrc J.v «

—«-'vxi.s.k) psro*

les pour m’encourager de perfévérer dans la vie Religieufe,6c Mr. Bail auffi, qui di*-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Mr. de Contes; tout ce quelle

Vlipn Tl«


-ocr page 178-

Intenogatokes des Religieufes de Port-Royal en i66l.

II me dit: ne feites-vous point quelque- auffi, étant trop facile a dire des paroles de fatni- XXX,

liarité a mes Sceurs par légcrété. nbsp;nbsp;nbsp;Interrogt-

D. Ne vous raillés-vous point les unes les au-toire. tres ?


iz6

XXIX. tinuelle,

Interroga- fois quelque chateau en Efpagne}

Quand il arrive que nous avons quelque diftradti-on, nous tachons en mêrae-temps de nous en ré-prendre.

II me demanda combiennousfaifionsd’Oraifon par jour. Je lui répondis que nous en faifions unenbsp;demie heure Ie matin amp; notre affiftance qui etoitnbsp;d’une demie heure, que c’étoit unenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

II me demanda ii kpauvrete etoitbienobferve^ Je lui répondis: fort bien, mon Pere. carceftnbsp;tout afaitrefprit de cette Maifon. ^

aand vous avés été entree: naves-vous point

/mon Pere, au contraire j’ai toujours preffé que l’on me fit la charité de me recevoir.

D. N’avés-vous rien trouvé de difficile a une vie fi auftere ?

R. Non, mon Pere: car vous fgavés que Ie joug de Jefus-Chrift eft doux amp; leger. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ .

D. Ne croyés-vous pas que Jefus-Chrift foit mort pour tout Ie monde ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

R, Oui, Mon Pere, q’atoujours été mapenfee quoi qu’on ne nous ait jamais entretenuës de cesnbsp;chofes dans cette Maifon, mais j’en avois entendu dire quelque chofe dans Ie monde.

D. Et pourquoi y a-t-il des bons amp; des mechants ? R. C’eft une chofe a quoi je n’ai jamais fait denbsp;refleétion, maispourtant, qa toujour.*! été ma pen-fée qu’ils fe perdoient par leur- faute amp; quoiquenbsp;Dieu leur donne tous les fecours qu’il donne auxnbsp;autres , qu’ils negligeoient tous les moyens quenbsp;i’Eglifc nous donne, cequi faifoicqu abandonnantnbsp;Dieu, Dieu les abandonnoit.

II me dit: voila qui eft fort bien, tout ce que vous ai'^és dit eft fort bien. H me donna a figner,nbsp;amp; je lui dis: mon Pere, je tremble fi fort quejenbsp;ne f^ai fi je Ie pourrai faire. Je n’en fgai pointnbsp;d’autre raifon, mon Pere, finon que c’eft Ie re-fpeét de votre préfence.

loire.


XXXEME INTERROGATOIRE.

MOnfieur Ie Doyen me donna fa bénédiétion.

Après l’avoir re§uë il me demanda: comment vous appellés-vous ?

R. Sceur Magdeleine de Ste. Agathede Buzen-val.

D. Votre nom du monde ?

R. De Buzanval. Vous êtes la Fille de Mr. de Buzanval ? C’eft une bonne Familie.

^ D^. Combien y a-t-il que vous êtes dans laMai-

y ^'i/^ans i'y depuis Page dep. ans,il

’ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous? ma Fille, on

o. nbsp;nbsp;nbsp;que je fuis bienim-

parfaite, amp; quefouventje me diftrais amp; les autres

R. Non, mon Pere, l’on ne nous fouffriroit point dans eet Efprit.

D. Ne vous querellés-vous point quelquefois ?

R. Non, mon Pere,nous fommes routes d’un même accord amp; dans une grande union j 6c s’il arri-voit que nous diffions quelques paroles de promptitude, nous y fatisfaifons tout aulEtót.

D. L’obéïfTance eft-elle bien pratiquéqne réfi-fte-t-on point aux Supérieures ? faites-vous les chofes avec Amour?

R. Oui, mon Pere, nous avons une grande docilité envers nos Meres: nous trouvons bon toutnbsp;ce qu’elles nousdifentj amp; je crois que c’eft celanbsp;qui nous aide a réparer nos fautesamp; qui nous entre-tient dans la paix 6c dans 1’union.

D. Croyé s-vous que tout ceque lePape acon? damné eft condamne? R. Oui, mon Pere.

D. Ne vous a-t-on point dit qu’il pe Ie falloit pas croire ?

R. Non, mon Pere

D. N’avés-vpus jamais ouï-dire que les Com-mandements de Dieu font impoffibles ?

R, Non, mon Pere, on ne nous a jamais dit cela.

D. Croyés-vous que Jefus-Chrift eft mort pour tout Ie monde ? ne vous a-t-on point enlêirnbsp;gné qu’il étoit mort feulement pour les prédeftinés?

R. Non, mon Pere. Je crois qu’il eft niort pour tous les hommes.

D. Vous Ie croyés? R. Oui, mon Pere.

D. Pourquoi y a-t-il tant de monde qui lè Damne ?

R. Mon Pere, c’eft qu’ils fe laiflèntaller Meurs paffions amp; qu’ils méprifent les graces de Dieu amp;nbsp;ne fuivent pas fes Commandements.

D. N’eft-ce point auffi que la grace leur manque ?

R. Non, mon Pere, c’eft qu’iE n’y font pas fideles.

D. Et pour vous, que Sentés vous? vous taan-que-t-elle.^

R. Non, monPere, je crois que quand je l’in-voque comme il faut Dieu me la donne toujours, pourvu que j’y Correspqnde. Mais bien fouvent je ne Ie fais pasj j’y fuis infidele.

D. Quand cela vous arrive, comment faites-vous pour vous en relever ?

R. Je tache d’en avoir regret, amp; je la dsr mande avec plus de ferveur,

D. Allés-vous fouvent a Confeflè ?

R. Tousles 15. jours. Et pour la CommunioB routes les Fêtes 6c Dimanebes.

D. Ne vous en prive-t-on point bien fouvent?

R. Non, mon Pere. Quand il arrive que j’^ fait quelques fautes notables, une fois en paflant,.nbsp;moi-même je fuis bien-aife de la temettre ^ unenbsp;juitre fois.

-ocr page 179-

iTfterrogatoires des 'Religieujès de Port-Royal en i66i.

D. A combien de temps cêla va-t-il? interroga- r jvion Pere, cela va jufqu’a la Fete la plusnbsp;prochaine d’après Ie jour que je l’ai otnife

D Dites-moi fi jamais dails la Conrellion ou dans des Conférences particulieres ou par d’autresnbsp;voies, l’on ne vous a point entretenuë de routesnbsp;ces queftions dont on parle,{i on ne vous a poinfnbsp;fait voir de ces Livres? N’en avés-vous point jamais entendu pariet ?

R. NoO j mon Pere. Je vous affure que l’on nous a toujours inftruites für les vertus, fur nosnbsp;devoirs amp; nos obligations amp; dans une vraie fitn-plicité. Quelquefois j’en ai entendu parler én General dans quelque rencontre. Je ne pourrois pasnbsp;dire ce que c’elt.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, • /,

D. Mais cela eft-il vrai? dites-vous la vérite? ISJe cachés-vous rien ? N’êtés-vous point un peunbsp;dillimulée ?

R. Non, mon Pere, je vous parle fincérement. Quand Monfieur Bail nous a parlé de tout cenbsp;qu’il nous a dit, je n*en avois jamais entendu parler, amp; j’ai fenti en méme-temps ma Conlciencenbsp;toute libre pour ne rien cacher amp; pour repondrenbsp;Ia vérite de coeur amp; de bouche tout ce que l’onnbsp;m’en demanderoit. Monfieur Ie Doyen fe tournanbsp;vers MonfieurBail, amp; lui dit: Monlieur, enten-dés-vous bien ce qu’elle dit ? il fe prit ^ rire 6cnbsp;me dit:

Vous êtes dans une petite épreuve, mais après vous ferés dans la joie. Je ne répondis rien. En-fuite Monlieur Ie Doyen me demanda: que faites-vous dans toutes ces chofes-ci ? En parlés-vousnbsp;entre vous?

R. Non, Mon Pere, nous en parlons quelquefois quand nous fommes enfemble, nous prenons bon courage, nous nous animons les unes les au-tres; nous prions bien Dieu qu’il faffe connoitrenbsp;la vérite: nous failbns des prieres pour cela j nousnbsp;en failbns auffi pour vous, mon Pere.

R. Pour moi? Vous faites bien; car je fuis bien méchant; j’en ai grand befoin. Mais il ennbsp;faut faire aufli pour Monlieur Bail; ils fe prirentnbsp;a rire, amp; Monlieur Bail me dit: allés, nous nenbsp;vous condamnons point. Monlieur Ie Doyen dit:nbsp;ce feroit bien dommage étant d’une fi bonne Fa-mille, ay^t eu une bonne éducation amp; étant con-lacree a Dieu, qu’elle ne fut pas telle qu’elle doitnbsp;etre. Alles, ma Fille.

XXXIEME INTERROGATOIRE.

La Seettr Marie Gabrielh de Sainte yuflint {de Confeil)

MOnfieur le Doyen. Etes-vous la ScEur Marie G^brielle de Sainte Juftine ?

R. Oui, Mon Pere.

D. Combien y a-t-il que vous êtes Religieufe ? R. Il y eut cinq ans le jour de Saint Batnabé.

lay

D. Combien y a-t-il que vous êtes entree dans XXXI. la Maifon ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Interrogs*

R. II y eut 7. ans Ie jour de Saint Vincent aa. Janvier. ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

D. Votre nom du monde ?

R. Confeil. .

D. Etes-vous de Paris?

R. Non, mon Pere, je fuis de Bretagne. d' D’oü vient done que vous êtes Religieufe

R La premiere raifon cft qu on m’a fait la Charité de me recevoir pour nen, paree que manbsp;Mere étoit une pauvre Demoilellc veuve qui tou-tefois avoit dela crainte de Dieu, amp; qui paflbitnbsp;fa vie i 1’Hospitalite. Le peu de bien qu’elle avoitnbsp;étoit tont employe a nous êléver amp;

aux pauvres.

Ce qui 1’obligea de mc mettre chez Madame dc Crcve-cceim qui ma procuré 1’entrée de cettenbsp;Maifon- enfuite de quoi je me fuis vuë reeuënbsp;i la profeffion fans qu on m ait jamais demand! linbsp;je pouvois donnet quelque chofe, 6c fans qu’on

ait écrit a ma Mere.

Monfieur le Doyen fe retourna vers Monlieur Bail amp; lui dit; Morfieur, mettés qu’elles Tont re-quëpoufnen. Ladeffus Monlieur Bail alu quelquenbsp;chofe qu’ilavmt eent 6c que jc n’aipas bien ouï.

Monfieur de Contes a rephque; mais pour rien Monfieur , on ne lui^ a jamais rien demandé ?

II a répondu; ce que j ai mis veut dire cela j puis a ajouté: vous voyes comme ¦ Dieu ne lailïè riennbsp;fans récompenfe : de vous avoir re9uë en cettenbsp;maniere, c’eft cellc de votre Mere.

D. Jefus-Chnft eft-il mort pour tout le mon-dc ^

R. Out, mon Pere.

D. N’avés-vous-rien a nous aceufer pour la Vifite ?

R. Oui, mon Pere, d’etre d’une humeur ex-trêmemenc prompte ?

Mr. le Doyen m’a répondu ;ce ne font pas les pourfuivi: c’eft cc qui me fait parler quelque

rement quand on nous change de Soeur 6c qu’on nous en donne quinefgaventpas ce qu d faut faire,nbsp;je m’ctcnds beaucoup a ce quit faut dire eti leurnbsp;montrant. J’y mêle bien des chofes inutiles 6c 'nbsp;je ne fuis pasaffez réguliere ademander les chofesnbsp;a 1’affemblée, ce qui me fait quelquefois prendre

1’occafion, quand je vas dans leMonaftere amp; que ie

rencontre des S^urs k qui j’ai a faire, de leur de-mander ce que j ai dans 1’efpric. Comme je fuis

^ nbsp;nbsp;nbsp;fouvent a faire a plulieurs.

D. Cotntn\inieS'Vous fouvetit?

R. Les Fetes, les Dimanches 6c lesJeudiSjh moins que je n’aie fait quelques fautes qui me faf-fetit de la peine, alors je vastrouver la MerePrleu-R anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re


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InUmsatohes des 'Religieufes de Tort-TLeyal en l66ï.

'.CTL..... nbsp;nbsp;nbsp;J_ ________:__ T-V TT nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

12S


xxxr,

Interroga-

toire.

D. Vous eutes done bien de Ia joie quand vous XXXI. futesrequë?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Interroga*

R. Ma joie fut tout a fait grande, amp; elles’aug-toire. mente tous les jours.

D. Vous croyés done que les Coramandements de Dieu ne font pas impolfibles ?

R. Mon Pere, en me faifant Religieufe j’ea ai fait une Confelfion publique puifque j’ai em-bralTé Ie Confeil.

D. Dieu donne-t-il la grace a tout Ie monde?

R. O ui, mon Pere.

p. D'ou vient done qu’il y a tantde Damnés?

Eft-ce par, leur faute ?

R. Oui, mon Pere, parcequ’il y en a de fi li-bertins qu’ils ne fongent pas feulement s’ils Tont OU non, amp; qu’ils nefemettent pas en peine de lanbsp;demander.

D. Obferve-t-on bien la Regie, la pauvreté ?

R. Oui, mon Pere.

D. Et la modeftie?

R. Oui, chacune tSche d’etre la plus modefte qu’elle peut ?

D. N’y a-t-il point d’amitié particuliere ?

R. Non, mon Pere, nous avons beaucoup de charité les unes pour les autres, mais lans aurnbsp;cune attache. Enforte que quand notre Mere retire une Soeur d’une obéïflance, elk dit a fa Com--pagne, notre Mere m’a ordonné de me retirer, EL-les fe font. I’inclinatian amp; ne fe parknt non plusnbsp;que fi Elles n’avoient point étéennaême obéïflance.

D. II y a done une grande Union ?

IJ ne fe peut pas davantagcv Quand la moindre de nos Soeurs Converfeseftmalade,il y a autantnbsp;d’emprelTement a la fervir amp; a la veiller que finbsp;c’étoit notre Mere. II m’a répondu; cela fe doitnbsp;ainfi. II m’a enfuite pafte fon papier apresTavoirnbsp;lu, amp; m’a dit: fignés, maEille, ii n’y arien qui

D.

voulu ?

R. Nón, mon Pere. Ce n’eft pas que dans, .les tOWdK tl y relute fouvent par mes infideUteSj.

re qui me confeiüe de différer ou de communier

•D. Encore, qu’elle efpece de fautes?

R. Par exetnple, quand j’ai fait quelqu’adlion brulque ou dit quelque parole peu charitable, com-me d’accufer les Soeurs de ne fe pas foucier denbsp;donner de la peine ou den’êtrepas foigneufes,amp;nbsp;lorfque cela leur peut faire de la peine ou que j’ennbsp;fênts quelqu’étnotion, je vais demander a ne pasnbsp;communier ,

Mr. de Contes dit: un peu d’Eau bénite efface ces fautes-la; Elles ne doivent pas priver de laSte.

Communion, nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. r- 1

R. MonPere, quand j en ai fait de cette nature quot; je crois avoir fait un grand crime; car nos Sreurs vivent dans une telle douceur que ce n’eftnbsp;point la une petite faute pour nous.

D. Allés-vous fouvent a Confeffe

R. Tons les quinze jours, amp; plus fouvent fi nous en avons belbin.

D. Encore, qu’elle efpece de.fautes vous y fe-roit aller ?

R. Par exemple, li j’étois allee au .parloir (ce qni ne m’arrive guéres Dieu merci, ce n’eft pasnbsp;la coutume de la Maifon d’y aller beaucoup, amp;nbsp;je n’ai^pas de Parents dans cette Ville) amp; que j’ynbsp;euffe êté trop long-temps a m’entretenir des cho-fes du monde, je croifois ne devoir pas communier lans me confellèr, particuliérementfij’yavoisnbsp;pris plaifir.

D. Quel age aviés-vous quand vous êtes entree Céans?

R- Vingt-quatre ans.

D, Et apréfent, quel age avés-vous? ‘

R. Trente amp; un ah.

D. Mais puifque vous aviés vingt-quatre ans quand vous etes entree, vous aviés ouï parler denbsp;tout cequ’on difoit Céans, amp; des Queftions?

R. J en avois ouï parler confuiëment.

D. N aviés-vous pas bien ouï-dire du mal de Ia Maifon ^

R. L’on en diföit des cholès fr extravagantes que je crus qu’il ne falloit pas s’y arrêter.

D. Ne vous-a-t-on point parlé depuis que vous y êtes des Propofitions .dont vousa parlé Mr. Badnbsp;dans fon JSermon ?

R. Jamais, Mon Pere.

D. L’on ne vous en a jamais inftruite.^

R. Non, mon Pere.

D. Les Coramandements de Dieu font-ils im-poffibles ?

R. Non ij mon Pére,

D. Peut-on réfifter a la grace?'

. R- Je ne fqai pas fi l’on peut y réfifter. Mals puis aflurer, comme fi c’étoita Dieumê-ïp nVnrr 'l'*^hd il me fit celle d’etre Religieufe

N- ¦ vpus ne l’euffiés pu fi VQUS 1’cufliés

vous condamne,,priés Dieu pour raoi.

xxxii^me interrogATOIRE.

Z/a. So!UT ^nne de SdiinSe Cecile\l^oijcer'voij€. \ Monfieur Bail feul.

Pfès avoir regu la bénédiélion dé Mr. Bailj il me demanda mon nom, qu’il reconnutêcnbsp;il me dit: Eh! quelle rencontre ? Qiii vous pen-fo« ici ? II me témoigna de la joie de me voir (inbsp;bienj amp; après un petit entretienfurlaconnoiflan-ce, il défira fort de fgavoir comment j’éfoisVenuenbsp;ici 6c par quelle rencontre, 6c qui. m’en avoicnbsp;dönné la connoiftance. ‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Jene vouluspoint nommer Mf. Hermant, amp; je lui dis qqe. c’étois Dieu qui l’avoit fait, Sc qainbsp;m’y avoir conduite, amp; que lors que j’étois a Abbeville j’avois oui faire recit de la Maifon a veenbsp;tant d’eftime amp; delouange que cela m’avoitdonné ;nbsp;un grand défir d’y être re^uë. Quej’y avois, em-.

p!%


-ocr page 181-

*¦“1

emanda: en quel empioi cicö- V lt;_/u^ ,

R. Je Iers les makdes du Noviciat,

D. Pour qui Jefus-Chrill: eft-il mort?

R. II eft mort pour tous les homnes.

^ Pgt;’oü vient qu’il y a des bons amp; des o-i^^mirresfeperd

' nbsp;nbsp;nbsp;euvw -i— ; ^ent donner o une «^reance route

- n ‘ r nniir tous Ics bomncs. nbsp;nbsp;nbsp;/_ peuventp^j^ ‘ ^quoi „e pouvant ignorer cc

R. II eft P°'5 “ des bons nbsp;nbsp;nbsp;? Se.Foi.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^je de cUe, je n’euffe pas

D. ^^^’^'^„..frfauventamp;ksautres P nbsp;nbsp;nbsp;que lÊgi j.gj.QMioitre, quand je ftüs venue ici,

‘^';?^'’r9ïftquot;cüelesmécbantsnecoj^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;^ous c^t enfeigné qucluu’héréüe En

' / . / Monfieur, c dt une chqle deplorable ‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;sadions

quoi je fis tout mon poffible pour obtena Rcligieufe, tnais mon Pere amp; ma Mere ne menbsp;Ie voulurent jamais permeiire amp; ils me marierent.nbsp;J’ai écé ap.ausdans lemariage,ccanc conduite parnbsp;dea perfonnes de piece amp; ^ecevant route l’inftru-(Slion que les Sermons quon entend a fa Paroiflènbsp;peuvent pieineenent donner d une Créance routenbsp;j- TT,,; C’eft pourquot ne pouvanr ignorer cc

.lanrsj que les uns-it -----

R. C’eft que les méchantsneconcir-v^— .

de voif que ceux oom at r ui, ics paroies o. font fi Chrétimnes amp; fipures qu’elies nepeuvent-êtrepefees qu au^oids du fanftuaire, foientfiiniu-ftementCalomniesdhcrefie. Je vousaffure, Mon-

Ê'M’onTte „•luir «“Bied.»

le Monaitere, je n ai jamais reconnu ou’on en-feignat nen qm ne fut tres CathoUquc amp; felon ies plus pures regies du Chnftianifme rant- 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;®

ttrudionsquejkirequësde nos CöEfefrpiir^^ nos Meres amp; des. Maitrellës du Noviciatnbsp;D’. Etes-Vous bien latisfaite de la Mere ?

R-. Oui, Monüeur,, nous avons tout fujetd’en

étre fatisfaites: car fa conduite eft ft Sainte ou’on

¦ nbsp;nbsp;nbsp;-------- nni np fprvp ^

a la grace de Dieu, amp; ne fe fervent pas des mo- ^

yens qu’LL nous a donnes. nbsp;nbsp;nbsp;qufinirh.s..-j

l3. La grace nous peut-elle fuffire route feule,amp; verite, Monlieur eelt une cliofr

faut il fe conrenter de dire; j’ai la grace amp; en de- devoirqueceuxdontlaFoi lesparoIp=x-i meurer-la ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(ont fi Chretiennes amp; finbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’elS ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^tions

R. Monfieur, fans Ia grace nous ne pouyons étre péfées qu’au ^ids du. fanduairp cquot;^^'^'?'quot;^quot;^'

rien, mals je penlèqu’a vee la grace il faut travailler.

D. Non,fans la grace nous ne pouvans rien, nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—

tnais il faut coopérer a k grace j avec la grace ii kut travailler. II me répéra eek a. ou 3. fois.

D. PourkCommunion, commentfaites-vous.?

Mniic Communions les Fetes, les Diman-

I lUUllUw ^ ------ ^

oint ouï parier du tout,

R. Non , Monfieur, fi quelqu’un peme ld, ce n’eft que moi maïs je

je nbsp;nbsp;nbsp;de graces dc de bénédi-

nous obtiennent tant “ ,5, mamtiennent

™'b““F”““ nbsp;nbsp;nbsp;¦

d’averfiDn comre ceux

Qui vous Perfécutent ?

Ri Non, Monfieur, amp; tout ce qui s’eft pafte n’a fervi qu’a nous faire redoubler nosprierespousnbsp;eux afin que Dieu les convertiffe, amp; pout nousnbsp;afin qu’il nousfalfe k grace de profiter,autant quenbsp;nous Ie devnns, de la Ste. conduite qu’il nous avoitnbsp;donnee amp; dés inftruöions que nous avons requestnbsp;IL medit que notre paix étoit celle dejefus-Chrift; que nous n’en ferions que roeilleurés denbsp;tout ce qui s’étoit paffe»

R 3 nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- XXXIV.

D. El a Beauvais, ne vous en-a-t-on point en-tretenuë ?'

R. Pas du tout. On ne m’a rien appris fur lés matieres.

Je Ie priai de prier Dieu qu’il me fit Ia grace de n’êxre. point ingrate de k faveur qu’il m’avoit faire de me mettre fi bien. II me dit qu’ii Ie feroit

Sc que je priaflè aufll pour lui.

Je lui dis encore; vous êies.témoin, Móefieur, de la vertu de la Maifon, amp; vous reconnoilTés a-préfeatque tout ce qu’on in’en avoit dit eft veritable.

XXXIIIEME INTERROGATOIRE.

La Steur Lite Magdeleine ds Ste. Elizaheth ¦ {Bouchert de Chard.)

A Prés que j’eus demandé la bénédidion ^ Mr.

Pv Ie Doyen, il me demanda mon nom, mon

^e amp; ie temps qq’il y a que je fuis Céans.

-ocr page 182-

13® nbsp;nbsp;nbsp;Interrogatoires des 'Religkufes de Port-Royal en 1661.

_ _ P- Non, Monficur, jamais, les feuls cris des XXXIV.

XXXIVEME interrogatoire.

Igt;lt; Sceur Catherine de Ste. Suzanne [Champagne^}

rOnfieur de Contes. Combien y a-t-il que ^. __ vous êtes Profefle ?

R. II y aura 4. ans au mois d’Oftobre.

D. Quel age avés-voüs ?

R. Vingt-cinq ans, Monfieur,

£oire'^°^*quot; nbsp;nbsp;nbsp;~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Enfants a leur fortie furent les jsremieres nou-luterrogj-

vwTT7TT.fr TXT7r-.r7r.r,f^^ Anr.^Tr.T- vclles qui m’spprirent 1 étst OU CH ctoient ks affai-

res, amp; les Calomnies que Ton a fakes contre cette Maifon.

D. Et dans les Confeffions, ne vous en a-t-on

MOnfieur de Contes. Combien y a-t-il que point park ?

vous êtes Profelïe? nbsp;nbsp;nbsp;R. Jefus! Non, Monfieur, je vous puis bien

affuter que je ne me ferqis jamais fake Religieufe, fi j avois entendu tenir ici de ces fortes de difcours.

.......o_____T____, nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;E). Que penfés-vous de la grace? ne vous

D. Combien y a-t-il que vous etes Paralyti- a-t-on point parié de fon efficace ? Qu’eft-ce qu’ü qyg pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en faut croire ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

R. Prés d’un an, Monfieur. nbsp;nbsp;nbsp;R. Jamais je n’ai été inftmitela-deflus amp; jen’y

parole amp; dit: elle a peur de iè dans 1 ira- couj^r. J’avois grande en vie de lui faire une bon-

toit arrêté fur ma jambeamp; m’avoitmife

püiffance de marcher. nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la-deffus, mais je n’öfa7,'‘amp;quot;7e

II me dit enfmte : yous suerires allurement. Monfieur Ie Doyen qui ne fit pas quafi d’attention

Vous êtes trop jeune. Je lui dis que les Médecins quot; nbsp;nbsp;nbsp;----' — ¦

me Ie faifoit bien efpérer.

D. N’avés-vous point de plaintes a faire n’a-

d’. Comment cela vous eft-il venu.? Je lui ré- ai pas encore fait de réflexipn. Je vous Supplie^ pondis qu’ayant été depuis long-temps fujette a Monfieur, de me dire ce qu’il en faut croire. Mon-quelques fluxions , tout d’un coup Ie mal dé- fieur Rail nrir 1..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.i.v. „lu -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

a ce qu’il difoic, me demanda dans k mêtrie moment:

D. Croyës-voüs que nous puifiions faire de bonnes oeuvres fans la grace.? dites-moi votrenbsp;penfée ?

R. Non, Monfieur, je nedoute point que Fhom-me de foi-même he peut rien faire de bon, fi ce d’efl: k péché.

D. Dieu donne-t-il la grace a tout k monde ?

R. Je crois qu’il 1’a donne i tous ceux qui la lui demandent.

D. peut-on réfiflrer a Ia grace ?

R. Oui, Monfieur, je ne Ie reflènts que troó par ma propre experience.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

D. Pourquoi y a-t-il tant de perfonnes qui fe perdent ? elt-ce que Dieu ne leur donne pas fanbsp;grace ?

R. Monfieur, je crois que ceux quife perdent' c’eft par leur faute amp; paree qu’ils méprifent ksnbsp;graces de Dieu.

D. Jefus-Chrifl: eft-il mort pour tous k monde

R. Jefus! Oui, Monfieur.

D. N’avés-vous point de plaintes é faire de la Maifon ? n’y en a-t-il point quelqu’une qui vousnbsp;faffe de la peine ?

R. Non, Monfieur, on y remarque une union trés grande, enforte que je crois que vous auriés

vés-vous rien a me dire touchantla Vifite.^

R. Mr.je n’ai fujet de me plaindre que de moi-même.

D. Avcs-vous bien lt;fes cholês a. dire de vous même? êtes vous méchante?

R. Mr. Je fuis trés imparfaite. Je lui marquai enfuite quelques fautes qu’il redit après moi tresnbsp;exaétement i Mr. Bail.

D. Quand vous avés dit quelques paroles a vos Soecurs, qui ne fiant point aflez dans^la douceur,nbsp;n’avés-vous point remarqué qu’elks s’en fachent ?

(C’eft unè des fautes que je lui avois dites.)

R. Non, Monfieur, cela ne m’a pas paru: Je ne laiflè pas néanmoins, lorfque j’ai reconnu lanbsp;fautequej’ai fake,de leur en faire des excufes.

D. N’avés-vous point lu des livfes mauvais amp; de ia Dodrine dont on park}

R. Jamais, Mr. on ne nous lit ici que des li-vres de piété.

D. Et dans Ie monde n’en avés-vous point lu ?

R. Mr. j’ai été élévée ici depuis l’age de 12. ans.

D. Ne vous a-t-on point parlé dans les Sermons amp; dans les Conférences de ce que vous a dit Mr. Bail

amp; des 5. Propofitions.? nbsp;nbsp;nbsp;_ .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

R. Non,Mr. les Sermons que j’ai entendus ici beaucoup de fatisfadion, fi tous pouviés voir la n’ont eu pour fujet que 1’Evangiie amp; la pratique charité qui y eft. Et je 1’ai rcconnuë encore plusnbsp;des Vercus. Et pour ks Conférences on ne s’y en- que jamais depuis que toutes mes Sceurs tc'moi-»retient que des kdures amp; chofes femblabks. gnent 4 me rendre quelque Service, quand Foc-D. Vous avés ésé bienctonnéede ce qu’on vous cafion s’en préfente. Je lêrois bien ingrate de nenbsp;^ dit?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ie pas reconnoitre, amp; je vous avouëque ce m’elt

R. II ne fe peut pas plus,Mr. ce n’étok pas un une grande confufion de me trouver fi éloignée ^^^ment ordinaire, mais plutöt une frayeür ,amp; de, leur reflëmbkr P

grande d’êntendre parkr de ces b. La Regie eft-elk bien obfervee.!*

R. fort bien, Monfieur.

D. Allés-vous Ibuvent a ConfelTe? R. Tous les quinze jours.

D. Communiés-vouB fouvént?

tetSë nbsp;nbsp;nbsp;autre fois entre-

de ce qui fe pallbit dans Ie

R.


-ocr page 183-

Interrogatoires des Reltgieujes de Tort-'Roy.al en i66i.

' XXXIV. Interroganbsp;toire.

la grace leur manque-t-clle ?

k. Ce n’eft pas Dieu qui leur manque, mon fois rdacléëamp;^qun’ai T

QfA moif rVff mi MM n’r^n^ nbsp;nbsp;nbsp;A 1.,:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j_ , ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4^^ J ai laiC

—, nbsp;nbsp;nbsp;------ que j ai tait quelque faute qui me

mais c’eft qu lis n’ont pas recours a lui pour donne de la peme, lorfque je ne dois point aller a Rmaute fa grace,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conjeffe, je maddreffe ' ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' '

R. Les Fêtcs amp; les Dimanches.

D. N’avés-vous poin: de peine de Communier

fans aller a Confeffe ? nbsp;nbsp;nbsp;„ -i j- » n.

R. Non, Monfieur. Monüeur Bail dit; c elt que fa Confcience ne lui reproche rien. Puis ilnbsp;luc Ibn papier ou il y avoir;

La Soeur Catherine de Sainte Suzanne agée de ay.anSjProfefle depuis 4. ans, örparalytique de-

Ï)uis un an, dit qu’elle n’avoit jamais entendu pater de ce que je leur dis. Ellecroit qu’il faut avoir la grace pour faire de bonnes Oeuvres. Qu’onpeutnbsp;reQfter a la grace. Que ceux qui fe perdent c’eftnbsp;par leur fame, amp; parcequ’ils réfiftent aux gracesnbsp;de Dieu. Que Dieu donne fa grace a tous ceuxnbsp;qui la lui demandent. Elle n’a point de plaintes anbsp;«ire de la Maifon, mais ièulement d’elle-même.nbsp;Elle croit que Jefus-Chrift eft mort pour tout Ienbsp;monde.

Mr. Ie Doyen me demanda encore quelques particularités de mon mal, amp; puis m’aiïüra fortnbsp;qfe je guérirois; ce furent ces dernieres paroles.

XXXVeMe INTERROGATOIRE.

JLa Sceur Marie Anne de Sainte Eufioquie (de Flecelles de Bregi.)

ETant arrivée au Parloir je me mis a genoux amp; Mr. Ie Doyen m’ayantcommandé de m’af-feoir, il me dit;

D. Comment vous appelles-vous, maFille? R. Mon Pere, je m’appelle Anne Marie denbsp;Sainte Euftoquie.

D. Combien y-a-t-il que vous êtes Profeflê ? R. Mon Pere, il y aura 4 ans a la Saint Martin.

D. Avés-vous long-temps poftulé ?

R. J’avois demeuré dans ce Monaftere en qua-lité de penfionnaire avant que d’Cntrer au Novi-ciat, fans aucun dell’eiii néanmoins d’etre Religi-cufe, dont j’avois beaucoup d’averfion.

D. Quoii youliés vous fortir ?

R- Ie prétendois bien, mon Pere, lorfque j aurois 1’age.

D. Quel age avés-vous ? nbsp;nbsp;nbsp;'

R. Vingt-trois ans.

enfuite mon nom, amp; furnom'. Lpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demandes il me paria de feu

F.qu il me dit qu’il avoir connu trés pamculierernent. Puis il me dit;

Eh bien! que nous dirés-vous de cette vifite ? que penfés-vous de la grace.? ceux qui fe perdent.

com.

Meres ne nous ont iam;;7

Ils nousonr r,^f®quot;“quot;quot;'''etenuës de

vantes amp; inftruites des dhofes qLhëënoïrSr dent point.

Voila qui eft biep, me dit Mr. Bail, témoie-nant être fort fatisfait. nbsp;nbsp;nbsp;°

Puis Mr. Ie Doyen me dit: n’avés-von« point de plaintes a nous faire de la Communauté ?nbsp;n’avés-vous point de peine ?

R. Non,^ Monlieur, Je foi^ p.rfaitement tente. Je n ai^nulle plamte è. vous foire.

D. Mais ny a-t-ü point ouelone Pa. un peu facheufe.?

R. Je fuis parfaitement édifiée tant du Particulier de la Maifon que du Gcnéral, amp; ft j’avois des plaintes a vous faire, ce ne feroit que de moi-même,qui fuis la plus imparfaite.

D. Pour vos Devotions, comment faites-vous? Comuniés-vous fou vent ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

R. Je Ie fais d’ordinaire routes les Fetes, les Dimanches, les Jeudis, amp; les jours qui me fontnbsp;particuliers, comme mon Bapteme amp;c.

D. Et pour la Confeffion ?

R. Mon Pere, je ne paffe point i j. jours fans me confeffer.

D. Ne vous tient-on point quelquefois bien long-temps fans approcher des Saaements ?

R. Je vous ai deja dit, mon Pere nbsp;nbsp;nbsp;1 •

que je Communiois, lorfqffil arrivp^^ fine X.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;arrive que je me

¦gt;“ ‘‘ nbsp;nbsp;nbsp;¦'“¦«Wsm»,, amp; i’ XXXV.

D. Voila qui eft parfaitement bien Dirp, • ne vous mftruit-on point beaucoup des ou^iv “ ’nbsp;du Temps?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* «ons

R. Point du tout, Monfieur.

D. Quoi! jamais vous n’en avés entendu parW i

R. J’en ai appris quelque chofe aux parloirs des perfonnes qui n’y étoient point intéreifées. JVJaisnbsp;pour dans la Maifon, je puis bien vous aflurernbsp;mon Pere, que jamais on ne m’en a tant dit qu»

Mr. Bail nous en ditdernierement:car ce ne font pas des matieres dont les Filles foient capables ?

D. Mais, comment cela fe peut-ilfaire cam*.

turdlemenc les Fiües lont curieufes ? nbsp;nbsp;nbsp;’

R. On Ie dit, mon Pere, tnais op n. eft une Ecole ou 1’on apprend i mortifier Wnbsp;riolite.

D. Qqoi! vous vous étudiés a cela ? amp; ment faites-vous ?

R. Premieiement, mon Pere noiK pas lieu de nous apprendre des no’uveUe les ^nbsp;aux autres, Car nous fommpcnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

toujours Ie filence amp;fecondemp de gai'der

X. A/r------'^“quot;^^roentnosDiredeurs

amp; nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----....v-Li.ijucs ae

ces matieres. i's nous ont toujours ponées a vivre dans la limplicité amp; a rcprimer Ie déftr

nos

con-

point quelque Particuliere

point;

- nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------J-•““'^“‘cue a notre Mere on'ilaMe-

D. Dieu ne refule done fa grace a perfonne? re Prieure ou a la Maitreffe des Novices lorfq^

la donne-t-il a toui Ie monde ? nbsp;nbsp;nbsp;j’étois au Noviciat, amp; fefon leur avis, je me reti-

R. Oui, Monfieur, je crois qml la donne a re ce jour de la Communion, jg m’humilie le

plu*



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Intemgatoires des Religieujès de Vort-Royal en i66l

Tx • nbsp;nbsp;nbsp;tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'._!i______ _i. nbsp;nbsp;nbsp;/-•»-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

1^2


me

^svant Dieu; je fais pénitence toire j feute, amp; enfuite je contiuë a m’approchernbsp;des Sacrements les jours que je vous ai dit.

Mr. Bail témoignant être ècisfait. Je dis a Mr. Ie Doyen; hé bien! mon Pere, je fuis bonnenbsp;Catholique ? vous n’avés rien a craindre dit Mr.nbsp;Bail. Et Mr. Ie Doyen Ie regardant, me dit: non,nbsp;non, vous n’êtes pas Catholique ?

R. Que me manque-t-il, mon Pere?

D. Pour être bonne Catholique il faut être trés foutiiife a I’Eglife amp; croire tous les points dc la

Foi ? nbsp;nbsp;nbsp;„

R. Je le fais parfaitement, mon Pere.

D. Vous feriés-bien fachée qu’on dit que vous ae i’etes pas ?

R. Beaucoup, mon Pere, car étant trés affii-rée que je la fuis, je lerois bien fachée que quel-qu’un fit un auffi grand menfonge que de dire le contraire.

D. Mais vous ne fqaves pas tous les points de la FoiPcomment les pourriés-vouscroirePmeren-driés-voüs bien compte de votre Foi ?

R. Fort bien, mon Pere.

D. Et pquves-vous le dire eu pen de mots. R.Je crois tout ce qu’il a plu a.Jéfus-Chrifl. de reveler a fon Egliie par fon Ecriture, amp; tout cenbsp;qu’il plaira a I’Eglife d’ordonner amp; de decider ?

Vous n’érrérés-jamais, ma Fille, me dit Mr. Bail, en croyant cela. Et comme je le vis en finbsp;bonne difpofition. Je dis a Mr. le Doyen : J’ailu,nbsp;mon Pere, depuis peu de jours, ce bon livre quenbsp;Monfieur a donne a notre Mere, qui porte pournbsp;Titre exercicesdu coeuTje vous puis dire que jenbsp;n’y ai rien trouvé de nouveau, j’ai toujours crunbsp;ce que j’y ai lu.

D. Elle a dévoré votre livre, lui dit Mr. le Dwen.

D. Mr. Bail me diten riant: voila qui ell bien, mais ce ne font pas des controverfes.

R, C’eft enquoi, Monfieur, il nous eft propre: neanmoins fi nous avions une Foi nouvelle, ilm’eiinbsp;dit affez. pour me le faire connoitre.

Mr. le Doyen me dit enfuite: Mais il me fembic que vous m’aves die que vous n’aviés pasnbsp;toujours eu envie d’etre Religieufe ?

K. Tant s’enfaut, mon Pere, j'enai eu une telle averfion que j’ai été un temps que je ne regar-dois pas la Religion avec moins d’horreur que la Potence, amp; méme étant encore route petite onnbsp;remarquoit que dès-lors que je voyois une Reli-gieufe jedevenois toutebleuëavecun tremblementnbsp;fi grand que ma Grand-Mere, qui m’aimoirbeau-*^oup,craignoit toujours que cela neme fit malade.

Comment done l’avés-vous été ? le Novinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avant que d’entrer dans

d’etre nbsp;nbsp;nbsp;mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grands mouvements

de répugnance qu^*'V foudre. Jufqu’a ce

ét la Ste. Vierge,après la Commui^^DiS “

changea fi fore, qu’en un moment je n’y eus plus XXXV. aucune peine. J’entrai dans le Noviciat fix mois Interrog»*nbsp;après, avec une joie on je fus 6. moiSjaprès quoitoire.nbsp;je pris 1’liabit amp; au bout de Pan je fis Profeflionnbsp;avec une joie extréme.

D. Elle eft peinte fur votre vilage. Et enfuite faiamp;nc enfemble plufieurs admirations de la conduite de Dieu, Mr. le Doyen me dit: cefont lesnbsp;prieres des Scours qui ont obcenu votre Converfion.

R. Je ne f^ai pas, Monfieur,par qui ce changement a ete fait, mais je rends graces a Dieu de tout rnon cceur de ce qu’il eft fait, amp; veritable-ment je ne fqai pas ce que c’eft que la grace Suffi-fante ou I’Efficace, maisj’auroisgrandeincliimtioanbsp;^ donner ce dernier nom a celle que j’ai reguë.

Il eft vrai, ma Fille, e’eft la grace Efficace amp; vidorieufe qni s’eft renduc la roaitrellè de votrenbsp;cceur, en vous faifant confentir librementamp; avecnbsp;amour. Et Mr. Bail ajoutatEile a dompte la forcenbsp;de votre cupidité par le poids de la Charite.

Eft-ceda,Monfieur,dis-jeMVJr.leDoyen,la grace Efficace.?

Oui,la voila, la grace vidorieufe, vousladifer-nes-fort bien: puis il ajouta:

Depuis, avés-vous toujours perfëvéré dans 1’ainour de votre vocation ?

R. Toujours, Monfieur. Nous n’avons pas be-Ibin, dit-il,que vous nous en afïiiriés,la paix amp; Ic concentement reluifent fur votre vifage.

Il ajouta; elle s’appelle Euftoquie. Oui, dit Mr.

Bail, Cette Sainteétoit une grande difciple des Peres.

Mr. le Doyen prenant la parole dit; cette Saintc a été une grande Fille en routes manieres. Lefga-vant Saint Jerome a été fon Martre amp; fon Di-refteur. Ce grand-homme a eu pour Elle une af-fedionparticuliere, amp; il 1’a louée magnifiquemencnbsp;dans fes écrits. Elle etoic auffi la Fille bien-aimecnbsp;defaMere,Sainte Patronejvous devesvousrendrenbsp;conforme a cette grande Sainte, puis qu’elle eft votre Patrone.

R. Je le défire de tout mon cceur, mon Pere,

amp; il y a deja une chofe ou je puis vous dire que je Timite parfaitement. Il eit Ians doute qu’etancnbsp;fille Spirituelle efun des ptincipaux Dodfeurs denbsp;I’Eglife, elle a été trés foumife amp; trés attachée inbsp;I’Eglife. C’eft par la grace deCWeu enquoijel’imitenbsp;déiirant vivre amp; mourir dans le fein de I’Eglife.

Ces Meffieurs temoignerent être fatisfais. Et Monfieur le Doyen me dit; vous n’avés plusqu’knbsp;demander a Dieu le don de la pcrfévérance, carnbsp;ce ne font paslesCommencenients qui meritent lanbsp;Couronne,c’eft la Fin.

Monfieur Bail. N’avés-vous pas remarque dans mon Livre que par routes les demandes du Paternbsp;on demande ia pcrfévérance ?

R. Oui, je l’airemarqué, cela eft trés beau.

Monfieur de Contes prit la parole amp; dit: je vous afliire que je me trompe bien fi c e a laillénbsp;paflër quelque chofe dans ce Livre fans le biennbsp;confiderer.

Conune


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_ nbsp;nbsp;nbsp;Ifiterrógatoires des quot;ReUgkufes de Vert-'Royal. en iS6i'

JnJp Comma je vis qu'ils alloient commencer un méchants nc correfpondent nomf

j 'j nbsp;nbsp;nbsp;nouveau difcours, jememisagenoux,amp; lui dis: mon Dicu leur fait.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;graces que XXXVf.

Pere, je vous prie de prier Dieu pour moi. Et D. Oui, ma Fille, maïs il v j nbsp;nbsp;nbsp;Interroga-

comme Mr. Bad; trés facisfaic de ce que j’avois lu qui difent que Jefus-Chri/f n’i n nbsp;nbsp;nbsp;Perfonnes^oire.

fqn livre,recommenqoit toujours-a parlerjebais- rites de fa Paffion a tout Ie mond!. nbsp;nbsp;nbsp;nié-

¦ vous

a-t'on point dit cela ?

R. Monfieur,depuisquejefuisnéePon jours dit que Jefus-Chrift eft mort pournbsp;monde.

nédidtion jamp;l’ayant requë je me retirai.

iai la tere j lui demandai bicn humbiement fa bé- a qu’il a laifle dans laMaflèdecorrnnf- P

loinr dit oela ? nbsp;nbsp;nbsp;° i '

XXXVIeme INTERROGATOIRE.

Steur Marguerite Agnès de Sainte J^uUe. (Hamelin.)

La

^ -..T ^ .00 t-on iamais donnédes livres pour ^•.^quot;''vfdétols lt;:es mauvaifes Doftrines.^nbsp;vousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les a-t-on point dit ou préché en

aueliue conférence particuliere?

, nbsp;nbsp;nbsp;^ Monfieur, je vous parle fincerement, j’ai

k parloir,de- ^ fVu„xeici, 8t je vous pms aflurer qu’on ne A Uffit5tgJeJus^enffe^lt;^^^^l^Q,ill^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;|’a%maisrien appris qu’a être humble FiUe dc

fcmBiSdit; nbsp;nbsp;nbsp;„^ment vous appelles-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quieft bien. Quels livres lifés-vous?

Eh bien ! ma fiHc nbsp;nbsp;nbsp;u j^e dit: alfeyes- t ^ ^jedeSt.Bernard,notre Pfautier, 6cno-

gile. Que vent dire cela, ma fille, qu’un Mar-chand ayant trouvé une précieufe Marguerite, il s’en eft allé, puis vendant tout cc qu’il avoit, ilnbsp;1’a achetée ? cela veut dire, ma fille, queJefus-Chriftnbsp;ayant trouvé de bonnes ames, il les a prifes amp; lesnbsp;a achetées au prix de fon Sang précieux.

D. Combien y a-t-il que vous êtes Religieufe ?

R. Troisans, Monlïeur.

D. Pourquoi vous êtes-vous faite Religieufe ?

R. Pour fervir Dieu plus parfaitement que dans k monde.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’avcs-vous point de plaintes é faTréquot;^'! ’ ^“1

i- unesde vosSoeurs? nbsp;nbsp;nbsp;de quelquej.

vous? après lui ^voir nbsp;nbsp;nbsp;une de c^_ ^le. Hnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dela tête en Tapprouvant.

les Fêtes 6c

„ nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. vi-'-tucs am

hers ,camme aujourd-hui qui eft maPête D. Mais ne vous a-t-on pas quelquefoisnbsp;de la Communion un long efpace de temnsnbsp;cinq OU fix mois, ou bien un an ?

R. Jefus! Monfieur, jamais.

D. N’avés-vous point de plaintes é faire de Ia

/évere, OU bien

l,“ nbsp;nbsp;nbsp;a«.rM joo„ p„icu.

11 pfl- nbsp;nbsp;nbsp;-TTA S

vous, ma fikil eft park dansl E^vm^ ^ ^ommunies-vous fouvent ? précieufes Marguerites _nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r,i-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tg Communie les Dimanches.

--------- - ’

privee lempSj comme


Maifon ? N’eft-on point


R. Nousviyons toutes dans une grande union ’ amp; je n’ai de plaintes a faire de perfonne, que dcnbsp;moi-même.

D. Ne vous ennuyés-vous point quelquefois.^ R, Non, Monfieur, jamais il ne m’a Ennuyénbsp;depiiis que je fuis ici ?

D. Voila qui eft bien ; quelquefoi» c’eft la ten-tation. Or-fus, ma fille, vous êtes obligee en con-

tCiPnr*P -li x?r\no fmir^ac' mi «i w nbsp;nbsp;nbsp;----

D. Comment vous appellés-vous dans Ie monde?

Je Ie lui dis; il me répondit: J’en ai déji vu une de ce nom, d’ou vient ceia.? vous eli-elle parente? R. Oui, Monfieur.

D. Or-fus done, êtes-vous du Noviciat ?

R. Non, Monfieur.

D. Que vous a-t-on appris au Noviciat ?

R. Monfieur, l’on m’a apprE que Ie devoir d’une Religieufe conlifte dans la fimplicité, l’humüité amp; fcience, fi vous fcavés qu’il j ait' queique Confdnbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rence particuliere pour afifermir les méchantes

point appris de Nouvelles Doctrines dont je vous êtes obligee de nous en avercir?

fts 1 autre iour Poiiverfnr#» on (^hoTMVl-o ? «-.0 xre-x,-,n 7? nbsp;nbsp;nbsp;/-rtKi-iloe- A/Tr ItI n’l/

p. Voila qni^eft bien. JVIais ne vous a-t-on Dodtrines^ ou qu’il y ait queique cabale, vous

l’autfe jour l’ouverture au Chapitre ? ne vous a-t-on point entretenuë de ces queftions?

R. Jefus! Monfieur, il n’y a encore eu que vous que j’aie ouï parler de la forte. II fc prit a foü-rire, puis ü me dit:

Mak, qu’en penfés-vous ?

R. Des cabaleSjMr. !il n’y en eut jamais dans la Maifon. 11 me dit; hé bien! c’eft aJfez q.nbsp;fignerés-vous pas bien ceci ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Après qu’il m’en eut fait la ledure ie 1,,; a-

, ^ nbsp;nbsp;nbsp;-----wjcu content

de moi? ne rendrés-vous pas bon témoignage que R Ie fuis trés incapable de parler de toutesces je luis bonne Catholique,amp; quon nem’a jamaisnbsp;riêrK c’eft pourquoi je n’y veux point penfer. rien appris ici que de trés bon ?

r-----^ige, je VOUS affure que

R Oui Monfieur, qui eft-ce qui en doute ? nbsp;nbsp;nbsp;j en rendrai tres bon temoignage, amp; je prie Dieu

m' D’ou vient done, ma Fille, quil y a des quil vous beniüe, amp; qu’il vous maintienne dans

. „ • i^des méchants ? nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, une parfaite union amp; obéïffance a la Sainte Eglife.

Je n’ai jamais demandé cela Je penfe que les Adieu-, ma Fille.

D VoiR qui eft bien, Jefus-Chrift eft-il mort D. Que dites-vous,maFiUe? jerecommencai

nour’tout Ie monde? . ^ nbsp;nbsp;nbsp;_ .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Fille- -------

XXXVII

-ocr page 186-

hiterrsgatoires des Religiestfes de Port-Royal en 1661.

p. Et a Confeffe, y allés-vous fouvent?' nbsp;nbsp;nbsp;XXXVI1.

^ nbsp;nbsp;nbsp;R. On Confeflè ici deux fois la fetnaine. Interroga-

Et quand il arrive des Fêtes, on confeflè plus toire. fouvent; la Confeffion eft libre, amp;ony va quandnbsp;on en a befoin.

N’avés-vous point de plaintes a nous faire? n’avés-vous point de fcrupules ?

R. Non, Monfleur, je fuis fort contente Sc fatisfaite.

p. Mais dans les Vifltes on a libertc de dire les fcntiments ou fi on a quelques peines ?

Je lui ai dit; Monfleur, je n’en ai aucune.

II m’a dit: ma Fille, il n’y a pas la dequoivous eondamner.

Je lui ai dit: Monfleur,je crois que vous n’en trouverés pas d’avantage en toutes les autres; Etnbsp;nous fommes Wen-heureulès de foufFrir pour Dieu.

11 m’a dit: il faut que vous figniés cela ? ma Fille*

J’ai répondu: Monfleur, je ne Rai fi nous de^ vons flgner. On ne m’a point parlé de cela, amp;nbsp;je ne fuis pas bien-aife de faire ce qu’on ne m’anbsp;pas dit. Mr. Bail a pris la parole: mais ce n’eftnbsp;que ce que vous m’avés dit ? Vous Ie pouvés lire,nbsp;fi vous en avés de la peine? toutes vos Sceurs onenbsp;figné.

II m’a montré les papiers de nos Seeurs, amp; ar prés avoir vu Ie nomd’une, j’ai figné.

II m’a dit qu’il ne m’arrêteroit pas davantage

134..


XXXVII.

Interroga-

soire.


XXXVIIEME INTERROGATOIRE..

La Sceur Marie de Sainte Bénédilie. {Boucher.)

En Entrant, Mr. Bail m’a donnéfabénédiai-on, amp; puis il me dit de m’affeoir, dont je me luis excufée; aorès qu’il me l a eu dit une fecon-

demandé; ma Fille,

E’oi, d’Amour amp;c.

R. Mr. j’en ai vu quelque chofe, mais je fuis dans une obéïfl'ance OÜ je n’ai pas Ie temps d’apprendre puis que j’étolsau Tour. Je mefuis mife agenoux,

amp; je l’ai prié de me faire la charité de prier pour moi.

,; apres qu

de fois, je 1’ai fait. H r’aa nbsp;nbsp;nbsp;^

combien y a-t-il que vous etes Religieufe.

Moufieur, il y a eu deux ans Ie premier jour de

Mai.

Combien y-a-t-il que vous etes ici?

J’ai répondu: Monfleur, il y a dix ans, Dieu

merci., nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t 1

Vous avés done été quatre ans avec Ie voile

blanc? Eft-on fi long-temps ici ?

Je lui ai dit: Monfleur, on ne regarde pas au temps, mais a la difpofltion des perfonnes.

D. Vous étes done encore du Noviciat ?

R. Oui, Mr. D.Ne vousy ennuye-t-ilpoint? R. Non,Monfleur,je prie Dieu qu’il me faffenbsp;la grace d’y finir mes jours,

11 m’a dit: je vous avois donné un livre pour voir quelques inftruélions fort utiles des aéles de

ces chofes-la..

F). Oü êtes-vous, ma Fille?

R. J e fuis au Tour, Mr D. N’êtes vous pas bicn diftraite au Tour ? n’avés-vous pas bien de la peine ? n’êtés-vous pas bien fatiguée ?

J’ai répondu: Monfleur, on fait tout cela au nom de Dieu, on n’a point de peine a faire fonnbsp;devoir. II m’a répondu; votre bon Angc comptenbsp;tous vos pas.

II m’a demandé mon nom amp; de quel pays j’é-tois. Je lui ai dit que j’étois de Paris.

D. N’etiés-vous pas au Chapitre? R.Oui Monfleur.-D. Vous avés entendu ce qu’on a dit ? qu’on croit que Jefus-Chrift n’eft pas mort pour tout monde.

R. Je %ai,Monfieui, que Jefus-Chrift eft mort pour tout Ie monde, amp; jamais je n’en ai oui tantnbsp;dire qu’a vous ?

D. D’Ou vient done qu’il y a tant de damnés ?

Je lui ai répondu: Monfleur, une Fille n eft pas capable de répondre la-deflus, amp; je n’y ai pointnbsp;penfé. D. Mais encore, dites-moi votre fenument ?,nbsp;vous m’en dirés bien quelque chofe ?

R. Mr. Je croisquec’eft qu’on nefè fert pas des que Dieu nous fait.

ft b^ '^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ il eft vrai, votre raifon

Dieu nous donne aflez des graces Cwnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3'= ai répondu: il eft vrai,

Moniieur, amp; parucuUcrement a Nons Ji P^a dit enfuite; Cornmuniés-vous fouvent?'nbsp;Te lui ai dit: toutes les F^tes amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;louvc

quefois dans la femaine?. ^^^^I^--anches,amp;quel

II m’a dit qu’il Ie feroit a la Sainte MeflTe qu’il alloit dire, amp; puis il m’a donné fabénédiérion.

XXXVIIIeme INTERROGATOIRE.

La. Sceur Catkéfine de Sainte Félagie (llamelm) (20. Juillet.)

Monfleur Bail feul.

J E ne fus pas plucót auprès de la Grille amp; i peine a genoux, qu’il me donna fa bénédifti-on fans attendre que je 1’cn priafle, amp; puis me de-manda mon nom; après Ie lui avoir dit, il me fitnbsp;afleoir, amp; ma demanda: combien y a-t-il que,nbsp;vous êces Profeftè?

R. Trois ans amp; quelques mois.

D. II n’y a done guéres que vous êtes ala OJiOr munauté ?

R. Depuis Ie mois de Mai.

D. N’avés-vous point été bien-aife de fortirdu^ Noviciat ?

R. Non, Monfleur, j’euffe été ravie d’y de-meurer toute ma vie, fl on l’eut jugé a propos.

D. Qiiels livres lifés-vous . c t rv R. Monfleur, préfentement je lis St. Jean Cli-

maque. nbsp;nbsp;nbsp;r rr a

ï5. All^s-vous fouvent u Contelle.

R,


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Jfffetrogatoiret de$ 'B.eVtgkufes de Fort-'Royal en i66i,

D. Mr. Bail. 11 yen a encore 3 nbsp;nbsp;nbsp;Jnteirogi-

pelle Pelagic.^ NWvous R. Non, Monfieur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“•

D. Mr. Ie Doyen. Dites-moi votre nom monde ?

R. De Buzanv^al.

D. Vous-avés ici une Sceur ?

R. Old, mon Pere, c’eft mon ainée.

D. Quel age avés'TOUs R. Prés de vingt-cinq ans.

D. Combien y a-r-il que vous êtes ProfeOè gt;

R. Trois ans amp; quaere mots.

D. N’avés-TOus point éeé Penfionnaire ?

R. Oui, mon Pere: Je fuis Céans depuisno de 8. ans,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;=

D. N’en êtes-vous point fortie?

R. Oui, mon Pere: je fuis forHe n’avois pas envie d’etre Religieufe ^nbsp;ans dans Ie monde, ou j’ai bien entend.,

,omnies de cette Maifon, ce ouquot; mt ïff'

XXXVIII,

Jnterroga

toire.

• R. Tons les quinze jours.

asj

¦ Mr. Bail je trouve cela fort bien, voyés-vous? car il ne faut pas aller a ce Sacretnent par coutu-me, mais il faut avoir une vraie componiftion amp;nbsp;regret d’avoir offenfé Dieu , amp; non pas y aller parnbsp;fcrupule, commejefgai des Religieules qui y vontnbsp;deux OU trois fois la lemaine. Je lui dis la-defliis:nbsp;[ue Je Chapitre nous tenoit lieu d’y aller fouvent.

ne me répoódit rien a cela.

Vifite? c’eft pour R. Oui, Monfieur.

D. Dans ie monde, n’avés-vous pas ouï parler

des Janlêniftes, amp; de la Doclrine de cette Mal* ion ?

R. Oui, Monfieur, mais néanmoins je nefgai ce que c’eft que d’etreJanfeniftenije nelefgavois

Eas avant que d’entrer. Pour ce qui eft de la )o(3;rine, je n’en fgai point d autre depuis que jenbsp;fuis dansla Maifonquecelleque j’avoisapprifedans

Ie monde

D. Ne Igavés-vous pas bien Ie fujet de cette ifite ? c’eft pour rendre témoignage de votre Foi ?

------

ies de cette Mailon, ce qui m’a fait recon-Qu’il y avoitdekpa{rion,puifque je fqavois

Tl écïvit ceci amp; ''Trus-lt;5brift eft mort pour n nbsp;nbsp;nbsp;^e toutes les chofes qu’on me ddoit,

D Faut'il oroireque jel nbsp;nbsp;nbsp;A quel age etes-vous revenue ?


R. A la. ans.

D. Oyenousdirés-vousdelaMaifon-Vd

gt;ur la Vifite? nbsp;nbsp;nbsp;amauonamp;d

R. Je n’ai rien a dire , finnn ¦gt; • grand refpeft amp; obéïffance pour 3ri

iitiö nbsp;nbsp;nbsp;imrpre DOUr mes iSn=»nrc To Ion

Ie vous,'

S“iSSi».t-.vou..uUv£sdoncb« pourkV.to.

v!’ r nbsp;nbsp;nbsp;___-- nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nv.^nc ivjicre, CC

delobli^ft • Monfieur. nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘““omï^riVfincere pour mes Soeurs. Je les eftirac

R. Affureroe , nbsp;nbsp;nbsp;bienétonnée de ceque une ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^.Q^p. Pour ce qui eft de moi,je fuis

D. N’avés-vous pas embie nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je fuis principalement facil’e a me

nous vous dimes 1 a ^ 3 nbsp;nbsp;nbsp;«j^ement etonnee .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P ^ ^ dire des paroles inutiles.

R. Oui, nbsp;nbsp;nbsp;entendu parler denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i * obfervances font-elles bien gardées ?

dépens.

D. N’avés-vous point de plaintes a faire de la Comunauté

R. Je n’en ai point ^ faire que de moi-même,

amp; du refte je fuis dans la reconnoiflance de la mi- ______

foricqrdequ’on m’a faitede me recevoir dans cette manches, les Fêtes amp; les Jeudis.

D Ne vous lailTe-t-on point

car nous n fons jamais^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;^ ^os D. hes^^ „„„ Pere, fort bien. ^

ces chofes-lij^^ nbsp;nbsp;nbsp;^ Combien etes-vous fans ailer k Confeffe?

R Quinze jours.

•n’ Communiés-vous fouvent?

R La communion eft generale tons les Eh-

^ nbsp;nbsp;nbsp;o. W...W W-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—

D. Ne vous lailfe-t-on point quelquefois bien du temps fans Communier.?

R. Non, mon Pere.

D. Croyés-vous qu’on puifïc rélifter a la gra-ce.?

R. Oui, mon Pere.

D. Les méchants y réfiftent-ils ?

Maifon.

D. Ne vous accable-t-on point de travaux?

. R. Au contraire, Monfieur, onneme foulage que Crop, Enfuite en regardant foil papier, il ditnbsp;tout haut; Sceur Cathérine Pélagie, dite Hame-lin, Confeflè ne fgavoir point d’autre Dotftrine

^u^ceilc qu’elie a apprilê dans Ie monde. Elle dit

¦ nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- — ----c.- „„

que cellc qu’elle a apprilê dans Ie monde. Jb-lle aic ju. J-,es mecuiinto jr ---------- —

aulïï qu’on ne Ia Ibulage querrop. Et en Ie paflanc R. Oui, mon Pere, Je crois que c’eft qu’ilsnp par la grille, il dit: vous n’aurés point de peine correfpondent point a la grace qu’ils ont rp/-,nbsp;i figner cela.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par Ie Baptême.

-—- nbsp;nbsp;nbsp;.1 ?¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ont perdu k vrare

de leur Bapteme, croyés-vous Qu’ils L n„;m

couvrer? R. Oui.

La Sceur Mark Aymée de Ste. Félagie. {De Du- péchés, 6c que lors nbsp;nbsp;nbsp;remiffiondes

‘ra-M.nj/il Ia nbsp;nbsp;nbsp;pémtence pL leurpSnT

XXXIXeme interrogATOIRE. nbsp;nbsp;nbsp;couvrer?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;9Uiis la pmflèntre-

^ nbsp;nbsp;nbsp;quot;¦“* paiuuiine.

vous a

R.

A Prés avoir regu Ia benédiftion de Monfieur fait Mr. Sgt; nbsp;nbsp;nbsp;du'difcours que

Ie Doyen, il m ordonna de m affeoir, nbsp;nbsp;nbsp;^es les queftions de

Si nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

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hiunogatoires des Religieujès de Tort-Royal en i66i.

XXXIX. R. Nonunion Pere, Mr. Baii efl: Ie premier qui prenois point garde aux autres, mais j’avois |XL. Interroga-nous a parJé de routes ces chofes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;beaucoup d’édification de routes mes Soeurs, Sclnterroga*

D. Ne vous fait'On point faire des penitences que je reconnoiflbis beaucoup leur charité, quetoire. extraordinaires}nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j’avois particuliérement éprouvée depuis deux ans ^

R. Non,' mon Pere. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ayant eu de grandes maladies dont il y en avoit eu

O. Ne vous fait-on point faire des pénitences unefacheufeoü il avoit falluqu’on me veillatlong-publiques? nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;temps, amp; qu’on ne s’étoit point laffe de me fer-

R. Oui, Monrieur,rons’accuiê au Chapitre de vin qu’on m’ayoit fupportée dans mes imperfe-fes fautes extérieures, amp; on. en ordonne penitence, dtiqns , amp; qu’étant demeurée infirme, l’on avoit D. Mr. leDoyen. N’eft-ce pas comme de man- toujours eu beaucoup de charité pour moi: quenbsp;ger a terre, amp; de baifer les pieds ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j. avois requ beaucoup de fecours amp; de conlblation

tcue.


interrogatoire.

Z/'a SXur Franfoiji de SainteTherèfe [de Bernier es.')

En entrant au Parloir j’ai demande la benedi-dion a Mr. Bail. Il m’a demande mon nom. A-près que je lui ai eu répondu, il m’a dit que c’e-toit le nom d’une grande Sainte.

Il m’a aufli deraandé mon nom du monde. , Et puis il m’a dit:

Combien y-a-t-il que vous êtes Religieufe R. Trois ans.

E). Etes-vous encore dans le Noviciat ?

R. Je n’y fuis plus depuis Paques.

D. Qui a été votre Maitrefl'e dans le Noviciat? r! 5’a été ma.Soeur Angelique de St. Jean.

D. Ne vous a-t-on jamais entretenue de la nouvelle Dodrine 1

R. Helas! non, Mr. je vous affiire,

D. Que dites-vous de vous.? car quand on, fait une Vifite, il faut dire fes défauts }

R. Mr. je fuis bien imparfaite, mais ce que je regarde le plus,c’eft que je fuis bien fujette atropnbsp;Parler quand j’en ai I’oceafion, que je ne le fais pasnbsp;^vec aüèz de relped aux Anciennes, amp; que jenbsp;va^cK llbrement au Cboeur. amp; aux obfer-

'^’«oit de petites imparfedions, -e que je diibis de la Commu-

R. Oui, Monfieur, l’on nous a toujours appris ccls;

Il pourfuivit: Et qu’il a operé lefaluc de tout le. monde fur la Croix,?

R. Oui, Monfieur..

D. Peut-on refiftet a la grace?

R. On expérimente affez fouvent quel’onn’eff pas fidele aux bons mouvements que l’on a.

II' m’a dit: vous croyés done tout ce que croiC l’Egiife? Je lui ai dit qu’ouï qije je vouloiinbsp;vivre amp; mburir dans fa Créance.

II nr.’ a demandé fi je n’avois point quelque-plaintes a faire ou quelque peine.

Je luiaidit,quenon,dc quej’étoisfort:conm£^

amp; m’a demandé nauté.


J«uns6c que je ne


R. Oui i mon Pere. .

D. Ne vous en fait-on point faire d autres.

R L’on dit des prieres profternees, on dema^ de Ps prieres des Soeurs, amp; l’on fe profterne aullinbsp;I lalin des beures del’Office, commeileft dans Ia

Regie. nbsp;nbsp;nbsp;,

D. Etes-vous men contente.^

R. Oui, mon Pere. je remercie Dieu tous les jours de la grace qu’il m’a.faite de lefervirencettenbsp;Maifon.

D. Ne fgavés-vous point quelque chofe dontje ne m’avife pas amp; a quoi nous pourrions bien re-medier ?

R, Non, mon Pere, il ny a rien du tout. Et puis il me donna fa bénédidion, amp; je me retirainbsp;bien-aife den êcre quitte.

J’ai répondu que j’étois toute i-

de mes Meres.

Il m’a dit:que c’étoitun miracle,amp; plus grand

Jue ceux quis’étoient faitsparla Sainte Epine,qua )ieu eut confervé cette maifon étant environnéenbsp;de perfonnes qui étoient un peu Soupqonnées:nbsp;que Dieu 1’avoit confervée comme la prunelle dcnbsp;1 oeil. II me femble qu’il a dit auffi que c’étoitunnbsp;fujet de rendre graces a Dieu, amp; a ajouté; que lanbsp;main de Dieu n’étoit point racourcie. Je ne menbsp;fouviens pas bien en quel fens il a dit cela. Maisnbsp;c’étoit, ce me femble, au commencement amp;nbsp;avant les demandes fuivantes. II m’a demandé linbsp;je fgavois quelque chofe de vrai des Miracles deknbsp;Sainte Epine.

Je lui ai dit qu’oui, que le premier. Miracle s’é-toient fait fur une Penfionnairej que j’avois été ia Gómpagne amp; avois vu fon mal. II m’a demandénbsp;quel il étoit^ je le lui ai diti amp; li l’on avoit fatanbsp;quelque voeu, j’ai répondu que non, mais quenbsp;je ne pouvois pas- bien . dire tout ce qui en étoit,nbsp;n’étant pas avec les Enfants lors qu’il arriva, maiinbsp;que j’avois ouï-dire feulement que la Maitreffenbsp;avoit eu le mouvement de faire toucher 1’oeil de lanbsp;petite a la Sainte Epine, ikqu’elle avoit été auffuótnbsp;guérie.

D. Quand vous êtes venuë dans la, Maifon , vous f^aviés bien ce qu’on en difoit.^

R, Monfieur, j’y fuis venuë toute petite ,j’y fuis venuë devant 2. ans. D. Et vous y avés toujoursnbsp;demeuré 'i

R. Oui, Monfieur.

D. Que fgavés-vous de la Nouvelle Doétriae ? vous a-t-on appris ou croyés-vous ( car je ne fqainbsp;le quel des deux il m’a dit) que Jefus-Chrift eibnbsp;mort pour tout le monde ?. qu’ü eit mort pour^nbsp;vousquot;


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j -B^JitrimreS de Tort-Jloyal en 1661. nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I?7

jitterrogamrei aes « J nbsp;nbsp;nbsp;o,^ vous cces, vous ne leres jamais tle-

LXI.

Interroga^

toire.

rétique.


XU.

Tnterroga*

toire.


XLIIEME INTERROGATOIRE.

IjO- Sleur Jeanne Radegonde de Ste. Fare. {Lombard.)

En Entrant, après avoir feit Tindinatfon, jc me fuis mife a genoux, Mr. Bail ma'donnénbsp;fa bénédidion, amp; m’a die: ma Fille, dites-moi

votrenom.? nbsp;nbsp;nbsp;. tgt; •

Je lui ai dit mon nom de Religion; il a ajouté:

amp; votre noin du monde? amp; après Ie lui avoir dit il a ajouté; bien' ma Filie, quel bon mouve-ment vous *i amenee ici •

Jelui dis: celui de venir chercher Dieu véri-tablement, ce que je penfois faire depuis nlnfi^nr, anné^. II me ?emble qu’il n’étoit pKSoinbsp;don de me rien demander davantage for eek ^nbsp;fit pourfuivre demoi-même,fansattendre

Sceur L.auije

JE me fuis mifë a genoux pour recevoir la bé-nédidtion, amp; puis Monüeur Bail m’a faka amp; m’a dit: N’avés-vous jamais vu faire denbsp;on commence par s’acculèr de les fautes.

N’avés-vous rien a nous dire ?

R. Mon Pere, je fuis bien prompte amp; bien

tinpatiente.

Igt;. Sur quoi vous inftruit-on au Noviciat?

R, Sur notre Regie, fur robéïlïance amp; fur Ia ponftualicé a I’OfSce. II m’a ioterrogée fur Ibnnbsp;Catéchifme amp; tn’a demandé combien il y avoit

de forces de Commandemencs ?

Je lui ai répondu j amp; puis il m’a dit: Qu’eft-ce que les Gominandements de 1*

Foi?

— I» dire dans

Qu-eit-ce H- - nbsp;nbsp;nbsp;don de me rien demander davantage for cela, ce

xoi? nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, vous Ie dire dans qui «1^ fit pourfuivre demoi-meme ,fans attendre;

ac4.,s.

demeurai chez, un de mes Oncles années, oü je penfois toujours foiïrelrviénbsp;de Dieu, maïs j enetoisfort éloignée; car Dkunbsp;par fa grace amp; ioninfinie miféricorde,me fit biennbsp;connoitre depuis comme je me trompois amp; quenbsp;je ne foivois que moi-même. II me dit; commentnbsp;ctes-vous venue ici ? Jerepartis; Monfieur i’annbsp;pris que pouevu qu on eut une bonne vocationnbsp;on ne prenoit pas garde au bien cn ce Monaftem’nbsp;ce qui fit que je me prefentai. Et enfin Dieunbsp;fit la frace d etre reque avec toutc la charité pof-fiBle. J’ajoutai: il me femble, Monfieur, que jenbsp;me trouve obligee par reconnoiffance a la iniféri-corde de Dieuenvers moi de la charité de Ia Mai-fon, amp; de vousdireque mon Oncle, que j’avois fervinbsp;fi volontairement amp; duranc tant d’années, 6c quinbsp;m’avoit toujours fait paroitre beaucoup de ten-dreffe amp; d’affeélion, n’a rien du tout donné pournbsp;moi a la Maifon, quoiqu’après que je fos entree Scnbsp;durant rout Ie temps de mon Noviciat u rn’eucnbsp;toujours beaucoup promis de faire pour moi tout cenbsp;qu’il pourroit, amp; a quoi il foavoit qu’il étoit obligenbsp;ïi me dit; a-t-il desenfants i Je lui dis: oui Morgt;!nbsp;fleur, non feulement il n’a rien feit de ce an’ilnbsp;avoit promis, mais il ne m’eft pas venu vnk ..nbsp;feule fois depuis ma Profeffion. Et fo

etes-vous bien contente ? nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

n' ^*^^dk nbsp;nbsp;nbsp;3 pat la grace de Dieu 1

o - nbsp;nbsp;nbsp;- . 1 Isayes pourquoi on feit les

^ nbsp;nbsp;nbsp;Viütes,

R. Monfieur, je ne nbsp;nbsp;nbsp;i mais,s’il Monfieur, je fo« une pauvre Fille de Troyes en

les propres termes de vo Camch ^ nbsp;nbsp;nbsp;Chanapagne,. mon Pere etoitmarchand,forthon-

vous plait, je vous en dirai d autr q nbsp;nbsp;nbsp;homme amp; cra.gnant Dieu, mais qui ne réuf-

t nroduiredesadesdeFoL fir ms dans fes affaires par des procez ¦

S t nbsp;nbsp;nbsp;eft au^St. Sacre^

in2t,\u’il efl: mort pour tout lemonde, qu ileft

quot;‘Sw, MonBeut.mut Mnty'avoaspl»!-

’’b'W-ï™ S Sr de Seu ? c» toüt» to KeUgieufo en doivent faire fouvoK dans tor

’’T J’aime ““ * “

•“lï N W v»s jamais nbsp;nbsp;nbsp;de la nonvel-

Ie Doéfrine ?

R. Non, mon Fere.

R. S',^Monfieur, que cc que vous nous D. Approuveriés-vous cette Dodrine perni-

R. fo ne fcai du tout ce que vous nous voules dire: j’e ne l’approuve ni ne la défapprouve: carnbsp;je n’y entends rien.

D. Quand il y a des difFerends dans l’Egltie,corn-

ttienc fauc-il feire,lors que lesDodteursde les.Eve-

ques font d’avis contraires ?

R. Je crois qu’ifne nous en faut pas meier.

D. Mais encore, que croyés-vous qu’il faille

faire daas des occafions pareiiles ?

R. Je crois qu’U feut prier Dieu pour eux afin

qu'il les accorde. ^ nbsp;nbsp;nbsp;-i gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» a

^ D. Et cependant, a qui faut-il s en rapporter ?

R A l’Egiife-

Ha ajouté’. amp; au Pape. J’airépondu: amp; au ma Fille, tant que vous ferés d^a la

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Intenogatotïss des Religieujès de Rort-Rojal en

XLlI. Vifites? c’efl: afin que fi on a quelques plaintes a D. N’avés-vous point de Scrupule ? Interroga-faire, oude puiflè faire avec liberté, amp; que fi onnbsp;toire. a quelques peines on y apporte remede. Avant

XLII.

R. Non,mon Pere. II a dit: c’efl un grand Interroga» bonheur que de n’avoir point de fcrupule.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toire.

D. Quels livres Lifés-vous ?

R. Je lis ordinairement l’imitation de Jefus-Chrift, amp; Ie plus fouvent notre Regie sparee que j’y trouve tout cc que je dols faire pour m’acquit-ter dc mes devoirs.

II a recommence a me dire: n’avés-vous point de plaintes a me faire contre perfonne? n’y a-t-ilnbsp;point quelques Sccurs oppriraees? ne trouvés-vousnbsp;rien de trop rude ? car on pourroit bien vous fou-'nbsp;lager.

R. Point du tout, Mr. je ne trouve rien de trop rude, amp; s’il y avoir quelquechofequi fit peine,onnbsp;a tant de confiance aux perfonnes qui nous con-duifent, qu oniroit fimplementtrouver notre Merenbsp;pour le lui dire, amp; Elle y aporteroit remede 11nbsp;m’a hi ce qu’il avoir écrit fur fon billet, amp; puisnbsp;il m a die: je ne vous tiendrai pas davantage. 11nbsp;fiut figner cela. Je I’ai pris, amp; puisj’ai encore lunbsp;amp; raifigné;amp; aprèsle lui avoir rendu, ilm’a dit;nbsp;voila qui elt bien, roa Fille, perfévérés dans cettenbsp;Dodrine amp; en celle de Port-Royal depuis fa fon-dation jufqu’a cette heure.

Je lui ai dit ,en memettant agenoux pour rece-yoir fa bénédiClion, je fefpere, Monfieur, amp; je prie Dieu qu’il m’en faffe la grace.

J’ai lu fur le billet qu’il m’a fait figner: Sceur Jeanne Radegonde de Ste. Fare reguë cbaritable-ment depuis cinq ans, dir: qu’elle n’a aucune plaln-te a faire, amp; quelle n’a jamais ouï parler de cettenbsp;Nouvelle Dodrine: qu’elle veut vivre amp; mourirnbsp;en cette Créance: que Dieu, étant bon, ne com-mande rien d’irapoffible, lit ordinairement 1’Imi-tation de Jefus-Chrifl: amp; fa Regie ou elle trouvenbsp;tout ce dont elle a befoin.

yulie-.

on veut faire un

Dieu terrible!

quÉ je lui aie répondu, il me dit; ne vous a-t-on point parlé de cette nouvelle Doótrine ?

R. Non, mon Pere, je n’en ai jamais entendu parler.

D. Vous fqavés tout ce que je vous en ai dit au Chapitre au commencement de cette Vilïte?nbsp;car il feroit bien rude de vous interroger fur unenbsp;chofè dont vous n’auriés jamais enteudu pailer.

R. Monfieur, jamais je n'en avois entendu par-

Ier depuis que jVfuis dans cette Maifon. II ma répété endjre: on ne vous en a jamais parle?

R. kon, Monfieur. nbsp;nbsp;nbsp;^ .

D' Mals ne vous en a-t-on point tait de L,ate-ebifme en particulier? aquoij’ai répondu: Non Monfieur, jamais on ne nous a parlé de cela. IInbsp;aajouté: Et vous, qu’on croyes-vous ?

R. Tout ce que FEglife en croit, Monfieur, car

je n’ai pas d’autre créance que lafienne, amp; je n’en veux point avoir d’autre. Etj’efpere, avec la grace de Dieu, d’y vivre amp; mourir. II m’a dit:nbsp;c’eftaufficequ’ilfaut: car, voyés-vous, maFille,nbsp;routes vos auftérités, toutes les vertus amp; topt cenbsp;que vous pouvés faire de bon, ne vous ferviroitnbsp;de rien fans la Foi.

Je lui ai répondu: je Ic fgai bien, Monfieur, Sc je ne doute pas quequandon aura levé les foup-qons qu’on a eu de cette Maifon, amp; que Dieunbsp;aura fait connoïtre la vérité de notre Foi, onnbsp;trouvtfra qu’il n’y en a point de pms pure ni de

plus fincere. nbsp;nbsp;nbsp;j ,

D. Tour eft-il bien reglé dans votre Mailon ?

R. Fort bien, monPere, par Ia grace de Dieu.

D. N’avés-vous point de plaintes a nous faire ?

R. Je n’en ai point a faire que de moi-même, amp; je n’ai de peine que de manquer a ce que Dieunbsp;demande de moi, comme de n’être pas fidelle anbsp;mes devoirs: pasalTezréguliere,amp; quelques fautesnbsp;générales comme celle-la.

D. Allés-yous fouvent a Confeflfe?

R. Mr. J’y vais tous les quinze jours. Si je fai-fois quelques fautes qui exigeaffentquej’eufTe befoin d’y aller plus fouvent, je Ie demanderois a notrenbsp;Mere, amp; elle ne me lerefiiferoit pas: car cela eftnbsp;libre.

II m’a dit: cela fuffit, amp; c’eft affez d’aller a Co ifeflTe tous les i J. jours en Religion.

D. Croyés-vousqueJefus-Chrift foit mortpour tous les hommes ?

R. Oui, Monfieur.

p. Croyés-vous que les Commandements de f^ieu foient impoffibles.

ne nbsp;nbsp;nbsp;'•,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que Dieu étant fi bon,

commander des chofes im-

XLIIIeme INTERROGATOIRE.

Ce 2.0. Juillet.

La Sceur Fra?i£0!fe Magdeleine de Ste. {Baudrand.)

En entrant, il me dit:^ bonjour. Ma Fille, comment vous appelles-vous ? je lui dis monnbsp;nom, amp; lui demandai fa bénédidion, qu’il menbsp;donna, amp; me dit: vous paroiffés bien rrifte,quelnbsp;fujet en avés-vous? peut-ctre que vous n’aves jamais été a la Vifite.

R. Je n’ai jamais été a-telle vifite , Monfieur.

Il me dit: n’ayés point de peur,ma Soeur,af-feyés-vous. Enfuite il dit: Ton commence d’ordi-dinaire les Vifites par s’accufer de fes fautes. Après lui en avoir dit deux ou trois, ilme fit affeoirnbsp;puis me demanda: combien y a-t-il que vous etesnbsp;Profelie.


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Interrogatoires dis Heligieufès de Fort-Royal en i6Si.

XLin. R. Deuxans, Monfieur. nbsp;nbsp;nbsp;de Dieu. IIma dit: voili aui rfl lt;-

Interroga- q Vous êtes done Novice ? c’eft-a-dire Pro- ina Fille. nbsp;nbsp;nbsp;quot; ^«fortbien, XLIV.

S je ne l’ai pasap-

^”d. Mais encore, me dirés-vous bien pour quelle fin vous êtes en ce monde ?

feffe du Noviciat ? nbsp;nbsp;nbsp;D. Avés-vous lu Ie Cathéchiftne 5 r. Inprroga-

R. Oui, Monüeur. nbsp;nbsp;nbsp;appris?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' aves-vous^oire,

D. Aimes-vous bien Ie Noviciat? ne vous y 11. Je I’ai lu, Monfieur, mais

R. Non, Moniieur , je fuis prête a y demeu-

rer toutes ma vie, fi notre Mere Ie trouve bon. Ie fin vous êtes en ce monde ? nbsp;nbsp;nbsp;Huei-

D. C’eft done une bonne Ecole.? que vous y R. Pour être la haut en Paradis après cette v' apprend-t-on ?•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; y voir Dieu face a face amp; Ie glorifier EterneU

!'• nbsp;nbsp;nbsp;— 1,-------- ^ trarder notrc lement.

ennuyés-vous point.^ nbsp;nbsp;nbsp;pris.

R. Non, Moniieur , je fuis prête a y demeu-rer toutes ma vie, fi nocre Mere Ie trouve bon.

TV r”e.fi- nbsp;nbsp;nbsp;line hnnne Ecolc ? QUS VOUS ’

pprend-t-on ?• nbsp;nbsp;nbsp;. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Wninr^

R. Monfieur, Ton nous inftruit a garder notre

Regie amp; a la pratique des vertus. nbsp;nbsp;nbsp;les propres mot^s: car qu’eft-cc

D. Corabien y a-t-il que vous etes dans nbsp;nbsp;nbsp;^oi/Dieu face a face? c’eft ce que font les

Maifon? nbsp;nbsp;nbsp;Saints amp; les Anges dans Ie Ciel, ils voyent toq-

R. Huit ans, Monfieur- ^ nbsp;nbsp;nbsp;Dieu: ils Ie conteinplent, ilslelouent: ils

D, Comment y êtes vous nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ Lyon Ie glorifient, ilsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;extafiés.

R. J’ai été trois ans dans un Convent a ^ y D.Combieny a-t-ildeCommandementsdeDieu?

d’ou Mr. de Bagnols a eu nbsp;nbsp;nbsp;^ déréglée. R- Trois de laFoi, des bonnes oeuvres, 6cen-

fortir i paree que c’étoit une nbsp;nbsp;nbsp;core des Sacrements. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

J’avoE Jourtant deffein d y nbsp;nbsp;nbsp;ntierement II me dit: vousvoyes bien que la Foieftleprq,

auflitót que j’en fus fortie, j pe nbsp;nbsp;nbsp;j[ jne mier des Com^ndements de Dieu: car en dfec

1’envie d’être «ligieNe m la nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q P une Foi fincere amp; une Foi pure amp; fans

‘^‘R'^Teftvra ^Monfieur^, auffi appréhendois-je gquot; nbsp;nbsp;nbsp;^poffiWe q j tonnes mceurs

for^d’emrer dans unautre Convent, particuliere- nbsp;nbsp;nbsp;jaernmentsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,

ment dans celui de Ceans. nbsp;nbsp;nbsp;^ eft certain que nul n’eif^fauvé sftln'^a

D. Pourquoi cela ? nbsp;nbsp;nbsp;vous en avoit pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ quTftffe

vousetie's.' nbsp;nbsp;nbsp;, •-j:fn,,pr’étoitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D. Faites un adc de Foi ?

--------- comme

une Malton a nere^-^ uuri’on m’avoit dit; ils font dans votre v.aLcv.,„suie. il continua a me verrois des marques ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ p^u u’y prioit dire: pourvu que ce foit de meme, cela n’importe

qu’il ny avoit point d ^uiag^ • q nbsp;nbsp;nbsp;J F faites-en un ? maïs il les faut apprendre ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

point la Sainte Vierge; que 1 on ne le v p nbsp;nbsp;nbsp;fermement que jefus-Chrift eft dan-!

d’Eau bénite amp;c. nbsp;nbsp;nbsp;^ le trés St. Sacrement de 1’Autel. ll fit iui-tnêm^

D. Eh bien! ma Fi nbsp;nbsp;nbsp;eela ’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;celui-ci, en me difant: en V'oila un beau ¦ Jefus-

trée, qu’ayes-vous troime de nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Redempteur, je crois amp; tieus pour

Je fuis entree, nbsp;nbsp;nbsp;ee lepleu- veritable tous amp; un chacun des Articles du

ie furbientót co^rfSlée quandje vis bole, amp; Généralement tout ce que vous avés ré-

1- mourrois pour cc

R. Oui, nbsp;nbsp;nbsp;amp; Que fi i’y\ntrois jenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Monfieur, je n’ai point appris les aeftes com

une Maifon dHeretiques, nbsp;nbsp;nbsp;^ ‘q dit; ils font dans votre Catechisme. il contin

verrois des marques de ce que i w nbsp;nbsp;nbsp;dim-.pourvu que ce foit de meme, cela n’ii

Mais

voila qui eft bien.

tous les hommes ?

R. Oui, Monfieur.

^ nbsp;nbsp;nbsp;^: J____

Ui Awö nbsp;nbsp;nbsp;.

R. Oui, Monfieur. nbsp;nbsp;nbsp;'i------7 nbsp;nbsp;nbsp;iibreiCn‘^Vquot;^'quot;'t

f nbsp;nbsp;nbsp;fora Tmquot;rS;-

gt;¦! nbsp;nbsp;nbsp;’ urnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mais bien comme nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;baton,

R. Paree quils noblèrvent pas les Gomman- Pere, nbsp;nbsp;nbsp;Enfant, fert un bon

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Intemgatoires des Ueligleufes de Tort-Royal en i66ï

140


dans Ie Noviciat.

D. Etes-vons de Paris ?

XLIII. ^ II faut aufH fouvent faire de ces actes, lorfque Interroga l’on efl: devant Dieu; cela fert beaucoup a forti-toire.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jgj ^mes, amp; a les ehflammer dans l’amour de

Dieu.

D. Ne vous parle-t-on on point fur les diver-fes forces de graces ?

R. Non, Monfieur,on ne nous parle point de ces chofes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

II dit: il eft vrai qu’il n’eft pas trop neceffaire que vous foyés inftruites la-deflüs. Vous fqavesnbsp;bien pourtant qu’il y a tro^fortes de graces? Lanbsp;grace Efficace, la grace Suffiiante amp; la grace Vic-

D^^Qudle grace detoandés-vous a Dieu ?

R. Je demande continuelietnent a Dieu la grace de faire toutes mes adions pour lui feul, paree quenbsp;je fqai que je ne fgaurois rien faire fans Elle. Jenbsp;ne fqai pas comment s’appelle cette grace, fi vousnbsp;voulés bien prendre la peine de me Ie dire. II menbsp;repondit; voOa qui eft bien, cela füffit.

D. N’avés-vous point de plaintes a fairen’ê-tes-vous point trop furchargée ? Ne vous fait-on point faire trop de penitence.? dites-lemoi, nousnbsp;fommes ici pour y mettre ordre ?

R. Monfieur, je n’ai aucune plainte a faire, Dieu merci, que demoi-même, la conduite queTontientnbsp;dans la Maifon eft trés douce, amp;c l’on nenousor-donne point de pénitence. Souvent Ton m’a re-fule celle que je demandois par dévotion.. L’onnbsp;fe contente que Ton garde exadement la Regie.

II me dit: je fuis bien content. Mais il faut que vous appreniés mieux Ie Catéchifme. l aites-moinbsp;venir celle qui vous fuit. En me levant, je lui dis:nbsp;Monfieur ,j’efpere que vous rendrés témoignage denbsp;ma Foi, amp; que je fiiis bonne Catholi^ue. II dit:nbsp;oui, ma Fille, en me donnant fa bénédidion,nbsp;je prie Dieu qu’il vous donne la Sainteperfévéran-ce: car c’eft de quoi vous avés routes befoin. Cenbsp;n’eft pas alTez de bien commencer, il faut biennbsp;finir. Je prie Dieu qu’il vous en faflè la grace.

xliveme INTERROGATOIRE.

La Steur Jeanne de Ste. Aldegonde. {Deslandes.)

En entrant au Parloir, je demandai la bené-didion a Mr. Ie Doyen, après me l’avoir don-née il me dit de m’aftèoir, amp; me demanda com-Kient je m’appellois. Je lui dis mon nom.

D. Quel age avés-vous?

R. Vingt-deux ans.

D. Combien y a-t-il que vous êtes Profeflè ? Maifon ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

R. Mr. II y a 6. anc j ¦ , nbsp;nbsp;nbsp;^ /

plus de deux penfionnairt^

•Mnv.Vi.r nbsp;nbsp;nbsp;Ie refte je 1’ai paffe

R. Non, Mr. je fuis de Rouen. nbsp;nbsp;nbsp;XLIV.

D. Comment vous appeliés-vous dans Ie mon-Interroga-de ? nbsp;nbsp;nbsp;toire.

R. Deslandes.

D. Qui vous a donné la penfée de venir en cette Maifon puifque vous êtes de Rouen.?

R. Monfieur, j’avois toujours entendu dire beaucoup de bira de la Maifon, y ayantlong-temps que mon Pe:^ la connoiflbit 6c qu’il en avoit une trésnbsp;grande eftime Cela me porta a lui demander denbsp;moi-meme dy venir; car je n’avois jamais eu denbsp;penleeque pour la Religion, mais ayant fouventnbsp;lu Ia Regie de St. Benoit je ne trouvois pas qu’ellcnbsp;fut obfervée comme il feroit a fouhaiter dans plu-fieurs Monafteres de ma connoiffance qui écoientnbsp;de eet Ordre, amp; OU Ion défiroit de m’avoir. Maisnbsp;^tre Religieufe que dans unenbsp;Maifon bien Rcglée: amp; c’eft, par la grace denbsp;Dieu, ce que j’ai trouvé dans celle-ci.

D. N’avés-vous rien a me dire fur Ie fujetdela VifiteN’avés-voiis point de plaintes a faire de lanbsp;conduite de la Maifon ?

R. Non, Mr. je n’ai que des fujets de louer Dieu de la grace qu’il m’a faite de m’y appellernbsp;amp; de la charité que i’on a toujours euë pour moi,

amp; je n’ai a me plaindre que de moi-même.

D. Qu’avés-vous a dire de vous

R. Je lui dis enfuite quelques fauces.

D. La Regie eft-elle bien obforvée dans cette Maifon ?

R. Oui, Monfieur.

D. La charité eft-elle grande entre vous 1

R. Elle ne peut être da vantage: car nous ne fommes toutes qu’un coeur amp; qu’une ame, amp; nousnbsp;vivons dans une grande paix amp; union les unes cavers les autres.

D. A ce que vous dites, vous êtes toutes bien unies amp; l’on ne manque point a 1’obfervation denbsp;laRegle?

R. Monfieur,fiTon yfait des fautes, on les ré-pare aufficót par 1’humiliation.

D. N’avés-vous jamais entendu parler des chofes done Mr, Bail vousaparlé ?

R. Je vous puis affurer, Mr. que j’étoisfiéloig-née d’en avoir entendu parler, qne jamais je ne fus plus furprife ni plus effrayée. amp; cela me donnanbsp;tant d’horreur que j’aitkhé de l’effacerdemamé-moire.

D. Quels livres lit-on ?

R. Monfieur, les livres que’on lit ordlnaire-ment, font; les Evangiles, les Confeffion de Sr.

Auguftin, la vie de St. Bernard, les Hiftoires de l’Eglife,les Oeuvres de Ste. Therèfe amp; de Grenade , éz autres femblables, amp; celui que je lis pré-fentement eft Ie Chemindeperfedion de Ste.The-réfe.

D. N’avés-vous jamais entendu rien dire de cette Maifon dans Ie monde ? nbsp;nbsp;nbsp;,

R. J’avois entendu dire a quelques perjonnes «jpe les Religieulès de Ceans etoienc Elérètiques,

mais


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de la nbsp;nbsp;nbsp;tnais corntne Elk Ie déti-

XT TV t«.gt;v rJon’i ktnais fait d’inipreffion fu nbsp;nbsp;nbsp;roitje me refolus enfin d’y aller.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Interrog*-

JtSroga, D. Dieu donne-t-ü nbsp;nbsp;nbsp;D. Qifetiés-vous auprès de la Reine? une dest‘^=^quot;-

toire. nbsp;nbsp;nbsp;R. Te crois qu n »nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- - - ¦

R Te crois lt;5^ ^

‘demandent humblemenr. Mr. Bail prit la parole de me dit: il nc la donne done point a ceux quinbsp;ne la demandent point ?

R. Monfieur, je crois que Jefus-Chrift en té-pandant fon Sang, a mérité la grace pour tous les hommes,amp; -que ceux qui fe perdent e’eft par leur

es dc

foute amp; paree qu’ils raéprifent les moyens que d amftié pour cetté M'aifon (ou elle s’etoit mtftéè ieur donne pour faire leur laluc. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ plufieurs fbis poury fairedesretraites^amp;yenavoit

D. IVIr. de Contes. Nepeut-on pas réfifter Ma même fait encore uneavant que departir.) qu’elle grace.?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en parloit fortfouvent,en érant merveilleufempn^

R. H ^ ' ** nbsp;nbsp;nbsp;-----------^ J1H ^ Q t- f 1 »T-f___

fi nous rience

D. Communies-vous fouvent.?

R. Je Communie les Dimanches, les Fetes amp; les Jeudis»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—

D. Ne vous en prive-t-on point quelquefois.? quelquefois reques plus facilemen^

R. S’il arrivoic que nous euffions fait quelquc parcequ’il fe rencontroit d’ordinaire fauteunpeu confiderable, a laquelle nous n’au- p]kite dans les unes, que dans les aimnbsp;rions pas encore facisfak dansles rencontres,notre refte, on n’y parloit jamais des aueft'

Merejuge dece que nous devons faire. nbsp;nbsp;nbsp;nn’elip nV avoir iumo.v .... B . “Ons duTemo.s

D. Lit'On fouvent les Conftitutions ?

R. Monfieur, on les lit une fois ou deux I’an-née, 6c tous les jours on lit un Chapitre de la Regie


D. Vous ne trouvés done rien a redire dans la Maifon ?

R. Non, Monfieur. Monfieur de Contes de-manda a Monfieur Bail s’il n’avoit rien a me de-mander. li répondit que non, amp; me lut cequ’il avoir écrit:

Soeur Jeanne de Sainte Aldegonde,agée de 22. ans, qui a deux ans trois moismoisde Profeffion,nbsp;dit: qu’elle eft trés contente dans fa vocation:nbsp;qu’elle n’a point de plaintes a faire de perfonne,nbsp;mais bien d’elle-meme; qu’elle n’a jamais entendunbsp;parler des affaires du Temps: que Dieu donne fanbsp;grace a tout le monde; que nous ferions commenbsp;des Anges fi nous ne pouvions réfifter a la grace.nbsp;Le Livre qu’elle lit, eft lechemindeperfedion denbsp;Sainte Therèfe.

XLVeme INTERROGATOIRE.

Slt;gur Marguerite de Sainte Thecle (JoJfe )

dit quelques-uncs demes fautes a Monfieur le Doyen, il me demanda; êtes-vous de Paris ?

R. Oui, Monfieur, mais ce n’eft pas cela qui m’afait Religieufe.

D. Comment done etes-vous venue ici ?

R. Monfieur, la Princeffe Marie allanr en Pologne pour être Reine, ma Mere défira que jenbsp;fuffe avecElle, paree que j’avois un Oncle en cenbsp;pays-la qui avoir une charge aflèz confiderable jj’ynbsp;filles d’honneur.?

R. Non, Monfieur, raais une dc fes femm Chambre.

D. Combien y avés-vous été?

R. J’ai été douze ansprés de faMajefl:é,amp;cell Ellequi eft caufe que je fuisaci; car Elle avoir rant

, nbsp;nbsp;nbsp;gt; • quot; .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—MwwiLiv.^us uu j. cniDs*

qu elle n’y avoit lamais vu aucun livre qui en rrft-

tat amp; que les Rehgieufes n’en lifoient point - que le filence eto.t tres grand, amp; ^ue pour elle ^EUenbsp;n avoir jamais parle a pas une ReliWe w anbsp;celle qui avoit fom de la fervir. Tout cela^Sik-tra mon cteur, amp; quoique je n’euffe pas encorenbsp;le deflein d’etre Religieufe, il eft cerrain que knbsp;trouvois cela admirable. Je n’en parlois néan-moins a perfonne. I.a Reine parloit furtout denbsp;cette Maifon, depuis que Ton coromenca a la nernbsp;fécuter,, amp; Ellea toujours pris grande part a tousnbsp;les mauxque Ion y a fait Souffrir. Elle avoknbsp;tous les Livres, ce quia etc caufe que jeles ai aufÏÏnbsp;tous lus jufqu’acelm du Pete Bn/allr JcZïnbsp;Monfieur (me murnant vers Monfieur de Contes) Monfieur I’Archeveque a affez pubiiquementnbsp;condamné,amp; il eft vrai qu’il eft abominable. Jenbsp;n’en lus que trés peu; car j’ytrouvai tanr descholcsnbsp;horribles,que jen’eus pas la force de continuer.

D. Mais, puis que vous a vés vu tous les Livres, cela ne vous a t-il point fait quelqu’impreffionnbsp;dans I’efprit quifut contraire -a la Foi de I’Eglifc ?

R. Je vous affure, Monfieur, que jen ai jamais été inftruiteque dans la Foi Catholique 6c Apofto-lique, 6c que je crois tout ce qu^ I Eglife croit,

D. Connoiffiés-vous la Maifon?

R. Non, Monfieur.

. D. Mais, puis que vous ne la connoiffiés pas comment vous refolutes-vous d’y venir ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ’

R. La Reine dc Pologne ccoit un aflVz ton ffi-rooin,amp;le teraoignage qu’elle enrendoit fi nnKfi

quement, me fufftioit pour croireque je nihaza ' dois nen en y entrant.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ¦’

D. Aves-vous trouve routes les cbofes comme on vous Its a dues, amp; a-t-nnnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

lesSoeurs? nbsp;nbsp;nbsp;^ S^and fupport pour

Oui, Monfieur, amp; fi n’y ^ naoi qui en '

man-


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XLV.

^4^ nbsp;nbsp;nbsp;Tnterrogatmres des Religieups de Foft-B-oyal en l66i.

manqus. II eH certain que j’ai trouvé encore plus tre petite Fille amp; moi, un hommea cKeval qui

- Ij nbsp;nbsp;nbsp;Ctnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11quot; lt;1 tT-^ n I IA C''’

XLV.

XT^T'MonVreu'riebtós'bi^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;avoirauirefecourUwcelui .de Dien, , Maisc’^

K. Aon, Monlieu , j ^ nbsp;nbsp;nbsp;fouvent toit affex; car nous en avons fenti bien des ciiecs.

de Ia mifericorJe quil ma ai , j nbsp;nbsp;nbsp;Entr’autres,nouspaffamesdansungrandiflimebois,

les Anges amp; les bamts de e ai F i c nbsp;nbsp;nbsp;ou, a mefure que nous marchions.notve guide nous

D. Ne vousa-t-onjam^spai nbsp;nbsp;nbsp;du Temps? montroit les Ueux ou I’on avok tué amp; enterré des

dans les conferences,des qu nbsp;nbsp;nbsp;sens, ce qui cèrtainement pouvok donner beau-

R. L’on ne nous iiiftruit q nbsp;nbsp;nbsp;o ’ coup de frayeur. Alais il eft certain que je n’aija-

3 être bien humbles. , nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j-----; —=---- —- nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ¦quot;

R. Si peu de chofe, que cela ne vaut pas la peine tuoient amp; maflacroient tous ceux qu üs troüvpisnc de Ie dire. Pour ce qui efl: de mon retour, je vous dans leboisd’ou nous venions de iordr. Tusés fi

d’EIle. Je m’y rendis, quoiqu’avec bien de la ré- voyage des Secours tous particuliers de la Ste. puo-nance 6c cefut pendant Ie temps de routes les Viergc amp; des Saints Anges, que j’invoquois fansnbsp;gu?rres dont vous avés ouï parler.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;celTe. fai couru plus de aux portesdeParis

D. Comment appeliés-vous Ie Confeflèur dek que je navois fait dans Ie chemin. A la derniere

Reine? nbsp;nbsp;nbsp;-lo tt-rMixroïnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;sril/-i'arcnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;__d ^1.

Je lui dis que Ie Roi de Pölo^ne avoit mandé res, amp; m’addrelknt a Ia Ste. Vierge, je promis a la Reine de ne point mener de Jefuites ayec File, d’aller a notre Dame Ie lendemain y faire dire desnbsp;amp; que c’étoit pour cela qii’elleavoitamenécetEc- MeiTes, s’il plaifoit a Dieu de nousdélivrer • toutnbsp;cléfiaftique, Icquel étoit mort depuis quelque temps, d’un coup je vis eet homme retourner vers iès Ca-Et enfuke je continual;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;marades , ce qui mc donna firjet de louer Dieu.

Mais enfin, Monfieur, au bout de deux ans,Yo- Mr. de Contes. Vous êtes bien obligee a Dieu yant que Dieu me continuoit la volonté de me il vous a affiftée bien particulierement.nbsp;donner a lui, je fuppliaide nouveau fa Majefté de R- Le lendemara, MercredqjefusanotreDamA

ni

Uien liULiiL/av.Li«

D. La Reine vous a donnc,lansdoute,dequoi

faire votre voyage?

R. Pardonnes-tnoi, Monfieur, Elie ne me donna rien, amp; j’aurois fait confcience, en 1 etat ou Eile écoit, de lui rien demander.

D. Mais vous avés pourtantdonnéalaMaifon.? Qfl 'avés vous donné ?

en dirai Toccaiion, qui bt celle du Médecin de la Reine, qui ramenok fes deux Filles en France.nbsp;Comme je me trouvai dans Ie defl'ein d’etre toutenbsp;a Dieu amp; de venir en ce lieu pour êtreReligieufe,nbsp;je priai IcConfefleur de la Reine de fupplier la Ma-jelté de me permetre de me retirer. Ce qu’i! fit,nbsp;6c lui dit mon deffein, ce qui lafurpritfort. Elleté-moigna de la peme de me laifler aller, 6c enfinnbsp;in’obiigea de demeurer encore deux ans auprès

R. II fenomme Monfieur de Fleury,amp; ilétok Docleur de Sorbonne. Monfieur de Contes fit uanbsp;ligne de tête comme, en difant qu’il ,1e connoiflbitnbsp;bien.

niais eu , ce ma femble, plus de Foi que pendant Ie voyage ; car je difois fouvent a Dieu; monnbsp;Dieu’c’eft vous que je cherche, j’efpere que vousnbsp;me ferés la gracede voustrouveramp;deme conduitenbsp;heureufcment. Au Ibrtir de ce bois, nous trouva-mes les corps de cinq voleurs que l’on avoir tuésnbsp;fur les 6. heures du matin, amp; qui depuis jours

a... nbsp;nbsp;nbsp;O- -- OK'

après cela nous pouvons douter que Dieu n’ait pris foin de nous ?

Air. de Contes: fansdoute, Dieu vousconduifoir.

Mr. Bail: il vous a fait arrivér au Port.

Mr. de Contés; futes-vous long-temps en votre voyage ?

R, Six femaines jour pout jour. Je partis Ie Mardi IJ. 6c arrival Ie 29. Mai,un mardi, qui eftlejournbsp;dedié a l’Ange Gatdien. J’ai refl’entipendant monnbsp;jburnée, je trouvai trois Soldatsd’unetrèsméchau-temine, lesquels approcherentdu CarrolTe amp; re-o-arderent attentivement, amp; puis pafferent outre i,nbsp;6c a trente pas de la, il y en eut un qui retournanbsp;bride vers nous, ce qui rae bt redoubkr raesprie-


Je rae difpofai done a faire le voyage, 6c je ne Mr. de Contes. V ous n'aves pas tait gra doute pas que la maniere dont je l’entrepris ne jour a Paris.?

youb furprenne, quand je vousl’auraidite. Sa Ma- nbsp;nbsp;nbsp;R. Le moins que je pus : je n’etois venuë que

,Avoit envie que je priflè la Mer a caulê des pour entrer en ce lieu,amp; y fervir Dieu le relfe de qui commenqoient a fe mettre en Cam- ma vie. C’eft pourquoi je mehatai,de craintedenbsp;vMais je ne m’y pus jamais réfoudre,6c trouver quelque chofe qui m’arrêtat6c me fit re-


?a femme du 'Médecin du Roi sen nbsp;nbsp;nbsp;i j

France,je kfuppUai de roe donnet une place fon CarrolTe, ce qu’elle m’accorda.

Nous'pardtnes done d’auprès de la Reine,qui étoit fur les frontieres deSi\efie,avelt;nbsp;deux peilK Enfants Se deux fcevanu


,avec cette Dame


es, lt;Sc une au-


tourner en arriere.

Mr. de Contes: Vous ne vous repentés pas d’y être entrée ?

R. Non, Mr. mais feulementde ce que je l’k fait fi tard.

Mr, de Contes. Vous n’euffiés pas bien goüté

k bka


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Interrogatoires des Religieufis de Port-Royal en

toife.

XLV. le bien de la Religion, ü vous n eufliés vu aupara-Interroga. vant ce que c’eft que le monde? ^ nbsp;nbsp;nbsp;.

R Ce me feroit un grand bonheur de ne 1 avoir iamais vu : car je n’aurois pas contracté de fi mé-chanres habitudes, amp; j’avois belbiii d’une Religion, telle que celle-ci, pour les derraciner. II y anbsp;en Pologne des Filles de Ste. Marie, que la Reinenbsp;y a faites aller, Elle auroit bien défiré d’en avoir denbsp;Ceans, mais, comme vous fqavés, Elies ont foinnbsp;des Filles de laMagdeleine,amp;yayantde ces Fillesnbsp;encepays-lk,comme en ce lui-ci, ce fut pource-la que la Reine choifitlesReligieufesdeSt.Marie,nbsp;ayant deffein de faire un établiffement pour cesnbsp;fortes de perfonnes.

Monfieur de Contes me témoigna qu’il fqavoit cela. J’ajoutai; que fa Majefté avoir cru que jenbsp;pourrois me faire Religieufe dans quelqu’une denbsp;CCS Mailbns de Saince Marie, mais je n’avois jamais eu ce deffein, amp; que je n’en avois point.eunbsp;d’autre que de me retirer en celle-ci, amp; qu’ayantnbsp;déüré long-temps d’y être le jour du Saint Sacre-ment, Dieu me 1’avoit accordé.

M. de Contes: Jem’etonnecomment Elies vous ont recue fi agée.

R. ll eft vrai, Monfieur, que c’eft une grande grace, amp; particulierement venant de la Cour,ou Tonnbsp;agit d’une etrange maniere amp; bien différente denbsp;celle de la Religion.

En vérité, Monfieur ,je ne puis me laffer de vous dire que c’eft un grand bonheur d’entrer jeune ennbsp;Religion!

Mr. de Contes. Hebienlma Soeur, C’eft affeT, que Dieu vous y ait mife, il Ten faut bien remercier.

Enfuite Mr. Bail témoigna de I’admiration de la maniere dont Dieu m’avoit conduite; amp; puisnbsp;me luc ce qu’il avoitécrit, quictoit: mon age, lenbsp;temps de mon entree amp; de maProffeffion,amp; denbsp;quelle forte j’etois venue ici, par le moyen de lanbsp;Reine de Pologne, qui m’en avoir dit beaucoupnbsp;de bien: que je n’y avois rien trouvé de contrairenbsp;a ce qu’elle m’en avoit appris. Que j’avois lunbsp;dans le monde tous les livres dont il eft queftion,nbsp;mais queje ne les avois jamais vus ici; que j’avoisnbsp;Toujours été nourrie dans la vraie Religion Catho-hque, amp; que Ton ne m’avoit rien Enfeigné ennbsp;attc Maifon, qui y fiit contraire, amp; que j’etoisnbsp;tres latistaite.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3 -a J

Xlviemk INTERROGATOIRE. Setter Marie de Ste. yigathe (^Pfejfeaux.)

Emande. Combien y a-t-il que vous dans la Maifon ?

R. Il y a 29. ans.

D. Combien y a-t-il que vous etes Profeffe R. Un an.

H3

D Vous ave.s fqu, avant que d’entrer, la mau-vaife Doftrine dont on foupqonnoic la Maifon ? ‘ R J’etois fi jeune, quand je fuis venue alanbsp;Maifon que je n’avois point entendu pavler denbsp;cek Li-deffus je lui ai die commej y etois venue,nbsp;combien i’avois cte au dehors.

^D N’avés-vous point entendu parler de tout

en ont parle, amp; nbsp;nbsp;nbsp;Catbéchifme. Je lui

Il m a interrop nbsp;nbsp;nbsp;pas jj-op bonne mémoi-

¦ ai répondu que ] nbsp;nbsp;nbsp;ji’^toit pas bien difficile a

re,amp; il ma dit que ct

retenir. p^g^ier Commandement ^ nbsp;nbsp;nbsp;—

croyés-vous pas que jefus-Ghrift eft quot;quot;quot;fnUftout le monde? /

Gui, nion Pete, Généralement pour tout

le nbsp;nbsp;nbsp;y en a-t-il tant qui fe damnent.

R Paree qu’ib ne correfpondent pas ^ la grace

^^Mr.* Bail: Je VOUS interroge fur les Commande-ments,paree qu’ayant été fufpeffées, il eft nécef-ikire qu’on fqache ce que c’eft que votre Foi.

R. Nous fommes dans la vraie Foi, amp; nous n’avons point d’autre creance.

D. Que dites-vous de la conduite de la Maifon? R Te n’y ai vu que du bien amp; une grande cha-rlrd one nos Meres m’ont témoignée, Setoutesnbsp;celles que i’ai vu entrer dans la Maifon.

D N’avés-vous point de plainces a faire de la Maifon? . , -.

R. Je n en ai a laire

—-w, i.iitmc,ne vo-amp; une grande union

XLV I. Interroga-toire.

je ffen ai a taireque de moi-même,ne v yant qu’une grande charité amp; unenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;

entre touted nos Sisurs.

Il m’a paffé fon papier amp; u,lt; 1-;— ' fjia Steur

j r— quot; uae la fait figner, di-fmc: hé bien ! ma Steur, vous voila dans le trouble, mais cela fe paffera. Il eft vrai, mon Pere, mais il le faut fouffrir, puis que Dieu le veut:

Depuis que je fuis dans la Maifon j’avois bien entendu dire qu’il pourroit arriver queJque chofenbsp;comme cela, mais je n’eufl'e jamais cru qu jl ffitnbsp;arrivé jusqu’a ce point, vivant toujours dans 1 efpe-rance d’m voir la fin; amp; lorfque mon Frere ecoknbsp;bienen peine de ce que je deviendrois , s ilarnvoitnbsp;quelque changement dans la Maifon, jeluidifois tou-lours que je deviendrois ce qu il plairoit a Dieu.nbsp;J’efpere, mon Pere, que vous aurés de la chariti'nbsp;pour nous. Il y a long-temps que j’ai cunbsp;neur de vous voir dans la Maifon.

Monfieur Bail; ah! vous en fouvenés-vous ? Te ^ de la charité pour

Mon Pere, je ne crois pas que vous croyics ce que vous nous aves dit? Monheur Bail 5 répon-

die; non je ne le crois pas, mais j’ai étéobligé de vous dire tout cela.

etes

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144

XLVII.

Interroga

toire.

XLVIIEME INTERROGATOIRE.

La S(eur Jea7ine de Sainte Apallhie. (Le Beque.)

’Abord que je Tuis entree, Monfieur Bailm’a dit: ma fiUe, vous êces bien trifte ? qu’eft-ce que vous avés r

? êces-vous nialade ?

R. Non,^ Monfieur. ^

D. Vous ii’êtes pas guaie.

R Non, Monfieur. nbsp;nbsp;nbsp;^

D Combien y a-t-il que vous etes Ceans?

R. II y a fix ans, Monfieur.^

D. avés-vous appris Ie Cathéchifme?

R.' J’en ai appris quelque choiê.. II m’en a fait plufieurs dcmandes, a quoij’ai répondu j puis il manbsp;dit:.

Que vous apprend-ton au Noviciat ?'

R. On nous inilruit a garder la Regie amp; les Conftitutions.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

D. Ne vous traitc-ton pointtrop rudement r n y-a-t-il rien de erop févére dans la conduite ?

R. Non, Monfieur.,

D. N’avcS'Vous jamais entendu parler de la Dodlrine dont je vous ai parlé au Chapirre?

R. Non, Monfieur. Vous êtes Ie premier a qu j,’en ai entendu parler.

D. Croyés-vousque Jefus-Chrift fok mort uni-verfellement pour tout Ie monde ?

R. Oui, Monfieur, je Ie crois.

D. Croyés-vousque notie Seigneur foit au Saint Sacrement ?

R. Oui, Monfieur.

D. Que penfés-vous de cette Doctrine dont je vous ai entretenuës amp; dont cette Maifoneft Soup-qonnée ?

R. Monfieur, je n’en. penfe rien. On m’en a jamais entretenuë, quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, o.-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

comme il elf.

D. Ne voyés-vous point de défordre dans la Maifon ? n’avés-vous point de plaintes a faire ?

R. Non, Monfieur.

D. N’êtes-vous point genee? ne vous con-traint-on point ? ne vous oblige-t-on point a des

chofes que vous ne pouvés faire

R, Non, Monfieur, je fuis fort fibre, amp; on ne me contraint a rien ; on a beaucoup decharite.

XLVIIli^Mï^ INTEimOGATOIRE.

Ca Sceur Catherine de Sainte Jldegarde. {Fontaine)

JAi den^ndu en entrant la Bénédiétion a Mon-

9gt;a dia nbsp;nbsp;nbsp;^

D. Ma fille qu’eft-CPQni „ r- ¦ ¦ - S Tgt; r'ViV lp HpObI,, a .'’°usa faite venir ic.i ?nbsp;k. Celt ft delftin de latisfaire a Dieu dés of-

lénles que j, avois Comraifes contre lui pendant ft

Imrrogatoim des Religieufes de Fort-Royal en 1661.

temps que j’ai été dans Ie monde,amp; richer de les XLVIIl. réparer par la pénkence.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Interroga-

D. Mais devant que de venir ici, n’aviés-vous toite, point ouï-dire combien cette Maifon étoit diflFamée.^

^R. Oui, Monfieur, mais cela ne m’a pas em-pêdice d’y venir, paree que Dieu m’a fait la grace de connoitre que tout ce que l’on en dilbit n’ecoit pas vraL

D. Mais depuis que vous y avés été , yous n’a-ves point oui parler de ces chofes-la?

R. Non, Monfieur, je n’en ai jamais rkn ouï-dire au contraire je n’aivu Céans que du bien, amp; autantnbsp;qu’on en peut fouhaiter.

D. Jefus-Chrift, eft-il mort pour tout Ie monde ?

R. Oui, mon Pere.

D- D OU vient done qu’il y en a tant dans Ie monde qui fe damnent amp; qui fe perdent ?

R. C’eft qu’ils ne coopérent pas aux graces que Dieu leur fait,amp; qu’ils iè laifl'ent emporter a lanbsp;corruption qui eft en eux.

Vous avés raifon, ma Fille , paree qu’on fe. peut toujours fauver amp; faire Ie bien..

D. Ma Fille, qu’eft-ce qu’on vous apprend m.

Noviciat.?

R. On nous apprend a bien garder notre Regie, a être fidele a rohéïflanceamp; a avoir de la cha-rité les unes pour les autres» II a écrit cela.

D. Hé bien! avés-vous appris du Cathéchifme?.

R. Oui, mon Pere, mais comme nous fom-mes plufieurs au Noviciat amp; qu’il y a peu de li-vres, nous ne pouvons guéres avoir Ie temps d’en apprendre, ayant chacune notre obéïftance.

Il m’a dk quelque chofe fur Ie Cathéchifme a quoi j’ai répondu: Pour ce qui eft de 1’héréfienbsp;mon Pere, par la grace de Dieu, il n’y en a pointnbsp;Céans, Dieu ne perroettroit pas qu’il y eut tantnbsp;de Charité dans une Maifon oüil y auroitde 1’hé-,nbsp;réfie. Si je vous avois dit celle dont on a ufé a monnbsp;Cei{ pourquoi je laifle cela égard, vous feriés bien étonné.

D. Et quoi! on vous a reguë pour rien

R. Oui, mon Pere, mais je ne Iqai pas s’il m’eft; permis de vous dire de queile maniere; car je nenbsp;fqai même fi nos Meres voudroient qu’on Ie Rut..

Je penië pourtant qu’ü n’y a point de danger..

D. Dites?

R. Premierement, mon Pere, j’étois chez un de roes Oncles, paree que mon Pere avoit été;nbsp;ruins, amp; comme e’ëtoit une perfonnedans la devotion , il venoit fouvent ici, amp; m’y amenoit avecnbsp;lui. Unjourque j’étois dans 1’Eglife, je vis tout Ienbsp;monde dans une fi grande modeftie amp; dévótion,,nbsp;que je crus que c’étoit encore route autre chofe aunbsp;dedans j je défirai d’y entrer: car de tout tempsnbsp;j’ai eu.le défir d’etre Religieufs. Je priai monOn-cle de tacher d’avoir quelque connoiflance pournbsp;m’y faire entrer. II en paria a un bon Eccléfiafti-que de St. Thomas.duLoavrs,nomménbsp;boufi^ qui lui dit: qu’il en parleroit a une Reii-gieufc qu’il connoiiïbk Céans.. Cette Religieufe.nbsp;roe deroanda, amp; fut enfuite; atoaver. notre Mere

gour

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Interrogatoir^s nbsp;nbsp;nbsp;desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nehgkfe^

, -7 nbsp;nbsp;nbsp;^Q„e Mere fe donna lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne fgaipasquellesfont les autres, paree qu’on nen XLVni.

XLVlU. pour lui demander piace^ nbsp;nbsp;nbsp;d^manda ce que jenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parle jamais. Maïs bien plus, mon Pere, il faut

intertoga-peine de me voir. nbsp;nbsp;nbsp;.- pravois rien, que je vous dife encore que, c’eft la coutume de^®^^

toire. nbsp;nbsp;nbsp;faire:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je 1 dnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cotnmande-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;porter un Cierge a l’Ofifrande quand on prend 1’ha-

demanda encore en quelle condition nbsp;nbsp;nbsp;bit de Novice, amp; d’y mettre quelque piece d’,

ie luids réponfe, que je m’efti- Comme nos Meres %avoient que mes pare,;

^ nbsp;nbsp;nbsp;3 i j T^,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rUpq np vouiurent na»? nn

)VlCCj CX, u y lucLLic tjucujuc nbsp;nbsp;nbsp;Q'or

je voulois euc, j.- nbsp;nbsp;nbsp;.p.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-----, , nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nos Meres fgavoient que mes parents

merois aflei. heureufe d’etre dans la derniere. EUe éroient en néceffité, Elles ne vouiurent pas qu’ils

me donna jour pour entrer. Quand je fus entrée, me la donnaffent, mais on me donna du dedans

on me donna 1’habit de Sceur converfe, 6c je fus une piftole pour ceia. Vous voyés, mon Pere

ki trois moE. On ne s’enquêta point fi mes pa- que voila une charité bien grande,' 8c affürement

rentsavoientdubienScs’ibmedonneroientquelque ü ne peut pas y avoir de Thcrelie dans une Mai-

.nK^Co 4,1 hntir de ces trois mois, comme on vit fon, qui elHï remplie d’une telle eb

vrai.on fait ici d

__ nbsp;nbsp;nbsp;rnancia cukvjis. w*.

je voulois êtrej je lui fis réponfe, que je m’efti- Comme merois aflèx. heureufe d’etre dans la derniere. Elle étoient en

ilt;a ftl»? Ptltréc.

^ nbsp;nbsp;nbsp;^ - Qr affüremenï

rents avoient du bien öcs’ils me donneroient quelque a ne peut pas y avuu nbsp;nbsp;nbsp;dans une Mai-

chofe. Au bout de ces trois mois, comme on vit fon, qui dtfi remplie d’une telle eharité. que je n’avois point de force pour Ie travail, on Mr. Bail: il eft vrai ,on fait ici dc grandesCha-m’envoya a Port-Royal des Champs, on on me rités, au dehors 6c au dedans,nbsp;donna I’habit du Choeur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R. Mon Pere, je vous dis cela, paree que 'g

Mr. Bail; Od, ma fille, je le ferai vais dire laMefté,oü jevous offrirai anbsp;ncur.

Quelque temps après quej’y fus, j’eus une gran- le voudrois dire a tout le monde, afin qu’on en de maladie, enfuite de Ia quelle, comme on recon- reraerciat Dieu pour moi, étant incapable de I’-»nbsp;nut bien que je ne pourrois fervir 3 quoi que ce faire autant que j’y fuis obligee •amp; ie vet fnbsp;fijic dans la Maifou, étant auffi-fort legere amp; fans trés humblement, mon Pere ^ de ie fnbsp;aucun arret d’efprit, on propofa de merenvoyer, moi.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour

notre Seig^

XLlXi^W^ INTERROGATOIRE.

fans ndanmoins qu’on m’en dit rien. On le man-da Céans amp;c on en averdt mon Oncle,qui vintpar-ler a notreMere,amp; lui dit; que je me pourrois perdre 11 je retournois dans ie monde , paree quenbsp;comme nous avions eu du bien, amp; que j’avoisnbsp;des parents qui étoient fort du monde, ils pour-roient m’attirer ii eux amp; me faire grand tort; carnbsp;comme vous fgavés, mon Pere, e’eft I’occafion . La Sesur Magdekme de ste ch-r-

dont fe fert le monde pour perdre des Filles. No- nbsp;nbsp;nbsp;‘

tremere lui témoigna qu’elle aimoit mieux mere- A Prés avoir demandé la bénédidi ' m tenir amp; me fupporter, quoique je ne fuffe propre jCX Doyen, il me dif. comment-vt^ L^ir-*nbsp;a rien, que de me remettre dans I’occalion d’of- vous ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ppeues-

fenfer Dieu. Je demeurai encore un an a. Port- nbsp;nbsp;nbsp;R. Soeur Magdeleine de Ste. Chriiline

Royal des Champs, auiauc ov, nbsp;nbsp;nbsp;—,

re, je ne fgai fi bieu me fit la grace de me chair ger 6c de mieux faire, mais eaRn on eut ehariténbsp;pour moi,on me renvoya ici pcxir etre Novicenbsp;fans m’en rien dire. Quand je fus regue, on me dit

de le dire a mes parents, 6c on ne s’enquêta point nbsp;nbsp;nbsp;D. Aves-vous etc elévee Feniionnaire cleans

s’ils me donneroient quelque chofe. Au bout de nbsp;nbsp;nbsp;R. Oui,mon Pere,j’y fuis depuis Page det-ois

I’annee on me fit la eharité de me recevoir a la ans.. - nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- amp;¦

ProfeiTion, 6c. comme j’eus mandé a mes parents D, nbsp;nbsp;nbsp;-----

la grace qu’on m’avoit feite,, ils vinrentdemandet R, notre Mere pour Pen remercier,maEElle nevou- quenbsp;lut pas, 6c on fit fi bien enlbrte qu’on ne les vit Dnbsp;point, ne youlant feulement pas avoir un remerci-ment, amp; jufqu’a. préiênt on ne les connoir leuie-ment — n-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lo conférence, com.-

, Un an 6c quatre mois..

Quel age avés-vous ?

Dix-neuf ans 6c quatre mois.

Avés-vous etc elévee Penfionnaire Céans ?

/¦X.»; nbsp;nbsp;nbsp;Porr#a

Royal des Champs, durant ce remps-la, monPe- nbsp;nbsp;nbsp;D. Combien y a^t-il que vous aves Eir P f r

— '¦» '-I'' ftai il bieu me fit la grace de me chan- ffion ? nbsp;nbsp;nbsp;“ ^ rofefc

p fN an-6c Quatre mois..

Ceft bien jeune ?n’en étes-vous point fortie.^ .. J’ai été quatre moE dans le monde devantnbsp;de prendre 1’habit.

). Etes-vous bien contente depuis’ votre Pro-

felllon.? nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^.

R. Oui, mon Pere, je la fins parraitement.

D. Comment vous appelies-yous de votre norrR da monde!quot; Après lui avoir répondu, il me

, amp; julquA prelent on ne les pas. Et même une fois a la conférence, com-

me on parloit d’une lecture qu’on avoic faite au du monaer an,ptlt;-;.s nbsp;nbsp;nbsp;«,—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----uc-

Refedoire, ou L’auteur difoit qu’il trouvoit plus manda fi mes Oncles me venoient voir fouvent d’avanrage a recevoir des Filles pour rien, paree puis il dit a Mr. Bail, que mon Pere avoit fa’r

qu’on en reqoit q orumaire piui --------------,

je dis tout haut a. la Mere Angelique qui faifoit la conférence: ma Mere, cela m’eft bien avanta-geux. Auffirtot elle me fit taire 6c m’étouffa lanbsp;parole comme fi el!e eut appréhendé que les Soeursnbsp;feuflen^ la eharité qu’on avoit cue pour moi, amp;nbsp;iulqua préfeut on n’enfgait rien,excepté celles quinbsp;les affaires. Je ne fuEpas la feule, monnbsp;Pete pour qui on a cu la même eharité. Maisje

la Ms


fon.


qu’on en reqoit d'ordinaire plus de fatisfaction, Codicile, que i’on avoit ouvert devant m;i P^'c ” ¦- j;- ro,.r. haut a. la Mere Angelique qui faifoit fion, dans lequel ü laiffoitquelque chofe é gt;

Mr. Bail: Il

1; Il a peut-etre fair cela parceqn'onre--qoitCcans des Filles pour rien,afinde contribuer I en recevoir quelqu une ?

R. M.onfieur,il paroit par fonTeftamentqu’iL n’a pas eu d’autre intention que celle-la.

M. de Contes. Ii y a fujec de le croire.. .

T 1

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14*^ nbsp;nbsp;nbsp;Interrogatohes des Religieufes de Port-Royal en i66i,

XLïX. D. Ma Fi!ie,la Charicé eft-elle uniyerfelledans qu’il auroituntémoignageaffiirédenotreFoiqiund XL1X. Interroga-la Maifon?n’y a-t-il jamais deconteftations panni nous l’aurions appris. C’eftpourquoi,je vousCup- Interrog*-toire, vous? ne fe difpute-c-on point?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plie,depcrmettrede!edirexlevanc vous,puifquejetoire.

R. Monfieur, je ne crois pas qu’il y ait unc ne fuis venue icL que pour rendre témoignage de Mailbn oü 1’on ait plus de foin de conferver la ma Foi.

Charicé, 6c ou Ton fupporte plus parciculieretnent Mr. Bail parut tout rejouï lorfque je parlai de 6c patiemment les defauts les uns des autres quen fqnCatéchifme,amp;avantqueMr. de Conres m’eucnbsp;celle-ci, 6c bien loin d’y avoir la moindre concefta- répondu il me dit avec une fagon fort gaie;nbsp;tion s’il nous arrivoit par promptitude de dire quel-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;He bien! ma fille, 1’avés-vous appris?

quot; nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-- -j.-—-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- R. Oui, mon Pere; s’il vous plait de m’inter-

accule, 6c de voir qu ii lèmbloit lui-même r*nn'v nbsp;nbsp;nbsp;r i j. quot;jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

croire Hérétiques. Ce qui noas' toucha fi fort nbsp;nbsp;nbsp;tnon falut ^prendre tous hs ?mycns nécejfai-

que nous ne pumes nous empêcher de Ie témoio--

ner par nos larrnes. nbsp;nbsp;nbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;° PInbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cojtjeds o- déliherations.

Mr. de Contes: Ce feroit une chofe bien dé 'r , nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Fille! c’eft bien dit; que c’eft

nWdble ma üllfl nbsp;nbsp;nbsp;la Ie refultat de tous VOS Confeils. Ilfaucquece-

ploiable, ma fille, siletoitvrai que vous fuffies b foit ainfi: c’eft en quoi confifte la veritable Heretiques, puilque vous aunes quitte les mens de prudence.

ce monde pour perdre encore ceux de l’autre. nbsp;nbsp;nbsp;p). Vous fervés-vous de ces ades pour form

R. II eft vrai, mon Pere, que ce feroit Ie plus des réfolutions quand vous faites l’oraifon.? carc^

F nbsp;nbsp;nbsp;--nurtté Ie monde fivous n’aviés efpéré H fouffrir pou'r la Foi ,amp;que les Ty rans nous fillenc

d ^vftre Dlus\eureufe dans la Religion amp; de vous routes fortes de menaces, nous aimenons mieux ffjum. lï Snda enfuite a M'. Bail s’il n’a- mojirir que de commettre unejachete contraire i

R. Oui, mon Pere, je Ie fouhaite de tout mon cceur, 8c je Felpere avec la grace de Dieu.

D. Ne voules-vous pas vivre 6c mourir fcumifè R ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ordres ?

D'. Ar’

Converfes.^ nbsp;nbsp;nbsp;, 6c faites venir les Sueurs appris ?

R. Mon Pere iev r i- . nbsp;nbsp;nbsp;Contes. Quoi! Monfieur,

de trouver bon que ie nbsp;nbsp;nbsp;humblement toutes ces pauvres Filles apprennent Ie Catechiime.

a donné un Cateclftfine a appre.X nbsp;nbsp;nbsp;Mr. Bail: Cela feroit a fouhairer, Monfieur 6c

Pi ?fire, amp; jiousadit quand il y aura ici dc petites penfionnaires, ilfau-

dra

, mon quot;Dieu, defi une chofe tou-vous 1’avés bien

que chofe quiputdonner'fuiet de mécontentement a quelqu’une de nos Soeurs, nous n’auriqns pointnbsp;de repos quc nous nclui en eudions fait faiisfadtion.

D Vous n’avcs done rien a dire.?

R. Non, mon Pere, fi ce n’ed; pour rn’accu-fer de mes fautes.

D. Ne vous a-t-on jamais entretenuë , en public OU en particulier, des queftionsqui font agitécs ennbsp;ce Temps-ci?

R, Non, mon Pere, je vous affure que nous les avons toujours ignorées.

D. Vous ne fqaviés done point ce que c’étoit, aupravant que Mr. Bail vous en parlat ?

R. Non, mon Pere, 6c nous fumes fort fur-prifes^lorfqu’il nous dit les héréües dont on nous grand malheur qui nous put arriver, maïs nous ennbsp;fommes bien éloignées, Dieu merci, puilquenotrenbsp;Foi eft pure 6c conforme a celle de FEglife Ca-tholique.

D. Vous étes done bien contente d’etre Reli-gieufe l

R. Oui, mon Pere, je la fuis plus qu’on ne fgauroit, croire 6c je loue Dieu tous les jours denbsp;m’avoir fait la grace de 1’être dans cette Maifon.nbsp;Mr. de Contes: H’y a fujet de croire que vous

voit rien a me dire.

II lui répondit que non. Puisil me dit: nevou-lés-vous par mourir en Ia Foi de FEglife Catholi-que' roger, je vous répondvai.

D. Formes un aéle de Foi?

R, yefus-Chrifi rnon rédemfteur je crois D. C’efi; fort bien. Faitcsunaded’efpérance?nbsp;R. O Vieu trés Clément i^yc,

II me fit dire encore celui de l’amour de Dieu 6c du prochain. Après quoi Mr.de Contes luinbsp;demanda •, y en a-t-il beaucoup comme cela ?

Mr. Bail; il y a des adfes de toutes les vertus Théologales 6c Cardinales, 6c c’eft un abrégé desnbsp;plus 'excellentes vérités que ronfgauroitapprendre*.

ü. Me diriés-vous bien encore Fade de prudence ?

R. Je Ie conftdere hien, o mon Hku, je njeux

la eft tres bon 6c vous pourra même fervir dans 40. ans d’ici. II ajouta : il eft bon de formernbsp;quelques réfolutions a la fin de vos Oraifons, comme de mieux fervir Dieu, de Faimer 6c autresnbsp;femblables.

Mr. Bail. Formes un ade de temperance?

R. Je ne Ie fqai pas.

II me fit dire celui de juftice 6c de force, 6c après il me dit; voila la grande force; car ft en-fulte de cela, il ft préfentoit quelque perfécution

Ja Foi de Dieu. Après, ma Fille, medirés-vous bien l’aéte de contrition ?

R. O Tiieu trés bon én digne d'un infini amour ér refpeét abhorre vies .péchés ^ oui ^éf on ai dou-leur paree quiU ojous d.plaifent ^ je mepropofedl’a-oicnir de garder nos Cemandements én de ne les plusnbsp;iransgrejfer. Ouinbsp;te refolué.

Mr. Bail: Cela eft fort bien dit


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toire.

Mr’ Bail; fqavés-vous combien il y a de fortes de Gommademcnts ?

LEME interrogatoire.

R. Trois ds Li foi^ des homms rnmurs encore des Sacrenunts.

Mr. Bail; Quels font ceux de la Foi ?

......... quot; n 1 C p'rC-ir re. ‘treur Antoinette Catherine de Saint Jofe^h

fonnes enfemhk. Ef nbsp;nbsp;nbsp;leFils, amp; le Sc.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Beaucterc de Saint-Cyran)

A Pres avoir requ la Bénédiaion. M. Bail me dif dices-moi votre nom?

R Sceur Antoinette Catherine de Saint Jofeph. d' Dices VOS fauces? _

R Monfieur, je fuis fujettea romprelefilence. Sc a dice mon avis fans qu’on me le demande.

D. Queldgeavés-vous?

R. Soixante ans, Monfieur.

D. Combien y a-t-il que yous êtes dans I3 Maifon ?

R. Ncufatis, Monfieur.

D. Combien y-a-t-il que vousêtes Profeffe? R. 11 y aura deux ans le jour de Sc. Auguftin.nbsp;D. Devant que d’entrer Céans

R. Croire un Créateur toutpuijfmt en trois per~

J nbsp;nbsp;nbsp;~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V

troli qui font un Dieu feulement; k fils au fiin de la Vierge s'efi fait homnie admitahlement.

S'unijfant une Arne, (ft un corps formés tuiracn-leufement.

§jftl foujfyit la mort en la Croix pour tous itni-rverjellement.

fut appelUy. C. fauveurnséritahlement.

^Itfaprès trois jours , de fon tomheau il rejjufiita pyifjammcnt.

^’après quarante jours dans le del il monta glo vie ufeme nt.

jy'oit d la fin il reojiendra pour faire le dernier jugement.

Et du furplus que croit I’Eglife, rien dottier as au-cuncment.

Mr. de Contes:_alles, ma FiIIe,en voila affe:

quot;• nbsp;nbsp;nbsp;n'avés-vouspas

r, nbsp;nbsp;nbsp;fimniië'trèshum- entendu dire que cette Maifon étoit dans de mau-

Je lui dis; mon Pere, je vous ‘^PP^ nbsp;nbsp;nbsp;“J. vais Sentiments ?

blement de me permettre ae due “CO nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g, je hfois tous les livres, ou je

qui eftdesSacrements; cat cellun d.s p p nbsp;nbsp;nbsp;mauvmle Dodrine, matsaucon-

^ Mr. de Contes; nous croyons que v W nbsp;nbsp;nbsp;conforme a 1 Evangile amp; trés propre k

vés bien, allés. nbsp;nbsp;nbsp;porter les antes a tout'quitter pour fuivre Dieu.

M Bail; voyons pourtant. ^ vAife a D. Tout ce que vous emendiés dire ne vous dé-R. nbsp;nbsp;nbsp;ItpXfnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tournoit done pom,!

Jowiés, dont le premier., le Bapterm, a nbsp;nbsp;nbsp;Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R., Au contraire, c’étoit ce qui m’en donnoit

mandé-.' ' nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7. mnfelKon R til as plus d’envie, paree que notre Seigneur dit;

Monfieur Bail. Et apres nbsp;nbsp;nbsp;J Jj ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;monde dir a malde vous , Eéjouijfls-vous : car vo~

mortel péché. nbsp;nbsp;nbsp;le démêlé ire falaire fera grand dans les Ckux.

cefjité. Du refie CMfme apprendja^ ^ J J nbsp;nbsp;nbsp;,

llr. le Doyen: nbsp;nbsp;nbsp;carnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R. Non, Monfieur, amp; s’il y avoir cu quel-

appvendra le demele des autres^ f'uoir rete- cue cliofe ie crois que je ne fuB pas fi bete que embarafferoitlescommensants,silleur falloitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apperqJ, ayanr 'ofoours ete fous

ye deteRe Vinfidélité de touts Héréfie , oppo-‘fEoi de I'Eglife CathoUque.

J avhorre tout Erreur contraire d la Eoi.

J ahhorte I'ignorance ^ la ndgligence d’appren-dre les Articles du Symhole.

Mr. Bail frappantihrla table, dit k Monfieurte Doyen; orfus, Monfieur, dites a cette heure, quenbsp;cette fille eft Hérétiquernbsp;Monfieur le Doyen; Non Monfieur, on ne ienbsp;peut pas dire.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Allés, rna fille amp; pries Dieu_pour nous.

quot; MfB^ilf Ablortó les péchés quife font contre Je fo^^^^f dTSS’amp; nbsp;nbsp;nbsp;S'-

les Commandeinens de la Foi ? nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toujours eii£eigne les tnemes chofes

Que j ai OUÏ ici.

t pj Dites-moi votre nom du monde ?

R. Mr. vous ne le connoitrés peut-être pas ? D. Dites, dices?

R. C’eft de Beauclerc.

rv XT'.,.. - -1 nbsp;nbsp;nbsp;. ^mon i^ere.

• y 1 pöint de defordre dans la Mai-

Il Ota fon chapeau, amp; dit: je connois bien ce nom, il y en avoir un Sécrétaiie d’Etat hommenbsp;de bien. Je repondis: c’étoit mon Pere. ’

R. Celt plutot a moi, mon Pere, a vous Sup; R. Non, mais une trés grande

D. N’y a-t-il nöint' '

fon?

union.

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14^


Interrogatoires des Religieujês de 'Pott-'Royal en iSliT.

•toire.

L’ D. Ne croyes-vous pas qu’on pcuc rélifter a la Jnterroga-grace?

K.' Je ne lefents quetrop, Monfieur, amp; iln’y a pas long-temps qu’on nous l’a prêché. C’étoicnbsp;Mr. Singlin, h la reception de quatre Profeffes.

D. Dieu ne donne-t-il pas fa grace a tous les hommes?

R. Je crois que Dieu qui eft infiniment bon, ne la refulè point a ceux qui Fa lui demandent.^

D. D’ou vient done que tous ne font pas fauvés ?

R. C’eft qu’ils n’en font pas ufage.

Mr. Bail. Ah ! que voila qui eif bien dit 1 Enfin, vous ne vous repentes pointd etre venuë ici ?

R. Au contraire, j’en ttnds graces a Dieuplu-fieurs fois Ie jour.

Mr. de Contes; Je ne vous en demanderai done pas dayafitage, votre perfonne amp; votre %e fontnbsp;confidérables. Après il m’a lu Ibn papier, oü étoit;nbsp;Antoinette Catherine de St.Jofeph', Religieufe,nbsp;agée de 6o. ans, allure n’avoir rien reconnu depuisnbsp;p. ans quelle eifCéans que de conforme a laLoi,nbsp;amp; aux bonnes moeuts; cela eft conüdcvableafonnbsp;age. Après cela il m’a paflë ce papier, que j’ainbsp;fignéde mes trois noms.

LiEME INTERROGATOIRE.

La .S(eur Genevieve Lorothée [Lambert.)

En Entrant au parloir j’ai demandé la bénédi-öion a MonfieurBail,après me Favoir don-née il m’a dit;

Ma Sceur , n’avés-vous point de plaintes a faire de la Maifon amp; premierement de vous mê-

me ?

R. Je n’en ai point d’autre a faire que de moi. amp; je lui ai dit enfuite quelques fautes.

D. Combien y a-t-il que vous êces Profeflè ^ R. Prés de deux ans.

D. Comment êtes-vous entrée en cette Maifon aprés les bruits que vous en aviés entendu 1nbsp;R. Je fuis entrée ici a 6. ans amp; demi,jemefuisnbsp;eno'sgée a la Religion avec une entiere liberté dunbsp;cóté de mes parents, qui ne m’y ont point con-trainte,amp; la Maifon ne m’y a point attirée,pareenbsp;que ce n’eft pas la manierc d’agir d’ici.

D. Vous êtes du Noviciat?

R. Oui, Monfieur.

D. De quoi vous inllruit-t-on.?

R. Mr. il y along-temps que je fuis inftruitede ce qui regarde la Foi. L’on ne nous inllruit apré-fent que de FobéïlTance, de la charité amp; des au-vertus, èi fur notre Regie.

. D, Jefus-Chrifteft-ilmort pour tout Ie monde ?

, . Oui, Monfieur , il y a long-temps qu’on m a appris cela.

^ nbsp;nbsp;nbsp;perfonnes dans Ie

monde qui Ie perdent? nbsp;nbsp;nbsp;^

R. Paree qu’ds abufcnt des graces de Dieu. II

m’a répondu; c’eft fort bien dit.

D. Comrauniés-vous fouvent? nbsp;nbsp;nbsp;Interroga-

R. Les Dimanches amp; les Fêres. nbsp;nbsp;nbsp;. toire,

• ¦ D. Allés -vous fouvent a Confellè?

R. Tous les quinze jours.

D. Mals quand vous communies, n’av'és-vous rien dans la Confeience qui vous bourrelle,n’allantnbsp;^ Confeflè que tous les ly jours

R. Non, A'Ir. il m’a dit; je Ie crois bien : car on ne doit avoir de peine de communier fans allernbsp;a ConfelFe, que pour des péclrés moreels. Malsnbsp;ce feroit une ctrange citofe: cela eft mieux de n’ynbsp;pas aller li fouvent.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦'

R. Je crois, Mr. qu’il vaut mieux faire péni-tence de fes fautes que de fe ConfelTer 11 fouvent.

D. N’avés-vous point de plaintes a faire de la Maifon, des Supérieures, des Officicres? nya-t-ilnbsp;point quelque defordre.?

R‘ Non, AIonlieur,j’ai roujours vu une grande union amp; une grande charité; amp; je vous allure que je ne nfy ferois point engagée fans ccla, pareenbsp;je n ai pas allèz de vertu pour demeurer dans unenbsp;Maifon ou il y auroit des difcordes, comme onnbsp;1’qntend dire de quelques Religions, amp;je ne puisnbsp;vous exprimer Ie foin, la Charité amp; Ie fupportnbsp;qu’on a eu pour moi depuis que je fuis ici. II m’anbsp;répondu: voila qui eft fort bien. Je lui ai dit eiv-fuite : que tout ce que fqavois, jeFavoisapprisici:nbsp;que je n’y avois jamais entendu parler d'Erreur ninbsp;d’Héréfie. II m’a dit: Ah i que vous êtes heureu-fe, ma Soeur i vous en devés bien rendre gracesnbsp;a Dieu, paree que la moindre petite Erreur eftnbsp;capable de gater beaucoup de bonnes adions.

D. N’avés-vous jamais rien fqu des 5. Propofi-tions dont je vous ai parlé.i’

R- Non, Mr. je n’en ai jamais entendu parler.

J’ai été route furprife de ce que vous nous avés dit.

J’avois toujours eutendu dire que la Maifon étoit bien perfécutée, mals je ne fqavois pas pourquoi.

II m’a répondu: ah! que voüa qui eft bien, ma Fille 1

Je lui ai dit enfuite: Mr. j’ai appris des ades de votre Catéchifme. 11 s’eftécrié: ah! vraiment,nbsp;j’ai oublié de vous en parler amp; a vous en deman-der. II m’en a fait dire, amp; m’a recommandé denbsp;m’en fervir fouvent pavee que cela aide a aimernbsp;Dieu. Il a lu fon papier, ou il y avoitjCe mefem-ble: la Sceur G. D. n’a point de plaintes a fairenbsp;de ia Maifon ^ mais feulement d’elle-même. Ellenbsp;s’eft engagée libremenr. Elle eft trés contente.

Elle croit que Jefus-Chrift eft more pour tous les hommes.

LIIEME INTERROGATOIRE.

La Saur Louife de Ste. Vhareide la Bonnerie.)

T A premiere chofe que Mr. Bail m’a dit, après r-* m’avoir donne fa bénédidion, eft celle-ci^


-ocr page 201-

-R/ylixieuref de Tort-Tloyal en 1661.

I^tenogatoires das ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ Trots , de la Foi ,des Bofines Mwurs

ma niis, vuu nbsp;nbsp;nbsp;, ^ ...... _ - .


, 149

/otre ^capuiaiie.- nbsp;nbsp;nbsp;-- —nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yÓ*^f^co~ LfL

R Te crois, Monfteur, qu’dle me fignifie que II me dit; oui, ma fille, il y a trois ie dois porter routes les peines amp; les affliftions qu il Commandements, comme vous avés trol rnbsp;nkira i Diea de m’envoyer. II m’a répondu: de vceux én la Religion, Ie vceu de

?ela eftjjien dit, ma Fille. nbsp;nbsp;nbsp;Chaftété amp; d’Gbetffance.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de

- - ^ nbsp;nbsp;nbsp;ptpn D. Dites-moi un adte de Foi?


'LTI. quot;J) Pourquoi croyes-vous, ma mic, nbsp;nbsp;nbsp;re des Sacrements.

•Interroga-portés une croixfurvotre Scapua.re?

toire, nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Monfteur, qu’elle n


G. Combien de temps y a-t-il que vous ètcs en cette Maifon ?

R. II y a prèsdedix ans, Monfietir.

D. Combien y a-t-il que vous êtes ProfeSè ? R. C^atre mois, Monfteur.

G. Vous êtes done une des plus Jeunes ?

R. Oui, Monlieur, je fuis une des dernreres.

D. ^elle inftruöion vous donne-t-on dans ie

Noviciat ?


R ^efus Chrift won Redempteur, je crois jg tienspour véritahlos tous amp; «« chacun des Arti.nbsp;des du Symbole, amp; généralewent tout ce ejue vousnbsp;avés révélé par votre Satnte Eghfe. Je imurtois

répondit; amp; cela eft bien, ma

^^le lui dis enfuite; J’ai appris, Monfteur, dans “ _ r'.^w^'hifme a faire des afl- PC • r*rtv*


1 im ais Vquot; nbsp;nbsp;nbsp;’ ^«oiiiieur, dans

ueiu'-ult;jii nbsp;nbsp;nbsp;---- je p 'j,hifme a faire desaöes;car j’avois tou-

T. eommenous votre nbsp;nbsp;nbsp;afte c’étoit de faire une aêtion.

quot;'R‘''6anoasinftruit furlaReg^ t c ^ par- ^ „ar exetnple de faire un ade de charité

- ¦............... '


tlUUVCUC nbsp;nbsp;nbsp;.

R. Non, Monlieur, jamais je n’en ai entenau y a nbsp;nbsp;nbsp;----quot;¦'j ^ «actteursex. n

parlerjfmondevantquede venirici, comme je for- Or lors que vous ptononcés to r Ti toisd’un convent dans lequel j’avois entendu parler vous me venés de dire ü «0.nbsp;maldecetce Maifon, c’eft cequi me faifoit appré- que vous Ie faites par penfée 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; lors

bender d’y venir. Maisauffitót que je füs entree, je comme lors qu’on vous quot;apport nbsp;nbsp;nbsp;Intérieur,

vis bien que tout ce que j’en avois entendu dire, les cinq Propoficions, ïietoit pas veritable, paree que je n avois jamais neur. _nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘-‘e de Foiextc-

été ft bien inftruite queje 1’aiété dans cette Maifon. nbsp;nbsp;nbsp;-

D. N’avés-vous point entendu dire que Jefus-Chriftn’étoit mort quepourun petit nombre d’Elus?

R. Non, Monlieur, jamais l’on ne nous en a parlé, finon ce que vous me dites 1’autre jour,nbsp;dont j’eus grande horreur.


quot;d'. Faites-moi nn ade d’efpérance ?

R Vieu tres clement , je m'attends ferme~ ment par votre fecours amp; par les homies oeuvresnbsp;aue fUrétends faire, aide de votre grace,d'arrivernbsp;en votre Varadis. Enfuite de cela il me paria unnbsp;peude l’efpérance quon doit avoir d’aller en lanbsp;nnrreur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oloire du Paradis. Surquoi je lui dis: II eft vrai,

ont j eus gtlt; nbsp;nbsp;nbsp;p . ^^jpiiqué, afin que ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelorfqu’on efpere d’aller quelque jour

vilSlfEa»

«rc?—oye-vo. nbsp;nbsp;nbsp;t


jai nbsp;nbsp;nbsp;wv _____f... ___________, nbsp;nbsp;nbsp;Velt en accompuuant tes v_oiuu.a*.-—

infpiration de ne Ie pas faire, amp; jenelaiflépasque Dieu: les bonnes oeuvres amp; les vertus lont les de Ie feire.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tnémes cholês que les Commandements.

D. N’avég-vous point de plaintes a faire de eet- nbsp;nbsp;nbsp;D. Fakes-moi un adte d amour de Dieu?

le Maifon? nbsp;nbsp;nbsp;R. Monlieur,je l’ai lü,mais je ne l’ai pas

R. Non, Monfteur. nbsp;nbsp;nbsp;bien retenu pour vous Ie pouvoir dire comme il

D.^ Avés-vous vu le petit Catéchisme que j’ai eft dans votre Catéchifme. II me dit; oh! il f ^ donné?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que vous 1’appreniés: car vous v vc'n-pc ^

R. Oui, Monfteur, je fai lu Scileft fort beau. 1’ame qui aime bien Dieu eft tnurp ^

D. M’en dirés-vous bien quelque chofe? fon amour. nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ttansportee de

R. Je crois qu’oui, Monfteur. nbsp;nbsp;nbsp;o ^

D. Pour quelle fin êtes-vous en ce monde ?

R. Vour être la-haut en Paradis après cette vie, y voir Dieu face d face k glorifer Eternel-

¦kment


¦,WI.« »va..tav/k41 •

R. Mr. Je ne manquerai pas de l’apprendre. C’eft que je n’en ai pas en le


que je n’en ai pas eu le temps.

D. N’avés-vous rien qui vous falfe de la R, Non, Monlieur.

D. ¦ ¦


peine r


^TAV/lUiCUr.

u. N’avés-vous point quelques fcrupules qui

;i Ta fortes deConwnande- vous temordent laconfcience?

D. Combien y a-t-il de iortes üev.ymnwuuc, ^ nbsp;nbsp;nbsp;MooGa,,.

s


tseocs-^


uuo nbsp;nbsp;nbsp;ta conicience

R. Non, Monfteur. Je n’ai aucune peine que

y


-ocr page 202-

150 nbsp;nbsp;nbsp;Interrogataifes des 'Religmfes de Fort-^oyal en ï66j.

dc me voir imparfaite. 11 me fit cette demande D. N’avés-vous point apper§u d’héréfiedans l'a LUI* Interroga-deux OU trois fois. Après cela ü me lut fon papier, Maifon? prenés y bien garde. N’avés-vous rieninterroga»nbsp;toire. Qd ji y ayQjf.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ dire des fautes de vos Soeurs}nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toire.

Soeur Louïfedc Sainte Phare, Profeflè depuis4. R. Je ne regarde point les fautes demesScEurs. mois, dit que fa Croix fignifie qu’elle doit foufiffir Je ne m’applique qu’aux miennes.nbsp;tout ce qu’il plaira a Dieu de lui envoyer. Ellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ne ttouvés-vous point les auftéritéstroprudes?

n’a jamais entendu parler de cette Nouvelle quot; nbsp;nbsp;nbsp;”

Doftrine. Elle ne croit pas, amp; elle ne crqira jamais, que Dieun’eft mort que pour un petit nom-

LIL


R. Non, mon Pere.

D. Ne vous donne-t-on point plus d’ouvrage que vous n’en pouvés faire 1nbsp;R. Non, mon Pere.

, ... ... ..... ....._______ - nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, . rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’apprendre les A^es quifont

grace amp; Elle Ie fent bien. Elle n’a point de plain- dans mon Catechifme: car cela ell bien néceffaire

tes aquot; faire de cette Maifon. Elle a bien appris Ie pour s’entretenir quand on fort de la méditation

petit Catechifme. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;______________________

Je me fuis recommandée a fes prieres,amp; il m’a dit qu’il demanderoit pour moi la perfévérance.

1 tv' nbsp;nbsp;nbsp;a-t-on point parlé de cette nou vel- pour quelques uns, amp; non pas pour les autres.

R°Oi''^^ nbsp;nbsp;nbsp;R. IvIonfieur,onm’atoujoursditquenotr.eSeig-

^ jamais parlé, que ce que neur étoit mort pour tour Ie,monde, vous nous cn aves dit.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. -i i, . .

R ¦ Sm Jotm nbsp;nbsp;nbsp;Noviciat?

R. Sur notre Regie quelquefois fur l’Evangi

Ie amp; lift' FeKs ei^s Samts. nbsp;nbsp;nbsp;^

ments — -------- ^

me, mais je Ie f^avois bien auparaVtinC.

bre d’Elus, amp; elle a eu horreur d’entendre ce qiw j’en ai dit. Elle croit que 1’on peut reüfter a la

LIIIEME INTERROGATOIRE.

La Soeur Marguerite de Saint Luc [Gamier)

MOnfieur Bail m’a premiérement demandé mon nom, puis il m’a dit:

Combien y-a-t-il que vous êtes en Religion ?

R. Trois ps amp; deux mois.

D. Combien y-a-t-il que vous étcs ProfeCTe?

R. Quatre mois.

D. Aujourd-hui votre Féte, avés-vous Com-raunié}

R. Oui, mon Pere, on m’a fait cette grace. D. N’avés-vous rien a dire de vous meme ? Jenbsp;lui ai dit ce que j’avois a dire fur cela.

D. Avés-vous appris Ie Catéchifme quejevous ai donné.^

R. J’en ai appris une partie. Je n’ai paseu ailez de mémoire pour tout apprendre.

D. Dites-le Je l’ai dit jufqu’aux Commande-ments. Et puis je lui ai dit que je ne fqavois pas Ie Commandement de laFoi commeileft dans fonnbsp;Catéchisme, mais que j’avois appris autrefois celui de Mr. de Paris, que j’ai dit. II m’a dit que Ienbsp;fien avoitété fait en vers, paree que IcsEnfantslenbsp;répétoient mieux. Et enfuite il m’a dit eet Article des Commandements tout au long.

D. Jefus-Chrift eft-il mort pour tous les hommes. R. Oui, mon Pere,'je n’ai jamais cru autrenbsp;chofe.

D-. Et pour vous ?

R. Oui, mon Pere.

D. Pourquoi y en-a-t-il tant qui fe damnent? R. C’eft qu’ils ne font pas fideles a correfpon-dre aux graces que Dieu leur fait.

LIVEme INTERROGATOIRE.

La Soeur Anne yulie de Sainte Sinclétique (de Remicourt.)

En Entrant au parloir, j’ai demande la Bené-diélion a Mr. Bail.

D. Combien y a-t-il que vous êtes ProfefTe.

R. Trois mois, Monfieur.

D. N’avés-vous pas nom Soeur Anne Julie dc Ste. Sinclétique?

R. Oui, Monfieur.

D. Pourquoi eft-ce que vous vousappellésSin^ clétique ?

R. Monfieur, chacune a un nom de Religion, 8amp;. moi j’ai celui-la.

D. Pourquoi Sinclétique

Pv. Monfieur, c’eft notre Mere qui me 1’a.donné. D. li n’eft done pas a votre liberté d’en prenrnbsp;dre un t.

R. Pardonnés-moi, Monfieur, c’eft que j’ar vois déjii Ie nom de Julie, amp; paree qu’il yavoic.nbsp;des Sceurs dece nom-la,Elle me donna celui-ci.nbsp;II me répondit: j’entends bien, c’ell: pour diftin--

D. Sqaves-vous bien. ce que c’éft que Sainte Sinclétique 1

R. C’eft une Sainte du temps de St. Antoine,, qui avoir des FUles fous fa. conduite. II me dit:nbsp;oui, c’étoit unc Abbeflè.

D. Sqavés-vous bien quelquechofe defes vertus ? R. Monfieur, Elle étoit bien Tumble; car unenbsp;fois fes Filles lui demandoient des inftruétionsnbsp;Elle ne leur en vouloit pas dormer parhumiiité.nbsp;Enfuite il me fit alTeoir amp; me dit:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Ne vous a-t-on point parlé de cette nouvelle -Doéfrine du Janlênilme l R. Jamais de ma vie je n’avois entendu parlernbsp;de ce que vous nous dites Tauire jour. II répondit : amp; de ce qu’on dit que Jefus-Chrift: eft nrort

D- Pourquoi y-en-a-t-il dbne qufR aamnent. R. C’eft quils n’ohfervent pas les Comrnande-ents de Dien , j’ai vu eda dans votre Catechif.


i),

-ocr page 203-

LtV.


Interrogatoires des lUligieufés de Port~'Royal e» l66l.

D. Les Commandements de Dieu font iis im- maine foit quitte de tout t/rU ^

^ ‘^yrive ^ la iie


loterroga- poffibles? . nbsp;nbsp;nbsp;necornmande point des

ieüQ. nbsp;nbsp;nbsp;R Xc crois que i/icn


LIV. Interroe


lEternelle.

Mr. Bail'. Voilii vraimentcommeon dok aimer ^oiie.

X.*.- nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' :r «


„u... . nbsp;nbsp;nbsp;dok aimer

TVrvi necornmande pumi. v.-- Xeprochain; car ce n’eft pas de lui fouhaker des

croisq‘^6-^ nbsp;nbsp;nbsp;u;4istemporels, maislavieEternelle. Quandon a

.„poffibles. _ f jesde Coromandements. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ on eft affure qu’on ai-

““““ gt;l * «i»”' nbsp;nbsp;nbsp;S “öuffa orocbains.


R. Jc

chofes imp D.Corobien y

R. Je lu' ¦ '

téchifmc. nbsp;nbsp;nbsp;,

D. Quels font les Comraandements de la Foi ? nbsp;nbsp;nbsp;* —**— — —p--------

Je lui ai dit ie Symbole en vei's qui eft dansfon R. O Dku Jouverain^votre excellence efl infnie ¦Catéchifme. 11 m’a encore demandé trois ou qua- amp; au deffus de tout ^ je nai nen que de vous ^ en

•1 ^5, nbsp;nbsp;nbsp;--.É... . —L.....^LIe, rgt;ft- v-tmtinmiiaTitB . 1 aTYpfi f7ij^ fjxr'..


me tous fes prochains.

D. Formes un Afte d’adoration ?


amp; les Sacrements en vers-puts il m'a ¦flit; u eft bon d’apprendre cela: car tout eftcon-tenu la-dedans. Cela aide la mémoire, tous nosnbsp;paylatits fqavent cela. Voyés-vous, tous nos pe-tits Villageois Ie difent par routine ?

D. Sqavés-vous bien les Actes?

R. Oui, Monfieur.

D. Formes un Alt;fte de Foi ?

R. yefus-Chrip: mott rédempteur ^ je crais ér tdew four véritahles tous ér un chacun des Articles, ér gé-ttéralement ce que 'vous avés révélé par la faintsnbsp;'Eglifê, Je mourrois pour ce point.

Mr. Bail: eek eft-il vrai

R. Oui, Monfieur, avec la grace de Dieu.

Mr. Bail: oui, il faut plutót tnourir s’il arrivoit qu’on voulur faire renoncer a la Foi, comme Ste,nbsp;Marguerite, dontonfait aujourd-hui la Fête.

D. Formés un Afte d’efpérancei’

R, O Dieu tres Clement fe m’attends fermementpaf •votre fecours, ér par les bonnes muvres que pe pretends faire ^ stidé de votre grace j ddearriver d votre


“V.1 — — ....., j

cette vué humble efl recotmoijfante ^fagre'e ér liéfre perffler en votre fervitude.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

M. Bail: quand vous êtes devant Ie St lt;?arr» ment, c’eft eda qu’il faut dire. Qyand vous^r^nbsp;profternée,c’eft Padie exterieur. Mais eed eft Padie interieur. H faut toujours que l’exr^rimir

accompagné de Pintérieur.

que ces articJes-la. Foyés-vous? ^Cinm.

comme cela^ c’eft k perfeéiion.

D. Formes un afte d’obéïflance ?

R. Je fais état ., mon Dieu.

II me dit; voila un ade intérieur Rr ^ j

vous dit: faites cela.? amp; vous oblfêrvoili 1 exterieur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vmes, voiia

D. Formés un afte de force.?

R. O Dieu tres puijfaut ére Enfuite il me dit; II y adeiiv r

qui nous font ofFenfer Dieu nbsp;nbsp;nbsp;chofts

• nbsp;nbsp;nbsp;’ o---11. ’ . ‘lui nous arri-


v,^* .1—-----------„ nbsp;nbsp;nbsp;'lui nous arri-

vent par Ie plaiür, amp; lt;^cUes qui nous donnent de k rramte La temperance nous faitréfifter auplai-

fir Z W' “ ¦¦ ‘j r r

n. rniit ceque Dieudeftend, comme uniour

»gt;»V gt;'

c’eft pourquoi je.ne Ie veux pas faire. La craintc j f.»rtnpment qu’ une pauvnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s.^jj cote nous fait offenfer Dieu; car on

nous fait attente nbsp;nbsp;nbsp;ij^ux dans Ienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r „qus faites cela vous ferés petfécuté j il ne faut

ture foit élévée un million de Ueux^ nbsp;nbsp;nbsp;Jout eek nous fafl'edétSntir de notre de-

po. U Coo^o-

bien, car Sam nbsp;nbsp;nbsp;jl faut notre cooperation. V , i : mjqu’oui, mais que jene lesfqavois

quot;Sliï,co i-óanUs ^0=0^0. R. lUf tiennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.LeA. fe ¦¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

ma joie que^ vous joyésmjoui nbsp;nbsp;nbsp;_


Paradis.

Mr. Bail: voiia ce que c’eft que 1’efpérance, die nous fait attendre fermement qu’une pauvreCréa-

1 11—a-nc )f* fliel


ICÖ Ui'-ll. JN- nbsp;nbsp;nbsp;via Viw

Et puls il me dit qu’il y avoir a

1..______ quot;SVOl


la fin de l’exer-


ma joie que vous foyés toujours ie l)teu tout puij- ic. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^___^ _______

/ant ér trés heureux. O vous^foyésHoujours ainjil cice du cceur un fermon qu’il avoir faith unepro-ri Voil-a iin Atke d’Amourde Dieu. N’en fai- feffion a Montmartre, qui contenoit route la vic


D. Voila un Atfte d’Amourde Dieu. tes-vous pas comme cela.? Ne comprenés-vous pasnbsp;bien-?

R. Oui, Monfieur, j’entends bien qu’on fouhaite que Dieu foitcoiyourspuiflant. Mais c’eft commenbsp;une congratulation. li me dit: Oui, c’eft unenbsp;complaifance qu’on a que Dieu regne , amp; qu’ilnbsp;triomphe. Queiquefois on dit; j’aime Dieu j onnbsp;ne (qait pas li on Paime. Mais quand on a fait


feffion a Montmartre, qui

Religieufe. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

II lut enfuite fon papier, ou il avoit mis;

Sceur Anne Julie de Ste. Sinclétique qui 3 trois mois de Profeffion, dit qu’ellen’a jamais ouipar-ler de route cette nouvelle Doftrine;on lui atounbsp;toujours dit que Jefus-Chrift eft mort pour tontnbsp;Ie monde; que ceux qui font d-ainnés, c’eit pareenbsp;quilsnobfervent pas les Commandemenrde

IP 1 fïi intprmo'P.A U 1^., nbsp;nbsp;nbsp;. ciiLJi Uc


nC p2S li on 1 uunc. iv.iaiü nbsp;nbsp;nbsp;« lun.

comme cela des Ades, c’eft une marque afturée Dien I,. nbsp;nbsp;nbsp;pa? les Oommanrlpm».,' i

r-L'Sr nbsp;nbsp;nbsp;ï

D. Formés un Ade d’Amour du prochain ? nbsp;nbsp;nbsp;bien^r^PonduV 0*^“nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a

R. O la miome volante! que toute Cr future hu- nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C^^chifnxe.


LV.


-ocr page 204-

152.

LVEME INTERROGATOIRE.

la S(eur Magdeleme de, Sainte Therefe. (Sevin)

jEmande. O 9a, ma fille,comment vous ap^ pellés-vousf

R. Soeur Marie Magdeleine de Sainte Therèfe.

Tl _J:1.. ______

LV Interroga-tcire.

hiterrogat'oires des 'ReUgkufes ie Tort-Royal en i66i'.

parler de telle chofe, amp; vous m’en avés plus ap. LV. pris en cette heure-la, qu’en dix ans. C’a été un-I^f^rroga-langage tout nouveau pour moi.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toire.

D. J’ai done bien mal fait?

R. J’en ai été bien furprife amp; étonnée.

D. Vous croyés done queJefus-Cbrift eft mort

De mande. O ca, ma fille, comment vous ap^ pour tour Ie monde ? pellés-vousfnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Oui, Monfieur.

R. Soeur Marie Magdeleine de Sainte Therèfe. nbsp;nbsp;nbsp;T aves-vous toujours cru ?

II m’a dit- vous aves une grande Sainte Reh- R- 'Jui, _Monfieur. II pritla parole amp; me dit r gieufe pourPatrone.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fort bien, ma Filie, amp; St. Paul dit

^ D Combien v a-t-il que vous êtes revetue de qiuleft mort generalement tam pour eeux qui fc

Pj, , nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fau vent, que pour ceux qui feperdent,ce qui fait que

R II y'aura Vendredi un an.. nbsp;nbsp;nbsp;les damnes fentent amp; eprouvent que Ie Sang de-

D. QiVl age avés-vous? nbsp;nbsp;nbsp;J. C. aétérépandu pour eux, paree qu’ils fouffri1

R. Vingt-cinq ans. nbsp;nbsp;nbsp;roient davantage,amp; que leur peines font amoindries

dans leurs tourments.1 Jen’airien répondu a cela.

D. Mais ft quelqu’un vous difoit qu’il n’eft mort que pour les.prédeftinés, que répondriés-vous

R. Qu’il eft mort pour tout Ie monde.

D. Mais pourquoi y en a-t-il qui fe perdent ?

R. Paree quils ne correfpondent pas a la grace.

1). Eft-ce que Dieu la leur refufe.?

R. Je ne dis pas cela, Monfieur, mais je dis qu’ils n’y correfpondent pas.

D-. Ayés-vous appris Ie petit Catéchifme queje-vous ai donné ?

R. Non, Monfteur, j’enfgaifeuletnentlafub-ftance , mais je ne. l’ai point appri? de fuite. 11' m’a répondu: ó bien ft vous ne I’apprcnds, je ne-vous ferai point Profeffe: car ce fera la-defliiï-

D. Pourquoiavés-vous choifi cette Maifonplu- par la mort de Jefus-Chrift, amp; ils relTentent cela tót qu’une autre, pour être Religieufe?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tnnrmpnrc 1 Tpn’o;

R. Paree que je crois que Dieu m’y a appellee, ayant toujours eu plus d’inclination pour cettenbsp;Maifon que pour route autre, quoi que j’aie etenbsp;élévée dans une autre Religion.

D, Qiielle eft cette Religion?

R. C’eft -a Gif.

D. Pourquoi en êtes-vous fortie ?

R Paree qu’après y avoir, été jqfqu’a l’age de 15. ans, n’ayapt point d’envie d’etre Religieufe,

Madame de Gif dit a ma Mere qu’eile la prioitde, me retirer, ne pouvant plus me garder davantagenbsp;fans entrer dans Ie Noviciat, amp; ma Mere voyantnbsp;que jen’avoispas 1’efprit alfez. fait pour être dans Ie

monde mp mit dans ce ftlonaftere contre mon gre. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- —

D. Pourquoi appréhendiés-vous de venir en eet- que je vous interrogerai davantage, comme étant te MaifonP^la coELiffiés-vous?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Ie fondement de la Pot.^.ft vous ne me répondés-

R. Non Monüeur, j’avpis fèulcnient Pefprit, coxntne il y je letarderai votre Profeffion. prévénu par les Reügieufes de Gif, qu’on y fai- R.S’il n’yaquecetempêchement, Monfieur, jenbsp;foit de grandes pénitences.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ferai bientot, vous n aves qu’a prendre la peine de gt;

O bien, apprenés-le bien,

D. Combien y a-t-il de fortes de Commande— ments. Je lui répondis.

D. Qui font les Commandements de la Foi ?

R. C’eft Ie Symbole. II uie die : mais cen’eft pas afïez,.que Ie Symbole: car Ia Foi nous com-¦nbsp;mande d’abhorrer route hérélie amp; route autre cho»-fe contraire a.Ja Eoi, ce que vous ne lifés pas dansnbsp;Ie Symbole ?

R. Je Ie fqai, Monfieur; amp; la-deflus je lui ai' dit Fade qui eft dans fon Catéchifme: fAhhor^-re, é)- je déte^e.^c.

Voila qui eft fort bien , ma Eille, vous neferés' point condamnée.

D. N’avés-vous point de plaintes a faire de Ia-1 Maifon ? n’avés-vous point la confcience bourrelée •nbsp;6c gênée?

R. Non, par la grace de Dieu.;

D. N’avés-vous point de plaintes a me Fdre de-perfppne ?.

la; ? amp; ne vous en a t-on point fait faire quifoient trop rudes?

R. Non, Monfieur, 1’on m’arefufé fouvent celles que je demandois pat devotion.

D. Mais, n’en faites-vous point du tout ?

R. Celles de la Regie, amp; celles qu’on m’or-donne a confefl'e. nbsp;nbsp;nbsp;^

D. Combien y.-a,-t-il que vous-êtes dans cette.

Mailbn.

R. Dix ans, Monfieur.,

D. Quel ^e aviés-vous?'

]R. Quinze ans.

D. N’avés-vous point été inftruite .de la Nöu-, veile Do(ftrine,amp; des cinqPropofttionscomdam-!nbsp;nég par Ie Pape ?

m^’ nbsp;nbsp;nbsp;ft ®' ouï parler, Monfieur, maisjamais je ne,

I) Y^°''^ée dans Ie particulier de ce que c’écoit.

je vous e°n afdlt

R. Trés fort, Mooüeur^T '’ • • • quot;

uueur, je n gyojs jamaiS pui -

D. Et eneff^txii’y a.vés-vous point trouvé ce- m’jnterrogerla-deflus. Jecroisquejevousfatisferak

1

Etonnant ïangage dans Ia nbsp;nbsp;nbsp;j

Supérieur, qui fuccede aux

-ocr page 205-

Interrogatoim nbsp;nbsp;nbsp;CombiOTea-on S ccCte Malfoii avant j

LV. R. Non, Monfienr. jen nbsp;nbsp;nbsp;ont elles ‘^‘'R.'^Oa'ea mi anpourrordinaire,amp;quelquefois'^o^’^'^*

loire.

ïnteiro'éa-moi-même; nbsp;nbsp;nbsp;jg la Maifon nenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plus, felon que nos Meres Ie jugent a propos

D. Les jL’éloigneroent de la f loreu nbsp;nbsp;nbsp;Fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;défirés-vous point beaucoup de faire

point donoe qm nbsp;nbsp;nbsp;jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ProfelGoa, amp; cela ne vous feroit-il point de peine

- V to nbsp;nbsp;nbsp;S de toto, tag;,eto

S£*:,ï “tïïamp;oe » .to ae .to

f, on vouloit .aas a , nbsp;nbsp;nbsp;ce.^^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jou:’,

R. O de iouc mun cc£ur, Mf nbsp;nbsp;nbsp;ie En eet endroit d na a dit. ma ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;

§f ST®^

m’éprouver davantag^ B nbsp;nbsp;nbsp;ces, beai» Maifo^ Monüeur, je n’at fujet de me plain-

nés bien Ie Catecbifme , ^ rfaitement. O ÏL i ’tnoi-memCr comme etant la plus im-Afl-Plt;;Quinous uniSent a Uieu n p nbsp;nbsp;nbsp;content- dre que m.

amp;en,maFille, allés nbsp;nbsp;nbsp;EUwbeth denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;appris notre petit Catéchifme?

de vous i faites-moi f V perfonne apres L. g nbsp;nbsp;nbsp;, hormis quelques termes que

Sainte Félicité-, je ne verrai plusR um,^

^ II me lut fon Pf'quot;’‘•T-uerèï'e, ^gée de nbsp;nbsp;nbsp;Pöur quelle fin êtes-vous en ce monde?

rie Magdeleine de Sm- nbsp;nbsp;nbsp;^ns P^ g.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ParMf a^res ceUe

a écé mife en ce nbsp;nbsp;nbsp;prévénue qu qn y rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dien face a face.

fpjce 3 caufe nbsp;nbsp;nbsp;^EUe a trouve cot O'ƒnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’etes-vous pas

foit de g’^and^frfy en f^folt nbsp;nbsp;nbsp;bienlieureufe de faire ici POffice des tes, des

contraire ; qu o nbsp;nbsp;nbsp;qu elle deman^^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chémbins, des Seraphms, amp; de glonfier Dieu commotion. EUe qqnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour tont ^emon-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fille,faites nn ade de Foi?

croit queJefus-L ,p:i .peft mort que pour nbsp;nbsp;nbsp;,r„;rQjs unqui eft dans fon Cathéchifme.'

5e amp; ü onluidifoitqu m nbsp;nbsp;nbsp;eft mort pout Je hinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui eft bien; car tout dé-

prédeftinés, nbsp;nbsp;nbsp;Pa toujours cru- | hnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Foi,une petite Erreur étant capable

Lt Ie monde, amp; ^ nbsp;nbsp;nbsp;p,opofitmm. BL ^rdre toutes vos bonnes ceuvms.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

n’a jamais oui nbsp;nbsp;nbsp;eje lui enaidit. La de penbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^qeursades amp; pmsm’enr

a éte toute lurpnfe de ^q I £qg_ EUe n a ^ nbsp;nbsp;nbsp;beaucoup d autres qui font dans fon

eté un langage nbsp;nbsp;nbsp;la^Maifon, maisfeule- ®nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; gt;^’11 dit; il en faut faire quarante

point de plaintes a fai o nbsp;nbsp;nbsp;je lui ai ht. Ca j^^pqu’on eft bien enflammee dans 1 Orai-

ment d’elle-meme. voi ./^qg oppofeeala Foi par J 5 nbsp;nbsp;nbsp;^ .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g^, qg^^ Sermon fur la Pete

C av vo f w-,gt;, -

ix. nbsp;nbsp;nbsp;ans,Alonüeur.’

II m’a dit; c’eft un bon age pour élire une vocation,puisilm’alu fon papier,oü il avoit mis;

SceurMagdeleine Démétriade eft Novice depuis un an dans ce Monaftere. Elle dit qu’elle veutnbsp;vivre amp; mourir- dans Ia Foi ancienne de la Sainte,nbsp;Eglifë Catholique. Elle avoit entendu pariet decenbsp;qu’on dit de cecte Maifon avant que d’y entrernbsp;Elle a reconnu, depuis quAllc y eft, qug ce 'nbsp;font que des médifances. Elle-n’a point écénbsp;rée par carefi'es pour être Religieufe F!fo •'*¦nbsp;point de pkinces a feite de Ia Matfon m,- r ? ^

de la Ste. EgWe ^ p^qqorre la negligence Q ap nbsp;nbsp;nbsp;avés-vous 1

;rri5 Atoi« i- nbsp;nbsp;nbsp;K onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

LVI^me interrogatoire.

La Steur Helene Démétriade (Benaile.)

‘Onfieur Bail m’a demandé d’abord; .

..T-^ Comment vous appellcs-vous R. SoEur Helene Démétriade.

D. Sous quelle Foi voulés-vous moiirir ?

R. J )ans la Foi de la Ste. Eglife Catholiqucs D, Combien y a-t-il que vous êtes ici?

R. Six ans, Monfieur.

- •¦ .^n rn nbsp;nbsp;nbsp;'

m;

D. Combien y a-t-11 que V '-/Utt? nbsp;nbsp;nbsp;___

R. Six 3.QS, Zvlonileur. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tnent d'elie-mefng il rn^a liit n-n ¦

ö—-o- i - - , nbsp;nbsp;nbsp;—W.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------- ---- ------

chifme, amp; ma bien exhortee a continuer de Tap-prendrejil m’a. foubaité la perfévérance dans ma vocation, .

¦y. ^

D. Ne vous a-c-on point, attiree. pat careffes encore écrire qu’il pouvoit LTfd qa’ilhioit

®F’ rfSto y gt;-M' S“ g;_Uow,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦

Non, Monfieur, Ie feul défirdefervirDieu nbsp;nbsp;nbsp;cïfaé-

-ocr page 206-

Intemgatoiret des Religieups dc

fort-'Rofal en 1661.

Sur quoi vous inftruit-on ? nbsp;nbsp;nbsp;^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LVII.

R. SurnotreRegle,amp;principa!emetitaêtrebien Interrogi-humble. Adieu, ma Steur, je prie Dieu qu’il vous tone, donne la perfévérance.

Lvn.

Interroga-

toire.

1?

LVIIEME INTERROGATOIRE.

La Smr Elizabeth de Sainte Félkité [Akakia Con[lant)

20. JuiiJet.

Monfieur Bail.

DEmande. Ma Sceur,Comment vous appel-

lés-vous? nbsp;nbsp;nbsp;„ .

R. Scfiur Elizabeth de Sainte Felicite.

T). Votre nom du monde?

R. La veuve Conftant.

D. Etes-vous de Paris.

R. Oui, Monfieur.

D. Combicn y a-c-il que vousêtesVeuve?

R. 22. ans, Monfieur.

D. Combien y a-t-il que vous êtes Novice ?

R. 6. mois.

D. Combien y a-t-il que vous êtes dans la Mai-fon?

R. lo. mois.

D. Quel age avés-vous?

R. 46. ans, Monfieur.

D. D’oü vient que vous êtes venuëici fi agée ? N’avés-vous point ouï pariet dans Ie monde denbsp;cette mauvaife Doêlrine ?

R. Oui, Monfieur, j’en avois ouï parler, amp; c’eft en cela que j’ai plus d’obligation a Dieu denbsp;m’avoir mifeence lieu plutót qu’en un autre temps,nbsp;paree que fi j’étois demeurée dans Ie monde, je fe-rois tombée dans la meme foibleffe que les autres,nbsp;en croyant les Calomnies dont ont charge cettenbsp;Maifon, amp; peut-être mêrae contre ma confeien-ce, paree que connoillant la Maifon depuis long-temps, je fqavoisbien que tout ce qu’on endifoitnbsp;n’étoit pas. Quand a ce quej’y fuis venuë fiagée,nbsp;e’eft que j’ai appréhendé les louanges du mondenbsp;lors que Dieu fait la grace a une perfonne de me-ner une vie un peu reglëe; ou bien de me rela-cher amp; de tomberdans les mêmes fautes dontj’au-rois eu foin de ine garder quelque temps, pour n’a-voir pas affez de fermeté dans Ie bien.

D. Ne croyés-vous pas que Jefus-Chrill elt mort pour tout Ie monde 1nbsp;R. Oui, Monfieur.

D. Eft-il mort pour les mediants amp; pourceux qui fe daranent.?

R. Je crois que ceux qui fe damnent c’eft par leur faute.

r' R'^'^?-vous foumife a l’Eglife ? tV -dlL ,Par la miféricorde de Dieu.

fon de ceue'^noavdil^f

R. Non, MonW^tTV •

J1 n’y a qu’è voir de qudb ®

Mere 6e« Soeurr, pour

LVIIIeme INTERROGATOIRE.

La Sceur Marguerite de Ste. Gertrude {Duprél)

JAi ete la premiere qui ai parléaMr. Bailaprès la Mere Prieure. Auffi-tót que j’entrai danslcnbsp;parloir, je lui demandai fa Bénédidion, quïl menbsp;donna, amp; il me fit prendre un ficge, amp;.puis ilnbsp;me dit:

Que penfés-vous, ma Fille, que je vienne faire ici? que croyés-vous que je veuillePVous fe-roit-il venu jamais dans l’efprit, amp; en penfee, quenbsp;i’on vous eut dü interroger fur votre Foi.?

R. Non, mön Pere, je ne l’eus jamais penfé. D. II ne feut pas que cela ypus étonne, vousnbsp;êtes foupqonnée. Et puis il faflt que tous les bonsnbsp;Chretiens foient toujours préts a rendre comptenbsp;de leur Foi.

Oui, ma Fille, il faut toujours être prête a dire la véritc. Je vois bien que cela vous étonne.

R. Je n’aurai jamais peine de rendre compte de ma foi, qui eft pure amp; fincere.

D. Voyés-vous, ma Soeur , ce feroit grande perte de vous confommer en Auftérités ; fi vousnbsp;avés des Erreurs, tout vous fera inutile , routesnbsp;les bonnes ceuvres, fans la Foi, ne font rien ?

R. II eft yrai, mon Pere.

D. Croyés-vous que noti e Seigneur Jefus-Chrift foit mort pour tout Ie monde ?

R. Oui, mon Pere, je crois que notre Seigneur Jefus-Chriil eft mort pour tous les hommes.

D. Pour tous généralement, bons amp; mauvais ? R. II me femble que nos petits Enfants difoientnbsp;dans leurs heuresau Te Leum: que Jefus-Chrifi nanbsp;pas dédaigné ePentrer dans Ie Jein de la Ste. Vier-ge pour fdu-ver tous les hommes. Je ne vous dis pasnbsp;les vers, mais il me femble qu’en voila Ie fens.

D. Oui, ma Fille, c’eft bienrépondu;Jefus-Chrift notre Sauveur eft venu fauver tousleshom-mes, bons amp; mediants. Mais répondes-moi dans Ie particulier, eft-il mort pour Caïn?

R. Je ne m’araufe pas a démêler routes cescho-fes. Ne croyés pas, jê vous prie, que je fois fi fqavante.

D. Je vous 1’apprendrai. Croyés-moi, il faut fqavoir ce que l’on doit croire. Sans la Foi routesnbsp;nos bonnes oeuvres, fi faintes qu’clles foient,nenbsp;valent rien. Oui, ma Fille, Jefus-Chrift eft mortnbsp;pour tous les hommes, tous en général, bons amp;nbsp;méchants, pour Caïn amp; pour Judas.

II fit une petite paufe amp; il pourfuivit; oui ma Fille, pour Ie traitre Judas qui vendit fon maitre.nbsp;Ne croyés-vous pas cela.^


-ocr page 207-

Interrogatoires des IRelighufes de Port-lloyal en nbsp;nbsp;nbsp;',5^

LVdl.

Interroga

toire.

D T’ nbsp;nbsp;nbsp;bicn tout: cela; je comprends bien grand pechc. Je puts vous dire que nous voyons LVIII.

R. J entends ^ nbsp;nbsp;nbsp;peu de perfonnes, vivant fort retiréespar la mifé-Interrog

pourjudas, ponr njy ^ nbsp;nbsp;nbsp;ce qu’il faut ricorde de Dieu amp; Ie peu que j’en vois pour la toire.

non feulement cela, roais pour tousles neceffite, Elies font routes feintes perfonnes font enEnfer. Le bon Dieu eft bon, D. Je Ie crois, amp; voila qui va bien, jufqu.^nbsp;que tous foient fauvés. Je vois bien que je prefent nous n avons rien trouve a redire a votrenbsp;,„„stelt;i=l.pebe, n.a.sJ6„t encore nousré- fanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paki^rSlSS

^ D. Ne croyés-vous pas que Dieu veut fauver ne fuffi^elle pas ? nbsp;nbsp;nbsp;amp; £,„£ i’ai offpncc

tous les hommes, amp; qu’il netiejic qu’a eox d’être R. lt;^tJand^j^e nbsp;nbsp;nbsp;plénitudl

bons ? ne vous appedes-vous pas bceur de Ste. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ e ne m amufe pas a faire tou,

R. Oui, mon Pere, amp; j’y ai une grande de- nbsp;nbsp;nbsp;fait, ma Fille, je crains de vous

votion. nbsp;nbsp;nbsp;^ ¦Njnrre f lire'de Ia pefoe de VOUS en tanc demander, mais ü

D. O la grande Ste.! je 1 aimebien auffi. nbsp;nbsp;nbsp;* achever. Alles-vous fouvent a confeffe.!’

Seigneur lui dit unefoisdans une nbsp;nbsp;nbsp;,5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mon Pere, quand j’en ai befoin '

„ le , mon Epoufe, vous me .quot;/quot;^he'rs: mais'non pas routes les fois que je Communie. ’

„ OU je répands tont mon Sang pol'tles pecneu p Combiendefoiscommumés-vousla femainé^

„ Jelesappelleamoi,amp;veuxquetousfoieittóu nbsp;nbsp;nbsp;^ n^us communions tous les Dimanches,lQs

„ ócilyades miferables qt^‘“^ ®mes ^ H Fêtes amp; les J eudis, amp; encore les jours des Saints répandu mon Sang pour mus les bomm^^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les prmcipaux Peres de 1’Eglife, amp;

vie de dire qu’il ne la difoir pas------

foit injuftice a ma Saime. Je l’inrerrompis amp; lui

dis;

u nbsp;nbsp;nbsp;...... -...... de, c’eft a dire, a deux

tous les jours, ou toute la Conamunauté affifte amp; i- c’eft ce qu. fait que l’on ne va nas (1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

confefle: car il Communions de

i’acheva toutecette Vifior^,^ nbsp;nbsp;nbsp;quand on manque, car on ne dit point Céans de

Meflè OU on ne Communie, c’eft a dire, a deux

...........iFS-'-K.ïs;

D. Voila qui va bien, amp; pour mni vepastant de confeffions fi fréquentes. Qu’aXrétnbsp;vous a la Ste-EIoftie,au tres Sc. Sacrement de 1’Autel ?

R. Je vous avouë que celame facha beaucouo amp; je fis un grand, Helas! amp; qu’eft-ce ou’i! vnbsp;«doler . nroo^Pere ? jgt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

adore mon Dieu, mon Roi amp; mnn Soir. Créateur duCielamp; de la Terre Te P.ï fpV 1quot;nbsp;le Sr. Efpnn 1’Humanité Sainte de Notm^S^tc

O. Que c’eE: une grande Ste de devotion.

D. Vous avés bien entendu commeelleeftcon-rre ces Erreurs qui difent que notre Seigneur n’eft pas mort pour tous?

R. J’ai ia vie amp; les oeuvres de cette grande Sainte que je lis quelquefois, amp; on la lit même au Re-foöoire.

D. Rendes-moi un peu une raifon; par exem-ple voila deux Religieux,run bon, l’aucremauvaE, OU deux perfonnes dans le monde,l’un vit bien,nbsp;1’autre vit mal, qui en eft ia caufe.^

T.^— nbsp;nbsp;nbsp;„„ _

j’y ai une gran

utre vit mal, qui en eft la caufe.? nbsp;nbsp;nbsp;. ie 01.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘oainmue inotre b. J.

R. Pour moi, mon Pere,je ne peniêqu’a moi, fonCorps, lon Sang,fon Ame amp; fa Divinicé.

amp; quand j’ai ofFenfé Dieu, je nem’en prendsqu’a nbsp;nbsp;nbsp;D. Et a la Ste. Communion, que recevés-vous.?

moi qui fuis les inclinations de mon amourpropre nbsp;nbsp;nbsp;R. Le meme qui eft au St. Sacrement del’Au-

8c de ma nature corrompuë, qui me potte atou- tel, oui, c’eft celui-la même que je reqois, Jefos-te forte de mal. nbsp;nbsp;nbsp;Chrift mon S. je lui i'épérai encore une fois,

D. Voila qui eft bien répondre, vous ne vous tout ce que je viens de dire; amp; j’ajoutai: qui enen prencs pas a Dieu quand vous péchés? nbsp;nbsp;nbsp;tre dans moi pour me nourrir amp; me fortifier, Sc

R. Jefus mon Pere! je ferois bien méchante pour être la vie de mon ante, fi je m’en prenois a Dieu lui qui' eft fi bon.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D. Quel eft le plus grand de tous les Commas,

grace de Dieu pour faire le bien? nbsp;nbsp;nbsp;R. Vous aimérés Dieu de tout votre coeur de

R. Quand je fais des fauces, amp; que dans mon route votre ame amp; votre prochain Cotnme vous-examen du foir je trouve que j’ai bien plus des fau- même. Je crois que voila le plus grand des Gom' tes un jour que l’autre, je m’en prends a moi feu- mandements.

Ie amp; reconnois en Ia préfence de Dieu, que je n’ai D. II eft vrai que c’eft Ie nlus oremd n pas affez veillé fur mes aftions 8c que je n’ai pas dem.entj mais le premier eft la Fni Sf rnbsp;^fi'ez prié Dieu.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tout n’eft rien,ftnsla Foi onne nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Fol

D. Voila bien répondu, amp; Dieu vous a bien R. II eft vrai, mnn pT» P^^lplaireaDieu,

Ne croyés-vous pas que vous avés toujours dements? la grace de Dieu pour faire le bien?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R Vous aimérés Dieu de tout votre coeur

U r-,----J c. nbsp;nbsp;nbsp;J.. r-.----- o------,------ ------ „rc.r.. nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

«..w. XI ..XL ïiai, mon Pere. D. Croyés-vous au Pape?nbsp;R. Oui, mon Pere,

ly, Y nbsp;nbsp;nbsp;------

préfervée, érant entourée, comme vous êtes, de tant de perfonnes. Ce n’eft pas que je veuille médire

-----X,,- nbsp;nbsp;nbsp;, - —UI

unTre. „ nbsp;nbsp;nbsp;jours je prie Dieu pour

ïs Diencui.xxuxv.w. nbsp;nbsp;nbsp;^ 1 nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3 tous les jours le pi

R. Dieu nous preferve de medire, cela eft un lEglife,pour le Pape 8cpour leRoi.

'de perfonnes. c.e neit pas que je ™c xucuue k. e^ui, mon Fere, je crois que notre Sr. Pere de perfonnes j maïs enfin tout icia lentou , vous le Pape eft le Lieutenant deJefus-Chrift qui gou-êtes bienentourees ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. _ verne lEglife, Sc tous les innrs iV m-ie Dipn nnnr

D,

-ocr page 208-

Interrogatoires des Religkujès de Rort-Royal en 166.1.

LV'III. d. Croyés-V'ous que Ie Papc eft infaillible amp; Interroga- qug [Qyj.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qj-^jonne eft bien ordonné ?

¦ R. Je ne pénétre pas la-dedans, mais je vous dirai la penfée qui me vient préfentement. C’eftnbsp;qu’il y a environ d. mois qu’on nous lifoit au Re-reftoire des lettres denotrePereSt. Bernard,qu’unnbsp;PereFeuillant a traduitesen Franqois,amp; 1’on nousnbsp;lifoit beaucoup d’endroitsou il reprend fouventlesnbsp;Papes, a quiilécrivoitdeschofesqu’ilsavoientfai-

tes qui n’étoient pas bien amp; oü ils avoient éte fur-pris pour n’avoir pasaffez-pris de connoiffance des chofes, amp; en d’autres pour avoir ete furpris parnbsp;des peribnnes mal intentionnees.

D II eft vrai qu’il peut etre furpns, maïs tout ce qu’il ordonne pour la Foi,on eft oblige de Ienbsp;croire. H me dit encore beaucoup de chofes furnbsp;cela. Mais comme jen’y croyois rien,je lui dis:

JepriebienDieu pour lui amp; pour routes les per-fonnes qui conduifent 1’Eglife, c’eft la ma plus gracjde devotion.

D. Voila qui va fort bien, amp; je vois bien-que IJVIU. vous êtes une bonne Religieufe. Dieu vous bé-lnterroga*nbsp;nilfe, c’eft un Miracle que vous vous Ibyésfibienmire.nbsp;confervee, étant entourée de tant de perfonnes quinbsp;ont tant d’Erreurs. N’avés-vous point de plaintesnbsp;a faire de perfonne de la Maifon ? tout va-t-il bien ?nbsp;je remedierai a tout;êtes-vous bien contente ?

R. Je fuisparfaitement contente,par la grace de Dieu, amp; moi dans mon particulier, je me fentsnbsp;trés obligee a fa divine bonte de m’avoir mifè icinbsp;OU je vis,comme je vous ai dit,parfaitementcontente.

D. Voila qui s’appelle vivre en parfaite Religieufe : que Ie bon Dieu vous donnefa fainte Béné-didtion. Je fuis bien fatisfait de vous amp; de votre Foi. Remerciés bien Dieu de vous avoir fi biennbsp;préfervée. Si vousperfévérés, vous profiterés beaucoup. Je reconnois que vous m’avés parlé fimple-¦ment^ tenes-vous done alluree que je fuis trés la—nbsp;tisfaic de votre Foi.


F I N.


Xabiicbm:


INTER,


-ocr page 209-

Pag. ilt;i7

INTERROGATOIRES

DES

religieuses

PORT

DES CHAMPS.

Mr. de Coiites éjquot; Mr. Bail, ay ant achevé Ie fcrutin d Vort-Boyal dé Parit ^ yj tranfporter Port-Royal des Chanifs,your entendre aujjitoutes les Slt;eurs,avant de conclure laVifit,.nbsp;terrogatoire des Steurt Converfes de Paris fiejl qu apres celle-ci, des Champs.

avoit retirees d ici amp; mifes aux Urfulines, amp; qu'on i. avoit inrerrogees, avoient fait quelques réponfes Interroea-qui donnoient leu de «oire qu’elles avoient été toire.

imbues dune mauvaife Doótrine

IER INTERROGATOIRE.

J.g Mere Prieure de Port-Royal des Champs, Mark de Sainte Magdêleine {du dargis.)

jA premierefois que je vis Mr. Bail, il ° ne me dit rien, finon qu’il me de-manda fi nous n’avions plus ici denbsp;perfonnes féculieres au dehors. Je lui

' — -----dis qu’il n’y avoit plus quenos Dome-

ftiques. 11 me demanda a quoi fervoit done ce grand Barimencqu’il avoit vu dans la Cour. Je luidisquenbsp;c’étoit Ie logement des Conleflèurs, amp; il lê con-tenta de eek. II m’ordonna enfuite de lui faire faire une lifte des noms des Soeurs qail vouloic voirnbsp;Ie lendemain. II me dit qu’il ne les verroie pas denbsp;fuite, mais qu’il en prendroit du milieu, une denbsp;la fin amp; une du commencement, afin de les fur-prendre; voik tout ce qu’il me dit la premierenbsp;ibis que je Ie vis.

Le lendemain, il me demanda fi j’avois fait faire la lifte dont il m’avoic parlé, je lui dis qu’oui, amp; la lui donnai. II me demanda ft nous n’avionsnbsp;pas été bien étonnées de ce qu’on nous avoit óténbsp;nos Penfipnnaires. Je lui dis que cela nous avoitnbsp;rort furprifes. II me dit que cela avoit étonnétoutnbsp;rans, mais qu’il ne falloit pas pourrant enfeavoirnbsp;mauvais gre au Roi, qu’il 1’avoit fait par un bonnbsp;Zae, paree qu il avoit peur que vous fulEés hé-retiques, oc que s il eut été ainfi, on ne pouvoicnbsp;mieux faire que de retirer les Enfants, paree quenbsp;c’eut été lemo^end’infeéfertoutela France, li ellesnbsp;euflèntctéélévées dans l’héréfie. Etpourcoraparai-fon, il me dit, que c’étoit comrae quand unc fillc Cal-vinifte fe marie, tous fes Enfants font Hérétiques.

Je lui répondis, Monfieur, vous faites uneter-rible comparaifon. Nous n’a vons pas, par la grace de Dieu, donné fujet de croire cela de nous. IInbsp;me dit qu’il le penfoit bien, mais que néanmoinsnbsp;il avoit ouï-dire que quelques petites Filles qu’on

Interroga'

toire.

II ajouta que ce n’étoit pas qu’il fiéquentit aux C Urfulines maïs qu il connoifldit n^nmoins hnbsp;Mere de 1’Incarnation, qu il avoit envie de 1’allernbsp;voir pour s informer de ce qu on lui en avoir dit.

Je lui dis que je penfois que ces Enfants n’avoient rien dit qui put faire croire qu’on les eutinftruitesnbsp;d’une mauvaife Doftrine. II me répondit; cepen-dant on le dit pour allure, amp; comme vous fcavésnbsp;les Enfants ne peuvent diffimuler leurs penfées’nbsp;de forte qu’ft fallo't elles euffentétémal inftrui-res, puis qu elles diioient ces cholès-la.

Je lui répondis qu il etoit auüi a craindre qu^on eut mal interprete ce qu’elles avoient dit, pareenbsp;que je Iqavois aflurement qu’on ne leur avoit apprisnbsp;que k Dodrine Chrétienne. II ne me réponditnbsp;rien la-deffus, amp; il me demanda pourquoi jenbsp;croyois qu’il y avoit taut deméchants dans le monde.^ Je répondis que je croyois que ceux qui étoient

méchancs, 1’étoient par leur faute. H me dit; c eft fort bien répondu: amp; puis il me congedia.

Un autre jour, après qu’il eut vu plulieurs Soeurs, il me demanda s’il acheveroit de voir le refte.

Je lui dis qu’il feroit ce qu’ü lui plairoit: il me dit qu’il valoic mieux achever de voir tont; que cenbsp;n’étoit pas néanmoins qu’il ne fut fatisfait de knbsp;Communauté, amp; qu’il eut fouhaité que les p”rnbsp;fonnes qui étoient fi pafiionnées contre nous euf-fent entendu tout ce qu’on lui avoit dit fic'quhlnbsp;croyoit que eek les auroient fatisfaites ^

Lejour de Saint Pierre amp; Saint Paul le matin

T'y nbsp;nbsp;nbsp;üme deman-’

da amp; me dit quil etoit bien content de toute la communauté quM

lre,« quueramoit eek un plus grand miracle que tous ceux qui avoient été faits par k Sainte Epine,nbsp;ce ce que Dieu nous avoit préfervées de la mau-Xnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vaile

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*58

y nbsp;nbsp;nbsp;vsifc DütflirinCj t*yuni- wtwnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(.«ill. wi^

Jc 1^'’¦'^Poi'‘iiigt; • Monfieur,

* • puifque vous voyés bien que l’on nous a Calom-niées d’Héréfie, dont par la grace de Dieu nous forames fort exemptes, ne feroit-il pas auffi juftenbsp;de croire qu’on en a accufé a tort les pcrfonnes quinbsp;nous ont conduites ?

II fongea un peu a ce qu’il me repondroit la-deflus, amp; puis il me dit; cela pourroit être j mai? il ne Ie faut pas dire, parceque vous feriés retom-ber cette Calomnie fur les Papes, faifant entendrenbsp;qu’ils auroient condatnné des perlonnes innocen-tes. Enfuite il m’exhorta fort a avoir grandnbsp;refpedt pourtePape,amp; a croire ferrnement quenbsp;tout ce qu’il avoir condamné étoit fort bien .con-damné. Et fur ccia il me dit qu’on nous apporte-roit bientót un Formulaire a figner, amp; me deman-da fi nous n’étions pas prêtes de Ie faire. Je luinbsp;répondis que nous Caivrions en eela ce que notrenbsp;Mere nousordonneroit,que nousne pouvionsricnnbsp;feire que par Elle. II me dit que cela fuffifoic, amp;nbsp;puis il ajouta que, fans queique petite chofè quinbsp;étoit furvenuë, il nous auroit apporté Ie Formulaire, 6c nous 1’auroit fait figner en fa préfence,nbsp;pour nous 1 expliquer, amp; nous faire entendre anbsp;quqi nous nousengagions par notre Signature,quinbsp;étoit d’obeir auPape, amp; de condamner fincére-ment tout ce qu’il condamne j amp; puls il commen-qa a me iire le Formulaire, amp; me dir avec poidsnbsp;ces premieres paroles; me Joumets fincénmentnbsp;^ /lt;z Co7iliitutio7i du ^ape Ï7inoc€7it X. touchaTitnbsp;let cirtq Vropofitio77S. Je L’interrompis la, pour luinbsp;dire que je ne fqavoisce quec’étoitj ce qui fut caufenbsp;qu’il me les lut routes cinq , 6c me lut encore

hitertogatoh'es des Religieufis de Tort-'Royal des Champs, en i66i. ayant été environnees de tant de mauvaile Dodlrine; car iis ont prefque tous fait I*

des Statuts centre ceux de leur corps qui leroient Interroga-dansces mauvais fentiments. Les Carmes Déchaux, toire. les Bénédidlinsréformésjles Cordeliers amp; les Minimes , 6c beaucoup d’autres Ordres ont ordonnenbsp;dc grandes peines contre ceux qui Ibutiendroientnbsp;une fi mauvaife,Dolt;Srine, 6c ils ont grande raifon,nbsp;puisque cette Héréde eft capable de corromprenbsp;tout le bien qui eft dans les Monafteres, queique Saintnbsp;qu’cni ait éte, queique auftérité qui y foit d’ailleurs.

CTeft ce qui vous oblige comme Prieure a veil-ler avec grand foin fur routes les Religeufesde cette Maifon, pour avertir la Supérieure, auffitót quenbsp;vous en verrés quelqu’une qui fera dans ces fenti-men ts. Je lui répondis que, par la grace de Dieu,nbsp;nous n’avions pas befoindecela,amp; que routes nosnbsp;Sceurs font bonnes Catholiques. Il me repondit;nbsp;il eft vrai, mais il faut veiller foigneufement pournbsp;éviter que cette mauvaife Doftrine nc s’introduife-C’eft pourquoi je vous confeille d’oter le Caté-chifme de Mr. de St. Cyran, qui ne fert qu’a in-fpirer les fentiments de cette nouvelle fefte. Je luinbsp;dis que je n’avois jamais rien vu dans le Catéchil-me de Mr.de St. Cyran qui nefutbien Catholique,nbsp;6cquec’eftunlivre tout rempli de piece. Il me repondit ; il eft vrai que cela paroit aux psrfonnesnbsp;qui ne font pas fgavantes; mais cependant il y anbsp;un venin cache quidifpofe a rhéréfie,6cfi jevousnbsp;en avois expliqué deux ou trois points, vousver-ries bien qu’il porteinfenfiblement a routes ces nou-velles Erreurs, quoiqu’il paroifle enfeigner tout lenbsp;contraire; il me dit qu’il ne falloic plus le lire»

1’extrait du Procés verbal de l’Adèmblée. Après dit qui nous confefloit, en attendant qu’oii nous il me dk: il ne faut pas vous imaginer quel’héré- eut donné un Confeffeur. Je lui dis que c’étoitun

Cure d’une Paroiftè qui étoit i deux lieuës d’ici,

Avant que de partir, il me demanda encore amp; me dit de lui nommer qui ctoit leCure que je lui avois

fie dont on park foir un Phantome; il eft certain qu’il y a des perfonnes en France qui fbutien-nent une mauvaife Doamp;ine. Je ne fqai pas ou ilsnbsp;font, mais ilyen acertainement. Ces perfonnes nenbsp;fe veulenc pas alTujettir au Pape; comme ils one

’ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-- -------I ... - if t.....

vu que le Pape Innocent avoir condamné leur Do- demanda ft les Penfionnaires, qui ctoient forties ne dirine dans les cinq Propofitions, ils ont connu nous ecrivoient point. Je lui dis qu’il y en avoitnbsp;une autre queftion, difant que le Pape étoit faillible quelques-unes qui écrivoient qudquefois, 6c que I’u-amp; qu’il s’étoit pu tromper. Mais il fo faut bien ne defies nous avoit mandé qu’on lui faifoic efpe-g irder d’entrer dans ce fenriment; car le Pape eft rer qu’elles pourroient routes revenir dans la findunbsp;etabli de Dieu pour juger de la Doftrine ,amp; il faut mois ck Juillet. Il me repondit: la Cour s’y difpo-fe foumettre a tout ce qu’il en a décidé. Et puis fe fort, mais il y a de certaines gens, qui fe mê-il commenga a me dire; mais je vous dis qu’il yen lent de vos affaires., qui font derangement prévé-^nbsp;a en France, amp; nous en voyons méme dans nos venus amp; fort palfionnés contre vous; néanmoinsnbsp;Colleges, qui foutiennentce que le Pape a condamné. Ce font des perfonnes de Doétrine qui font fort

dans i’Antiquité , nbsp;nbsp;nbsp;amp; quinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mêlentnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toutnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;ilmedic : c’étoit pour cela que je'défirois vous

vrel pour tromper. Ils font de fort beaux Li- faire figner le Formulaire, afin de vous juftifier plejquot; rien nouVer''nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Inbtilement, qu’on n’y fgauroit nement, amp; je I’aurois moi-même porté au Sécré-

les font fi nbsp;nbsp;nbsp;^ voit,leurs paro- tariat, öc on n’auroit plus rien eu a dire. Je me

pent tout le nbsp;nbsp;nbsp;qu’elles trom- gardai bien de le remercier de cela. II i^deman-

£t ceoendant ananri, nbsp;nbsp;nbsp;3a encore s’il n’y avoit plus de Solitaire.sdansle de-

eft infeniiblemenc tromoé ^ nbsp;nbsp;nbsp;onvragcs,onnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hors. Je lui dis que je l’avois déja affure que non,

u r-i-rlres Rplivieiix amp; nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;®nifinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que depuis ia premiere vifite de Mr. le ^eutenant

Jes Oiarcs Reugieux le lont bandes contre nbsp;nbsp;nbsp;cettenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Civil, il n’y en étoit point tevenii II me dit•

c’eft

qu’on nommoit St. Jean. Il ne fe contenta pas de cela, il voulut fqavoir fon nom. Je lui dis quenbsp;c’étoic Mr. Burluguay, il me dit: e’eft un bon-homme; je n’en ai point oui’-dire de mal. Il me

VCliUl» cx lUll nbsp;nbsp;nbsp;CUUllC VUUiij

j’efpere que la vifite que j’ai faite pourra lèrvir ^ les détromper. Je lui dis que je 1’efpérois auffi,,

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tnterrefiatoires des ReTfgiei/Jès de Pert-Royal des Champs ^en t66i nbsp;nbsp;nbsp;.-a

ï. C’eft eek qui vous a fait Ie plus de ton: car on ne ritueiles amp; qu’il vouioit auffi que „ous en reent !

Interroga-s’Spaspuperfuaderq^étancenvironnces de ces fionsde fapart. Ilmeditquefavenuënous^jS Interrog*,

toire. s-k, vous vousfuffiesconferveesdans la pu- roitlapaix, par Ie Don teraoignagequ’iire^dro' T

reté de k Foi. Je luirépondisque ces perfonaes-la nous,quoi que cequ’il avoitlaitneputpass’an^^^'i ^ ' n’écoient point Hérétiques, amp; de plus, que nous une Viiite,s’en étoi: néanmoinsuneefpecenbsp;ti'zvions eu nulle communication avec eux. II me ne voyoir pas ce que l’on pourroit damp;ouvrir da*.


*ijui«u(.c a part. J’avois bien envie cielui répon-^ndre la-defius, maisje n’clai, craignantqu’il ne lut pas a'propos.J’ai oublié de dire, qua Ia premierenbsp;OU feconde fois que je vis Mr. Bail, corome ilmenbsp;parloit d’Héréfie, je lui dis que je ne penlbis pasnbsp;que i’on put être Hérétique fans Ie iqavoii'. II menbsp;fépondit que non, mais qu’on pouvoit bien avoirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

queiques Erreurs fans Ie fcavoir,mais pourvu que lui avoit donnee nous ne fuffions pas opiniatres, nous ne iêrions terrogea pas davantagc.

pas pour cela Hérétiques, amp; qu'il efpéroic que li nbsp;nbsp;nbsp;__

on nous avoit enfeigné queiques mauvaife DoiSri-ne, quand il nous auroic fait deuxou trois Cathe-chifmes ou fèrmons, cela lulfiroit pour nous re-mettre dans Ia vraie Foi; il me demanda encore ft je n’avois point de bonte de ce qu’on nous inter-1- ------rr^: nbsp;nbsp;nbsp;i„; dis mie non. amp; ou’au


Eiie répondtt; aurant quuu cu a utiom, vt. nr content de cela. Après il lui detnanda en fonnbsp;ticulier ü on ne Hidonnoirpoint queiaupfm;,nbsp;penitence d’etre plufieurs mak fans Commnbsp;Elle luiréponditungrand, Jefe! Zn Mn Tquot;quot;’nbsp;dont il demeura fanstait. Jj lui demandsnbsp;auffi fi on ne diöeroit point de lui ^^aucoupnbsp;.„rniivi ce Gu’eile eur fefH“’i!quot;quot;erl’AbfcA


....______U.C vui aonnerrADlc

—ce qu’elle eut fait la penitence qu’on lution ]nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ E ile lui dit que nou, amp; ü ne 1' in-


IIEME INTERROGATOIRE.

La Sotur Mark de Sainte Lorothée (Terdreau) je n’avois point denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;TXEmandc. Ma fille pourquoi vous êtes-vou?

geoitdenotre Fot,je lui dis que non nbsp;nbsp;nbsp;feite Religieufe ?

contraire c’étoit notre gloi nbsp;nbsp;nbsp;Pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^oute entierementêc parfaiteraent

quetnent. II me demanda combien y av^t q Hrni. bPÜdPiife. amp; aores que le lui eusreponau.


quement. II me deraanua comoiai U y itVUlL nbsp;nbsp;nbsp;J.V. .V V/V»*

i’étois Religieufe, amp; après que je lui eusrépondu, aDieu, amp; Ie fervir de tout mon jl me demanda fi je n’avois point vu introduire D. Ne le pouviés-voas pas fervir dans ienbsp;denouvellesDoétrines danslaMaifondepuisquij’y ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v„Vnnlii.sdedifficiilré xi

-^.,-.vpd;op,MP non. amp; il s’en contenta.


moignoit____ .

paix qu’il y avoit trouvée, il me dit qu'ii croyoit ion, ot ei/,*'-*--* ^ p-l-u que vous y etes? Je ré-que cela venoit de ce que nous n’avions routes que pondis a cela j K enfuite il me fit cette demande • les memes ConfelTeurs, 6c que nous n’etions point Vous aves preiere cette demeure a toute autre knbsp;comme les autres Monafteres, oii chaque Fille ce que je vois .i'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

avoit ïbn Pere Spirituel qui la venoit voir, I’un tous les trois mois, l’autre routes les fix femaines,

amp; que comme chacun avoit fa devotion amp; fon elprit particulier, les Filles auffi ctoient de mc-me. II me dit qu’il avoit fait la vifite dans dix

maifons Religieufes, amp; que ce n’étoit quafi que x^. nbsp;nbsp;nbsp;_____

plajntes qu’elles faifoient les unes des autres, amp; amp;fincere,je levoisbien, jenecrois pas me trom^ qu’ici au contraire tout Ie monde ctoic Content per :fcavés-vous bien ce que je fuisvenu faire ici.gt;

« ne Ic plaignoit que de foi. Je fis ce que R. X’on' nous 1’a dit, Monfieur. C’eft pour je pus pour le confirmer dans la bonne penfée oü nous intei rdger fur notre Foi.nbsp;li etoit que cetoit une chofe utile de n’avoir pas dif- Et de ce que l’on vous a ;


R. Öui, Monfieur.

D. Elle eft bien auftere, n’eft-il pas vrai?

R. Je ne la trouve pas trop auftere.

D. Vous y êtes done contente,je le vois bien? R. Oui, Dieu merci.

D. Or ca, ma fille, je vous crois bonne fille,

• - • nbsp;nbsp;nbsp;«nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----rv^jsi mf»


il etoit que c’étoic une chofe utile de n’avoir pas dif- nbsp;nbsp;nbsp;Et de c

ferents Confelleurs. II me demanda combien de fois foupgonne lejournousfaifionsl’Oraifon.JeluidiSjdeuxfois:il vous, touinbsp;fiJt nup c’émif afl;è2..amp; Qu’ilfalloit avoirffrand rtpn fi vm


’on vous a ajipris ici: car d’Heréfie. Et


on

A n / • /----------- '’oyés-

routes vos Aiifterites ne vous ferviroient de


iejournousiamonsn.urauoii.jeiuiais,ucuxioi5 .u vous, routes VOS/l nbsp;nbsp;nbsp;_______

me dit que c’étoit affe2,,amp; qu’il falloic avoir grand rien,fi votre Foi n’étoit pure; car onneoeu^t nkt foin de bien lire fon fojet devant que d y aller. II le a Dieu fans la Foi.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

me demanda quels livres nous lifions. Je lui dis; R, Je voudrois que ma vie amp; mes ' '

Ste. Therèfe, Grmde, Mr-,de Geneve Ste. fent auffi pures amp; faintes que ma ï Dorothée amp; femblables. II in a dit que eek etoit fujer d’etre fort contente amp; confoléenbsp;bon llm’endonnaunqu’ilafdic,quiapouratte/es D. Pourquoi n’etes-exerekesducosur, qu’il me dit de faire Urejv^ la Gom- .....


! adions fuf-...» Foi, j’aurois contente amp; confolée.

------i-ffi n’êtes-vous pas auffi Sainte que

uAiu. AA nbsp;nbsp;nbsp;ou’ilme dit de faire Ure ;v la Gom- vous la devriés être? eft-ce que Dieu ne vous en

t!tenmtducyyf , H nbsp;nbsp;nbsp;ne doutoit feit pas la grace?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

munaute r,n^yi:s qu’on nous avoit otes, nc R. Dieu me préferve de tn’en nbsp;nbsp;nbsp;j^tés

Sus^doilnaamp;nt quelquefois des confolations Ijpi- c^fe qu’a ma propte mifere 6c a mes i d


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1lt;’0 nbsp;nbsp;nbsp;InterïogatoWes des Religieufes de Tort-'Royal des Champs^ en i66i.

II- Dieu m’a toujours fait trop de graces, amp; cent mille D. Ne vous fit-on point feire une Confefllon ll. Interroga- fois plus que je ne mérite.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Générale ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Interrogï*

tone. j] jjjg nbsp;nbsp;nbsp;qyi efl.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;répondu, ma fille,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R. Oui, Monfieur, mais je la demandai.

amp; il s’étendit a me dire qu’il ne tenoit qu’a nous D. Ne vous laiffa-t-on pas fix mois ou un an de Correspondre d la grace, amp; que Dieu la don- fans vous donner l’abfolution?

„ \ ..A..» Ia Ta Ta.ITI.. fitn-a fnm^ .-.A.! -'«rw-ir./'l.'-ï ïl quot;R . T nbsp;nbsp;nbsp;ITl P* 10 /I Ai»-. A Anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A aIa n

toire.

ne a tous. Je Ie laiffai dire fans rienrépondre, il me dit encore que j’étois bien bonne fille ^ cenbsp;qu’il m’a répéteplusde dix fois, enfuite des deman-des qu’il m’a faites, 6c qu’il auroit fouhaite que lesnbsp;médifants de cette Maifon euffent été derriere luinbsp;pour entendre ce que je lui difois. II m a enfuite

fait cette queftion:

Qu’eft ce que la grace 1

R. Je ne fuis pas affez fgavante pour repondre a cela felon les termes qu’il faudroit. Mais jenbsp;vous aifure, Monfieur, que je crois de k gracenbsp;amp; de tous les Myfteres de notre falut, ce quenbsp;1’Eglife en croit. Et je donnerois de bon coeur ,nbsp;aveclefecoursde Dieu, plufieurs vies ft je lesavoisnbsp;pour les vérités de la Foi, 6c étant dans cette dif-pofition, par la grace de Dieu, je vous allure quenbsp;je ne puis jamais être Hérétique.

D. Qyel Livre lifés-vous?

R. limitation de Jefus-Chrift , 6c d’autres tres bons Livres, tels que ceux de Monfieur denbsp;Geneve.

D. Cela eft bien. L’imitation de Jefus-Chrift vous apprendra ce que c’eft que la grace ¦, dites-moi,nbsp;Ma fille, croyés-vous que Jdus-Chrift foit mortnbsp;pour tout Ie monde ?

R. Oui, Monfieur, c’eft un des premiers en-feignetnents de mon Catécbiftne, que j’apprenois étant petite fille, après Ie Myftere dekb’ainte Trt-nité. II dit: ah! que voila qui eft bien répondu!nbsp;Et ajouta plufieurs paroles pour me confirmer,nbsp;dont je neme fouviens plus, puis il me demanda r

Que croyés-vous de la prédeUmdon ?

R. Ces chofes font fi grandes, qu’elles nous fur-palTent. Je crois ce que 1’Eglife en croir.

D. Qu’eft-ce qu’on vous a enfeigné ici ?

R. Jamais 1’on ne parle de ces cbofes-la en cette Maifon. II me dit: cela eft bien.

Ne vous a-t-on jamais appris ici quelque autre Dogme contre Ia Foi ?

R. L ’on me la donna en achevantma confeffion. D. Et combien futes-vousaprès,fansCommu-nier ?

R. Je Comrauniai enfuite.

D. Eft-i! vrai?

R. C’eft la vérité.

D. Depuis ce temps-la ne vous a-t-on pas re-fufé fouvent 1’Abfolution amp; difteré la Communion ?

R. Jamais, pas une feule fois. II me demanda ceci, dont je ne fais qu’un Article, a plus de fixnbsp;fois d’ ’une fagon amp; d’autre. Je lui répondis toujours que non, comtne c’eft la pure vérité.

D. Ne vous fait'on point dire vos fautespubli-quement ?

R. Nous nous accufons de nos fautcs extérieu-res au Chapitre, comme il fe fait dans routes les Religions, mais ce n’eft point par l’ordre des Con-feftèurs, amp; fouvent ce ne font pas même desfau-tes que 1’on dife aconfeflè, amp;ilne m’a jamais paranbsp;fi nos Confefléurs ie fgavoient feulement.

D. Quelle pénitence vous donnoient-ils ?

Ils ne me donnoient autre chofes que des prie-res, quelques P-jrc)', quelques Pfeaumes ou bym-nes a la Sainte Vicrge.

D. Allés-vous fouvent a Confelfe?

R. Tous les 8 jours.

D. Communiés-vous fouvent ?

R. Tous lesDimanches,les Fétcs amp;IesJeudis, amp; encore plulieurs Fêtes de devotion quiiriventnbsp;dans la femaine. 11 trouva cela fort bien. Après,nbsp;il roe demanda mon nom, l’ayant fgu, il ne Ienbsp;trouva guéres beau. Sur quoi nous eumes un petitnbsp;dialogue que je fupprime paree qu’il ne ferviroitdenbsp;rien. II voulut auffi Igavoir mon pays. Surquennbsp;il hie dit qu’il paroiffoit bien que j’avoislesfenti-ments qu’on a en cette Maifon,puts que j’y étoisnbsp;venue de fi loin. Je ne lui répondis rien fur tout cela.

II me demanda li jen’avoispas entendu parler de tout ce qu’on en difoit avant que d’y venir. Jeluinbsp;R'le'ne fcai rien de Ia Foi que ce que j’en fga- répondis: Oui, Monfieur, amp; c’eft ce qui m’y anbsp;vois Quand j’y fuis venuë. L’on ne nous a inftrui- fait venir, paree qu’on en parloit di veilêment. Lesnbsp;tes en cette Maifon qu’a être humbles, charita- gens de bien en difoientdu bien,amp; lesLibertins,nbsp;bles, obéïlfantes, filencieufes amp; abeaucoupprier. ou ceux qui n’étoient pas inftruits delavérité, ennbsp;C’eft fefprit de la Regie de Saint Benoit que nous médifoient. J’ai cru Ie bien, amp; je n’ai pas cru Ienbsp;Profeftbns, 6c cela eft bien furprenantde deman- mal, par la miféricorde de Dieu, amp; j’ai été 6nbsp;dcï de telles chofes a de perfonnes qui ont Ia Foi 6c fort confirmée dans Ie bien que j’en fgavois, que jenbsp;les Moeurs fi pures 6c ft Saintes! mais il Ie faut ne puis afl'ez reraercier Dieu tous les jours de lanbsp;fouffrir. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grace qu’il m’a faite de m’y avoir mile. Cela fut

rae répondit, l’Examen n’eft pas bien rade, bien plus étendu, mais je ne me fouviens plusdes ^ N fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paroles. 11 en demeura bien fatisfait, puls il me

R. Fort bien, par la grace de Dieu, je crois qu’il n’y a que moi qui y maisque.

D.Qe crois qu’il y a une grande «nioE entrg vous ?

R. Fort grande,Dieu merci

telle chofe nous'^^^'^^ bienbeareufes, puisqu’une demanda ft nos Statuts étoient bkn gardés.

AT - nbsp;nbsp;nbsp;‘ine vous?

D. Ne vous a-t-on pas laifféefix tno.s ouunan lans Communier quand vousetes venuë enge lieu ^nbsp;R. Non, Monfieur.

M a«ir. te amp; nbsp;nbsp;nbsp;“ fquot;

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Port-Royal des Champs^ en xG6x. nbsp;nbsp;nbsp;l^i

me dit: je ne doute pas, rna Soeur, que vous ne foyés furprife du fujet qui m’amene dans cette

Anne de Saint Augufiiri {Garnkr)

DEmande. N’avcs-vous pas entendu dire que Ie Pape a cenfuré 5. Propoiitions ?

R. Oui, Monficur, mais jamais je ne me fuis en-quife de ce que c’étoit, croyant que je devois demeurer dans la fimplicité de la Foi,

D. Croyés-vous au Fape}

R. Oui, Monfieur, j’y crois.

D. Croyés-vous qu’on foit oblige a tout ce qu’il

ordonne ?

R. Oui Monfieur.

D. N’avés-vous point de di£Ecultd en ce qui

regarde la Foi

R. Non, Monfieur.

D. Vousavésdes Confeiïèurs qui font bienfoup-gonnés d’héréfie ?

R. C’eft injuftemenr, Monfieur, amp; je donne-rois ma vie pour affiirer que jamais ils ne nous ont enfeignd qu’a vivre dans ia fimpiicité de la Foi amp;nbsp;fèlon notre Profeflion.

D. Ne trouvés-vous rien a redire i la conduite de Ia Maiïbn ?

R- Non, Monfieur, amp;je puis dire quequand les Anges nous conduiroienc vifiblement, je ne ïe-rois pas plus fatisfaice que je la fuis de la conduitenbsp;de nos Meres.

II medic; voila qui eft fort bien, amp;merenvoya.

méchantS!

R. Ceft afin d’exercer la ctiarké des bons, tu fouffrantd’euJ:,amp; en priant pour leur converfion,nbsp;efpérant qu’ils deviendront de grands xSaints, cota-me il y en a tant d’Exemples (ici je faifois application pour ceux qui nous perfécutent.)

D. (^and vous allés a confeffe ,pen;fés-;VOUS qu’il faille avoir la Contrition ou fi 1’Attrition fuifit ?nbsp;R. je n’ai jamais fait cette diftinétion, amp;

on ne m’en a parlé;, quand je vais a conte J ‘ X a

lYEME INTERROGATOIRE.

La Steur Genevieve de l'lncarnation ( Vineau.)

En entrant au parloir je me mis agenouxpour demander Ia Bénédiótion que 1’on me donnanbsp;bien grande amp; bien ample, enfuite de quoi fonnbsp;me conunaada de prendre unechaifej- aprèson


Interrogatolres des 'Religieufis de , . ÏI- D. DiteS'tnoi fi vous avésqueJquepeine, vous

Interroga- devés avoir route confiance en moi? toire.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je n’en ai point que ceile de n’aimer pas

Dieu autanr que je Ie devrois, amp; que jevoudrois. Je n’ai fujet au refte que d'etre fort contente.

D. Etes-vous libre ? n’êtes-vous point contrain-te? Je lui dis non, fans fgavoir ce qu’ilvouloit dire.

\ nbsp;nbsp;nbsp;II me detnanda encore quelque chbfe fur les

Confeiïèurs extraordinaires. Je laiflè cela qui ne fait rien a ce fujet. II me témoignaêtre fort content , amp; me dit qu’il croyoit que je lui avois par-lé fincérement amp; véritabkment, qu’autrenientnbsp;i’en rendrois compte a Dieu, paree qu’il ajoutoicnbsp;Foi a mes réponfes. Je lui dis qu’elles étoient ve-ritables. II m’exhorta a la perlevéraoce, amp; menbsp;donna une grande Bénédidlion de fa pure amp; bonne volonté, amp; me dit adieu; amp; rne dit de' kJinbsp;faire venir ma Soeur Domitille.

niEMË interrogatoire.

Z.a Steur

foyes lurpnle du lujec qui m’amene dans cette Interroga-Maifon pour vous demander routes en particulier C’eft pour vous interroger fur votre Foi.

R. Je fuis prête a répondre a tout ce qu’il vous plaira me demander.

D. Cela eft néanmoins ctrange que des Reli-gieulcs qui vivent Saintement Ibienc ibupgotm^^j. d’héréfie ?

R. II eft facile de nous en aceufer, mais il fe_ roic difficile de leprouver. Mr. Bait me dit: celanbsp;n’eft pas fans Exemple, il y avqit autrefois desnbsp;Monafteres de Religieufes en Orient qui vivoientnbsp;bien Saintement, amp; cependant avec cela il s’ynbsp;étoit gliffé des Erreurs fi fubtiles qu’on eut grandenbsp;peine a les decouvnr, amp; c’eft ce que 1’on craintnbsp;pour arte Maifon avec grand fujet? car vous avésnbsp;ete mftruites par des perionnes qui font fufpeclesnbsp;Je ne les connois pas, mais leur Doftrine eft trésnbsp;dangereufe. Ils ont fait une divifion dansi’E^Ufenbsp;qm caufe un grand fcandaleamp;beaucoup de trouble,

Ceft pourquoile Rol, qui veut mettre lapaixdans Ion Royaume, veut óter cette divifion amp; réunirnbsp;tout en un, qui eft la vraie Eglife.

Ces Dofteurs Enfeignent que jêfus-Chrift n’eft pas mort pour tous es hommes, amp; qu’il y a unnbsp;nombre d’Elus^ui ildonnefa grace, que ceux-la.

'feront fauvés, amp; que tout Ie refte Vera damné, quoi qu’ils faflent, paree que Dieu ne leur donne pasnbsp;fa grace jcomme auffi ils difent que Saint Pierre pé-cha par néceffité,paree que la grace luimanquaScnbsp;qu’il ne pouvoic pasne point pécher,croyés-vousnbsp;cela ?

. R. Je fgai que Saint Pierre a péché, mais je n’ai jatnais examiné 1’origine de fon péché.

, FL P’S dit; cela n’eft pasainfi,maScEur,labonté

gt; nbsp;nbsp;nbsp;donne Ia grace a tous les hommes, 6c

c eft par leur faute quand ils lè perdent: car Dieu fait lever fon Soleil autanc fur les mauvais que furnbsp;les bons, paree qu’il veut que tout Ie monde fornbsp;fauvé, ne croyés-vous pas cela?

Quand je ne pouvois ou ne voulois pas répoa-dre, je gardoisle filence, amp; on paflbit outre amp;ns y prendre garde.

D. Poiirquoi pcnles-vous qu’il y ait de mau-vaifes Religieufes , puisqu’elles ont regu la grace d’etre Religieufes.?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°

R. Je n’en connois point, toutes nos Sceur^ fonr bonnes.

o. M.is dans la monde, ponrquoi y „,a

ïegrec


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Interroiatoirss des Religieufes de TdYt-Royal en l66l.

Monfieur d’Andiily arriva la-deilus qui me dé- IV. livra de la Gêne oii j’étois, Sc on me renvoyaen Interroga-me difant: ma Sceur, rendés graces a Dieu.

Mquot;c.

léi nbsp;nbsp;nbsp;....... .....^

IV- regret d avoir oÜènfé Dieu, amp; je n’ai point de ïnterroga- nom particulier pour exprimer ce regret,nbsp;teire. D, Qjg gjj.

, mais Dieu coinmande-t-ilaux hommes des chofes impoiEbles amp; qu’ils ne puif-fent accomplir, amp; néanmoins ils ne laiflènt pas denbsp;pécher en ne ies faifant pas, quoi qu’impoffibles ?

D. Je ne peniè pas que Dieu commande des chofesimpoflibles. Mais,M. nous ne nous appli-quonspasa des choiès quine regardent point notrenbsp;avancetnent dans la vertu, amp; de quoi nous nc req-drons point compte au jugement de Dieu.

D. Ne vous parle-t-on pas fouvent des Duputes

on ne nous parle que des obligations de la vie Religieufe, on nous a feulement dit lesnbsp;raifons qui obligeoient de renvoyer les Novices amp;nbsp;les Penfionnaires, ce qui nous a fort furprifes, pareenbsp;que nous euffions attendutoute autre chofe, con-rioiiïant Ie grand avantage qu’elles avoient d’etrenbsp;fi bien inftruites.

D. Quels Livres lifés-vous ?

R. L’Evangile, quejeporte toujours fur moi par dévotion 6c par refpedl, amp; notre Regie.

D. Vous faites comme Sainte Cecile, mais dans Ia Communauté quels Livres Jifés-vous ?

R. Les Livres des Saints amp; autres femblables, les Evangiles amp; les Epitres.

D. Tenés-vous Ie Pape pour Ie Chef de l’Egli-feNe lui êtes-vous pas foumife en routes chofes ?

R. Cela eft fans aucune difficulté, nous prions tous les jours Dieu pour lui amp; pour Ie Roi^ comme les deux Chefs que Dieu nous a donnes dansnbsp;les deuxEtatsde l’Eglife, Spiritual amp; Temporel.

D. N’êtes-vous pas dispoféealui obéïr en tout, enforte que vous teniés pour bien condamné toutnbsp;ce qu’il condamné, amp; pour vrai tout ce qu’il ap-prouve.? car on vous aportera un papier a figncr,nbsp;par lequel Ie Pape Innocent amp; Ie Pape Alexandrenbsp;ont condamné des Propofitions, il Ie faut figner,nbsp;OU 11 fautfe féparer du Chef de TEglife.?

R. Nous fommes Filles d’obéïllance,nous fe-rons tout ce que notre Mere nous voudra Commander. nbsp;nbsp;nbsp;- r ^ T

5). N’avés-vous point de plaintes a faire? Les

obfervances font-elles bien gardées.?’

R. Je n’ai que des adions de graces a rendre a Dieu j nous vivons toutes dans une grande Satis-fadion Sc avec un grand refpect pour nos Meres,nbsp;Sc grande afïèdion ks unes pour les autres; amp;nbsp;quoique nous foyons trés féparées chacune dansnbsp;fon office Ians nous parier, nous fentons néanmoinsnbsp;que nous nqus aimons beaucoup, Sc nous n’avonsnbsp;paroles les unes contre les autres. Jepuis

P°™t pour toutes nos Soeurs com-me pour tnoi-trrên^g

de douceur^quot;'cL^dtó quot;vee' nbsp;nbsp;nbsp;^negran-

R. SiDicuavoitenvoyéSnïesrTerrepour nous conduire, n agi™ parautrem^nt ^^no-

tre paix amp; union eft unefFet de leur bonne conduite.

toice.

VEME INTERROGATÜIRE.

La Smur Franfoife de Stamp;. Agatke (de Ste. Manke.)

Fille, il faut être bien-aife de rendre compte de votre Foi, St. Pierre Pa faitnbsp;aujourd-hui.

D. Croyés-vous que Jefus-Chriftfoit mort pom tous les hommes ?

R. Oui, Monfieur, je Ie crois.

D. Etes-vous iibre de faire Ie bien, d’acoepter la gra^ OU de,, la refufer ?

R- Quand Dieu me fait la grace de l’acccpter, je l’accepte.

II trouva du manquement a cette réponfe, amp; me fit la-deflüs un grand difcours pour me prouver quenbsp;Dieu donne fa grace atoutlemonde; qu’ilnetientnbsp;qu’a nous de l’accepter, Sc qu’autreroent il y en au-roitqui pourrorent dire a Dieu au jour du Jugement ; Pourquoi me damnés-vous, Seigneur }nbsp;vous ne m’avés point donné votre grace ? qu’ilnbsp;étoit vrai que Dieu donnoit la premiere grace,nbsp;mais qu’il eft en notre pouvoir de l’accepter ounbsp;de lui réfifter, comme fi Pon fe cache au Soleil,nbsp;on ne peut en etre éclairé. Je lui dis deux outroisnbsp;fois, que je croyois ce qu’il me difoic. Puls ilnbsp;continua fes demandes.

D. Que croyés-vous de 1’Hoftie qu’on moiitrc alaMelfe?

R.' Je crois que c’eft Jefus-Chrift Dieu Sc homme.

D. Mais on fe Ie repréfente dans Ie Ciel ?

R. Je crois qu’il eft au St. Sacrement.

D. Quand il y a des differents dans l’Eglife, a qui fe faut-il addreflèr pour les réfoudre ?

R. A ceux qui la Gouvernenc.

D. Eft-ce au Pape amp; aux Eveques ?

R. Oui, Monfieur.

D. Croyés-vous être du nombre des Elus?

R. Je ne penfe pas que qui que ccfoitlefqache.

D. Ne l’efpérés-vous pas ?

R. Oui, je 1’efpere beaucoup.

D. Qu’eft-ce qu’adorer Dieu.^

R. C’eft Ie reconnoirre plus que toutes chofes, amp; s’y foumettre entierement.

D. N’avés-vous point de plaintes a faire de la Maifon ?

R. Non, Monfieur, jamais je ne fusplus contente. Je vous fupplie de me donner votre Bénédi-(ftion.

Je prie Ie Grand St. Pierre de vous donner la fienne. Je lui dis enfuite de deux ou de

terrogations: que je lui parlois {implement _

me les chofes me venoient a la penlee. q étoit vrai.


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Jjiterrogatoires des Religieufes de Port-Heyal. des Champs en l66i.

_ amp; cThumilité, amp; fi j’avois Correspondu aux In- VI.

II me dit: voyés-vous? il faut ‘ de toutes choles?

VI.

Interroga-

loife.

ctie inftruife

R. II n’cft pas néceffaire de fcience pour êt fauvé. II repliqua: encore, il faut être inftnfire^nbsp;il ne faut point Errer, il faut être inftruke de toutes les chofes néceilaires au falut ?

R. II eft vrai.

D. Combien y a-t-il que vous étes Céans ?

R. Vingt-cinq ans, mon Pere, 6r s’il y avoit quelque cholê demauvais, je l’aurois reconnu; carnbsp;j’étois en agqdeledftccrner, ayant 22. ans lorfquenbsp;j’y fuis venue 3 amp; jamais^ on ne in’y a inftuite au-trement que je i’avois ere dans le monde.

D. La conduite a-t-elle toujours cté de même depuis que vous y etes ? n’a-t-elle point ebansé^

R. Eile a toujours ete la même nbsp;nbsp;nbsp;° '

D. N’avés-vous point de plaintes a faire: car ie viens ici pour cela? vous me pouvés dire toutnbsp;avec libené.

R. Mon Pere, je n’ai point de plaintes a faire ^ perfonne: car je puk dire avec vérité que ienbsp;ftns la plus imparfaite de toutes. Je remercie Dieunbsp;de mavoir retireerde l’Egypte du monde pournbsp;me mettre en fa fainte Maifon 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ¦

OU j’ai tant de

com-

ypEME interrogATOIRE. La Smur Jeame de la Croix ( Morin.)

DEmande. Eft-ce vous qui avésnom Sr. Jeanne de la Croix ?

R. Oui, mon Pere.

D. Vous vous étonnerés de ce qu’on vous exa-tninera fur votre Foi ?

R. II eft vrai qu’il eft étonnant que des Filles qui ont quitté Ie monde pour pratiquer plus par-feitement l’Evangile foient dans Ie foupqon.

D. Dieu eft-il mort pour tout Ie monde?

R. Oui, mon Pere.

D. Croyés-vous au Pape, amp; que tout cc qu’il condamne eft bien condamné ?

R. Je crois toutcequel’Eglifecroit, Scvoudrois mourir pour cette Creance.

D. je m’en vais vous faire trois queftions, maïs retenés-Ics bien pour me répondre dc fuite. Lanbsp;premiere eft que N. S. eft mort pour tout ie monde amp; qu’il donne la grace fuffifante a tons par lanbsp;mort pour Ie fauver. Voila la premiere grace quenbsp;Jefus-Chrift nous a faite.

I-a feconde grace que Jefus-Chrift nous a faite, c’eft la grace Sanöihante dont il n’y a que ceuxnbsp;qui ont fait bon ufage de la premiere qui parvien-nent a cette feconde..

La troifieme grace, c’eft la grace de glorification, que nous recevons après cette vie, quand nous avons fait bon ufage des deux premieres.

D. Ma Fille, dites-moi ft vous avés bien rete-nu? Rendés-moi raifon des 3. graces que je viens de vous dire, amp; que Jefus-Chrift nous a iriéritées parnbsp;fa paflion ?

R. La premiere, c’eft la grace qu’il donne fuffilan-te a tous poui- fe fauver. - La Seconde, grace fanc-tifiante. Le troifieme,de glorification, qui ne fe donne qu’après cette vie.

D. Voila qui eft fort bien répondu. Or ga, ma fille, combien êtes-vous devant le Saint Sacre-ment?

R. Nous y fommes deux heures la nuit quand nous veillons,amp; demie heure lejour.

Egt;. II y a done toujours quelqu’un ^

R. Oui, mon Pere.

D. Les Statuts (bnt-ils bien obfervés gt;

_ R- Oui, mon Pere. II dit la-defTus: voila une vie Angelique, tnaisil faut bien prendre garde qu’ilnbsp;n’y ak point d’Hcréfie: car la moindre petite Er-reur peut gater toutes les bonnes ceuvres extérieu-res c^ue vous ferés ?

Rt Voyés-vous, mon Pere, je vous parle fin-cérement, il n’y a point d’Héréfte par la grace de Dieu, quand je ferois au lit de la mort je ne diroisnbsp;pas autre chofe quece que je m’en vais vous direnbsp;qui eft qu’on ne m’a jamais parlé que 4e chariti

moyen de faire mon falut.. Enfuite de cela_____

me je vis qu’il faifoit une grande paufe, je me mis a genoux; amp; puls il me dit encore quelque^ chofenbsp;fur l’Errcur, amp; je lui dis: voyés-vous, mon Pere,nbsp;j’efpere qne la vérité amp; la charité qui eft dans cette Maifon, nous délivrera, amp; j’ajoutai; n’eft-ce pasnbsp;une bonne chofe, mon Pere,de prier pour fes En-nemis, amp; de leur fouhaiter la vie Eternelle com-me pour foi-même ? II me dit: continues, manbsp;fille, voila qui eft fort bien , il en arrivera dunbsp;bien : car ceux qui vous perlecutent le croient fairenbsp;par charité, amp; vous, le Ibuflfrant avec patience,nbsp;il n’en arrivera que du bien de tous les cótés. Jenbsp;vous donne ces 3. points dont je vous ai parlénbsp;pour votre Oraiibn,maïs n’y manqués pas, auffi-bien vous portés le nom de la Croix.

Je lui dis: mon Pere, je vous Supplie de prier mon bon Patron , le bienheureux Pere Jean de lanbsp;Croix.

II me répondit: c’étoit un grand contemplatif

amp; un grand Saint.

Je lui dis: je vous SuppKe de me donner votre Bénediélion

II me dit :1e Grand Saint Pierre vous la donne.

Ylltm INTERROGATOIRE,

La Steur Charlotte de St. Bernard {deSt.Simon,)

DEmande; Ma Soeur, combien y a-t-il que vous

êtes Religieufc ?


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VII.

ïnterroga.

toire.

^^4 nbsp;nbsp;nbsp;Inierrogatohes des Reüpeufes de Fort-Rojal cn i66i.

R. II y a vingtans paffes, Monfieur nbsp;nbsp;nbsp;Environs d’ici comme vous dites, maïs je n’en VlI.

chofes néceiïaires pour être bonnes Religieufes. ' ^ p. qu’avés-vous done penfc quand on vous anbsp;ote vos Penfionnaires , votre Supérieur 6c vosnbsp;L^ontelleurs? ne vous a-t-on point dit la raifonnbsp;pourquoi on vous faifoit tout cela,?

R. Monfieur, on nous a dit la Calomnie dont

viens ici en qualité de Supérieur peur y mettre or-dre. Je crois qu’on vous l’a dit?

R. Oui, Monfieur,je vousparleraifincérement. II repliqua: out, oui, il me femble que vous etesnbsp;aflèz fincere.

IJ. Vous êtes done des Anciennens. Vous connois point, amp; je n’en ai jamais vu. Nos Su-Interróga-nous pouvés rendre cémoignage fi depuis ce temps- périeures n’avoicnt garde de nous faire voir de toire. la vous n’avés pas reconnu qu’il fe foit introduit ces perfonnes-la. Nous ne voyons que nos Con-quelque Nouvelle Doélrine dans la Maifon contre feffeurs qui ne noqs apprennent que 1’hutniiité 6cnbsp;la pareté de la Foi. Si vous enaviés apper9U, vous robéïffance, a bien obferver notie Regie,amp; lesnbsp;feriés obligee de nous Ie dire avec üncérité. Jenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦

II continua: le Roi pourtantaeu raifondevous óter vos petites Filles,paree que les perfonnesquinbsp;vous conduifoientluiétoient fufpedfes. On craig-noit que vous eufliés des Erreurs, cela cut éténbsp;bien dangereux, que des Enfants euffent été nourriesnbsp;d’une mauvaife Doélrine.

Je ne lui répondis rien amp; iL pourfuivif.

Croyés-vous que J efus-Chrilt foit mort pour tous les hommes ?

R. Oui, Monfieur, il eft marqué dans deux OU trois endroits du Bréviaire.

p. D’oü-vient done qu’il y a des bons 6c des méchants, que les uns vont en Paradis 6c les au-tresenEnfer.?

R. Monfieur, je ne pénétre point la-dedans.

Je

Regie, nous nous en informerions, amp; point autre chofe.

D. Ne vousentretient-t-on point des queftions du Temps?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

R. Non, Monfieur.

D. Eft-il poffible que vous n’ayés point vu la Bulle du Pape Innocent, qui condamne les cinqnbsp;Propofitions de Janfenius?

R. Non, Monfieur, point du tout: nousne fqavons ce que c’eft. II repliqua; pourtant dansnbsp;1’Aiïèmblée des Evêques quis’eft faite ce Cnrerae,nbsp;ils ont fait un Formulaire coucliant la condamna-tion qui avoir été faite par le Pape des cinq Propofitions dejanfenius, 6c Ie Roi a défiré de Mrs.

R. Monfieur,je vouspuis affurer quejen’aiap- nous étions taxées; mais comme notre confeien percu, depuis quejefuis dans la Maifon, aucunchan- ce eft notre Juge, nous f^avons bien que nousnenbsp;gement ni maxime contraire a la puretédela Foi. croyons que ce que TEglife croit, cela nous a faitnbsp;Je fuis dans la mêmecréance oiij’étois lorfque je eftimer cette Calomnie comme une grace quenbsp;luis entree en Religion, 6c de plus, je vous dirai que Dieu nous fait de fouffrir quelque chofe pour luinbsp;j’ai été penfionnaire en d’autres Maifons Religieu; Comme en nous faifant Religieufe nous n’avonsnbsp;fes, mais jen’aipoint reconnu autant de fimplicité eherché que Dieu, nous 1’avons trouvé dans cettenbsp;dans ies inliructions comme ici. Nous ne nous Ste. Maiibn. Le Roi nous peut óter nos penlion-amufonspoint Maifonner lur la Foi, nous croyons naires, mais ilne peut nous óter Dieu, c eft notrenbsp;fimpkment tout cc que croit 1’Eglife, 6c fi nous conlblation. II me répondit: ó que vous êtes heu-avions quelque difficulté fur la pratique de notre reufe! MaSceur, perfévérés, vous êtes bien.

a

les Grand-Vicaires qu’ils fiflènt un Mandement que toutes les Communautés figneroit. II faudra Ceft aux Dodeurs a refoudre ces queftions,nbsp;que vous le fignics auffi-bien que les autres , quoi- n’appoint été inftruite la-deffus.nbsp;que vous ne fgachiés pas ce que c’eft. Je crois quenbsp;vous êtes furprife de vous voir interrogée fur votre Foi?

R. En eflèt, Monfieur, cela eft aflèz extraordinaire pour en être furprife.

D. Vous n’êtes pas les premieres qui ont été intertGgéesfurleurFoienun tel Temps. II y avoir

D. Mais encore, qu’en croyés-vous .?dites-moi votre penfée.

R. Monfieur , quand j’offenfe Dieu , je ne m’en prends a perfonne qu’a moi-même amp; a manbsp;propre corruption, je crois quecelaarrivetoujoursnbsp;par ma faute. Je crois qu’il en eft de même desnbsp;autres. Oui, ma Soeur, vous avés raifon,ceux

un Couvenr de Béo-uines de quiondoutoit deleur qui fe perdent c’eft toujours par leur faute j cefont Foi, on y trouva cinq Hérélies qui ont été con- des Libertins qui ne veulent pas garder les Com-damnées par un Concile. Ce n’eft pas que je vous mandements de Dieu, tous ontla grace Suffiiantenbsp;veuille taxer d’Hérefie, au contraire je voudrois pour fe fauver, mais tous ne Correfpondent pasnbsp;détromper eeux qui le croient, en effet je n’y en a la grace.

trouve pas; mais ce qui eft caufe qu’on vous en D. Ne croyés-vous pas que Dieu donne fagra-foup^onne, c’eft que vous êtes entourées de per- ce a tout le monde?

qni font fufpédes, des Cures, des Do- R. Je crois que Dieu eft infiniracnt bon 6cqu’il retéde’l?Pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des opinions contre la pu- ne manque a perfonne, quand on lui eft fidele. _

oir ronfprv^jQfiueDieu vous D. II eft vrai. Mais y a-t-ü qudqu’un qm dpvp'7 dpsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gens-la; vous lui manque des moyens néceiïaires pour faire fon falut.

R Monfeuf Te nbsp;nbsp;nbsp;R^ Helas! Monfieur, nous feiions bieimngra-

3 J nbsp;nbsp;nbsp;3 s il y a des gens aux tes fi nous croyions manquer des moyens necella.-

rts

-ocr page 217-

VIII.

VIII.

InterrogatoWes des Religieufes de vn. res pour faire notre faluc: au contrairenousende-interroga* vons bien des adtions de graces a Dieu . car tou**nbsp;toire. tgs chofes nous exhortent a bien faire dans la Religion, tour concribuë a notre faluc.

ü. ’Mais dans Ie monde, manque-t-on desmo-yens néceffaires? Dieu refufe-t-il fa grace aquel-qu’un }

R. Monfleur, je crois que Dieu nerefufe fa grace a perfonne,quand on la lui demande.

p. Mais, ma Sc£ur,ce n’eft pointaffez de dire qu’il donne fa grace a ceux qui laluidemandenc,nbsp;ii faut croire qu’il fa donne atousGénéralement,nbsp;encore qu’on ne la lui demande point ?

R. Je crois bien, Moniieur, qu’il y a de grands Saints dans l’Eglife que Dieu a cdnverti en unnbsp;moment, qui ne lui avoient pas demande leur con-verfion.

; amp; me dit: votrePere, ot ’i -___maintenii

i6s

Jnterroga-

toire.

I autorite au oaint oicgc. -ligieux qui fut élu Pape on

®T”oui Monfieur, on nous Ie lifoit derniere-„,ent au Refeétoire : ü honorair bien les Eveques.

D.Mais, vousquiêtesfesFilles,vous etesobli-gées de l’imiter ?

R. Si nous l’imitions dans toutes fes vertus comtne dans Ie refped qu’il portoit au St. Siege,nbsp;nous ferions vraiment fes Filles.

D. Ma Soeur, la régularité, les obfervances font-elles bien gardées? n’avés-vous point de plaintes at nous faire?

R. Non, Monfieur, la régularité effc fort bien gardée: je n’ai point de plaintes a faire fi ce n’eftnbsp;de moi-même: car je fuis la plus imparfaite.

D. Vos Supérieures, n’en avés-vous rien a dire.

R. Non, Monfieur, je n’ai rien a dire, Elies nous maintiennent en charité amp; union, nousna-vons qu’3. louer Dieu de leur conduite.

D. N’avés-vous point qnelque chofe dans 1’ef-prit qui vous faflè peinedites-le moi librement. J’y remedierai tout doucement amp; difcrètement.

R. Non, Monfieur, Dieu merci, jen’aifujet que de rendre des adions de graces a Dieu, de la

trace qu’il m’a faite de m’avoir appellee a une li ainte Mailbn, ou je fuis parfaitement contente ^nbsp;il me dit; que Dieu en foit loué Eternellement jnbsp;ie pR vous en dirai pas davantage. Je fuis biennbsp;latisfait de vous j je vois d’autres Religieuies quenbsp;vous , je leur fais les mêmesdemandesqu’a vous,nbsp;Elies ne me répondent pas autrement. Cela vousnbsp;juftifie: car Elies ne lont pasfufpedes, 6c puisnbsp;que vous répondés comme Elies, cela fait voirnbsp;que vous ne la devés pas être non plus qu’elles ^nbsp;priés Dieu pour moi.

Je lui demandai fa Bénédidion, amp; il me dit: je prie Dieu par les mérites du Grand St. Pierrenbsp;de vous combler de graces 6c de bénédidions.

Port-Royal. des Champs en iCCt

VIIIeme INTERROGATOIRe

La Soeuf Genevieve de Ste. Therèfe^Ou^al )

En entrant au Parloir, Mr Bail me dt: etes-vous ma Sceur Genevieve de Sainte Therèfe.?

R Oui Monfieur j enfuite il me dit quanti-té de chofes fur la beauté de mes deux nomsi puE iayant faite affcoir,^ U me dit: fqaves-vous bien

fcaKeukment en general que vous dé-firés de nous voir toutes en particulier.

C’eft me dit-U,que 1 on dit par tout que vous ctesHéretiques,6r je yiens pour fqavoir ce qui en eft.

R Ceux qui le difent n’en font pas bien infor-més’ car cela n’eft pas vrai.

D Jefus-Chrifteft-il mort pour tout le monde? R. Oai, Monfieur, il y a long-temps que jenbsp;fgai cela.

D. Pourquoi done y a-t-il tant de mediants ? R. Je ne le fqai pas; Ton ne nous parle pointnbsp;de cela: car on ne nous enfeigne qu’a aimer Dieu,nbsp;amp; a nous acquitter de notre devoir envers la Religion, 6c envers la Communauté.

Il me dit: je vois bien cela; mais dites-moi ce que vous en penfés ?

R Te penfe que c eft que les mechants ne coo-perent pasaux graces que Dieu leur fait, amp; que les bons en faifant bon ufage, Dieu leur augmen-

te fes ^aces.fort bien; Jefus-Chrift eft-il mort pour tous le Diables?

R. On ne nous park point de cela;l on nousin-ftruit fur la Regie de Saint Benoit , amp; 1 on ne nous die rien de plus.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

D. Ie le crois bien, mais, qu’en penfes-vous r R Je n’ai jamais cru que Jefus-Chrift fuc mortnbsp;DOur les Diables,le faut-il croire, Monfieur.? il me dit:nbsp;non, ma Fille, car il eft vrai qu il n a jamais eii ce

‘^'ü'^Pourquoi St. Pierre a-t-il fait un fi grand néché cue de renier Jefus Chrilt ¦

^R Te crois que Dieu 1’a permis pour 1 humiher,

narcequ’il avoir préfumé de pouvoir mount pour

Fa3 de Jefus-thrift, qui voyant qu il fe prornet-toit trop de lui-même, lui avoit predit qu’il k renieroit trois fois avant que k coq cut chanténbsp;deux fois,comme on k voit dans la Paffion, amp;nbsp;pour nous donner exempk de lui demander forcenbsp;6c fecours dans nos befoins.

C’eft bien dit,ma Fille,6c c’eft ce qu’il faut repon-

dre. Dieu ne I’a done pas abandonné dans ce moment?

R. Non, Monfieur.

D. Ceft ainfi qu’il faut croire que la grace ne nous abandonne jamais, (Il me répéta cela plu-

fieurs fois.) Mais peut-on réfifter aux impreffions de la grace ?

Y ^ nbsp;nbsp;nbsp;D.

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.«6 nbsp;nbsp;nbsp;J.,

VIII. R. Oui, Moniit Intcrroga-jours en foi-même.

R. Oui, Monfieur,roncprouvec£ra tius les ^ D. fQuand DieuVóus

^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1crtgt;»iiC* •n’tr oiiri/=^-vAiic nrac nil rPillLci .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lurcrrOg*

Vés-vous cru, en venant dans cette Maifon, que l’on vous interrogeroh un jour fur votre

R. Je n’ai jamais penfé a cela, amp; je n’ai point peine la-defiTus: car on m’a laiffée dans lanbsp;entrer ^ Créance ou j’étois avant que d’y

bl^? nbsp;nbsp;nbsp;Commandements impoffi-

R. Je crois que Dieu rgt; nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

ne donne la grace de nbsp;nbsp;nbsp;^

dcniande,

gt;lir, quand on la lui

D. II ell vrai; n’y a-t-il point trop de mortification dans Ia Maifon ? y a-t-il atTez. de liberté n’y a-t-il point trop de contrainte ?

R. Non, Monfieur, toutes chofes yfontau-tant bien qu’il lè peut pour donner moyen de per-févérer dans la vertu, nous vivons dans une grande union, refpeót 6c filence.

D. Vous enfeigne-t-on une forte de Dodtrine, 6c puis une autre ?

R. Non, Monfieur, je n’ai point trouve une nouvelle Dodirine, comme Ie bruit court, maisnbsp;beaucoup de vertu.

Cela eft fort bien,- S ce que vous dites, il y a un fort bon reglement dans la Maifon. Mais cenbsp;foroic grand dommage que parmi tant de bien, ilnbsp;y^eut quelque héréfie fine amp; fubtile qui empêcbatnbsp;d’aller dans Ie beau Paradis: car vous êtes envi-ronnées de geus qui font remplis d’héréfie amp; d’unnbsp;venin trés dangereux pour des perfonnes Religieufes?

R. Nous ne voyons point de ces gens-la, les perfonnes que nous voyons font bonnes amp; trésnbsp;vertueufes 1

Comment êtes-vous venuë dans la Maifon ? n’avies-vous pas oui parler de toutes ceschofes-la?nbsp;R. Jelesavoisouï-dire,maisjeneles croyoispas.nbsp;D. Pourquoi ne les croyiés-vous pasnbsp;R. Paree que 1’on en difoit trop pour pouvoirnbsp;être véritables.

D. Vous ne croyés done pas qu’il yait ici d'hé-réfic ?

R, Je ne Ie crois point du tout, Monfieur, amp; s’il y en avoit, toutes celles qui y font n’y feroientnbsp;pas venuës.

n me témoigna enfuite être fort falisfait de la Maifon amp; du témoignage qu’on lui en rendöit,nbsp;amp; qu’en effet il croyoit bien qii’iJ n’y avoirnbsp;point d’Héréfie; puis il dit; je vois bien que finbsp;tous les Hérétiques relTembloient a ceux de cettenbsp;Maifon, il y auroit bien du monde en Paradis quinbsp;ii’y feront jamais.

IXEme interrogatoire.

T.» Swur Anne de Sainte Chrifiine (Grailkt.)

A

Poi,?

Religieufe, n’y auriés-vous pas pu réfifter ?

R. II me femble que je la fentis fi forte, que je toire. n’y aurois pas pu réfifter.

D. Si vous aviés été méchante, vous y auriés réftfté ? ne croyés-vous pas que les méchants réli-ftent a Dieu ?

R. Je crois que les méchants font Ie mal par leur faute.

D. L’on vous appqrtera un Formulaire de Foi a figner, ne Ie fignerés-vous pas

R. Jeferaice que m’ordonneranotreMere;une Religieufe n’a qu’4 obéïr; il me dit; cela eft fortnbsp;bien. Je repliquai encore,qu’il me fembloit qu’onnbsp;ne s’addreftbit guéres a des Filles pour des matieresnbsp;de Do^rine, 6c que je n’entendois rien a toutnbsp;cela. II me dit; pardonnés-moi, on s’y addreflènbsp;dans les Monafteres?

D. N’êtes-vous pas prête d’obéïr au Pape, de croire tout ce qu’il ordonnei-a,de condatnnertoutnbsp;ce qu’il condamnera, amp; d’y fotiscrire.^

R. Je fuis Fille de l’Eglife, je veux vivre amp; mourir dans fa Foi. Je reconnois Ie Pape pournbsp;Chef de l’Eglife, è, qui je dois toute forte de refpeélnbsp;6c d’obé’j'irance. (J’ajoutai tout bas; quand il nenbsp;me commandera rien concre ma confcieiKe.)

II conclut en me difant qu’il n’avoit pas encore trouvé rhéréfie qu’il cherchoit,6c done ilétoit bien-aife.

J’ai oublié ceci en fon rang.

D. Vous devés bien remercier N.S.decequ’il vous a préfervée d’héréfie; car vous êtes entou-rées de gens qui en font tachés. C’eft un miracle

J’ai oublié en leur rang^ queftions que voici!

D. Avés-vous lu Ie CatGchifme de Monfieur de St. Cytan ?

R. Oui, Monfieur, je i’avois lu avant que de venir ici,

D. Qa’y avés-vous trouvé ?

R. je l’ai trouvé fort bon.

D, Notre Seigneur en mourant, n'en a-t-ilpoint laifl'é quelques-uns a part pour ksquels il n’a pointnbsp;voulu fouffrir ?

R. II a fouffert pour tous. II me dit: voiia qui eft bien.

D. Voyés-vous, c’eft pour votre bien qu’on fait tout ceci amp; par grande Charité. Celanefait-ii pas grande pitié, de voir que vous êtes comme desnbsp;Chérubins furla 'Terre, adorant Dieu jour amp;nuit,nbsp;menant une vie fort auftere 6c pénitente, 6c fei-fant beaucoup de bonnés oeuvres, 6c que néan-moinstout cela ibit perdu 6c vous auffi.? ear il eftnbsp;bien difficile qu’ayant été fi long-temps environ-nées d’unc troupe de gens qui ont une mauvailënbsp;Dodrine,6c ayant été li prés de vous, vousnbsp;ayés point été infeélée, je dis qu’il eft bien difficile 6c prefque impoffible, qu’il ne s’en fort gliflenbsp;quelque chofc qui gateroit tout. Vous ne Ie cem-noiflés peuc-ctre pas, mais dites-moi tout, 6c jenbsp;vous Ie ferai voir ?


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A'

ne vous a-t'on

rees ma-

InterrsgatóSres des Religieu/ès de Tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R- Jenef^aicequec’ellque toutcela, Monifieur

Interroga-on ne m’arien appris que de bon, j’en fuis forten i®ire,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ jg n’en ai aucune peine. Sur eek il me

^^^ais que voulés-vous done que je diiè de vous? je vous deraande de me direquelquechofe fi vousnbsp;Ie fqavés ?

R. Je vous ai dit ce qui eft amp; ce que je fqai.

D. £h bien! je dirai done que vous êtesfort fitnple amp; ignorante de toutes chofes, amp; qu’on nenbsp;vous en a rien dit.

R. Celacft vrai j MonGeur ,amp; vous voyésbien, Monüeur, comme je vousparle tout franchement.nbsp;Il me dit: je Ie vois bien, j’en fuis fatisfait. Quenbsp;tenés vous de Sainte Chriftine ? Je lui dis ce quenbsp;je fqavois de fa vie. Et puis il m’exhorta fort anbsp;fouffrir toutes fortes de tourments amp; même a per-dre la vie pour la Foi.

xeme interrogatoire.

La Sleur Marie Augufiine de Sahite Genevieve ( Girard de Helin.)

DEmande. Vous appellés-vous Marie Auguftine de Sainte Genevieve ?

R. Oui, Monfieur.

i). Ah! que c’eft un beau nom! c’eftun grand Saint que Saint Auguftia,nevous a-t-on point appris fa Dodrine ?

_ R. Sa Dodrine, Monfieur! l’apprend-on a des Filles}

Vous fqavés, me dit-il, combien il a réfifté a Dieu,amp; la peine qu’il aeu alè convertir.^

R. Qui,Monfieur.

D. Dieu eft-il mort pour tout Ie monde ?

R. Mr. je n’ai jamais fait cette reflexion-k.

D. Ne vous en a-t-on rien dit?

R. Non, Monfieur.

D. O bien, il eft mort pour tout Ie monde amp; donne fa grace a tous. Mais les uns font fidelesnbsp;tt la grace, amp; les autres y réfiftent j ne vous ennbsp;a-t-on point parié, de cette grace ?

R. Monfieur, je la demande tous les jours a Dieu pour bien garder ma Regie amp; tout ce quenbsp;je lui ai promis: voila tout ce que j’y entends.

D. Voik qui eft bien,mais par exemplcjs’il fe rencontre une de vos Sceurs qui ait beibin de votrenbsp;fervice, amp; que vous luirefuliés, c’eft réfifter aknbsp;grace ?

R. J’entends bien, Monfieur.

D. Que croyé's-vous du Pape ? ne vous en a-t-on rien dit

R. Non, Monfieur, qu’eft ce qu’il en faut croire? fur cela il dit fort peu de chofe que je ne comprisnbsp;pas bien, parccqu’il parloit tort bas, amp; je lui disnbsp;qu’on nenous parloit jamais de ces fortes de chofes.

D. N’avés-vous point quelques peines a quoi nous puiflions apporter du r€meckt“ ne craignés

Fort-Royal des Champs ,en x66i. nbsp;nbsp;nbsp;iCj

rien, nous ferons tout difcrètement. Et enfin ce X. n’eft que la charité que nous avons pour vous amp; Interroga»nbsp;pour Ie repos des efprits, qui nous fait demander cela^ ioiie.

R. Puifque l’occafion préfente me donne moven de vous demander tres humblement,Mr., parten vosnbsp;prieres, aujourd-hui qui eft Ie jour demon Entréenbsp;en Religion, il y a déja bien du temps que je vousnbsp;puis dire, Mr. que je ne fqai point ce que c’eft que cesnbsp;peines amp; ces degouts que vous dites. La joie quenbsp;j’ai toujours euë depuis que je fuis ici Religieufe^nbsp;me continue, de forte que je n ar que des aftionsnbsp;de graces li rendre a Dieu, A. de celle que la bonténbsp;m’afaite de me mettre en cette Maifon oü ontrou-ve tout ce qui eft nécefiaire pour vivre trés contente.

Ilrépartit; cela eft bien extraordinaire ?

D. ^els Livres lifés vous ?

R. Les Confeffions de St. Auguftin ,que j’aime beaucoup. IIdit; vous avés raifon. C’eft un Li-vre admirable öc ou 1 on voit 1’efprit de ce Saint. Ilnbsp;faut Ure des Livres relevés, cela éclaire 1’efprit;.nbsp;ne craignés point d’en lire? comme vous êtes,amp;nbsp;avés toujours été énvirqnnées d’héréfie, cela eftnbsp;merveilleux que vous ayés été confervée au milieunbsp;de tout cela j c’eft une grace que vous devés reconnoitre toute votre vie.

II me fallut faire un terrible effort pour ne rien répondre a cela, Dieu fqait que cela me tient fortnbsp;au coeur. Mais 1’ordre que nous avionsde la Merenbsp;Prieure de nous tenir tant que nous pourrions dansnbsp;Ie filence, m’empêcha de dire mot. Dieu nousnbsp;préferve de tomber en de telles mains, amp; qu’ilnbsp;nous délivre tout a fait, s’il lui plait.

XLeme INTERROGATOIRE.

Sceur Jacqueline de Ste. Luphimie (Fafchal) Soü^rïcure JSlaitrejJe des

Prés m’avoir demande mon nem, amp; fort . loué Ste. Euphémie, il me demanda fi depuis que j’étois dans Ia Maifon je n’avois point vunbsp;quelque changement dans la Doéfrinè. Je lui disnbsp;qu’il n’y avoit pas bien Ipng-temps que j’y étois,nbsp;mais que tout ce que je pouvois lui dire, étoicnbsp;que l’on ne m’avoit rien dit ici touchant la Foi, qfienbsp;je n’éuftè appris dès mon enfancè.

D. Avés-vous appris en votre enfance que jg. fus-Ghrift eft mort pour tous les hommes ?

R Je ne me fouviens pas que cela fut dans moh Catechifme.

D. Depuis que vous êtes ici rien enfeigné la-deffus ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

R. Non.

D. Qu’enpenfés-vous?

tiem; nbsp;nbsp;nbsp;d’approfondirc

moins il me femWe qSp L d nbsp;nbsp;nbsp;quot;mq

«n- nbsp;nbsp;nbsp;^ “Oit croitc queN. S.

AA P U'quot; tout Ie monde; car je me fouviens de eux vets qui font dans des heures que j’avoisnbsp;* ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étant


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XI.

XI.

i6% nbsp;nbsp;nbsp;Interfö^atoh'ss des Religieujès de Pon-Royal des Champs ^ en 1661

de Erreur. N’avés-vous point de plaintes a fai- Interroga* re ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toire. •

R. Non, Monfieur, par Ia grace de Dieu, je fuis parfaitement contente. II me dit: mais celanbsp;eftétrange,quand je vais quelquefois voir des Re-ligieufes, Elles me tiennent des deux heures de fuitenbsp;a me faire des plaintes, 6c je ne trouve point cela ici ?

R. II eft vrai, Monfieur, que par la grace de Dieu, nous vivons dans une trés grande paix 6cnbsp;une grande union. Je crois que cela vient de ce

jnterroga-puis que je fuis id toire. Seigneur:

Tu nas pas dédaigné,pour fauver tout Ie monde, d’entrer daiis l'humble fein d’une vierge féconde.nbsp;II foürit un peu a cela, amp; me dit: voila qui eftnbsp;bien. Mais d’oü vient done qu’il y en a tant quinbsp;fe perdent Eternellement ?

R. Je vous avouë, Monfleur, que cela me met fou-vent en peine, amp; que d’ordinaire quand je fuis ala priere, amp; particulierement devant un Crucifix,^ cela

lnevimtaWit,amp;jed»iN.S

OU

étant au monde, amp;que j'ai gardées long-tempsde- Dieu foit loué de vous avoir garantie d’unefigran--r^.iio niio ,0 nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ a,en parlant a notre ^------ nioinfoc c,:

XHeme INTERROGATOIRE.

L,a Smr Jeanne de Ste. Colomhe {Leullier.) Uflitót que j’ai été proche de la Grille, devant

monDieii romriient fe peut-iï faire, après tout ce que chacune fait fon devoir fans fe mêlerdesautres. Qu°v?us a^éSoSus, que tant deperfqnnes II s’écria fur cela; Ah! que cela eft bien! Dieftnbsp;ftériffent miférabletnent ? Mais quand ces penfees-la en foit beni, ma Fille I faites-moi venir celle qui vousnbsp;me viennent, je les rejette, paree que je ne crois pas fuu.nbsp;quejedoive fonder les fecrets de Dieu. C’eft pour-quoi je me contente deprier pour les pécheurs. IInbsp;repliqua: cela eft fort bien, ma Fille. Qiiels livresnbsp;lifés-vous}

R. Préfentement c’eft les Morales de St. Baxile qui eft traduit depuispeu,amp; Ie plus fouventma Regie.

D. Quel emploi avés-vous}

R. Avant qu’on eut faitfortir les Novicesamp;les Poftulantes, j’avois foin de celles qui étoientnbsp;ici. Mais pour cette heure, il n’y a au Noviciatnbsp;que quelques Profeffes, une Novice 6c quelquesnbsp;Sceurs Converfes.

que je pufte être a genoux pour lui deman-étoient der fa Bérlédidion, il m’adit un grand bonjour, ma Fille, fi familierement que j’ai penfé s’il menbsp;connoiflbir. Je me fuis mife a genoux, 6c jeluinbsp;ai demandéfa Bénédiiftion. Après cela il m’a ditnbsp;de m’affeoir. Jel’aifupplicque je demeurafle a genoux , mais il ne 1’a point voulu, amp; il m’a dit:nbsp;combien y a-t-il que vous êtes Religieufe.

R. II y aura 7. ans Ie ao. d’Aoüt, Ie four de St. Bernard.

D. Pourquoi vous êtes-vous faite Religieufe? R. Pour fervir Dieu. II a ajouté; 6c pour vous

beaucoup la-deffus, fans pourtant paroitre atgne, mais feulement touchée de la douleur qu ellesnbsp;avoient euë 8c du danger oü Elles etoient dans Ienbsp;monde. II en parut auffi attendri, 6c enfuite il menbsp;dit; apprenés-vous aux Novices que N. S. eft mort

C’a éte une rude épreuve pour vous, de vous óter vos Novices.^ Pour réponfe, je m’étendis

pour tous les hommes, 6c pourquoi il y a des bons confacrer a lui.? J’ai répondu; Oui, mon Pere.

6c des méchants ^ nbsp;nbsp;nbsp;D. Eh bien! n’avés-vous point de peine? ne remar-

R. Comme je ne m’embaraflèpoint decescho- qués-vous rien a quoi il foit befoin de mettre or-fe3-la,je n’ai garde d’en émbarralTer les Novices, dre.? II s’étendit davantage, mais je ne me fou-Je tache au contraire a les tenir Ie plus que jepuis viens pas de tout. Je lui répondis: il n’y a rien dans ia fimplicité. II repliqua: cela eft fort bien. de tóutes ces chofes, mon Pere, je n’aipointauC-Mais ne leur dites-vous pas que quand on pêche fi de peine, amp; au contraire je fuis dans l’aófiondcnbsp;c’eft par fa faute? 6t ne Ie croyés-vous pas auffi ? graces de la miféricorde que Dieu m’a faite d’etrenbsp;R Oui Monfieur, amp; je Ie fents bien par ma Religieufe dans cette Maifon.

• nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----- •'lt;— — ------' nbsp;nbsp;nbsp;D. Quels livres lifés-vous?

propre expérience i je vous allure que quand je fais des fautes, je ne m’en prends qu’a moi-feu-le, amp; c’eft pourquoi je tache d’en faire penitence.

II dit: voila qui eft fort bien^ Dieu foit béni: car je crois que vous parlés lincerement.

R. Oui, Monfieur, comme devant Dieu. II ajouta;

. Je Ie crois ,j’en fuis aflUré, Dieu en foit béni, ma PiUe, detneurés toujours dans cette Foi-la, quoi-

R. La lettre de Jefus-Chrift al’Ame, faite par un Chartreux. II me dit;je fqaibien ce que c’eft,nbsp;il n’y a rien que de bon dans ce livre-la. On l’anbsp;mis en Franqois depuis peu. II fit une petite paufe,nbsp;6c puis il me dit: N. S. eft-il mort pour tous lesnbsp;hommes.?

R. Oüi, mon Pere.

•O. Eft-il mort pour les Diables ?

____________________ _____ , ^ nbsp;nbsp;nbsp;R. Jen’aipointappriscela,jevousfuppHe deme

ces°^e^°'^* dife, 6c apprenés bien cela aux Novi- Ie dire j au lieu de répondre il me dit; eh bien üa,

avoir nbsp;nbsp;nbsp;coeur de vous eft-il mort pour les méchants ?

de la'Maffe 'corrö4uf nbsp;nbsp;nbsp;Dieu tire les uns

»,«,fdon qu-il tol pli.'fcJil'USSbEMS

tous les hommes. nbsp;nbsp;nbsp;3 n

D. Mais pour les méchants qui vivent. dt-u mort pour ceux-la ?

rlhlp nbsp;nbsp;nbsp;Erreur: car cela eft hor- R. Mon Pere, je crois que N. S. eft mort pour

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XIII

-------*

des penitences trop rudes? nbsp;nbsp;nbsp;InterrogSquot;

R, L’on ne m’a jamais donné de penitence qui égalat mes fautes, amp; pour ce qui eft de la ctm-duite de la 'Maifon, j’en fuis trés fatisfaite amp; jenbsp;u’ai point de plaintes a faire que de moi-mlme. ^

Interrogatoires des 'Religieujès de Vort-Royal des Champs ^ en l66i nbsp;nbsp;nbsp;r/C

, nbsp;nbsp;nbsp;R. Te crois que N. 6'. eft morr pour tousles la conduite de la Maifon ? ne volk

toire.

Interroga.j^oj^j^-^gj ^ nbsp;nbsp;nbsp;''°quot;'’i™Pofe-t-onpoint

D. En êces-vous bien alTurée ?

R. Oui, mon Pere.

D. D’oü vienc done que Ton voit tant de mé-chants, amp; qu’il yen a tant qui font damnez?

XIVEME INTERROGATOIRE.

ha ^Sceur Frasifoife Louifi de Sainte Claire (Ie Camus de Romaiuville,)

A Prés m’avoir donné fa Bénédieftion, que je lui demandai, il me dit: ah! ma Soeur

R. Je n’ai point appriscela: Ton ne nous park pas de ces choles.

D. Mais qu’en penfés-vous ? dites-moi ce que vous en penfés ?

----j

v..,^. —quot; ¦! “—r nbsp;nbsp;nbsp;'”,'c o vés Ie nora d’une grande Sainte ! fqa-

iui pauuis nbsp;nbsp;nbsp;r’^Kiable Scajouta: di- que vonbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelle fit S. N.S.iorfque les Sar-

bien i 6c quelque chofe femb.atne, nbsp;nbsp;nbsp;emrer dans fa Maifon ? Je lui dis

. , , .„jp.nuifaue notreSeigneurelt nbsp;nbsp;nbsp;fcavois pas par coeur, mais que je

f'1 vi»'

gt;quot; void iïS'pS: nbsp;nbsp;nbsp;Sll 00»“?.'*-’‘‘iquot;

.fervir nbsp;nbsp;nbsp;desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moyensquenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dicu.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----------

R. Etantencore bien petite j’apprisun Catéchif-nre qui parloit de cela, amp; je me Ibuviens d’une demande prefque femblable a celle que vous menbsp;faites prélèntement. II fut bien-aife de ce que jenbsp;lui parlois de Catéchifme, amp; me dit: bon, cela eft

nous perfécuteroit: que nous 1’avions déja bien éte, mais que ce n étoit pas la fin. Je lui dis quenbsp;Sainte Ckire étoit bien devote au St. Sacrement •nbsp;a quoi il répondic, que cela m’obligoit d' ' ’nbsp;encore plus devote, 6c que je portois

fe fervir des moyensque

font les Sacremencs, TOrailon amp; les bonnes ceuvres.

II me dit: Cela eft fort bien, ma Fille, cela eft vrai.

y ëtre une Croix

uim y engageoit; puis il commenqa a m’interroger U. Communies-vous fouvent ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

tant de perlonnes emportées, quoi qu’il n’y ait rien de tout ce qu’on dit 6c que l’on croit: carnbsp;moi,je ne trouveriendu tout.

_ Je lui dis que je lui parlois avec fincérité. II répondir: je Ie vois bien, ma Fille. Jcluidemandai

C’eft que les hommes ne fe fervent point des moyens que Dieu leur a donnez comme vous vends dedi-re. C’eft leur libertinage. II ajouta encore autrenbsp;chofe fur ce fujet,dont jene me fouviens pas bien,nbsp;a quoi je lui dis que l’on ne nous parloit point icinbsp;de ces chofes-la. Ilrépondit: jelefqai bien, ma R. Les Dimanches, les Féte'j Seks Ie d' ¦nbsp;Fille, c’eft grandepitiéde voir cette Maifon per- amp; les jours qui nous font particuliers roramenbsp;fécutée comme Elie eft amp; avoir tant d’Ennemis, notre Baptême, notre ProfelEon amp;c; ’

D. Allés-vous tous les jours a l’alTiftance?

R. Oui, Monfieur, une demie heure tous les jours, 6c quand nous veillonsIa nuit, nousyfom-mes deux heures.

D. Quelies prieres faites-vous durant ces deux

ft Bénediétion qu’il me donna en diftnt: je prie heures.?

T^ian nbsp;nbsp;nbsp;. S?t-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ü ^

R. Nous prions pour l’Eglife, pour notre St, Pere Ie Pape, pour Mgr. noire Archevêque^ pour Icnbsp;Clergé, pourle Roi amp; fon Erat, nous gemillbnsnbsp;de nos fautes, nous prions pour la converfion desnbsp;pecheurs, pour nos bienfaideurs 6c pour tousnbsp;ceux qui fe recotnmandent aux prieres denbsp;Maifon.

la

Y3

Dieu qu’il vous béniflè, qu’ii vous Ibutienne;amp; chofes lemblables.

XIIIEME INTERROGATOIRE.

Il me dit nbsp;nbsp;nbsp;quHl

QQ Qüè nbsp;nbsp;nbsp;dlllOtlS»

*** D. pourquoi y a-t-il des bons amp; des méchants?

R. Je crois que c’eft quelesméchansn’écoutent pas Dieu.

Vous aves raifon, ma Fille, s’ils 1’écoutoient, ils fe fauveroient comme les bons; car N. S. eft

mort pour tout le monde, 6c la grace ne manque a perfonne.

D. Quels livres Itfes-vous?

R. Je Us a prefenc 1’EvangiIe, notre Regie,' 1’Irnitation de Jefus-Chrift.

D. Avant que de venir ici, avics-vousentendu .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dire

La Saur Denife de Sainte Anrte {de Cojfard Deflan.)

De mande. Jefus-Chrift eft-il mort pour tout Ie monde ?

E.. Oui, Monfieur.

D. Eft-il mort pour vous en particulier?

R. Je Ie crois, Monfieur.

D. Etes-vous bien fix mots fans Communier ? Et routes les fois que vous vous confelTés, vousnbsp;donne-t-on l’abfolution?

R. L’on nemel’a jamais refufée,Monfieur, amp; pour la Sainte Communion, jelafais les Dimanches,nbsp;les Feces amp; les Jeudis.

D. Qci’eft -ce qu’Attrition 6c Contrition.?

R. On ne me l’a pas dit, Monfieur.

D. Ne vous plaignés-vous point, ma Fille, de

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170

(lire

XIV. dire que Ton accufoit cette Maifon d’héréfie ? Interroga* d’etre de la Dodrine des Jafénilies, amp; biend’au-oire, {J-J5 chofes dont on la Calomnioic ?

R. Oui, Monfieur.

D. Comment done eutes-vous la liardicfle d’y entrer}

R. Je la connoiflbis bien, amp; j’etois fort alTuree que toutea ces choles-la etoient faufles.

D. Et depuisque vous y êtes,n’avés-voUspoint trouvé qu’il y eut de 1’Héréfie.'’

étant aux Urfuiines. nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XV.

D. Combien y a-t-ilde Dieux ? nbsp;nbsp;nbsp;Interroga-

R. Iln’y en aqu’un en trois perfonnes. nbsp;nbsp;nbsp;toire.

D. La quelle des trois perfonnes eft la plus gran-de amp; la plus puiffanre ? la quelle eft-ce de ces trois perfonnes qui s’eft fait Homme. Et qu’eft-ce anbsp;dire fe faire Homme.

Je le fatisfis fur routes ces queftions amp; autres femblables.

D. Pourquoiy a-t-il des bons amp; desméchants?

Intemgatoires des ReligieufesVde Fort-Royal en 1661.

R. Non, Monfieur, j’y ai trouvé encore plus R. Jc ne le fqai pas, Monfieur,amp; je ne défire de bien amp; de charite que je ne croyois, quoique point de penetrer ces ehofes.nbsp;je fufife bicn perfuadée qu’il y en avoir beaucoup. D.^ dites-moi ce que vous peiafés, amp; fi vousnbsp;D Etes-vous contente ? n’avcs-vous point de croyes que Jefus-Chrift foit mort pour tout lenbsp;plaintes a faire des Meres, des OfScieres amp; des monde^?

Sceurs qui entreprenent quelque fois trop.?

R. Je fuis fort contente, Monfieur, amp; je n’ai point de plaintes a faire, que de moi-mêmei nousnbsp;lommes trop heureufes d’avoir les Meres que nousnbsp;avons, amp; j'ai plus de joie en un jour, que jen’ennbsp;ai eu route ma vie dans le monde.

Dieu vous y maindenne, maFille,voici encore une autre demande: n’aves-vous point de haine

R. Oui, Monfieur.

D. D’ou-vient que Jefus-Chrift , étant mort pour tout le monde, il y en a tant qui font dam-nés I Eft-ce par leur faute, ou bien ii e'eft qu’ilsnbsp;n’ont pas la grace ?

zele qu’ils le font amp; pour vous oter de l’Héréfie, il feroit bien facheux ti Ton n’y mettoit ordre. Ilnbsp;faut prier pour eux ?

R. Nous neleshaiflbns pokitjl’on ne nous or-(lonne qqe de prier pour eux,amp; nouslefaifons de route notre coeur.

C’eft affez, demeures en paix.

D. Dieu donne-t-ii fa grace a ceux qui ne la lui demandent point}

R. Je ne fqai point tout cela, amp; ne défire point de le fqavoir. Je ne défire que de m’acquitter dcnbsp;ce que j’ai promis a Dieu.

D. Eft-ce offènfcr Dieu que de s’abftenir dc pecher par la crainte de I’Enfer ^

R. Non, Monfieur.

Il medit: vOus aves fort bien répondu amp; ajou-ta; qu’eft-ce done que 1’on veut dire? témoignant par-la que (fétoit fans fujet que Ton nous accufoitnbsp;d’Héréfie. Il me demanda li je n’avois point denbsp;plaintes quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a

R. Je lui dis encore que je ne fgavois point la raifon de cela, mais m’ayant fort preffée de répon-dre, je lui dis ceci: je penfc que Dieu donne fanbsp;peur ceux qui vous perfecutent? cela feroit bien grace a ceux qui la lui demandent, amp; que ceuxnbsp;facheux, leur ^intention eft bonne, e’eft par un bon qui fe perdent fe perdent par leur faute.

XVeme INTERROGATOIRE.

s a lui faire ou quelque peine dans I’elprir. Emande; Combien y a-t-il de temps que vous 'A quoi je répondis que i’on avoir bien plus de

La Sceur Marguerite deSainteEuyhrofmel^deCtdl.)

etes ici,ma Fille.i*

R. Il.y a huit ans, Monfieur.

D. Comment vous êtes-vous pu refoudre d’y

fujet de fe plaindre de moi, que non pas moi des autres, amp; que jamais je n’avois été fi contente quenbsp;depuis que je fuis dans la Maifon. Sur quoi il ditnbsp;entrer, puis que 1’on en difoit dès-lors les mêmes que je ne la ferois pas toujours comme a prefent,nbsp;ehofes que 1’on en dit aujourd-hui ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paree qiie iiiaintenant la perfecution n’étoif qu’au

R. Je fus bien informée du contraire par des dehors, mais qu’elle viendrok auffi au dedans, perfonnes éclairées amp; qui en fqavoient bien la _nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

verite.


D. Quand vous futes entrée, ne vous don-na-t-on point quelques Cahiers oupapiers contenant ce que 1’on. doit croire.?

R. Non, Monfieur.

XVIEME INTERROGATOIRE.

La Sosiif Jeanne deSte, 'Domitilh {ferjonne.)

Il me le demanda encore plufieurs fois, a quoi TNEmande. Ma Ffile, quel deffein avés-vous eu dis toujours non,amp; j’ajoutai qu’en ce qui con- en vous faifant Religieufe?

dans la Maifon. eftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;appris.? car il

Ap u Eni ? nbsp;nbsp;nbsp;fondee dans les pnncipes

^rnmt la Foi, je n’avois point requ d’autres in- R. J’ai eu deffein de me donner route a Dieu,6c ruamp;ons que celles qu’on m’avoit donnees avant de n’avoir plus aucune part au monde.

D- Quel age avés-vous, ma Fille.^

R. 19. ans amp; démi, Monfieur.

D. Etes-vous de Paris ? nbsp;nbsp;nbsp;as

R. Non, Monfieur, je fuis née a Angers, öc eur I’Archeveque, depuis 1’age de 2. ans amp; demij’aiprefque toujours

eté

delaFoi?

R. J’ai appris celui de Monfi,

-ocr page 223-

l^terrogatoirss das 'RaTigieups de XVf.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Enfuite de ceiail fit une grande paufe,

Interroga- fiurint laauelle i’eus Ie temps demerecommander

mieres Vêpres. Puisilcommencga a mmterroger en cette forte.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

D. Combien y a-t-il que vous etes Religieufe ?

R. II y a prés de 6. ans, Monlieur, amp; 8. que j’ai Ie bonheur d’etre dans la Maifon.

D. Vous fgaviés done tout ce qu’oti difoit de ce Monaftere, avant que d’y entrer?

R. Oui, Monfieur.

D. Comment done y êtes-vous venuë ?

R. C’eft que Dieu me fit k grace de n’en tien croire, en quoi je n’ai pas été trompee.

D. Pourquoi ne Ie crutes-vous point?

R. Paree que les perfonnes vertueufes amp; défin-téreüëes en parloient toutautrement, outre que de moi-même j’étois fort portée a en avoir bonnenbsp;opinion, amp; comme je défirois beaucoup une Religion qui fut enderement leparée du cornrnercenbsp;du monde, öc ou Ton ne penlatqu’afervirDieu, jenbsp;crus que je ne pouvois mieux choiiir que Porl-Royal.

II me dit: vous avés raifon, ma Fille, amp; en ef-fet ce ne font que des Calomnies.

D. Quand vous futes entrée,commenttrouva.-tes-vous les chofes ?

•R. Beaucoup mieux que je ne m’étoisattenduë, ^juoique je me les fuflè repréfentées dans unenbsp;grande perfedion.

D. Avés-vous trouvé que l’on adminiftredci , k Sacrement de pénitence comme vous l’avés vunbsp;adminiftrer autre part ?

R. Jefus, Monfieur! fans aucune différence, il n’y a point Céans de fingukrité.

D, En quelle obéïflance êtes-vous?

R. Depuis que l’on a fait fbrtir les Enfants, les-queis je fitrvois, je n’en ai point de particuliere. Je fuis a notre Celluie ou je travaille a ce qu’onnbsp;m’ordonne. Sur cela il me dit: II y a eu de peti-tes Filies d’ici aux UrCalines que Ton a bien iqter-rogées, amp; l’on a trouvé qu’elles étoient imbuesnbsp;de mauvaife Dodrine. II fautpourtant bien qu’elles l’aient apprife ici.

R. Je vous aflure, Monfieur, qu’elles ne peu-vent pas avoir appris Céans une mauvaife Dodrine, puifque,par la grace de Dieu,il n’y cn eut jamais^nbsp;,amp; bien que je ne fuflè pas leur iVlartrefle, maisnbsp;leulement pour les lervir, je puis répondre avecnbsp;•flflurance qu’on ne leur a rien appris qui ne fut biennbsp;¦Catholique. Mais je ne m’étonne pas, Monfieur,nbsp;qu’on ait mal interprété. ce qu’eiles ont pu dire,nbsp;puifque l’on cft fi fort prévénu. que nous fomraesnbsp;Hérétiques. II me répondit: peut-être bien qu’onnbsp;a marrapportéce qu’elles ont répondu^ mais néan-moins je vous dirai ce que Ton m’a dicdesrépon-fes de ces Enfants. On leur a demandé pourquoinbsp;Jefus-Chrift eft mort, Elles répondirentqu’ilétoknbsp;mort pour les Elus. Et vous qu’en croyés-vous ?nbsp;répondés-moi.

Port-'Royal des Champs, en

R. je crois que Jefus-Chrift eilmortpourtous XVI.

les hommes. nbsp;nbsp;nbsp;Jnterroga*

o. Ne vous a-t-on jamais dit Ie contraire ?amp;netoke.

Ik-t-on point auffi enfeigné a ces petites Fiiles?

R. Non, Monlieur , amp; je ne fqaurois croire que ces Enfants aientdit unechofe dont Elles n’ontnbsp;jamais entendu parler dans cette Maifon.

D. Or qa, ma Fille, ce n’eft pas la tout, otj leur a demandé ce qu’elies adoroient a k Ste. Hoftie,

Elles ont répondu qu’elles adoroient Jefus-Chrift a la droite de fon Pere amp; élévéenl’air au jour dunbsp;jugement. Et vous, qu’adorés vous? il fautquenbsp;vous me difiés votre Créance.

R. J’y adore Jefus-Chrift préfent dans la Sainte Hoftie en fon humanité amp; fa Divinité. 11 dit:nbsp;voila qui eft bien , ma Fille.

Mais dices-moi, faifoi^t-on la recreation a vos petites Filies? catonleleura demandé, amp; Ellesoncnbsp;répondu: Heks! ia técréation,nousflenousamufions

pas a cela! nous nefaifons que pleurer nos péché*.

Je ne pus m’empêcher de foürire un peu a ces paroles, amp; foi mème rioit en les difant. Je luinbsp;fis cette réponfe;

Cette derniere réponfe, Monfieur, eft auffi peu. des Enfants que les précédentes. Si vous les aviésnbsp;interrogees vous-meme, vous reconnoitriés quenbsp;teut ce qu on vous a dit d’elles, eft fort éloignénbsp;de k vente. Et pour ce qui eft, Monfieur, denbsp;leur recreation, elles en faifoient tous les joursnbsp;deux heures fort guaiement, amp; ont toujours éténbsp;fort contentes d’etre dans cette Maifon, ce qui anbsp;bien paru par k douleur qu’elles ont euë de housnbsp;quitter.

D. Sur quel Catéchifme les inftruifoit-on ?

R. Sur Ie Chatéchifme de Monfieur l’Arche-vêque. II dit; eek eft fort bien. Mais ne les a-t-on point inftruites fur celui de Monlieur denbsp;¦Sc. Cyran.? je dis que non , paree qu’en effèt onnbsp;-ne Ie'leur expliquoic pas, amp; que depuis fort long-temps ön inftruifoit les petites fur celui, de l’arche-vêché, dont il y en avoir plus de vingt dans lanbsp;Chambre. II demeura fort facisfait, me difant: c’eftnbsp;bien fait, il ne fautpoint, en ce temps-ci particu-lierement,leur faire lire ce Catéchifme-la: car voyés-vpus, ily a des cholës fi fubtiles, qu’elles peuvencnbsp;faire tomber dans l’Erreur. Jen’okirien repliquej-a cela,paree qu’on nous avoit recommandéde nenbsp;parler que Ie moins qu’il fepourroit. II continuanbsp;a m’interroger.

D. Croyés-vous au Pape ?

Chef de.

il feut fe foumettre fansrepiiqu?. quot; r' Je°foen fcainbsp;nbsp;nbsp;nbsp;méchants?

qudque'diSP”®’'™'”' “

-ocr page 224-

IftUmgatoires des Religieufes de Fort-Royal des Champs ^ en 1661^

R. Je penfe qu’il y en a quinedemandent point a rfempêcher de rire de ce mot(d’Entrónifêr.)

172


xvir.

Interroga*

toire.

xvr.

3 Dien la grace de faire Ie bien, amp; qui fe laiflènt ernporter h leur mauvaifes inclinations. II rnenbsp;dit: oui, tnais s’ils demandoient a Dieu fa grace,nbsp;croyés-vous qu’il la leur donneroit ?

R. Oui, Monfieur. II repliqua; il Ie faut croire auffi, ma Fille, oui, notrè Seigneur donne fanbsp;grace a tous amp;C ne la refufe a perfonne.

D. Quand vous vous confeffés, croyés-vous qu’il faille avoir 1’Attrition ou la Contrition ?

R. Je n’entends rien a diftinguer ceschofes, amp; 1’on ne nous en parle point. Mais je vous dirainbsp;bien, Monfieur, cequejefais. Quand je vas anbsp;confeffe, je demande pardon a Dieu de tout mqnnbsp;cceur, amp; Ie fupplie trés humblement de me fairsnbsp;la grace de me corriger des defauts que jenbsp;reconnois en moi. Je n’en fqai point dav^tage.nbsp;II me répondit: cela efl: bien, ma Fille. Qqellenbsp;grace que vous ayés été prefervée del’herelie. carnbsp;voyés-vous, ma Fille, celle de ce temps eft finbsp;fubtile amp; fi délicate, que cela fe glifle fans qu’onnbsp;y premie garde. O bien Dieu eq foit béni! Jenbsp;vous recommande Ie filence fur toutes les chofesnbsp;paflées. Oui, il ne faut plus entendre parler denbsp;toutes ces queftions qui ont été agitées, puisquenbsp;l’Eglife en a décidé, il en faut demeurer-la. Jenbsp;lui répondis la-deflus: je vous aflUre, Monfieur,nbsp;qu’il nous fera bien facile de nous taire fur desnbsp;matieres dont nous n’avons jamais été inftruites,nbsp;amp; aux quelles nous n’entendons rien de tout. Ilnbsp;repliqua: tant mieux, ma Fille, en voilé aflèz.nbsp;Dites-moi feulement fi vous n’avés point de plain-tes a nous faire; êtes-vous bien contente ?

R. Je fuis, graces ^ Dieu , trés contente, amp; loin de faire des plaintes, je rends graces a Dieunbsp;fans ceflè de m’avoir mife en cette Maifon, oü jenbsp;n’ai que des fujets de Ie louer amp; de Ie bénir.

II conclud en me difanc: O bien ma Fille per-févérés dans la Foi oü je vous trouve! Je prie Ie Seigneur qu’il vous bénilTe.

D. Quel age avés-vous ?

R. 26. ans, Monfieur.

D. Et combien de Profeffion?

R. Cinq ans, Monfieur.

p. N’avés-vous pas ouï-dire que la Maifon de Céans étqit Janfenifte?

R. Oui, Monfieur, mais je ne fqavois qu’afi ce que c etoit que Janfenifte.

D. Ne vous a-t-on jamais dit que notre Seigneur n’étoit mort que pour les Elus gt;

R. L’on ne m’en ajamais.parlé, Monfieur.

D. Pourquoi y a-t-ildes bóns amp; desmcchants?

R. L’on ne me l’a point appris.

D. Mais encore, dites-moi votre penfée la-defliis?

R. N’eft-ce point leur faute ? il me dit: oui, vous dites bien: car Dieu donne fa grace a tout Ienbsp;monde.

D. Quels Livres lifés-vous ?

R. Je lui disquej’avoisleChemin de perfection de Ste. Therèfe. II me dit: C’eft un bon Livre.nbsp;II eft bon que toutes les Religieufes fe remplifièntnbsp;l’elprit des Oeuvres de Ste. Therèfe. C’eft unenbsp;grande Sainte.

D. N’avés-vous point quelques plaintes a faire de quelques unes de vos Soeurs qui vous traitent mal ?

R. Non, Monfieur, je n’en ai a faire que de moi-même, 6c je puis vous afliirer qu’elles menbsp;donnent toutes des exemples de vertus plutót quenbsp;des fujets de plaintes.

II me dit: Dieu vous béniflTe, ma Fille, faites-moi venir la Soeur Genevieve de Ste. Magdcleine (de la Haye.)

XVIIIEme INTERROGATOIRE.

La Swur Genevieve de Sainte Magdeleine (de la Haye.)

T^Emande. Jefus-Chrift eft-il mort pour tout Ie monde ?

XVIIEME INTERROGATOIRE.

La Sseur Suzanne de Sainte Julienne (O fier.) {ö« Otter.)

En Entrant au Parloirje me mis agenoux,amp; lui demandai fa Bénédiéiion. II me dit: Dieunbsp;vous béniflè, ma Fille.

D. Comment vousappellés-vous, ma Fille?

R. Soeur Suzanne de Sainte Julienne, Mr. C’eft un nom de Bénédidion: car il y avoitnbsp;autrefois ici une bonne Religieufe qui fe nom-luoit Suzanne comme vous, que je vins querirnbsp;pour la mener a Maubuiflbn oü je l’introduifis

R. Oui, Monfieur.

D. Eft-il mort pour les damnés ?

. ,R. Jefus, Monfieur! ce que vous me dites me fait peur a entendre, n’ayant jamais oui-dire tellenbsp;chole, ni 1’enfeigner.

D. Je ne vous dis pas qu’on vousl’ait enlèigné^ mais dites-moi votre penfée ?

R. C’eft toujours par notre faute que nous of-fenfons Dieu, amp; quand cela m’arrive,je n’acculè que moi-même i 6c je vas a fa miféricorde, luinbsp;demandant pardon.

D. Que driés-vous done d’une Dame qui en fe confeflant de fes fautes,diroit: je m’accufe de telle

r .cc-T' a MauDuillon OU je nntroduilis chofe, mais c’eft que la grace m’amanqué,amp;ain-

dans pn r^one d’Abbeflè. Oui, ce fut moi-mê- fi je ne pouvois pas ne pas pecher.^* nie qui lentronifw dans fon Tróned’AbbelIè, 6c R. O bon Dieu! de quel pays étranger peutnbsp;depuis, Monfieur de Longuevilley a mis une de fes être venuë cette perfonne? voila une maniere denbsp;Filles, a quoi je repondisiöc j’eus bien delapeine confeffion inouïe.

Non,

-ocr page 225-

Port-Royal des Champs, en 16(11.

iKterrogatoires des 'Religieufes de Non, ma S(Xur,eIle n’eft point d’un pays ecran-Interroga-2er elie eft de Paris amp; c’eft dans Paris que cela

s’eftfair. nbsp;nbsp;nbsp;,

p. Combien y a-t-il que vous etes Profeue, tna Soeur ?

R. Cinq ans a la Nativitc de notre Seigneur.

R. Et quel age avés-vous?

R. Tout proche de quarante ans, MonGeur.

D. Vousaves done bien entenda parler desque-ftionsdu Temps, amp; fgu ce quien eft.^

R. Oui, MonGeur, j’étois prévénue des Ca-loinnies que Ton fait de cette Maifon.

D. Etcotntnentavcs-vousoféy veniraprèscela? R. C’eft que j’en entendois dire beaucoup denbsp;bien par des perfonnes de Créance, Sc de plusnbsp;j’entrai dans la Maifon lorfque la Reine d’Angl^nbsp;terre y entra, ou je vis toures les Religieufesnbsp;parlai a piuGeurs qui m’ediGerent beaucoup par la

vertu qui paroiiToic dans routes, amp; je jugeai auiüto

que tout ce qu’on en difoit étoit trés raux. u lors je ne penfois nullement a me faire ƒ 3nbsp;ayant ére encore pres de deux ans dans Ie monde.nbsp;D. Etes-vous de Paris.? ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

R. Non, Monfieur, je fuis de Normandie ou je pouvois trouver des Maifons Religieufes, maisnbsp;je vis que Dieu me vouioir ici, ou j’ai demeurénbsp;prés de 18. mois devant que de prendre l’habit j amp;nbsp;li Ie venin caché qu’on dit y être n’étoit pas unnbsp;grand menfonge, je l’aurois découvertj mais biennbsp;au contraire, plus j’ai été de temps,plusj’airecon-nu de vertu, de fincérité amp; de droiture lèlon lanbsp;Foi CathoGque. Après ces alTurances j’ai cru nenbsp;pouvoir trouver mieux pour faire mon falut. IInbsp;me dit; il eft vrai, ma Soeur,qu’après cela vous

ne pouvés être trompee.

D. Les Conftitutions Ibnt-Elles bien obfervées? R. Oui, Monfieur, fort exaéiement amp; Gmple-

ment.

D. Et Ia Mere, fait-Elle ion devoir ?

R. Tout a fait bien, MonGeur, Elle nous en-ièigne plus par fes aótions que par fes paroles. II me die: allés, ma Soeur, que les deux grandesnbsp;Saintes dont vous portés Ie nom, vous obtiennentnbsp;les bénédidions de Dieu. J’ofFrirai demain Ie St.nbsp;SacriGce de la Meffe pour route vorre Commu-nauté.

XIX»M* INTERROGATOIRE.

Z^a Seeur Marguerite de Sainte Irenée (Hucville.)

DEmande. Ma Fille,Combien ya-t-il que vous êtes Céans?

R. IIy a 2' ans, MonGeur.

D. Quel age avés-vous?

R. ay. ans.

D. Comment ctes-vous venuë ici, entendant

Je vous exhortesl

fur tout les bruits qui couroient de Ia Mcir 3 ’ ' vttr

R. J’ai cru qu’il falloitqu’ellesfuffentdp^'^' r

FilleSjpuisqu’elles étoient perfécutées. nbsp;nbsp;nbsp;bonnes Interroga-

D. pites-moi,de quelleParoiffe étiés-vous? A qui alliés'vous a ConfeiTe ? Votre Confefl^ur n’'nbsp;toit-il point foupqonné? amp; vous, de quelnbsp;étiés-vous.

R. Une Fille ne prend point de parti. Et pour mon Confeireur,je regardois en lui Jefus-Chrift^nbsp;fans difcerner autre choiè.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Vous menés une vie bien auftere amp; mortiGée ce ièroit un grand ^ malheur que vos Confeflèursnbsp;étant foupqonnés d’hereüe, vous Gffent perdre Ienbsp;fruit de cant de tra vauxMN eft levé, amp; a dit: desgensnbsp;qui difent que Jefus-^nft neft mort que pournbsp;un certain nombredeFranqois, un certain nombrenbsp;d’Efpagnols, un certain nombre de Romains amp;cinbsp;R. Je n’ai jamais om parlerdecelanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

amp; „os-^Confenéurs ne nous ont rien ÈnS?quot;’ robfemtion denotre^Regle^ la charité, Phumi!nbsp;hce amp; ce qm eft neceffaire pout être bonne Relinbsp;gieule.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“

D Ne ferés-vous point étonnée G je vous de-

mande raifon de votre Foi.? nbsp;nbsp;nbsp;^

R. Je Giis Fille de l’EsUfe ;« „ • qu’elle croit.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ •'quot; fout ce

Jefus-Chrift eft-il mort pour tous les hommes r nbsp;nbsp;nbsp;'

R. Oui, MonGeur.

D. D'oii vient done qu’il y a des bons amp; dea mechants ?

F- Je ne igai, mais je crois que quand ie faia des Rutes, c eft que je n ai pas coopéré aux graces

D. C’eft bien dit, ma Fille. Mais que dirés vous fi I’on vous apporte un papier a figner donenbsp;je vais vous faire la leéture?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gner,donc

R. Une Gmplc Religieufe ne fait que ce que fa Supérieure lui ordonne.

b. Ne croyés-vous pas au Pape, amp; necroyés-vous pas bien condamné tour ce qu’il a condamné R. Oui, MonGeur.

D. Quels livres lifés-vous ?

R. Les Epitres de St. Bernard, Ste. Therèlêj Monfieur de Geneve, Grenade amp;c.

II m’a dit; ce font de bons livres.

D. Ny a-t-il rien a reformer dans Ia Maifon ?

Les Statues font-ils bien gardés?

R. Oui, MonGeur.

D. N’avés-vous point de peine d’efprit ?

R. Non,^ MonGeur. nbsp;nbsp;nbsp;‘

D. N’avés-vous point de nlaim-po gt;. c • néral ou en particulier^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S®*

R. Non, MonGeur, ie ne Gcation dans mes Soeurs Te ne r H'^^cque del’édi-tes que de moi-tnêmenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pkin-

Allés, ma Füle.c’eftafléx.

Ia perfeverance.

XX,

-ocr page 226-

174 nbsp;nbsp;nbsp;InSerrogatoires des Religieufes de Port-B.oyaï en i^^I.

________________ 5 nbsp;nbsp;nbsp;P*® Auteur du tnal. ^ XX.

D. MaFille,prenés gardeavous, vous avés du Interrog» ^ XX^ME INTERROGATOIRE.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;temps poury penfer; vousêtes un peu Janfenifte. toire-

Songés y bien, vous avés de rattache Sc de la La Seeur Jacqueline de Sainte Catherine {d'Oxin.) créance aux perfonnes qui vous ont enfeignée.

II faudra bien que vous figniés ce que 1’on vous apportera bien tót?

XX.

ïiterroga'

toire.


R. J’obéïrai aux perfonnes a qui je dois tout. II me dit; vous n’aviés garde de trouver a redirenbsp;tout ce qu’on vous a dic,fi vous étiés déja prévé-nuë des mêmes fentimencs avant que d’y entrer ?nbsp;penies a vous.

R. J’ai reconnu dans beaucoup de rencontres que Dieu vouloit que je fulTe dans cette Maifon,nbsp;ce qui me donne bien des fujets de lui rendre denbsp;continuelles adions de graces.

II me dit encore -. je vous prêcberai demain

^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Y etes?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;... -------- ------------r.......- ---------

R. Je n’en ai rien oui-dire du tout, 6c je n’ai qui eft la Fête de ce grand Apótre, Saint Pierre jamais été plus en repos fur routes ces chofes-la, Chef de 1’Eglife. Je ferai voir fon zele6c faFoi,nbsp;que depuis que je fuis ici.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;je vous prie d’y faire attention, cela vous pourra

D. Croyes-vous au Papc.? Sgavés-vous les cinq beaucoup fervir a vous éclaircir des doutes que Propofitions qu’il a condamnées ? CroyéS-vous que vous pourrie's avoir fur la Dodrine qu’on vous anbsp;Jefus-Chrift foit mort pour tout Ie monde ? enfeignée. Vous avés grand befoin de fgavoirnbsp;R. Oiii, Monlleur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;combien routes ces chofes font dangereufes ?

D. Croyés'vous qu’il foit mort pour chaque R. Je n’ai, Dieu merci, aucune peine d’efprit

' ' de ce que l’on nous a enfeigné.

II acheva en me difant: je ferai encore demain ici, je ne verrai plus perfonne aujourd-hui, il eft tropnbsp;tard. Adieu , peafés a vous. On peut remediernbsp;a tout,quandon eft bien foumife.

eroire.

1L me demanda d’abordmon %e, mon pays,le temps de maProfeffionjpuis ü m’intcrrogea dunbsp;refte en cette forte:

D. Qui vous a donné la connoilïance de cette Maifon, puifque vous n’êtes pas de Paris ?

R. J’en ai oui fbuvent parler a des perfonnes qui la connoidöient: car je demeurois a Paris.

D. Vous aviés affeT. d’age 6c de connoiflance de tout ce qui fe difoit de la Dodlrine amp; de lanbsp;conduite de la Maifon, ne vous en a-t-011 pointnbsp;parlé depuis que vous

D T__

amccn particulier, 6c même pour touslesdamnés?

R. Je ne puis pas vous répondre a cela; car je n’en fgai rien.

D. Mais fi vouscroyés qu’il foit mort pour tout Je monde, commentfentendés-vousPcroyés-vousnbsp;que ce foit pour des perfonnes de tous les pays, denbsp;toutes les Narions ? vous êres obligee de répondre,nbsp;quand on vous interroge fur votre Créance ?

R. Jc ne croyois pas que Ton fut obligé de fgavoir 6c de croire toutes ces chofes, particulie-rement des Filles, puifque les plus fgavants y fontnbsp;bien empêchés. J’ai, par la grace de Dieu,oubliénbsp;ce que j’en fgavois, depuis que je fuis ici.

D. Ma Soeur, dites , oui ou non. Vous me répondés en unfens équivoque: je ne fuis pasvenunbsp;ici pour vous furprcndre, mais bien pour vousnbsp;détrompcr des Erreurs ou vous pourriés être, 6cnbsp;que vous avés reguës de la conduite des perfonnesnbsp;qui fonr fufpeaes. C’eft pour ce fujet que leRoinbsp;vous les a otées. Je vois bien que vous avés denbsp;la tache.?

R. L’on ne m’a jamais rien appris qui foit contraire a la Foi, 6c a la foumiflion que je dois 6c veux rendre a 1’Eglife, puifque j’en fuis Fille. II menbsp;femble que je vous ai répondu fincérement, peut-êcre que je n’ai pas bien compris ce que vous m’a-vés dit; ü vous voulés prendre la peine derecom-

^encer, je croirai ce que vous m’en dirés, s’il Ie faur •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Ilrecommenca bien bonnement tout ce qu’il m’avoit dk, Sc ajouta; croyés-vous les Commandenbsp;fiients deDieuicnpotïibiesi amp; quand vousy man-Gués croyés-vous que cela viennede vous 6c nonnbsp;f- la’part de Flieu ?

XXIEME INTERROGATOIRE.

La Sseur Catherine Lulalie ( Vallart.)

rVEmande. Quel ageavés-vous, m^Fille?

^ R, Prés de vingt-cinq ans, Monfieur.

D. Combien y a-t-il que vous êtes Céans?

R. 11 y a trois ans, Monfieur.

D. Quelle eft votre Foi fur la mort de Telus-Chrift ?

R. Je crois qu’il eft mort ^ la Crotx pour les pécheurs.

D. Pourquoi done y a-t-il tantde méchants?

R. C’eft qu’ils ne fuivent pas la Loi de Dieu 6c fe laiffent aller au Libertinage. II me dit que Dieunbsp;leur donnoit des inlpirations 6c de bons mouvementsnbsp;de faire Ie bien, mais qu’ils réfiftoient a Ia grace.nbsp;A quoi je ne répondis rien.

D. Ne défirés-vous pas que tout Ie monde foit lauvé? 6c s’il falloit donner votre vie pour la con-verfion des pécheurs, ne Ie voudriés-vous pas bien ?

R. Ce feroit de tout mon coeur, fi cela fe pouvoir.

D. Pourquoi avés-vous eboifi cette Maifonplu-tót qu’une autre, puis qu’on la foupgonnoit tant d’héréfie dès ce teraps-la 1 n’en fgaviés vous rien ?

R. La grande régularité de cette Maifon, gj 1’amour du filence m’y ont attirée, amp; depuis qugnbsp;j’y fuis,jc n’y ai rien tfouvé que de bon.


-ocr page 227-

I.

. ].. Ie Catéchilme ae nbsp;nbsp;nbsp;------- , nbsp;nbsp;nbsp;j ai oien i--------

gt;ü enfeigneuneDoari- Jamais en ma vie je nai om telle chofe. Je vous Interroj*^

Interroga. de St. Cyran ? Lƒ» ? touiours vieille. J e lui promets, mon Pere, que dgpuis, j ai toujou .....

ne nouvelle, ^,,, Hans Ic monde, amp; que a l’infirmenei Je crois que ceft ce qui m

XXI.

riMo'n.' '^°“iours écc loire» que c eft ce qui tn’a fait

toire.

même MSecin. Enfin, mon Pere, cettunech^ rité fi générale que je ne fcaurois pas vous ledire;nbsp;car iufqu’a la plus pauvre de la Maifon, on a au-tant de cbarité pour elle.', que pour celles quinbsp;avoient Ie plus de bien dans Ie monde , amp; jenbsp;remercie Dieu tous les jours, de la grace qu’il m’anbsp;faite de m’avou' mile dans une fi bonne amp; li Ste.

Maifon. nbsp;nbsp;nbsp;. n / • •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

D. Dires-vous votre Breviaire ?

R. Helas! ipon Pere, j'e fuis une pauvre Fiila qui ne foai ni lire ni ecrire, on a bien de la pcinenbsp;a m’apprendre mon Credo. Je vous afTure, monnbsp;Pere, que j’y rais ---------

au St. Pere ïe Pape amp; a la veritable Eglife ? R. Oui, Monlieur

is encore quelques fautes, tnais Ig fcai bien en Franqois. Mais pourtant, monnbsp;JU*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..... ' nbsp;nbsp;nbsp;. n' iHi/T-inna Fere je vous affure que je fuis Fillc de TEglife.

«•v 'misaffenoux. JedemandailaBen nbsp;nbsp;nbsp;d’ Que dkes-vous done pour votre Office?

'^iir Ie Doven, Urne la donna: puis nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difons des Paters comme

IV/IR 4. nbsp;nbsp;nbsp;jw.....^ ^

Ignace. II me die: C’eft un grand Saint.

D. Quel age avés-vous, ma Fille?

R. J’ai 53. ans.

D. Coinbien y a-t-il que vous êtesen Religion? R. Mon Pere, il y a 27. ans; mais je vousnbsp;promets qu’il me femHe qu’il n’y a pas feulement 2 7.

mois, tanr je fuis contente.

D. Ma Soeur, eh bien ! dites-nous quelque

chofe de vous ?

R. Mon Pere, je fuis fort prompte.

D. Du refte, que faites-vous?

R. Je tache a faire tout le bien que je peux

dans mon obéïflance,

D. Avec qui etes-vous.gt;

R. Avec une bonne Sceur ancienne, avec qui il y a bien long-temps que je fuis.

D. Que faites-vous, ma Seeur ?

R. Mon Pere, je ne fqaurois vous le dire: car je feis txiutes fortes de chofes,

D. Encore, quoi?

R. Mon Pere, je fais avec cette bonne Soeur avec qui je fuis, des Matelas, des Lanternes, lanbsp;teinture pour Iss voiles; nous avons foin desmeu-bles. Je fais tout ce qu’elle me fait faire.

D. N’avcs-vous rien a dire de la conduite de

la Maifqn?

Intenogatoire! des ReUamp;eufes de IPort-Roy^ des Champs, enx66i.

n nbsp;nbsp;nbsp;vous lu Ie Catéchifme de Monfeur R._ Helas! ncm, mon Pere, j’en ai bien pleuré.

JL/. AVCS-VOUS nbsp;nbsp;nbsp;^ .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-----l.irr»lt;5te mlt;» vf^» if* ntn nbsp;nbsp;nbsp;. r-

nouvelle, ^ nbsp;nbsp;nbsp;ju dans Ic monde, amp; que a linfirmenei Je crois

répondis que 1 , , ^ g^jftache n’y avok ja- malade.

Mqnfieur Ie C nbsp;nbsp;nbsp;Comment eft-ce qu on vous traite S. l’infir-

II m°e'^dit qu’ü ne Ie falloitpas lire,particuliere- merie? y a-t-il dc la difference entre les Sojursdu ment en ce temps, amp; répéta deux ou trois fois, Chceur amp; vous.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

particuliercment en ce temps, paree qu’il y a des R. Helas. mon je e ^ d^mêS^® chofes qui préparent a l’héréüe.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de vous Ie dire. ^ Onnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

D. Ne demeurés-vous pas attachée a St. Pierre? nous mangeons nbsp;nbsp;nbsp;SuSa-

p. Tl___T)___flr X u .riSvitoKV Fo-lifp? nbsp;nbsp;nbsp;meme Medecin. Enfin, mon lere, ceitunecha-

INTERROG AT O IR E S des Sceurs Converfes de la Maifon denbsp;Parisjdans 1’Afte dc la Vilite faite parnbsp;Mr. dc Contes Sc Mr. Bail, aunbsp;mois de Juillet Jöör.

IER interrogatoire.

Xa* S«ur Marie de St. Jgnace (Pougin.)

D. Ne dites-vous point

D. Aliés-vous a Marines?

R, Non, mon Pere.

D. Comment faitea-vous done gt;

R. Nous nous COUchnno ' 1 • les Sceurs du chcem ^

d”s/c“ ssr i:si

nous difons notre office amp; n,ii, np, '

1} Moox st^ uxncc, oc puis nous entendons

nous aliens a nos ouvrages.

D, .^ies-vous bien fouvent a ConfefTe ?

R Tous les 15, jours, amp; puis fi nous avons

quelque chole qui nous empeche, nous ie difons i

notre Mere.

D. Et Communiés'vous fbuvent ?

R. Oui, mon Pere, tous les Dimandies 1„ Feres,quandilyenauroittrois, nousCommoVnbsp;roubles trois, amp; bien fouvent les feSs rfquot;®nbsp;des Fetes dans I’Ordre ou none Opnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H y ,

roe fait auffi Communier ^‘^“Unions. Ot\

iviauLiDu i nbsp;nbsp;nbsp;oviciat J ProfS amp;c

R. Non, mon Pere, je fuis la plus heureufp nbsp;nbsp;nbsp;fa BénédiA;

la plus contente, je ne voudrois pas changer nbsp;nbsp;nbsp;P«és Dieu pour moi^ ^

condition pour tous les Royaumes du monde nbsp;nbsp;nbsp;^.Co®me je fortois Qe Z rZ'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• o

D. Ma Sceur, n’avés-vous jamais ouï parler de nbsp;nbsp;nbsp;ne

ce que Monfieur Bail vous die i’autre jour^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;1°'^ d’etre dans cette Makon

Z%

IT

-ocr page 228-

Intenogatoires des Sxurs Converfes de Port-Rojal, en i66i.


r-m.

• Interroga-, toire.

II.

ïnterroga-toire. ,

R. Oui, mon Pere.

D. Qu’en penfiés-vous ?

R. Jamais je n’avois entendu parler de telles bien obfervée .i* chofes depuis que je fuis au monde, j’en ai été fi R. Oui, Monfieur, car nos Meres, ont grandnbsp;furprife, que je n’en pouvois parler, quand j’en foin que cela foit.nbsp;fus revenue tant j’en étois faifie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D. Y a-t-il de la charitégt;

Communiés-vous fouvent? puis en même- R. Oui, Monfieur, particulierement a mefup-temps il dit a Monfieur Bail; Monfieur, n’avés vous porter, moi qui fuis la plus imparfaite. ^ rien a lui demander.^ il continua a me demander: D. Mr. Bail. Ne vous a-t-on point entretenuenbsp;J. C. eft-il more pour tout le monde ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la Dodrine dont je vous ai parlé au Chapitre ?

R. Oui, mon Pere. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ R. Non, Monfieur, j’étois fi furprife amp; ft

D.D’oii vient done qu’il y en atantde damnés? étonnée, que je ne pus m’empecher de pleurer., R. C’eft qu’ils n’ontpas correspondu auxgraces T’'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mo s

que N. S. leur a faites. Monfieur de Contes me dit; vous êtes bonne Catholique.

R. Oui, mon Pere, je fuis Catholique, mais pour bonne je n’ofe pas dire cela.

D. Mais nevoudriés-vouspas bien mourirpour cela ?

R. Oui, mon Pere, car j’efpérérois que Dieu, qui m’a donne la volonte, me donneroit la forcenbsp;pour executer.

Il dit a Monfieur Bail: renvoyons-la, en voila afi'ez pour eile j Monfieur Bail dit: il faut encorenbsp;lui demander a quelle obc'iftance elle eft ?

. Je fers une bonne Soeur ancienne, qui eft

me dit: alles en paix.

IIEME INTERROGATOIRE.

La Soeur Marie de la Croix -(Hervé.) Monfieur Ie Doyen.

DEmande. Commences par vousaccufer ?

R. Mon Pere,je m’accufe d’etre bien or-gueilleufe, peufi.lencieufeamp; pasalTez refpedtueufe envers les Steurs.

D. N’avés-vous point de plaintes ^ faire de la

Mere ou des Sceurs ? nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

R. Non monPere, au contraire je ne Igaurois

aflèz. rendre graces a Dieu de la miféricorde amp; de la charité qu’on a pour inoi, non feulement pournbsp;moi, mais autant pour la plus petite que pour lanbsp;plus grande, cela eft tout égal.

D. Ne vousentretient-on point de toutcedont on parle en ce Temps-ci}

R. Non, mon Pere, je ne (qea rien de tout cela que depuis Ie Sermon qu’on en a fait.

D. En a-t-on bien parlé dans Ia Maifon?

R. Beaucoup ce jour-la, on s’étendit fort la-deffus.

D. N’en parle-t-on plus}

R. Non, Monfieur.

D. Y étiés-vous.^

IIIEMË INTERROGATOIRE.

La Soeur Scolaflique de 'Sainte Barhe (Gonin.)

DEmande. Combien y a-t-il que Yous êtes en Religion ?

R. II y a prés de 21. an.

D. Quel age avés-vous ?

R. Prés de 40. ans.

D. En quelle obéiflance êtes-vous?

R. Mon Pere, j’ai foin des bêtes de la Maifon, de la cave amp; de dofiner ce qu’il faut pour lesnbsp;cuifines.

D. N’êtes-vous point trop furchargée ?

R. Non, Mr. car on nous donneune aide.

D. Mr. Bail m’a dit:n’y a-t-il point trop de travail ?

R. Non, Mr. ce font _des petites obéïflances qui fe peuvent mettre enfemble.

Mr. Le Doyen: N’avés-vous pointdeplaintes a faire de la Maifon ?

R. Non, Monfieur, vous voyes la plus imparfaite. D. Quelle eftvotre imperfedionnbsp;R. Monfieur, je fuis bien prompte a répondrenbsp;mal gracieufement qiiand on me demande quelquenbsp;chole a quoi je ne m’attends pioint. Je ne laiflenbsp;pas pourtant dele faire, amp; je tache a demandernbsp;pardon a celle a qui j’ai fait de la peine.

D. Tout eft-il bien obferve ? la Regie eft-elle

D. D’ou êtes-vous, ma Soeur?

R. De Verdun.

11 me dit; J e I’entendois bien 5l votre parole.

IVEME INTERROGATOIRE.

La Seeur Marie de Ste. Blandine [Char^entier.)

DEmande. Qiie nous dirés-vous decetteVifité?’ amp; premierement de vous ?

R. Je m’accufe de mes fautes. . . .

Mr. Bail: Pour les chofes dont nous avoas parlé dans notre exhortation, ne vous êtes-vousnbsp;point apperque qu’on en ait inftruit en cachette,,nbsp;ou en fecret ?

R. On ne nous a jamais parlé de ces chofes, ni eu général ni en particulier.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;it »

Mr. de Contes : Les Regies font-elfes biea

gar-.


-ocr page 229-

V.

t„terrogatoires des Sceurs Con-verfes de Port-Royal. en l66l. nbsp;nbsp;nbsp;177-

IV.

Intertoga

ïoire.

l’obéïflance amp; la charité ? tique pourroit-elle toucher Ie coeur comme faifoic gardées, lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fort bien obfervées, fur Mr. Singlin dans fes Sermons je vous affure

¦ R. Les nbsp;nbsp;nbsp;,gt;°béïffance amp; la charité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Monrieur,qu tl me fatfoit voir tout l’état de ma^ol’^®*

tout la pauvrew, 1 nbsp;nbsp;nbsp;akMere? confcience en ce temps-la. Je ne lui avois jamais

S- FUesC fonc fort foutnifes. nbsp;nbsp;nbsp;parle ni a perfonne de la Maifon, amp; je ne cons' SonleUes bien modeftes entr’elles ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;noiflois perfonne qui les connut: car c’étoit deux

r' Elles font fort modeftes, amp; toutes nbsp;nbsp;nbsp;Enfem- ans avant que dentrer en Religion Puis j’ai con-

,, fbrr nnipc nbsp;nbsp;nbsp;tinuc cii difant: je pris donc Refolutmn de quitter

n ‘M’avpq voiK noint de olaintes a faire 1“ nbsp;nbsp;nbsp;mon Confeifeur, mais auparavarit j’allai a notre

'T Jerdift SlTrt'om toutle mond^ ce^^ri nbsp;nbsp;nbsp;^ fi^’^en^dl bnj-

R. Je crois qu’il eft mort pour tout ^ j ^ p Confeffionnal, maïs quand je vis que D. Pourquoiyena-t-il tantqmfon damnet?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; ^u’il ne venoitpoint,je m\n

R. Je crois que c’eft qutls nont ^ nbsp;nbsp;nbsp;^unautre,Soupemtencier,qui eft au dela de

des graces de Dieu, ni des moyens qu 1 ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ Charcon, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confeffée a lui, il me

nez pour faire leur falut. nbsp;nbsp;nbsp;monde, conibla beaucoup,amp; me dit qu’il ne falloit pas croire

D. Dieu donne-t-ü des graces a tout le mono nbsp;nbsp;nbsp;médifances^qu’on difoit contr’eux, amp;

R. Je crois que Dieu donne des|races^^^ pnncipaleroent ce quon difoit de PHéréfie qui Ie monde, maïs je ne fgai ünbsp;nbsp;nbsp;nbsp;naufe- etoic la plas gf^^de de toutes les medifances. Te

comme les Fideles. Mr. Ie Doyen fit nbsp;nbsp;nbsp;j^j demandai Cqnfeil ^ (i je quicterois mon Con-

amp; Mr. Bail prit la parole amp; me nbsp;nbsp;nbsp;feCPeur , il me ^t qu’il ne Ie falloit pas quitter

Jefus-Chrift, ^aur, el nbsp;nbsp;nbsp;p^j^blable a jufqu’a ce que Dieu en eut ordonné autrement,

’.t ? qlraui ferlpand fur les bons amp; fut les c’eft pourquoi j ai toujours continué jufqu’au jour celle du Soleil qui ^^Panbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g entree en Religion.

Dieu les appelle toujours a quelque Mr. Ie grand Vicaire dit a Mr. Rail Ie nom de

nir exemole Dieu leur donne une inclina- ce Dodeur, 6c puisje continual en difant: Si j’euflc Hon’d’EÏÏeu sPer?s amp; Meres, s’ilsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rencontréMr.Baft,commeilnevintpoint,ilSt

S Mfcic=Con,m.ndem=« ill»r donne- confome ce qneleConfdreurm „oWi„„„ch.„t

comment

vous appelles-vous ?

R, Steur Catherine de Ste, Eugenie.

D. Et votre nom du monde ?

R. On me nommoit Guellard.

D. Quel age avés-vous ?

R. y8. ans palfés.

D. Combieny a-t-ilque vousêtesen Religion? R. 12. ans.

D. Combien y a-t-il que vous étes Profefle ?

R. 6. ans 6c 8. mois.

D. Combien avés-vous été Novice?

R. Un an, Monfieur.

D. D’oü vient que vous avéstant demeurefans

être Religieufe.

R. Je crois qu’on ne m en trouvoit pas capable. D. II dit enfuite; je m’étonne fort qu on vousnbsp;y ait re^uë en un age oü vous etes incapable denbsp;rendre aucun fervice a la Maifon?

R. C’eft un efifet de la Charité de Mr. Singl amp; de nos Meres.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°

D. D’oü vient ^ vous avés tant differé que vous êtes entree fi tard en Religion ?

R. Mr. Ce n’eft pas que ie rfeuffi» ..

roit des graces pour de plus gran s, ai i p nbsp;nbsp;nbsp;Doyen me demanda enfuite

a neu il les attireroit a lui. nbsp;nbsp;nbsp;Tr/Min /ir»TV»ll^.lt;;-»VOllS ?

Veme interrogatoire.

La Saur Catherine de Ste. Eugenie {Guellard.)

A'

Prés avoir dernandé la Bénédidion a Mr, Ie _ X Grand Vicaire ,il m’a dit; quelle penfée avés-vous de cette Vifttei'

6c

loit j.1 nbsp;nbsp;nbsp;—------------------------ Ml'. Ce n eft pas que ie rfeuiïè imp otomai

tre amp;. Singlin 6c contre la Maifon, 6c continua envie 6c deffein d’etre Religieufe, tnais il f avok plufieursfoiscesmemesdifcours. Celametoucha beaucoup dempechements quim’ótoientSé-Lt,connoiffantpar experience Ie contrairedece rance d y pouvoir entrer. ^ais Dieu a eu pifténbsp;qu’il me difoit. En difant cela (je regardai Mn Ie de moi par fa mifericorde, m’ayant óté toutes lesnbsp;boyen) amp; lui dis; comment une pafonue here- perfonnes a qui je 4evois la charité durant leur vie.

R.Jen’en aieuaucunepenfée, Dieu connoit Ie fond de nos coeurs. Mais quand Mr. Bail fit fonnbsp;exhortation, je ne pus m’empêcher depleurer ennbsp;lui entendant dire tout ce qu’il difoit, amp; il mere-vient en 1’efprit que lorfque j’ctois encore dans Ienbsp;monde, que fi je 1’euflè rencontré pour lui commu-mquer quelque peine que j’avois, amp; lui demandcrnbsp;1 ^ r ’ orois que j’euile perdu ma vocation anbsp;u Keligion j ma peine étoic qu’il y avoit une per-lonne a quij’alloisa Confelïe, il me demanda ounbsp;j’allois au Sermon, je lui dis que c’étoit a Mr.nbsp;Singlin, il me dit qu’il n’y falloit point aller, quenbsp;c’étoit un Hérédque. Je lui répondis que celan’é-toit point. II me dit plufieurschofes horribles con-

¦* ' nbsp;nbsp;nbsp;Ir» A/T-iiIrsn Xr rr

DJ

-ocr page 230-

Interrogatoires des Swurs CoHverfes de Fort-^oyal^ en

178


V.

InterrogS'

Wire.

autres font, je tache feulement a m’occuper de V. moi.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;In terroga-

D. N’avés-vous jamais vu de defordre dans latoire. Maifon ?

R. J’ai toujours VU la Maifon bien reglée, comme Elle eft.

D. L’union y eft-elle?

R. Oui, Monfieur, nous fommes plufieurs, mais il n y a qu’une Volonté, qui eft d’obéir ennbsp;routes chofes.

D. Mr. Bail. Ne vous a-t-il point ennoyedans la Maifon?

R. Non, jamais il ne m’eft venu dans 1’efprit ft Ton fe pouvoit ennuyer dans la Maifon de Dieu.

Mr. de Contes: Lorfque vous étiés dans le monde, ne vous a-t-on point donné de petitsnbsp;Livres a lire?

R. Non, Monfieur.

p. N’avés-vous point deplaintes a faire de qael-

qu une ?

R. Non, Monfieur.

Mr. Bail; Vous avés été Janfenifte ?

R. Je n’ai pas feulement pu comprendre ce que c’étoit que de l’être.

Mr. le Doyen, N’avés-vous point été curieufc?

R. Ma curiofité étoir de gagner ma vie.

D. De Quel pays êtes-vous ?

R. De Paris, devanc Ie College des Graffins.

Monlieur Bail dit a Moniieur Ie Doyen: je la reconnois bien, Elle avoit une Soeur.

Mr. Ie Doyen : que vous eft-il fouvenu des Sermons de Monfieur Singlinprêchoit-il long-temps

R. Une heure. Mais pour vous dire ce qu’il difoit, il y a trop long-temps pour m’eu fouve-nir, il me fouvient feulement qu’il fit plufieursnbsp;Sermons fur Ie Miferere.

D. Dieu a-t-il deux miféridordes, une petite amp; une grande?

R. Jamais l’on nem’a fait cetteq^ftion. Maïs je crois quil n’y a rien de pent en Dieu, amp; que

tout eft grand. . nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

D Mais, il fetnble que dans ce premier verfet

Ie Prophete dit qu’il y en a deux: car il dit; fa grande mijericorde; il faut qu’il y en ait une petite,nbsp;comme par exemple, il y a une grande méfurenbsp;amp; une plus petite: il y aunepintedcunechopine.

R. Je ne peux vous répondre d’autre raifon que celle que je vous ai déja dite,que Dieu eft infinimentnbsp;o-rand, que fes mifcricordes font infinies commenbsp;fui, amp; que je ne connois rien de petit en Dieu.

D. Avés-vous été inftruite ?

R. Je n’ai point eu d’autre inllruófion quemon Catéchifme, lorfque j’étois ï 1’Ecole, les Sermonsnbsp;amp; quelques livres pieux que je lifois fouveiit.

D. Jefus-Chrifl efl-il mort pour tout Ie monde?

R. Oui: car mon Catéchifme me l’a appris. II y avoit une demande qui difoit: Pour qui Jefus-Chrift eft-il mort? voici la réponfe; pour nous,nbsp;amp; pour tout Ie genre humain. J’ai reteim toujoursnbsp;eela en mon efpric.

D. Dieu donne-t-il fa grace a tousles homines ?

R. Oui, Monfieur.

D. Pourquoi y-a-t-il tant de méchants ?

R. Je crois que e’eft paree qu’ils n’ont pas correfpondu a la premiere grace que Dieu leur a faite.

D. Dieu donne-t-il fa grace a ceux qui la lui demandent ?

R. Oui, quand on la lui demande avec Pefprit d’humilité amp; de confiance.

D. 1’Attrition eft-elle fuffifante avec la Confef-fion pour avoir rémiifion de fes péchés?

R. Jamais je n’ai fait ce difeernement. Quand je vais pour me confelfer, je tache a me mettrenbsp;en la préfence de Dieu. Je fais mon examen: jenbsp;lui demande pardon.

D. Eft-ce a caufe que Dieu eft bon que vous avés ce regret ?

.R. Je fuis fachee de Tavoir offenfe a caufe de

‘ui feul.

Communies-vous Ibuvent ?

Anri. nbsp;nbsp;nbsp;Dimanches, les Fetes amp;lesJeudis.

dites^, il me^ dh • nbsp;nbsp;nbsp;®

auffi leurs fautes?^ nbsp;nbsp;nbsp;autres difent

R. Je ne me mets jamais en peine de ce que les

VIeme interrogatoire.

La SeenT Jeanne de Ste. Julienne (Guerin.)

T^Emande. QueHge avés-vous?

..r Quarante deux ans, le lendemain de la IMativice de la Vierge.

D. De quel pays êtes-vous ?

R. De Chartres.

D. Y a-r-il long-temps que vous et'es ici ?

R. 14 ans amp; demi.

D. Combien y a-t-il que vous êtes Profeffe ? R. 10. ans amp; demi.

D. La Regie eft-elfe bien gardée Cé.ans?

R. Parfaitement bien.

D. Ny a-t-il point de difeorde dans la Com-munauté ?

R. Mon Pere, e’eft une union amp; une charité qui eft admirable, amp; je I’ai encore plus reconnuënbsp;depuis un mois que je fuis malade,quejeneravoisnbsp;jamais fait. On ne me traite point comme unenbsp;Sceur Converfe, mais comme une Sceur dunbsp;Chceur.

1gt;. En quoi?

R. Monfieur le Médecin eft venu tons les jours; on m’a donné de la nourriture routes les trois heures.nbsp;D. Eft-ce les Soeurs du Chceur qui vous fervent ?nbsp;R. Oui, Monfieur, tout commefi j’étois unenbsp;Sceur du Chceur.

D. Communies-vous fouvent^ nbsp;nbsp;nbsp;.

R. Tous les Dimanches, les Fetes, les Jeudis, oc

les Fetes de I’Ordre.


-ocr page 231-

Interrogataires des Saiurs Convorfes de Vort-'Royal, en

*7,9

que j’avois de m y ^ nbsp;nbsp;nbsp;,

Intertoga*

D. Par curioftté, n’eft ce pas?

R Excufés-moi, mon Pere, mais e’eft quece-la me faifoit petifer qu’il falloit ^ue notre Seigneur aiSt bien cetteMaifon,pmfquil lui donnott tautnbsp;armat oie jj^^niliations amp; a fes perfections;

de part a ie , nbsp;nbsp;nbsp;„ral amp;plus j’en croyols

car plus on m nbsp;nbsp;nbsp;^ pl^

de bien. Je loue nbsp;nbsp;nbsp;n’avois penfé. Sc

faire trouver encojre p^ nbsp;nbsp;nbsp;, ^i^janaaisre-

que je YndmVcldumalqu’onro’enaTOitdk.

connu lamutnare^^^^_^_^^ queiques Canters ^^^Jousfutes entrée.?

a , M- ? rs a\ Livres vous donna-t-on a lire?

? bitnitation de Jefus-Chrift, I’lntroduaioti

, ¦. rj^vote. Nous autres Soeurs

nouJns Ufons pas b-aucoup , mais

VI.

Interroga-

toire.

-. nbsp;nbsp;nbsp;1- On fait dans

Livres, qui font „ès

la vie des Saints amp; d’autres bons.

car jamais

mort pour tons

y en a tant qui fo

m,commejepenfe,tnonPere?

D. Tout-va t-il b en d^nfu’

bien dans la Maifon ? les ob*

D Allés-vous fouvenc a ConfelTe ?

R. Tous les 8. ou if. jours au plus. ^

D Fau:-ü awir la Contrition pour aller aCon-

felïè?

R. Oui, mon Pere, car fans ia Contrition, je crois que la Confellion ne feroit pas entiere.

D. La crainte d’etre damné ne fuffit-elle pis? R. Je ne f§ai pas cela, mais je crois qu’il fautnbsp;avoir regret d’avoir ofFenfé Dieu pour 1’arnournbsp;de lui-même, paree qu’il eft bon.

Mr. de Contes a dit a Mr. Bail; e’eft qu’ellene comprend pas ceia, amp; ils ont paiïe outre.

D. Ne vous a-t-on point parlé de toute cette Doftrine, de ce que vous a dir Mr. Bail ?

R. Mr. je n’y ai point été, on ne nous a point donné d’autre inftrudion que celle quej’avois dansnbsp;le monde.

D. Quels Livres lifes-vous ?

R. L’lcnitadon de Jefus-Chrift amp; notre Regie. D. Ne parle-t-on point a la Conférence de ce

qu’a dit Mr. Bail ? nbsp;nbsp;nbsp;. , ¦ ¦

R. Non,Monlieur,chacun dit ce qui lui vient

a la penfée.

D. N aves-vous point de plaintes a faire de la Communauté ?

R. Helas! non, mon Pere,car il y a unetelle union amp; une telle charité entre les unes Sc les au-tres,que jelesregarde routes comme les Epoufesdenbsp;notre Sauveur, amp; moi trés indigne de la chariténbsp;qu’elles m’ont taite de me recevoir pour rien.

D. Vous fait-on bien faire despenitences?

R. Non, mon Pere, on me refule quelquefois celles que je demande.

D, Quelle penitence demandés-vous ?

R. Qtielquefois de manger a terre.

D. Jefus-Chrifteft-ilmortpourtousles hommes? R, Oui, Monfieur.

D. Pourquoi y en a-t-il tant de damnes ?

R. Paree qu’iis ne cooperent pas aux graces lt;5e Dieu.

VIIEME INTERROGATOIRE.

Sceur feanne de Ste. Télagie {Veiliard!^

T^Bmande. Comment êtes-vous venue Geans ? ¦“nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mon Pere,q’a été la bonne renommée

que j avois oui de cette Mailön,qui m’ya actirée.

Tgt;' eft-ce qui vous y a fait donner 1’entrée ?

R. Mon Oncle Veillard , en qui j’avois une entiere confiance.

D. Avant que d’entrer ici, n’aviés-vous point OUÏ pariet de tout ce qu’on dit de cette Maifon ?

R. Oui, mon Pere, car un Eccléfiaftique qui fe rencontra dans le Coche quand je vins de monnbsp;pays, m’entretint toujours des Calomnies qu’onnbsp;faiibit de cette Maifon, amp; me témoignoit avoirnbsp;grande compaffion de moi de ce que j’y venois,nbsp;quoiqu’il ne me coimut point, mais cela ne fayic

qu a augmenter encore le deiir voir.

tor.

Converfes,

de profiter des leftures publiquesquot;'qu?°“® tachons

D. Quoi! eft-il poffible que vous n’ayés jamais oui parler depuisque vous êtes ici, de ce que Monfieur Bail vous dtt a l’Entrée de la Vifite ? Car n’ynbsp;étiés-vous pas ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•'

R. Oui, mon Pere j’y étois amp; je fus extrême-ment furprife d’entmdre ces chofes-la on ne nous en avoit parlé.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

D. Eh bien! Jefus-Chrift eft-il les hommes ?

R. Oui, Mon Pere. ^

D Le Croyés-vous affurement ?

R. Oui, Monfieur, car Dieu qui eft infini-ment bon, ne nous Commanderoit pas des chofes

impoflibles.

D. Dieu donne-t-il fa grace a tous ?

R. Oui, mon Pere,

D. D’oii vient done qu’il perdent ?

R. C’eft paree qu’iis n’ufent pas bien de la

Ïrace que Dieu leur fait, amp; que n’airaant point )ku ils ne faivent que leurs paffions.

D. Peut-on relifter a la grace?

R. Oui, mon Pere.

D. Etvous, y réfiftes-vous?

R. Trop fbuvent, mon Pere.

D. Si Dieu vous donnoit une grace bten forte ’

pourriés-vous y relifter ?

R. Je ne fgai pas ce que jeferois, mais jefents bien que de rooi-même je nefuis capable quedu mal

D. Comment voyés-vous quand vous réfiftési la grace?

fuis plutèt mes inclinations qui m’y font^uï

feryauccsfoat-ellesbr^ng^S

R. Fort


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„ nbsp;nbsp;nbsp;Interrogatoires des Sceurs ConverCes de Fort-RoyaL en

VII. R. Fortbien, Mon Pere. nbsp;nbsp;nbsp;_

n erroga- D. N’y-a-t-il poin: quelqxiefois de petits troubles amp; des divifions ?

VIII.

Interroga-

toire.

toire.

A Prés avoir demandc la bénédidiion, Mr. Ie Doyen me dit; Comment vous appellcs-vous.

vous faflènt de la peine? n’êtes vous point fur-chargée?

R. Non, mon Pere, je voudroisbienpouvoir faire toute la bélbgne de la Maifon.

D. Qu’avés-vous donné Céans ? N’avés-vous rien apporté quand vous êtes venuë ?

R. Rien du tout, amp; je ne penfe pas qu’on y ait rien donné pour moi depuis que j’y fuis: carnbsp;on ne demande rien, amp; je fuis auffi heureufe quenbsp;fi j’avois donné un million.

D. Voifo qui eft bien commode de ne demander comme cela rien : mais pourquoi avés-vous éténbsp;fi long-temps fans être requë ?

R. Puifque vous voulés que je vous Ie dilè, r-Vfl- n ma cnnfiifion: car c’eft Que je n’ét

tnemeur

R. Non, mon Pere, nous fommes fort unies. Je n’ai point a me plaindre de perlbnne, amp; encore que je ne fgache pas ce que nos Sceurs vousnbsp;peuvent dire, je ne crois pas qu’elles vous difentnbsp;autre chofe fur ce point-la, qui eft que perlbnne n’anbsp;fujetdefeplaindre, parceque chacuneveutprendrenbsp;fur foi ce qui peut etrepénible afaireamp; afouffrir.

D. Mais,eft-ce que l’on ne fait done point de

fautes dans cette Maifon ? nbsp;nbsp;nbsp;r j

R. Ce n’eft pas qu’on foit dans une fi grande perfedtion qu’on ne falïè aucune foute,maïsquandnbsp;on en a fait, on les reconnoit, amp; on y fatisfait.

D. Qu’elles fortes de fautes fait-on ?

R. Mon Pere, nous ne nous aceufons point les unes les autres, chacune Ie fait pour foi. Parnbsp;exemple quand j’ai manqué au filence, amp; que j’ainbsp;donné fujet de mauvaife edification par quelquenbsp;parole legere ou inconfiderée, je m’en vais m’ennbsp;aceufer amp; en demander pénitence.

D. Quelle pénitence vous donne-^t-on ?

R. Premierement de fatisfaire a celle qu’on a mal édifiée, amp; puis de faire quelqu’autre chofe,nbsp;comme de porter un billet de Silence.

Après m’avoir dit: recevés la Bénédidtion, amp; puis vous en allés, il me rapella, amp; s’approchantnbsp;tout contre la grille me dit tout bas: vous êtesnbsp;la Cuifine ? n’y a-t-il point quelques Sceurs qui

c’eft a ma confufion: car c’eft que je n’étois pas bonne fille, amp; je ne la fuis pas encore,mais onnbsp;elpere que je la deviendrai.

D. Et quels font vos defauts?

R. Mr. j’ai retenu tous ceux de mon pays.

D. Et de quel pays êtes-vous l R. De Picardie, amp; vous fgavés que les Picardsnbsp;font prothpts, coleres amp;c. comme je difois cela,nbsp;Monüeur Ie Doyen dit a Monfieur Bail: Mon-lp%.®otendés-vous bien ce qu’elle dit ? Elle eftnbsp;nav:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ptie Monfieur Bail eft de ce

pays_, öc lors qu’ii eut ouï cela, il me fit encore

VIIIeme interrogatoire.

La Sceur Mark de Sainte Elizabeth. (Maz.ueUe.)

R. Sceur Marie de Sainte Elizabeth, p. Opel age avés-vous ?

R. J’ai 30. ans, Monfieur.

D. D’ou êtes-vous,ma Fille?

R. D’Angleterre, mon Pere.

D. Comment êtes-vous venuë ici.?

R. Par la Providence de Dieu, mon Pere.

D. Qiiieft-ce qui vous a amenée?

R. Une de mes Tantes, parceque Dieu m’avoit donné Ie défir d’etre Religieufe, amp; il y avoit unenbsp;de mes Confines qui 1’étoit en ce pays.

D. A quel age êtes-vous fortie d’Angleterre ?

R. A vingt ans, moins trois mois.

D. Combien avés-vous eté k faire ce voyage?

R. J’ai été trois mois en tout, a compter du jour que je fuis fortie d’Angleterre, jufqu’au journbsp;que je fuis entrée en ce Monaftere.

D. Avés-vous apporté beaucoup de bien?

R. Rien du tout, on ma requë par charité. Je ne fgavois feulement pas parler, ón eut la bonténbsp;de me mettre avec les Enfants pour m’apprendre.

D. Mr. Singlin, 6c vos Confeffeurs, vous onc ils parlé des chofes que Mr. Bail vous a dites aunbsp;Chapitre ?

R. Non, mon Pere, je n’ai jamais entendu

parler de tout cela ?

D. Quoi! Mr. Singlin en vous prêchant, en vous parlant, ne vous a-t-il rien dit de tout cela ?

R. Non, mon Pere, il ne nous a inftruites que de rhumilité de robéïllance amp; de la charité.

D. Les Commandements de Dieu font-ils im-poffibles ?

R. Non, mon Pere, je crois queDieu n’arien commandé d’impoffible.

D. J. C. eft-il mort pour tous les hommes ?

R. Oui, mon Pere.

D. D’oü vient done qu’il y atant d’Hérétiques amp; tant de damnés dans votre pays ?

R. Paree qu’ils n’ont pas été fideles a Dieu.

D. La grace eft-elle Suffifante?

R. Non, mon Pere, je crois que Dieu donne fa grace a ceux qui la lui demandent avec fidélité.

D. Tous vos parents font-ils Catholiques ?

R, Oui, mon Pere, ils ont éte perfécutés pour la Foi Catholique, amp; moi auffi.

D. N’avés-vous jamais été Hérétique ni inftruitc de la Religion Hérétiqne ?

R. Non, mon Pere, je n’ai jamais été inftruite que de la Foi Catholique, amp; j’ai toujours été avecnbsp;des Catholiques.'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,

D. Les Meres 6c les Sceurs, ne vousfont-eiies

^°r! Non quot;mon Pere, c’eft moi qui leur en fais.

ne


-ocr page 233-

IntitrogMoites des Slt;eurs Cosrverf^ de Vor^^oyal en ï6Sl,

' Vill. nc leur rendaut pas tous les devoirs que j^eur nbsp;nbsp;nbsp;ien,chacuntachedefoncótéafaire

ïntenoga-dok nbsp;nbsp;nbsp;obeiflance êtes-vous ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D. Vous êtes done bien contente ?

V Te amp;s a rinfirmerie, Monfieur, nbsp;nbsp;nbsp;R- Je fuis bien obligee d en rendre graces k Dieu.

D th bien! dites-moi, ne fgavés-vous point Je fgai bienquejemourraiingrate,c’eft-i-dire,quê

quclque chofe cachée, foirdansl’infirmerie, dans je ne pourrai jamais lui en rendre a.utant graces qué les Sceurs oudans les Meres, dont-il foit néceflaire jeledoisamp;ledéfire, de m avoir miielbusune con-de nous avertir? n’y a-t-il point quelque fecret duitefidroite,fipureamp;fidoucc,commeeftcelle.ci,nbsp;qu’on ne veuille pas nous dire ? dites-le nous en

IX.

Interroga*

toire.


R. Nous prions Dieu pour l’Eglife ,'pour Ie Pape, R Ie ne fcavois ce que c’étoit avant que Mr. pur Ie Roi, amp; pour tomes lesnéceCfités du temps’.

T, u ‘ nbsp;nbsp;nbsp;amp; ie n’avois jamais entendu paf- 11 y a une veille ou l on dit Ie Rofaire a une heme

Bail noüsl eu nbsp;nbsp;nbsp;jg entendu rien dire après midi. Enfuite de cette reponfeMr. de Comes

Ier de foUt J nbsp;nbsp;nbsp;pfo^e 6c aux paria Latin a Mr Bad. Et puis me dit: ne vous

queceque) 1 nbsp;nbsp;nbsp;fafi-on point lire les Livres du Janfemfme ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

vees? nbsp;nbsp;nbsp;‘ A -

confiance, fi vous Ie fqavés?

R. Monfieur, je ne iqai rien finon qu’il y a par tout dans ce Monaftere une grande union. Sinbsp;beaucoup de charité. .

D. N’a-t-on point moins d’amitié pour vbiw quepour les autres Sceurs, étaiitd’un pays étranger?

R. Non, mon Pere, au contraire, on m’a toujours témoigné encore plus de charité.

D. N’avés-vous point regret d’etre Religieufe ? ne vous en répentés-vous point ?

R. Non, mon Pere, je n’en ai que dela joie, amp; je me fênts toujours portee a remercier i:gt;ieunbsp;de la grace qu’il m’a feite d’etre Religieufe en cettenbsp;Mailbn.

, Allés , ma Fille.

IXEME INTERROGATORIE.

Seur Mitbells de Sa'mte. Magdehine.

Etnande. D’oil êtes-vous ?

R. De Blois. ^

D. Quel age avés-vous ?

R. Quarante neuf ans.

D. (^e faifiés-vous dans Ie monde? A qui jlliés-vous i confefiè?

R. a Monfieur O/fer. nbsp;nbsp;nbsp;^

D. Combien y a-t-il que vous etes dans la Maifon ?

R. Neuf ans,

D. Combien y a-t-il que vous êtes Religieufe ?

R. Trois ans amp; demi,

D. Vos parents étoient-ils Catholiques?

R. Oui, mon Pere.

D. Ne fe querelle-t-on point ici ?

R. Non, Ton eft ici dans une grande charité, grande union , grand refpefl: les unes pour les au-tres; tnoi qui ne fuis qtfune Sceur Converfc, lesnbsp;Sceurs ne voudroient pas me commander rien qu’a-vec grand relpeét. L’on a grande deference lesnbsp;unes pour les autres.

D. Ne fqavcs-vous point ee que c’eft que Jan-Icnifme?

D. Les C'ommandements de Dieu font-ils im-

^°R^iTs ne fontpasimpolfibks ^ ceuv qui aiment Dku aif connie ib ;leur font bien dous.

S a^elsLivreslifo-vous?

R L’Imitation amp; la Regie.

T) Ouels nbsp;nbsp;nbsp;hues-vous avant qued entrer?

R ^ Cceur Nouveau, que je trouvois trés beau.

D Quel Livre eft-ce ?

r' Te crois que c’eft de Mr. de Saint-Cyran.

D Commufiiés-vousfouvent? quand allés vous a Confeflè ?.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. t »nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/-gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ,

R Tous les quin7.e jours. L on Communie les FêtesksDimanches amp; les Jeudis.

D. Comrauniates-vous Dimanche 6c Jeudi derniers ?

R. Oui, mon Pere.

D. Et les autres, Communient-elles auffi ?

R. Jene regards point ce que font mes Soeurs.' D. Comment faites-vous quand vous allésnbsp;confeffe? avés-vous la Contritionoul’Attrition?

R. Je ne fqai ce que c’eft que tout cela. Maïs quand je vais a confeffe,je tkhe de reconnoitrenbsp;mes fames,j’en demande pardon ^ Dieu avec ré-

folutionden’yplusretomber.

D. Oui, maïs vous y retombes toujours?

R. Helas! Oui, mon Pere, trop fouvent.

D. Peut-on refifter a la grace ?

R. Oui, mon Pere, je crois qu’ony réfifl:e,jc Ie feijts bien dans moi-mêroe.

D. Qui eft-ce qui vous prêche ?

R. Perfonne, monPere.^

D. Mais on vous a prêché au Saint Sacrement? r'. Oui, mon Pere, g’aétéMr. Duval.

Mr. Bail dit 'a Monfieur Ie Doyen qud étoit habitué de Saint Cofme.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

n Combien êtes-vous devant k St. bacrement ? R. Lefour une demiheure, Alanuitdeux heu-

Qu’elk priere feices-vous? médicés-vous?

R. Mon Pere, onméditeunpeude temps,mais on ne peut pas avoir 1’efprit bandé deux heuresdu-rant.

D. Que faites-vous done ?

Allés,


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IX nbsp;nbsp;nbsp;Iniemgafoires des Saurs Converjês de Port-Royal^ eft

Interr’o2a-r i! ¦’ nbsp;nbsp;nbsp;faites nous venir ma Soeur decedontvous me parlés que ce que Monfieur X.

tefre, ° nbsp;nbsp;nbsp;Théodore(Corbillon.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(que voila) nous a ditauChapitre,dontje n’avoisinterrog**

vre Maifon.

Mr. Bail fe leva fort rouge amp; nedit pas un mot, 6c Mr. Ie Doyen me dit: Priés Dieu pour nous.

je croyois que ce fut un crime tout a fait grand.

D. Qu’eft-ce done que vous croyiésquecefoit?

R. Je croyois que ce fut des perfönnes rebelles au Pape,a rEglife,6c aux Prélats.

D. Et ne croyés-vous pas que ce foitun Crime?

R. Oui, Monfieur, fi j’avois reconnu celaict, mais je n’en ai jamais ouï parler.

D. Les Commandements deDieufont-ilspoffi-bles?

R. Je crois qu’oui, Monfieur; aflifté de la grace de Dieu, je I’entends ainfi. lis ont dit; oui,nbsp;ma Soeur, affifté de la grace de Dieu,

D. Peut-on réfifter a Ia grace?

R. Oui, Monfieur.

D. Pourquoi?

R, Paree que Thomme eft libre.

D. Ma Soeur, n’y réfiftés-vous pas quelquefois?

R. Je crois qu’oui, Monfieur,

D. Et d’ou vientqu’il y a tant de perfönnes qui fe damnent ?

R. Mr. c’eft qu’ils ne font pas leur profit des Souffrances amp; de la Paffion de Jefus-Chrift.nbsp;i). Pourquoi n’en font-ils pas leur profit?

R. Paree que Thomme eft libre. Mr. de Con~

Je me tnis a genouXjje joignis les mainsSc leur jamaisouï parler. J’en fus fi furprife, que jenepujtoire. dis: Meffieurs, je vous fupplie trèshumblementde me tenir de pleurer, ne fqachant ce qu’on difoitnbsp;nous faire miféricorde, d’avoirpitié de notre pau- d’ordinaire quand on diamp;it qu’on écoit Janfenifte,

XEME inTERROGATOIRE.

La seur Catherine de Sainte Tkéodore {Corbilhn.)

DMa fille, votre nom?^

• R. Soeur Catherine Théodore,

D. De quel pays êtes-vous .ï*

R. De Beauvais, Monfieur.

D. Combien y a-t-il que vous êtes Céans.?

R. II y aura 14. ans au mois de Septembre.

D. Quel age avés-vous 1 R. Quaranteans, Monfieur,

D. Combien y a-t-il que vous ctes Profefife, ma Soeur

R. II y aura un an au mois de Septembre.

D. Et qu’avés-vous done fait pendant tout ce temps ? qu’elle eft la caufè d’un fi long retardementnbsp;R. Monfieur, c’eft que j’étois fort imparfaite.

D. Mais quelle imperfeélion.? car desimper- nbsp;nbsp;nbsp;r^-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 n-i .-l

feétions générales ne doivent pas etre caufe d unfi tesdit: C eit que üieu a laiiielalibertealhomme, grand retardement?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Monfieur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

charité; on a eu la patience d’attendre que en état de m’acquitter de la vocation que je vouloisnbsp;embralTer.

D. Avés-vous été tout ce temps-la Novice?

R. Non,mon Pere,je l’ai été 2. ans amp; demi. D. Pourquoi deux ans Novice ?

R. Paree qu’au bout de huit mois je tombai

R. Monfieur, outre Fimperfcaion, jetoisfort D. Or ga, ma Soeur, naves-vous point reroar-infirme amp; on a ufé envers moi de beaucoup de qué quelque defordre dans la Maifon qui fe faffe

ijefulTe contre la Hegle?

' R. Non, Monfieur.

dans une grande maladie dont on croyoit que je pas de la vraie Doélrine? devois mourir, amp; j’ai été un an a revenir de cette ^ R. Monfi^r, jevousdisenlapréfencedeDieu,'

D. Ma Sceur, vous êtes ici pour direla vérité? ne croyés-vous pas ^uefi vous faifiés un menfonge,nbsp;OU que vous cachies quelque chofe, ne croiriésnbsp;vous pas faire un grand péché, paree que ce quenbsp;nous faifbns ici, eft pour redreflèr ce qui n’eft

amp; de vous Deux, que je ne vous cacherai chofe aucune du monde quifoitenmaconnoiflance.

D. Ma Soeur,ne fequerelle-t-onpointqnelque-fois ? ne fe dic-on point des injures jusqu’a venir i fe maltraiter ?

R. J’ai répondu avec grand éconnement: Jefus Monfieur! Jefus Monfieur! Jefus Monfieur I Eft*.nbsp;ce qu’on fe dit des injures en Religion ?

Oui, oui, ma Sceur, on fe dit des injures,’

maladie. On a eu la patience de voir fi je pourrois me remettre dans Ie travail, amp; on a ufé de lanbsp;charité que vous voyés maintenanr.

D. Qu’avés-vous a nous dire de la Vifite que nous avons cotnmencée? nous fommes ici pournbsp;vous entendre?

R. Monfieur, de ma part jen’ai rien adrre,amp; j’attends ce que vous me dirés.

D. La Mere ne vous a-r-elle point inftruite, amp;

que vous aviés

R- Kon, Monfieur', je n’ai pomt vu notre lui ai point parlé.

U. Mals quélqu’autreSoeur? aux Conférences, ne s inftrmt'on point gt;

R. Non, Monfew, je ne vais point aux Conférences ; notre obeiffance --------

je n’eoai pas Ie temps-

vous a-t-elle point mis en la bouche les chofes on fe querelle amp; on fe maltraité auffi quelquefois. vies a nousrépondre?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R. Heks! Monfieur, je rfaijamaisvucelaici,

au contraire on a ufé envers moi d’une fi grande charité, qu’en plufieurs fiecles il ne s’en trouveranbsp;pas une pareille.

D. Et quelle eft cette charité? Et Mr. Bail dit:

nee in occupe en forte que J c n ai chofe aucuae

voila une belle charité aprèsAuatorse ans. Mr.de Contes me dit de leur dire ce que c’etoit. Jqnbsp;réponfe qu’il n’y avoic que la Mere Angelique quj

ie

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i?3

XI.

- ________Interrog»-

R. Ten’aijamais vu unedemesSueursen Colere toiie.

I). Cela eft-il poffible?

R. Oui, mon Pere.

Interroz^toires des Soeuvs Converfis de Vort-'Royal, en 16^1.

Ie rriif' Ar nue ie craindrois de la mécontenter fi demandant pardon au plutót.

¦•EI1?Sv5Ï que^ je l’euA'e dit. II me preffa fort D. Mettes-vous vos Soeurs en Colere ?

Êiie igavoit qu J c’étoit. Ce que je fis par ^ t- „, nbsp;nbsp;nbsp;__

obéi^nce. ,Ils furenttous deux fort étonncs, amp;

R Non,mon Pere, Elles la reqoiventfihum-blement,que cela medonne une double confu-

^'°D. Perfonne ne vous a-t-il appris.une nouvelle Dodrine? n’en avéyous lamais pariernbsp;R. Non, mon Pere, fmon a Mr. bal aunbsp;Chapitre, j’en ai été route contnftee amp; bleffee.

D. N. S. eft-il molt pour tout Ie monde. r! Oui, mon Pere.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. n.

D. N’avés-vous point om-dire qu il n eit tïiort

quepouv les Elus?

R. Non, mon Pere , hnon 1 autrefois qu on Ie dit au Chapitre.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c 5 /nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

D. Eft-ce Monfieur, ma Sceur? (en parlantdc Mr. Bail.)

K. Oui, mon Pere.

D. Allés-vous fouvent a Confeflè ?

R. Tous les quinze jours.

D. Qu’eft-ce qu’Attrition amp; Contrition?

R. Mon Pere, je n ai point entendu expliquer cela j je vous dirai bien ce que je fais quand jenbsp;vais a confeffe.

D. MaSoeur, que faites-vous?

R Mon Pere, je tache a me mettre devant Dietiunjour devant, afin de mieux penfer ït mesnbsp;péchés. Je tache a en^avoir leplus dedouleurqu’ilnbsp;m’eft poffible, je m’appUque patticulierement anbsp;mes plus grandes fautes pour demandet l Dieu denbsp;m’en pouvoir corriger.

£). Quels Livres lifiés-vous dans Ie monde? D. Regóivent-elles bien Ia fatisfadfion queVou R. L’Evangile, St. Jean Climaque, Dupont, leur fakes?ne vous rebuttent-elles point*

amp; rimitation deJefus-Chrift. nbsp;nbsp;nbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-----“ t?quot;—'-----•

D. Et depuis que vous êtes ici?

R. Les raêmes amp; notre Regie. Jen’ai plus Dupont.

D. La Regie eft-elle exadement obfervée?

R. Je crois qu’oui, Monfieur.

D. Et vous, n’y manqués-vous point ?

R. Je crois qu’oui, Monfieur.

D. D’oü vient done que lesautreslapratiquent avec tant d’exaditude?

R. C’eft qu’eUes font plus parfaites que moi.

XIEME INTERROGATOIRE.

La S(Eur tlicale de Ste. .Albino.

DEmande. Qui vous a attirée ici ?

R. Mon Pere, q’a été lacharité de Mr.

Singlin amp; de nosMeres,paree quej’étois unepau-vre Servante.

D. Qui fervics-vous ?

R. Je fervois les pauvres.

D. Quels pauvres ?

R. C’étoit les incurables.

D. Qui vous a done attirée ?

R. C’eft que j’avois appris qu’on recevoit ici les Filles par charité.

Contrition? eft-ce de la crainte de l Enter .r dites-moi un nenHW.

D. Ne connoiffiés-vous point les Janfeniftes?

-moi un peu d’ou Elle pro-

R. Mon Pere, Elle vient de ce que Dieu eft bon.' D. N’en avés-vous point quelquefois paree quenbsp;vous craignés l’Enfer ?

R. Cela me vient quelquefois dansrefprit,auffi-bien qu’autre chofe, amp; dans 1’occafion; car je crains l’Enfer.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

O. D’oü vient qu’il y ^ tant de damnex.

R. On ne m’a jamais explique cela. Je vous fupplie trés humblement, mon Pere, de me 1’ex-pliquer.

D. Dites vos fentiments la-deflus ?

R. Mon Pere, je vous fupplie trés humblement de me 1 expliquer.

Mr. Ie Doyen me dit: c’eft paree ou’ils ne vois correspondent pas a la grace • - ''

cede.^

R. Non, Mon Pere-D. Cela eft-il poffible ?

R. Oui, mon Pere, il eft poffible.

D. N’avés-vous point lu leurs Livres?

R. Non, mon Pere, je ne fgai ce que c’eft que les Janfeniftes ni les Livres des Janfeniftes.

D. Sgavés-vous lire amp; écrire.?

R. Je ne fgai pas écrire, mais je fgai unpeulire.

D. Quels livres lifiés-vous aux incurables ?

R. Les livres de Mr. de Geneve.

D. Eft-ce Philothée , ou les autres ?

R- C’étoit lesuns amp; les autres.^

O. Qiiels Livres lifes-vous Céans?

R. Mon Pere, préfentement je lis 1’Imitation, l’Evangile amp; notre Kegle.

D. Dites-nous tous les defauts que vous voycs dans laCommunauté?

Sceur, qu'ea

i ma

R. Graces a Dieu, mon Pere, je n’en ______^_______

luis fort imparfaite.

D. Qu’elle eft votre grande imperfeétion ?

R. Je fuis fort grofiiere amp; quelquefois bien prompte a parler a mes Sceurs, j’en ai beaucoupnbsp;de confufion. Je tkhe a y fatisfaire en leur en

R. Mon Pere, c'étoit ma penfée.

D. Etes-vous bien contente ici?

R. Oui, mon Pere,par la grace de Dieu, je n’ai que des continuelles aöions de graces a ren-dre a Dieu de la grande miféricorde qu d m ^nbsp;A a 2,


point, finon en moi qui en ai beaucoup amp; qui penfés-vous?

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Intemgatoim des Smrs Convcrjes de' Fort-Roydl, en i66i

ces chofes que Monfieur difoit: car quand on XIL ¦ nous faifoit quelqu’exhortation ,ce, n’étoic que pour %itexrog®»nbsp;nous inftruire fur rhutnilité, lapauvrete, 1 öbeif-toire.nbsp;fance, la cbarité amp; .a nous entrefüpporter Tunenbsp;1’autre.

D. Jefus-Chrift eft-il mort pour tous les hommes?

R. Oui, Monfieur.

D. D’oü vient done qu’il yen a tant de damnés dans Ie monde amp; dans la Religion ?

R. Mon Pere, c’eft qu’ik nerépondentpasaux graces que Dieu leur fait, amp; leut corruption 6cnbsp;leur infidélité en eft la caufe. Je fents bien patnbsp;moi-mêrne que je ne fuis pas fidele a celles que jenbsp;reqois de Dieu.

D. Allés-vous fouvent a Confeöè?

R, Tous les quinze jours, amp; plus fouvent fi l’onveut, amp;puis nousdiibns nosfautes a nos Meres.

D. Communiés-vous fouvent? nbsp;nbsp;nbsp;^

R. Oui, mon Pere, quand la Comtnunauté Ie fait.

D. Communiés-vousaulfifouventqueles Sceurs du Choeur?

R.. Oui, Monfieur.

D. N’êtes-vous point trop furchargée?

R. Heks'! nenni, mon Pére, tant s’en faut^

on me foulage beaucoup paree que je fuis vidlie, j’cn ai bien dek hQate,ne kikntpas grand chofe.'

XIIIEME INTERROGATOIRE.

La Steur Franfoife de Ste. Marthe (Bmtreuve.)

f^Ëtnatide. Ma Fille,quel age avés-vous?

K. Vingt-huit ans, mon Pere.

D. Combien y a-t-ü que vous êtes dans Isr Maifon?

K. Voici la troffieme année, mon Pere.

D. Combien y a-t-il que vous êtes Profefld?

R. Unan amp; demi, mon Pere.

D. D’ou etes-vous? Et comment êtes-vous venuë Céans?

R. Je luis de Marchenoy, qui eft une petite Ville prés de Blois.

D. Jek connois bien, il y a bien des Huguenots. N’avés-vous point été Hérétique ?

R. Non, raön Pere, par k grace de Dieu^ j’ai été élévee dans la Religion Cbrétienne.

tJ. Comment done êtes-vous venuë ici?

R. Par k grace de Dieu, mon Pere, j’avok deflëin d’etre Religieulë, amp; je n’en avois pas Ie;nbsp;moyen, paree que nous fommes des gens, fortnbsp;pauvresj je fgavois quemonPere^ciepouvoicpas•

D. Mais comment eek s’elt-il done kit?

R. Mon Pere, c’eft un. bon Religieux des Amis de mon Pere qui fqut quej’en avois deffein, itnbsp;aflTura mon Pere qu’il me mectroit dans unenbsp;Maifon, amp; qu’il ne lui en couteroic «en. iietoit;nbsp;auffi ami de k Maifon, amp; il connoilloit la pietcnbsp;amp; k charicé de nos Meres...

Dl

T nbsp;nbsp;nbsp;fflettre dans une fi Saince Maifon.

J’’. nbsp;nbsp;nbsp;^ A quelle obéiflance étes-vous?

f nbsp;nbsp;nbsp;Pere, je fuis a la Culüne des malades

amp; des autres.

Dj MaiSjdites-moiunpeu plus particuHerement ce qui vous a portee a changer de demeure amp;c anbsp;venir Céans ?

R. Mon Pere, j’avois toujours eu deflèin d’etre Religieufe,6c j’ai voulu pourfuivre la penfée queDieunbsp;m’en avoir* donnée, amp; puis j’avois peur de fairenbsp;raa voionté propre en demeurant aux Incurables^nbsp;c’e/lpourquoi je fuis venue ici,oü je fqavois bien

qu’on ne la faifoit pas. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

D. Etes-vous bien contente, naves-vouspoint

de peine?

K. Je n’ai que des aftions de graces a rendre Dieu pour la double mife'ricorde qu’il m’a faite ennbsp;me merrantdans une Maifonouil yatantd’union,nbsp;amp; dein’avoirdonné une conduite li pure, fi doucenbsp;amp; fi droite ,comme eft cellede Monfieur Singiin,nbsp;« qui j’ai bien des obligation^, . amp; celle de nosnbsp;Meres.

XIIEME INTERROGATOIRE.

La Steur Mark Magdeleine de Saint e Mart he j ( Charzon.)

DEmande. Quel age avés-vous ?

R. Je n’ai pas encore 6o. ans accomplis,

tnon Pere. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

1). Combien y a-t-il que vous etes Ceans.?

K. Qiiatorze ans, mon Pere.

D. Y a-t-il long-temps que vous êtesReligieufe? R. II ny a guéres, mon Pere.

D. Et ü’oü vierit qu'on vous a faite Reiigteufe fivieille?

R. C’eft la tniféricorde de Dieu: car je neTai. pas demandé, ni l’entrée non plus ?

D. Et 1’on vous a kite Keligieufe, amp; vous l’avés bien voulu ?

R. Helas! oui, mon Pere;.

D. Etes-vous bien contente?

R. Heks! oui, mon Pere, on nepeutpasêtre plus heureulè que je k fuis.

¦ D. N’y-a-t-il point de Sceurs qui vous falTent de la peine?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

R. Heks! nenni mon Pere, c’eft bien plutót mol qui fais fouffrir amp; qui donne de k peine, Ócnbsp;Von ne me fait que du bien.

D. Faites-vous des fautes?

R- Heks! oui, mon Pere, j’enkisbeaucoup. Et quelles kutes?

amp; jé dE’des^w“““P’-gt;em’excufe aftezfouvent

D. Ne vou. nbsp;nbsp;nbsp;^

.fiir ce que Mr. nbsp;nbsp;nbsp;quelque chofe

R. Non, mon Pere on parlé.

-ocr page 237-

XIII.

^ntertoga-

•iaeuYS Cotiverfès de Tort~'Royal en 1^6t. nbsp;nbsp;nbsp;l8lt;

, . ReUakux?' nbsp;nbsp;nbsp;R. Mon Pere, en la Maifonje ne trouveque XIII.

^^“n’^Smment s’appelloit-il ?

R.' VoTTt Etienne, ilétoit de cette ViUe.

Ygt;. Mais, il n’y a point de Charcrejjx en votre pays?

R. Pardonnés-moi, mon Pere, il y en a a. Orleans^ amp; mon Pere faifoit leurs,affaires.

D. Qu’eft-ce qu’il eft,votre Pere?

R. Heil Procureur de ces Peres.

D. Avés-vous done encore votre Pere amp; votre Mere^

R. O ui, Monfieur.

D. C’efl: done ce bon Religieuxqui vous a obtenu une place dans cette Maifon?

K. Oui, Monfieur.

D. Et quoi, vous n’avés rien donné ?

R. Non, Monfieur, jamais mon Pere ne m’a donné quoique cefoit, il ne m’eft pas feulement

toire.

D. QuleCoicce R^ ^^^^^^ quieft mort pré- delavertuamp;delaperfeétionjamp;enrnoirieaquelnterroi'a-K. CétoituoDOquot; nbsp;nbsp;nbsp;5 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des défaucs.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

D. Quels Ibnt-ils, vos défauts?

R. Mon Pere,je fuisbien prompte.

D. Mais encore ?

R, Je parle quelquefois mal gracieufement.

D. Ne vous a-t-on point ditque dans cette Vi-fite, il nous falloit parler comme vous faites, ^ nous dire ce qua vous nous dites ?

R. Non, mon Pere, on m’a dit que je dirois ce que Dieu me mettroit en l’efprit, amp; de dire lanbsp;vérité que nous aurions connuë.

D. Allés-vous fouvent a Confeffe ?

R. J’y vais tous les quinze jours, fi je n’en ai' point befoin plus fouvent.

D. A qui allics-vous ?

R. A Mr. Dumont.

venu vdu- dépuis que j’y fuis, ni nbsp;nbsp;nbsp;R. Mon Pere, la volonté de Dieu foit faite: il nc

ne font point en peine de moi,amp;

quot; nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' f3on^é£ïeurs

ob\^es^de^k^chante^uond^p^.^^u’yousêtesici, D. En confcience vous êtes obligée de nous Qu’avés-vous reconnu dans cette Maifon ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dire les chofes qu ils vous ont enfeignées, amp; s’ils

R. Rien que dela vertu, mon Pere. nbsp;nbsp;nbsp;ne vous ont point parle de toutas les cholês que

D Mais qu’avés-vous a nous dire dans eet Affe nous vous avons dites. de viüte-ciVur Ie fujet dont Mr. Bail vous a parlé ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R. Jamais, Monlieur, ils ne m’en ont parlé.

fur toutes ceshéréfiesi n’en avés-vous point ouï nbsp;nbsp;nbsp;D. Ne vous laiffe-t-on pas bien un mois fans

parler dans vos Conférences, dans les Sermons qu’on Commmier ?

T MÏmon Perelje n’avois jamais ouï parler nbsp;nbsp;nbsp;D.'

a DSmonde,rf« .vfe-v« point ouï ^D: Et to/«*amp;™cema,,t,Con,mu„ü«,-

D. N etes-vous pas bien laebee d*avoir perdu votre Confeflèur ?

R. Tous les quinze jours.

D. Vous feriés tm grand péché fivous comioiC. fiés du mal dans cette Maifon de ne nous Ie pasnbsp;dire vous y êtes obligée en confcience ?

parler ?

R. Jamais, Monfieur.

D. Mais, n’avés-vous point oui-direqueJefus-Chrift ne donne fa grace qu’a üa Elus ?

R. Non, mon Pere. nbsp;nbsp;nbsp;' n.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------------*

D. Mais,ne dit-on point que les Commandements R. Mon Pere, je lérois bien empêchée de trou-de Dieu font impoffibles, amp; qu’ils font quelque- ver du mal oü il n’y a que du bien: car cette fois faciles ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Maifon-ci eft un tréfor caché, particuliercment

R. Non, mon Pere, ce n’eft pas la les matie- nos Meres, on n’en fqauroit trouver la foufce. ïes dont on nous parle. On ne nous entretient point D. Mais n’avés-vous point de plamtes a faire dqnbsp;de ces chofes-la,OH nousparle des obligations du- vos Soeurs?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r n ..«ia..r

Chriftianifme. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R. Non, mon Pere, EUes font flumes enfem-

D. Quoi! on ne vous en a point parlé nbsp;nbsp;nbsp;ble par Ie lien de la chant ,qu j e qauroisdiie

R. On ne nous narle cue de pratiquer les vertus autre choiè. ^ nbsp;nbsp;nbsp;^

Religieulès, a nous avancer amp; a garder notreRe- D. A quox etes VOUS occupee.

gle amp; nos Conflitutions. nbsp;nbsp;nbsp;R-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lavoir, le lave la Leflive.

Soeurs,en leurs aéïiónJ

R, Non, mon Pere, quand on s’eft dit une couchent Doint dan« Hpc nbsp;nbsp;nbsp;^onv

parole plus haute que l’autre, on fe met a genoux, des rhemifoc aI ^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt; ^^is Eües

amp; on demands pardon.

D. Quoi i tout auflitót eek lè fait ?

Rj Oui, mon Pere, on ladsfait totït auffuót eomme dit la Regie.

D. Or §a, dites-nous en votre Confcience les debuts que vous connoiffés en la Maifon, amp; en vous ?

D. N’y-a-t-il point de manque de charité en vos nbsp;nbsp;nbsp;D. Portés-vous du iinge ?

pn nbsp;nbsp;nbsp;OU en leurs paroles?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R. Non, mon Pere, les Soeurs Converf

R. Oui,Monfieur,pour Elies,Elles etl portent

- r, nbsp;nbsp;nbsp;-

Enfuite Mr. le Doyen, dit ^ Mr. Bail; naves-voüs rién a lui demander ? II dit que A a 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

1? Oni nbsp;nbsp;nbsp;® —

-ocr page 238-

iS6 nbsp;nbsp;nbsp;Interrogatokes des Smrs Convcrfes de Fort-'Royal^ en i66ïi

XIll. yant lu ce qu’il avoit écric,Mr. Ie Doyen me dit: 15. Soeur Marie Euj)hrafie (Robert.) Interroga-fignerés-vous bien.?

toire. nbsp;nbsp;nbsp;R. Unemoucheenferoitbienautant,Monfieur;


amp; puis je fignai. Enfuite je lui demandai fa béné-didion, qu’il me donna.

Quand ces Meffieurs eurent vu plusdelamoitié de la Communauté, comme notre Mere entranbsp;pour parlcr a Mr.Ie Doyen, après quelques difcours,nbsp;il lui témoigna êcre tout k fait fatisfait dp Sceurs;nbsp;amp; lui dit qu’elle avoit bien choifi les EiHes, quenbsp;c’étoit de bons fujets, que toutes celles qu u avoitnbsp;vues étoient de bonnes Religieufe, qu il y avoit

grande union, enforte qu’il fembloic quil nyeut

qu’un tnême efprit^ 6c finit en lui difant qu il ne lui en diroit pas davantage pour ne la pas louer.

Le Jour qi/on finit nos Sceurs Converfes, qui fut le 26^. Juilict, ils dirent a notre Mere; vosnbsp;Sceurs Converfes font bonnes Filles, nousenfom-mes tout a fait édifiés. Elles fe louent merveil-leufement de vous, amp; de la charité qu’on a pournbsp;Elles. II dit qu’elles n’étoient point groflieresnbsp;comme aux autres Maifons.

Mr. Bail prit i fa main tons nos papiers, amp; en les montrant, il dit; voila de quoi vous juftifier. IInbsp;parloit a notre Mere, la Mere Prieure 6c laSoü-prieure.


NOMS DES RELIGIEUSES Des deux Maifons de Port-Royal, dont onnbsp;a rapporté les Interrogatoires.

Tous les Interrogatoires des 'Religieiifis de^ la Mai~ fon de Paris fe trotivent au premiernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'


Volume.


1. nbsp;nbsp;nbsp;OOeur Magdeleine de Ste. Agnès de Lignynbsp;^ Prieure de Port-Royal de Paris. Pag. 83

2. nbsp;nbsp;nbsp;Sceur Marie Dorothée de I’incarnation (le Conte) Souprieure de Port- Royal de Paris. 84.

3. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Catherine de St. Paul (Goulas.) 80

4. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Franqoife de Ste. Agnès (Rouvet.) ibid

5. nbsp;nbsp;nbsp;Sceur Elizabeth des Anges de St. Paul. 87

6. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Marguerite Angelique du St.Efprit(Gi-

roufl; des Tournelles.) nbsp;nbsp;nbsp;88

7. nbsp;nbsp;nbsp;Sceur Agnès de la Mere de Dien (de Chouy)

Dcpenfiere. nbsp;nbsp;nbsp;^9

8. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Magdeleine des Anges, (de Druy.) 50

5. Soeur Magdeleine de Ste. Candide (ie Cerf.)

9f

10. Soeur Catherine de Ste. Flavie (Paflard) Mai-trelfe des Enfants. nbsp;nbsp;nbsp;94

Soeur Franqoifede Ste. Claire (Soulain) Cé-lériere. nbsp;nbsp;nbsp;5gt;y

-^ugelique de St. Jean (Arnauld d’An-

,5. TJ, l!Sï,ïïï

Charmont.)


105

16. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Marie Charlotte de Ste. Claire (Arnauld d’Andilly.)

17. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Marie Angelique de Ste. Therèfe

(Arnauld d’Andilly.) nbsp;nbsp;nbsp;108

ï8. ScKur Agnès de Ste. Thecle (Racine) iio

i(). Soeur Anne de Ste. Gertrude (Robert.) 112

20. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Frangoife de Ste. Ludgarde (Robert.)

113

21. nbsp;nbsp;nbsp;Sceur Suzanne de Ste. Cécile (Robert.) ibid

22. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Louïfede See. Julienne (Robert.) 114

23. nbsp;nbsp;nbsp;Sceur Helenede Ste. Agnès (de Savenieres.)

ibid

24. nbsp;nbsp;nbsp;Sceur Franqoilè de la Croix (Villume de

Barmonté.) nbsp;nbsp;nbsp;118

25. nbsp;nbsp;nbsp;Sceur Magdeleine Scholallique (Graillet.) 119

3.6. Sceur Gabriele de Ste. Catherine (Houel.) 120

27. nbsp;nbsp;nbsp;St£ur Elizabeth de Ste. Anne (Boulard.) 121

28. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Anne Eugenie de St. Ange (deBoulog-

ne.) nbsp;nbsp;nbsp;X2.2

zp. Sceur Phibberte de Ste. Magdeleine (Morellc.)

124

30. nbsp;nbsp;nbsp;Sceur Magdeleine de Ste. Agathe (de Buzan-

val.) nbsp;nbsp;nbsp;126

31. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Marie Gabrklle de Ste. Juftine (de Con-

feil.) nbsp;nbsp;nbsp;127

32. nbsp;nbsp;nbsp;Sceur Anne de Ste. Cecilenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(Boifcervoife.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;128

3 3. Soeur Liée Magdeleine de Ste. Elizabeth Bou-

(chert de Chare.) nbsp;nbsp;nbsp;129

34. Soeur Catherine de Ste. Suzanne (Champagne.) nbsp;nbsp;nbsp;I 30

33. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Marie Anne denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ste.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Euftoquienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Fle-

celles de Bregy.) nbsp;nbsp;nbsp;jij'

36. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Marguerite Agnès deSte. Julie (Hame-

lin.) nbsp;nbsp;nbsp;j ^ ^

37. nbsp;nbsp;nbsp;Sceur Marie de Sainte Bénédide (Foucher.)

38. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Catherine de Ste. Pelagie (Hatnelin.)

ibid

39. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Marie Aymée de Ste. Pélagie (de Bu-

zanval la Cadette.) nbsp;nbsp;nbsp;135

40. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Frangoife de'Ste. Therèfe (de Bernie-

res.) nbsp;nbsp;nbsp;i3(S

41. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Louïfe de Ste Eugenie (Girard.) 137

42. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Jeanne Radegondede Ste. Farre (Lombard.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibid

43. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Frangoife Magdeleine de Ste. Julie (Baudrand.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X38

44. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Jeanne de Ste. Aldegonde (Deslandes.)

140

45. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Marguerite de Ste. Thecle (Joffe.) 141

45. Sceur Marie de Sainte Agathe (Deflèaux.) 143

47. nbsp;nbsp;nbsp;SceurJeanne,deSt. Apoline.(LeBeque.) 144

48. nbsp;nbsp;nbsp;SoeurCatherine deSte.Ildegarde(Fontaine.) ibid

49. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Magdeleine de Ste. Chriftine (Briquet.)nbsp;Son Pere étoit Advocat Général du Parle-


iviailO


ment de Paris. nbsp;nbsp;nbsp;t r h

50. Soeur Antoinette Catherine de St. Joiep Beauclerc de St. Cyran.)


14-5

(de

H7

Le



-ocr page 239-

187

187

INams des 'ReVtgieufes.

3. Ibid

Le ao. Juillct Monfieur Bail feul.

Soeur Genevieve Dorothée (Lambert.) 148

52. ’ Soeur Louife de Ste. Phare (de la Bonnerie.) ibid

53. ' Soeur Marguerite de St. Luce (Garnier.) 150

54. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Anne Julie de Ste. Sinclétique (deRemi-

court.) nbsp;nbsp;nbsp;ibid

55. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur MagdeleinedeSt. Therèfe (Sevin.)i52

56. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Magdeleine ou Helene Démétriade

(Benoife.) nbsp;nbsp;nbsp;153

57- Soeur Elizabeth de Saiate Félicité (Akakia Conftant.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;154

58. Soeur Marguerite de St. Gertrude (Dupré.) ibid

Port-Royal des Champs.

a Volume.

1. nbsp;nbsp;nbsp;La Mere Prieure de Port-Royal des Clramps,

Soeur Marie de St. Magdeleine (du Far-gis.) nbsp;nbsp;nbsp;Pag. 157

2. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Marie de Sc. Dorothée (Perdreau) ijp

3- nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Anne de St. Auguftin (Garnier.) 161

4- . Soeur Genevieve de rincarnation (Pineau.) ibidnbsp;Soeur Frangoife de Ste. Agathe.(de Ste. Mar-

’. Soeur Scolaftique de Ste. Barbe

(Gonm.)

¦ • •• nbsp;nbsp;nbsp;Blandine

(Gharpentier.)

5. nbsp;nbsp;nbsp;2d. Juillet. Soeur Catherine de Ste. Eugenienbsp;(Guellard.)

6. nbsp;nbsp;nbsp;26. Juillet. Soeur Jeanne de Ste. Julienne

(Guerin.) nbsp;nbsp;nbsp;lyg

7. nbsp;nbsp;nbsp;2d. Juillet Soeur Marie Jeanne de Ste.Pélagie

(Veillard.) nbsp;nbsp;nbsp;179

8. nbsp;nbsp;nbsp;2d.Juillet.Sr, MichelcdeSte. Magdeleine. 180

9. nbsp;nbsp;nbsp;2d. Juillet. Soeur Marie de Ste. Elizabeth

(Mazuelle.) nbsp;nbsp;nbsp;^ ï8i

10. nbsp;nbsp;nbsp;2d. Juillet. S(£ur Catherine de Ste. Theodore

(Corbillon.) nbsp;nbsp;nbsp;182

11. nbsp;nbsp;nbsp;2d. Juillet. Soeur Nicole de Ste. Albine. 183

12. nbsp;nbsp;nbsp;2d. Juillet. ScEur Marie Magdeleine de Ste.

Marthe (Charzon.) nbsp;nbsp;nbsp;184

13. nbsp;nbsp;nbsp;2d. Ibid. Soeur Frangoilè de Ste. Marthe

(Boutrouve.) nbsp;nbsp;nbsp;ibid

s’elt écrit au fujct des Religieules de Port-Royal Sc du Janfcnifme, depuisnbsp;la Perfécution dont on vient de donnet*nbsp;la Relation,jufqu'a celle de 1064.quenbsp;1’on tvouvera après les 4 Pieces fuivan-

Nous renvoyons au Recueil des Lettres qui precede ces Relations, tout ce outnbsp;s’eft ----^ nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•'

the.)

162

6. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Jeanne de la Croix (Morin.) 163

7. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Charlotte de Sc. Bernard (de Saint

tes. On y trouvera,dans ce Recueil, des Ecritstrès intéreflants 6c tres beaux.

LETTRE d’un ECCLESIASTIQUE (Mr. de Ste. Marthe) a un de fes amis. Surnbsp;la Perfécution qu on failbit fbufFrir auxnbsp;Religieufes de Port-Royal.

MONSIEUR,

Simon) nbsp;nbsp;nbsp;ibid

8. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Genevieve de SainteThgrèfe (Duval) idy

9. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Anne de Sainte Chriftine (Graillet) idd

10. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Marie Auguftine de Ste. Genevieve

(Girard de Helin) nbsp;nbsp;nbsp;id7

11. nbsp;nbsp;nbsp;SoeurJacqueline de Sainte Euphémie (Pafchal)

Soüprieure 6c Maïrrelïè des Novices. ibid

12. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Jeanne de Sainte Colombe(Leullier) id8

13. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Devife de Sainte Anne (de Coiïard De-

flan.) nbsp;nbsp;nbsp;idp

14. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Franqoife de Sainte Claire (Ic Camus

i5.1so?ur£gue1ite de Sainte Euphrofine '(de nbsp;nbsp;nbsp;V^SterT!?quot;^®

P -n ° nbsp;nbsp;nbsp;tr \ Ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nosainisecriventquelquecnoiejvir.de Ste.

Tilt; ^ T nbsp;nbsp;nbsp;j c*. r\ • *11 /n r \ ^7-^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;défenfe de ces pauvres Religieuzes, dont Jvianhe.

10. nbsp;nbsp;nbsp;ooeurJeannede bte. DoniitiUe (Perionne) ibid foufFrances ie renouvellenc tous les jours, öc

17. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Suzanne Julienne (Olier.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;172 „ue tout le monde regarde comme des brebis def-

18. nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Genevieve de Sainte Magdeleine (de tinées a la mort. Es le feront 3 mais j’admirc

la Haye) nbsp;nbsp;nbsp;ibidnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;votrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fimplicite'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;finbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous croyés que cela puiflefer-

Soeur Marguerite de Sainte Irenée (Hugue- nbsp;nbsp;nbsp;vir inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;retirer denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’opprelïion qu Elles gemiflènt

YiUe) nbsp;nbsp;nbsp;173nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il y a fi long temps 3 6c ti vous ignores que ce n’eft

20. Soeur Jacqueline de Sainte Catherine (Doxin.) pas la creance qu on a de leurs crimes 3 rnah leur

Soeur Catherine Eulalie (Vallart.)

Au mois de Juillet i66t.

INTERROGATOIRES

Des Sceurs Conver fes

174 innocence meme qui fcandalife leurs Ennemis

21.

ibid qui attire fur Elles ces tempêtes. Et en effet r Elles ne font maintenant coupables que pour reLnbsp;fer de figner la creance d’un faitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f

— nbsp;nbsp;nbsp;ccnuonnai

amp; leurs'Novices avec tanc de violence? Pourquqi employer contre Elles des chatiments fi extraordi-naites, finon pour donner lieu au monde , qui ne

faute, quandon a fait fort r kurfp ^

loi’rc nbsp;nbsp;nbsp;o,______ nbsp;nbsp;nbsp;. Penfionnaircs

^ nbsp;nbsp;nbsp;iicu au uiuiiuc, qm nc

Juillet. Soeur Marie de St. Ignace (Pougin.) peut penetrer ces malices, fpirituelles, de les foup-

tees


Pag. 175 qonner des plus excraordinaires déréglements? U I 22 Juillet. Soeur Mark de laCroix (Hervé.) 17Ó ne s’agiübit point de fignatufe quandon lesatrait-^

-ocr page 240-

.i88

'Lettre de técs de Vkrges folks ^ d'A fact ament air es ^ én de ^f-d^ie. tout ce que vous voudrés. Quand on a dit dansnbsp;Martne. (jgg Jivres publics i qdelks croyoient a.ujji peu lanbsp;Trasifuhfantiation, que Calvin: qéelles étoie7itnbsp;d intelligence avec Geneve : quelles ninvoquoientnbsp;point les Samts^ én ?ie prioient point pour les marts. Cenbsp;qui eft étrange, c’eft qu'elles font encore traittéesnbsp;eomme ii toutes ces chofes étoienc véritables,nbsp;quelques fauffes qu’on les reconnoifle: amp; leursnbsp;. calomniateurs jouïffent avec une -fatisfaclion dignenbsp;d’eux, du fruit de leurs itnpoftures. Les diverles

vifites qu’on a fakes avec tant d’exaclitude dans leur

peu a peu tous les myfteres de la cabale, amp; onLettrede lui faifoit jurer qu’elle garderoit Ie fecret. CetteMr.deSte.nbsp;bonne Fille étoit tellement prévénuë de ces feuflè-l^arthe,nbsp;tés, qu’elle n’avoit pas moins d’horreur de Port-Royal que de Charencon. De forte qu’étantlorrienbsp;du lieuoü Elle étoit, amp; étant obligée de fuivre lanbsp;Mere, qui venoit qOelquefois en ce Monafférenbsp;pour y entendre Ie Sermon amp; les Vêpres, Elle eanbsp;extréme peirre, amp;'faifoit tous. les effortsnbsp;pollimes pour n’y avoir point d’attention. Mafsnbsp;comme Dieu elf Ic maitte des coeurs amp; qu’ilnbsp;pardonne plus aifément les fautés d’ignorance il

Suite de la ferfe'cution des Religieufes de Port-Royal, 1662.

qu’ils médifent dans les Parloirs, öcjufquesdans les Confeffionnaux, ils ont leDémonlurlalanguenbsp;amp; dans Ie ccFur, on peut dire qu’ils Ie font paliernbsp;dans les oreilles amp; dans les efprits des perfonnes

renouvellaflcnt auffi vivement qu’auparavant, .amp; Elle fut fort étonnée d’avoir fait li peu de reflexionnbsp;fut tout ce qu’on lui avoit appris autrefois étantnbsp;PenlionnaiM. Mais Elle crut qubl étoic de la pru-

Maifon la piété qu’on y a reconnue, amp; Dieu eut pitié de cette bpnne Fille, amp; lui infpira d’ltre même qui parle en leur faveur par des Miracles, Religieufe-EllecommuniquaiondefTeinafonCon-n’ouvrent point les yeux de ceux qui les perfécu- felïèur, qui lui conlèiila de choifir,ou les Carmelitesnbsp;tent. Tant il eft vrai que celui qui hak fon Frere, ou Port-Royah Cette parole difli pa en un momentnbsp;eft dans les tenebres : qm odst }ratremfuum in te- touslesnuagesdefon efprit; Elle ne fe fouvint plusnbsp;nebris e(l. Et Dieu veuide que leur crime ne foit de toutes les impreCTioas qu’dn lui avoit donnees •nbsp;pas du nombre de ceux que les mecbants ne re- amp; fans confiderer qu’elle pouvoit obéïf k .fonnbsp;connoillènt amp; ne fentenC qu’après leur mort. Confeflëur en entrant aux Carmdires, Eüe ^^ur-Je me plains, Monfieur, de tous cesmauxque fuivoit avec tant d’ardeur d’eftrenovicekPort-ces perfonnes fi cruelles font a cette Maifon, mais Royal, qu’elle y fut requc. Cependant Dieu per-je fuis encore plus touché de ceux qu’ils font dans mit que bientót après, toutes les idees dont onnbsp;les autres Monafteres oü ils ont du crédit. Si lors avoit eu tant de foin de remplir fbn efprit, fe

Elle attendit done avec patience quelques mois dans 1’état de Poftulante; Sc enfin voyant qu’aucun

de ces prétendus Janfeniftes ne paroiflöit; Clue fon Confeffeur ne lui difoit que ce qui la pouvoitnbsp;aider a corriger fes fautes, amp; qu’au dedans on nc

propres ames, mais qui éteint encore la charite dans tous ceux qui les croient. Voüa la caufe denbsp;la haine que tant de gens, qui d’ailleurs font pro-feffion de piété, ont conquë contre cette Maifon.nbsp;Ils Ia déchirent avec un zele aveugle, amp; penfant

firoples qui les écoutent, amp; qui feroient fcrupule dence de n’en point parler, amp; de voir par fa pro-de contredire des Prêtres amp; des Religieux. Leur pre experience, fi cc qu’on hiiaivoit dit étoit vrai, malice eft un poifon qui tue, non feulement leurs puis qu’alors Elle auroit la liberté de fe retirer,

ne perfécuter que des perfonnes foibles amp; crimi- lui enfeignoit que les plus communes maximes de nelles, ils perfécutent Jefus-Cbrift, fon iiinocen- l’Evangile, Elle demeura pleinement convaincuënbsp;ce, amp; fa vérité. Iniquèperfecuti fint me^ quia de l’innocence de cctteiMaifbn; amp; Elle n’eut plusnbsp;in me nihil perfecuti fint nifi veritatem.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’horreur des Religieufes, comme fi Elles avoient

heureuftment détrompée.

Vous voyés, Monfieur, quel eft l’efprit des Monafteres oü les Jéfuites dominent, amp;'ce quenbsp;peuvent faire fur des efprits crédules, des Prêtresnbsp;qui font confifter une partie de leur piété, d’im-

.réfies des prétendus Janfeniftes, amp; fur tout onté-moignoit un grand zele pour lui donner de l’hor-ipeur de Port-Koyal, amp; on lui difoit comme des iïiftoires certaines, les plus noiresamp; les plus arrows calomnies, telles que font celles dont Ie P

Maisil faut, Monfieur, que fur ce fujetjevous été Hérétiques: mais elle en eut beaucoup de la choififlè une hiftoire, entre une infinité d’autres malice de ceux qui ofoient leur imputer des Er-dont on pourroit faire des livres entiers. Jenelqai reurs. EUe eft ProfelTe il y a, ce me fembfe,plusnbsp;fi ie me wurrai fouvenir de toutes les circonftan- de dixansj amp;il n’y a pas long-temps qu’elle difoitnbsp;ces II yencore dans Port-Royal une Religieufe a une perfonne, que depaisfa ProfefBon, on luinbsp;.qui a été long-temps Penfionnaire dans un Cou- avoit aufS peu enfeigné d’opinions Nouvelles amp;nbsp;vent de Paris, qui eft fort uni avec les Jéfuites. d’Héréfies, que pendant fon Noviciat ce quinbsp;La on l’entretenoit prefque tous les jours des hé- l’obligeoit de rendre graces a Dieu de l'avoir li

Ar liir iTMif on nbsp;nbsp;nbsp;Kdiirpii/pm/^nr

^rifacier, Ig p. Meinier, Fileau, amp; quelques au- pofer a leurs Ennemis toutes fortes de calomnies, tres ^t rempli leurs Lit^lles. Elle s’étoit perfua- amp; qui croient même y être obligés enconfciencenbsp;^e lur la fov delêsMaitrefiés, qu’aufïi-tót qu’uue pour conferver la-réputation de leur Sociéce. Etnbsp;1'ilie etoit dans cette Maifon, M. N. amp; plufieurs vous jugerés comme moi, que j’ai grande raifonnbsp;autres venoient e mte lui feire des difcours étu- de dire, que la haine de ces perfonnes eft. moins ^nbsp;dies pour lm injirer leu^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;craindrl que leur amiuéi amp; que lem aver-

trOUYOit^ P ® Siciic.j on lui rcvéloit üoix eü moitis dangcreulc, nbsp;nbsp;nbsp;font les

vifi-

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Suite de la Terfecution des neliiieujès de Ton-noyall(gt;62. nbsp;nbsp;nbsp;iJp

Lettredevifitc1 oarticulieres ou ils débkcnc tanc de Voila comme raifonne Ie monde: j’ai fait une Lettrede Mr.de^ce.fauflêtés que leur feule autorité rend probables foute, maïs puis quelle eft faite, ü y de mon Mr.deSW.nbsp;Matthe. dWnrobabilité de Cafuiftes, maïs qui nuifent honneur de la foutenir. Et la veritable raifon ditMavthe.nbsp;Snementaceuxquilesresoivenccomtnevrai^. aucontrane : J ai fait une faute, il y de tnonnbsp;Toik ce qu’ils peuvent faire contre nous, ceil honneur de la cornger.

d’attirer toutes les puifl'ances avec eux pour nous II faut ajouter que rimpreffion que foit l’hor-accabler,amp; pour nous jetter dans Ie dernieraban- reur dun grand crime, comme rHéréfie, eft fi donnement. Cet état femble infupportable aux forte, que quand unefois on l’a reguë contrequel-perfonnes du monde, raais ce n’eft pas un grand qu’un,quoi que fansfujet,onne la quitte pqs aile-malheur pour de véritables Chretiens: puis que c’eft ment. Et enfin on n’écoute plus les perfonnesnbsp;cet abandonnement même de toutes les Créatures qui fe veulent défendre, quand on s’eft laifle tel-qui doit attirer fur nous Ie fecours de Dieu, amp; leraent prévénir contre eux,qu’en les eftime indi-

?ui eft un trés folide fondement de l’efpérance gnes de toute défenfe. nbsp;nbsp;nbsp;^

qui font aflèz malheureux pour être des conduc teurs aveugles? Et combien doit-on avoir de companion des perfonnes qui les fuivent juiques dansnbsp;le precipice: puis que quand il s’agitdenotre falut,nbsp;c’eft prefque une égale mifere, oude trompet les au-tres, ou de fe tromper foi-même. Va each duemtihus^nbsp;•va each fequentibus. La facilité a croire le mal de fonnbsp;prochain eft une marqué de la légérété du coeur. ^^inbsp;cito credit, levh ejl corde. Mais ceux qui abufent de la

font du commun des hommes, fait qu’ils s’irritent aifément contre eux, ils s’irritent encore davanta-ge s’ils font contredits, Sc ne pardonnent pasnbsp;méme aux Livres amp; aux raifons. Ils demeurenCnbsp;fermes dans les injufticesqu’ds ont commifes pournbsp;ne fe condamner pas eux-mêmes, Sc ne fe mettencnbsp;fi tout le monde

}hrétienne. linde derelinquimur, hide juvamur. On fqait combien eft dangereufe la co'ere des Mais au contraire, combien doit-on plaindreceux Grands quand ils font prévénus. Le mépris qu’ils

------‘--'•^«tent contre nous, no1

meilleurs Amis nous abandonnent- Sc 1’expérience leur ayant appris combien les Grands font arrêtez,nbsp;a leurs penlées, ils craignent plus de pafTer pournbsp;coupables en foutenant nos intéréts, qu’ils n’efperentnbsp;pouvoir faire voir notre innocence, quelque manife-

des hommes dès le commencement du monde.

Permettés-moi, Monficur, qu;je me plaigne tufli du malheur de tous ceux qui font dans les

fjrandes Dignitez de l’Eglife amp; du Siecle. Vous gavés mieux que moi combien de chofes contri-

point en peine ü tont le monde les condamne. ^uelque mal qu’ils falïènt, perfonne n’ofcroit le1nbsp;en reprendre,paree que tout le monde les craint:nbsp;crédulité des perfonnes fimples pouf leur perfuader Sc üs ne s’en corrigent jamais eus-mêmes, pareenbsp;?es impoftur« font les Miniftres de celui qui a qu ils ne craignent perfonne, C’eft pourquoi dansnbsp;éS le calomniateur de fes Freres, amp; le fédufteur les occafiops ou ils fe dcclarent

„ nbsp;nbsp;nbsp;--------------------------„„vue foit D’ou il arrive qu’il n’y a rien de fi

b’üeift aies jetter dans l’Erreur,amp; nbsp;nbsp;nbsp;commun que des perfonnes qui avouent que 1’on

«ent fouvent beaucoup plus de nbsp;nbsp;nbsp;„ous foit injoftice, amp; qui nous font mjuftice eux-

particuliers, ils font pourtant plus en dan^r a , en nofant dire pubhquement ce qu’ils i’engager dans les ténéW. Pnnees meme ksnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Quelques-uns fous precexte d’attSidre

plus éclairés , dont 1’efprit eft partage en ““ nbsp;nbsp;nbsp;mujours une occafion favorable de nous défendre,

cupations, Sc qui ont nbsp;nbsp;nbsp;ne nous défendent jamais; Sc quelques-autres vont

des fourbes, qu’ds ont plus nbsp;nbsp;nbsp;/„s jufqu’a cette lacheté , que de femdre de iious

peuventdkmentetrefurFtsparks menfon^ crdre tres coupables, pour fe menager quelque perfonnes qui ne veillent Sc nenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d r,; nrétexte de n’être plus de nos Amis.

1

S^ce qu’onamontréd’une luiere invin- nbsp;nbsp;nbsp;de‘mauVdfenmpre^^

dble être fouvent arrivé en notre affoue a Rcrae 3 P même prefque irapoflible qu ils n en amp; a. Paris, Sc ce qu’on a prouve par des attes nous.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^jj^aucoup de perfonnes nous accufent,

publics Sc autentiques, mais prefque toujours mu- a nbsp;nbsp;nbsp;j^nne n’ofe foütenir notre innocence

§As £ó™e, amp;

TOUr leur perftiader leurs menfonges, ont encore commune. Car qui ne fgait que la momdre mar-fffa d’induftrie pour empêcher lu’ifs n’écoutent que qudsfont paroitre quilsont de laverüoncon-renx Qui les pouiroknt défabufer; amp; eda leur eft tre nous,eft affei puiffante pour en donner atout d’autit plus facile, que Tefprit humain eft fait le monde.gt;

d’une telle forte, qu’ordinairement il aime mieux Geit prelque une confequence infaillible; Les fedétromper jamais, que de croire qu’ü ait pu Grands font contre nous; nous ferons done con-fe trotnper en quelque chofe^ a quoi fert encore damnez. Car nos Juges ont toujours plus d’égardnbsp;.,np malheureule maxime qui pretend qu’il y a du aux defirs des perfonnes puiffantes, qu’a toutesnbsp;tobonneur a Te dedire,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelque fortes qu’elks puiffent «tre.^

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Suite de la Perjecution des ‘R^UgieuJes de Fort-Royal, 1662'.

190


invifibles. Si toutes lesinjuftices qui nous trou- je ne le pourrois plus feire, aprèsl’exdufionqueles blent maintenant,ne troublent pas ia charité que Soeurs en ont faire, qu’avec leur confentement,nbsp;1=,.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foKTMVr..,.- qu’cn voos donnant Solemnellcment fhabit a

fEglife comme aux autres Novices, paree que vous ne 1’avés jamais requ. C’eft pourquoi je vousnbsp;fupplie trés humblement de n’y pluspenfer, amp;nbsp;de ne vous plus mettre en peine de vous juftifier

----- ~” de cette denaiere affaire de la Cour j je ia Vaifl'e i

¦ r j nbsp;nbsp;nbsp;r'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ P^irt pour ce ciu’elle eft, amp; je vous allure qu’elle

Madame la Marquifede Crcvc-Cccui pic- nbsp;nbsp;nbsp;caufe de la Réfolution que nous avons

quée contre les Religicufes de Port- prife, amp; qu’elie n’a fervi feulement qu’il en avan-Royal amp; leurs Directeurs, dc cequ’on eer la conejufion, étant prelfées de rendre réponfe

nous avons pour ceux qui les font, eiles ferviront, par la miféricorde de Jefus-Cbrift, a nous exer-cer dans les commandements de Dieu; amp; eiiesnbsp;contribueront a notre repos éternel. Je fuis amp;c.

ne vouloit point la recevoir pour être Religieufe, répandit beaucoup deCa-lomnies contre cette Maifon. Nousnbsp;mettons ici trois Pieces que nous avonsnbsp;entre les mains fur cefujet. Elies font

^^alernent propres a faire connoitre le nes que vous avés, puis que quelquedéiir que vous

e i^érqlTement 6c la fage conduite ayés eu d’etre Religieufe, amp; quelque engagement

. nbsp;nbsp;nbsp;'^‘igicules de Port-Royal, Sc 1’ In- même que vous y pourriés avoir, comme il

juluice criante de ceux amp;¦ nbsp;nbsp;nbsp;nni lec bleque vous le marquespar lesfcrupulesdqntyoua

ont décriées, nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me paries, la longue épreuve que vous avesfaite,

vous doit tenir en repos, n’ayant pu vousooiigw

qui

Lettre de II cft vrai que comnae il leur eft fi facile de nous jVlr.cleSte. rendre coupables, il ne leur eft pas moins aifé denbsp;Martne, nous rendre juftes. §}uod volumus fanü-um efl.

Qu’ils Ie déclarent contre nos Ennemis, ils devien-dront criminels : Qii’ils aient de la bonté pour nous , nous deviendrons trés innocens. Mais c’eftnbsp;ce qu’il ne nous eft pas permis de déarer, puisnbsp;qu’un Chrétien nedoic attendre fa juftificationquenbsp;de Dieu feul.

Je ne pretends done pas, Mqnfieur, que mes paroles, qui font ft foibles, puiffent remedier anbsp;nos maux. Le monde eft un torrent; il coulenbsp;toujours , amp; emporte tout avec for. Je pms con-fiderer fon cours:je ne puis larréter. J avoue quenbsp;je n’ai pas la voix affez forte pour me faire entendre parmi ces bruits confus que 1’on répand parnbsp;route la terre contre nous. Mais ma confolationnbsp;eft de fqavoir que toutes ces aceufations vaguesnbsp;d’Héréfie, de Schifrae, d’Apoftafie, ne fgauroientnbsp;bleftèr le coeur de ceux qui font trés éloignez denbsp;ces crimes. Nemo ft7ie confenfu cordis fui, ex orenbsp;vulneratur alieno. Tout le monde mecondamnejnbsp;mais fi ma confcience ne me aceufe de rien, jenbsp;fuis innocent; lEr (i omnes damnent Jiher efl cjuemnbsp;eonfeientia non aceufat. Lalangue de nos Ennemisnbsp;, étant puiffante, comme Elle elt'auprès des Grands,nbsp;peut vanner le froment qui eft dans faire du Seigneur , mais ne fqauroit fen faire fortir.

Si nos paroles ne nous fervent de rien pour ap-paifer la colere de nos J uges amp; 1’indignation de nos Freres, amp; pour nous délivrer de Ja tribulation ounbsp;nous iommes, la tribulation même fervira fansnbsp;doute a nous delivrer du refte de nos péchez. Sinbsp;nous Ibmmes opprimez par la violence de nos Ennemis vilibles, nous pouvons,en confervant pournbsp;eux une fincere dileéiion, furmonter nos Ennemis

LETTRE DE LA Mere ANGELIQTJE D. Sr. JEAN,

A Madame la Marquifi de Creve-Cesuf ^ pour lui offrir de demeurer dans la Maifoanbsp;comme étrangere.

Ce 7. Fevrier 1662.

MA TRES CHERE SOEUR,

J’Ai lu avec douleur amp; compaffion la Lettre quil vous a plu de nous écrire, y voyant lesnbsp;angoiflès de votre efprit amp; les peines que vousnbsp;vous donnés a vous-même, dont je vous afliircnbsp;que je fouhaiterois beaucoup de vous pouvoirfou-lager, amp; qu’il n’y a rien que nous ne déiirions dcnbsp;faire pour votre fatisfa(ftion,autant qu’il nous feranbsp;poffible fans bleffer notre confcience amp; 1’ordredenbsp;la Religion; mais, ma chere Soeur, tous nos effortsnbsp;amp; nos fouhaits feront inutiles , ff vous n’y contri-bués vous-même en demeurant en paix dans lenbsp;rang qui vous eft dii, amp; que nous vous ofFronsnbsp;de nouveau dans cette Maifon, oü vous pouvésnbsp;demeurer en qualité de Bienfaitrice, jouiflantnbsp;des avantages que nos conftitutions leur accordent,nbsp;amp; cette condition ne vous privera point des Prin-cipaux exercices oii vous nous ai^rés que vousnbsp;recevés tant de confolation. Pour ce qui regardenbsp;ce que vous nous demandés, ma chere Soeur,nbsp;de reprendre votre Manteau amp; de rentrer au No-viciat, c’eft une chofe que nous ne vous pouvonsnbsp;accorder en aucune maniere: amp; je fuis obligee denbsp;vous dire, que quand même ilyauroit lieu de vousnbsp;éprouver encore, amp; que Dieu aucoit fait un Miracle pour vous mettre en état de vous faire Novice

a Mr. le Doyen qui nous la demandoit: car dès auparavant, c’étoit le fentiment dc nos Soeursnbsp;aufli bien que le notre, que Dieu ne vous appel-loit pas en ce monaftere pour y être Religieufe jnbsp;amp; cette exclufion ne peut apporter aucun prejudice au bien de votre ame, ni donner lieu aux pei-


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Saite Je la Verfhutiondes V-eligieufes de Port-'Royal^ iSSi,.

lOÏ ce que

itnpreffion fur votre votre volonté, amp;nbsp;ce que je pourrois vous dire, nenbsp;fervit qVa vous rendre plus —

Xettre de qu’J yoyj mettre en écat d’etre éprouvce, ni vous la Mere engager fans Ie caaCentement de k Religion. Aunbsp;•^quot;geliquf refte vous fgavés qme ü vqus avés de l’amourpournbsp;deSt.Jea^ ig fiience, k priere, Ia vérité amp;l’humilité, amp;lesnbsp;Jujtrcs Saints exercices, vous les pouvés pratiquernbsp;auffi utiletnent, amp; inême obtenir de Dieu, quinbsp;ne confidere que Ie coeur, Ie mérite de la vienbsp;I^iigieulè, aufli pleinement que fi vous 1’étiés en

que je vous dis qui n’eft point conforme a vous déflrés, ne fait aucunenbsp;efprit Sc encore moins furnbsp;crabs que tout

c

veut fui-

^ coupable. C’eft en vain que Ton nous confulte Sc que 1’on défin

Keiigteule, aulii pleinement que fi vous 1’eties en vre. Encore que vous ayes toujours eu beaucoup cfFet. Je nefqai, ma chereSoeur, qui peut avoir de peine a. vous rendre k ce qui étoit oppofé^nbsp;fait des difmnrc iï plnitmpc dfgt; U ¦rrf-ririfb'Aani-.tra votre propre fens amp; a vos pafïions, vous vous

rendiés a la lin par Tautorité amp; la force des rai-

de fqavoir nos fentiments, fi Ton ne les veut fni

fons, quoi que vous ayés eu beaucoup de foibleCfe Sc d’infidélité pour faire les chofes que vous pro-

mettiés, amp; que Ton défiroit nbsp;nbsp;nbsp;^'Fforirfnê

tenant on voustrouve dansun Arret d Elprit a ne vouloir que ce que vous voules , amp; pour ceia

vous employés routes chofes pour vous y comr-mer comme fi vousaviés une Révélation deDveu qu’ifvous demande ou que vous foyés Religieufe,nbsp;ou que vous fortiés^vous ne craignés point mêmcnbsp;d’employer Ie menfonge qui eft Ie comble de toutnbsp;les maux, pour parvenir ^ votre fin, amp; qui faitnbsp;connoitre, plus que toute chofe,que vous n’êtes pointnbsp;pouffée par i’efprit de Dieu, qui eft un efprit denbsp;vérité, dans la pourfuite de ce que vous défirés.nbsp;Cela feul fuffit pour ne Ie vous point accorder,amp;nbsp;pour vous perdre, Ibit qu on vous Ie refufe, foit qu’onnbsp;vous l’accorde. Mr. Herman, qui a de Tamitiénbsp;comme vousf^avés pour vous, Mr. d’AlenqonScnbsp;tous les gens de bien qui vous ont vuë, font ef-frayés de voir une perfonne pourfuivre une chofenbsp;fi iainte comme eft la Profeftion Religieufe, avecnbsp;1 efprit fi bleffé Sc emporté contre cëles de qui vous

:gra-

fait des difcours li éloignés de la vérité amp; de notre maniere d’agir, que Ie font ceux dont vous menbsp;parlés, amp; dont vous dites que Monfieur votrenbsp;Frere vous a fait Ie rapport, en difant, que nousnbsp;avons fait des plaintes horribles de vous, amp; quenbsp;nous vous traitons avec toute forte d’infamie amp;nbsp;d’ignommie: il mefemble que connoiffant la faufléténbsp;de 1’un, cela doit fuffire pour vous affurer quenbsp;l’autre n’eft. pas plus véritable. S’il eft vrai quenbsp;Monfieur votre Frere défire de vous faire fortirnbsp;d’id, il vous a peut-être fait ce difcours pour vousnbsp;donner plus d’éloignement de nous: mais je vousnbsp;fupplietrès humblement, ma chere Soeur, de nousnbsp;faire k juftice de ne pas donner de créance i cesnbsp;rapports, amp; d’etre plutót perfuadéc de notre chariténbsp;pour vous, Sc que nous fommes dans Ie delïein denbsp;vous traiter , amp; dans cette Maifon amp; a Port-Royalnbsp;des Champs, avec tout Ie refpeél:, la reconnoiflancenbsp;amp; l’amitié que vous pouvés fouhaicer de nous. Nousnbsp;avons penfé de vous loger ici dans unedesCham-bres de votre Batiment oii vous ferés plus com-modément qu’au lieu oü vous êtes. Si après cesnbsp;offres Sc ces affurances vous ne pouvés vous ré-

un

Ibudre a demeurer ici fans êtreReligieufe, jevous nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_______

ai déja dit que vous êtes libre de choifir une autre dépendésamp;dequi vous attendés rèclvoirr^rt^ Maifon j amp; nous vous promettons encore, foitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laferoit point nni rv^,

.--o----,....*w.^changerd’ef-

pric,dedifpofitionamp;de volonté, pour faire Sc foi-vre ce que l’oncroira devant Dieu vous être nécef-faire pour lui rendre ce que vous luidevésen prati-quant la vérité avec charité, afin que nous croiffions en routes chofesenJefus-Chrift qui eft notre tête,nbsp;amp; non pas en nous laiflant aller comme des en-fants Sc des perfonnes flotantes 8c emportees parnbsp;tous les vents des opinions des hommes , commenbsp;dit l’Apótre- Sans l’amour 6c la pratique de lanbsp;vérité amp; de k charité, il n’y a point de falut, amp;nbsp;rien de bon en nous, quand nous embrafferionsnbsp;1’Etat Ie plus faint Sc Ie plus parfait de l’Eglife amp;nbsp;de la Religion, qui ne ferviroit qu’a nous féduirenbsp;6c a nous tromper,fi la vérité amp;'la charité ne domino k dans notre efprit amp; n’animoit notre Coeur-

^ ^ ^ amp; » Madame Marquife de Creve-Cceur étant en- corder fes demandes, répondit beaucoup de Ca-

tiéea Fort-Royal pour y être Religieufe, fes Supé- lommes amp; des plaintes ameres contre les Reli-Tieures, après l’avoir éprouvéeplus de 6.ans,nela gieules de Poit-Royal amp; leurs Supérieurs, amp; ftxr iueer'^ut pas propre a êtreReligieufe, S refuferent tout contre Mr. Singlin a qui Elle écrivoit dans lanbsp;deklui fakefairefon Noviciat, quoiqti’elles trouvaf- même goüt. C’cft fur toutes ces chofes que ro^nbsp;feut leur intérêt a la faire Religieufe. Mad. de Cre- cetteLettxe que Mr, Singlin lui écrivit pour répoibrcnbsp;ve-Coeut piquée de ce qu’on ne voulok pas lui ac- a la fieniic.

Réfolution de vous donner toute la fatisfaélion dehors amp; dedans qu’il nous fera poffible.

que vous demeuries ou non, que nous vous ren- dans la dif^ofitionou vous êtes amp; oii v drons toujours devant Dieu par nos prieres ce que jufqu’a préfent. Cependant il y va de votm^lnbsp;nous vous devons, amp; que nous fommes dans la nel,non pasaetreReligieufe mais'inbsp;quot;R^lolnfion rlpvoiis dnnnpr tonrp. k ktisfadfionde-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;— o_ i ^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;anger d efi-

LETTRE DE Mr. SINGLIN,

ai Madame la Marquifi de Creve-Catir. * Jub 1663..

MA TRES CHERE SOEUR,

J’Ai fort délibéré devant Dieu, avant de vous répondre, de ce que je vous devois écrire;nbsp;caril paroit depuis aifez long-temps, que tout ce

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Suite de la Perjecutipt des Peligieufes de Poft-P-oyal, 1662.

cette difpofition. tl’eil a vous de voir devant Dieu Lettrede ce que vous pouvés licitement repeter,amp; aElles,Mr. Sin-de s’en rapporter a leur Supérieur. Vous n’avésqu’aSÜ'a*nbsp;leur parler clairement la-delïüs, vous n’aurés nolle difficulté de leur part, Elles reconnoitront denbsp;bonne foi ce que vous leur avés donné; amp; ünbsp;femble que vous en doutiés, a caufe qu’elles nenbsp;ne vous en ont point donné de reconnoiflance,nbsp;ne leur en ayant jamais demandé j amp; que pournbsp;cela vous vouliés vous en prendre a moi fansnbsp;craindre de bleflèr ma Reputation eontre tout®nbsp;juftice 6c vérité. Ce n’eft pas,par la miféricordenbsp;de Dieu, que j’en aie été touché, 1’innocence 6c

Lettre deamp; Dicu rejette, comme a dit Jefus-Chrift, tous Mr. I- 1^ Adorateurs qui ne l’adorentpasen enefprit(quinbsp;cftla charité) amp; envéricéj c’efl: ce que l’on nenbsp;fgauroit vous faire comprendre, ne vous apperce-vant pas, ce fèmfale, que vous bleffiés Tune amp;nbsp;l’autre en une infinité de manieres qui font gémirnbsp;tous ceux qui vous voient pourfuivre un bien (6cnbsp;que vous prétendés que c’eft pour votre faluc) parnbsp;des voies qui menent a la Perdition. Je m’étoisnbsp;réfolu de ne vous plus rien dire, voyant que toutnbsp;ce que je vous avois dit ne vous fervoitplus de rien,nbsp;me rnnfpnranr de frémir devant Dieu pour vous.

mc contentant de gémir —

6c de vouslaifl'erentrelesmainsdeceuxdequivous nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

és défiré de prendre Confeil ^ mais Mr. d Alenqon la verite en eek font ma force 6c ma confoktion i’atant follicité de vous repondre, quejem’yfuis mais je 1’ai été fenfiblement du mal que vous voul

s T nbsp;nbsp;nbsp;A/f- t4örmonr-rinfnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aifao Anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

laites a vous-meme, amp; iij avois vouluvous con« fondre, je n’auroiseuqu’a faire prierMj. Galois denbsp;produire la decharge que vous lui avés donnéedenbsp;tout 1 Argent qu’d avoir cncreles mains amp; qui vousnbsp;a ete rendu par Parties vous ne craignés pas encore de m impofer, en m’écrivant a moi-même, quenbsp;j’avois die a Mr. Hermant que vouseuffiésencorcnbsp;patience 2. ou 3. mois, amp; que je difpoferois vos

Angelique de St. Jeanöc de laMere Agnès furleur Meres amp; k Commimautéavous recevoir pour la Pr^ention 6c Arrêt d’Efprit 6cc. vous me les Profeffion. Jen’aipointchat^éde fentiments de-

puis

Ip2

avés

m’au... —

rendu. Lui 6c Mr. Hermant ont été touchés 6c affli-gés en me rapportant des chofes que vous difiés tout k fait contraires a k vérité, ne craignant point de m’ennbsp;impofor, non fouiement a moi, mais a tout Ie monde.

Je ne vous rapporterai qu’une chofe ou deux, (car il faudroit écrire des volumes pour tout dire,)nbsp;OU vous blefïés la vérité 6c Ia charité. Les juge-ments défavantageux que vous faites de ma Soeur

_ nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous me les

imputés en difant a Mr. Herman que je faifois de femblables jugements, que je les menageois pournbsp;ne pas rompre avec Elles, comme fi je ne l’au-rois pas fait déjailv a long-temps,fi je les croyoisnbsp;telles que vous les dépeignez^vous avés dit a Mr.nbsp;d’Alengon que j’avois en Depót, ou que je fgavoisnbsp;oü étoit une obligation de 4.0000. liyres de votrenbsp;bien: vous foavés bien que je n’ai jamais eu ennbsp;difpofition rien de votre bien; vous fqaves aufll cenbsp;que vous m’en avés écrit quand il vous fit reprochenbsp;de ce que vous en a vies fait dire a Mr.deChaalons,nbsp;que vous mcriteriés toute forte de mauvais traite-ments fi vous a vies été capable de dire telle chofe:nbsp;vous fqavés que q’a été avec feu Mr.de Bagnols 6cnbsp;Mr.Galois que vous difpofates de votre bien en ayantnbsp;donné 100000. livre a la Maifon dont Elle vousnbsp;en a fait reconnoiffance en partie, 6c Tautrevousnbsp;n’avés pas défiré qu’il en fut fait mention; vous nenbsp;vouliés pas même après votre mort qu’on Ie fqut,nbsp;voulant cacher votre Aumonedansle feindesPaa-vres, amp; afin que Ton ne put pas prendre occafioanbsp;de la d’inquiéter la Maifon par vos proches, ^uinbsp;vous vouliés bien moins laiffer de bien queje ne vousnbsp;ai confeillé. Vous aviés en ce cemps-la de bonnesnbsp;Raifons felon vous: jepenfe qu’il vous a été rendunbsp;50000 livres pour faire la rente de 10000 livresnbsp;que vous doit Mr. de Bérniere; car vous fgavésnbsp;la Mere Angelique, 6c celles qui fgurent votrenbsp;peine de ce que vous leur don-Elles euiïè^ qu elles vousvirent tnecontente,nbsp;Don ; EuLquot;

vous vous en répendfe nbsp;nbsp;nbsp;temoigne que fi

I vous fatisfaire en ce que voquot; etqient difpofees

douK pom. q»-dlS nbsp;nbsp;nbsp;S

vous avoir écrit mes dernieres Lettres: vous n'avês qu’a prendre k peine de les relire, vousnbsp;y trouverés comme je condamne votre pourfui-te 6c votre Arrêt d’Efpric a. vouloir être Pro-feflè, lorfque tous ceux 6c celles qui doivent ju-ger de votre vocation 6c difpofition ne voustrou-vent nullement en état de l’êcre, amp; beaucoupnbsp;d’indifpofition 6c d’oppofition pour ofer jamais el-pérer de vous voir en étatd’y être admife, fur toutnbsp;après vous avoir confiderée ,6c vousavoir donné dunbsp;temps (5. OU 6. ans) fans y avoir trouvé aucunnbsp;jour, quelqu’cnvie que l’on eut de vousl’accordernbsp;pour avoir la paix avec vous 6c pour contribuer ïnbsp;votre veritable repos ; mais ce n’a pas été a Ellesnbsp;a vous donnet la difpofition; ce qu’elles ont punbsp;faire, c’eft dekdemandera Dieu, 6c Elles ont faitnbsp;des Voeux pour cela, je vous ai mandé, ce mcnbsp;femble, ce que la mere Abbelïèvoue avoir dit iqu’iLnbsp;failoit une efpecc de Miracle pour cela, tanc il ynbsp;avoit peu d’apparence de croire que vous foyésnbsp;jamais en état d’etre admife h k Profeffion, eetnbsp;état la ne vous convenant nullement par tout cenbsp;que l’on remarque en vous. Après cela, commentnbsp;feroit-il poffible que je vous filiè efpérer que dansnbsp;2. ou 3. mois je difpoferois tout Ie monde è vousnbsp;recevoir ? ü eut bien plutót fallu que j’euflè ditnbsp;que dans 2. ou 3. mois je vous difpoferois pouïnbsp;vous mettre en état d’etre admife: car je vous ai.nbsp;dit une infinité de fois que eek ne dépendoit pasnbsp;de vos Meres, mais de vous; amp; comme Elles com-mettroient un crime en vous admettant a k Pro-feffion Religieufè-, ne trouvant point en vous lesnbsp;véritables difpofitions, Elles en commettroient uanbsp;autre en ne vous y admettant pas fi i’on trouveutnbsp;en vous les vraies dilpofiüoosj Si Elles VQUloient.


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amp; fe deiivrer de tant de peines que ^’^tac out^us etes, oude ibrtir; Et qu’elle? np fhf- Lettre dc ïr Sinnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»ufés par les plaintes que vous faices ^ti'^plus Chargées de vous paree qu’alors Elies vous Mr. Sin-

lin ' nbsp;nbsp;nbsp;Ss amp; le bruit ïue cclapeut faire, Elies fe por- donnerotent plus de liber/d’aller feule au Parloir 5»^.

“ ^ gt;nt plutóc a vous accordcr qu a vous refufer L on ne vous a point refufé d’aller a Conf (T ' ce’^'^que vous demandés d’elles j mais en cela Elies Monfieur k Juge ^ mais bien de changer a t ^nbsp;ne regardent que Dieu, votrefaluc, amp; leur pro- moments: vous y pouvds aller fi vous voui^s*nbsp;pre confcience; amp; il n’y a perfonne d’equitable, vous avés grand tort de vous plaindre de Tétat denbsp;qui venant a vous écouter amp; Elies,ne demeure mifere de vos 2. Soeurs Religieufes, puifque lanbsp;o’accord de ce que je vous dis.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mailbns’eftofferte,amp; s’offre encore, h fc charger

Quand j’ai approuve que vous allaflies a Port- deleur penfion,commevousl’aviés propofe^je lie RoyaldesChamps, q’aété aveccettecondition que l^ai pas pourquoi encore vous fuppofés que vousnbsp;vous vous déporteriés de votre pourfuite , que ne les pouvés alTidier, ayant 1500. livres a dispo-vous ne penferiés plus ni a la Profisffion, nia vo- fer tous les ans des 2. Rentes que Ton vous doit,nbsp;tre fortie, mais que vous ne penferiés qu’a y bien fans en compter autant que Monfieur votre Frerenbsp;vivre amp; k vous conformer, en ce que vous pourriés, vous doit amp; que vous faites bien de n’exiger pas,nbsp;a I’etat Religieux, comme une perfonne de votre puis qu’il a des affaires qui peuvent I’incommoder.nbsp;condition amp;c Bienfaitrice eft capable de le faire: Vous teniés un autre langage quand je me fuis op-car e’eft une illufion de dire que fi vousn’êtesRe- pofé a. la pourfuite que vous lui vouliés faire poutnbsp;ligieufe de Port-Royal, que vous n’y f§auriés faire vous faire payer. Je ne crois pas que ce que vousnbsp;votre falut amp; y bien vivre; il n’y a perfonne a aves requ en mariage foie fujet 4 la garantie de cenbsp;qui vous puiffiés perfuader cette propqfition, amp; que vous dites que Ton pourfuit des terres ven-je fuis bien perfuadé du contraire ; car je crois que dues par Mr. votre Pere amp; de Mademoifelle votrenbsp;vous fetids en trés grand peril de votre falut fi vous Merej maisce quej’admire c’eftaue fi I’nn vnnenbsp;étiés Profeffe dans I’efprit ou vous etes, ou fi vouloit faire ProfeiTe, vous’ne narleries nninr d»nbsp;vous forties dans cette difpofition de dépit amp; de votre bien que vous avés donnnbsp;revolte. Je fqai bien c|ue vous ne vousyfauverés n’en auroient point de befoinnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V* Eroches

pas rant que vous agires amp; parlerés comme vous la a manqué, tout vous naroïr

Suite de la Ferjecutio» des 'Relis.ieufes de Fort-Royal^ 1662.

, ^^livrpr tie. rant de peines que Tétac ou vous etes. on He forrir •

, nbsp;nbsp;nbsp;. /nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autrement. Ne

fakes de la prétendue injuftice que Ton vous fait, voyes-vous pas qu en tout cela il y a bien de paf-

que vous murmuretés, amp; que vous dcherés de fion, de Unegftueamp; del exaggeration ? amp; voilJ

2ecrier routes vos Meres comme n’ayant nolle cha- ce qui me touche le plus fenfiblement, de vous decner routes VOS macaconbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prefque en tomes chofes:

rite pour vous, nbsp;nbsp;nbsp;vous me demandés que je vous délivre de 1’obli-

1’on vous en croyoit, tout ce que ion a ait oe nbsp;nbsp;nbsp;contraftée avec Dieu de ne

moindreque i E ^ que^ce foit un des lejugions neceffaire, ou celui qui vous tiendra

votre endroit Penfes-vous que ce ^ nbsp;nbsp;nbsp;je vous ai tenu,étant au lieu ou voua

moindresdevospechexquede nbsp;nbsp;nbsp;êtes pour votre repos amp; celui des autres. Je vou--

ment fa conduite? nbsp;nbsp;nbsp;com-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;drois pouvoirle faire, mais il faudroit que jefuflè

pardon, ^ nbsp;nbsp;nbsp;^faire R.eligieiife; perfuadé auparavant que le lieu ou vous etes vous

L/-ó, „„ifible qa-.v..„ge„x, ,amp; qua Ja exaaSt amp; envenimant tout ce que 1’on vous fqufte quelque lieu amp; quelque e at ou vous puf,nbsp;L Itnd il ne va pas a vous accorder ce que fics mieux etre amp; y recevoir plus de fecours ;nbsp;vomTéfirés comme fi tome la charitéqu’on doit car alors j y donnerois tres volonuers les mamsinbsp;vousaelir ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x vnusfakeReliEtieufe vous fcaves que vous ne vous etes liee de la

avoir pour vous, crafiftoit a nbsp;nbsp;nbsp;vous oppofer i cet orgueil de ne

g nbsp;nbsp;nbsp;VoZ fc ,ui g™

gué?e?endilbofitën^ftêtrrRd^^^^ ^ouTdites n’y avoir ^ue

ou’on vous refufe de voir Monfieur votre Frere quitter un heu ou vous ayes trouve tant d avanta-amp; fon Avocat, vous fcaves bien que cela n’eftpas ges amp; nbsp;nbsp;nbsp;trouveries encoreautant fi vou*-

vrai mais que 1’on vous donne uns Cotnpagne, vous défiftiesde votre pouriuite,cC que vous-vou-.-comme vous 1’avés défiré, amp; comme les Confti- luffiés vous laiffer conduirci car alors je fuis affu-turions le portent, a moins qu’on ne ju^e qu’il re que vous trouveries autant de cordialite amp; d’a-n’v ait pas de néceflité ^ mais dans I’etat prefenc ou mine que vous en aves jamais trouve Tout ro^ vous étes, on le croit plus necelamp;ire que jamais, que je puis feire,comme je vous I’ai déji mandénbsp;mrceque I’onfqaitque vous etescapable de beau- eftquetant dans Pitnpuiflancede vouspouvoirnbsp;com d’emportements dont vous aunes grand fu- conduire, de vous reraettte au jugement de per-Z de vous répentir, amp; peut-etre ceux ^ui vous fonnes %s amp; yertueufes,,pour juger s’il vous fer*nbsp;I’accord-eroient fi vous avies prisune Refolution tneilleur de fortirquede,demeurer ^ je fcai bien que 'nbsp;termiuée avec les Ivleies, ou de demeurer dans vous^n^ypouves denieurer ni profiter dans rdprit

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154' nbsp;nbsp;nbsp;ds la PerftfcutioK del 'Religieufes de Tort-'Royal^

Lettredeoii vous êtes, mais le mal eft que vous vous en ^ Dieu , amp; de fe fcandalifer qu’on juftitie celles Réponfs prenés aux autres, au lieu de vous en prendre a qu’elle accufe centre fes réproches pieins defaufle-i Mad. lenbsp;vous-même ; car li la faute venoit d’autrui, je tés; de vouloir qu’on fe taifepour epargner fa rc-Marquifenbsp;ftrois le premier a vousconfeiller d’en fortir.Pen- putation, amp; de fouffrir qu’elle déchire cede des au- deCteve-fés-donc encore férieufement a tout ce que je vous tres^ comme fi les paroles n’etoient permifes que pour

Mr.

gliil

Sin-

Expofe; car il y va de votre ftlut, foit a demeu-rer, foit a fortir.Il n’y a que Dieu feul qui vous doit faire prendre parti.

Je le Prie amp; le prierai durant ces Saints jours qu’il vous ouvre les yeux, amp; qu’il vous difpofe Jnbsp;recevoir cet Elprit Saint qui eft I’Efprit de veritenbsp;amp; de charité oppofé a I’Efprit d’Errcur 6c de malice, afn die l’Ap0tre,que nous puiffions celebrernbsp;cette Fête, non avec le vieux Levain de malicenbsp;amp; de la corruption d’efpnt, mais avec les Painsnbsp;purs de la fincérité 6c de la vérité: vous ne trou-verés de veritable joie eri ce monde 6c enl’autre,nbsp;qu’en fuivant cette Regie.

foutenir la pallion 6c le menfonge, amp; qu’elles fuflenC interdites pour défendre 1’innocence 6c la vérité.

LETTRE EN FORME DE FACTUM,

Po«r fervir de réponfe d une Lettre imprimée de Madame la Marquife de Creve-coeur.

En 1665.

SI j’avois voulu imiter la conduite 6c la modef-tie des Religieufes de Port-Royal, 'qui ont été publiquement deshonorées par la Lettre inju-rieufe de Madame de Creve-cceur, je ferois de-meure dans le filence auffi-bien qu dies, attendantnbsp;que Dieu fe deelarat le protedteur de leur reputation, comme il eft le téraoin de leur innocence.nbsp;Car il y a cinq ou fix mois qu’ayant requ cettenbsp;Lettre écrite a la main, que cette Dame a faite

Nous efpérons au contraire, qu’on jugera tout autrement de la néceffité de cet écrit: car nousnbsp;apprenons des faints Peres; ^iu’un chrétien doit fanbsp;cmjcience a Dieu ^ ér fa reputation au prochainnbsp;amp; quil efi cruel s’il Pabandonne^ lorfqu’il la peutnbsp;défendre avec juftice. Auflij’ai appris que peunbsp;après que cette Lettre injurieufe a paru, plufieursnbsp;perfonnes de piété fe font plaints de ce qn’on dif-feroit trop long-temps a lever un fi grand fcanda-le. C’eft pourquoi je me perfuade que toutesnbsp;les perfonnes equitables prendront part a la jufti-fication de ces FilleSj öc qu’ils s’y intéreflëroncnbsp;merae en quelque forte ¦ puis qu’il n’y a au-cun particulier ni aucune Maifon Religieufe quinbsp;puiffe être a couvert des accufations les plus atro-ces, fi Ton foufamp;e que Ton repande impunémentnbsp;contre un Monaftcre trés reglé, des calomnies 6cnbsp;des médifances, auffi groffieres que font celles quinbsp;font contenuëb dans cette Lettre.

II paroit alTez, en la lifant, qu’elle n’a point été faite par Madame de Creve-coeur. Car Elle fqaitnbsp;fort bien que c’eft la Mere de Ligny qui eftnbsp;maintenant Abbefle de Port-Royal, 6c que c’eftnbsp;Elle auffi qui a fignéle procés verbal de Monlieur lenbsp;Lieutenant Civil j au lieu que 1’auteur de cette Lettrenbsp;confond toutes ces chofes. II a cru ne pas écrircnbsp;a la Mere de Ligny, qu’il a foppofé n’être plusnbsp;Abbefle, comme il paroit par ces mots de lapag.nbsp;4.: Jevous fuppliai,amp; la Mere de Digny pour l^'s

______ ^ que cette Dame a faite Ahbejfe, de me faire rejlituer ma Cajfettte. Et

d’un ft grand emportement, fans fe mettre en peine derepoulfer une diffamation fipublique. Elies Gilt cru qu’il leur fuffifoit de raarder Dieu, entrenbsp;les mni'ns duquel Elies ont remis la juftification denbsp;fours perfonnes 6c de leur Maifon, 6c de le priernbsp;d’arrêter ce fcandale, amp; de toucher le coeur denbsp;celle qui n’a pu les traiter d’une maniere fi peunbsp;Chretienne, fans fefaire a Elle-meme beaucoup plusnbsp;de mal, qu’elle n’a prétendu leur en pouvoir faire.

Mais quoique cette conduite foit digne de la piété de cette Maifon, je ne crois pas néanmoinsnbsp;qu’il me foit permis de la fuivre; car plus cesFil-foafont humbles 6c réfoluës de fouffrir en paixunnbsp;^ftitement fj.fcandaleux, plus ceux qui ont quel-

imprimer depuis, amp; qu’elle, a répanduë dans tout neanmoins il fuppofe que celle a qui il écrit a fig-Paris, Elies fe font contentéesd’avoircompaffion né le procés verbal de Monfieur le Lieutenant

Civil, qui n’eft,ligné que de la Mere de Ligny, en difant dés la i. pag: fe riy emploierai que manbsp;propre foihlejfe ^ ér un proces quot;verbal figné de quot;jotrenbsp;main. 11 eft done clair que ce n’eft point Madamenbsp;de Creve-coeur qui a fait cette Lettre ; mais Elle n’ennbsp;eft pas moins coupable des excès qu’elle contient,nbsp;puifqu’elle neles a empruntezd’un autre que pour fenbsp;lesattribuer a Elle-mcme, 6c pour faire échter fonnbsp;animofité contre des perfonnes, dont Elle a temoig-né pendant tant d’années faire une eftime fi particuliere , fans qu’il foit arrivé aucun changementnbsp;de leur part, mais feulement dans fon elprit.

2,616 pour Dieu 6c pour fon Eglife, doivent redemande n’en eft qu’une couleur, non plus qne Ctre toucWnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____------ -.il» i,.; 1_____ u nbsp;nbsp;nbsp;r-:-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;______ui:A nbsp;nbsp;nbsp;Llle

Il eft aifé auffi de reconnoitre par le ftile inju-rieux dont Elle eft écrite, que la Caflette qu’on y

contre celle qui lesou-lia5imléquot;SêS;'Sl‘ ^ nbsp;nbsp;nbsp;avanragedeleor

l,„dkire,

mal r.eglee, de ne fe point nbsp;nbsp;nbsp;men

CRe, dssbonore publiquement des vSeSarSo

la plainte qu’elle fait qu’on a publié contre un Libelle diffdmatoire , fous pretexte que pournbsp;arreter les bruits qu’elle faifoit courir centre anbsp;Maifon de Port-Royal, on firun pe»'=nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

main, ou Ton repréféntoit avec une ™ ^ rgesqonfacréss une moderation route entiere, comment cette at*-

faire

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Suite de la Verlécution des quot;Rétigieufes de Voft-'S.oyal


deCreve- nbsp;nbsp;nbsp;aTroVt ïefoi» d une éloquente fsrte formez, poiir un exemple de dérmtéreffemenc ca-Creve-

ledic: ^ nbsp;nbsp;nbsp;j—- .^-- O. pable d’édifier toute 1’Eglife.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceeur.

L nbsp;nbsp;nbsp;r^ot- ;) fav.fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tv-r^ a


coeiir.


;o:rdéS^omy les nuages épais dont une piélé ap-parente amp; niyfiique couvre hut adrcfje amp; kur jub-tilité ordinaire, ^'elks ont une prudence Religicufi


Car il faut afl'üremenc qu’un Monaftere ait peu de cupidité pour aimer mieux fouffirir une auffi

, ji___^ nbsp;nbsp;nbsp;.....


dont il efl difficile de pénétrer les retours ^ les la- grande pertequ’cftcelle de Quatre-vingt mille livres^ diffimulation én l’e'quivoque qu’el- que de donner une fimple parole d’adtoettre a la


^ nbsp;nbsp;nbsp;jjnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;w • • i•jvu ?»' vjnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v*Wnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v*i4vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fl iQ,

les hlavmtt en autruim jont chezElles qu'une gen- Profeffion une Veuve de qualité que témoigneroit tilleJJ'e qui fert d orner Ie difcours^ én qui fe par- la délirer ardemment, amp; qui auroit déjadonnécenbsp;donne aifément: ^’elle n’a point de bonte dia- bien au Monaftere en qualité de Bienfaiftrice.nbsp;vouer quelle a été decué par leur fupenherieC’eft ce qu’ont fait les ReligieufesdePort-Róyal,nbsp;comme tous les gens de Uin Vauroient été: ^jttel- amp;c c’eft par la qu’elles ont iiïérité les louanges desnbsp;les ont proftitué ce qu'il y a de plus facréyio-a feule- gens de bien, amp; les injures de Madame de Creve-ment entre les Religicujès ^ maisentre les plus ah aw- cceur. Si Elles s’étoient voulu perfuader qu’unnbsp;donnés des hommes: ^e ce qu’elles ont fait contre bien tetnporel, Ü conftdérable, put ftippléer a la


Elle efl une entreprife auffi honteufe pour fes auteurs , qu’abominable pour ceux qui ont quelque fen-timent d’bonneur ér d'humanité: ^lue la grace les « abandonnées pour ce coup , ér que la fiuplejfe

leur efprit 71 a pas été ajfesc. forte pour la retenir. Et enfin que pour les épargner , Elle s’abftient denbsp;parler de chofes pleines d’ordure ér d’aojarice.

11 eft done difficile de traiter plus outrageufè-rnent des Reiigieufes, que Madame de Creve-cceur fait par cette Lettre ^ mais on en peut reduire lesnbsp;médifances amp; les calomnies a deux chefs princi-paux. Car ony repréfente d’uneparties Religieufesnbsp;de cette Maifon comme les plus intéreflees amp; les plusnbsp;attachées au bien qui foient au monde ,amp; de l’autrenbsp;comme des perfonnes fans Foi, amp; qui ne fontnbsp;aucune confcience de mentir érdefe Parjurer.

Leur réputation,graces a Dieu, eft fort a couvert de ces deux fortes de reproches ,• il n’eft quetrop connunbsp;de tour Ie monde qu’elles feroient plus li leur aife 6cnbsp;plus en repos, lï Elles n’avoientfurrunamp; l’autre denbsp;ces deux points une trés grande pureté de confcience.

On fgait pour Ie premier, de quelle forte Elles reqoivent celles que Dieu leut envoie, amp; com-bien Elles craignent d’attacher adel’argentlagracenbsp;de la Vocation. II y a plus de cent Religieufesnbsp;(kns les deux Maifons; tous ceux qui y ont desnbsp;Filles OU des parentes peuvent téraoigner fi onnbsp;leur a jamais parlé de Dot, ou demandé quoiquenbsp;cefoit, foit devant, foit après laProfefïïon, s’é-tant tqujours contentées de recevoir par Aumónenbsp;ce qn üs ont voulu donner; fans parler de cellesnbsp;qui n ont apporté au Monaftereque la feule volonnbsp;te d y fervir Dieu. Et cela eft fi '


Vocation qui doit venir de Dieu, Ellfö n’auroient eu qu’alui promettre de la faire Profoffe pour fenbsp;delivrer de Vincommodue qu elles fouffient mam-tenant par une fi notable diminution deleur bien.nbsp;Ainfi Elles n’ont attire fur Elles la medilance denbsp;Madame de Creve-cceur, que pour avoir obfervénbsp;trop exadtement k fon égard ce qui leur eft or-donné par leurs Cqnftitutions, de ne point regar-der a l’argent, mais a la feule piété dans la reception des Religieufes. La vertu qui la devoir édi-fier n’a fait que 1’aigrir, amp; Elle ne s’eft portée knbsp;les noircir comme les plus intéreffées de routes lesnbsp;Religieufes qui furent jamaE, que pour avoir été

trop défintéreffées a fon égard.

Auffi n’a-t’ellepasétefipeuckir-voyantequ’ellc n’ait bien vu que cette feule verice mettoit leurré-outation h couvert de ces mjuftesreproches, maisnbsp;Elle a cru en être quitte pour la nier, amp;pourfup-

pofer qu’il nbsp;nbsp;nbsp;eut jamais eu envie

^êcre ni Novice ni Religieufe, 6c qu’elle ait cu d’autre raifon de fortirde Port-Royal,que lecom-mandement du Roi qui en avoitfaitfortirlesPen-fionnaires amp; les Poftulantes.

Pour rendre cette fuppohtion croyable, Elle i’établit fur une vériié, qui eft qu’étant tombée

fort malade prés de trois ans depuE fon entree Elle prit l’hate lots

lamort;maisE ley nbsp;nbsp;nbsp;5e témoigner qu’elle

fetez; Quon hu j p^ffep des Ordtes de fe étoit Novice, pour élud r JJ y Séculieresnbsp;MaieBé qui enjoignotent a toutes les bécmierts ^nbsp;Pendnnaires ér FoflulanteS de firttr du Mona^

Vrai, que dansla ffire, raés quelle fut touchee dans ce moment d’uné Vifite aui y a été faire en 1’année léöi. la feule délicatefe de conftence ^ amp; que fon procédé tou~nbsp;aCiol a trouvéa redire,étoitq«’eUesétoientnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;éloigné de dégmfment, l engagea a confultet

a fe charger de Filles qui n’euffent point fur cela Monfieur Chartm grand Penttencter. comme il parok par l’Ordonnance de Monfieur fon Frere Ie lm amena', fffie jufju^d csnbsp;nfi^r Ie Doven deNotre-Dameenfuitedecette moment Elle a^ott etéprivée de cette conjolation^nbsp;Tl faut done bien manquer de fujets pour qu il la jatispt Juquot; jondoute, ér lui or donna de fa~nbsp;^ vrt cette Maifon, que d’être reduit al’accufer tisfaire aux Ordresjef Majejié, que fexcutai^.nbsp;noircir tcnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;manquer de dit-elle, avec Joumiffion de coeur, quand Monfieut

d'avance. nbsp;nbsp;nbsp;- prendre occafion de leur faire ce de Contes Grand Vtcaife f rendit d Port-Poyal

difcern^en p^aire du monde qui fait voir Ie pout vitn faire firtir. Et Elle allure a la fin de


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r^r * Saife de la Terf/cutim def Ëeltghufes de Port-Royal, 166^.

\u nbsp;nbsp;nbsp;fnnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcuianda d’entrer dans Ie Noviciat, amp; de com-RéDonfe

M.'irnii'ife — nbsp;nbsp;nbsp;q^ueiles ent dit de fon prétendu No- meneer une épreuve coinme Novice; Elle cotr-i Mad. la

deCreve- nbsp;nbsp;nbsp;„ r r nien^a ce Noviciat Ie premier jour de Tan iddi.Marquife

Cfeur.

öi on en croit ce recit d une perfonne qui Ie rend Et on ne recut les premiers ordres du Roi pour ren-^^*^ Crev«-a elle-même ce témoignage; lt;iuelle ejt (i éloignée voyer lesPenfionnairesamp;IesPoftulantes que de tout de'guifemeut, que par une délicate]]} de conf- Avril de Ia même année. Ce qui fait voir com-tknee Eile n’a pu foufFritun moment de paffer pour bien il eft faux qu’on ne lui ait confeillé de fedirenbsp;Novice ne 1’étant pas, c’eft avec bien peu derai- Novice,que pour éluder eet ordre, puis qu’elle fenbsp;fon qu on a fuppofe que Madame de Creve-ccEur Ie difoit plus de trois mois auparavant Mais eetnbsp;avoit voulu être ProfeffedePort-Royal, amp;quon ordre du Roi 1’ayant trouvée d^rie Nov eiarnbsp;ne 1’en avoit laiflee fortir en lui rendant tout ce Elle crut que ce temps de trouble lui étoit nronrènbsp;qu’eüe y avoit donné, que paree quon n avoit pas pour parvenir au deflèin qu’elle avoit de fe fairenbsp;jugé qu’elle eut les difpofmons neceffaires aunctat admettre è la Profelïion, a quoi Elle fcavoit auenbsp;ITsainc II faut done voir leque de ces deux les Meres avoient une extreme répugnance luenbsp;recits eft fonde dans la vente, amp; il eft neceffkiie en écnvkaux ner/ónnesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^

pour cela de rapporter les chofes avec un peu plus fervirrScr^Sr^S^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;5°^'quot;

d’étendue, amp; de n en pas omettre des circonftan- doit feulement oifnn v ^ ces quidécouvriront de quel cóté eft la difllmu- voix, en remettam fa PrSon'ïu^ïemps''qu’Snbsp;lation amp; Je roenfonge.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jugeroit a propos.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;icnips qu on

deux mois, ce qui lui donnoit une liberté toute entiere de dire tout ce qu’elle vouloit a Monlieurnbsp;Ie Doyen, amp; a Monfieur Bail, qu’elle vit mêmcnbsp;plufieurs fois en d’autres temps. De Ibrte qu’iln’ynbsp;eut jamais rien de plus contraire a la vérité, quenbsp;ce qu’elle avance dans fa Lettre , qu’avant quenbsp;Monfieur IbnFrere lui eut amenc Monfieur Char-ton grand Pénicencier, ce qui ne fut que l’annécnbsp;fuivante i66z. Elle n’avoic pointeu la confolationnbsp;de parler a perfonne, a qui Elle put decouvrir Ienbsp;fcrupule qui troubloit la délicate fe de fa confciencenbsp;depute Ie moment qu'elle s'étoit laijjée perfuader denbsp;Je dtre Novice, pour éluder les ordres du Roi. S’é-tant pafte plus d’un an depuis ces ordres du Roinbsp;jufqu’a ce qu’elle vit Monfieur Charton, ü y gu-roic fujet de la plaindre,d’avoir été fi long-tempsnbsp;en une fi grande peine, fi tant d’occafions qu’ellenbsp;a euè's de s’en decharger fans s’étre avifée de Icnbsp;faire, ne faifoient afl'ez voir combien cette peinenbsp;a été imaginaire.

____________, nbsp;nbsp;nbsp;______ ^ nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mais c’eft ce qu’on ne fe doit pas amufer a re-

fprit de la Religion, qu’elle eut véritableraent def- futer par des conjeélures, puis qu’on Ie peut faire fon de s’y engager ,Elle commenga tout d’un coup par des témoins irréprochables, Sc des preuves parnbsp;è fe declarer, en fe plaignant avec des emporte- écrit; car ayant vu qu’il s’étoit déjé pafte présnbsp;mets étranges de ce qu’on ne la faifoitpas Profeffe. d’un an, depuis qu’elle étoit entrée dans les exer-II fe paffi quelque mois depuis qu’ellefe fut decla- cices du Noviciat, fans que ni les perfonnesqu’el-rée en cette miiiere qu’elle vouloit être Religieu- Ie avoit employees auprès des Meres,ni fesinftan-fe fans témoigner encore par fes aöions qu’elle ces réïtérées, ni fes menaces de fe retirer, en fenbsp;cut un véritable deffein de fe mettre dans la dé- faifant rendre tout ce qu’elle avoit donné, euffentnbsp;pendance amp; d’entrer dans l’efprit de la Religion, de rien fervi pour furmonter la répugnance qu’a-ju^u’a ce qu’enfin vers Ie mois de Septembre dc voient routes les Religieufes, de lui donner 1«nbsp;Vannée 1660, après routes fortes de pEintes,Elle parole qu’elle demandoit qu’on la feroit Profeflè,

Elle

, * Tiouvés-bon que je-ne m’arrête pasadifcuter t Après avoir palTé quatre i cinq années ave« écrit r^t r®nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avancé dans votre douceur dans votre Maifon, je tombai

«articuliaiit^ 'quot;Squot; pr^tendu Noviciat oulesautres avec tant de violence que je fus tfduite « u or-blés dans aucuS‘^ nbsp;nbsp;nbsp;f^rés pas plus croya- tifier des derniers Sacreuients. amp;

daïsSra nbsp;nbsp;nbsp;^ueyJus tit Habit de votre Ordre, Pf-urnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ü

II eft vrai que Madame de Creve-eoeur n’a ja- Toute l’année de iddi. fe paifa de cette fort mais pris Fhabit que dans une extrêmiré de mala- pendant la quelle on fit la vifite qui dura prés ^

die, Et les Religieufes demeurent d’accord qu’on ' nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..... • - nbsp;nbsp;nbsp;.

ne Ie lui donna alors que pour fatisfaire fa deVoti-on, faas penfer^ par la a l’engager dans Ie Noviciat. L’effai qu’on avoit fait de fon elprit depuis prés de trois ans qu’elle étoit dans Ie Monaftere,nbsp;n’avoit déja que trop fait connóitre qu’elle n’a-voit nullemenc les qualitez néceflaires pour la vienbsp;Religieulë; mais qu’elle en avoit beaucoupdepro-pres a exercer la charké amp; la patience de toute lanbsp;Maifon, oü l’on s’étoit engage de la garder com-me Bienfaiétrice.

On avouë encore qu’elle a ete plufieurs annees depuis cette prétenduë prife d’Habit, fansvouloirnbsp;qu’on fqut dans Ie monde qu’elle fe difoit Novice, quoi qu’en mêmc-temps Elle en voulut aunbsp;dedans conlerver Ie rang amp; l’Habit fans en fairenbsp;véritableraent les adions. Mais après avoir paffe

Jjuatre ou cinq ans de la forte, fans vouioir qu’on gut dans Ie monde qu’elle pré:endit cette qua-litc, amp; fans témoigner par fes aftions amp; parnbsp;Él conduite, qui (étoit entierement oppofée é 1’es-

kil. xiault. uw nbsp;nbsp;nbsp;vt ,,

genees plénieres i l’arnde de la mort, p. y.

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Stdte de la Terflcution des ’Religieufis de Pon-Rojal, l66-^. nbsp;nbsp;nbsp;jtj7

IWponfe Elle s’avifa d’une autre intrigue, dont on ne fgait Entre plufieurs moyens qu’elle y emplova KlipRéponfe 4 Mad. lapas ce qui fe pafla en fecret, maïs voici ce qui en trquva celui de parlera Mr. l’EvêquedeChaalons 4 Mad. Ia

Marquife public. nbsp;nbsp;nbsp;A/r r inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la Mere Abbeffe

deCreve- ^ Tg vingt-deuxiemc Janvier i66z. Monfi^r Ie a de touttemps temoignébeaucoup de bonrénonrde CrevOr Doven vine a Port-Royal fur un ordre du Roi, cette Maifon. Enfin n’ayant pas encore réuir^nbsp;qu’elle lui avoit fait doaner a la follicitation de la,amp; ne fgachant plus que faire pour venir a*bo*^tnbsp;Monfieur fon Frere, pour s’informer de la Mere de fon entxeprife,Elle fe réfolut d’écrire un grandnbsp;Abbeffe d’ou venoit qu’on y retenoit centre fon Mémoire adreffé ï. la Communauté, qu’elle vinenbsp;gré une Madetnoifelle de Creve-cceur, au lieu de lire Elle-même en préfence de routes les Soeursnbsp;dire Madame, paree qu’il ne la connoilfoit pas. ou parmi routes fortes de fauflèsfuppofitions,Ellénbsp;Ce changement de Mademoifelle pour Madame découvrit plufieurs vérités qu’elle avoit cachéesnbsp;lui a fuffi pour foutenir que cela ne laregardoitpas jufques-la entr’autresfon defleind’atnenertoutcnbsp;amp; qu’elle n’avoit point de part a eet ordre, com- la familie dans Ie Monaftere, comme Saint Ber-me fi Elle n’avoit pas été plus que fuffifamment nard avoit amené toute la fienne dans Clair-marquée par Ie nom de Creve-eoeur. II faudroit vaux (car ce fut la comparaifon dont Elle fcnbsp;être bien crédule pour fe Ie perfuader. Maisquoi fervit) amp; d’obliger Port-Royal a recevoir tou-qu’il en foit, Elle fgait ce qui fe pafla devant Mr. tes fes Soeurs, qui font quatre Religieufes denbsp;Ie Doyen de qui tout Ie monde lepeutapprendre, divers Ordres, outre celle qui y étoit déjaj tou-entre Elle amp; la Mere Abbeflè; Elle lui declara tes fes Nieces préfentes amp; a venir, routes fesnbsp;ftermes qu’elle étoit fort contente dans parentes pauvres;amp; enfin Ie dénombrementqu’el-« Maifon, inais qu’elle demandoit qu’on la fit Pro- Ie en faifoit, alloit au moins a dix-huit perfonnes.nbsp;ïcfle 8e qu’elle ne pouvoit pas demeurer davan- Parmi cela Elle rapportoit, quoi qu’avec quelquenbsp;Uge fans cette aflurance ; furquoi la Mere lui dit déguifement, ce qui s’étoit paffé en préfence dcnbsp;la d^ure de la Maifon lm étoit alfuréc fi Monfieur Ie Doyen amp; crou’Se avoit dit aMon-EUe vouloit, pms qu’elle y tenoit la qualité de fieur de Chaalon.-^ ^ fiv-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• c

Bienfaidrice, mais que Ia Profeflionnefepouvoit qu’on n’eut pas feülemenr“!i “ perims afin

accorder qu’a une véritable vocation, amp; adesdif- prochables que eeux-^ d«s temoins auflTi irre-pofitions qui ne paroiflbient pas en Elle. nbsp;nbsp;nbsp;grand défaut de fincéritinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ “r

Mr. Ie Doyen penfa 1’obliger de propofer pour hardiment qu’elle n’a jamais voulu etreRefi i iife*

en


----------- .— -.-......w, ^uia ijueue ole nier

dans une Lettre impriniee, des chofes dont on a la preuve dans une piece écrite de fa propre main.

lendemain, pour faire une réponfe definitive Mr. Ie Doyen qui Tavoit priée d’y penfer encore.nbsp;La Communauté tout d’unevoix a lafeulepropo-fition declara, qu’il n’yauroit jamais aucuninté-rêt temporel qui la put faire confentit d’admettrenbsp;a la Profeflion une perfonne qui n’avoit aucunenbsp;des conditions eflèntielles que la Regie demande

Elle a la Mere Abbefle qu’elle lui donnatie temps mais qu’elle en put être ainfi convaincuë mr^fon ces’éprouver encore j mais notre Mere lui répondit propre témoignage. Cet écrit, qui eft de 21. pa-quecen’étoit point cela qu’elle défiroit, mais qu’elle ges,étant demeuré entre les mains des Religieu-deraandoitun voile noir,ou la porte,amp; qu’elle n’étoit fos, on en rapportera feulement ce qui eft néceflairenbsp;pas dans une Maifon ou l’on fut difpofé pour pour la vérification de ce fait, qui eft extrêmc-quelque confidération que ce put être d’accorder ment important pour faire juger a tout Ie mondenbsp;Ie premier a une perfonne qui prétendoit Tempor- combien la con uite de ces Filles a été désintéref-ter de cette maniere. Néanmoins la Mere Abbefle fee , amp; combien celle qui les décrie fi injuftementnbsp;““ voulut prendre Tavis de la Communauté Ie eft indigne de toute cre.ance, puis qu’elle ofe nier

des conditions ellentieltes que la Regie demande nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . r , aue

pour y admettre celles qui fe préfentent; que la Igt;'me Lettre de vmg - amp;de Porti

connoiflance qu’on avoit d’elle depuis tant d’années. nbsp;nbsp;nbsp;Je Crew-cceur/ertvnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Royal, qu'elle y -vint lire Llle-rrsème Ie Mat \66z. copiéjur l'Original écrit de fa mainnbsp;qui e[i encore dans la Maifon.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

connoiflance qu’on avoit d’elle depuis tant d annees, faifoit aflez juger qu’elle n’avoit point de vocation,

amp; qu’ainfi de quelque autorité qu’elle fe ^voulut appuyer, on ne la recevroir point, amp; qu’on lui

rendroit bien plus volonders fon bien fi Elle fe ^TTiaar nbsp;nbsp;nbsp;»i.

vouloit retircr, que d’y avoir égard pour la faire „ ^Uand Monfieur Ie Doyen ma dit que Ton Relkieufe. La Mere Abbefle lui déclara enfuite „ ''^^s ctoic plamt au Roi que Ton letenoit parnbsp;ce qui s étoit paffé, amp; cette nouvelle ne fut pas „ force une Fille nommée Mademoifelle de Cre-neu furprenante a un efprit tel que Ie fien. Elle „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il avoit ordre de s’en venir infor-

en fut accabléed’abord,mais Elle fe releva bien- ,, mer 5 jc lui ai répondu tout fimpleraent que tót amp; pendant cinq mois il n’y eut point de „ ce netoit pas moi, que je ne fqavois ce quenbsp;efforts qu’elle ne tachat a faire jouer pour eflayer „ c’étoif. que je m’appelle Magdeleine de Saint-r m|e pourroit gagner ks efprits des Meres öc de „ Simon, que jefuisveuve du Marquis de Creve-la Communauté.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„fos«r Gouffier, j’avois choiü cette

Vu* C

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Suite de la Ferfecution det Feligieufes de Fort-Fojal^ 166'^.

ï? ol irriaitïla 1 nbsp;nbsp;nbsp;^ ,n «nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/\ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-r-r^l*- A /ÏAfT 'T^/IW 1 ^ Xj' /V^Vl f'


fon poury etre Religieuiê par 1'eftime quej’en fe? Onvoicaflez parFEfprit queMadame de Cre-Réponfe

T^lfi niip nbsp;nbsp;nbsp;J___i_ Jiir„ j_ C-'.^ nbsp;nbsp;nbsp;___ _______ r ________ j___ nbsp;nbsp;nbsp;___ a j t

Héponfe è Matl. Ie ”nbsp;. ivlarquifenbsp;deCreve ”nbsp;coeur.

ve-cwur fait parqitre dans cette rencontre, com-a Mad, le bien de raifon ont eu les Religieufes de ne pas luiMarquifenbsp;accorder une nouvelle épreuve, puis que routes cel-les qu’on lui ayoit fait faire lui avoient été fi inu-tiles, amp; qu’on avoit déja épuifé a fon égard toutnbsp;cequela charité 6cla condefcendancepeuventper-mettre fans blelTer les regies amp; I’efpritde la Religion, Audi tout le monde jugera aifément com-bien cette Dame étoit éloignée de pouvoir êtrenbsp;bonne Novice, puis qu’elle ofe maintenant foute-nir, contre fes propres paroles, qu’elle ait feule-ment jamais voulu I’etre.

Cette déclaration que fit Madame de Creve-emr a la Communauté ayant eu un efFet tout contraire ƒ celui qu’elle prétendoit, paree qu’elle

fif r*nnnr»ifr/a nbsp;nbsp;nbsp;/iti’ollö y^Ti**y^tVnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t'-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. -r^

- - ------ _ nbsp;nbsp;nbsp;wcvaaviViU J ^ai CC ljU CllC

Je dis que vous aviés raifon, fit connoitre ce qu’elle auroit pu faire étant Pro-' mais que je ne croyois point avoir dit quelque feffe , puis qu’elle faifoit déja de fi grands def-” chofe quivous put fairejuger que e’etoit contre feins n’étant encore que Novice , amp; ne l’étant mon intention-Oue fi vous m’euffiés faitla charité plus même depuis qu’on lui en avoir óté le Man-” ”c me T Xe dtvant de l»i parler , que je team Ce K fut qu’alora qrfdk demand, a p„le,nbsp;” m’enferois mieux expliquée; queje luiende- a Mr. Cbanm, quUle vit mots ou quatte fas,

’ mandois trés humblement pardon, amp; que pour amp; avec qui apparemment Elle cone ud le deffein ” lui faire voir que je fuis bien éloignée de cette de fa fortie, quelle execuU auffi-tot le 4. de Juil-penfee, queje vous fupplieroisde me faire la grace let i66z. fansque Mr. le Doyen vine a Port-Royalnbsp;” de me peripettre de recommencer mon Novi- pour 1’en faire forth, comme Elle dit dans fa lettre:nbsp;”, ciat, amp; que dans le déplaifir ou j’écois d’avoir car Elle ne peut pas naême rapporter fans deguife-n fi mal employé le temps amp; votre charité, j’ef- ment les chofes indifferentes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

” nbsp;nbsp;nbsp;J- 1-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Voila au vrai ce qui s’eft pafle dans la fortie de

Madame de Creve-coeur de Port-Royal; Mr. 1’E-vêque de Cliaalons amp; Mr. le 1,'oyen de Notre Dame en peuvent temoigner^ les plus importantesnbsp;circonftances. Mais afiri qi^on n ait pas la peinenbsp;de les en confulter, on les a déja marquées dansnbsp;1’Extrait qu’on a rapporté d’un écrit fait par EUe-même,

Après cela il faudroit être bien credule pour ajouter quelque foi aux reprochesinjurieux que faitnbsp;Madame de Creve-coeur touchant fon bien, puis

dit que fi on m’ordonnoit d’en être privée pour qu’elle eft fi bardie a nier les vérités lesplus claires,

feis, que j’étois Novice dans Ie défir de faire Profeflïon quand on en auroit la liberté, amp; quenbsp;5, nos Meres Ie jugeroienr a propos. Et fur cenbsp;3, que notre Mere lui dit qu’elle n’avoit point deflèinnbsp; de me recevoir, Mr. Ie Dej/eu me voyant fort affli-„ gée amp; furprife, vous pria, lür la Application que jenbsp;,, lui en fis, de me faire la charité de m’en dire lesnbsp;,, raifons, amp; de m’avertir de tout, de me don-,, ner du temps, amp; il vous demanda trois mois,nbsp;3, fix mois, un an de temps pour une nouvellenbsp;„ épreuve, amp; de me donnet un quart-d’heurenbsp;„ pour lui parler devant que de prendre fa refo-„ lution. Je continual a dire a Monfieur lenbsp;Pcrye»;Ec lots que j’attendois qu’elle m’envoyatnbsp;” querir , Elle me dit la déclaration qu’ellenbsp;,, vous avoit faite

pérois de le reparer, amp; que ii Dieu n’y don--noit point de benédiftion, que je m’en retire-rois avec douceur, croyant que Dieu ne le demanderoit pas de moi, ou du moitis de m’ynbsp;laiiTer comme les Novices a qui Ton ote le Man-teau, afin de n’être pas privée des exercices amp;

, de la conduite qui eft • la feule coniblation , de la Religion ^ 6c que je n’ai point encore vunbsp;, refufer a perfonne. Ayant dit a Mr. de Chaa-, Ions que je n’avois pu rien obtenir, amp; voyantnbsp;que tout cela ne me rebutoir point, je lui ai

un temps, quand j’en devrois être feparée pour „ trois ou quatre ans,queje m’y foumetcrois,quenbsp;„ cela me feroit voir que Ton prendroit quelquenbsp;„ Coin de moi.”

Qui auroit pu croire que des prieres fi humbles en apparence fe duflent terminer a des injures en-vénimces, amp; que la même main qui avoit écritnbsp;les lines,dut ccrire les autres fix mois aprèsmais'nbsp;ce qui eft encore plus incroyable, qui auroit punbsp;s’attendre que des demandes li pofidves d’etre ad-mife au moins a une nouvelle épreuve pour fe di-fpofer a la Profeffion, amp; des plaintes fi tendresnbsp;de ce qu’on ne pouvoit s’y réfoudre, duffent fi-ctre fuivies d’un déni public , accompagnénbsp;^°':g'ages, d’avoir jamais voulu être ni Novicenbsp;! V ^‘Sieufe, afin de ruiner par-la I’edification

, frir les plus granut pent' avoit mieux aime fouf-mtcrcts temporels

Mais quoi que cela feul les dut faire rejetter, ils font tels encore, qu’ilsfont aufli contredits vifi-blement par des pieces publiques autorifées parnbsp;EUe-même.

Car pour détruire ce qu’elle avance contre les Religieufes fur ce fujet, il ne faut que lire lanbsp;Tranfadion qu’elle a Elle-même fignée. Elle anbsp;été faite psr I’avis de Mr. le Nain Maitre des Re-quetes, amp; de Mr. Falluau Confeiller au Parlement,nbsp;pris pour arbitres entre les parties.

On y rapporte premierement ce qui a été repré-fenté de part amp; dautre, dcvoicicequeMade. de Creve-eoeur a dit devant eux. étant fortie denbsp;VAhhaye de Fort-Foyal te 4. Juiïlet derrüer, oitnbsp;File avoit demeuré frès de dix années, Elle auroitnbsp;fait dire aux Religieufes fu'elle entendoit relirefnbsp;jomme de quatre vingt quinxe mille livres qu ellenbsp;leur avoit baillée; Syavoir, trente fix mdle livresnbsp;peu de temps après fon entree en ladite ylle¦gt;amp;nbsp;qu’elle avoit empruntéesde. ^.dre- Trerite-deuxmil~

ie


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Suite de la Pcrje'cutio» dés Peligieufes de Port-lRoyal^ nbsp;nbsp;nbsp;ipB

Réponfe Ie litres por ContraB du 4,.paobrc id?3- nbsp;nbsp;nbsp;Slt;eur Charlpte dej. BenardEsli^ieufeProfeffee9s Réponfe

a nbsp;nbsp;nbsp;Mad. Ie „ ZueUvres employees n batsmens fattsenladitenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la dtte Ahbaye : ér fix mille Itv. dont la ditèHa-'^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mad,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ie

MarquiCe MUbnxe nbsp;nbsp;nbsp;wille livres far contra^ dunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me sejr contentée au lieu de §luin^e 7?i77/eMarqiiife

de Qi^Mz-oBobre t6%o,. pour une penfion de Hmt centItvres emplo^e'es ejdits batimens: revenant lefdites Tom Crcve-coeur. nbsp;nbsp;nbsp;jg rente magere payable a la'diteDame fa vie duranf mes a la premiere fomme de §luatre-vingt tnillJlin'r coaut.

ér après fa mort par moitié d fes deux Saiiirs Loulfé nbsp;nbsp;nbsp;Fait ^ pajfé par F avis ér en la préfence de Mrê

ér Charlote de S. Simon Religieufes^ dladéduBien nbsp;nbsp;nbsp;Jean Ie idain Seigneurs de Beaumont ConfeillerdM

de Six mille livres faifant moitie' dfdites Douze Roien fesConfeils ér Mditre des Requétes ordinaire mille livres qui doivent demeurer d ladite Ahhaye de fon Hotel, éP Mejjire ... de Ralluau Cou-pour l'extinBian de ^atre cents livres de penfion Jeiller en la Cour de Rarlement, ére.nbsp;faifant moitié des dites Huit cent livres pour la dote II paroic par cette tratiGiftion autorilêé parnbsp;de la dit e Soeur Charlotte de S. Bernard, spui a fait des perfonnes dont la vertu amp; la probiié ncnbsp;Trofeffion en ladite Ahhaye: Les dites fommespro- peuvent étre coaCeftées;

venant de Cent cinepuante mille livres que la dite lo. Que Mad. de Creve-cotur a reconnu n’avoir Marquife de Creve-eoeur arepués de Mr. Ie Marquis donné en tout a Port-Royal que ia fomme de No-de Creve-eoeur Jon Beau frere, fuivant laTran- nante-cinq mille livres.

fahfion paffee entre eux Ie dernier Septemh. 1653. nbsp;nbsp;nbsp;20. Qu’elle a voulu qu’il en demeurat a la

icelle Dame ayant' emplo'ié Ie furplus tantestl'ac- 'Maifon Six mille livres pour fa Soeur qui étoic quit de la dite fomme de Tresste fix mille livres, Profefle dans cette Abbaye.

empruntée de.. .ére. qu'en Conjlitution de rente d 30. Qu’elle a reconnu encore qu’il y en avoit

/ar 'lis ejpeces: amp; ainp n rejcoir a j:.iie a reauii. c-iic-uicme tout Ce qu'eue pCUVOlt ballier d la dite Dame Jluatre vingt neuf mille prétendre -a la fomme de Soixante amp; quatorzenbsp;livres.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;livres, amp; en les conrptant a la fomme de

jl auoi les dites Tieligieujes ^uToicTit vefoudu u- Quatre-vingt fleur rnillc livres. ijhijl dit la dite Dame, que quoi quelles pujfent retenir ce Tranfadion , ref oit d hailler dia dite Dame^a-que la dite Dame leur a baillé J'ans aucune indu- tre-vingt neuf mille Itvrep Et.répondaiu Elle ditnbsp;hon de leur part: néanmoinsElles étoient pretes dans fa Lettre qu’elle a donné a Porc-RoyalCentnbsp;de rendre d la d,te Dame lefdites femmes de Tren- treize millelivr. fiuantaujurplus (dttélepa^. 2.)nbsp;7e fTmille livres d’une part: de Trente deux montant d Cef treize mille livres_ vous ïes re-

¦1! I /Cltre én Six mille liv reliant def- cut es , ma Révérende Mere, avec unecharité mille livres d aut , amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ kuntame que chretienne. Et en la pa-

in7^es ^la dite Jlhbay^ ér qui n’auroient point chrétienne, mais feulement un peu de cette hon-été faits (ans fa confidéLtion: %fpartant de laifeir nêteté hurnaine qui fe trouve fouvent dans les cette fomme fans en demander la refitution,- qui perfonnes du monde, que de foutenir qu’on luinbsp;•ne lui pouvoit étre rendue fans beaucoup les in- a dü rendre Cent-treize mille livres, lors qu’il eftnbsp;commoder: A quoi auroit été repliqué par ladite vifible par cel Afte qu’on ne lui en devoir ren-Dame que Ie dit hdtiment n'avoit point été fait dre que Quatre vingc-neuf mille? c’eft a dire quenbsp;par fon or dre puis qu'il avoit été commence fix d’impofer a cette Maifon qu’on luiaretenu Vingt-mois avant qfeelle connut la Maifon: Et dit au quatre mille livres; décrier publiquement des Re-contraire par lejdites Dames Religieufes , que Ie dit ligieufes comme des perfonnes qm p n nc Ienbsp;hdtiment n’avoit été fait que depuis Jon entree en bien d'autrui: de les noircir ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, P Ta mo’

vres- Icavoir Trente fix mille livres données par 50. II paróit encore pat la Tranfadion que les

' ’ ier Sep- Religieufes n’qnt fait aucune difficiilré dp i,,i ren-

la dite Jihhaye. Néanmoins qu'e/les ferapporteroient tre la Foi d’une tran/adion fign e de la mam, a ce tjue des amis commu7ts en anjijeroient enjemble. amp; de prendre TijjeC^ de conailtflner CCS rilles anbsp;Surquoi par leurs avis Blies ont tranfgé ér accor- térèt, d'ordure ér d avarice, pour une aftion quinbsp;dé ainp qtiil en Jiiit: Cef d fy avoir que lef dites a été conlidéree comme l’effec d’une conduitenbsp;Religieufes bailleront d la dite Dame Marquife de trés Chretienne amp; trés exemplaire, dont ledéfin-Creve-cceur la fomme de Jluatre-vingt mille li- térelTement a édifié tout Ie monde ?

' J JS

la dite Dame avant la TranfaBion du demie

temhre 1^53. fans aucun écrit, Trente deux mflfe dre tout ce on’piu

livres aujjt donnees par Ie dit ContraB de Donati- lui ont feulemen nbsp;nbsp;nbsp;^’eüe amp;Qu’eilës

ftant des Douze mille hvres pareillement données k livres aui all nbsp;nbsp;nbsp;les Quinze nh!-

par IeditConttaB du 19. OBohre lét’piy. Lesautre qui n’avoit éré ^ ^^'^ployéesmunbkimént

Six mille liv. étant demeurées pour la dot de ladite ou’elle a vnn nbsp;nbsp;nbsp;qu’a fon occafion. Ce

7 . nbsp;nbsp;nbsp;contefter en foü tenant que ce ba-

^ ^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;cimenc

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200 nbsp;nbsp;nbsp;SuitedelaPerpcutmides'Reli^kuJesJePort-'Royal^Ti66-^.

Réponfe timent avoit eté commencé fix mois avant fon avoir expié un ^ grand pécbé. Les Religieufes deR^ponfe’ i Mad. Ie entree, quoi qu’elle f^ache bien Ie contraire; maïs Port-Royal ont fuivi exadtement 1'exemple de St.^ Mad. fenbsp;Mai^uife £i[e jg proximité de celui de Madame la Augupin, en rendant ï Madame de Crew-elt;^«(rMarquifenbsp;«e Creve- Marquife de Sablé, qui tient a celui-la, amp; qui Ie bien qu’elle leur avoit donné fans aucune indu-^®nbsp;ccEiir, avoit été en efFet commencé fix mois avant fon étion de leur part. C’eft a Elle a confiderer fé-entrée,pour faire croire que lefieii avoit été com- rieufetnent devant Dieu fiayant imité la conduitenbsp;mencé dés ce temps-la.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ^ cette perfonne de condition d'Hippone , Elle

6lt;y. Sa conteftarion touchant ce batiment fait n eft point obügée de prendre pour Elle Ic con-voir que ce qu’elle n’a ofé contefter, eft trés ve- leil que lui donne Saint Augufiin, ritable; Scavoir que tout ce quelle avoit donne Nouslifons encore dans les Fondatfons de Ste.nbsp;aux Reliaieufes leur avoit été donné fans aucune Therefe une hiftoire qui a rapport acelle-ci. Cec-induBionde leur fart, comme il eft potte par te Saintedit, que la Princeffe d’Eholie Femmenbsp;la Tranfaaion, Auffi faut-il avouer quon ne éeEuyGomezdeSylva^ 1’engagea de fonder unnbsp;fcauroit témoigner ni plus de bonne volonte que Monaltere de Religieufes è Paftrane, Et qu'il »

Madame de Creve-eoeur leur témoigna alors en jut étahli avec un fmgulier contentement Au Pr^iJ.

Et c’eft auffi cette bonne vo-

Madame Ie leur donnant.

lontd qu’elle faifoit paroicre qui a fair, non feule-ment qu’on Ta regu, mais auffi qu’on en a regu plus librement des Filles qui n’apportoient aucunnbsp;bien a la Maifon. Mais comme il eftaifé de jugernbsp;qu’un bien requ amp; dépenfê en parrie, ne peut quenbsp;rendre une Communauté plus pauvre amp; plus in-commodée, lors qu’elle Ie rend amp;ns s’y être at-tenduë, l’ayant re^ardé comme une aumóne quenbsp;Dieu avoit envoyee, on voit affez que puifquenbsp;les Religieufes de Port-Royal ont rendu i Madame de Creve-eoeur ce qu’elles en avoient requ,

Elle a plus de fujet de craindre que Dieu neluire-

proche un jour d’avoir perdu Ie fruit de la chari- nbsp;nbsp;nbsp;_ .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,, .

té que Dieu lui avoit mife dans Ie cceur, que de l Habit (ce qui fuppofe qu’elle n’étoit que Novi-

leur reprocher avec tant d’emportement d’avoir cd) amp; s'étant retirée en Ja Maifon Elle nepouvoit

profité d’un bien qu’eUes lui ont rendu d une ma- encore s accorder avec les^ Re tgieufes, qui en étoient mere ü Chretienne.

C’'eft ce que Madame de Creve-eoeur peut voir clairement dans une rencontre arrivée a Sr. Augu-

quot;ut rê-

Ven ré- rèfe aimerent mieux quitter tout Ie bien que cette

teprit avec beaucoup de force ^ en lui téfnoignant ^ pat les paroles que Dieu lui mit en la bouebe, lanbsp;douleur qu’il reffentoit de fon aBion. ll lui ren-•l’t néanTtioins aujJi-tSt ce ContraB qu’il ne lui avoitnbsp;point dttnandé^ éfa que cet hoT/tme lui avoit donnénbsp;KZnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;//nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mats pour les.

lui récrivant .^'’jj^l'^firefentott ,il Ics refufa^ amp; vertijfant defatitfaZe correBton, la-U pén,terne, oudenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

lufice, afin qutl ne firtit pm de « fait

fiin, qui eft dans fa Vie, écrite par Pojfde Eêv-que de Calame, ^'un homtne de condition d’Hip-fone ayant donné une Terre d cette Eglifi en s'en retenant l’ufufruit, il en envoy a de lui-méme Ienbsp;ContraEi d ce Saint ^ qui re put avec joie cette ofnbsp;franje qu’il faifoit d Dieu, en Ie congratulatit dunbsp;foin qu'il avoit' de fan falut ¦éternel. Maisnbsp;quelques années après cette perfonne envoya fonnbsp;fits a St. Auguflin en k priant de tui rendre fannbsp;ContraB de domtion , amp; lui préfentant en mé-me - temps cent pieces tf or pour les donner auxnbsp;pauvres: ce qui pt gémir ce Saint de voir que eetnbsp;homme fau out feint cette Donation^ ou fe funbsp;penti de cette bonne-ceuvr.e, de forte qu’il Ie-,

- nbsp;nbsp;nbsp;^ fmgulier contentement du Prime

amp; de la Prtneeffe ^ luquelle particulierement avoit un grand foin de carejfer les Religieufes ér de lesnbsp;bten tratter ^ jufqu d ce que k Prime Ruy Gomex,nbsp;Piourut. Car alors ^ fait que ce fut par une tenta-tion du diable^ ou bien paree que notre Seigneur Unbsp;permit ainfi (fa Majeftéen fjaitla rai fon) la Princeffe preoccupée d'une affliiiion violente, fe renditnbsp;Religieufe-j mais parmi les fentiments de fa peine éfnbsp;de fa douleur ^les Obfervances d’une cloture ér d'une retraite ft au^ere ne lui pouvoient pas plairenbsp;beaucoup j amp; la Prieure, fuivant Ie S. Concile denbsp;Trente, ne lui pouvant donnet les lihertez, qu'ellenbsp;veuloit, Elle vint d fe mécontenter d'elle ér de tou-tes les Religieujis , de forte tyu'après avoir quitténbsp;dans une f grande ina^uiêtudeaue je procurai par

toutes les votes pojjtbles {avec l agrément des Supérieurs) qn’elles quittajfent cette Maifanpeur Jler d Segovie, laiffant U tout ct que la Princeffe kurnbsp;avoit donné^ amp; de plus menant avec Elks queUnbsp;ques Religieufes qu’elle leur avoit commanaé Henbsp;prendre fans aucune chofe.

Ce qu’il y a different efens ces deux hiftoires,' eft que cette Princeffe ayant bati cette Maifonnbsp;amp; en étant Fondatrice, iainte Therèfè a pu lanbsp;laifl’er lors qu’elie a- cru- en devoir fortir avecnbsp;fes Religieulcs, ce qui n’a pu arriver en l’afFai-re de Madame de Creve-caur qui étoient venue dans Ie Monaltere de Port-Royal feulementnbsp;comme Bienfeiétrice; mais ce qu’il y a de fembla-ble, eft que comme ces Religieufes de Ste. Thr-

Princeffe leur a voit donné, que de Ibuffrir plus long-temps fes mauvaifeshumeurs, celles de Port-Royal ont mieux aimé auffi rendre a Madame de Creve-casur ce qu’elle leur avoit donné,que de la fuivrenbsp;dans la paffion qu’eHe avoit de faire des Voeuxnbsp;qu’on la jugeoit peu capable de bien accompbr-Ét ce qui eft affez étrange, c’eft qu’il fe rencontre ici que Ste. Therèfa dit de ces Religfeufes denbsp;Paftrane, qu’ayant laifle a cette Priocefle tour cenbsp;qu’elle leur avoit donné, Elles demeurerent chargees de quelques Religieufes qu elle leur avoic faij

tec»-


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Stiff df 1‘f Verficution des Religieufes de Port-Royal Car il fe trouve de me- rendunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ --

-qu’elle leur avoit aoniic quiii que leur clt;Eur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;alors augmente, Elles euflent crufepouvoir

charger de fix Filles qui n’avoient point de bien , qu’elles ont fait Religieufes j dont 1’une avoit éténbsp;fe Demoifelle, amp; une aittre celle de Madame fanbsp;Mere.

Madame ck Creve-cetur répond a eela que hors Mais il ne s’agit point de l^avoir qui y a logé de-fa Soeur on n’a requ aucune Religieufe a amp; puis qu’il eft fait, mais qui Ta fait feire. Or il eft priere^ mais étant conftant qu’elles ont requ cel- tres vrai que ce fut Madame de Creve-caur quinbsp;les qu’on a dit lans aucune Dot depuis qu’elle leur ayant voulu batir pour fe loger,voulut aullv con^

pargne perfonne, Elle fe plai... dans la Tranfaélion toufes les co'uFeurs lt;5.

une partie de

‘fjfurer

veut fe décharger de la cliarité qu’on a faite a ces autre endroit de fa Lettre, que (*) c^efl un per^ Filles, pour la rcjetcer toute entiere fur la Mailbn fonnage dune (Tobztê o* fuffifance iniinment reU

amp; Elle lui reproche en celui-d de 1’avoir trahie, amp; d avoir confenti a toutes les couhursnbsp;les prétextes imagtnables que Ion a cberchét pournbsp;lut tnlever une partie de fon bien.

Monfieur leRaiw, Maitre des Requétes, dont la probité eft connuë de toute la France, amp; qui,nbsp;1’a fervie en une infinité de rencontres, eft encore plus maltraité. Car comme il a été choifi de I4nbsp;part de Porc-Royal pour eet accommodementnbsp;c’eft a lui qu’elle doit prindpalement imputerd’a-voir cherché de fauffes couleurs amp; ds vains pré.nbsp;textes pour lui ravir ce qui lui appartenoit Ij n'nbsp;faut pas s’éronner fi étant fi, peu, reconnoifAn.!nbsp;enversles vivants, Elle 1’eft encore moinT^ tnbsp;les morts n’y ayant rien de plus oSeuxI?'nbsp;memoire de feu Monfieur deLmolx Tnnbsp;avoit d’extrêmes obligations n,i l! ’

Elle parle des foins S pritïvi ^«anieredont amp; une ehai ité tout a feit Stranr?

ret fon bien d’entre les main T J

r . nbsp;nbsp;nbsp;^ iTiains de fon beau-Frere

de Porf-Royal, les Religieufes en font trés con-tentes; La providence de Dieu les nourrira comme les autres, amp; tant s’en faut que l’indifférence que Madame de Creve-cceur a pour ‘Elles foit capable de faire que l’on fe répence de les avoit revues , leur vertu fert de confolation dans les mau-vais traitemens que l’on fouflfee de la part de cellenbsp;dont Dieu s’eft fervi pour les faire recevoir.

On ne s’arrcte point a d’autresSuppofitioasque M^ame de Cre’ve-coeur emploie pour feire croirenbsp;qu’on lui a recenu fon bien: comme lors qu’ellenbsp;Ic piaintj^wo» ne lui a fait aucune raifbn de lanbsp;vente de fis meuhles ^ de fon équipage. La Tran-feéiion fait aflëz voir 1’injuftice de cette plaintenbsp;puis qu’elle n’auroit pas manqué de faire eette de-mande, fi Elle en avoit eu quelque fondement.nbsp;Mais la vérité eft qu’elle n’apporta ni meubles ninbsp;equipage iors qu’elle entra dans la Maifon. II eftnbsp;gufli peu néceflaire de répondre ace qu’elle a ditnbsp;que Ie batiment pour lequel les Religieufes lui ont

• J’ai fatisfait i tout ce que vous avés fouhai-té de Bioipw un accommodement, par lequel jc

R(^p0nrc reCevfvir aucun bien. nbsp;nbsp;nbsp;_

a Mad. Icnjg ® les Fill« de Port-Royal n’ont fait aucune Marquife diffi^ké L rendre a Madame de Crei;e-clt;our cenbsp;de Creve.„7;ïi; leur avoit donné, quoi que leur revenu

a donné Ie bien qu’elles lui ont rendu quand Elle eft Ibrtie, fi ce n’a pas été a fa priere, leur déf-intérelTement en eft d’autant plus grand, amp; on ennbsp;peut d’autant mieux voir Ie bon ufage qu’elles fontnbsp;des aumónes qui leur font fakes, puis que fansnbsp;même en être follicitées par les perfonnes qui lesnbsp;leur font, Elles s’en fervent pour donner plus denbsp;Servantes a Jefus-Chrift, en ouvrantleur Maifonnbsp;a celles qui, faute de bien, auroient de la peine anbsp;être jamais Religieufes. II faut néanmoins qu’ellenbsp;avouë qu’au moins a l’égard des deux qui ont éténbsp;a. Elle OU a Madame fa Mere, fi ce n’cft pas ^ fanbsp;priere qu’elles ont été admifes, q’a été au moinsnbsp;a fon occafion. Et il eft bien étrange que dans Ienbsp;defl'ein qu’elle témoignoit avoir en ce temps-la denbsp;fe retirer du monde pour fe donner toute a Dieu,nbsp;Elle ne fut pas portee a faire une aumóne fi conforme a fon état en aidant de pauvres Demoifel-les, qui l’avcHent fervie ou Madame fe Mere, ^nbsp;fe coiifacrer a Jefus-Chrift.

Quoi qu’il en foit, ce different eft bicn-aifé a vuider. On lui a rendu fon argent, amp; puis qu’elle

. nbsp;nbsp;nbsp;^ i66^.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;201

„ . nbsp;nbsp;nbsp;Livres, ne leur eft pas inutile Réponfe

F«ir,dit-elle,ywo»ji a loglautrefois plus de amp;ua-^ Mad. Ie tre-^jmgt Peufonnaires. II eft bien étrange ^on Marquifenbsp;alcerela vérite dans les chofes mêmes qui nlfontde Creve*nbsp;pas d importance. II n’y a jamais eu dans les deux cour»nbsp;Maifons de Paris amp; des Champs plus de foixantenbsp;PenfionnaireSj c’eft li dire, environ trente dansnbsp;chacune: amp; il n’en a jamais couché plusde vingt-quatre dans les chambres d’en hautdece batiment.

tinuer Ie deffein du grand batiment qui n’étoit pas achevé de cc cóté la, amp; qu’on n’auroit pointnbsp;penfé d’achever fans Elle. Mais on avouë fans peknbsp;ne qu’elle n’a pas occupé feul tout ce logement,nbsp;amp; que même Elle Ie quitta bien-tót tout a fait,nbsp;ayant envie d’aller loger end’autres lieux, qui parnbsp;certaines confidérations étoient plus a Von lt;nénbsp;quoique moins commodes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*'

Sa paffion contre des Religieufes dont Elle a té-tnoigné autrefois faire tant d’eftime n’eft pas encore fatisfake. Elle pretend qu’elle leur fait grace

______ nbsp;nbsp;nbsp;17,1;:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ontrer qu’elie n’é-

aint ju’on a cherché

textes imaginables pour leur fon biett.

C’eft véritablement bien reconnoitre Ia peine qu’a pris Monfieur de Palluau Confeiller du Parlement, de fe charger de fes intéréts amp;de les Dorter au plus haut point qu’il a pu. Elle dit en unnbsp;autre endroit de la ^

traitant ent lezée pour mon ic


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Suite de la Perfécution des Peligieufis de Fort-Poyal

nes d’honneur, n’étoit que des

juger a tout Ie

, nbsp;nbsp;nbsp;, tnonde qu il n'y eut jamais de papiers d’affaires

Pres avoir vu que tout ce que niadame de dans cette Caffette ? amp; qu’elle ne Ie fuppofe main-Creve~cmur a allegué pour noicir la repu- tenant, contre fa propte connoillance, amp; contre

ce qu’elle en avoit toujours dit jufques a ce qu’elle ait fqu qu’on ne la lui pouvoit plus rendre, que pour fe faire des fujets de plaintes, oü Elle n’ennbsp;auroit point fans cela, fqachant fort bien, coro-me on Ie lui a déja repréfenté, qu’il n’y a point denbsp;Religieufes réformées oü l’on fouffre que les Novices eraportent les écrits qii’on leur donne pournbsp;leur direótion, amp; qui regardent la conduite particuliere du Monaftere?

Madame de

202

la fervirent en cette rencon-a Mad. lette, dont il fut Ie principal,degensquin’auroient Ma^ui e travaillé qu’a procurer fon défavantage pour grati-CKurnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;beau-Frere. Mais la vertu amp; la probité de

Monlieur de Bagnolx ont été fi connuës durantfa vic des premieres perfonnes de France, amp; fontnbsp;encore fi révérées apiès fa mort, qu’il fufHt denbsp;1’avoir nommé pour Ie mettre a couvert de ce re-proche, qui lui eft même avantageux en quelquenbsp;forte, puis qu’il fait voir que fi générofité a éténbsp;d’autant plus humble amp; plus Chrétienne, qu’il anbsp;rendu de li grands fervices a une perfonne qui fenbsp;declare maintenant 11 peu digne de ce qu il a biennbsp;voulu faire pour Elle.

SECONDE PARTI E.

ration des Religieufes de Port-Royal dans Ie premier des deux chefs aufquels fe réduiiênc fes inve-öives, qui regarde la cupidité amp; l’intérêt, n’eft qu’un déguifement perpetuel de la véricé, il n’ynbsp;a perfonne qui la puiflè croire recevable dans Ienbsp;deuxieme chef, qui confifte a leur impucer qu’ellesnbsp;mêmesfont des menteufes amp; desparjures, Et qu’ellcsnbsp;font une gèntilleffe du déguifement (ff de l’equivoque.

On fera voir que ce deuxieme reproche n’ell fondé que fur une falfification d’un aóte public,nbsp;amp; fur quelques faits inveniez, contre la vérité, amp;nbsp;expreffément niés par ceux-meme qu’elle en prend'nbsp;a tétnoin. Mais il faut auparavant en éclaircir Ienbsp;fiijet en rapportant au vrai ce qui s’eft paffe rouchancnbsp;une Caffette qu’elle fe plaint qu’on ne lui a pasnbsp;renduë.

On demeure d’accord de ce qu’elle dit, qu’en-viron Ie mois de Juin de l’an lééi. Élle mit Ia Caffette dont il eft queftion entre les mainsnbsp;de la Sceur Franqoilè de Ste. Claire, Celle-riere de P. R. amp; qu’elle n’en a bougé depuisnbsp;jufqu’au 2.6. Juillet de l’année fuivante. Et c’eftnbsp;ce qui prouve que la Mere Abbeffe a eu toutnbsp;pouvoit pendant ce long-temps, avant fa fortie,nbsp;de la faire ouvrir, comme Elle fit, puls qu’ellenbsp;fc difoit Novice, amp; demandoit tuus les joursnbsp;que l’on la fit Profeftè, de forte qu’on avoitnbsp;tout droit, la traitant comme une Novice dansnbsp;l’épreuve, de voir ce qu’elle avoit mis dans cette Caffette. II n’y a point de Religions rëfor-inées oü cela ne fe pratique. C’eft pourquoinbsp;c’eft bien en vain qu’elle fe tourmente pour per-fuader aux Religieufes, contre ce qu’elles en ontnbsp;Elles-mêmes, qu’elle y avoit mis das papiersnbsp;de la plus haute confé-

avoir fuiet de

jures: car fi EUe nbsp;nbsp;nbsp;^

n’auroit pas manque-'quot; nbsp;nbsp;nbsp;fcrieufemenr. Elk

marquees dans Ie mémoire^q^,^ ^

^ nbsp;nbsp;nbsp;qu ede a entrepns de

réfüter, qui font voir la faufleté de cette pré-lléponfe tention. L’une, qu’elle a témo'gne a dcsperlbn-a Mad. Ienbsp;qui Ie lui foüciendront, que ceMarquifenbsp;papiers de dévotion. Lautre,de Creve*nbsp;qu’elle avoit diélé un mémoire trés exaél de toutnbsp;ce qu’elle difoit être dans cette Caifette fans ynbsp;avoir dit un feul mot de ces prétendus papiersnbsp;d’affaires: mais enfin ce qui fait voir 1’injufticenbsp;de cette plainte, eft que depuis tant de tempsnbsp;qu’elle en fait un fi. grand bruit, Elle a bien ditnbsp;en fair que c’étoient des papiers d’affaires de lanbsp;plus grande conféquence, mais Elle n’a jamais ditnbsp;de quelE nature ils étoient, quelle affaire ils re-gardoient, en quoi ils lui importoient, amp; quelnbsp;préjudice Elle fouffroit d’en être privée. Ce amp;nbsp;lence feul ne doit-il pas faire

Creve-eoeur étant fortie Ie 4. Juillet 1662. la Mere Abbeflè lui paria de cette Caffette,nbsp;amp; la pria de la vouloir ouvrir afin qu’on répritnbsp;les papiers de la Maifon. Elle fit femblant dcnbsp;n’en avoir pas la clef, de forte qu’il n’y a rien denbsp;moins véritable que ce que dit Madame de Crenbsp;ve-eoeur: qu’o» s’excufa de la lui rendre fur Ienbsp;champ d caufe qu’elle étoit cachée en la ville chez.nbsp;des amis de la Maifon, mais que dans peu on la luinbsp;feroit rendre. C’eft ce qu’elle précend qu’on luinbsp;dit. Mais les Meres de Port-Royal foücenant qu’ilnbsp;n’y a rien de plus faux, tous ceux qui lesconnoif-fent leur feront bien cette juftice de les tenirpournbsp;auffi croyables que Madame de de Creve-eoeur.

Trois OU quatre jours depuis fa fortie, Elle en-voya un Eomme pour tetirer cette Caffette, au-quel la Mere Abbeffe répondit, que quand il plai-roic a Madame de Creve-eoeur de venir, ou Mon-fieur fon Frere en fa place, ou Monfieur leNain^ afin qu’en leur préfencö on ouvrit la Caffette pournbsp;y réprendre les papiers qui concernoient la Maifon,nbsp;on étoit prêt de la fatisfaire. Ce fut aufll ce quenbsp;lui écrivit la Celleriere, mais n’ayant point alorsnbsp;fait d’autres offres, finon qu’elle donneroit ia clefnbsp;a Monfieur Ie Pénitencier a qui Elle donnoit lanbsp;qualité de leur Supérieur, la Mere Abbeflè s’ennbsp;excula, amp; lui fit dire qu’elle ne Ie reconnoiffoitnbsp;point en cette qualité.

Madame de Creve-eoeur.^ dit que fur Elle donna la clef a Monfieur denbsp;chargé de fes intéréts. Mais il n’eft pa® ''jai qu elle ait reinis afors cette clef entre les mams de Mon-

fieur


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Suite de la Perfeaaio7t des Reü^ieufes de Rort-Royal^ i66l. nbsp;nbsp;nbsp;20Ï

Réponfe fleur dcFalluau, ou qu’elle ait donnéavkauxRe- d’autres, que Madame de Creve-emr bhk deflus.Réponfe ^ Mad. leligieuJes cSe aTuilvoit remife. I eft trèsvrai Cette propopuon dM, p jufte amp; p .^uitahlei Mad. Unbsp;Marquife J rontrirre dcpuis ce jour on lui fit parler 'uous prejfa de telle forte, Réneérendc Mere, .«eMarquifenbsp;de Creve-oluWs fois’afin qu’elle envoyatquelqueperfon- ^ous ftes jemhlant d^e Vaccepter^ quandpour l’élu^As Creve-ne en qui les Religveufes amp; EUe puflentfefier, Sc der vous appellates a votre fecours cetteprudence nlt;tsx\iunbsp;qu’elle ne Ie voalut point faire5 perliftanttoujours confomviée ^qtion pourroit qualiper en d'autres per-a n’en point nommer d’autres que MonfieurlePé- [onnes d’artipce-^en un mot^ ojous en remites l'exe-nitender, nonobftant Ie refus que la Mere Abbcfl’e cution après la [gnoiure de mtre TranfalHon, ^nbsp;lui avoit fait de fe fervir de fon entremife: de fcrte je nen fouhaite point d’autres têmoins que Meffieursnbsp;que les Religieufes ayant appris Ie 25. de Juillet Akakia ^ Gallots quimen donnerent leurs parolesnbsp;qu’ii y avoit des perfonnes qui fevantoientqu’elles poptives.

feroient contraintes de rendre cette Caffette fans Mais il eft aifé de s’aflurer en eed de la vdrité. en óter leurs papiers, EUes fe réfolurent Ie lende- Car comme par les Loix de l’EgUfe, il n’eft pointnbsp;main de prévénir la violence dont on auroit pu fe permis d’appeller des juges qu’on a choifis, il eftnbsp;fervir pour cela, amp; toute la Comtnunauté étant aulïj du droit naturel que celui qui avance un faitnbsp;alièmblée, par un avis commun EUes brukrent amp;qui en prenddes gensd’honneur a témoin,paffenbsp;cette Caflètte toute fermée, afin que Madame de condamnation (i ces perfonnes lui foütiennent ienbsp;Creve-eoeur ne put pas fe plaindre un jour qu’on contraire. Voici done de quoiil s’agit; Mfadamenbsp;en eut retire aucun des papiers ou lettres qu’elle de Creve-cceur prend a témoin Meffieurs Galloisnbsp;n’auroit pas voulu qu’on eut vues.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;df Akakia des paroles pofitives quelle dit qu’ilslui

On attribuera peut-être cette adtion a unetirni- ont donnees de la patt des Religieufes, qu’elles lui dité ex-ceflive, amp; il eft vrai que de tous les jup- rendroienq fa Caflètte auffitót que la Tranfaótionnbsp;ments défavancageux qu'on pourroit en faire, c’eft feroit fignée. Les Religieufes s’en rapportenc auflïnbsp;Ie fcul qui paroiliè raifonnable. ^Mais ouoe Ie fe- a qe que ces Meflieurs en diront; Ce font gens

qui ne voudroient

Ia

cccur.


Mais outre Ie feeree ou dóivent demeurer des Ades du Chapitre d’honneür amp; de confeiene , nbsp;nbsp;nbsp;»uuuh

amp; de la Vifite, ce qui les forcifia dans leur crain- 'pas faire un faux ferment pour Ie plus grand urc-te, amp; ce qui empêchera fans doute qu’elk ne pa- rêt du monde. Qu’on les interroge done amp; l’oii ..... ^ nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pqjj dolt dire d’une

rniffe fi mal fondée, eft qu’elles fcavoient ce qui verra ce que ton ooit aire u une perfonne, qui

denuis neu d’années étoit arrivé a Touloufe^ oü fuppofe fauffement qu on lui a donne des paroles depuis peu d anneö etoit a rivnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rr ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ aonnées, afin d’en prendre

des papiers d un Monaltere tres nbsp;nbsp;nbsp;H a^chirer tour un Monaftere, en deman-

enlevex amp; mis entre les mams nbsp;nbsp;nbsp;quot; aint i des Filles, dont la fmcérité amp; la piece font

mies, lis allerent chercher jufques da^ d nbsp;nbsp;nbsp;connuës: -Ok» 'vknt quelles proftituent p

de confcience des ^e ks aceuK ^ )S^emZTqu’ily a de plus^acré, LfcuhJt

trouvé parmi leurs petits ^s j de^ nbsp;nbsp;nbsp;legere

Extraitsdehvresapprouvex amp; nbsp;nbsp;nbsp;ahandonnex, des hommes, Ce

ques uns du Bienl^eureux nbsp;nbsp;nbsp;chofe que leur reprocher qu’elle^

Ste^uquot; nbsp;nbsp;nbsp;Ltpftes que les plus abandonnex. ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

det HéreVs qu’on eut enfeignées a ces Filles , Madame Creve -cceur ajoute gt; paree qu’ils s’iraaginerent qu’ils venoient d’un Di- que la Tranfeftion fut fignee, les Meres direntnbsp;redeur qui n’étoit pas dans leurs fentiments. qu’elles avoienc brule la Caffette trois ou quatrenbsp;Douze ou treize jours après on paffalaTranfa- jours après fa fortie fans 1’avoir ou verte. C’eftnbsp;(Tdon il eft vrai que les Religieufesfouhaitantfort une pure Suppofition, mais fi mal concenée,.

de fb’rtir d’aftaire avec Madame de Creve-cmr qu’il ne faut que lire ce qu’elle fait dire auX Meres

prefferent qu’on la termini, fans parler alors de pour y reconnoitre lefpncdune nbsp;nbsp;nbsp;^

k Caflètte qui n’avoi: rien de commun avec fon fe met pas en peine que ce nbsp;nbsp;nbsp;^

bien. Mais il n’y a rien de plus contraire a la lemblable, pourvuquil Ibir inj .t nbsp;nbsp;nbsp;~

vericc, que tout ce que Madamè de Creve-exur ponjè, dit-Elle, ne fut point am tgue ^ isous lut fuppofe avoir été fait amp; dit ce jour-la.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dites l’avoir brulée trois ou quatre jours apres ma.

té que cette helt ü “•'^‘“'’jnmciemement

la cette propofition aux Religieufes. Cependant reconnoitre gt;i la Merl'quot;r^’ fithoa ecan, pofa fa dc fbnücm™ 1 mUé- ¦«^lt;«11U [ZcFf

quels

Elle feint qu’elle avoit mis la clef de la Caffette fortie fans l’avoir owverte ^de crainte que les papiers entre les mams de Monpeur de Falluau^ apnqu’en de votre devotion Ó' 'VOs myperes ne fuffènt rfvf~nbsp;préfence de Monpeur Ie Nain Maitre des Requites.^ lez d Monpeur k Fenitetickr qui étoit votre 'Enne-b Caffette fut ouverte d la grille éf remife entre tny declare :,C^e vous reconnoiffiés avoir diJpmulécCnbsp;fis mains, après que les papters quipoumient inté- violentélaj'ainte'tede votre Profeffion mais pour U-reffer la Maifon auroient été rendus. C’eft ce qu’on ciliter un accommodement avec moilequel eut ét'nbsp;lui avoit demandé pendant trois femaines avant que fans dmte emharaffé de difficultés tlutes nouvellelnbsp;la Caffette eut été brulee,amp;qu elle avoit toujours Et y cut-il jamais rien de moins judicieufement i *'nbsp;refufé Mais il n’eft point vrai qu on fit ce jour- venté oup rptt» u„ii- .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

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Suite de la Terfécution des Religieufes de Port-Reyal^ i66'^i


204


^ nbsp;nbsp;nbsp;tnenfonges ne font point capables ceux qui de Creve-cmur psrfévérant au contjraire ^ toutes /«Réponfö

RTarn liV nbsp;nbsp;nbsp;de lui attribuer un difcours li imper- Religieujss du Mona(lere éi

ccBur,

II eft done également faux,amp;qu’on luiait pro-mis Ie jour de la Tranfadtion, avant qu’elle fut fignée, qu’on luirendroit la Caflètte,amp; qu’on'aitnbsp;dit k Meflieurs les Arbitres, aufficót après ^qu’elknbsp;fut fignée, qu’elle avoit été brulée; amp; qu’on aitnbsp;jamais dit ni en ce jour-lani en aucun autre qu’ellenbsp;ait été brulée trois jours après fa fortie; car quoinbsp;Qu’elle eut été efFeétivement brulee Ie 2d. Juillet,nbsp;plus de trois lemaines depuis fa fortie, néanmoinsnbsp;on fe contenta alors ,amp; fong-temps depuis, de direnbsp;qu’on ne la pouvoit rendre, lans découvrir qu ellenbsp;cut été brulee,paree qu’onefpéroit qu’clle fedéfi-fteroit de la vouloir ravoir, fqachant ftirt biennbsp;qu’elle ne luiétoitdenulle conféquence. On aunenbsp;lettre d’elle du 25. Décembre,qui fait voirqu’ellenbsp;n’cn f^avoit encore rien en ce temps-la.

Avant cela on avoit ikhé a menager fon efprit pour la faire'confêntir a ne plus demander cettenbsp;Caflètte qu’on ne pouvoit plus lui rendre. On luinbsp;en paria plufieurs fois, amp; même on lira d’elle unenbsp;lifte de tous les papiers qu’elle difoit être dedans, quinbsp;fut écrite par Elle, amp; quieftgardéea Port-Royal.nbsp;Ainfi les Religieufes avoient fon propre témoigna-ge joint a celui de leurs propres yeux, pour aflurancenbsp;que ces papiers n’importoient de rien a la Maifonnbsp;ni a fes afraires. Et alors ne pouvant plus difFe-rcr,aprèsl’ofïfe raifonnable oü Elle s’étoit ^ la finnbsp;réduite, amp; qu’elle n’avoit point faite jufqu’alors',nbsp;on pria Monfieur Gallois de lui dire ce qu’on avoitnbsp;fait de la Caflètte il y avoit cinq mois, amp; ce ne

fut qu’enfuite de cela qu’elle p.ria MondeurdeP^-

luau de parler a la Mere Abbeffe pour s’aflurers’il étoit vrai qu’elle eut été brulée. Et comme onnbsp;1’en eut afluré, quelque temps après Elle fit don-ner un ordre du Ros a Monfieur Ie Lieutenant Cigt;nbsp;vil pour venir aPort-Royal ,amp;dre{Ièr fon Procésnbsp;Verbal de ce que la Mere Abbeffe lui répondroitnbsp;touchant cette Caffette. Ce qu’il executa les 26.nbsp;Janvier 1663. amp; Ie Procés Verbal porte; que lanbsp;Mere Ahhe^e ayant fait ferment de dire la 'uériténbsp;fur Ie fujet de cette Caffette^ avoit dit^ qu’onnbsp;avoit fait frier Madame de Creve-cosur de venirnbsp;au Rarloir de Port-Rojaf ou d’y envoyer Monfieurnbsp;fon trere^ ou Monfieur Ie Nain^ou telle autrefer-fonne qu’elle voudroit, ér qu en leur fréfesue l'ouverture Jeroit faite de la Caffette, dont Elle four-roit titer les fafiers qui Jèroient d Elle, é?quot; qu’ellenbsp;réf andante frendroit ce qui concerneroit Ie dit Mo-nafiere: qu'on lui avoit fait faire ces offres d diver-fis fois far flufieurs ferfonnes. Mats que la ditenbsp;Oaroe perfjiant toujours dans la Réfoluüon d’avoirnbsp;Caffette , ér les dites Religieufes de Port-,nbsp;'¦^pouyant rendre cette Caffette, dans la quel-‘Iff ^oncernoknt lanbsp;ér du Chafitre,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des Sufeneurs

doivent derneurer dans lo

cette Royalnbsp;Ie il y

étant affemhlées cafitulai-k Meid k rement ce rapport leur ayant étéfait de la 'uo/o». Marquifenbsp;té de la dite Dame de Creve-cmur, Elles réfolurentdc Creve»nbsp;unanimement de hr uier la dite Caffette fans l'ouvrtrnbsp;ce qui fut execute d l'infiant.

C’eft ici que Madame de Crevs-cceur s’eff avi-fée d’ une adtiontrès indigned’uneChrétienne. Elle avoit entrepris il quelque prix que cc fut de faire paffer les Religieufes de Port-Royal pour des per-fonnes plus raéchantes que les plus ahandonnés ^nbsp;qui n’avoient ni foi niconfcience, amp;quifaifoienrnbsp;un jeu de fe parjurer. Et ne trouvant point fur-quoi fonder une aceufationfi atroce, Ellecherchenbsp;de quoi l’appuyer dans une honteufe falfification.

Elle corrompt jufqu’a des ades de juftice, amp; au lieu que Ie Procés Verbal porte, felon cequivientnbsp;d ctre dit:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Religieufes réfolurentamanime-

¦mnt de hruler ladite Caffette fans l'ouvrir \ ce qui fut executé d l'in^ant: Voici comme Elle’rappor-te ce même endroit du Procés Verbal; Monfeurknbsp;Eieutenant Civil ayant reyu ordre de fa Majeflénbsp;far fa Lettre de cachet de fe tranfforter au Port-Royaf pour tdcher de fénétrer tous les retours érnbsp;les labyrint hes de votre Religieufe prudence, vousnbsp;demeurdtes d' accord après en avoir frêté Ie ferment^nbsp;que via Caffette avoit été hrulée par déliherationnbsp;capitulaire fans que vous 1'eujjiés jamais ouverte.

D’ou Elle conclud qu’elles fe font parjurées, paree qu’elles ont reconnu dans un autre Mémoi-re qu’elles l’avoient ouverte autre fois long-tempsnbsp;avant fa fortie, lots que fa qualité de Novice don-noit droit a la Mere Abbeffe de fcavoir ce quinbsp;étoit dans cette Caffette.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Mais fi 1’on compare ce que dit Madame dc Creve-cmr avec Ia vérité des faits qu’elle allegucnbsp;on rougira de fa fuppofition. Car Monfieur icnbsp;Lieutenant Civil ne demanda pas a la Mere Ab-belïe fiElle avoit ouvert cette Caffette, mals feu-lement ce qu’elle étoit dévénuë, amp; s’ü étoit vrainbsp;qu’elle eut été brulée. A quoi la Mere Abbeffenbsp;répondit avec une fincérité toute entiere, en lui

difant, que toute la Commmtautéavoit réfolu qu’clle Jeroit brulée fans Vouvrir^ ce qui Jut executé auJJi-tSt. Elle lui marqua cette circonftance,nbsp;paree que la chofe fe pafla en effet de la forte, lanbsp;Communaucé ayant refolu qu’on Ia bruleroit tou-:nbsp;te fermée, de peur que Madame de Crave-cceurnbsp;ne Ié plaignit fi on Teut ouverte, qu’on eut rete-nu une partie de fes papiers. Car il y avoit deuxnbsp;chofes a craindre dans la réfoluiion qu’elles prcquot;nbsp;noient. L’une que Madame de Creve-cceurm dit,nbsp;qu’il y avoit dans cette Calïétte des papiers dcnbsp;grande conféquence; L’autre, qu’on n’en avoirnbsp;brulé qu’une partie, amp; qu’on lui avoit retenutoucnbsp;Ie refte. Les Religieufes fe crurent a couvert denbsp;la premiere de ces deux aceufationsinbsp;Mere Abbeffe ne confentit alors qunbsp;Caflètte, que paree qu’elle étoit tres anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu jj

n’y avoir que des papiers de devotion, 1 ayant vi-

fitée

-ocr page 257-

^époiife fitée en un temps oü


- Mad. oii Marquife commenbsp;de Creve- ftter cesnbsp;cceur,


ie la TerTécution des JLeligieufes de Port-Royal, nbsp;nbsp;nbsp;l'Ö?

File avoit droic de Ie faire, point d’impiété qiü s’attaque plus direöement aRepome 1 un temt-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne peut pas dire, Jefus-Chrift , que celle qui deshonore fa grace,a Mad. IC

Madame ^ nbsp;nbsp;nbsp;nn’nn ent vniilii lui qui eft, felon Saint aitigttfim. Ia fin de fon Incar-Mai'Qdite

nation,Ie fruit dc fa mort, amp; Tefprit de cetfe de feu, qu’il eft venu apporcer au monde. Ceux^®^*quot;*nbsp;qui prennent li foüvent la grace toute fuijfante dunbsp;Sauveur, comme 1’appelle Saint Trofper, pour Ienbsp;fujet de kurs railleries, doivent craindre d’en être


ËnTa pu dirc depuis, qu’on eut voulu lui


la confidéroit alors rommè'unequot; peribnne qui devoit paffer toute fanbsp;vic dans la Maifon. Et Elle ne peut pas direnbsp;-auffi qu’elle ait mis depuis d’autres papiers dans cet-te Callette, paree qu’il eft certain que depuis ce


papiers, puis qu on


temps-ia Elle n’a point été entre fes mains. Mais abandonnez. lors qu’ils en auront plus de befoitij leur principal fbin fut de prévénir la feconde ac- amp; d’en reconnoitre par leurs chutes la néceffité,nbsp;eufation, qui eft qu’on lui eut retenu de fes pa- qu’ils n’auront pas voulu reconnoitre dans leurfoinbsp;piers, .amp; x’eft ce qui les porta a la bruler toute amp; dans leurs prieres. Les perfonnes de piété nenbsp;-ferméc.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe.fentent point portées a rire par cés excès, mais

II eft done vrai'que ces deux cbofess’accordent ¦apleürerpourceuxquilescoinmettent. ilsadmirent -parfaitement; qu’on ait ouvert en un teraps la Ie peu de jugement de celui qui écrivant pour unenbsp;Caflette, amp; que long-temps après on l’ait brulée perfonne qui avoic réfolu de quitter Ie monde, amp;nbsp;fans l’ouvrir. Cell pourquoi iVkd. de Crew- de paffer la vie dans.une fainte retraite, lui attri-voyant bien qu’en cela il n’y avoit nul- buë desdifcours, qui ne conviendroient qua des

gens qui aaroient perdu tout fentiment, je ne dis pas d’une piété Religieufe, mais meme^ d une bien-fë.ince humaine amp; civile, amp; qui s’ell imaginenbsp;qu’on iiroit dans fa Lettve avec plaifir des parolesnbsp;qu’on ne foufFre qu’avec horreur dans la bouchenbsp;des impies.


coeur


Ie contradiótion, amp; voulant néanmoins y en trou ver, Elle y en a mis une Eiie-même, en faüifiantnbsp;les paroles du Procés verbal. Car au lieu qu’ilnbsp;porte que les Religieules réfolurettt de hruler lanbsp;CaJJette fans l'ou’vrir, Elle leur £iit Aire: yfellesnbsp;demeurerent d'accord Je Vaejoir hruUe fans La^ooirnbsp;jamais ouverte: changeant ainü Ie préfent au paffé,nbsp;.amp; y ajoutant un jamais qui n’y fut jamais.


de routes 1


ƒ nbsp;nbsp;nbsp;wilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 ƒ tuL jaiiivMo.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uc LuuLCö ics lauücs ae celui quVIle 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Ainfi routes les declamations fi outrageufes de contenter fon animoüté;

dA nbsp;nbsp;nbsp;Uc TJnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i,.;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grand fervice


Madame de Creve-ccenr contre les Religieufes de Port-Koyal fur ce Second Clief d’accufadon, quinbsp;regarde la mauvaife foi amp; Ie parjure, ne font fon-dées que fur de vifibles fauffetés.

Si Madame de Creve-eoeur s’eft portee a tou; ces 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ' -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-


qu’on lui peut rendre efl'de nbsp;nbsp;nbsp;ff

^ penfer a la réparation

l Eghfe, ft Elle veut empecher qy’une fi inj^e amp;¦ 1] pubhque diftamaüon, d une Maifon Relieieufi-ne lui ferme un jour la porte du Qel. C’eftache


étrange qu’il y eut des pet Tonnes qui euffent tel-lement entrepris de renverlêr les Regies les plus Conftantes de 1’Evangile amp; du Décalogue, qu’ilsnbsp;miffenc te fauffetés les plus palpables au norabre


effets de la colere de Dieu en 1’autre monde, amp; ia perte de ia reputation en celui-ci : car lanbsp;malignité de l’efprit humain fait quelquefois re-cevoir favorablement la médifance, mais il faut


f. 5.


6.


«SM» «ciwaa.wLs,»' nbsp;nbsp;nbsp;s.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• v-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lVgt;V« ^ 'lAIdiLS 'ti laU'

des chofes permifes. Mais de qui que ce foit que pour cela qu’elle foit ingénieuiê, amp; qu’elle ait quef lui foit venu un fi mauvais deflèin, Elle fe feroit que apparence de vérité. Au lieu que quand ellenbsp;fait honneurde ne s’être point fervie pourl’execu- eft groffiere amp; qu’elle n’eft appuyée que fur des

ter d’utie autre plume que de la fienne. Elle n’eut fauffetés manifeftes-, -------—“

pas dit comme eet Auteur; Je hue votre fteufe conduite, 'votre Jextdrité tellement ingénué, votrenbsp;efprit fi éloignéde tous les artifices du mondeje


elle ne peut que donnet de tout Ie monde, felon cette parole

du Sage; ^ nbsp;nbsp;nbsp;Ln^mes' Ahominatio hond-

-p'-'.f nbsp;nbsp;nbsp;Cette Lettre, qui eft répanduë

Juis ravie de ce ^ue la grace ejfcace vous fartipa num nbsp;nbsp;nbsp;lej^Provinces, a pu futprendre CCUX

érftcoarutf d propos fans tntéreffer votre hotmeur dan . j nbsp;nbsp;nbsp;5 informés de la fuppofttion de

rsi^Jreprobité....lufepUitnentUutemenUec^^ df falts Llicieufement inventés pour être

i. fo„to=a- in^es d™ Eiteentmpik, amp;

^ i Z retenir.... J'ai eu patience croyant ia nut auroient eu de la peme as imaginer qu’uneper-la trace eificace ft réveilleroit en vos ptrjannes, fonne, dont Ie procédé, a ce qu’elle dte, a toü-V dJmreroit cette Caffette. Si Madame de Cre- jours été éloigne dt déguifement, n’entretintlcmon-. ca:ur eut fait cette Lettre, EUe ne fe feroit de que de chofes fauffes, lots méme qu’elle fait quot;^mttftaUféed’y tnêler tant d’irapietés contre la une fi n^te profeffton de n’expofer auxyeux dunbsp;de lefus-Cbrift, qui découvrent affez, Ie ^\Mc,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;redt autantingénu^umnoceiit, amp;

dpceux qu’elle a employés a eet ouvrage, w ^tirré tres fmpk pf dénué de tout artifice. frmit contentéede médire des Servantes Mais maintenant que cette fuppofjtion eft décou-fnfblafptor contre Ie Maure, Car il n’y a vgte, tout ce qu’on en jugera eft que Madame


l’indignation a


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206

, r, j „ nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Perpcutio» des Peligkujes de Port-Royal^ i66'^i

M^d ^teve-eoeurjnamp;iHe Elle-même qu’on a eugran- fon falut amp; de prier pour Elle, quol qu’elle leurKéponfe lui pas rendre des papiersdedévo- donne des marques fi publiques de fon averfionamp;a Mad. Ia


R éponfe

M^auirè'^^-^ railon de ne lui pas rendre des papiersdedévo- donne des marqués fi publiques

de' Creve-*'^^”’ nbsp;nbsp;nbsp;mains que de fa haine. Ce font la les chofes dont MadameMarquife

cffiiir ^ l’alTurance qu’elle donnoit de vouloir emplo


yer tout Ie relle de fa vie a fervir Dieu dans ce Monaftere, puis qu’elle feit trop voir par de finbsp;grands emportements, qu’ellen’étoitplus capable,nbsp;dans la difpofition oü E''nbsp;mauvais ufage.


de Creve-coeur {e. devroit mettre en peine,, fi Elle^^ Creve^ avoit la confcience auffi tendre qu’eile Ienbsp;dans cette Lettre. Car fil’Ecriturenousapprend,nbsp;que/« larmes des Veuves que l’oH outrage defien-,lle eft, que d’en faire ua dtmt de leurs yeux montent jufyu'au Ciel^ pour at-

tirer la vengeance de Dieu.fur ceux qui les affli-


Ceux qui ont une veritable cbarité pour Elle, gent,Elle doit craindre, lansdoute,amoinsqu’el-ne regretteront jamais qu’elle n’ait plus ce qui ne Ie ne penfe a réparer Elle-même Ie fcandale qu’el-lui pouvoit être qu’un nouveau fujet de faire des


, reparer üUe-mëme Ie fcandale qu-Ie a feit, que les larmes de tant de Vierges con-facrées a Dieu n’attirent fur Elle fa colere, lors même qulellés lui demandent fa converfion amp;fonnbsp;falut; puis que Dieu nous affure que celui qui tou-


feutês. Mais ils la plaindront avec grande raifon d’avoir bleffé la vérité par tant de feuffes accufa-tions: d’avoir excite un fi grand fcandale pour des jnbsp;honorer une Maifon Religieufe ; d’avoir traité

d’une maniere fi dure amp; fi peu chrétienne desFil- oeti^ que tót ou tard il'fait iufike a ceux qui Vouf-les qui font affligéesdepuisfilong-temps, quivou- frent l'mjure-, que lapatiencedes pauvres^pi-droient ne fe défendre contre fes reprochesquepar rirapoint. nbsp;nbsp;nbsp;'

Ie filence, amp; qui ne ceflèront jamais de défirer.


che ceux qui fbnt d lui, touched laprunelle de fots eeil^ que tnt nn -tyirJ itnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y...... nbsp;nbsp;nbsp;¦ d y


RELATION

Dc ce qui s’cft paffe a

PORT-ROYAL»

Depuis Ie commencement de l’Année 1^04. jufqu’au jour de 1’enlévement des

RELIGIEUSES,

Qui fut Ie 26. Aoüt de la même Année.

'^Affermjfés votre ceeur dans ladroiture dune bonne confcience: car vousdaur^s point de meilleur ConS.^ feiller. l’Ame dunhomme Saint découvre quelquefois mieux la vérité que fept fentinelles qui fintnbsp;ajjifes dansunlmélévépour contemplertout cequifipaffe. EcclefiaftiqueXXXVII. 17, 18.

C H A P I T R E r.

quot;Le Cardinal da Rets fi demet de VArchevêché de Paris. Mr. de Marca lui ficcede ér meurt. Mr.nbsp;de Perefxe nomméenfuite, efi long-temps fans re-cevoirfis Bulks. Les. Grand-Vicaires {Ie fiegenbsp;vacant) font un Mandement pour, la fignature.nbsp;Les Religieufis de Port-Royal refufent confiam-ment d’y foufirire. On cejfe de les inquiéternbsp;pendant quelque temps. VAbbeffi écrit au Botnbsp;au fujet du Mandement des. Grand-Vicaires.

MOnfieur Ie Cardinal de Rets ^ qui ctoit réfugié a Rome, ayant donné la démiffion de Paris pour lequel on lui donnanbsp;anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;France qu’il

nomma llr k fin Fevrier^^^ “

ceder,Pierre de MarcTf^flfl^^- PO” fuc-

^ recompenfe. de ce qu’u

prétendu Janfenifme. II moumt , comme’nous I’avons déja dic,le ap. Juin idda.le lendemaindenbsp;fes Bulles Sc de fe prife de pofleffion i par procureur. Le Roi nomma Ie lendemain Mn Hardouinnbsp;de Beaumont de PerefixeEvêque de Rhodes,qui.nbsp;avoit été fon Précepteur, a l’Archeveché de Paris; mais il ne put prendre pofleffion qu’en .iöd^^nbsp;n’ayant pu avoir plutót fes Bulles.

Pendant la vacance du fiege, le Chapitre nom-, ma fept Grand-Vicaires, fqavoir Mrs. Chevenin»nbsp;Dreux, Verthamont, de la Brunetiere, Chalfon,nbsp;de Gamache, Morel. Ces nouveaux Grand-Vi-caires donnerent un nouveau Mandement,par lequel ils ordonnoient encore plus exprelfément lanbsp;fignature du Formulaire: car c’étoit alors commcnbsp;aujourd-hui, le figne unique de felüt ou de reprobation. On ne pouffa pas pour lors plu® avant lesnbsp;Religieufes de Port-Royal, Sc les divers change-ments, dont nous venons dc parler, arrives dansnbsp;rArchevêcbé, interrompirent un peu le Cours des

pour-


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. j 7 ¦o.-,C4rut\an det Keligieufei de Fort-'Royal, l66^. nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z6J

-ReUttOTtde la ^ nbsp;nbsp;nbsp;Grand- hors de leur Miniftcre, amp; entraitantlesEnfaiïtsde C H

pourfuites des nbsp;nbsp;nbsp;, amp; qu’üs l’Egli^ avec une rigueur infiniment ébignée de ^

,ir.rgt;ne un nbsp;nbsp;nbsp;efpnt i qu amfi nous devions nous fervir de

la voie de TAppel, comme étant un lècours que l’Eglife tnême a procure ^ tous les Fideles, afinnbsp;qu’onne précipitk jamais la condamnationdesac-cufés, Sc-qu’eUe ne veut pas pour ce fujet qubnnbsp;refufe fes plus grands Ennemis. Voila, Sire, lanbsp;conduite que nous avons cru etre oblgees de ce-nir; nous fcrons toujours trés pretes a rendrenbsp;compte de nos tnoeurs amp; de notre Foinbsp;périeurs legitimes, comme fous euons deji trésnbsp;^fpofées a Ie faire devant celui que V. M^^voitnbsp;delliné pour notre Superieur, en lenommantanbsp;l’Archevêché de Paris, amp; comme nous Ie lommesnbsp;encorear^arddeceluiqu’ellea depuis peu hono-rédecettecharge; carcommeDieu nous comman-de de Ie reearder en la perfonne de ceux qu’il appel-le pour être nos Supérieurs ,amp; qu’il leur donne auffinbsp;une charité Epifcopale, amp; une tendreffe vraimentnbsp;Paternelle pour les ames qu ii leuraconhees, nousnbsp;efpcrons que quand nous leur aurons ouvert notrenbsp;cöeur, amp; que nous leur ferons connoitre notrenbsp;attachement inviolable H la Foi amp; auSt.Siege, amp;nbsp;notre profond relpeft pour routes les puiflances 6cnbsp;les ordonnances de rEgliiè, ils feront eux-mémesnbsp;fetisfaits, 6c aifureronc V. M. de la fincérité denbsp;notre Foi amp; de notre Soumiffion. Cependant, Sire,

, . nbsp;nbsp;nbsp;quoique nous n’ayons rien fait dans eet Appel que

^quot;fOus nous fenonscontentees, dans L am^tion ^ nbsp;nbsp;nbsp;entierement conforme aux Regies de 1’E-

]\ OU nous fommes, de pkurer Levant Dieu 4 nbsp;nbsp;nbsp;cette conduite, fijuftc

fini eft l’annui de ceux qui n’en ontpoint, ünous 5 j autorifée, pour une hardieife mfupportablc. S?cmvS Ve c’eftlui-«’êtnequinousrenyme |nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entreW qui ont fait Ie quot;Mande-

a V lli amp; qiie c’eft pat ^ nbsp;nbsp;nbsp;extremenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il y en a qui fe font declares par des livres

bonté qii’il a deffein de nous accorder lagraceq^ blies Ennemis de cette Maifon,amp; qui en parlent nous lui demandons depms filoog-temps. car vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avec une aigreur amp; une animofité qui feu-

jg jesrendroitreculablesj on fait courircontre nous

Oh At.

1.

Vic^M vod” faire figner auxReligieufesdePort-Rowl néSimoinsleurjurifdidtion ttant conteftee, ¦^löKeligieufesayantappellé comme'de jugesin-.^mpétents, on ne crut pas a la Cour que cette raifonnbsp;fut fiiffifente pour colorer Ie procédé qu^on tien-droit a 1’égard de Port-Royal dequelque apparen-ce de juftice, amp; on aima mieux differer a un autre temps ce qu'oa vouloit faire centre cettenbsp;5ainte Maifon.

L’Abbeflè cependant écrivit au Roi Ia lettre fuivante,pour lui expofer leur innocence amp; Tim-polSbilite ou Elles éoient de fouferire Ie Mandement des VII. Grand-Vicaires, amp; pour Ie toucher de compaffion en lui repréfentant Ie triftenbsp;état oü Elles ctoient jreduites , afin de Tengagcrnbsp;k faire arrêter routes les pourfuites qu’on faifoitnbsp;contre Elles au fujet de ce Mandement.

LETTRE

Ia Mere Abbeflc au Roi,aprcs Ie dement des fept Grand-Vicaires.

S I R E,

yant que V. M. fe dbnnanc toute entiere , amp; fuffilant lèule h routes les néceffités de fonEtat, lênbsp;rend acceffible amp; favorable i tous ceux qui ontnbsp;befoin d’Elle, nous avons cru qu’après nous êtrenbsp;li fouvent profternées devant Dieupourlefuppliernbsp;d’avoir compaffion defes Servantes, nous pouvionsnbsp;prendre la hardieife de nous jetter aux pieds de V.nbsp;M. pour trouver en Elle la protedion qu’elle nenbsp;refufe pas au moindre de fes fujets. Et nous ef-pérons, Sire, que V. M. fe portera d’ElIe-mcmenbsp;A nous accorder cette grace, s’il lui plait d’enten-dre en peu de mots l’écat ou eft reduite cette Maifon. Ayant requ, Sire, depuis peu un nouveau Mandement qui frappe de Cenfiires Eccléfiaftiques tousnbsp;ceux qui ne feront pas pondluellement tout ce quinbsp;y eft ordonnéj nous avons appris en même-temps,nbsp;Sire, que Ie pouvoir de ceux qui 1’ont fait étoitnbsp;nies^de 1’Églifei ils nous ontréponduqu’outrequenbsp;ie pouvoir de ces perfonnes eft combattu avecnbsp;grande raifon, quand même ils l’auroient, comme ils Ie prétendent, il eft certain qu’ils en abu-feroient amp; qu’ils en pafléroient yifiblement lesnbsp;bornes par leur Mandement, en faifant ce qui eft

des bruits fcandaleux en difant qu’on viendrabien-tót nous arracher ie St.Sacrement, amp; qu’on nous trahera comme des po-fonnes Excommuniées 6cnbsp;manifeftement Hérétiques, quoi qu’en même-tempsnbsp;ceux qui parlent ainfi de nous, foient contraintsnbsp;de reconnoitre que nous ne Ie fommes pas. Nousnbsp;n’ignorons pas, Sire, combien il ^ kfe de d^on-ner une force odieufe a ce qui eft de foi-memenbsp;trés innocent,amp; d’achever de ruiner de pauvresnbsp;Filles a qui il ne refte que les larmes dans leur af-fliaion, amp; qui font abandonnées de tout Ie monde. Nous avons auffi ouï-dire que ceux qui fig»nbsp;puis long-temps ont paru oppofés a cette Maifonnbsp;amp; qui ont l’hqnneur d’approcher votre Maiefté*

vant Elle, paree que s’ilsdifoientla moindrecho-fe en notre faveur, au lieu d’empêcher qu’on ne nous tint pour fufpedes, ils Ie deviendroienteux-mêmes. Mats, Sire nonobftant tous ces obfta-cies nous efpétons en Dieu, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x

proteftion de Y- M- puifq^’^l^® ^ écuter D d a

A r.


Man-

De

. nbsp;nbsp;nbsp;i.»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;--nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•-•'-‘V -.TiajuiLL .

s’alfurent d’avoir tenement fertné routes les entrees contefté par lés premieres Puiflances de l’Eglife afin qu’on ne puiffel’informer de notre innocence*nbsp;amp; ayant fait confuiter fur cette affaire les perfon- que ^uand quelques-uns en feroient trés perfuadés’nbsp;nes publiques qui f9avent les ufages amp; les coutu- ils n oferoient neanmoins en rien témoiener de-


-ocr page 260-

^ ^elution de la Terfécution des 'B.eligieufes de Tort-'Royal^ i66^l ecouter amp; examiner tout, amp; que ne fe laiflant faifant même paroïtre plus de zele qüe les autresnbsp;prevenir ni par foi-même ni par les autres, Elle contre la fignature. Ainfi Elles en témoignoientnbsp;veut juger des chofes felön qu’elles font en elles- routes une extréme averfion, amp; ce n’étoit pointnbsp;inemes. Nous efpérons qu’elle fe conduira en eet- en- fe flattant par des vaines efpérances: car Ellesnbsp;te rencoritre comme ont fait ks plus grands Rois, cwrem toujoms dès lors, que leurs Ennemis ncnbsp;qui ont toujours cru qu’ils devoient fe rendrecom- feroient jamais fatisfiits que par leur deftruétion-me Dieu , 1’azile de ceux qui fe trouvent defti- Elles eurenc même quelque fecrets prelTentimensnbsp;tués de tout fecours.. Elle fe laiffera toucher, fans du temps auquel on exerceroit lesdernieresvdolen-doute , aux l’armes d’une Communauté de fix ces: car peu de temps après qu’on leur eut ótenbsp;vingt FiiJes qui.ofïrent fans cefllèa Dieu leursprie- leurs Penfionnairesamp; leurs Novices, tout Ie mon-res pour attirer fes graces fur V. M. la fuppliant de croyant qu’on alloit bien-tót achever. de ruide na pas permettre qu’on precipite rien dans une ner leur Maifon^ Tune d’dles ouvrit lè livre denbsp;affaire de cette importance, ni qu’on trouble Tor- Daniel lorfquelle étoit occupée de cette penfée amp;¦

dre de l’Eglife, qui veut qu’elle foit fufpenduë Elle rencontra d’abord ces paroles :

jufqu’a ce que celui qu’il a pin a Dieu de nous fus amp; tempora équot; dtmidium temporis ce oui fir donner pour Archevêque amp; pour Pere, foit en dire fur Ie champ, que leur deftniiff innnbsp;ctat de prendre une connoiffance entiere de tout fi proche, amp; que Dieu leur dnnnr^•^ °nbsp;ce qui regarde notre Maifon. Ceft la trés hum- ans 6c demi pour s’y prénarpr’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ois

ble fupplication, Sire, que fait a votre Majefte' pli a la lettre, yayant eu 3 ans amp; demi emre?™l au nom detouteslês Soeurs, ceile qui s’effimant ia levement des Penfionnaires amp; des Novicp,;

- nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. r ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j.. Tgt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----AT. Ji T, /‘'-CS ,0£.CCr

Chap,

I


C H A II..


cues appiitent quelque chofo de la diftindioti _ nbsp;nbsp;nbsp;touche des objets' pre-

du fait amp; du droit. Quoiqu’on les eut deja pn- „ paree nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, P reconnoitre davaotage les

vées de leurs nbsp;nbsp;nbsp;amp;.que Mr.Bail ditiout „ fents, ^‘l''°™^JfpkTnous fah i-

ce qu’il vouloit pendant cet intervale, leur union „ graces patticulieres que nbsp;nbsp;nbsp;f^aunons-

detneura cependant inalteraUe, amp; celles qui fu-. „ me ce nous ^ nbsp;nbsp;nbsp;tant de hens aux

rent depuis a la tete de la divifion, n’en avoient. „ affex nbsp;nbsp;nbsp;cUoifies pour la déftnfe de fes-

pAS enCPte amp;J'Kls Ie deffein, ou le couvrirem en, „ perfonnes qu il a cn nbsp;nbsp;nbsp;p

moindredetoutesjcft: ayec unprofond reipedt 6cc.

G H A. P I T R E IE

Tout annonce aux iReligieufés deEort-Royalleur def-truSiion prochaine. P/ufieurs d’entr’Elles s’inf-truifent des matieres conteflées pout être en état' de réfifler avec plus de fermeté. Mr, Bail fait'nbsp;tout ce quil peut pour les défunir,, mais en •vain.nbsp;Elles ont des fecrets prejfentimens de leur fépara-tion prochaine ^ (df du tems elle devoit ar-river.,

LEs Religieufes de Port-Royal n’eurent aucun adouciffement, au contraire, tout tout leurnbsp;annongoit la pluscruelleperfécution j enfortequ’elles virent bien que leur ruine n’étoit que retardeé,nbsp;amp; Elles n’eurent d’autre foin que de s’y préparennbsp;par des prieres, des mortifications 6cdesaumonesnbsp;extraordinaires. Une infinite de perfonnes quilesnbsp;virent pendant ce temps, tachoient de les intimi-mider en leur repréfentant les maux dont Ellesnbsp;étoient menacéesi mais la crainte de bleifer leurnbsp;confcience étouff'a tellement leur. appréhenfion.,nbsp;quelles y. furent infenfibks. Ce fut pendant eetnbsp;cfpace de temps, qu’étantobligees des’informer denbsp;ce qu’ellcs devoient faire touchant cette fignature,nbsp;quelques-unes d’Entr’elles, en petit nombre, lurentnbsp;quelques-uns des écrits faits fur cette maticre; ain-ff Elles cn apprirent plus par cette occafion qu’on.nbsp;lyur donna, qu’elles n’avoient fait enao.ans. En-ceux qui les ont mifes dans eet Engage-fiu’riiè»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s’cn prendre a cux-mêmes de ce

. . apprirentquot; rtnol/ina nbsp;nbsp;nbsp;Ao lo /tin-il'i/t-irv-»

lui des Religieufes par Mr. dé Perefxe leur Archevêque. Nous verrons que faconduitte juftifiè-ra les bruits qui coururent dans Ie temps, que Ia deftruétion de Port-Royal étoit une conditionnbsp;fecrette que Ie F. Annat, ConfeflTeur du Roi, avoitnbsp;mife a fa nomination.

G H A P I T R E III.

Eenre de la Soeur Angelique de Saint Jean a Monfieur ArnaM. Monfieur de Perefxe recoitnbsp;fes Bulks. La Mere Agnès fait prier pour luinbsp;Madame la DucheJJe. de Longuevilïe eja d Po t'nbsp;Eoyal. Mort de MonJIeur Singlin. Les Relfnbsp;pieufes envoient Monpur Lancelot Complimeutêrnbsp;Monfieur l’Archevêque. Les Religkujes- fe prf.nbsp;parent d la Perjécution par des Prieres redou-blées, par des Procefions l'expofitian de la ¦nbsp;Sainte Epine. Monfieur lEvêque d’Angers écritnbsp;d. Monfieur de Paris: en leur f aveur.

LE 17. Janvier, fêce de Saint jintoine ^ la Sceur Angelique de Saint Jean écrivit k Lettre fui-vante a Monfieur Arnauld qui porte Ie nom. de ce -,nbsp;Saint :

„ Je penfe que vous ne m’óférés cond'amner-„ quand j’oferai vous dire aujourd-hui a vee un „ Prophete, dont je fuis autorifée, que je metsnbsp;„ toute mon affedion en ces ames Saintes 6c ad-„ mirables qui font fur la terre, 6c jme je peniênbsp;„ plus en cette Fête,auxa4«roi»Mqi.^viventdansnbsp;,, les Solitudes du monde, qu’a-celui qui eftpaffé'nbsp;„ des déferts dans Ie Ciel: nompas que je ne revere la vertu admirable de ce grand Saint, mais

_____ nbsp;nbsp;nbsp;tgt;„„ „n- «1.,„ -----nré-


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C H A P.

IIJ.

'Relation de ld Ferfécution des 'Relipeufes de Port-Royal^ 1664.^ nbsp;nbsp;nbsp;2Ö0

„ vérités,amp; pour conduire les ames dans Ie che- puilTe dire qu’elle n’a pas éié imprévuë, puifqu’on C H A i „ min de la paix, en un Siecle ou routes les voies ne p^t regarder comme telle la mort d’u„ Servi- l»-’ droites amp; fures font devenues prefque mcon- teur de Dreu qui portoit depuis fi long-temps anbsp;nuës dans 1’Eglife j j efpere, mon cher Pere, fon caur amp; dans fon corps les marques de^E P rnbsp;” que fi nous penlons a vous de notre cote, vous fion de Jefus -Chrift, amp; qul travaillant continual *

’ ne nous oublies pas du votre. nbsp;nbsp;nbsp;ment a mourir au péché, ne vivoit olns n„e ^

„ La nouvelle hércfie* eft la plus belle chofe Dieu feul, amp; ne refpiroit que fa gloire amp; Ie fdut qui fe foit jamais vuë, amp; je ne me confeflërai des ames qu’il lui avoit commifes. II mourutnbsp;3, qu’a vous de l’avoir luë contre la^défenfe du done IeJeudi de la femaine fuivante,, qui étoicnbsp;„ Catalogue de Monfieur Bail, quine me donne celle de Paques, amp; Ie 17. d’Avril, fqavoir deuxnbsp;j, aucun fcrupule. Je vous aflure que k lecture jours avant celui qui devoir terminer fa commif-,, quej’en aifaite m’a donné fujet de remercier fion de Supérieur, par l’entrée de Monfieur denbsp;„ Dieu avec un mouvement de joie fenfible, de Rhodez,^ a rArchevêché de Paris, dont ce Pré-5, ce qu’il infpire tant de 7.ele a ceux qui aiment kt prit pofleffion Ie Samedi fuivant. Dieu ne ’

„ fon Eglife amp; fa vérité , que lorfqu’ils font Ie voulut pas quece veritable Pere fut privé a la mort 5, plus opprimés par la Colomnie, amp; qu’ils fqa- d’une qualité qu’il ne pouvoit jamais perdre de-5, vent que nous lommes pour eux en ótage entre vant lui, amp; qu’il poflëdoit encore plus d’effetquenbsp;3, les mains de leurs Ennemis, ni l’amour de leur de nom. Son abfence de trois: années entieresnbsp;3, repos,ni la crainte de notre perte ne les empé- qui n’avoit point change les fentiments que nou^

33 chent point d’éléver leurs voix pour avertir les étions obligees d’avoir pour lui, n’avoic auffi rien.

3, Pafteurs de l’Eglife du peril dont Elleeft.menacée. dirainué de la charité qu’il a toujours euë pource Le 10. d’Avril, qui étoit Ie Jeudi Saint, Afe/- Monaftere, dans lequel il rentra comme par unenbsp;Jire Hardouhi de Ferefixe'E.vèqMe dePdaodsL, nom- efpece de triomphe, s’il eft permis de donner cenbsp;mé par le Roi a 1’Archevêché de E^ris, en requt nom a une cérémonie auffi trifte que fut celle denbsp;les Bulks de Rome;.amp; comme on étoit en retrai- fon enterrement, qui lë fit lp l^^pm ‘ a rnbsp;te ce jour-la, amp; qu’on ne fe parloit point, la mort, le Vendredi 18. Avril, emain de la:

Mere Agnès en avertit la Communauté par un Le corps arriva a neuf heures amp; d m' d f ' •

Billet dans lequel Elle nous exhortoita prier Dieu étant accompagné de Monfieur le Curé^de S ‘’ de donner a ce Prélat des fentiments de Pere en- Médard^ fur la Paroifle duqud il étoit mort^amp;.nbsp;vers nous, puifqu’il perraettoit qu’il en eut kqua- de plufieurs autres Eccl^aftiques de nos amis’ IInbsp;lité; amp; a nous difpofer en même-tems a ce que fut d’abord pofé dans l’Eglife, ou tqute la Com-nous aurions a fouffrir de fa part, nous fouvenant munaute 1 attendoit dans une difpofition qui avoit.nbsp;qu’il n’auroit point de puiffance fUr nous, fi Elle du rapport a celle du peuple de Confiantinople.nbsp;ne lm étoit donnée d’en-haut.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Saint Jeam

eette opinion, Elle ne laifl'oit pas de fe difpofer, peut-être mieux que pas une, a fupporter la con-nirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;permettre de te-

aou^ffige? nbsp;nbsp;nbsp;v..

nous puffionsjamaE^ plus fenfibles que res^avec plus de feryeur que jamais.

c; erf’ nbsp;nbsp;nbsp;iaire., ce cdlenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;La Sainte Epine étoit fnnvpnr r/

‘a f:gt;Ai ^ l nbsp;nbsp;nbsp;tombé malade le Ven- fit plufieurs neuvaines desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

drediSaint, fut enleve au bout de fept jours par nuds oü on k porto’it «vpo nbsp;nbsp;nbsp;pieds,

ane mort auffi prompte qu’inopinée,quoi qu’on Saintes Reliques qui font din

D d 3 nbsp;nbsp;nbsp;™nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« Maifon...

dt leurs nbsp;nbsp;nbsp;Dec. 1661. LesJéfuitesdifoient rées de ce Livrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fkopofidons ti-

dans cette Thefe que le Pape avoit la même InfaiU dans fon fens nbsp;nbsp;nbsp;lanfenm amp; condaainées^

übilité que Jefus-QmJt. D’ou ils concluoient qii’a, nbsp;nbsp;nbsp;'

Ce même jour Madame de Longueville entra Chryjojtome. ^ dans la Maifon; Elle penfoit y trouver tout le M. L Are ^ev^ue ne fut pas plutót entré ennbsp;monde fort allarmé de cette nouvelle, mais ma pouetlionde iJignite, que nos Meres lui en-Sceur Anne de Sainte Eugenie,a qui Elle en par- voyerrat raire ks très-humbles reconnoiflancpsnbsp;la, lui dit avec ia tranquillitc ordinaire: Que Dieu de la Communauté par M. Laucelot, qui s’étant-nous avoit toujours fait la grace de trouver notre bien voulu charger de cette commiffion s’en ac-appui dans la proteöion de nos Supérieurs, amp; quitta auffi parfaitement qu’on pouvoir le IbuhaiZnbsp;qu’elle vouloit efpérer que Monfieur de Rhodez' ter , amp; lui park avec une fagelTe amp; une pru»nbsp;venant de prendre cette qualité, ne nous traiteroit dence dont il n’eft pas néceflaire de rien direnbsp;pas plus mal qu^voient fait les autres. Mais avec puifque l’on en fera particulieremeut infórmé par.

~ ' nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . - .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;relation qu’il en a faite lui-même, amp; qug.

nons allons rapporter.

Depuis ce temps-la., on fut dans une attentSi continuelle de tous les maux qui devoient arri»nbsp;ver , amp; pour s’y difpofer on redoubla les prieZ

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aso

CK

Hl.

C H A P. Hl.

’Relation de la Perfécution des Religieufes de Pott-Royal^ 1664:

entretienne efièélivement j ceux qui têmoignenc Ie plus de zele contreJe précendu Janiênifme, nenbsp;Ie faifant que dans la créance qu’on leur a donnée,nbsp;que c’eft une nouvelle fedèe d’hérétiqucs, trésnbsp;pernicieufe h. l’Eglife amp; 1’Etat.

C’eft done par la qu’il faut commencer a re-medier k un mal qui fait gémir tous les gens de amp; c’eft ce qui eft très-facile : car il n’efl;

courir qu’il y a une nouvelle héréfie, ell infini-ment la plus importante, amp; mêtne la feulequLles

L E T T R E

De Monfeigneur 1’Evêque d’Angers tl Mon~ feigneur l’Archevêque de Paris.

ll lui repréfinte Vinjuflice des frévenfions qdon lui avoitfuggerées centre Port-'RoyaL

bien.

MONSEIGKEUR,

qui doit être fans doute Ie premier objet de votre vigilance amp; de votre zele dans l’exercie de votrenbsp;nouvelle Dignité.

¥qus jugés affez, Monfeigneur, que j’entends palier des troubles qui fe font excités fiir Ie fiijetnbsp;des cinq Propofitions, amp; vous êtes affurementnbsp;bien perfiiade que toute lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jette les yeux

‘befoin pour cela que de s’afliirer fi ce bruit eft vrai ¦OU fauxi öc on reconnoitra lans peine qu’il eft faux,nbsp;puis que ceux qu’on acculè Ie plusdecettenouvel-T ’Intérêt que je prends a ce qui vous touOhe Ie héréfie ayant donné des declarations de leursnbsp;faifant une partie de celui que je dois prendre fentimens très-amples amp; très-claires, qui ne laif-k ce qui regarde Jefus-(ürift amp; fon Eglife, j’ai fent aucun lieu aux perfonnes équitables amp; intelli-cru que je ne pouvois mieux témoigner lajoieque gentes de les Ibupconner de la moindreErreurfurnbsp;j’ai cie vous voir bien-tóc en état d’agir en Arche- Ie fujet des cinq Propofitions, on ne' peut plus lesnbsp;vêque de la premiere ville de trance^ qu’en me inquieter que lur un pur fait non révelé, qui parnbsp;donnant la liberté de vous dire mes penfées furce Ie confentement de tons les Théologiens’CathoU-

• ’ ¦ quot; nbsp;nbsp;nbsp;'¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'--------¦—j------ q^ues ne fqauroic jamais être ,uné matiere d’héréfie.

Ét c’eft ce qui a été expreflement décidé par les Papes dans la difpute quis’ilevadutempsdel’Em-pereur Jufiinien amp; du Pape Vigile. Car encorenbsp;qu’il s’agic alors, aulH bien qu’en Ia queftion pré-fente, de fqavoir fi certains écrits étoient héréti-ques OU Catholiques, néanmoins paree que ceuxnbsp;fur vous depuis long-temps, comme fur celui de qui les foütenoient comme Catholiques, depuisnbsp;tous fes Pfélats, qui a Ie plus.d’intérêc amp; Ie plus méme qu’ils furent condamnés par un Concilenbsp;de pouvoir de pacifier ces funeftesdivifions. Car général, ne Ie faifoient qu’en leur donnant un fensnbsp;enCOTe que cette afamp;ire puiflê .être confiderée orthodoxe, comme on Ie peut voir patnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;

obliges de prendre part par Ie devoir de leur Ca-raétere, on peut dire néanmoins qu’elle eft en quel-que lörte particuliere a l’Eglife de Paris, paree qu’elle y apris naiflance, amp; que c’eft la qu’on anbsp;toujours eu deflèin de faire fous ce pretexte, de

¦ nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—unDiacre

qui^ avoit ete long-temps parmi ceux qui avoient meme pouUe cette conteffationnbsp;jufqu’au fehiftne^ ce qui n’empêche pas que cenbsp;grand Pape ne témoigne, que ce Diacre n’étoit

nommé Felix ,

comme une de ces caufes générales qui xegardent jamais ni lui m les autres ^fenfeurs de ces trois toute l’Eglife, amp; k laquelle tous les Eveques font eents n ont paffe daris 1 Eglife pour heretiques. Etnbsp;. j?____L lo ApxicW Ap leur Ca- baint Gregotre Ie declare expreffement d’rquot; _____

de Janfenius font Catholiques amp; Orthodoxes. Dc forte qne fi nonobftant cela on pouvoit dire qu’ilsnbsp;font hérétiques, il faudroit nécefiairement que cenbsp;Diacre, dont SaintGregoire a juftifié la Foi, 1’eutnbsp;quot;quot;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puis qu’il avoit foütenu comme

queparoiffent les mauxderEglife,ontrouveraqu’il eft aiie d’y remedier, fi on confidere qu’ils nenbsp;^aiffent que de deux caufes: Tune, quel’on en-tretient, non feulement Ie commun du monde

plus grandes violences j amp; il eft indubitable, que tombé dans aucun dogme hérétique, amp; qu’il ne fi vous êtes affez heureux pour appaifer dans Paris s’étoit point écarté de la vérité de la Foi.nbsp;ces malheureufes conteftations, elles leferontauffi II eft done clair, Monfeigneur, que l’on doitnbsp;dans toute la France, amp; même dans toute l’Eglife. a plus forte raifon dire la même chofe de ceux quinbsp;Ainfi, Monfeigneur, rien ne flate davantage étant toujours demeurés inféparablement attachésnbsp;ceux qui vous aiment, .amp; qui vous honorent vé- a l’unité de l’Eglife, n’ont de la peine a condam-ritablement comme je fais, que de confiderer ner Ie livre d’un grand Evêque, que paree qu’ilsnbsp;cette paLx d defirée des gens de bien, comme un n’y trouvent point les fenshérétiquespourlefquelsnbsp;ouvrage dont la gloire vous eft refervée, amp; qui, on 1’a condamné: l’AlTemblée même du Clergénbsp;a bien prendre les chofes, eft affurement plusim- s’étant trouvée obligee de leur rendre ce témoig-portant qu’il n’eft difficile: car quelques grands nage, que les fens ^ufquels ils present les paroks

Roi même dans cette. penfee, qu’il y a été plus qu’eux, pi l’on^dit'^^un^”^^^®nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Catholiques les écrits de trois auteurs condamnés

affez nbsp;nbsp;nbsp;^ Théologiêns qui ne font pas comme hérétiques par unt plus grande autorité,

W A ’ ^ 'quot;JCCldé.

Orilny apetfonnequinev.^ï 1

fe caufe de ces troubles, qui eft le prcmie-

pas un fait oifif a nbsp;nbsp;nbsp;Saint Siege, necroyant que celle qui a condamné Ie livre de

^ nbsp;nbsp;nbsp;-----r nbsp;nbsp;nbsp;Mais il eft inutile, Monfeigneur, de

a une chofe fi évidente; tout Ie monde g» ^que

: qu’on fait vous eu êtes trés perfuade, amp; que vous navesja-

mai*

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-Relation de Ia Ferficution des Religieujes de Fort-Royal léé^. raais fait difficulcé de témoigner a vosamis, com- ilji'visnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7,^

bien vous étiés éloignd de fürreur de ceux qu^^ont ^C' ^or niie Ie fait de Janfimus etoic de Foi,nbsp;qu’wi Ie pouvoit croire de Foi divine. Maisnbsp;dansla confiance que j’ai envotrebonté, amp;dansnbsp;la liberté que nous donne notre commun Caraéle-re, je crois pouvoir vous repréfenter que ce quinbsp;fuffiroit^pour des particuliers, ne fuffit pas pournbsp;des Evêquesj amp; que vous pouvés de plus confirnbsp;derer qu’outre la place éminente a la quelle ilaplunbsp;a Dieu de vous éléver entre les Eveques, il vous

o nbsp;nbsp;nbsp;„t... J-__'_____..ï' nbsp;nbsp;nbsp;_______ . nbsp;nbsp;nbsp;_ I____

G H a p, lli.


C n A K lil.


^ nbsp;nbsp;nbsp;- -17-- —*« juitlut;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 üglllC (^Ui

détefloic l’impiété de ces hérétiques, ne laifïa pas

de les proteger de tout fon pouvoir contre cette e----‘ •

cette

ces

a donné plus de créance qu’a aucun autre dans qu’il peut y avoir de bien amp; de mal dans les au-1’efprit du Roi^ ce quieft un talent que vous vous tres.^ Car fi les premiers ont tort dans Ie doute

pprrpiir amp; la calomnie pour le vanger d’un fim-ensage parüculierement a lui fane nbsp;nbsp;nbsp;ple gxcès de hardieffe. H eft fans doute, Mon-

V nbsp;nbsp;nbsp;Qu’on a formee coatte ces pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j-ptte calomnie jointe a cette Erreur,

raccufation ^ J nbsp;nbsp;nbsp;une très-injufte ca-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, que «tte ca d’avantage, que eet excèl

Théologiens fur ce pom^^^ nbsp;nbsp;nbsp;Evêques.^ ’E^infi ne fe-

lomnie, nbsp;nbsp;nbsp;^ ne la fondent que fur de hbertnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étrange que des Prélats, quine

vérément pum^ S nbsp;nbsp;nbsp;^dfregSr leurfonneur que par rapport a

une manifefte Hereto. nbsp;nbsp;nbsp;reconnoifr doivent rgnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui femblc

fan e Voi ktvïr^ C |ulemen^-biequot; de nbsp;nbsp;nbsp;e^d^ Dnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

wnce , iioLB _ . nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g^jPhonneur deDieu?

Cette conduite ne feroit-elk pas plus capable de fortifier encore le doute de ceux qui ne font pasnbsp;nerfuadésque les cinq Propofitions font d^s knbsp;fivre de Mr. d’Xprei ^ puis qu’il feroit impoffiblenbsp;Qu’il ne vint dans 1’efprit de la plupart du monde Que fi les Jéfuites avoient eu-affex de pour--

rite captive, nbsp;nbsp;nbsp;plus facikment a dé-

roit bien plus étrange quel’autte; car croire les Jéfuites dans une matiere obfcure amp; embaralTée,nbsp;amp; fe repofer fur eux de 1’examen d’un Livre fortnbsp;grand, c’eft une faute afléxhumainej mais fup-primer un article de foi pour donner raoyen auxnbsp;Jéfuites de calomnierimDunempni- ----- ’

jciuu.es uc caiomnier impunément 6c avec plus de facilitédesThéologkns Catholiques, ce feroit unnbsp;procédé qui^ n’a point d’exetnple.

Je vous témoigne mes fentimens,Mónfcigneur,. avec d’autant plus de liberté , que toute la Ff onesnbsp;pendant quelquesEvêques^’Ejf^éWlesayantpour- fgait que vous n’avés point- eu de part aux aCfem-

tenes fans doute obligé de ménager pour l’utilité de TEglife amp; du Royaume..

Puis done qu’on a foütenu publiquement cette Erreur, qu’il eft de foi que les cinq Propo-fitions font dans yanfemus; qu’on a voulu en rendre les Eveques complices en fe fervant denbsp;leur autorité pour l’appuyer; qu’on a employénbsp;ee faux prétexte pour décrier comme hérétiquesnbsp;des Théologiens trés Cacholiques, amp;C pour trournbsp;bier les peuples par Ie vain pbantöme d’une nouvelle Hérêfie, les Eveques lont obliges de dc-tefter publiquement cette Erreur. Et j’ofe vousnbsp;dire, Monleigneur, que l’accès que Sa Majefténbsp;vous donne auprès de fa perfonne Sacrée, vousnbsp;l’EgUiè en général, mais auffi è ces Xheologiensnbsp;calomniés, quand même ils auroient tort end au-tres points. Et ce ne feroit pas devant Dieu unenbsp;exculè légitime de fe difpenfer de ce devoir denbsp;juftice, que d’alleguer qu’ils ne lont pas aflèx ref-fpedtueux envers le Pape amp; envers les Eveques;nbsp;car l’Eglife eft bien éloignée de la Doétrine denbsp;ceux qui enfeignent, qu’il eft permis de perdrenbsp;d’honneur ceux qui nous nuifent en leur impo-lant de faux crimes: EUe fuit d’autres regies quenbsp;TOlle-la, amp; a rexemple de fon Maitre amp;c de Ibnnbsp;iipoux, qui dit de lui-même , qu’il devoit ac-comphr toute forte de juftice. Elk ne s’en croitnbsp;pas dnpenfe envers fes Ennemis racmes. Ainlinbsp;quand il feroit vrai que les Miniftres de l’Eglifenbsp;auroient un veritable fujet de reprochera cesTheo-logiens d’avoir manqué au refpeft qu’ils leur de-voient, ils ne peuvent pas s’exempter par ladenbsp;rendre juftice a ces mêmes Théologiens, en lesnbsp;défendant dans les points fur leiquels on les calomnie injuftement.

C’eft ce que l’Eglife a fait voir excellemment dans la caufe des trifdllianifies. II n’y a eu gué-res d’hérétiques plus abominables queceux-laj ce

--------r------ v.vyiiUC C(

Violence ^ oc autant qu’elle approuva Ie zele de 1 Eveques contre l’Erreur, autantellecondamna cenbsp;procédé fi contraire a fon efprit dont ils fe fer-voient pour l’étoufFer.

Combien done eft-il plus raifonnablë en eet» te rencontre de féparcr dans la perfonne de ces-Théologiens, amp; dans celle de leurs Ennemis, ccnbsp;qu’ils ont témoignéfurlefaitde7a»/e»^ ,onnen

TCUcconclure autre chofe, finon quil y a dans TEglife des perfonnes trop hardies amp; trop peu re-fpeöueules; mais puis qu’il eft vrai auffi qu on lesnbsp;aceufe trés fauflèment d-’Héréfie, amp; qu’on a pnsnbsp;pour prétexte de cette aCcufation une Erreur vifi-ble quieft qu’unfait du lyemeSiecle apparrient anbsp;la foi amp; eft inféparable de lafoi j il en fautcon-clure auffi qu’il Y » dans TEglilè des calomniateursnbsp;qui ont avancé une nouvelle Héré{ie|^ur appuyernbsp;leurs calomnies. Or il feroit bien etrange, quC'nbsp;non feulement on ne s’attachk qu’a punir cesnbsp;Théologiens peu refpeftueux, en laiffant les ca-lotnniateurs impunis: mais qu’on appuyat même


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ILelation de la Perfecution des Peligieufes de Tort-Royal^ l66ii.. blées précédentes. On affure même qnil n’a pas s’accommodoicnt pas aflèz a Ifl foibleflè des per-tenu a vous que Sa Majcfté ne fe foit contencéc formes infirmes, comme étant coupables de leur

mort fpiiituelle.

Or quand lêra-ce, Monfeigneur, que la tolé-rance charitable fera d’ob;igacioa amp; de précepte,

C H A P.

in.

Chap.

Ill,

Sa Majcfté ne fe foit contentéc de la declaration des Théologiens, qui éroit plusnbsp;que fuöilante pour óter tout prétextc d’cntretenirnbsp;dans ritglife la crainte d’une nouvelle héréfie. Onnbsp;¦fqait aiifli que vous avés toujours étc fort éloignénbsp;d’approuver cette domination tyrannique, qu’onanbsp;voulu ufurper fur lesEvéqucabfents. ^ C’eft pour-quoi j’ai fujct de croire, qu’aulïi-tót quenbsp;vous aura mis en ctat d’agir felon route l’étcnduenbsp;de votrc lumiere, amp; sivcc l’autorite d un Arche-vêquede Paris, vous réprimeres ces injuftes ca-lomniateurs,vous détruires cephantomed unehe-réfie imaginaire, amp; vousdeclareresfolemnellementnbsp;Gue ce ne font pas ceux qui dcutent d’un fait nonnbsp;revélé, mais ceux qui prétendent que ce fait eftnbsp;une matiere de ibi qui font coupables d’héréfie.

On efpere même, Monfeigneur, que vous en perfuaderés Sa Majefté, qui feul peut fuffire ƒ ournbsp;redonner la paix a FEglifej étant certain qu’il nenbsp;fe trouvera plus d’héréfie, auffi-tot que Ie Rol leranbsp;bien informé qu’il n’y en a point.

Et ainfi eomme la principale caufe de ces troubles iêra ótée, il fera bien facile de les appaifer: car ne reftant plus alors que la conteftation tou-chant Ie fait, elle s’ailbupira d’elle-même, puisnbsp;que les Théologiens qui ont témoigné Ie doutenbsp;qu’ils en avoient, ne l’ayant fait que pour fe dé-fendre de l’accuamp;tion d’héréfie, il eft indubitablenbsp;que lors qu’on aura fait ccfler cette injufte diffa-mation, ils fe porteront d’eux-memes a enfévelirnbsp;toutes ces difputes dans un éternel oubli .

On pourra néaninoins après leur avoir tait la juftice de reconnoitre qu’il n’y a point dherefienbsp;cn ,touc cela, amp; que c’eft a tort qu’on les en anbsp;accufès, examiner, fi l’on veut, quelle eft la fautenbsp;qu’on leur reproche, en reglant ce que l’on doicnbsp;aux Miniftres de l’Eglife dans les décifions qu’ilsnbsp;font touchant les faits perfonnels; s’il eft nécef-faire de les croire de Foi humaine; s’il fuffit denbsp;s’en taire quand on n’en eft pas perfuadé, amp; s’ilnbsp;y a des rencontres oü l’on ne foit pas même oblige a n’cn point parler.

Mais quoi qu’il en foit de ces queftions, dans Icfquelles je n’entre pas a préfent, cequimeparóitnbsp;certain eft, que quand il feroit vrai que ceux quinbsp;doutent de ce point de fait auroient tort de former ce doute, amp; qu’on pourroit les blamer ennbsp;cela de quelque attache a leur propre fens, lesnbsp;Miniftres de l’Eglife'feroient obliges de les tolerernbsp;dans ce défaut d’infirmité, qui n’a point de fuitenbsp;dans les moeurs, amp; ne pourroient ufer d’aucuncnbsp;’^'gueur envcrs eux, fans fe rendre eux-mêmesnbsp;^wpables d’une dureté trés oppofée a l’efprit denbsp;la condeLS^quot;^Savés, Monfeigneur, quenbsp;mandéenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;charitable eft auffi bien com-

defcendence eft une trèl nbsp;nbsp;nbsp;de cette con-

X)’oü vknt que S.

'-onüatnne ceux qui ne

ft ce n’eft en ce rencontre.'’ II s’agit d’une chofe qui eft de foi-même de nulle importance. Gar finbsp;Ie Pape Pelage II. Appelle avec tant de railbn lanbsp;queftion des trois Chapitres, qui confiftoit i\ iga-voir fi l’hérélie de Nefiorius éioit contenuë dansnbsp;les écrits des trois auteurs, tmenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuyerflue

combien a-t’on plus de raifon de donnet ce nooi a la difpute préfente ?

II s’agit d’un point danslequel on peut fe trompet d’une maniere for-t innocente, amp; mcm'= par un bon zele, puis qu’il eft de foifavorabed'avUnbsp;de la peuie a imputer des Erreurs a l’un des plusnbsp;grands Eveques de ce fiecle, qui certainement anbsp;defendu excellemment l’Eglife amp; Ie S. Siege centre les hérétiques de ce temps, amp; qu’onnefgau-roit nier avoir expliqué, au moins en beaucoupnbsp;de points, Ja divine ’Théologie de Saintnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

avec une lumiere amp; une fuffifance extraordinaire.

II s’agit d’une chofe dans laquelle on n’a point de principes généraux pour convaincre ces Théologiens de la faute qu’on leur voudroit imputer.nbsp;Car de prendre pour principe que dansfintelligencenbsp;d’un livre diverfement entendu, amp; d’autres fem-blables queftions de fait, il faille plutót croire Ienbsp;Pape que fa propre lumiere, il femble qu’on ti’aitnbsp;pas droit de Ie faire; puis que ce principe n’eftnbsp;fuivi de perfonne, n’y ayant aucun Théolomennbsp;qui étant perfuadé par fa propre lumiere del’inno-cence de Théodoret ou dlHonorius ^ ne lafuivenlu'nbsp;tót que l’autorité des Condles Oecumêniques quinbsp;les ont condamnes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

II s’agic d’un fait qu’il faut avouer qu’on n’a pa* eii foin de perfuader par les voies naturelles qui Ienbsp;pouvoient rendre plus croyable, amp; qui fe trouvenbsp;revêtu d’une infinite de circonftances, qui femblentnbsp;propres au contraire a éloigner Ie monde dc Ienbsp;croire: ce qui dok fans doute rendre les Evêquesnbsp;trés retenus a en exiger la créance. Je ne m’éten-drai pas davantage fur ce point ^ il me fuffit,nbsp;Monfeigneur, de i’avoir marqué j amp; votrc lumiere fuppléera plufieurs chofes fur ce fujetquejefup-prime par retenuë.

Enfin il s’agit de Théologiens, qui ayant d’afl-leurs beaucoup de mérite par Ie confentement de tout Ie monde, ont été injuftement maltraittés amp;nbsp;calomniés depuis vingt-ans, lans qu’on leur en aitnbsp;fait aucune fatisfaélion. De forte que quand ilsnbsp;auroient mérité d’etre punis pour la faute qu’onnbsp;leur impute, ils ne l’auroient que trop étéi .amp;nbsp;quand on en fera la compenfation avec les injuftesnbsp;perfécutions qu’ils ont Ibuffertes, il fe trouveranbsp;qu’il n’y eut jamais de faute plus rigoureufement

^ Mais fi l’on eft obligé d’ufer de cette indulgen-ce envers des Théologiens, vous voyes allez^

Mon-


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Rèlatiaft de la Terpcutian des Religicufis de Port-Royal

1-:___1____i-,Ca^Y- ____________t_ nbsp;nbsp;nbsp;, T

•G K A p',

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a des Difputes de cela

, a prendre part

Theologiens , que quand il n’y auroit que ceia feul, les Auteurs du Formulaire n’ont aucun fujecnbsp;lt;3e feplaindre qu’on ait quelque défiance de I’equi-té de leur deciiton touchant le fait de Janfimus,nbsp;en la voyant jointe avec une chofe fi vifibletn^ntnbsp;injufte, amp; fqachant même que tout cela n’a cténbsp;fait principalement que pour un deffeinauffiétran-ge qu’eft celui de favorifer par ce moyen la paf-fion des Jéfuites centre une Maifon Religieufe.nbsp;Et ces Filles de leur cóté ont en quelque fortenbsp;fujet de répondre a ceux qui leur demandent pourquoi EUes craigaent de figner ce fail, que c’eft

Monfeigneur, qu’on eft bien plus oblige d’en ufer envers des vierges confacrees a Dieu, qui edifientnbsp;I’Eslife par. leur piéte, amp; quon a melees malici-eufement dans cette affaire. Je vous avouë, Mon-feigtisur, que je me trouve enga^ a vous parlernbsp;de cetce Maifon perfécucée, non f'eulement par lanbsp;charité générale qui oblige tous les Chretiens anbsp;compatir aux affligés, amp; par la charité Epifcopa-le qui rend les Evêques les protedeurs de toutesnbsp;les perfonnes opprimées, amp; les confolateurs denbsp;tous ceux qui foufFrent, inais par des liens fi par-ticuliers de la nature, amp; de la vertu,que je man-querois également aux devoirs de 1’humaniré amp; anbsp;ceux de la Religion, ö je n’étois rélblu de menbsp;oacrifier pour Elles en tout ce que je pourrai, amp;nbsp;d’iniplorer tout ce qu’il y a de jultice fur la terrenbsp;afin de Jes ürer de 1’oppreffion qu’elles fouf-frent.

On ne peut douter, Monfeigneur, qü’elles n’aient entierement fatisfait a tout ce qui regarde la foi;nbsp;¦amp; il faut aufli demeurer d’accordqueli Elles n’ontnbsp;pu fe réfoudre a figner Ie Formulaire, ce n’eft quenbsp;par une cendrellè de confcience, qui leur a faitnbsp;craindre de rendre témoignage fur un fait qu’ellesnbsp;ne peuvenc connoitre, qui ne les regarde point,

fur lequel Elles n’ont pu ignorer qu’il y a de la contettation dans l’Eglife. Mais quand mêmenbsp;-leur fcrupule fcroit mal fondé, pourquoi les obli-.ger de former un jugement fur des chofes qu’il nenbsp;•leur eft ni néceifaire, ni utile, ni poffible de fqa-voir ? N’en font-elles pas difpenfées par leur fexenbsp;amp; par leur profeffion l Car c’eft un des avantagesnbsp;^de leur étatde n’être point obligées de former leursnbsp;fentiments fur les differents particuliers qui arriventnbsp;dans l’Eglife, amp; on ne peut fans une injuftice vi-fible les tirer de eet état de filence, de repos, amp;nbsp;•de fiireté oü Dieu les a miles, pour les engagernbsp;it s’en informer. Qu’on blame rant qu’on voudranbsp;-des Théologiens de n’avoir pas Topirvion qu’ilsnbsp;doivent avoir fur une chofe qu’ils peuvent connoitre, on ne peut blUmer juftement des Fillesdenbsp;n’avoir point d’opinion fur ce qui ne les regardenbsp;cn nulle maniere.

En vérité,Monfeigneur,c’eft une chofe fi hors , ^PPs^tence, Sc tellement contraire a I’efprit amp; anbsp;¦cLnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vouloir engager

faime nbsp;nbsp;nbsp;pafTent leur vie dans une

paree qu’on leur en demande la fignatürè étant Cn ap. impoliible qu’un procédé fi extraordinaire n’im- HI*nbsp;prime quelque crainte qu’il n’y ait quelque’ défaUCnbsp;dans ie fond, comme il y en a cercainemenc dansnbsp;la maniere.

Mais ce n’eft pas mon defïèin, Monfeigneur ' de juftifier le fcrupule de ces ReK^eufes. Je veuxnbsp;bien laiffer dans leur fentimenr ceux qui croiencnbsp;qu’il eft exceffif. Je dis feulement qu’il y a eu dcnbsp;I’injuftice a leur donner occalion de 1’avoir ¦ paree qu’on n’auroit jamais dii leur propofer cettcnbsp;fignature, amp; qu’il y auroit de la Barbaric a n’ynbsp;avoir pas d’égard. Sc a ne les pas tolerer dansnbsp;l’éloignement qu’elles ont de cette efpece de ferment touchant une chofe qui leur eft entierementnbsp;inconnuë j cet éloignement étant tout au plus unnbsp;défaut d’infirmité, dans lequel même on peut re-garder avec eftime un fond de défintérefTemencnbsp;qui n’eft pas comroun. Car fi Saint -Auguftinnbsp;repréfente avec des eloges extraordinaires la difpo-fition de Saint Cyprkn^ qui étant par une erreurnbsp;tolérable en ce temps-la, divifé de fentiment avecnbsp;le Pape Rtienne._qx\ox. qu’il ne devoir ni diffimulernbsp;fon opinion m fe féparer de la Communion de

ceux Uont tl n approuvoit paslaDo6trine,permet-tes-moI de vous dire, Monfeigneur, fans entret

dans le fond de ce qui caufe fe fcrupule deces Filles, qu’on a fujet d’etre édifié de voir que tout un Monaftere de plus de fix vingt Religieufes fenbsp;voyant raenacé des plus grandes extrêmités, nWnbsp;pas fait difficulté de s’y expofer plutot que de fairenbsp;une chofe oil Elies croienc que la fincerité Chré-tienne feroit bleffée. Cette difpofition de préférernbsp;rintérêc de fa confcience è. toute autre confidcra-rion,eft frgrande en foi Sc fi rare dans ce Sieclenbsp;que quand EIIk auroient tort dans le fond, on nenbsp;devroit pas laifler de dire qu’il y a plus de biennbsp;que de mal dans leur adtion; comme il y avoirnbsp;felon Saint ^»g«/?i»,plus de bien que de mal dansnbsp;la réfiftance que Saint Cjprien faifoit au Papenbsp;paree qu’il n’y avoir que le mal d’une erreur hu-maine, amp; qu’il y avoit le bien d’une charité éminente , amp; d’une liberté Apoftolique.

En vérité,Monfeigneur,le défaut qu’on repro-che a ces Filles,eft un défaut dont peu de perfbn-nes font capables; amp; j.amats celles qui n’ont qu’u-ne verru commune n’y tomberont. On fgait ce que 1’intérêt amp; la craince peuvent aujourd-hui furnbsp;le commun des Chrériensj Sc il n’y a rien denlnnbsp;extraordinaire, que de vqir une Maifon toure en^nbsp;nereetre fi forcau deffusde ces deux mouvementnbsp;aux quels la plupart du monde fe lailfenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

fans faire la moindre réfiftance A-infi ble, Monfeigneur, que toutce qup oo* r™'nbsp;un Prélat equitable , quelque Arnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faire

que les Propofitions font dans fe nius^ feroit de louer Sc d’aunmnbsp;du coeur de ces Filfes nnp^ -r ^'^PbP'’^'onnbsp;nes, amp; nulles de ces craiWs nnbsp;capables dWoiblit des

E e nbsp;nbsp;nbsp;peu


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Relation de la Terficution des Religieufes de Tort-Royal^ 1664.',

C H AP. ' III.

droic qu’on les doic fupporter dans cette foibleffe, il les excuferoit dans ce douce, amp; condanineroitnbsp;ceux qui les condatnnent. Et nous avons d’au^nbsp;tant plus de fujet de croire qu’il fe conduiroit denbsp;la forte, que ce qu’il dit êcre arrivedefbn temps,nbsp;eft certainement arrivé dans Ie nótre; puis qu’anbsp;l’occafion de ces fignatures onableflëlesconfcien-ees d’un 'grand nombre de perfonnes foibles, amp;cnbsp;qu’on les a mifes en danger de fe perdre: car jenbsp;fcai, Monfeieneur, d’une fcience certaine, qu’ilnbsp;y a des Eccleliaftiques tres xeles amp; tres charita-bles, des Religieux trés reformés dctrès pieux,nbsp;amp;c des Vierges confacrées a Dieu d’une vertu exem-dlaire,qui ayant été furpris par les confcils deper-fonnes foibles, ou emportés par leur propre foi-pleffè, amp; ayant figné leFormuIaire eontre lemou^nbsp;vement de leur confcience, en ont été amp; font encore dans des peines effroyables, qui dureront pcut-être^autant qne leur vie, amp; qui les mettent Ibuvent

peu ebraniér, pour les porter a faire une chofeoü droit qu’on les doit fupporter dans cette foibleftê, Chap, Elies croient leur confcience intérelfée, amp; de les il les excuferoit dans ce doute, amp; condanineroit HEnbsp;toJerer dans leur fcrupule avec une charité pater-nelle, bien loin de leur être une occafionde ruïnenbsp;amp; de fcandale, en les voulant ccmtraindre par rigueur amp; par menaces a faire une cbofe qu’elles nenbsp;pourroient faire ftns péché dans la. difpolition oünbsp;Elles fe trouvent.

Souffrés s’il vous plait, Monfeigneur, que jé vousrepréfente encore une fors combien cette conduite feroit différente de celle que Saint Faul anbsp;, rdée, amp; qu’il nous repréfente dans fes Epitres.nbsp;ly avoit alors une divifion dans l’Eglife touchantnbsp;l’ulage des viandes amp; les obfervances de la Loi,nbsp;coinme il y en a une maintenant touchant la figna-p'orniulaire. Les uns croyoient qu il n e—nbsp;toit plus néceffaire de faire un difcernement desnbsp;jours amp; des viandes, les autres foütenoient, amp;

pratiquoient Ie contraire. Saint Paul, tous les nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;__________.

yéricé Catholique. Si done ce grand Apótre avoit youlu agircommeon voudroitqu’agiffentaujourd-hui les Evêques^,ilauroit dü contraindre ces Chretiens a reconnoitre amp; a figner qu’ils ne devoientnbsp;plus garder routes ces obfervations de la Loi,nbsp;quelque repugnance qu’ils y euffent, amp; les con-damner s’ils le refulbient. 11 eft neanmoips liéloi-gné de le faire, qu’il veut au contraire qu’on lesnbsp;fopporte dans leur foLbleflè, amp; qu’il reprend ceuxnbsp;qui les méprifent.

Je vous avouë, Monfeigneur, que cet exemple m’étonne, d’autant que c’eft par la, ce me femble , que nous devons juger fi nous fommes auffinbsp;bien les imitateurs des Apótres, comme nousnbsp;avons I’honneur d’etre leurs SuccelTeurs: car im-poite-t’il autant a I’Eglife de fgavoir fi cinq Pro-pofitions font dans le Livre d’un Eveque, comme il importok alors de fgavoir ft on ne devoitnbsp;plus garder la Loi ancienne? Et tous les Evequesnbsp;du monde font-ilsconvenus de cefait comme tousnbsp;les Apótres convenoient alors de l’inutilité de lanbsp;LoiP^^Et cependant Saint Paul ne dk pas, quenbsp;ceux qui ne fe veulent {point rendre a fon autoriténbsp;fur ce point font des téméraires amp; des opiniatresnbsp;qui méritent d’etre excominuniés de l’Eglilè; maisnbsp;il accufe au contraire de téméricé amp; de manque-ment de charité ceux qui leur veulent faire violence dans ce doute. Il foutient que ceux qui fontnbsp;prévénus de ce fcrupule, non feulement peuvent, mais même doivent ne point manger de cesnbsp;viandes j amp; que ceux qui les y portent par leunbsp;«xetnple bleflent les confciences foibles, foandali-fent leurs freres, péchent centre le Sauveur amp;nbsp;perdent les. atnes pour lefquelles Jefus-Chrift, eftnbsp;Üclairement, Monfeigneur ,nbsp;S;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;®0“de, il ne fe plain-

droit pM de qw neCgnent point, mais dc ceux qm les veulent forcer amp; figner, foutka-

Apótres, amp; toute l’Eglife étoient du premier fen- en doute s’ils peuvent fa'ireléur falut fans'VVndrèuti fiment, qu’on ne devoit plus s'attacher a routes autre témoipage a la vérité, qu’ils font perfuadésnbsp;ces obfervations légales, ce qui eft en effet une d’avoir violée.

C’eft pourquoi, Monfeigneur, il tne femble que des Filles confacrées ^ IDieu, font non feule-ment excufables, mais même louables d’aimernbsp;mieux s’expofer a tout foufïrir, que de fe mettre-en danger de bleüér leur confcience, amp; de fe voirnbsp;reduites, comme tant d’autres, a ces peinesamp;: a cesnbsp;inquiétudes d’efprit , plus dangéreufes fans compa-raifon que celles que St. Mernard dit Ie trouver ennbsp;quelques perfonnes fcrupuleufes, amp; qu’il apnellc.nbsp;un fupplice amp; un Enfer.

Dieu veuille, Monfeigneur, que lors que vous feres la vifite de votre Diocefe, vous ne trouviésnbsp;point dans les bdonafteres de Religieufès d’autrenbsp;défaut plus confidérable, que celui que l’on re-proche aux Filles de cette Maifon. Auffi eft-il flnbsp;évident que ce défaut, fi c’en eft un, ne méritenbsp;pas d’etre confidéré , que ce n’a jamais été lepré-texte amp; Ie fujet des medifances qu’on a répanduësnbsp;contr’Elles. II y a plus de vingt, ans qu’elles fontnbsp;cruellement déchirées par les ealomnies les plu*nbsp;atroces. On a palïe. jutqu’a eet Horrüjle excès,nbsp;que de les traitcer publiquement dans des Libellesnbsp;imprimés de Calvinifies, de De'rfles, de Viergesnbsp;folies, de dejifpérées^ On a vu afBcher a Parisnbsp;un livre avec Ie nom du P. Meynier Jéfuite, quinbsp;portok ce titre fcandaleux amp; déteftable: LePert-Royal d'intelligence avec Geneve fir Ie fujet dunbsp;S. Sacrement. Ges accufations li fauflès fe fontnbsp;multipliées de temps en temps y amp; quoi que Mr.nbsp;l’Archevêque de Paris, qui vivoit alors, ait entre-pris leur défenlê par un j.ufte Zele, amp; qu’il aitju^nbsp;ftifié trés avantageufement leur foi amp; leurs mceursnbsp;par une cenfure qu’il publia eontre Ie P. Brificitrnbsp;Jéfuite, qui les avoir auffi déchirées de lanbsp;re du monde la plus outrageufe, on n’a “menbsp;néanmoins de fubftituer toujours de nouyel esinj-poftures en la place de celles qui avoknteteetquf-fées, afin que ceux qui les perfocotoient depuis. finbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;long-

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i’il eut tout

GHAP.

’Relation de la Ferfécution des Chap, lons-tcmps fuflènt toujours'en état de les per-dre auand’ils en auroient fait naitre 1’occalion.

Durant tout ce temps Ü ne s’agiffoit point de

-cc fcrupule de confcience q* eUes n ont temoig-né que long-temps après; on ne laifloit pasnean-moüis de les accufer d’Héréfies horribles, amp; ce font encore ces calomnies vagues amp; confufes quinbsp;ont donné lieu aux dernieres violences qu’elles ontnbsp;foufïèrtes : car il eft ca'tain, Monfeigneur, quenbsp;k Rei , qui eftfi ^leinde bonté amp; de juftice^nefenbsp;fcroit jamais porte a leur oter leurs Penfionnairesnbsp;amp; leurs Novices, amp; a lew défendre d’en rece-voir a l’avenir, s’il avoit cru feuiement que c’é-toient des Filles trop fcrupuleufes en un pointnbsp;dont oa n’auroit jamais du leur donner fujet denbsp;concevoir du fcrupule. II a fallu qu’on ait repré-fenté aSaMajefté,qu’ellesécoicnt infeöcesd’Hc-rélies, pour la porter a les trairter a vee une rigueur extraordinaire. Opendant, quoi que routesnbsp;ces calomnies ie ibient detrarites d’eiles-mêmes, amp;nbsp;qu’on en ait reconnurimpofturepar des vifites au-thentiques, faites pat des perfonnes non fufpedles,nbsp;qui ont rendu Ie témoignage qu’ils devoienc a lanbsp;pureté de leur foi amp; a la laintece de leur viej^cesnbsp;traiteinents fi rudes qui n’ont eu pour fondementnbsp;que ces memes calomnies, ne laiffentpas de continuer toujours: Elles font encore privées de leursnbsp;penfionnaires amp; de leurs Novices, amp; au lieu quenbsp;quand on voudroit agir envers Elles avec routenbsp;forte de rigueur, on feroit oblige par routes lesnbsp;loix de l’Eglife de les rétablir premierement dansnbsp;toutes les chofes dont on les a dépouillées fansau-cune forme de juftice, felon cette maximefijuftenbsp;amp; fi commune du droit Canonique, SpoUatus debet ante amnia reftitui. Leurs calomniateurs fontnbsp;fi éloignés de fonger ^ réparer Ie tort qu’ils leurnbsp;ont fait par leurs impoftures, qu’ils ont encore lanbsp;laardiellè de formerdesdeflèinsbarbarespourache-?er deles troubler, amp;deprétendre même, Mon-iêigneur, de vous rendre Ie jniniftre de leur inhu-manité.

Mais je fiais affuré, Monfeigneur, que la lu-miere de votre piété vous fera concevoir une horreur extreme de l’énormité de ces excès, amp; que la tendreffe de votre charité paternelle ne pourranbsp;feuiement les entendre fans en être fort bleiïee.nbsp;Car il faut être poCfedé d’une paffion aulTi aveuglenbsp;amp;c au£G envéniinée, qu’eft celle de ces perfonnes,nbsp;pour pouyoir s’irnaginer qu’un ArchevêquedePa-ns sabbaiCfe fi inidignement, que de vouloir biennbsp;aliervir fa dignite aux paflions injulles de ces hommes violents j qu’il emploie pour détruite l’ouvragenbsp;de Dieu, Ie pouvoir de fa Charge qu’il a recunbsp;pour édifier; qu’il commence fon adminiftrationnbsp;par Ie renverfement d’une Maifon fainte des plusnbsp;Keligieufes amp; des mieux reglées de fon Diocefe ¦nbsp;que de Pere qu’ü eft pat fa Charge, il devienne’nbsp;pour ufer du terme fi ordinaire a S. Gregoire Ienbsp;tyraa amp; Ie perfécuteur de fes Filles ^ qu’il fg /eu.

, . nbsp;nbsp;nbsp;— fc.vjiic ajuili-

toer 6c a défendre ces innocentes calomniées, il

les veuille facrifier a la haiae opiniatre amp; fi crimi-nelle de leurs Ennem.is. _

Te n’ai garde, Monfeigneur, d avoir de telles penfées d’une perfonne que j’honore fi parfait^nbsp;ment: amp; je ne puis au contraire mempecher denbsp;croire que Dieu vous ayant eleve a la place fi tl-Lftre r vous tenés di VEgUfe, il ne vous a,tnbsp;deftmé\ effuyer les larmes de lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

fuyant celles de 1’Egliie par nrocurerési amp; qu’il ne vous alt referve l bonneurnbsp;de rétablir fa Maifon, amp; de ternuner enfin cettenbsp;longue amp; cette inhumame perlecution que lout-

frent ces Religieufes-

Vous ne pouves, Monleigneur ^ defirer une gloi-re plus folide, puisque vous fqavés que c’eft celle nue Tefus-Chrift a voulu prendre pour lui-même,nbsp;amp; aue les Piopheces pour relever les merveillesdcnbsp;k conduite qu’il tiendroit en venant au monde,nbsp;ont dit de lui:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne jugeroit point Jur les appa-

fences éf nbsp;nbsp;nbsp;condamneroit point Jur de faux

rapports; mais cpu il rendroit juftice aux pauvres , quil entreprendrof la défenfe des humbles (fty desnbsp;opprimés, Óquot; 5®'*^ humilieroit les calomniateursnbsp;humiliahit cakmniatorem.

Jecroirois manquer ace queje vousdois, Mon-feiffneur fi ie ne vous faifois des exculês de la lon-gulur de cette lettre. Je 1’aurois faite fans doute

Ene oerfoEnè du monde. Maïs eenvant a unEvê-oue ^ amp; a un Evêque que toute l’Eglife de France rkardeaujourd-hui pour voir de quelle manic-re ilie conduira dans une fi grande affaire, amp;qui peut avoir des fuitesfi daogereufes , j’ai cru que jqnbsp;lie pouvois tnieux vous témoigner la venerationnbsp;öue j’ai pour votre per-fonne, qu’en vous parlancnbsp;avec Ia liberté amp; la conftance qui doit être enttenbsp;deuxEvêques. J’efpere, Monfeigneur, que vousnbsp;me ferés la grace de recevoit les penfées que jeré-pands dans votre fein, dans Ie même efprit avecnbsp;lequel je vous les écris; amp; que ce que je vousnbsp;propofe étant fi important pour la Snbsp;Eour la paix de l’Eglife, amp; pour 1 etabhllementnbsp;Ee cette deputation, qui vous eft fineceffairedartsnbsp;la haute Dignité que vous foutaies, vous Ie con-fidererés corome une preuveefe la part queje prends

è vos véritables intéréts, qui ne peuvent être fé-parés de ceux de Jefus-Chrift ^ amp; que vous de-meurerés perfuadé de la paliion Scdurefpeétaveè lefqueis je fais Profeffion d’etre, étc.

D’Angers ce ii Avril

Monfieur l Archeveque de Paris ne répöndit ^

cette lettre que fept mois après, lorfqu’i’ ........

renverfé dans ce Monaftere.

E e a


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21^

21^

'Rdatiin de la Ferfuutm des Religieuss de Fort-Royal,

_____ ,, glilè de Frame vous aura ”

Chap.

IVv

e H A TJ

IV.

C H A. P I T R E IV.

Relation Faite par Mr. Lancelot , ou il écrit ce qui fe pajja dans la Vifite quil rendit a Mgr. l'Ar-chevéque de Paris.

Le Mercredi nbsp;nbsp;nbsp;Avril 16^4. je me rendis chez

Mr. de Paris pour lui porter le compliment de Ia Maifon de Port-Royal fur l’arriyéede fesnbsp;Sulles, fuivant l’ordre qpe j’en avois requ de Mr.nbsp;de Sacy amp; de la Mere Abbeflê. ^ ^

Après lui avoir fait une profonde reverence, je lui dis; „ Monfeigneur, je viens de la part de knbsp;„ Mere Abbeffe de Port-Royal amp; de toute la Com-„ raunauté, pour vous aflürer de leurs trés hum-„ bles refpefts, amp; vous témoigner la joie qu’ellesnbsp;j, ont de Tarrivée de vos 8ulles.“ II m’interrom-pit pour me dire: Elles font exadles. J’ajoutai;nbsp;3, Monfeigneur, Elles ont trop de vénération amp;nbsp;„ de refpedt pour tout ce qui vous regarde, pournbsp;,3 ne pas être des premieres a vous en donner desnbsp;” marques en routes les rencontres. Et commenbsp;,, Elles conferveront toujours pour vous, Monlèig-„ neur , les fentimens des plus humbles de vosFil-3,. les, Elles efpércnt de même trouver en votrenbsp;„ Perfonnela protedtion d’un Pere,en qui, aprèsnbsp;„ Dieu, Elles doivent raettre toute leur.confaan-« ce.“

11 me demanda: amp; demeurés vous avec Elles ? Je lui répondis; „ Non, Monfeigneur; mais pareenbsp;„ que ce font de bonnes Filles, amp; qu elles fontnbsp;„ abandonnées detoutle monde,je fois, bien-aife denbsp;„ leur rendre quelque fervice quand l’occafion s’ennbsp;„ préfente.” Ilmerépartit: Je fuistrès-aife qu’ellesnbsp;vous aient choili pour cela, amp; je ferois ravi.denbsp;les pouvoir fervir, 6c vous aufli. en, votre particulier. AlTurés-les, je vous prie, que j’eftimenbsp;leur vertu, amp; que je voudrois les pouvoir fervirnbsp;au prix de mon fang; mais qu’il faut qu’elles faf-fent encore quelque chofe pour fe tirer de l’étatnbsp;OU Elles font. Et la-delTus il commenqa a me faire un long difcour.s, a quoi je ne m’attendoisnul-Icment.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,

Le Roi roe dit-il ¦ elt perfuade qu il y. a une nouvelle kéréfie qui prend naiflance dans fonnbsp;Royaumej il fqait de quelle importance il eft d’ynbsp;remedier, amp; de l’étoufFer dans fon commencement, il eft réfolu d’y travailler plus que jamais:nbsp;amp; je vous puis dire, ajouta-t-il, que dans le dernier Confeil, les chofes furent for Ie point d’etrenbsp;Portéesa une étrauge ,extrêmité, fi je ne m’ynbsp;fuffe fortement oppofé. (II entendoit parler de lanbsp;pffion qu^ le p_ .^jinat avoit témoignée en vou-'^oniprendre auffi les Evêques dans lanbsp;'^onfoit faire donner j a quobennbsp;rSS fe^dh” '’^^quot;hevêque avoit roujoursré-üfte.) j e lui «MbnfeignEur, j’en ai déja ouïnbsp;parler, amp; c.eft.une obligation que toute.l’E-

Ilcontinua, amp; me dit: „ Enfin repréfentés* „ leur, je vous prie, qu’elles doivent fe refoudrenbsp;„ a chercher des moyens de contenter le Roi; Qu*nbsp;„ deux Papes ayant parlé , amp; les Evêques ayantnbsp;„ requ leur jugement, les Facultés 1’ayant admis,nbsp;„ les Dodleurs amp; les Religieux ayant ligné, 6cnbsp;,, routes les Communautés ayant paffe par la, ilnbsp;„ n’eft nullement a propos qu’une feule Maifonnbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;veuille faire la loi auxautres, 6c pa-

„ roLtre ou plus jufte ou plus intelligente que „ les Papes , les Evêques, les Prêtres 6c lesnbsp;3, Dofteurs: car , difoit-il, s’il eft vrai, com-„ me il eft, 6c comme Elles le proteftem Elles-„ mêmes, qu’elles n’entendent rien en ces queP-,3 tions, 6c qu’elles font au-deffus de leur portée,nbsp;3, pourquoi ne fe pas rendre au jugement de ceuxnbsp;„ qu’elles doivent fuppofer y entendre quelquenbsp;„ chofe? Et pourquoi préférer fes propres lumieresnbsp;3, OU celles qui nous font infpirdes par quelquesnbsp;„ particuliers,^ au jugement de tant d’Evêques 6c,nbsp;„ du Pape même? Cek fe peut-il fans uneétran-rnbsp;„ ge préfomption, 6c un enrêtcment très-dange*nbsp;„ reux.? Peut-on nier que dans ces rencontres,nbsp;,, les Papes n’aient au moins le jugement provEnbsp;„ lionnel, 6c que ce jugement étant requ de tou-fnbsp;„ teTEglife, ce ne foit une témérité damnablenbsp;„.a des particuliers d’entreprendrede s’y oppofer.^nbsp;Lorfque je voulois repliquer a quelque chofe donbsp;ce difcours, il m’interdifoit la parole; 6c mettantnbsp;fa main for lamienneil m’impofoitfilence, cn di-rnbsp;fant: „ Attendés-moi, laiffés-moi dire.” Je re-connus dans cette occafion qu’il n’étoit pas ftcilanbsp;de traiter avec des perfonnes que leur grandeurnbsp;êleve infiniment au-deffus de nous. amp; a «mi Imirnbsp;autorite donne permmion de.tour, dire, fans qu’ilsinbsp;vous laiflènt prefqne la, liberté de leur répondre.nbsp;Ainfi je crus que tout ce que j’avois a faire en eetnbsp;état étoit d’éléver mon coeur a Dieu, afin-d’écouter tellement mon Archevêque, que janbsp;n’oubliaffe rien de ce qui méritcroit quelque ré-?nbsp;ponfe; le fuppliant en niéme-temps de me donnernbsp;ce que je.devois dire, puifqu’il s’y étoit oblig»nbsp;lui-même, afin que jer ne laiaaffe.p.-is lavérité en-gagée 3 6c fes Epoufes fans juftificacion. En m’en-rretenant de cette penfée, 6c regardant Dieu au fondnbsp;de mon cceur, je le laiffai parler autant qu’il vou-vnbsp;lut; 6c puis reprenant' les principaux points de ce.nbsp;qu’il avoir dit, je lui répondis:

,3 Monfeigneur, vous me permettrés de vous di-33 re avec tout le refped qui mleft poftible, que,, 3, s’il ne s’agit que d’HéréfiCj ces bonnes Filles,nbsp;3, font exemptes du, moindre foupgpn, 6cqu’elleslt;nbsp;3, ont pleinement fatisfait a tout ce qu’on pouvoitnbsp;„ défirer d’elles, en condamnant par leur lignatu-3, re routes IcsHe'réfies contenues dans les J-Pfo-3, pofitions dont il eft queftion. Ainü-, Monfeig-neur , ne reftant plus qu’unpur.fait, qui ne peutnbsp;en aucune maniere bleflêr. la foi, ünbsp;„ rien de plus aifé que de faire entendre a


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IReJifiieuJès de Fort-Royal^ nbsp;nbsp;nbsp;Wiy

„ de ces matieres par elles-mêmes, Elles croient C H A i. 3 que ce doute fuffit pour les emplcher de paffeï IV.

„ outre, a moms que de bleffer leur •

„ Et affurement, Monfeigneur, l’ApórS^p'^^/

,3 ne les auroit jamais obligées de Ie faire

II m’interrompit amp; me dit: Qui font-ik ces Eveques? pour motje n’en connois point.

Je ne voulus pas marquer Monfeigneur' d’An-gers,* ni Mr. de Cominge,t parce°que cela auroit paru trop affecté. Je lui dis feulement: „ Mon-„ feigneur, il y en a plufieurs: amp; vous n’ignorés „ pas que M. d’Alet4- qui eft un Prélat de linbsp;3, grand mérite, n’a jamais voulu faire figner dansnbsp;„ fon Dioeefe.”

II me releva la-deirus,amp; me dit: oh! vous vous trompés fort, vous Ie prenésmal: j’ai moi-mêmenbsp;une confultation de M. d’Alet écrite de fit mainnbsp;par laquelle il me^mande que les chofes étant aunbsp;point OU elles lont, ii ne croit nasnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r^,.ur-

refufer de figner les Gqnftitutions fanfpéchémor tel. II eft bien vrat, ajoutott-il, qu’iinbsp;lu recevoir Ie Fqrmulaire de rAflèmblée^nbsp;qu’il ne reconnoit pas fon autorité pour leaitimenbsp;en ce point: mats ce n’a jamais été qu’il alt doute qu on ne dut fe rendre 41’autorite du Pane ennbsp;cette rencontre.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cn

Je lui dis: „ Je fcai bien „ c’eft unedèsraifoL de fenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que'

„ ne doutés point, Monfeigneur „ aulTi d’autres: je ne penfe pasnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^

„ aifemmt que les Papes fotent mfaillibles dans £

3, fatts: amp; 1’on fgait affez qu tl y a encore plufieurs

autres Evejiues de France qm n’ont jamais vou,

„ lu reconnoitre Ie fait dont il eft queftion main.

„ tenant.”

quot;Relatiatt de la FerJYcution des Cn Ar. ^ q^'^] ^’y a aucune Hciéfie nouvelle dans fon Ro-yaume les cholès érant fiéckirciesaujoard-buinbsp; Qu’il n’y a perfonne qui ne voie que la violencenbsp;” done on a ufé, amp; celle qu’on veut encore em-” ployer, doivent avoir un autre fondement quenbsp;” la crainte d’une nouvelle Héréfie. ”

” Mais pourquoi, me repliqua-t-il , ne font-El-les pas ce que routes les MaifonsdeFilles, Sememe les Communautes d’hommes ont fait?

Jc lui repondis: ” Monfeigneur, comme Elies n ont a repondre que d’elles, Elies ne croientnbsp;„ pas devoir tent regarder ce qu’ont fait les autres,nbsp;.j que ce qu’elles doivent faire Elles-mêmes: Etnbsp;3, après, tout, Monfeigneur, fi e’eft unefautequenbsp; celle-la, elle eft fans doute bien pardonnable,nbsp;3, puifqu’au plus on ne les peut aceufer que dénbsp;„ quelque trop grande retenuë: amp; toute la gracenbsp;3, qu’elles demandent, c’eft qu’on veuiile bien aunbsp;3, moins épargner leur tendrefle de confcience,nbsp;3, pour ne les pas forcer a faire ce qu’elles ne cro-„ tent pas pouvoir faire. ”

Ho! me dit-il, cela fè doit plutór appeller un entêtement qu’une tendrefle de confcience : desnbsp;Eilles ne doivent jamais en venir jufquesla, quandnbsp;Ie Pape amp; les Evêques leur commandent quelquenbsp;chofe. Quefqave'it-ellesficesPropofitions ne fontnbsp;pas tirées Atjanfenius ? Et que n’en croient-ellesnbsp;Ie Pape qui les en alTure?

Je lui répondis; ” Monfeigneur, c’eft pour cela même qu’elles font fcrupule de Ie figner,nbsp;33 paree qu’elles ne Ie fqavent pas, amp; qu’elles efti-j, ment qu’on ne doit rien figner que l’on ne fgachejnbsp;3, de forte que fi on les vouloit engager aujourd-huinbsp;„ a figner la juftification de j/'lt;7w^»z»r,Élles prie-3, roient de même qu’on les laiflat dans lefilence,nbsp;3, puifque c’eft la feule chofe a quoil’Apótreobli-

3, ge celles de leur fexe dans l’Eglife, hors la ne-„ ceffité de rendre compte de leutfqi: a quoi, Monfeigneur, Elles croient avoir pleinement la.nbsp;tisfait. ”

C’eft donner fujet, me dit-il, de les faire paflèr pour opiniatres amp; mal intentionnées, que de nenbsp;pas faire fansdiftindtionce que font toutesles autres.

Je lui répartis: ” Monfeigneur fi la chofe avoit 3, faitmoinsdebruit, peut-étrequ’ellesauroient éténbsp;5, plus fufceptibles de eet avis j, mais les contefta-3, tions ont cellement éclaté, que les Monafteresnbsp;3, les plus^ rellèrrés n’ont pas pu les igiiorer. II ynbsp;,, en a même.plufieurs d’entr’elles, Monfeigneur,nbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oui parler de ces queftions avant que

3, d etre Religicufes^ a. caufe du temps qu’il y a nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;durent. Elles f5avent de plus que des

„ Evêques d’un très.grand mérite, amp; des Théo-„ logiens trés habiles ont douté du fait que Ie Pa-jj pe avoit décidé, amp; n’ont pas voulu recevoir la „ fignature. Cela feul, Monfeigneur, étant ca-pable de former au moins quelque doute dansnbsp;,3 l’efprit des perfonnes qui ne font pas inftmites

* Henri Arnauld. j Gilbert de Choifeuil,;

quot; IlmerepartiCi nbsp;nbsp;nbsp;ga, jevousdemande a vous-

même, fi 1’on vous commandoit aujourd-hui de fis-ner la condonation des heréfies condamnées par Ie Concile de Trente^^ de les condamner au fens deC^/-wzz, Sc corometirces de fes livres, Ie refuferiés-vous fnbsp;Je lui répondis: „ Non, Monfeigneur, il y en a.nbsp;33 plufieurs dont je ne ferois nulledifficulté, pareenbsp;„ quelles ne font pas moins vifiblement dans fes.nbsp;3, ouvrages, qu’elles attaquent fenfiblement lesnbsp;,, principes de notre foi, amp; parceque Calvin Hj,nbsp;3, même n’a jamais nié les avoirenfeignéeS jqy’aynbsp;” contraire il en a fait glpire, Sc que fes difeipfegnbsp;3, en lont aufli demeurés d’accord: amp; ainfi cefe-” roit être plutót fou. qu’hérétique d’en voulofe

„ douter, Mais d’autre part, lui dis-je,permettés

„ moi, Monfeigneur, de vous. demander aver

3, nbsp;nbsp;nbsp;Si ks Huguenot,

„ de Charentra venoicnt fe jetter, i vos nied! „ pour vous demander d’être recus dam l’pïrnbsp;„ de P.m, en proteftant fabjurer toïS Sï?nbsp;„ refies condamnees par Ie Concile • c • rnbsp;3 feulement difficulté de reconnrïb ’ ^ faiftntnbsp;téSni fuffent de Lte

I.NicQlas PaviÜQD,


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delation de la Ferfécutmt des 'Religieufes de Port-RojaJ^ i66j\..

ai8

CHAT. „ quelques-unes qui ne font pas fi faciles adécou-IV. jj vrir dans les Livres , feroit-ce une mauvaife „ chofê , Monlèigneur , de les recevoir dansnbsp;,, l’Eglife? Et la charité de Jefus-Chrift au con-„ traire-ne demanderoit-elle pas cela de tous lesnbsp;j, Prélats? Puifque par ce moyen vous retireriésnbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,, plufieurs ames des portes de l’Enfer, amp; les re-

,, mettriés dans la voie du falut, oü l’on devroit „ efpérerqu’avec Ie temps ils reconnoitroient eux-„ mêmes ce qu’ils n’auroient encore pu connoitrenbsp;„ jufqu’a cette heure , foit par preoccupation,nbsp; foit par défaut de lumiere ? Et qu ctant mieuxnbsp;„ inftruits, ils n’auroient nuUe peine a. abandon-„ ner un homme qu’ils verroient avoir abandon-né l’Eglife? Mais vous voyés alfez, Monfei-gneur, qu’il y a bien de la difference entre unnbsp;Héréfiarque amp; un grand Evêque, qui n’a en-” core pu être convaincu d’erreur , amp; qui cftnbsp;’’ mort en réputation deSaintctédans l'Eglife. Etnbsp;„ qui plus eft, Monfeigneur, jamais Ie Concilenbsp;y, n’a marqué fon nom dans fes Anathématifmes,nbsp;,, s’étant contenté • d’obliger a condamner les Er-„ reurs, fans fe mettre trop en peine qu’on crutnbsp;„ qu’elles fulfent ou de Calvm^ow de Luthernbsp;„ de quelqu’autre.”

II n’eut rien a repliquer a ccla; mais il me dit; Je vous veux fake voir a vous-même 1’originalnbsp;d’une Lettre de Monfieur d’T^res , écrite de fonbsp;main, amp; qui rne fut envoyée par Ie Maréchal denbsp;Clerembattt, qui la trouva parmi les papiers de cenbsp;Prélat, lorfqu’il fut fait Gouverneur de cette place: c’eft une Lettre Latine de 4. ou y. grandesnbsp;pages quieft merveilleufe, amp; oii ce Prelat foumetnbsp;cntierement fon Livre au Saint Sie^, amp; prie Ienbsp;Pape de Ie faire foigneufenient lire 8c examiner.nbsp;H dit exprelTétnent qu’il reconnoit que la queftionnbsp;eft difficile, qu’il voit bien que plufieurs fe fontnbsp;égards en prenant mal Ie fens de Saint Auguftin:nbsp;qu’il croit l’avoir pris avec plus de jufteflè, maisnbsp;qu’il avouë néanmoins qu’il s’eft pu tromper, amp;:nbsp;que fi Ie Pape trouve quelque cnofe a corriger,nbsp;changer, óter, ou ajouter dans fon ouvrage, ilnbsp;eft pret de Ie fatlsfaire.

prétendiés, Monfeigneur, qu’elle eut pu Ie por- C H » r. „ ter a reconnoitre avoir mis dans fon livre des IV*

„ Héréfies qu’il auroit fort bien fqu n’y avoir jamais „ mifes. Et en effet, Monfeigneur, (i elles ynbsp;„ font, pourquoi n’a-t-on pu encore les y trou-„ ver depuis tant d’annéesEt pourquoi a-t-ilfal-„ lu fabriquerdes Propolitions en 1’air pourcom-„ prendre ces Héréfies qu’on lui veutattribuer? ”

II m’arrêta, amp; me dit: Mais la premiere y eft en termes formels. je lui répoadis; ” Monfeig-„ neur, elle y eft, amp; n’y eft pas; puifque lesnbsp;,3 mots dont elle eft compofée ne font pas Ie mê-„ me fens dans Javfeniiis que celui qu’y donnentnbsp;„ fes adverfaires; a raoins que de prctendre qu’u-„ ne Propolition particuliere amp; univerfelle, puif-„ fent paftèr pour Ia même chofe. Et de plus,

,, Janfinius fait voir par un nombre infinidepai-„ fages dans toute la fuite, qu’il ne fait quefuivre „ en ceci S.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6c il eft fi éloigné del’er-

„ reur quon lui veut impolèr ici, qu’en divers „ lieux de fon ouvrage, il enfeigne fbrmcllcmentnbsp;„ Ie contraire. D’ailleurs, Monfeigneur, pour lesnbsp;3, autres, il n’y en a pas la moindre ombre, amp;fesnbsp;3, adverfaires n’en ont jamais rien pu tirer qui leurnbsp;„ ait écé favorable; ce qu’ils n’auroient pas man-3, qué de faire s’il leur avoir été poffible. Auftinbsp;,, la verité eft, Monfeigneur, que d’abordilsontnbsp;,, protefté, en préfentant ces Propofitions, qu’ilnbsp;„ ne s’agilfoit pas de Janfenius.

Je lui avois déja marqué dans un autre entretien que j’eus avec lui au fujet des études du Roi, lanbsp;parule que M. Cornet dit en Sorbonne a M.Mar-can, Now agitur de Janfenio, 'Domine mi, amp; jcnbsp;ne voulus pas la lui répéter; mais lui, il ne fit nul-Ic difficulte de me répéter ce qu’il m’avoit déjanbsp;ditalors, ce qui m’engagea a lui faire prefqu’auf-fi la même réponfe.

II prit done la parole, amp; me dit: Au contrai-traire, les Doéleursquiont été a Rome, ont d’a-bord regardé amp; défendu ces Propofitions, comme étant de Janfenius: amp; je vous ferai voit des Lettres qu’ils ont écrites ici a leurs amis, oü ils mar- ,nbsp;quent , qu’ils defendant vigoureufement^ia;wyow«/r.

Janfenius difoit-il, n’auroit dónc pas faitdiffi- 6cqu’ils efpérentenfortir avechonneur. Et je vous culté d’obéïr au Pape en cette rencontre? cepen- en ferai voir auffi d’autres , que les Cardinauxnbsp;dant amp; fes défenfeurs, amp; des Filles mêmes, re- nommés par Ie S. Siége en cette affaire, écri-fuleront aujourd-hui de faire par un zele prétendu voient a des Prélats de France, oü ils marquentnbsp;pour Janfenius, ce que Janfenius n’auroit pas fait cxprelfément, que l’affairé fe traite, ayant toujoursnbsp;difficulté de faire lui-même s’il avoit vécu.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ie livre de Janfenius ouvert fur la table, afin de

Je lui répondis done a ceci: nbsp;nbsp;nbsp;ne rien laifl’er paflêr fans Texaminer. Mais, ajou-

,, Monfeigneur , j’ai déja ouï paikr de cette toit-il, quand ces mêmes Doamp;eurs ont vuqueles -- Lettre de Mr. d'Tpres-. mais quelle quelle puiftè Propofitionsoncétécondamnées, ils ont commen-

¦ cé a chercher une porte de derriere, amp; a dire qu’ils les condamnoient auffi, mais qu’elles n’e-toient pas de Janjeitius. Ce qui vifiblement n’eftnbsp;qu’une pure défaite.

Je lui répondis: „ Monfeigneur,j’ai l'honneur „ de connoitre tous ces Meffieurs qui futentnbsp;„ envoyés a Rome, amp; je les ai quelquenbsp;„ tretenus affez partiouliérement fur

5, ëtre, Elle ne contient en fiibftance, que cequi 5gt; eft en hult ou dix lignes a la tête de fon ouvra-35 oü il foumet fon livre au jugement du Papenbsp;” 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Romaine. Mais vous m’avoue-


„„ '^ftigneur, que fi ce Prélat eut vécu, on n auroitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

r V. nbsp;nbsp;nbsp;ttaite ion ouvraffe comme on a

qu’aït été fon fiufXt



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219

critr’au-

Chat.

IV.

Chat.'

IV.

^ nbsp;nbsp;nbsp;5 vilVi lt;tu

alle?, explique amp; en chaireamp;dans fesLivres. ” Qjiels Livres m’allegués-vous, menbsp;dit-.il je ne lis pas dans ces Livres-la, moi ? je lui

/__„ j!. . r t nbsp;nbsp;nbsp;'

,, directemenc Ia nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

contraire la commiflion quils avoicnt des ” Prdlats done ils écoient deputes , ne porcoitnbsp;” pas cela , imis feulement de défendre les vé-,, rités capitales de la Grace, attaquées par cesnbsp;,, Propoficions. Ü eft bien vrai, Monfeigneur,nbsp;„ lui dis-je , que comme ces Propofitions font

3, equivoques amp; naalicieurementFabriquéesj lorf-3, que leurs Adverfaires ont fait adroitement glif-3, fer Ie nom de Janfenius dans la caufe , afin „ de faire retoinber fur lui ce qu’il y avoit d’o-33 dieux dans ces Propofitions , ils ont pu fe croi-3, re obliges de nommer auffi Janfenius pournbsp;33 juftifier fon innocence. Mais, Monfeigneur, eenbsp;„ n’a jamais écé la leur premier defléin. Et cenbsp;3, que je vous dis, Monlèigneur, fê voic encorenbsp;3, par les avis des Confulteurs qui ont été impri-3, més plus d’une fois, amp; oü quelques uns d’euxnbsp;3, ont remarqué que les Propofitions leur avoientnbsp;„ écé données pour les examiner , uihflrahendonbsp;,, ah omsii proferente, en les confidérant en elles-3, mêmes amp; comme décachées de tout Auteur;nbsp;„ tant il eft vrai, Monfeigneur, qu’on n’a mêlénbsp;,, qu’indiredement Ie nom de Janfenius. dansnbsp;„ cecte affaire, amp; feulement par ranimofité denbsp;33 quelques particuliers.“

II me répéta avec chaleur ce qu’il m’avok

¦Relaiio» de la FerJ/cution des Rcligkufes de Fart-Royal, moi de vous dire, Monfeig- „ sen cachetic pas forc^ IcP.^da,nbsp;Matsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lt qu’ils èncrcprill-eoc „ tres, s’en eft affez expliq'-lt;

neur , que «nt^sen^^ \anfenius : qu’au -- ' nbsp;nbsp;nbsp;. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

__ nbsp;nbsp;nbsp;r je lm

répondis; ” Jelecrois, Monfeigneur, auffi font-

ent.

qnc

ils indignes que vous les regardiés feulem,

” Mais enfin ils paffent jufqua^cec excès ” d’attaouer S.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,, f.

” J-aioutai enfuite; ” Après tout, Monfeigneur, Vous avés trop d’expérience pour ne pas voirnbsp;” comme les chofes fe paffent dans les Cours d^nbsp;” erands Princes, amp; particulierement tn Italiënbsp;” amp; que la politique y a prefque toujours iameil-” kure partie Et Ie Journal que vous aves fans

” doute^ Monfeigneur, (je fqavois quon lui en avoir envoyéun) fait voir plus clairquekjour

” que 1’affaire n’a jamais éte bien examinee, que ” jamais on n’a donné qu’une audience aces Met-” fieurs les Doffeurs, amp; qffils n’ont jamais pu

” obtenir d’etre ouiscontradiffoirement, comme

” il eüt été a défirer dans unc affaire de cette iiri'

.Amour Amour ?

?ye quel' Journal me parlés-vous ? repartit-il. C’eft , lui dis-je, Ie Journal de Mr. de St.nbsp;, Monfeigneur.” Le Journal de St.nbsp;repliqua-t-il ^ c’eft bien le Livre le plusnbsp;impertinent, le plus rempli d’impoftures amp; denbsp;faufl'etés amp; k plns injurieux au Pape qui fut jamais Enfin un Livre qui ne mérite que le feu amp;c

• nbsp;nbsp;nbsp;.,11, flArnp comme en effet a ete brule , amp; très-

7- -— quot;kV. Vi rek étoit CC feroit bien la la na , nbsp;nbsp;nbsp;il s’emporta le plus, amp;

deja dit autrefoi . nbsp;nbsp;nbsp;plus déraifonna-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ec plus de chaleur. Puis il ajouta;

chofe la plus nbsp;nbsp;nbsp;nul fut au monde. Quoi. ou il ^r hardieflè,St. Amour de parler de

bic, la plus nbsp;nbsp;nbsp;Propofitions a exami- H a au 1 ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quiétant

tr'en porïnugement amp; J cèla“J [^p^’p^risö^ a la Cour, puis protefter du contraire de

ncr, en poue j « nbsp;nbsp;nbsp;fontarees ? Cela ne 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;continua-t-il, il n’y a rien

inarquer de quel Auteur^ nbsp;nbsp;nbsp;Xs faux que ce qu’ü en dit. II a la hirdieffe

s eft jamas fait nbsp;nbsp;nbsp;j-onfentat de lui dire douce- „ P que la Lettre qui a été envoyée a Rome,

La-delïus nbsp;nbsp;nbsp;eft auffi ce qui pa™ ^ Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pluüeurs Prélats, (c’eft celle de Mr. dl

*”quot;d4utan^plu?fnrprelant, de nbsp;nbsp;nbsp;Vaires) n^e fut auffi préfentée amp; que je refuf^

” faire aujourd-hui, ce que nbsp;nbsp;nbsp;^ k figner. Or il n’y a rien de plus faux. II eft

” iiiHicieukment ne s etre jamais fait dans nbsp;nbsp;nbsp;g Wn vrai difoit-il que je ne l ai pas fignee j maïs

HVfffie^kjomai: „Enfin, Monfó|neur^ une nbsp;nbsp;nbsp;awnt que de paffer

;, des raifons qui oblige meme les Theologiens a nbsp;nbsp;nbsp;revenant de chez Mr. 1 Archeveque,

foffenir l’innocence de nbsp;nbsp;nbsp;des k fus’vok Mr. 1’Abbé de Font-Chateau a qui j|

;; nbsp;nbsp;nbsp;itcontlil’entretien que je venois d’avoir a?ec Je

” i ooarkie de Saint nbsp;nbsp;nbsp;en elle-méme. Prélat^ il me dit for ce fait particulier, qu’il fc

” lur tnettm kurs Auteurs a couvert, s’ils pou- pouvoit bien feite que cette Lettre n’eut pas été ” mknt emnorter aujourd-hui que celk de Jan- prefentee a Mr. de Paris (ce qu auffi le Journal ne

r Ts fut flétrie.” nbsp;nbsp;nbsp;dit pas); maïs que lui-meme avoit avoué que cc

’’ tTmc répondit • ce que vous dites eft hors de qm en eft dit dans le Journal^ f§avoir, qu’il ne ^LTnnsrence iis n’oferoient jamais y avoir pen- l’avoit pas voulu figner, étoit véritabk , ayantnbsp;toute appnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gfl. yrai, M. que 1’entre- feulement ajouce ^u’onne l’en avoit pas beaucoup

^^prife St iff nbsp;nbsp;nbsp;mais cependant ils nc preflé, Syr quoi eet Abbé me to en me rnon-

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Relatm de la Ferjecution des Religieujes de Fort-Roydl,

qui ait plus d’intérêt qu’elles,

229

trant Ion Cabinet, paree que nous édons dans fa Chambre:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tenés, e’eft la dedans qu’il a dit

5) ceia , amp; encore en prefence de plufieurs perfon-j, ces, entr’autres, de Mr. I’Eveque de la Ko-„ chelle ^ de Mr. 1’Abbe le Camus , amp; autres.“ De forte qu’il faut croire que ce Prélat, ou avoirnbsp;bien voulu I’oublier depuis, ou n’auroit pas alfeznbsp;de metnoire pour s’en fouvenir. Mais paree quenbsp;je ne fgavois 'pas cette circonftance, qui eft dignenbsp;d’etre retnarquée pour la juftification de ce Journal, puifque le fait même qu’on prend pour mo-delle de routes fes autres fauftetes pretendues, fenbsp;trouvG très'vrai; Jc repondis done nnrnbienient ,*nbsp;Monfeigneur, après les aflurances que vousnbsp;' me donnés de ce fait qui vous regarde, je menbsp;„ fens oblige de vous croire. Mais permettés-moinbsp;” de vous dire, Monfeigneur, que cela prouve aunbsp;„ plus, que Mr.deSt. Amour'x pun’etre pasaffeznbsp;„ bien informé de cette circonftance , qu’il ne rap-„ porte que fur la foi d’autrui, Ians que pour cela onnbsp;3, puiflè infirmer rien du refte de fon Journal, ounbsp;„ routes les chafes prefquefontchofes qu’il a vues,nbsp;„ qu’il a dites, qu’il a faites, dans lefquelles ilaéténbsp;„ préfent,amp; oü il a fouvent eu la principale part.nbsp;„ Outre que ce qui eft un peu conlidérable, y eftnbsp;,, appuyé par des pieces aurhentiques qu’il a^infé-3, rees, amp; qu’on ne peut pas révoquer en doute.nbsp;„ De plus, Monfeigneur, vous me permettrés denbsp;„ vous dire que j’ai l’honneur de connoitre Mr.nbsp;„ de St. Amour ^ amp; que je puis vous protefter^nbsp;,, que je n’ai jamais vu ,un liomme avoir plusnbsp;3, d’horreur du menfonge, ni plus déloignementnbsp;„ du moindre déguifement. Car il eft «rtain qu ilnbsp;pafte jufqu’au fcrupule dans fbn exactitude, ocnbsp;„ qu’il en eft même quelquefois ennuyeux a fesnbsp;’, amis, amp; je ne penie pas qu’il y aitfon parednbsp;5, dans le refte de l’Europe : J’ajouterai même,nbsp;3, s’il vous plait. Mgr. amp; je ne vous parlerai pointnbsp;„ par ouï-dire, je ne vous dirai que ce que j’ai lunbsp;3, de mes propres yeux; j’ai vu moi-même desnbsp;3, Lettres ecrites de Rome par des perfonnes denbsp;3, conlidération, a qui ce Journal avoir été envo-„ yé, amp; qui étoient préfentes lorfqu’on y traitoitnbsp;3, l’affaire, qui affurent, aprés 1’avoir lu, qu’ils n’ontnbsp;, jamais rien vu de ft jufte, ni de ft exaét, öcnbsp;’, qu’il leur fembloit en le lifant être encore ennbsp;ce temps-la, tant les chofes y font nai vementnbsp;„ repréfentées dans 1’air, la maniere amp; les cir- circonftances oü elles fe font paflées.

A tout cela il ne répondit rien. II répéta feu-lement que le Pape avoir fait examiner Janfenius^ amp; avoir choift pour cela les plus habiles gens quinbsp;fuflent auprès de lui; ou au moins , ajouta-t-il,nbsp;du faire. Et il difoit qu’il s’en falloit tenir-_ ’ que quand on en venoit aux difputes,nbsp;n’avoientnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ qu’après tout des Filles

les devoient'frtquot;^5,^^f^egt;^ la-dedans,amp;^’el-JEvêques avoient tant de fou dTamp;ni^^ ^

Je dis; 3, II n’ya perfonne’

Chap.

IV.

Monfeigneur n’avés qu’a «Uiurer Monfeigneur,

de fouhaiter G a a t,

„ qu'on ne les y eut point comprifes: amp; ft on IV.

„ pouvoit fe réfoudre è. les laifl'er dans le repos amp;

„ le filence, comme il feroit fans doute bien a „ déftrer, puis qu’aufli bien leur fignature ne peutnbsp;„ être d’aucune autorité pour un fait de Doélrinenbsp;„ dans l’Eglife, j’olè vous promettre, M. qu’onnbsp;„ ne les verrolt point trop empreffées a s’y mêler.

„ Foute la grace qu’elles demandent eft qu’on ait 5, au moins quelque égard a leur fexe amp;aleurfoi-5, bleffe, amp; qu’on ne les oblige point de prendrenbsp;,, part a une affaire, qu’on avouë être au delfos de

leur difcernement amp; de leur connoiffance. ”

Mais pourquoi, dit-il. ne fe pas rendre a ce qu’elles voient avoir été fait par routes les autresnbsp;Religieulès ?

Je lui répétai: ” Paree, Monfeigneur, qu’elles ,3 voient quil y a conteftation for le fait; ce quinbsp;„ les perfoade que le plus for pour Elles, eft den’ynbsp;„ prendre point de part, puifqu’il n’y a rien quenbsp;„ Dieu défende da vantage que de prendre quelquenbsp;3, part a la condamnation d’un innocent.” Etj’a-joutai: „ eft-ce, M. que fi vous lilies aujourd-huinbsp;„ dans l’Hiftoire, que des Filles auffi vertueufesnbsp;,, que vous faites l’honneur a celles-ci de les efti-„ mer, n’auroient point voulu prendre de part anbsp;„ la condamnation de S. Cbryjofiome, qui avoitnbsp;„ été condamné par tant d’Evêques, vous les efti-,, meriés ft criminelles } Eft-ce que ft vous ennbsp;„ voyiés d’antres n’avoir point voulu foulcrire ^

” la condamnation de S. ^thanafe^ a laquellc le „ Pape Libere fe laiffa enfin aller a fouferire lui-„ meme après une infinité d’Evêques, vous lesnbsp;„ eftimeriés ft coupables de ce refus.? Toutel’E-„ glife au contraire nerévere-t-elle pas aujourd-huinbsp;3, routes les perfonnes qui ontfoütenul’innocencenbsp;„ de ces grands Saints, quoiqu’ils euffent des Pa-„ pes amp; des Evêques pour leurs condamnateurs ?

„ cependant, M. c’eft a peu prés ce qui paffe au-,, jourd-hui.”

XI ne repliqua rien a cela. II me dit feulement; alforés-les que j ’eftimc leur vertu, amp; que je voudroisnbsp;donner dc mon fang pour les tirer de ce mauvaisnbsp;pas. Mais qu’elles voient ce qu’elles pourroientnbsp;faire pour cela ; amp; vous-même , ajouta-t-il,nbsp;fongés-y en votre particulier; je vous en prie,nbsp;voyés quel expédient on pourroit prendre, trou-vés-moi quelque planche pour fortir de ce mauvais pas, je vous en conjure, amp; vous m’oblige-rés. Je lui fis une profonde révérence, amp; me re-tirai. J’allai pourtant avant que de fortir de cheznbsp;lui, retrouver eet Aumónierqui m’avoit introduit,nbsp;pour lui dire Teatteden que je venois d’avoir avecnbsp;Monfieur l’Archevêque, amp; pour le prier de 1’ap-puyer dans les rencontres qu’il trouveroit plus fa-vorables. II me promit de le faire, amp; me prévintnbsp;lui-même,en difant: „Enfin, pourlenbsp;.. bien qu’on ne le paflèra jamais , p

vrai?” Non; point_ du tout, lu^ d^‘s-je^. ^ous

mert

-ocr page 273-

Chap.

IV.

C H A il V,

¦Relatiotf de Ia Teffécutioft des mli^ieufes de Fort-'Royal, 1664; nbsp;nbsp;nbsp;22 ï

mort c’eft k même chofc, amp; qu’ainti il n’a quk pendant,les auteurs de cette Declaration ont jugé mort c elt la mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ces FlUes-k ne font eux-memes que la fignature des Religieuss aulii-

prendre fes 1? ^ nbsp;nbsp;nbsp;qu’elles ne Iqachent que bten que des Maitres amp; des Maitreflès d’Ècole

pas li nbsp;nbsp;nbsp;qu’elles doivent au Pape amp; aux ctoit une chofe fi odieufe amp; fi déraifonnable «„e

^r'kcs^il vaut pourtant mieux obéïr a Dieu, qui quoiqu’elle eut été ordonnée par des Aireffitses leur demanderoit un compte rigoureux en fon ju- amp; même par des Arrêts du Confeil, ils Pont ab-genacnt, d’une fignature qui devantluine pourroit folument retranchée de la Declaration, qui reftreintnbsp;paflèr que pour un menfonge amp; pour la marque la fignature aux Eccléfiaftiques fécuUers amp; Régu-d’un faux cémoignage. Ainü, lui dis-je, que M. fiers.

de Paris falfe fond la-deifns, qull preune telle Monfeigneur 1’Archevêque pour procurer Ie re*, raefure qu’il lui plaira, mais qu’il ne s’attende pos de ce Monafl:ere,rfa done qu’ademeurerdansnbsp;point a autre chofe, s’il lui plait.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les bornes que n’ont ofé pafler ceux qui témoig*-

Mquot;. PArchevêque, amp; lui repréfenter les fuites fa-cheufes oü il pouvoit s’engager par cette entre-prife. Et la-deffus nous nous féparames, amp; je me retirai.

bien écrange que Alonfeigneurquot; PArchevMue, leur donnanc d’ailleurs tanc de rémoienao-es dp A hipn-veillance pat^nelle, leur youlut lirf un coniman-dement qu il n eft oLhge de leur faire par aucunenbsp;loi amp; par aucun exemple,amp; qui ne pourroit avoirnbsp;pour but que de leur drefler un piege pour leurnbsp;ruïne.

in/Vr ^ a nbsp;nbsp;nbsp;‘Jepuis que

1 Eghk eft Egl/e, on n a jamais fait un tel com-mandement a des Filles amp; ^ des Religieufes- amp;

Cet Aumónier me répondit qu’il voyoit bien nent ie plus de chaleur dans toute cette affaire j amp; qu’en effet, c’étoit Pétat oii étoient les chofes. puis qu il n’eft point portc dans la Declaration dunbsp;Qu’il feroit fon poffible pour ménager Pefprit de Roi qu’on feva figner les Religieufes, il patoitroic

Al 1'^ lui nbsp;nbsp;nbsp;1 APnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ci- 1 •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- r*

CHAPITRE V.

Flujieurs ferjonnes de Conpdéraften vont voir Mr. ' ' ...

'airchevéaue pour luiparler en faveur des Re- nbsp;nbsp;nbsp;,7^'’ J-^tugrcuies j OC

JmeuCesdePart-Royal. Mde. la DuchejfedeLon- quainfi tontel indulgence qu elles demandent, elt, eueville lui envois un Mémoire oit i'onjupifioit quon les laiue dans .a uberte dont toutes celles de

les dites Religieufes.. nbsp;nbsp;nbsp;leur Profeffion amp; de leur fexe ont toujours jouï

les dttes ui nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;permettre 4 deineu-

A ITlfirnr Olie Mr PArchevêque eut pris pof- rer dans Ic filence que leur ordonne PApótte.

laDucheffe de Longuevtlle qMi Ie nbsp;nbsp;nbsp;amp; Livredont il s’agit: lijugera done fansdonm

Paffedtion dont il lui plait d honorer depm g ou’il nVauroit point d'apparenced’impofer cette n’

---——^ nbsp;nbsp;nbsp;US; 11^ -

lence, Dieu les ayant comme cachées dans fon Tabernacle, pour les mectre i couvert des difpu-tes amp; des contradidions des hommes.

IV. Monfeigneur 1’Archcvéque n’ayant done aucun engagement -a leur faire cc commandementinbsp;s’il Ie leur faifoit,ce feroit une chofe toute volontaire de fa part, amp; dont toutes les fuites lui fe-roient attribuées amp; devant Dieu amp; devant ia po-ftérité. De foi-te que s’il arrivoit que ce Monafte-re en fut ruïne, il feroit 1’uniquecaufedeleurper-te amp; de leur ruïne i 6c il auroit fans douce regretnbsp;toute fa vie de s’être rendu 1’auteur de k AaSu-..

pagna d’une Lettre des plus preiïantes.

Mémoire envoyé a Monfeigneur PArchevê-que pour les Religieufes de Port-Royal,

MONSEIGNEUR PArchevêque ayant eu la

bonté de tétnoigner en plufieurs rencontres, qu’il n’y a rien qu’il ne voulut faire pour laiffer les Re-ligieulès de Port-Royal en repos, il ftmble quenbsp;Dieu lui en ait offert Ie moyen du monde Ie plusnbsp;naturel amp; Ie plus favorable.

Car il n’y a perlbnne fi déraifonnable qui puiCfe

ent encore k honte ƒ ^.i^a^ que Mr- -^rnauld plus difpeniees que les ptres par k Profeffion par-lui envoyer Ie Memo.re luivam^q nbsp;nbsp;nbsp;ticuUere qu’elles font d une vie de retraite amp; defi-

avoit fait pour notre juft fication^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;W. nien 1« av.nrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~nbsp;toute la vic ue s etre renüu fauteur de la deifru-

........ mffrmrau ^ek de la öion d’une Maifon,dont fi a témoigné lui-mêmc

trouver mauva^ quil ne nbsp;nbsp;nbsp;les plus eftimer k vertu amp; la piete.

péclaration, qu on nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V. On ctoit que Monfeigneur PArchevêque ne

grands nbsp;nbsp;nbsp;rigueurs qu’on a cru prendra jamais pour regies de fa conduite , les

On ny a , nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poiorées: 6c on a follicitations qui lut pourroient êtrefakes par des

pouYOir en q q nbsp;nbsp;nbsp;rhofes qui font fans exera- perfonnes paflionnees ou par d’autres qu’on auroit

Uicmepafl ^ ujen tie la peine a défendre au- furprifes, quelque autorité qu’elles poffedaffent ple, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.,„p ouiffance abfoluë qui ne dolt dans Ie mondei amp; quand on auroit engage Ie Roi

de üeii d^s les chofes de l’Eglife. Ce-, .ii|me vouloir que ces Filles Cgnaffent, rl

-ocr page 274-

Chat.

V.

iï? quot;Relation de la Perfdciitkn des Relipeufes de Port-Poyal^ 166:^^.

n’eft point du nombre des cbofes qu’elles foient Obligées de fqavoir, Elles croient que la fureténbsp;de leur confcience confifte ne former aucun ju-gement fur ce differend, amp; ademeurer dans l’étatnbsp;d’humiücé oü Dieu les a miles, puis qu’en ne ju-

aflèz que dam ces rencontres les Evêques ne doi- re douter de la vérité du fait; Et de l’autre ,que C H Af» vent j?as fuivre la vdonté des Rois, maïs faire cette matiere ne les regarde en aucune forte, amp; V.nbsp;connoitrc aux Rois quelle eft la volonté de Dieu,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ihVHpc

Roi eft trop jufte pour ne fe laifler pas fléchir lors que Monfeigneur l’Archevêque le fuppliera denbsp;trouver bon qu’il ne faflè pas en vers fes Filles une

amp; ce que demandent les regies de l’Eglife. Le

chofe inoui'e amp; fans exemple, amp; qu’il n’execute geant point du tout, Elies font hors de danger de

Eas ce que fa Majefté n’a pas cru qu’il fut de fon juger mal, 11 eft done vifible qu’étant, comme El-onneur d’ordonner. nbsp;nbsp;nbsp;lesfont,danscetétatdefufpenfionamp;dedoute,d’in-

VI. Les Religieufes de Port-Royal ont une ex- certitude amp; de privation de tout jugement, amp; de trêrae paffion de rendre aMonfeigneurl’Archeve- toute opinion a 1’égard de ce fait, il leur eft dé-que toute forte de refpedt amp; d’obéïffance, autant fendu par la loi de Lieu d’en rendre untémoigna-que leur confcience le leur peut permetfte, com- ge public , qui fuppofe qu’on le croit,^ qu’on ennbsp;me Dieu les y oblige; mais e’eft le fujet de leur eft afluré, 6c qu’on a une opinion formée qu’il eftnbsp;peine en cette rencontre, paree qu’elles fe trouve- veritable; 6c les vouloir obliger a figner danscet-roient dans une dure néceflité de ne fe pouvoir te difpofition, e’eft les vouloir obliger a ofïènfernbsp;rendre a un commandement li extraordinaire, Dieu.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°

de peur de manquer a ce qu’elles doivent a Dieu, VII. Ondira,peut-être,quenele faifantquepar dans la difpofition préfente oü il les met.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;obéiffance, s’il y a du péché, ce feront les^Supé-

plus fimples Fideles doivent fgavoir querobéilfan-ce humaine ne peut jamais fervir d’excufe dansles chofes qui font contraires a la loi de Dieu, comme eft d’alTurer 6c de jurer qu’une cliofe eft veritable, dors qu’on n’en eft point affuré; Et quenbsp;quand on dit que 1’obeiflance doit être aveugle,nbsp;ce n’eft pas pour la priver du difeernement de ccnbsp;qui regarde la loi de Dieu, mais pour écouffer routes les peines qu’on aurdk a obéïr dans les chofesnbsp;qui d’elles-mêmes font indilFerentes, qui font les

1’objet dc

fuadees de Ces deux principes, dans lefquels Elles fe trouvent même autorifées par le plus grandnbsp;nombre des Theologiens de I’Eglife:

Le premier eft, qu’il n’eft pas permis d’affurer par une profeffion de foi publique, ce qui eft unenbsp;efpece de ferment, une chofe dont on n’eft pasnbsp;aflüré, 6c fur laquelle on a quelque doute. Carnbsp;les plus fimples lumieres du Chriftianifme leurap-prennent la vérité de ce que die le Cardinal Hel-

Cette difpofition confifte en ce qu’elles font per- rieurs 6c non Elles qui en répondront; mais les

I.. J_______• -I___ J____ nbsp;nbsp;nbsp;L'H»-.

/«mw,qu’iln’eft permis de confirmer par ferment nbsp;nbsp;nbsp;.

que des chofes trés daires 6c très-certaines, 6c qui ne feules felon faint Bernard, qui foient peuvent être prifes en divers fens, de peur de donner 1 obeiliance liumaine.

C’eft une vérité qu’elles ont apprife du Bien-heureux Francois de Sales qui en parle ainfi dana l’onzieme de fes Entretiens;

Üohé'ifancePeligieufe ^ dit-il, qui doit être aveu-gle^ fe foumet amOureujement d faire tout ce qui lui e(t commandé toutfimplenient^ fans. regarder ja^nbsp;mais. fi le co?nm.andement ejibienou mal fait ^ pour-•vu que celui , qui commaiide ait le pouvoir de commander., efr que le commandement ferve d l unionnbsp;dc nalreejprit. avec Dieu. Car .hors de ld, jamaisnbsp;le vrai ohéijfant ne fait aucune chafc. Plufieursjënbsp;font grandement trompés fur cette condition denbsp;l'obéifjdnce, lefquels ont cru qu’elle confftoit dfairenbsp;d tort ^ d travers tont ce qui namp;us pourroit être cojn-mandé, fut-ce même contre fes commandements denbsp;Dieu amp; de la Sainte Eglife; en quoi ils ont grandement erré, s'magtnant une folie en eet aveugle-ment, qui fy efi nulletnent. Car en tout ce qut

ejl des commandements de Dieu, comme les Supérietifs nont point de pouvoir de faire jamais aucun com-

iieu au parjure : de ce que dit Saint aimhroife, que perfonne ne jure que celui qui peut avoirnbsp;connoiffance de ce qu’il jure, paree que le jure-ment eft un temoignage de fcience: 6c de ce quenbsp;dit Szint Bernard^ que celui-Ia ment, qui afifurcnbsp;comme certain ce qu’ii ne fgait pas avec certitude , quand même cela feroit veritable.

Le fecond eft, qu’en-fignant le Formulaire,on affure que cinq Propofitions 6c cinq Erreurs fontnbsp;dans le livre Latin d’un Evêque: ce qui eft fi veritable, que le Pere Annat lui même accufe ceuxnbsp;qui fignent le Formulaire, fans croire que lesPro-pofitions font dans Ja7tjs7iius, d un deguifementnbsp;qui n’a jamais étépratiqué que par les Hérétiques:

6c ainli cette fignature obligeant a croire que ces Propofitions font dans Janfinius, 6c a le croire cer-tainement, puis qu’on en jure, 6c qu’on I’aflurenbsp;a la face de I’Eglife, ceux qui ne font pas en cette.nbsp;difpofition, ne la peuvent faire lans menfonge.

Or quoique ces ReLgieufes foient fortéloignécs de former un jugement politifqueces^Propolitions mandement contraire^ les inférieurs n’ont de menfnbsp;pas dans le Kvre de Janfenius, il eft vrai jamais aucune obligation d'obéir en tel eas ^ 0“^ dsnbsp;Vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’onr point de jugement forméqu’el- r oheijjoienr^ ih pécheroient. Par oü l’on voft que

Iac nbsp;nbsp;nbsp;^ que confidérantd’une part cequ’el- felon ce Bien-heureux, les Filles de Port-Roy®

orrivpps danTl’pIvr'quot; conteftations qui font ne feroient point exemptes de péché,

? fin^rfdfcTrcoïncp nbsp;nbsp;nbsp;commandement qu’on leur feroit de l^^^er le

snfinite.de circonftances facheufes capables de fai-. Formulaire,EUes défobéïffoient b. deux comman-

detnents

-ocr page 275-

nelatioyi- de la Terflcutlm des -ReHieufis de Fort-^oyal l66^. nbsp;nbsp;nbsp;22 j

j nbsp;nbsp;nbsp;j -n!.,, run de ne point jurer en vam, rer dans une fufpenfion delpnc, amp; qui „’ont

dements de nbsp;nbsp;nbsp;^ter defauxtdinoignagecon- cuus opligation de frirmer u— =-------

'C H A P,

V.

au-

- --j - nbsp;nbsp;nbsp;-'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»-iv*^nL, oc qm n’ont

porter de fimxrérnoignagecon- cutre opUgadon de tomer leur jugement dans ces lamredv. ne P _ ^js que c en eft un que d affu- matieres, font tres biun de demeurer dans Lttenbsp;cft coupable, quand même il Ie feroit, fufpenfion.^ Car enfin, Ie Pape fe peut tromper-r'^s qu’oB n’en a pas de conijoiflance certaine ^ 6c ceux ,qui réMent au Pape fe peuvent tromper au^ffi ¦nbsp;q^’i! ne fuffic pas pour la vérité d’un témoignage mals ceux qui ne jugent point ni du Pape ni dénbsp;quc la chofe foit, mals il faut que nous fqachions ces Théologiens, amp; qui ne prennenc aucune partnbsp;amp; que nous croyions qu’elle eft. C;ir cotnme dit a ces conteftations, fontincapables de fe tromper,nbsp;Tertullka^ lors quon n’a pas de certitude qu’un puis que celui qui n’a point d’opinipn n’en a pointnbsp;homme tnérited’etrecondamné, lacondaranation de faufle.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ¦ nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

en eft toujours injulle, puts qu’on ne doic pas IX. Ce feroit done bien injuftement ^qu on ac-juger de la juftice de cette condamnation par la euferoit ces Rcligieufss d’orgueil,^de prefompüoa vérité de la chofe en foi, inaisparlaconnoiffance amp; de temdritc, en pretendanc quedes s eleventaunbsp;amp; la convicïion qu’on en a. Vacante eiiim mmti 'dcilus du Pape amp; des Evêques. Ca^ ^leur difpo-notiiia unie odn jufflitia dsfeiiditur ^ qu^enon de fition confifte non feulement a ne s’éléver pas aunbsp;eventu l fed confiisntia. pohanda efi.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deflus du Pape amp; des Eveques. mals a ne s’elevet

II paroit encore par eet e.xcellent paffage du genéralement au deiius de perfonne, amp; a fe tenir Bien-heureiix Francois d-’ Salles ,que ces Filles nq au deflous de tout Ie niqnde, en n’ofant condam-fon^ dIus obligees d- fif^ner Ie Formulaire par hu- ner aucun de ceux qui font engages dans cette dif-P r , P rXX nMPlnnes-mis flif eiks fo pute: C’eft 1’afliette la plus humble qufon puhTenbsp;milue , felon la penfte ^r-que dioiOr, amp; qui eft en ineme-temps la plus con-

font de Ic nbsp;nbsp;nbsp;^ ' acqu’ainlicequi forme a leur condition amp; la plus fore pour la

‘^^quot;n^m/Der^misTrune ne Ie peut êue non plusa confcience. Car enfin ,les Miniftresde rEglire,qui l’humilité felon 1’Ecriture, doit êcre tou- .par leur Dignite tont obliges de juger des perfon-iours accompagnée de la fageflè; XJkieftbumilitas^ ne3,amp; de condamner ceux qu’ils croient Ie tnéri-^'•hi (4* fapknm. Or ce ne peut être une fagefle ter quelque fom^qu t s apportent pour garder lesnbsp;aue de fahe ce que ce S. Evêque appelle unsgran- regies de la Juftice dans ces fortes de jugements,nbsp;Tmm amp; unaveuglement, \ui ef de féchernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iie doivent pas_ laiffer de reconnoitre p^r la vul

tre Tsien ' amp; lui délobéïr, ^e peur de manquer a deleurpropre mfirmitó,que .ce MimfteFeefttou-3 P nbsp;nbsp;nbsp;jours trés periUeux, amp; que_ n lt;5tant conduits que

obeir a im nomme. ^ nbsp;nbsp;nbsp;rlirp eft onene par une lumiere humainé qui eft fujette a faillir, ft

VIII. lout cc qu nbsp;nbsp;nbsp;ydifpoii- peut leur arriverde condamner des innocents en ne

pouvant pas figner en conicience d nbsp;nbsp;nbsp;p cmyanc condamner que des coupables Ainfi il

Ion oüÉlles font ü nbsp;nbsp;nbsp;n’y^ch néceffité de 1’EgUfe £ ’enga. m nt

difpofition, amp; qu’elles Pf®. nbsp;nbsp;nbsp;de^e^r Miniftere, qui les fSite a'pronofea S

font a une^ nbsp;nbsp;nbsp;rS de ceix Siksobligent jugetnentsi amp; ilsjouhaiteroient, plur leur propre

fait, fondee for 1 autorite de ceux q nbsp;nbsp;nbsp;o furete, de ny etre point obliges. Lors done

TOfoml eft nbsp;nbsp;nbsp;non^af 1’efprk, amp; qukxant tions, comme ie font des Religieufes, Elles doi-

mefoE dansleaoute, on n’en peut forth que par vent jouir du bonheur de cette condinon Sc Sl^utnierequidiffipe cesténébres, amp;quidétrui- perfonne/ans juftice ne les peut tirer de eet etatnbsp;fe ce doute ^ On peut bien Ié Ie diflimuler a foi-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furete que jout Ie monde eft oblige de fouhai*

tnêmc, amp; parler contre ce que Ton feut inténai- nbsp;nbsp;nbsp;pournbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

rement dans Ie coeur jmais on ne Ie peutetouffer, nbsp;nbsp;nbsp;mio.. n— ¦

_____________ uiaintenant, Elles

, „ i^neur tromner fout focapables d’erreur amp; de fauffeté, puis qu’el-lequence uccpiime que ce Jen^ft néantnoins les ne jugent point; amp; Elles font hors du danger fe foit trompc ehectivefou inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;condamner injuftement, puls qu’elles ne con-

unefort nbsp;nbsp;nbsp;nne mrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Ueu qu’ea changeant de

chofe n’eft nbsp;nbsp;nbsp;difpofition, EllesfemettroientWdanger lel’un6c

raifons il n’eft potó nbsp;nbsp;nbsp;‘^quot;xL^Ce feroit en vain q^on objederoit que

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^^4 nbsp;nbsp;nbsp;Relation de la Terfécution des

ds conciamner Janfenius, ^lies^ s exempteroienc de même de condamnernbsp;Calvin amp; Jes autres Héréciques. Car outre quenbsp;« Difdplinc de l’Eglife n’a jamais demandé « desnbsp;Reiigieufes la condaranation d'aucun Hérétiquenbsp;en particulier, amp; que Ie Concile de Trent e n’anbsp;pas même fëulement nommé Calvin-^ il eft vrainbsp;néanmoins qu’il y a une difFerence infinie entrenbsp;ces examples: amp; que ces Religieufes pourroientnbsp;fort bien condamner Calvin, fans pouvoir condamner Janfenius. I) eft clair qu’il y a un parti de Calvhi[les, féparé de l’Eglife, amp; révolténbsp;contre l’Eglifei amp; c’eft une chofe fi conftante,nbsp;par exemplc', que Calvin a nie la TTranlubftantia-tion, que les plusfimples Fideles en font convain-cus par une notoriete qui les exempte de témériténbsp;cn jugeant felon cette conviótion. Ils font per-fuadés, malgré qu’ils en aient, que Calvin enfei-gne des Héréfies; amp; ainfi comme ils Ie condam-nent dans leur cfprit, ils n’ont rien qui les empê-che de Ie témoigner extérieurement. Mais il n’ennbsp;eft pas de même de Janfenius: il n’y a aucunnbsp;parti de Janfeniftcs^ revolte contre l’Eglife, amp;quinbsp;foutienne des Héréfies qu’elle condamne, amp; onnbsp;ne Ie peut dire fans une calomnie inexcufable: cenbsp;n’eft point une chofe avouée de tout Ie monde,nbsp;que les Erreurs condamnées foient contenuës dansnbsp;Ie livre de ce Prélat. II y a des Théologiens ennbsp;grand nombre qui foutiennent Ie contraire, foitnbsp;entre ceux qui ne fignent pas, foit entre ceux quinbsp;fignent. II eft impoflible qu’on ne foit frappénbsp;d’ane infinite de circonftances odieufes qui^ fe fontnbsp;rencontrées dans cette affaire: de forte qu’au lieunbsp;qu’il eft. impoflible de douter que Calvin , parnbsp;exemple , n’ait combattu la Doétrine de l’Eglifenbsp;touchant rEucliariftie, il eft prefque impofliblenbsp;que ceux qui ne font pas capables de s’inftruirenbsp;par eux^mêmes du fond des chofes, en faifantnbsp;feulement attention h tout ce qui s’eft fait, amp; a lanbsp;maniere dont les chofes fe font paflees, n’cntrentnbsp;au moins en défiance de la juftice de la condam-nation de Janfenius, amp; cette défiance fuffit pournbsp;les mettre hors d’état de figner-lE'Formulaire fansnbsp;offènfer Dieu.

XII. On ne peut obliger les Religieufes a ap-prendre toutes fortes de vérités, paree qu’il y en a qui leur font entierement inutiles, amp; aufquellesnbsp;Elies ont droit de renoncer. Si on leur comman-doit d’apprendre les Mathématiques ou la Philo-fophie, Elles devroient s’en excufer, amp; repréfen-qu’clles ne veulent f§avoir que^fy^S i, ^Jefusnbsp;^'¦ucifiéjamp; que fi ces Ibrtcs de fciences ont quel-ce ne font pas néanmoins la fciencenbsp;ouoi dn’ comme Ie dit Saint Jerome. Pour-

ces ProJofitTons^f^^'^i^ nbsp;nbsp;nbsp;^

fcience. leur eft nbsp;nbsp;nbsp;^

Cnipncps humainpc a ^ mutue que routes ces Iciences num^nes, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m

pagnee d un danger de condamner uninhoSnc s’il arnyoit quon,eut eté furprU dans le jugement

Ch A E.

V.

Religieufes de Tort-Royal, 1(164. ^ qu’on a prononcé contre eet Evêque.^ ce quinbsp;poflible; mais étant ignorantes, dit-on, Elles n’en.nbsp;répondroit point, amp; ce font les Evêques qui erenbsp;répondront. Au contraire, Elles en répondrontnbsp;davantage,paree qu’elles font ignorantes. L’igno-rance eft une faifon de ne pas juger, mais ce nsnbsp;fut jamais une raifon de juger. Car qu’y a-t-il denbsp;plus injufte, dit Tertullien, que de condamner ccnbsp;qu’on ignore, quand même la chofe mériteroitnbsp;qu’on la condamnat: §ftid enim initpiius, quamnbsp;ut oderint homines quod ignorant, etiam [i res me-reatur odium 1 Les Evêques ne peuvent répondre-de ce jugement qu’au cas qu’ils s’y foient trompés.nbsp;Mais ceux que leur profeffion n’engage point denbsp;juger, amp; qui font incapables par leur ignorance denbsp;connoïtre la vérité de ce done ils jugent en ré-pondroient, encore même qu’ils ne fe trompafTentnbsp;point ; paree que leur jugement feroit toujours té-méraire. Des Evêques peuvent être excufés par-l’engagement de leur Minifterequi les oblige denbsp;juger, amp; par la foiHeflè humaine qui les rend'nbsp;capables d’etre furpris, pourvu. qu’ils aient faitnbsp;tout ce qui eft nécelTaire pour ne 1’étre pas. Maisnbsp;les Religieufes qui ont une fois envifagé ce danger,nbsp;ne pourroient alleguer ni 1’une ni l’autre de cesnbsp;raifons, paree que n’ayant aucune obligation ni:nbsp;aucune capacité de juger de ces fortes de chofes,nbsp;Elles s’expofent fans néceffité, fi Elles en jugent,.nbsp;dans le danger de condamner celui que Dieu,peut-être, ne condamne pas.

XIII. nbsp;nbsp;nbsp;II y en a qui difent que ce qu’on léur de-mande n’eft pas une condamnation ni un jugementnbsp;ni même un témoignage de créance, mais qu’onnbsp;ne leur demande qu’une foumiffion amp; une obéïf-fance. On leur demande néanmoins de fio-ner lenbsp;Formulaire; on leur demande done de dire que-les Propolitions font dans Janfenius, puis que ce-la eft dans le Formulaire. Or Elles ne voient pasnbsp;comment on le peut dire, amp;ledire même par unequot;nbsp;atteftation publique, fans le croire ou fans mentir ;nbsp;amp;'cependant,commeonra déji montré, Elles ne;nbsp;font point obligees de le croire, amp; il leur eft dérnbsp;fendu de mentir.

XIV. nbsp;nbsp;nbsp;Enfin,on fupplie Monfeigneur l’Archvê-que par les entraiües de la charité deJefus-Chrift,nbsp;de confidérer que le miniilere de l’Eglife qui lui:nbsp;eft confié, n’eft point une domination femblablenbsp;a celie des Rots de la Terre, mais le foin amp; la vigilance d’un Pafteur qui ne doit veiller qu’au falut.nbsp;de fes brebis. Saint Pierre , difoit Saint Bernard:nbsp;au Pape Bugene, ne vous a pu donner ce qu’il na-voit pas. ll vous a donné ce quil a eu, qui efilenbsp;foin dr la follkitude fur^ les Eglifis, dn non la domination, comme il dit lui-même : nem dominantesnbsp;in cleris, fed forma faéti gregis. Et afin que vousnbsp;ne croyiés pas que cela- ne foit dit que par humibtd,nbsp;dn non felon la vérité, le Seigneur le confirme dans.nbsp;l’Evangile, en dijant:. Les Rois des nations ex-rnbsp;cent leur domination fur leurs fujets, mats t n e».

ll efi done clan que la domi-;

Ch a pf

V.

fera pas de tnèwe de vous.

-ocr page 277-

Relisieufies de Port-Hojiaf l66i,:

fa» nbsp;nbsp;nbsp;J___s i-

Tout fe reduiroit done a dire qu’il nbsp;nbsp;nbsp;r u . •'

:nent, paree au’on lè vpnf nbsp;nbsp;nbsp;H AJ*

_____________________ qu n taut qu’elles

fianent paree qu’on Ie veut, amp; qu’on k leur or- '

V c • nbéir faas autre dSnne.’ Or il eft clair que ce font ces fortes de a fe faire obeir tannbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dements. nm n ontnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a -.....-

L E T nbsp;nbsp;nbsp;T R E

De Monfmr de Sti nbsp;nbsp;nbsp;f^Mr

dePerefiscey ^ ufmnJrs ces nbsp;nbsp;nbsp;. lt;iue leurs-

iZiZ^kfnTfaire epprimet par ce Frélat. ' En Juin 1^64,

monseigneur,,

3 e me profterne a vos pieds, 8c quoique Je me^ fence vivement touche des fentiments de révérence amp; de refpedl, que Ia fainceté du Miniftcre'nbsp;iraprime dans moir Efprit, J’ofe néanmoins porter mes trés humbles plainces jufqu’a vous. Jenbsp;fqai, Monfeigneur, ce que font les Evêquesdansnbsp;1’Eglife. Je les honore comme les Succefl'eurs desnbsp;Apótres , comme les amis de PEpoux amp; commenbsp;Ff 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

laïques amp; ignorauK, a qui on ne les deman de point,

Relation de la Rerfécution des P. domination eft interdite aux ^pótres. Or la do-miniMon confifte principalemenc a commander

jr commander, 6c a fe faire obeir fans autre raifon que de fe faire obéïr: au lieu que les com-- fnandementsdes fupérieurs Eccléiiaftiques doivencnbsp;regarder Ie bien de ceux a quf ils comniandent;nbsp;ce qui fait dire aux Feres; qu^il u’eft pas permisnbsp;d agir dans 1 Eglile par autorite. Né^ue eitim licetnbsp;ex autoritate fradhere ,dit Saint Chryfoftome, c’eft-a. n’avoir pour but que de faire valoir fonnbsp;autofite, amp; non Ie bien fpirituel des ames dontnbsp;Jefus-Chrift demandera coinpte. Or eft-celebiennbsp;des Religieufes que I’on regarde.^ Et li Ie Bien-heureux franyois de Saks dit, que Ie commande-tnent qu'on nous fait ^ doit fer-vir dl union de notrenbsp;efprit fivec Dieu:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que hors de ld Ie vrai ohé'if-

Jant ne fait aucunechofi^comment peut-on s’ima-giner que cette foufcription fera fort ucile a unir a Dieu 1 efprit de ces Fill es r*' Maisgénéralementpar-lant, quelle fin raifonnable peut-on fe propoferpournbsp;leur faire figner Ie Formulaire.^

Eft-ce pour les conlêrver dans la vraie foi? Tour Ie monde demeured’accord qu’elles ontplei-neraent facisfait a tout ce qui regardela Foi, parnbsp;la fignature qu’elles ont faice il y a deux ans, amp;nbsp;qui a été acceptée comme fiifHfante par leurs Supérieurs de ce temps-la.

Eft-ce pour les préferver du danger oüElles fe-roient en lifant un livre oü Elles ne croiroient pas qu’il y eut d’erreur.^ Elles font entieremenc hors denbsp;ee danger, puis qu’elles n’ont ni la volonté ni lanbsp;capacité de Ie lire.

Eft-ce que leur témoignage eft néceflalre pour une plus autentique condamnation de ‘fanfefiius ?nbsp;11 feroit auffi ridicule de Ie prétendre,que de tirernbsp;avantage du témoignage de cent aveugles pour ju-ger fi un Tableau elf bien ou mal fait.

Eft-ce que leur innocence depend de fgavoir que fanfenius n’eft pas innocent des Erreurs qu’onnbsp;lui impute, amp; qu’ainfi on doit fort fe mettre ennbsp;peine de Ie leur feire connoiire? C’eft une imagination fans fondement, dit Saint Augufm^ puisnbsp;qu’eiJes n’en font pas moins innocentes pour igno-rer fi un aurre ne l’eft pas. Car il n’eft pas nécef-faire pour léconferver dans 1-innocence, de con-noitre les crimes d autrui; mais 11 eft feulementnbsp;néceflaire de ne pas confeiitir a ceux qu'on con-noir, 6c de ne pas juger témérairenient'de ceux

on ne connoit poinc. nbsp;nbsp;nbsp;cuwets dehemus'

eas docere quod feimusl XJt quid hoe} (i ut innocent es fint'( innocentes fiUnt etiam dum wfciunt. Non enim mala faéia ho?inimm cogmficendo ^ fednbsp;cognitis non confentkndo^ de incogriitis autem nonnbsp;temere judicando ^ innocetitiam euftedimus.

Eft-ce pour confer ver une prétenduë uniformi-té.^ Mais quelque droit qu’on prétende avoir d’exi-ger cesfouicriptionsdesEccléfiaftiques amp; des Théo-teo-iens, ces Religieufes n’étant que laïques amp; ig-norantes, leur unifoimité doit être avec les autres

I nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. T----- nbsp;nbsp;nbsp;lt;_t;s lortfs

commandementsqui n ont point d’autrecaufe one la volonte de celui qui cominande, qui font inm-dits aux Miniftres de l’Eglife; paree que c’eft etinbsp;cela proprement que confifte la domination quinbsp;leur eft interdite par Jefus-Chrift. Et ceux qui ennbsp;uferoient de cette forte jdoiventcraindre la menace que Dieu fait par fon Prophete aux Pafteurs quinbsp;traitent fes brebis avec fierté amp; avec rigueur, 8cnbsp;pour faire parottre leur puiffance ; Cum aufierita-te imyerabatis eis cumpotentiadif^erfeejuntnbsp;oves mea. Ceft pourquoi, Fafleurs , écoutés lanbsp;parole du Seigneur. Ce fera moi qui rechercBerainbsp;mon troupeau , k retirerai de la main de cesnbsp;Fafleurs. J’empècherai quails ne paijfent plus mesnbsp;brebis^ qu'ils ne fe paijfent plus eux-mêmes.

On a done raifon d’efpérer que Monfeigneur l’Archevêque fera rouché de tant de raifons, 6cnbsp;qu’il écoutera plucót les mouvements defonecEurnbsp;6c de fa confcience, que les difcours desperfonnesnbsp;paffionnées ou prévénuës. On fe perfuade qu’ilnbsp;cravaillera a faire cefler les mauxdefesFilles biennbsp;lom de les accroitre par la pks rude de routes lesnbsp;perfecutions, telle que feroic la douleur qu’ellesnbsp;reffentiroient de ne pouvoir faire fans blelTer leur

confcience, ce qu’il leur auroic commandé. Elles mettent après Dieu toute leur confi^ncedansfa bonté paternelle,amp; Elles s’attendenc,que s’adref-fant a lui comme des Enfants a leurPere, il leur

donnera Ie pain de ksinftruélionsfalutairesScdela

conduite Paftorale, amp; non pas Ia pierre ou Ie ferpent d’un commandement plein de durecé amp;nbsp;qui n’auroic pour but que de les perdre. *

Ge 13. Juin


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Religieufes de Fort-'Ro}’alj

' d’égard aux calomnies de nos Etinemis. Vous C ii a r, êtes trop éclairé pour ne fqavQir pas que ce fait, V.nbsp;vrai OU faux, ne igauroit faire Héréfie, linon dansnbsp;ceux qui nous voudroient obliger de Ie croire comme une chofe néceftaire a notre Foi. Vous fqa-ves que je ne puis ctre Hérétique, quelque refusnbsp;que je faffe de Ie croire; mais que ceux qui voudroient m’impofer cette nécelfite, Ie feroient eux-memp. II eft certain que quelque attention quenbsp;je puifle avoir a cette penlée,eUe ne me peut fé-parer de la Communion des fidelles; mais qua^jui-conqueau contraire feroic aflez cruel pour fe fépa-rerde moipour un telfujet,fe fépareroitlui-mêmenbsp;de Jefis-Chrifl^ 6c tomberoit lui-même dans Ienbsp;Schifme, felon les principes de Saint Augufiin-, a „ ^nbsp;^jNieufn^ue mvidewt bonis ^ ut fiarant occaftariesnbsp;excludaidi eos.aut degradendi^ éc- Jmn SchtfUsOxV.nbsp;watici[tmt. (Ceux qui par envie contre lesbonsnbsp;cherchentles occalions de les exclure ou de les de-grader, amp;c. font déja Scliifmatiques) 6c en effecnbsp;il eft fi peu vrai qu’aucun de Meffieurs les Prélatsnbsp;prétende que la Créance de ce fait, qui cercaine-ment n’eft point révélé de Dicu, appartienne a ianbsp;Foi, que ceux mêmes qui font Ie plus zèlés pournbsp;Ie Formulaire, difent ie contraire tous les jours;

6c vous fqavés, Monfeigneur, qu’ils Ie répetent ft Ibuvent, que cela eft dévénu tout public.

De quoi done peut-on ra’accufer, quand je dis la même chofe que tous les Evêques amp; les Théo^-logiens du monde ? Sc fije ne fuis pas coupable,nbsp;comment ceuxqutoferoientmecondamner, pour-roient-ils être innocents ? qu’elle difference con-üdérable peut-on trouver entre mes fentiments, 6cnbsp;ceux done ils font perfuadés ? i!s condamnent lesnbsp;héréftes des cinq Propofitions, je les condamne.;nbsp;ils alTurent que cette condamnation ne regardc pointnbsp;la Dodrine de St. Auguliin, j’embrailè de tout monnbsp;cceur cette declaration, 6c je défire que tout Ienbsp;monde I’embrafle auffi lincérement que je fais; il?nbsp;difent que ces Propofitions font de JanJemus, jenbsp;dis que c’eft un fait qui ne regarde point la foi,

amp; ils difent comme mpi. Ils reconnoiüènt done qu’on ne peut reconnoitre ce fait que de foi hur-maine, je l’avouë avec eux, Sc enfin ils fqavcntnbsp;mieuxquemoiquel’Eglifen’impofa jamais néceffi-té de croire d’une foi humaine quoique ce puifi'e être.

Au nom de Dieu, Monfeigneur, que Meflêig-neurs les Evêques difent s’il leur plait publique-ment a toute TEglife ce qu’ils trouvent bon de dirq parmi leur amis, 6c ce que la vérité leur dit dansnbsp;lè fecret du cceur; notre caufe fera finie 6c l’Eglifqnbsp;fera en paix. Qu’on fouffre au moins que nous Ienbsp;difions. C’eft une grace que je vous demande par Ie?nbsp;Entrailles de la miléricordedeJefus-Chrift,öc qu?nbsp;yous demandentquantitéde perfonnes de piété, amp;nbsp;particulierement de pauvresReligieufes quinbsp;lent devant Dieu de ne vous pouvoirnbsp;tement foumifes en routes chofes cu®® qnbsp;délirent, tant qu’on ne fouffrira queues sex-pliquent,,

Ne

Relation de Ja Ferfecuiion des ? ” ^ J^S^s des Fideles. Je fgai qu’ils doivent étre la 'nbsp;Vquot; lumiere du monde, Ie fel de la terre, les Maicresnbsp;de tous les peuples, pour leur enfeigner les My-fteres de l’Evangile. Je n’ignorepas,Monfeigneur,nbsp;combien votre Dignité elt Venerable j raais, jenbsp;vous conjure de vous Ibuvenir, qu’une de fes plusnbsp;grandes prerogatives eft de vous rendre un desnbsp;Vicaires de 1’amour de Jefus-Chrift, amp; que plusnbsp;vous étes élévé dans 1’Eglife, plus la charitc vousnbsp;preflè amp; vous oblige de vous rabaiffer, jufqu’anbsp;vous faire femblable au moindre des Chretiens,

afin de pouvoir direcomme St. Paul; Onmisfac-tus JuM ut omtics faccYew j^ïvos ^ Je me uiis faic tout a tous, pour les fauver tous.^

Voila ce qui me donne la liberte dem’adrellèr a vous, Monfeigneur, bien que je ne fois qu’unnbsp;fjmple Ecdéfiaftique de nulle confidération j vousnbsp;me permettrés, s’il vous plait, de vous dépofernbsp;les fentiments de mon cceur, amp; vous étes mêmenbsp;obligé d’y avoir beaucoup d egard , puifque jenbsp;n’avance rien, que ce que la vérité me contraintnbsp;de dire.

Il s’agit, Monfeigneur, de la chofe du monde qui me doit ctre la plus importante j c’eft ma foi.nbsp;S’il étoit ^ueftion de la perte de mon bien, denbsp;ma liberté amp; de ma vie, je pourrois mettre tou-tes ces chofes entre cellesqui fontfuperfluës. Et s’ilnbsp;étoit vrai que je fuiïèunvéritable Prêtre de Jefus-Chrifl ^ je regarderois la pauvreté, les chaïnes amp;nbsp;Ia mort, comme de grands biens. Mais lorfqu’ilnbsp;femble qu’on meveuille féparer du corps de Je fis-Chrifi^ amp; m’arracher des entrailles de l’Eglife, nenbsp;feroit-ce pas un crime de me taireSc d’etre patieptnbsp;dans une telle occafion? 1’indifference amp; la tié-deuf a fe juftifier, quand il s’agit du fondementnbsp;de notre falut, lont les marques naturelles d’unenbsp;mauvaiiè confcienccj amp; Ie Zele au contraire denbsp;faire paroitre la pureté de notre foi, quelque ardent qu’il foit, ne peut bleffer que ceux qui fe-roient dans une affez. mauvaife difpofition contrenbsp;nous, pour craindre que notre innocence ne de-vint trop manifefte; qui tacberoient de fe fervirnbsp;de notre qondamnation, pour couvrir leur injufti-ce amp; leur haine. Je dois done me défendre, Scnbsp;même ma confcience m’y contraint.

On m’accufe d’etre Hérétique pour ne pas ftg-ner k Formubire de FAilèrnblée du CJergé, en même-temps que je condamne routes les Héréfiesnbsp;condamnées par 1’Eglilè, 6c que je declare quenbsp;rien ne m’empêche de Ie figner, linon les peinesnbsp;^ les fcrupules que j’ai fur un fait, que d’ailleursnbsp;affuré ue pouvoir jamais être une matiere

trc?humUe nbsp;nbsp;nbsp;oü je vous demande

vés refufer nbsp;nbsp;nbsp;vousne mepou-

autant d’intérêt q^ue ’

bien demeurer dans k üw quot;^’accorder. Je veux forte de Juftification , pourvfnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

d’écouter vos propres lumieres 6c^de n’IvoE foÊ

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227

227

quot;Relation de Ia Verjicutión des Religieufes de Poigt;i-Ro''al

Ne {êroit-ce pas une chofe bien dure de leur---------

feire un crime de ne f§avoir pas

C H A P, V.

Augud. Ep- 48.

C H A r. V.

Augufi. eant

1030.

Ic crime d’un

Auteur qu’elles ne peuvent lire? quis locus inno-centia; refervatur., fi ertmen efl proprium., ertrnen nefcire alienum ? Comment fera-t-on deformais innocent , 0 l’on eft criminel pout ignorer Ie crimenbsp;d'un aucre? Ce fait, comme difok St.nbsp;d'un autre, paroic peut-être Douteux; mais il n’eftnbsp;pasDouteux qu’il ne faille faire toutes chofes pournbsp;ne par troubler la paix de 1’Eglife. Ainfi quicon-que la trouble pour Ie mal incertain d’une autrenbsp;perfonn|;,, fait lui-même certainement un grandnbsp;mal: qid pro incerto alisno walo pacem Chripo re-onnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ certijjime malus ejl.

' • 3* Sera-ce inutilement que ces ppoufes de Jefus-Chrift fe font juftifaées avec tant de patience, de plu0eurs horribles crimes dont on a noirci leur reputation ? Et faut-il que pour fetisfaire a la hainenbsp;de leurs Calomniateurs, qui demeurent impunis, onnbsp;les traite avec une extréme rigueur pour une chofenbsp;qui ne peut empêcher qu’elles ne foient extrême-ment innocences ? Elles feront done punies com-me 0 Elles étoient Hérétiques amp; ficrileges: comma 0 Elles étoient des Vierges folies, des .Afacra-fsentaires én tout ce que vous voudrés^ amp; leursnbsp;Ennemis jouiront avec une latisfaófion digne d’euxnbsp;du fruit de leurs impoftures? Non, Monfeigneur,nbsp;vous empêcbéres ce mal par votre autorité, puif-que vous êtes leur Pere, amp; qu’elles Ie reconnoif-fent par votre bonté. Ayés pitié de la tendreftènbsp;de leur confcience,amp; coniiderés quelle obligationnbsp;vous avés de proteger des Vierges, qui portentnbsp;dans leurs mains des lampes ardentes, puifque l’E-criture defend même d’éteindre une méche fi ellenbsp;fume encore, amp; de brifer des pailles qui Ie fontnbsp;deja a demi. En vérité, eft-ce a0n de les rendrenbsp;innocentes qu’on prend cant de peine pour leur fairenbsp;dire qu’un Auteur eft coupable ? Eües font innocences, encore qu’elles ignorent qu’il eft coupable :nbsp;ear il n’eft pas néceilaire, dit Sc. Augujlin, pournbsp;conferver fon innocence, de connoitre les crimesnbsp;d'une autre perfonne: mais il eft feulement néceffairenbsp;de ne pas confentir a ceux que l’on connoit, amp;nbsp;de ne pas juger témerairementde ceux que Ton nenbsp;connoit pas: Ancurrere dehemus (fn eos docerequadnbsp;Jcimus} ut quid fine 'i innocentes fiunt ctiam dumnbsp;nejdunt. Ho?i enitn mala fait a ho?ninmn cognofcen-do , fed cognitie non confentiendo, de incognitis au~nbsp;tent non timtri judicando , innocentiam cuflodimus.nbsp;Sommes-nous obligds de courir amp; de leur appren-dre ce que nous feavons ? dans quel deflèin Ie fe-rions-nous? pour les rendre innocents? ils Ie fontnbsp;pendant méme qu’ils l’ignorent: car ce n’eft pointnbsp;la connoiflfoce des mauvaifes aftions des hommes,nbsp;mais c’eft Ie refus de confentir a celles qui vien-nent a notre connoiflance, amp; notre attention a nenbsp;pas juger témérairement de celles qui nous fontin-connuës, qui nous confer vent dans Tinnocence.

Je fuis Prêtre, Monfeigneur, commevousjamp; cuelqueindigneque je fois, j’ai cté autrefois engage

par ordre de 1’Eglife au gouvernement de auelaues ames Permetces-moi, Monfeigneur, de vous direnbsp;que ceiame donne peut-etre plus d’exoérience de Unbsp;mifere amp; de la foibleffe des hommes, qu’k pluffeursnbsp;£l qui d’autres occupations importantes ne laiffentnbsp;pas Ie temps de s’y appliquer. Ceftune chofe biennbsp;rare d’en rencontrer qui fervent Dieu fidellement •nbsp;amp; ceux-même qui Ie font, ont befoin de beau’nbsp;coup de fecours, de veilles amp; de larmes. Lesnbsp;Pafteurs ne peuvent faire naïtre Jefus-Chrift dansnbsp;les ccEurs, ni l’y conferver qu’avec beaucoupnbsp;de douleurs, amp; qu’en s’accotnmodanr è. 1’in-firmité de leurs Brebis avec une patience qui ne fenbsp;peut expliquer. SI. Faul qui étoit parfaitement ia-ftruit de cette fcience, veut bien ne manger pointnbsp;de viande, fi cela fcandalife fes freres. II renoncenbsp;a la fcience pour s’accornmoder a 1’infirmité dunbsp;moindre d’entr’eux, amp; l’ardeur de la charifé luinbsp;fait dire ces paroles fi pleines de tendreilè: §hiejinbsp;infirme ^ avec qui je ne fats infirmel qui efijian-dalifé^que je n’en/ais hrulé. C’eft-a-dire, que jenbsp;n’en fence une auffi grande peine que feroit cellenbsp;d’etre confumé par Ie feu ? ^juis infirmatur ^ egonbsp;non infirmor ? quis fcandalijatur ego non urorgt;

Je vous fupplie, Monfeigneur, d’entrer en ces difpofitions 0 faintes amp; 0 dignes de vous ne dl-daignés pas de vous rabaiffer jufqugt;^ gj^e inhrmenbsp;comrae nous Ie fommes, Scjufqu’a prendre partnbsp;a notre afflidion: car alqrs jefpere que vousnenbsp;nous eftimerés plus fi indignes de votre bonté.

Ce que nous vous demandons eft-il done tel que vous ne puiffiés y condefcendre, amp; que celanbsp;vous oblige de n’avoir que de la feverité pour desnbsp;perfonnes, qui né föuhaictent. de vous que votrenbsp;paix? Eft-ce un crime de vous fupplier humble-ment que l’on n exige point de nous une chofenbsp;qui ne fert qu a nous troubler, amp; a nous óter Ienbsp;repos de notre confcience ? On foufFre tous lesnbsp;jours que des Auteurs qui écrivent des Blafphérnesnbsp;amp; des impiétés horribles j qui difpenfént les hommes de touslesCommandements de Dieu,poarvugt;nbsp;qu’ils les ignorent; qui excufent amp; quijuftihentnbsp;les plus grands crimes ^ qui promettent Ie falutauxnbsp;pécheurs, fans avoir jamais aimé Dieu; qui ne lesnbsp;obligent de l’aimer que l’orfqu’étantenpéché mortel amp; prêts de mourir ils manquent de ConfeffeurSjnbsp;amp; qui paffent même jufqu’a eet épouventable ex-cès, que d’enfeigner d’une part qu’on ne pêchenbsp;jamais en fuivant une opinion probable ^ Sc qu’ilnbsp;faut pour pécher avoir en démonflration que cenbsp;que bon fait eft mauvais; amp; de l’autre que lanbsp;prudence humaine abandonnée a fes propres forces

‘irSSa,fcS

a un temps oü 1’E-gUfe n a plus de force contre les méchants, amp; qu elie en doit fupporter tous les outrages fens ofer

«u-


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'Relatm de la Ferfécution des Feligieujes de Pert-Rejal, 166^.

Chap.

y-

228

ouvrir Ia bouchc pour s’en plaindre; on croit pcut-erre qiie nous fbmmes déja, dans ces joursnbsp;malheureux, oii Ia charité des Chretiens étanc re-froidie a cairiê dunombredeleurspéchés, lemende ne doit plus regarder la vertuqu’avec un extreme mépris, amp; doit condamner les plus Saintesnbsp;vérités comme de grands crimes, fansqueperlbn-iVnguft' puiffe s’y oppofer; virtus in opprobrium ér ve-inPfal lt;*2nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;crimen. Peiit-être que je n’ai pas droit

St. Grê-^. quot;de me plaindre dc ceschofesj mais je me plains Mans. de ce que MelTeigneurs les Prélats, étant commenbsp;ils font, contraints de fupporter qu’on foütiennenbsp;puhliyuevtent des opinions li deteftables, on nenbsp;nous laiflè pas la liberté de douter d’un fait de finbsp;petite conféquencej qu’on foufFre avec tant denbsp;patience qu’on renverfe les plus Saintes maximes denbsp;PEvangile, amp; qu’on nous condamne avec tant denbsp;rigueur, paree que nous faifons difficultéderendrenbsp;témoignage d’un fait que nous ignorons.

SoufFrés-le, Monfeigneur, fouffrés-le, je vous cn conjure ; fi vous reconnoiffés que nous avonsnbsp;railbn, vous fqavés que la vérité vous y oblige;nbsp;amp; li nous avons tort, nous vous prions que la charité vouslefaflé fupporter. Donnés ce peu de chofenbsp;a notre foiblelfe amp; a la paix de l’Eglife. Exercésnbsp;la vigueur de votre zele contre tant' d’impies denbsp;toute forte de conditions, amp; faites paroitre h, desnbsp;Enfants de l’Eglife une charité patiënte amp; doucenbsp;qui vous falïe oublier des intéréts étrangers, pournbsp;embraller ceux de Jefus-Chrifl amp; pour procurernbsp;notre falut.

Vous pouves prévoir, Monfeigneur, mieux que moi,quels maux on feroit a rEglife,fi on agifloit

commeledéfirentnos Ennemis;il arriveroit qu’on troubleroit pluGeurs* confoiences infirmes; ce nenbsp;foroit qu’avec beaucoup de peine que ces perfon-nes fe verroient dans votre disgrace, amp; qu’ils ré-fifteroient a vos ordresjmais ils feroient contraintsnbsp;d’y réfifter. (^ue s’ils fuccomboient aux r^ueursnbsp;qu’on exerceroit contr’eux, votre vidoire feroitnbsp;bien trifte amp; bien funelle; amp; les plaies que vousnbsp;vous feriés a vous-même, ne feroient pas moinsnbsp;mortelles, que celles qu’üs recevroient de votrenbsp;main. Ils vous obéïroient a l’extérieur, mais lanbsp;peine d’avoir agi contre leur confcience , amp; lanbsp;crainte de tomberentre les mains du Dieuvivant,nbsp;pour avoir voulu éviter la cplere des hommes,nbsp;leur feroit un tourment beaucoup plus grand, ounbsp;au moins beaucoup plus dangereux que Ie prémier.

Je vous puis dire, Monleigneur, par la con-noiflance très-particuliere que j’en ai, qu’il n’y a rien de fi miférable, que l’état de beaucoup deper-fonnes qui ont figné contre leur confcience,amp;nbsp;que vous fqavés-vousmême l’avoir fait fans chan-Q^^^^%utiment. J’en connois quelques-uns quinbsp;criture^^SS^quot;'^quot;^ 1’cfprit, la menace que fait l’E-fent fans pouvolr ^ timides. Ils languif-confcience. Ils conSfinbsp;qu’ils fe font encore

tombant, ils fe

trouvent dans I’impuiifance de fe relever, Sc dans C n ak Ie danger du dernier endurcifl’ement, fi Dieu ne V.nbsp;leur fair une miféricordc extraordinaire. Si quel-ques aucres s’affoiblilfoient de la même forte,nbsp;qu’aurics-vous gagné, Monfeigneur ? Vous auriésnbsp;détruit dans plulieurs ames la lincérité, la bonnenbsp;foi, la vérité: vous auriés changé des perfonnesnbsp;qui avoient quelque vertu, mais qui étoient encore imparfaites , en des hypocrites; vous auriésnbsp;accablé les foibles amp; fcandalifé les forts; enfin ,linbsp;jeFofedire, Monfeigneur, vous auriés employénbsp;ii detruire Ie Temple de Dieu , la puiffance qu’ilnbsp;ne vous a donnée que pour Ie batir; vous auriésnbsp;fait des maux que vous ne pouriés peut-êtrejamaisnbsp;reparer, amp; dont vous auriés un regret éternel.

Tous ceux qui fefontappliquésparticulierement au foin des ames, f§avent par expérience quelsnbsp;mayaux il faut employer pour établir une Maifonnbsp;Rehgieufe dans une folide piété^ pour en éloignernbsp;1’efprit du monde; pour en chaffer Ie propre in-téret; pour y former une paix chrétienne; pournbsp;faire de plulieurs elprits, de plufieurs humeurs,denbsp;plulieurs perfonnes foibles lt;Sc forces, un mêmenbsp;efprit amp; un même coeur. Mais je défirerois auffinbsp;que vous fiffiés quelque reflexion fur l’infirmité desnbsp;ames. L’état même de celles qui font vertueufesnbsp;eft tel, qu’il faut bien peu de chofe pour les dé-regler amp;c pour les perdre.

Helas! Monfeigneur , voila peut-être ce que vous allés faire, fi la compaffion que vous devCsnbsp;a des perfonnes innocentes ne vous arrête,amp; fi yefus~nbsp;ebrift ne fe met entre vous amp; ces pauvres Filles.

Je ne puis m’cmpêcher de vous dire dans I’excès de ma douleur, ce qui n’eft que trop manifefte anbsp;tout Ie monde, amp; dont nos Ennemis même ontnbsp;la hardieflè de fe glorifier, que ce n’eft en efïetnbsp;que pour les perdre amp; pour les accabler Elles feu-les, que 1’on a exigé des fignatures de toutes lesnbsp;Maiforts Religieufes. Dieu connoic ceux quifenbsp;font donnés tant de travaux pour tendre des filetsnbsp;a des ames innocences. ïnventi funt quidam impHnbsp;infidiantes quap aucupeslaqueos ponentes ad ca-piejtdos viros. (II s’efl: trouvé des impies infidieuxnbsp;comme les plus rufés Oifeleurs, qui plaqoient desnbsp;laqs amp; des pieges pour la perte des hommes.)

Ce font ceux qui ont employé toute Itur induftrie amp; leur artifice a faire injure a desnbsp;fourdsöc a des morts, c’eft-a-dire, aperfécucernbsp;des perfonnes foibles qui ne fe peuvent défendre,

amp; qui ne trouvant peribnne fur la terre qui park pour Elles,ou qui jufqu’a cette heure lesait écou-tées, fe contentent de dire a Dieu dans Ie feereenbsp;de leur coeur; qu’avons-nous fait, Seigneurnbsp;Qtielle iniquité amp; quel péché avons-nouscomtnisnbsp;contre ceux qui nous haiflènt, qui puilfe les obü-ger de chercher la perte de notre ame.^ Voyés-le ,nbsp;ceci, Seigneur, amp; en foyés Ie Juge. ^idfecs-mus, Domine ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efi iniquitas , aut peccatum

nadrum in illosquia quarunt anintnm nojr^.

Après avoir confideré ces chofes dev^n leu,

^ nbsp;nbsp;nbsp;vous

gt;A


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, nbsp;nbsp;nbsp;aap

ie tournc concre

-Relation de Ia Ferfe'cuiion des Relgt;sied/eS de Porf-Royal^ l6ê^:

C H A K V.

^ r - A^nte Monfeigneur, qu’il eft bien tre mam, je vous en conjure

jugeres 6ns doute^, nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

plus digne ac ^Qyables,que de féconder la pal- Nous ne fommes peut-être pas dignes, Mon-a des maux^ qui ne penfenc qu’a en faire de nou- feigneur, que vous écoutiés nos raifons, mais ren-N’ajoutés pas affliftion fur afflidirion a dés-vous aux larmes des lèrvantes de Jefus-Chri^. ceUes'qui font déja trés afHigées,amp; a qui iesfeuls Ayés Companion de leur état, amp; donnés-leur lanbsp;témoignages de votre cokre feroicnt infiniment paix qui eft néceffaire pour conferver la Difcipli-plus durs,que tous lesmauvaistraitements qu’elles neReligieufe. Vous fqavés que les enfants d’lfrdélnbsp;fouffrent depuis li long-temps. Car fi ce n’étoit fe répentirent d’avoir mis a mort prefque tqute lanbsp;que Ie monde qui eut de la haine contre Elles, je Tribu de Benjanim , quoi qu’elle eut attire furnbsp;puis aflurer qu’elles s’en confoleroient aifément. Elle cette vengeance par un grand crime. Ils pleu-Mais votre indignation, Monfeigneur, leur perce rerent la mort de leurs Freres, quoiqu ils ne ruf-le cceur, amp; Elles ne peuvent être en repos, que fent pas innocents j amp; conferverent avec beaucoupnbsp;vous ne leur donniés votre paix.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de compaffion ceux qui étoient reftes après Ie

Jugés-les, Monfeigneur, mais d’un jugement combat. Pourquoi, Seigneur, Dieu «l’iyrlt;»ë/,fera-équitable,qui les prépare au jugement de leur Sou- t’on ce mal dans votre pcuple que de vous oter verain lu^re. Venés,s’ilvous plak, pour corriger aujourd-huiune Tribu; mais une Tribu qui n’efbnbsp;leurs d'éfauts: foütenés leurs foiblefl'es par vos coupable d’aucun péché? Et fi déja Elle eft anbsp;inftruaións; moritifiés-les autant que vous Ie ju- demiéceinte,n aura-t’onnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui

gerés a propos pour leur falut: traites leurs en rette ? ^uare, Domme ,Deut Ijfael faéïum eji fautes avec toute la févérite' qui vous femblera ne- l?oc malum m fo^ulo tuo ^ ut hodte trthus auferre-

cefTaire^Eilcs VOUS en renclronc des atStionsdegra- tur a nohts. nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

ces,6c Elles trouveront toujours que votre bonte Vous ne louftnres pas, Monfeigneur, que CeuX furpaöèra toute la rigueur de vos jugements,pour- qui fe font employes a fervir ces Filles avec toucnbsp;vu que vous vouliés bien les reconnoitre pour vos Ie foin qu’ils ont pu, aient occafion dc fe plain-Filles, amp; que vous leur permettiés de ne prendre dre au terrible^ jugement de Dieu, que vous lesnbsp;point de part a des difputes qui font au-deffus de avés abandonnés a des Ennemis qui les ont me-leur état, amp; qui ne fervent qu’a interrompre Ie néesencapüvité. Vousnelaiaerés pas diffiper 6cnbsp;filence dans lequel Elles défirent travailler a leur expofer aux bêtes farouches des brebis qui ontnbsp;J-g] fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;couté ft cher au Souverain Falteur ; mats plutót,

Pourauoi aorès s’être confacrées a Dieu, fe- vous mettrés votre Gloire a achever en elles 1’ou-

dumondequel’on n’inquiètepoint fur cefujet.^aue Vous nbsp;nbsp;nbsp;% fait ^

Deut-on iuffer de Teforic qui forme routes ces tem- gneur ,fi cette temper en a tait qudques-uïies; Sc p£ danfuf iLu SeTes Epoufes des Jefus- ^ous les combleres d autant^ de Bénédiélions, quenbsp;1 -r ^ ön contre celquot; vous cn attcnucs vous-meme du Ciel* Ie menbsp;Chnft ont Aoif^ pournbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ie profterne a vos pieds, Monfeigneur, pour y^voic

les du “?«de? amp; .^fin neft-ftpaseman^^^ nbsp;nbsp;nbsp;^oi-même quelque part, 6c j ofe Mpére/, puif-

caché^‘'nl^iffe Itre pou^Ell^ un auile contre que je fuis trés ftneerement, Monfeigneur,votre,

les calomnies des hommes?

Peut-être que la réftftance que quelqu*^s Eccle- _________.

fiaftiques ont faite de fe foumettre pleinement aux

ordres de Meffeigneurs les Evêques, amp; la manie- nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE VE

redontilsfe font défendus, a pu leurdéplaire. nbsp;nbsp;nbsp;fon Mandement

mais quand celaferoit, Monfeigneur, owr nbsp;nbsp;nbsp;Monfeigneur ïnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t Port-Royal Ouver-

feceruKt^ Ou’ont fait ces brebis, qui ne fe me- pour la fignature. 11 nbsp;nbsp;nbsp;ar of

lent point ^routesceschofes, 6c quipaffent toute ture de U Vifte Son dtfeours aux Rehgteufet leur vie dans la retraite 6c dans Ie gémiflèment rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les fef’^tider ae Jigner.

Qu’ont-elles fait pour être regardées commc des _

brebis deftinées alaboucherie,/?^quot;^ oves oedfionit} «y Out ce que les Religieufes de Port-Royal a-Si les autres font coupables pour avoir parlé, par- voient foufïèrt jufqu’ici, n’étoit qu’un com-donnés a des Filles qui font dans Ie filence, 6c qur mencement de douleur/?^c funt initia dolorum ’ Ie défirent y être toujours. Si des Dofteurs amp; des moment approchoit qu’on alloit leur porter’ lesnbsp;Prêtres,en fe defendant, ont attiré votre indigna- grands coups. Mr. de Perepxe ne tarda nas denbsp;tion, pardonnés a de fimples Religieufes qui ne faire voir a qu’elles conditions on lui avoir donnenbsp;pSentde leur affliéiion qu’a Dieu feul. Pourquoi 1’Archevêché de Paris. Les ma£S engag^nbsp;puniffés-vous 1 innocent avec Ie coupable.? Ego ments qu il avok pris, 1’emporterent en lui furnbsp;aui peccavï-- Grex ifte quid commermt} wrtatur^ tout Ie refte; fur la confcience amp; les liimieres;furnbsp;ohCecronbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vefiTa itt f»e. (C eft moi qui ai les egards quil devoit avoir aux follicitations des

pécbé,’Cetroupeau,qu’a-t’ilcomrai5? yo-perfonnes qui s’intéreiroieni; pour Porc-Royai. ^ ........ Gg nbsp;nbsp;nbsp;Pour

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Chat.

VI.

Ch

VI.

quot;Refatiott dt la Perfi’cutton det PLeJigtdtfes de Port-TLoyal, i66i^'.

Pour rempÏÏr fes engagements, Mr. de Beaumont voit fait Mr. Janfenius^ a la défenfe duqud nous de Ferefixe fit publier Ie Dimanche 8. Juin,jour avions reputation.d’etre un peu attachées.nbsp;de Ja Trinité, un Mandement^ dans lequel il dé- Après cela il nous ditque l’on pouvoit confidé-clara, contre la diftindtion reitérée d’Alexandre rer deux chofes dans la raaniere dont Mr. d’Tpresnbsp;VII. amp; contre les termes fi précis du Formulaire, parle de fon Livre» Tune, qu’il a été perfuadénbsp;qu’on ne pouvoit foütenir que par malice ou par que fon opinion étoit la meilleure, amp; qu’iln’avoitnbsp;ignorance que l’^life exige qu’on croie par un ^ris fes lêntiments que de ceux de St. Augujli»:nbsp;acquiefcement de foi Divine, que les 5. Propofi- 1’autre, eft la réflexion qu’il a faite £ur lui-mêmenbsp;tions font de Janjènius, 6c que c’eft au fens de eet ^rès avoir dit cela, amp; ia foumiflion qu’il rend aunbsp;Evêque qu’elles ont été condamnées j 6c il ajou- Chef de l’Eglife. Pour la premiere, qu’il eft cer-toit que dans la fignature du Formulaire, l’Egli- tain qu’il a du avoir ce fentiment de fon Livrenbsp;fe n’exigeoit for ce fait qu’un acquiefcement de puifque tout homme qui avance une opinion doitnbsp;foi Hutuaine C’eft ainfi qu’on voyoittous les jours être perfuadé, s’il eft honnêt’homme , quèfonnbsp;de nouveaux Mandements, de nouveaux Formur opinion eft bonne, autrement il feroit mal de lanbsp;laires, comtne du temps desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6c unediverfité foütenir. Pour la feconde, c’eft qu’après avoir

de langage aufli étrange qu’entre les fabricateurs de parlé comme doit faire un homme de bien, il fait la Tour de Balei. Cette nouvelle opinion de Mr. la réflexion que doit faire un véritable Chrétien •nbsp;de Ferefixe fut combatuë 6c étrangement décriée qui eft de confidérer qu’étant homme il eft ca^nbsp;par la traité de la foi Humaine ,ó.ont on reconnoit pable de fe tromper comme les autres’hommesnbsp;Mr. Nicole pour Auteur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; eft obligé pour cetteraifon defoumettre fon ju!

Air. I’Archevéqueenvoya figpifier a 1’AbbefIède gement amp; lès opinions a celles du Souverain. Port-Royal fon Mandement Ie jour mêmede fa Pontife, de ce Chef 6c modérateur de tous lesnbsp;publication, par fon Secretaire, qui lui donna en Fideles: c’eft pourquoi il declare dans fon Livre,nbsp;même-temps avis de fa part,qu’il viendroitIe len- 6c particuliérement dans Ibn Teftament qui futnbsp;demain matin commencer fa Vifite, 6c qu’il lui fait une demie heure avant fa mort, (icetteheurenbsp;défendoit d’en communiquer a perfonne du de- épouvantable ou l’homme étant pret de compa-hors.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;roirre devant Dieu pour être jugé, eft bien éloig-

II vint en effet Ie lendemain Lundi dès dix heu^ né de tout déguifement amp; diflSnmlation,) qu’il eft. res 6c demie du matin, accompagné de Mr. l’Ab- un Fils obéïflant de.rEglife,6c que mourant dansnbsp;bé du FleJJis fon Grand-Vicaire, 6c de fes Au- fon fein comme il y a toujours vécu, il condam-móniersnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3 improuve, 6c il anathématife avec Ie Chef de

En arrivant il fut a l’Eglife, ou il fit l’ouver- rEglife,toutcequ’ilacondamné 6c anathématifé. ture de la Vifite qu’il commenga par la Meflé du Que nous ne devions done point craindre denbsp;Saint-Efprit, 6c enfuite vifitale Saint Sacrement faire tort, en lignant,a la mémoire dc cc grandnbsp;6c l’Autel felon la coutume. Puis aymz fait reti- homme , (c’eft ainfi qu’il Ie nommoit toujours)nbsp;rer tout Ie monde de l’Eglife, excepté fon Grand- puifque nous ne ferions que ce qu’il a to Im-mê-Vicaire, il vint a la grille du Chceur, oii il nous me, 6c ce qu’il feroit encore s’il vivoit: 6c qu’Ünbsp;déclara en peu de paroles Ie fujet de cette vifite y auroit fujet de craindre pour ceux qui refufê-qu’il commenqoit, amp; nous dit: Que Ie défir que roient de Ie faire, ce que dit Vincept de Le-Dieu lui avoit donné, par fa fainte grace, de con- «wr , qdil arrive qtéelquefois; tjume perfiann*nbsp;tribuer de tout fon pouvoir au falut des Fideles de 5»? a enfeigné des Erreurs fe fauve^ ^ /pueceux:nbsp;foa Diocefe, Ie portoit a entreprendre une vifite g;ui Ie fuivent fe perdent en ie defendant.nbsp;dans cette Maifon, dont il nous témoigna avoir Enfuite il noiis dit, que ceux qui aousavoientnbsp;beaucoup iTeftime, 6c ne vouloir pas croire qu’il prévénuës fur laftgnature, öcqui nous «roient cn-fut vrai qu’on y manquat d’obéïflancc pour Ie St gagées dans leurs opinions, nous ayoi^ voulunbsp;Siege, comme on nous en foup^onnoityn’yayant faire croire que l’on n’avoit pas examine les Pro-point^d’apparence que des perfonnes qui avoient pofitions comme étant de Air. Janfenius -., maisnbsp;tant de vertu,manquafl'ent decelle qui eft Ie fon- qu’on l’avoit fait fans dire de qui ellesétoient:nbsp;dement de toutes les autres, amp; fans laquelle on Qu’il nous affuroit que c’étoit une chofe qui ne

Eourroit dire qu’il n’y en a aucune: puifque ft s’étoit jamais pratiquée dans rEgUfe,de condam-;s inférieurs ne font foumis a leurs Supérieurs, il ner des Propofiüons fans dire de qui elles foot: n’y a point d’ordre dans l’Eglife, dans les CoiDt Que celles-la avoient été condamnées dans Ie fensnbsp;?nunautés., ni même dans les Families.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Mr. fanfemus, 6c comme enfeigoées par clt;*

^^Après avoir bien relévé la vertu de l’obéïftan- Auteur: que ceux mêmes qui nient aujourd-hui propre*quot;^^^ dit qu’il fc vouloit perfuader pour fa Ie fait les avoient foütenuës comme étant cte vetnbsp;preuves^*i'a^^‘.^^°°^ flwe nous lui donnerions des Auteur jufqu’a ce qpe Ie Pape ks eut condam-Lire qui étoit^auJ ^^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Formu- néesj 6c que ce n’étoit que depuis

BOUS ne ferions nas nbsp;nbsp;nbsp;Ordonnance, 6c que nation, qu’ils s etoient avifes denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dd enes n e-

Bousnererwnspasde nbsp;nbsp;nbsp;^ toe cequ’a- toient pas de Ifanfenm ; que c’vKut un faux

¦ nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuyant

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'Relation de la Perf^cuiio» des Helighufes de Port-Rdj^l,

Chap,

VI.

CR ap: fuyant qu’ils avoient trouye,afin d avoir toujours Vi. moven de défendre ce Livre, amp; de foutenir quenbsp;la Doamp;^e de eet Auteur n’auroit point éte con-jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qu’il efperoit que nous fenons perfua-

^S’^èes raifons, amp; que nous fuivrions l’exem-ple que nous avoit donné Mr. (TTpres: Qu’il y a-voit une infinite de perfonnes qui revenoient tous les jours amp; fe reconnoiflbient j qu’il ne s’arrêtoitnbsp;ps a nous les nommer, paree qu’il Ie pourroitamp;renbsp;a chacune en particulier, mais qu’il croyoit quenbsp;cela fuffifoit pour nous porter a rendre a I’Eglifenbsp;ce que nous lui devions.

^Enfuiteil concluta peu prés en ces termes: vous

ayt

Saint-Efprit ilmonta au parloir, ou il cotltinuale Scrutin.

cut avec lui.

II vit ce jour-la ma Sceur Marguerite Gertrude qui a fait une petite relation de I’entrctien qu’ellcnbsp;pr. lui dont voici la copie.

C H A P I T R E Vir.

’Relation de ma Smr Marguerite de Ste. Gertrude [Dupre'.)

EN entrant au parloir, je demandai la Béné-didïion a Moufeigneur, je ne fqai s’il me la

n’en deves point être retenues par la perfuaüonde donna; mais il me dit: levés-yous, ma Soeur, quelques perfonnes paiEonnees, amp; qui vous ont prenés un fiege. Jelui enfis quelqupcuie, matsnbsp;rapichées jnfqu’ici de vous rendre ace qu’on a il me prefi'a d’en prendre un, cequejefas, öcputsnbsp;défiré dc vous; leurs fentiments particuliers ne vous il me dit:

doivent être de nulle confideration au préjudicede Ma Sceur, avés-vous bien cpnpris tout eeque CP one vous devés ^ FEglife amp; a vos Supérieurs, je vous ai dit dans ouverture de notre Vifite.? Jenbsp;Ce^oerfonnes vous ont engagées jufqu’a préfent crois qu’après cela line vous doit refter aucundou-Ces prlonnra vous ont engagccs peut-étre te amp; que vous devés etre dans la difpofuion de

SLÏnenS nbsp;nbsp;nbsp;ce^uien eft, vous me^le dirés, faire ce que je vous demande qui eft la fouferip-

fi vot^'^e jugés a^proplt;?s,comme;ecroisque vous tion du Formulaire au pied de mon Ordonnance. ie devés fire amp; que^us me dev4 ouvnr le fonds Dites-tnoi, ma Sceur votre fentiment.nbsp;de vos cceurs’; j’efpere auffi vous repandre le mien, R. Monfeigneur, J ’ai fort bien compris ce qu’ilnbsp;amp; vous faire voir dans toutela fuite,lapaiIionque vous a plu prendre la peine de nous dire, amp; j’atnbsp;i’ai de vous fervir. Je défire que vous mrparlies bien retenu routes les raifons que vous nous dices inbsp;avec une eniiere fincérké, amp; ne me edies rien. mais cela ne fait pas que je puiifo figperle Formule vous ordonne auffi de ne vous point entretenk lake.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

avec vos Supérieurs, ni lesunesavec les aucies,d€ D. He! pourquoi,maSceur, nelepouvés-vous ce que vous aures a me dire, ni de ce que je vous pas figner; quelle raifon en ayes-vousIl ne fautnbsp;dfraf Lé Scrutin tient en quelque forte lieu de pas dire par entetement: je ne puis faire unecho-c irnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il doif êrre auffi fecret Je vous fe fi on n’en a des raifons, ah. dites-les mot.

ma L^Sne entiere ^ p3ur ne k. Cela nc ferok ^ jufte, M de ne pas fake p ometsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^rfonnede eeque vous m’aurés ce que fouhaices de nous, fans aucunes rai-

fertSriec iT nbsp;nbsp;nbsp;fons, amp; fi confcience me le pouvoit permet-

i.TvniU c”eft uSeSrfonne fidele, de la- tre. [Mgr. l’Archeyêque ne me donnaquot;^ pas le

}?^13l13^gt;%ous réwnds S’il^y a néanmoins quel- loifir d’achever. nbsp;nbsp;nbsp;^ me dit-tiécoutés-

flS-3ines dfvo^'qui'n’aien/pas route liberté de moi. Ce qu d repeta plus de fix fois dans le dif-^p«kr devant Iffi, Elies i^auront qu’è me le cours, me recommenqant prefque tout ce qu’il faire dire tout libreroent: je le prieraideferetirer, nous avoit dit alouverture de la vifitc. Jnbsp;amp; il le fera bien volontiers, je vous en afliire. D. Ma confcience, ajouta-t-il, ma confcien-Enfin mes cheres Soeiirs, je ne vous veux point ce ! Et qu’eft-ce que votre confcience? E^cenbsp;gener je défire vous donner une entierre liberté, que votre confcience vous permet de ne pas obeirnbsp;amp; VG^ témoigner Vaffedion fincere que j’ai pour h votre ^chevêque ?

vous. Mais afin que je puiffe tker le fruit que je R. nbsp;nbsp;nbsp;n,oi: ne fcaves-vouc

me fuis propofé de cme préfente Vifite, je vi^s nbsp;nbsp;nbsp;vous commander, amp;que

ordonne troischofes. La premiere eft, que, com pa® bien qu j nbsp;nbsp;nbsp;q c

me ie vous I’ai déii die. vousne parlies a qui que vous etes obligee ae ni oucu .

ce Iwt de eeque je vous auraidit; lafeconde,que R. Oui,Monfeigneur,amp;jefouhaiterois detout TOUS n’ayés aucune communication avec les per- mon coeur qu il vous eut plu de faire epreuve denbsp;ibnnes de dehors pendant le temps de la Vifite, fi notre obéiflance en route autre chofe; vous ver-ce n’^ pour leS befoins temporels duMonafterc; riés combien promptement vous feriés obéï - amp;nbsp;Ët.la ttoifieme, que vous ayés a nous donner un Dieu nous eft témoin, combien il y a de temosnbsp;Catalogue de routes les perfonnes qui demeurent que nous le prions pour vous: la devotion de lanbsp;ici, tant au dehors qu’au dedans.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Maifon étant trés grande a prier Dieunourl’EsU-

Après ce difeours Monfeigneur . lArcheveque fe amp; pour tous fes Miniftres amp; vSs y avis commen^a leScruün, ou Ü donna tout le jour. Monfeigneur la premiere part :amp;pour mon parci-Le Maffi*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Archeyeque vint encore culier, c c^ une de mes grandes devotions que de

I la roême; lieure, amp;: après avoir la Meffe du prier pour 1 Eglife Paris. ’

C g a nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D .

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^3^ 'Relation de la Per/^cution des Religkufes de Port-Royal, i^(?4’

D. Je ne doute point de votrepiété, maiscro- faute, amp; je vousenréponds devantDieu- jeviens yes-moi, elle n’eft pas bonne, ficllen’eftaccom- de dire la Mefl’e, amp; je ne vous demande rienquenbsp;pagnée de l’obéïffance. Ma trés chere Soeur, au vous ne foyés trés obligée de faire; ce n’eftqu’u-nom de Dieu, penfés a vous, amp; voyés combien ne foumiffion que je vous demande felon mon Or-vous mettés votre falut en danger par un pur en- donnance ; voulés-vous une chofe plus jufte? Ie

Chat.

VIL

C H Ar^ Vil.


tetement amp; par attaehe a votre proprefens, dene pas faire ce que je fouhaite de vous; vous voyésnbsp;1’exemple de Monfieur d’Tpres dont vous honorésnbsp;la méraoire. [La defllis il me répéta tout cequenbsp;ce Saint Ewque a dit dans fon Livre amp; dans fonnbsp;Teftament. Et puis il me dit: J Aprèsunfigrandnbsp;exemple, que pouvés vQUS faire, linon d obeir anbsp;votre Archevêque ?

R. Monfeigneur,

D. Taifés-vous, écoutes-mol, faites ce que je vous demande: ma Sceur, j’aime votre Maifon,nbsp;amp; je la fervirai dans routes les rencontres que jenbsp;pourrai, amp; la prendrai fous ma proteétion. Jenbsp;ne vous demande qu’une ftule chofe, qui eft denbsp;m’obéïr amp; de foufcrire a mon Mandement: je 1’ainbsp;fait de la maniere qu’il eft, pour 1’amourde vous,nbsp;levant tous ces doutes qu’il pourroit y avoir fur

certe foi divine que 1’on difoit y être renfermée. parler franchement amp; dans la vérité,amp; ce que je Non. ma Soeur, je ne vous demande pas une foi luis bien-aife que vous fqachiés, c’eft que j’ai eunbsp;, mm nnt ioi humaine, ms(o'i EccUfafii- beaucoup de peine a rendre les témoignages de

notre Foi que nous avons rendu a Monfieur Ie Doyen fur fon Mandement. Ce n’eft pas Mon-

Non, divinenbsp;que.

R. Mais, Monfeigneur, p. Ecoutés-moi, je vous prie; répondés-moinbsp;précifément a ce que je vous demande, amp;nem’al-lés point faire de détours: ne pouvés-vous pas figner aprés que moi, qui fuis votre Archevêque,

amp; é qui vous devés obeir, vous Ie commande?

R. Non, Monfeigneur, je ne Ie puis.

D. Et quelle raifon en avés-vous aprés tout ce que je vous ai dit dans 1’ouverture de notre vifite,nbsp;que je vous viens de répéter ?

k. Monfeigneur, je vous l’ai. voulu dirê déja l’Eglife,que votre Archevêque: Au nomde^Diem-plufieurs fois; je ne puis pas rendre un témoigna- ma Soeur, penfés a vous; voila un orgueil infupA ge par une foufcription a la face de Dieu amp; de portable; je ne crois pas que vous puiffiés fairenbsp;route l’Eglife contre une perfonne innocente, ce votre falut en l’état ou vous étes,amp;cela m’afflige.nbsp;qui feroit direétement contre Ie commandement fc np rrnuve nninr d’hnmilirp ninbsp;de Dieu, qui nous defend de rendre un faux té-moignage contre notre prochain.

D- Je vous entends bien, amp; c’eft laoïijevous attends; tellement que moi, votre Achevêque,nbsp;je vous demande de faire un faux ferment,, je vousnbsp;wux faire faire un péché, c’eft bien Ie comprende!

R. Monfeigneur, je vois bien que je nemefais pas bien entendre, amp; c’eft que je fuis une pauvrenbsp;ignorante;

^ D. Ignorante, ignorante; il eft vrai que vous ^tes bien ignorante, puilque vous ne fgivés pasnbsp;®béir. Et je vous prie, dites-moi, ne fgavés-^us pas que j’ai Ie pouvoir de vous commander,nbsp;êtes obligée de m’obéïr

cience nbsp;nbsp;nbsp;Powvu que Dieu amp; ma conf-

D. Et poum’Sf

öermettroit-ellepas?'^n‘^™fcience ne vous Ie ^ous donnema parofe qu^^^^o^^ande, amp; jenbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne fatces aucune

Pape vous Ie demande, l’Eglife vous Ie demande, votre Archevêque vous Ie demande, que mc répondés-vous ?

R. Mgr. Aprés avoir vu amp; fgu tout ce que j’ai fqu avant que d’entrer dans ce Monaftere de cesnbsp;affaires. . .

D. Voila-t-il pas que vous ne répondés pas a? la queftion: vous allés toujours chercher des detours pour éviter de me répondre dans la véritc.nbsp;Lie fqavés-vous pas que j’ai pouvoirde vous commander ? amp; auffi je vous commande de mc répondre ?

R. Ceneftpas, Monfeigneur, que jé recule de

VOUS repondre, maïs c’eft pour vous rendre les rations quejecrois ctre obligée de vous dire furcenbsp;que vous me commandés de faire: c’eft que je nenbsp;puis du tout figner Ie Formulaire; amp; pour vousnbsp;feigneur, que par ia grace de Dieu je ne fois bien-aifenbsp;de rendre railbn de ma Foi é qui que ce foit qui ,nbsp;me la demande; mais j’euflé bien voulu que nous-ne 1’euffions point écrit au dos de ce Formulaire,nbsp;mais fur du papier blanc; Sc vous pouvés jugernbsp;de la Cl je pourrois me réfoudre a figner Ie Formulaire, Sc a condamner un Livre que je n’ai jamais lu amp; que je fuis incapable d’entendre. ^

^ D. Enfin, vousêtes plus fage que Ie Pape, que

Je ne trouve point d’humilité ni d’obéïffancedans cette Maifon, amp; fans ces deux vertus tout Ie reftenbsp;n’eft rien, Sc je n’en fais pas grand cas.

R. Mais, Monfeigneur, eft-ce manquer d’obéïf-fance, lorfque nous fommes difpofées k accomplir -avec refpecl amp; Ibumiflion tout ce qu’il vous plaira nous commander,amp; que nous fommes auffi affli--gées 3 que nous Ie fommes, de ne pouvoir vous fatis-feire dans Ie fcul point dont il s’agit.? II y a linbsp;long-temps que nous prions Dieu qu’il lui plaifenbsp;de vous infpirer ______

D. Etquoi infpirer Pdefairevotre volonté? vous me dirés: Commandés tout ce que vous voudrés, Scnbsp;nous ne ferons que ce que nous voudrons. Qui manque en un point, manque en tout. Car vous êtes-lésnbsp;fages, plus éclairées que Ie Pape, que votre Ar-chevêque, que tous les Ordres Religieux, Reh'nbsp;gieufes, Communautés. Voila les Peres de /’lt;gt;gt;''»-.

Ie Pere de Sainte nbsp;nbsp;nbsp;tant de peribn-

nes confidêrables qui reviennent tous les jours, qui

tecoflj


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'ReUgicitfes de Poft-Royall66^.

'Relation de la Firfécution des c H A F. reconnoiflènt leurs crreurs; ce qui eit une grandenbsp;Vil. vertu- car on peut fouremr une opinion quelquenbsp;ond on la croit bonne, maïs quand Ienbsp;Wfe y i P.11Ü, o„ dok

lui obéïr.

R. Maïs, Monleigneur. . . .

D. Ecoucés-moi, amp; je vous coramande de la part de Dieu, de me parler implement amp; vérita-blement, amp; neme détournés point les chofes;nbsp;n’eft--il pas vrai que vous avés dit que vous ne ü-gneriés jamais Ie Formulaire ?

R. Oui, Monfeigneur, je l’ai dit.

D. Hé bien! voilii-t-il pas une hardieffe bien grande, amp; un étrange orgueil!amp; quand,6ccomment l’avés-vous dit ?

R. Jefqai bien, Monfeigneur, que je l’ai dit deux fois en Communauté.

D. Hé pourquoi en Communauté ! 6c pour quelle raifon ?

R. Quand on nousalu des Mandements, Monfeigneur.

D. Et lefquels?

R. La premiere fois, ce fut quand on nous lut Ie Mandement de Moniieur Ie Doyen.

D. Ne l’avés-vous dit que cette fois ?

R. Oui, Monfeigneur, je l’ai encore dit une autre fois.

D. Et vous a-t-on bien entenduë ?

R. Je ne fqai pas, Monfeigneur, fi toute la Communauté m’a entenduë: car je ne Ie difois pas d’un ton affez haut pour être entenduë de toutes, maisnbsp;auffi je ne Ie dilbis pas fi bas que toutes celles denbsp;mes Soeurs qui étoient proche de moi,ne mepuf-fcnt bien entendre.

D. Voila qui eft terrible, de fe fortifier com-me cela lesunes les autres contre Ie Pape,lesEvê-ques 6c votre propre Archevêque! Mais enfin, ma Sceur , penfés a vous, amp; ne mettés pas ainfinbsp;votre ialut au hazard par un entêtemenr, amp; unnbsp;arrêt d’efprit infupportable. Suivés plutót lesnbsp;exemples de tant de perfonnes confidérateels quinbsp;reviennenttous les jours, 6c même des perfonnesnbsp;qui foütenoient Ie plus ces fortes de fentiments,nbsp;amp; qui font trés conüdérables, tant par leur vertunbsp;que par leur fqience. Vous voyés un Monfieurnbsp;de Sainte Beuve!

¦ R. Oh! Monfeigneur,c’ei1;inadouleur, 8c Dieu fgait les prieres quejefais continuellemcnt pour lui.

D. Vous êtes une folie, on voic bien que vous lie fqavés ce que vous dites, amp; que vous êtesnbsp;pleine d’orgueil, de juger ainfii des perfonnes finbsp;confidérables. N’eft-ce pas vous qui me citiésnbsp;tantóc l’Evangile : Ne jugés point , vous nenbsp;Ms point'^jugés'i [Je me mis a genoiix: car ilnbsp;me dit ces paroles d’un ton tout a fait haut, 6cnbsp;il paroiffoit trés faché, 6c je lui dis; ]

Non, Monfeigneur, ce n’eft pas moi.

D Appliqués-les vous, amp; je vous puis dire en cette'rencontre: Ne jugés point,6c vous ne fcrésnbsp;point jugée V

R. Mais, Monfeigneur,je ne juge point jvous Hie commandésdelapartde Dieu de parler funple-ment öc de vous dire la vérité, je vous l’ai dite:nbsp;car je parle toujours a mes Supérieurs comme finbsp;je parlois a Dieu, 6c je vous ai dit ce que j’avoisnbsp;dans Ie coeur.

D Et je ne Ie vois que trop, que vous me paries de r abondance de votre cceurj 6c je ne me plains pas que vous me 1’ayés dit, maïs je me plainsnbsp;que vous 1 ayes au coeur.

R Te fuis bien facbce, Monfeigneur, de vous avoir föch'é- mais c’eft que je ne m’expnme pas bien,nbsp;car ie’ne juge de perfonnej6c c’eft pour ne pointnbsp;iu2er que nous ne prenons point de part danstou-tei ces conteftations qui ne nous regardent

Vous êtes une folie, vous dis-je, vous ne fcavés ce que vous dices; amp; en vérité, je n? vou-drois nas répondre de votre confcience en l’ératounbsp;vous êtes. Sansdouteque vous portes le même

Jugement de tous ceux qui reviennent, comme Mr. de Bourzeis ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,

R. Je n’ai pas le bonheur de le connoitre ; je vous ai rédondu a Mr. de Ste. Beuveparee qu’il

m’a fake Prqfeffe. _ nbsp;nbsp;nbsp;^

D. Hé bien! puifquil vous a donné l’habit,’ vous-devriés dire en vous-même; il faut que jcnbsp;m’enquête de cette perfonne, des raifons qu’elle anbsp;euës de changer d’opinion j je ne puis dourer denbsp;fa vertu ¦ 6c vous feries bien de 1’envoyer querirnbsp;8c de le’confulter. Penfés q^e vous ne dires pasnbsp;L c’eft par intérêt. Non, ina Soeur, ce n’eft

ms ce motif la, c’eft paree qu .1 a cru quefacon-fdence l’y obligeoit, amp; que le temps fait quel’on Jéclrirdt des chofesi 6c il nya pas defauted’er-«r quand on eft pret de retourner lorfqu’on eftnbsp;éclairé. Mais enfin, ne feres-vous point ce que jenbsp;vous deroande ?

R Monfeigneur, c eft mon grand regret que vous nous deroandiés une chofe que nous ne pouvonsnbsp;vous donner j 6c cela eft fans exemple quel’onaitnbsp;jamais demandé des chofes femblables a des Reli-gieufes ,qui ne doivent prendre aucune pan dans:nbsp;toutes ces queftions, que par leurs larmes amp; leurs

^quot;ëfnTnquot; vous êtesdonc réfoluë de n’en rien faire?.

S Si’quot;fo”téfl’ici:quot;ll'n?a point de raifoir

D. Aues, nbsp;nbsp;nbsp;dernieres paroles d’une

Ivre'fort fêchée. C’eft pourquoi je fortis fans fofrien rien répondre, 6c fans lui demander fa bé-,nbsp;”1

C H A vV VIL

nédidion.J J’ai oublié de dire

que quand il rne dit qu’il

^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;„ uic QIC qu 1

n’y avoitpoincd’obéïflanceCéanSjjelui repondis.

Helas! Monfeigneur, je ne crois pas qu’ü y alt une Maifon Religieufe dans Paris, qui aie plus de re-fped amp; d’obéïffancc pour les Supérieurs qu^nbsp;réans, 6c nous l’avons bien montré. 6cc.

X). Etdansquoi?

R. Dans lobéiffance que nousavoas renduë aft

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2? quot;Relation de la Ferficution des C quot; *** Roi} Monfeigneur, au fujet de nos Penfionnaires.nbsp;yll. Nos Meres faifoient cela avec une Ci grande diligence amp; li promptement, que pour moi qui vousnbsp;parle, Monfeigneur, je fus malade ala mort, desnbsp;veilles amp; du travail.

Vous avés fort bien fait. Si vous en aviés fait autreraent, Ie Roifefqait bien faire obéir.

Ma Soeur Angelique de S?.5*ej*«futapres moi, amp; j’attendis qu’eile flit fortie,pour aller démandernbsp;la bénédidion a Monfeigneur 1’Archevêque, pareenbsp;que je ne l’avois pas fait, tant j’étoiseflFrayée;carnbsp;il m’avoit chaffée fort rudement, amp; je craignoisnbsp;qu’il ne crut que ce fut par mepns;amp; de plusj e-tois bien-aife de lui feire voir que fes facheries nenbsp;m’avoien: point ébranlée. Je rentrai done jeluinbsp;dis en memettant igenoux: Monfeigneur , jefuisnbsp;fortie d’avec vous fi eff a^ée , que je n’ai pas penfenbsp;a vous démander votre nénédiétion^jje vous lade-mande trés humblequot; ;ent, Monfeigneur.

D. II efl vrai q';e vous m’avéstouta faitfaché.

R. J’en fuis bien fachée, Monfeigneur, amp; je vous en démande bien humbleraent pardon, amp;jenbsp;vous fupplie de m’excufer fur ceque je vous ai ditnbsp;qui a pu vous facher.

D. Je vous prie auifi de m’excuiêr: car je vous ai dit auffi des chofès qui vous ont fachée. Et jenbsp;vous conjure de tout mon coeur de vous mettrenbsp;biendevantDieu,amp; de Ie bien prier qu’il vous é-clairej amp; je m’aflure que fi vous Ie faites avec hu-inflitc,amp; avec un efprit humilié 6c dégagé de votre propre lens, amp; que vous n’y portiés point votre entetement, qu’il vous éclairera de fes Jumie-fes; amp; je ne défefpere pas de vous routes, pour-Yu que ce foit avec eet efprit de dégagement: carnbsp;autrement, vous n’en letirerés aucun profit.

R. Monfeigneur, je vous promets que jem’en vais paffer ces trois femainesavec Ie plus de dévo-tion que je pourrai, affiftée de la grace de Dieu.nbsp;Mais je vous fupplie trés humblementde me donnet votre bénédidcion.

CHAPITRE VIII.

Relation de ma Steur Angelique de Saint Jean. {^Arnauld Dquot;A^illy.)

TE fus parler ^ mon rang a Monfeigneur l’Ar-J cheveque Ie lo. Juin. II m’interrogea d’a-bprd fur Ie Formulaire, amp; dans quelle difpofi-tioh j’étois fur cela. Je répondk que j’y avois b'eaucoup de répugnance pour plufieurs rai-fons, II me dit qu’il ne falloit pas .beaucoup de rai-^ns, mais que je diflè la meüJeure. Je répondisnbsp;affaire me paroilToit fi embarraflee, amp;nbsp;celanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fi différente, que

quiètude^ amp; nbsp;nbsp;nbsp;grande in-

une créa'nce fincere nbsp;nbsp;nbsp;pouvois avoir

. «rooigner cette nbsp;nbsp;nbsp;réibudre ^

* «gnant, paree-que

Religieufes de Fort-Ro^al, i66^:

je parlerois contre ie fentiment que j’ai dans Ie

cceur: ce qui feroit a mon fens,mentir a 1’Eglife.

II me dit que cela vouloit done dire que je ne lignerois pas. Je répondis que dans l’etat ou jenbsp;me trouvois, je ne croyois pas Ie pouvoir faire ennbsp;confcience, puifqu’il étoit clair par fon Mandement , qu’il vouloit qu’on agit avec fincérité: cenbsp;qui m’avoit bien plus fatisfait l’efprit que toutesnbsp;les^mechantes raifons qu’on nous avoit dites juf-qu a cette heure, pour nous perfuader que la lig-nature n’engageoit point li la créance. II me ré-pondit: ah! qui vous peut avoir dit cela ? ce fe-Toit vouloir jouer 1’Eglife, qui veut toujours qu’onnbsp;pai-le fincérement? Je lui répondis que je Ie croyoianbsp;ainfi, amp; n’en voulois jamais ufer d’une autre forte,

II me demanda quelle dilHculte javois a croire Ie fait de Janfinius, 6c s’étendit fur les raifonsnbsp;qut en devoient perfuader 6c qu’il nous avoit déjanbsp;dues en public. La premiere, 1’efemple de Mrnbsp;d Tfres, qui s etoitfoumis lui-même 6c fon onvra-ge au jugement de l’Eglife 6c du St. Siege. II am-plifioit fort cela. Je lui dis deux ou trois fois quenbsp;je ne m’étonnois point du tout qu’il eut eu cesnbsp;fentiments, 6c que je ne connoilTois point deCa-tholique qui ne fut dans la même difpofition; quenbsp;ceux qu’on vouloit aceufer n’y être pas, venoientnbsp;de faire la même cholè, ayant expliqué leurs fentiments fur les points qui font en conteftation, 6cnbsp;les ayant foumis au Pape; 6c qu’ainfi ils étoientnbsp;enfants obéïflants de l’Eglife, 6c leur Doéirinere-connuë Orthodoxe; 6c qu’ü n’y avoit done plusnbsp;fujet de les inquièter.

II me dit qu’ils ne devoient done pas faire dif-ficulté de parler comme Ie Pape de la Doélrine de Janfenius s’ils ne la foütenoient pas; mais quenbsp;Ie refus de figner Ie fait ctoit une marque qu’ilsnbsp;fe vouloient referverla liberté de foütenirle droit^nbsp;6c que c’étoit l’efpritde tousles Se61;aires,decher-cher des faux fuyants pour fe mettre a couvert,nbsp;quand Ie temps ne leur eft pas favorable. Je relevainbsp;cette parole, 6c lui témoignai que je ne croyoisnbsp;pas que ce fut fa penfée, qu’il y eut une Seéte ninbsp;des Seétaires nouveaux en France, 6c que fi desnbsp;perfbnnes avoient taché d’en faire peur au mondenbsp;jufqu’ici, fon Mandement venoit de détruire cettenbsp;imagination, puifqu’il y marque clairement que lanbsp;queftion dont il s’agit ne regarde qu’une foi H«-maine dont Ie défaut ne rend point Hérétique.

II repliqua qu’il étoit vrai qu’on n’étoit pas Hérétique pour douter d’unfait, 6c que pour nous, par exemple, on n’avoit pas fujet de nous foupqon-ner d’Héréfie, mais que pour les Théologiensquinbsp;refufent de fouferire au fait,i\ y a lieudepréfuroernbsp;juftement que c’eft qu’ilsconferVent cfans Ie ccemnbsp;les opinions condamnées, 6c qu’ils font Héréri-ques, quoiqu’ils diffimulent pour un temps leur.«nbsp;fentiments; paree qu’ilne feroit pas fürpoureuxnbsp;de les défendre prélèntement. Je répo”‘^^’nbsp;fi l’on jugeoit de la forte, 6c qu’unnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

fut pas cru fur la parole 6c fur i’expofinon fincere •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fju’ü

Chap,

VIII.


-ocr page 287-

qu’il feit h. toute I’EgKfe de fes opinions, öc qtfon put aceufer fon ceeur quand on ne crouve nen a redirenbsp;a fes paroles, qui expriment ia creance, I innocence meme ne trouveroit plus jamais heu a la juin-ficarion.

II infifta que cette opiniatreté dans le refus de croire le/lt;rrr étoit une marque fuffifance de dou-ter qu ils condamnalïènt les erreurs, 8c une preu-ve de leur peu de fincérité, paree qu’ils n’avoientnbsp;parle de la forte que depuis qu’ils s’étoient vus con-damnes; amp; il s’écendic fur ce qu’ils avoient dé*nbsp;fendu lö Propofjtions comme de Janfemus amp;c.nbsp;Je lui repondis que cette fuppofitionque j’avois vunbsp;alieguée dans la Declaration du Roi, étoit une desnbsp;chofes qui m’avoit encore davantage embarraffénbsp;Pefprit; voyant qu’on parloit fi diverfement d’unnbsp;feit qui s’eft paffe depuis fipeu d’annëes,6c au vunbsp;amp; au fgu de tant de perfonnes, 6c dont il eft finbsp;aife d’avoir des preuves fi on en vouloit fur cela.

II commenga a me dire d’un ton fort férieux, que fi on m’avoit fait accroire autre chofe, ii vou-Iqit me détromper for le champ ; qu’il venoit denbsp;dire la MeCTe, 6c qu’il me jiiroit, devant Dieu furnbsp;la Croix, 6c for fon Caraélere, que cette affeirenbsp;s’étoit paflee comme il le difoit: qu’elle avoit éténbsp;éxaminée a Rome avec la plus grande folemniténbsp;que l’on pouvoit dëfirer; que jamais ces M. M.nbsp;ne s’étoient avifes pendant tout ce temps, nonnbsp;plus qu’auparavant, de dire que ces Proportionsnbsp;n’étoient pas de yanfemus^ qu’ils les défendoientnbsp;comme Cathoüques amp; comme de lui jufqu’a ccnbsp;qu’ils les euffent vuëscondamnées, amp; qu’alors ilsnbsp;avoient change de batterie, amp; avoient ouverc la

Eorte a cette diftinétion du fait 6c du droit par .quelle ils tkhent de fe mettre a couvert préfen-tement.

Son ferment m’effrayafi fort, que je crois qu’il le remarqua dans mon vilage 6t dans un mouve-vement que je fis des yeux. II vit bien que j’avois envie de parler, quoique volontairemenc jenbsp;fuflè demeurée un peu de temps dans le filence,nbsp;tant pour faire voir mon étonnement,que pourdé-libérer fi j’ofois Ie contredire. II me demandanbsp;done fi j’avois quelque chofe a dire après cela.

- nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I-. nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦- _)-----

SvHe ie la Terficution des Heligieufis de Vort-Hoyalt nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a??

C H A f. f-f V i’EcHfe de fes opinions, öc qu’on put D. Vous n’avés pu voir de preuves contraires: Chap* VIII.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quand on ne crouve nen a redire car la chofe eft conftatpmenc comme je vous dis, Vlil.

Lneanmoins en difant cela il chaugea Ie ton de fa voix, 6c ne parloit pas avec tant d’autoritéjnbsp;R. Je ne parle point par oui-dire, Mgr.J’ai vunbsp;un écrit impritné dès la premiere annee que lesnbsp;V. Propofitionsfurent préfentées a laFacultépournbsp;ctre examinees: par lequel les Dodeurs qui s’ynbsp;écoientoppoféSjdécIarenten proprestermesque lesnbsp;Propofidons font fabrjquées, équivoques, ambi-guës,!amp;quine font foücenuës par perfonne dans Ienbsp;fens qu’elles préfentent d’abord a 1’efprit. Cen’cRnbsp;pas ia avouer qu’eiles font de Janfenius}

D. Je n’ai point ouï parler de cela.

R. Cependant, Mgr. vousêtesjuge affürc-rement on devroit vous montrer les pieces du Proces. On ne peut fqavoir au vrai l’état d’une affaire fans cek^ 6c il me femble qu’on nous peututl peu pardonner les doutes que nous avons fur cellc-ci, dont tout Ie moiide parle fi diverlètnent.

D, Vous ne devriés point du tout vous atnufcr a tout cela, ni vous arreter a un Mr. de la L,a?te^nbsp;k un Mr. Girard. Chacun fait fa caufê la meilleu-re qu’il peut; tnais pour vous autres, vous devriésnbsp;tacher de vous tirer de routes ces facheufès adores, 6c voici une occafion bien facilenbsp;K. Je penfe, Mgr. qu’il n’eftpas fi aifé de fortirnbsp;de la perfecution ou nous fommes expolees depuisnbsp;vingt-cinq ans. La fignature n’en a pas éte Ienbsp;commencement, amp; je douterois fort qmelleenfutnbsp;la fin. Je vous avouë que quand nous n’aurionsnbsp;que notre propre experience, pour nous perfua-der qu’on demande chofe de nous qu’unenbsp;marque de notre obeiffance, il nous feroit biennbsp;difficile de croirequil n’y eut pas d’autre caufenbsp;fecrette de la conduite qu on tient fur nous auiourd-hui. Vous nous ayes fait I’honneur,

nous dire bier publiquftnent, que cetce Maifon avoit toajours donne édification a tout le mondenbsp;par fa piété, la régularité amp; beaucoup de chofèsnbsp;que nous écoutions avec confufion, paree que nousnbsp;ne méritons point reftime qu’on feit de nous furnbsp;tout cela; amp; vous avésajouté, Mgr. qu’il n’ynbsp;avoit qu’en un point qu’on nous foupgonnoit denbsp;Te repondis- 'Mgr. ie n’aurois qu’a me taire af- manquer, qui elt fur fobéïffance a nos Supérieursnbsp;furement fivous nedemandfes rien de moi davan- Ecclefiaftiques. Permettés-rnoinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, Mgr,

peine, étant hors de mon‘'pouvoir de croire une ^vxaxitjij nbsp;nbsp;nbsp;,

chofe done je fgai le contraire abfolument. nbsp;nbsp;nbsp;que en ia place oilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

D. Ceux qui vous ont voulu faire accroire ce- jfourd-hui,^ Mgr. maï nbsp;nbsp;nbsp;au,-

k, vous ont voulue tromperjamp;pourquoi yajou- attendions toufles jour Jv f .• T ^^nousnous Kr pius defoi qua cequeye vousdisjnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Paris, qSvVr1’Arche-

R. Maïs, Monfeigneur, fi j ai vu de mes yeux yenir faire une vifiïivJ nbsp;nbsp;nbsp;de ia Cour de

des preuves du contraire, comment puis-Je faire Angelme- amp; tn,,; ’• ^dnóterfeuëlaMerc-Epur ne pas crone a mes propres yeux?. nbsp;nbsp;nbsp;cuenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^jours on nous venoit dire

^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;amp;nousétioBscoi»-

n avoK jamais vu un Archevê-

rage; mais dans I’occafion prélênte,oü vous nous que fi nous ne Ibmmes accufees ® lt;v,rr.tv, * demandcs de croire ce faisaüa de le pouvoir fig- il n’y a done que deux ans que nous en lornmes.nbsp;ner, permettés-moi s’il vous plait de vous dire coupables, amp; il y en a vingt-cinq comme je 1 ai,nbsp;que c eil reduire les perfonnesaune écrange extrê- déja dit, que nous fommes lans cefiè araigees com-mité: car plus on nous donne d’afllirances que 1’af- me aujourd-hui par des menaces continuelles fon-faire s’cft paflee de la forte plus on augmentema dées fur des calomnies qu’on invente contre'cert*.

—* 1— j-----------.lo lino jviaifon. Nous nbsp;nbsp;nbsp;-—•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦

-ocr page 288-

CHAT.

vill.

Relation de la Verfécutioji des Religieufes de Port-Royal, j66^: ^

D. De quoi s’agiflbit-ir done alors R. Mgr. c’étoit au temps que feu Mr. 1’Abbé

^ nbsp;nbsp;nbsp;—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T-i •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦*!_ Trr__________

me ^ cette heure dans des allarmes continuelles: poffible de vous tirer de Tétat ou vous ditesvous- C h a r. amp; cependant, Mgr. il ne s’agiffoit pas pourlorsde raêmes que vous êtes depuis tanc d annes, amp; des Vm*nbsp;iignature • prèuve évidente que Ie deflèin qu’on a maux dont on vous menace encore,nbsp;contre la Maifon ne vient pas de la, amp; que ce Je ne me fouviens point de la reponfe que je fisnbsp;n’eft qu’un prétexte amp;unpiége qu’on nous a tendu. a cela, amp; il me feinble que je ne dis rien pour

— — e nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, Xnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;juftifier Mr. de St. Cyran, dont j’ai eu bien du

de St. cjraTs fut mis au Bois de Vincennes. On mouvement me porta alors a me taire, j’aiappré-prétendoitquela Mere Angelique avoir de grandes hendé que ce n’eut été 1’autoricc de Mr. l’.Vrche-intellilt;^ences avec lui; amp; vous fqavés Mgr. comme veque qui eut fait une impreffion de refpeél trop il étoft criminel.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ans^ mon efpric, amp; qui m’euc óté Ia li-

D Criminel' la fuite fait affeT. von qu il avoit berte de lm temoigner avee quelle horreur, j’enten-déia dans l’efprLt Ie deffein de faire une Secte ^ amp; dois une accufation h injurieufe contre !e plus Saint ie vous veux dire, moi, cc que je fcaid originallur homme que j’aie jamais connu, amp; Ie plusattachénbsp;j .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------ a l’Eglife, nbsp;nbsp;nbsp;' ¦ ' ¦ -

icrupule. Qiioique je n’aie point difcerné quel

cela. Feu Mr. Ie Cardinal AtRichdieu étoic pour lors a Compiegne: J’étois fon Maitre de cham-bre. II m’appella ce jour-la, amp; me dit; Beaumont, J’ait fait aujourd-hui une chofe qui feranbsp;bien crier contre njoi: J’ai fait arrêter ce matinnbsp;par ordre du Roi l’Abbé de St. Cjra»: Jeprévoisnbsp;que tout ce qu’il y a defqavantsamp;: degensdebiennbsp;s’éléveront contre moi: car il faut demeurcr d’ac-cord qu’ii a ces deux qualités, il eft fqavant, amp; homme de bien. Ainü tous ceux qui Ie connoiflènt,nbsp;Sc quanticé de perfonnes de condition qu’il conduit, trouveront quej’aurai fait une grande inju-ftice. Je dis ici alïèz, bas: II ne conduifoit pref-que perfonne, Monleigneur. Et il répondit dou-cement: Potfr moi, je n’en fqai rien, mais onnbsp;en avoit cette opinion; amp; Mr. Ie Cardinal m’a-

par une chariré fi forte amp; fi tendre, qu’on la pouvoit appeller fon unique paffion.' Jenbsp;fqai que j’en eus ce fentimenq, maïs je ne fcainbsp;pourqnoi je ne Ie fis pas paroicre autrement quenbsp;par mon vifage, oü je m’alTure qu'il étoi'' aifé denbsp;Ie lire. II me ferable auffi que ce fut que Ie dif-cours fedetourna, amp; queMr.l’Archevêqueajou-ta quelque cliofe touchant la Maifon, dont il menbsp;dit qu’il la regardoit comme exempte de ce foup-qon d’héréfie, amp; qu’il étoit aÜuré que notre foinbsp;étoit pure, nonebftant même que nous ne vou-luifions pas figner k fait, paree que nous n’en-trions point dans Ie fond de la Dodtiine. Je l’af-furai que nous n’y entendions rien du tout, amp;nbsp;que puifqu’il étoit perfuadé de la faufll-té des ca-lomnies dont on nous avoit toujours chargéesjuf-

iouta • quoiqu’on puiffe'dire de moi dans cette oc- qu’!ci,j’efperois qu lUuroit la bonte de nous pro cafion Te fuis perfuadé que l’Eglife amp; 1'Etat me teger dans cette occalion, qui n etoit que la fut-doivent fcavoir gré de ce que j’ai fait, amp; que je te du deffein qu’on avoit eu depuis fi long-temps

, vent iq V amp; nbsp;nbsp;nbsp;, rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cat Vai. été bven de nous perdve -, Sc qu’apiès que Dieu avoit plu-

leur ai nbsp;nbsp;nbsp;opinions particuUeres amp; fieurs fois pris lui-meme notre défenfe, foit en

dIneèrSqui pourroient quelque jour exciter du infpirant a nos Prelats de s’oppofer a l’injuftice, brult amp; de ia divifion dans l’Eglife; amp; c’eft une foit en faifanc lui-meme des Miracles pour notrenbsp;de mes maximes que tout ce qui peut faire du juftification , nous efpérions quil 1’avoit choifinbsp;trouble dans la R^igion en peut auifi caufer dans pour fucceder a la charité du Saint Evêque, dontnbsp;I’Etaf amp; qu’ainfi c’eft rendre un fervice impor- on faifoit Toffice ce jour-Ia, auffi bien qu’a fonnbsp;tant a’tous les deux que de prévénir cela. Voila Siége, (c’étoit St. Lastdry Evêque de Paris) amp;nbsp;ce que Mr Ie Cardinal me dit, a moi, qm vous qu’il voudroit s’acquerir k citre que 1 Eglife luinbsp;mrle amp; il ne parloit pas en 1’air: car il eft eer- donne, en Ie nommanc Ie Pere des Pauvres ; quenbsp;pane,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;./or Cyratt leP.SeeueKot nous lui pouvions faire meriter cette quabte, s-il

vouloit avoir pitié d’une Communauté réduite a amp;^Mrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étoienttroisperfonnes unies dans l’état oü il voyoit la notre, amp; que nous n atten

nes, a caufe de ceux qui Font conduite; amp; on la ^egarde comme Ie Séminaire de cette Seöe, que Ienbsp;Rpi ne veut point fouffrir dans fon Royaume.nbsp;der'^de”'^'^^'^°^ on a raifon de s’attacher a deman-

deroit ce que nous aurions fait, amp; qu’il fcroit oblige de lui en rendre compte, il ne nous feroitnbsp;point de mal, amp; que ce feroit Ie Roi qui agiroit-Je lui dis, que notre plus fenfibie douleur, k-

dee fpiirTments dangereux, amp; qui travailloient a dions notre proteftion que de lui. _ letter les fondements de tout ce qu’on voit aujourd- II répondit, qu’il aimoic certemement cettenbsp;hui II eft vrai que Mr. Jan^enius n’étoit pas Maifon, amp; en eltimoit la vertu amp; la regulante;nbsp;noiir lots en France. Votre Maifon a eu Ie mal- mais qu’il ne dépeiidoit point du tout de lui d em-heur qu’on 1’a toujours foupgonnee d’avoir été pêcher les choles a quoi nous imus expofionsnbsp;nourrie dans les fentiments de routes ces perfon- en refufant d obeir; que quand Ie Roi lm deman-

mander a d’aut“ nbsp;nbsp;nbsp;Tvous vn ff 3''nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Archevêque mal cofitent

yes rendre, buel’eft je’tSyln de vn f nbsp;nbsp;nbsp;Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelque traitemenr que nous

Jivrer de ce foupgoni amp; nbsp;nbsp;nbsp;fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puiffions fouffrir par la puiffance Séculiere, ce

ceia 11 eit itQ- nous fera une confolationjpourvujMonfeigdeur,que

notre

-ocr page 289-

C ri A p, VIII.

'C'H AP.

VJII.

• nbsp;nbsp;nbsp;j f Duvrérution des quot;Religieufes de Taft-Royal^ i6S^.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2.^7

Relauo» de Ia Verfe^^ nbsp;nbsp;nbsp;Sacrements amp; d’autres chofeS , affure-

notrefang nè reto^be^mtiur vous.^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;Fentendoic bieni mais qu’oti s’étoit trop

commencer ces ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ répondic avecun engage dans d autres difputes amp; avectrop de cha-

: trou-


Ics eut pas bien nbsp;nbsp;nbsp;3gt;atoe cette Mai- leur amp; que c etoit ce qui avoir caufe tout Ie,

air de bonte: Je vo^ nbsp;nbsp;nbsp;^ voudrois don- We dans 1’Egltfe. Je remarque feulement ce,

^n“n pou^ui procuïer la paix. nbsp;nbsp;nbsp;paffant, paree que c eft une preuve de la peine

avec joie tout Ie mien pour vous perfuader de la foumiffion que je veux rendre a eeux qui me tien-nent la place de Dieu comme vous 3 amp; je vousnbsp;puis afiurer que la mort me paro'itroit bien plusnbsp;douce que les maux amp; les féparations done onnbsp;nous menace; fur tout, s’il falloitque cesaffliitionsnbsp;fuffent un eftet de votre dilgrace amp; de votre mé-contentement contre nous.

Sur cela ii fe mit a redoubler les affurances de fon afFedtion pour nous routes: mais que e’etoitnbsp;a nous de lui donner les moyens de nous la temoig-ner: que je recommandaffe fort cette affaire anbsp;Dieu; que je le priafle beaucoup pour lui, amp; cela finit de la forte.

Mr. I’Archeveque. Sigsté ^ Jean.

Sueur yingeli^ue de S,

quot;quot;je re?liquaiSLi,Monfcigneur, 3^e dpnnerois quirrrederneuvadecetentretien,quej avqis euavec

CHAPITREIX.

Lejmr de cet entretion U Smr

la lame fuivante d un ami de la MaiJ n.

Ce 10. Juin 1^04.

JF ne rrois oas, Mr. que vous vous attendiéï a nous pour apprendre des nouvelles de CCnbsp;qui nous regarde au fujec des afFaires communes :

________________ , ^ nbsp;nbsp;nbsp;; ne font que des vous ks fqa?és fans doute d ailleurs, amp; vous n aures

J’omets cent petites chofes ®, amp; pas ignoré que nous nous fommes vues prcfque k répétitions de ce qud a dit^anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,.^ponfeq’u- la veille de notre nrqrt: mais Dieu a cncore fuf-

rakeration quHl nbsp;nbsp;nbsp;deMr.deSte. pendureffetdesdefleins des homines,amp; nousfom-

ne Sceur venoit de lui aire gt; nbsp;nbsp;nbsp;grande mes aduellemenc dans la pratique de cet avis (i

Beuw, dont nbsp;nbsp;nbsp;’ échauffé, amp; tout commun amp; ü utile,^qu’il faut vivre chaque jour

pitite; d en nbsp;nbsp;nbsp;—e ditflu’ill’avoitfaite comme fi ce devoit etre le dernier de notre vie;

en nbsp;nbsp;nbsp;adfi d’une autre nous n’en avons point d afluréamp; nous nous eton-

fortir du parloir.^ II fe P®p , femaine ¦ nons d’une femame a 1 autre,de nous trouver en-qui lui avoit cite 1 Evan^ile de la lema ^ nbsp;nbsp;nbsp;douceur de notre union ^ nous etant

^uzés point amp;'vous ne fires point juges Sc me nbsp;nbsp;nbsp;, ^ j 1 yoircroubler I route heure,depuis

Quelpaeaeireio qu’,! eut ien detoumei Upp ^ nbsp;nbsp;nbsp;.jm „„us moos le plus a

Nation quil ne prouvk encore qu il y a pi nbsp;nbsp;nbsp;raindre aprèsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui nous fait toucher au

fureté pour nous a ne faire aucun jugement, q c nbsp;nbsp;nbsp;admirable providence, que lui feul

prendre part a ceux de 1’Eglife. „^'ration donne le pouvoir aux hommes d’accomplir, non ^ Toutl’entretienfe paCfaavec grande tfodera ^ ’ji^ yeulent, mais ce qu il leur permetj puiknbsp;amp;cSiéStepioteinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sig-J “fu-eft quetrap viCblequ-ilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l.utsUrf-

droient, amp; qu’ils pourroient faire.

amis, comme on la pu voir.

Je me confeflai a Mr. Chamillard de 1’omiffion queje fis, enne répondantrienfur ce queM.l’Ar-cheveque dit de Mr. de St. Cyran-., amp; je lui fisnbsp;comprendre que I’alTurance amp; Texpcrience quej’a-vois eu de fa piété, auffi-bien que de celle de routes les perfonnes qui ont gouverné certe Mailonnbsp;depuis lui, par le même elprit, me faifoit croirenbsp;que j’etois auffi obligée de rendre témoignage anbsp;leur innocence amp; a la puretc de leur foi, quandnbsp;on m’endqnnoit occafion, qu’il m'etoit défendu

|s“,r»':Sl»»i«Fë.Selaeu» nbsp;nbsp;nbsp;“1““'

C H A P I T R E X.

Relation de la Sceur Magdekine Chrtjlin (Brityuet.)

.r F T2 Tuin i’eus 1’honneur de parler a Monfei-1gt; Piieur i’Archeveque; il me demanda d’abord mon nom amp; ma Familie ^pnis il m’lnterrogea furnbsp;-r . vec-outrecellui divcrfes chofes,dont on aaccoutuméde parlcraux

de porter témoignage par ma fignature nbsp;nbsp;nbsp;, yifites. Après que jelui eus répondu fur tout cela,

S Evêque queje n’avoisjamais connu, 6c dont V nbsp;nbsp;nbsp;^

je n’ai point lu le Lwre. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. y ^^oir une Maifon mieux réglée que la

' votre fentiment fur^une

, une conteftation dans de Monfieur l’Evêque

d^Xires-.

““'IrlSeT “o«4ntoq ?6t,= - pK,ar cc qui eft d= la tcguWté f to„? y v. fes arms, d f oV^it qnnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. j^ais je veux f§avoir votre fentimenr f„r

avoit eu tw P nbsp;nbsp;nbsp;beaucoup de bonnes chofe.

, nbsp;nbsp;nbsp;- -------siouta-t-il

pour 1’u- TEglife fur la Doftrine H h

s’en futtenula: qne pour les mceurs,

r.oa neftatnvé

-ocr page 290-

quot;Relatim de Ia Verfécution des 'Religieufes de Toft-'Ro^al^

i66i. nous dit, après nous en avoir fait fake la C h a e. ledure, qu’il falloit beaucoup penfer devantDieu X-a ce que nous avions a faire, amp;que puifquenousnbsp;avions quinze jours, nous devions au moins prendre les huic premiers pour implorer l’affiftance denbsp;Dieu en une affaire de fi grande conféquence, amp;nbsp;qu’elle laiffoit entiere liberté de confcience a cha-cune. Sur cela il y eut une des Soeurs anciennes , qui eft morte a cette heure, qui lui dit: manbsp;Mere, je ferai tout ce que vous ferés, amp; je n’au-rai point d’autres fentiments que les vótres: la Mere Agnès l’en reprit, amp; lui fit voir que ce n’étoitnbsp;point une action de Communauté, qu’il ne s’a-giffoit point d’une chofe indifferente, amp; que cha-cune devoirfuivreIe mouvement de fa confcience..

D. Qpot! Elle ne vous dit point qu’il ne falloit pas ligner ?

R. Non, Monfeigneur; il eft bien vrai qu’el—

, nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ie nous témoigna enfuite fes fentiments, amp; qu’elle

Je vous reponds que les nous dit, qu’elle nepouvoit pas dire qu’elle croyok c j— de ccEur, amp; confeffoit de bouche une chofe done,nbsp;elle doutoit.

D. Quoi! done, après avoir prié Dieu comme cela, vous vous étes réfoluës par voüs-mêmes: a ne pas figner? car il faut de deuxehofes Tune,

OU que vous ayés pris confeil de vous-mêmes, ou que vous l’ayés demandé a quelque habile homme

C H A

X.

R. Monfeigneur, j’ai la plus grande döuleur fi vous avés pris l’avis d’un homme fqavant amp; ca-

du monde d’etre obligee de vous temoigner qu’ils ne font pas tels que je vois que vous Ie défirésjnbsp;mais j’efpere, que lorfque jeme ferai donnéfhon--neur de vous dire mes raifons, vous ferés perfua-dé qu’il n’y a que la feule crainte que j’ai de blef-fer ma confcience, en prenant part a une chofe finbsp;fort au-deflus de ma capacité, qui m empechc denbsp;vous donner des preuves de mon obéilïance,nbsp;comme je fouhaiterois avec palTion Ie pouvoirnbsp;faire.

D. Je fgai déja tout ce que vous me voulés dE re: vous étes foumifes, humbles, obéïffantes,nbsp;refpeélueufes tant qu’on voudra; mais (amp; en di-fant ceci il óta fon bonnet carré) fi je vous coin-mandois de fittner, ó ! je vous baife les mains, je n’en mais qu’elle eft meme au-deffus de ma profeffion

/• nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_______- nbsp;nbsp;nbsp;Af^ »-iö \c.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fnire» if* JKr rir» mr\n ¦Tpvpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiïl* lïinllP-llf* ie» (r*ai niir»

promis a perfonne de ne Ie pas faire, amp; que nous j’en ai vu de qui je pouvois ii peine tirer une pa-fommes fi éloignées d’agir par prevention amp; par role raifonnable.. Ecoutés done; ce que je vous cabale que nous n’avons jamais regardé que lui dirai, amp; la feule grace quejevousdemande, c’eftnbsp;feul dans cecte affaire.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que vous n’apportiés point de prevention, amp;que

Js n’en crois rien. C’eft done votre Abr vous ne difiés point par avance: quoique vous me

‘Iquot;', Vous I’a de'fendu I telle defenfc j amp;

difiés, je n’en ferai pas davantage. je veux que vous confideriés mes raifons fans préoccupatmn,nbsp;amp; je prétends bien de vous convaincre- ^ ,

R. Adonfeigiieur, j’écouterai avec refpec nbsp;nbsp;nbsp;ut

3Q. Oótobre ce que vous me ferés 1’honneur de me r gt; je

vous

Elle

d’Tprés: Ton a difputé iong-temps: plufieurs per-fonnesétoient de differents avis jmais enfin lacaufe a été portee au Souverain Pontife, fjui après l’a-voir examinée durant plus d’un an jl’a enfin déci-dée, amp; a condamné fa DotSrine; toute l’Eglifenbsp;s’eft foumife a cette condamnation, excepté unenbsp;petite poignc'e.de gens qui ont voulu. cntreprendrenbsp;de défendre la Dodtrine de eet Auteur; Et vousnbsp;étes aflèz malheureufes pour avoir été prévénuësnbsp;par ces perfonnes, qui vous ont dit qu’il ne fautnbsp;point figner Ie Fortnulaire, amp;: qui vous ont faitnbsp;croire que Ton n’a pas examiné les Propofitionsnbsp;comme de Janfenius ^ mais qu’on 1’a fait fans direnbsp;de qui elles étoient; ce qui efttrès faux,amp; ne s’eftnbsp;jamais pratique dans I’Eglile: car fi on cundatn-noit des Propofitions fans dire de qui Elles font,nbsp;ils fe trouveroit qu’il y auroit une Héréfie fansnbsp;H Jréfiarque amp; fans Herétiques; amp; ainfl ce feroitnbsp;en vain que l’on combattroit une poéttine quenbsp;perfonne ne défendroit.

Proioiitions ont é:é bien examinées amp; condam-nées cemme de Monfieur FEvêque d’Xfres: Et fi vous étiés auffi humbles amp; auffi finceres quenbsp;lui, vous ne feriés pas difficulté de faire une cho-qu’il a fake lui-même,commejel’ai fait voir dansnbsp;mon Ordonnance. Dites-moi, vos fentiroens larnbsp;delfus.

ferai tien, paree que j’ai réfolude ne Ie pas faire, je 1’ai promis a mon Abbeffe amp; a mes Soeurs^ nousnbsp;avons fait complot de cela. enfemble: vous avésnbsp;beau me dire, je n’en ferai pas davantage,’ voyés-vous, ma Fille, tout cela n’eft que cabale.

R. Monfeigneur, vous en croirés ce qu’il vous plaira; mais Dieu fqait que nous n’avons jamais

ne nous a jamais tait i,i.wnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ aj, contraire, la Mere Agnès

ui etoit Abbeffe, orfou.M. M. lesGrand-Vicaires rent leur fecond Mandement du

pable, vous n’avés peut-être pas trop mal faitj mais fi vous avés pris de vous-mêmeslarcfolutionnbsp;de ne pas faire une chofe ^ue vos Supérieurs vousnbsp;commandement, permettes-moi de vous dire quenbsp;vous étes bien préfomptueufes, de vous croire:nbsp;plus capables qu’eux, de juger d’une choie quc.nbsp;vous avoués vous-mêmes ne comprendre pas ?

R. Monfeigneur , puifque vous défirés de fqa-¦ voir de qui j’ai pris confeil, je vousdiraiquec’eft;nbsp;du FormulaiK même que je Fai pris: car il me:nbsp;fait dire que je crois de coeur, amp;. confefle de/nbsp;bouche une chofe dont je ne fuis pointperfuadée,,nbsp;amp; dont je ne crois point devoir me meier, puifque non feulement elle ne regarde point la Foi,

amp; dc mon fexe, amp; fur laquclle je f^ai qu: biles Théologiens font partagés.

D. Je vois bien, ma chere Fille, que vous avés de l’efprit, amp; que vous étes capable de rai-fbn: c’eft poutquoi je vous veux un peu entrete-

nir. Quand on trouve des perfonnes qui raifon-nent, il y a plaifir de leur parler; mais en vérite


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'2Ï9

niie i'e n’ai point Tefprit préoccupé. tout moment St. ^uguftin paree one rp Perppgt; c5,!;tlvous ce qui réfulte de Ia malbeureu- un abime de lumierefurc»—-

C H A ?• X.

Suite 4e la Verfimtiondes Religieujèt de Port-Royal, iSS^.

’ ces matieres tous ceux qui

amp; une four-°tgt;t traité ces

. ^-.„^^nrnrkquellTfontaujourd^ruiles^ nbsp;nbsp;nbsp;r *nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-.........

fe opinio^^u nbsp;nbsp;nbsp;jgg fentiments ? C eft memes 'matieres, one prefque tous puifé leurs lu-

fidellement traduite ? car nous n’avons point les Originaux; amp; li je doute que cefoitlavraieEcri-ture, je ne fuis point oblige de déférer a ce qu’el-le me propofe ,5 amp; ainfi je puis me mocquer denbsp;tout ce qu’elle dit, amp; la renverfer. N’eft-ce pasnbsp;une queftion de fait, de fqavoir ft les Conciles

dit a routes^ amp; Calvin mëme, aprês avoir cite St. Auguflm en un endroit, s’écrie, St. Augufimnbsp;eft tout pour moi, tout pour moi: cependant ftnbsp;fe trompoit: car il eft faux que St. Auguflin aitnbsp;favorifé 1’héréfie de Calvin:, maïs cela fait voir quenbsp;d‘~fprct a du a plus forte raifori croire que les

r hnnnes- nbsp;nbsp;nbsp;n

eft vrai que Ie Pape amp; TEglife n’étantpas tnieres de ce grand Doéteur, a qui nul autre n’eft ^nfaillibks dans les faits, Ie Pape ait pu fe trom- comparable fur ce fujef. maïs il faut avouer quanbsp;per dans celui-ci, l’on peut par cette feule maxi- Mr. Jmfenius traite ces matieres d unemaniereunnbsp;me renverfer tout Ie fondement de notre foi. Et peu nouvelle dans l'Eglife, amp; il eft perfuadé qu’ilnbsp;ne puis-je pas dire aujourd-hui, fuivant cette mé- ne fait rien que de bien, amp; quil a mieux pénêtrénbsp;chante opinion, qu’il m’eft permis de douter de Ie fens de St. Augufihi que nul autre; II a düêtrenbsp;tout ce que dit FEcriture-Sainte ? N’eft-ce pas dans ce fenriment, puifque tout notnme quiavan-une queftion de fait, de fcavoir fi hVulgate, que ce une opinion doit etre permMe, sü el hommenbsp;l’Eglife me propofe aujourd-hui pour êcre lavraie de bien, que fon opinion eit bonne, autrement,nbsp;Ecriture-Sainte, a été correélcment imprimée amp; il feroit mal de la foutenir_, comme je vous at

M.

ne feral plus obligé de me Muis qu-cft-ce que doit faite Unc Ctoétien, s’a foumettre a ce qu’ils m’ordonnent. Ne puis-je eft vrai fils de 1 Lglife ? c eft ce quil a fait ennbsp;pas douter ft le Concile de Trento a été legitime- deux ou trois cndroits de fon ouvrage, amp; parti-ment affemblé? 5c ft j’en doute, je ne ferai point culierement dans unTeftament, quiaété fait unenbsp;oblicrc de Ic rccevoir, amp; je pourrai faire impune- demie heure a van: la more, comme je I’ai rap-mem tout ce quil me defend, amp; ne tenir nul porte dans mon Ordonnance. Après avoir ditnbsp;compte de fes Ordonnances.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;croit quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que de ceux

vLes-vous dans quelle peine amp; dans quel ren- de S. Augufttn, amp; que ^^’®cilement on trouve-- .-r mtuni- nous met auiourd-hui cette méchante roic de quoi repondre a fon ouvrage, il fair cette terfement nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J ^ combien il eft vrai réflexion, digne dun vrai Chretien , dun vrai

chicane qu on a mventce amp; co ^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;veritable enfant de I Eglife qui veut mou-

c^ue Fon ne fqaurott douter de cetot nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ comme il y atoujours vécu: loo-

ohnoxius. par confé-

liberte a tout le rnonde de fe fou e^e ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ humanorum lap/uum^orkulit ohnoxius

que

---- _ - - ^ _

civil, loriqu’il arrive qu’on a tué un homme, amp; quent il eft failiible rnmtno„-i

. . ¦--------.......;^ nbsp;nbsp;nbsp;les autres hommes.

•~U VEglié, amp; di. „S

rain Pontife le condamne % h 'j ^ouve.. s'tlhmprouye je I’hnprouve auHinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;

themanje, ye Vamthématife au£i c\^ nbsp;nbsp;nbsp;^

fait ce grand homme, paree que comme^^vérita^

ce que 1 Eglife a decide? a ^ui t:toi a nbsp;nbsp;nbsp;¦ jj /gconnoit qu il eft homme, amp;

a’eft a FEglife amp; aux Eveques ? Dans le Uroit n „ nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, oc

qu’il y a conteftation pour feavoir par quid tué, ft on appelle en jugement une perfonne quinbsp;¦ne fqait rien de tout cela, amp; qu’onla veuilleobli-ger d’en rendre témoignage, amp; de dire que e’eftnbsp;Jacq^ues ou Pierre qui Fa tué, elle a droit de s’ennbsp;excufer, amp; de dire qu’elle craintde rendre un faux

foumis entierement au Chef

témoignage. Mais que fait-on dans ces rencon- ble Fidele, il ètoit tres? On va aujuge, il fait des informations, amp; de FEglife.nbsp;il cherche diligemment qui eft le meurtrler j 6c Voila la maniere dont il en a ufé,amp;cela pareenbsp;quand il 1’a reconnu, il prononce Sentence, 6c qu’il a bien vu que faDoélrine etoit nouvelled ^

----_ nbsp;nbsp;nbsp;. u cn ttrance,

2 il y a affez d’amateuts de nouveauté, il a donné dans les yeux dequelques Théologiens,nbsp;fur tout des jeunes, qui ayant Fefprit un peu reveille, ont été ravis de trouver quelque nouvellenbsp;Doélrine a fouteniv j d’auttes s’y font oppofés. Il

s’eft fait fur cela beaucoup de conteftations 6c dc difputes:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t-

après cela, perfonne ne refufe d’y croire, 6c ne FEglife 6c qu’elle pourroit être une pierred'^f s’aviie de reclamer contre cette Sentence, quand dale amp; d’achopementaplufieurs. Mais rpnnbsp;Elle a été bien vérifiée. Il en eft de même dans qu’eft-il airivé.? Son Livre a été vu prgt;quot;pnbsp;FEglife. Lorfqu’il y a des queftions de contro- Sc comme il v a afte?. d’fimafp.iv. ^ Stance,nbsp;verfe fur quelque matiere, chacun dit fon fenti-ment, 6c le veut feütenir; mais que fait-on pournbsp;accorder tout le monde ? On va au Souverainnbsp;Pontife, qui eft le Juge de tous lesdifférends dansnbsp;1’EgIife.

teur,quieftMr. FEveque^’gm afaitunirvrê en allfe vS In nbsp;nbsp;nbsp;il

¦qu’il a intitule Augufitms- amp; dans ce Livre, il Pontife, nuTlft^ Fon aété au SouveAin traite fort de la Cwce Etae» dc cite vxdqwl fes- Il Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;naturel dans ces

”¦...... ' H h a ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ examiner

C’eft ce qui eft arrivé dans nos jours: Un Au

cau-examinerfoig-

tieufequot;


-ocr page 292-

240 nbsp;nbsp;nbsp;Relatie» de la Perjeeutio» des Religieufes de Ptrt-Royal\nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, , _

neufêment durant 14.. ou i?. mois, amp; enfin il qu’il vous en a témoigné fes ientimênts, amp; quefa Chapv

Chap,

X.

X,

charité, qui eft univerfelle, l’a porté a vous re-commander particulierement eette Maifon.

Igt;. II m’a écrit; mais... (en difant ceci il fé-coua la téte amp; n’acheva pas j un peu après il con-tinua ainfi;) il y a ailèz de raifons qui Ie peuvent porter a foüter.ir Ie parti des yanfenifles ^ il a lanbsp;chair amp; Ie fang; Mr. Arnauld eft fon Frere, cenbsp;n’eft pas merveille s’il Ie défend. Mais vous au-tres, qu’avés-vous a faire de prendre leur parti ?nbsp;amp; ^pourquoi refuferés-VGUS de faire ce que Mr.nbsp;1’Evêque d’Tpres- a fait, amp; qu’il auroic encore faitnbsp;a prél'ent, s’il avoir furvécu a, la condanmationnbsp;de fon Livre ?

R. Monfeigneur, j’ai peine a croire que fafou-

llTinn ininn’o lui nbsp;nbsp;nbsp;—

que l’Eglife foit une c^.taine de gens qui ne font miffion allat jufqu’a lui perfuader qu’il auroic en-

pas foumis au Pape. 1 Eghfe, c éft Ie Pape, lesE- feigné des Erreurs qu’il fqauroic bien n’avoir pas v^niips amp; tous les Fideles.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/n _____-

pourïuivisainüQ’^^Pquot;’: nbsp;nbsp;nbsp;propres; je

^ ^«irers duauel ^ nbsp;nbsp;nbsp;, il y a encore Mr. ------- ------------------ -------

deiout Ie nwnde. Vous nbsp;nbsp;nbsp;qu’il medit pourme fidre voir qu^l ^pen-

oe iww» .. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- - V ves, Monfeigneur3 foit pas qu il y cut de peche 4 le faire j nsui apas

¦ nbsp;nbsp;nbsp;peu

a prononcc fa Sentence , amp; a déciaré que la Dodtrine des cinq Propofitions, enlèignéepar M.nbsp;1 £vêque d'Tpres étoic Hérétique.

Toute l’Eglife a acquièfcé a Ibn jugetnent amp; s’y eft foumife, excepté une petite poignée denbsp;gens qui fe font avifés, par une invention diabo-lique, de nier k Fait en demeurant d’accord dunbsp;Droitamp; cela afin qu’étant tombés d’accord dunbsp;Droit on ne les put accufer d’hércfie, amp; que niantnbsp;Ie Fait ^ ils euflènt toujours liberté de défendre Ienbsp;Droit, quand il leur plairoit.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ^ ,

Vous êtes allez malheureufes, pour avoir ete prévénuès par ces perfonnes-la, amp; c eit ce quinbsp;vous perd aujourd-hui. Ne yous tmagmes pasnbsp;vêques amp; tous les Fideles,

R. Monfeigneur, quand ces perfonnes feroient au nombre de dix mille, je m’en féparerois de toutnbsp;mon coeur, s’ils écoienc rebelles a I’Eglife: Maisnbsp;vous fqavés bien qu’ils ne Ie font pas, qu’ils fontnbsp;de l’Eglife auffi-bien que les autres, amp; quhl y anbsp;même des Evêques recommandables par leur pié-té amp; par leur Doamp;rine, qui ne croient pas devoir faire figner Ie Formulaire, comrae font lesnbsp;autres.

D. Qui font ces Evêques ^

R. Monfeigneur, M. d'Alet en elk un.

D. Vous vous trompés, M. d’Alet tn’a en-voyé a moi une confultation, par laquelle on de-mande, fi lorfque Ie Pape a décidé d un fait des Théologiens font obliges de la reconnoitre^ ildecide qu’ils font obliges en confcience de loumet-tre leur jugement a celui duSouverain Pontife,amp;nbsp;qu’ils ne peuvent refufer de Ie faire lans téméricé.

R. M. II y a peu de jours qu’il nous a fait dire qu’il avoit la bonté de fefouvenir de nous dans fes prieres,amp; qu’il vouloic que nous olFriffions lesnbsp;nótres a l.ieu pour lui. Quelle apparence, Mon-feigneur, qu’il fe recommandat a nos prieres, s’il nousnbsp;croyoic en mauvais état? Ne feroit-il pas plutótnbsp;du devoir de la charité., qu’il nous excitat a ennbsp;fortir ?

D. Depuis quand cela ?

R. Monfeigneur, il n’y a pas trois lèmaines.

D. Mais,votreMere ne vous a-t-elie pas mon-tré fa Lettre ?

R. Elle ne nous l’a pas encore faite voir.

D. Qui font les autres Evêques ?

R. Monfeigneur, il y a Monfieur de Beauvais. tje ne dis point ici la réponfe qu’il me fit, par-qu’il me dit que c’étoit en fecret de confeffionnbsp;quot;lu’d tne parloit, amp; qu’il ne vouloit pas que j’ennbsp;mais cela vouloit dire, qu’il fe conduitnbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelques Chanoines qu’il

^ V ® UN que nar les hennes

enfeignées. (II s’emporta furieufement la-deffus amp; me dit en s’écriant •.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Ah ! vous m’arrachés 1'es entrailles de me venir dire celay paree que vous êtes des rebelles, des en^tées amp; des opiniatres, vous vous i maginésnbsp;qu’il vovfs auroit refl'emblé ? 6c poürquoi ne croi-rés-vous pas qu’il foumettroit a cette heure fon Livrenbsp;au Pape, puifqu’il a déciaré par avance qu’il Ienbsp;condamneroit avec lui?

En même-temps il prit fa plume alfez vïte, Sc fit une raie au deflbus de ce qu’il avoit écrit denbsp;moi, 6c regarda fur fa lifte Ie nom de celle quinbsp;écoit après moi pour 1’écrire. J’avouë que quandnbsp;je Ie vis s’emporcer de la forte, je fus toute troa-blée, amp; j’érois prête a m’en aller, voyant biennbsp;qu’il m’alloit renvoyer; mais j’eus promptemcncnbsp;recours i la Mere AngeUque,amp; la priai d^nsmonnbsp;cceur de maflifter, Öc de m’obtenir la grace denbsp;pouvoir parler , s’il étoit a propos qu’il fgut cenbsp;que j’avois a lui dire: a l’heure-même je mecrou-vai toute raflurée, amp; depuis ce moment je lui par-lai avec une entiere liberté d’efpiic,fansmebrouiI-ler, 6c dire un mot pour un autre, comme celanbsp;m’eft aflez ordinaire quand je parle avec aétivicé.nbsp;Je lui dis done auffi-tót:

Monfeigneur , puiique vous avés la bonté de Gonüdércr un peu mon Oncie , amp; de lui fairenbsp;1’honneur de l’aimer, je crois que vous trouverésnbsp;bon que je vous dife quel eft fon fentiment fur la.nbsp;lignarure. (II me répondit aüéz doucement:) Je Ienbsp;veux’ bien.

R. Monfeigneur, je lui ai fait voir la fignature que nous avons faite Ie 28. Novembre 1661. en-fuice du fecond Mandement de M. M. les Grand-Vicairesi il 1’approuva fort; mais comme ilcraig-noitque l’on n’en fut pas fatisfait,il eut bien dé-firé que nous n’euffions point fait de reftriöion, nenbsp;voyant pas même quel peril il pouvoit.y avoirpournbsp;nous. II eft en cela du fentiment de ia plupart desnbsp;gens du monde, qui n’entendénc pas fortce quenbsp;c’eft que confcience en ces chofes-la.


-ocr page 293-

jlflation de la 'Perfécution des Déu fervi a me faire comprendre de quelle importance feroic celui que je pouvois commettre ennbsp;fiznant a la face de 1’Eghfe queje crois une cjaole,nbsp;dont je nc ferois pas convaincuè'. C^eft qu’il menbsp;dit, que s’il y avoic du péché, il feroit done dunbsp;nombre de ccux qu’on appclle irrémiflibles, paree qu il feroit ^uali impoffible de Ie réparer, carnbsp;les autres pechés fe reparenc par les mortificationsnbsp;6c les humiliations contraires aux crimes que Tonnbsp;a commis: mais que celui-ci ne fe pouvoit réparernbsp;que par une retraaation publique de ce que nousnbsp;aurions fait. (II me dit froidement;)

Monfieur Bignon vous a dit cela ?

R. Oui, Mgr. amp; néanmoins c’étoit en nous voulant perfuader qu’il n’y a point de mal a fig-ner: mais cela m’a fait voir en effet qu’il ne fal-loit pas faire trop facilement des chofes de cettenbsp;importance.

i). Vous me dirés que vous ne voulés pas fig-ner, de peur de rendre un faux témoignage, amp; vous m’apporterés des palïages de S. Bernard amp; denbsp;Bellarmhi ?

R. Monfeigneur, je ne vous alleguerai aucun paflage; mais je vous dirai feulemenc, que depuisnbsp;que j’ai vu votre Mandement, je me fuis trouvéenbsp;confirmee dans l’appréhenfion que j’ai de faire unenbsp;chofe dont je ne me pourrai jamais dédire. II ynbsp;a trois ans, Mgr. qtieM. M.les Grand-Vicairesnbsp;nous donnerent M.£lt;r/7pour Supérieur, amp;quandnbsp;ils eurent fait leur fecond Mandement,.il ne man-qua pas de nous en venir faire la ledure j amp; aprèsnbsp;nous avoir expliqué les cinq Propofitions, il nousnbsp;commanda de figner amp; de dire anathéme a Jan-fenius comme a Néfiorm.

D. Mr. BaiJ feroit un fou, s’il vous avoir dit celaj c’eft que vous ne l’avés pas bien compris;nbsp;il vous a dit fansdoutede dire anathéme a la Doc-Ciine de yanfeniusl

R. Pardonnés-moi, Monfeigneur , c’efl: a la perfonne méme qu’il nous a dit de Ie dire.

i?. Je n’en crois rien. Qiioi! il vous a dit en terraes exprès: dites anathéme a Janfe?nus ?

^1. II ne nous l’a pas tout-a-fait dit comme cela, Monfeigneur, mais il nous dit; je vouscom-mande de figner, amp; il faut croire que les Proportions font dans Janfenius ^ qu’ellesmnt été con-damnées en fon fens, amp; dire anathéme \ J.anfe-nius comme a Neftorius.

D. M. Bail eft un fou de vous avoir dit cela: je voudrois Ie tenir, je l’en ferois dédire préfènte-ment j amp; s’il refufoic de Ie faire, je dirois qu’ileftnbsp;un fou, un impertiment, un homme fans juge-ment, 6c un infolent.

R. Si je lui avois obéï, oü en ferois-je a cette heure 'i je penfe, Monfeigneur, que je me défefenbsp;pérerois, a préfent que je vois Teftime que vousnbsp;faites de Ia perfonne de Janfetiius^ amp; les témoig-nages fe avantageux que vous lui rende's. Com-n^nt pourrois-je faire une retraétion, amp;laplubliernbsp;par-tDut oii on ^uroic vu ma fignature? JEc qui

faifoit ne fervoient qu’a COls

Hh 3

TUHgieufis de Port-JLoyal,

s’aviferoit de prendre garde a ce qu’uné petite Fil- ( !e, comme moi, diroit fur cour cela, anrès ou’onnbsp;auroit vu la hgnature de routes les autres ReWu-fes de Ia Maifon ? cepandant, Monfeigneur onnbsp;difoit que je devois obéir a Mr. puünjj. ‘nbsp;me l’avoit donné pour Supérieur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“

D. Mr. Bail eft un fou j devés-vous obéïr h un fou ?

R. Et m’appartiendroit-il, Monfeigneur, dc juger qu’un homme, a qui mes Supérieurs m’ontnbsp;commandé d’obéir, eft un fou? Ne ferai-je pasnbsp;mieux de demeurer dans Ie filence amp; 1'humilité,nbsp;en ne faifant point une chofe que je vois fi oppo-fée alaraUbn, amp; mêmeamaconfcience? (linenbsp;répondit rien^ mais comme je vis qu’il conomen-qoic un peu a entrer en meilleurehumeur, j’ajou-tai;) Je ne puis m’empêcher, Monfeigneur, denbsp;vous dire que je crois que Dieu approuva alorsnbsp;notre fignature par un Miracle qui arriva en cenbsp;mêmc temps.

D. Voila qui eft affez plaifant, Dieu fera obli-gé de faire des Miracles, pour approuver la réfi-ftance que vous faites a ce que vous ordonne l’E-glife. Votre fainte Epine ^ que j’aiadoréeaujourd-hu., a fait une centatne de miracles, que je crois veritables i mats je ne m’imaginerd nas mmmenbsp;vous, que Dieu les a faits pour

conduite. Que fqavés-vous ft Dieu nrierS point au contraire pour vous faire changer de ré-folution ?

R, Si c’étoit pour cela, Monfeigneur, ilsn’auc roient pas encore eu leur effet.

D. Voila un raifonnement bien fondé. (H dit ceci en fe radiant) la cqnféquence eft tout-a-fairnbsp;bonne. Dieu fait des miracles pour autorifer votre

conduite.

ne fuis qu une Fillcy quand je nefqaurois pas bien raifonner, cela nelt pas fort extraordinaire a tnonnbsp;fexey mais, Monfeigneur, permettés-moi s’ilnbsp;vous plait, de vous racontcr ce miracle, amp; puisnbsp;fe.mon raifonnement n’eft pas bon, vous Ie connbsp;damnerés. (Je commraqai enfuite a Ie lui dire'nbsp;mais il ne vouloic point ecouter, amp; tne dit;) *

Penfés-vous done que l’on puiffe dire pour-quoi Dieu fait quelquefois des miracles, des chofes extraordinaires ?

R. Je crois qu’oui, Monfeigneur, amp; quel’on peut toujours s’affurer que c’eft pour fa plus svannbsp;de gloire qu’il les fait^ mais on ne fcait palrnMnbsp;jour, qu-dle dk .ft, amp; cn ,„.11.nbsp;veuc faire reuffir ces oeuvres, dl np j-rien; je continual;)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Kpondit

emps ans la pouvoir foulager; au contraire tous les^ remedes qu’oij lui faifoit ne fervoient uu’a

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‘Relation de la Ferfécution des -iReligieuJes de Port-Royal^ 166^

ll/a nbsp;nbsp;nbsp;?•/Anir»nrc l/i

Chap.

X.

qu’il eft, e’eft un fonge, une folie li vous voulés.

¦14.2

empirer/bn tttaJ • e/le avoit prefque toujours h nevre j fes jambes étoient toutes féclies j amp; outrenbsp;ceJa, elle étoit dans un fort grand chagrin de fonnbsp;mal, n’efpérant pas d’en guérir jamais. Nousnbsp;erions en ce temps-la k peu prés comme nousnbsp;fommes a cette heure, dans I’attente continuellenbsp;de tout ce qui nous devoit arriver. La Mere Ag-nès eut mouvement de faire une neuvaine pournbsp;elle, amp; Elle la commenqa le 28. Décembre denbsp;I’annee i^5i. qui fut le même jour que M. M.nbsp;les Grand-Vicaires mirent notre fignature entre lesnbsp;mains de Mr. le Tellier , pour la faire voir a lanbsp;Cour. Elle la fit ^ N. J. C. fans s’addrefl'er anbsp;aucun Saint en particulier, Elle y difoit des ré-pons, amp; autres prieres qu elle choififlbit dans fonnbsp;Bréviaire, felon Ik devotion amp; les befoins de lanbsp;malade qu’elle connoiflToit.

Le dernier jour de la neuvaine on la leva, amp; on I’a mit dans fa chaife , comme a 1’ordinaire,nbsp;paree qu'eJie ne pouvoit demeurer au litj puis onnbsp;Ja laiffa feule durant la Meffe. En un inlfant, ellenbsp;fentit qu’elle étoit guérie, elle fe leva d’elie-mê-me, fe mit a genoux pour adorer Dieu,amp;de-la,nbsp;elle alia lui rendre graces, marcliant toute feule,nbsp;fans être aidée de perfonne; amp; depuis ce jour,nbsp;elle ne s’eft point relïèntie de fon mal: elle tra-vaille comme une autre a balayer la Maifon, anbsp;forvir les malades, quoique naturellement elle foitnbsp;fort élicate.

Après ceia, M. s’il ne m’eft pas permis de pé-nétrer pour quelle caufe Dieu a fait ce Miracle, ne pourrai-je pas au moins faire la reflexion quenbsp;fait 1’aveugle né dans 1’Evangile, amp; dire commenbsp;lui que je fqai bien que Dieu n’exauce point lesnbsp;pécheurs ? Si la Mere Agnès avoit offenfé Dieu ,nbsp;en refufant la fignature, lui auroit-il fait la gracenbsp;de faire un tel miracle que celui-la? (II ne répon-pondit rien: mais comme-je vis qu’il m’écoutoitnbsp;a/fez volontiers, Sc qu’il étoit en bonne humeur,nbsp;je lui dis:)

Mgr. permettés-moi de vous dire, qu’il y a encore une autre chofe qui a fait imprffion fur mon efprit. Nous ne fommes pas ici Filles a vifions:nbsp;neanmoins, il y a une de nos Soeurs quia fait unnbsp;fonge, que je ne puis me perfuader qui ne foitnbsp;plus qu’un fonge, amp; ce n’efl: pas merveille qu’ilnbsp;falle quelque impreflionfurdesefprits faits commenbsp;les notres, ils font quelquefois bien touchés anbsp;moins.

D. Je vousprie,maFille,nevous mettes point

de révéries dans la téte pour vous entretenir dans

¦Vos opinions; vous êtes capable deraifon, écoutés

^'les que 1’on VOUS dit, amp; ne vous I’aifles point

par de vaines imaginations, pour vous

ip nbsp;nbsp;nbsp;dans votre opiniatrete. Quand

inurcontelS'^'gt;^ foumife a I’Eglife, jene vous Conte pas des fonges ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; J J

gré^r queS

|j rirés, Ü YOUS VOUfoï,jeyous iedtnepou°ce e’eft une rêverie, e’eftnbsp;vous en jugerés commenbsp;il vous plaira, mais pour moi je n’ai pu empechernbsp;qu’il n’ait fait impreffion fur mon efprit, amp; d’au-tant que la perfonne qui I’a fait, eft une Fiile eX-trêmement Ample, amp; que la connoiflant commenbsp;je fais, j’aurois bien de la peine a croire qu’ellenbsp;eut pu faire ce fonge-la route évcillée. Je ne fqainbsp;fi vous 1’avés remarquée. Mgr. Elle fenommeGenevieve Therèfe- (Duval.)

D. Non, je ne I’ai pas remarquée, maisjefqai bien que j’en ai vu d’étrangement fimples.

R. Celle-ci excelle par deflhs les autres, Mgr. Elle fit le fonge dont je vous parle I’annee 1661. knbsp;mercredi d’après Paques, qui fut le jour que lenbsp;Roi en partant de Paris donna ordre aM, le Lieutenant Civil de venir ici pour en faire fortir lesnbsp;Penfionnaires amp; les Poftulantes. On ne fgavoitnbsp;rien ici de tout cela *. car nous ne fqavions jamais lesnbsp;chofes que quand elles fe font faites. Cette Sceurnbsp;étoit a Port-Royal des Champs, ou 1’on fqait encore plus tard les nouvelles. Cependant,Mgr. lanbsp;nuit même de ce jour-la, elle fongea qu’elle en-tendoit un fort grand bruit; amp; ayant mis la tétenbsp;a la fénêtre pour voir ce que c’étoit, Elle vit unnbsp;Chariot tout noir qui s’approchoitde Port-Royal,nbsp;fur lequel étoit affis un Diahle auffinoir, mais quinbsp;paroill'oit fort fatisfait: il fe redreflbit, amp; avoitnbsp;ane mine riante Sc extraordinairement guaie. Comme elle le regardoit ainfi daus fon triomqhe, elknbsp;apperqut que fon Chariot étoit conduit par un Jé-fuite, amp; qu’il y avoit quantité de jefuites quinbsp;I’accornpagnoient, amp; on lui dit, que celui quinbsp;conduifoit le Chariot fe nommoit Pere .Afmat.nbsp;Elle qui jamais n’avoit out nommer ce nom la ré-pondit: Qu’eft-ce que le Pere: Annat ^ je ne lenbsp;qonnois pas ? On lui dit, vous en entendres par-ler avant la fin de la femaine, amp; vous apprendrésnbsp;quel il eft. Cela ne manqua point; car Mr. Lieutenant Civil-sktantacquittédefacommiffion, Tonnbsp;vint a parler des affaires, amp; 1’on dit par hazard quenbsp;c’étoit le Pere Annas qui conduifoit tout cela.nbsp;Elle s’informa quel il étoit. Sc elle 1’apprit, comme on le lui avoit prédit.

D. Je ne fqaurois croire, que cette Filk n’euc pas entendu parler desjéfuiteskjourd’auparavant,nbsp;amp; elle s’etoit peut-être mis dans 1’efprit quelquenbsp;imagination fur leur fujet.

R. Mgr. je vous allure que Ton ne parloit non plus d’eux, que de ce qui devoit arriver, amp; quenbsp;Ton ne fgavoit aucune nouvelle.

D. Qui eft-ce qui parloit a cette Filk dans fon fonge 1

R. Je ne le lui ai pas deraandé, Mgr. mais vous fqavés que dans les fonges on ne difeerne pas toujours toute chofe. Ce chariot conduit amp; accom-pagné de la forte entra dans la Maifon,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

les galeries ou étoient kschambresdesw^ 5 renverfa tout avec grand bruit;

Sceur voulut écouter ce que difoient CCS perion-- nbsp;nbsp;nbsp;nes.

C H A -P. X.


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¦Relation de la Verjécution des Relisieufes de Fort-Royal,

' nbsp;nbsp;nbsp;- Vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^43

R. Ileftvrai, Mgr. maisncanmoins vouS nous

préfentés un Formulaire qui n’eft nullementdefoi bumaine , amp; on ne parloit point encore de cettenbsp;foi humaine amp; Ecclefiaftique quand il a été faitnbsp;Je fgai bien qu’il enferme le fait amp; le droit amp;nbsp;qu’ainfi il ne pent pas n’être que de foi humainenbsp;mais comment puis-je me réfoudre a dire que jenbsp;crois de coeur amp; confeffe de bouche que je con-damne.....(il m’interrompit amp; me dit:)

Vous n’entendes peut-etre pas ce que cela veut dire, il faut que je vous Tapprenne. Lorfquevousnbsp;dices dans un Formulaire condarne^ cela tombenbsp;toujours fur le droit amp;c, non fur \tfait: Euteudés-vous ?

R. Jele comprends fortbien, Mgr.maisquand je dis, je reconnois. ...

D. Donnés-vous patience; écoutés-moi. Je vous dis que toutes les fois que vous dices dans unnbsp;Formulaite, je condamw ^ cela ne tombe jamaisnbsp;que fur le droit: faites-le bien comprendre a ton--tes VOS Sceurs, 6c ne vous imagines pas que cenbsp;foit mal-fait a vous, de dire, je condamne j car

Chap, nes, Elle les nbsp;nbsp;nbsp;dke; courage, courage

X- nous en viendrous »jit encore;

-tte Fmc n’euc rlen enten*-

Non, Mgr. mals ce n’eÖ: pas-encore tout car on lui dit de plus', que celui qui étoit affis^urnbsp;Ie chariot, celui qui Ie conduifoitamp;ccuxquil’ac-corapagnoient, étoient tous conduits par un rne-meefprit. En vérité, Mgr. s’il étoit vrai que Ie Dia-ble euc tant de part a cette affaire, ferions-nousnbsp;fort mal de n’y en vouloir point prendre?

D. Je vous protefte, ma Fille, queje ne fuis point Pere Annat^ ni Jéfuite, amp; ii je létoisjenbsp;ferois indigne de rnon Caradlere. Souvenes-TOUSnbsp;que je ne fuis point l’efprit de Jefuite, ni de Ferenbsp;Annat.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,r i'

(Jai oublié de dire qu’il m’avoitdemandefi.c e-toit une Fille de grande vertu. Je lui repondis, que c’étoit une bonne Fille, maïs qu il

fok riend’excraordinaire en elle, fmon quelle etoit nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ _

fort fimple; II '¦eP''f^\^FfJ°raifons”ïve'3-vous qui. cela nc peut pas palier pour un'jugement, lacho-

N^n leeft %a jugée: mars c’eft feukment une fou-IXvoTiriamais écoufé d’autres que les vótres ? miffion a la condamnation que Ie Pape en a faice.

eft-ce pas?

R. Mgr. votre peine ieroit bien inutile ¦ e’eft u Livre Latin que je ne fqaurois entendre j je fuisnbsp;bien incapable d’en juger.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

D. Mais je 1’expliquerai mot a mot?

R Mïr. ie vous avouë que tout ce que 1’on nous Oh bien i je vous apporterai Ie Livre de Mr Jan-a dit iufqu’k préfent pour nous porter a Ie figner fenius; je vous y terai voir la premiere propolition n’a fait qu’augmenter I’appreheniion que j’ai a le en terraes formelsj amp; apres cela vous fignerés:nbsp;amp;ire.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eft-cenas?

D. Comment cela ?

pour un ümplc témoignaged’obéïlTanceamp; defou- R. Je ne fgaurois comprendre les matieres dont

R. Mgr.quafitous ceux qui nous ont voulu per-lirader de le faire, ne nous ont point obligees ala créance du fait amp; nous font voulu fake paffer

traite, elks font au deffus de ma capacite• mais

vous voules. Mgr. prendre la peine de

il

fi vousvouies,ms.. prenareia peine de fake voir les propofitions aux Théologiens qui ne les ynbsp;voyoienc pas , ik font capables d’en être con-vaincLis.

D. Aumoins,ma Fille, vous fqaves bien Ike en Latin ,amp;quand vous voyésle Paternafier dmsdexixnbsp;livres, vous jugés bien s’i! y a de la difference j je vousnbsp;apporterai le livre dcMt.Janfeniusamp;ch propofitLnbsp;on, vous n’aures qu a la lireme les feres vous pas bien?

R. Pour ce qui eft de lire, Mgr. je k ferai au-tanc de fois qu’il vous plaira de me le commander. Mais j’admke comment il fe peut ƒaire que des perfonnes qui ont du jugement, foutiennentnbsp;qu’elks n’y font pas, s’il eft ft facile de kur fairenbsp;voir k contraire, amp; je m’étonne qu’on ne les eninbsp;ait pas encore convaincus.

D. Il y auroit fujet.

miflion.

ID. Qui font CCS gens-la?

R. Je fouhaiterois Mgr. dene les point nommer, dejpeur de leur faire tort.

D. Je le veux fgavoir ?

R. Puifque vous me Ic commandos, amp; que vous aves eu la bonté de nous promettre de ne pointnbsp;parier de ce que nous vous aurions dit, je vousnbsp;dirai, Mgr. que M. M. les Grand-Vicaires voyantnbsp;la répugnance que nous avions a prendre part anbsp;des choi'es 11 difproportionnées a notre capacicé,nbsp;amp; craignant que le refus que nous faifions de cettenbsp;lignature ne fut un prétexte ^ nos Ennemis d’exe-cuter ce qu’ils ont réfolu ilya filong-temps, firentnbsp;ce qu’ils parent pour nous faire cviier co malheur.

;r. Di -u n’a pas permis que vous qu’ils vodluffent foufenir nbsp;nbsp;nbsp;®’«onner

^ . nbsp;nbsp;nbsp;ce Engage. Vous etes notre Ar- jj on ne rnvnitA..’ i A?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Y font point

cheveque amp; notre veritable Pete: Vous voules la dedans^ amp;

que nous foyons finceres amp; que nous ne fignions défendre ce Uvre if nbsp;nbsp;nbsp;«^al-a-

pas fans croire, mars tant que nous ne pourrons croire, nous ne fcaurions done figner.

D. Je veux que vous croyiés, 6c je neyousde-Eiande qu’une foi

La. M. M. les Grand-Vicaires avoient tort en cela, amp; ils en ont été'repris par Ic Pape même,nbsp;vous le fqavds; mais moi je ne vous dis pas cela ?

R. Non, Mgr. Diou n’a pas nous ayes tenu ce'

_____propos i

par

ilf:


, ils ne .fe veuilknt pas dédke entëtement, amp; paree qu’ils croient qu’ilnbsp;y va de leuT bonneur. Ainfi ils aiment mieuxnbsp;dire que le Pape s’eft trompé ,que d’avouer qu ilsnbsp;fc uompent eux-mêmes j6c fqavés-vous pourquo*.

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244^ 'Relation de la Perjecution des Religieufes de Port-Royal^ 1664--L HA p. nient le fait, c’eft afin d’avoirtoujours moyen de bien quelque chofe pour moi qui n’y connoisrlen; quot; foutenir le droit^ quand il leur plaira, amp; de dire car s’il y avoir leulement un mot de change, jenbsp;que ce n’eft pas la Dodtrine Aejan^enius qui a ne pourrois pas dire que je les y ai vu'és, puifqu’iinbsp;¦cr-e condamnee.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nefauc qu’une Syllable pour renverfer tout ua dif-

R. Vous fqavés bien Mgr. qu’ilsont declare qu’ils cours. M ais pour ces Meffieurs, Mgr. ils enten-condamnoient les V. Propofitions en quelque lieu dent bien !e Latin amp; la Théologie, amp; pourvu qu’elles foient.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que vous preniés la peine de leur expliquer ce que

D. De quoi cela fert-il? Tant qu’ils nieront le vous entendcs par le fens de Jarij'enius ^ amp; de leur fait ils ne feront pas foutnis au Pape, c’eft jui marquer en quel endroit font les Propofitions, ilsnbsp;faire*une injure infupportable, que de dire quelui ont de I’efprit, Mgr. allurement qu’ils vous com-

. nbsp;nbsp;nbsp;Wr. prendront bien.

Cn Aï.

X.

D. Mais,ó qa dites-moi, peut-on fouffrirqu’ils fouriennent qu’on ne refifte jamais a la grace in-teriori gratia; numy^uam rejijlitur'{

amp; toutfon'Confeifh’a pas éte capable dequot; bien juger d’un livre ^ e’eft dire qu ft eft un fou amp;nbsp;qu’il ne fcaic ce qu’il dit, ou du moms c eft luinbsp;dire; S. Pere, vous etes un bon innocent, vous

n’y entendés rien. Si le Pape vous difoit, donnés R. Vousfqavés mieuxque moi, Mgr. que fi c’eft un foufiet a votre Abbefle, vous auries raifon de R une des cinq Propofitions, ils Font condamneenbsp;iui dire, S. Pere je n en ferai nen, vous êtes un puifqu’en condamnant les cinq, ils ne Font pas ex-fbu, tout S. Pere que vous etes, vous n’etes pas ceptee. Et qui feroit-ce qui pourroit dire qu’il nenbsp;Page, c’eft pourquoi je ne vous obeirai pas. Mais réfifte jamais a la grace.? La malheureufeexpérien-quand le Pape a décidé une queftion dans lEgli- ce que nous en faifons tous les jours, amp; qui eftnbsp;fe, qu’il Fa examinee comme ilfaut, amp; qu’enfui- le fujet continuel de nos gémiflèments amp; de nosnbsp;te il a prononce Sentence amp; a décidé qu’il con- prieres, ne nous peut pas permettre de le dire,nbsp;damne une telle Doélrine tirée d’un tel Auteur, j). Vous dites bien vrai, ma Fille , mais ce-quinevoit que c’eft une hardieffe infupportable pendant, ces Meffieurs défendent le Livre denbsp;a des Théologiens de foutenir le contraire? amp; ils M. d'Tpres^ qui n’admet point de grace fuffifan-nelefont, comme je vous Fai deja dit, qu’afin tg- qu’on le life tant qu’on voudra, on trouveranbsp;de pouvoir un jqur défendre le droit.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que depuis le commencement jufqu’a la fin, il ne

R. Mgr. après qu’ils ont ditqu’ils lescondam- parle que d’une grace efficace, qui agit puilTam-nent, doit on juger qu’ils ne foient pas finceres I ment fur la volonté, amp; qui lui fait faire tout 1= [Tout ce que j’ai dit julqu’ici peut paroitre trop bien fans réfiftance. Après cela n’a-t-on pas fujeenbsp;libre: mais je Fai fait, voyant qu’il s’en divertil- de les foupgonner de condamner la grace fuffifan-foit, amp; qu’il fembloit que plus j’en difois, amp; te, tant qu’ils fouuennnent ce Livre.?nbsp;iriieux il le recevoit. Au furplus ft a un moyen R. Mais vous ne voudnes pas nier qu’il y anbsp;affeT. commode pour ne fe pas embarraffer des une grace Efficace: Il faudroit ne FaVoir jamaisnbsp;xaifons un peu fortes qu’on lui pourroit dire, quand éprouvée, pour le pouvoir faire.nbsp;il ne veut pas s’en oftenfer-car il fgait bien fe ftr- D. Non da, ma Fille, je ne nie pas qu’il y anbsp;vir de fon autorité, pour faire taire les perfonnes, une grace Efficace, amp; qu’il y a de occafions ounbsp;amp; changer de difeours, fans répondre a ce qu’on Dieu nous donne une grace fi puiflante , quenbsp;lui dir. Je reviens a la fuite de I’entretien. 11 ré- nous n’y réfiftons point; mais je dis qu’il y enanbsp;pondit a ce queje viens de rapporter;]nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;beaucoup ou on refifte a la grace en ne fuivant

Je crois bien que pour vous autres cela n’eft pas fes mouvements. pas, amp; que vous y allés tout bonnement ; c’eft R. Ces Meffieursdifent lamêmechofe,Mgr.amp;nbsp;pourquoi je VOUX veux détromper, amp; je vous fe- ainfi on ne les fgauroit done accufer fur ce point,nbsp;rai voir la premiere Propofition mot a mot.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D. Tant qu’ils défendront Janfenius , on a

R. Mais,Monfeigneur,on nenousparle jamais droit de les foupqonoer de croire qu’il n’y a point que de nous faire veil la premiere Propofition: eft- de grace fijffante puifqu’ii Fappelle Monfirumnbsp;ce qu’il n’y a que celie-la qui foit dans le Livre de gratia.

livre qu’en un bon fens;amp; fi cela étoic, feroient-ils fort biamables ? pour moi je ne le penfe pas, en attendant que vous ayés pris ia peine de leurnbsp;expliquer amp; de leur marquer en quel endroit fontnbsp;les Propofitions.

D. Sgavés-vous comment je voudrois trou-ver des Filies, qui difent elles-mêmes qu’elies ii’entendent rien a tout cela? Je voudroisnbsp;les vinffent me demander confeil de ce qucftesnbsp;faire, amp; qu’elles me difl'ent:

Mr. d'Ypresi [A cela il fourit, amp; un peu après il R; Mais ne feroit-ce point qu’ils n’entendent ce me dit:

Héi mais, ma Fille, vous fqavés bien qu’une même chofe peut être dite cn differentes manie-res.

,R. Je n’en doute point, Monfeigneur, je fqai que Fon peut fe fer vir de differents termes pournbsp;même chofe; amp; pourvu que Fonnbsp;ckirement que les cinq Propofi-oui nenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Ypres endes termes

^ nbsp;nbsp;nbsp;U WiiL-Cr HJK.,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~

me demandés de figner une telle chole, jg encends rien, j’ai telles lt;5c telles difficulfés

me

dont dL font SmSgf nbsp;nbsp;nbsp;'T

-ocr page 297-

'Religieufes de Vori-Hoyal 1 1^63.'

ne de vries faire autre chofe que prier Dieu pour

cela. nbsp;nbsp;nbsp;^

que nous Ie failbns conti-

R. II y a trois ans, nuellement.

D. Oui, 6c a quoi fervent routes vos pricres? vous portés devant Dieu un efprit de préoccupationnbsp;amp; ci’opiniatvété,quel moyen que Dieu vousécou-te? Vous lui allés dire: mon Dieu, donnés-moinbsp;votre efprit amp; votre grace3 mais, luon Dieu, jenbsp;ne veux pas figner, je me garderai bien de Ie fairenbsp;pour tout ce qu’on m’en dira. Apréscela, quelnbsp;moyen que Dieu vous exauce? Quand vous allesnbsp;a la priere, il faut dire a Dieu; mon Dieu, je nenbsp;veux point avoir de volonte, je vpx luivre la votre en routes chofes, je veus captiver mon entendement , 6c obéïr pour l’amour de vous en routesnbsp;chofes, infpirés moi ce que je dois faire, afin quenbsp;je nc me perde pas, en prenanc Teneur pour lanbsp;vcritc.

Vous fcavés routes fi bien dire que lesjéfiiitcs font vos Knnemis^ h6 bien, je vous laccorde, ilSnbsp;font vos Ennemisi mais fi cela eft, voulés-vousnbsp;les faire triompher de vous ? vous devriés figner ,nbsp;quand ce ne feroit que pour les en empêcher. Vousnbsp;dices qu ils cherefient I occafion de ruiner votrenbsp;Maifon 3 6c vous leur en donnés Ie moyen en re-fufant la fignature ? car ils dirónt; ne difions-nousnbsp;pas bien, que ces Filles-la etoient des rebelles amp;nbsp;des défobéilTantes? on voit bien qu’elles n’étoiencnbsp;pas foumifes au Pape amp; a leur Archeveqne, puiiXnbsp;qu’elles refufent de faire ce d leur commande.’

Et enfuite,qu’enarrivera-t-il.?On mettra ici des

Religieufes de ces Monafteres d ici aupres ,amp; vous vous rendrés peut-etremalheureufespour toute votre vie; Au Üeu que fi vous vousrendiés ace qu’on

vous demande, vous les attraperiés bien, 6c vous leur óteriés pour jarrais tout fujet de vousaceufcr.;nbsp;Alles ma Fille, eonfideres bien tout cela, je vousnbsp;en prie, 6c priés Dieu pour moi.

R. II y a deux mois, Mgr. que nous neceffons point de Ie faire, 6c nous nous y croyons encorenbsp;plus obligees ïi préfent, pour reconnoitre lesbon-tés Que vous avés pour nous. Nous n’aurions jamais ofé nous promettre que vous euffiés dü nousnbsp;faire Thonneuv de nous ccouter routes, 6c de faire vous-même cette Vifite, fans nous commettrenbsp;entte les mains de periönnes qui aflurement n au-roient pas eu tant de charite pour nous, que vousnbsp;nous temoignés en avoir. Notre plus grande dou-leur eft de ne pouvoir faire ce que vous défirésdenbsp;nous^ 6c de voir qu’après routes les peines quenbsp;vous prenés, vous n’avés pas fujet d’etre entiérp.nbsp;ment fatisfait de nous.

D, Je ne^ompterai pour rien ma peineen tout ce qut regardera votre fervice, amp; je n’en ai poinnbsp;de plus grande que de ne vous pouvoir fervir: jenbsp;voudrois donnej de mon fang pour vous tirer denbsp;1 etat OU vous etes, amp; je fuis ienfiblement touchénbsp;de ne Ie pouvotr faire.

Swte de la ’Pevfécutia» des ^ H A p. donnent lt;3es fcrupules; mais confeillés-moi, jenbsp;vous Drie dites-moi ce que je peux faire en conf-cience Si vous me propofiés amfi vospeines, jenbsp;répondrois a tous vos doutes, je vous les éclair-cirois puis je vous dirois; ma Fille, prie's beau-coup bieu pour cda, allés porter routes vos rai-fons aux pieds du Crucifix, amp; me venés retrou-ver dans quelque temps. Mors je vous dirois quenbsp;vous Ie pouvés faire faas blefifer votre confciencenbsp;amp; que jen charge !a roienne pour en répondrènbsp;dcvant Dieu. Mais quand je vois des Filles venirnbsp;a moi avec un efprit de prevention, de préoccu-pation amp; d'eutétement? que puis-je faire Pcn-lés-y, je vous prie, ma Fille, vous fcavés biennbsp;que 1’efprit de Dieu ne fe rencontre point oü eftnbsp;1’cfprit d’opiniatreté amp; de cabalc.

R. Mgr. je vous affure que js renonce a toute preoccupation, paiGon amp;opiniatreté: je ne croisnbsp;point m’être conduite jufqu’ici par eet eiprit; maisnbsp;li Je Tavois eu, je m’en dépouüle entieremenr. Jenbsp;vour protefte que je fuis ii éloignée de faire celanbsp;par cabale, 6c pour me confornier a ce que fontnbsp;les autreSjque quand je ferois toute feulea ne pointnbsp;figner, amp; que je duffe pour cda être makraitéedenbsp;notre Mere amp; de routes mes Soeurs, amp; memenbsp;chaCfée de la Maifon, je ne Ggnerois pas, fi jenbsp;croyois, comme je Ie crois, ofténfer Dieu en Ienbsp;faifanf. comme au contraire ii je pouvois étrecott-vaineuë qu’il n’y a point de mal, je fignerois'toutnbsp;a l’heure, quand même notre Mere amp; pas une denbsp;mes Soeurs ne l’auroit fait,amp; que j’en devroisêtrenbsp;haïe de tout Ie monde, (ce qui n’eft pas) je fcainbsp;bien que c’eft a vous, après Dieu, a qui je doisnbsp;obéïflance,amp; je ne préférérai jamais Ie comman-dement de mon Abbeffe a celui de notre Supérieur.nbsp;Dieu qui voit Ie fond de mon coeur, eft témoinnbsp;que ce que je dis eft véritable, 6c qu’il n’y a quenbsp;fi fiule crainte qui m’empêche de farisfaire a ce

que 1’on demande de moi.

JD. Mais, ma fille, vous n’avés peut-être jamais écouce d’autres raifons que celles de ceux qui vous ont mis cela dans têtemu lieu que pour biennbsp;juger amp; fe determiner, il faut néceöairement écou-ler les deux Parties. Confiderés-bien les raifonsnbsp;que je vous propofe, amp; fur tout cette obéiffance:nbsp;Péfés-bien tout ce qu’on vous dira de part amp; d’au-tre; voyés encore, fi vous voulés, quelqu’un denbsp;ceux qui font pour vous,je vous Ie permets,pour-vu que ce foit un habile homme, amp; que vousnbsp;écoutiés fes raifons fans prevention amp; fans preoccupation , 6c que vous ne difiés pas: je préférérainbsp;les fentiments de celui-ci a tout autre ^ amp; pour vunbsp;que vous vouliés bien aufli écouter ce que vousnbsp;diront les autres. A{gt;rès cela, mettés-vousencore devant Dieu, péfés bien routes ces raifons denbsp;part amp; d’aucre, portcs-les aux pieds du Crucifix,nbsp;amp; la, ptiés Dieu inftammenc de vous infpirer cenbsp;cue vous devés faire. J’efpere qu’il ne permettranbsp;pas que VOUS foyés plustong-teropstrompée. Vous

C H Aï. X.

Ii CHA-

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'Rclatmi de la ferficution- des 'Religkufes de Port-Royal, 1664.I

recevoir de nouvelles lumieres. J’ai remarqué C H a Pi

1--------------- u c„ nbsp;nbsp;nbsp;^

Chap.

SI.

A La fin du Scrutin, qui fiit achevé Ie Ven-dredi 15. Juin tour au foir, Mr. l’Arche-vêque avertit notre Mere qu’il reviendroit Ie len-demain pour conclure fa Vifite.

On penfoit dès lors qu’il pourroit nous excom-munier, amp; nous attendions la Sentence quil devoir prononcer, comme^ 1 Arrec de notre con-damnition ; perfonne néanmoins n’en paroiflbit plus effiayée, amp; routes s’affermiflbient de plus ennbsp;plus dans la rélblution de tout foufFrir. Ce quinbsp;fit dire a quelques Soeurs, que la Vifite de M. denbsp;Paris avoit attiré Ie St. Elprit fur nous, amp; nousnbsp;avoir confirmees pour nous dilpofer au combat.nbsp;II nous avoit auffi exhortécs, en ia commengant,anbsp;I’invoquer tous les jours pendant le terme porténbsp;par fon Ordonnance: amp; c’eft ce que Ton feifoitnbsp;avec d’autant plus de z.ele amp; d’ardeur, que cha-cune éprouvoit fenfibletnent le befoin qu’elle en.nbsp;avoit. On joignoit aux Prieres amp; aux Proceffionsnbsp;exrraordinaires , plufieurs exercices de pénitencenbsp;amp; de mortification , chacune felon fon mouvement, amp; avec ia permilSon de Notre Mere Ab-befle.

Le Samedi 14., jour de Juin,M. I’Archeveque vint ici a 3. heures après midi, pour conclure fanbsp;Vifite. II entra dans la Mailbn, fit la vifite desnbsp;lieux réguliers, puis on fit aflcmbler la Commu-nauté au Chapitre. Auffi-toc qu’il fut arrivé, ilnbsp;commanda qu’on apport^t ufl réchaud de feu,amp; bru-Ja, en prefence de route la Coramunaufé, les pa-piers qu’il avoit écrirs, amp; nous dit qu’il vouloitnbsp;commencer par-la, afin de nous temoigner qu’ilnbsp;écoic fincere, amp; nous gardoit la parole qu’il nousnbsp;avoir donnée, de tenir fecret ce que nous lui au-rions dit. Enfuite il s’affit, Sf. cotnmenqa a, nousnbsp;parler ainfi;

Mes tres-cheres ScEurs.

,, Je finis cette Vifite avec autant de doulêur, que j’ai eu dejoie en la commengantjdansl’ef-„ pérance que j’avois conguë que vous m’accor-,, deriés ce que je vous avois demandéj mals jenbsp;,, nai pas éte afïèz heureux pour 1’obtenir, quoi-que j’y aie feit tout mon poffible. J’aarois punbsp;,, agir avec vöus d’une autre maniere que je n’ainbsp;„ fait, amp; vous bien tourmenter, fi j’avois vou-lu 3 mais je vous ai témoigné route i’affedionnbsp;« ^’il m’a été poffible, efpérant de vous gagner,,nbsp;” Ar'vJ^ rendriés enfin a rEgliiê amp; a votrenbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foumilfion que vous lui devés:;

’’ trouvédes‘'petwf nbsp;nbsp;nbsp;efpérance.^ ]’ai,

’ entêtces, aLchécTl nbsp;nbsp;nbsp;pmvenues,

:: bles d’écouter les avis qu’oTSamp;erS

,, ouveft fur la table pour y conférer lt;

„ pofition a mefiire qu’on l’examinoit.

„ II n’eft pas vrai non plus que les Théolo-'

gien^

CHAPITRE XI.

Conclufion de la Vifite, long difcours de Mr. rArchevêque.

„ depuis le commencement jufqu’a la fin, un et

prit de cabale 6c deligue, d’opiniatreté 6c d’agt; ,, heurtemenr.

„ Si j’avois trouvé des Filles qui ne fè fuflent ^ point parlé les unes aux autres de tout cela, quinbsp;3, fe fuffent dit; ma Sceur, cette affaire eft danbsp;3, grande importance , il nous la feut beaucoupnbsp;„ recommander a Dieu, nous dirons routes nosnbsp;„ difficultés il notre Archevêque; 6c qu’enfuitenbsp;,, Elles me fuffent venu trouver, amp; m’euffent dit:nbsp;„ Monfeigneur, nous venons pour vous dire nosnbsp;„ doutes au fujet de la fignature^ vous êtes notrenbsp;,3 Pere, c’eft a vous a nous diftribuer le pain denbsp;„ vos exhortations; amp; qu’après Elles m’euffentnbsp;,, écouté, qu’elles euffent péie routes mes raifonsnbsp;„ 6c les euffent portées devantDieu. Si enfuite denbsp;,, cela vous eties encore démeurées dans le doutenbsp;„ j’aurois pu vous laiffer en repos ; mais je n’ainbsp;„ trouvé rien moins que tout cela. Je vóus ai,nbsp;„ trouvées au contraire dans l’entêtement, l’a-3, heurtement, la prévention , préoccupation 6cnbsp;„ opiniatreté, 6c certainement je nc vous y puisnbsp;„ pas laiflèr.

„ Vous préférés les fentimentsparticuliers d’une „ petire poignée de gens a ceux du Pape 6c denbsp;„ votre ArchevêqUe. Ces perfonnesvous ontpré-,, vénuës 6c vous ont engagées a foütenir leurnbsp;,, parti. Je ne veux pas juger de leurs intentions j.nbsp;„ mais peut-être aimeroienc-ils mieux vous voirnbsp;„ périr, que de vous voir rendre a ce que 1’onnbsp;3, défire de vous. Ils lont bien-aifes d’avoir pournbsp;„ eux une Communauté comme celle-ci : c’eftnbsp;„ un grand corps, ce font des Filles fortvertiip.inbsp;„ fes, cela a de l'éclat: ainfi üs font toutnbsp;„ qu’ils peuvent pour vous retenir dans leursopi-„ nions. Vous ne me perfuaderés pas que vousnbsp;„ n’avés pas lu leurs écrits, au moins quelques-„ unes; car je vois que les réponfes que plufieur?nbsp;„ d'entre vous m’onr fakes, font lesmêmes cho-3, fes qui font dans leurs feuilles volantes 6c dansnbsp;„ leurs papcraflês.

„ Ces Meffieurs vous ont mis dans la téte,que „ les Propofitions n’avcienc point Cté examineesnbsp;,, comme il feut k Rome; mais je vous répondsnbsp;„ que cela n’eft pas. Le S. Pere nous affiire lui-„ raême qu’il les a examinées 6c fait examiner:nbsp;„ Ea diligentia qua -major depderari non potefi,nbsp;„ avec tout le foin 6c 1’application imaginable,nbsp;„ l’on y a apporté route la folemnité poffible,nbsp;„ l’on a feit des Proceffions, 1’on a célébré désnbsp;,, Meffes du St. Efprit, 6c 1’on a pratiqué toutesnbsp;,, les cérémonies quel’on peut faire en ces ren-„ contres. Ceux quiétoienta Rome ence temps—nbsp;„ la, 6c les Confulteurs, en rendent témoigna-„ ge j 6c affurent que jamais on ne travail^i^ ^nbsp;3, cette affeire que l’on n’eut leLivre de Janfimus.

. mivprf fiir la rahip noiir v conférer chaque lrrO'_


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Relation dc la Perficution det RtUgieufes de Port-Royal 166j giens n’aient point etc ecoutés a Rome; car ainfi en ufage.nbsp;on a vu des lettres cp’ijs écrivoient ici ü leursnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„aAl,

par lerquelles us mandoient que S. S. les

Chap,

XI.

mettre a 1’Eglife,

Sc qui voudroient toujours

” a^t’entendus deux heures entieres j avec toute ” 1’attention qu’ils pouvoient défirer.

*’ „ Après cela c’eft fake une injure au Pape que „ de lui dire que lui amp; tout fon Confeil n’a pasnbsp;„ écé capable de bien juger d’un Livre; c’eft luinbsp;5, donner un dementi, c’eft lui dire qu’il eft unnbsp;j, impertinent, amp; qu’il ne fqait ce qu’ilditj ounbsp;t) du moins c’eft lui dire: St. Pere, vous etesunnbsp;j, bon innocent, vous n’y entendés rien.

„ Je crois, mes Sceurs, que vous deves être 5, perfuadées de ces raifons, amp; que vous ne devésnbsp;„ pas préférer les fentitnencs de quelques perfonnesnbsp;„ paflionnées, qui ne font pas foumifes a l’Egli-„ fe, a ceux du Pape amp; de tousles Evêques. Etnbsp;„ s’il eft vrai que vous n’entendés rien a tout ce-,, la, comme vous Ie dites vous-mêines, vousnbsp;„ devés au moins croire ce que Ie Pape amp;;nbsp;a, votre Archevêque vous en difent, amp; fouraettrenbsp;,, votre jugement au leur. Et pouvés-vous crain-,, dre en confcicnce que Dieu vous reproche ennbsp;,, Ibn jugement de vous être foumifes au Pape Scnbsp;„ al’ Eglile.? Quelles raifons pouvés vous avoirnbsp;„ de ne Ie pas faire

„ II y en a parmi vous qui me font venu dire: J, ah! mais je crains de bleflèr la mémoire de M.nbsp;„ rE.vêque d'Ypres. Et ne vous ai-je pas faitvoirnbsp;combien je 1’eftime, amp; que cela ne fait tort ennbsp;rien a fa perfonne ?

„ D’autres m’ont allegué des paflages de St. Bernard amp; de Bellarmin^ qui difent qu’on nenbsp;doit point porter de témoignage d’une chofenbsp;qn’on ne fgait point, amp; quelles appréhendent denbsp;porter unfeux témoignage. Vous demande-t-onnbsp;de porter témoignage d’un Livre Latin ? vousnbsp;êtes bien capables d’en témoigner; on a biennbsp;a faire de votre témoignage pour en juger. Nenbsp;Ne vous ai-je pas deja dit qu’on ne vous de-mande qu’une fimple foumilnon a ce que Ienbsp;Pape amp; 1’Eglife en ont décidé ?

„ Enfin d’autres m’ont été dire que TEvangilede Dimanche dernier les avoit déterminées a ne Ie pasnbsp;feire, paree que JeJus-ChriJi y défend dejuger,nbsp;amp; qu’elles craignent de faire un jugement té-méraire en fignant. C’eft bien cela qu’on vousnbsp;demande, mes Soeurs ? il appartient bien i desnbsp;Fill^ comme vous, de juger d’un Livre denbsp;Théologie ? on a bien a faire de fqavoir votrenbsp;fentiment fur cette Doélrine? votre jugementnbsp;feroit bien confidérable dans l’Eglife ? On vousnbsp;a dit que la caufe eft terminée, les Evêquesnbsp;l’ont jugée amp; Ie Pape 1’a décidée. Ce quel’onnbsp;vous demande, n’eft done autre chofe‘qu’unnbsp;fimple acquièfcemen: au jugement que 1’Eglifenbsp;en a fait. Et lorfque vous dites dans Ie Formu-

” lairej? condamne^ cela ne veut dire autre chofe „ finon je me foumets i la condamnation que l’Enbsp;3, glife a faicei c’eft une fapn de parler qui eft

a47

„ Vous ne quot;devés done point craindre d’offenfer „ Dieu en vous rendant a ce que Ie Pape amp; votrenbsp;„ Archevêque vous commandent. Je vous aflu-j, re qu’il ne fgauroic y avoir de pêché en cela j amp;nbsp;„ que s’il y en a, j’en charge madonfcience ,j’ennbsp;„ repondrai a Dieu pour vous; au lieu que je nenbsp;„ voudrois pas répondre de celui que vous com-„ mettriés, endemeurant dans votre opiniatreté:nbsp;„ Penfés-y, je vous prie, mes Sesurs, vous fqa-vés bien que l’efprit de Dieu ne fe rencontrenbsp;point avee l’efprit de cabale amp; de défobéiffan-eej c’eft un piege que Ie Diable vous tend: ilnbsp;a vu des Filles vertueufes, en qui il n’y avoknbsp;rien a reprendrcj il a dit: comment fërai-jenbsp;„ ponr les perdre.^ je ne leur fgauroisinfpirerl ir-„ régularite amp; Ie relachement, il faut que je lesnbsp;„ prennepar l’entêtement, que jeleurme:tel’op^-„ natrété amp; la préoccup-ation danslatête, amp;qucnbsp;„ jc les empêche d’obéir J ce que Ie Pape amp; leur,nbsp;„ Archevêque leur commendent.

,, Vous dites qu’on ne vous fgauroit acculêr „ d’liéréfie.^ j’en demeure d’accord: mais néan-moins je n’en voudrois pas tout-a-fait exempternbsp;des perfonnes qm ne fe voudroient point fou-„ demeurer dans leur entetement; vous fcavés

„ bien que l opiniatrete eft Ie caraétere de 1’héré-„ fie; amp; c’eft pourquoi Ie Roi a voulu qu’on „ punit par les peines des heretiques ,ceux quife*.nbsp;„ roient refradaires.

„Je veux encore efpérer que vous ne m’obli-„ gerés point d’en venir la ; je ferois dans la der* .. niere dquleur s’il Ie falloitfaire, amp; vousnefouf-fririés rien_que je nefouffriffe inoi-même Ie premier. Je voudrois donner de mon fang pournbsp;vous tirer de etat oü vous êtes; mais au nomnbsp;de Dieu, mes cneres Soeurs, faites auiG quel-que chofe pour en fortir. Confiderés bien toutnbsp;ce que je vous ai dit, je vous en prie. II vousnbsp;refte encore trois femaines, felon Ie terme quinbsp;eft porté parmonOrdonnance; je vous les don-ne afin de penfer encore ace que vous avés a faire; amp; fi jufqu’a préfent vous n’avés voulu écou,nbsp;ter que les perfonnes paffionnées, qui vous ontnbsp;mis 1’entêtement dans l’efprit, ecoutés au moinsnbsp;a cette heure celles que je vous enverrai. pé-” fés-bien les raifons de part amp; d’autre, amp; allésnbsp;” les porter aux pieds du Crucifix; amp; Ia priésnbsp;„ Dieu de vous fake connoitre ce qu’il demandenbsp;„ de vous. Je crois que vous ne me devés pasnbsp;„ refufer cela.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Ce difcours fini on commenc'ale Confiteor ' apres.quoi, Mgr. l’Archevê^r,, i

folution, pmsilnousdit: ” Pour Penitence ^

” dflTr’o-nlh nbsp;nbsp;nbsp;au fujet

” f r nbsp;nbsp;nbsp;ordonne dc diredurant

„ ces trois femames tous les jours leFeniCreator^ „ avec la Colle(fte du Saint Efprit, amp; d’écouternbsp;„ p;u: penitence fes perfonnes que je vous enver-

e l nbsp;nbsp;nbsp;«in

C H A f. XI.


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’Religieufes de Fort-FoyaT^

tencs davantage cela, je vous fqaurai bien dönner Chap* une fort bonne penitence^ mais, je vous dis, fortnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XL

bonne. Et fi je n’avois point brulé les papiers que j’ai brulés, je vous confondrois tout a l’heu-[Et s’adreflant a notre Mere, ilajouta:] II

quot;Rshtlon de fa Ferfécutlon des pour yous éclaircir fur vos difHcultés amp;vosnbsp;tj doutes.

3, J’ai choifi pour cela Mr. Chammillard Doc-teur de Sorbonne qui eft une perfonne de ca-X, pacité amp; deprobité, c’eftunhommefortdoux: ,3 vous pouvés vous informer de fa conduite, amp;nbsp;„ je m’afliire que vous n’en apprendrés rien quinbsp;„ ne vous fatisfaiïè. Je l’ai nommé pourêtrevo-„ tre ConfeCfeur, amp; vous ordonne de lui propo-3, fer vos doutes, Sc d’écouter toute^s les raifonsnbsp;,, qu’il vous dira; Et afin qu’il puiffeetretoujoursnbsp;„ pret pour fatisfaire a celles qui lui voudrontnbsp;3 parler , vous lui ferés préparer une charabrenbsp;’ pour fa commodité, amp; pour la confolation desnbsp;Filles. Je crois que vous ne me refuferes pasnbsp;” cela Sc que vous ne ferés pas encore défobéïf-’’ fantes a votre Archevêque jufqu’a ce point la.

Mgr. 1’Archevêque fe leva enfuke pour s’en aller, amp; notre Mere lui dit: Mgr. nous vous affu-rons toutes que nous n’avons point de plus grande paffion, que de vous pouvoir donner des preuvesnbsp;de notre obéïflance; nous ne regardons queDieunbsp;feul au-deflus de vous, amp; nous ne préféreronsjamais que fa Loi a vos commandements.

D. Pourquoi vous êtes-vous mis dans la tête

3ue ce que je vous commande eft contre la Loi e Dieu ?¦ voudrois-je Ie faire moi-mêine, s’il ynbsp;avoit du pêché ? Et vous imaginerés-vous quenbsp;tous ceux qui font foumis a 1’Eglifo, amp; qui nenbsp;font pas dansl’opiaiatreté, comme vous, offen-fcront Dieu.?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..

La Mere Abeffe Uii répondit: Monfeigneur, nous ne jugeons point les autresj maispour cequinbsp;eft'de nous,nous ne croyons pas pouvoir figner ennbsp;confcience, tant que nous aurons des doutes.

[Sur cela, Mgr. 1’Archevêque fe remit dans fa Ghaife, amp; dit qu’il vouloit bien entreren con-verlation. Mr. de St. Nicolas lui dit: Mon-feigneur, cela eft pitoyable, Elle nous gate tout,nbsp;c’eft Elle qui- met cela dans la tête a toutes fesnbsp;Filles: Elle parle ainfi devant Elles, Elles montnbsp;garde qu’eües ne la fuivent. J-

Mgr. 1’Archevêque dit ; cela eft vrai , Mr. c’eft Elle qui leur infpire 1’opiniatretc a toutes ^nbsp;Elle leur a .peut-être fait promettre de ne pas figner, OU bien Elle Ie leur a défendu.

La Soeur Marguerite- Angeli^ue du St. Efprit Gireufi des Tournellesfrith purole, amp;dit: Je vousnbsp;aflurej Monfeigneur, que notre Mere ne nous anbsp;point perfuadées de ne Ie pas faire, Sc qu’on nenbsp;nous l’a jamais défondu.J

D. Parlés pour vous toute feule, amp; non pout fe autres ?

^CElle recommenqa encore h même chofe. Mr^ Tlirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;haut:]

Us point'pou^, nbsp;nbsp;nbsp;’

rc____^ nbsp;nbsp;nbsp;autres ^

re.

ne faut que vous pour retenir toutes les autres: il y en a peut-être qui ont bien du fcrupule de nenbsp;pas figner, amp; qui voudroient bien rendre i’obéïf-fance qu’elles doivent au Pape amp; a leur Archevêque i mais de pauvres Filles appréhendent d’etrenbsp;mal menées de leur Abbeffe, d’en être regardéeanbsp;de plus mauvais oeil, Sc n’oferoient figner d caufenbsp;de cela.

La Mere Abbeffe lui répondit: Monfeigneur’ je vous affure que je leur ai toujous laiffé une en-tiere liberté de confcience j amp; Elles Iqavent biennbsp;que ft Elles veulent figner, Elles n’en feront pasnbsp;plus mal traitées.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

D. Aumoins, mesSceurs, vous l’entendés bien toutes: votre Abbeffe vous declare aujourd-huinbsp;en ma préfence, que celles qui voudront bien for^nbsp;tir de leur opiniatreté, amp; rendre a Dieu amp; a 1’E-glife la foumiffron qu’elles doivent, Elle ne les ennbsp;traitera point plus malj encore qu’elle demeurenbsp;Elle-même dans fon entêtement. C’eft pourquoinbsp;je vous fupplie que fon exemple ne vous retiennenbsp;point.

Mr. de St. Nkolas prit la parole, amp; dit: tant qu’elles demeureront 1-a-dedans, tout ce qu’ellesnbsp;peuvent faire de bien ne leur fervira de rien. Ifnbsp;y va du falut, Monfeigneur, amp; Ie votre y eften-gagé^ vous ne Ie fqauriés faire qu’en leur faifantnbsp;faire Ie leur. II eft certain que cela fuffit pour lesnbsp;perdre.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦

Mr. 1’Archevêque lui répondit; ouiMonfieur-he! c’eft cela, c’eft cela, Monfteur^ ofindit in uno^ faUus eJl omnium reus: Tant que Ie Dia-ble les tiendi'a par la., ilne les prendra pas paraa-tre part.

M. l'Abhé Buplejjis: Monfeigneur, ces Dames-ci fe perfuadent .qu’il n’y a qu’elles dans 1’Eglilë qui foütiennent la vérité, Sc que nous-autres nousl’a^!nbsp;vons tous abbandonnée.

Mr. 1’Archevêque répondit: oui , Monfieur ' cela eft vrai: ces JJames croient que nous déchi-rons cruellement la mémoiredeMr. I’Evêque d'r- -presj nous leur en faifons compaffion; Stiquandnbsp;on penfe leur apporter l’exemple des perfonnes quinbsp;reviennent, Elles en ont pitie. II y a en une a quinbsp;je parlois de Mr.deSte. Beuve^Elle me répondit,.nbsp;il me fait grande pit ié ^ de jé ma douleur. Voilanbsp;une belle parole, defi ma douleur -^ quel orgueil,nbsp;quelle préfomption: qui peut foufffir eek dans 1%nbsp;bouche d’une Religieufe ? il pourfuivit:

C’eft ce qu’on leur a mis dans la têtCj elles' ne veulent pas écouter d’autres raifons. On leurnbsp;r'Sur cè on’ ^ritres.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a- fait croire que 1’on n’avoit pas bien examine.

MO ton nlus hani-'^ voulut infifter il reprit encore les Propofitions a Borne: Que Meffieurs les jan^ rrféV-vouramp;1?o^'^^--^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/evi/?e/n’y avoient point été écoutés : que c’g.

l^U- nbsp;nbsp;nbsp;vous que ftyousfoü- toit les Jéluices qui avoient conduiC toute.cött^

quot; nbsp;nbsp;nbsp;' 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.affaire^

-ocr page 301-

Chap.

XI.


tieCatiOft de la Verficution des 'ReJigieufes de Fort-Royal^ l66d^^. jVq ¦nt tout pouvoir a Rome. Mais a toute une autre difference entre vous amp; llt;gt;

VCTain Pontife,qu’il n’y en a entre vous amp; kder-niere de vos Reti.vipnfps nbsp;nbsp;nbsp;.c----


afFairé • qu’ils avoient tout pouvoir ( S

¦ • \ous reponds que cela neft pas, amp; Téfuite® n’ont point tant de pouvoir a Roque les Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pimagineriés bien. lis ne pu-

tyjfi au2 '' nbsp;nbsp;nbsp;^


------, -j----- j tn a Clicrc vous

niere de vos Religieufes. Souvenés-vous, s’il vous plait ,'de la difference qu’ily a entre vous Sc le Papenbsp;amp; entre votre Archevêque [amp; regardant toute la

______________ amp; cependant je Communauté, il continua ainfi:] je vois bien qu’il

Taf de bonne part, que Meflieurs les JeTui- y en a plufieurs parmi vous qui y vont tout bovo tes auroient donné bien de I'argent, amp; qu’il n’y itwwo, croyant bien faire, mais vous devriésdoncnbsp;a rien qu’ils n’euffent fait pour fauver leur Apo- être foumifes,amp; croire au moins Ï ce que lePapenbsp;n’en parent pourtant venir a bout, amp; amp; votre Archevêque vous en difent. _ Je vous ré-


Tne^ que rent ctnp^’nbsp;Apologie ne


vous vous 1 imagineries icher un an après tout ceci ,nbsp;fut condamnée


C H Alt XI. '


pu-que leur


loaie: ils

--- j.------- nbsp;nbsp;nbsp;--- tv nbsp;nbsp;nbsp;) VA.

on ne laiffa pas de la condamner malgre tout ce qu’ils firent. C’eft pour vous dire que Dieu af-fifte fon Eglife en ces occalions, amp; qu’il nenbsp;permet point qu’elle fe trompe.

Mr. de St. Nicolas; Monfeigneur, Elies re-g.'irdent la hgnature comme I’affaire desjefuites, amp; elles ne fe veulent pas rendre a caufe de cela.

Mr. 1’Archevêque ; oui, Monfieur, Elies difent que les Jéfuites font leurs Ennemis, qu’ils ont confpire la ruïne de leur Maifon: mais linbsp;Cela eft, mes ScEurs, voulés-vous les faire triom-pher ? vous leur en donnés moyen en ne fignant pas ;nbsp;ils feront ravis de voir que vous Paves refufé,.nbsp;ils en feront des feux de joie: mais pourquoi lenbsp;fiiites-vous? defarmés-les, il ne tient qu’a vous,nbsp;vous n’avés qu’a figner, amp; vous leur oterés toutnbsp;prêtexte de vous calomnier, vous les rendrés muetsnbsp;comme des poiflbns, ils ne f^auront plus de quoinbsp;vous accufer.

Pour moi, je luis Janfentlk pour les mceurs, j’ai toujours eftimé la morale de ces Meffieursjnbsp;mais je n’ai jamais pu entrer dans leurs fentimentsnbsp;pour ce qui eft de la Grace. Tout tel qucjefuis,

y ¦


ponds qu’il eft tres certain, que ces Mefiieurs ne nient aujourd-hui \cfrit que pour avoir moyen denbsp;défendre un jour le if™#.

j^Ma Soeur Marguerite Angiliftie lui ait bonne-ment amp; en pleuranf.J Monfeigneur, je vous at-fure que nous ne le défendrons jamais.

D. Qu’eft-ce que vous voulés dire, vous ne le défendrés jamais ? Je penfëqu’oui: ce fèroit bien

a vous a le faire,il feroit brauvoir----C’eft bien

cela que je vous dis. Des Filles comme vous ne devroient avoir autre chofe a faire qu’a fe profter-ner aux pieds du Crucifix amp; S. obéïr a leurs Supérieurs. lt;Tuand je vous dis^^ toutes que vous priiesnbsp;Dieu de vous faire connoitre ce qu’il demande denbsp;vous, il ne faut pas que vous vous attendiés quenbsp;Dieu vous parlera comme a Moifi^ amp; qu’il vousnbsp;criera du ha«t de votre voute: je veux que vousnbsp;figniés le Formulaire. Dieu ne park plus commenbsp;cela en nos temps; c’eft par la voix des Supérieurs^

^^Vourlhtes que vous ne fakes difficulté de fouf-crlre que pour ki mais il y a une infinite de Queftions defAf, ft chacun fe veut dormer la

i^contetter- .1 ........-• nbsp;nbsp;nbsp;¦


fie nbsp;nbsp;nbsp;cnacun le veut donnet la

littSS®quot;“rMrf '’“rn«s»'»“^avoit

fieurs jqu^q ppureequieft de la Grace, ] nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PEglik ne pourrovt plus condamnerau-

kurs kncirnen s, pou 4^ „^efoumettre a lade- nbsp;nbsp;nbsp;gnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hérétiques aufli-tèt fe rc-

dfiorque leSt. Siege nbsp;nbsp;nbsp;d ^^Se^^arce trancheroient’dans ladiftinaion du/drp auiem--

S2u’elle fuc a m« propres nbsp;nbsp;nbsp;Xheroit, par exemple, dit-il,que Cft/wmecou-

mr la arace de Dieu, je ne fuis point atta p nbsp;nbsp;nbsp;fous ce prétexte? Il pretend que

ché’a mon propre fens^ je crois nbsp;nbsp;nbsp;^ j.,, -,3 paroles hoc corpus meum , fe doivent en-

me neuJnomoef. amp; ie fcai ce cue ,e dois a mes nbsp;nbsp;nbsp;comme ces autres paro-

e ^ fim 'vith -vera amp; qffainfi il ne faut pas croire que le Corps dcfeJks-Chrsfi tov: reellementnbsp;amp; fubftantielkment dans lEuchanltie, non plusnbsp;qu’on ne croit pas cpx. Jefus.Chri^ foit une vraie ¦nbsp;vignej mais que cela ne s’entend que figutacive-:. Cependant,^ quand 1’Eghfe a eu condamtip

opinion d’MéfflC.. ^ 1 ¦


j a nbsp;nbsp;nbsp;i -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~ ~X.--J

me peux tromper, amp; je fgai ce que je dois a meamp; Superieurs, 6cje fuis obeiflmt. Mais pour vousau-tres, vous vous croyes plus capabks de juger denbsp;cela que le Pape.

Je voudrois bien vous demander, ma Soeur (ajouta-t-il, en s’addreffant a notre Mere) fi aujourd-hui quelqu’une de vos Religieufes, qui n’au-roit pas tant d’efprit que vous, vous venoit direnbsp;qu’elle ne trouve pas raifonnable ce que vous luinbsp;auriés eommandd fir nn’ene nf» vo,,o ----c i::..


a. nbsp;nbsp;nbsp;Yfjus, VOUS venoit dire ment. Cependant, quand I’Ep'hfe

; ne trouve pas raifonnable ce que vous lui cette opinion d’Héréfie nbsp;nbsp;nbsp;fondamne

commandéamp;qu’elkne vous veut pas obéïr, dire: Ce n’eft qu’une oueffin ƒ nbsp;nbsp;nbsp;paspu

s le fouffririés ? paries un peu repondés-moi • a. ...-n - r 9? queftion He f.s. u- ft


auries commanae«queiienevous veut pas obéïr, dire- Ce n'^rn.“ nbsp;nbsp;nbsp;1 rfauroir il------

fi vous le fouffnnes.? paries unpeu repondés-moi de quelle form nbsp;nbsp;nbsp;de fe ï

que fenes-vous ? nbsp;nbsp;nbsp;^ quelle lorte Jtfis-Ckrifl a entenVi ^ fsavoir

La Mere Abheffe-. Monfeigneur, fi Elleme di- nbsp;nbsp;nbsp;a v^lunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paroles

foit que c eft parun fcrupule qu’elle ne le veutoas cTI’ü ® mon opinion^i^ ifintendej ffe) la voadfols Uail oWigt, inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* P'«trom£“” fequot; “t””' ‘

Ma S„r nbsp;nbsp;nbsp;S rt“„d?t?'Mo„Kga


J—___- nbsp;nbsp;nbsp;' J-------—-.--p-..» M AUaiV.

chofe qu’eile croiroit être centre fa confcience. p.. Sqachésj s’il Yous plait, ma §geur, qu’il y


^ nbsp;nbsp;nbsp;»Vt7 AU

w ¦lt;l‘ue lui repondit; -c neur, nous ne confondons pas tous lesnousnbsp;fqavons bien que les/off j téyélésnbsp;li a


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’Relation de la Ferfecution dedReligieufis de Tort-'Rojal^ l66^i

Chat.

.XI.

2fegt;

amp; dans Ia Tradition font auiJi bien les 9bjets de notre Foi que les tnyfleresj amp; celui-ci écaat at-fefté par route la Traditionele rEgliie,on nepeucnbsp;Eins Héréfie Ie mettre en doute.

D. Mais^c’eftun fait, amp;i’Evangile n’explique point en quel fens il faut entendre ces pai oles. Cro-yés-moi,cette nouveauté de douterdetousles_E*^r-tnbsp;que l’Eglilè decide eft capable de tout renverfernbsp;dans l’Eglife.

Met Sceuy Angelique dit; nous ne croyons point non plus qu’on puiffe douter de tous lesfaits quenbsp;l’Eglife decide, nous croyons au contraire qu’onnbsp;doit prelque toujours les croire j qu on n en peutnbsp;douter que quand il y a des fujets raifonnables denbsp;Ie faire3 ce qui n’arrive ras Couvent, amp; ainCt cettenbsp;libertc de douter des -faits décidés eft fort limi-tée.

Mr. de la Bruneitim: Je penfe que vous croyés Ia canonifation de St, Charlesl Hé bien, Mon-feigneur, ces Dames devroient remarquer que lanbsp;canonifation des Saints, non-feulement n’eft pasnbsp;un fait révélé de Dieu, mais même que Ie Papenbsp;qui Ie propofe ^ croire a route l’Eglife, n’appuienbsp;Ia décifion que fur des informations de témoins, amp;nbsp;n’en juge pas par fa propre connoiflance3amp;néan-moins Elles Ie croient amp; Ie doivent croire 3 celanbsp;cft encore bien plus fort, car ici c’eft Ie Pape quinbsp;juge lui-même.

Ma Soeur Angèllque; II me femble qu’en cela même il y a beaucoup de conformité^ puis qu’onnbsp;f^it bien que ce ne peut pas avoir éte Ie Pape lui-même qui s’eft donné la peine de faire un examennbsp;quidemanderoit autant de temps amp; d’applications ,nbsp;que celui du Livre de Monfieur d'Tfres, amp; qu’ilnbsp;sen eft rapporté aux Commiflaires qu’il nommanbsp;pour cela,

Mr. l’Archeyêque. Je gagerois ma vie, que vous n’ignorés pas que Ie Pape Innocent diloitnbsp;qu’il n’étoit pas Théologien: je donnerois ma têtenbsp;que vous aves oui-dire cela.

Ma Soeur Angelique: II eft vrai, Monièigneur.

D, Oh bien, je vous réponds que s’il n’étoit pas Théologien, il avoit de l’efprit furieufement 3nbsp;il en avoit infiniment, je vous en alTure.

Mr. de Saint Nicolas: Je leur dirai une chofe, Monfeigneur, que je fgai de bonne part, qui eftnbsp;que Ie Pape Innocent a témoigné a des perfonnesnbsp;dignes de créance, que non feulement il avoit ap-porté beaucoup d’application a cette affaire, amp;nbsp;s'étoit trouvé a douze ou treize Congrégationsquinbsp;s^étoient tenues pour l’examiner p mais qu’il avoitnbsp;auffi fenti que Dieu l’avoit éclairé d’une lumierenbsp;extraordinaire, pour entendre routes ces matieresnbsp;TOêmnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;devant lui 3 en forte qu’il prenoit

de redire après aux perfonnes qui lui

Ie fixer

lorfqu’il nbsp;nbsp;nbsp;ajoutoir, que

decider de cette Wabe^°Wf°‘“ 1! Revolt gt; n Ie fentte une nuit eclai-ré mtérieuremenc par un mouvement du Saint-Efprit, qui Ie détermina for fheure a faire fa Cou-ftitutlon qu’il diéla dans Ie moment tout de foicenbsp;fans rature. Cela fait bien voir comme Dieu affiftenbsp;fon Eglife dans ces rencontres.

Mr. l’Archevêque. II n’y a point de doute que Dieu ne l’aide. [II dit cela aflez doucement, amp;nbsp;d’un ton qui faifoit bien entendre qu’il nc croyoitnbsp;pas que cette preuve fut d’un graud poiu.' pournbsp;nous perfuader; 6cen effet elle ne prv ’voir guéresnbsp;ce que Mr. l’Archevêque venoic de ui;o, car s’ilnbsp;étoit vrai que Ie Pape eut fait fa Conftitudon parnbsp;un mouvement de Dieu, amp; par quelque efpece denbsp;revelation, il n’avoic eu que faire de fon grandnbsp;efprit pour cela: puis il ajouta: ]

Pourquoi des Filles, qui difent Elies-mêmes qu’elles n’entendent riendans ces queftions,fe mêgt;nbsp;leront-elles de foutenir un parti,amp; d’avoir la-del-fos des opinions ?

Ma Sceur Angelique: Mgr. nous ne voulons en avoiraucune: nous demandons feulement qu’il nousnbsp;fok permis de demeurer dans Ie filence que Saintnbsp;Paul a ordonné aux perfonnes de notre fexc denbsp;garder dans l’Eglife,

Monfieur de Saint Nicolas; II y am mauvais filence.

Mr. l’Archevêque. Qui eft quand on eft inter-rogé de fa foi, toute perfonne fofpeéte eft obligée de fendre témoignage de fa foi.

Ma Sceur Angelicas: Mgr. nous cn avons rendu témoignage par la fignature que nous avons faitciinbsp;y a deux ans.

Mr. l’Archevêque: Je ne ^ai pas cela, je ne l’ai pas vuë.

[II y avoit des Sceurs qui 1’avoient for Elles qui la préfenterent a Mr. l’Archevêque. Il la donnanbsp;a lire a Mr. l’Abbé du Pkjfs-, amp; après l’avoirluënbsp;ils fe türent tous trois un peu de temps, commenbsp;s’ils n’y eulTent rien trouvé a redire :puis M. l’Archevêque dit ;J

Pourquoi done faites-vous difficulté de figner mon Ordonnance.i’Toutlc monde m’obéïra, toutnbsp;Ie monde fignera, il n’y aura que cette Maifon-cinbsp;qui me fera rebelle ?

M. de S. Nicolas: Envérité, Elles y devroient penfer: leur falut y eft engagé: Elles répondrontnbsp;devant Dieu de tout Ie bien qu’elles auroient punbsp;faire fi leur Maifon avoit été rétablie. Voyésnbsp;combien de Penfionnaires on leuraótées,amp;com-bien on leur en auroit pu donner qu’ellp auroientnbsp;inftruites, amp; qui auroient peut-être été Religieu-fes. Hé bien, fi tout cela fe damne, elles en fe-ront chargées devant Dieu.

Comme Ton ceflpit efe parler, ma Soem Flavie fortit de fa place, amp; vint fe mettre a. genpux auxnbsp;pieds de Mr. l’Archevêque , amp; lui parler toutnbsp;bas aroreille3 il 1’écoutoit, ce femble, avec a-fez de bonté, amp; lui répondoit denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

dura environ l’efpacs d’un quart d beure. Qfiand

EJle

C H A F.

XI.


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Sft

_ ..j.------, — V* v/ucir,

Après avoir dit cela , il fe leva pour s’en aller i la Mere Abbefïè lui dit;

C H Aï. XL

Jtelatio» de la Terfécution de! quot;Religieufe! de P*rt-Royal, l66é^.'.

Cn A fc XL

Eüe fut retirée, Mr. de Parie appella Mr. de St. «^«tre a votre Supérieur, amp; ^ óbéïr.

Nicolas, amp; lui dit: nbsp;nbsp;nbsp;, cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Monfieur, Monfieur de St. mcolas, vousf^a-vés fi ie fuis fincere, amp; ü j ai part encettc affaire.

Te dirai premiérement ce que ma Soeur m a dit,

¦]££ je me juftifierai. Ma Soeur me dit que les per-fonnes qui les viennent voir, leur difent que par eux-mêmes ils ne voudroient pas ligner, mais qu’isnbsp;Ie font, l’un pour conferver fon Benefice, l’autre fonnbsp;Frieuré, Yamp;üüc {on Abhaye. Ceux qui leur difentnbsp;cela ont grand tort de leur parler de la forte, amp;nbsp;de figner par ces vues intéreCféesj ou au moins,nbsp;s’il Ie font, ne devroien.t-ils pas avoir la fottife denbsp;Ie dire. D’autres leur difent que je ne feroispointnbsp;porté par moi-même a les faire figner.

En difant ceci il poulfa M. de St. Nicolas-Sc lui dit; après cela Elles me perfuaderont qu’ellesnbsp;ne voient pas ces gens-la. Ma Sceur Plavie fe leva, amp; dit: ce font des parents, Monfeigneur. IInbsp;répondit: Laiffés-moi dire, je dirai bien. Quecenbsp;£bnt des parents, je vous l’accorde. Ils leur difentnbsp;que je n’ai pas toujours été dans ces fèntirnents.

(II dit ceci d’un ton amp; d’un air qui marquoit en-pore plus que fes paroles qu’il étoit blellè.) Ils diront que c’eft la Cour qui me pouflè a faire cenbsp;que je fais, amp; que fans Elle je ne Ie ferois pas. IInbsp;£aut done que je faflè ici ma profeflion de foi.

Je vous ai toujours dit que j’étois Janfenifié pour les moeurs: j’ai toujours eftimé la Morale denbsp;ces Meiïieurs; je fais une eftime particuliere dunbsp;Eivre de la Frequente Communion , amp; j’en afFecrnbsp;tionne beaucoup la ledure; amp; cela paree que jenbsp;ne 1’ai jamais lu que je me fois enfuite trouvéplusnbsp;homme de bien que je n’étois auparavant amp; plusnbsp;porté a mes devoirs: mais pour ce qui eft de la

Grace, je n’ai jamais pu entrer dans leurs fenti- nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ _______

ments. Vous pouvés-vous informer de ceux qui ple acquièfcement .... H £t un BranFfoimii^v me connoiffent ff je fuis fincere , amp; li jamaisnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pneore; 1 ai hipr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

homme du monde peut foütenir qu’il m’a vu dé-

Enfuite Mr. de S. Nicolas dit è M. de Paris ^

La perfonne que vous nous avés nommée pour Confeffeur, Mgr. nous a déclaré qu’il ne nousnbsp;pouvoic pas donner 1’Abfolution; amp;vous meper-mettrés de vous dire que vous nous excommuniésnbsp;done par avance.

M. de Paris répondit d’un ton fort haut: comment, qu’eft-ce que vous voulés dire ? J’cxcom-munie par avance'. Je vous ai bien parlé de vous excommunier: ne vous ai-je pas dit que je vousnbsp;donnois lestrois femaines? je nai pasdonne ordrcnbsp;a M. Chamillard moi: c’eft a lui a voir ce qu u a a faire j il fqait bien fon métier, amp; jc fuis auure qu ilnbsp;ne vous réfufera pas 1’abfolution, fi vous etes dansnbsp;la difpofition oii je vous ai ordonné de vous tenir jnbsp;écoutant les raifons qu’il yous dira, dans une en-tiere indifference, fans preoccupation amp; fans prevention. Mais quoi? ü vous etes dans un elprAnbsp;d’opiniaüreté, d’entêtement , d aneurtement,nbsp;vous difiés: je ne veux pas obeir a mon Archevê-que, c’eft i lui a voir Ce qu’il dolt faire; maisnbsp;pour moi, je fqai bien que je ne vous la donne-rois pas, je l’ai déclaré a quelques-unes de vousnbsp;dans Ie particulier, amp; je mets en fait qu’il n’y anbsp;point d’homme, pour peu qu’il entende fon mé-tier, qui vous la voulut donner, tant que vousnbsp;feres dans cette dispofition.

Enfuite il fe leva; car il setoit remis dans fa ebaire, amp; il nous dit en marchant; Vous voyésnbsp;bien mes Smurs, que vous aves une entiere liber-té amp; c’eft ce qu’on vous a déclaré devant moi.nbsp;Songés-bien, jcnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5 a tout ce que nous

vous avons dit. Un ne vous demande point uti témoignage ni un jugement, ce n’eft qu’un Ample acquièfcement . . . . Il fit un grand fouinbsp;nous dit encore: j ai bien peur que quand nousnbsp;reviendrons nous ne vous trouvions dans la mau-vaife dispofition, dans laquelle nous vous laiffons.

Gomme il étoit a la porte du Chapitie, il s’ar-rêta 6c nous dit: Pour moi, je ne vous reffemble pas; car encore que je croie bien faire,en faifancnbsp;ce que je fais, amp; que je croie y être obligé, jenbsp;fuis néanmoins tout prêt de demander a, Dieu denbsp;nouveau fon efprit amp; fa conduite, amp; je m’en vaisnbsp;Ie faire de tout mon coeur. G’eft ainfi que finit

que _ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Soeurs, qu’ü s’agiflbit d’une cholè indifferente, paree qu’elle ƒgt;£ touchoit qu’un fait fur lequel l’o-pinion peut etre librej qug ceux qui croient quenbsp;les Propoiicions ont de fanfemus n’offènfentnbsp;point Dieu; que ce^ qui jg croient point nenbsp;1’offènfcnt point aulli , amp; que n’y ayant peril denbsp;part ni d’autre, ia cnofe étoit done d’elle-mêmenbsp;indifferente Ij oc des-la qu’il y avoit obligation

d’obeir, puilqu on 1 ordonne, amp; que cela fe peut faire fans peche.

M. de Paris demanda a qui Mr. de Samp;z avoit dit cela. Notre Mere fit réponfe que c’étoit a manbsp;Soeur Angelique de St. Jean. II lui fit redire cenbsp;qu’on lui avoit dit, puis il dit: -

Je ne fgai comment Mr. de Se'ez l’entend,mais toujours vous voyés bien qu’il vous dit,que quandnbsp;il feroit permis a des Théologiens d’en contefternbsp;yous autres vous n’avés rien a faire qu’a vousfou-

Mr. 1’Evêque de Séez avoit dit a une des

’ Archevêque qu’il nous falloic apportef Ie Livre de Janfenm, 6c nous y fairenbsp;voir la premiere Propofition, qu’il ne doutoitnbsp;point qu’il n’y en eut parmi nous qui totendiffentnbsp;Ie Latin, 6c qu’elles en pourroient affurer les autresnbsp;quand Elles l’y^ auroient vu'é. Mr. de Paris fit réponfe qu’ils’y étoit offert une infinitéde fois;maisnbsp;que nous ne Ie voulions pas.

Pour moi j’admire qu’on fe tuë de nous ditc que la premiere y eft, 6c qu’on ne s’apperqoivenbsp;pas que plus on fe tourmente pour nousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

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*!(2. nbsp;nbsp;nbsp;quot;Relation de la Perfécufmt des Religieufes de Port~RoyaI^ i66i^.

qu’elle y eft, plus on nous donne un jufte fujet mis au bas de notre Ordonnance de croire que les autres n’y font pas; car quelle

C H A P.

XI.

apparence que fi Elles y écoient, on oubliat de nous Ie dire, amp; qu’on diftinguat celle-la des autres ? On a affez de foin de fe lèrvir de toutes lesnbsp;raifons qu’on peut avoir pour nous convaincre,nbsp;j6c allurement celle-ci lèroit une des meilleures.

C H A P I T R E XII.

de Vifite ^ Ordonnance de Mr. 1’Archevéque Jignifie'e aux Religieufes de Port-Rojal qui fe pré~nbsp;fare?it d tout événement far une cojitinuité denbsp;frieres degémiffements. J-es arnis de Vort-TSoyalnbsp;frennent fart h leurs feines.

LE lundi fuivant Mr. de la Rrunetiere vint nous fignifier l’Ordonnance de Mr. FArche-yêque, dont void Ia copie.

ASie de Vifte.

Nóus Hardouin, par la GraCe de Dieu amp; du ,S. Siege Apoftolique, Archevéque de Paris., nousnbsp;nousfommes.tranfpcrtés Ie neuvieme Juin mil fixnbsp;cens foixante-quatre au Monaftere de Port-Royalnbsp;decettevillede Paris, affifté del’un de nos grand-Vicaires, pour proceder a la Vifite des Religieufes du dit Monaftere , conformément a 1’avis quinbsp;en avoit été donné de notre part Ie jour d’aupa-ravantü 1’Abbeflè par notre Secretaire. Auquelnbsp;lieu étant arrivés, nous avons commence par lanbsp;célébration de la Meflè du Samt-Efprit, amp; en-fuite vifité Ie S. Sacretnent de 1’Autel amp; les Sain-tes Huiles. Après quoi nous avons fait une brievenbsp;exhortation aufdites Religieufes a la grande grillenbsp;del’Eglilè, pour les difpofer aprofiter de notre di-te vifite. Enfuite nous fommes allés a un Parloirnbsp;du dit Monaftere, oü après avoir regu de la ditenbsp;Abbeffe un Catalogue de toutes les Religieufesnbsp;ProfeflTes réfidantes audit Monaftere de Paris,quinbsp;font au nombre de foixante-neuf de Choeur, 6cnbsp;quatorze Converfes, nous les avons toutes enten-duës dans leur Scrutin, les unes après les autresnbsp;durant trois jours entiers, fgavoir les 9. lo. amp;nbsp;13. du dit mois de Juin, amp; Ie lendemain quator-zieme après midi nous fommes retournés au ditnbsp;Monaftere, afiSftés de nos deux grand-Vicairesnbsp;pour y terminer notre Vifite, a eet efièt, avonsnbsp;fait notre entrée dans la clóture, amp; icelie Vifitéenbsp;avec tous les lieux réguliers qui en dépendent, quenbsp;nous avons trouvés en bon état. Enfuite toutenbsp;Communauté s’étant aflèmblée dans Ie Chapi-1’invocation du Saint-Ejfrit, nous 1’a-nousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* perfévérer dans la régularité que

ovnnlt;:remT,?o^.^P‘?“'’ée; mais en même-temps

difficulté aul ia ‘du^®i?°‘^'^“'^ftuinousreftoitdela diifaculte que la dite Abbeffe amp; ks autres Reli-

gieufes apporw^nt ala fignatur, d« FoSuSe, au Das de notre urdonnance du feptiemenbsp;du même mois, touchant les cinq Propofirionsnbsp;extraites du Livre de Janfenius, intitulénbsp;guflinus, amp; condamne'es dans Ie fens de eet Auteur par nos S. S. Peres les Papes Innocent X.nbsp;amp; Alexandre VII. leur avons paternellement re-montré par toutes les raifons de confcience jugéesnbsp;par nous les plus preflantes; amp; expliquées fort aunbsp;long, qu’elles devoient fe foumettre a notre ditenbsp;Ordonnance, amp; pour obtenir de Dieu la dociliténbsp;qui leur eftnéceflaire, les avons admoneftéesd’em-plo)’CT les trois femaines qui reftent du mois porté

par notre dite Ordonnance, en prieres extraordi-naires, 6c a s’éclaircir fur leurs peines 6c difficul-tés, avec des perfonnes de piété amp; de capacite connuës, leur nommant a Finftant Ie Sieur Cha~nbsp;millard Doöeur de Sorbonne, les avertiilkntcha-ritablement que pour profiler de ces Conférencesnbsp;Elles devroient degager leur efprit 6c leurcceurdènbsp;toute preoccupation 6c paffion : kur defendantnbsp;en même temps, comme nous leur défendons encore, de prendre confeil fur ce fujet de perfonnesnbsp;fufpeétes, amp; qui ne foient fpécialement approu-vées du nous. Nous leur avons de plus fait entendre que les fentiments particuliers des princi-pales Officieres de la Maifon, même de i’Ab-beffe, ne leur doivent être d’aucune confidé-ration , ni prévaloir au prejudice de Fobéif-fance qu’elles doivent aux Conftitutions desnbsp;Souverains Pontifes, amp; notre dite Ordonnance; a laquelle Abbeffe amp; autres, avons fait 5cnbsp;faifons expreflès inhibitions amp; défenfès d’induirenbsp;les autres Religieufes, ni en general, ni en particulier , as’éloigner de la fufdite fbumiiïion a laquelle Elles font obligees ; 6c kur avons finale-ment dcclaré, comme nous leur déclarons encore préfentement, que fi Elles ne fe rendent anbsp;nos exhortations amp; remontrances, nous feronsnbsp;contraints, ^uoique avec grand regret, après Ienbsp;dit mois paffe, de proceder fuivant notre dite Ordonnance contre celles qui ferontrefraétaires. Faitnbsp;a Paris Ie 15. Juin 1664.

f HARDOUIN , Archevéque de Paris.

Ce jourd’hui feizieme Juin 166/^.. nousfouffig-né Vicaire Général demon dit Seigneur, 1’Arche-vêque de Paris, avons lu, publié, amp; fignifié ia préfente Ordonnance a la Ré verende Mere Abbef-fe 6c autres Religieufes du Monaftere de Port-Royal de Paris, 6c laiflé la préfente Ordonnance,nbsp;pour être enregiftrée dans les Regitres dudit Monaftere, afin qu’clies n’en pretendent caufed’igno-rance. Fait a Paris Ie jour 6c an que deffus.

GUILLAUME de la Brunetiere.

Depuis cette conclufion de la Vifite j 1’on ne fit plus qu’attendre Forage done on nqusnbsp;depuis fi long-temps, 6c qui paroiflbit pretaron-

• - ¦ nbsp;nbsp;nbsp;cre

C H A r. XII.


-ocr page 305-

Relation de la Terjëcutiow deS 'Rdigletifis de Tort-'Royal^ l66:\..

rio.-. nbsp;nbsp;nbsp;Hp la nm- la fin. C’eft ce aiie le voiis n.-;


lt;3re fur nous: car n’ayant rien ^ efpérér de h pro- k fin C’efi- nbsp;nbsp;nbsp;• -

fedrion deceluj qu ilnous etoic iinpoffibled'-latk- PilU ,1 , , nbsp;nbsp;nbsp;je vous prienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . , ¦ ^

faire, que par une obéïflance entiércment contrai- mai?’ nbsp;nbsp;nbsp;Remander pour ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re C H A p,

re i iellelue «us devices ü Diec. „“„s „e^quot; dT.’o ërïï™quot;/ vi„n.p„doe„,„e,=ereK.„j,.eU^^^^^

Chat.

XII.


' nbsp;nbsp;nbsp;r -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-Lirs, Qr

a routes ces autres perfonnes avec qui Dieu vous a fi parfaitement unie, que vous n’êtes toutes en-femble qu’un coeur amp; qu’une ame: En quoi il nenbsp;faut pas s etonner que vous reffembliés aux premiers Chrétiens, puifque vous voila fur Ie pointnbsp;de paffer par une partie des épreuves qui ont faitnbsp;connoitre leur fidelité pour Dieu, amp; la lui ontnbsp;renduê ft agreable. En vérité, vous êtes trop heu-reufes, amp; je m’eftimerois trop heureux de partici-per a vos fouffrances, pour pouvoir efpérer de par-ticiperavosCouronnes! Je vous donne,5c a toutesnbsp;vos Saurs, de tout mon cceur, quoiqueje foisnbsp;un trés grand pécheur, toucela bénédidion qu’unnbsp;Pere peut dormer a des Enfants qu’il aime parfaitement, 6c qu’il s’eftime trop heureux d’avoir misnbsp;au monde,en voyant de quelle Ibrteil a pluiDieunbsp;deles recevoir pour fiens. Nous ne nous rever-rons peut-être jamais en cette vie; mais qu’eft-cê'nbsp;que cette vie? amp; un Chrétien peucdl Ia confidé-rer, lorfquü sag.t d etre fidele a Dieu, pourpou-voir afpirer au bonheur eternel Hpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

oü il fera lui même notre vie? Te lui très-chcre Fille,en vous remetünc entreesmnbsp;Ie préfent qu’ü m’a fait, lorfque vous IS vSnbsp;au monde.

u

naute.

.ULW«

II y a des perfonnes dans Ie monde , mes trés cheres Sceurs, qui ne fe fcandalifent que des bonnes chofes: c’eft pourquoi ils ne peuvent fouffrirnbsp;qu’avec impatience, que des Filles foibles commenbsp;vous êtes, fupportent une li grande tentation knnbsp;s’offoiblir, amp; avec une fi grande paix. Jijnbsp;aucune raifon de vous haïr: ils Ie font pourtan?’^nbsp;paree que Dteu vous tait la grace de conferver^J^-

fciencc nous engageoic, n’attirat fur nous Ie trai-tement Ie plus dur amp; Ie plus rigoureux, fur-tout ne pouvant ignorer que l’on avoir toujours atten-du cette occaiionde voir un Archevêqueen place,nbsp;pour nous pouflèr aux dernieresextrêmités; amp; qu’ennbsp;efFet, c’étoit il cette condition que Mr. 1’Archevêque y étoit entré , comme on l’avoit mêmenbsp;ouï-dire a la Rews,qui lui difoit fouvent; Mon-fieur, Monfieur de Paris, fouvenés - vous d quellenbsp;tondition vaas avés refu l’Evêché de Paris ¦, ’vousnbsp;’voild en flace, on verra comment vous vous ynbsp;comfort er és. L’on n’attendoit done plus que cettenbsp;tempête, a quoi chacuhe tachoit de lè difpofer,nbsp;autant que Dieu lui en faifoit la grace. Nos amisnbsp;qui n’avoicnt pas meilieure opinion que nous denbsp;ce qui nous attendoic, s’y difpofoient auffi avecnbsp;nousj amp; leur cfaarité amp; leur foi, leur donnoit tantnbsp;d’citime de l’engagemenc oü Dieu nous meccoicnbsp;par cette occafion, li rare amp; fi extraordinaire, denbsp;fouffrir quelque chofe pour lui amp; pour la vérité,nbsp;que leur afFed:ion amp; leur tendrelï'e naturelle cedoitnbsp;aux fentiments amp; a 1’idée qu’ils en avoientj amp;nbsp;qu’ils trouvoient leur confolation dans ce qui auroitnbsp;paru un malheur a ceux qui jugent des chofes hu-mainement amp; non par la foi. C’eft cc que l’onnbsp;peut voir par la maniere route chrétienne dont ennbsp;parle celui que l’on peut dire tenir Ie premiernbsp;rang. C’eft Mr. tPAndilly epi écriviten ce temps-la a ma Soeur Avgelique de St. Jean, fa fille, Ienbsp;billet dont voici la copie.

C H A P I T R E XIII.

quot;Lettre de Mr. clAndilly d la Sr. Angelique de St. Jean, ll Vencourage ^ la fortifie contre la per-fécution, aujji hien que toutes fes Filles la Merenbsp;Agues ^ toutes les Religieufes. lldonne fa hénédic-tion d fes tilles (fe en fait Ie facrifce d Dieu.

i8. Juin 1664..

COmme il ne peut y avoir rien de féparé en-tre vous Sc la perfonne a qui j’écns , je vous envoic ma lettre ouverte, afin que vous ynbsp;voyiés mes plus intimes fentiments fur Ie fujet denbsp;cette cruelle tempête , par laquelle, comme jenbsp;1’efpere, les hommes s’efforcent inutilement d’ac-cabler les perfonnes, qui par leur inviolable fidéli-té pour Dieu, ne craignent point de s’y expofernbsp;amp; de la foufamp;ir: ques’ils nousféparent en ce monde les uns des autres, il fqaura bien par fa gracenbsp;amp; par fa miféricorde nous réunir dans un autrenbsp;monde, pourvu que nous luifoyons fideles jufqu’a

CH A PITRE. XIV.

'Lettre dlunami auxEeligicufeesde Port-PovA nr tifs puijfants de confolation de force ^

rage amp; nbsp;nbsp;nbsp;les Pelilieufesdtporf

Royal dans la Perfecution qu'on leur fait

N autre de nos amis nous écrivit la Lettre fuivante,qu’il addrelTa a route la Comtnu-

^ nbsp;nbsp;nbsp;--------- T Wi Q

me voüs une parfaite union, amp; d’etre fermesdans la vérité qu’ils ont abandonnée: votre conftancenbsp;les irrite,paree qu’elleeftuneconviaion intérieurenbsp;devant Dieu Scunreproche public devant les hommes de leur infidélite. Commeraveuglementcroitnbsp;toujours, ceux qui ont quitté Jefus-Chrift avecnbsp;quelque crainte dans Ie commencement, fe con-firtnent enfuite amp; s’affurent peu a peu dans leursnbsp;ténébres, amp; s’y accoutument ü bien, quaaftn ilsnbsp;Kk


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Verfècution des ‘Reltgieufês de Vort-'Royaf i6^d4.

folations, qu’ils fe fervent de menaces, de ca-ren.es,Sc de toute force d’induftrie pour vous ac-cabler, Sc qu’alors vous n’aurés plus ni forces, ni vertu. Ilsjugent de vouscomme d’eux-mêmes; ilsnbsp;ont foütenu la vérité tant qu’ils ont efpéré de lenbsp;pouvoir faire fans nuire a leurs intéréts, amp; fansnbsp;perdre le repos qu’ils cherchoienc dans le monde;nbsp;ils ne vous croient pas plus fortes qu’ils Font été;-ils s’imaginent done que quand vous n’aurés plusnbsp;le foütien de vos Meres amp; de vos Soeurs, oü maintenant vous vous repofés, vous vous kflèrés bien-tótnbsp;de combattre j que 1’amour de vous délivrer d’unenbsp;infinite de travaux, vous fera chercher quelqu’au-

de la

Ils prennent même la

Chap.

XIV.

C H A Pi XIV.

ce

corps mëme,

• nbsp;nbsp;nbsp;quot; Bnvent dc toutes COn-

2'5’4 nbsp;nbsp;nbsp;. 'Relation

ne fe croient plus aveugles. hardieflcdecombattre la véricé, amp; deviennent nosnbsp;EnnemiSjfi nous ne les fuivons dans le tnenfonge.nbsp;II ne faut pas s’en etonner, ils ne peuvent juftifiernbsp;leur changement qu’en condamnanc notre fermeté:nbsp;ils one intérêt que nous foyons maintenant des ob-ftinés, afin qu’on ne les eilime pas des laches. Ilsnbsp;difent de nous tout le mal qu’ils peuvent, amp; s’ilsnbsp;n’en peuvent dire, ils en prédifent, amp; nous ac-cufent de ce que nous n’avons pas encore fait, amp;nbsp;de ce que par la mifericorde de Dieu nous ne fe-rons jamais.

II eft fans doute qu’ils ne peuvent confidérerl’é-tat de votre Maifon , qu’ils n’entendent une vqix fecrete qui leur dil ce que Dieu difoit autrefois è.nbsp;Satan a I’occafion de Job ; N’aves-^ous (as confi-déré mes fervantesamp; combien il y a feu de fer-fonnes fur la terre qui aient autant de fermetépournbsp;la vérité qdelles en ont, qui marchent plus droitnbsp;(f' plus fimpkment, qui aient plus de crainle denbsp;m^oifenfer, plus de prudence pour, ne point fairenbsp;toute apparence de mall

Voilk, mes Soeurs, I’dtat ou Dieu vous a miles cn cette occafion. Vous n’aviés pas befoin d’unenbsp;grande vertu pour demeurer fermes dans la vérité,nbsp;pendant que Dieu vous protegeoit par routes fortes de profpérités fpirituelles amp; temporelles, lorf-que vous étiés environnées de perlbnnes qui vousnbsp;foutenoient, amp; que les Miracles mêmes venoientnbsp;au fecours de votre foibleffe. II a fallu que pournbsp;VX3US éprouver on vous ait óté au déhors les perlbnnes qui vous fervoient d’appui, amp; qu’on vousnbsp;ait enlevé vos Penfionnaires, qui fervoient a fairenbsp;liiblifter votre Mailbn. Rendés graces a Dieu denbsp;ce que dans cette premiere tentation , il vous anbsp;fait en quelque maniere la miféricorde d’imiter lenbsp;faint homme Job. Vous n’aves compté pour riennbsp;la ruïne d’une Maifon tetnporelle, paree que vousnbsp;en cherchés une éternelle dans le Ciel: vous avésnbsp;fupporté avec patience 1’éloignement de ceux quenbsp;vousconfideriéscomme vos Peres amp; vos Pafteurs,nbsp;paree que la foi vous enfeigne que Dieu mêmenbsp;étant étant votre Pere amp; votre Pafteur, rien nenbsp;vous peut manquer; amp; enfin vous avés dit dansnbsp;votre affliétion: Dominus dedit, Dominus ahjiu-lit pt nomen Domini henediBum.

¦ Mais Satan ne s’ennuie point de vous tenter, il ne s’étonne pas quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conftaut dans la

perte de toutes les chofes extérieures i. amp; il ofe même fe promettre de voir bien-tót toute fa vertu renverfée, fi Dicu le touche dans fon corps,nbsp;s’il appéfantit fa main fur lui, s’il Ie frappe dansnbsp;tout ce qui lui eft le plus fenfible, s’il le couvre denbsp;PWs, amp; 1’abandonne a toutes fortes d’afflidions..nbsp;fent°t^ ^’efpérance de vos Ennemis, ils méprir-demandentnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fait jufqu’ici. Ils,

fur vous nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bquot;'- puiflan-

tre repos au dépens de votre confcience, amp; que vous abandonnerés la vérité, paree qu’elle vousnbsp;femblera infupportable pour lesCroixSc lesEninesnbsp;qui 1 énvironnent.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

C eft cette efpcrance de vous voir bien-tót chan^ ger, qui anime Ie monde a vous perfécuter • c’eftnbsp;a vous a faire voir que ce n’eft point par les créa-tures que vous tenés a Dieu: que ce n’eft pointnbsp;en elles que vous avés mis votre efpérance; quenbsp;lorfqu’onvousen féparera, vous en fentiéslamêmenbsp;douleur que fion vousarrachoit une partie dureftenbsp;de votre corps, Sc que néanmoins vous Ibyés trésnbsp;contentes de le foufftir, fi cela eft néceflaire pournbsp;achever le facrifice que vous avés deflèin d’offrirnbsp;a Dieu. On confumera votre chair par cette perfe'..nbsp;cution, comme dit St. Auguftin; mats qua^ ellsnbsp;Jera conftimée, vous deoiiendrés tout ejprit: vousnbsp;perdrés votre ame felon la fenjïé des hommes , matsnbsp;vous la trouverés en Dieu..

Nous voyons dans 1’Hiftoire dés Rois que 5e®»

nacher'ih ayant conquis toute la terre, s’offenfê d’une

maniere extraordinaire concre Jerufalem, quj gpg réfifter afesarmes. II envoiefonGénéral’d’Arméenbsp;déclarer atout le peuple Juif,que c’eft inutilementnbsp;qu’ils elpérent que leur Dieu les délivrera de fesnbsp;mains, puifque tant d’autres Dieux n’ont pu arrêternbsp;fes viéboires. Voila prefque ce que difent vosEn-nemis: tout le monde enfin a donné les mains,nbsp;tant d’Eccléfiaftiques doótes, pieux, éclairés, quinbsp;paffbient pour les plus puiflancs défenièurs de lanbsp;vérité, fe font rendus, amp; fe font foumis au com-raandement de figner le Formulaire; que pourrontnbsp;Eire des perfonnes foibles, peu inftruites amp;nbsp;abandonnées de tout le monde.? mais ces fortesnbsp;de difcours ne vous doivent pas affbiblir. Eze~nbsp;chias, mes Soeurs, n’avoit pas plus de force quenbsp;vous pour réfifter a Sennacherib. J.udith, n’ennbsp;avoit pas plus pour détruire Holoferne, ni le peuple d’Iftaël pour farmonterPharaondms 1’Egypte.nbsp;Dans les guerres de Dieu,il ne faut pas avoirnbsp;égard a fa propre foibleffe, mais feulement a lanbsp;toute puiflance de Dieu; fi nous fommes fon peuple, il fera notre Roi, il combattra la puiffancenbsp;de nos Ennemis; Sc fi nous efpérons en lui,nbsp;ne peut confondre notre efpérance; pnbsp;nobis, quit contra nas inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q


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Jj.e 'Relis^ieuïès de Vdi^t~Royal^

¦[Letatim de la Terfécuttonde ^ nbsp;nbsp;nbsp;Heks! Monfieur, qu’il eftbien ^ craindre

« nbsp;nbsp;nbsp;¦ „«us réprochent notre foibieiie,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;notiibre de ceux que cette premiere parole


Cn KT. XIV,


C H Ar. XV.


contre Diet.: ils ignorent que nous pouvonstout qiu auront part a la feconde ne foit biennerfr aveclui, qu’il choifit les chofes vlies, mepnfa- ce en quoi cette perfécution eftbien dénlo^i


, nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deplorable

bics amp; foibles pour confondre les fortes ,amp; qu en- ceft quelle fait bien plus d’Apoftats que deMar-

---- nbsp;nbsp;nbsp;r.»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—---------—- tjrs. Si nous ne fommes pas aflèz, heureux pour

etre de ce dernier rang par nos foufffances

core que nous ne foyons rien, nous pouvons tout avec celui qui nous fortifie.

Je crois, mes Sceurs, que vous ferés fortesjuf-qu’a la fin, paree que cela eft incroyable: je l’ef-pere quoiqu’ilqu’il n’yaitaucuneapparence de l’ef-pérer. Ceux qui paroiiToient invinciblesa caufede i’éclat de leur fgience amp; de leur vertu, ont étenbsp;vaincus- amp; vous qui n’avés prefque point de vertu, amp; moins de fcience, vous demeurerés vidto-rieufes, afin qu’il foit tnanifeftc a tout Ie mondenbsp;que Dieu vous fauve, non paree qu’il trouve ennbsp;vous, mais pour la feule gloire de fon nom.

Si on difoit autrefois qu’un vrai Chretien ne pouvoit être autre chofa qu’un vrai Chrétien;nbsp;Chrijiianus non potefl ejje ?iijl Chriflianus, priésnbsp;Dieu que vous fbyés 11 Iblidemenc oe vraies Reli-

fieufes, que vous ne puiffiés être que de vraies Leligieufes, quelque chofe qui vous arrive de lanbsp;part des hommes.

Si 1’on vous difoit, comme aux premiers Chré-tiens, que c’eft une extreme folie de pouvoir fe tirer de toutes ces perfécutions par une fouferip-tion fans changer de fentiment intérieur, amp; denenbsp;la vouloir pas faire; aimés cette folie, amp; la pré-fiérés a toute la fageffe du monde, amp; fouvenés-vous que l’office d’un veritable Chretien ,n’eft pasnbsp;de chercher des adreflès pour fc délivrer de lanbsp;croix , mals d’embraffcr toutes fortes de croixnbsp;plutót que de violer la vérité en la moindre chofe.

CHAPITRE XV.

tifttre d'un ami fur les Religieujès de Vort-Royal. Bonheur de ceux qui fouffrent perpcutio». Malheur de ceux qui la font fouffrir. La vertu desnbsp;mes n’efi pas encore d fon comhk pour être cou-ronnie par Ie Martjre ^ éf l'ifiiquité des autresnbsp;nefi pas encore comhlée pour en venir è eet ex-tremité,

T ’On ne dolt pas efoérer que ceux qui font en-gages a trailer fi crueflement une des plus Saintes Maifons de l’Eglife, fe puiflent refoudrenbsp;a la mettre dans un état quelle n’ait plus befoinnbsp;d’Apologie. Ni la mefure de leurs iniquités, ninbsp;celle des mérites de ces bonnes Fillcs, n’eft pas encore combléc. Ils ne font pas dignes de leur donnet la paix, amp; Elles font dignes de fouffrir enco-davantage pour la vérité. Ilfautque nous voyonsnbsp;accomi^ir de plus en plus cette parole de l’Apo-calypfe: que celui qui efi fouillé fe fouille encorenbsp;que edui qui efi Sai^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^usnbsp;nous doit être au moins une confolation d’etre ftnbsp;particulierement unis avec ces chaftes amp; Innocen-tes Vidimes de la vérité. Elles croient que nousnbsp;leur rendons quelques fervices, mais il eft fansnbsp;doute quelles nous en rendent de plus grands parnbsp;leurs prieres devant Dieu, amp; quelles défendentnbsp;mieux leurs amis, que leurs amis ne les défendent,nbsp;amp; c’eft auffi amp;c.

CHAPITRE XVI.

j P ylUUeffè de Vert-Royal d M. l'^rche-au fujet de l'ABe de npe qui efl ci-deJfusPhap. 12.) OU les Supérieures étotep tres maltraitées. 'EJh jufipe leur conduite amp; en-voie en même-teinps d Mr. l'Archevèque la fig-naturc que la cowpiunauté pt A mois d'Oéiobre

1661.

LE 21 nbsp;nbsp;nbsp;notre Mere s’étant cru obligee de

témoigner a M. l’Archevêque k peine qu’el-u ovnir de ce QUe dans la carte de Vtfite qu il lui Ie ayoit . ^ jl parloit d’elle amp; des Officieres,nbsp;avoit y ’ jes fentiments particuliers amp; quinbsp;pourroftnt nuire aux Soeurs, lui écrivit la Lettrenbsp;fuivance:

jQloire d Jefut, au Tres Saint Sacrenient^

monseigneur ,

Après vous avoir rendu de trés humbles aftions de graces du têmoignage qu’il vous a plu de ren-dre a notre Maifon de l’avoir trouvee dans toutenbsp;larégularité que vous pouviés dcHirer, je vousnbsp;fupplie de me pardonner la liberte ftue 3e prendsnbsp;de vous repréfenter avec toute forte dhumüite,nbsp;que j’ai été fenfiblement touchee de voir quenbsp;quelques termes de l’Aéle que vous nous avés en-voye peuvent faire concevoir une opinion défavan-tageufe amp; contraire a la vérité, au fujet des princi palesnbsp;Officieres du Monaftere, amp; de mot en particuliernbsp;touchant la chofe du monde qui nous doit être lanbsp;plus fenüble,quieftlaFoi. Car vous f§avés Mgrnbsp;que la peine que nous avons de figner Ie Formu-iaire, ne regarde la foi en aucune forte, puifqu’el-le ne concerne ^ un fait, que vous nous avesdé-clare par votre Ordonnance ne pouvoir être prisnbsp;pour un objet de foi divine que par des malicieuxnbsp;OU des ignotants. Et vous pouvés vous fouvenir,nbsp;Kk 2nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mgr-.


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Relation ds la Perf/cution des Religkujês de Port-Royal^

________________J____T _ nbsp;nbsp;nbsp;M TTV-Oin Cnvy^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/^rNrM-

C H A?. 3tVX.

ne facrée, il vous fera enfin connortre la fimplici-té du coeur amp; la fincérité avec laquelle nous ta-chons de marcher devant lui amp; devant vous ^ amp; qu’il vous donnera lieu , en tolerant au moinsnbsp;notre fcrupule, de répandre fur nous les effets denbsp;votre charité Epifcopale, amp; a nous de vous don-ner des marques de la parfaite foumiffion, amp; dunbsp;profond refped avec lequel je fuis, comme toutesnbsp;mes Soeurs.

C H A P.

XVi.

MONSEIGNEUR,

Votre 6cc..;

2^6

Mgr. que nous vous avons repréfentédansleCha-picre ia fïgnature que nous avons faite il y a deux ans, qui fut jugée fuffifante par nos Supérieurs denbsp;ce temps-la. Klle comprend certainement d’unenbsp;maniere trés claire tout ce qu’on peut défirernbsp;de nous touchant la foi, fur tous les points quinbsp;ont été decides dans les Conftitutions des Souve-rains Pontifes,comme vous Ie jugerés fansdoute,nbsp;s’il vous plait de la confidérer plus attentivement,nbsp;Tayant naife pour eet effet a k fin de cette Lettre.

Notre Mere accompagna cette Lettre de la fi?-/^puitoiiqucö i nbsp;nbsp;nbsp;, nature du mois dOétobre 1661, enfiite du Man

même au regard de la foi^ puifqu’on y fait enten- dement de M. M. les Vicaires Généraux de M l die gcnéralement, amp; fans ufer d’aucune diftinc- Cardinal de Rerr; Nous ne fcavons denbsp;don, que nous avons des fentiments particuliers niere M. 1’Archevêque recut I’im amp; 1’^^^nbsp;que nous pourrions inlpirer aux Soeurs au préju- aj'ant point fait de réponfe par écritnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

dice de l’obéïïTance qu’elles doivent aux Souve- ^__

Cependant, Mgr. fi on s’arrête aux termes de votre carte de Vilite,qui demeureraa toutelapof-térité, on aura fujet de croire que nous avons re-fufé abfolument de rendre a ces Conftitutionsnbsp;Apoftoliques rqbéiflance que nous leur devons.

C H A P I T R E XVII.

Mr. Charniltard commence fa fonSHondeConfeJfeuri De quelle maniere il fe conduit avec les Religieu-fes. Relation de la Sr. Magdeleine Chrijiine (Briquet) de la conférence quelle eut avec lui.

rains' Pontifes.

C’eft ce qui nous oblige, Mgr. de vous protefter de nouveau que nous embraCfons généralementnbsp;toutes les vérités de la foi, requës dans 1’Eglifenbsp;Catholique, Apoftolique amp; Romaine, amp;mêmenbsp;fur les cinqPropofitionsj amp; qu’il n’y en a aucu-ne pour laquelle nous ne foyons prêtes de répandre notre fang; amp; que fi nous avons quelque dif-ficulté d’obéïr a. votre Ordonnance, ce n’eft que /^Ependant,Mgr l’Archevêquenous ayant or~nbsp;pour un point que vous nous y apprenés n’êtrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donné, en concluant la Villte,, de recevoir

routes les railbns qu’U nous pourroit dire pour nous porter a figner, on fuc obligé de ceder a rfgt;rnbsp;ordre, amp; étanc venu pour la premiere fr,;. A' 7^nbsp;Mercredi 18. Juin, il confelTa cell? -fenterent.

ftui fe pré-

Le Samedi fuivantilrevintencore, iStniab'oeur

on fcach^e au moins que nous fommes trés bonnes Magdeleine-Chrifine s’yétantGonfefféecejour-la,

.t l* nbsp;nbsp;nbsp;f»_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.C /*« 1 A quot;D filnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;O Anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A t A ma a 4-7 _ — _ J _ . .

que de foi, amp; qui regarde une contefta- Mr. Chamillard pour Confefleur, 6c d’écouter tion dans laquelle nous ne pouvons concevoir quenbsp;de limples Filles, comme nous, foient obligeesnbsp;de prendre part.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

II eft de 1’équité, Mgr. que Ti onne kille pas de nous inquièter pour une chofe de laquelle ilnbsp;femble qu’on ne devoit jamais nous avoir parlé.

Catholiquesj amp; que li par la grace de Dieu vous avés été fatisfait de la conduite de cette Maifonennbsp;ce qui regarde la piété amp; les vertus Religieufes,nbsp;vous n’avés rien trouvéauffi en tout cequi touchenbsp;la foi qui nous put faire mériter votre dilamp;race.

C’eft-la, Mgr. notre confoktion quoiqu’il nous puiffe arriver; mais de quelques extrêmités qu’onnbsp;nous menace , je ne fqaurois me perfuader^enbsp;votre bonté Paternelle fe puill'e jamais relou-dre de troubler, amp; mcme de difitper amp; de de'-truire une mailon Religieule, a qui etle rendnbsp;un temoignage fi avantageux, paree léulementnbsp;que nous fouhaitons de ne prendre aucune partnbsp;a des difputes qui ne nous regardent en aucune forte, pour ne point perdre la chofe du mon-k plus importante, qui eft la paix amp; le repos

voici la Relation qu’elle a faite de la inanieredonE H lui paria,

RELATION.

%

De la Sr. Magdeleine-Chrijlim (Briquet.)

Le Samedi 21. Juin, je fus a Confeflê a Mr. Chamillard. Après que je me fus Corifeflee, itnbsp;me die: vous aves dit bien vite mea clufd, amp; jenbsp;vous I’ai kifle achever; mais je ne vous dirai pasnbsp;Mifereatur que vous ne m’ayés dit qu’elle eft vo^nbsp;tre difpofition fur la fignature.

R. Monfieur, je me fuis donné I’honneur de dire mes raifons ii Mr. de Paris, il a eu la bonts

- nbsp;nbsp;nbsp;.....____... ^____ ____de les entendre, amp; il ne m’a point ordonné autre

ne notrq confciencc: ce que nous fqavons êtrear- chofe que d’écouter toutes celles que Ton me di-après s’cere laiffés aller a figna roit, de les porter aux pieds du Crucifix avec nous demande.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;miennes, amp; de prier Dieu durant ces troisfcmai-

Dieu nos nbsp;nbsp;nbsp;^sr. qu’ofenc fi Ibuvent a nes de m’infpirer ce qu’il demande de moi.

Uieu no. prieres amp; nbsp;nbsp;nbsp;pouryotre perfon- la difpofition ou je me fuis mife poux lur obcir^

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Ch At.

xvn.


llehtlon de la nbsp;nbsp;nbsp;^Sufédeursf forfque vtn a deS nifonS de

i-,r.fe que cela a faire nbsp;nbsp;nbsp;“ ‘i doucer de ce qu’ils propoient: maïs fi cela eft, 3^

n’ai autre nbsp;nbsp;nbsp;Cr^irnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y alt d’autre difference entre la


je n’ai autre cnoic hquot;- nbsp;nbsp;nbsp;------

ie terme qu’il i«’a donne foit accompli.

dites-moi, pouvés-vous craindre


Ch aK XVil,


en


D Mals, nbsp;nbsp;nbsp;5 e----- y- nbsp;nbsp;nbsp;.

fcience que Dieu vous reproche en Ion juge-

d’avoir obéï au Papa amp; a votre Archcvc-^e, 6c d’avoirparlécommetoutel’Eglife? Quel-Ics raifous pouvés-vous avoir pour ne Ie pas faire ?

R. Monfieur, je n’en ai point qui ne foienc de confcience: je ne regarde que Dieu la-dedans, amp;cnbsp;je ne veux pas faire légérement une chofe d’unenbsp;ii grande importance.

D. Pour moi, je ne fqai comment vous n’a-vés pas peur, toutes tant que vous êces, de dire les raifons que vous dites. J’ai écé autrefois a Geneve : j’y fuis encré en conférence avcc des héré-tiques pour les convaincre, mais ils nemedifoientnbsp;pas d’aurres raifons que les vótres, amp; ne me fai-ibient pas d’autrès queftions fur Ie Pape, 6c furnbsp;l’obéïiïancc, que celles que vous me fitcs hier.nbsp;Je ne f§ai comment des Filles en difent tant.

R. Mr. Nous avons la plus grande douleur du monde d’etre obligees de parler de ces choiès-la,nbsp;nous ir’y devrions pas ieulemenc peiifer, amp; nousnbsp;fouhaicerions n’avoir autre chofe a faire que de


.. y nbsp;nbsp;nbsp;u»/jcjcuce entre la

------a pour les chofes divines 6c celle one

1 on a pour les himahies ^ finoti que dans les^é nes c’eft a la parole de Dieu, qui eil la véricé mê-me, que l’on fe foumet, amp; dans lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c’eft

a celle d’un homme qui peut être fujet au changement. Du refte je n’y vois point de difference, fi l’on eft oblige de captiverfon entendement', amp; je ne fuis pas capable de comprendre qu’on Ienbsp;puiftè faire fans adoration: lorfque je ne fuis pasnbsp;perfuadée paf ma raifon des myfteres amp; des véri-tés de la foi, je les crois en captivant ma raifon,nbsp;amp; j’adore ce que je ne comprends pas, amp; je Ienbsp;crois avec une entiere certitude, paree que c’eftnbsp;Dieu qui l’a dit j mais voulés-vous que j’adore denbsp;la même Ibrte une créature .ï*

Mr. Ch. Je ne dis pas cela, vousleprenésmal, Lorfque vous croyes a la parole de Dieu vousnbsp;fakes un a£te d’adoration, amp; lorfque vous croyésnbsp;a la parole de vos Supérieurs en captivant votrenbsp;entendement, vous fakes un adted’obéïffancehenbsp;roïque. Mais quel fujet avés-vous dedouterde


ne vois foi que l’on


êc nous propofons nós doutes •• fi on nenous obli- r. r dt vrai, ivir. qu oi. nous perm r ge point a figner, nous ne parlcrons jamais de tout pofer nos doutes, amp; qu’il femble que l’on n

eek nbsp;nbsp;nbsp;• veut pas opprimer par autorité, mais nous^ïon'

» auffi indubitable qu’on me Ie veutperfuader “les Propofitions font dans Ie Livre de Mr,nbsp;^Yiires pourquoi ne marquerok-on pas dans quelsnbsp;“hfnities de fok livre font chacune des Propofi#

¦ ^ ? T orfaue Mr. de Paris veut prouver dafis S oflSkce que Mgn/Evêq^^.f f - eftnbsp;mort dans la foumiffion al’Eghfe, d cvtefortbiennbsp;w eWres dans lefquels, font les paffagesqu’anbsp;les cbapk e oanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;impnmer Ie Laün a ia

rapporte, nbsp;nbsp;nbsp;Ordonnance^ pourquoi done

n^Hé ' mais vous ne voules pas qu on vous faffe voir qu’elles y font. Mr. de Parts s’y eft of-f-rt VOUS 1’avés refufé?

les ne comprennent pas ^^quot;^k^XTnftruitcTque de quot; ï^- H ne s’eft offert que de nous faire voir la chofoi »¦? » ïl’SSgioi que lorfque premiere amp; nou de nous eirpliquer en quel fen»nbsp;Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toifISrairel kgt;ilt;on. elle eUe', eft; runs 4nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..... -......

D. Vous ne faites pas mal de propofervosdou- vaincre par raifon. Cependant je vois que . tes, puifque Mr. d? Paris vous yoblige, amp;qu’il celles qu’on nous dit fe terminent toujoursic^^’^^nbsp;ne m’a envoyé iet que pour y fatisfaire^ mais il k l’autorité amp; a captiver notre raifon- amp; c’nbsp;faut que vous priiés beaucoup Dieu de vous faire la même qui me porte a douter: car^fir’'r ¦nbsp;connoltre Tobligation que vous avés d’etre Ibu- chofe auffi indubitable qu’on m? Ip ‘-^^kunenbsp;mifes a PEglifc, 6c de vous rendre a ce qu’ellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

vous ordonne. N’eft-ce pas la votre difpofi-tion ?

R. Mr. Je n’en ai point d’autre que celle oii

je vous ai dit que j’étois.

D. Je m’en vaisdonc vous donnet rabfolution.

[ Après qu’il me Teut donnée je lui dis:3 Puilque Mr. de Paris nous a ordonné de vousnbsp;dire tous ngs doutes, je crois que vous trouverésnbsp;bon que je vous propofe ceux qui me reftent furnbsp;cette foi humaine dont on nous parleacetteheu-re: Vous ne vous éconnerés pas, Mr. fi des Filles ne comprennent pas facilement ces fortes de

—r—I—* nbsp;nbsp;nbsp;lens

la raifon, êlle êlle 'y eft; ^s il eft vrai que nous ne dèfirons

sa ‘¦'-f nbsp;nbsp;nbsp;....., refpeél. Je vous fupplie trés- point qu’il s’en donne la peine, ce feroit inutile-

n’obhgeoit qu nbsp;nbsp;nbsp;fqauriés ment qu’il Ie feroit, puifque nous ne fomraes pas

bumbletne definitions de cette foi humaine capablesd’entendrele Laün nik Theologe. Mais dormernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donnaces hier: car pour Ie Mandement amp; Ie Formukire a’apas été fait

que cehcs q comprends pas bien^les obl^aüons. pour nous toutes feules, c’eft pour des Théqlo-Mr ^qu’elle oblige 'de captiver fon giens, dont il y en a plufieurs qui ne les y voienF Voksnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de foumettre fon jugetnentacelui pasjSc je croisque ft on leur prouvoit bien qp

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quot;Religieufit de Tort-'Royal, 1661.

n’eft propre qu’a troubler nos confciences. nbsp;nbsp;nbsp;C H A Pi

D. N’en ayés pourcant point de fcrupule. Mr. XViI« de Farts vous a commande de propofer vos dou-tes, je ne fuis ici que pour y fatisfaire; Mais croyés-moi , ce feroit bien le plus fur pour vous denbsp;parler comme le Papeamp;tqutel’Eglife, amp;de vousnbsp;foumettre. Vous ne fqavés pas encore a quoi vousnbsp;vous expofesenrefufant dele faire. Vous feréspeut-être rongée de fcrupules tout le refte de yotre vie, amp;nbsp;a l’heure de votre mort vous vous repeutirés denbsp;n’avoir point voulu obéir a votre Archeveque,amp;nbsp;vous ne fqaurés que répondrc a Dieu qui vous lenbsp;reprochera en fon jugement.

R. Monfieur,je m’en vals porter toutes cesrab-fons aux pieds du Crucifix, comtne Mr. de Paris nous 1’a commandé, je merecommandetreshum-;nbsp;ment a vos prieres.

Mr. Cham. Et moi aux vötres, ma Soeur^ nous pourrons faire encore quelques conferences,nbsp;oü nous tacherons de répondre a tous vos doutes.

Je me retirai ainfi avec retolution de ne plus parler, je vois bien que je n’en fuis pas capable,

amp; que je m’emporte plus loin que je neveux. Si j’avois trouvé un homme aufli paffionné que lenbsp;paroit être Mr. de la Frunetkre, je ne fcai juf-qu’oü j’aurois été; c’eft pourquoi je ne m’engage-rai plus avec ces perfonries. Je mettrai déformaisnbsp;toute ma force dans le filence, efpérant que celuinbsp;qui nous a engagées a foufrnr pour fa grace, nousnbsp;donnera la même grace pour perleyerer jufqu’a I4nbsp;mort dans toutes fortes de perfecutions amp; de tri,nbsp;bulations.

Chap.

.XVil.

Suite de la 'Perfécution deS a révélés a fon EgHfe , je ne demande pointnbsp;d’autre raifon pour cela que de Igavoir que c eftnbsp;k vérité même qui parle, amp; je n ai pome de pei-

ricre convaincue de tout ce qu elle me com-mande de croire, parce que Dieu m’a fait la grace de me donner la foi, qui ne me permet pas d’en douter. Mais pour les hommes qui n’ont pointnbsp;de graces a me donner, ils ont accoutume de menbsp;payer de raifons.

D. Comment! vous me paries comme une hé-rétique de me dire que vous ne croiriés pas fans la grace j vous endurciriés tous les hérétiques’ils vousnbsp;entendoieat, car ils n’auroient qu’a dire qu’ils nenbsp;f5auroient croire parcc qu’ils n’ont pas la grace.

[Je vis bien que je m’étois trop avancee: mais je crus me devoir juftifier , puifqu’on ne doitnbsp;point fupporter le reproche de rhérélie. Je ré-pondis donc’.J

Je vous parle comme un héretique, Mon-fieur!

D. O je fgai bien quela fbieftun don deDieu.

R- Et fi elle eft un don de DieuScqu’il ladon-ne gratuitement, n’eft-elle pas une grace ? quelle difference y a-t-il entre un don gratuit amp; unenbsp;grace ?

D. Croyés-moi, fi vous n’étiés point fi fqavan-tes dans I’Hiftoire Eedéfiaftique, vousenferiés votre falut avec moins de péril; ah! qu’il eft vrainbsp;de dire que celui qui marche avec fimplicité dansnbsp;Fobeiffance, marche .toujours avec fureté!

R. II eft certain, Mr. qu’il n’y a rien de fi vrai que de dire que celui qui marche avec fim-plicke , marche avec confiance. On nous faitnbsp;grand tort de nous faire fortir de cet état. Ceuxnbsp;qui nous ont conduites jufquesicestemps-ci n’ontnbsp;point eu de plus grand foin que de nous y con-ierver. Ils nous ont toujours dit que ceux qui ap-prennent de Jefus-Chrift a être doux amp; humblesnbsp;de cueur, profitent davantage par la priere amp; lanbsp;meditation que par les ledures amp; les conférences.nbsp;Ils ne nous ont jamais inftruites de toutes ces quef-tions de Dodrine amp; de fait dont on nous parlenbsp;aujourd-hui, ils ne nous faifoient pas même voirnbsp;leurs écrits, amp; ils n’avoient foin que de nous en-t.’-etenir dans rhumilité amp; la piété. Mais il y anbsp;trois ans qu’on nous les a ótés, amp; depuis ce tempsnbsp;on nous a bien obligees nialgre nous d’apprendrenbsp;araifonner, puiiqu’on eft toujours après nous pournbsp;la lignaturcj on nous veut faire parler dansl’Egli-fe de chofes a quoi nous n’entendons rien, amp; onnbsp;ne nous permet pas de nous excufer fur notre ignorance. II faut done bien que nousdemandionsaunbsp;moins a quoi nous nous engageons en fignant • encore ne fommes-nous pas des bétes pour faire lesnbsp;chofes fans les comprendre. J’avoue quil eftdan-gereux a des perfonnes de notre ProfelTion amp; denbsp;notre fexe de tant raifonner fur ces chofes-la, amp;nbsp;que nous fommes en peril de faire des fautes en lenbsp;amp;anti mais pourquoi nous y oblige-t-on? cela


-ocr page 312-

^ 'Relation de la Perfe'cution des 'Religiettfesde Port-lioyal^ l66^.

,, en donnés, que nous vous demandons permif- nbsp;nbsp;nbsp;baiflé,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; il paria a routes^ mais il nenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gagna rien

3j fion de nous adrefl’er a ces excellents Princes nbsp;nbsp;nbsp;fur pasnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;une. On n’anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rien ecrit de cesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entretiens,

)) de VOS Apotres, amp; d’appeller des traitements nbsp;nbsp;nbsp;qui nenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furent qu’unenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;répédtion de ce qu’il nous

5, que nous éprouvons, a leur autorité qui réüdera nbsp;nbsp;nbsp;avoit déja dit.

,, toujours dans FEglife, amp; que nous reconnoif-,, fons dans ceux qui leur fuccedent légitimement,

„ mais en qui nous ne trouvons pas la charité „ qu’ils ont cue pourlesames^ c’eftacesPafteurs

Chap.

XVIJI.

C H A f. XX.


qui n’ont point voulu dominer fur le troupeau, mais qui ont etc I’exemple du troupeau, quenbsp;„ nous demandons juftice centre nosPafteursquinbsp;,, s’élévent fur nous avec une puiflance que vousnbsp;,, ne leur avés pas donnée, puifqu’elle tend a. lanbsp;j, deftruétion amp; non pas a Tédification de nosnbsp;,, acnes. 2gt;Tous ne demandons pas que vous lesnbsp;„ punilSés, mais plutót que vous changiés leurnbsp;„ eoeur, afin qu’ils foient les. imitateurs commenbsp;„ ils font les fucceflèuis de vos Saints Apótres.nbsp; Nous vous fupplions done trés humblement,nbsp;j, 6 Saints Proteéteursde toute 1’Eglife, depren-„ dre la protection amp; la défenfe de notre Com-,, munauté, qui eft une petite partie de tout cenbsp;„ grand corps auquel nous voulons toujours de-,, rneurer unies,quand même onnousenvoudroitnbsp;„ feparer, amp; foufFrir pour la vérité amp; la jufticenbsp;,, toutes les peines qui nous feront infligées, plu-„ tot que de nousendépartir, en confervant dansnbsp;3, notre eoeur les faintes paroles que vous avésen-,, feignées a tous les Fidéles, par lefquelles vousnbsp;,, nous apprenés qu’il faut entrer au Royaume denbsp;„ Dieu par beaucoup d’affliétions. Ayés pitié denbsp;„ notre foiblelTe; fecourés notre infirmité; éclai- rés nos ténébres 6c notre ignorance, afin quenbsp;,, nous ne prenions pas le mal pour le^ bien, amp; Ienbsp;„ menfonge pour la vérité: enfermés-nous dans

contraires. Et M. Chamillard choifit'

votre Bercail pour nous préferver des Loups Angelique pour ccia, la jugeant la pluTcap^*]'^ qui nous veulent dévorer, amp; faites voir a tou- pour y faire entrer les autres, li elle y étoit%e-la terre que vous n’abandonnés point ceux qui quot;nbsp;fe confient en la puillance de vos intercelïïons,

amp; qui ne les demandent que pour être plus a Dieu amp; pour mériter de le louer avec vous amp;nbsp;avec tous lesSaints dans l’écernité, Signédetou-te la Communauté.”

35

C H A P I T R E XIX.

Suite de conduite de M. Chamillard qui voit toutes les Peligieufes rune a^rès 1'autre.

CEpefidant M. Chamillard continuoit a nous venir voir, amp; fevoulant attribuerles droitsnbsp;de la Supériorité, il eut envie de voir toutes lesnbsp;Sceurs en particulier les grilles ouvertes amp; le voilenbsp;n’ofa lui refufer de l’aller écouter, puif-nousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouvoir de

c. ut pas nbsp;nbsp;nbsp;^ quot;^ême on ne

la grille, mais on rïfufe P?;!’',

Atof. cW , dlïl-rrSttiXoS

C H A P I T R E XX.

M. Chamillard va d Port-Poyal avec le Pere Efprit. Leur entretien avec la Sr. Angelique denbsp;S. Jean pour la faire entrer,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toutes les Reli-

gieufés par elle, dans des fentiments d'accommo-dment. Sentiment de tenue la Communauté fuT eet accommodement.

T E Jeudi 3. Juillet, il demanda ma Sceur An-geUque auparloir, pour lui faire une propofi-tion dont ils etoient convenus enfemble Ic Pere Efprit AeYOratom èc lui; M. l'Archevéque quinbsp;vouloit a quelque pnx que ce fut fortir d’aflfairenbsp;les ayant joints pour nous exhorter amp; nous porter a la fignature, quoiqu’il f§ut que leurs fenii-ments écoient aflez differents, afin que les unesnbsp;étant gagnées par M. Chamillard^ amp; les autresnbsp;par le Pere EJprit, quoique par des raifons toutes oppofées, les unes amp; les autres s’uniffentnéan-moins dans la fignature extérieure, encore qu’el-les demeuraffent, fi dies vouloient, div’iCées denbsp;fentiments intérieurs. Cette propofition étoitunenbsp;elpece d’accommodement par lequel on nous don-noit liberté de recenir dans le coeur la même dif-pofition ou nous étions a 1’egard An fait pourvunbsp;qu’extérieurement nous nous ferviflions de certainsnbsp;termes qu’on vouloic nous perfuader n’v êtrp rv,.,

r/nnrtquot;airflc nbsp;nbsp;nbsp;A/T C'U/ivrtill.«t.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

nia öoeur même entree la premiere.

II vint le lendemain avec le Pere EJprit^ amp; demanda il parler a la Communauté, pour fqa-voir quel fentiment on avoit fur l’accomraode-ment dont il avoit fait la propofition a ma Sceurnbsp;.eingelique le jour précédent. Quand Ia Communauté eut été aflémblée, il lui tint a pcu prés cenbsp;difcours;

3, Mes Soeurs, volei le terme queM. 1'Arche-3, vêque vous avoit donne qui eft rantót expire: „ vous fgavés la bonté qu’il a pour vous, amp; lenbsp;„ défir qu’il a de vous tirer del’étatou vousétes:nbsp;„ il m’a encore témoigné la derniere fols que j’ainbsp;„ eu l’honneur de lui parler, qu’il n’y avoit riennbsp;„ qu’il ne voulut faire pour cela. Mais ilnepeutnbsp;„ pas tout faire: II y faut néceffaireinent contri-,3 buer quelque chofe de votjre cóté. C’eft pournbsp;„ cela que 1’on vous a propofé quelque accom-3, modement. Je vois bien qu’il n’y a que la ten-„ dreflè de votre confcience qui vous reüentnbsp;,, pourquoi je tache de tout mon pouvoir denbsp;compatir a vos peines amp; a vos fcrupules, janbsp;„ cherche tous les moyens que je me pms «na,

35 giner


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-Relation de ta -perfécutlon det Reltgieufet de Fort-Royal, 166/^.: nbsp;nbsp;nbsp;2^1

einer felon mes petites lumiefes pour trouver „ foi^és, foumeués votre jugement au fien, amp;

“5 nbsp;nbsp;nbsp;*wnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nor rfp/Tucr V/micnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*_ •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

CII A p;

XX.

Chap:

XK*

mes

ame

maux qui

.. vf nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' bupèneur a ceux de l’éplifp *’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oevés avoir

vous en dit. Propofés-lui encore vos doutes amp; „ ment par vdtre defoST® ^’^“‘^^lerés affÜre-vos peines; maïs lorfquil vous aura fait voiroue fcandsliftréd‘icmbeiiiance, amp; que vous „ lafa fcr.pfa= ,di« ta p,,

LI nbsp;nbsp;nbsp;chevê-

devés done rapporter liceque votre Supérieur ” nbsp;nbsp;nbsp;vous en devés

,, queïque conciliation. nbsp;nbsp;nbsp;j j- „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

” ^ j’avois penfe de vous propofer de dire: Je ’»c fouinets aux deux Conjtitutions des Papes Ih~nbsp;’’ «ocent X ^ Alexandre Vil. paree qu’il menbsp;’’ feinblc que cela pourroit être entendu parnbsp;„ vous d’une nianiere qui ne blefferoit point vosnbsp;„ cenfeieness, amp; que ceux qui ne vous veulentnbsp;„ pes du bien n’en pourroient tirer avantage. Jenbsp;•5, vous fupplie de croire que je ne vous propofenbsp;5, point cela comme une equivoque: je n’ai jamaisnbsp;„ approuvé cette faqon de parler, amp; lorlqueronnbsp;j, ra’a confuké pour fqavoir mon fentimenc, j’ainbsp;5, tqujours été contraire a tout ce qui peut êtrenbsp;„ dit équivoquemenn mais cen’eneft pas unequenbsp;de taire une chofe lorfqu’on n’en n’eft point ih-,, terrogé. Vous ne devés point avoir peurde cesnbsp;„ termes de foumiffion: je crois qu’ils n’expri-„ ment autre chofe que votre difpofition: jevois,nbsp;,, ce me femble, felon la connoiflance que vousnbsp;5, m’en avés donnée, qu’il r\’y a pas une de vousnbsp;¦n qui fadé difïiculté de Ce. foumettre aux Confti-3, tutions des Papes en ce qui touche la Dodtri-„ ne i amp; pour ce qui eft des faits, vous y devésnbsp;au moins une foumiffion de refped:^ c’eft unenbsp;régie de Théologie approuvée de tous les Doc-,, tears de part amp; d’autte , tant de ceux quinbsp;„ croient Ie Pape infaillible en de certains faits,nbsp;,, lorfqu’il s’applique particulierement a les déci-,, der, que de ceux qui difent qu’il fe peut trom-per dans ces faitsj c’eft, dis-je, une régie denbsp;„ Théologie rnconteftable, que lorfque Ie Pape anbsp;„ décidé quelque caufe, chacun eft obligé a s’ynbsp;„ foumettre, au moins par refpedt, jufqu’a cenbsp;„ que Ie contraire aitété défini: paree qu’on doitnbsp;,, croire que quand même Ie Pape ne feroit pasnbsp;„ infaillible dans les faits, amp; qu’il s’y pourroitnbsp;„ trompet, il arrive néanmoins rarement qu’il fenbsp;,, trompe; Dieu lui ayant promis fon Efprit faintnbsp;„ pour l’affifter, amp; l’éclairer dans les jugementsnbsp;„ qu’il prononce; c’eft Ie moyen que Dieu aéta-,, bli pour mettre la paix dans fon Eglife; il s’ynbsp;j, eft toujours élévé des conteftations de temps ennbsp;„ temps, amp;pour accorder tout Ie monde,on anbsp;„ accoutumé d’aller au Pape, quand 1’EgUfe nenbsp;„ fè peut pas aflèmbler dans un Concile; amp; aprèsnbsp;„ que Ie Pape a décidé une caufe, chacun doit aunbsp;„ moins foumettre fon jugement a celui du Saintnbsp;nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;done que dss Doéleurs amp; des

„ Theologiens font obligés a Ie foumettre au ju-

„ gement du S. Siege, pourquoicroiriés-vous qu’il

,, y ait du péché a parler comme l’Eglife parle „ amp; a croire ce que Ie Pape amp; votre Archevêquenbsp;„ vous difent?

„ Vous dites que vous êtes des filles, amp; que vous n’entendés rien a tout cela; vous vous en

— j'iiu iicn j cx

paffés par defllis. Vous fakes bien cela pour ” votre ConfefTeur amp; pour votre Supérieure :nbsp;” quand ils vous difent qu’il n’y a point de péchénbsp;” ^ faire une chofe, vous vous metres en reposnbsp;” amp;VOUS paffes par deflusi Croyés-moi, mesnbsp;” Sceurs ie vous affure qu’il ne foauroit y avoirnbsp;” ÏSfvous ranger liu ebté du Pape amp; denbsp;” votre Archevêque i paree que quand meme Ie

” Se fe feroit troipé, ce quel’on ne doit paS » 1 ape lenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;15 ^^pfochera pas en fon

” nbsp;nbsp;nbsp;‘““rUU ^«qu-üsvous

” oSt amp; d’avoir parlé comme eux.

” Tvous ne fgavés pL h quoi vous vous ex^-fes en ne le faifant pas; vous aves icrupuie ” aujourd-hui de figner, amp; vous en aures p^t-

’’ être bien davantage le refte de Votre Vie, amp; a ” rheure de votre mort, de n avoir point obeinbsp;” au Pape amp; a votre Archeveque. En refufantnbsp;” de le faire, vons vousexpofes a bien des perils,nbsp;” amp; a la ruine entiere de votre Maifon. Vousnbsp;” répondrés devant Dieu de tout lebien que vousnbsp;” auriés pu faire, foit en élévant des Penfionnai-” res, foit en recevant des Filles, amp; continuantnbsp;” a bien fervir amp; louer Dieu.

^ 53 nbsp;nbsp;nbsp;bien que vous neconfiderés pas le mal

„ qui vous peut arriver, amp; que vous dites qu'il eft bon de fouffrir. II eft vrai que la foufFran-” ce eft bonne en elle-meme, mais c’eft quandnbsp;” on fouffre pour une bonne caufe, amp; non parnbsp;” fa faute amp; pour des fcrupules. ^

” ^ Lint nbsp;nbsp;nbsp;l

”ne ooinion contraire a celle de fes Superieurs. ” Ft Aripte a trouvé qu’il pouvoit y avoir eiïnbsp;” cela tant d’attachement, qu’il y avoit des per-” fonnes qui aimoient mieux s’expofer a la pertenbsp;” de routes chofes que de quitter leurs opinionsnbsp;” particulieres. Confiderés un peu devant Dieunbsp;” ce que vous fakes, 6c quel fcandale vous cau-” ferés dans l’Eglife: chacun eft obligé de con-” tribuer de tout fon pouvoir a y maintenir lanbsp;” naix amp; pout cela, il faut que tous parlent unnbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;taW, A Dieu te glorifté du

” Sus; c’eft ce que ditSt. Paul;«w ore unans-quot; que tous n’aient quun eoeur amp; quune amp; ne parlent ftue d’une meme f^on.

Lé Pape eft le chef de lEghfe, amp; l’on a 't'oujours cru (je dis même ceux qui ne le tien-nent pas infaillible) que tous font obliges d’avoir foumiffion de refped pour fes décifions;nbsp;amp; fi cela n’étoit, il n’y auroit jamais de paixnbsp;dans i’Eglife. Je vous fupplie done de bienpen-

fer a ce que vous faites, en refufant d’obéïr a vos Supérieurs.

Si vous n’avés point d’egard aux

\11.C nbsp;nbsp;nbsp;-—---


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^ nbsp;nbsp;nbsp;Tielathn de la Verfécution des 'Religieufesde Fort-ltoyal^ 1664^.

jj cheveque, amp; pour être en quelque facon re- nous étions prêtes de fouffirir toutes chofcs, plu-„ belles au Pape; je ne dis pasque cela foic, mais tót que de faire davancage.

C H A r. XX.


C H A P. XX.

,, enfin on Ie croira.

„ Avifons done, je vous prie, a ce que vous

pourriés faire pour fortir de la. Je vous pro-,, poferai en efprit de charité tous les tnoyens que ,, je pourrai trouver, pour fatisfaire tout lemon-,, de, fans vous donner de peines amp; d’inquiétu-„ des de confcience. Si vous n’entrés pas dansnbsp;,, ce que je vous dis, faites-nous part dc vos lu-,, mieres, cherchés vous-mêmes des termes quinbsp;„ vous paroltront meilleurs, Pour moi je n’en

vois point de plus propres, que ceux que'je ,, vous ai propofés; je me Joumets avec unefbu-mi (Ron fmeere aux Conflitutions des deux F apes.

„ Ce mot de feumijjion co)-----

„ ble, tout ce qu’on peut ,, les uns amp; les autres ; car^

,, dit, il n’ya perfonnequicontefte danslaThéO' „ logic la foumiffionquel’on doit au Pape. Ceuxnbsp;„ qui ne Ie croient pas infaillible demeurent d’ac-’’ cord, que Ton doit foumiffion de refped amp;nbsp;„ de filence pour fes décifionsj amp; vous-mêmesnbsp;,, vous ne faites point difficulté d’avoir une fou-^ miffion intérieure de jugement pour ce qui re-3, garde la Dodrine. Ainfi quand vous dirés: jenbsp;,, me foumets fincerement aux Conflitutions des Pa-j, per, vous entendres que vous avés une foumis-„ fion intérieure de créancepour Ie droit, amp;fou-„ miffion de refpeét pour Ie fait; 6c ceux quinbsp;3, vous veulent du mal ne pourront en tirer avan-,, taee.

La Soeur Angeliqui dit furcela, que nousvou-lions bien que ce que nous avions dans Ie cceur parut fur nos levres, amp; qu’il nous ctoit impoffi-ble de dire une chofe, a deffein qu’elle fut enteti-duë par les autres d’une autre maniere que nousnbsp;ne Fentendrions nous-mêmesj que cela nouspa-roiffoit être une equivoque.

D. Je ne voudrois pour rien au monde vous faire parler par équivoque, je 1’ai toujours con-damné, amp; ne 1’approuverai jamais, bien loin denbsp;Ie confeiller^ mais Ie mot de foumijfton ne peutnbsp;ctre équivoque, puifqu’il a la veritable fignifica-

Enfuicede cela, Ie Pere Efprit demanda audience. On fe tut, amp; il commenqa ainfi:

„ J’ajouterai a ce que Monfieur vient de dire, „ ce que Ie zele que je fuis obligé d’avoir pournbsp;„ robéïlTance duë a M. 1’Archevêque,Supérieurnbsp;„ de ces bonnes 6c faintes Filles, ne permet pasnbsp;„ de leur taire. En vérité, nous pouvons dire quenbsp;„ la qualité de M. 1’Archevêque efl: bien a plaindrenbsp;,, aujourd-hui a votre égard, mes bonnes amp; faintesnbsp;„ Sceurs, puifqu’aprèj avoir fait pour vous tout cenbsp;„ qu’on pouvoit attendre d’un bon 6c charitablenbsp;,, Pafteur, tel qu’il efl:, après toutes les fatigues qu’iinbsp;aprifespour vous,aprèss’être donné la fatisftc-

lui feul avec toute la liberté que vous pouviés défl-„ rer, après vous avoir écqutées avec tantde bonte „ dans toutes vos difficultés amp; vos peines,après vousnbsp;„ avoir encore donné Monfieur, pour fuppléer ^nbsp;„ ce qu’il n’avoit pas tout-a-fait pu achever,nbsp;„ après, dis-je, tant dc foins 6c de peines qu’il anbsp;„ prifes, nous avons fujet de dire avec douleur,nbsp;„ que quoique ce ne foic pas les fentiments qusnbsp;,, ces bonnes 6c Saintes Filles ont dans Ie coeur,nbsp;„ néanmoins il eft vrai par apparence 6c par réa-„ lité, qu’il eft confidcré par elles dans leur piéténbsp;,, même, non commeun bon Pere, maiscommenbsp;,, un homme qui eft venu pour les- féduire 6c lesnbsp;„ expofer a une grande tentation; qui leur com-„ mande de commettre un péché • qui leurnbsp;„ venu apporter un Mandement pour leur tendrenbsp;„ un piege- qui les veut obliger a faire un juge-„ ment téméraire, a porter un faux témoignagenbsp;„ contre un innocent amp; a mentir: mais ce quinbsp;,, eft Ie fujet de notre grande douleur , c’eft quenbsp;„ leur piété même leur fuggere ce fentiment, amp;nbsp;,3 leur fait ainfi traiter M. FArchevêque par effetnbsp;„ 6c par réalité , quoique ce ne foit pas leur in^nbsp;„ tention..

Pendant qu’il parloit ainfi , on fit plufieurs. mouvements pour lui temoigner qu’on avoit be-rion felon la Theologie, 6c vous pouvés vous en aucoup de peine de ce qu’il difoit: maiscommenbsp;fervir fans ufer d’aucune ambiguité. Si néanmoins il ne laiffoit pas de continuer, ^mfin mzSlt;EurAn~nbsp;il ne vous fatisfait pas, 6c que vous ayés d’autres geUq^ue fe mie a genoux, 6c 1’interrompit tout-a-lumieres pour vous mieux exprimer, faites-nous fait, en lui difant; (^e nous ne pouvions pasnbsp;cn part, cherchés vous-mêmes les termes que vous fouftrir qu’on interpretat ainfi notre conduite, que:nbsp;croirés ’meilleurs; mais au nom de Dieu faites rien n’étoit plus eloigné de nos véritables fentirnbsp;quelque chofè,aidés-vous, dites-nous ce que vous ments.

voulés faire. nbsp;nbsp;nbsp;Notre Mere ajouta que nous étions prêtes de

S.. Monfieur, voila nos Sceurs, Elles vous di- donner des preuves de notre obéïfïance pour Mgr. totrt ellcs-mêmes leur réfolution.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;FArchevêque én tout ce qui dépendroit de noua,.

ture; que nbsp;nbsp;nbsp;Premiere figna-

moignage de notre nbsp;nbsp;nbsp;fuffiamp;nt te

il neus étoit impoffible d’y pr^eZe^pÜ^'^qul

répondirent au nom de toutes: que mais que pour ce qui étoit contre notre confeien-plus rien faire; que nous nous ce, c’étoit pour nous un fcrupule infurmontable.^ etions toutesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^iS(eurMarguerïte-Angelique{GkonüAesroMt-

nelles) dit en fondant en larmes; Que Diet*'’O' yoit dans ion coeur Ie défir qu’elle , fnbsp;voir obéïr ^ Mgr. l’Archevêque,, qu-li n y avoit

liea

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C n AA XX.

¦RjeUtit» de U TerfécutioH des Heïigieufes de Tert-'Royal, iGSf'. _ nbsp;nbsp;nbsp;2^-5

A cela on difoit que Ton ne fe pouvoit réfou-dre a dire une chofe qui dut être autrement in-terprétée par les autres,que nous.ne l’aurions en-tenduë nous-inêmes.

II répondoit toujours que cela ne pouvoitpaffer pour équivoque, que nous 1’entendions dans foanbsp;véritable fcns felon la Théologie.

On lui dit encore que l’on ne fe pouvoir ré-

vTtoS'eT fortes' d'afflidions pour etnpêcher cel-done la Maifon étoit raeni|cée j mars que pour ce qui regatdoit la confciencey il lui étoit itnpof-fible de mre autre chofe que re qu’elle avoitfait,nbsp;qu’clle prioit qiTonne lui demandat plus rien, qu’onnbsp;lui fit plutót fouffrir tout ce qu’on voudroit, qu’el-

rien fliiVlle n’eut voulu faire pour lui témoigner me, dansquelqi^fenumentquilfoit,nefcauroitre-amp; pour retirer la Maifon de l’etaC fufe^ en bonne Theologie, on FU^ito^r’ qu’Sle fe facrifieroit de tout fonnbsp;cafr pour cèla^ qo’elle eut voulu elle feule fouf-

ceux qui n’efpérent qu’en lui.

Toutes les autresredoublerentleurslarmes. Plu-fieurs dirent encore qu’il étoit impoffible que nous puffions faire davantage que ce que nous aviousnbsp;fait, amp; qu’il net fe falloit point attendre a autrenbsp;chofe. Ma Sr. Franfoife-Agathe de Ste. Marthenbsp;dit, que c’étoit Mgr. 1’Archevêque qui avoir faitnbsp;la loi, 6c que nous Ie fuppüerions de nous en dif-penfer.

Mi.Cham: Je VOUS affurejinesSoïurSjque Mgr.

1’Archevêque a pour vous beaucoup de bonté; 6c je fuis temoin du refpeél 6c de Taffeétion que vousnbsp;avés pour lui. Je vous ai dit, mes Sceurs, qu’ilnbsp;veut bien condefcendre a vos peines 6c vous re-llcher quelque chofe: mals il faut bien quedevo-tre part vous faffiésauffi quelque chofe; aides-voiamp;nbsp;done, je vous en prie, voyés, cherchés, 6cavi-fés vous-mênoes a ce que vous pourrés dire.

II m’a déclaré qu’il ne vouloic pas beaucoup verbalifer, amp; qu’il vouloit que vous exprimiés ennbsp;peu de mots ce que vous avés a dire. Je vousnbsp;avois propofé de vous fervir de cestermes: Jenbsp;tne foumets pneerement anx Confiitutmis des Fapes,nbsp;paree qu’il me fetnble qu’ils n’enferment que vo-tre véritable difpofition, puifque vous avés fou-milfion de jugement pour ce qui regarde Ie fait.nbsp;J’avois penfé que vous pourries dire; je me foumets de caur amp; de houche aux Confittutians desnbsp;Paf es, la foumiffion de cceur étant pour Ie droitnbsp;6c celle de bouche pour It fait.

Plufieurs répondirent que c’étoit des termes du Formulaire.

M. Cham. Je n’aiauCTiofé vous les propofer, j’ai bien cru que cela vous feroit peur.

Vous pourriés encore dire; Je me foumets avec un rejpeif fineer e aux Conflitutions des F apesVoyés fi vous aggréés ce terme; pour moi je ne vousnbsp;l’ai pas dit d’abord, paree que je crains qu’il nenbsp;foit pas bien interprété par ceux qui chercherontnbsp;è reprendre quelque chofe dans votre fignature,

Ie s’abandonnoit a Dieu pour cela, amp; qu’elle ef- foudre de fe contenter de féparer amp;le^wf péroit qu’il nous foutiendroit, puifqu’il eft bon a dans fon intention amp; de les contondre a s -

nni nbsp;nbsp;nbsp;-----^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pTeffion dc fe fignaturc. Notre Mere Ie pna de

ne s’y point attendre, amp; de ne rien protnettre a Mgr. 1’Archevêque.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

nevëque .

mais je vous promets que Ie Pere Efprit 6c moi, ferons tout notre poffible pour Ie lui faire agréer;nbsp;nous nous jetterons plutot^ a fes pieds pour 1’ennbsp;fupplier trés humblement, len conjurer öcluifai-re toutes fortes d’inftances, pourvu que vous vou-Ués bien contribuer a eet accommodement.

R Monfieur nous ne vous fqaunons promet-tre de rien fahe, non plus que vous ne nouspqu-vés affurer que ce que nous fenons foit accepte.

^ Ma Sr. Attgeliiue: Nousdoutons fort que Mr. l’Archevêque s’en contentat,^ après qu’il nous anbsp;déclaré fi ouvertement en general 6c en particulier,nbsp;°nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_„j,o demandoit la créanceintérieuredu/«iA,

ceux qni fignentfansi’avoir, font fort mal; ? Ibvte aue nous craindrions de l’ofFenfer encorenbsp;jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aorès ce qu’il nous en a temoigne.

^^'quot;SrChaJ Sicelaefi, jememettraidevotrecamp;-me ietterai a fes pieds, pour lefuppherd’e-pa’rgïer en^ela la tendrefib de vos confciences t mais

ÏTrïuvai bién difpofé a vous remettre quelque chorde fa part, pourvu que vöus vouU^ bieanbsp;iaire auffi quelque chole de la^votve. C eft pour^nbsp;quoi je vous fupplie encore d’y penfer de voirnbsp;comment vous Ie ferés: Si vous voulés vous fer^

\7ir Hii mnf 'pDr*ia^ nbsp;nbsp;nbsp;--

M. Cham. Ma Mere, il faut faire quelque cnoie, il faut néceflairement tacher de donner fatisfadtioanbsp;a Mgr. 1’Archevêque; fi vous n’agréés pas lester-mes quejevousaipropofés, cherchés-envousmê-mes qui vous paroiflênt plus propres; tnais enfinnbsp;aidés-vous, faites quelque chofe. Je vous ai dienbsp;-tout ce que je me fuis pu imaginer pour mettre vosnbsp;confciences en repos, amp; latisfaire tout Ie monde,nbsp;j’ai feulement avancé tout cela de moi-même; carnbsp;je ne f^ai pas fi Mgr. l’Archevêque I’accepteraj

rgner en ceSa la tendreiie de vos comciences -ais je vous affure que je crois qu’il Ie fera, rniere fpis que j’ai eu 1’honneur de lui parler jg

vv/uo icr**

, nbsp;nbsp;nbsp;- r.r.,o„,rp vir du mot de re/igt;eéï, je vous ai dit la difficulty

\ reprendre quelque nbsp;nbsp;nbsp;ft inter- que j’y trouve, 6c pour laquelle je ne vOus l’avois

pieie ppur filen , e t nbsp;nbsp;nbsp;ble quecelui de jourmgontx'^xmt mieux votre vé-

‘^•^’^ui'^'f^lfiratfon- au lieuvque cdüidtfimiijftoti titable difpofition;amp; celui de refpea pourroitêtre re QUI leaardela foi d’une foumif- malrequ par ceux qm nevous veulentpas dubien,nbsp;8 entend P ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;regarde Ie fait., outre qu’il exprime, ce me femble, plus que vous

lion de j ë ? re^ed amp; delilence: Etc’eft n’avés dans Ie cotur. 11 feroit bon pour les Theo-

Alans


youllbieldonner, ^quetouthom- logiens^quine croientpasqueksPropofitionsfoient

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Religieujès de Fort-Foyal, auprès de la grille: h Fere'E/prit n’en dit pas ünnbsp;feul mot, mais Mr. ChamÜlatd nous dit en lenbsp;rendant:]'

Je ne vous confeille pas de faire préfenter cela a Mr. l’Archevêqüe: ce nc lêra pas moi toujoursnbsp;qui le préfenterai: je fqai bien que cela ne feroitnbsp;qu'aigrir fbn eiprit. Je le trouve aCTez bien dif-pofé, Dieu merci, mais afl'ürement cela le fache-roit. II y a trois chofes qu’il ne pourroit pas paf-fer, amp; que je fgai bien qui le blefl'eroient.

La prf/fmiere, c’eftque vous avancés une cbolè infoütenable dans la Théologie. Vous dites dansnbsp;la deuxiéme page, que quant aux fdits tout ce,quenbsp;vous en pouvés fqavoir , c’eft qu’ils font con-teftés öc qu’ainfi toute perfuafion que vousnbsp;pourriés former deftiis, lêroic témerairs. IInbsp;trés faux, de dire qu’il y auroit témérité a croirenbsp;a ce que le Pape è drtj car il eft certain nnenbsp;vous y deves au moins foumiffion de refped amp;nbsp;de filence,amp;quevous feriés fort bien de le croirenbsp;bien loin d’y voir du mal ï le faire.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

La feconde eft, ce ^ue je vous afdéja dit, que Mr. de Paris avoit declare qu’il ne vouloit quenbsp;deux lignes, amp; en voila plus de 6o. encore dans.nbsp;la premiere, il n’y en avoit que dix.

La troifiéme, c’eftque vous dites, que vous avés fait tout cequevousavéspufaire,dans votre figna-tSre du 2,8. Novembre, amp;c que tout le mondenbsp;a jugé que vous y aviés rendu un fuffifant témoi-gnage de votre foi; Et vous voyés que Mr. l’Ar-chevêque ne la veut pas reoevoir a prefent, amp;nbsp;qu’il en demande davantage; Cependant vous fai-tes encore pire cfans celle-d.. Je fuis bien alTürénbsp;que cela ne feroit qu’aigrir fon eiprit. C’eft pournbsp;quoi je ne la lui préfenterai pas • le Pgre Efprilnbsp;la lui préfentera s’il veut; mais pow moi jé ncnbsp;vous confeille pas de lui faire voir cela.

[Le Pere EJfrir nerépondit rien; car il eft: un peu fourd, mais Mr. Chamillard parloic afTü-rement aifez haut pour fe faire-entendre. II con-tinua ainfi: ]

Encore dans votre premiere il n’y avoif rien que de bien;elle n’étoit pas fuffiiante,paree qu’el-le ne difoit pas aflèz ; mais au moins il n’y avoitnbsp;point de faute, amp; ce qu’elle difoit étoit bon: aunbsp;lieu que celle-ci eft bien pire; ¦ car il n’y a pas mo-yen de la foütenir dans aucune Théologie. Vousnbsp;pouvés-, fi vous voulés, en confulter les Théolo-giens de votre parti, je vous Ic permets; mais jenbsp;fqai bien que pas un d’eux ne pourroit foütenir cenbsp;que vous avancés, amp; que tous ceux qui jufqu’icinbsp;ont diftingué le fait amp; le drmt^ ont néanmoitisnbsp;toujours reconnu, qu’on devoir refpeét de filencenbsp;pour hfaif. Vous pouvés voir ce qu’en dje Mranbsp;de Cemminges dans fa lettre au Roi.

[ Le Pere EJfrit 1’avoit apportée, amp; il nous marqua en quel endroit c’étoit, amp; la palïa a notrenbsp;Mere qui la lut; puiselleditquecelaétoitexplz-

qué plus clwecneat que ce qu’on nou«

delation dè la FerficuMon des ^ Livre de yaafenius^Sc il voudroit dire, jenbsp;quot; • porte refpedt a cc que Ie Pape a dit, je ne Ie- con-tredirai pas, mais dans mon coeur je n’en croisnbsp;rien: Or pour ce qui eft de vous, vous ne parlésnbsp;pasainfij car vous ne formes point de jugementnbsp;iür cela, vous ne croyés pas que les Propofitionsnbsp;foient dans fanjemus -^ mais auffi vous ne dites pasnbsp;que vous croyés qu’elles n’y font point.

Ma Sceur Angelique: Monfieur, nous en dou-tons bien fort.

Mr. Cham. Et bien voulés-vous mettre Ie mot de refpeSl.^ amp; dire: je me fouviets avec un rejjeóinbsp;fificcre aux Conftitutions des Papes ?

A cela, toutes répondirent unanimement amp; en pleurant: Nous ne fgaurions plus rien faire, nousnbsp;avons fait par notre fignature généralemeat toutnbsp;ce que nous pouvions faire jqu’on nous fafléfouf-frir tout ce qu’on voudra, li on ne s’en-contentenbsp;pas, mais qu’on ne nous demande plus rien, il nousnbsp;elf impoffible de donner davantage..

Mr. eham. II ne faut pas dire cela , il faut faire quelque chofe. Mr. de Paris n’eft pas fatisfaitnbsp;de votre premiere fignature, je fuis témoin qu’ilnbsp;ne la voulut pas feulement lire, paree qu’il fqaitnbsp;bien ce qu’il y a, amp; qu’il ne s’en contente pas,nbsp;c'eli pourquoi il faut bien que vous cherchiés autre choiê. Si ce que je vous ai propofé ne vousnbsp;latisfait pas, dites ce que vous voulés mettre, Scnbsp;nous ferons tout notre poffible pour Ie faire agréernbsp;a Mr. 1’Archevêque.

La Mere Ahheffe: Monfieur, nous avons fait un Memoire * oü nous avons mis par ccrit notrenbsp;déliberation; je vous fupplie d’avoir la bonte denbsp;Ie vouloir prélènter Mr. 1’Archeveque. Elle Ienbsp;lui pafla par la grille; auffi-t6t qu’il Ie vit, il ditnbsp;i notre Mere;

Je m’afliire déja que M. l’Archevéque ne re-cevra pas cela: il m’a dit expreflément qu’il ne vouloic point qu’on verbalifat, qu’il ne vouloitnbsp;que deux lignes, amp;; en voila plus de amp;Q: c’eft unnbsp;Mandement.

La Soeur Angelique-, Monfieur,ce n’elf pas un Formulaire,c’eft un aóte capitulaire, ou nqus dé-clarons notre déliberation; Si vous voulés prendre la peine de Ie lire, en va apportcr de la.chan'nbsp;delJe.

[II alia auprès de la fénêtre pour.le voir, car il étoit plus de huit heures amp; un quart: 11 com-menqaa Ie lire, amp; quandileutlu la premiere page ,•nbsp;oü eft exprimée la difpofitton dans laquelle nousnbsp;nous fommes mifes, pour fatisfaire a l Ordonnan-ce de M. l’Archevéque, if dit bien bonnement:nbsp;Je pourrairendretémoignage que cela eft trés véri-Pujs ji denaanda au Pere P-fprit s’il pour-nenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiti’il n’a pas. bonne vuë, amp; qu’il

fortblen’'^^ 5?quot;^ clair. Le Pere Pfprit Ie lut qu’ii Ie trouvoit'^foi®?®'®*^*'^ témoignoit aflez.

Auffi'tó: qu’il 1’eut^' il

lts revmrent tous deux

» Qs Mmoiie.eü cfaprès j. nbsp;nbsp;nbsp;,

C H A XX.

-ocr page 317-

'Relation do let Rerfecution des Religieufes de Port-Royal,

1165

faire faire paree qu’il difoic féparémenc, foumif-fion pour le droit,at: refped:delilence fur lefait. J Mr Chant H quot;’y a perfonne de tous ceux quinbsp;ne croient pas IcPapeinfaillible, quine demeurentnbsp;d’accord qu’on lui doit le refped:; encore eft-dnbsp;bien raifonrrible qu’il ait quelque chofe.?

[ Le Pere Efprit avoir encore apporté le premier Mandement de Mellleurs les Grand-Vicaires, il le paffa a notre Mere pour le lire^ elle voulucnbsp;s’en excufer, mais il la pria de lire au moins I’en-droit 0Ü ils difent qu’on demeurera dans le ref-pect du aux Conftitutions, fans prêcher, ni écrircnbsp;contre. Notre Mere le lut, puis elle dit; Celanbsp;nous feroit bien aifé a faire, li on ne nous en de-mandoit pas da vantage.]

Mr. Cham. Hé bien! voules-vous mettre que V0U3 ne prêcherés, nin’enfeignerés contre?

La Mere Abb: Je le dirai,li vous voules, mais que nous en reviendra-t-il ? cela ne fera bon qu’anbsp;nous attirer des railleries; car on ne s’en contente-ra pas. Je vous affure, Monfteur, que tout telnbsp;qu’eft ce Mandement, il nous a donné bien denbsp;binquiétudc, amp; pour moi on nae fit grand plaifirnbsp;d’én arreter la fignature.

Mr. Chamillard fe mit ;i rire, amp; dit: vous etes routes feules qui euffiés fait difficulté de le fignerjnbsp;car fi on ne 1’eut point arrêté, tous les Theolo-giens de I’autre Patri I’auroient figné.

La Steur AtigeU^iue: Je penfe bien , Mr.'il y a grande difference entre dcs Eilles amp; des Theolo-gi^ns.

La Mere Ahk Sqaves-vous bien, Mr. qu’il y a plufieurs de nos Soeurs, qui ont eu bien de lanbsp;peine a fe re'foudre dé figner cet afte-ci ?

La Swur Marg. Gertrude: Monlieur, j’en ai plcuré quatre heures, avant que de le faire.

Mr. Cham: Et bien, cela eit paife a cette heure, faites encore quelque chofe, amp; votre peine fe patnbsp;fèra dc. même.

R. Il n’y a plus de moyen, Mr. je m’y fuis route épuifée; je ne 1’aurois pas fait, li je n’avoisnbsp;été bien affurée que je ne me fuis engagée k riennbsp;fur le fait.

La Mere Abb: Monfieur, il y a-plufieurs au-tres dt nos .Sceurs, qui ne I’ont pas voulu ligner.

Mr. Cham: C’eft fans raifon; car il n’y a rien plus dans cette fignature que dans la premiere, aunbsp;contraire elle eft pirei mais c’eft que la main desnbsp;filles tremble tou jours en fignant. IL faut bien fairenbsp;néanmoins quelque chole. Voyés done, que vou-lés-vous ?

Toutes répondirent : Nous ne

Chap.

XX.

faire un fermon, que'de figner le Formulaire. nbsp;nbsp;nbsp;“

M. Cham: Et bien , voulés-vous mettre le filence dans votre fignature: on verra bien que c’eft unnbsp;mot qui vient dcNPort-Royal?

Toutes enfemhle: Nous aimons mieux encore y demeurer, ce n’eft point a nous a prendre partnbsp;aux affaires de I’Eglife, cela n’appartienc qu’a desnbsp;Eccléfiaftiques.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 t. i- ¦ r

M.Chavi: Vous nefqaves pas que les Religieufes tiennenc rang parmi les Eccléfiaftiques, amp;

les onttoujoys été confidéréesdanslEglfte? cell

pour cela que 1’on exige de vous la fignature, ahn

r^Soit dte que toV

Engage; car il «e feroit pas poffibkqu on ^t

faire figner tous les particuliers mais pourvu qu’ils demeurent dans le

ces matieres, amp; que 1’on puifle dire que tous l^s

Corps amp; Communautes ont figne, cela iurnt, pour mettre I’Eglife dans la paix , amp; faire que tousnbsp;n’aient qu’un même fentimenc.

Le P Efprit ¦ Il eft certain que les Vierges ont touiours été confidérées dans I’Eglife; St. Cypriennbsp;vous appelle la plus noble portion du troupeau denbsp;Jefus-Chrift.

Quelques Soeurs répondirent; que I’on n’avoit jamais demandé de fignature a des Filles, 6c quenbsp;Ton ne confidérbit que leurs prieres.

Sur cela le Pere Efprit fe mit a nous louer; on lui témoigna en avoir de la peine. Mr. chamillardnbsp;pritla parole, amp; dif.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

Pour moi, j’attendrai que vous ayes figné, pour vous dire vos louanges; mais je vous fuppliepournbsp;Ip nn-fent de penfer férieufemenr a cet accoramo-deLnt ce feroit bien le plus fur pour vosconf-¦ ces’ de prendte cette vole. Je vous prie,nbsp;d’ordonner aux Sceurs de confidérernbsp;un peu devantidieu, ce que nous venonsdedirc;nbsp;nous revitndrons demain pour fqavoir votre rér

fotoom nbsp;nbsp;nbsp;jjg pouvions faire

.utre chofe que ce que nous avionsfait, 6c que 1 np ferviroit qu’a leur donner de la peme.

‘ fl llS qo'iln'amp;oitidqoepoor cda, amp;

„,L Sloic qu'» lui am i q»'quot;quot; ‘'“['“¦a

quon n . ^ r p Efprit die, quil ne de-pourroic v ^ nbsp;nbsp;nbsp;revenir a 1’heure

raft i fepc heures du matin, .paree quils craig^ nokntque Mr. de Paris, qui arrivoit le foir ennbsp;cette viUe, ne les envoy at querir lelendemainma.nbsp;tin.

— —jw* Awiilif) le

^____^ nbsp;nbsp;nbsp;ii j avuiu plus moyen de ledifferer.

“ LePereEj?rE dit, quc üon vouloit ilsi

Celas’entendd’enfeigner, mais oa letoient qu’aux Meres.


ne vous demande pas de prêcher, 5n né vous de- quot;'Nmrp nbsp;nbsp;nbsp;1..

mande que decrire un petit mot, qu’eft-ce que répondre


snepar.


cela?


que répondre pour toutes 1« nbsp;nbsp;nbsp;pouvoit paa

Tls dirpnf __i


a i nbsp;nbsp;nbsp;. f dirent, qu on leur txiatquat done qu’elle heu-i

u S^ur dnieli^ite: J’aimerois encore rrueux re feroit U plus commodej foie le matin ouPapr^is^

hj I


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-2^^^ nbsp;nbsp;nbsp;quot;Relation de la Rerfécutian des

^vvMere dit, que ce feroit aune heure, AA. s ils vouloient. Ils s’y accorderent.

Ma Soet/r Angelique leur dit qu’ils voyoient bien qu’ils ne pourroient rien gagner fur nous, amp;nbsp;que eek ne fervoit qu’a leur donner de la peine,nbsp;amp; a nous bien de l’inquiétude. Sur cela plufieursnbsp;Soeurs dirent, que ces aflamp;ires-ci caufoient biennbsp;du défordre dans la Maifon, qu’elles dérégloientnbsp;fouvent les exercices: les unes difoient, que cenbsp;leur étoit une occafion de rompre Ie filence; lesnbsp;autres que celeur étoit un fujet de diftraélion dansnbsp;la priere, amp; toutes enfemble témoignoient qu’el-les aimoient encore mieux fouffrir, que de fairenbsp;autre chofe que ce que l’on a fait.

Mr. Cham: Ces troubles ne dureront plus gue-res, fi vous voulés confentir a eet accotnmode-ment. Je vous prie, mes Sceurs, dy vouloir en-core penfer devant Dieu, amp; apres qu il fera ter-miné, on ne vous parlera plus de tout cela. Pour moi, fi on men croit, on vous laiflera dans unenbsp;entiere paix, on ne vous troublera plus, amp; vousnbsp;n’aurés plus qu’a iervir Dieu en repos. Énfuite ilsnbsp;s’en allerent, ü étoit 8. heures 5. quarts.

C H A P I T R E XXL

X,e lendemain on fgna VABe, quon avoit fait voir d Mr. Chamillard. Cet Aéie efi une déclarationnbsp;fincere de leur ’véritahle difpofition touchant Ienbsp;covimandement qui leur avoit été fait enfuite denbsp;l'Ordonnance qui exige la foi huinaine du fait denbsp;yanfenius-, Ie void.

A£ie des 5. Juillct

A Ujourd-hui S- JuiUet nous nous fom-” J\_ mesaffemblées capitulairement pour déli-„ bérer de la réponfe que nous pourrions rendre „ a Mr. notre Archevêque, pour fatisfaire a l’or-„ dre qu’il nous donna a la fin de fa Vifite Ie 14.nbsp;„ du moispaflc,deprierDieuamp; d’écouter les rai-„ fons qu’on nous pourroit dire,pour nousréfou-dre les diflficultés de confcience que nous lui a-’’ vons témoigné avoir fur lafignature du Formu-” laire, afin de lui dire notre derniere réfolutionnbsp;’’ dans Ie terme porté ^ar fon Ordonnance, quinbsp;’’ écheoit Ie 9. de ce préfent mois de Juillet.

” „ Nous nous fommes témoigné réciproquemait „ les unes aux autres, que nous étionsentréesdansnbsp;„ la difpofition que Mr. I’ArcheVêque avoit exi-„ gée de nous, qui étoit de rénonceratoutepréoc-M cupation d’efprit,i toutesconfidérationshumai-« nes, amp; a tout attachement a qui que ce foit.nbsp;V. Kous nous fommes mifes devant Dieu autantnbsp;” ^tn ^ polTible dans Ie même dépouil-” mor^'^'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y paroitrons a l’heure de la

’’ être a’lors\’^pouroir’^

Religieujès de Tort-Rojaf i^^4.'

„ Nous avons penfé que ce feroit'alors la véritd Chap. „ qui nous aceuferoit, ou qui prendroit notre dé- XXI.nbsp;„ fenfe, amp; que notre propre confcience devantnbsp;,, être Funiquetémoin de toutes les chofes qui nousnbsp;„ pourroient êtrereprochéesacette heure efïroya-„ ble, nous ne devions rien faire dans l’occafionnbsp;,, préfente contre Ie rémoignage qu’elle nous rendnbsp;,, de nos devoirs amp; de nos obligations. Nous nousnbsp;3, fommes fouvenuës de cet avis de St. Paul: §uenbsp;hienheureux efi celui qui ne fè condamne pointnbsp;,, e?i ce qu’il emhrajfe; que celui qui mangenbsp;3, des viandes lorjqu’il doute s’il lui efi permitnbsp;d’c7i mangerefi condamné: Sc nous avons faitnbsp;,, beaucoupde reflexions fur les avis queMr. I’Ar-3, chevêque aeula bonté de nous donner, en nousnbsp;ordonnant de ne rien faire que de trés fincerenbsp;X-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. „u’ii n’étoit pas permis dé

'ormulaire qu’il nous pré-

- , j-r ' r ¦ nbsp;nbsp;nbsp;.-11 '^^*^*^^blementdansi’efprit

„ la dilpohtion qu il demandoit, tant a l’égard ,3 de la foi qu’a I’dgard des faits qu’il contient.

„ Enfuite examinant notre difpofition fur ces 5, Regies,nous nous fommes trouvées toutes dansnbsp;„ une parfaite foumiffion aux Conftitutions desnbsp;„ Souverains Pontifes en ce qui touche la foi, quinbsp;,, eft la feule chofe qui nous puiffe regarder: amp;

„ pour en aflurerMr. I’Archeveque, nous lui pro-teftonSjComme nous avons deja fait, que nous „ embraflbns Ians referve,fans exception,amp; avecnbsp;„ toute forte de.fincérité, ce que les Souverainsnbsp;„ Pontifes en ont défini dans leurs Conftitutions:

„ que nous n’avons point, amp; que nous n’aurons „ jamais, d’autre Dodrine. que celle de I’Eglilenbsp;5, Catholique, Apoftolique amp; Romaine- amp; quenbsp;nous fommes pretes de mourir pour la moindr^.

„ des vérités qu’elle enfeigneMes Enfants.

„ Et quant aux faits qui font I’unique objet de „ notre peine, nous avons écouté avec beaucoupnbsp;„ de refpedl tout ce que les Eccléfiaftiques, quenbsp;„ Mr. I’Archeveque de Paris nous a donnés pournbsp;3, nous en inftruire, nous ont voulu repréfenternbsp;„ fur ce fujet. Mais après tout ce qu’ils nousnbsp;„ ont dit,nous n’avons pu vaincre la répugnancenbsp;,, de notre conlcience, qui nous perfliade toujoursnbsp;„ que ne fqachant point fi les Héréfies condam-„ nées font dans le Livre d’un Evêque Catholi-„ que que nous fommes incapables de lire, nousnbsp;„ fommes incapables auffi de rendre témoignagenbsp;3, par une fignature publique de ce fait, que nousnbsp;„ fqavons être contefté entre des Theologiens,amp;

„ dont par notre état amp; notre ^rofeffion nous ne 3, fommes point obligées de nous informer. C’eftnbsp;„ pourquoi la foumiffion amp; robéïlTance que nousnbsp;„ devons, amp; que nous avons toujours rendue ^

„ I’Eglife, conliftant a regarder toutes 'ces cho-„ fes comme étant au deffus de nous, fans y ,, prendre part, amp;c fens blefler en rien le relpeiftnbsp;du aux Miniftresde I’Eglife,nous croirions,nonnbsp;feulement ofFenfer Dieu, mais blefler méme cnbsp;„ refpeét que nous devons a Mr. I’Archeveque

55 n


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Suite de la- Ferfecution des Chap. quot; g Jui diflitnulions notre difpofidon, amp; finbsp;XXL “ nous nous fervions d’aucuns termes quienmar-” n„affent une autre quo celle que nous lui expo-” ^ns avec toute forte d’humilité.

” Ainfi, envifageant avec un trouble de con-' Science infurmontable cette épreuve extraordi-naire qu’il a plu a M. l’Archevêque de faire de „ notre obeilTance, amp; craignant de lui défobéïrnbsp;en une matiere infiniment plus importante, quinbsp;„ eft le commandement qu’il nous fait, apresnbsp;„ 1’Ecriture, de lui parler avec la même fmcériténbsp;„ que nous ferions a Dieumerae^nous nousfom-„ mes réfoluës, amp; nous nous determinons pre-3, fentement, de nous j etter entre les mains denbsp;„ Dieu, amp; aux pieds deM. I’Archeveque, pournbsp;„ ne nous en point relever qu’il ne nous ait don-5, né fa bénédidiion.

„ Nous implorons avec larmes fa charitc Paf-5, torale, nousle fupplions, amp; nous le conjurons 5, par la mifericorde du Souv'erain Pafteur qui anbsp;3, donné £a vie pour les brebis , qu’il daigne con-33 defcendre a I’infirmite de celles qu’il lui a cona-,, mifes, Sc dont il reconnoitra la docilite Sc I’o-,, beiffance routes les.fois qu’il lui pkira delesnbsp;„ éprouver en dcs chofes moins cxtraordinairesnbsp;que celle-ci, amp; conformes a la faintété ^ anbsp;rhumilité de leur vocation, qui les difpenfe denbsp;33 prendre part aux conteftations qui s’éléventdansnbsp;„ I’Eglife, quand-elles ne regardent point la foi.nbsp;3, Elies lui adreflènt les memes paroles qu’unpeu-„ pie affligé difoit autrefois a un Saint Fatriarchenbsp;„ qui fut appellé le Sauveur du monde: notre fa~nbsp;3, lutefi en notre main-^jettés feulement fur nous ^nbsp;3, Monfeigncur ^ un regard dt comfajjion ^ 0“ tiousnbsp;33 fervirons Dieu avec joie.

„ Nous pouvons juftement parler comme ce „ peuple, puifque nous fommes reduites dans lanbsp;,, même extrêmité ou il le trouvoir , lorlqu’ilnbsp; parloit ainfi. Nous pouvons afliirer qu’ayantnbsp;„ toujours été réfoluës d’obéïr a nos Supérieursnbsp;„ Eccléfiaftiques, fans retardement amp; fans refer-„ ve en tout ce que la confciencepeutpermettre,nbsp;„ nous a vons fait par notre fignature du 2 8 .Novem-„ bre i66i. généralement tout ce que nous pou-3, vions faire fans rien referver, y ayanr rendunbsp;30 un entier tcmoignage de notre foi amp; de notrenbsp;30 Ibumiffion a I’Eglile.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

• U nbsp;nbsp;nbsp;d^ande quelque chofe au dela,

„ il nous eft impoffible de le donner, puifqu’il 3, ne nous refte plus rien que Finnocencede notrenbsp;3, conlcience , qui appartienta Dieu feul,amp;dontnbsp;3, nous n avoirs pas la liberté de difpofcr: horsnbsp;3, cela nous expoferons tout. Mais nous efperonsnbsp;que Dieu touchera le cceur de M. rArchevê-que, qu’il lui fera oublier fon autorité deMai-tre, pour fe fouvenir de la bonté de Pere, quinbsp;lui eft plus naturelle que lafévéritédont il nousnbsp;^ a menacées; laquelle feroit neanmoins trés juf-te, fi nous refuftons a fon commandement quel-^ que chofe qui dépendi: de notge voloncé, amp;

Religieujis de Fort-Royaf iSScf nbsp;nbsp;nbsp;2^7'

„ qui ne nous fut pas impoffible par h rêpugnan- Cnamp;ti „ ce de notre confcience Fait en notre XÏonafte- XXI.

„ re de Port-Royal de Pans ce 5- Juillec iSSt „ Signe de la Mere Abbeffe amp; des Religieuf^^'^-

C H A P I T R E XXII.

M. Chamillard ^ la Fere Ffprit retournent d Port-Royal. Leur entretien avec les Religieujesnbsp;four leur ferfuader des fentiments d'accommodey^nbsp;ment.

CE même jour M. Chamillard amp; le Pere Ep frit vinrent a une heure apres midi, pournbsp;fqavoir la refolution que- la Communaute auroitnbsp;prife, fur Faccommodement qu’ils nous avoientnbsp;propofe. M. Chamillard commenqa parler. (Jenbsp;ne fgaurois bien rapporter ces propres termes maisnbsp;ces raifons étoient les mêmes que celles qu’il nousnbsp;avoit dites la veille.) Il nous dit d’abord: qu’ilnbsp;nous avoit propoie toutes les voies d’accommode-ment qu’il s’étoit pu imaginer, voyant bien quenbsp;plufieurs d’entre nous, amp; même quafi toutes nenbsp;fe pouvoient refoudre a la fignature entiere dunbsp;Formulaire, quoique ce fut fe mdlfeur pour nousnbsp;mais que comme nous netions retenuës que carnbsp;nos fcrupules amp; pari’imagination que nous avion*nbsp;qu’il y avoit du mal a le Faire, Al. de Paris avoirnbsp;la bonté de condefeendre a nos peines amp; de nousnbsp;vouloir bien relacher quelque chofe de ce qu’ilnbsp;nous avoit demands, pourvu que de notre partnbsp;nous y vouluffions un peu contribuer. Enfuite ilnbsp;recommen§a fon Formulaire, fondé fur les mêmes principes que le jour d’auparavant, puis ilnbsp;demanda anotreMerefi refolution. Eife répondic-„ Mr. je me fuis mife devant Dieu pour y pen-„ fer, comme vo^l aves défiréj mais il nern’eftnbsp;„ rien venu dans 1’efprit, je ne fqaurois rientrou-„ ver, j’ai fait tout ce que je pouvois faire.

M. Cham: Vousne fqauiiés rien trouver, paree que vous ne voulés rien faire, amp; que vous nenbsp;cherchés rien j mais pour moi, je trouve afiez, denbsp;moyens, ft vous les vouliés bien accepter.

La Mere Abb: Monfieur , voife toutes nos Sceurs qui vous diront elles-mêm^ leurs fentiments, je ne leur ai point voulu dire Its miens ^nbsp;avant que de feavoir les leurs, Elies m’ont toutesnbsp;déclaré qu’elles ne pouvoient plus rien faire.

Toutes répondirent auffi-tot, que nous avions

Les Rel: Monfieur , tout le nbsp;nbsp;nbsp;^

nous avions rendu un témoio-nao-e

-ocr page 320-

a68 'Relation de ïa Verfécutton des quot;Religtetifes ae Vofi-tlofal, 166.].'. ^

La Sceuf 'Angelique: M. puifque tout Ie monde qui feroit chcix d’un terme qui peut etre entendu C u a f. a jugé que nous y avions rendu un témoignage de deux difFerentes manieres. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XXil.

fuffilint de notre foi, on ne nous fqauroit done H ne répondit point a cela; néanmoins un peu plus foupqonner pour Ie dro/t, ce n’eft plus que après, il dit: vous ne feriés point obligées de ré--nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ pondre de l’interprétation que les autres y donne-

roient, pourvu que vous l’ayés entendu dans fon véritable fens, com me cela feroit; mais fi vousnenbsp;voulés pas de ce terme, cherchés-en un autre; jenbsp;vous ai deja dit que celui de rejpeói pourroit êtrenbsp;,malpri3 par ceux qui ne vous veulentpas du bien.

€ H A P.

XXII.

iur Ie fait. Or pour Ie fait on nous demande un témoignage de foi humaine amp; de créance éxemp-te de tout doute que nous ne pouvonspasdonner,nbsp;puifque nous n’avons point cette foiamp; cette créance a laquelle nous croyons d’ailleurs qu’on ne peutnbsp;pas nous obiiger par autorité.

^ ------- ^^

- nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;outre au’il me femble qu’il exprime plus que votre

Mr. Cham: Pourvu que vous voulies ^len ^ e nbsp;nbsp;nbsp;ce que vous voulés dire.

tiuelque chofe par accommodement, M.r nbsp;nbsp;nbsp;Routes répondirenc: ce que nous avons figne

Vêque ne vous ‘obligera pas ^ la créance ennere

du fait. nbsp;nbsp;nbsp;r „r M fArchevê- A/. cW.-Pour ce qui eft de cela dn enfant point

'LaS. AngeUque: Monueur , . _ ^ ^ décla- parler; pour motje ne vous conferlle pas dele -que n’eftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ «u’il demandoit la créan- faire préfenter a Mgr. l’Archevêque, je fuis bien

re dans fon Man tont q nbsp;nbsp;nbsp;témoigné allure que cela ne feroa qu aignr ton efprit amp; qu’il

ce mteneure du/lt;*f^, d nous nbsp;nbsp;nbsp;nous ne ne Ie pourroit pas paffer. Lt quand même il Ie

a toutes, en general amp; _en p nbsp;nbsp;nbsp;lui-même foufFriroit, je ro’y oppoferois, parceque torfquej’ai

devons pas croire qu il foft op^ nbsp;nbsp;nbsp;^t-^ 'fait Dodeur, j’ai promis fur lAutelqueJe

. nbsp;nbsp;nbsp;«endmil.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;taier mome’nc 4

demanderalui-mem 5 nbsp;nbsp;nbsp;fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yjg. ^ ce que vousyavanceseftcercaine-

trtoonveto^|ie _ nbsp;nbsp;nbsp;trouve que ment contraire a Ia Vérité , 6c ne peut être fodce-

c’en feroit un fort grand 6c nbsp;nbsp;nbsp;l^i'dit, que nous iPétfons

traire au refped quon nbsp;nbsp;nbsp;_ après qu’U pas Théologiennes 6c ne fqavions pas les regies dc

de lui demander encore fes f «f; nbsp;nbsp;nbsp;ia Théologie; mais que s’il ne trouvoit que cela a

senefl: explique fi clairenient da nbsp;nbsp;nbsp;y réprendre l’on changeroitcet endroit.

ment, 6c qu’il aencoie pns la petne de nbsp;nbsp;nbsp;M.Cham. Iln’yapointd’apparence,ilaécéfigné;

déclarei’ lui-même en perfonne. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jg youg confeille de Ie fupprimer, vous

M. Chamillard nerepondic point » nbsp;nbsp;nbsp;en ferés ce que vous voudres: maïs commejefuis

rut même un peu embarraffe,^ Lmweirf oblige de vous donner confed, je vous donne les fon Fortnulaire; Je me foumets ] nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^,3 devoir etre utiles. Pour ce

Confitutio7is des Vases nbsp;nbsp;nbsp;pouvoient qu’il v a dans la premiere page, je Ie dirai bien i

Toutes repondvrent, nbsp;nbsp;nbsp;niSffent être Mgr. l’Archeveque fans avoir votre papier, amp; jc

réfoudre a fe fervir nbsp;nbsp;nbsp;^ I p^oifloit voudrois que vous fuffiés derriere moi pour m’en-

pris en difïèrentes manieres, que p nbsp;nbsp;nbsp;tendre quand je lui patle pour vous: vou? verriés

être une equivoque. nbsp;nbsp;nbsp;u, ^uivo- avec quelle afFedion je Ie fais, 6c les témoignage*

Mr.Cham. MesSceurSjjecqndam ^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous’, je Ie pourrai alfurer da

ques auffi bien que vous, nbsp;nbsp;nbsp;1’ente^és la vérité de ce que vous dites dans cette premiere

Ie Ijlefferoit.' 11 faut nécelTairetnenc que vous di-fiés autre chofe amp; que ce foit en peu de paroles , car il m’a déclaré qu’il ne vouloic point qu’onnbsp;verbalist. Je ne vois nul peril a vous fervir du

«qiHVoque.

Un mot equivoque eft proprement un mot qui n’a point de fignification en foi-même, amp; qui

peut être entendu en deux manieres. Or eft-il nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_____

que Ie mot de foumiffton a fa véritable fignification terme dejoumijfon, amp; j’efpere que Mgr. l’Arche-cn lui-même; d’oü vient que lorfquc l’on deman- vêque s’en contenteroit, je Ie fupplieraidenevous de en bonne Théologie fi l’on doitfoumilTionaux en pas demander davantage. Je Ie prierai aprèsnbsp;Conftitutions des Papes, on répond, oui: mais cela de me perinettre d’entrer aveclui, jememet-fi l’on vient enfuite a demander; quelle forte de trois de votre cóté, vous n’auriés qu’a me dire ccnbsp;foumiffion? Ceux qui croient Tinfaillibilité vous que vous lui voudriés dire, je parlerois pour vous,nbsp;^ont;on dok foumiffion intérieure dejugement; je me jetterois a fes pieds avec vous, 6c'je vousnbsp;qui ne croient pas JePape infaillible, vous alTure que je crois que fi vous aviés confenti a eetnbsp;ce;^tnais’^ doic foumiffion de refpeél 6c de filen- accommodement, on vous retabliroit enfuite; 6cnbsp;me denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s’accordent dans ce ter- comme je vous difois hier, je ne voudrois plus,ffi

dans Ie fens nbsp;nbsp;nbsp;véritable fignification on m’en croyoit, qu’on vous parSt de tout cecijje

La Sr. .Angeliql^ autres. nbsp;nbsp;nbsp;voudrois qu’on vous lailfat è votre ordinaire fervir

«’’«ft Das dans Ie terme nbsp;nbsp;nbsp;’ ft 1’équivoque Dieu en repos. Mais il faut bien que vous vous aidiés

a an pas uar lerme ,eUe dans la volonté, un peu 6c que yous faffiés quefoue chofe peur cela

Ü

wijf on n’eft point equivoque, vo^ -„eoris pour page; mais pour Ie refte, je fuis certain que cela pas bien, car affürement ft ne peut etrepns pournbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----

-ocr page 321-

C fl A gt;. XXII.

¦Relafto» de la 'Perfécutton des 'Religieufes de Tort-Royal, nbsp;nbsp;nbsp;2^0

iLa Mere 'AhheJTe- Monfieur Je vous fupplie de Les Soeürs continuerent encore un peu a témoig- C H A P, ne point faire efpdrer k Mr. de Paris que nous fe- ner leur peine fur ce fujet, puis Ie Pere ECorit XXU.nbsp;rons auelquechofe, vous voyes bien que nous ne commen^a a parler ; il nous appelk

nous y fgaürions réfoudre,amp; ccla ne ferviroitqua fes bonnes amp; Saintes Soeurs, comme i I’^d!^ i Ie fScber davantage. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re. On Ie pria de ne plus ufer de ce terme M

jyfr. Cham. Que feres-vous done, quand il ylen* Chamillard Vix dit, que cela nous faifoit de bi dra?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peine, il répondit : c’eft Ie nom que les Saints

Ees Eel. Nous nous jetterons a fes pieds pour Peres leur donnênt; ils ont appellé Saintes, les demander la miféricorde de Dieu amp; la fienne; Vierges confacrées a Dieu, que voulés-vous’ quenbsp;d’autant plus que nous avons bien de la peine a j’y falie.?

nous perfuader qu’il fe contentat de ce que nous ¦ ha Sceur Angeltque: Alfurement, Mon Pere, pourrions faire, après qu’il nous a déclaré tant de ce n’ctoit pas des Filles que 1’on devoit extermi-fqis qu’il nous demandoit la créance intérieure du ner dans huit jours, comme nous,nbsp;fet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le Pere Efprit: Je dirai a ces bonnes amp; Saintes

Mr. Cham. Si cela eft, je ne fqai pas fes inten- Filles ce que M. l’Archevêque m’a feit l’honneur tions, vous les lui demanderés quand il viendra. de me faire entendre qu’il defire par cette foi hu-La Mere Abbeflè. Nous n’appréhendons rien mame:]e. crois, mes bonnes Sceurs, que cela leve-tant que de le voir,paree que nous craignonsqu’il ra routes les difficultés que vous pouvés avoir a,nbsp;ne fe fache contre nous, amp; ce nous feroit une la fignature du Formulaire. II me femble que j’ainbsp;douleur quali infupportable.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bien pris fon fens, paree que je m’y fuis attaché

La Slt;eur Angelique fe mit i genoux, amp; lui de tout mon pouvoir, felon mes foibles amp; pecites dit; Monfieur, fi vous avés quelque pouvoir au- lumiercsjamp;jecroisêtre bien entré dans Ia penfeenbsp;prés de lui, ayés la bonté de 1’employer a le fup- m’étantappliquéde tout mon pouvoir pourlabiea

pUer de ne fe point donnet la peine de venir ici pénétrer, afin de pouvoir, mes bonnes Sceurs f lui-meme, s’il eft mal latisfait de nous j nous ne lager vos peines, amp; rendre a vosamesauelnnbsp;pourrions avoir de plus grande affliélion que celle fer vice, puilqu’il m’a chargé de le fairenbsp;de le voir mécontent de nous.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pliquerai done ce qu’il m’a faicl’honneur de

M.Ch. II faudra bien qu’il vienne lui-mêroe entendre que 1’on devoit comprendre pas cm f^

pour fqavoir votre demiere refolution , je n’ai humaine.^ pour lever routes les difgcultés que^u-point de pouvoir pourl’en empecheti maispour- fieurs peuvent avoir a la fignature du Formulairequot; quoi l’apprehendés-vous fi fort? il ne tient qu’a II me doit êcre permis de dire, que je^pouvoisetinbsp;vous de vous le rendre favorable , vous n’avés avoir encore de plus gtandes que les vótres, étant

qu’^ faire ce qu’il défire, amp; après cela, il vous capable par ma profeflionamp;rnon etat, de pouvoir

donnera plutot deux bénédiftions qu’une. nbsp;nbsp;nbsp;témoigner denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ eme convaincu. J’ef-

La M.Ahh. Monfieur, il nous eft impoffible pere que lorfque je me Icrai donne l’honneur de de le latisfaire ftns bleflèr notre confcience, amp; vous faire entenare a quel degré il demande cettenbsp;c’eft ce qui nous fait fi fort appréhender dele ioihumame,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;routes les difficultés queja

voir fiche contre nous; je vous dirois volonciers tendrefte de vos coniciences vous peut caufer

comme le Peuple d’Ifraël i Moyfe: parlés-nous. Si j’ai done bien pm fa penfée, comme je crois

tres,

peine,

pafferoit la foi' humdine.^ paree que vous nepou-^ nbsp;nbsp;nbsp;c ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . rr»cC.ntiments vés pas avoir la convidion, ÖC qu’il faudroit

Comme chacunetemoignoitainfifes lenti™^ que vous cruffiés de foi divm ce dont vousne

?“utriés perMte ft vo»s-mêmes; mai, ¦“.i'lmrthindoit TOiMhhoulette defonPat- dans k fecond dégré, qm eft celui auqud onnbsp;chapiiltard qxdii défiroit mê- vous demande cette foi, vousne fqauriés,ceme

¦ ¦ nbsp;nbsp;nbsp;femble, en faire difEculté, puifque ce n’eft apro-

quot; Annlm'e répondit au Pere Ejpnt: il eft prement parler qu’un recit hiftorique de la clio-S(e0 quot;pgfg mais cela n’empêcha pas qu’il fe qui s’eft paffée. Je m’en vais roe donnei l’hon-vrat, mpquot; nbsp;nbsp;nbsp;. p JU Tribunal dejefus- neur de vous le faire concevoir vffihlemeM pa'

n’appellat nbsp;nbsp;nbsp;..............—' nbsp;nbsp;nbsp;iVYnliror;c..a j.. r-

mais que le Seigneur nenous parle plus lui-même. Pavoir fait, felon qu’il m’a fait l’honneur de me Toutes ies Seeurs commencerent enfuite a té- l’expliquer, je puis dire qu’il y a deux dégrésnbsp;moigner l’appréhenfion qu’elles avoient de fe voir dans la foi humaine-, l’un eft la conviótion amp; lanbsp;obligees a reftifer a M. l’Archevêque ce qu’il dé- certitude, l’autre eft la perfuafion que 1’on a qu’unenbsp;firoit de nous, lorfqu’il viendroit lui-même en chofe s’eft paffée d’une telle maniere; car qui ditnbsp;perfonne. Les unes difoient qu’elles appréhen- foi, dit redt, dit rapport, dit hiftoire. Si donenbsp;doient ce jour-li, comme celui du jugement ^ les on vous demandoit, mes bonnes amp; cheres Soeursnbsp;autres, qu’elles aimeroient mieux mourir que d’ê- que vous euffiés la foi humaine dans ce premiernbsp;tre obligees de le voir faché contre nous; d’au- dégré, qui eft la créance intérieure fondée furnbsp;, qu elles croyoient qu’elles mpurroient a la la conviélion, ce que 1’on vous dematideroit

je

leur, amp;

,........Ifard ajouta qu’il défiroit mê-

me d’èn avoir plufieurs qui veülaffent fur lui. Ma

.re.


A ceU ni l’_un ai l’awe ae réponj^irent, l’explicatioa du FormuS

-ocr page 322-

Chap.

XXJI.

270 nbsp;nbsp;nbsp;EeiatfO» de la Verfécutto» des 'ReJigkuJssde Vort-'Royal, \66^.

La Smr Angelhue. Mon Pere, Mgr. 1’Arche- nbsp;nbsp;nbsp;Mgr L’Archevêque a leve par la gratóe autorité C H A Pï-

a declare a toutes, que la foi hutnaine qu’il nous demande, nous oblige a lacréanceintérieuredufait.

Ve P. Efprit. Permettes-tnoi, mes bonnes, Soeurs, de vous faire entendre, felon que je I’ainbsp;pu comprendr^, ce a quoi oblige ce fecond dégrénbsp;de foi humaine. Je crois que c’eft le mei’leur mo-yen qu’on puifle avoir pour lever toutes vos pei-nes amp; vos difficultes; je I’expliquerai le mieuxnbsp;qu’il me fera poffible, après cela fauf votre meil-leur avis.

II me femble, ma Keverende Mere, bonnes Sceurs, que routes tant que voi^ êtes,nbsp;vous ne faites point de difSculce d eniDraner,

Toutes les Steurs répondirent, qu’il leve done encore la foi humaine^ amp; tout le monde fera ennbsp;paix.

Mr. chatnillard prit promptement la parole amp; dit: pour moi je ne demande pas des chofes quinbsp;ne foient pas faifables. Après qu’un Archevêquenbsp;a fait un Mandement, il ne le révoquera pas;nbsp;mats il faut chercher des voiesd’accomodement,nbsp;afin de mectre vos coofciences dans le repos.

Perjdant que le Fere Ef^it parloit de la forte; Mr. Chamillard étoit fur les épines, il tachoit fou-vent de I’interrompre : quelquefois il lui difoit:

vêque s’en eft expliqué fort clairement, amp;ilnous Ie :poi(ls de cette foi divine qui acc^bloit, tout Ie XXU, onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ ......A —-1-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'-------------- monde, on lui en a grande obligation.

en

ce qui touche*^la foi, les Conftitutions des deux mon Pere, elles rfentendent pas ce que c’eft que Papes Innocent X, amp; Alexandre VII. qui eft au- la foi humaine^ d’autrcs fois il difoit j’explique'nbsp;jourd-hui affis fur la Cfaairede St. Pierre.^ a qui, tout è fheure ce que dit le R. Pere.’ (Ilies’vnbsp;Dieu veuille par fa bonté donner une longue amp; hazarda pas neanmoins.) Pour ce quieft decebonnbsp;heureufe vie, pour le bien amp; falut de fon Eglife., Pere, il ne s’en interrompoit pasdavantage, amp; ilnbsp;Vous dirés done dans le Formulaire. Jemefou^- continuoit toujours fon Formulaire jiiftorique,nbsp;snets fincérement d la Confiitution dTnnocent X: qu’il recommenqa deux ou.trois fois. EnfuiteAfr.nbsp;if heureufe mémoire ^faite le 3,1. Afo/1653. Par la, èhamillard reprit Iq fien, amp; nous exhorta tout denbsp;vous entendrés foumiffion intérieure de jugement. nouveau a y confentir. On lui réponït que Tonnbsp;en ce qui regarde la foi divine; mais quand vous craignoit de manquer a la fincérité que Mr.I’Ar-dires enfuite : yae Jh'n veritable fens a éfé diter* cheveque nous a fi fort recommandée. Sur celailnbsp;miné par le Pape Alexandre VII. d préfent féant y eut urie Soeur qui lui voulut alleguer ce que ditnbsp;heureufement fur le Siege de St. Pierre, vous le le A.nnap.: que ceux quifigpent, fanscroirenbsp;dites par recit de la chofequis’eftpaflee, amp;hifto-r le fait, témoignent a.flèz,que c’eft une chofe or-riquement. Ainfl vous dites: Je condamne la doer dinaire aux Janfeniftes de mentir, en niant leurnbsp;trine des V. Propofitions tpue le Pape a. dit hrecop.- foi. AulE-tot qu’on eut nommé le nomdu Perenbsp;temiés dans le Ltvre de Cornelias Janfenius, inti-^ Amiat, il interrompit aflez promptement amp; dit:nbsp;tulé Auguftinus que les deux Papes amp; les Eve- je vous prie, ne me prenes pas pour nnjéftiie;nbsp;ques ontcondamnie, laquelle doarine le Pape adit j’honore les Jefuttes, mats je ne le fuis pas jgnbsp;n'être point celle de St. Auguftin, amp; que cet Aur fuis Dodeur de Sorbonpe, je ne vous parie pointnbsp;teur I’avoit vial expliquée contxe k fens de ce S. comme un Jéfuite..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦

DoSeur: Si tant eft que le Pape qui aéxaminéca;

rappelle une circonftance for laquelle elk fait des obfervations importantes..

Lirre, amp; ceux a qmiirafakéxawmer, aiembienj Nous croyons devoir ajouter a la fin de I3 pénétre' ou non le lens de cet auteur, qui. peut-ê- Relation de ces deux conférences, une Lettre que :nbsp;tre s’eft fervi de terroes obfcurs, non aflez clairs la Steur Angelique de St. Jem écrivit dans ce méde non ufités, on bien fort releves^ pour expri- me temps a, Mademoiamp;lle des Vertus pour I’en- -mer les penfées, qu’il croit avoir tirees de St. voyer a Mr. I’Evêque d’Akt, paree qu’elle en-:nbsp;gufiin: Quoiqu’il en foit, je condamne la Doc-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;unpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u—ii„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c,;.

GH A PIT RE XXXIII.

pPettre de La Sceur Angeljque de St. Jean. Au't fujet de I’entretien de Mr. Chamillard (f- du Pere Efprit fur I’accommodement qu'ils défroient.

„ quot;TTOus prenés trop de part a l’épreuveou. j, V Dieu met notre fidélité, pour ne vousnbsp;,, pas rendre compte de ce qui .s’eft pafle en cettenbsp; derniere occafion qui. nous touche plus knfible-„ ment que tout le refte. Vous étiés perfoadéenbsp;„ avec nous; que Dieu avoir tempéré,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

„ conduite ordinaire de la Providence, ® nbsp;nbsp;nbsp;'

tions qu’ü nous envoie, la plus dure eft

' nbsp;nbsp;nbsp;cella.:

trine des V- Propofitions que les Papes ont con-damnées, amp; je dis par recit Sc par hiftoire de la., chofe qui s’eft paflee, que le Pape a die que cette:

Doétrine étoit celle de Cornelius, Janfenius, dans. fon Livre intitulé Augufiinus, amp; qu’il a dit quanbsp;cet auteur I’avoit mal expliquée.

La Soeur Angelique répondit, qn’il n’y avoit perfonne qui fit difficulté de croire que le Papanbsp;avoit dit, que les V. Propofitions étoient tiréesnbsp;^ Livre de Janfenius, qu’il n’y avoit qu’alirefanbsp;'^ftitution pour le fqavoir.

Vous voyes bien que la foi ê»-q,ue 1’lt;S po dégré leve toutes les difficultés Lire, puifququot;ce''Al®‘--''ƒ fignature du Formu-termes dont on ife fovw ¦ humainekq\i\po\t\^%

-ocr page 323-

fielation de la Terfécution des n Celle de ne pouvoir fans déplaire ü Dieu, don-ner une entiere farisfaótion a notre Prélat, parnbsp;” li rnnfolation que nous recevions de voir quenbsp;” les plus Saints Evêques de l’Eglife juftifioientnbsp;” par l’exemple de leur conduite touchanc cettenbsp;” hgnature, la dilpofition oü nous nous trouvons,nbsp;” de la regarder commg inutile amp; dangereufe anbsp;„ nos confciences j amp; entre ces Prélats dontl’au-„ torité nous eft fi recommandable, Mr. TEvê-j, lt;\\iz dlAletnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toute la France révére la vertu,

5, paflbit dans notre efprit pour la puifl'ante pro-,, tection que pouvoit efpérer Tinnocence , dans j, un temps ou elle eft attaquée de toutes parts;

puifqu’il nous fufEfoit de fqavoir qu’il refufe ,, jufqu’a cette heure d’ordonnerlafoufcriptiondunbsp;„ Formulaire dans fon Diocéfe, pour en jugernbsp;5, qu’ü 1’improuve, amp; qu’il ne rejette ce moyennbsp;,, qu’on dit être établi, pour procurer la paix,nbsp;que paree qu’il a reconnu qu’il n’étoit proprenbsp;¦05 au contraire qu’a entretenir la divifiondansTE-’5 glife, amp; a jetter Ie trouble dans beaucoup denbsp;Confciences.

gt;5 Cependant il fè trouve qu’on nous accable ,1 ^r la même voie par laquelle nous elpérionsnbsp;,, nous confoler amp; nous mieux défendre^ amp; lanbsp;,, feule autorité que Mr. l’Archevêque a ajoutée anbsp;„ celle de fon commandement de figner Ie For-„ mulaire, a été Ie fentiment de Mr. d’Alet^nbsp;„ pour lequel il nous a témoigné toute l’eftimenbsp;„ qu’il mérite, amp; qui pouvoitdonnerplus depoidsnbsp;„ a fon avis. II nous a fait voir un petit écrit denbsp;,, lui, -qui eft une rqponfe k une confultatioanbsp;,, qu’on lui avoit faite, pour fqavoir ft un Théo-,, logien perfuadé par lui-même que M. d’Tfresnbsp;„ n’enfeigne point les V. Propofttions , les doknbsp;5, condamner comme de lui, amp; fouferire Ie Ifor-,, mulaire: -il eft vrai que M. d'Alet y decide for-melletnent qu’il Ie doit faire; mais nous Cga-„ vons bien qu’il y -a plufieurs annees que celanbsp;„ eft écrit, amp; que leschofesfontinfinitnenteclair-„ cies depuis ce temps-la; amp; Ie plus grand pré-„ jugé que nous puiffions avoir que ce Saintnbsp;Evêque a découvert depuis Ie piege qu’on ten-doit a l’Eglife par cette introduélion nouvellenbsp;„ de ftgnature é’xxnfait qui n’appartient point anbsp;,, la foi, c’eft la fermeté qu’il a témoignée a nenbsp;„ Ie point éxiger dans fon Diocefe ; ce qu’ilnbsp;»gt; n’aprqit jamais ni refuie ni differé, s’il a-»gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce moyen avantageux si la gloire de

„ Dieu amp; au falut des ames, ou au moins né-„ ceflake pour pacifier les troubles qui fe font élévés depuis quelque temps fur ces matieres.

„ Néanmoins afin de nous perfuader davan-5, tage que Mr. d’Alet eft encore préfentement „ dans Ie même fentiment, Mx.Chamillard, quenbsp;„ vous fgavés que Mr. de Paris nous a donnénbsp;„ pour nous Confeflêr, amp; pour nous inftruirenbsp;„ fur des matieres dont nous aurions été heureu-„ fes de n’entendre jamais parler, voulant leVernbsp;J, les ^ifficulcés de confwence que qous avons k

C n At. XXIII.

Reli^ieufts de Fort-Royaly nbsp;nbsp;nbsp;jyi

„ cette fignature, nous a apportédans uoe des con- ^ n A ?.

” nbsp;nbsp;nbsp;f^f\V°«elaComtnunauté,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XXUI.

cette meme piece de Mr. d’Alet qu’il fnntp „ entiere,amp; une autre Lettre du même Prélat qui annbsp;„ puie encore les memes fentiments, dont il në noLnbsp;„ lut qu’un article, amp; ne nous en dit point la dattenbsp;„ quoique nous 1’en euffions fupplie, difant quenbsp;„ cette copie qu’il avoit, n’étoit pas datée: maisnbsp;,, pour nous oter tout foupqon que ce ne fut plusnbsp;„ la le fentiment préfent de Mr. d’Alet ^ il nousnbsp;„ fit voir un Billet de Mr. le Curé de Saint Ni-,, colas, qui lui avoit donné ces pieces pour nousnbsp;„ les montrer, qui portoit que Mr. d'Alet, ayantnbsp;„ été confulté de nouveau depuis la Déclarationnbsp;„ du R,oi, amp; même for le fujet de la fignaturenbsp;„ qu’on demande aux Religieufes de Port-Royal,

„ avoit répondu qu’il n’avoit rien a dire deplus „ fur ce fujet que ce qu’il en avoit déja mandé ^

3, Mr. de Saint Nicolas, amp; qu’il étoit toujours ,, dans le même fentiment. Il ajouta que cettenbsp;,, Lettre è. laquelle il renvoyoit, étoit celle dontnbsp;je viens de parler, de laquelle on nous avoicnbsp;,, lu un Article, amp; qu’il n’en avoit point recunbsp;„ d’autre depuis.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Je vous aflure que fai bien des doutes dans „ 1 efprit fur toutes c^ aflurances qu’on nousdon-„ ne pour lever nos doutes; car cette Lettre \lanbsp;„ quelle on nous renvote pour apprendre les dernbsp;„ nieres penfées de ce Saint Prélat, doit^avoirnbsp;„ pres de deux ans, puisqu elle eft écrite fur lenbsp;„ fujet de la publication de celle qui fut impriméenbsp;„ ily a je penfe environ ce temps-lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il y affurt

„ que ce n’a point été par fa participation, amp; ex-plique de quelle maniere il faut entendre les chofes qu’il y a dites qui femblent favorifer ceux

„ que Mr. d Alet nous renvoie préfentement fi

„ loin, pour apprendre fa peniée, ac qu’il ait p«

,, ne 1’avoir point dite depuis, y ayant eu tant „ d’occafions ft preflantes de parler au fujet denbsp;tout ce qui s’eft paffé ces dernieres années.

,, Cependant voila ce que 1’on veut nous faire „ croire, équot; parunt extinguere [cintillam meavie^

„ nous otant autant qu’ils peuvent le plus grand „ appui, amp; la plus folide confolation qui nous re-„ ftoit au monde dans I’accablement, 1’abandon-„ nement amp;rextrêmité oü Dieu permet quenOusnbsp;,, foyons reduices pour i’amour de lui.

„ Mais quoiqu'il n’y ait rien eu qui ait fait tant „ d’impreffion fur I’elprit de quelques-unes denosnbsp;„ Sqeurs qui ne fgavoient rien du tout de la ma

- nbsp;nbsp;nbsp;en cette occafiSi

„ amp; qu elles aienc ete penetrées jufques dans l«

„ coeurde fe voir en quelque forte mnd? ' quot;

„ par la bouche d’un fi Saint EvênL „ leur fidélité pourDieuSna

„ léej mais Elies fe font nl •

de voir oii’nn otr. » plamtes a elles-memes

acelledeleurs nbsp;nbsp;nbsp;Nouvelle douleur

:: trofknmr ^^^^^^•^^»^^n’étoieudéja que

' nbsp;nbsp;nbsp;„Je

-ocr page 324-

'Relation de la Verfécutïon des[Religleufis de Tort-Royal^

Chap.

XXHJ.,

C H A K

XXIV.

moi, nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

berté. Vous êtes accoutumée a fouiïrir 1’une amp; 1’autre.

Tiettre de la Smr Gertrude Dufré fur le meme Yhni\tm\e.Te Heum Eastern, -powr rendre graces fuiet Joie des Eeligieufes de Eort-Eoyal des a Dieu de nous avoir délivrees du péril, ou ex.-Champs^de ce que I'accommodement de. Mr. Cha- pofent ces fortes de négociadons,nbsp;millard n avoit pas eu I’eu

Le lundi y.juilletia Soeur Marguerite de Sainte Gertrude (Dupré) écrivit a la Mere Prieure.nbsp;des Champs, (la Mere Marie de Sainte Magde-laine du Fargis,) la Lettre qui fuit pour lui témoi-g^ner fa peine des Propofitions d’accomroodementnbsp;que I’on faifoit a la Maifon de Paris.

nmnof^ nbsp;nbsp;nbsp;fiS^voir Jeur Sentiment, Sdeur

Jé, ne vous puis ^ nbsp;nbsp;nbsp;propoier en meme temps un projet de fignature

V's tout dire dans une LeitrA ^ nbsp;nbsp;nbsp;voyant bien que M- chamtllard

- - nbsp;nbsp;nbsp;--nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne voulojt pas préfenter I’Aifte capitulaire, coiij;,

.nae.

o.yi

5, Je ne 1’ai pas regardée de la même maniere, jj ne iDetant jamais pu perfuader que ce qu’onnbsp;3} nous difoit put être vrai^ paree qu’il me fêm-3, ble que la vertu de ce Prélat eft un flambeaunbsp;„ que Dieu a placé dans le Firmament de I’Egli-,, le, pour i’éclairer dans cette nuit profonde quinbsp;3, regne préfentement, amp; qu’il n’y a point d’ap-„ parence que celui qui eft depuis ft long-tempsnbsp;3, lalumiere du monde,par Texemple de fa vertu,,nbsp;3, ne fut pas auffi dans cette occaflon le fel de lanbsp;3, terre par fon zele a maintenir les droits de 1’E-33 glife amp; les intéréts de la Juftice.

„ Cependant quelque joie que j’aie en fuppq-,3 fant que ce que je penfe de lui eft véritable, je „ ne fqaurois m’empecher de reftentir que le malnbsp;„ qu’on nous fait, en fe fervant de ftin filence pournbsp;„ faire croire qu’il nous condamne,eft une chofenbsp;„ qui peut caufer bien de la peine, amp; nous prirnbsp;3, ver d’un des plus avantageux moyens que nousnbsp;3, euffions pour nous de'fendre. Car on ne pour-,, roit plus appeller, comme on fait, notre unionnbsp;„ amp; notre Réfolution, une cabale, fi nous pournbsp;3, vions montrer qu’un Prélat du poids de celuinbsp;„ dont je vous parle, amp; encore queiques autresnbsp;„ des plus recommandables du Royaume, nousnbsp;„ donnent eux-memes une regie par leur exemple ,nbsp;3, qui nous apprend ce que nous devons faire, ennbsp;3, ce qu’ils feroient trés éloignées degêner lesconrnbsp;3, fciences pour un fujet qui importe fi peu, ennbsp;3, foi ^ mais qui peut avoir de fi dangereufes con-3, féquences, quand on I’exige, amp; que Ton conrnbsp;traint les confciencesinflrmes a agir contte leursnbsp;lumieres, ou a s’expofer aux dernieres extremités.”nbsp;,, J’efpere que quand il fera temps, Dieu in-fpirera i ce Prélat de parler, puilqu’on abufe finbsp;fort de fon filence en ce temps-ci. Pardonnés-s’il vous plait, amp; ma longueur amp; ma li-

C HAP I X R E XXIV.

Gloire a Jefus au trh Saint Sacrement.

Ma.,trè5,cW,Mere;,

mais je leferois bien de vive be qui eft hors d’apparence de pouvoir etre; car il n’eftnbsp;,, pas poffible d’efpérer que fi on nous difperfe,nbsp;„ vous veniésa nous,ou que nous allions a vous:nbsp;„ tout eft entre les mains de Dieu, amp; e’eft notrenbsp;„ grande confolation. Sicela arrive, aflurés-vous,nbsp;,, ma trés chere Mere, que toutes mes peines fernbsp;3, ront paflees, car ce fera figne que nous n’au-,, tons rien fait y. amp; une de mes grandes peinesnbsp;„ préfentes, eft la crainte que j’ai que nous n’en-„ trions dans quelque forte d’accomodement;nbsp;3, car ceux qui en fouhaitent un, defeendent Icnbsp;„ plus bas qu’ils peuvent. Sc cachent fous 1’ha-,, meqqn un filet fi petit, qu’il eft prefqueimper-„ ceptible: maisils nes’en mettent pas en peine,nbsp;„ ils fe contentent que nous le mangions. Carnbsp;„ comme ils connoiffent la force qu’ils fe refen-„ vent fous cet hameqon, amp; qu’ils tiennent tou.-„ jours Le filet , ils le retireront quand il leurnbsp;„ plaira, amp; après cela iLs nous laifferont un peunbsp;3, vivre dans I’eau pour nous, tuer Sc nous man.-„ ger. Priés Dieu, ma trés chere Mere, que csnbsp;„ malheur ne nous arrive pas. Pour moi je vousnbsp;confeffe que rien ne me peut guérir de l’apprérnbsp;„ henfion que cjuand j’en verrai la fin, Sc que jqnbsp;„ verrai la jierfecution toute déclarée. Car com?nbsp;„ me nos Ennemis ont défir ou de perdre notrenbsp;„ ame, ou de détruire la Maifon , il faut de né-3, ceflité trouver fa joie dans la perte de Tune denbsp;„ ces deux chofes, pour fe conferver en quelquenbsp;,, forte d’affurance avec la grace de Dieu, de te-nir fon ame entre fes mains. Avec votre per?

„ miflion, jefeluëSc embraflé toutes mes Soeurs, „ Sc je fents mon amour Sc mon, union telle-„ ment augmentée pour toutes, qu’il n’y,en a pasnbsp;3, une pour qui je ne vouluife. donner ma vie. ^nbsp;La Mere Prieure des Champs, a qui s’addreL-foit cette Lettre, ayant appris le foir du mêmenbsp;jour feptieme, par des Lettres qu’elle requt de lanbsp;Maifon de Paris, que toutes lesPropofitionsd’acrnbsp;commodement faites ies jours précédents, par lenbsp;Here Efprit Sc M..Cha7mllard, avoient été rejet-tées, elle fiMe^endetnain matin chanter ;au Chce’ur

CH AP IT RE XXV.

Trouble des Rélig. de Port-Royal d la propofition quon leur fait d’une nouvelle fignature. Eliesnbsp;fe determinent d en faire une conforme d la de- -licatejfe de leur confcience.

y E mardi au matin notre- Mere aflTembla le*


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Chap.

XXV.

elation de la Per//cutioft des quot;ReJigieufes de Port-Royal-^

mé on Pen avoit prié, amp; qu’il vouloit qu’il n’y ner que nous nous fiumettVns (Inetrement aux deux C H A K eut que deux lignes dans ceque Ton figaeroir. El- Conflttutions. d Innocent X. é- -Alexandre VII amp; XXViunbsp;le nous dit doncqu’ellc avoir penféque nous pour- ygt;our obéir d Monfeigneur l’Archevêque Jl oalTanbsp;rions dire:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p-omets um foumijjion amp; creance ce papier è la Soeur qui lui avoit donnc Paucre

fmcere pour la Pot;, amp; jut le fart, de demeurer afin quelle le montrat, amp; qu’on en deliberac en-dans le reJpeH amp; le filence mtforme a notrecon- core, promettant qu’il s’cmploieroit pour faire dition amp; d notre ét at.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’on s’en content^, amp; difant qu’il avoir lujetde

II y eut plufieurs Soeurs qui trouverent d’a- TePpérer.

bord de la difficulté a cela, ayant peine de fig- Quand ma Sceur Angellque aWa. pour ètre inrer-ner quoique ce foit , amp; s’en voulant tenir a rogee a fon rang, il lui die, qu’il avoit appris ce notre premiere figrrawre. Mais on leur fit voir qu’on avoir defl'eln de figner, mais que ce n’étoicnbsp;que Ton ne feroit dans celle-la, que ce qu’on rien faire que cela. Elle lui répondit que la Cora-avok fait dans celle du aS Novembre, amp; qu’- mimauté n’en avoit pas ce fentiment, amp; qu’ellenbsp;elie étoir encore meilleure, paree qu’elle dif- y avoit témoigné bien de la repugnance. ’•c-ringuoit clairement le fait d’avec le droit, au pondit affeT, Êrieufement, qu’on ne crutpasluinbsp;lieu que dans I’autre le fait n’eft prefque ex- jetcer de la poudre aux yeux, qu’il voyoit bien cenbsp;cepté, que paree qu’on n’on parle point. Tou- qu’il y avoit dans cette fignature, amp; qu’il ne fqa-tes hors quatre ou cinq fe rendirent a cette raifon. voir point de Dodteur amp; de Théologien qui n’en

eut bien dit autant, rous ayant offert le refnedöc ~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~ le filence. Ma Sceur Angelique lui réponclit que

CHAP IT RE XXVI. nbsp;nbsp;nbsp;s’ds convenoient dans les rnemes termes, c’étoit

par des principes bien différents, que la fcience

y folliciter fon accommodement. 11 'voit d ce Jujet toutes les Religieufis en particulier. §^el fut lenbsp;fruit de fes differents 'Entretiens,

ne croient pas, paree qu its penientavoir Tévidêncc du contraire, amp; que notre ignorance fait ennous lenbsp;mê me effet,ne nous permettant pas de témoigner d’u-

M.Chamillard-vafour U'l^me.fois dPort-Royalpour des uns les empêche de témoigner d’un fait qu’tls

I’ils penfentavoir l’évidence

T E meme joura midt, Mr. Chamdlard At- delaquellenousnefqaurionsforÜrauSnluKm^ manda a prler a notre Mere pour le même Mr. ChamilUd xt^Mam qu’il eut donenbsp;fujet, elle lui temoigna encore 1 eloignementqu’a- moins ajouter a notre fignature que nous 1nbsp;voient les Soeurs de cet accommodement, amp; quelle- yons point le contraire. Ma Sceur AngeuLT?'nbsp;même n’y pouvoit entrer. II lui dit de ne rien répondit, qu’il etoit vrai que nous ne formi

dire aux Soeurs, qu’il les verroit toutes en parti- point dejugement contraire, paree que nous ét' ^

culier, qu’elle n’avoit qu’a les.laiffer parLer a lui, incapables d’en former d’une ohofe que no fans les prévénir;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;norons; mais qu’il fembloit qu’il y aumir n

II les demanda done toutes au parloir les unes chofe contre le refpeft de. dire pofitiv après les autres, amp; s’informa a chacune de fon nous n’en forinions point de

nom de Religion, de celui de fa Familie, d’ou Mr. l’Archevêque nous avoit dit netr ’ nbsp;nbsp;nbsp;*1^®

elles étoient, li elles avoient des parents a Paris,ii demandoit de nous ime adherence

elles en avoient dans le Parlement, difant qu’il a- miffion fincere au jugement que le Pt

voit ordre de Mr. l’Archevêque de f§avoir toutes fait: Que cela le pourroit choouer

ces chofes-la, qp’il écrivoit a mefure: Enfuite il plaire.^EHe tournS ainfadrSen c qu^T H

leur demandoit leur fenument fur les Propolitions difoit ,pour le réduire aux termes dans kfoTek i?*

cTaccommodement qu’il nous avoir fakes, amp; fi jugea qVon pourrok le, meum EUe a£qt

dies ne pourroient pas figner pour temoigner leur ppur ce qui étoit d’elle,eUe n’eut pas fait diffiS

foumi ion. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’ajouter,qu’elle ne formoit point dejugemenr

Il y eut line des Sceurs anciennes qui avoit eent fur le/i»ir,puifqu’en effet c’étoit notre difoo^ ce que notre Mete avoit propofe de figner, qui le qui nous paroilfoit la plus fare de toutes

----j

en falloit faire la propofition aux , . f,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'sceuïs, elle appréhendokqu’elles n’en priffentfui-

roit figner, amp; lui montra on nbsp;nbsp;nbsp;jj. fai§,it jet de nouvelles difficultés. amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;— ’

- * ___¦

1’avoit pu voir dans notre métnnfif’ lui dit ce que ion avoit refolu le matin qu’.on pour- néanmoins^ s’il en fallok

c’étoit de la part de notre Mere qu’e

**0-----

flant il écrivit celle qu'

Eons fake en cescermes


. uairs ues cnoles qu’eWes' l’appréhenfion qu’elles

il'eut voulii que nous euf- fervk de leut ignorance pour engager Ws co

iHous nbsp;nbsp;nbsp;ciences, en leur faifantuferde termes qu’elles n’


Mm


avoient qu’on ne fe confrnbsp;en--ten^-


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Chap,

XXVI.

274 . nbsp;nbsp;nbsp;Relation de la Terffcution des Religieufes de Tort-Royaly 1^6

tendoient pas, leur failbic aufli peur de tour.

II crut.qu’elle difoit cela, pour exclure fe pro- ' nbsp;nbsp;nbsp;“

Ch AV. XXVII.

C H A P I T R E XXVII.

M. Chamillard va pour le 4,. fois d Tort •'Royal pour le même fujet. Sa grande .averjlon pout Unbsp;, fignature telle que les Religieujes vouloiewt la faire.nbsp;Set grands efforts pour perjuader fa maniere donbsp;ftgner. llporte d M. VAreheveque le projet desnbsp;Religieufes. La réponje de cc Tréiat. Les R.eli~nbsp;gleuf e refufent une nowveUe manierede pgnerpra-pojée par M. de JMaux^

pofition, amp; répondit aflèz féchement qu’ellenele tromperoit pas, qu’il fgavoit bien ladifpofidondenbsp;Ja Communauté, qu’il avoir vu routes les Sceurs,

amp; qu’il n’y en avoir pas une qui ne lui eut aflurc qu’elle n’auroit pas voulu figner, que les Propo-fitions n’étoient point dans ƒnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;quecom-

me elles ne croyoient pas qu’elles y fuflènt, auffi ne croyoient-eües pas qu’elles n’y font point.

Ma Sceur Angelique lui répondit, qu’il étoit vrai qu’il n’y en avoir point parmi nous qui eut voulunbsp;figner, que les Propofitions n’étoient point dinsnbsp;Ie Livre de fanfenius, paree que pour le figner,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mêtne jour fur les neuf heures du matin

il feudroit en êrre afluré par foi-inême ^ amp; capa- nbsp;nbsp;nbsp;M. Chamillard demanda a parler a notre

ble d’en jugeri mais que cela n empechoit pas nbsp;nbsp;nbsp;Mere, avantnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que d’aller voir M. de Parisnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Fll

qu’on ne put croire avec fujet qu’elles n’y font nbsp;nbsp;nbsp;le pria dé luinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vouloirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;porter iiotre fianaturpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;TI ^

pas, amp; qu’en efFet nous penchions bien plus de ce pondit que nous ne devions pas figner en 1 cotc-lü que de 1’autre.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;niere qu’on lui avoir propofé la veilie avant ?uc

La conclufion fuf que I on delibereroic encore nbsp;nbsp;nbsp;de fgavoir finbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M. denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Faris Tagréeroit. Iinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lui té-

fur cette petite addition.^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;moigna êtrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fatisfaitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ce que l’on avoir bien

Mr. Chamillard ne s’arrêta pas fort long-temps voulu ajouter ce qu’il avoit propofé; mais qu’il avec routes les autres Soeursj il ne faifoic que de- auroiüfallu meüüre que nous ne formions point denbsp;,mander les noms amp; la réfolution de chacune en Jugement contraire , amp; qu’il l’a prioit de fairenbsp;peu de mots. II vit cette après dinée plus de la trouver bon a la Communauté d’ajouter ce mot,nbsp;anoitié de la Communauté, amp; acheva le refte en amp; qu’il ne partiroit point pour aller chez IVLnbsp;tnoins de trois heures le lendemain matin. II vit 1’Archevêque, qu’il nefqut fa réponfe fur cela.nbsp;done ce même jour ma Sceur Anne Eugenie (de Auffi-tót après Ja Mellè, notre Mere fit aiïèm-St. Ange) amp; lui paria de cette fignature qu’on bier la Communauté. Perfonne nevoulut recevoirnbsp;lui avoit fait voir, amp; lui temoigna qu’il eut fou- la nouvelle propofition d’ajouter ce mot, voyantnbsp;haité qu’on y eut au moins ajouté fur lefait, que bien qu’on pourroit le mal interpréter contre nosnbsp;nous ne formions point de jugement contraire, fentiments, amp; dire que puifque nous ne faifonsnbsp;Ma Sceur Anne Eugenie ne fe voulut engager a point de jugement contraire, nous croyons donenbsp;lien, mais nous en fit fon rapport.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a celui que le Pape en avoit fait ¦ au lieu qu’en di-

L’inftancc qu’il faifoit pour ajouter cela, fit fant fimplement que nous ne formons point deiu croire que fi on Ia lui accordoit, il en agréeroit gement, nous excluons l’un amp; rautre,^amp; nepre-davanrage la fignature amp; voudroit peut-être bien nons part a rien, Notre Mere, qui n’avoit pas en-la préfenter a M. 1’Archevêque; de forte que le tendu la Meflè,envoya ma Sceur Angeliquertndrcnbsp;lendemain Mercredi3 9. Juillet, notre Mere pro- réponfeaAfr. Chamillardqméiokpreffé de partir.nbsp;pofa a la Communauté ^d’ajouter au projet de fi- Elle lui porta le projet de la fignature, amp; lui ditnbsp;gnature qu’on avoit arrêté la veilie,ces mots; Et que nous étions toutes prêtes de figner en cettenbsp;fir le fait yComme nous ne powvonsen avoir aucune forte, fi Mr. de Paris I’agréok; qu’il n’auroitqu’anbsp;tonnoiffance par mus-méme ^nous rien formons point prendre la peine de nous le faire fga voir amp; quenbsp;«fe jugement y mais nous demeurons dans le rejpeét nous enverrions notre fignature ,s’if le vouloit ccnbsp;(ff le filence conforme d notre condition amp; d notre ,jour-lè même qui étoit ie dernier du terme pèrtcnbsp;Et at.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.rOrdonnance, pour témoigner notre obéïf-

Cela fit peur d’abord, cemme c’eft l’ordinaircj fance a Mr. l’Archevêque. Elle ajouta que notre néanmoins notre Mere ayant fait entendre que cette Mere avoit propofé ce qu’il défiroit qu’on y ajou-difpofition de neformer point de jugement fur ces fat- mais qu’elle eut fouhaité qu’il eut pu voir lui-conteftations,étoit celle qui convenoitainotre ig- même combien toutes les nouveiles propofitionsnbsp;corance, amp; qui nous mettoit en fureté, comme donnoient d’inquiètude aux Sceurs, amp; que ne dé-en l’a expliqué nettement dans notre méinoire, firant que de s’expliquer fimplement amp; clairement,nbsp;paree que de cette forte nous ne prenons part a elles ont de la defiance auffi-tót qu’elles voientnbsp;les Sceurs y entrerent, amp; l’on arreta qu’on qu’on s’attache è un terme plus qu’ii un autre,nbsp;dS’s'^ ^ Chamillard qu’on le pourroit faire quand même dans leur fens il leur paroitroit aflèznbsp;«otre'Mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la Communauté fupplia femblable, paree que c’eft une marque qu’elles ne

ger OU ajourer'^'^'”'^ parlat plus d’y rien chan- l’entendent pas bien, amp; que d’autres y compren-' nbsp;nbsp;nbsp;nent autre chofe; amp; qu’ainfi pas une des Sceurs

n’avoit voulu accepter le mot de contraire.

II répondit avec .chagrin; j’aimerojs mille fois

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Chap.

XXVJI.

TieUtio» de la VerCécuth» des Heligieufes de Port-Royal, I«4. nbsp;nbsp;nbsp;175

¦ n A des hommes nbsp;nbsp;nbsp;nous avions cru pouvoir changer Us termes, C H a P'.

mieux avoir nbsp;nbsp;nbsp;jui repliqua, que c’étoic ce amp; expliquer Ie mcme fens en moins de paroles, XXVil.

2 nbsp;nbsp;nbsp;‘q^;ia{rüremenccesma- paree qu on nous avoir dit qu il voulok quelque

quelle lui nbsp;nbsp;nbsp;D„rtionnées a des filles qu’ünefe chofe de fort courts ce que nous avions. fait dans

tieres V n’ailbien de la peine quand on les y veut ce nouveau projet.

peut qu on quot; nbsp;nbsp;nbsp;^ ellesbeau- -Mn ChamiUard repondit qu’il n’efpéroit point .

^^nn^davantage: Ouc lorfqu’on a a faire a des du tout que Mr. rArcheveque paflat cela,amp; que Sonnes intelligcntes, elles comprennent les rai- dans Ie verite nous ne faiftons rien du tout: Ou’ilnbsp;^ns elles fcavent la fignification des termes amp; dtoit affiirc que li on ayoit voulu receyoir de fein-Quel’en peut être l’ufage: tnais pout des filles qui blables fignatures des il y a dix ans , il n y auroitnbsp;rlv?“ pSSror tol® ces i„tetprémtions\ pas eo un fcol Dofte» qmeut tefUe de fignerAnbsp;i2ft„sïSs q»peu.eotêt.e tlnfetmés foas qo'ainS c'étoit fe moiqoer que de dounet celanbsp;•ies mêtnes paroles Ie moindre mot qu’on leur comme quelque chole.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,e .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

praSeurLpeur, quand elles nc Ie compren- MaS^ur Angeh^ue l'affura que cenetoknul-Ln^pas bienieUes apprébendent toujours debiet- lament notre fentiment que ce fut ne rien faire,8c fer leurs confciences en prenant part a des affaires que ce que A on comptoit pour rien, nous^ou-aulTi embrouillées que celles-ci,. 8c elles craignent toit encore beaucoup de peine Scnousavoit donnenbsp;de rencontrer des meaes ou dles croiroient mar- bien de 1 inquietude: qu il ne nous falbit pas me-oher en affurance • Qa’il y en avoit même eu furer aus Do(fteurs, maïs confiderer qu etantdes

and nbsp;nbsp;nbsp;apfipeqde ce motQu’on filles ignorantes, tres incapables d entendre feule*

que ques-unesqms eto^ntdefiees^j ce^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;ni d/parler de ces conteftations, ce nous étoic

coKtr'^ ajouter ,5a o» ƒ P {ienoitcela, une chofe fi extraordinaire amp; fi inouië de nousde-on voudrok Sïer, cimme il y f dans 1’E- mander notre fignature fur ces fujets-la, que cetta. vangile- lui ss'elpoisst ca^sre ^ous,elk pmrvous ^ nouveauté nc^s faifoit peur en quelques termesnbsp;oe aui étok bien éloigné de notre fentiment; CJu’- que nous puiffions nous expliquer.nbsp;ainfi on ne pouvoit du tout faire que ce qui etoit. II lui dit encore une fois que nous nous moc-Ins ce projet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f9^vions fort bien que de

infiL Que Ie mot qu’on y eut ajouté n’étok fignet de la mamere que nous ofïhons de Ie feire,

¦ ^ rM^bn^ïamufóades bagatelles, amp; qu’on on aimeroit autant que nous ne fignaffions point

ne fe vouloit aider en nen. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;beaucoup mieux.

que fi ce mot n’expnmoit autre c ’ . nbsp;nbsp;nbsp;t, ,? jjg laifferoit pas de montrer ce projet

qu’on ne vouloit point former de jugem^ nbsp;nbsp;nbsp;pArchevêque, mais avec peu ou point du

mcontre,celaétoitfuffiamp;mentexpliqueendif^t a Mr 1 Archev^q^^

qu’on n’en forme point de nbsp;nbsp;nbsp;’ “ mais que Angelique, lui dk q«e s’il eut bien voulu Ie pré-

fait aucun n’en fait point nbsp;nbsp;nbsp;fenL ügné, cela auroit eté beaucoup mieux.^ II

111 on ne fe nbsp;nbsp;nbsp;^de’iïgement con- répondir,en s’en defondant que cyla eutété tout a

tat de dire q“ nbsp;nbsp;nbsp;mêLI donnoit de fait mal amp; autoit fache Mr. l^chevêque, amp;

traire, il voyoit nbsp;nbsp;nbsp;qu’il n’ayoit garde de prendre cela fur lui. Ma

la defiance a des perfo nbsp;nbsp;nbsp;repliqua que nous lui en eulE-

on^trakok d’a«omroodement, il falloic donner ons éré obligees 8c qu’affurement cela ne pouvoit ^elüue chofe de part amp; d'autre, quand ce ne fe- retomber que fur nous, 8c non fur lui, 8c quenbsp;rok aue des termes plus favorables, pour contri- nous voulions bien nous en charger, comme nousnbsp;buer chacun de fon cóté a un bon accord.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ie ferions en efFet, de toutl’eyenement de cette af-

[ a Steur Amelme répondit, que nous ne con- faire qui etoit affei aife a prevmr. Ma» que nous fidcrons noiiit eed comme un accommodement, avions tout cqnfidere devant Dieu, amp; en aban-mais cotnme une occafion de rendre I’obeiffance donnions lesfuites a fa Providence, apres que nous

™enoquot;v^s% nos Supérieurs: Q.ue dansles avions fdt tout ce que notre confc^nce nous avoit

rctardement tout ce que l’on peut faire: amp; que

¦J -r -/-• Jir- nbsp;nbsp;nbsp;trouver Mr. l’Archev^o.,»

nous.avions agi de cette forte au.fujet de la figna- A fon retour il fir anneiwI ,

ture, ayant ece pretes a rendre compte de notre nbsp;nbsp;nbsp;au parloir,pour lui direnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n. ’unbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AbbefTe

foi auffi-tot que MM. les Vicaires Géneraux de nbsp;nbsp;nbsp;de la fignafure, que l’o3

Mr. Ie Cardinal de Pets nous lordonnerent par que Mr. 1’Archevêque hfi 1°- ^

leur fecond Mandement, ayant fait des lors tout folument il ne fe eont t fomoigné, qu’ab-'

ceque nous pouvions faire, 8c tout ce que nous fe- nbsp;nbsp;nbsp;falbit figner d’une antnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P®®

rons jamais fur ce fujet, fmon que pour donner nbsp;nbsp;nbsp;défendoit même d« rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;’^niere , 8c qu’ilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous

«^,«d.nocrcr=fpea»M.n'^cfe,ê,u=,

^commodements on ménage fes intéréts de part pu permettre. Mrgt; ChamtUardïQ^néxX.^ quilfe-öc d’autre, amp; on ne cede que Ie moins amp; Ie plus rok auCfi ce qu u pourroit poar. nousj mais que tard qu’on peut ^ mais qu^au contraire quand il noua ne lui donnions guéres Ie moyen de nous fer-s’agit d’obéïffance, on fait tout d’un coup amp; fans yir. Elle Ie remercia,6c il partit a l’heure-mpm«

ö . nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faire: amp; one „„..--11------------'* nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'•«‘r; lucme

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’Relation de la Verfécution des Religieufès de 'Poft-Royal^ 1664-. ^

paree qu’il prévoyoit a quoi elle alloit expofernO- \ Prés eet entretien on délibera encore fur ce Chap.

’ tre Maifbn^ que nous nous ruinions nous-mêmes qu’il y avoir a faire, amp; ne cropnt pas pou- XXVIlI. pour ne vouloir pas nous aider; Que néanmoins voir difFerer de rendre une derniere réponfe a Mr.

Mr. I’Archevêque l’avoit afluré qu’ii ne nous ex- 1’Archevêque, Ie terme porté par fon Ordonnan-comraunieroit point. nbsp;nbsp;nbsp;ce étant expiré, on crut nonobilant ce qu’avoit

K^pus foujjignéps ^ pTomettons une foufmj]^o» éf créance fincere four /afoi: Et fur Ie fait, covzmenbsp;neus sfen pouvons avoir aucune connoifjance farnbsp;nous-vtêsnes ^ nous ?i‘en formons foint de jugement s,

Notre Mere répondit qu’elle Ie croyoit ainfi, dit Mr. ChamiUard^ devoir s’en tenir a ce qui lui amp; qu’il n’y en avoit pas de llijet. II dit qu’auffi avoit été propofé, amp; qu’il avoir refufé. De fortenbsp;n’y penfoit-on pas,mais que du refte nous n’avions que Ie meme jour, la Communauté figna en cettenbsp;qu’a nous attendrc a tour; que Madame de Fonte- tnaniere:

•vrauld^ follicitoit fortement pour avoir notre Ab-baye; qu’elle avoit tant de maifons, qu’elle pou-voit nous y metire une a une, amp; que quoiqueM.

tachatdedétournercela,il n’ctoit pas nbsp;nbsp;nbsp;1 'r n j't'quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

afluré d’en pouvoir venir a bout, amp; beaucoup mats mus^ demeurons dans Ie reffeB amp; Ie fdence, moins d’éviter qu’il ne nous arrivat beaucoup de conforme a notre condition amp; a notre état.nbsp;maux, qui étoient pres d’accabler cette Maifon; L’on ne paria point a Mr. Cbamillard de cettenbsp;amp; que nous devions nous y préparer, paree que fignature, paree qu’ayant témoigné la deTaprou-nous n’avions plus d’heure, M- VArchovêtjue ne ver, on^avoit defl'ein de la faire préfenter a Mr.nbsp;failant qu’attendre a tous moments la reponfè de lArcheveque avec 1 Adle du y.Juillet, par quel-la Cour: que pour lui il étoit réfolu de ne nous que perfonne moins prévénuë, amp; plus amie quenbsp;en plus parler, paree que ce n’étoit que nous don- lui.

ner de l’inquiètude, amp; qu’il voyoit que cela ne On choifit pour cela Mr. Champagne^ quis’in-produiroit rien. nbsp;nbsp;nbsp;tcreflöit particulicrement è, notre état, ayantfafille

Mr. l’Evêque de nbsp;nbsp;nbsp;s’étoit trouvé préfent unique parmi nous, [raa. Smr Catherine de Sainte

a eet entretien de Mr. de Paris avec Mr. Chamil- Sufanne.)

lard, amp; voyant que Mr. 1’Archevêque ne fe con- Eile lui envoya par l’ordre de notre Mere, notre tentoit pas de nos termes, il propoia d’y changer fignature, amp; l’adte capitulaire duy.Juillet, amp;ellenbsp;quelque choiè, 6c de mettre a la fin ; Et fur Ie Ie pria de la part de la Communauté delespréfen-fait nen ayant aucune connoiffance far nous-mè- ter a Mr. l’Archevêque, par une lettre, ou ellenbsp;mes nous Ie fignons par foumiffion fur lafoi de Mr. lui expUquoit en abregé la difpofition ou nous

l’Ar.chevêque. nbsp;nbsp;nbsp;- n- n. »nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

roit plus de rien, voyant que c’étoit perdre Ie temps 6c nous importuner.

II vint Ie lendemain ieudi 10. Juillet voir notre Mr. -Champagne porta a 1 inftant meme Ie pac-Mr. Mhhejfe.ü. Soeur, a qui il dit cette propofi- fluet a Mr. l’Archeyêque, qui Ie requt, 6c pro-tion, 6c il l’a pria dela faireauxSoeursfanspes pré- mit de Ie lire. Après 1’avoir lu en particulier il vénir. II en paria auffi a Mr. Cbamillard^ qui Ie revint trouver Mr. Champagneamp; lyj (jj|.nbsp;diargea de la faire lui-même, amp; fit appeller au avoit lu tout ce qu’il lui avoit apporté: C’eftunenbsp;parloir pour ‘ ce fujet, fept ou huit des Soeurs des chofe étrange, ajouta-t-il, que ces filles demeu-principales. Elles répondirent toutes d’une voix, rent toujoursobftinées. mx. Champagne \\ii dk:nbsp;que la fignature que nous avions offerte nous pa- Monfeigneur, ce n’eft pas cela, elles craignentdenbsp;roifïbit fuffifante; 6c que celle-ci nous demandoit rendre témoignage d’une chofe qu’elles ne fqaventnbsp;trop, ne pouvant promettre cette forte de fou- pas. Mr. l’Archevêque dit: ce n’eft pas que jenbsp;miffion fur la foi d’autrui, touchant un fait qui a fgache mauvais gré a ces pauvres filles, ni quenbsp;excité une fi grande conteftation dans TEglife, 6c je leur veuille du mal pour cela, c’eft a ceux quinbsp;qui excite auffi de grands troubles dans notreelprit. les ont miles la.-dedans. Mais je crains que Ie Roinbsp;Mr. Chamillard qui n’entroit nullement par lui- ne fe fache, 6c je ne pourrois pas être Ie maitrenbsp;meme dans eet expedient, qui donnoittrop a Mr. de ce qui arriveroit. M. Champagne répondit; ah!nbsp;de Paris, 6c ne donnoit pas affez au Pape, ne Mgr. vous êtes Ie Pere de ces Religieufes, j’efpe-l’appuyaguéres,dirantqu’auffi-bienildoutoitqu’on re que vous les défendrés, amp; vous mettres lanbsp;s’en contentat, 6c que ce qu’il nous avoit propo- main entre deux: ce qu’il réitera plufieurs fois,nbsp;fe fatisferoit davantage. Ainfi ii dit qu’il ne parle- paroiflant touché, 6c ayant même les larmes aux

C H A P I T R E XXVIII.

yeux. Ce que M. l’Archevêque voyant 6c pary roifiiant lui-même tout ému, il lui dit: II eft vrdnbsp;que l’Ecrit que je viens de lire m’a tout-a-faitnbsp;touché Ie cceur, je Ie confeflè. A cette parole»

Ees Rel,

M. Champagne attendri , Ie quitta, n’ayant pu lui rien dire davantage.

pagne. R^pona^J'^'^^‘^lgt;cvê^ueparMr.Cham- credi 16. Juillet, pour lui faire voir Ie pron nbsp;nbsp;nbsp;u-

fentimtnts fur Mrs nbsp;nbsp;nbsp;amp; fet ne bordure de Crucifix qu’il avoit feit-^Apres en

II Ie retourna voir deux jours après,

équot; fet

«e Pprt-Rojal,

avoir parlé, M. l’Archeyêque lm qn li etoit

acca-

-ocr page 329-

fetation de la Perf/cutio» des Religteufes de Porf-Royal-^ 1664.'

accablé d’affaires; que les perfonnes qui comme aaVIII, Jui étoient dans les charges éminentes, n avoicntnbsp;pas une heure de temps i 6c lui montranc un facnbsp;plein de papiers, il lui dit; II faut ^ue je life au-jourd-hui tous ces papiers, 6c que j’en faffe moi-mêmc l’extrait. Ceux qui peuvent lire ce qu’ilsnbsp;veulentjfontbien plusheureuxque moi. M. cêam-fagm lui dit: il eft vrai, Mgr. que vous êtes anbsp;plaindre! mais je fouhaite quelquefois que la paixnbsp;ibitdansl’Eglife;il ya tantd’habilesgens quipour-roient fi utilement la fervir amp; vous foulager. Anbsp;quoi M. l’Archevê^ue témoignant entendre cenbsp;qu’il vouloit dire, répondit; il eft vrai que cesnbsp;gens font habiles, mais ils font un peu empottés.nbsp;Et montrant une quatrieme Lettre de PHéréfienbsp;imaginaire qui étoit fur la table. Voila, dit-il, denbsp;fours ouvrages, rien n’eft plus ingénieux; commenbsp;ils ont de Tefprit, ils f^avent tourner les chofes,nbsp;amp; ii femble qu’ils ne difent rien : mais cela nenbsp;foiffe pas de percer jufqu’au vif: encore s’ils pou-^oient être feulement fix mois fans écrire, cclanbsp;®onneroit la paix. M, Champagne repartit : jenbsp;Connois quelques-uns d’entr’eux, Monièigneur,nbsp;amp; furtout M. -Arnauld, mais je vous affure quenbsp;je n’ai jamais vu une plus grande bonté j car ilnbsp;eft doux 6c fimple comme un Enfant.

Sur cela M. i’Archevêque dit, qu’il eftimoit tout-a-fait M. Arnauld^ mais il a, dit-il, de puif-fants Ennemis. A quoi M. Champagnenbsp;Vous pouvés, Mgr. dire un mot au Roi pour Ienbsp;détromper, amp; lui faire connoitre quelles font cesnbsp;perfonnes, amp; quels font auffi leurs Ennemis. M.nbsp;l’Archevêque dit: ce font d’étranges gens que cesnbsp;Ennemis la. Feu M. Ie Cardinal de Richelieu di-fqit qu’il fos connoiflbit bien,mais qu’il étoit dan-géreux de fos choquer: fi j’en parlois au Roi, ilsnbsp;me feroient paffer pour yanfenifie. M. Champagne lui répondit: jecrois,Mgr. que fivous parliésaunbsp;Roi, il vous croiroiti 6c je me fouviensquec’eftnbsp;vous qui êtes caufe que ma Fille eft Religieufe a.nbsp;Port-Royal. Car un jour étant dans ma Maifon,nbsp;vous dites tant de bien du Livre de la Fréquentenbsp;Communion^ qu’ayant appris qu’il avoit été fait parnbsp;une des perfonnes qui conduifoient cette Maifon,nbsp;je me réfoius d’y mettre mes filles en penfion. IInbsp;eft vrai, dit Mr. l’Archevêque, que Ie Livre denbsp;la Fréquente Communion, eft un Livre admirable,nbsp;je ne 1’ai jamais lu fans en devenir meilleur; 6c jenbsp;1’ai lu cinq ou fix fois.

C H A P I T R E XXIX.

Le 18. Julliet ,1a Mere Agnès écrivit d nesSosurs des Champs la Lettre fuivastte, pour les forti-fer dans l’attente ou elles e'toient de tous les mauxnbsp;dont on les menapoit.

Mes tres cheres Sceurs,

1’Avois cru dans mon dernier rhumequeDieu

V

„ me vouloit feparer de vous, fans attendre „ l’ordre des hommes; je tiens pour une gracenbsp;„ qu’il m’a faite, que cela n’ait pas été, afin quenbsp;„ je fois plus en état de me préfenter devant fonnbsp;„ jugement, après que j’aurai eu Ie moyen d’ex-„ pier mes fautes par fos privations 6c les hu-„ miliations qui nous pourront arriver. C’eft déjinbsp;,, quelque chofe que l’incettitude ou nous fom-„ mes, amp; de nous voir réduites a l’état des No-* vices, qui n’appréhendent rien tant que de for-” tirde’la Maifon qu’elles ont choifte: En quoinbsp;’ nocre voeu de ftabilicé fe doit terminer a uncnbsp;inftabilité fainte, qui nous rendra- plus ftablesnbsp;„ 6c plus fermes dans l’amour 6c la fidelite quenbsp;nous devons avoir pour Dieu.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

„ J’avouë M. T. C. S. que la vuë de eet etat, „ OU d’un autre qui feroit encore plus fiicheux,nbsp;„ eft capable de faire trembler; auffi nefaut-il pasnbsp;3, beaucoup s’y arrêcer, de peur^de fe tentet foi-,, même; maisplutótconfidérerl’obligationqu’on

„ a de s’abandonner a Dieu, 6c d’efpérer en ik „ proteélion, qui fqaura bien tnéfurer fos forcesnbsp;,3 que nous devons avoir, 6c qui ne nous peuventnbsp;,3 venir que de ia grace avec les tentaüons donenbsp;„ il lui plaira de nous éprouver. Ce que nousnbsp;„ avons a faire, c’eft de nous regarder comme finbsp;„ nous entrions de nouveau au fervice de Dieu •nbsp;„ 6c de nous appliquer les paroles de l’Ecriture:nbsp;„ quil faut fe tenir en crainte, ^ préparen fonnbsp;ante d. la tentatian, C’eft de quoi notreEnne-mi invifible tache de nous detourner, afin quenbsp;nous penfions moins a nos devoirs préfentsnbsp;” qu’k prévoir des maux qui ne font pas cncoicnbsp;” arrivés: ce qui n’eft pas one preparation, maisnbsp;” plutót une indifpofition pour en faire un bonnbsp;” ufage j n’y ayant que la pratique de la juftice,nbsp;qui conüuG 3. notre egard dans les vertusnbsp;’, Religieuiês, qui nous puiiïènt fortifier, pom-„ être capables de foütenir fos épreuves denbsp;Dieu,

„ Nous avons trouvé dans nos Matines, unc „ inftïuamp;ion fon néceffaire pour nous bien pré-„ parer, c’eft une priere que Ie Prophete fait a,nbsp;„ Dieu, afin qu’il Ie conduife dans fa voie, pournbsp;Ie faire entrer dans fa verite. II n’y a rien denbsp;, plus aimable que la vérité, 6c tout Ie mondefenbsp;, mettroit de fon parti, s’il n’y avqitqu alacon-feifcr amp; a l’honorer; maïs il n y a gueres denbsp;” perfonnes qui en ibient dignes, paree que Dieunbsp;ne Ia leur découvre pas, 6c qu’il veut qu’ellcnbsp;„ foit la récompenfe de ceux qui obferventfa Loi •nbsp;6c c’eft cequeJefus-Chriftmêmenousannrend ’

d il dir au'd ea In nbsp;nbsp;nbsp;o- ‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•gt;

quoi cette premiere partie de la vérité

C H A XXiX.

„ quand il dit, qu il efi la voie, amp; enfuite, qu’il ,j efi la vérité. C’eft done fe flater amp; fetromper,nbsp;„ de croire qu’on eft quelque chofe, pareequ’onnbsp;„ aime la vérité, fl l’on n etend eet amour de lanbsp;„ vérité, qui confifte principalemenl a ne riennbsp;croire, 6c a ne rien embraftèr qui ne lui foitnbsp;conforme, a une autre vérité, qui eft celle des

„ moeursi fans Nn


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Ch A r. XXX.

27^^ . nbsp;nbsp;nbsp;Relation de la Terfécution des ReVtgleufes de Rort-TLoyal^

Chap,vérité ne peut /ubfifter, amp; quand on ne vien- muniquer cette rélblution avant quê de Texe-XXIX. droit pas jufqu’a y manquer, ce feroic comme cuter.

5, une Jampe qui s’éteindroit bien-tótj paree qu’il Ma Sceur Angelique lui répondit que ce qu’il 5, n’y auroir pas aflez d’huile.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avoit appr.is étoit vrai, amp; que nous avions cru

„ Je vous conjure done, mes trés eberesSoeurs, devant Dieu être obligees d’en ufer de la forte: amp; je m’exhorte moi-même aveevous, de nous que cette affaire étoit une affaire de confcience,nbsp;„ appliquer férieufement aprofiterdupeudetemps oü il n’efl: pas queftion d’agir par des confidéra-„ que Dieu nous donne, pour nous exercer dans tions humaines, mais bien de fatisfaire a tout cenbsp;„ la vertu, de laquelle nous devons tant craindre qu’on dolt a Dieu, a l’Eglife amp; a Mr. TArche-„,de manquer, lorfque nous noustrouveronsdans vêque; que ff nous n’avions pas pu obéïr abfolu-„ Tobligation de lapratiquerdansundégréextraor- ment a tout ce que Mr. l’Archevêque demandoicnbsp;„ dinaire. Les rencontres qu’on trouve a pré- de nous, paree que notre confcience nous perfua-„ fent, de fe mortifier amp; de fè renoncer foi-mê- doit que nous ne Ie devions pas, nous en avionsnbsp;„ me, ne font que des peintures, en comparai- encore plus d’obligation de lui obéïr en toutnbsp;„ fon des grandes difEcultés oü nous nous trou- Ge qui nous étoit permis, tant pour lui donneedesnbsp;„ verons engagées. Dieu nous demande les pre- marques de notre foumiflïon amp; de notre refpedt,nbsp;„ mieres, amp; il nous promet qu’il nous donnera que pour ne pas caufer de fcandale: que tout Ienbsp;,, les fccondes. Ne penlbns done point au lende- monde auroit pris pour une revolte, que nous euf-

eepte de St. Pierre, qui veut que nousfoyons prêts d’en rendre compte a, toute perfonne qui nous Ienbsp;demande, étant encore bien plus fort amp; plusobli-gcant A 1’égard d’un Supérieur amp; d’un Arclievê-^nbsp;que qui nous Ie commande expreüement

de lu! amp; de Mr. Chamtllard, il fqavoit bien que Ie deffein de cette fignature avoit e'té communique a Mr. Chamillard: que nous en avions misnbsp;Ie projet entre fes mains, amp; même qup nous ynbsp;avions ajouté quelque chofe , enfuite de ce qu’il.nbsp;nous avoit témoigne Ie défirer, pour preuve que;

tre trés humble Sceur amp; Servante amp;c.

, main en craignant trop de manquer de la gra- fions feules refule abfolument de figner, enfuite , ce qui nous fera néceffaire;, mais employons du commandement fi expres que Mr. 1’Archevê-bien celle qu’il nous donne aujourd-hui, amp; ce que nous en a fait, non feulement par fon Man-” fera une fémence qui produira Cent fois autant. nement, mais encore par l’Ordonnance qu’il nousnbsp;’’ II y faut ajouter les prieres continuelles; c’eft-a a laiffée enfuite de la VifitCi amp; que ne nous ayant.nbsp;” dire, celles du coeur, qui ne font point inter- point prefcrit dans l’un amp; dans l’autre de fignernbsp;rompuës, paree qu’il défire toujours d’etre a fans explipation ou reftridion, qpn plus que lanbsp;,, Dieu amp;¦ de lui plaire. Je vous les demande trés Declaration du Roi n’enparle point, nous n’avionsnbsp;„ humblement pour moi, mes trés cheresSoeurs, aucune raifon legitime de nous difpenfer de fignernbsp;„ amp; je vous promets les miennes, bien qu’elles en une maniere qui n’engageoit point notre con-,, foient trés mdignes, puifqu’elles vous font tou- feieneej c’eft-a-dire^ comme nous avons fait, en.nbsp;tes acquifes, étant entiérement a vous, amp; vo- rendant feulement temoignage de notre foiikpré-

CHAPITRE XXX.

Xf P. Efirit va d Port-Roval pour témoig-ner fon rnéconteiitevient de ce que les Religieufes avokntnbsp;fait préfc7tter d Mr. tArchevêque leur fignatu~nbsp;re fans 1'avoirs confulté7ton plus que Mr. Cha-nÜlard. Son long Entretien d ce fujet avec lanbsp;Sceur Angeliqiie de St. Jean.^ lt;ér celui quil anbsp;avec la Sceur Anne Eugesiie ( de St. Ange. )

nous agiffions fans prevention amp; fans Lentêtemént.

niquer feulement Ie projet, dont il nous afluroic qu’il ne feroit pas content; ce qu’il nous rapporta.nbsp;en effet aprés qu’il lui en eut parlé.

Ee Pere Ejprit répondit a cela, que c’étoit ce

Ie pouvoit croire : qu’il s’élonnoit tout a fait que nous les euflions traités de cette forte, Mr. Chamil-iard amp; luj. que jjous n’avions guéres de confian-en eux amp; en leur affèdion, de faire, fans leur

LE mémejour i8. Juillet,le P. Efprit deman- dont on nous accufe,amp; que nous ne refufbns pas da ma Sceur Angelique. Après quelque en- les chofes raifonnables. Que pour lui (Perenbsp;treden indifferent, il lui dit, qu’il avoit appris une. nous n’avmns point eu occafion de lui en parler,nbsp;chofe qu’il avoit peine a croire, amp; qu’il venoit en paree qu’il n’étoitpasvenu nous voir dans Ie tempsnbsp;fqavoir la vérité: qu’on lui avoit dit que nous a- qu’on avoit pris cette refolution: que nous avionsnbsp;vions fait préfenter li Mr. l’Archevêque la figna- prié inftamment Mr. Chamillard de^vouloir pré-ture que nous avions faite: qu’il en avoit parlé i fenter notre fignature a Mr. rArchevêque,amp; qu’ilnbsp;Mr. Chamillard., qui ne Ie fqavoit pas,amp; qu’il ne nous l’avoit refufé, ayant voulu lui en commu-

j’Archevêque mieux que nous amp; que c’étoit Ie ^oins que nous puflions faire’,%Tei

Elle répondit que nous avions dü croire, qu i! eut eu fujet d’etre encore plus mal content que

..... nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous

avo^ent'^d^ contre leur avis, une chofe qu’ils nous qui nous aurqit dü empêcher depuis de figner de ^ni’ niiiroi'r déplaifoit a Mr. l’Archevêque amp; la forte, puifque nous avions fqu que cela necon-’• ‘l'^’i^sconnoiffbient Mr. tenteroit point Mr. l’Archevêque.

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C H A K XXX.

¦Relation do U Rtrficutioti des -Relipeufit de Port-Royal 1664; nbsp;nbsp;nbsp;a 75

¦C n A p nn,K nbsp;nbsp;nbsp;rien figné du tout, ce qui étoit pas croire Mr. ChamtlUrd, qui nous avoit ditab-

XXX nbsp;nbsp;nbsp;aSurnent Tfon Ordonnance,que non folument que nous fachmons Mr. 1’Archevêque,

dcfobeir 4W0 nbsp;nbsp;nbsp;figné en la maniere que de ki prefenter cette fignature, amp; que cet em-

fait, qui eft fort refpeftueufe,amp; que F/fletnent etoic tout a fait défobligeant, 8c pour ^3 croyons que toute perfonne qui en voudra Mr. 1 Archeveque 6c poureux, puifqu’on neiiousnbsp;fiSravecjufticejtrouvera trés fufBfante pour des detnandoit encore rien, amp; que nous n’avionsqu’anbsp;p^fonnes de notre condition :qu’enfin nous avions attendee que Mr. 1’Archevêque vint nous voir,nbsp;ikit cn cela comme la Veuve de I'Evanple, n’a- comme on nous avoit dir qu’il le vouloit faire,nbsp;yant que deux deniers, nous les avions donnés de Elk ré^ondit que pluGeurs raifons nousavoientnbsp;bon cceur ,amp; qu’on nous en devoir fgavoir plus empêché de differer.

de gré qu’aux autres qui ont figné fans peine, paree 1°. Que les deux Ordonnances de Mr. 1 Ar-que toute cette affaire nous en caufe beaucoup, 6c cheyêque ilqus preferivant de figner dans emois, que nous nous fommes bien attenduesden’en être il etoit expiré quand nous lavonsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en

6c abandonnons le refte a tgt;ieu qui fera de nous tour ce qu’il voudra.

Il infifla que cela étoit étrange, que nous euffi-ons fignc depuis la réponfe de Mr. Chamllard, lt;ans le iui avoir communique.

Ma Satir nbsp;nbsp;nbsp;répondit, que cela ctant une

affaire de Communautc, elle ne croyoit pas que Mr.

---1 A.'.^ nbsp;nbsp;nbsp;/I.C™----’— i~

2°. Qiie ne pouvant faire autre chofe que ce que nous avons fait par cette fignature, quonnbsp;nous afliire qui ne contente pas Mr. 1’Archevêque, nous aurions appréhendé de le facher da-vantage en la lui rendant nous-mêmes en perfon-ou peut-être qu’il n’eut pas voulu la recevoir.

pas au bout par cette fignature j mais qu’ayant fait matiere d’obeiffance,nous fqavons qu n y aoic ce que nous avons du faire,nous fommes enpaix, point avoir de retardement.

o « nbsp;nbsp;nbsp;»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

resarde les affaires de la Conitnunaute, que li on nous cut trouvees auiii fertnes a.nepouvoirentrer lui cn eut voulucommuniquer,c’eut été comme a dans d’autres Prqpofitions.nbsp;un ami de qui on eft bicn-aife de prendre confeil. Il I’interrompit pour lui dire , que c’étoit ennbsp;Mais elle aioucaenriant, que lui {Pere Efprit) quoi nous avions plus de ton de gater les affai-étoit affex équitable pour demeurer d’accord que res par une precipitation inutile jqu d nous difoitnbsp;nn a unnrocès on nenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prendnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pas confeilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;commenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Judith:

quand on a un proc gt; nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dnnnprnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des hornes a la-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;wtfertcorde denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dteul Et

fa parties 6c qu iliqavoitbien que p • nbsp;nbsp;nbsp;jyjj. pArchevêque nous donnoit encore

Chamillari tenoit ce rang a nbsp;nbsp;nbsp;notre egnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ qnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ quoi bon prendre desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;refolucions

qu’en toutle refte nous nbsp;nbsp;nbsp;t a ”nce, fans fqavoirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cï que Dieunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eut pu ^

lt;e qu’il temoigne etre notre ami 6c aime i P nbsp;nbsp;nbsp;pendant cette prolongamn dn

encore dire que cela étoit pourtant terme de I’OrdonnancequeMr. 1’Archeveqaenous

4ai(?n défoblipant a des perfonne^ qui nbsp;nbsp;nbsp;quot;^EUerépondit que pour cequi étoit d’efpérer que

^neqt autant d attectio 4 nbsp;nbsp;nbsp;, prefen- Dieu nous eut change le cteur, pour nous réfou-

ter‘'Jrwquot;a^MrA’Archevêè pat Ur Cham- dre a figner quelque chofe qui ne vaudroit rien, line qu’eux feulement en fquffent rkn. nous n’avions garde d’attendre ni de fouhait« denbsp;^ Ellèdemeurad’accoidqu’elles-mêmesen avoient tels miracles, non plus que de lesattribuerapieu,nbsp;j 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ^ Tvi^ic nn’Mlelt;vn’v avoient Dointtrou- Seps^confeouenc de nous croirfi obligees de retarder

K cTqui Ians cette vïë IL Mais que s’il entendoit queDieu ïdéi^Sd^d’eUes^pour engage Mr. Chamillld pouvoit toucher les perfonnes de qui nous depen-flfnflFei xSL quWsTn refus, elles n’a- ^ions, a avoir pirié de noils, nous croyions quenbsp;tiiem pas cru devoir mFinqu« ce qu’elles de- notre fignature, non feulement ny pouvoit nuire,nbsp;voient a Dieu 8c a l’édification de I’EgUfe, par une mais meme y pourroit contribuer, puuque Mr.

trés certaines ijuu 1 uupiuuvciuiL, u eut ere ae pour I fort mauvaife grace de lui demander confeil,pour ^ Il rèonndir 1

etre obligees d’agir après centre fon avis. nbsp;nbsp;nbsp;1’extrêmité^ amp;Tnréf ®nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“

Il dit a cela, que c etoit auffi ce qu’on n’eut pas roit encore ditfc^s^n^t!.5F'^ nbsp;nbsp;nbsp;^’Archeveque nous au-

siu feire, amp; que nous avionf eu grand tort de ne peut-être fair nl,,. nbsp;nbsp;nbsp;que les paroles auroient

]sj nbsp;nbsp;nbsp;h linpreffion dans notre efprit;

“ * nbsp;nbsp;nbsp;que

petite confidération que cela feroit quelque peine l’Archevêquepouvoitvoirparlaquenousnousren' a leurs amis: qu’au refte, q’avoit été méme par dions k tout ce que nous pouvions, 6c que luinbsp;refpcét 6c par civilité, qu’elles n’avoient pas voulu expofant comme a Dieu le fond de notre coeurnbsp;lui demandcr fon avis fur le delTein de faire pré fen- il pourroit être touché de compaflion de voir nosnbsp;ter Ic paquet a Mr. 1’Archevêque, paree qu’yétant peines, 6c qu’il n’y a que la confcience feule auinbsp;refolués 6c s’y croyant obligees, öcdailleursetant nous empeche de faire plus que nous ne faifonsnbsp;;s qu’il I’improuveroit, il eut ete de pour lui obéïr.

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sSo nbsp;nbsp;nbsp;^ 'Relation de la Perfécution des Religieufis de 'Port-Royal^ i(S’^4.’

V' bonté, fon autorité, fon afFeétion nous au- nouveau; qu’il ne falloit point l’attendrepoutf^a- C h aï* XXX. roit peut-être gagnées, amp; qu’il falloit pour agir voir ce qu’il nous demanderoit amp; ce qui lui plai- XXX.nbsp;figenient, ne pas rompre d’abord toutes les mefu- roit da vantage; qu’il n’y avoit qu’a mettre notrenbsp;res que prenoient nos amis pour tacher d’adoucir nom auprès du tien au bas du Formulaire.nbsp;les chofes en notre faveur, amp; hater Ie mal qu’on II l’interrompit amp; lui dit; au bas des Conftitu-pouvoit difFerer,amp; qu’on difFcroit en effet, puif- tions.

qu’on nous donnoit encore du temps. nbsp;nbsp;nbsp;^Elle repliqua: mon Pere,quelle differencemet-

Elle repliqua qu’on ne leur avoit point dit que M. tés-vous entre figner les Conftitutions, ou leFoif-l’Archevêqueleurvoulut donner encore du temps; mulaire? M. l’Archevêque n’y en met point, amp; quetants’enfaut, lui (P. Rfprit) fe fouvenoit bien je fqai qu’il a dit que c’eft une même chofë. Etnbsp;qu’il leur avoit dit (quand elles lui demanderent elle ajouta, qu’encore depuis peu de jours, c’eft-quand il viendroit) Dominus wmet ut fur: Et a-dire depuis qu’on leur avoit propofé de fignernbsp;que pour M. Chamillard il nous avoit fi peu fait qu’elles promettent la fbumiflion fincere aux deux

crotre quon nous dut encore donner du temps, ni qu’il y eut plus rien a efpérer de notre af-Aire, fiippole la dilpoGtion oü nous fommes quenbsp;nous efpéroiis Wen qui ne changera pas, que lui-

» nbsp;nbsp;nbsp;„.„n. Vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n

Conftitutions, elles avoient voulu relire dans la Communauté celle dquot;Alexandre VII- ponr vcwnbsp;fans préoccupation fi dies trouveroienc plus clCnbsp;facilité a la foufcrire que Ie Formulaire *. maisqucnbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J-,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rVfl-aquot;direle léndemain tout ce qu’elles y avoient remarqué de difference,

même nous dit Jeudi, c eft a dire ic nbsp;nbsp;nbsp;eft que Ie Formulaire ne condamne qu’une per-

qu’il eut pple a M. Ar % appeller pour fonne qu’elles ne connoifTent point, «Sc la Gonfti-fept ou huir de nous nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tution d’Alexandre Vil- condamne toutes les per-

?e?choË mutes déterminées a Ia ruine de cette ques-uns defquels elles connoifTent fi bien depuis Maifon que Ie moins que nous pouvions acten- 25. amp; 30 ans^ quil feroit aufli jufte de leurnbsp;dreétoit me difperfion générale; que Mad. de demander leur temoignage pour juftificr ces per-VomvrauldAtvaMoit fort notre maifon, amp; que fonnes quele Pape nomme des enftnts d miquite,nbsp;c’êtoit une voie bien facile amp; bien commode, qu il eft centre la juftice de lescontraindre acon-parce qu’clle avoit tant de Maifons, qu’elle nous damner la Doétrine d un Eveque dont cUes n ont

pouvoic mettre une ^ nbsp;nbsp;nbsp;^'TwouluV luiTafte entendre que Ie Pape n’avok

befoin de donner df penfion pour^ nous nournr nbsp;nbsp;nbsp;perfonnes d’enfants d’iniquité, que par-

que neanmoinsM.1 Archevequedetourneroit cJ nbsp;nbsp;nbsp;toujours que ceux qui j-efufent

autanr qu’il pomroit, paree que ce ^ nbsp;nbsp;nbsp;croirenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;veulent foütenir Ie drait; mais par 14

trop violent, aue pour nbsp;nbsp;nbsp;„“bien Le on rentra dans la difpute, amp; je ne rapporte pas

ne nous parleroit plus de “en, Y J nbsp;nbsp;nbsp;^ Ie refte dc 1’entretien, finon qu’après que^

Sa=„r Angelique ld »t parté plu. nbsp;nbsp;nbsp;“

Sïi’onTSrd'heure, paree qu’on atlcndoit a janiaia, de Ihorreur que nous avionstoutea de cea WUK bêufe la réponfe de la Cour, pour prendre fignatures qui flemflènt la reputation Jb pafco-toute ncuic y ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ qu, retomberont un jour fur la Dodnne

'Elleïouta après avoir raconté cela ; vous de S. nbsp;nbsp;nbsp;qu’on s’offorce de détruire fous ic

vovés dom mon Pere, que nous avons attendu nom de M- ^ Tpres ,amp;que nous aimions mieux rStrémité èc la derniere heure comme vousvou- nous expofer a toutes fortes de maux,que decon-liéf nuifaue nous n’avons fait donner notre pa- tnbuer a celuWa: il lm dit bien bonnement amp;

Ï’eirMTArd Vêque. nbsp;nbsp;nbsp;^

d'toe TqJon rttoi? plus'“S’dSute de notre vouloit dire ^ue Dieu ^Èort notre difpolitlon lï .%ïqVo„déliberol; i la Cour de norre

“eut plus rien a dire a cela, finon qu’étant nous dans cette occafion; amp; nous avons fi fort nourtam affurées que M. l’Archevêque viendroit cette confiance dans Ie coeur, que cela meme nousnbsp;Sant toutes cho?es, nous euffions bien fait de fait efperer qu en favem de la fidelite que nousnbsp;i’attendre, amp; que nSus aurions vu alors ce que tachonsde lui temoigner en ceque nous pourrqnsnbsp;nSraurionfvoulu faire pour Ie contenter.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foufTnr pour cela, il nous pardonnera nos infidc-

4eTui répondic que nous fcavions fort bience lités paflees,amp;couvnranos peches par fk grande qu’il eut fallu faire pour Ie contenter, amp; que fi miiericorde. _nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a x • »ii»s

notre conference nous Tavoit permis, il auroit été nbsp;nbsp;nbsp;Vepres finirent eet entretien. Après qu elles

8^ace,amp; centre toutes les regies furent dues Ie Pere nbsp;nbsp;nbsp;demanda a parkr ^

de 1 qbeiCfaoce amp;; du refneft d’attendre a l’ex- ma Soeur Eugeme. II lm dit encore que c etoK irêtiiUealefairc,amp;deïo£»en4“rk^^^^^ a agir bien durement envers notre P/^lat den-1 Arebevetlue 4e ugus le veuir comm^^dcr de voyer c^cte figmurc comme uii Arrec qui ternU'

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Religieufes de Fort-Royal^ nbsp;nbsp;nbsp;281

J’oubliois qu’il dit encore touchantl’Ade, qu’il C H

ns fgavoit quelle vue on avoir eu en le donnant, XXXi;» que nous devions bien penfer que cela ne nousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

dehvreroit pas; mais que nous avions peut-etre cru que cela nous juftificroit devant le mondeque nous nous étions encore fort trompées finbsp;nous avions eu cette opinion, paree que cela’donbsp;nous ferviroit de rien; que ceux qui approu-vent nos fentitnents, n’ont que faire de nos raifons, qu’ils en difent affez. d’eux-mêmes pournbsp;approuver notre conduite, 6c que ce fonteuxquinbsp;nous 1’infpirent; 6c que pour ceux qui condam-nent notre réfiftance, ils ne la condamneront pasnbsp;tnoins après cet ecrit, puifque nous n’obéiflbnsnbsp;pas davautage, 6c que ce ne font que des paroles.

Enfin Ü parut clairement qu’il pénétroit qu’on avoit fait cet Ade, pourfe pouvoir juftifierdevaritnbsp;le public, 6c que c’étoit furtouc ce qu’il apprfr;nbsp;hendoit.


’Relation de la FerJ?cution des ne 1’afFaire, amp; qui fignifie qu’on n’en veut plusnbsp;aXX. entpnrlrp narler, amp; qu’on ne fera pas autre chofe,nbsp;fansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;accompagner cela de qudque civi-

lité amp; de quelque leure qui fuc humble oc rel-pedtueufe, qu’il auroit reguë avec fa bonté ordinaire. nbsp;nbsp;nbsp;,

Ma. Soeur Anne Eugeme repondit, que pour ce point,nous croyions que notre Ade fuffifoic, amp;nbsp;qu’il n’y pouvoic avoir rien qui exprimd mieuxnbsp;notre foutniffioii amp; notre profond reijped , telnbsp;que nous I’avons dans le coeur, dont nous luiex-pofons la difpofition fincere dans cecEcrit, com-me nous aurions fait a Dieu même.

II demanda fi c’étoit que nous euffions fait pre-fenter Fade avec la fignature. Et lui ayant répon-pondu qu’oui, il parut qu’il en étoit bien-aife, amp; il dit qu’en effet il pouvoit fuppléer a une lettre,nbsp;qu’il étoit tout a fait beau, amp; qu’il Ibuhaitoic qu’ilnbsp;touchat M. I’Archeveque.

Elle lui dit que M. l’Archevêque avoir eu la bonté de témoigner en effet qu’il en étoit touché. Cela parut affez plaire a ce bon Pere, quinbsp;pria fort qu’on lui donnac la copie de cec Ade.nbsp;On lui dit qu’on ne I’ofoit encore montrer, tnaisnbsp;qu’il fc pouvoit affurer qu’il feroit le premier quinbsp;I’auroit, quand on trouveroit a propos de le don-ner. Cela finit ainfi fort bien ^ amp; il parut que furnbsp;touteschofesjonl’avoit fibien fatisfut dc bonnesnbsp;raifons, qu’il s’en alloit content.

C H AP I T R E XXXI.

itf. Chamillard témeigne aujji fin rnéconten-tement fur le même fujet

POur yi. chamillard n’en eft pas de même, notre Mere le fut voir le lendemain, pareenbsp;qu’elle fe trouvoit roal ce jour la, pour lui fairenbsp;des excufes bien civiles de ce qu’elle avoit appris,nbsp;qu’il avoit eu de la peine de ce qu’on avoit envoyénbsp;cette fignature.

Il s’excufa aufli de fon cóté, 6c dit, qu’il n’en avoit point témoigné de peine; mais il marquaennbsp;même temps, trouver a redire qu’on eut fait fig-ner cela, après ce qu’il avoit dit a notre Meredenbsp;la part de M. I’Archevcque, qu’il ne vouloit pointnbsp;de cette fignature, amp; qu’il défendoit qu’on la fit,nbsp;Notre Mere repondit a tout cela par Ics raifons qu’on a deji dites, 6c qu’il n’eft pas befoinnbsp;dc répéter; 6c lui ayant fait entendre qu’on avoitnbsp;préfenté I’Ade, il en parut furpris, 6c dit forte-ment qu’on avoit le plus grand tort du monde,nbsp;qu’il nous avoit averties que cela aigriroit M. denbsp;Faris, que cela pouvoit faire un tout-a-fait mau-vais effet. Enfuite il temoigna plufieurs mécon-tentements, 6c fit forces enquêtes, fion nevoyoitnbsp;point d’Ecrits, de Lettres pour fortifier, 6cc. 6cnbsp;il dit a notre MerCj, qu’elle étoit oblige de tenirnbsp;la main pour I’empecher.

CHAPIT re XXXII.

Le aa. Juillet\ la Mere Agnes drejfa encore’cette Requite a Sainte Magdeleine, comme on avoitnbsp;fait le jour de la fête de St. Fierre ^ de 5#,nbsp;Faulfices deux Afotres.

Requite d Samte Marte-Magdelaine.

- ^ -rOus nous addreffons a vous, Ó grande gt;5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sainte fini etes la Proteance des atnes

» cherchenc Dieu en vérité, pour vous fup-” ^lier trés humblement de nous obtenvr la gtace ” de retracer en nous les Saintes aéiions, par lef-” Guelles vous avés coopamp;é fi fidelletnent a la gra-” ce dont vous avés etéprévénuë; 6c qu’aprèsnbsp;’il jui a plu de nous convertir a lui^ ennousnbsp;” refirant du monde pour nous engager a fon fer-” vice nous ne croyions point avoir affez fait denbsp;” nous’ tenir a fes pieds, pour écouter fa parole;nbsp;” tnais que nous comprenions qu il eft enewene-” ceffaire pour accomplir fes divines mftruftions,nbsp;” Zi font^es paroles dela vie éternellc que nousnbsp;” Tfufidonslorfqu’il va^a Mort,^ouilve«tecmnbsp;” accompagné de tous ceux qui pretendent parti-

¦’ Sïi fa^éfurreaion: Que nousn ayionspoint ” peur d’etre affociées i fa Paffion, puifque nousnbsp;” la devons aimer d’un amour plus fort que lanbsp;” mort, 6c que la charité doit chaffer route crainte.nbsp;” „ Obtenés-nous encore, s’il vous plait, laper-„ févérance a nous tenir prés de Jefiis-Chrift, quinbsp;„ femble être pour nous etveore dans letombeau,nbsp;„ ne nous donnant point de marques qu’il penfenbsp;„ Ï nous, pour nous délivrer de Fétat ou nousnbsp;„ fotnmes, dans lequel on pourroic croire qu’ilnbsp;„ nous a oubliees, s’il étoit poffible qu’un Perenbsp;„ infiniment bon put oublier fes Enfants. Qua

„ s’il daigne nous communiquer quelque étincelte N u 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;®


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^ 'Relation de la Terfécution des'Religieufesde Tort-'Royal^

,, de ia Rerurredtion, endifant a nosames: jefuis ci: Nous déclarons far notre frifente fignature\^ue j, votre lalut amp; vocre vie, amp; que néanmoins il nous fommes fmcéremènt foumifes aux deux Con[ii-„ nous dife ne me touchés point; commeillefait tutions dcs Papes Innocent X. équot; Alexandre VII:nbsp;„ en eflFet, en permettant qu’on nous empêchenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aux Papes-., amp; de nous dire qu’elle nous

,, d’approcher de fes faints Autels,' pour être prioit decrireau deiïöusdecela,quellesraifonsnous nourries de fon précieux corpse demandes-lui, avions de refuier cette explication,

Chap.

, ?XXII.


C H A*-

xxxui.


une féparation entiere de tout ce qui pourroic corrompre ou alcerer la purete de notre amour iolide, amp; d autres perfonnes auffi a qui elle I’avoitnbsp;pour la vérité amp; pour la juftice, dont 'la médi- montré, amp; entr’autres le P. des Marres, qu’jlnbsp;ration nous doit fervir de nourriture dans notre avoir dit que ces raifons étoient trés bonnes, amp; qii’af-defertj comme elle aété la votre, grande Sainte, furement il s’en falloit tenirla, amp;nes’amulerplusnbsp;pendant toutes ces années que vous avés palfées a cltercher des accommodements fondés fur desnbsp;dans votre Solitude, n’ayant plus voiilu avoir de termes étudiés amp; recherchés, pour ne dire pas clai-communication avec les hommes fur la terre, rement ce quel’onpenfe. Voicilacqpiedecet Adle.nbsp;depuis que votre divin Maitre avoir mis fa cha-rité dans le Ciel.

„ C’eft a fes pieds que vous avés continué route votre vie de demeurer affile dans le filence amp;nbsp;dans le repos, amp; c’eft avec vous que nous dé-firons d’y être en fureté du trouble des hommes, dont les efforts ne nous pourront ébran-ler, fi nous fommes jointes a la pierre qui^ eftnbsp;le principe de notre fermeté amp; de notre force.’.

comme nous vous en fupplions trés humble-ment,qu’ilpurifie amp;qu’il éclaire notrefoi, afin lt;3u’elle nous rende capables de fuivre par nos defirsnbsp;dans le Ciel, celui qui n’y eft entré que pour nousnbsp;en ouvrir le chemin, amp; pour nous apprendrenbsp;que fi nous I’aimons fpirituellement comme no-, tre tréfor unique, nous devons nous c'onfolernbsp;dans toutes nos privations de cc que Ce tréfornbsp;eft placé fi furement, que nous ne fcaurions ap-préhender qu’aucune puiflance nous le raviflè,

I pourvu feupement que nous perfévérions dans

C H A P I T R E XXXIII.

Mad.laDucheJfe dehiancouft njoit Mr. Chamillard au fujet de Tort-Royal. Tile prie les Relifieujesnbsp;de lui envoyer les raifons de leur refus.

SUr lafinde Juiller(jen’aipas remarqué lejour) Madame la Duchejfe de Liancourt ayant voulunbsp;voir Mr. Chamillard pour lui recommander cettenbsp;Maifon, elle fe rendit pour cela chez. Madame lanbsp;Marquije de Sable',il devoit fe rencontrer en mê-me-temps. Elle eut affez, d’entretien avec lui ennbsp;prefence de Madame de Sable', amp;c dans ledifeours,nbsp;Mr. Chamillard lui témoigna qu’il avoir bien dunbsp;regret de ce que nous n’avions pas voulu accepternbsp;les Propofitions qu’il nous avoir faites de fignernbsp;d’une maniere qui auroit du lever nos fcrupules,nbsp;amp; dont il efpéroit qu’on fc fut Contenté, amp; luinbsp;dit ce que c’étoit que ces Propofitions.

Le lendemain , ou deux jours après, Monfieur Akakia étant allé chez Madame la Du-ourt elle le chargea de nous dire ce

2ne femlle Ccrit les

¦11.,vd difoit none • %narure que Mr. Cha-mllard dilott nous avo* offerte, quifon: ceux-

Comme c’eft une perfonne a qui Ton peut par-ler avec une entiere liberté, fa bonté amp; 1’intelli-gence qu’elle a pOur toutes chofes Ten rendant capable, on lui fit réponfe a I’heure-meme par un petit écrit qui fait le troifieme de nosAdtesimpri-més, lequel on lui envoya le lendemain matin.nbsp;Mais comme ellepartoit pour la Campagne ce journbsp;la meme,elle manda par un billet, qu’elle n’avoitnbsp;pas eu le temps de le faire tranfcrire pour 1’envo-yer a Madame de Sable, comme elle en avoir lenbsp;defön, afin qu’elle le fit voir a Mr. Chamillard.nbsp;On nous a dit depuis, qu’clle I’avoic trouvé fi

C H A P I T R. E XXXIV.

ABe yue les Religieujes de Port-Royal envoyerent d Mad. la Duchejfeds Liancour le 28. de yuilletnbsp;1664.. Cet aBe contient les raifons de confeiemenbsp;qui ont esnpêché les Heligieufes de feferojir.d tine Jignature ambigue eh- équi’VOque , qui leuT

aojoit été offerte par Mr. Chamillard.

j, TV T Ous avons appris d’un Saint, amp; d’un grand „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pape, de quelle forte nous devons répon-

,, dre, 1’orfqu’on nous oblige de declarer que nous „ fommes foumifes aux Conftitutions des deu.xnbsp;,, derniers Papes. C’eft St. Gregoire le Grand,nbsp;,, dont nous fqavons les paroles par coeur, pareenbsp;,, que nous les recitons trés fouvent dans notrenbsp;,, Office. Il met eBcregt;lesdifpofitionsquidoiventnbsp;,, paroitre cn un Elu, dont il fait un grand dé-„ norabrement: qu’il ne fqait ce que c’eft que denbsp;„ répondre avec duplicite, lorfqu’on I’interrogenbsp;„ de quelque chofe, ^ inquijitus quodlibet eloquinbsp;„ dupliciter, ignorat. S’il faut avoir cette fincé-„ rité pour toutes fortes de perfonnes, on la doitnbsp;„ bien davantage a rEglifedc a un Supérieur, fur-,, tout a fon Archeveque.

„ Or rien n’eft plus double que le terme de „ foumijjion qu’on nous propofe ; puifqu’on lenbsp;„ choilic expreffément, paree, d’une part, qu’ilnbsp;„ peut être entendu en deux manieres differentesnbsp;„ é l’égard du droit, amp; a l’égard des faits conte-„ nus dans les Conftitutions; amp; que c’eft parnbsp;„ qu’on croit qu’il doit foulager la

cience que nous avons a. figner ftmp e


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tUlation de la. Terfécution des 5', Formulaire; amp; que d’autre part il peut être prisnbsp;en un double fens par ceux qui veulent amp; ceuxnbsp;„ qui ne veulent pas qu’on foit oblige de croirenbsp;intérieurement le fait de Janfimus , les uns de-” vant prendre la foumiffion que nous protnet-” trions pour une foumiitionintérieure,lesautres,nbsp;” amp; nous-mêtnes, ne voulantl’entendre qued’unenbsp;„ foumidion de refpect amp; de difcipline.

„ S’il y avoic quelque chofe qui nous put mct-„ tre en peine dans une affaire de la nature de cel-„ le-ci, ce feroit de fgavoir fi la difpolition inté-„ rieure ou nous fommes, feroit bonne amp; fure }, pwr la confciencej mais après en être perfua-M dees, comme nous le fommes encetteoccafionnbsp;» PJir la grace de Dieu, il ne nous refte point denbsp;u difficulté fur la maniere d’expliquer nos fenti-j, ments, quand on nous oblige de les dire, par-X) ce qu’il n’y a rien j cenousfemble, deplusclairnbsp;j, que I’obligation que nous avons de parler avecnbsp;55 toute forte de fincérité a ceux qui noustiennentnbsp;jj la place de Dieu. Et ainfi tout le choix quenbsp;M nous voudrions faire des termes, pour nous ennbsp;„ expliquer, feroit de préférer toujours les plusnbsp;,, refpedtueux, amp; en même temps les plus intellL-^ gibles , amp; qui font mieux comprendre notrenbsp;„ penfée. Nous apprenotis encore cette conduitenbsp;„ du mcme Pape faint Gregoire au même lieu, oilnbsp; faifant une oppofition des maximes de la fagefïènbsp;,, du monde, amp; de celles de la lageffe des juftes ¦nbsp;„ il dit qu’une des regles de cette fageffe mondai-„ ne, eft de cacher adroitement fa penfée fous desnbsp;„ paroles arcificieufes fenfum verbis, vclare •, öcnbsp;,3 qu’au contraire la regie de la f^effe divine qu’ob-„ fervent les juftes, eft d’expofer clairement leurnbsp;„ fentuirent par des paroles finceres, jenfum verbisnbsp;3, aperire.

„ Et il nous paroit qu’il y a fureté toute entiere „ a fuivre l’avis de ce grand Saint j puifque nonnbsp;„ feulement c’efl: un Pape qui parle, mais que denbsp;„ plus il a fi fort prévu a qu’oi Ion le pouvoit ex-„ pofer, en pratiquant cette fimplicité Evangeli-„ que, qu’on ne peut pas dire qu’on enfoitdifpen-„ fé par les fuites facheufes qu’elle pourroit avoirnbsp;„ dans de certaines occafions- puifqu’il fuppofenbsp;„ déja d’une part, qu’une vertu fi pure paffera pournbsp;„ une veritable foliêaujugementdesfagesdumqn-M de, amp; qu’il veutderautre,qu’un jufte qui agitnbsp;„ dek forte, eflime comme un grand gainl’avan-„ tage de Ibufïf ir des opprobres öc des mépris pournbsp;,, Ia vente ; fro yeritate contumelias lucrum futa-}gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦gt; *1^ ff ft prépare fans ceflê a la patience, amp;

„ que demeurant ferme dans la juftice, il fe ré-„ jouiflc s’il eft aflêz heureux que defouffrir quel-„ que chofe pour fa défcnfe. Mentcm femper ad pattentiam pr/Cparat., é- ereamp;ns pro juflitia denbsp;,, perceptis contumeliis exultat.

„ Voila les regies que nousdevons obferver,5c pour Toccalion prélênte. afin de ne parler qu’a-„ vee une parfaite fincérité, amp; pour les fuites auf-„ quelles cette conduite nous expofe, afin de

28^

favec patience C 11 kt, foible, OU avec joie XXXV,nbsp;:er notrp-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____

€ ir A V. XXXIV.

UelisieuCer de Vort--Rs,yal

nous difpofer 1 tout fouffrir i

” fi notre charité eft encore ioible, ou avec joie ” s’il plait a Dieu d’augmenter notre- amour patnbsp;” Fépreuve de la fouffrance, qui eft le feu qui lenbsp;purifie amp; qui lui donne fa derniere perfection.

C H A P I T R E. XXXV.

Let pourfuiUs contre fort-Lojal fujpenduès poIruJpeu de tempt. Maux dontonks rnenacmnbsp;hes Religieufes iy prêparent •. hur R^uete a St.nbsp;Laurent.

T E Samedineuviemejourd’AoutjMonfieurle

Légat fit fon entree a. Paris. nbsp;nbsp;nbsp;j o

Le lendemain,Dimanche au foir,jour de bamt Laurent M. 1’Archevêque tomba malade d unenbsp;fievre double-tierce, dont il eut cinq ou fix acres • les deux premiers furent aflez. violents ,amp; lesnbsp;autres peu confidérables. Cette maladie, auCRnbsp;bien que l’arrivée du Légat ,fufpendit routes cho-£ês 6c nous donna encore du temps pour nousnbsp;difpofer k ce qu’il plairoit a Dieu de nous faii-re fouffrir. Chacun en parloit en fa maniere les uns en nous plaignant, les autres ennbsp;nous menaqant ¦. le bruit cqmmun öc ordinairenbsp;étoit qu’on nous excommumeroit j qu’on óteroicnbsp;de la maifon une douiaine de celles qui étoiencnbsp;U' fnïtes’ OU Qu’on y uvcroduiroit feulement

tnures nbsp;nbsp;nbsp;^ 1’autre. Enfin on vint a di-

afluroit de . nbsp;nbsp;nbsp;exilées en d’autres Mo-

^ enfermées comme des !^rifonnières fans voir qui que ce fok; ce qui pa-Foi-ffoit alors aufli mcroyable, comme il fembloicnbsp;difficile amp;prcfque impoffible,quedes fillespuCTentnbsp;foütenir amp; porternbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Dans eet état,on dreffa cette pnere a St. Lau~ rent pourle prier d’etre notre interceffeur auprès-de Dieu, afin qu’il nous fortifiat dans ce comoatjnbsp;que nous voyions être inevitable.

Requête d S. Laurent-.

' Grand Saint, que Dieu a choifi oour Protec-teur de ce Monaftcre, amp; auquel il a fait des ’ eraces fi fingulieres, pour etre le motif de no-’ tre confiance amp; l’objetde notreimitauon,nousnbsp;’ avons befoin de votre foi^ Sc de votre zele,,nbsp;’ pour défirer avec vous d’etre des holocauftesnbsp;’ offerts a Dieu , Sc de préférer le partage quenbsp;, Jefus-Chrift nous fait de fes fouffranceSjatoutesnbsp;, les autres graces que nous avons requës de fa,

, miféricoïde.

,, Vous aves par le figne de la Croix éclairé les j aveugles. C’eft la premiere grace que nous vous-, deenandons trés humblement, afin de diffiper.nbsp;, les ténébres de notre efprit.3qui nous doaneotde:

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Religkttjès de Tort-Rojal,

- Paul: /? Dieu efi pour nous , qui fera contre C ii AP. ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XXXVI.

Chap.

XXXV.

toujours la oü il eft,

„cequi-

^^4 nbsp;nbsp;nbsp;, 'Relation de la Terféution des

j, la CfaiRte amp; du tremblement pour un fujec qui 3) ne devroit produire en nous que de laconfiancenbsp;j, dans Ie fecours que Dieu promet a tous ceuxnbsp;„ qu’il engage dans Ie combat pour la vérité, inbsp;3, laquelle il a attaché notre délivrance.

„ Vous avés défiré d’un amour plus fort que la ], mort,de faire un Sacrifice de votre vie a celuinbsp;,, qui étoit mort pour vous; amp; la fainte impa-,, tience que vous avés eu d’arriver a ce bonheur,nbsp;3, vous a donné de la jaloufie pour accompagnernbsp;3, celui qui vous dévanqoit dans Ie Martyre. Lanbsp;„ promeflè qu’il vous fit quevousle fuivriés bien-3, tót dans cette carrière, redoubla votre ferveur;nbsp;„ 6c après avoir diftribué aux pauvres les tréforsnbsp;3, que vous aviés entre les mains, pour honorernbsp;„ l’Eglife 3 qui augmente fa beauté 6c fa pureté,nbsp;„ loriqu’elle eft plus deftituée des bien de la ter-3, re, vous vous offrites vous-même comme Ienbsp;3, feul tréfor dont elle fait cas, pour en faire unnbsp;3, préfent a fon Sauveur qui s’ell donné lui-mémenbsp;„ pourElie. II vous a accordé Ie défir de votrenbsp;„ cceur, en vous faifant paffer par des tourmentsnbsp;3, extraordinaires, dans lefquels il a dépeint Ia dif-„ pofition dc votre ame, laquelle étant animéenbsp;„ d’un feucelefte,n’a pointétéfurmontée parl’ar-„ deur d’un feu materiel, paree que vous étiésunnbsp;„ Or précieuxqui s’eft purifié amp;non pasdiminuénbsp;„ par l’ardeur des flammes.

3, Mais 3 apprenés-nous, ó grand Saint, par ^3 quellle voie vous vous êtes rendu viétorieux denbsp;3, tant de foufïrances. Vous aviés requ la gracenbsp;„ amp; la dignité de communiquer aux Fidelles Ienbsp;„ précieux Sang du Fils de Dieu , 6c yous-mê-„ me aviés été ennivré de cette coupe divine quinbsp;3, vous a rendu inienfiblea de ü cruelles douleurs.nbsp;„ Ce Sacrement adorable, dont vous avés tirénbsp;„ votre force, eft toujours Ie méme dans 1’Egli-„ fe. Elle Ie diftribué a tous fes enfants; amp;quoiquenbsp;„ parun effet de la providence divine, il ne nousnbsp;,3 ibit pas permis d’y participer, la foi nous ap-3, prend que nous ne pouvons être privées de cet-3, te excellente nourriture, fi nous 1’attendons denbsp;3, la main de Dieu, au défaut de celle des Pre-3, tres; 6c que fi nousfommes dignes d’approchernbsp;,, de TAuteUnvifible, auquel notre SouverainPon-3, tife s’offre pour nous amp; fe donne a nous, pournbsp;,, être Tame de notre ame, nous recevrons unenbsp;„ vertu divine qui nous rendra invincibles dansnbsp;„ routes les affliólions qui nous pourront arriver.nbsp;„ Ce qui nous fera rendregracesa Dieuavec vousnbsp;3, de ce qu’il nous aura ouvert fes porteS3quifontnbsp;3, celles de fa vérité amp; de fa charité, ou l’onn’ar-3, rive que par Ie chemin étroit qui nous privé denbsp;« toutes les confolations du fiecle, jufqu’a cequenbsp;» = cceur étant élargijl’on vienne a courir par unenbsp;”, tr*e voie'*'^^ fuivant Jefüs Chrift, qui eft no-!! amp; qui\ènbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fervent

Vi '«i r nbsp;nbsp;nbsp;de leur vie:

,ur donne 1 affurance de dire avec St.

mus \

C H A P I T R E XXXVI.

quot;Les ‘Religieufes s'ajfemblent Capitulairenient pouf jigrier l’Atïe fuivant. Edification ^ dignité denbsp;cette Cérémotiie. Circonflances qui leur annoncentnbsp;qu’elles feront difperjées ^ qu’ellcs feuffrirontnbsp;beaucoup.

LE lendemain ii.d’Aoüt,la Communauté s’af-fembla capitulairement après la grand-Mefïe, pqur paffer l’ade que nous raporterons dans lanbsp;fuite. Cpmme nous étionsrangees chacune en notre rang dans Ie Chapitre, 6c une table au milieu, la M. Agnès ouvrit Ie livre des Saints Evan-giles qu’on devoi: mettre fur la table, 6c fur le-quel nous devions jurer notre profeffion de foi,nbsp;dans Ie defléin de voir ce que la Providence nousnbsp;y feroit rencontrer: amp;a l’ouverturejfans aucunnbsp;choiXjelle trouva Ie amp; i/eme Chapitres de Sr.nbsp;Jean, oü on lut d’abord ces' paroles dans Ia premiere page: Amen, dico vobis ^c. c’eft-a-dire:nbsp;En véritd, en vérité je vous Ie dis: vous pleure-rés ér vous gémirés vous autres, éf' Ie monde feranbsp;dans lajoie. . . Je ne vous dis point que je prte-rai mon Pere pour vous', car mon Pere vous aimenbsp;lui-même, paree que vous m’avés aimé... Ie temprnbsp;va vevir ,lt;é‘ il eft déjd venu, que vous ferés dif~nbsp;ptrfés chacun de fin cóté. Et ce qui liiit: vous au-rés des ajflittions dans Ie monde, mais ayés CQn-jiance , j'ai vaincu Ie monde. Et dans la deuxic-me page, la priere que Jefus-Chrift fait ^ fon Pere dans Ie i yeme Chapitre,afin qu’il uniffe en lui tousnbsp;ceux qu’illui adonn6,amp;qu’aucund’euxnepériffe.

Cette rencontre nous parut une efpece de pro-phétie,amp; nous confirma dans larefblutiondenous attendre a tout ce que Dieu nous préparoit; maisnbsp;avec la confolation que ce feroit Jefus-Chrift quinbsp;furmonteroic encore une fois Ie monde en nous, parnbsp;la verru de fa grace route puiflante, pourvu quenbsp;nous demeuraffions unies dans la charité qui eftnbsp;notre force.

L’une de nous lut enfuite tout haut la Profeffion de foi, routes étant a genoux en leur rangdansunnbsp;profond recueillement, amp; dans une grande attention. Et enfuite notre Mere la premiere, amp; lesnbsp;autres par ordre, fe leverent de leur place pour aller Tune après l’autre mettre la main fur les faintsnbsp;Evangiles, amp; baifer Ie livre, en fignequ’ellesem-brafibient 6c juroient tous les articles de foi dontnbsp;elles venoient de faire Profeffion.

Jamais rien ne fut plus édifiant que cette cérémonie, qui fut faite avec une gravité Sc une devotion toute extraordinaire.

L’on pourfuivit enfuite Ie refte de i’A£te, dont cette profeffion de foi fait une partie, 6c iaprès-dinée il fut figné de toute la Communaute.

CHA-


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C u Ar, XXXVII.

c H A p; XXXVil,'

” amp; autres Votes de droic, 6c que nous ne trou-verions même aucun Juge, Notaires, ou per-” Ibnnes publiques qui vouluflèntécouter nos di-” tes remontrances, recevoir nos plaintes 6c op-„ pofitions, 6c nous en donner Afte, non plus „ que des Appels que nous pourrionsinterjetter,nbsp;„ comme nous l’avons vu déja plufieurs fois, 6cnbsp;,, principalement Ie vingt-trois Avril 1661. au- ^el jour Monfieur Ie Lieutenant Civil , 6cnbsp;„ Monfieur Ie Procureur du Roi au Chatelet denbsp;3, Paris, vinrent en notre Monaftere, avec unnbsp;3, ordre du Roi pour en faire fortir toutes lesnbsp;„ Penfionnaires, 6c les autres Rilles qui étoientnbsp;33 dans Ie Noviciat en qualité de Poftulantes, 6cnbsp;3, firent défenfe de recevoir al’avenir aucunes Fil-3, les pour être Religieufes ou Penfionnaires: cenbsp;3, qui fut aulTi fait Ie 25. du même mois 6c annbsp;33 par les CotnmiOaires Camufet 6c Tican^ ennbsp;33 notre Monaftere de Port-Royal des Champs:

amp; Ie quatrieme du dit mois de Mai fuivant, ’ M. Ie Lieutenant Civil vint une fcconde foisnbsp;” en no^e dit Monaftere, 6ï apporta a la Mere

couter nos remontrances-, amp; même M. IcChe-¦ valier duGuet vint dans notre Monaftere, avec ” un ordre contre le dit fieur Swg/t», qnd «exe-” ZTZ paree qu’ils’étoit déja renre, 6c qu’ftnbsp;” Se^tfouva point: Et ie 12. de juin fuivant,nbsp;” on obligea les Confeftéurs de notre dit Mona^nbsp;” ftere de Paris, 6c de notre Monaftere desnbsp;” Champs, de fe retireri 6c Mr. Bail prétendancnbsp;” être Supérieur de notre dit Monaftere, nous ennbsp;donna deux autres ; fqavoir, feu Mr. k Ju-ge Prêtre de St. Nicolas du Chardonnet amp;nbsp;„ Mr. Parat, que nous fumes concraintes 6c obli-

3, gées d’accepter, ne pouvant en avoir d’autres, „ quelques remontrances que nous puffions faire,nbsp;,3 öc fans qu’elles aient eu aucun effet. Ce qui nenbsp;„ nousapasfeulementétonnéesöcfurprifes, maisnbsp;3, ce qui a tellement étonné toutes les autres per-fonnes, que rvoqs n’avons pu trouver encore k

¦Go

IRelathn de lx Terfécution des

C H A P I T R E XXXVII.

ABe des Religieujes de Vort-Royal du XI. Aout 1664. Cet ABe contknt une proteflation générale contre les violences dont elles étoient mena-cées enfuite de celles qu'elles ont fouffertes depuisnbsp;3. ans.

35 A Ujourd-hui onxieme jour du mois d’Aout J3 xA 1604. Nous Abbefle, Prieure, Officie-,j res 6c Religieufes de FAbbaye de Port-Royalnbsp;„ du Saint Sacrement, au Monaftere de Paris, écantnbsp;capitulairement aflemblées au lieu ordinaire amp;nbsp;,, accoutumé au fon de la cloche, amp; oonfidéransnbsp;„ l’Etat préfent des aflfaires de notre Maifon; furnbsp;„ les avis que 1’on nous a donnés, amp; les diver-a, fes menaces que l’on nous a faites de nous fépa-,, rer amp; divifer toutes, ouparüedenous, end’au-„ tres Monafteres, amp; nous ócer nos Monafteresnbsp;„ amp; nos Maifons pour y établir d’autres Religi-„ euiès, fok de notre Ordre ou d’un autre, fousnbsp;,, prétexte que nous fommes hérétiques amp; défo-„ béïflantes a I’Eglilb amp; au Roi, quoique par lanbsp;„ grace de Dieu nous ayons été,6c foyons tou-„ jours dans la Foi Catholique. Apoftolique 6c Ro-„ maine, 6c dans l’obéïffanceöcfoumiffion al’E-„ glife amp; au Roi, comme nous l’avons faitpa-j, roïtre par divers Aftes.

„ Et ayant tout lujet de craindre cet accident „ funefte, par ceuxquiont déjaprécédé-amp;pou-„ vant aifément arriver que dans cet étatdéplora-„ ble, nous n’aurions aucune voie pour nousnbsp;„ pourvoir contre les Sentences, Ordonnances ,nbsp;„ Arrêts , Juflions, amp; Commandements quenbsp;„ Ton nous pourroit faire, amp; contre l’executionnbsp;d’iceux, par remontrances, oppofitions, appels.

'Religiettjês de Pcft-Hoyal, 1664.' nbsp;nbsp;nbsp;285

„ Catherine Agnès de S. Paul, pour lors Ab-„ befte, une leccre du Roi, parlaquelle S. M. réï-„ téroiclesmêtnescommandements,amp; enjoignoit „ en outre d’óter Thabit aux Novices, qui l’a-„ voient regu depuis la premiere vifite de M. Ienbsp;„ Lieutenant Civivil, quoique avec fon confen-tement; 6c de les renvoyer chez, leurs parents,nbsp;” a peine de lui en répondre, en fon propre amp;nbsp;„ privé nom.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y,. ,

Et comme Ie Roi avoit appris par M Ie ’Lieutenant Civil, qu’il y avoir quelques Pen-” fionnaires des Provinces éloignees, qui eto.entnbsp;” demeurées dans Ie Monaftereattendant leurs pa-” rents, S. M, pat la dite Lettre, ordonnoit anbsp;3’ la dite Mere Abbeffe denbsp;, fionnaires entre les mams de M. Ie Lieutenantnbsp;’ Civil h qui S. M. avoir donne ordre de lesnbsp;” mettre aux Urfulmes du Faubourg S. Jacquesnbsp;’’ en attendant les parents; conformément a cesnbsp;” ordres les ditesNovicesfortirent au noinbre denbsp;” fcDtle’ia Mai, mais avec leur habit, n’ayantnbsp;” iamais pu fe réfoudre de Ie quitter; Et Ienbsp;” Mai M. Ie Lieutenant Civil accompagné denbsp;M. Ie Procureur du Roi, fe tranfporta en no-tre Monaftere de Port-Royal des Champs avecnbsp;deux Carrofles, dans lefquels il emmena tou-’ tes les Filles qui y étoient demeurées,en atten-’’ dant leurs parents éloignes.

” Dans toutes lefquelles occaiiqnsnous n’avons nu en aucune fa§on être écoutees, ni repréfen-”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mifons 6c faire nos remontrances ^ 6c

” nbsp;nbsp;nbsp;une Mere d’une des Filles étant allee au

” ^PvTnt tmur la reprendre, jamais M. Ie Lieute-” Mt Civil ne voulut l’entendre, ni lui remettre fa dite fillenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

” Le 1^- Ma»» ordre fut donné a MM.'

iès Vicairesgénérauxde M. Ie Cardinal de Kers, ” poux loTS Archevêque de Paris, de nous don-” ner un autre Supérieur queM.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui avoit

” cté oblige de fe retircr pour ceder a la violen-” ce 6c nous amener M. Böi/ pour tenir fa place. ” ’fin cette occafion, on ne voulut non plusé-pre-


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^ nbsp;nbsp;nbsp;Elation de la Terfécutlon des

G H A p. „ prélent aucun Notaire, qui ait voulu pafTer Ie XXXVII- ,, préfem Ade, que nous avons cru devoir fairenbsp;3, étant en pleine liberté, tant pour rendre raifonnbsp;3, de notre roi amp; de notre conduite 3 que pour fai-3, re nos proteftations amp; oppofitions, a tout cenbsp;3, qui peut nous être fait, ou que l’onpeutexigernbsp;„ de nous en ces rencontres: tant pour fatisfairenbsp;„ dans les temps a venir Ie Public, amp; les Rcli-,3 gieufes qui viendront après nous, que pour lanbsp;3, décharge de nos propres Confciences.

„ C’cft pourquoi nous étant toutesmifesdevant „ Dieu 3 comme a l’article de notre mort, nousnbsp;„ avons fait a genoux la profeffion de foi fuivan-3, te, amp; telle que Ie Concile deTrentel’ordonne :

„ Nous AbbeOe, Prieuce, Officieres, amp; Re-„ ligieufes fufdites, croyons amp; Profeffons d’une 3, ferme foi routes les chofes qui font en général,nbsp;„ 6c en particulier, contenuës au Symbole de lanbsp;,3 Foi, duquel fe fert la fainte Eglife Catliolique,nbsp;,3 Apoftolique amp; Romaine.

„ Nous croyons en Dieu , Përe tout^puiflant^ „ Créateur du Ciel amp; de la Terre,6cdetouteslesnbsp;„ chofes vifibles 6c invifibles; 6c en uniêuljefus-3, Chrift Notre Seigneur, fils unique de Dieu,nbsp;3, né du Pere avant tous les Siecles, Dieu né denbsp;, 3, Dieu, lumiere de lumiere, vrai Dieu du vrainbsp;„ Dieu, engendré, non créé, Confubfl:antiel,6cnbsp;„ ayant la même nature que fon Pere, par lequelnbsp;„ toutes chofes ont été créées j lequel pour nousnbsp;„ hommes,amp; pour notre ialut, eft defcendu desnbsp;„ Cieux, s’eft incamé par lavertu du Saint-Ef-p'it ^ eft né delaVierge Marie ^ s’eft fait Hom-„ me, a été aufli Crucifié pour nous fous Vonce-3, Vilate 3 a endure la mort, a été enfeveli, Ienbsp;3, troifieme jour eft reffijfcité, comme ilétoitpré-3, dit par les laihtes Ecrituies , eft monté auxnbsp;„ Cieux, eft affis a la droite de Dieu fon Pere,nbsp;3, amp; viendra avec gloire pourjugerles vivants 6cnbsp;„ les morts, Ie regne duquel n’aura point de fini^nbsp;„ Nous croyons aunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Notre Seigneur

„ qui nous vivifie 6c fandifie, procédant du Pere „ 6c du Fils 3 lequel doit être adoré amp; glorifiépa-reillement avec Ic Pere6cIe Fils, amp; qui a parlénbsp;par les Prophetes. Nous croyons la fainte Eglifenbsp;Catholique 6c Apoftolique. Nous confelTonsnbsp;’’ un Baptême néceffaire pour la remiffion desnbsp;„ péchés 3 6c nous attendons la refurredtion desnbsp;,, morts, 6c la vie du fiecle a venir. Ainfifoit~il.

„ Nous admettons 6c embraflbns les traditions 3, Apoftoliques 6c Eccléfiaftiques, 6c toutes lesnbsp;„ obfervances 6c Conftitutions del’Eglife. Nousnbsp;„ recevons auffi les faintes Ecritures lèlon Ie fensnbsp;amp; 1’intelligence qu’a tenu 6c tient notre Merenbsp;«ftafainteEglife3 alaquelleil appartientdejugerdu,nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’interprétation des faintes Ecrir

. nbsp;nbsp;nbsp;” préteronsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prendrons ni inter-

fpntement nbsp;nbsp;nbsp;^ unanime 6c commun con-

,, veile 3 vraiment 6c proprement alnfi a^eUés,

quot;Reltgleufis de Port-Royal,

„ inftitués par Notre-Seigneur Jefus-Chri[l pour C h a ?.

„ Ie falut du genre humain, bien que tous nefoient XXXVIE „ pas a un chacun néceffaires; qui font \cBap-tême^ la Confirmation^ la Penitence^ PEucha-rifiie, l’Extrême-Onéiion, l’Ordre 6c Ie Mariage;

3, 6c qu’ils conférent la grace, 6c qu’entré ces Sa-3, crements, Ie Baptême, h. Confirmation ètTOr-3, dre ne lê peuvent réïtérer fans facrilege. Nous „ recevons auffi 6c approuvons toutes les céré-„ monies reguës 6c approuvées de l’Eglife Catho-„ lique j dans 1’adminiftration folemneUe de tous cesnbsp;3, Sacrements.

„ Nous recevons amp; embraiïbns tout ce que Ie ,3 facré 6c faint Concile. de Trente a en général 6enbsp;„ en particulier défini, 6c dédaré touchant Ienbsp;„ péchéOriginel 6c la Juftification. Nous Pro-„ ftffons pareiüement qu’en la Meffe eft offert anbsp;„ Dieu un vrai Sacrifice, proprement ainfi appellé •

,3 6c propitiatoire pour les vivants amp; pour les -3, morts; 6c qu’au S. Sacrement de l'Eueharïfiie „ eft vraiment, réelletnent 6c fubftantiellementnbsp;„ Ie Corps 6c Ie Sang, avec l’ame 6c la diviniténbsp;„ de Notre Seigneur Jejus-Chrifl,, 6c qu’il s’ynbsp;, „ fait un changement de toutelafiibftancedupain .

3, au Corps, 6c de toute la.fubftance du vin au 3, Sang , lequel changement l’Eglife Catholiquenbsp;„ appelie Transfibfiantiation. . Nous croyons 6cnbsp;„ confeffons auffi que fous unefeule des deux efpeces ¦

3, on reqok yefus-dorifi tout entier, amp; qu’en la „ recevaot ainii, on reqoit un vrai Sacrement.

„ Nous tenons auffi fermement qu’il y a un P«r-,, gatoire , amp; que les ames, lefquelles y font dóte-„ nuës, font aidées par les fufffages des Fideles : ,, Semblablement que les Saints qui regnent avec

j) yrfis-Chrifi Pont ahonmamp;amp;cimvoqntr-, qu’ils

„ offrent a Dieu leurs prieres pour nous, amp;^quc j, leurs reliques font a révérer. Comme auffi quenbsp;, „ les images de Notre Seigneur, de la BienheuTnbsp;„ reulè Vierge 6c.Mere de Dieu, 6c des autresnbsp;„ Saints, font a avoir,6c a retenir; 6c qu’il fautnbsp;„ leur déférer l’honneur 6c la révératce qui leurnbsp;„ eft duëi Nous affurons de plus, que la puif-„ fance de concéder des Indulgences a été laiffée •

„ par Notre Seigneur yefus-chrift dans fon Egli-„ fe, 6c que l’ulage en eft trés faJutairc au peuple.

„ Chréden.:

„ Nous.reconnoiflbns que l’Eglife Romaine eft

Sainte, Catholique 6c Apoftolique, 6c qu’elle „ eft Mere 6c maitreffe de toutes les Eglifes; 6cnbsp;3, nous promettons amp; jurons une vraieobéïffance ¦

3, a notre St. Pere Ie Pape, Evêque öePontifede „ Bonte, fucceffeur du Bienheureux St.Pierre, 6cnbsp;3, Vicaire de Jefus-Chrift. Nous recevons auffinbsp;„ fans aucun doute, 6c Profeffons toutes lescho'

„ fes qui nous ont été laiffées, définies 6c décla-„ rées par les faints Canons, 6c paries Concile^

„ Oëcumeniques, 6c principalement par Ie faint „ Concile de Trente-, condamnant pereiUcmenfonbsp;„ rejettant 6c anathématifant tout ce qui _eur eftnbsp;,, contraire, 6c toutes les hérefies que 1 Eglife a

31. coadain-..

-ocr page 339-

fulation de la PerJ/eiftto» de nbsp;nbsp;nbsp;fréquentation des Sacrements dignc d’aptnroba-

. j__reiettées amp; anathématilees. nbsp;nbsp;nbsp;5gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Orthodoxe, amp;c daas une

„ nbsp;nbsp;nbsp;procurerons aut^t quilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ” fournifhon amp; une obéïffance legitime, due ^

” nbsp;nbsp;nbsp;qne cettevraiefoiCathoUque hors „ toum 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^

'Cn A f,

XXXVil,


C H A ^. X XXVII.


- trouvé, m reconnu „ dan's notre dit Monaftere de Park, amp; en notrenbsp;, Monaftere des Champs, qui fok contraire k lanbsp;foi Orthodoxe, amp; a la Doétrine de I’EgUfenbsp;” Catholique, Apoftolique 6c Romaine,ni auxnbsp;” bonnes mcKOrs, amp; y avoir trouvé encore une

” grande fimpUdré, fans curiofite furlesqueftions , lontroverfées; tous lefquels Ades font confer-„ vés dans les Regitres capitulaires de notre Mo-

” Ce qua auffi reconnu tout nouveüement,

„ ’^donfeigneur 1’IUuftriffime amp; Révérendiffime Wardfluin de Perefixe prefent Archeveque denbsp;, Paris 5 ainftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i'3- declare dans l Acte Öc 1 wf-

donniace de la vifite qu’il a fake au mois de Juin ” dernier darts ce Monaftere, par laquelle il nousnbsp;” a exhortées a perfévérer dans la régularité qu’ilnbsp;avoir rencontrée dans notre dite Maifon, amp; 4nbsp;’ declare n’y avoir trouvé autre chofe a repren-dre, finon que nous n’avons pu nous refoudre anbsp;” fignW le Formulaire, qualifié Formulaire denbsp;” Foi, feit 6f dreffé par I’Aflembke du Clergénbsp;„ de France le ly. Mars 1657. amp; ntisau bas denbsp;„ fon Ordonnancé du 7. du dit mois de Juin der-

Sur lefquels. Mandement amp; Formulaire, nous avons donné notre Déclaration connuë danstmnbsp;” Aéle Capkulaire du 5- Juükt dermer amp; notrenbsp;” fienature mife fur la d.te Ordonnancé 6c Formu-¦” j'fre en ces termes; No«t joujjignees fromettonsnbsp;^ créance fmcere pour la foi^nbsp;” fur le 5 tow?ne notis tien pouvons avoir au-cune connoiffance par mus-mhnes , nous rfennbsp;formons pe^nt de jugemerit mats nous demeuronsnbsp;” dans le refpeH éf le file nee conformed nopte con~nbsp;dition amp; notre état.

” Et fi nous n’avons pu en ces occafions exc-cuter cequ’on nous a demandé , la pure véri-té eft tdle, que ce- ii’a jamais été par un efprit ” de défobéiffance a Monleigneur 1’Archevequenbsp;6c au Roi; reconnoiftant toutes ces puinancesnbsp;comme tenant la place de Dieu; amp; étant dansnbsp;kréfoluuotrdemourk plutot que de commettrenbsp;quelque adion contre robeifiance que tout fonbsp;” monde eft oblige en confcienee de leur rendre;nbsp;’’ mais que nous n’avons pu ligner d’qne autre ma-niere que nous 1’avons fait. 1^. Paree que les Sou-,, verains Pontifes 6c l’EgUfe uhiverfelle n’ont pointnbsp;„ drefl'é 6c décerné le dit Formulaire , amp; n’onrnbsp;„ point exigé cette fignature 2c. (^e ia Dccla-„ ration ou Edit du Roi du 29, Avril dprnier nenbsp;,, parle.Öc ne fait aucune mention des Religieu-,, fes, amp; que nous fommes dans eet‘état. 3°. Etnbsp;„ enfin pour routes les auires raifons contenuësnbsp;dans notre aéte Capitulaire, joint a.ee préfenc

kPTP

5gt;

3J .


9 iJ

5}

Ie préfentement nous Profeflbns volontairemenc,

8c tenons véritablcment, fok auffi retenuë, cx)n-feflee, cnfeignée, prêchée amp; défenduë entiere,

amp; fans corruption, fermement amp; conftamment, Dieu aidant, jufqu’au demier foupir de notrenbsp;„ vie, par nous, amp; parceuxqui en quelquefagonnbsp;,, que ce foie, font ,amp; feront en notre charge, Scnbsp;„ dependront de nous. Et ainfi nous I’avons jure, promis Sc voué fur les faints Evangiles.

„ Ainfi foitAl.

Et nous déclarons de plus, que nous recevous avec une foumiiSon iincere, tout ce que lesnbsp;„ Souverains Pontifes Innocent X. amp; Alexandrenbsp;„ VII. ont défioi touchant la Foidans leurt Con-„ ftitutions, la premiere du 31. Mai 1653. amp; lanbsp;,, feconde du a6. Oikobre 1651?.

,, Et quant a notre conduite, nous déclarons ,, que par la grace de Dieu nous fommes coujoursnbsp;„ detneurées dans ^obéïffance amp; la foumilhonnbsp;„ que nous devons tl nos Supérieurs amp; au Roi,

,, pour lefquels nous avons toujours prié amp; prions ordinairement j amp; que nous avons pratique toujours nos faintes regies, comme nosdits Supérieurs ont tux-mêmes reconnu, amp; comme ilsnbsp;I’ont de'claré par divers Ades, entr’autresnbsp;feu I’llluftriffime amp; Révérendiffime Jean-Fran-qois de Gond^, premier Archeveque de Paris,nbsp;en 1’année 1652. dans lacenfured’un Livre, en.nbsp;forme de libelle, eompofe par le 'Pexs.Brifaciernbsp;Jéfuite, qui nous traitoit fort injurieufement,nbsp;dans laquelle il park en ces termes; No«j avonsnbsp;déclafé, é-déclarons lefétes Religieufes de Port-Royal pures innocentes des crimes, donti Auteur a iioulu noireir la candeur de leurs bonnesnbsp;mceurs amp; offenfir leur intégrité é-Religion ^ denbsp;laqueUe nous fomtnes ajjierés por une entiere certitude. Comme auffi par les Aëtes de la vifitenbsp;feite en 1’année 1(144. par Mr. du Saulfai.^ quinbsp;étoit alors Curé de Saintnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gilles, Of

ficial amp; Grand Vicaire de défunt Monfeigneur l’Archevêque, amp; qui eft préfentement Evêquenbsp;de Touly amp; pareillement par les Aéles de la vifite feite en 1’année i6di. par Meffire Jearu-Saptifle de Contes, Prêtre, Doyen de I’Eglifenbsp;Metropolitaine de Paris, Vicaire Général de

M. 1’Eminentiffime amp; Révérendiffime Cardinal

de Rrtv, alors Archevêque de Paris, affifté de Maitre Loüis 'Rail Prêtre, Doéteur en Théologie 3 dans lefquels Aétes il approuve amp; con-firme routes les Ordonnances de la précédentenbsp;vifite, faiteen I’anneeid^y. par défunt Mr. 5w-glin pour lors notre Supérieur. Et il declarenbsp;avoir trouvé nos dites Maifons en un état régulier bien ordonné, une exaéte obfervance desnbsp;voeux, des Regies amp; des Gonftitutions, unenbsp;r, .grande union é ebarité entre les Soeurs, une

Ade. O o

El

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^88 nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Relatión de la Verfécutlon det

vv^Yu^t ”• nbsp;nbsp;nbsp;reconnoiflant, par la mifé-

n ¦‘icorde de Dieu, ni Hérctiquesnt défobeiïTan-tes, nous avons jufte fujet de protefter amp; de 3, nous oppolêr contre amp; a tout ce qui pourranbsp;55 nous êtrefait, ou que Ton pourra exiger de nous.nbsp;35 Ec en effet par Ie préfent aóte, nous déclaronsnbsp;j, que dès a préfent, comme dès-lors, nous nousnbsp;3, oppofons a routes les Ordonnances, Sentences,nbsp;3, Arrets, Juffions dc Commandements qu’oiinbsp;55 nous pourra faire, de quelque autorité qu’ilsnbsp;„ partent amp; émanent, pour nous obliger a nousnbsp;5, féparer les unes da vee les autres, amp;ala ditefé-,5 paration qui pourra en conféquence être faitenbsp;55 de routes, ou d’une partie de nous ¦, cotntne aufllnbsp;5, au délaiflement amp; abandon de notre dite Ab-„ baye, Maifons Sc Monafteres de Paris Sc desnbsp;,, Champs, Sc encore a I’etabliflement qu’on pour-„ ra, ou qu’on voudra faire d’autres Religieufês denbsp;„ notre Ordre, oü d’un autre, en notre dite Ab-„ baye, amp;en nos dites Maifons amp; Monafteres,nbsp;„ fok pour un temps5 fok a perpécuitéj pareille-5, ment a routes les Eleétions, Dominations amp; é-„ tablifïêments d’Abbeflès, Prieures amp; Officieresnbsp;„ triënnales ou perpétuelles que Fon voudra ounbsp;„ pourra nous contraindre de faire, ou que l’onnbsp;5, fera fans notre participation : Semblablement anbsp;„ routes les receptions de Filles, a l’habit amp; a lanbsp;5, ProfefEon qui pourront être fakes, oii par unenbsp;„ partie de nous, qui feroit refté dans nos ditesnbsp;5, Maifons, ou par les AbbefTes, Prieures, Qffi-„ cieres amp; autres Religieufes qui pourront y êtrenbsp;5, ctablies: Enfemble a tons lesjes, confente-j, mentSjagrémentsSc toléranees, voix aéfives Scnbsp;,, paflives que l’on pourra Sc voudra exiger de nousnbsp;„ dans ces actions, Sc que nous, ou quelques u-3, nes de nous, par contrainte ou foiblefTe pourranbsp;5, donner, fbit dans nos dites Maifons, foit ail-„ leurs, comme étanttous les ditsAétes, confen-tements, agréments, renonciations, patfrions.,nbsp;,5 tolerances amp; voix adives amp; pafHves, hits Scnbsp;„ donnés par force Sc contrainte, amp; dans un étatnbsp;„ OU celles qui les auront donnés, ne fèront nul-5, Icment libres, Sc en voic dc faire des Aétes vo.-„ lontaires.

„ Proteftant contre toutes les dites Ordonnan-„ ces. Sentences, Arrêrs, Juffions Sc comman-„ dements, Sc de nous pourvoir a l’encontre d’i-„ ceux dans Ie temps que nous pourrons, par les „ voies de drok, comme nous ferions dès a pré-„ fent, Sc lorfqu’ils nous fèront fignifiés de vivenbsp;„ voix OU par écrit, fi nous Ie pouvions; mêtncnbsp;„ proteftons de nullité, de tous les dits établiffe-55 tnents, éledions, nominations, receptions,Scnbsp;« ^miffions d’Abbeflès, Prieures, Officieres Scnbsp;” ^^^'6'eivfeamp;, Sc encore de toutes ceffions, pac-’ ’ acq'uièr5 renonciations, confèntements,nbsp;pourra^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-^lt;3:63 que 1’on

donner i slencore^^®’ ^ nbsp;nbsp;nbsp;pourrions

roieat être faices nbsp;nbsp;nbsp;donations qui pour-

.......... - nbsp;nbsp;nbsp;Abbaye Sc de

IReUgteuJès de Tort-Hofal, 1^64!

„ nos dits Monafteres, Sc biens dépendants d’i- CJh a ?. „ ceux; Sc généralement de ce qui pourroit être XKXVitnbsp;„ fait conrre chacune de nous en particulier, ounbsp;„ contre nous toutes en general, ou contre notrenbsp;„ dite Abbaye, Maifons amp; biens d’icelles.

„ Proteftant d’abondant de nous pourvoir a „ rencontre de ce que deffus, Sc de tous autresnbsp;„ Aéles non exprimés par les préfentes, Sc quinbsp;„ nous pourront préjudicier, dans les temps quenbsp;„ nous Ie pourrons, fans que Ie filence d’une ounbsp;„ plufieurs années puiffe paffer pour ratificationnbsp;,, OU. confèutement tacite, Sc qu’il puiflè nousnbsp;„ nuire en cette occafion yd’autanc que nousfom-„ mes contraintes d’en ufef de la forte, n’ayancnbsp;„ aucune voie de droit qui nous foit ou verte Scnbsp;5, nelegardant que par violence; Sc fans pré/u-„ dice toutefois de tous nos droits, noms rai-5, fbns Sc aéfionslelquels nous réfèrvons ennbsp;„ temps Sc lieu.

„ Et afin de les pouvoir pourfuivre en notre'

„ nom par tout ou il fera néceflaire, nous Ab-„ befte 5 Prieure, Officieres Sc Religieufes fufdi-„ tes, faifons Sc conftituons notre Procureur „ Général, fpécial Sc irrevocable, finonparnousnbsp;„ toutes enfembles, M. N. auquel nous donnonsnbsp;„ pouvoir de, pour amp; en notre nom , préfenternbsp;„ Requête devant qui, Sc ainfi qu’il Ie jugera anbsp;„ propos, fè plaindre des violences qui pourrontnbsp;„ nous être fakes, en demander juftice Scrépa-„ ration, plaider, oppofer, appeller, éliredomi-„ cile, fubftituer, Sc généralement faire poutnbsp;„ nous, Sc en notre nom, tout ce qui conviendra,

„ confbrmément a la proteftation ci-devant faire^

„ laquelle conjointement awec la procuration, nous „ avons faite Sc fignée en plein Ghapirre capitu-„ lairement affemblé au fon de la cloche pournbsp;„ n’avoirtrouvé aucun Notaire qui I’aic voulu re-„ cevoir, les dits jour Sc an que delfus.

Signé des Religieufes de Port-Royal.

Aujourd-hui 14. d’Aoüt 166^. Nous Prieure Sc Religieufes de Port-Royal des Champs, fouf-fignéeb, capitulairement affemblées au fon de lanbsp;cioche en la maniere accoutumée, après avoir prisnbsp;communication Sc que d’abondant ledfure nous anbsp;été faite par Tune de nous,des deliberations,prö-feftions de Foi, proteftations, déclarations Scnbsp;pouvoir ci-defTus écrits Sc contenant quatre feuil-les cetui compris, feks par notre Mere AbbefTeScnbsp;nos Souurs les Religieufes de Port-Royal, par lesnbsp;raifons a plein y déclarées : nous avons les dites deliberations, profeffions de Foi, proteftations, déclarations, confirmé Sc approuvé, eon-firmons Sc approuvons par ces préfentes: Et pournbsp;eet eSèt nous faifons Sc conftituons notre Procureur General fpécial Sc irrevocable, que par nousnbsp;toutes enfemble, Ie dit M. N. auquel nousdon-nons par ces préfentes, pareil Sc femblable pon-yoir que cdvii mTOtjlonné Sc declare ei-deflüs.

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«‘xvufrdtap nbsp;nbsp;nbsp;po„, „.‘“.i,•r,»;™;:: Squot;'bf°:óquot;c™/ïc»,,.

Sceau de cette Abbaye. Signé de Ia Mere Prieu- ” nbsp;nbsp;nbsp;providence leur f

„ naftere du facré gage d’une des épines quia tiré „ Ie fang de votre chef divin, pour Ie rendre unenbsp;médecine falutaire pour lafanté de nos ames^ amp;nbsp;” de ce qu’il vous a plu faire pafïèr cette gracenbsp;” iufqu’a la gucrifon corporelle d’un enfant dontnbsp;” vous leur aviés donaé k conduite, ayant voulunbsp;”, faire un Miracle fi prodigieux, pour arreter lesnbsp;La mhie jour hn mt fur l'Autel pendant lafainte „ deffeins qu’on avoir dès-lorsde troubler ce Mo-

re, amp; des Religieufes. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;az‘le dans vos plaies, ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ trouver.

naftere du facré vao-p H’imp ^ oe Mo-

C H A P I T R E XXXVIII. Requête a Jesus-Christ.

naftere. ’Nous n’avions point mérité que vous „ ftffiés cette merveille en notre faveur, amp; enco-,, re moins «que vous préviblSss nos defirs 6c nosnbsp;„ prieres.

„ Que fi vous avés eu tant de bonté que de veüler pour nous, lors même que nous étions dansnbsp;„ l’ignorance de notre péril, ne nous écouterés-” vous point maintenant que nous vous adrefïbnffnbsp;’’ nos voeux jour amp; nuit, pour conjurer votrenbsp;’* miféricorde d’avoir pitié de nous dans 1’extrêtniténbsp;” oü nous fommes réduices.^ vous n’avés pointnbsp;” d’autre motif dans les graces que vous faites knbsp;” vos creatures, fmon votre même grace qai elb

Mej/è, une ‘Retpuke que la Mere Agnès avoit drejjée la veille au nom de foute la Communauténbsp;d N. S. Jefis-Chrifi courenné d'épinef^ Öquot; quenbsp;quelques Sceurt avoient figvée^ dont void la co-pie:

Jesus-Christ Notre SeigneurTe Sauveur du monde, qui a voulu être couronné d'épines pournbsp;fe rendre Ie Rot des cceurs.

toujours gratuite; amp; pour leur y donner quel-vous leur tnfpires de vous la deman-

que p;

der; 6c c’eft une martjue que vous

ne voulés

point retirer votre miféricorde auanA''' tés point la perfévérance dans 1 oraifor^^^^”^^

” Agréés done , s’il vous plait mon Sauveur ’ ia reiolution ou nous fommesdecrier incefTarn’

jgt; C^UppUenthumblement les filles confacréesau 11 VJ fervice de votre divine Majefté dans Ie Mo-„ naftere de Port-Royal, difant qu’ayant renoncenbsp;„ au monde, pour vivre fous l’ombre de vos allesnbsp;„ dans lafainte Religion, elles fètrouventtroubléesnbsp;„ öcagitéespar Ie commandement qu’on leur fait,

„ de prendre part a une chofeaquoiellesnefedoi-„ vent point appliquer, n’étant capables que de tenk „ dans 1’Eglife Ie rang de colombes par leur fimplici-

té,6c iegéraiffement continuel oü elles doivent nbsp;nbsp;nbsp;_______

étre pour les befoins de cette divine Mere, fans fê ” ment vers vous, pour vous fupplier de direquot;^ meier d’autre chofe que de demander a Dieu ” nos atnes: Je juts votre Salut. Si vous êtesnbsp;qu’il donne fa lumiere aceux a qui ilappartient, ” pour nous , qui lera contre nous ? 6c fi 1’onnbsp;d’avoir laconnoifiance de la vérité,pour l’en- ” nous óte tout, pourvu que vous nous demeu-feigner aux Fidelés.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;riés, nous trouverons en vous un tréfor oui

ver aucune miféricorde de la part de celui qqi ”

1 -.t TTÖfr» nbsp;nbsp;nbsp;1 Q

; tranfpor-

te cette montagne qm nous veut accabler 8c ” commandés a 1’Ange, vengeur de nos péchés ¦nbsp;” qu’il arrête l’épée de divifion dont on- nous meinbsp;” nace; mais plutót faites nous fentir- 1’efFet de knbsp;” mort que vous avés foufferte j pour réunir lesnbsp;” enfants de Dieu qui étoient difperfés, afin quanbsp;” demeurant enfembledans Ie deflèin de nousunirnbsp;” a vous de plus en plus, vous foyés au milieunbsp;” de nous, pour être vous-mémsle dxuramp;l’amanbsp;” de cette Communauté.

” Que fi vous n’avés pas deffein de nous ac-corder ce que nous vous demandons, 6c quê

leur tient votre place, elles fe retirent vers vou^^ qui avés pris Ie titre de bon Pafteur, paree quenbsp;vous aim.és vos ouailles, que vous les nourrif-fés dans votre fein, 6c que vous les défendésnbsp;des loups qui les veulent perdre. Notre enne-mi invifible qui eft ce loup, amp; ce lion rugiflantnbsp;qui tourne a l’entour d’elles pour les dévorer,nbsp;leur fufeite des perfêcutions au dehors pour lesnbsp;afïbibJir dans la confiance qu’elles doiventavoirnbsp;en vous, comme s’il leur difoic: Oü eft votrenbsp;Dieu, qui vous abandonnede la forte, de mêmenbsp;que s’il ne- penfoit point a vous ? amp; dans cette

'' tempéte elles vous adreflènt Ja pkinte que vos ” vous vouliés' être gbrifié par notre deftnTA-'

com-

Se voyant dans eet étac d’affliöion, fans trou- ” furpaflèra inhniment routes nos pertes ’Ajiit •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ' - ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mentés notre for jufqu’au point qu^elKanSl

„ Apótres ont feite; Seigneur ^ne vous fouctés-vous point que nous périjjions ? mais elles fe reprennentnbsp;„ auffitot, fgachanc que lorfque vous délaiffés,nbsp;„ c’eft lorfque vous aides davantage. Elles fenbsp;„ fouviennent de tant de faveurs qu’elles ont re-, guës de votre main, 6c particuliérement de cenbsp;” qu’il vows a plu de les affocier au mj^ftere de

nous nous oftfons è. vous pour être immole'es com-roe des viétimes a 1’Agneau, qui a été la vitfti-” me de nos péchés; ce qui nous- apprend, que fi ” k Majefté de Dieu n’a- p\i être appaifce pour Ienbsp;quot; péché du premier homme qui avoit rendu toutsnbsp;” la poftérité criminelle , que par l’eftufion da

» fang de fon |l5 unique, comment partioiiner^

O o J ¦' - quot;

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quot;Relation ie h Peyfecl/tidn des Religieüps ie Rort-Rojal^

péchés de céux qui font fi peu d’efifórts AAAiAt pour les expier?”

C H A P I T R E. XXXIX.

Requète a la Ste. Vierge.

E i^.d’Aout, jour de la fête de l’Aflbmptioa, ' on fitüné femblableRequête a la Sainte Vier-, dont voici Ia copie:

gS;

A la tres faint e Mere de Dieu, la feine du Ciel, la Froteance de l'Eglife fainte , amp; de toutes lesnbsp;Maifons confacrées d jteJus-Chrijr.

„ SLip:plient humblement vos trés humbles fer-vantes les Religieufes de Port-Royal; difant, „ qu’ajant apprisde leur Sauveur votre Fils, quenbsp;„ vous êtes leur Mere, elles fe jettent danslefeinnbsp;„ de votre bonté pour être préfervées du troublenbsp;„ des hommes, amp; pour y trouver un a2.ile dansnbsp;„ Ie peril oü elles font de n’en point trouver ail-„ leurs. Vous êtes cette yille deDieu, delaquellenbsp;„ il cft dit des chofes fi glorieufes, amp; oii les.per-,, fönnes les plus délaiflees font reguës, paree quenbsp;,, vous - êtes devenuë la Mere de miféricorde, ennbsp;„ devenant Ia Mere de Jefus-Chrift qui a recon-5, cilië les hommes a Dieu. Les eaux du pécbénbsp;„ fubmergeoient toute la terre, amp; Fon n’avoit pointnbsp;„ de marque que la colere de Dieu fut appaifée,nbsp;y, jufqu’a xe qu’une Colombe qui étoic votne fi-„ gure, aj^oTta un Rameau d’Olives; amp; fa éténbsp;,, lorlque vous avés dit avec tanc d’hutnilité amp; denbsp;„ foi; V’oici la fervante du Seigneur : qf il mefoitnbsp;jj yë/ö» votre farole.

„ Cette offrande de yous-même, amp; cette prie-„ re, vous ont renduë a 1’inftant la Mere du Fils „ de Dieu j amp; Ie Saint-Éfprit qui vous a fait direnbsp;„ ces paroles, amp; qui a formé enfuite parfonopé-„ ration inefïable laXaintehumanité de Jefus-Chriftnbsp;„ dans votre lein, nous les donne pour modellenbsp;„ de Ia difpofition oü nous devons être, pournbsp;concevoir Ie Fils de Dieu dans nos ames.

„ II nous demande une humilitéprofonde, par „ laquelle nous nous regardions comme les Efcla-„ ves de Dieuj amp; d’ailleurs une confiance amp;nbsp;„ une foi qu’il accomplira fes paroles, en relevantnbsp;„ les pauvres du fiimier amp; de la pouffiere, pournbsp;„ les faire affeoir avec les Princes de fon peiiple,nbsp;3, 'en les affociant a tous ceux qui ont été humiliésnbsp;'gt; en la terre, amp; qui font allés a.Dieu par plu-V %urs afflidions. C’eft a cette parole de Dieu,nbsp;” '^^^amp;efficace, que nous nous foumettons, amp;nbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous demandons Faccompliffement,

” cótésVelS'^^fJï^/pée qui coupe des deux tre ame amp; de none ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^9'

hi

„ Dieu tous les intéréts de la natufe.' nbsp;nbsp;nbsp;C h at-

„ Vous n’avés pas plutót été en poftèlïlon de XXXlX. 55 votre divine maternité, en portant entre vosnbsp;5, brasfacrés célui qui répoië éternellement danslcnbsp;5, feinde fonFèrej que vous avés été obligée de fuirnbsp;55 en Egypte^ oü vous avés fouffert un trés rudenbsp;5, bannillèment. Que fi c’eft Ie deilëin de Dieu denbsp;5, nous faire éprouver la même cholé,- pourvunbsp;55 que nous foyons en votre compagnie, amp; quenbsp;55 vous nous montrie's Jefus-Chrift, Ie fruit béninbsp;55 de votre pureté virginale , nous foufamp;irons denbsp;.55 bon coeur d’etre privées de la Compagnie ds*

5, perfonnes qui nous font les plus cheres.

„ Vous aves fuivi eet agneau durant qu’il a vé-55 CU fur la terre par tout oü il a été: vous êtes , 55 demeurée ferme au pied de fa Croix: VousFa-5, ves mis dans k Tombeau oü vous vous êtesnbsp;entermee avec lui, paree que vous étiés mortenbsp;55 dans la mort, mais d’une mort plusheureulénbsp;55 que toutes les vies, amp; qui a été en vous la Ic-5, fnencé d’une grace amp; d’une gloire incommuni-5, cable a toute autre créature, paree que vousnbsp;55 êtes la lêule Colombe amp; la feule parfaite quinbsp;„ n’aurés jamais de femblable. Tirés-nous a Fo-5, deur de vos parfums, afin que nous fuivionsnbsp;55 aufll Ie fils de Dieu amp; Ie votre par tout oü ilnbsp;55 lui plaira de nous conduite. Que fi pour en-5, trer en la terre promife, oü vous regnés avecnbsp;55 lui , il faut paftèr la mer, foyésnotre étoileqüinbsp;,5 nous empêche cFy périr; amp; dans Ie temps quenbsp;5, nous demeurefons dans ce défert, faites-nousnbsp;„ pleuvoir la manne des confqlaüons que vousnbsp;„ donnés a ceux qui fe font priyés de toutes lesnbsp;„ autres, afin qu’elles nous foutiennent amp; nousnbsp;„ fortifient pour combattre les Ennemis qui nousnbsp;55 ferment Fentrée de notre chere Patrie.

5, L’on ne voit rien en vous que des cceurs 5, d’Arméesq Car vous apprenés a toutes lesamesnbsp;,5 qui vous regardent comme Ie Chef de la milicenbsp;5, Chrétienne, qu’elles doivent attaquer amp; fe dé-„ fendre de leurs Ennemis. Que fi elles fe laif-,5 fent vaincre, ce fera paree qu’elles ne vous in-„ voqueronc pas a leur fecours , vous qui avésnbsp;„ brifé la tête du ferpent, amp; qui faites par vosnbsp;,5 prieres que toutes les ames en demeurent vidto-5, rieufes, quelques foibles qu’elles foient en elles-„ mêmes j paree que vous êtes la femme forte,

,, en qui votre épouxamisfa confiance j que vous 55 conduifés plufieurs Filles après V0US5 pour luinbsp;5, rëndre leurs hommages amp; pour embraffer lanbsp;55 Groix, par laquelle vous êtes devenuë la Merenbsp;5, de tous les Elus 5 qui chofiilïént leurdemeure ennbsp;„ Ja fainte monfagne, oü Jefus-Chrift a fait pournbsp;5, lui un Tabernacle de fa Groix, oü il vous anbsp;,5 mife dans Ie Tabernacle de fon cceur, ouvertnbsp;„ par une lance, amp; oü il loge tous ceux qui luinbsp;,5 appartiennent dans les plaies facrées qu’il a re-„ quës,-pour être comme une muraille dëmolicnbsp;55 oü ils Ié cachent, pour y être en affurance con-„ tre les traits enflammés du Démon, qui perd

,33 tou-

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JCelatian de la. Verfécution des JUJigiei{fès de Vovt-Royaï^


gt;j toutes fes forces centre ceux qui né fe confient 53 qu’en la Croix de leur Sauveur.


1 ^

l’Eglife les regarde, comme ayant l’obligation „ de réparer raffoiblilTemeac ou ceqx qui devoientnbsp;„ être des Colomnes font tombés. II n’y a rfen denbsp;„ plus fragile qu’elles, amp; par leur fexe amp; par leurnbsp;„ peu de venu • amp; cependant Dieu veut qu’eliesnbsp;„ mettenc la main a des chofes fortes. Ce feranbsp;„ done un ouvragede fa pui!lance,qui paroit da-„ vantage oii il y a plus de difproportion, afinnbsp;„ qu’on n’attribuë pas a la creature, cequin’apasnbsp;„ de rapport a elle.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

„ II ne nous refte done rien que nos ^emifle-„ mencs amp; nos pvieres, que nous vousprefentons ,, pour les odrir a Dieu. Vous nous aves apprisnbsp;,, que les larmes qui fortent d’un cceur hutinlidnbsp;„ nous doivent fervir de défenfe contra nos En-,, nemis invifibles, qui ne peuvent rien fur lesnbsp;,, ames qui les repouffent par l’humilité. Nous-„ vous prenons pour notre caution envers Dieu,nbsp;,, amp; nous Ie conjurons par la miféricordenbsp;,, par laquelle il vous a choifi pour être un va-,, fe d’éledtion, qu’il vous fatfela faveur depou-,, voir dire après Jefus-Chrlft, que vousn’avésper-„ du pas une des ames qu’il vous avoit donnéesnbsp;,, dans ce Monaftere.

,, Vous êtes du nombre de ceux qui doivent

„ juger Ie monde avec Jefus-Chrift, parceque vous

„ avés renonce a routes chofes pour fe fuivre.

,, Commences des a préfent par ibn autorité 6c quot;, par la vertu a juger ceux qui pqus jugent, 6cnbsp;faites qu’ils ceCfePt de nous vouloir retirer de lanbsp;voie oü vousvoulés que nous foyons, pournbsp;’’ nous’faire entrer dans un cheminlarge quicon-” duit a la-mort. Forüfies-nqus, proteges-nous, ^nbsp;’’ Défendés-nous, 6c faites voir a toute l’Eglifenbsp;” que ceux li fctont point confus, qui aprèsnbsp;” Dieu, mettent tqute feur .confiance au pouvoir

’’ de votre interceüion.

Le Mercredi 13. la Communauté

Chat.

LX,


T • nbsp;nbsp;nbsp;. 1 /- • T’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^opamenca

cher par une voie fi étroite, 6c de l’aucrefepeu une Neuvaine a la lainte Epine, pour demander

de force qu’elles ont pour demeurer fermes dans a Dieu la fanté de M. 1’Archevêque.

vëque, qui commenqoit afe mieux porter' lettrc icui laiuc a couvert.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quoiqu u eut encore de la fievre, eflvoya querir M.

Vospauvresamp;indignesFillesfetrouventenga- Chamillard amp; lui ayant deraandé quelle étoit no-

' géesatenirlapkceque vousaviéschoifie, qui tre réfoludon, il lui témoigna être mal fatisfait

’’ lldefavir^bqucliggt; j9fus3Chramp; Toute d’apprendre de lui que ............

C H A P I T R E LX,

Rej«f?e 4 St. Bernard. Neuvame d la-Sainte Epitie.

PEu de jours après on en fit une autre a Saint Bernard^ qui fut portee ï Clairvaux{artonnbsp;tombeau. En voici la copie:

.Amtre dévot Pers S. quot;Bernard lalumisre de l’Eglife, ^ /e parfait vwdele d'une amenbsp;Chïétknne Religieuji.

Supplient humblement vos trés humbles Fil-3, les, les Religieufesde Port-Royal, difantiqu’-3j ayant plu a Dieu leur donner quelque connoif-¦n fance de la vérité, amp; un défir tincere de ne la 31 point blefler en quoi que ce foit, Elles fe trou»nbsp;,, vent pour cela dans 1’oppretïion amp; la privationnbsp;,, de tous les fecours dont elles auroient befoin,nbsp;,, pour fc maintenir dans l’efprit de Religion ¦, camp;nbsp;,, qui peut caufer la ruine fpirituelle de leur Mo*nbsp;,, naftere. Néanmoins comme Dieu a été l’Au*-„ teur du bien qu’il a établi parmi elles, Elles fenbsp;„ réiblvent de rout expofer, fcachant que Dieunbsp;5, peut tirer Ie bien du mal, amp; les rendre plusnbsp;„ religieufes amp; plus faintes, en leur ótant ce quinbsp;•, les aidoit a fe foütenir dans eet état.

„ Elles défirent de tout leun eoeur de s’aban- donner a fa conduite, amp; de perdre leur ame 1, felon la parole de Jefus-Chrift, afin de ia feu-,, ver- au lieu qu’elles la perdroient li elles la vou-,, loient conferver en fefervant des vofes que Dieunbsp;„ leur defend de prendre pour cela. Elles regar-„ dent d’une part l’obligation qu’elles ont de mar-

un pas fi quot;glilTant, amp; pour ne fe pas laifl'er em „ porter au torrent qui emporte tant d’ames quinbsp;., avoient été prévénués de la lumiere de la veriténbsp;„ 6c du défir de fouffrir pour elle. Ce qui leurnbsp;,, fait crier a Dieu; Seigraear, fauvés^moi, pa-rcenbsp;-) ^luil n^y a plus de Sairtt,

,, Toutes ces vues les ob’jgent de ne mettre leur 3, confiance qu’en Dieu, 6t d’implorer 1’iptercef-lion de celui qu’il leur a donnépourProteéteur.nbsp;„ Elles fe jetcent entre vos bras, ó Saint 6c bien-„ heureuxPere, quiles aves engendrées en jefus-„ Chrift par fon Evangile. Elles vous appellentnbsp;„ a leur fecours amp; vousdemandentl’affiftancequenbsp;,, vous avés renduë a tantdeperfonnes, qui ontnbsp;„ cherché dans le feiu de votre piété, un axile pournbsp;j, mettre leur falut a couvert.

CHAP I T R E LXI.

M V Archevêque wéconteitt de la perféverance des Religieufes-de Fort^Royal dans lerefus de la fi-nature, leur fait anmncer qu’il ira chez Elles pour fe faire ohéir. Son difiwrs d toute lanbsp;communauté. Ses emportements. lat conflernatioanbsp;de la Communautééquot; fermeté. Il l'interdit

de la participation des famments redouble fet menaces.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•' •

TE Mardi 19, veilkdeS. nbsp;nbsp;nbsp;FArche-'

nous n en avions

point


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^ ’Relation de la Terfecution des‘Religieufesde Tort-'Ro^al, l66^. change; amp; lui dit de nous avertir qu’il viendroit ” je faifois mal, vous me devriés condamner amp;

C H A P.

XLI.

C H AF.. LXI.

dans cinq oü fix jours, fi fa fanté Ie lui permet-toit , amp; qu’il aviferoic a ce qu’il y aurok a faire. Mais il n’attendic pas ce terme, car il vint dès Ienbsp;Jeudi fuivant, comme on Ie va voir.

Lejeudi 21. d’Aout, dernier jour de la Neu-vaine que nous failions pour demander è Dieu la fanté de M. l’Archevêque, il vint lui-même nous ennbsp;apprendre des nouvelles. II arriva ici a midi amp;nbsp;demi, amp; ayant été d’abord a TEglife, il montanbsp;enfuite au parloir, amp; demanda a parIer a. route lanbsp;Communauté, qui s’y affembla incontinent, amp;nbsp;puis il commenga ainli fon difcours:

” Mes Soeurs, il y a aujourd-hui plus de deux ” mois que je vous ai fait fignifier par un de mesnbsp;quot; grand-Vicaires,rOrdonnance que je vous avoisnbsp;” faite enfuite de ma vifite, dans laquelle je vousnbsp;” exhortois a employer Ie temps que je vous don-” nois a prier Dieu amp; a lui demander qu’il vousnbsp;quot; donnat fa lumiere pour connoitre ce qu’il de-quot; mandoit de vous fur Ie fujet de la foufcriptionnbsp;” que je vous avois commandé de faire au bas denbsp;” mon Ordonnance amp; du Formulaire de foi quinbsp;” a été drelfé par Meflieurs les Archevêques amp;nbsp;quot; Ëvêques de France. }e vous y ordonnois denbsp;” plus, de vous édaircir de vos doutes avec lanbsp;” perfonne que je vous nommois pour ce fujet.nbsp;” Je fqai que vous avés taché de fatisfaire a cela,nbsp;” que vous avés porté devant Dieu vos prieres amp;nbsp;vos larmes aux pieds de fbn Autel, comme jenbsp; vous avois conjure de Ie faire. Vous avés auilinbsp;” écouté ce que vous ont dit les perlbivnes que jenbsp;” vous ai envoyées, amp; particulierement celui quenbsp;” j’ai établi ici pour ce fujet, afin de vous relevernbsp;” de vos peines amp; de vosfcrupules mal fondés,nbsp;” que vous m’avics repréfentés fort au long, amp;finbsp;” vous avés eu lacuriolité d’en confulter d autres,nbsp;” vous avés pu ie faire, fi vous avés voülu.

” Après done que des perfonnes capables vous ” ont fait voir que vou^.n’avés pas raifon de re-” fulèr la fignature du Formulaire, vous nedevésnbsp;” pas faire plus long-temps difficulté de vous fou-” mettre amp; d’obéïr a ce que votre Supérieur amp;nbsp;” votre Archevêque vous commandé, puifqu’ennbsp;” Ie faifant, vous ne férés rien que de conformenbsp;” a vos maximes amp; a vos Regies. Car j’ai vunbsp;” dans un écrit, ou Mémoire, que l’on a faitnbsp;” courir fous votre nom, que vous dites que vousnbsp;” ne jugés perfonne, amp; ne vous élévés au deflysnbsp;” de qui que ce fbit; amp; qu’étant humbles amp; fou-mifes a TEglife, vous ne voulés point condam-” ner les Eveques qui font figner Ie Formulaire,nbsp;,1 ni ceux qui y fouferivent. Vous ne mecon-’*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ni les Eccléfiajdiques amp; les

auCG tous ceux qui figneroient.

” Si done en fuivant vos maximes amp; vos pro-pres fentiments, vous êtes obligees de reconnoitre qu’il n’y a point de mal afouferire, je quot; vous demande s’il y en a point a ne Ie pas faire;,nbsp;” lorfque je vous 1’ordonne; amp; quel cft le péchénbsp;” que vous commettrics endefol9éïirantamp; demeu-” rant dans l’opiniatreté, lorfque moi, qui fuisnbsp;” votre Supérieur, amp; qui ai droit de vous com-” mander, vous ordonneunechofequin’eftpointnbsp;” mauvailë. Pour moi je ne le confiderepas cortl-” me une chofe de peu d’importance, la deTo-” béïifance n’étant pas peu de chofe a des Reli-’’ gieux amp; Religieufes. Vous voyés aufli-bien quenbsp;mot quel eft ce péché-la, je vous le lailfe anbsp;imaginer, vous etes afifez inftruites pour cela.nbsp;Je n ai pas defléin de m’arrêrer long-tempsnbsp;” ici, outre que je ne puis pas beaucoup parlernbsp;” amp; que ma fanté ne me lepermei pas, n’y ayantnbsp;” que deux jours que je fuis hors de fievre, jenbsp;” vous en ai allèz dit dans ma Vifite, pour vousnbsp;” faire voir les raifons que vous aviésde vousfou-” mettre amp; de ne pas préférer les fentiments par-” ticuliers d’une petite poignée de gens a ceuxnbsp;” de toute FEglife univerfelle. Je vous ai de plusnbsp;” donné deux mois pour y peniêr, afin que vousnbsp;” n’euffiés pas fujet de vous plaindre de moi, amp;nbsp;” de dire que j’eullè manqué de ma part a fairenbsp;” tout ce qui étoit en mon poffible pour vousnbsp;” gagner. Vous fgaves que j’ai apporcé tous lesnbsp;” moyens imaginables pour a^ous avoir par dou-” ceur. Je vous ai priées, exhortées amp; conju-quot; réesde ne me pas xcfufer ce que je vous deman-” dois,amp; avois droit dléxiger,de vous. Je vous ainbsp;” donné des perfonnes capables pour vousréfoudrenbsp;” vos difficultés Sc vos peines, amp; j’ai voulu agirnbsp;” avec vous de cette forte, afin de vous donnernbsp; liberté de dire routes vos raifons.

quot; Mais puifque tout cela a été inutile, j’ai a ” vous dire que je change de langage avec vous,nbsp;” ^ que je ne vous parlerai plus déformais com-” me j’ai fait. Je vous commandé, fous peine denbsp;” défobêiflance, que vous ayés a fouferire a monnbsp;” Ordonnance amp; au Formulaire qui eft au pied;

” ft vous ne le faites, je verrai de quelle maniere ” j’aurai a traiter avec vous. Je m’en vas préfen-*’ tement vous demander a toutes en particuliernbsp;” votre réfolution, amp; après cela je confulterai cenbsp;” que Dieu amp; ma confcience me fuggeréront,

” pour voir ce que j’aurai a faire. ”

Ce difcours n’étoit guéres capable de nousper-fuadcr, puifqu’il n’étoit principalement fondé que fur cette raifon; que ne condamnant pas ceux quinbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fignent, nous ne croyons done pas qu’il y ait do

^^“quot;g'autés d’Hommes amp; de Fillcs qui ont mal a figner. Car outre que cela n’eft point com-rrovés nbsp;nbsp;nbsp;’^?'^®”^^^scondamnés pas, vous me il le fuppofoit dans le Mémoire qui lu» “

lt;»

faifoient, vou^'lefr’^ nbsp;nbsp;nbsp;car s’ils en prefenté pour nous, quand il feroic vrai 9“®

éis nb'igéï^ de nbsp;nbsp;nbsp;n® vouluffions point condamner ceux qmf^nent;

ttes nbsp;nbsp;nbsp;^ aiqner le mal, 6c qne fi fi ne s’enfuivroit pas que noqs le pullionsfaire e(i

COUf.

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C H .«t f lt;

XLU

Ueïatio» is la Terflcutiov des Refigieujês is Fort-'Royal^166^^

Ckk?, nbsp;nbsp;nbsp;confcknce dans k difpofition ou nous fommes,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quentation fe de la participation désSacrcments

KLl. nbsp;nbsp;nbsp;V avant bien des chofes que nous ne cromonspasnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je vous defends de vous en approcher cnmmê

Douvoir faire fans offenfer Dieu, quoique nous nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en etant mdignes, ^ caufe de votre opinia-r»tp

n’entrcprenions pas de condamner ceux qui les nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; de votre defabe'iirance,amp; ayant mérité?être

font. nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jj punies amp; féparées de routes les chofes laintes

Mere Agnès qui étoit tout proche a prier Dieu, amp;gt;i s’encourager Tune l’autre: car on ne fgavoitnbsp;que penlèr de ce que M. l’Archevêque avoit def-fèin de faire, amp; plufieurs croyoienr, ou qu’il ex-communicroit, ou qu’il en enléveroit quelques-unes.

Dans eet efffoi amp; cette attente, la Mere Agnès ayant ouvert Ie nouveau Teftament, elle trouvanbsp;^ 1’ouverture du Livre ces paroles:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ejl hora

liefira poteflas tenebrarum. Ce qui nous confirma ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1-----vpnnë ciefouf-

La Cotnmunauté s’étant retirée après ce dif- ,, Je revieudrai au premier jout y mettre ordre cours, Notre Mere demeura feule dans ie parioir „ felon que Dieu amp; ma confcience m’y obligent.’’nbsp;avcc M. l’Archevêque: il vit enfuite routes les Auffi-tót qu’il eut dk cela, il tourna ie dos, amp;nbsp;Sceurs 1’une après l’autre felon Ie rang d’ancienne- s’en alia, fans qu’onlui put tien dire jmaisil écoutanbsp;té, il avoit apporté fa lifl:e,fur laquelle fontécrks un peu de temps a la porte du parioir.nbsp;nos noms du monde 6c de religion. Comme les Toutes fe mirent auffi-toc a pleurer amp; a criernbsp;5a;urs ne s’y arrêcok point, on ne s’éloigna pas tout hauc,les unes difoient que celui dont on nousnbsp;du parioir,amp; Pon demeura dansla chambre de la féparoit feroit notre juge: d’autres qu’elles en ap-

i/T. .. nbsp;nbsp;nbsp;----.. nbsp;nbsp;nbsp;-----v,„ A n;,.., peiloient au tribunal de Jefus-Chrift , 6c chofes

iemblables, que 1’excèsde la douleur peut faire dire en une telle rencontre, (^elques-unes eftimantnbsp;que c’étoit une excommunication que Mr. de Paris venoit de prononcer, il y en eut qui répondi-rent exprès fort haut, afin que s’il étoit a la portenbsp;il Ie put entendre: qu’il ne felloit nullement prendre cela pour une excommunication i qu’on agif.nbsp;foit ici fans aucune forme 6c par une pallion toutenbsp;vifible.

dansTawSêe que notre heureétoitvenuè de fouf- nbsp;nbsp;nbsp;r 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;......

frir amp;Que nous ne devions plus penfer a autre defcendant qu il y avoit plufieurs perfonnes dans rVinVp Qu’a nous y difpofer. On lut enfuite laprie- la Cour qui l atcendoienc, oc entr autres Madayne

CUOIC qu « nbsp;nbsp;nbsp;j Xnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1-» iVnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C- /-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n.*:____Jr, nbsp;nbsp;nbsp;il np.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Mr. l’Archeyêque ayant yu par la fénêtre ea

Uie qu * iiv/wo j nbsp;nbsp;nbsp;-------- ---- ^

rc

plufieurs UtTVJWiWiiw -------------J j— 1--- i

l’Archevêque ayant vu tout Ie monde, fit rappel- au deflbus dii parioir,

Ier la Communauté. nbsp;nbsp;nbsp;au parioir,ou ^uafi toutes les Soeurs étoient encö-

de Notre Seigneur avant fa Paflion, 6c on fit la Princeffe de Gu'méné^ il ne voulut point Til r ifieurs dévotions femblables, jufqu’a ce queM. jufqu’en bas,mals il entra dans la chambre onipT

. p-------, ... nbsp;nbsp;nbsp;Fort lgt;eu après il remoma

Lorfque quatre heures fonnerent,il n’avoitplus re,'6c il________

. c,^„rc ^ vnir i ce nul obligea notre Me- terrible: ” Je vous defends expreflement fous neinp

- nbsp;nbsp;nbsp;dp narlpr nn

nous dit avec une chaleur 6c uneémotion

----

” de défobéilfance, de parler ou d’avoir aucune ” communication avec qui que ce foit du dehorsnbsp;” amp; ne penfés pas ctre fi hardies que de contre-” venir a eet ordre: car fi vous Ie fakes, vousnbsp;” verrés ce qui vous en arrivera, amp; je vous ap-” prendrai s’il fait bon me défobéïr.” Ma Sceurnbsp;Angelique répondk, qu’après la peine qu’il nousnbsp;venoit d’impofer en nous léparant des Sacretnentsnbsp;toute autre punkion ne nous étoit guéres fenfible*nbsp;6c nous paroicroit peu de chofe.

que trois Sceurs a voir j ce qui obligea re d’entrcr dans Ie parioir, pour lui demanders’ilnbsp;avoit deflèin de faire rafifembler la Communauté,nbsp;OU fi Ton iroit dire Vêpres. II lui dit que l’onn’a-voit qu’a les dtre, qu'il n’en avoit plus que troisnbsp;è voir amp; qu’il s’en iroit après: qu’il ne reverroitnbsp;pas Ia Communauté.

Les Soeurs étant auemblées,6c Mr.^ l’Archevêque Une des plus anciennes dit: Que nous ne pou-

Auffi-tót que Notre Mere fe fut retirée du parioir, il lui fit dire par la Soeur qui y étoit entrée après elle, t^u’elle fit rappeller promptement ianbsp;Communauté,6c qu’il avoit quelque cholê a dire

” nbsp;nbsp;nbsp;------- ------/r.„uu.„

debout, il nous dit dans uné gravicé terrible:

„ Si jamais homme du monde a eufujet d’avoir „ Ie cocur outré de douleur, je puis dire quec’eftnbsp;„ nioi qui ai plus de fujet que perfonne de 1’avoirnbsp;„ outre amp; pénétré,après vous avoir trouvéestou-„ tes dans 1 opiniacrete, Ia défobéïffance amp; la Re-„ bellion j preférant par orgueil vos fentiments inbsp;„ ceux de vos Supérieurs, amp; ne voulaut pointnbsp;„ vous rendre a leurs avertiffements 6c a leurs re-„ montrances. C’eft pourquoi je vous declarenbsp;aujourd’hui Rebelles 6c défobéifiantes a l’Egli-” fe, 6c a votre Archevêquc,amp; comme telles, jenbsp;vous déclare que je vous juge incapables(IInbsp;fit ici une pofe, comme s’il eut héfité fur ce qu’ilnbsp;avoit a dire, 6c qu’il y eut penfé^ ce qui fit croirenbsp;a quelques-unes, qu’il aliok tufpendre Notre Merenbsp;6c les üfficieresi amp; puis il continua) „de la fré-

vions manqiierd’êtreprivces des Sacretnents, puiL qu’on nous en privoit pournbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

que nous nous en ferions pnvecs tUs avions figné, comme ayant commts une tres

^quot;NoTe^Mere lui ayant voulu parler,il ne la vou-lut point écouter,6c lui dk;”Taues-vous, vous ” n’êtes qu’une petite opiniatre 6c une fuperbe,nbsp;” qui navés point d’efpric, 6c vous vous mêlésnbsp;” de juger de chofes a quoi vous n’entendcs rien ¦nbsp;” vous n’êtes qu’une petite pimbefche, une petitenbsp;’’ fotte,unc petite ignorante,qui ne fqavcs ce que

VOUS voulcs GUGjil nc faut C[iie voii* votre mins

” pour Ie reconnoitre; On volt tout eda fur votre ” vifage.”

Durant qu’il difoit cela, fes pages amp; fes laquai.s, qui étoient montés pour lui donner fon mantcau,nbsp;p pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étoient

-ocr page 346-

C H A P I T R E XLII.

des Religieufes de Port-Royal iddq. Cet ABe contient une fro-chevêc^eleur%[''nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'Verbak que Mr.I Aries Sacrements.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;approcher

294 nbsp;nbsp;nbsp;delation de la Ferficution des

Chap, étoient a h porte du Parloir qui etoit ouverte, les XLI. fénêtres I’ctoient auffi, de forte qu’on entendoitnbsp;de la cour tout ce qu’il difoit,. paree qu’il parloicnbsp;avec une ctrange chaleur.

Quelques Soeurs lui voulurent reprefenter 1’injuf-tree qu’il nous faifoit de nous féparer des Sacre-ments, amp; lui demander Adte de cette Ordonnan-ce. II y en eut mêtne qui lui dirent qu’fl y avoit dans le Ciel un autre juge qui nous rendroit unnbsp;jour plus de juftice. A quoi il répondit en cesnbsp;propres termes; ”Oui, oui, quand nous^ y ferons,nbsp;33 nous verrons comree les chofes iront.

On tacha de lui faire entendre que lui-tnetne connoilTolc bien notre innocence.

II repondic: ”Je vous^l ai deja dit, amp; vous le ” dis encore, que vous êtes de fort bonnes Reli-” gieufes, excepté que vous êtes des opiniatres jnbsp;” du relle il n’y a rien a reprendre en votre con-” duite. Vous êtes trés vertueufes; vous etespur

” res coinme des Awges, amp; orgucilleufes comme ” Lucifer-^ vous aves une opiniatreté amp; une fu-” perbe de Bémon^ vous vous croyes pluscapa-” bles de juger de ce que jevouscotntnande, quenbsp;” tout ce qu’il y a au monde de Supérieurs amp; de

Direóteurs. ” Q_uelques-unes ayant encore voulu témoigner leur douleur, dirent que la mort leurnbsp;feroit moins dure que la privation ou il nous met-toit, amp; qu’il y en avoit affez. pour en mourir. 11nbsp;leur dit en s’en allant: ” Allés, allés, vous nenbsp;” mourrés pas avant que de me revoir, je vousnbsp; reponds que ce fera bientót.”

Ayant dit cela, il defeendit en bas. ^ Madame la

FrinceJJe de Guhnéné qui ecoit ti I’entxee de I ^gli~ Ic, alia au-devant de lui, auffi-coc qu’il fut defeen-du, 6c lui temoigua la douleur qu’elle avoit de lanbsp;manicre dont il nous traitoit.. Il lui dit que nousnbsp;étions dans une opiniatreté infupportablej que nousnbsp;avions la pureté des Anges amp; la fuperbe de i-/er, amp; lui recommenga tout le refte de ce qu’ilnbsp;nous avoit dit, lui parlant de notre Mere avec lenbsp;même mépris, amp; ajoutant de plus qu’il venoit denbsp;nous interdire I’ufage des Sacrements, paree quenbsp;nous ne méritions pas d’y participer.

Pendant qu’il parloit ainfi, on alia a I’Eglife dire le Miferere, le ideme Pfeaume amp; quelques au-tres prieres, que nous fimes profternces, amp; qui furent telleraent entrecoupées de larmes amp;defou-pirs, que Ton ne s’entendoit pas prononcer i’unenbsp;1’autre. On dit Vepres enfuite, puis on dreffanbsp;I’Ade de proteftation dont voici la copie.

Religieufes de Port-Royal,

nbsp;nbsp;nbsp;fouffignées AbbelTe, Prieure amp;Reli-

” JL\ gieules du Monaftere de Port-Royal dtr ” St. Sacrement de Paris, aCTembleescapitulaire-” ment; enfuite de 1’Ordonnance verbale que Mr.nbsp;” I’Archeveque vient de nous faire, nous nousnbsp;” croyons obligées, avant qu’il poufle plus avantnbsp;” le deffein qu’il nous a déclaré qu’il avoit de nousnbsp;punir avec toute forte de rigueur, ce qu’il pré-tend executer au premier jour, de préve'nirparnbsp;” le préfent adle, le fcandale que pourroient pren-” dre de cette Communauté routes les perfonnesnbsp;” qui ne fqauroient pas quel fujet on a de nousnbsp;” traiter comme des Religieufes qui feroient dansnbsp;” les derniers déréglements amp; les plus horribles

” défordres, pour lefquels on aaccoutumédefup-

” primer des Maifons de Religion ^ quoique d’or-dinaire on n y ajoute pas les autres durltés donf on nous menace; comme eft de nous excom-” munter, amp; de nous féparer les unes des autresnbsp;” pour nous faire pafl'er une vie plus ennuyeufe amp;nbsp;” plus pénible que la mort, qui eft le ftipplicenbsp;” des Criminels , amp; qui feroit pour nous notrenbsp;” délivrance, dans la confiance que nous avonsnbsp;” en I’extreme miféricorde de celui qui fenommenbsp;” le Pere de ceux qui n’en n’oqt plus fur laterre,nbsp;” amp; le juge des perfonnes abandonnées detoutfe-” cours humain. Afin done qu’on nepuiffeigne-” rer le fujet que prend Mr.l’Archevequedenous-” juger fans miféricorde, fur une matiereou nousnbsp;” nous conteqterions qu’il nous jugek par les regleS'nbsp;” de la plus étroitejuftice, nousn’ayonsbefbin que

” de rapporterletémoignagequelui-mêmearendu.

” de nous, après la Vifite exadle qu’il s’eft donné la

„ peine de faire ence Monaftere le 14. Juinde cette „ préfente année 1664.: ayant déclaré dans I’Ordon-

„ nance qu’il nous laifla a la fin de la dite Vifite en da-„ te du 15. Juin lóó^q. qu’il avoit eufujet que de nous exhorter d maintenir la régularitéqu'il avoitnbsp;trouvee en cette Maifm. qu’ihi avoit autre chofe ’nbsp;d nous ordonner que de fgner leFormulaire, corn-,, me il I'avoit commando par fan Mandenmtt dunbsp;i) 1 ¦ Juin de cette méme année.

„ C’eft done le feul fujet fur lequel il n’a pas „ éte fatisfait de notre conduite, paree qu’il n’anbsp;„ pas voulu entrer dans les raifons de confciencenbsp;„ que nous lui avons repréfentées de vive voixnbsp;3, amp; par écrit, avec toute forte de refped, quinbsp;„ nous perfuadent intérieurement que nous nepou^nbsp;„ vons affurer par la fignature qu’on nousdeman-„ de, les faits contenus dans ce Formulaire, def-„ quels nous n’avons aucune conoiflance. Nousnbsp;lui avons témoigné que hors cela nous fommesnbsp;entierement foumifes, pour tout ce qui concer-ne la foi, a tous les jugements de I’Eglife, amp;nbsp;que nous ne refufions pas même d’en donnernbsp;des marques publiques par une fignature conforme a nos fentiments, que nous fimes en eftetnbsp;enfuite fur fon Ordonnance, amp; qnqnbsp;avons fait mettre entre les mains,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Juillet, avec un Alt;fte Capitulaire date du 5. da

même

C H A Pb

XLII.


-ocr page 347-

'Retatloi de la‘PerJ'écutiafhiies quot;Religteufis de Port-Royal^ 166^.

¦c H A ?; XLII.

C H A

XLII'.

Sur k

___________________ uuc B ^ ctnvii. a maaemoiieue oes Vertus la Lettre

fignaturequot;publique, cue nous croyons qu’il y a dont voici la copie, pour envoyera Mr.l’Evêque des héréfies dans un livre que nous ne pouvons d’Akt.

Je murrois me paffer devous mander de ouvpIIps dans -----

fervent quelque charité pour

contep”''quot;*----- nbsp;nbsp;nbsp;¦

P p 2

nous

con equent ne peuvent être que fort fenfibles a

n tnême mois, par lequel nous lui rendionscompte,

,, avec heaucoupd'hutnilité, de notre difpofition

amp; des rations qui nous empêchoientdepouvoir ” (igner en une autre manieree lefquels deux Adtesnbsp;” le^ dit Seigneur Archevêque requc avec quelquenbsp;,, témoignage de bonté.

„ Enfuite de quoi fans qu’il fok arrivé rien de „ nouveau de notre part, Mr. 1’Archevêque s’eftnbsp;„ tranfporté aujourd-hui après midi en ce Mona-„ ftere, a fait comparoiire notre Communautc anbsp;„ la grille du parloir, nous a cotnmandé fouspei-„ ne de défobéïflance de figner fon Ordonnancenbsp;„ avec Ie Formulaire mis au pied, amp; dans Ie mo-„ ment a voulu nous voir routes les unes après lesnbsp;„ autres, pour demander a chacune en particulier,nbsp;„ a quoi elle fe détermineroit; amp; après nous avqjrnbsp;„ trouvé routes unies dans la refolution de n’ex-,, pofer point Ie repos de notre confcience, enfai-5, fant une chofe qui nous troubleroic pour routenbsp;3, notre vie, dans la forteperfualionounousfom-,, mes que nous ofFenferions Dieu, en alTurant parnbsp; cette fignature un fait que nous ne fqavons point,nbsp;„ Sc qui ne paroit pas certain , puifqu’il eft ftfortnbsp;„ contefté- il a rappellé toute la Communauté,nbsp;„ pour nous declarer qu’il nous tenoit indignes denbsp;„ la participation des Sacrements dans cette délb-,, béïflance', amp; qu’il nous défendoit d’en approcher.

” Et quoique fon mécontentement ait éclaté ” d’une maniere fort étrange, Sc en des parolesnbsp;” tout a fait injurieufes, il n’a pas laifle dans toutenbsp;” cette emotion de nous declarer publiquement denbsp;” nouveau;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;igt;orf cela il nous tenoit four de fort

bonnes Religieufes ^ que mus étions fures comme des Anges, mass que nous étions fuperbes commenbsp;LuciferOfinidtres commodes Démons, dansnbsp;ce refus que nous faijlons de lui ohéir ^ amp; il s’eftnbsp;” retire en nous menaqant que nous Ie reverrionsnbsp;” bientot.

” Et comme il eft aifc de prévoir par ce com-

mencement, ce que 1’on doit attendre de fon ” rclïèntiment dans la fuite, nous en prévénonsnbsp;” les effets funeftes par eet Aéte, qui demeureranbsp;” pour un témoignage public, que nous nefom-¦” mes traitées avec une dureté fi extraordinaire,nbsp;” pour aucun crime dont on nous aceufe: quenbsp;’’ Mr. 1’Archevêque a reconnu lui-tnême queno-’’ tre foi étoit faine, notre conduite pure, notrenbsp;33nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entiere, amp; que la feule chofe qui Ie

” Klu^ nbsp;nbsp;nbsp;Pourroit faire

Jes plus abandonnees, c’eft qu’il a trouvé en

’ nous trop de fcrupule amp; de délicatelTe deconT

cience, qui nqus fait craindre d’alTurer par une

que nous ne pouvons ” lire, öcdont nous n’entendons pas la langiie.

” Que Dieu fok juge entte lui amp;nous, amp;que ” toutes les perfonnes qui aiment la juftice por-” tent conmaffion a une Communauté de centnbsp;” pauvres Religieufes, qui après avoir tout quit-

té s'm.Q'a^tï^ejKs-Chrf, fontarrachées

par une conduite ft violente du pied de fes Au-tels, amp; bannies de fa fain te table: elles quis’é-” toient confacrées par leur inftitut particulier J l’adorer nuk Sc jour dans Ie divin Sacrementnbsp;’’ dont on pretend leséloigner. Toutes les autresnbsp;” peiqes qu’on leur prépare encore, leur ferontnbsp;” beaucoup moins fenfibles que celle-la.

” Mais plus elles fe verront accablées par une ” perfécution que tout Ie monde fqait être l’efFetnbsp;” de la haine que leur portent leursEnnemis, quinbsp;” cherchent depuis vingt ans l’occaljon deles per-” dre, plus elles efpéreront que Dieu prendraleurnbsp;” déf^nfe, amp; qu’il fera proche d’elles dans leurnbsp;” affliction, amp; qu’il les en délivvera felon fes pro-

” meffes, après qu’il les aura aCfez. purifiées par ” de li rudes épreuves. C’eft de cette efpérancenbsp;” que nous nous confolons dans notre douleur. Etnbsp;” quoiqu’il fok vrai que nous n’attendonsprcfen-” tement juftice que deluifeul, nous ne laiffe-” rons pas autant, amp; auffitot que nous Ie pour-” rons, de nous pourvoir par toutes les voies pof-” fibles, amp; devant tous les tribunaux oü nousnbsp;” pourrons avoir accès ; laiffant a Dieu Ie fuccèsnbsp;” de route cette affaire, oii nous ne nousfommesnbsp;” engagées, que par famour que nous portons anbsp;” faioi, amp; a la fincérke Chre'tienne, fans aucunnbsp;” mélanged’intérêcparticulier,de vanité, de pré-” fomption amp;d’attacheafoütenir aucune opinion,nbsp;” qui font les chofes dont on nous accufe,amp; def-” quelles devant Dieu nous ne nous reconnoiflbnsnbsp;” point coupables.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

” En témoignage de quoi, « afin , comme ” nous l’avons dit, que perfonne ne prenne fujetnbsp;” de fcandale de la difgrace ou l’on nous verranbsp;” tombées, amp; qu’h, refte une marque de notrenbsp;” union avant les feparations que l’oii nous me-” nace de fake parmi nous, nous avonsfignélenbsp;” préfent Alt;ftc de notre plein gre amp; de notrenbsp;” propre mouvement, fans aucune induétion. Faitnbsp;” en notre Monaftere de Port-Royal de Paris cenbsp;” vingt-unieme d’Aout mil fix cent foixante-” quatre , Signé de ia Mere AbbelTe amp; des Re-” ligieufes.” .

C H A P I T R E XLIII.

Lettre de ta Sr. jingelique de St. Jean.^ traitement qu^on exercoit d leur égard.

LE Samedi z-^. mOiSceur Angelique de St-Jean écrivit a Mademoifelle des Vertus la T pttre

que

^....... .vjus manner de ftös

nouvelles dans une rencontre oü elles font ü

” extraordinaires ,que vous nefqauriésmanquer de ” les apptendre par toutes les perfonnes qui con-” fervent ciuelnquot;*»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; qui par

” Palflic-


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Relation de la quot;Pefféeution des quot;ReligieujêsdeTort-Royal

fonnes que Dieu prépare a de bien plus rudes C h A pgt; ” traitements ? Nous n’aurions gucres prqfité de XLlil»nbsp;” la conduite qu’il tient fur nous , depuis vingtnbsp;” ans que nous avons été fans cefle Ie but de lanbsp;” calomnie, fi nous n’étions ms encore difpofeesnbsp;” a fouffrir plus que des paroles. Je vous aflurcnbsp;” que par la miféricorde de Dieu, nous nous of-” frons toutes a lui avec une entiere foumiffion,

” afin qu’il accompliflè en nous-toutes fa fainte ” volonté, ne défirant y mettre aucune borne ninbsp;” aucune exception.

” C’eft pourquoi nous nous trouvons confolécs ” de ce qu’en même-temps que l’on nous acculcnbsp;” d’etre défobéïffantes, nous n’eumes jamais plusnbsp;” de difpofition ïi obéïr aveuglément, a Dieunbsp;’’ dont la loi eft feule fans tache, amp; la volontenbsp;’^toujours jufte, fainte amp; fandifiante. Ce quinbsp;” nous fait bien fentir que nous aurions autancnbsp;” de fatisfadion de pouvoir nous rendre aux or-” dres de nos Supérieurs, s’ils fie nous paroif-” foient pas contraires k ceux de Dieu, que nousnbsp;” en avons d’obéïr a Dieu, lors même qu’il nousnbsp;” exerce par eux d’une maniere firigoureufe,quoinbsp;” qu’a fon égard elle foit trés jufte.

Je ne vous dis pas que M.l’Archevêque a ajou-” té encore a fon Arret une défenfe de voir qui ” que ce foit du dehors; en forte que les Peres 6cnbsp;” Meres n’ofent pas même deraander leurs fillesnbsp;” fansl’ordre de M.1’Arche vêque,ou fans une per-” miffion de M. Chamillard , qui eft fort réfervénbsp;” a les accorder, amp; les limite a une feule fois,

” comme il a fait ce matin a un Maïtrede Comp-” tes * qui eft venu de Kouen expres pour voif ” fa Fille.

” Toutes cesSentences nous ont été renduës fans ” aucune forme de juftice, amp; on nous a commanr-” dé fous peine de défobéiffance, 6c fansaucunnbsp;” intervale que celui de nous demander a chacuncnbsp;” cn particulier fi nous voulions obéïr. On nousnbsp;” a executées fur Ie champ, en nous failant toutesnbsp;” ces défenfes verbalement, avec aflèz d’autorité,

” mais fans formalité quelconque; n’ayant laifle ” quoique ce foit par écrit, 6c n’ayant eu aucunnbsp;” témoin, fi ce n’eft des pages 6c des laguais quinbsp;” etoient afle^ proche de la porce, pour enten—

” dre avec quel ton 6c en quels termes on exagc-” roit notre crime.

” Voila done M. a quoi nous en fommes, c’eft ” a-dire, au rang des petks chiens, qui mangentnbsp;” les miettes qui tombent fous la table de leur Mai-” tre. Pour cette place,on ne nous en peutchaf- fer, 6c nous nous y mettons avec Ie plus d’bu-” railité qu’il nous eft poffible, en nous profter-” nant toutes par terre, auffi long-temps que durenbsp;” la Communion de la Meflè, a laquelle nous af-fiftons en la mem^ maniere que Ie bon Larron

louangé, qui au moins l’auroit ” couieut””®'”’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;changea pas feulement de ” au Sacrifice de J. C. par la part que nous avons

” Mais que nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;!’ a les Opprobres 8c a fes Souffrances.

” Vous etes heureufe de qe pas voir cela, car

r YOsiï

CM, Tbmas du Fojféy

»’ nbsp;nbsp;nbsp;nouvelle amp; fi furprenante oü nous

XLUi. ibtnmes tombées depuis deux jours, qu’on ne doute pas qui ne foit la plus touchance de tou- 'nbsp;” tes, pour des perfonnes qui n’aiment amp; qui nenbsp;” pofledenc rien dans Ie monde que Ie triffornbsp;” qu’on tache de leur ravir, après que pour l’ac-” querir, ellp ont quitté toutes cholês.

” C’eftafièz vous faire entendre que toutes les ” peincs dont on nous menace depuis long-temps,

” n’ontpasparu afl'ez rigoureufes, pour punir un crime qu’on trouve li grand, a caulè qu’il eftnbsp;” fi rare: on a fans doute jugé que puifque nousnbsp;” ïegardons comme Ie plus grand des maux celuinbsp;” de blcflér la vérité, de peur demériter parcet-” te iiifidélité que Ie Dieu de vérité détournc fonnbsp;” vifage de nous dans fa colere, pn ne pourroitnbsp;” nous punir davantage, que par Téloignement denbsp;” fes Autels, amp; la privation vifible de fes Sacre-” ments, a quoi on nous a condamnées Jeudi aunbsp;” Ibir. Je dirois de bon cceur comme les deuxnbsp;” difciples; voici déja Ie troilieme jour que J. C.

” eft pour nous dans Ie tombeau, amp; Ton ne nous ” fait point efpérer qu’il en forte encore; aucon-” traire, M. Chamillard nous veut effrayer. II anbsp;’’ dit i quelques-unes de nous, que nous ne de-” vions plus attendre qu’on nous permit jamaisnbsp;” de communier, a moins que nous ne nous re-” foluffions de figner. Maïs a Dieuneplaifequ’onnbsp;” nous rende fon corps, è condition de Ie Cruci-” fier de nouveau dans notre cceur. Nous fouf-” frirons plutót, amp; nous mourrons avec lui. Etnbsp;” par la, comme notre Pere S. Bernard nous 1’anbsp;appris,«o«r communierons d fin Sang, en corn-,, muniant d fa Fajjion lt;én d fd Mort.

” On nous ofFre cette derniere communion en ” même-temps que l’on nous privé de l’autre,

” Mr. 1’Archevêque nous ayant fort aflurées que ” nous Ie reverrions bientót, amp; qu’il viendroitnbsp;” mettte ordre a tout; ce qu’il expliqua au fortirnbsp;” d’avec nous, en parlant a une perfonnedecon-” dition, a qui il dit enpréfence deplufieursautres,

” qu’ilalloitpouflèr leschofesatouteextrémitc,amp;

” qu’iln’enauroit pas Ie démenti. Heft vrai qu’on ” pourroit croire qu’il ne iè poflèdoit pas en di-” fant cela,non plus qu’en parlant comme ii venoitnbsp;” de fkire a nous toutes, mais furtout a notre Mere,nbsp;” qui pourra prendre part a la joie des Apótres, ennbsp;” difant demain dans leur Office, qu’ils s’en re-” tournoient pleins de joie de devant Ie Confeil,

” paree qu’ils avoient été jugés dignes de fouffrir ” des mépris amp; des affronts pour Ie nom de Je^nbsp;fus-Chrsfi. Car on peut rendre ce témoignagenbsp;” a fa vertu , qu’elle ne parut jamais plus calme,nbsp;V, pendant ce tonnerre; amp; que fon vifage futnbsp;„ moins altéré des injures, qu’d ne l’auroit été

fi'ie font nbsp;nbsp;nbsp;injures pour des pet;;

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'Rclatioit d?la 'Perjécution des Xisl^gieujcs de Vort-'Reyal., ” vous êtes fitendre,q.:e vous ea foufFrirics trop.

XLllI, ” Néanraoins paree q^ie - ous avés beaucoup de ” foi je m’affure que vous trouverés que Dieu cftnbsp;” honoré par ce facrifice, d’un coeur amp; d’un ei-” prit hutnilié, qui lui eft ofFerc par rant de per-” fonnes, dontonvoic ladifpolicionintérieuredansnbsp;” eet abattetnent de leur corps, en fa préfence jnbsp;” fnrtout fi vous regardiésen ce notnbre,des a-

les audi. li faut qa cas vous conduiCics avec CuA.t-

mes telle que la Mere Agr\ès, qui après avoir „ teres ^ car il eft certain que ft elies croient ofFen-

„ beaucoup de douceur, amp;r qu’une des premieres XLlV. „ chofes que vous feres, fok de vous faire donnernbsp;„ un niémoire qui court fous leur nom, dans le-„ quel vous apprendés leurs raifous. Pour moi ienbsp;„ crois qu’elles pourroient fignei fans pe'ché, amp; qu’ünbsp;„ n’y a point de mal a Ie faire - mais néanraoinsnbsp;„ prenés garde de quelle maniere vous les y por-

r. -u _ nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦' CL

„ fer Dieu en fignant, elies pécheroient mortel-„ lement de Ie faire. J’ai vu tous les écrits que „ ces Meffieurs ont fairs depuis iê^o. qui fontnbsp;„ fort beaux amp; parfaitement bien fairs. 11 n’y anbsp;„ point de doute que cesgens-ladéfendent TEgU-„ fe. Je ne fuis point foup^onné d’être javfe~nbsp;nifie, amp; en effet je ne Ie fuis pas, je n’ai )a-„ mais pu entrer dans leurs opinions touchant lanbsp;„ grace: J e trouve qu’ils font trop Jéveres, maisnbsp;„ j’entre encore moins dans celles des Jéfuitesj carnbsp;,, je trouve qu’il font Dieu comme un Idiot. ”

La perfonne même qui étoitavecce Prelatlryf-

imité foixaiiteamp;onze ans la vie des Anges, eft quot; mife k eet au rang des fcélérats.

” Quelle confolation avec tout cela de trouver ” Jefus-Chrifi par tout, puifqu’il a lui-mêmenbsp;” pafte Ie premier par tous ces chetnins rudes amp;

” difftciles oti il nous conduit! Tout ce qui nous ” importe, eft qu’il ne nous y abandonne pas; amp;

” pour l’obtenir, nous avons befoin des prieres ” de routes les perfonnes qui ont de l’accès auprèsnbsp;” de lui^ mais furtout nous prétendrions biennbsp;” que vous devriés nous procurer plus ^ue jamais

” celles du Saint Prélat, dont la charite Epifco- nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-----

” pale ne dok pas abandonner de pauvres Brebis qu’il paria de la forte, eit ceUe qui a rapporte ce-” disperfées, qui appartiennent au grand troupeau, ci, amp; cette Religieufe 1 avoit ecoute en fouriant, ” done il eft un des Pafteurs.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fans y repondre. , , „ ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

” Je me fuis trop étenduë, mais vous me Ie Ce meme jour M. 1 Areneveque alia a Vincen~ ” pardonnerés bien, Ie fujet eft extraordinaire, wfr, amp; il y mena avec lui Ie P. Anmt ^ qu’il pritnbsp;” amp; l’occafton eft précieufe , puifque c’eft peut- en paflant a la Maifon Profeffe.

” ctre, amp; quafi aflurement, la^derniercj car on Le lendemain Dimanche 24. Aoüt, fête deSt. ” dit que cc fera au plus tard mardi qu’on otera Barthekmi, il facra Tyï. AhllyEvèque de Rodez.^nbsp;” les premieres pierres du Temple qu’on veut dé- dans 1’Eglife des Jéfuites de la ruë St. Antoine,nbsp;” molir, amp; que peu a peu on achevera de le dé- amp; y ayant diné, il eut encore Ie loifir d’entrete-” truire, ft celui quiy habite,n’entreptend de le nirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Annat.

défendre. Je n’ai point befoin de vous dire, Le meme jour il arriva un accident que 1 at-M. que partout oüje pourraiêtre,j’y feraiéga- tentc contmuelle ou nous etions des plus grands lement toute a vous, öc votre trés humble fer- maux amp; des plus gaandes pemes nous fit prendrenbsp;v^te amp;c ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fi’abord pour un prefage de celles qm nous de-

voient arrivCT amp; dont nous étions menacées,

C H A P I T R E XLIV.

------- ' nbsp;nbsp;nbsp;—- quQiqu’en effet il y eut plutot fiyet de louerDieu,

comme 00 le fit depuis, de ce qu’iln’avoit paseu les fuices facheufes, qu’il auroit pu naturellementnbsp;Dijcourt de Mr. d'Amiens a la Mere de la Fayet- avoir. Commc^ron commenqok 1’Adoration quinbsp;te.jjurla conduite des Religieufes (jr des Mrs. fe fait après Vêpres, amp; que felon la coutume,nbsp;de Port-Royal. Entretiens de Mr. l'Archevê- on defcendoit la fufpenfion pour dönner la Béné-5»e avec le Pere Amat Jéfuite. ll Sacre Mr. diftion dü S. Sacrement avec le S. Ciboire, lanbsp;deRodez. Accident arrivé au Saint Ciboire. Point corde qui tient ia lanterne dans laquelle il eft en-d'honneur que fe fait Mr. l’Archevêque.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ferme, fe rompit, lorfqu’elle n’étoit encore qu’i

mime. EUe vit avec

que NI. l Arcbevêque deftinoit a venir ici ^ ö*-comme ils s entretenoient

lui

n ne laiffa pas d’achever l’Adora-bien de l’effroi, n’étant pas en-

demi defcenduë: de forte qu’elle totnba avec un quot;Jquot; E même jour ar. une Dame de condition fe grand bruit fur la pierre de i Autel,qui ^ ^ renbsp;I trouva n chaillot avec M. l'Ew^ue d'^- par le coin, fans qu U arrivatrien au e c le, lenbsp;RU. ..=.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ U Fayette, S- Ciboire ét^t demeure bien ferme amp; la lan-

, nbsp;nbsp;nbsp;------ Wir*

M. d'Amiens 'fifi \^''ifê\ii^Mc, en la préfence core aöurées quil ne fut nen arrivé de ce quel’on dc cette Dame: „Voyés-vous, Madame, quand cra^noit. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

VOUS fcrés avec les Religieufes de Port-Royal, Le lendemain l onchantaau Choeur 1 Attticnii'ê^ ” vous devés bien prendre garde de quelle manie- Benedmo amp; clarHas^ amp;c. pour rendre graces inbsp;” re vous agirés avec elies pour leur perfuader de Dieu de ce que eet accident n’étoit pas arrivé pen-” figneri vous avés befoin pour cela de beaucoup dant les Meftès, amp; de ce que les faintes Hollies.nbsp;” oner Dieu qu il vous donne üi lumiere amp; ti el- n avoient éié m rompuës ni renverfé^. Maisnbsp;3’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pp?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘' «bi

inoit a. venir ici j amp; terne aufli. On enfemble fur ce fujet, tioni mais avec

-ocr page 350-

ipS 'Relation de la Perfécution des Religieitjês de Port-Royal,

C H A nbsp;nbsp;nbsp;P'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cela ne confoloit point la SwurFlavk qui s’entrou-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plus lage de tous les Rois , afin qu’11 fafle avecnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C h A F-

XLIVquot; nbsp;nbsp;nbsp;bla étrangement, amp; qui fit tout ce qu’elle putnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;équité, Ie jugement amp; la Juftice: qu’il traite fesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LXV.

pour faire entrerksautres dans les fentiments qu’elle nbsp;nbsp;nbsp;fujets avec miféricorde, pour fe rendre digne de

avoic, que c’etoit une marque de la coiere amp; de nbsp;nbsp;nbsp;la recevoir de Dieu: que la qualité qu’il porte de

l’abandon de Dieu, amp; un préfage que l’inftitut nbsp;nbsp;nbsp;Rol trés Chrétien, Tattache aux intéréts de l’Egli-

fon défenfeur; qu’il protege tous ceux qui la fervent: qu’il foit Ie fupport de tous les innocents, amp; Ie vcngeur de tous les crimes qui lè commet-tent cöntre fa divine Majefté. Nous fómmes du

du St. Sacretnentalloit prendre fin dans notreMai- nbsp;nbsp;nbsp;fe, amp; lui falfe mettre toute fa gloire a fe rendre

fon.1

on’il avoit Lite Ie leudi précédent, qui paroiffoit nombre de ceux qui ont befoin de fa cleraence, difficilenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fofitenir ; amp; apparcmment on jugea,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étant oppnmées pour une lt;='Aufe que vous aunes

Oimcue nbsp;nbsp;nbsp;anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ro^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f,,,-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;renbsp;nbsp;nbsp;nbsp;défendue avec un zele digne de 1 amour de la ve-

comme 1 evenement Ie fit , q nbsp;nbsp;nbsp;regnoit dans votre Clt;£ur. Faites-luidonc

MS il falloit alkr pus loin, nbsp;nbsp;nbsp;fois, ajou- connoitre qu’en ce qui nous regarde, amp; en toute

l^^êTFifks'ne\euLt paFfgr.er,farce quellej autre chofe,il a befom de lalumkre de Dieu po,ur FFfmaL point d honneur amp; moi j ett fats U7t de ne fe point trompet en fes jugements, pour difcer-hslairenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiener.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ner ce qui eft jufte,amp; pour vouloir accompÜrce

¦' nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;___qu ü aura reconnu que Dieu veut qu’i! fafl'e. C’eft

pour fon propre falut que nous vous Supplions de lui obtenir routes ces graces. Que li Dieu permetnbsp;qu’il nous afflige en prenant pour un .zele de lanbsp;Juftice, ce quieft une préventionde ceux qui nousnbsp;veulent perdre, mettés-vous s’il vous plait a lanbsp;place,amp; jugés favorablement des ames qui remet-tent leur innocence entre vos mains j léparés nosnbsp;imperfeétions amp; nos miferes, de la pureté de l’iu'nbsp;tention que Dieu nous a donnée de demeurer fer-mes dans la fidélité que nous devons a fes Com-mandements; afin que nous foyons du nombrenbsp;de ceux qu’il n’abandonne point, paree qu’ils Ienbsp;cherchent de tout leur cceur, cogame vous avésnbsp;fait durant toute votre vie,^ amp; dans la profpériténbsp;de laquelle vous n’avés ufé que pour Ia gloire denbsp;Dieu, 6c dans les afflictions oü vous vous êtesnbsp;expofé pour fon amour, de celui que vous avésnbsp;eu pour délivrer les Chrétiens qui etoient fous lanbsp;Captivité des Infidelies. Qui n’auroit cru qu’unnbsp;deffein fi agréable a Dieu, auroit été fuivi d’un

La veille au löir Mr. de Paris , au retour de chez les JéfuitesConfcilal’Archevechdpournbsp;avifer k ce qu’il avoit a faire, enfuite de Tavance

C H A P I T R E XLV,

'Reyuête d Saint 'Louis.

LE 25. Aoüt les Religieufes de Port-Royal mi-rent fous la nappe de l’Autel la Requête fui-vante:

notre trés faint Roi Louis IX. qui regne main-tenant avec 'Dieu, éf yefüs-Chrif fait reg-^eT duTis nbsp;nbsp;nbsp;cTiutcTcejJèHT de

médiatiur invers lui,four tous ceux qui l'.invo-quent.

Supplient humblement vos trés humUes ^et-tes les Religieufes de Port-Royal ,difant; Que Dieu

quieft auffi votre fils; vous aves fur lui lau- que Dieu tient fur nous, mals plutotd’adherer avec

j nbsp;nbsp;nbsp;, II, amour a fes jugements, toujoiirs Saints amp; toujours

juftes, amp; d’éftimer un parfait bonheur, comme

-----______ , . nbsp;nbsp;nbsp;fEvangilenousl’ordonne,d’etre dans les Souffran-

aimée amp; obfervée fi fidellement,croyant qu’il n’y ces amp; les humiliations pour fuivre Jifus-Chrid avoit point de regne plus glorieux, que celui de afin de nous rendre dignes de la coniolation de fanbsp;fervir k Rol des Rois; apprenés done a notre grace, amp; de la participation de Ia gloire que vousnbsp;Rol a fuivre votre exempk, obtenés-lui de Dieu poftèdés.

CQïur docile, comme celui qu’il avoit donué au

VOUS ayant diftingué des autres Rois^ qui per dent leurs Royauraes en mourant, il vous a fait entrernbsp;dans un Royaurae Eternel, amp; vous a encore don-né une fouveraineté fpirituelk fur routes les ames fuccès favorable ? au lieu qu’il a femblé aux yeuxnbsp;qui vous regardent (jonime leur Rol, commeleur du monde, que Dieu vous avoit abandonné amp;nbsp;Pere amp; comme kür azile dans leurs perils, de comme livré entre les mains de vos Ennemis juf-même que vous l’avés été pendant que vous vi- qu’au peril de votre vie, fans que Ia confiance amp;nbsp;viés fut la terre envers tous ceux qui avoient be- la foi que vous aviés en lui,en ait été ébranlée.nbsp;foin de votre protection. Nous vivons fous k re- Obtenés-nous, s’il vous plait. Ia grace, non feu-lt;me amp; fous 1’obéiflance d’un de vos Succeffeurs, lement de n’être point fcandahfées de la conduite

li-ii. AUAXa • ------ ' f

torité de Pere Dieu vous donnera encore celle de Maitre de fon cceur, fi vous Ie Supplies qu’ilnbsp;i’aflujetifléafaSainte Loi, que vous ave's toujours

R.r- r\V\CauY\T^fgt; (1 rif»! I piTiprn

c H A-

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-Relation de la Terfécution des Religieufes de Fort-Royal^ nbsp;nbsp;nbsp;^nn

_ nbsp;nbsp;nbsp;Pu faire a leur égard, amp; ferecotnmflnda inf- C H A F.

--tatnment a leurs prieres, ne f^achant pas fi elle les XLVL

reverroit jamais.

Ch A P.

XLVi.

C H A P I T R E XI-VI.

Mr. VArchevêiiue s'ajfure des places dans differents Couvents pour y envoyer les Religieufcs de Port-Royal qu’il vouloit dijperfer ér chaffer du leur.nbsp;Les Refigieufes averties de Jes deffiins, fenbsp;parent par la pricre , d tout les mauxnbsp;dont elks étomit menacées. Trifle état n'ufetrou-vent ces Religieufes. Mr. l'Arckevèque fait au-noncer fan arrivée par un de fes Amnoniers,

En même-temps 1’on apprit de plufieurs per-fonnes, amies delaMaifon, dont quelques-unes mêmes en avoient été témoins, que Ton avoit faitnbsp;leur. fortir fix Religieufes de fainte Marie de leur Cou-pré- vent, de la ruë Sc. Antoine-., que 1’on avoitme-

....... nées en celui du Faubourg St. Jacques, pour être

DEs le lendemain lundi 25. Aouc, jour de St.

Louis, on le vit fortir de grand matin, amp; aller de Couvent en Convent, pour s’affurer desnbsp;places pour celles de nous, qu’il vouloit enlever lenbsp;lendemain mardi.

La nouvelle de ce Confeil, dont on eut avis, jointe a, tout ce quel’onapprenoiccontinuellementnbsp;des defléins que l’on avoic fur ia Maifon, nous fit

aflex juger que nous n’avionr plus d'heure, amp;que nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.............

nous étions a la veille de voir ce quejufques-laon ayant en efFet achevé ce verlet enfemblê^^efie ^ avoir eu affex de peine a fepouvoirimaginerj rien congé, amp; lui dit: Adieu rm-n Frere r/ƒ ^ ^*^**'nbsp;DC paroiffant plus extraordinaire amp; plus incroyable, mettre ms entretiens avec Dieu la Cgnbsp;que cette feparation dont nous nous voyions fi pro- n'attend.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ ^^tnunauté

dies, après en avoir été fi long-temps menacées, Notre Mere'l’avoit faite raflèmbler pend amp; que nous avions toujours appréhendée plus que temps-la, afin d’avifer enfemble ce qu’u'ynbsp;routes chofes, amp; en quelque maniere plus que ia ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—ii„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'quot;oit

mort, qui nous auroic paru a routes, moins dure amp; moins pénible a porter, qu’une vie auffi en

apparettitnenc plus proche. Le P. EJfrit même en vint donner avis a ma Soeur Anne Eugenie,nbsp;laquelle au fortir du parloir,aUa trouver la Merenbsp;Agnes, a qui elle dit avec fa paix Scfatranquilliténbsp;ordinaire; Ma Mere, c'efi aujourd-btii que nousnbsp;nous en atlons: Sc enfuke écant retouruée au par-Ioir,oüMr. d’Andilly 1’attendoit, elle lui dit enlcnbsp;laluant; Htec dies quant fecit Dommus. Incontinent après, la Mere Agnès étant defcenduë aunbsp;paême parloir, paree que Mr. rl’.^iwlt;:/i//)'lademan-doic auffi pour lui dire adieu, elle lui dit en arri-Vanc: ‘‘ Mon Frere, je tie puis •vaus entretenir..nbsp;mais je^iens dire Hac dies avec vous;

, amp; en quelque maniere plus que ia a faire, amp; de quelle maniere il faudroit protefter

e amp;i appeller de tout ce qui arriveroic. Ce qui dura

.uoms nbsp;nbsp;nbsp;anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^-------------- jufqu’al’heure de Tierces, quefon fe fépara tout

nuyeufe amp; accompagnée d’autant de perils que cel le en larmes pour les aller dire au Chceur. que nous prévoyions devoir mener, lorfque nous A une heure apres mi 1 on retourna a la mêmenbsp;ferions féparées des perfonnes qui nous étoient les chambre denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Meres necrovant

plus cheres, amp; dont la conduüe avoitétcjufques- pas pouvqir mieu P'oyer le peu de temps oui la toute nocre confolation amp; notre foütien.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.Soeurs, pour les

Dans cette attente terrible, la plupart pafferent confoler amp; les rortiner dans 1 afRidtion drlacon la nuit, de ce lundi au mardi vingt-fisieme, enprie- fternation ou elles etoienr. Notre Mere amp;TfVrnbsp;res 6c en larmes, devant le St. Sacrement amp; la lire pour ce fujet plufieurs lettres, qui avoientnbsp;fainte Epine, qui étoit expofée dans le Choeur. écrites par diverfes perfonnes, depuiscetemnnbsp;II n’y eut point de veeux amp; de Dévotions, que perlécution, lorfque la Merenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quin’av '

. ^ nbsp;nbsp;nbsp;*Aix. iClie

plusqu’ün moment, je l’emploie a vous de-” mander très-humblement pardon de toutes les fautes que j’ai fakes a votre egard amp; dans lanbsp;' ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fupplie de prier Dipn

chacune ne fit pour attirer fur nous la miféricorde venir plutóc trouver la Communau\é vine P'’ de Dieu, dont nous reffentions fi fort lebefoin, deux heures, conduite par la ferveur du zele*^^-amp; pour tacher d’obtenir de fa bonté, qu’il lui plut 1’animoic, trouver comme une véritable Mer'^^nbsp;de détourner de nous eet oragc amp; cette affliétion, les cheres Fillcs qui étoient dans Ia derniere doulenbsp;qui paroilfoic fi difproportionnée anotrefoibldfe 1 Elle leur dit tout d’abord avec une humiliténni^'quot;'nbsp;OU qu au moins s’il ne lui plaifoit pas de nous la fe peut exprimer; ” Mes Sceurs il nenbsp;fiiire cvitcr, il nous donnat la force amp; la grace de .. plus au’un mompnr ipnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

---«M,

conduite; je vous luppue de prier Dieu qu’il ’’ me faife la grace de me fervir de l’état oü jenbsp;„ vas entrer, pour les réparer^ amp; je vous prienbsp;auffi que fi Ton étoit affez malickux pour vousnbsp;dire que j’ai figné, de n’en jamais rien croire.”,nbsp;A peine la Merc Agues avoir die achevé ces pa-

' nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i’la Communauté

la pouvoir porter plus Chrétiennement amp;plusuti-kment pour notre falut, que nous ne l’ofions ef-pérer.

ce, que ronrfavoit dda que trop grande, que ce roles,quot;;^ rvSt nbsp;nbsp;nbsp;achevé ces^

jour feroit ceiui de la difperüon. Et enfuite fe en lames, que 1’on it”!!® ‘a CommunaSté voulant fervrr de loccafion, elle demanda fort arrivoit avec fept

humblement pardon a toutes, des fautes qu’elle le mit tout le m 7 nbsp;nbsp;nbsp;Cette nouvel-

^ luonde deins

La nuk s’étant paffée de la forte, on ne laifTa pas le lendemain de fonner l’Aflèmblée a 1’heurcnbsp;ordinaire. La Mere Prieure (Ia Mere Marie denbsp;rincarnation) qui la fit, notre Mere ne s’y étantnbsp;pu trouver, nous confirma encore dans I’affuran'

^ nbsp;nbsp;nbsp;____________________ 1 .

une douleur, 6c unC'

com-

-ocr page 352-

ü It AP.

XLVI.

Chap. XL VI.

300 quot;Relation de la Perfécution des Te'.igienjès de Port-Royal,

conderofttion oui ne fe peuvent exprimer. Ce dans une fi preffante aÖliiton, ou COIïifflent au-n’étoit que cris, que gcmiffements amp; larmes. On roit-elle pu iuffire a reponare a touces tniemble? couroit de toutes parts fans f^avoir oü on alloit j Son adtion feule parloit plus que iiauroient faitnbsp;fur cela, on vinf dire a notre Merc, qu’un Au- tous les difcoursj amp; nous avons fujet de cioirenbsp;monier de M. 1’Archevêque demandoit a lui par- que c’étoit fa force amp; fa conftance, qui etoientnbsp;Ier. Ellealla au parloir, oü plufieurs la fuivirent, les fruits de fa grande piété amp; de fa vertu, quinbsp;amp; attendirent a la porte pour fqavoir quelle feroit nous foutenoic toutes, amp; qui porroit quelques-u-la fin de cette legation. La Mere Agnès fortiten nes a s’éléver au-deflüs d’eUes-mêmes, amp; a trqu-mêrae-tetnps de la chambre de la Córnmunaute ver dans un objet fi trifte, des motifs d ofïrir anbsp;pour retourner a la fienne.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dieu des louanges, amp; des adtionsde graces,de la

EuSe’ S nbsp;nbsp;nbsp;utót adorer Dieu, toutes fe vant anitnée de eet efpnt difoit a la Mere Agnès^

(fa Mere s’y 'étoit retirée) amp; ayanc de plus trouvl dans Ia charité de la Maifon, amp; dans la perfonnenbsp;de nos Meres, au dela de tout ce qu’elle auroitnbsp;pu jamais efpérer: mais qu’elle commenqoit alorsnbsp;a refpirer, par 1’efpérance qu’eUe avoit de partici-

na. En/iiite toutes les Soeurs l’accablerent, deinê me que ma Sceur Angelique auffi, avec plus d’etn-preflement qu’elles n’avoientencore fait, chacunenbsp;tachant de les pouvoir embraffer j quelques-unesnbsp;d^ jeunes ProfelTes, qui jufqu’alors avoient fait

ietterenrfur elle la priant avec larmes de leur quelleavoit toujours eu de la confüfion en lifanc donner au moins’fa benédidlion; elk voulut s’en dans 1 Evangile: Ecce nos reliquimus omnia, pareenbsp;excuferj mais ma Sceur Angeliyue lui repréfenta qu’illui fembloit qu’ellen’avoitrienlaiffé,ayanteunbsp;qu’elle ne nous devoit pas refufer cette grace en I’avantage de poflèder dans la Religion, cellequ’el-une telle conjondure, de forte qu’elle nous la don- Ic auroit eu plus de peine a quitter dans Ie monde.

- j~ - nbsp;nbsp;nbsp;-------quot;7 X ' J i nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ^

ettorc pour retenir leur affliction, fe trouvant en- per a la récompeniè que J.’ C. promet a céux qui fin furmontées par leur doukur, fe laifferent aller laiffent quelque chofe pour Ie fuivre pnifqu’il luinbsp;julqu’a la faire éclater par leurs cris^ la violence faifoic la grace de quitter pour lui tout ce qu’ellc

avoic de plus cher.

Et ma Soeur Marguerite de Sainte Thecle {JoJfe) tranfportée d’un autre mouvement, confidéroicnbsp;avec admiration les Archers dont M. de Paris s’é-toit fait efcorter pour faire enlever nos Meres, Scnbsp;elk difoit a la Mere Ague's:„ah! ma Mere,quenbsp;„ cela ett beau; notre humiliation eft a fon com-bk, 1 admirable choiè! pour moi , _cela me for—nbsp;„ tifie davantage que tout ce qu’on me pourroitnbsp;„ dire.”

En elFet c’étoit un fpeéfacle bien extraordinaire amp; fans exemple, que de voir celui qui étoit notre Pere amp; notre Pafteur, par fa qualité d’Arche-vêque amp; de Supérieur, perdre fi fort les lênti-ments naturels a ces deux qualités, a 1’égard desnbsp;plusobéïffantes de fes filks,que de les traitercomme il auroit pu faire les perfonnes les plus déré-glées Sc ks plus crtminelks, en faifant inveftirleurnbsp;Maifon, amp; y entrant lui-même,accompagnéd’u-ne troupe d’Archers, que 1’on voyoit des fénêtresnbsp;rangés en haie dans notre cour, Ie moufquet furnbsp;répaule, comme on auroit fait dans un Camp.

qui les opprimoit ne leur permettanc pas de faire réflexion qu’elles étoienc en la préfence du S. Sa-crement j mais ma Sceur Angelique leur Maitrel-fe, a qui la Foi donnoit plus de force qu’aux au-tres, quoiqu’elle ne fut pas touchée moins fenfi-blement qu’elles, les en avertit; amp; l'obeiffance,nbsp;plus forte que la douleur, écoufFa auffitot leursnbsp;voix, êc ne donna Ubetté qu’a leurs larmes, ren- „nbsp;fermant leur douleur dans elles-mêmes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,

yt

C H A P I T R E LXVir.

Arrivée én ejcorte de M. l'Archevéque. Redt de tont ce qui fe fajfa dans cette trifte 'viftte , dansnbsp;laquelle il pt fortir du fanèiuaire, celles qut ennbsp;étoient les ^rinci^ales pierres éf les colomnes.

MGr. l’Archevéque partit de PArchevêché ^ une heure amp; demie après midqce meme journbsp;Mardj 2.6. jour de St- Bernard, Sc il fut fuiyi (Jg

fept

Pendant cela on fonna au parloir de Sainte The- , rèfe, ma Stxuc Angelique y defcendit, penfant ynbsp;rencontrerpeut-êtrequelques-unsde nos amis • maisnbsp;clle n’y trouva que M. Chamillard^ qui lui dit,nbsp;qu’il falloit aller a l’Eglife pour recevoir M. denbsp;Paris. Elk répondit qu’on alloit aflembkr lanbsp;Communauté au Chceur,amp; ouvrir la grande grille pour écouter ce que M. 1’Archevêque voudroitnbsp;dire. • II lui repartic avec dédain, amp; d’un air qu’ilnbsp;faudroit avoir vu pour lè l’imaginer; „ Hé, manbsp;Sceur, a quoi cela eft-il bon ? tout cela ne fertnbsp;de rien, quand il faut faire les chofes, il les fautnbsp;,, faire fans s’amufer a reculer, vous n’y gagnerésnbsp;„pas davantage. ” Elle lui dit qu’on feroit cenbsp;qu’on devoit, amp; qu’elle alloit avertir.

Cependanc notre Mere parloit a l’Aumónier de M. de Paris ^ amp; la Alere Agues étoit dans fanbsp;^fiambre,oü toutes les Sceurs étoient autour d’el-difoient adieu: les unes 1’embraflbientnbsp;£.5 pj^^b^nvoir rien dire, les autres fe jettoient anbsp;tres fenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^^'^roient a demimortes, d’au-

oiirres la ronU.r ¦ nbsp;nbsp;nbsp;^ prieres, amp; quclques

fes dernieres paroks, Mais

a.itrCS a conjurorent de leur dire Quekue chofe dont eiles puilent confervet lo f üqeique cnoie,

' nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- M Ie louvenir comme de

qu aurok-elle pu dire

-ocr page 353-

Jlelation de la Verfécution des Rejigieufes de Port-lloyal, 15^4.;

^or

r u - .^^offes'-dansle'premrer amp; letroifie- Chcrur, avec nos autres Meres amp; touts h Com fept ou hUit carroncö;______ murr^in-f-

C ri A r. XLVil.

Chap.

XLVII.

_s; dans le premier amp; letroifie-^‘{.Ttoicnt des Eccléiiafti?ues, dans le Tecond

M YArcheveque avec M. rOfficialSc M. 1’Abbe La ports des Sacrementsayantéte'ouverte Mr I '-Pleh, 1’nn de fes Grand-Vicaires. (M. de S. 1 Archeveque entra accompagné des douz» écclé’nbsp;%iicolas quieft l’autre, n’ayant pas voulu affifter a fiaftiques qu’il avoit amenés; fgavoir, Mr de lanbsp;cetce aétion.) Dans le quatrieme le Lieutenant Brunetiere fonGrandVicaire, Mx.VOjjlciai Mrnbsp;Civil, le Chevalier du Guet, amp; Lafijier^ Prévót Chami/lard^ ks AmnSniers^ ionPorte-Croix^ fonnbsp;de rille, avec fon fils; Dans un autre quatreCom- Secretaire^ Mr. Roger Notaire Apoftolique/ Mr.nbsp;miffaires avec leurs robes:Dans un autre quelques Fourcault^ Mr. Margalet^ Mr. Sonnet^ amp;unau-femmes pour accoinpagner les Religieufes qu'on tre dont on n’a pas Iqu le nom.nbsp;vouloit enlever,6c un ou deux Carofles devuides. La porte étant fermée, il ordonnaquelaCom-Tout ce train arriva dans la cour, avec le bruit que tnunauté fe rendit au Chapitre. Lorfqu’elle yfucnbsp;peuvent faire tant de carrofl'es: amp; enfuite grand aflèmblée, il nous repréfenta d’abord 1’extrêmitcnbsp;nombre d’Exempts avec leurs batons, (on dit qu’il de la douleur oü il étoit rcduit, d’etre oblige d’u-y en avoit 20.) 6c 200. Archers de difFerentes fer de remedes extremes, pour guérir le mal ex-cafaques, armés de moulquets amp; de carabines, trême qu’il avoit trouvé danscetteMaifon, (qu’ilnbsp;dont plulieurs avoient rode toute la nuit amp; le ma- faifoit tout confifter dans le refus de foufcrire lenbsp;tin autour du Monaftere.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Forinulaire) il nous repréfenta la patience dont il

M. 1'Archevêque étoit dans fon carroflè en ro- avoit ufé envers nous, nous ayant donné fix lè-chet amp; camail, faifant porter fa Croix'arbori- maines, depuis que Mr.delaB/v/wr/VyenougayQjj. foe.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apportc l’Aéte de la Vifite , c’eft-a-dire , deux

A la dcfcente du carrolïê, M. d’Andilly fe jetta tnois entiers depuis la publication de fon Mande-a fes pieds; M. l’Archvêque le releva amp; le tira h ment. II nous prit a témoin qu’il nous avoittrai-part, oü il 1’entretinC. M. d'Andilly lui dit, qu’il tées avec toute Ibrte de bonté, amp; pliitót en nous étoit bien malheureux d’avoir vêcu foixante amp; priant qu’en nous commandant, (lui qui étoit nonbsp;feixe ans, pour voir ce qu’il alloit voir. A quoi tre Archevêque amp; notre Supérieur) jufqu’au ~nbsp;M. rArchevêque répondit , qu’il en étoit bien di précédent 2i.du mois: qu’ayantlieu de crohènbsp;fiché, mais que ces filles 1’y contraignoient. M. qu’après tant de temps 6c de délibérations nousnbsp;dlAndilly repliqua, qu’il trouveroit toujours les etions dans une réfolurion ferme Scarrêtée ’ amp;oii

Religieufes de Port-Royal trés foumifes a tout ce nous demeurerions toute notre vie, a moins que qu’il défireroit d’elles; mais qu’il leur étoit im- Dieu ne nous éclairat de fa lumiere, amp; ne nousnbsp;pofl'ible d’obéïr, dans une chofe a laquelle leur rouchat de fa grace, il ^^oit ufé de commande-confcience ne leur pouvoit permettre de ferendre. ment 6c fous peine de defobétflance; mais qu’é-

Mr. l’Archevêque lui répondit; ‘‘ Quelle conf- tant toujours den^urees dans notre opiniatrete il

3, cience? n’étoit-ce pas affez que je les euflè re- avoit été oblige de prononcer une Sentence, qui

levées de leur fcrupule?” . d'Andilly \e fii fans doute iious avoit Metres penibleamp;affli^eante

fouvenir de la grace qu’il lui avoit demandée, au puifqu’elle 1 avoit aulfi ete a lui-même paree cas que 1’on en vint a cette difperfion, qui étoit qu’un Pere ne Igauroit faire de mal a fes Enfants 'nbsp;d’avoir fes trois Filles amp; la Merenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auprès de fans le relTentir vivement, qui étoit de nous avoir

hii a Fomponne. Mais Mr. 1’Archevêque lui dit jugées incapables 6c indignes des Sacrements ¦ en le quittant , que cela ne fe pouvoit pas, que la comme il avoit eu fujet de croire que c’étoit lesnbsp;réfolution étoit prife.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;perfuafions des perfonnes étrangeres qui nous met-

11 entra enfuite dans l’Eglife, fuivi de fes Ec- toient dans ces fentiments, il nous avoit auffi or-cléfiaftiques, du Lieutenant Civil avec fes Com- donné de ne voir perfonne, du dehors, amp; nous miffaires, du Chevalier du Guet, amp; du Prevót avoit promis derevenir dans peu, pour óter cel-de l’IIle avec leurs Lieutenants 6c Exempts. les qu’il jugeroit convenable.

tel, 6c durant cela il envoya, comme il a été dit, un de fes Aumoniers au parloir, pour avertir notrenbsp;Mere Ahbeffe de fon arrivée, 6c qu’elle eut a luinbsp;ftire ouvrir les portes, 6c a ceux qu’il jugeroitnbsp;néceflaires. Notre Mere lui demanda qui étoiencnbsp;ces perfonnes néceffaires: rAumanier répondit,nbsp;que ce n’étoit pas a lui a le fqavoir, mais que Mr.nbsp;f Archevêque lui ordonnöit d’ouvrir la porte. No-^ Mere defcendit done pour cefujet dans l’avant-

.(i) Dt Ahbeffe, Envoyée i laVifitation de Meaux,

CQ drrmU Aiicieiine Abbeffe, Envoyée a la Yi-

dit-il mes cheres Seeurs, que je viens executer ” ce deflén; voici celles que je pretends óter,nbsp;” qu’elles écoutenc s’il leur plait attentivement;nbsp;” ia Mere Magdelahte dl fainte Agnès, (l) la Me-” re Catherine Agnès de S. Paul (2) , la Sceurnbsp;Angelique Therèfe (3), qui ira avec fa Tante.;nbsp;fqachant qu’elle eft infirme, ^

Mr. VArchevêque ie mit a genoux devantl’Au- Puls élevant fa voix: ,, C’eft aujourd’liui,nour.

j______—- nbsp;nbsp;nbsp;^ 6c qu’elle a grand

befoin de la Soeur Angdique There fe, jelui veux ” donner cette coufolation i la Mere Marie Do-

” nbsp;nbsp;nbsp;„ rothèe

fitation de Paris Fauxbourg St. Jacques.

(3) JrnmlM'Aniiil's- Envoyée avec laMere Agues.

-ocr page 354-

'Relation de la Perfécution des quot;Religieufis de Port-Royal, ï66i^'.

302

,, rothêe de I'lnearnation (4), la Sceur Margueri~ te Gertrude (5): la Soeur Mark Charlotte de

CH Af.

JJLVII.

famte Claire (6), la Soeur Franfoife Louife de ,j famte Claire (7) , la ScEur Angelique de S.nbsp;j, fea»(ZJ, la Soeur Agues de la Mere deDieu{f)nbsp;,, la Soeur Magdeleine de fainte Candide (10), lanbsp;„ Soeur Arme de fainte Eugenie (ii) amp; la Soeurnbsp;j, Helene de fainte Agnès (12), aufquelles j’or-„ donne de ie retirer, 6c de demeurer dans lesnbsp;,j Mailbnsouonlesmettra jjufqu’anouvel ordre”.

Auffitót que M, I’Archeveque eut achevé;ces 3, mots, notre Mere lui die: „ Mqnfeigneur,nbsp;,3 nous nous croyons obligees en conlcience d ap-„ peller de cette violence, amp; de protefter 3 com-

„ me nous proceftonspréfentement de nullite, de

tout ce que l’on nous fait,amp; qu on nouspour-” ra faire”. La Communaucé fe joignic a elle, en dilant routes d’une voix: „ Nous en appel-3, lons, Monfeigneur3noiis proteftons3 nouspro-33 teftons”,

3, Quoi ? répondit M. l’Archevêque, vousap-3, pellerés de votre Archevêque? voyés, prenés „ garde a vous, vousn’en faites que pis vos afFai-3, res. Je me mocque de cela, proteftés, appel-3, lés , faites ce que vous voudrés3mais vous m’o-3, beïrés”. Puis lè tournanc vers ces Meffieursnbsp;qui 1’accompagnoient: „ Vous fqavés,leur dit-il,nbsp;„ cequevousavésa faire”. Ce qu’ilditd’une ma-niere qui marquoit qu’il avoit deffein de faire violence, amp; de contraindre de ceder a la force, fi onnbsp;ne fe fut rendu autrement. En elFet, au momentnbsp;qu’il eut dit cette parole, tl y eut deux de fes Ec-cléfiaftiques qui fortirent de leurs places, 6c s’a-vancerent cotnme pour s’en aller vers la porte.nbsp;Mais al’inftant,plufieurs Soeurs s’approcherent denbsp;M. rArchevêque, 6c notre Mereaufli, pourl’af-jfitrer que nonobftant quel’on proteftatSc appellatnbsp;de fa conduite, on obéïroit fans violence.

Toute la Communauté fe jetta a fes pieds pour lui demander miféricorde, amp; lui repréfenter l’ex-cès de la douleur oü il nous réduifoit: qu’ü nousnbsp;rendoit orphelines : qu’il donnoit Ie coup d? lanbsp;mort a la Mere Agnès ^ agée de 73. ans, 6c quinbsp;depuis deux ans avoit eu trois attaques d apoplexie:nbsp;que c’étoit lui mettre Ie poignard danslelèin: quenbsp;Dieu jugeroit au jour du jugement, celui qu’il por-toit contre nous, 6c qu’alors notre innocenceferoitnbsp;reconnuë. II fe mocqua encore en dilant: 0«/,nbsp;oui, nousverroKS^ quandmus y ferons ^ qui auranbsp;raifon de vous ou de moi,

Quelques-unes s’étant yettées entte les bras de

..U') Le Comte, Envoyée aux Fillesde St. Marie.

Rue

• ^ontoraueil (S)nbsp;nis.

^‘fré. Envoyée auxflnnonciades deSt De. IhSia^Tuënbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Envoyée aux Filles de St.

nos Meres pour leur dire le dernier adieu, dansla C h a r. crainte qu’elles avoient de ne les revoir peut-être XLVII.nbsp;jamais, il les fit fortir du Chapitreoünousétions,

6c les fit entrer lèules dans le Choeur oü elles de-meurerent en prieres, fans qne ¦ pas une de nous ofat plus fe joindre a elles. Maistoutesfetinrent,

OU dans le Chapitre avec ces Meffieurs les Ecclc-fiaftiques, ou dans le veftibule en prieres.

Pendant eet efpace de temps, qui fut alTeZ con-fidérahle, Mr. 1’Archevêque en employa une par-tie a parler a la Mere Agnès 6c a notre Mere Ah-hejje ^ leur reprochant de ce que pour avoir de leurs Freres Evêques, elles n’honoroient guéres ce Ca-raétere dans fa perfonne j 6c taxant enfuiteleurfin-gularicé, 6c leur défobéilTance, de ce qu’elles s’onbsp;piniatroient feules a refufer de faire ce que toutlenbsp;monde faifoic, d dic avec raülerie: “ Veritable-„ ment, fi tout le monde fe damne 6c s’il n’y anbsp;„ que vous qui alüés en Paradis, il y aura blendenbsp;„ la place de refte. ” Enfin trouvant que l’ontar-doit trop,il demanda de nouveau maSwurAgnès^nbsp;qu’il avoit déja demandée plufieurs fois, 6c aprèsnbsp;qui on attendoit; comme elle ne venoit point encore , étant allée accommoder quelques hardes qu’el-le n’avoit eu garde de tenir prêtes, ne s’étant pointnbsp;attenduë a cela, Mr. 1’Archevêque dit en colere:

„ Quoi, ne veut-eile pas venir? on a affezuféde „ douceur, il elf temps d’agir d’une autre manie-„ re: fi elle ne vient de bon gré, on la prendra,

„ a quatre par les pieds 6c par la tête, öc on la „ fera bien fortir de force. ”

Quand elle fut arrivée, ilfortitdu Choeur, fui-vi de fes douze prifonnieres qu’il y avoit enfer-mées, amp; youloit les conduire a la porte des Sacre-ments, ou toute la Communauté fe rendit Mais il étoic fi peu a lui, qu’il pafla devant cette portenbsp;fans la voir, 6c s’en ailoit fortir del’avant-Choeurnbsp;6c entrer dans le cloitre, quoique perfonne ne lenbsp;fuivit. Ma Soeur Angelique de St. Jean s’avanqa.nbsp;vers lui pour lui montrer la portp oü on 1’atten-doit, 6c en même-temps le fuppliadeleurvouloirnbsp;donnet leur obéïffiince pour fortir. II lui répondit; “je vous la donne, puifque je vous le com-„ mande.” Elle lui demanda s’il ne lui plairoitnbsp;pas de la donnet par écrit, une Religieufe ne de-vant pas fortir de fon Gouvent fans l’ayoir. “ o-„ béïffés, lui dit-il, c’eft votre Supérieur qui doicnbsp;„ avoir votre obéïflance, 6c les Religieulês ^ qui.

„ on ordonne de vous recevoir. ” II témoigna au refte être trés fatisfait de lamaniereforte, maisnbsp;pourtant trés refpedueufe, dont elle ayoit agi en

cette

Paris fur le Boulevart.

(9) ' De CbouiDépenfere. Envoyée i Ia crecb*nbsp;Fauxheurg St. Marceau.

(10) nbsp;nbsp;nbsp;Le Cerf Envoyée i la Vifitation de St. Penis.

(11) nbsp;nbsp;nbsp;De Boidagne deSt. Ange. Envoyée * StCjnbsp;Marie de Chaillot,

C12) De Savonierès. Envoyée au Calvaire^,

-ocr page 355-

Chap:

XLVII.


U nbsp;nbsp;nbsp;Car jequot;vous prwefte que fi vous^ne

amp; dit; „ Voili vrai nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. faifiés point de tnal de faire ce que vous fakes ,

„ j’en ferois un tres grand de faire ce que ie fais i


Cette occafion, — nbsp;nbsp;nbsp;_____ ______

voili comme je veux qu’on le fafle; c’eftfortir

j, en bonne Religieufe.”

’ Quelques-uns de ces EccleQaftiques voyant le procédé de Mr. I’Archeveque, en furent fi furpris,

—M.. .,^,l..ror,r fp rpfirpr n’avjnf nninr frn gt;, nnpl


C IJ A Ï. XLVII.


amp;r nbsp;nbsp;nbsp;------- que ie fais;

^ fi vous n etes point mauvaifes, je fis trés mechant de vous traiter comme je fais. ” ti i


SJVouteM fe mi», rfapntjoim tsujTq*!

’ nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” en faut mettreune autre a la place préfentement.”

’On le fuDplia d’y vouloir mettre ma Sceur Amm-S » L fervoit notre Mere, afin qu’elle put aller avec elle. B 1’accorda, quoiqu il 1 eut reru-


deffein on les avoir fait venir j mais il étoit difficile, routes les portes étant fermées, amp; d’ail-leurs une autre perfonne les pria de ne le pas faire, leurfaifant croire qu’ils pourroient peut-être fervir d’avantage par leur prefence, foit pour mo


derer les chofes, ‘foit pour confoler les filles, foit fee auparavant, afiHfeulementd’’accomphrlenotn pour être témoinsdetoutce qui felpafferoit. Mr. bre des douze, paree (comme illavoitditenecri-de la Brunettiere die a ma Saeur Eufioauk* „En vant ion Catalogue) que quand il a ditunec o c,nbsp;„ véritéjj’aipitiéde votre état, il eft rude, il eft il faut qu’elle foit, amp; quil nen aura jamais le de-„ pénible, jel’avouë^ mais obéïflei


obéïfles au nom de „ Dieu,” 6cc. Elle lui répondit le plus fuccinte-ment qu’elle put; amp; en s’appuyant toujours fur ianbsp;confcience, elle lui dit; „Sans mentir, Monfieurnbsp;,, ce traitement eft bien rude, amp; je vous avouënbsp;,, qu’il me fèmble que c’eft aujourd-hui que je faisnbsp;,, profirffion , puiftju’en efict j’offtc a Dieu un fa-„ crifice bien plus enticr, mais bien plus péniblenbsp;,, que celui que je lui ai fait au-jour qu’il me fitnbsp;,, la grace de lui faire mes voeux. Quoi! Mon-ficur, nous arracher les unes des autres, amp; fairenbsp;fouffrir une violence fi extréme ü la Mere Ag~


menti.

Notre Mere étant fur le pas de la porte pouc fortir, elle fupplia trés humblement M. de Barisnbsp;de lui dire oü elle alloit. Mais au lieu de le lui dire, il la prit fort rudement par 1’épaule, amp; lui ditnbsp;aveedureté; Allés, allés, fortés, il fuffit jue «nbsp;le ff ache.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•' -

Nos autres Meres amp; Soeurs fortirent enfuite gt; amp; ce qui fit plus de compaffion aux affiftans futnbsp;Ja Mere Agnes cfai a caufe de fon grand a^’e amp;nbsp;de fes mcommodités, ne pouvoic prefque monr^nbsp;en carroffe, ---------’—


quoiqu’on eut été qüerir une diaife

lm mlaciliter l’entréei rnais en recompenfe-nès dansl’état oü elle eft! au moms, Mon- nbsp;nbsp;nbsp;a qui étoit peinte fur fon vifage, don-

r r nn’on lui donne fes trois Nieces avec el- nbsp;nbsp;nbsp;auffibienquelafermetequipa-

?quot;’^’lTréiitriarmesauxyeux:,,Jevous nbsp;nbsp;nbsp;“^aVfles aurre?Rdnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-


quot; aifüre que j’avois fort prié M. f’Archévêquede

Jkkiflcrid.ou de lai donna fa Nieces, n».e d;' nbsp;nbsp;nbsp;'de nos emk Et comme il/«ppo'.

¦’ “c^^!;ëoquot;%):i:ries smu. pon, fa f»e

SitTS^jS “Iw'ptnomSe


___^____asre aujp au-

„ aue cccuik » nbsp;nbsp;nbsp;prefque nécejplire ju’uneMaifoa

^FrvoulokVtre ^^^“^pSeSXqu’étfnt nbsp;nbsp;nbsp;démittpoJU vérité, afin ^uc tmes les au-

rnr Sc repréfenta a M- 1 Archevequ q nbsp;nbsp;nbsp;jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p^ydent pas la comotjfance.

Cekriere, Sle ne ppuyoit fortir fi piqmptem , nbsp;nbsp;nbsp;fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;filles ,qui fe jetterent ^ fes

pieds incontinent qu’elles l’apej^urent a la porte , pour lui demander fa derniere benediftion ne fca-?hant pas fi elles le reverroient jamais II la leuc

Sa^^toutesféparément. (N etant pas forti*

enfemble,) avec toutela tendreffe d un bonPere, amp; beaucoup de douleur; maïs en meme-temps^nbsp;avec tant de réfoluuon amp; de conftance, qu’il lesnbsp;exhortoit lui-memeil avoir bon courage, amp; a fenbsp;confoler dans cette penfée que la foi leur devoitnbsp;donner, que ce qu’elles fouffroient étoit affüre-ment pour elles le chemin du Ciel. Enfuite il lesnbsp;conduifoit chacune par la main fur les marches dunbsp;baluftre, pouHes offrit a Dieu une feèonde fois,nbsp;dans le lieu fflême Ou lui Sc elles avoknt déja ïaicnbsp;CA —nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ieuf


fans mettre le peu de bien de la Maifon dans une entiere confufion. Elle le fupplia de lui donnernbsp;au moins deux heures dejemps pour mettre ordrenbsp;a fes aSaires, 6c de lui permettre d’emporteravecnbsp;elle fes comptes. „ Pourquoi, lui répondit M.nbsp;l’Archevêque, n’avés-vous pas mis ordre a vosnbsp;affaires? Paree, Monfcigneur,rcpliqua-t-elle,quenbsp;jéne m’attendois pas, n’écant nuUem«it confidé-rable dans la Maifon, que Votre Grandeur dutnbsp;jetter les yeux fur ina petiteffe (ce font fes pro-pres termes, qui étoient vrais a la lettie, pareenbsp;qu’elle eft de trés petite taille). „ Vraiment oui,nbsp;„ dit M. de Paris,ce feroitbien penfera ce qu’onnbsp;.. a a faire, de vouloir mettre orde au mal qui eftnbsp;dans la Maifon, fans vous óter, vous qui êtes


3gt;


0.9


? (De Flecelles de Rrejy.) ^ (Soulain) Cekrkre,


(Bolfcervoifc.) Enray«e ü Montmrtre,


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3-®4 nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Relation de la Perfdcution dei- quot;Religieufe.

j-ff P*'^*^*^*’ Sacrifice, mais d’une maniere bien mandoit. differente; ayant eu la confolation dans celui ladenbsp;pouvoir efperer de finir leurs jours enfemble, aunbsp;lieu que la violence les obligeoic de lui facrifiernbsp;dans celui-ci cette confolation-la même, amp; routes les autres qui leur pouvoient refter le plus legi-timement dans le monde. Au fortir de I’Eglife,nbsp;il les accompagna toujours jufqu’aux carroffes quinbsp;les devoient conduire, dans lefquels il leur aida ènbsp;monter. Il témoigna la même bonté a routes nofsnbsp;Meres amp; Sceurs qu’il ne quitta, point, jufqu’a cenbsp;qu’elles fuflent routes parties.

On les mit routes dou?,e dans quatre carroffes , dont les deux premiers en contenqient chacun quatre , le troilieme trois, amp; le dernier ma Scour yln-^nbsp;ne-Eugsttie feule, paree qu’on vouloit la mener anbsp;Qhaillot.

Dans chaque carolïè il y avoir una femme celles que, Mr. I’Archeveque avoir fait venir, 6?nbsp;nn Eccléfiaftique pour les conduire au lieu ou onnbsp;les devoir mettre.

L’EccIéfiaftique qui accompagna ma Scour Anr gllique de St. Jean ayant vouiului dire quelqueparole de confolation, elle regarda tout auffi-tot fanbsp;Croix rouge, amp; luidit; “Helas! Monfieur, jenbsp;„ n’attends plus de confolationdeshommes, maisnbsp;,, de Jefus-Chrifi, Nous portons fa Croix avecnbsp;,, nous, amp; e’eft en.elle que je veux mettre routenbsp;,, ma confiance. ”

Elle fut conduite aux Filles Celefies ou Bku'és.

Ce qui fe paffa dans le chemin, amp; a leur entree dans les Mailbns de leur exil, auffi-bienqu’a leur fortie de Port-Royal, fe peut voir, dans lesnbsp;Relations particulleres que chacune d’ellcs ontfai-tes de ce qui bur eft arrivé de plus confidérable.

Auffi-tót qu’elles furent forties, Mr.l’Archevê ¦ que , qui etoit toujours demeuré dans I’Avant-Clioeur avec nous, fe retourna cn riantdevantcesnbsp;Meffieursqui I’accompagnoient, amp;leurdit: “Qnbsp;„ ca, nousenvenons de mettredouzedehors, fai-„ fons-en autant a douze autres.” A quoi Mr.nbsp;de la Bru7ietiere repondit; “Ah! Monlcigncur,

„ quelle apparence de porter la violence plus loin !

„ helas! les pauvres Filles n’ont-ellespasdéjaaflêz.

„ foufiert? confiderés, s’il vous plait, l’excès de „ douleur ou voiladéja cetteMaifonreduite; quelnbsp;„ moyen de voir qu’on veuilleen faire davantage!”

Enfuite Mr. I’Archeveque nous ordonna de re-tourner au Chapitre, , ou il nous fit attendre trés long-temps, étant demeuré dans notre Choeur a.nbsp;parler a cesMeffieurs les unsaprès les autres, Com-Kie il;y entroit, amp; qu’a peine il, avoir dit trois paroles, on lui vint dire que 1’on frappoit a la porte,nbsp;des Sacrements. 11 fortir aufli-tot de 1’Eglife

Chap.

XLvn.

pour

i Pon nbsp;nbsp;nbsp;Gentilhommc, qui vint

nier peu de temps. nbsp;nbsp;nbsp;'«-IS- H y fut Jardi-• de P0rt-'Ro]/al, 16^64.'

On profita de ce moment pour dire None, que Ton dit au Chceur avec tant de fer-veur, de dévotion amp; de recueillement, que Tonnbsp;ne fe feroit jamais imaginé qu il fepaffatriend’ex-traordinaire dans la Maifon.

Sur la fin de None Mr. I’Archeveque rentra, Sc apres lui Mr. le Lieutenant Civil amp; fon Earnbsp;quais, qu’il pria que 1’on fit entrer pour porter fanbsp;robe, paree qu’il étoit fort incommode, Mr. lenbsp;Prévót de I'ljle ^ ScMr. le.Chce’valier duGuet. Mr.nbsp;de Paris nous demanda s’il n’y avoir pas des porrnbsp;tes de derriere danslejardin: Nous I’aifuramesquenbsp;non. Il ne lailTa pas de les vouloit vifiter routesnbsp;Sc en voir la cloture, ce qu’il fit accompagne denbsp;tous ces Meffieurs. Une de nous ayant deman-dé a Mr. de la Brmetiere, qui étoiént tous cesnbsp;Meffieurs, il les lui nomraa; Sc comme elle luinbsp;temoigna ion etonnement de voir ces perfbnnesnbsp;dans notre cloture fans même en fqavoir le fujet, ilnbsp;lui'dit, qu’il etoityrai que de faire venir Mr. lePW-lt;110/ de hjle Sc Mr. le Chevalier du Guet, c’étoifnbsp;nous trairer en mauvaifes Filles amp; d’une maniere.nbsp;trés dure.

La plupart des Soeursles fuivireotau.jardin, ou ils regarderent tour fort exaélement, fans trouvernbsp;la porte qu’ils cherchoient.

Ayant trouvé notre Jardinier *quietoit un Gentil-homme Auglois. de grande vertu, qui a été oblige' de quitter fon Pays pour la foi, amp; qui s’etoit re-tiré depuis 22. ans au dehors de notre Monafterenbsp;des Champs, amp; depuis en celui dc Paris, ou ifnbsp;travaiiloit par chaticé.amp; par pénitence. a faire Id-jardin, dans une retraite, une pauvreté.êc un filen-ce merveilleux. Us pafferent fans lui rien dire ne Iénbsp;connoilfant pas. M^Kyi..Chavnllardzyo.ntdit utxnbsp;mot a M. I’Archeveque é I’oreille, il fe retournanbsp;amp; le fit appeiler, amp; lui ayant dit qu’il étoit plus,nbsp;propre a porter.1’épée qu’a becher la terre, ilJuinbsp;ordonna de ne plus coucher ici le lendemain, IvL.nbsp;Franfois relevant par la fbn congé, dit affezplai-famment Sc fort a propos a, M. FArchevêque,.nbsp;qu’il .y avoit vingt ans qu’il étoit ici amp; qu’il n’e-voit jamais requ d’argent, paree, qu’il avoit cru ynbsp;finir fes jours; mais que puifqu’il lè chaffoit ifnbsp;lui demandoit recompenfe. M. I’Archevêque’luinbsp;repondit qu’il .étoit de taille a aller fervir le Roi.nbsp;dans fes Armées, amp; le congédia de la forte.

La cloture ayant été vifitce, une Sceur ancien-, cienne lui demanda s’il 1’avoit trouvée bien. Il luinbsp;dit, qu’oui, que tout etoft fort bien amp; fort régulier.

Comme 1’ón fortoit du jardin, m2L Scour Genevieve de VIncarnation fe mit a genoux, amp; dit a,

fait

C.H-A'ït

XLVII,

^ M. l’Afchevêque, qu’avant taic une penitence, parlei-a Mr. le Lieutenant Civil, qui le de- auffi rude qu’étoit, la féparadon de ce que nous

avions'

1664. qu’il en fut chaffé, .comme on le volt ici IC fe retira a IJancourt. 11 retourna a Port Royal desnbsp;Champs en 1669 amp; il y continua la fonft'on denbsp;Jardinier jufqulen Jardinier jufqu’afa inorf, arrivée le Oftou-j(59p.


-ocr page 357-

G H AP;

XLVil.


^:r!a PerJ/cutim des Teligieujcs de Part-Roya/ i66±' w oas de plus citer au monde par la fortie ae nos aïTuré nn’il v avoir

Meres, elie Ic iupplioit de nous permettre d'ap- fauver.^ Ce qu’Ü a dir nbsp;nbsp;nbsp;pour nous

procher des Sacremencs pour y crouver nocre


C n A gt;. XLVII.


icrements , pour y trouver notre Chero?!- Offiaal , qui l a rapportfc nbsp;nbsp;nbsp;' A/f

conlbladon- H lui répondic; , oui , pourvu que Lamelot, de qui nous tenons lous ces ^ nbsp;nbsp;nbsp;'

vous rénoncfesaropiniatrcteSc a 1 entetement.. culiers- nbsp;nbsp;nbsp;parti-

^our cela, M. lui repliqua-t-elle, j’y rénonce,amp; Je reviens a M. de la Brunetiere II ronf je ne fouhaite que de plaire a Dieu, de faire fa parler fort bonnement a la Soeur avecquinbsp;volonté, amp; da la fuivre en toutes chofes. La- lié converfacion, amp; parut fort touché amp; mémenbsp;delfus, M. Chawtllard hnttnompii, difant qu’il attendri-dc encoreunautreEccléfiaftiqu’e que Tonnbsp;falloit referver cela pour k Chupitre.^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ dit être M. FetH, Secretaire de. M. de Paris qui

A certe fortie du jardin, M. k Lieutenant Ci- témoigna auffi beaucoup de compaffion de nous vil amp;tous ces Meffieurs nous vouloient faire com- amp; fut quelque-temps a prier Dieu a deux genoux,nbsp;pHment, pour nous faire pafler aprèsM. i’Arche- M. Ie Lieutenant Civil amp; les autres Séculiersnbsp;vêque amp; deraeurer feuls après nous:.maïs une de étant fortis, il ne demeura que M. l’Archevêquenbsp;nous prit la patok, 6c les fupplia de trouver bon amp; les Eccleuaftiques, qui fe tintent dans 1’Avantrnbsp;que nqus detneurallions, 8c dans les regies de la Choeur a parler aux Sceurs toujours d’obéïflancenbsp;ovilite amp; dans ceUp de la re^larité qui ne nous amp; de fignature. Ce qui dura environ une heure;nbsp;permettoient pas cela. Ils palTersnt done devant pendant lequel temps M. de Paris témoima unenbsp;nous, 6c M. de Ia Brunetiere s’approcha d’unede impatience extraordinaire, de ce que les RpHaiennbsp;noiis Cmn .qrenr Aneelime de S. Alexis) pour lui fes de Sainte Marie ^ qu’il attendoic, ne venoienn


M. Ie Chevalier du Guet, Sc ces autres Meffieurs, fuffent préfents au Chapitte. A.quoi il répondit:

Je m’en vals prier M. 1’Archevêque de les faire „ retirer, j'avois cru qu’il fufSfoit fort que nousnbsp;„ fuffions préfents M. rOfficial 6c mot, Ie No-taire Apoftolique, Ie Secretaire de Monfeig-neur, amp; fes Aumoniers, 6c moins que cela


un laquais: s ecria-t-u , qu on y envoie tout ” a l’heure quatre hommes, 6c quon ne ceffed’ynbsp;” envoyer homme fur homme jufqu’k ce qu’elles'nbsp;” viennent. Quoi done ! ne pourrai-je venir knbsp;bout de ce que je youdrair tipecela eft bizar-

” ï’ n^fak refermeHa porte, ü k mita fe pro-A' fes \uinóniers, Sc moins que cela- nbsp;nbsp;nbsp;pAvant-Choeur; on lui préfenta fon-

» neur, ^ nbsp;nbsp;nbsp;‘ ^ ^ chevalier du Guet ayantnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jf^j-efufa, difant qu’dne vouloit point

„ meme. Ce q _ nbsp;nbsp;nbsp;fortirovs , Hc* Fauteuil, o^enant il alia jufqu’a Tentréc

entendu, nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ------ font.des nbsp;nbsp;nbsp;saffron•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trouva deux ou trois de

du Cloitre, nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.


Vai(.WAAV4t.« ^ nbsp;nbsp;nbsp;---------

las! il népoit £as h'efoin de nous, neaux.

Ces Meffieurs avoient été envoyés fans en fqa-voirlefujet,car Ie Lieutenant Civil dit a une per-fónne de diftinélion, qui fe trouva a cette aéiion ^ qu'il n’avoit point fqu pourquoi on i’avoic envoyenbsp;querir. qu’il.n’avoic ppint requ d’autre ordre, li-non de faire tout ce que M. l’Archevêque lui di-»» 1- y..;-----X, r:„ot fpmoierna Gu’ilétO't


il trouva utuA OU rrois de nos c^nrs'^Converfes qui pkuroient, a qui Ü ditaveC'nbsp;bSucoupde méprk: ,, taffes-vous,nepleurespas,,nbsp;oeauc Vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fujet-, on ne vous a ote

„ ''’ous nbsp;nbsp;nbsp;paree qu’ellesétoient des défo-

” irps amp; des rebelles. On vous en donne-


non de faire tout ce que iVl. i mcncvcquc .u. ui- „ la u uutiw a nbsp;nbsp;nbsp;lucii

roit. M. k Chevalier du Guet témoigna qu’ilétoit nbsp;nbsp;nbsp;Enfin k caroffe qui amenoit ks Filles de'^r

j— 1, nbsp;nbsp;nbsp;Hp fe voir ensasié dans Marie arriva fur ks cinq heures; une 'Dcmoifrlf'


.. --------- —------------------- vjve.

ibiïne arriva fur ks cinq heures; une Dcmoifelle-qui avoit été. prefente a la fortie de nos Meres

* nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r.* * . .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ ^_____ _____1. r .


JUAL. X' l. IW nbsp;nbsp;nbsp;.....

dans la dernierc douleur, de fe voir engage

une fi pitoyabk execution, fans qu’il eut l'qu ou- tjui avv/it nbsp;nbsp;nbsp;A -it* vaw AViticè)'

on l’envoyoit j. tnais que de fa vie il ne lui ar- amp; qui attendoit au dehors quelle fêroit Ia fin de riveroit d’alkr nulk part qu’il ne ne vit un ordre cette affaire , ayant apperqu.ces Filles qui arri-.nbsp;expédiê de ce qu’il devroit faire en particulier. II voient, s’approcha d’elles, 6c dit a leur Merenbsp;dit auffi qu’il lui étoit arrivé en ce même jour „ Que penfés-vous venir faire en cette Alaifon *'nbsp;deux chofes bien particulieres amp; bien oppofées, ü ce n’eft y apprendfe a vous reformer ? fi vnii«nbsp;1’une d’avoir affifté Ie matin a une execution de „ prérendés y faire autre chofe, fcachés manbsp;gens les plus - fccieracs du monde, amp; 1’autre de fe „ que vous n’y %uriés apporterque du dlfoM^?nbsp;voir engage laprts-din^ a cooperer a lenleve-- celles qui en étoient la lumiere en font fnri-^'^^’nbsp;ment de famtes ïilles, 6c au trouble de touteune „ amp;les ténébres y entreronc avec vo,?quot; nnbsp;Maifon tres vertueufe amp; tres innocente Ma ba-ur auffi-tót frapper /la nortedesnbsp;Doroth^e a dit depuis a une perfonne de qufonl’a de laquelle ftoitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

fgu, que M de Parts lu: avoit dit en confiance plkmesde ne nous point obSd que ce qui 1 avoit obhge de faire entrer des per- forant que nous ne èoivion^^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’aV-

fcnnes Uiqucs 6c des gens depee dans la clotu- s’il ne iious difoit aJ mo ^ ture, c etoit qu ü craignoit qu il y eut des perfon- vouioit mettre icinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S^alité il ka.

nes difpofees dans kjardin, pour empecher 1’exe- plus fur cela nbsp;nbsp;nbsp;ecouta non,

sucion de ce qu’il vouioit faire, 6; qu’on l’ayoit remporta i,ffi ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ violence

n r, 2 nbsp;nbsp;nbsp;flOdYritlui-InêmelaporT

^^-iJ. nbsp;nbsp;nbsp;jej.


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’Rslatiott de Ia Terfécutto» des quot;ReligleufesdeVort-'Royal^ i66é^.

505

Chap.

XLvn.

nous diiant de ne neus point mettre en peine de cela. La Mere Eugenie s’étant préfentée avecnbsp;les cinq autres Religieufes, nous lui proteftimesnbsp;que nous ne les pouvions recevoir comme Supérieures, amp; nous appellatnt. tout d’une voix denbsp;cette introduélion. A quoi il répondit une parole comme fe raillant, amp; nous commanda abfolu-ment d’aller au Chapitre, amp; dit a M. Chamillardnbsp;d’y conduite ces Religieufes: Nous nous plaga-mes en haut dans les premieres places, amp; ellesde-meurerent en bas, enfuite desEccléüaftiques,environ vers Ie milieu du Chapitre, laiflant une ef-pace aflèz grande entre eux elles. ,, „ , ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Lorfque nous fumes aflemblees, M. / Archei^e-

etue y entra. B changea de vifage, amp; ce ton de voix fi dur amp; fi auftere qu il avoit eu jufques-lanbsp;pour nous témoigner plus de douceur. II com-menga par nous appeller fes cheres Filles, amp; nousnbsp;dit que nous ne pouvions pas douter, aprèscenbsp;qu’il venoit de faire,queldeflèinil avoit eu en fai-lant venir la Mere Eugenie • qu’ayant óté la Supérieure de la Maifon, il étoit de fa charge amp;nbsp;de fes foins de ne nous pas laiflèr fans conduite, amp;nbsp;qu’ainfi il nous donnoit la Mere Eugenie pour Supérieure.

A ces mots nous dimes toutes que nous ne la pouvions recevoir en cette qualité, en ayant une jnbsp;Sx. que de plus cette Mere étoit d’un Inftitut quinbsp;n’avoit nul rapport avec Ie nótre, amp; felon lequelnbsp;même eile ne pouvoit être Abbeffe. Nous pro-teftames de nullité, amp; appellamcs tout de nouveau. „ Ah, ha, dit M. de Earis, je me moc-„ que bien de votre appel; je penfe qu’oui, ilnbsp;,, fait beau voir que des Filles cornme vous , fenbsp;,, mêlent d’appeller de leur Archeveque ; vousnbsp;„ êtes folies d’appeller, il n’en fera pas davanta-„ ge, taifés-vous feulement, ScobéiiTés a cequenbsp;„ je vous commande, ou autrement j’inférerai denbsp;„ la que vous n’êtes pas feulement défobéilfantesnbsp;,, en ce qui regarde la fignature , mais qu’il n’ynbsp;„ du tout d’obéïffance ici, amp; que vous êtes desnbsp;„ rebelles en toutes chofes. Encore une fqis ,pre-„ nés garde a vous; vous voyés ce que je viensnbsp;,, de feire, j’en pourrois bien faire encore autant,nbsp;j, 6c vous faire défiler ainfi peu a peu. Vous avésnbsp;j; vu ce que j’ai fait, pour avoir refufé de fig-„ ner; fi vous vous entêtés a ne point obeir a lanbsp;„ Mere Eugenie, vous éprouverés ce que c’eft quenbsp;„ la désobéilfance.”

II avoit bien de la peine ^ fe faire faire audience , chacune l’interrompoit, 6c preifée par les mou-^ements de fa douleur, tachoit de lui repréfenter ^’^uftice qu’il nous faifoit: les unes difoient qu’ilnbsp;nous faifoit perdre notre droit d’éleétion, les au-6c^nos^ Religieufes ne fgachant pas nos regiesnbsp;5 ne pourroient pas nous les fairenbsp;étoicnt d’un ordre en-

di, de Juger

te

fer un corps fans Chef. Ón lui dit que nous éti Chap. avions un, 6c que nous n’en connoiffions point XLVII.nbsp;d’autre. A quoi il ne répondoit point autrement.

Et fur ce qu’on lui repréfenta qu’elle ne fgauroic pas même nos regies, il dit qu’on les lui appren-droit, 6c qu’elle étoit aflèz, intelligente pour lesnbsp;fgavoir bien-tót; que pour ce qui étoit de notrenbsp;droit d’éleftion^ il ne nous Ie faifoit pointperdre ,nbsp;puifqu’il ne l’etabliiToit point comme Abbeffe ,nbsp;mais feulement comme Supérieure pour quelquenbsp;temps; amp; qu’auffi-tót que nous aurions fatisfaitiinbsp;ce qu’il défiroit de nous, il l’óteroic, amp; qu’ellenbsp;feroit la premiere ^ demander de fe retirer: que lanbsp;Mere de Ie Fayette amp; elle, qui étoient deux per-fonnes d’un mérite 6c d’une capacité extraordinaire , avoient quelquefois été envoyées de la mêmenbsp;forte dans des Monafteres (« la Conception ^ ^

VAj[omption) oü il y avoit des défordres, dontelles s’étoient rétirées enfuite avec joie , pour re-tourner dans Ie leur; qu’elle en feroit encore de même après qu’elle nous auroit fait rentrer dansnbsp;la. foumiffion oü nous devions être a 1’égard dcnbsp;notre Supérieur; 6c qu’alors il nous permettroitnbsp;d’en élire une d’entre nous pour être notre Abbeffe. A quoi il ajouta: „Je vous affure, mesnbsp;„ cheres Filles, que vous ferés tres fatisfaitesd’el-„ Ie, lorfque vous connoitrés la vertu, lacapa-„ cité, fon grand efpric,fa bonne conduite 6c fesnbsp;„ autres vertus, qui font trés grandes; 6c vous éprou-„ verés qu’elle aura pour vous autant de bonté, denbsp;„ charité 6c de tendrellèmaternelle,qu’en avoientnbsp;„ celles que 1’on vous a ótées; 6c qu’ainfivousnenbsp;,, perdrés rien i vos Mcres, puKque vous éprou-„ verés que celle-ci aura pour vous les mênaes fen-„ timents qu’elles avoient.”

Cette comparaifon fi odieufe nous déchira Ie cceur tout de nouveau, amp; nous fit redoubler nos fou-pirs amp; nos iarmes, 6c renouveller nos oppofitions.

A quoi il répondit qu’il ne difoit pas qu’elle eut plus de charité que nos Meres, mais qu’il nous af-furoit qu’elle en avoit au móins autant qu’elles.

Durant que Mr. de Paris faifoit l’éloge de cette Religieufe,elle demeura toujours a genoux la têtenbsp;contre terre. Quelques-uns des Eccléfiaftiques lanbsp;préfents, voulurent faire figne deux ou trois fois denbsp;lui dire de fe relever, car elle s’étoit mife en cettenbsp;pofture aüffitót qu’il avoit eu nomméfon nom,6cynbsp;étoit toujours demeurée depuis, mais paree qu’ilnbsp;croyoit qu’on Ie vouloit interrompre, il s’en im-patientoit.

Les cinq autres Religieufes furent aufli toujours a genoux, les mains jointes, 6c leur voile baiffé,nbsp;avec un gefte bien compofé, comme c’eft 1’ordi-naire de leur Inftitut.

Pendant cela Mr. de la Brumtkre amp;c un autre Eccléfiaftique parlerent toujours a une de nous,

{Ma Soeur Eufioyuie) ce dernier lui dit: „ ma chere „ Soeur, ma Mere, confolés-vous,cela ne daresa.

„ pas, je vous en affure: Monfeigneur aCteob i-3, gé d’ufer de cette violence, mais croyes-moi,

33 “

-ocr page 359-

Relation de la Psrjïcuthit des CH A r.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il eft bourrelé il en eft crucifié que vous

XLVII. nbsp;nbsp;nbsp;dans Ie fond de fon ame. Allurement, Mon

„ üans ie nbsp;nbsp;nbsp;^ jg g^ojs . car pour nous,

iwce de Dieu, Ie trouble n’eft que dans les ?ens mais la paix eft dans Ie fond de notrecoeur,nbsp;gc notre confcience eft en repos. Mals fans doute,nbsp;I/Ir. ce traitetnent eft terrible. II luirépéta encore:nbsp;„ prenés un peu de patience, cela ne durera pas,nbsp;„ c’eft une violence, mais croyés ce que je vousnbsp;„ dis, cela n’aura pas de fuite. Au refte la Merenbsp;„ Eugenie eft trés capable amp; a beaucoup de vertu.”

.Je ne touche point a cela, lui dit cette Soeur, je Ie crois bien,amp; Ie veux croire; mais, Mr. quel-ques talens qu’elle air, ilsfont pour lesautres, amp;nbsp;non pas pour nous, qui n’étant qu’un corps, nenbsp;devons aufli avoir qu’une tête. „ Mais ce n’eft pasnbsp;„ pour Supérieure, lui dit-il, qu’on vous ladon-„ ne, c’eft feulement comme témoin , ou pournbsp;,, Commiflaire.” Elle lui repliqua: li vous étiésnbsp;Archevêque, MonGeur, amp; que vous nous aftu-raffiés qu’elle ne nous eft donnée que comme té-moin, cela nous pourroit tatisfaire j rhais vous nenbsp;rêtes pas. Vous me parlés i l’oreille, ScAlonlèig-neur parle publiquement amp; hautement d’une autrenbsp;forte. AinG, Mr. ft vous avés quelque bonté amp;nbsp;quelque cotnpaflion de nous, priés-le de nouanbsp;donner cette afliirance par écrit: C’eft une chofenbsp;ordinaire,amp; qui eft felon les formes de la juftice,nbsp;furtout en des affaires de cette importance. IInbsp;me répondit: „vous ave's raifon, mais jamais ennbsp;„ nulle affaire Monfeigneur ne veut garder cettenbsp;,, formalite. II veut que Ton fe fie a la parole, amp;nbsp;„ on le fait fans peine, car jamais il ne manque anbsp;„ fa parole, amp; il manquera encore moins a cellenbsp;,, qu il yous donne; car cette affaire lui fait plusnbsp;3, de peine que je ne vous puis dire. Et puis lenbsp;3, Procés Verbal que vous devds faire, amp; qu’ilnbsp;„ fera, doit forvir d’Adte.”

MgT. I’Archevêque ayant parle comme il a été dit, appella la Mere Tiugenie amp; lui ordonna denbsp;prendre foin de la Communauté , amp; d’exercernbsp;routes les acftions de Supériorité, ajoutant, quenbsp;paree qu’elle ne pourroit pas fuffire a tout, il luinbsp;donnoit le pouvoir de choifir des Officieres comme elle le jugeroit a propos. Puis fe levant, il I’anbsp;fit mettre fur le fauteuil mêrae oüil étoit affis. Lanbsp;plupart des ScEurs fe retirent aulütót qu’elles lavi-rent en cette place, amp; fortirent du Chapitre. IInbsp;contraignit quelques-unes de celles qui étoient de-meurdes de la baifer, amp; leur dit, en leur prenantnbsp;Ia tête; „faites cela pour Pamour de moi, baifésnbsp;„ le bonne Mere.”

Pendant cela,le métne Eccléfiaftique qui avoit parlé a ma Sr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, lui dit encore: Mais fi

„ vous pouviés faire taire ces Meres, afin qu’el-„ les laiffaffent parler Monfeigneur j car voyés-„ vous, je le connois: plus vous lui en dirés, pis ce fera: paree que vous le mettrés en colere.”nbsp;’,e lui répondit: Monfieur, l’état fi affligeant amp;

Ëli

Religieujès de fort-'R.oyal^ ld(54;

rextrêmité ou Pon éft, fait parler fans le vouloir, C H AK amp; alïurement, M. vous êtes affez. jufte pourvoir XLVl^nbsp;que ce n’eft pas fans raifon. II repliqua: ,, je nenbsp;„ dis pas qu’on ne parle point, mais de peur delenbsp;„ fac’ner, attendés qu’il ait parlé, amp; puis ditesnbsp;„ vosrailbns: moi-mêrae, lorfqu’il aura ceffé,

„ je vous ferai parler, amp; leprierai de vous écou-ter. ”

” Elle lui dit encore: Après tout, M. vous fqa-vés par quelles perfonnes ces bonnp Filles font conduites. II lui fit un figne de tete en difant.

„ Oh! pour cela, jamai) on ne permettra qu’el-, introduifent ici des

M. Chamillafd ayant fait fouvenir Mr. 1 Archevêque de ce que l’oii avoit propofé dans le jardin touchant les Sacremeirts, les Soeurs fe mirent anbsp;genoux pour lui faire encore la même priere. Anbsp;quoi il répondit: „ je le veux bien, pourvu quenbsp;„ vous ne foyés pas dans lavolonté déterminéedenbsp;demcurer dans la difpofition oü vous êtes, maisnbsp;„ que vous fouhaitiés de connoitre la véricé, amp; lanbsp;„ volonté de Dieu.” Ma Sr. Genevieve de /'!»-carnation, qui lui avoit fait la PropoGtion, luinbsp;répondit, que c’étoit notre unique défir de connoitre la vérité, amp; de demeurCT fermes en elle.

II repliqua; „ Mais, qu’entendés-vous par ce mot „ de vérité? Je penfe que c’eft le nom que vousnbsp;„ donnés a votre difpofition. Vous voulés biennbsp;„ prier Dieu: mais fi c’eft dans cette réfolutionnbsp;, fixe amp; arrêtée, de demeurer telles que vousnbsp;, êtes, a quoi vous ferviront vos prieres? Hé’nbsp;bien je lailfe cela ^M.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Confultés-

”, le, propofés-lui vos doutes avec autant decon-fiance qtse vous devésj car je penfe que vous devés reconnoitre fa fuffifance; amp; certainementnbsp;fi vous préfériés vos lumieres aux fiennes, vousnbsp;foriés dans une horrible prélbmption, eSc danslenbsp;„ plus mauvais étac oü puiffont être des Reli-,, gieufes.”

La-delïus Mr. Chamillard prit la parole pour nous preffer de Ggner. A quoi plufieurs répon-dirent que pour ce qui étoit de lui donner efpé-rance que nous fignerions , nous ne le pouvionsjnbsp;amp; que nous ne le ferions jamais avec la grace denbsp;Dieu amp; que nous lui avions dit cent fois nos raifons.

Mr. ^e la Tdrunetiere commen^a aufli a exhorter fort une de nos Soeurs {ma Steur Angelique deSt.

Alexh ). \ Ggner par obéïffance, Taflurant enmê-me-temps,qu’il ne prétendoit pas paria toucher ^

Il Doéfrine de St. AugufHn, étant amp; ayant tou-jours été pour la grace efficace.

Mr. l’Archevêque fit enfuite appeller ma Sf-Franfoife-Claire * a qui il ordonna de rendre fes comptes au plutót a la Mere Eugenie amp; dp

tenir prête pour s’enaller, étant de celles qui kokL Hommees.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Comme il s^étoit levé pour forth du Chapitre,’, il prit vaiSeeur Eran^oife-Claire par le bras, a quinbsp;il dit; D §a, ma bonne Fille,.entendés raifons

„fakes

(?) Soulaiii, Celeriere.

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5®^, nbsp;nbsp;nbsp;'Relation de la'Verfécution des ^eligieufis de Toft-'Rojaï^ iSé-^.

,3 faites cela pour l’amour de moi. (Car c’eft fon Eugenie, a qui il paria en particulier amp; i fes au*

\ nbsp;nbsp;nbsp;-------d.i_ tres Religieufes environ un bon quartd’heuredans

cette p!ace-la mcmc: après quoi elles demeurerent au Cnoeur, amp; Mr. l’Archevêque en fortit, pournbsp;aller a la porte des Sacrements, fuivi de fes Ec*nbsp;cléfiaftiques amp; de la Communauté.

Pendant qu’il parloit a ces Religieufes, Ton dref-la un petit Ade d’une partie de tout ce qui s’etoit paffe, lequel on Ie fupplia de vouloir figner. Onnbsp;pria auffi Al. de la Bruuetiere amp;c deux aucres Ec*nbsp;cléliaftiques qui étoient proches, de vouloir s’eni-ployer pour Ie lui perfuader. M. dela Brunetierenbsp;prit ce papier,amp; dit a celle qui Ie lui donnoitnbsp;,, Hé bien, je leférai; mais il Ie lui faut lire au-„ paravant.” II Ie lui fut lu en effet, mais m'nbsp;1’Archevêque ne voulut pas Ie frgner, amp; il dit a-vec mépris, que fa parole ne fuffifoic que trop amp;nbsp;que nous roftenlions d’en douter.

Chap.

XtVJI,

„ terme ordinaire.) Obéïffcs, reccvés la Mere j, Eugenie \ elle ne demeurera pas long-temps. IInbsp;„ a fallu donner cela a la violence de vos Ènne-,j mis.”

II prit encore ma Smr Magdelaim-Chrifline {Briquet) qu’il fit approcher contre lui pour luinbsp;parler a 1’oreille, amp; lui ayant mis la main fur 1’é-paule, il lui témoigna bien de l’affedion, amp; luinbsp;dit qu’il la vouloit traiter favorablemcnt, amp; quenbsp;pour cela il ne l’avoit pas ótée de la Maifon. Elle lui répondit: “Monfeigneur , après que yousnbsp;,, m’avés ótc ce que j’y avois de plus cher, je nenbsp;,, puis regarder comrae une faveur d’y êtrelaifféenbsp;„ avec les perfonnes que vous y voulés mettre. ”

¦ Après quelques difcours qu’il lui fit tout en raar-chant Scretournant auChceur,elleluidif. “Mgr. 3, nous recevons aujourd-huilaReligieufequevousnbsp;« établiffés, paree que vous commandés qu’onJanbsp;33 reqoive, encore que nous en ayons appellé amp;nbsp;„ que nous perfiftions ennotreappel; fansrendrenbsp;3, aucun autre jugement, vous contentant de com-„ mander, quoique vous ne Ie puiffiés faire aprèsnbsp;,3 notre appel.” II lui dit: vous.êtes folie d’ap-feller, 'uotre appel ne fert de rien. Elle repiiqua:nbsp;3, Vous fqavés fort bien, Mgr. que la premierenbsp;,, commiffion que vous avés donnée a cette Re-,, ligieulè, amp; autres de vive voix dans ce Mona-,3 ftere,fans nous avoir entendüës,eft nulle.” IInbsp;lui donna un petit foufflet en ferrant fa main, 6cnbsp;lui dit encore; 'mius êtes folie; folie, folie, quenbsp;•votre appel. Folie tant qu’il vous plaira, Mgr. luinbsp;dit-elle , Nous ne laiiibns pas de nous porter au-,, jourd-hui pour appellantes, amp; de protefterquenbsp;3, nous ne recevons cette Religieulê que paree quenbsp;„ vous nous Ie commandés, fanspréjudicierano-„ tre appel, qui ne lailTe pas de fubfifter, quoinbsp;„ qu’elle foit dans notre Maifon. C’ell: pourquoinbsp;„ nous lui rendrons obéïffance dans les chofes pu-„ rementextérieures qui ne feront pas contrairesanbsp;„ a nos regies 6c è notre Appel-.öc durefte, nousnbsp;„ la traiterons comme hoteffe,avec la charité 6cnbsp;3, Ie refpeét que S. Benoit veut dans fa regie quenbsp;,, 1’on aic pour les hótes.” II lui répondit en riant:nbsp;,, Ha, ha, vous me parlés procés, vous me par-„ lez chicane.” Monfeigneur, lui dit-elle, „jenbsp;3, n’entends pas la chicane; mais je vous dis quenbsp;3, nous ne recevons cette Religieufe, que pareenbsp;3, que vous nous Ie commandés : mais nousnbsp;,, vous difons, que vous nous la donnés contrenbsp;3, toutes les formes, 6c fans en garder aucu-35 ne fur notre Appel; 6c j’efpere qu’cntre cinbsp;’’ demain nous tacherons d’en dreffer unnbsp;quelqu’incapables que nous foyons denbsp;P™ enfuite -A/r.nbsp;Mr l’Archnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*1.^ ¦ venoit de dire a

C H A ï.' XLVH.

que

II lè tint encore quelques difcours fur lafignatu-re. Un des Ecdéiiaftiques de M. de Paris offrit a une de nous (ma Soeur Eujlopie) de lui mon-trer la premiere Prqpofition dans Janfenius. Anbsp;quoi elle répondit: „Mouiieur, cela me feroit fortnbsp;,, inutile; car dans la forte perfuafion oü je fuisnbsp;,3 de mon incapacité fur cette matiere, tous lesnbsp;,3 éclairciffements quel’on mevoudroitdonner, nenbsp;,, ferviroienc qu’a augmenter mes doutes, 6c a a-,, jouter de irouvelles ténébres a mes premieresnbsp;,, difficultés ; 6c ainfi route la grace que jefouhai-,, te,c’eft qu’on nous laiflè dans Tétat oü notrenbsp;„ fexc 6c notre profeffion nous reduit.” Et com-tne il continuoit a parler, cette Soeur fe retira a-vecune profonde inclination.

LorfqueM.de Baris fut proche nous de la porte ,il exhorta de nouveau a eonfulter A^. chamillardimnbsp;la fignatur€3amp; nous dit qu’il nous Ie laiflbit, qu’ilnbsp;étoit notre Diredeur, Confefleur amp; Supérieur.nbsp;Sur ce dernier mot on répondit fortement, que n’a-yanc point encore élu de Supérieur, felon Ie droitnbsp;que nous en avons par nos Conttitutions, nousnbsp;ne reconnoiffions point d’aute Supérieur que luinbsp;après Dieu, 6c que nous Ie regardions feul en cette qualité. Sur quoi M. Chamillard pxv. la parolenbsp;en difant; ,, Ne vous mettés point en peine mesnbsp;,, ScEurs, je fuis Ie dernier de la AIaifon.„ ’

M. l’Archevéque témoigna enfuite beaucoup d’affeélion, ce qui donna liberté a quelques-unesnbsp;de nos Sosurs de luidemander en quel lieu étoientnbsp;nos Mcres. II répondit que nous pouvions nousnbsp;affurer qu’elles étoient bien, 6c que 1’on en auroitnbsp;grand foin: que la Mere Agnès étoit a fainte Marie du Faubourg: „ Et pour votre Soeur Angeli-,, que, dit-il, ce n’eft pas une Filledu commun,nbsp;„ elle a un efprit tout extraordinaire, c’eft unenbsp;„ fqavante 6c capable, mais auffi je l’ai bien pla-„ cée; car elle eft avec un grand elprit. Pour cenbsp;„ qui eft de Madame de S. Ange , ne vous ennbsp;mettés point en peine, elle eft mieux qu ici: jgnbsp;l’ai mifeenbien plus bel air, avec une de fesnbsp;bonnes amies; elle a tout ce qu u lui r^uf. Né

fonges

è elle tout nbsp;nbsp;nbsp;«

ctoitfonprie-Dieu nbsp;nbsp;nbsp;»

-ocr page 361-

Chap;

XLVZI.


-Relation de la Rerficution des Religieufes de Rort-Royal nbsp;nbsp;nbsp;'

fonges plus qu’a fiper, amp; tout ira bien, je „ Sentence? JVt-on. nbsp;nbsp;nbsp;r,.„ .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3^9

vous permettrai d elite une d’entre vous nrHir , pIIoo „„„„ux 51/Filles ? n’ont-

— ö_ .. nbsp;nbsp;nbsp;-------- VOUS


. nbsp;nbsp;nbsp;ilux jriiies ^ n'onC

pour ,'I dies point appellé ? Rien de tout cela, rcpon-. vous lerés dit 1’Official, il n’y a nulle Sentence; Elies ont

----cC amp; je nbsp;nbsp;nbsp;promets que vonbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’elles fe portoient pout Appellantes,

” 6^n-tót’rétabUes” . nbsp;nbsp;nbsp;inftamtnenC de mais on n’a point écrit leur oppofitiOT.” Quoi!

.........


C H A P, XLVII,


XVAA CAV,gt;l»rV»----- ~'^cr

de nous donnet fa bénédidion. II répondic que ce feroit de tout fon cceur, amp; nous la donna,ennbsp;fe recomtnandant plufieuts ibis a nos prieres , amp;nbsp;nous aflurant qu’il nous honoreroit fouvent denbsp;fes vifites.


C H A P I T R E XLVIII.

RJufiturs partkularit és remarqtiahks, rappor-tées par M. Lancelot.


dit Mr. Chamillard, dans une affaire de cette „ importance, amp; que vous portés a de telles ex-,, trêmités, vous y agiffés par des feules voiesdenbsp;„ fait, fans Sentence, fans Ecriture, fansProcé-„ dures? Vous ne fakes rien quivaille, vousavésnbsp;„ tout gaté. Je ne vois pas comment vous eanbsp;,, pourrés fortir, que par la violence. ”

Le même jour 27. Madame Angran étznt allée aux Filles-B/£»M pour voir ma Soeur Angelique^nbsp;la Supérieure vint lui parler,amp;lui dit qu’elle avoirnbsp;un ordre expres de M. l’Ardievêque de ne lalaif-fer parler u perfonne, fans un billet figné de la


. j r 1 . 1 nbsp;nbsp;nbsp;,• ici pariet a perionne, lans un billet ligne de la

Nous avons apprss de M. Lamelot les parttcu- * main: qu’elle ne pouvoic pas même la lailler nar-ntés (uivantes. nbsp;nbsp;nbsp;Ipr lt;ltivnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hp li» JVToifT-»*-.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_______ ..


Jarités f/tvantes.

Monfieur le Cure du F... fe trouvant devant la porte de Port-Royal lorfqu’on enleva lesnbsp;Religieufes, demanda ce que c’étoit que ce grandnbsp;concours -de peuple, amp; ce qu’on vouloit faire denbsp;ces pauvres lilies. Les uns lui dirent que c’eft qu’el-les ne vouloient pas être de notre Loi^ amp; qu’ainfinbsp;on les alloit enlever pour les punir: Les autres aunbsp;contraire foutetioient qu’elles etoient des bonnesnbsp;lilies, mais que c’étoit qu’elles avoient des Enne-mis: amp; les autres ajoutoient que c’étoit paree quenbsp;les Jéfuites leur en vouloient, amp; qu’ils avoient fait

r... i____cx . t nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•


Ier aux ^Religieufes de la Maifon, ni lui permettre d’affifter H leurs entretiens amp; conférences: qu’aunbsp;refte, elle étoitextrêmement edifice de Ibn humüi-té, de la modeftie amp; de la vertu.^

' Le jour de S. Angiifiin 38. Aout, M. dePiJrif fut a S. Denis, aux Filles de Ste. Marie ^ leur demander des places pour mettre des Filles de Port-Royal. Mais une des Religieufes élevant fa yoixnbsp;lui dit: „ Monfeigneur ,prenés biengarde aunotnnbsp;„ de Dieu a ce que vous alles faire, on dit que ces Fil-„ les font des Saintes.” II repartit; Vous êtes unenbsp;hete , pe fpai bien ce ,pie je fais , s'il y «nbsp;du péche\ deft pour mot. Puis s’adreflant a


r—r; .gt;-----^au pewe. celt pour mot, ruis sadrellant a

deffem fur leur Maifon. Quelques-uns ajoutoient la Mere ,11 \\i\di\.:Vous nous donnerés dom des encore, que ces Peres etoient detranges gens, amp; places 1 La Mere répondit qu’elle n’en avoir pointnbsp;qu^ls ne feroient jamais contents quMs n’euffent Et fur ce qu’il preffa, elle lui dit qu’elle n’enpou-

7? -7 j ' nbsp;nbsp;nbsp;rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donner qu’une. Cette Religieufe qui avoic

M :B^/7 manda a une perfonne, a qui i ccri- déja parlé, r|plt;5ta encore: Mongigneur^ on dk ^voit le lendemam de cet enlevement, que les fil- „ que ces Filles font des Anges ” Wed Iraf dUnbsp;les de Port-Royal avoiem encore ete traitees trop M. de raris, .px I-d/es JonAures comL Lsnbsp;doucement par M. 1 Archeveque,amp; que fi dies a-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;elle\ font ofniitrescomme det démom '

voient ete en Italic ou en Efpagne, elles auroient nbsp;nbsp;nbsp;f^emons,

ttèJahillées en diables amp; hrulées toutes vives. Les Religieufes drelTerent un Procés Verbal d.

Mr. Godm 0#tW de Pitm, ayant ete voir le tout ce qui s’étoit paffé H’enlévement de lendemam Mr. Cham,Hard pour le confulter furce Meres amp; de leurs Sceurs. Ce dit Procés V»h inbsp;qu’on devoit faire dans la fuite de cette affaire, fut imprimé pcu de temps après. Comme ilnbsp;/fr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lui dit agreabletnent: “Ileftbien contient que les mêmes faits rapportés ci-deffus

„ temps de venir demander confeil,quandlescho- on ne le donnera pas. II fc trouve a la Page 37 r „ fes font paffées.” Et puis ilajouta: “maisen- du geme. Volume des Vies Edifiantes acc donnbsp;„ core, qu’avés-vous fait? a-t-on prononcé une qéesenjyji.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'


NOMS RELIGIEUsYs^

g«i étoknt d Fort-Royal de Paris lors de la Perfécution de Et quifiimrent les Pequêtes dont on a parlé dans la Relation prêcédente.

U M. Catb. Agnès Sc. Paul [Arsauld.) nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Angel, de St. Jean {Arnmld v'andmy)

^ nbsp;nbsp;nbsp;foÜp;


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310


'Relation, de la Rerfécution des Religieujês de Port-Royal^ i66^'.


Noips des foup: amp;Maitreflè des Novices.

Reiigieu- £,a S. Catherine de St. Paul {Goulas.)

La S. Izabelle de Anges {de St. Paul.)

La S. Marguerite Angclique du St. Efprit (Gtroufi des Tournelles)

La Soeur Genevieve de Tlncarnation (Pineau)

La Sceur Magdel. de Ste. Candide {Ie Cerf)

La Soeur Agnès de la Mere de Dieu {de chouy) dépenfjere.

La S. Franq. de Ste. Claire {Soulain) Celleriere.. La S. Magdel. des Anges {de Druy)

La S. Frang. de Ste. Agathe (de Ste. Manke.)

La S. Helene de Ste. Agnès (de SavonUres.')

La S. Franq. de la Croix {Vdlume de Sarmontré.) La S. Eliz.. Magdeleine de St, Luc {Midorge.)

La S. Angel, de St. Alexis {{d’Heaucout de Char.^ mont.)

La S. Magdel. de Ste. Scolaftique {Graillet.)

La S. Genevieve de Ste. Therèfe {Duval.)

La S. Marie de Ste Agnès {de Pubentel.)

La S. Agnès de Ste. Thecle {Racine.)

La S. Mar. Charl. de Ste. Claire {Arnauld dlAn-dilly.)

La S. Anne de Ste. Gertrude {Robert.)

La S. Franq. de Ste. Lutgarde {Robert.)

La S. Magdel. de Ste. Melchide {Thomas)

La S. Suzan, de Ste. Cecile {Robert.)

La S. Gather, de Ste. Flavie {Pajpirt)

La S. Genev. de Ste. Thecle {Midorge)

La S. Mar. Gabr. de Ste, Catherine {Houel)-La S. Jeanne de la Croix {Morin)

La S. Eliza; de Ste. Anne {Boulard)

La S. Mar; de Ste. Gertrude (IJufré)

La S. Eliza; de Ste. Agnès (Je Feron)

La S. Jeanne de Ste Colotnbe [Leuillier) ¦

La S. Philberte de Ste. Magdelaine {Moreltè)

La S. Anne de St. Eugenie {de Boulogne de St. Ange)


Ste. Therèfe {ArnauW^c^m des.

Religiën* fes»


La S. Mar. Angel. d' Andilly)

La S. Mar. de Ste. Dorothée {Perdreau.)

La S. Marg. de Ste. Euphroline {de Dreil.)

La S. Magdel. de Ste. Agathe {de Buzenval)

La S. Fran^oife Louïfe de St. Claire {Ie Camus ds^ Romainville)

La S. Anne de Ste. Cecile {de Boijcervcijé.)

La S. Anne de Ste Catherine {D’oxin.).

La S. Gather, de Ste. Suzanne {Champagne.)

La S. Anne Marie de Ste. Euftoquie {de Bregy.) La S. Louïfe de Ste. Julienne {Robert.)

La S. Gabriele de Ste. Catherine {Houel.)

La S. Aimée de Ste. Pélagie {de Buzejival.)

La S. Franq. de St. Therèfe {de Bernieres.)

La S. Jeanne Radeg. de Ste. Fare {Lombard.)

^ La S. Louïfe de Ste. Eugenie (Girard.)

La S. Marg. de Ste. Thecle (j^ojfe.)

La S. Liée Magdel. de Ste. Elizabeth (JBochari' de Chazé.)

La S. Marg. Agnès de Ste. Julie {Hamelin.)

La S. Marie de Ste. Benediéte {Foucher.)

La S. Franq. Magdel. de Ste. Julie {Beaudrand) La S. Jeanne de Ste. Aldegonde {des Landes.)

La S. Ant. Gather, de St. Jofeph {de Beauclert; de St. Cyr.)

La S. Genev. de Ste. Dorothée {Lombard.)

La S. Magdel. de Ste. Chriftine {Briquet.)

La S. Gather, de Ste. Pélagie {Hamelin.)

La S. Marie de Ste. Agathe {Deff’eaux.)

La S. Franq. de Ste. Beatrix. {Foy.)

La S, Cath. de Ste. Eulalie {Vullart.)

La S. Louiïe de Ste Fare {de la Bonnerie.)

Igt;a S. Marg. de Ste. I

La S. Julie de Ste. Synclétique (de Rtmicourt.)

La S. Anne de Ste Agathe {Ie Bon.)

La S. Izabelle {de St. Jofeph.)


de


'En tout 6lt;y Reiigieu fis.

On irouvera dans Ie 'Folume füivant les noms. des Religieufics'de Fort-Royal des Cha?npSi.

AVIS DONNÉS.

Par la Mere

CATHERINE-AGNÈS de S; PAUL ARNAULD»

Aux Religieufis de Port-Royafjur la conduite qdelles devoient gardcr au tas qu’il arrivdt du changenmit dans Ie gouvernement de la Maifo7t,

Sft avis furent donnés un an avant la difperfion dont onj*. parlé dans Ie Chapitre précédenti

Au mois de Juin 166'^.

T. nbsp;nbsp;nbsp;Gtnmes réduites depuis prés de cotnme on en a faitd’extérieures, en nous dépouil.’

fujet de croire que lant de tout ce qu’on a pu nous óter; cette expé-l’on pourra pafler plus avant, amp; faire autant de rience, dis-je, etant pour nous m avertiffement, plai€Snbsp;nbsp;nbsp;nbsp;COnÜUifcCnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ton n’en demeurera oCqueleuiotifque

Ton

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Relation de la TerJ^cution dss'Religieufef de Port-Royal i66±

lal’on a eu de nous traicer de la forte, aura des fui- mete amp; de la réfiftance nour «» .• r ¦ nbsp;nbsp;nbsp;a • i ,

•^S'tes encore plus affligeantes, amp; plus préjudiciables tre chofe concre fa confcience

Cl lo Maifon, que les premieres épreuves ne Tont foute, robéïfTance mip Ton A’¦ nbsp;nbsp;nbsp;2utre part Mere Ag-

~ nbsp;nbsp;nbsp;que ion doit rendreau Ipffiri-nès.

a la Maifon, que les premieres epreuves cté il eft notre devoir de nous preparer a cet-tetlntation. ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. , o

Ce :qu il y a de plus a craindre, amp; ce que nous devons prévoir comme une chofe dont on nous anbsp;fouvent menacées, c’eft que Ton nevienneatrou-bler la paixamp; l’union de laCommunauté,parrin- Une des chofes que l’on peut prévoir, tnais a-troduftion d’une conduite étrangere; ce que nous vee grande appréhenfion, comtne étant Ie mal Ie

j------- .A-i _ j_ 1/. nbsp;nbsp;nbsp;¦ o_ plus irrémédiable, c’efl; fi Ie Roi vouloit priver la

Maifon du droit d’éleélion qui nous a été accor-dé par la bonté du Roy Louis le Juste, amp; q^u’il nommat une Abbefl'e qui auroit des Balles dcnbsp;Rome, il n’y auroit pas moyen en ce cas de ré-fiiler, amp; il faudroit foufFrir cette domination fi dure, avectoute la patience amp; la foumiffion que l’onnbsp;doit a la juftice, fans refufer d’obéïr dans routesnbsp;les chofes qui feroient indifférentes; il n’y auroitnbsp;que dans les chofes de confcience, comme defig-ner aux Contracts pour la réception des filles, auf-quelles on s’excuferoit de prendre part, aimantnbsp;mieux ctre privées de voix, que de concribucr a,nbsp;un il grand relachement, qui eft fi exprellementnbsp;condarané par les Canons, amp; pour lequel nosnbsp;Conftitutions excommunient celles qui en feroientnbsp;coupables.

nous devrons agir a 1 égard des violences que l’on en elles-mêmes, mais contraires a reforit de

quot;XT____ J_______ . -K M ' r n. i ' \ nbsp;nbsp;nbsp;/ rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

devons tacher de détourner par nos prieres, amp; par une férieufe pénitence du peu d’ufage que nousnbsp;avons fait des avantages que Dieu nous a donnés,nbsp;pour nous établir dans Ie veritable efprit de la Religion , amp; regarder tous ces maux qui nous peu-vent arriver, commg de juftes punitions de notrenbsp;ingratitude en vers Dieu, pour tanidebienfaitsquenbsp;nous avons requs de fa miféricorde- Que s’il luinbsp;plait de nous purifier par une voie toute differente, en nous abandonnant au pouvoir de ceux quinbsp;fembknt vouloir perdre la Maifon, la premierenbsp;chofe qu’il faudra faire, ce fera d’adorer la conduite, amp; de ne perdre point la confiance en ianbsp;miféricorde, qui tire du bien de tous les maux quinbsp;arrivent ^ ceux qui aiment fa volonté plus que leurnbsp;intérét propre.

Ce que nous devons davantage appréhender, c’eft de faire des fautes dans la maniere dontnbsp;nous pourra faire; Nous devons d’une part êtrenbsp;difpofées a les fouffrir, en regardant Dieu qui lesnbsp;auroit permifes; amp; nous pouvons del’autre,êtrenbsp;obligées de nous y oppofer, y ayant quelques me-fures a garder, pour ne fe pas laiffer opprimer ennbsp;des chofes oii l’on doit faire quelques réfiftances:nbsp;amp; comme il eft difficile de trouver ce tempérament , amp; qu’il y a quelqu’apparence qu’on feranbsp;privé de tout conièil, ilfauc prévoir, autant quenbsp;l’on peut, ce que l’on devra faire lelon les occa-£ons amp; les perfonnes a qui nous aurons a faire.

I.

/

Ce qu'ilfaut faire fi en enleve tAhhefe.

Si l’on commence, comme on nous en menace , par vouloir enlever notre Mere, amp; que cela fe fafl'e paV une autorité féculiere, il faudroit laiffer rompre les portes plutót que d’y confentir.nbsp;Que fi on les avoit rompucs effeélivement, aprèsnbsp;avoir dit que l’on prend Dieu a témoin de leurnbsp;injuftice, on ne iê défendroit plus contr’eux quenbsp;par des larmes, lans témoigner de colere ni d’em-portement. Que fi notre propre Archevêque a-yoit deffein de nous traiter de la forte, il n’y auroit rien a faire, fmon de lui repréfenter par desnbsp;paroles d’humilité amp; de foumiffion, la douleurnbsp;oü l’on feroit de fe voir privées de la charité amp;nbsp;de la douceur que l’on attendoit de fa juftice. A-près quoi, il fe faudroit laiffer égorger comme desnbsp;irebis, pour faire voir que ü on a eu de la fa-

ji - nbsp;nbsp;nbsp;—quot;• -•*'**'-‘1'^; au icffici”*

me Supérieur dans routes les chofes oü Dieu n’eft point offenfé.

Ce que l'on doit faire fi Ie Roi nomme une Ahhcjfe.

Pour d’autres chofes qui ne font pas mauvaifes

r-----la

Maifon, amp; de dangéreufe confequence, comme de fe fervir d’Orgues, amp; de chanter la Mufique;nbsp;fi une Abbeflé vouloit introduire ces chofes-la,nbsp;les Anciennes, amp; quelques autres qui feroient biennbsp;fages, lui pourroient repréfenter avec humilité cesnbsp;inconvenients, amp; la prier de ne point faire cesnbsp;innovations dans un Monaftere qui a toujoursétenbsp;dans la fimplicité. Que li elle ne ie défiftoit point,nbsp;on la laifièroic faire fans murmurer, comme auf-li lans entrer Ibi-méme dans ces nouveautés, ennbsp;refulanc d’apprendre amp; dc chanter en une manie-re differente de ce que nous avons accoutumé.

On s’excufera auffi de faire des ouvrages qui ne ferviroient qu’a Ia vanité ou a la curiofité, ennbsp;difant que nos Conftitutions portent qu’on netta-vaillera qu’a des chofes utiles ou néceffaires.

III.

Ce qiiil faut faire p l’on met des Religieufis é“-trangeres pour gouverner la Maijofi.

Que fi l’on vouloit metire d’autres Religieufer pour gouverner Ie Monaftere, on repréfenteroicnbsp;qu’il n’y a point de dedéréglement qui donne lieunbsp;d impofer ce joug, qui eft capable de troubler lanbsp;dtfciphne de la Maifon; fi ce n’eft qu’on fe con-tentat quelles fuflent témoins de noS -actions: ennbsp;ce cas la, on les recevroit paflagérement, pournbsp;marquer quon ne cramt point de donner connoif-ffnee de la conduite que l’on tient.

C^ue fi on etoit contraint de les rece voir en lapre-R r * nbsp;nbsp;nbsp;mia-e


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delation de la Verfécuttou det quot;Religletijès de Toft-'Rojal, l^^4. c’eft a dire pour Supérieures, ü toit des Jéfuites, on s’excuferoit d’aller a eux, neAvis de Is

pouvant pas mettre fa confcience entre les mains Mere Agf de ceux qui ont diffamé notre Monafl'ere, amp; quizes,nbsp;fe font declares nos Ennemis. On nerecevra point


312

Avis de la'miere qualité, ceit a _

Mere Ag- faudroit protefter de vive voix,ou devant un Nones. taire, li on Ie pouvoit, qu’on ne les reconnoitra point pour telles, finon en cédant a la violencejnbsp;ne pouvant nous foumettre qu’a celles que Dieunbsp;nous a données pour nous gouverner felon fon efprit.

Si elles s’attribuoient les premieres places, il faudroit les laiflTer faire , excepté qu’il ne faudroitnbsp;pas permettre qu’elles rempliflént celle de notrenbsp;Mere, amp; leur dire bien fermément que cela ne fenbsp;doit pas, mais fans faire de violence, ni d’indig-nité pour l’empêcher, finon de ne point faire d’in-clination a celles qui s’y feroient mifes j mais toutnbsp;cela avec fageiïe, amp; d’une fa^on modefte, fansnbsp;bruit Sc fans emportement.

Si elles vouloient faire Ie Chapitre,perlonne ne diroit de coulpe, ou bien on s’adreiferoic a lanbsp;Communauté,en difant: Mes Sceurs, je dis trésnbsp;humblement ma cul^a^ amp; on Ie feroit en femet-tant a genoux, a la même place ou Ton fe trou

veroit 3 non pas toutes, mais feulement les unes que tout ce que 1’on prétend,eft d’avoir Ie pardon

une fois, les autres une autre. nbsp;nbsp;nbsp;j..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----

Excepté cette occafion, qui regarde principale-

d lgt;égard des Confef-

ment 1’autorité d’une Abbe{ïè,ou de celle qui tient la place, on obéïra a ce qu’elles diront, Sc a cenbsp;qu’elles ordonneront qui ne blefi'era point, com-me il a été dit dans nos réglemencs ordinaires. Onnbsp;les traitera civilement, Sc avec un refpeét reli-gieux, mais en fe gardant, comme dit Sr. Vaul^nbsp;que 1’on ne falie trafic de nos amcs, qu’il ne feutnbsp;point du tout commettre a perfonne, qu’a cellesnbsp;qui nous font envoyées de la part de Dieu: c’eftnbsp;pourquoi , n’en ayancplus qui portent ce caraStere,nbsp;on eft contraintde les.fuir intérieurement, amp;defcnbsp;donner de garde de leurs preventions, amp; de leu rsnbsp;careiles, ne correfpondant point a la charité ap-parente qu’elles feroient paroitre- étant certainnbsp;qu’elles n’en pourroient avoir de veritable, en u-furpant un pouvoir qui ne leur appartient pas, Scnbsp;qu’elles ne laifferoient das d’etre intrufes, encorenbsp;qu’elles fe vouluffent couvrir de f obéïfl’ance qu’elles rendroient a leurs Supérieurs. C’eft pourquoi,nbsp;l’on ne confultera point ces Réligienlês fur 1’étatnbsp;de fon ame; on ne leur propofera point les dou-tes qu’on aura fur la faiute Communioit, ni- au-cune autre chofe intérieure, encore qu’elles pa-rulTent fpirituelles Sc charitabks, amp; qu’elles s’of-friffent même de confoler, Sc d’aider les Sceurs:nbsp;ce que fon ne fera pas néanmoins par dédain, Scnbsp;par éloignement, mais par la raifon qui a été Site , qu’elies ne font pas établies de Dieu pour ce-Et pour ne pas demeurer fous fa propre conduite , on fe confeillera a quelqu’une des Soeursnbsp;® fe Maifon, qu’on choifira par 1’avis amp; la per-

rwr notre Mere, a qui il faut Ie demander par avance.

non plus d’autres perlbnnes que fon fgait ecre pre-vénuës contre Ia conduite de la Mailbn On lë foumettra d’aller a d’autres de qui on Naura pointnbsp;fujet de plainte; mais on ne leur parlera quedefesnbsp;fautes, amp; même on ne répondra point a ce qu’ilanbsp;pourront demander qui ne regardera point la Con-feffion, fi ce n’elT: ouiounon , dans des cholês.nbsp;indifïerentes j on ne les fatisfera point au défirnbsp;qu’ils pourroient avoir, qu’on leur rendit comptenbsp;de la conduite de la Maifon, non plus que de la,nbsp;lienne particuliere f en ^uoi néanmoins il faut prendre garde de ne point temoigner de mépris, mais-dire feulement que la Confeffion eft chofetropfé--rieufe pour y en meier d’autres, qui ne s’y rap-portent pointy qu’on a accoutumé d’etre peu a.nbsp;confelTe, pour ne pas faire attendre les autres, Sc.

de fes péchés, amp; l’abfolution du Prêtre. On na tcmoignera point que l’on aitpeudefatisfadiondanbsp;fes Confeffeurs, fi ce n’eft qu’ils dsnnaifent fujetnbsp;de fe défier d’eux, ou d’éviter leur converfation^nbsp;pour vouloir gêner la confcience, ou agir d’une:nbsp;maniere oü il y auroit du péril: en ce cas, on diroit netttanent, que fon ne pourroit plus fe con-feller a eux.

L’on fera la fainte Communion les jours marqués par les Conftitutions, Sc dans d’autres jour? oü on les feit ordinairement; Que fi ces Religieu-fp vouloient introduire quelques autres jours, onnbsp;»en excufera. Mais £i elles vouloient quelquefoisnbsp;interdire a quelques-unes des Communions, ellesnbsp;fe foumettront a cette privation, enrecopnoiflanr.nbsp;qu’elles ia méricent bien pour cous les défaucs quinbsp;font en elies.

L’on ne demandera point a ces perfonne? de permiflion pour toutes les devotions qu’on avoirnbsp;accoutumé de faire, ou pour des pénitences, non.nbsp;pos même pour en faire au Refeétoire.

V..

Comment ilfaudra foujfrir les mauvais traitementx

Encore que 1’on ne doive pas s’accufer devant ces Religieufes des feutes que fon feit, s’il arrivenbsp;qu’elles reprennent quelque Soeur, onrecevraleurnbsp;reprébenfion avec humilité amp; en filence, a raoinsnbsp;que la chofe ne fut point comme elies Ie croiroient-en cecas, ons’excufera en peu de paroles, Sc fansnbsp;témoigner de reflèntiment ni d’aigreur j les plusnbsp;jeunes fe mettront a genoux, quand elles ferunt

reprifes, amp; les autres feront feulement I’inclinano^^*

Si elles en venoient au mauvais traitements en;-

vers quelqu’une des Sceurs, d’autres Sceurs ela Maifon, que 1’on auroit marquees pour oblerver

leur conduite, leur en paileroienc aveefe douceur

- — -


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¦Belation de ta 'Perfécutiolt des 'Religieufes de Port-Royal,

Avis de la amp; la force qua feroient néceflaires: pour les autres tirera £a ^oire amp; notrefalut. Mere Ag- qui auroient été maltraicces, ce fera leur avanrage

A.-. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cj-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;In meun


3^3

, d’une voie fi op- Avis de la pofce a celle que nous aurions cru nous y devoir Mere Ag-conduire.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nès.


nes. nbsp;nbsp;nbsp;foufFrir a vee panetjce, amp; de regarder la mam

de Dieu qui les afflige, amp; non celles des creatures done il Te ferviroit, fe fouvenant de ce que dit un faint Roi qui étoit felon Ie eoeur de Dieu,.nbsp;quand il fut maltraité pat un de fes fujets: laijjés-Ie faire, Ie Seigneur lui a commands de maudirenbsp;David. (Jn autre tnoyen pour n’être point tou-chées de reCfentiment de fe voir affujetties a unenbsp;conduite injufte, c’efl; auffi de confidérer que Je-fus-Chrip: a Ie premier marché par cetce voie, amp;nbsp;qu’il a fouffert d’etre jugé injuftement par des Ju-ges injuftes; paree qu’il regardoit en eux la julH-Ge toute fainte du Pere Eternel, qui doit être notrenbsp;unique objet,danstoutce qui nous arrivera, pournbsp;ne fe pas faire tort a foi-mêtne, amp; fe rendre inutile une occafion, qui fera capable d’éfacer toutesnbsp;nos fautes, amp; de nous obtenir de nou velles graces,nbsp;notre foibleffe ne pourroit pas attircr fi ai-

Ia comme nous etant envoyes parJelus-Chrift,amp; 1 edifice fpirituel, ni changer celui de U \/\ -r comme Jefus-Chrifl même: au liea.^ue celles-ci qui ne peut être celui de Dieu s’ïnbsp;nous ont été en.voyées,non parfon eleaion,mais la charité , comme Jefus-Ch^ifl S mnbsp;paree qu’iU’a permis, en tant quil piefide fou- quand il dit: On reconmihC^^Je^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

?erainement fur les deifóns deshommes; amp; néan- dfcipks, ft vous avés de Vamlur iTLs Ztrles moins dans la vue de Dieu, qui tire Ie bien du autres- amp; que eet amour foit fembSe^rcelffi

mal, U faut ayoir.uns parfaite confiance qu’d qfl nousaporjé, jufqu’a^oLrrviecom^

3, nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PU.

que

fément,. paree que la corruption qui nous eft fi naturelle, fera purifiée par I’afflidtion-.

Mais il ne fuffira pas de fe fortifier contre les mauvais traitements, fi Ton n’eft auffi dans lanbsp;réfolution de fe fortifier contre les careflês que cesnbsp;Religieufes pourroient faire a celles qu’elles n’au-roienc pu affujettir par autorité. Et c’efl: la marque d’une difpofition peu folide, de dire que 1’onnbsp;fent bien qu’on feroit capable d’etre gagnées parnbsp;amitié; puifqu’une ame qui aime Dieu véricable-ment, doit n’aimer (^ue lui, amp; après lui les per-fonnes^ui fa charite les unit, amp; regarder l’amitiénbsp;qui lui eft ofièrte de toutes les autres que Dieu ne luinbsp;donne pas, comme un piege pour la détourner denbsp;lui, amp; comme un mélange dansla veritable charité,nbsp;qui ne fouffre point de ces affeéfions humaines ,nbsp;dont il n’y a que l’amour-propre qui foit Ie motif.

Cc n’eft pas a dire qu’il faille avoir de l’éloigne-ment pour ces perfeinnes, amp; les traiter avec in-civilite, puifqu’il y a un milieu,, qui eft d’êtrefé-pkées d’elles dans fon eoeur , en ce qui regarde la confiance , pour ne point prendre de part a unnbsp;cfprit étranger j amp; de les aimer d'ailleurs commenbsp;des Religieufes quipeuventêtre agréables a Dieu,nbsp;mais en qui nous ne devons nullement approuvernbsp;Ie deflêin qu’elles auroient de tenir la place deao-tre véritable Mere.

II faudra done leur rendre.des refpeéts- extérieu-rement, amp; leur répondre avec civilité j fans en-trer en difcoucs avec elles, la Regie ne voulanc pas que 1’on ait d’entretiens avec les hotes amp; ilnbsp;y a cette difiérence entre les hótes ordinaires amp; ces

{jerfonnes j S. Benolt veut qu’on regoive ceux-a comme nous étant envoyés parJefus-Chrift,amp;

VL

Ds la Charité mutuelle,

Ce qui doit davantage contribuer a faire trou-ver 1’ordre de Dieu dans Ie défordre, amp; Ie profit fpirituel dans la privation de tous les moyens quinbsp;Ie devoient procurer, fera de fe maintenir les unesnbsp;avec les autres dans l’union de la charité, qui atttireranbsp;Dieu au milieu de nous ^ ayanc deflêin qu’il rendenbsp;par fa grace notre affedion mutuelle,plus forte amp;nbsp;plus inébranlable qu’clle n’a jamais été: amp; pournbsp;cela, il faut avoir foln de ne donner aucun Keu anbsp;ladé{iance,niauxfoup5ons que l’on pourroit prendre les unes des autres, en s’imaginant que celles-ci OU ce!les-la fe kifferont gagncr, amp; qu’on lesnbsp;doit avoir pour fufpeéles; au lieu que chacunenbsp;doit juger des autres par fon propre eoeur, ennbsp;croyant que fi elle a de la fermeté, les autres n’ennbsp;auront pas' moins, amp; que la bonne opinion quenbsp;l’on rémoignera avoir d’elles, les engagera a fenbsp;maintenir.

Que fi l’on voyoit quelques apparences ouquel-ques marques qu’elles fuffent changées, il ne fau-droit pas fe refroidir pour cela, mais plutót re-doubler fa charité, comme la Regie 1’ordonnej enforte néanmoins que Ton fe donnat de garde denbsp;fe communiquer aeUes,pour des chofes qpi pourroient porter du dotnmage, fi elles n’avoient pasnbsp;lafidélitéagarderle fecret: hors cela, quel’onfeté-moigne les unes aux autres une véritable cordialité.nbsp;Ce qui peut bien fe faire connoitrejquoique l’on ne fenbsp;ferve point de paroles pour cela, finon quelque-fois dans 1’occalion quelques paroles de charité amp;nbsp;d’encouragemenr , ielon que Dieu les donnerajnbsp;mais éviranr de dire les chofes par voie de remon-trance ou de réprimande, afin que n’ayant pointnbsp;d’afcendant les unes fur les autres, il paroifle quenbsp;1’on défire fervir les Sceurs, amp; non les dorainetnbsp;en fe préférant k elles.

Cette conduite des unes en vers les autres, pleiné de cordialité amp; de bonté, eft ce qui contribueranbsp;davantage a conferver l’union, contre laquelle l’e-fpric malin fera de plus fortes batteries j fqachantnbsp;qu’il aura tout gagné, s’il peutintrodüire 1’elpritdenbsp;divifion parmi des perfonnes qui n’ont été jufqu’inbsp;préfent qu’un eoeur amp; qu’une amej amp; que s’ilnbsp;plait ^Dieu d’y conferver la paix amp;l’unité,il feranbsp;que tous fes efforts puiflênt renverfer

1 edifice fpintuel. ni chantrer rpi,.: j.. i. n .r ^


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t» /I nbsp;nbsp;nbsp;de la Terféeutkn des Migtsufes de Tort-KouL $664.:

Mere Ag-'quot; Ce £en nbsp;nbsp;nbsp;ames^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’autres qui .feroient^meilleures, durent plus long- Avis de la

nti’nnParV'A^ ^ a fruit de la perfecution temps. Onnes’enquêcera point files patents ont en-Mere Ag-^11*' nbsp;nbsp;nbsp;'r^ lonafiCTe ; que s il ne rapporce juf- voyécequ’ilsavoieutpromis,amp;CQmmentonenadi-nès.

qu a prefent que ie fruit foixantieme li rapportera fpofé, en quoi il y auroit de la proprieté, n’ayant put Ja patience amp; par 1 efprit de chante de Dieu non plus de droic fiir ce qui eft donné pourfei,

nes.

amp; du prochain, Ie ccntieme, en foütenatit les épreuves de Dieu aTCc fidélité, amp; en fouffrant cenbsp;qu’il pourroit y avoir de pénible dans les Soeurs,nbsp;fi les'foibles venoient a s’affoiblir davantage j puif-qu’elles ne pourront plus être foürenues que parnbsp;la charité de ieurs Soeurs, dont 'gt; rrnnvpm

que fur cc qu’on l’auroit donné póur un autre.

S’ii arrivoit que des parents euffent tant de libé-ralité amp; de bonne volonté, que de vouloir donnet plus qu’on ne leur demande, on leur pourroit dire qu’il y a d’autres Sceurs qui ont Ie même befoin, fans intention de vouloir gratifiernbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 fiiprde l’efpérer delabon- 1’une plus que l’autre, laiiïant tour a la difpoü-

qui avlront^lfés de vertu pour fe tion des Religieufe qui gouvernent Ie Monaftere. re oenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gj. pour maintemr les autres,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;On fe gardera bien de non demander de fur-

quoit des chofes néceffaircs, amp; que des parents :OU des amis fe portaflènc d’eux-mêmes a vouloirnbsp;faire queique aumóne, on Ie leur pourroit repré-fenter.

Les Soeurs qui ne pourront rien avoir de Ieurs parents, doivent être bien-aifes de n’êcrenbsp;pas expofées a la tentation d’avoir recours a eux,nbsp;amp; d’etre obligees de foufirir plus humblementnbsp;leur amour pour la pauvreté, paroiifmt inoins

exemoks amp;: de bons avis-dans les oc- perflu, ni pour foi, ni pour fon obéiflance, ni cSions ofi elles en pourront dunner.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;même pour 1’Eglife. j^ue ü la Sacriftie man-

vir.

De la Pauvretl.

Après avoir recommandé la charité ra'utuelle,

'comme Ie fondement fur lequel tout Ie refte dok fubfifter, il faut auffi pourvoir a ce qui peut donnet atteinte a la pauvreté Religieufe, a quoi Ie peunbsp;de revenu de la Maifon,qui ne fuflSra pas pourun que dans les autres, qui pouvant être affidées,ne

r. nbsp;nbsp;nbsp;j- r-.ii— -------Ie voudroient demander que dans l’extrême be-

foiii.

On ne s’inquiètera point de voir la Maifon prefque ruinée par les renveriements qui y fontnbsp;arrivés , rnais on confidérera que la providencenbsp;de Dieu l’a reduite a un écat nipfn n,e» /iOfrgt;^Ylo VtliS»

ft grand nombre de Fillesjpourroit donner entrée.

^ nbsp;nbsp;nbsp;. j T.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;piefque femblable

a celm des Iveligions qui n’ont rien en cotn-

£c introduire la couiutnequife trouve en plufieurs autres Maifons, d’ailleurs bien réglées, ou l’on per-met aux Religieufes de demander a Ieurs parents ,nbsp;ce qui eft néceflaire pour leur entretien, dont ilnbsp;arrive une infinite de défordres qui ont éte feule-

ment touchés dans les Confticutions, n ayant point nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----- —

pré vu que Toccafion d’un ii grand trouble , dut ar- mun, non plus qu en particulier^ amp; l’on tachs-river dans ce Monaftere. nbsp;nbsp;nbsp;ra d’expier par 1’indigence, les fautes que l’on a

avoir eue pour ëtre pnvees de ces accommode-ments, quand la providence l’ordonneroir; amp; comme il n’y a pas d’apparence que les aumónes que l’on a faites jufqu’a préfent a ce Monaftere, amp;nbsp;qui ont aurant contribué a Ie fairefubfiter, que Ienbsp;revenu ordinaire, continuent dans ce tempsd’ora-8e, il faudra y fuppléer par fa patience, fans fe

P^s^^^s befoins, amp; fans ni de quoi on fer^vetu, puifqu’ii n’y a rien de

Pour ne point parler de ces innovations, mais faites en ne voulant manquer de rien, amp; en ne indiquer par avance les remedes qu’on y dolt ap- ménageant pas Ie bien de k Maifon, comme 1’or-porter, il faut que les Soeurs fepréparent a foufFrir donnet la Regie, qui veut que l’on regarde lesnbsp;de 1’incommodité, amp; a manquer même des cho- chofes doet on fe fert, a peu prés comme desnbsp;fes qui femblent néceffaircs par l’habitude oü l’on Vafes facrés; les chofes temporelles du Mona-eft d’etre affiftées dè routes les chofes dont on a ftere, appartenant a Dieu auffi-bien que les Spi-befoinj ce qui empécheroit jufqu’a préfent d’ofer rituelles; ce qui oblige de n’ufer des mies nonnbsp;croire que l’on fe fut acquité de fon voeu de pau- plus que des autres, qu’autant que Dieu Ie per-vreté fans la préparation du coeur que I’on dok met j fans diffiper les biens du Seigneur, com-

3 nbsp;nbsp;nbsp;..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j--------jjie jl gfj- marqué dans l’Evangile.

On ne fe plaindra point non plus de Ia nour-riture, ni pour la qiiantité ni pour I’affaifonne-ment, faifant état que Ie temps eft venu qu’il faut pratiquer a la lettre ce que dit Ie Fils denbsp;Dieu, qu’il ne faut point avoir de follicitude denbsp;ce que Ton mangera, ni de ce que l’on boira.

raoins permis a un Chretien, que ces inquietudes, qui Ie rendroient femblable a un infidele.

II faut encore étendre fa pauvreté jufqu’auX affiftances pendant ia maladie, qui coniiftent ennbsp;des remedes, amp; des viandes convenables al’érac

recours aux parents, aufquels on a rénoncé Religieufe.

Oue s i\s s’o^iipnr d’

,»chofc,

re , comme d’une nbsp;nbsp;nbsp;- j 1 7 u

bk dont on ne pur

avoir

hffi.-oient d’eux-mêmes a donnerquel-öc

civif* nbsp;nbsp;nbsp;rv^/nAr

M“’quot; nbsp;nbsp;nbsp;öc^que Vonmaiiquat du pi

ïre,amp;onlesfupp^iera dedmiretdes chofes confor- diffictie amp; plus pemble que ks prectd® mes a k cotftumc de la Matfonjüns avoir egard que ü faut efperer que Dieu, q

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•Relation de la. TerJ/cution- des Religleufes de Fort-Royal, 166


fl faudra bien ft gardcr de dire au Parloir des Avis de la chofes obfcures, amp;parenigmes, qu’il n’y ait que Mere Ag-ceux du dehors qut entendent; ce ferok donneriiès-heu de croire a k Pveligieulequiaffifte,qu’on veut

la jouer, amp; que Ton agit par un efprit d’ironieamp; de mépris. Si l’on en venoit la, ce fcroit Ie moyennbsp;de perdre tout Ie fruit que Ton doit récueillir^denbsp;1’oppreSion oü Ton eft, qui confifte a s’humiliernbsp;fous la main de Dieu, amp; a vouloir bien qu’il fenbsp;ferve de qui il lui pkira pouv détruire l’orgueil quinbsp;attire fur nous une fi grande humiliation, kquellenbsp;ne ceffcra point jufqu’a ce qu’étant anéanties de-vantDieu, ilrelevelui-mêmefcsfervantesj quandnbsp;ce fera fa volonté deles vifiter, ou pour récablir Ienbsp;Monaftere dans fon premier état, ou pour leurnbsp;donnet avec lui un établilftment éternel, qui nenbsp;fera plus fujet aux renverfements qui arrivent furnbsp;la terre, amp; qu’il ne permet que pour difpoftr lesnbsp;ames a une immobilité éternelle, doncellesaurontnbsp;requ Ie commencement par la grace que Dieu leurnbsp;aura faite de demeurer ferraes fans changer la foinbsp;qu’elies ont en luij comme l’Ecriture Ie dit denbsp;Tbbfc, quand il devint aveugle, ajoutant qu’ctantnbsp;agréable si Dieu, il étoit nécetlaire que cette tenta-clence'^*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;afinqu’ü devint un éxempledepa-

doti-on en

Avis dë laqué 1’on foic tenté au deflus de fes forces. Mere Ag-nera plus de graces amp; de patience, quand

nes.

aura

qui l’on recoit de l’édificacion. Si l’on enditqucl- la dependence dans les chofes qui.dcmeurent dans

______ at nbsp;nbsp;nbsp;O-/

Qu’ilfaut, on ne manquera pasdeprierDieuavanC perpetuel a leur propre volonte, rien ne les doit Gue d’entrer au Parloir^ fqachant que l’on fera dans empecher de ie loumettre, a moms quen fe ibu-cetce aélion auffi-bien que dans routes lesautres, mettant a des chofes aufquelles elles ne devroientnbsp;un fpedacle’a Dieu, aux Anges amp; aux hommes, pas fe rendre, leur obéiffancene devint blatnablenbsp;amp; Gue ces derniers ne kifferont paffer aucune pa- érant avpgle amp; etant renduë a d’autres aveugles

xole fans l’exaraiii^r amp; la condarnner 5 s il y 3. lujeC qui nc font pas leurs guides pont les conduire 3

d’v trouver a redire. C’cft pourquoi il faudra par- Dieu; au licu que ks Superieures que Dieu donne, Ier ptti amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;circonfpeamp;on, l’Ecriture nous font comme les yeux des perfonnes qui leur font

aflurant^a^ /’ow ne peut éviter Ie pécké en difant fouroifes,amp;elles doivent fuivreleurslumieres,tant itemou^ ^ paroles,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’eUes ont fujet de croire qja’eUes-mémes fmyent

¦nera plus — o - , , r ¦ • un plus grand befoin.

viir.

'Renoncement aux cmfohtions humames.

On ne. déGrera point de voir fes parents ou fes amis pour fe confoler avec eux, amp; encorenbsp;moins pour fe plaindre de 1’état oii on eft,nbsp;quand même on en auroit la liberté, comme ftnbsp;on fe rencontroit avoir une tierce perfonne denbsp;eonGance. Mais comme il eft a croire que l’onnbsp;n’en donnera point de celles-la, il faudra accepter les autres fans témoigner y avoir de la repugnance, puifqu’il y aura de l’avantage dansnbsp;cette contrainte, qui éloignera la tentation de ftnbsp;décharger de fes peines.

^and on écrira a fes parents, ce qui ne ft dolt faire que raremcnt felon les Conftitutions,nbsp;on évitera de même de parler de tout ce qui fenbsp;paflèra dans la Mailbn, encore qu’ils parufl'entnbsp;défirer d’en apprendre des nouvelles, a quoi ilnbsp;faudra répondre par des termes généraux: ladif-erétion ne permettant pas de rien dire de particulier, non plus que la vertu qui fe doic rencon-trer dans k fouffrance pour la rendre conformenbsp;a celle de Jefus-Chrifi^ qui s’eft voulu engraii-fer, comme dit un S. Pere, des voluptés de la patience j aq lieu qu’il eut pu diminuer fes mauxnbsp;autant qu’il eut voulu, amp; ne point fouffrir dunbsp;tout, fi facharité n’eut voulu nous donnerl’exem-ple de choifir la Croix, quand il fcroit en notrenbsp;gouvoir de l’éviter..

IX.

Du Parlair.

Comme Ton ne doit point témoigner au Parloir les mécontentements que l’on a, il ne faut point auiïinbsp;non plus témoigner avec diffimulation que l’on eftnbsp;fatisfaif. que les perfonnes qui gouvernent fontnbsp;bien: que ce font de bonnes Religieufes, amp; drnbsp;que chofe, il faut que ce foic fort fuccinélement,nbsp;amp; en témoignant que l’on ne peut pas avoir avecnbsp;elles la même liaifon que l’on auroit avec les véri-tables Supérieures que Dieu a données; amp; pareenbsp;qu’il eft trés difficile de parler avec la moderation

X.

Ohé'ijfance dans les chofes qui ne forteront point de conféquences: refus des entretiens avec desnbsp;Direlieurs.

Pour ce qui eft de robeiflance, fi Dieu permet que des perfonnes étrangeres foient établies pournbsp;gouvernerJe Monaftere, encore qu’on ne doivenbsp;pas leur obéïr dans les chofes qui marqueroient ex-preffifment qu’on les reconnoic pour Supérieures,nbsp;l’onlefoumettraa tousles otdresqui ne porteroientnbsp;point de conféquence, comme d’etre dans unenbsp;obedience ou dans une autre, qui ne dérogerontnbsp;point a k Regie, ou aux Conftitutions, afin denbsp;ft maintenir dans refpritd’obéïffancejdans lequelnbsp;confifte la vie d’une ame Religieufe qui a chofii

Ia liberté d’une perfonne, qui n eft point aflbjet-tfe fee faint veeu d’obéïltancc: amp; comrne q’a eté Dourl’amour deDieu,8c pounmrterJ.C.qms’eftnbsp;Kndu obéïlfant jufqu’a la mort, qu elles ont embraf-fé cette voie étroite qui les oblige a un renoncement


»

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Avis de laDJeu Mere Ag-jg lui

«CS* nbsp;nbsp;nbsp;cotnme il y a plufieurs chofes indifféren-

tes quifont auffi bonnes d’unemaniereque del’au-tre, il ne faut pas perdre Tcccafion d’obéïr i qui que ce foit en ces fortes de rencontres: amp; celles anbsp;qui on obéïra n’en pourront tirer aucun avan-tage, amp; verront feulement qu’on ne veut pas perdre Ie mérite de 1’obéïffance, encore qu’on ne lanbsp;leur doive pas.

Pour les chofes qui font importantes en elles-mêmes , comme fi elles vouloient faire quelque changement dans lesobfervanccs, U faudra syop-pofer avec fageffe amp; difcrétion, y ayant autant anbsp;craindre de réfifter mal a propos, que de cedernbsp;quand iln’y apasraifondele faire.

Comme il arrive maintenant des rencontres ou Ton eft oblige de faire quelque chofe contre lanbsp;coutume, par Ie difcernement des Supérieures quinbsp;jugent que cela doit être ainfi, afin de reiiir ennbsp;cela une conduite fure, ce ne feront point lesnbsp;Sceurs particulieres, mais celles que 1’on auranbsp;nommées pour être Ie confeil des autres, qui ju-geront de ce qui fe devra faire felon les occafions.nbsp;Mais pas une Soeur ne donnera les mains a intro-duire des curioütés dans Ie Monaftere, ou mêmenbsp;dans l’Eglife, comme de mettre des fleurs fut 1’Au-tel, amp; de faire des ouvrages curieux j mais onnbsp;continuera a s’employer è un travail utile,ou pournbsp;Ie fervice de Ia Communauté, ou pour 'celui des

quot;ReJation de la ferfécution des 'B.eligteufes de Vort~lkojal^

amp; n’enfeignent que ce qu’elles ont appris les peines amp; les troubles de fon efprit, par Ie fouve- Avis de la.

nir de Dieu,amp; de la promelfe qu’il nous fait qu’ilMere Ag-fera avec nous dans l’affliéfion, pour nous délt- nès. vrer des obfcurciflèments qu’elle peut caufcr dansnbsp;1’ame, amp; qui font diffipés par la lumiere que lanbsp;grace répand dans un efprit troublé amp; agité denbsp;diverfes peines, dont il choifit de ne point fortir, plu*nbsp;tót que des’eloigner de la voie ouDieu l’afait en-trer, amp; qui nous doit conduire :\ Ia vérité amp; a la vienbsp;au lieu qu’il feroit a craindre qu’une voie plus facile, qu on'voudroit nous infpirer, ne nous condui-fit au menfonge amp; a la mort. Etilne faudra pointnbsp;craindre qu’on dife quele refus que 1’on fera de Cesnbsp;nouveaux Direéteurs,nefoit que pour fuivre fon pro-pre confeil, puifqu’on voudra bien prendre confeil denbsp;quelqu’une de fes óoeurs^ amp; que Toti mettra denbsp;plus faconfiance dans lapromeffe qui nous eft faire dans l’Ecriture, que l’onftion qui eft encosenbsp;plus grande dans Tafflidion, nous apprend.ra routes chofes.

XI

3De la quot;LeBure.

perfonnes du dèhors, afin de contribuer par Ie e’le eft enfeignee dans 1 Evangile, pour nous obli

------;i j- r.---r. r.Lrn.----- o- - — nbsp;nbsp;nbsp;'z, \ire ceux d unc Compagnie qui a te'moigné

une paffion env«nimce contre ce Monaftere.

Si 1’on fait Ure de ces mêmes Livres la Communauté , on les loufFrira fans dire mot; mais .on ne fouffrira pas qu’on óte la ledure de I’Ecriturenbsp;fain re amp; des Homelies des Peresnbsp;tpiné de faire.

Si 1’on donne pour la ledure particuliere, des Livres fairs par les Jéfuites modernes, on ne lesnbsp;acceptera point, amp; on fe plaindra de cette efpecenbsp;d’affèdation de nous óter tant de Livres, qui en-leignent folidement la vertu Religieufe, comme

travail de fes mains a fa fubfiftance, amp; a ce qui eft nécelfaire pour les befoins de la vie.

L’on s’excufera d’obéïï dans les cUolês qui ten-droient au relachement, comme d’aller au parloir

pour des perfonnes qu’on n’a pas accoutumé de voir, amp; même pour des Peres Ipiricuels, dontnbsp;on doit encore plus éviter Ia converfation quecel-le des féculiersj y ayant apparence que ceux quenbsp;Pon prendra, ne feront pas pour donner une conduite conforme a celle qu’on a requëj mais plu-tót pour l’improuver amp; enfeigner des maximes amp;nbsp;des pratiques Ipirituelles, qui ne fe terminent qu’anbsp;des amufements qui éloignent l’efprit de Dieu,nbsp;plutót qu’ils ne l’attirent.

L’on ne dira point la raifon pourquoi on veut eviter ces communications, mais feulement quenbsp;Pon défire demeurer dans la -fimplicité, amp; qu’unenbsp;Religieufe n’a befoin que de PÈvangile amp; de fanbsp;R^le, pour être inftruite de ce qu’elle doit faire.nbsp;Ce point eft fi important ,que la fidélité a Ie prati-quer, fera la marque que Pefprit de la Maifon fenbsp;vonfervera toujours dans la Communauté; car Ie

Ecriturc , qu’on a accou-

XII.

Des Sermons 0“ des Conférences particulieres,

L’on afliftera aux Sermons quife feront,quand même on appeheroit pour cela des perfonnes coe-traires, fans en rien témoigner, a moins que cesnbsp;Prédicateurs ne diCfent des chofes manifeftementnbsp;contraires a la vérité, amp; qui diffameroien ties perfonnes qui ia défendentr auquel cas on n’ira plusnbsp;écouter cèux, qui au lieu de précher la parole denbsp;Dieu, ne prêcheroient que des médifances amp; desnbsp;injures contre fes Serviteurs.

en ce point,donneroit entree a une ftruitafaire 1’Oraifon par méthode, a produire duire'kc^®nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui feroit capable d’intro- desaétes, amp; a dreffer fon intention, ce qui eft

Pour feptéf ^ divifionparmi les Sceurs. prefque tout ce qu’on enfeigne a préfent, on s’j tiquer ce quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grand mal, il faudra pra- trouvera comme au Sermon, fans témoigner de mé^-

^tre confoUe^ je nbsp;nbsp;nbsp;t'efufé pris de ces fortes d inftruétions, qui bten qu’elles

rémie-, c’eft è'di nbsp;nbsp;nbsp;Dieu^ cf- je paroilfent fort humaines, ne doivent pas néan-

- •' nbsp;nbsp;nbsp;qftft faudra appaifer Hioins être negligees entiérement: y ayant autaac

de

Pour les Conférences particulieres ou 1’on in-

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Ts.eIation de U Terje'cution des RelipcuTes de Fort-P,oyal, 166^,

Avis de lade Déril de ne faire aucun effort pour tacher d’ar- repos en une oiGveté que Dicu condamn ïdere Ag-rêter la mobilité de fefpr.r, comme il y ennuroit

1 nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ . . ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/-ö niip I on r PU 11;

, nbsp;nbsp;nbsp;..........., amp; qui nbsp;nbsp;nbsp;!s

1’oblige de retirer ces forces de graces qu’on a re- nbsp;nbsp;nbsp;^^3'

quës en vain, pour cn donner d’autres qui'auronc leur effet par la patience qui cft une ceuvre parfai-te, paree que la nature ne s'y mêle point. ^

II faudra done appliquer a un temps fi rude les

rès.

appeiler une véritable priere que ce qui eft infpiré paroles dontl’EgUfe fc fert pour exciter a la pcdi-

ment de la Communion de l’Eglife par un iuse' ment injufte; ce qui ne les privé pas de 'a nartrnbsp;cipation fpirituelle de cette Table divine d 'nbsp;quelle 1 ames’approche par la foi ¦ amp; ce feroir -

® “ ÏÏ?quot;'

croirequ il dependit tellement des

duira plus furement a Dieu, qu’une autre plus une idéé trop baffe de « mvfternr

bleaux fens, de croirequ’il dépenditSïent dt hommes qm Ie confacrent amp;qui Ie dilinbuenr .

mes

de rè facisfeire’de ce que 1’on a eu unc grande ap-puStfon au fujet que l’on a choiii pour s entrcce-nir dans la priere, par une voie que 1 on peut dire étre elle-même une diftraftion, puifqu on nepeut

du baint-Efpric: amp; néaninoins hors eet inconvenient d’eftimer une bonne oraifon , ce que Ton fait foi-même pour fe procurer de Fattention, onnbsp;ne doic pas laifièr de fe fervir de quelques penfccsnbsp;amp; de quelques invocations de Dku , done 1’onnbsp;cache, de ie fouvenir amp; de s’occuper. C ek pour-quoi ce feroit une tcniéritéde blamer crux quis’ennbsp;fervent, puifqu’ils en peuvent tirer du profit anbsp;proportion de la droiture de leur intention 6c denbsp;leur difpofitionj toutes chofes ctanc pures a ceuxnbsp;qui font purs.

XIII.

Des Retraites.

Si Ton vouloic établir de faire la retraite de dix jours, on acceptera bien d’etre féparée pendant cenbsp;temps-la, excepté d’aller a l’Office oul'on alEfte-ra toujours; mais l’on ne rendra point compte denbsp;ce qu’on fera a l'Oraifon.

X IV.

Des Penitences extraordmaires.

L’on ne fera point de pénitences extraordinai-res pendant les retraites, ii ce n’eft pour quelque raifon particuliere. II faut conferver les forces denbsp;fon corps pour porter l’afHidtion ou l'on eft, amp;nbsp;toutes les incommodités qui la doivent fuivre: cenbsp;qui fera une penitence plus pénible amp; plus agréa-ble a Dieu, que celles qu’on pourroic choifir vo-lontairement. Et comme ces fortes de fouffrancesnbsp;extérieures feront accompagnées d’une mortification générale en toutes chofes, n’ayant ni liberténbsp;ni confolation de nulle part, l’on offrira anbsp;Dieu fon corps amp; fon ame, comme une hof-tie vivante qui lui fera facrifiée a route heure parnbsp;ie renoncement a foi-même amp; a fes fatisfaétions,nbsp;done on fe trouvera totalcment privées, ne voyantnbsp;amp; n’entendanc que des chofes qui fèront un fujetnbsp;de douleur, paree qu’elles ne fèront ni felon Dieu,nbsp;ni felon les inclinations légitimes qu’il nous permecnbsp;d’avoir , de vivre dans la paix en trouvant des fe-cours, amp; non des empêchements pour Ie fervirnbsp;dans la faintecé amp; la jufticcj quoiqu’il faille croi-re au’une vie traverfée comme celle-la, nouscon-

. ? nbsp;nbsp;nbsp;.1... r._________i

doucedans laquelle on a plus de facilité, par tranquillité d’efprit oü 1’on fe trouve, de s’avan-cer dans la vertu: ce qui n’arrive pas néanmoins toujours a caufe denotremifere, qui convertit uo faint

tence du Carême: void maintenant Ie temps favorable void maintenant les jours de jalut-.^ pc ces autres paroles de Saint Paul, qu'il ne faut donner d perfonne aucun Jujet de Jcandale, mais fenbsp;faire paroitre en routes chofes comme fervantes denbsp;Dieu, par unè grande patience 6r par les armesdenbsp;Ia juftice de Dieu, qu’e Ie même Apótre appeüenbsp;en un aurre endroit des arrnes de lundere qui fontnbsp;connoitre ravan:age qu’il y a d’etre dans Ie combat, plutót que dans une paix qui ramollit felprit,nbsp;amp; qui fait chcrcher une voie plus large que celienbsp;de 1'Ev'angile, c’eft-a-dire, que celle que Jefus-Chrifc même , qui eft la voie, nous a tracée, n’ayanCnbsp;eu pendant route fa vie que des ennemis amp; desnbsp;calomniateurs, au lieu qu’on ne voudroit trouvernbsp;que des bienfaitcurs amp; des amis: ce qui arriveranbsp;en un autre fens, puifque Jefiis-Chrift qui vaucnbsp;infiniment plus que toutes les Creatures, aime ceu.Xnbsp;qui font haïs du monde, 6c les remplic de fes véri-tables biens.

Ce fera encore dans ce temps de défolation, qu’-étant privées de toutes les confolations extérieures qui amufent l’efprit, on retirera bien plus de graces de la fainte Communion, dont la foi qui feranbsp;plus pure, fera concevoir Ie prix ineftimable, quinbsp;eft cent fois plus précieux que ce que l’on auranbsp;quitté pour Dieu , en acceptant volontairementnbsp;d’en être dépoüiilées j non pas qu’il fe faille pro-mettre des confolations fenfibles; mais ce fera unnbsp;foütien Sc un renouvellement de vie amp; de forces,nbsp;qui faic fubfifter dans la plus grande défaillance.

X V.

De la privation du Sacrement de l Eucharijlie.

Que fi Dieu parunjugeraent quiferoit roujours jufte, 6c toujours adorable, permectoit que Tonnbsp;fut privé de ce divin Sacrement , il fe faudroitnbsp;préfenter è l’autel du Ciel,ou JefuS'Chrift,quieftnbsp;Ie grand Prêrre, s’offre fans ceffe au Pere éternelnbsp;amp; avec lui tous ceux qui font incorporés en fonnbsp;corps par unc foi viye amp; une charité fincerenbsp;quand même ils feroient recranchés extérieure-que Jefus-Chrift ne fe put communiquer fans leurnbsp;mindere aux aiïies pures^que l’injuftice desquot;iiom'

1 nbsp;nbsp;nbsp;tnr


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Relath» de la Terfécutio» des Religieu/ès de Port-Royal^

....... te conduite de Dieu fur nous,

Avis de la mes arrache malgré elles de cette Table divine. fAete Ag Etcomtneen cette qualité, les fens ytrou vent moinsnbsp;nès. d’accès, n’étant vifible que par des efpeces qui Ienbsp;couvrent dans l’Euchariftie, il n’y aura que la pu-reté de coeur qui nous rendra capables d’y partici-per: au lieuqu’en Ie recevant par Ia main des Prê-tres, il arrive fouvent qu’on ne re§oit point lanbsp;grace Sclavertu du Sacrement, qui n’eft point at-tachée a l’aótion extérieure, mais feulement a lanbsp;dilpolïtion de l’ame, qui diftingue par un fort biennbsp;contraire, ceux qui reqoivent une même chofe ex-

térieurement. nbsp;nbsp;nbsp;,, , „ .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t’

Ce n’eft pas que la privation de la Sainte tu-chariftie ne fok Ie fujet d’une extreme douleur, amp; qu’on ne fe puiffe appliquer juftement ce quenbsp;dit Ie Prophete; mes larmesfontdevenu'és monfainnbsp;ma nourriture durant Ie jour éf durant la nuit,nbsp;pendant quon viinfulte ^ ^ qu'on me dit tous lesnbsp;jours ^ OU ejl votre Dieu ? Mais il y a de Ia difference entre Ie reflèntiment d’une ff grandeperte amp;nbsp;Ie trouble qu’on en pourroit avoir. La Magdeleinenbsp;cherchant Jefus-Chrift dansletombeau, étoit com-blée de douleur, ne pouvant fonffrir qu’on lui eutnbsp;dérobé la vuë de fon corps; amp; comrae elle man-quoit a la foi qui ne lui permettoit pas de croirenbsp;qu’on lui eut pu óter fon Dieu, elle étoit dans Ienbsp;trouble; mais paree que fa charitécouvroit ce de-faut, Jefus-Chrift qui lui étoit caché,ne laiilbit pasnbsp;d’opérer en fon ame amp; d’y exciter de nouveauxnbsp;déffrs de Ie trouver amp; de Ie poffeder; en forte quenbsp;fon abfence faifoit en elle Ie même effèt, que s’ilnbsp;eut é lépréfent, n’étant attachée qu’a lui, amp; s’é-tant refoluë de ne point quitter Ie lieu oii il avoitnbsp;été mis. Au contraire, les Apótres qui allerenrnbsp;Ie chercher avec elle au Sepulcre , mais qui ^nenbsp;l’ayant point trouvé s’en retournerent auffi-tót,nbsp;furent privés de voir Jefus-Chrift, quand il appa-rut a la Magdelaine ; pour nous enfeigner qu’ilnbsp;n.’y auroit que Ie découragement amp; Ie défespoirnbsp;de recouvrer Jefus-Chrift, ff on nous 1’avoit óté,nbsp;en nous éloignant de ia Sainte Euchariftie, quinbsp;nous rendroit indignes de Ie trouver d’une autrenbsp;maniere, puifqu’il eft toujours proche de ceuxnbsp;qui ont Ie coeur affligé, amp; dontlafeule douleur eftnbsp;d’etre privés de fa préfence.

Saint Paul dit qu’il n’y a point de condamna-tion'pour ceux qui font en Jefus-Chrift j amp; c’eft une marque afffurée que 1’on vit en lui,quede vou-loir bien fouffrir une condamnation extérieure plu-tót que de 1’offenfer, amp; de choifir d’etre privéesnbsp;de lui-méme en la maniere qu’il fe donne auxamesnbsp;au Sacrement de fon amour, plutót que de man-quer a conferver fa confcience dans la pureté oünbsp;®'le doit être pour fe rendre digne de Ie recevoirnbsp;^ritueUement, comme fit Ie Centénier dans lanbsp;^ .‘^'^quel il n’entra pas, amp; oü il fe trouvanbsp;nbtenfttouf’^^’^ préfence inviffble, qui lui fit

rans founiifa .vee

au lieu que nous Noms de» avons peut'être communié fouvent avec peu de Religiën-fruit, il nous Ie feta faire beaucoup plus avanta-fes.nbsp;geufement par cette communion que nous auronsnbsp;ü fes fouffrances, par laquelle nous recevrons l’ef-fet principal decemyftere,qui eft une impreffion;nbsp;de la mort de Jefus-Chrift qui fe repand dans routes nos adions.

II ne faudra pas toutefbis demeurer k jeun, mais mettre a la place de ce pain de Dieu, la parole de Dieu-même, qu’il faudra écouter dans fonnbsp;cceur, 6c lire dans les Livres facrés avec une révérence digne de celui qui nous parle dans fonnbsp;Evangile, 6c qui a les paroles de la vie éternellenbsp;qu’il feit entendre aux ames qui lui peuvent direnbsp;avec Ie Prophete, qu’elles ont mis toute leur efpé-rance dans fes paroles.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

XVI.

De la privation de la leBure de V'Evangile.

Que ff nous étions privées de la ledure de 1’E-vangile, on ne fqauroitnous faire oublier plufieurs palïages qui font gravés dans notre efprit, amp; dontnbsp;une feule période fuffit pour nourrir une ame, pournbsp;la fortifier, amp; pour la défendre contre tous fesnbsp;ennemis. Et quand il ne nous refteroit que Ie Pa^nbsp;ter nofier, qui eft l’abregé de toute la dodrine quenbsp;Ie Fils de Dieu nous a apprife, nous y trouveronsnbsp;de quoi rendre a Dieu I’bonneur amp; le cuke qu’ilnbsp;demande de nous, amp; de quoiobtenir tout ce dontnbsp;nous aurons befoin, amp; de quoi fatisfaire auffi inbsp;routes nos dectes j car tandis que notre confiancenbsp;en lui, amp; le témoignage de notre confcience nousnbsp;donnera la hardieiïe de 1’appeller notre !Pere rietl-ne nous manquera.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Ce fera alors qu’il faudra vivre des mietces qui. tombenfde la Table du Seigneur,qui font la pé-nitence amp; la compondion du ca*ur, conlideranrnbsp;qu’ayrait été affifes a la Table des enfants, nousnbsp;ne nous fommes pas engraiffées de ce pain celeftenbsp;qui nous a été diftvibué avec tant d'abondance amp;nbsp;do preference ad’aiiires qui n’ont pas étéinftruiresnbsp;comme nous. Ec il feuc efpercr que Jefus-Chrift,nbsp;qui multiplia Ics pains dans le délér.c, oü il ne fenbsp;trouvoic rien pour nourrir tant de people qui lenbsp;foivoit, multipliera fans doute fes graces intérieu-res au défaut des fecours quon avoit accoummenbsp;de recevoir par ceux qui nous diftribuoienc fa parole.

XVII.

Avis pour celles qu’on otera de la Maifon.

S’il arrive qu’on ote quelques-uncsdes Religieh'quot; fes pour les mertre en d’autres Monafteres, celled*nbsp;ci auront moins de difnculté Sc de doute, cona-menc elles devront fe conduire, n’y ayant alqrsnbsp;qu’a fouffrir Sc qu’a fe taire, fans trouver a reduenbsp;it quoi que Ce foit. Si elles font maltraités, ehesnbsp;auront recours a la patience qui leur tiendra lieu

de

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Relation de h Terft'cution des Religkufes de Fort-'Royal, nbsp;nbsp;nbsp;inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ir-c U li

. . nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ I«,r rómoionp Hp !a rharité, el- les chanant; amp; que non feulementiloublieraleurs/iV!S de J3

de l’adreflb pour gagner leur confiance, amp;: pour leur faire dire des chofes dont on pourroit enfuitenbsp;abufer contre elles.

Que s’il arrivok que quelqu’une des Religieufes leur ouvrit fon ccear, pour fe plaindre ou de lanbsp;Supérieure ou de quelqu’une de fes Soeurs, ellesnbsp;ne s’informeront point au dcla de ce qu’elle leurnbsp;diroit, amp; elles répondront avee fimplicité, pournbsp;ia porter a robfiliance amp; a la charitc qu’oii doitnbsp;avoir pour le prochain.

XVIII.

De l'Ohc/Jfa?ice. ,

Elles agiront avee humiliré amp; grand refpefl en-vers la Supérieure, n’ayant point a craindre deiui trop déférer, puilqu’eUe doit être obéïe amp; recon-nue en fa propte Maifon; mais pour y prendrenbsp;confiance en ce qui regarde I’interieur, dies ne lenbsp;feront point, rdervant leurs ames pour celles anbsp;qui Dieu les a ccmmtfes. Elles n’alleguerom jamais ce qu’on faifoit en leur Monaftere, amp; n’ennbsp;parleront point, fl on ne les en iuterrogeyfic alorsnbsp;elles diront les chofes fort fimplement, confervantnbsp;dans leur ca-ur une fainte attache a I’efprit dans le-cuel elks out été inftruites,qui eft pour elles celui

Mereï^f® rTeceSom^avec reconnoiflmce, mals fc don- ingratitudes, mals qu’il les comblera mêtne de fes Mere Ag-^ mnt df nbsp;nbsp;nbsp;diffimulation amp; mifeticordes amp; de fes graces.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nes.

XXI.

Sur leurs Commimtons.

Si on Communie moins fouvent dans le Mo-naltere ou elles fe trouveront, que nos Confti-tutions ne i’ordonnent, elles fuivront la coutu-me de cette Maifon, au cas qu’on le leurpermet-te: finon elles fe contenteront de communier tous les huit jours, amp; moins encore ft on vculoit ynbsp;mettre plus d’intevvalle. Elles fe regarderont alorsnbsp;comme dans un érat de pénirence, pendantIcquelnbsp;I’Eglife privoit de laSte. Communion, jufqu’a cenbsp;qu’on eut entiérement accompli le temps qu’ellenbsp;avoir preferit pour cettc féparation; amp; elles con-fidereront encore que la reiteration delaCommu-nion-meme qui n’a pas uneffet limité pour le temps,nbsp;amp; dont une feule participation peut étre fufSfantenbsp;pour route la vie, comme il arriva a cettegrandenbsp;Sainte cn qui il y eut 47. ans d’intervalle depuislanbsp;premiere Communion qu’elle fit, jufqu’a celle qu’elle requt proche de fa mort^ amp; en tant de faintsnbsp;Anacboretes qui one ft fort aimé leur folicudenbsp;quoiqu’elle ne leur lailTatle moyen de communiernbsp;que trés rarement, paree qu’elle leur donnoit en

. nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_____ même-temps I’avantage de conferver le fruit de la

qu elles dqivent avoir pour conferver la grace de Communion qui leur étoit toujours préfente j leur leur vocation.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;union avec Dieu n’étant point interrompuë, mais

X I X.

Du 'Bréviaire.

Elles continueront de dire le Bréviaire de Paris, fi ce n’eft qu’elles puflent ftrvir au Chceur pour chanter, amp; qu’on les obligeat de chanternbsp;avec les autres. En ce cas, apres avoir dit unnbsp;Office Canonique,nbsp;fien particulier.

plutot augmentée par une ferveur d’efprit qui les rendoit incapables de fe reikher dans lesexercicesnbsp;deleur charicé,amp; de leur amour envers Dieu.

il ne fa’udra point répéter le que la parole de Dieu, de laquelle il ditlui-même;

fa parole ne retournera point en vain, qdelle

Et ce fera une marque que nous aurons la con-noiiïance amp; Teftime du pouvoir amp; de I’efficace de fa grace, graves dans le coeur,de croire qu’elle eft indépendante de tousles moyens dont elle fenbsp;fert d’ordinaire pour fe coramuniquer aux ames jnbsp;qu’elle fupplée I tout, amp; qu’elle a la même vertu

fera tout ce qu'il hi plaira, quelle reujftra dans touter les chofes pour lesquelles il I'a envojde.

Cette parole, qui n’eft autre chafe que la volon-té Sc la grace de Dieu, doit être le panoge des ames qui le voient dépouillées de tous.les autresnbsp;biens, qui font plutot des faveurs qu’elles recoi-

i- I..; nbsp;nbsp;nbsp;-----1„ nbsp;nbsp;nbsp;---:------ I.,:

XX.

^elle doit être leur dijpofitiosi dans des Maifons étrangeres.

regarderont dans ces Monafteres,com- vent de lui, que des témoignages qu’elles lui ren-es ernieres de routes, amp; comme des per- dent de leur reconnoiflance amp; dé leur fidéliténnnr fonnes extlees, qm font d autant plus obligées de fes bienfaits. Et puifque I’Ecriture ne veuF r00nbsp;s humiher, que c eft Dieu qui les humilie lui-mê-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’on ait la main ferraée pour donnetnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;anS

me, amp; quil ne fait rien qu avec juftice amp; avec nbsp;nbsp;nbsp;voir euë ouverte pour recevoirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Xonbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

mifencorde. Elles penferont que !epeud’ufageamp; leur cceur a Dieu^nmir nbsp;nbsp;nbsp;’ r j

de profit qu’elies auronc fait dans une Maifon de nbsp;nbsp;nbsp;mertume qu’il lui plafta d’y

paix, ou a les avoit tant favonfees de fes graces, nbsp;nbsp;nbsp;au’il avoir onvprr ft. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;memc

hérile bien ntfclfa „ aien. é.é retirfa, nbsp;nbsp;nbsp;aSn. S to °bE'V'r'’

la mam paterneiie les iwuamdra, dc ies gueriraen pour un exempk de Patience: Si nous avom reru

S .f a nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ics

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Avis de \ales biens dp nbsp;nbsp;nbsp;Tderfüution des 'Religieufes de Fort-'RofaL i66a.

Mere ^^rvrons-mus tac hT ^ nbsp;nbsp;nbsp;^pureiuofnen rece- fidérant alors par obligation amp; par néceffitc dans Avis de Ia

nès. nbsp;nbsp;nbsp;° maux.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jg devoir d’une veritable Religieufe, qui aremisMere Ag-

Y V T T nbsp;nbsp;nbsp;entieretnenc Ie foin de fon corps a la prudence des ’gt;és,

^ ^ ^ F nbsp;nbsp;nbsp;perfounes qui ont l’autorité fur elles.

XXIV.

Sur Ie travail des mains.

Elles feront les obéïflances, ou les ouvra^es qu’on leur donnera, a moins que ce ne fut desnbsp;chofes curieufes, amp; qui ne fervent .qu’a la vanité;nbsp;ce qu’elles pourront bien refufer, en difant qu’cl-les ne les fgavent pas faire, amp; qu’elles n’auroientnbsp;pas 1’adreflë de les apprendre, maisqu’elles s’occu-peront de bon coeur aux ouvrages les plus com-muns, pour Ie fervice de la Maifoa, a quoi ellesnbsp;empioieront effedivement tout Ie temps qu’ellesnbsp;pourront avoir, comme la Regie l’ordonne, 6cnbsp;avec plus de défincérelTement qu’en leur proprenbsp;Maifon, ou l’on s’afFedionne naturellement a toutnbsp;ce qui contribue au bien de la Communauté dontnbsp;on fait partie; au lieu que travaillant pour unenbsp;Maifon ctrangere, on découvrira, fi on s’y portenbsp;avec trifteffe, que ce n’étoic pas purement pournbsp;Dieu qu’on agiflbit, mais que dans la Religion oünbsp;ron entre pour renoncer a routes chofes, l’amour-propre trouve moyen de fe rétablir, en s’appro-priant la Maifon, la Communauté, 6c tousles interets qui la fuivent j 8c qu’on a befoin d’une lu-miere de Dieu, 6c d’une experience qui nous dé-pouille de routes ces attaches qui paroiflènt juftesnbsp;amp; kintes, pour en reconnoitre Ie défauCj 6c pournbsp;confeflèr devant Dieu qu’on n’a été Religieufe qu’anbsp;demi, 6c qu’il a été bien aifé de fe trouver contente dans une vie fi douce, oül’onatroavécentnbsp;fois plus de paix, amp; de ktisfadion, qu’on n’en au~nbsp;roit trouvé dans Ie monde; paree qu’on n’a pasnbsp;été iTdeles a fe mornrierintérieuremenc,amp;afereh-dre a routes les pratiques de yertu qui fuppoièntnbsp;un renoncement continuel a routes fes inclinations,nbsp;en quoi confiüe la voie étroite: routes les obfer-vances execrieures pouvant bien s’accorder aVecnbsp;une vie fort imparfaice 6c qui n’exempte pas qu’on.nbsp;ne foitdunombre des Vierges imprudentes qui nenbsp;prennent pasd’huile dans leur vafc, pour cncretcnir Ienbsp;feu de leur charité qui s’éteint aifément dans l’caunbsp;de leur tiedeur amp; de leur foibleffe.

Ce fera done un avantage, que Dieu nous réveille , 6c qu’il pratique envers noüs ce qu’il dit en Ibn Evangile; contraignés- les d'entrer : ce qui nenbsp;fera pas une contrainte a 1 egard de la volonté qüdnbsp;nous a donnée d’etre a lui, mais fculement a l’é^nbsp;gard de la nature qui réfiüe toujours a ce qui ki.nbsp;eil contraire 6c qui la détruit.

XXV.

Sur les Maladies..

Etanc maladés, elles recevront les iêrvices qu on

leur

Sur les ConfeJJions.

Elles fe confeflèront aux Confeffeurs du Mo-naftere, fans s’adreffer a eux pour leurs peines, encore qu’ils leur témoignent de la charicé, n’ynbsp;ayant rien de quoi elles fe doivent davantagegar-der, que de croire a tout efprit. Elles doiventnbsp;s’attendre qu’on leur tendra des pieges de routesnbsp;parts, PQur tacher de les gagner par adrefle, finbsp;on ne Ie peut faire par autorité ; amp; que leur,nbsp;defenfe confiftera a ne point ouvrir leur coeur,nbsp;finon a Dieu qui les préfervera de s’égarer ennbsp;fortant de leur voie. Qu’elles prennent pournbsp;dévife ces paroles du Prophete: Ma force feranbsp;darts Ie flence dans l'efpérance^ puifqu’en nenbsp;parlant point a des étrangers, de qui elles nenbsp;doivent point entendre ia voix, leur efpérancenbsp;dans la conduite intérieure que Dieu leur don-nera, ne fera point confonduë.

XXIII.

Sur la murrlture ^ én les iwfirmités qui ^ourront Jurvenir.

Pour rabfiinence des viandes, elles ne deman-deront point de maigre, pour ne point donner la peine d’en preparer pour elles feules; amp; fi elles lènbsp;portoient bien, elles fe pafferoient de pain au moinsnbsp;quelques jours, pour faire voir qu’elles défirent denbsp;perfévérer dans leurs abftinences, jufqu’a ce qu’elles jfenrent que leurs forces diminuent, amp; qu’ellesnbsp;ne peuvent continuer fans s’aftoiblir tour a fait.nbsp;En ce cas, elles mangeront ce qu’on leur pre'fentera,nbsp;pour la feule néceflicé, amp; en fe rontentant denbsp;tour, fans faire aucune plainte: en quoi elles ré-coinpeniêront par la penitence qu’il peut y avoir anbsp;s’abllenir de viandes, Ie foin qu’on a quelque-fois de bien apprêter Ie maigre, amp;''de Ie diver-finer, pouvant Ie rendre plus agréable au goüt,nbsp;que ne font les viandes communes. Qu’elles fenbsp;fouviennent que deux de nos Soeurs, qui fontnbsp;maintenant devant Dieu, ont été trois ans dansnbsp;un Monaftere oü on les avoit demandées pournbsp;k reforme, a ne manger que d’une forte d’ceufs,nbsp;paree qu’elies étoient fort pénitentes amp; fort mpr-tifiées, amp; qu’elles fupportoient de même plufieursnbsp;incoinmodités fans en avertir notie Mere, qui au-‘^etnedier atousleurs befoins. .nbsp;riveron/'^r'^®’^'-^™'^'- incoromodités qui leurar-fent denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’elles fuf-

faure de faireVSq„E ^ nbsp;nbsp;nbsp;augmentaflent

repréfenterontleursVfoinsTus'

„.ffioai. « qa-li lui

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'Rtlatio?!- d? la- TérfécutiOK des 'Rfligisufis de Tort-'Royal.^166^, nbsp;nbsp;nbsp;j-tr

des punitions amp; des chatimênts, tels Won'^^s. peut croire devoir en infliger i des perfonnes quinbsp;paOTeroienr pour des ciélobcïlTantes amp; des Rebelles. En ce cas, comme I’extrêmitéléra plus grande, il faut efpérer que Ie fecours de tdeuferaplusnbsp;proche amp; plus elHcace ppur aider notreinfirmtó

nes.

WliL pvcv----

aifé de fe perfuader qu’on a droic d'exiger des affi-ftances, qu’on étend quelquefois plus loin que les perfonnes du monde n’cn demandcnt de ccux quinbsp;les fervent (en quoi i’on perd tout !e mérite de cenbsp;que 1’on a quitté pour Dieu) les fervices qu’on re

Avis tie Ia laur rendra, avec aftion de graces, écantbienéloi- grande qui pourra arriver, %avoirfiron noustm-Avis de !a Mere Ag-gnées de rien demander de luperflu, comme elles roit avec une grande rigueur, amp; qu’oneYprririlirMere. A§ ¦nbsp;ont peut-êrre fair dans leur Monaftere., ounbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rioc nnnirfnnï df»lt;;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;__nès.

nii’r»n gt;3 rlrr\ir rl'pvirmr Wa*';

chemin bien uni oü il ne kiffe pas de tomber, mais lans péril- au lieu qu’elle Ie prend entre fesnbsp;bras dans un chemin difficile, enforcequ’ilnepeutnbsp;étre bleffé, fi k mere ne tombe elle-même: cenbsp;qu’il efl: impoffible de croire de k puiffance denbsp;Dieu amp; de fa bonté, qui^ nous porce toujoursnbsp;dans fon fein, fi nous n’en fortons point parnbsp;un défaut de confiance, amp; en ceflant de l’invo-quer comme notre Proteéleur amp; notre az-ile dansnbsp;les plus grands abandonnements.

Quoique nous euffions fujet de croire que ce feroit pour nos péchés que Dieu nous auroit li-vrées entre les mains de ces perfonnes dures amp;nbsp;impitoyables, ii nous permettroit bien de nous

tage d’etre traité avec tant de charité dans la Religion, mais comme un fujet de s’humilier, ainfi que la Regie l’ordonne, de la miféricorde qu’on anbsp;re§uë. Que s’il y a eu du défaut en cela, il fèranbsp;expié par Ie manquement de ces fecours j ou li onnbsp;les reqoit, ce fera par un mouvement de chariténbsp;que Dieu infpirera a ces perfonnes, dont onfetrou-vera obligées de Ie bénir, amp; de fe rendre plus re-connoiflantes Sc plus foumifeSjau lieu du pea denbsp;fentiments de gratitude, que l’on a quelquefois dunbsp;bien qu’on nous fait.

Ce fera encore un exercice de vertu de lê voif infirmes amp; inutiles a tout, lorfqu’onvoudroitn’ê-tre point a charge, amp; fe rendre plutót par fes fervices —^— '¦

golt ^ns ia Religion par des perfonnes qui vegar- qui fe trouve égaleraent incapabiedefouffririesp^. dentDieUjdanscelles qu’elles fervencpourramour ; tires chofes comme iesgrandes; au lièu qu’ii eftnbsp;ae^ iui, Ie railauc de bien meiUeurcoeur ^queceux facile a Dieu de nous rendre forres dans les plusnbsp;qu on revolt des perfonnes interelTées qui ne fonc grandes occalions, après nous avoir fait éprouvernbsp;bira louvent que Ie moins qu’elles peuvenr. notre foiblellé dans les moindres, Comme unenbsp;Un ne doic done pas regarder comme unavan- Mere laifle marcher feul un petit enfant dans un

s, agreable a des perlonnes qui lè trouveront confoler dans la penfée, que nous fouffrons pour peut-eue rmportunees de nous voir parmi elles. avoir eu crainte de l’ofFenfer, en adhérant con-Mais ce fera une plus grande furete de neleurêtre tre notre confcience a ce que nous avons crunbsp;point utiles, afin de n’être employées a rien de ne pouvoir faire, fans bleffer la vérité amp; ia fin-conliderable, amp; de jouir de tous les avantages de cérité chrétienne.

ce bannilléraent, qui confifte a devenir comme Ainfi nous appuyant fur la parole du Fils de aveugles, fourdes amp; muettes. Ce font les qua- Dieu, quï dit, que fi on aime Uvérilé^la vériténbsp;Utés que doit avoir une vraie Religieufe, mais qui délivrera, on fe trouvera déja fibres des reraordsnbsp;fe treuvent en peu de perfonnes, y en ayant plu- de la confcience, qui font une géne infuppqrtajnbsp;fieurs qui s’imaginent qu’on peut regarder, qu’on ble, amp; on aura fujet d’efpérer que cette captiyiténbsp;peut écouter, amp; qu’il eft permis de parler de ce extérieure fe changera dans Ja liberté des enfantsnbsp;qui fe paffe dans fon Monafiere, paree qu’on n’en de Dieu,

a pés de charge. C’eft pourquoi ce fera une né- Mais ce qui donne plus d’appréhenfion, c’eft cefiicé heureufe de n’ofer jager de rien, amp; encore de mourirdans Ie délaillémenc, amp; de ne recevoirnbsp;moins de parler des affaires d’autrui, nid’écouter ce aucune conlokcion ni aucun fecours de k part denbsp;que des Religieufes de celieu-lavoudroient nous dire ces perfonnes, qui feronc plutót capables detrou-qul reflémiroit Ie murmure, afin de ne fe point bier amp; d’inquièter kconfcience, fuppofant qu’onnbsp;rendre fufpeöes a k Supérieure, ou de ne point n’eft pas en bon écat. II eft vrai queries fens onenbsp;fe commettre avec celles qui auroient parlé, fion horreur d’un abandonnement fi extréme, amp; quinbsp;fe trouvoit oblige en confcience d’en avertir la eft capable de tenter au deflus des forces: mais ilnbsp;Supérieure: ce qu’il ne faudroit pas faire fi on ne faudroic avoir perdu k foi en Dieu, amp; Ia con-k jugeoit capable d’en bien ufer, 6c fi les chofes confiance eri fes promeflés , pour craindre qu’ilnbsp;n’étoient importantesj de force que Ie plus fur fera nous abandonne, lui qui eft Ie refuge des, pauyresnbsp;dene point écouter de fembkbles difcours, 6c de dans leur plus grande afHiótion.nbsp;s’excufer fur 1’ incapadté qu’on a de donner un bonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;N. S. Jefus-Chrifi a dit fur la Croix ¦ Mon

pourquoi ni'avés-vous ahajiionnél Et ilavoulu fouffrir cette angoiffe imcompréhenfible,nbsp;pour mériter a fes Elus de n’être point delaiffés denbsp;fa grace amp; de fa préfence dans les plus grands dé-laitfements. Les angoiffes de la mort.font fi gran-

j_________'

pour celle qui voudroit faire des pkintes,

XXVI.

Sur les mauvah traitements, ^ furledélaif-femenl d la mort.

confeil,^ 6c de dire feulement qu’on priera Dieu mon Dieu. tourauni

----- nbsp;nbsp;nbsp;*44nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tl gjlttllquot;

des en quelque lieu que l’on fort, amp; au milieu de ï ’on n’a encore rien dit fur une difHculté plus toutes les affiftances qu’on peut recevoir des crea-

^ nbsp;nbsp;nbsp;S f ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;wïes

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*2* nbsp;nbsp;nbsp;Asiatic» de la ¥effécution des Vieligieufes de Tort-Royal^ l66j^.

Avis aelatures, que, fi Dieu nefoatenoit une ame par une ü elles ne font produices par refprit de Diou quiAvis de k Mere quot;g-vertu fecrette qu’il communique par iui-tnême, il eft bien fouvent empêché par Ie même melange Mere Ag-nes. ny en auroic point qui put réliller aux ennemis de notre amour propre, il n’y a rien de plus alPt-nès.nbsp;qui la dombatterit avec tant de fureur; amp; puifque que d’etre dans I’afflidion, amp; d’y avoir éténbsp;les privations extérieures nelbntpas les plus grands jectées par l’ordre de Dieu, comme dans une pif-tnauXjpourquoi n’ej^érera-t-on pas que Dieu nous cine falutaire, oü nous recevons la fanté de no$

perfonnes fjiirituelles, on eft peut-être pauvre dans avec plus de confiance, que i’on eft plutóc puri-

f-ron Xr dp lfgt;o nprKdc nna Tfin /‘ft réromnpnlé de

les fera vaincre, aulÜ-bien que ks autres?amp; qu’a-yant toujours eu dans Ie cceur Ic fentiment de l’ef-ficacité de la grace, il nous fera éprouver qu’elle cft toujours vidorieufe, quand il lui plait de lanbsp;donner dans les plus grands befoins 'i

11 nous commande de ne pas tourncr la tete en arriere, quand nous avons mis la main a la cha-ruë , gn nous engageant a Ie fervir amp; a Ic fuivrenbsp;dans quelqu’occaüon que ce Ibit , de peur de nousnbsp;rendre indignes dnRoyaume de Dieu. Tout depend done de ne point héliter, amp; de ne pointnbsp;craindrc que nousne devions demeurerfermesdansnbsp;ce que nous avons commencé, laiflant a Dieu lanbsp;fuite amp; les événements qui en pourroient naicre.nbsp;Ces occafions ft e.xtraordittaires nous feront fortnbsp;utiles pour nous faire connoitre que norre foi amp;nbsp;notre confiance en Dieu ne feroit pas digne de lui,nbsp;amp; qu’cile feroit prefque toute humaine amp; non pasnbsp;divine, li nous mettions des bornes a fa puilTan-cc qui eft infinie, amp; qui fait qu’il n’a pas befoinnbsp;de l’entremife des creatures amp; des moyens extérieurs,dont ii lui plait defe fervir d’ordinaire pournbsp;faire Ibn adtion en nous; de même qu’il n’eftnbsp;point attaché a la matiere amp; aux cérémonies desnbsp;iïacremencs, pour en communiquer la grace amp;nbsp;i’efFet qui ne depend que de lui feul.

Ce fera done au contraire une mort heureufe que celle qui arrivera dans un temps de perfécu-tion, dans un lieu étranger, amp; parmi des per-fonnes qui n’ayant aucune liaifon avec nous, nenbsp;partagcrontpointnorrecceur, pourlefourenir parknbsp;feul appui que nous devons chercher en la mifé-corde de Dieu, dans Je fein de iaquelle ies plusnbsp;abandonnés trouvent leur réfuge, paree qu’ii faitnbsp;fa gloire de recevoir ceux qui I’invoquent dansnbsp;la plus grande mifere.

Il fe peut faire même qu’on trouvera plus d'a-vantages dans eet état, qui patoit de foi-méme ft terrible, puifque dans la paix, lorfque Ton eftnbsp;fous la protedion amp; au milieu des affiftances desnbsp;cette abondance, par ce qu’on s’y repofe trop, amp;

qu’on n’apprchende point aflèz que Ie fecours de

Dieu, qui eft invilible amp; imperceptible a nos fens,

amp; fans.-lequci tous ies autres font iautiles, vienne

» nous manquer. St. Pierre nous apprend qu’en-

jfne notre foi foit plus précieufe que I’Or,

.vtre éprouvée par le feu, comme en a-

puifque nbsp;nbsp;nbsp;recevoir fa pureté amp; fon luftre. Et

que de nbsp;nbsp;nbsp;croire en üieu

h foi foit éptGavé^paM^'^’ nbsp;nbsp;nbsp;q’-ie

mêmes étant peu de chofe

^e,ou plutot nen dutout,

a mes.

XXVII

Cofulufon de ces avis.

II y a long-temps qu’on nousinftruic de ces vt-rités, amp; que nous reconnoillbns qu’elles font nt-ceflaires pour être véritablement a Dieu; muis comme il eft difficile de les praciquer, (X ou'ünbsp;faut pour cela mourir a routes chofes, a ouoi onnbsp;ne peut fe refoudre, ft Dieu, ouparun redoubie-nient de grace, ou par une nécefficé incvitabl-n’y reduit les araes, qui lans cela feroient demeu-rées dans une vie médiocre quin’auroitpas répon-du a la fatnreté de notre vocation; car encorenbsp;qu’il ne paroifle rien que d’avanca^eux pour celanbsp;dans 1'état faint oii il nous a engagees; néanmoinsnbsp;il a pu voirdansfa fagelTe divine, que nous avonsnbsp;befoin d’autre chofe, amp; que la guerre nous feroit plus utile que la paix.

C’eft pour cela qu’il lui a plu de permettre que cette tempête s’elevat; amp; peat-êcre nous voudra-t-il jetter dans Ie ventre de la baleine comme J-ovas,nbsp;felon que feuë notre Mere nous l’a dit, afin quenbsp;d’un lieu ft profond, amp; qui fembie hors d’efpé-rance de falut, il entende les cris amp; les prieres quenbsp;nous lui offrirons, comme d'un faint temple oü iinbsp;nous écoutera , 8c nous fera arriver au Poetnbsp;avec plus d’affurance que nous n’en aurions ri'oa-vé dans Ie vaifl’eau oü nous nous étions embar-quées.

Notre Pere faint Bernard nous apprend que la Religion renferme des a vantages qu’on ne trouvenbsp;point ailleurs. C'eft dans ce lieu, dit-ij^, que l’onnbsp;vit avec plus de pureté, que Ton tombe plus ra-rement dans les faates , que l’on fe releve plusnbsp;promptement quand on y eft tombe, que Tonnbsp;fe repofe en Dieu avec plus d’ailurance^ quei’onnbsp;eft plus fouvent arrofé de fes graces, que Ton meurtnbsp;fié de fes péchés, amp; que. Ton eft récompenl'é denbsp;Dieu avec plus de libéralicé quedans uneautre vie.nbsp;D’oii vient done que nous n’éprouvons point cesnbsp;effets admirables, amp; qu’étant dans un Monafterenbsp;qui devroit être fertile dans ces bieiis fpirituels, ftnbsp;nous devient comme un défere qui ne produit prefque rien que des ronccs amp; des cpincs ? C’eft fansnbsp;doute que nous n’avons pas cultive avec affez dynbsp;foin la terre de notre coeur, ce qui, peut-être, oblj-gera Dieu de prendre uneautre conduite fur nous,nbsp;de nous traiter comme il a fait autrefois fon peuple,nbsp;qu’il ne Youloic pas perdre, mais feulement corn-

ger;


-ocr page 375-

'Religieufes de Port-Kayal, l66^. nbsp;nbsp;nbsp;• 4

patience. NousnousrepoiéronsavecpIusd’affuran'Avis

quot;’ayantpointa craiiidie uniaux repos,qujnefe^^''® ^S‘

Tpyy rxrxtanftAlt;.* lt;H^n, nbsp;nbsp;nbsp;it At^Crgt;n.t.d~~\-ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•“

fielation de la Perfécutian des Avis de Ia ger • ce qui lui faifoic dire par un Prophete; va

Mere nbsp;nbsp;nbsp;en Babylone, amp; la

* - - •

^’’1 lui done de prononcer contre nous trouvera point dans une vie ii défagréableaux fens.

^ n nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—^,,0nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rfgt;rrf» Q-iinTf» T'O'rn 1Cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C riaonbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;___

|}ê5.

te giiertrat.

cette Sentence, en nous tirant d’une cerre Sainte, pour nous tnectre en une autre qui fera étrangere anbsp;notre égard, pourvu que ce foit pour nous guérirnbsp;de nos miferes,elle nous fera avantageufe. Ce feranbsp;en ces Monafteres étrangers que nous vivrons avecnbsp;beaucoup plus de pureté, n’y trouvant point unenbsp;paix amp; une confolation fenfible, qui eft l’objetdenbsp;i’amour-propre qui s’introduit dans les Religionsnbsp;aufli-bien que ailleurs. Nous y ferons moins denbsp;fautes, étant délivrées de ces attaches; nous nousnbsp;releverons plutótde celles que nous ferons parl’in-firmité de la nature, qui fuccombe quelquefois anbsp;la fouffranceitnais ia même foufïfance nous aideranbsp;a nous relever par la vertu que Dieu lui donnenbsp;contre les maux qui font la caufede ces chutes, felon ce quedit Saint Paul; que I’affliliionproduit lanbsp;par les oppolrtions qu on y apporte en fe cherchantnbsp;foi-meme, quand il n’y aura plus lieu de fe trou-ver, ni de fe plaire dans un état violent. Enfinnbsp;la mort qui eft fi terrible, nous deviendra doucenbsp;dans la vuë de la confiance que nous aurons fujecnbsp;d’avoir, que Dieu nous ayant rejettees dans unnbsp;temps, ce fera pour nous recevoir dans un autrenbsp;entre les bras de fa mifericorde, amp; nous^ purifiernbsp;plutot dans le Purgatoire,qui aura écé précédé denbsp;celui OU nous aurons été par fa Providence, amp;nbsp;qu’il couronnera enfin en nous les dons de patience amp; de perfévérance, dont il aura dté lui-mê-me 1’auteur.


Mr. GUILLEBERT 1 Mr. D’ASTAIN (ARNAULD.)

A Paris ce 29 Aoüt 166^.

Sur la conduite de Mr. l'Archevêqut. Ses occupations [de M. Guilleherf) pour defendre la lt;verité contre les Peres Annat, amp; Ferrier Jéfuites. Pajfages de l'Ecnture amp; des Peresnbsp;appliqués aux Perjïcuteurs eJ' aux Religieufes perjecutees.

SI 1'on ne regardoit que les chofes humaines. Ia violence que Mr. de Paris vient d’exercerfurnbsp;le Monaftere de Port-Royal, iêroic le fujet d’unnbsp;grand accablemenc ; puifqu’il vaut mieux quenbsp;ces faintes Filles foient ainfi perfécutées, que d’avoir offenfc Dieu en figaant. La vue de la vériténbsp;amp; la joie de l’avoir défenduë avec tant de vertu,nbsp;amp; une fermeté fi miraculeufe, confole. Je ne doutenbsp;point que la confufion n’en retourne fur les auteurs , amp; j’efpere qu’une fi grande violence ne du-rera pas, quoiqu’il faille quelque chofe d’extraor-dinaire pour la faire ceffer. Les liens du fang quinbsp;vous attachent fi étrokement a cette fainte Mai-fon, vous perceront le coeur de 1’indignité de cenbsp;traitementj mais vous bénires Dieu de Ia forcenbsp;qu’il lui a donnée j 6c le fruit qu’on en doit atten-dre pour faire criompher la vérité tót ou tard,nbsp;vous fera un fujet de confolation. On Vien-dra après nous, amp; Dieu a voulu que des Filles nous ferviflënt d’Exemples pour nous animer anbsp;fouftrir de beaucoup moindres maux que ceux oünbsp;elles font. On citera au premier jour tous lesEc-cléfiaftiques qui ont figné avec reftriftion. M. Ienbsp;Cure d'Herbelay me dit il y a deux jours, qu’onnbsp;l’avoit affuré qu’il verroit une fignificaüon dans

deux jours. On a dit qu’on me cherchoit pour m’arrêcer, ce qui m’a obligé de me tenir plusca-ché, amp; j’en aurai plus de loifir pour travailler.nbsp;Si j’étois bon aquelque choie pour les FilIeï,vousnbsp;fqavés qu’il y a.Iong-temps que j’ai deftiné toutnbsp;pour la caufe de la vérité, maisje crois qu’il vautnbsp;mieux que je m’applique entiérement a la 5me.nbsp;partie contre le P. Annat amp; le P. Ferrier. J’a-cheve pour cela de lire Alvarés, oü j’ai trouvé denbsp;quoi les confondre plus que jamais. Je ne vousnbsp;mande riemde ce qui s’eft fait, ne le fqachantpasnbsp;aiïez; jamais les formes de la jufticenefurentplusnbsp;violées. M. de Paris fe fait infaillible amp; fouve-rain , empêchanc tout appel, amp; punilïant avantnbsp;qu’on foit jugé. On m’a dit qu’après avoir fait l’Enle-vement, il dit aux Religieufes, qu’il leur rendoicnbsp;l’ufage des Sacretnents. Cela fait voir qu’il 1’óte parnbsp;colere amp; par emportement, amp; fans l’avoir prémédi-té; car s’il l’avoit refolu pour les punir comme rehelquot;nbsp;les, ü faut done pour remettre la peine qu’elles

figne. amp; ft elles n ont pas mérité cette peine, pourquoi les en privet. fi elles font en péché mortel,nbsp;pourquoi leurpermet-il la communion? amp; ft ellesnbsp;n’y font pas, pourquoi les enleve-t-il? mais pour

main?

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_ nbsp;nbsp;nbsp;jR ////o»

niaintenir ce qu’il avoic une Sentence par écrit.nbsp;roic eu lieu a appel ^ 6c il veut leur óter Ie moyennbsp;de fe défendre. II ufe doncd’une voie de fait donenbsp;on ne peut appeller, 6c ne s’expofe point a rendrenbsp;une fentence, donton pourroit appeller j 6c il nenbsp;garde nulle forme de Juftice. Je crois que tout cenbsp;qu’on peut faire , eft de repréfenter ces excès,nbsp;6c l’innocence des filles, 6c de ne ceffer jamais d’Ecrire. TEcrit de Ia foi humams eft ad-miré, 6c les intérefles en font en furie. Cenbsp;fera un fond pour batir de pecits Ecrits, en fup-pofant ce qui y eft prouvé. Prions Dieu pournbsp;lui demander la conftance 6c la patience pour cesnbsp;Filles 6c pour nous-mêmes. Leur fouffrance atti-rera la bénédidtion de Dieu 6c la délivrance de lanbsp;vérité. Remarqués que M. dePlt;rmfit cetteaólionnbsp;Ie jour que Sc. B^rmrd fe foleranifoic a Paris.

Lettre è Mr. At-nauld.

^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ i66ê^.

1 lilbit ce jour la aux leqons du Bré- nbsp;nbsp;nbsp;i

ï exhortation a fouffrir; 6c la Mr. Ar-femaine précédente, que Mr. de Varis alia les in-nauld, terdire, on lifoit aux legons du mardi de grandesnbsp;menaces contre les Rois qui abufent de leur puif-fance qui figurent auffi les Evêques. Infra hebd.

3. aug. fer 3. meltor efl fafientia nbsp;nbsp;nbsp;on pour

roit faire une belle ParaphrafealeurfujetduPfeau-me 16. Exaudi Domine juflitiam nteam., Qu’elles chanteren! en s’en allant au choeur, après avoirnbsp;été interdites; on peut repréfenter ces paroles ènbsp;Mr. de Paris: aiudite ergo reges eb'C. qu’il lifoitnbsp;deux jouts avant que d’aller interdire, 6c lorfqu’ilnbsp;méditoit toute cette violence. Dieu vous confer-ve en fanté, 6c vous confole, 8c Mr. de Recournbsp;(At. Nicole) Je me recomraande a vos faints Sacrifices, 6c fuisdcc.

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P»g; 3af

relation

D E'L A

PERSECU TION

DES

RELIGIEUSES

D E

POR T-R O Y A L

Relation de la Soeur Genevieve de Tlncarnation (PINEAU) de ce qui s’eft pafle a Port» Royal de Paris depuis le,aó Aoüt 1664. j juiqu’au 13 Juillec lóöy.

Pour^Mi Monfergneur perfécute-t'il fon ferviteur} ^’ai-je fah} De queltnalma main efi-elle fiuilUe? Soujfrés done ^ Monfeigmur , ^ue votre jerviteur vous dt[è cette patois \ ji Ie Seigneur ^ui veus pouffenbsp;centre mot^ quH refoive Podeur du Jacrifice queje lui ojjre: mats ft ce font les hommes ^ ils font mauditsnbsp;devant Ie Seigneur de me chaffer ainf aujourd'hui ^ afn que je nhabite point dans l'héritage du Seigneur y en me difant: allés y jervés les Dieux étrangers,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mon fang ne f it done point répandu fur la

terre d la vuë du Seigneur. Eh! falloit-il que Ie Roi d’Ifra'él fe mit en Cam pagne pour courir apres une puce , ou conme on court par les montagnes après une perdrix} Liv. des Rois xxvi. 18, 19, 20.

fentes dans 1’avant- Chceur quand nos Meres fu- Relatiori rent enleyées, ma Scenr Marguerite Angelique vo- de la Sr.

pptre Mere Mgnèsy dit en pleurant a Pineau

^ ar .. nbsp;nbsp;nbsp;r

onseiGNEUR L’ARCHE-de la Sr. nbsp;nbsp;nbsp;1 V EQJJ E ayant enlevé nos Meres,

Pineau nbsp;nbsp;nbsp;jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y com me il eft porté dans Ie Procés-

!•_ nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 Verbal du même jour , nous de-

Raitie. nbsp;nbsp;nbsp;meurames quarante-fept Religieufes

du Chceur, amp; quatoze Soeurs Converfes dans une douleur qui ne fe peut éxprimer, amp; qui nenbsp;peut être comprife que des perfonnes qui l^aventnbsp;la grandeur de la perte que nous avons faite.nbsp;]c ne compte pas les /êpt qui Cgnérent peu denbsp;jours après , paree qu’elles Ie féparerent d’avecnbsp;nous , amp; nous vimes bientóc avec un éxtrêmenbsp;regret qu’elles étoient auffi infideles è Dieu amp; hnbsp;nos Meres , qu’a leur propre conference , ennbsp;abandonnant la vérité , la juftice, amp; la charité,nbsp;comme elles firent Ie iz de Septembre par leurnbsp;fignature.

Mais pour reprendre l’ordre des chofes dés Ie commencement, comme nous écions toutes pié*

1.

[Quelques circonftances de ce qui arriva Ie siG Aoüt., jour de PEnlevement de laKe-ligieufes de Port-Royal.]

M. l’Arehevêque: Monfeigneur , notre chere Mere en mourra, nous ne la ‘verrons plus. Jl Ie tournanbsp;vers elle en lui difant, Elle reviendray elle revien-dra. Ma Soeur lui répliqua en redouWanc fes lar-mes, Elle en mourra, Monfeigneur, nous ne la verrons jamais', mais au moins promettés-nous de musnbsp;rendre fon corps apres fa mort, ll parut touché ,nbsp;il fembloit même qu’i) avoic les larraes aux yeux,nbsp;amp; qu’il fe faifoit violence pour cacher fon fen-timent.

Auffitöt que nos Meres furent parties pour aller au lieu de leur éxil, M. l’Archevêque s’en alia iknbsp;grands pas dans les Jardins qui font depuis peunbsp;d’années dans la Clóture, paree qu’il fe preffoit denbsp;revenir pourrecevoir \esfi\\esAeSainteMarieyCpa'ü.nbsp;ne vouloit pas faire attendre 11 y alia accom-pagné de M. Ie Lieutenant Civil, de M. Ie Prevainbsp;de pjfle, amp; de M. Ie Chevalier dü Guét , avec Quelnbsp;ques pérlonnes de leur fuite, pour voir a’il n’vnbsp;avoit point quelque lieu par oü nous puffions avoirnbsp;des comcnunications au dehors, felon Ie rapport

que M* Chamillard lui ea avoit fait , amp; pour T cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ren-

I.

Parties


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Si5 nbsp;nbsp;nbsp;Je fa Perfifuim^ies-Relipeufes de Tort‘-Royal 1664.'l66y

Relation renvoyer M. Fravcols, qu’il fit fortir è I’inftanc- der aucure grace dans la conjonaure d.s affaires Relation de la Sr. tnême, en lui difLt; Vous finéf m'mx a l'arméo prefentes. En efiet, je ne luinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jamais de la Sr.

Pineau nbsp;nbsp;nbsp;n.. ...on i..inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demande une tnomdre que celle de m approcher Pmeau

Pineau

I.

Partie.

Ce qu’il lui dit, paree qu’il avoir ap. pris de M, Cham'tllard qu’il étoit Gent'tlkomme.

Comme il fortoit de ces Jardins ou nous ne I’avions pas fuivi,ayant cru qu’il étoit plus a propos de 1’attendre a fa porte que de nous éloig-ner du Monaftere en la Compagnie d’une finbsp;grande quantité d’hommes, desquels la plus grande partie étoit des léculiers,6c tous en général desnbsp;étrangers a notre égard , je lui demandai s’ilnbsp;étoit content de la Cloture,^ ou s’il y avoit quel-que chofe qui ne fut pas régulier : ii me ré-pondit que tout cela étoit trés bien, amp; qu’ilnbsp;en étoit facisfair, Comme je vis qu’il m’é-coutoit , je me mis a genoux devant lui lesnbsp;mains jointes, en lui difant: „ Monfeigneur,nbsp;,, puifque vous nous féparés des perfonnes quinbsp;„ nous font les plus cheres en ce monde, fai-,, tes • nous la grace de nous accorder les Sacre-,, ments, afin que nous puiffions nous confoiernbsp;„ a vee Dieu dans la douleur extreme oü vousnbsp;,, nous réduifés ” II fe baiffa vers moi pournbsp;entendre ce que je lui difois, amp; en prenantnbsp;mes deux mains , que javois jointes, entre lesnbsp;Hennes qu’il joignic auCfi pour enfermer les mi-ennes entre les fiennes qu’il tenoit affez ferréesnbsp;pour m’empêcher de pouvoir tirer les miennes,nbsp;il me répondit; Qui ^ ma home fille. Mais comme il continuoit a marcher, je fus contrainte denbsp;me lever amp; de Ie fuivre ainfi jufqu’a la Blutterie,nbsp;qu’il me laifiTa aller après avoir paffe par cinqnbsp;pones fort étroites, par lefquelles j’avojs eu be-aucoup de peine ii Ie fuivre dans une pofture ffnbsp;contrainte. En marchant il me parloit d’une fa-qon la plus douce qu’il eft poflible de s’imagi-ner : mais cette feinte douceur ne me Ie rendoitnbsp;pas plus agréable après ce qu’il venoic de faire,nbsp;il me dit entr’autres chofes, que M ChamiUardnbsp;lui rendroic compte de notre difpofitipn ; quenbsp;nous devions avoir confiance en lui j qu’il éroicnbsp;Doéteur, amp; qu’affurément il en fcavoit plusnbsp;que nous. Que lui , (M. l’Archeveque} n’a-Yoit jamais approuvé les fentiments de nos Mrs,nbsp;touchant la grace j qu’ils nous faifoient un Dieunbsp;bien févere, amp; chofes femblables: puis il ajouta:nbsp;ti’eft-il fiat vrat que vos Meres vous empêchoientnbsp;de fitter ) Mais je ne lui répondois rien a routnbsp;ce qu’il difoit, paree qu’il me fuffifoit qu’il nousnbsp;eut accordc les Sacrements, fans parler en aucu-ne maniere de fignature, amp; fans nous demandernbsp;notre diipofition.

II

\M.éflexiom fitr la conduite inégale Ê? chan-

ëfiante de M. VArcbevéque envers les ^eiigieufes de Port - Royal.]

II n’écoit peut-êtr» nbsp;nbsp;nbsp;. t • j

pas k propos de lui deman»

de Dieu même dans un temps ou toutes les Creatures nous manquoient, afin de recevoir lanbsp;force, de laquelle nous avions tant de befoin, amp;nbsp;que nous ne pouvions recevoir que de lui feul.nbsp;Cette permiflion de nous approcher des Sacre*nbsp;ments nous a écé encore trés utile en ce qu’ellenbsp;nous a donné fujet de découvrir dès ce commencement une partie des defleins que M. denbsp;-Paris avqient fur nous, par les cbangeroents amp;nbsp;l’inégalité de fa conduite envers des perfonnes quinbsp;étoient toujours dans les mêmes fentiments. Carnbsp;il eft a remarquer que nous n’avions rien faitnbsp;de nouveau pour obliger M. 1’Archevêque anbsp;nous accorder cette grace, puisque nous étionsnbsp;encore dans la meme difjjofition ou nous avonsnbsp;toujours été, amp; ou nous étions quand il nous lesnbsp;óta peu avant l’Enleveraent de nos Meres; amp; jinbsp;eft aufli a remarquer que nous n’avions pointnbsp;changé de fentiments, quand 1’on nous óta lesnbsp;Sacrements la derniere fois Ce qui fut fansnbsp;doute un ordre de M. l’Archevêque qui nousnbsp;impofa cette penitence, en punition de ce quenbsp;nous avions écrit Ie Procés. Verbal, amp; de cenbsp;que nous avions ofé Ie foutenir en fa préfen-ce , a quoi il ne s’attendoit pas, amp; en quoinbsp;néanmoins nous n’avions fait aucune fauie,nbsp;puifque notre écrit n’eft qu’un fimple récit denbsp;ce que M. l’Archevêque avoit bien voulu faire.nbsp;Ce ne fut done pas pour nos fautes que M denbsp;Paris nous priva des Sacrements la derniere fois,nbsp;puifque nous n’avions rien fait de nouveau quinbsp;eut mérité une telle penitence 6c cette inéga-Iké de conduite, en agiflant également, amp; ennbsp;demeurant toujours dans une même difpofitionnbsp;envers Dieu, Mais ce fut plutót 1’égalité amp; lanbsp;fermeté de notre difpofition envers Dieu qui at-tira fur nous ces changements amp; cette inégaliténbsp;de conduite de M. de Paris, qui nous traitoitnbsp;quelquefois avec rigueur , amp; quelquefois avecnbsp;indulgence pour nous faire foumettre de boanbsp;gré ou de force a ce qu’il demandoit de nous.nbsp;11 nous óta les Sacrements peu avant l’Enleve-ment de nos Meres par un mouvement de co-lere amp; de paflion: amp; il nous les rendit Ie journbsp;de la fortie de nos Meres par une feinte douceur , amp; dans l’efpérance de gagner les efpritsnbsp;par ce moyen , ann de nous affujettir enfuitenbsp;pour nous faire entrer ainli peu a peu, amp; comme infenfiblement, dans la conduite qu’il vouloitnbsp;introduire dans notre Monaftere. Et enfin,iloo'^®nbsp;fit óter les Sacrements la derniere fois par vengeance , amp; pour nous intimider par cette rigueur, jointe atix menaces qu’il nous fit après lanbsp;feature du Procés-Verbal j amp; ce font p®’'nbsp;avis du confeil d’iniquité, dont une grande rar-tie étoit au dedans fic au dehors de noire Monaftere.

Ce


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V^dation de la Perfdcatkit det ReVtgieufes de Port Royali


Relation Ce furent tous ces changements amp; ces rende la Sr. verfements de conduite fans ordre amp; fans toi-


%%1


Pineau

1.

Partje,


dement qui nous firent entrevoir dès Ie com mencement ce que nous avons vu plus claire-ment dans la fuite: qui étoit , Ie deflein qu’on


tivesjamp;nos Meres feroient demeurées feules dans Relation Ie combat, chargees de calomnies comme des hé- de la Sr.nbsp;rétityues amp; des rehiles, amp; dignes de tous les maux Pioena


qu'on leurfaifoient fouffrir , amp; de flus grands encore èc apparcmment Elles feroient demeurées touté


avoit fait de travailler plutót 5 nous faire foumet- leur vie en prifon dans des Monafteres étrangers


I.

Partie.


tre a la conduite de M. Chamillard amp; de la Mere Eugenie, pour nous faire abandonner nos Meresnbsp;amp; leur conduite qui étoit la fin a quoi Ton ten-doit, que de nous preffer beaucoup fur la figna-ture,qui n’a été inventée que pour fervir de pré-texte amp; de tnoyen pour parvcnir a changer 1’ef-


mats aufiTi elles auroient été feules a recewoii la Couronne que Dieu a protnife a ceux qui fouf-frentpour fa caufe amp; pour fon amour. Néanmoinsnbsp;pour en venir la il eut fallu que toute la Commu-nauté eut abandonné nos Meres pour entrer dansnbsp;les deffeins de M. rArcheveque,ou le plus grand


prit amp; la conduite que nos Meres ont établiedans nombre; car s’il y en eut eu un nombre conlide-la Communauté. Je ne fqai pas fi I’oo efpéroit table qui fut detneure fermement attaché a nos qu’après que nous nous ferions foumifes a la con- Meres, il y a toute forte d’apparence de croirenbsp;duite nous nous rendrions plus facilement a lafig- que 1’on auroit fait ce que 1’on a fait enfin, en

envoyant avec nos Meres celles qui ieur font demeurées fideles a la maifon des Champs.

Mais pour ne rien omettre de tout ce que nous pouvons conjedturer de la conduite qu’on a tenuenbsp;fur nous en I’abfence de nos Meres,file plus grandnbsp;nombre fe fut rendu a M. de Paris, foit pour lanbsp;fignature (ce qui fuppofe auffi foumiflion a la coiv-duite) foie pour la conduite feule fans fignature,nbsp;amp; qu’un fort petit nombre fut demeuré du cöténbsp;de nos Meres, je n’oferois dire ce que je crotsnbsp;aClurément qu’elles auroient fouffert; car il n’y anbsp;nulle apparence qu’on les eut envoyées a la Mai-

¦ j . j nbsp;nbsp;nbsp;------- fon des Champs, amp;peut-être même qu’on au-

' nbsp;nbsp;nbsp;nous;^que nousaurions obéi roit fait revenir celles dela Maifon des Champs

a M, I Archeveque auffitoi qu’tlles auroient été pour les tenir toutes enfemble captives amp; prifon-forties du Monallere; que nous étions des Ag- nieres s’il eut été befoin, pour les réduire,amp;pour neaux, des efpritsdoux amp; faciles k conduire, amp; oter tout moyen de téfifter ou de fe plaindre anbsp;quantite de chofes femblables que 1’on common- qui que ce fut, afin que M. l’Archevêque eutnbsp;qoit déja faire courir dans dès les premiersnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;min-flffiiiprri _ fans one ner-

yours après la fortie de nos Meres,dans 1’espéran-ce que Ton auroic conguè' que nous nous laifle-rions affujettir, amp; que de bon gré ou de force 1’ori nous feroit foumettre. Et 1’on ajoutoit mê-


nature, mais cela nenous a pas paru; au contraire, nous avons fujet de croire que fi nous euffions voulu abandonner la vérité amp; nos Meres, amp; feu-Icment nous affujettir ^ la conduite de M. Chamillard amp; de la Mere Eugenie, tout auroit été faitnbsp;pour nous : Ton ne nous auroit pas óté les Sacre-roents la derniere fois: 1’on ne nous auroit plusnbsp;parle de la fignature, amp; 1’on nous auroit laiffénbsp;CO repos en ce monde, pour nous rendre ecer-nellement malheureufes en I’autre. L’on auroitnbsp;publié partout que 1’on auroit enlevé nos Meresnbsp;avec grande juftice; qu’il n’y avoit qu’Elles quinbsp;nous empechoient de nous rendre a ce que I’E-


me que nous étions contentes d’etre féparées de nos Meres, ce qui n’écoit vrai que de celles quinbsp;ont figné, qui faifoient affei paroicre leur fottenbsp;joie durant que nous étions accablées de doukur


eu la gloire d’avoir tout affujetti, fans que per-fonne dans le monde eut pu avoir aucune con-Doiflance des violences amp; des maux qu’on leut auroient fait fouffrir.

II ne fauc pas trouver impoffible ce que je dis. Je parle par experience. Je fgai I’étrange capti-vite ou nous avons été réduites ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—'—----


quoique nous

fulfions quarante¦ fept dans le commencement,

^ nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;______ amp; que celles qui ont figné ne fuffent que fift

amp; d’affliSion. Si Ton avoir pu gagner fur nous ou huit. Car comme elks avoient I’autorite de ce que Ion pretendoit a 1’éxclufion - même de la M.


fignature, 1’on en auroit tiré toute fortes d’a-vantages contre nous, amp; 1’on en auroit triom-phé comme fi nous euflaons figné , en faifant croire i tout le monde que nous aurions fatisfaitnbsp;a ce que_M. de Paris demandoic de nous, amp; 1’onnbsp;n’auroit jamais fait fgavoir que nous aurions refufénbsp;la fignature.

De plus. Ton nous auroit empêché d’en parler aux perfonnes qui nous feroient venues voir, ounbsp;i’on nous auroit interdit les Parloirs fi I’onn’avoit


l’Archevêque de kur cóté , elks avoient tout pouvoir; amp; tout ce qu’elles faifoient étoitnbsp;approuvé, ce qui kur donnoit des lumieres amp;nbsp;des intentions pour nous afifliger qui nous don-noient un grand éxercice de patience , amp; par-ticuliérement quand nous confidérions que celles qui agiffoient ainii étoient fi peu confidéra-bles en elles - memes, qu’elles n’avoient rien ennbsp;elles qui les put rendre recommandabks que kurnbsp;feule fignature. Je n’ai point d’autre certitudenbsp;de ce que j ai dit des deffeins de M


pu autrement nous empêcher de publier ce qu’on veque, que des conjeauVes cut voulu cacher a tout k monde. Et M. de fa- mats je crois que ce que e raDoo tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;1'

ris eut été ravi de trouver ce moyen de fortir de fuite, fera voir clairemenr n.,/.» nbsp;nbsp;nbsp;*

1’embarras oii il s’eft engagé. Nous aurions été pas; amp; 1’on remarquera L iotre fafo/nm cn repos dans notre Monaftere, quoique tres cap- dans notre grand nombre, qui a en quelque for-

Tt a nbsp;nbsp;nbsp;te


-ocr page 380-

„ , . nbsp;nbsp;nbsp;, 'Relation de la Perjdcution des Religmfes de Rört'Ro^al, 16^4.- t66^,

Ke ationte force nos perfécuteurs a nous remettre avec ne feroit fauvé : amp; chofes fetnblables, tachant Relation de a or, nos Meres dans le Monaftere des Champs. Ce a nous perfuader que nous devions avoir con-de la Sr.nbsp;Ir’ineau ne (eroic jamais fait fi je voulois exprimer tous fiance en M Chamillard. 11 nous parloit d’u- Pienau


— - j- ------—r.....— ____ ___*___ — M Chamillard. .. -----,

les détours amp; les reflorts d’iniquité que nous ne faqon fort douce, amp; auffi familiérement que

Partie,

s’il eut été avec dcs perfonnes femblables a lui amp; comme s’il eut été tout rempli de bonté amp;nbsp;de charité pour nous : mais il ne trouva aucu-ne correfpondance de notre part, Au contraire nous étions routes dans un grand filence, amp;nbsp;dans une éxtrême froideur. II fe reveilloit denbsp;\M.rArchevêque blame le fentiment des Su~ temps en temps pour faire paroitre la peine quenbsp;périeurs de Port - Hoyal la grace. lui caufoit le retardement des filles de Sainte Ma-

fieurs fois touchant la grace, amp; comme il n’avoit fut ouverte une feconde fois pour faire entrer des jamais approuvé les fentiments de nos Meflieurs étrarigeres, Comme elles étöient encore fur lenbsp;fur ce point j difant qu’ils nous faifoient (nosSu- pas de la porte, nous commengames a en Appel-périeurs) un Dieu trop févere. Et de temps en Ier, amp; a protefter en la préfence de M, 1’Arche-temps il témoignoit de l’impatience de ce que les vêque de la violence amp; de l’injuftice qu’il éxer-filles de Sainte Marie tardoient fi long-temps a goit contre nous; fur quoi il répondit en raillant:nbsp;venir, Comme je me trouvai prés de lui, je §luoi! vouSy Appeller centre votre Archevêque^ Maisnbsp;lui dis fort haut,enforte que toutelaCommunau- comme nous continuiions d’Appeller amp; de pro-té me pouvoit entendre: Monjeigneur^ ^ifavds- tefter concre lui en fa préfence, il reprit la parole,nbsp;voHS fait de notre chereMere\ (1 merépondit aftez en dilant avec mépris; te», hien. Appelles^ yip~nbsp;brufquemenc: ^pfejl-ce votre chere Mere} Je re- fellds'.protejlés^prDteflés tant qu ilvousplaira. Aprèsnbsp;pliquai, t’e/? netre Mere Agnês, Monjeigneur. 11 que la porte fut fermee, il commanda a la Com-reprit la parole un peu plusdoucement, en me munauté d’aller au Chapitre: nous lui obeimes.

iuite il recommenga a parler a quelques Soeurs chaire qu’on lui avoit préparée, amp; les Filles |br les affaires préfentes, amp; particulierement fur Sainte Marie étoient proche de lui aux Siéges d’eanbsp;*a Doarrine de la grace, diiant qu’il n’avoit ja- bas. II comraenga a donner de grandes louangesnbsp;''n ^^“timent de ces Meflieurs les Janje- a la Mere Eugente, en difant que tout le mon^nbsp;ntj e , quiis nous faifoient un Dieu bien fé- fgavoit quelle étoit fa vertu amp; fa capacité,,^nbsp;vare i que on les en vouloit croire perfonne quantité de chofes femblables avec beaucoup d ex-

avons découverts dans la conduite qu’on a tenue fur nous en 1’abfence de nos Meres; je n’en puis dire que la moindre partie.

III.

Arrivée des filles de Ste. Marie. Appel des Religieufes denbsp;Pore-Royal centrenbsp;cette intrujion.^

J’ai fait une longue digreffion , mais j’ai cru qu’elle etoit néceflaire pour rapporter de fuitedèsnbsp;le commencement de cette Relation tout ce quinbsp;peut I’ervir a donner une idéé générale de la conduite qu’on a tenue fur nous dans notre Monafterenbsp;de Parts en 1’abfence de nos Meres; maisil eftnbsp;temps de retourner a M. I’Archeveque, que nousnbsp;avons quitté comme il fortoit des Jardins ou ilnbsp;étoit allé pour faire fa vifite , amp; d’ou il revintnbsp;auffi a la bate qu’il y étoit allé, craignant de faire attendre les Filles de Sainte Marie. Quand ilnbsp;fut dans I’avant-Choeur, il fit fortir par la portenbsp;des Sacrements M, le Lieutenant Civif M, le Prd-tiot del’JJleM. le Chevalier du Guet amp; leur fui-te, amp; retint la Compagnie d’Eccléfiaftiques avecnbsp;lui. Durant 1’intervale qu’il demeura dans 1’a-vant-Chceur è attendre les Filles de Sainte Marie^nbsp;il parloit aflez fouvent aux Sceurs qui etoientpro-che de lui, amp; redifoit ce qu’il avoir déja dit plu-difant : Elle efi ici aux files de Sainte Mar'te dunbsp;Fauxhourg ^ ^ la Mere Angelique eft aux -filles Celebes avec Madame de Rantfau , ejprit avec ejprit,nbsp;Science avec Science^ cela s’accommodera bie». En-rie ; amp;c l’on nous a dit que ce qui fut caufenbsp;qu’Èlles différerent fi long-temps k venir, futnbsp;que le Meflager qu’on avoit envoyé pour lesnbsp;avenir que M. I’Archeveque les demandoit ayantnbsp;oublié en chemin ce qu’il avoit a dire, s’avifanbsp;de demander de la part de M. 1’Archevêque finbsp;la Mere Agnès étoit arrivéc a bon point j 8cnbsp;ayant appris qu’Elle étoit arrivée heureufemenc,nbsp;il revint fur fes pas apporter cette réponfe, quinbsp;fervit a augmenter les inquiétudes amp; l’impatience de M. de quot;Paris , qui fe facha de ce qu’onnbsp;avoit envoyé eet homme, que l’on dit être lujetnbsp;a faire de femblables équivoques.

IV.

[C? qui fe pajfa dans le Chapitre lorfque M. I'Archevêque voulat engager les Kelt-gieufes de Port-Royal d recevoir lesnbsp;Religieufes de Ste. Marie. Dé-part de M. CArchevêque

Enfin la Mere Eugenie amp; fes ein,j Filles arrivc-rent; amp; la porte des Sacrements qui avoic écéou-verte la premiere fois pour faire fortir nos Mercs,

amp; nous primes nos places dans les Siéges d’eo haut, amp; M. I’Archeveque entra auffi-tóc avec lanbsp;Mere Eugenie amp; fes Filles, qui a voient encore leurs

voiles baiflés. M. I’Archeveque le mit dans la

I.

Partie.


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delation de la Terfécution des Religieufes de Port Royal, nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5l9

¦Relation apération Enfuice il fit approcher la A?ere nbsp;nbsp;nbsp;ne fgai s’il penfoic que nous nous préparions a Relation

As la Sr Kie- aiii ie profberna devant lui la tête baiHeejuf faire quelque belle ceremonie pour faluer cette de la Sa* Pineau ou’eri terref ou Elle demeura tout le temps qu’il Mere, wyant que nous nous retirions toates au Pineannbsp;I fut è lui parler , ce qui fut affez long. 11 Im bas du Chapitre. Mais comme perfonne ne s’a- I.nbsp;Pirtie donna la charge de notre Monaftere en qualire vanga, il vit bien que nousn’en avionsaucundes' Partie.

* de Supérieure, a quoi nous nous oppofames for fein- re nni fur raiife niTil fe re-iVi nbsp;nbsp;nbsp;----

fein, ce qui fut caufe qu’il fe rerira avec fa compagnie, amp;c s’en alia. AuflT en avoit-il affez fait pour un jour.

\Conduite des Relïgieufes de Port-Roya'1 envers les Relïgieufes de Ste. Marie.'\

L’on mena la Mere Eugenie amp; fes Filles 1’In»

tetnent, Mais il écoutoit tout ce que nousdifions comme fi nous euffions été des Enfants fans rai-fon. Il y en eut quelques-unes d’entre nous quinbsp;dirent a M, 1’Archevêque pour lui faire entendrenbsp;qu’fc lle feroit inutile dans notre Monaftere, qu’Ellenbsp;n’étoit pas de notre Ordre, amp; qu’Elle ne fgavoitnbsp;pas nos Regies amp; nos Obfervances; il répliqua,:nbsp;f'ous les leur apprendrés, vous les leur apfrendrés,

foins. Le même foir de 1’entrée des Filles de Sainte Marie, Elks voulurent aller au Refeeftoiretnbsp;comme la Mere fut a la table de nocre Mere pournbsp;y prendre fa place. Elk roit la main fur le couvert de notre Mere devant que de s’aflèoir: maisnbsp;ma Soeur IJabelle des Anges lui fit figne de delcen-dre plus bas, amp; de fe mettre a Ia place de la Merenbsp;Erieure , ce qui nous a obligées a demander des

vouloit par ce moyen la contraindre a baiferla Mere Eugenie, ce qui fut caufe que celles quiétoient proche craignant qu’il ne leur en fitautant, fenbsp;retirerent plus vite que le pas au bas du Chapitrejnbsp;amp; celles qui étoient les plus éloignées ne s’avan-gant point, perfonne n’obéit pour cette fois aunbsp;comroandement que M l’Archevêque avoit faitnbsp;d’embraffer la Mere Eugenie. Il n’y eut que ma

Après il adrefla fon difcours a la Communauté, firmerie, oü elles pafferent quelques jours avec en difant; Ven^s, vexés, mes bonnesfilles^emhrajfer peine, paree qu’Elles le trouvoienc un peu eloig-la bonne Mere Eugenie, Et en meitant fa main lur nées pour veiller a leur gre fur les aöions de lanbsp;la tête de quelqu’une qui étoit proche de lui, il Communauté, ce qui étqit le point capicaMekurs

Saur IJabelle des Anges qui fe préfenta de fa bonne avis pour fgavoir en quelk place nous la* met-volonté , amp; qui pour faire paroitre fon refpeft trions au Choeur amp; au Chapitre, Car nous Vïmes pour les ordres de M. 1’Archevêque, dit en em- trés bien qu'EUe fe poicoit a remplir le Siége denbsp;braffant cette Mere, amp; en riant de la plus agré- notre Mere fi l’on ne 1’eut empêché en la plagancnbsp;able maniere, dont elk eft capable t C’ejldetout dans le Siége de la Mere Prieure. Néanmoinsnbsp;Ko» emur: avec quelques autres paroles qui nous elk ne fit aucuneréfiftance,amp; accepra facilementnbsp;donnerent beaucoup de doukur, amp; qui nous fai- la place qu’on lui donna. Nous ne les appellionsnbsp;foient affez voir qu’elle avoit déjè oubliénos Me- que ma Soeur dans ce commencement, amp; la Merenbsp;res, amp; que notre perte étoit un gain pour elk, comme ks autres, paree que nous avions apprisnbsp;M l’Archevêque fit affeoir la Mere Eugenie dans que c’eftla coutume dans leur Ordre, amp; qu’elksnbsp;fa chaire durant qu’il étoit deboutproche d’Elk, ne donnent k nom de Mere qu’a celles qui fontnbsp;en continuant toujours a nousdire; lAenés, venés, adluelkment en charge de Supérieure, Nous cru-mes bonnes -fiUes, embrajjèr la bonne Mere Eugeme. mes que nous devions agir ainfi avec elles pournbsp;Ma Soeur AfetóWi? qui étoit proche de moi me difoic leur faire mieux entendre que nous ne les regar-fans cefle: Ma Soeur, regardés dom cette Mere com- dions nullement en qualité de Supérieures de notrenbsp;me elle eg faite. Ce qu’elle difoit paree que la Monagere. Néanmoins nous changeames depuis;nbsp;Mere Eugenie ayant été trés long-temps Ia tête il ne me Ibuvient pas pour quelk railon, amp;nousnbsp;baiffée aux pieds de M. 1’Archevêque, cette pos. avons toujours depuis donné le nom de Mere a lanbsp;fture ft contrainte lui avoit fait monter un rouge- Mere Eugenie, amp; a la Mere de Meaupeou a caulénbsp;noir fut le vifage, amp; même il paroiGoit que fon de fon grand age, amp; qu’elk avoit de la chariténbsp;¦vifage en étoit bouffi: amp; avec cela facoëflfure amp; pour nous. Et d’ailkurs il fembloit qu’en don-fon habit en étoient tout en défordre, ce qui la nant le nom de Mere k plufieurs, cela donnoicnbsp;rendoit en efïèc d’aflez mauvaife grace, amp; d’un moins d’avantage a Mere Eugeme, marquoitnbsp;port qui n’avoit pas la fagon d’une perfonne fort moins fa qualité précenduë de Superieure,nbsp;extraordinaire en qualités éminentes, commel’on Nous leurs parlions letnoinsque nous pouvions,nbsp;‘Venoit de nous la repréfencer.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; avec toute lorre de circonfpetftionsj amp; pour

Durant que cette Mere étoit ainfi profternée, cela nous évitions autant qu’il nous étoit poift. les Eccléfiaftiques de la Compagnie de M.de/’«. ble de les rencontrer amp; d’avoir aftaire a elles*nbsp;ris l;^i faifoient figne qu’EUe étoit incommodée quoique nous les traitaffions avec beaucoun d’

lelever. Cecoit apparemment que fon efprit étoit leur parlèr. Mais'dVieür“na7;quot;n“' ft occupe de mus ksdeffems, qu’ilnes’appliquoic leurs efforts pour entrer e'? /^nbsp;anen autre chofe. Ujecommensoit louventa quelqu’entretien avec

en cette pofture, amp; néanmoins il ne la fit point refped: quand il étoit abfolument nbsp;nbsp;nbsp;u

r nbsp;nbsp;nbsp;rt T,r\, .omnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r .^lio CAr, ott, —lo..—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;--- TV * ¦ 1 . nbsp;nbsp;nbsp;.eiiaire CIC

ent tous

avec nbsp;nbsp;nbsp;.--r^ur avoir

nous éxhorter a embraffer la Mere Eugenie, amp; je les qui avoient charge de^tr\?ailk?'Sus fédufte

Tt 5 nbsp;nbsp;nbsp;amp;

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“Relation de la Perfécut'on des ^eli^kufes de forURoyal, 10^4.

^30


de Dieu, amp; de quoipar conféquent clles b’acqu'C» amp; qu’elles pourroient Communier è la Grand Pineau toient avec beaucoup de z,ele , paree qu’elles Mefle. II ne paria aucunement de la (ïgnature, pnbsp;Partie. étoient perfuadées que nous n’étions pas en étac amp; ne demanda nulle condition pour nous per- Partie.nbsp;de ialut, a moins que dé renoncer a tous nos fen* mettre les Sacrements. Comme c’étoit le jour denbsp;nments pour rendre I’obciflance a M. de Paris, I’Odlave de St. Bernard, il y eut quantité de Soeurs

Pioeau

1.


¦Relationamp; a nous tromperj ce cju’elles regardoicnt com* qui voudroienc aller a Confelfe n’avoient qu’^ Ic Relation de la Sr. me un emploi qui étoit extiémement a li gloire faire avertirj qu’il fe trouveroit au Confeflional, de la Sr,

C’eft ce qu’elles nous one die fouvent elles tne-mes, amp; avec les termes que nous éxprimerons dans d’autresoccafions, amp; qui étoient capables denbsp;furprendre celles qui les entendoient.

VI.

qui fe préfenterent pour aller a Confeffe, a qui il ne demanda point en quelies difpofitions ellesnbsp;étoient au fujet de la fignature: au contraire ilnbsp;y en eut qu’il porta k vouloir Comtnunier fansnbsp;vouloir leur pertnettre de lui en parler. Quel-ques-autres voulurent s’éxpliquer pour lui fairenbsp;-II jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r 7,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcavoirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ellcs n’avoient point change de fenti-

\_Conduite de 71/. Chamillard envers les Re- nbsp;nbsp;nbsp;0jef,ts,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme ma Soeur Louije Claire, qui lui

libieufes de Port*Royal. Il veut les obli- nbsp;nbsp;nbsp;dit quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1’Enlévement de nos Meres n’avoit rien

même réfolutiqn^ Q de ne jamais ligner ) oii elle avoit toujours ete , afin qu’il ne lui permit pasnbsp;de Communier dans l’efpérance qu’elle figneroit,nbsp;^ qui il répondit: Taifés-vous, ma -fUlet taifés-

mains de la Mere Eugenie, Ses con-tradiSiions deparoles amp; de conduite.']

Le jour fuivant [après] 1’Enlévement de nos

ger h remettre toutes les Clefs entre les nbsp;nbsp;nbsp;changénbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k fa difpoGtion, amp; qu’elle étoit dans la

Agnes- 11 nous dit d’abord qu’il nous bienprier Dieu qu’il nousfit la grace deconnortre andées pour nous faire fgavoir I’inten- fa Sainte volonte en toutes chofes, amp; que nous

Meres, M. Chamdlara voulut commencer a éxer- vous, latjfés vous donner Vahjolution Et après I’a-cer fa charge de Supérieur, felon 1’ordre que voir aitili empêchée de lui dire fes fentitnents, M. de Paris lui en avoit donné. Pour cela il il lui donna 1’abfolution , amp; la porta lui-memenbsp;fit affemblerla Communauté dès le matin au Par- a la Communion, Il recommandoit feulement denbsp;loir Saintenbsp;avoit demandées

naftere entre les mains de perfonnes étrangeres. Enfuite il nous dit que M. I’Archeveque avoitnbsp;ordonné aux filles de Sainte Marie de nous ac-compagner au Parloir quand nous y ferions demandées, amp; qu’il nous commandoit de nous ynbsp;foumettre. Nous fumes quelque temps a réfifternbsp;a ce commandemenr, amp; a la fin nous y voulu

tion de M. I’Archcveuue, amp; pour nous dire fuflions bien unies avec les Meres dc SainSe Ma-qu’il nous commandoit de mettre toutes les Clefs rie, car c’étoit le capital pour 1’heure préfente, du Monaftere entre les mains des filles de Sainte paree qu’on efpéroic de nous gagnerpar cemoyen.nbsp;Mariei a quoi nous nous oppoiames abfolument, Quand ily avoit quelque Soeur qui lui difoit netteen lui difant que nous ne le pouvions pas faire, ment qu’elle ne figneroit jamais, amp; qu’elle aime-amp; que nous n’abandonnerions jamais notre Mo- roit mteux mourir que de le faire, il fe fachoit.

mes mettre une condition, qui étoit que fi M. PArchevêque efl vn méchant homme, VoiR quelque I’Archeveque nous commandoit abfolument de petit échantillon des grands rafinementsde M. CAa-fouffrir que les filles de Sainte Marie nous ac- millard, C’eft quelque chofe de femblable a cenbsp;compagnaflent au Parloir, il falloic que la choie qu’il demandoit a nos Soeurs Converfes, a qui iinbsp;ftit réciproque, amp; que nous leur ferviflions aulG défendoit de Communier quand elles difoient quenbsp;de Compagnes quand elles iroient au Parloir. nos Meres avoient bien fait de refufer la fignature.nbsp;Mats M. Chamillard repoufla bien loin notre pro- paree que cela étoit injurieux a M. l’Archevêque,nbsp;pofition. Voila deux points de cette Conférence a ce qu’il difoit. Et il leur permettoit de direnbsp;qui furent long-temps agités amp; conteftés de part qu’elles ne pouvoient pas croire que nos Meresnbsp;amp; d’autre, perfonne ne voulanr céder. Ilfallut fe euCTent mal fait de ne point figner; Que li eUesnbsp;féparer , chacun demeurant dans la réfolution difoient qu’elles ne condamneroientjamaisnosMe-toute entiere de demeurer ferme, M. Chamillard res ni toutes les perfonnes quiont conduit notrenbsp;i maintenir les ordres de M. de Paris, amp; nous Monaftere par le paflé, il répondoit qu’il ne lenbsp;a combattre jufqu’a la mort pour la défenfe de falloit pas aufli; qu’il ne le voudroit pas; ilnbsp;nos Saints lieux amp; des loix de nos Peres: car les blameroit fi dies le faifoient, amp; qu’il eftimoitnbsp;nous jugeames bien par ces commencements qu’il les perfonnes quoiqu’il y eut quelque choie a re-falloit préparer a foutenirde grands combats, prendre dans leur Doélrine (amp; néanmoins lui-me-s jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cette Conference M. Chamillard dit même nous a dit deschofeshorriblesdanslesCon-

ovnir nbsp;nbsp;nbsp;gt; fttie M. l’Archevêque nous férences centre les perfonnes amp; leur Do^nne,

e les Sacrements; que toutes celles amp; en parloit de la maniere du monde la pin®

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Celadon de la Verfifeution des Keligieufes de Port-Hoyal^ 1664,-166^,

luantité d’héréciques, n’étois difpofée ni a 1’un ni è 1’autre, amp; par con- Relation


Relation jtirieufe, les comparant a quantiré de la Sr. quoiqu’il nous dit Ie contraire dans Ie particu-Pineau lier quand il Ie jugeoit utile pour parvenir anbsp;fes fins ) Et jamais il ne s’eft vu tant de contradiction dans une perfonne de Ton Caradere,nbsp;quc nous en avons vu en lui. La fuite de cenbsp;que je raporterai en fera voir plufieurs é.'tem-pks,

VII.


féquenc 1’on étoic trés éloigné de me mettre dans de la Sr. cette charge; amp; même quand l’on ne m’auroitPineau

.......... I.

Partie.'


rien demandé, j’étois abfolument réibiuë de nela recevoir jamais d'une fi tnauvaife main. Nousnbsp;avions aufll appris par quelques perfonnes du dehors vers ce temps-la, que M, 1’Archevêque ennbsp;avoit témoigné quelque chofe.


1.

Partie.


M. Chamillard nous traitoit avec beaucoup de

Uiror,rofemduCo^eir.onalpouralkrvi.

jiter en ourphs lespaquets des Ixeligleu* facilement en appjrence dans tout ce que nous

difions, ce qu’il faifuit par politique, amp;pourgag-ner les efprits par cette feinte douceur, paree qu’il jugeoit bien que s’il faifoit autrement, nous n’au-rions nulle créance en lui, amp; que tout ce qu’ilnbsp;nous diroit enfuite nous feroit fiifpeét. Ce futnbsp;pour ce fujet qu’il voulut agir avec adrefle, maisnbsp;avec une adreffe fi pcu adroite, que tout ce qu’ilnbsp;difoit n’étoit qu’un mélange de fauffes approbations, amp; de véritables improbations de tout ce quinbsp;s'écoic paffé dans notre Monaftere fous la conduitenbsp;de nos Mercs. Quand nous lui iaifions paroitrenbsp;du refpeét pour nos Meres, amp; de l’eftime pournbsp;leur conduite, il fe mettoit auffi de notie cóté,nbsp;amp; en difoit du bien avec nous: mais comme cenbsp;n’étoit pas Ie véritable 6c fincere mouvement de

Celleriere'. vous entenUés les affaires de la Maifon, aétions, afin de ne point donner de prife fur el« avec quelques paroles femblables qui me faifoient les, 6c de ne point blamer la conduite de ma ?nbsp;affez voir qu’il penfoit ^ me feire mettre dans Angelique de S. Jean. y^.Chawillardnbsp;cette charge au cas que je vouluüe figner, paree me en me faifant des plaintes dr-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T r

qu’il

taifty

Jeott,

[es enlevées. Difcours que lui tient une Religieufe è ce Jüjet. Sa douceurnbsp;pime, ^ fes unifies, life dé'nbsp;chaine contre la Mere An-gelique de St. Jean.'\

Durant que M. nbsp;nbsp;nbsp;Confefloitcemême

jour les Soeurs qui devoient Comniunier a la Grand Meflë, il fortoic fouvent du Confeflionalnbsp;avec fon Surplis pour aller vifiter les paquets denbsp;nos Meres amp; de nos Soeurs qui avoient été enle-vées la veille 11 eft forti jufqu’a trots fots durantnbsp;une confeffion, amp; il y eut quelques Soeurs quinbsp;eurent de la peine de ce qu’ihnterrompoit fi fouvent leur Confeffion, ce qui fut caufe qu’ellesnbsp;lui en témoignerent quelque chofe, amp; particu-liérement ma Smur Angeiiqve de Saint Alexis^ quinbsp;lui dit que cela étoit bien facheux de faire unenbsp;Confeffion a tant de reprifes, a quoi il réponditnbsp;qu’il avoit quantité d’affaires Elle lui repliquanbsp;que nos Confeffeurs ordinaires en avoient auffinbsp;beaucoup , amp; que néanmoins ils prenoient Ienbsp;temps néceflaire pour entendre les Confeffions,nbsp;amp; que l'affaire dr vifiter des paquets n’avoit riennbsp;de commun avec 1’adminiftraiion des Sacreraents.nbsp;Elle lui paria affez librement de tout ce qui fenbsp;pafloic, amp; lunout de fa conduite; ce qu’elle anbsp;toujours continué de faire dans toutes les rencontres. Cette liberté avec laquelle elle lui parloitnbsp;éioit caufe qu’elle étoit tres mal dans fon efprit;nbsp;amp; nous avons appris qu’ü n’a pas tenu a lui qu’ellenbsp;ne foit fortie du Monaftere amp; mendée en éxil avecnbsp;les aurres, peut-être paree qu’il y étoit pouffé parnbsp;la Smur tlavie, qui étoit affez animée contr’Ellenbsp;pour lui rendre ce bon office: roais l’on dit quenbsp;M. de la Brunetiere rompit cedeffein. Pourmoi,nbsp;ii m’éxhorta fort a l’union avec les filles deSaintenbsp;Marie, pour fuivre les intentions de M 1’Arche-rêque. Et enfuite il me dit; quot;voudrois bien quenbsp;veus eujjiés ftgné, vous, ma fille, car vous avés été

qu’Üs ne feferoienc pas contentés qu’on fefutfou-mis a leur conduite pour avoir affez de confiance en nous pour nous mettre dans les offices. Et je

fon coeur qui Ie faifoit parkr ainfi, il fe coupoit fouvent, 6c prenoit Ie change, en difant toujoursnbsp;quelques paroles au défavantage des perfonnes quenbsp;nous honorons Ie plus en ce monde.

Néanmoins il diffimula Ie plus qu’il lui futpos-fible dans les Confeffions; 6c ce qu’il y a dit fe peut appeller une modération, comparé ace qu’ilnbsp;a dit dans fes Conférences, oü il jetia tout fonnbsp;feu contre les perfonnes, contre leurvertu, contre leurs mceurs, contre leur Doélrine 6c contrenbsp;leur conduite. Ce fut contre Ma Soeur Angeli-que de S. Jean feule qu’il fe déchargea Ie plus dansnbsp;les Confeffions, car il en paria amp; plufieurs Soeursnbsp;avec aigreur. 11 lui impofoic tout ce qu’il im-prouvoic dans nous, en difant: C’eft ld l'ejpritnbsp;altier de la Soeur Angelique de S, Jean \ c'éioH ainfinbsp;qdelle infiruijoit Jes filles. Et ainfi tout ce quenbsp;nous faifions qu’il condamnoit, retomboit fur elle , ce qui nous obligea d’en avertir la Commu-nauté , 6c particuliérement nos jeunes Soeurs,nbsp;paree q’il s’en plaignoic plus que des autres. Peut-être que ces plaintes procédoient de ce que lanbsp;force qu’elles faifoient paroitre lui ótoit l’efperancenbsp;qu’il avoit de les gagner plus facilement que lesnbsp;anciennes. Ce fut pour ce llijet que nous lesnbsp;priames de prendre garde a leurs paroles 6c aleurs

. nbsp;nbsp;nbsp;vAc». O.

plaintes de quelque chofe n'approuvoit pas; Voita 1efprit altier amp; hau-y la conduite de la Swur Angdique de S.


VIII.

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Relttion de la Verficution des Ueligmfes de Tort-Royal, 1664.-166 f.

au Tour de la Cellerierc, pour avenir des be- Relation YU I,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foins de la Sacriftiej amp; devant que la Soeurde la Sr*

du Tour eut averti la Steur ^eraphine , amp; line Pineau autre Soeur de la Sacriftie, il ie paflbit beaucoup I.nbsp;de temps j amp; quelquefois après routes ces peines Partie,

Relation de la Sr.nbsp;Pineaunbsp;I.

Partie,

{JSJoyen dont je fen la Mere Eugenie pour avoir les Clefs. Défordre amp; incommo-dhé qui en fut la fuite h la Sacriflie,nbsp;au Tour, amp;c. M. Chamillard amp;nbsp;la Mere Eugenie mahraUent lanbsp;Sr. Jeanne de Ste. Fare, quinbsp;ne veut point donner lesnbsp;Clefs du Tour7\

L’apres-midi du même jour que M. Chamillard nous avoir fait fa Conference le matin, la fderenbsp;Eugenie fitaffembler la Communaute fousprétextenbsp;de vouloir faiuer routes les Sceurs, quoique fonnbsp;veritable deffein fut de faire éxécuter ce que M.nbsp;Chamillard nous avoir ordonné le matin de la partnbsp;de M. I’Archeveque. Comme cette Mere com-mengoit a embraffer les Sceurs Anciennes, unenbsp;grande partie des Jeunes ne la voulant pas atten-dre, fortirent de la chambre aflez promptement,nbsp;fe pouflant les unes les autrcs pour fortir les premieres, ce que la Mere remarqua trèsbien,quoi-qu’elle n’en fit rien paroitre. Après qu’elle eutnbsp;falué celles qui refterent, elle fit approcher manbsp;Steur Etar.pije de Saints Claire , a qui elle ditnbsp;qu’elle avoit ordre de M. I’Archeveque de mettrenbsp;deux de fes Filles au Tour, une pour ouvrir lanbsp;porte, amp; 1’autre pour parier au Tour, amp; qu’ellenbsp;eut a leur mettre entre leurs mains les Clefs de lanbsp;Cloture amp; des Parloirs Ma Soeur s’en échapa lenbsp;mieux qu’elle put; amp; n’ayant pas les Clefs furnbsp;elle , elle fe retira. Enfuite elle me demandanbsp;pour me dire que M. I’Archeveque lui avoitnbsp;commandé de mettre une de fes Filles a la Sacristie, amp; qu’elle I’alloit envoyer pour prendre lanbsp;Clef du Tour. Je lui repondis qu’ayant été milenbsp;dans cette charge par notte Mere Abbeffe, je nenbsp;pouvois mettre les Clefs entre des mains étran-geres: mais tout ce que je reprefentai a cette Mere , fut de nuUe confidération, amp; elle me répli-qua d’une maniete iropérieule,qui lui eft naturelle, que j’euffe mettre la Clef du Tour de lanbsp;* Relitr.lacfiftie entre les mains de la Steur Seraphtne * amp;nbsp;de Sce.°nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;continuafle a faire la charge a I’ordinaire.

Marie. H y eut encore quelqiies paroles de part amp; d’au-tre, mais enfin il fallut céder ou fe réfoudre h fortir du Monaftere , car cette Mere n’écoutenbsp;aucune raifon. La Sceur Seraphine avoit feule-ment charge de la Clef du Tour, amp; n’alloit anbsp;la Sacriftie que quand il étoit nécelTaire de paflernbsp;Ornements ou autre chofe. C’étoit une peinenbsp;^ travail incroyabic, paree qu’il falloit con-chercher pour pafler ce qu’on de-nouvoifvvt''^^? heures éxiraordinaires qu’on ne

ment au^incommodoit éxtrêmé-ment au dehors,

amp; ces cérémonies, 'les chofes qu’on avoitdeman-dées ne lervoient plus de rien, les perfonnes qui attendoient ayant été contraintes de s’accommo*nbsp;der de ce qui étoit dans la Sacriftie; ce qui anbsp;caufé une infinité de défordres. Et même cotn-me cette Fille étoit infirme , nous avions fouventnbsp;bien de la peine a avoir la Clef du Tour afleznbsp;matin pour la premiere Meffe ; mais enfin ellenbsp;fut obligée pour fon foulagement de me donnernbsp;la Clef du Tour pour cette occafion feulementnbsp;car il falloit la rendre aufTitót qu’eile fe préfèn-toic. bfeanmoins cette commodicé nous a fervinbsp;dans nos affaires dans le commencement, I^ousnbsp;avons été dans cette captivité amp; cette dépendancenbsp;de la Sceur Seraphine jufqu’ay 24 de Septembre,nbsp;que M. l’Archevêque dépofa les Officieres pournbsp;mettre les Sceurs qui avoient figné dans les charges, paree qu’après Ia iedure du Frocès Verbalnbsp;qui fut foütenu devant lui, il perdic l’efpérancenbsp;d’en gagner de plus capables de remplir lesnbsp;charges.

Ma Soeur Frangoife de Ste. Claire (^Soulai») étant retournée au Tour après 1’ordre que la Me^nbsp;re Eugenie lui avoit donné dans l’Affembléejdontnbsp;nous avons pailé, les deux Religieufes de Ste.nbsp;Marie fe préfenterent pour prendre pofleflion dunbsp;Tour, amp; de la porte du Monaftere; amp; enfuitenbsp;de toutes les Clefs, tant des portes de Clotures,nbsp;Parloirs, Jardins , que de tous autres lieux: Manbsp;Steur Franfoifi les leur refufa, amp; renvoya ma Steurnbsp;Jeanne Fare ( Eomhart) parier ^ la Mere Eugenienbsp;pour lui repréfenter les raifons qu’elle avoit denbsp;retufer de mettre les Clefs de notre Monafterenbsp;entre les mains de fes Filles, paree qu’elle 1’avoitnbsp;chargée ^’une partia des foins de fa charge, amp; desnbsp;Clefs de Ia Clóture depuis la fortie de nos Meres,nbsp;pour s’appliquer a faire’ fes comptes qu’elle devoitnbsp;rendre dans peu de jours entre les mains de M.nbsp;de Ia Bruuetiere, J1 fembloit même qu’elle craig-noit de fe commettre, paree qu’ayant été nom-mée pour être enlevée avec nos Meres, la moin-dre réliftance qu’elle auroit été obligée de faire,nbsp;la pouvoit faire enlever, comme ilarriva en effecnbsp;trois mois après, pour avoir eu part a la rétrac-taiion dc ma Steur Melthide. Elle m’avoit priéenbsp;d’entrer dans la charge de Celleriere dèslejournbsp;de 1’Enlévement de nos Meres, mais je ne crusnbsp;pas, pour plufieurs raifons, le devoir faire, c’eftnbsp;pourquoi ie la refufai. Ma Steur Jeanne de Ste.nbsp;Fare repréfenta a la M. Eugenie. le fujet quinbsp;1’empêchoit de faire ce qu’elle avoit ordonné, amp;nbsp;de mettre les Clefs entre les mains de fes Filles,nbsp;amp; entr’autres chofes , elle lui dit qa'elle rüétoitnbsp;point notre Supérieure, £5* qu’elle ne pouvoit pas dé-pofer Ut Officieret que notre Mere AbbejJi avoit mt.

Jes.

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quot;Relntio» de la FerflcutioH des Religieafes de Port.Rojfal, i66^^l66f,

Relationyj/ dans les Charges. La premiere réponfé qu’elle munauté. Ma Soïur lui répliqua, qu’elle Ie fe- Relation de la Sr. recut de cetre Mere,fut,?»W/e parteis bien hardt roic trés volontiers, 6c qu’elle s’enalloic al’inftant de la Sr,

quot;¦---- ment ér ^stélle étoit bien Jurprife d'entendreparler fonner, qu’il prit la peine d’aller au Parloir de la Pineau

'tnCi des plus feunes Feligieujes de la Communau- Communauté: amp; elle fe retira ainfi pour aller I-si ijue c'étoit par Vordre de M. l’ Archevêque qu’elle fonner j afin d'affembler les ScEiirs, pour les a ver- Partie,

tir de ce qui fe paflbic Mais comme iVf. cfe^awl/.

Pineau

L

partie.

lard n’avoit rien gagné fur les efprits dans fa premiere Conférence, peut-être qu’il perdit 1’efpé-rance de gagner davantage dans une feconde; 6c ce fut apparamment pour ce fujet qu’ii fit retour-ner ma Sosur Jeanne au Parloir, pour lui dire:nbsp;quoi! faudra-t'il d cbaque moment fanner la Communauté pour une bagatelle 1. Ma Sceur lui répondit,nbsp;que ce n’étoit point une cholé de peu de confé-quence que de laifler des Clefs de Clócure entrenbsp;les mains de perfonnes étrangeres; amp;que nos Meres-mêmes ne les gardoient pas toutes deux, A-prés plulieurs conteftations de part 6c d’autre, ilnbsp;lui dit, qu’il donneroic avis a Monieigneur 1’Ar-ch.evéque de tous ces refus; faifant paroitre qu’ilnbsp;fe tenoit -oiFenfé de ce que nous ne voulions pasnbsp;Ie reconnoitre pour notre Supérieur, nous ayantnbsp;été donné de M l’Archevêque en cette qualité.nbsp;Lt comme nous étions fouvent obligées dedécla-rer zM, Chamillard8c a la A/. Eugenie, pour nous op-

pofer aleursentreprifes, que nous ne les reconnois-fions point pour nos Supérieurs; öcquenousleurs

^ nbsp;nbsp;nbsp;enten-

doient rien a nos Regies 6c a nos Obfervances cela les fkhoit, amp; particuliérement la Mere Eugenie, qui nous répondoit en faifant une groiTanbsp;moué de mépris: c’efi toujours la mème chofe; elles riant autre ckofe d dire, qu’on ne fpait pas teursnbsp;Regies ér leurs Obfervances. A quoi nous répüqui-ons, que nous étions contraintes de recommen-cer toujours, paree qu’il étoit toujours vrai qu’ilsnbsp;n’y entendoient rien, 8c que nous y ferions be-aucoup de fautes li nous les en croyions

Ma Sceur Jeanne de Ste. Fare ayant réfifté a M, Chamillard, s’en retourna dans fon Office, 6c ellenbsp;fe conferva jufqu’a la fin la liberté d’entendre toutnbsp;ce qui fe difoit au Tour: enforte que quand onnbsp;y alloit pour répondre, on entendoic une de nousnbsp;dire, Deo gratias; 8c une fille de Sainte Afar/'edire,nbsp;au nom de Dieu, ou, Dieu fait héni.

té- que c*étoit par l or are de M. l Archeveque qu elle lui demandeit les Clefs; ér qu’elle eut d les mettrenbsp;entre les mains de fes Filles. Ma Sceur lui répliqua,nbsp;qu’elle ne les rendroient que par un ordteéxprèsnbsp;de M. l’Archevêque, amp; qu’alors ce feroic unenbsp;violence , de laquelle nous protefterions coinmenbsp;du rcfte. La Mere Eugenie lui dit encore que M.nbsp;l’Archevêque avoir ordonné que fes Filles lêroientnbsp;feules dans la petite chambre du Tour, pour pariet aux perfonnes du dehors; 6c que nos Sceursnbsp;fe tiendroient dans l’avanc-Tour, oü les Fillesnbsp;de Ste Marie leur viendroient dire les raeflagesnbsp;qu’il faudroit faire, Ma Sceur lui répondit» qu’ellenbsp;ne fe rendroit jamais a eet ordre, 6c a un com-mandement fi injufte; qu’elle n’étoit point notrenbsp;Supérieure; que nous 1’avions declare a M. l’Ar-chevêque; que ce feroit une grande lacheté, 6cnbsp;une grande injuftice d’abandonner notre Monas-tere encre les mains de perfonnes étrangeres; amp;nbsp;qu’en tout ce qui feroit contre nos Regies, nosnbsp;Conftitucions , nos droits , 6c l’autorité de nosnbsp;Meres, nous ne lui céderions quoique ce fut; 6c

que pour routes ces raifons, nous conferverions nbsp;nbsp;nbsp;_____ _________________ ^

toujours la liberte d entendre tout ce qui fe diroit ,»répétions dans toutes les occafions qu’ils n au Tour: qu’elle ne refuferoit pas de parler de- ' 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- v _

vant fes Filles, mais qu’il falloit que les chofes fuffent réciproques: amp; que les Soeurs de la Mai-fon ne fortiroient pas quand 1’on viendroit parlernbsp;è Elles; Ce que la Merenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reprit avec beau-

coup d’aigreur, en lui difant: vrament.^ maSosur.^ fen fuis d’avis., que vous y foyés quand l’an viendranbsp;nous parler. Monfeigneur ne kous a pas mi fes Céansnbsp;pour nous réformer, mais pour être témoins isf pournbsp;lui rendre compte de tout ce qui s'y pajfe. Kt pournbsp;sela c’efi l’intentim de Mon/eigneur que nous foyonsnbsp;feules dans Ie four. Après quelques autres parolesnbsp;femblables, ma Steur feanne de Sainte Fare fenbsp;retira, fans avoir rien cédé amp; la M. Eugenie ri énbsp;fes filles. Cette Mere alia auffitót donner avis ^

\ Les Officier es rendent enfin les Clefs, mais aux Signeufes. La Célériere rend jesnbsp;Comptes. Car after e impérieux de lanbsp;Mere Eugenie. Son peu .de dijcer-nement. Ses plaintes contre lesnbsp;Religieufes de Pon Royal au-prés M l'Archevêque, Cokrsnbsp;amp; pajfion dece Prélat

Tout ceci continua jufqu’au a4. ce Septembre,

Y y nbsp;nbsp;nbsp;que

M. Chamillard de tout ce quifepaffoir,lequelde' manda a parler a ma Steur Jeanne dès Ie grandnbsp;matin du jour fuivant, paree qu’il étoit trop tardnbsp;pour la demander Ie foir-même. 11 lui fit quan-ticé de plaintes 6c de reproches de ce qu’on luinbsp;avoit rapporté d’elle, 6c tacha de la perfuader denbsp;fe rendre par douceur a ce que la M. Eugenie luinbsp;avoit dit de la part de M, l’Archevêque. Maisnbsp;voyant qu il ne gagnoit rien fur fon elprit, il luinbsp;dit qu il lui commandoit d’obéir. Ma Sceur luinbsp;répondit que nous ne Ie regardions point cotnmenbsp;notre Supérieur, 6c que nous ne lui devions au-cune obéiffance ; que ce qu’on demandoic denbsp;nous étoit contre nos Regies 6c nos Conftitutions.

Enfuite ii la traita de dejobéijfanie, de préfomptu-eufe: amp; aujouta que perfonne ne lui avoit encore parlé de la forte; quil feroic affembkr la Com-

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Relation de la ferfécutkn des quot;Relsgieufes de Vort -quot;Royal^ \66\.‘ \66^

S'?*!-


1.

Partie.

Relation que M. 1’Archevêque changea les Officieres pour de la Sr. metCre les Soeurs qui ont ligné dans les charges;nbsp;Pineau amp; tna Smr Jeanne de Sainte Fare remit les Clefsnbsp;entre les mains de ma Soeur Franpije de Saintenbsp;Claire, qui fut obligée de les rendre amp; de cédernbsp;a la violence. Ce fut vers ce temps-la que M. denbsp;la Brunetiere entra pour recevoir les coroptes denbsp;ma Soeur Franfoife de Ste Claire^ amp; tous les pa-piers de la Cellérerie, qu’il mit entre les mains denbsp;ma Soeur Marie üorothée (Perdreau) qui fut dansnbsp;la fuiie la Premiere Abbeffe de Port-Ro_yatde Paris.

11 demanda aulTi routes les Clefs daCoffre-fors. Nous ne fqavons pas autrement è qui il en donnanbsp;deux, ft ce fut a la Mere Eugenie , ou a ma Soeurnbsp;Flavie amp; VorotkJe , ce qui a plus d’apparence;nbsp;paree que la Mere Eugenie a toujours refufc denbsp;fe charger du temporel de notre Monaftere,nbsp;Mais I’on nous a aflüré comme chofe trés cernbsp;taine, qu’il avoit emporté la troifieme, amp; qu’ilnbsp;I’avoit gardée: enforce que perfonne ne pouvoitnbsp;ouvrir Ic Coffre fort qu’en fa prefence: amp; mémenbsp;Ton nous a dit qu’il avoit aiTez bien agi dansnbsp;cette rencontre , amp; qu’il s’étoit employé pournbsp;nous faire donner une copie des papiers: mais ilnbsp;avoit crop peu de crédit, amp; trop peu deforcenbsp;pour obtenir quelque grace en notre faveur.

L’on peut remarquer par ce que nous avons die de la maniere d’agir de la Mere Eugenie, que e’eftnbsp;une perfonne impérieuié, amp; qu’ii n’y a rien aré-pliquer quand elle a réfoluune chofe, quoiqu’ellenbsp;ait fouvenc peu de difeernement dans les comman-dements qu’elle fait. Nous avons vu en plufieursnbsp;rencontres qu’elle traite fes Filles-mêmesavecdu-reté, amp; nous en étions furprifes. Ces réfiftancesnbsp;que nous avons été obligées de faire continuelle-ment pour nous oppofer aux continüelles entre-prifes qu’on foifoit contre nous, tant pour nousnbsp;faire foumettre aux ordres de M. l’Arcbevêqueamp;nbsp;a la conduite qu’il vouloit tenir fur nous, qu’auxnbsp;ordres amp; a la conduite de M Cbamillard, quinbsp;augmentoit toujours du fien quelque chofe par des-fus M. l’Archevêque; amp; encore aux ordres amp; anbsp;la conduite de la M. Eugeniequi ajoutoit è fesnbsp;propres mouvements amp; a fes fentiments particu-liers un certain mélange ou compofé de ceux denbsp;M. de Paris amp; de ceux de M. Chamillard, quinbsp;nous obligeoic a nous tqnir fans ceffe fur nos gardes pour nous empêcher d’etre furprifes; amp;pournbsp;combattre autant qu’il étoit néceifaire pour nousnbsp;défendre des piéges qu’on nous tendoit en routesnbsp;chöfes: ces réfiftances, dis-je, que nous avonsnbsp;été obligées de faire pour nous oppofer aux des-feins qu’on avoir de nousperdredevant Dieu,quenbsp;nous regardions feul dans nos combats, ont éténbsp;1 origine de tant de plaintes 6c dereprochesqu’onnbsp;poft ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;notre conduite, amp; de routes les im-

oui nbsp;nbsp;nbsp;nous a impolées Et c’eft aufli ce

? plufieur7iCt\“

nombre, de nous

«rtre e„tre 4 muraillts ^ amp; de

nous faire vivre au pain ér « l’eau Ie rede de nos Relation jours. C’eft ce qu’il nous a répété en routes ren- de la Sr,nbsp;contres, 6c Ie plus fouvent trés mal a propos 6c Pincaunbsp;fans fujet, 6c fans autre raifon que par un mou-vemenc de colere; 6c pour fe prévaloir de fon Pardenbsp;autorité fur nous, de quoi tl portoit lui mêrae lanbsp;plus grande peine, paree qu’il femetcoitq^jelque-fois fi en feu, qu’il nous faifoit cotnpaffion du-rant que nous étions en fapréfènce, quoique nousnbsp;fuffivms trés perfuadées qu’il n’avoit pas raifon denbsp;fe mettre en colere: Ce qui nousdonnoitauffi unnbsp;peu de récréation en fon abfence , d’avoir vu unnbsp;Archevêque de Paris dans des agitations fi éxtra-ordinaires, pour des caufes fi légeres.

[Efprit (S? Conduite des Religieufes de Ste. Marie, fur tout de la Mere Eugenie,nbsp;ff de la Sr. Seraphine ]

Puifque nous avons parlé en divers endroits de M. de Paris amp; de fa conduite, de M. Chamillardnbsp;8c de fa maniere d'agir avec nous , de la M.nbsp;Eugenie 6c de fon humeur impérieufe, je croisnbsp;qu’il ne fera pas hors de propos de faire ici unenbsp;petite peinture de 1’efprit amp; de la conduitenbsp;des autres Filles de Sainte Marie^ 6c de quellenbsp;maniere ellcs agiflbient avec nous. Celle qui futnbsp;mife a la Sacriftie, eft une feconde M Eugenie-.,nbsp;elle eft entiérement dans fes fentiments, 6c eftnbsp;fort lies de eoeur amp; d’efprit avec cetce Mere. Elies confpiroient enfemble amp; de concert pournbsp;faire des rapports è M, FArcheaieque, amp; a M.nbsp;Chamillard, qui n’alloient qu’a la ruïne entiere denbsp;notre Monaftere. Celle-ci 6c la M. Eugenie Vontnbsp;les deux plus oppofées a 1’eiprit amp; aux pratiquesnbsp;de notre Communauté. Elles avoient une dureténbsp;pour nous, amp; pour tout ce qu’on nous faifoicnbsp;fouftrir , qui tenoit de 1’inhumanité. La Merenbsp;Eugenie m’a dit fouvent, que ddtoit avec grandenbsp;jufitce qu’on nous traitoit ainji , ^ que c’étoit pu-‘nbsp;ntr les déhnquanis , ( cefl fon terme.) Cette Rc-ligieufe, qui fe nommoit la Soeur Seraphine, aflis-toic les Sceurs qui étoient detnandées au Parloir;nbsp;elle y parloit ordinairement plus que celle quinbsp;étoit demandée, amp; faifoit taire les Sceurs quandnbsp;elles difoient quelque chofe touchant les affaire*nbsp;qui faifoit voir I’injuftice 8c la violence de la conduite de M. de Paris^ Ce qu’elle faifoit d’unenbsp;fagon impérieufe, comme fi nous euffionsétédesnbsp;Enfants ou des efclaves. Cette maniere d’agir lanbsp;faifoit beaucoup appréhender , amp; quelques-unesnbsp;d’entre nous refufoient d’aller au Parloir quandnbsp;cette fille les devoit accompagner. Enfin, il n’y anbsp;forte de rigueurs que la M. Eugenie 6c la Saiurnbsp;Seraphine ne fuffent difpofées d’éxercer contrenbsp;nous, fi M. de Varis leleur avoit commandé,parnbsp;tin zele fans feience, qui les porte a obéir aveu.


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beladen de la Perf/catio» des Pelipeufes da Port‘E(gt;sal, 1664,-166^^,


ajóuta enfuite; car ^ t»a (here Sceur, j'en a'metmt. Relation Èt en parlant de notreMere Agnès, elle difoit; llnbsp;faut qua ce foit une perfonne toute remplie de i’ejprit Pineau

da fJieu: ne me verrai-je janiais d fes pieds} que je I-'efimerois heureufe de ia firvir 1 Et depnis qu’on


Relation glement ^ toute forte de cotnmandements, lans de la Sr. aucun dilbernement; amp; elles Tauroienc fait avecnbsp;Pineau beaucoup de devotion, croyanc rendre un grandnbsp;ï- fervice a Dien. Voila en quoi confifte toute Jeurnbsp;6c il ne leur en faut pas demander davan-


Partie.


picrc 9 nbsp;nbsp;nbsp;Al AA'- AWLH W.tl lAUl. ^0.0nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v v*»*

tage II y en a une des deux qui étoient au Tour, nous eut donnéle Livre^de7^ ReU^Te

entre les mains. Elle faifoit toutes chofes imagi. nabies pour avoir quelques Ecrics qu’elle eut com-pole; amp; je ne fqai comment elle entendit parlernbsp;de l’Examnde la Religieufe, mals il eft incroyablenbsp;tout ce qu’elle fit pour Ie voir; amp; enfin il fallutnbsp;ie lui prêter, a condition toutefois qu’elle ne Ienbsp;tranferirgit pas. Elle l’admiroit, amp; fouhaitoirin-finiment Ie pouvoir voir a fon loifir, ce qui nenbsp;lui fut pas accordé, craignanc qu’elle n’en fit quelque copie. Néanmoins je ne crois pas qu’elle eutnbsp;un grand talent pour tranferire; mals fans routesnbsp;les précautjons qu’on y apporta, elle en auroit aunbsp;moins fait quelque méchance copie, qui auroit éténbsp;plus a craindre qu’une bonne

Nous parkrons encore en d’autres endroits de la charité que cette bonne Mere avjoit pour nous,nbsp;de quoi nous lui fommes obligéesT Néanmoinsnbsp;comme l’efprit de cette Mere eft aflez, borné, amp;nbsp;naturellement petit, les témoignages de la bonténbsp;amp; l’union qu’elle avoit avec nous, paroiffoientnbsp;fort inégaux; amp; nous y remarquions fouvcnt 'unnbsp;grand changement. H fetnbloit même quelque-fois dans des fentiments entiérement oppolés a cenbsp;qu’elle 'avoit dit peu auparavant. Nous attribui-ions ces inégalités d’efpiit aux Conférences qu’ellenbsp;étoit obligee d’avoir, felon fon Ordre, avec fanbsp;Supérieure. Et peut-être que la M. Eugenie luinbsp;faifoit des repréhenfions dans ces occafions, denbsp;ce qu’elle étoit unie avec nous. Car la Mere denbsp;la Sourdiere tremble comme un Enfant devant lanbsp;Mere Eugenie’, 8c elle apprehendoitiurtoutqu’ellenbsp;la furpric en parlant a quelqu’une d’cntre nous,nbsp;paree que cette Mere eft beaucoup au defliis denbsp;toutes les autres de fon Ordre, amp; eftregardéedenbsp;toutes leurs Communautés, qui font au nombrenbsp;de Cent cisquante Monafteres, comme une autre

tre , quoique la Mere ne lui en dit rien. Elle avoit autant de joie que npus qpand elle fqavoitnbsp;quelque chofe pour nous en faire part, car ellenbsp;nous a fait patoicre beaucoyp de bonté amp; de cha-rité en plufieuts occafions. Cette Mere avoit unnbsp;fi grand refpeét pour Ie filence qui s’oblervoitnbsp;dans tous les lieox du Monaftere, qu’elle avoitnbsp;de la peine dece que fes Souliers faifoienc du bruitnbsp;en marchant, paree qu’il n’y avoit qu’elle, a cenbsp;qu’elle difoit, qui troubloit Ie filence qui étoit finbsp;Ixaéleroent gardé dans la Communauté. Elle a ditnbsp;Cntr’autres choles a Ma Sexar Angelique Marguerite,nbsp;a qui elle parloit pips librement qu’aux autres,nbsp;qu’elle avoit une telle affeélion pour notre Mo-nattere amp; pour tout ce qui s’y pratiquoit, que finbsp;elle en eut eu connoiflance devant ejue d’etre Religieufe, elle n’aurojt jamais été aiüeursj amp; elle

beth Ie Feron: c’eft une perfonne altiere, qui dit des paroles piquantes. Elle a dit a ma Sceur Marguerite Angelique du S. Efprit{desrournel/esjqn'el\snbsp;nous croyoite» péché mortel^ Scqu’ellenousregar-doit comme des perfonnes qui étoient en plusnbsp;mauvais htAX^quedes plies demauvaifevie. Cequ’eUnbsp;Ie difoit avec aigreur d’efprit, amp; d’une faqon mé-prifante. Nous en dirons encore quelt^ue ctrofenbsp;dans la fuite. La feconde de celles quietoientaunbsp;Tour , que l’on appelle la Steur Marie Magdelai-»e, eft une bonne fille, qui n’a pas plus d’efpricnbsp;qu’il ne lui en faut, amp; qui n’eft pas popr celanbsp;plus traitable que fa compagne; amp; quand ellesnbsp;avoient mis quelque chofe dans leur tête, il étoitnbsp;impoflible de leur faire entendre raifon. Ellesnbsp;font néanmoins bonnes felon l’efprit de leur Or-dre, amp; les inftrudlions qu'elles ont reguësj 6cnbsp;n’oncque de bonnes intentions dans toutcequ’el-les font.

L,a Mere Elijaheth de la Sourdiere eft une autre fille de SaiuU Marie, qui a été Supérieure de lanbsp;Maifon AtChaillot, amp; qui apparamment feratou-jours une des premieres dans fon Ordre. C’eftnbsp;une bonne Religieufe, qui a 1’humeur douce, amp;nbsp;qui aimoit amp; eftimoic éxtrêmement tous les éxer-cices de notre Communautc, amp; s’y alTujettiftbitnbsp;autant qu’elle pouvoit; amp; poür ce fujet elle n’é-toit pas fort bien dans l’efprit de la Mere Eugenie^nbsp;qui n’approuvoit rien de ce qui fe faifoit dans notre Monaftere, Ea Mere de la Sourdiere a dit elle-mêine a tna Soeur Marguerite Angelique, qu’ellenbsp;n’avoit point de part aux avis amp;; aux confeils quenbsp;la M, Fugeuie prenoit tpuchant nos affaires, Néanmoins elle nous avertiflbit de ce qu’elle pouvoitnbsp;apprcndre; paree qu’il n’étoit pas poflïble qu’ellenbsp;n’en eut quelque connoiff'ance d’une part oud’au-

Mere de Chantail, quoiqu’il fémble qu’il n’y aic rien de femblable que l’habit. La Mere de lanbsp;Sourdiere n’avoit point d’autre charge que cellenbsp;d’accompagner les Soeurs aü Parloir: r6c nousnbsp;écions toutes bien-aifes quand c'étoit elle qui ve-noit avec nous, paree qu’elle eft douce6£ refpec-tueufe, amp; qu’elle n’interrompoit pas les difcqursnbsp;ieconfidéremmen: pour parler, comme faifoiencnbsp;les autres, amp;c pour improuver ce qui fe difoit.nbsp;Ce qui n’empêchoit pas qu’elle ne fit quelquefoisnbsp;des rapports a la Mere Eugenie de ce qui s’étoitnbsp;palfé au Parloir qui étoient alTez facheux pareenbsp;que cela pafloit indubitablement de la Mere \ Mnbsp;Ckamillard, Qc puis ^ M. l'Archevéaue, cequlnbsp;étoit caufe que ces fortes de rapports paffant ainfinbsp;de 1 un a 1 autre j les chofes cbangeoient fouvencnbsp;de face, amp; paroiflofent toutes differeotes de cenbsp;V V 2nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’el-


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^ _ 'Relation de la 'Rerfèiution des quot;keligieujes de Tort‘Royal, i66^' l66^.

Relation qu’clles étoient dans la vénté. Et néanmoins/k/. 1’Office du Choeur, qu’eile trouyoit parfaifement Relation

de la ^T.rArchevêque, M, Chamillard amp; la M. Eugenie, Fineau amp; ]es autresquiétoientduConfeil, s’aflembloientnbsp; enfuite ppur avifer a ce qu’il falloit faire pournbsp;Eartie. punir ces précendus défordres, de quoi 1’on tiroitnbsp;telles conclufions qu’il plaifoit k nos Juges, quinbsp;étoient aulïi nos parties, amp; Ie tout fansnousdon-ner aucun moyen de nous défendre amp; de nousnbsp;juftifier Et enfin, fur ces accufations mal fon-dées, M. l'Archevêque nous interdit abfolumentnbsp;les Parloirs , en dilant que puifque nous nousnbsp;gouvernions fi mal, nous ne verrions jamais nosnbsp;Parents; qu’il avoit eu la bonté de nous permet-tre de les voir pour notre confolation, mais que,nbsp;puifque nous en abufions,il fqavoitbieny apporternbsp;Ie remede néceifaire. Et enefFet.nousnelesavonsnbsp;pas vus depuis ce temps-la, amp; n’avons appris au-cune nouvelle de qui que ce foit de nos plus proches.

Ce n’étoit pas la Mere de la Sourdiere fêule qui faifoit de ces fortes de plaintes, lesautres en fai-foient beaucoup davantage, amp; peut-être qu’ellenbsp;n’en faifoit que paree qu’elle auroit été remarquée,nbsp;amp; fe feroit renduë fufpedle s’il n’y eut eu qu’ellenbsp;qui n’en eut “point fait. Ces plaintes amp; cesgrandsnbsp;déréglements imaginaires, de quoi 1’on nous pu*nbsp;niffoit avec tant de rigueur, n’étoient fondés quenbsp;fur ce que nous ne pouvions pas faire paroïtreauxnbsp;perfonnes féculieres qui nous venoientvoir, com-me Ton Ie vouloit, que nous étions bien conten-fes de Ia conduite que M, de tenoicfurnousjnbsp;que nous la trouvions trés jufte amp; trés charitable,nbsp;écque nous lui en étions trèsobligées, carc’étoitnbsp;la ce qu’on fouhaitoit de nous. Mais comme aunbsp;contraire nous difions toujours quelques parolesnbsp;qui faifoient connoitre notre douieur amp; nos véri*nbsp;tables fentiments» amp; Ie refpea que nous confer-vions pour nos Meres, cefutlefujetdesreprochesnbsp;èc des maurais traitements qu’il nous fallut fouf-frir enfuite. Pour dire encore un mot de hMerenbsp;de la Sourdiere, il eft certain que fi elle eut été anbsp;la place de la Mere Eugenie, nous en aurions eunbsp;une bonne ifllië, amp; beaucoup de foulagement.nbsp;Elle nous l’a dit elle-même.

La plus raifonnable de toutes, amp; apparemment la plus folidement vertueufe, eft la Mere de Mau-peou. C’eft une bonne Religieufe, agée de foi-xante amp; douze ans, qui eft de trés grande édifi-cation. Elle a été trois fois Supérieure dans fonnbsp;Ordre, amp; y eft en grande eftitne, avec jufte fu-jet. Cette Mere avoir une véritablecharité pournbsp;nous, amp; une eftime finguliere de toutes nos Ob-fervances, amp; pour tout ce quife pratiquoit dansnbsp;notre Monaftere. Quand elle en parloit, c’étoicnbsp;avec des termes qui nous donnoient de la confu-fion. Elle m’a dit a moi • tnême, amp; avec des paroles gj jj tnaniere de s’éxprimer la plus humblenbsp;qu il eft poflible de s’imaginer , qu’il n’y avoitnbsp;om’”' d ^ '^omparaifon de notre Ordre au leur, amp;nbsp;peine etoienc - elles Religieufes auprès denbsp;Elle adtniroft tout , amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

bien fait. Elle y aftiiloit aufti réguliérement que de la Sr. nous, amp; y étoit continuellement a genoux, quoi-Pineau

qu'elle foit fi agée. Elle fe trouva aux Maiines du Saint Jour de No'él, a la Mefle de Minuit amp; hnbsp;Laudes, Elle demeura a genoux tout ce tempsnbsp;la, qui fut bien cinq heures de fuite, amp; dansnbsp;une dévotion qui fut admirée de toutes celles quinbsp;y eurent attention. Elle afilfta auffi a tout I’Of-fice du Jour, amp; toujours a genoux amp; les deuxnbsp;mains jointes , amp; dans la raême dévotion ,quenbsp;nous avons dite. Elle dilbic fon petit OflSce denbsp;la Sainte Vierge; amp; quand il étoit fini, elle fenbsp;mettoit en Oraifon devant Dieu jufqu’a-ce que Ienbsp;nótre fut achevé: car quoique nous fufltons auftinbsp;long-temps qu’elle dans Ie Chceur, il y a unenbsp;trés grande difFérence entre chanter 1’Office amp;nbsp;faire les cérémonies, amp; demeurer fixement S genoux en une même place fans changer de fitua-tion, comme cette bonne Mere, qui ne fe mettoit pas en rang dans les Chaires du Choeur, paree que fon Office n’étoit pas femblable au nóire:nbsp;ce qui n’empêchoit pas néanmoins la Mere de lanbsp;Sourdiere de fe mettre dans les Chaires d’en bas:nbsp;car comme elle aimoit toutes nos obfervances,nbsp;elle en prenoit tout ce qu’elle pouvoit; amp; quel-quefois aux grandes Meffes elle fe trouvoit devant les livres du Chant, k quoi elle n’enten-doit rien.

Enfin quand je rapporterois encore beaucoup de chofes a la louaage de la Mere de Maupeou, jenbsp;ne pourrois pas dire jufqu’a quel pxjint cette bonne Mere nous a édifiées, amp; combien elle a faitnbsp;paroitre qu’elle étoit edifice de nos Regies amp;C denbsp;nos Obfervances, amp; même des perfonnes en particulier. Elle eft Tante de M, Fouquet Soeurnbsp;de Madame Fouquet la Mere C’eft une chofenbsp;incroyable que la maniereChrétienne, Religieufe,nbsp;amp; tout a fait Sainte avec laquelle elle a porté lenbsp;renverfement de fa fortune, amp; particuliérementnbsp;quand fon affaire fut fur le point d’etre jugée.nbsp;Cette bonne Mere étoit h. Port Royal qui atten-doit de moment en moment riffuë de fon juge-ment, ne fgachant pas s’il feroit condamné a lanbsp;mort, ou fi on lui conferveroit la vie. Elle étoitnbsp;dans la douieur amp; dans les apprehenfions que Tonnbsp;peut penfer , tant a caufe de l’afïeélion qu’ellenbsp;avoit pour lui, que pour I’amour amp; I’union quinbsp;étoit entte elle amp; Madame Fouquet, fa Soeur, Mere de M. Fouquet, qui eft auffi une trés vertueufenbsp;Dame. Et néanmoins avec tant de juftes fujetsnbsp;d’accabler une perlonne de fon age, qui auroicnbsp;eu moins de vertu qu’elle, elle paroiflbit en paix,nbsp;amp;prioit continuellement Dieu,en nelui demandant que I’accompliflement de la Sainte volonté,nbsp;amp; fa plus grande gloire. Elle avoit demandé anbsp;Dieu durant le temps de k profpérité de M. Fouquet, qu’il lui plut de 1’humilier , paree qu’elk

I.

Partie.

qu’tl

nous.

ne le croyoit pas dans un étai avantageux pour particuliérement faire fon falut, Il a éxaucé fa priere avec es

cir-

-ocr page 389-

-Relation de la Rerfécution des Religieufes de Vort-Royal¦, 1664-löóy.

aflure un or-

alloit k fouhaiter avec ardeur que nous obéiilions nous, Sc qu’elle ne pouvoit condacnner ce que la a M. l'Archevêque, paree qu’elle étoic perluadée Mere Eugenie condamnoit avec rant d’aigreur.

1 nbsp;nbsp;nbsp;.-Oilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“C 1 Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;N/I r« nAf O I^IIC T»*/;^t‘PVtP/l'f

foumifes a M Chamtllara Sc a la Supérieure; elle la chambre de ma Stuur Liée^ fa) pour lui dire trouvoic que c’étoit une chofe irès facile Sc trés adieu, paree qu’elle ne pouvoit pas aller la trou-ayantageufe pour nous^ Sc elle ne voyoit pas Ie ver, ce qui lui fut accordé^ Sc en entrant dans la

r\r ar f Ck Aa nbsp;nbsp;nbsp;— 1 -.11_ A'.anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C» Tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ r»

tres; amp; croit affurement que Ton ne peut jamais prie Dieu me fajje la grace d’etre dans le del pecher en obéiflknt a fes Supérieurs, a quelque d vos pieds, Comrae elles entroient ainfi en dif-commandement que ce foit , paree que li celui cours , la Sceur Seraphine arriva , qui prefla lanbsp;qui fait le commandement commande une chofe Mere d’aller trouver la M. Eugenie qui I’atten-mauvaife, il en porce feul le péché, fans que ce- doit. Apparemment cette ambaflade fut fake éx-lui qui obeit puiffe pecher en aucune maniere; prés pour les empêcher de parler furies affaires,nbsp;au contraire, quoiqu’il obéiffe a un commande- paree que \x\o.SceurEiée avoit toujours éié fufpeiftenbsp;ment injufte, Dieu ne laiffe pas de recompenfer a la Mere Eugenie, depuis le jour qu’elle apprit,nbsp;fon obéiffance'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;je ne f^ai comment, qu’elle connoiffoit M. deS.

Voilk les fentiments communs répiandus dans Cyran long-temps devant que d’etre Religieufe;

ie: ce au’elles . amp; même Ton lui avoit dit que nos Meres ne Fa-

tout rOrdre des Filles de Sainte Marie', ce qu’elles eftiment cotnme la feule fcience, amp; la verm unique néceftaire i une Religieufe,

XL

\La Mere de Maupeou fort de Port^ Royal pour retourner ct Ste.

Mane. ]

Elies mettent tous leurs foins Sc toute I’appli-cation de leur efprit a fe rendre parfaites dans

Relation circonftances qu’elle ne fouhaitoit pas de la Sr ment, maïs qu’elle a acceptees commenbsp;Pineau dre de fa divine providence fur lui, dequoi el enbsp;Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lui a rendu des adions de graces , quoique la

Parcie, fin de cetce affaire ait été la perte amp; la tuine entiere des perfonnes amp; des biens de cette grande familie.

Cette bonne Mere nous donnoit fouvent des avis touchant nos affaires, qui étoient des efïetsnbsp;de la bonté amp; de la charité qu’elle avoir pournbsp;nous; mais comme elle manquoit de lumiere amp;nbsp;de difcernement, de quoi nous avions befoin ,nbsp;nous ne pouvions pour l’ordinaire fuivre fes con-feils: car toute 1’affedfion qu’elle avoir pour nousnbsp;que c’étoit Ie plus lür, tanc pour ce qui regardoitnbsp;la conference, que paree qu’elle défiroic de nousnbsp;voir en repos ^ Sc que fi nous ne voulions pas fig-ner, qu’aumoins nous nous rendiffions a tout Ienbsp;refte, qui confiftoit a nous foumettre a la conduite de M. Chamillard amp; de la VM Eugenie \ cenbsp;qui étoi: abandonner nos Meres amp; leur conduite,nbsp;amp; c’é:oit ce qu’on demandoic de nous, pour nousnbsp;faire lomber par ce moyen dans Ie précipice qu’onnbsp;nous avoit préparé. Mais l’efprit de cette bonnenbsp;Mere ne pénétroit pas fi loin. Elle entendoic direnbsp;que M. de Varis fe contenteroit, fi nous écionsnbsp;piége qu’on nous tendoic, fous prétexce de cettenbsp;foumiflion qu’on éxigeoic de nous j Sc mêmenbsp;quand elle l’aurbit vu, elle ne l’auroit pas prisnbsp;pour un piége, maïs pour une charitable invention pour nous faire rendre a notre devoir. Carnbsp;elle eft fortemenc attachée aux maximes de I’o-béiflance aveugle, aufli-bien que routes les au

cette obéüTance aveugle,6c fans aucun difcerne- Relation ment. Néanmoins 1’on nous a dit que la bonne de la Sr.nbsp;Mere de Maupeou étoic retournée dans fon Mo- Pineaunbsp;naftere , paree qu’elle ne pouvoic plus prendre Inbsp;part aux deffeins qu’on faifoit tous les joursd’aug- Partienbsp;menter nos fouffrances; car quoiqu’elle fok perfua-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

dée, manque de lumiere^que nous devions fig. ner, elle avoir affez de dilcernement pour voirnbsp;que nous n’étionr pas affez coupables pour méri-ter de fi mauvais traitements; amp; même nousnbsp;avons appris qu’il y avoir eu quelque différent en-tre la Mere Eugenie Sc Elle a notre fujet, pareenbsp;qu’elle faifoit paroitre qu’elle n’approuvoit pas lesnbsp;rigueurs Sc les violences qu’on éxer^oit contre

Elle recourna dans fon Monaftere fous prétextede maladie, nnais Pon a dit que ce fut une couverture, pour cacher la véricable caufe qui la faifoitnbsp;éloigner de nous.

Comme elle fut fur Ie point de fon départ, elle demanda a dire adieu i quelques-unes d'en-tre-nous. Mais comme eet adieu fe fit dans lanbsp;chambre de la Mere Eugenie en préfence de queUnbsp;qu’une de fes Socurs, nous ne dimes rien de partnbsp;Sc d’autre pour nous témoigner nos véritablesnbsp;fentimenrs,amp; eet eiuretien fut bref amp; de chofesnbsp;fort communes. Enfuite elle demanda a aller ^nbsp;chambre, elle dit a ma St. Liée : ma Sceur, jenbsp;viens vous dire adieu, Ma Sceur lui répondit ennbsp;I’embraffant, ma Mere , fen fuis hien-aife, Dieunbsp;vous aime\ voulant lui faire entendre que Dieunbsp;lui faifoit une grande grace de la retiter d’un finbsp;mauvais emploi; Sc en s’embraffant I’une Sc 1’au-tre, la Mere de Maupeou répliqua: Ma Sceur, f

voient connu que par fon moyen, ee qui eft trés faux, car ma Sceur Etée n’auroit jamais connu M.nbsp;de Saint Cyran ; fans notre Mere Angelique, Maisnbsp;cela ne laiffa pas de paffer pour des crimes ca-pitaux dans l’efprit de cette Mere, qui ne mannbsp;qua pas d’en donner avis a M. 1'Archevêque en

lui difant: ^on/esgneurj’ai appris depuis peu que

Ma-

j/* nbsp;nbsp;nbsp;M. d.cw-

Vv 3


-ocr page 390-

'Relation de la Perféeut'on des 'Relipeufes de Port-Royal, i66t^ 1665.

Relation Madame de Chazéefi caufe que l’Abbé de S. Cyraa ds la Sr. eu conno'tffance de ce Monaftere^ Sur i]uoi M-1 Archevêque lui dit; Eh bienl 'tl na pu leur ap-prendre tien

naturelle de leur efprit, eiles retombent enfin de Relation temps en temps dans ces maximes qui les font pa* de la Sr.nbsp;roitre inégales dans leur conduite. Ce que nous Pineau

f.

Par tie.

Pineau

1.

•Pat tie.

. nbsp;nbsp;nbsp;. ..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cette Mere me difoit dans une rencontre • ll

Steur Magdelame de Sainte Chrifitne ( BRIKET) faut avou'er, ma Steur ,qu'il s^efi fait Céans meeran-qui étoit prijonmere d la Viftaüon, Ru'é Saint An- de quantité de bonnes oeuvres. Et enfuite elle ktta

,, nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- - enfuite elle jetta

vue fur Ie tableau de la Mere Angelique, qui étoit dans ie Chapitre, en me difant; r’ó/Za la l^n-ne Mere Angelique. Si elle étoit ici, elle figneroit. Anbsp;bien péfer routes ces paroles, elies ne font pasnbsp;fort liéesjSc il ne paroit pas qu’elles partent d’unnbsp;même efprit: il femble qu’elles approuvent amp;nbsp;qu’elles condamnent en même-temps, Mais cenbsp;font des efïets de Ie bafleffe de la conduite qu’onnbsp;tient fur ces bonnes filles, amp; a quoi elles fontnbsp;affujetties d’une maniere fervile, qui les gêne, amp;nbsp;qui anéantit en elles routes les lumieres que Dieunbsp;\_Il y ö detm la conduite des Monafleres de la leur donne, amp;le difcernement qu’elles reqoiventnbsp;Vifitation des défauts ejjenliels pour lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fens naturel. Qqelquefois, quand j’ob-

la

d’un bon fens naturel.

fervois ces mouvemenrs fi d’ifiérents de leur efprit, il me fembloit que touces ces marques de bonté, de charitc amp; d’afFedfion qu’elles nous faifoient paroïtre, procédoient plutót d’une tendreflè

purement humaine , qui porte naturellement a

d’une convidion de notre innocence, amp; de' la

338,

que de bon. ¦Cette réponle termina cette plainte. Mais la M. Eugenie étoit encorenbsp;xrès mal fatisfaite de ma Sceur Ei/e, paree qu’cl*nbsp;Ie lui avoit parlé trés fortement plufieurs fois furnbsp;les affaires; enforce qu’elle étoit marquee fur Ienbsp;Róje de M. de Paris pour fortir du Monafterenbsp;fi l’on en eut enlevé da vantage, fans aucune con-fidération de fon age amp; de fes infirmités.

La Mere de Maupeou £ut done contrainte de finir fon entretien a vee ma Sceur Uée prefque aus-fitót après qu’il fut commence. Et comme ellenbsp;fortoit de fa Chambre, ma Sceur lui dit'. Ma Mere,nbsp;je vous fupplie de faire mes recommandaüonS d manbsp;qui

toine. Me Ie promettés-vom, ina Mere} La Mere de Maupeou lui repondit: 0»i, ma Sceur. La Steur Sere^hine prit la parole de fon air, en difant.nbsp;Out, ft l'on lui permet de la vo'tr. Voila comme cette bonne Mere elf fortie de notre Mo-naltere,, amp; ie fujet jqui J’a feparée d’avec nous.

XII.

vraie folide piéié. Tout s'y conduit par Ie principe d’une obéiJ]ance aveu-gle, ©’c,]

J'ai oublié de dire qa’en nous féparant de cette Mere, 11 y eut quelqu’une d’entre nous qui luinbsp;.dit, entr’autres chofes j qu’il y avoit eu quantiténbsp;de grands ferviteurs de Dieu qui avoient témoig-né beaucoap d’eftime de Notre Agnès: Ellenbsp;répondit d’une fagon qui ne s’éxpliquoit pas bien,nbsp;amp; aCfeZ froidement, Out , mais cette affaire - tinbsp;en a beaucoup rabattu. Je ne fqai dans quel efpritnbsp;elle difoit cela, qui ne parmfloit par fort avanta.nbsp;tgeux pour Notre Mere Agnès-, car ces deux bonnes Meres, je veux dire la M. de Maupeou ^ lanbsp;M, de la Sourdiere , avec tbute la charité qu’ellesnbsp;avoient pour nous, il y paroiffoit toujours dansnbsp;quelques rernxjntres quelque chofe de Tiriégaliténbsp;d’efprit que nous avons remarqué dans routes lesnbsp;¦autresy6c qui eft un efe de leur obéiflanceaveu-glet :Car quoiqu’elies difcernent blèn quelque-*Qis l^tac .des ohöfes par'bemte fic par la luroierenbsp;avons fouvent éxpérimenté dans les técnoignagesnbsp;d’affeélion qu'elles nous faifoient paroïtre. Nousnbsp;avons vu la M. de la Sourdiere après avoir dit routes chofes imaginables pour nous afïurer de lanbsp;bonté amp; de la charitc qu’elle avoit pour nous, amp;nbsp;1’eftime qu’elle faiibit de la conduite de la Mai-fon,s’avifer tout d’un coup amp; hors de propos denbsp;nous dire : Teut-être qu’après tout ceci vous veusnbsp;imaginerés êsre les Martyres de la Gr ace. Elle enten-doit parler de ce qu’on faifoit fouffrir; il fem«nbsp;bloit qu’elle difoit eek par une efpece de rail*nbsp;lerie.

avoir compaffion des perfonnes affligées, que juftice de notre caufe. J’ai fait ce que j’ai punbsp;pour faire connoitre la qualiré de 1’efprit amp; de lanbsp;conduite de ces bonnes filles; amp; je ne fgai fi jenbsp;m’éxprime amp; fi je me fais entendre: car il eftnbsp;trés difficile de bien démêler amp; de bien éxpli-quer tant de paroles amp; tant d’adions contrai-res les unes aux autres, dans une même perfonne,nbsp;l-'lous cn parlerons davantage dans k fuite ,nbsp;ce qui en pourra donner une plus ckire con-noiffance: mis je dirai encore par avance, quenbsp;je ne fqai s’il y a un Ordre de Religion dansnbsp;1’Eglife plus -rempli de ténébres , que celui desnbsp;Filles de la yijitation,amp;iou l’on connoifle moinsnbsp;les véritables maximes amp; i’efprit du Chriftianis*nbsp;me; amp; néanmoins elles ont un veritable défirnbsp;de plaire ^ Elieu en tout ce qu’elles font , 6cnbsp;nous avons toujours remarqué en elles une^anrnbsp;de eftime de Jeur Vocation,


XIII.

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¦Rehfion nbsp;nbsp;nbsp;Ferjdcut'ion des Rellgieufes de Port-Royat i66^-i66f,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5^9

ravies de ce qu elle etoit chez elles. Toutes les Relaiton affurances qu’on nous donnoit d’un fi bon trai- de la Sr.nbsp;tement, nous donnoient route la conlblation de Pineaunbsp;quoi nous étions capables dans 1’accablement de I,nbsp;douleur ou nous étions réduites; amp; c’étoit auffi Partie.nbsp;ce qui nous iailoit redoubler nos foins pour ta-

Relatie n de la Sr.

Pineau nbsp;nbsp;nbsp;\Honneurs amp; clvilités quotes Keligieufes de

Port Royal rendent d //sr M. Eugenie, afin d'obtenir par cette conduite unnbsp;femblahle traitement pour M. Ag*nbsp;nes, qui étoit d Ste Marie. Jdu-reté avec laquelk elley efitrai-tée. La Mere Eugenie té-moigne du refpeEt amp; denbsp;re/iime pour les Supérieurs amp; Keligieufesnbsp;de Port-Royalnbsp;Faujfeté de cesnbsp;témoignages. Sanbsp;conduite durenbsp;amp; mépri-fante.~\

Après que la Mere Eugenie eut pafle quelques jours a 1’lnfirmerie , oü nous 1’avions mife avecnbsp;fts filles k jour qu'elles arriverent, une de fes fil-les nous dit, que la Mere éroit trèc incomtnodéenbsp;dans ce logement, amp; qu’elle fupp'ioit qu’on luinbsp;en donnat un autre. Nous lui roontrames lesnbsp;Chatnbres du BItiment qui n’étoient pas habitées,nbsp;afin qu’elle chois'it celles qui lui feroient les plusnbsp;commodes. Car nous les traitions avec beaucoupnbsp;de refpeét amp; de civilité, croyant par ce moyennbsp;les engager a en faire autant a nos Meres quinbsp;étoient dans leurs Maifons. Mais nous ne pou-vions rien fgavoir de la maniere avec laquelleellesnbsp;agiffoient \ 6c nous avons appris depuis par Ienbsp;ïécit qu’on nous a fait de l’étrange captivité oünbsp;elles tenoient nos Meres, qu’elles acceptoientnbsp;tout ce que nous leur faifions comme choiè duë ,nbsp;fans que nos Meres en fuffent plus confidéréesnbsp;ebez elles, paree qu’elles fc regardoient commenbsp;Supérieures dans notre Monaftere, amp; qu’en cettenbsp;qualité elles croyoient que nous leur étions obli-gées: au lieu qu’elles regardoient nos Meres com-me des criminelles amp; des prifonnieres dans leursnbsp;Maifons. Mais nous ne pouvions rien f^avoir denbsp;la maniere avec laquelle elles agiffoient avec nosnbsp;Mcres , [nous^ étant prifonnieres auffi biennbsp;qu’Elles: ce qui étoit caufc que nous faifions toutes chofes irnaginables pour les engager a les biennbsp;traiter. Et ce qui faifoit que nous nous y portions encore avec plus d’affeélion, étoit qu’onnbsp;nous avoir dit que notre Mere jignès avoir été rC'

XIII.

L

Partie.


cher a Ie reconnoitre en la petfonne de la Mere Eugenie, quoique dans la vérité notre Mere Agnes ait été trés mal reguë , trés mal - traitée, amp;nbsp;encore plus mal logée dans une petite Cbambre,nbsp;noire comme un cachot, qui ne fut jamais lanbsp;Chambre de Madame de Chantail, amp; OU elle anbsp;été enfermée ï la Clef en certaines occafions.nbsp;Tout cela étoit trés différent de ce qu’on nousnbsp;difoitj mais nous n’cn pouvions rien apprendrenbsp;d’affuié. Dieu 1’a permis ainfi pour notre foula-gement, car nous ferions mortes de douleur ffnbsp;nous avions Tqu la vétitéd’un fi mauvaistraitement. .

La Mere Eugenie a encore changé de Chambre deus fois, depuis ce fecond appartement oü nous 1’avions logee j a quoi nous n’avions eunbsp;aucune part: amp; nous n’avons eu aucune com.nbsp;munication avec elle depuis qu’elle commen^anbsp;a nous faire paroitre qu’elle étoit dans tous lesnbsp;fehtimenis de M. de Earts ^ quoique dés Ie commencement de fon entree chez nous Ie refpeétnbsp;avec lequel nous la traitions, n’empêchat pasnbsp;que nousne fuflions trés refervées amp; lui parler,cenbsp;que nous ne faifions que dans la grande néceffiré.nbsp;Dans ces premiers jours elle nous difoit plufieursnbsp;chofes a l’avantage de nos Meres , amp; témoig-noit eftimer beaucoup la conduite de notre Mo*nbsp;naftere , ce qu’elle faifoit apparemment pournbsp;gagner les efprits amp; pour itnitcr M Chamillardjnbsp;qui en ufa ainfi. Comme par éxemple quand ellenbsp;entendoit dire qu’il y avoit quantité de pauvresnbsp;falies dans la Maifon que nos Meres gardoient parnbsp;charité, elle répondoic, qu’il y avoit long-tempsnbsp;qu’elle fgavoit que notre Monaftere étoit unenbsp;Maifon de Charité , oü les pauvres trouvoientnbsp;toutes fortes de toulalt;rements. Elle nous dit auffinbsp;dans ce temps la , quot;qu’eUe avoit pris Ie nomnbsp;dEugenie^ pour Teftime finguliere qu’elle faifoitnbsp;defuë ma Steur Anne de Sainte Eugenie (^Arnauld),nbsp;Elle a dit encore plufieurs chofes lemblables ennbsp;diverfes rencontres, qui faifoient paroitre qu’elienbsp;avoit du refpeift: pour nos Meres, amp; de l’eftimenbsp;pour la conduite qu’elles avoient éiablie dans lanbsp;Communauré Mais comme elle arrachoit cesnbsp;marqués d’affedion amp; de refpeét de fon cceurnbsp;qui ne les produifoit que comme des fauffes lu-eurs dont elle penfoit nous éblouir pour gagnernbsp;de la créance dans ks efprits, ils furent bientntnbsp;^uë l la potte de la Maifon od elle étoit, par changés; amp; depuis ces commencements nnn«nbsp;toute la Communame, avec des temoignages de avons fait quantité d’éxpérience des véritabl ^nbsp;joie amp; de refped incroyabies ^ amp; qu’elle étoit finceres fentiraents qu’elle avoit nournbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

logée dans 1’Apppartement de Madame de Chan- 11 me fouvient ^en ta\ que Bon nous difoit. être trés beau amp; trés Mere nous parloit ainfinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de nït

cocnenode; qu’elle avoit plufieurs Reiigieufes Meres, elle deenanda évoir les Réliques d^ Mo-pour la lervir, amp; qu enfin les Superieuics etoient naftere^ je les ki montrai: amp; en 1« regardant.

je.

-ocr page 392-

beaucoup de joie de voir deTEcriture d’une per Partie, fonne qui nous étoit fi chere ^ amp; il me fembloitnbsp;que c’écoit une grande confolation pour moi ennbsp;fon abfence. Et je ne fqai dans quel mouvementnbsp;je dis a cette Mere: ma Mere, viola de l'Ecriturenbsp;de notre chere Mere: elle ne la regarda pas, amp;nbsp;ne me répondit qu'avec une fagon méprifante ,nbsp;qui me fit bien voir qu’elle n’en faifoir pas grandnbsp;état. Ce qui fut caufe que je reffentis un mouvement de dépic amp; d’impatience contr’ellei carnbsp;de jnbsp;ces de

contentoit éxtrërnement, amp; nous foulageoit beaucoup , paree qu’autremenf^elle y auroit trouvé autant d’héréfies que de mots, Elle auroit con-tinüellement confulté M. l’eirchevêque amp; M.nbsp;Chamillard fur chaque article: amp; je ne fgai pasnbsp;qu’elles conclufions on en auroit tiré. Maisnbsp;cette approbation amp; ce fceau, arrêtoient routesnbsp;les inquiérudes de cette Mere , aufli bien quenbsp;les cenfures qu’on auroit faites (ans doutedequan-tité de chofes, que l’ignorance amp; 1’eftime

I.

Partic.

. • - nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quon

je jugeai bien que routes ces belles apparen- fait des lumieres de la M, Eugenie auroit fait con-

e refpedt, d’eftime , amp; d’affea-ion, qu’el- damner|(ur fa parole fans rien éxaminerdavantage.

a nous défendre autant qu’il nous étoit poffible dans rétat oü nous étions de la conduite qu’onnbsp;vouloit tenir fur nous, amp; a nous confervernbsp;quelque peu de liberté, dans l’éxtrême captiviténbsp;oii nous étions réduites , pour ne nous laiflernbsp;pas accabler entiérement par une maniere d’a-gir fi altiete. Ce qui fut caufe que nous nousnbsp;retirames d’elle abfolument pour faire toutes chofes par l'avis de la Communauté, fans en donnet aucune connoiflance è cette Mere. Et enfin elle fut contrainte de nous laifler faire amp; denbsp;fe tenir en repos dans fa Chambre. Ce qui luinbsp;a fait dire fort ibuvent, qu’elle eut été aufli utilenbsp;pour nous dans fon Monaftere, que dans le nó-tre, puifqu’elle n’y fervoit de rien; amp; que cellesnbsp;qui avoient figné, 1’auroient fait fans elle; amp; quenbsp;les autres ne lui laiflbient pas la liberté d’agir felon les ordres de Monseigneur PArchevêque. Ellenbsp;vouleit dire que nous ne nous foumettions pasnbsp;a fa conduite , amp; que nous ne la fuivions pasnbsp;dans 4e deflein qu’elle avoit de nous perfuadernbsp;d’obéir a M. l’Archevêque poür faire la figna-ture , OU du moins , de nous rendre a tout lenbsp;refte de ce qu’il fouhaitoit de nous, fi nous nenbsp;voulions pas le contenter dans le point principal. C’étoit nous faire entendre, lans nous lenbsp;dire nettement , que M. l’Archevêque nousnbsp;quitteroit de la fignature, fi nous voulions nousnbsp;foumettre è la conduite de M. Chamillard amp;nbsp;de la M. Eugenie , amp; les regarder comme nosnbsp;Supérieurs. C’étoit en efFet ce k quoi oh pré*nbsp;tendoit, pour nous faire tomber peu a peanbsp;dans le précipice qu’on nous avoit prepa*nbsp;ré , pour changer par ce moyen l’efprit amp;nbsp;la conduite de notre Monaftere. Nousnbsp;vu tant de marques de ce miférable deflein,nbsp;que nous n’en pouvons pas douter, quoiqu qn

Ie nous avoit fait paroïtre , n’étoient que des Après que cette bonne Mere eut étudiéquelque* feintes. Et d’ailleurs elle improuvoit éxtreme- temps les Conftitutions, elle entreprit peu a peunbsp;ment la fimplicité de notre Eglife; elle trouvoit ce qu’elle penloit être du devoir de fa charge denbsp;que les Ormenents n’étoient pas affez magnifi- Supérieure de notre Monaftere. Nous voyionsnbsp;ques qu’il n’y avoit pas aflèzde tableaux; qu’il que fon autorité croiiToit de jour en jour , amp;nbsp;n’y avoit point de bouquets fur l’Autel, Sc fur- d’une fagon fi impérieufe , qu’elle nous obligeanbsp;tout elle n’approuvoit pas la fufpenfion du S. Sa-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

crement. L’on nous a dit depuis qu’il y avoit des perfonresqui s’ofFroient a donnerun Tabernacle.

Ce qui étoit peut-être un effet du zele amp; de la charité de la Mere Eugenie , qui employoit fonnbsp;crédit pour procurer ce Changement d’ans notrenbsp;Monaftere. Tout cela, amp; quantiré d’autres chofes femblablesj nous faifoient bien voir que cettenbsp;Mere n’avoir pas tant d’eftime de nos Meres amp; denbsp;leur conduite, qu’elle vouloit nous Ie perfuader.

XIV.

Le M. Eugenie Ut les Conftitutions dePortquot;

Royal,pwr let Comwunuuté. Sci conduite dure, impérieufe, lt;£? méprifante , fait que la Comma-nauté en fécouë totale-ment le joug.

ui füc deveniï infuportable, ii nous nous y fus- ne nous 1’air pas déclaré ouvertemenr, pour plu^ r o.» Nous lui donnames nos Cons- fieurs raifons que j’éxpliquerai dans la luite, qui

les

Peu de jours après que la M. Eugenie fut entrée dans notre Monaftere, elle nous demanda nos Conftitutions pour s’inftruire par cette leétu-re de nos Obfervances, afin de commencer en-fuite a éxercer fa charge de Supérieure prétenduënbsp;fans rien demander a perfonne. Car elle s’imagi-na qu’il y alloit de la prudence amp; de fa bonnenbsp;conduite d’ajouter quelque chofe a l’humeur al-tiere qui lui eft naturelle. Et comme elle avoitnbsp;pris des idéés fort bafles de celles qui étoient de-meurées après l’Enlévement de nos Meres amp; denbsp;nos Sceurs, qu’elle croyoit être routes les prin-cipales de la Communauté, elle prit Ia réfolutionnbsp;de nous trailer avec empire. C’eft ce^que nousnbsp;avons appris de la M de la Sourdiere - mSrae. Ellenbsp;penfott peut-être que nous fuffons des efpritsnbsp;rudes qu’il falloit affiijettir par force; ce qui luinbsp;a mal réufli, paree que nous fécouames ce joug,nbsp;qui rut devenu ¦ - ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-¦

fions foumifes.

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'Relation la ttrJéiuiïoH del Rol'tmfet de Vort-Tdoyal^ \6ilf'166^1 nbsp;nbsp;nbsp;„

de la Sr, les fins a quoi ils tendoient,

Pineau

I. nbsp;nbsp;nbsp;XV.

Partie,

\Conduite de laScsmYlzviepour féduire fes Sceurs. Entretien quelle a avec lanbsp;ScEur Genevieve de 1’lncarnaüon.nbsp;Caraamp;ere fourbe ^ di[fmu-Ié de la ScEur Flavie ]

Auffitót que nos Meres furent partiespour aller 2UX Monalieres cü üf l’a^rchevêqne \es tnvoyoi',nbsp;rr,a Steur Flavie travailla de tout fon pouvoir anbsp;féduire les Efprits pour leur perfuader la fignatu-re, amp; pour les foumettre a M. de Paris; car ellenbsp;l'avoic afluré qu’elle en gagneroit beaucoup, amp;nbsp;qu’il y en avoit quantité qui avoienc créance ennbsp;elle. Peut-être qu’il lui avoit auffi donné cettenbsp;comroifllon pour fonder la difpofition de laCom-tnunauté, amp; fgavoir s’il pourroit emporter la fig-nature devant que de tenter une autre voie pournbsp;nous aflujettir a ce qu’il prétendoit, quoiqu’ap-paremment il ne fe mettoit guéres en peine de lanbsp;fignature , pourvu que nous nous rendiflions anbsp;tout le refte 11 y a même fujet de croire qu’ilnbsp;fe fut contenté de peu dans ce commencement,nbsp;amp; qu’il eut toléré plufieurs chofes,dansl’efpéran-ce d’en gagner davantage avec le temps, fi nousnbsp;euffions agi avec moins de force, amp; que nousnbsp;n’euffions point fait de réliftance. 11 avoit per-mis a ma Soeur Flavie de parler a toutes les Soeursnbsp;en cemmun amp; en particulier, felon qu’elle lenbsp;jugeroit a propos. Ce qu’elle faifoit avec routenbsp;l’impétuofité naturelle de fon efprit a route heurenbsp;amp; en tcus lieux, autant de nuit que dejour. Ellenbsp;entroit dans les Cellules , dans les Offices , amp;nbsp;parloit quelquefois fort haut dans les paflages, Scnbsp;Ic tout avec une apreté, qui ne lui permettoit pasnbsp;de garder aucune regie, ni de prendre aucunenbsp;mefure. Quand on en faifoit des plaintes a M.nbsp;Ckamtllard^W lépondoit, qu’elle en avoit licence;nbsp;qu’elle le faifoit par charité, amp; pour gagner desnbsp;ames a Dieu* Elle me vine trouver comme lesnbsp;autres, amp; dts premieres.

Je ne fqavois pas encore qu’elle fut changee, ce qui fut caufe que je lui parlai d’abord avecnbsp;beaucoup de cordialité,croyancafluremeDt qu’elle fut route a nos Meres, Elle fut long-tempsnbsp;è tourner , ne fgachant comment elle devoitnbsp;commeneer fon difcours , pour ne fe pas tropnbsp;découvrir elle-même en tachant d’apprendrenbsp;tnes fentiments, amp; néanmoins eile m’en dit plusnbsp;qu’elie n’avoit deflein. Enfin elle me demarjdanbsp;en quelle difpofition j’étois fur le fujet des affairesnbsp;préfentes, amp; aprè? quelques paroles; elle ajouta:nbsp;j Je ne dis pas que je fois dans la difpofition denbsp;’’ figuer; non, je ne fuis pas dans la penfée de

RelationIcs oblieeoient è nous aflujettir, en nous cachanc le fatrei mats il me femWe, quand je regarde Relation

..... - nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-----1-;=quot;- nbsp;nbsp;nbsp;„ robeiflance que jefuisobligéeenConfciencede de la Sr.

„ la pare de Dieu de rendre a mon ^rchevêaue „ que je le dots faire. Je lui répondis d’une I.nbsp;fagon qui lui faifoit aflez connoitre que je n’étois Partie.nbsp;pas dans fon fentiment, furquoi elle me répliquanbsp;que ce n’étoit pas dés filles ^ fe mêler des affaiinbsp;res de I’Eglife \ que durant qu’on s’amufoit a dé-fendre Monfieur d’lpres^X'on négligeoit la pratiquenbsp;de la Regie; que Dieu ne lui demanderoit pasnbsp;compte des affaires de I’Eglife en fon jugement,nbsp;raais qu’il la jugeroit fur la Regie , qui lui com-mandoic d’obéir a fes Supérieurs; amp; que c’étoitnbsp;I’afFaire des Evêques de défendre 1’EgUfe, amp; nonnbsp;pas a des Religieufes. Elle me die plufieurs chq«nbsp;fes de cette nature que j’at oubiiéeS, qui me fai-foienc affex connoitre qu’elle avoit entiéiementnbsp;change de fentiment. Enfuite je lui dis , quenbsp;pour moi, je n’abandonnerois jamais nos Meres,nbsp;ni les Saintes inftrudtions que nous avions requësnbsp;par le paffe; que j’écois perluadée que jc feroisnbsp;beaucoup mieux de fuivre les avis des perlbnnesnbsp;que nous avons tanc de juftes fujets d’honorernbsp;pour leur Saince vie, amp; pour la charité que Dieunbsp;leur a donnée pour notre Monaflere amp; pournbsp;chacune de nous en particulier, amp; qui reqoiventnbsp;les lumieres amp; les regies de leur conduite auxnbsp;pieds duCrucifix,que d’oublier tantd’obligationsnbsp;pour entrer dans la nouvelle conduite de M. denbsp;Farts^ qui n’a de lumiere amp; de fcience que cellonbsp;qu’il va recevoir a la Cour. Elle n’ofa m’en direnbsp;davantage pour cette fois, amp; nous nous fepara'nbsp;mes ainfi affez mal fatisfaites Tune de 1’autre Jenbsp;voyois une Fille agitée amp; un efprit malade quinbsp;cherchoit a contenter fon amour-propre dan»nbsp;I’afFedion qu’elle prétendoit ^ue M. I’ Archevê^uenbsp;auroit pour elle fi elle lui obeiffoit, car e’eft fonnbsp;foible de vouloir être aimée amp; confidérée.

Je demeurai fort furprife après 1’avoir entenduë parler ainfi, paree qu’il y avoir peu de joursqu’el-le m’avok dit une. réponfe qu’clle avoit faite aunbsp;P, de Sainte Marthe^ en préience de Madame denbsp;Bregis ^ fur ce qu’il la preflbit éxtraordinairementnbsp;de ligner, amp; avec des termes trés emportés, au-quei elle avoit dit, qu’afl'urement elle ne Cgneroitnbsp;jamais: avec quantitéde paroles lemblables, quinbsp;iémoignoienc qu’elle en étoit trés éloigr.ée, juf-qu’a lui fermer la Grille, en le priant de ne plusnbsp;prendre la peine de la demandcr pour lui faire denbsp;reis difcours. Ce qui a fait dire au P de Ste. Mar-the,Aepa\s qu’elle cut figné, qu’il falloit néceüai-remenc que cette fille eüt l’elpsic bien leger ounbsp;qu’elle fut éx^êmement diffimulée. Elle me ditnbsp;dans cette même rencontre ,qu’ellc avoit eu fcrunbsp;pule de lm avoir parlé li for.ement.qu’Ü lui femquot;nbsp;blqit qu i y avoit quelque chole con re le refpednbsp;qm eft du a la perfonne d’un Prêtre: amp; oKlonbsp;s^etoit trouvee obligée de s’en ConfeHer qÏv enbsp;l avoit fait ^ M CM!ard, ^ qd elle avoit Jïnbsp;comme le tout setoit paflé, pour lui faire fga-X Xnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Yoiï

-ocr page 394-

34? nbsp;nbsp;nbsp;Helatlen de la Verfeiuthn aes Kelighujes de Vsrt •'Royal^ 1664,' 166

Relation voir 1’horreur qu’elle avoit de la fignature, öcles Meffieurs, comme de gens de mauvaife foi, qui Relation de la Sr. railbns qu’elle s’imaginoit Ie devoir convaincre de ne défendoient préfentement Ie fait de Janfenius Aa la Sr.

Pienau 1’obligation indispenfable qu’elle avoit de la re* que pour fe referver !e moyen de nbsp;nbsp;nbsp;-----

!• fufer. Et enfuite elle ajouta en raillant : Le P.

Fartie. de Ste. Marthe peut s'ajjurer ^ue je 1’a ’t porté d Con-fejfe tout au long. Elle m’affura encore dans ce même entretien, qu’elle avoit dit a M. l'Archevê^

^»e,que ce qui 1’empêchoit de figner,étoitqu’elle avoit appris du P.deSommaife {del’Oratoire) ,(4^onnbsp;ne pouvoit figner Ie Formulaire,qm condamne Af.nbsp;d’lpres, fans condamner en même ¦ temps S. W»*nbsp;gttfiin , S. Paul, amp; la Grace Efficace; ce qui fe-roit condamner l’Evangile,amp;par conféquent toutnbsp;Ie Chriftianifme; amp; que c’étoir routes ces raifonsnbsp;de Confcience fi juftes amp; fi faintes qui 1’obli-geoient k refufèr la fignature Elle me faifoit Ienbsp;récit de toutes ces hiftoires d’une faqon qui me

revenir un Pineju I.

Partie,

moyen

que pour fe referver Ie jour a défendre Ie droit: que ce n’étoit qu'unnbsp;faux -fuyant c’eft fon terme, qu’elle avoit ap-pris de M. l’Archevêque, qui nous a fouventnbsp;dit la même chofe).

pafte depuis , 6c fur quantité de chofes qu’elle m’a dites, j’ai fujet de croire que tous ces dif-cours n’étoient qu’une fuite 6c un enchainementnbsp;de plufieurs menfonges, 6c un melange de con-tes Sc de fourberies pour me furprendre , 6cnbsp;pour me faire parler, afin de fgavoir mes fenti*nbsp;ments par cette adrefie. Car il y a toute fortenbsp;d’apparence qu’elle étoit déji changée, 6c qu’ellenbsp;me jouoit comme elle avoit joué Ie P. de Saintenbsp;Marthe, en lè failant paroitre autre qu’elie n’étoit en efFet ; paree que c’étoit Ie principalnbsp;point de fa politique dans ce commencement, denbsp;cacher fa véritable difpofition pour trompet plusnbsp;facileraenc tout Ie monde, jufqu’au temps qu’ellenbsp;avoit réfolu de la faire paroïtre h. découvert parnbsp;ü fignature. Mais dans la vérué, il y avoit long'

Elle me dit dans une autre rencontre, qu’elie avoit parlé d un grand Janfenife, qui lui avoitnbsp;découvert tout Ie fecret \ qu’elle avoit de fesnbsp;Lettres qui faifoient bien voir les deffeins desnbsp;défenleurs de M. d’lpres j qu’elle me les feroitnbsp;voir quand je voudrois fee qu’elle n’a jamais fait,nbsp;quoique je l’en aie priée amp; preflëe plufieurs fois),nbsp;amp; que ce grand yanjenifie ( qui eft M. Ari(le ^nbsp;ce qu’elle m’a dit) lui avoit dit qu’on avoit eunbsp;grand tort d’abandqnner la Dodrine de Janfe-paroiifoit fincere , ce qui fut caufe que je crus nius pour s’amufer a défendre un fait , amp; qu’ilnbsp;pour lors ce qu’elle me difoit, croyant que ce la falloit défendre fortement. Elle difoit enco*nbsp;fut la véritable difpofition de fon cceur. Mais re beaucoup de chofes pareilles que j’ai oubliées,nbsp;k préfent, quand je fais reflexion fur ce qui s’eft pour me prouver par fes raifons que tous les Mes-

j—o. r.-------.a» nbsp;nbsp;nbsp;....’oii» fieurs aginoient a vee mauvaife foi j 6c qu’elle avoit

figné par Confcience, amp; dans Ia créance que Ie parti qu’elle a embrafle eft Ie meiileur, Ellenbsp;fe vante de (gavoir tant de fecrets, qu’il y anbsp;lieu de croire que ce font des menfonges, puis*nbsp;qu’il n’y a pas apparence qu’on lui en ait tantnbsp;confié

temps qu’elle étoit changée, 6c qu’elle difoit des gagné une grande vidoire fur nous. Elle en

____I ..-..J nbsp;nbsp;nbsp;X H.'fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eineiAtll Mie ei Sd.T ^ Tm R/fneen T^atei eiMel j%

Vers ce même-temps elle fit lever Ia Serrure d’un CofFre oii elle crut qu’il y avoit quelquesnbsp;papiers qui parloient fur les affaires de la fignature j 6c en effet elle y en trouva quelques-uns,nbsp;Sc entr’autres elle prit une Lettre de M. Girard,nbsp;qu’il avoit écrite a ma Soeur Louife Eugenie Girard: dans laquelle il parloit des affaires, amp; denbsp;M. l’Archevéque, affez, librement, Sc dansla vé-rité ; de quoi elle triompha comme fi elle eut

paroles qui faifoient aflèz connoïcre qu’elle avoir perdu toute l’eftime qu’elle avoit euë autrefois denbsp;la conduite de notre Monaflere. Je me fouviensnbsp;qu’elle m’en a parlé plufieurs fois, 6c qu’elle m’anbsp;dit en foupirant, 6c en levant les yeux au Ciel ;nbsp;Plat d Dieu que j'eujfe autant d'eflime de ce Mo •nbsp;Xafere^que fen avois quand fy Juis entrée'.mais j ynbsp;vois un grand changement, les chofes ne font pas ennbsp;l’état que je penjois. Un jour qu’elle me parloitnbsp;ainfi, 6c qu’elle faifoit paroitre du mécontente-ment’, je lui confeillai de parler ^ M. de Gour-nai. fa) Elle me témoigna d’abord qu’elle réutnbsp;bien fouhaité , fi elle n’éüt point appréhendé qu’ilnbsp;en eut dit quelque chofe k nos Meres j 6c quoiquenbsp;je lui donnafle toute forte d’affurance de fon fè-cret, elle ne me vouluc pas croire, amp; elle menbsp;répondit: ll y a de 1’engagement d Ie faire •, je nenbsp;treux plus ni Pere, ni Mere, tout cela n’eft que eau-fi^\e, avec quantité de chofes femblables. Et depuis qu’elle a figné, elle a toujours parlé de ces

(a) M. de S4lt;i.

paria tl M. Cham'tllard amp; a la Mere Eugenie, amp; 1’on croit même qu’elle l’a donnée a Monfeigneur.nbsp;l’Archevêque, en nous faifant paffer pour crimi-nelles devant toutes ces perfonnes, qui n’avoientnbsp;que trop d’inclination a croire que nous étionsnbsp;coupables, quoique nous reuffions priée plufieursnbsp;fois avec inftance de nous la rendre ou de lanbsp;bruler, 8c de ne point commettre des perfonnesnbsp;a qui notre Monaftere avoit tant d’obJigation.nbsp;A quoi elle me répondit froidement, amp; avecnbsp;une dureté que je ne puis éxprimer, qu’elle n’étoit pas obligée de nous dire fi elle avoit cettenbsp;Lettre ou fi elle ne 1’avoit pas, ni ce qu’elle ennbsp;avoit fait, ou ce qu’elle en vouloit faire au casnbsp;qu’elle Teut encore ; mais que tout ce qu'ellenbsp;nous pouvoit dire, c’étoic que fi M. Girard ounbsp;fa faroiile en recevoient du mécontentement,nbsp;ils ne s’en devoieiit prendre qu’a eux - mênaes,nbsp;puifque ce ne feroit que par leur faute. Nousnbsp;la pourfuivimes long-temps 6c fortement, nousnbsp;la priames , nous la conjurames, en lui duantnbsp;tout ce qui la pouvoit engager a ne point con*

tri-

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’Rehtlon d» la Ttrfifutlamp;n J«t Utlighufts d» Perf.lRfyal, Relation tribuer I aigtlf yeCprit de Al. de Paris , qui rienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AvtrRa,^

de la Sr.l’étoit déjs quo trop coiitre M. Girard (Je Pe-Pineau re) depuis ce qui fe paffa au Parloir de SaisU i- Iherefi iS 1°“'' Sainte Genevieve 1665, de-Partie. quoi quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;---------------

HI

du avcC une extreme ^douceur, qu'il vouloit bien lui dire ce qui Vavoit oblige k en uferde la Sr,

ainG.

Que pour le premier point, il avoit été con- I. traint de mettre nos Meres dans .d’autres Mo- Partie,nbsp;nafteres, paree qu’il étoit trés afluré qu’il ne dif.nbsp;poferoit jamais des efprits de la Communauté du-rant qu’elles feroient préfentes; amp; que pour lanbsp;maniere , il avoit été averti qu’ü fe trouveroicnbsp;quantité de monde a cette aftion, qui pourroitnbsp;rompre fon entreprife ; amp; qu’en effet on luinbsp;avoit dit depuis, qu’il s’y étoit trouvé deux millenbsp;perfonnes, qui demeurerent dehors durant qu’ilnbsp;étoit dedans: que quand Ton entreprend des affaires de cette conféquence, il faut chercher lesnbsp;moyens de les faire réuflir; que c’étoit ce qui luinbsp;avoit fait demander du fecours au Roi, qui avoitnbsp;eu la bonté de lui en donnet, ajoutant: Vous VO’nbsp;yés, ma henve fille, que je rPai aucun tort, ^ quenbsp;je nat fait que ce que j' ai du faire. II eft abfolu»nbsp;ment faux qu’elle ait improuvé la conduite de M.'nbsp;de Paris, amp; il eft encore trés faux qu’elle lui aknbsp;fait des plaintes, puifqu’elle avoit dit, il y avoitnbsp;peu en parlanc a une de nos Sceurs qui en étoitnbsp;affligée, mais comment eujfiés - vous voulu qu'il eutnbsp;fait ? il jugeoit qu'il étoit nécejfaire qu’il otdt nosnbsp;Meres, amp; il ne le pouvoit faire autrement. Elle menbsp;dit enfuite, qu’elle avoit dit a M. l’Archevêquenbsp;qu’il nous mettoit en état d’avqir regret de nousnbsp;etre engagées au fervice de^ Dieu dans la Religion; amp; que voyant qu’il l’écoutoit volontiers,nbsp;elle avoit ajouté: Je vous demande tres humblementnbsp;pardon, Monfeigneur, de la libnté que je prends denbsp;vousparler avec taut de franchi/e. Et qu’il lui avoitnbsp;lépondu; Dites, ma bonne file, partés-moi fran-

que les filles de Sainte Marie l’avoient fait entrer chemenf, Que cette bonté avec laquelle il lui par-....... ' nbsp;nbsp;nbsp;; elle (ce qui étoit loit, lui avoit fait prendre lajiardieffe de lui dire:

au Parloir ,oü elle étoit malgré____^__,,_______

trés faux^, paree que nous fgawions affurement fe vous demande encore une fois pardon, Monfétg-qu’elle y ailoit fouvent, amp; même elle avoit dit neur, de ma témérité-, mais puifque votre Grandeur a ma Sceur Marie de Sainte Agnès ( de Rubentel) me permet de lui découvrir mon cceur, je prendrai lanbsp;qu’elle vouloit faire un renouvellement aux pieds liberté de vous dire, Monfeigneur , que ft vous nousnbsp;de M. l’Archevêque ; amp; voyant, que ma Sceur per dés, vous vous pc 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

s’en étonnoic, elle lui dit pour fe couvrir: tl faut pene ejl la vStre.

V nbsp;nbsp;nbsp;T?11.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/*

' il a quot;parle depuis ea plufieurs rencontres , en tétnoignant être mal fatisfaic de M. Girardnbsp;le Pere, amp; de M. fon Fils qui étoic avec lui.nbsp;Mais nous ne pumes rien gagner fur elle , amp;nbsp;nous ne fgavons pas affurement ce qu’elle a faitnbsp;de cette Lettre. Nous fqavons feulement qu’as-furement elle a donné quantité de papiers tl M,nbsp;l'Archevêque, amp; qu’elle lui a donné aufli toucesnbsp;les connoiffances qu’elle a pu, cant de la conduitenbsp;du Monaftere, que de celle de tousles amis, denbsp;qui elle parloit tiès mal.

XVI.

\Continuaüon du mêmefujet. Réflexionsfur les dejfeins de M l Archevêque, de la Mere h-ugenie, amp;c. Pour changer Tef-prit G? la conduite de Port-Royal.

Le Formulaire n'étoit qu'un pré' texte , fans être la fin principale des véxations qu'on fai-'* foil aux Keligieujes.~\

Mais volei une autre fourberie que ma Sceur FUvie me fit environ huit jours après la fonie denbsp;nos Meres. Elle me vint trouver d’une fagonnbsp;diffipée, amp; en riant, pour me dire qu’elle avoitnbsp;parlé a M. PArchevêque par le plus grand hazardnbsp;du monde a Tbeure qu’elle y penfoit le moins, amp;nbsp;qu'il ff ache en quel état la fgnature réduit les perfonnes. Ce qui fait voir qu’il étoit faux qu’elle y eutnbsp;été malgré elle amp; par hazard, Elle me compofanbsp;une petite hiftoire faite éxprès pour parvcair anbsp;fes fins, toute plcinc de déguifemenr amp; de malice , qui fut , qu’étant entree au Parloir , M.nbsp;Pairche-vê^vr lui avoit témoigné beaucoup denbsp;bonte amp; üe-charité; 6c que voyant qu’elle appré-hendoit de lui pariet, il lui avoit dit; Penés, manbsp;bonne fille, approebés-vous de moi, découvrds - moinbsp;votre cceur. Qu’elle lui avoit répondu , qu’ellenbsp;étoit dans le dernier abbattement, 6c qu’il lui ennbsp;avoit detnandé le fujet; qu’elle lui avoit dit, quenbsp;c’étoit d’avoir vu Enlever nos Meres, pour quinbsp;nous avions tant de tendreffe amp; de relped, amp;nbsp;de la tnatiiere avec laquelle elles avoient été Enk-vées avec des Archers j i quoi il lm avoit répon-

Pineau

vous^ vous perdres aujji avec nous j natte

Elle continua ion dilcours , en m’affurant qu’elle lui avoit dit que la Communauté étoitnbsp;confternée 6c dans une douleurinimaginable: quenbsp;quand nous fcavions qu’il étoit au Monaftere ,nbsp;routes les Sceurs écoienc dans le tremblement cX-dans Ia frayeur jufqu’a ce qu’il s’en fut retourne:nbsp;amp; qu’il lui avoit répondu; Maïs , pourquOlnbsp;ont-clles tant de peur, cela eft bien étrange !nbsp;” Or, dices-leur bien de ma part, qu’elles ne

tn’appréhendent point jquejene leur veuxpoint „ faire de mal; que je les laifferai en repos; quenbsp;„ je ne leur parlerai point de fignature de deuxnbsp;P mois dgt;,ci qu’elles foient feukment biennbsp;^ obeiflantes ^ h Mere Eugenie, amp; bien uniesnbsp;avec touces les Meres de Sa nte Marie, amp; jenbsp;promets que je ne leur ferai aucun mal;nbsp;„ qttclles ne craignent point, je les verrai aunbsp;Xx znbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n P»’®'


-ocr page 396-

Re/adm de la Terjdtutk» des 'Religituftt de Tert-'Royal^

Relation

I.

Parde.

que nous n’euflions point réfifté en plufieurs ren- qu’elle m’avoit dit en particulier, afin que mes centres, comme nous avons été obligees de faire Soeurs en jugeaflent, paree qu’il paroiffoit par Ienbsp;pour conferver les Regies amp; les droits de notre récit qu’elle m’avoit fait, qu’il y avoit un grandnbsp;Monaftere, apparemment l’on nous auroit lais- changement dans 1’efprit de M. de Paris, ce quinbsp;fées en repos, comme je l’ai déja dit, amp; comme me furprenoic éxtrêmemenc.

xvir.

[ Continuation de mime fujet. ]

*

Dans ce commencement la Mere Eugenie ne venoit pas encore é rAflemblée, ce qui nousnbsp;donna moyen de faire dire è la Communauté,cenbsp;que ma Saur Vlavie m’avoit dit en particulier.nbsp;Elle Ie fit trés volontiers, amp; recommengi toutnbsp;ce que j’ai déja dit. Et voyant qu’il y avoit desnbsp;Soeurs qui s’étonnoient de ce qu’elle nous difoicnbsp;de la part de M. l'Archevêque, qu’il nous vouloicnbsp;laifler en repos, amp; qu’il ne nous parleroit pointnbsp;de fignature de plus de deux mois, (ce qui étoitnbsp;nous faire efpérer un meilieur traicemen: a l’ave-nir , amp; tout cela fi peu de jours après l’Enléve-ment de nos Meres) Elle repondit: Oui,p vousnbsp;dis affitrement qu il ne vous parlera de long - temps denbsp;la fignature, amp; de tres long temps', ^ de Ji long-temps que vous veudrés. Elle ajouta ces dernie-res paroles, qu’elle ne tn’avoit pas dites en particulier. 11 faut néceflairement qu’elle eut re§u eetnbsp;ordre depuis m’avoir parlé, paree qu’elie n’auroitnbsp;pas ofé faire cette avance d’elle-même. Aprèsnbsp;elle témoigna beaucoup d’affeélion a la Communauté. Et enfuite elle nous dit d’une maniere quinbsp;nous faifoit paroïtre de la tendrefle amp; de l’aftec-tion: „ Je vois bien, mes Soeurs, que vous vousnbsp;„ défiés de moi, mais fi vous voyiés mon coeur,nbsp;„ l’amour amp; Ie refped que j’ai pour route lanbsp;,, Communauté, amp; pour chacune de nos Soeursnbsp;,, en particulier, vous changeriés de fenciroentsnbsp;„ pour moi , amp; vous fqauriés julqu’a quel

-j-r . -ar - . nbsp;nbsp;nbsp;-1“-*“ '-'vn.iuuc w. .u. „ je fuis unie avec vous. C’eft un

dilant. jePai entendu moi-même, Monfeigneur: elle s’eft fervi pour féduire les efprits, maïs q nbsp;nbsp;nbsp;ur

que Ma b, Vorothee lui avoit dit Ia même choie, a mal réufli, car perfonne ne s’eft laiffe g

?44

j , _ 5’ premier jour pour les confoler. ” Er qu’en-oe la or fuite il lui avoir témoigné tant de bonté amp; de Wneau tendreffe pour la Communauré, qu’elle en avoirnbsp;été furprife, amp; qu’elle lui avoir dit: „ En vérité,nbsp;„ Monfeigneur, il y a affez long-remps qua vousnbsp;,, faites eclater voire puiflance amp; votre auroritenbsp;„ fur nous; il eft temps que vous faftiés paroitrenbsp;,, votre bonté. ” 11 faut remarquer qu’il lui avoirnbsp;dit qu’il ne nous parleroit de deux mois de la fig-nature , pour voir durant cet intervale , fi nousnbsp;nous foumettrions a la conduite de M. Chamitlardnbsp;amp; de la Mere Eugenie^ pour avoir moyen de re-commencer a nous perfecurer, (bus prétexte denbsp;délbbéiCfance amp; de rebellion, en cas que nousnbsp;demeuraffions fermes , comme nous avons faitnbsp;par la grace de Dieu.

Mais fi nous nous fuffions laifiTées conduire,amp;

je Ie ferai encore voir par quantité de chofes qui nous ont été dites, qui en font des preuves trésnbsp;convaincantes, quoique nous n’euffions pas voulunbsp;nous rendre a la fignature; amp; l’on n’auroit pasnbsp;laiffé de publier partout, que npus aurions don-né^ fatisfaétion a M- de Paris, qui auroit fait paroitre qu’il auroit été content de notre obéiflan-ce, fans éxpliquer en quoi cette obéiflance auroitnbsp;confifté; amp; perfonne ne fe feroit mis en peinenbsp;de pénétrer Ie fonds de cette affaire ,qui fe feroitnbsp;étouffée fous cette foumiflion prétenduë, qui auroit fatisfait M l’Archevêque. Ma Soeur F/avienbsp;m’a fait entendre en plufieurs rencontres, qu’onnbsp;avoit ce deffein 5 fans néanmoins me Ie dire ou-vertement: ce que l’on n’avoit garde de faire,nbsp;paree qu’il étoit de la derniere importance pournbsp;faire réuflir les deflèins de M. l'Archevêque, danbsp;ne pas découvrir ce fecret. Mais txiaSmrElavienbsp;tn’a dit trèsfouvent, comme en gémiflant dedou-leur fur la difperfion dont nous étions mena-cées ; „ Ha! fi l’on eut voulu,nous euffions vêcunbsp; enferoble; amp; s’il n’y avoit eu que la figna-„ ture de manque, amp; qu’on fe fut rendu au res-„ te, les affaires en auroient été mieux : maisnbsp;„ l’on réfiftc a tout , amp; Ton ne fe foumet ^nbsp;„ rien. ”

Ma Smr Flavie me dit encore, que M. l’Archevêque lui avoit demandé dans Ie même enrre-tien, quelques circonftances de ce qui s’étoit pas-fé au Parloir de Sainte Agnès, amp; qu’il lui avoit dit: Mats,ma bonne fiUe, eft-il nirai que fai appellénbsp;votre Ahbejfe PETUE PIMBECHE ? qu’elle luinbsp;avoit lépondu: Oui , Manjeigneur; que ma Smurnbsp;Esorothée lui avoit dit la meme chofe; qu’il avoitnbsp;repUqué; Mais e^-il bien vrat ? je ne nfenJöuvienSnbsp;point du Jout,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’elle avoit continue en lui

amp; qu’il ne s’en fouvenoit aucunement. Enfuite Relation elle fe mit a éxagérer lesbontésamp; les tendreOesde la Sr,nbsp;qu’il avoir pour la Communauté, en difant, que Pineaunbsp;fi nous Ie connoiftions, nous l’eftimerions plus i.nbsp;que nous ne faifions: amp; puis en failant de grands Partie,nbsp;foupris,amp; des éxclamations,elle difoit: „Sil’onnbsp;„ avoit agi avec M. 1’Archevêque comme l’onnbsp;„ devoir, l’on s’en feroit bien trouvé: maistrai-,, ter un Archevéque comme l’on a fait, celanbsp;,, eft horrible; fans cette petite affaire, je fuisnbsp;,, aflurée qu’on auroit trouvé toute force de lê«

,, cours amp; d’appui en fa perfonne. ” Elle me dit encore quantiré de chofes pour me louer les bon-tés de M. l’Archevêque, Sc pour Warner la conduite de nos Meres a fon égard. Je ne fgavois ènbsp;quoi tout cc difcours tendoit, ce qui fut caufenbsp;que je la priai de dire h. la Communauté ce

Aif nbsp;nbsp;nbsp;rMirfi/'n 11 ovnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;


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34?

34?

Kelatien de la Perf¥cution des 'Relighufès de PórU'Royal^ ï664,~i66^l

Q ^ nbsp;nbsp;nbsp;r^n•• Iac \yT /ai*iOcnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t'iamnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ /\ J t

qui Pineau

1*

Parcie;

férence, amp; qu’on étoit dans la réroiurïon nbsp;nbsp;nbsp;Tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;--nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_____

point figner, il 1’abandonnoit amp; nWrbicDluf nbsp;nbsp;nbsp;fus.

paree qu’il ne pouvoit pasrcfuferl’Absolution amp; furtout*le'”filen^e^^^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;amp;

défendre la Communion après que M. 1’Arche- relaché CétoSt^ nbsp;nbsp;nbsp;beaucoup

vêque l’avoit accordée ; amp; qu’il ne vouloit pas recommandé avec inftanee nbsp;nbsp;nbsp;toujours

être oblige de dire k plufieurs ce qu’il avoit dit a moins dezefe derahlgt;rquot;“’avec

ma isceur Ffanpotje Louife C/aire qaznd elle fe que 1’on en auroit tiré

voulut éxpliquer , amp; lui dire nettement qu’elle prétendoit par ce filenm

»e figneroic jamais, amp; que i’Ealévemeut de nos Ier enfemble pour

Jjuur avuer a nos affaires. Ca

Xx 3

Relation fes faufles careflesi amp; nous avons bien vu par les de la Sr fuites , que cetce feinte douceur n’écoit qu’unnbsp;Pineau piége pour nous faire tomber dans Ie précipicenbsp;I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la conduite que 1’on vouloit tenir fur nous ,

Panic amp; peut-êire dans 1’efpérance d’etre notre Supérieure avec Ie retnps , après qu’elle nous au-roit fait abandonner nos Meres amp; leur conduite.

Je crois certainement que fi l’on avoit pu nous réduire a ce point (de nous laifier conduite faci-lement amp; fans faire de réfiftance) qu’on ne nousnbsp;auroit plus parlé de fignature, amp; que 1’on nousnbsp;auroit laiffées en repos dans notre Monaftere:nbsp;mals non pas libres; car a moins que de figner,nbsp;nous aurions toujours été Captives comme desnbsp;efclaves fous la tirannique domination de cellesnbsp;qui ont fignéj amp;' par cetce lacheté nous aurionsnbsp;contribué a la captivité de nos Meres, qui fe-toienc demeurées prifonnieres toute leur vie ,nbsp;chargées de calomnies, paree qu’elles n’auroiencnbsp;pas rendu ^ M. 1’Archevêque la foumillion qu’ilnbsp;auroit public avoir re^u de la Communauté, Etnbsp;Ce qui fait voir qu’il fe fut contenté de lafoumis-lon a la conduite , c’eft que la Mere Eugenienbsp;a tepete tant de fois, que cent fignatures n’écoientnbsp;tien. Ij Ion ne contribuoic de tout fon pouvoirnbsp;a detruire 1 efprit de la Maifon, amp; les méchan-tes maximes done elle étoic remplie. Ec c’eft cenbsp;que la Seeur Flavie nous a dit fi fouvent, que s’ilnbsp;n’y avoit eu que la fignature de manque , amp; qu’onnbsp;fe fut rendu a tout Ie refte, nous aurions vêcunbsp;enfemble en repos; mais qu’on réfiftotta cout,amp;nbsp;qu’on ne fe foumettoit a rien j amp; encore cenbsp;qu’elle nous dit de la part de M. 1’Archevêquenbsp;(qu’il nous vouloit laifier en repos ; qu’il nenbsp;nous parleroit de fignature de xrès long-temps,nbsp;amp; d’aufli long-temps que nous voudrions) amp; niê-me la conduite de M. Chamillard dans les Con-fellions, fait voir Ie mêcne deflein :car il ne parianbsp;aucunement de fignature pour perrnetcre de Com-munier, comme nous l’avons dit; tout ce qu’ilnbsp;recommandoic. étoit la foumiffion a la Mere Eu~nbsp;genie, amp; I’linion avec routes les filles de Saintenbsp;Marie ,'pzTce que c’étoit Ie principal moyen qu’onnbsp;avoit préparé pour nous faire abandonner nosnbsp;Meres amp; leur conduite.

11 y a néanmoins quelques-unes de nos Soeurs qui m’ont dit qu’il leur avoit demandé d’abordnbsp;une cercaine indifïérence , ce qu’il apnelloit lanbsp;difpoiiaon de m ,enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mars que fiflt^on

lm temoignoit qu’on n’étoic pas dans ce.te indif. ference, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Meres n’avoit rien changé a fa'difpofitron, a qui Relation

¦ I repondit; 7gt;lt;/A - a,o»s, ma filh, tatfe's ¦ vous la Sri U,Jfés.-vous donner l ahrolution. Et enfin ce qui Pineaunbsp;fait voir ce meme delTein, eft que routes les fil-les de Sainte Marte difoient a l’imitation de leurnbsp;Mere, que 1’intention de Monfeigneur étoic denbsp;changer la conduite amp; 1’efprit de notre Monaftere ^ amp; que centfignatures n’étoienc rien,*fi 1’on nenbsp;travaüloit de tout fon pouvoir pour ruïner cesnbsp;dangereufes maximes; ce qu’on n’auroit pas éxi-gé de nous comme de celles qui ont figné, maisnbsp;feulementque nous nous fuGTions kiffées conduitenbsp;fans faire aucune réhftance.

Je ne penfe pas néanmoins que la Mere de Mau-peau amp; la Mere de la Sourdiere en aient parlé comme les autres, car elles nè jugeoient pasdescholes par Ie même efprit; amp; ü elles ont dit quelquenbsp;chofe au défavantage de ce qui s’obfervoit dansnbsp;notre Monaftere, ce n’a été que par je ne fqainbsp;quelle foiblefle qui eft attachée a 1’efprit de leurnbsp;ürdre , amp; aux inftruétions qu’elies reqoiventnbsp;continuellemenc, qui font caufe qu'elles s’aveug»nbsp;lent fouvent dans leurs propres lumieres pourfui.nbsp;vre celles de leurs Supérieurs, qui n’étanc pas desnbsp;plus éclairés, n’onc pas aufli un difcernement fortnbsp;certain.

J’oferois bien avancer que fi 1’on avoit pu nous afiujettir a cette conduite, non feulemenc l’on nenbsp;nous auroit plus parlé de fignature, mais je croisnbsp;certainement par plufieurs conjeélurès, qui menbsp;femblent trés convaincantes , qu’elle auroit éténbsp;morteamp;enfevelie,tant pour nous,que pour toutnbsp;autre, puifqu’elle n’a été inventée que comme unnbsp;moyen propte a parvenir au defTein qu’on avoitnbsp;de changer 1’efprit amp; la conduite de notre Monaftere, Et il y a toute forte d’apparence denbsp;croire qu’on^ aptoit facilement abandonné cenbsp;moyen après être parvenu a la fin a quoi l’on ten-doic, (qui étoit ce renyerfement de conduite.)

Ce que je dis me paroit fi vrai, qu’après avoir perdu l’efpérance de réduire Ie grand nombre denbsp;celles qui demeurerent après l’Enlévemenc de nosnbsp;Meres, Ton en a retenu un petit nombre dans Ienbsp;Monaftere de Paris, en en voyant la plus grandenbsp;partie a celui des Champs, croyant en difpofer plusnbsp;facilement. Et pour cela 1’on avoit fait choix denbsp;celles que 1’on jugeoit avoir les efprits les plusnbsp;doux, amp; plus faciles a perfuader. Et pour com»nbsp;meneer a travailler a ce nouveau defTein, dès Ienbsp;lendemain que nous fumes forties du Monafterenbsp;de Paris, la M. Eugenie fit une éxhortation a cel-

Cat

c’é-


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54.^


Rfhtm de la ferfdeutim iet TitlithufH de PflW-Rw/,

; amp; elle leur répétoit fouvent que ne leur detnandoit rien ; qu’ellesnbsp;n’avoient qu'a vivre en repos amp; k bien obfervernbsp;la Regie, Quand elles faifoient quelque réfiften-ce pour témoigner qu’elks n’étóient pas conten-tes d’etre féparées de nos Meres amp; de la Commu-nauté, cette Mere leur difoit; „Mais, mes che-,, res Sceurs, a qui

Relatione etent un reproche que la Mer* Eugenh nous faj ds la Sr.foit louvent,que nousnousaflemblionspourcom-Pineaii pofer des papiers contre les ordres de Motifeigneur.

I. Ce qui étoit caufe qu’elle nous faifoic veiller Ie Partie. plus qu’elle pouvoit, amp; autant la nuit que Ienbsp;jour ; amp; qu’elle avoit une attention prefqu’in*nbsp;croyable a remarquer celles qui n’étoient pas inbsp;rOffice OU au Reteftoire , pour s’imformer dunbsp;fujet qui les avoient empêchées de s’y rendre.nbsp;M. l'Archevêque même nous a impofé ce filencenbsp;fur peine d’Excommunication , nous defendantnbsp;de parler enlêmble pour quoi que ce fut. Etnbsp;il nous dit en nous commandant de garder unnbsp;filence abiolu en routes chofes : „ Je ne vousnbsp;defends pas de parler Dieu aux pieds dunbsp;Crucifix dans vos Cellules, mais Je vous dé-” fends abfolument de parler enfemble, pareenbsp;que vous vous gatés les unes les autres, amp; vousnbsp;,, fortifies dans vos fentiments.”

La M. Eugenie done recomtnanda particuliére-ment Ie filence a nos Sceurs qui demeurerent les dernieres dans Ie Monaftere de Paris, pourtachernbsp;a les aCTujettir, amp; les empêcher, fielleeutpu,nbsp;de penfer S venir avec nos Meres amp; avec lanbsp;Communauté

Monfeigneur

„Mais, en avés-vous ? 1’on ne vous

'pufttions, en lui difant: allds-vuui embt*, alUf Relation veus-es, ma Smrgt; Bi ma Sosur FUvii fut con- de la Sr«nbsp;trainte de fe retirer ainfi,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pineau

Le jour fuivant de grand matin, M. Chamillard j. envoya dire k ma Soeur Magdeleine de die Agathe Partie,nbsp;[de Buzanval) qu’il vouloit lui parler devantnbsp;qu’elle partit. Elle y fut: il lui dit qu’il avoitnbsp;demandé a la voir pour décharger fa Confeience,

amp; pour lui dire qu’elle fe perdoit de vouloir venir dans une Maifon ou elle leroit Excommuniée devant qu’il fut quinxe jours. Mais comme ellenbsp;étoit fur Je point de partir, Scqu’elle vouloitcou-per court, elle lui répondit, que 1’Excommuni-cation tomberoit fur ceux quilajetteroient. Enfinnbsp;il la lailfa aller, n’ayant pu rien gagner fur fonnbsp;éfprit. Elle m’a dit qu’on lui a parlé fi claire-ment fur le fujet de la fignature, qu’elle croitfansnbsp;aucun doute que 1 on ne lui en auroit jamais par«

Ié, fi elle cut voulu demeurer au Monaftere de Paris.

Elle partit done ainfi avec les autres qui étoient demeurées après nous, amp; 1’on retint feulementnbsp;ma Serur Genevieve de Sainte Thecle (Midorge) amp;nbsp;ma ScEur Sufanne de Ste Cecile [Bohert) Malgrénbsp;qu’elies en euflent, amp; fur lefquelles on employanbsp;les derniers efforts pour tacher a lesgagner, pournbsp;les faire rendre feulement \ la conduite fans fignature, dont on ne leur paria point, paree quenbsp;M. l’Archevêque ayant perdu routes les efpéran-ces qu’il avoient dans le commencement (d’en gagner un bon nombre pour compofer fa Commu-nautéj ne tachoit plus qu’a en retenir quelques-


mr

fans nommer la fignature, mais en lui faifant entendre affez. clairement qu’on ne lui en parleroit pas, Elle lui difoit qu’elle auroit regret d’etrenbsp;venue dans une Maifon oii elle feroit Éxcommu-niée dans peu de jours, amp; qu’elle la confeilloit pournbsp;fon bien de refter, amp; lui éxagera beaucoup le perilnbsp;'ni elle s’éxpofoit en venant avec nos Meres Etnbsp;enfin elle fit tout fon poffible pour la retenir, amp;nbsp;pour lui faire entendre qu’on nelui parlerottpointnbsp;de lignature Mais comme ma Soeur étoit tresnbsp;fertne, eiie le moqua d’elle amp; de fes belles pro-

VOtKgt; CJCllidlitiC nbsp;nbsp;nbsp;Vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

meurer en repos amp; a bien obferver votre Re-gle, vous y êtes obligées, mes cheres Sceurs ” Mais ayant auffi perdu 1’efpérance de les gagner, M. 1 Archevêque ïüi contraint de lesenvoyernbsp;k la Maifon des Champs, après leur avoir faitplu-fieurs promefïès pour les attirer, amp; die fort iöa-vent que c’étoit uae tentation du Diable, qui lesnbsp;portoit ^ demander a venir avec la Gommunau-

té. La veille du jour qu’elles devoient partir sde grand matin, ma Saur Flavie alia trouver manbsp;Saur Magdelaine de Sainte .Agathe [de Buzanval)nbsp;dans fa Celluie ^ neuf heures du foir avec fonnbsp;zele ordinaire, pour la conjurer de ne point veen I’affurant qu’on ne lui demanderoit rien,nbsp;pour groliir le corps de fa Communauté de cesnbsp;rares fujets.

Et enfin ^ tout prendre, cette Communauté efl: compofée de douze perfonnes, desquelles lesnbsp;deux plus anciennes font folies au dernier degré,nbsp;il y a plus de quarante ans. II y en a deux autres (b) qui font k demi folies, amp; qui pafferoientnbsp;pour des folies achevées, fi ce n’étoit que lesnbsp;deux premieres les font valoir amp; leur donnent dunbsp;Luftre , paree qu’elles font encore plus foliesnbsp;qu’elles. II y en a deux (c) mélancoliques, quinbsp;pafferoient bien pour hypocondriaques en un be-foin. II y en a deux (d) qui n’ont guéres plusdenbsp;raifonnement que des bétes, amp; deux (e) autra

o

(a) nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Marie de la Nativité, Soeur Catherine

de S. Benoit

(b) nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Catherine de Ste Pelagie [Hamelin.'i

Soeur E'iifabeth de S. Jofeph.

(c) nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Dovothée [Berdreau) qui fut Abbcflë.

Soeur Euphrofine [de Creil.')

(d) nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Elifabctb des Anges (de Saint Baul-J

Soeur Phüiberte de Ste Magdelaine (Morel-f

(ej Soeur Jacqueline de Ste Catherine (

S«ur Ai^ de Ste Pelagie [de Buxanval.)


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'ReUti»n de la TerféLUthn des Rellgietifis de Pert^'Rayal, Ilt;5d4*l65y.

___X nbsp;nbsp;nbsp;t^’i» f\ f’r^ ^ lï» /“r\r»lt;^nir#» ^nli» r'f»

Relation fi entótées amp; fi arrêtées a leur fens, qu’il n’y a de la Sr, rien a leur dire quand elles one une fois mis quel-Pineau que chofe dans leur cervelle. Et les deux autresnbsp;!•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(a^ font deux legeres qui tournent tous vents

Parcie, comme des moulins, quoi qu’avec des principes différents, Tune n’étant légere amp; inconftantequenbsp;par fcrupiile, amp; par je ne fqai quelle facilité ^nbsp;croire ce qu’on lui dit, amp; 1’autre (qui eft ma Saurnbsp;Flavie') eft légere amp; changeante par un éxcès d’a-mour-propre qui lui renverfe ie fens amp; la raifon,nbsp;en la maniere qu’elle 1’a fai: paroicre dans la conduite qu’elle a tenue dans les affaires préfentes.

Voila une partie des rares qualiiés des fujets qui compofent la Communauté de M. l’Arche^nbsp;vêque; que s’il n’a guéres gagné en les gagnanr,nbsp;nous n’avons guéres perdu en les perdant. Nousnbsp;parlerons a la page derniere de ce qui fe paffa itnbsp;1’égard de ma Sceur Genevieve de Sah.teThecle,nbsp;amp; de ma Sceur Sujame de Ste Cecile, amp; des preu-ves que nous avons euës du deflein quel’onavoitnbsp;fait de travailler a nous faire rendre bongré mal-R''é a la conduite de M- Chamillard amp; de la M,nbsp;^Henie ^ paree que j’anticipe trop, amp; que je rap-porte déji des chofes qui fe font piaflées a la fin,nbsp;avant d’avoir parlé de ce qui arriva au commencement. II faut revenir è ce qui fe pafla dansnbsp;les premiers jours après l’Enlévement de nos Meres,

XVIII.

'[Continuation desRéfiexlons fur les dejjeins de M, rArchevêque ^ de la conduitenbsp;de la Sceur Flavie.]

Il faut a préfent faire encore une réflexion fur ce que nous avons dit de la conduite de M. denbsp;Tans , amp; fur les deffeins qu’il avoit fur nousnbsp;aprèb l’Enlévement de nos Meres; amp; remarquernbsp;qu’ei* même-temps que ma Sieur Flavie difoit ènbsp;la Communauté de fa part , qu’il nous vouloicnbsp;killer en repos; que^nous étions trop affligées;nbsp;qu’il ne nous parleroit de long-temps de figna*nbsp;ture, amp; de fi long-temps que nous voudrions,nbsp;elle s’employoit néanmoins de lout fon pouvoir

pour la perfuader (la fignature) a celles a qui elle dans les charges, un peu plus capables que cel-parloiten particulier, 8caffurementelle faifoit l’un les qu’il a été contraint d’y mettre par néceffité, amp; rautre par ToxAramp;At M.T Arckevèquet II eft eer- amp; manque d’autres qui lui fuffent foumifes; 6c H

c’étoit Ie premier 8c Ie principal deffein •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;( de faire routes les chofes ima-

a la fignature) P®'quot; “ne conféquence in-féparable de la fignature , une parfaite foumiffionnbsp;a la conduite de M. ChamtlUrd amp; de Ia M. Fu-genie , ^ 8c^ c’étoit en cela que confifloit Ie plusnbsp;haut «dégré de perfedion, lèlon leurs maximes;nbsp;amp; fi l’on nous faifoit entendre qu’ils feroientnbsp;contents de nous fi nous voulions nous foutnec-

gence pour perfuader la fienarmp x ^ n k'

(a) Les Soturs Tkvit, 8; Magdekine de Ste Mei- elle parloit en particulier Ft- ii i k qui

veilr

tre a la conduite feule, ce n’étoit que paree qu’ils Relation n’en efpéroient rien du tout, amp; que par cette fa- de la Sr,nbsp;nous laifler conduire, nous leur aurions Pineaunbsp;factlite Ie moyen de faire réulTir leurs deffeins par 1.nbsp;une autre yoie, paree qu’en ne faifant aucuneVé- Partie.nbsp;filtance, ils auroient ete libres de faire amp; d’éta-blir dans notre Monaftere tout ce qu’il auroitnbsp;plu a M. l'Archevêque-, l’on nous auroit laifféesnbsp;en repos; l’on nous auroit donné Ie vivre amp; Ienbsp;vêtement amp; les autres chofes néceffaires a la vie;

amp; en cela feul auroient confifté tous nos privileges. Car l’on n'auroit eu aucune confiance en nous pour nous mettre dans les Charges; amp; nousnbsp;aurions été route notre vie fous la dominationnbsp;de celles qui auroient figné, ce qui néanmoinsnbsp;n’auroit pas été peu avantageux aux defléins denbsp;M. TArchevê^ue. Car premiérement nous aurions fait un grand nombre dans fa Communauté,nbsp;nous aurions fervi dans les emplois de travail;nbsp;routes les violences qu’il a éxercées contre notrenbsp;Monaftere n’auroient pas paru aux yeux de toutnbsp;Ie monde, ce qui lui auroit été fort avantageux;nbsp;il ii’y auroit eu perfonne qui n’eut cru que nousnbsp;aurions eu figne; amp; ainli l'Archevê/^ue feroitnbsp;demeuré viétorieux amp; triomphant. Et commenbsp;nous aurions été trés Captives fous la domination de celles qui auroient figné, elles ne nousnbsp;auroient pas permis de dire au Parloir 1’état desnbsp;affaires ,amp; de faire fgavoir que nous n’aurionspasnbsp;figné: Nos Meres feroient demeurées toute leurnbsp;vie en prifon dans des Monaftres étrangers, amp;nbsp;blamées prefque de rout Ie monde comme desnbsp;hérétiques 6c des rebelles, qui auroient refuféd’o»nbsp;béir a routes les puiflances de la terre.

M. 1’Archevêque fouhaicoit éxtrêmetnent d’en avoir au moins vingt’cinq^ qui euffènt figné. C’eftnbsp;ce qu’il a dit 6c redic fouvent, entre lefquellesnbsp;il y eut quelque fiUe d’efprit 6c de Naiflance II-luftre, car ce point étoit de trés grande confidé-ration dans fon efprit. Pour ce qui étoit d’unenbsp;vertu folide, il ne s’en mettoit pas tant en peine, afin, difoit-il, de retablir Ie Monaftere, amp;nbsp;de , faire éleftion d’une Abbefle. S’il avoit punbsp;gagner ce nombre , il auroit mis des Officieres

auroit 'faic recevoir des Novices amp; des Penfion-naires; 6c auroit retabli tout réxtérieur du Monaftere avec beaucoup d’éclat, après en avoir ruïne l’efprit amp; la conduite, amp; tout cela fe feroit fait k Ia vuë de la Communauté, a qui l’onnbsp;n’auroit pas permis d’y prendre aucune part,nbsp;que celle qu’on lui auroit donnée, amp; qui n’auroitnbsp;^int pqrté de prejudice aux entrepnfes de Af'nbsp;lArcheveque. Et voila é quoi s’emplovoit la

elle employoit fes foi/s amp; la dili

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, nbsp;nbsp;nbsp;?48 'Rehthn de la Perfdeulhn d»s Ueligieufes de PoruJioya!, ïlt;5(J4,«t(J6?,’

Relation veillance de Jü. ds F ark. fi elle y avoit micux /’/fi'f^wew^iComme elleafaitdequantité d'autres. Relation

Pineau

I.

Partie,

entierei amp; aCfuremenc elles n’auroient manqué dre garde a ce que je lui dirois , amp; qu’il y avoit d’aucun moyen pour devenir de grandes Saintes fujet de fe defier delle, ce qui me furprit plusnbsp;en peu de temps. Nous en avons fait une bon- que je ne puisdire: car quoique je me fuffe aper-ne éxpérience durant que nous avons été avec quë dans les entretiens que j’avois eu avec elle'nbsp;nos Soeurs qui ont ligné, qui penfoient être de qu’il y avoit de l’agitation dans fon efprit, il ménbsp;beaucoup audeffus de nousgt; paree qu’elles avoient femble que je ne croyois pas que fon indifpofi-1’autorité de M. PArchevème de leur cótéj qu’el- tion la put conduire jufqu’a la fignature, cotn-les occupoient toutes les Charges, amp; qu’t lies dis* mejtna Sceur Franpije me Ie failbit entendre,nbsp;pofoient de tout Ie temporel du Monaftere, quoi-qiie nous ayons été jufqu’a quaratite-fept dans Ienbsp;commencement, 6c que celles qui avoient fignénbsp;ne fuffent que fept, amp; neufim la fin, par la pertenbsp;de deux des nótres, ce qui n’empêchoit pas qu’el ¦nbsp;les ne nous veillaffent de jour amp; de nuit d’unenbsp;maniere incroyable , 6c qu’elles ne fillent tousnbsp;leurs efforts pour contribuer a notre opprefTion.

tres en apparence , paree qu’elle ne s’écoit pas intention elles Ie fignerent, car l’on nous a dit, encore déclarée par fa fignature, qu’elle ne fit comme il y a apparence dele croire, qu’elles étoiencnbsp;que Ie ii de Septembre, ne s’occupoit plus qu’anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;— a..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1=nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jx„ i„

faire réuflir fes defleins. Elle ne fe trouvoit pas toujours a nos affemblées, cequi fut caufequ’ellenbsp;ne figna pas Ie Procés-Verbal la premiere fojsnbsp;qu’il fut paflé au dehors, ce qui la facha éxtrê-mementjdans la penfée que nous 1’avions fait pournbsp;nous féparer d’elle, 6c croyanc que nous ne luinbsp;voulions pas communiquer les affaires, 6c quenbsp;c’étoit une marque que nous nous défions d’elle,nbsp;quoiqu’en effet ce ne fut qu’un fimple oubli denbsp;notre part. Elle me vint trouver avec émotionnbsp;pour m’en faire les plaintes, en me difant, quenbsp;les amis avoient remarqué qu’elle ne 1’avoit pas

figné; 6c c’étoit ce qui la fachoit, paree qu’elle nauté |ugea a propos d'y changer quantité de cho-ne vouloit pas qu’ils entraffent en foupgon qu’elle fes, 6c d’en fupprimer d’autres entiérement, qui ¦xnulut figner, 6c peut être qu’elle vouloit avoir auroient encore blelfé M. de Paris, plus fenfiWe-la communication avec eux Ie plus qu’elle pour- ment qu’il ne l’a été. Nous avions une peinenbsp;foit pour en tirer des Lettres 6c des Ecrits pour les éxtrême a prendre la réfolution de recotnmencernbsp;trahir enfuite en les mettant entre les mains ézM, pour la troifteme ftis, ^ caule de la grande diffi.

cuké

èfr, * nbsp;nbsp;nbsp;ce qui auroit éte un grand fujec de joie

amp; de triomphe pour lui amp; pour tous ceux qui one fürgé cette invention, pour détruire tout Ienbsp;bien qui écoit dans notre Monaftere. Les billesnbsp;de Sainie Marie auroient cru avoir emporté unenbsp;grande viöoire, amp; bien glorieufe è leur Ürdrejnbsp;amp; tout auroit réuffi è 1’avantage de ceux quinbsp;font plus jaloux de leur propre gloire, que denbsp;celle de Dieu.

Mais s’il en fut demeuré dans la Communauté qui n’euffent pas voulu fe foumettre , tant a lanbsp;conduite qu’a la fignature, elles auroient été ré-duites dans une captivité amp; une humilation route

XIX.

\Conduite de la Sceur Flavie dans les premiers jours après VEnlévement des Meres. ]

Les premiers jours après 1’Enlévement de nos

Meres, Ma Sceur Flavie, qui étoit encore desnó ________________ _____

Je ne fgai pas d’oii elle avoitappris cette nouvelle, de la Sr. fi ce ne fut par Mefdemoifelles Perier (^les Filles) Pineaunbsp;qui la vinrent voir en cetemps-la: amp; enfin elle Lnbsp;me fit paroitre beaucoup de mécontentement. II Partie.nbsp;ne me fouvient pas de ma réponfe, mais je f^ainbsp;feulement que je la croyois toute a nous, amp; quanbsp;je ne me cachois point d’elle. Je penle qu’ellenbsp;en étoit bien aife, amp; qu’elle fe moquoit de manbsp;fimplicité, qui lui étoit fi favorable pour appren-dre nos fentiments fur nos affaires. Et j’auroisnbsp;continué fans ma Swur Franfoi/e de Ste ^^athenbsp;qui en fgavoit plus que moi, amp; qui voyant quenbsp;je lui parlois avec franchife, m’avertit de pren-

^ A rv A «.AA A A A .A «A «A ll«« nbsp;nbsp;nbsp;«y.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Os

Cet avis fut caufe que nous nous retiramesd’el-Je peu a peu, amp; que nous ne lui communiqua-mes plus rien touchant nos affaires. Elle s’en aperqut bien, ce qui la mit en colere; 6c ellenbsp;me vine trouver dans ce mouvement pour s’ennbsp;décharger contre moi, en me difant que nousnbsp;nous défiions d’elle, 6cque nous faifions toutfansnbsp;lui en parler, 6c ajouta avec une aétion qui fai-foit aflei voir Ie fentiraent de fon eoeur: Ehnbsp;bien! je vous affure que Ji l’oa fe fépare de mei, jénbsp;me féparerat tout d fait. Je remarquai bien cesnbsp;paroles, qui me faifoient voir bien ciairement lanbsp;difpofition oii elle étoit. Néanmoins elle ne laiflanbsp;pis de figner Ie Piocès-Verbal la feconde toisnbsp;nous ayant été reporté pour y changer quelquènbsp;chofe. Toutes les Soeurs qui ont figné Ie Formu-laire !e fignerent auffi: Je ne f^ai pas avec qpellenbsp;dans Ia réfolution de fignef ie Formulaire dès Ienbsp;commencement, 6c devant que Ie Proces-Ver balnbsp;fut fait.

Mais après qu’il fut figné, comme nons érions fur Ie point de Ie paffer au dehors, U Sceur Fla~nbsp;vie 6c la Sceur Dorothée aviferent enfemble qu’ilnbsp;y avoit des cboles qui facheroient M. FArchevê..nbsp;que, 6c elles euffent bien voulu retenir leur fignature. Elles m’en parlerent, 6c me témoignerentnbsp;beaucoup de peine d’avoir figné, fans néanmoinsnbsp;faire paroitre qu’elles vouluffent fe féparer de nous,nbsp;ce qui nous fit réfoudre a faire tranferire Ie Procés Verbal pour les contenter. Et la Commu-


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‘Rtlatian dt la ftr/^iuiien dti'ReIt$i(iH(gt;s de Tort’¦'Royal, nbsp;nbsp;nbsp;54.9

Pelati'on culté amp; du péril qu’il y avoit i nous aflembler, en prcfenta,amp; ma SteurFlavie lui dit: Mapauvre Relation de la Sr.étant veillces de jour amp; de nuit par les filles de Steur! je l'accepte volentierf. car il efi njrai aue j'en^z la Sr,nbsp;Pineau Ste Mane, ce qui nous mettoit continuellement ai tout d fait befoin. Et depuis ce jour la ellePineaunbsp;I. en danger d’etre furprifes. Et comme nous étions mangea toujours de la Viande jufqu’au jour de !•

Partie, plus de C/Kf»a»r? «wf dans ce commencement, il 1’Enlévetnent de nos Meres, qu’elle recouvra fon Partie» étoit prefqu’impoflible que nous puflions nous as- appetit dès Ie foir-mêoie, ce qui fut caufequ’cllenbsp;femblei fans être découvertes. Néanmoins il fut fe potta affel bien pour aller au Refeftoire ounbsp;fait heureufement, amp; toute la Communauté Ie elle mangea maigre dès ce premier repas cenbsp;figna. 11 n’y eut que ma Fidwe, qui ayanc qu’elle continua enfuite. Cela donna de l’étonne-été avertie de fe tiouver au lieu oü Ion fignoit, ment a routes celles qui la regtrdoient, amp; parti-comme elle étoit en chemin elle s’en retourna culiérement a ma Soiur Louifi de Ste. Eugenie, quinbsp;fur fes pas, en difant qu’elle ne vouloic pasfigner. fervoit au Refedoire, amp; qui admiroit de lui voirnbsp;A/a SteurElifabethde Ste, Agnès lui dit; Ma Steur, manger des oeuft d la coque, paree que les joursnbsp;vous fcandaltferés la Communauté, fi vous refufés de précédents elle n’avoit pu gagner fur fon efprit denbsp;figner- Néanmoins elle ne Ie voulut pas faire lui en faire avaler un feul, difant qu’il lui étoitnbsp;£ile a dit depuis, quand on lui en a parlé,qu’elle abfolument impoffible ; ce qui donna un petitnbsp;étoit partie du lieu ou elle étoit éxprès pour aller mouvement d’impatience a ma Steur Louije, denbsp;figner, mais qu’étant en chemin, illui fembloit voir que cette fille avoit recouvré fa fanté dansnbsp;qu’on lui difoit a I’oreille; Ou vas-tu} que vas-tu une occafion qui avoit rendu toute la Commu*nbsp;faire! Tu val (tgner dei Ecrits conire ton Archevê~ nauté malade. Et ce fut auffi dans ce mouve-que} qu il lui avoit été impoiïible de paffer outre, ment qu’elle dit aux Sceurs de la Cuifine, de nenbsp;amp; qu’elle étoit ravic de ne Tavoir pas fait. (Elle lui plus rien donner de particulier, puifqu’ellenbsp;ia bien fait voir par les fuites.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avoit fi bon appetit; amp; qu’au contraire il falloit

. .Je crois qu’il ne fera pas inutile de rapporter lui donner du pire , ayant aiTez. de fante pour

- nbsp;nbsp;nbsp;IL J/aenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t ïiU.T7l6llliy ]nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;** UliC Uüllbnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tC

^ nbsp;nbsp;nbsp;uc les actions öc de la conduite.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(Gtr0u[t desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lourneu ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.. ‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ t,_ir

L’agitation oü cette fille étoit quelque temps de- f^^//ql’oi/lui donnoit au Refeétoire, vant 1 Enlevement de nos Meres, a caufedesdes- denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les matins au Tour demand

feins qu elle formou dans fa tête, lui fit imaginer ma Swur nbsp;nbsp;nbsp;privilege qui n’appartenoit

qu’elle étoit fi éxtrêmement dégoucée, que Ie feul nbsp;nbsp;nbsp;dans la Communauté; elle man-

fouvenir de la rourriture la faifoit malade, ace *1“ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avant de partir du Tour; enfuite

qu’elle difoit. Elle me dit a moi-même en ce g®®'gy jardin avec fon pain trouver ma temps la,qu’eUe avoit autanc d’averfion de voir la enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.„^fite Angelique, qui avoit la charge de

portion devant elle, que Mad. la Marquife nbsp;nbsp;nbsp;ftuits. EHe m’a affuré que ma Steur

hlé en avoit de voir des malades; amp; que la eu . nbsp;nbsp;nbsp;. ruaneeoit pour Ie moins un demi cent de

penlée qu’il fa'loit néceffairement manger p nbsp;nbsp;nbsp;p,-„„es,tantlmpériales^qu‘autresQ^tiïn’éx.Qient

conferver la vie, lui etoit un nbsp;nbsp;nbsp;' Refec- guéres moins grolTes. Elle m’a dit encore que

«ïui^fut caufe que^nos Meres lui «don- c’étoic pour 1’fpargner qu’elle ne difoit que demi *°‘?nÞDrèndre ferre?asU’lnfirmerieduNo-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, amp; crainte d’exagerer , maïs quelle croic

du; amp; que fouvent elle étoit contrainte de lui donner des chofes qui étoient plus capables de lanbsp;faire malade quand elle ne l’auroitpas été, quenbsp;de la nourrir ( comme du lait, quelquefoismêmenbsp;Si déjeuner, ou de la falade, amp; chofes fembla-bles.)

viefat OU elle ‘avoit quelque petite charge, afin qu’elle en mangeoic bien un cent ou amp; peu prés Olie 1’ón euc foin d’elle. Ma Soeur Eouije de Ste Pour inoi, je ne penfe pas qu il loit jamais arrivénbsp;Eueenie (Girard) m’a dit qu’elle ne Iqavoit que un tel déreglement dans noue Monaftere. Com-lui donner, ü caufe de ce grand dégout préten- me ma Sceur Marguerite Angeltaue étoit tres rml

’ nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;edifice de cette irregularite, elle alia a la Cnam-»

bre de la Mere Agnès pour quelqu’aflaire qu elle avoit avec elle. Elle entendit que la Mere etoitnbsp;fort en peine de ce grand dégout de la Steur Ela-vie , amp; de ce qu’elle ne mangeoic point. Manbsp;Soeur lui dit: Ma Mere, ma Steur Flavie n'efl pointnbsp;Ma Steur Louife de Ste Eugenie en eut de la pei- d plaindre: ne vous en mettés point en peine , elle anbsp;ne, paree qu’outre que c’éioit une fort mauvaife trés bien d^euné, elle a mangé un bon morceau denbsp;nourriture pour une perfonneindifpofée , comnae Pain avec (ix Abricots demi cent de grojfes Prunesnbsp;elle étoit, elle trouvoit que c’étoit un grand dé- amp;davantage. La Mere fut fort furprife Sc donnanbsp;reglement; ce qui l’obligea d’en parler amp; la Me- charge a ma Sr. de Ste. Marguerite d’obferver fi cenbsp;re Agnès, pour f^avoir ce qu’elle devoit faire: défordre continueróit long - temps Mais aprèsnbsp;Notre Mere lui ordonna de lui donner de la Vi- que plufieurs jours furent pafle.s amp; que ma^^Sr.nbsp;ande, même les jours maigres, ne croyant pas voyoit toujours la même chofè elle alia ï lanbsp;qu’elle put faire autrement. Ma Steur Louije lui Chambre de la Mere Agnès pour lui en rendre

Yy nbsp;nbsp;nbsp;comp-;

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, . nbsp;nbsp;nbsp;'ReUtton dela Verfecution det Religieujes ie Fort^Royal^ i66^’j66‘).

I

Partie,

Kc ation cornpte. Li Swur F/avie y é^oh ^ £on ordimire, (Cjoa/^y) notre Jbonne Ancienne etoit devant la Relation dc a or. qui ecoutoic tout ce qui fe difoit ce qui empêcha Grille prête ï Communier,/a Mere dela Sour Jiere de la Sr,nbsp;i'iceau ma Swur Marguitite de parler en particulier a la étoic venuë la poulTer aflei rudemenr pour faire Pineaunbsp;Mere Agues de ce qui touchoic Aj Seeur Flavie \nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tomber unenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;perfonne de fon age , amp; infirmenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.

mais elle s’avifa dedire tout haut devant la Com- nbsp;nbsp;nbsp;comme ellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eft, pour fe mettre a fa place, afinnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Partis,

pagnie, en s’adreffant a la Mere Agnès\ ma Mere^ de Communier devant elle ; amp; qu’après lui avoir e’e(l tout aioft ^ comme de même. La Mere Agnesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fart quantitenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de plarntes, elle )ui avoit dir; Fn

con prit bien ce qu’tile vouloit dire , quoique nbsp;nbsp;nbsp;vérhé^ Monfteur, je n’ai plus hefotn de m’enquerir

perfonne n’y enrendit rien. Ce qui tut caufe que par quel efprit I'on agit envers nous^ je Pat a(Jex. vu routes celles quiéioient ptéfentesfemirentarire,amp; par cette aBion, Elle me dit encore d’autres cho-la SarurFlaviecomme les aufres, ne penfant a rien fes de ce qui fe palTadans cet entretien, pour menbsp;Bioins qu’a Ce qui (e difoit fousces mots couverts, perfuader qu’elle étoic parfaicementunie alaCom-.nbsp;par lefqueJs Ton faifoit fcavoir a la Mere fon dé- munauté, ce qu’elle afFedtoic éxpres pour mieuxnbsp;reglement amp; fon intemperance.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;diffimuler fon dellein amp; la malice de ton cceur.

quoient pas de prendre tous les avanrages qu’elles pouvoient fur nous, amp; s’établiffoient de jour ennbsp;jour dans le rang de Supériorité qu’elles s’tmagi-noienc avoir dansnotre Monaftere, quoique nousnbsp;ne leurs ayons jamais rendu aucuns devoirs ennbsp;cette qualité , amp; qu’aucontraire nous leurs fis-fions fouvent entendre que nous les fouflrionsnbsp;malgré nous, amp; a caufe de la violence que nousnbsp;ne pouvions pas empccher,

XX.

une de nos Soeurs avec une mine pireufe , en lui faifant paroicre du refpedr amp; de la tendreffenbsp;pour nos Meres, amp; en lui difant: „ Ma pau-„ vre Sceur! je fuis dans une grande peine, j’ainbsp;„ tout a fait befoin d’aller ^ ConfcfTe: car ennbsp;,, effet j’ai beaucoup de fcrupule d’avoir mangénbsp;,, de la Viande; amp; j’appréhende d’aller è Con-,, fefle a M. ChamiUard, amp; d’etre obligée de luinbsp;„ dire que j’ai rompu 1’abftinence, amp; niême lesnbsp;„ jours maigres, paree que cela tui fera voir lanbsp;,, facilité que nos Meres avoient k Difpenfer denbsp;1’abftinence, amp; même les jours ordonnés denbsp;La Sceur a qui elle parloit fut fur

Nous avons appris que dans ces dégoüts elle ne Depuis ce jour la les filles de Ste Marie ont tou-faifoit sucun fcrupule de manger des bifcuits igf des jours Communie devant nous, amp; ont pris ledefTus qui étoient a la chambre des Enfants;amp; de toute la Communauté en toutes rencontresnbsp;néanmoins après tout cela elle ne kiftbir pas de quoiqu’il y en eut entr’Elles de jeunes qui appa-dire qttelle ne pouvoit prendre quoique ce fit, Ce remmenc n’étoient pas des premieres dans leurnbsp;qu’elle difoit d’une faqon qui le perfuadoit fact- Ordre. Néanmoins je crois que M, ChamiUardnbsp;lement, amp; qui donnoic de la compaffion. En- fit quelque reprimande a la Mere de la Sourdierenbsp;fin pour comble de fa fourberie , peu de jours de l’inconfidération qu’elle avoir fairparoitre en lanbsp;après 1’Enlévement de nos Meres , comme elle préfence dué'lt;ji«r5i«crewe»r,parcequedepuis,quoi-étoit en beau train, ayant recouvré fbn appetit qu’elles aient pris les premiers rangs, ce n’a pasnbsp;^ fa fanté par ce mêrae moyen, elle s’adreffa a été d’une maniere ft violente. Mais dies ne man-

„ I’Eglife ' i.a occur a qui cue parioic rut lur- pz-v :?/ nbsp;nbsp;nbsp;r ; rr-rr ,•»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

prife de la malice, amp; elle en fit rapport a ma Soeur L découvre^ dans la FlUe qutl y a plu‘ Low/e E«/e»/e, qui ne pouvoit affei admirer la ficurs Religieufes de Port-Royal qui

o-irahijjenp les autres, amp;’qui Je font U-

vrées h tout ce qtt on difoit dElies, ce que les Religieufes elles-mêmesnbsp;ignoroient. Embarras des Religieufes de ne fgavoir quellesnbsp;ni quel nombre d'entr'Elks les trahiffoient. b iles font forcées de fenbsp;défier les unes desnbsp;autres.]

Dans le commencement on nous avertiffoit du

mauvaife - foi de cette fiile, amp; le déreglemenc de fon efprit amp; de fes moeurs. Et elle m’adit,nbsp;qu’elle n’auroit jamais cru qu’elle eut été capablenbsp;d’une telle impofture. l Jous pourrions rapporternbsp;plufieuTS exetnples femblables, qui faifoient voirnbsp;que fa vie etoit trés peu Religieufe , amp; que lanbsp;barite que nos Meres avoient pour elle , cou-vroit la multitude de fes péchés, puilque I’efti-me qu’elies faifoient dé fa,perfonne,étpitdebeau-,nbsp;coup au deffus de fes mérites.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ .

v^Tde'Sdre M^CbtmËS nbsp;nbsp;nbsp;^ ^^^ors qu’il y en avoit d’entre nous qui nous tra-

unc aöion^au’eiie avoir vii fiirp ^ nbsp;nbsp;nbsp;fi|lE)ient, ce que nous ne pouvions croire, paree

dc S/e. MarV rfLrpt i nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que cellw qui fe font féparéesde nous ne le faifoient

fcandalifée: qui'étol L P«oure etre fort paa parottre Ouvertement, comme dies firent peu /ilelTe, comme manbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de jours après. M. Denloup me demanda en mê-

Cathertne de Scant Paul me - temps Cn quelle dilpoudoa etoit la Comrou.

Jerapporterai encore litfe autre rencontre oüejlé me paria avec autant de déguifement, qu’elle avoitnbsp;feit dans les précédentes. Elle me yint trouvernbsp;quelques jours après la fortic, de- nos Meres, d’u-

nau*

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'Rehtion dl !ci Ver/^euthn dtt Rifiglm/if eh Peft’Koyal ^


Relation nauté fur Ie Tujet de la fignarure; a qui je lèpon de la Sr. dis feion tnon fentitnem, que routes nos Sa:ursnbsp;Pineau étoient bien ferroes. 11 répliqua, d’une fagon quinbsp;l. me faUbic bien entendre qii’il en (qavoit plus quenbsp;Partie. nous: Vout «eJ^a'vés pas tout:Sc répéta une fecon-de fois vous ne fpavés pas tout. ,, Quni! lui dis-j, je, Monfieiir, aeés-vous appris quelque chofe


,, ne lui pourrai pas dire des railóns plus fortes Rclwlotl „ que les fiennes. ” Je vis bien que c’étoi: de la Sr»nbsp;une aflfaire faite , amp; qu’il n’y avoir plus rien \ Pineiunbsp;lui dire j enforte que je fus aiTurée de ceUe - la f.nbsp;pat’ ellc-même , amp; par conféquenc qu’il y en PartiStnbsp;auroit d’autres, paree qu’elle n’écoit pas capablenbsp;d’entreprendre de faire un parti elle leule , amp;nbsp;dé certain ? 1! me femble qüè routes nos Sceurs qu’il falloit qu’eUe fut appuyée fur d'autres plus en-font réfoluës de mourir plutot que d’ofFenfer treprenantes qu’elle.

Ce bruit de Ville augmentoit de jour en jour, amp; l’on nous avertiffoit d’y prendre garde,

amp; de nous défier de quelques-unes quon nous inarquoit en particulier. 11 y cut même quel-ques perfonnes qui dirent que j’étois de^ce nona*nbsp;bie; amp; comme j’étois tres alfurée qu’il n etoitnbsp;pas vrai, je voulois croire que ce bruit ctoit en*nbsp;tiérement faux.

Ce qui aidoit encore a me perfuader que toutes «03 ScEurs fans exception etoient contraires a la

fignature, etoit qu’une partie de celles qui one nbsp;nbsp;nbsp;_____

figné, amp; de qui I’on nous donnoit quelque foup- r::-;,quot; accabler, ce nous etoit une peine con, me vinrent trouver, amp; menbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rA,fenfible, amp; prefqu’mcroyable, de nous voir

faqon qui paroiffoit fincere,amp;;quiparotiroupr^- “e , nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;unes desaucres, amp; de

dre mtérêt au bien de la Communaute. EUes me obi |e nbsp;nbsp;nbsp;coneance ^ perfonne , ne fqa^

difoient des chofes qui étoient en quelque for e noter p nbsp;nbsp;nbsp;relies qui nous trahts-

contreil/ /’^rcwL;amp;témoignoient etreplus nbsp;nbsp;nbsp;? cEacune reCTentoit cette peine en foi-

pour nous, que polr lui. Ma nbsp;nbsp;nbsp;pouvoir la découvnr, dans la cramte

parloit diverfement, comme jel'airapporte,ma s nbsp;nbsp;nbsp;‘quot;ns P „ne de celles que nous regardions

les autres parloient comme fi elles euffe.u ete tou- Je sadreu nbsp;nbsp;nbsp;ennemies par le deife.n qu’elles

tes pour nous, amp; les plus éloignees du inonde de deja com nbsp;nbsp;nbsp;Communaute par leur

penfer a la fignature , amp; a tout ce qu’elles ont avoient ne

„ Dieu, Si 1’on détruk notre Monaftere paree „ que nous voalons lui être fideles, il fera détruitnbsp;„ pour fa gloire. ” II ajouta: il nefaut rien fairenbsp;cordre la Confcience, fi vous per dés une Maifon furnbsp;la Terre , vous en trouverés une autre dans Ienbsp;Ciel,

fak depuis en confequence de ce mauvais pas, Ma SceuT Euphrofme ( du CreiQ me die avec dou-leur : „ Ma Sceur, j’ai vu M. I’Archeveque ,nbsp;„ mais il faut néceflairement qu’il y ait quel-,, qu’un d’entre nous qui lui dife toutes chofes,ilnbsp;¦„ iqaic tout ce qui s’eft paffe dans ce Monafterenbsp;„ du temps de nos Meres; cela eft pitoyable; ilnbsp;„ n’y a rien de fi fecret dont on ne I’ait infor-3, mé; amp; M. Chamillard aufli. ” Ma Steur Fhil-herte de Ste. Magdelaine {Morel) me vint dire ennbsp;riant, qu’elle avoit vu Monfieur de Morangis.^ quinbsp;la preffoit beaucoup pour la faire figner, amp; fesnbsp;parents auffi jqu’elle penfoit qu’ellefignerojt.maisnbsp;qu’elle n’en feroit ni plus mauvaife, ni plus eloig-née de la Communaute pour cela, amp; qu’elle nenbsp;pourroic pas réfifter a M. de Morangis, Je luinbsp;demandai fi M. de Morapgis, qu’elle vouloit fui-vre dans une affaire de fi grande conféquencenbsp;pour fon falut , étoit une perfonne aflez. Spiri*nbsp;lucUe pour fe réfoudre fur fa lumiere. Elle menbsp;répondit; „ Point du tout j e’eft un homme dunbsp;„ monde, un Politique, qui a plus de lumierenbsp;„ pour les affaires de la Terre, que pour cellesnbsp;„ du Geli mais qui a beaucoup d’efprit, amp;je

Dailleurs ce que j’avois remarqué en ma Soeur Flavie me revenoit dans 1’efprit, avec ceque M.nbsp;Denloup m’avoit dit, amp; le bruit de la Ville quinbsp;augmentoit tous les jours. Tant de circonftancesnbsp;jointes enfemble me perfuadoient peu a peu qu’ilnbsp;fe formoit un parti amp; une divifion dans la Communaute. 11 y avoit plufieurs de nos Sceurs quinbsp;avoient connoiffance de ces facheufes conjedlu-res, que nous commencions a tenir pour chofesnbsp;affurées : ce qui nous mettoit dans la douleurnbsp;qu’il eft facile de s’imaginer. Car ne pouvantnbsp;pas prévoir fi le nombre de celles qui étoientnbsp;iur le point de nous abandonner étoit petit ounbsp;grand, amp; ne pouvant pas juger quelles feroientnbsp;les fuices d’une divifion fi funefte, nous appré-hendions de voir dans peu de temps la ruïne denbsp;notre Monaftere. Mais au milieu de tant de fu-fignature. étoit fi extréme dans la conjonc*

. j nbsp;nbsp;nbsp;nréfentes, que nous n’en avons

ture des nbsp;nbsp;nbsp;dans toutes nos afflict

point eu de nbsp;nbsp;nbsp;Nousétions

obliglefdf ious affembler pour avifer enfemble « lu’ft ?aUoquot;? faire i amp; nous contmmesnbsp;de dire en préfence de toute lanbsp;les defleins qu’on avoit fur le fujet des aftaires,nbsp;fcachanc qu’il y en avoit eotre nous que nous nenbsp;pouvions dilcerner; qui ne nous ecoutoient quenbsp;pour nous trahir gt; amp; pour dire toutes chofes ^nbsp;M. Pj^rchevêijue Sc ^ M. Chamellard; enfortenbsp;que nous étions réduites a ne pouvoir commu-niquer de nos affaires , ni en commun ni ennbsp;paiticulier, fans crainte d’êtie trompees 6c déce-lées a nos advetfes parties. Et quoique nousnbsp;ayons apporté toutes les precautions qu’il nousnbsp;a été poflible, pour éviter ces piéges, nous n’a-vons pu empecher que les dernieres qui ont fie-ne, amp; qm avoient eu beaucoup de connoiffan-ce de ce qui fe paffoit entre nous * n’aient ditnbsp;pluheurs chofes a notre prejudice. Voila un pe*nbsp;tit echantillon des grandes peines que nous avonsnbsp;Yy Xnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foufe


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Relation de la TerfRutkn des 'Religieufes de Fort-'Royal, 1(5^4.*

de Paris en l’ab- changés, elle a auffi change entiérement fa tna- Relation


Relationlouffertcs dans notre Monafteie de la Sr, fence de nos Meres , amp; qui

. en enfermqient niere d’agir avec nous. Car depuis fa fignature, de Ia Sr. qui en étoient des fuites infé- nous avons eu peu de marques de fon affeótion: Pineau

Pineau

I.

Partie,

quantité d’autres parables.

11 faut revenir a ce qui fe pafla avec celles qui me parlerent dans ce commencement , amp;nbsp;qui ügnerent peu après.

XXI.

\Trabifon ^ mauvaife foi de la Sceur Dorothée. Dureté de la conduitenbsp;de celles qui avoient fignénbsp;envers les autres,~\

Ma Sceur Marie de Ste. Dorothée (Perdreau) me vint auffi trouver, pour me dire qu’elle avoir vunbsp;M. 1’Archevêque, amp; qu’il fqavoit toutes les affaires du Monaftere paflees amp; préfentes- qu’ellenbsp;avoit cru être obligee d’en avertir, paree quenbsp;cela faifoit beaucoup de tort; amp; qu'il eur éténbsp;bon d’empêcher qu’il en fgüt davantage s’il étoitnbsp;poffible. Elle me dit quantité de chofes bonnes en apparence, dont je ne me fouviens pas. IInbsp;me fouvient feulement qu’elle me dit, qu’il te-noit des papiers imprimes entre fes mains, qu’ilnbsp;appelloit Lihelles d^amatoires, faits contre lui;nbsp;amp; qu’il lui avoit dit, en lui montrant l’appuinbsp;de la Grille: „ J’en attends auffi haut que ce-„ la, car vous avés des gens qui ne font jamaisnbsp;„ las d’écrire ; mais ils ne m’empêcheront pasnbsp;,, de m’acquiter de ce que je dois a mon Dieunbsp;3, amp; a ma charge. ” Elle coniinua a me dire,nbsp;que c’étoit une chofe pitoyable ; qu’il fgavqitnbsp;toutes les affiaires de la Mailbu, amp; M. Chamil-lard ^ éc la M, Eugenie auffi. Que comme ilnbsp;étoit au Parloir, la Sceur Seraphine étoit venuënbsp;dire è la M, Eugenie: Ma Mere, je viensnbsp;,, d’apprendre une chofe (je ne fgai fi elle menbsp;„ dit Jcandaleufe ou horrible)quot; 11 ne me fouvientnbsp;pas au vrai lequel des deux mots, „ M. de Singlinnbsp;3, amp;cM.de Catagan font enterrés dansleurP/eau;”nbsp;Et elle ajouta en raillant: ,, Cela leur paroit finbsp;3, effroyable,qu’elles nele peuvent affez. condam-„ ner it leur gré; mais il eft bien plus étrangenbsp;,3 que M. Ie premier Préfident foit enterré dansnbsp;„ Ie Chapitre des Filles de l’Ave Maria. ” Je Ienbsp;lui fis répéter, amp; elle m’aflura qu’il y étoit enteric; que Madame fa femme y étoit, amp; qu’il avoitnbsp;voulu être avec elle, ce qui lui avoit été accordénbsp;facilement. Elle me dit encore quantité de chofes comme par avis,afin qu’on y apportatlereme-de néceflaire, ce qu’elle faifoit d’une manierenbsp;^i paroiflbit ancere amp; affeébonnée au bien de lanbsp;Cqtntnunauté, ce qui m’a fait croire qu’elle n’é-toir pas eiicore dans la réfolution de figner quandnbsp;Néanmoins elle figna peu denbsp;au contraire, elle parloit ordinairement avectantnbsp;d’aigreur, que nous évitions Ie plus qu’il nousnbsp;étoit poffible d’avoir affaire a elle; amp; tant ellenbsp;que les autres qui ont figné fe féparerent de lanbsp;Cotnmunauté , amp; ne nous traitoient plus quenbsp;comme leur ennemies, amp; fans aucune apparence d’union.

Je me plaignois un jour de la dureté amp; de l’in-civilité de nos Sceurs a la Mere Eugenie, amp; de ce qu’elles avoient perdu route forte de refpeét de-puis leur fignature , ce que je lui difois fur unenbsp;occafion qui s’étoit préfentée, dans laquelle manbsp;Sceur Philherte m’avoit faite fortir de la Sacriftienbsp;devant même que je fuffe entrée, étant encorenbsp;fur Ie pas de la porte, amp; cela d’une fagon fi rudenbsp;amp; fi groffiere, qu’il fembloit qu’elle eur perdu Ienbsp;fens commun. La Mere Eugenie me répondic;nbsp;„ Ma chere Sceur, ce n’eft pas la fignature quinbsp;„ eft caufe de cela: non, elle ne produit pas denbsp;„ fi mauvais effêts, mais c’eft la mifere humainenbsp;,gt; qui en eft caufe. ” fe lui épiiquai: „ Ma Me-„ re, fans la fignature, elle ne feroit pas dans lanbsp;„ charge oü elle eft, amp; ou nos Meres ne l’au-„ roient jamais mife, n’en étant nullement capa-„ ble; amp; c’eft cette charge que la fignature luinbsp;„ a faite métirer,amp; non fa capacité, qui lui don-,, ne de la hardieffe, amp; qui la fait parler avecnbsp;,, tant d’orgueil. ” Cette Mere défendit la fignature autant qu’elle put, pour me faire avouernbsp;qu’elle n’étoit pas caufe des fautes de celles quinbsp;Tont faite; car elle étoit contrainte de dire qu’elles étoient coupables, quand-elle ne pouvoit plusnbsp;les éxcufer ou donner un bon fens a leurs fautesnbsp;ce qu’elle faifoit fouvent a notre préjudice. Maisnbsp;i! faut revenir au fil de l’hiftoire, paree que jenbsp;m’en éloigne infenfiblement.

XXII.

[Bruits qui cour ent dans la Ville fur les ef-pérances qu’on avoient fur toutes celles qui étoient reflées au Monaftere, ou,nbsp;fur la difperfion ftun grand nombrenbsp;d'emr'Elles. Embarras oüJè irou-vent ces Religieujes. Bruits ca*nbsp;lomnieux qu'on répand con-tr'Elles, Êf* que M. Cha-millard fortifie.

Nous appiimes dans ce commencement, que nos ennemis - mêmes faifoient courir Ie bruit quenbsp;nous étions des agneaux, des elprits doux amp; f^ci-les è conduire: dequoi ils prenoient déja avanta-ge fur nous, amp; contre nos Meres, cotnme pour

I.

Partie.

jours apiès avëcies premieres qui ont caufé Ta di- 6^‘“f-* “ïquot;quot;’amp; cekdans XiBoa entre nous; amp; depuis, lés fenuments étant juftifier la conau


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quot;Relation Je la Verfécution des Religieufcs Je Port-Royal,

• nbsp;nbsp;nbsp;_ -j *-i.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ que nous ne donnas- Relation

autre des ces inconve- de la Sr, autantqu’il Pineau

Panic

___^ nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- r j -KT^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ir les eviter cous deux I

auroit caché ces rigueurs a tout le monde, afin de Neanmoins comme il fe préfentoit plufieurs occal Partie donner la gloire k JVl. I’Archeveque d’avoir réduit fions ou nous étions dans la néceffité indifpenfa^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

la Communauté a l’obéiflancc qu’elle étoit obli- ble de faire paroitre nos véritables fentiments 6c gée de rendre a I’Eglife. Et c’eft dans I’efpdran* de témoigner que nous confervions le refpeótquenbsp;ce de voir réuffir routes ces pretentions, que nos nous devions a nos Meres; que nous ne voulionsnbsp;enncmis triomphoient par avance. Et d’autre part nullement reconnoitre M. ChamillarJ amp; la M.

affujettir de plus en plus,quoiqu’on témoignat en même-temps au dehors qu’on éioit fatisfait denbsp;notre conduite. Mais nous apptimes depuis qu’onnbsp;avoir deflèin d’en enlever julqu’a/resre; amp; l’onnbsp;changeoit ainfi de réfolution, a proportion que

Supérieurs; que c’étoit un droit qui nous étoit acquis en vertu des privileges de notre Ordre; quenbsp;nous en étions en poflTeflion; amp; que ne les ayancnbsp;nt choifis ni élus, nous ne leurs rendrions aucunnbsp;des devoirs qui appartiennent aux perfonnes qui

1’on nous affuroit que M. I’Archeveque en vou* Eugenie pour nos Supérieurs, amp; que nous leur loit encore enlever une douzaine de celles qui pou- déclarions fouvcnt a eux memes que nous ne lesnbsp;’voitnt faire tort aux atttres (^ce font leurs termes). regardions pas en cette qualiié ; que nous re-Peut-elre qu’on nous faifoit ces menaces dans le fulions de nous foumettre a quantité de chofesnbsp;commencement pour nous intimiderScpour nous qu’ils éxigeoient de nous; amp; que nous leur di-empecher de faire des léfiftances, afin de nous fions nettement, que nous avions droit d’élirenos

nous faifions paroitre vouloir demeurer fortement rempliffent ces places par une puiüance amp; une attachées a la vérité amp; a nos Meres, amp; que nous autorité legitime , amp; par 1’ordre de Dieu: toutnbsp;'oulions garder nos Regies amp; nos Conftitutions. cela les fachoit éxtrêmement, amp; fut caufe qu’ilsnbsp;Rnforte que les feintes douceurs, amp; les promefles commencerent a publier a toutle tponde que nousnbsp;paix que la Sisur Flavie nous avoir faites de la étions des déreglées; qu’il y avoir des défordresnbsp;part de M. I’Archeveque, furent bientot chan- inou'is entre nous; 6c qu’il n’y avoir pas mêmenbsp;gees en véritables rigueurs: ce qui nous obligeoic forme de Religion. Et M. ChamillarJ 3 pafle finbsp;a rious tenir toujours prêtes pour partir quand il avant, qu’il a dit a quelques perfonnes, qu’il n’ynbsp;piairoit a M. I’Archeveque de nous le comman- avoir pas même Je rhonnêteté entre mus (ce fontnbsp;^^r j ne fqachant pas le matin fi nous pafferions la fes termes,) amp; je ne comprends pas comment il lesnbsp;*auit dans notre Monaftere. Nous nous voyions entendoit.

continuellement éxpoiées entre deux périls égale- Il nous a fait fouvent les memes reproches 4 naent a craindre, amp; qu’il falloic tacher d’éviter nous-memes, amp; la M. Eugenie aulTi, fans nousnbsp;autant qu’il étoit en notre pouvoir,dans un temps éxpliquer en particulier les fujers de tant de plain-OÜ il étoit trés difficile de prendre des mefures fort tes; mais feulement par des termes généraux denbsp;juftes : I’un étoit de paroitre trop refpeétueu- grands défordres ^ de dereglements inoui's, amp; au-fes, quoique fans affoibliffement , ce qui auroit tres éxpreffions ferablables avec beaucoup d’éxa*nbsp;donné prifa fur nous pour nous aflujettir de plus gération. Et comme l’ön recommencoit toujoursnbsp;en plus, amp; auroit augmente la joie amp; I’elperance a nous faire les memeS reproches dans routes lesnbsp;de nos parties a^erfes, qui en auroienc tiré un rencontres oti nous étions contraintes de nousnbsp;grand avancagej amp; 1 autre etqic, de paroitre trop oppofer aux entreprifes au’oSoit continuelle-fortes, ce qui nous auroit expofees a être enle- ment contre nosKs amp; contre la Communau-

ouf ferS/nr / nbsp;nbsp;nbsp;amp; que d’ailieu^TournfvoWons aucun man-

q ent demeurees fideles , qui f^on route quement dans le Monaftere qui put avec juftice tendre d’etre

uuw nbsp;nbsp;nbsp;lavfO' tvicres y

________. nbsp;nbsp;nbsp;éfenteV*** nous ctumes être obligees de

tere qu’elles étoient trop jeunes;mais qu’on fga- ecoie^nt p nbsp;nbsp;nbsp;de nous declarer en termes

VoitVlen le: moyen de les ranger a leur devoir. Et prelamp;r M. c- nbsp;nbsp;nbsp;ces grands défordres ,

iZx cela. la S^ur F/^we donnou- des avis pour «pres nbsp;nbsp;nbsp;étrangesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il n’expliquoit

[aire des nbsp;nbsp;nbsp;“ SpdfoSes, ce que que par des éxpreffions vagues amp; générales, qui

de les enfetmw comm nbsp;nbsp;nbsp;ne marquoient nen en pamculier, ce qm nous,

nos Jeunes “PP ^ amp; fous la domination otoit le moyen de nousjuftifier fi nous etions in-dederoeuret P , ,, p_giioient«»ejfyM»«i«. nocentes des fautes qu'on nous impofoit, ou dc qelaSffsrF/aw .cequ elks^p^p^^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cortiger fi nous en étions coupables.

?ne ginde circoafpeftion. J amp; ipéfer Après 1’avou ffippliel diverfes fois avec pl^euw^

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'Relation de la Perfécution des Relipeufes de 'Poef’Royal^ i664,’l66^;

?5'4

1.

Partie.

Relation inftances, tout ce que nous puroes citer de lui de la Sr.fut,que nous faifions quantité de prieres fans per-Pineau miÓion, amp; centre Ibn ordre; qu’ayant été misnbsp;dans la place qu’il tenoit dans notre Monafterenbsp;par M 1’Archevêque, nous ne lui rendions pointnbsp;les devoirs qui font dus è un Supérieur^ ce qu’ilnbsp;nous difoit en nous aflfurant néanmoins qu’il n’a-voit aucun reffentinaenC de ce qui ne regardoitnbsp;que fa perfonne: mais que ce qui Ie touchoit Ienbsp;plus, étoit de voir que nous agiffions de la mêmenbsp;forte avec La M. Eugenie amp; que c’étoit oftenfernbsp;JM. de Paris, que de traiter ainfi des perfonnesnbsp;qu’il nous avoit donnés pour nous conduite. Surnbsp;quoi nous répondimes en peu de mots: que M.nbsp;l’Archevêque étoit notre Supérieur j que nqusnbsp;nous tiendrions trés honorecs Sc trés obhgées^a lanbsp;charité, quand il lui plairoit de prendre lui-memenbsp;la conduite du Monaftere: mais que quand fesnbsp;grandes occupations ne lui permenoient pas d’ennbsp;prendre la peine, il ne pouvoit pas nous obligernbsp;a en recevoir d’autres pour agir en fa place ,nbsp;paree que nous avions droit de choiGr amp; d’éli«nbsp;re nos Supérieurs amp; nos Abbeilfes; amp; que n’a*nbsp;yant fait aucun choix de fa perfonne (de M.nbsp;Chamillard) pour être notre Supérieur, ni aucu-ne éledion de la M. Eugenie pour êcre notrenbsp;AbbeOe: amp; même ne pouvant jamais 1’être felon fon Ordre , nous ne devions , amp; nous nenbsp;pouvions auffi leur rendre les devoirs qui appar-tiennent aux perfonnes qui font légitimement éta-blies dans ces Charges.

Voila les fujecs de tant de plaintes amp; de calom-niesqu’on failoit fans ceffe contre nqus; amp; voili aufli les déreglements inouis qui faifoient dire inbsp;M Chamillard, qu’il n’y avoit pas wamp;me forme denbsp;Religion entre nous', ce qu’on a continue de^pu-blier partout, juiqu’a-ce que M. l’Archevêquenbsp;nous ait fait fortir de notre Monaftere denbsp;rit, pour nous envoyer a celui des Champs^ amp;nbsp;peut-être que l’on continue encore a préfent anbsp;faire courir les mêmes impoftures, pour en per-fuader toute la terre fi l’on pouvoit: ou mêmenbsp;de plus grandes, avec aufli peu de juftice amp; denbsp;vérité que les premieres; de quoi nous ne pou-vons rien apprendre de certain, a caufe de l’é-trange captivité oü les Gardes du Roi nous ré-duifent , qui fait que nous Igavons aufli peu cenbsp;qui fe paflTe au de la des murs de notre Monaftere, que ft nous étions déjadans Ie tombeau. Etnbsp;routes ces médifances, ces calomnies, impoftures , ne font fondées que fur i’obligation indis-penfable oü nous nous fommes trouvées enga-gées de défendre ce qui eft de plus elTentielnbsp;dans notre Regie amp; dans nos Conftitutions; amp;nbsp;l’autorité de nos Meres, qui eft le privilege amp;nbsp;Ie droit que nous avons de choifir nos Supérieurs , amp; d’élire notre Abbefle, de quoi l’onnbsp;rrous vouloit priver pour nous loumettre ^ desnbsp;per onnes étrangeres, en qui nous ne pouvionsnbsp;avoir aucune cotifiance, paree qu’ils n’avoicnt

point d’autre deftein , que de changer toutes Relation nos Obfervances, amp; de renverfer la conduite de de la S'r.nbsp;notre Monaftere. Nous en avons parlé en d’au-Pineaunbsp;rres rencontres, amp; nous en dirons encore plu- I.nbsp;fteurs chufes dans la fuite.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Partie,;

xxrii.

\_Mo'^ens dont ufe M. lArchevêque pour les gagner , auffi - bien que M.

Chamillard.

Mais pour revenir l ce qui fe pafla dans les premiers jours après la fortie de nos Meres nousnbsp;apprenions de temps en temps que M, 1’Archenbsp;vêque fouhaicqit fur toutes choles que nous fus-flons bien umes amp; foumifes a M. Chamillard amp;nbsp;a la M. Eugeme. Mats il différa a s’acquitter denbsp;la promeflTe qu’il nous avoit faite par la Sceur Fla-vie (de nous voir pour nous confoler) jufqu’a cenbsp;qu’il eut appris de M. Chamillard, amp; de la M.nbsp;Eugenie, en quelle tnaniere nous agifluons a leurnbsp;égard, amp; s’il y avoit lieu d’efpérer que nous nousnbsp;foumiflions a leur conduite, afin de faire réuflirnbsp;fes defleins par ce moyen. Ce fut dans cette ef-pérance qu’il nous accorda les Sacrements avecnbsp;tant de facilité le jour de l’Enlévement de nosnbsp;Meres, fans nous parler en aucune maniere de lanbsp;fignature; amp; qu’il nous donna tant de promeflesnbsp;de paix , qu’il nous fit dire par la Sr. Flavienbsp;qu’il avoit toutes les bontés d’un véritable Perenbsp;pour la Communauté; que nous n’eufljons pointnbsp;de peur; qu’il ne nous feroit point de mal; qu’ilnbsp;repos;que nous étionstropnbsp;ilous parleroit de fignature denbsp;deux mois; de long- temps, amp; de fi long tempsnbsp;que nous voudrions ; amp; qu’il nous verrok aunbsp;premier jour pour nous confoler, avec quantiténbsp;d’autres témoignages de bonté amp; de tendrefle;nbsp;que tout ce qu’il demandoit de nous étoit le ref-ped amp; la foumiffion envers M, Chamillard amp;nbsp;ia M. Eugenie, Sc l’union avec les filles de Saintenbsp;Mar'ie, qu’il avoit toutes conftituées Supérieuresnbsp;fur nous;amp; que fi nous leur rendions cette obéis-fance, nous éprouverions les efïets de la bonténbsp;amp; charité qu’il avoit pour nous.

En même-temps que la Sr. Flavie parloit ainfi a la Communauté de la part de AZ. rArcheveque,nbsp;comme nous l’avons déja dit, amp; qu’elie ne laif-foit pas de travaiiler de toutes fes forces pour per-fuader la fignature ^ celles a qui elle parloit ennbsp;particulier, elle difoit a d’autres: „ Que fi lanbsp;„ Communauté vouloit faire la fignature qu’onnbsp;avoit refufé de nos Meres peu devant 1’Enléve-„ ment, qu’elle étoit trés aflurée que M. PAr-,, chevêque s’en contenteroit. ” Et voyant quenbsp;les Soeurs è qui elle parloit avoient de la peme anbsp;croire ce qu’elle difoit, elle ajoutoit;nbsp;dis avec certitude, car je le ff ai d’original. Maïs

per;


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quot;Relatioa de ta Ferf^cution des Religieufis de Port-'Royalt l6Ó4,‘J66f;

Relation perfonne n’écouta cetre propofition. II y a bien de la Sr. de l’apparence de croire, que M. 1’Archevêquenbsp;lui avoir donné ordre de rous faire routes ces

Pineau

I.

Pat tie.

avances, qu’elle n’auroit ofé faire d’elle-même ; amp; qu’il faifoit jouer tons ces refforts, pour voirnbsp;ce qu’il pourroit gagner iiir nous, amp; pour changer quand il Ie jugcroit néccffaire ; pour fairenbsp;réufGr fes entrepriles, amp; parvenir a fes hns.

Durant que tout fe paflbit ainfi, M Cbamillard continuoic a Confefler celles qui fe préfentoient,nbsp;amp; recommandoit auffi beaucoup 1’union amp; lanbsp;paix avec les filles (fe Ste Marie^ amp; entre nous^nbsp;ce qu’il difoit a caole de celles qu’il f^avoit êtrenbsp;difpofées a figner, amp; jugeant bien que leur fig-nature amp; la difference desfentitnents produiroientnbsp;intailliblenaent de la divifion. Mats il ne parloitnbsp;aucunement de fignature: amp; ne permettant pasnbsp;inême de lui en parler, i! demandoit feulementnbsp;a quelques-unes cette inidifFérence, qu’il appelloitnbsp;la dtfpofiüon de M l'Archevique^ mais fi foible-ment, qu’il l’abandonnoit au moindre refusqu’onnbsp;lui en taifoic, amp; qui apparetnment étoir de fonnbsp;invention , paree qu’il ne vouloit pas permettrenbsp;qu’on lui en parlat en préfence de M. de Paris.

XXIV.

\_La Mere Eugenie volt toutes ksReligku-J’es en particulier. Les différents entre-tiens quklle a avec pïufieurs ,font voir fes dej]eins ^ fon caraBe-re impérieux, haut amp;nbsp;méprifant, fon ignorance ^ ^c.]

En même-temps la M. Eugexie demanda è voir routes les Soeurs en particulier. Dans fesnbsp;entretiens, elle recommandoit beaucoup la douceur amp; la foumiffioD aux ordres de M, l’Arche-vêque, en nous reprélèntant que fi nous man.nbsp;quions ^ lui rendre 1’obéiflance que nous lui de-vionSjHous ne pourrions éviter quantité demaux,nbsp;amp; furtout la ruïne entiere de notre Monaftere jnbsp;car c’étoit toutes les raifons qu’elle nous aliéguoit.nbsp;Er quoiqu’elle nous fit paroïtre de la compaffionnbsp;en nous parlant ainfi, elle étoit néanmoins trésnbsp;pcrfuadée que ce feroit avec grande juftice qu’onnbsp;nous traiteroit avec tanc de rigueur Qc que nousnbsp;1’aurions bien mérité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Le Pape n’avoit pas encore fait fa Bulle en ce temps ia, amp; il ne s’agiiToic que de l’Ordonnancenbsp;de M. l'Arihetiêaue-, mais comnje elle le croit in-faillible, auffi - bien que le Tape , je crois affurc-

ment qu’il n’y a form de fouiffances qu’elle ne Sts'^ce'tm^im m’HSiTnrnié' nous eut fait endurer avec beaucoup de dé jamais parlé. Peut-être oh’pIInbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Sremelr o ‘Lfemtment, elle avoit enuerement oublie ce qui s’étoit pafféj car les

efptits

her avec routes les Sceurs, elle difoit quantité de Relation chofes outrageufescontre nos Meres, amp; centre les de la Sr.nbsp;perfonnes que nous honorons le plusj amp; avec un Pineaunbsp;mepns le plus grand qu’il eft poffible de s’ima^ l

clairement „ que le deflein Panie. ,, de M 1 Archeveque ctoit d oter ce mauvais amp;

„ pernicieux efprit qui étoit dans la Commu-„ nauté ”, ce qu’elle approuvoit amp; louoit, com-me un tLelefans éxerople de la gloire de Dieu, Ec ce mauvais efprit, étoit le mépris qu’elle diioitnbsp;qu’on faifoit des Supérieurs amp; des Puiffances,nbsp;qu’on jugeoit amp; que 1’on condamnoit fans aucunnbsp;refpedl de l’autorité que Dieu leur a donnée. Etnbsp;comme je lui répondois un jour qu’il n’y avoicnbsp;point deCommunauté au monde oü l’on eut plusnbsp;de refpedt amp; de foumiffion pour les PuiHancesnbsp;établies de Dieu, que nous en avions dans la notre , elle me répliqua d’une faqon dédaigneufe,

,, qu’il n’y paroiffoit guéres, êc que l’on faifoit „ tout ce que l’on pouvoit pour les rabaiffer:

,, que toures nos lediures nous porcoient au mé-„ pris des Supérieurs amp; de toutes les PuiflTances „ que Dieu a élevées au deflus de nos tetes ”, cenbsp;qu'elle nous répétoit fouventjcn roettant fa mainnbsp;lilt fa tête. Elle me dit un jour fur ce fujet, qu’ilnbsp;y avoit plus de quinze qu’elle avoir ouverc lanbsp;Vie de Saht Bernard., mais que voyant d’abordnbsp;qu’ü parloit contre les perfonnes élevKS en Dig-nité , elle avoit fermé le Livre ai’irifiant, amp;nbsp;qu’elle ne 1’avoit pas voulu voir depuis. Je luinbsp;lépondis que ces Meffieurs n’avoient pas compofénbsp;ces vies des Saints j amp; que (i elle condamnoit cenbsp;qu’elles contenoient, elle condamnoit les actions des Saints mêmes, amp; qu en cela la fautenbsp;qu’elle faifoit, étoit de beaucoup plus grande, quenbsp;celle dont «He nous aceufoit, puifqu’elle jugeoitnbsp;amp; condamnoit des Saints qui font dans le Ciel ^ amp;nbsp;que felon ce qu’elle difoit elle-même, notre fau*nbsp;te ne regardoit que des hommes qui font encorenbsp;fur la T erre. Cette Mere me répliqua, commenbsp;pour me fermer la bouche: Ma ebere Soeur,

,, c elf ia tradudtion qui change fbuvent le fens „ des chofes j mais enfin je ne foufïrirai jamaisnbsp;,, qu’on life des Livres dans !aCommuoauté,quenbsp;„ M. Cbamillard ne l’aic permis, amp; particuliére-„ ment les Vies des Samts de M d’A^Üly, car ilnbsp;„ femble qu’il air pris plaifir a choifirtouc cequinbsp;„ peut faire méprifer les Supérieurs, amp; toutes lesnbsp;,, Puiffances de la Terre : il y avoit des vies desnbsp;„ Saints qui étoient fi bien feites, amp; fi utiles de-„ vant que la fienne fut en lumiercj il n’étoit pasnbsp;„ befoin d’en faire d’autres.”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

J nbsp;nbsp;nbsp;de mépris

des r.es des Sa.nts de M. d’Andilly^ ü y en mr

beaucoup

votion amp; de zele pour la gloire de Dieu, fi elle en eut eu ordre de M. de Paris.

Dans les entretiens que la Mere eut en particu-


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’Relathn de la Terjétutm des quot;Religteuftsde Pert-Eeyal, ï66^~i66f.

Rdationelprits de ces bonnes filles font trés fléxibles pour «e la Sr les perfonnes en qui elles ont de la créance: amp;nbsp;Pineau quand il arrive qu’elles parlent a diverfes per-fonnes qui ont des lumieres difïérentes fur unnbsp;Portie, même fujet, cette diverfné de fentimenis lesnbsp;fait auiS paroitre fort inégales dans leurs difpofi-lions;amp; pour 1’ordinaire il faut faire peu de fondement fur ce qu’elles difent.

Voila une partie des grands défordres que la Mere Eugenie a trouvés dans notre Monaftere ;nbsp;qu’elle éxagéroit avec des termes fi forts , amp;nbsp;qu’elle appelioit Ie mauvais ejprit du Janjenifme,nbsp;qu’il falloit détruire , amp; qui lui faifoit ^dire ijuenbsp;cent Jignatures nétoient rien , fi l'on ne sjmployoitnbsp;de tout fbn pouvoir d rutner ce mauvais ^ dange~nbsp;reux ejprit.

Cotnme cette Mere me parloit un jour dansce mouvement, une de fes filles s’approcba pour menbsp;parler de M, de S, Cyran, qu’elle me repréfentanbsp;comme un des flus méchants hommes qui fur ent jamais i qu’il vouloit détruire ( M. de S. Cyran) Ienbsp;Chriftianifmej que fa Dodrine étoit plus perni-cieufe amp; plus préjudiciable a 1’Eglife, que ccllenbsp;de Calvin amp; autres hérétiques, Eile me rapportanbsp;enfuite ce qui s’étoit paifé entre M. de S. Cyran amp;nbsp;M. Vincent: que M. Vincent avoit dit qu'il étoitnbsp;perdu, s’il n’eut quitté la mauvaife Doétrine amp;nbsp;les dangereufes maximes de M. de S. Cyran j Scnbsp;qu’il s’écoit trouvé obligé de fe féparer de fa Compagnie, après avoir reconnu ie périlqu’il y avoitnbsp;a Ie fréquenter. Je crois qu’elle me difoit a peunbsp;prés ce qui eft fur ce fujet dans la vie de M. Vincent , que l’on lifoit en ce temps-la a la chambrenbsp;de la M. Eugenie devant nos Soeurs qui ont figné,nbsp;amp; ce qu’elle en avoit appris des bons Veres quinbsp;font leurs Diredleurs. Cette fille paria aflez long-temps d’une maniere devote amp; zélée , penfantnbsp;me dire des raifons trés convaincantes, amp; biennbsp;propres a me perfuader ce qu’elle vouloit, amp; anbsp;me faire changer de fentiments. Je la regardoisnbsp;fixement, ne pouvant me laffer d’admirer comment une Créature , qui d’ailleurs paroiffoitnbsp;fort raifonnable, pouvoit fe payer de fi mau.nbsp;vaifesamp;defi déraifonnables raifons. Je ne répon-dois pas un ieul mot a tout ce qu’elle difoit, paree que la meilleure méthode qu’on puifTe gardernbsp;avec ces bonnes filles,eft de ne leur rien dire dunbsp;tout, pour ne leur donner aucun lieu de prife:nbsp;car comme elles fe prennent a toutes chofes, amp;nbsp;aux paroles les plus innocentesj Ie plus fiir eft denbsp;garder un filence abfolu avec elles; amp; fi j’euflènbsp;fait auttement, je me ferois éxpofée a un nom-bre infini de répliques amp; de contradiétions: parnbsp;éxemple fi j’eufie dit; „ Ma Mere , vous n’avésnbsp;„ pas éié bien informée de la véritéj je vous asnbsp;gt;, fure que les chofes ne font pas comme vous lesnbsp;» avés apprifesj ” la M, Eugenie Sc celle qui menbsp;^rioit (e feroient mifes toutes deux contre moi,nbsp;m auroient dit:,, C’eft VOUS, ma chereSoeur,nbsp;q ne f^avés pas la vérité; Sc vos ^anfeniftes

n’ont garde de vous ia dire, car ils vous veu- Relation „ lent tromper, amp; vous voulés bien être trom- de la Sr-„ pee, Croyés-nous, ma chere Sceur, nous en Pineaunbsp;„ fqavons affuremenc plus que vous; Sc nous I.

,, Iqavons comme Ie tout s’eft paflé aR«we,amp;les Partie. „ fourberies dont les yanfenifles ont ufé pourem-,gt; pêcher Ie S. Pere de condamner leurs cinq Vro-j, foptions héréti((ues, amp; toute leur méchantenbsp;„ Doétrine. ” Ce font des répotifes qu’elles ontnbsp;fakes a plufieurs de nos Sceurs, amp; h moi-mêmenbsp;dans d’autres renconties i Sc qu’elles n’auroientnbsp;pas manqué de me faire en cette occafion, fi j’a-vois fait quelque replique, ou d’autres encorenbsp;plus fortes , qui m’auroient engagée a quantiténbsp;de fuites ficheufes. Et ce fut ce qui m’obligea knbsp;garder un filence tout entier. Cette Religieufenbsp;fe retira ainfi ; amp; la Af. Eugenie, qui avoit éténbsp;préfente a tout ce difcours, y confentoic par fanbsp;faqon, Sc par quelques paroles qu’elle difoit parnbsp;intervales, qui appuyoient ce que 1’autre avoit die.

A quelques jours de la, la Af. Eugenie me paria encore fur notre rebellion, amp; fur notre défo-béiflatice h 1’Eglife, ce qu’elle faifoit avec aflez de chaleur, en me repréfentant Ie fcandale quenbsp;nous donnions a tout Ie monde. Elle m’avoitnbsp;offert de me faire parler a Af. l’Archevêque pournbsp;me faire inftruire , de quoi je 1’avois remerciée;nbsp;ce qui fut caufe que je me fervis de cette occafion , afin qu’elle ne me fit plus de femblablesnbsp;propofitions, pour lui dire que je n’avois pas be-foin de me faire inftruire; que je voyois aflez parnbsp;quel efprit l’on agiffoit, puifque la conduite qu’onnbsp;tenoit fur nous, étoit fi contraire a celle que AT»-ire Seignew Je/us .Chrift amp; les Apótrcs ont tenué'nbsp;dans la Cqiwerfion des peuples qu’ils amenoientnbsp;3 13. connoilisncc q€ la véritéj par un elpric denbsp;douceur Sc de charité, amp; non pas avec le fouetnbsp;^ tefoudre d la mainyCOcnrne faifoit M. de Parisnbsp;pour nous perfuader Ie fait de Janfenius^ qui n’eftnbsp;de nulle conféqucnce pour Ie falut des fideles.

Cette Mere me répondit; „ V oyés ce que Saint Pierre fit a Ananias Sc a Safhire fa femme, manbsp;„ chereSoeur, comme ils tomberenc morts a fesnbsp;„ pieds. ” Elle me difoit cela, comme fi Saintnbsp;Pierre avoit tué Ananias ér Safhire; amp; elle nenbsp;prenoit pas garde qu’en m’alléguant un éxemplenbsp;de cette autorité, elle me donnoic moyen de luinbsp;répondre,que je me garderois bien de figner, dansnbsp;la crainte de m’éxpofer a mentir en fignant comme certain, une chofe de quoi je n’avois aucunenbsp;certitude, puifque leur mort n’arriva qu’en puni-tion de leur menfonge, que Dieu chatia en lesnbsp;faifant mourir. Je ne voulus pas rant entrer ennbsp;paroles avec elle, amp; je me contentai de lui dire:

„ En vérité, ma Mere, étant Supérieure com-

„ me vous êtes , il feroit bien néceflaire que „ vous en fgufliés un peu davantage, amp;

,, eufliés un peu plus de connoiffance de ces affat, res. ” Elle me répliqua avec 1’air qu* lui eftnbsp;ordinaire , c’eft-a-dire abfolu ; ,, Ma chere

» Sceur ^


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'Relation de la Ferfécution deiHeligieufes de 'Port-Royal^ i66^*l6Sy-, jrance amp; l’obéiflance aveugie ^ „ gée de parler a pluüeurs perfonnes ^


- , amp; ¥on Relation ne peut pas toujours les empêcher de dire cede la Sr.nbsp;qu elles yeulent , enforte que je n’ai pas puPineaU 'nbsp;eviter d entendre quantité de chofes de quoi I.nbsp;Ion ne parloit jamais dans la Communaur^


Relation,^

de la Sr.,7 rEgliféamp; a tnes Supérieurs,cft touce ma fcien Pineau „ ce, amp; je n’en veux point d’autre, ma cherenbsp;I. „ Soeur. ” Cette réponfe me donna de l’émo-Partie, tion, paree qu’elle me parloit ainfi en condam*nbsp;nant notre conduite, amp; particuliérement ce quenbsp;je lui venois de dire j amp; je me trouvai contrain-te de céder aux chétives raifons de 1’ignorance amp;nbsp;de 1’obéiffance aveugie, qui eft Ie centre oü fenbsp;terminenc routes les adions amp; les paroles des fillet

de Sainte Marie» Et quand la ill. nbsp;nbsp;nbsp;eft une ,, ________ ____________________________

fois enfoncée dans eet abime comme dans fon que fagon, amp; lui firent changer la mine chagrf fort, elle eft inacceflTible aux raifons, même les ne avec laquelle elle m’avoit parlé, en une au-plus Chrétiennesj ce qui fut caufe que je lui ré* tre un peu plus gracieufe, quoique de trés peujnbsp;pliquai avec un peu de force: „ Ma Mere, la dif- car il étoit impofliWe de la faire entrer en raifonnbsp;„ férence qui eft entre vos maximes Sclesnótres,

„ eft que vous faites Ie capital de votre dévotion 3, de fuivre 1’Eglife préfentejufques dansles re-3, Ikhemenrs qui s’y font gliffés par la fuite desnbsp;„ temps, amp; par Ie déréglement des mceurs defes

33 Miniftresj amp; que nous la mettons a révérer la nbsp;nbsp;nbsp;----

33 pureté de 1’efprit de la primitive Ëglife, amp; la jour-la je lui ai trés peu parle. Elle m’envoya „ Sainteté des mceurs des premiers Chrétiens , des Lettres du P. de Grondren par une dé les^ fiUnbsp;5, qui étoient tous animés du St- Efprit. ” Cette les. Celle qu’elle vouloit me faire voir , etoicnbsp;Mere s’écria: Foild qui efi horrible^ voild qui efi marquée. quoiqu’elle m eut permis de voir Ie Li-horrible. Et paree quej’avois dit cela d’un ton vre entier fi j’en avoisla devotion. Je crois quenbsp;de voix un neu haut, elle ajouta: parlés bas, l'on je me fouviendrai amp; peu prés du fens des paroles.


gt; „ Soeur , 1’ignorance


- nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- Communauté ,

amp; que routes nos Soeurs ignorent entiérement • amp; c’eft ce qui fait que je vous en puis direnbsp;quelques circonftances que j’ai apprifes malgrénbsp;tnoi amp; par hazard ; amp; que je vous puis efirenbsp;en vérité,


))

„ truites.


., que nous n en avons jamais ete ins-Ces raifons la contenterent en quel-


fur la conduite de notre Monaftere, ce qui étoit caufe qu’elle étoit trés fouvent indifpolee contrenbsp;nousj ce qu’elle nous témoignoit dans toute fortenbsp;de rencontres.

Enfin je quittai cette Mere, voyant que tout ce que je lui difois retomboit fur moi: amp; depuis ce


1 arcle^


que je

fe, ce qui étoit impoifible, y ayant trois portes fermées fur nous. Mais comme fes repréhen-fions font pour l’ordinaire affex impérieufes ,nbsp;je crus qu’il feroit bon de m’humilier , pournbsp;lui faire voir que nous étior.s dispofées a luinbsp;Ceder amp; a nous abailTer en tout cc qui ne blef-


caufede fon Antiquité, maïs qu’il faut s’atta-„ cher particuliérement a l’Eglife prefente , amp; „ furtout l l’Eglife de Pans , (qui eft la Sorbonne)nbsp;” comme a notre Mere.

Voila ce que je penfe ayoic lu dans cette Let-tre j amp; je renvoyai Ie Liyre ï cette Mere par


'Uk V-V- VJUl IJki/ k/IVk LiV- j nbsp;nbsp;nbsp;J'-'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» --¦ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I I •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Iqit point nos Confciences. Enfuite elle me une de nos Soeurs, pour mexempter de lui ren-dit t ,, Voyés la Lettre du R. P, de Gondren de dre compte du profit que j en avois tire. Ce que

l’Oratoire , vous y trouverés votre Legon •“ nbsp;nbsp;nbsp;----narce Qu’a la nremf.».

,, 1’avés-vous, ma chere Soeur? ” Je lui dis que je ne l’avois pasj elle me répliqua: je vousnbsp;Venvtrrai. Après quelques paroles , il arriva jenbsp;ne fgai a quel propos, que je pronongai Ie nomnbsp;d’Hoi.arius. La Mere s’écria pour une fecondenbsp;fois avec mépris: „ Honor’ius\ voila-t’il pas tou-„ jours Honorius} Elles n’ont autre chofe a dire.

„ Elles n’ont jamais été inftruites , a ce qu’cl-„ les difent, fur les affaires du temps amp; elles f^avent l’hiftoire d’Hor.orius, ” Ces bonnes


je n’évirai pas néaDtnoios, paree qu a la premie» re rencontre 5 elle me demanda ce que j en di-fois. Elle m’avoit fait voir il y avoic quelquesnbsp;jours la fin de la Préface du Livre de l Amournbsp;de Dieu de Saint Franfois de Sales, OU il parle denbsp;1’obéillance qu’on eft obligé de rendre a I Egli-fe,quot; amp; elle croyoit que ces deux paflages me de-voient convaincre, amp; me laiffer fans réplique.nbsp;En efïet, je lui répondis peu de chofesj amp; Ienbsp;peu que je lui dis, ne lui donna nulle connois-fance de mes fentiments, ces Lettres n’ayant rien


commert m’éctop/, de fa m.inskTÏLtfdl „ j ai ete douze ans au Tour, ou j’étois obli-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«Aimes ac la piete.


Zz


XVf


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l^Mathn de la Perfécution dts EeJigieufes de VorWRoyal, té6^-x66%l nbsp;nbsp;nbsp;t

ces raifons ne furent pas capables de fatisfaire I’ef- Relation prit de cette Mere, qui a toujours gardé ce fen- de la Sr.nbsp;timent conrre moi, done e!!e a parlé depuis en Pineau

Relation ie la Sr^nbsp;Pineaunbsp;{.

Partie,

diverlës rencontres. Car quand elle a une fois mis quelque chofe dans fa tête , 6c qu’elle 1’a Partie.nbsp;tourné felon les maximes de l’obéiifance aveu-gle, ion efpric eft au deflus de routes Ie? raifons inbsp;amp; il n’y a que l’obéilïance aveugle qui Ie puilTenbsp;faire changer de fentiments II eft vrai qu’elle eftnbsp;trés flexible a recevoir toutes ces impreffions desnbsp;perfonnes en qui elle a créance, aufli-bien quenbsp;tous ceux qui en font les efclaves. M. 1’Arche-

_____________ ^ nbsp;nbsp;nbsp;vêque naêtne fait gloire de fe vanter, que fi Ie

qu’une ^s'^pfos anciennes de'la Cotii' Pape avoir commandé quelque chofe,quoiqu’elle ai avoir parlé de l’Eglife préfente avec fut contre fes propres connoiflances, il s’y fou-

étrange de cette Mere, M. Chamillard /«r* VInbsp;lïbilité des Papes,

faire fgavoir qu’elle m’avoit parlé’de ce qu’ellc lui attendre,

avoit dit, amp; des plaintes qu’elle fahoit dc moi; Dans une autre rencontre, je lui difois en me amp; que m’étant éxpliquée, il lui fembloit qu’elle mocquant de fon peu de fermeté: Ma Saur Flf-

^avmgt; rr-ao nbsp;nbsp;nbsp;tAmnTiTnfsr frant- Ap mArnrtmnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...

3^8

XV.

\^La Sceur Genevieve de VIncarnation éprouve l'infléxibilité des préventionsnbsp;de la Mere Eugenie. . Sentiment

Quelques jours apiès , j’appris d’une de nos Sceurs que la M. Eugenie lui avoit dit, fa^s menbsp;Hommer, qi ‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ '

munauté lui nbsp;nbsp;nbsp;.

mépris, en lui difant qu’il y avöit de grands rela-chements, amp; qu’elle nonoroit l’Eglife primitive qui étoit toute remplie du St Efprit, qui animoicnbsp;les adions des premiers Chréciens. (Ce qii’eJlenbsp;iroprouvoit comme fort injurieux k l’Eglife préfente). Je crus ctre obligée de prévenir cettenbsp;Mere, pour l’empêcher de porter fon méconten-tement jufqu’a JU l'Archevêque, paree que je fga-vois qu’elle ne manqueroit pas de lui en faire fesnbsp;plaintes , amp; de m’en faire une afl^ire de confé-quence. Je la fus trouver éxprès, pour lui direnbsp;que j’avois appris de quelques-unes de nos Sceurs,nbsp;qu’elle avoit été bleffee de ce quejeluiavoisdit;nbsp;amp; que je la fuppiiois dcmedirecequil’avoitfifortnbsp;fcandalifée; que j’étois furprife qu’elle me fit unnbsp;fi grand crime d’une chofe qui étoit reconnuë denbsp;tout Ie monde;amp;q«e je n’avois taxé perfonne ennbsp;particulier, ne lui ayant parlé qu’en général desnbsp;déréglements qui ne font que trop publics. Ellenbsp;me répondit froidement, qu’clle en avoir parlé knbsp;M. Chamillard a Confefl'e, ou elle avoir été aprèsnbsp;m’avoir quittéej amp; je ne fgai fi elle n’en parianbsp;point a M. VAfchevêque.

Je crois que ce qui 1’ayoit fi fort ofïenfée,étoit, qu’elle s’imaginoit que fous ce mot de relachementnbsp;de l’Eglife péfente^ je voulois parler du Pape amp;nbsp;des Evêques, amp; particuiiérement de M. l'Arche-vê^ue. Et c’étoit ce qu’elle ne pouvoit fouffrir,nbsp;paree que c’étoit la bleffer ^ la plus fenfible partienbsp;d’elle-roême, que ePen dire la moindre chofe.nbsp;j’appris d’une de nos Sceurs, peu de jours après,nbsp;que la JUere Eugenie lui avoit encore parlé de cenbsp;que je lui avois dit, amp; de ces.défordres, faifantnbsp;paroltre que cela lui. tenoit lort au coeur. Cenbsp;qui fut caufe que je la fuppliai de prendre la peine de lui écrire pour ne fe point metire en dangernbsp;de fe commettre ayec elle en lui parlant,pour lui

favoit pas fujetd’entemoigner nbsp;nbsp;nbsp;de mecon

tentemem, puifque je ne taxois perfonne en par ticulier , mais feulement lesnbsp;étoient vifibles ^ tout Ie monde, amp; quelle^emenbsp;jie pouvoit pas ignorer tii approuver, T.outes

I.

mettroit ayec une entiere perfuafion qu’il fe feroic trompé, encore que ce fut une chqfe dont il eutnbsp;été certain auparavant. Et M. Chamillard, quinbsp;éneberit toujours quand il y va de l’autorité amp;nbsp;de ritifaillibilité du Tape, a dit fouvenc que s’ilnbsp;venoit plufieurs Eapes l’un après Tautre, amp; quenbsp;tous les Succefleürs condamnaflènt amp; aboliflèntnbsp;toutes les Ordonnances de leurs prédécefleurs,nbsp;il s’y foumettroit avec relpeét, amp; embraflèroicnbsp;tous ces changements , comme des ordres denbsp;Dieu-même. La Af. Eugenie en dit autant, amp;nbsp;la Sceitr Flavie auflS depuis qu’elle eft tournee denbsp;ce cóté-lk. II eft vrai que depuis qu’ils one vunbsp;que nous nous moequions de la mobilité 6c denbsp;la fiéxibilité de leur Religion , iis n’en ont plusnbsp;parlé , quoiqu’ils témoignaffent être trés fer-mes dans leurs fentiments. Et comme je de-rnandois un jour è la Smur Elavie fi elle étoitnbsp;réfoluë de fuivre toute fa vie Ie maximes denbsp;1 obeiflance aveugle, elle qui faifoit autrefois pro-feflion de vouloir voir fi clair dans les chofes ounbsp;il pouvoit y avoir du peril k s’aveu^ler, elle menbsp;répondit avec froideur , qu’elle n’etoit pas obligée de me rendre compte de fa difpoficion;qu’el-fe y aviferoit quand il feroit néceflaire. je luinbsp;répliquai en la raillant; „ En vérité, ma pauvrenbsp;,, Socur , votre Religion 6c votre piété ne fontnbsp;„ pas fondées fur la pierre ferme, puiique vousnbsp;„ les éxpofés a tant de fortes d’agications. ” Maisnbsp;elle ne me répondit plus depuis qu’en biaiiant,nbsp;quoique je priffe quelquefois plaifir è la poufler ^nbsp;bout. Il eft certain qu’elle fera toujours difpoféenbsp;a obéir, pourvu que fon amour - propre j foanbsp;aétiviré, 6c 1’impétuofité naturelle de fon efprit ynbsp;ttouvent leur compte. Car elle leur donnera toujours la primauté en toutes chofes, fut -ce audes-fus du Pape - même, autrement il n’en faut riennbsp;3, dites-nous un peu , je vous fupplfos lanbsp;„ plus belle des raifons qui ont fait un fi prodi-„ gieux renverfement dans votre efprit, 6c qujnbsp;,, vous ont fait changer du blancaunoir,aËDquenbsp;,, nous voyions comme elle eft faire; 6cje vous

»gt; at


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Ttelation de la Perjécution des Rèligieufes de Port'Royal, i66^»l66f. affure que li elle eft vraiment Chrétienne, je ne la refufa pas.


Relation,, ______ ^

de la Sr.„ me rendrai k la fignature. ” Elle me répondit, L’on m’a auffi raconté qu’une oerfonr».

Pineau qu’elle n’avoit nen a me dire la-deflus. Je re- ^“aj“é étant^un jour avec M. 1’Archevêque dansPb^U *

^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' 'lé . 1’on lui nnn^rco____ nbsp;nbsp;nbsp;£

Partie.


Relation


I. pliquai: „ Fakes nous done voir la Lettre de M. la Salie de 1’Archevêché , 1’on lui apporta im* Partie. „ PArcheyêque a M. d'.^»gersj que nous vqyions Lettre , ou Billet, de la Steur Flavie . ou’ii i7,t


” fi7es raifons font vraiment Chrétiennes?’’ Elle en riant, amp; enfuite Ü ditT^celurquVétok me dit, qu’il étoit bien difficile d’en avoir des lui:nbsp;copiesnbsp;avoir .

: e’efi un billet de la Soeur Flavie j j'en recois paree que tout Ie monde la vouloit que/quefois quatre^ ciuq, y jufqu’d fix en un Lur.

en regardant un dit avec fa mine-mé*

amp; que la Mgt; Eugenie avoit donné la fienne a Made. la Marquife de Sahléi mais qu’el»nbsp;Ie m’affuroic qu’elle étoit parfaicement belle. Lanbsp;Soeur Dorothée dit fur ce fujet, que M. l’Arche-vêque travailloit a faire un Recueil de tous lesnbsp;fairs done 1’Eglife a éxigé la foufeription depuisnbsp;Ie commencement de l’Eglife; amp; qu’il Ie feroitnbsp;imprimei. Je lui dis, que c’étoit une oeuvrenbsp;bien utile amp; trés difficile; amp; que je la fupplibisnbsp;de nous Ie faire voir, Elle me Ie promit: maisnbsp;il n’a point été mis en lumiere; amp; il a été im^nbsp;polfible de Ie voir, quoique la Soeur Dorothéenbsp;ro’eut affurée qu’il y avoit quantité de ces taits,nbsp;dont l’Eglife avoit éxigé la fignamre.

XVI.

IM. VArchevêque va i Port-Royal pour Confejfer la Soeur Flavie. Eftimenbsp;qu'il faifoit de cette Soeur. ]

J’appris dans une rencontre, que M. 1’Arche-vêque étoit venu éxprès de rArcheveche a Port-Foyal pour ConfefTer la Soeur Flavie^ fans aucun autre deflein; ce qui me furpric, paree que cette adlion me fembloit bien éxtraordinaire pour uanbsp;.Archevêque de Paris. Mais cotnme 1’on dit qu ilnbsp;s’étoit offert a routes celles qui ont figné pournbsp;être leur Diredteur, amp; même leur Confeffeur ordinaire; Sc qu’il leur avoit dit qu elles n avoientnbsp;qu’a lui faire fgavoir quand elles auroient befoin-de lui, amp; qu’il viendroit auflicót au Monaftere,;nbsp;je fus encore plus furprife d’entendre qu’ils’offroitnbsp;fi facilement a toures, amp; a toute heure. Ce quinbsp;fut caufe que je tétnoignai a la Steur Flavte, quenbsp;j’étois auffi étonnée de la peine qu’il Ie donnoit,nbsp;que de la confiance qu’elles avoient en lui. Elknbsp;me répondit, que M. l’Archevêque étoit éxtrê-mement Spiritual amp; intérieur; amp; qu’il difoit desnbsp;chofes admirables dans les Confellions ; amp; quenbsp;routes les Sosurs en ctoient trés fatisfaites. Je ju-geai bien paria, que M. l’Archevêque ne preiioitnbsp;pas tant de peine par une eftime particuliere qu’ilnbsp;eut de la Steur Flavie , puifqu’il en faifoit au-tant pour les autres. Et en effet, f’on m’a aflu-ré comme chofe certaine , qu’il ne faifoit pasnbsp;grand cas de fa perfonne ; amp; que dans quel?nbsp;qu’autre rencontre qu’il étoit è Port-Boyal amp;nbsp;qu’ellc lui faifoit dire qu’elle avoit bien brfoinnbsp;d’aller a Confeflè; amp; qu’elle Ie fupplioitde luinbsp;donner du temps pour fe Confeflef, il avoit té-moigné en être fort importuné} amp; je ne fgai amp;’il

Cette perfonne lui demanda, s’il connoifïoit bien cette Fille, amp; lui dit que c’étoit Ie plus méchantnbsp;efprit de fille qui fut au monde. Monfieur l’Archevêque lui répliqua en riant, amp; en hauflant fanbsp;voix: Je la connois mieux que vous. Tout cela nenbsp;marque pas qu’il faffe beaucoup d’état de la Steurnbsp;Flavie, amp; néanmoins toutes les fois que nous luinbsp;voulions parler de fes malices, amp; de fes mente-ries, il nous fermoit la bouche en nous difant;nbsp;Ma Steur de Sainte Flavie efi une Sainte filk ynbsp;„ amp; une éxcellente Religieufe; amp; ft elle n’avoitnbsp;„ point figné, elle feroit tout votre eoeur. ” Lanbsp;Mere Eugenie en difoit autant; Sc a ditfouvent,nbsp;qu’elle la voyoit agir en toutes chqfos comme unenbsp;Sainte. Enfin, M, de Paris \otio\t tro. Steur Flavie comme une Sainte, Sc s en rnoquoit commenbsp;d’une fourbe, felon qu’il Ie jugeoit a propos: amp;nbsp;je n’en fgai pas les raifons,

XXII.

\ Conférences de la Mere Eugenie, cs qu'elle y difoit, fur tout en faveur desnbsp;Jéfuites,/]

11 faut a préfent revenir aux Conférences que la M Eugenie voulut avoir avec ks Soeurs, pournbsp;dire encore quelque chofe de ce qui fe palfa dansnbsp;ces entretiens.

II y avoit des Sceurs a qui elle faifoit des in. terrogations , comme 1 on feroit k des Enfantsnbsp;qui ne fgavent pas leur Catéchifme; leur demandant ce que c’étoit que VEglifie: Et c’étoit particu.nbsp;liérement é nos Sceurs Converfes, a qui elle par.nbsp;lok ainfu H y en eut quelques unes qui lui ré'nbsp;pondirent fimplement, que e’étoit l’AJfiemblée desnbsp;fideles unis d Jefus-Chrifi, La Mere s’écria: Voi-,, la ce que vous apprend Ie Catéchifme de M,nbsp;„ de St. Cra». 11 ne park point de notre Saintnbsp;„ Pere Ie Pape. tl faut dire, ma chere Sceut,nbsp;c eit I Auemblee des fideles unis en 1 Cnbsp;„ fous un Chef qui eft N. S. Pere Ie Panenbsp;»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faut parler, ma chere Sceur^^‘

EnfUite elk fe mettort k raconter tout ce o.,i Ca paffe a Rome furie fujet du

k C^an V amp; enfin (feten elk nbsp;nbsp;nbsp;f

méchant Livre , qut a-/oit été méchant homme. Elk n’ennbsp;trement.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parloit point au-

' Un jour cette Mere tableau de Af. de St. Cyrannbsp;Zzx'


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3lt;Jo

Relation méprifante. „ , u» nv.n.u^

de Ja du mal au monde 5 voil^ un homme qui a mis „ Ie feu dans 1’Eglife. ” C’eft ce que ces bonnes filles ont appris de ceux qui font les Apótresnbsp;de leurs Communautés, Ma Saur Margueritenbsp;j4ngelilt;^ue lui fit paroitre, dans une rencontre j


delation de la Verftcuiion des Religieujes de Tort-Royal ^ i66if‘S66^

Voila un homme qui a bien fait taires du temps; amp; que leurs efprits amp; leurs con- Relation

noiflances ne s'étendenc pas plus loin qu’ils ne de la Sr. veulent. Voilk quelque chofe de la dilpofition Pineaunbsp;des perfonnes qu’on nous avoit donné pour gou- I.nbsp;verner notre Monaftere en 1’abfence de nos Me- Partie.nbsp;res; amp; les Regies fur lefquelles elles nous jU'


Pineau

{.

Partie,


qu’elle ne faifoit pas grande eftime des JéJultes. geoient, amp; nous condamnoient avec tant de ri-Cette Mere, qui n’étoit pas difpofée a entendre gueur.

,, vous vous louvenes Dien , ma cnere aoeur , oaime ^rme ywuiaraj ce qui etoic cauie qu el ,, que vous me parlates hier de cette grande ^ Ie redoubloit fon zele , pour tacher ^ la gag.

___________ rtiti a nbsp;nbsp;nbsp;tipr. T.ei rnnfprpnrp nnVllp Piir owpr-

efprit étant refervé dans des hornes fortétroites; j,' fopplioit de la lui bien deinander, amp; qu aflii-S®. qui leur óte toute cpnnoiflance. Et nous ,, rement nous étions trompées, amp; que nous «lons furprifes en toutes fortes de rencontres, de „ avions une confcience erronée. Je lui dis, quenbsp;Aue leurs-Direéteurs prennent pour je demanderois a Dieu que fij’étois trompee,nbsp;P . er qu elles ne difcernent la vérité des af- „ 11 me fit la grace de me déiromper; que

}gt; «

parler au déiavantage de ces bons Feres, lui ré-pondit quelque chofe, qui obligca ma Soeur a lui en parler encore plus fortement; amp; entr’au-Ires chofes, elle lui dit, qu'ih avoient dit ó- dcritnbsp;des chofes tres faujfes de notre Monaflere, ^ ^tt’ilsnbsp;étoient cauje de tout Ie mal qu'on nous faifoit, Lanbsp;Mere garda dans fon coeurce^que maSceur lui avoitnbsp;dit jufqu’au lendeniain, qu’en la rencontrant ellenbsp;lui dit; „ Ma Soeur, me permettrés-vous bien denbsp; décharger mon pauvre coeur ? Je penfe quenbsp;vous vous fouvenés bien , ma chere Soeur

Sainte Compagnie , d’une maniere qui a bleffé „ mon pauvre coeur; amp; je nepuis m’empêchernbsp;,, de vous en parler, paree que mon cceur aimenbsp;„ Ie vótre, ma chere Soeur, amp; que je crains

que vous ayés bleflé la charité. ” Ma Soeur lui répondit, qu’elle ne croyoit pas avoir bleflé lanbsp;charité, n’ayant rien dit que de véritable. La Mere répliqua: „ Ha! ma chere Soeur, vous nenbsp;,, vous en appercevés pas: mais il fautqueje vousnbsp;,, avouë,qu’une des chofes qui m’eft Ie plusfen-,, fible dans cette Maifon, eft d’entendre parlernbsp;„ de cette grande ^ Sainte Compagnie d’une ma-„ niere fi peu refpetüueufe; car enfin, ma cherenbsp;,, Sceur, il faut avouer que ce font de grandsnbsp;,, hommes, ce font des Apótres; amp; que flon peutnbsp;„ dire en vérité êcre les Peres de la Foi, a quinbsp;„ toute la France a de trés grandes obligations,nbsp;„ amp; qui foütiennent toute I’Églile par leur fcien-,, ce amp; leur piété.” Tout eet entretien fe paflanbsp;„ dans les louanges de ces bons Peres, que cettenbsp;Mere croit être les plus grands Saints qui aientnbsp;jamais été dans 1’Eglife. Je ne fgai comme ellenbsp;pouvoit dire que nous parlions avec peu de ref-peól des Jéjuites ; car il me femble que nousnbsp;n’en parlions point du tout; amp; néanmoins ellenbsp;ne laifloit pas de Ie croire,amp; de ie dire en toutenbsp;rencontre.

Voila quelque chofe des fentiments avantageux que ces bonnes filles ont dts jéjuites: amp;c voiRnbsp;comme elles en parloient fouvent, pour nous faire entrer dans 1’eftime qu’elles en faiibient. Maisnbsp;elles ne fgavoient rien de ce qui s’eft pafle d Parisnbsp;fous feu M- 1’Archevêque au lujet du Catécbiline,nbsp;amp; de 1’Apologie desCafuiftes, paree que ces fortes de chofes ne viennent jamais jufqu’è elles,leur

XXVIII.

\Kntretien que 4? Mere Eugenie a-avec la Soeur Elizabeth de See. Anne.]

La M. Eugenie avoit une charité amp; une inclination particuliere pour ma Sceur Elizabeth de Sainte Anne {Goulard) ce qui étoic caufe qu'el-ner. La conférence qu’elle eut avec elle duranbsp;deux heures , amp; elle n’épargna rien pour lanbsp;porter a obéir a M, de Paris, Je. ne rapporte-rai ici que ce que ma Soeur m’en a donnénbsp;écrit de fa main , afin que ce foic fes mêmesnbsp;termes.

„ Dans la premiere Conférence que j’eus avec ,, ma Sceur Eugenie , après m’avoir fait un fortnbsp;„ long difcours pour me porter a 1’obéiflance;nbsp;„ comme elle vit que je n’entrois pas dans fesnbsp;„ raifons, elle me dit: Ma chere Sceur, je nenbsp;„ vous demande qu’une feule chofe, qui eft que,nbsp;,, puifque vous croyés que Notre Saint Pere Ienbsp;„ Pape peut fe tromper, que les Evêques fe peu-„ vent tromper, croyés done aufli que vous vousnbsp;3, pouvés tromper. Ma Soeur lui répondit. Manbsp;„ Mere, je fgai quejepuisme tromper, mais je fgainbsp;„ que l’Evangftenefe peut tromper, il nous défendnbsp;„ Je menfonge. La Mere répliqua: ma cherenbsp;„ Soeur! 1’on vous a dit amp; redit tant de fois quenbsp;„ vous ne ferés pas un menfonge? Ma Sceur luinbsp;„ répondit: ma Mere, il n’y a point de Doéteurnbsp;„ au monde qui me Ie puifle perfuader,quand manbsp;„ confcience me dit Ie contraire. Nous voyonsnbsp;„ fort bien, ma Mere, que 1’on veut détruirenbsp;„ l’efprit de la Maifon. La Mere répliqua: Manbsp;,, chere Soeur, 1’on veut détruire Ie Janfenifme.nbsp;„ Ma Soeur [lui répondit;] ma Mere, ce quenbsp;,, 1’on appelie Janfenifme, c’eft l’Efprit de 1E-„ vangüe, c’eft i’Efprit de Dieu. Elle ne me ré-„ pondit rien for ce que je difois,mais feulefnehtnbsp;„ qu’elle fgavqit bien que j’avois une bonne Vqca-,, tion, amp; qu’elle efpéroit que Dieu me feroit lanbsp;„ grace de connoitre avec Ie temps, ce que jenbsp;n’avois pas connu jufqu’^-préfent; qu'elle me


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'Relation de la Ferfécution des Rel’gieufes de Tort-Royal, 1054.-1(50^:

Relation de la Sr.nbsp;Pineau

I.

Partie.

quy» parloit dans le Monaflere. Ma Mere ,''lui Relation ,, dis-je , 1 on nous en donne biendes occafions, de la Sr*nbsp;,, que 1 on nous oce les occafions de parler Sc Pineaunbsp;„ nous n’aurons pas de peine a garder le filence. 1.

,, Enfin je lui dis , quelle écoit étrangement Parties „ preoccupee contre nous. Et moi, ma cherenbsp;„ Sceur, dir la Mere, je crois que e’eft vous quinbsp;„ étes étrangement préoccupées; e’eft pourquoinbsp;„ nous ne nous accorderons pas. Et nous nousnbsp;„ féparames ainfi, en me priant que nous fuQSonsnbsp;„ toujours bonnes amies.

XXIX.

[_Suhe de la conduite de la Mere Eugenie dans les Entretiens qu'elk avoit avec les Religieufesnbsp;de Port-Royal. 3

Voila ce qui fe paffa dans cet Entretien, que je n’ai fait que copier.iur le mémoire de ma Smutnbsp;Elizabeth deSainte Anne. Toutes les Conféren-

----------, “ “ j * nbsp;nbsp;nbsp;gt; / /_ mnvnit bien 0“ au'il ces que nous fumes obligees d avoir avec cette

m’avoit ^epondu ƒ je osy h tndre}fe Mer^e, fe pafiferent ainfi en cqnteftations,amp; avec étoit tres perfuaié qu ft ny a at ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^écontentement de part amp; d autre; amp; en impri-

‘órS nbsp;nbsp;nbsp;«» ,gt;.’dl.%ouv™nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.

^Tnofifion ’ Elle me répoidit, que cela étoit frayeur des maux qui nous devotent arnver, amp; difpofition. Elle me repon , snbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Maifon; ce qu’elle trouvoit

trés iufte étant entiérement perfuadée que nous 1’avions bien mérité. Nous n entendions autrenbsp;chofe que menacesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3'^^ quot;FPI®-

'tables vous voulés que nous prenionsceta pour des nbsp;nbsp;nbsp;des aaions les pus regulieres ,

lumieres que nous devons Juivre} Dieu nous en fort s nbsp;nbsp;nbsp;cotnprenqit pas les raifons, ce

[arde - cha nous fortfe encore davantage Sur nbsp;nbsp;nbsp;de jour en jour I eloignement que

cela elle me paria des défordres de la Maifon: nbsp;nbsp;nbsp;„s d’elle. Nous voyions qu’elle ne trou-

- - ’ nbsp;nbsp;nbsp;...... 11°“® . jp bien que ce qui etoic conforme a fes

Lmi^es felon le peu d’étenduë de fon e.brir. lumieres ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ouc dans

amp;= £è,quot;«v nbsp;nbsp;nbsp;»»quot;amp;

nou» U voylons lt;1= ta ' V'!^hréfiennes amp; des principes de la Reli-erttes ^ ^brilÈanifme ( n;en ^ajtanc aucune

.,_______fl lui reuiter

^ nbsp;nbsp;nbsp;• r - -..innefaut'e elle me'fetoit cha- fouvent, amp; ^ lui témoigner que nous n’approu-

„ voyqit faire quelqu _ nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’elle difoit, ou ce qu’elle otdon-

„ n’en f§avoit point de moi en particulier; cue noir- nbsp;nbsp;nbsp;ce

„ j’étois bien réguliere. Je la preffai encore^de té, ce qui nbsp;nbsp;nbsp;amp; volon-

„ me dire les dereglements qu’elle voyoit dans la plaintes qu’elleSir nbsp;nbsp;nbsp;tant de

„ Communaute , qui fe reduifirent tous idire, nous ne nouviofs c nbsp;nbsp;nbsp;amp; quot;éanmoins

‘ nbsp;nbsp;nbsp;** pas laire autrement, paree que

fi mes fentiments lui étoienc agréibles, il tne fit la grace de m’y afFermir de plus en plus , amp;nbsp;,, qu’il m’y confirmat tous les jours; que c’étoicnbsp;„ ce que je lui avois toujours demandé ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;

„ que je tne trouvois plus forte que je n’avois j, jamais été. C’e/? fourquoi, lui dis-je, ma Mere ^nbsp;,, je ne doute point que mes fentiments ne lui plaifent^nbsp;}, 0“ que ce ne foit fa volosité que fy perffvere, yenbsp;„ fuis tellemerit perfuade'e qu'il y a du pêché d ftgner,nbsp;j, que quand un ANGE me d'lro'it le contraire^ 'penenbsp;,, le crotroispas. Et la Mere recotnmencoit toujoursnbsp;„ a me dire, que j’avois une Confcience Erro-„ née. Enfin elle me dit, que j’y penfafie bien;nbsp;„ qu’il y alloit de mon falut Je lui répliquai,nbsp;,, qu’ilétoitvrai,amp; que fi j’avois figné je croiroisnbsp;„ avoir renoncé a mon falut. Je lui dis encore,nbsp;„ que la premiere fois que j’avois parlé è M.nbsp;,, Chamillard, amp; que je lui avois fait fgavoir manbsp;,, difpofition fur le fujec de la fignature, je luinbsp;„ avois dit, qu’il voyoit bien qu’il n’y avoir quenbsp;,, la crainte d’ofFenfer Dieu qui m’empechoit denbsp;,, me rendre a ce qu’on vouloit de moi: amp; qu’il

„ bon dans le commenceniient; mais qu’apréfent „ que nous avons d’autres lumieres, il n’étoitnbsp;„ plus dans ce fentiment; ^oi! lui dis-je , manbsp;,, Mere, quandM. Chamillard nous traite d’he'réti-,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il nous fait mires comme des Démons;

,, qu’il nous park comme d des perfonnes qui font en pêché mortel, dans des déreglements épouvan-

” difaiit, qu’elle n’auroit jamais cru nous trqu-,, ver comme nous étions; amp; qu’elle étoit bien ,, mal-édifiée de nous. Je lui répliquai: ma Mere,nbsp;,, je ne rnen étonne pas ; vous n’êtes pas venuè dnbsp;„ Port - Royalvous édifer, mats vous y êtesnbsp;„ veutié pour y trouver du mal; de forte que toninbsp;,, ce que vous y voyés, vous k prenés pour du mal,nbsp;„ Elle me répondit: pardonnés-moi, ma cherenbsp; Sceur, fi j’y avois trouvé du bien, je 1’auroisnbsp;„ approuvé. Je la priai de me dire en quoi con-„ fiftoient ces défordres, paree que je ne les vo-„ yois point i que je fqavois que nous étions im.nbsp;„ parfaites , amp; que nous faifions beaucoup denbsp;„ fautes : mais que nous ferions toujours bien-,, aifes d’en êtie avenies, afin de nous en corri-„ ger; amp; que pour mon particulier, fi elle me

------------—---7----—--4 vaw VI

5, rité de m’enavertir, Elle me répondit, qu’e

ches amp; qu’improbations de tout ce qui fe faifoic

if Conitnunauté. Cette Mere, qu, n’en-routes nosObfervances, condam-tendoit r , jj^n’entendoit pas; amp; nous fat-noittout ceq_“^ verttesnbsp;gion amp;

qu'elle a une tois réfolu) avec l’hu-meur altiere qu’öUe faifoit paroïtre en toute rencontre qui eft caufe qu’elle n’entre dans aucune railbnquelque jufte qu’elle foit,quand elle contrarie fes fentiments, nous obligeoit a lui réfifternbsp;Jouvent.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ brtnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-----

noua


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^62 ^ nbsp;nbsp;nbsp;quot;Relation Je la Perf/eution des Religmfes de Port-Royal, 16(14,’ï66fi

Relation nous étions obligées de garder nos Regies amp; nos bre, quoique la Comrounaulé fut privée des Sa- Relation de la Sr.Coutumes, amp; 1’autorité de nos Merest amp; qu’en cretnents dès Ie vingt’quatre de Septemhre. Peut- de la Sr.nbsp;Pineau la fuivant ( comme il eut fallu faire pour la con- être qu’on lui faifoit cette grace, dans l’efpérance Pineau

1. tenter) elle nous auroit enfin fait changer toutes Partie, nos Obfervances; amp; nous auroit conduites felonnbsp;refpric de fon Ordre, ce que nous ne voulionsnbsp;nullement foufFrir. Et c’étoit pour ce fujet quenbsp;nous étions fi mal dans fon efprit.

Cette Mere, qui a toujours été une perfonne confidérable dans fon Ordre, ou elle eft eftiméenbsp;comme une feconde Mere de Chantail, amp; con-fultée de toutes leurs Communautés, qui fontnbsp;au nombre de Cent Cinqaante Maifons, fe trou-voit furprife d’être fi peu confidérée dans Ie No-tre. Et comme il y a long-temps quelle gou-verne qu’elle eft honoree amp; refpectee comme l’oracle de tant de Monafteres, il paroitnbsp;qu’elle a auffi bonne opinion de fa perfonnenbsp;amp; qu’elle fe croit capable de beaucoup, C’étoit dans eet efprit qu’eile improuvoir tant denbsp;chofes qu’elle ne comprenoit pas,- amp; furtout elle trouvoit que c’étoit un grand manquementnbsp;dans la Communauté , de ce qu’on nc faifoitnbsp;pas l’Oraifon mentale far méthode amp; far faints ,nbsp;comme elles font dans leur Ordre. Elle di-foit, que c’étoit un défaut bien grand dans nosnbsp;Conftitutions, qui n’inftruifent pas a faire l’Orai-fon ; amp; elle nous difoit quelquefois la manierenbsp;avec laquclle elle la faifoit, amp; les peniées qu’ellenbsp;avoit fur les fujeis qu’elle prenoit, ce qu’elle eutnbsp;voulu que nous eulEons fait ü fon imitation.nbsp;Les leflures des Filles de Sainte Marie font pournbsp;1’ordinaire des Livres de St. Franfoii de Sales, desnbsp;Livres des Jéfuites , amp; des Peres de l’Oratoire.,nbsp;amp; des Vers de Pihrac. La M. Eugenie rappor-toic fouvent quelque chofê de ces ledtures auxnbsp;Sceurs k qui elle parloir,

XXX.

[ Les ABions 'amp; les paroles innocentes , pajjent pour des crimes dans Pefprit denbsp;Mr. Chamillard amp; de la Mere Eugenie, qui étoit étrangement pré-venué fur toutes les metlleures pratiques de Port-Royal. Hijloi-re de la Soeur Catherine denbsp;S. Paul , qui fuccombenbsp;aux importunités deM.

Chamillard.]

Je crois qu’il ne fera pas inutile de raporter en 'rct endroit quelques éxemples pour faire voir quelnbsp;l’efprit de la Mere Eugenie. Notre bonnenbsp;r'^f^'^'^QraaSoeur Catherine deSaint Paul) {GOÜ-unbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; alloit a Confefle quand

detneura malade au mojs d’Odio-de la gagner. Elle fit paroitre beaucoup de dou-leur de la maladie de la Mere Agnes, amp; fit dire a la Mere Eugenie, par une de fes filles, n’ayant punbsp;parler a elle, que fi la mort de notre chere Merenbsp;arrivoit, elle demandoit fon corps : ce que lanbsp;Mere n’approuva pas, amp; trouva moyen de luinbsp;faire reffentir qu’elle avoic commis une trés grande fame. Car 1’ayant rencontrée le meme-jour,nbsp;elle lui dit , d’une fagon mal contente: „ Manbsp;„ chere Soeur , vous avés Communié aujourd’nbsp;„ hui. ” Ma Soeur lui répondit: „ Oui, manbsp;„ Mere, j’ai été é Confefle.” La Mere n’ennbsp;dit pas davantage, ayant appris qu’elle avoit été knbsp;Confefle: maïs apparemment elle en paria è. Mnbsp;Chamillard, qu’elle fit entrer dens fon fentiment ’nbsp;paree que quatre jours aptès ma Sceur Catherine denbsp;Saint Pqul écant retournée a Confeflè, M. chamillard lui dit, qu’elle n’étoit plus en état de re-cevoir les Sacrements qu’il lui avoit accordés jul-ques-la; fans avoir commis d’aufre faute, quenbsp;celle d’avoir deraandé le corps de notre Mere Ag-nés après fa mort: amp; ce crime prétendu fit unnbsp;tel progrès, que peu de jours après il lui déclaranbsp;nettement qu'elle étoit damnée. Ce qui mit notrenbsp;pauvre Ancienne dans de fi éxceflives peines,qu’ellenbsp;n’avoit aucun repos ni jour ni nuit; amp; quoique jenbsp;lui fiffe dire qu’il étoit obligé de lui dire quelquenbsp;bonne parole pour la foulager, amp; qu’il eut pitiénbsp;d’une perfonne de 80 ans, qui n’écoit plus en agenbsp;d’être traitée avec tant de rigueur, il ne voulucnbsp;jamais la confoler : au contraire , il 1’accabloitnbsp;de plua en plus, amp; enfin il la fit figner a force de la tourmenter amp; de I’affliger, Cela eftnbsp;trés véritable.

En ce même-temps, la Mere Eugenie paxXant, a une de nos Sceurs en particulier, elle lui dit:nbsp;„ Ma chore Soeur, ne voulés-vous pas croirenbsp;3, que Notre Saint Pere le Pape foit Infaillible?nbsp;„ croyés-donc aufll que M. Singlin (ér M, denbsp;St, Cyran n’étoienc pas Infaillibles ? amp; que lanbsp;„ Mere Agnes n’eft pas Infaillible. ” Ma Sceurnbsp;lui répondit, qu’elle n’avoit jamais cru que toutesnbsp;ces perfonnes fuflènt infaillibles en elles-mêmes;nbsp;mais-que ce qui l’avoit obligée de les honorer, amp;nbsp;a les croire, étoit: qu’ils ne lui avoient rien en-feigné que ce qu’elle voyoit tous les jours en li-fant l’Evangile. La Mere lui répliqua : „ Manbsp;„ chere Soeur , la Mere Agnès a beaucoup denbsp;„ confiance en M. de Saint Nicolas, puifqu’ellenbsp;3, l’a demandé pour la Confeflèr ; amp; il ne l’anbsp;,, pas trouvée en état de recevoir les Sacrements,nbsp;„ car il aflure qu’elle eft en péché mortel; amp;nbsp;„ fi elle meurt, que fera - ce, ma chere Sceur ?nbsp;Elle n’acheva pas , mals 1’on peut comprendtenbsp;qu’elle vouloit lui faire entendre qu’elle feroic

damnée, amp; qu’on lui refuferoit la fépulture c-

cléfiaftique après la mort, C’eft ce qu elle a dit


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Relationclairement a de la Sr primer dans^

Pineau ment. La quot;

L nbsp;nbsp;nbsp;Ma Mere, ,

Partie. vous; ce n’eft point par une confiance particu»

liere qu’elle ait en M. de St. Nicolas qu’elle 1'a de* confoler dans notre affliftion, amp; póur^nous*for* mandé, mais feulement comme Grand Vicaire, tifier fur l’état préfent de nos aftkires. Nousnbsp;paree qu’elle fqavoit bien qu’on ne lui donne- efpérions la faire voir a toute la Communauténbsp;ijoit pas ceux qu’elle detnanderoit, amp; en qui en nous affemblant ainfi un petit nombre k lanbsp;elle auroit Ie plus de créance. Enfuite la Me» fois, ne pouvant faire autrement k caufe de no-re dit encore quantité de chofes, pour la per- tre captivité ; mais il arriva que ma Soeur Eu-fuader^ que nos Meres étoient trompees , amp; phrofine {de Creil') s’y trouva par' malheur, denbsp;dans l’illufion , amp; toute la Communauté audi; qui nous ne nous défiions pas encore, amp; qui ennbsp;ce qu’elie déploroit avec de ^ands foupirs, en donna avis a la M. Eugenie. Cette mere en fitnbsp;faifanttout tomber fur ceuy qui nous ontcondui une reprimande fi forte, qu’il ne fallut pas pen-tes, amp; en mettant toujours M. de St, Cyran Ie fer a s’aflembler davantage , paree que nous nenbsp;premier, ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fgavions pas qui étoient celles qui nous ttahif*

bien de faire une Conférence d edification avec nos Meres : mais que n’ayant point de Supérieures , nous étions m^e obligées de n’ennbsp;point faire felon nos Conftitutions. Nousnbsp;nous fervions de ces occajions-Ia pour renoo-yeller de temps en temps dans 1’cfpric de la M,nbsp;[De quelle maniere la Mere Eugenienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eugenie lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avions faites

veut-conduire les Religieufès dePoTt' nbsp;nbsp;nbsp;(de ne Ia P°‘quot;*’Jtotre Supé«

Royal. Elle les réprimande nbsp;nbsp;nbsp;neure), ce que nous lui repetions fouvent.

durement de ce qu'elles s’é~ toient ajfembléespour lirenbsp;une Lettre de M. denbsp;Ste. Marthe. Elle veut les ohli'

. ger dialler cifès Conférences^

La Mere Eugenie , qui, comme nous avons dttj avoit pris des idéés trés baffes de celles quinbsp;étoient demeurées après 1’Enlévement de nosnbsp;Meres, voulut commencer fon gouvernement ,nbsp;comme elle auroit fait avec des perfonnes quinbsp;n’auroient eu ni craihte de Dieu, ni fens»com-mun, amp; qu’il auroit fallu affujettir par force amp;nbsp;par contrainte. Ce fut dans eet efpric qu’ellenbsp;fic la premiere correüion a toute la Commii-

fe; amp; une partie de fes filles en portoient un pa^ reil jugement, a fon imitation,

XXXI.

Cette Mere étoit tellement prévenuë contre foient. Ce fut pourquoi nous erümes qu’il fe-tout ce qui fe pratiquoit dans notre Monaftere , roit plus für de la donner en particulier k cel-qu’elle en condamnoit tout. Quand elle regar- les de qui nous étions affuréesi amp; de demeurer doit toutes nos Obfervances,la longueur de 1’Of- dans un filence tout entier , ne pouvant pasnbsp;fice, la maniere avec laquelle il étoit chanté, qui nous réfoudre k faire d’autres conférences du*nbsp;occupoit la plus grande partie du jour , l’auftérité rant tout Ie temps de notre affliéfion. ’nbsp;de la Regie, qui fembloic au deffus des forces hu* La M, Eugenie amp; fes filles euflent bien vou*nbsp;maines, elle difoit: que nos Meres en avoient lu que nous euffions été a leur récréation cenbsp;trop entrepris, amp; que c’étoit la caufe du renver- que nous refulames plufieurs fois, en leur difantnbsp;fement de notre Monaftere. Enfin elle improu- que nous ne faifions point de récréation dunbsp;voit autant ce qu’elle y trouvoit de bon, que ce temps de nos Meres j amp; que nous éiions en»nbsp;qu’elle jugeoit être mauvais: comme notre défo- core plus éloignées d’en faire écant féparéesnbsp;béiflance prétenduë, amp; notre rebellion a l’Egli* d’elles; que nos Conftitutions nous permettoient


XXXII,

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Relation de la Sr,nbsp;Pineau

I.

Partie

Relation it U Ferfécutkn det'Religieufes it Vort ¦'Royal,

XXXII.

\^Les Religieu/es troment le moyen de s'af-fembler pour lire les Lettres que leur écrivoiera les amis, ff us qu'en s'ennbsp;apergut. Combien ces Lettres leurnbsp;ont été utiles amp; nécejjaires. Lanbsp;Mere Eugenie entreprend toujour s quelque chofe de nouveaunbsp;pour afferniir [on Autho-rité. Kile veut tenir tenbsp;Chapitre, Les R.eli-gieufesy confententnbsp;^ar I'avis desnbsp;Amis. Imagenbsp;touebantenbsp;de ce quinbsp;s'ypaf-fa.-\

Nous n’avons point fait de Conférence en dix mois que nous avons été féparées de nos Meres.nbsp;Néanmoins nous trouvames le moyen de nousnbsp;affembler pour faire la ledlure des Ecrits qu’onnbsp;nous envoyoit, en nous feparanc en trois bandesnbsp;en divers lieux , amp; a des heures diftérentes; cenbsp;qui nous a heureufement réufli, amp; a infinimentnbsp;fervi a foutenir amp; ^ confoler toutes nos Soeurs. 11nbsp;y en a eu qui ro’ont affuré depuis - peu, qu’il eftnbsp;venu des Ecrits en des temps ou elles ne fga-voient plus ce qu’elles devoient faire, étant dansnbsp;un éxtrême accablement d’efprit; amp; que ces lec.nbsp;turcs les avoient entiérement dérerminées k de-meurer fermes pour la vérité. Et même notrenbsp;bonne Ancienne(ma Soeur Catherine de Saint Paul)nbsp;m’a dit, depuis qu'elle a eu fait fa rétraétation,nbsp;qu’elle n’avoic pas eu un moment de repos depuisnbsp;qu’el'e eut figné , paree qu’elle fe reffouvenoitnbsp;toujours des vérités qu’elle avoit vuës dans cesnbsp;Ecrits. Et depuis fa rétraótation, elle avoit unenbsp;telle joie d’en voir, qu’elle prenoit la peine de lesnbsp;tranferire elle-même; c’étoit fa principale occupation avant que fa paralyfie lui eut óté le moyennbsp;de continuer davantage ; amp; je ne puis dire lesnbsp;bons effets que ces papiers ont produit dans lanbsp;Communauté.

La M. Eugenie entreprenoit tous les jours quelque chofe de nouveau dans ce commencement, pour s’etablir dans fa charge prétenduë de Supé-fteure de notre Monaftere. Pour cela elle voulutnbsp;1’Aflemblée amp; le Chapitre. Elle en paria ^nbsp;^’quot;‘^”foi/e de Ste. Agathe ( de. Ste. Marthe)

difant7

r nbsp;nbsp;nbsp;qui n apoartenoir nn’i nnrrf Mere

Abbeffe dans notre Monafterej amp; que nous ne Relation la regardions pas en cette qualite, puifque de la de la Sr.nbsp;part elle ne pouvoit jamais être Abbeffe lelon Ton Pineaunbsp;Ordre j amp; que de la notre, nous ne la pouvions I,nbsp;reconnoicre pour notre Supérieure, en ayant une Partie,nbsp;que nous avions légitimément éluë, felon les privileges de notre Ordre, qui eft un droit quinousnbsp;appartient, amp; que nous n’abandonnerions jamais.

La Mere lui répliqua, qu’elle ne prétendoit point être Abbefle , amp; qu’elle nous le figneroit cene foitnbsp;ft nous le voulions. Ma Steur Franyoife fit fqavoirnbsp;a quelques unes d’entre nous la propofition quenbsp;la Mere lui avoir faite (de nous figner cent foisnbsp;qu’elle ne feroit jamais notre Abbeffe}. Nousnbsp;Ravions bien qu’elle ne le pouvoit être felon fonnbsp;Ordre, amp; qu’il n’étoit pas néceffaire qu’elle nousnbsp;le fignatpour nous en aflurer: mais nous crümesnbsp;ny ayant^nul peril ^ craindre pour nous, qu’ilnbsp;pourroit être utile de lui faire figner qu’elle nenbsp;prétendoit point être notre Supérieure, puifqu’el-le s’y offroit fi librement. Nous avons apprisnbsp;depuis, que des amis de notre Monaftere avoientnbsp;appréhendé qu’elle ne changeat d’Ordre ; amp;nbsp;qu’elle ne prit le Notre par foumiffion aMJ’Ar.nbsp;chevêque, afin d’en être Abbeffe: car fans doutenbsp;fon obéiflance aveugle 1’auroit bien conduite juf-que dans cec abime de malheurs. Je ne f§ai pasnbsp;néanmoins fi M. l’Archevêque a eucedefleinjnbsp;mais fi avec le temps 1’on fut venu amp; parler denbsp;cette ufurpation j en ce cas, cette fignature nousnbsp;auroit fervi è nous défendre.

Ma Sceur Franyoife ^gaihe alia done trouver cette Mere avec un papier qu’elle lui préfentanbsp;pour le figner, qui portoit: qu’elle nous déclaroicnbsp;qu’elle ne prétendoit point a la charge de Supérieure dans notre Monaftere, éxcepté en qualiténbsp;de Commiffaire , amp; cela pour un temps feule-ment. Mais elle refufa de le figner, en difant:nbsp;qu’clle ne vouloit point figner d’adtes; amp; quenbsp;tout ce qu’elle pouvoit faire, étoit de nous affu-rer que Monfeigneur I'Archeveque I’ayant mifenbsp;avec nous, feulement pour nous faire garefer nosnbsp;Obfervances, elle ne prétendoit rien davantage.

Ces paroles étoient un peu fufpeétes en ce temps-la; amp; pouvoient enfermer une equivoque, paree que M. it Paris 1’auroit pu obliger a fe chargernbsp;de notre Monaftere en qualité d’Abbeffe, amp; ellenbsp;1’accepcer par foumiffion amp; par obéiffance aveugle, fans avoir eu cette prétention; enforte quonbsp;I’affurance qu’elle nous donnoit (qu’elle ne prétendoit point être notre Abbefle} ne nous affu-roit pas beaucoup: mais c etoit un fecret que nousnbsp;ne pouvions pas pénétrer. Et enfin cette Mercnbsp;refufa abfolument de faire cette fignature, qu’ellenbsp;nous avoit offerte d’elle même al’heure que nousnbsp;y penfions le moins, Elle preflbit toujours pournbsp;faire le Chapitrei amp; il y eut quantité de difficuL

tés amp; de répliques de part amp; d’autre, qu| dure-rent a peu prés iafqa’k ^uinze jours opies i onttee appartenoit qu’a notre Mere de la M. iiugenie dans notre Monaftere. ce qm

•iUU$

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delation de la Perf^cutlon del Religteufes de Port-UoyaU l6(S4.-l66y; Relation nous donna moyen d’avoir des avis j amp; 1’^ ju- ^„Llt;a Mere étant k fa place, elnbsp;de la Sr. gea que nousdevions nous rendre^ dire nos Coul-Pineau nes devant la M. Eugenie^ tanc dans le Chapitre,

r nbsp;nbsp;nbsp;» rr__UlvC~ ------ ...„.V----

1.

Partie.

qu’a TAffemblée, paree qu’on avoit appris qu’on étoic dans la réfolution d’en enlever encore plu-fieurs, en casque nous fiffions de réfiftances^ amp;nbsp;Ton cruc qu’il feroit plus è propos amp; plus utilenbsp;de nous conferver routes enfemble dans notrenbsp;Monaftere, que de nous éxpofer ü être enlevéesnbsp;pour des chofes de peu de conféquence, amp; quinbsp;ne nous caufoient aucun préjudice. i-4ous nousnbsp;trouvames done toutes au Chapitre, après avoirnbsp;convenu avec la Mere que nous nous y rendrionsnbsp;fous les conditions que je rapporterai. Elle de-manda fi l’on donnoit des penitences pour toutesnbsp;les fautes, amp; fi l’on en kifoit des correöions.nbsp;Ma Slt;eur Franpije Agathe lui répondit que non gt;nbsp;comine en lui faifant entendre que cette autoriténbsp;n’appartenoit qu’a notre Mere AbbeCTe. Elle vitnbsp;bien que nous n’étions pas dilpofées a en rece-voir de fa part, paree que ma Soeur ajouta ; ilnbsp;faudroit, ma Mere, que les fautes fujfent bien gran-des pour en venir ld. Et en efFet , elle n’a riennbsp;entrepris de femblable dans le Chapitre, ni ennbsp;commun , quoiqu’elle en ait fait de trés fortesnbsp;en particulier.

Nous avions réfolu enfemble devant que d’al-Ier au Chapitre que nous dirions peu de fautes, amp; de celles qui auroient paru dans laCommunau-té, afin de donner le moins de connoilTance quenbsp;nous pourrions ^ cette Mere, tant de la qualiténbsp;des efprits, que de la vertu amp; des défauts desnbsp;Soeurs, pour ne lui donner aucun fujet de prifenbsp;fur nous La Smur Flavie-raèmz nous donnoitnbsp;eet avis, foit pour nous dilTimuler fa difpofition,nbsp;OU par quelqu’autre principe que nous ne pou-vions pas pénétrer. Quoiqu’il en foit, nqus ennbsp;ufames ainli, amp; nous 1’avons toujours fait julqu Xnbsp;la fin , refervant nos plus grands manquementsnbsp;pour les confefïêr a Dieu feul, n’ayant aucunnbsp;moyen d’y fatisfaire autrement. Comme nousnbsp;fumes affemblées dans le Chapitre,ma ,ya7«rFrlt;7»-foi/e voyant que toutes les filles de Sainte Marienbsp;fe préfentoient pour y entrer, elle fupplia la M.nbsp;Eugenie detrouver bon qu’elles n’y vinflent point,nbsp;en lui repréfentant qu’elle a^rébendoit que leurnbsp;préfence ne fit de la peine a la Communauté, Maisnbsp;ia Mere répHqua , de l’air qui lui eft propre;nbsp;qu'elles iroient, 0“ qu’elles diroient leurs Coulpes lesnbsp;dernieres, C’étoit X dire , qu’elle les établiflbitnbsp;dans le rang de Supérieures, qui font au deflousnbsp;de notre Mere Abbelfe; ce qui fut fait, quoiquenbsp;ma Soeur Pranfoijeïm put repréfenter; amp; elks one.nbsp;toujours gardé le rang des Supérieures tout lenbsp;temps qu’elles ont été dans notre Monaftere.nbsp;Nous avions óté le banc de notre Mere, pour

_______1. nbsp;nbsp;nbsp;71^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;________ _ nbsp;nbsp;nbsp;»

nt: amp;

. . nbsp;nbsp;nbsp;------------ 'diltz ÜO

empêcher la M. Eugenie de s’y meitie, ce qui la Mere ne dit rien furies fautes, ce qu’elle 1’obligea de fe placer fur le bout du banc, qü fe toujours o^ervé a fégard de celles ciui n’avoier

----- -------ue celles qui n’avoient

Anciennes, ce qui a continué juf- pas figné; mais elle faitbit des Corredions,amp;don-mettoieni , (oyons forties du Monaftere, noit des Penitences a celkc

qu’a ce que nous i

elle fit ranger les Relation filles proche d’elle aux fiéges d’en bas, paree que de la Sr,;nbsp;nous avions toutes pris nos places aux fiéges d’en Pineaunbsp;haur, éxcepté quelques-unes de nos JeunesSoeursnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I.

qui ne purent fe réfoudre a s’y trouver. Nous Partiej avions les larmes aux yeux, 6c le cceur percé denbsp;douleur, de voir un tel renverfement dans notrenbsp;Monaftere ^ 6c de voir cette Mere Préfider a lanbsp;place de nos Metes. Cette aftion nous rafrai-chifloit la mémoire de la trifte Sentence que M.

l’Archevcqueavoitprononcécontt’Elles ence mê*

me lieu il y avoit peu de jours; ce qui redou-bloit nos larmes 6c nos gémiffements i 6c d aiU leurs nous voyions que la divifion fe formoit denbsp;jour en jour entre nous \ 8c que dans roti'snbsp;Communauté aftembléeen rnême lieu, les difpo»nbsp;fiitions étoienc bien différentes. Car nos Soeurs quinbsp;ont figné s’y trouvoient avec joie , regardant lanbsp;M. Eugenie comme leur légitime Supérieure ,nbsp;ayanc déja oublié nos Meres,6c 1’obligation qu’elles avoient de contribucr a conferver leur autoriténbsp;en leur abfence; 6c celles qui n’avoient pas fignénbsp;(qui étoient quarante-fept ou a peu pres ce:nbsp;commencement} s’y trouvoient accablées d’afflic-tionj 6c toutes nos Sceurs Cqnverfes aufli, (quinbsp;font toujours demeurées unies a la Conimunauté,

6c qui dans plufieurs rencontres ont même fait paroitre plus de force qu’il n ecoit nécetfaire pournbsp;leur condition.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Devant que de commencer le v^napitre, ma Smur Fravfoije Agathe (en quahte de Souprieure)nbsp;dir rout hauct „ Mes Sceurs, la Merevatemr lenbsp;^ Chamtre mais c’eft fans prejudice de notrenbsp;” AoDef amp; de nos proteftations les Soeurs ynbsp;confencirent par leur liknee, perfonne ne répon.nbsp;dant rien a ce que ma Sceur avoit propofé. Lanbsp;Mere répondit quelques paroles fi bas, qug cellesnbsp;qui étoienr ks plus proches delle ne la purentnbsp;entendre. Enfuice ks Soeurs te prefenterent pournbsp;dire kurs Coulpes on la maniere accoutumée;

6c l’on peut dire en vérité,que ks unespleuroient,

6c que les autres rioient de notre commune pertc; maïs que les unes fentoient leur mal, 6c que lesnbsp;autres prenoient leur mal pour un bien.

11 y en avoit entre les nótres, X qui la douleur 6toit la parole auCGtot qu’elks commenqoiencnbsp;a parler: ks autres ne pouvoient achever aprèsnbsp;avoir commence , paree que kurs larmes^ 6cnbsp;leurs foupris étouffoient leur voix. L’on n’en-tendoit que pleurs 6c que gémiflements de tou«nbsp;tes partsj 6c chacune avoit le cceur faifi de tris-tetfe 6c d’afHidlion , fans pouvoir efpérer aucun foulagement 6c aucun fujet de confolation

dans des travaux qui nous paroiffoient n’avoir point de fin,

Néanmoins tout fe pafla affez doucetnei

TIP vïiT nbsp;nbsp;nbsp;F.,- 1-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/•

Fenitences a celles qui avoient figné , Aaanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’elle

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. . nbsp;nbsp;nbsp;, , Relation de la Verfécution des'Religieufes de Vwi-quot;Royal, 1^64»

Relationqu elle traitoit en toutes chofes comme fes pro- de veiller fur nous; amp; qu’elies vouloient remar

.^r.nr/se Q\\e,egt; nbsp;nbsp;nbsp;___ic'______________•________ .... nbsp;nbsp;nbsp;.Tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

de la Sr. pres fiiles, Cette preference ne nous incommo 1 ineau doft point; amp; nous aurions cté fachées qu’elle ennbsp;1. _ eut ufé plus librement avec nous. Cette Merenbsp;i^artie. m’a dit, qu’elle n’avoit guéres parlé au Chapitre,nbsp;amp; qu’elle voyoit bien que nous n’avions que dunbsp;mépris pour tout ce qu’on nous difoic, ce qui lanbsp;failbit gémir de nous voir dans un fi grand en-durciffemcnc. Elle enrendoit par ces paroles ,nbsp;(de parlcr au Chapitre), une éxhortation, ou unnbsp;difcours a route la Comtnunauté. Car, commenbsp;j’ai déja dit, elle parloit fur les fautes de fes fiilesnbsp;amp; de nos Soeurs qui ont figné, amp; je ne com-prends pas pourquoi elle nous égargnoit tant dansnbsp;ie Chapkre, vu qu’eile nous jugeoic oc nous con-damnoit ü févérement en toutes autres rencon-tres, amp; qu'elle nous impofoic fouvent des fautesnbsp;dont nous n’étions nullement coupables. Nousnbsp;en raporterons plufieurs éxemples, qui feront af-fez voir la maniere haute avec laquelle elle agis-foit avec nous.

XXXIII.

\_La Mere Eugenie fe met dans Ia place de la M. Prieure a l'Eglife. Son ajjidui-te a P Office avec toutes Jés filies,pour-quou Maniere altiere amp; impérieu-fe avec laquelle elle reprend unenbsp;prétenduë faute de la Soeurnbsp;Genevieve de l’Incarna-tion. Quels étoient lesnbsp;crimes prêtendus desnbsp;Religieufes denbsp;Porr-Koyal.]

Elle me demanda vers ce temps-lè, en quelle place elle fc mettroit auChoeur,en difancquel-ques paroles d’unevoix balfe qui nes’éxpliquoient pas bien clairement. Je l’entendis bien : maisnbsp;comme je ne voulois donner aucune entrée inbsp;cette propofition , je lui répondisj que pour lanbsp;place de notre Mere, elle n’y pouvoit pas être,nbsp;paree qu’elle ne devoit être remplie que par notrenbsp;Mere Abbeffe; amp; que quand elle étoit abfente, fanbsp;place nous la repréfentoit; amp; que pour ce fujetnbsp;die devoit demeurer vacante; mais qu’elle fe pou-poit mettre a la place de notre Mere Prieure, ounbsp;die étoit déj^ placée au Chapitre amp; au Refedoi-re, felon 1’ordre qu’on nous en avoir donné. Elle accepta cette place fans aucune réplique; amp;nbsp;depuis ce jour-la die fe rendit trés éxadletnent anbsp;toutes les Obfervances, amp; fes fiiles aufli, autantnbsp;que Icurs Charges Ie leur permettoient j amp; particu-lieretnent ^ 1’OlSce, oü elles étoient fouvent lesnbsp;prenueres, tant paree qu’elies en étoient les plusnbsp;procheSj que paree qu’ellea le croyoient obligees

Relation

quer celles qui s’y rendoient avec le plus de di- de la Sr, ligence.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pincau

La Mere, particuliérement, étoit toujours au I. Choeur quelque temps avant que 1’Office fut fon- Partienbsp;né, éxcepté Marines, ou elles n’affiftoient pas.

Elles fe font feulement trouvées aux Marines du Jeudi, Vendredi amp; Samedi Saint, le jour de Values,

amp; lejour de Ia Ventecote, La Mere fe mettoit a la place de la Mere Prieure, comme nousavonsnbsp;dit, amp; fes fiiles fe mettoient a genoux proche denbsp;la grande Grille, oii elles difoient leur Oifice ennbsp;particulier, paree qu’elles ne difent qae le petitnbsp;Office de la Sainte Vterge^ amp; quoique notre Offi.nbsp;ce fut beaucoupplus long que le leur, elles y de-meuroient jufqu’a la fin a genoux, amp; les mainsnbsp;jointes fort modeftement. La Mere amp; fes fiilesnbsp;nous obfervoient jufques dans les moihdres actions, amp; nous traitoient l peuprès comme fontnbsp;les Gouvernantes des enfants fous leur conduite.

II me fembloit quelquefois que j’étois encore k l’age oü 1’on me conduifoit ^ Ia lifiere, tant ellesnbsp;me veilloient de prés. Ce n’eft pas que mes Soeursnbsp;en fuflent quittes k meilleur marché. II eft vrainbsp;néanmoins qu’elies fe défioient particuliérementnbsp;de moi. Peut être que j’en ai obligation a lanbsp;bonne Soeur Flavie , a qui je m’étois confiée dansnbsp;le commencement. Elles étoient dans des inquié»nbsp;tudes écranges quand quelqu’uned’entre nous étoitnbsp;abfente de 1’Office , amp; particuliérement cellesnbsp;qü’elles fjavoient qui pouvoient écrire , pareenbsp;qu’elles avoient charge d’etnpêcher que nous fis-Gons des Verhaux de tout ce qui fe paffoit, amp; quenbsp;nous euflïons des communications au dehors j anbsp;quoi elles ont beaucoup travaillé, mais en vain.

Car fi elles employoient tous leurs foins a veiller fur nos aétions, nous avions alTez d’adreffe pournbsp;nous en préferver, amp; pour trouver Je moyennbsp;d’avoir furement tous les avis qui nous étoientnbsp;néceflaires. La bonne Steur Flavie ne manquoitnbsp;pas de leur donner toutes les connoiifances dontnbsp;elles avoient befoin pour nous furprendre , amp;nbsp;pour les faire entrer dans des foupqons amp; des dif-cernements qu’elles n’auroient pas eu fansalTiftan-ce, car elle avoit des inventions amp; des malicesnbsp;de Démon pour ikher é nous furprendre. Jenbsp;raporterai feulement ici un éxemple, qui fera ju-ger en quelle maniere 1’on nous impofoit,amp; 1’onnbsp;nous chargeoit de fautes, dans les chofes les plusnbsp;innocentes.

Quand la M. Eugenie n’étoit pas a I’Olfice , elle donnoit charge a la Steur Seraphine de prendre garde a ce qui fe paifoit au Cbceur pour luinbsp;en rendre compte. Êette fille étoit une desnbsp;plus oppofées amp; des plus emportces centre nous;nbsp;qui faifoit le capital de fa devotion de nous^ ac-eufer amp; de nous opprimer , paree qu^u^nbsp;perfuadée que nous etions héretiques, ocnbsp;faire un grand facrifice ^ Dieu de nous a iger.

Et pour la dépeindre en un mot, c eft une Jecon-

dt


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quot;Relation de la Rerfieution dei'Religieufes de Tort-Royal,

567

Partie,

grand nombre celui ¦ ci.

nva'incre 8c de'me pouCfer ^ bout, ctoyani Je pourrois rapporter préfentement un nombre m’avoiibienauiapéeiamp;enmefeiiantdeplusprès, prefqu’mfim de rencontres pareiUes, mais cela

Relation* Mere Eugenie, Sc c’eft elle cn qui cette Mere

de la Sr. a le plus de confiance.

Pineau La Sceur Seraphine nous veilloit de-pres pour I. s’acquiter de la commiffion, amp; particulierementnbsp;Partie. au Choeur. Ec pour cela , elle fe mettoit a ge-noux h la porte du bas du Choeur, du coté desnbsp;fiéges de Vêpres, d’oü elle pouvoit voir tout cenbsp;qui k palToit. Un jour elle remarqua que manbsp;Soeur Franfoife Agathe me faifoit figne de ne pointnbsp;dire la priere de St. Benard, que nous difions anbsp;Taris a la fin des Graces, amp; que nous otnettionsnbsp;le jour que nous faifions la Proceffion pour lanbsp;méme intention. Cette fille, quin’y entendoitnbsp;rien ,crut avoir trouvé une belle occaüon de nousnbsp;aller accufer a fa Supérieure-, ce qu’elle fit avecnbsp;plus de zele que de fcience. 11 arriva enfuitenbsp;que j’eus quelque chofe a dire a la Mere, quinbsp;ayoit encore dans 1’efprit les impreffions routesnbsp;récentes du rapport qu’on lui avoir fait contrenbsp;moi, ce qui fut caufe qu’elle me fit quantite denbsp;plainces en général des étranges déréglements quinbsp;étoient dans la Communauté. Maïs comme tou*nbsp;tes ces plaintes ne marquoient rien en particulier,nbsp;amp; que je ne voyois point ces grands déréglements qu’elle éxageroit fi fort, paree que dans lanbsp;vérité tout étoit aufli-bien réglé que quand nosnbsp;Meres y étoient préfentes, cela m’obligea de lanbsp;pteffer de s’éxpliquer, amp; de me dire en quoinbsp;confiftoient ces manquements fi confidérables,nbsp;qui la bleflbient au point qu’elle me le faifoit pa-roitre; que l’Office étoit parfaitement bien fait,nbsp;amp; routes les Obfervarxes trés bien gardéesj amp;nbsp;que je ne comprenois pas quel fujet elle avoit denbsp;témoigner tant de mécontentement. Surquoi ellenbsp;prit occafion Se me dire ; „ Par éxemple, manbsp;„ chere Sceur, comme vous alliés commencernbsp;„ ce que vous avés accoutumé de dire a la fin denbsp;,, vos Graces ” (elle ne pouvoit s’éxpricner plusnbsp;correéfement en nommant cette priere par fonnbsp;propre nom , paree qu’elle n’y entendoit rien ,nbsp;Sc qu’elle n’en pouvoit pas dire davantage^ e'lenbsp;coniinua en difant: „ Ma Slt;eur Franfoi/e /3gathenbsp;„ eft venue, qui vous a fait un figne; amp; au üeunbsp;,, de faire cette priere, vous vous en êtes alléesnbsp;,, trois OU quatre; dites-moi, ma chere Sceur,nbsp;,, cela eft-il bien a votre avis?” Elle étoit rouge d’avoir eet éxemple de nos déréglements a menbsp;repréfenter; Sc croyoit me confondre amp; me ren»nbsp;dre fans réplique, ¦ ce qui étoit caufe qu’elle fenbsp;tenoit ferme fur fon quarré, en attendant ma ré-ponfe. Je ne me fouvenois pas de ce qui s’écoitnbsp;paffé. Dans la furprife oii je me trouvai de menbsp;voir accufée fi févérement, fqachant aflurementnbsp;que je n’avois rien fait contre nos Coutumes, jenbsp;lui répliquai aflèz fortement, que je n’avois riennbsp;fait qui ne fut dans l’ordre, amp; que cela étoitnbsp;abfolument faux. Cette Mere fut encore plusnbsp;fatisfaite que devant, d’avoir ce beau moyen denbsp;elle me dit t chere Sceur, celle qut n^a fait ce Relationnbsp;rapport n’eft pas menteufe.^ lui répartistATi «r«de la Sr.nbsp;aujji, ma Mere. Je regardois fixement cette Me-Pineaunbsp;re, qui me parloit comme k un enfant, ou i Inbsp;une perfonne fans raifon. L’air de fa voix amp; fonnbsp;adion en difoient beaucoup plus que fa languenbsp;quoiqu’elle parut fort animée dans cette renconinbsp;tre. Tout cela néanmoins ne me mettoit pointnbsp;en peine, paree que j’étois affurée d’avoir fait cenbsp;que je devois faire.

Enfin comme elle me vouloit faire avouer ma faute, amp; me furprendre dans un menfonge, ilnbsp;me fouvint qu’en effet je n’avoif pas fait cettenbsp;priere, paree qu’elle ne devoit pas êcre faite felonnbsp;la pratique ordinaire. Ce qui me fit répondre anbsp;cette Mere, qui avoit encore ajouté quantité denbsp;paroles humiliantes amp; impérieufes; ?, Quoi! manbsp;„ Mere, votre ignorance fera nos crimes ? Pareenbsp;,, que vous ne fgavés pas nos Regies amp; nosCou-„ tumes, il faut que nous foyons coupables dansnbsp;„ tout ce que vous n’entendés pas ? amp; que cesnbsp;„ fautes imaginaires vous portent jufqu’a ennbsp;,, faire des plaintes^ M. 1’Archevêque? £n véri-,, té, ma Mere, ce procédé n’efl: guéres charita-„ ble: fi vous aviés aflez d’équité pour vous en-„ querir des raifons des chofes que vous ne com-„ prenés pas, vous donneriés le moyen de vousnbsp;,, en informer , amp; de vous éclaircir de ce quenbsp;,, vous n’entendés past mais vous jugés, vousnbsp;„ condamnés, amp; vous faites vos rapports k M.

„ 1’Archevêque fans que perfonne vous contredi-fe , paree que vous ne vous mettes pas en pei. ne d’apprendre la vérité, II eft bien facile denbsp;’ faire des criminels en cette forte. Cela eft biennbsp;” injufte. L’onne vousa pasaffezdit; car nousnbsp;fommes toutes forties du Choeut, amp; non pasnbsp;trois OU quatre , comme i on vous l’a fait en-’ tendre. ” Et enfuite je lui expliquai cette Ob-fervance comme je 1’ai deja rapportée. Elle parut lurprife; amp; pour reparer en quelque manierenbsp;ce qu’elle avoit avance inconfiderément, elle menbsp;dit: „ Ma chere Sceur, ne voulés-vous pas biennbsp;IJnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fafïe fqavoir ce que vous m aves dit a la

„ Sceur qui m’en a parlé ? ” Je Ini repondis:

,, Ma Mere , vous y êtes obligee, afin qu’elle ,, prenne garde une autrefois a ne pas faire fem-„ blables équivoques. Je vous aflure, ma Mere ,

,, que je n’ai pas befoin de témoins ; nbsp;nbsp;nbsp;amp; que

„ par la grace de Dieu je fuis toujours bien-ai(è „ de me rendre a mon devoir; mais fi j’étois Qnbsp;„ malheureufe que de manquer i ce que je doisanbsp;„ Dieu, je ne m’y rendrois jamais pour la crain.

„ te des creatures; c’eft pourquoi , Ma Mere vous la pouv^s foulager de ces foins ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Voila un petit éxemple , qui fera jult;rer nne les c^ereglements qu’on nous itnnofoir ennbsp;prand nnmbi-f, étnipnt o. rrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cn trés

etoient autïï mal fondés aue


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3*58 nbsp;nbsp;nbsp;Helation de Ia Verfecution des 'Religkujes de Port-Ttoyal, i66^’i66f.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''

Relationferoit trop long. Je me contenterai d’cn dire „ rallies, amp; d’y pafler Ie refle de vos jours a Relation de la Sr, quelques-lines dans lafuice de la Relation.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ manger du pain de fon, amp; a boire de l’eau: de la Sr.

Pineau

I.

Paitie.

ma tres chere Sceur. Car des éxprefllons fi con traires les unes aux autres, s’allient trés bien dans

\_Les autres Religieujes de Ste. Marie fe conduijènt envers les Religieujes de Porc-Royal , avec Ie même cara£iere {durnbsp;(5? impérieux) que la Mere Euge'

XXXIV.

OU chofes femblables”, elle y ajouteroit ; pjneau

me , amp; leur font également des crimes des chofes les plus inno-cent es. Elles défapprouvent ö*nbsp;méprifent les R.églementsnbsp;les plus fages de la Mai-fon,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les font paj]er

pour des dérégeU ments. Change^nbsp;ments que la M.

Eugenie veut faire dans lanbsp;Maifon denbsp;Port-Ro-

yaij

Voila quelque chofe de la maniere avec la-quelle elles agiflbient avec nous, qui croic d’im-prouver généralement tout ce que nous faifions, ce qui les portoit è faire tant de plaintes contrenbsp;nous, 6c a publier a tout Ie monde que nousnbsp;étions des déréglées; que nous ne voulions riennbsp;faire de tout ce que M. 1’Archevêque nous com-mandoit; que nous ne faifions que ce qui nousnbsp;plaifoiti que nous vivions fans aucun aflujettiffe-mem; que nous nous élevions au deffus de toutes lesnbsp;Puimnces, amp; qu^nfin il n’y avoir pas forme denbsp;Religion dans la Communauté. Et M. Chamil-lard ajoutoit , tl sTy avoit pas même de Pho*nbsp;nêteté entre nous. Et après nous avoir impofénbsp;tons ces défordres, on difoit que c'étoit l’efprit dunbsp;yanfenifme,

Cette maniere d’agir impérieufe nous étoitbien \hé de Commifaire, amp; feulement pour obéir a dure de la part d’une perfonne étrangere,quin’a- 1’Archevêque, qui lui avoit promis que fa C

Néanmoins avec tout cela , la Mere Eugenie affuroit fouvent qu’elle n’étoit point venuë dansnbsp;notre Monafterc pour y faire des changements:nbsp;amp; qu’au contraire elle ne fouhaitoit rien tant quenbsp;de contribuer de tout fon pouvoir a nous fairenbsp;garder nos OWêrvances; que n’y étant qu’enqua»

¦ a M. Com-

voit aucunê autorité legitime fur nous. Les au- mifllon ne dureroit pas long - temps , elle ne tres Filles de Sainte Marie même nous parloient prétendoit rien davantage; 6c qu’elle nous aflu-fouvent d’une facon haute 6c altiere, 6c tout cela roit qu’elle n’y vouloit rien changer, ce qui n’é-fous prétexte de notre prétendu crime de défo- toit pas veritable ; car fi nous euffions voulu lanbsp;béiflance, 6c de rebellion è 1’Eglife. Elles ufent fuivre , elle nous auroit menées bien loin , 6cnbsp;néanmoins de termes qui paroiflent doux 6c cha- nous auroit fait faire beaucoup de chemin ennbsp;ritables, comme de dire ordinairemcnt: Ma chere peu de temps , quand il n’y auroit eu que Ienbsp;Sceur., mon cmur eflime Ie vêtre, J'ai une inclina' feul point de la fignature avec fes fuites, quinbsp;tion particuliere a vous aimer. Vous me paroifés font des abïmes fans fin. Néanmoins nous n’ou-toute de ccsur. Mon cceur fent une tendreffepour Ie bliames point cette afiiirance qu’elle nous don-vétre^ ma chere Sceur i 6c quantité d’autres paroles na (de ne rien changer) , 6c nous la faifionsnbsp;femblables,qui ne font point en ufage dans notre reffouvenir de fa parole 6c de la promeffe qu’el-Ordre, 6c qui font fort communes entr’Elles. Et Ie nous avoit faite , en plufieurs rencontres oünbsp;avec ces effufions de coeur, 6c ces marques d’af- nous voyions bien qu’elle avoit deffein d’intro-feélion 6c de tendreffe, elles y joignent quelque- duire dans notre Monaftere quantité de menuësnbsp;fois des paroles fi aigres 6c fi rudes, 6c d’un air pratiques qui font en ufage dans fon Ordre, par-fi abfolu , qu’elles n’en pourroient pas dire de ticuliérement de faire 1’Oraifon a la mode desjé-plus ofïengantes quand elles feroient en colere. fuites, avec toutes les circonftances qui accom-Cela s’appelle en commun-proverbe fucrer la pagnent cette Méthode, a, quoi nous étions ab-pilluk qu'elles font avaler. Et fi une Supérieure folument réfoluës de nous oppofer ; amp; de nenbsp;iê croyoit obligée de dire a une fille : „ vous foufïrir aucune nouveauté, ni aucun changementnbsp;„ êtes une impertinente, une menteulë ; vous en l’abfence de nos Meres,

„ mérités qu’on vous enfcrmc entre quatre Mu-

XXXV.

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delation de la Ferjécution det Relizieufet de Fort-^oyaly rd(54-i()(Jf; nbsp;nbsp;nbsp;3 ({9

venir k bout de fon entreprife, pour faire réuffir Relation les defleins de nos ennetnis, 11 y a plufieurs dede la Sr.nbsp;nos Soeurs qui croient que M. de Paris auroic té - Pineaunbsp;moigné qu’il auroit été fatisfait de notre foumis- I.nbsp;fion fans fignature pour quelque temps , mais Partieinbsp;qu’il feroit revenu ^ la fin a 1’éxiger de bon grénbsp;ou de force ; amp; qu’après nous être aflujettiesnbsp;quelque temps, nous en aurions été plus mal-ttraitées. Pour tnoi,-felon ce qui m’aparu, jenbsp;crois qu’on ne nous auroit jamais parlé de Ggna*nbsp;ture; amp; qu’on fe feroit contenté de nous tenirnbsp;captives fous la domination de celles qui ont fig-né , amp; qui affurement nous auroient traitéesnbsp;comme des efclaves.

Relation de la Sr,nbsp;Pineaunbsp;I.

Partie.

amp; öté le mojen dc pcifécuter dayamage amp; de „ fortent quand on piêci;! la JaroKS,?^

XXXV.

[ Eff'orts de la Mere Eugenie , aidée de la Soeur Flavie , pour ajjervir lanbsp;Communauté aux nouveaux Ré-glements quon vouloit intro-duire.~\

Durant que la M. Eugenie s’employoit ainfi de tout fon pouvoir pour difpofer routes chofes felon les ordres qu'elle en avoir recus de M. I’Ar*nbsp;cheveque, amp; pour lui foumettre les efprits (fansnbsp;parler beaucoup fur la fignature en particulier)nbsp;tnais fur 1’obligation de rendre a 1’Eglife ce qu’el-le demandoit de nousj amp; fans alléguer le grandnbsp;nombre de ceux qui fignoient, comme elle fai-foit depuis que M. I’Archeveque eut témoignénbsp;qu’il étoit mal content de notre conduite, (aunbsp;moins il ne m’en fouvient pas,) maisil me fem-ble qu’elle éxhortoit feulement en général anbsp;PobéilTance amp; a la foumiffion que nous devionsnbsp;a M. l’Archevêque , paree que c’étoit en cenbsp;temps - la qu’il nous faiioit dire par la Sceur Flavienbsp;qu’il nous vouloit laifler en repos ; que nousnbsp;n’euffions point de peur j qu’il ne nous feroit pointnbsp;de mal; qu’il ne nous parleroit de fignature denbsp;deux mois: de long-temps, amp;c deji long-temps quenbsp;nous voudrions, amp; que pourvu que nous fuffionsnbsp;bien foumifes amp; bien obéiffantes a M. Chamillardnbsp;k la M, Eugenie, amp; bien unies avec les au*nbsp;tres filles de Sainte Marie, il feroit content denbsp;C’eft ce que cette fille difoit a la Com-plus mauvaifcs imprelEons qu’elle pouvoit de lanbsp;conduite du Monaftere, tachant ainfi a gagnernbsp;au moins le nombre deVingt- cinq, tant fouhaitcnbsp;par M. I’Archeveque, amp; qu’il vouloit mettrenbsp;dans les Charges, pour être les inftruments de lanbsp;Captivité ou il prétendoit réduire celles qui nenbsp;voudroient pas figner; en mcme-temps elle difoitnbsp;a quelques-autres, que fi la Communauté vouloitnbsp;faire la fignature que nos Meres avoient offertenbsp;peu devant leur Enlévement, M. de Paris en feroit fatisfait, amp; qu’elle le fgavoit d’original. Cette fille inetcqic ainfi toutes fortes d’impreflionsnbsp;dans les efprits , pour voir laquelle lui réuffiroitnbsp;le mieux, En efFet, je crois que M. l’Archevê-que fe fut contenté de peu, puifqu’il fe fut contenté de rien du tout, moyennant que nous eus-fions fouffert en filence la ruïne amp; le renverfe-ment entier de notre Monaftere pour en changernbsp;la conduite , qui étoit tout ce qu’il prétendoit,nbsp;amp; qu’il ne pouvoit pas efperer d’elles en rece-vant cette fignature, qui lui auroit lie les mains.

i_______ '_____1. nbsp;nbsp;nbsp;______ ft i'

XXXVL

[ M. Chamillard veut éxercer fa pri-tendue autorité par des Conférences qui revoltent toute la Cosnmu-nauté, Ce qui fs paffe anbsp;ce Jujet.J

En même-temps que tout fe paffoit ainfi au dedans du Monaftere par les foins amp; la vigilancenbsp;de la M Eugenie amp; de la Saur Flavie, M. Chamillard voulut éxercer la charge de Supérieur ,nbsp;s’imaginant avoir droit de prendre cette qualiténbsp;dans notre Monaftere. Et pour cela il coutinuoitnbsp;Tfairc fes Conférences toutes les Semamp. Matsnbsp;L ayant fait trois de fuite remplies de calomntes,nbsp;SSoftures, amp; d’injures contre nos Merp, amp;

° nbsp;nbsp;nbsp;» tnnres les perfonnes qui conduifoient la

^ontre toutes nbsp;nbsp;nbsp;uaitoit ^nbsp;gagées qans leurs ncicu^o, que nous parlionsnbsp;comme Ton parle k Geneve^que nous ferionsdam-nées, amp; que nous ferions les martyres du Diahhnbsp;dans les Enfers. 11 difoit tout cela d’une manie-re fi outrageufe amp; fi emportée, que la plus grande partie de nos Soeurs ne le pouvant plus fouf-frir, ibrtirent de la Conférence durant qu’il par-loit, 6c quitterent le Prédicateur 6c fon Auditoi-re, ne pouvant en entendre la fin, Ce qui mitnbsp;M. chamillard dans une fi éxtrême colere, qu’ilnbsp;en interrompit fon difeours en fe levant d^e fa place, 6c cria tout haut en frappant des mains eon-tre la Grille: Celles qui Jbrtent neCommunieront jamais , il y a des Canons qui Excommunient ceuxnbsp;qui foTtent quand on pêche la parole de Dieu, Manbsp;Sceur Flavie, qui étoit trés jaloufe de 1’honneurnbsp;de M Chamillard, 8c qui eroyoit que c’étoit I’of-fenfer que de fortir de fa Conférence, arrêtamanbsp;Sceur Angehpe de Saint Alexis fa robe, ennbsp;lui éx(mv.f^enés,ma Sceur ,vous ferés Excommuniée,nbsp;Ma Sceur lui repondit: „ U '

Aaa 3

ibnc



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Relation de la Sr.nbsp;Pineau

1.

Partie.

570 nbsp;nbsp;nbsp;quot;Relation de la PerJ/cuiion des Religieufes de Tort • Royal,

6c les lilies de Sainte Marie aufli. Nos Sceurs qui ont figné y prenoient grande part; 6c quel-ques-unes difoient, qu’elles etoient étonnées denbsp;ce que Dieu ne nous ablmoit point, de méprifernbsp;ainfi fa parole; amp; des chofes lemblables, qui nenbsp;nous faifoient pas beaucoup de frayeur, 6c ne nous

faifoient pas changer de fentiment. Après la Con- nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

férence, Af. Chamillard demands ina Steur Eufio^ moms la nature en étoit fi accablée, qué Je ne (de Flecelles de Bregy) a quill demands, fi fgai comment nous n’en fommes pas tnortes nlu-elle avoit été de celles qui écoispt forties de fa fieurs fois, parce que ces alJarmes etoient conrinbsp;Conférence. Elle lui répondit ferieufement que quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- • - -

non; qu’elle n’avoit garde d’en fortir, 11 la loua fort. Sc 1’éxhorta a porter Jes autres k s'y tea-

J— nbsp;nbsp;nbsp;-Kll.-..------.11. nbsp;nbsp;nbsp;Xr„.Vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C,

„ font Excommuniés. Ce n’eft pas la parole de TArchevêque^ amp; tout notre fang fe glagoitdans Relation ,, Dieu que 1’on preche. Que Ton nous prechela les veines: mais quand nous étions affurées qu’il de la Sr,nbsp;„ parole de Dieu, 6c nous 1’écouterons. ” De- étoit au Parloir avec la M, quot;Eugenie 6c la Steur Pineaunbsp;puis ce jour-la il y eut quantité de Soeurs qui n’y Flavie, je ne puis exprimer les impreffions que la I.nbsp;retournerent plus, 6c les autres s’en retiroient frayeur faifoic fur nos corps 6c fur nos efprits, Partie,.nbsp;pcu a peu. Ce qui fachoit Monfieur Chamillard^ dans la ctcance qu’il n’étoic venu que pour divi-

^ nbsp;nbsp;nbsp;quot; fer les membres de notre corps , qui etoient

écroitement unis dans la charite de Jefus ¦ Chrifl i ce qui ne fe pouvoit faire fans déchirer nosnbsp;coeurs d’une douleur plus fenfible que la mort.

Et quoique par la grace de Dieu nous fulfions foumifes aux ordres de la Sainte volonté fur nous,

6c par conféquent préparées a tout fouffrir^néan-

nuelles, 6c ont duré jufqu’ii la veille de la quot;Pente» toUy que Af. l'Arehevèque étant au Monaftere,nbsp;quantité de nos Sceurs me vinrent dire adieu,nbsp;en m’aflurant que mon heure étoit venuë , 6c


tisfait d’elle qu’elle ne Ie fouhaitoit, elle lui dit, qu’infailliblement il m’alloit faire Ibrtir, que ce qui l’avoit empêchée de lortir , étoit M. de Plt;»r/V nous ayant fait fgavoir fes intenti-qu’elle n’y avoit pas affifté, en lui faifant paroi. ons par M. Chtimquot;illard^ par h M. Eugenie, parnbsp;tre qu’elle étoit réfoluë de ne s’y jamais trou- la Steur Flavie, 6c par Ie bruit de la Ville, qui nenbsp;ver. A rinftant-même toures les louanges qu’il pouvoit venir que de lui puifque c’étoit une fuitenbsp;lui avoit données, les témoignages d’eftime 6c les des delfeins qu’il avoit fur nous, ilattendoitpour

marques de conliance fe changerent en menaces, nbsp;nbsp;nbsp;u..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.r»;—.„m— jian------

en lui dilant avec beaucoup d’aigreur: que 1’on Igavoit bien Ie moyen de la faire rendre a fon devoir. Et ce dilFérend fut alTez combattu 6c dé-fendu des deux parties intérelfées.

xxxvir.

\_Image de Tétat accahlant oil mettoiem les Religieufes de Port-Royal, lesnbsp;bruits qu'on répondoit {qu'onnbsp;en alleit enlever encorenbsp;une partie. ]

voir Ie fuccès de tanc d’impreffions dilFérentes qu’il avoit fait jetter dans les efprits, 6c qui pa-roiflbient contraires les unes aux autres, ne lais-fant pas de s’accorder dans fon efprit, (qui étoitnbsp;de nous tenir entre l’élpérance 6c Ia crainte.) Carnbsp;par ce moyen il nous préfentoit trois chofes, des-quelles il falloit néceffairement en choifir une; quinbsp;étoit, de figner pour avoir part en ia bienveil-lance, 6c pour avoir toute forte de liberté 6c denbsp;pouvoir,comme les autres qui ont figné; ou nenbsp;voulant pas figner, contribuer par notre filencenbsp;6c notre facilité a nous laiffer conduire au ren-verfement de notre Monaftere: ou nous réfou-dre a fortir du Monaftere pour êcre menées ennbsp;prifon dans une Maifon étrangere.

ons, d’obferver en quelle maniere nous agirions, pour lui en rendre compte; afin que fi nous re-fufions de nous foumettre a ce qu’il vouloit denbsp;nous, il eut droit de recommeneer a demanderlanbsp;fignature, pour fèrvir de prétexte aux menaces Scnbsp;aux mauvais traitements qu’il avoit réfolu de nou*nbsp;faire foufFrir, enfuitc de notre refus.

ee pra demain, 8c les autres difoient ce fera au-jourd’hui, enforce que nous attendions de moment en moment celui de notre Enlévement. Quandnbsp;ie point du jour commengoit a paroltre, nous nenbsp;^ndons pas être a midi dans notre Monaftere;nbsp;^ quand midi étoit paffé, nous n’ofions efpérernbsp;la nuit. Quand nous entendibns unnbsp;® gt; nous penfions toujours que ce fut M,

II n’y avoit que ces trois états pour nous, 8c il D’ailleurs nous apprenions en même-temps, falloit abfolument choifir 8c embrailer 1’un ounbsp;des perfonnes qui nóus demandoient au Parloir, 1’autre.TAnhevêque nous ayant ainfiprévenuësnbsp;qu’il couroit un bruit par la Ville, que M. l’Ar- en nous faifant fgavoir fes intentions, il nous don-chevéque en vouloit encore enlever , les unes na temps pour avifer a ce que nous avions è faire,nbsp;difoient une douzaine , les autres quatorzed’au- qui fut feulement depuis Ie jour de 1’Enlévementnbsp;tres difoient qu’ils avoient vu la lifte, 6c nous di- de nos Meres, jufqu’au douziemeSeptembrë fui-foient les noms, en nous aifurant qu’il étoit trés vant, durant lequel temps il donnoit charge ^nbsp;certain qu’il en vouloit enlever. Les uns difoient ceux qu’il avoit établis pour veiller fur nos adi-

XXXVIII,

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Relatio» de la Perfifcution des 'Religteufes de Port-^oyal, 1664,-166^; nbsp;nbsp;nbsp;jyr

amp; moi, qui y affiftoient, amp; feulement pour en- Relation tendre ce qui s y difoit: 1’on la fonnoit quelque- de la Sr.nbsp;fois ju/fu a deux amp; trois fois, amp; enfin faute d\ “'

Relation de la Sr.nbsp;Pineaunbsp;1.

Partie;

xxxviir.

^Mauvaife humeur de M, ChsmUhrd, qui fe voit ahandonné amp; méprifénbsp;par la Communauté, ]

La mauvaife humeur de M. Chamillard s’aug-mentoit de jour en jour contre nous, paree que prefque route la Communauté s’écoit retirée denbsp;fes Conférences amp; de fa Confeffion, ce quiétoitnbsp;Ie plus confidérable de fa charge de Supérieur denbsp;Tort-^oyal^ amp; que Ie petit nombre de celles quinbsp;continuoient d’aller kConfefle a lui, difoientnet-tement qu'elks ne figneroient jamais ^ amp; que lafor-tie de nos Meres n’avoit rien changé a leurdifpo-lition, ce qui étoit caufe qu'il s’en féparoit lou-vent quelques'unes de la Communion, amp; la M.nbsp;'Eugenie aulG par fon ordre, amp; Ie tout fe faifoitnbsp;par 1’entremifc de la Sceur Flavie ^ qui veilloit furnbsp;tout.

Pour les Conférences, quand elles etoient fon-nées, amp; qu’on voyoit que perfonne ne s y trou-voit, paree que fur la fin il n’y avoit plus que ma Sesur Marguerite Angelique {Giroujl des Tournelles)

n j r - 11 ' nbsp;nbsp;nbsp;------—v.'au' Pineau

tres, M. Chamillard y fit aller nos Sceurs Conver. I

fes amp; Poftulantes, entre lefquelles il y en avoit Partie. qui n etoient que desServantes, pour remplirfonnbsp;auditoircj paree qu’il étoit honteux deparler a finbsp;peu de perlbnnes. Notre maniere d’agir fachoitnbsp;éxtrêmement M, Chamillard, qui en faifoit desnbsp;plaintes a tout Ie monde, amp; rendit compte denbsp;notre difpofition a M. l'Archevêque, qu’il quali-fioit du nom de déréglement inoiii, D’autre partnbsp;M, 1’Archevêque lui difoit que nous lui écrivionsnbsp;fouvent des billets^ pour lui demander un autrenbsp;ConfeUeur que lui, ce qui les indifpofoient de plusnbsp;en plus contre nous. Et d’ailleurs la M. Eugenie^nbsp;la Sceur flavie, 6c les autres, faifoient fqavoir knbsp;M. VArchevêque qu’il n’y avoit rien a efpérer denbsp;nous, amp; que nous étions plus réfoluës que jamaisjnbsp;enfortc qu’après avoir tout confidéré, ilcrut qu’ilnbsp;devoit lui-même prendre la peine de nous fairenbsp;routes les menaces qu’il nous fit Ie douzieme denbsp;Septembre, de quoi nous ferons Ie récit dans lanbsp;feconde partie.

F/» de la premiere Tartte,


SECONDE partie.

RELATION

D E L A

SoEüR Genevieve PINEAU.

I.

£Z.e 12 Sept. 1664,71/. l'-Archevêque repoit let fignature de 7 Religieufes. Ses entretiensnbsp;peu férieux amp; badins. Ce qui fe pa^anbsp;Ie refle du jour envers celles qui n'a-voient pas voulu fignerf\

MOnfeigneur l’Archevêque étant venu a Tm-Royal Ie douze de Septembre pour recevoir les fignatures Azsjept premieres qui ont figné, il

que pour l’ordinaire elles fe paflbient ainfi , amp; ma Soeur -elnne Gertrude {^Robert) m’a dienbsp;que c’étoit une cholè pitoyable que les contesquenbsp;ces Filles lui faifoient, amp; auxquelles i! correfponnbsp;doit entiérement ^ amp; que 1’ayant demandée de-

Itre ‘jblléïTe ïe Srquot; qu’elle Ie fupplioit deréxcuferj queL^aïoif fig-quot;'nbsp;ne pour lm rendre fon obéiOaneV maisqu’eLnbsp;etoit obligee a garder Ie filencej quelle n’avoic

pa»



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. nbsp;nbsp;nbsp;, 'RehtitH de Ta Perfécuthn dei 'Religieufes de Port^Jlofal, i66±-f^2

Relation pas accoutume d’aller au Parloir, fi ce n’étoit M. Chamillard, qui n’étoic pas fatisfait de ce que Relation de Ia ar pour des chofe,': nprpfTiirps- Rr pup ri’o.,p„f a a/i- c^,.,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r. c^., „„,»ipi.ii^rpmo_. j. i. o-

pour des chofes néceffairesj amp; que n’ayant rien a lui dire, il étoit inutile d’y aller. Celle a qui ellenbsp;parloit, porta cetre réponfe a Monfieur l’Arehevê-amp; je ne f§ai pas ea quelle maniere il regutnbsp;ce compliment.

Monfieur 1'/Irchevêque ayant regu les fignatures de ces filles, amp; pafJe la joutnée dans ces entre-tiens agréables, après avoir regu toute forte de fa-tisfacSion de leur part, il demanda la Commu-nauté fur Ie foir, pour nous témoigner Ie Mécon-tentement qui) recevoit de la nótre. il nous fit quan-tité de menaces, qui nous firent bien entendrenbsp;quil falloit nous préparer a tout fouffrir. Nosnbsp;Soeurs Ie prefferent de nous donner un Confes-feur, en difant en préfence de IVl. Chamillard ^ quenbsp;les Sceurs ne pouvoient plus avoir confiance ennbsp;lui, après ce qu’il avoit dit de nos Meres dans fesnbsp;Conferences amp; dans les Confeffions, ce qui a faitnbsp;dire plufieurs fois a M.l'Archevêfte, que M.Chamillard lui avoir tout gaté. M. Chamillard^ quinbsp;n’étoit pas fatisfait de 1’empreffement que nosnbsp;Soeurs faifoienc paroïtre pour avoir un autre Con-fefleur que lui, répondit, pour M. l'Archevê^ue^nbsp;que nous n’étions pas en écat de recevoir les Sa-crements. Ma Sreur ‘Eranpije Louifie Claire pritnbsp;la parole, en s’adreflant a M, l’Archevêque^ pournbsp;lui dire que M, Chamillard avoit tort de dire quenbsp;nous n’étions pas en état de recevoir les Sacre-ments,puifqu’il n’avoit pas voulu entendre notrenbsp;difpofition quand nous lui en avions voulu parietnbsp;dans la Confeffion j amp; qu’il l’avoic fait faire parnbsp;trois fois. Enfuite elle rapporta ce qui s’étoitnbsp;paffé dans ia ConfefGon, comme M chamillardnbsp;lui avoit demandé une indifference qu’il appelloitnbsp;la diCpofition de M. de Paris, au défaut de laquellenbsp;il lui avoit dit qu’il ne lui pouvoit pasaccorderlesnbsp;Sacrements; amp; qu’elle lui avoit répondu: „Jenbsp;,, vois bien, Monfieur, qu’il eft temps deparlernbsp;„ clairement, c’eft pourquoi je vous dis que j’ainbsp;„ plus d’éloignement que jamais de lafignature.”nbsp;Sur quoi il lui avoft dit; „ Taifés-vous, taifés-,, vous, ma fillej taifés vous, amp; vouslaiffésdongt;nbsp;,, ner 1’Abfolution ”; amp; que voyant qu’il lui ré-pétoit tant de fois Taifiés-vous, elle avoit cru qu’ilnbsp;cntendoit bien en quelle difpofition elle étoit,nbsp;mais qu’il ne vouloit pas qu’clle luien parlat. Cenbsp;difcours fait en prélence de M. de Paris ne plai-foit pas ^ M. Chamillard ¦, ce qui fut caufe qu’ilnbsp;répliqua: „Ha! ma Sceur, voulés-vous faire unnbsp;„ jeu de la Confelïion”.? Ma Sceur répondit:nbsp;„ Non, Monfieur, j’en fuis trés éloignée; maisnbsp;„ j’étois coupable , ou je ne l’étois pas: li j’étoisnbsp;» coupable, pourquoi ne me vouliés*vous pasnbsp;« entendre , 6c pourquoi m’accordiés-vous lesnbsp;5gt; Saints Sacrements fans me vouloir entendre ? 6c

Pineau

11.

Partie.

ne l’étois pas, je n’aipas changé de difpo- tie avec laquelle il devoit Communier celle qui me's”nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dites-vous que nous ne fom- fe préfêntoit en fon rang. En faveur de cette Ce-

” nbsp;nbsp;nbsp;recevoir les Sacrements, rémonie, M. Chamillard Rt trois Coniérencesfins

^ nbsp;nbsp;nbsp;voulu nous entendre”? les trots Eeeun de Religion, La premiere fut^

Ma Sceur Ie preflbit fi fort, 6c particuliérement de la Sr, devant M. l'Archevêque, ne penibit qu’a rompre Pineaunbsp;ce difcours. Mais M, 1'Archevê^ue, qui n’en fai. H,nbsp;foirque rire, l’interrompit lui-mêmepourrecom- Partie,;nbsp;meneer fes menaces fur Ie fujet de notre défobéis-fance; ce qui fut long 6c violent. Et pour con-clufion, il nous dit enfin: „ Mes filles, nem’o-„ bligés point a vous faire foufïrir 6c a fouffrirnbsp;„ avec vous, car je ne pertnettrai jamais que cenbsp;,, Monaftere foit un nid de yanjemfles”. Je nenbsp;fgai s’il nous dit ce jour lè que Ie Diahle avoit fesnbsp;Martyrs, pour nous faire entendre qu’il nous fe«-roit affez. fouffrir pour en augmenter Ie nombre.nbsp;c’eft ce qu’il nous a répété en plufieurs occafions.

Je n’en dirai pas davantage, paree que tout eft écrit dans Ie Verbal de ce jour-la,

«•

[M. Chamillard recommence a éxhorter h Ta fignature a I'occafion du renouvelk-ment des Veux des Filles de Ste Marie. 11 fait des Conférences fi in-décentes, fi inept es, amp; en mé'nbsp;me-temps fi emportées , quenbsp;prefque toutes les Religieu-fes s'en retirent.~\

Depuis Ie jour de cette exhortation foudroyan-te , M. Chamillard comtnenga i relever l’obliga-tion de la fignature fous peine de damnation , ce qui fut caufe qu’il ne voulut pas donner 1’Abfolution è plufieurs de celles qui furent a ConfefTe •

6c que l’on retranchoit de jour en jour de la Communion celles qui avoient dit quelque chofenbsp;qui faifoit paroïtre de Ia fermeté, que l’on quali-fioit du nom de revoHées, ér de rebelles. En mê*nbsp;me-temps M. Chamillard continuoit è faire fesnbsp;Conférences j 6c ayant éxpérimenté que les ca*nbsp;lomnies, les impoftures 6c les injures, de q^uoi ilnbsp;nous avoit entretenuës dans fes premieres Confé.nbsp;rences, n’étoient pas propres amp; nous faire changer de fentiments 6c 4 nous perfuader ce qu’il'nbsp;vouloit, il fut contraint de changer lui-même denbsp;Méthode, 6c de prendre les vertus pour fujet denbsp;fes Conférences; ce qu’il fit dans i’efprit du temps,

6c dans les maximes Moliniennes, Le jour de ia Préfientation de la Sainte [^iergeles fiUes de Stenbsp;Marie renouvellerent leurs Voeux, felon la coutu-me de leur Ordre, Cette Cérémonie fe fit a lanbsp;Grand-Mefïè. Chacune fe préfentant a la Grille,^nbsp;pronon^a fes V ceux en franpis, avant que denbsp;Communier, M, Chamillard tenant la Sainte Hos-

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'Relation de la ’PerjJcuiion des ReVgieufes de Port-Soyal^ l66^-l66f^

Relation nbsp;nbsp;nbsp;il Cu'vic a pcu prés cequi eft dit de cette t rés bleflces d’une maniere de parler fi peu rao* Relatioa

Pineau

II.

Parcie.

de la Sr, vertu dans Ie Chapitre de nos Conftitutions qui defte, amp; que nous ne pouvions répéter faas unedc la Sr. traite de la Pauvreté, amp; celle la fut aflez. utile. extreme confulion.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pineau

La Seconde fut Jur la Chafieté, qui fut tout a La troifieme Conférence que M. Cham'tllard fit 11. fait infupportable. Nous faifions tout notrepos- fur les Voeux de Religion ,/ar de l'OhéiJfance de Partie.nbsp;lible pour ne rien entendre de ce qu’il difoit,- amp; quoi je rapporterai peu de chofe, paree qu’ü y anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

„ tendre fans impatience amp; fansróugir”. Elle me répondit: „ il eft vrat qu’il paile de ces for-„ tes de chofes bien grollicrement. M. SingUnnbsp;,, n’auroit jamais rien dit de femblablei j’ai eunbsp;3, de la peine dès qu’il a commencé, amp; j’ai biennbsp;3, vu, de 1’air qu’il s’y prenoit, qu’il nous diroitnbsp;3, d’étranges chofes; j’en ai rougi; moi qui ai eunbsp;3, charge des Enfants, je f§ai qu’un tel difcoursnbsp;3, leur auroit fait beaucoup de tort”. Enfuite ellenbsp;ajouta: „ Je crois que c’eft fon innocence quieftnbsp;,, caufe qu’il parle avec cant de fimplicité”. Jenbsp;la priai de lui en parler, amp; de lui dire que nous

il y eut des Sceurs qui ne firent que prier Dieu eu de nos Socurs qui 1’ont écrite toute entiere/ II qu’il leur fit la grace de ne rien entendre, amp;d’ou- nous dit, pour nous prouver robligation que lesnbsp;blier ce qu’elles avoient entendu: peu après cette inférieurs ont de la part de Dieu de fe foumettrenbsp;Conférence je trouvai ma Smr F/att/e dans Ie Cha- a leurs Supérieurs, que Samuêlzvolt quitté la voixnbsp;pitte, a qui je dis: „ Ma Sceur, je crois que AT, de Dieu, qui l’appelloit, pour aller confulterfonnbsp;„ Chamtllard ne trouvera pas mauvais que nous Supérieur, amp; cdz far trois fois^ pour marque denbsp;„ n’allions point a fes Conférences, après celle la perfeétion de fon obéiffance; mais il n’ajoutanbsp;„ qu’il vient de faire, qu’il étoit impoflSble d’en- pas, que l’Ecriture remarque éxpréflement que

étions trés mal concentés, afin qu’il s’attribuac a que quand il viendra juger Ie Monde, il ne léju-lui même l’éloignement que nos Sceurs avoient gera pas felon ce qu’il verra, mais felon ce quil

c’étoic un Enfant qui ne connoifToit pas encore la voix de Dieu. Secondetnent, il nous paria denbsp;l’Obéilfance de notreSeigneur yeJus-Chrijl, (k nousnbsp;die qu’il avoic obéi a fon Pere Etcrnel, fans dif»nbsp;corner Ie commandement qu’il lui faifoit; amp;nbsp;qu’ainfi une des conditions les plus néceflaires ilnbsp;une veritable obéüTance , c’eft d’etre aveugle,nbsp;comme 1’a été celle de Notre Seigneur yefits Chrifinbsp;même, qui duranc toute fa vie mortelle, n’a faitnbsp;que fuivre la volonté de Ion Pere, amp; ^ accom'nbsp;plir les chofes qui étoient écrites de lui, (ansja-mais rien faire de lui-même, ainfi qu’il Ie dit • amp;

entendra de fon Pere. ftc Audio, Jicyudico (ce font fes termes.)

En troifieme lieu 3 il nous dit que l’un desprin-cipaux avantages de rObéiflance , eft que cette vertu a Ie pouvoir de rendre bon ce qui defoife-roit mauvais; amp; que Ie mérite de l’Obéiflance eftnbsp;fi grand, qu’un infétieur ne peut jamais manquernbsp;en obéiffant a fon Supéiieur, quoique cc fut unnbsp;homme pallionné, qui commanderoit des chofesnbsp;mauvaifes, paree qu’en vertu derObéiflance, celui qui obéit mérite beaucoup devanr Dieu, quinbsp;recompenfe la foumiflion qu’il rend pour I’amournbsp;de lui, quoique Ie Supérieur pêche en faifant un

d’aller a fes Conférences. Je crois qu’elle lui en paria en effet, amp; qu’il trouva fort mauvais cenbsp;qu’elle lui dit de notre part; amp; qu’il la fit entrernbsp;dans fes intéréts amp; dans fon fentiment, pareenbsp;que peu de jours après, il fe préfenta une occa-fion de lui en dire encore quelque chofe, amp; j’ap'nbsp;pris qu’il avoit dit que nous Ie voulions faire pas-Ier pour un homme hcencieux en paroles; qu’il étoitnbsp;auffi chafte que nous, amp; qu’il s’étoit donné ènbsp;Dieu dès fa jeunefle pour Ie fervir de tout fonnbsp;cceur. Je fus furprife d’entendre Ie fcnsqu’il don-noit-a ce que j’avois dit; amp; je voulusfaireavouernbsp;a ma Seeur Flav'te une feconde fois, qu’il étoit en-

tré trop avant dans un difcours de cette nature , mauvais Commandement.

que nous étions bien délicates, - nbsp;nbsp;nbsp;--- .-

pliquai, que cette méthode étoit peut-être néces-iaire aux gens du monde, mais que pour des Re-ligieures ces éxpreflions étoient bien duresamp; bien mortifiantes: 6c je lui dis enluite: „ Enfin, manbsp;,, Sceur, ü nous ne pooyons pas empêcher M.nbsp;,, Chamtllard de dire ce qu’il lui plaira , il ne pour-ra pas auffi nous obliger è 1 entendre: car jenbsp;’’ vousaflure que nous n’y affiftcronsplus”. Elle

grande partie de la Communauté s’étoit retirée dès les premieres Cpnférences, a caufe des Calom-dies amp; des impóftures qu’il difoit, amp; qu’il vou-loic nous perfuader comme des vérités trés con-ftantes , quoiqu’elles fuflenc entiérement contrenbsp;nos propres connoiflances. Et celles / de nosnbsp;Sceurs) qui avoient continué a s’y crouver Ie

me quitta ainfi, en replant toujours que nous fur les trois Veeux de Relmion P ’ ^ étions bien délicates. Et j’ai vu depuis en plu- continual a y aller! oarSt oLnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;js

fieurs rencontres , que M, Chamtllard étoit fon oi-fenfé de ce que j’avois dit, 8cqu’ilenparloitfou-vent: de noüce cóté nous étions aulS demeurées

amp; qu’il s’étoit trop éxpliqué. Mais je la trouvai Ce fut après ces trois Conférences, que toute toute changée, amp; je n’eus pour toute réponfe, la Communauté fe retira, amp; perfonne, ou tresnbsp;qu’une fagon rebutante, en me difantque lesPré- peu, n’y retourna plus, éxcepté Ma Sxur Mar»nbsp;dicateursdu Monde en difoientbien d'autres, amp; guerife Angelique 8c moi, 8c une ou deuxautres*nbsp;Que noiis étinns hipn riélirofpc. furquoi je lui ré* 11 ne me fouvient plus qui elles étoient; la plus

coup

_ —„—. 4, uur raoi, je y aller, paree que j’étois bien-aife denbsp;fqavoirce qu’il difoit, Sc comme Ie tout s’y pas-foit. Et il fauc que j’avouë, que je in’y trouvoisnbsp;volontiers, amp; que ces Conférences m’ont beau-Bbb

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374 nbsp;nbsp;nbsp;. 'Relation de la Verjdcution det Religteujes de Fort •Royal, i66t^,‘i66^.

^octnne amp; des maximes de M. ChamlUard^ a la de Septembre, a delTein de nous intimider, amp; de la Sr. Dodtrine amp; aux Saintes maximes dans lefquelles de nous efFrayer par les rigueurs de les menaces, Pineaunbsp;nous avions été inftruites par le pafle. Les téné- amp; de nous gagner en nous éblouiffant par 1’éclatnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H.

K.o„ nbsp;nbsp;nbsp;j;r i .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fgj promelïés. Car ce fut dans cette occafion

qu’il nous aflura que nos Meres ne retourne-

Relation coup iërvij par 1’oppofoion que je faifois de ia ment dans la Conférence qu’il nous fit le douxe Relation

de la Sr. Doétrine Ar d^s maviinlt;=c nbsp;nbsp;nbsp;^ u j. o-----1— -- j./r.;, j- —p- . . «

Pineau

II.

bres des unes me faifoienr mieux difcerner la lu-miere desautres; amp; la foiblelTe amp; raveuglement des raifonnements de M. Chamillard, qui me pa-roilïoient fi éloignés de I’efprit du Chriltianifme,nbsp;me fervoient de flambeau pour connoitre plusnbsp;clairement la folidité de la conduite qui éioic dansnbsp;notre Monaftere, amp; les vérités Saintes amp; vrai-ment Chtétiennes qu’on nous a enfeignées; amp; denbsp;quoi nous avons toujours été nourries, Nean-moins je m’en retirai avec joie quand on mel’or-donna, paree que dans la vérité, tout ce qu’ilnbsp;difoit me fembloit fi éloigné de la véritable piété,nbsp;qu’il me paroiflbit comme des fables de quoinbsp;Ton amufe ks Enfants.

III.

Parcie.

ParCie,

que

roient jamais; ce qu’il difoit, afin que celles qui feroient difpofées a figner, ou au moins a fe fou-mettre a la nouvelle conduite, n’en fuflent pasnbsp;empêchées par la crainte de paroitre devant nosnbsp;Meres après les avoir abandonnées, en abandon-nant la vérité. Et il ajouta enfuitet „ Elies re-,, viendront quand elles voudronf; il ne tiendranbsp;„ qu’a elles, mais a condition qu’elles ferendrontnbsp;,, a kur devoir”, Et ce fut aufll dans la mêmenbsp;Conférence qu’il nous dit, qu’on faifoitmalicieu-fement courir un bruit dans Paris, (quil vculoitnbsp;ruïner notre Monaftere;) amp; qu’il nous afliiroitnbsp;fur fon Caraftere, qu’il n’avoit point de plusnbsp;forte palTion que celle de k rendre un des plusnbsp;Illuftres amp; des plus floriffants Monafteres de fon

l^Les Religieufes qui avolent ftgnécralgnent Diocefe.


Mais routes ces menaces amp; ces promefles ne firent aucune impreffion fur les efprits, quide-meurerent fermes dans la rélblution d’etre fidei*


le retour des Meres. Ce que M. I'Ar-chevêque leur dit pour les rajfurer. Elles accufent leurs Soeurs Savoirnbsp;fait ferment de ne jamais fg-ner le Formulaire.']

iiu’ei'lës dlibknt. qu’elle pouvdit pour faire réiiflir les intentions

.....—. i’éfnrir de nos Meres amp; de M, l’Archevêque; mais ils travailloient tous

lquot;neTp?uvokaccordèr?vec elks. Ce fut pour tjois beaucoup en vain , amp; nous demeurames cl f?iS que les Sceurs Flavie, Dorothé, amp; Phil- dans nos memes fentiments.

timent, elles craignoient, ace

les a Dieu jufqu’a la mort Depuis ce jour-ia M, Chamillard tachoit a faire avouer que nousnbsp;avions fait ce ferment avec nos Meres, amp; nousnbsp;répétoit fouvent, qu’elks neretourneroienrjamaisnbsp;Nos Soeurs qui ont figné, témoignerent ^ M. dans le Monaftere; Car pour 1’ordinaire, fl roar-*nbsp;VArchevêque (\ü't\\z5 appréhendoient éxtrêmement choit fur les pas de M. de Paris, amp; nous redi-le retour de nos Meres dans le Monaftere deP,»- foit f^ns ceffe ce qu’il nous avoir dit une fois.nbsp;ris, paree qu’ayanc figné, amp; ayanc changédefen- La Mere Eugenie de fon cóté, faifoit du mieux

herte le fupplierent de kur promettre qu’en ce cas, j] les aflurat que nos Meres ne retourne-roient jamais, amp; qu’elles n’avoient rien S appré-

IV.

bender; qu’elles en devoient demeurer en repos rr-i ,, nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• n , r r,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

fur fa parole; amp; qu’il y avoir mis un fi bon or- XyMes qui avotetit figné fe fépareut des ÜU-* dre, qu’elks n’y reviendroient pas même après tres, amp; en deviennent les Perfécutrices.'\nbsp;fa mort. II y eut auffi quclqu’une de nos ScBurs

qui ont figné, qui dirent a M, PArchevêque que Nos ScEurs qui avoient figné le jour de cette nous avions juré amp; fait un ferment fur ies Sts Vifite de M. l’Archevêque, ie féparerent de nousnbsp;Evangiks; en préfence de nos Meres, de ne ja- après leurfignature,amp; changerent entiérement denbsp;mais figner le Formulaire; amp; que c’étoit ce qui moeurs auffi-bien que de fentiments. Elles furentnbsp;nous empêchoit de lui obéir. M. de Paris futbien- Jept qui fignerent le douze de feptembre, amp; qua-aife d’avoir appris routes ces particularités, paree tre qui ks fuivirent a diverfes fois, defquelles ilnbsp;qu’il crut que nous étions peut-être retenuës par y en a deux qui fe font relevées de leur chute ,nbsp;ces fcrupules; amp; qu’en nous en déchargeant, il refte a neuf qui fe rangerent du cóté des filles denbsp;nous faciliteroit le moyen de nous rendre è ce Sre Marie, amp; qui agiffoient avec nous, commenbsp;‘lu’il demandoit de nous; amp; qu’il penfoit que des perfonnes énnemies,

®uus fouhaitions peut-être autant que lui, n’y Elles vcilloientfurnosaéiionspournousfurpren-ainf*^ ce facheux fcrupule qui nous arrêtoit, dre, amp; pour nous empêcher d’avoir descqmmu* dans rpf?quot; 'rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entendre. Et ce fut nications au dehors, jufqu’a paftèr des nuits dans

df. inj , nbsp;nbsp;nbsp;qu’il nous prefla ^diverfes des Greniers, en regardant par des fenêcres, pour

avions fait CC fer- voir fi l’on nous apporteroit dés Papiers ^ a fa-^ P nbsp;nbsp;nbsp;Metes; 6c particuliere- veur des ténébres; paree que M. l’Areheveque \es

avoic

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'Relation de fa Per.'ifeution des Relj^mjes de Fort-Royal, i6^4»ló65.'

37lt;gt;


l'artie»

Relation rer en verité, que je n’avois point d’aucre motif *ma!icej car elle étoit la plus dégoutante créaturc Relation de la Sr. dans Ie refus de la fignature, Aprcs cela elle me qui fut au monde. Ainfi Tarcifice de fes paro de la Sr«nbsp;Pineau vouloit perfuader de iigner par les maximes ordi- les, fait que je la compare a ce féJuéleur, qui Pineaunbsp;II. naires de politique, en me difant que tout Ie étoit poflédé d’une ambition Diaboliqueaulli-bien ji.

Partie, monde Ie faifoiti que Ie Roi ne vouloitplusfouf- qu’elle, La paleur amp; 1’égarement de fon Vifage, frir de Janfinifies dans fon Rojaume: amp; tout Ie me fait fouvenir de la trahifon de Judasamp; jenbsp;refte des frivoles raifons qu’on allégue aux igno- crois que je ne lui fais aucun tort par ces com-rants. Et puis en me faifant fouvenir de notre paraifons odieufes, puifque ces defleins étoientas-ancienne amitié , elle me prefToit de penfer a fei femblables a ceux de ces malheureux.nbsp;moi, en me difant, qu’elle étoit dans un parfait Je lui difois un jour, que tout Ie monde par-rcpos depuis qu’elle avoi: figné. je lui répiiquai, loit de fes trahiibns, Sc qu’on difoit qu’elleavoitnbsp;que tout Ie monde ne fignoit pas comme elle di- figné pour être Abbefle. Elle me répondit, ennbsp;foit amp; que Mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne faifoit pasfigner. Elle faifant l’efpric fort, Sc fe mettant au delTus de

répartit froidement, que AI. d^Ateth n’étoit pas tout , que quand tout Ie monde diroit qu’elle fon Evcque , amp; qu’elle étoit obligée d’obéir a avoit des Cornes a la tête, elle ne s’en mettroitnbsp;fon propre Prélat. Surquoijelui répondis, qu’il guéres en peine, pourvu que cela ne fut pasnbsp;étoit Ie mien, amp; que je fuivrois toujours les fen- vrai. Dans une de fes vifites, après qu’il fe futnbsp;timents des plus Saints Evêques de France-., que dit quantité de chofes de part amp; d’autre, en menbsp;tout Ie monde fgavoit que M. d'Aktb étoit un quittant elle jetta les yeux fur Ie portrait de Saintnbsp;Saint Evéque; amp; que tout Ie monde pouvoit Fravfois de Sales-, elle Ie regarda avec attention,nbsp;f^avoir que M. l'Archevêque n’étoit pas Saint, amp; dit en foupirant: „ Voili un bon Evêque ce-amp; que pour moi je n’en doutois nullement j que „ lui la j il n’étoit pas Janfenijlequot;,nbsp;tout ce qu’il avoit fait dans notre Monaftere Néanmoins depuis Ie douze de Septembre juf-m’en donnoit une entiere certitude La-delTus qa'm Vingt quatre du même mois, nosSoeursquinbsp;elle me dit, que pour elle, elle n’avoitpas fujet avoient figné agiffbient avec plus de raodérationnbsp;de fe plaindre de fa conduite, amp; qu’elle n’avoit qu’elles ne firent depuis, paree que nous étionsnbsp;jamais reflenti que les efïets de fa bonté amp; de la encore dans les Charges , amp; qu’elles n’avoientnbsp;douceur. Je lui relevai ces paroles fortement, point d’autorité fur nous. Mm M, l’Archevêquenbsp;en lui difant: „ Quoi! Ma Soeur, la ruïne de nous ayant donné eet intervale de douze joursnbsp;„ tout Ie fpirituel amp; Ie temporel de notre Mo- pour avifer enfemble a ce que nous avionsafaire,

„ naftere; l’Enlévement de nos Meres, leur enfuite des promelTes, descarefles, Sedesmena-,, Captivité; les rigueurs que Al. 1'Archevèque iait ces qu’il nous avoit faites dans fa Conférencei fouffrir a toute la Communaufé, amp; routes les amp; voyant qu’il n’avanqoit rien par routes cesnbsp;menaces qu’il nous fait d’une difperfion géné- voies, qui ne faifoient que nous confirmer dansnbsp;’ rale, tous ces éxcès font des douceurs pour nos fentiments; amp; enfin ayant perdu l’efpérancenbsp;” vous’l amp; que croyés vous qu’il puilïe faire da- que Ie grand nombre de celles qui étoienc de-’ vantage? pour moi,j’eöime qu’une conduite fi meurées après l’Enlévement de nos Meres fe ren-’’ barbare amp; fi innouie, lui acquerrera plutót Ie dit a la fignature, non pas même les ly qu’ilnbsp;„ nomde Bourreaudes ViergesconfacréesaDieu, fouhaitoit avec tant de paffion pour lui fervir anbsp;„ que celui de Pere des fidelles”, Elle continu- opprimer les autresj amp; que perfonne ne fe fou-oit a parler des bontés de AI. VArchevêque, en mettoit è la conduite de Al, Chamillard amp; denbsp;me voulant perfuader que nos Meres avbient mal la Alere Eugenie , il fe trouva bien erobarrafle,nbsp;agi avec lui; amp; que fi elles lui euffent donné plus paree que Ie nombre de celles qui avoient fig*nbsp;de fatisfaftion, dies en auroient requ toute forte né, étoit petit amp; infirme de corps amp; d’efprit,nbsp;d’affiftance amp; de confolation ; amp; elle ajouta: d’une verta fort Commune, d’une Capacité trésnbsp;„ Mais, cette perite affaire eft venuë bien mal è bornée, amp; routes en général peu capables denbsp;,, propos: amp; je luis affurée que fans cette mal- Charges (car ce font les belles qualités des ratesnbsp;,, heureufe petite affaire, l’on auroit éié trés con- fujets que M, 1’Archevêque s’eft acquis dans no-„ tent dc part amp; d’autre”. Quand elle voyoit tre Monaftere; qui font tels, que comme fonnbsp;qu’elle ne pouvoitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rien gagner furnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mon efprit,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gain eft fortnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;petit, auffi notre perte n’eft pas

elle me quittoit nbsp;nbsp;nbsp;pourquelque temps,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pourcn allernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grande j) tantnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de circonftances facheufes firent

entreprendre quelqu’autre, amp; puis elle revenoit perdre toutes les mefures que M., 1’Archevêque me tourmenter , quand elle rencontroit quel- avoit prifes pour faire réuffir fes defleins; amp;d’ail-qu’occafion qu’elle jugeoit favorable è fon des- leursil avoit entre fes mains notre Procés-Verbal,

qui commenqoit a paroitre, qui étoit figné de Cette fille alloit ainfi de lieu en lieu, d’une per- toute la Communauté, amp; même de celles quinbsp;ne^'c^enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme un loupnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;raviflant quinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avoient fignénbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fon formulaire, é la referve de ma

. • ii'^dévorer quelque nbsp;nbsp;nbsp;pauvre bre-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sesur Flavie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mais voulant nous óter les Charges

Anf' lp nbsp;nbsp;nbsp;''cyoisnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fédui' pour nous Iburaettre i celles qui avoient figoe,

^ nbsp;nbsp;nbsp;^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ non en beauté , mais en ce fut ce qui lui fit prendre un nouveau confeil,

qui

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TRelatitn de la Perfdcution def Peligleufes de Port-Poyal, j664.-i66^1

Relationqui fut d’en venir aux efFers , fans abandonner nbsp;nbsp;nbsp;J----------

de la Sr lts menaces qui fe multipüoient de jour en jour,

Pineau avcc des duretés qui nous auroient fakes fécher de douleur amp; de crainte, fi Dieu nc nous avoit toü-tenuës dans un fi éxtrême accablemenc.

fallu donnertrois Serviettes pour recevoir lefanp;, Relation amp; quil n’avoit pu diner, tant il étoitfadgué. Cede ia Sr.nbsp;qui ne 1 empecha pas de retourner au Parloir Sc Pineaunbsp;de continuer ce qu’il avóit commencé Sur Ie IInbsp;foir U voulut parler a routes les Sceurs en parti- Partie.nbsp;culler, devant que dedepoferlesOfficieres, pournbsp;niettre celles qui avoient figné dans les Charges.

Annfirpmmpnt r*’prr»^^ rvrMir vr\ir e*il r»’rT ____

377

11.

Partie.

r 71/j- 7’ yf / nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt; Tl TYnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Apparemment c’étoic pour voir s’il n'y en avoit

\_IVI. L Archeveque Vd a Port-Koyal pour point quelqu’une qui fut difpofée i figner, afin de

prendre fes mefures pour la diftribution des Offices. Une autre railon fut, pour faire défavouer Ie Procès-Verbal, 6c obliger a lui en faire fatis-fadfion, en quoi il efpéroit de tnieux réuffir dansnbsp;Ie particulier, qu’il n’avoit fait dans la Cotnmu-nauté, paree qu’il écoit perluadé qu’il avoit éiénbsp;fait par quelques-unes feulement, qui avoientnbsp;gagné les efprits pour Ie faire figneratoutes. C’é-toit ce qu’il vouloic f§avoir pour fa juftification,nbsp;amp; pour pouvoir dire que nous avions agi de mau-vailê foi, les unes en fignant fur la parole des au-tres ce qu’elles n’avoient pas vu, 6c celles-ci ennbsp;faifant figner des chofes de quoi 1’on n’avoicnbsp;pas la connoilïance par foi-même, 6c que nousnbsp;voulions bien figner des Papiers injurieux ^ laré-

prêcher la Signature, (£? pour changer les Officieres. La mankre dom il s'ynbsp;conduit au fujet du Procès-Verhalnbsp;du 26 Aoüt, 6? au fujet de lanbsp;Signature, en commun ennbsp;particulier. Perjbnnagenbsp;qu'y fait M. Chamillard.]

Le Vingt-quatrieme de Septetnbre M. VArche-%iêlt;^ue vint de grand matin pour éxécuterfon nouveau delïein 11 pafla la journée dans le Monas-tere, 6c fe donna beaucoup de peine, amp; amp; la Communauté encore davantage^ car il ne fut jamais une plus trifle journée. Quand il fut a lanbsp;Grille du Parloir Saint Paul, il nous dit, qu’il putation de notre Archevêque, fur le létnoignagenbsp;nous venoit faire la ledture de notre Procés-Ver-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sceurs; amp; que nous ne voulions pasfir^ner

bal, 6c qu’il vouloit Igavoir fi la Communauté kfarmulaire fur fa parole, amp; par fon Comman-étoit conientante de tout ce qu’ilcontenoit. 11 dement.

prit la peine de lire lui-même avec fes lunettes, C’eft un reproche que 1’on nous faifbit fbu-tant notre Procès-Verbal , que d’autres pieces, vent, 6c qu’on nous répétoit a toutes rencontres quoique M. Chamillard y fut préfent, afin de importunes, 6c fans aucun fondement, croyancnbsp;mieux péfer les mots, en faifant des pofes a tou- par-la nous conyaincre que c écoit par entêtementnbsp;tes les périodes, pour demander fi 1’on avoit vu amp; P^'' Efprit de rebellion 6c de^revolte quenbsp;cc qu’il lifoit j paree qu'il étoit perfuadé que nous nous ne voulions pas obeir a M. l archeveque,nbsp;n’aurions pas la hardieffe de le foücenir en fa pré- Monfei^tteur paria done a toutes les Sceurs en par-fence Néanmoins tous les Articles furent véri- ticulier, en les preflant fort fur les deux points'nbsp;fiés öcloütenus, quoique M. ï'Archevêque nous done j’ai parlé, quelquefois en leur parlant dou*nbsp;jurat plufieurs fois fur jon CaraBere , qu'il étoic cement, en difant qu’on avoit de PEfprit; qu’onnbsp;tout plein de faufleté, amp; qu’il n’y avoit pas un écoic raifonnable, amp; qu’il efpéroit qu’on lui don-mot de véritable. Mais comme nous le défen- neroit du contentement. Et è l’inftant même ilnbsp;dions, amp; que nous aflurions qu’il ne contenoit fe fachoit, amp; haufloit la voix quand on lui fai-rien que de trés vrai, Monfeigneur fe mit en foit une réponfe qui ne lui piaifoit pas. II nenbsp;colere, 6c nous donna quantité de démentis, qui faifoit continuellemenc que monter amp; delccndrenbsp;paflerent pour rien, 6c qui ne nous impoferenc du haut en bas. Tantótpardes menaces accotn-pas filence: car nous ne laifiames pas de le foute- pagnées tfaigreur, 6c peu après par des flateries,nbsp;tenir fortement. 11 demanda avec émotion, qui qui auroient été propres a gagner des enfants.nbsp;éioient celles qui avoient mis la main a la plume 11 é^oit rouge amp; en feu, paree queperfonne nenbsp;pour faire eet écrit, amp; ma Sceur Eufioquie {de vouloit figner, 6c que toutes défendoient le Ver-Flecellet de Bre^y) fe mettant a genoux d’une fa- bal, en lui alTurant quil avoit été vérifié dans la

500 trés refpediueufe, lui répondic „ q'aétémoi, Communauté, amp; que tous les Articles avoient été »nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ répliqua, qu’elle méri- trouvés véritables, ce qui le mettoit en une telie

tolt detre mife entte quatre murailles, amp; d’y vi- colere, qu’il donna encore plufieurs démentis en vre de pain 6c d eau Ie refte de fes jours; amp;que affurant qu’il étoit tout rempli de faufletés amp; de

fi Ion vouloit croire Madame fa Mere, on la menfonges. 11 avoit dit Ja Communauté^ fi.r

traiteroit ainfi. Tout ce qui fe pafla dans cette 1’Article qui parle de l’Enlévemenr d Icfture eft rappmté d_a_ns le Verbal de ce jour-la, 6c de la maniere avec llquelle illesatoÏÏM

ovpf* f^pc Ar/’*ViPfc nbsp;nbsp;nbsp;/-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«L i-jllieVCCS

j-YAuiiaiiere pardest_____

mes Erronneesj 6c que pour la maniere, il avoit B b b 5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;été

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?78 nbsp;nbsp;nbsp;_ Relation ds la Terflcutio» desTlehg

Relation éié avert! qu’il fe tröuveroit quantité de monde a de la Sr.cette aöion, qui pouroit caufer du défordrcj amp;nbsp;Pineau que pour ce fujec, il avoit été contraint dc prendre fa fureté, amp; d’amener des lt;;ens du Roi. Etnbsp;pour faire voir qu’il avoit eu raifon d’agir ainfi,nbsp;il ajouta, que Monfieur cTAndilly étoit dans 1’£-glife quand nos Meres fortirent, amp; qui animoitnbsp;les Efprits des perlbnnes qui écoient préfentes, amp;nbsp;qu’il difoit: „ Meffieurs, vous êtes Chrétiens,

„ vous êtes Chrétiens, Meffieurs i n’êtes-vous pas ,, touchés”? amp; que cela étoit capable d’éxciternbsp;une fédition, s’il n’y eut mis ordre comme ilnbsp;avoit fait en amenant des gens pour tnaintenirnbsp;1’ordre. Voila ce qu’il alléguoit pour autorifer fanbsp;conduite, qu’il vouloit faire approuver è celles ^nbsp;qui il parloic en particulier* iVIais comme per^nbsp;fonne n’entroit dans fesraifons: amp; qu’au contrairenbsp;on lui faifoit paroitre qu’on étoit difpofé ï luinbsp;foütenir que nous n’étions devenuës les viéfimesnbsp;des paffions des hommes, que paree que nos Meres nous avoient inftruites dans la crainte amp; dansnbsp;l'amour de Dieu; amp; que par conféquent il avoitnbsp;commis une grande injuftice de les laire (brtir denbsp;leur Monaftere avec de fi éxtrêmes violences, ilnbsp;fe fachoit de nouveau, en redoublant fes menaces par des paroles qui témoignoient qu’on fe devoir préparer a tout fouffrir.

M. Chamillard étoit préfent, qui donnoit toutes les connoiffances qu’il pouvoit a M. l’ Archevêque;nbsp;amp; quand une Soeur entroit au Parloir, il difoit:nbsp;„ Monfeigneur^ celle qui vous parle eft une telle,nbsp;elle eft dans une telle Charge,oa elle fait un tel

---- -i--- —— nbsp;nbsp;nbsp;il ^rr\ir

II.

Partie,

plus emporté que Af, f Arche-vêi^ue , ce qui fut caufe que quantité de nos Sceurs fupplierent M.nbsp;l’Archevêque de Ie faire fortir du Parloir, pareenbsp;qu’elles ne vouloient pas parlerdevanclui, amp; M.nbsp;PArchevêquele faifoit fortir: mais comme il écou-toit a la porte, il rentroit auffitót que celle quinbsp;l’avoit fait fortir s’étoit retirée j en forte qu’ilnbsp;n’eüt pas peu d’affaire, car comme on Ie faifoitnbsp;fouvent fortir amp; qu’il rentroit continuellement,nbsp;il ne demeuroit guéres en une place, amp; néan-moins il ne fe rebutoit point.

[ Son Entretien avec la Sceur Genevieve de rincarnation. ]

Je rapporterai feulement ce qui fe pafla quand ce fut a mon rang d’entrer au Parloir, paree qu’ilnbsp;feroit trop ennuyeux d’en rapporter plufieurs éx-coiples. Après que je me fus mife a genoux, M.nbsp;I -r^rchtvêque me dit; „ Ne voulés-vous pas fig-

leigneur , je ne fuis pa» en difpofitiqn de Ie faire. Eh! pourquoi”, dit-il. Je lui repliquai:nbsp;Paree que, Monfe^neur, dans la difpoütion

iettfet de Fort-Royal, nbsp;nbsp;nbsp;i66^.

,gt; oü je fuis, je ne Ie puis faire fans blefler ma Relation „ Confcience: que s’il vous plaifoit de ne me de la Sr,nbsp;„ point contraindre, amp; de ne me point deman- Pineaunbsp;„ der une chofe qui me mettroit dans un trouble H.

„ qui dureroit tqute ma vie, vous me feriés une Partie „ éxtrême cbarité

M. Chamillard prit Ia parole, en difant: „ Ce-„ la ne fe peut pas, cela ne fê peut pas. ” M, l'Archevêque continua : „ Non , car nous êtesnbsp;„ foupqonnées de Janfenifme Je lui répondis:

,, Monfeigneur , qu’eft - ce que Jaafenifme ” ?

Je voulois pourfuivre, amp; lui dire que je n’avois jamais rien vu que de trés Catbolique dans la Com-munauté, mais il ne me laiffa pas achever, amp;nbsp;ra’interrompant, il me dit avec émotion: Lamp; 1nbsp;„ faites la niaife : qu’eft. ce que Janfenifm^^ fênbsp;„ pris la parole, en lui difant: Monfeigneur ilnbsp;„ y a des Evêques qui ne font point figner c’eftnbsp;„ une marque qu’il n’y a nulle obligation de lanbsp;„ part de Dieu de Ie faire; car fi c’étoitunecho-„ Ie néceflaire au falut, rous les Baptifés y ie-„ roient obligés; amp; li la Signature n’eft point né-„ ceffaire au falut, comme M. Chamillard m’aditnbsp;„ a moi-même qu’il n’y avoit point de péché anbsp;,, refufer la fignature, perfonne ne peut etre obli-„ gé ^ figner contre fa Confcience. M. Chamillardnbsp;„ répondit; Ha! Mais, Monfeigneur ne me 1’a-„ voit pas Commandé”, car il ne fqavoit comment s’éxcuferde m’avoirdit qu’il n’y avoit pointnbsp;de péché è ne point figner. Mais M. l’Archevêquenbsp;me demanda: „ qui font ces Evêques qui ne fontnbsp;„ point figner” ? Je lui répondis: „ M. d'Alethnbsp;„ ne fair point figner, Monfeigneur. II eft vrai,

,, me dit-il, Ie bon-homme M, d'Aleth n’a pas jgt; figne, c eft k caufe que les Evêques qui ont faitnbsp;„ Ie formulaire n’en avoienr pas 1’autorité; maisnbsp;3, moi, qui fuis votre Archevêque, je vous com-„ mande de figner, 6c je lui donne 1’autoritéparnbsp;„ mon commandement. Oui, je rends !e/örw«/ij/gt;enbsp;„ Valable ^ votre égard, en vous commandant denbsp;,, Ie figner. Le bon - homme M, d’Aleth n’a pasnbsp;,, toujours été dans la difpofition oü ii eft, 6c ilnbsp;„ auroit mieux fait de ne point changer de fenti-„ ment. Je crois néanmoins qu’il fignera a lanbsp;„ fin.” Je lui dis: „ Monfeigneur, il m’eft im-„ poffible de figner, j’y trouve trop de péril pournbsp;,, ma Confcience”, ll s’écria, en levant les brasnbsp;en haut, 6c en jettant quelque chofe qu’il tenoicnbsp;en fa main fur une petite table qui étoit devantnbsp;lui: „ Quelle cabale! quelle cabale! vous vousnbsp;„ êtes engagées les unes avec les autres adire tou-„ tes la meme chofe,quelle cabale! Eh! quoi,

3, n’avés-vous pas le courage de dire a vos Me*

„ res 6c a vos Soeurs que vous avés changé de ,, fentiments depuis que vous avés parlé a votrenbsp;Archevêque ? Et comme il continuoit toujours k dire qu’il y avoit de mauvaifes maximesnbsp;dans notre Monaftere; 6c qu’il étoit oblige de nousnbsp;contraindre a figner, paree que nous étions fqup-qonnées de JanfeniJme, jc lui dis: ,, Monfeig-

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mlaüon deU Verfécutm f nbsp;nbsp;nbsp;J fonïé b feulè^fi|Óature eftl'épS Rektion

traités-nous ea Pere; ne nou nbsp;nbsp;nbsp;qualiié des efprits. Maïs pour revenir a de la Sr.

ce qui fe paffa avec M. 1'Arcbeué^ue, après ce Pineau que i’ai rapporté, il me laifla aller,Sc je me re- II.nbsp;tirai ainfi.


Relation neur , nbsp;nbsp;nbsp;---------- - -, --------

de la Sr.„ pas a la fureur de nos ennctnis. ” II me répon-Pineau dit: „ Qui font-ils, vosennemis?” Je lui répli-il. quai: ,, On les connoit affez , Monieigneur. ”

Partie, 11 répondic; „Oui, maisun Pere chatiefesenfants ,, quand ils 1’ont mérité Je lui répondis;” Mon-

,, feigneur, feu il/.votrePrédéces- nbsp;nbsp;nbsp;A/ITr

„ feur éroic notre Pere amp; nocrc Archevêque de-j, vant vous; il nous a donné des fenticnents fi __ ,

„ avantageux de nos Meres, amp; de la conduite nbsp;nbsp;nbsp;change les Officie res.


Panie.


Ca-


raSiere des nouvelles, amp; 'fnrtout de la ScEur Flavie, De quelle manier eM. rjrcbevêque je cou'nbsp;duit en préfence de la Com*nbsp;munauté dans cette éx*nbsp;pédiiion. Son dép ar tl]

Monfieur 1’Archevêque n’ayant gagné perfonnè ¦¦ Monfeigneur; amp; fa mémoire fera toujours en dans fes Conférences particulieres, Sr n’ayant tiennbsp;” bénédidion dans la Communauté. ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 de- avancé dans Ie deffein qu d avoit de faire defa-

' nbsp;nbsp;nbsp;vouer Ie Proces-Verbal , cc dailleurs 1 heure Ie

preCTant éxtrêmement paree qu’il fe faifoit tard. Tl c. ..—— 1- -----J—- gt;- nbsp;nbsp;nbsp;’


qu’elles tenoient dans notre Monaftere , que nous ne les pouvons pas oublier, 11 nous a dé-fenduës dans toutes les rencontres; il a misnbsp;Céans des filles, amp; même des Religieufes d’au»nbsp;tres Monafteres, qu’il a envoyées dans fon Ca-roffe, accompagnées de fon Promoteur, en lesnbsp;affurant qu’il ne connoiffoit point de meilleu-re Maifon , ni de plus Sainte conduite dansnbsp;fon Diocefe. Nous lui fommes trés obligees,.


meura


peu de temps penfif en écoutant ce que je lui difoisj amp; en reprenant la parole, ilnbsp;me répondif. ,, s’il étoit ici il feroit plus fermenbsp;„ que moi. Le Roi veut réduire les efprits denbsp;„ tous fes fujets dans les mêmes fentimenis, par-ce que s’il arrivoic qu’il y cut un Roi moinsnbsp;Chrétiennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-


il fit entrer la Communauté dans le Parloir, pour dépofer les Officieres, amp; pour mettre les ScEursnbsp;qui avoient figné dans les Charges. Quand toutes les Sceurs furent rangées, M. l'^rchevêque


w ^ nbsp;nbsp;nbsp;vet^ue

amp; qui euc moins de xele pour la futquelque temps^ touner comme une perfon-“ Religion qu’il n’en a,il feroit a craindreque le ne qui a de la peine ^ produire ce qu’elle a dans ” quot;fanfevifme amp; fes maximes Erronnées ne fiffent 1’Efprit. 11 étoit rouge amp; en reu, amp; apparetn-’ 11 n dIus grand progrès. Vous ne voulés pas ment éxtrêmement ague. Peut _etre qu il appre-’’ SïnS oarce qSe, dites.vous, vous craignés hendoit de trouver beaucoup de refiltance dans¦

;; Ktrv“?rCo„fcie„c=. . nbsp;nbsp;nbsp;péc^cnnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SIÏ.SA.'S!

, je fufle un mechant homme de vous obligcr lepreffoit, ^ nbsp;nbsp;nbsp;£nfinnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il prononca amp;

a faire une chofe qui feroit contre k loi de menter nbsp;nbsp;nbsp;Soüprieurenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; Infirmiere* la

::Dieu.” Je lui répliquai encore, qu’ilme* m« nbsp;nbsp;nbsp;amp; Touriere ^ amp; ma W

toit impoffible de me refoudre a figner, amp; il fe Saur D rnQ^j^) pour fon aide: ma Sisur Phil-dit d’autres chofes, de quoi il ne me fouvient pas, nbsp;nbsp;nbsp;^iV- ma Saur Véla^k {HamelL

Se (gai.feulement qu’il finic en me difant: VouJes- berte a la Sacril ’ j nbsp;nbsp;nbsp;Filles fuifent trés

vous figner, ma bonne fille.? „ Je lui repondis: pour fon aide. nbsp;nbsp;nbsp;de Ipnrs

Norf pas, Monfeigneur. ” il fe tourna vers incapables de fe bien acqu ^iCchaLlIrd, a qui il dit: „ Elle a de l’Ef- elles^font néanmpms l de celles de leurnbsp;prit, elle fignera devant qu’il foit quinfe jours.” parti, les autres etant entierement incapables des,nbsp;il ne fqavüit quijetois, amp; fon témoignage étoit Charges, les unes par inürmite,^nbsp;fans aucun fondementi —.-vn-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•-

proverbe entr’l

ra, OU, Elle n - . nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^. j ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-.r

prit. Et quand on avoic figne, 1’on donnoic de notres dans les Charges, il mt cqntraint, taute


. nbsp;nbsp;nbsp;------ ------- .V...... .» Capacité eft bornée dans la;

ment au deifus de ma Saur Magdeleine Agathe (fa fcience da tailler des torchons. • M. VArchevême

Soeur) par fon efprit amp; par fon jugement, qui lui lui fit de grandes éxcufes de ce qu’il ne lui d^r. ovnir fair faire un fi bon choiv M rl^«-ri:ii-.-J-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—------------- i • nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Utqon-


avoit fait faire uh fi bon choiv, M. Chamitlardy aiouta, en parlant a M. P Archevêque ^en prélenccnbsp;des deux Sceurs „ Voyés, s’il vous plait, Mon- infirmitésnbsp;„ feigneur,amp; regardés, je vous fupplie, le vifa-ge d’Eluë de celle qui a figné. ” Voila cotnmenbsp;o 1 éxaltoit celles qui avoient figné, en leur pré


noit

tante


pas une Charge plus honorabie'amp;'ïmmr-

. en lui dtfanr nu» nbsp;nbsp;nbsp;'rRr


11 miant, que c’étoit a caufe de fes amp; toutes ces belles cérémonies ve-noient de 'ce qu’il avoit appris qu’elle étoit parente de Mt le Marquis de Eelle-Jambe, ce qui luinbsp;avoic fait prendre des idéés fort avantageufes de fanbsp;{ nee', en forte que felon M. PAnhmfte, amp; les perfonne dès le commencement, 6c 1’avoit oblk


-ocr page 432-

?8o nbsp;nbsp;nbsp;'Relation de la Rerjdcut'm des Religieufes de Port-Royal, i66ti,-i66j-

Relation gé de lui envoyer fon Gentilhomme , pour lui nbsp;nbsp;nbsp;,, cette multitude de Yoix confules qui parlent Relation

de la Sr. faire des ofFres de fon fervice, avec quantité de nbsp;nbsp;nbsp;,, fans ordre; hou, hou, hou, hou, je ne vois de la Sr.

Pineau nbsp;nbsp;nbsp;compliments, en I’affurant qu’en confidération denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ qu’un efprit de revolte amp; de défobéiflance ” Pineau

11. nbsp;nbsp;nbsp;M. Ie Marquis de 'Belle-Jambe, il aurpit toujoursnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;II ie dit quantité de chofes de part amp; d’autre ,

Parcie, nbsp;nbsp;nbsp;un foin trés particulier de fa perfonne,amp; de toutnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que je ne rapporterai pas, paree que tout eft écrit Partie.

ce qui la regardoit. Je ne fgai pas en quelle ma- nbsp;nbsp;nbsp;dans Ie Procès-Verbal de ce jour l^. Monfieur

niere cette bonne fille fe démêla de cette affaire; nbsp;nbsp;nbsp;1’Archevêque fe retira avec toute fa Compagnie,

mais je fgai trés bien qu’il n’y a point de per- nbsp;nbsp;nbsp;amp; nous aufli de notre cóté, 11 étoit tard gt; amp;

fonne qui en fut aufli incapable qu’elle. De- nbsp;nbsp;nbsp;Complies furent beaucoup retardées

puis ce temps-la’ il y a apparence que M, PAr- Néanmoins ma SwurFlavie voulut prendre pof-che%èque a appris de nouvelles de cette bonne nbsp;nbsp;nbsp;feflion de fa Charge de Soüprieure dés ce foir la-

Sceur, qui lui ont fait changer de fentiment, amp; nbsp;nbsp;nbsp;méme. Cette atftivité faifoit bien voir qu^lle en-

qui lui ont donné des impreifions plus commu- nbsp;nbsp;nbsp;troit volontiers amp; avec joie dans cette Charge,

nes que les premieres , paree que nous n’avons nbsp;nbsp;nbsp;puifqu’elle commenqoi: fi prqmpcement a 1 t-xer-

pas vu que la fuite ait répondu amp; de fi beaux nbsp;nbsp;nbsp;eer, en ordonnant è celle qui venoit d eme depo-

commencements ; amp; je ne penie pas qu’il ait nbsp;nbsp;nbsp;lee avec tant d’injuftice, de rat re ce qu elle avoit

donné la peine a fon Gentilhomme de revenir nbsp;nbsp;nbsp;accoutumé de faire, amp; qui etoit une des obliga-

une feconde fois rendre des Civilités a cette pau- nbsp;nbsp;nbsp;tions de fa Charge. Ma Sceur Franpaife Agatke

vre Sceur. nbsp;nbsp;nbsp;{de Ste. Marthe) qui venoit d’etre injuftement de-

Monfieur 1’Archevêque ayant dépole routes les nbsp;nbsp;nbsp;pofee.de cette Charge, lui dit en lembraflant,

OfHcieres, amp; mis dans les Charges celles qui nbsp;nbsp;nbsp;qu’elle la fupplioit de conferver la paix, la chari-

avoient figné, il les fit approcher de la Grille , nbsp;nbsp;nbsp;té amp; l’union qui avoit toujours été darts la Com-

pour leur demander fi elles n’étoient pas bien nbsp;nbsp;nbsp;munauté; amp; de fe fouyenir de l’amitié que nos

contentes d’avoir figné, Elles témoignerent tou- nbsp;nbsp;nbsp;Meres lui avoient portée ; amp; qu’elle ne fit rien

tes une grande fatisfaélion ; amp; ma amp;ceur Flavie nbsp;nbsp;nbsp;contr’Elles amp; contre la Communauté: ce qu’elle

dit, qu’elle avoit figné avec une joie amp; une li- nbsp;nbsp;nbsp;lui promit avec beaucoup de larmes d’hypocrifie;

berté d’efprit toute entiere, 11 s’éleva une quantité de voix entre les nStres, qui faiibient paroitre le peu d’eftirae quelles failoient de ces nouvelles Üfficieres: les unes difoient, qu’elles n’étoient pas capables de faire les Charges qu’on leur donnoit. Une autre dit que ma Sceur Flavie n’étoit pas Religieufe de la Maifon, 6c qu’elle éxerqoit une tyrannic fur les Penflonnairesnbsp;quand elle en avoit la charge, amp; celle la avoitnbsp;eté fous la conduite , ce qui facha la Sceur Flavie, amp;c j’ajoucai è routes ces plaintes, que routesnbsp;ces filles étoient les moindres de la Communauté,nbsp;6c que ce feroic un beau Gouvernement. Lanbsp;Sesur Seraphine {de Ste. Marie) étoit proebe, quinbsp;m’entendoit bien: Elle fe tourna vers moi avecnbsp;une faqon méprilante, en me difant: ce Jont lesnbsp;plus obéijfantes.

Durant ces reproches, M. PArchevêque écoii-toit en Glence ; 6c les Soeurs qui ont figné , étoient toujours a genoux devant la Grille. Enfin la Saur Flavie , ^ qui ce que l’on difoitnbsp;ne pouvoit pas être fort agréable, rompit tous

amp; avec des paroles qui faifoient paroitre une éx-trême tendreife, amp; un grand refpe(3; pour nos Meres amp; pour routes les Soeurs; amp; ma Sceur Fr an-foi/e lui difant encore quelques paroles en plcu-rant, qui témoignoient la douieur ou elle étoit denbsp;la perte de nos Meres,cette fille répondit,qu’ellenbsp;les aimoic amp; honoroit de tout fon cocur,

IX.

[ Les nouvelles Officier es entrent en Charge. Image affireufe de la Capttvité d laquelle fe irouvent réduites ennbsp;un injïant les Religieufes parnbsp;leurs propres Soeurs. Conduite de la Soeur Flavie. Difcours de lanbsp;Soeur Dorothée.J

- r nbsp;nbsp;nbsp;I------- -----„ ------, _____._____ Le jour fuivant routes ces nöuvelles OfBcieres

ces petits mouvements de décharge que i’on jet- fe préienterent de grand matin pour prendre pos-toit particuliérement contr’Elle, pour dire a M. feflion de leurs Charges: ma Sceur Pbilberte {Mo-l'Archevêque, avec un ton de voix doux, pofé, rel) me vint dire ; „ Ma Sceur, Notre Mere amp; gracieux: „ Monfeigneur,j’accepte la Charge „ m’envoie ala Sacriftie,” en parlant de la Merenbsp;,, que vous m’impofés, en attendant qu’il y en Eugenie. Je lui cédai la place, paree que routesnbsp;3, ait une autre plus capable qui ait figné.” En nos Oppofitions n’auroicnt fervi qu’a nous attirernbsp;ajoutant encore quelques paroles femblables du de plus mauvais traicements dans I’état od lesnbsp;^it^' furquoi Mr. l’Archevêque lui répon- affaires étoient réduites. Je m’en allai enfuitenbsp;feui t 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quand il n’y auroit que le trouver ma Sceur Fravfoife Claire {Soulain') pour

” IflmipHp nbsp;nbsp;nbsp;votre voix , 6c la maniere avec lui demander quelques toiles 6c autres hardes de-

” ftp Dieu nbsp;nbsp;nbsp;parlés , je vois que l’Efprit vant qu’elle fortit de fa Charge, pour donner a

»gt; ¦ nbsp;nbsp;nbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mais quand j’encends nos pauvres Soeurs Poftulanies Converfes, de-

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delation de la Terjfcutiov des ReUxieufes ^ Port-Reyal, Relation quoi nous étions fort en peine, paree que nousnbsp;de la Sr. apprehendions qu'on les renvoyat fans recotnpen-Pineau fer leurs fervices. Elle me donna ce qu’elle put,

II. dans rempreflement ou elle étoic j 6c elle quitta fa Parcie. Charge peu après.

Ma Sa;ur Fravpije Agathe Sc mol fimes le par-tage de ce que nous avions ramaffé pour ces paugt;


381


Saur Flavte fe préfenta après Complies pour don- Relation ner de 1 eau Benue a la Communautc. La plusde la Sr*nbsp;grande partie des Soeurs s y rendirent, amp; la recu-Pineaunbsp;rent de fa mam, ce qui fut fans doute une trés IInbsp;grande taute. On avoit réiolu que Ton ne s’ynbsp;trouveroit pasj 6c je ne fgai ce qui fut caufe denbsp;ce changement. II me femble avoir entendu dire


Partie»


vtes filles, qui en furenc dans une grande joie, que ce fut par 1’avis de ma Smur Frasifoife de Sain-parce qu’elles n’en rfpéroient pas tant. Auflitot te Claire (^Soulain): mais je n’en fuis pas affurée


que ces nouvclles OfEcieres eurent pris pofleffion de leurs Charges, elles nous réduifirent dans lanbsp;derniere Captivité, Elles fertnerent les Tours,nbsp;les Parloirs, les Offices, lesChambres, les Jar-


quoiqu’il en foit, il eft certain que ce fut une trés grande fautcj amp; Ton continua cetce foumis-fion jufqu’a Paques, que nous ne crumes pas devoir continuer plus long-temps, pour les raifons


dins, amp; généraleraent tousles lieux ou nouspou- que je dirai en Ton lieu. Cette fille étoit a la porte

vions nous retirer pour parler de nos affaires. J1 nbsp;nbsp;nbsp;-------= nbsp;nbsp;nbsp;----j» nbsp;nbsp;nbsp;r„i—i,

fembloit que ce fut le fiége d’une Ville: il n’y


avoit plus que les chemins de libres; 6c nous n’ofions aller ailleurs qu’a 1’Eglife, au Refeiftoire,nbsp;amp; a nos Cellules 1 encore nous obfervoic-on denbsp;pres, pour voir G nous n’entrions point dans lesnbsp;Cellules les unes des autres. C’eft une choie prel-


du Choeur qui donnoit de I’eau Bénite felon la couturae j amp; elle faifoir une profonde inclina'ionnbsp;a chaque Soeur après lui en avoir donné (ce quinbsp;ne fe fait jamais}. Et comme la Communauténbsp;étoic trés grande, cette aélion étoit tout a fait denbsp;mauvaife grace, de faire une quantité d’inclina-tions de fuice fans intervale, amp; cn demeurant


qu’incroyable que 1’étac ou ce petit nombre de en mêtne place; ce qui paroiCToit plutot un ieu Filles nous reduiGt en moins d’un demi jour. Car d’enfanr . rm’nnpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ii-

il n’étoic pas midi que nous nous trouvamescom


me des etrangeres dans notre Monaftere, 6c dominéés d’une étrange maniere par les Giles de Ste, Marie^ 6c par nos propres Soeurs, quoiqu’ellesnbsp;n’euffent rien derecommandable que leur Ggnatu-re amp; l’autorité de M de Paris, qui les rendoitnbsp;routes puiffantes. Quand routes ces perfonnes, quinbsp;veilloient fur nosa6tions,rencontroientquelqu’u-ne d’entre nous dans quelqu’autre chemin que celui de 1’Eglife ou du Refedoire, c’étoit un crime


d’enfant , qu’une Cérémonie férieufe: mais elle prenoit cette peine en gré, tachant a gagner les


r---. nbsp;nbsp;nbsp;-----a gagucr leS

elprits par ces relpects extravagants, qui n’avoienc d’ordre que dans fon imagination. Elle me vinenbsp;trouver le jour fuivant,6capparemmenc elle vou-loit fqavoir mon fentiment fur 1’étac prélènt desnbsp;affaires, amp; voir en quelle maniere je la rece-vrois. Comme nous avions été affez unies en-femble, je me fervis dans cette occaGon de lanbsp;franchife done j’avois; toujours ufé avec elle, cenbsp;qui fut caule que je lui dis routes les verités;6c je


Capital; Ton foupqonnoit auffitot que nous cher- lui parlai de la maniere du tnonde la plus forteamp;: chions des voies pour avoir des communications la plus fincere, car je noubliai ricn de tout cenbsp;au dehors , 6c Ton redoubloic les veilles contin- qui la pouvoit toucher en id ement; amp; pendantnbsp;uelles que 1’on faifoitfur nous: 6c pour m’avoir une heure qu’elle deumeura avec moi, je fis toutnbsp;trouvée un jour danslaDépenfe a la Viande,l’on mon poffible pour la wntondre. Je la faifoisnbsp;crut que j’allois voir s’il n’étoit point venu de Let- fouvenir de routes les obligations qu’elle avoit inbsp;tres ou Papiers de Fort-Rayal des Champs ;enforte nos Meres; enluite je lui parlai de fes trahifons;nbsp;que depuis ce temps - la, ma Seeur Jacqueline (d’O. 6c puis de ce qui la pOUVoit humilier; 6c enGn ,nbsp;xiu) alloit ave; un ^and couteau percer routes les pour conclufion, je lui dis: „ Ma pauvre Soeur,nbsp;Viandes quand le Pourvoyeur etoic arrivé, pour nous voyons bien ^ préfenc que vous eres lanbsp;y trouver ces papiers imaginaires. Cette Glle, qui „lt;Soeur de votre Frere. ” A ces paroles elle Gc


en Gc tanc de perquiGtions, 6c en paria rant de fois, qu’il fembloit que j’euffe commis quelqucnbsp;faute d’importance ; 6c dans d’autres rencontresnbsp;pareilles Ton nous menaqoit d’en avertir M. I’^r-chevêque, ce qui nous obligeoic de nous tenir furnbsp;nos gardes , pour n’être pas furprifes dans lesnbsp;lieux qui nous étoient interdits;amp; a nous cacher,nbsp;quand nous avions a parler a quelqu’une d’eatrenbsp;nous, quelqtiefois dans quelque coin de Grenier,


fut caufe que je lui dis*: ,, A la vérité, ma Sceur, ,, vous n’avés pas commis les mêmes Crimes qu’ilnbsp;,, a commis, mais affurement les votres ne fontnbsp;„ pas moindres que les Gens: 6c il eft certain quenbsp;„ vous n’etes pas meilleure que lui; car fi vousnbsp;„ n aves pas fait autant de mal que lui c’eft nsrnbsp;„ ce que vous n’etes pas dans 1’occafion commenbsp;„ lui; 6c vous en aves fait pour donnernbsp;„ croire qu’il n’v a oue l’ocrotiL I-'quot;


amp; autre lieu femblable. nbsp;nbsp;nbsp;' '' que, 6c que vous^êtes°auffir

Le foir- même que ces nouvelles Officieres eu- „ lui ” Je lui dis quantité de chofp^f^rntf rent pris pófleffion de leurs Charges, la bonne air amp; d’un ton de voix qui iuUéLigndt“’t?e“je


-cc


nc


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3^2 nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ B-elatioH de la Perféiution des 'Religmfes de Fort-Koyal, i66d.’l66^.

Relation ne la craignois guéres: Elle m’écoutoit en filen-de la Sr. ce, avec une mine piteufe, 8c dolente, pour me Pineau feire voir que je l’avois éxtrêmement oflenfée amp;cnbsp;II. blefféejufqu'au vifjmais je ne tn’en mettois guérenbsp;Partie. en peine j 8c je ne laiflois pas de continuer mesnbsp;reproches, paree que je croyois qu’il étoitbon denbsp;la traiter avec méprist car pour elle, j’étois en


traiter avec mépris pofleffion de lui parler avec route forte denbsp;liberté 8c de franchife, ce qui n’empêchoit pasnbsp;qu’elle ne me vint toujours trouver. Et quoi*nbsp;qu’elle fit bien l’affligée, il paroifiToit néanmoinsnbsp;qu’elle ne s’en foucioit pas beaucoup»paree qu’elle avoit fon compte d’ailleurs, 8c que les bonnesnbsp;graces de M, i’^rchevêque étoienc toute fa joie Sc

fa fatisfaöion. nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ i ^

Voila comme nous vivions enlemble, éxcepté


Relation de la Sr.nbsp;Pineau

\Maniere dont la Soeur Flavie s’acqiiitte de II-fes deux Charges, Q de Soüprieure amp; d’Infirmiere.') Comhien les maladesnbsp;avoient a fouffrir de fes perfécu-dons, amp; de celles de la Mere Eugenie. Les Religieufes fidelesnbsp;ne peuvent approcher denbsp;leurs Soeurs malades quenbsp;par adr^(fe.~\


X.


Partie,'


La bonne Sceur Flavie entre^renoit tousles jours


certains intervales, ou elle me témoignoitde l’af- quclque chofe pour s’établir dans fa Charge de fedion pour tacher a me gagner a fon parti. Pour Soüprieure; 8c la premiere fois que la Mere Eu-routes les autres qui ont figné, je les ai toujours genie ne fe trouva pas a rAffemblée, cette fille fe

_____ ____1. nbsp;nbsp;nbsp;it r.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ölla f.i*.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r.____:r_


traitées avec toute la civilité qu’il m’étoit poffi-ble, paree qu’elles me faifoient compaffion, 8c que je ne les croyois pas fi méchantes qu’elle. Etnbsp;en efFet, elles ne feroient peut-être pas tombées,nbsp;fans les artifices de hSwur Flavieveilloitcon-tinuellement pour féduire les Efprits.

Ma Swur Dorothée me vint auffi trouver quel-ques jours après. Elle me dit quantité de chofes


mit a fa place; tnais elle fut bien furprife quand elle vit que pas une des nótres ne dit fa Coulpenbsp;devant elle, amp; qu’on ne fit aucune éxcufe desnbsp;Obfervances auxquelles l’on ne s’étoit pas trou-vé , comme c’ett la coutume; elle en parut toute honteufe. Néanmoins comme nous confmua-mes a la traiter ainfi, elle fut contrainte de s’ynbsp;accoutumer malgré elle; 8c nous l’avons toujours


pour medonner 1’allarme, 8c entr’autres chofes, fait jufqu’è la fin ; 8c nous ne lui avons rendu

Ia D A, nbsp;nbsp;nbsp;..-.a.-.-—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ja onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a


elle m’affura que Ie Roi avoit fait publier un Edit, par lequel il ordonnoit aux Huguenots denbsp;faire Baptifer leur Enfants a l’Eglife, 8c d’y rece-voir Ie Sacrement de Mariage; qu’il avoit faitnbsp;abbattre Ie Temple de Charenton; Sc qu’on obli


aucun devoir en qualité de Soüprieure, éxcepté de recevoir l’eau Bénite de fa main après Complies, ce qui fut une faute qui ne fe fit apparem-ment que par quelque équivoque. La Charge denbsp;^qüprieure 8c celle d’Infirmiere , dont elle étoit


geroit les Huguenots st aller faire leur Prêche a dix Chargée, font deux Charges incompatibles, quand


lieuës de Farts ^ paree que Ie Roi ne vouloit plus foufFrir cette diverfité de Religion dans fon Ro-yaume, 8c qu’il vouloit que tous fes fujets fuCTentnbsp;unis dans les mêmes fentiments. Elle me dit encore , que M. l'Archevèque l’avoit afliirée que cel-


même elle auroit eu les qualités néceflaires pour s’en bien acquirer, ce qu’elle n’a pas; paree quenbsp;Ie foin qu’il faut apportera chacune de ces Charges , eft fuffifant pour occuper une perfonne.nbsp;Mais pour la Soeur Flavie^ qui n’eft en aucune


les qui avoient figné, étoient caufe de la confer- maniere capable ni de l’une ni de l’autre, c’eft vation du Monaftere; 8c qu’il auroit été donné a un double fujet de confufion, 8c une fource denbsp;une Abbeile, fi perfonne ne l’avoit fait. Enfui- défordre , de lui avoir donné ces deux Cbar-te elle ajouta, pour confirmer ce qu’elle difoit: ges.

„ L’on en doit croire une perfonne de fon Ca- Quand il faut qu’elle dife quelque chofe au „ radere car elle ne croyoii pas qu’il fut per- Chceur, elle y fait autant de fames, qu’elle pro-mis de révoquer en dome la moindre chofe dece nonce de mots; paree qu’elle a l’Efprit tout difli-qui étoit forti de Ia Sainte ó* Sacrée bouche de pé, amp; qu’elle tient toujours quelque Livre nou-l’Archevê^iue ^ felon l’éxpreffion Acli Mere Euge- veau en Frangois, dequoi elle s’amufe a decokrnbsp;nie. Je ne comprends pas comme elle entendoit les feuillets durant 1’Omce, ce qui efl. caufe qu elque Ie Roi vouloit que tous fes fujets fuffent unis Ie eft furprife toutes les fois qu’il faut qu’elle dilcnbsp;dans un même fentiment, 8c qu’il n’y eut qu’une quelque chofe en particulier. Par éxemple,quandnbsp;Religion dans fon Royaumc, puifqu’il permet- elle devoit dire une Oraifon pour une perfonne


loit aux Huguenots de batir leur Temple, 8c de faire leur Prcche a dix lieuës loin de Paris, Jenbsp;crois qu’elle me faifoit tous ces difcours, pournbsp;faire entendre que nous ferions envelop-pees dans cette bagafle imaginaire , dequoi ellenbsp;me taiioit un récit fi éxad , 8c qui n’eft pas

’ nbsp;nbsp;nbsp;prefque tout Ie fujet de fa tionis infunde.


arrive

Vifite.


défunte après Ie Deprofundis, elle renverloit tout, 8c faifoit des incongruités pitoyables. Nous luinbsp;avons entendu dire , Miferere animas famuli tuu-rum, 8c chofes femblables; 8c dans l’Oraifon denbsp;M. l'Archevêque, elle difoit tous les jours, ftpsnbsp;s’en appercevoir,Per/ie/«(Jz« ei errorem tua henedte-'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ''nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' Elle faifoit continuellement des

f ____aIIa


fautes pareilles;8c pour nos


Cérémonies, ellen en


fai-


Ji


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'Relation do la Perficuthn dot 'RtDgieufos do PorhPoyal, 1664,-166^1 nbsp;nbsp;nbsp;38 f

Relation faifoit aucune [Cérémonie]. Sa compofition éx- maladeentre les mains de cesperfonnes,quiétoient Relation de la Sr térieure écoit pitoyable, amp; tous ces défordres ve- nos parties adverfes amp; nos ennemies; amp;qiienous denbsp;‘ noient de la difpofition de fon elprit, amp; de fon n oflons en approcher, paree qu’on faifoic routes Pi

la Sr,, Pineau

Pineau

II.

Partie,

chofes imaginables pour nous interdire l’entréedt la Chambre; que fi nous faifions quelque effortnbsp;pour y^ entrer , l’on nous en chaflbit commenbsp;des hérétiques qui venoient empêcher que Ie Saintnbsp;Efprit ne donnat quelque bon mouvement a lanbsp;malade ; amp; !a Mere Eugenie en a parlé a quel-ques-unes avec tant d’aigreur , qu’elles étoiéntnbsp;contraintes de fe retirer, fans que cette Merenbsp;voulut entendre aucune raifon.

Néanmoins routes les peines qu’elles fe font données pour nous öter Ie moyen de parler amp;nbsp;d’affifter nos Soeurs malades, n’ont pas empêchénbsp;que nous ne les ayons affiftées autant qu’il étoitnbsp;néceCfaire, quoiqu’on nous obfervat continuelle-ment. Et même il eft arrivé que durant que lanbsp;Mere Eugenie faifoit fes éxhortations, il y avoitnbsp;une de nos Soeurs cachée^ a la ruelle du lit de lanbsp;malade, qui les écrivoit fidélement. L’on voyoicnbsp;cette Mere qui faifoit une grofle mouë, chagrinenbsp;de douleur, quand elle ne fgavoit plus que direnbsp;après avoir employé toute fon eloquence inutile-

me fi tout eut été perdu: elle fe remuoit 6c fe tourmentoit étrangement. Elle tourmencoit fan»nbsp;fin 6c fans ceife la malade afin de 1’engager a fig.nbsp;ner j 6c il fembloit, a la voir,qu’elle n’eut jamaisnbsp;' ' dans d’autres fentiments, Voila comme la

.... .w., ........ .. _________________— _____________ ete_____ nbsp;nbsp;nbsp;_____ , ,

te Infirmiere ne prenoit aucun foin des befoins amp;mur Elavie agiffoit en qualité d Infirmiere; je la des malades; 8c l’on ne la voyoit dansreprendrai dans d autres rencontres,cmisapréfentnbsp;fie , que dans les occafions oii elle vouloit faire il faut dire quelque cno e es autres Officieres denbsp;paroitre fon autorité : mais quand les malades Monfeur de Fans.nbsp;étoient en peril, elle nous perfécutoic, 6c nous

affligeoic doublement en leurs perfonnes, car elle nbsp;nbsp;nbsp;Xlt

aidoic de tout fon pouvoir a la Mere Eugenie pour

les porter a figner; 6c il eft impoftible de dire Ics r QoudldU dc la Soeur Dorothée dans fes tourments qu elks leur fatloient dans ces rencon- Luc •

lesquelles 1’on a fouvent une éxtrémp Charges de Celeriere (3 de lounere.

ignorance ^ paree qu’elle ne s’cft jamais affujene aux Obfervances; elle n’a jamais aflifté al’OfS-ce, amp; par Conféquent elle n’a jamais appris lesnbsp;Cérémonies, ni a faire fes aétions avec regulari*nbsp;té, ce qui eft caufe qu’elle fait des pas de Clercnbsp;dans routes rencontres, qui éxciteroient a rire, finbsp;l’on n’étoit pas en même - temps beaucoup plusnbsp;touché de douleur, de voir la confufion qu’ellenbsp;caufe dans les chofes les plus Saintes. Voila ennbsp;quelle maniere cette fille s’acquitte de fa Chargenbsp;de Soüprieure. Mais quand elle agit dans lanbsp;Charge d'Infirmiere, c’cft encore pis. Elle ne fenbsp;connoit point du tout aux maladies, 6e néanmoinsnbsp;elle vouloit en rendre compte au Médecin^ cenbsp;qui étoit caufe que dans Ie rapport qu’elle en fai-foit, elle y mêloit des accidents qui n’y furebt jamais, 6c qui ne donnoient aucune connoiflancenbsp;au Médecin de la veritable difpofition des mala-des. Enforte qu’en compofant des maux dont onnbsp;n’étoit pas malade , elle fupprimoic fouvenc ceuxnbsp;qui incommodoient beaucoup. Ce qui obligeoitnbsp;nos Soeurs malades i faire écrire un billet de 1’é- ment,avcc une fagonabbactuë devoir a cequ’êl-tat de leur mal , devant que Ie Médecin fut arri- Ie difoit, Venduretffement du cwur de lamalt^e ^nbsp;vé,afin de Ie lui donner en main-propre,quoique l'Efprit de rebellion qui étoit dans notre Monaftere^nbsp;ce fut unc chofe trés diiScile, paree que les filles la bonne Smur Vlavie d’autre part, agillbit comnbsp;de Sainte Marie, amp; la Soeur tlavie qui les con-duifoient, avoient toujours les yeux fur lui, amp;nbsp;prenoient 1’alarme aulfitöt quelles voyoient paroi-tre un papier, qu’elles prenoient avec rudeue en-tre les mains du Médecin même. D’ailleurs eet

tres, dans lesquelles 1’on a fouvent une éxtréme befoin de recevoir des confolations bien folidesnbsp;6c bien Chrétiennes. Elies kur difoient „ qu’ellesnbsp;„ feroient damnées, qu’elles mourroient éxcom*nbsp;„ muniées, amp; privées des Sacrements; qu’elksnbsp;,, feroient jettées a la Voirie après leur mort, ounbsp;„ enterrées dans un jardin; qu’elles fe vouloientnbsp;,, perdre avec nos Meres, 6c avec toutes les per-„ fonnes qui nous ont inftruites: ” J1 n’en faloic

Son efprit^ amp; celui de /r? Soeur Fla-vie font incompatibles, Elle fe fait une rente de 300 Livres , ennbsp;cas qtdelle fut obligée de for-tir. Caraamp;ere de la ScEurnbsp;Jacqueline. 3

pas tam pour accabler une pauvre perfonne ma- Pour ce qui eft de ma Soeur Dorothée Elle a dpo lade k 1 extremice,pmme nous avons vu mzSceur qualités d’eforit aCfez, propres a febienarr.nirrp,Tnbsp;Louife Fhare {de la Bonnerie), amp;c tnz Soeur Marie fes Charges de Célénere ?^ He Tn,,,,-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“e

AiX nbsp;nbsp;nbsp;f. Dku „e’ to eut Soütenuë, cu’ellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’gquot;'quot; II f’'?

par fa miféricorde, en leur donnant une force rintelligence: mais elle eft fi nbsp;nbsp;nbsp;^ -r

éxtraordinaire, qui ns pouvoit venir que de lui, humeur, que tout Ie monde oZr'u ‘quot;^uvaife amp; qui étoit un grand fujet de joie amp; de confola. affaire a elle. Elle paroitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

,i„„ »u, U Communauté. MeU ce ,«i neut re; amp; dans eet nbsp;nbsp;nbsp;“L

étoit Ie plus lenfible, etoit de voir notre pauvre paroles piequantes amp; inconfidérées qui font ca-

Ccc z ’ nbsp;nbsp;nbsp;pa-

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• nbsp;nbsp;nbsp;^^^1 ff- rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;desTi-eligieufes deVort^'Royal, \66lf-l66lt;j.

Re lation pables dofrenfer; amp; cela arrive en parlant aux jamais trouvé jufqu’a préfenc , qu

de la Sr. perfonnes du dehors, comtne a celles du dedans, ' nbsp;nbsp;nbsp;“nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.


... nbsp;nbsp;nbsp;. . Jes Parents Relation

de ma Swur Dorothée qui aient eu tant de cha- de la Sr, rité, quoique tout Ie monde fgache qu’ils ne font Pine u

Pineau

II.

Partie.

w qui eft un fujet de mauvaife Edification.

Dautres fois, quand elle eft dans de meilleures intervales,elle n’eft que trop douce amp; trop com-plaifante; amp; fatisfaitles perfonnes au dela mêmenbsp;de ce qu’on fouhaite d’elle. Ma Saur Flavie, amp;nbsp;elle, qui font les deuxprincipaux fujets de la Com-munauté de M. de Paris, font quelquefois bien,

amp; quelquefois mal enfemblej amp; l’on m’a afluré com me chofe certaine, qu’elles furent en mauvaife intelligence tout Ie Carêcne que nous fumesnbsp;a Paris depuis 1’Enlévement de nos Meres , amp;nbsp;qu’elles fe réunirent pour la Fête de Paques. Etnbsp;pour cimenter cette reunion, ^Jl^s pafferent unenbsp;grande partie du Saint Jour de Paques dans lejar-din, a rire amp; a parler cnfemble li haut , qu’onnbsp;les entendoic des Cellules, ce qui fcandalifoit éx-trêmement la Communauté, qui ne fgavoit pasnbsp;qu’elles faifoient leur paix. II n’y a pas fujet de croit capable de tout, qüoiqu’elle ait l’Efprit trésnbsp;croire que cette réunion ait été de longue durée, borné, ce qui eft unepreuvedel’humilitéquieftennbsp;paree que ces deux filles ont des qualités d’efprit elle. Mais particuliérement depuis qu’elle eft dansnbsp;trés propres a brouiller, amp; qui ne leur permet- cette Charge (^qu’elle a choifie elle-mêrae a cenbsp;tront jamais d’etre d’accord long-temps enfem- qu’elle a ditj elle paroït fi fuffifante amp; fi peu ref-ble. Elles ne font pas toutes fort unies, les unes pedtueufe , qu’on eft bien-heureux qu’and l’onnbsp;fe plaignentdes autresjma Sceur Dorotè^e fe plaint n’a point affaire a elle. Je n’ai parlé a elle que

amp; ma Sceur fac^ueline

pei-

de ma Saur Jacqueline, de ma Sceur Vorethée , amp; ont bien de fanbsp;ne ^ demeurer enfemble dans une même Char-ge.

II eft vrai que cette inégalité continuelle de 1’humeur de ma Sceur Dorothée , la fait appré-hender a tout Ie monde j amp; nous nous trouvi-ons bien foulagées de n’avoir nulle affaire avecnbsp;elle. 11 eft arrivé une rencontre aflez heureufe amp;nbsp;aflez éxtraordinaire a cette bonne Sceur, pour lanbsp;décharger de la peine qu’elle a toujours euë d’a-voir été reguë par charké; qui eft, qu’auflStócnbsp;qu’elle fut mife au Tour, amp; qu’elle eut charge dunbsp;Temporel de notre Monaftere, il fe préfenra unnbsp;de fes Coufins, qui lui donna une fomme de , .nbsp;^oco Livres argent comptant, dequci l’on a faitnbsp;un Contraét,qui Charge Ie Monaftere de 300 Li-vres de penfion viagere, (y comprenant 100 Li-vres de penfion viagere, que fa Marraine lui anbsp;donné a fa Profeffion) que Ie Monaftere eftnbsp;Chargé de recevoir par ce Contraét pour faire lanbsp;fomme de 300 Livres de penfion Viagere quinbsp;fuivront ma Sceur Dorothée, au cas qu’elle fortenbsp;du Monaftere pour aller ailleurs, ce qu’elle a té-moigré détirer , amp; qu’elle ne manqueroit pasnbsp;d’éxécuter fi les affaires fe racommodoient, amp;nbsp;qu’elle fe trouvat obligée de fe foumettre a nosnbsp;Meres, amp; de vivre en la compagnie de fesnbsp;Soeurs ; car elle ne s’y pourroit jamais réfou-pas des plus accommodés; amp; que dailleurs ilsnbsp;ne lui font pas fort proChes, n’étant ni Pere, ninbsp;Mere, ni Freres, ni Soeurs, mais feulement desnbsp;Coufins, je ne fgai pas a queldégré, je ne lajugenbsp;point. Cette rencontre avec toutes ces circon-ftances eft tout a fait éxtraordihaire.

XII.

[ Conduite de la Soeur Philberte dans fa Charge de Sacriftine. Sonnbsp;caraamp;ere. ]

Ma S(eur Philberte eft a la Sacrifiie. Cette bon-ne fille préfume beaucoup de fa capacité. Elle fe trois fois depuis l’Enlévement de nos Meres jufqu’a notre fortie hors du Monafterej amp; elle m’anbsp;traitée de la maniere du monde la plus incivile,nbsp;en me faifant fortir de la Sacriftie, oü je n’avoisnbsp;mis qu’un pied pour lui dire quelque chofe,pareenbsp;que je ne lui voulois pas parler dans Ie Cloïcre,nbsp;oü l’on ne doit jamais Ie faire, .

xiir.

\_Conduite de la Soeur Elizabeth des Anges a la Roberie. Son ca-raBere, amp; celui des au-tres Religieufes quinbsp;avoient fignéf\

Ma Saur Elizabeth des Anges, que M. 1’Arche-vêque nomma pour être Eohiere avec tant de Cérémonies amp; de refpeéts en confidération de m. l» Marquis de Belle-jambe, a qui elle appartient,nbsp;eft une bonne grofle piece de chair, bien péfantenbsp;amp; bien lourde, amp; puis c’eft tout j amp; je ne fqainbsp;pas qui s’acquittera de la Charge pour elle j maisnbsp;je fgai bien qu’elle ne la fgauroit faire. Voilinbsp;quelles font les Ofiicieres de la Communauté denbsp;Mr. de Paris, Le refte de celles qui compofentnbsp;cette Communauté, qui n’ett que de douze perfonnes, étant malades, comme ma Saur Marie

II.

Partie

j r. ^ ciic iic öy puuiic/iL jdiiidJ.? iciuu* xuiJllCdy CLdliL ilididUCdj COrnilJc ma oOSUf comnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demandé a M. l'ArchevêqueÓQS Ie A’mée^ amp; ma S(Bur Euphrofmeincapables des

MonaSre^^^quot;'^ nbsp;nbsp;nbsp;permiflion (de fortir du Charges , a caufe. de leurs infirmités. Des au-

avoit trop afrefufa, ^arce qu’il en tr.es, il y en a deux folies il y a plus de Quarante rvA- iinp^rhnrp'KP°“'^ fonder fon établiflëment. ans, comme je 1’ai déja rapporte, amp; deux qui nenbsp;¦'^marquable, qu’il ne s’eft font g^uéres fages, ce qui peut faire Ie nombre de


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•Relation de la Verjicution des Religieufes de Port-Hoyal,

11 y a ma Sa^ur Melthilde qui n’eft le Verbal, fl écoit perfuadé que route la Comma- Relation

- o, nbsp;nbsp;nbsp;--------on nauté n’y avoir pas eu parr , amp; qu’il avoir écé de la Sr.

compofe par quelques-unes feulemenr qui avoient Pineau gagrjé les efprirs pour le faire figner a routes; amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11.

c’etoir ce qu’il vouloit fgavoir pour eti impofer Partic. Penirence a celles qui leroienr trouvécscoupablesnbsp;en les Enlevant avec ma «Sr. Eujlo^uie amp; ma Suurnbsp;Magdeleine Chripine, qui lui avoient avoué elles-mémes qu’elles y avoient beaucoup de part. Etnbsp;pour les autres, il précendoit les obliger a lui en


Relation quatre folies^ , nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

de la Sr. pas de ce rang, amp; qui peut beaucoup fervir au Pineaunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Choeur amp; dans les Charges, amp; que nous deman-

II. nbsp;nbsp;nbsp;dons i Dieu avec ma Sceur jiimée, amp;c ma Sceur

Partie. Euphrojine. S’il nous fait la grace d’éxaucer nos humbles prieres, amp; qu’il nous les rende un jour,nbsp;nous les embrafterons de tout notre cceur, amp;nbsp;avec la plus grande joie qu’il eft pofliblcdes’ima-giner. Car pour les autres, nous n’en eipéronsnbsp;rien , elles font trop plongées dans le bourbier,


amp; elles n’auront jamais la force de s’en relever, demander pardon, afin de publier partout que le paree qu’elles agiffent d’une maniere qui n’attire- Verbal étoit faux, amp; qu’ilauroit été fait par quel-ra pas la miféricorde de Dieu fur elles,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ques mauvais efprits,qui auroient trompé les autres

pour le faire figner. Ce qu’il auroit afluréendifaiic

XIV.

\Mécontentement de M. VArchevêque^ de ri avoir pu ohtenir le défaveu du Procès-Verbal du 26 Aoüt. Inutilité des efforts éxtraordinaires qu’il fit fairenbsp;aux Filles de Ste Marie, ^ M.nbsp;Chamillard, amp;‘c. pour en ob-tenir le défaveu, du moinsnbsp;de quelques - unes. ]

Depuis le Vingt-quatrieme de Septembre, que Monfieur 1’Archevêque fit tous fes changementsnbsp;dans notre Monaftcre, pour nous faire paroïtre

le mecontentement qu’il avoit de la Communau- qu’elles y avoient beaucoup contribué, Elles les

f ^ nbsp;nbsp;nbsp;nrAII t* IAnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ir* /4/a Ianbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/*_ t_ , — _nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1 ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(• y-J

que prefque toute la Communauté lui en auroit demandé Pardon. Pour faire cette découverte,ilnbsp;Chargea les filles de Sainte Marie de parler a tou*nbsp;tes les Sceurs en particulier, pour tacher è tirernbsp;de leur bouche une confeflion, qui lui paroilToitnbsp;aufli importante a fes intéréts, qu’elle nous auroitnbsp;été préjudiable. Ce fut 5 quoi ces bonnes fillesnbsp;s’employerent avec leur zele ordinaire, en difantnbsp;^ celles ^ qui elles parloient; „Je fuis aCTurée,nbsp;„ ma chere Soeur, que vous n’y avés point denbsp;„ part, amp; que vous ne voudriés pas contribuernbsp;„ a faire des Ecrits injurieux a la réputarion denbsp;„ Monfeigneur. N’eft-il pas vrai , ma cherenbsp;3, Sceur? J’oferois bien en affurer pour vous.”nbsp;Et quand elles voyoient que les Sceurs difoientnbsp;qu’elles y avoient fait mettre ce qu’elles avoientnbsp;vu ; amp; que quelques - unes faifoient paioitre

te, tant pour le refus de la Signature, que pour la publication du Procés*Verbal, que perfonne nenbsp;youlut défavouer, foit en commun, foit en par*nbsp;ticulier, quelque peine qu’il fe donnat pour ennbsp;gagner au moins quelque petit nombre: amp; qu’aunbsp;contraire il fut foütenu de routes celles qui n’a-voient point figné , il ordonna a M, Chamillard^nbsp;6c a la Mere Eugenie, de ne plus permettre lesnbsp;Sacrements a pas une de nous; enforte que nousnbsp;n’avons pas Communié depuis ce jour-lè ; amp;nbsp;même l’on en privoitauffi de nos Sceurs Converfesnbsp;quand elles avoient dit ou fait quelque chofe quinbsp;témoignoit qu’elles étoient unies avec la Communauté. Ma Sxur Thilberte venoit quelquefois ennbsp;retirer qui étoient toutes prêtes a Communier,nbsp;après même qu’elles s’étoient profternées, pournbsp;leur dire qu’elles ne Communiaflent pas; qu’ellesnbsp;n’écoienc pas comprées , amp; qu’il n’y avoit pasnbsp;d’Hofties pour elles. Les chofes fe palferent ainfinbsp;après la leéture du Procés-Verbal, amp; l’on aban-donna toutes ks belles promelfes que l’on nousnbsp;avoit faites dans le commencement de la partnbsp;de M- de Parity pour recommencer i demander fortement la Signature, afin de fervir de pre-texte é toute la Perfécution qui nous étoit pré»

vouloit faire entrer en fcrupule, d’avoir dépofé contre leur propre Archevêque, afin de les porter a lui en faire des éxcufss; mais toutes étantnbsp;demeurées fermes ^ le foütenir, amp; a dire qu’ellesnbsp;avoient vu la plus grande partie de ce qu’il con-tient; amp; que le peu qu’elles n’avoient pas vu,nbsp;avoit été vu par des Sceurs qui 1’avoient loüte-nu q^uand nous 1’avions vérifié dans la Communauté; amp; qu’étant aflurées, comme elles étoient,nbsp;qu’il n’y avoit rien que de véritable , elles nenbsp;pouvoient pas le défavouer. Toutes les peines Scnbsp;les foins de ces bonnes fillqs demeurerent inu-tiles; Sc M. Chamillard fe Chargea a fon Tour denbsp;la pourfuite de ces fatisfaélions, Sc il prétendoitnbsp;que nous étions obligées de faire a M, l'Archevêque, ce qu’il faifpic en toute rencontre; car il nenbsp;perdoit point de temps pour venir a bout de fonnbsp;deflein. Je crois qu’il en a parlé p'us de fix.nbsp;Mois. Et je ne fqai même s’il n’en a point parlénbsp;jufqu’a la fin. Mais toutes ces peines furent per-duës, aufii-bien que celles de M. PArchevêquenbsp;amp;c des filles de Sainte Mark qui l’avoient précédénbsp;dans eet emploi, paree que perfonne ne voulucnbsp;delavüuer aucune chofe de ce qui eft nnrrénbsp;Ie Ve,b,l, ,„e „ut,

paree.

. nbsp;nbsp;nbsp;r • r • j trss veritable. Et neanmoins M 1’Archevê-

.... 1’Archevêque n’etoit pas encore fatisfait de que Sc M, Chamillard n’ont pas laiffé de publier tant de peines qu’il ayoitprifes pour faire défavouer partout, que Trente d’entre nous 1’avoienc

Ccc 2 nbsp;nbsp;nbsp;dé»

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5^*5 nbsp;nbsp;nbsp;^ delation de la Verjécution des 'Religieujes\ de Port-Royal, i664.’s66f2

Relation défavoué, amp; en avoient demandé pardon. Ce tre,éxcepté 1’ordre éxprcs qu’il avoit de M.l’Ar- Rela'ion k la Sr. qui nous obiigea a faire J^’Ade de Confirmation chevêqucj amp; qu’il avoit repréfenté,qu’il étoit de de la Sr,

de Pineaunbsp;11.

Partie,

du dit Verbal, ügné de ^arassse dnq. Ce qui fit autant de peine a M, CArchevèque , que Ienbsp;Verbal -même, paree qu’il faifoit voir I tout Ienbsp;monde, qu’il étoit faux que T'rente d’entre nousnbsp;lui euflent demandé pardon Nous en parleronsnbsp;plus au long dans la fuite, quand nous rapporte-rons en quel'e Maniere M. de Paris nous fit pa-roït;e fon mécontentement,amp; comme il déchar-gea fa Colere centre nous par quantité de mena-ces amp; de reproches.

Peu de jours après que M. l’Archevê^ue em fait ces nouvelles Officieres, amp; qu’il eut fait défa-vouer Ie Procès-Verbal a celles qui avoient figné,nbsp;il vint au Monaftere. Et ma Soeur Rhzaheth desnbsp;Anges dit è quelques-unes de nos Soeurs, qu’il

cótés, amp; je n’y ai vu que les noms de nos Soeurs qui ont figné Ie formulaire. ” Nousnbsp;n’en avons pu rien apprendre de plus certain denbsp;cette bonne Sceur, qui n’en fqait pas davantagenbsp;elle - même, quoiqu’on l’ait interrogée plufieursnbsp;fois fur ce fujet.

XV.

[ M. de la Brunetiere vient a Port • Royal vifiter Ie Cofre-fort. La Soeur Genevieve de rincarnation s'y trou-ve au nom de la Communauté. Cenbsp;qui sy pajjé, furtout au fujetnbsp;de la Maifon de Mademoifelknbsp;Datrye , amp; de Vohétfan.nbsp;ce aveugle avec M, de lanbsp;Brunetiere amp; la Soeurnbsp;le.Feron. On privénbsp;les Reügieufes denbsp;Port - Royal denbsp;voïx ABivenbsp;amp; Pafi-ve.]

papiers Sc même l’on m’a dit qu’il avoit toujours une des Clefs du Coffre-fort, enforte que lesnbsp;Soeurs qui avoient les autresClefs nele pouvoientnbsp;ouvrir qu’en fa préfence. Ce témoignage avan-tageux qu’on ra’avoit rendu de la bonté que üf.nbsp;de la Brunetiere avoit pour la Communauté, futnbsp;caufe qu’en une autre rencontre,ayantapprisqa’ilnbsp;étoit entré avec M. Ie Mazier (neveu de ma Securnbsp;Flavie) pour voir les papiers du Coffre-fort, jenbsp;penfai qu’il feroit a propos quequelqu’une d’entrenbsp;nous y fut préfente, pour voir ce qui s’y paCTe-roit, amp; pour richer i obtenir une des Clefs dunbsp;Cofèe-fort. Je m’ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avec une de nos

Sceurs. Nous trouvames Ie Coffre ouvert- M.

l’équité de nous donner un Inventaire de tousnos Pineau

II.

Partie,

leur avoit fait figner «» blanc• fe'tng\ mais celle a de la Brunetiere amp; M, Ie Mazier regardoient les qui elle parloit lui faifant paroitre qu’elle en étoit papiers. ils étoient ailiftés de la Sxur Flavie, amp;nbsp;furprife; Sc qu’elle avoit peine a croire ce qu’elle de la Sxur Ie Feron (^de Sainte Marie), En arrUnbsp;lui difoit, en lui témoignant Ie péril qu’il y vane , je me mis a genoux devant Ie Saint Sa-avoit a figner des papiers, fur lefquels l’on peut cretnent. Et après que j’eus fait ma priere , janbsp;écrire tout ce que Ion veut fans Ie confentement m’approchai ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; fuppliai M. de la Brunette-

des perfonnes qui 1’ont figné, cette fille lui ré- re de trouver bon que nous fuffions préfentes pondit tout bêtement; ,, Je l’ai retourné de tous au nom de .la Communauté , en lui difant

qu’étant ^arante.cinq de notre parti, il étoit bien raifonnable que nous euffions autant denbsp;connoiifance des affaires, que celles qui avoientnbsp;figné , qui n’étoient que fix , amp; qui n’étoient

£as les plus confidérables de la Communauté.

ne permit de voir ce qui fe faifoit, amp; ajouta enfuite: „ faites-vous un parti a part”? je luinbsp;répondis que nous n’avions pas deflein de fairenbsp;un parti: mais que celles qui avoient figné fai-foient la divifion; amp; qu’on nous féparoit fi fortnbsp;de tout, qu’on nous y obligeroit par contraintenbsp;quoique celles qui avoient figné fujfent fi peu conjidé-rabies en elles-mèmes, que les principales d'entr’Elies n’étoient que de pauvres files , que nos Meresnbsp;avoient repu par charité depuis peu d’années) Sc quenbsp;néanmoins c’étoit elles feules qui contribuoient Ienbsp;plus a leur oppreflion. La Sxur Flavie, qui étoitnbsp;préfente, fut touchée jufqu’au vif de ce que j’a-vois parlé ainfi: peut-être que c’étoit en confidé-ration de M. Ie Mazier, que j’avois humilié en fa

fserfonne. Elle m’en nt de grandes plaintes dans a premiere rencontre, qui fut quelques joursnbsp;après. M, de la Brunetiere me faifoit prendrenbsp;part a tout ce qui fe faiibic, amp; m’appelloit fou-vent, en me difant d’une fa§on férieufe; „Vous,nbsp;,, qui ctes ici de la part de ^arante-cinq, venésnbsp;„ voir ces papiers”. Je ne me fouvenois plusnbsp;lui avois dit en

que je lui avois dit en arrivant que nous etions Vers ce temps-la M. de la Brunetiere entra dans ^arante-cinq, ce qui étoit caufe que je ne poule Monaftere, pour recevoir les comptes de ma vols comprendre pourquoi il me parloit de^ lanbsp;Sceur Franpoije de Sainte Claire, II nous demanda iorte^ car je penfois qu’il me difoit, vous qui ètesnbsp;tiioyen , toutes les Clefs du Coffre- ici de la part des §iuarante Sat«tes,0M lieu qu’il di*nbsp;mLns dnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les papiers, qu’il mit entre les foit des fluarante-cinq. Plusil me nommoit ain-

-m.ri nif’U nbsp;nbsp;nbsp;L’on m’a fi, moins j’en comprénoisla raifon j amp;je fusplu-

allu q it affea, bien agi dans cette rencon- ficurs fois toute orête a lui en demander 1 exp i»



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387

387

quot;Relation de la Verfécutton dei Religfenfes de Tort-Royal, i66^»\66^, Relation cation. Mais enfin a force de faire des réflexi- lonté a l’avenir. II me répondit


répondit d’aCfez mauvaife Relation grace: „Ce n’eft pas la votre afiaire (ou quel-de la Sr,nbsp;„ que mot femblable) c’eft Ie Roi qui Ie fait, il Pineau

rt lo nbsp;nbsp;nbsp;** To lmnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;---- - nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r-.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»»


de la Sr.ons, il me fouvint que j’avois dit aii cotnmen-Pineau cement que nous étions §lgarante ciwy de notre fl, parri. Comme j’avois appris qu’il avoir témoig-Panie, né avoir de la charité pour la Communaucé, amp;nbsp;qu’il avoir pris nos intéréts Ie jour qu’il avoir faitnbsp;rendre les Comptes ^ ma Steur Franpije de Sienbsp;Claire, je me fervis de cette occafion, pour Ienbsp;^pplier de nous obtenijr de M. l'Archtvêque une


„ en a Ie pouvoir”. Je lui répliquai: „ k Roi „ a trop d’Equité 6c de bonte; -il ne veut pasnbsp;„ affurement que 1’on faffe des injuftices; amp; Ma-,, demoifetle Datrye a affeT. de crédit, pour fe fairenbsp;„ rendre juftice, 6c pour rentrer dans fon bien;nbsp;„ 6c TafFaire en fera peut-être bientót faire”;nbsp;Clef du Cofïre-fort. Par ce moyen 1’on auroit Je ne fqai fi ce que j’avois dit fit quelqu’impres-eu fujet de fatisfaétion de toutes.parts; car il en fion fur fon Efprit, ou fi ce futaprès avoir vunbsp;auroit eu la fienne, amp; nous la notre; amp;lesSoeurs que la Maifon écoic bade fur un fond de Terrenbsp;qui ont figné auroient cu la rroifieme, amp; per- appartenant a Mademoifelk Datrye^ qui étoit ap-fonne n’auroit pu difpofer de rien fans Ie confen- paremment ce qu’il cherchoit, ou bien li ce futnbsp;tement réciproque des trois partis. Je croyois a la faveur de M, Ie Comte de Mors, qui employanbsp;que ma propohtion étoit trés équitable, 6c que fon crédit pour fairè ouvrir cette Porte; maisnbsp;nous y étions les plus intéreffées: mais il ne me peu de jours après, elle fut ouverte par Ie mêmenbsp;répondit pas comme je l’avois efpéré; car après ordre qui 1’avoit faite fermer, a vee un plein pou-avoir gardé un peu Ie filence, il me dit, avec je voir d’en jouïr en affurance. Pour moi, j’aicrunbsp;ne fqai quelle voix, d’un ton emprunté qui n’é- que M.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faifoir rptfp

11.

Psitie.


appartient, 1’on ne peut rompre les claufes de fon Contraéh, fans la mettre en plein pouvoir de les

que puiique 1’on avoit ro'mpu les claufes du Con^ admirablement beau aux

irad de Mademo,felle Datrye, en la privaat des particuliérement a la E nbsp;nbsp;nbsp;^

privileges, pour la jouiffance defquels elle avoit va après les autres. nbsp;nbsp;nbsp;?gt; Jroa-

donne fa Maifon apres fa mort, elle avoit droit Mark) amp;c la Smr Flamh ^

de les rompre auffi de fon c6ié, amp; de rentrer 6c toutes ces perfonnés ff. nbsp;nbsp;nbsp;P^éfentes,

dans fcs propres biens, pour en difpofer ifa vot de temps en temps. Dans

dref-

toit point naturel: „Si M 1’Archevêque vous „ traitoit comme vous Ie mérités, il vous prive-,, roitde voix PaflSve amp; Aótive, amp; après cela onnbsp;,, verrolt fi vous auriés droic de demander desnbsp;,, Clefs”. Je ne lui répondis pas unmot, pareenbsp;que felon qu’on m’en avoit parlé, j’en attendoisnbsp;autre chofe: mais je commencai a Ie connoitre;nbsp;6c je l’ai beaucoup mieux connu depuisdansquan-dié de rencontres.

Nous jugeames bien par cette avance qu’il avoit faite, peut-être par furprife, qu’on formoitnbsp;Ie deflein que l’on éxécuta peu après, de nousnbsp;tout droit de prétendre a l’Eledion, dontletempsnbsp;approchoit, 6c que nous étions réfoluës de fairenbsp;avec Confeil, 6c en la maniere la plus Chrétien-ne qui nous eut été polTible, dans 1’état deCapti-vité oü nous étions, pour conferver l’Abbaye 6cnbsp;Ie droit d’Eleéiion, fi 1’on nous en eut laifle Ienbsp;mwen.

En regardant les papiers, il rencontra la don-nation de la Maifon de Mademoifelk Datrye, j’ai cru même qu’il la cherchoit éxprès, pour voirnbsp;en quelle maniere elle étoit faite. II me deman-da, fi Ie fonds de Terre, fur lequel la Maifon eftnbsp;batie, étoit a elle, ou s’il étoit auMonaftere. Jenbsp;lui répondis, qu’il appartenoit 11 MademotfeUeDa-trye. II me répliqua, que cela ne paroiflbit pas.nbsp;Je 1’en aflurai; 6c après avoir cherché, il trouvanbsp;qu’elle 1’avoit acheié par échange, 6c donné aunbsp;Monaftere. II y avoit quelques jours que M. Ienbsp;Lieutenant Civilavoit fait murer la porte de Ma-demotfelle Datrye, 6c 1’avoit obligée de faire fonnbsp;entrée par la Ruë. Je pris occafion de lui dire,

de la Brunetiere faifoit cette recherche a'vec tant de foin, paree qu’il eft certain que felon la coutume , 6c felon les loix , que fi lanbsp;maifon de Mademoifelk Datrye avoit été bacienbsp;fur un fond de Terre appartenant au Monafte*nbsp;re, elle nepouvoit nullement en difpofer après fanbsp;mort, mais en jouïr feulement durant fa vie: 6cnbsp;quand même 1’on auroit rompu toutes les clau-les de fon Contraét par force 6c violence, toutnbsp;ce qu’elle auroit pu obtenir de la Juftice, auroit été la liberté de faire abbattre fa maifon, pournbsp;en prendre les matériaux; 6c fi au contraire ianbsp;Maifon eft batie fur un fond de Terre qui luinbsp;rompre en ce qui la regarde, 6c de rentrer dansnbsp;fes propres biens.

Voila ce qui m’a paru être Ie fujet de cette recherche fi éxaéte , car aflurement toutes les;nbsp;perfonnes qui avoienc part a cette affaire , nenbsp;pouvoient pas ignorer qu’ils Ie mettoient en danger de perdre une Mailbn de dix mille Ecus parnbsp;une violence fi injufte, faite contre une perfon-ne de qualité.

M. de la Brunetiere m’entreprenoit fouvent fur Ie fujet de notre défobéiffance, mais d’une maniere qui me perfuada, entiérement qu’il eft unnbsp;pauvre homme. II me dit, entr’autres chofesnbsp;3, que nous ne voulions pas défavouer par unenbsp;,, fignature,quenous avions été engagées dans unenbsp;„ mauvaife Doörine; 6c que St. Cyfrien n’avoitnbsp;„ pas euhonte de 1’avouer; qu’il s’étoit rétraöé,nbsp;„ 6c qu’il l’avoit fait ^ la face de toute l’Ëglife •nbsp;„ 6c qu’il ne laiflbit pas d’etre un grand Saintnbsp;pour cela ”. Tout ce qu’il dilbit paroifloit


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. nbsp;nbsp;nbsp;TleIatto»Jela'PerJécut'mdes'ReIigiiufesde¥ort-'Royal,i66^'l66^'t

II.

Partie,

mërae. Je lui parlois aflezbas, paree que cela me paroiflbit irrégulier., Elle me répondit toutnbsp;haut, en forte que tous ceux qui écoient prélentsnbsp;la pouvoient entendre,’ amp; de la maniere du monde la plus hautaine, la plus aigre, amp; la plus inci-vile: „ Nous ne fommes point dans Ie point denbsp;„ défobéiiïance ou vous êtes”. Je lui répliquainbsp;„ Quoi! Ma Sceur, eft-ce un fouyerain remedenbsp;„ contre la défobéiiïance, de faire entrer desnbsp;„ Hommes pour voir des papiers quand Ia Célé.nbsp;„ riere eft trop ignorante pour les connoitre el-,, le-même”? ce que je difois particuliérementnbsp;a caufe de M. Ie Mazier, qui eft un Séculier; amp;nbsp;que c’étoit une faute contre laClóture, de Ie fairenbsp;entrer pour un fujet fi peu confidérable, amp; fi facile a éviter. M. de la Brunetiere répondit quel-que cholè qui me donna occafion de lui dire:nbsp;,, Monfieur , ces bonnes filles font profeffionnbsp;„ d’une Obéiflance fiaveugle, qu’elle n’eft pasnbsp;j, fondée fur l’Evangile Car la bonne Sceurnbsp;,, que Voild , dit que fi Ie Tape avoit condamnénbsp;j, Saint Franpois de Salet, qu'elh Ie Condamneroitnbsp;,, aujfi, J1 n’eft pas mon Pere, ni mon Fonda-„ tcur, comme il eft Ie fien,’ mais étant unnbsp;„ Saint que toute l’Eglife honnore, 6c que nousnbsp;,,avons vu de nos jours, duquel nous connois-

Relationdreflai ^ li. Sceur Feron, pour lui dctnander fi c’é- tnvao\-mèTaQ, qu'il étoit m gfandmevieur'., amp;l’on Relation de la Sr. toic Ia coutume dans leur Ordre, de faire entrer fe fépara enfuite d’une conclufion fi judicieufe. de Ja Sr.nbsp;Pineau des hommes pour voir des papiers, quand la Cé* Cethommemefic plus de dépit, que je ne Ie puis Pineaunbsp;lériere n’étoit pas capable de les connoïtre elle- dire. Peut-être qu’il Ie fit è ce delfein, amp;jecrois

' nbsp;nbsp;nbsp;' qu’il ne vaut guéres mieux que fa Tante F/a- Partie.

' v/e.

Peu de temps après cette Vifite de de la Brmetiere^ M. l'Archevêque nous priva de voixnbsp;Paffive amp; Aélive, pour nous ócer toute penféenbsp;de prétendre ^ I’Eledtion , comme il nous ennbsp;avoit menacées, ce qui nous fit bien connoitrenbsp;que les mefures en étoienc déja prifes quand M.nbsp;de la Brunetiere nous fit cette avance. VoilÈinbsp;comtne tout fe paffa dans cette rencontre , oünbsp;il fe dit quantité de chofes, qui feroient tropnbsp;longues a rapporter.

XVI.

l^Bien qui fe -trouve dam les Filles de Ste Marie. Le trifte ét at oü elles ré-duijent les tnalades au fujetnbsp;de la Signature. ]

,, condamner qu’en bleflant la vérité amp; lajuftice; „ quand le Pape le Condamneroit, je ne le con-damnerois jamais , 6c je le croirois trés malnbsp;condamné’. Cette fille ne répondit mot, 6cnbsp;elles n’en ont plus parié depuis ce jour-la: carnbsp;les autres en difoient autant qu’elle. Elles por-toient même Ia perfeétion de leur Obéiflancenbsp;aveugle jufqu’a une telle éxtrêmité, quequelques-unes d’entr’elles ont dit, felon le rapport que quel-ques-unes de nos Soeurs m’en ont fait, qu’il ne

Quoique je fois fouvent obligee de dire quantité de chofes de la conduite que les Filles de Sainte Marie ont tenue envers nous, qui ne leurnbsp;font pas fort avantageulès, néanmoins il faut quenbsp;,, fons la Saiuteté, 6c que nous ne pourrions pas je rende ce témoignage a la vérité, qu’elles nous

1.. nbsp;nbsp;nbsp;tir }anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oDt édifiécsen beaucoup de rencontres, en ce

faut croire de l'Evangile que ce que le Pape en dit: aucoup au defliis du leur en èc fRCOXz, que l’EvangUe ne fieroit pas lEvangile, tiquité.

Aufterité, 6c enAn-

qu’elles aiment leur Vocation, ce qui paroilToit dans toutes Icurs paroles, amp; dans leurs adtions.nbsp;Elles font trés modeftes dans leurs Habits- trésnbsp;régulieres; elles font Profeflion de garder la*Pau •nbsp;vreté aulli éxaftement que nous; 6c il eft vérita-ble qu’elies font trés Religieufes en toutes chofes,nbsp;fauf un peu de fuffifance, qui eft caufe qu’ellesnbsp;eftiment leur Ordre 6c leurs Obfervances, au pré-judice de tous les autres Ordres, quoique de be-

Elles font trés charitables envers les malades; 6c la Mere 6c fes filles nous faifoient paroïcre une

fi le Tape ne feut Approuvé. J e ne fqai pas ces

éxpreffions pour les avoir éntenduës moi-mêmc, nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_______

me le fceau 6c Ig marque illuftre de la perfedioh de leur Obéiflance. La bonté qu’elles ayoientnbsp;pour nous dans nos maladies, ne s’étendoit qu’ènbsp;nous procurer du foulagement pour le corps, carnbsp;en même ternps leur zele les portoit a redoubler

que j’euflè k le croire.

Enfin, M, de la Brunetiere étant fur Ie point de fortir du Monaftere, M. le Mazier, qui avoitnbsp;gardé Ie filence prefque tout le long du jour, éx-^eptéencequiregardoit les Papiers,.fur ielquels il

mais il me fouvient que quand nos Soeurs m’en grande Compaflion 6c un grand reflentimenc de firent le récit, elles me Ie dirent avec des cir- nos roaux, lorlque nous édons Malades, quoi-conftances, dont il ne me fouvient pas, mais que nous ne fuflions pas dans leur fentimentfurienbsp;qui me perfuaderent entiérement que ce qu’elles fujet de la fignaturc du Formulaire, de quoi ellesnbsp;difoient, étoit trés véritable, queique difficulté font le Capital de leur devotion, amp;qui eftc^m-

parloitinême trés peu, prit la parole pour dire d’u- leurs loins 6c leur vigilance pour accabler nos ne maniere (érieufe; il faut que lesFeligieufies de Fort- efprits, par de continuelles répétions, d’éxborta-Hoj/at uvouent elles ont fobligation h M. fArche- tions, 6c de mauvaifes raifonspour nous porternbsp;. Lnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Monafiere. Per- a faire la Signature ice qu’elles faifoient avec d au.

fonne ne lui repondic un feul mot; mais je difois tant plus dEvéhémence, qu’dles etoient tres per-

fua-

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'Relation de la 'Perfécution des Religieufes de Port~Royal y t ir^lanr frps rnnwflinranrps! amp; el' — mis (pion Dteu. d’exiïer du hi

II. Partie^

elle a de

petit amp; borné, qui ne lui permettroit pas d’etre capable de fort grandes chofes. Son efprit eftnbsp;d’une étenduë, amp; a une pénétration juftementnbsp;proportionnée ^ fon Ordre, oü 1’onfait unePro-reflion particuliere de ne mettre jamais dans lesnbsp;premieres Charges que des perfonnes de fa forte:nbsp;car pour celles qui auroient des qualités d’efpritnbsp;éminentes, amp; une Capacité éxtraordinaire, 1’onnbsp;tient pour aCfuré qu’elles ne les mettent point dansnbsp;les Charges: amp; elles nous ont dit elles*’inêtties,nbsp;que quand elles avoient des Filles d’un grand eforicnbsp;dans leur Ordre, elles les laiffoient dans leur Cellules , paree qu’elles brouilloient toujours quelquenbsp;chofes dans les Gommunautés. Je penfequej’ainbsp;rapporté en un autre endroit que la Mere de lanbsp;Sourdiere a dit fouvent amp; ma Soeur Marguerite ^n-gelique, qu’elle eftimoit la Mere Agnès comme ane,nbsp;Sainte, amp; qu’elle ne Ibuhaitoit rien tanr quedefènbsp;voir un jour a'fes pieds. Elle faifoit routes cho-fes imaginables pour avoir quelqu’Ecritdefacom-poGtion; amp; quand elleeutun lAvredela Religieufenbsp;ParfaitOy elle Ie lifoit avec uneéxtrêmefatisfaö:ion.nbsp;Elle Ie portoit toujours fur elle; amp; elle a dit ennbsp;plufieurs rencontres, qu'il falloit que la Mere Ag-zès fut une Sainte, four avoir compofé un Ouvragefnbsp;élevéy clr qu’elle fut foute abimée en Dieu, Elle anbsp;dit aulG k ma Sceur Marguerite Angelique, que ftnbsp;elle eut connu la Maifon de Port-Royal devantnbsp;que d’etre Religieufe, elle n’auroit jamais été'ail-leurs, en. y ajoutant; „ Car, ma chere Soeur :gt;nbsp;aime tout”. Et je crois allurement que fi elle

.......... nbsp;nbsp;nbsp;voyoit un moyen de pouvoir venir wee nn

Mere lui demanda que vouloit dtre ce mot de Smo- elle l’einbrafferoh avec beaucoup de inie-nky dequoi elle n’avoit jamais entendu parler; quand nous ferions en état de la recevC' ifS-ma Soeur lui éxpliqua en quoi confiftpit Ie peche roit impoffible qu’elle put fortir de fon ofdre de Simonie, en lui diiant „ qu ü n eft pas per; paree que fi les Superieures découvroient quelqul

D d d nbsp;nbsp;nbsp;chofe

Relation fuadées qu’elles étoienc tres convaincantes j de la Sr. les penfoient nous en dire toujours de nouvelles,nbsp;Pineau qu’elles croyoient fi folides amp; fi bien fondees,nbsp;11. qu’elles efpéroient nousrendre lansréplique; quoi*nbsp;Partie. qu’elles ne fiflent que répéter fans ceffe la métnenbsp;chofe. Cette perfécution étoit terrible, une pau*nbsp;vre malade a 1’éxtrêmité, étoit accablée d’enten-dre perpétuellement parler de revolte, de rebellionnbsp;au PapOy d PEglife^ d fon Archevê(^uej qu'elle fe*nbsp;roit damnée \ qu’elle mourroit fans SacremeniSynbsp;fans Prêtre y amp; o^après fa mort elk feroit jettée dnbsp;la voirky a quoi 1’on ajoutoit, que tout ce traite-ment feroit trés jufle, ér que ce feroit punir les de-linquants. C’eft Ie terme ordinaire de la Merenbsp;Eugenie y amp; autres femblables.

XVII.

[ Efprit de leur Or dre. nbsp;nbsp;nbsp;CaraBere de la

M. de la Sourdiere, de la M. Eugenie, de la M. de Maupeou. Eftimey ounbsp;mépris y que ces Meres font des Cou-tumes de Port - Royalnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des au

tres Ordres. Ignorance amp; in-capacité des Supérieures de leur Or dre, dans lequelnbsp;on privé des Chargesynbsp;celles qui ont denbsp;rËfprit.~\

Ces bonnes Filles font prefque routes formées fur un même modele; elles font routes d’un efpritnbsp;amp; d’une Capacité trés bornée, amp; 1’on voit clai-rement que les perfonnes qui les conduifent,nbsp;veulent qu’elles foient ainli, paree qu’elles fontnbsp;reflèrrées dans certaines Inftructions, amp; dans desnbsp;Lectures qui empêchent leurs efprits d’entrer dansnbsp;la connoiflance, amp; dans Ie difcernement de plu-Ceurs chofes. Elles ne lifent que les Livres denbsp;quot;hA. de Geneve {St Franfois de Sales') des Livresnbsp;de JéjmteSy amp; quelques Livres des Peres de l’Ora-to'ire. Hors de 1^, elles ne f^avent quoique cenbsp;foit; en forte que la Mere de la Sourdiere a demandénbsp;a unc de nos Soeurs, qui avoit fait lesPjeaumes denbsp;Davidy amp; combien il y en avoit; ce qu’elle de-mandoit fimplement , comme fi c’eut été unenbsp;fcience qui eut été au deffus de la Capacité d’unenbsp;Fille. Et néanmoinscetteMereaétéSupérieure denbsp;la Maifon de Chaillof, amp; apparament elle feranbsp;toujours une des premieres de fon Ordre. Manbsp;Steur Marguerite Angelique lui parlant un jour desnbsp;Simonies qui fe commettent a préfent dans l’E-gUfe amp; dans les Monafteres les mieux réglés, ennbsp;lui faifant voir que c’eft un grand péché, cette

„ mis felon Dieu, d’exiger du bien des Filles qui Relation „ fe préfentent pour être Religieufes; amp; que cede la Sr.nbsp;„ péché étoit d’autant plus grand, que les fom-Pineaunbsp;„ mes que 1’on demandoit étoient plus confidé-5, rabies, faute dequoi Ton ne vouloit pas rece-„ voir les Filles, quelque bonne Vocation qu’el-„ les euflent d’ailleurs’’.^ Ma Soeur lui éxpliquanbsp;bien au long tous les péchés qui font enfermésnbsp;dans ce premier péché, amp; qui ennaiCTentcommenbsp;des fuices néceflaires, ce qui furpric beaucoupnbsp;cette pauvre Mere, qui n’avoit jamais rien apprisnbsp;de femblable,

Elle avoit une afFetftion particuliere pour ma Seeur Marguerite Angelique'y amp; elle lui parloitfou-vent avec confiance, ce qui fut caufe que dansnbsp;cette rencontre, elle lui dit: „Franchement, manbsp;„ chere Soeur, Je nefqavois pas cela; que vousnbsp;êtes fqavante”! avec quantité d’autres paroles,nbsp;qui témoignoienC qu’elle approuvoit ce que manbsp;Soeur lui difoit. Car cette bonne Mere aime beaucoup Dieu amp; la vérité; amp; fi elle avoit été in-ftruite des véritables maximes du Chrillianifme,nbsp;feroit une éxcellente Religieufe, paree qu’ellenbsp;la piété, quoiqu’elle ait l’efpric naturelkment


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, nbsp;nbsp;nbsp;Ia Terjécutkn des 'Religieufes de Port^Hoyal, j664.~ i66fl

Relation tnole d un pareil dcffein, elles mettroient platóc nbsp;nbsp;nbsp;quelques*unesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de fes Fillesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, dont nous avonsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Relation

de la Sr. une Fille nbsp;nbsp;nbsp;en Prifon pour route fa vie, que de luinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parlé. C’efl:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;une perfonnenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avec laquelle il eftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de k Sr.

Pineau permettre nbsp;nbsp;nbsp;de paffer dans un autreOrdre , quelquenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;impolilble. denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;traiter de lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tnoindre affaire, ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pineau

Saint, amp; nbsp;nbsp;nbsp;quelque réformé ^u’il put être, amp; cenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moins que denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la fuivre dansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tous fes fentiments-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;II.

feroit une Fille jperduë de réputation dans toutes paree que pour peu qu’on la contrarie , elle fe Partie. les Maifons de ion Ordre, oü 1’on n’entendroit monte fi haut, qu’on parot: plus petite qu’unenbsp;jamais parler _d’elle qu’avec mépris5 qui feroit fourmi devant elle- amp; qui voudroit entrepren-


n.

Partie.


obligee de paffer Ic refte de fes jours trés mal a. fon aife, amp; qui recevroit fans doute beaucoup denbsp;facheux traitements; car elle n’ofoit pas mêtne


dre de la faire entrer dans quelque propofition qui ne fut pas conforme aux lumieres de fonnbsp;Efprit, quelque raifonnable qu’elle. put être, il


prononcer ce qu’elle nous faifoit affez. paroitre faudroit Ie prendre au deffus d’elle', 6e d’une qu’elle avoit dans Ie Cceur, quoiqu’elle s’apper- maniere qui paroitroit plutórfe quereller, qu’a-^üt que neus 1’entendions trés bien, paree qu\lle yifer fur ce. qui cft è faire, cette Mere ne pou-


efl; éxtraordinairement timide amp; craintive.


vanc rien approuver , ni ordonner , qui ne foit


Cette pauvre Mere faifoit coropaffion quand péfé 8c mefuré fur les regies de fon Óbéilfancc elle parloit quelqu’une d’entre nous, pour l’éx- aveugle, vers qui elle a toujours les yeux de foanbsp;trême appréhenfion qu’elle avoit d’etre vuë de. la. efprit tournés, comme fur 1’Etoile qui la gou-Mere Eugenie^ car elle tremble comme un enfant verne en toutes chofes: amp;d’ailleurs, comme ellenbsp;devant cette Mere, qui eft une des principales n’aime amp; n’eftime_ que ce qui fe pratique dansnbsp;Meres de i’Ordre: Et elles font toutes ainfi de- fon Ordre, il eft impoffible de lui faire com-vant cette Mere, paree qu’elle les tient trés alTu- prendre qu’il y alt quelque chofe de bien 6c denbsp;jetties fous Ie péfant joug de leur Obéiffance Saint, s’il n’eft entiérement conforme aux maxi-ayeugle, qui les rend en effet de véritables aveu- mes aveugles de fon Obéiffance aveugle, ou elle


gles: que fi quelquefois la lutniere de la vérité les éclaire, elles ferment auffitót les yeux pnurnenbsp;la pas voir j 6c retombent toujours dans les maximes de leur Obéiffance aveugle, dans lefquellesnbsp;elles ont été inftruites. Ce qui caufe une inéga»nbsp;lité pitoyable dans leurs efprits, dans leur paroles,nbsp;amp; dans. leur conduite; enforte que fi elles fai-foient paroitre qu’elles étoient pour nous dans Ienbsp;moment préfenti elles: étoient- contre nous dans


nous vouloit précipiter par un zele fans fcience: 6c comme nous avona été obligées de nous ennbsp;défendre il n’y a pas lieu de s’étonner fi ellenbsp;improuvoit notre conduite avee tant d’aigreur.nbsp;Peut-être que cette grande eftime qu’èlle fait denbsp;ce qui fe pratique dans leurs Maifons, vient denbsp;la part qu’elle y a, paree qu’elle eft Confultée denbsp;toutes leurs Communautés, comme l’Oracle denbsp;1’Ordre; 6c qu’il ne fe fait rien fans fon avis. Et


Ie moment fuivant,. paree que la moindre parole ainfi la grande attache qu’elle y a, pourroit bien

B ¦ 1 ^ -- ? ... J .. ... ... .. .1.. nbsp;nbsp;nbsp;«MA fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4 f-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a a anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J «anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a mm I .A ¦ «M mm mm. mm mm mi mm mm m m 1 aIIa


OU Ie moindre gefte de leur Supérieure les faifoit tournet a tous vents.

Mais pour bien peindre les qualités des Efprits des Filles de Sainte Marie, li faut fe repréfenter,nbsp;que comme il y a des maladies corpordles qui of-fiffquent tellement tous les fens du corps, qu’el


être un effet de fon amour-propre, de quoi elle ne s’apperqoit pas. Je dis qu’elle ne s’en apper-^oit pas , paree qu’elle craint Dieu , 6c qu’ellenbsp;ne voudroit pas deraeurer volontairement dansnbsp;une fi grande imperfedion, qui la porte \ mé-prifer ce qui eft en pratique dans les autres Gr


ies lui font perdre toutes les fondions naturelles: dres, 6c qui peut êtreauffiSaintementétabli, que E)e même i'Obéiffance aveugle des Filles de Ste ce qu’elle eftime tant dans Ie fien. Et je disnbsp;Marie eft pour elles une maiadie générale, qui of- auffi que ce peut être un effet de fon amour-propre,nbsp;fufque toutes les puiffances 8c les fondions de paree que fi elle ne regardoit que Dieu, il luinbsp;leurs Ames 6c de leur raiton, 6c quiieur otel’ufa» feroit la grace d’eftimer Ie bien oü ü eft, 6c denbsp;ge de leurs lens fprirituels, amp; de la Sainteliberté louer Dieu dans la diverfité de fes dons, 8c desnbsp;que Dieu nous a donnés^ dedilcernerlebiend’a- graces qu’il fait aux autres Ordres, comme denbsp;vee Ie mal, pour embraffer i’un 6c éviter 1’autre. celles qu’il fait a fon Ordre-même.

Car l’on peut dire d’elles en vérité , qu’elles ont II me femble que je puis rapporter en eet en-des Yeux, amp; qu’elles ne voient point;, qu’elles droit un exemplcj qui fera voir Ie peu d’eftime ont des Oreilles, 6c qu’elles n’entendent podnt, que les VïWss de Samte Marie iont Acs znttes Or-6c !e refte. Car en met, c’eft une efpeced’y- dres; 8c je nefqai fik Mere Eugenie a part heettenbsp;vreffe qui leur óte kraifon, 8c qui les fsrive mé- coutume , qu’elles pratiquent dans routes leurs


Maifons, 8t qui ne paroit pas fort bien ordon-née. j’ai déjk rapporté, que felon I’Efprit de leur Ordre elles ne permettenc point que leurs Religieufes paffent dans un autreOrdre, quelqu’Aus-

----5 vju. v.c nbsp;nbsp;nbsp;____________ twe öc Réformé qu’il puiffe être. Et néanmoin*

Ordre cotntne nae 2.utrc Mere'de Chkrttail, eft k' elles croient avoir droit de recevoirdesRelig»' plus aveugle de toutes; elle n’a pas mêmnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ' '

bons intervales que nous avons remarqué


me fouvent du fens-common , tant elles ufent peu de leur jugement daps routes les aüionst^uinbsp;forraent k conduite d’une vie Chrétienne , civile, amp; bien réglée.


plus aveugle de toutes; elle n’a pas même ces eufes de quelqu’Ördre que ce foit, quoique de ------ nbsp;nbsp;nbsp;lé dans beaucoup plus Auftere que Ie leur ; amp; fat


qu’el-


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39»

39»

Relalio» de la Rerjfcution def RtUliftfi! de Roet-'Royalt 166^-166^^

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que cela caufbit beaucoup de préju- de la Sr. s tout 1 Ordre”; ce qu’elle déploroit Pineaunbsp;avec une extreme douleur, qu’elle témoignoit li- II.nbsp;brement, 8c fans craindre d’humilier fon Ordre. Partie.nbsp;Elle me dit dans la même occafion „ qu’cllesnbsp;„ avoient quantité de Maifons dans des lieux finbsp;„ pauvres, qu’elles éteient quelquefois obligeesnbsp;,, d’en retirer des Filles, pour les mettre dansnbsp;„ d’aütres Communautés, afin de foulager cesnbsp;„ pauvres Monafteres”, Et la MeredelaSour-diere m’a avoué ,, que la fille de Mademo:felle Beunbsp;„ étoit entrée aveC elle au Monaftere de la Ruënbsp;,, Saint Antoine^ mais qu’elle avoit été envoyéenbsp;„ a une Maifon des Champs, pour quelque raknbsp;„ fon qui regardoient la Dot; 8c quecetteMai-,, fen étant trop Pauvre pour nourir ie nombrenbsp;„ des Filles dont elle écoit chargée, qu’ellesnbsp;„ avoient été contraintes de la faire revenir parnbsp;„ charité”: ce qui humüie éxtrêmement une Fille dans eet Ordre, paree qu’elle y eft toujoursnbsp;regardée comme une perfonne qui eft a char-ge.

Ces bonnes Meres difoient quantité de chofes -femblables, avec une grande fimplicité, ce quenbsp;la Mere Eugeme n’auroit jamais fait, tant pareenbsp;qu elle ne trouve rien que de parfait dans fon Ordre, que paree qu’elle approuve peu ce qu’ellcnbsp;voit ailleurs. Néanmoins elle eftimoit beaucoupnbsp;nos Conftkutions, éxcepté qu’il n’y a point unenbsp;'méthode réglée par points pour faire rOraifon,nbsp;comme elles la font felon les inftruétions qu’ellesnbsp;reqoivent des Jéfuites,

XVIII.

[C? qui fe paffa au fujet nbsp;nbsp;nbsp;delaRe-

Jigieufe Parfaite, que M. ChzmiWzrd. fit d'tftrtbuer d toutes les Religieufes.

Le peu d'efiime que les Religieufes de Ste Marie font de ce Livre,']

Mais pour le Livre de la Religieufe Rarfaite elle ïi’en faifoit pas grand cas; 8c même l’on m’a ditnbsp;qu’elle s’imaginoit fouvent y trouverdesHéréfies,

Sc qu’elle en confultoit M. Chamillard^ qui lui afllira qu’il n’y en avoit point. 11 n’avoit gardenbsp;d’avouer qu’il y en eut; le point d’honnenr feulnbsp;l’obligeoit a le défendre après l’avoir approuvénbsp;8c nous l’avoir donné lui-même avec une bellenbsp;cérémonie, ayant fait affembler éxprès la Comnbsp;muaauté au Parlqir Saint Pauf ou il fe trouvanbsp;amp; qu iJ avoit fait arranger tous les Livres de Unbsp;Rebgteuje Parfaite dans une malle , doublée 8c

couverte d’un linge blanc, le tout difpofé en bVl ordre. noiir nnne Ip.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cn uci

dice dans

Relation qu’elles oTit même preffé une Religieufe de notre ,, ou l'on étost comraint de les mettrefauted au- Relation de la Sr, Ordre de detneurer avec elles. Mais ce qui eft „ tres, amp; nue cela caufo-r hmn/gt;r»,,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—a:.. j» u er

li.

Fartie.

Pineau *étrange, eft que pour donner les Habits a une Relig%ufe Profelïe de plufieurs Atmées, amp; quinbsp;fort d’un Ordre Réformé, elles lui otcnt fon Habit, amp; rhabillent en Séculiere, pour laTeceyoirnbsp;com me une perfonne Séculiere, Cette coutumenbsp;nous parok fi mal fondéc, 8c (i malordonnée,nbsp;que nous ne pouvons comprendre quelle en peutnbsp;étre l’origine, fi ce n’eft une ignorance groffiere,nbsp;accoropagnée de je ne fqai quel orgueil, qui faitnbsp;que les Filles de Sa'mte Marie préferent leurnbsp;Ordre a tous les autres Ordresj c’eft ce que nousnbsp;avons appris d’ellcs-tnêmes durant qu’elles ontéténbsp;avec nous.

Après qu’elles ont ainG regu ces ReligieufeS, elles les traicent en toute chofe comme les Novi-

¦ces, 6c comme des Filles qui viennent du Mon-

quelle manierc ces Religieufes les Religieufes des autres Or

de. Voila en agiflent enversnbsp;dres.

La Mere Je Maupeou eft Ia plus raiibnnable de toutes celles qui ctoientcheznous,quoiqu’elle foitnbsp;auiïï aflujettie que les autres aux regies de l’O-béiftance aveugle, que je me repréfente commenbsp;un grand Phantóme, ou comme un air contagi*nbsp;eux qui inleéte toutes leursCommunautés, 8c quinbsp;remplit de ténébres tous les efprits des Filles denbsp;Sahite Marie ^ ce qui eft caufe que la Mere denbsp;MaU^eou, toute raifonnable qu’elle eft, n’eft pasnbsp;éxempte de ces facheufes iné^Iités d’efprit qui fenbsp;remarquent dans les autres. Car enfin, quelquesnbsp;équitables qu’elles foient, elles tombent tót ou tardnbsp;dans ce principe. Néanmoins il eft certain qu’ellenbsp;difcernc mieux que les autres; 8c fi elleavoituncnbsp;bonne conduite, elle perdroit facilement ces anciennes habitudes de 1’aveuglement 6c de l’arnournbsp;de rignorance dans les chofes néceflaires au Sa-iut, qui eft un des points capitaux de leur piété,nbsp;oc dcquoi elles fe glorifienc comme d’une vertunbsp;eminente. Cette bonne Mere n’eft pas idolatrenbsp;des coutumes de fon Ordre, comme la Mere Eugenie. Elle a témoigné en toutes rencontres unenbsp;grande eftime de nos Obfervances, 6c de toutcenbsp;qui fe pratiquoit dans notre Monaftere, fufqu’inbsp;dire, qu'il'n'y avoit rien de femhlable tlani leur Or-dre, que l'on voyoit hien que c’dteit des perjonuesnbsp;de grande Capacité lt;ér de grande wtu ^ qui avoientnbsp;réglé toutes chofes dans notre Monapere. Elle m’anbsp;dit, en me faifant paroitre 1’eftime qu’elle faifoicnbsp;de nos Obfer vances, „qu’elle fouhaiteroit de toutnbsp;„ fon coeur que de ifo Monafteres qu’elles ontnbsp;„ dans leur Ordre, il y en eut yo de fupprimés;nbsp;„ 8c la raifon écoit, difoit elle, qu’ellesn’avoientnbsp;pas des Filles affez. capables, 8c affez folide-ment vertueulés pöur bien gouverner tant denbsp;” Communautésj cequilesobligeoitfouventd’en

ordre, pour nous les faire

I qui vaille dans le gouvernement des Maifons, que'^sS felön'fon ïng.’ AprS S^appa^rek fi

, prendre, qui n’ayant pas toutes les qualités né-” ceflaires pour bkn conduire, ne fatfoient rien

mag-

Ddd

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Matton de la Per/éuiion des Migieujes de Port-Itiiyal, i664.-i66lt;;}

39Z


. - nbsp;nbsp;nbsp;obligernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

autre, ce que la Communauté refufa de faire, en par éxemple quand nos Parents nous demandoient repréfentant que puifque Fon nous défendoit de au Parloir, celle qui nousdevoit fervir de corneous éxprimer felon nos vérirables fentiments, amp; pagne, alloit au Parloir feule devant celle quinbsp;dans la vérité, de 1’état des affaires préfentes, nous étoit demandée; elle ouvroit la Grille, amp; entre^nbsp;ne pouvions pas écrire pour remplir une kttrenbsp;de menfonges. Et la Communauté demeura fer-a n’en point faire d’autre qui fut plusagréablenbsp;quot;deux qui n’appréhendoient rien tant, quenbsp;Bllions kavoir dans Ie monde des nouvelks

Mines de ce qui fe paiPoic au dedans du Monas- quand nous arrivions au Parloir, nous trouvions Itere, XNeanmoms il attiva, je ne f§ai par quej ces Filles aflifes, qui avoient prévenules Efpnts

desi

R elation magnifique, il ne faut pas s’éionner fi Af, Chamil-de !a Sr. lard défendoic ce Livre des Héréfies que la Mere Pineau Eugenie lui vouloic impofer; mais fi nousTavionsnbsp;11. pu avoir fans fon Approbation, je ne fqai pass’llnbsp;Partie, auroit échappé fa Cenfure, ayanc etnpêché, com-me il a fait, que quelques-unes de nosSceursaientnbsp;regu des Semaines-Saintes, compofées par l’Au-teur du Meffel, en difant qu’il y avoit quantiténbsp;de chofcs mauvaifes ou hérétiques, qui 1’oblige-oint d’empêcher qu’elles ne fuffent en ufage dansnbsp;la Communauté, quoique d’ailleurs 1’on nous aicnbsp;affuré qu’clles font trés Catholiquesj amp; que nousnbsp;en ayons eu dont il n’a eu aucune connoitTance.nbsp;M. Chamillard nous ay ant fait diftribuer Ie Lmrenbsp;de la neligieuje , dans 1’ordre amp; avec les^cere-monies que j’ai rapportées, il nous dit, qu il ral-loit que la Communauté fe donnat l’honneur d’é-crirc a M. deSavtgny,'po\y[ leremercier de la cha-rité qu’il nous avoit fait de nous donner ces Li-vres. Uous nous chargeamcs avec joie de nousnbsp;acquitter d’iin devoir, a quoi nous nouscroyionsnbsp;obiigées. 11 me fembloit que M, Chamillard pré-tendcit auffi quelque marque de gratitude de no-tre part, comme lui étant redevables de la pei*nbsp;ne qu’il avoit prife de Ie lire, de l’éxaminer,nbsp;de la permillion qu’il avoit donnée de Ie fairenbsp;recevoir, amp; même de la derniere qu’il avoit biennbsp;voulu prendre (de fe trouver au Parloir pournbsp;nous les faire préfenter en fa préfence.) Maisnbsp;comme il nous avoit défobligées en tant d’au-tres occafions, perfonoe ne crut lui être obligénbsp;dans cette rencontre. Nous écrivimes a M, denbsp;Savigny, pour lui rendre nos adions de graces jnbsp;nous étions toutes portées a figner notre kttre,nbsp;paree qu’il nous fembloit qu’elle en feroit plusnbsp;refpedueufe, amp; qu’elle éxprimeroit mieux lefeia-timent de nos cceurs. Mais la plus grande partienbsp;de la Communauté ayant de la peine a mettrenbsp;leurs noms avec ceux de nos Soeurs qui avoientnbsp;figné, amp; a faire une efpece d’alliance avec el-Jes fur du papier, au même-temps que nos coeursnbsp;étoient dans une fi éxtrême divifion ; nous primes la réfolution de ne la point figner, ce quinbsp;fut fait; amp; nous la portames a \z Mere Eugenienbsp;pour la faire tenir. Cette kttre palïa d’une mainnbsp;dans une autre: je ne fqai pas li elle fut jufqu’anbsp;M. rArehevêque-, amp; enfin elle fut condamnée,nbsp;paree que nous parlions un peu de notre Captinbsp;vité; amp; 1’on voulut nous obliger a en faire unc

nous : cer-

equivoque, que ma Sceur Marie Gahrielle de Ste Relation Jufline {de Confeil) en fit une, qui pafla au nom de la Sr.nbsp;de la Communauté, quoique la Communauté ne Pineaunbsp;1’eut ni vuë ni approuvée, ce qui fit de la peine II.nbsp;a quantité de Sceurs: mais comme elle étoit firn- Partie.nbsp;ple, amp; ne portoit aucun préjudice, l’on ne s’ennbsp;mit pas davantage en peine.

Je n’ai pas remarqué que les Filles de Sainte Mark filTent grand état du Livre de la Migieufe,nbsp;quoique M. Chamillard eut témoigné qu’il l’avoitnbsp;lu ,i amp; qu’il 1’approuvoit; amp; il n’y avoit que lanbsp;Mere de la Sourdiere ievXe qui Ie lilbit, amp; qui ennbsp;parloit comme je 1’ai déj^ rapporté. La MereEumnbsp;genie Ie lilbit aulli, mais ce n’étoit que pour leju-ger, amp; y iroprouver ce qu’elle y voyoit qui pas-foit fa compréhenfion. La Mere de Maupeou même nous avoua, qu’elle ne l’avoit pas vu, Pournbsp;ce qui eft des autres, il n’y a nulle apparencenbsp;qu’elles en aient fait un bon ufage. Ce fera be-aucoup pour elles fi elles ne 1’ont pas brulé.

Car je crois que leur zele eft d’une nature qui eft capable de les avoir portées jufqu’a cec éx-cès,

XIX.

{^Conduite des Religieufes de Ste Marie

Cl Port-Royal, dans l'Eglife, dam Ie Tour, dans toute la Maifon. Leurnbsp;conduite Judaïque en toutesnbsp;rencontres.^

Ces Religieufes n’ont pas quantité d’Obfervan-ces qui lont en pratique dans les Communautés bien réglées. Elles parlent librement dans Ienbsp;Chceur, dans leCloitre, dans Ie Chapitre, dansnbsp;Ie Dortoir, dans Ie Refectoire, amp; généralementnbsp;dans tous les lieux Réguliers, ce qui nous furpre-noit de voir a toutes rencontres parler avec tantnbsp;de facilité dans des lieux,oü, felon nos Conftitu-tions, nous ne pouvons pas dire un feul mot,fansnbsp;commettre une faute qui neus obligeroit a y fa-tisfaire, en nous acculant devant toute la Communauté. Elles font encore quantité de chofesnbsp;qui feroient tout a fait irrégulieres entre nous,nbsp;dequoi elles ne s’apperqoivent feulement pas, paree qu’elles n’y entendent rien du tout; commenbsp;tenoit les perfbnnes Séculieres , comme ünbsp;elles les euflent connuës de long-temps, quoi-qu’elles ne ks euflent jamais vuës; enforte qu’el-les faifoient autant de Connoiflances, qu’il venoicnbsp;de perfonnes Séculieres demander des Sceurs. Et


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‘Relation de la Verf^tution dei ReUg.ieu(es de Port-Royal,

_ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;________________ amp; occupoit plufieurs perfonnes pour une chofe

trés vrai, qu’elles n’entendent rien a tous les Re- qui fe pouvoit faire fi facilement en ouvrant la

Porte.

Mais c’étoic encore une bien pi us grande affaire quand il fallcic ouvrir la Porte a un Jardinier,nbsp;ou a quelqu’autre perfonne. Car tout ce quenbsp;ces bonnes Filles font, ne fe fait qu’avec beau-coup de fagons; par éxemple, fi 1’on étoit obligénbsp;d’ouvrir la Porte pour fairefortirle jardinier; lesnbsp;Filles de Sainte Marie vouloient quil fit entrernbsp;les grands Paniers qui étoient fous la Porte dunbsp;Couvent (qui étoient des Paniers de fomme,nbsp;OU autres charges) quelque péfantes qu'elles fus-fent, fans que fes pieds paffaffent le Seuil de lanbsp;Porte; amp; pour en venir a bout, ü falloit qu’ilnbsp;obiervoient, fans pouvoir trouvat 1 invention d’attirer un fardeau a force

de bras, en fe penchant pour y atteindre avec fes mains pour les trainer jufqu’a lui pour les fairenbsp;entrer en cette maniere, fans qu’il lui fut aucu--nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;0nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r • • r- Mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fa commodité, de faire nas.

dire davantage; amp; que ce ne feroit jamais fait. 11 fer un de fes pieds au dela du Seuil i d ^ eft arrivé plufieursfoisqu’iln’yavoitpointd’Oeufs afin delesattirer plus facilement mÓ; ^ ®nbsp;pour préparer le fouper de la Communauté; amp; homme ne faifoit pas profeflinn d-5ue les Sccurs Cuifinferes alloient auTour fiipplier Réglements des filles^de LLmart oSn’ynbsp;la Scear, de Satnte Marts, qui avoit la Ckf du entendoit rien, s’il arrivoit par hazard qffil pas^-

D d d 3 nbsp;nbsp;nbsp;fat

Relation des perfonnes qui nous demandoient, pour leur de la Sr. faire dire ce qu’il leur plairoit: amp; quand cesnbsp;Pineau perfonnes étoient aflez fimples pour leur obcir,nbsp;II. elles nous difoient précifement ce qu’elles leurnbsp;Partie. avoienc marqué, paree que ces filles les avoientnbsp;faices entrer dans leurs fentiments, amp; nous n’ennbsp;pouvions tirer autre chofe

Cette liberté qu’elles fe donnoient de parler ainfi feules a toutes fortes de perfonnes , nousnbsp;fcandalifoit éxtrêmement, paree que felon 1’efpritnbsp;de notre Monallere, ce feroit une faute fi grande, qu’elle mériteroit d’etre punie par les plusnbsp;féveres Pénitences. Pendant que nous étions aunbsp;Parloir avec nos Parents, la Fille de Saints Marienbsp;qui nous accompagnoit fe mettoit devant la Grillenbsp;comme nous, amp; parloit fouvent plus quelaSoeurnbsp;qui étoit demandée, ce qui fut caufe que quel-ques-unes de nos ScEurs s’en trouvant importu-nées, dirent a leur Compagne, que leurs Parentsnbsp;étoient venus pour elles amp; pour les voir, amp; qu’elles les fupplioient de les laifler parler. La Smurnbsp;Peron étoic un jour avec moi au Parloir, eii lanbsp;maniere que je viens de rapporter. Après avoirnbsp;dit plufieurs chofes qui témoignoient que ce luinbsp;étoit une mortification bien grande defe voir dansnbsp;notre Monaftere, elle y ajouta, par je ne fqainbsp;quel élan d’efprit: „Ha! qui m’auroit dit que jenbsp;„ ferois venue Ceans, 1’on m’auroit bien furprife,nbsp;„ car je vous affure que je n'aurois jamais quitténbsp;„ le monde pour me faire Religieufe iPort-Roy-al”. Ce qu’elle difoit avec un mépris, quinbsp;faifoit aflez paroitre le fentiment qu’elle avoit denbsp;notre Communauté , qu’elle rabaifloit ainfi ennbsp;toute rencontre. Cette maniere d’agir leur eft finbsp;naturelle, qu’elles ne s’en apperqoivent pas, aunbsp;moins une partie d’entr’Elles j amp; néanmoins ileftnbsp;glements les plus effentiels amp; les mieux fondésdesnbsp;Communautés les mieux réglées , amp; qui fontnbsp;comme 1’ame amp; 1’efpric de la vie Religieufe. Elles font inftruites d’une maniere qui nc leur per-met pas de pénétrer fi avant; amp; elles font fi bor-nées, amp; ont fi peu de lumiere fur les principalesnbsp;maximes du Chriftianifme amp; de la folide piété,nbsp;qu’elles font le Capital de leur devotion de prati-quer une foule de menues cérémonies, qui n’ontnbsp;point tiré leur origine, amp; qui ne font point ap-puyées fur la véritéinfaillible de la parole de Dieu:nbsp;mais qui retiennent encore quelque chofe de cenbsp;péfant joug de la loi Judaique , qui ne faifoitnbsp;qu’accabler ceux qui Pobfervoient. fans nouvoirnbsp;fanétifier perfonne.

J’en rapporterai feulement deux éxemples, afin que 1’on puiffe juger de la piece par cet échantil-lon, paree qu’il feroit inutile amp; ennuyeux d’en

Monaftere, d’en faire entrer qu’on avoit appor- Relation tés du marcjié, amp; qui étoient entre les deux por- de la Sr.nbsp;tesdu Couvent: mais cette Fille répondoit, 5«’e//e Pineaunbsp;n'ouvriroit pas la Porte pour des Oeufs,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fal- II.

loit attendre quelque occafion oh ilfut ahjolumentné- Partie. cejjaire de rouvrir,four les faire entrer par ce moyen:nbsp;qu'on attendoit un Médec'tn,ou unyardinier , ouquel-que Ouvtier, Et l’on renvoyoit ainfi la Soeur quinbsp;étoit venuè' demander des Oeufs, fans fe mettrenbsp;en peine de la Confufion que ces retardementsnbsp;pourroient caufer, Mais comme ces perfonnesnbsp;que 1’on attendoit tardoient trop a venir, nosnbsp;pauvres Sceurs étoient contraintes de retournernbsp;fouvent au Tour demander des Oeufs, amp;l'onlesnbsp;renvoyoit toujours dans 1 efpérance que ces per--fonnes qu’on attendoit viendroient enfin, cequinbsp;incommodoit. éxtrêmement dans les Cuifinesj amp;nbsp;faifoit faire quantité de voyages, dire plufieurs paroles • amp; furtoutj cela mettoit nospauvresSoeursnbsp;dans un empreffement pitoyable , fans que lesnbsp;Soeurs de Saints Marie confidéraCTentaucunementnbsp;la peine qu’elles leurs donnoient. Mais quandnbsp;1’heure prefloit fi fort qu’il n’y avoit plus moyennbsp;de différer, les Filles deSte Marie, qui demeu-rent toujours inviolablement attachées a leurs pe«nbsp;tites cérémonies, nejugeant pas qu’un repas denbsp;la Communauté fut une affaire aflez importantenbsp;pour ouvrir une Porte, ce qui eut été fait en unnbsp;moment, aimoient mieux faire pafler des Oeufsnbsp;par le Tour dans de petits Paniers: ce qui faifoitnbsp;faire une quantité de voyages du Tour a la Porte,

amp; de la Pone au Tour, pour vuider les grands Paniers dans des petitsi amp; faifoient dire une multitude de paroles, amp; furtout donnoit beaucoupnbsp;de peine au dehors amp; au dedans du Monaftere,


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594 nbsp;nbsp;nbsp;quot;Relation de la IPerfécutson des Religieufes de ForURoyal, i66^’\6amp;^2

Reiation iat Ie Seuil de la Porte , encore que ce ne fut fortir, paree que la permiflion de faire entrer un Relation

1o .^r nu nbsp;nbsp;nbsp;IpO rt/»!ivnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nil^slnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;® AM M#*rvaMrtr*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;— J_ 1_ rN__

sic la Sr. qu’entre les deux Portes, il falloic qu’il fit entrer Pineau ces charges avec la mênae circonfpeaion, en pre-n. nant bien garde de ne pas repafler fes pieds aunbsp;Parcie, dedans; que fi néanmoins il y en mettoit feule-tnent un , les Filles de Sainte Marie crioient:nbsp;,, Que faites*vous, Ie Jardinier? vous rentrés,nbsp;„ cela eft contre nos Regies”: enforte qu’onnbsp;voyoit un pauvre homme fur Ie 5euil de la Forcenbsp;un pied dedans l’autre dehors, avec un gros far-deau entre fes bras, qui n’ofoic s’aider de fesnbsp;deux pieds pour fa commodité, ce qui 1’etnba-

raffoit éxtrêmetnent, nbsp;nbsp;nbsp;....nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ,

Mais quand par malheur il arnvoit que Ie pied qui étoic dehors fe joignoit a celui qui étoit de.nbsp;dans, amp; paffoit Ie pas de la Porte, les filles denbsp;Sainte Marie ^ qui étoient préfentes, amp; qui pre-noient garde avec un zele de 1'Obfervance toutnbsp;a feit merveilleux, que eet homme ne fit entrernbsp;ce pied avec celui qui n’étoit déja entré que parnbsp;furprife, amp; fans permiflion, elles faifoient paroi-tre la peine que cette irrégularité leur caufoit.nbsp;Que s’il leur repréfentoit qu’il ne pouvoit fairenbsp;autrement, amp; qu’il y eut encore d’autres chargesnbsp;femblables entre les deux Portes, elles lui difoientnbsp;qu’il les feroit entrer dans une autre occapon, quandnbsp;il feroit ohligé d’entrer pour une autre chofe, amp; qu’ilnbsp;ne falloit pas repafer la Porte pour faire entrer lesnbsp;charges: amp; ainfi ces fardeaux, ou marchandifes,nbsp;demeuroient au dehors, en attendant une rencontre incertaine, quelque néceflité qu’on 1’on ennbsp;eut au dedans.

Dautres fois on faifoit venir la Touriere de Ste, Marie^ qui étoit au dehors, afin de^poafler cesnbsp;Charges contre la Porte ; car 1’entrée lui étoitnbsp;aufli interdice qu’aux hommes, amp; Ton faifoit venir de nos Smurs pour tacher a prendre ces char-ges durant que les filles de Sainte Marie étoientnbsp;préfentes, qui prenoient garde avec leur zele ordinaire que leur Touriere ne mit pas fon pied furnbsp;Ie Pas de la Porte: amp; de même que nos Senursnbsp;ne 1’y miflent pas aufli, quoique la premiere Porte qui rend dans leChceur fut fermée,amp;quetou-tes ces Cérémonies fe fiflent a la Porte qui rendnbsp;dans Ie Couvent. Enforte que toutes ces pauvresnbsp;i’illes étoient accablées, amp; les filles de Sainte Ma~nbsp;rie dans une gêne étrange, de crainte 6c d’appré-henfion que les bornes de l’Obéiflance aveuglenbsp;qu’elles avoient requës fur ce fujet, ne fuflentnbsp;tranlgreflees. Et 1’on ne l^auroit croire les pei-nes 6c les inquietudes qu’elles faifoient paroitre ennbsp;ces rencontres, Elles difoient aux autres Smurs,nbsp;amp; a leur Touriere : „ Ma Sceur , mon en-gt;» fant, prenës bien garde de ne pas romprenbsp;» 1’Obfèrvance , car il n’y a rien de fi impor-” tant que de bien garder Ia régularité lde la dé^nbsp;jj ^nd loute la perfedtion Religieufe. ”

t^ipand on étoit obligé de faire entrer un Ou-^ler, ces Füles allotent demander permiflion a la Mere Lugente toutes les fou qu’il devoit entrer ou

homme dans Ie Adonaftere, n’enfermoit pas celle de la Sr, de Ie faire fortir; quand il avoit fait fon Ouvra- Pineau

ge, il falloit retourner a la Mere Eugenie pour cela : 6c comme cette Mere n’étoit pas toujours en même lieu,il falloit fouvent feire quantité de voyages devant que de la trouver, 6c même l’onnbsp;m’a aflliré qu’on alloit quelquefois jufqu’a M.nbsp;Chamiltard pour avoir permiflion de faire entrernbsp;les Ouvriers, 6c autres perfbnnes néceflaires.

Toutes ces Cérémonies faifoient perdre beau-coup de temps, 6c donnoient un grand éxercice de patience aux Filles de Sainte it/ar/V,6celle leurnbsp;échappoit fouvent, ce qui leur faifoit dire dansnbsp;plufieurs rencontres des paroles aflèz aigres 6cnbsp;empreflees, fans rous les autres défordres que cesnbsp;Ordres imaginaires caufoient, ce qui incommo-dolt ordinairement quantité de perfonnes,

Voila comme elles agiflbient dans toutes leurs Charges. Elles font de même dans tout Ie reftenbsp;6c même dans leur compofition éxtérieure: ellesnbsp;agiflent toutes, autant qu’elles peuvent, d’uncnbsp;même faqon: elles parlent d’un même accent,nbsp;leurs aétions font femblables; amp; s’il leur étoitnbsp;poflible , elles ne feroient toutes qu’unc mêmenbsp;perfonne. Pour cela elles ont chacune une fur-veillante, qui a foin de prendre garde, a toutes lesnbsp;aétions de celle de qui elle eft Chargée, pournbsp;1’avertir des feutes qu’elle commet contre l’Ob-fervance Réguliere. Elles s’avertiflenc ainfi lesnbsp;unes les autres des moindres manquements, 6cnbsp;jufqu’k un mouvement 6c un gefte qui ne feroitnbsp;pas aufli Réglé qu’il Ie doit être. Les Supérieure mêmes ne font pas éxemptes de cette loi. Elles ont une afliftante qui les accompagtve par-tout, 8c même au Parloir, 6c qui les averticnbsp;comme les autres, Elles changent tous les ansnbsp;de furveillante, qui eft Ie premier jour de l’An,nbsp;paree que ce jour - la elles changent toutes cho-fes felon leur Ordre, d’OfHce, de Cellules, denbsp;Meubles, de Chapelets, 6c même de Croix denbsp;Reliques qu’elles portent devant elles, 6c géné-ralement de toutes les chofes. Ce qui n’eftnbsp;pas une petite mortification, car tout Ie mondenbsp;n’eft pas propre ; 6c comme toutes ces chofesnbsp;changent fouvent de main j elle font quelquefois bien mal-propres ; mais ces bonnes-fillesnbsp;font aecoutumées a ces fortes de Pénitences.

Voife une petite hiftoire, 6c un petit abrégé de l’Efprit des Filles de Sainte Marie ^ qui eft biennbsp;Ie plus gêné 6c Ie plus embarafle qu’il eft poffi-ble de s’imaginer. Et néanmoins elles en forttnbsp;tant d’eftime, qu’elles ne penfent pas qu’il y aitnbsp;rien de plus élevé dans la vie Spirituelle, que cette foule de menuës pratiques depiété,qui feroientnbsp;bonnes en effet, fi elles ne les portoient pointnbsp;dans un fi grand éxcès, que d’en faire prefquenbsp;Ie fondement de leur Vertu 6c de leur dévo-tion. Et 1’on void clairement que les perfonnesnbsp;qui les conduifeht, veulent qu’elles foient ainfi

bor-

11.

Partie.


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’Relation de la Perfdcuthn det Religkufes de Tort-Royal, i66^-y66f.

39?

Reiadon bornées dans ees bagatelles, afin qu’elles n’entrenC de la Sr. pas dans le difcernement des chofes plus folides,nbsp;Pineau de crainte, Ians doute, que fi elks avoient desnbsp;II. connoiffances plus éclairées,elles ne fiffent divor*nbsp;Partie. ce avec I’Obeiflance aveugle , qui eft fi commo*nbsp;de aux Teres yéfuites. Et comme nous n’etionsnbsp;pas accoututnées a la pratique de ces petites Cérémonies, a quoi nous nous entendions auffi peunbsp;qu’elles entendoient peu les N5cres,nous paffionsnbsp;dans leurs efprits pour des perfonnes qui n’écoiencnbsp;pas inftruices des plus belles Maximes de la vienbsp;Religieufe; quoique dans la vérité, nos Régle-ments amp; nos Obfervances foient infiniment plusnbsp;folides amp; mieux fondés que les leurs, L’on voyoitnbsp;néanmoins entr’elles une di®rence de Sentiments éxtrême fur notre fujec, quoiqu’ellesnbsp;n’euffent qu’un roêrae efprit dans tout le refte:nbsp;car Ci la Mere quot;Eugenie amp; trois de fes lilies n’ap-prouvoienc pas nos Exercices, la Mere de Mau-peou amp; la Mer-e de la Sourdiere d’autre part té-moignoient en route rencontre TEftime qu’elksnbsp;en faifoienc. Et fi elks n’eufTent pas été fi re-tenucs par la crainte qu’elles avoient de Xoc-Merenbsp;Eug^enie, elks en auroient fait paroitre davantagenbsp;afllirement.

Ce font la les perfonnes que M, de Paris nous donna a la place de nos Meres, un Ordre fondénbsp;il y a fo ans, amp; le moins réformé quifoit dansnbsp;I’Eglife, pour changer les Obfervances de I’Or-dre de Cite aux, fondé il y a plus de Cinq centsnbsp;Soixante ans; amp; notre Monaftere en particulier,nbsp;qui eft fondé il y a plus de 400 ans , amp; qui eftnbsp;peut-être le plus réformé Monaftere de I’Ordrenbsp;depuis que notre Mere Angelique y a mis 1’entierenbsp;réformé de I’Ordre de Citeaux, amp;c qu’elle y a éta-bli, les Saintes Obfervances qu’elle y a laiflees ennbsp;mourant.

XX.

\_Vlu{ieurs entretiens de la Soeur Genevieve de rincarnation avec la Soeur Flavie fur le hefoin d'argent ou fenbsp;tromoit la Maifon: fur les Ecritsnbsp;qui couroient centre M. VAr-chevéque : fur la prétenduënbsp;eftime que la Mere Ag-nès faifoit de la Soeurnbsp;Flavie:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fur ce que

difoit M. VArchevê-que de la Soeur Angelique de ¦

St. Jean.]

Ml Steur Flavie me dit un jour, qu’on avoir

bien de la peine a fubtifterjque perfonne ne vou- Relation loit payer ce qui étoic dii au Monaftere,amp; qu’on de ia Sr.nbsp;ne faifoit plus d’Aumones. Je lui répliquai, que Pineaunbsp;e’etoit une malédiaion qui accompagnoic la Sk-. H.nbsp;nature; amp; q\^^ j’étois affurée que ft une d’eatre Paitie.nbsp;nous écoit Célérierc, nous ne manquerions nonnbsp;plus al'avenir, que nous avions fait par le paffé:nbsp;a quoi elle répondic froidement: „ Cela feroitnbsp;,, bien aile. ” Elle parut furprife de ce que jenbsp;faifois cette avance fi librement; tilais il me fem-bloit néanmoins que je ne la faifois pas témérai-rement; amp; que fi nous euflions été dans cettenbsp;Charge, Dieu eut pourvu aux befoins du Mo-naftere comme il a toujours fait. Je ne fqai fi-cette fille paria a tna Smr Dorothée de ce que jenbsp;lui avois dir, car il parut qu’elles avoient féfolunbsp;enfembie de me contrepointer fur 1’avance quenbsp;j’avois faite, qui leur fembloit peut*etre un peunbsp;bardie. Mats quelques jours après, ma Sesur Do-rothée dit i une de nos Soeurs, que les Teres denbsp;rOratoire leur avoient envoyé un de leurs Peresnbsp;an nom de kur Communauté , pour leur direnbsp;qd'tls avoient afpris quelles étoient eft nécejjitf, £5*nbsp;qdils s'offroient de les affi/ler; qtt’ils les fupplment denbsp;i'accepter; £5* ^u’ils s’efiimoient heureux de Itsfecou-rir dans leur befoin, Voila ce que la Saiur Doto-a ditelle-mêmejje né fqai pas ce qui en eft;nbsp;mais elle pouvoir bien juger quecelleaqui ellenbsp;,parloit ne roanqueroit pas a me faire le recit d’u-ne-fi favorable rencontre, amp; c’étoif peut-êtrenbsp;dans ce deffein qu’elle le lui faifoit fqavoir.

Ma Steur Flavie me dit encore, qu'il conroit me grande quantité d’Ecrits les plus injurieux du mondenbsp;dVhonneitr de M. I’Archevêque; que celaJeul faifoitnbsp;bien voir que Dieu rfétoit point de ce coté-ld; quenbsp;Von- dy voyoit qu’un Efprit d'aigreuT J qu’on y parloitnbsp;avec pajfion. Sc quantité d’autres refmes éxage*nbsp;rants, qui faifoient aflez voir qu’elk parloit elle-inême avec beaucoup depatEon, Cécte Fille ménbsp;venoit toujours trouver, quoique je lui parlaflenbsp;ordinairement avec beaucoup' de libercé de fesnbsp;défordres, amp; de fes frahiforis. Jé lui dis dansnbsp;une rencontre: ,, Ma pauvre Soeur, vous êtes^

,, changée du blanc au noir ; oii eft le temps „ ou vous étiés fi forte, amp; que vous mé difiésnbsp;„ avec tant de joie que vous avk's appris d’u» Terénbsp;,, deVOratoire, qui vous/toit venit vo'tr, qu’on »»

,, pauvoit figner le formulairrfans ¦condamne-r Mone ,, Jieurd’lpres, Saint Auguftin, Saint ofp Idnbsp;„ Gra'ce efficace; ér par conjdquent I’Evangile £3*nbsp;tout le Chriflianifme? Ec ou eft ce temps, ma

„ Soeur, ou vous m’affuriés avoir allégue routes.

,, CCS raifons a M. VArchevêque, paree que vou^

„ les trouviés aflez folides amp; affez convainquan--„ ms pour le perfuader dela pureté de votreCon.'

„ foience, amp; de la droiture dc votre intention „ dans le refiis de la fignature?” Surquoi ellenbsp;me repondit; ,.tl a figné lui-méme ^ préfent.» Jenbsp;lui replsquai. ,, Il n eft done pas fage, non plus

n que

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Relation de la Verfdcuiion des’Religieufes de Vort-Hoyal^ I(56 *

, jie Changer facilement, amp; de que M l'Archevêque ivoltéf.éyoir rati Sceur An- Relation

gelique de Saint Jean aux VïWtsCélefles, Je lui de- de la Sr. tnandai s’il n’cn étoit pas bien fttisfait, eile me Pine unbsp;répondit; ,, Trés mal; cela va trés mal; ha! fi II.

„ Pon avoit bien agi avec M. PArchevêque, l'on Partie s’en feroit bien trouvó;

Relation

de [a Sr, „ turner ainfi a tons vents.

Pineau

If.

Partie.

Comme je lui difois en unc autre rencontre que nous ne Ia regardions pas en qualité de Soüprieu-re, amp; que nous ne la reconnoiflions pas pournbsp;telle, Elle me répondit; „ La Mere Agnes nenbsp;,, fait pas de méme, elle me veut bien recon-3, noitre. Ma Seeur Marie Angelique m’a écritnbsp;„ en fon nom, pour me demander quelque cho-j, fe pour elle, ” Je lui rcpliquai d’une fagonnbsp;humiliante. ,, Si la Mere Agues vous reconnoit,nbsp;3, c’eft Ie monde renverfé. Et en efFet nousnbsp;3, voyons que M. l’Archevêque fait aller les Che-„ vaux en Caroffe , durant qu’il fait aller lesnbsp;„ Maitres a pied, ” C’eft un vieux proverbenbsp;qu’elle entendoit bien. Elle me dit un jourqu’el-le avoit parlé a M. Hilaire, qui venoit de parler anbsp;M. f Archevêqueque c’étoit un trés honnêtenbsp;borome, amp; qu’il lui avoit dit que M. l'Archevêque étoit Ie meilleur Seigneur du monde, amp; qu’ilnbsp;étoit faché de ce qu’on ne vouloit pas Ie concenter. je lui répondis: „ AflTuremenc M. Hilairenbsp;,, ne voudroic pas que nous euffions fignénbsp;Elle répliqua: „ Enfin, il voudroit bien qu’onnbsp;„ donnat contentement, amp; il ell faché de cenbsp;3, qu’on ne Ie fait pas. ”

Je lui parlois un jour fur ce que quantité de perfonnes étoient furprifes de ce qu’elle avoit figné, amp; que j’avois appris que M. Vitau même ennbsp;étoit faché, 6c qu’il lui en avoit parlé d’une i^a-niere affez, forte. Elk me répondit, que M. Vitau lui avoit atfuré que les Profojitions étoient véri-tablement dans Ie 'Ltvre de IA, d’Jpres, (ér qu'o»nbsp;auroit du avoir figné il y a deuxAns: rnais qttil étoitnbsp;VTai qtéil approuVöit pas qu^elle eut figné fians lanbsp;Communauté^ amp; qu’il ne s’étoit point pajfé d’autrenbsp;différend entre tui amp; elk, Néanmoins l’on m’avoicnbsp;dit comme une chofe certaine, que la difputenbsp;avoit paffe fi avant, qu’il lui avoit dit qu’il eutnbsp;voulu étre obligé par Contrad palïé par devant,nbsp;Notaire, a lui payer qoo Livres de Penfion, amp;nbsp;qu’elle ne fut point dans notre Monaftere, pournbsp;Ie déplaifir qu’il recevoit de fa conduite, c’eft cenbsp;qu’elle n’avouë pas; car elle croit qu’il a beau-coup d’affeöion pour elle. Tous les deux peu-vent être véritables,car il fe peut bien faire qu’ilnbsp;ait de I’affedion pour elle, 6c qu’ii foit faché denbsp;ce qu’elle a fait, tant a caufe qu’elle a contribuénbsp;h la ruïne de notre Monaftere, pour lequel il eftnbsp;obligé d’avoir du réfped 6c de la gratitude, quenbsp;paree que les trabifons 6c la mauvaife conduitenbsp;de cette Fille l’humilient en quelque forte , étantnbsp;la Tante de fa Femme, Celui qui la flate Ie plusnbsp;dans fon mal, eft M- Ie Mazier (fon Neveu)nbsp;qui n’eft pas ü honnête-homme que nous 1’a-viqns cru; car c’eft lui qui donne les plus mau-vars Confeils dans les affaires, en ce qui regardenbsp;Ie temporel dc notre Monafte?e.

JIJ e me vmt trouver un jour pour me dire,

3, ö v.11 iwivïiL iiiyu.t/, maïs on ne 1’a pastrai-3, té en Archevêque ”, Et j’ai appris depuis, que 3, M, de Paris avoit dit en parlant de ma Soeurnbsp;Angelique de Saint Jean, que c’étoit Ie plus grandnbsp;Orgueil de Fille qu’il eut jamais vu. C’eft cenbsp;qu’il dit de toutes ks perfonnes qui lui réfiftent.nbsp;La Sceur Flavie ne m’avoit pas rapporté cettenbsp;circonftance, quoiqu’elle fut affez remarquable;nbsp;6c néanmoins je crois que c’étoit elle qui en fai.nbsp;foit courir Ie bruit, amp; qui en parloit en plu-fieurs rencontres,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

XXI.

[ La Communauté écrit plufieurs fois ét M. rArchevêque pour Ie prier de leurnbsp;donner un autre Confejfeur quenbsp;M. Chamillard. M. PArchevêque va Cl Port-lloyal. Son Entre-tien avec deuxnbsp;Religieufes aunbsp;fujet du ProcésFerbaltnbsp;amp;c.-\

Depuis Ie iz ^de Septenabre , qui fut Ie jour que M, l'Archevêque nous fit la Conférence,dontnbsp;nous avons déja parlé; dans laquelle il commen-ga a nous faire quantité de menaces, après avoirnbsp;perdu l’efpérance qu’il avoit euë de nous gagner ,nbsp;amp; après avoir abandonné toutes fes belles pro-mefl’es pour nous faire reffentir les effets de lanbsp;mauvaife humeur oü il étoit contrenous; laCom-munauté lui écrivir quelques billets, pour lui demander un autre Confeffeur que M. Chamillard^nbsp;paree que nous lui avions cémoigné dans la même Conférence, que nous ne pouvions plusavoirnbsp;de confiance en lui, après ce qui s’étoit paffé depuis Ie jour de 1’Enléveroent de nos Meres; ^nbsp;quoi M. PArchevêque ne fit aucune réponfe: cenbsp;qui n’empêcha pas que la Communauté ne lui fitnbsp;encore la même fupplication Ie 24 Septembre dunbsp;même Moisen préfence de iff. Chamillard^qi^oicyatnbsp;fa mauvaife humeur précédente fut de beaucoupnbsp;augmentée contre nous, 6c changée en une véri-table cokre, a caufe que perfonne ne lui avoitnbsp;fait la fatisfaéiion qu’il prétendoit, touchant knbsp;Procés-Verbal; 6c qu’au contraire il avoit étenbsp;foütenu de toute la Communauté. Ce fut pournbsp;cette faute prétenduë , que depuis ce jour-la /«

Mere


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quot;Relation do la Terffcution des Religieufis de Fort-'Royalt i66^' i66fi

pas le temps de parler, il lui dit d’une voix forte: Relation „ Qui eft celle-lè qui a la hardieflè de me parler de la Sr,nbsp;„ de la forte ? taifes-vous, taifés-vous. Après Pineau

II. Partie,

plus grande marque de votre colere vers nous, „ ne piailléspoint tant.” Ma Sceur Magdèkhiè^t „ que l’aétion que vous faifiés de mettrenos Me- Anges qu’il avoit fait taire,6c qui n’avoit olé parlernbsp;res dehors. ” Ce qui fit de nouveau entrer jufques-l-a, luidemanda permiffion de parlernbsp;Afen colere; amp; il répondit dans ce qu’il lui accorda. Elle lui dir n,.onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

mouvement, qu’il avoit été oblige de faire fortir nos Meres bors du Monaftere, paree qu’il avoitnbsp;été averti qu’elles perdoient la Maifon, amp; qu’ennbsp;effet elles l’avoient perdue. Sur quoi ma Sceurnbsp;Magdeleine voulut répondte, mais ne lui donnant

a crainte

Relation Eugenie ne nous permcttoit plus de Gomde la Sr, niunier.-amp; d’autre part M. Chamillatd,3 qui nous Pineau avions dédaré que nous ne pouvions plus aller ^nbsp;II. lui, n’en faifoit point venir d’autre, quelque pro-Partie. mefle qu’il nous fit de nous en donner un; pen*nbsp;fant peut-etre nous laifler, amp; nous obliger denbsp;retourner a lui par ce moyen. Mais routes lesnbsp;Soeurs demeurerent fermcs a ne point aller a con-fefle I lui. Tomes ces réfiftances de part amp; d’autre furent caufe que nous demeurames ainfi pri*nbsp;vées des Sacrcments.

Mais après que quelques jours fe furent pafles dans 1’attente de ce qui arriveroit fur un fujet finbsp;important, fans avoir pu obtenir aucune grace,nbsp;il y eut quelques - unes de nos Soeurs qui eurent lanbsp;penfce qu’il fe falloit donner I’honneur d’écrire inbsp;M. l'airchevéque, pour lui demander la Comma,nbsp;nion pour le jour de I’Odave de Saint Denis,nbsp;n’ayant pas eu la penfée de lui en écrire pournbsp;le jour de la Fete. Ce meme-jour M.T Arche»nbsp;nieque étant venu k quot;Port-Royal après Vêpres, nousnbsp;nous fcrvimes de cette occafion pour tacher d’ob-tenir la grace que nous lui voulions demander.nbsp;Et ma ScEur Marguerite Angelique du St, EJprit jnbsp;^Girou^ des Tournelles) amp; ma Sceur Magdeleine desnbsp;Anges (de Druy) allerent le trouver au Parloir,nbsp;pour lui préfenter notre Lettre au nom de lanbsp;Communauté. Cette Lettre eft dans nos Adtes,nbsp;amp; je ne la rapporteraipas ici. II la lut avec grande attention, amp; dit enfuite a nos Soeurs: „ Voilknbsp;„ une Lettre ou d’un cóté vous me parlés avecnbsp;„ humilité amp; avec refpedk, comme doivent fairenbsp;„ de bonnesReligieules en parlant a leur Arche-„ veque; amp; de 1’autre il n’y a que deux joursnbsp;„ que vous avés fait préfenter une Requete aunbsp;,, Parlement qui m’eft la plus injurieufe 6c la plusnbsp;,, offengante du monde j voyés fi cela s’accorde,nbsp;3, 6c jugés vous-même li après cela je puis vousnbsp;,, accorder la grace que vous me demandésnbsp;Enluite il commenga a parler du Procés-Verbal,nbsp;prétendant ( a fon ordinaire) qu’il n’étoit remplinbsp;que de faulTetés; car c’étoit toujours le centre oQnbsp;fe terminoient tous fes difcours. Ma Saur Magdeleine des Anges lui répondit, que depuis peu denbsp;jours nous 1’avions revu 6c éxaminé article parnbsp;article» 6c que nous n’y avions rien trouvé quenbsp;de trés veritable. M. I'Archeveque repartit.,, Oui,nbsp;,, 6cl’on me fait toujours parler comme un hom-„ me qui eft en colere: quelle grande colerevousnbsp;„ ai-je fait paroitre ” .? Ma Sceur repliqua:nbsp;Monfeigneur, vous ne pouviés pas donner une

.397

cela il voulut recommencer a parler du Prócèsl Verbal, pour foutenir qu’il n’avoit pas pris manbsp;Sceur Magdeleine Chrifiine par la main j eii difantnbsp;que cet article étoit abfolument faux. A quoi manbsp;Sceur Marguerite Angelique répondit en pleurant:

„ Monfeigneur, ft vous me voulés donner per-„ miflion de parler, je vous dirai, comme de-„ vantDieu, ce qui en eft. ” 11 lui dit: „ je le „ veux bien, parlés,ma bonne fille”:Elle continuanbsp;fon difcours, en difant: „ Monfeigneur, je vousnbsp;,, demande trés humblement pardon fi je vousnbsp;„ dis que cela eft trés véritable, amp; que je I’ainbsp;„ vu moi-méme de mes propres yeux, Je crois,nbsp;„ Monfeigneur, que vous le fites fans y penfer,nbsp;„ mais en vérité vous l’avés fait. ” Il répondit,nbsp;„ Quoi! moi je I’ai prife par la main? ha! celanbsp;„ eft faux. Je puis bien 1’avoir prife par le Bras,nbsp;,, mais pour la main, je né I’ai jamais fait”. Manbsp;Sceur repliqua: „ Monfeigneur, la main 6c lenbsp;,, Bras font fi proches I’un de 1’autre, qu’en effetnbsp;„ je n’ai pas bien difcerné lequel c’étoit des deux,nbsp;,, mais toujours je fuis trés afliirée que vous l'avésnbsp;„ prife par I’un ou par I’autre.” 11 s’adoucit unnbsp;peu, en répondant: „ Ha ! je ne fgai, mais ennbsp;„ vérité il ne m’en fouvierit pas ” Et puis il ditnbsp;enfuite:„II y a ici une autre méchanteReligieufenbsp;„ qui a eu la hardicffe de foutenir en ma préfen-„ ce que je lui avois dit que j’at été obligé de cédernbsp;jgt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;violence de vos Ennemis; 6c .de

„ même dans vos imprimés vous mettés que j’ai „ dit a M. Champagne,, que pour moi,, je ne vousnbsp;ferois point de mal j mats que je ne pouvots patnbsp;empêcher celui que les yéfuites vous voudroier.t fai-,, re. Oh! bien, fgachés que ce ne font pointnbsp;„ les JéJuites qui me poulTent dans rout cecij amp;nbsp;„ que ce que je fais, je le fais de moi même. ”nbsp;Sur cela il envoya querir ma Sceur Catherine Suzanne QChampagnequot;) pour Igavoir d’elle fi Mr. fbunbsp;Pere lui avoir dit que lui [Af. PArchevêquéj luinbsp;eut dit ce qu’il rapportoit dans ces imprimés, Anbsp;quoi ma Sceur Catherine Suzanne fatisfic en difantnbsp;que ce n’étoit pas a Elle é qui Mr. Champagnenbsp;avoit fait cette réponfe.

Après cela il commenga a parler de la Signatu-ture, proiivant avec fes raifons ordinaires l’obli-gation qu’il y a de la faire. Mais comme durant tout ce temps ma Sceur Marguerite Angelique pleu-roit toujours, illuidit: „ Lk; écoutés - moi, amp;

n’étoit que

^^^“'’^•quot;’^ncequirempêchoit

au nom de Notre Seigneur Jefus Chrift de ne lui poi t demander la fignature; mais il lui réponditnbsp;comme nayant nul égard a fes raifons: „ C’eftnbsp;Eeenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ af.


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398

Relation „ affez, ” nbsp;nbsp;nbsp;^______

de la Sr. laquelle nous agiffions envers celles qui avoient Pineau figné, difant que nous improuvions tout ce qu’el*nbsp;li. les faifoienc. Ma5r. Magdek'me (^M/^w^«luirépon-Partie. die, que ce n’étoit pas au fujet de la fignature quenbsp;nous faifions des plaintes d’elles, mais que ce quinbsp;faifoit notre peine, étoit la tnaniere dont Elies fenbsp;comportoient elles - metnes envers nous, amp; partinbsp;culiérement ma S««rF/fla);V;ajoutant,qu’elle nousnbsp;avoit trompées, mais qu’i préfent nous la con-noillions bien;amp; que fi nous avions I’honneurdenbsp;1’entretenir plus particuliérement, nous lui cn di-lions la vérité. 11 répondic; „ La W dt Saintenbsp;Havie eft une Sainte fille, amp; une bonne Relinbsp;” gieufe; amp; fi elle n’avoit point figné, elle feroitnbsp;” tout votre coeur. ” Je ne fgai pas le refte denbsp;ce qui fe paiTa dans cette Conférence, mais nosnbsp;pauvres Sceurs en revinrent fi allarraées, qu’ellesnbsp;repandirent une frayeur générale dans toute knbsp;Comraunauté, Ma Smur Magdtleine des Angesnbsp;en fut Malade d’appréhenfion, amp; nous ne pen'nbsp;lions plus qu’è nous préparer a Ibrtir du Mo-naftere, n’efpérant plus aucun délai, mais aunbsp;contraire cous croyions que la difperfion ctoitnbsp;réfoluë.

XXil.

ILa Soeur Flavie, G? celles de fon partij font aM.VArchevêque de grandes plaintes centre la Communauté. Les Reli-gieufes de Sainte Marie condam-nent la conduite, les coutumes, lesnbsp;Livres, les Sentiments amp;c. denbsp;la Communauté ^ qu'elles nanbsp;cejfent d'accufer de dé-fordres les plus grands.

Quels étoient ces dé-Jordres. Fruit de la Signaturenbsp;dans cellesnbsp;qui avoientnbsp;figné.']

Dautre part la Steur Tlavie^ amp; toutes celles du parti contraire, faifoient quantité de plaintes denbsp;nous il M, de Parity ce qui aigriflbit fon efprit denbsp;plus en plus, amp; empiroit de beaucoup l’étatdesnbsp;affaires: enforte que nous reflentions fouvent desnbsp;effets de fa colere centre nous. Toutes cesnbsp;ï'ftles agifloient h. notre égard comme des étran-cela* ’ ^ comme des perfonnes ennemies, amp;nbsp;une entiere approbation de M VAr-tenifi oni ^ ^l’smillard, amp; de la Mere Eu-pour’nous.

puyée de 1’autorité de cTs'p^fonnes ,®nê

Matton de la Perfécution des Migteujes de Vort-Mol) l664..t66lt;jl Enfuite il paria de la maniere avec perdoit point de temps pour trouver les moyens Relationnbsp;¦quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.... de nous perdre. CetteFille cherchoitfansce(re,amp;de la Sr.

veilloit continuellement pour nous furprendre. Pineau Elle s’indifpoloit de toutes les plus folides vérités II.nbsp;qui fe rencontroient dans les leétures que nous Partie.nbsp;faifions dans la Communauté, amp; les autres quinbsp;avoient figné auffi, quoique ce ne fuflent que lesnbsp;memes chofes qu’elles aimoient amp; eftimoient lesnbsp;années précédentes. Les filles de Sainte Marie s’ennbsp;often^ient fouvent ; mais pour elles il n’y avoirnbsp;pas fujet de s’en étonner, paree qu’elles n’en fqa-vent pas davantage. Elles difoient que nousnbsp;compofions, amp; que nous difions ce qu’il nousnbsp;plaifoic. Quelquefois elles venoient en colere de-mander le Livre , pour voir fi ce que l’on difoitnbsp;y étoit en effet. Elles difoient, que la Chaire denbsp;verité étoit devenue la Chaire de Menfonge • amp;nbsp;cela eft arrivé tant de fois , qu’il feroit ennu-yeux de rapporter en détail tout le brult qu’ellesnbsp;ont fait pour ces leétures.

Je me contenterai d’en rapporter quelques éx-emples, qui feront juger des autres. Voici ce que ma Smur Ifabeile de Sainte Anne {Goulart') m’en anbsp;dit, amp; je ne l’ai fait que tranfenre fur le mé-moire qu’elle m’en a donné, afin que ce foit cesnbsp;mêmes termes. ” Ma Steur Plavie medit un jour,

„ que la Mere Eugenie n’étoit pas contente de la „ ledure du Refedoire; je lui demandai ce quinbsp;„ la mécontentoit fi fort. Elle me dit, que lanbsp;,, Mere lui avoit dit, qu’on avoit lu la Bullenbsp;„ d’un Pape; je ne fgai pas, [dit*elle] ce quenbsp;„ c’eft, paree que je n’y étois pas. Je lui répli-,, quai , que c’étoit le Cabinet de l’ordre, amp; qu’ilnbsp;„ ne falloic pas s’étonner fi la Mere Eugenie im-„ prouvoit notre conduite amp; nos fentimentsnbsp;„ puifqu’elle condamnoient même les Vies desnbsp;j, Saints; que cela faifoit bien voir la préoccu-„ pation de fon efprit contre nous. Elle demeu-„ ra toute interdite, ne f^achant plus que menbsp;„ répondre. Elle me dit leulement, qu’il ne fa-„ loit pas fe blefler pour fi peu de chofe, amp; qu’el-„ le diroit ^ la Mere ce que je lui avois dit.”

Cette Sceur s’étoit adreffé malicieufement a ma Sceur Elizabeth de Sainte Anne ^ paree qu’elle croy*nbsp;oit qu’elle lui diroit plus facilement la vérité.

Une autrefois la itfi?rfJïtiigf««étantk la ledure de Complies, (qui étoit de Saint Augufiin fur lesnbsp;Pfeaumes) cette Mere s’en offenqa d’une tellenbsp;maniere, qu’il fallut lui porter le Livre pour luinbsp;faire voir que nous n’y avions rien ajouté; amp;nbsp;quand elle ne pouvoit plus nous aceufer d’avoirnbsp;coropofé OU ajouté, elle difoit, que nous pre-nions plaifir a choifir des Livres propres a nousnbsp;entretenir dans nos fentiments amp; dans notre dé-fobéiCTancc. Nous avions fouvent des combatsnbsp;fur ce fujet , paree que nous ne voulions pasnbsp;laifiTer fupprimer nos Livres, comme l’onnbsp;fait, (i nous ne nous y fuffions oppoféesi amp; el*nbsp;les fe mêloient toutes d’avcrtir cetteMere, aui-fitóc qu’il fe rencontroit quelque leéture qui ne

leur

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’Relation de la TerJ^eution det Rellghufet de Part-Royal16666^1 nbsp;nbsp;nbsp;599

Relation leur plaifoit pas, ou qui choquoic quelque peu amp; nia Sceur Mane Aimée , parlcr des journées Relation de la Sr.leurs efprits. Car elks ne vouloient plus rien ^tieres dans le Jardin , a la vue de toute lade la Sr.nbsp;Pineau entendre qui leur fit connourc la vérité (Je Communauté, qui les voyoit par les fenêtres desPineaunbsp;II. park pour nos Soeurs qui avoienc été inftruites Cellules: ce qui fut caufe que je demandai un II-Partie. de la vérité , amp; qui ne la pouvoient plus fouf- jour a ma Smr Flavio, fi c’étoic un des priyik- Paitie.


ges de la Signature^ que de parler amp; de’faire librement fa volonte en toutes chofes r amp; je luinbsp;dis enfuite, que fi ellc produifoit de fi mauvaisnbsp;efFcts, c’écoit le moyen d’en donncr beaucoupnbsp;d’horreur a celles qui avoient beaucoup d’amour


frir. ) Les filles de Sainte Marie nous accufoient auffi amp; leur Supérieure. Mais celles-lil le fai-foient avec fimplicri amp; par ignorance, n’ennbsp;ayant jamais fqu davantage, ce qui animoit leurnbsp;iele centre nous.

Quelquefois la Mere Eugenie nous accufoit cn- pour Dieu amp; pour la Regie. Elle ne répqndit core de quantité d’autres défordres , dequoi pas un mot. Néanmoins depuis ce jour. la el-1’on faifoit un fidele récit a M, 1'Archevique , les ne parloient pas fi facilement dans les lieuxnbsp;quoique ces défordres prétendus ne fuffent que d’ou elles pouvoient être apperquës, mais elksnbsp;dans I’imagination de ceux qui vouloient que n’en étoient pas plus filencieufes; car nous fqa-nous fuffions coupables ^ quelque prix que ce put vons qu’elles perdoient beaucoup de tetnps dansnbsp;être; amp; M. ChamiUard étoit des plus animés i ces Communications déréglées; amp; q’a été dans

ces entretiens funeftes, que ma Soiur Marie At-mée a feit perdre la bonne difpofition ou étoit ma Soeur Euphrofine après avoir fait fe Rétra(3a-tion , en la perfuadant de rentrer dans le partinbsp;de la Signature , d’ou elle s’étoit fi heureufe-.nbsp;ment retiree; amp; qu’elle lui a fait prendre la ré-folution de figner le Formulaire de Rome ^ quoi«nbsp;qu’elle y eut de la repugnance.

C’eft un des plus grands maux que la Sign.a-difoit. Je lui répqndis: „ Ma Mere, je le crois ture a cauié dans les Efprits de celles qui I’ont „ bien; vous alliés chez, elles pour y éiablir de feite, que cette prodigieufe inclination qu’ellesnbsp;„ Réglements amp; des Obfervances, amp; vous vends font paroitre pour les divertiffements, amp; pour lesnbsp;„chez nous pour nous renverfer les nötres. entretiens inutiles, Et e’en, unc malédidion quinbsp;„ Les chofes lont bien différentes.” Et quand accompagne cette malheureufe adtion , commenbsp;nous la preffions de nous dire clairement en une fuitc inféparable. Car j’ai appris qu’auffitotnbsp;quoi confiftoient nos déréglements, en 1’affurant qu’une fille a figné, c’eft la premiere chofequenbsp;que nous ferions toujours difpoiées a nous en cor- Ton ordonne a celles qui ont charge d’elle, denbsp;riger quand elle nous les feroic connoicre, tout ce la bien divertir, amp; de ne la point laiffer feule;nbsp;qu’elle nous pouvoit dire , étoit que nous feifions amp; même je fqai de fcience certaine, que quandnbsp;toutes chofes ^ notre fentaifie, amp; que nous ne il arrive dans la fuite du temps qu’elles ont dunbsp;dépendions point d’elle ; que nous feifions des fcrupule amp; de la peine de ce qu’elles ont fait, c’eftnbsp;Prieres amp; des Penitences fens fa permififion; que 1’unique remede qu’on apportc ^ leur inquietude,nbsp;nous parlions enfetnble,quoique Monjeigneur nous que delesentretenir,afindelesdivertir,pouriesem-I’eut défendu fur peine d’Excommunication ; pêcher de penfer aux remords deleur Confcience:nbsp;qu’elle en trouvoit fouvent qui parloient dans le amp; M C/baw/Z/Wavoit unfoin particulier defaireen-Monaftere, amp; qu’elles fe féparoient quand elles forte que la Communauté ncs’apperqut pas des pei-la voyoient; amp; elle ajoutoit enfuite: „ Cela eft- nes que quelques-unes de nos Sceurs avoient fur ccnbsp;il bien a votre avis , ina chere Sceur ? ” ce llijet durant que nous étions encore avec ellesnbsp;qu’elle difoit avec une mine chagrine ; comme dans la crainte qu’il avoit, que fi les troublesnbsp;fi e’eut été le plus grand déréglement du mon- d’efprit, ou quelques-unes fe font trouvées, ve-de 5 amp; en même - temps elle permettoit è celles noient a la connoiffance de celles qui feroient en


faire ces rapports k Monfieur de Parit, ce qui augmentoit de jour en jour la colere de Monfieurnbsp;1’Archevéque, amp; empiroit I’etat de nos affaires.nbsp;La Mere Eugenie me die un jour, avec une fagor»nbsp;qui paroiffoit pénétrée de douleur, qu’elk avoirnbsp;été dans plufieurs Maifons pour Ics reformer, amp;nbsp;qu’elle n’avoit jamais vu rien de femblable è cenbsp;qu’elle voyoit entre nous; que ces pauvres FiUnbsp;les étoient ravies de fe rendre i ce qu’elle leur


qui avoienc figné de parler enfemble a touts heure amp; en tous lieux, fens mefiires Sc fensnbsp;bornes.

Nous avons vu fouvent ma Soeur Euphrojine


difpofition de figner, elks n’en fuffent détour. nées par un fi funefte éxen^le des facheux effetsnbsp;qu’elle produifoit dans les Confciences,


£ee 2


XXIIL


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400

Relation

de ia ir. Pineau

II.

Panie.

Eelathn de la Terjdtuiien det ^eligitufit de Fort-Feyal^ 166^- i66^i

XXIII.

l^Les Filles de Sainte Marie adorent les Ordres de M. FArchevêque. Leurnbsp;application èt chercher toutes lesnbsp;eccafions oü la Communauténbsp;«’y eut pas été fidele,nbsp;pour en faire Ienbsp;rapport d M,

FArcbevê-

que.']

pas aveuglées , comma alles faifoient, dans les Relation commandements du Papa amp; des Evêques j amp; de la Sr.nbsp;qua nous leur parlions de la réliftance que laPineaunbsp;Mere de Blaunai awoh faite a fon Evêqye, Elles II,nbsp;répondirent avec froideur : „ Si ma Sceur de Partie.’nbsp;,, Blaunai eft Sainte, ce n’eft pas fa réfiftance quinbsp;,, la fandtifiée.” En efFet elles ne font pas grandnbsp;état de la Mere de Blaunai^ amp; ne témoignent pasnbsp;en avoir une eftime fort avantageufe. Et mêmenbsp;cette bonne Mere écrivant un jour a la Merenbsp;Liée (de Chazé) elle lui manda, qu’elle écoitnbsp;étfangement perfécutée, amp; qu’on lui reprochoicnbsp;continuellemenc qu’elle étoic Filk de Geneve, amp;nbsp;non pas de M. de Geneve. II eft trés certain quenbsp;cette Sainte Religieufe a beaucoup foufFert du.

Toutes CCS bonnes lilies avoient un fi grand rant fa vie , amp; qu’elle foufïre encore en quel-

les nous veilloient nuit amp; jour pour nous les faire tre Mere Angelique en faifoit une eftime mer-obferver, quoique nous n’y euCGons pas tant de veilleufe. Elle m’a dit, qu’elle avoit quelque dévotion qu’elles. Nous avons appris dans une chofe de plus que Madame de Chantail, amp; qu’ellenbsp;rencontre, qu’elles avoient charge de nous fur- avoit plus d’Efprit naturel, amp; beaucoup plus denbsp;prendre dans la Chambre, oü nous nous affetn- lumiere felon la grace.

blions pour les choles néceflaires. Et pour faire 11 n’y a pas lieu de s’étonner fi les Filles de la Sceur Marguerite Feron (de Sainte Marie ont des fentiments fi peu avantageux

des autres Ordres, amp; particuliérement de notre Communauté, puifqu’elles font bien une éxcep-tion fi injufte dans leur Ordrc*même, é l’é-gard d’une perfonne qu’elles devroient honorer

cherchoic , elle prit un aiFez agréable prétexte comme une Sainte. Néanmoins quoique la Me^ pour cacher fon véritable delfein , qui fut, de re Eugenie approuv^t peu de chofe dans notrenbsp;demander un petit morceau de Pain a chanter, Monaftere, amp; qu’elle eut des fentiments fort basnbsp;pour recoller la Semelle de fon Soulier qui étme des premieres perfonnes mêmes, elle a dit plu-découfuë. 11 eft facile de juger que cette etoffe fieurs fois , qu’elle croyoit que nos Meres fai-n’étoit pas propre a eet emploi; amp; que ce n’e- foient de grandes Charités aux Pauvres;amp; qu’cUnbsp;toit qu’une couverture, dequoi elle fe fervit pour Ie avoit pris Ie nom d'Eugewe, pour l’eftime fin-fe titer Ie mieux qu’elle put de 1’embarras oü guliere qu’elle faifoit de feuë ma Sceur Anne Euge-elle fe trouvoic. Si elle eut plus heureufetnenc nie Arnauld. Et Je ne f§ai même fi elle n’a pointnbsp;ntr^nrifi. Mlp 9nrr,.gt; f^iir/bn (jic, qu’ellc ait eu quclquc penfée d’etre Religi-

des Sacrements, nos Soeurs Convenes, qui Ordre qui ne s’écoient font toujours demeurées foutnifes ^ la Commu»

pour

cette decouverte,

Sainte Mark') alia un jour frapper é la Porte de cette Chambre, penfant que nous yfuflionsaf-femblées : mals quand la porto fut ouverte, amp;nbsp;qu’elle ne vit aucune appetence de ce qu’ellenbsp;réuffi dans cette entreprife, elle en auroit fait fonnbsp;rapport , amp; je ne fgai pas en quelle manierenbsp;cette aflaire fe feroit terminée pour notre pau-vre Communauté, è qui M. VArchevêque woxtnbsp;défendu fous peine d’Excommunication , denbsp;faire des Alfemblées , paree qu’il fqavoit biennbsp;que quand nous nous affemblions, c’étoit pournbsp;l’ordinaire pour agir contre lui dans les affaires.

La même Sceur dit, qu’il faut tant honorer tout ce qui fort de la bouche du Bafe, qu’il nenbsp;6ut croire de l’Evangile que ce que Ie Pape ennbsp;dit; amp; que I’Evangile ne feroit pas l’Evangile,nbsp;fi Ie Pafe ne 1’avoit approuvé: amp; c’ell encorenbsp;Celle - ci qui a dit, que ü Ie Pape avoit con-dainné Saint Franfois de Salet, elle Ie condam-“eroit auffi. Elles parlent toutes Ie même lan-quand il y va de 1’Autorité du Pope,nbsp;cUw ”^°‘”drcs paroles font des Canons pournbsp;Quandnbsp;eufe k Port*Royal devant que de Têtrc dans fonnbsp;Ordre; mals je n’en fuis pas affurée; amp; pour Icnbsp;préfent, il eft certain qu’elle feroit trés fachéenbsp;de 1’être ailleurs que dans fon Ordre , qu’ellenbsp;préfere a tous les Ordres de 1’Eglife.

XXIV.

Soeurs Converfes font attachêes dt la Communauté , G? jouifent ce-pendant du bonheur de la Communion. Entretien de lanbsp;Sceur Flavie d leurnbsp;fujet.1

Depuis Ie Septembre, que nous fütnes pri-

i.__j__O_________ ____ o _ _ nbsp;nbsp;nbsp;__ntlt

nau.


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quot;Relation de la Verféeution dei Religieufes de Tort-Royal,

. ' . » ^ ______ •_________ 1

Communicatfons'au dehors, Elle paria quelque temps fur la facilité qu’il y avoit de recevoir desnbsp;Papiers par ce moyen; amp; après avoir bien re-gardé, tile ferma la Cellule de la Reine de Cologne feuletnent, ne pouvant pas fermer lesautresnbsp;qui étoient occupées. Je la quittai, amp; elle s’ennbsp;alia feule faire une petite vifice inutile dans lesnbsp;Greniers de I’lnfirmeric, oü elk ne trouvarien.

XXV.

geoit beaucoup, paree que cés pauvres Filles en rQ/? foupconne la Comtnunauté iavoir

commumcamn avec des perjonnes dc dehors. Recherches que I'on faitnbsp;pour trouver Pendroit par lequelnbsp;elks avoient la communication.

La ScEur Flavie fe diflingue par fes recherches.']

D’autre partAf. TArchevêque jugeant bien par

llfl#»nrc /»/-^rl^o/Vllr#»o tr^»c r*rinvlt;iinnnortf-oo

ait pas envie: Elles feroient bien mieuxde plufieurs conjedtures trés convainquantes qu’il ndre a ce que l’on demande d’elles: car falloit néceflairement que nous euffions des com-enfin, elles n’en auront pas le deffus, Nean- munications au dehors, amp; particuliérement dc-

¦ nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' —----— nbsp;nbsp;nbsp;T»____ü,. nbsp;nbsp;nbsp;c.'__... rgt;._i_____

” eager que vous fignerés”? En me faifant en- quelquè changement de^Viïage ne lui en appren.

rendre Qif on nous feroit tant fouffrir, que l’on droit point plus' -IlffnPr o nbsp;nbsp;nbsp;Af»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

„ ce qu’il leur plaira pour nous' accabler en ce „ monde, nous ferons fibres en 1’autre. ” En-iuite elle me mena dans les Cellules de [’infirmerie , pour obferver par ma fagon fi ce n’étoit

point par ces fenêtres-la que nous avions des, „ plus: Afi, S««rF/«i;k,^lt;,S««rF/Je,j’aiSvé

F elation nauté, ne laifTerent pas de continuer a aller i de la Sr. Confefle è M. Chamitlard, qui leur commandoitnbsp;Piceau de regarder ma Sceur Dorothée cotnme leur Supé*nbsp;II. rieure,amp; de fe foumettre a fa conduite,ce qu’el*nbsp;Parcie. les refuferent abfolument de faire, ne laiflanc pasnbsp;de parler a celles d’entre nous a qui elles avoientnbsp;accoutumé des’adreffer,quoique/W'.C*gt;lt;iwi//lt;igt;'lt;^ le

leur eut défendu plufieurs fois, avec des menaces

qui nous firent appréhender qu’on ne vint enfin

a leur demander la Signature: ce qui nous affli * *nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11

étoient déji irou6lées, amp; qu’elles n’étoient pas capables de foutenir des combats , qui auroientnbsp;éte au deffus de leurs forces; amp;ce qui me confir-ma dans cette crainte, fut que ma Soenr Flavie menbsp;vint trouver, fans autre deflein que pour me dire, que nos Sceurs C rnverfes agifloient d’une mankte qui obligeroit a les tourmenter malgré quenbsp;1’on en eüt: ajoutant enfuite: ,, Oui, ces Fillesnbsp;contraindront k les tourmenter, quoiqu’onnbsp;„ n ennbsp;,, fe rendrenbsp;moins elles ne fe font jamais renduës é eet ordre,nbsp;ce qui leur donna beaucoup d’afamp;ires gt; pareenbsp;qu’on lesobfervoic continuellement, pour decou-vrir fi elles prenoient conduite de quelqu’une desnbsp;nótres. Et quand l’on furprenoit ces pauvres FiUnbsp;les en commettant cette faute innocente, il falloit les rendre coupables d’un trés grand crime.nbsp;M. Chamillard, la Mere Eugenie, amp; la Soeur Fta-vie, y prenoient tous intéréts, amp; vouloient tousnbsp;1’emporter par deffus elles, amp; les contraindre anbsp;fe foumettre, ce qui les engageoit de part amp;nbsp;d’autre dans des procés amp; des perquiutions ,nbsp;qui feroient trop longues a rapporter ici.

11 me femble que ce fut vers cc temps-1^ que ma Sarur Flavie me die: ,, 11 faut bien néceffai-„ rement que vous ayés des communications aunbsp;,, dehors (Êlle entendoit parler de toute la Com-„ munauté, en ajoutant) car c’ell ce qui vousnbsp;,, rend fi fortes, ce que j’appelle foiblefle, puif-„ que c’eft ce qui vous empêche de vous con-„ vertir,” Je ne me fouviens pas de ce que jenbsp;lui répondis, mais je Igai qu’elle répliqua en rail-lant, „ Vous figncrés; je vous dis que vous fig-nerés enfin; voulés-vous gager, voulés-vousnbsp;nous contraindroit de figner a force' de nousnbsp;affliger. Ce qui fut caufe que je lui dis: „ Manbsp;„ Soeur, nous fommes toutes réfoluës de foufïrirnbsp;,, jufqu’a la mortj amp; ceux qui ont pouvoit furnbsp;,, nous préfentemtnt, n’en auiont plus au delanbsp;du tombeau: c’eft pourquoi, qu’iis faflent tout

Relation de la Sr.nbsp;Pineau

11.

Partie.

puis la Requête qui futquot; préfentée au Parlement, dequoi il étoit en fi mauvaife humeur quand ilnbsp;paria è nos Sceurs le jour de Saint Denis, ilnbsp;employoit tout fon crédit pour apprendre comment cela fé pouvoit faire : amp; même quelquesnbsp;perfonnes, dont il ne me fouvient plus, nousnbsp;dirent en ce temps-la , qu’il ayoit promis denbsp;faire Roi celui qui lui découvriroit ce feeree ,nbsp;mais qu’on lui avoit répondu,que ce moyen étoitnbsp;B caché, que le Diable même ne le ffavoit fas.nbsp;Néanmoins il ne perdit pas l’efpérancc de venirnbsp;a bout de fon deflein. 11 confulta la Sceur Flavie

Kur ce fujet, dans Ia créance que fes avi» , amp; dreffe de fon Efprit ne lui manqueroient pasnbsp;dans cette occafion, qui lui étoit fi précieuxjnbsp;amp; le tout fe paffa en la maniere que je 1 'ai ap-pris d’elle-même, amp; que je rapporterai fur lenbsp;récit qu’elle m’en a fait.

Le lendemain de la Vifite de M. VArchevéque, Ia Soeur Flavie me vint trouver ^ I’Aflemblde,nbsp;pour découvrir ce qu’elle vouloit fgavoir, ou parnbsp;mes paroles, ou par mes aftions; amp; pour eelanbsp;elle me regardoit nxement, pour obferver fi jenenbsp;ferois point furprife de ce qu’elle me diroit, amp; finbsp;que ma Langue. Elle comtnenganbsp;I parler d’une fagon enjouée (c’étoit 1’air ordinaire qu’elle prenoit, quand elle vouloit trompetnbsp;amp; furprendre les perfonnes ) en me difant, „M.nbsp;l’Archevêque vint hier. 11 me demanda au Par-„ loir SteTherefe^ comme ie rn’approchai de lanbsp;,, Grille, j’entendis qu’il éciatoic de rire. Je dis;nbsp;„ Deo grafias”. Je la regardois froidetnent fansnbsp;repondre un mot, ne f^achant a quoi tout eetnbsp;appareil fe termineroit. Elle pourfuivit: „ M.nbsp;PArchevêque, me répondit, en riant de plus

nln.c* Af/r nbsp;nbsp;nbsp;ui-—-- n-r «nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-- -

Eec

Ja


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delation de la VerJécutionUes Ueligieujes de Fort‘Royal, i66^' 166^^

Cn nii^nf /'pla il nViifli fr\rt niiNl KriiJf-? mojc nr\ne Ar» /4orr»Aii*'^ mp£

„ devant le feu, les Pincettes ^ la main, quirac- Jacqueline, è ce que 1’on m’a dit, qu’il y avoit „ commodoit les tifons, amp; qui pamoit de rire une Porte fecrete , qu’elle n’y trouva pas. Etnbsp;,, tout feul. Je lui dis; qu’eft-ce done, Mon- enfin route cette Vifite fut inutile, ce qui nousnbsp;feigneur ? 11 me répondit: voyés-vous ces Pin- donna un petit fujet de recreation au milieu de

Pincettes dans le trou, comme M. VArckeveque Seur Uée avoit une fenêtre qui répondoit fur le

IPC V iJWnif ITilfpC» Atquot; i'a VIC /VIA AAO P^#^/^At¦^Ae An- Pnrvic Af* PFTtrli/A nili nbsp;nbsp;nbsp;Sl-rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

que s’il y eut eu un palTage de notre cöté, nous foient le propofer , par quelque refped qu’elles

AM nbsp;nbsp;nbsp;eti» Ianbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e%u^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T 1/^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

rions bien-aifes, amp; qu’au moins après cette Vifite droit ï ce fignal. Mais perfonne ne fit femblant

^nrre celm'^Hp '^lfP°i'doknt dans un Jardin qui eft je lui dis d’abord: En vérité, ma pauvreSceur, rent avoir troiiu^ ^ameliu amp; ic notre. Elles cru- „ il VOUS fait beau voir a la tête de ceux quinbsp;rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;erveiUe, amp; en firent un grand „ cherchent tous les moyens iroaginablcs pour ac-

jgt; ca-

Relation,, la Cache. Et en difant cela il rioitfi fort,qu’il ae la Sr.,, ne pouvoit plus parler. Jelui dis: Qu’y a-t’ilnbsp;rineau „ done, Monfeigneur”? Il répliqua: ,, Halwdnbsp;II. „ Sesur Flavie! j’ai trouvé la Cache; ouvrés vo»nbsp;Partie, „ treRideau, amp; vousverrés. Et quand j’euscu-vert la Grille, je vis M, 1’Archevêque agenoux

„ cettes ? je les ai fourrées dans un trou, que j’ai ,, vu fous la Grille, amp; elles font entrées toutesnbsp;„ entieres dedans, infailliblementc’eftparlaqu’onnbsp;paife les Papiers; allés chercher le bout de tnesnbsp;” Pincettes, car je veux fgavoir ou elles vont:nbsp;je m’en allai dans le Parloir de deflbus, maisnbsp;je n’y ai rien trouvé”.

Durant qu’elle parloit ainfi, elle me regardoit toujours , penfant apprendre ce qu’elle vouloitnbsp;fjavoir. Mais comme il n’y avoit rien acraindrenbsp;de ce trou, que je fqavois être tres innocent denbsp;ce qu’on lui impofoit, je luirépondis: „Jcn’en-„ tends rien a ce que vous me dites; fi vousvou*nbsp;„ lés, nous irons enfemble fur le lieu, amp;jevousnbsp;„ dirai ce que e’eft quand jel’auraivu”. Ellenbsp;ne demandoit que cela, dans l’efpérance qu’aunbsp;moins elle apprendroit ï quoi fervoit ce trou,nbsp;pour lever le foupqon que M. I’Archevêque ennbsp;avoit. Elle fit aller au Parloir la Touricre dunbsp;dehors ( qui étoit de Ste Marie) pour metcre lesnbsp;les y avoit miles: amp; je vis que ces Pincettes en-troient dans 1’épaifleur de la Grille toutes plattes,nbsp;comme fi on les eut couchées fur le Plancher, Jenbsp;le dis a la Sceur Vlavie, lui faifimt voir , 5e è lanbsp;Touricre auffi, que ces Pincettes ne pergoientnbsp;point le plancher, comme elles le croyoient; amp;nbsp;en aurions vu le bout.' Mais elles étoient perfuanbsp;dées qu’elies pergoient le Plancher, quoique jenbsp;leur fifle voir le contraire, amp; qu’ellesrépondoientnbsp;dans quelque lieu fecret; amp; il me fut impoffiblenbsp;de leur faire entendre railon. La Sceur Flavie menbsp;répondit pour conclufion: „0 bien, M I'Arche-vêque enverra fon Magon pour vifiter tout lenbsp;Monaftere”. Je lui répliquai, que nousenfe-

il feroit en repos,

Ce Magon ne vint point: mais un jour comme nous ne pen lions plus a cette recherche, paree qut la Sceur Flavie en avoit faite une en fon particulier dans tons les lieux ou elle pouvoit en-irer, nous vimes la Mere Eugenie avec plufieursnbsp;wires, amp;la bonne Sceur Flavie a la tête, qui con-la compagnie, qui faifoient une vifite éx-dinlnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Monaftere, jufques dans les Jar-

Muraille^ trouverent deux rrnus dans une

bruit; tnais nous en demeurames fort en repos, Relation paree que nous ne fqavions pas feuletnent qu’il yde la Sr.nbsp;eut des trous dans cette Muraille, a quoi nousPineaunbsp;n’avions jamais penfé. La Mere Eugenie prit la II.nbsp;peine d’aller elie même avec des Lanternes fous Partie.nbsp;la Voute de 1’Aqueduc, ayant appris de ma S(eurnbsp;toutes nos affliélions.

Durant que les choles fe paQbient ainfi au dedans du Monaftere, Ton faifoit une autre Vifite au dehors. Je vis un jour la Touricre de Saintenbsp;Marie, accompagnée d’une autre perfonne, quinbsp;faifoient une éxadie recherche fur la Terralle amp;nbsp;dans les Greniers; amp; qui regardoient curieufe-ment, amp; avec grand foin, jufques fur lescouvertures des Mailbns même. Ma Sceur Jeanne deStenbsp;Aldegonde (des Landes) m’a affuré avoir vu unnbsp;homme paffer la nuit au clair de la Lune fur lanbsp;Terraffe, qui étoit affis, amp; regardoit dans la Cceurnbsp;par les Baluftres, pour voir s’il ne fortiroit perfonne des Maifons pour nous apporter des Papiersnbsp;par quelque fenêtre. Nous ne fgavons pas fi cettenbsp;veille a duré long-temps, paree que nous n’y avonsnbsp;pas pris garde; Et fi ma Smur Jeanne Aldegondenbsp;ne fefut pas trouvée mal cette nuit-la, nousn’au-rions rien appris de cette veille, qu’on faifoitnbsp;pour nous garder durant que nous dormions. Ma

Parvis de I’Eglife qui étoit fort fufpeéie, amp; don-noit beaucoup d’inquiétude a tous ceux qui nous vouloient empecher d’avoir des Communicationsnbsp;au dehors. Les Filles de Sainte Marie en parloientnbsp;fouvent, amp; apparemment ^elles auroient fouhaitenbsp;que cette fenêtre eut été murée; mais elles n’o-avoient pour ma Soeur Life. Comme cette fenêtre eft fort bafle, toutes ces perlbnnes penfoknenbsp;qu’il étoit trés facile d’avoir des Communicationsnbsp;par ce moyen, ce qui fut caufe que pour s’en as-furer, ils envoyerent deux nuits a troisjoursd’in-tervales 1’une de I’autre, fur les neuf ou dix heu-res du foir en hiver, trapper è cette fenêtre ènbsp;deux reprifes chaque fois, pour voir fil’onrépon-

de I’entendre; amp; tant de peinesnedonnerent au-cune connoiflance a M. 1'Archevêque de ce qu’il vouloit fgavoir, amp; qu’il pourfuivoit avec tantnbsp;d’empreflement.

Quelques jours après, la Sceur Flavie me vint trouver, peut-être pour voir ce que je lui diroisnbsp;de cette vifite, car elle étoit tort curieufe de fga-voir les fentiments qu’on avoit d’eile; amp; moi denbsp;ma part j’étois toujours difpofee a lui en parlernbsp;avec beaucoup de franchile; ce qui fut caule que


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'Relation de Ja Terfécution des Religieufes de Port-'Royaï,

RelatioHj, cahier vos Soeurs, amp;c pour les réduire dans la ne penfant a rien moins qu’a ce qui ariiva en- Relation

de la Sr, „ dernlere oppreffion: l’on volt bien a prclènt de fuite. Mals a la fin du Presiofa nous fumes dans de la Sr,

Pineau „ quel efprit vous êres animée”. Elle me ré* une furprife que je ne puls éxprimer de voir en- Pineau ' ¦ ..... --------------- .

Partie,

a dire,

quot; Commande de nous traiter avec toutes les ri-,, gueurs qu’on faifoit autrefois fouffrirauxChré-„ tiens, vous croiriés être obligée de luiobéir”. Elle me répondit: „ Ha! non pas cela, car finbsp;„ Monfeigneur tne Commandoit une chofe con-„ tre ma Confcience, je lui dirois avec ie refpedtnbsp;„ que je lui dois: Monfcigneur, je vous fupplienbsp;„ trés humhlement de ro’éxcufer”, Je lui dis:nbsp;j, Ma pauvre Soeur, vous avés fait un faux pas,nbsp;j, vous vous êtes enrollée dans la néceffité d’o-béir a tout, ou d’etre difgraciée, vous n’ennbsp;„ prendrés point Ie hazard,6c c’eft pourquoivousnbsp;„ comberés jufqu’au fond du precipice”. Je nenbsp;fqai fi ce fut dans cette occafion, ou dans une autre, qu’après que je lui eus dit toutes fes vérités,nbsp;6c reproché fes trahifons, elle s’en alia trouver lanbsp;Mere Eugenie d’un airafiligée, pour lui faire desnbsp;plaintes de ce que lui avois dit, en ajoutant en-luite: „ Ma Mere, quand j’entends tout cela, jenbsp;„ ne puis faire autre chofe que de m’en prendrenbsp;„ a mes yeux”. Cette Mere, qui la tenoitpournbsp;une Sainte comme elle l’a dit fouvent, jugeoitnbsp;que j’avois comrois un grand éxcès, 6c que j’é-tois bien coupable j ce qui fut caufe qu’elle lui répondit, Je ne m’en prends point k yeux,

II. pondit avec fa mine piteule; „ Maisquand Mon* irer M. PArchevê^ue dans Ie Chapitre avec la Partie. ,, feigneur me commande une chofe, ilfautbien Compagnie, que l’on conduiioit avec des Lan-que je lui obéifle”, Ie lui répliquai. „ C’cft ternes, ne l'cachant a quel deffein il venoit a unenbsp;tna pauvre Sceur, ques’il vous avoit beurs fi indue, 6c particuliéremeric voyant qu’il

moi, je m’en prends a mes gens”, C’eft un que je penfois qu’il avoit entre fes mains. Ec tcrme dequoi fe fervent les perfonnes qui ont 1’e- comme j’étois chargée de ce que j’avois de plus

4* nbsp;nbsp;nbsp;A «te tete,te !¦ Ianbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A 1? , J A AA« « Anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Q ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ «A te iL A.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Al , - « a A a. 1 a«a A AA Tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ I ^—A

faifoit fermer la Porte du Chapitre pour nous empêcher de foitir. Les unes pcnfoient qu’il venoit pour nous Excotnmunier : les autres pournbsp;nous óter nos Voiles, 8c d’autres avoient d’autresnbsp;penféesj ainli chacune avoit fa douleur, fans lanbsp;pouvoir communiquer a perfonne, ce qui fit unnbsp;li étrange renverfement dans les Corps 6c dansnbsp;les efprits, que touce la ComtTiuauté en fut ma-lade. Ma Seeur Franpije fulie [Baudranquot;) s'kvz-nouit en préfence de M. l'ArcbevéqueyCpi démeu-ra dans fa Chaire fans dire un mot, jufqu’a-cenbsp;qu’elle fut en état d’etre Etnmenée a l’Infirmerie.nbsp;Ma S(sur Franpije Loui/é de Ste Claiie Ie Camusnbsp;de RomainviUe) penfa perdre 1’efprit de frayeur,nbsp;6c cette indifpoGtion luidura troisouquatrejours,nbsp;M. 1’Archevêque nous fit un grand crime, de cenbsp;que nous entrions dans les Cellules les unes desnbsp;autres, ce que nous faifions par néceflité quandnbsp;nous avions a parler enlemble. Enfuite il dit,nbsp;que nous écrivions au dehors contre fes ordresjnbsp;6c qu’il avoit des originaux dans fa poche , cenbsp;qu’il répéta plufieurs fois: en forte que je crusnbsp;qu’il avoit de nos Lettres j 8c qu’il nous alloitnbsp;faire fouiller par les Filles de Saiwte Marie ^ pournbsp;trouver les Lettres de Correfpondance, k celk

fprit altier comme la Mere Eugenie, 6c qui font dans Ie deflein de faire reflentir Ie poids de leurnbsp;indignation a ceux qu’ils jugent criminels. Et ennbsp;efFet , je crois que cette Mere portoit fouventnbsp;fes mécontentements devant M. l’Archevêpeynbsp;qui n’avoit que trop d’incHnation a la croire anbsp;notre prejudice, amp; amp; nous impofër des Penitences pour des fautes imaginaires,

XXVI.

\^Mr. l'Archevêque va h Port-Royalpour PArchevique me permit de me retirer, pareequ’ii y EnJever trots Religieufes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Surprife appréhendoit que je ne le retardaffe autant que ma

précieux, qui étoient des Lettres amp; des Papiers, que je n’ofois laiffer dans notre Celluie , pareenbsp;qu’ils n’y euffent pas été en fureté , il me pritnbsp;une fi éxtrême frayeur, que les yeux commen-qoient a me troubleri Sc je me ferois évanouie,nbsp;fi je n’eufle prévéna eet accident, qui auroitin-failliblement découvert mon fccrct: car commenbsp;je fentis que je m’affbibliflbis, jedemandai per-miffion de me retirer, en difant ^ la Mere Eugenie, que C on ne me laiflbit fortir, il m’en arri-veroit autant qu’k ma Soeur Franpijê JuUe.

des Religieufes en le voyant au milieu d'elles dans le Chapitre fans s'y at-tendre. Ce qui Je pa^a en cettenbsp;journée h Port-Royal.']

pas foible, vous marchés fort bien’

pour entendre le Martyrologe felon la coutume, tout cela me faifoit croire qu’il y avoit quclque

Seeur Ftanyoife Julie, qui avoir été long - temps évanouie, 6c qui avoit cmpêché le deCfein qu’ilnbsp;avoit (de faire fortir nos trois Soeurs devant quenbsp;legrand jour fut levé). L’on me donna uneFillenbsp;de Sainte Marie pour me conduire, ce qui trou-bla beaucoup la joie que j’avois d’etre fortie dunbsp;Le Samedi veille du premier Dimanche de 1’A- Chapitre , paree que cette Fille ne me vouloitnbsp;vent, qui étoit aufli la V igile de Saint André, M. point quitter, 8c je ne fqavois pas fi je ferois denbsp;l’Archevêque vint è Port-Royal devant le jour, celles qui feroient Enlevées, ce qui m’oblieeoitnbsp;avec des Flambeaux,pour Enlever nos troisSceurs, I me decharger, 8c a mettre ordrei quelquesaf-comme il eft porté dans le Verbal dumêrae.jour. faires. Elle me tenoit la main, 6c elle me difoit:nbsp;EIous étions toutes Affemblées dans le Chapitre „ vous n’etespas foible, VOns marrhésfort hien”

des*

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„ . , nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Relation de la Perf/cutidH desJleligieufis de Port-Royal ^ t66^-j66^.

Relation delTan qui me regardoic: mais enfin ellemequit- chacune attendant que fon heure fiit venue, n’ay- Relation de a 5r. ta, amp; je vis bien qu’on ne penfoit pas k moi. ant pas un moment affuré poui

pour demeurer dans de la Sr. La Soeur Flavie me vintdire, Pineau

Pineau

I[.

amp; leur dit, en fe tournant vers elles ;

Allés

404

. nbsp;nbsp;nbsp;qu'on ne penfoit pas______

J’ai appris de nos Sceurs, qui étoient préfentes II. ^uand M. l’jlrchevê^ue coDÓuiCon nostroisScearsnbsp;raitie. a la Porte du Monaftere, qu’il vit trois ou qua*nbsp;tre de nos Soeurs Converfes, qui les fuivoient ennbsp;pkurant, pour tacher a etnbrafler amp; dire kdieunbsp;a Ma Sceur Fravpife de Sainte Marie (Soulain)nbsp;qui avoit foin d’elles, paree qu’ellesl’aimoientbe-aucoup- ce qui roit M. PArchevêque en colere.

,, vous-en horsd’ici; aliens, aliens done”, Mais voyant qu’elles continuoient a fuivre en pleurant,nbsp;il rchauffa fa voix, amp; redoubla fa colere, en leurnbsp;difant: „ Allons-donc, Grifes, je vous óterai vosnbsp;, Habits. Je vous óterai vos Habits, Grifes”.nbsp;Une de celles a qui il parloit m’a dit qu’elle n’anbsp;jamais vu une perfonne plus en colere \ qu’ilnbsp;ctoit rouge comme de 1’Ecarlate, amp; faifoit desnbsp;adtions qui auroient été plus convenables aunSol-dat, qu’a un Archevêque de Raris, ce qui neluinbsp;eft pas éxtraordinaire, Je l’ai vu plufieurs fois ennbsp;eet état. Quand il fut un peu plus loin, il vitnbsp;une de nos pauvres Soeurs Poftulantes Converfesnbsp;gui étoit couchée par Terre, amp; qui pleuroit,nbsp;étant accablée de douleur a caule de la pertenbsp;qu’elle faifoit de ma Soeur Franfoijè de Sainte.Claire, qui étoit fa Maitrefle, II demanda: ^ui e[l cel-le-la\ a qui en a t'elle} amp;c celadans Ie mêmenbsp;mouvement oü il étoit en parlant aux autres. Manbsp;Sceur Franfoife Claire lui répondit: „ Monfeig-„ neur, c’eft une pauvre Fille que nos Meresnbsp;„ ont reguë par charité”. II répliqua, „ Ha!nbsp;„ c’eft Ie malheur de la Maifon, C’eft la ruïnenbsp;,, de la Maifon d’avoir tant requ de ces gens-la.nbsp;„ Ah 1 pauvre Maifon, tu t’en vas être ruïnéenbsp;Ma Sceur Marie de Saint Ignace, (Pougin) Con-verfe, qni étoit proche de lui, répondit, ennbsp;Ibrte que toute la compagnie Ie put entendre:nbsp;„ A qui en eftlafauce, Monfeigneur; quieft-cenbsp;,, qui la ruïne, Monfeigneur”!* Quand il fut knbsp;la Porte du Monaftere, il vit ma Sceur Jacquelinenbsp;qui aidoit a l’ouvrir, amp; qui avoit fon Voile bais-le, ce qui fut caufe qu’il la prit pour ma Sceurnbsp;Magdeleme de Sainte Chrifiine, amp; penfant parler anbsp;clle, il lui dit: „ Voila Magdeleine Chriftine,nbsp;y, holal Voila Magdelon Briquet: jeluiavois tantnbsp;,, défendu de venir, mais il n’y a pas moyen, ilnbsp;„ faut défobéir en tout. Ton tour viendra bien-„ tót, Magdelon Briquet”. Ma Sceur Jacqueline,nbsp;qui voyoit bien que ce difcours ne s’adrcflbitnbsp;pas a elle, pour qui M. l'Archevèque avoit desnbsp;fentiments plus doux ^ amp; ne prenant pas plailir knbsp;être traitée fi rudement, elle leva fon Voile pournbsp;fe feirereconnoitre, amp;k l’inftant M. PArchevêquenbsp;reprenant la parole lui dit, d’une fagon douce amp;nbsp;gracieufe; ha, ma Fille, c’eft vous? Je vousnbsp;ma Fiile”.

1 nbsp;nbsp;nbsp;SoeUtS dchotS, amp; tOUtO

la Communaute demeura accablée d’afflidion.

pas

notre Monaftere. enfuite de cette douloureufeféparation j „N’eft-ijnbsp;„ pas beau de voir cette fuffifante ma Saur Eu-„ Jloquie qui a eu la hardieffe de dire en fortant,nbsp;3, M. l’Archevèque préfent; mes Soeurs, vous êtesnbsp;„ dans la bonne voie, demeurésfermes, amp;n’ennbsp;„ fbrtés jamaisj Dieu eft pour vous, n’en doutésnbsp;,, point. Elle s’eft vantée de fgavoir fon Bré-„ viaire par cceur, Elle n’a pas voulu emporternbsp;,, Ie fien. 11 ne fut jamais une pareille fuflSfancenbsp;Ma Soeur Euftoquie m’a dit, qu’elle n’avoit point'nbsp;refufé fon Bréviaire, amp; qu’elle ne fgavoit furquoinbsp;la Soeur Flavie lè fonde pour lui impoler cerefus.

XKVII.

[M. l'Arcbevêque va a Port Royal. La Communauté lui demande inutilement lanbsp;permijjion de Communier a Noel, fonnbsp;difcours emporté contre la Commu-nautéy au fujet du refus de fig.nbsp;ner, ^ du Procès-Ferbal.'^

Au commencement de PAvent, M, PArchevê^ que étant venu k Port-Royal, quelqucs-unes d’en-tre nous futent Ie trouver au Parloir de Saintenbsp;Therefi ou il étoit, pour lui demander la Communion pour Noel, qu’il nous refufa abfolumentnbsp;dilant t^u’il ne nous la pouvoit pas accorder dansnbsp;l’état ou nous étions. Enfuite il nous dit quantiténbsp;de raifons pour nous porter a la Signature, amp; knbsp;la fin il nous dit: ,, Voila M. PAbbéde ChamiUnbsp;,, lard, conlültés-le, amp; lui dices vos difBcultés”.nbsp;Ma Soeur Magdeleine des Anges lui répondit;nbsp;,, Monfeigneur, nous fommes prêtes a vous lesnbsp;,, dire; Mais pour M. Chamillard, nous ne Ie fe-„ rons pas, paree qu’après tout ce qu’il a fait,nbsp;,, nous ne pouvons avoir aucune confiance ennbsp;„ lui”. 11 répondit, d’un air qu’il eft difficilenbsp;d’éxprimer par écrit: „ Ha! c’eft un méchantnbsp;„ homme que M. Chamillard, il va Ie grand ga-„ lop a fa perdition. Oh bien! mais quand vousnbsp;,, me voudrés dire vos difficultés, mandés-moi,nbsp;„ amp; j’accourrerai auflitót”. Enfuite il fe mit k

Earler du Procés-Verbal, nous témoignant com-ien il fe trouvoic injurieux k fa perlbnne, en ajoutant: ,, Car enfin, il ne tient pas a vous quenbsp;„ je ne fois perdu de répuration. Tout Ie longnbsp;„de cc Procés-Verbal vous me faites paflernbsp;„ pour un furieux , pour un furibond; 1’on nenbsp;„ fgauroit lire trois mots que l’on ne trouve ,nbsp;„ ér Monfeigneur PArchevéque répondit avec unenbsp;„ chaleur iyp un emportement épouvuntable , érnbsp;Menfeignemr PArchevéque répondit dans une jurk

II.

Partie


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40?

40?

fetation ie ïa Terfécution des Religieufes de Forf-Roya/t i66^* i66f^ Relation „ rie Ó“ u»e coUre horrible^ ^ Monfeigneur FAr-de la Sr. cbevêaue répondit avec un dédain un mépris in*

r,. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------- J__rgt; _F,-_ •- /-_______

Pineau

XXVIII.

»j fupportabkx comment des Religieufes trailer ain» II. j, fi leuquot;^ Archevêque? ha! c’eft unechofeinouie.

Partie. « 0“°' ¦ nbsp;nbsp;nbsp;prétendés que je vous

permettrai la Communion? ha! je m’en garde-*’ rai bien. Vous dices que c’eft par Conicience ,, que vous ne voulés pas faire la fignature, amp;

,) que vous ne refufés de figner, que paree que ,, vous craignés d’ofïenfer Dieu: amp; moi je vousnbsp;„ disla mêmecbofe. Je luis perfuadé que je doisnbsp;^ enConfcience vous traiter corome je fais, amp;nbsp;,, que j’ofFenferois Dieu, fi dans 1’écat oü vousnbsp;„ êtes je vous accordois les Sacrementsj Et ennbsp;„ efiec, a-t’on jamais vu dansl’Eglife de Dieunbsp;„ des Religieufes fe mocquer de leur Supérieurnbsp;,, 1’égitime com me vous fakes j amp; réfifter au Com-,, mandement de leur Archevêque avec un arrêt,nbsp;,, amp; un entétement tel que Ie vóere? Car enfin,nbsp;„ l’on peut dire que vous êtes opiniatrementopi-,, niatres”. Ma Steur 'Eliscabeth Agues {Ie Feron)nbsp;répondit; „ Mais, Monfeigneur, a-t’on jamaisnbsp;,, vu auffi dans 1’Egüle dê Dieu que l’on ait faitnbsp;,, detels Commandementsades Religieufes”? IInbsp;répondit avec beaucoup d’émotion: „ Qui êtes-„ vous, qui parlés? taifés-vous feulement, quenbsp;„ je ne vous entende plusj Ah! qu’eft-ce quenbsp;„ cela? quoi, je n’aurai pas Ie dernier avec vous?nbsp;„ ha! il ne fera jamais dit que depetitesReligieu-„ fes tiendront tête a un Archevêque, amp; a unnbsp;„ Archevêque de Paris comme moi. Ha! je nenbsp;„ Ie foufFrirai jamais, je n’en aurai pas Ie dé-„ menti; nous Ie verrons, fi vous Temporterésnbsp;„ fur moi

II nous dit quantité de chofes de cette nature, amp; cela d’une maniére qu’il eft impoflible d’éxpri-mer, tanc il paroiflbit agité; amp; en efFet, il écoicnbsp;en cette difpofition devant même que nous luinbsp;euffions parlé, paree qu’il venoit de faire vuidernbsp;devant lui un diiïérend, dont il voulut conternbsp;l’Hiftoire, ce qu’il fit avec fi peud’ordre, amp;tantnbsp;de confufion, que nous n’y pümes riencompren-dre. II me fouvient feulement qu’il répéta plu-fieurs fois, pour nous appliquer quelque chofenbsp;qui revenoit a fon fujet; „ c’eft comme eetnbsp;„ homme qui a parlé a cette femme, lur ce quenbsp;,, cette femme lui a répondu ”. Lerefte étoitnbsp;femblable, amp; fans aucune liaifqn qui nous putnbsp;faire entendre ce qu’il vouloit dire. Nous avonsnbsp;fqu depuis, que c’éroit au fujet de la premiere ré-traéjsifion de ma Steur Melthide, que nous avionsnbsp;iectée par defliis les murailles du grand )ardin,amp;

•' nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_______'____1- o________ j- 1.....;

Partie.

qu’il voulut que cette affaire fut éclaircie en fa paroïtre que de la diimré Rr nbsp;nbsp;nbsp;‘«-u* «t

préfence; amp; M. d'Auloup, amp; la Servante de Ma* ^ C’étoi? en ce temne

érnient eet homme amp; cettefem- fein de k difnerfinn nbsp;nbsp;nbsp;dans le des-

Relation de ia Sr,nbsp;Pin au

[M. l’Archevêque va ct Port Royal pour Enlever la Soeur Briquet. Dureté avecnbsp;laquelle il traite la Communauté, quinbsp;jure fur les Evangiles qu’il n'y anbsp;que la crainte de Dieu qui lesnbsp;empêche de figner, On parlénbsp;de la difperfion généraleP^

Le Vendredi des §uatre temps de devant Roel M,

VArchevêque vine a Port-Royal dés le matin du-rant une grande pluie , pour enlever ma Steur Magdelitne de Ste Chrifline {Briquet) felon leSnbsp;promefl’es qu’il lui en avoir faites le jour qu’ilnbsp;Enleva nos trois Sceurs. 11 l’envoya k Saiute Ma*nbsp;rie dans fon CaroflTe, ce qui l’qbligea a demeu*nbsp;rer avec lès bonnes Filles jufqu’a-ce qu’il fut revenu. Peut-êcre qu’il avoit pris ainfi fes mefuresnbsp;éxprès, afin d’avoir eet intervale pour les Con-feflèr, car il prenoit ordinairement cette peinenbsp;les Veilles des grandes fetes. II y eut quantiténbsp;de nos Sceurs qui le firent fupplier de leur per-mettre d’entrer au Patloir, ce qu’elles obtinrentnbsp;avec beaucoup de difficulté, quoiqu’il leur eutnbsp;promis de les voir durant qu’il étoit a la Potte,nbsp;en faifanc fortir ma Smr Magdeleine de Ste Chris,nbsp;tine. Mals comme il leur avoit fait cette pro-meffe de lui-même a l’heure qu’elles n’y pen-foient pas, amp; feulement pour les amufer amp; lesnbsp;empêcher de faire du bruit, il n’avoit nulle en-vie de tenir fa parole. Néanmoins elles entie-rent avec peine j amp; comme elles lui parloient,nbsp;il leur dit d’affei mauvaife grace; „ parlésnbsp;,, routes enfemble comme des Ganes amp; des Oi*

,, fons”; amp; enfuice il Jes prella a fon ordinaire de lui obéir amp; de figner, amp; répétanc touCes lesnbsp;raifons qu’il nous a dices tant de fois*

Ma Soeur Marguerite Angelique lui dit, qu’il n’y avoit que la Confcience qui nous empêchoitnbsp;de lui obéir; amp; que nous étions prêtes de lui ennbsp;faire le Serment fur les Saints Evangiles; amp; ennbsp;même-temm elle le fit, amp; environ une douzainenbsp;avec elle. Durant qu’elles faifoienc ce ferment ennbsp;la préfence de Dieu , M. F Archevêque fe pro-menoit dans le Parloir, en difant avec un mépris Tailleur: ,, Faites, faites, venés, venés tou-„ tes. Ha! voila une belle Cérémonie. £lJenbsp;„ vous fervira beaucoup; Voik qui vous ferviranbsp;„ beaucoup”. Touces nos pauvres Sceurs furentnbsp;contraintes de fe retirer fans avoir pu obtenir au.nbsp;cune grace de M, F Archevêque. qui nelenr firnbsp;naroirre oiie dn la diirnré krnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;kt

- nbsp;nbsp;nbsp;cluu oans le des»

.......... -y nbsp;nbsp;nbsp;êet homme amp; ccitefera- fein de la dilperfion générale nous auendions

%meifelle Gadeau etoient ce nbsp;nbsp;nbsp;iepareroit les unes


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'Relation do la FerJ/tution des Religmfes de Fort-Royal, i66i^-i66f.

voix dequoi elle m’avoit parlé,

Relation de la Sr.nbsp;Pineaunbsp;If.

Panic,

. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. comme fi c’eut Relation

été une fuite du même difcours, elle prit la Fille de la Sr, de Sainte Mafte S partie, en lui difanC; ,, Mals je Pineau

406

XXiX.

\_Um Parente de la Smr Genevieve de* rincarnationM rend vifite pour lafoUnbsp;lic'ner a figner. La Sceur Feron Jenbsp;mêt de la partie , ce qul faitnbsp;changer de langage d la Parente, ail grand étonne-ment de la Soeur Feron.]

Vers ce même-tetnps il y eut une de mes Parentes qui me vint voir, pour m’exhorter a la Signature, C’eft une perfonne^ qui tn’aime beau-coup, paree que nous avonsétéélevéesenfemble, amp; que nous fotnmes a peu-près detnêmeage:nbsp;avec cela elle park naturellemenc beaucoup, amp;nbsp;eft aflez. arrêtée a fon propre jugemenc. Toutesnbsp;ces circonftances jointesenfetnble faifoientqu’ellenbsp;me preflbit éxtraordinairement d’obéir a M. I'Ar-chevêque, Elle m’alléguoit toutes les raifons ordi-naires; que s’il y avoir du mal ce feroit lui qui ennbsp;porteroit le péché, amp; que pour moi Ic plus furnbsp;étoit de mefoumettre: amp; quantitedechofesfera-blables, jufqu’a en venir prefque aux revelationsnbsp;amp; infpirations de Dieu. A tout ce difeours je ré-pondois peu, paree que mes répliques n’euflentnbsp;fervi qu’a me faire accabler par une foule de mé-ehantes raifons, de quoi je ne fufle jamais fortie.

La Sohur Marguerite Feron qui m’affiftoic, étoit ^ un coin du Parloir, qui trouvoit tout ce qu’onnbsp;me difoit admirablement beau, amp; |e plus fort knbsp;fon gré amp; le plus convainquant qu’il étoit palR-ble d’alléguer. Ce qui fut caufe qu’elle vint knbsp;préfenter a la Grille, pour y prendre part. Ellenbsp;avoit fon Voile levé, amp; venoit avec une fagonnbsp;fetisfaite, pour fe joindre avec celle qui ne m’ennbsp;difoit dejaquetrop. Comme je vis qu’elle s’appro-choit, je me réfolus de garder un grand fiience,nbsp;paree que cette Fille étoitaulS forte pour lemoinsnbsp;dans fes raifons que 1’autre; amp; jecrus qu’il me feroit plus utile amp; plus commode de leur laiflernbsp;vuider ce diftérend entr’Elles, amp;entirerlesCon-clufions telles qu’il leur plairoit fans m’en meier,nbsp;que de roe mettre en peine de les perfuader, amp;nbsp;de les faire entrer en raifon.

La Fille de Sainte Marie commenga S dire: „ Madame, n’eft-il pas vrai que c’eft une chofenbsp;„ étrange que devoir des Religieufes réfifter airifinbsp;„ au Pape, a leur Archevéque, au Roi, amp; anbsp;„ route 1’Eglife.?” Et quantité de chofes fembla-bles. Elle attendoit que ma Parente la féconde-pour m’accabler enfemble; mais ce fut toutnbsp;^ contraire. Car ayant vu qu’elle avoit donnénbsp;moi par ce qu’elle avoit dit, elle prit lenbsp;Ma^eiv^ ®Ptès avoir écouté la Fille de Saintonbsp;foK amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ellerepritlapa-

r nbsp;nbsp;nbsp;aw, amp; du meme accent de

vousprie auffi, ma Mere, dites-moi aquoieft j, il bon de tourmentei ainfi de pauvres Religieu-„ fes, qui ont quitté le Monde pour nepluspen-,, fer qu’a Dieu feul, amp; les obliger a prendre partnbsp;,, a la Condamnation d’un Eveque? eft-ce linbsp;,, leur affaire?” Elk luien dit tant, quej’étoisnbsp;dans un éconnement non-pareil, de voir une me-me perfopne dire des chofes fi contraires fur unnbsp;même fujet. L,%F'A\sde Sainte Marie, qui ne trouvoit pas fon compte dans ce difeours , fit unenbsp;grande inclination, amp; s’en retourna k fa place,nbsp;alfez. mal contente comme je crois: enforte quenbsp;je me trouvai délivrée de toutes les deux par cenbsp;moyen, amp; au même moment que je penfois ennbsp;être accablée; paree que ma Parente ne voulutnbsp;pas recommencer fon premier entretien, de peurnbsp;de me faire tort, ayant bien vu que la Filk denbsp;Sainte Mark avoit pris avantage fur moi de cenbsp;qu’elk m’avóit dit,

XXX.

[ Seconde vipte de la dlte Parente, ce qui fe pa ffe dans fon Entretien avecnbsp;la Soeur Genevieve.]

Mais peu de jours après elk trouva M. VArche-vêque aux Filles Célefes qui étoit alléfaireuneFille Profeffe: Elle lui demanda la permifiion de menbsp;parler feule, pour m’éxhorter a lui rendre monnbsp;obéiflance; il le Iuiaccorda,a la charge qu’elk luinbsp;viendroit rendre compte de tout ce que jelui auroisnbsp;dit :c’étoit, comme je l’aidéjadit, auplusfortdunbsp;deffein de la difperfion générale, ce qui la met-toit dans une peine éxtrême j amp; ce fut pourquoinbsp;elk voulut me parler feule, afin de me dire libre-ment tout ce qu’il lui plairoit pour me faire figner, fans que mon afliftante en put tirer avantagenbsp;contre moi. Elle vint a Port-Royal fur les qua-tres heures après-midi du même jour; amp; M,VAt-ehevêque s’y trouva auffi en même-temps. II étoitnbsp;au Parloir de Saint fean, durant que nous étionsnbsp;a celui de Saint Faul. Elk n’épargna rien de toutnbsp;ce qu’elk s’imaginoit qui me pouvqit faire réfou-dre a la Signature. Elk m’affuroit qu’elle avoitnbsp;confulté des Doéleurs, amp; que tout k monde difoit que nous avions grand tort de ne pas figner.nbsp;Et quand elk voyoic que toutes ces raifonsnefai-foient aucune impreffion fur mon efprit, elk menbsp;vouloit éffrayer par i’appréhenfion des maux quinbsp;nous devoient arriver. Elk me dit, entr’autresnbsp;chofes, qu’elk avoit appris comme chofe trés cer-taine, que k confeil de M. de Paris k portoit knbsp;pouffer les affaires a la derniere éxtrêmité: amp; enfin elle m’en dit tant, qu’elk me penfa accablernbsp;^ force de dire 6c de redire continuellenacwt Ja

me-

If.

Partie,


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’Relation de la Verfécuiton dei Religieufes de 'Port.Royal^

407

]ue M, rairchevê^e 1’ayant fait Relation voir au Pere des Mares^ il s’écoit écrié de joie’. de la Sr.

tla\ Monfeigneur, vous avés donné la Paix ,nr.. .—. ;i --------— *- “ nbsp;nbsp;nbsp;¦

joie: a. I’E- Pineau

Pineau de nouvelles répliques, tacbant ainfi amp; terminer II. fon difcours. Et après s’être route épuifée, ellenbsp;Partie. s’en alia trouver M 1’Archevêque, pour lui ren-dre connpte de cc qui s’étoit paffé. Je ne fgai pasnbsp;ce qu’tlle lui dit, mais elle fut avec lui un tempsnbsp;affez confidérable; amp; elle revint cnfuite me trouver. Tout ce que je pus conjedurer de ce qu’ellenbsp;me dit après avoir parlé ï M. I'Archevejue^ fut

11.

Partie,

Relation même chofe. Durant qu’elle me parloit, je gar- quiefcementi amp; que M. de la Sr. dois un grand filence, pour ne pas donner lieu a

glife: tant il trouvoit que M nbsp;nbsp;nbsp;s’étoit

abaiflé en propofant un moyen fi facile. Ec cora-me ces perfonnes ne répondoient point par quel-que raifon de politique, il ajouta; „ Et des Filles trouvent des difficultés fur ce qui eft approuvenbsp;de tout le monde amp; de toutes les perfonnes denbsp;„ Science amp; de Piété.” Après cela il s’adrefla

„ nation.” llrepHqua: „ 11 afoumisfon Livreau „ Pape, pourquoi ne voulés-vous pas entaireau-„ rant qu’il en a fait lui même? Je lui répondis^nbsp;„ M. d'lpres a fait fon Livre; il y a une part routenbsp;,, entiére, c^eft pourquoi il a cru le devoir fou-„ mettre au Pape: mais moi qui n’y ai aucuncnbsp;„ parr, pourquoi y en prendrai-je?” Il ajouta;nbsp;,, Si M, Arnauld avoit figné, vous figneriésaufïï-„ tót, amp; fans aucune peine.” Je lui répondis:nbsp;„ Je fuis fi éloignée de figner a l’imitation de M.nbsp;,, Arnauld, que fi lui amp; tous ceux qui font dansnbsp;„ fes fentiments me vquloient obligerè figner quenbsp;„ les Propofitions ne'font pas dansle Livre denbsp;„ M, d'Ipres, je ne le ferois jamais, quoique jenbsp;„ fois perfuadéc qu’elles n’y font pas en effec,nbsp;„ pour l’avoir appris de plufiears perfonnes denbsp;,, créance, amp; même de la propre bouche de ftf.nbsp;„ l’Archevêque, qui nous a dit en plufieurs ren-,, centres, qu’il n’y a qu’une des Cinq Propofi-„ tions dans le Livre de M. d'Ipres. Et quelnbsp;„ moyen, Monfieur, que je figne qu’il y en anbsp;„ Cinq, après le témoignage de M. l’Archevê-,, que, qui me l’adit a moi-même enparlantaluinbsp;,, en particulier? ne blefferois-jepasma confeien-j, ce, amp; neferois jepas un naenfonge a la face denbsp;„ coute 1’EgIitê, d’aflurer par un (êrtnent, amp;parnbsp;,, une fignature, unc chofe que je crois abfolu-„ menefaufle?” II répliqua: ,, Mais, M.l'Ar.nbsp;chevêque vous commande de figner, n’a-t’ilpasnbsp;,, l’autorité de vous commander.^ 11 eft votre ié-„ gitime Supérieur.” Je lui répondis: „ Nousnbsp;„ avons figné amp; condamné les Cinq Propofitionsnbsp;„ comme Hérétiques, par foumiffion a M. l’^r.nbsp;ehevêtjue^en quelque lieu qu’elles fe trouvent j

qu’il étoit'en fort mauvaife humeur, amp; que nous 1’moi en me diamp;nt: „ Pourquoi ne voulés-vous n’avions qu’a nous preparer è foufirir amp; è reflen- ,, pas faire ce que Janfenm a fait lui même ? ”nbsp;tir les efièts de fes menaces. Tout le tempsqu’elle Je lui répondis: „ Monfieur, je n’aipointappnsnbsp;fut avec moi, il y eut une Fille de Sainte Marie a ,, que M. d’lptes ail jamais foufciit a fa condam-la Porte du Parloit en dehors, qui faifoitce qu’ellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« ¦quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

pouvoit pour entendre ce que nous difions,pour en faire fon rapport a M. I'Archevêque, ou a lanbsp;Mere Eugenie, comme il eft arrivé end’autres rencontres pareilles.

XXXI.

{^La dite Parente vient pour la SoUiciter a la Jignature la Smr Genevieve, accompagnée de plufteursnbsp;autres perfonnes. M. Charnillardnbsp;Je trouve dans cet Entretien.

Ce qui s'j pajfe. ]

Voila quelque chofe de ce qui fe pafla danscet-te yifite: mais comme ma Parente eft d’une humeur qui ne fe rebute pas facilement, elle revint quelques jours après, accompagnée d’autres perfonnes qui me (bnt proches, pour recommen-cer une nouvelle batterie; amp; quoique M, I’Ar-chevSque nous fuc déja interdic les Parloirs, ilsnenbsp;laifferent pas d’avoir permiflion de me parler. Lanbsp;Sceur Vlavie, quiveilloic fur tour, en eucconnois-fance ¦ amp; elle alia aulficot en donner avis k M.

euc une Fille de Sainte Marie ^ nbsp;nbsp;nbsp;” dans le Livre'de 'M. dll^ei fi dies y font.

perfonnes éioient bten-aifes de l.^mendre pan r nbsp;nbsp;nbsp;faut pas due fi dies y font, car

fur nos affaires, amp; nbsp;nbsp;nbsp;ITllé- il faut croire affurement qu dies y font. Vous

.1 nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;; voyés que tout le monde figne. Etes-vous plus

’’ fqavance que tant de Dodeurs qui fignent tous „ les jours?” IWeffus je lui dis; „N’eft-il pasnbsp;„ vrai, Monfieur, que ft on avoit laiffé tout lénbsp;monde libre, il y en auroit eupeu quiauroientnbsp;figné?” 11 répliqua; „Ha! pourquoi lesjugés-vóus?” Je lui répondis: „ Je ne lesjugepoint,nbsp;„ je ne park qu’après eux. lis publient eux mê-mes qu’ils n’eti croient pas davantage pournbsp;Fffi

Charnillard, en le priant de fe trouver au Parloir pour être témoin de ce qui s’y diroit; car elle luinbsp;faifoit entendre que j’étois unedangereufeperfon-ne. Et en effet, quand je fus au Parloir, je lenbsp;trouvai avec mes Parents qui m’attendoient; il ynbsp;demeura autant qu’ils y demeurerent, quoiqu’U y

)}

viflent qu’il n’avoit aucune bonne raiibn è allé guer. Il leur paria long-temps de fon formulairenbsp;d’acquieicement, leur faifant voir par toutes lesnbsp;maximes de I’Obeiflance aveugle, de quoi 1'on lenbsp;iert ordinairemenr, pour prouver que les inférieursnbsp;font obligés indifpenfablement de la part de Dieunbsp;de fe foumettre aux jugeraents amp; aux comman-decnents de leurs Supérieurs. Enfuite il leur vou«nbsp;loit perfuader que nous étions infiniment coupa*nbsp;bles de refulei la Signature de ce formulaire d’aq.

)7

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Relation de la Terfécut'm des’Religieufes de Vort'‘Royal, KSdp* idd J.

Et rnéme je Iqai qu’un£ grande qui nous menaqoient: amp; que pour nous, nous Relation ¦¦ ¦ ¦ “nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étions les plus déraifonnables perfonnes du monde; de la Sr,

que plus il travailloit a nous procurer notre re- Pineau pos, plus nous contribuions ï notre ruine, qui H.nbsp;étoit inévitable fi nous continuions a réfifter a Partienbsp;M. I'Archeveque , qui n’avoit que de la bonténbsp;pour nous.

11 y avoit un homme qui l’écoutoit, qui m’a-voit dit dans une autre Vifite; „ Ma Soeur, vous ,, avés fujet de vousconfoierde ce que vous êtesnbsp;„ perfécutées; non paree que vous etes des déré-,, glées, mais paree qui vous êtes trop bien ré-,, glées, car c’eft ce qui vous atiire la perfécu*

„ tion que vous fouffres.” Néanmoins eet homme ne répondit mot a M Chamillard', ce qui me fit voir ce que c’eft que PEfprit des perfonnes dunbsp;monde, lis veulent bien conkamp;r fefus-Chrifi,

amp; avouer fa vérité, poUrvu que ce forten feeree.

Pineau

II.

Par tic.

de figner en leur difantt^'W de({ psur ohéir au Pape Mais ils Ie renoncent'en' quelque forte pa'r kur'fi* é- aux Evêques, amp; pDur témoigner d foute l'Egltfe Jence, de peur d’éxpofel Jeurs intéréts quand il y

qu'eiles font bonnes CathoUques ét-Eio» foumifes aux ' nbsp;nbsp;nbsp;' 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' '-----r-nf-... _ _ _ ,^ nbsp;nbsp;nbsp;/

Fniffances Eccléfia/iiques ,que Dieu a mijes au dejjus de leur tête: Elks n’onc point d’autre intention,

amp; il Ie peut faire que Dieu éxcufe leur aClion, quoique mauvaife en elk-même, S caufe de lanbsp;pureté de leur intention, amp; paree qu’elks n’ennbsp;Iqavent pas d'avantage, étant ignorances commenbsp;elks font. Mais pour nous, que 1’on veuc con*nbsp;traindre a figner par un principe tout contraire,

amp; pour declarer a la face de toute PEglife amp; de tous ks Siécles, par un ferment fait fur 1’Evan-gile, amp;c confirmé par notre Signature, que nousnbsp;avons été engagées jufqu’è-prélent dans des Hé-réfies que nous abjurons pour nous réunir a FE-glife , nous prendrions Ie nom de Dieu en vainnbsp;par un faux ferment fait fur les Saints Evangiles;nbsp;nous tromperions 1’Eglile, a qui nous aflurerionsnbsp;un menfonge, amp; une telle caloranie comme unamp;nbsp;chofe Véritable^ amp; nous bieflerions nos Con-fciennes, de nous charger d’un crime, dequoinbsp;nous f§avons trés bien que nous ne fommes pasnbsp;Coupabks par la grace de Dieu. La loi divinenbsp;défendant trés éxprefiTement d’impofer des fautesnbsp;a des perfonnes Innocentes, tant celles qui of-fenferoient la jufticc , que nous nous devons knbsp;nous-mêmes, que celles qui bhfleroknt lachariténbsp;que Dieu commande d’avoir pour Ie prochain.

J’ai répondu quelque chofe de femblable dans plufieurs rencontres, Mais il ne me fouvient pasnbsp;des propres termes, non plus que de quantiténbsp;d’aurres circonftances qui fe paflerent dans cettenbsp;longue Conférence, qui dura bien deux heures;

amp; oü M. Chamillard n’oublia rien pour perfua-der aux perfonnes qui nous étoient venues voir, que l'Archevêque avoit droit de nous commandernbsp;la Signature, amp; qu’il n’agiflbit envers nous qu’a-“quot;f bonté paternelle; que lui (M. Cbamil-ar ) n avoit que de la r.hariré nour nous: Ou’il

408

Relation,, avoir fignc.

de ia Sr.,, partiedeceux qui ont figné.par foiblefle oupar j, inrérêt, ont fait des retractations, qu’ils ferontnbsp;,, voir quand Ie temps fera meilleur, amp; qu’ilsnbsp;„ fe contententde les faire voir a préfent en par*nbsp;„ ticulier a kurs plus intimes amis.” M. Chamil-lard^ qui ne prenoic pas plaifir a ce que je dilbisnbsp;en préfence de quantité de perfonnes qui étoientnbsp;au Parloir, me tépondic avec beaucoup a’émo-tion,mais il ne me fouvient pas de cequ’il me dit.

11 roe feroble qu’il tn’allégua, a fon ordinaire, que toutes les Religieufes avoient figné: amp; me demandant fi nous croyions être meilleures qu’el-Ics, amp; fi nous les condamnions pour avoir fignénbsp;en obéiffant a l’Eglife. C’éioit ce que 1’on nousnbsp;objeCfcoit fans celTe, quoiqu’il faille faire unenbsp;grande difference entre les autres Religieufes amp;nbsp;nous fur Ie fujet de la Signature. On les oblige

sne de la charitépow nqus; qu’il

n’avoit point d’autte intention que k bien de la Cooittiunauté j amp; de nous faire éviter les maux

va de fa gloire de Ie confefler en public. Ce que j’ai rapporté fe pafla durant l'Avent-, Sc depuiscenbsp;jour-la je n’ai appris aucune nouvelle de nos pro-ches, non pas même un feul mot, paree que lesnbsp;ordres de M. 1’Archevêque ne Pont pas per^nbsp;mis.

xxxir.

\_Cérémonie du Martyrologe de la Feille de Noëi a Port-Royai. Régiilarité denbsp;la Sosur^ Flavie. La CommU'nbsp;nauté pajje triflement les fê-tes de Noël, privées denbsp;la Communion.'}

La Veille de Noë/ la bonne Smr quot;Flavie, qui fait toutes fes aöions avec beaucoup d’irrégularité,nbsp;ne fe trouva pas au Martjrologe, ce qui fcandalifanbsp;toute la Communauté, paree que perlbnne n’ig*nbsp;nore de quelle dévotion amp; de quelle obligationnbsp;a toujours été cette Cérémonie dans notre Ordre,nbsp;oü les malades mêmes tont toute forte d’effbrtsnbsp;pour s’y trouver. Nous ne lui laiflames pas paf-fer cette faute, non plus que plufieurs autres; carnbsp;elle nous eft obligée fur ce point, que nous nenbsp;manquions guéres a l’avertir de fes manquements,nbsp;quoiqu’ils fuffent continuels; amp; elle nous dit pournbsp;raifon, qu’elle étoit au Parloir avec M. ChamiUnbsp;lard, Cette réponfe augmentoit plutbt fa fautenbsp;qu’elk ne la diminuoit, n’étant pas un fujet légi-time pour l’arrêter , amp; pour l’eropêcher de fcnbsp;rendre a une telle Obfervance.

Nous paffames k Saint Jour Aetdlo'él avec beaucoup de douleur, de nous voir privées de la Bé-nédiétion que TEglife accorde a tous fes enfants dans ce Saint Jour; mais né#nmoins avec une éx-

tré-


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9)

»

„ fenfibles amp; nous ferons plus obfigées a ceux qui „ nous feront mourir , qu’a ceux qui nous laif-fent vivre dans la langueur.

))

ler ue tccie ouuc, nbsp;nbsp;nbsp;ven- qui vous regarde, amp; c’eflr a qu(

table motif etoit, de yoir s il n y en ayoit point „ devés attendre, f’vous continués quelqu une en dilpofition de ligner, devant que „ ces.” Je lui répondis: „ Mais je vous fupplie,nbsp;de commeocer cette difperfion generale, afin de Monfieur, dites-moi quelle faute l’on veutnbsp;1’enroler au nombre des ames perduës, en 1’efïar „ punir en nous par ces mauvais traitements dontnbsp;cant de deflus le métnoire de celles qui lêroient „ vous nous menacés; vu que vous m’aves ditnbsp;Enlevées- la premiere chofe qu il me dit, fut: „ vous-même k moi-même, qu’il n’y avoit pointnbsp;Te vous ai detnandée pour vous dire que la „ de péché h refufer la fignature.? Il demeuranbsp;gulle arrivera bientót. J’ai cru vous en devoir quelque temps penfif fans me dire un feul

” ^v^ertir”, afio que vous avifiés a ce que vous nbsp;nbsp;nbsp;puis il me répondit:

” avés a feire; amp; quoique je ne 1’aic pas vuë, nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voit pas encore commandé.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;luinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rcpliquaF*

” i’ai pailé a des perlonnes qui f^-avent ce qu’elle nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J’entends bien , Monfieurnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e’eftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;direnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que

porte, amp; je vous le puis dire aflurement. ” nbsp;nbsp;nbsp;. . - . ~

Ha!

que

„ q» les Péees des'fidéle's ie's'«Sin

Mr., a - t’on pris la peine de porter cette Bulle „

” aRot»e?” II me répliqua , comme en rêvant, „ tant de rigueur. Quoi! parc7quë Diêu nouVa jje comprenant pas ce que je voulois dire: „ Por- „ fait la grace de n^s engager a^fon fervicedans

Fff 3 nbsp;nbsp;nbsp;„une

ment, paree que les Filles de Sainie Marie, amp; nos Soeurs qui ont figné, nous en difoienc fou»nbsp;vent des paroles de reproche amp; d’infuke, com-me a des perlbnnes a qui 1’on avoir itnpofé eet*nbsp;te pénitence avec judice pour 1’avoir méritée;nbsp;car elles nous croyoient trés coupables dans no-tre état,

XXXIII.

[ Mr. Chamillard park h toutes les Soeurs en pidfticulier , pour les porter a lanbsp;Signature. Son Entreiien avec lanbsp;Sa3Lir Genevieve de j’Incarna-tion. Trifte état oü M. VAr-cbevêque réduit Porc-Royalnbsp;d caufe du refits de figner.nbsp;Signature de plujieurs.

Kemors qu'elle leur caufe. ]

Le 19 Janvier lóóy, M, Chamillard demanda a parler a toutes les Soeurs en particulier, fous pré-texte de la Bulle qui devoit venir de Rome. Cenbsp;n’étoit en efïet qu’un prétexte, paree que cettenbsp;Bulle n’étant pas arrivée , il n’y avoir rien anbsp;nous en dire. Et de plus, en ce tnême-tempsnbsp;1’on étoit fur le point d’éxécuter le deflein denbsp;nous difperler jufqu’a Cent lieuës de Paris, amp; parnbsp;coniéquent il ne fervoit plus de rien de nous parler de cette Bulle, Mais apparemment fon véri-

Plufieurs’de nos Soeurs dilent qu’il leur a dit qu’elle étoit venuë, amp; qu’on 1’avoit renvoyée pour en avoir une autre, a caufe de quelques difficultésnbsp;qu’on y avoit trouvé.« Je lui répondis: „ Qpoi'

je crois, Monfieur, qu’on nous a fait tout cê qu’on nous pouvoit faire, c’eft pourquoi cettenbsp;Bulle ne nous regatde pas.” 11 répondit. „ Cenbsp;n’elt encore que le commencement.” Jeluinbsp;dis, „ Mais, Monfieur, que nous pourra-t’onnbsp;faire pour ajouter quelque chofe a iios fouffran-ces.^ eft-ce qu’on nous otera la yie ? Je vousnbsp;aflure, Monfieur, que fil’on en vicnt-la,l’qnnbsp;abrégera nos douleurs par des douleurs moins

Car enfin, quoi-qu’il arrive , nous ne fignerons jamais, 11 continua, en difant; ,, Quand le Pape aura par-„ Ié, il faudra bien que vous obéiffiés, ou quenbsp;5, vous fortiés de rEglifet ce ne fera plus alorsnbsp;M. l’Archevêque qui agira ; c’eft pourquoi- finbsp;„ vous étiés bien confeillées, vous figneriés pen-,, dant que ceft lui qui vous commande, amp; vousnbsp;„ 1’obligeriés: mais quand vous fignerés/e Jvrz»»-„ laire du Pape, vous n’obligerés pevfonne; carnbsp;„ c’eft l’autotité Souveraine a qui perfonne nenbsp;„ peut refufer la foumiflion.” je lui répondis,nbsp;que nous ne fignerions pas plutöt le formuiaire dunbsp;Pape que celui de M. l’Archevêque. 11 répliqua:nbsp;„ La Bulle ordonne a tous les Evêques d’impofernbsp;„ les peines de droic amp; de fait a tous ceux quinbsp;„ refuferont de figner le formuiaire du Pape amp;nbsp;„ je veux bien que vousfqachiés a quoi vous vousnbsp;„ éxpofés par vos défobéiCTances» Les peines dunbsp;,, droit,font l’Interdidlion pour leslieux,commenbsp;„ les Eglifes quand il s’y eft commis quelque cri-,, me. La fufpenfion eft pour les Prêtres, amp;nbsp;„ 1’Excommunication pour les Laïcs: c’eft cenbsp;c’eflr a quoi vous vousnbsp;vos réfiftaft-mot;amp;nbsp;mais on ne vous 1’a-„ notre péché n’eft pas contre les commande-„ ments de Dieu, mais contre les commande-„ ments de Monfieur 1’Archevêque C’eft \nbsp;„ ^re que Monfieur l’Archevêque punic ce qnbsp;Dieu ne^punira pas. Jen’aur

: traites avee


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delation de la Verjécution det Religieujes de Tort^Reyal^ i66^~l66^2

Relation,, une Maifon Religieufe, l’on éxercera centre de la Sr.„ nous des duretes quinousmettroientenétatd’a*nbsp;Pineau ,, voir regret de nous être engagées è fon fervice,nbsp;,, fi nous n’édons pas réfoluësdemourirplutótquenbsp;„ de I’ofFenfer ? vous dites que nous fommes aunbsp;,, rang des perfonnes Laiques, pourquoi donenbsp;„ fait-on notre condition pirequecellcdesFrui-„ tieresamp; des vendeufesd’Aliumettes, a qui Tonnbsp;„ ne park point de Signature, amp; qui jouiffentnbsp;,, en repos de la liberté de leur Confcience? ”nbsp;11 me répondit: „ Ha! Mais e’eft que vous fai-„ tes un Corps, amp; il faut que tous les Corpsnbsp;,, fignent: vous ne voudriés done pas fouferirenbsp;,, è la condamnation de Calvin ? ” Je lui répli-11 n’y a rien defemblablej Calvin a nié

autres auffi, qui avoient de grands fcrupules; amp; Relation il les confoloit le tnieux qu’il pouvoit, en leur de la Sr.nbsp;faifant paSer la Signature pour un Aamp;e héroïque, Pineaunbsp;qui étoit feul capable -de les rendre de grandes II.nbsp;Saintes; amp; que les peines qu’elles avoient a fe Partie,nbsp;furmonter fur ce fujec, augmentoit encore denbsp;beaucoup leur Verru amp; leur mérite.

C’étoit ainfi qu’il tachoit a adoucir leur amer-tume,amp; a changer leur douleur en une joie mal-fondée Je fqavois les horribles peines d’efprit oii elles étoient; amp; néanmoins quand j’en parlai anbsp;M. Cbamillard, il me répondit fortement, qu’il ynbsp;en avoit eu quelques-unes qui avoient eu de lanbsp;peine dans le commencement, mais que ces pei-— n’avoient duré qu’un jour ou deux j amp; que

II.

Partie.


(^Udl • 3) *i 11 jr « Iiwi» .-4W nbsp;nbsp;nbsp;W'-3 -------- ~ ---- ---- — nbsp;nbsp;nbsp;---------UWUA J wv uuw

„ la Réalitédu Saint Sacrement, amp; fes difeipies depuis, elles avoient toujours été trés contentes: „ font encore a prefent profeffion publique de mais j’en fgavois plus de nouvelles qu’il ne nen-

«• •• All nbsp;nbsp;nbsp;C /a {?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»• OM AOnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 i.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ » A

Qu’a le demander quand elk auroit des peines fur ® kjet de la Signature, amp; qu’il feroit toujoursnbsp;confokr: mais qu’il lui défendoit d’ennbsp;de la CoSnquot;u?é^ pariiculiérement aux Sceurs

Knnnp Crpiir nbsp;nbsp;nbsp;figné. Ccttc „ ue i préfcnt un grand Archeveque «fe

emandoit fouvent, amp; quelques ,, pour une chofe fi peu convenabk a fon Carao

410

,, fuivre la même Dodrine, Ou trouverés-vous „ entre nous quelque chofe de pareil.!* ”

Il recommenqa a parler de ce que nous aurions a fouffrir. Surquoi je lui dis, que nous étionsnbsp;réfoluês d’éxpofer nos corps pour fauver nosnbsp;ames. Il me répondit, que e’etoit tout le contraire, amp; que nous étions en trés mauvais état,nbsp;amp; notre falut en grand danger.

Enfuite je lui dis: ,, Il ne vous importe,Mon-,, fieur, en quel état vous réduifiés les perfonnes, ,, pourvu que vous éxtorquiés une Signature; qu’onnbsp;,, en ait des fcrupules amp;desgênesde Consciencenbsp;3, qui tiennent du défefpoir, vous ne vous ennbsp;„ mettés pas en peine.” Il me répondit: „ Non,nbsp;„ quand 1’on veuc remedier aux maux. Ton ennbsp;,, cherche les moyens, fans s’enquerir des fins. ”nbsp;11 me femble qu’il n’avoic pas 1’efprit bien préfentnbsp;en faifant cette réponfe, amp; qu'il revolt fur cenbsp;que je lui avois dit. Je lui répliquai: „ En vé-„ rité, Monfieur, cela n’eft guéres Chrétien; amp;nbsp;„ je vous affure que je me garderai bien, avec lanbsp;„ grace de Dieu, de me precipicer dans un telnbsp;,, abime de malheurs. Quoi I il y a de nos Soeursnbsp;„ qui ont figné qui en pleurent nuit amp; jour; amp;nbsp;„ quand elles entreroient au défefpoir, il ne vousnbsp;,, importe, pourvu que vous voyiés une miféra-„ ble Signature ? ” Celalefacha, paree qu’il nenbsp;vouloit pas que nous fguffions de ces fortes denbsp;nouvelles, craignant cjue ces éxemples funeftes,nbsp;qui faifoient voir les facheufes fuites de la Signature, n’en donnaflent de I’horreur, amp; n’en dé-tournalTent celles qui feroient en difpofition de lanbsp;faire.

Et j’ai appris depuis, qu’il avoit demandé ma Sosur Euphrofiie pour lui en faire des reproches,nbsp;jugeant bien que c’étoit d’elle de qui je lui par-lois. 1! lui dit en même-temps, qu’elle n’avoit

foit. Car en ce temps-la ma Swur Euphrefine étoit dans un trouble amp; an accabkment d’efpritnbsp;incroyables, amp; penfoit S faire la rétraéfation quelle fit un peu après, mais qu’elk a retirée devantnbsp;que de figner la deuxiéme fois fur leFomulaire denbsp;Rome, a la perfuafion de mi Swur Marie Aimée,nbsp;qui la pourluivoit fans cefle pour la faire rentrernbsp;dans le parti de la Signature, ou elk s’étoit enro-lée depuis quelques mois.

Monfieur k Curé At\iMagdeUhte a beaucoup fervi a miSceurEuphrofine pour la faire réfoudre a fairenbsp;fa rétradiation, paree qu’étanc venu Ia voir, elknbsp;lui avoit park de fes peines, amp; entr’autres cho.nbsp;les, il lui avoit dit que le refus de la Signaturenbsp;étoit trés jufte,6c que laCommunauté failbitbiennbsp;de ne pas figner , amp; que c’étoic contribuer anbsp;I’augmentation de la gloire de Dieu, que de s’éx-pofer a fouffrir la Perfécution, pour k refus d’u-ne chofe qu’on n’avoit pas droit d’éxigcr de nousnbsp;amp; que nous ne pouvions faire fans bleffer nosnbsp;Confciences. Nous apprimes depuis, qu’il luinbsp;avoit parfaitement bien park. J’en dirai quelquenbsp;chofe en un autre endroit. Pour finir 1’Entretiennbsp;de M. Cbamillard, de qui la mauvaife humeur fenbsp;découvroit de plus en plus, a proportion de la fer-meté que les Soeurs lui faifoient paroitre, je luinbsp;dis encore dans la même Conférence: ,, Mon-„ fieur, la conduite que Ton tient fur nous eft linbsp;„ peu Chrétienne , amp; fi contraire a celle quenbsp;,j Notre Seigneur fefutChrifi amp; ks Apotres onenbsp;,, tenuë fur ks fidéks, qu’il ne faut que cela feulnbsp;„ pour nous inftruire, amp; pour nous faire voir denbsp;„ quel coté eft la juftice. Quoi! Monfieur, linbsp;„ nous n’aimions beaucoup notre Vocation,1’onnbsp;„ nous mettroit en état d’avoir regret de nousnbsp;,, être engagées au fervice de Dieu, de nous fairenbsp;„ fouffrir ks plus grandes rigueurs pour une ba-„ gatelk qui paffera dans peu d’années pour unjeunbsp;,, d’enfant, dequoi 1’on fe moequera: amp; devantnbsp;.. qu’il foit Cent ans, ks4)erfonnes d’elprit amp; denbsp;Science fe riront de voir ks peines que fedon-,tere.


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Relation rfe la Sr.nbsp;Pineaunbsp;II.

Partie.


quot;Relation de la Terfécui'm des ReJi^teuJès de Port~Róyal^ 1^64-1^(55; tére, Mais les perfonnes de piété gétnironc des te aflurée, amp; nous attendions de jour en jour ce- Relationnbsp;malheurs dc rÉglire,quand ils apprendront que lui de notre Enlevement, ce qui nous obikeoita de la Sr,


Ie Pape f les Evêques, Ie Roi',’ amp; routes les Puiffances de la Terre fe font unies pour conl^nbsp;pirer enfetnble a la ruïne d’un Saint Monafté-re; amp; pour éxtorquer a force de Tourmentsnbsp;une Signature de pauvres Religieufes ignoran-tes, qui ont fait profefiGon de vivre dans Ia


nous tenir toujours pretes pour partir quand on Pineau


nous auroit prononce notre fentence. Nous nous difions Ie dernier adieu routes les fois que nousnbsp;nous rencontrions dans leMonaftére; Sc nous nenbsp;penfions plus qu’a une féparation générale pour Ienbsp;refte de notre vie. 11 y aeuplufieursdenosSoeurs


II.

Partie.


Simplicité , amp; de ne prendre jamais aucune qui m’ont parlé de leurs peines d’efprit furie fujec part a ce qui fe paffe (lans Ie Monde, fur un 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-• -r.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r.-. i

fujet qui ne les regarde poimgt;a quoi ellesn’en-tendenc rien, amp; qui n’a nulle uüUté raifonna-ble.” II merépondit: ,, Mais, quel défordre amp; quelle confufion feroit-ce dans 1’Eglife , finbsp;tous les Intérieurs avoieni la hardiefïe, amp;pre-noient la liberté deréfifter a leurs Supérieurs” ?


de cette divifion, qui feroient faigner Ie coejr, fi nous les pouvions faire fpavoir. Pour moi, jenbsp;fentois trés vivement les miennes, amp; je juge desnbsp;autres par moi-même; de voir une Maifon finbsp;Sainte rinnée pour Ie Spirituel amp; ieTemporel:nbsp;nous voir féparées de nos Meres, amp; les unes desnbsp;autres, chacune ü part prifonniere dans une Maifon étrangére , avec des pïrlbnnes qui ne nousnbsp;regarderoient que comme des Démons, privéesnbsp;des Sacrements, amp; a la mort - même avec routesnbsp;forte d’inlukes Sc dans Ie dernier mépris: acca-blées de reproches amp; de paroles facheufes: dansnbsp;,, que de nous contraindre a faire une chofe que Ie manquement de routes les chofes nécetTaires anbsp;„ nous fommes perfuadées ne pouvoir faire fans Ia vie , Sc fans pouvoir efpérer les confolationsnbsp;33 y ^tigager notre falut”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’on ne refufe pas aux plus criminels amp; auxplus

II me dit quantité de chü^s (etriblables , de- niiférables dans un Hopital, Sc fur un gibet mê-

, c'étoit la plus fo- me. II me (buvienc que je me fuis quelquefois Iide raifon qu on nous alleguoit fans ceflè, que de trouvée TEfpric ü rempli de ces penfées, que nenbsp;nous dire en toute rencontre ce Jeroit une fgachant plus ce qui fe pafl'oic en moi-même,amp;nbsp;étrangeconpijion darts l'Eglife files htfdrieurs avoient l’inftintfi de la nature cherchant quelque foulage-htttdteffe de refujer l'ohéijfance ^ la foumijjion ment a ladouleur qui m’accabloit, je pronongoisnbsp;JU ils font ohligés de rendre aux commendements de quelque parole fans attention j amp; quand je reve-leurs Supe'rieurs légit'mes pour fe conduite d leurs nois de eet affoupilTemenc, je m’apercevois quenbsp;fantatfies,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;je difois fouvent en parlant i notre Mere Ag-

XXX vm. nbsp;nbsp;nbsp;nès: machete Mere ^ ou ètes-vous’, ne lous verai-j*

Umase du trifle état oü réduifoit les Re- nbsp;nbsp;nbsp;amp; en ditant cela , je revenois comme

y.» nbsp;nbsp;nbsp;. dnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f4 (VsFWrmxsil •

Itgieujes de ^ Port • Royal l attente de


Ie lui répliquai: „ Mais, Monfieur,quelle horri-,, ble tirannie feroit-ce dans l’Eglife, fi tousles ,, Supérieurs prenoient l’auchorité de gêner lesnbsp;3, Confciences, amp;c de mettre les ames au défef-», poir; car n’eft ce pas nous réduire au défetpoir.


leur difperfion générale. Douleur que leur caufe la chute deplufieurs eTen -tr'Klles au milieu de leurs en-goijfes. Etrange embarras oünbsp;elles fe trouvent dans la né-cejjïté oü elles étoknt denbsp;s'ouvrir les unes aux autres., fansfgavoir quel-les étoient celles quinbsp;médïtoient de fenbsp;féparer d'avecnbsp;elles pour fig-fier., pournbsp;découvrirnbsp;tout cenbsp;qu'ellesnbsp;fgavo-km.']


d’un profond fommeil; amp; ayant Ie Coeur fer* ré, je faifois deux ou tróis grands foupirs comme une pertbnne qui écouffe, amp; qui cache denbsp;fe Ibulager.

Quand Ie (oir approchort nous reprenions un peu de force, dans la peniee que nous paflerionsnbsp;au tnoins cette nuit dans notre Monallére • Scnbsp;cette nuit qui enfermoit Ie refte de nos efpé’ran-ces, fe paflfoic a compter les heures, dans 1’ap-préhenfion de la voir finir, amp; que )e point dunbsp;jour fuivant ne fut celui de notre féparation. Maisnbsp;quand Ie jour commengoit a paroitre, routes nosnbsp;douleurs redoubloient, amp; nos efprits étoientnbsp;déchirés d’une infinite de craintes. Nous appré-hendions autant ce qui arriveroit a nos Soeurs,nbsp;que ce qui nous arriveroit a nous-mêmes: celles^nbsp;qui croyoient être du nombre de celles qui ft.nbsp;roient enlevées, craignoient beaucoup Ie peril oiinbsp;feroient éxpofées celles qui demeureroient • amp;nbsp;celles qui avoient fujet de croire qu’elles de’meu.nbsp;reroienr,appréhendoient éxtrêmement de fttrou-ver obligees de combattre amp; de réfifter conti‘nbsp;nuellement contre des perfonnes qui ne vouloknt


En ce temps-ia nous croyions notre fortie tou- point de paix, qm ne vouloient entendre aucune


fiUgt;


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Relath» de la Perfdcuth» des Reltgteufes de Vort^Reyal, i6^4.*ló(55*

I nbsp;nbsp;nbsp;l»!nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r^OfCr-tirt rt etiy y^liinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f\lt;lC


Relation raifon, amp; qui avoient la force amp; 1’autorité de de la Sr.Jeur cóté Mais nous appréhendions notre fépa-

t.es perfonnes qui n’ont pas éxpérimenté cette Relation peine , ne la comprendront jamais telk qu’ellede la Sr,nbsp;étoit dans l’écac oü nqus étions, 6c dans rpbliga- Pineau

Pineau

II.

Partie,

II.

Partie,

radon fur toutes chofes, paree qu’elle ne fe pou-voic faire fans uneéxtrême violence, a caufè de l’union que Dieu avoit mife entre nous; amp; lanbsp;feule penfée de cetcefuneftedivifion, étoit pournbsp;nous une fi arrange fouffrance, que je ne la puisnbsp;éxpritner. La Corntnunauté a remarqué que l’u-nion n’avoit jamais paru plus grande durant quenbsp;nos Meres étoient préfentes ^ amp; qu’il fe voyoicnbsp;clairement que Dieu fuppléoit par fa Grace avnbsp;défaut de leur conduite ; paree que toures lesnbsp;Sceurs y contriboient de tout leur pouvoir, 5cnbsp;avoient une application particuliere a fe préve-nir pour fe foulager les unes les autres dans lesnbsp;travaux communs , 5c pour ne faire peine anbsp;perfonne.

Néanmoins cette heureufe union amp; cette Sain-le paix étoit fouvent troublées par la douleur que, nous caufoit la chute affez fréquente de plufieursnbsp;de nos Sceurs, qui après avoir témoigné long-temps qu’elles avoient de l’amour pour la vérité,nbsp;5c de la force pour réfifter a la perfécution ,tom-boient enfin dans Ie précipice de la Signature, 5cnbsp;devenoient enfuite nos ennemies, ce qui nousnbsp;accabloit de douleur, tant pour la perte de cellesnbsp;qui avoient figné, que pour Tapprehenfion quenbsp;leurs éxeroples n’en fit tomber plufieurs autres,nbsp;Ces chutes, qui étoient aflèz fréquentes, commenbsp;je l’ai déja dit, nous donnoienr desfrayeursconti-nuelles dansla néceöTitéoü nousétionsdeCommu-niquer nos affaires, ne fqachanc pas fidans laCom-munauté affemblée il n’y en avoit point plufieurs ennbsp;difpofition de figner amp; de nous trahir. Car c’étoit lanbsp;premiere chofc qu’clles faifoient après leur Signature ; que d’aller dire tout ce qui fe paffoit entrenbsp;nous; en forte que celles qui travailloient Ie plusnbsp;pour fervir la Communauté, étoient les premieres accufées'comme rebelles aux Ordonnances denbsp;M, l'Archevètiue ^ amp; les plus éxpolées aux mau-vais traitements dont il menacoic fans ceCTe cellesnbsp;qui feroient quelque chofe contre fes intentions.nbsp;Cette peine étoit fi grande, 6c caufoit tant denbsp;crainte 5c d’aüarmes, que tout ce que j’en pour-rois dire n’en éxpliqueroit pas la moindre partie.nbsp;Nous étions partaicement unies de cceur 6c denbsp;fentiments, 6c néanmoins nous étions contraintesnbsp;de nous défier les unes des autres, ne fqachantnbsp;plus celles qui demeureroient fidéles, ou cellesnbsp;qui abandonneroient la vérité; ce qui nous obli-geoita nous tenir continueÜement fur nos gardes,nbsp;quand nous étions enfèmble, pour ne nous pasnbsp;parler avec trop de franchife , dans l’appréhen-fion d’etre trahies de celles que nous ne pou-^iqns pas difcerner entre les autres , quoiquenbsp;^“illeurs Ichacune fentant la bonne difpofition denbsp;fouhaité, fur toutes chofes, de pou-muniquer avec touce forte de confiance.

tion d’agir pour les affaires préfentes au milieu de la plus étrange capcivité qu’il eft polTible de s’i-maginer.

J’ai été contrainte de faire cette petite digres-fion, paree qu’elle fert a faire connoïtre 1’état d’afflidtion ou nous avons été réduites en l’abfen-ce de nos Meres Mais dans 1’attente de notrenbsp;féparation, étant ainfi accablées de toures parts ,nbsp;quand nous fgavions que M. l’Archevêque étoit aunbsp;Parloir [car il venoit ordinairement quatre 6c cinqnbsp;fors la Semaine en ce temps-la] 6c que nousnbsp;avions appris qu’il feroit fortir des Sceurs, il fenbsp;faifoit un ft étrange renverfement dans les corps 6cnbsp;dans les efprits, que je ne puis rapporter ce que quel-ques*unes de nos Sceurs m^ontdit, qu’elles torn-boient dans des accidents fi éxtraordinaires, qu’ilnbsp;feroit difficile de les croire, tant Ia frayeur faifoitnbsp;une force impreffion fur elles. Je puis dire ennbsp;vérité, avoir reffenti dans ces rencontres des an-goifiès mortelles, qui avoient quelque chofe denbsp;femblable a celles des perfonnes que l’on conduit au fupplice^ 6c il eft certain que la mortnbsp;m’auroit été un Ibulagement dans la douleur ounbsp;j’étois. Mais quand les chofes paroifToient dansnbsp;la derniere éxtrêmité , 6c que l’on m’afTuroicnbsp;qu’indubitablemenc j’étois fur Ie point de fortir,nbsp;6c que je ne regardois plus que la néceffité denbsp;me foumettre a l’ordre de Dieu fur moi, pournbsp;ne pas manquer a la fidélité que je devois a lanbsp;vérité 8c a la jufttee , toutes mes forces fe raf-fembloient a la plus petite pointe de mon ef-prit, oü j’adorois fa Sainte Volonté de tout monnbsp;cotur ;6c cette néceffité inevitable oü je me trou-vois, OU de fouftrir, ou d’eftimer Dieu , menbsp;donnoic un fi grand courage, que bien loin d’ennbsp;être accablée, quoique ce fut un joug trés pé-fant, il me fembloic au contraire que j’avoisnbsp;alïez de force 6c de réfolution pour vaincre lesnbsp;plus grandes difficultés , 6c fouffrir les plus fa-cheux traitements , plutót que de céder en !anbsp;moindre chofe qui eut pu blefler ma Con-fcience ; 6c je me trouvois dans un calmenbsp;d’efprit 8c dans un repos tout entier , en attendant ce qu’il plairoic a Dieu d’ordonnernbsp;de moi , 6c Ie moment oü l’on me pro-nonceroic ma fentence pour m’envoyer en éx-il.

Mais quand M. VArcbevêque s’en retournoit fans rien faire, 6c que nous avions encore unnbsp;peu de temps pour refpirer, je refombois auffi-tót; 6c la nature prenoit toute la part qu’ellenbsp;pouvoit au retardement 6c au peu de repos quenbsp;cette trève nous donnoit, cc qui m’étoit un nouveau fujet de peine, craignant que la foumiffionnbsp;que j’avois renduë a Dieu ne fut un cfFet de mon

amour-


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quot;Relation de la Terfe'cuthn des Religieufes de Fort-Royal, i66ily-i66fl

___1 ^ t-k nbsp;nbsp;nbsp;Wnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I**. ^ 1 ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.4^ / A«-*^ ivoil^r* I y~k « «

4n

II. Partie,

Relation amour-propre , qui cherchoit a fe fatisfaire en de la Sr. Dieu , quand tout lui manquoit de la part des

Pineau créarurcs. nbsp;nbsp;nbsp;_

Voila comma nous pauions les jours oc ies nuits, chacune ponant fa Croix, amp; des Croixnbsp;aflex péfantesj car quoique j’en aie beaucoup dit,nbsp;j’en pourrois dire encore davantage, amp; avec celanbsp;je n’en fgaurois éxprimer que la moindre partie,nbsp;paree qu’il y avoit une infinite de circonitancesnbsp;qui étoient comme des fukes amp; des conféquencesnbsp;attachées a notre Captivité , qui augmentoientnbsp;beaucoup nos travaux, amp; rendoienc notre affliction trés difficile a porter.

XXXV.

ILe dejjein de la dlfperjion générale échou'è, Nouveaux dejjetns , nouveaux projets ,nbsp;nouvelles menaces. Quelles étoient lesnbsp;véritables intentions de M. dAr~nbsp;chevêque fur celles qui refloientnbsp;a Port-Royal. Ce qui s^y paf-fa au fujet du Voeu a St,

Jofeph. La Mere Agnès avec la Mere Angeli-que avoient apporténbsp;Cent Mille Livresnbsp;a Port-Royal.]

On nous a dit depuis, que le deffein de la dif-perfion générale avoit été rotnpu vers le Mois de Janykr ou de Fevrier; mais comme nous ne lenbsp;fgavions pas, nous demeurames toujours dans 1’at-tente du funefte moment qui nous devoir féparernbsp;les unes des autres; amp; notre vie fe paffoi: ainfinbsp;dans une langueur continuelJe , qui étoit plutótnbsp;une véritable Agonie, qu’une vie, puifque notrenbsp;vie étoit plus remplie de douleur que la mort mê-me , qui devoir terminer routes nos atflidtionsnbsp;préfentes, amp; lescraintes futures qui augmentoientnbsp;de beaucoup nos maux amp; nos fouffrances, L’onnbsp;nous dit que ce fut les Eveques qui qbligérent inbsp;changer le deffein de la dilperfion générale, ennbsp;retirant la parole qu’ds avoient donnée d’en re-cevoir dans leur Diocèfes; amp; que les Commu-nautés même refufoient d’en prendre. Les unesnbsp;nous appréhendoient comme des Démons, amp; lesnbsp;autres caignoient qu’avec le temps on les foup-qonnat d’etre entrees dans nos fentiments, dequenbsp;cela n’atiirac fur elles la haine des Puiffances denbsp;la Terre , amp; par confequent les mauvait traice-ments qu’on nous faifoit Ibuffrir;deque dans cet-te vue elles refuloient fortement, par précaution,nbsp;de prendre part aux affaires préfentes en nous re-cevant dans leurs Maifons. Nous avons mêmenbsp;appris de la Mere de la Sourdiere, qu’il y avoit eunbsp;des Religieufes qui avoient écrit Ma Mere Euge-

nie de plus de Cent lieues loin de Parts, pour la Relation fupplier de faire enforte quon ne Icur en envoyat de la Sr,nbsp;point, amp; qu’elles n’en vouloient point recevoir. Pineaunbsp;Tant de refus que 1’on faifoit de routes parts jointsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;II

enfemble ,onc empêché notre difperfion, amp; affer- Partie mi notre union, quoiqu’elle fut abfolumenc réfo-luëdela part de nos adverfes parties, qui la pref.nbsp;foient autant qu’il étoit en leur pouvoir.

Mais ayant perdu 1’elpérance qu’ils avoient de fe défaire de nous en nous envoyant dansles Paysnbsp;les plus éloignés de la France, ils formérent unnbsp;nouveau deflein, qui fut de prendre une Maifonnbsp;dans le Fauxbourg Saint Marceau , pour nous ynbsp;mettre routes, fans Eglife, fansCloitre, 6c fansnbsp;aucune forme de Religion, afin de foulager parnbsp;ce moyen, la peine que nos Soeurs qui ont fignénbsp;avoient de nous fouffrir dans notre Monaftére;

amp; pour ieur faciliter le moyen de nous envoyer les chofes neceffaires a la vie, en nous mettancnbsp;proche d’elles fans qu’elles en fiident incommo-dees. C’eft ce que tna Sceur Elizabeth des Angesnbsp;dir amp; ma Soeur Marguerite de Sainte Tbecle ( Joge )nbsp;qu’elle avoir appris de M, 1’Archevêque. Ma Sceurnbsp;Marguerite lui demanda enfuite fi 1’on nous oce-roit nos habits; mais elle lui répondit, qu’ellenbsp;n’en fgavoit rien; que cela n’etoit pas réfolu; 6cnbsp;que tout ce qu’elle lui pouvoit dire, étoit, qu’onnbsp;nous traiteroit en routes chofes comme des lécu-liéres; ajoutant, que dans peu de jours il n'y ennbsp;auroic pas une des notres dans le Monaftére. Je nenbsp;fgai pas ce quia rompu ce beau deflein, qui n’anbsp;pas mieux reuffi a nos Ennemis que les autres. Ecnbsp;enfin , routes ces entreprifes n’ayant point cunbsp;de Elite, il me femble qu’on s’avifa d’une autrenbsp;invention, quieftaffez conforme a 1’efprit 6c auxnbsp;lumiéres de M. Chamillard, dequoi néanmoinsnbsp;je n’ai point d’aurre certitude, que des conjectures qui me paroiflent afl'ez convainquantes Etnbsp;pour mon particulier, je fuis trés perfuadée denbsp;la vérité de ce nouveau delléin, qui fuc de faire un effai amp; une tenrarive , pour voir fi l’onnbsp;pourroit nous aflujettir par force amp; violence ,nbsp;comme 1’on fait des Chevaux que 1’on veutnbsp;dompter, pour i:ous faire tomber ainfi dans lenbsp;piége qu’on nous tendoit, qui étoit de nous faire foumettre de bon gré ou de force a la conduite qu’on vouloit tenir fur nous, qui étoit lanbsp;fin a quoi l’on tendoic. Je dis a l’éxcluGon denbsp;la Signature, dequoi 1’on nous auroic facilemencnbsp;déchargées, fi nous nous fuffions renduës a tout

om.

, nbsp;nbsp;nbsp;. que

entendre, en nous ré-petant en routes rencontres , que s’il n’y avoir eu que la Signature de manque , amp; nnpnbsp;euffions donné fatisfadion dans les au?rts chonbsp;fes, que ff/nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aurok été conten • maï

que rc iftant comme nous faifions, 6c ne nous foumetiant ^ rien ,il n y avoir pas moyen que 1’onnbsp;nous put louffrir dans cette défobéiffance. Onnbsp;Gggnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ajou;


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4’4 . nbsp;nbsp;nbsp;Relation de la Ferfecutior. desUeJigieufes de Fort’^oyal^ \66if‘\66^.

Relation ajoucoit, qua fi nous euffions agi autrement, amp; auroit entrepris beaucoup d’avantage; amp; enfin Relation de la Sr.avec plus de foumillion aux ordres deit/.l’on auroit tant uiurpé ci’autorité fur nous, qu’on de la Sr.nbsp;Pineau veque^ nous aurions vécu en repos enfemble. Et nous auroit mis a Ia gêne , amp; l’on nous auroit Pineaunbsp;11.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’on nous a dit même qiielque chofe depuis, quinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;réduites fous Ie joug comma des efclavesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;II.

Partie, nbsp;nbsp;nbsp;nous faifoit aflez connoïtre Ie deffein qu’on avoicnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;notre propre Monaftére; cela fait voir quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;notrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Partie,

de ne nous plus parler de Signature, pourvuqu'on Salut, amp; Ie bonheur dont nous jouiffons apré-put gagner Ie refte de bon gré ou de force. nbsp;nbsp;nbsp;fent (d’etre avec nos Méres) dépendoit de notre

L’on avoit formé ce deffein dès la fortie de nbsp;nbsp;nbsp;réfiftance, amp; plus è nous défendre de lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;con*

nos Méres; amp; pour en venir a bout, l’on ufa dès nbsp;nbsp;nbsp;duite que de la Signature, dequoi l’on nenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous

ce commencement de toutes fortes de fineires,de a parlé depuis la fortie de nos Méres, que pour déguiferaents amp; de fourberies,pour tacher ^gag- fervir de prétexte a la perlécution qu’on nousnbsp;ner les efprits par des feintesamp;fauffes carefles,amp; voulok faire fouffrir , en punition de ce quanbsp;enfuite par de mcchances raifons, amp; puispar les nous ne voulions pas rxrus foumettre a la con-menaces éxceffives; amp; enfin en dernier reflbrtpar duite qu’on voulok tenir fur nous, amp; que nousnbsp;force amp; violence: ce qui parut dans les étranges nous y oppofions autant qu’il nous étoit pofli-réfiftances qu’on nous fit , pour s’oppofer au ble.

amp; nos parties, qui la’ont aucun compte a rendre a perfonne , s’ils euftent pu emporter une entiére domination fur nous, ils fe feroient con-rentés, amp; tout Ie monde 1’aurok été avec eux ,

é:é injurieufès a 1’honneur de Dieu amp; des Saints: enforte que les Portes n’étant pas aflez largesnbsp;pour fonir toutes enfemble , elles fe pouflbientnbsp;les unes les autres , chacune voulant fortir la

Vocu de Saint Jofeph, amp; pour nous empêcherde Peut-être que fi nous euffions eédé a la vio-faire des priéres pour implorer l’affiftance de ce lence, en ceflant de foütenir les droits de notre grand Saint; quelquefois en nous ótant la Croix Monaftére , amp; l’autorité de nos Méres en nousnbsp;amp; les Chandeliers, pour nous empêcher de faire laiftant affujetdr , l’on aurok enfin entrepris denbsp;la Proceffion; d’autres fois en fortanc du Chceur nous faire rendre a la Signature par force , öcnbsp;en foule auffitót que nouscotnmencions a chanter en nous accablant de reproches amp; de mauvaisnbsp;1’Hymne beate Jofeph fubveni , comme fi nous traitements. Néantnoins il me femble (amp; c’eftnbsp;euffions prononcé des paroles de blafphême en la Ie fentiment de plufieurs de nos SoeursJ que nosnbsp;préfence du Saint Sacreraent , amp; qui euflenc perfécuteurs étant, comme ils font, nos Juges

première pour ne rien entendre de ce qui fe paree que perfonne ne fe feroit mis en peine de chantoit au Choeur; amp; nos Sceurs qui ont figné pénétrer Ie fond de cette affaire, amp; comme Ie toutnbsp;faifoient autant lesempreflees que les fillesdeS^r/'»- ie feroit paffé; amp; par conféquent je crois qu’üsnbsp;te Marie,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’auroient pas entrepris un nouveau combat, amp;

D’autres fois l’on nous menacoit de M. l’Ar- qu’ils ne nous auroient plus parlé de Signature , chevêqtte en nous reprochant continuellement, puifque toutes ces conteftations fe pouvoient ter-que nous’ étions des défobéiffantes amp; des rebelles, miner auffi a leur avantage a la face de toute Ianbsp;qui ne portions aucun refped aux ordres de notre Terre; amp; que nous tenant captives, comme ilsnbsp;Archevêque.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’auroient fait indubitablement pour nous empê-

Ce combat a duré plus de Six mois, depuis la cher de faire fgavoir la véritéa tout Ie monde, fète de Saint Jofeph iabcpelan quatre deSeptembre, ils euffent facilement perfuadé que nous nous fe-que les deux derniéres de nos Stsurs font venues rions foumifes aux ordres de M. l’Archevêque,amp;nbsp;a la Maifon des Champs avec nos Méres, amp; avec que nous aurions reconnu avoir été engagées dansnbsp;la Communauté Car quoiqu’elles ne fuflene un parti hérétique. Et par toutes ces fourberiesnbsp;que deux, elles étoient autant perfécutées fur ce ils leroient demeurés vidtorieux en apparence,nbsp;llijet, que quand toute la Communauté y étoit, quoiquenous n euffions pas figné. Je ne puis di-parce qu’elies continuérenc toujours a faire les re tous les détours amp; les reffiarts d’iniquité quenbsp;mêmes priéres a Ia- mamérequ’elles pouvoient dans nous avons vus dans cette affaire; car tout ce quenbsp;la captivité oü elles étoient. 11 eft ttès certain que j’en puis dire, n’eft rien a 1’égard de cequenouanbsp;toutes ces perfonnes n’agilïbient pas avec tant de en avons vu ; amp; fi nous euffions voulu la paix ennbsp;violence par quelque averfion, haine, ou mau* la maniére que je I'ai rapporté, amp; avec les condi-vaife volonté qu’elles euflènt contre ce grand dons que l’on demandoic de nous, l’on nous l'au-Saint; il n’y a pas la moindre apparenceraifonna- roit accordée affurement. Mais pour nos Méres,nbsp;ble d’en avoir la penfée: ii faJloit done néceffai- elles feroient demeurées en Prifon toute leur vie;nbsp;retnent qu’elles fuftént animées d’un autre efprk, tant paree qu’clles n’auroient pasacceptd les mê-amp; qu’elles euflènt un deflein qui eut quelque rap- mes conditions, que paree que nos parties ad-pott k leurs entreprifes, qui ne pouvoit être autre verfes ne fc feroient pas contentées d’une fembla-que celui de dominer fur nous, amp; de nous aflii- ble fujedion a leur égard; 8c a moins qu’ellesnbsp;jettir, pour avoir moyen de nous accabler, en euflènt voulu figner Iepmulaire faris aucune re-augmentam notre Captivité de plus en plus; 8c ferve ou rettriét:ion,il n’y avoit point de paix poutnbsp;£ nous eulijons cede dans cette rencontre , 1’oa Elles, Et même quand nos Méres 8s la Com-

’ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mu?

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•Relation de la Verpcution des Religleufes de Port-Reyal, 1664.-

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Relation munauté auroientcédé, amp; que nous nous ferions de la Sr. renduës h ce qu’on demandoit de nous, la paixnbsp;Pineau que nous aurions obcenuë par notre l’acheté au-II. roit.elle mérité Ie noen de paix, étanc attachée anbsp;Partie. tant de funeftes conditions ? Ma Slt;^ar EltKa-heth de Sainte Agnès {Ie Feron) s’eft chargée denbsp;faire la Relation de tout ce qui iè paffa dansnbsp;les réfiftances qu’on nous fit, pour nous empê-cher de nous acquirer de notre Voeu de Saintnbsp;Jofeph. C’eft pourquoi je n’en dirai pas davan-tage.

Durant que toutfe pafloit ainfi,nous attendions de jour en jour celui de notre Enlévement, paree que nous ne f^avions pas que Ie deffein de lanbsp;difperfion générale fut rotnpu: amp; que d’ailleursnbsp;on nous avertüToit de cette autre entreprife (denbsp;nous mettre toutes dans unc Maifon Séculiere dansnbsp;Ie Faubourg Saint Marteau) j en forte que nousnbsp;écions toujours dans 1’attente de ce qui nous de-voit arriver, fans que nous en puffions appren-dre tien de certain, niquel feroit notre fort. Ccnbsp;qui fut caufe que je dis un jour è la Steur Flaviei


4»f


de' voir éxécuter ce deffein qui nous auroit Relation óté la feule amp; unique confolatLon qui nous res- de ia Sr.


tok en ce monde.


XXXVI.


Pineau

11,

Partie.


[La So3ur FJavie e(l tome occupée pour dé~ couvrir quelque communication de lanbsp;Communauté avec ie debors. Son efpritnbsp;de trahifon, Entretien de M. PAr-cbevêque. lie quelle maniére lanbsp;Communauté paffe Ie Carême,

Elk refufe d M. Chamillard de l'entendre prêcher aunbsp;Par loir la Semaine Ste amp;nbsp;les Files de Ftques.]


La Soeur Fiavie, qui avoic toujours les yeux amp; i’cfprit au guet pour nous furprendre, s’imaginanbsp;un jour que M. de Sainte Marthe venoit la nuitnbsp;En verité, ma pauvre Soeur, il me fembleque dans lesjardins qui font depuis peu d’annécs dansnbsp;,, les injuftices qui fe commettent tqus les jours la Cloture, amp; qu’il paffoit la nuit monté fur unenbsp;,, dans votre parti, vousdevroient faire ouvrir les échelle cour nous Confeffer par une fenêtre de lanbsp;„ yeux: Pon chaffe quatre-Vingt Religieufes de Roberie qui répond fur ces Jardinsj ce qui fuCnbsp;„ leur Monaftére, amp; Ton retientle bien qu’elles caufe qu’elle fe faific de la Clef de la Roberie,nbsp;„ y ont apporté; il y a céans Cent mille Livres qu’elle gardoit toutes les nuits; amp; quelque befoinnbsp;,, da la familie de notre Mére,amp; on 1’a chaffée 6c qu’on euc d’y entrer, 1’on ne Ic pouvoit faire quenbsp;,, mife en Prifoti, fans s’enquerir feulement fi quand il lui plaifoit de rendre la Clef. Je croisnbsp;„ elle a befoin d’une paire de Souliers” Elies fe roême qu’elle a paffé plufteurs nuits dans cettenbsp;fachoient quand nous difions que notre Mére avoit chambre pour y attendre la venuë de M. de Sain-

X ¦------ o- nbsp;nbsp;nbsp;car c’étoic particuliéreroent contre lui

que toutes ces perfonnes jettoient tout leur feu: 6c la Mére Eugenie a dit ^ une de nos Saiurs mala-des, je ne f§ai a quel propos: „ dites-nous, manbsp;„ chere Soeur, ou eft il votre AI. de SainteMar^nbsp;the} dices Ie nous, je vous en prie, ma cherenbsp;j, Soeur,” Ma Soeur Jui répondit; ,, Oui, manbsp;„ Mére, afin que vous Ie fafliés mettre en pri*nbsp;„ fon j quand je Ie fgaurois je ne vous Ie diroisnbsp;„ pas.” L’on nous a même affuré diverfes foisnbsp;que la Steur Ftavie avoic donné quelque adreffenbsp;pour Ie faire prendre; maisje n’en ai eu aucunenbsp;connoiffance : au contraire, quand quelqu’unenbsp;d’entre nous lui en parloit gt; 6c qu’on lui difoitnbsp;lieurs , 6c que fi nous penfions nous appuyer fi qu’elle étok caufe de 1’Enlévement de nos Mé-fort fur.nos livres, Ton fgauroit bien trouver Ie res, 6c qu’on avoit vu la lifte des notns écrite denbsp;moyen de nous les óter. C’eft ce qu’on nous a fa main, elle s’en défendoic du mieux qu’elle pou-die fouvent; 6c dans une rencontre quelqu’une vok, en faifanc une mine dolente, 6c en tacnantnbsp;d’entre nous ayanc répondu que nous aurions tou- de jetter quelque larmes, pour perfuader qu’ellenbsp;jours nOS ^réviairos ^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nnnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tr^c inr»r»r-^gt;«ro Rj-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-----


apporté Cent milles Livres; 6c même la Eugenie en a parlé plufieurs fois, 6c elles fai-foient toutes leur pouvoir pour f^avoir s’il étoitnbsp;vrai que notre Mére eut apporté Cent willes Livres.

Comme je parlois la Steur Flavie de cette in-juftice, amp; de ce qu’on nous chaflbit de notre Monaftére, en retenant Ie bien que nous yavionsnbsp;apporié, Elle me répondit froidement; „ L’onnbsp;penfe que c’eft alïeZ y pourvoir que de vous ynbsp;nourtir. ” Vers ce temps-la elle die a quelques-unes de nos Scents, que nos livres nous forci-fioient dans nos fentiments; que toutes nos leéiu-res porcoient ^ la défobéiffance envers nos Supé


— - nbsp;nbsp;nbsp;fcnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''r______----- -- --------- 5 nbsp;nbsp;nbsp;’-jv* x-axvnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U UUC

ntus oteroit aufji nos Bréviaires^ amp; qu'on ne nous fuadoit tour Ie contraire de ce qu’elle voufoit ÖC laiferoit aucun Livre: nous avons été long-temps qui la décéloit malgré elle.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

dans les appréhenfions que les menaces ne fe J’ai déja dit que M, l' At cbevêque étoit en trés terminaflènt enfin par les effets; mais elles n’ont mauvaife humeur Ie jour que nous lui demanda-point eu de plus facbeufes fuites, que les crain- mes la Communion de Ncë/, 6c Ie fujet qui luinbsp;les amp; les ftayeuTS conünuelles que nous avions caufoii cette tnauvaife humeur (qui étoit ia Ré-

Ggg i nbsp;nbsp;nbsp;trac'


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delation dels 1:‘erJé(ution des ‘Reli^ieujes de \Port-Royal, 166^ J66^-Relation traöation de ma Saur Mehhide nous avions ayanc des peribnnes Séculiéres dans l’Eglife qui Relation de la Sr, jettée par delTus les murailles du grand Jardin). attendoient pour l’entendre. Enfin nous necé-de la Sr.nbsp;Ppnpin ]yiai5 j’ai oublié de dire qu’il nous luc un papier, dSmes point, amp; elle ne fut point prêchée , ce Pineau

.-..,’,1 nbsp;nbsp;nbsp;_______TV-tiv ___; _____ „li:___j_ nbsp;nbsp;nbsp;ii„_ j____1^

Pineau

II.

Partie

II.

Partie;

qu’il tenoit en la main , en nous difant: „ Voila qui nous obligea de taire lire dans Ie Choeur la „ ce que l’on a trouvé dans la Chambre amp; dans Paflion felon Saint Jean, qui fut entenduë avecnbsp;„ Ie Bréviaire de ma Saur Eujio^uie. ” C’étoit un éxtrême refpeét du dedans amp; du dehors, 6cnbsp;un palTage d’un ancien autheur, de qui je ne fqai elle nous tint lieu de Sermon. M. Chamülardnbsp;pasle nom, 6c qui étoit rapporté par M de Mar- ne voulut pas auffi précher Ie Saint journbsp;# Arche-*» ‘3’^^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5»h7 faire une grande difference de Fdijues par la même pique d’honneur , en-

vêque de nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1“^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dedans- Après forte que nous n’avons eu aucun Sermon en

a nous

„ il que vous fgachiés cela? ce n’eft pas que cela ne fok vrai en loi, mais pourquoi faut-il quenbsp;vous Ie fqachiés? 11 femble que Ton n’ait poincnbsp;d’autre étude céans que de s’affermir dans lanbsp;” défobéiCTance amp; Ie mépris des Supérieurs. ” Etnbsp;puis il ajouta - „ II ne tienc pas è vous que je nenbsp;„ fois perdu d’honneur; mais, par la grace denbsp;„ mon Dicu, la réputation de l’Archevêque denbsp;„ Paris eH ü bien établie, que tous ceux qui menbsp;,, connoiflent (gavent bien que je ne fuis pas ca-,, pable de ce que vous m’impofés: aucrement,nbsp;„ queft ce qu’on pouroit penfer, quand l’on en-,, tend dire fat fris une jeune Religieuje farnbsp;,, la main , amp; que je lui ai ferré la main. ” En di.-fint tout cela il étoit rouge 6c en feu d’une ma-niére qui nous auroit donné de la Compaflion,nbsp;fi nous n’euffiors pas été encore plus intéreflées

Touloufe/M. i’Archevêt^ue eut !u Ie pallage, il s’adrelTa 1’abfence de nos Méres. en nous difant; ,, Mais, pourquoi faut-

xxxvir.

[^M. Chamillard efl indifpofé contre la Comd munautéy amp; furtout contre la Soeur Genevieve de rincarnacion, ^ la Soeurnbsp;Marguerite Angelique. Son entre-tien avec la Soeur Genevieve, aiinbsp;fujet de pretendus défordres denbsp;la Communauté amp; de Jes Conférences , auxqaelles elle-ne vouloit point ajjifter.']

que lui dans ia caule dequoi il s’agiflbit. 11 fe dit difpofoit Ie plus contre nous, étoit que ma Sseur beaucoup d’autres chofes dans Ie même entre- /v'a-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—o

Ce qui contribuoit beaucoup a augmenter la mauvaife humeur de M. Chamillard, 6c qui 1’in-

Marguerite yingelique 6c moi nous étions retirees de fes Conférences,ce qui Ie facha éxtrêmement,nbsp;paree que nous étions les feules qui avionsnbsp;continué a y allifteri 6c que nous étant retirees,nbsp;il n’en reftoit plus aucune des notres; amp; c’étoicnbsp;particuliéremenc pour nous qu’il 1’e donnoic lanbsp;peine de les faire, 11 demanda ma Sceur JMargue-

tien, dont Ie récit ne feroit peut-être pas inutile, mais ce ne feroit jamais fait fi l’on vouloit tout rapporter.

Nous paflames Ie Carême dans la douleur, en attendant toujours quelque nouvelle afïliétion ,nbsp;paree que les menaces qu’on nous faifoit conti-

nuellement d’une part , 6c les aveniflements nïe nbsp;nbsp;nbsp;au Parloir, pour lui témoigner fon

que l’on nous donnoit de l’autre, ne nous per- mécontentement, amp; pour s’en déchargerfur el-mettoient pas de refpirer tanc Ibit peu en re- les, Elle y alla; amp; entr’autres chofes, il lui dit pos, ce que nous regardions comme les fuites qu’elle 6c moi nous nous étions trouvées a fesnbsp;nécefifaires de notre perfécution, a quoi nous nous Conférences les derniéres par méchanceté ,6c pournbsp;foumeitions comme a des ordres de la fupprême remarquer ce qu’il difoit, afin de Ie faire fgavoirnbsp;volonté de Dieu fur nous.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a nos Diredleurs. 11 lui dit quantité de chofes

Le famedi veille du Dimanche des Palmes, M, dans Ie mouvement, 6c lui fir beaucoup de plain-Chamillard ne voulut pas faire l’Exhortation de tes de la Communauté, 6c de moi eri particulier 1’Ordre , que l’on nomme l’Excommunication. Je plus que de toute autre, fur ce que^j’avois parlénbsp;crois que la Mére Eugenie Sc fes Filles ne l’approu- h la Sieur Elavie de la Conférence qu’il avoir faitenbsp;voient pas, 6c il n’en falloit pas davantage pour fur la Charité, d’une maniére qui 1’avqit éxtrê-la (upprimer. II ne voulut pas auffi prêcher la mement bleffé ; 6c pour conclufion, il lui ré-Paffion, paree qu’il Ia vouloit faire au Parloir,6c péta ce qu’il a dit tant de fois, n'y avoitnbsp;que nous lui firaes fgavoir que nous ne nous y pas même forme de Religion entre nous,nbsp;trouverions pas, s’il ne vouloit prêcher a 1’Egli- mus étions toutes aéréglées depuis ia fortie de nos Mé'nbsp;fe. 11 nous fit dire que ce n’étoit pas a nous a res.

lui ordonner ce qu’il avoit a faire en cela, 6c a Ma Stour [Marguerite Angelique'] me fit le rédt lui déterminer un lieu, mais amp; le fuivre; amp; qu’il de ce qui s’étoit paiTé dans cet entretien; ce quinbsp;precheroit au Parloir , ou qu’il ne prêcherok fut caufe que je demandai a lui parler, pour le

point. Nous demeurames fermes , paree qu’il prelTer de s’éxpliquer, 6c de nous dire nettement

étoit mal-féant dé prêcher ce qu’il trouvoit de ü repréhenfible dans notre

Ja iakion le Vendredi Saint au Parloir, y conduitCf II vine au Parloir avec fonSurplis, car u

n ai.

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'Relation de la Rerfécution dei Reliiieufes de Port.Royal, j6lt;ó^ -iSSf. irrf'ment: il me mnir H’ahoid en d’obéiflance: aue c’écoit faire

4'» 7 l'Ar

bbéiflance; que c’écoit faire injure a M chevêque.vs\ème que de la traiter ainfi; que nous de la Sr

vivions fans aucune dépendance • que nous ne Pineau

-------------......

Relation n’alloit jamais autrement: il me parut d’abord en

aflez mauvaile humeur centre moi. _fe lui parlai avec toute forte de relpedl amp; de civilité, pournbsp;tacher a ie faire entrer dans une meilleure difpoli-tion que celle ou je le voyois, ayant dit quelquesnbsp;paroles en entrant au Parloir, qui témoignoientnbsp;de I’aigreur amp; de 1’écnotion, je commengai monnbsp;difenurs en lui citlanc, que j’avois appris de manbsp;Sosur Marguerite Angelique qu’il étoit mal édifié denbsp;notre Conduite, amp; qu’il dibit, qu'ilny avoit pasnbsp;même forme de 'Religion entre r,ms, a quoi j’ajoutai:nbsp;„Je vous avouë, Monfteur, que nous fommesnbsp;„ capables de faire beaucoup de fautes; mais jenbsp;„ vous puis affurer en vérité que nous ne les ai-„ mons pas 5 amp; que fi vous nous fakes la chariténbsp;„ de nous les faire connoitre, nous lerons tou-„ jouis bien-aifes de nous en corriger, amp; nousnbsp;„ vous en ferons trés obligées.” 11 me réponditnbsp;qu’il étoit Vrat quily avoit de grands défordres entrenbsp;nous, fans rien niarquer en particulier. Je lui ré-pliquai: „ Monfieur, fi vous ne nous dites lesnbsp;chofes en particulier, amp; fi vous ne nous faicesnbsp;voir en quoi nous fommes coupables, nousnenbsp;pouvons pas fgavoir en quoi conliftentr^f^raWrnbsp;défordres, de quoi vous nous aceufés j amp; vousnbsp;nous ótés le moyen de nous en corriger; amp; finbsp;vous avés de l’équité, vous êtes obligédenousnbsp;les déclarer nettemenc, afin que nous puiflionsnbsp;nous juftifier fi nous n’en fommes pas coupables, ou y mettre l’ordre nécelTaire , fi vosnbsp;plainres amp; vos reproches ont quelque fondement véritable.” Gomme il continuoit a dire

de la Sr. Pineaunbsp;II.

I’artie,

quit y avoit de grands déréglements dans la Commu-

uauté, je lui dis; „ Monfieur, vous êtes au de

hors du Monaftére, amp; moi je fuis au dedans, vous ne fqavés ces prétendus défordres que parnbsp;des perlonnes qui fontnos parties j en cela monnbsp;témoignage a un grand avantage par deifus lenbsp;vóere , car je vois les cholês de roes propresnbsp;yeux, amp; je vous puis dire en véritéquel’OfSccnbsp;eft parfaitement bien fait , amp; que routes lesnbsp;Oblervances réguliéres font trés bien gardées.nbsp;Je fqai, Monfieur , qu’il s’y commet desnbsp;fautes, mais je ne penle pas que vous préten-,, diés que nous foyons infaillibles.” 11 répliqua,nbsp;plus doucement que je n’efpérois, amp; alïez trille-rrv^»nt is^anmOinS! Ce n’eft pas en celaquecon-

ment néanmoins: ,, Ce n’elt pasen ceiaquecon* „ fifte la vercu amp; la perfection Religieufe ” Jenbsp;le ptelfai encore de me dire ouvertement en quoinbsp;confiftoient nos déréglements; amp; enfin il me ditnbsp;ce qu’il arépététant defojs, (qu’il ne fe plaig-noif pas de co qui ne regardoit que fa perfonne,nbsp;quqique nous l’euffions bien mal • traitée depuisnbsp;rEnlévement de nos Méres, mais que ce qui lenbsp;louchoit le plus, étoit de voir que nousagiffionsnbsp;de meme avec la Mere Eugenie: qu’il étoit biennbsp;étrange que M. l’Archevêque 1’ayanc établie dansnbsp;la place qu’elle tenoic dans notre Monaftére, nousnbsp;ne lui rendifiions aucun devoir de foumiffion amp;

Relation

!o

failtons que ce qu’il nous plaifoit, Sc qu^^noiis faifions quantité de Priéres fans permiffion' avec Panie;nbsp;des intentions tout a fait mauvaifes; que nousfai-fions aufii quantité de Penitences au Refeéloirenbsp;amp; toutes fans licence,) Sur cela je lui répüquai’nbsp;que s’il n’avoit point d’autres fujets de feplaindre’nbsp;que nous ne pouvions 6c ne devions changer notre conduite, paree que nous ne lui devions aucun devoir de Supériorité, non plus qu’a la Mérenbsp;Eugeniequ’ayant drefit, felon nos Conflitutions,nbsp;de choifir nos Supérieurs, nous n’avions fait aucun choix de leurs perfonnes; que M. 1‘Archeve-que leur avoit donné le gouvernement de notrenbsp;Monaftére contre les priviléges de notre Ordre:

amp; que par conféquent nous ne les devions pas rc-cevoir en cette qualité; que la Mére Eugenie5c fes Filles, qu’il avoit établies pour remplir la placedenbsp;nos Méres, ne fqavoient pas nos régies; qu’ellesnbsp;y faifoient autant de fautes que de pas, amp; qucl-quefois des fautes de telle conféquence, qu’ellesnbsp;mériteroient entre nous d’etre punks des plus fé-veres pénitences, ce qu’elles faifoient fans s’enap-percevoir, paree qu’elles n’y entendoient rien: anbsp;quoi j’ajoutai: „Jefgai, Mr. que notre régie n’eftnbsp;„ pas la leur; mais comnient nous aideronc-ellesnbsp;„ a la garder, puifqu’elles latransgrcffententoutenbsp;„ rencontre, amp; que fouvent elles nous font desnbsp;,, crimes de leur ignoranceQuoi! Monfieur,

„ quand nous fommes demandéesau Parloir, elles y vont devant nous, enfortequequandnous arrivons noustrouvons ces filles affiles, la Grille ouverte, leur Voile levé, qui parlent feulesnbsp;a des perfonnes qu’elles n’onc jamais vuës, cenbsp;qui eft une fource de défordres, paree qu’il arrive que ce font quelquefois des perfonnes quenbsp;,, nous ne devons pas voir, ce qui nous oblige anbsp;„ ibrtir promptement du Parloir, pour faire fer-,, mer la Grille , ce qui n’empêche pas que nousnbsp;„ ne foyons vuës de ceux qui ne nous doiventnbsp;,, jamais voir felon nos Régies: cela eft il biennbsp;„ Monfieur?” Il répondit: Non, Je continuai’nbsp;en lui difanc: „ J’appris il y a quelques jours qu’ftnbsp;„ couroit un bruit dans le Monaftére (que jefai^

fois des ajfemble'es dans notre Cellule, ou nous lif...

,, ons des Papiers que nous avionscompofés; qutétoient injurieux d M. l’Aichevêque, ^ a nosSteurs qui.

oat figné, él' que nous éclations de rite en les^l't.

„font. Comme ce bruit augmentoic, je m’en „ allai trouverune de celles quienétoienc I’origi-„ ne. Se la fuppliai de me dire a quelle heure jenbsp;„ faifois cette Aflemblée dans notreCellule- Filenbsp;„ me répondit librement ^aa c'étoit durant lanbsp;Grand Mejf^ Je lui repliquai, que j’étois ^ lanbsp;„ Grand-Meffe; tHe reprit la parole, pour me

» nbsp;nbsp;nbsp;inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J^^épartis• j’étois hier

j). ^ la Grand-Meik; elle repoudit: c'étoit done

3 nbsp;nbsp;nbsp;„ avanty,

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4'8 nbsp;nbsp;nbsp;'Relation de Ia Terjdcuthn des Religiettfes de Pori~Royal, 1664.-166^2

de la Sr ,, les jours a la Grand Melïè; amp; enfin pour s’é-” nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ chapper, elle répondit: je ne ff ai done ce que

l'on veut dire, qe m'en enquêtérai. Cela^vous femble-t’il bien, Mr.?” 11 répondit; Non.

)e pourfuivis, amp; lui dis encore: „ 11 y a peu „ de temps, Monfieur, que venant au fon de lanbsp;,, Qoche qui m’appelloit felon 1’ordre établi en-, tre nous , en arrivant, je trouvai que toutnbsp;I, étoit en allarme; que l’on me cherchoit jus-„ qu’au bout du grand Jardin, quoique nous n’ennbsp;I, euffions pas la Clef, amp; qu’il nous fut abfolu-„ ment impofiible d’y entrer ; Sc paree qu’on nenbsp;„ me trouvoit pas aulS prompcement qu’on Ienbsp;„ fouhaitoit, l’on en inféroit qu’il failoit néces-„ fairement que je fufle occupée a faire des As-,’ femblées en quelque lieu iécret amp; cache; Sc finbsp;„ je ne me fufle préfentée, l'on m’en alloit fairenbsp;„ une afFaire de telle conféquence, qu’eile auroitnbsp;„ éié jufqu’a M. 1'Archevêqne-mèvae; paree quenbsp;5, quand l’on nous foupgonne de faire des Affem-j, blées, l’on conclut, fans autre preuve, quenbsp;„c’eft pour faire des Verbaux, ou quelqu’autrenbsp;3, Ecrit contre les ordres de M. PArchevêque^nbsp;„ quoique nous n’y penfions pas; Sc c’eft, Mon-„ fleur, par ces foupgons lans fondement, furnbsp;„ ces imaginations chimériques, Sc fur ces con-„ tes fairs fans raifon que l’on établit nos défbr-„ dres prétendus, Sc nos déréglements innouis,nbsp;„ N’y a-t’il qu’a impoferdes crimes a desperfon*nbsp;,, nes a qui l’on ne donne aucün moyen de s’ennbsp;,, juftifisr ! cela vous fetnble-i’il bien équitable,nbsp;„ Monfleür?”

II me répondit, a tout ce que je lui difois; avec froi^ur amp; peu d’application, paree qu’il nenbsp;faifoit pa^fon affaire de nos plaintes, Sc que dansnbsp;la vérité (lios affliétions ne Ie touchoient nulle-menf.ee qui futcaufequejeluidis*.„Vousvoyés,nbsp;„ Monfieur, en quelks mains M, l'Archevêquenbsp;„ nous a mifes; cela n’eft-il pas bien facheux?nbsp;gt;, nous avons quitté tout ce que Dieu nous avoitnbsp;„ donné dans Ie monde pour nous mettre fous lanbsp;faintc conduite que nos Méres avoient établienbsp;,, dans cette Maifon, Sc l’on nous a tout óténbsp;„ pour nous mettre entre les mains de perfonnesnbsp;„ Etrangeres. Je vousaffure, Monfieur, quellnbsp;„ j’étois maintenant dans le monde, je ne quitte*nbsp;rois pas une épingle pour me mettre fous une

Pvclation,, nbsp;nbsp;nbsp;Je lui dis: Ma Soeur, je fuis tous demeuroient au dehors du Monaftére,] amp; que Relation

Pineau

I!.

Parcie

. s, nbsp;nbsp;nbsp;plaignions de toucj qu’il ne fgavoic de la Sr.

comtrenc faire j que nous difions j»’;7 avoit mal Pineau par Ié de nos Méres, ^ des Mejfieurs ^ui nous ont }},nbsp;conduites., qu’il étoit trés éloigné d’en mal parler : Partie.nbsp;qu’au contraire il les honnoroit amp; les eftimoit,nbsp;quoiqu'il fut vrai qu’ils nous avoient tnilês dansnbsp;des fenriments qui n etoient pas approuvés de M,nbsp;l’Archenièque amp; de quantitédeperfonnesde piété;

amp; que voyant que nous n’étions pas fatisfaites de fes Conférences il avoit change de fujet, pournbsp;s’accommoder a nous; qu’il avoir pris les Vertusnbsp;pour nous en entretenir, amp; que néanmoins nousnbsp;nous plaignions encore; que nous étions les plus dé*nbsp;réibnnables perfonnes du monde; amp; que j’avoisnbsp;dit qu’il avoit parlé fur la Chafteté d’une maniérenbsp;qui nous avoit fcandalifées; que Mademoifelle denbsp;Monglat y affiftoit, amp; plufieurs perfonnes du dehors, qui n’y trouvoient rien a redire, amp; que lesnbsp;filles de Sainie Mark., amp; nos Soeurs qui ont ligné,nbsp;en étoient bien contentes; qu elles étoient Reii-gieufes aiiffi-bien que nous, amp; que nous étionsnbsp;trop difficiles.

,, fi chétive conduite que celle qui eft a préfent fouvent le contraire, quand il publioitpartout „ dans ce Monaflere d’ou 1’on a óté tout le bien nous étions des dêréglées, des dêfohéijfar.tesy des

Je lui répondis, que s’il vouloit prêcher a 1’E-glife, nous nous y trouverions; mais que nous n’irions point au Parloir ; amp;qu’un lieu particulier,nbsp;commme un Parloir, lui donnoit plus de liberténbsp;de nous dire des chofes que nous ne voulions pasnbsp;entendre; qu’il étoit plus convenable de prêchernbsp;dans 1’Eglife, cd il fe trouvoit de toute forte denbsp;perfonnes. II me répliqua, qu’il nous diroit lesnbsp;mêmes chofes dans 1’Eglife, qu’il nous diroit aunbsp;Parloir; amp; que ce n’étoit pas a nous a lui mar-quer un lieu pour prêcher; qu’il avoit empêchénbsp;qu’on nous envoyat des prédicateurs qui nous au*nbsp;roient bien parlé d’une autre maniére, comtnenbsp;des Jéfuites amp;c des Capucins, qui nous auroient biennbsp;parlé de routes chofes devant tout Ie monde Ienbsp;lui répondis, qu’ils ne nous auroient pas parlé,nbsp;paree que nous n’y aurions pas affifté 11 ne menbsp;ibuvient plus de ce qu’il répliqua; maisjefgaifeu-lement que routes ces plaintes, amp; les mauvaifesnbsp;humeurs qu’ils nous faifoic paroitre dans quelquesnbsp;occaüons, n’ont pas empêché qu’il n’ait dit fou-vent è plufieurs de nos Soeurs, qu’il faUoit avouernbsp;que les Religieufes dé Port-Royal avoienS de tonnesnbsp;vocations. C’eft une confeffion que la véritê ar-rachoic de fa bouche , quoiqu’elle témoignac

nous

que Dieu y avoit mis. ”

11 ne me répondit pas un mot: mais en prenant change, il m’interrompit pour en venir aunbsp;point capital qui lui tenoit le plus au eoeur, ennbsp;ti'e difant, que tous nos amis-mhne bidmoient notrenbsp;conduite y fur ce que nous avions quitté fes Conféren-11 me nomma des perfonnes du dehors, je

le

opinidtres^ qui ne méritoient que des chdtiments y £3’ des traitements tres rigoureux.

ces.

II a même ajouté quelque chofe de plus en par-lant ^ quelques-unes de nos Soeurs; car après leur avoir dit qu’il failoit avouer que les Religieufes denbsp;Vort-Royal avoient de bonnes Vocations, il ajou-

. nbsp;nbsp;nbsp;^ -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jv tolt, qu’d voyoit bien qu’il n'y avoit que la Confeience^

*1» nbsp;nbsp;nbsp;óit M, de Seviiny, M. Danloup, qui les retenoit y ^ qui les empêchott de [è rendre d

Mademoifelle Gadeau. [C’étoit dês perfonnes qui la Signature.

Voila

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Relation de la Sr. de nousnbsp;Pineaunbsp;II.

Parcie.


neiaiio» de la Terf/cuthn des Re’ipeufes de Port ¦'Royal ¦, 1661,-166^, nbsp;nbsp;nbsp;41^

VoilÈi les idéés diflérentes que ce Doéleuravoit ,, emploi plus corvvenablea votre perfonne, vous Relation ucnous felon qu’il lui plaifoit. Maisdurantqu’il „ nous obligeriés éxtrêmement. ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la Sr,

publioit^ios crimes imaginaires a tout Ie monde, Enfin nous nous féparimes; amp; jl paroiflToit en Pineau il ne difoit du bien de nous qu’a nousfeules, öc meilkure humeur que quand il arriva, amp; depuis' il.nbsp;dans Ie fecret de la Confeflion ou d’un Parloir, ce jour la il me demandoit quand il avcicquelque quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Sur la fin de la Conférence que j’eus avec lui, il réponfe a nous faire de la part de M. de P^is me témoigna beaucoup de charité en fa maniére, en me faifant dire fieeje menajje avee mai celle quenbsp;amp; elle fe termina a me dire; je voudrois bien je voudrois. J’ai pu changer quelque terme man-„ que vous euffiés figné. ” Et pour me Ie per* que de raémoire. particuliérement dans mes ré-luader, il me répéta ce qu’il m’avoit dit en d'au- ponfes, quoique ce fok Ie même fens. Mais cenbsp;tres occafions (que M. PArchevêque ayant montré que je rapporte de Monfieur Chamütard, ce fontnbsp;au Pére des Mares fonformulaired’acquiélcement, fes propres termes. Depuis ce jour. la il ne nous anbsp;il s’étoit écrié de joie: Ha! Menfeiy^neur ^ mus plus fait de Conférences, amp; il cefla tout • a - faitnbsp;avésdonné la paix d l'EgliJe. Je lui répliquai, que d’en faire auIStót que nous eumes ceilé de nous

y rendre; ce qui fait bien voir qu’il ne les faifoic que pour nous. Et pour nous pcrfuader la Signature.


Pal cis


j’étois trés éioignée de figner par pluüeurs raifons de confcience; mais que quand méme n’auroisnbsp;que des raifons puremenchumaines, jen’abandon*nbsp;nerois jamais mes Soeurs qui n’ont point figné,nbsp;qui ont beaucoup d’efprk amp; de vertu, pour menbsp;lier avec celles qui ont figné, qui n’onc ni funnbsp;ni l’autre. Et er.fuite je lui dis: „ Car en vé-,, rité, Monfieur, ce lont de pauvres créatures^nbsp;,, ce font les moindres de la Communauté jenbsp;,, ne fgai pas ce que vous en ferés, amp;a quoi vous


XXXVIII.

[ La Sceur Flavie vent faire plufieurs aEies de Soüpriorité: elk y écbouë.~\

La Sceur Flavie me vint trouver Ie lundi dé Ia


les emploieres. II me repondic; „ Dieu les Semaine-Sainte avec fa mine pireufe amp; hypocrite, ,, bcmra. J e compris bien par la maniére done en faifant paroicre qu’ellc avoir une grande peinenbsp;il^ m en parloit, q^u il les connoifibit bien, amp; qu’il par humilité, amp; une éxtrême eonfufion de pro-nignoroit pas qu elles n etoienc pas fort confidé- noncer ce qu’elle avoit a me dire. Je la regar-rables en elles-memes. Je continuai a lui en par- dois fans dire un mor, en attendant, fans faire au-ler, car j etois bien-aife quil n’en eut pas des idéés cune avance, amp; enfin elle me dit: Ma Sceur, jenbsp;fort avantageufes; amp; jelui dis: „‘Pour maSoeur viens fqavoir de vous, comment nous feronsnbsp;j, Flavie, done vous faices la pierre fondamentale „ jeudi pour Ie Lavement des pieds. ” Je ne ré-„ de 1’édifice que vous voulés ériger, elle vous pondis mot, paree que je voulois qu’elle en ditnbsp;„ trahira comme elle a trahi nos Méres, quand davantage, quoique je comprilfe bien oü fon dis-„ elle ne trouvera plus foncompte avec vous, amp; cours tendoit. elle ajouta, en hauffantlesépaules


„ que vous lui dirés quelque chofe qui ne lacon-,, tenterapas; vous éxpérimentérés par des efietsce ,, que c’eft que les revers de fon eforit, faites-ennbsp;5, l’eflai , faites-en 1’épreuve , ne mkn croyés pas;nbsp;,, mais'je VOU3 Ie dis par avance, afin que quaminbsp;il fera arrivé, il vous fouvienne que je vous ennbsp;ai averti.”

II m’écoutoit avec grande attention; amp; j’ai ap-pris qu’il lui avoit parlé d’une maniére qui 1’avoit fachée, amp; qu’elle s’en étoit mife en colére, ennbsp;témoignant fon mécontentement amp; la Mere Eu~nbsp;genie, Sc en lui difant que fi M. ChamUlardli, trai-toit de même, elle quictereÏT tout. La derniérenbsp;ebofe qu’d me répondit fur ce que je lui répetoisnbsp;fouvent ( que nous ne Ie regardions point commanbsp;notre Supérieur, amp; que neus ne lui devionsaucunnbsp;des devoirs qui font dus aux perfonnes qui rem-


amp; en foupirant: „ La Mére Eugenie dit qu’il faiit „ que je Ie fafiTe.’” Jelui répliquai: „ Vous Ienbsp;,, pouvés; mais fi vous Ie faites, il faut que vousnbsp;„ prentés dea Soeurs qui ont figné pour leur Ia vernbsp;„ les Pieds, amp; pour vous aider; car pour nous,nbsp;5, coiTimc nous ne-vous CQimoiflons poinc pournbsp;Souprieure, nous ne pouvons pas nous rendre

„ a cela; néan moins nous y aflifterons par refpeéfc „ pour la Cérémonie amp; pour les paroles qui s'ynbsp;„ chantent, amp; nous chanterons avec les autres.’’nbsp;EUe répondit avec un peu d’émotion amp; de mépris:nbsp;ha! cela étant ... (comme voulant dire il n'y a riennbsp;d faire.) Je pourftiivis. ,, Si la Mere Eugenie veutnbsp;„ faire cette Cérémonie comme commiffaire, nousnbsp;„ nous y rendrons.” Cette fille me quitta mal-fa.nbsp;tisfoite de moi, amp; la Mére Eugenie fit la cérémonie du Lavement des Pieds. EDe la firtrès bien


pliiTent ces places par un droit légitime) il hauflTa amp; trés dévoteraent: car cette Mére a de bonnes un peu la voix pour me dire: „ Fenfe-c’on que parties. Et fi elle avoit écc bien inftruite ellenbsp;„ je prenne grande facisfeöion a conduire des feroic une bonne Supérieure, paree qu’elle’a dnbsp;Religieufes.? Je pourois faire quelque chofe de la piéré, beaucoup de charité , amp; denbsp;quot;plus agtéable.” Je lui répondisi „ En efe, amp; auroit de la caVekê. Maisnbsp;„ Monfieur, c’éft beaucoup vous rabaiffer, 1’on duite dans les principes de l’OhélklVnbsp;„ VOUS fait tert j s-’il vous plaifoit de prendre ua routes ces bonnes qualués dé^nérent^^ÏÏÈ


ment


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'Reht'ion de la Perféeution des Uelipeufes de Port-Hoyal, i664.-i66^

430


de Ia Sr. Ignorance.

Pintau La Sceur Flavie ne fe trouva point auMartyro-li. loge du Jeudi Saint, non plus qu’elle avoit fait tl Partie. celui de Noël, ni a celui du jour dePaques. Ellenbsp;n’affifta pas auffi a la bénédiétion du Cierge Pascal; elle ne fe préfentapaspourdonnerl’eaubénitenbsp;après Complies Ie Samedi Saint, Ie jour de Piqués amp; les Fétes. Elle fe préfenta Ie lendemainnbsp;des Fétes, maisperfonne ne s’y rendit, ce qui lanbsp;furprit beaucoup , amp; lafacha, paree que c’étoit

dire.' „On 1’auroit jettée a la voirie,_Monfieur. ” de la Sr, Et après cette belle harangue, elle fe remit iiirfa Pineaunbsp;felle. M. Chajfehras M xéporidit: «^Oui on 1’y II.

,, auroit jettée; amp; moi je 1’aurois étérelever, amp; Partie. ,, enterrer dans mon Eglife.” II lui ditquantiténbsp;de chofes du même air, dequoi il ne mefouvientnbsp;pas; 6c en quittant ma Steur Euphrofine, il lui dit:

„ adieu, ma Coufine, allurement l’on ne pcr-

Relation ment amp; arrêt d’efpric , en aveuglément amp; en fe leva en faifant une profonde révérence, pour Relation Ie la Sr. isnoranopnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____ö wnii-if nbsp;nbsp;nbsp;gt;»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i., c..

mettra pas

de vous voir une autre fois: mais

vous fqavés mes fentiments, amp; cela luffit.’’

nous nous é:ions foumiies; amp; depuis ce jour-la nous n’y avons plus été, paree que ce n’avoit éténbsp;C[ue par equivoque que nous nous y etions irou-vécs par Ie pafle, EUe tne vine trouver aio^i or-dinaire pour m’en faire fes plaintes. Jeluirépon-dis que nous ne pcuvions pas deviner qu’eile s’ynbsp;préfenteroit, après y avoir manqué Ie Saint journbsp;de Paques amp; les Fétes; elle me répliqua, qu’ellenbsp;avoit CU affaire, je lui dis: ,, Ma Sceur, puis-„ que vous ne vous y rendés que quand vousnbsp;„ avés Ie loifir, nous jouirons du même privilé-„ ge; amp;je vous aflure que nous nous yrendronsnbsp;„ quand nous en aurons Ie loifir.” Elk vk bien quenbsp;je memocquois d’elle, néanmoinsejle nelaiffapasnbsp;defe préfentertouslesjoursfuivants, dans lapenléenbsp;qu’elle nous donneroit de l’eau bénitemalgrénousnbsp;quand nous fortirions du Choeur, après Complies.nbsp;Mais durant que cette fille étoit a une des Portes,nbsp;nous fortions par l’autre, amp; elle fut contraintedenbsp;ne fe plus donner la peine de s’y trouver, carnbsp;prur celles qui ont figné, elles afliftokntpeuauxnbsp;Obfervanccs.

XXXIX.

la feule marque de fa Supériorité prétenduëaquoi La Steur Seraphine ne manqua pas de fairelonrap

-----/, r----o- j----;---;-----iv pofj de tout ce qui s’étoit palTé, au moins lelon

toute apparence, paree que jW, de la Magdelaine revinc quclque temps après, amp; il défit tout ce

qu’il avoit fait en parlancd’unemaniére toute contraire a ce qu’il avoit fait les deux premières fois ce qui nous donna fujet de croire qu’on lui ennbsp;avoit fait quelques reprimandes, amp; qu’on Tavoknbsp;oblige a revenir pour changer de ftyle dans cettenbsp;derniére vifite. Je crois qu’il a été caufe que raanbsp;Steur Euphroftne a voulu retirer la rétraöationnbsp;comme il avoit eu part a la bonne difpofition quinbsp;la lui avoit fait faire, paree qu’elle fut blefleed’a-voir vu une fi grande inégalité d’efprit dans unenbsp;perfonne qu’elle honoroit comme une des co-lomnes de l’Eglife.

[_M. Chaïïebras perfuade a la Sxur Eu-phrefine la Rétraamp;ation de la Signature'. enfuite il la perfuade de larétrac-ter. 'Mort de la Sceur Fran9oife de See Claire. Avantage qiion tirenbsp;de fa prétendu'é Signature con •nbsp;tre la Communauté de Port-Royal. Ce qu on doit pen-fer de cette Signature. ']

Peu après Paques M. Chajjehras (Curé de Ia MagdeleineJ vit ma Steur Euphrofne. II luinbsp;paria admirablement bien fur la Signature, entre-autres chofës il lui dit: „Eh bienl ma Coufine,nbsp;3, votre Sceur Franfoife de Saifite Clatre \Soulatn)nbsp;» a figné; l’on dit qu’oti l’auroit jetiée a la voirienbsp;h eUe n’avoit pas figné ” La Steur Seraphine (denbsp;Sainte Marie) qui étoit aflilè devant Ia Grille anbsp;Ion ordinaire, felon 1’ordre qu’elle en avoit re^u.

Ma Steur Franpoife de Sainte Claire étant morte dans rOétave de Paques, l’on en prit un grandnbsp;avantage contre nous , a caufe de la Signaturenbsp;qu’elle avoit faite, quoiqu’apparemment ellen’êutnbsp;aucune connoiffance de ce qu’elie faifoiti étantnbsp;naturellement fujette a beaucoup rêver dans fesnbsp;maladies. L’on nous a afluré qu’eUe avoit refufenbsp;trois fois la Signature du farmulaire , qu’on luinbsp;demandoit pour lui accorder la Communion denbsp;Paques, durant qu’elle avoit bonneconnoilTance-amp; M. ChamillardiVtZ. dit ^u'elle n avoit jamais voulunbsp;fgver Ie fornulaire ^ quoiqu’iltriomphacinfinimencnbsp;de cette roiférableSignature qu’on avoitéxtorquéenbsp;d’elle dans fes réveries, 11 me dit, en me mon-trant fa Signature, qu’elle lui avoit fait demandernbsp;pardon d’etre fortie de fes Conférences; mais linbsp;cela eft vrai, je crois que c’ed un effet delamc-me aliénation d’efprit, car elle éioit dans des fentiments bien contraires quand elle fut enlevée.nbsp;La vjéloire que M, de Chamillard croyoit avoirnbsp;emporiée fur nous par cette funefte Signature,nbsp;qui nous a été fi préjudiciable, lui caufoit unenbsp;telle jöie, qu’il la mettoit fur la tête dans la cournbsp;des Ürfulines, pour la faire voir a tout Ie mondenbsp;s’il lui eut été poflible, Enfuite il en vint porter la nouvelle a nos Soeurs qui ont figné; amp;nbsp;témoign.oit partout qu’elle étoit entiérenient dansnbsp;les fentiments que M l’rdrchevêque detpapdoit.nbsp;Ma Steur Anne Gertrude lui dit , qu’alïprementnbsp;ellè n’auroic jamais figné la Bulle. 11 lui repon»nbsp;dit; comment fqavés-vous cela? car ü ne leurnbsp;vüuloit pas dire qu’elle l’avoit refufée, amp; com-

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nelathn de la Verféution des 'ReJigieufes^de Port-Hoyal,

„ trompees.

Néanraoins avec

froidement, comme s’il eut été vrai qu’elle eut pour nous, Elle fe fioit trop ^ M.Cbamill^rd^qui figné en rêvant; amp; puis elle dit enfuite: „Iln’y étoit toujours préfent a ce qu’elle nous duoit, ounbsp;„ a point de doute que fi elle revient en fanté, qui n’en étoit pas éloigné,^arce que quand ilnbsp;„ il faudra qu’elle faffe une autre Signature, ou 1'ortoic du Parloir par civilité, amp; pour rairc pa-j, bien elle ne reviendra jamais dans notre Mo- roitrea Madame de Liancourt qu’il avoit beaucoupnbsp;„ naftére.”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de confiance en elle de la killer parler feuleayec

Tout cela fait bien voir que cette Signature a nous, il demeuroic a la Porte du Parloir, dou été éxtorquée d’une perfonne qui revolt, amp; qui il pouvoit entendre ce qui fe difoit, amp; rentroitnbsp;ne fqavoit ce qu’elle faifoit; amp; qu’on n’en a tri- auffitot qu’il en trouvoit 1’occafion. Le refie eftnbsp;omphé, que paree qu’elle eft morte dans unepri- eerie dans la Relation de ce qui fe paffa dansnbsp;fon, OÜ il ny avoit perfonne qui ait pu rendre cette Conférence,nbsp;témoignage de fa vérirable difpofition , amp; des

violences qu’on -lui a faites pour avoir cette Sig- nbsp;nbsp;nbsp;XL.

nature par force.

£ k CommonmanUre la Commmautépaffa

pour

que nous eumes k foutenir *pou? nous défendre autant contre nos amis, que contre nos ennemis;nbsp;les uns vouloient nous furprendre par malice pournbsp;nous tromper, amp; les autres travailloient de toutnbsp;leur pouyoir pour nous tromper fans le fgavoir,nbsp;paree qu’ils étoient trompés tous les premiers.

Madame de Uancourt étoit la principale. Elle prit la peine de nous demander deux fois; ellenbsp;nous témoigna routes fortes de bontés amp; d’afFec-tion, amp; furtout une éxtrême défir de contribuernbsp;de tout fon pouvoir pour nous procurer la Communion de Fd^ues, nous faifant entendre que finbsp;jyi, Fylrcheveiiue nous 1’accordoit, nous aurionsnbsp;fujet d’éfpérer enfuite un heureux accommode-ment. Mais comme elle eft bonne, elle croicnbsp;facilement que les autres le font aufli, ce qui étoit

caufe qu’elle portoit unjugement trop avantageux fpérance de nous faire changer de difpofition des deffeins de M Chamillard, a qui elle donna foit de bon gré ou de force, la réfolution fut prifênbsp;copie écrite de fa propre main, de la Lettre qu’elle de nous chaffer de notre Monaftére, M, Chamil.nbsp;nous apportoit pour demander la Communion ï lard fut chargé de nous en apporter la nouvelle.’nbsp;M. de Paris, amp; qui eft la Cinquiéme de nosLet- II vint 5 Fort-Royal pour ce fujet le jour de Saintnbsp;tres fur le même fujet. Car nous fgavons affure- Jean. II me demanda, en me faifant dire deme-ment qu’il en avoit une copie, amp; qu’il n’en pou- ner avec moi celles que je voudrois, J’endonnainbsp;voit avoir que par Madame de Liancourt. Elle avis auffitóc a quelques-unes, amp; nous allamesen-nous affuroic qu’il avoit une charité entiére pour fembleau Parloir, enkiffant laporteouverte afinnbsp;nous; qu’il ne cherchoit que notre foukgement; que celles qui voudroiententrer le puffent fairenbsp;qu’il étoit forti ce jour-la dès quatres heures du M. Chamillard nous dit d’abord, .. aue nons o

.nnn..r. nrMi- i-roï/oilla- X nbsp;nbsp;nbsp;O.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffinncnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;frxnv/inrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____*

matin pour travailler a nos affaires; amp;qu’éxcepté la Signature (qu’il nous feroit faire s’il pouvoit) quenbsp;certainement dans tout le refte il emploiroit toutnbsp;fon pouvoir pour nous fervir» Et enfuite elle

Relation tne Ie tout s'étoit paQ'é. Et ce fut peut êtrepour de la Sr. ce fujct que la Sseur Flavie lui demanda dans unenbsp;Pineau autre occafion, fi elle n’étoit pas bien-aife de cenbsp;II- que ma Sm»’^ Franfoije de Sainte Claire avoit figpé»nbsp;Partie, a qui elle répondic que mn; amp; qu’elle étoit biennbsp;éloignée d’en avoir de la joie, puifqu’eile avoitnbsp;regret elle-même de l’avoir fait j amp; que fi elle nenbsp;l’avoit pas fait, elle ne Ie feroit jamais, en ajou-tant: ” Si ma Soeur FranfoiJe a figné, aflurementnbsp;,, elle lêvoit. ” Ma Smur Flavie lui répliqua:nbsp;,, Elle avoit rêvé, mais peut-être qu’elle ne rê-voit pas quand elle a figné,” Ce qu’elle difoit

ajouta; „ Je ne voudrois pas vcus tromper ; fiés- Relation „ vqus a ma parole: vous ne ferés point trom- de la Sr-,, pées. ” Mais comme elle voyoit que nous Pineaunbsp;avions peine anousrefoudreaécrirelaLettre dont H-

elle nous avoit donné la copie, elle répéta plu- Partie.. fieurs fois: „ Je ne vous tromperai pa's, croyés-moi, je ne voudrois pas contribuer è la Signaturenbsp;„ d’un enfant d’un an : donnés-moi du papier amp;

„ de l’Encre , je vous fignerai de ma main quefi ,, vous êtes trompees, ce fera moi qui vousaurai

toute la bonté qu’elle avoit

k temps qui s'écoula depuis Paques jus-qu'd la St. Jean. M. Chatnillard leur annonce le dejjein qu'on avoit de lesnbsp;transférer d Port-Royal desnbsp;Champs. De quelle ma-nUre elks repiventnbsp;cette annonce.']

Depuis Tames jufqu'a la Saint Jean il ne nou* arriva rien d’éxtraordinaire : nous paflames cenbsp;temps-la dans la captivite amp; I’oppreflion ou nousnbsp;fumes réduices dès recommencement, avecquan-tité de petices difHcuItés.journaliéres, que la difference des fentiments faifoit naicre entre nous.nbsp;Mais enfin, voyant qu’on perdoit le temps amp;l’é-i

vions demandé fouvent d’etre reunies avec nos „ Méres pour avifer enfembleacequenousavionsnbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l-^rchevêquo étoit dans la

jj penfce de nous 1 recorder j ünous le lui tie* H h hnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ man;


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4^^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la Terfccutian desUeligieufès de Port-'R/iyal, \66-\.'i66^.

Relation^ mandions. ” La joie extreme que me caufa vit par nos répoafes q j’il avoic pris de faufTssrac- Relation de la Sr une propontion fi avantageule amp; fi peu attenduë, fures.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la Sr.

Pincau fut caufe que je m’écriai: ha! Monüeur, la bon- 11 fut contraint de s’en aller ainfi fans avoir rien Pineau II.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne nouvelle! amp; paree qu’il étoit biengt;aife de me avancé. Mais il revint trois jours après, avec H.

font dehors Ie fouhaitent: La Mére ^gnès a „ derrandé d’aller a Port Royal pour cela, amp; lesnbsp;3, autres Ie demandent aufli avec inftance.” Jenbsp;lui répliquai? „ Nous ne pouvons pas demandernbsp;„ a fortir de notre Monaitére, nos perlonnes amp;

„ nos biens y font; nous avons fait Veeu de fta-5, bilité 3 nous ne pouvons amp; ne devons en au-,, cune roaniére demander a en fortir.” 11 fe fa-cha, en difant: ,, Bien, bien» c’eft^-dire qu’il 3, faut que les Méres fe réfolventademeurer routenbsp;3, leur vie ën prifon.” lAa.Sceur Marguerite ./in-gelique lui répondit: ,, Monfieur, la Maifön eft fujet, nous ne lui lïmes nulle réponfe qui lui putnbsp;3, affez grande pour y recevoir nos Méres. II faire fgavoir notre réfolution; amp; nous lui deman-n’eft pas befoin d’aller a la Maifon desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” dames du temps jufqu’au mercredi fuivant pour

11 répüqua avec émotion: „Cela nefepeut; cela nous réfoudre. Ce jour-l^étoit un Samedi,amp; ilfe np fp nPMf. Ipc Crp.irc n..! nnr finnp V tnnf ” fachoitd’êtrc obHgé 3 difFércrfilong-temps Hen

fit fes plaintes ^ notre Mére /ignès., en difant mus étions des fitles fans raijon, és- fail ny avoit

preila de lui demander d’etre réunies avec nos Méres dans la Maifon des Champs, ennousaffu-rant que toutes celles qui étoient dehors Ie fou-haittoient infiniment. Et que notre Mére Agnèsnbsp;lui avoit dit qu’au moins nous fauverions une denbsp;nos Maifons par ce moyen. II fit encore cettenbsp;avance, pour nous donner quelque défir de con-ferver cette Maifon, en entrant dans les lenti-ments d’une perfonne pour laquelle nous avonsnbsp;un fi profond refpedt: Mais comme nous attea-dioBS des avis que nous avions demandés fur ce

Partie. voir dans ce fentiment, qu’il efpéroit conduire de la Brunetiere, a qui il ne donna pas Ie loifir de Partie. felon fes deffeins, il ajouta: ,, Toutes celles qui parler, voulant tout propofer lui-même. 11 nous

Mon-

3, fleur, cela n’empêchera pas, la Maifon eft as-33 fez grande; fi elles vont a droite nous irons ^ 3, gauche, amp; fi elles vont a gauche, nous ironsnbsp;„ a droite ; nous ne nous rencontrerons pas. ”nbsp;11 s’échaufa encore davantage,en répétant: „Celanbsp;,3 ne fe peut, cela ne fe peut. C’eft a-dire quenbsp;„ les Méres demeureront route leur vie en pri-3, fon.” Ce qu’il difoit pour nous attendrir, afinnbsp;de nous faire hater de demander a venir k la Maifon des Champs. Et quoique nous fuflions éxtrê-aiement touchées, amp; que nous fouhaitaffionsnbsp;fur toutes chofes d’être réunies avec nos Méres ,nbsp;nous n’en fimes rien paroitre; ce qui fut caufenbsp;qu’il nous dit: Penfés-bien a vous; car fi vous

„ ne fe peutj les Soeurs qui ont figné y lont. Ma Steur Marguerite Angeli^ue ïé^zrtif. ,,

aucun moyen de faire la moindre affaire avec nous.

XLI.

\_M. l’Archevêque va lui-même déclarer jes intentions a laCommunauté, quinbsp;protejlecontre toutes fes entre-prifes violentes.']

ne demandés proraptement la grace que I’on vous accorderapréfentement, vous n’y pourrés

Mais eomme cette affaire étoit éxtrêmement preffée dans l’Efprit de ceux qui ne prenoient pasnbsp;notre confentement pour régie de leurs violencesnbsp;M. l'Archevêque vint ï Port-Royal dés Ie lende-main, aecompagné d’un Abbé, amp; de iw chamiUnbsp;,3 plus revenir. Penfés férieufement ace que vous lard. Après avoir parlé a la Mére Eugenie .p\ fit ye*nbsp;3, avés a faire: car vous en aurés du regret, mais nir quelques-unes de nous dans Ie Parloir oü ilnbsp;3, il ne fera plus temps.”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étoit, amp; nous dit d’abord en préfence des per-

Néanmoins rien ne fut réfolu, paree que nous fonnes que j’ai nommées, qu’il avoit deflein de nous éxculames fur notre grand nombre, amp; que nous réunir avec nos Méres, amp; denousaccordernbsp;n’yant point d’autorité nous étions obligées de mi- la priére que nous lui avions faite tant de fois jnbsp;vre les fentiments de Ia Communauté. Sondes- que la Mére Agnès amp; les autres demandoient i.nbsp;fein étoit de nous infpirer de demander avec in- être envoyées a la Maifon des Cé'aw/ir,pouravifernbsp;ftance d’etre envoyées au Monaftére des Champs, enfêmble a ce que nous avions a faire fur Ie fujetnbsp;afin que la réfolution qui étoit prife de nous yen- des affaires préfentes; que nous ferions la chez,nbsp;voyer de gré ou de force, paflat dans nos efprits nous: ce qu’il nous vouloit faire accepter commenbsp;pour une grace qu’on auroit accordée i nos prié- une grace bien grande, tachant de nous infpirer-res, amp; pour nous empêcher par ce moyen de de l’en fupplier, amp; de 1’en preffer avec inftance,nbsp;protefter amp; d’appeller comme d’une violence, afin de nous empêcher de protefter amp; d’appellernbsp;d’être chaflées de notre Monaftére; ce qui leur de cette violence. Je lui répondis que la Maifonnbsp;auroit été commodeentoutemaniére, parcequ’ils de Paris étoit aufli a nous, amp; qu’il n’étoit pasnbsp;^Ppréhendoit que nous ne fiflions du bruit amp; de néceflaire de nous en faire fortir pour nous réu-^téliftance; amp; que demandant nous-mêmes a nir avec nos Méres, amp; qu’elles pouvoient bien ynbsp;f tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;'y auroit eu rien a craindre: amp; ce venir. II fe mit en une telle colére, que je nela

ïut auiii ce qui nbsp;nbsp;nbsp;Chmillard, quand il puis éxprimer,en demandant plufieursfois: jjQid

eft

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413

413

'Relation de la Verfécution dei Religieufes de Tort .Royal^ i66^ Relation ,5 eft cette fille qui me parle ainfi ? ” Une de nosnbsp;de la Sr. ScEurs lui répondit: Monfcigneur» c’eft ma Slt;eur

Pineau ,, Genevidve de I’Incarnation.” 11 étoit fi tranfporte II. decolére, qu’oubliant lamoitie de mon nom» i|nbsp;Partie. me dit: ,, Soeur de I’lncarnation je vous mettrainbsp;„ entre quatre murailles, J e vous ferai vivre denbsp;„ pain amp; d’eaurpenfés-vousquejen’aiepaslepou-,, voir de vous envoyer ou il meplaira?” Jenbsp;voulois répondre, amp; j’avois la penfee de lui dire:nbsp;„ Monfeigneur, fi vous m’enfermés entre quatrenbsp;„ murailles, ce fera' une marque de votre bonténbsp;„ paternelle, dequoi nous reflcntons les effets ilnbsp;„ y a trop long-temps.” Mais il étoit fiagité,nbsp;amp; parloit avec tant d’émotion, qu’il me fut im-poffible de dire une feule parole.

Néanmoins quand tout Ion feu fut jetté, je fus de fes bonnes amies; il me répondit dans la fuitenbsp;de fon difcours, furceque je lui difois que nousnbsp;le trouvions bien rude, que nousl’appréhendionsnbsp;cqmme un Lion, amp; que nous n’avions point denbsp;joie quand il étoit au Monaftére, jufqu’a ce qu’ilnbsp;s’en fut retourné; Ik-deCTus il me dit: ,, Et pour-„ quoi me craignés-vous tant i je veux que vobsnbsp;,, m’aimiés.” Ce qu’il difoit d’une fagon doucenbsp;amp; gracieule, comme auroit fait la perfonne dunbsp;monde qui auroit eu la plus grande charité pournbsp;nous. L’on m’a afTuré que dans la même occa-fion il nous avoir dit, pour nous perfuader la Signature fans craindre de blelTer nos Confciences,nbsp;^u’il fuflSfoit pour aflurer amp; figner qu’une chofenbsp;etoit, de n’être pas aflurée qu’elle n’étoit pas. Etnbsp;qu’il fuffit pour aflurer amp; figner qu’une chofenbsp;n’eft pas, de n’être pas afliiré qu’elle foit. Voilanbsp;comme il nous définit les conditions néceflairesnbsp;pour rendre un témoignage équitable , amp; fansnbsp;commettre un meninnge.

La veille de notre fortie du Monaftére de P.»w, nous demandames a la Mére Eugenie s’il elle étoitnbsp;affurée que ce leroit pour le jour fuivanr, eilenbsp;répondit.' „ Ma chere Soeur , fi Monfeigneurnbsp;,, revient aujourd’hui de la Cour, ce fera afl'u-,, rement pour demain: Mais s’il ne revient pas,nbsp;,, votre Voyage fera différé.” Cette réponfe in-certaine nous obliges a nous tenir pretes pournbsp;partir quand notre fentence feroit prononcée.nbsp;Tout ce qui fe pafla dans la Vifite de Af. PArche-veque amp; les jours fuivants eft écrit dans le Verbal.nbsp;La Mére de la Sourdiere dit a une de nos Sceurs •nbsp;„ Monfeigneur eft prompt, il s’eft mis encolére’nbsp;„ en prefence de cet Abbé, cela eft facheux,nbsp;„ ceft que Monfeigneur eft prompt.” Elle nenbsp;pouvoit f^avoir cela que de la Mére Eugenie, cenbsp;qui nous a fait voir que cette Mere même n’a-voit pas approuve cette faillie qui fut tout a faitnbsp;impetueufe, amp; mal fondéa,

XLII.


Relation de la Sr.nbsp;Pineaunbsp;II.

Partie.

I La

Communauté fe prépare h fa forth par une ProceJJion ou Von porte la Stenbsp;Epine. On la transfére h Port-Royal des Champs. Ce qui famp;nbsp;pajje dans cette éxpédition ]

Le Vendredi q Juillet jour de notre fortie, nous fimes la Proceifion de la Sainte Epine pour la der-niére fois, a cinq heures du matin. ISqusavionsnbsp;deflein d’y porter routes les Saintes Reliques, amp;nbsp;d’aller eniuite dire le dernier adieu a nOS cheresnbsp;Meres amp; Sceurs qui font décédéesj amp; aux autresnbsp;Saintes perfonnes qui font enterrees danslePreau:nbsp;mais nous ne portames que la Sainte Epine, craig-nant de n’avoir pas aflez de temps pour faire unenbsp;plus longue cérémonie. Et en effet, comme nousnbsp;achevions la Proceifion M. 1'Archevêque arri^z,nbsp;qui nous empêcha d’aller dire le dernier adieu inbsp;routes nos cheres perfonnes défuntes, que nousnbsp;laiflames avec une extréme douleur.nbsp;r j'^p^P’^unauté fe rendit au Chapitre, amp; M;

I nbsp;nbsp;nbsp;Archeveque luc la lifte de celles qu’il vouloit en-yoyer ce jour-la a la Maifon des Champs. En lanbsp;lifant il nous dit, que c’étoit la liffe de cellesnbsp;qu’il avoir réfolu de faire fortir dès I’Hyver cenbsp;qui nous fit fgavoir que nous étions trente quinbsp;devoient être difperiées jufqu’a cent lieuës loin denbsp;Tatis. Nous proteftames, amp; appellames de lanbsp;violence amp; de 1’injuftice qu’il nous faifoit, ennbsp;nous obligeant de fortir de notre Monaftére. 11nbsp;dit quelques paroles, comme en fe moequant denbsp;notre appel amp; proteftation , desquelles il ne menbsp;fouvient pas. Enfuite je m’approchai de lui pournbsp;lui repréfenter que ma Soeur Elizabeth Magdeleine,nbsp;amp; ma Soeur Louife Phare n’étoient pas en étaC denbsp;faire ce voyage, a caufe qu’elles écoient malades.

II nbsp;nbsp;nbsp;fe baiffa vers moi en difanr, d’une fa^on doucenbsp;comme s’il n’eut eu que des entrailles de chariténbsp;pour nous: „ Mais, ma bonne fille, penfés-vousnbsp;„ que je demande votre fang? vous allès-U;nbsp;„ vous avés de I’efpric, tachés 1 faire que 1’oanbsp;,, m’obéiffe.” ce font fes termes, amp;leurenchaï«nbsp;nement. _

Après il s’adrefla a Ma Soeur Marguerite Angels, que, h qui il dit, qu’il avoir appris la grandecon-faance que la Communauté avoir en elle a caufenbsp;de fon grand efprit, amp; qu’il la prioit de faire en-forte qu’on lui óbéit. Ma Soeur voulut s’éxcufernbsp;en lui difant, qu’il ne la connoiflbit pas, amp; qu’ünbsp;la prenoit pour une autre, maisilrépliqua: Nenbsp;„ vous appellés-vous pas Girard}” Elle lui dit

que O»i. ll ajouta: , c’eft vous-meme.” Etla

prefla fort de travailler si lui faire donner la Sig-nature. Je crois qu’tl fit la même priére a quel-qu autre, amp; perfonne ne lui promic de faire ce H h h znbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il

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4^4 nbsp;nbsp;nbsp;delation de la Terjécutm des 'Religieufes de Port'Eoyal, i664.~l66

Relationqu’il demandoit avcc tanc d’inftance, II faifoic a la vie manquoient, amp; en retenant C/'a^ cent Relation de la Sr, compaflion de voir une perfonne de fon Carac» willes Livres qui lont dans Ie Monaftére de Paris, de la Sr,nbsp;Pineau tére rouge amp; en feu, qui avoir l’efprit bourrelé, que celles qu’on en a chaflees y ont apporté du Pineau

II. amp; qui eüt bien voulu fe tirer d’une li facheufe Partie. afiaire ^ nos dépens.

Enfin nous nous rendïmes ^ la Porte du Monaftére, oü il n’y avoit aucune de nos Sceursqui ont figné. II y avoit feulement des Sceurs denbsp;Saifite Marie, amp; M. l’Archevêque qui tenoit lanbsp;Porte ouverte. Je fortis la première, amp; en menbsp;mettant amp; genoux devant lui, je lui dis: „ Mon-„ feigneurj nous fortons par votre commande-„ ment, paree que nous ne pouvons pas vousnbsp;,, réfifter, mais c’eft fans préjadice de notre Ap-„ pel,-6c dc nos Proteftations; car nous vousnbsp;déclarons que nous reviendrons Ie plutSt que nousnbsp;,, pourrons dans notre Monafidre.” 11 me repon-dit: „ Oui,ma bonne fille, je vous y ramenerainbsp;„ moi-méme.” Nous forumes ainfi, amp; falua-mes quantile de nos bons amis, qui étoient dansnbsp;Ie Chceur du dehors. Quand nous fumes dans lanbsp;Campagne, amp; que nous vimes huit Carofles denbsp;fuite remplis de la plus grande partie de la Com-munauté, nous eümes penféc de chanter In exitunbsp;Ifra'él de Mgipto, mais nous crümes qu’il falloitnbsp;attendre l’ordre de notre chere Mére Agnès, puis-que nous commencions a avxrir Ie bonheur denbsp;rentrer fous fa conduite.

Nous arrivames dans notre chere folitude avec la plus grande joie qu’il eft poffible des’imaginer,nbsp;de nous voir réunies. Nous nous faluames, amp;nbsp;nous nous embraflames les unes les autres avec unenbsp;charité route entiérej amp; les mouvements de nosnbsp;coeurs fe peuvent plus faciletnent comprendre,nbsp;que je ne les puis éxprimernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;norrp loie fur

II. Panic,

bien de leuis families.

XLIII.

[ II en refle 12 qu'on tdchs inutilemem damp; gagner. On les envoie auffi fuccejjive'nbsp;ment h Port-Royal des Champs. Lesnbsp;defeins de M. l’Archevêque/r/roa-vent anéantis. Quels étoient fesnbsp;dejfeins. Injuflices éxercées en-vers les Religieufes de Porc-Royal des Champs, a quinbsp;on donnoit d peine lesnbsp;chofes les plus nécejfai-res Cl la vie, quoi^nbsp;que tout le Men denbsp;Port-Royal denbsp;Paris leurnbsp;appartint.

^el é‘ toit cenbsp;Men.'}

Nous fumes Trente qui fortimes de Farts le troifiéme de Juillet i66q-, amp; les douze qui refté-rent, vinrent ^ diverfes fois. M. I’Archevequenbsp;les avoit retenues , paree que le petit nombre qui

vu,. jw ... nbsp;nbsp;nbsp;—e....... nbsp;nbsp;nbsp;compofoit la Communauté ne lui plaifoit guéres.

i Paris prirent le foin de nous envoyer des Meu-bles, des Habits, amp; du Linge, avec ce quiétoit dans nos Cellules; mais les Sosurs Flavie amp;c Dorothe'enbsp;retirérent les CofFres, 8c levérent les Serruresdenbsp;ceux qu’illesnousenvoyérent, défirent touslespa-quets, 6c en óterent tout ce qu’il leur plut, jufqu’a unnbsp;plqton de fil, deséguilles öc des épingles, 6c jus-«[u’a un pain de bougie, des huit è la Livre, 6c

routes autres chofes qu’elles jugérent leur être uti- nbsp;nbsp;nbsp;o-o-— j ____ — -----------r-

Jes, lans ^nfidérer que nous étions Cent per Jonnes rebelles, de défohéijfantes Sc d'opinidtres. nbsp;nbsp;nbsp;^

dans une MaUbn, routes les chofes néceffaires Mais 1’on fit une Propoficion aux deux

un peu troublée, quand nous vrmes les Gardes du Et comme on lui avoit aiiure que celles qu’il re-Roi,qui nous tiennent priibnniéres depuis le jour tenoit étoient d’en efprit docile, ileut efpérance que’nous fommes venues jufqu’a préfent, au de les gagner ,amp; de les faire foumettre au moinsnbsp;point que tout le monde le fgait. Quand I’heure a la conduite de M, Chamillard amp; de la Mérenbsp;fut venuë de fe retirer au Dartoir, quelques-unes Eugenie. Mais ayant été trompé dans fon atten-manquant de lit, 6c plufieurs étant contraintes de te, amp; obligé d’en renvoyer dix en trois voyagesnbsp;fe lever pour fe foulager des incommodités qu’el- avec nos Soeurs Converfes, dequoi il ne difpolanbsp;les recevpient dans leurs lits, par le défaut des pas plus facilement que de celles du Chceur,nbsp;chofes néceflaires, ne trouvérent point d’autre quoiqu’on ait fait de belles promefles a quelques-accommodement que la beauté 6c la douceur de unes d’entre ellesj il retint feulement ma. Steurnbsp;la faifon, qui leur permit de paffer les nuics de- Geneviéve de Sainte Teek ( Midorge,') 6c ma Steurnbsp;vant le Saint Sacrement, ou dans les gréniers, en Suzanne Cecile ^Robert') ^ qui 1’on fit de^nouveaunbsp;fe promenant. Nos Soeurs qui étoient demeurées routes les anciennes propofitions dont 1’on nous

..... ’ nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1-- n/i— avoit tant rebatuës, qui étoient: „ Mes cheres

,, So3urs, l’on ne vous demande rien; demeurés „ en répos^ gardés bien le ülence, 6c routes vosnbsp;„ Régies; l’on ne vous demande rien autre cho-„ fe, mes cheres Soeurs. Vous y êtes obligéesjnbsp;„ 8c ft vous le faites, Monfeigneur fera Con»nbsp;„ tent.” C’eft ce que 1’on nous a dit Sc re-dit, jufqu’a-ce qu’en ayant perdu l’efpérance [denbsp;nous gagner] l’on ne nous traita plus que de

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Keiatio» de la FerJAution des Religteufes de Fon-'Royalt nbsp;nbsp;nbsp;42f

Relation res' que Ton ne nous a jamais fake. Ce fut la la Communauté de Monfieur I’Archeveque des Relation de la Sr. Mére de la Sourdiere qui , rencontrant ma Sceur fx meilleurs fujets qui reuffent compofée. S’il de la Sr,nbsp;Pineau Genevieve Tech {Midorge') dans Ie Jardin , eHe s’.^t’^fut trouvé une douzaine dans Ie Monaftére Pineau

II. l’aborda en riant, d’une fagon douce amp; amiable, Partie. amp; en lui frappant fur Ie bras, elle lui dit: „Hénbsp;„ bien, ma chere Soeur, pour ce qui ell: de lanbsp;,, Signature, mettons-la a part, puifque vous nenbsp;,, la voulés pas faire, mais au moins rendés-vousnbsp;„ a tout Ie refte. Ne voudriés*vous point vousnbsp;5, trouver aux Affemblées que 1’on fait pour avi-fcr aux affaires? Ne voudriés-vous pas y don-„ ner vos avis , amp; ma Swur Suzanne auffi ? ”nbsp;Et puis en fouriant, elle ajouta; „ Faites-le,nbsp;„ ma chere Sceur , je vous en prie.” Elle fitnbsp;quantité de carefles pour lui perfuader de fenbsp;trouver a ces Affemblées. Ma Soeur lui répon-dit, que pour ma Seeur Suzanne, elle ne prenoitnbsp;jamais part a aucune affaire, amp; qu’elle ne pen-foit qu’a prier Dieu; amp; que pour elle, elle n’ynbsp;vouloit pas aller. II faut néceffairement que lanbsp;mére de la Sourdiere eut été chargée de faire cettenbsp;avance, qu’elle n’auroic ofé faire d’cUe-même,nbsp;amp; fans en être bien preflée.

Ces derniéres Propofitions ne font que les marqués , Sc les fuites du premier deffein qu’on avoit eu (d’en gagner Ie plus qu’on pourroic 6cnbsp;de les faire entrer dans la conduite de M. Cha'nbsp;millard amp; de la Mére Eugenie , quoiqu’elles nenbsp;vouluflent pas Signer;) amp; cela, afin'de groffirnbsp;cette chétive Communauté , amp; pour tacher de

d’auffi folies amp; éxtravagantes que ma Soeur Marie de la Nativité, amp; ma Swur Catherine de Saint Be-mijl, M. rArchevêque les auroit reguës commenbsp;des perfonnes d’importance, amp; qui lui auroientnbsp;été précieufes pour fervir a augmenter fa Communauté de fesraresfujets, amp; tacher par ce moyennbsp;a la rendre un peu confidérable par lenombre,nbsp;ne 1’étant en nulle maniere par Ie merite des perfonnes qui la compofent. Et ce qui fait encorenbsp;voir plus daffemont que 1’on a continue julqu ^nbsp;la fin dans Ie deffein qu’on avoit fait dès Ie commencement ( d’en retenir des nötres de quelquenbsp;capacité amp; incanacité qu’elles puffent étre, denbsp;bon-gré ou de force), c’eft l’étrange violencenbsp;que 1’on fit a Ma Soeur Geneviéve de Sainte Téde,nbsp;que l’on enferma dans Ie Tour , pour I’empe-cher de voir partir celles qui vinrent a la Maifonnbsp;des Champs immédiatement devant elle. Quoiquenbsp;ma Soeur Magdeleine Agathe [de Buzanval') fitnbsp;toutes fortes d’inftances pour lui parler, la Mérenbsp;Eugenie Ie lui refufa, en lui difant, de fon airnbsp;ordinaire: ,, Non, ma chere Soeur, vous ne lanbsp;„ verres pas: ce n’eft que cabale que toute votrenbsp;Ma chere Soeur,” Ce qui n’a pasem-peche que Sxur Geneviéve amp; ma Soeur Suzanne, qui etoient les deux derniéres , ne foiencnbsp;venues peu apres, paree qu’elles ne donnérentnbsp;répos aiec elle: amp; 1’on a retenu Ma S«ur Marienbsp;de la Nativité amp; ma Sceur Chatherine de Saint Be-mili, quoique notre Mére les eut demandéesavecnbsp;beaucoup d’inftance, amp; que ce feroit une grande

. nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_____ 1^., C/noilv-e nili nbsp;nbsp;nbsp;J_ t .

II.

Partiei

réduire les autres, bon-gre, mal-gre qu’elles en aucune tteve a leurs pourfuites, amp; qu’on ne put euffent en les tenant Captives , même en nen gagner fur leurs efpnts: ce qui fit dire alanbsp;orifon fi’l’on ne pouvoit autrement les empêcher Sxur hlavte,que tant qu tl y en aurott une des nitresnbsp;de témoigner qu’elles vouloient conferver les dans Ie Monaftére^ de Parts, l on tgt; auroit point denbsp;droits du Monaftére , amp; demeurer unies a nos

Méres. Celles qui auroient été affez malheureu» fes pour fe foumettre ^ un joug fi dur amp; (i fu-

nefte, en auroient fenti Ie poids les premières. -------1 nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Car après y être entrées volontakement, amp;avec décharge pour les hoeurs qm oric ligne de les des flateries amp; des faufles careffes elles auroient envoyer k caufe de leur imbecilite, paree qu’el-ere contraintes d’y demeurer par force amp; on les les font néceflaires pour augmenter Ie nombre

laiffer échaoner de cefe rahti nbsp;nbsp;nbsp;cune autre utilite. Et il Ie peut faire qu il leur

étf enro^^ nbsp;nbsp;nbsp;avoir a fait figner a F^fent fon/«ou la

‘ - nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . nt tl Sceur pour leur donner voix dans litledtionj oc dans

5i€nt nbsp;nbsp;nbsp;j. *nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 rr • j, HA___n.' ____


6c elles feroient obligées de foufFrir deT nbsp;nbsp;nbsp;^ vues, if leur anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parlé ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6c il n ignorenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pas

qu’il eft plus difficile dexprimer, que ie ne lp nbsp;nbsp;nbsp;'iuelles elles font.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;b^ousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avons vu tanc denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de-

dire: amp; particuliérement étantfous ladominaUon ^

des deux qui gouvernent 1’Efprit de M. de Paris w nbsp;nbsp;nbsp;perfonnes, qu d “quot;fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;® ^

Mais n\yant pu en retenir aucune des nStre's: partW'quot;quot;^ V ^ nbsp;nbsp;nbsp;fur nous Z n

amp; au contraire ^ de celles qui avoient figné cercainl'^^^JJ^rTs? néanmoins toutls daris Ie Monaftere ayant youlu revenir avec nos Soeurs en fonquot;^afffl.perfuadées que moi; amp; nousnbsp;Meres apres avoir retraöe leur Signaturenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ayons toute forte de fujetsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ks tenir pournbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trS

tre de celles qui avoient figne dans les Maiions véritables. nbsp;nbsp;nbsp;^

étrangéres ayant fait la même chofe, ont toutes Voilk comme nous avons été chaffées de notre abandonné Ie parti de la Signature, amp; diminué Monaftére de Pwr, pour nous envoyZ cdüi

Hhh 5 nbsp;nbsp;nbsp;de»



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4*^ nbsp;nbsp;nbsp;de Ia PerPeutien des 'Religieufes de Portmjieyal, i66i[,’j66^

Relation des Champs^ oü toutes les chofes néceflaires a la jugeatgt; amp; iqu’il lui en fit fgavoir fon fentiment.' ~ quot; tnanquoient, amp; oü l’on ne nous a envoyé

de la Sr Pineau

II.

Partic

vie y

que ce qui éioic abfolument néceffaire pour ne nous pas faire mourir de néceffité amp; de pauvre-té j amp; qu’on ne poutroic nous oter, qu’en nousnbsp;ótant Ia vie en même-temps. Et nos Soeurs quinbsp;ont figné font entrées en poffeffion de tout Ie biennbsp;qu’elles n’ont pas apporté dans Ie Monaftére.nbsp;Nous avons appris de ma Sxur Mark Claire (^Ar-nauld) amp; de ma Sosur Marie Angelitjue de Saintenbsp;Theréfe QArnauld') que l’on parloit tout ouverte-ment dans les Maifons oü elles ont écé , de cenbsp;que j’ai rapporté des delTeins de M. l’Archevêque,nbsp;amp; de la réiblution qu’il avoir prife dene nous plusnbsp;parler de Signature, quand il en auroit gagnéfeu-lement ao, ou x5, pour mettre dans les Charges; amp; a qui il vouloit donner tout Ie gouvernement du Spirituel amp; du Temporel de notre Monaftére, amp; une domination tyrannique fur cellesnbsp;qui n’auroient pas voulu figner,avec toutlereftenbsp;de ce que j’ai dit fort au long dans les deux parties de cette Relation (comcnc Ie retabliffementnbsp;du Monaftére, avec permiffion de recevoir desnbsp;Novices amp; des Penfionnaires). C’eft ce quenbsp;1’Aumónier de M. de Paris a dit en termes clairs anbsp;la Supérieure des filles de Sahte Mark du Faux-bourg Saint Jacques , Ie jour qu’il y mena manbsp;Sdur Marie Claire, qui étoit a Saint ‘Thomas^ ennbsp;lui difant : que M. l’Archevèque ne fe mettoicnbsp;point en peine de ce que pluficurs de nos Soeursnbsp;refufoient la Signature, paree qu’il en avoir déjanbsp;un bon nombre; amp; qu’il retabliroit la Maifon,nbsp;quand il y en auroit feulemcnt 20, ou ay , pournbsp;mettre tout entre leurs mains.

XLIV.

[Diférentes chofes ouhUées dansla Relation précédente touebant la Mére Eugenie. Un Monaftére dérangé, auquel M. TArcbevêque n'apporte aucunnbsp;reméde, pendant quil détruitnbsp;Port-Royal , Ie Monaftére Ienbsp;mieux réglé de fon Diocèfe:

amp; touebant Ie refpeSi des Filles de Sainte Marienbsp;envers leurs Supérieures.']

J’ai oublié de dire en fon lieu, que la Mére Eugenie n’étant pas fatisfaite des affurances quenbsp;M. chamillard lui avoit données (qu’il n’y avoitnbsp;^int d’héréfies dans Ie Livre de la Eeligieufenbsp;rarfaite) die 1’envoya a. M. f Evêaue d’Evreuxnbsp;^ en ce temps-II pour la Cano-nifalion de Saint Francois de Sales) afin qu’il en

^ nbsp;nbsp;nbsp;^ .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- Relation

11 lui manda „ que ce Livre e^toit u eloigné de de la Sr, ,, contenir des Erreurs, qu’il eüt écé I fouhaiter Pineaunbsp;„ que toutes les Religieufes reuffent entre les n.

„ mains ;amp; que c’étoit un Livre éxcellent. C’eft Partie ce que j’ai appris de quelqu’une de nos Soeurs ;amp;nbsp;je ne fqai pas de qui elle 1’avoit appris.

Je difois un jour I M, Chamillard , que les foins amp; la vigilance de M. l’Archevêque euflentnbsp;été beaucoup mieux employés I vifiter une Maifon de Religieufes qui eft dans fon Diocèfe, oünbsp;il fc pafte des défordres écranges, afin d’y appor-ter les remédes néceflaires, que de les employernbsp;è renverfer notre Monaftére, qui étoit parfaite-ment bien réglé. Et entr’autres chofes , je luinbsp;rapportai que la Supérieure de cette Maifonnbsp;(qui a pris Ie titre d’AhheJfe depuis peu) avoit ditnbsp;è fes Religieufes, en les menagant dans un mou«nbsp;vement de colére, qu'un Religieux lui asvoit ajfurénbsp;qu'elle pouvoit en confeknee faire mourir fes Reiknbsp;gieufes quand elles lui faifoient de la peine ; a quoinbsp;j’ajoutai, „qu’il y avoit fujet de craindre que cesnbsp;„ menaces n’eulTent paflé juiqu’aux efïets, par-„ ce que cette petite Communauté eft morte ennbsp;„ trés peu de temps. ” Ce qui a donné moyen Inbsp;cette Supérieure de recevoir de nouvelles filles,nbsp;pour avoir de nouvel argent. Enfuite je lui fisnbsp;ie récit d’une chole qui eft arrivée dans cette Maifon , pour Ie toucher, amp; pour lui donner de lanbsp;companion de 1’état oü font réduires ces pauvresnbsp;Religieufes: qui étoit, que dans cette Maifon ilnbsp;y avoit trots Soeurs, filles d’une perfonne de qua-Uté de Taris que j’ai connuë, qui moururent aveCnbsp;les autres dans cette mortalité générale. Le PérCnbsp;en écanc éxtrêmemenc touché amp; affligé vouluCnbsp;faire ouyrir la derniére pour apprendre’la caufenbsp;de la mort de fes trots filles, Mais cette Supérieurenbsp;ayant gagné 1’efpric de feu M. l’Archevêque, ilnbsp;menaga le Pére de l’écommunier, s’il entrepre-noit de la faire ouvrir. Le Pére ne laifla pasnbsp;d’aller au Monaftére, I deflêin de faire ouvrir fanbsp;fille, qu’il trouva enterrée quand il arriva, en-forte qu’il ne lui refta que les iarmes amp; les plaintesnbsp;pour fe foulager dans fa douleur. M. Chamillard^nbsp;qui avoit écouté cette funefte hiftoire avec impatience, m’interrompit en me difant avec émo-tion; „ Cela n’eft pas vrai; cela n’eft pas yrai.

„ M. l’Archevêque a bien autre chofea faire.”

Je répliquai; „ Quoi! Monfieur, Mr. VArcbe-vêque a bien autre chofe I faire: croyès-vous „ qu’il foit plus utile de renverfer un Monaftérenbsp;„ bien réglé, que de mettre ordre a celui dontnbsp;„ je vous parle?” Mais il répéta une fecondenbsp;fois avec aigreur: „ Cela n’eft pas veritable, ce-„ la n’eft pas véritable. Vrairoent, Monfieur I’Ar-,, chevêque a bien autre chofe I faire.” Je nenbsp;lui avois pas nommé le Monaftére gt; amp; néanmoinsnbsp;il me répondic que cela n’étoit pas véritable, Sxnbsp;je n’en pus tirer autre chofe.

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'Relation de la ‘PerfJcutlon des Religieufes de Fart-Royal, i66^-i6Sf, nbsp;nbsp;nbsp;4^7'

Je dirai encore a I'avantage des Filles de Sainte attention a ce qu’elle lui dilbit, ce qui ob'igea Relation

Relation

Partie,

baifer , ce qu’elles font avec un certain détour J^iagéres, Sc tous les Ornements 6c argenterie de étudiéjéxprès pour faire cetce Cérémonie de bonne* la Sacriftie , 6c de 1’armoire des Saintes Reli-grace, en lui difant: „ MachereMére,votrecha* ques , dont la plus grande partie leur ont éténbsp;„ rite fe refroidit beaucoup ici, s’il lui plaifoitde donnés.

— le venir chauffer.’ La Mere ne fit pas grande

de la Sr. Marie, qu’elles ont beaucoup de refpedt pour leurs Pineaunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Supérieures, amp; j ’en rapporteraifeulement un éxem-

II. pie, qui tera juger de la maniére avec laquelle el-Partie. fes agiffent avec elles en routes rencontres. Com-me j’étois un jour avec la M^e Eugenie dans le Chapitre, 6c que cette Mére me parloit avec aig-reur,^ fon ordinaire,de nos défordres prétendus,nbsp;une de fes filles fe préfenta en faifant une profon-de révérence a la Jéfuitique, c’eft-a-dire, enmet-tant un genouil a terre, amp; en fe baiflant tout lenbsp;corps, car c’eft la plus refpeftueufe de leurs falu-tations, dont elles n’ufent que devant le Saintnbsp;Sacrement, amp;c envers leurs Supérieurs: aux autresnbsp;occafions,elles ne font qu’une fimple inclination.nbsp;Cette fille ayant fait cette génufléxion devant lanbsp;Mdre Eugenie, voulut prendre fa main pour la

cette Religieufe a lui dire pour la feconde fols: de la Sr.

„ Machete Mere votrechanteabienfroidicLs’il Pineau

„ lui platfoit de le venir chaufFer. ” La Mére lui If die pour route réponfe, „Allés, ma Soeur, allés ”

Voila comme dies agiiïent en routes rencontres quand elles ont a parler a leurs Supérieures. ’

Quand notre Mere Angeliq^ue eft venue dans cette Abbaye, il y avoir cinq mille Livres de rentenbsp;amp; le Monaftére tomboit en ruïne La Commu-nauté étoit compolée de dououe Religkujes, ou knbsp;peu prés, Sc il eft tacile de voir comme touteftnbsp;augmenté de fon vivant.

J’ai dit dans la Relation, qu’il y a dans le Ivlo-naftére de Paris cinq cent mille Livres de kien forti des families de celles que 1’on a chafléesde Paris,nbsp;fans y coroprendre Cent mille Livres de Pesifions

Fm de la Seconde Partie de la Relation ds la Sxur Geneviéve ds

l Incarnation ( Pineau.)



R E L A T I O

Particuliére de ce qui s’eft pafTé dans la .conduite que M.l’Arche-vêque amp; Chamillard, commis par lui, ont tenue enyers les-Religieufes de Port - Royal fur le refus qu’ils leur ont fait de la Communion, après plufieurs Lettres que les Religieufesnbsp;ont écrites k Monfèigneur l’Archevêque flir ce fujet de?nbsp;puis le Dimanche de la Paffion de 1’annèe 1665, jus-qu’k la Fête du Saint Sacrement.

mes

nous croire obligees de les réitérer dans celle de

ENcore que nous nous foyons donné plufieurs fois 1’honneur d’écrire a Monfeigneur 1’Ar-dievêque depuis le temps que nous fommes pri-vees desSts. Sacrements pour lui reprélenternotrenbsp;difpofition, 6c le fupplier de nous rétablir, amp; denbsp;nous accorder cette grace, fans que nos priéresnbsp;6c nos trés humbles fuppUcations aient eu aucunnbsp;efFet,même dans les plus grandes Fétes, que nousnbsp;avons routes paffées dans la douleur 6i: les lar-Nous n’avons pas laiffé néanmoins de

Paques; 8c nous nous y fommes portées avec d’autant plus d’ardeur 6c d’importunité, quenbsp;nous fgavons qu’il eft d’une obligation indifpen-fable de s’en approcher dans ce Saint jour, oü;nbsp;l’Eglife y engage tous ces enfants par le coin-mandement ablolu qu’elle leur en fair fous roêmenbsp;de trés grandes peines. Ce fut pour cela que lenbsp;Dimanche de la Paffion (22 de Mars) nous réfnnbsp;lumes d’écrire k Monfeigneur 1’Archevêque 1^

JSTI' ‘“quot;^‘4


Jïrr-


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4^^ nbsp;nbsp;nbsp;de la Verj^cut'm des ReUpeuJes de Tort-quot;Royal, i66^-i66^^

Le Jeudi (i6 Mars) Monfeigneur I’Archeveque Relation étant venu l’après-dinée fur les trois heures, nous de la Sr,nbsp;nouscrumes obligéesdedemanderderallertrouverPineaunbsp;pour avoir réponfe de notre Lettre. Une de nosnbsp;Soeurs anciennes alia pour ce fujet frapper a la portenbsp;d’un autre Parloir ou etoit la Mamp;e Eugenie, qainbsp;lui envoya dire par une de fes Religieufes (fansnbsp;Igavoir feulement ce qu’elle lui vouloit) qu’ellenbsp;étoir fort empêchée, amp; qu’elle ne pouvoit elle-mêtne la fatisfaire. Que tout ce qu’elle lui pouvoit dire, étoit, que Monfeigneur ne lui avoirnbsp;pas encore dit un feul mot nidenous ni de notrenbsp;Lettre- maisqu’elle devoir retourner le voir, amp;nbsp;qu’elle lui en parleroit. Ayant vu fur les cinq heu*nbsp;resqu’onnafe batoit pas beaucoup de nous ap-8c d en demeurer privees peilêr quelques-unes de noussaffemblerent a la

------------I • _ porte’ pour entrer quand la Mére Eugenie en for-

tiroit. Etant fortie, elle die que Monfeigneur venoit de partir, amp; qu’il etoit crop enrhutné pournbsp;nous ^parkr. Une des Religieufes de la Vifitationnbsp;en meme-temps nous dire que M. Chamillard avoirnbsp;ordre de voir la Communauté, Toutes les Soeursnbsp;qui étoient préfentes refuférent d’y aller. 11 y ennbsp;eut feulement trois des anciennes qui entrérenc aunbsp;Parloir, pour fgavoir ce que A/, Chamillard vouloit dire de la part de M. de Paris, dans le des-fein d’en faire le rapport a la Communauté. Eliesnbsp;lui dirent ce que la M/re Eugenie leur venoit denbsp;dire touchant le rhume de M. I’Archeveque, 11nbsp;leur répondit qu’il falloic dire les chofes commenbsp;elles étoient; que ce n’éroit point I’incommoditénbsp;de M. I'Archeveque qui I’avoit empêché denbsp;nous parler , mais qu’il s’étoit rélolu de nenbsp;nous point voir, 8c qu’il n’avoit

re jufqu’a-ce qu’on lui eut obéi. Qu 1 ne pouvoit pas nous accorder les Sacrements dans l’état

OÜ nous étions;qu’il nous les refufoitabfolument

pour ceux mcme qui I’avoient le plus offenfé. paree que nous étions dans une difpofition crimi-n I, nbsp;nbsp;nbsp;amp; que nos Lettres ne faifoientque 1’offen-

fer. Enfuite de cela il leur fit un Difeours, dans lequel il leur paria de la Bulk, amp; les éxhorta a

Relation de la Sr.nbsp;Pineau

lere Lettre. Du 22 Mars i66f.

Monfeigneur

„ Si nous avons porté jufqu’a préfent, dans la ,, plus grande paix qu’il nous a écé polfible, unnbsp;,, état auffi affligeant que celui oü nous nous Vo-5, yens réduites depuis plufieurs mois, par la pri-„ vation amp; la féparation des Saints Sacrements, amp;nbsp;5, fi nous nous fommes contentées d’éxpofer ^nbsp;5, Dieu feul le fujet de notre douleur 8c de nosnbsp;„ larmes, nous nous croyons obligées de vousnbsp;3, repréfenter dans cette grande Fete avec toutnbsp;„ le refped amp; I’humilite que nous davons, qu’ilnbsp;„ ne nous eft pas permis de la paffer comme

„ toutes les autres , nbsp;nbsp;nbsp;------

„ en ce jour,. ou I’Eglife nous commande in-,, difpenfablemcnc de nous approcher de ces „ myftéres, qu’elle eft ft éloignée de refufer anbsp;,, aucun de fes enfancs, quelle les y engage mê-„ me avec quelque forte de contrainte amp; denbsp;„ menaces. 11 eft trés véritabie, Monfeigneur,nbsp;5, amp; vous nous avés fait fouvenc I’honneur denbsp;,, nous témoigner que vous étiés perfuadé,nbsp;„ qu’il n’y a que la feule crainte d’ofFenfer Dieunbsp;„ qui nous ait empêchées de nous rendre è cenbsp;5, qu’on a défiré de nous pour la Signature, 8cnbsp;5, que nous n’avons point d’ailkurs de plus grandnbsp;,, défir , que de vous donner en toutes chofesnbsp;5, des preuves d’une entiére obéilfance : ainfi ,nbsp;,5 la même confiance qui nous fait croire quenbsp;,, Dieu, qui pénétre le fond de noscoeurs, nenbsp;„ nous accufe point de manquer de refpeeft amp;nbsp;de foumiffion pour vous, nous fait aufll efpé-„ rer que vous nous ferés reflentir ks effets denbsp;votre charité 6c de votre miféricorde, en unnbsp;,, temps ou le fouverain Pafteur a donné fa vie

Il fembJe même que la conjontfture préfente ,5 nous donne plus lieu d’efperer cette faveur,nbsp;„ puifqu’on dit qu’on accorde quelque délai anbsp;„ ceux a qui on demande la Signature. Et ainfinbsp;„ votre bonté fans doute ne nous rendra pas éx-„ clufes de ce bienfaic général; 6c elle nous I’ac-,, cordera d’autant plus librement, que nous ennbsp;„ avons plus de befoin que perfonne pour refpi-„ rer un peu dans cet accablement de maux ounbsp;„ nous fommes. Ce nous fera, Monfeigneur,nbsp;,, un puiffant moyen pour obtenir de Dieu lanbsp;,, lumiére dont nous avons befoin pour nousnbsp;,, conduire dans cette occafion fipérilleufe, dansnbsp;„ laquelle vous ne défirés pas fans doute que nousnbsp;agifiions par des viiës humaines, indignes denbsp;„ perfonnes confacrées a Dieu, amp; que nous vousnbsp;„ rendions d'autre obéiflance que celle dont nousnbsp;ne craignons pas de rougir devant le fouverainnbsp;« Juge. C’eft'a-dire, qui foit conforme a fanbsp;„ verué Sc ^ notre confcience. Nous fom-„ mes. ” See,

f gner dans fa maniére ordinaire.

L’on réfolut toutes enfcmble dés le foir-même , d’écrire une feconde Lettre a Monfeigneur l'Archevêque, qui lui fut portee le lendemain devant midi, ou la Communauté le fupplioit de-I’honnorer lui-même d’un mot de réponfe denbsp;vive-voix ou par écrit, paree qu’elk ne croyoicnbsp;pas fe devoir rapporter i M. Chamillard, qui s’eftnbsp;déclaré notre partie par fes alt;ftions,6cpar fa conduite. Voici la Lettre:

Seconde Lettre, Du Marti Monfeigneur

C’eft avec beaucoup de confufion que nous ,, nous trouvons obligées de vous iraportuner en-„ core une fois, 8c de vous repréfenter avec ugt;*nbsp;„ profond refped que nous avons été


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’Relation de Ia FerfécutTon des Religieujes de quot;Port-Royali i66^-\66^.


429


„ ce que nous avons dü faire pour vous engager Relation a nous rendre participantes de la miféricorde de la Sr.nbsp;que I’Eglife fait a fes enfants en ces jours de Pineau

elatior „ d’une douleur trés fenfible, de n’avoir pas mé-

„ grace amp; de rémiffion. Vous nous permecirés „ s’il vous plait, Monfeigneur, de vous repréfen-„ ter le plus humblement qu’il nous eft poffiiWcnbsp;„ que nous ne croyons nullemenc nous devoirnbsp;,, rapporter a M. Chamillard dans une chofenbsp;3, auffi importante que ceile dont il s’agit; amp;

„ qu’ayant pris la liberté de nous adreffer a vous „ avec une confiance toute entiére, il feroit denbsp;„ votre bonté de prendre la peine de nous ho-,, norer de vive-voix , ou par écrit, d’un petitnbsp;„ mot de réponfe. Nousefpérons,Monfeigneur,

„ que vous ferés touché de toutes ces confidéra-3, tions, amp; que 1’état d’affliétion oü nous nous „ trouvons, vous portera a faire paroïtre, ennbsp;,, nous donnanc quelque foulagement, que vousnbsp;„ étes notre Pére; comme de notre cöté nousnbsp;„ nous efiorcerons, autant qu’il nous fera polli-,, ble, de vous témoigner en routes renconciesnbsp;,, le trés profond Refpeél avec Itquel nous fom-„ mes, Monfeigneur: amp;c.”

L’on ne nous fit aucune réponfe a cette Lettrc jufqu’au Mercredi-Saint al’Affemblée: ia Mérenbsp;Eugenie ayant fait retirer nos Soeurs Converfesnbsp;elle nous dit: „ Mes chéres Soeurs, Monfeigneurnbsp;„ ma ordonné de vous dire qu’il eft bien fichénbsp;„ de ne pouvoir vous accorder la grace que vousnbsp;„ lui demandés ( la Sainte Communion ,pournbsp;,, la grande fête), ne devant pas vous la permet-„ tre fi vous ne le fécondés par TobdifiTance quenbsp;„ vous devés a l’EgUfe. Son rume eft fort aug-„ menté: il fut faignc hier, je le recommande inbsp;„ vos priéres. Voici un temps ou Dieu commu-,, nique bien des graces: donnons-nous bien inbsp;„ no're Seigneur, Mes chéres Soeurs, afin qu’ilnbsp;,, nous rende dignes de faire fa volonté. ” Cenbsp;qui fut écouté dans un profond filence, accomgt;lt;nbsp;pagné de triftefie amp; de larmes.

L’après-dirée Mr. Chamillard envoyaquerirune de nos Soeurs anciennes, quiy aliaaccompagnéenbsp;d’une autre ,il leur propofa d’écrire une troifiémenbsp;Lettre a M. de Paris, dont il leur voulut marquernbsp;les termes , qui étoic un projet d’accommode-ment, amp; comme une proteftation qu’il vouloitnbsp;qu’on fit d’etre dans une efpéce d’indifïerence aunbsp;regard de la Signature, Surquoi une des Soeursnbsp;lui répondit al’inftant, que la Communauté nenbsp;fe rendroit jamais i promettre 1’indifFérence. IInbsp;leur promettoic en même temps de fe charger denbsp;porter lui-même cette Lettre dés le foir a M,nbsp;l'Archevêque, amp; de s’employer pour nous autantnbsp;qu’il le pourroit. Ces deux Soeurs ayant fait cette propofidon a la Communauté, toutes s’v on.nbsp;poierent fortement, amp; dirent: qu’elles ne voE-loient point entendre parler d’indiOerencei uES-ques-unes dirent qu’elles ne pouvoient rerïrernbsp;dans leur premiere difpofition;qu’elles en avoientnbsp;eu trop de icrupule; amp; que la maniére dont on

I i i nbsp;nbsp;nbsp;avoir

„ rendanc un témoignage affuré que nous n’a J YOBS riea omis dans cette occafion de tout

de la Sr. ,, rité la faveur que nous avions ofé efpérer en-pit.eau ,, fuite de celle que nous nous fommes données ,, l’honneur de vous écrire. Car nous nousétionsnbsp;„ perluadées, Monfeigneur, que la Vifite qu’ilnbsp;„ vous a plu de faire hier ccans nous feroit unenbsp;,, occafion avantageufe pour recevoir de vous*

,, tTiême une réponfe auffi favorable que celle que ,» nous attendions de votre bonté. Et cependant,

„ Monfeigneur, après que nous avons fait tout ,, notre poffible pour avoir l’honneur de vousnbsp;„ parler, 1’on nous a dit que vous édés trop en-5, rumé, amp; que vous aviés donné ordre a Mr,

Chamillard de nous voir. Ce qui a étrange-„ ment furpris la Communauté, qui a cru en-„ luiten’y devoir pas aller, puifque 1’on fqait af-„ fez, amp; nous vous 1’avons fouvenc déclaré a „ vous-mêtne, Monfeigneur , que c’efl: une per-„ fonne que nous ne devons pasécouter, aprèsnbsp;„ la maniére dont il a parlé de nos Méres, amp;nbsp;,, des perfonnes qui nous ont conduites, Néan-5, moins trois de nos Sceurs fe font trouvé com-j, me engagées d’aller entendre cc qu’il avoit anbsp;3, dire, amp; il les a affurées pofitivement que vo-,, tre incommodité ne vous auroit point empê-„ ché de nous parler, fi vous n’avies réfolu au-„ paravant de nous refufer abfolument cetienbsp;„ confolation. Mais ce qui nous a encore affli-„ gées plus fenfibletnent, a été d’apprendre d’el.nbsp;„ les que vous ne vouliés avoir aucun égard anbsp;„ nos trés humbles fupplications, amp; que non-„ obftant les proteftations amp; Ie ferment que nousnbsp;„ avons fait en votre préfence fur les Saintsnbsp;5, Evangiles (que ce n’étoit que la feule craintenbsp;„ d’offenfer Dieu qui nous empêchoit de nousnbsp;„ rendre a ce que vous défirés de noustouebantnbsp;„ la Signature,) vous jugiés notre difpofition cri-,, minelle, amp; continuiés dans Ie deffein de nousnbsp;„ priver pour cette raifon d’une auffi grandenbsp;„ grace , que celle que nous vous demandonsnbsp;,, depuis fi long-temps, dans Ie refus de laquel-,, Ie nous pouvons dire que nous avons éprouvénbsp;„ la vérité de la parole d’un Prophéte : Que hsnbsp;,, evfants ont demandé du pain , ^ qu'il ne s'e/inbsp;trouvé per fonne qui leur en donndt. Nous imite.nbsp;,, tons toutefois, Monfeigneur, la perlévérancenbsp;„ de cette Veuve effligée , qui n’ayant d’abordnbsp;„ rien obtenu d’un jugequi paroiffbit inéxorablenbsp;„ mérita , felon Ie témoignage de l’Evangile, dénbsp;„ recevoir, è caufe de Ion iraportunité, la jus-tice Qu'il n’avoit pas auparavant accordée a fesnbsp;„ priéres amp; a fes larmes. Que fi noüs ne pou-„ vons pas efpérer, Monfeigneur, unbonheurfem-„ blable , nous tacherons de demeurer dans lanbsp;paix ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; d’attendre en filence Ie falut de

Dieu, étant perfuadées, au refte, de la fin-” cérité avec laquelle Dieu nous a fait la grace ”, d’agir jufqu’a préfent, notre confcience nous

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. nbsp;nbsp;nbsp;_ quot;Relation lt;le la Rerjfcuiion des Religkufes de Fort-Royal ^ l66^-l66^-

dRelationavoit agi a notre égard les avoic inftruites beau- fujet pour lequel il nous en avoit privées a Ia Relation Pp la Sr. coup plusque routes chofes: d’autres repréfenté- TouJJdinis^ a No'él, Sc aux aucre bonnes fêres qui de la Sr,nbsp;incau rent qu’étanc féparées de nos Méres, nous n’écions étoient paffées fubliftanc encore, il ne pouvoit Pineaunbsp;pas en écat d’agir ni de rien faire: amp; routes gé- changer de conduite, puifque Ie refus que nousnbsp;néralement dirent , que 1’on ne pouvoit avoir faifions de nous foumettre a un jugement Ec-

car Ie Samedi-Saint (fans parler de 1’allarme que foumettre, puifque nous voyions que Ie Pape fait

l’on nous donna en nous avertiffanc de 1’entrée nbsp;nbsp;nbsp;» ——----'—-— nbsp;nbsp;nbsp;t}--u= -’^ronr r,„f.

de quelques perfonnes léculieres que l’on ne nous voulut point nommer, 6c que nous foupgonna-mes auCïitöt pouvoir être quelqu’unes de Icursnbsp;Majeftés) fur les 3 heures Mr. de la Brunetkre^nbsp;arriva, qui demanda a parler a Ia Communauténbsp;de la part de M. de Paris. Et en même-tempsnbsp;on nous vint dire que la Rehe-Mére entroit parnbsp;la porte des Sacrements, ce qui nous fit bien voirnbsp;que nous ne nous étions pas trompées, amp; nousnbsp;mit dans une grande appréhenfion.

Quand nous fumes afl'emblées, Mr. de la Bru-vettere nous dit, que M. PArchevêque hizni fort incommodéj fon rume fort augmenté, amp; ayantnbsp;de plus fait une cérémonie de cinq heures cenbsp;Jour-la, il ne pouvoit venir lui-même, commenbsp;il 1’auroit défiré ¦, Sc qu’il l’avoit envoyé pournbsp;nous déclarer fes fentiments fur la demande quenbsp;nous lui avions faite j amp; que quoiqu’il ne nousnbsp;accordat pas la grace dont nous 1’avions fupplié,nbsp;il approuvoit néanmoins notre déCr, étant trésnbsp;jufte de fatisfaire en même-temps 6c a fa piété,

amp; au commandement que l’Eglife fait a fes en-fants, de s’approcber des Sacrements en ce jour, eft la Refurreöion de tous lesfidéles, aufli-que de J. C. Que lors que Monfeigneurnbsp;r*'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Sacrements, il ne i’avoit

avoir raifon ,

Sc y etre oblige en confcience ; amp; qu’ainfi Ie

j)

Ne vous a-t’il point répondu ? „ dit Mr. de la Brunetiere, je croyois qu’il l’eutfait; mais jenbsp;„ vous dirai bien peut-être ce qu’il veut enten-,, dre par la créance, il y en a de deux fortes (cenbsp;„ n’eft pas pourtant que M. l’Archevêque mnbsp;„ dit fa penfée); 1’une eft, lorfque nous Jnbsp;„ qu'une chofe eft, que nous la fsavons par no-

„ tre

d’indifférence darjs une telle affaire ; qu’elles ne vouloient point achecer ia Communion dePaquesnbsp;a un tel prix; amp; qu’elles préféroient la paix amp;nbsp;Ie repos ou elles étoient, au trouble amp; a la peine oü on les vouloit engager en faifant une chofenbsp;fi fort contre leur Confcience amp; centre la vérité.nbsp;On ne laiffa pas néanmoins de conclure que l’onnbsp;feroit la f..ettre, maïs que ce feroit en des tormes qui n’engageroienc a rien , amp; qui feroientnbsp;entiérement confornaes a notre diTpoiition. xtilenbsp;fut faite a 1’heure-même;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; ayant été ponée

fur Ie foir ^ Mr. Chav/illard, il voulut fgavoir auparavant que de s’en charger ce qu’elle conté-noitj amp; ayant fgu qu’elle n’étoit pas telle qu’ilnbsp;la demandoit, il changea d’avis, amp; ne la voulut pas porter, difant qu’e/Ze aigriroit M. de Paris,nbsp;éfquot; ^ue dans Pétat oil étoient les affaires, elle riétoitnbsp;capable que de l’offenfer,

Enfuite de ce refus, voyant qu’il n’y avoit plus rien a efpérer pour la fête, nous nous réfolümesnbsp;d’abandonner cette affaire, pour ne nous plus oc-cuper que de la grandeur des myftéres que PE-glii'e propolê dans ces jours Saints a fes en-fants.

Nous ne fumes pas long-temps dans eet état: cléfiaftique dans une matiére importante, pouvoitnbsp;faire un péché mortel, „ Enfin, nous dit-il,nbsp;,, mes Sceurs, mettés • vous a la place de M,nbsp;rArchevêque : que voulés - vous qu’il faflè ;nbsp;„ quand un Prélat volt que Soixantefilles, routenbsp;„ une Communauté ne veulent pas ie foumettrenbsp;,, a un jugement Eccléfiaftique auffi folemnel quenbsp;,, celui-la, faut-il qu’il rende les armes, amp; quenbsp;„ pendant que tout Ie monde fe foumet au Jn-„ gement qui a été rendu , vous feules y réfis-3, tiés^ C’eft eet entêtement oü vous ctes quenbsp;,, tMonfeigneur l’Archevêque juge un péché mor-,, tel. Car enfin ne vous flatés pas j Dieu eftnbsp; unjuge équitable.” UneSceur lui dit:„C’efl:,nbsp;3, Mr. , notre confolation , de ce que Dieunbsp;„ eft norre juge dans l’afFaire dont-il s’agit, ”nbsp;Et d’autres quelque chofe de femblable.

II nous dit enfuite que nous aüéguions que Ia Bulle donnant 3 mois de délai, nous avions droitnbsp;de demander les Sacrements. Mais que cela nenbsp;nous regardoit pas, amp; que ce n'étoit que pournbsp;ceux a qui on n’avoit point commandé la Signature; que cela ne nous empêchoit pas de rendrenbsp;1’obciflance a notre Archevêque; qu’au contrairenbsp;ce nous écoic une nouvelle obligation de nous y

Ie même commandement, la Bulle n’ecanc que Ie formulaire en fubftance: ce qui faifoit ^afl'eznbsp;voir que Ie Pape approuvoit ce que les Evêqucsnbsp;de France avoient fait: amp; qu’ainfi ce nous écoitnbsp;encore un engagement de nous rendre ^ ce qu’onnbsp;veut de nous: „ Que fi vous dites que vous êtesnbsp;„ en doute , ajouta-t’il, amp; que vous craignésnbsp;„ d’offenfer Dieu: \ qui devés-vous demandernbsp;„ confeil , finon a vos Supérieurs, puifque cenbsp;„ font eux qui doivent lever Sc éclaircir vos dif-,, ficultés ? Ce n’eft pas a ceux qui font intéreflesnbsp;„ dans cette affaire que vous devés vous en rap-„ potter; Ie Pape ayant prononcé, vous n’avésnbsp;„ qu’a vous foumettre a fon jugement: Sc aanbsp;„ contraire vous airaés mieux fuivre les partiesnbsp;quoiqu’elles foient condamnéesj que d’écoutcrnbsp;Sc de fuivre ce qui a été prononcé fur cettenbsp;affaire,” Une Sceurancienneluidit, „qu’ilynbsp;avoit trots mots que nous avions préfente unenbsp;Requête a M. de Paris, oü nous Ie prions denbsp;nous dire, fi c’écoit la créince intérieure qu’ünbsp;éxigeoit de nous,ou s’il ne la demandoit pas.”


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'R.elation de la Vevfécutioft des 'ReJigteufes de Poft^^V-oyal^ ï6ó^^i66^l

4.^ï

par experience, c’eft la une connoiflance amp; _____ nbsp;nbsp;nbsp;tnr/^rie

une créance intérieure; on ne vous demande pas celle-1^; car on fgaic bien que vous ne lanbsp;” pouvés pas avoir :maisil y en a une autre qu’onnbsp;* peut éxigei* des perfonnes comme vousjquieft ,

” lorfque n’ayant point de connoiffance par foi-même on s’en rapporto de bonne-foi a ceux qui „ ont authorité de décider ces chofes. Ce quenbsp;„ je vous dis, c’eft de moi- même; ce n’eft pasnbsp;„ que j’aie ordre de Ie dire. ” La même Soeurnbsp;lui dit: „ Nous ne défirons pas, Mr., que l’onnbsp;„ nous éxplique ce que c’eft que la créance inté«nbsp;j, rieure , nous fouhaittons feulement que l’onnbsp;jj nous dife Ji on veut que nous l’ayons, ou Jt on nenbsp;,, mus la demande pas^ il n’y a rien de ii facilenbsp;„ que de dire, Out, ouNo»; fi M. de Parts avoitnbsp;,, la bonté de nous répondre ainfi, nous ferionsnbsp;„ fatisfaites. ” M. de la Brunetiere repartit :nbsp;„ Vous me preffés; il n’y en auroit pas une denbsp;,, vous qui ne me fit procés. Voyés-vous: M.nbsp;5, 1’Archevêque eft bien éx'cufable s’il ne vousnbsp;,, répond pas. Certainement il doit beaucoupnbsp;,, prendre garde a ce qu’il dit. Car vous avésnbsp;,, des perfonnes qui défendent votre caufe, amp;nbsp;„ qui Ie font d’une maniére fi peu Chrécienne,nbsp;„ qu’en vérité cela eft pitoyable. Si M. de Parisnbsp;,, dit une parole qu’il n’éxplique pas affez claire*

ment, auffitót ces Mrs la traduifent, la met* „ tent dans leur écrits, en tirentdesconféquences,nbsp;„ amp; lui donnent Ie fens qu’il leur plait. Ce quinbsp;„ eft bien contraire a la charité; Mr. de Parisnbsp;,, a bien d’autres affaires que de répondre a cesnbsp;5, Mrs. amp;c. ” II paria enfuite beaucoup fur lanbsp;Signature, amp; d’une maniére qui paroifloit fortnbsp;embaraffée. Comme l’on fe levoit pour s’en aller, l’on pria Mr. de la Brunetiere de dire a Mr.nbsp;l'yirchevéque qu’après avoir fait tout ce que nousnbsp;avionscru être obligees de faire en confcience pournbsp;obtenir la Communion, nous nous en tenionsnbsp;bien déchargées devant Dieu: que ce feroit JM,nbsp;PArchevêque qui en répondroit, amp; non pas nous;nbsp;qu’il fe chargeoit d’autant de péchés mortels quenbsp;nous étions de Religieufes privées de la Communion en un tel jour que celui de Pdques, Toutesnbsp;les Sceurs Ie fuppliérent amp; Ie conjurérent avecnbsp;beaucoup d’inftance amp;de larmes de vouloirs’em-ployer pour nous auprès de Monfeigneur l'jdrche^nbsp;véque, ce qu’il promit de faire, amp; nous donnanbsp;enfuite fa bénédidtion, qu’on lui avoit deman-dée.

La Communaute s’étant retirée, quelques-unes crurent qu il etoit a propos de fe fervir de cettenbsp;occalion, amp; de Ie fupplier de porter notre troi-fiéme Lettre k M.^ de Paris, On Ie fut trouvernbsp;au Parloir, oü il étoit demeuré avec une Soeurnbsp;OU deux; il refufa cette commiflSon, pour quel-ques raifons particuliéres, quoiqu’en même-tempsnbsp;il témoigna approuver cette Lettre qu’on lui ve-noit de lire, 11 nous promit feulement de parler

Relation,, tre nropre lumiére, amp; que nous la connoifiTons de Is Sr ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;In

Pineau „

a Mr. 1’Archevêque, amp; de lui dire ce qu’elle Relation contenoit. Ce dernier refus nous obligea d’en de la Sr,nbsp;demeurer la, amp; d’attendre au lundi de Pdques aPincaunbsp;faire un dernier effort pour envoyer cette mêmenbsp;Lettre, que voici. Que nous nous trouvamesobli.nbsp;gées d’accompagner du billet qui eft a la fuite,

yme Lettre. Du i Avril.

Monfeigneur

5, Nous avons été toucbées de la plus iénfible „ douleur que l’on puiffe reffentir, en apprenantnbsp;,, ce matin de la Mére Eugenieyoixt derniére ré*

,, folution; amp; nous pouvons dire que nous nous „ fommes trouvées dans un tel accablement, quenbsp;,, nous nous ferions prefque réfoluës de ne parlernbsp;„ plus qu’a Dieu dansle filence amp; dansl’amertu»

„ me de notre ame , fi nous n’avions cru être ,, obligées de faire un dernier effort, amp; de nousnbsp;„ profterner encore une fois I vospiedsavec tou»

,, te l’humilitéamp;le refpeét qu’il nous eftpoffible,

„ pour vous conjurer par les entrailles de la cha*

,, rité de Jefus-Chrijl, amp; par Ie mérite du Sang „ qii’il a répandu dans ces Saints jours pour tousnbsp;,, les hommes par un éxcès d’amour amp; de mifé-„ ricorde , de nous vouloir faire éprouver lesnbsp;„ effets de la votre, qui feroit affurement capable,

„ Monfeigneur, de nous faire pafler de 1’état „ d’afflidkion amp; de mort oü nous fommes (s’ilnbsp;„ faut ainfi-dire)- a celui d’une nouvelle vie, amp;

„ de la joie Sainte qui eft attachée d’une manié-„ re toute particuliére au myftére de la Refurrec-„ tion. Permettés-nous, Monfeigneur, de vous ,, rèpréfenter, comme nous 1’avons deja fait ,nbsp;que la Bulle du Pape donnant trots mots de ter-„ me, il feroit de votre juftice amp; de votre équi*

„ te de ne pas refufer ce qu’elle accordc ^ tout ,, Ie monde a des perfonnes qui ne f^avent pasnbsp;,, feulement ce qu’elle contient. Et puiique lesnbsp;„ Sacrements font la Iburce des graces amp; des lu*

,, miéres dont l’on a befoin dans toutes fortes ,, d’occafions, nous pouvons dire, Monfeigneurnbsp;„ qu’il n’y en a point de plus importante que celle-,, ci, danslaquelle nous ne fouhaittons rien avecnbsp;„ avec plus d’ardeur que de fuivre amp; d’accom-„ plir avec fidélité -la volonté de Dieu , amp;

„ d’y être iramuablement attachées. Nous vous „ fupplions trés humblement, Monfeigneur , denbsp;,, croire que fi vous nous accordés cette faveur-,, ce nous fera un nouvel engagement de deman-„ der é Dieu qu’il vous comble de fes plus Sain«

„ tes bénédidions, amp; qu’il vous rende bientót „ une parfaite fanté. C’eft, Monfeigneur, amp;c.”

Billet du 6 Avril au snême.

Nous étions dansledeflein,Monfeigneur,de

„ vous envoyer la troiGéme Lettre que nous nous 3) ioniEnGs donné Ihonneur de vousécrircjquandnbsp;lii znbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,, nous


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quot;Relation de la Ver^écution des Religieujes de Tori-Royal, i66lt;[.'i66^*

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fur

maïs

ne {^avoit pas que nous étions la; gées de lui rendre dans cette rencontre lesdem'ers ceurs lui ayant foütenu que cela ne fe témoignages de notre charité, 6c de notre union.

Relation,, nous avors appris par Monfieur votre Grand-de la Sr, j, Vicaire, que vous éiiés réfolu de nous laiflèr rineau ,, pafler cette fête cotnme routes les autres, dansnbsp;,, la privation des Saints Sacrements, 11 feroitnbsp;,, fuperflu, Monfeigneur , de vous dire avecnbsp;„ quelle doultur nous avons requ eet ordre; lesnbsp;„ lartnes que nous avons rcpanduës devant Dieunbsp;,, en font les preuves; amp; nous efpérons qu’eüesnbsp;,, ne nous feront pasinutiks, maïs plutóc qu’el-,, les atiireront fur nous fa miféricorde, amp; qu’ilnbsp;„ vous infpirera de vous fléchir enfin pour nesnbsp;„ trés humbles fupplications, que nous penfonsnbsp;,, être obligees de réitérer (fans croire que votrenbsp; bonté s’en puiflTe tenir importunée] puifquenbsp;„ nous fgavons que les retardements mêmes quenbsp;„ Dieu apporte a nous accorder nos demandts,nbsp;’ ne font pas toujours des marqués qu’il nous lesnbsp;,, veuille refufer abfolument, mais nous font feu-,, lement cónnoïtre que nous les lui devons de-„ mander avec plus d’inftancc amp; depcrfévérance.nbsp;,, Cell ce qui nous engagées de faire ce billet,nbsp;,, pour Ie joindre ^ la Lettre que nous prenonsnbsp;,, la liberté de vous envoyer, quoiqu’elle foit denbsp;,, vieille datte, paree que M. Chamillard ne s’ennbsp;„ voulut point charger Ie jour qu’elle fut écrite,nbsp;,, encore qu’il Teut promis auparavant. Et ennbsp;„ ayant fupplié depuis Mr. du Plejfis , il refufanbsp;,, aufli de prendre cette peine. Nous ne penfonsnbsp;f, pas néanmoins, Monfeigneur, en devoir de-,, meurer-la, amp; nous rebutcr de tantderefus; amp;nbsp;„ fi nous n’avions puobtenir cette grace pour !enbsp;,, jour de la fête, nous ne voulons pas perdrenbsp;j, tout amp; fait i’efpérance que vous ne nous l’accor-„ diés pour celui de l’06tave,comme nous vousnbsp;,, en fupplions trés humblement ; amp; que ^usnbsp;3, ne nous falïiés relTentir par ce moyen les ciFets

de la paix que J. C. donna en eejour a fes ,, Difciples amp;c.”

Ce Billet amp; cette Lettre ayant été portés a Monjeigneur l'Archevèque, il vint Faprès - dinéenbsp;fur les trois heures. 11 vit d’abord la Mére Eugenie^ amp; enfuite les Sceurs Elavie amp; Dorothde, Aprèsnbsp;Vêpres la Communauté défira d’avoir 1’honneurnbsp;de lui parler. Etant allée a ce deffein attendrenbsp;auprès du Parloir oü il étoic, l’on y frappa 3 6cnbsp;4 fois, 6c trés fort, enforte qu’on ne pouvoitnbsp;qu’on ne 1’entendit ,fans néanmoins que perfonnenbsp;vint a la porte, ce qui nous fit croire que l’onnbsp;ne nous vouloit pas répondre, 6c que l’on ne Ienbsp;feroit peut-être que quand Monfeigneur feroitnbsp;parti, comme il étoit déja arrivé ia derniére foisnbsp;qu’il vine. L’on tourna la Clef pour ouvrir, 6cnbsp;on trouva que la porte étoit fermeeaux verrouüs,nbsp;6c que l’on ne pouvoit entrer. Cette importuni-té obligea fans doute M. de Paris de faire diligence pour fe retirer. Car la Mére Eugenie fortic aufli-tót du Parloir avec la Seeur Elavie^ qui nous ditnbsp;gn« i'en alloit, Ellc voulut s’éxcufcr d’abordnbsp;pouvoit, elle demeura fi étonnée, qu’elle ne fga- Relationnbsp;voit prefque ce qu’elle devoit dire. Et comme de la Sr.nbsp;l’on infiftoit encore fur ce qu’elle ne 1’avoit pu Pineaunbsp;ignorer , elle 1’avoua , 6c dit: „ Enfin, mesnbsp;„ ScEurs, puifqu’il vous faut tout dire, jel’aiditanbsp;„ Monfeigneur, mais il ma répondu qu’/V avoitnbsp;,, trop mal d la tête pour vous parler.quot; Une ScEUrnbsp;lui répliqua qu’il y avoit pourtant trois qu’ilnbsp;étoit avec elle,6c avec quelques-unes de celles quinbsp;ont figné.” Je crois bien ma Soeur, lui répon-,, dit la Mére Eugenie^ les autres nc lui font pasnbsp;,, mal, 6c ne I’incommodent pas comme vous.

3, Ma Mére, lui dit-on,il ne fauiroit point tant „ dire d’éxcufes, il voudroit bien mieux dire quenbsp;„ vous ne l’avés pas voulu. Car enfin les ver-3, rouils parlent. Nous fqavons fort bien qu’onnbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* formes que quand on nous a entenduës.

n , nbsp;nbsp;nbsp;étrange conduite, l’efprit de Dieu

,, n eft point aflurement dans de pareillcs injufti-„ ces; tout Paris Ie fgaura. ” La Mére Eugenie dit enfuite, que fi nous voulions, Mr. Chamillardnbsp;nous viendroit parler; qu’il nous diroit les fenti-ments de Monfeigneur. Aquoi uneScEurréponditnbsp;que nous ne voulions entendre que la voix de no-tre Pafteur; 8c que s’il ne nous vouloit pas parler, nous n’entendrions pas cclle des étrangers.

„ Et-cc a vous, lui répliqua cette Mére, a vous ,, mettre fur la mittre de Monfeigneur PArckevêquenbsp;,, pour difpofer de ce que vous voulés qu’il fas-„ fe.?” Une autre Soeur lui dit, que la maniérenbsp;dont on nous traite fait aflez voir qu’on ne veutnbsp;pas que nous fignions;mais qu’elle en étoic ravie;nbsp;qu’elle ne Ie feroit jamais. Une autre dit: quenbsp;Dieu feroit juge entre elle Sc nous. Et une autrenbsp;ayant eu pitié de rétonncmenc de Ia Mére Eugenienbsp;elle ia voulut épargner, 6c s’adrefla a la SoeurFla-vie, a qui elle dit; „ Ha! ma Soeur, il mefem-„ ble que je vois Ie jugement de Dieu tout prêtnbsp;„ a tomber fur vous. ” La furprife 8c l’étonne-ment de la Mére Eugenie amp; de la Soeur Elavie futnbsp;tel, qu’elles laifférent la porte 6c la Grille dunbsp;Parloir ouvertes, 6c celle de dehors l’étant auffi,nbsp;cela nous donna moyen de faire ce que nous avi-ons promis a la Mére Eugenie (en 1’aflurant quenbsp;tout Paris fqauroit ce qui fe venoit de pafler, 6cnbsp;la maniére dont ont nous traitoit) la providence de Dieu nous ayant envoyé tout fur Ienbsp;champ une perfonne en qui nous pouvions prendre confiance , 6c a qui nous fimes Ie récit denbsp;cette hiftoire.

Le Jeudi 9 d’Avril la Mére Eugenie nous dit i l’AfiTemblée, que ma Soeur Franpoife de Sainte Claire, qpi eft une de celles qui ont été enlevées,nbsp;étoic éxtrêmement malade, 6c que les Médecinsnbsp;la jugeoient en trés grand péril. Cette nouvellenbsp;nous pénécra de douleur, la voyant privée dansnbsp;eet étac de l’unique confolacion des perfonnes quinbsp;font a ceye éxtrêmité. Nous nous crumes obU-


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Relation de la Verle'cution des Religieufes de Port-Royal, i66^-i66^'. Relation cn faifant pour elle ce que nous n’aurions plus - rnurAc Ip? nnrres? «c ouM vpnbsp;Sr. ofé faire pour nous-mêmes, après Ie peu de iuc-

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_ nbsp;nbsp;nbsp;Lettre dès le même-

feigneur, fi la douleur nous fait dire qu’une jour,afin qu’elle fut dattée du 11 Avril, quiétoic

le dernier jour de la quinzaine de Paques, amp; qu’il la viendroit prendre le lendemain (Diman-che jour de Paques clofes) pour la faire tenir Sinbsp;M. 1’Archevêque.

Cette propofition, qui ne venoit que du zèle des perfonnes qui nous aimenc , nous fit néan-moins beaucoup de peine, voyant que M, Cha.-millardy dont la conduite nous eft devenuë fuf-pedte par mille raifons, fe rendoit 1’entremetteurnbsp;detoute cette affaire. Ce fut ce que qui nous fit ré*

foudrede prendre du temps jufqu’au lundi fuivant pour en delibérer ^ 8c craignant qu’il ne voulutnbsp;abufer de cette Lettre , nous crümes qu’il étSnbsp;propos d ajouter apr es ces paroles: Fi nous tdehe-

, r nbsp;nbsp;nbsp;«n entier renoncement

VOS piietes plus favorabktnent que vous n e* a touts attacheCes mots; COMME NOUS

lii 3 nbsp;nbsp;nbsp;AVONS

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de la______ . nbsp;nbsp;nbsp;, / -

Pineau cès que nos 4 Lettres precedentes avoient euesj gj ce fut dans ce mouvement que nous écrivimesnbsp;a 1’heure-mcme la Lettre qui luit, pour prier amp;nbsp;conjurer Monfeigneur l'Arshevéque d’avoir pitié denbsp;rétat oü elle étoit, amp; de lui accorder a la mortnbsp;la grace qu’il lui avoit refufée a cet'e grande fête,nbsp;aulli-bien qu’a nous. Monfeignenr 1’Archevêquenbsp;étant a la Campagne, on lui envoya cecte Lettre fur les 3 heures après midi par un hommenbsp;éxprès,

^eme Letire, Du 9 Avril.

Monfeigneur

„ Encore que nous n’ayons pas mérité d’obte-nir pour nous-mêmes la grace que nous vous ,, avons demandée avec tant d’inftance amp; d’im-,, portunité, ni même celle d’avoir Thonneur denbsp;„ vous pouvoir feulement dire un mot, quelquesnbsp;,, efforts que nous ayons fairs pour cela, vousnbsp;„ nous permettiés, s’il vous plait, de prendre lanbsp;,, liberté de nous jetter k vos pieds avec tout Ienbsp;,, relpeél que nous devons, pour vous repréfen-ter l’état de notre trés chére Sxur Frav^oife denbsp;Sainte Claire^ que l’on nous vient de dire êtrenbsp;a 1’éxtrêmiié. Vous pouvés juger, Monfeig-neur, de la peine amp; de la douleur que nousnbsp;avons, non leulement de ne lui pouvoir rendrenbsp;dans cette derniére occafion les fervices amp; lesnbsp;devoirs ^ quoi nous engage la charité Sc l’afFec-tion que nous devons a des perfonnes qui nousnbsp;font fi chéres, amp; a qui Dieu nous a unies linbsp;particuliérement; mais encore de la voir ré-duite a mourir privée des Sacrements,amp; de lanbsp;grace que TEglife ne refufe a aucun de fes en-fants en ce dernier befoin, Vous nous dirésnbsp;fans doute, Monfeigneur, qu’il ne tient qu’ènbsp;elle, non plus .qu’a nous, d’y participer , amp;nbsp;qu'il ne faut pour cela qu’obéir a ce que vousnbsp;commandés. Mais, pardonnés-nous, Mon-crainte fincére amp; véritable, qu’elle vous a prO'nbsp;tefté, comme nous, être le feul motif du refusnbsp;qu’elle fait, ne peut être un fujet légiüme ninbsp;de nou» traiter avec plus de dureté 8c de rigueur, que l’on ne traite les perlonnes les plusnbsp;criminelles amp; nous fommes contraintes denbsp;j vous dire, qu’étanc aulli perfuadé que vous lenbsp;pouvés être de^notredifpoluion 8cdenosfenci-ments, vous êtes trés certainement chargé dunbsp;fcandale que peutcaufer un trai.ement aufli éx-traordinaire , 8c auffi inouï; 6c que vous ré-pondrés devant Dieu des graces dont vous nousnbsp;privés. Nous louhaicons, Monfeigneur, quenbsp;Dieu vous traite avec plus de miféricorde 6c denbsp;bonté que vous ne nous traités; qu’il écoutenbsp;coutés les nótres; amp; qu’d vous comble de les Relationnbsp;graces Sc de fes bénédiftions, corame Ton nous de Ia Sr,nbsp;comble d’affl'.dfions amp; de maux. Nous nt us Pineaunbsp;croyons encoreobiigées, Monfeigneur,de vousnbsp;avertir qu’il y a ici une de nos Soeurs qui eftnbsp;auffi fort maiade, amp; que ie Médecin juge eanbsp;état de recevoir les Sacrements. Elle a desnbsp;reveries qui font craindre Ie tranfport, amp; quenbsp;fa tête ne s’engage, enforte qu’elle perde con-noiffance. Nous vous demandons la mémenbsp;grace pour elle, que celle que nous venons denbsp;vous fupplier tres hucnblement d’accorder a no-tre trés chére Soeur Franfoife de Sainte Claire,

,, L-.t nous efpérons que votre bonte ne refufe*

„ ra pas cette faveur a celles qui font avec un ,, trés profond Refpeétamp;c.”

Le Samedi fuivant (ii d’Avril) M.Chamllard. envoya querir durant V^êpres une de nos Soeursnbsp;anciennes. 11 lui témoigna une grande inclinationnbsp;de fervir la Cotnmunauté en toutes chofes, 8c luinbsp;dit, qu’il s’étoit employé felon fon pouvoir au-près de Mr. 1’Archevêque pour nous obtenir lesnbsp;Sacrements, mais que nous avions tout gaté parnbsp;la Lettre que nous lui avions écrite pour les mala-des, qu’il difoit être injurieuji d M. l’Archsvêqueynbsp;amp;c eut bien voulu nous perfuader de lui en fairenbsp;des éxcufes 8c quelque fatislaéfion. Enfuite il luinbsp;montra la réponfe que Mr. 1’Archevêque lui avoitnbsp;écrite, par laquelle il lui faifoic paroitre fon mé*nbsp;contentement, en lui difant: „ yoyés quelles fintnbsp;3, celles pour lefquelles vous vous employfsy pournbsp;3, lefquelles vous mepriés avec tant d’inflance.” Etnbsp;quantité d’autres plaintes. Gette Soeur voulantnbsp;s’en aller, il lui dit de demeurer, paree queM^

N*** alloit venir. Ce qu’il répéta plufieurs fois: enfin elle amp;xxvii,ii.M.Chamillard {q retira,

Cette Dame dit a notre Sceur, „ j’ai une Lettre „ que j’ai ordre de vous donner, elle eft approu*

,, vée de vos amis.’’ Elle lut elle-même cette Lettre, amp;la donna pour la faire voir a la Com-munauté amp; pour 1’écrire. M. Chamillard, quinbsp;rentra dans leParloir, recommanda inftammencnbsp;de faire écrire cette lt;lt;=gt;“6 Lettre


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Relation de la Terfecution desUeJigieufes de Vort-Hoyal^ 1^64.-166^.

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Relation AVONS TOUJOURS FAIT. Ce qui nous de la Sr, metioit en quelque forte de répos , paree quenbsp;Pincau cela éclairciffoit notre difpofition, amp; faifoic voirnbsp;que celle oü neus fommes préfentement , eftnbsp;la méme oü nous avons toujours été, Voici lanbsp;Lettre:

Lettre, Du II Avril.

Movfeigneur

Vous nous eftimeriés indighes de la grace que „ nous vous avons déja demandée par pluGeursnbsp;„ Lettres, G nous ceffions de la demander juf- qu’au dernier moment, puifque ce ne feroitpasnbsp;„ témoigner un affez ardent défir de participer ^^nbsp;,, la Sainte Euchariftie en ce Saint temps de Pd-ques. Nous nous profternons done encore,nbsp;„ Monfeigneur, a vos pieds, puifqu’il nous reftenbsp;„ encore un moment pour recevoir de votrenbsp;5, bonté paternelle I’accompliffement de nos dé-,, Grs. Nous croyons, Monfeigneur, que c’eftnbsp;,, la Ie plus efïicace moyen pour obtenir de Dieunbsp;,, les lumiéres qui nous font néceflaires pour nousnbsp;,, conduire felon les régies dans les affaires préfen-,, tes, amp; principalement a l’égard de la nouvellenbsp;,, Bulle de Notre Saint Péce Ie Pape, Sc nousnbsp;„ tacherons de les lui demander, comme nousnbsp;,, avons toujours fait, avec un entier renonce-,, ment a toute attache humaine, Sc a toutes lesnbsp;„ préventions de notre efprii-propje, en ne con-,, fervant dans Ie fond du coeur qu’un déGr Gn-j, cére de connoïtre amp; defuivre en toutes chofesnbsp;,, fa divine volonté. Mais toutes les priéres fontnbsp;,, foibles, G elles ne font fortifiées par ce Sacre-ment divin , qui eft la force des ames Chretien-nes. Et c’eft pourquoi, Monfeigneur, nousnbsp;„ ne nous lallerons jamais de vous conjurer quenbsp;„ vous ne nous refufiés pas plus long- temps cettenbsp;„grace. Cefontamp;c.”

Cette Lettre ayantété écrite Ie lundi 13 Avril, avec cette patite addition, deux de nos Sceursnbsp;Anciennes la portérent a M. Chamillard, qui ennbsp;triompha auGitót, amp; témoigna une joie toute éx-traordinaire de ce que nous nous étions renduësnbsp;a cela, difant que G nous l’avionsfait plutót, Scnbsp;que nous eufGons voulu croire les perfonnes ,nbsp;nous n’cn ferions pas la; que 1’on avoit eu biennbsp;de la peine a tirer de nous ces mots; amp; que Gnbsp;nous les eufGons donnés plutót, nous nous ferions délivrées de bien des peines: mais quenbsp;puifque nous nous y étions renduës, qu’il efpé-roit que M. l’Archevêque nous accorderoit lesnbsp;Sacrements dans les buit jours; amp; que pour luinbsp;il nous donneroit des ConfeGeurs qui ne nousnbsp;parleroient point de Signature.

La fadsfaétion qu’il témoigna en recevant cette .Lettre nous fut un nouveau fujet de nous défGernbsp;rrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i amp; il nous devint encore plus

fufpea, lorfquajant demandé Tapres-dinea une

de ces deux Soeurs anciennes, il s’avifadeluicon- Relation teller ces deux mots qui lui avoient apparemment de la Sr,nbsp;échappé Ie matin, quoiqu’il eut lu la Lettre plus Pineaunbsp;d’une fois devant elles: ce qui nous donna lieu denbsp;croire qu’il 1’avoit confqrée depuis avec quelquenbsp;copie qu’il avoit par devers lui. II dit d’abord anbsp;cette Soeur, que nous avions ajouté deux motsnbsp;qui gatoient tout; que nous n’entendions riennbsp;aux affaires; qu’il ne fe vouloit point charger denbsp;cette Lettre, G nous ne les ótions; amp;il témoignanbsp;ctre aufli mal fatisfait de nous, qu’il avoit parunbsp;auparavant en être content. Cette Sceur lui ayantnbsp;dit qu’elle alloit faire Ie rapport ^ la Communauténbsp;de ce qu’il lui venoit de dire, elle fortiti 1’heure-même du Parloir, oü elle retourna enfuite, paree qu’il y étoit demeuré pour l’attendre; Et ellenbsp;1’afliira que nous étions réfoluës de ne point óternbsp;ces mots, amp; que eet arrêt qu’il téraoignoit, nousnbsp;donnoit lieu de croire que Ton prétendoit nousnbsp;faire paffer pour être dans une autre difpofitionnbsp;que celle oü nous fommes. N’ayant pu avoirnbsp;d’autre réponfe de nous il fe retira, amp; s’enallanbsp;du Parloir.

Le foir fur les Gx heures M‘*= N. * * * revint, qui demanda la même Soeur qu’elle avoit vuleSa-medi. Elle fouhaita d’y aller accompagnée denbsp;quelques-unes de nous. Nous y fumes environnbsp;dix OU douamp;e, Cette perfonne nous dit d’abordnbsp;le fujet de fa viGte, Sc ce que 1’on fouhaitoitquenbsp;nous Gflions (qui étoit d’óter de notre Lettre cenbsp;que nous y avions ajouté). Après quelques difii-cultés l’on y confentit, ne croyant pas que fansnbsp;cela la Lettre nous put engager, ayant térnoignénbsp;Chamillard lui-roême que nous ne prérendi-

ons point qu’on en put inférer que nous euffions

cbangé de fentiments, puifque nous avons toujours

été’dans cette difpofition (de prier Dieu fans prevention amp; fans attache a notre propre efprit,)

amp; que nous fommes dans Ie deflein de continuer a le témoigner, fi on penfoit fe prévaloir de cesnbsp;termes,

Cependant tout l’effèt que cette Lettre a pro-duit, après toutes les promefles que M. Chamillard nous avoit faites (que 1’on nous rétabliroit ï la participation des Sacrements dans la Semaine )nbsp;a été qu’il plut a M. de Paris de nous faire direnbsp;par lui, qu’il 1’avoit trouvée un peu plus raijonnablenbsp;que les autres^ amp; que nous aurions l’honneur delenbsp;voir au premier jour. il prit néanmoins la peinenbsp;de venir le Mardi (j y Mai^ amp; fut céans plus denbsp;3 heures, fans s’être acquitté de fa promefle.

Le Vendredi fuivant M. Chamillard demanda une de nos Srs. Anciennes de la part de M. denbsp;Paris, Sc lui Gt dire qu’elle pouvoit amener avecnbsp;elle telles Srs. qu’il lui plairoit: de forte qu’elle ennbsp;prit dix OU douze de celles que 1’on trouva plusnbsp;facilement. 11 dit d’abord qu’il nous avoir de-mandées paree que s’étant donnél’honneurd allernbsp;voir le matin Monfeigneur 1’Archevêque, il nenbsp;lui avoit pas paru fort éloigné de nous retablir

dan*


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’Relation de la Perffcutlon dei Reli^^ieufes de 'Port-Royal, 166^

„ temps de notre afflidion.

nous oblige de prendre-

Relation dans la participation des Sacrements, a 1’occafion de la Sr.de la nouvelle Bulk de notre S. Pére le Pape,nbsp;Ptneau ' „ pourvu que nous lui vouluffions promectre denbsp;, demeurer dans les termes de notre lettre, amp;denbsp;” n’être point déterminées a ne pas figr.er le for-wulaire de Rome-^ Qu’il fqavoic qu’il y en avoitnbsp;quelques-unes parmi nous , amp; même notrenbsp;„ Soeur malade, qui témoignoient ctre dansla ré*nbsp;„ lolution de ne rien figner du toutj qu’ill’ap*nbsp;3, prenoic tous les jours, amp; qu’on le lui venoitnbsp;j, encore de dire tout préfentementi que c’écoicnbsp;„ pourquoi il étok néceffaire que routes fignaffencnbsp;,3 (ou aumoins celles qui voudroient Commu-,3 nief ) qu’elles étoient dans la difpofition qu’onnbsp;,1 leur demandoit (qui eft de prier Dieu fans pré-„ vention amp;c.;) Qu’il avoit encore une autrenbsp;„ chofe a nous propofer de la part de Mon ditnbsp;,3 Seigneur , qu’il ne penfoic pas que nous luinbsp;,3 duffions refuler, paree que nous ne pouvionsnbsp;33 pas dire que notre Confcience y fut engagée;nbsp;3, Que pour ce qui étoit de la Signature, ilcroy-3, oic bien que nous pouvions avoir quelque peine,nbsp;,3 amp; quelque fcrupule de lui obéir; mais qu’il nenbsp;3, pouvoit comprendre pourquoi nous ne nous ren •nbsp;„ dionspas en d’autres chofes, commepar éxem»nbsp;3, pie dans le commandetnent qu’il nous a fait denbsp;,3 l’écouter lui \_M.Cbam'tlLjrdf]^ quecommecelanbsp;„ le regardoit, il ne nous le difoit que par occa-„ fion, ne s’en fbuciant point; mais que Mon-„ feigneur vouloit préfentemenc qui nous lui pro-„ miffions de ne plus entendre ni comrauniquernbsp;3, qu’avec ceux qu’il lui plairoit de nousnommerjnbsp;„ amp; de ne nous point parler les unes aux autresnbsp;3, couchant les affaires,” ( L’on peut remarquernbsp;ici qu’il y a huit Mois que nous ne voyonsquiquenbsp;ce foit au monde, éxcepté quelques uns de nosnbsp;parents, amp; encore avec une perraiffion expreflenbsp;de IVI, l'^rchevêque, ou de M, Chamillard.

Ce diicours fut écouté avec un profond filence, perfonne ne lui dit une feiile parole qu’après qu’ilnbsp;cut tout achevé. La plus ancienne fe leva, amp;nbsp;dit qu’elle alloit propofer è la Communautc cenbsp;qu’il venoit de dire de la part de M. de Paris.nbsp;Aquoi il repondit qu’il prioic done qu’on 1’avertitnbsp;quand on auroit avifé enfemble, paree qu’il devoirnbsp;avoir la réponfe ce jour-la.^

Les Soeurs étant aflèmblées, on leur fit le rap-pert de ce qui s’écoit paflé. Elies prirent cette propofition pour un nouveau piége qu’on leurnbsp;tendoit, amp; dans lequel 1’on prétendoic les fur.nbsp;prendre,’ amp;pas une ne vouluc accepter cette con*nbsp;dition. Comme on parloic encore la-defllis, unenbsp;de nous (quia foindefairealleraConfeffecel.nbsp;les qui ont figné) vint nous dire de la part AeM.nbsp;Chamillard qu’il craignoic que nous n’euflfions pasnbsp;bien retenu tout ce qu’il nous avoit dit; amp; quenbsp;fi nous voulions,il l’écriroit, ce que 1’oaaccepta,nbsp;croyant qu’il n’etoit pas mal k-propos d’avoir cettenbsp;piéce écrite par lui-même. Cette Soeur lui ayantnbsp;rapporté la réponfe, il ne voulut pas écrire au

Confeffional , mais retourna au Patloir, afin de Relation le faire devant elle, amp; de lui donner ce papier de la Sr.nbsp;en main-propre. Elle retourna dire cela è laPineaunbsp;Comraunauté, qui la députa avec autresnoiirnbsp;1’aller recevoir. Elies furent done au Parloirf/gt;ƒnbsp;Chamillard leur lui un papier qu’il leur copia* en-fuite devant elles^ amp; pendant qu’i! 1'écrivoic ilnbsp;leur difoit de fois a autre quelques-mots, commenbsp;pour les faire parler amp; pourtémoignerl’efpérancenbsp;qu’il avoit que faifant cela, nous pourionsobtenirnbsp;les Sacrements; amp; que fi nous eulTions voulu lenbsp;croire, amp; faire cela devant Paques, nous aurionsnbsp;Communié ^ que nous avions grand befoin denbsp;converfion,paree que nous étions bien empireesnbsp;depuis routes les derniéres affaires. Le papiernbsp;étant écrit, il le pafla a cette Sa’ur, qui le portanbsp;a rheure-meme a la Communauté.

Volei ce qu’il contenoit, amp; ce qu’il préten• doit nous faire figner a routes: „ Nous fupplionsnbsp;,, trés humblemenc Monfeigneur I’Archeveguenbsp;,, de nous rétablir, a I’occafion du nouveau for-mulaire de notre Saint Pére le Pape , dans lanbsp;„ participation des Sacrements; amp; pour méricernbsp;„ cette grace de fa bonré, lui promettons fincé*

„ rement que non feulement nous ne fommes 3, point déterminées a refufer la Signature du fus-„ dit formulaire,^ mais au contraire que nousfom-„ mes dans la réfolution de demander a Dieu avecnbsp;un entier renoncement a touts attache^ ^ d tou-tes les preventions de notre efprit, les lumiéres quinbsp;3, nous font nécejfaires pour connoStre ^ pour fuivre

fa Sainte volonté: Nous promettons auffi a mon-„ dit Seigneur 1’Archevêque de ne point parler „ durant ce temps qu’aux perfonnes qu’il nousac*

„ cordera, amp; d’écouter avec hutnilité ce qu’oir „ nous dira de fa part.”

Après 1’avoir lu, nous reconnumesaufifitotque:

Ton nous vouloit furprendre, amp; routes s’oppoié* rent a le Signer, amp; afflirerent qu’elles ne le fe*nbsp;roient jamais, amp; qu’il étoit aifé de voir que cenbsp;n’etoit qu’un prétexte que M. Chamillard prenoitnbsp;pour nous obliger de l’écouter , amp; d’aller è fesnbsp;Conférences. On conclud que Ton lui diroitnbsp;pour route réponfe ,, qu’on le donneroit 1’hon-„ neur d’écrire a Monfeigneur 1’Archevêque.”

Sc on s’y réfolut avec d’autan: plus de facilitc qu’on étoit déja dans le delfein de lui écrirenbsp;pour une de nos Sceurs malades qui lui avoit failnbsp;le billet qui fe trouvera ici avec notre Lettrenbsp;pour le fupplier de confidérer l’état ou elle étoitnbsp;réduitc,

Seme Zdttre. Du 8 Mai,

Monfeigneur

„ L’union parfaite qui a toujours été entre „ nous , amp; que nous pouvons dire être beau-„ coup augmentee par une grace de Dieu routenbsp;„ particuliere amp; route éxtraordinaire depuis le


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quot;Relation de la Perfdcution des quot;Religieufes de Fort-Royal, 166^1661^.

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fit faire peu des reflexion, étanc affurées d’ailleurs Relation que l’on étoit fi bien informé de nos fentiments de la Sr.nbsp;amp; de notre difpofition, que l’on nous entendroic Pineaunbsp;toujours trop bien, amp; que cette Lettre n’auroicnbsp;pas plus d’eftet que routes les autres, comme ilnbsp;arriva, M. 1’Archevêque n’ayanc pas feulementnbsp;voulu la voir ] „ Que fi l’on s’étonne, Mon-„ feigneur, que notre chére Soeur malade ait ditnbsp;,, a M. Ie yicaire de Se. Medard qu’elle ne pou-3, voit figner quoique ce foit; nous fommes obli-„ gécs de vous dire pour fa juftification, qu’ellenbsp;„ n’a point précendu pour cela être dans une dis*

,, pofition différente de la notre, puifque en par-,3 iant de la forte elle n’a regardé que l’état pré-,, fenc de fa maladie, qui ne luipermetplus(après ,3 avoir fatisfaic a ce que l’on pouvoit demandernbsp;3, d’elle par notre Signature de 1’année paflëe)

„ de prendre aucune part a cette affaire, ne de-„ vant plus penfer qu’d aller paroïtredevantDieu;

„ amp; c’eft ce qui 1’empêche de s’inquiétcr amp; de délibérer fur la nouvelle Bulle qui ne laregardenbsp;point, puifqu’elle n’a pas lieu de croire qu’ellenbsp;puiCTe voir la fin des trois mois qu’elle donne.

„ Pour nous, Monfeigneur, nous prendrons Ie 3, temps qu’il vous plaira de nous accorder, amp;

„ nous l’emploirons comme nous avons toujours 3, fait, a demander a Dieu fa grace, amp; les lumié-3, rc-s dont nous avons befoin dans une occaöonnbsp;3, fi importante. Ce font3 Monfeigneur,amp;c,”

quot;Billet de la Malade,

Monfeigneur

„ M’écant trouvée cette nuit dans un tel état 3, que je ne fqavois pas même fi je pourrois voirnbsp;„ Ie matin ; amp; ayant fujet de craindre un pareilnbsp;„ ou facheux accident, cela tn’oblige, Monfeig!

„ neur, de me jetter a vos pieds, pour vous „ conjurer d’avoir la bonté de m’accorder la trésnbsp;„ humble priére que je prends la liberté de vousnbsp;3, faire, qui eft d’avoir pitié de l’état oü je fuisnbsp;„ réduite, en ne me refufanc pas dans cette éx-3, trêmicé la grace que je vous ai demandée plu-„ fieurs fois avec mes Sceurs, amp; pour laquellenbsp;3, je me crois obligée de vous importuner encorenbsp;„ par ce billet, qui eft rout ce que je fuis capablenbsp;„ de faire dans l’état oü je'me trouve. Je vousnbsp;„ puis aflurer, Monfeigneur, qu’il n’y a que lanbsp;„ fêule crainte d’offenfer Dieu qui ra’cmpêche denbsp;„ fatisfaire a ce que vous demandés de moi, 6cnbsp;3, que je fuis dans la difpofition de vous obéir jus-3, qu’au dernier foupir de ma vie, dans les cho-

fes qui ne troubleront point ma confcience.

3, C'eft dequoi je puis protefter: amp; me confidé-„ rant proche d’aller comparoitre devant Dieu,

„ je ne crains point de vous dire que jefuisp''«=‘^^

„ de renouveller Ie ferment que j’ai fait eu „ préfence fur les Sts. Evangiles (que ce n ^ ‘3'^^

cette lêule raifon qui m’empêche de me re are

Relation,, dre autant de part a i’é'at ou eft notre chére de la Sr ,, Sceur , qae fi c’étoit nous-mêmes qui y tuffi-I'ineau ,, ons reduites: amp; c’eft ce qui nous donne fujetnbsp;„ de croire que vous nous pardonnerés la liberténbsp;„ que nous prenors de joindre cette Letrre aunbsp;,, Billet qu’elle fe donne rhonneurdevousécrlre,

„ pour vous avertir qu’elle eft fort empiréedepuis „ quelqurs-jours , amp; qu’elle s’eft trouiée cettenbsp;,, nuit dans une telle eKtrêaaité, que nous appré-„ hendiors nr.ême qu’elle ne put aller julqu’aunbsp;,, jour, ayant été ^uatre heures durant fans pa-,, role amp; comtne une perfonne prêre a éxpirer.

,, LeMédecin, qui l’a vuë aujourd’hui, aflure „ qu’elle peut mourir dans un accident pareil,

,, amp; ne répond pas de fa yie pour unfeul moment,

,, ft ainü Monfeigncur , vous pouvés juger qu’il ,, n’y a rien a négliger, puifqu’a moins de pré*

„ venir ces accidents fi facheux, l’on fe met au „ ,, hazard d’etre furpris, amp; de la voirdans 1’im* „nbsp;„ puiflance de fe pouvoir confeffer, ce qui nous „nbsp;„ accableroit de la plus grande douleur qui fe „nbsp;„ puiüe imagintr. Et nous ne pouvons croire, gt;,nbsp;„ Monfeigneur, que vous ne fuffiés vous même ,,nbsp;,, fenfiblement touchée de la voir mourir privée „nbsp;„ des Sts. Sacrements pour un fujet qui ne mé- „nbsp;„ rite pas cette rigueur, après qu’elle vous a pi o- „nbsp;tefté plufieurs fois a vee nous, qu’il n’y a que „nbsp;,, la feule crainte d’ofFenfer Dieu qui fempêche „nbsp;„ de vous obéir. C’eft ce qui nous engage, „nbsp;„ Monfeigneur, de vous conjurer d’avoir égardnbsp;„ aux trés humbles fupplications que nous vousnbsp;„ faifons pour elle, amp; de lui vouloir donner aunbsp;„ moins en cette derniére éxtrêmi.é des preuvesnbsp;,, de vocre bonté vraiement parernelle , en luinbsp;,, accordant une grace qui eft l’unique confola-„ tion, Ie force amp; Ie f meien de toutes les per- 3,nbsp;„ fonnes qui font dans l’état cü elle eft.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

„ Comme nousédons, Monfeigneur, dansla „ „ réfolution de nous donner 1 honneur de vous ,jnbsp;„ écrire pour notre chére Soeur, M Ckawillard „nbsp;„ a demandé quelques-unes de nous pour leur ,,nbsp;„ dire, qu’ayant eu 1’honneur de vous voir ce „nbsp;„ matin il ne vous avoit pas trouvé fort éloigné „nbsp;,, de nous rétablir dans la participation des Sts.

„ Sacrements, a l’occafion de la nouvelle Bulle ,, dc notre Saint Pére Ie Pape , pourvu quenbsp;„ nous voulufSons nous engager d’entrerdans unenbsp;„ difpófition , que nous ne trouvons pas diffé-,, rente de ceile que nous vous avons éxpriméenbsp;,, dans notre derniére Lettrej amp; nous ne com-„ prenons pas bien poutquoi on nous veut fairenbsp;„ faire quelque chofe de plus authentique, amp;

,, nous obliger de ligner un papier dont nous „ avons fujet de croire qu’on veut tirer avantagenbsp;jgt; pour nous attribucr une autre difpofition quenbsp;» «lie oü nous avons toujours été, amp; que nousnbsp;33 Vous avons déja marquée dans nos 4. Lettresnbsp;„ precedentes. ” [ Cela eft trial éxpliqué, mais ilnbsp;faut at rmuer cette méchante éxpreflion a la batenbsp;avec laqué Ie cette Letcre fut écrite, qui nous y

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, . J r nbsp;nbsp;nbsp;Relkieufes de Fort-Tloyahnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4^7

‘Reiat/ott de la Ferffcutto» de nbsp;nbsp;nbsp;mandé a M. l’Archevêque s’ü vouloit qu’il \a lui Relauon

^ la Signature.) J’efpcre, Monleigneur^ q . nbsp;nbsp;nbsp;jl gvoic répondu que r,on, amp;c avoitde la Sr,

'' nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jjjgl fatisfait , difanc qu’il ne vouloitPineau

plus entendre parler de nous, ni nous voir, amp;

Relation de la Sr. „nbsp;Pioeau „

qu’il vouloit nOus abandonnér; mais qu’il nous alloit traiter dans la derniére rigueur , 6c quenbsp;nous mourrions routes fans Sacremencs , tantnbsp;qu’il y en auroit une dans la Maifon. A quoinbsp;M. Chamillard ajouta d’une maniére fort émuë,nbsp;amp; en frappant dans fa main, que nous n’avionsnbsp;que faire de dire comme nous avions accoutumé,nbsp;que ce n’éioit que des menaces, 6c que 1’on n’ennbsp;viendroic pas aux efïets; que nous Ie verrions,nbsp;6c qu’il tiendroit la main afin que l’on ne manquenbsp;a rien de tout ce qu’on avoit deffein de nousnbsp;faire. Cette Soeur lui dit encore qu’en fignantnbsp;fon billet, c’étoit nous engager a écouter desnbsp;Jéfuites s’il plaifoit a M de Paris de nous en en-voyer, 11 lui répondit, que s’il n’y avoit quenbsp;cela qui nous fi: de la peine, il changeroit cesnbsp;mots, 6c meccroit, ér nous promettons d'écouter avecnbsp;humihfé ce qu’il plaira d M, Chamillard de mus direnbsp;de la fart de Monfeigneur 1’Archevêque. II lui fitnbsp;encore quelques dficours femblables, qui font asfez voir que tout fon deffein eft de nous engagernbsp;a l’écouter. Avec routes ces menaces nous n’a-vons pas laiffé de voir M, l’Archevêque peu denbsp;jours après.

Le Dimanche dans l’Odave de l'Affenfon (sq de Mai) le Mandement ayant été publié le matinnbsp;dans les Paroiffes de Paris, dés les deux heuresnbsp;après midi M l’Archevêque prit la peine de venirnbsp;céans, amp; fur les trois heures 6c demie fit fonnernbsp;la Communauté, qui fe renditauffitót au Parloir,nbsp;oü il étoit avec Mr, de la Brunetiere 6c M. Cha-millard.

Lorfque nous fumes routes aflemblées 6c ran-gées, JVionfeigneur l’./irchevêque commenqa (btl difcours ainfi; „ Mes Soeurs, j’efpére6c je fouhaitenbsp;„ de trouver une obéilTance plus prompte, main-„ tenant que c’eft le diefde l’Eglife qui parle,nbsp;„ que lorsque votre Pafteur 6c votre proprenbsp;„ Archevêque vous a commandé. Voici la Bullenbsp;„ du Pape, 6c le formulaire que je m’en vals vousnbsp;„ faire lire, 6c qui eft tout femblablc a celui quenbsp;,, les Evêques de France avoiebt dreffé en deuxnbsp;„ differences alfemblées; Et voila auffi mon Or-„ donnance fut ce fujet. Je ne doute pas 'qu’ilnbsp;„ n’y en aft entre vous de toutes prêtes a rendrenbsp;„ ici, 6c tout préfentement, ce que de bonnesnbsp;„ Religieufes amp; de vraies filles de l’Eglife doivenenbsp;„ en cette rencontre; ii y en peut avoir d’autres

vous aurcs la bonté de croire une perfonnequt eft fi proche d’etre jugëe de celui qui connoicnbsp;,, Ie fonds des coeursjamp;qui voitquec’efttrèsfir)-cerement que je vous parle, fans aucune pré-vention ni arrêt d’efprit: Et c'eft ce qui menbsp;perfuade, Monfeigneur, que vous ferés touchénbsp;„ des raifons que je prends la liberté de vous rc-„ préfenter dans toute rhumilité que je dois; amp;

„ que vous me ferés la faveur de ne me pas trailer „ avec plus de févérité que Ton ne traite d’ordi-„ naire les plus grands pécbeurs a qui TEglife nenbsp;3, refufe point la grace des Sacremencs danscectenbsp;„ derniére éxtrêmiré. C’eft, Monfeigneur, cenbsp;,, que j’ofe attendre de votre grandeur, dans ianbsp;„ confiance que me donne la qualitéde..,.amp;c,”nbsp;La Soeur qui étoic chargée de faire la réponfenbsp;de la Communauté a M. Chamillard !e fut trou-ver Ie (oir, 6c lui dit qu’elle avoir ordre de luinbsp;dire que nous nous donnerions l’honneurd’écrirenbsp;amp; Monfeigneur l’Archevêque fur ce qu’il nousnbsp;avoir propofé de fa part. II témoigna être fort fur*nbsp;pris de ces paroles, amp; dit d’une maniére qui pa-roifloit fort émue’ ,, Quoi! y trouve-t’on de lanbsp;difBculté.^ fi on ne vtut faire ce billet 6c Ienbsp;„ figner tel qu’il eft fans y changer une feule fyl-„ labe, on n’a que faire d’écrire a Monfeigneurnbsp;„ l’Archevêquej cela ne fervira de rien, vousnbsp;„ chicarés fur tout.” CetteSoeurlui ayantrepié*nbsp;fenté 1’état de notre Sceur malade, amp; Ie péril ounbsp;Ie Médecin la trouvoit, amp; qu’elle ne croyoit pasnbsp;que M. de Varis en fut averti, il lui répondit:nbsp;qu’il Ie fqavoit, amp; qu’il étoit trés réfolu delalais-fer mourir fans Sacrements. Ce qu’il répéta plusnbsp;d’une fois en difant, Oui elle mourrajans Sacre-meats, M. de Taris y eft tout réfolu. Cette Soeurnbsp;ajouta encore, que cela feroit un grand (candalenbsp;dans l’Eglife, 6c que tout Ie monde Ce trouveroitnbsp;fort furpris d’une conduite fi éxcraordinaire, II reprit Ie mot d'Eglife, amp; dit: ,, Oui, ma Soeurnbsp;,, l'E$life, vous croyés que tout Ie monde eft denbsp;,, votre fentiment: mais cela ne va pas commenbsp;„ vous penfés, 6c 1’on eft fort contre vous.” Unbsp;fe retira la-deffus.

Notre Lettre ayant été écritele même-jour, une de nos Soeurs anciennes la porta lelendemainnbsp;è la Mére Euge»!e,qui lui dit, que Monfeigneurnbsp;lui avoit donné un ordre éxprèsde ne luienvoyernbsp;aucunes de nos Lettres fans que M Chamillard\esnbsp;eut vuës: 6c que de plus M. Chamillard 1’avoitnbsp;envoyée querir éxprès Ie foir du jour précédentnbsp;pour lui dire, que fi nous écrivions Ie lendemainnbsp;a Monfeigneur, Ton lui envoyat la Lettre a Saintnbsp;fjicolas, OU il devoit être, paree que c’étoit Ienbsp;iour de la fête de ce Saint, Ce qu’elle fit éxadc-nient,

Quelques jours après une de nous ayant pailé nar rencontre b M. Chamillard, elle lui demandanbsp;des nouvelles de cette Lettre. A quoi il répondit,nbsp;qu’il ne l’avoit pas donnée, paree qu’ayant de-la je les prie de vouloir s’é-„ clairer: Siellesveulent s’enentreteniravecmoi;

je fuis tout pree, 6c je m’offte a leur donner ,, pour cela tout le temps qui fera néceffaire; Sinbsp;„ d’autres défirent parler d M k Grand-Fkaire ynbsp;ie crois qu’il fa fecrifiera bien volontiers: Sinbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Kkk


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Helation de la Verjécuüon des 'Religieujes de Fort-'Royaly 166^'i66

vous que je reCfents? Je vous affure que fi vous „ que des filles, vous Ibyés fi arrêtéesavotrepro'

nra Tone- nbsp;nbsp;nbsp;n.. Cavoir finbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f c’éroi

,, Ie confidériés comme vous le devés, vous vous „ fentiriés obligées de me foulager, amp; vous re-,, connoïtriés bien que je ne vouscommande tiennbsp;„ qui ne foit convenable a des perfonnes commenbsp;,, vous, amp; que je ne fais que ce qu’un Evêquenbsp;„ doit faire. Enfin, priés Dieu pour cela; re-,, commandés cette affaire a Dieu, comme unenbsp;,, chofe oü il y va de votre falat. Je vous donnenbsp;„ trois mots pour vous réfoudre ; car puifque lanbsp;„ Bulle en laifte autant, il ne feroit pas jufte denbsp;vous en donner moins; Mais lorfque ce tempsnbsp;,, fera paffé, vous pouvés bien penfer que 1’onnbsp;,, fera ce que l’Eglile a fait juiqu’a préfent contrenbsp;„ les perfonnes opiniatres amp; défobéiffantes;amp;nbsp;„ que puis qii’on a commence cette affaire, onnbsp;», ira jufqu’au bout. Ecoutés ce que porte lanbsp;a» Bulle ”

MaVd 3 M. Chawillard, qui la lut, amp; fon

. nbsp;nbsp;nbsp;enfuite. Puis il commenqa a nous

je vous ai défendu ploGeurs chofes auxquei-

Relation,, quelques autres veulent parler a M.Cbamillard, de la Sr, „ il s’y emploiera comme un digne ouvrier, amp;nbsp;Pineau „ comme un homme de vertu amp; de probité s’ynbsp;5, porteroit. Je m’aflure auffi d’en trouver quinbsp;,, font déja toutes réfoluës de ne point obéir; carnbsp;„ j’ai vu faire des chofes dans cette Maifon quinbsp;j, me donnent bien fujet d’avoir cette penfée denbsp;5, quelques-unes de vous autres. Plüt a Dieu quenbsp;„ cela ne fut pas^ amp; jedonnerois de mon fangnbsp;j, pour cela. Je les fupplie de confidérer férieu-5, fement amp; devant Dieu 1’éxtrêmité oiiellestom»nbsp;5j beront néceffairement; car ellesfepeuvent biennbsp;„ affurer d’encourir les peines que rtiglifeordon-iie en de femblables rencontresj je nelesnom-’ merai pas, elles les fqavent, elles les doiventnbsp;” craindrej amp; elles me font frayeur pour elles;nbsp;„ amp; ne vous imaginés pas que ce ne foit que desnbsp;,, menaces, car on n’entame pas une affaire denbsp;„ cette importance pour ne la pas conduire a fanbsp;}, fin, quoique ce foit une grande douleur auxnbsp;„ Supérieurs lorfqu’ils fe trouvent obligés d’ufernbsp;,, ainfi de rigueur envers ceux qui font fous leursnbsp;„ charges; amp; ils ne le font qu’avec uneéxtrêmenbsp;,, peine, amp; paree que leur devoir les y engage:nbsp;„ comme un Pére lorfqu’il chatie fon fils en adenbsp;„ la douleur, néanmoins il ne laiffe pas de lenbsp;„ faire, paree qu’il fqait qu'il y eftobligé, amp;quenbsp;„ le bien même de fon fils le demande. £t pen-,, fés-vous combien vous m’avés caufé de peines,nbsp;,, je ne dis pas des peines du corps, d’aller, denbsp;„ venir ici, car tout cela ne m’ell rien, mais jenbsp;„ dis des peines dans l’ame, des peines dans l’e-„ fprit ? Quand je confidére une Maifon de Re-ligieufes qui au lieu d’etre dans la foumiflionnbsp;s’entretient dans la revolte^ 6c ne reconnoitnbsp;„ pas fes Supérieurs (amp; qui avant cela étoit mê-„ me en quelque eftime de piété) je vois que jenbsp;„ fuis chargé de vos ames, quellc peine croyés-

les j’ai appris que vous n’obéiffiés pas, amp; je Relation „ penfe bien qu’il fera inutile de le faire de nou- de la Sr,nbsp;„ veau, Car je ne doute pas qu’il n’y en ait d’en - Pineaunbsp;„ tre vous qui na foient déterminées de ne pointnbsp;„ obéir; je ne laifferai pas néanmoins de le réicé-„ rer, afin de ne manquer a rien de ce que jenbsp;„ fuis obligé de faire. Vousfqavésque je vousnbsp;„ ordonne de ne vous point de tout entretenirlesnbsp;„ unes avec les autres des affaires préfentes; amp;

„ cependanc j’apprends que vous ne laiffés pas de ,, continuer. Je ne doute point qu’il n’y ait denbsp;3, bonnes ames parmi vous, a qui Dieu fait plusnbsp;„ de grace qu’aux autres, a qui il donne de bonsnbsp;„ mouvements de fe rendre a leur devoir, maisnbsp;„ il viendra aullirót quelqu’une qui lui dira: banbsp;,, «e le faites paS-,gardés vous-en te»; il faut plus3tnbsp;périr-.pour motje ne lefiauroisfaire ^ cen‘efipointnbsp;le fentiment de ms Méres; ce nefl pomt le fenti-ment de nos Mejfieurs: ha! je n'at gardeje nelenbsp;ferai jamais; Voil^: voila comme vousdefaitesnbsp;„ tout ce quele St. Ejprit avoic fait. C’eftpour-„ quoi je vous défends trés éxpreffement, amp; jenbsp;„ vous le défends fur peine d’/xeommunicafto», denbsp;3, vous parler dans vos Chambres amp; dans vos Cel-„ lules de ce qui vous peut fortifier dans la défo*

„ béiffance amp; dans 1'opiniatreté. Vous voyés que ,, je ne vous ordonne rien que de conforme a vosnbsp;„ Régies amp; a vos Conftitutions, qui vous défen-„ denc de conférer enfemble. Si c’eft que vousnbsp;méprifiés vos Régies, vos Conftitutions , lesnbsp;,, Commandementsdevos Supérieurs ScTexcom*

„ munication, je n’ai rien a dire; Mais vousfqa-,, vés que l’opiniatreté eft le caradlère de 1’héré»

„ Ge; ce n’eft que l’opiniatreté que l’Eglifepunit ,, dans les hérétiques; car on n’eft hérétique quenbsp;„ lorfqu’on demeure opiniatrement arrête a Ionnbsp;„ opinion, aprés que TEglife a prononcé contre.

Cela eft étrange, que vous autres, qui n’ête*s

pre fens; cela ne feroit pas fi étonnant fic’étoit ,, des perfonnes fqavantes amp; intelligentes, pareenbsp;„ qu’ordinairement ils croient que leur opinionnbsp;„ eft préférable aux autres, quoique néanmoinsnbsp;„ ils le doivent foumettre lorfque 1’Eglife en anbsp;„ décidé. J’ai même un Ecrit de votre Patriar»nbsp;che M. Arnauld, qui dit, ceux qui n'ont pasnbsp;l’évidence du contraire, doivent fe foumettre ^nbsp;„ figner, amp; vous autres, eft-ce que vous fqavésnbsp;,, ce qui eft dans JanJeniusl vousn’avésfeulemencnbsp;,, pas vu le Livre par la couverture; vous vousnbsp;,, arrêtés a fuivre vos Mellieurs, desgens qui fenbsp;„ lont révoltés contre 1’Eglife, qui ne regardentnbsp;„ point 1’Eglife pour leur Mére, qui s’élevent aunbsp;„ deftus d’Elle: quand 1’Eglife a décidé, ils ap-„ pelknt de fa Sentence a leur propre tribunal,nbsp;„ Lorfque 1’EgIife voudra ordonner d’une cboie,nbsp;„ il faudra fqavoir fi c’eft de cette forte qu on lanbsp;,, veut recevoir.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. a-

„ Mais, je vousprie, f^ices-vousju a ous-„ mêmes; cela eft bien rare qu on fefaflejuftice,

„car


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¦Relation de la Terjicution nbsp;nbsp;nbsp;, amp;^(trS autant de facrlll- Relation

car 1’intérêt agit toujours, mats je v_o P nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ point de Prêtre qui vouspuiflede la Sr.

,, donner 1’Afolution fans engager fa Confcience, Plneau amp; (ans cotntnettre un facrilége. Vous i

Relation de la Sr,nbsp;Piaeau

„ que je fuis dans 1’erreur, 6c que je me trompe*

3, 6c moi je fuis perfuadé que c’eft vousqmy êtes'

„ 6c que vous vous trompés. Je ne demandepas „ mieux que de vous les accorder.” M. ChamiUnbsp;/«rdprit la parole, pour dire; „ Monfeigneur, jenbsp;„ leur ai donné un papier; fi elles le veulent fig.

„ ncr, c’eft alTcz.” A quo! la même Soeur ré«' pliqua, en s’adreflant a Monfeigneur f Ankevêque]:

„ Monfeigneur , notre difpofition eft contenuë „ dans la cinquiéme Letcre que nous nous fom-„ mes données l’honneur de vousécrire. M.Cha*

,, millard nous avoir fait efpérer que nous auri»

„ ons les Sacrements après cette Lettre.” A cela M. Chamillard répondit avec grand emprefTement:

„ Cela n’eft pas , Monfeigneur , ce n’eft pas ,, comme cela, c’eft le petit papier que je vousnbsp;„ ai donné, dont j’ai prétendu parler. Cette Sr.

,, lui répartit que c’étoit la vérité, amp; qu’il nous ,, avoit dit que nous avions grand tort de ce quenbsp;„ nous n’avions pas fait cela plucót, amp;qu’ilefpé»nbsp;„ roit que nous les aurions dans la Semaine.nbsp;Monjeigneur l’Archeyêi^ue prit la parole , 6c ditnbsp;a cette Sceur: „ Hé bien, quand il vous 1’auroitnbsp;„ dit, je vous aflTure qu’il fautéxtrêtnentprendrenbsp;„ garde a ce qu’on vous dit; car vous prenés finbsp;„ fort les gens au pieddevé, que fi on vous ditnbsp;,, une parole fans y avoir bien penfé, vous vou-3, lés a toute force que ce foic le fentiment desnbsp;„ perfonnes: Or les fecondes penféescorrigentlesnbsp;,, premières ”

M, Chamillard, qui foücenoit toujours qu’il n’avoit point dit que nous ferions rétablies dansnbsp;les Sacrements après cette Lettre, continua auifi-tót; „ Monfeigneur, je ne le leur ai point ditnbsp;,, affurement; la vérité eft qu’après qu’elles VOUSnbsp;,, eurent envoyé une Lettre, qui vous offinqa linbsp;,, juftemenc, je leur parlai avec uneDamemémenbsp;,, pour les porter k en faire une autre, qui étoitnbsp;„ en effet un peu meilleure. M. l’^rchevê^uenbsp;reprit la parole 6c dit; „ La Mére Eugenie nenbsp;j, fgait peut-êrre pas cela; je nelui en aipasparlé:nbsp;„ je fuis bien*aife de le lui dire; Ellesm’écriventnbsp;,, des Lettres oü elles me font des éxhortations,nbsp;,, des fermons, des reprimandes, 6c même ennbsp;„ quelque fagon des menaces. Les brebis enfeig»nbsp;„ nent le Pafteur. Je voudrois bien fgavoir quinbsp;„ font celles qui compofent; je voudrois qu’ellesnbsp;„ vouluffent fe déclarer, au moins quelquefois jenbsp;„ viendrois recevoir de petites legons; mais jenbsp;„ penfe que ce n’eft pas la coutume que les brebisnbsp;„ enfdgnent leut Pafteur, mais que c’eft nlutotnbsp;„ au Pafteur a inftruire les brebis, ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Monfeigneur l’Archevêque nous dit encore: „ 11 y en a mille comme vous qui fe font toujoursnbsp;„ retranches en difant que ce tiétoit pas le Pape quinbsp;j, dVOlt QfdOHfté ds Jig7ter' ce point une autorité

}j

3gt;

vous faire juftice dans cette occafion. Si le ” Pape Innocent X avoit prononce en faveur denbsp;”, la Do(ilrine de Janfenius ^ g’auroit éié le plusnbsp;” habile horn me du monde, il auroit été infailli*

” ble, amp; plus qu’infaillible, il auroit été dans la ” derniére infaillibilité. Et pour moi je vousnbsp;,, puis dire que j’ai toujours été fort contraire anbsp;„ la DoiSrine de JanJenius-^ non pas en tout, carnbsp;„ on f^ait bien qu’elle n’eft pas toute mauvaife,

„ amp; qu’il y a de fort bonnes chofesimaisence qui „ y eft dit de la grace, je n’y entends rien j carnbsp;„ fi cela ctoit comme il dit, c’eft nous faire unnbsp;„ Dieu qui nous traite d’une étrange maniére.

„ Néanmoins je vous declare que fi le Pape avoit ,, aujourd’hui prononcé en fa faveur, je mefou-„ mettroisja l’inftant.” Mr. Cifeawriamp;rai prit auffi-tót la parole dans un grand empreflement: „ Etnbsp;moi, Monfeigneur, je vous le dis comme finbsp;,, j’allois paroitre devant Dieu, j’ai lu tout St.

3, ./Sugullm, j’ai vu les Propofitions dans Janfe-,, nbsp;nbsp;nbsp;amp; fi le Pape avoit décidé au contraire de

„ ce qu’il a fait, je me rendrois aulïitót.”

Après avoir écouié tout ce difcours dans un grand filence, uneSoeur ancienneluidit: ,, Mon-,, feigneur, puifque vous avés la bonté de nousnbsp;„ vouloir donner du temps, nous vous fupplionsnbsp;„ trés humblemenc de nous établir dans la parci-„ cipation des Sts Secrements ” M. de Plt;rrrrnbsp;lui dit; „ Ma bonne Soeur, vous quiparlés,étes-„ vous dans la difpofition oü je vous fouhaite,nbsp;„ pour vous accorder ce que vous demandés (quinbsp;„ eft de ne chercher que la vérité, de faire cenbsp;„ que vous pourrés pour connoitre la volonté denbsp;„ Dieu 6c pour la fuivre fans prévention d’efprit,nbsp;,, 8c fans aucune vuë humaine?) Monfeigneur,nbsp;,, lui dit cette Sceur, nous n’avons jamais défirénbsp;,, que de connoitre lajvérité amp; de la fuivre. Sig-^ neriés-vous bien, répartit M. de Paris, quenbsp;„ vous êtes entiérement dépouillée de toute atta-,, che?Oui Monfeigneur, répondit cette Soeur.”nbsp;Monfeigneur l’Archevêque repliqua; „Vousavésnbsp;„ bien de la peine a direO«r, k peine le puis-jenbsp;,, entendre; Signés que vous n’avés pas unerélo-„ lucion déterminée de ne point obéir é ce qu’onnbsp;,, vous commande; que vous ne vous parlerésnbsp;„ point enfemble pour vous afFermir dans lesnbsp;,, mauvaifes maximes qu’on vous a infpirées:nbsp;„ maïs que vous ferés comme de bonnes filles quinbsp;„ fe mettroient devant Dieu, en reconnoiflantnbsp;„ que jufqu’è préfent vous avés été dans des max-imes d’erreur; Quand vous dirés ü M. Cha-miilard, ou au ConfefTeur qu’on vous donne-„ ra, que vous êtes dans cette difpofition, onnenbsp;„ vous refufera pas les Sacrements. Mais a inoinsnbsp;„ de cela je croirois faire un trés grand mal quenbsp;,, de vous admettre dans la participation des Sa»nbsp;,, crements; amp; tant que vous ferés dans la volonténbsp;déterminée de ne point obéir, toutesvosCon»nbsp;feffions amp; vos Communiotvs feroient tres dés*

Kkk


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’Relation de Id Perfécution des Religieujes de TorURoyal, ilt;J^4 1665.’

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Relation „ légitime qui éxige cela: ce font des Eveques qui de la Sr. gt;}/W d la Cour four des affaires temporelles ^ nousnbsp;Pineau ,, f.e devons point leur déférer. A préfent il n’y anbsp;,,, plus tous ces retranchements; c’eft Ie Papenbsp;,, qui a parié.” Après quelqu’autres paroles ilnbsp;nous dit: „ Vous avéb du temps, employés-Ie knbsp;„ prier Dieu; je Ie prierai pour vous, priés-lenbsp;„ pour moi. ”

Comme nous allions fortir,lamêmeSr.ancien-ne s’approcha de la Grille , amp; lui dit: ,, Mon-,, feigneur, nous fommes dans une fi grandejcap-„ tiviié (M. de Paris dit:’’ La grande capdvité!) „ que nous n’avons pas la liberte de vous’ écrirenbsp;' fans que M. Chamillard voie nos Lettres. Maisnbsp;” je neTgai pas ce que vous voulésdire, répondicnbsp;’ yu-.i/e Famicelaeft il vrai; ne vous l’imaginés-vous point ? Car j’en ai regu qui écoient fer-„ méés. Monfeigneur, je lui en ai vu décachet-„ ter moi même,” lui dit cette Sceur. „ Et Ienbsp;3, jour de Sf N/War, paree quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’é*

3, toit pas céans, la Mére Eugenie dit qu’eÜe ne 3, pouvoit envoyer diredtement notreLettrequ’ilnbsp;„ ne 1’eut vuë.”

M. Chamillard interrompant Ie difcours dit: ,3 Ma Sceur, c’eft paree que vous avés écrit unenbsp;„ Lettre qui certainement écoit injurieufe a M.nbsp;3, de Paris, depuis cela j’ai cru que je ne devoisnbsp;„ plus en laifler palier.” Cette Sceur lui dit:nbsp;3, Comment, Monfieur , vous avés cru, amp;nbsp;„ vous nous avés dit pofitivement que vous ennbsp;3, aviés ordre de M. l’Archevéque. Monfeigneurnbsp;3,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voulant réxcufer,prit la parole amp;

3, dit a cette Sceur: Ma bonne Sceur, lorfque vous „ mécrirés des Lettres que vous déllrerésqu’ü n’ynbsp;ait que moi qui les voie,je vousaflure queper-fonne ne les verra,dorénavanton neles ouvrira

” plus.” La même Sceur lui dit encore: „ Monfeig-,3 neur, vous plait-il de nous accorder la grace que nous vous avons demandé pour les Sacre-ments ? Ma Sceur, quand M. Chamillard amp;nbsp;la Mére Eugenie me rendront bon témoignagenbsp;de vous 3 on verra. Car c’eft aux perfonnesnbsp;qui font auprès de vous, amp;c qui vous voientnbsp;plus que moi a ea juger^ puilque vous avés tantnbsp;attendu vous attendrés bien encore deuxoutroisnbsp;jours. Je fuis étonné de vous voir j vous n’ê-tes que des filks, amp; vous ne tremblés point;nbsp;vous devriésêtretoutesenlarmes.Hélas, Monfeigneur ! lui a dit cette Sceur, je perds la vuënbsp;a force de pleurer. Oui bien devant moi, anbsp;dit M. de Parit, mais hors d’ici vous faites desnbsp;jabbats.” A quoi cette Soeur répliqua: „Oui,nbsp;Monfeigneur, felon Ie témoignage qu’on vousnbsp;rend de nous, mais qui n’ente^dqu’undespar-,, tis, n’entend rien; car la plupart des chofesnbsp;» dont on nous aceufe ne font pas véritables.”

I’^ndant qu’il parloit encore 1’on avoir apporté uije petite table amp; une écritoire, que l’on avoirnbsp;mile ' la Grille pour celles qui voudroientnbsp;figner furlheute, AuGStót qu’il ^eut achevé, la

Me're Eugenie prit la plume pour Ie faire, amp; fut Relation! fuivie des quatre autres Religieufcs de la f^tf tation.de la Sr,nbsp;Durant cela notre ancienne, qui eft une de celles Pineaunbsp;qui ont figné Ie premier Mandement, vint s’éx-eufer a M. VArchevèque de figner celukci, s’ap-puyant fut fon age, qui ne lui permettoit plus denbsp;prendre aucune part a cette affaire. Elle lui ditnbsp;qu’elle avoir figne déja unefois, amp;qu’ellene pouvoit plus Ie faire; Qu’elle prioit qu’on eut pitiénbsp;d’une pauvre fille de 80 ans, a qui on feroit per-dre 1’efprit fi on lui parloit encore de Signature.

3, Ma bonne Sceur, lui dit M. l’Archevéque,”

,, j’efpére que vous Ie ferés; vous Ie ferés, c’eft „ paree que vous avés 80 «wr qu’il faudroit fignernbsp;3, 80 fois.” Elle lui dit encore qu’elle Ie fupplioitnbsp;de fe contenter de ce qu’elle lui avoic obéinbsp;fans l’obliger a en faire da vantage. Je Ie fcainbsp;bien, ma bonne Soeur, lui repondit M.l’Arche*nbsp;vêque, que vous m’avés obéi, je vous en ai biennbsp;louée , amp; vous m’avés obligé; vous êtes tropnbsp;bonne; je fuis alTuré que quand je vous auraiparié , vous fignérés. Après cela elle fe retina; Etnbsp;celle qui la fuit, qui eftauffi une de celles qui ontnbsp;figné, vintauflTitót comparoitre,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dit kM.PAr-

chevêque que c’étoit de tout fon cceur qu’elle al-loit figner. Pendant quoi nous nousretiramesroutes pour aller a Vêpres, quiétoientfonnées,étant déja prés de cinq heures. On dit tout haut quenbsp;celles qui voudroient figner demeuraffent dans Ie Par-loir, 11 en demeura fept des douze qui ont fignénbsp;Ie premier formulaire les cinq autres Ibrtirentnbsp;avec nous, dont une d’elles ayant été rappelléenbsp;auflicót , amp; étant venuë elle ie rendit iur Ie champnbsp;a ce que 1’on vouloic d’elle. L’on envoya querirnbsp;la troifiéme, qui s’éxcufa , amp; dit qu’elle prendtoicnbsp;Ie temps qu’on avoit donné pour prier Dieu •nbsp;mais cela ne plut pas a M. l'Archevêque ^ qyj l^Jnbsp;dit qu’elle Ie faifoic mourir, amp;c chofes femblables.

Ma Sceur Candide, qui eft une de celles qui ont été enlevées,amp; qui eft revenue après avoir figné,nbsp;fut aufti appellee; amp; M. de Paris ayant changenbsp;de Parloir pour lui parler feul a feule, la traitanbsp;avec une dureté éxtraordinaire, lui dilant qu’ilnbsp;apprencit qu’elle étoit une cahakufe, nnedogmati-feufe, qu’ellc ne faifoit que parler a fes Soeurs;nbsp;quelle étoit une trompeuië, une j^gt;»r^e; qu’ellenbsp;étoit revenue céans dans un méchant efprit, amp; knbsp;deffein de dogmatifer , amp; qu’elle l’avoit fourbé\nbsp;mais qu’il I’alloit traiter comme elle Ie meritoic;nbsp;qu’il la feroit enfermer entre quatre mura'tlles, amp;nbsp;jeüner au pain £5’ d Peau, Elle répondit la-defTus,nbsp;qu’il verrolt bientöt par-lalafin de fa vie, amp; qu’ellenbsp;ne vivroit pas long-temps. Elle entendit tout Ienbsp;refteenfiience, amp; ditfeulement, lorfqu’il lui de-manda ce qu’elle penfoit fur tout ce qu’il lui di-foit: Qtfeile étoit dans la difpofition qu’il nqusnbsp;avoit demandée dans Ie Parloir ( qui eft denbsp;Dieu, amp; d’employer les trois mois qu’il nous dori-noit i. cela ), Que pour ce quinbsp;ftr, qu’elie ne l’avoit jamais fan, oc quelle na-

voit


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441 nbsp;nbsp;nbsp;Relation de la ferjdeutkn des Religieufes de Vort-Royal^ 1664.’i66j^

Relation,, nbsp;nbsp;nbsp;neur, que vous ferés quelque attention a l’étatnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a notre propre Confcience , puifque nous n’a«nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Relation

Pineau

de la nbsp;nbsp;nbsp;Sr.„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oü nous fommes réduites, amp; que vous aurésnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vons rien orais de tout ce que nous avons punbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sr

” nbsp;nbsp;nbsp;„la bonté de nous faire reffentir les efFets de la amp; dü faire pour nous acquitter de 1’obligation Pineau

„ joie amp; de la confolation qui eft attachée a eet- indifpenfable qu’elle impofe a tous les fidéles, par „ te grande Fête, oü 1’Eglife, comme une bon- Ie commandement qu’elle leur fait de s’approchernbsp;„ ne Mére,ouvre fes thréfors avectant delargeffe de ces myftéres, au moins dans cette grande Fêtenbsp;„ amp; de profufion, pour communiquer a fes en- de Pd^aes,

,, fants toutes les graces amp; les lutniéres dont ils

„ ont befoin , amp; qui fe trouvent en ce Sacre- Encore que cette Relation ait été luë amp; ap-„ ment Augufte, comme dans leur fource. Vous prouvée de toutes lesSceurs,on n’apas cru néan-„ pouvés juger, Monfeigneur, de la douleuréx- moins qu'il fut néceffairequ’elle fut fignéedecou-,, nbsp;nbsp;nbsp;trêrnc, amp; de 1’afflidion fenfible que ce nousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tes, cotntne les Procés-Verbaux,mais feulement

feroit de la paffer comme toutes les autres, amp; nbsp;nbsp;nbsp;de quelques-unesj ce qui fufEt pour une fimple

de nous voir privées de la Saime Eucharijiie nbsp;nbsp;nbsp;Relation.

Z dans Ie temps même que 1’Eglife a confacre au

,, Culte amp; a 1’Adoration de ce myftere inefable, Soeur Marguerite Angeliq^ue du Saint Efprit,

„ de vous laiflèr flêchir a nos trés humbles'amp; j, trés inftantes priéres,en nous donnant en votrenbsp;„ perfonne facrée quelques preuves de 1’amour amp;nbsp;„ de la charité infinie amp; incompréhenlible quenbsp;„ Jelüs-Chrifl: y fait paroitre. Nous voulonsnbsp;„ nous perfuadcr, Monfeigneur, que vous nousnbsp;,, ferés cette grace, que nous vous demandonsnbsp;„ avec toute 1’ardeur poffible au nom du mêmenbsp;„ Jefus-Chrift , n'étant pas croyable que vousnbsp;„ puiffiés refufer ce que Dieu promet d’accordernbsp;„ a tous ceux qui s’efForceront d’obtenir fa mifé ¦nbsp;,, ricorde, en vertu de ce St. nom. C’eft dansnbsp;„ cette confiance que nous demeurons avec unnbsp;„ trés profond refpeéf amp;c. ”

Après cette Lettre, qui n’a pas eu plus d’effec que toutes les autres, n’ayant pas feulement mériténbsp;den recevoir aucune réponfe, encore que Monfeig-neur 1’Archevêque ait pris la peine de venirceansnbsp;dès Ie lundi, nous n’avonsplus rien é faire qu’^nbsp;nous adreffer a Dieu ieul, Ie fupplier de prendrenbsp;lui-même notre caufe en main, amp; demeurer ce-pendant dans une entiére amp; parfaite paix, ayantnbsp;fatisfait ^ tout ce que nous devons a 1’Eglife amp;

Soeur Franfoife de Sainte Agathe,

Sceur Marie de Sainte Agnèe,

Soeur Elizabeth Magdelaine de Saint Luc;

Soeur Angelieyue de Saint Alexis,

Soeur Louife de Sainte Julienne,

Soeur Franfoife de Sainte Ludgarde,

Soeur Agnès de Sainte Thtcle^

Soeur Marie Qabrielle de Sainte Catherine^

Soeur Genevieve de Rainte Thecle.

Soeur Elizabeth de Sainte Agnès.

Soeur Catherine de Sainte Suzanne,

Fin de la Relation de la Sceur F INE AU.

Imprimé d'après l'originai.

f*) Voyés dans Ie jeme volumcdes Vies édifiantes des Religieufes de lort - 'Royd deux Relations de lanbsp;Soeur Angelique de Saint Alexis d’Hecancour denbsp;Charment, qui font trés belles 8c trés intéreffantesnbsp;fur ce qui fe palTa a Tort-Royal de Paris depuis Icnbsp;zQ Aoüt 1664, jufqu’au mois de Juillet 166f.

II n’y a rien alTurement, Monfeigneur, deplus Soeur Genevieve de l'Incarnation, digne de vwre j^iéte amp; de votre bonté, que Soeur Magdelaine des Anges,

R E-

-ocr page 495-

443

443

Relationi de la Mé •nbsp;re du Far-gis.

quot;Relation de la Ferfieuthn des,''ReIigieMfes de Fort•B.oyaly

Relation dek Mere du Far*nbsp;¦»is.

RELATION

DE TOUT CE QUI S’EST PASSE’

PORT-ROYAL des CHAMPS.

Depuis la ViGte de Monleigneur 1’Archevêque en Novembre 1664, }ufqu’au 3 Juillet 1665 , que la Communauténbsp;de Paris y fut transférée.

Par la Mere Marie de Sainte Magdelaine du Fargis. Prieurc de Port*

R.oyal des Champs.

Afermiffés votre cceur dans la droHure d’me bonne confcience: Car nious nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ 7/.

VAmed'unhomme Samt découvre ^uel^uefou meux la vérité, que Jept un Imi êlevépour contempkr tout ce qui fepajfe. Bccléfiafiiquenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XXXVIL

L E T T R E

De Mr. l’Archevêque de Paris a la Mére Prieure de PortRoyal des Champs,nbsp;pour 1’averiir de la Vifite.

« Faris ce 11 Novembre 1664.,

Ma Révérende Mére


L E T T R E

a Mr. Paukuy Confefleur de Port* Royal des Champs,

Monfieur


ii;


y, TE vous fais ce mot pour vous donner j, ƒ que j’irai Samedi., ou Dimanche au plu- tre de Mgr^nbsp;,, tard, a Fort-Royal des Champs pour y faire lal’Arch.

3, Vifite. J’en donne auffi avis a la Mére Supé-3, rieure, a6n qu’elle tienne tomes cbofes prêtes 3, pour cela. J’attends de vous que vous difpo-gt;, ferés les elprirs de toutes ces bonnes filles knbsp;33 rendre l'obéiflance qu’elles doivent a leurs Ié-33 gitimes Supérieurs. C’efb ce que je vous de*

33 mande j attendant que je vous voie Sc que ja 33 puifle vous dire moiquot;-même que je fuis amp;c.

HARDOUIN de PEREFIXE.’J


JF, vous fais ce mot pour vous donner que Samedi prochain, ou Dimanche au nh/nbsp;tardj j’irai chez vous pour y faire la Viij, 'nbsp;Je vous prie de tenir touteschofes prêtes pournbsp;cela, 6r bien faire prierDieu a votre'Coounu-nauté pour que cette aftion fe fafle pour fanbsp;plus grande gloire. Je fuis


Champs


Mo Révérende Mére.


Votre trés apeUtonné ^ hten humble Jer~nbsp;viteur:


HARDOUIN BE PEREFIXE.”

(*) Voyés ia yie dans Ie Volume des Vies Edifiantes Page 107;,

LEX’S

-ocr page 496-

Xelation de la Verfdcut'm desHeligieufes de Ton-'Royal, 1^(54^1(365'.

„ jours. Nous avons été empêchées de lui trou- Relation E T T R Enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ ver du logement, non pas pour les Apparte-de laMé-

444


Relation de la Mé-redu Far-gis.

a loger.

- m. ”

Lettre delaJJ MerePrieu-,,nbsp;re lie P.

R. des

Champs, 3?

De la Mére Prieure

AM.***

JE croyois écrire un peu ^ loiGr ce matin , mais les deux Lettres que nous resumes hier de M. I’Archeveque , .amp; quc je VOUS envoie , vous feront voir que je n’ainbsp;prcfentement d’autre loifir que de me recommander a VOS prieres, amp; par vous, s’il vousnbsp;plait , a tous nos amis. Votre charité nenbsp;vous permettra pas fans doute de nous ou-blier dans ce befoin. Je ne vous puis direnbsp;, combien cette Vifite rempiit nos pauvresnbsp;S(Deurs de terreur amp; d’angoiflè , par la fra-yeur qu’eJles ont des piéges qa’on leur vientnbsp;tendre. Elies font dans un tel tremblementnbsp;amp; dans tant de larmes , que je penfe quenbsp;pas une ne pourra chanter le 7e Deum a 1’ar-rivee de Mr. I’Archeveque ; amp; j’ai peurnbsp;qu’elles ne me le laiflent dire route feule, Jenbsp;vous avoue , Mr. , qu’encore qu’il. y aitnbsp;long- temps que j’attende cette heure, néan-moins depuis hier après-dïné que je requsnbsp;cette Lettre , je fuis dans un étonnementnbsp;étrange. 11 me femble pourtant que par lanbsp;miféricorde de Dieu je ne crains rien que denbsp;m’afFoiblir , amp; de ne pas parler d’abord d’u-ne maniére aflez ferme. Car j’aurois biennbsp;envie de lui faire connoitre dès l’entrée qiwnbsp;je ne crains rien que de bleifer ma conf-cience, amp; que je ne défire que de plaire anbsp;i Dieu: Pries - le , je vous foppiie , Mr. ,

, qu’il me fade cette grace. 11 me femble I que ce n’eft pas fans une conduite particulié-re de la providence que ceci arrive dansl’Oc-tave de ma Profeffion , afin que le fouve»

, nir que je dois avoir plus préfent de la mifé-, ricorde que Dieu m’a fait , m’engage auffi , davantage a ne pas manquer a la fidélité quenbsp;je lui dois cn cette occafion. Je m’attends,nbsp;Mr. , que vous ne m’oubliérés pas auprèsnbsp;, de notre Révérend Pére en cette occafion ,

, amp; que vous aurés encore la bonté de nous donner tous les avis neceffaires' pour nousnbsp;bien conduire dans tout ce que nous avons ïnbsp;, faire. Celui qui nous apporta hier les Lettres de Mr. de Parh , elt un grand Ecclé*nbsp;fiaftique , qui ne dit point fon nom , maisnbsp;qui a voulu demeurer ici cette nuic en atten-gt; dant fon Maitre. II nous a dit que Mr. denbsp;, Paris faifoit écac de demeurer ici quelques

„ ments, dont nous ne manquons pas , maisreduFar-„ pour les meubles. Nous ferons du mieuxgis.

„ que nous pourrons , mais vous pouves ju-,, ger ce que c’eft que d’avoir un fi grand train

33

,, Ecrit far la Mere Prleure ,, Ce 17 Novemère ió(j4.”

Monfeigneur I’Archeveque arriva le Same- ly di fur les x heures :nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; après que le Te DeumAnhéê de

fut chanté , il fit I’adoration j3our commen-^quot;^- 1’Atch. cer la Vifite. Pendant qu’on chantoic I’An-tienne du Saint Sacrement , il demanda a unnbsp;de fes Aumoniers , comment il falloit finirnbsp;rOraifon Deuf qui nobis fuh Sacramento : 11 luinbsp;repondit qu’il falloit dire Per Dominum , 1’au-tre die , non , e’eft ^i vivis , fur celanbsp;Monfeigneur dit avec un mouvement denbsp;promptitude qui fut remarqué , accordés-les , I’un die Per 'Dominum , I’autre §luinbsp;vivis,

Après cela il s’approcha de la Grille , amp; nous fit une éxhortation d’environ une demienbsp;heure , vous en aurés la Relation ; mais ilnbsp;faudroit voir les geftes amp; entendre le ton de lanbsp;voix pour comprendre que c’eft un loup quinbsp;(ache a fe couvrir de la peau de brebis, quoi-qu’il y réuffiCTe mal a won gré j car il a Pairnbsp;fi Courtifan , qu’il eft difficile de le prendrenbsp;pour autre qu’il eft. Après avoir parlé a lanbsp;Gommunauté , il demanda qui étoit la Supérieure. Je me levai amp; lui fis une profondenbsp;Révérence ; il me donna enfuitp quelques or-dres pour la Vifite, amp; puis il termina fon éx-hortation , après laquelle il s’approcha de lanbsp;Grille du cote ou j’étois , amp; me fit un compliment tout féculier , fur les qualités du monde , fur I’obligation qu’il avoir de me fervirnbsp;particuliérement, ayant cte fort ferviteur de feunbsp;mon Pére amp;c. Mais il difoit tout cela avecnbsp;tant d’interdidion, qu’il étoit aifé de voir quenbsp;ce n’étoit qu’un compliment. Toutes nosnbsp;Sceurs fortirent de 1’éxhortation en levant lesnbsp;rnains amp; les yeux au Ciel , d’ou elles atten-dent le fecours de celui qui les peut tirer desnbsp;piéges qu’on leur veut tendre ¦, amp; je puis direnbsp;que j’eux beaucoup de confolation de voir quenbsp;pas une ne témoigna être hi édifiée de fa fauflenbsp;douceur, ni perfuadée de fes raifons,qui, en vé-rjté, font pitoyabks, Il ne fit rien au dedans lenbsp;refte du jour,


RE-

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Relation de la Mé-redu Far-gis.


Rilathn Je la Perf/cutiw des ’Rthgjieufes dt Port-Uoy*l^ lt;dÖ4-i5lt;55’

RELATION


Relation dels Mé*nbsp;re du Far*nbsp;gis.


Vifite de Monfeigneur

L’ARCHEVEQUE de PARIS

J PORTROTJL des CHAMPS.

16 amp; 17 de Novembre 1Ö64.

„ toutt 1’obéiffance qu’elles dolvent ^ I’Eglifa:

„ mais en tnême-temps j’aiété touché d’uncatner-„ tume amp; d’unc douleur ires grandes , d’avoir „ trouvé beaucoup de réfiftanceóc d’arrct d’efpritnbsp;,, dans la plupart; d’avoir vu des filles qui refu-j, lent de fe foumettre a ce que I’Eglife demandcnbsp;,, d’elles, amp; qui n'ont pas voulu fe rendreatou-„ tes ks it^ances que je leur en ai fait. J’efpé-,, re, mes Cheres Sceurs, que vous ne ferés pasnbsp;,, de ce nombre, mais que vous appaiferés manbsp;,, douleur j en faiiant paroirre une véritable doci-„ lite ^ amp; une (bumiilion fincere. Or pour vousnbsp;,, faire entendre ce que je défire de vous, je vousnbsp;,, le vas éxpliquer eu peu de mots.

,, Vous fqavés déja aflëz que je vous demands „ la Signature du formulairei mais il faut vousnbsp;„ faire comprendre ce que c’eft que cette Signa-„ ture, car vos filles, je dis, vos Smrs de Paris,nbsp;,, nuu. ipgt;, jjtiiuuijco qui lyui , iiucco uu/vtwi. j, fondcnt la difficulté de fe rcndre a ce que jenbsp;,, apporter de leur part une grande fincérité amp; leur detnande, fur ce qu’elles difent que fi elksnbsp;„ foumiflion pour rendre a I’Eglife amp; a kurs le-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iin iiiïxpment. Sc ou’el*

„ gititnes Supérieurs l’obéiflance, a laquelk elks „ font obhgées. Je prends Dieu témoin, mesnbsp;,, Cheres Sceurs, ^que je n’ai point d’autre inten'


Les 15,

Par la Mere du Fargis ( Prieure,)


V.

Ce qul fc pafla le jout aprèsnbsp;ij


dc

dc Monfi-.


1’Atchcv.


le Sa-2 heures Eglife,

fut regu par les Eccléfiaftiques. Nouschan-tames k Te Deum, amp; puis nous fimes 1’adoration. Enfuite Monfeigneur ayant fait fortirtoutle monde de I’Eglife,il s’approcha delaGtilleduChccur,nbsp;accompagné feulement de Mr. de la Brunetierenbsp;(fon Grand Vicaire.) (*) II commenga fon éxhor-tation en ces termes: ,, Mes Soeurs, vous n’ig-,, notes pas quel doit être le motif de ceux quinbsp;„ entreprennent de Vifiter des Maifons Religi-„ eufesj quieft de faire touteschofes pour la plusnbsp;„ grande gloire de Dieu, amp; de régler de tellenbsp;„ forte le Spirituel amp;le Temporel, que tout fet-„ ve a porter les ames a rendre a Dieu ce qu’el-„ les lui doivent, conformément a leur condition; amp; les perfonnes qui fontVifitées doivent


lion dans cette Vifite, que*de procurer la plus „ grande gloire de Dieu amp; le falut de vos ames;nbsp;,, amp; fi j’en avoisd’autresje ferois non feulementnbsp;,, un méchant Pafteur , un méchanc Evêque ,nbsp;,; mais-même un méchant Chretien,un méchantnbsp;,, homtne: oui, mes Soeurs, je ferois un méchantnbsp;„ homme fi je n’entreprenois cette Vifite dans lenbsp;„ fcul défir de la gloire de Dieu amp; de votre fa-„ lut. V ous avés fqu fans dome que j’ai fait lanbsp;„ même chofe dans votre Maifon de Paris-, 6c jenbsp;vous dirai que j’y ai regu d’une part beaucoupnbsp;de confolation, mais de I’aucte j’ai une grandenbsp;” douleur amp; une amertume de coeurincroyables.nbsp;” 1’ai eu beaucoup de confolation d’un cote,

” narce Que i’ai trouvé des fiües foumifes, des ») r“nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eli__


,, fignoient elks feroient un jugement, amp; qu’el* ,, les fe mettroienr au hazard de condaroner unnbsp;„ Evêque qui a écé en réputation d’etre un desnbsp;plus grands Prélats dece Siècle; de forte quenbsp;’ pourvu qu’on vous óte cette crainte (^de juger')nbsp;” je vois bien que vous ne ferés pasdifficulcéd’o-’’ béir a I’ordre que je vous donne. Or je vousnbsp;dis, mes Soeurs, amp; je vous dis devant Dieu, ennbsp;„ la prefence duquel je fuis, que je ne vous de-,, mande point de jugement, mais un acquiefca-„ ment Ï la condamnation 6c au jugement qUenbsp;„ le Pape a déjè rendu. Et qui eft-ce qui peutnbsp;refufer un acquiefeement in une decifion dtinbsp;,; Saint Siége ?

„ Mais je vous dirai bien plus, mes Scaurs car je ne vous detnande rien autre chofe quecenbsp;., que Mr. d'lpres a fait lui-même avant vous ennbsp;,, foumettant fon Livre au Pane A- en oO ’


” Riles docUes, des filles obéiirantes,qui ont ren- „ du Succeiieur de Sawt Pierre dans le Siége de ” du avec joie amp; avec une véritable foumiflion „ Rome, 6c qu’il approuveroit toujours, oucon-

„ damneroit, cequiauroit été approuvéoucon-„ damné par ce Vicaire de Notre Seigneur Jefijs-Lll nbsp;nbsp;nbsp;„Chrift,


(• ) M. Guillaume du Pleffis 4t U Brunetiere de* puis Evêque de Smtes,


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, nbsp;nbsp;nbsp;IÓ65.

eufes: je lui dis que nous éiions 16: il pirut fur- Relation pris, amp; me dit., e« ne wiastoH dit far ly. il fede laMé-leva enfuite, amp; s’approchant ducócé de laGrille,reduFar-oü j’êtois, il ene du: „ Etes-vous la fille de Mr.gis.

,, du Fdrgis'i Je lui rèpondis qn’ouii il me dit;

,, j’éteis fort fon ferviteur, amp; j’aurai toujours de ,, la joie de vous rendre tous les fervices que jenbsp;,, pourrai en confidération. ” Mais il difoicnbsp;cela d'unefaqon fi froide amp; fi empruntée, qu’onnbsp;voyoit bien qu’il ne Ie difoit que des lévres. Je luinbsp;r%)qndis quej’étois fa,trés humble fepvante, amp; qu’ilnbsp;me falfoit trop d’honneur. J1 me dit enfuite:

„ O bien, il faut que vous n.ous aidiés a gagper ,, ces bonnes filles, ce n^eft pas que je ne veiffllenbsp;„ bien écouter vos raifons, m»is je vo^ conjurenbsp;de les pof ter ^ la docilité amp; i 1 obeiflancei carnbsp;vous fgavés ce que c’eft qu une Religieufe quinbsp;” n’eft pas docile.” Je lui rèpondis encore a celanbsp;par une inclination, 11 me dit: „ Je vous verrainbsp;„ demain, car il eft bientót temps de dire Vè*

„ pres. ” 11 fe retira enfuite avec les Meffieurs.

Le Dimanche id Novembre Monfeigneur vi. 1’Archevêque dit la MefTe du Saint Efprit entre Entreuen denbsp;huit amp; neuf heures, devant laquelle nous chan-tames le f'enl Creator, II monta au Parloir fur les re PtUure.nbsp;jo heures, oü je fus auffitót, amp; après m’étremi-fe a genoux, amp; baiffée comroe pour lui deman-der fa bénédiöion, il me fit lever avec trop denbsp;civilité, en me faifant un compliment tout mondain fur mes parents, amp; entr’autres lür mon Pé-re. 11 me demandafi cen’étoit pas le Mr duFargisnbsp;qu’il avoit vu ^ la Cour. Je lui disqu’(ï«/,amp;répon-dis au refte avec les compliments ordinaires.

Après cela il commenqa a parler de la Vifire ^

amp; ayant fait une efpéce de figne-de-croix , ll me

dit: „Je ne vous répéte point, ma bonneSoeur,

„ ce que je vous dishieral’éxhortation,touchant

.. Tobligacion que vous avés a tenir fecret ce qui fe paffe au fcrutin j vous fgavés bien fans doutenbsp;„ qu’on y dok être auffi fidéle qu’a celui de lanbsp;,, ConfefBon : je vous promets de ma part denbsp;„ vous le garder avec une entiére fidélité, ne menbsp;le garderés • vous pas auffi”? Je lui rèpondisnbsp;qu’ffwt j amp; en effet j’avois deffein de le faire: matsnbsp;quand j’ai vu qu’il ne m’avoit rien dit qu’il n’eutnbsp;dit a Ia Communauté,amp;: que tout cela ne tendoitnbsp;nous trompet, j’ai cru que je n’etois plu»

reduFar gis,

}}

obligée a cette promeffe,de forte que je n”ai point

foumiffion que Dieu demande de vous. ll n’efk fait difficulté d’en parler quand j’ai cru que ceque pas befbin auffi que je vous recommande le J’en difois pouvoit fervir en quelque forte a nos

Sceurs.

Après cela il me fit les queftions ordinaires fur la régularité, qu’il paffa fort légérement, éxcep-té le filence qu’il appuya davantage j car m’ayantnbsp;»e; èc comme je roe fiis levce,il me dit, „ E.ft- demaridé ff on le gardoit éxaélement, je lui ré-

‘ ........... pondis que 1’on y tachoic, mais que cela n’ern-

pêchoit pas que 1’bnn’y fitaflezfouventdesfant's-ll prit la-dcfl’us un ton grave amp; férieux: „ ais X ______A .. nbsp;nbsp;nbsp;3C vous y de-

44^ nbsp;nbsp;nbsp;de Ia Perfécution des Religieufes de Po.et-'Royal

Relation,, Cfirifb, par ce Chef, Mbdérateur, amp;Pontife de la Me-„ de l’Eglife ChrétienneSc^UniverfeHe. Hé bieo,nbsp;mes Soeurs, en défirés¦ vpws dattantage^ Fe*

^ rés* vous a^r-cs cela dtfficujjé de ftsvre 1’éxem-„ ple que ce grand Evêque vöus a donné? amp; ne „ tn’avouerés - vous pas de deux chofes Tune: ounbsp;„ que Mr, d’Ipres n’a pas étc lincére en failancnbsp;,, cette foumiffion a l’Églife, ce c^ui ferok unenbsp;,, étrange chofe; ou que s'il a été iWére , eom-„ me ]e Ie veux croire de tout mon coeur, il au-„ roit acquiefcé ^ la condamnatioQ de fon Liyrenbsp;,, fi on 1’avoit condamné durant ia vie ? Mais cenbsp;,, n’eft pas tout, il ne s’eft pas contenté de fairenbsp;5, cette loutBüEon une on deux fois duraut fa vie,

,, il. 1’a encore renquvellée a ia mort amp; dans fon „ Teftament, oü il répéte les mêmes procefta-,, tions. Car étant proche de mourir, amp; n’ig*

,, norant pas qu’il avoit enièigné des opinions ,, nou velles amp; éxtraordinaires; amp; prévoyant ennbsp;5, quelque forte Ie grand trouble qui s’éleveroitnbsp;„ dans 1’Eglife au fujet de fon Livre, il a voulunbsp;„ prévenir ce malheur en Ie Ibumettant au Pape,

„ amp; difant que fi Ie Pape lecondamnoit illecon-„ damneroit auffi^ que s’il lui ordonnoitd’y retran-,, cher quelque chofe, il Ie retrancheroit, Vou*

,, lés-vous, mesSceurs, une foumiffion plus éx-,, prefle ; amp; ne voyés-vous pas bien que vous ,, auriés tort de refufer de rendre eet acquiefce-,, ment au jugeraent du Saint Siége,dontce grandnbsp;,, Prélat vous a donné 1’éxemple ? 11 y auroit en*

,, core plufieurs raifons i vous apporter, mais ,, j’aime mieux diflérer a Ie faire en particulier,

3, quand je vous verrai au fcrutin; amp; je ne doute ,, pas qu’il n’y en ait d’enrre vous qui pourrontnbsp;,, avoir des difficukés fur ce que je viens de dir^

VOUS me les propoferés en particulier ;amp; quand

” nous ferons tête a tête,chacune me pourraéx-„ pofer fes fentiments avec une entiére liberté.

,, Ce que je vous demande feulement, eft que „ vous foyés dbciles amp; foumifes, amp; que vousnbsp;„ évitiés de vous attaeber trop ï vos proprespen-„ fées. Vous fqavés auffi , mes Sceurs, que durant les Vifites on nedoit avoir aucune communication ni au dedans ni au dehors, vousnbsp;poüvés pourtant parler a vos Domefliques pournbsp;les affaires du ménage, mais hors cela vous de-vés paffer ces jours dans Ie filence amp; dans lanbsp;priére, afin d’obteB-tr de Dieu la docilité amp; la

f^ret du ferutin; c’eft une chofe qui eft trop importante amp; trop connuë dans routes lesMai-fon Religieufes.”

Après cela il demanda quelle étoit laSupérieu*

jgt; ce vous, ma Mére?” Je lui rèpondis par une inelinatvon, ll me donna les ordres pour le Scru-tin, qui étoit de lui donnet une Liftedesnomsnbsp;des bccurs, une écritoire, amp; une caffette. 11 menbsp;dcftianda enluite cocnbien nous étions de Religi-

c cii a vous a y prendre garde; amp; vous y vés veiller avec foin, car le filenc e qm

jjCon»

-ocr page 499-

nehtioH de la Perffiuti^ Relighufes de Port-Royah 166^-1665. nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. '^'^7nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

conferve les nbsp;nbsp;nbsp;Maifons Religieufesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, qui nenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sceur, dites-moi, ne vous a-t on jamais cn- Relation

commencent nbsp;nbsp;nbsp;d’ordinaire a le relacher , qoenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feig^ne quil ne faut pas obeir au Pape, ni auxdelaM

nar cette liberté qu’on prend de nbsp;nbsp;nbsp;s’entretenirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Fveques; amp; ne vous a-ton point infpire quel reduFai^

P nbsp;nbsp;nbsp;-- quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1..:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ques fentitnents partJcuherstouchantle refpeiftgis.

„ que vous de/és a vos Supérieurs légitimes?^’

„ Réponfe: Bien loindecela, Monfeigtieur, on ne nous quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—------

Relation. dc la Mé- jnbsp;reduFar-.nbsp;gis.


ies unes avec les a'utres. ” Et comme je lui eus répondu que ce n’étoit pas des entreriens ,nbsp;mais feulement quelques paroles en certainesnbsp;rencontres, il ne laifla pas de petfiiler toujours,nbsp;en difant que cela ne fe devoit point foufFrir.

11 me demanda enfuite fi on ne me refufoit pas 1’Abfolution Confefle. Je luidis que »o»j ilnbsp;me répondit: „ Quandon le feroic, je n’y trou-„ verois point a redire. Ce n’efl: pas pourtantnbsp;„ qu’il ne foit vrai que les Religieufes ne font pasnbsp;„ des péchés fi importants qu’elles méritent d’ê-,, tre traitées de la forte;mais pour les perfonnesnbsp;„ du monde, amp; particuliérement ceux qui fontnbsp;„ dans des péchés d’habitude, pour moi c’cfttoutnbsp;,, a fait mon fentinvenc que 1’on fait trés bien denbsp;,, leur différer 1’Abfolution; amp; fi lesConfeOeursnbsp;„ étoient moinsfaciks a la donner, nous never-3, rions pas rant de crimes comnae nous en vo*nbsp;„ yons aujourd’huij 8c cette grande liberté, denbsp;,, pecber , ne vient aflurement que de la tropnbsp;,, grande facilicé des Prêtres , qui ne font pasnbsp;,, alFez, de difficulté de donner 1’Abfolution ^nbsp;5, des perfonnes chargées de crimes: qui fe con-,, tentent de s’en venir accufer a leurs pieds,. amp;nbsp;„ y retombent quelquefois dès le jour-même denbsp;,, leur Confeffion. ”

Il me demanda enfuite fi on nous prcchoitfou-vent. Je lui dis qu’on le faifoit aux gvandes fetes, 11 me demanda: „ Et 1’Avent amp; le Carême”?nbsp;]e lui dis qu’on ne nous prêchoit ordinairementnbsp;que le premier Dimanche [de I’Avent amp; du Ca-rêmej. Il parut furpris de ce qu’on ne le faifoitnbsp;pas plus fouvent. Je lui dis la-deflus qu’il avoicnbsp;été un temps qu’on faifoit le Catéchifme auxDo-meftiques tons les Ditnanches, amp; que cela tenoitnbsp;me demanda qui les faifoit.

fefleurs nbsp;nbsp;nbsp;óténosCon-

telleurs, M de Samte Marthe en avoir fait tiuel-

ques-uns amp; que depuis quelque temps Mr^Fla-mM’avoit fait. 11 reprit en fouriant ^ S

j- nbsp;nbsp;nbsp;comentesgt;””ye lui

dis : Monfeigneur t^s ne parlons point a lui. ,, dlrepliqua: Mais je dis de fes Sermons lenbsp;lui dis quil nous ürechnir.Io

— - nbsp;nbsp;nbsp;k«.avgt;lKgt;* •

;qu'ü nous prêchoit la Morale Chretienne. 11 me dit avec un vifageouvert. „ Ckft un bon-,, homme, Mr. F/oWot,ilya longJtcmpsquenousnbsp;„ nous connoiffons ” U me paria enfuite de I’a-ge qu’il pouvoit avoir, amp; tout cela d’une manié-reou il patoiffou une grande affedtion pour lui,nbsp;quoiquc la difpute qu'ils avoient eu emfemble lenbsp;loir précédent eut bien refroidi fon amide. Hnbsp;narla enfuite de Mr. Patilon-, 6c me demanda it

nous nous en accommodions, Scfic’etpitunbon-

homme. Je lui dis qu’o»i, que c’écoit une per-fonne fort retiree, amp; qui édifiwt tous ceux qui le

'^°AprS‘cela il me dit: ó bien, ma bonne

ous a rien recommandc avec plus dé „ foin que le refpedi amp; l’obéitTance que nous de-,, vons au Pape amp; anx Eveques; amp; la Mérey^»-„ getitiue^ qui nous a routes recuës, avoit une trésnbsp;„ grande .idee de la dignité oc de 1’autorité desnbsp;„ Evêques.” Il me dit: „ Ec bien ma bonnenbsp;„ Soeur, ce que vous me dites me rejouit beau*

„ coup, car je ne doute pas qu’après cela vous „ ne vous foumettiés de bon coeur a ce que j’ai 4nbsp;„ vous ordoioner: n’eft-il pas vrai?

,, R. Monfeigneur , je ferai avec joie ce „ qu’il vous plaira de me commander, pourvunbsp;„ que je le puifle faire fansbleflèr ma Gonfcience.

,, Il me dit; ó mais il nc faut pas êtrefcrupuleufe.

„ 11 cft vrai qu’il ne faut pas avoir uneConlden-,, ce erronnée , mais aulli il ne faut pas être ,, fcrupuleufe. Or je yous veux faire voir claire-M ment que vous ne pécherés point en faifant lanbsp;,, signature que je vous demande. Vos Soeursnbsp;,, de f arts, qui ont refufé de figner, me difoientnbsp;,, quellesneievouloient pas faire, paree qu’ellesnbsp;„ avoient peur de faire un jugement, amp; que cenbsp;„ n’étoit point a ellesajuger un Evêque^ maisnbsp;„ elles fe trompoient, car on ne leur demandenbsp;„ pas un jugement, la chofe efl; déja jugée; onnbsp;„ fgait bien que ce n’eft pas a des filles a jugarnbsp;„ des chofes Eccléflaftiques, amp; on ne jqge pasnbsp;,, une chofe jugée, Ce que 1’on vous demandenbsp;„ done, eft une acquiefceraent au jugement dunbsp;„ Pape amp; des Evêques, Car vous devés fqa-,, voir, ma bonne Steur , que le Pape n’a pasnbsp;„ condamné les f Propofitions ciréesduLivredenbsp;„ Monfeigneur d’Ipres fans une grande confidéra-„ tion; les Evêques de Prance l’en avoient prié,nbsp;„ amp; s’étoient trouvés obligés a cela a caufe de knbsp;„ grande divifion que ce Livre commenqoit -anbsp;,, faire dans l’Eglife. Car auflicót qu’il parut, ilnbsp;,, y eut un grand nombre de perfonnes qui re-„ connurent qu’il contenoit des Sentiments par*;nbsp;„ ticuliers amp; éxtraordinaires : d’autres s’cffor*nbsp;,, goienc dede juftifier; de forte que, comme jenbsp;,, vous ai dit, il s’éleva une grande conteflationnbsp;entre les deux partis, c’eft-a dire , en tre knbsp;„ familie de Meffieurs jiirnauld amp; les Jefmietmnbsp;„ Cette difpute s’échaufa de telle forte , que lesnbsp;„ Evêques voyant que cela pouvoit aller loin amp;nbsp;„ faire' un grand tort a l’Eglife , fe trouvérentnbsp;„ obliges d’écrire au Pape pour lefupplierdedé*nbsp;„ clarer quel fentiment il failoit avoir touchantnbsp;„ ce Livre, 80 fignerent cette Lettre amp; l’en*

Innocent X, _Uyant recue fit aflembler tout ce ,, quil avou dhabiles-gens aRawe; amp; aprèjnbsp;,, avoir exataine ce Livre durant deuxans, amp;nbsp;Lil 2nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„après

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Relation Je la Perfe'cutlon JesUeligieufes de Vort-quot;Royal ^ 1664- léóf.

gis-

igt;

amp; une pénétration d’efprit pour entendre ces le refpedt 3 nous I’avons déja promts dans la Sig-

^1 nbsp;nbsp;nbsp;SYoif fait beaucoup de priéres (^car on

^ j nbsp;nbsp;nbsp;jaraais éxaminó ce Livre qu’on n’ait dit

redurar*jj auparavanc la Meffe du St. Efprit» amp; fait en» ,, core beaucoup d’autres priéres) le Pape dis jenbsp;y, apres tant de Coin amp; un fi long éxatnen, pro-„ nonga enfin que ces y Propoficions, qui con-„ tiennent la Doftrine de Mr. Janjenius, fontnbsp;,, he'rétiqttesSc la chofe eft tellement comme jenbsp;„ vous la dis, que Mr. le Cardinal de Retz,, quinbsp;,, fut a Rome quelque temps après la publicationnbsp;de la Bulle, m’a dit a moi-meme, que lePapenbsp;lui avoit dit que quand il avoit fait la Bulle,nbsp;( c’étoit Innocent X, qui n’etoic pas un bigot)nbsp;il avoit fenti une lutniere route particuliére.

____:_____1_____ „ matiéres, qu’il n’avoit jamais eu. Après ce^nbsp;,3 ma bonne Sceur3 ne voyés-vous pas bien quenbsp;„ vous devés vous loumettre au jugement de I’E-„ glife? car il nefautpas vousimaginer quej’a-„ gifle en ceci par 1’indudion de ceux que cesnbsp;,3 Meffieurs appellent leurt ennemis, Je ne fatsnbsp;,, pas fi ignorant ni fi Gmple que je n’entendenbsp;,, bien qui font ces perfonnes 1 qui ils donnentnbsp;,3 le nom d’ennemis, ce font les Jefuites qu’ilsnbsp;„ veulent marquer par la; mais je vous affurenbsp;3, que je n’ai aucune communication avec euxnbsp;„ de ce que j’ai a faire en tout ceci. ”

Il me femble qu’il me fit cette proteftation fur la Sainte hoftie qu’il venoit derecevoir, maisjenbsp;n’ofe tout è fait I’affurer, ne m’en fouvenant pasnbsp;affez bien. Je f§ai bien qu’il me dit quelquenbsp;chofe qui me fit grande horreur. 11 pourfuivitnbsp;enfuite 3 difant qu’il n’avoit point d'autre défirnbsp;que de nous faire rendre a 1'EgUfe la foumiffionnbsp;que nous lui devions, 6c qu’il ne vouloit pointnbsp;céler que fans nous on nefeferoit jamais avifé denbsp;demander la Signature aux Religieufes , pareenbsp;qu’il n’y avoit pas fujet de la demander aux au*nbsp;rres; mais que pour nous, qui avions été inftrui-tes dans les maximes des jflwyêOTjjer, il étoit né-cefiaire que nous rendiflions un téraoignage public de notre foi par notre Signature; amp; qu’ilnbsp;avoit marqué routes les Religieufes en généralnbsp;dans fon Mandement, afin de ne nous pas tantnbsp;noter, mais qu’en efFet ce n’étoit que pour nousnbsp;qu’on avoit eu cette vuë. Jeluirépondis; „ Mon-„ feigneur 3 je penfe que vous me feres biennbsp;3, I’honneur de me croire: je vous allure quenbsp;„ nous foromes peut-être les Religieufes de votrenbsp;,3 Diocefe a qui on a le moins parlé de routes cesnbsp;„ queftions; amp; la Mére Angelique^ Si tous ceuxnbsp;,, qui nous ont inftruites, ont eu tant de foindenbsp;,3 nous faire é.vite'r la curiofité, qu’on ne nous anbsp;» pas feulement permis de lire de Livre de lafr/-quente Communion. Pour ce qui eft du Livrenbsp;„ fie Mr. d’lpres^ on n’en a point parlé MaCom-33 rounauté; amp; tout ce que j’en fcai, je I’ai apprisnbsp;»gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui en faifoit une grande

oc qui ne pouvoit fe lafler de m’en 3, parler tomes les fois qn’iv me tenoit voirj |1

m’a dit pluGeurs fois que ce Livre tie conte- Relation „ noit que la pure Dodtrine de Sf, Augu[lin tou- de la Mé-,, chant la grace. Sc il m’en parloit toujoursavecreduFar-„ une trés grande eftime. LI ne me répondit rien gis,

,, è tout cela, Sc demeura un peu penfif: puisil „ me dit;” Mais, ma bonne Soeur, ne voulés-vous done point figner? Je lui dis: „ Monfeig-3, neur, je ne crois pas le pouvoir faire en con«nbsp;j, fcience. Mais pourquoi, repliqua-t’il, nevou-3, les-vous pas vous foumettre. Sc croire que jenbsp;,3 vous dis la vérité? Je vous afliire que jene vousnbsp;,, demande point un jugement, mais un Amplenbsp;,, acquiefeement.” je lui dis, Aionfeigneur, finbsp;par un acquiefeement vous entendés le filence Scnbsp;nature que nous avons faite ce mois d’Aout ennbsp;nous joignant k nos Soeurs de Paris. H m’inter-rompic, amp; medic; „ Oui, voilé une belle Sig-3, nature,c’eftjuftementfemoquer; carquieft cenbsp;3, qui vous demande que vous parlies s’attend-„ t’on a vous pour aller prêcher la Doétrine denbsp;3, JanJenhtsI ce n’eft pas d’aujourd’hui que nousnbsp;,3 fqavons la parole de Saint Paul, Sileant mulie-3, res in Ecclejia; mais paree que vous ne voulésnbsp;,3 pas obéir, vous cheichés des défaiteS3 amp; vousnbsp;,3 proraettés le filence, paree que perfonne nenbsp;„ penfe é vous faire parler.”

il s’étendit fort enfuite é me vouloir perfuader que nous ne réfiftions é la Signature que par unnbsp;efprit de cabale; quec’étoit parl’engagementquenbsp;nous avions avec les défenfêurs iejanfenius^ quinbsp;nous empechoit de nous rendre é ce qu’il nous

demandoit: amp; comme je 1’aflurois du contraire,

il me répondit: ,, J’en ai fait l’éxpérience danS „ quelques unes de celles que j’ai vu a Port gt;nbsp;„ RoyaljQIlxW y en a eu de celles-lé qui m’ontre-,3 mercié de les avoir tiréesde la Maifon, amp; delesnbsp;„ avoir mifes en des lieax ou elles pouvoients’in-„ ftruiredela vérité, amp;quim’ontdicm€mequ’el-3, les nc 1’auroient jamais connuë fi elles y fulTencnbsp;„ demeurées, a caufe de 1’engagement qu’ellesnbsp;„ avoient dans le pani contraire. ” Je lui dis:nbsp;„ Monfeigneur, je ne fgai comment elles vousnbsp;„ ont pu dire cela, amp; e’eft ce que je ne dirai ja-„ mais, 11 me répondit: Mais cependanc elles menbsp;„ 1’ont dit; amp; ces pauvres filles ont die cela avecnbsp;„ tant d’humilité, qu’elles m’ont demande par-3, don le ventre contre terre amp; les larmes auxnbsp;„ yeux d’avoir réfifté fi long-temps: il y en anbsp;„ même qui ont tant de regret de leur défobéis-„ fence, qu’elles m’ont prié de les tenir quelquenbsp;,, temps en pénitence pour y fatisfaire,” Je nenbsp;me fouviens pas de ce que je lui répondis, ninbsp;s’il tn’en donna de loifir , car pour 1’ordinaircnbsp;il m’interrompoit auffitot que j’ouvrois la bou-che pour me dire; donnés-vous patience éceutss-

moh nbsp;nbsp;nbsp;..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ „„

Après cela il me fit un grand nbsp;nbsp;nbsp;» POJir

me faire voir qu’on ne pouvoit re “ ^ croire lefait de Janfenins., fans fe rendre au moins fus-

pea


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'Relation de la Vertêiution def Relipeufes de Port-Royal, 1664.-i65f.

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quot; rement qui eft fauffe , comme par exemple fi ’ je vous difois que je aai point dit la. Meffeau-” jourd’hui, ou que vous diliés que vous n’avésnbsp;’’ point parlé a moi; voik ce que e’eft que men-lir.” Jelui dis: Monfeigneur, e’eftauffimen-tir d’affurer que 1’on croit une chofe dont on anbsp;grand fujet de douter, amp; je vous avouë que je nenbsp;pourrois pas figner comme plufieurs de ceux quinbsp;font fait , amp; qui difent après cela qu’ils n’ennbsp;croient pas davantage le fait de yanjenius, 11 reprit avec chaleur. „ Qui vous a dit cela? celanbsp;„ eft faux, e’eft une calomnie des yan/enifles:nbsp;„ comme on a iaic courir que vos Soeursde Farit

LH % nbsp;nbsp;nbsp;,3 ft»»-

Relation pecSk de fofitenir les héréfies des cinij Profofiiions j de la Mé amp; il me die que c'étoit pour cela que dans fonnbsp;redu Far* Mandement il avoir ordonné que ceux qui nenbsp;gis.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;figneroient pas, feroient puniscomtnedesfauteurs

d’héréfie, paree qu’il y avoit fujet de croire que le refus qu’ils faifoient d’attribuer les Propofitionsnbsp;i Monfeigneur d’lpres, ne procédoit que de 1’at-tache fecrette qu’ils avoient i foutenir fa Dodlri*nbsp;ne. Je lui dis: „ Monfeigneur, il me femblenbsp;j, pourtant avoir vu dans votre Ordonnance qu’onnbsp;j, ne peut confondre le fait avec le droit fans ig-„ norance ou fans malice,” Il fe mit la-deffusnbsp;en colére, amp; roe dit avec beaucoup de chaleur:nbsp; Achevés le refte, dites, dites la fuite.” Je luinbsp;repondis que je ne m’en fouvenois pas. 11 pritnbsp;auffitot fon Mandement, amp; me luc la fuite de cenbsp;que je lui avois citéj amp; quand il m’eut lu qu’ilnbsp;demandoit la foi humaint amp; Eccléfiaftique pour lenbsp;fait, je lui répondis que je ne pouvois avoir cettenbsp;foi humaine^ paree que j’avois trop fujet de douternbsp;de la vérite de ce fait-. Sc que je croirois faire unnbsp;menlbngede figner formula'tre. Sc de témoignernbsp;par-la que je croyois que la Doélrine des y Pro-pqfitions étoit celle de Mr. dlpret, étant tout ïlnbsp;fait incapable de fqavoir par moi-meme fi celanbsp;étoit vrai ou faux. 11 s’écria la deffus en élevantnbsp;fes mains en haut.* ,, Bo» Dieu\ quel enthement,’’'nbsp;Je lui dis, „ Monfeigneur, je ne fuis point entê-„ tée, amp; j’ai beaucoup de douleurdene pouvoirnbsp;„ fatisfaire a ce que vous me commandés Maisnbsp;,, je vois fi clairement que je ne le puis faire fansnbsp;„ oflenfer Dieu, que je me fens obligéedenemenbsp;„ pas rendre a ce commandementi amp; s’il vousnbsp;„ plait d’en faire l’épreuve , commandés-moinbsp;„ quelqu’autre chofe quejepuifle faire fansbleifernbsp;,, ma Confcience , amp; vous verrés avec quellenbsp;„ promptitude 6c quelle ardeur je vous obéirai,nbsp;,, 11 me dit encore en colére.- Je ne vous com-manderai jamais autre chofe. ” Je lui dis.nbsp;Monfeigneur, il m’eft done impoffibledevousnbsp;” obéir,” Il recommenga enfuite amp; me vouloirnbsp;perfuader que I’Egliie ne s’étoit jainais conteiitéenbsp;que Ton condamnat la fauCfe DodFrine des Héré-tiques, fi on ne condamnoit leur perlonne* Ilnbsp;me rapporta fur ce fujet 1’éxemple du Conciledenbsp;Calcedoine, qui n’avoit pas voulii recevoir ré/sai*nbsp;ret qu’il n’eut die anathéme a Nefiorius, 11 m’al-légua auffi le Concile de Trente^ qui avoit con-damne Calvin auifi-bien que fa DoéJrine • amp; ilnbsp;me youluc faire voir que les Calvinifiesétoicmplu?nbsp;fincéres que ceux qu’il appelle yanfenifes, pareenbsp;que les premiers acquiefeent a la condamnationnbsp;que 1’Eglife a fait de leurs Erreurs, fans ufer denbsp;la fubtilité des autres, qui fous prétexte de dé-fendre la perfonne de Janfenius, fe refervoientnbsp;toujours une porte pour foutenir la Dodtrinenbsp;condaronée. ll tne fit la-deffus un fort long discours pour me faire croire qu’il n’y avoit nullenbsp;difference entre \cfait de Calvin amp; celui deyan-jeniuff Et il condut endilant: „ Hébien!, ma

bonne Sceur, ne voyés-vous pas bien après ce Relation „ que Je viens de vous dire que vous ne devésde la Mé-

figner le formula^re, UeduFar-„ morns que vous ne fafflés plus d'état de I’opi- gis.

„ nion d un petit nombredeperionnesQuederpllp

„ ll y a beaucoup de difference: Car première!

„ ment vous me dites que les Calviniftes ne dis-„ purent point que Calvin n’ait été condatnné „ mais qu’ils foutiennent que fa Dodrine eft bon!

„ ne, amp; qu’on la condamnéeinjuftement: com.

», me fi ces Meffieurs que vous appellés yanfenis.

tes difent la même chofe de yanfeniut. Vous voulés bien, Monfeigneur, que je vous difenbsp;3, que e’eft tout le contraire car ks Cahimflesnbsp;„ avouent qu’ils ne croient pas, par exemple, lanbsp;Tranfuhflantiation , I’lnvocation des Saints , amp;

„ plufieurs autres chofes. ils avouent encore que ,gt; e’eft 1’opinion de Calvin, Sc tout le monde lanbsp;,3 peur lire dans fes Livres; ils conviennenc quenbsp;33 Cette Dodrine qu’ils foutiennent a été condam-33 né par 1’Eglife, quoique, comme vous dites,

33 its la veuillent faire pajfer pour Catholique. Mais ” !.*?’gt; ^ jnftement le contraire; car tous ceuxnbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;condamnent les cinq

dans le I,bse it Mr nbsp;nbsp;nbsp;P“ t™quot;’quot;

a cela ton qoi ne parSfe.

„ faut avouer que vous eces bien entêtée ’’ ’’le lui répliquai: „ Je vous at déjadit, Monieieneurnbsp;„ que je n’agis point en tout ceciparentêtlmenr!

5, 6c que fi ce n’étoit la crainte d’offènfer Dieu ’

,, j’aurois beaucoup de joie de vous pouvoir obéir.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

D. „ Mais pourquoi craignes - vous d’offenfer „ Dieu, dites,. moi, qud peche penferiés* vousnbsp;„ faire en fignant ?

R. je fuis perfuadée, Monfeigneur, que fe fe-rois un menfonge, en rendant temoignage que ie crois une chofe done j’ai grand fujet de douternbsp;amp; dont je fuis incapable de m’éclaircir par moi!nbsp;même.

„ Hol ma bonne Sceur, medit-il, vousn’ea-„ tendés pas ce que e’eft que menfonge. je m’en „ vais vous 1'expliquer. Pour faire un menfon-ge, il faut dire une chofe que Ton fqaitaffure-


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quot;Relation de la Terjdcution des quot;Religieufes de Vort•'Royal^ l66^'l66jl

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tant y a que je ne refufai point de figner cette ,, Lettre , que paree qu’on ne me la fit pointnbsp;’ voir. Mais enfin, ma bonne Soeur, leschofesnbsp;fe pafterent a /iowe comme je vous le viensnbsp;„de dire; amp; vous vous fouvenés bien de cenbsp;„ que j’ai dit au commencement ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; que

„ j’ai appris fur ce fujet par le Cardinal de Rets. ,, C’eft votre parent , n’eft-ce pas?” 11 me fitnbsp;enfuite un alfez long difeours, pour me perfuader que quand le Pape 6c les Eveques fe fe-roient trompés, ce qui n’étoit pourtant pas, nousnbsp;ne devions pas faire de difficulté de figner, paree que nous n’avions qu’a obéir; 6c que fi nousnbsp;étions trompées c’étoit le Pape 6c les Evêquesnbsp;qui en répondroient, amp; non pas nous. J1 menbsp;cita deux paffages pour me prouver fon opinion.nbsp;J’en ai oublié un, L’autre eft de Richard de St.nbsp;Pióior, qu’il me répéta plufieurs fois, le void.nbsp;Domine^ ji error e(l, d te decepti Jumus , en menbsp;voulant comme faire entendre que ces parolesnbsp;^voient été dites- a un Pape. Mais je me dout-que cela n’étoit pas vrai; je ne m’avifai pointnbsp;neanmoins fur I’heure de le lui demander. 11nbsp;pourfuivit fon difeours, en me voulant fairenbsp;¦voir corn ten nous avions tort de préférer I’o-pinion d une poignee de gens a l’autorité du Pa-

Relation,, qui ont figné ne 1’avoient fait que par ambition, de laMe«„ amp; paree que je leur avois premis de les fairenbsp;reduFar „ Supérieures. Cependant Dieu fqait queriennenbsp;gis. „ s’eft fait avecplus de paix amp; de douceur: tousnbsp;„ ceux qui ont figné comme il faut ne font pointnbsp;,, difficulié de croire Ie fait^ amp; ceux qui ne Ienbsp;„ croient pas ne doivent point figner.” Je luinbsp;dis: Monleigneur, nous ne Ie devons done pasnbsp;faire, puifque nous ne pouvons pas croire ce fa;S.nbsp;11 me dit: ,, Oh! mais ma bonne Soeur, il fautnbsp;„ acqüiefcer au jugement de l’Eglife, amp; eet ac-„ quiefcement vous oblige k croire, non pas parnbsp;vous même a la vérité, mais paree que l’Eglifenbsp;Ie croit.” Enfuite il recommenga a meparlernbsp;Ses grandes diligences qu’on avoit fait a Rowenbsp;pour examiner la Dodfrine de Janfenius^ amp; comme on 1’avoit condamné dans routes Ics formesnbsp;qui fe doivenc obferver dans une rencontre denbsp;cette importance. A quoi je répondis que toutnbsp;le monde ne difoit pas que cela fe fut palfé ainfi.nbsp;11 me repartic. „ U y a desperfonnes mal-inten*nbsp;„ tionnées qui ont fait count des bruits conirai-„ res a ce que je vous dis, amp; qui ont même faitnbsp;,, des Livres, comme ce Livre de St. Amour-.,nbsp;,, e’eft un méchant Livre, qui ne mérite que Icnbsp;„ feu, amp; peut être auffi fon auteur. 11 patle denbsp;„ moi, amp; me donne un eloge de ce que je nenbsp;„ voulus pas figner la Lettre que les Evêquesécri-,, virent au Pape pour lui demander la condam-,, nation des 5 Propofitionsj e’eft unefaufteté^nbsp;il eft bien vrai que je ne fignai pas cette Let-

pe, des Eveques, amp; de toute l’Eglife. Il s’eten- Relation dit fort amp; me marquer que les perfonnes a l’o-delaMé*nbsp;pinion defquelles il dit que nous fommesfort at-reduFar-tachées, étoient des gens fans caraétére amp; fans gis,nbsp;autorité; amp; qu’il falloit être bien eniêté pournbsp;les préférer ainfi a tout le monde.

Et après encore quelqu’autre cholê, dont je ne me fouviens pas, je lui dis: „ Monfeigneur.

„ je vous ai déja dit bien des fois que nous ns „ fommes attachées a perfonne, maia qu’il nousnbsp;„ fuffit pour nous perfuader que nous nenbsp;„ pouvons figner en confcience , que nousnbsp;„ voyions qu’il y a beaucoup de conteftationsnbsp;„ dans I’Eglife fur ces matiéres, amp; qu’étant in-„ capables , comme nous fommes, de recon-„ noitre par nous-memes la vérité de ce faitnbsp;„ qui ne nous regarde point, nous croyons quenbsp;,, notre fureté confifte a ne prendre aucune partnbsp;„ dans routes ces chofes; amp; toute la grace quenbsp;„ nous vous demandons, eft que vous ayes lanbsp;„ bonté de nous lailfer dans la fufpenfion d’efprit,

„ 0Ü des perlonnes de notre Séxe amp; de notre „ condition doivent être au regard de routes cesnbsp;,, conteftations.” 11 me dit que cela ne fe pou-voit; qu’on ne nous permettroit jamais de de-meurer fans rien faire; que nousavions eu tropnbsp;de communication avec les perfonnes fufpedires.

Je lui répondis que nous avions fait tout ce que nous pouvions; amp; qu’après la fignature que nousnbsp;avions donnée avec nos Sexurs de Paris , nousnbsp;croyions qu’il n’y avoit plus lieu de nous rien de-je répondis que cela m’étoit impoffible pour lesnbsp;raifons que je lui avois déja repréfenté. ,, Quo;nbsp;„ done, me dit il, vous ne voulés point figner ?”nbsp;Monfeigneur, je ne le puis, paree que jefuisper-fiiadée que j’ofFenferois Dieu. Je vous avouê, ré-pliqua t’il, mais d’un ton de compafijon, 6c pres-que les larmes aux yeux avec une parole entre-coupée, „que je fuis touché de votre entêtement:nbsp;,, mais confiderés un peu a quoi vous allés-vousnbsp;,, éxpofer.” Je lui dis: „ Monleigneur, je m’ynbsp;„ attends bien; je vois affez que le refus que jenbsp;„ fais de la Signature me fera tomber dans votrenbsp;„ indignation.’’ II m’interrompit. „ Indigna-„ tion! 6! Dieu m’en garde, ma bonne Soeur,nbsp;„ je n’ai jamais d’indignation pour les perfonnesnbsp;,, qui font fous ma conduite; mais il eft vrai quenbsp;,, j’ai beaucoup de douleur de voir que vous nenbsp;„ vouliés; pas VOUS rendre a ce que je défire denbsp;,, vous, 6c que vous m’obligiés a vous trader d’u-,, ne autre maniére que je ne défirerois.” Je luinbsp;répondis, „ Monfeigneur, je m’attendsque vousnbsp;„ ne me traiterés pas plus favorablem^nr quenbsp;„ Méres. Je vois bien que je m’éxpoie, par lenbsp;„ refus que je vous fais, pallerpeuc-etrelereftenbsp;„ de mes jours dans une prifon; maïs j aimenbsp;,, mieux être réduite en eet etat, que de blelTer

» raa


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P nbsp;nbsp;nbsp;^ r •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dei Relightffes ds Port .Rayol, r 66± - l65c.

Rcl nojgt; ma Goofci^nce. R me femble qu’il répoo* nbsp;nbsp;nbsp;/'roi'no rni’«u«

de ia Me- dac a ceia que par un foupir. reduFa - Enfin après m’avoir tcnu'é deux grandes heuresnbsp;il me dit- j, O bien! ma bonne SoEur^ je vois

roe fit a la Reine Mane de Méduir. Elle lui gis. „ avoic demande a voir fa femme, amp; commecenbsp;„ Gennihomme, qui étoir un peu Gaillard fai-„ foit quelque diiiculté de la faire venir, amp; quenbsp;„ la Reine la demandoit toujours, il lui dit en*

„ fin , Madame, je craindrois que cela n’in-„ commodat voire Majelié, car ma femme eftfi „ fourde, que vous n’aurés jamais la voix aifeznbsp;„ haute pour lui faire entendre ce que vous luinbsp;„ tetés l’honneurde luidire. La Reine lui répon-„ dit: ne laiffés pas de la faire venir, je parlerainbsp;„ affez haut pour me faire entendre Ce Genfil*

„ homme après cela s’en alia dire a fa femme, la ,, Reine veut vous faire l’honneur de vous voir,

„ mais prenés bien garde a parler bien haut, car „ elle eft fourde, amp; fi vous ne cries cant que vousnbsp;„ poutrés, elle ne vous entendra pas. Cettenbsp;,, femme fut enfuite voir la Reine, qui auffitócnbsp;„ qu’elle la vit fe mit k Crier de toute fa force,

5» amp; l’autre de fon cóté répondic de tnême,

,, ^eforte ^que ce fut un ris univerfel de toute la

gis

Cour. ” 11 rioit de bon coeur en me faifant ce conté , mais je n’en avois point d'envie,8cnbsp;il ajouta enfuite. „ Voe-me ce Gentilbomme

me ferés pas com-„ ...V vv y nbsp;nbsp;nbsp;, vous n*avéi pas envie

„ de me jouer ? Je lui repondis fort lécieufe* ment, DJe» m’e» garde , Movfeigneur ^ il repritnbsp;un peu fon férieux , amp; après quelques parolesnbsp;dont il ne me Ibuvient pas, i! ie retira en menbsp;difant; „Je vous donne Ie bon-jour ma bon*nbsp;,r ne Soeur , je fuis votre ferviceur de tout moanbsp;„ coeur.”

J’ai oublié a dire qu’il me demanda fi nous fai» fions ici des affaires importances pour !a Maifon,nbsp;que les grandes affaires fe crai-

-.oi ia oigijaLuic uui IC lait au fariement eit ie lui dis que non, -j—- nbsp;nbsp;nbsp;n ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- •- ;¦“*

une marque que la chofe a pafte a la pluralité toient k Faris, amp; nbsp;nbsp;nbsp;'^“1^

„ des voix, amp; qn n’oblige pas de croire que Ie par ordre de notre Mere nbsp;nbsp;nbsp;H voulut auffi

„ pigement fou jufte: mais ici, Monfeigneur fqavoir de quelle maniere la Celenere d ici agiffoit:

, --------quot;^¦‘^^‘Q'i'rT^rir krurdis la-deflusnosufages.

i ne nous demandes pas que nous figciions avec celle de faris ^ jc • i maniere de tai*

Ie Pape amp; les Evêques ont cendamné la 11 me fit quelques ‘isma^es lm la

,, Óoörine de Janlemut^ mais vous voulés que te l’Eledtion, a quoi je repon

,, nous croyions de coeur qu’il a été bien con-

„ damné.” II ne me répondit rien Ik-deffus,

amp; me répéta encore qn’il voyoit bien qu’il

gagneroit rien - amp; tm’il prmr t-..—— gt; nbsp;nbsp;nbsp;'

(il étoit

verroit la Communauté;

ne

5gt;

„ bien que je ne gagnerai rien avec vous; vous ,, ne fignerés ]^as, n’eft il pas vrai;” non Mon-feigneur, lui répondis-je.s’il plait a Dieu. II repritnbsp;Ik-deflus fon ton de compaffion, pour me dire:

„ j’admire comment vous êtes ü opiniatre que de „ ne vouloir pas vous rendre amp; une chofe fi facile,

,, amp; d’aimer mieux vous éxpofer a tout ce qui en ,, peut arriver.” Je ne me fouvienspas ficefontnbsp;ia fes propres termes; mais il me voulut fairenbsp;comprendre a demi-mot, amp; plus par fes geftesnbsp;que par fes paroles, que je me devois attendre anbsp;quelque grande punition. Sur quoi je luitémoig-nai encore qu’il n’y avoit que k crainte de Diennbsp;qui nous empêche de Ie fatisfaire; amp; que j’efpé-ro's qu’avec Ie temps il reconnoitroit que nousnbsp;n’avons rien fait que par ce motif. „ O point dunbsp;„ tout, me dit-il, ma bonne Soeur , ce n’eftnbsp;5, qu’entêiement que tout cela, mais écoutés en-], core ce que j’ai st vous dire. Nous voyonsnbsp;« tous les jours un éxemple qui vous doit con-„ vaincre fans que vous puifliés vous défendre:nbsp;,, car dans Ie Parlement , lorfqu’on a jugé unnbsp;,, Procés, OU les chofes fê paffent a la pluraüténbsp;j, des voix , quand il faut figner la Sentence,nbsp;„ tous ceux qui ont été d’avis contraire au plusnbsp;,, grand nombre ne laiflent pas de figner la fen-tence, quoique bien fouvent ils nela croientnbsp;,, pas jufte, Que dités vous a cela, ma bonnenbsp;„ Soeur, ne voyés vous pas bien que vousn’avésnbsp;„ pas raifon de refufer une chofe que tout Ienbsp;„ monde fait fans peine?” Je lui disy „ Mon-„ feigneur, cela ne me perfuade point , pareenbsp;„ que je crois que ce n’eft pas la même chofe:nbsp;,, car la Signature qui ié fait au Parlement eit

VOUS

que

_ Se qu’il étok temps de fe retirer, (il étoit midi Sc demi) y qu’après Ie diner ilnbsp;verrok k Communauté y qu’il ne tiendroit pasnbsp;toutes i'os Soeursautant que moi, mais qu’il menbsp;nriok de bien confidérer toutes les cholés qu’ilnbsp;...nnit de me direy qu’elles étoient fort impor-Ie lui dis; ,, Monfeigneur, jsnbsp;Sieu fur cela.” 11 me répondit. „ J-

gt;’ ^' nrie ma bonne Soeur.’’ Je lui detnandai ” u'-iédiiRiont amp; cquot; retirant , 3^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;®;

^ feitmeur la Soeur qui vietvdra apres mot ,)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cft une bonne ancienne qm eft bien

” foSe; fi }» quot;

4-f»

eft dans les Cónftitucions. H me demanda com-bien nous avions de portes de Clbtures; je lui dis 5. II me demanda qui avoit foin des affaires dunbsp;menage dc debors. Je lui répondis que c’ésojtnbsp;Makre Hilaire. 11 me demanda s’il n’y en avoitnbsp;point d’autres. Je lui dis que Mr. Charles avoitnbsp;foin de la ferme des Granges 11 me demandanbsp;quelle difference il y avoit entte ces deux hommes pour en appeller un Mr., amp; Taiirre Mai-tre.. Je lui répondis que je penfok qu’il n’y ennbsp;avoit point d’autre, finon que Mr. Charles étantnbsp;comme fermjer,amp; ayant bien des valets fous luinbsp;ce noen de Mr Ie leur rendoit plus recommandainbsp;ble. 11 fe contenu de cela,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

J’ai oublié de vous dire qu’en me parlant de li Signature, il ene reprochg fort que Ie iclus que

nous


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-------- nbsp;nbsp;nbsp;ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tic proceauic

^ F ^ d’orgueil amp; dc crainte de donner avantage re du r ar fmgt; f,Qyg yg'j'^ites ; amp; qu’une de nos Soeursnbsp;6*^- de Taris lui avoir dit qu’elle ne figneroit pas,nbsp;de peur de faire triompher les J-éJu'ttes, Je luinbsp;répondis: „ Je ne vous dirai jamais cela.” Jenbsp;Ie crois, dit il, vous avés trop d’efprit.” Je nenbsp;me fouviens pas du refte,

vn. A une heure amp; demie, ou trois quarts, ilre-Eiitrcticnde au Parloir , oii je fus pour introduire la Biunetieïe bonne aucienne. 11 me die que Mr, Ie Grand-avecla,Mé-F/Vij/re avoit bien envie de ine voir. Je lui té-tcPiicuie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qye je ferois'cequi lui plairoic. 11 me dit

_____T nbsp;nbsp;nbsp;Af» riailtre. nn’il TpriMf

pas Ie temps de Relation lui répondre. Entr’autrês il me rapporta This-de la Mé*nbsp;toire de Mr. i’Angers , amp; de I’Affcmblee «/ereduFar-Loche. II me cita aufli ce que Mr. de Paris gis,nbsp;m’avoit dit Ie matin de Mr. Ie Cardinal de Re/z.

11 me voulut alléguer quelques paflagesde Saint Bernard pour me porter ^ robéiflancej entr’au-tres un , ou il dit que ce Saint veut que 1’onnbsp;liiive le conieil de fon Supérieur dans les cho-fes douceufes ; il me paria de tous nos amis ,nbsp;comme de perfonnes hérétiques. Et comme jenbsp;lui dilbis qu’ils étoient toujours unis I I’Eglife ,

amp; que !a difficulté qu’ils avoient de croire un

___________I__u'':_____

’Relation de la Verjétution des Religieujet de Tort^Royalj i664,'l66fj raiiions de nous y rendre ne procédoic quelles il ne me laiflbit prefijue

oraueil amp; de rrainfP Hlt;=* r^onnpr ovonfo^T^» Int r^nrtn/^f* Ta nbsp;nbsp;nbsp;il rr»i

'quot;Zy'hponrahv dc civiüté, qu’il feroit bien-aife fait ne les pouvoit pas rendre heretiques, il me one ie lui parlafle, amp; que je n’aurois qu’a le fai- rapporta le paffage de I’Evangile , ou Notrenbsp;re demander quand je voudrois. M. le Grand- Seigneur dit a fes Difciples que celui lt;jui ne veutnbsp;Vicaire roe demanda quelquetempsapres. Jen’ai pas écouter PEglife, doit itre^ tenu comme un Pa-

fen , amp; le relle. Enfin Vêprcs fonnérent , amp; il fut obligé de me quitter. Ce qu’il fit avecnbsp;autant de mépris qu’il en avoit témoigné lenbsp;long de 1’Entretien.

ENTRETIEN

De

ma Soeur Marie de Sainte Eu* phrafie ( Robert ^

Etant entrée au Parloir je me mis a genoux amp;

me baiflai route bafle comme pour recevoir En«etien la bénédiélion de Mr. l’Archevêque. Je nè fqai |= Soeutnbsp;s’il me la donna, je n’en entendis rien, mais aus-^^“°^“'

fitót il me fit aCTeoir me difant que j’écois infirme amp; bien malade a ce qu’on lui avoir dit. Je luinbsp;dis qu’il y avoit deux mois que j’avois la fiévre-quatre. II me dentanda mon nom, amp; après 1’a-voir fqu il me dit: „ Vous avés des Soeurs a Pa-„ ris, ” je lui répondis que j’étois 1’aïnée. Unbsp;„ ajouta: „ Vous avés un frére Dotfteur, vous

viir.

rien retenu de fon entretien, qui Fut affez court, paree qu’il me paria avec tant d’emportementnbsp;amp; de confufion, que je ne me fouviens pas qu’ilnbsp;m’aic allégué aucune raifon confidérable. Maisnbsp;je puis dire qu’autant Mr, de Paris m’avoit par-lé civilement, autant Mr. le Grand-Vicaire menbsp;paria avec mépris amp; avec dédain. 11 me ditnbsp;d’abord qu’il auroit bien fouhaité que toutes cesnbsp;conteftations euflent été finies avant que Mr.nbsp;i’Archevêque eut commencé a éxercer fes fonc-tions, paree qu’il prévoyoit la grande peine quenbsp;notre obftination lui devoir caufer. 11 me fem-ble que je lui répondis que s'il eut plu a Mr.nbsp;l’Archevêque de 1'e contenter de ce que nousnbsp;avions fair, qui é oir tout ce ^ue nous pouvi-ons en confcience , il auroit evité route cettenbsp;peine. 11 reprit la-deffus avec une grande aig-reur, en me difant que nous é'.ions des opiniarnbsp;tres , des fuperbes, ou quelque mot femblable,nbsp;que nous ne voulions pas obéir au Papequenbsp;nous nous attachions a des perfonnes fulpedres

d’héréfie. Je Jüi dis que nous n’avions point nbsp;nbsp;nbsp;______ „

regardóit point: „ Mais quand le Pape, dit il, „ 1’a décidé , c’eft préfomption de ne le pasnbsp;„ croire.” Je lui dis que le Pape n’étoitpasm-faillible dans des décifionsqui neregardem qu’unnbsp;fait. 11 répüqua: „ Oui, c’eft votre opinion ,nbsp;„ ne voulés-vous point aufli foütenir les fnbsp;„ Propofitions comme un de vos Eccléfiafti-,, ques qui en foütint hier ^ en prélence denbsp;„ Mr. l’Archevêque.?”

Je lui dis que Mr.Floriot [t.’eft le nom du foütenant] ne nous parloit pc int: ,, J’en fuisnbsp;„ bien - aife, me répliqua-t’il, il ne feroic pas anbsp;3, fbuhaiter que vous eufliés beaucoup de com*nbsp;n rounication avec des perfonnes fepblables;

car il eft tout a fait dans les fentiments des ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il a néanmoins plus de fimplicité

d’attache, mais que nous ne croyions pas qu’on „ n’étespasde fon fentiment”? puis fe reprcnanc nous put obliger a croire un fait qui ne nous auffitót il dit qu’il ne Igavoit pas, amp; quepeut-être

' ¦ nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------¦' j’en ferois: je lui dis que je ne f^avois pas quel

j

„ ferés- vous pas ”? j‘e lui répondis: Oui^ Mon-„ feigneur, autant que vous m’en donneres la Ij. berté. Je ne fuis venu que pour cela. ,, Ma

-- bon.

étoit fon fentiment, y ayant plufieurs années que je ne 1’avois vu, mais que s’il étoit contraire knbsp;celui denos Soeurs, je n’en étoispoint. Sur celanbsp;il me dit: „ O la bonne Religieule ? o qu’elle eftnbsp;„ humble de fe prétérer a un Doéteur j amp; dc fenbsp;„ croire plus capable que lui, n’eft*ce pas la unenbsp;„ vertueufe Religieufe. ” Je répliquai que je nenbsp;me préférois point a lui. II me prit la parole, amp;nbsp;changeant de difcours:„0 qa, meditil, ma bon-„ ne fille, ne me promettés vous pas de me par-,, Ier fincérement amp; de me propofer vos doutesnbsp;,, fur la Signature Je vous garderai le feeree com-,, me celui de la Confeflion, amp; vous le garderesnbsp;„ aufli: vous fqavés que c’eft l’ordre des Vifit^s.nbsp;„ Vous me pouvés parler tout librement, ste lenbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Li,.inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Oui.Mon-

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’Relation de la Perfécution des Relig Relation” bonne fille. O ga, dites-tnoi, qui eft votrcnbsp;de la Mé' ” Supérieur” ? C’eft vous, Monfeigneur. ,» Maisnbsp;re du Far.” je ne fuis pas Ie premier”?

R. C’efl: Notre S. P. Ie Pape, Monfeigneur.

11 pourfuivit; •, Ne Ie tenés-vous pas pour tel?

” Car il eft Ic Chef de l’Egüfe^ je ne fuis qu’a-” prés lui; a Dieu ne plaife que je me mette ” au deffus. Vous nous croyés done vos Supé-” rieurs? vous n’en avés point d’autres, n’eft”ilnbsp; pas vrai”.^Je lui dis qu’oa/. „ Pourquoi done,

’’ me répondit-il, ne voulés-vous pas obéir,puis«

” que ee font vos Supérieurs qui vous 1’otdon.

” nent, amp; que vous devés croire qu’ils ne Ie fe-” roient pas s’ils n’en voyoient la néceffité pout ” lever Ie fcandale qui s’eft élevé depuis quelquesnbsp;” années dans l’Eglife par des opinions nouvellesnbsp;” que quelques perfonnes ont voulu incroduire ?

’ On a été oblige pour eela de dreffer unfarmu-laire, afin de réunir tout Ie monde dans une ” même créance, amp; qu’il n’y eut plus de divi-’’ Gon dans l’Eglife. Et je ne vois pas quellesnbsp;” raifons peuvent avoir une petite poignée denbsp;” gens pour ne fe pas rendre é Ie figner, aprèsnbsp;” que Ie Pape, les Evêques amp; les Doéteurs ontnbsp;” examine foigneufemeni toutes chofes,

R. Pour moi, Monfeigneur, je ne Ie puisfaire, ma Confcience ne me Ie permet pas. Je crois que j’offenferois Dieu. 11 me dit tout en colére.nbsp;” Voila qui eft étrange, que vous vous arrêtiésnbsp;” a une poignée de gens qui vous ont inftruites,nbsp;” amp; vous ont dit ce qu’ils ont voulu; amp; vousnbsp;” êtes fi fimple que de vous y arrêter amp; de lesnbsp;” préférer a toute l’Eglife.” Monfeigneur, ré-pondis-je, je vous aflüre qu’ils ne nous ont jamais inftruites de ces chofes. II prit la parole ;nbsp;’’ Ecoutés-moij vous m’interrompés, ou eft-cenbsp;” que vous auriés pris tout ce que vous dites , finbsp;” vous étiés aulB peu inftruite que vous Ie dices?nbsp;” Vous nous en voulés bien faire accroire. Mr,nbsp;^rnauld vous amp; dit tont cela, amp; vous Icpréfé-” rés au Pape, aux Evêques, aux Dodl:eurs,amp; énbsp;” votre Supérieur légitime.” Je lui dis,. Jenbsp;” vous affure, Monfeigneur, que j’ai vu M.nbsp;Arnauld dans Ie monde amp; céans, amp; jamais il nenbsp;” m’en a parléj c’eft ma feule Confcience qui m’anbsp;” potte a tn’en inftuire.” II me dit que fi cenbsp;n’avoit été Mr. Arnauld, que g’avoit été d’autres.nbsp;Je répliquai, qui fi on ne nous avoit obligé denbsp;prendre part dans cette affaire [de la Signature]nbsp;que jamais nous ne nous en ferions enquifes, 11nbsp;me dit: ” Pourquoi vous en enquetés-vous? Eft*nbsp;” ce que quand un Supérieur légitime ordonnenbsp;” quelque chofe a des filles, qu’elles demandentnbsp;” pourquoi on Ie leur ordonne, 6c qu’elles s’en-” quétent de ce qu’on leur commande ? c’eft-lanbsp;” une belle obéifl'ance. ” II me dit cela avecnbsp;chaleur, amp;me paria de la forte tout Ie refte denbsp;Ibn difcours, me témoignant qu’il voyoit biennbsp;qu’il y en avoit ici de fort opiniatres, aulE-biennbsp;qu’a PariSf

gis

ieufes de Port-Royal, nbsp;nbsp;nbsp;tJot.Mnn

Je lui dis que ce n etoit point par opiniatrete que nous refufions de figner ,, amp; que pour moi de la Me»nbsp;depuis trois ans j’avois penfé k toutes fortes de re du r ar-voies pour lui obéir fans en avoir pu trouver au- gis,nbsp;cune, quoique j’euffe beaucoup prié pour celajnbsp;que ma confcience m’ayoit toujours faitfentirquenbsp;je ne Ie pouvois fans péché, 6c que c’étoic cequinbsp;m’avoit fait inftruivedes chofes,paree que jen’au-rois pas eu raifon de ne Ie point vouloir faire, fansnbsp;fcavoir de quoi il s’agiffoit. 11 me dernanda quelnbsp;péché je pouvois faire en fignant. Je .ui dis quenbsp;je croirois faire un péché mortel. H me detnan-da : ” Quelle forte de pêche?’ Je lui dis unfauxnbsp;témoignage, amp; un menfonge, j?uifquenbsp;vois plint la chofe dont on vouloit que^rendiffenbsp;témoignage par ma Signature, La-d^us il menbsp;dit: ” je m’en vas vous détromper. On nevousnbsp;” demande point du tout de témoignage; celanbsp;” feroit beau, on fgait bien que vous n’en ecesnbsp;” point capables, On vous demande feulementnbsp;” aa aequiejeement. ” Jé lui dis que dans Ie fondnbsp;je croyois que c’étoit la meme-chofe, 8c que j’offenferois Dieu également d’une fagon ou d’autre.

11 me répondic que je lui échauffois Ie fang, amp; que je récoutafTe.

Enfuite il m’éxpliqua Vacquiefcement, comme il fit Ie lendemain au Chapitre. C’eft pourquoi jenbsp;ne Ie répéte point. 11 ms paria aufli de l’obéis-fance en la même maniere. A quoi je répondisnbsp;que nous avions obéi en ce qui etoit dQafoi, ayartnbsp;condamné les erreurs des 5 Fropohuons quelquenbsp;nart qu’elles fuffent; maïs que pour ce qui etoitnbsp;ITfSt que je ne Ie puvois en confcience, 6cnbsp;aïe ie c’royois que perfonne ne m y pouvoicobli-

ger , amp; qu’il étoit fibre d’eti croire ce que l’on

mé fit un grand difcours de Cahin, quejene répéte point non plus, paree quil Ie fit Ie lendemain tout de même au Chapitre. Et comme jenbsp;lui voulois dire qu’il y avoit bien de la différencenbsp;entre Ie fait de fanfenius Sz celui de Calvin ^nbsp;puifque celui-ci avoit avoué 8c foutenu fa Doctrine, amp; que fes Difcipks affuroient aufli qu’ellenbsp;étoit de lui, ce qui rendoitla chofe toute vifible;

amp; que 1’autrc étoit tout au contraire, il me dit avec une grande chaleur, que c etoit^ une chofenbsp;étrange que l’opiniatreté des filles; qu’il n’y avoitnbsp;rien de fi dangereux que de les inftmire des chofes qu’elles ne devoient pas fgavqir , paree quenbsp;quand elles étoient unefois imbues d’une Doctrine, ou de quelque Sentiment , il n’y avoit pasnbsp;moyen de Ic leur oter de 1’efprit. Je lui,disqu’ilnbsp;nous feroit grand plaifir de nous difpenfer denbsp;prendre part en ces chofes, qui ne nous regar-doient point; que j’avois toujours défiré de nenbsp;me mêler de rien; amp; que mon deflein en venantnbsp;en Religion avoit eté de pleurer mes péchés,

amp; de faire penitence. II me répondit que perfonne ne m’empêchoit de Ie faire; qu’on m’or-donnoit feulement d’obéir. je répondis quejene Mmmnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k

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4f4- nbsp;nbsp;nbsp;. ’Relation de la ferjdcuim'des Relighujes de Port-Royal, 1664.’ lóóf.

Reiation Ie pouvois «Ju tout, amp; que je ne croyois point puis il me dit d’en faire venir une autre, de laMe-étre obligee d’acquiefccr a undont jenepou*nbsp;rlt;:duFar veis avoir connoiffance j que l'on n’avoit jamaisnbsp;gis* demandé cela a des filles. II répliqua IJ-delTus:

O la bonne Religieufe! ó qu’elle eft pénitente

X' nbsp;nbsp;nbsp;~ ~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;---f

je ne voulois pas me rendre a ce qu’il de moii que c’étoic un grand orgueilj

» I

Et il ajouta qu’il étoit vrai qu’on n’avoit jamais demandé cela a des filles, paree qu’on n’avoit jamais vu des filles attachées a des Doélrines par-ticuliéres; mais que pour nous, on écoit perfuadénbsp;que nous éiions attachées è cette nouvelle Doctrine, amp; que nous étions réfolucs de ne pointnbsp;figner, par la periuafion d’une poignée de gensnbsp;que nous préférions a route l’Eglile; que c’étoitnbsp;pour nous retirer de cette attache pernicieufenbsp;que TEglife, comme une bonne Mére , nousnbsp;avoir oblige a faire cette fignaturej amp; qu’afinnbsp;que nous n’euflions point fujet de nous plaindre,nbsp;gc de dire pourqmi nous demander cela plutotqdauxnbsp;autres, on 1’avoit demandé a routes les autres,nbsp;qui I’avoient fait trés volontiers, amp; avec grandenbsp;joie de rendre ce refpedt a 1’Eglife, comme onnbsp;n’en doutoit point.

J1 recommenqa encore a me parler d’obéilTan-ce, amp; Awfait de JanJenius, m’aflurant qu’il avoit vu fon Livre, Si qu’il n’y avoit riendeplusclair.nbsp;Je lui dis que les Sentiments étoient pourtantnbsp;bien partagés la-deflus; amp; que fi cela étoit finbsp;clair, pourquoi on ne I’avoit pas montrédans lanbsp;Sorbonne, ou il y a fi long-temps qu’on en dif-pute, 11 ne répondic rien I cela, finon qu’il menbsp;demanda pourquoi je ne me fiois pas a lui, amp;nbsp;qu’il feroit un méchant Archesêque de demander des chofes injuftes; que s’il y avoir du mal ,nbsp;ce feroit lui qui en répondroit ; que je devoisnbsp;m’eii tenir en repos, puifque je n’en^répondroisnbsp;pas; qu’il étoit étonné de notre arrêt d’efprit anbsp;croire un fi petit nombre de perfonnes intéres*nbsp;fées dans cette affaire.

Je ne f^aurois bien me fouvenir commentilme park des yéfuiies,{wsles nommer par leur nom,nbsp;car j’étois fi laffe d’entendre répéter les mêmesnbsp;chofes amp; les mêmés raifons, que je n’ai pu fairenbsp;affez d’attention pour retenir ce qu’il me dit,nbsp;Une de ces chofes que je ne puis croire vérita-ble, e’eft qu’il appella Dieu a témoin de ce qu’ilnbsp;ne voyoir point nos ennerais, 6c qu’il eut éténbsp;bien faché de leur parler.

Enfin il me dit qu’il voyoit bien qu’il perdoit fon temps, 6c que quand il feroit 24. heures inbsp;me parler, qu’il n’y gagneroic pas davantage; quenbsp;j’en fifle venir une autre^qn’il valloit mieux dire toutnbsp;d’un coup qu’on étoit réfolu de ne rien faire.nbsp;Je lui témoignai que j’étois bien iachée de ne Ienbsp;pouvoir fatisfaire, 6c de ce que cela m’étoit im-poffible.

11 me demanda combien on fe Confeffoit 6c .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fi on faifoit 1’Oraifon: fi on étoit

fOffice; fi la charité mutuelle étoit

puifque Relation défiroit de laMé-, .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ne reduFar*

comprenoic pas coinment on Ie pouvoit croire gis, en fureté en cetétat; que je priffe garde a moi.

Et comme je me levois, m’étant mife a genoux durant cette repréhenfion, il me recommandadenbsp;me bien conferyer.

ENTRETIEN

De la Sceur Charlotte de St.Bernard (r/fi S^. Simon.')

D’Abord que j’entrai dans Ie Parloir je me VI.

mis a genoux pour demander la bénédic- intreden tion de Monfeigneur l’Archevéque, II me fitdes^sfmoanbsp;affeoir auffitöt, 6c me dit: N'êfes -vous pas S«urnbsp;Charlotte de S. Bernard}

R. Oui, Monfeigneur.

D. Vous êtes Soeur de Mademoifelle de Creve-cceur, n’efl il pas vrat ?

R. Oui, Monfeigneur.

D. Vous portésle nom de St. Simon}

R. Oui, Monfeigneur.

D. Qu’êtes-vous a Mr. Ie T)uc de St. Simoni R. Monfeigeur, nous fommes parents, je nenbsp;fgai a quel dégré. Je Ie fgai bien, dit il, je vousnbsp;connois des deux cótés. A prés il me dit:

,, O qa , ma Soeur, dices-tnoi premiére-„ ment en quelle difpofition vous êtes au regard „ du Commandement que je vous ai fait de lanbsp;„ Signature du formulaire. Vous fqavés 1’obéis-„ fance que vous devés a la Conftitucion du Pa-„ pe, qui a condamné f Erreurs dans Ie Livrenbsp;„ de Mr, d'lpres. Dites-moi votre fentiment la-„ deffus, 6c après je vous parlerai d’autres cho-V fes.”

R. Monfeigneur, depuis 3 ans que l’on nous parle de cette Signature j’ai taché de me mettrenbsp;dans la difpofition ou vous nous dices hier quenbsp;nous devions être,

D. Quelle eft elle, ma Sceur R. Monfeigneur, vous nous dites qu’il falloitnbsp;prier Dieu fans intérêt 6c fans prévention, afinnbsp;que Dieu nous faffe connoïtre fa Sainte volonté.

J e 1’ai fait fouvent avec Ie plus de pureté qu’il m’a été poffible, 6c je lui ai demande avec inftancenbsp;de connoicre fa Sie volonté. Monfeigneur, jenbsp;vous dirai fincérement que je ne fuis jamais fortienbsp;de la priére que je ne me fois fentie plus affermienbsp;dans la réfolution que nous avons prife de n’etn-braffer aucun parti, 6c de ne former aucun jug^nbsp;ment fur ce fait, qui ne nous regarde pas, ocnbsp;dont nous ne pouvons avoir de certitude parnbsp;nous-mêmes. Pour moi, je regarde cela commenbsp;une chofe bien au deffus de moi; j en laiüe Ie ju-

ge-

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Relation de la Ferfécution desFeltgieufes de Fort-Foyal, 1664,-166^.

Relation gement aux Théologiens ^ cette fcience m’eft „ les créatures; nous n’avonsjamais étéinfortnées Relation

delaMé inutile pour mon falut, ce n’eft point amp; des Re- ' nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—.......

.. de routes ces difputes qui font entre les Théo* de la Mé» „ logiens; nous etions inftruites d’une Doftrine re du Far*nbsp;„ trés fohde, conforme a notre profeftion, lors-gis.

„ que nous avions nos ConfeOeurs qu’on nous ^

„ otes: ÖC h on ne nous avoir jamais parlé de „ Signature, nous ferions toujoursdemeuréesdansnbsp;„ notre firoplicité: mais quand on nous a com-j, mandé de fouferire a la condamnation d’un S.

„ Evêque, nous n’avons pas cru le devoir faire*

„ a 1’aveugle.”

M. 1’Archevêque „ Vous vous trompés, ma „ Soeur, on ne vous demande pas que vouscon-„ damniés un Evêque, on fgait bien que vous ennbsp;„ êtes incapable; on vous demande feulement«wnbsp;„ acquiejeement d la Confiitution du Pape. Vousnbsp;„ faites plus que ce St Evêque, qui a foumis fonnbsp;„ Livre au jugement du Pape avec tant d’humi*

„ lité. II le répéte en deux endroits de fon Li*

„ vre, amp; il le fait encore dans fon Teftament,

,, 11 prévoyoit bien que fon Livre pourroit un » jour caufer du trouble dans I’Eglife. 11 ne fenbsp;„ defend point, vous faites plus que lui.

, • ,’,V^?quot;*^‘8“eur,je fuis auffi peu capable de 3, le derendre que de le condamner. ”

M. rArcheyeque: „ C’eft le défendre que „ d’etre dans le fentiment de ceux qui le défen*

„ dent.”

R. „Monfeigneur, je vous ai dej^ dit que nous „ ne vous detnandions que L feulc grace (de nenbsp;„ point' prendre part a ce difterend). Pour moinbsp;„ je trouve ma lurete a n’avoir point d’opinionnbsp;R-deflus, paree que nen ayanc point je n’en

reduFan gis

j, les y Propofitions ne font point dans fon Livre, „ puis avoir demauvaifes. Quand nous fignerons* }, que le Pape I’a condamné lans I’avoir éxaminé; „ Mr. eFlpres n’en fera pas plus condamné, nonnbsp;55 qu’il s’eft laifié mener par le nez; que les Jé~ .. nlus oue quand nous ne fignerons pas il neferanbsp;3, fuites ont fait cabale pour cela, qu’il leur en anbsp;n couté bien de I’argent pour venir a boutdeleur

tnoi-même.quot; je vous affure, Monfeigneur, qye j’ai plus confulté Dieu amp; ma Confcience que

ligieufes è difeerner entre ces forces de Dodtri-nes.

D. }, Votre dtfpofition eft done de ne pren-„ dre aucun parti, de n’être ni d’un cóténid’au-„ tre, e’eft-a-dire que vous n’êtes ni dedans, ni „ dehors 1’Eglife. ll ne vous eft pas libre de nenbsp;„ point prendre de parti; vous devés être unie anbsp;„ votre Chef; cela étoit bon avant que le Papenbsp;„ eut decide; mais maintenant vous devés pren-„ dre celui de vos Supérieurs.”

R. Monfeigneur, je crois que nous avons té-moigné toute la foumilGon que nous devons au Pape amp; a I’Eglife par notre Signature. Pour cenbsp;qui eft d’aCTurer que les f Propofitions font dansnbsp;le Livre d’un Evêque Catholique, je ne crois pasnbsp;en Confcience le pouvoir faire fans commettrenbsp;un grand péché,

D. Vous me croyés done un méchant homme, de vous commander de faire un péché ?

R. Monfeigneur, je n’entre point dans vos pen-fees; je crois que vous avés des laifons, dansles-quelles je ne pénétre pas; mais pour moi, je ne crois pas le pouvoir faire fans bleCTer ma confcience.

D. „ Voila qui eft bien étrange! le Pape con* „ damne 5 Propofitions hérétiques dans le Livrenbsp;„ de Mr, d’lpret; moi qui fuis votre Supérieurnbsp;,, légititne je vous affure qu’elles y font, cepen-„ dant vous n’en croyés rien; vous vous êtesnbsp;„ tenement laifle féduire par ceux qui défendentnbsp;la Dodtiine de Janfenius^ qui vous difent quenbsp;j, timic uicii uG i argent pournbsp;,, deflein; qu’ils ont acheté la Conftitution dunbsp;„ Pape bien cher. 11s vous one reropli I’efprit denbsp;routes ces chimères,qui ne font pas véritables;nbsp;!’ abus que tout cela; raifon deé/é»r, qui fontnbsp;aifées a réfuter. Cependant vous croyés cesnbsp;,1 gens la, qui n’ont ni caradtére ni pouvoir dansnbsp;„ I’Eglife, ni autorité fur vous; néanmoins vousnbsp;,, préférés leur jugement amp; celui du Pape, amp; denbsp;„ toute 1’Egliie; amp; vous ne laifles pas d’avoirnbsp;,, plus de créance amp; ces fortes de perfonnes qu’^inbsp;„ votre Supérieur legitime. Ne fqavés-vous pasnbsp;„ que vous étes obligee de m’obéir généralementnbsp;„ en routes chofes, hormis le péchénbsp;R. „ Oui, Monfeigneur, je le ferai de toutnbsp;„ mon coeur en toute autre chofe, amp; je vousnbsp;,, affure qu’il n’y a aucune confidération humainenbsp;„ qui m’empêche de vous obéir en celle-ci, cenbsp;gt;, n’eft que ma Confcience qui ne me permetpasnbsp;„ d’affurer par ma Signature une chofe que je nefgainbsp;„ point, amp; qua je fuis incapable de fgavoir par

nlus que quand nousne iignerons pas Sas ïlus juftifié; q-'i’o'} «ojis '^iffe en paix,nbsp;” Eomme on a toujours fait celles de notre Sexenbsp;’’ amp; de notre P/ofeffgt;on.

M 1’Archevêque: „ Cela eft plus important

que vous ne croyés. Si on ne vous avoir point ” demandé la Signature, on n’auroit point re-” connu I’attache que vous avés aux défenfeursnbsp;” de Janfenius. Votre Maifon étoit un Sémi-” naire de ces fortes de Gens. Pour détruirenbsp;„ cette mauvaife Dotftrine il a fallu aller a la ra.nbsp;„ cine.”

R. „ En vérité, Monfeigneur , je ne^croispas „ qu’il y ait de Maifons Religieufes qu 1’onparlatnbsp;,, moins de ces fortes de chofes qu’ici. Si notrenbsp;,, Confcience ne nous avoir obligées de nous en in-„ ftruire pour ne pas manquer ï. Dieu amp; a notrenbsp;„ confcience, nous ferions toujours demeuréesnbsp;„ dansle filence; amp;nous ne demandons pas autrenbsp;„ chofe, comme nous I’avons cémoigné par notrenbsp;J, Signature.”

M. PArcheveque: „ On ne prétend pas vous „ en retirer, maSoear, mais on vous demandenbsp;„ d’obéir comme de bonnes Religieules doiventnbsp;,gt; faire, 6c comme routes les autres ont fait: il

Mmm a nbsp;nbsp;nbsp;„


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'Reletm la Verjéeut'm des Eeli^mfes de Fort-Boyal^ i66^-i66^.

?f/S


approuva fort nïon deffein, amp; me dit que je dol ffffsis une fierjonne qui avoit grand talent pour con-

De la Soeur Dénife de Ste Anne ae duire les ames: amp; il étoit dans la réfolution oue

Coflatd

ns.

7i

ren-

Relation,, n’y a que Fort-Royal qui aic été finguüer en ce de laMé-,, point, amp; qui ait fait difficulcé de ligner monnbsp;reduFar»,, fornjuJaire ”

gis. nbsp;nbsp;nbsp;R. „ Monfeigneur, nous fommes trés fachées

„ de ne pouvoir vous témoignernotreobéiffance „ en ce!a; en route autre chofe qu’il vous plairanbsp;„ nous commander, nous vous iérons toujoursnbsp; foumifes.”

M, l’Arcbevêque: „ Vous en êtes toujours la; „ vous croiriés faire un péché: je vous dis yvenbsp;,, OT», amp; vous ne me croyés pasj cela eil pkoy-,, able que vous foyés fi arrétéesj fans cela vousnbsp; feriés de bonnes Religieufes. ”

R Monfeigneur, ce n’eft point par arrêc d’efprit: mais je fuis perfuadée que Je ne puisnbsp;” figner fans péché. amp; que je ferois un menfongenbsp;” felon notre Pere St. Bernard: j’ai lu dans ftsnbsp;” Ecrits que lorfqu’on ne fgait pas une chofe avecnbsp;” certitude, on ne peut pas Taffirmer fans men.nbsp;„ tir , encore que la choiè foit vraienbsp;Monfeigneur l’Archevêque: „ il eftvrai: maisnbsp;,, Stnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne vous défend point d’obéir; c’efl:

tout ce qu’on vous demande?”

R, „ Monfeigneur, il nous y éxhorte au con-,, traire, quand nous Ie pouvons faire fans pé-„ ché. ”

M. l’Archevêque: „Vous en revenéstoujours ,, la; n’cn parlons plus, vous y penferés, priésnbsp;,, Dieu pour moi. ”

5) J’y fuis bien obligée, Monfeigneur.” Enfuite il me demanda comment on fréquen-toit les Sacrements; fi on Communioit fouventinbsp;i on étoit pondtuel aux Obfervances, amp;c.

entretien

Cojfard B eflan.

M l’Archevêque: hé bien , ma bonne Soeur, nc ferés vous pas bien obéiflante?

Entretien de R. Oui, Monfeigneur, oü ma conlcience ne “^^fera point intéreflee.

M. l’Archevêque; J’entends bien, ma bonne Soeur, que vous ne voulés pas fbuferire au for-xnulaire.

R. Non, Monfeigneur, je ne Ie puis faire en conlcience.

M. l’Archevêque: Et pourquoi, ma bonne Soeur?

R Monfeigneur, paree que je ne dois pas ïendre témoignage d’une chofe que je ne puisfga-par moi-méme dans l’ignorance oü je fuis,nbsp;impofiible de fqavoir s’il y a des Propo*

tends nbsp;nbsp;nbsp;“n

^ nbsp;nbsp;nbsp;“ «lue je fuis incapable d enten-

M. l’Archevêque : Vous ne croyés done pas Relation au Pape?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la Mé-

R. Pardonnés-moi, Monfeigneur» je Ie crois, reduFar-amp; je condamne les y Propofitions enquelquelieu gis. qu’elles foient.

M. l’Archevêque: Mais, ma bonneSoeur, Ie Pape les a condamnées dans Ie Livre de Janfe“nbsp;nius.

R. Je ne puis les y condamner, ne fqachant pas fi elles y font^ amp; j’ai d’autant plus de fujetnbsp;d’en douter, que devant que de venir en Religionnbsp;j’ai entendu dire é des perfonnes fgavantes, quinbsp;n’étoienc point intérelTées dans cette affaire, qu’elles n’y étoient pas. C’eft pourquoi, Monfeigneur, je fuis fort perfuadée que je ne puis figner

en Confcience.

M. l’Archevêque: Je vois bien d’oü celavient.

C’eft rinftruöion de Mr. Flonot.

R. Je vous aflure, Monfeigneur, que je n’ai jamais parlé a M, Floriot.

M. l’Archevêque: Cela n’eftpasvrai. [Et il Ie répéta q. fbis ]

R. Monfeigneur, Je vous dis la vérité, com* me fi j’étois devant Dieu.

M. l’Archevêque: hé bien, c’eft done par fes Sermons?

R. Monfeigneur, il ne nous a jamaisprêché que la Morale Chrétienne, amp; des inftrutftions.nbsp;pour vivre en bonnes Religieufes, non plus quenbsp;toutes les autres perfonnes qui nous ontinftruites,nbsp;dont la conduite étoit eftimée des gens de bien,

amp; qui n’avoienc point d’intérêts. Et je vous dirai fur cela, Monfeigneur, que devant que de menbsp;mettre fous la conduite de Mr. Sinilia, en ayancnbsp;demandé la permiflSon a Mr. Ie Cuté de S Jeannbsp;f mon Cure) qui étoit pour lors Mr. Loifel ünbsp;duire les ames; amp; il étoit dans la réfolution quenbsp;quiconque lui demanderoit cette permilBon , ilnbsp;la lui accorderoit trés volontiers,

L^i'deflus Mr. l’Archevêque me dit; „Voulés „ vous imiter ce qu’a fait Mr. de St. Jean ? il anbsp;„ Signé amp; m’a rpvoyé mon Ordonnance fignéenbsp;de fa propre main, amp; de tous ks Prêtres de fanbsp;Paroiffe.”

R. Monfeigneur, cela nem’oblige point du tout a figner, ce n’eft pas a unefille a imiter ce quenbsp;font des Do/fleurs; je ne les condamne ni ne lesnbsp;approuve.

M. l’Archevêqne: Je penfe que vous Serés aulfi opiniatre amp; auffi préfomptueufe qu’une denbsp;vos Soeurs de Paris: ia connoiffés-vous bien?nbsp;c’eft la Sceur de Flecelles de Bregy

R. „ Je ne l’ai point vuë depuis qu’elle étoit „ aux Enfants, car il y a long-temps que je fuis inbsp;,, Port Royal des Champs,”

M. l’Archevêque: „ II y a 2 ou q jours que je rencontrai. Mde fa Mére au Couvent de P«-je lui dis: je fuis hien-aife de vous avotr


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quot;Relation de la Rerfêcution dei Reltpgufet de Fort-Royal, nbsp;nbsp;nbsp;- l6S^,

Relation fencontrée ,je men lt;001! njoir •votrefitle ^nous la 'oer-de la Me- nbsp;nbsp;nbsp;rone enfembte, éfquot; vous ferés têmoin de tout ce cjue

reduFar-,, ]e lut dirai. Nous montames de ce pas au Par-gis. nbsp;nbsp;nbsp;¦ ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-----

Relation dela Mere duFar-gis.

ner. je lui dis que fi Moniieur Arnauld avoit

« nbsp;nbsp;nbsp;\nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ ¦ A- ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ L-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^”......: nbsp;nbsp;nbsp;r'7quot;'riquot;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;^Surauie, U tiiueiicn

,, pour qut que ce jott. Je lui dis; ]e von bten, me demanda u le filence etoit bien gardé. Je lui deJaSauc ,, ma bonne Sceur , que vous faites un Irihunal a dis que nous tachions le plus qu’il nous écoitnbsp;3, part,poffible de nous y rendre éxaöes: maisapeinenbsp;M I’Archeveque ayant achevé ceci, jelui dis: avois-je achevé ce mot, qu’il fit un grand foupir,

„ Je ne fqai,Monfeigneur,fi vous dices cekpour leva les yeux au Ciel j amp; mettant une main fur „ blamer ma Sceur; vous me blamerés auffi, car fa poitrine, il me dit: ,, Oh! plut ^ Dieu quenbsp;.,,.’-gt;11=nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^infi que vous le dices, Sc que le fi-

iuii ex-

- nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-1' le lui dis- Mgr.,vous Clamation fur cette prétenduë rupture du filen-

Qu’il n’auroit pas voulu. Je lui ais. „mg , nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fgavois

^ ferés tout ce qu’il vous plana, j aime mieux ce, qu u u nbsp;nbsp;nbsp;^

” que la Maifon de pierre foit detruite que mo ra ' ^ nbsp;nbsp;nbsp;jui repondre : mais la fuite me

r tf hlfffée ” nbsp;nbsp;nbsp;me dit il, „ vous peu empecnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rte force que quand il eut ache-

ijuu* — nbsp;nbsp;nbsp;.-'ll--nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“dis-je, Dieu fgait que j ene ments point- il en

plufieurs Eveques qui ne le font point faire, le Juge. „ Oui; ma bonne Sceur, Tdit Mr d! „ Je nele puis du tout en Confaence^ amp;jgt;ef.. „ Paris) il en fe.^a jejuge: mais en Voila affeSnbsp;pere avec la grace de Dieu ne le faire jamais.” „ parlons d’autre choil ’’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Sur ccm il tne chills ^ oc tne die Quil voyoü O* Etes-vous fdrf irmmifp h i»/gt;o c ' • b«n ,„-a „Xavoi, ,i.n i fai,a. amp; Je „/fai. R. oS, KtegLt, mLnbsp;fois que Itii echaufer le fang; que je fiffe venir leur obéird toujouVs de tout mon c ^nbsp;celle d après. Jelui demandai s’ll n’étoit point tout ce qui ne fera nninr I ? coeur dans

trop las,paree qu’il etoit déji tard. Il me r^on- cience ^ nbsp;nbsp;nbsp;centre ma Conf-

dit; ,, Non, non, je yeux achever. Je vois nbsp;nbsp;nbsp;D. Ha! je vous entends rVn ' j-

„ bien que je ne gagnerai nen non plus ï la der- ie vous romm,nd« d» quot;„!i ‘^5*- \-cire que fi „ nicre qu’a la première.”

11 eft tement

que j’offenfer.oi*s Dieu.en obé-Mmm 3 nbsp;nbsp;nbsp;iflant

„ loir, ou on fit venir la S. de Bregy. Après lui j, avoir dit plufieurs raifons pour 1’obliger a fig-

I, je crois auffi-bien qu’elle que cela ne fe doit „ point faire par imitation, amp; je ne le ferai ja-,, mais pour qui que ce foit,”

Alors il fe mit en colere, Sc me difant que j’é-tois poflédée du Démon, il commenga a frapper des piés amp; des mains d’une maniére qui faifoitnbsp;aifez voir la difpofition ou il éioit. Quand je lenbsp;vis fi ému je me mis a genoux. Sc y demeurainbsp;jufquk la fin.

Fnfuite il me dit plufieurs raifons pour me porter a figner j Sc que je Tobligerois de faire ce

„ a votre Archeveque. ”

R. Monfeigneur,fi vous nous commandies une chofe que nous puiffions faire en Confcience ,nbsp;nous vous obéirions, amp; il n’y auroit point de lilies dans votre Diocèfe plus foumifes que nous fe-rions.

), A propos , me dit-il , j’oubliois de vous J, dire que j’ai vu la Saeur Mr, Sivglin , qui m’anbsp;,, die que Mr. fon frére s’écoit retire de ces Mrs,nbsp;„ amp; qu’ils éroient fort roécontents de lui, ” Anbsp;cela je fis réponfe que je ne le pouvois croire,6cnbsp;que depuis qu’il s’étoit retiré je ne 1’avois pasnbsp;vu. Enfuite Mr. I’Archeveque me dit encorenbsp;beaucoup de raifons , ^ quoi je ne répondisnbsp;rien , finon: „ Monfeigneur, je ne fgai pour-,, quoi vous vouiés m’obl/ger ^ figner; il y a

' nbsp;nbsp;nbsp;''nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------ rtf* frvnr nbsp;nbsp;nbsp;fniu-a

4J7

ENTRETIEN

De la Sceur Jeanne de Sainte Domitille, (JPerfonne^

,, lence eut toujours été obfervé dans cette Mai-j, fon, je ne ferois pas en la peine ou jemetrou-,, ve a préfent. Mais palibns ce point,ma chére ,, Sceur, n’y encrons pas plus avant, car je faisnbsp;,, fcrupule de vous en interrOger, fgachanc biennbsp;„ que vous ne me dirés pas la véricé; n’en par-„ Ions done plus, je vous prie, j’ai déja ferupu-,, le d’etre eaufe que vous avés fait un menfon-„ ge fur ce fujet ”

D’abord que A^Ir de Paris commenga fon

mandés de m.e taire, je fuis prete ^ vous obéir, ” nnifoiip vous avés daigne me demandernbsp;„ comment ^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jg

»gt; fft la pure^érité. Quoi, reprit il avec cha-» nbsp;nbsp;nbsp;\/iro Qui VOUS ont conduites ne vous

” tobbd’ i^r Doa,i„., amp;

” fuT^outes les tnatieres contefteesPNon, Mon-” feianeur répondis-je^ les perlonnes qui nous ” ont conduites ne nous ont jamau parle quenbsp;” d’obferver notre Regie amp; lervir Dieu dans lanbsp;” fimplicité, fans nous mêler d’autre chofe. ’gt;nbsp;’Sur cela il s’écria éiiangcment haul. ., N’ennbsp;parions plus, n’en parlons plus i j’ai fcrupulenbsp;” de VOUS faire mentir. ” Monleigneur , lui

il

je vous commande de figner mon Mandement, cela eft contre votre Confcience.

R. 11 eft vrai, Monfeigneur, que je fuis for' peifuadée que i’offenferois Dieu en nhA


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4’S quot;kelatkn de la Perfécutlon des quot;Religieujes de Port^Tloyal, i664.'l66^: Relationiilant a ce coffimandcment: c’eft pourquoi j’ef- témoin combien je refpedire Ie Papenbsp;de laMé-pére qu’il nae fera la grace de nc Ie jamaisnbsp;redu Far* Faire.

je lui repondis

gis. nbsp;nbsp;nbsp;D. Vous êtesdonc décerminée de ne pas fouf-

crire ?

R. Monfeigncur, je fuis trop foible pour me déterminer moi-même dans une chofe de cettenbsp;conféquence. Mais je mets toute ma confiancenbsp;en Dieu; amp; j’efpére qu’il ne permettra pas quenbsp;je faffe une chol'e ou je crois certainetnent qu’ilnbsp;feroil ofïenfé.

D. Ce font vos Mrs. qui vous ont dit de ne pas ügner?

R, Hélas, Monfeigneur 1 comment me l’au-roient iis dit, ü y avoit long - temps qu’on nous les avoit ötés quand on nous a parlé de Signa •nbsp;ture.

D. Mais, dites-inoi une bonne raifon, pourquoi êtes-vous fi arrêiée?

R. lè vous l’ai déja dit, Monfeigneur , c’eft que je fuis perfuadée que j’offenferois Dieu,

D. Et en quoi, je vous priGj oftenferiés* vous Dieu j eft • ce que vous êtes plus habile quenbsp;vos Supérieurs, que Ie Pape , que toute 1’E-glife ?

R. Au contraire, Monfeigneur, c’eft mon ignorance amp; mon incapacité qui m’empêchent de prendre part dans cette affaire.

A eet endroit il fe facha fort amp; me dit;„Mo-,, querie, moquerie, c’efl: que vous vous élevés ,, au deffus du Pape, au deffus des Evêques, aunbsp;,, deffus de votre Archevêque, enfin au deffusnbsp;„ de toute 1’Eglife, de toutes les Religieufes denbsp;„ Frafice; vous êtes plus fqavantes qu’eux tous,

„ n’eft - ce pas cela, ma bonne Sceur ?

Lorfque je vis Mr. de Paris fi emu , je me mis a genoux , car il m’avoit fait afleoir dèsnbsp;Ie commencement, amp; je ne lui répondis riennbsp;afin de donner lieu a ce premier mouvement;nbsp;de forte qu’il pourfuivit d’un ton un peu moinsnbsp;haut : „ En vérité , ma bonne Soeur , il fautnbsp;„ avouer que vous avés des fentiments admira-„ bles , Sc des lumiéres qui furpaffent celles denbsp;„ tout Ie monde. Le Pape condamne la Doc-„ trine de Janfenius, il ranathématife, les Evê-„ ques ordonnent d’y fouferire; Sc vous, pareenbsp;,, que 1’on vous a imbue de la Doétrine de eetnbsp;„ auteur j que vous avés fait parti pour la défen-¦,, dre j que votre réputation eft engagée de lenbsp;loutenir, il ne vous plait pas d’obéir a ceuxnbsp;„ qui vous commandent de condamner cettenbsp;„ Dodrine. ” Puis changeant de ton, Sc com-menqant è fe moquer de moi, il ajoura: „ Etnbsp;,, vous faites un petit tribunal dans vous-mê*nbsp;„ me, qui ne reléve que de Dieu feul.nbsp;« N’ert-il pas vrai, ma bonne Sceur, que vousnbsp;” ^és un petit tribunal qui ne reléve que de

»gt; feul j qui ue reconnoïc ni Pape ni Su» peneut?” ^

Monfeigneur, Dieu m’eft

. . les Evê- Relation ques, Sc votre perfonne en particulier.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;delaMé-

„ O le beau refped, reprit-il, ^ui n’empé-reduFar-„ che pas qu’unc Religieufe ne s’éléve au deffus gis.

„ de tout le monde, Sc ne fe faffe en elle-même,

„ comme j’ai dit, un petit tribunal qui ne re-,, connoït que Dieu pour fon Supérieur!”

R. II eft certain, Monfeigneur, que pour ce qui regarde les Commandements de Dieu, je nenbsp;reléve que de lui feul; Sc perfonne ne m’en fqau-roit difpenfer.

D. Hé' ma bonne Soeur, quand eft-ce que Dieu vous a commandé dé ne pas obéir i vosnbsp;Supérieurs?

R. Monfeigneur, il m’a défendu de mentir de juger témérairementj de forte que quand mesnbsp;Supérieurs me commandent une chofe que je nenbsp;puis accomplir fans faire ces fautes, je fuis obligee de leur réfifter.

Je crois devoir dire ici que Mr. de Paris leplus fouvent ne me donnoit pas le temps d’achevernbsp;mes réponfes, Sc qu’il demeuroit toujours quel*nbsp;ques mots a demi prononcés, paree qu’il m’in-terrompoit fans ceffè,Sc s’interrompoit lui-mêmenbsp;quand je l’écoutois avec le plus d’attention, en-tremêlant ce qu’il me difoit de ces mots, Era/r/Zr-moi done ^ donnés-vous patience', mais laijfés-moinbsp;done dire'. amp; chofes femblables, Mais lorfque jenbsp;lui parlai du jugement téméraire Sc du menfon-ge, il s’écria en frappant des mains: „Ha 1 voilanbsp;„ la difficultéj je m’endoutois bien. O bien ,

„ ma bonne Soeur, je m’en vais vous la lever,

„ faites attention: Sc pourvu que vous ne foyés ,, pas dans la préoccupation, je tn’aflure qu’il nenbsp;„ vous en reftera aucune dans l’efprit, 6c jenbsp;„ vous ferai toucher au doigt qu’il n’y a pasnbsp;„ feulement l’ombre de jugement ou demenfon-,, ge dans ce qu’on vous demande:

„ Car premiérement on ne vous oblige pas a }, porter jugement eonpce Janfeniuson n’y a ja-„ mais penfé: amp; êtes-vous capable de juger finbsp;„ uneDoétrine eft bonne ou mauvaife? Vous ncnbsp;,, devés jamais 'vous meier de ces fortes d’affaires,

„ tout ce que vous devés c’eft de bien prier Dieu,

„ Sc être bien humblesj mais ce qu’on éxige de „ vous, eft que vous acquiefciés au jugementnbsp;,, qu’en a porté 1’Eglife, Sc cela n’eft qu’une lou-„ miffion a fon Chef, Sc non pas un témoig-„ nage: voila done,ma bonne Sceur, la premié-,, re difficulté levée. Venons a l’autre en vousnbsp;„ éxpliquant ce que c’eft que faire un menfon»

,, ge: le Void.

„ Pour faire un menfonge il faut parler centre ,, ia propre penfée, il faut dire une chofe con-„ traire a ce qu’on a dans l’efpricj Sc c’efl: cenbsp;„ qu’il ne faut jamais faire pour quoi que ce foit-

„ Or comme vous êtes incapable de juger par vous-

„ même de la Dodtrine de Janfenius, de fgavoir

„ fi les Propofitions condamnées font ou ne font

„ pas dans fon Livre, vous ne pouvés avoir de

” ^ • nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,gt;pen.


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Relation „ de la Mé „nbsp;rcduFar*,,nbsp;gis. »


üeiatioft de la Perffcut'm nbsp;nbsp;nbsp;que je ne doutois^pas que cela nequot;'”lui Relation

penfée forinée fur cecte matiere, Lorfq nbsp;nbsp;nbsp;caufac beaucoup dc doukur j mais que je Is f ip-dela Me-

vou'i ordonnc de figner la condainnacion q nliois trés hucnblement de croire que je n’en lef redui'at* a fait Ie Pape, ^ q’si d aparuentnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(i.ji Ventois pas moins de mon c6té de ce que je me gis.

ner, en qui elt la puiflance de nbsp;nbsp;nbsp;^ trouvois obliges en confcience de ne lui pas ren

pas vifible que vous ne_ faites qu acqu.efcer iX pobéiffance qu’il défuoic de tnoi,

' ¦ quot;quot; nbsp;nbsp;nbsp;Oui fkns doute, me dit-il, ma bonne Soeur,

, vous en avés beaucoup, puifque vous yous met ¦ tés G oeu en peine de m’en donnet. Pms ünbsp;’a’outa plufieurs paroles tendves, accoppagnees


non juger , paree que vous én étes incapa '' bles ? amp; qu’ainfi il eft impoflible que vousnbsp;faffiés un' raenfonge en foufcrivanc après tousnbsp;,, les Evêques, puifque vous deves croire qu’ilsnbsp;„ ont éxaminé la chofe avec foin , comrae Ie


j, Pape même l’affure dans fa Conftitution. Car d’un ton de voix qui fetnbloic qu’il fut pret a j, c’eft a eux k en connoitre, amp; non a vous, pleurer.

,, qui n’avés qu’a fuivre fans vous mettre tant Enfin après qu’il eut fait fon poflible pour m’at-„ en peine s’ils fe trompent, puifque vous n’en tendrir, voyant que je ne difois mot, il recom-,, répondrés point. Hé bien, ma bonne Sceur , men§a de mc preffer de nouveau, alléguant ce ne concevés-vous pas qu’on ne ment point en qu’il m’avoit déja dit (que Ie plus grand nombre


„ fignant, pourvu qu’on Ibit dans l’incapacité de }gt; juger de la chofe , amp; par conféquent d’en avoirnbsp;,, une penfée arrêtée }

Non , Monfeigneur , lui réfondis-je , je n’en f§aurois demeurer d’accord: car Ie fimple dourenbsp;fufïit pour faire Ie menfonge; amp; je ne puis que jenbsp;n’en aie en cette occafion, en ayant tant de fujet.

Mr. de P.aris me répéta plufieurs fois en eet

endroit que l’on ne pouvoit mentir en aflbrant maïs en mëme-temps j’eux peur que cerre'; une chofe dont on doutoit, pourvu que d’autres ne redoublac l’écnotion oü il étoit déi'anbsp;difent qu’elle eft veritable, particuliérement s’üs dant au lieu de s’en facher, il a’en mit\ rftnbsp;ont autorite fur nous ; amp; que pour faire un répéta ce que j’avois dit; Dieu lui en fajje la ƒ ’ ^nbsp;menfonge, il faudrok avoir une certitude entié- ajoutant, amp; d mdi auffi. ,, N’eft-il pas vrai '^m'anbsp;re que la chofe n’eft pas telle qu’on 1’a dit. Ce „ bonne Sceur, que c’eft la votre penfée?’»’nbsp;qui me fit une telle horreur , que je ne la puis Je lui dis que jepriois Dieu de tout mon cceurnbsp;éxprimer: amp; je crois que Dieu permit que Mr. qu’il me fit la grace de ne Ie jamais ofïenfer.nbsp;de Paris avangat une maxime fi étrange amp; fi vi- Priés Ie bien, ma bonneSsEur qufilyousfafifelanbsp;fiblement mauvaife, pour me fortifier dans 1’opi- grace de connoicre ce que vous deves a vosSupé-nion que j’avois déja de lui, amp; pour ne me pasnbsp;laiCTer furprendre aux autres done il fe ferviroitnbsp;pour nous féduire. Mr. de Paris ajouta: dites-moi vos doutes, amp; je vous les eclaircirai.

R. Je fuis trop obligee 4 votre bonte, Monfeigneur , de la peine que vous voulés bien prendre i maïs je vous conjure de me faire une autre grace, qui eft de me laififer dans Ia fimplicité amp;

Vignorance oii dok être une Religieufe de routes ces matiéres, Nos Méres nous y ont tqujours


ctoit du coté de la Signature) Jelui répondisque quand toute la terre figneroit, cela ne m’y obii-geroit pas, paree que chacun avoit fa Confeien*nbsp;ce amp; en répondroit a Dieu. ,, Vousêtes, menbsp;„ dit il, comme la Sceur de Bregy^ qui dit qugnbsp;,, quand toute la terre figneroit, amp; Mr. jclr7iaulinbsp;lui même ^ que pour elle e)le ne figneroit pas, ”nbsp;Je dis fans reflexion: Dieu lui en faffe la grace-mais en même-temns iVnv oo.ir n.,a —’


rieurs.


'r Te Ie ferai, Monfeigneur^ maïs je Ie fupplierai auffi i’il vous faffe connoitre les raifonsquim’onbsp;bfieenr de refufer la Signature. Et je fuis allurée,nbsp;Monfeigneur, que fi vous les yoyies comme elles

font dans mon coeur,vousfeneslepremieram’éx-hotter a ne pasfigner. Fort bien, me dit-il en riant. Puis il fe leva en me difant: „ Bonjoir, ma Sceur^nbsp;js fuis votre Serviteur de tout mon cceur.

” J’ai oublié de mettre ici ce que Mr. de Paris me

—--------jp rout mon cceur d’y de- dit fur Calvin; mais comme il dit la mêrne chofe

élevées, amp; je dehre ae nbsp;nbsp;nbsp;Cbapure, je ne Ie répeterai pas ici. Je lui fis

. a -1 .„cétranee, nbsp;nbsp;nbsp;dit-ilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;commencantnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a peu-près la même réponfe qui eft dans notre

. nbsp;nbsp;nbsp;d^Ire dansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;doute,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;de nevou-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Méraoire fur cecte objedfion. Enfuite ayant dif:

a sechaufFer, d nbsp;nbsp;nbsp;couru long-temps fur Ie ƒlt;*//amp;Ie «frai/de Cö/i;/«

e ne

--------- matiéres,

'amp; que j’avois bien de la confufion de lui donner


loir pis étre éclaircie.

«n ‘ nbsp;nbsp;nbsp;7nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J


dois agir,quot;qui eft de n’y prendre aucune parr.

, Et bien, ma bonne Sceur, dit M. l’Arche-vêque, demeurés dans votre opiniatreté j je vois bien qu’il n’y a rien a efpérer de vous, ” En-fuke de cela il fe mit a faire de grandes lamentanbsp;tions lur ma dureté,amp; a fe plaindre de la manié-


_____- w,- uuiiiier

tant de peines,amp;de lui fairepeidre tantdetemps. Sur cela il me répondic fort obligeament, qu’ilnbsp;la prenoit de tout fon cceur, amp; qu'il ne plaindroitnbsp;point Ie temps qu’il eroploiroit a m’inftruire. Hé-las, Monfeigneur, répondis-je, vous avés trap da

. nbsp;nbsp;nbsp;cu’ilpÜt, deladouleurque bonté, mis je fuis ineapabk dUn faire Vufaie

felaplustouchanteq P j nbsp;nbsp;nbsp;veusjouhaiiésl

lui cauloit monpbftmauon.


E N-


-ocr page 512-

delation de la FerUcution des Felighujes de Fort-Feyal,

me commandes, puiique je crois que je rendrois Relation un faux témoignage d’une chole que je ne fqai de la Mé-point.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reduFar-

11 me dit: ,, Je m’en vais vous detromper; amp;gis.

ni un jugement j

Relation de!a Mé-reduFar-gis.

De la Soeur Genevieve de Ste Ma-delaine Qde la Haye.^

A Prés avoir demandé a Monfeigneur de Faris fa bénédidlion avec grand refpedt, il me lanbsp;Saur donna, amp; fut quelque temps enfuite fans merien

IX.

Entrcricn cie ianbsp;de la

4^0

ENTRETIEN

dire, II commenqa a me demander fi je n’étois pas Sceur Genevieve de Sainte Madelaive. Ayant rc-pondu quW, il dit: „ Je f?ai qui vous eccs,nbsp;„ on m’a parle de vous; je f^ai qui vous etestjenbsp;„ crois que vous n’ignorés pas le fujet qui m’a-„ méne , étant ncceffaire de faire des Vifites auxnbsp;„ Maifons Réguliéres pour voir fi Ics Obfervan-„ ces y font bien gardées. Dites moi,ma Soeur,nbsp;„ la régularité eft-elle bien obfervée.?”

R. Oui 5 Monfeigneur, le mieux que nous pouvons.

D, Combien avés-vcus de portes.

R. Trois.

D. N’eft-ce point trop ?

[Je lui en dis les raifons.J i3, Le Silence eft-il bien gardénbsp;R. Oui, Monfeigneur, nous ne nous parlorsnbsp;prefque point;finon a la Conference, qui fe taicnbsp;une heure de temps tous les jours, C’ell rcoi quinbsp;Je rompt le plus, ayant a fatisfaire a plufieurs.

Il me dit: ,, plur a Dieu que vous euffiés tou-„ jours bien gardé le filence, vous n’auriés pas „ tant appris de chofes qui nous donnent tantdenbsp;,, peines. N’eft-ce pas de cela -que vous vousnbsp;„ entretenés dans vos Conférences?”

Je répondis que la Conference écoit ce qu’on appelle récréation; que nous y parlions avec li*nbsp;bercc de chofes indifferences, qui pourrant fontnbsp;bonnes, comme des ledures qu’on a entendu aunbsp;Refedoire, amp; ailleurs.

il me demanda quels Livrcs on lifoit. Je lui dis, ia vie des Saints, les Lettres de S. Bernard,nbsp;la vie ie Ste Théréje , S. Dorothée. Monfeigneurnbsp;I’Archeveque me dit fur ce dernier nom, que lanbsp;Steur Dorothée, qui étok dans une même Chargenbsp;que celle ou j’étois, étoit une fort bonne fille.nbsp;„ Mais je penfe, ma Sceur, que vous ne lavounbsp;„ lés pas imiter.” Je lui dis que non; que je lanbsp;laiflbis libre dans fes fentiments; que chacun nenbsp;répondroit que de foi. 11 me dit: „ Vous ditesnbsp;„ vrai; mais ne convenés-vous pas que vous de«nbsp;„ vés obéir ^ vos Supérieurs légitimes.” Je luinbsp;dis: oui Monfeigneur, quand ce font des chofesnbsp;indifférentes qui nefont pas contre lesComman'nbsp;dements de Dieu. J’ai lu dans un Livre du bien-beureux Evêque de Genève dans TobéiCTancenbsp;®nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que nousdevons a nos Supérieurs,comme je

faut nbsp;nbsp;nbsp;^ honnore , Monfeigneur, il

Dien • A- nbsp;nbsp;nbsp;ferve a unir 1’ame è

j J ne vois point cela a la chofe que vous

ce n’eft pas un témoignage, - - , je déüre feulement un acquiefcement fincéreScnbsp;de bonne-foi, comme toutes les perfonnes denbsp;mon Diocèfe ont fait, Curés, Docieurs,Thé-logiens, qui one reconnu qu’ils devoient cettenbsp;foumiflion a notre S Pére le Pape pour êtrenbsp;dans l'uniré: a moins de cela, c’eft fajre fchis-me Je ne veux point que vous me^conlidéfies.nbsp;J’ai 1’honneur d’etre voire Archevêque, je menbsp;fens trés indigne de cette Charge, étant unnbsp;grand pécheur; mais donfidérés le pouvoir quenbsp;Dieu a donné au Chef de TEglife, qui a éténbsp;élu pour fa vertu amp; fa piété. 11 dit tous lesnbsp;jours le Sacrifice de la Ste MefTe; il a toujoursnbsp;é:é employé aux affaires de rEglife, ayant éténbsp;Secrétaire de notre S.Pére lePape Innocent x.nbsp;Deplus il a éxaminé 2 ans durant avec tous lesnbsp;foins pofliblcs le Livre d.QjanJenms, que lui-„ même avoit foumis au Pape;amp; dans IbnTefta*nbsp;3, ment il fait encore la même chofe , voyantnbsp;„ bien qu’il s’étoit trompé; amp; tout le monde lenbsp;louë en cela. Vous voyés done que c’eft unenbsp;„ chofe jufte que de condamner les erreurs quinbsp;„ font dans ce Livre? ” Je lui dis: Monfeigneur , je ne fuis pas capable de comprendrenbsp;des chofes fi hautes, c’eft a vous d’en juger amp;nbsp;aux Dodteurs; la grace que je vous demande,nbsp;c’eft de me laiffer dans le refpedt amp; le filence. Sinbsp;^us jugés que j’éxcéde dans la délicateffe de manbsp;Confcience, je vous fupplie de me le pardonner.nbsp;II me dit: „ J at remarque, dans le pcu que vousnbsp;„ m’avés répondu, que vous avés de l’efpric, cenbsp;„ qui me fait efpérer que fi vous étiés avec desnbsp;„ perfonnes fqavantes qui vous diroient de bon-,, nes raifons, vous figneriés,”

11 faudroit,Monfeigneur,lui répondis-je, queje ebangeafle entiérement de difpofition d’efprit, ennbsp;étant bien éloignée a préfent 11 me dit furcelatnbsp;„ II faut que les perfonnes qui vous ont conduitesnbsp;„ vous aient bien inftruitesdecesmatiéres: carlesnbsp;„ autres Reiigieufes ne font point fgavantes com-„ me ici. Eli es ont tout figné fans difficulté.”

Je lui répondis: Monfeigneur, ce nefont point les perfonnes qui nous ont conduites,on ne nousnbsp;parloit que de ce qui pouvoit fervir a nous avail*nbsp;eer dans la vertu. Mais je vous avouë quedepuisnbsp;3 ans qu’on nous a demandé la fignature, nousnbsp;avons demandé ce que c’étoic.

II me dit: „ Tant pis de ce que vous 1’ayés j, voulu fgavoir: car cela fait que de deux ch^nbsp;„ fes Tune: ©u que vous avés trop de créance amp;nbsp;,, d’attache a des perfonnes qui n’ont nul Carac»nbsp;„ tére, ni puiflance dans 1’Eglifèi ou que vousnbsp;„ vous arrêtés trop a vos propres lumieres, cenbsp;3, qui feroit une grande préfomption,a QUO] vousnbsp;,, devés bien prendre garde. ^

Hé*


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1 ¦ j t T, n nbsp;nbsp;nbsp;JeiTleliziettfes de Fort166^-166^,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;461

TRelati07i de la Ferfécuiton nbsp;nbsp;nbsp;point. La vie écernclknes’acqukit Relation

Hélas, Monfeigneur, je ^lis une pauvr nbsp;nbsp;nbsp;point pat des confidérations hucnaines. je medelaMé-

trés groffiére amp; Ignorante. II eft vrat 4 ^ nbsp;nbsp;nbsp;moic iV n^- m« r—; -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• —

Relation de Ia Mé- mande


'“=gt;“•““'•'1“'/, jui demander fa bénédiétion, amp; je me rctirai. Vinffe en Religion, y etant venuë bien avancc-

en age. Sur cela il me demanda quel age j’avois.

Je lui dis 4^ ans. II me dit: „ j’ai plus de lO

De Ia Sceur Sufanne de Sainte Ju-

„ revenons a notre afiaire importante.” _ nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;licnilC QOHcr.j

reduFar-j’ai entendu pariet des conteftations avant queje nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J®,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibuvins point dereduFar-

gis.

gis.

...* /ru «« nbsp;nbsp;nbsp;____ .. . . nbsp;nbsp;nbsp;Int nemanner fa benediction. i-o

A Peine étois-je a genoux pour demander la bé- nbsp;nbsp;nbsp;xill.

nédidion a Monfeigneur rArchevêque,qu’il Enticuen me répondit: „Je vous 1’ai donnée, ma bonne Saut

„ DiteS'moi, ma Soeur, fi on vous préfentoic gt;, pour figner la condamnationdeCa/niw, larefu-„ feriés vous? c’eft un fait comme les Propofi-fitiofis de Janfevius qui font condamnées dansnbsp;„ Ie Livre de Janferdusd'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Je füis d’Auvergne, Monfeigneur. 11 y a quelque temps qu’il mourut un Mr, l'Ahbé Olier en odeurnbsp;de Sainceté, ne le connoifles*vous pas?

R. Non, Monfeigneur,

D. Qui eft vorre Confefleur ?

R. C’eil Mr. Paulon, Monfeigneur.

D. Eft'ce un bon homme ? en êtes-Yous bien fatisfaite ?

R. Oui, Monfeigneur.’

D. N’avés-vous aucune plainte a faire de lui?

R, Non, Monfeigneur.

D. Vous prêche-t’on Ibuvent ?

R. Trés peu, Monfeigneur; depuis qu’on nous a óté nos Confefleurs, on ne le fit pas leulementnbsp;le jour de la Touflaints.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\

D. C'eft Mr. PhriQt qui vous a preché de-j

puis?

R. Oui, Monfeigneur,

D. Prêche t’il bien ?

R. Oui. Monfeigneur,

D. Quels Livres lit-on dansla Communaute.^

R. J^a Vie des SS,, Grenade, S. Dorothee, 6c autres femblables.

D. Et vous, quel Livre lifés-vous en votrc particulier?

R Je lispréfentement/rws/ra/i»» de^eJus-Chrifil

D. C’eft un bon Livre, qui ne vous apprendra pas a réfifter a vos Supérieurs.

Faites-vous 1’Oraifon mentale ?

R. On en fait demie-heure tous les jours! Monlèigneur.

D. L’Office divin eft-il bien fait?

R. Oui, Monfeigneur,

D, Les Soeurs ne manquent-elles pas quelauei fois de s’y trouver ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t .

D. La Mere fait-elle le Chapitre?

R. Oui Monfeigneur, une fois la femaine;

D. Qyel jour ?

R. C’eft d’ordinaire le Vendredi,

Nnn nbsp;nbsp;nbsp;D,

Je lui dis queje condamnois toutes les Heréfies „ Sceur, je vous l’ai donnée. Ne vous appelles amp; les Erreurs en quelque lieu qu’elles fuflent; vous ^is \-3. Saur Sujanne de Sainte Julienne OUerinbsp;que pour les Calviniftes cela étoit tout vifible, Oui Monfeigneur. Etes vous parente de Mrs,nbsp;qu’ils faifoient un patti a part, qu’ils foütenoient Olier de Parit l Je ne crois pas avoir eet honneur,nbsp;leur erreur, amp; qu’ils ne croyoient point auxprin- car je ns fuis pas de Paris. D’ou êces vous done»nbsp;C!pauX My ftéres de Jefus-Chrift; qu’ainfi je ne feroisnbsp;pas de difiBculté de les condatnner, car je les ainbsp;entendu condacnner dans les Prónes des Parois-fes partout.

Monfeigneur me dit: „ Ce que je vous de-,, mande, l’Eglife i’a condamné auffi , amp; je ne „ vous fgaurois pas mauvais gré fi c’étoit parnbsp;„ éxerople, la Conception de la Vierge. il y anbsp;diverfes opinions fur cela; amp; commel’Eglifenbsp;,, n’en a point decide, on eft libre d’en croirenbsp;,. ce qu’on voudra.” Je lui dis que je le fup-pliois que je ne prifle point connoiflance desnbsp;choles qui n’étoient point neceflaire k mon fa-lut. Il me dit. „ Quoi! ne croyés-vous pasnbsp;„ que l’obéiffance eftunedes priocipales vertus?”

Je 1’affurai enfuite qu’il n’y avoit que Dieu amp; ma Confeience qui m’empêchoit de lui obéir,nbsp;que c’étoit notre grand deplaifir d’etre obligéêsnbsp;i cela,

Monfeigneur me demanda fi nous avions des ConfeCTeurs éxtraordinaires. je lui dis que c’é-tCTft.bi«iT rarement; que depuis que nous avionsnbsp;Mr. Paula», je ne penfois pas qu’on en eut de-mandé. II me demanda fi nous en étions fatk-faires. Je dis: Oui, c’eft un bon-homme.

Mr. de Paris me dit: Ne faites vous pas des Confeffions générales; amp; vous refufe-t’on quel*nbsp;quefois l’Abfolution ?

Je lui dis, qu’en mon particulier je n’avois fait de Confelfion générale qu’au commencementquenbsp;j’entrai en Religion; amp; qu’on ne m’avoit jamaisnbsp;refufé i’Abfolution depuis que j’étoisici; quegra-ces a Dieu nous ne faifions point de fautes quinbsp;méritaflent cela.

})

fame- ü faut achever. Je m’alTure que vous „ vous êtes entrepromis par un point d’honneurnbsp;„ de ne vous point rendre pour quelque raifonnbsp;„ que ce foit.”

Je lui dis: Monfeigneur, je vous puis aflurer

„Je le crois bien, me diuil, mais cetufage n’eft pas mauvais. Faites-moi venir la Soeur Su»

37

-ocr page 514-

Relation Je Ia Terjéctttioyi des Religkufes Je Vart-Royaly ï66ji.-\66^'‘


Relation D Les Sceur? y difent-elles kurs coulpes? La R. Monfeigneur, paree que je rendrois par la Relation Me- Mere donne-t’elle des pc.aitences?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;témoignage dkne chofe trés conteftée.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la Mé


de la reduFar-gis


R. Oui, Monfeigneur. nbsp;nbsp;nbsp;D. Je vols bien, ma bonne fil'e, que vous ré- reduFar-

D. Ne faites-vous point de fautes qui bleffent pondés fincérement, amp; que vous ne faites pas gis, lacharité?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comene quelques-unes de vosSoeurs, qui tn’onc

Monfeigneur, parlé avec beaucoup d’ambiguité. Mais par qui eft ce que cela eft contefté? par une poigoée denbsp;gens, de Doéteurs, qui ne vous font rien, Ouigt;nbsp;je puis dire cela, qui ne vous font rien ^ amp; je vous

1’Archevcque, bien fait, auffi ne ie faut ilpas, car prie de voir s’ii eft jufte que vous préfériés leur

Iac nbsp;nbsp;nbsp;? i rgt;-i o »-»? o Izar» iirmnnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A** 111 fTlrv\ ^ o /'oltllnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T?/rgt;r\#» tA^ \TrtCnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qjl_

dire, ma bonne fille, qui reconnoilïés-vous pour me dit: Allés, ma bonne fille, je vousprie, priés vos Supérieurs légitimes?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bien Dieu; allés, faites-moivenir Izowur Margue-

R, je n’en reconnois point d’autre que vous, rite de Sainte Irene,

Monfeigneur. nbsp;nbsp;nbsp;Js m’en allai bien trifte, paree que j eullebien

D. Que moi! maisj’en reconnois un audefifus voulu lui faire entendre que je n’étois pas telle de moi. Notre S. Pere Ie Pape, Ne Ie recon* qu’il^me croycit, 6c que j’efpérois qu’avec 1 aide

nciffés-vous pas auffi pour votre Supérieur.?

R Oui, Monfeigneur.

D. O qa, ma fille, voulés-vous bien m’accor-dei une eboie que je m’en vais vous demander, qui (ft cje figner mon Mandement.?

: R- Monfeigneur, ie ne crois pas Ie pouvoir faire en Confcienc?.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t' t

P nbsp;nbsp;nbsp;bonne fille, quelles raifons

aves-VOUS de me refufer cela? ^

R. L’on en fait quelquefois, mais cela fe répare bientót.

D. N'avés-vous point de iiaifons parriculiéres ? R. Non , Monfeigneur. C’eft, répondit M.

on s’infinuë fes fentiments les unes aux autres, amp; après cela on s’y attache.

D. Faites vous la retraite des dix jours comme on fa't en d’autres Monaftéres?

R, Non, Monfeigneur.

D. Pratiquc-t’on bien Ia pauvreté.!*

R. C’eft ce qui regne Ic plus.

D, Au moins, dit M.l’Archevêque, j’entends dans Ie particulier, car votre Maifon pourroitnbsp;être bien pauvre, que lesSceursauroientpourtancnbsp;dans leur particulier des chofes qui feroientcontrenbsp;la pauvreté.

R, Nous n’avons rien du tour, Monfeigneur, qui y foit contraire.

D. Corobien y a-t’il de portes de Cloture dans la Maifon ?

R. Monfeigneur, je crois qu’il n’y en a que deux.

M. 1’Archevêque : Deux , amp; une dans Ie Jardin pour paffer ce qu’il faut ?

R. Oui, Monfeigneur. Je necomptoispascel-le-la de Cloture, paree que tout ferme de notre cóté.

D. Les Soeurs qui ont foin d’ouvrir la porte font elles bien leur devoir, font elles bienexaöresnbsp;a la refermer ?

R. Oui, Monfeigneur.

Ma bonne fille, ne vous-a-t’on point inftruite de routes les difputes du temps.?

R. Monfeigneur, devant quel’onnous eutrien demandé, on ne nous en parloic point du tout;nbsp;mais depuis nous avons pné qu’on nous en in-ftruific.

D. Ha! c’eft ce qui vous a perdu, ma fille, e’eft ce qui vous a perdu. Je vous prie de me

jugemenc a celui du Pape, de vos legitimes Supérieurs , des Evêques, amp; prefque de route 1’E-glife.

R. Monfeigneur, je puis vous aiTurer que je ne regarde en cette rencontre que Dieu feul; amp;nbsp;que c’eft par un vrai fcrupuk que je refufe denbsp;vous obéir en cela; amp; que fi je l’avois fait jenbsp;paflerois Ie refte de mes jours dans Ie trouble’ 6cnbsp;la douleur.

Ne dites point cela, ma fille, me répondit „ M. 1’Archevêque: au contraire, je vous prometsnbsp;„ que vous la palieriés dans la paix amp; danslajoie;nbsp;„ 6c qu’il y a de vos Sceurs que j’ai tranfporténbsp;„ 6c mis cn retraite, qui m’ont afluré qu’ellesnbsp;„ n’avoient jamais été plus en paix que quand ellesnbsp;,, ont eu figné; 6c elles m’ont avoué qu’elles nenbsp;„ reufifent jamais fait fi elles écoient demeurées anbsp;„ Port-Royal, paree qu’elles auroient été empor-„ tées par Ie torrent; 6c elles m’ont remercié anbsp;,, z genoux, les larmes aux yeux 6c Ie ventrenbsp;,, centre terre, de les avoir inftruites 6c mifesnbsp;„ dans la bonne voie; car vous êtes dans 1’er-„ reur; vous étes dans Terreur, ma bonne fille,*nbsp;,, ne voulei-vous pas bien prier Dieu de vousnbsp;,, éclairer la deffus. ”

R. Oui, Monfeigneur, de tout mon cceur.

D. ,5 Je vois bien que vous avés 1’efprit doux amp; docüe. Je trouve en vous tout ce que vosnbsp;Soeurs de Faris m’en avoient dit; je n’ai pasnbsp;été trompé; affurement, ma bonne fille, vousnbsp;fignerés quand vous ferés inftruite; 6c fi vousnbsp;n’êtes point ici en Uberté; il m’eft trés facile denbsp;vous ramener a Paris ^ 6c même dès aujourd’rnbsp;hui, fi je veux.”

Ec comme je voulus répondre a tout cela, il

de Dieu il ne gagneroit rien avec moi, Mais il ne voulut pas me faire Thonneur de m’entendre.

EN-


-ocr page 515-

Relation de laMé-reduFar-

gis.

De

ne, C^Hucville.')

DItes-moi premiérement, tna Sceur, les obfcr* vances font-elles bien gardées?

R. Oui, Monfeigneur.

D. Qui eft votre Confelïeur?

R. Mr, Paulo».

D. Etes-vous fatisfaite de lui?

R. Oui, Monfeigneur.

D, N’avés-vous point de Confefleur éstraor-dinaire ?

R. Non, Monfeigneur.

M. 1’Archevêque; La charitéeftellegrande en-tre les Sceurs.!’

R. Oui , Monfeigneur, nous fommes fort unies,

M. l’Archevêque: Les Supérieures ont elles grand foin des rnalades, amp; ne traite-t’on pasnbsp;mieux les unes que les autresnbsp;R. Non, Monfeigneur, la charité eft égale,-amp; par la grace de Dieu il n’y a point d’acception

appergoic auffitót.

D Dites-tnoi, 1’obéiffance eft-elle bien obfer-vie envers les Supérieurs ?

R. Oui, Monfeigneur, cn tout ce que nous pouvons. Comment en tout ce que vous pouvés;nbsp;e’eft a dire [ me dit-il d’un ton (evére amp; com-menqant a s’echauffer], que fi je vouscomtnandenbsp;de figner le tormulaire, qui eft ici aubasdemonnbsp;Ordonnance, veus ne ie feres pas ?

R. M. c’elllaun deces Gommandements ouje ne puis veus obéir.

D. Dices quelle raifon vous aves pour ne le pas faire, amp; je tacherai de réfoudre vos difficul*nbsp;tés.

R. Monfeigneur, je ne puis figner une chofe dont je n’ai point de certitude.

li s’échatóa encore dayantage. Quoi! vous vou-les done dire qtie 1’on vous demande que vous rendies un faux témoignage? On fe tuë de vousnbsp;dire que ce n eft qu’une fimpie foutniffion fincercnbsp;amp; d^bonne-foi, on un acquiefeement auxBulles

XIV. Entrccicnnbsp;de la Socutnbsp;Hucvillc.

tout le foin amp; la charité poffible.

D. Combien êces-vous de temps fans aller a Confefle ?

R, Nous y allons tout autant de fois que nous en avons befoin,

D, Donne-t’on Ia Communion quelquefois générale ï toute Ia Communauté ?

R. Oui, Monfeigneur, nous Communions aufli toutes les Fêtes amp; Dimanches; amp; il y a tous lesnbsp;jours quelques Soeurs’quiCommunientauxMefTesnbsp;que Ton dit.

D. Dites moi, quel Livre lifés-vous.?

R, S. yean CUmaque.

D, Et la Communauté, quel Livre y lit on ?

R. Monfeigneur , on lit les Fies des Saints, les Homelies de St Jean Chri(o(lowe.. les muvres de S.nbsp;Bernard , Ste Iheréje , la DoBriae fpirituelle denbsp;s Dorotkée, les Confefftons de S. Auguliin , les Lettres d'^vila Scc.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ t r

D Je vois bien que vous avés toutes les mê-mes Liyres. Combien faic-on de fois ie Chapitre la Semaine.'’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

R. Une fois.

D. Dites-moi, qu’y dit on?

R, On s’accufe de toutes les fautesquiontparu éxtérieuremenr.

D. Ne fait on que cela dans le Chapitre?

R. Monfeigneur, on y traite des affaires qui furviennent oü on a bcloin d’affembler la Communauté.

D. L’Office divin fe dit-il bien éxaéleraent?

Relation de la Perf/cuiioH des Reltgleufes de Port-Royal, ilt;S64.-i665;

les ScEurs ne Ie perdent-elles point par leurfaute? Relation

FTVr'T'TÏ ¦p'TTTTTM nbsp;nbsp;nbsp;R. Monfeigneur* quand cela arrive, on s’en de la Mé-

Jilt;iN irvru 1 nbsp;nbsp;nbsp;accufe, amp; on en fau penitence.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re du Fat*

^ Je crois bien [dit M 1’Archevêque] que 1’on gis,

la Soeur Marguerite de Ste Ire- quot; y quot;I^nque pas beaucoup, paree que vous êtes vjvjL-einbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelqu’une y manque, ons’en

de perfonnes, amp; on nous traite routes avec cha- des Papes Innocent X amp; ./ilexandre Vii qui one rité, amp; felon le befoin que chacune en a, avec condamné les Cinq Propofitions hététiques, éx*nbsp;i_ _ o_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;traites du Livre de JanJenius, amp; qug tous les

Evêques one condamné comme étanc de Janfe-nius.

R, Monfeigneur, je ne le puis faire en Con-fcience, amp; je fuis incapable de juger li cinqPro. pofitions font dans un Livre latin , dont je nenbsp;puis avoir aucune connoifTance, ^ ^

D. Hé bien, vous êtes done arrêtée ^ nevou» loir pas figner ?

R, Monfeigneur, ce n eft pas par arret d’efprit, ce n’eft que ia feule raifon que je vous ai déja ditnbsp;qui m’en empêche, amp; qui eft que je fuis incapable de rendre un témoignage public d’une chofenbsp;dont je n’ai aucune connoiüance.

D. Cela eft étrange, on vous dit que vousêtes incapable de rendre uh lémoignage; on ne vousnbsp;demande que la fbumiffion a vos Supérieurs legitimes. Ils n'éxigent de vous qu’une chofe jufte,nbsp;qui eft de vous loutnettre ?

R. Monfeigneur, je fuis prcce de vous obéir dans tout ce que vous me commanderés, muis jenbsp;ne le puis faire dans la chofe que vous déürés de

moi préfentement.

M. l’Arcbevêque: Taifés-vous,amp;écoutés. Di-

tes-moi un peu, ne condamnés vous pas Calvin

daLé?^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;coa?

R, Oui, Monfeigneur,

‘condamnés la Doarine de r;/ j ’ A on VOUS dcmandc que vous fas-ues de meme de la Dodtrine de Janfenius, pour-N n n anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quo j

-ocr page 516-

4'^ . nbsp;nbsp;nbsp;. delation de la Terjdcutien des Religkufes de Fort-Royal, i(5($4-lö5f,'

Relationquoi ne Ie faites-vous pas? C'eft la méuie cbofe, prefque pas dormi, amp; qu’il avoit eu l’honneurde Relation

de la Mé Ie Pape leduFar-damnée,

II me répondit fort ému: Que vous êtes arrê- ,, que vous defirés de moi fans ofienlër Dieu, ée; quoi! vous ne prefer és pas toute l’Eglife aune 11 me répondit triftement: „ Voilk qui eft éttan-

r—1». o- ge, je m’aifure que fi c’étoit Afr. nbsp;nbsp;nbsp;qui

XV.

Kntretien

fint

leur

amp; les Evêques de France i’onc con-

gis. nbsp;nbsp;nbsp;R. Monfeigneur, ce n’eft pas la tnêmechofe.

D. Taifés-vous; pourquoi n’eft-ce pasla même chofe ? amp; puifque vous condamnés bien Calvin,nbsp;quelle difficulté faites-vous de condatnner Janfe-nius: que dirés vous a cela: repondés ?

R. Monfeigneur, touce l’Eglile a condamné Calvin, tnais toute l’Eglife n’attribuë pas les hé-réfies condamnées a Janfenius\ amp;c i’on n’ell pasnbsp;du mêtne fentiment.

t6C««4UV.'A. nbsp;nbsp;nbsp;»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—--- ' I . r O quot; nbsp;nbsp;nbsp;1

poigré^ de gens de rien, qui lounenncnt les er* xeurs que Ie Fape amp; toute l’Eglife condamnent?

R. Monfeigneur, je vous ai dit qu’en cela je ne regarde que ma Confcience, amp; que je n’ainbsp;point d’autre vuë.

D Quoi! vous eftimés done que Ie Pape amp; les Evêques, amp; moi qui vousiecommande, nousnbsp;vous comroandons une chofe injuile?

R. Monfeigneur, je vous ai déja dit que je ne regarde la dedans que ma Confcience

Voil^ qui eft bien, Ie Pape amp; toute l’Eglife Tont fait, amp; vous ne Ie voulés pas faire. C’eft quenbsp;vous vous eftimés plus fage que Ie Pape amp; lesnbsp;Evêques. Cela s’appelle donner un fouflet d toute

rEgUje.

Je lui dis, que quand Ie Pape Innocent X eut envoyé la Bulle, tout Ie monde difoitdans Paris:nbsp;Voila les Propojltions qu'on attribué d yanfe?iius con-damnées^ tnais elles Jont fabriquées par M. Cornet,nbsp;ér- il en efl l'auteur. Pendant que je difois cela ,nbsp;Mr. 1’Archevêque me fit taire plufieurs fois, amp;nbsp;me dit rudement: „ Voil'a de beaux contes anbsp;^ faire. ” Je répliquai que je l’avois entendu moi-même, amp; que c’étoit l’entretien des carrefoursnbsp;de Paris ]1 me dit enfuire: „ Je vois bien quenbsp;„ vous êtes arrêfée a ne vouloir pas figner. ” Anbsp;quoi je réponais: Jeipére Monfeigneur, avec lanbsp;grace de Dieu, que je ne Ie ferai jamais,

ENTRETIEN De la Mere Prieure.

LE Lundi 17 Novembre J’envoyai Ie matin de Miraumont (notre Tóurriére) donnernbsp;de'k'Mere^^ bonjour de notre part a Mr.l’Archevê^ue, amp;nbsp;^ieuieavccfgavoir comment il fe portoit. II lui réponditnbsp;M. 1’Aïch. s gygj, beaucoup de Civilité qu’il nous remercioit;

qu’il fe portoit fort bien, amp; qu’il avoit parfaice-®gt;ent bien dormi la nuit.

Quelque temps après Mr Ie Curé de Magny Ie faluer. jg ne fgai pas cc qui fe pafl'a dansnbsp;quej’ai appris par Mr. Ienbsp;^aris lui avoit dit que les affairesnbsp;prefcQteshnqutctovem telkment, qu’il n’enavoic

faluer routes les heures qui avoiert fonné, nbsp;nbsp;nbsp;de la Mé-

Ce même»jour Mr. 1’Archevêque dit la Meffe re du Far* du S, Efprit fur les huic heures, amp; fur les neuf gis,nbsp;heures il vint lui-mêmc fonner au Parloir, oü jenbsp;fus, ne penfant point que c’étoit lui. Quind ilnbsp;me vit, après m’avoir fait les premiers compliments, il me dit: „ Hé bien! ma bonne Soeur,

,, avés-vous penfé 4 ce que je vous dis hier?” Je lui répondis: ,, Oui Monfeigneur, mais je n’ainbsp;„ point changé de difpofition, amp; je luis aufSnbsp;perfuadée que je l’étois, que je ne puis faire cc

,, vous confeillat la Signature, vous vous y ren-,, driés tout a 1’heure.” Je lui répondis,- „ par* „ donnés-moi, Monfeigneur, ce n’cff pointW.nbsp;„ d'Andilly qui m’a perfuadé de ne point figner jnbsp;„ 6c je ne fignerois pas aufli quand il me lecon.nbsp;„ feiileroit.” II répliqua: ,, Et ne fgai-je pasnbsp;,, bien ce qu’il difoit quand je lui ótai fes fillesdenbsp;„ Port Royal? 11 diloit a tout Ie monde que toutenbsp;„ fa confolation étoit qu’il s’afluroit qu’elles nenbsp;,, figneroient jamais; 6c cependant en voilidéjanbsp;,, deux qui ont figné. Penlés vous pourquoi onnbsp;„ lui a donné ordre de fe retirer ; c’eft pareenbsp;„ qu’il alloit dans toutes les Maifons oü éioientnbsp;,, les fiiles. il faifoit du bruit 6c des plaintes. ”nbsp;Je lui dis quelques paroles, comme fi j’eufle eunbsp;peine a Ie croire. II me répondit. „Je fgai biennbsp;,, que c’eft Ia vérité; car un de mes amis, a quinbsp;,, il a ^ dit cela de fes fiiles, me 1’a dit a moi-mê-,, me.” je lui dis; ,, AAonfeigneur, pour ce quinbsp;„ eft de fes fiiles, je ne douce point qu’il n’aitnbsp;,, défiré d’elles qu’elles ne fignaffencpoint, pareenbsp;„ qu’il croyoit qu’elles ne Ie pouvoient faire ennbsp;„ Confcience,” Cependant, me dit-il, Jes deuxnbsp;„ qui 1'ont fait s’y font renduës fans contrainte.nbsp;„ Je ne Ie leur ai point fait faire par force, ” 11nbsp;me dit encore quelqu’autre chofe, dont je ne menbsp;fouviens pas, Eniuite je me retirai pour lui fairenbsp;venir Ie refte des Sceuts, qu’il vouioit acheverdenbsp;voir Ie matin.

11 me dit auffi a cette même heure, que nos affaires lui donnoient tant de peine, qu’il y avoitnbsp;penlé toute la nuit.

Qjiand il eut vu toutes les Soeurs, il m’envoya querir, 6c me dit; „ Ma Soeur, j’ai une grandenbsp;,, douleur de trouver tant d’opiniatreté 6c de ré-,, fiftance dans votre Communauté. ” Je lui ré*

pondis: „ Monfeigneur, je luis auffi fort touchée ,, de ce que nous nepouvonsvouslatisfaire; maisnbsp;„ G vous vouliés, Monfeigneur, nous Jaiflernbsp;,, fans prendre part dans cette aamp;ire, 6c nou$nbsp;„ permectre de demeurcr dans la fufpenfion d’ef-,, pric oü nous devons être dans ces fortes denbsp;„ chofes qui ne nous regardent point. vous nousnbsp;„ feriés une grande grace. ” H me répondit;

V ous demandés une chofe impoflible, oc vous

» n’l


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Reiatioff nbsp;nbsp;nbsp;Ferfécution des Religieufes de Vort-'Riyyitlt i66^‘ i66^2nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4^^ „

¦ role par faififiement OU par colere; amp; puisil pour- Relation fuivit encore quelques cnots avec une voix trem- de la Mé-blantc amp; entrecoupée, comme s’il eut eu envie reduFar-de pleuren de compaffion. 11 changea enfuice ce^'ia.nbsp;diicours, amp; rne dit qu’il entreroit l’après-dinée: quot;nbsp;qu’il viüteroit la Cloture, amp; feroit Ie Chapitre •nbsp;me' difiés hier, ma bonne Soeur, que c’étoit amp; puis il fe retira avec une grande tnfteffe, fans

¦ nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me due un feul mot de compliment, comme les

autres fois.

[ La Relation qui fuit a été Ecrite par une des Sceurs de Per/-Y?ff)Wdes Champs, julqu’al’endroirnbsp;oü il eft marqué que la Prkure a repris. ]

LE 17 Novembre 1664 Monfeigneur 1’Arche-vêque entra au dedans de notre Monaftére

Relation^, n’y demeureriéspasdanscetcefufpenfiond’efprit; de la Mé ,, vous êtes trop attachées a ces Mrs. Mais eft-ilnbsp;re du Far „ poffible que vous ne vouliés pas vous rendre anbsp;gis. ,, l’obéiffancei après que Ie Pape a prononcé,nbsp;„ que tous les Evêques ont re^ufadécifion, faut-,, il que des filles refufenc de fe foumettre? Vous

Mr. votre Pere qui vous avoit parlé Ie premier „ du Livre de Janjen'tus. Je m’aflure que s’ilnbsp;,, avoit requ depuis la condamnation que Ie Papenbsp;„ a fait de fa Doélrine, il auroit bien change denbsp;„ fennmenc.” Jelui dis; „ Monfeigneur, je nenbsp;„ fqai pas de quel fentiment feroit mon Pere s’ilnbsp;„ vivoit. je l’ai vu faire une eftime éxtraordi-,, naire du Livre de Mr. sflpres: mais s’il menbsp;,, confeilloit préfentement de figner, je ne Ienbsp;,, croirois pas plus qu’un autre, ” il me dit:nbsp;„ Voyés-vous, ma bonne Sceur , on eft librenbsp;,, d’avoir telle opinion qu’on veut furlesmatiéresnbsp;,, conteftées, jufqu’a-ce que Ie Pape ait prononcé;nbsp;„ mais depuis qu’il l’a fait, il faut fe foumettre jnbsp;,, pour mol, quand j’aurois été tout a fait dansnbsp;,, les ièntiments des Jantemües avant la Bulie, jenbsp;„ me ferois cru oblige de les abandonner depuisnbsp;„ qu’elle a été reguë. Mais pour vous dire lanbsp;,, vérité, leur opinion ne m’eft jamais revenue,”nbsp;11 me voulut enluite éxpliquer en quoi confiftoitnbsp;cette opinion j 6c il commenqa a me parler de lanbsp;première Propofition, qu’il tourna comme il luinbsp;plut. Mais je n’ofe rapporter ce qu’il m’en dit,nbsp;paree que je ne m’en fouvieng pas affez.

11 recommen^a enluite de me parler de 1’obéis-fance, 6c me répéta encore. Domine, [i error eft a te decepti Jumus. 11 me dit que Sc. Auguftin difoitnbsp;qu’il ne falloit pas défobéir aux Rois quand ilsnbsp;commandent d’aller a une Guerre que l'on croitnbsp;injufte^ amp; plufieurs autres chofes dont je ne menbsp;fouviens pas précifement, non plus que des ré-ponfes que je lui fis. Je fgai feulement qu’enfuitenbsp;de quelque chole que je lui dis, il me réponditj

Vous êtes routes dans Ie fentiment óeMr hé de la Lane amp; de Mr. de St. Amour.quot; Jenbsp;lui dis: „ Monfeigneur, je n’aijamais vu nil’unnbsp;„ ni 1’autre.” Non, me dit-il, „ mais vous avésnbsp;vu leurs Livres, amp; furtout celui de Mr.deSt,nbsp;Amour,quot; Je lui dis: „ Monièigneur, ie Livrenbsp;de Mr. de St. Amour n’eft pas un Livre deRe-ligieufes. Mais vous 1’avés pourtant routes tropnbsp;lu, c’eft votre malheur. 11 feroit a fouhaiternbsp;que vous n’eulSés jamais eu de communication avec routes ces perfonnes.” Je lui disnbsp;Monfeigneur, vousplait-il de demander aux Sceursnbsp;G elles ont vu ce Livre, 6c s’il eft feulement en-tré dans la Maifon? II fe leva fort ému, amp; menbsp;dit: Hé bien, ma bonne Sceur, on ne fgauroitnbsp;„ rien gagner fur vous •, pour moi je vous avouënbsp;que je necomprends pas comment des perlonnesnbsp;^ peuvent être fi arrêtées. Mais ne confidérés*nbsp;” vous point ce qui vous en peut arriver?” Ennbsp;^fant cela, il fe tuc comme s’il eut perdu Ia pa-

,XVI.

M. 1’Arch.

entie dans

accompaené de Mr de la Brunetiere ( 1’un de les lcMor.al:éie Grands Vicaires), de fon Porte-Croix; 6c de deux P®quot;'nbsp;EcclériaftiqueSjFun desquels écoit Mr. Bastion notre'nbsp;Confeffeur, pour faire la V ifite de Ja Cloture 6cnbsp;des lieux Réguliers du Monaftére, 11 fut conduitnbsp;par la Mére Vrieure amp; cinq autres Religieulès ennbsp;tous les lieux de la Maifon, 11 vifita d’abord lesnbsp;faintes Rcliques, oü ayant trpuvé un Reliquairenbsp;qui a été donne par Mr. I Evé^ue d^Angers a feuënbsp;ma Steur Catherine de Si- Jtan-y il demands lesnbsp;atteftations de celui la 6c des autres. Mr, leGrand-Vicaire les lut i 6c voyant qu enes n’étoient pasnbsp;approuvées de Mr. de Parts, il dit avec affez,d’ai.nbsp;ereur; Voila qui n’eft pas approuve; vous de-^ vries v avoir fait mettre un Vifa par Monfeig-” neur- 6c quand 1’atceftation auroit ete donnée

” Mr Ie Légac,elle feroit nulle, fi on ne l’a-; ViÉr par rOrdinaire.” Mr de Parts.

”'nnnriif Eft-ce que Mr. Ie Légat a donné ce ^^Rdiotiaire?” La Mére lui dit que c’étoit Mr.nbsp;d^AngeT- furquoi Mr. de la Brunetiere k tm:

demi, fdémit 1. MereAgnbl

on lui dit que non, 6c il reprit avec empreffe-ment 6c chaleur: „ Hé! ou eft-elle done cette Sceur Catherine Arisauld}” 11 fembloit qu il eunbsp;peur qu’elle ne lui eut échappé: mais lui ayant ditnbsp;qu’elle étoit morte il y avoit long-temps, u de.*nbsp;roeura en repos.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Mr. de Paris monta enfuite i Ia Kibliotheque^^

Sc en y entrant il dit ^ la Mere Prieure: ,, Avés*

„ vous ici votre yanjenius} ’’ Elle répondit; Monfeigneur , il n’y eft jamais entré. Mr, denbsp;Paris lépliqua. ,, Je voudrois qu’ii y fut, je vousnbsp; ferois voir préfentement les cinq Propofitionsnbsp;„ au moins la première,” La Mere lui dit’nbsp;Monfeigneur, je n’entends pas Ie latin, 6c je nenbsp;fuis pas Théologipne pour les y trouver. 11 répondit; ,, He bien, Air, Pau/on les liroic, carnbsp;„ pour la premiéie, il n’y a qu’alire,” Perfonnenbsp;Nnn ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne


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quot;Relation de la Verjécution'des Religie«/et de quot;Port •Royal, i66^‘l66‘;'i


Relation ne lui ayant répondu, il fortit pour aller au Dor- reprit auflitót: „Mais il taut obéir,” Puis con- Relation dela Mé- toir,oü il vifita avec Ibin tous les Livres desCel- tinua a parler de fon Obeiffance. Pendant qu’ondela Mé*nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe promenoic, l’une des Reügieufes qui accom-reduFar-

pagnoic Mr. de Paris s’appercevant que la Mere gis, Prieure , qui avoit une migraine trés forte cenbsp;jour-la, n’en pouvoit plus, n’ayant encore prisnbsp;aucune nourriture , quoiqu’il fut plus de troisnbsp;heures, amp; ayant eu beaucoup de travail, prianbsp;Mr. Paulon de faire enforte queMr.l’Archevêquenbsp;1’envoyat répofer. Mr. fon Grand-Vicaire ayantnbsp;encendu cela, Ie dit a Monfeigneur, lequel prianbsp;fort civilement la Mere de fe retirer; mais elle Ienbsp;fupplia de trouver bon qu’elle eut l’honneur de

reduFar-lules, j'ufqu’aux moindres billets. 11 trouva dans

XVII.

lus dujar tün.

demands, corame

gi3. une Celluie Ie Linxc dss Lepns du S. Sacrement, amp; rimitation de Jcfus Chrift, 11 témoigna unenbsp;grande eftime de tous les deux; amp; ayant lu Pin-titulation de ce dernier, il dit: ,, Mais, je nenbsp;,, fgai qui eft ce Mr, de Beuil-, je ne Ie connoisnbsp;„ point. ” A quoi on ne répondit rien. Mr. denbsp;Paris étant entré dans une autre Cellule, trouvanbsp;une Oraifon pour Ie Roi, Scildit: „ Voilaunenbsp;„ belle priére que vous faites pour Ie Roi.” IInbsp;vit aulTi les images de la Mére Angelique, amp; lesnbsp;approuva.

Mr. Ie Grand Vicaire avoit un grand empres-fement de voir tous les écrits, jufqu’a j’amufer a lire des papiers qui envelopent les Ornements.

Enfuite de la Vifite du Dortoir Mr. de Paris defcendit au Refedtoire: dela au jardin, ou ilnbsp;ne trouva rien a redire. Mais Afr. delaBrune-fiere ayantapperguune Muraille qui eft auhaucdenbsp;Ia foütude, ou il paroiiïbic quelques trous, il lesnbsp;monrra è Mr de Paris, qui lui dit: „ F.n effetnbsp;,, en voiR un.” Sur cela Mr, de la Brunetierenbsp;prit la peine de monter ace lieu, oüayanttrouvénbsp;des trous d’échafaut qui étoient bouchés denbsp;pierres, mais qui n’étoient pas tout a fait remplisnbsp;de notre cóté, il vint dire a Mr de Paris qu’il ynbsp;avoit plufieurs trous a la muraille fi mal bouchés,nbsp;qu’on les pourroit defaire de la main; amp; qu’ennbsp;une autre Maifon on auroit fait commandementnbsp;de les boucher tout a fait, Mr, 1’Archevêquenbsp;ne témoigna pas Ié mettre fort en peine de toutnbsp;cela, amp; ne répondit rien.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t. rr ¦

Cette fenê- Lorlqu’on fut prés de la porte du PrelTotr, ire eft a 7 Mr. de la 'Brunetiere trouva encore que la Mu-picdsaudes-j.jjjiig ^toit trop baffe , difant qu’oa y pouvoitnbsp;monter fans échelle: amp; s’adreflant a Mr, Pau'nbsp;Ion , il lui dit aigrétnent: „ Hé bien , Mon-„ fleur, vous m’aviés dit que la fenêtre du Pres-„ foir ne donnoit pas fur Ie Jardin des Religieu-„ fes. Voila pourtant qu’elle y donne.” A quoinbsp;Mr. Paulon lui dit, qu’il 1’avoit cru de la forte;nbsp;8c une Soeur ajouta que cela n’étoit pas de grandenbsp;conféquence. Mais Mr. de la Brunetiere s’avifanbsp;encore de dire que nous pourrions bien monternbsp;fur de petites treilles d’échalas qui lont contrenbsp;une Muraille du Jardin , derrière des Efpaliers.nbsp;Mr Paulon répondit'froidement: „ Je crois,nbsp;„ Monfieur , que les oifeaux y pourroientnbsp;,, bien voler, mais pour ces bonnes Reügieufes,nbsp;,, comment voudriés-vous qu’elles fiffenc?”

Pendant cette viGte du iardin Mr. 1’Arcbevê* que s’entretenoit avec la Mere Prieure-, amp; entrenbsp;pluGeurs autres chofes il lui dit avec éxclamati-t „ Ha, ma bonne Soeur, qu’il feroit agréablenbsp;” Is ici R vie a lervir Dieu dans la paixnbsp;” t onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meier de rien!”

» „f.. Ia nbsp;nbsp;nbsp;tépondit , iVlonleigneur , c’eft

tout g e que nous vous demandons. Et il

1’accompagner jufqu’au bout, ^ quoi il confentit.

I.orfqu’on fut entré dans la Maifon, Mr de.

Paris, nous dit qu’il falloit aflèrnbler la Commu-naute au Chapirre; 8c en attendant il s’en allatrouve mal. au Tour; mais la Mére Prieure ne pouvant plus^^*'

Ie fuivre, a caufe que fon mal augmentoit de plusSmu-^* en plus, s’ari éta un peu derrière les autres; 8c nauté aunbsp;auffilót il lui prit un grand vomiffement , qui ^^’hapiire.nbsp;redoubla par trois fois ; de forte que nous lanbsp;contraignimes de fe laiCTer mener a la chambre;nbsp;puis l’une de nous alia prier Mr. de la Brunetierenbsp;d’obtenir de Mr. l’Archevêque qu’il difFérat unnbsp;peu fon Chapitre en faveur de la Mére. 11 Ienbsp;fit a l’heure-méme; mais Monlêigneur, répon*nbsp;dit, que fi Ia Mére n’y pouvoit alfifter, qu’ellenbsp;n’y vint point; 6c qu’il ne pouvoit Ie remettre.

Puis il ajouta: „ Non, non; qu’elle n’y viennc „ point, elle n’a que faire de s’incommoder.”

Ce refus nons ayant fenfiblement touchées, \ ' caufe de-l’état oü étoit la Mere, l’une de nousnbsp;ne put s empecher de dire aflcz bas: ,,au moinsnbsp;„ fi Monfeigneur nous envoyoit dire Vêpres, lanbsp; pauvrc Mere auroit un peu de relache;” cenbsp;que Mr. l’Archevêque ayant entendu, il réponditnbsp;féchement; „ 11 n’eft pas l’beure de vos Vêpres,

„ ma Soeur , vous ne les dites qu’a 4 heures,

Sc elies ne font pas fonnées; il faut aller au „ Chapitre,je ne vous y tiendrai paslong temps,”

Puis auffitöt il fe leva pour y aller; amp; quoique Mr. fon Grand • Vicaire fut fort emprefle pournbsp;s’enquerir de la Cé/ériée, qü é oient les papiersnbsp;8c les ti res de la Maifon, il falluc remettre cettenbsp;affaire, pour ne pas difFérer l’autre dont Mr. denbsp;Paris témoignoit encore plus d’emprelTement.

Ainfi ils entréient au Chapitre , ou la Commu-nauté s’étoit déja renduë D’abord Monfeigneur l’Archevêque fe mit a genoux un moment, puisnbsp;s’affit a fa place, commeaufli Ibn Grand - Vicaire.

Et nous ayant ordonné de nous afleoir , ü commenga fon difcours en ces termes:

„ Mes bonnes Sceurs, vous fgavés alFez pour ,, quelle raifon je fuis venu ici , qui eft pournbsp;,, vous porter è rendre a l’Eglife la foumiffionnbsp;„ 6c l’obéilFance qu’elle demande de vous.

„ pourquoi je me contenterai de vous^ deinan-der encore une fois la fignature qu on vous je 1’ai déja fait daas Ie par*

3, ti«


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Relation de la Verfécution nbsp;nbsp;nbsp;les Évêques ne dilbient pas feulemtin

•R elation ticuUcr. Et fi vous avés des raifons qui v nbsp;nbsp;nbsp;p^ppofitions du Livre dej/f^^èwa/étoientde la Me-

,SkMé-’’ retiennent, je feral bien-aife que vous m J lïdréttques, mais qaelles le font au fens de Jan- reduFar-

jcXpar-:’, diCés en crois mots, les^unes apres les^auues^, nbsp;nbsp;nbsp;.......... .


is. „ en commengant par la Mere Prieure. Je m’en fexius. Mr. de Paris secant tu en cet endroi'cLds

’ nbsp;nbsp;nbsp;«oic r^onr vnii«nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;noiir rrnrpndrf* haleinf» Ia1\/T»ar«nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. o *

, nbsp;nbsp;nbsp;--..V ^lub' unccrcs ics

Janfenifies^ puifque ceux la avouent leurs er-

rpiipo ceux-ci les nient?” La Mere reprit;

Monfeigneur , vous fgavés qu’ils ont

quot; condamné ks crtcurs, amp; condamnent en-

core tous les jours. Mr. de Pans repondic

» nbsp;nbsp;nbsp;rirpfiiue de toute fa force: „ J’en

f'mmee nerfuadccs que nous ne le pouvons s ec^anc pre q^^^ nbsp;nbsp;nbsp;ne font

fommes P 1 d es ft njcience.’’ j^^ ^le nbsp;nbsp;nbsp;fincéres , ils ne condamnent non

„ faire fans blellet notr nbsp;nbsp;nbsp;quot;“^^“Ti-raue le ƒ«lt;¦ maïs pour vous, jene

Pör)'; l interro J? ’ nbsp;nbsp;nbsp;: j„nc quelk raifon avés- ji ^ , fai?e ce jugetuenc-ra.” La Mere lui

^^^vous?^voyons, je vous prie.La Mere lui veux ? ]yjonfeigneur, nous pouvons vous

,, vous? voyons, je vous prie'.” La Mere lui

„ répondit: Monfeigneur, une des principales , dit encore, „ iV _

eft que je ne crois pas que nous puiffions pren- „ rendre témoignage qus les perfonnes

,, nation de fanjemus , atin de ie reierupr nn^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, —

„ occalion de ( étenare un jour le droit ¦. mais au TupbrafTaioltt^Marie dï'l)] „ contraire quand fEgüfe condamné une héréfie,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; lui dit que

elfe conaamne en ineme temps fon auteur.» dans fEgliff êi e le ?unn^i'“quot; nbsp;nbsp;nbsp;kirc

1 nous oulnt faire croire qu’on ne devoit non trouver bon’q^fe Sfde plus ^aiie aifficulte de condamner la perfonne de regard de toui ce o,.i fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le filcn-'e au

Jamenius . co me tous les hdeles n’en font point 1’Archevêoue hd ^ nbsp;nbsp;nbsp;maintenanr '

vais done vous faire le commandemenc. Ayant die cela, il fit une petite paufe , puis ilnbsp;reprit ainfi:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je vouscommande, mes Soeurs,

j, par touce l’autorité que Dieu m’a donne fur „ vous, de me donner préfentement des mar-„ ques de votre foumiffion a I’Eglife , en fig'nbsp;,, nant de bonne foi le Forroulaire qui eft au basnbsp;,, de tnon Mandement, ou de me dire votrenbsp;„ derniéte réfolution, amp; fi vous avés quelquenbsp;j, difficulté a me propofer , je tkherai d’y re-,, pondre.” Alors s’adreffant a la Mere Prieurenbsp;il lui dit; „ Ma Mere, avés-vous quelque chofenbsp;„ a nous dire; dices, je vous prie votre derniérenbsp;,, réloiution, ” La Mere s’étant approchce , fenbsp;mit k genoux, amp; lui répondic fortement en cettenbsp;forte: ,, Monfeigneur , je me fuis déja donnenbsp;, I’honneur de vous reprefenter routes les raifonsnbsp;, de Confcience qui m’empechenc de me ren-), dre au commandement que vous nous faites.nbsp;„ Je vousdemande trés humblement pardon d’ê-,, tre obligée de vous rélifter; amp;je vous aifure,nbsp;„ Monfeigneur , en la préfence de Dieu, de-„ vant qui je parle, de M. le Grand-Vicaire 6cnbsp;,, de route la Communauté, que nous n’agiflbnsnbsp;„ point par attache a qui que ce foit , ni parnbsp;„ préoccupation d’efprit; mais que la feule chofenbsp;„ qui nous reiient de vous obéir, eft que nous

!’ dre part en cette difpute, voyant la contefta-tion qui eft dans 1’kglife fur ce (ujet, amp; n e-” tant pas capables de nous éclaircir pas nous-” mêmes.” Mr. de Paris s’écria; „Comment! conteftation dans 1’Eglile! point du tout; vousnbsp;vous trompés, il n’y en a point; elle eft horsnbsp;de 1’Eglife.” La Mere reprit; „ hors de IE-” elife Monfeigneur! ces Mrs nes en font pointnbsp;” fépares ” La deüus Mr. de Fans vouluc nousnbsp;faire entendre que cecoit fe retirer de lEgliie,nbsp;6c en quelque fa§un faire fchifme, que de fe con-tenter fimplemeru de condamner les Oogmes 6cnbsp;non les faits „ C’elt une adreffe, ajou'a-t’il, denbsp;ceux de votre parti, de refufer la condamna-nation de Janjenius , afin de fe referver une

pour reprendre haleine, la Mere eut le'temps de

lui répondre, ce qui étoit affez difficile, a caufe

de la véhécnence avec laquelle il parloic prefqus

toujours; ainfi elle lui dit; „ AJonfeigneur, je

,, vous ai déja repréfenté en particulier la diffé-

5, rence que je trouve dans la comparaifon que

„ vous faites; car vous fqavés bien , Monfeig-

„ neur, que quand on a condamné l’héréfie de

Calvin q’a été dans fes propres paroles , 6c

„ mêtne les Cahinijles avouent tous les jours

j, comme lui qu’ils ne croienc pas la Tranfuh^an-

,, tiation., ni la réalHédu corp de Jefas-Chrili dans

l’Euckatiftie, 6c plufieurs aucres points qu’on

„ ne leur attribuë point fans fondement; mais

„ id , Monfeigneur , deft tout le contraire,

„ ceux que vous appelles Janfeniftes déclarent

3, hautement qu’ils condamnent l’héréfie des 5

,3 Propofitions; ils difent fimplement qu’ils ne

33 les one pas trouvées dans Janfinms,quot; Et

3, Dien , repartic Mr, 1’Archevêque, ne voila-t’il

” nbsp;nbsp;nbsp;uns6cdes autres, qui

” “y / Het nbsp;nbsp;nbsp;fincéres que ks

Janleni[tes, puifque ceux la avn„»„^ 1,

„ reurs,

j, Mais,

”, parlés lont trés fincéres,’ Mr. de Paris sepM.. qua : „Ilsne le font gueres paroutedanslesEcritsnbsp;„ qu’ils publient tous les jours. Ce que j’en ainbsp;vu, repartit la Mere, m’a toujours paru trésnbsp;„ véritable,”

Mr. 1’Archevêque lui dit; „ En voila alfez, „ ma bonne Soeur, c’eft-a-dire que vous ne fig.nbsp;„ nerés pas, n’eft-il pas vrai”? Non, Monfeigneur, répondit la Mere, avec la grace de Dieu,nbsp;Mr le Grand-Vicaire reprit avec dédain.” Voi-3, h la Grace de Dieu bien appUquée.”

La Mére s’étant retirée a fa place, Mr. de Paris fe mit a tourner la tête de cóté 6c d’autre avee un vifage bénin , demandant s’il y en avoir quel-nii’une nni vnulnr norlpi* ^/T/^ o,---.-

point 1’Archevêque lui rép.suffit avec


^ nbsp;nbsp;nbsp;. -------------- .u. ¦-v.p.iuüit avec un ton de mo-

Cató». il nous dit que querie amp;.de colére tout enfemble; „ Hé, nous



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4(53


quot;Relation de la Perfécuiion des Reltgieufes de VorURoyaly i (5(54* t lt;565.’

embaraflé, amp; fe tournant vers Mr.Ie Grand-Vl. Relation caire^ il fembloit qu’il lui vouloic dire qu’il n’a-de la Mé*nbsp;voit pas compris ce que cette Sceur lui difoic. re du Far*nbsp;Je pris la-deflus la parole , amp; lui dis : Mon-gis.nbsp;feigneur, je penfe que ma Sceur vous veut par-

Relation nbsp;nbsp;nbsp;Ie fgavons bien, ma bonne Sceur, muüeres /lt;-

de lal Ie-ctavt in Ecclefid, Qui vous oblige de parler , reciurar- jj je vous prie de me Ie dire? Vous ai-je jamaisnbsp;,j ordonné de dire une parole,ni feulement d’ou-„ vrir la bouche? au contraire on ne fait quenbsp;,, vous dire que vous vous taifiés amp;;que vousgar-,, dies bien Ie filence ; on ne vous demande pasnbsp;„ iin petit mot, mais feulement que vous obéis-„ fiés è vos Supérieurs. ” Ma Sceur Eufhrape luinbsp;dit: Monfeigneur, la fignatureque vous nousde-mandés, eft plus que la parole fimple, puifqu’ellenbsp;demeure a toute la poltérité.

La Mére Prieure a repris ici

Et a achevé cette Relation.

Mr. de Paris demanda enfuite s’il y en avoit encore quelqu’une qui voulut parler. Unenbsp;Sceur lui dit qu’elle trouvoit fa iureté a ne pointnbsp;prendre de parti dans toute cette affaire; amp;nbsp;qu’une perfonne qui n’a point de fentimencs, n’ennbsp;peut avoir de mauvais. 11 lui répondit: j, Ce-„ la éroit bon, ma Sceur, devant que Ie Papenbsp;,, eut prononcé j mais depuis qu'il 1’a fait, onnbsp;’eft plus libre d’avoir Ie fentiment que l’onnbsp;,, veut. Car il faut fe foumettre a l’autorité desnbsp;„ Supérieurs légitimes ; amp; pour moi j’admirenbsp;„ comment vous pouvés ainfi demeurer atta-,, chées a une poignée de gens fans caradtére ,nbsp;,, fans dignité , qui n’ont point d’autorité dansnbsp;1’Eglife, amp; que vous prétériés leur opinion anbsp;I, celle du Pape amp; des Evéques?” 11 s’éten-dit enfuite beaucoup a nous vouloir prouvernbsp;que lorfque l’Eglife condamnoit une Doürinenbsp;hérétique, la condamnation de 1’auteurde cettenbsp;Doélrine étoit un objet de foi divine, aufti-biennbsp;que la condamnation du Dogme. 11 nous rap*nbsp;porta pour cela 1’éxemple de Calvin, amp; fit toutnbsp;ce qu’il put pour nous perfuader qu’il n’y avoit au-cune difference entre la condamnation d’unenbsp;Doótrine, amp; celle de celui qui l’a enfeignée. Jenbsp;lui dis: „ mais, Monfeigneur, c’eft la difficulténbsp;,, de fqavoir fi Mr, d'Ijfres a enfeigné la Doéfri-„ ne condamnée 5 6c cous ces Mrs prétendentnbsp;„ tous les jours qu’ils ne 1’ont pas trouvée dansnbsp;,, fon Livre. quot; II répondit la-deflus; „ Pour-,, quoi done font-ils allés a Rowe, fi ce n’écoitnbsp;,, pour empêcher cette condamnation ” ? Lanbsp;Soeur qui lui avoit parlé avant moi, lui dit quenbsp;devant qu’elle fut Céans, elle avoit ouï-direnbsp;que les Propofitions qui avoient été condam-sue ces Mts défendoiencj étoi-amp; que quand ils avoient vu Ia

cette condaStSn^°““'^ ’ qu’ils défendoiem? Mr

*1“ nbsp;nbsp;nbsp;de Parit parut un peu

Ier de l'Ecrit d 3 Calomnes, qui fut fait dans Ie „ temps que ces Mts furent a Rome pour éx*nbsp;„ pliquer les divers fens des V Propofitions. ”nbsp;11 ne répondit rien a cela, mais il fe tourna encore vers Mr Ie Grand - Vicaire en levant lesnbsp;épaules comme s’il n’eut fqu que dire. Unenbsp;autre Sceur lui dit que c’étoit une chofe inouïenbsp;que l’on eut obligé des filles a prendre part auxnbsp;affaires de I’Eglife, amp; qu’on leur euc voulu fai-re figner un fait. Il lui répondit : „Je vousnbsp;„ l’avouë, ma bonne Sceur; amp; aufli je nc fe-„ rai pas difficulté de vous dire que fi ce n’eutnbsp;„ été cette Maifon, on ne fe feroit point avifénbsp;„ de demander la Signature a des Religieufssj finbsp;„ on eut éte affuré de votre obéilfance, commenbsp;„ on 1’eft de celle de toutes les autres, des Car.nbsp;melites, des Urfulines., des filles damp; Sainte Ma-rie: amp; enfin de toutes les autres qui ont fignénbsp;„ fans faire la moindre difficulté, on n’auroit ja-,, mais eu la penfee de vous rien demander: maisnbsp;,, on fqait bien que depuis zo ans que vous avésnbsp;„ été environnées de yanjeniftes,\\ eft impoffiblenbsp;,, que vous ne vous foyés attachécs a leurs opinions.nbsp;„ Car vos deux Mailbns étoient comme Ie fortnbsp;,, amp; Ie Séminaire du yan[enifme; deforte qu’il eftnbsp;,, a préfent néceflaire que vous témoigniéspar unnbsp;„ aéte public la fincérité de votre foi amp; votrenbsp;,, foumiffion ïl l’Eglife. ” Une Sceur lui dit la-deflus qu’elle n’avoit pas pris Céans la bonne opinion de A/'-. d’IJpreti amp; que devant que d’ynbsp;entrer elle avoit entendu dire a des Evêques quenbsp;fa Doéfrine étoit tres Orthodoxe^ amp; qu’il n’y avoitnbsp;nulle héréfie. „ Mais, ma bonne Sceur, repritnbsp;„ M, 1’Archevêque, depuis que Ie Pape a con-,, damné ce Livre, il ne faut pas que des parti-j, culiers aient la hardiefle de Ie foütenir. Veusnbsp;„ faites juftement comme une de vos Soeurs denbsp;,, Faris. Vous avés une Religieufe a P/»m quenbsp;,, j’ai connu dans Ie monde. Je ne fgai pas fonnbsp;gt;, nom de Religion, mais je la connois feulementnbsp;,, par fon nom du mondcjElle s’appelloit Mada-n.e de Saint Cyr.{*) Elle medifoit;0, mais je nenbsp;veus pas condamner Mr. dlfpres , car Mr, dunbsp;Bellay m'a dit que détoit un S. Evêque, £t jenbsp;,, lui répondis quejemettois une grande difiéren-,, CGCmtcMr.duBellay amp;cMr, d’ljpres: car pournbsp;„ Mr. du Bellay c’étoit un bon-homme, naaisnbsp; pour la capacité, il n’y avoit nulle comparai-,, fon deluiavee Afr. ePjJpres, qui avoit mille fqisnbsp;,, plus d’intelligence que lui dans la Théologie.

Mais cela n’empêche pas qu’il ne fe foit po

( * ) Sceur Antoinette Catherine dc Saint Jofeph; de Brameior de Saint Cyr.


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Relation de la Verfécution desV-eligieuJes de Fort-noyal, 1664.'l66^.

4(59

¦ieni-uneTui ruTSi.ku'.ileWgraW d. nbsp;nbsp;nbsp;rep.o* de

point d’honneur, paree qu’ils ne vouloient point fe dédire,6c avouer franchement qu’ils s’étoient

trompés nbsp;nbsp;nbsp;o 1

Je pris la parole, 8c luzdis.- „Je vous avoue, ,, Monleigneur , que nous avons beaucoup dcnbsp;„ peine d’entendre ainfi condamner des perfon-„ nes que Dieu nous a fait la grace de connoi-„ tre fi particuliérement6c done nous connoif-,, fons par éxpérience 6c la fincerite 6c la droitu-3, re, ayant été conduites pareuxdepuis plufieursnbsp;,, années avec une charitc 6c un déhntéreffementnbsp;„ tout a fait éxtraordinaire; delorte qu’il m’eftnbsp;„ impoffible de croire qu’ils foient capables dcnbsp;„ refufer de fe foumettre a croire Ie fait denbsp;„ Janfemus par Ie motif du point d’honneur. ”nbsp;II me répondit a cela: „ II y paroit, ma bon^nbsp;,, ne Soeur, comme ils vous ont bien conduites’nbsp;„ 6c s’ils font auffi fincéres que vous Ie dites onénbsp;„ ne condamnent-ils done ce que I’E^life J-nr,

„ dan,».? - Jelui Jis; „ Mojteigneur “Jl

„ r9aves bien qa Ils om condamné les cinq Pro.

accri-

,vu cinq Pro

„ pofitionsi 6c ce qui les empêchc de les „ buer a Janjentus, c’eft paree qu’ils difent qu’ilsnbsp;„ ne les ont jamais pu trouver dans fon Livre. ”nbsp;jaracafesinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mais.dit M. rArctoamp;,„c, Ic Papales aco^

F elation j, trompet, amp; que nous ne devions préférer de la Mé-,, Ie jugemem du Pape k celui de tous les parure du Far-„ culiers,quot;

gis. nbsp;nbsp;nbsp;11 y eut quelques Soeurs qui lui dirent qu n y

avoit plufieurs Evêques qui ne faifoienc point fig-ner. H répondit: „ Ne vous y trompés pas , tnes bonnes Soeurs, cela ne vous juftifie point:nbsp;car Ie refus que les Evêques font de faire lignernbsp;„ ne vient pas de ce qu’ils doutent que JanJeniusnbsp;„ n’air été bien condamné, mais paree qu’il leurnbsp; femble que c’eft une entreprife de ceux quiontnbsp;,, fait \e formulaire^ qu’ils ne cróient pas avoir au-,, torité de cela c’elt pourquoi il ne leur plaicnbsp;„ pas de Ie faire figner: mais pour les Bulks,ilsnbsp;5, n’ont jamais fait difficulté de les recevoir; amp;nbsp;, Mr. d'^ngers même les a fignées corome lesnbsp;,, autres^ il fit même plus^ car quand ce fut inbsp;,, lui a figner, il fe mit a genoux, óta fon bon-,, net;amp; les figna en cettemaniére,pour cémoig-,, ner fon refpeö amp; fa foumiffion. ” Je lui dis:nbsp;Monfeigneur, j’ai vu il y a quelques années unenbsp;Lettre de Mr, dl Angers au Tape, dans laquelle ilnbsp;Ie fupplie d’éxpliquer clairement ce qu’il faut entendre par ie fens de JanfeninSj amp; oü il dit quenbsp;fi on ne Ie fait, c’eft ïe inoyen d’entretenir tousnbsp;les jours Ia divifion 6c Ie trouble dans l’Eglife. Jlnbsp;ne Iqut que me répondre, 6c me dit feulement;nbsp;„ Pourquoi done a-t’il figné les Bulks ” ? II ynbsp;eut plufieurs Sceurs qui s’avancérent encore pournbsp;lui parler: mais il ne les voulut pas écouter, 6cnbsp;les renvoya affez rudement, en difanc: „ Celanbsp;fuffit, mes Soeurs.” 11 y en eut particuliére-la laiffa pas achever, 6c lui dit; „ Vous me l’a-„ vés déja dit.”

Après que tout Ie monde fe fut remis a fa place, il recommenga a nous témoigner combien ilécoitnbsp;furpris de nous voir fi opiniatres amp; fi aitachées anbsp;un petit nombre de perionnes, dont nous préfé-rions Ie fentiment k celui du Pape amp; de toutenbsp;l’Eglife. Je lui dis : „ Monleigneur, nous vousnbsp;,, avons déja affuréque cen’eft point par attachenbsp;,, ni par opiniatreté que nous ne nous rendonsnbsp;,, pas a ce que vous défirés- que c’eft Ja feulenbsp;„ crainte d’offenfer Oieu qui nous retient. Nousnbsp;,, vous fupplions trés humblement de nous fairenbsp;„ la grace de ne nous point faire prendre de partinbsp;,, dans toute cette affaire, quine nous regarde pmntnbsp;„ 6c qui eft tout a fait au deffus de nous. Laiflés-,, nous, s’il vous plait, dans la fufpenfjon d’ef-,, prit OU des Religieufes doivent être a 1’égardnbsp;,, de toutesces chofes.” II me répondit: „ Ce-„ Ia ne fe peut , il faut néceffairement prendrenbsp;,, parti, e’eft-a-dire,que vous foyés dans lesmê-,, mes fentiments que Ie Pape , les Evêques 6cnbsp;,, toute l’Eglife : ou bien que vous demeuriésnbsp;„ aitacbées a des perionnes qui ont des opinions

„ me fchifmatiques, 6c on fera obligé de vous Relation „ punir comme telles. ” Je lui dis: Monfeig-de la Mé-neur , avec quelque dureté qu’il vous plaife dereduFar-

nous traiter, nous ne ferons fioint fchifmatiques eis

amp; nous demeurerons toujours unies a PEglife’” dont'nous ne nous féparerons jamais, il tne voulut faire entendre que c’étoit s’en féparer que denbsp;ne fe pas foumettre a ce qu'il demandoir. ]] re-commenqa encore a nous prouver la juftice de lanbsp;condamnation de Mr. cTlpres, 6c a nous dire quenbsp;Ie jugement de fon Livre ne s’étoit point fait Joutnbsp;la cheminé, mais publiquement ^ 8c que ceux knbsp;qui il nous aceufe d’etre attachées,vouloientfairenbsp;pafler Ie Pape 6c les Cardinaux pour des gensnbsp;ümples, qui s’étoierrt laiiïës méner par Ie nez.

11 nous fit enfuite un affez long difcours pour nous faire entendre que Jelus-Chrift avoit donnenbsp;a l’EgÜfe Ie pouvoir d’interpréter Ie fens des Sain*nbsp;tes Ecritures quand il s’élevoit quelque contefta-tion entre les fidéles fur ce fujet. 11 nous apportanbsp;pour éxerople les paroles de l’Evangik , hoe efinbsp;corpus meum, dilant que quand les héréciques leurnbsp;avoient youlu donner un fens conforme a leursnbsp;fa;i(resqpmions,rEglife s étoit affemblée,6cavoitnbsp;determine Ie veritable fens de ces paroles j 6cnbsp;qu apres cette décifion, tous ceux qui avoient encore foutenu leur opinion parriculilre avoient éténbsp;regardes comme herenques; que ceux qui nous ’nbsp;ont conduites faifoient la même chofe au regardnbsp;de JanJenius.

11 dit auffi quelque’autre chofe, dont Je ne puis bien me fouvenirj 6c après nous avoir fait


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lielation Je la VerJJcution des Ueligimfes de Fort-Royal, i66^’i66fi

rgt;n /^nc J Ta tlt;ic nbsp;nbsp;nbsp;\Tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11MA faitlo f,

4/0


en difant

iant

pure en dUant Lon

Ces paroles.

Relation damnées dans fon fens? Je Jui dis: „ Vous fga-encore, Monfeigneur, qu’il y a plu-redurar-^^ neurs armécsque ces Mrs demandentqu’on jeur gis- „ éxplique ce quec’eftque ce fens de JanJenius,

„ amp; que perfonne ne l’a encore fait.”

II fortit a demi de la Chaire en levant Ie bras, de forte que je crus qu’il m’alloit battre; 6s ennbsp;efïet il me donna un coup fur Ie bras en me di-fanr: „II faut avouer que vous êtesbien entêtée”.nbsp;Et piiis fe tournant vers nos Soeurs, il leur dit:

„ O bien, mes Sceurs, je vois bien que vous ne ,, voulés pas vous rendre. Je n’ai done plus riennbsp;j, è vous dire , finon que je vous óxhorce a priernbsp;„ beaucoup Dieu qu’il me falie connoitre ce quenbsp;„ je dois mettie dans l’Ordonnance que je m’tnnbsp;vais drefler, amp; qui vous fera demain lïgnifiéenbsp;” par Mr Ie Grand-Vicaire. Je VOUS alTure qu’ilnbsp;,, n’y aura rien qui ne procédé de l’afïeétion pa-„ ternelle que j’ai pour vous routes.” Il ajoutanbsp;quelques paroles, qui rémoignoient Ie déplailirnbsp;qu’il avoir de ne nous avoir pu gagner. Ce quinbsp;donna lieu ^ une Soeur de lui dire encore :nbsp;j, Monfeigneur, vous ne demandés pas la figna-5, ture a routes les perfonnes Laïques de votrenbsp;,, Diocèfe, je vous fupplie trés humblement denbsp;nous traiter comrae elles.” II fe leva la-delTusnbsp;Voila des raifons qui courent les

j, ruës. ”

Corome il fut defcendu de fa Chaire, maSceur Eufhrajte dit a Mr. k Grand-Vicaire; „ Mr., jenbsp;„ m’étonne que Mr. de Farh nous blame ft fortnbsp;,, de ce que nous ne fuivons point en cela l’opinionnbsp;,, de la multitude; car nous f^avons que cela eftnbsp;,, fou vent arrivé dans I’Eglife, que Ie plus petit nom-,, bre a foutenu la vérité, comme du temps deS,nbsp;,, .eithanaje la plupart des Evêques Ie condamno-„ ient;amp; il n’y en eut que5 ou lt;5 de fon córé. ”nbsp;11 répondit a cela, mais d’un ton amp; d’un airnbsp;qu’il faudroit avoir vu: )?,ƒ, ou avés-veus frisnbsp;tetse mlainiedd’

£lle lui répondit qu’elle avoit lu cela dans l’his-toire de TEglife. 11 répondit; Point, point^ cela n'y eft pas.

Mr de Paris, quiétoit déj^ au milieu duCha» pitre pour s’en aller, fe tourna au bruit de cettenbsp;difpute, amp; dit avec étonnement: „ Qu’eft*ce,nbsp;,, qu’eft ce?” Mr. de la Brtmeüere répondit:nbsp;„ Monfeigneur, c’eft que ma Soeur dit que dunbsp;„ temps éeSt. Athanaje il fut condamné par lanbsp;„ plus grande partie des Evêques, amp; qu’il n’ynbsp;„ en avoir que 5 ou 6 qui furent pour lui.” Mr.nbsp;de Paris répondit ; „ Voila de belles chofes a di-,, re. ” Et puis en appellant Mr. de la Brunetier»nbsp;pour lortir, il lui dit:„ Mr. Ie Grand-Vicaire,nbsp;5j tout ceci nous fait bien voir de quelle impor-tarice il eft de ne mettre auprès des Religieu-” lennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;perfonnes humbles amp; foumifes a

jure e'n nbsp;nbsp;nbsp;Supérieurs.” J1 fortit du Cha-leinarqué qm, l’Archevêque de

Paris n’a pas fait une feule fois Ie figne de la Relation croix ni au commencement ni 3 la fin des deux de la Mé*nbsp;éxhortations qu’il nous a fair.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re du Far*

Le Mardi [i8] M. l’Archevêque dit Ia MelTe gis. fur les fept heures du matin. Lorfqu’on lui pré-fenta a POffertoire une hoftie pour une Religieufenbsp;qui devoir communier, il la refufa. Commenbsp;nous ne fgavions rien de cela, nous comtnenqa-mes le Confiteor, felon la coctume, a l’heure de lanbsp;Communion: mais on nous vine faire taire de lanbsp;part de Monfeigneur l’Archevêque. La Meffenbsp;étant finie il entra dans 1’Avant-Chceur accom*nbsp;pagné de Mr. le Grand-Vicaire amp; de fon Porte-croix: il brula en notre préfence les papiers dunbsp;Scrutin, fans nous dire une feule parole. Aprèsnbsp;cela il fe tourna vers moi, amp; me dit: „ Manbsp;„ Soeur, je fors de votre Maifon avec une dou*

„ leur éxtrême de vous voir routes fi opiniatres a „ ne vous pas rendre a ce que je vous demande.”

Je lui répondis: Monfeigneur , nous en avons aufïï beaucoup de ce que vous nous commandésnbsp;une chofe dans laquelle il nous eft impoOible denbsp;vous obéir. 11 me dit: „ Mais, ma bonneSoeur,

„ il faut fe foumettie a fes Supérieurs, amp; vous „ en devés donner 1’éxerople a vos Soeurs. Com»

„ me vous êtes a la tête de cette Communauté,

„ amp; que je ne doute pas qu’eiles n’aient toures ,, beaucoup de refpeét pour vous, je fuis com-„ me affuré que votre autorité aura grand poidsnbsp;„ dans leur efprit, amp; qu’elles fe porreront forte-„ ment du cóté ou elles vous verront pancher,

„ Pour moi je vous afTure que je conferverai tou-,, jours le délir de vous lervir toutes en tout ce que je pourrai, pourvu que je vous voie redui-tes a votre devoir. ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 difoit ceci en s’en al

vers la porte. Je lui répondis: Et nous Monfeigneur, nous vous affurons que nous n’au*nbsp;rons jamais de plus grande joie que de vous donner des marques de notre obéiffance dans tout cenbsp;que vous nous commanderés qui ne fera pointnbsp;contraire a ce que nous devons a Dieu amp; a notrenbsp;Confcience,

Jl fe retourna la-deffus avec un mouvement de chaleur, amp; me dit: ,, Voilé une chofe écran-5) ge , que vous foyés toujours arrêtée a votrenbsp;opinion. Mais au nom de Dieu, ma bonnenbsp;,, Soeur, confidérés ce que c’eft que de ne vousnbsp;„ vouloir pas foumettre a 1’Eglife, n’eft-ce pasnbsp;,, une écrange préfomptionque de vous croire plusnbsp;,, fages que le Pape amp; les Evêques”?

Je lui dis; Monfeigneur, nous fommes bien éloignées d’avoir cette penfée ; amp; le refus quenbsp;nous failiors de figner, n’eft fondé au contrairenbsp;que fur la connoiftance que nous avons de notre incapacité amp; de notre ignorance, qui nousnbsp;perfuade que nous ne pouvons prendre aucu-ne part a des chofes qui font au defïus de nous.

11 commenqa la-deflus a nous répéter ce qu tl nouf avoit dit le jour précédent au Chapitrefquenbsp;nous ne pouvions mal faire de nous foumettre au

Pa*


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Relation de la Verfécution des ReVtgleufes de Port-Royai, l664.-i66^;

Relation Pape * amp; ce n’étoit que Tengagement que Nous nous en allames au Parloir, oü Mr. Ie Relation de la Mé-nous ^avions avec des perlbnnes lufpedtes, q^i Grand-Vicaire fe rendic aufTitóc, lequel nouspar-dela Mé*nbsp;re du Far*nous empêchoit d’obeir.) Je lui voulus dire que la amu: Mes Meres, je ne doute pas que vousnereduFar-ce]a n’ecoit pas# Mais il me reponditz He, „ foyes fort lurprifes de la durete de qu.elqucsgis^nbsp;nous ne Ie (ïjavons que trop; ne voyons-nous ,, points de l’Ordonnance que je vous viens fis-

gis


” pas bien que vous ne nous allégués pas d’autres ,, raifons que celles qui font dans leurs Ecrits,qui

3)

trois jours qu’il a été ici. Mr de Paris continua nous fait une injuftice de parler ainfi. ,, Et pour

A4* nbsp;nbsp;nbsp;Ara 1/)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rr\anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;O/at'/'a nim t*i^rtr\ndlC IP IVTt.

encore ^ nous rapporter quelques preuves de la juftice de la condamnation de Mr. d'lpres, dontnbsp;la principale étoit tirée des paroles de la Bulle,oünbsp;Ie Pape dit ^ue la chofe a été éxammée avec un pnbsp;grand fiin , qu’on n'y en pouvoit apporter un plusnbsp;grand. 11 nous cica ces paroles 2 ou 5 fois ennbsp;Latin, Sc il nous difoit ^ chaque fois, entendés-vous Ie Latin ? Mais comme perfonne ne témoig-na les entendre, il nous les éxpliqua, Sc nous ditnbsp;qu’après ce témoigBage du Pape on ne pouvoitnbsp;faire difficulté de Ie croire fans orgueil amp;' fansnbsp;préfomption. 11 infifta beaucoup la-deflus.

Sur quoi je lui répondis quelque chofe dont il m’eft impoffible de me fouverür j a quoi Mr. denbsp;la Brunetiere répliqua avec fon mépris ordinaire,nbsp;Noluit mtelllgere ut bené ageret. Je lui répondis:nbsp;„ Pardonnés-moi, Mr , je demande tousles joursnbsp;„ aDieu qu’il me faffe connoitre la vétité,amp; qu’ilnbsp;„ me donne la grace de la fuivre.

Mr. de Paris changea auflitót de difcours, Sc recommenga a me dire que c’étoit moi qui empê*nbsp;chois nos Soeurs de fe rendre a ce qu'il défiroitnbsp;d’elles. Et en fe tournant vers laCommunauté,nbsp;il dit fort civilement; ,, Ie m’aöure qu’il y en anbsp;„ ici quelques-unes qui nefont pas dans vos fenti*nbsp;,, ments , amp; qui voient bien que j’ai raifon.”nbsp;Nos Soeurs répondirent routes d’une voix quW-les ne regardoitnt jae Vieu ap leur Conjcience-^uen cette occajion elles navoient aucun égard d moi-que je ne leur avois jamais défendu de jigner, quenbsp;rnème je leur avois dit que chacune pouvoit jiiivre fanbsp;Confiience avec liherté, puifque c'étoit une affaire parement de Conjcience. Mr. de Paris reprit:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;O

bien , je luis bien. aife que vous me rendies ce „ témoignage dt la Mére. Cela eft digne d’unenbsp;„ bonne fille, d’une fille fage Sc d’une fille d’ef-„ prit comme elle eft; car je n’aimepoint qu’onnbsp;,, dife il nefaut pas figner fily a pêché morteflt;^nbsp;}) tbofe Jemhlablef 11 ajouta; „ Je n’ai done plusnbsp;,, rien a vous dire, mes Sceurs, finon a vousnbsp;„ recommander de prier Dieu qu’il vous éclairenbsp;„ fur ce fujet. ” II réitéra enfuite les ofFres denbsp;fervice qu’ilavoit déja fait, avec des termes fortnbsp;civils : amp; nous ayant donné fa bénédidtion, ilnbsp;lortit, en nous difant que Mr. Ie Grand-Vicairenbsp;nous alloit fignifier fon Ordonnance,

courent par les ruës?” Mr. de Parir étoit tout debout auprès de la porte des Sacrements, amp;Mr.nbsp;Ie Grand-Vicairc étoit auprésdeluiquitémoignoitnbsp;une inquiétude amp; une peine éxtraordinaire. llpré-noit aulE quelquefois la parole avec uneaigreuramp;nbsp;un emportemenr, qui ne 1’a point qukté pendant les

nifier: mais Monfeigneur l’Archevêque a trou-„ vé votre mal 11 giand, qu’il a cru étre oblige „ de fe fervir de remédes durs pour Ie guérir. ”nbsp;11 commenga enfuite a lire l’Ordonnance : Scnbsp;quand il fut a I’endroic oü il eft dit que la caufenbsp;de notre défobéiffance eft rattachement opiniatrenbsp;que nous avons aux défenfeurs de Janfenius, jenbsp;rinterrotnpis amp; lui dis; Monseigneur FArchevèquenbsp;„ quoi^'¦ me dit-il. Paree que, répondis je, Mr.,nbsp;vous fgavés bien que nous lui avons protefte ennbsp;votre préfence que nous n’agiffions point par at-tache a qui que ce foit, mais par la feule craintenbsp;de faire une chofe qui feroit contre notre Con«nbsp;fcience, 11 voulut nous dire quelques raifons,nbsp;mais il s’échauffbit 11 fort, que je Ie fuppliai denbsp;continuer fa leóture.

II recotnrnenga done a Hre^ Sc quand il eut ach^evé, jelui dis: „ Monlieur, nous appellonsnbsp;„ de cette Ordonnance de Monfeigneur 1’Arche*

„ veque, qui n’a pas droit de nous traiter de la „ forte après ce que nous lui avons dédaré denbsp;„ notre difpofition,” Toutes nos Soeurs fe joig-nirent a moi, amp; fe portérent pour Appellantes,nbsp;en témoignant a Mr. Ie Grand Vtcaire la douleurnbsp;8c la furprife oü elles étoient de fe voir traitées denbsp;la forte par Mr. l’Archevéque. Mr.delaBrunetierenbsp;parut furpris de notre Appel, amp; nous demandsnbsp;d’une maniére aifez interdite: „ Devant qui Ap-„ pellés-vous; car il ne fautpas Appeller en fair.”nbsp;Je lui dis; devant qui il appartiendra, 11 répliqua:

Vous ne fgauriés Appeller au Parlement; car la ” voie d’Appcl comme d’abus vous eft enterditenbsp;” par l’Arret que Ie Roi a donné, par lequel ilnbsp;” défend au Parlement de connoitre de votre af-

faire, amp; fe referve Ie droit d’en juger. Mais „ vous avés les voies Eccléfiaftiques fi vous vou-„ lés y avoir recours. Vous pouvés Appeller de-„ vant Mr. Ie Primat de Lyw, ou bien a Romeinbsp;” chemins font libres, vous n’avés qu’a y aUnbsp;rnquot;‘^IFo't cela en fe moquant. Nous per-uitames a lui répondre, que nous Appellions parnbsp;t^C oü il aparciendroic; amp; que nousdemandionsnbsp;acte de notre Appel. II nous dit: ,, Je ne fuisnbsp;„ pas Notaire. Vous ferés Signifier votre Appelnbsp;,, a Monfeigneur l’Archevêque.” Nous lui dimes que nqus n’y manquerious pas.

Enfuite il y eut quelques-unes de nos Soeurs Qui recornmencerenc a témoigner a Mr. Ie Grar^d.nbsp;Vicaire la douleur ou elles étoient de fe voir nri-vees de SS. Sacrements. Mais il leur répond r

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lemblable^ Cnmmp • nbsp;nbsp;nbsp;‘ ^ ^ paroles

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a tournet en difpute, je ais a nos Soeurs: ,, je

0 o o 1 nbsp;nbsp;nbsp;pen*


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471 nbsp;nbsp;nbsp;Maüon dela Verjécuiion des Religieujes de Vort^noyal,

Relationpenfe, mes Sceurs, que nous ferons mieux de dela Mé-nous taire amp; de prier Dieu ; Vous yoyés biennbsp;re du Far qu’on nous veut oppritner. Mr. de l(i Brunetiere

Relation de la Mere du Far*nbsp;gis.

reprit avec aigreur: „ On vous veut oppritner! „ je vous protefte qu’il n’y a que Mr. 1’Arche*nbsp;„ vêque amp; une autre peffonnede la Courquietn-„ pêchent qu’on ne vous opprime d’une autrenbsp;j, maniére.

Une de nos Soeurs anciennes lui demands ce qu’on nous pourroit faire davanrage. 11 répondit:nbsp;„ Que vous a-t’on fait, ma Mere? on nous anbsp;j, óté nos Meres, répondir ellej on a misla di*nbsp;vifion dans la Maifon, au lieu de la charité amp;nbsp;de l’union qu’elles y avoient établi. Et bien,nbsp;’ répartit Mr. Ie Grand-V icaire, on vous a óténbsp;” vo^i Meres, on 1’adüfaire,puifque vousnevou*nbsp;’’ lés pas vous foumettre a la condamnation quenbsp;„ 1’F güfe a prononcé contre jes y Propofitions denbsp;„ Janfenius.” Ure de nos Soeurs lui dit, quenbsp;les cinq Propofitions n’étoicnt pas de Janfenius., amp;nbsp;qu’elle f^avoit que c’étoit Mr. Cornet qui les avoitnbsp;fabriquées. Elle infifta fort la-deffus, amp; preflanbsp;Mr. Ie Grand f^tcaire d’avouer fi en fa Confciencenbsp;il ne Ie fgavoit pas auffi-bien qu’elle. - Quelquesnbsp;autres lui dirent la même chofe, allurant qu’ellesnbsp;l’avoient appris long-temps avant que d’etre Reli-gieufes. Mais il demeura fi interdit, qu’il neputnbsp;répondre autre chofe, finon que Mr. Cornet étoitnbsp;devant Dieu. Et il ajouta avec ironie. „ Sinbsp;j, vous voulés écrire au Pape pour lui faire fairenbsp;,, fon procés, vous Ie pouvés.” II fe ditencorenbsp;quelques paroles, aprèsquoi nousfortimesduPar-loir, amp; nous allames routes en larmp nous prof-terner devant Ie Saint Sacretnent, ou nous dimesnbsp;routes enfemble Ie Pfeaume Exaudi Domine jufii-tiam meant, avec Ie Sfmhle des Apótres, 6ckPlt;**nbsp;ter nofiert

D’ U N E

L E T T nbsp;nbsp;nbsp;R E

DELA

MERE PRIEURE.

Ecrite du même-jour, i8 Novem-bre 1664,

„ nbsp;nbsp;nbsp;avec confolation que je vous dis au-,

„ jourd’hui, Mr., qu’il ett TOdave de mak Mere*^* „ Profeffion, J’ai commencé avec toutes noslAieurc.

3, Soeurs è participer a I’opprobre de la Croix de „ Jefus-Chrift. Vous verrés par 1’Ordonnancenbsp;„ de Vifite que je vous envoie, qui nous a éténbsp;„ fignifiée ce matin par Mr. Ie Grand Vicaire,

„ amp; de laquelle nous avons Appellé, de quelle ,, maniére nous avons été traitées

„Je vis Dimanche matin M. 1’Archevêque „ pour commencer Ie Scrutin j il me tint deuxnbsp;,, grandes heures.

,, 11 nous fit hier Ie Chapitre; ou après nous „ avoir fair un commandement en forme, defig-„ ner Ie formulatre, il voulut que je lui dille lesnbsp;raifons qui m'empêchoienc de lui obéir* Cenbsp;5, que je fis Ie plus humblemenc qu’il me fut pos-j, fiblej mais avec tant de force 8c de préfencenbsp;„ d’efprit, que je n’en ai jamais rant eu en manbsp;„ vie. Et j’ai fujetde reconnoitre que Dieu m’anbsp;j, aidée particuliérement amp;c. ”

[ Le refte de la Lettre eft contenu dans les Relations de la Mere, qui font ci deflus.]

Mr. Paulon , qui étoit ConfeCTeur en cette Maifon des Champs lorfque Mr. l’Archevêquenbsp;y vine faire la vifite, ayant écrit tout ce qui fenbsp;pafla au dehors dans le temps qu’elle dura anbsp;commencer , du jour qu’elle lui fut fignifiée,

(qui fut le 14 Novembre) jufqu au 18 qu’elle fut concluë, nous joignons la Relation qu il ennbsp;a faite a celle de la Mere Prieure amp; des Soeursnbsp;fur le même fujet.


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Relation de M.nbsp;Paulon,

Relation de M.nbsp;Paulon.

RelatfOft de la Perfdcuiiou de$ Religtsufet de Part-'Rayalt l66^'i66f^

RELATION

EXACTE ET SINCE’ RE

De ce qu’il me fouvient avoir remarqué encre plufieurs chofes qui fe fnnr paflees durant la Vifite que M. de Paris a fait dans le Monafterenbsp;de PORT-KOYAL DES CHAMPS.

moigna déGrer de voir. Nous fortimes du Parloir, amp; je conduiGs cet EccléGaftique dans une Chambre qu’on appelle laChambre aux «/r,qu'onnbsp;lui avok déja préparé.

Je croyois qu’il devoit s’en retourner a Parts dès cc jour-méine j mais comme il dit qu’il atten-doic Mr. i’Archevêque, on lui apporia a diner.nbsp;Nous nous entieünmes de plufieurs chofes, quinbsp;furent autant que je pus indifFérentes ¦ mais enfinnbsp;il me' demanda li nous avionsrecale Mandement.nbsp;11 en tira un en même-temps de la pochette, 6cnbsp;me demanda G je l’avois vu. (e lui dis que j’ennbsp;avois vu quelque chofe. 11 ajouta qu’il n’étoitnbsp;peut être pas lemblable a celui qu’il tenoit, dansnbsp;iequel il me montra au doigt les citations qui fontnbsp;a la marge, en me difant quM/« étoientéxtraitesnbsp;du Livre de yanfenius.

Je ctus d’abord^ que c’étoit une nouvelle Or donnance: mais. l’ayant prife^ pour lire ces citations, je vis que c’étoit la même. Je la lui rendis, en lui difant qu’il n’y avoit rien de nouveau.nbsp;Cet Eccléfiaftique ayant repris le Mandement, ilnbsp;lut quelques lignes de ces citations, qui marquentnbsp;la foumiflion que Mr 1’Evêque d'lfres a fait aunbsp;S Siége pour fa Dodrine II voulut difcourirnbsp;l^-deffus, amp;me demanda incontinent, G je croyois que ks Religkufes Ggnaftent Je lui répondisnbsp;qu’il n’y avoit que Dieu qui put voir dans 1’ave-nir. Cet Eccléfiaftique me dit enfuite plufieursnbsp;chofes, amp; entr’autres; lo qu^il s’etonnoit de lanbsp;folie des perfonnes qui fe laiflbknt mam auer pournbsp;une chofe de néant. lo Que ft ks Religieufes

1’en croyoient, elles Ggneroient toutes fans laiffer

ruiner leur Maiion. 11 me demanda G l'hon-neur de yan[enlus leur étoit plus cher qUe kUT propre repos, amp; fi elles vouloient plus faire quenbsp;lurmetne n’avoit fait: c’eft a dire, G lui Inbsp;pniu!-] ayant condamné par avance tout ce quenbsp;le Pape condamneroit dans fon Livre, des fillesnbsp;pretendoient le pouvoir défendre. Cet Eccléfiaftique ajouta quelques autres difcours femblables,nbsp;a quoi je n’ofai répartir autre chofe, Gnon quenbsp;j’écois afluré que ks Religieufes n’étoient pas Gnbsp;préfomptueufes pour fe croire capables de défendre l’honneur de Janpmus-, amp; que je ne croyoisnbsp;pas que ce fut fur ce chef qu’on leur feroit leurnbsp;procés. Cet Eccléfiaftique redic encore ce quenbsp;i ai öeja marque touchant la foumiflion que Mr.nbsp;i Ipres a fait de fon Livre au Pape; a quoi je ré-partis en louriantj qu’il etoic vrai que yan/eniusnbsp;avoit louinis fon Livre au Pape^ mais qu’il Pavoicnbsp;o00 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fou-

A^tWeede T ^ Vcndrcdi 14 du préfent inois [!e 14 No-1’Ecciefias- -L vembre 1664 ] environ une heure apres mi-ftique qui di un Eccléfiaftique étant arrivé alaportedel’Ab-Viüte.^* baye de Port-Royal des Champs, demanda Mr, Paulon par fon propre nom, Ians vouloir dire lenbsp;fien auPortier,lui difant feuiement d’appeiler celui qu’il demandoit, de la part d’un de fes amisnbsp;Lorlque le Portier vint appeller Mr. Paulon, ilnbsp;étoit dans la chambre -d’un bon vieillard quenbsp;1’Abbaye entretient par charité dcpuis plufieursnbsp;années. Je fus voir ce que c’éioit; amp; ayant rencontré cet I ccléfiaftique qui étoit déja entré, jenbsp;fus fort furpri-i de voir que je ne connoifiToisnulle-ment une perfonne qui me faifoit 1’bonneur de fenbsp;dire de mes amis Je fus beaucoup plus furprisnbsp;des civilités amp; des compliments qu’il voulutbiennbsp;me faire de la part de Mr. de Paris, me difantnbsp;que fa Grandeur 1’avoit chargé de me dire qu’ilnbsp;avoit une eftime toute particuliére pour moijnbsp;qu’il étoit mon ami amp; mon ferviteur *. amp; plufieursnbsp;autres compliments, qui me jettérent dans quel-que forte de confufion. Je répondis a cet Eccléfiaftique, que je ne méritois pas d’etre traitéd’unenbsp;maniére G obligeante.

II me rendit en même-temps une Lettre qui étoit toute écrite de la propre mam de Mr, denbsp;Paris, dans laquelle il nous faifoit l’honneur denbsp;nous apprendre fon deflein touchant fa prochainenbsp;venue au Monaftére. II nous ordonnoit de pfé-parer les efprits de routes les Religieutes è lui ren-dre l’obéiffance qu’elles lui devoient amp;c. Lenbsp;même Eccléfiaftique me fit voir une autre Lettrenbsp;de Mr. de Paris, pour la M. Prieure, qu=ii demanda \ lui rendre. Je le cönduifis a la porredenbsp;1’Eglife; amp; la lui ayant ouverte, jc le priai d’a-gtéer que j’allaCfe avertir la Mere Prieure. Etancnbsp;defcendu du Parloir, oü j’avois éié donner avisnbsp;Jl la Mere de l’arrivée de cet Eccléfiaftique, jenbsp;fus le joindre dans l’Eglife, amp; le cönduifis aunbsp;même Parloir, oii la Mere Prieure l’attendoit.nbsp;II lui rendit cette Lettre, amp; lui éxpola le fujecnbsp;de fa venuë, qui étoit principalement pour fairenbsp;préparer un logement pour Monfeigneur. Cotn-me la Mere lui eut dit qu’il y avoit affez denbsp;Chambres dans la Maifon, mats qu’elles étoientnbsp;vuides amp; routes demeublées, (je lui avois déjanbsp;dit la même chofe) il demanda s’ii ne pourroitnbsp;pas trouver dans ks lieux du voifinage quelquenbsp;logement commode, ou au moins des meublesnbsp;pour faire tranfporter dans l’Abbaye Nous luinbsp;parlames du Chateau de Mr. de Lujnes^ qu’il té-

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474- . nbsp;nbsp;nbsp;^ 'Relation de la FerJ/cution des Rellgieufes de Port-Royal, i66i^~s66j'.

Relation foumis en la méme maniére que plufieurs autres amp; faifant réflexion que Ie refus que j’avois fait de Relation 1- M auteurs avoient fait devant lui, amp; que plufieurs prendre Ie Mandement au’il m’avoitorélcntédans mnbsp;autres ont fait après, en proteftant qu’ils condam*

de M. Paulon.

Ses les erreurs ^ toutes les héréjies que Ja Sainteté que tout fur des matieres indiflferentes, tantóc fur

.. 3 jé. J ..M» jé Ca nbsp;nbsp;nbsp;i ¥ m aan m a la lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/V -4 A /1/T«« Wyï D jaua* fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

oe pafler nbsp;nbsp;nbsp;poftg qui fort fur la chaullée de temjps. II dit encore que Ie P. Annat étoit un

f'rmme nbsp;nbsp;nbsp;trouva fermée a la clef, peu caffé, mais qu’il avoit la tête aufli iaine “

fortir par la grande 1’eut jamais euc. Je remarquai par ces fortes de inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ü fuff.'foit quc Mr. difcours de cet Eccléfiaftique , que c’etoit un

Eccléfiaftique au Chkeau: homme qui entendoit aft'ez 1’air du monde, 6c

qui

noient routes les erreurs que Ie S. Siége y trouve-roit, pourvu qu’on leur fit voir ces erreurs. Pour rendre plus fenfible cette penfée,jelüi dis; „ Sinbsp;„ par éxemple vous aviés compofé un Livre, amp;nbsp;j, que vous 1’eufliés foumis au jugement duPape,nbsp;3, je crois bien que vous condamneriés toutes lesnbsp;„ erreurs que fa Sainteté vous feroit voir êtrenbsp;„ contenuës dans votre Livre. Mais fi Ie Papenbsp;„ vous déclaroit par des Brefs ou par quelquenbsp;3, Conftitution que dans votre Livre^ il y a desnbsp;33 erreurs, des hérefies 6c des blafphemes, fansnbsp;„ vouloir vous marquer en quoi ni en quel en-„ droit de votre Livre fe trouveroit ces erreurs,nbsp;„ ces héréfies amp; ces blafpbêmes, je ne fgauroisnbsp;„ croire que vous puITiés vous réfoudre a lesnbsp;condamner. V ous diriés bien je condamne tou-

33 a dédaré étre contenués dans mon Livre j mais je ne les ai jamais enjeigné dans mon Livre, ni ail-3, leurs-.j dc ne les enfeignerai jamais” J’ajoutai,nbsp;qu’il en étoit de même du Livre de Janfenius.

Sur cela cet Eccléfiaftique me parut un peu furpris, 6c ne me répondit autre chofe finon :nbsp;que pour lui il ne s’étoit jamais mêlé dans cesnbsp;conteftations , 6c qu’il ne falloit qu’en mettrenbsp;quelqu’une fur Ie tapis pour l’obliger de s’en allernbsp;d’un autre cóté, lorfqu’il ne pouvoit faire changernbsp;d’entretien a ceux qui en vouloient parler danslesnbsp;compagnies oü il fe rencontroit,

Cet Eccléfiaftique paria encore de plufieurs cboles durant fon diner avec Mr Hilairequot;. amp; Mr. du Val étant venu fur la fin ,il dit ro que deuxnbsp;des filles de Mr. ^Andilly avoient figné, 6cqu’el-les louoientDieu d’avoir été éclairées 6cc. i“Quenbsp;toutes celles qui n’avoient pas figné s’eftimoientnbsp;éxceflivement les unes les autres; mais fitót qu’ilnbsp;y en avoir quelqu’une qui fignoit, que toutes lesnbsp;autres la condamnoient 6c la méprilbient, com-me une perfonne qui n’étoit plus bonne a rien,nbsp;ce que tout Ie monde trouvoic fort étrange. Jenbsp;répondis è cela que les Religieufes n’étoient pasnbsp;juges les unes des autres, 6c que Dieu nous juge-roit tCfus un jour Cet Eccléfiaftique dit encorenbsp;que les Religieufes s’étoient fait grand tort pariesnbsp;aöes qu’elles avoient publié contre Mr. de Paris.nbsp;11 les qualifia ple'tns de faujjetéér de calomnies^ 6cnbsp;dit qu’üs avoient beaucoup contribué è diminuernbsp;de 1’eftime que 1’on avoit pour Port-Royal,

Nous fortïmes pour aller voir l’Appartement qu’on pourroit preparer pour Nlr, de Paris. Cetnbsp;Eccléfiaftique demanda enluite a voir Ie Chateau.nbsp;Nous entrames dans Ie Jardin S. Anioine^i deileinnbsp;prendre Ie Mandement qu’il m’avoitprélcntédans de M.nbsp;la Chambre pour Ie faire voir aux Religieuiés lui Paulon;nbsp;pourroit donner lieu de faire entendre a Mr. denbsp;Paris que bien loin de fatisfaire a ce que fa Gran*nbsp;deur m’avoic ordonné par la Lettre qu’il m’a-voit fait l’honneur de m’adrefler , que je n’avoisnbsp;pas feulement daigné recevoir fon Mandementnbsp;pour Ie préfenter aux Religieufes: cette confidé-ration m’obligea de lui demander Ie Mandement.

II me Ie donna auffitót, en me difant; „ Tenés,

„ allés travailler pour la gloire de Dieu. ” Jefus demander la MerePrieure, pour lui montrer cenbsp;Mandement i inais elle fe trouva empêchée. Cetnbsp;Eccléfiaftique étant de retour, me demanda incontinent fi j’avois fait voir Ie Mandement auxnbsp;Religieufes. Je lui dis que c’étoit Ie mêmequ’él-les avoient déja vu.

Notre entretien le^ refte de la foirée fut pref-les louanges de Mr. de Paris, fur fon inclination a faire du bien leplus obligeament qu’il eftpoflible,nbsp;6c qu’il ne donnoit jamais rien a perfonne qu’ennbsp;lui proteftant que ce n etoit que comme une pe*nbsp;tite marque de fon afFedion amp; du défir qu’il avoitnbsp;de la lui témoigner dans toutes les occaüons quinbsp;fe préfenteroient. Comme je lui eus dis que Mr.nbsp;de Paris avoit beaucoup d’occafions 6c de grandsnbsp;moyens de faire du bien a tous ceux qu’il confi-deroit, il en demeura d’accord, 6c me dit quenbsp;Mr. de Paris avoit lt;j8ooo écus de rente en Béné-fices. Je répondis a cela,qu’il avoit done biennbsp;moyen d’affiiler fes enfants. Je crois que cecnbsp;Eccléfiaftique ne comprit pas d’abord ce quej’en-tendois far fes enfant s. Je m’éxpliquai en lui di*nbsp;fant les pauvres Eccléfiaftiques. 11 me dit quenbsp;Mr. de Paris ne s’arrétoit pas a faire 1’aumóneiounbsp;a foUj mais qu’il avoit foin d’aflifter principale-ment les pauvresGentilshommes,6cqu’il donnoitnbsp;tantót 20 , tantót , tantót 30 piftoles è unnbsp;feul pauvre de cette qualité.

Lorfquc je lui dis, en témoignant que Mr. de Paris étoit bien a plaindre, vu Ie grand fardeau

iu’il avoit fur les bras, que la Charge d’un tel )iocèfe que celui de Paris étoit bien péfante,nbsp;il me répondit qu’elle ne 1’étoit point du tout;nbsp;6c que fi Mr. de Paris pouvoit être une fois dehors de l’afFaire des Religieufes de Port-Royal,nbsp;il feroit Ie plus heureux homme du monde; qu’ilnbsp;avoit Mrs fes Grand-Vicaires, 6c Mrs. lesArchi*nbsp;diacres, fur lefquels il pourroit fe répofer denbsp;tout Ie refte.

Cet Eccléfiaftique me témoigna l’eftime qu’il faifoit de plufieurs perfonnes, 6c fpécialement desnbsp;Jéfuites, qu’il dit être les flus habtles folitiques du


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Relation de la Ferfêeution dei Reliifoufes de Fort •'Royal, nbsp;nbsp;nbsp;4.7?

Relation qui n’improuvoit pas la conduitede ceux quiveu- i’occafion de MademoiJeUe de la f^alliere'. Te lui Rektic de M. lent faire leurs affaires a quelque prix que ce foit, lépartis que fi cela e;oit , ce ne pourroit êtrede M ^nbsp;Paulon. amp; qui fgavent bien diflitnuler quand il le faut, qu’un Libelle fuppofé, amp; fauffement attribué a Pauloiinbsp;amp; dire beaucoup de bien des perfonnes auxqueb ceux que Ton appelle yanjenipes-. Sc que ouanrlnbsp;les ils n’en fouhaitent pas toujours beaucoup. ccla feroit, ce ne feroit pas k première foi •

Car ce même EccléGaftique me Gc affez con- qu’on en avoir bien fuppofé d’autres. M V noitre, foit dans cet entretien, foit dans les aurrcs Majdre n’infifta plus la-deffus.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

que nous eumes enfemble les jours fuivants, qu’il II tne demanda ce que faifoit Mr dlAndill n’avoit pas toujours eu fujet de fe louer des Jé; Comme je lui eus dis que je croyois qu’il conti-fuites en fon particulier: mais au contraire il me nuoit toujours a traduire, il me dit qu’un de fesnbsp;témoigna avoir été traverfé par eux dans fes af- amis avoit lu les Vies ies Saints que MonGeurnbsp;faires j amp; je crois méme qu’il accufa leF. Annat d'Andill-^ a fait imprimer depuis peu , amp; qu’ilnbsp;de quelque fourberie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y avoit remarqué tout le pur Janfenifme. Je

Diocèfe 8c de la Ville même de Rhodes, 11 eft depuis plus de i? années avec Mr. de Paris: il anbsp;quelque forte d’lntendance dans fa Maifon ennbsp;1’abfence de Mr. PAbbé de la Motte-, car on m’anbsp;dit que le Maitre-d’hotel lui rendoit compte denbsp;tout. 11 eft Chapelain du Roi, amp; fon quartiernbsp;eft après Paques: il me dit qu’il avoit achete cetnbsp;office 900 l,ou'ts d’Or: amp; lui ayant demandé cenbsp;que lui rapportoit cette Charge, il me réponditnbsp;qu’elle lui valoit peu, mais que c’étoic un pofte

dans les Óriginaux ktins, Sur quelqu’autre ob* jeètion qu’il me fit, je lui dis que c’étoic une marquenbsp;que ce qu’on appelle préfentement yanfemjmenbsp;avoit été de tout temps k Docftrine de 1’Egli-fe ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; la fcience des Saints , puis qu’on le

trouvoit dans la Vie de ceux de tant de fié-cles.

Le Samedi ly du même mois de Novembre environ fur les 2 heures après midi Mr, de Paris ar- vuquot;de Pa-nva accqmpagné de j»r. de la Brunetiere F fon ris accora-

\ Je crois qu’il eft bon de fcavoir que cet Ec- lui dis que ce n’étoit qu’une verlion; 8c que fi défiaftique fe nomme Mr. le Majdre , il eft du le Janfenifme etoit dans le Fianqois, il etoit auffi

pour paryentr a quelqu’autre chofe ^ a fgavoir Grand-Vicaire] de Mrs. fe Aumoniers, 8^ depag-é d aux Benefices; 8c que fans cette efperance on toute fa fuite. Nous nous rendimes aufft''t^Tfrnbsp;aimeroit mieux mettre fon argent en rente, Je f loriot Sc moi, dans la Sacriftie pour nnnfw’mpr’

and-Vi-

pour nous y met- caire, 8c d«

.i ..c„.e o»e c« EcdK..N» é-.o-u nbsp;nbsp;nbsp;iï„ro Jf

pour les obtenir, foit pour les confer /er. Il en park affez amplement un foir dans la Chambrenbsp;de Mr. Qiroup.

11 me refte a marquer une chofe qui me fem-ble affez importante. Mr. les Mafdre me dit le premier foir de fon arrivée, que 1’on diftribuoit

connoWoU nbsp;nbsp;nbsp;,‘oi, ou » amp; «^2 !ere étanc^venu dans la Sacris-

tous les tours 8c retours qu , nbsp;nbsp;nbsp;!-abord Mr. Paulon. Et s’etant

tie , demanda o_^ nbsp;nbsp;nbsp;inclination de tête en

tourne vers gt; nbsp;nbsp;nbsp;^^^„3 japj (jirg autre chofe.

j _ nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uiiiriijuuu. Knn...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;......- nbsp;nbsp;nbsp;, ___

ans Parw un Livre des nbsp;nbsp;nbsp;par lequel les cérémonies accoutumees. Nous Paccomna»

le fcavoic en néché morrel , P ’ tk noux pendant que les Rehgieufes chanterent le ce l!ibelle éxiftoit, j’étois trés afruré“iu^l'Dtuw Sc l’antienne O Sulutaris bopia. Après

jamais été compoié par aucun de ceulc qu’öran' nn f'*’ t t Tn pelle yanfdnifies-, Sc que 1’auteur de ce Lbellf ‘ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Sacrement [ Dew jw wé»] ,1 de-

s’il étoit tel qu’il venoir de me dire, étoic un m '’ ?^quot;“3 comment il falioit conclure, Un de fes chant, amp; digne d’etre chatié, puifqu’il enfèiennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eccléfiaftiques lui dit qu’il falloit dire vivis

une Doétrine contraire a l’Ecriture Sainre° nbsp;nbsp;nbsp;^ regnas, un autrs lui dit qu’il falloit finir par

Ipécklemenr a 5, PW dans fes Epltres. lir.U nbsp;nbsp;nbsp;'--------' ' nbsp;nbsp;nbsp;quot;quot;

fouriant, oc , de Paris vint dans I’E-Demie-heure P j rccevoir è k porte avec

glife. Nous fumes nbsp;nbsp;nbsp;, _

ces mots. Fer Dominum ^c. , M- de Paris dit fur cela avec un peu d’érootion, Bon, Pun menbsp;dtt d'une fayon , Pautre de Pautre, accordéS'Vousnbsp;done.

Cette cérémonie finie, Monfeigneur, fut a k Grille du Choeur accompagné feulement de Mr.nbsp;fon Grand-Vicaire. Ayanc fait retirer tout

Mafdre foütint ce qu’il avoir avancé touchant Libelle, 6c ajouta qu’un Abbé de fes amis luinbsp;avoit dit en avoir re^u un de la propremaind’unnbsp;yanjenipe. J^e lui dis qu’il n’avoit pas bien en.nbsp;tendu peuC-être; 8c que eet écrit portoit fansnbsp;doute toute autre chofe (que les fujets n’étoient

^ nbsp;nbsp;nbsp;Vgt;JUL

doute toute autre cnole ( que les lujets n'écoient monde, les Laiques dehors amp; les Eccléfiaftiques nas obligés d’obéir a leurs Supérieurs dans les dans la Sacriltie, Monfeigneur ayant achevé 1’éx-chofes qui feroient d’elks mêmes pécbés ) Mr, hortation qu’il fit aux Religieules, vint dans lanbsp;U Mafdre tépüqua qu’il n’y auroit point de diffi Sacriltie; il demanda incontinent Mr. PWo»,quinbsp;eulfé s’il étoit de la forte, maïs affurement qu’il lui fii une profotide révérence. Mr. de Var»nbsp;me 1’avoit dit, amp; que c’éioit contie le Roi a 1’ayant piis par la main, le tira a part, 8c lui

par-

-ocr page 528-

quot;Relation de la PerJ¥cution des Religieufes de Fort^Royal, i66t^'l66^1 fort amiabiement, lui difant qu’il 1’eftimoic voit jamais été pour le Livre de Janfenius-, mais Relation

que li le Pape eut prononcé en fa faveur, il I’au-de M, roic embraflé de tout fon coeur. 11 dit la même Paulon.

47Ö

Relation paria rie M.

Paulon,

qu

chofe 2. qu 3 fois, amp; c’étoit pour confirmer ce qu’il avoit avancé touchant I’obligation de fe fou«nbsp;mettre aux décifions du Pape.

La Compagnie étant fur le point de fe retirer, j’etois déja fur la porte pour fortir, lorfque Afr.nbsp;de Paris m’appella. Et ayant congédié tous lesnbsp;autres, il m’arrêta tout feul dans fa Chambre.nbsp;II me paria de Mr. Floriot en des termes quinbsp;marquoient qu'il étoit un emporié; qu’il vou*nbsp;cafion de nous retirer pour aller quitter les no» loit toujours parler, amp; qu’il ne fgavoit ce qu’ilnbsp;tres. Mr, Floriot demeura avec le fien dans la vouloit dire; qu’il s’étonnoic de voir un tel horn-Chambre de Mr. de Parity ou il nous a dit qu’il me dans la Maifon amp;c. Je repondis; ,, Mon«nbsp;fut arrêté amp; caufe de fon ancienne connoiflance.

Une heure après Mr, Floriot vint quitter Ion Sur-plis dans la Sacriftie, amp; s’en retourna vers Mr. de Paris,, avec lequel il fut en particulier jufqu’a

beaucoup; amp; qu’on lui avoir dit tant de bien de lui, qu’il efperoit beaucoup de fon affiftance.nbsp;Monfeigneur ajouta , en ie tenant toujoursnbsp;par la main; „ 11 faut que vous m’aidiés; c’eftnbsp;,, une grande affaire que celle-ci; fi vous fqa-„ vies la peine qu’il y a de faire obéir a I’Eglife.”nbsp;Mr. de Paris fortit enfuite de I’Eglife. Nousnbsp;I’accompagnames jufques dans fa Chambre tousnbsp;en Surplis. Après I’efpace d’un Pater Monfeig»nbsp;neur dit a un de fes Aumoniers pourquoi ils nenbsp;quittoient pas leurs Surplis. Cela nous donna oc-

„ a dit comme venant de lui feul, quoiqu’il lem-„ ble avoir parlé au nom de lous ”

,, Je le connois alTez, [réparti. Mr de Paris'], „ il n’a pas amandé depuis yingtans; mais il anbsp;„ plutót empiré, car il foüdent ouvertement lesnbsp;,, héréfies des cinq Propofitions. ”

Après cela Afr de Paris me prenant park bras, il me dit: „ Et vous, dans quel fentimenc êtcs-„ vous ? quelle eft votre difpofition fur toutnbsp;„ ceci.?”

R. Monfeigneur, je n’ai point d’autre fenti-ment que celui que doit avoir un vrai fi;ié!e Je

dois reconnoitre mon peu de lumiére (ur ces ma-tiéres que votre Grandeur a trés bien dit tantöc être tres profondes. Vousfgavés, Monleigneur,nbsp;de quel lieu je fuis venu, amp; fous quel Curé j’ainbsp;été plufieurs années. „ jè le fqai, me dit Afrnbsp;„ Paris, c’eft pourquoi je ne doute point quenbsp;„ vous ne foyés bien obéiftant. Mr. Bail m’anbsp;„ dit mille biens de vou.s, amp; m’a afluré quenbsp;,, vous étiés dans de fort bons fentiments. ” Jenbsp;occafion de la de coromencer le récit de ma

feigneur, vous le connoillés il y a long temps’ il n’eft pas aflezheureux pour s’expliquer net*nbsp;teraent fur routes ces conteftations; il n’a pointnbsp;de communication avec les Religieufes jenbsp;I’beure de fon fouper. Je fus‘ durant tout’cenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;crois que votre Grandeur prend tout ce qu’il

temps la dans la petite Cbapelle , pour voir les nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

Soeurs qui m’avoient fait demander.

Lorfqu’on dit Vêpres, Mr. le Grand-Vicaire vint dans I’Eglife ; amp; après avoir été quelquenbsp;temps a genoux, il s’approcha des fénêtres de lanbsp;petite Chapelle, par lefquelles on a vue fur I'Au-tel; amp; il m’appergut fans me connoitre, com-me je le dirai tantot. L’heure du fouper étant venue , Monfeigneur nous fit 1’honneur de nousnbsp;faire appeller. Je tachai de m’en éxcufer auxnbsp;deux premières perfonnes; mais enluite A/r le Maj~nbsp;dre étant venu, il me dit qu’il failoit aller , amp;nbsp;que Monfeigneur ne fe tnettroit point a tablenbsp;.que nous ne fuffions arrivés. Durant le foupernbsp;Mr. Floriot fut dans le filence , amp; moi auifi.

Mr. le Grand Vicaire nous ayant demandé s’il y avoit d’autres Eccléfiaftiques dans la Maifon,nbsp;nous lui dimes qu’il y avoit le Sacriftain. Il ditnbsp;enfuite qu’il en avoit vu un dans la Cbapelle durantnbsp;que 1’ondifoit Vépres jerépondis quec’écoitmoi.

de Mr. Bail, amp; la mienne.

Mais comme ce récit occupoitun peu de temps, Mr. de Paris m’interrompit, en me difant qu’ilnbsp;efpéroit que la fuite répondroient a ces commencements, paree qu’autrement j’aurois trompé ceuxnbsp;qui le fioient a moi.

Mr. de Paris commenga enfuite a raconter ce qui lui étoit arrivé depuis la Vifite qu’il avoit faitnbsp;a Port-Royal de Plt;jw. Il commenga ce récitnbsp;par des proteftations ds l’affeétion qu’il avoit pour

rien a cela. Mr. le Grand Vicaire amp; Mrs. les Eccléfiaftiques dirent chacun quelque petit motnbsp;pour marquer qu’ils adhéroient au fentiment denbsp;Monfieur de Paris.

M l’Archevêque amp; M le Grand Vicaire s’é-tant mis fur le droit, amp; ayant avancé quelque Propofition fur laquelle Mr Floriot avoit déjarai-fonné dans l’entretien particulier qu’il avoit eunbsp;*vec Mr de Paris , il rompit le fiknc£ , amp;nbsp;répondit è cela amp; a tout ce qu’on lui oppolanbsp;^ avec force, amp; quelque forte de chaleur..

Sur la fin Monicigneur dit qu’il admiroit le raifonncment de ces perfonnesqui difentqueceuxnbsp;ou celles qui croient pouvoir figner le doivent Ibrtie de Saint ^at^ues pour venir a Port Royal jnbsp;faire, mais que ceux qui croient ne le pouvoir pas amp; de raconter comment cela s’étoit paffe, amp;nbsp;ne le doivent point. Je crois qu’on ne répondit quelle avoit été la difpofition de Mr. le Curé,

que

C’tft

«i.Vrai^lgt;nlpmpnr''r,'’’'^quot;Jcremar- dev'oir envers les ames que Dieu ki avoit com-querai feukment que Aar. * nbsp;nbsp;nbsp;dit qu’il n’a» mis, amp; qu’il avoit fait tout ce qu ft avoitpu pour

^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Coa-

avec force, amp; quelque forte de chaleur., la Communauté de Port Royal; amp; de la puret^ fouviendra fans doute mieux que de fes intentions, prenant Dieu 4 témoin qu »nbsp;m _nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5 obieöiof,,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gj. ^ gg ggg réponfes: n’agiffoit nnp d^ns U fpnlp unp de fatisfaire a ion

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Relationconferver cette de M.

Paulon,


Rehthn de la Verfkuthn des 'Religieufes de Port-'Rtyal, i66lf~


pauvre Maifon : mais que les per- n’avoit déjamp; figné Ie ! lent Ie plus obligées a fa conferva- roit tout a l’heure-inê


Mandement


el Ie Ie Iigne


Relation


fonnes qui étoient Ie plus obligées a fa conlerva- roit tout a rneure-meme. Mr. de Par,t nc feut de M. tion la voulant perdre, il en auroic les mains pu- pas dire Ie nom de cette Sceurnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* Paulon.’

res devant Dieu^ que Dieu lui étoit fémoin qu’il Mr. de Paris me detnanda dans cc mêtne En-n’avoic tenu qu’a lui que les Religieufes n’euflènt tretien en quelle difpofition il trouveroit les Re-éré toutes difperfées dès Ie premier refus qu’elles ligieufes de ce Monaftére des Champs amp; fi el-firent d’obéir •, amp; qu’une Abbeffe qui avoit 8j les obéiroientj qu’il croyoit bien qu’elles auroient ou 100 Maifons de fon Ordrc avoit remué tout beaucoup de doutes amp; de difficuliés, qu’il fau-ce qu’il y a d’intrigue ï la Cour pour obtenir droic leur réfoudre; amp; que fi elles étoient doei-l’Abbaye de Port-Royal, ofFrant de difttibuer les, on les inftruiroit fur toutes chofes, amp; on les


défabuferoit comtne on avoit fait celles quiavoienc obéi a Paris, qui louoient Dieu de la grace qu’ilnbsp;leur avoit fait de les tirer de Terreur; que c’é-toit la feule confolation qu’il avoit eu parmi tantnbsp;de fujets d’afflidion amp; de peine. Je répondis que

SaGrandeur trouveroit de bonnes filles fort hum-

fon, il avoit néanmoins été traité de la maniére bles 6c fort fimples, qui aimoient Ie filence amp; du monde la plus outrageante 6c la plus dure : Ia retraite, 6c qui fouhaitoient de vivre dans [’ignorance de toutes fortes de conteftations. A/r»'nbsp;de Paris me detnanda enfuite ü on n’avoit pasnbsp;appris que les 2 filles de Mr. d'Andtlly avoientnbsp;figné, amp; comment on avoit re5u cette nouvelle.nbsp;Je répondis qu’on Tavoit fqu, 6c qu’on en avoitnbsp;eté furpris , furtouc de celle qui eft auprès de lanbsp;Mere Agnes.

Mr. de Paris me dit qu’elle n’avoit rien fait


dans fes Maifons routes les Religieufes qu’on en retireroit, amp; de mettre les fiennes a leur pla


ce; que lui {^Mr. de Paris^ n’y avoit jamais voulu confentir; mals qu’il craignoic bien qu’ilnbsp;ne fut contraint enfin d’y donner les mains;nbsp;qu’après tant de bonté qu’il avoit eu pour la Mai


qu’on avoit publié contre lui des aéfes pleins de faulTeté 6c de calomnies, 6c qui étoient dreffésnbsp;d’une maniére auffi artificieufe 6c aufli adroicenbsp;qu’elle étoit malicieufe; que véritablementil étoitnbsp;perfuadé que ce n’étoit que I’ouvrage de a ou 5nbsp;méchants efprits, qu’il y avoit dans la Maifonnbsp;une certaine Bregy 6c une Briquet qui étoient les

ouvriéres de tomes ces calomnies nbsp;nbsp;nbsp;.. ay^n m-u

M. de Par/t difoir toutes ces chofes d’un ton fans Ie communiquer a Ia^ij/Vy7 devoix, 6c en témoignant un reCfentiment que ayant repréfenté fes peines, la Mere lui avoir ditnbsp;Ton ne peut pas repréfenter par écrit II parloit que fi elle fe irouvoit dans une celle difpofitionnbsp;tantót en gémiflant, tantót en levant les yeux au elle devoit figner. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Ciel tantó: en faifant de différents geiles qu’il M. Ie Majdre avoit dit prefque les mêmes cho-o’-ooortionnoit a fa voix; 6c continuant, il dit fes touchant les Aiftes, Ie premier jour qu’il vint qÜ’ot Ie dépeignoit dans ces ades comrae Ie plus annoncer la Vifite, que ce que je yiens de mar-S^,.ldeThlL.S co«.meu.f»ri»x, cSm. quer amp; il ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n pSëd’mJ'iÏ’’'

me Ie Miniftre 6c i’lnftrument de la vengeance dame de Bregy ^fotefta Su’enL^ Acijéjmtes, quoiqu’il fut vrai qu’il ne fe fut ja- cheveque,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,1^ quon

mais mieux poffédé qu’en ces rencontres; 6c que lui apportat la fig nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\/t’/ ^ *1?

s’il y avoit quelque vieille querelle entre les yé- croiroit pas pouv g • nbsp;nbsp;nbsp;- 4 Madame fa


y avoir quelque vieille querelle entre les yé-fitites amp;C la familie des Arnauld, c’étoit S eux 3 la démêler, 6c non pas a lui [VWr deParis^ninbsp;i toutes les Religieufes de tant d’autrcs familiesnbsp;qui n’y ayant aucun intérêt, n’y doivenc prendrenbsp;aucane part; 6c qu il vouloit bien que 1’on fgutnbsp;que les yéfuites avoient plus befbin dc lui, quenbsp;lui d’eux.

Mr. de Paris dit encore fur ces ades, qu’auf-fitoi qu’il les eut vus il fut au Parloir de Port


Mere répliqua en riant, 4“^ la MIe ne vouloit relever que dc Dieu 6c de fon epee Mr. atnbsp;Paris nous fit ce mêtne conté pendant fon fou-per. Après tout eet Entretien il me permit denbsp;me retirer en ro’éxhortant derechef a aider, amp;nbsp;en me difant qu’il me reverroit Ie lendemain

matin. nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j n ¦ a

Sur les 10 heures du matin Mr. de Pans fut au Parloir pour voir les Religieufes en parti-


Royal, ou ayant fait affembler la Communauté, il culier

demanda aux Religieufes fi elles avoient ces Ac- Le Dimanche 16 du même mois de Novem-tes; 6c qu une Sceur repondit quo»ij gc queleur bre je ne vis Mr. de Paris qu’a TEglife , oti il ayant demaride a qui il avoit dit une telle chofe, vint pour dire la MelTe beaucoup plus tard qu’ilnbsp;une Sceur secant levee, avoir die: ^ moi Monjeig^^ n’avoic fair efpérer. Car il étoir plus de 9 heu^nbsp;neut ,mais qu enfin il 1 avoit convaincuë de men- res avanc qu’il l’euc finie. NTous alTiftames ^ lanbsp;fonge,6c chargee de confuGon, enforce que les' Mefle en Surplis, 6c k liffuë nous Taccomnagnbsp;autres Religieules 1 avoient défavouee, 6c avoient names chez lui. Monfeigneur étant ent ré dananbsp;dit qu’il n’y avoit que ces deux ou trois qui eus- fa Chambre , Ton ferma incontinent la norm

fent fabriqué ces aftes; 6c qu’elles toutes les 6c nous nous en retournames fans entrer ^

avoient figné, en s’en rapportant a ces a ou q; Sur les lo heures du marin Mr de Paris f.ir qu’il y en avoit eu une qui s’etant levee avoit dit au Parloit pour voir les Religieufes en nanicunbsp;qu’elle trouyoU ces Ades Ii bombies, que fielje lier, 6c n’en fortit qu’a une heure après midi.

Ppp nbsp;nbsp;nbsp;Com:


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478 nbsp;nbsp;nbsp;_ quot;Relation tie!a VerJ^cution Jes Rellgieujes de Tort-Royal, i664.'l66jquot;

RelatonUomme il fut dans fa Chambre, Mr. le Mafdre que ceux qui fe pouvoient inllruire amp; éclaircir Relation '' yint nous appeller de fa part; mais nousle pri- par eux-memes de ce fait; que la condamnation de M.nbsp;ames de faire nos trés humbles éxcufes a Mon- de Janfinius n’etoic tout au '

M de Paulon.


au plus que doateujement Paulon.

de’S. GilesSc fa familie, rémoignant la connoitre fiaftiques dirent difFérentes chofestouchant 1’obé-fort, amp; être du même Pays. 11 demanda encore iffance des inférieurs, amp; fur le droit qu’ils don. a quoi Mr. de S. Giles s’occupoit. L’on répon- noient aux Supérieurs Ecdéfiaftiques d’éxiger lanbsp;dit qu’il n’y étoit plus; amp; que lorfqu’il y étoit, fignature, même des perfonnes Laiques: a quoinbsp;il s’occupoit a la leóture de quelques bons Li- Mr, de Paris ajouta, que fi les anciens Concilesnbsp;vres; amp; que pour fe délaifer, il s’occupoit au ni les Papes n’avoient pas éxigé la fignature desnbsp;jardinage, ou a quelque petit ouvrage, comme Laiques, q’avoit été paree qu’ils ne 1’avoient ja-feroit par exemple la Menuiferie. Mr. de Paris mais jugé néceflaire; puifqu’a peine les Evequesnbsp;paria deMr. de la Petitiere, difant qu’il faifoit des des premiers fiécles étoient-ils bien édairés furnbsp;fouliers lorfqu’il étoit dansla Maifon, amp; qu’il le les matieres dont il s’agifloit; mais que préfen-fgavoit bien. L’on répondit que le Maitre Cor- tement tout le monde étoit fgavant ; amp; qu’il

bardiment S, Paul que s’il étoit le plusgrandDoc- en tout ou en partie. L’on allégua le Pape Hot

fPIir Hti mr\ny^A* Rr nn’il nbsp;nbsp;nbsp;Aanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_:rjc„'.m.* T . Ci- nbsp;nbsp;nbsp;ZJy.*.

Mémoire,

le Grand- Vicaire pour réparer cette méprife, dit vaifes fuites que cauferoit dans I’Eglile le refus de que ce qu’on avoir cité de Saint Augujlin étoitnbsp;fouferire, (^c 1’on fe moqueroit déformais de dans le M Livre contre Faufle,dgt;c que c’étoittou.nbsp;routes les décifions du Saint Siege, 2° Que les chant robéiffance des fujets a leurs Princes fécu

liers loriqu’ils leur commandoient de prendre les armes: a quoi ils devoient obéir fans éxaminer ftnbsp;la guerre étoit jufte ou non.

Mr, de Paris allégua le fait de Théodoret, di-Tant qu’il ne fut retabli dans fon Siége qukpres qu’il eut dit Anathéme z .Neflorius-, amp; qu’aulfitotnbsp;qu’il eut Anarhéraatifé Neflorius, les Evequesnbsp;fortirent de leur place pour 1’aller embraffer,

11. mu jur I.. c ' nbsp;nbsp;nbsp;---------------------- difant:: Magnus Tkeoderetus dignus ejl Jedejtta, car

fes de fiKner amp; dit nbsp;nbsp;nbsp;Religieu-- en effec, ajouta Mr, de Parts, Théodoret ctoxi un

6 nbsp;nbsp;nbsp;gt; “i'^eUeseioientplus.coupables grand hommew

Après

feigneur. Mr. le Majdre nous dit enfuite, qu au-moins nous ne tnanquaffions point a nous trou-ver a fouper chez Monfeigneur. Nous y fumes. Durant le fouper 1’on ne paria, ce me femble,nbsp;que de chofes indifferentes. Mr, le Grand Vi-taire s’informa du monde de la Maifon, amp;nom-ma en particulier Mr. Charles, amp; demanda cenbsp;qu’il faifoit L’on répondit qu’il avoir foin desnbsp;Granges amp; du labourage: 11 nomma aufli Mr,

donnier qui étoit encore dansl’Abbaye, afluroit que Mr, de la Petitiere n’avoit jamais guéresnbsp;oublié le métier de Cordonnier. Mr. de Parisnbsp;ajouta de Mr. de la Petitiere, qu’il citoit auflinbsp;teur du monde; amp; qu’il avoir de 1’efprit commenbsp;un chien amp;c. Mr. le Grand-Vicaire demandanbsp;qui faifoit des fabots. On lui die que perfonnenbsp;n’y en avoir jamais fait.

Après le fouper on fe mit encore fur les questions du temps. L’on n’entra pas néanmoins fi avant dans les roatiéres de droit, comme le foirnbsp;précédent. L’on s’arreta plus fur le fait. Mr. denbsp;Paris park avec éloge du Pape, difant quec’étoitnbsp;un grand homme, amp; le plus grand, le plus ver-tueux , amp; le plus fage Prélat de notre Siècle;nbsp;qu il avoir été Commiflaire, pour éxaminer lenbsp;Livre de ^anfenius, amp;,queSa Sainteté proteftoitnbsp;que cette affaire avoir été éxaminée, ed diUgentidnbsp;^ud major adhiberi non potefi; fi bien que c’étoitnbsp;lui donner le démenti que de ne fe pas foumettrenbsp;a fes décifions. 2° Mr denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mr. fon Grand-

Vicaire tachérent de faire voir quantitéde mau vai-

hérétiques prendroient de la occalion de juftifier kur conduite fchifmatique. q® Et enfin que cettenbsp;défobéilfance amp; cette revoke portoit a faire lenbsp;plus dangereux fchifme qui euc jamais été. L’onnbsp;ne répondit rien a tout cela, ni a plufieurs autresnbsp;je ne me fouviens pas. Lors mêmenbsp;rlflinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vicaire fe tournoit vers Mr. Flo-

fois nbsp;nbsp;nbsp;lui répondit para

Pari fe mit lur nbsp;nbsp;nbsp;la-deffus.vl^»-. (fs-

contre les Commandements de Dieu, puifque le nombredeceux qui le condamnoientétoitincom-parablement plus grand que celui de ceux qui lenbsp;défendoient; amp; que dans ce doute Saint Bernardnbsp;même, qui étoic leur Pere, ordonnoit aux Inférieurs de fe foumettre ^ leurs Supérieurs, amp; denbsp;leur obéir comme a Dieu - même; amp; qu’il en avoirnbsp;le paffage formel dans fa pochette.

Mr, le Grand-Vicaire amp; Mrs les autres Ecclé.

n’y avoir pas jufqu’aux femmes qui ne fe melaf. fentderaifonnerfur les myftéres les plus profonds.

L’on cita plufieurs éxemples pour juftifier 1’éx-aétion des fignatures; mais prefque tons faux, ou

tnifdasSaint Leon-, amp; Ton dit que le Pape Hor-mifdas avoir écrit une Lettre au Concile, a laquelle tous ies Peres de ce Concile avoientfouf-crit, comme il leur étoic ordonné par ce Papa.nbsp;L’on nomma le 4eme Concile A’Ephéjè, qui n’eftnbsp;que le 5=”=; Ton Suppofa une Lettre de Saint Au'nbsp;guflin écrite a Faufle, au lieu d’un des Livresnbsp;que ce Pere a écrit contre cet hérétique, amp; ply.nbsp;fieurs autres fairs femblables, a tous lefquelsnousnbsp;ne répoudimes lien, li ce n’eft au dernier, furnbsp;lequel M. Floriot demanda Saint Augujlin avoirnbsp;écrit une Lettre a Faufle, Comme oh lui eutnbsp;répondu qu’er/i; Mr. Floriot répliqua que Saintnbsp;Auguflin avoir écrit plus de :^o Livres contre cenbsp;Manichéen» L’Eccléfiaftique qui avoir avancénbsp;ce fait fe voyant pris, accufa 1’infidélité de fanbsp;difant qu’il I’avoit fort mauvaife. Mr.


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L“tiV«Samp;.„ deffi,.. ift” R el«io“

Relation nbsp;nbsp;nbsp;p/wIL lui demanda mie fut la table, amp; lea détnêla domme on démê de M.

de M. rulrgt; r= looinant vers Mr timu nbsp;nbsp;nbsp;,,„i, „„ j„ je cartes, jor,a-4 ce qu’il e„, „oo.É Pauta,


Paulon.


t,enfée queit/r.aF/mgt;ï nevouloitrienrépondre, entier. C eft un PaHage exjau du nbsp;nbsp;nbsp;Chapi-

?e dis qu’on ne devroit point communiquer avec tre du traite pr^cef(:s amp; d,[pe,,[ationes par

unéxcomtiiunié,s’ilétoitéxcommuniéjurtement. lequelaWr. d/a Fans voulut conermer ceauMI a-paiP

clefiaftique n etoit point oblige defaireconnoitrea fait de Javfemus. Monfeigneu'r me dit encore la lesinRaeurslacaufedefesCenfures.C’eft,repondit même chofe Ie premier (oirqu'ilm’arrêtatoutfeulnbsp;MrJf^GrMdy,caire,annqae ksSupmmrsFokm dans fa Cbambre, amp; y ajouca eet éxemple: que

-------peljihle.

*A”l'’ifruc du déjeuner je les accqmpagnai tous a la promenade. Je ne remarquat r.en d’importantnbsp;ïnai le long du chemm, ^ je n eft ce que ditnbsp;mT le Grand l'icatre, que Mr Florm üefendoitnbsp;ies hérélies condamnees dans les 5 Propoficions-réoondis que je ne le croyois pas^ amp; que s’ilnbsp;\t fL?rouvenu deJ termes dont fe lervem les Tho.nbsp;m L pour s’éxpliquer fur les matieres dek grace.

5 nbsp;nbsp;nbsp;ffiment auroit aflu. ement eie approuye denbsp;toutria Compagnie. L’un de Mrs les Aumoniersnbsp;dit que Mr. Floriot étoit bon-homme, maïs que cenbsp;feroit un Martyr du Janlenifme. Comn.e nous fumes de retour de la promenade, Mr. Gr and-Vicaire m’arrêta au dehors de la porte del Abbaye,

6 nbsp;nbsp;nbsp;me demanda fi je ne croyois pas que les Rcli-gieufes fe foumiflent. Je lui dis qu’il ne faudroitnbsp;pas s’étonner fi elles ne fe rendoient pas d’abord,nbsp;amp; que je croyois que Mr. de Paris leur donneroitnbsp;du temps pour voir ce qu’ellcs avoieht a faire.

de chaleur le foir précédent'; a quoi Mr.'deParts M. le Grand-Vicaire mc dit qu’il ne s’é'oign: roit fe tSgna pas faire grande attention; maisil pas pour cela de leur donner du temps; maisqu’a-fe^reflexion» fur 1’obligation de fe foumet- P’ès cela fi elles nobeilloient pas, Mr. de Parisnbsp;: r» »nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ie pefflge fe.mel fe-o.i,oW;gé de conf:n,i, i ce ,b-il avoit .efbfé

de 5. nbsp;nbsp;nbsp;dans fa pochette, il tira une poig- a preleni, l^ayoir, a 1 ennere difperfion^w

Ir pp i

Mr. Ie Grand-Vicaire ne me donnant pas Ie temps d’ajouter, qu’il y avoit bien de la difference entre fe féparer de la Communion d’unéxcom-munié ,amp; de Ie croire éxcommunié juftem?nt,amp;nbsp;foulcrire a fa condamnation, furtout ff on con-noiflbit fon innocence, dit qu’un Supérieur Ec-

inlormés eux-mêmes par larévélationdestémoins, de la véri;é des fairs fur lefquels ils doivent pro-noncer. Mr de Paris pour appuyer ce que ve-iioit de dire M Ie Grand Vicaire , touchancnbsp;Tobligation qu’avoient les inférieurs de fe féparernbsp;de la Communion de ceux quiavoient étééxcom-muniés par les Supérieurs, fans être obligés d’ennbsp;connoirre la caufe , ciia un éxemple qu’il dit êtrenbsp;dans une des Lettres de Saint Auguflin, dans la-quelle Monfeigneur dit que ce Saint Doéieur dé-claroit qu’il avoir refulé la Communion a unnbsp;Prêtre, quoiqu’il fgut qu’il avoit été éxcommunié injuilement pat un Evêque. 11 dit enfuitenbsp;que fi on tefufoic de condamner Ie (ens de Jan-Jénius, 1'on ne condamneroit tien: que 1’Eglifenbsp;n’avoit jamais condamné en 1’air une Doétrinenbsp;fans fgavoir Ie nom de 1’aureur qui 1’avoir err-feignéejqucce n’étoit point la pratique de 1’Eglifenbsp;de condamner des Propofitions fans les attribuernbsp;a quelque auteur.

Mr Fkriot dit qu’il étoit arrivéle contraire dans r affaire de Baïus^ amp; que l’on avoit tiré plufieursnbsp;Propofitions acs écrits de eet auteur qu’on avoitnbsp;tronqué amp; fallifié, 6c qu’on les avoit préfentéesnbsp;au t ape pour les cenfiirer , fans marquer a Sanbsp;Sain’eté aucun nom ri’auteur. Mr. de Paris té-moignant ignörer certe affaire, dit qu’il ne cronbsp;yoit pa. ceia. Mr Phriot foütint ce qu’il avoitnbsp;avancé , ajoutant qu’on n’avcit fait lignifïer lanbsp;Bulle du Pape a Bdtus' epye deux ans après, Mr denbsp;Paris dit que cela prouvoit ce qu’i] venoit de direnbsp;(que l’Eglife re condamnoit jamais une Doéirinenbsp;lans tn connoïtre l’auteur) amp; que c’étoit ce quinbsp;avoit obligé Ie Pape de ne laifl'et point publier fanbsp;Bulle contre Baïus avant d’etre alfuré que c’éroitnbsp;lui qui étoit l’auteur des Propofitions cenfurées.nbsp;L’on ne répondii rien a cela. Nous nous leva,nbsp;mes pour nous retirer , Mr F/oriet pria Mr. denbsp;Parts de l'éxcufer s’il avoit parlé avec unpeutron

1 -I o..... V. r.;_______ ._____• nbsp;nbsp;nbsp;r

,,-c nbsp;nbsp;nbsp;. c . ,------ cequ’ila-'oic

deja dit, que j ai marque ci-devant. Qye dans les chofes douceufes, il falloit s’enrapporterauju-gement des Supérieurs amp; leur obéir comme anbsp;Dieu-même) Mr. de Paris dit encore que les Re-ligieufes étoient plus obUgées de fe foumetcre, quenbsp;ceux qui pouvoieut s’éckircir par eux mêmes dunbsp;fi on accufoit un liomme d’avoir fait un meurtre,nbsp;amp;c qu’on voulut obliger les autres a teiDoignernbsp;concre lui, ptrfonne ne le devroit fans s’en informer, amp; fans s’en être afluré, paree que cenbsp;feroit un fait fur lequel tout le monde fe pour-roit éclaircir: mais que les Religieufes ne pou-vant pas s’éclaircir par elles-mê.mes du Fait denbsp;Janjenius , elles s’en devoient rapporter a toutnbsp;ce que leur difoient leurs légitimes Supérieurs.

Le lundi 17 de Novembre Mr, Floriot me pria de conduire a ia promenade Mrs les Aumó-mers. je les fus prendre dans leur appartement.nbsp;OU ]e les trouvai qui dejeunoient. Mr U Grand'nbsp;Vtcatre éiant furvenu voulut être de la partie. Durant le déjeuner Mr. le Grand ¦ Vicaire en eóntre-faifant la voix de la Mere Abbeffe, dit qu’ellanbsp;avok répondu a Mr. l’Archeveque, qu’cil-cequenbsp;cela feroit, quand rEgliie ne condamneroit ja-mais les autéms, 6c qu’clle ne condamneroit quenbsp;leurs héréfies.? 11nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme ft cela étoit pofftble.


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• nbsp;nbsp;nbsp;• r delation tie la Perfécutto» des ‘Religteufes de Torl-Tloyal, i6S4.-jé6^l

Remion Religieufes, amp; a la conceffion de 1’Abbaye a JUde en feroit de même de laréfolution que j’avois pris Relation

Monfeigneur ,

de M. de Fontevrault Mr. Ie Grand Vicaire ajouta les iraulon, memes chofes que j’ai déja marqué avoir été di-

par il/r de Paris a l’occafion de cette Abbefle. Et enfuite il me dit que M. l’Archevêque avoitnbsp;grande confiance en moi , amp; qu’il en avoit fujet,nbsp;puifque de l’humeur que j’écois je ferois plus pro-pre pour Ie fervir que n’avoit été Mr. ChamdUrd,nbsp;qui auroit gagné beaucoup plus de Religieufesnbsp;qu’il n’avoic fait s’il fe fut conduit avec plus denbsp;moderation amp; de douceur. Je répondis que j’étoisnbsp;fort inutile a routes chofes j amp; que Mr. de F artsnbsp;ne pouvant venir a bout de fes defleins après lanbsp;peine 6c les foins qu’il y tnettoit, je ne devoispasnbsp;prétendre d’y pouvoir en rien contribuer. Vousnbsp;m’éxcuferés , répliqua M. Ie Grand ¦ Vicaire , lesnbsp;Religieufes ont confiance envousjelles n’ont riennbsp;^ redire fur votre conduite, amp; par conféquent,nbsp;elles ne vous pourront confidérer que comme unenbsp;perfonne qui agit dans la fincérité 6c en confcien«nbsp;ce. Je ne répondis plus rien. Nous entrames,nbsp;amp; Ton nous dit que Mr, de Paris étoit de retournbsp;du Parloir, 6c qu’il étoit dans fa chambre. M.nbsp;Ie Grand Vicaire fut lui parler pendant quelquenbsp;temps, durant lequel nous dimes Sextes, AI,nbsp;Fhriot 6c moi-.

Après Ie diner Al. de Paris voulut aller dans Ie Jardin qui efl: joignant Ie Batiment neuf: nous Ienbsp;fuivimes. Y étant, M, de Paris fe retira dans lanbsp;grande allée,qui eft du cóté duchemin,avec Afr.nbsp;fon Grand~Vicaire, 6c nous montames dans unenbsp;de ces allées qui font tout au plus haut du Jardin.nbsp;Peu de temps après quelques Cures étant arrivésnbsp;pour faire la révérence a Monfeigneur, il fut lesnbsp;recevoir dans fa chambre. M. Ie Grand-Vicairenbsp;fe joignit i nous; 6c après (Quelques tours d’allée,nbsp;il me prit dans la même allee oü il avoit été au-paravant avec M. de Paris, 6c me dit que Mon*nbsp;feigneur avoit achevéle fcrutin, amp; que nousen-trerions tantót jque j’^entrerois aveceux, ajoutant;nbsp;j, il Ie faui bien M. Ie Confefifeur. ” 11 me ditnbsp;enfuite que Mr. de Paris me feroit appeller bien-tót, poür me demander un petit aéte de foumis»nbsp;lion (entendant la Signature,) Je fus un peufur-pris, mais je tachai de ne Ie point faire paroitre;nbsp;6c je lui dis que puifque Monfeigneur avoit ache-vé Ie fcrutin, tout Ie refte feroit bientót vuidé.nbsp;J-e lui demandai en même-temps s’il croyoit quenbsp;Monfeigneur s’en dut retourner Ie lendemain. IInbsp;me dit qu’il Ie croyoit. M, Ie Grand ¦ Vicaire menbsp;demanda enfuite combien il y avoit que je de-meurois a Port Royal, Jelui répondis que 134=*quot;=nbsp;wnée couroit. Je lui fis remarquer comme j’ynbsp;étois venu , par urte rencontre tout a fait éxtraor-dinaire; 6c que la fuite de ma vie avoir été com-“eun enchainement de hazards imprévus 6c ino-” '¦emarquai quelques-uns, difant qu’aunbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;ïRe j’avois réfolu d’aller d’un cóté,

d’nn nbsp;nbsp;nbsp;chemin qui me condui-

fcit d un autre. J ajomai que je ne fgavois pas s’il

de me retirer chez nous pour me ranger fous mon de M. Evêque. Mr. Ie Grand-hcaire nous dit qu’il fal-Paulon,nbsp;loic demeurcrdans Ie lieu oüDieu nousengageoit.

Je répliquai que j’en demeurois d’accord; mais qu’a moins d’être bien afluré que Dieu nousnbsp;vouloit hors de notre Diocèlè, il feroit mieuxnbsp;dans l’ordre, 6c plus Clérica!, que tous les Ecclé-Caftiques fuflent fous leurs propres Evêques.

M de Paris fit appeller M. Ie Grand-Vicaire,

6c je fus joindre Mr. Floriot, qui fe promenoit dans une autre allée avec Mr. Ie Mafdre, qui eftnbsp;l’Eccléfiaftique qui vint Ie Vendredi nous annon-cer la Vifite. Mr. Ie Mafdre nous paria fur l’o-bligation qu’avoient les Religieufes de figner.

Comme je vis qu’il n’y avoit plus de danger pour moi de parler, 6c que 1’heure de témoigner de-vant les hommes la fidélité que je dois k Dieunbsp;étoit venue, je dis librement mon fentiment furnbsp;ce qu’avoit avancé M. Ie Mafdre. Comme jenbsp;1'eus un peu pouflé, il eut recours a fon azile ordinaire , en difant que par fa foi il ne s’étoit jamais mêlé de ces fortes d’affaires; 8c qu’il n’avoitnbsp;jamais lu de l’Ordonnance de Mr. de Paris, quenbsp;ce qu’il en avoit lu en ma préfence; 8c que lorf*nbsp;que Coajlin la lui avoit préfentée k Fontainebleaunbsp;pour la figner avec les autres Officiers Eecléfiafti-ques, il lui avoit dit que pour lui faire voir qu’ilnbsp;étoit bon Catholique» il l’alloit figner fans la lire,nbsp;ce qu’il dit avoir fait. Le même M, Ie Mafdre ditnbsp;encore, que Dieu lui avoit fait une belle grace, denbsp;le faire Catholique; que s’il eut été hérétique, ilnbsp;eut été des plus obftinés, M. l’Arehevêque ra’a-yanc fait appeller je fus dans fa chambre , 6cnbsp;Dieu me fit la grace de me conduire commenbsp;je vai le décrire.

Le Lundi 17 Novembre Mr. de Article jcme m’ayant fait appeller , je fus dans fa chambreEaSigna-ou j’eus 1’bonneur de lui faire la révérence.nbsp;étoit tout feul. AulEtót que je fus entré, il me rations dunbsp;dit d’un ton 8c avec un vifage qui me parutnbsp;trifte; „ Hé bien, mon cher ami, tout ceci vanbsp;„ bien mal. Je n’ai trouvé que de l’oppofitionnbsp;„ 6c de la réfiftance; vous m’aviés fait mieux ef-„ pérer que cela ”

R. Monfeigneur, je crois- vous avoir dit que Votre Grandeur trouveroit de bonnes filles, fortnbsp;humbles, 6c qui feroient bien-aifes devivredansnbsp;le filence 6c dans l’ignorance de toutes fortes denbsp;conteftations.'

D Hé bien, êc vous, dites-moi fincéré* ment, de bonne-foi 6c devant Dieu, quelle eftnbsp;votre difpofition } dans quel fentiment êtes*nbsp;vous ? parlés-moi librement; vous êtes Prêtre , 6c moi aufli, c’eft pourquoi parlés-moinbsp;librement.

R, Monfeigneur , je ne fuis qu’un pet'*'

Prêtre , 6c le moindre de tous , amp; meme

trés indigne': Mais vous vous êtes un Archeyêque

dois

vous

coa-

6c je


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'Relation de la 'Perféeution dei Reliiieufes de 'PoTt-RoyaJ,

Relation confidérer comme un des Princes de I’Eglife, de M. D. Point, point, paries-moi libremenr,' amp;nbsp;Paulon, dites-tnoi fincérenienc quelle eft vocre difpofitionnbsp;amp; votre fentiment?

R. Monfeigneur, j’ai déja aCTuré Votre Grandeur que je n’avois point d’autres fentiments fur la matiére de la grace, que celui que doit avoirnbsp;un vrai fidéle. Je condamne toutes les erreursnbsp;amp; toutes les héréfies qui font contraires a lanbsp;Doftrine de I’Eglife, touchant la grace, de lanbsp;même maniére que je condamne toutes cellesnbsp;que cette même Eglife a condamné jufqu’a pré-fent.

D. Cela étant, vous ne ferés point difficulté de figner.?

R. Monfeigneur , ‘fi Votre Grandeur déii-re me continuer dans I’exercice ou je fuis , je crois qu’il n’eft pas a propos que je figne, paree que les Religieufes n’auroienc plus de con-fiance en moi i amp; ainfi je leur ferois inutile.

D. Je vous promets ƒ«» dl’komme dhonneur le tiendrai fecret, amp; queperfonne n’en fgaurariennbsp;que vous amp; moi.

R, 11 me feroit fort difficile de le tenir fecret ; car lorfqu’on me demanderoit ce que j’aurois fait, je ne pourrois pas m’empêcher denbsp;le dire.

D. Vois, ce n’eft pas ce que vous m’avés pro-mis , vous m’aviés promis d’obéir.

R. je vous le promets encore, Monfeigneur.

D. Pourquoi refufes-vous done de figner?

R. C’eft paree que je ne crois pas que cela foit néceflaire j je necroyois pas memeque Votrenbsp;Grandeur me demandat la fignature après que jenbsp;lui aurois éxpofé fincérement ma difpofition.^

M. de Paris me die avec un peu plus d’emo-tion: Vous ne.voulés done pas figner?

R. Si Votre Grandeur le trouve abfolument néceflaire, je fignerai en la maniére que j’ai déjknbsp;dit, en condamnanc toutes les erreurs que I’Eglife a condamnees comme cohtraire a fa dodri-ne touchant la grace , en quelques Livres amp;nbsp;par quelque auteur qu’elles aient été cn-

lèignées. nbsp;nbsp;nbsp;.

D. Ce ne feroit nen faire.

R. Monfeigneur, jene crois pas devoir faire autre chofe: amp; fi Votre Grandeur ne fe contentenbsp;pas de cette fignature, je fuis réfolu de me reti-rer, amp; m’aller ranger fous mon propre Eveque,nbsp;amp; lui rendre compte de ma foi s’il le défire: ilnbsp;y a auffi - bien quelque temps que j’en ai le def-fein : étant dehors de cette Maifon , je nenbsp;vois rien qui me puiffe arreter en ce pays-ci.

D. Voila-t’il pas; ils refufent de figner ici, amp; s-’en vont figner au bout de h France,

R. Je ne dis pas, Monfeigneur, que j’aille Cg-ner: au contraire , j’efpére que je rendrai un compte fi fidéle fi fincérede ma foi a Mon-

feigneur mon Eveque, amp; que je lui ferai connoitre Relation ma difpofition fi clairement, que j’ofe me pro- de M.nbsp;mettre qu’il en fera content, J’ofe même croire PauIon,nbsp;que quand j’aurois I’honneur de parler en la pré»nbsp;ience du Pape, amp; que je lui protefterois que jenbsp;condamne de tout mon coeur toutes les heréfiesnbsp;que Sa Sainteté a condamné, il ne m’en demanderoit pas davantage; puifque Sa Sainteté n’apasnbsp;approuvé le formulaire.

D. Pourquoi ne 1’a t’il pas approuvé ? c’eft paree qu’il ne I’a pas fait: mais nous avons plus de 30 Brefs de lui,par lefquelsil approuvé notre conduite. Mais dices plutot que vous êies deyenunbsp;JanJenifieje fuis afluré que vous ne 1’étiéspasnbsp;avant de venir ici.

R. Monfeigneur, je puis bien aflurer Votre Grandeur que fi je n’étois pas Jmjenifief je^ n’e-toispas non plus Malinifie. Car encore quej’euflenbsp;pris le Traité de la Grace fous Mr. Chamillardynbsp;amp; que je n’eulTe pris des Livres de Théologienbsp;qued’auteurs qui n’ont jamais paffé '^QMxJanjemS 'nbsp;tes-, tels que font la ‘Théologie de Mr. Ahely,, inti-tulée Medulla amp;c. les idéés du P, Pierre yofephnbsp;(Feuillant) amp; quelques autres femblables, je n’étois point laasfait,ne trouvant pas dans ces Traites 1 éclaircilTement de mes doutes, ni aflez denbsp;conformite avec ce que je lifois dans 1’b’criture-Sainte. Maïs etant venu a Po^t - Royal amp; voyant que j’avois le temps d’étudier amp; de penfernbsp;a mon falut tnieux que je n’avois fait dans l’em-barras d’une Paroifle denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pü j’étois accablé

de charges Curiales , je jn’ftms déterminé d’y demeurer tant qu’il plairoic a Dieu de m’y laif-^nbsp;fer: amp; durant tout le temps qi^ j y ai demeurénbsp;je ne me fuis éclairci de mes difhcultés que dansnbsp;la ledure de rEcriture-Sainte,^amp; de quelquesnbsp;Traités de Saint Augujtin. je n ai pas lu néan-moins les Traites dans lefque s ce Saint Doéteurnbsp;parle éxpreffement deï marieres conteftées. Jenbsp;n’ai lu que fes Traites de Morale, comme fontnbsp;fes fermons fur les Pfeaumes amp; fuf Saint Jeannbsp;fes Epitres, fes Confeffions, 8c les autres Traitésnbsp;femblables de ce Pere, dansla penfée d’y appren-dre les Régies Saintes 8c Chrétiennes que je de»nbsp;vois fuivre, premiérement pour le Réglement denbsp;ma Confcience , 8c en fecond lieu de celle desnbsp;perfonnes dont je pourrois être chargé. Et biennbsp;quecesTraités’neloient faits que pour 1’inftrudtionnbsp;du peuple, touchant les devoirs des bons Chré-tiens, je n’ai paslaiffé d’y remarquer l’opiniondenbsp;Saint Augu/lin, 6c d’y trouver 1’Eclaircilïementnbsp;des difficultés que j’avois fur la matiére de la grace. J’y ai appris cette vérité, que je croyois même avant de l’avoir bien apprife, qu’il eft biennbsp;plus juftc que la graceToute-puiffante foit lamai*nbsp;treffe de notre volonté foible, que d’être la fernbsp;yante. J’y ai appris que Dieu ne devoit ^ ner-fonne cette meme grace. Enfin j’y ai remarquénbsp;une grande conformue avec ce que j’avois ludansnbsp;1 EcJtUurc* SaintCj 6c. une grande difiérence d’a-Ppp 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vee


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4^2 nbsp;nbsp;nbsp;Helaiion de la Ferjdcutton des 'Religkufes de Pert-Fóyal^

Relaticnvec tous ces Traités que j’avois lu auparavant. mer. nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Relation

lement préméditées , firent quelqu’impreflion dans i’eiprit de Monleigneur: car il me dit auffi-tót , amp; un peu brufquement: „ C’elf affcz,nbsp;j, allés, vous êtes un malheureux homme, allésnbsp;„ vous-en ” Je fis une profonde révérence, amp;nbsp;me retirai en notre chatnbre.

Le même-jour ( ij Novembre J après que les Artide^eni»,' Religieufes euientdit Nones, on vint nousaver-

jour contre la Doétrine de ce Saint Docteur de la Grace: quand il s’agiroit de ma vie, je mour-rois plutót que de Ie fairenbsp;D. Qui vous a dit que c’étoit contre la Doctrine de Saint ^ugu(im? Ce n’efl; pas ce qui vousnbsp;tient, mais c’eft que vous vous êces donné parolenbsp;les uns aux' autres de ne point figner.

R. Monfeigneur, votre Grandeur en croira ce

Monfeigneur^ ce qui m’oblige de ne rien 11 me femble que ces derniéres paroles, quoi- du M. Raulon. faire préfentement qu’on puifle tourper quelque que dites fans deflein , amp; fans les avoir nul Pauloii.

VifLc de la Clörure 6cnbsp;cie tüus les

w . , nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lieuxRcgu-

S point éxigé de moi nbsp;nbsp;nbsp;naltére ) y rus; 6c après avoir accompagné

D Vous êtesun malheureux homme, de vous Monfeigtieur dans tous les lieux Réguliers qu’il étre laiflé pervertii de la Ibrtenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vouloit vificer, comme il entra dans le Chaplpe 1-s Aumó-

R. Monfeigneur,fi je fuis perverti, je me fuis Mr le Grand vicaire dit de fa part a Mrs les Au-’ P^-perverti moi-même en la feule maniére que je móniers amp; a moi de demeurer dehors. Nous^^”^^^^

_ nbsp;nbsp;nbsp;.1. j;._.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous arrêiames dans la Cour du dedans aflczpro-

che du 'Jour. Mrs. les Aumóukrs commence-Chapitie. rent a parler fur les lieux Réguliers que nousnbsp;venions de voir, amp; dirent que ceux de Parisnbsp;étoient Hen plus beaux. Sur quoi l’un dit, quenbsp;c’étüit dommage de Liffer périr une telle Mai-fon, plutót que d’obé r. Je me cus obligé denbsp;répondre a ces Mrs., amp; je le fis fur tout ce qu’il*nbsp;tn’objedérent: amp; je leur fis a mon tour pluücurs

qu’il Lui plaira : mais je puls aflurer devant Dieu tir d’aller prendre un Surplis, pour accompag-ui que ie n’ai point donné de parole, amp; qu’on n’en ner Monleigneur, qui alloit entrer dans le Mo- li


viens de dire; car je vous affure que je n’ai jamais parlé ni vu M Arnauld, ni Mr. Singlin’. Sc qu’au contraire, tous ces Mrs que Votre Grandeur pourroit foapqonner de m’avoir fait entrernbsp;dans de nouveaux fentiraents, n’ont jamais faitnbsp;un pas, amp; ne m’ont jamais dit une parole pournbsp;ire faire changer de difpofitionnbsp;D. Je ne m’étonne pas li vous avés fi mal préparé les Reügieufes i obéir.

qu’il m’a éié poffible, les chofc' donr on m’avoit chargé, l'qavoir, dire la Sainte Meffe amp; Confel-fer les Rtligieufesrje ne crois pas quej’euffe voulunbsp;me charger d’autre chofe Lorfque j’appris quenbsp;Mr. Bail m’avoit agréé pour eet emploi, je fusnbsp;le trouver dans 1’hopital Sainte Cathen»e-.,6^0010-me je lui témoignois amp; ma furprije amp; ma répug-nance fur le choix qu’on avoir fait de moi, Mr.

R Monfeigneur , j’ai taché de faire le mieux objeétions Je ne mettfai pas ici tour ce quenous »;inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cïmts de part amp; d’autre Je marquerai fimple-

ment ce qui me femble le plus important.

Pour répondre a l’éronnemenc dans lequel M, PaiumSnier témoignoit ctre a caufe du relus quenbsp;les Religieufcs tailoienc de figner, après la con-damnation de ce fait prononcé parlePape, amp;nbsp;par tous^ les Evêques, amp; a laquelle prefque tous

______________ _ nbsp;nbsp;nbsp;. les Eccléfiaftiques avoienr foulcrit, je dis qu’il y

feroit inutile; mals que ce n'étoit qu’un piége du Démon pour ruïner une Maifon, dans laquellenbsp;on tachüit de fervir Dieu, amp; qu’il étoit bienévi-dent qu’on ne les prelfoit point de figner par au-cun motif de leur falut, ni de leur perfedion,nbsp;puisqu’au contraire ce leur en étoit un obftacle;

Bail me die, entr’autres chofes , qu’il croyoit avoit bien plus lieu de s’étoni er de ce qu^n in-que la foi des Religieufcs étoit fincére: ce qu’a- quiétoic de pauvres Filles; qu’on troubloit leur yant reconnu par moi-même , j’ai cru que je filence, amp; qu’on les tourmentoit fur une chofenbsp;ne devois pas me meitre en peine d’aucre chofe, qui ne les regarde point, amp; a laquelle eilesnede-voyant que leur Confcicnce amp; la mienne étoitcn voienc point prendre part, quand ntême elle fe-fureténbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ce cóté- la devant Dieu.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;roit faifable, pour cettenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feule raifon, qu’ellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leur

D. nbsp;nbsp;nbsp;Vous êtes un malheureux homme;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vousnenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fr-mir imirnf m^ic nn^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j..

voulés done pas obéir?

R. Monfeigneur, j’ai taché de faire connoï-tre ^ Votre Grandeur ma difpofition amp; ma der-niére réfblulion» qui eft de m’aller ranger fous Monfeigneur mon Evêque , Sc lui rendrenbsp;compte de ma foi, s’il le défire: car je ne vois que ce n’étoit point non plus par aucune vuë denbsp;pas que je puifTe davantage être content dans ce l’utilité de l’Eglife, puifque quand il y auroit dixnbsp;pays-ci.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mille fois plus de Religieufcs qu’il n’y en a qui

i, nbsp;nbsp;nbsp;D,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qui vous en empêcheroit ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;figneroient, routes ieursnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iignatures ne ferviroient

R. nbsp;nbsp;nbsp;Monfeigneur jj’en ai marquénbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les principalesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de rien dans les Siéclesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;futurs a la conduitenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pré-

ques: puifque ce n’étoit qu’en hravee qu’on con« teftoit fur ce fait; amp; que route ia diipute étoitnbsp;prefque renfermée dans Pans-, que dans routesnbsp;les autres Provinces de 1’Eglile Gatholtque, oa

n’a-

raifons a Votre Grandeur, Depuis que je fuis fente de fes Miniftres. J’aflurai qu’ils étoient fort j’ai tkhé d’y vivre d’une maniére qui n’a éloignés de leur compte, lorlqu’ils affuroient quenbsp;point donné prife fur moi; amp; je ne crois pas ce fait avoit été condamné par tous les Evé-qu on puifle que j’y fois venu , ni que j’ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nnitmif /-»1..—« con«

par aucun motif d’intérêt tempo-lortir en

me faire impri;

eet etat, lans donner fujet de

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Relatien de la Verféeution des Religieufes de Port-Reyal, s66e^rl66'yi nbsp;nbsp;nbsp;^gï

Relation n’avoit peut-étre pas feulement entendu pariet de qui les interrogea chacune en particulier fur its Re’itioil M. de cette affaire; amp; qu’aumoins on n’y parioit point queftions les plus difHciles j amp; comme il lesde Mnbsp;Paulon. de fignarure n\ Az formtdaireque même les plus crouva dans la pureté de la foi en condamnartPaulonnbsp;grands Evêques de France improuvoient amp; rejet- les erteurs qui lui écoient contraires, amp; en con.

toient cc formu’aire, comm^ Mr. d’Aleth. Mr. fedant ce qui leur étoitconforme, ou enavouant

rAumênier ïcfondit nbsp;nbsp;nbsp;M.d’ A/eth a’eniaiüït^iS humblemenc qu’elles ne comprenoient pas ce qui

mieux pour celaj amp; qu’il y avoit d’autres Evê- étoit audeflus d’elles, amp; qui étoit trop difficile-ques de Francedont la conduite étoit aulfi ap- il dit plufieurs fois; l^otsl je ne treuve^int d'hd. prouvée, qui avoient fait figner. Jerépliquai, réfte. Une des Religieufes qui ont figné m’a ditnbsp;que chaque Evêque répondroit de fa conduite a que Mr. Ie Curé de St. Leu lui avoit fait la mêmenbsp;Dieu; mais quej’étois afliiré que fi on eut trou- declaration par 2 différentes fois, lui témoignantnbsp;vé les Religieufes de Port-Royal coupables du être fatisfait de fa difpofition amp; de fes fages ré-moindre des crimesdont on les a accufées ci de- ponfes , quoiqu’elle ne fut que fort jeune Pro-vant, on ne leur auroit jamais parlé de fignature, feffe. 11 dir, en pourfuivant, que M, Bail avoitnbsp;mais on les auroit pouffées R*deffus, amp; on les beaucoup contribué a leur apprendre plufieursnbsp;auroit perduës. Si par éxemple quelqu’une de ces cjiofes dont elles fe feroient bien pafTéts; carnbsp;faufletés,qu’elles n’avoient ni 1’ufage del’Kau-bé- é:ant venu tout feul a Port-Royal de Paris amp; desnbsp;nite, ni des Images, ni du Chapelet, ni de lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il avoit vu toutes les Soeurs 1’une après

Confeffion-, qu’elks ne croyoient point la Tran- l’autre , nbsp;nbsp;nbsp;amp; leur avoit fait toutes les queftions

fubftantiation i amp; qu’il fepaffbitchezellesdescho- imaginables, jufqu’a leur demander, a ce que j’ai fes honteufes, qu’on faifoit fcmblantparunefaufle ouï-dire, ƒ JeJusChrip étoit mort four les Diables -pudeur de n’ofer dire: fi, dis je,^ la moindre de amp; que je pöuvois afl'urer que ie même M Bal}nbsp;ces chofes fuppofées,^qu’on a éte contraint d’a- étant venu avec Monfeigncur Ie Doyen de Notrenbsp;vouer auffi faufles qu’elles font horribles amp; abo- Dame pour iaire la Vifite au Monaftére desnbsp;minablcs , fe fut trouvéc véritable, on ne leur Champs, ou j’étois déjè, il apprit aux Relio-ku,nbsp;auroit jamais parlé du fait denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maisnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;onnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fes, en une demie heure de temps qu’il*^leur

amp; de la vengeance de ceux qui les haifloient, amp; leur avoir fiit l’énumération de toutes7ës [ui avoient remué jufqu’ici toutes fortes de res- fies qui avoient troublé TEglife depuis le tem^”nbsp;orts pAir les perdrej amp; qu’il étoit trés certain é’Ariusnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;préfent, il leur fit une defcriptici^

ue fi ces perfonnes eulfent cru que les Religieu- de la derniére, qu’il attribua a Jttnjenm^ x

les auroit éxterminéesj amp; pour lors 5’auroit été paria a la Grille du Choeur, plus de chofes fur avec juftice. Mais qu’il n’étoitque trop vrai que les conteftations préfentes, qu’elles n’en avoientnbsp;ce n’étoit oue par un mouvement de l’animofité peut-être appris en toute leur vie. Car anrè.;

qUe I] CCS pci iC^UIJCS nbsp;nbsp;nbsp;\,.\A '|V1W .wu

es de Port. Royal euffent dü figner, on ne fe tous ceux qui lè dèfendoient, amp; fpécialempn'. leroit jamais avile de ce moyen contre elles. Que ceux qui avoient été ou les Confeffeurs rs ^nbsp;fi elles avoient figné, on mettroit ce fait aunom- Chapclains des Religieufes, en difant • n n ,5®nbsp;bre de tant d’autres, fi roalicieufement fuppofés, tonnoit que les Religieufes de Portnbsp;comme leur étant également inutile; amp; ©n en été conduites par des perfonnesnbsp;inventeroit quelqu’autre pour les poulTer a bout. Erreurs, elles fi’en euffent pas éténbsp;Je crois que je nomrnai les j^^fudes ; car Mrs. joutai, que les Religieufes ayancnbsp;les Aumomers, fans sarreter au fens de ce que fes fi horribles, elks avoient dSénbsp;je venois de dire, repondirent qu il n ecoit pas Erreurs amp; ces héréfies • mais nn’pliinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«s

queition des , ni de toutes ces cal-omnies: pas aue ceux nni knr’o • nbsp;nbsp;nbsp;¦^^.‘^^‘''’^yoienc

mais qu’il s’fg.ffoit d’obéir a fes Superieurs Jé. fes condSre f^n k n! nbsp;nbsp;nbsp;gt; ‘^^’^rité de

gitiraesj que le xVlonaftére de Port-Royal étoit la vangile en fiiffenr r ^ nbsp;nbsp;nbsp;de FR.

éaufe qu’on avoit oblige les autres Monaftéres a que^c’érnir ^ nbsp;nbsp;nbsp;quot; coupables. Je dis cnfuiie

figner, d’autantque les Religieufes de Port-Royal fur le Sr de nbsp;nbsp;nbsp;'''' V

avoient ete inftruites dans ces matiéres. fe ré- hkn o ’ nbsp;nbsp;nbsp;' J'^njenm-, 6c qu’elles pré/oyoienr

pondis, qu’avant qu’on leur eut parlé du Lw». de ce? nbsp;nbsp;nbsp;fouferit a la condamLdori

la»e amp; de la Signature, il n’y avoit peut-être pas la nbsp;nbsp;nbsp;”1quot; contenterok pas de ce

de Communauié Religieufe qui en fut moins in nbsp;nbsp;nbsp;obligeroit de (bufcr'rp gt;, 1'

ftruite quePott-Royal! Ai, nbsp;nbsp;nbsp;“Te dTt MerTTTnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Confeffeur amp; de le

fur ctla, qu’il avoir vu ce que je venois d^dke q^’lpr’éfSt nbsp;nbsp;nbsp;Iré T

dans un Ecnt qui couroit depuis peu. U n’en nn nbsp;nbsp;nbsp;™auvaife con-uifp

fqut pas dire le ticre. 11 ajoura, que quoiqu’il en 1’air \ ^ ^quot;cur ^ que je n’ava.'icok föt,%lles enétoientinftruitel^ J? rSS dé Vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, p-TS

qu’elles avoient été inftruucs de ces conteLtionj eufes de Sf nbsp;nbsp;nbsp;SottJ ie^VT

» M. du SaulTai.

par ceux qui avoient eie députés pour faire k Grand Vk ’ « que même un d. 'ii/i Vifue dans leur Monaftére , comme avoir é é tes lflTTnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fit

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. nbsp;nbsp;nbsp;4ö4. 'Relation de la Perjicution des Religkufes de Pert-Royal^ 1664-166^1

Rcmion (eroien^jamais contents, jufqu’k-ce qu’ils euflent ne devoient porter aucun témoignage fur un fait Relation

‘ n . ....... „ conccfté, en foufcrivanc a la condamnation d’un de M.

Evèque qu’elles ne connoiübient point coupable, Paulon.

de M. Paulon.


ruïné Port-Royal, amp; 1’opinion de S. ^ugujlin touchant la Grace, pour établir la leur.

Mrs. les Aumóniers dirent, qu’il ne s’agiffoit point de S. Augufin^ amp; que Ibn opinion étoicnbsp;bien a couvert; qu’il ne s’agiflbit pas non plusnbsp;de Janfenius; qu’on reveroit fa perfonne amp; fonnbsp;Caradtére: mais qu’il falloit condamner fa Doctrine, puifque Ie Pape amp; les Evêques l’avoiencnbsp;condatnnée; qu’il étoit du devoir des Evêques denbsp;s’aiïurer de la foi de ceux que Dieu avoir com-mis £l leur charge; que les Religteuies de Port-R-Oyal ne devoient pas faire plus de difficulte denbsp;lïgner que routes les autres amp;c,

R. II ne s’agit done que du fens de Janfenius^ c’eft a-dire, s’il a bien pris Ie fens de S. Augu(lin:nbsp;ce qui n’eft qu’un pur fait ^ fur lequel, fclolinbsp;mêrae Monfeigneur l’Archevêque é’Auch, onnbsp;pourra difputer dans vingt ans d’ici.

Mrs les Aumóniers dirent, que Monfeigneur is'Amh avoir dit ces paroles dans tout un autrenbsp;fens qu’on ne les avoir pris. Cotnme j’eus repris ce que Mrs. les Aumóniers avoient avancénbsp;(qu’il étoit du devoir des Evêques de s’aflürernbsp;de la foi de ceux dont ris étoient chargés) amp;nbsp;que j’eus dis qu’aurooins ils demeuroient d’accordnbsp;qu’il ne s’agilloit pas de la foi de Religieufes denbsp;Port Royal, qui avoit été jugée pure amp; fincérenbsp;par tous ceux qui l’avoient éxatninée, amp; parnbsp;conféquent que leur confcience étoit en fureténbsp;devant Dieu , qui ne leur demanderoit jamaisnbsp;COmpte du fens de fanfenius, amp; que quand elnbsp;les fieneroient, cela ne leur donneroic pas unnbsp;aurre fentiment, amp; ne les mettroit pas dans unenbsp;autre difpofition que celle ou elles font a l’égardnbsp;de la Doétrine de Janfenius, a laquelle elles ontnbsp;protefté ne prendre aucune part; Mrs les Au-mónieri répliquérenr, que les Supérieurs faifantnbsp;ce quils pouvoient gt; ils n’étoient pas obligés anbsp;autre ebofe; ils vouloient dire fans dou'quot;e que Ienbsp;Supérieurs ne pouvoient rien fur l’intérieur denbsp;leurs inférieurs.

lis ajoutérent encore , que les Religieufes de Port Royal devoient obéir comme les autres. Jenbsp;répondis, que les Religieufes de Port Royal s’é-toient comportées dans une affaire de Conlcien •nbsp;ce, comme les autres fecomportent dans les affaires les moins importantes; amp; que je ne croyoisnbsp;pas qu’aucune Coromunauté voulüt figner Ienbsp;moindre Aéte, fans fgavoir ce qu’il contiendroit,nbsp;Mrs. les Aumóniers répondirent: que li les Religieuss particuliéres de cesCommunautésn’enten-doient pas ce que contiendroit un Aöe qu’ellesnbsp;»uroient a figner , elles fe Ie fcroient éxpliquernbsp;par quelque Avocat, amp; s’en rapporteroient k cenbsp;qu’il leur en diroit; que les Religieufes de Portnbsp;en devoient faire de méme. Je dis, quenbsp;¦ Royal j fans approfondirnbsp;la Dodrine dont elles n’étoiênt pas^Capables,nbsp;avoient aflez reconnu pat elles-mêmes qu’clles

les tveques n avoient jamais 01e aire nbsp;nbsp;nbsp;—tpaiTa teder-

ce lens (il entendoit parler du fens Aejanjenius )

Le Mardi 18 Novembre Mr Ffw la mfqu'au première Mefle Conventuelle. Etantnbsp;il ne voulut point recevoir les pains que M. Flo-

riot

amp; qu’elles avoient grand fujet de croire injufte-ment aceufé.

Après plufieurs autres difcours, que je ne rap-porterai point pour être moins importants , Ie Chapitre finit. Mr. de Paris fortit, amp; nous Ienbsp;lüivimes,

M, de Paris nous fit encore 1’honneur de nous faire appeller pour fouper pendant lequel on nenbsp;dit pas un feul mot fur les matiéres du temps.nbsp;Monfeigneur de Paris dit feulement fur Ia finnbsp;que la Mere Prieure des Champs avoit bien denbsp;1’efprit: amp; continua a parler d’eile avec éloge amp;nbsp;fentiment d’eftime, amp; pareillement de Monfi-eur fon Pere, amp; de M*!® fa Mere. 11 ajoutanbsp;que la Mere Prieure lui avoit dit, qu’elle nenbsp;Igavoit du Janfenifme que ce qu’elle en avoit ap-pris de Montieur fon Pere. A quoi Monfeigneurnbsp;de Paris dit avoir réparti', que Mr. du Fargisnbsp;étoit véritablement un homme de grand efpritnbsp;pour les affaires du monde , mais qu’il n’avoitnbsp;jamais paffe pour un grand Théologien.

Monfeigneur dit enfuite avoir fqu de la Mere Prieure que Mr. Floriot leur prêchoit quelquefois.

Mr. Plorxot dit qu’il croyoit n’avoir pas piêché depuis la fête du Saint Sacrement.

Monfeigneur me demanda fi je ne préchoispas,

Un de fes Eccléfiaftiques ayant répondu qu’o»;, je dis, qu’il y avoit eu un an paffé a la fête denbsp;Ia ’IcuJJaints que je n’avois prêché./If. mie Parisnbsp;m’yanc demandé , pourquoi je ne prcchois pasnbsp;plus fouvent: pour m’éxcufer je répondis, quenbsp;j’avois dit une fois è la Mere Prieure, qui m’ennbsp;prioit, que je faifois a mon avis une fort bonnenbsp;predication des raifons que j’avois de ne pointnbsp;prêcher. Monfeigneur de Paris dit: pourquoinbsp;cela

R. Paree que les Religieufes font mieux que je ne fais tout ce que je leur pourrois dire; amp; denbsp;plus elles en Igavent affez.

D Elles en fgavent trop

R. J’entends parler, Monfeigneur, de ce qui regarde les bonnes mceurs amp; la profeflion Reli-gieufe. Car elles ont tous les jours leurs leéfuresnbsp;^irituelles.

D. Mais c’eft une parole morte, une parole animée a bien une autre force. On ne répon-dit plus rien.

M. Ie Grand-Vicaire dit, je ne me fouviens pas bien en quel temps, ni fi Monfeigneur denbsp;Paris étoit préfent, que la Mere Prieure avoitnbsp;objedfé a Mr. de Paris ( feignant que g’avoit etenbsp;d’un ton dédaigneux amp; méprifant J que Ie Popenbsp;ni les Evêques n’avoient jamais ofé dire queletoit„.^lt;l«i .=

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quot;Rtiation de la Ferjfcutio» des Relighujès de Fort-Uoyal, l6(?4.-löóyj

il

Relation r/o# lui préfenta pour Communier les Religieulas, de M. qui n’en ayant point été averties, ne laiflerent pasnbsp;Faulon. de cotnmencer Ie Confiteor au temps de la Com*nbsp;munion. Mt. de Paris ne Teut pas plutöt entendu,nbsp;qu’il ordonna avec quelque forte d’empreflementnbsp;qu’on les fit taire. Mr, Vloriot fatisfit a eet ordre,

Avant la fin de la Mefie on m’appella pour parler a quelque perfonne qui me demandoit.nbsp;Comme je fus de retour, Mr, de Paris étoit déjanbsp;forti de 1’Eglife amp; retourné dans fa Chambre,nbsp;pour fe difpofer a partir.

Environ vers les 8 heures 5 quarts du matin M on-feigneur fortit de fa Chambre en foutanelle, pret de monter dans fon Caroffe. Nous fortimes pournbsp;lui faire la révérence. S’étant tourné , il dit:nbsp;,, Hé! Mr. Faulon, je vous demandois. Mon*nbsp;,, feigneur, dis-je, nous vous attendions ici-prêsnbsp;,, pour avoir l’honneur de vous faire la révéren»nbsp;„ ce. Hé bien ,nie dit Monfeigneur,il n’y a riennbsp;», a faire avec vous, car a inoins de vouloir éx-,, horter les Religieufes a obéir, vous ne nousnbsp;„ fqauriés de rien fervir. ”

R. Monfeigneur,je fuis bien faché de ne pou-voir être utile a quelque chofe. Mr. de Paris s’étant tourné du c6té de la grande porte de l’Ab-baye, demanda ce que c’étoit que leBMmentqui eft au deCfus. Quelqu’un de la fuite dit que 5’a*nbsp;voit été Ie logement de Mr. de la Petitiere, puitnbsp;qu’on lui avoit donné cette place adéfendre, Mr.nbsp;de Paris dit: „ Oui da, il elf vaillant.” Puis fenbsp;tournantvers Mx. Charles., amp; s’approchant de lui,nbsp;il lui dit aflez bas; „ 11 a tué y ou 6 hommes ennbsp;„ Duel.” Mx. Charles répondit, il l’a bien payénbsp;depuis par l’aulféi e pénitence qu’il en a fait,

M. de Paris s’étant encore approché de moi, me demanda fi je donnerois l’Abfolution aux Religieufes en l’état oü elles étoient. Je répondisnbsp;que s’il me Ie permettoit je continuerois a Ie faire : mais que s’il me Ie défendoic je m’en abf-tiendrois.

Monfeigneur ne me dit plus rien: mais étant forti de 1’Abbaye, il alia i pied jufque for lehautnbsp;de la Butte. Comme il fut vis a-vis la Croix quinbsp;eft fut Ie chemin de Paris, i\ appergut trois Ecnbsp;cléfiaftiques a unecertaine djftance de la^ amp; croyantnbsp;/i’tihnvd au’ils avoient cte furpris , amp; ^uils ne

l^att^endoilt pas, il dit: les Eedefiaftiques auffi-tót qu’ils nous ont vu, . . CX s arreta fans rien dire autre chofe, voyant que ces Eccléfiaftiquesnbsp;étoient peut-être autres qu’il n’avoit penfé, puls-qu’ils fe mettoient en état de lui faire la révérence. Comme il fut arrivé au lieu oü ils étoient,nbsp;il *leur demanda qui ils étoient, amp; ce qu’ils fai-foient la. Mx. le Curé de St. Lamhert, qui étoit unnbsp;des trois, dit que c’étoit Mr. Ie Curé de Milon amp;nbsp;Ie Vicaire de Montigni-, amp; qu’ils étoient la pournbsp;avoir l’honneur de lui faire la révérence. Aprèanbsp;quelques autres paroles, M, de Paris les ialua; amp;nbsp;pourfuivant fon chemin, Mr, Ie Gratsi-Vitarre fe

tournanc vers ces Eccléfiaftiques, dit fort amia- Relation blement; adieu Mr. Ie Curé de Saint LWer#, de M.nbsp;bonjour. Apres cela en fuivant Mr. de P^r/r Faulon,nbsp;dui „ Mr. Ie Cure de St. I^ambert eft bon-hommejil n eft point

„ a bien aüure: jl vint hier nous ofFrir tout ce „ qu’il avoit chez luide chapons, devolailles amp;

„ tout Ie refte.” Puis s’étant approché de Mr. de Paris, il ajouta, que Ie dit Curé étoit venunbsp;pour fe plaindre de ce qu’on ne lui payoit pointnbsp;la dixme des terres qui appartenoient a 1’Abbaye.

Mr. Charles, qui étoit de I’autre cöté de Mr, de Paris, répondit, qu’on lui payoit trés éxaftementnbsp;tout ce qu’on lui devoit. M. l’Archevêque n’ynbsp;fit point d’autre attention.

Comme nous fumes fur Ie milieu de lamontée Mr. Ie Grand Vicaire s’étant approché de moinbsp;me dit gt; que jamais chofe ne l’avoit tant furprisnbsp;que Ie refus que j’avois fait de mefoumettrea Mr,nbsp;de Paris-, 6c qu’étant dans Ie fentimeht ou j’étois,nbsp;j’e ne devrois pas être trois jours dans Ie lieu oünbsp;j’avois été plus de trois années. Je répondis, quenbsp;fi les Religieufes, vers lefquelles j’avois écé en-envoyé, euflent été dans quelque mauvais fenti-ment touchant la foi, ou dans quelques difpofi-tions contraires aux bonnes moeurs 1 ÖC que jenbsp;m’en fufle appergu Ie moins du monde, jen’euflenbsp;pas Vüulu feulement y être trois heures- maisnbsp;qu’ayant reconnu par moi-même la vérite dontnbsp;m’avoit affuré Mr. Bail ( que c’étoient de bonnesnbsp;filles, amp; que leur foi étoit fincére,) j’avois crunbsp;que Dieu m’y vouloit, y ayant été conduit d’unenbsp;maniére que je ne pouvois confidérer que commenbsp;un efFet de la providence j amp; que Mr. Ie Curé denbsp;St, Jacques, qui m’avoit donné de 1’emploi dansnbsp;fon Eglife durant plufieurs années, avoit lui-mê-me approuvé ma dilpofition lorfque je la lui fisnbsp;connoitre , touchant 1’emploi qu’on m’offroit.

Car comme je lui demandai fi je n’avois pas ma confcience en fureté, puifqu’on trouvoi: la foinbsp;des Religieufes pure amp; fincére , amp; fi je devoisnbsp;me mettre en peine d’autre chofe , il me dit;nbsp;que fi les Religieufes de Port-Royal étoient ennbsp;l’état que je lui difois, il n’y avoit pas autre chofe a défirer. Après avoir demeure environ unnbsp;mois a 1’Abbaye de Port-Royal des Champs jonbsp;retournai ti Paris pour prendre tout-^ fait congénbsp;de M. Ie Curé de S. Jacques, Et lui ayant éxpo-fé affez amplement ce que j’avois remarqué de lanbsp;conduite des Religieufes de Port-Royal desnbsp;Champs, il approuva ma réfolution, amp; me ditnbsp;en proprp termes que cela étant comme je veneis denbsp;dire, il n'auroit pas de peine d s'accommoder avec cesnbsp;Religieufes, nonplus que moi. II me donna en mênbsp;me-temps une atteftation écrite amp; fignée de flnbsp;mam, par laquelle il approuvoic Ie fervice que i’a-vois rendu dans fa Paroiffe durant 6 années in-tieres. Je dis^encore a M. Ie Grand - Vicaire,nbsp;qu apres cela j avois cri^evoir demeurer en paix

q nbsp;nbsp;nbsp;fens


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48d _ ’Relation dela Verjdcuiion des Rtligietips de Rort-Royal^ i66^'i66f. Relation fans inquléter Ces Religieufes, dont j’étois bicnas- ,, promets Ie refped qu’unnbsp;JM. de fure que la foiétoit pure amp; fincére. M Ie Grand-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;

Paulon. Vicaire répartit, que les Religieufes avoient dit que je ne leur avois point psrlé de ces raatiéres.

Je répondis, ,que pour reconnoitre la conduite qu’on tenoit dans la Maifon, amp; la pureté de lanbsp;foi des Religieufes, je n’avois pas eu befoin denbsp;leur parler en particulier de ces matiéres; amp; quenbsp;je n’avois eu qu’a faire réflexion fur leur maniérenbsp;d’agir amp; de parler. j’ajoutai; que pour moi jenbsp;condamnois de tout mon cceur routes les héré-fies que Notre Saint Pere Ie Pape avoit con-damné dans Ie y Propolitions; amp; que j’étois pretnbsp;de figner cela routes les fois que mes Supérieursnbsp;mel’ordonneroientj amp; que quand il plairqit a Sanbsp;Sainteté d’éxpliquer quel eft ce fens hérétiquenbsp;qu’elle entend par Ie fens de Janfenius , je menbsp;foumettrois a fa declaration avec tout Ie refpeétnbsp;que doit avoir un vrai fidéle. M. Ie Grand Vi-cairc dit fur cela, que ce ne feroit jamais fait;nbsp;que quand Ie Pape auroit parlé encore plus clai-rement qu’il a fait, on auroit toujours dit que £)gnbsp;ce n’eft pas Ie fens de JanJenius, amp; qu’il n’ynbsp;avoit point de Propofition a laquelle


inférieur doit ^ Supérieurs Ecdétiaftiques.”

Tout ceci a été figné par moi

A. PAULON Prêtre.


fes Relation de M.nbsp;Paulon.


Monfieur Paulon ayant été obligé de fortir de Port-Royal après cette Vilite, il fe retirachezM.nbsp;l’Evêque A'Aleth qui il avoit écrit la Lectre iui-vante quelque temps auparavant.



a laquelle on ne put donner plufieurs fens. M. Ie Grand-Vicaire menbsp;dit encore quelqu’autre petite chofe de peu d’im-portance ,jufqu’a-ce que nous fumes arrivés fur Ienbsp;haut de la butte; oüécant, Mr. de Paris montanbsp;en Carone,amp; Mr. leGrand-Vicaireaprès. Nousnbsp;leur fïmes la révérence. Et après avoir falué tousnbsp;Mrs. les Eccléfiaftiques de fa fuite, je m’en re-vins dire la Seconde Meffe Conventuelle. ^

La reftriétion avec laquelle j’aurois figné 1’Or-donnance de Mr. de Paris fi Sa Grandeur 1’avoit voulu recevoir, 8c que j’avois préparé dès la fillnbsp;du mots dans lequel cette Ordonnance eut éténbsp;fignifiée aux Religieufes de Port-Royal desnbsp;Champs,je n’ofai la propofer a Monfeigneurlors-que j’eus l’honneur de lui faire connoïtre ma dif-pofition touchant la fignature , voyant que Sanbsp;Grandeur rejettoit routes les raifons que je pre-nois la liberté de lui dire la-deffus.

„ je rends a la foi une créance entiére 8c trés ,, fincére; 8c je promets fur les fails Ie refpeélnbsp;,, que tout inférieur doit a fes Supérieurs Ec-3, ciéfiaftiqnes.”

Et plus au long s'il étoit nfcejfaire:

„ Je me foumets trés fincérement ^ la foi de „ 1’Eglife fur la matiére de la grace; 8c je con-„ damne de tout mon cceur routes les Erreursnbsp;5, contraires a la Doétrine de cette même Egliie,nbsp;» fpécialement routes celles qui ont été condam-gt;» dans les cinq Propofitions, que je rejettenbsp;” détefte en quelques Livres qu’elles fe ren-


L E T T R E

PAULON (Prêtre) a M. l’E-vêque d’ALETH.


Il avoit éte mts a Fort-Royal en i66i, a la place des Meffieurs qui étoient leurs Confejfeurs. ll eftnbsp;déjabujé de toutes les preventions qu'il avoit a leurnbsp;égard. Son efiimepour Port-Royal. Son défir dialler auprès de M. d’Aleth, quand il Jeroit obligénbsp;de foriir de Port-Royal ce qui arriva après lanbsp;f^ijlte que M. P Archevêque fit d Port-Royal Ie lynbsp;PHovembre Juivant, Jelon que kous venons de Ienbsp;voir dans les Relations de la Mere Prieure ^ denbsp;M, Paulon.

a Paris Ie !ƒ Septembre i66^*

Monjeigneur^

Je vous fupplie trés humblement de me donner votre Sainte bénédiétion.

AU milieu de l’Orage dont Dieu permet que fon Egiife foit agitée en ces mauvais jours,nbsp;je prends la liberté de m’adrefier a Votre Grandeur par ces paroles, prefque femblables a cellesnbsp;que Ie premier des Apótres dit autrefois a notrenbsp;Seigneur: Daignés, Seigneur, me préferver de périrnbsp;dans une tempête ft dangereufe, dans laquelle Ie nau-frage ne me pourrgit être que funefte, fe ne doutenbsp;point que Votre Grandeur ne foit furprife de cenbsp;difcours, ne fqachant pas de quel cóté elle entendra une voix qui lui paroitra peut-être auffi fibrenbsp;qu’elle eft trifte. C’eft ce qui m’oblige,


............. ....’iquot;' nbsp;nbsp;nbsp;- \7.,LeGran-

-r—......... ;:;¦*£ demeurer pas entiéremenC mconnuaVou^.^j^

, nbsp;nbsp;nbsp;par quelque auteur queJles aienunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j- i„; dire au’étant re dans u” i-.,-

^ etc enfeignées; amp; quant zufait dont-il sagit, deur, nbsp;nbsp;nbsp;éloignée de Vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

comatc lui lout autre qui feroit contefté, je Languedoc, qui n elt p nbsp;nbsp;nbsp;gefei


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487

dans la charge de Sous-Vicaire, 1’on me deman- Relatioiï da a M. Ie Curé pour un Ettiploi pour lequel de M.nbsp;je n’aurois jamais pu m’imaginer que Ton eut Paulon.nbsp;penfe a moi.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

J’étois done, Monfeigneur, dans la Paroiiïe de

Relation cèfe; amp; érant d’ailleurs tres perfuadé par tant M. de d’illuftres témoignages, qui en font fi publics dansnbsp;Paulon. töutes les Provinces du Chriftianifme, que votrenbsp;charité n’eft pas refferrée dans Ie détroic de cettenbsp;feule Province, bien qu’elle foitO’nne des plus

'Relation de la 'Perfécuttort des ReVtgteufes de Port~Royal, 1664,-166^ 1

grandes de la nbsp;nbsp;nbsp;, fai cru qu’Éllenerejecteroit St. Jacques de la Boucherie fous feu M. Chapdas

pas un Prêtre trés indigne du S. Caradtére, qui (Dofteur de la Facuké de Paris') lorfqu’on^ma de la Capitala de ce Royaume va fe jetter a fes demanda a lui pour être Confeflièur des RelieUnbsp;pieds en la maniére qu’il Ie peut préfentement, eufes de Port-Royal, a caufe qu’on leur avoit óténbsp;dans 1’efpérance de Ie faire reéllement, amp; au plu* leurs anciens Confeffeurs, M. Ie Curé répondit,nbsp;tot, fi elle daigne Ie lui permettre, pour lui de- fur cette Propofition, qu’il me croyoit alTezpro»nbsp;mander avec tout Ie refped poflible fa favorable pre pour eet Emploi, amp; qu’on pourroit bien lênbsp;protedion, amp; lui abandonner abfolument tousles fier a moi; que j’étois tout a fait éloigné desnbsp;intéréts de fon ame^ car par la miféricorde de fentiments qui avoient fait chaffer ces premiersnbsp;Dieu il n’en a, amp; n’en veut point avoir d’autres, Confefleurs:car,ajouta t’il, je n’en fouffre pointnbsp;avec l’affiftance de cette même grace. Pour m’é» d’autres dans ma Paroifle. 11 eut la bonté denbsp;claircir un peu d’avantage, je dois vous dire, donner tous les autres bons témoignages de moinbsp;Monfeigneur, qu’étant forti du lieu de ma nais- qu’on auroit pu fouhairer, Mais après tout cela,nbsp;fance pour continuer mes études , après avoir il dit, qu’il ne croyoit pas que je vouluffe quit-paflé, tant a Marfeille qu’a Lyon, Ie temps que ter fa Paroiffe pour prendre eet Emploi; que né-1’on emploie ordinairement dans ces forces d’éx- anmoins Ton pouvoic me Ie propofer. Aprèsnbsp;-ercices, la Providence me cqnduific enfin a Pa- ces aifurances données , M Bail ( Dodeur de lanbsp;ris , oü j’ai recu tous les Saints Ordres , trop mêmeFacuIté, qui avoit été choifi pour tenir knbsp;inconfidérément fans doute , bien que 5’aic été place de Supérieur des Reügieufes de Port-Ro) alnbsp;par 1’avis amp; fous la diredion de perfonnes, done depuis leur éloignement de ce Monaffére. ) M,nbsp;Ia conduite étoit la plus univerfeilement approu- Bail, dis je, après eet Entretien avec M, ChaPe-vée, amp;ayantpaflé dans Ie Séminaire de Mr. las , fans m’avoir ni parlé ni vu, me propofa knbsp;tent Ie temps ordonné par Monfeigneur 1’Arche- la Révérende Mere Abbeffe de Port-Royal, quenbsp;vêque pour me préparer a chaque Ordination, je ne connoiffois point, ni aucune de fes fillesnbsp;L’on me fit la grace, é.ant Prêtre, de me rece- comme je n’en écois point connu , puifque jenbsp;voir dans Ie Séminaire de St, Nicolas duChardon- n’avois j’amais eu la moindre habitude, ni avecnbsp;net : amp; après y avoir demeuré quelque temps, Ie dedans ni avec Ie dehors de ce Monaftére.nbsp;j’en fortis dans Ie deffein de me retirer en notre C’eft la caufe que je fus éxtrêmemenc furprisnbsp;pays, pour m’y engager fous 1’autorité amp; l’obéis- lorfque je regus une Lettre de la part de la Ré-fance de Monfeigneur mon Evêque. J’aurois vérende Mere Abbeffe de Port-Royal, qui m’ap*nbsp;éxécuté ce deffein , fi on ne m’eut confeillé de prenoit que j’avois été nommé Ion Confeffeurnbsp;prendre encore quelque Traité de Théologie: ce pour la Communauté, amp; quej’euffe a voir M.nbsp;que je fis en Sorbonne. Comme j’écois furie Ba'd. J’y fus: amp; je Ie trouvai dans 1’hopital denbsp;point de quitter ce pays pour éxécuter mon pre- Ste Catherine, a caulê que c’étoit la fête de Stenbsp;mier deffein, un des Célébres Curés de Varis Marthe (Patrone, i ce que j’appris, des Religi»nbsp;m’ofFrit de 1’Emploi dans (a PaiqiiTe , mais fi eufes hoipitaliéres de cette Communauté) dontnbsp;obligeamment amp; avec tant de témoignages de M. Bail eft Ie Confefleur, Ayant fait connoïcrenbsp;fatisfadion, qu’il a dit plufieurs fois dans la fuite mon étonnement a M, Bad, il fe mit en peine

fon choix. U’eit ce que peut ceraoïgner encore leuiement u me confeilloit d’acceoter I’emnlo Mr. chapelas, (Dodeur de la Faculte de Pdw ) qui m etoit pféfenté mais nu’il ' u , • ^nbsp;fuccelRur de M. fon Oncle dans la même Cure , tant qu’il Ie pouS EntJe IZfs dTnbsp;amp; qui étoit pour lors fon Vicaire, puifque c’eft part amp; d’autre fl me dfinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u i

de lui que j’ai appris les fentiments d’aftetKon Port-Royal étoient de bonnes filleVj 'amp;“titers que feu Mr fon Orxle avoit pour moi ; amp; il «ois diverfes fois ces mots,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;ilajou.

m’a aflure plufieurs fois qu'il fe fcrvoit des ex- ta, que dans les Conférences qu’il Woiteuès avec preffions que je viens de marquer. J’acceptaicette elles, tant en général qu’en particulier il avoirnbsp;offre fi obhgeante par l’avis de ceux a qui j’avois reconnu que leur foi /toil fmcére amp; qu’fl efoernifnbsp;Créance. Dès mon entrée dans cette Paroiffe, que j’y trouverois ma fatisfadion • que fi i’v tnbsp;je fus affez occupé, amp; beaucoup au deflus de vois quelque difficulté, je n’aurois qu’a 1’en aver*nbsp;mon age amp; de mon infuffifance. Apres y avoir tir, amp; qu’il y mettroit fi bon ordrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r!

travaillé durant fix annees, foit en quahte de rois content. 11 ajouta que M Ie D nbsp;nbsp;nbsp;*

Chapelain d’une Confrairie qui a loin de faire as- iroient au premier jour faire ia Vifite dansk Moi fifter les pauvies honteux de la Paroiffe, foit naftére, amp; qu’ils m’y érabliroLt dans les^r-

Q.qq i nbsp;nbsp;nbsp;mes,

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. . 4^'8 nbsp;nbsp;nbsp;'Re'atmn de la Perfdeuitoti det Peligkufet de Fort-Eoyal, i66y\.-'l66f '‘

cj^^cnmes, fi je m’y voulois arréter; amp; que cependanr, ché d’un fentiment de confufion amp; de douleur, Relation

M- li je n ccois pas auffuré de tn’y accommoder, que pour avoir cru une partie du blame done on char- du M.

de voir ce qu’il en feroit. Si c’étoit un mouve- pour ainfi^dire, la reputation de fon prochain , ment de curiofité ou de défir de fuivrel’ordre de il tuë fon ame, amp; Pame de celui qui écoute fa

r- médifance fans la condamner. Je difois en moi-

Uion. je ne devois pas prendre congé de M. Ie Cure geoit une Maifon, dans Jaquelle je ne voyois que Paulon. de St. Jac^ucs^ afin que je paffe revenirdansmon des fujecs d’édificadon: Et quoique ma foibleffenbsp;erabliffèment, fi je ne m’accomroodois pas a mepréfentatquelqueforted’éxcufe, en me fuggé-Porc-Royal: mais qu’il croyoit que je rh’y ac- rant que je n’étois pas fi coupable d’avoir cru ennbsp;commoderois, Après eet Entretien je vis M. Ie partie un bruit fi univerfellementrépandu,amp;mê-Curé de St. Jacques, qui me ditque véritablement me par plufieurs perfonnes qui font profeflion denbsp;on lui avoit fait quelqu’ouverture de cette affaire piété, amp; qui ont acquis de reftime parmi Ie moa.nbsp;tl y avoit buit ou lo jours , mais qu’il n’avoit pas de; tout cela néanmoins n’étoit pas capable denbsp;voulu m’en parler, ne croyant pas que je la vou- me confoler, beaucoup moins pour me juftifiernbsp;luffe accepter; amp; il ajouta que pour me parler en devant Dieu, fuivant ces terribles paroles de Sc.nbsp;ami il ne me Ie conTeilloit pas, me difant pour 'Bernard, puifqu’il eft en doute fi un médifant eft:nbsp;raifon : que je n’y trouverois pas ma fatisfaöion, plus coupable que celui qui récoute: auxquellesnbsp;n’étant pas poffible que les Religieufes de Port- paroles je ne faifois aucune attention (non plusnbsp;Royal n’euffent grande attache a leurs anciens que la plupart du monde) ni a celles par lefquellesnbsp;Confeffeurs, ce qui feroit caufe qu’elles auroienc ce grand Saint nous aflure que fi Ie Démon eftnbsp;peine de me fouffrir, amp; qu’elles me confidére- fur la langue du médifant, il eft auffi dans l’o-roient toujours comme un Efpion, amp; comme un reille de celui qui l’écoute ; amp; qu’un Calom-Ennemi. Cedifcours, quoique aflèz preflant, ne niateur porte trois coups de mort par un feulnbsp;j)ut effacer un certain mouvement que je fentois, coup de Langue , puifqu’en tachant de tuer

mëme: ne fuis-je pas bien coupable, d’avoir cru des chofes fi horribles fans m’être donné la peine de m’en éclaircir Ie moins de monde, quoique ce fuflent des chofes trés faciles a vérifier ?nbsp;J’avois entendu dire a des perfonnes qui font profef-fion de piété, amp; a M. de Jacques lui mêrae,

Dieu, il n’y a que lui feul qui Ie connoifle par-faitement. Car pour moi je crains que ce ne fut plutót Ie premier que Ie fecond, Je demandai ènbsp;Mr. Chapelas la permiffion de voir au moins lanbsp;Communauté, pour laquelle l’on medemandoit,

reviendrois bientot. Comme done je revins pour faire fqavoir ma derniére réfolution a Mr. le Curé , il fut fort étonné de me voir dans une difpo-fition tout-autre qu’il n’attendoit. Je pris congé

II me l’accorda affez librement, dans la penfée ou il étoit, autant que j’en pusjuger dès-lors,nbsp;que je n’y demeurerois pas; mais que les connois- qu’on avoit hanni de Port - Royal FEau-hénite, lesnbsp;fances que j’aurois prifes de la conduite qu’on te- chapehts , autres chofes Jemhlables. Cela eft finbsp;noit dans ce Monaftére pourroient fervir alecon- épouvancable, que lorfque je pris congé de M.nbsp;firmer dans la penfée défavantageufequ’il en avoit, Ie Curé de Saint Jacques, amp; que je lui faifois Ienbsp;acaufedetant de mauvais bruits qui en couroient. récit d’une partie du bien que j’y ayoisdéjavunbsp;M. Ie Curé témoigna ce même fentiment a ceux durant Ie peu de temps que j’y avqis demeuré,nbsp;de mes Confrères habitués dans fon Eglife: car qui n’étoit que d’un tnois, comme j’ai déja tnar-lorfqu’ils lui demandérentmonConfeflionnal, ou qué, il ne put s’empêcher de me faire paroitrenbsp;quclqu’une des autres chofes que je laiflerois va- la penfée qu’il avoit du contraire; me difantnbsp;cantes en fortant de la ParoilTe, il leur dit, que qu’il fqavoit pourtant de bonne part, qu’on n’u*nbsp;je ne demeurerois pas a Port-Royal, mais que je foit point a Port-Royal d’Eau-bénite, nidesau-~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trea chofes que je viens de marquer; que 1’on

ne fe Confeflbit que rarement, amp; même que Ton ne s’y Confefloit point des pécbés veniels,

______ __________ ............... ^_______fi ce n’eft entr’Elles , les unes aux autres. 11

fallut que je me fiffe quelque violence pour pou-voir lui réparcir. Je le fis pourtant è peu-près en cette maniére:

Avant que je fufle k Port- Royal j’ai cru quei-que chofe de cela, mais maintenant je m’étonne comment eft - ce que je 1’ai pu croire; 6c je m’étonne beaucoup plus comment elLce qu’on le

de la part de Dieu. Je crois que ce fut un roois après que 1’cn m’en euc fait la premiere ouverture.

Etant dans ce Monaftére, Monfeigneur,après »voir fait quelque reflexion fur la conduite qu’onnbsp;y tenoit, après avoir obfervé la maniére d’agir,nbsp;des Religieufes que des perfonnes du dehors.

de lui, pour revenir dans l’établiffement que je ajouta d’autres chofes, lelquelles toutes enfemble commenqois a confidérer comme ra’être offert me jettérent dans un fi profondétonnement,qu il

I’a nbsp;nbsp;nbsp;affez m’étonner de la malice ou de peut dire. Car comment eft-il poflible que I’c

unc'-ouiijiuiiaute des mie.w nbsp;nbsp;nbsp;y q .

fcflc,

faire'^pa!™*'quot;' hommes, qui font capables de n’ait pas I’ufage de i’Eau-bénite dans une Eghfe décria^ru^^^ ““ grand malle plus grand bien, de Religieufes, dans laquelle on la bénit tous 1^nbsp;“Communarn?^ Maifon de déréglement, Dimanches, 6c de laquelle on fait 1’afperfion au i

.Communauté des nbsp;nbsp;nbsp;K..-.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;folemnellement 6c beLcoup plus dévoWntque

dans aucune Paroifle de Parcs'? Comment

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Relation de la Terfdcution des ’Reli^hufes de Tort-Ttoyal^ nbsp;nbsp;nbsp;l66f,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;489

Relation elks nas des nbsp;nbsp;nbsp;Chapelets, ni desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Images,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paifquenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Secuhéres.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j’avois oui-dire plufieurs cbofes auflinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Relation

de nbsp;nbsp;nbsp;M.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans la Vifitenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que M. Ie Doyen ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fit derniéremeoCnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efFroyablesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que celles-la.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Monfeiff-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M,

Paulon* accompagné de M. nbsp;nbsp;nbsp;que j’eus Thonneur de neur, je n’ax vu dans cetteMaifbn Religieufe que Paulón,

Religieufes m’ont afluré y avoir été reeuës fans donner quoique ce foit. J’y ai appris que l’on n’anbsp;jamais tien demandé non plus aux perfonnes Ri.nbsp;ches, qu’aux pauvres^ que Ton ne fait point denbsp;contraA a la Profeffion des Religieules, a caufenbsp;que les Canons Ie défendentj amp; leurs ConftitU'nbsp;tions, que j’ai lues aflez foigneufementjledéfen-dent auffi formellement: mais lorfqu’une fille ynbsp;fait Profeffion, les parents donnent ce qu’ils veu-lent, amp; on Ie regoit comme une Aumóne, dontnbsp;on fait part en tnême-tempslaux pauvres, fansnbsp;pourtant rien diminuer des Aumónes journaliéres.nbsp;C’ell ce que j’ai appris qu’on pratiquoit amp; la reception des filies. Je ne 1’ai pas vu véritablement,nbsp;paree que depuis que je fuis a Port-Royal, 6cnbsp;avant même que j’y fulTe, elles avoienc requ or-dre de n’en point recevoir, L’on eft G éloignénbsp;dans cette Maifon de prendre autre chofe des

de pluGeurs médailles, ou autres petitts marques de piété amp; de dévotion , comme font de petits Reliquaires, amp; autres chofes femblables;nbsp;amp; que même les Soeurs Converfes, foit qu’elksnbsp;fgachent lire ou non, n’ont point d’autre Officenbsp;^ dire que leur Chapelet,qu’eUes partagent felonnbsp;les différentes heures du jour, priant en leur particulier au même-temps que les Soeurs duChceurnbsp;difent 1’Office Canonial dans l’Eglife j amp; l’on n’anbsp;point trouvé de Celluie dans laquelle il n’y eutnbsp;un bénttier avec de 1’Eau - bénite, amp;des Images.nbsp;Et quant a la Confeffion, elles fe ConfelToientnbsp;tous les quinze jours, amp; quelquefois plus fou-vent i amp; fi elles ne fe ConfelToient pas des fautesnbsp;vénielles, je ne voyois pas de quoi elles pouvoientnbsp;fe Confefler, puilque je croyois que Dieu leurnbsp;faifoic la grace de veiller affez loigneufement furnbsp;elles pour ne tomber pas dans des fautes mortel-

fiiivre par tout Ie Monaftére, l’on ne vit pas une tout Ic contraire de ces fauffetes ü ianglantes. J’y Soeur qui n’eüt fon Chapelec,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;garni lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plupartnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ai vu un finbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parfait d^nterefletnent,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que pluGeurs

j nbsp;nbsp;nbsp; «..._____RpIlOIPIltPC nbsp;nbsp;nbsp;mrinf orr.i.n n «..„J-lesi que fi les Soeurs jeunes, ou d age, ou de Re- perfonnes de leur connoiflance fque la fatisfaftionnbsp;Itgion conferoient de leur confcience amp; fur leurs pleine de charité de les fervir pour Ic bien de leurnbsp;imperfeöions avec leurs Superieures, ou avec ame ) que depuis que j’y foi/ Pona mieux aiménbsp;les plus anciennes ,je n en fqavois nen^ mms que rendre qnatre v,»gt mille i.i^res a une Dame Tnbsp;quand cela feroit, bien lom que }e Ie puffe bla- quahte, que de lui vouloir donner feulement la

mer, qu’au contraire je Ie trouverois fort utile moindre efpérance quelle feroit requë Religieufe

pour leur avancement dans la vertu. Et enfin ^ caufe qu’on ne vtiyoit pas qu’elleeüc lagFace dè' pour conclufion fur tout cela, qu’ayant travaille Ia vocation, qui ne s acquiert pas è prixd’Argentnbsp;durant fix ans dans fe Paroiflè, jc m’efticoerois non plus que celle de licnpofition des mains. Toutnbsp;heureux,amp; j’en louerois Dieu de tout mon cceur, ce qu’on pouyoit promettre a cette Dame, nonnbsp;fi je n’avois point rencontré de confcience plus pas en confideration de (on bien temporel, maisnbsp;embaraffée, ni plus imparfaite que celles de tou- pour Ie feul défir de fon falut, etoit de lui conti»nbsp;tes les Religieufes de Port-Royal. Ces premières nuer tous les bons offices de charite qu’on avoitnbsp;obfervations, Monfeigneur, ne fervirent pas peu taché de lui rendre durant cinq années quelle avoitnbsp;^ me perfuader que les autres aceufations dont on été dans la Maifon, conformement au defleinnbsp;charge ce Monaftére, pour être plus fubtiles amp; qu’elle témoigna avoir ifon entree, qui étoit denbsp;plus confiderables,n’ecoient pas moins fauffes que vouloir vivre dansla Communaucé féparée du

ne fe pafToit prefque pas un jour fans que je ne fent voir one

découvriffe quelquefauffeté, amp; quelquefoisplufi- fafot Die„ nbsp;nbsp;nbsp;| stat Ie plus propre pour fon.

eursi amp; même d’horribks calomnies que j’avois foit JoS^iïe TceT boLquot;r nbsp;nbsp;nbsp;f

pu publier contre cette Maifon. Je prendrai la Port-Royal: elk

hberté de Ie dire, maïs avec horreur contre la porié,y laVant fLfeTntcinc ®

malice des hommes, amp; avec admiration envers avoit fait Religieufes amp; fa nbsp;nbsp;nbsp;Giles qu on

Ia bonté de Dieu, qui les fupporte avec tant de d’autant plus Riche.s des Wens

patience: Oui, Monfeigneur, j’ofe cfpérer que font pauvres des faux Wens de fa

VOUS aurés la bonte de foufïrir que j’éxpofe a vo- appris encore de quelques Soeurs, que kurs pa-

tre Grandeur que j’avois ouï-dire que Port ^ Royal rents ayant témoigné avoir quelque peine de payer

itoit comme ungouffre qui engloutijfoit les Commodités ce qu’ils avoient promis pour elles; ou bien qua

tie tous les particuliers i que quantitéde families en l’avancement de leurs affaires demandoit qu’on ks

avoient été ruinées-, que c'étoit une Ecole d'imfiété-, en déchargeat, on 1’avoit fait tout gratuitement

^u'on ny croyott rien\ que l’orgueily regnoit , qu’on J’ai appris trés certainemenc, qu’on avoit contri-

y méprifoit tout Ie monde ^ é- quil n'‘y avoit que la bué a ce qui étoit néceflaire pour faire recevoir

crainte d'un mauvait traitement qui empêchott.tous dans d’autres Monaftéres des pauvres filks au’on

c.eux qui y étoifnt attachés defe jéfarer de l’Eglife, ne jugeoit pas être propres pour celui-ci Peut-

tA méprijant touies les Puijfaaces Ecckfiajiiques. amp; on s'imaginer un plus fttanddéfintéreöem'ent? J’ai

Q.qq 3 nbsp;nbsp;nbsp;re-

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49° quot;Relation de la Perföutien des Religieujes de Tort-Royal, i66^~l66^i Relationreconnu dans ces vertueufesfillesunegrandecrain- décrire les preuves particuliéres. Je vois bien Relationnbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;te de Dieu, une piéréfolide, une humilüé pro-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que cette Lettre eft déja trop longue, quoiquenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M.

Paulon, nbsp;nbsp;nbsp;fonde, amp; un refpeö fingulier des inférieures en-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j’aie taché de marquer les chofes, que j’ai cru ab-Paulon.'

vers leursSupérieures; une charité amp; une union folumentnéceflairesjleplusbriévementqu’iltn’aété parfaite entre routes; Tamourde la pauvreté; la poffible. Lorfquelebon Dieu m’aura fait la grace,nbsp;pratique du recueillement, du filence, amp; de la quejelui demandedetoutmoncoeur,demerendrenbsp;pénicence, jointe amp; une grande pureté de con- auprès de VotreGrandeur,j’efpéreavoir 1’honneurnbsp;Icience. J’y ai trouvé les preuves trés éviden- de lui en parler plus amplement. Lorfquej’entrainbsp;tes de FAflurance que j’ai dit que nre donna a Port-Royal,Monfeigneur,(il y eut trois annéesnbsp;M. Bail, lorfque j’y vins, que leur foi étoit Sin-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entiéres au commencement du moisd’Aoütpaffé)

eére. M. Bail réicéra la même aflurance en la nbsp;nbsp;nbsp;je trouvai que routes les Religieufes avoient figné

mier Mandement, a caufè queperfonne ne refu-foit de Ie figner, comme érant ttès raifonnable amp; trés capable de donner la paix a l’Eglife , ennbsp;appaifant toutes les conteftationsqui la troubloientnbsp;depuis fi long temps, M. leCuié de Saint Jacnbsp;ques ne m’en donna point d’autre raifon, lorf-qu’étant encore dans fa ParroifiTe, je luidemandai

peut être été tout autre, J’étois véritablement Ie 1'eul témoin qui étoit du dehors dans 1’Eglife;nbsp;mais Ie témoignage de M. Ie Doyen, qu’il’enten-dit fans doute encore mieux que moi, eft beau-coup plus confidérable que ne feroit celui de plu-fieurs autres, M, Bail ajouta, qu’tl s’étonnoicnbsp;que les Religieufes de Port-Royal ayant été con

préfence de M. Ie Doyen, dans Ie difcours qu’il Ie premier Mandement de Mrs les Grand-Vicaires fit ^ la Grille de 1’Eglife, devanr route la Com- de Mqnfeigneur de Betx., qui n’obiigeoit pas anbsp;munauté; car après que M. Ie Doyen eut éxpofé la Créance d’un fait auquel routes les perfonnesnbsp;en peu de mots les raifons de fa Vifite, M. Bail équitables amp; défintéreffées font toujours demeu*nbsp;parlant plus au long fut Ie même fujet,j’entendis rées d’accord que des fiiles Religieufes ne doiventnbsp;avec joie qu’il dit; qu’il ayoic trouvé la foi des point prendre de part, non plus que Ie refte desnbsp;Religieufes pure , lorfqu’il les avoit tatées la* Laïques, quand bien même elles en feroient ca-deflus. II fe fervit de ce même root, qui a été plus pables. Vous avés fqu, Monfeigneur, comme lesnbsp;propre pour m’en faire fouvenir , que n’auroit Grand-Vicaires furent obÜgés de révoquercepre-

prédidfion ne fut que trop veritable. Deux ou trois mois après, comme j’étois déja a Port-Royal , Ton préfenta un fecond Mandement anbsp;figner aux Religieufes de ce Monaftére, fur lequel pour rendre témoignage de leur foi, ellesnbsp;mirent la fignature fuivante, que j’ai cru devoirnbsp;inférer dans cette Lette afin , Monfeigneur,

___I’-..*.® ______

duites par des perfonnes accufées d’Erreur, n’euf- s’il ne nous feroit pas figner. 11 me dit qu’il avoic fent requ aucune mauvaife impreflion. Si ce té- tout préparé pour eet efFet, mais qu’on lui avoitnbsp;moignage de Mr, Bailiüt en particulier, jai out- fait remarquer que Ie Mandement étoit JanJenifie,nbsp;dire qu’il 1’avoit rendu publiquement dans un fer- amp; qu’on 1’avoit bien reconnu , en ce que tousnbsp;mon qu’il fit aUX Religieufes Ie jour amp; fête deSt, ceux de ce parti s’étoient fi Jibrement portés ènbsp;Vierre peu de temps avant que je vinfle a Port- Ie figner.- mais qu’il y en auroic un fecond, c’eftnbsp;Royal’ dans lequel il loua devant tout Ie monde pourquoi il ne feroit pas figner Ie premier. Cettc

la ^rèté de leur foi. Depuis ce temps-la, j’ai eu —------

pour parvenir aux Charges; au contraire, celles qu’avcc votre fagefle amp; équité ordinaire, vous qui font élevées s’en dilpenferoient de tout leur jugiés fi elle n’etoit pas trés fuffilante pour ménbsp;coeur fi c’étoit en leur pouvoir. Cesderniéres riter qu’on les laiflat en paix Elle eft telle:

une inclination amp; une eltime fi particuliére pour l’intégrité de M, Bail, qu’il ne fe prélèntera jamais occafion de Ie fervir que je ne Ie faftè denbsp;tout mon eoeur, J’ai vu encore dans cette Saintenbsp;Communauté, une devotion fans Artifice, pointnbsp;de grimace , point d’Ambition, point de brigue

reflexions furent les raifons que je dis a M. Bail, lorfqu’il vint a la Vifite, qui me déierminérent anbsp;demeurer dans ce Monaftére. Je lui dis, quenbsp;j’admirois d’autanc plus ces bonnes qualites, quenbsp;je ne les avois pas remarquees dans aucune autrenbsp;Communauté que j’euffe fréquenté, quoique j’ennbsp;eufle vu plufieurs; amp; que c’étoit ce qui m’avoitnbsp;toujours éloigné d’accepcer aucunEmploi fembla-ble a celui que je commenqois d’agréer. j’ainbsp;encore reconnu dans Port-Royal une attachenbsp;inviolable a la Sainte Eglife: un grand refpetft ,nbsp;la foumiffion que tous les vraisfidéles,amp;

Chrétiens, doivent a 1’autorité juppreme de notr^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----ime au

I’eft pas

luppreme de nr.r.= c • i n

Vicpire de 1»? nbsp;nbsp;nbsp;®nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^ P^pc , comme

ii„-.

, que je vous en puilfe

Nous, AbbelTe, Prieures amp; Religieufes „ des deux Monaftéres de Port-Royal de Baris,nbsp;„ amp;c des Champs, aflTemblées Capitulairement ennbsp;„ chacune des deux Maifons, pour fatisfaire anbsp;„ rOrdonnance de Mrs les Grand-Vicaires denbsp;„ Monfeigneur Ie Cardinal de Retz., Archevê-„ que de Baris, du dernier Oiftobre de la pré-„ fente année 1661 confidérant que dans Tig*nbsp;,, norance oii nous lommes de routes les chofc*nbsp;„ qui font au deffus de notre profeffion, Sc denbsp;,, notre féxe , tout ce que nous pouvons fair^nbsp;,, eft de rendre témoignage de la pureté de no«nbsp;3, tre foi: nous déclarons done par notre figna-,, ture qu’étant foumifes avec un trés proiondnbsp;„ refpetft, amp; n’ayant rien de plus cher, m denbsp;„ fi précieux que la foi ; nous cmbrallons tres

}) fin«

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'Relation de la Perfécutioa dei Religie»fee de Port-Rojal, 1664 '' fincérement amp; de C«ur, ce que Sa Sainceté rejeaer le moindre de fes Enfants.

49 ï

C’eft la feule Relation

Relation „ de M.nbsp;Paulon,

3gt;

” point de Jugement, amp; nous demeurons dans l’Archevêque. le reijjetS amp; le filence co^orme a notre con-

3,

J 7 I------ D'

qui m’ont allurement rendu indigne d’être plus nbsp;nbsp;nbsp;a üei

long-tempsavecdefibonnesfilles J’avouë, Mon- notre nom‘quot;u nbsp;nbsp;nbsp;nous ayant'demandé

leigneur,que jenefuispasaffezheureuxpourcroire none - nbsp;nbsp;nbsp;fouvint de la familiarité

que ma réfolution ne fok approuvee de toutes les relTa nbsp;nbsp;nbsp;eu il y a ^

perfonnes Judicieufes,lefquelles verront que dansles ttSr nbsp;nbsp;nbsp;dit qu’ü

Citations qui troublent a pa,.x de l’Eglife , je Ce L nbsp;nbsp;nbsp;deux heur?.tb

Cherche un azile aupres d un grand Evêque, que vois rLhf nbsp;nbsp;nbsp;Pour moi car a., H

tout le monde reconnoit Comme fon plus férroe fofte nbsp;nbsp;nbsp;te„ir dos amp; couvert

appui, comme prelque 1 unique défenfour de fes nbsp;nbsp;nbsp;T? ^ nerépondre que r

d^^us, amp; prefque le feul qïi travififo avec cam Sr eeke Sr? amp;

de zele amp; avec une particuliere bénédiéfion de nbsp;nbsp;nbsp;^ d r °^'‘gea de lui répondrefnr

Dieu pour en rétablir les plus pures amp; les nlus nbsp;nbsp;nbsp;quot;quot; ‘ïquot;quot; Je fus co£ïnt X

Saintes maximes, j’ofe même eftérer Monleio 'p nbsp;nbsp;nbsp;P'?® devoir trahir Ia Vérité

neur.de votre chante,qui vous rp^i^i nbsp;nbsp;nbsp;je lui repondis cotnme le pus amp; fortempnr r 1

fi milérable 1’un des pfo^d “gnes fo ƒquot; nbsp;nbsp;nbsp;Weftafu„ peTfo '

Aplt;gt;ircs,amp; P» conféqnent dS ViLre!Ï.T,/*'’ nbsp;nbsp;nbsp;cela J’é,o', „f*

Chrift , notre Divin Pafttur u ',/‘ t''quot;?' So’il.Mi'nJo't. 'I mtdit qu’il me vomi?!

it trtut r„rpr±; nbsp;nbsp;nbsp;süSê’

i’Egltle, „e vous pe.m»a pas, je m’aflïe; dl

tié-

Sc le Pape Innocent X en one decide; amp; tc ” jettons routes les Erreurs qu’il ont jugé y être

” Après la demiffion de Monfeigneur le Cardinal de Retz, Mrs du Chapitre de I’Eglife de Paris ayant notnmé , nouveaux Grand-Vicai-re iis firent un Mandement beaucoup plusnbsp;févére que le précédent. L’on ne manqua pasnbsp;de le faire fignifier aux Religieufes de Port-Royal : tnais comme leur autorité ne fut pasnbsp;reconnuë de tout le monde, ils ne pafférent pasnbsp;plus avant , que de faire ce qu’ils purent parnbsp;plufieurs foliicitations, amp; autres maniéres , pournbsp;les porter a le figner. Monfeigneur 1’Archevê-que qui remplic a préfent le Siége Archi - Epif-copal ayant fait un nouveau Mandement, lesnbsp;Religieufes de Port-Royal y ont fouferit en lanbsp;maniére fuivante:

,, Nous fouffignéesrpromettons unefoumillion j, amp; Créance fincére pour la foi. Et fur le fait,nbsp;coinme nous n’en pouvbns avoir de connoif-fance par nous-mêmes, nous n’en fortnons

dition amp; a notre état.” Toutes ces différen-tes fignatures fi humbles amp; li ficcéres n’ont pas empêché qu’un Monaftére de Religieufes trèsver-tueufes n’ait été traité d’une maniére que je nenbsp;puis décrire. Aufli bien je crois que le bon Dieunbsp;veut que Pon adore dans le filence 1’ordrc de fanbsp;Divine Providence fur cette Maifon. J'ajoute-rai,qu’ayant approuvé (comme j’y étois obligénbsp;felon Dieuj) la conduite des Religieufes de Port-Royal. Je n’ai pu voir qu’avec beaucoup de dou-leur le traitement qu’on leur a fait Ibufti-ir. C’eftnbsp;ce qui m’obligera de fortir de ce pays pour menbsp;retirer dans quelque coin de votre Diocèle , linbsp;vous daignés, Monfeigneur,melepermettre; afinnbsp;que j’y puilTe gémir devant Dieu pour mes pécbés.

confolation qui me refte dans un fi grand fujetds M. d’afBiólion. Ce fera done trés raifonnablement,Pau'.on.nbsp;Monfeigneur. que j’irai chercher dans votre Dio-cèfe un Port favorable amp; affuré, lorfque la tem-pête roe contraindra de fortir tout é fait de celui,nbsp;dans lequel vous jugerés fans doute , Monfeigneur, que la Providence Divine m’avok conduit,

]e fuis avec un profond refpeét Monfeigneur

de Votre Grandeur

Le trés humble amp; trés obéif-fant ferviteur: A. P A U-LON. Prêtre trèsindigne.

Nous ajouterons ici les Lettres fuivantes de M.floriot, pour fervir de fupplément a ce quinbsp;elt dit des 2 Entretiens de M, Floriot avec M,

L E T T R E

De M. FLORIOT a M. de SACY fous le nom de M. de GOURNAY. benbsp;Port-Royal des Champs.

Ce Lundi 17 Novembre 1664,

DEpuis que M. de Faris eft ici, je penfe que vous aurés eu desnouvelles de ce qu’il a fait. 11nbsp;faut feulernent que je vous rende compte btiéve-ment de mon particulier, Le jour-même qu’ilnbsp;arriva, quj^fut Samedi a deux heures, après avoir


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4.5Ï! nbsp;nbsp;nbsp;Relation de la Tirjicution des Reltgieufes de Fort-Royal, \66^’S66^,

tiére, en préfence de M. Ie Grand- Vicaire, amp; emplifiates par cette éloquenca qui vous elt natu-frgt;n nbsp;nbsp;nbsp;£t: au lieu que peut-être je relle, acconapagnée des autres éxcehentes quaU-

d’acquiefcer auJugementdefes Supérieurs, même imperfection étant ennuyeufe a ceux quiécoutent:

. nbsp;nbsp;nbsp;JTnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;.T___________ K.T o_____r—.\__________________\____l:i!______

fafle ici avant qu’il parte, amp; qu’il veie que nous jfeigneurs les Prélats^ ^ Votre Grandeur pariiculté-n’avons pas fi mauvaife raifon qu’il penfe. Le rement nous ajfurant que les cinq Fropofitions font Meffager prefle. Priés, M., s’il vous plait , ^ condamnées comme étant tirées du Livre efejanfe-ce que Dieu m’éclaire, amp; me donnelaforce pour „ius amp; au Jent de eet Auteur ^ mus devons acquief-ne rien faire que fagement amp; avec courage pournbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au Jugement de l’Eglife.

la gloire de Ia Véritc. Je fuis tout a vous en nbsp;nbsp;nbsp;Or eet acquiefcement que vous éxigés, Mon-

notre Seigneur. nbsp;nbsp;nbsp;feigneur, fe peut entendre en deux maniéres: ou

.p, - nbsp;nbsp;nbsp;„ .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, pour un confentement purement éxtérieur, tel

P- S. jat eu peur ces jours-ci qmls n eui- qu’eft la foufeription, ou par la Créance inté-fept rornie quelque mauvais deiïein contre moj: neure. Si vous éxigés de nous le fimplc confen-

tement éxtérieur, c’eft-a-dire la foufeription, laiflant en notre liberté la créance inférieure, S’ilnbsp;eft vrai que notre créance intérieure foit contraire a notre foufeription, vous voyés bien, Monfeigneur , que c’eft un menfonge auquel vousnbsp;nous obligés, puifque le menfonge n’eft pas feulement toute parole. mais route aeftion extérieurenbsp;qui n'eft pas conforme k la penfée de 1’Efprit, finbsp;cette aeftion fupplée au défaut de la parole.

II faut done que eet aequkfeeraem que vous nous demandés foit la Créance intéiieure accotn-pagnée de la fignature; auquel cas eet acquifoe*nbsp;ment ne dit rien davantage, que ce 'qu’on de-mandoit auparavant, finon que c’eftnbsp;veau terme Synonime , qui fignifie naemenbsp;chofe.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

Or ce que je dis, Monfeigneur, elt q e ijja propre Confciencc ne me permet pas de donnet

cette

neanmoins

Dieu,

je

de Ton Aumónier. ne devois rien dire, je ne laiflai pas de répondre,nbsp;voyant qu’il parloit beaucoup fans grande raifon,nbsp;quoiqu’il croie en avoir beaucoup j amp; l’écoutantnbsp;parler. 11 fe peut faire que j’aie dit plufieurs cho-ies aflez mal a propos j mais en ces rencontres ilnbsp;eft difficile de tenir Ie jufte milieu. Je vous en-voie ici Ie fommaire de notre Entretien particulier , amp; de celui du foir, pour fervir a ce que denbsp;raifon, fi on en prend fujet de nous faire du mal.nbsp;Hier au foir après Ie fouper, il fe mit encore anbsp;parler beaucoup, amp; a nous faire voir par routesnbsp;Torres de raifonnements, de paflages de Peres amp;nbsp;de Conciks, qu’on eft obligé de fe foumettre,amp;

dans*les faits. Nous ne dimes mot, amp; les laif-fames tout dire, lui, fon Grand-Vicaire amp; fes Aumóniers, qui en difoient a tort Sc a travers, Je parlai fort peu: mais comme il ne goü-te point nos réponfes, il demeura dans cette per-fuafion (que nous n’avons aucune raifon,amp; Ibm-mes opiniatres,)

Or, Monfieur, il m’eft venu en penfée de lui faire une Lettre refpelt;3:ueufe,enlaquelleje luiferai voirnbsp;invinciblementquenous nepouvons feulementpasnbsp;ne lui point obéir , mais que nous ne devons pasnbsp;lui obéir. Je n’ai pas eu Ie temps de laremettreaunbsp;net, mais je vous envoie Ie brouiilard, lequelnbsp;je vous lupplie de me renvoyer demain matin ,nbsp;après avoir corrigé ce que vous jugerés, afin quenbsp;fi vous trouvés a propos que je la donne , je la

nr. : nbsp;nbsp;nbsp;_____.. nbsp;nbsp;nbsp;^ nil’ll VOIG GaC HOUSnbsp;remets Ie tout en la main de

De M. FLORIOT a M. l’Archevêque , après l avoir vu dans la vifite anbsp;Port - Royal des Champs.

Ce 19 Novembre 1664..

JStonfiigneur

Deux chofes tn’empêchérent hier au foir de repondre auy raifons que vous apportatesnbsp;pour nous obllget ^ l» fignature , 6c que vousnbsp;tés dont Dieu vous a fi richeraent pourvu. Lanbsp;1='® eft Ie poids de votre autorité, que jedois ré-vérer en votre perfonne facrée avec un profondnbsp;refpeét, lequel j’ai violé ces jours paffés par Ianbsp;chaleur de la difpute, dans l’Entretien que j’ai eunbsp;avec vous, amp; auquel il a plu a votre bonté denbsp;m’admettre. Je vous en demande trés humble-ment pardon, vous protellant que je n’y retour-nerai plus, aimant mieux déformais garder Ie fi.nbsp;lence, que de rerornber en de femblables fautes.nbsp;La eft la difficulté que j’ai ^ m’énoncer amp; anbsp;parler fur Ie champ , qui eft caufe que vous menbsp;fermates auffitót la boiiche, amp; avec raifon,cettenbsp;amp; nonfeulementennuyeufe, mais humiliantepournbsp;moi-même,ce qui eft caufe,que jenefuispaspro-pre aux difputes, foit pub!iques,foit particuliéres.nbsp;Mais ce que je ne puis faire de vive-voix, jenbsp;vous fupplie trés humblement, Monfeigneur,nbsp;d’avoir agréable que je Ie fafTe par écrit, amp; quenbsp;je marque ici a Votre Grandeur les raifons pournbsp;lefquelles il vous plaira d’éxaminer : amp; vous ennbsp;jugerés felon cette grande fageffe que notre Seigneur vous a départie par fa grace.

Tout ce que vous nous dites, Monfeigneur, fe réduit a ce feul point:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous devons nous fou-

fnettre d l'autorité de not Supérieurs légitimes^ que Dieu nous a donnés pour nous conduire: non Jeulementnbsp;dans les chofes de la foi , mais dans les faits, telnbsp;qu’eji celui dont il ejl queftio» ; eJquot; que Ie Pape, MeJ^


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'Rflatioa de la Ferfécudoa dei 'Religieufes de Fort mFoyal, 1664. * i65y.

49?

amp; que je ne fgaurois Ggner fans violet la loi dé té dc Saint Faul\ amp; de 1’Explication qu’en'don*. Dieu par plufieurs péchés que j’efttmerois com- ne Saint Thomas avant quoije fais ce raifonne-mettre, fgavoir un menfqnge, un jugement té- ment,amp; distque fi de faire une chofe indifFéren-méraire, amp; un faux témoignage, fi je fouferivois tc d’elle-même contre fa propre Confeience, eftnbsp;a la condamnation d'un Evêque, que je croisin- toujours péché, a plus forte raifon faire une cho.nbsp;nocent des blafphêmes Sc des béréües qui lui font fe qui de fa nature eft contre la loi de Dieu,con.nbsp;attribuées. Un roenfonge , en ce que j’agirois trefa Confeience,eft-ce toujours péché, Or eft-contre ma lumiére, Sc trahirois ma confeience, il que Saint Prf»/[au Cbap, 14 de 1’Epitre aux

fe réduifent tous les autres felon mon fens , eft ^uid commune ej/ê, Üli commune^ Je f^ais amp; je fuis celui de Saint Bernard au Cbapitre 9 du Livre des perfuadé par 1’efprit de celui qui m’aenfeigné ,quinbsp;difpenfes, qui porte. Ipfumproinde nuempro Deo eft notre Seigneur, que rien n’eft impur par foi-

Or c elt ce que j’a pane a croire, ne voyant „ peche, amp;que la volontc ainft eclairée fe

cctte (ignature, paree que je fuis convaincu 8c perfuadé du contraire, amp; paria Ictfture du Livrenbsp;de M- d'Ipres^ amp; par Ia longue étude que nousnbsp;arrons fait de ces matiéres depuis tant d’années,nbsp;qui eft la raifon de ce refus que ie vous ai fait,

2- ---- ;---r------c.---- nbsp;nbsp;nbsp;1 . 1. i_;

puifque je crois Ie contraire de ce que je figne rqis. Un Jugement téfnéraire, en ce que je nenbsp;luis pas affuré fi eet Evêque a effedkivement en-feigné cette mauvaife Dodtrine. Un faux té»nbsp;inoignage, cn cc que Je n’ai pas une entiére certitude de ce fait, laquelle toutefois eft abfolu-ment néceffaire, amp; faute de laquelle ce feroitvé-ritablement, amp; devant Dieu, un Jugement té-méraire amp; urJ feux témoignage.

Or fur ccla, Monfeigneur, vous dites que je dois me dépouiller dccetteCréanCe intérieure que j’ainbsp;du contraire dc ce fait, amp; me revêtir de la Cré-ance de ccifait-même par Ie motif de la feule autorité dc nos Supérieurs, Permettés-tnoi s’ilvousnbsp;plait, Monfeigneur, de vous dire, que c’eft denbsp;quoi je ne demeure pas d’accord j Sc pour nousnbsp;en convaincre, vous nous avés appoité plufieursnbsp;paffages des Peres, dont Ie plus fort, Sc auquelnbsp;hahemus , tanquam Deuttt in its , tjua aperte nonnbsp;funt contra Deunt, audire dehemus. Que nousnbsp;devons écoutet comme Dieu celui qui tient knbsp;notre égard la place de Dieu, lorfqu’il nous com.nbsp;mande des chofes qui ne font pas évidemmentnbsp;contre Dieu.

La queftion eft de fgavoir de quel cóté eft cette evidence; ou fi elle dok êcre générale amp;nbsp;également pour tout Ie monde, comme fontlSnbsp;premiers principes felon les Philofophes; ou s’i]nbsp;fuffit qu’elle foit dans les inferieurs qui doiventnbsp;obéir. Vous dites, Monfeigneur, que cette evidence doit être générale , c’eftdire , que finbsp;je prétends que Ie commandement qui m’eftnbsp;fait par mon Supérieur eft contre Dieu, il faucnbsp;que cela foit évident a tout Ic monde, que per-fonne, non pas même Ic Supérieur, ne Ie puifiënbsp;nier,nbsp;bles devant Dieu , paree qu’obéiflant aveuglénbsp;ment, ils agiffent contre leur propre Cenfeien-ce, croyant Ie contraire de ce qu’ils font.

Et pour preuve de ce que je dis,Monfeigneur, je me contente préfentement de la feule Autori-

C-:-. n.../ o. nbsp;nbsp;nbsp;---•

Romains'\ nous inftruit de cette verite, que tout ce que l’on fait contre fa propre Confeience eftnbsp;pêché i om»e quod non ex fide , pccatum e(l ;nbsp;c’eft-è-dire, dit Saint Thomas. Omne qmd efinbsp;centra fidem , vel CoKfeientiam^ feccatum eft; etjinbsp;ex genere fuo bonum ejje ,videatttr. Tout ce quinbsp;eft contre Ia Foi, c’elt-^-dire, la Créanceinté-rieure,qu’on appelle autrement la Confeience,eftnbsp;péché , encore que de fa nature il femble ctrenbsp;bon; amp; il dit cela a l’occafion des viandes défen-duës par la loi dc Mdife^ dont la défenfc eft levéenbsp;par la loi de 1’Evangile. 11 n’y a point de doutenbsp;Viandes, eft de foi-mêmeunenbsp;chofe indifferente, amp; qui peut êcre bonne ou mau*nbsp;vaife, felon Ie bon ou mauvais ufage qu’on ennbsp;fait. Et toutefois Saint Faul dit en parlant de cesnbsp;Viandes. Scio y confido in Domino , quia nihilnbsp;commune, efi per ipfum , nifi ei ^ui exifiimat alt-

même amp; de fa nature - propre; maïs a cdui qui eftime amp; qui croit qu’il eft impur, c’eft pournbsp;celui-la qu’il eft alors impur amp; fouille fon amesnbsp;c’eft-a-dire, que c’eft a luiun péché d’enufer,nbsp;puifque rien ne fouille 1’ame que Ie péché. Sur-quoi Saint Thomas dans fon commentaire fur Saintnbsp;Faul cn eet endroit, fait eet éxcellent difcours dunbsp;péché qui fe fait en agiffant contre fa Confeience:nbsp;„ amp; ainfi il paroit, dit-if qu’une chofe qui eftnbsp;,, licke par elle-même, devient illicite a celuinbsp;,, qui agic contre fa Confeience foit erronée, cenbsp;” Sui amve raifonnablement: car on dok jugernbsp;” fon-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;volonté de ceux qui les

„ fon objet i amp; felon que Pefprit ou la raifon U „ lm reprefcnte , elle s’y porte , amp; felon celanbsp;,, 1 action eft qualifiée bonne ou mauvaifi. Si donenbsp;„ la raifon fait juger ^ quelqu’un qu’une chofe eftnbsp;oeche*. amp;nnp lo vnlr»nr*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r


les Superieurs Murroientéxempter les inférieurs „ par la même-raifon celui

de pMeujs pamp;hés, ,m UOfem p.. d’toe n’eft par foi-mime nbsp;nbsp;nbsp;Ift

de eéiiublti pechej ^ amp; qiu Us tendent coupa- „ péché morKlj fi uadis q'rtlïjïtte Confciea.

ce

Rrr

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494 nbsp;nbsp;nbsp;^Relation de la Perfécution des Rejigkufes de Port-Royal, i66^'t66^^

J’ 9^. nbsp;nbsp;nbsp;Créance intéricure il Ie fair, il eft hnminem . furdus Deo ? Noi

„ eviderrr qu’il choifit de pécher inorcellement; amp; „ ainö cetteadion qu’il fait, a caule du choix,nbsp;}, eft péché mortel.”

Vous voyés, Monfeigneur, que Saint Pai^l, amp; après lui Saint Thomas^ dilènt formelicment,nbsp;tnaisgénéralement amp; fans aucune exception, quenbsp;tout ce qui fe fait contre ia Confcience, eft péché Que s’iis difent cela des aéfions mêmesnbsp;indifFéientesj amp; ft Saint Thomas ajoute pour lanbsp;même raifon, qu’une aéfion qui d’elle méme n’eftnbsp;qu’un péché Veniel, eft un péché mortel a celuinbsp;qui Ie cro't ainfi : combien ^_ plus forre raftón

üra-ce péché mortel, une aaion que 1’ón fera les fei *n rrovant Que c’eft un péché mortel contre la obéifta

ên cröyant que c’eft un péché mortel contre la obéiftaHce aveugle aux Supérieurs. Or Ie fait loi de^Dieu, qui défend Ie menfo.nge, Ie juge- dont il s’agit n’eft pas tel, mais en Ie faifant jenbsp;ment téméraire, amp; Ie faux téraoignage.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pêche felon la conviétion de ma^ Confcience

Mais, me dites-vous, il faut corriger cette contre la loi de Dieuj 8c les péchés que je fe-Confcience erronée, en fè rapportant a ce que rois, font bien autrement griefs, que celui que dit votre Supérieur qui vous aifpre qu’il n’y a nul commettoit ce Religieux en s’abfentant de fonnbsp;péché. C’eft ce que Saint Paul ni Saint Thomas Monaftére : ce que toutefois Saint Bernard ditnbsp;ne difent point, amp; n’auroient garde de Ie dire , être contre Dieu.

fqachant que la Loi de Dieu eft indifpeniable, Que fi vous me dites, Monfeigneur, que je 8c qu’il n’y a au monde aucuns Supérieurs, pas dois me tenir a votre autorité feule, amp; que jenbsp;même les Apótres, ni leiirs Succeffeurs, ni Ie fuis obligé de vous croire lorfque vous m’aflu-Pape, qui en puiflent difpenfer, ou aflurer qu’il rés qu’il n’y a point de péché pour moi ; 8c

«a taoïnf Apgt; nbsp;nbsp;nbsp;/anAnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’----------*

,, hominem , furdus Deo 1 Non fic Apoftqli, „ Clamant quippe dicentes: melius efl obedirenbsp;„ Deo quatn hominibus. Sic Dominus in Evaa-„ gelio Pharifeos increpans; quare amp; vos trans-„ gredimini mandata Dei propter traditionemnbsp;„ veftram ? Et par Ifaiam : fine caula autemnbsp;,, colunt me, mandata, amp; doélrinas hominumnbsp;„ tenentes. Et item ad Protoplaftum: pro eonbsp;„ quod obedifti voci uxoris tuse plufquam meaenbsp;„ malediéta erit terra in opere tuo. Igitur fa-,3 cere malum, quolibet étiam jubente, conftatnbsp;„ non .effe obedientiam, fed potius inobedien*nbsp;,, tiam. ” Après quoi il montre que c’eft dansnbsp;feules chofes indifïérentes qu’on doit une

n’y a point de péché, s’il eft véritable que c’eft un péché,8c fi je lecrois. Ainfi en faifant cettenbsp;aótion, vous nc devés point douter, Monfeigneur, que ce ne foit ie fentiment de Saint Bef-stard , dont voici les paroles, qui éxpliquentnbsp;nettement fa penfée dans celui qu’il vous a plunbsp;nous alléguer. C’eft dans la Leitre 7 a un Reli-

que s’il y en a, vous vous en chargeres; vous trouverés bon , s’il vous plait , Monfeigneur ,nbsp;que je vous dife, que je ne penfe pas pour cela en étre déchargé , mais plutót que vous ennbsp;feriés chargé avec nioi ;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; que fi nous étions

dixi non quod putem „ Vos vel viventi in hoe pa „ ruifle debere, au: vel dicendam efle obedien-

tre , puifque c’eft aux Apótres 8c a leurs fuc-celTeurs a inftruire les Inférieurs, amp; a leur faire accomplir les Divins Commandements. J’efpé-re, Monfeigneur, cette grace de vous, que vousnbsp;j, gationes adducet dominus cum operantibus ne m’obligerés point a les enfreindre, mais quenbsp;,, iniquitatem At ne forte quis Abbatis etiam in vous laiflèrés mon efprit en repos, fans rien éxi-,, malo obedientiam ab hoe malcdido liberam ger de moi contre ma Confcience: moyennantnbsp;^ efie contendat, audit alibi apertius: filius non quoi je vous ferai obligé de la plus grande fa-portabit iniquitatem patris nee pater portabit veur que je puifl'e jamais recevoir, 8c prierai

enfcmble devant Ie Tribunal du Souverain juge, nous ferions rous deux condamnés. Et c’eft gieux nomme Adam ^ qui étant forti de fon Mo- pourquoi , Monfeigneur , j’ai un éxtrême dé-naftére pour voyager , donnoit pour prétexte l’o- plaifir ici, dans cette malheureufe conjonéture ,nbsp;béiflance qu’il rendoit a fon Abbé , qui étoit d’etre obligé de vous défobéir , pour obiér Itnbsp;mort, 8c qui Ie lui avoit permis tandis qu’il vi- Dieu; ou de défobéir a Dieu pour vous obéir,nbsp;voit. 11 lui dit, que cette obéiffance, quand Jugés s’il vous plait ce que je puls, 8c ce quenbsp;elle auroit été jufte, ne tenoitplus, puifque fon je dois felon Dieu. je vous Ie dis Ie tremble-Abbé étoit mott; 8c qu’il eft obligé de retour- ment dans Ie coeur 8c la larme a l’oeil. Jefou-ner en fon Monaftére. Puis il ajoute 3. Et hoe mets entiérement mon peu de lumiére a la v6-

^ tiam fic paruifle; alioquin generalis de hujufmo' di illa fententia eft, declinantes autem in obli

„ iniquitatem filii. Ex iis ergo apparet mala im-^ perantibus non eflé parendum, praefertim dum pravo obtemperas impetu: in quo homini vinbsp;». deris obediens, Deo plane, qui omne quod

Dieu de vous en donner la recompenfe en ce

de fes graces , 8c qu’il me préfente les occa-fions favorables de vous témoianer com-

monde , 8c Ie redoublément de fes lumiéres 8c

humanam nbsp;nbsp;nbsp;•’ divi^tn propter

,, iubet homo,

3» * nbsp;nbsp;nbsp;» ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Deusi amp; ego audiani

agitur, interdixit, inobedientem te me je fuis avec un profond refped , 8c dans la ” tg obtd' autem perverfum eft profiterinbsp;” nroDter ®nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ‘1“0 nofceris fuperiorem

» nbsp;nbsp;nbsp;?d eft . divinam propter

fonir

Votre 3cc

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direnc qu’elles n’é'oient plus dans jFanfenius

ïr' !::ï fii rprif'ifidil- iliïr^ nbsp;nbsp;nbsp;'

iu! at réponuu, que les Doöeurs ne lesfou-tenoient pas alors comme de Janfenms-^ maïs re-prélentoient feuletnent que c’étoienc des Propofi-tions Equivoques, qui pouvoient avoir des fens hérétiques amp; Catholiques. Et pour les diftingucrnbsp;ils prélëntérent au Pape, avantfa Conftitution,nbsp;1’Ecrit a trois Colomnes, Ie priant de les diftin-guer par fa Bulle^ amp; que c’étoit feuleroent celuinbsp;du milieu qu’ils foutenoient comme Cacholique,nbsp;au (ens de St. Auguflin.

Après on vint aux Propofitions j amp; jcdisqu’on ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les rejetta après tout a fait pour obéir au Pape,

ong difcours de ces fcrupules amp; qu d avoic dit j condamnoic purement amp; fimplement: ant de fois qu elles devoient s en guerir en s en mais alors on nia auffi fimplement qu’eliesfuflTenc

K i ’ nbsp;nbsp;nbsp;contrairenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1’éviter il n’avoit pas la grace.

9ue le Superieur ne decharge m^épondis, que Dieu eft touiours jufte pas Imretieur du peche qu d commet en le fai- ft,ic en retirant fa’grace, foie en condamnanuJ

pécheur; amp; qu’il retiroic ordinatremenC fa grace en punition de quelque péché qu’il pouvoit avoirnbsp;commis auparavanc, foit mortel, ibit veniel; ounbsp;même quelquefois du péché origine!. Et c’eftnbsp;ua droic que Dieu fe referve, amp; qui eft un ef-fet de fes fecrets jugeraents; amp; que cela avoitnbsp;pour fondement la prédeftination gratuite amp; lanbsp;maffe corrompuë , dont Dieu fauve le nombrenbsp;qu’il a prédeftiné; les autres, il les abandonnenbsp;entiérement, comme les Païens; amp; aux autresnbsp;il donoe des graces temporelles feulement. Maisnbsp;Entretien de Mr. l’Archevêque de Parh au^refte qu’il fa^ut^fuppofer que Dieu eft toujouts

. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que:

V 1 nbsp;nbsp;nbsp;iV dit Quc ks 7a«/ê»i/!« au Dieu n’étoit pas plus cruel dans le Chriftianifme,.

P’’quot;® mSSeit loifque les Evêques écri- que dans le Paganifme.

J.È. comme nbsp;nbsp;nbsp;, amp;d’auue, foutenoient Mr. le Grand-Vicaire du, que nous tenions

virent nbsp;nbsp;nbsp;ƒ crovant qu’elles étoient de la i^e Propohuon condamnée, è caule que nous

les Cinq nbsp;nbsp;nbsp;Qu’elks furenc condamnées difions qu’il n’y a point d’autre grace que 1 effi-

^ nbsp;nbsp;nbsp;Rrr a

Somroaire de 1’Entretien de M. Floriot avec Mr. l’Archevêque.

M’ayant demandé d'abord en quelle difpofïtion étoient les Religieufes touchant la fignarure,nbsp;je lui dis que je n’avois aucune Communicationnbsp;avec elks, ne les confeflant pas: mais que feionnbsp;que j’avois appiis, elles étoient bien léloliiës denbsp;ne point figner. Cela Ie facha d’abord. Et menbsp;demanda quelles raifons elles avoient. Je lui disnbsp;qu’elles craignoient d’offenfer Dieu , amp; d’agirnbsp;contre leur confcience. 11 me fit la-deffus unnbsp;rapportant a kur Supérieur.

Je lui dis que felon St. Paul [14. /iow.] lorf-que nous croyons ofFenfer Dieu en faifant une chofe, quoique d’elle-même indifférente, nousnbsp;péchons fi nous la failons: a plus forte raifon lors-que notre Confcience nous di£te qu’en faifantnbsp;une adtion, ou une foufcripiion, nous violerionsnbsp;la Loi de Dieu amp; la charité du prochain.

11 a répondu, qu’un Commandement fait par un Supérieur, peut-être contre Dieu en deuxnbsp;maniéres: ou il eft évident qu’ü eft contre Dieu,nbsp;ou il eft doQteux s’il eft contre Dieu. S’il eftnbsp;évident, il n’y a rien a dire, on ne Ie doit pointnbsp;faire. Mais fi on doute, ou fi on Ie craint feule»nbsp;ment, on doit s’enrapportcr au Supérieur, amp; Ienbsp;faire, s’il aflure qu’il n’y a point de péché: amp;nbsp;alors on ne pêche point en Ie faifant.

pas I’inferieur du péché qu fant, mais bien que les Supérieurs fonr obliges denbsp;Oe point forcer ni vioJenter les Confcicnces desnbsp;aimes foibles qui font en péril de pécher griéve-tnent en faifant ce qu’on leur Comtnande. Ennbsp;ne le faifant pus ils defobéillent au Supérieur pournbsp;obéir è Dieu. En le faifant ils obéiflent au Su»nbsp;périeur, mais ils défobéiffent a Dieu. Or, xte.nbsp;hut efl ohedire De» , ^am homnibut.

SECOND

a Port-Royal des Champs, lors de la Vifite qu’il y fit, avecnbsp;M. Floriot.

I J Noverabre 1^64.

de Janfen'm , fqavoir dans les fens hérétiques condamnés par Ie Pape, comme on fait encorenbsp;maintenant.

On vint a la nbsp;nbsp;nbsp;je dis, qu’elleyétoitquanc

aux paroles, mais non quant au fens, qu’on l'a-voit falfifiée, amp; qu’elle avoir dans Ie Livre tout un autre fens Catholique, que celui qu’elle avoicnbsp;étant féparée.

Monfeigneur, raifonnant fur cette lew, fijpno-fa un homme jufte qui n'eut point perdu Ia grace par aucun crime; faute de laquelle Dieu I’aban-donnant, il tomboit ncceflairement en péchénbsp;mortel. Et cela pofé, il foütenoit qu’encore quenbsp;Dieu ne commit point d’injuftice en lui, étantnbsp;la fageffe, amp; le laiffant tomber, il croyoit né-antmoins que Dieu feroit injufte en le damnantnbsp;pour un péché qu’il commettroic nécelTairement,

jufte en tout ce quil fait- nbsp;nbsp;nbsp;1 i i ¦

11 dit que c’étoit faire un Dieu cruel, je lui jépanis ’ que c’eft ce queles/?«2i-Peflt;»^«»rdifoientnbsp;(que nous pouvons faire le bien par nous mê-mes ) Cette comparaifon ne quadroit pas, amp; jenbsp;ne l’entendois paS, mais il ne le falloit pasimer-rompre. J’avois pour cela^ voulu jépondre

ca^


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49^ 'ReUtton deïa Verjécution des Eeligieujes de Tert^'Royal^ i66y^'i66f. cace, amp; nulle fufEfante. Je lui disj lo, que nous fait éxaminer; Scfutlong-temps k cx^érer ce dé*nbsp;admettions avec les Thomiftes des graces fuffifan- faut de refpeft pour Ie chef de l’Egüls.nbsp;tes, qui ne répugncnt point a celles damp;Janfenius^ Je voulois dire qce ce n’étoit pas donner ledé-qui tient,felon St.y4«^»y?/a,routes les graces, ou menti; qu’il ne difoit point en fa Bulle qu’il eutnbsp;plutot tous les dégrés de la grace de Jefus Chrift éxaminé Ic Livre de Janfemus^ feulement ilattef-toujours efEcaces, c’ell-a-dire, que ces dégrés toit qu’on avoir apporte en cette affaire toute lanbsp;ont toujours l’effet pour lequel ces graces font diligence poffible j amp; qu’il y a apparence que s’ilnbsp;données j öc que le^fufEfantes des ThomifleSy 1’eut fait éxaminer, il l’auroit dit, la chofe étant

’ nbsp;nbsp;nbsp;mais il ne donnoit pas Ie


comme difoit M. Ie Grand-Vicaire, étoient des préludes amp; des difpofitions a TefEcace , qu’ilsnbsp;réqueroient^ amp; en cela elics n’étoient pas inuti-les, puifqu’elles faifoienc quelque chofe; amp; quenbsp;c’étoit entre les uns amp; les autres une queftionnbsp;de nom. lis difoieht que St. ^komas admettoit

la fuffifantc , amp; je leur niai au fens des Moliai- nbsp;nbsp;nbsp;^______ ^

(tes , que celle qu’il appelloit fufEfante étoit Papier volant fait \ plaiGr. On voit bien que reffi’cace , comme de fait elle mériceroit mieux vous lifés St .^wtgt;»r(a) , qu’il dit être un Livrenbsp;d’etre ainfi ^pellée.

Le Porce-Croix de Monfeigneur dit la-deffus que Mr. Manejfter étant un jour convaincu en


alTez importante ;

Loifir de parler.

Je lui dis, que quant k Innocent X, l’on fqavoit bien par les Confultations mêmes qu’il ne voulucnbsp;jamais que l’on parlat de Janjenius; mais qu’onnbsp;éxatninac les Propofitions en elles-mêmes. Er unnbsp;Aumónierdit, que cc Vota Con/ultornm ^ étoit un


plein de menfonge: ce qu’il prouva par ce qu’il dit de lui-même, penfant l’attirerafonparti,maisnbsp;qui eft trés faux.

M’érant retire, Vi-Tauhn demeura pour par* Ier ï Monfeigneur; amp; il entendit M. le Grand-Vicaire qui lui difoit pat deux fois, qu’il falloitnbsp;informer contre moi.

il me dit, en fe promenant, qu’il avoit vu la Vie de M. Vincent faite par Mr, belly: que le ditnbsp;Vincent avoit afluré avoir ouï»dire i M. de St.


une Compagnie par des paflages formels de Sc.

7hornat qu’il admettoit la grace fufEfante, Re-pondic, que St. Thomas étoit Moine.

Jls conclurent alors que fi routes les graces étoient efiScaces, il s’enluivoit, felon janjenius,nbsp;que l’on ne réfjfte jamais a la grace intérieure.

Je répondis, qu’on avoit fait voir par beaucoup de paflages de Janfenitts que nonobftant cela on Cyran, parlant de Calvin: Bene fenjit Calvinut^nbsp;y refifle fouvenc.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fed male locutus efl. Et plufieurs chofesmauvaifes,


lis parlérenc de la liberté amp; de l’indifférence;

amp; je leurs dis que les contradidoires de cette Propofition fe trouvent fouvenc dans Janpeniut ^nbsp;comme des autres fuivantes, amp; qu’il y en avoitnbsp;un Ecrit éxprès.

Enfin M. 1’Archevêque dit, qu’il falloit obeir au St. Siége amp; sl l’Eglife, qui avoient condam*nbsp;né les Propofitions comme de janjenius. Je luinbsp;dis que le St. Siége dans les faits pouvoit êtrenbsp;furpris, amp; qu’il y avoit apparence qu’il 1’avoit éténbsp;en celui-ci, les condamnant comme de janjenius fur le rapport de fesadverfaires, au lieud’éx-aminer le Livre. A cette parole il prit feu, amp;

dit que c'étoit une étrange préforoption ^ un Pre- nbsp;nbsp;nbsp;...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ¦ . -

tre particulier de donner ainfi le démenti au Pa» temps in Folio, eft plein de chofcs des plus inréres-

' nbsp;nbsp;nbsp;habile fantes pourl hiftoire de 1 Eglilc, amp;pour la Théologie.


comme: que l’Eglife n’eft plus; qu’elle eft ca-chée comme une Riviére fous la terre. j’entre-pris la défenfe de M. de St. Cyran., alTurant que M, Vincent, qui n’étoit pas fgavant, avoit mal entendunbsp;amp; mal rapporté; amp; que Mr, de St. Cyran étoitnbsp;1’homme du monde qui aimoit plus l’Eglife amp;nbsp;en avoir conqu une haute eftime.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

( a ) C’eft le Journal de tout ce qui s’étoit paffe' ft Koot( au fujct des y Prropofitions pendant le tempsnbsp;qu’y demeurérent les Doéfeurs deputes par les Evê-ques les plus recommandables par leur fciencc amp; parnbsp;leur piété, afin qu’ils y empêchaflènt lacondamnationnbsp;de ces Propofitions, Ce Livre qui fut itnprimé dans le


pe, qui eft, dit-il, un homme fqavant, v,, oc de grande vertu; qu’il difoit en fa Conftitu-üon Bc les avoii coodarnnées qu’aprèt l'avoir bien


Mr.de St. Amour {V'éditeui ae ce Livre) étoit un de ces Doéteurs.

Via dt U Troifidme Partiei


«.AU'


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8

TABLE

DES

M A T I E R E S L I S T E DEs R E L I G I E U S E S,

COnverfes , Novices, Poftulantes, Penfionnaires, qui é-toient dans les deux Maiibns de Port-Royal a Paris amp; aux Champs lors de la perfécution qui commenja dans lenbsp;mois d'AvtU i66i.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xi.

Des Noms des Poftulantes amp; Penfionnaires qui etoient dans les deux Mailbus de Parisamp;des Champs, lotfque leLieu-tenai t C'ivil vint Significr 1’Ordre du Roi pour les ten-voyer toutrs chtx leuis Parens.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xlil.


RELATION

De ce qui s’öfi: p'alle a

P O R T-R O Y A L,

Depuis le commencement d’Aviil i66i. jufqu’au 29 d’Avril 1662,

quee pout Pott-Royal.

1?. C H A*

CHAPITRE 1.

On tient conftil contte Pott-Royal. Arreft du Roi pour I’e-xecution de ce qui avoit été arrêté dans 1’Aflemblée du Clerge' contre les Janfeniftes. Songe remarquable d’unenbsp;Religicufe de Port-Royal. Miracle de Maderaoifelle Moii-glat. La Mere Agnes fait part ï fes Religicufts des def-Icins de la Cour. luftiufiion qu’elle leur donne a ce fu-

C H A P I T R E. I I.

Lc Lieutenant Civil, Ic Procureur du Roi amp;c. vont a Port--Royal pout en faite fottit les Penfionnaires amp; empêcher dc prendre des Novices. Entrctien de la Mere Agnes aveenbsp;le Lieutenant Civil. Procés Verbal de ceite ViCrc. Retournbsp;de la Mere Angeliquc a Port-Royal de Paris. Son difeoursnbsp;pour confoler amp; encoutager les Religicules affligécs amp; aba-rues de la Vifite.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2.

CHAPITRE. III.

On donne 1’habit a 4 novices. Circonftance remarquable. Le Commifl'aiie Picaitva a Port-Royal des Champsyno-tifief les Ordres du Roi , tels qu’on les avoit notifies anbsp;Port-Royal dcP. Defolation des Penfionnaires a cette Nouvelle. On tenvoie les Penfionnaires de Port-Royal de P.nbsp;Affliftion amp; douleur des Penfionnaires amp; des Parens. Onnbsp;donne I’habit de novice a Maderaoifelle de Mohglat 8c anbsp;deux autres. Ce qui fe pafla au fiijet de Maderaoifelle denbsp;Luyncs.

. nbsp;nbsp;nbsp;C H A P I T R E IV-

Ije l_.ieutenant Civil va une (ccondc fois a Port-Royal de Parrs aveC' ordre du Roi d*cn faire fbriir routes Ics Novices. Son entrctien avee 1‘Abbcflc au fjjet des prétenduës dcs-obeilTances aux-otdres du Roi.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7.

CHAPITRE. V.

Proces Verbal de laVifite du Lieutenant Civil i Port-Royal des Champs. D’oii il enléve tomes les Penfionnaires pournbsp;les conduite aux Urfulines du Fauxbouig St. Jacques 3 Paris. Sa dureté dans cette execution. AffliAion des Enfansnbsp;8c des Patens. Conduite qu’on tienr auprès des Enfans auxnbsp;Utlulines pout leut faite avouet qu’on Uur avoit enftigné

Perreux, 8c pout leut faite oubliet tout ce qu’elles avoient apptis a Port-Royal. Les Patens ne les retitent des Urfulines qu’aptes bien de follicitatious Sc de peincs. 10.

CHAPITRE. VI.

Lettre de la Mete Agnes au Roi pout fc juftifiei contte les faufles accufetions qu’on faifoit contte eUe 8c les autres Supérieures, pour lui rcptefeniet leur innocence 8c en mêincnbsp;temps leur patfaite foumiflion aux ordres de la Majefte,nbsp;Sc pour lui dire qu’elie ne peut en conicicncc devoiier lesnbsp;Novices, qu’clle prie fa Majefté de laificr pour ne pas de-truire unc Mailbn fi ancienne amp; fi innocente. Priéres amp;nbsp;Proceflions pour detourner cet orage. Commencement denbsp;la maladie de la Mere Angelique. EUe donne la libeiténbsp;aux Novices de quitter leur habit de Novices pour repren-dre I’habit qu’elles avoient dans le monde. Elies le tefu-fent conftamment.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11,

CHAPITRE. VII.

Monfieur Singlin evite une lettre de Cachet en fe tetirantde Port-Royal. Lettre de Cachet 8c deux Billets de Monfieucnbsp;le Tellier aux gtands-Vicaites pout les obiigei de nomraetnbsp;un autre Confefleut choifi entte 7 qui leut font marqués.nbsp;Lettie de Monfieur Singlin aux Religicufes de Pott-Royalnbsp;pour les engager de foulftir avee patience 8c courage lanbsp;peifccution qu'on leut fait.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;13.

CHAPITREVIII.

M. le Lieutenant Civil va pour la jeme fois i Port-Royal avee les Ordres du Roi, Pour faire ótet Ie Voile aux Novices 8c les faite (brtir. Ferroeté des Religieufes pour nenbsp;pas oter ce voile. Fermeté des Novices pour ne le pas re-tirer elles-mcmcs, étant dilpoféesatout louftrir nlutfitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n,,.

de le faite. Leut fortie de Pott-Royal. nbsp;nbsp;nbsp;'

C H A P I T R E I X.

Joie des cnnemis de Port-Roval a la vue de fi-n on.,- rr Leurs difeours plein d’oppfobre 8c lesnbsp;fontcoutir. Dirpofitionslien diffirentes^rc^quot;*quot;nbsp;noifloient c„es R|lg.eufes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z'-


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TABLE DES MATIERES.

_,,.,CHAPITREX,

liCS Grand-Vicaires conduifcnt.a Port-Royal M. Bailpour ea être le Supérieur. Infidélité du Lieutenant Civil au fujetnbsp;de ce qu’il avoii éctita la Cour au fujet des derniércs Novices., Long entretien de la Mete Agnes avec le Lieutenant Civil au liijet du Nouveau Supérieur qu’elle £e trou-ve forcée de tecoonoitte. Premiere vilite dc ce Supérieur.

i8.

CHAPITRE XL

Lettre de la Mere Angelique a la Reine pour la prier des’in-téreflèr aux maux de Fort-Royal amp; de le prendre fous la proteftion. Elle fe juftifie devant ellc de routes Ics accula-tions ^ulTes amp; calomnieules qu’on ne celTqit de faire centre fa conduite, fes fentimens amp; fes Supérieurs.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;20.

C H A P 1 T R E X 1 I. .

^conde vilite de M. Bail a Pott-Royal. II comi^ la première fois qu'on renvoic tons les Contelleurs. Quelnbsp;emit le definterelTement de ces CbnfelTeurs amp; enti autiesnbsp;de M. Singlin 8c Rettouis. M. Dumont donne le Saintnbsp;Viatique 'a la Mete Angelique. Sortie de tous les Confef-fcireurs de Pott-Royal, M. le Juge leut fuccede. M., Barinbsp;exiae qu’on liR fes livtes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XT,.

CHAPITRE XIII.

Mandement des Grands-Vicaircs de Paris. Peines, trouble amp; embarras des Religieufes de Pott-Royal au fujet de cenbsp;Mandement. Enfin elles le lignent. Paroles rematquablesnbsp;de M. Bail au fujet de ce Mandement. Songe d’une Re-ligieule liir ce même Mandement.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;24.

CHAPITRE XIV.

Ambiguité de ter Mandement desGrands-Vicaires de Paris. Les Jéfuites n’en font pas contents amp; font tous leurs efforts pour obienir un Arret du Confeil pour en cmpêchernbsp;la Signature. On exige des Religieufes de Port - Royal lanbsp;Signature de ce Mandement. Peines, troubles amp; Angoillesnbsp;des Religieufes de Port-Royal de Paris dans cette exaftion.nbsp;Leurs amis leur Confeilleni de ligner. Elle le font enfin,nbsp;mals avec explication.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;25.

C H A P I T R E X V.

Le premier Mandement des Grands-Vicairesde Paris produit dans Port Royal des Champs, des agitadons amp; des peinesnbsp;encore plus grandes, lt;wi caufetent de grandes maladies anbsp;un grand nombres de Religieufes, entte lesquelles furentnbsp;la Supérieure, 8c la Souprieure. Ccllc-ci (la Soeur Eu-phémie Soeut dc M. Pafeal) écrit i M. Ainauld une lettrenbsp;pleitte dc courage 8c, de force contre toutc Signature 8c, icnbsp;Mandement.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;__

CHAPITRE XVI.

La Mete Marie de Sainte Magdeleine (du Fargis) Prieute écrit en même temps au même, pout lui faire part defesnbsp;peines 5c dc celles de la Communaaté, qui fuit enfin 1’c-xemple de celle de Paris, mats en ajoutant un plus grandnbsp;éclairciflêmcnt aleur fignature. Maladie extréme de la Mete Prieute. Mott de la Mere Soupricuie. Les autres Re-ligicufes malades , tant 1’apptéhenfion d’offenfer Dieu dansnbsp;la fignature avoir ébranlé leut fame. Arrët du Confeil quinbsp;fufpend 1’exécution du premier Mandement.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;30.

C H A P I T R E X V I I.

Monfieur Bail va a Poit Rqyal des Champs pour tachet de dccouvtir les erieurs dcs Religieufes qu’il voit 1’une aprèsnbsp;1’autre. 11 eft force de teconnoitre la Catholicite de leursnbsp;fentimens 8c leur innocence. Monfieur Bail veut faire feuinbsp;la,Vilite a Pott-Royal de Paris, ce qui emit, deroger auxnbsp;droits des Religieufes. Lettre de la Mete Agnes a Mon-fieut le Doyen pout le prier de la faite lui-mêrae , ac-compaené de Monfieur Bail, ce qu’il accorde.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;32.

C H A P I T R E X V I I I.

Ouverture dc la Vifite. Diftours de Mr. le Doyen plein de chaiité. Diicours de Mr. Bail plein d’aigteur, de duteté,nbsp;de prevention, de Calomnies, d’injures 8c de menaces. 33i

C H A P I T R E X I X.

outptire 6c affliétion des Religieufes en voyant par ce dife couts CO quelles mains elles etoienc tombecs, aprè.s avoirnbsp;pleins de fageffe 8c dechatité. DiL-difcouts'^ri^Kl'^'r' Doyen tachc d’adoucir la dureté du,

rnuiA-e nbsp;nbsp;nbsp;1 , c onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mourantc pIciD deforce 6c.

dc courage. nbsp;nbsp;nbsp;Lts.ReUgUufes pteflent pai.leuts Utmes 8c.

leurs ptiercs Monfieur le Doyen de ne les pas abandonnei dans la Vilite a Monfieur Bail. Commencement de 1’e-xamen.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;36.

,C H A P I T R E XX.

Voeu de la Communauté a la Ste. Vierge pour ft mettre fous la proteélion 8c en obtenit un prompt ftcours. Ton-nerre lematquable tant a Port - Royal de Paris qu’a. Port-Royal des Champs.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;37.

C H A P I T R E X X I.

M. le Lieutenant Civil avec le Piocuteur du Roi vont a Port-Royal de Paris. Ils en vifitent tous les dehors avec beaucoup de dureté. Deux Commiflaites du Chateiet vont faire lanbsp;même choft a Pott-Royal des Champs. Conclufion dela-vifite. Elogc que M. le Doyen 8c M. Bail font de lanbsp;Communauté , malgcé les preventions que M. Bail avoitnbsp;eu contre elle. Neuvalnc que les Religieufes font ^ Stinbsp;Pierre pour obtenir le retour des Novices enlevées. M. lenbsp;Lieutenant Civil accompagné du Procureur du Roi vontnbsp;a Rort-Royal pour tout vifiter , de peut qu’il y eut queLnbsp;que portc de Communication au dehors, Ils font muternbsp;plufieurs portes. M. le Doyen 8c M. Bail vifitent auffi toutnbsp;le Moiiaftére.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;=8.

CH A P I T R E X X 1 I._

Mott de la Mere Angelique. Le peuple la revere comrae une Sainte. Mott de Monfieur de Rebours agéde 73 ans._nbsp;Son corps tranlporte a Port-Royal. 6eme Vilite du Lieutenant Civil a Poit-Royal pour faire rauret encore plufieursnbsp;portes. Le Procureur du Roi y va pour le même fujet.nbsp;Monfieur le Doyen 8c Monfieur Bail vont a Port-Royalnbsp;des Champs dans le Carolfe de Port-Royaide Paris. 42.

C H A P I T R E X X.1 1 I.

Petite Relation de ce qui s’eft paffe a la vilite que fitM. de Comes accompagné de M. Bail a Port-Royal des Champs.nbsp;Difeouts de 1’ouverture de la vilite de M. dc Contes. Etnbsp;celui de M. Bail templi. dc prevention , 8c de calomnies.nbsp;M. de Comes lui en témoigne fon mécontentement. L’uanbsp;8c 1’autte témoignent a la Ciommunaute leut laiisfaftion denbsp;n’avoit lien trouvé que d’édifiant dans leur foi 8c leursnbsp;moeurs. M. le Lieutenant Civil va a Port-Royal de Paris.nbsp;Le Compliment qu’il fiiit feire a la Mere Agnes. 43.

C H A P I T R E X X I V.,

Conclufion Générale dc la Vilite des deux Mailbns. Monfieur dc Contes fait a la Communauté un diicours plein d’élogcs de cc qu’il a vu amp; entendu dans cette Vifite. Etnbsp;Monfieur Bail en même-temps qu'il loue les Religieuftsnbsp;amp; qu’il rend témoignage a. leut foi 8c a la lainteté de leutnbsp;conduite, templit Ion diicours d’impertinenccs 8c de calomnies. Diicours de conclufion de Monfieur de Contesnbsp;ttès favorable aux deux Maifous. De quellc maniéte lesnbsp;Religieufts renvoient un homme qui le dilbit envoyé denbsp;la part de Monfieur le Tellier, pour fournix a la Sacriftienbsp;ce qui y manquoit,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;45c.

C H A P I T R E X X V.

Lettre de la Mere Agues a Monfieur de Comes pour le prier de travailler a. procurer a Pott-Royal la liberté de prendrenbsp;des Novices. Elle écrit auffi a Monfieur le Tellier pourlenbsp;même fujet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;49.

C H A P I T R E X X V I.

Diicours de la Mere Agnes h la Communauté pour 1’cnga-get a prier pour 1’EgUfc 8c les Grands .Vicaires , que Monfieur le Nonce devoir aller voir, pour leur faire révoquet, leur premier Mandement. Autre difcours de la même a-prés la dite Vifite, oii les Grauds-Vicaires avoient confenti.nbsp;Len faite un autte. Conftetnation de la Communauté..nbsp;Monfieur dc Contes a cette nouvelle va é Port-Royal ren-dre compte de la réponfe de, Monfieur le Tellier, 8c 1’ex»nbsp;hotte é fignet puremem 8c fimplement avec la Communauté.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;COi.

CHAPITRE XXVII.

Lettte de la Mere Angelique de Saint .)ean. Fóiblellé des Grauds-Vicaires. Le bonheui des Perfécutions n’eft ac-cotdé qu’a la véritable pauvreté. C’eft un grand avantagenbsp;pour une Communauté,quand Ia perfécucion la.détruit 8cnbsp;réteind. Comment ft flateroit elle de fauvet les autres, finbsp;elle ne fe fauve elle-même. Monfieur d’Angers coropatónbsp;a Saint Hilaire. Extraits desouvrages de cc Saint quj.nbsp;ferment 1’Hiftoite de la Perfecution ptéftnte.


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86

TABLE DES MATIERES,

€5.

jnunautés amp; les particuliers qui défcndent Ja véiite, lubfi* ficiit auffi long-temps qu*eUe, lors même que la pcnecu-tionles cnléve de defllis la terrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5**

CHAPITRE XXVIII.

Lettre de Ia même. La droimrc du coeur dans les voies de PÈvangilc rend plus l'^avant que les Travans même. Railbnnbsp;du rcfus de fignaturcs dans les Religicufes de Porc-Royai.nbsp;Feimcté de ces Religicufes a ne rien lairc contre la lin-céiité. Part que Moniieur d’Angers pienoit a leur état.

C H A P I T R E X X I X.

Extrait de PApologie des Religicufes de Port-Royal (ade Partie) qui comient piufieuis lettres qu*elles écrivirent furnbsp;Ie même fujet amp; qui fervent a monteer combien Pamournbsp;de Ia vérité amp; de la fincéricé etoit profondément grèvénbsp;dans leur coeur: amp; bien loin de fe laiffer conduite a l*a-vcugle par leurs direfteurs, la crainte d'ofFenfer Dieu étoicnbsp;ü grande en elles, qu’elle les tenoit en garde même al’é-gard des perlönncs qu’ellcs eftimoieni Ie plus.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;55.

CHAPITRE XXX.

On envoie a Port-Royal ^ Ie zd. Mandement des Grands-Vi-caires. Tres beau dilcours de la Mere Agnès, dans Icquel elle expofe a fes Rcligieufes les raifons de ne pas Signernbsp;Cc les fuites que peut avoir Ic rcfus de Signer. Après cecnbsp;expofe cllc Uur laifle U libcrcé de faire ce que leur con*nbsp;fcience leur di^cra, Larmes amp; priéres de Ja Communaucénbsp;pour les Maux de PEglife Cc pour détourner l*Orage qui lesnbsp;znenacoic.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;6.

CHAPITRE XXXI.

Monfieur Bail mande a la Mere Agnes qu*il viendra faire figner la Communaatê. Ce qu’elle fait pour prévénic fonnbsp;arrivée. Dilpofitions des Religicufes au regard de la figna-turc. Leurs priéres tant pour elles que pour PEgiife dansnbsp;une telle coiqon^^ure. Elles fignem enfin avec explicationnbsp;pour fatisfaire leur confeience. Les Novices figiient auflinbsp;avec lesmêmcs explications, mais après avoir bien pleménbsp;de ce qu’elles étoient obligées de ie faire. Humiiité amp;nbsp;droicuie d’une ancienne bien remarquable. Les Religicufes de Port Royal des Champs fignent aufli avec les mê-mes peines. Leur fènfibiliié pour les maux de PEglife,

5«.

C H A P I T R E X X X I I.

Monfieur Bail va a Port-Royal pour y faire fignei les Reli-gieufès. Sur ce qu’on lui dit qu*OD avoit envoyé Ie Mandement a Port'Royal des Champs, dans Pignorance qu*on en avoit fait la fignaiure, il exhorte les Religicufes a fignernbsp;amp; leur fait un long difcours pour cela, plein dUmputationsnbsp;Calomnicufes contre les amis de Port-Royal, amp; plein d*i-finoiance.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;61.

CHAPITRE XXXIII.

Mr. Ie Doyen , quoique eonrenc de la fignature des Rcligieufes dc Port-Rlt;^aI avec leur explication, la leur envoie pour qu*clics en faiftnt une pure amp; fimple a caufc de Ja Cour.nbsp;Dirpolition des Religicufes de plutöc tout fouffrir que denbsp;faire une tclle Signature. Mr. Ic Doyen eft ties mortifiédenbsp;leur réliftance, craignant que ce refus ne caulat leur per-te. Difcours dc Ja Mere Agnes a fes Rengicuies a cenbsp;jet. Mr, Hodenc approuve leur fignature, maïs en craint

^“^“‘'quot;'CHAPITRE XXXIV.

M.IdrDoyenl va a Port-Royal pour engager les Religieufesi faire une fignature pure amp; fiinple. Sesemtetiensa ce fujet a-vec M. d’Andilli amp; la Mere A“nès , qui Ie prie a la finnbsp;de veoit au Mooaftére pour l’EIeftion d’une Abbeffe. Con--daite de M Ie )uge enveis les Rcligieufes de Port-Royalnbsp;de ce qu’clles ne vouloient pas figner puremeot amp; fimpk-menr. Eleüion de la Mere de Sainte Agnès de Lignynbsp;pout nouvelle Abbeffe. M. Ie Doyen follicite encore au-près des Religicufes Ie changement de leut fignature patnbsp;1’appréhenfion des maux qui tomberoient fur elles. 64-

C H A P I T R E X X X V.

VAbbeffe fait part a fes Religicufes de ce que lui avoit dit M. Ie Doven Leur courage amp; leur fetmeté. Lettre denbsp;PAbbeffe a M. Ie Doyen pour lui faire part des dilpofi-tions des Rcligieufes. Bel - Eloge que fair M. Hodencnbsp;(Cure de S. Sevetin) de la fignature des Religieufes. IInbsp;Us exhorte a demeutei fermes. Ses fentimens pour lui-méinc. Vifite dc. M. de Meaux a Pott-Royal pput y Ibl-liciter une fignature fimple.

C H A P 1 T R E X X X V 1

Vifite de Monfieur Bail h Port-Royal. Son difcours emporté contre 1’Abbeffe. Monfieur Ie Jtige fe conduit de la même maniére enveis plufieuts Religieulès. Monfieur Ie Tellier envoie demander a Monfieur Ie Doyen la fignature desnbsp;Rcligieufes de Port-Royal. Réponfe de Monfieur Ie Doyennbsp;qui va enfuitc a Port-Royal pout donnet avis de cette de’nbsp;mande 8t pour obtenir enfin une fignature pure amp; fimple.nbsp;Enttetien de Monfieur Ie Doyen avec 1'Abbeffe, done Ienbsp;difcours cft plein de lumiére Sc de force contre Ia figna.

C H A P I T R E X X X V 1 I.

Mr, Ie Doyen va a Port Royal rendre comptc de Ia manic-re dont on a tecu en Cour la Signature des Religieufes. 11 prefle 1’Abbeffe d’accorder h Ia Cour ce qu’elle demandenbsp;pour éviter la deftruftion entiére de Port-Royal. Difcoursnbsp;que lui tient 1’Abbeffe plein de courage contre routes lesnbsp;menaces. La Mere rend compte a fes Religieufes de 1’en-tretien qu’elle avoit eu avec M. Ie Doyen au fujet des menaces de la Cour contt’elles. Leut conftance amp; leur téfo-lution de tout foüfttii plutót que de blefler la vérité 8c lanbsp;fincérité,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;8.

CAAPITRE XXXVIII.

Les P eligieufes craignant que la Cour 8c Mr. Ie Doyen ne cruflént qu’elles ne tefulbient la Signature fimple, que paree qu’ellcs étoient follicitées a Ia tefuler par leurs Mercs,nbsp;elles écrivirent une Lettre a M.le Doyea pour 1’eo diflua-der, amp; pour 1’afluret qu’il n’y avoit que Ia (êulc ctaintenbsp;d’ofïénlcr Dieu qui les retint. Beaux lèntiments de cesnbsp;Religieufes pout la fincérité amp; contre tout menlbnge 8cnbsp;route equivoque. Leut réfignation a tout ce done on lesnbsp;menace, plutöc que de figner. Les Religieufes de Port-Royal des Champs adoptent cette lettre comme contenautnbsp;leurs fentimenis. M. de S. Severin les confole 8c les encourage.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yo.

CHAPITRE XXX IX. nbsp;nbsp;nbsp;^

Mr. de Chaalons va a Port-Royal. 11 emploic beaticoup de raifons plaufibles pout peifuader 1’Abbeffe de figner amp; denbsp;faire figner fes Religieufes. 1’Abbefle plus attentive a lanbsp;parole que Dieu fait entendre dans fon Coeur , n’en cftnbsp;point ébranlée. Belle application de la caufe de la réfi-fiante de 1’aneffe de Balaam, a la caufe de la réfiftance desnbsp;Religieufes de Port-Royal, amp; des coups inftuélueux quenbsp;donnoit Balaam a fon aneffe pout la faire matcher, aux:nbsp;difcours, aux menaces 8c aux mauvais traiteroents infru-élueux qu’on faifoit aux Religieufes de Port-Royal poutnbsp;les faire figner.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7t,

CHAPITREXL.

Dieu conible Port-Royal pat Ie miracle de Madcmoiièllc Champagne, firr lequcl on lit deux Dettres dans cc Chapi--• tre; par plufieuts autres miracles opérés par l’intereflion dcnbsp;feuë ia Mere Angelique, Sc par une affeélion Sc une unionnbsp;plus écroite des petfonnes de mérite 8c de picté pour cettenbsp;Sainte Maifon, 8c enfin par les Lettres pleines de confi).nbsp;lation que leut éctivoient ces perfonnes pour les fotti-fier.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,

C H A P I T R E X L I.

Monfieur Ie Doyen va a Port-Royal, pout s’infortnei du-miracle de Mademoifelle Champagne 8c pour y porter i Signer un formulaire qu’il avoit eu otdre de la Cour d’ynbsp;porter. Sentiment de 1’Abbeffe 8c des Religieufes i la vuënbsp;*** totmulaite, qui les reraplit d’hotreut. L’Abbeffe é-cric a M^iieur Ie Doyen pour lui faire part des lèntimentsnbsp;6c des dilptmtions de la Communauté touchant Ie formu-de la Cour. Elle Ic prie en même-temps dc s’inic--reffer aupres du Roi, afin qn’il léve la defenfe qu’il leurnbsp;avoit faite de piendre des Novices 8c des Pcnfioniiaires.

C H A P I TRE X L I I.

Monfieur Bail va a Port-Royal uoiic ensa^eï VAKKpIT* i prendre de Ia main un' Confelleur exL^dinatre amp; unbsp;Solhciter a Signet Sc a faire Signer fa Communauté Elonbsp;qu’i! fait de Port-Royal dans Ie temps qu’il elUn^io-lere de fon refus de figner amp; qu’il Pa^ccabk d’mvetfivesnbsp;On continue dc menacer Port-Royal. Deux fonaes rfmarlnbsp;quables d’une Religieufe au fujet V la perfecS. Moquot;:nbsp;licur de Meaux va b Port Royal rendre compte dc ce qu’il


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87


TABLE DES MATIERES.


a entendu a la Cour, Sc ftirtout du Pere Anrat, au fujet dc leur Signature. Le Pere Annac fit les jciuires ieutsAu’nbsp;tcurs de la pcrfécution. Le Roi les modére dans cette pet-fecution, 8c les mottifie a caufe de leur Théfe fur 1‘infailli-bijité du Pape. Belles reflexions a ce fujet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;77.

C H A P I T R E X L J I I.

Chagrin de Monfieur le Doyen au fujet d’une converlation qu’il aeoit eiie avec le Roi, qui paroifloit téfolu de pouf-ftt i bout Port-Royal. Dilpofitions plus fivorables denbsp;Monfieur Bail. Madame de Guiméné va voir Monfieur lenbsp;Tellier pour lui pariet en faveur dc Port - Royal 5 fbn en-ttetien avec elle fait tout appréhendet. Elle y retoutneScnbsp;decouvre qu’on nc veut pas poufler les Religieufes de Port-Royal jusqu*au point qn’elles le glotifient d’être Martyres.nbsp;Elle retourne en Cour. Diftours de la Reine au fiijet dcnbsp;Monfieur de Marca noramé a PArcbeveche dc Paris. Dif-cours de Monfieur d'Anviens en préfence de la Reine furnbsp;les Saints perfécutés,

chapitre xliv.

Monfieur de Gondrin va voir Monfieur de Marca pout le Compiiinemer. Monfieur de Marca Conjoit dans Ion en-tretien des dilpofitions favorab'es pour Port-Royal. L'Ab-belli de Port-Royal I’envoie Cotnplimenter. 11 en paroitnbsp;joyeux 5c fe recommande aux Ptiéres de Port Royal. Sanbsp;mort. Voeu que les Religieules des deux Mailbns font anbsp;Saint jofeph pour fe mettre fous la ptoteélion afin d’etrenbsp;dclivrées de la perfecudon. PluGeurs autres veeux en Con-féqiience de ce premier voeu.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;81.

1. Inierrogatoire.

La Soeut Magdeleine de St. Agnes ( de Ligny) Pticuic de Port Royal de Parisnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8}.

1 1. Inierrogatoire.

La Soeut Marie Dotothee '^e I’lncarnation (Le Conte) Sofl-pricure de Port-Royal de Paris. nbsp;nbsp;nbsp;84.

III. Interrogatoire,

La Soeut Catherine de St, Paul (Goulas.) nbsp;nbsp;nbsp;86.

I V. Interrogatoire.

La Soeut Ftanjoifc de Sainte Agnès (Rouvet.) nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

V. Interrogatoire.

La Soeut Elizabeth des Auges de Sc. Paul. nbsp;nbsp;nbsp;87.

V I. Interrogatoire.

La Soeut Marguerite Angelique du Saint-Efprit {Girouft ( Deftournclles.)

VII. Interrogatoire.

Lui ScEur Agnes de la Mere de Dieu ( de Chouy fiere.)

VIII. Interrogatoire.

La Soeut Magdeleine des Anges (de Vniy.)

I X. Interrogatoire.

Le Soeut Magdeleine de Ste. Candide (le Ceif.) nbsp;nbsp;nbsp;91,

X. Interrogatoire.

La Soeut Catherine de Sainte Eiavie (Paflatd.) Maitreflc des Enfants.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;94.

X I. Interrogatoire.

La Soeut Francoifede Sainte Claire (Soulain) Celerie're. 95’. X I I Interrogatoire.

Ma Soeur Angeliquede Saint lean ( Arnauld d’Andilly.) ibid. X I 1 I. interrogatoire.

La Sceur Elizabeth de St. Luc. (Midorge.) nbsp;nbsp;nbsp;99.

X I V. Interrogatoire

Soeut Angclique de St. Alejfis (d‘Hecaucour}de Charmont. 100.

X V. Interrogatoire.

La Sceur Marie de Ste. Euphrafie (Robert.) nbsp;nbsp;nbsp;lOy.

XVI. Interrogatoire.

MaSoeurMatieCbarlotte deSte Ciaire(Arnauld d’Andilly.) 106. XVII. Interrogatoire.

La Sceur Marie Angclique dc See. Thetèlê (Arnauld d'An-diljy )

XVIII. Interrogatoire.

La Soeur Agnès de Ste. Thécle (Racine.)

, nbsp;nbsp;nbsp;XIX. Interrogatoire.

* SoEut Anne de Sainte Gertrude (Robert.)

1 .a Cr,.,.- c nbsp;nbsp;nbsp;XX. Interrogatoiie.

Ftanyoirc de Ste. Lutgaide (Robert.)

La Soeur Suzanne iii; nbsp;nbsp;nbsp;3

La Sceur Loutfe de LU'jiTen‘°^?^tbcrt,,


88.

depen-

89.

90.


X X 1 I I. Interrogatoire.

Soeur Helene dc Sainte Agnès. (Dc Savenietes.}

XXIV. Interrogatoire.

La Soeur Franjoifede la Croix (Villumede Barmonté.) IIÏ.

XXV. nbsp;nbsp;nbsp;Interrogatoire.

La Soeur Magdeleine Scolaftique. (Graillet. ) nbsp;nbsp;nbsp;119.

XXVI. nbsp;nbsp;nbsp;Interrogatoire.

La Soeur Marie Gabriellc de Sainte Catherine (Houeh) lio. XXVII. Interrogatoire.

La Soeur Elizabeth de Sainte Anne ( Boulard.) nbsp;nbsp;nbsp;HI.

X X V I 1 1. Interrogatoire

La Soeur Anne Eugenie (de Saint Ange de Boulogne.) izi. X X I X. Interrogatoire.

La Soeur Philberte de Sainte Magdeleine, (Morel.)

XXX. Interrogatoire.

La Soeur Madeleine dcScc. Agathe (de Buzanval.)

XXXI Interrogatoire.

La Soeur Marie Gabricllede Sainte Juftine (deConleil) 12,7. X XXI I. Interrogatoire.

La Soeur Anne de Sainte Cecile (Boilcervoilê. 1 nbsp;nbsp;nbsp;17»

XXXIII. Interrogatoire.

La Soeut Lice Magdeleine de Ste. Elizabeth (Bouchert dc Chare.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iig.

XXXIV. Interrogatoire.

La Soeur Catherine de Ste, Suzanne (Champagne.) igo. XXXV. Interrogatoire.

La Soeut Marie Anne dc Sainte Euftoquie (de Flecelles de Bregi.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;igl.

XXXV I. Interrogatoire.

La Soeut Marguerite Agnesde Sainte Julie. (Hamelin.) 135.

X X X V 1 I. Interrogatoire.

La Soeut Marie nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Saintenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bénédiile. (Foucher.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;134,

XXXVIII. Interrogatoire.

La SoeurCatherine deSainte Pélagie(HamdiD)(io.Juillet )ibid. XXXIX. Intettogatoire.

La Soeur Marie Année de Ste. Pelagic. (De Buzanval la Cadette.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i;j.

X L. Interrogatoire.

La Soeut Franpoife de Sainte Thetèlê (de Bernieres.) 134. X L 1. Inteirogatoire.

La Soeut Louife nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Saintenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eugenie. (Girard.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J37.

X L I I, Inteitogatoiic.

Ea Soeut Jeanne Radegonde dc Ste. Fare. (Lombard.) ibid. X L I I 1. Interrogatoire.

La Soeur Fran^oifeMagdeleinedcSte.Julie. (Baudrand 1 irS X L 1 V. Interrogatoire.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4 gt;

La Soeur Jeanne Ste. Aldegonde. (Ueslandes.)

X L V, Interrogatoire.

Sceur Marguerite de Sainte Thécle ( Joflê)

X L V I. Interrogatoire.

Soeur Marie de Ste. Agathe (Defl'eaux.l

X L V I I. Inteirogatoire.)

_ia Soeur Jeanne de Sainte Apoline. (Le Beque.)

X L V I I 1. Interrogatoire.

La Soeut Catherine de Sainte Ildegarde. ( Fontaine.)

X L I X. Intettogatoire.

La Soeut Magdeleine de Ste. Chtiftine. ( Briquet)

L. Interrogatoire.

La Soeur Antoinette Catherine de Saint Jofeph (de Beau-


ibid.


114.

iz«.


.140.

141.

143.

144. ibid.


145.


108.


ng.

ibid.


114.


clerc de Saint-Cytan)

L I. Interrogatoire,

La Soeur Genevieve Dorothée (Lambert.)

L I I. Interrogatoire.

La Soeut Louïfe de Ste, Phare (de ia Bonneric.)

L I I I. Interrogatoire.

La Soeur Marguerite de Saint Luc. (Gamier)

L I V. Interrogatoire,

La Soeut Annejulie de Sainte Sinclecique (de Remicourt.) ibid. L V. Interrogatoire.

La Soeur Magdeleine de Sainte Thetèlê. (Sevin) Ijz, L V I. Interrogatoire.

La Soeut Helene Démétriade (Benoile.) nbsp;nbsp;nbsp;Ijj,

L V I I. Interrogatoire,

LaScEutElizabethdeSainteFélicité( AkakiaConftant.) r5'4-L V I 1 I, Interrogatoire. nbsp;nbsp;nbsp;.

La Soeur Marguerite de Ste. Gertrude (Dupré.).

Fin de la Table de la premiere Tarae- Table


'47-

148.

ibid.

I JO.


-ocr page 553-

RES

MAXI

DE LA SECONDE PARTIE;

Interrogatoires de Religieufe de PORT-ROYAL

des CHAMPS.

ibid.

176.

ibid.

ibid.

m-

178.

179.

180. r8i.nbsp;i8z.nbsp;183.

Pöur

Ia Marqmle dt Cteve-Coeur.

I. Inteiiogatoice.

La KTete Frieure de Port - Royal des Chamf s, Marie de 5ainte Magdeleine (du Fargis.}nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*57'

I 1. Intcrroeatoire.

La Soeur Marie de Sainte Dorotnéc (Pcrdrcaii.) nbsp;nbsp;nbsp;lyp,

III. nbsp;nbsp;nbsp;Intetrogatoire,

La Soem Anne de Saint Auguftin (Gamier) nbsp;nbsp;nbsp;l6i.

IV. nbsp;nbsp;nbsp;Intcrrogatoire.

La Soem Genevieve de rincarnation (Pineau,) nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

V. Interrogatoite.

La Sceut Franjoifè de Ste. Agathe (de Ste. Marthe.) i6z. V I. Intetrogatoire.

La Soeut Jeanne de la Croix (Motin.J nbsp;nbsp;nbsp;j6j.

VIL Intetrogatoire.

La Soeut Charlotte de St. Bernard (de St. Simon.) ibid. VIII. Intetrogatoire.

La Soeut Genevieve de Ste. Therèïe (Duval.) nbsp;nbsp;nbsp;l6y.

I X. Intetrogatoire.

La Soeut Anne de Sainte Chtiftine ((Gtaillet.) nbsp;nbsp;nbsp;t66,

X. Intcrrogatoire.

La Soeut Marie Auguftinc de Sainte Genevieve (Girard da Helin.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;167.

X I. Intcrrogatoire.

Soeut Jacqueline de Ste Euphemie (Paièhal) Soüpetieure Sc Malttefle des Novices.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

XII Interrogatoite.

La Soeur Jeanne de Ste. nbsp;nbsp;nbsp;Colombenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(Leullicr.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;168.

XIII. Interrogatoite.

La Soeur Denife de Sainte Anne (de Colamp;rd Deflan.) 169. XIV. Interrogatoite.

La Soeur Franyoilè Louiie dc Sainte Claitc (ic Camus de Romainville.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

X V. Intetrogatoire.

La Soeur Marguerite de Sainte Eiiphrofme (de Crcil.) 170. XVI. Interrogatoite.

La Soeur Jeanne dc Sre. nbsp;nbsp;nbsp;Domitillenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(Petlbnne.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

XVII. Intcrrogatoire.

La Sceur Suzanne de Sainte julienne ( Ofier.) {ou Olier. ) XVIII. Intetrogatoire.

La Soeur Genevieve de Sainte Magdeleine (de la Haye. gt; XIX. Intetrogatoire.

La Soeut Marguerite de Sainte Irenee (Hucville.) 173. X X. Intcrrogatoire.

La Soeur Jacqueline de Sainte Catherine (d’Oxin.) 174. XXL Interrogatoite.

La Soeut Catherine Eulalie (Vallart.) nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

INTERROGATOIRES des Soeurs Converfes dc la Maifoa de Paris , dans 1'Afte de la Viffte faite pat Mr. de Contes amp; Mr. Bail, au mois de Juillet i66t.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;175.

PREMIER Interrogatoite La Soeut Marie de St. Ignace (Pougin.)

I 1. Interrogatoite,

La Soeur Mark de la Croix (Hervé.)

III. Interrogatoite.

La Soeut Scolaftique de Sainte Barbe (Gonir.)

I V. Interrogatoite.

La Soeut Marie de Ste. Blandine (Charpentier.)

V. Intetrogatoire,

La Soeur Catherine de Ste. Eugenie (Guellard.)

V 1. Intcrrogatoire.

La Soeur Jeanne de Ste. julienne (Guerin.)

VIL Intetrogatoire.

La Soeur Jeanne de Ste. Pelagie (Veil: td.)

V I I 1. Interrogatoite,

La Soeur Mark de Sainte Elizabeth. (Mazuelle.)

1 X. Intetrogatoire.

Soeur Michelle de Sainte. Magdeleine.

X. Intetrogatoire.

La Soeur Catherine de Sainte Theodore (Corbillon.)

X I. Intetrogatoire.

La ScEur Nicolede Ste. Albine.

XII. Interrogatoite.

La Soeur Marie Magdeleine de Sainte Marthe (Charzon.)

X I I L Interrogatoite. nbsp;nbsp;nbsp;P84.

La Soeut FraMoire de Ste. Marthe (Boutrouve.) ibid NOMS DES RELIGIEUSES

Ete deux Maifons de Port-Royal, dont on a rapporté les Interrogatoires.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jgg

LETTRR D’UN ECCLESIASTIQUE (Mr. de Ste. Marl amis. Sue la Pcrfëcution qu’on faifoitnbsp;louffrir aux Religieufesde Port-Royal.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ïgj

LETTRE de la Mere ANGELIQUE de St. JEAN ' a Madame la Marquilè de Creve-Coeur, pout lui offripdenbsp;demeuret dans la Maiibn comme étrangére.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...r,

LETTRE de Mr. SINGLIN i Madame la Marquilè de Creve Coeur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

LETTRE EN FORME DE FACTUM 11 fetvit de réponfea une Lettrc imprimée de Madame

194.

EX-


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89

TABLE DES MATIERES.

E X T R A I T

D’une Letire de vingt amp; une pages que Madame de Creve- nbsp;nbsp;nbsp;y vint lire Elle-même le 17 Mainbsp;nbsp;nbsp;nbsp;copie fur rOri-

cosur ectivit a la Commmiaiite de Port Royal, amp; qu’elle nbsp;nbsp;nbsp;ginal dcrit de fa main, quieft encore dansiaMaifon. 197.

RELATION

De ce qui s’eft paffé k

FOR T-R O Y A L,

Depuis le commencement de l’Annéc 1064, jufqu’au jour de 1’enlévement des

religieuses,

Qui fut Ie 26 Aout de Ia même Année.

CHAPITRE r.

Le Cardinal de Rets fe demèt de 1’Archevêché de Paris. Mr. de Marca lui füccéde 8c meurt. Mr. de Perefixe nom-mé enfuite, eft long-temps fans recevoit fes Bulles. Lesnbsp;Grand-Vicaiies (le fiége vacant) font un Mandement pournbsp;la fignatutc. Les Religieufes de Port-Royal refufent con-ftamment d’y foufcrire. On cefle-de les inquiéter pendantnbsp;quelque temps. 1’Abbeffe dcrit au Roi au fiijet du Mandement des Grand Vicaires.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2od.

L E T T R E

De la Mere AbbelTe au Roi, aptès le Mandement des fept Grand-Vicaires.

CHAPITRE. II., , „

Tout annonce aux Religieulès de Port-Royal leur dcltruetion prochainel Plulieurs d’entr’ Elles s’inftruiient des matieresnbsp;conteftées pour être en état de rélifter avec plus de, rerme-té. Mr. Bail fait tour ce qu’il peut pout les défunir,maisnbsp;en vain. ElIes ont des fecrets preflèntimens de leut reparation prochaine, amp; du tems qu’elle devoit arriver. 208.nbsp;CHAPITRE. UI.

Lente de Ia Soeur Angelique de Saint Jean a Monfieur Ar-nauld. Monfieur de Perefixe revolt fes Bulles., La Mere Agnès fait prier pour lui. Madame la Duchelle de Lon-gueville va a Pott-Royal. Mort de Monfieur Singlin. Lesnbsp;Religieufes envoient Monfieur Lancelot Complimenternbsp;Monfieur 1’Archevêque. Les Religieufes fe prépatent a lanbsp;Perfecution par des Ptiéres redoublées, par des Procelfionsnbsp;amp; l’éxpofiiion de la Sainte Epine. Monfieur 1’Evêquenbsp;d’Angers écrit i Monfieur de Paris en leur faveur- ibid;

CHAPITREIV.

Relation Faite pat Mr. Lancelot , ou il écrit ce qui fe pafla dans la Vilite qu’il rendit a Mr. 1’Archevêque de Paris.

216.

CHAPITRE. V.

Plufieuts perfonnes de Confidération vont volt Mr. l’Arche-vêque pour lui parler en faveur des Religieufes de Port-Royal. Mde la Duchelle de Longueville lui envoie un

' Mémcite oir 1’cn juftifioitles dites Religieulès. nbsp;nbsp;nbsp;221.

L E T T R E

De Monfieur de Ste. Marthe, Prêtre , ci-devant Confeflèiit des Religieufes (Je Port Royal, a Mr. de Perefixe Archevéquenbsp;^ Paris, pour ie fléchir de companion envers ces Filies, qaenbsp;leurs Ennemis vouloient faire opprimet pat ce Prélat. 22y..

CHAPITRE. VI.

Monlèigneur 1’Archevêque public fon Mandement pour Ia fignature. 11 va a Port Royal. Ouverture de la Vifite.nbsp;Son difcours aux Religieufes pour les petfijadei de Cgnet,

229.

CHAPITRE. VII.

Relation de ma Soeur Marguerite de Ste. Gertrude (Dupié.)

C H A P I T R E V I I I.

Relation de ma Soeur Angelique de Saint Jean. ( Arnauld d’Andilly.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;234.

CHAPITRE IX.

Lettrc que Ia Soeur Angelique écrivic ^ un ami dc la Mai-fon. nbsp;nbsp;nbsp;237.

CHAPITREX.

Relation de la Soeur Magdeleine Chriftine (Briquet 1 ibid

CHAPITREX I. ^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Conclufion de la Vifite, long difcouis dé Mr. 1’Archevê-que. nbsp;nbsp;nbsp;245.

CHAPITREXII.

Afte de Vifite amp; Ordonnance de Mr. 1’Archevéque fignL fiée aux Religieulès de Port-Royal, qui iè preparent a toutnbsp;événement pat une continuité de ptiéres amp; de gémiffè-ments. Les amis de Port-Royal prennent part a leursnbsp;peincs.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;20...

CHAPITREXII L

Lettre de Mr. d’Andilly è la Sr. Angelique de St. Jean. II 1’enoouragc amp; la fortific contte la petlécution , aulfi-bieanbsp;que routes fes Filies, la Mere Agnès 6c routes les Religieu-les. II donne la bénédiéiion i fes Filies , 8c en fait le fa-crifice d Dien.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;252,

CHAPITREXIV.

Lettre d’un ami aux Religieufes de Port-Royal. Motifs puiR fants de confolation , de force , de courage 8c de fideliténbsp;pour les Religieulès de Port-Royal dans la Petlécutioanbsp;qu’on leur fait.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

CHAPITRE XV.

Lettre d’un ami fur les Religieufes de Port-Royal. Bonheut de ceux qui foulFrent perfecution. Malheur de cetix quinbsp;Ia font fouffrir. Lavertudes uncs n’eft pas encore a fon com-bk pour être couronnée par le Mariyre, 8c 1’iniquité des,nbsp;autres n’ell pas encore coinblée pour cu venit acette éxitê-mité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2yy.

C H A-


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90

LE DES MATIERES.

2-5J-

CHAPITRE XVI 1.

CHAPITRE XVI.

Lettre de rAbbeHè de Port-Royal a M. 1’Archevêqiis, au fujet de l’Aifte de Vifite qui ctt ci-defl'us (chap, li.joii lesnbsp;Supérieures étoieot très rnaltraicées. Elk juftifie leur conduite. Et envoie en tnême-temps ii Mr. 1’Atchevéque Ianbsp;Cgoatme quc la Communaute fit Ie mois d’Oélofare i66i

Mr. Cbamiilard commence la fonftion de c'onfelTeur. Pe qiielle inasiére il fe conduit avec les Religieulcs. Relationnbsp;de la Sr. Magdeleine Chrilline CBriamt) de Ia conferencenbsp;qu-elle cutav?c lui.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;156.

^ nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITREXVIII.

Piiére a JesuS-Christ pal _les Abbeflé amp; Religieufes de Port-Royal.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;159.

CHAPITRE XIX.

Suite de conduite deM; Chamillard, qui voit toutcs lesRe-ligteufes 1’une après 1’autvv nbsp;nbsp;nbsp;z6o.

C H A P IT; R E XX.

M. Chamillard va a Pott-Royal avec Ie nbsp;nbsp;nbsp;Perenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Efprit.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Leut

entretien avec la Sr. Angelique de’S. Jean pour la faire entree, amp; routes les Religieul'es pat ellc, dans des fenti-iBemsd’accommodcment, Sentiment de toutenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Commu.

nauté (iir eet accommodement. nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

¦CHAPITREXXI.

Le lendemain on figna l’Adte, qu’on avoit fait voir a Mr. Chamillard. Cet Aöe eft une declaration fincére de leurnbsp;véritable difpolition touchant le commandement qui leurnbsp;avoit été fait enfuite de 1’Ordor.nance qui exige la foi hu-maine du fait de laufenius.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z66,

CHAPITRE XXII.

M. Chamillard amp; le Pere Efprit retoutnent a Port.Royal. Ectit entretien avec les Religieufes pour leur perluader desnbsp;Icntiments d’accornmodemcnt.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;267.

C H A P I T R E X X I I I.

Lettre de La Sceut Angelique de St. )ean, au fujet de Pen-tretien de Mr. Chamillard amp; du Pere Elptit fut 1’accoin-raodement qu’ils defitoient nbsp;nbsp;nbsp;270.

CHAPITREXXIV.

Leme de la Soeui Gemude Dupié fut le même fujet. joie des Religieulés de Pott-Royal des Champs de ce quenbsp;1’accoramodement de Mi, Chamiliard n’avoit pas eu lieu.

CHAPITRE XXV.

Trouble des Relig. de Pott-Royal a la Propofition qu’on leut fait d’une nouvelle fignature. ElSes fe déterminent anbsp;en faire une conforme a la délicatelfe de leur confcience-

ifaid.

CHAPITRE XXVI.

Mr. Chamillard va pour la 3cmefois a Pott-Royal pouryfol-liciter Ibn accommodement. II voit a ce liijet toutes les Religieulcs en particulier. Quei fut le fruit de les difté-rents entretiens.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;27 i,

C H A P 1 T R E X X V I f.

M. Chemiliard va pour le 4eme fors hPorr-Royal pour le mê-rne liijet Sa grande averüon pour la fignature, tcile que les Religieulés vouloient la faire. Ses grands efforts pournbsp;perfuader fa maniéte de figner. II porte a M. 1’Archevê-

Sue le ptojet des Religieulés. La reponfe de ce Prélat.

les Religieufes refufent une nouvelle maniére de figner ptopofee par M. de Meaux.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^7 '

CHAPITRE XXVIII.

Les Religieufes font la fignature en leur maniére, amp; 1’en-voient a Mr. i’Aichevêquc par Mr. Champagne. Réponfe de Mr. i’Atchevêque, amp; lis fentimenls fur Mrs. de Pott-Royal.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;276.

CHAPITREXXIX.

Lettre de la M. Agnès aux Religieulés de P.R. des Champs.

C H A P I T R E X X X.

Le P. Efprit va a Pott-Royal pour témoignet ftin mécon-icatement de ce que fes Religieufes avoient fait préfenter a Mr. 1’Archevêque leur fignature , fans 1’avoit confiilté ,nbsp;non plus que Mr. Chamillard. Son long Entretien h cenbsp;fuiei avec la Sceut Angelique de St. Jean, amp; celui qu’il anbsp;avec la Sceut Anne Eugenie (de St. Ange,)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;278.

CHAPITRE XXXI.

M. Chamillard témoigne auili fon mécomeutement fur le même fujet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;281.

CHAPITRE XXXII.

Requète i Sainte Marie-Magdclaine. nbsp;nbsp;nbsp;iKM

CHAPITRE XXXIII Mad. Ia puchefTe de Liancourt voit Mc. Chamillard au fu-jet dc Port-Royal. Elie piic les Religieufes de lui envovetnbsp;les rations de leur refus.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

CHAPITRE XXXIV.

Afte que les Religieufes de Port-Royal envoyérent h Mad. la Duchefié de Liaiicour le 28 de Juillet 1Ö64. Cet afte'nbsp;contietic les taifons de cciifcience qui out empêché les Religieufes de fe fetvird'une fignature ambigue Sc équivoque;nbsp;qui leur avoit été offerte par Mi. Chamillard.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

C H A P I T R E X X X V,

Les pourfuites contre Port Royal font fufpendués pout un peu de temps. Maux dont on les menajoit. Les Religieufesnbsp;s’y préparen:: leur Reqnête a St. Laurent.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2.83.

C H A P 1 T R E X X X V I.

Les Religieufes s’alfeinblent Capitulairement pout ligner l’A6lc luivant. Edification amp; dignité de cette Cérémonie.nbsp;Circonftances qui leur annoncent qu’eiles feront diiperléesnbsp;amp; qu'elles foufttiront beaucoup.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2o '

CHAPITRE XXXVI l.

Aéle des Religieufes de Port-Royal du XI Aout 1664. Cet Aéle contienc une proteftation générale contre les violencesnbsp;dont elles étoieat mciiacees, enfiiite de celles qu’elles ontnbsp;löuftcrtes depuis 3. ans.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;285.

CHAPITRE XXXVIII.

Requète i Jesus-CHrist. nbsp;nbsp;nbsp;289.

^ nbsp;nbsp;nbsp;, CHAIMTREXXXIX.

Requete a la Stc. Vierge. nbsp;nbsp;nbsp;200,

^ nbsp;nbsp;nbsp;_ C HA I T R E XL.

Requete a St. Bernard. Ncuvaine a la Sainte Epine. 201,

C H A P I T R E X L I.

M. 1 Archeveque mecontent de la pecfevétance des Religicti-fes de Port-Royal dans le refus de !a fignature, kui fait aiiBoncer qu’il ita chez Elks pour fe fake obéir. Son dif-, cours a route la Communauté. Ses eniportements Lanbsp;confternation de la Communauté, Sc fa feriiieté. Tl l’in-lerdit de la participation des SacrementsSc redouble fesnbsp;menaces,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibid..

CHAPITRE XLII.

Afte de Proteftation des Religieufes de Port-Royal du 21.. Aout 1664. Cet Afte contient une proteftation contre lanbsp;défenfe verbale que Mr, 1’Archevêque leur fit ce jour la denbsp;ne point approchei des Sacrements.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;294.

CHAPITRE X L 1 I I.

Lettre de la Sr, Angelique de St. Jean, fur le traitement qu’on exercoit a leur égard.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;29f.

CHAPITREXLIV.

Dilcours de Mr. d’Amicns a la Mere de la Fayette, fiir la conduite des Religieufes amp; des. Mrs. dc Port - Royal. Eifc-tretiens de Mr. rArclievêque avec le Pere Annat Jéfiiite.nbsp;11 Sacte Mr. de Rodès. Accident arrivé au Saint Ciboire.nbsp;Point d’honneur que fe fait Mr. 1’Aiclievêque,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2Q7

C H A P I T R E X L V.

Requète a Saint Louis. nbsp;nbsp;nbsp;2 o*

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;X L V r.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Mr. 1’Archevêque s’alfure des places dans différents Couvents pour y envoyet les Religieulcs de Pott-Royal , qu’il yqu,nbsp;loit dilperfer Sc chaffer du leur. Les Religieufes averiicsnbsp;de fes ddléins, fe piéparent par la ptiére. Sec. a tous les.nbsp;maux dont elles étoient nienacées. Trifte état ou fe ttou-vent ces Religieufes. I.lr i’.^ichevêque fait anuoncet fou:nbsp;arrivée par un de fes Aumóniers.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, 200

C H A P I T R E L X V I I.

Arrivée Sc efeorte de M. 1’Archevêque. Redit de tont ce qui fe pafla dans cette ttifte vifite. dans laquelle il fit fen-tir du laiiftuaire, celles qui en étoient les ptincipaks nier.nbsp;res amp; les colomttes.

CHAPITRE X L V I I I. ^ • Plufieurs pariicularités teinarquabks, rappouées pat M, Lan-

309,

NOMS


-ocr page 556-

TABLE DES M A T f e“r Equot;s*

RELIGIEUSES,

309-

Qui ctoient a Port-Royal de Paris lots de la Perfecution de 1654.

AVIS DONNÉS

316.

tbid.

?'7.

ibid.

ibid.

,318.

ibid.

N9

ibid.

Pat la Mete

CATHERINE-AGNES de S. PAUL ARNAULD ,

Aux Rcligieufes de Port-Royal, lïir la conduite qu’eiles de-votent gatder au cas qu’il arrivat du changement dans le gouvernement de la Mailbn.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; lO,

I. nbsp;nbsp;nbsp;Ce qu’il faut faire fl on enléve 1’Abbeflê.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

II. nbsp;nbsp;nbsp;Ce que Pondoit feite C le Roi nomme une Abbeflc. ibid,nbsp;HI. Ce qu’il feut feite fi 1’on met des Reiigieufes étrangé-

res pour gouvctnet la Mailbn. nbsp;nbsp;nbsp;312

IV. nbsp;nbsp;nbsp;Comment on ft doit conduite h I’e'gard des Confeflburs,

amp; de la Ste. Communion, _ nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

V. nbsp;nbsp;nbsp;Comment il faudta foufttit les mauvais ttaitements.

313.

VI. nbsp;nbsp;nbsp;De la Chatite mutuelle.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;314.

VII. nbsp;nbsp;nbsp;De la Pauvrete.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3iy.

VIII. nbsp;nbsp;nbsp;Renoncement aux conlblations huraaines.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

IX. nbsp;nbsp;nbsp;DuParloit.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

X. nbsp;nbsp;nbsp;Obéiflance dans les chofts qui ne porteront Mint deeon-ftquences: tefus des eaircticns avec des Diredteurs. ibid.

XI. nbsp;nbsp;nbsp;De la Leftute.

XII. nbsp;nbsp;nbsp;Des Sermons Sc des Confétences paiticuliéres.

XIII. nbsp;nbsp;nbsp;Des Retraites.

XIV. nbsp;nbsp;nbsp;Des Penitences extraordinaires.

XV. nbsp;nbsp;nbsp;De la privation du Saaement de 1’Eucbariflie,

XVI. nbsp;nbsp;nbsp;De la privation de la leftute de I’Evangift.

XVII. nbsp;nbsp;nbsp;Avis pout celles qu’on ötera de la Maifon.

XVIII. De rObeiffimee.

XIX. nbsp;nbsp;nbsp;Du Bréviaiie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-----

XX. nbsp;nbsp;nbsp;Quelle doit être leur dilpofition dans des Maifons d-

trangéres. nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

XXI. nbsp;nbsp;nbsp;Sui Icuis Communions.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

XXII. nbsp;nbsp;nbsp;Sur les Confeflions.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;32.0.

XXIIl. Sur la nouitituie , amp; les inamp;mites qui pourtonc

furvenir. nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

XXLV. Sur le travail des mains. nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

XXV. nbsp;nbsp;nbsp;Sur les Maladies.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

XXVI. nbsp;nbsp;nbsp;Sur les mauvais traiteraems , Sc fut le délailTement

a la mort. nbsp;nbsp;nbsp;32I.

XXVIL Conclufion de ces avis, nbsp;nbsp;nbsp;322.


Mr. GUILLEBERT a Mr. D'ASTAIN (ARNAULD.) A Paris ce 29 Aout 1464.

Sur la conduite de Mr. 1’Archevêque. Ses occupations (de M. Guillebert) pout defendic la vétité conttc les Petes

Annat amp; Ferrier, Jelliitcs. Paflages de PEaiture amp; des Peres appliques aux Perftcuteuts amp; aux Religieufts perfé-cutées.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;323.

Fm de la Table ie la Sectnde Partie.


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DES MATIERES

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Chamillard fur nrffalÜibilitfdefpl!

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cette Mere, 8c de if,

««t

Relation de la Sceut Genevieve de l’incarnation (PINEAU) de ce qui s’eft paflë a P. R. de Paris depuis Ie 26 Aoütnbsp;1664, julqu’au 13 Juillet 1663. Première Partie. 3ZJ.

Quelques circonftances de ce.qui arriva Ie ^6 Aont, jour de i’Enlévement de 12 Reli^ieules de Pori-Rojiai. ibid.

Reflexions fitr la conduite inégale Sc changeante de M. 1’Aichevcque cnvecs les Religieules de F»rt~Royal. 326.

M. 1’Archevêque blamp;me Ie lèntimcnt des Supérieurs de Port-Royal fur la grace. Arrivée des filles de Ste Marie.nbsp;Appel des Religieufes de Port-Reyal centre cette intrulion.

328.

I V.

Ce qui fe pafla dans Ie Chapitre lorfque M. 1’Ardievêque voulut engager les Religieufes de Part - Royal i tecevoir lesnbsp;Religieufes de Ste. Marie. Départ de M, 1’Atchevéque.

ibid.

V.

Conduite des Religieufes de PortrRoyal envers les Religieufes de Ste. Marie. nbsp;nbsp;nbsp;329.

VI.

Conduite de M. Chamillard envers les Religieufes de Port' Royal. II veut les obliger i remetrre routes ks Clefs entte les mains de la Mere . RngenU. Ses contradiflions denbsp;paroles Sc de conduite.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3 30.

V I I.

II fort fouvent du Confeffional pout aller vifiter en Surplis les paquets des Religieufes enkvées. Difcours que lui liencnbsp;une Religieulê a ce lujet. Sa douceur feinte, Sc fes arti-fices.Il fe déchainecontt^la^Mere Angeliquede St. Jean. 331.

Moyen dont fe fert la Mere Eugenic pour avoir les Clefs Défotdte Sc incommodité qui en fut la (kite alaSacriftie'nbsp;au Tour, Scc. M. Chamillard Sc la Mere Eagenie maltrai-tent la Sr. Jeanne de Ste. Fare, qui ne veut point donnetnbsp;les Clefs du Tour.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,,

I X.

Les Ofliciéres rendent enfin les Clefs, mais aux Signeufes La Célériete rend fes Comptes. Caraftére impérieux dcnbsp;Ia Mere Eugenie. Son peu de difcernement. Scs plaintesnbsp;contrcles Religieufes dc Port-Royal auprès de M. 1‘Archevè^nbsp;que. Colére « padion de ce Prélat.

X.

Efprit 8c Conduite ^s Religieufes de Ste. Marie, futtoutdc la Mere Engenie , Sc de la Sr. Serafhine. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;33,).,

1.

La Mere de Mau^ean lort de Port-Reyal pour retourner a Ste. Marie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;537.

X I I.

II y a dans Ia conduite des Monaftéres de la Vifitation des defauts eflèntiels pout la vtaie Sc Iblide piété. Tour s’ynbsp;conduit pat Ie principe d’une obéilfance aveugle , Scc.

338.

XIII.

Honneurs amp; civilités que les Religieufes de Part-Royal ten-dent ï la M. Euienu, afin d'obtenit pat cette conduite un

femblable traitement pour la M. aignès, qui étoit a Ste, Marie. Dureté avec laquelle elie y eft ttaitée. La Merenbsp;Eugenie téinoigne du re/pefl: Sc de 1’eftime pour les Supérieurs Sc Religieufes de Part- Rayal Scc. Faulïeté de cesnbsp;témoignages. Sa conduit^ dure Sc méprifante.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;339.

Le^M, Eugenie lit les Conftitutions de Part-Royal, pour Ia Communauté. Sa conduite dure, impérieufe, Sc mepri-lante, fair que la Communauté en fécouc totalement Ie

,40.

Conduite de la Steur Ela-vle pour fedulre lès Soeiirs. Entrc-tira quklle a avec la Smur Genc-viéve de l’Incarnation. Ca-raétere foutbe Sc dilfimulé de Ia Saear Flavie. nbsp;nbsp;nbsp;3^1

Continuation du même fujet. Réflexions fur ks delfeins de M. 1’Archevêque de Merenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;c. pour chT.

get refprit Sc la condurte de Port-Rayai. u Farmulaire n*etou qu*un pretexte, lans etre la fin principale desnbsp;tions qiï-on faifoit aux Religieufes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;= ues vexa

^ nbsp;nbsp;nbsp;^ X V11.

Continuation du même fujet. nbsp;nbsp;nbsp;,4.

Continuation des Réflexions fut les deCfeins de M. 1’Archevêque Sc de la conduite de la Soeut Flavie, nbsp;nbsp;nbsp;3,1.7.

XIX.

Conduite de Ia Suur Flavie dans les premiers jours après 1'Enlévement des Mercs.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;348.

X X.

On découvre dans la Ville qu’il y a plulieurs Religieufes de Port Royal qui trahiflênt ks autres, Sc qui fe font livtéesnbsp;a tour cc qu’on difoit d’Elles, ce que les Religieuks elles-mêmes ignoroient. Embarras des Religieufes de ne Ica-voir quelks ni quel nombte d’cntr’ Elks ks trahifloient.nbsp;Elks lont forcées dc fe défier les unes des autres. 340

XXI.

Trahifon 8c mauvaife foi de la Sceur Dorothe'e. Dureté de la conduite dc celles qui avoient ligné envers les autres.

XXII. nbsp;nbsp;nbsp;•

Bruits qui courent dans la Ville fur les elpérances qu’on avoient fur routes celles qui étoient reftées au Monaftére ,nbsp;OU fur la diipcrfion d’un grand nombre d’entt’ Elics. Embarras on fe cronvent ces Religieufes. Bruits calomnieuxnbsp;qu’on répand coutr’ EUes, Sc que M. Chamillard fortifie.

ibid,

XXIII.

Moyens dont ufè M. 1’Archevêque pout les gagner, auffi. bren que M, Chamillard.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, -

XXIV. nbsp;nbsp;nbsp;2^'»’

M nbsp;nbsp;nbsp;Eugenie voit routes ks Religieufes en particulier

Les differents entret.etis qu’elk a avec pluüeursf font vok fes deffeins, fon caraélete impérieux haut Sr r 'nbsp;fon ignorance, Scc. •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt; «aw « mepiifant,

, r, r- , XXV, nbsp;nbsp;nbsp;35f.

Li Soeur Genevieve de 1’Incarnation épiouve l’Infl' -u-v -des preventions de la Mere Eugenie SpuhI! ^ mflexibtlite cette Mere Sr denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'i' pentiment e:


•1?

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93

TABLE DES MATIERES.

des Amis. Image touchante de ce qui s’y palla. 364» XXXIII.

La Mere Eugenie fe met dans la place de la M. Prieure a 1’Eglife. Sonadiduité a I’Office avcc routes fts lilies, pour-quoi. Maniére altiére Sc impétieufc avec laquelle elle re-prend une prétenduë fautedc la Steur Geneviéne de l’Incar-naiion. Quels étoient les crimes prétendus des Religieufesnbsp;de Port-Royal.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;366.

XXXIV.

Les autrcs Religieufes de Ste. Marie fe conduifeut envers les Religieufes de Port Royal, avec le même caracléte (dur Scnbsp;imperieux) que la Mere Eugenie, Sc leur font égalementnbsp;des crimes des chofesles plus innocentes. Elles delapprou-veut Sc mépritènt les Réglcments les plus fages de la Mai-Ibn, Sc ies font pafler pour des deréglcmcnts. Cliange-ments que la M. Eugenie veut faire dans la Mailbn de

Port-Royal. nbsp;nbsp;nbsp;jCg

XXXV.

Efforts de la Mere Eugenie , aidée de Ia Sour FUvie pout alfetvii la Communaute aux nouveaux Réglcments qu’onnbsp;vouloit inttoduire.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;%6q

XXXVI.

M. Cbamillard veut éxercer_la pvétcnduë autorité pat des Conférences qui révollent töute la Commuuauté. Ce quinbsp;fe paffa a ce luiet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibid/

X X. X V11.

Image de 1’état accabknt oü mettoient les Religieufes de Port-Royal, les bruits qu’on répandoit (qu’on en alloit en-levei' encore une pattie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;370.

XXXVIII.

Mauvailè humeur de M. Chamillari , qui lè voit afaandon-lié Sc méptifé pat la Communaute. nbsp;nbsp;nbsp;371.

pes. nbsp;nbsp;nbsp;35g.

XXVI.

M. I’Archevêque va I Port-Royal pour ConfelTer la Saar F/tivii. Eftiiue qu’il faifoic de cette Soeur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3 T9.

XXVII.

Conferences dc la Mere Eugenie , amp; ce qu’cUe y difbit, furtout en faveur desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jéfmtes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

XXVIII.

Entretien que la Mere Eugenie a aVec la Saar Elizaheth de Ste. Anue.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;36°*

XXIX.

Suite de la conduite de la Mere Eugenie dans les Entretiens qu’ellc avoir avec lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Religieufes de Port-Royal.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;361.

X X X.

Les Ailions amp; les paroles innocentes, patient pour des crimes dans 1’efprit de Mr. Chamitlard amp; de la Mere Eugenie. qui. etoit /tLrgement^prévenue^ut tomesjcs^ tue.neutcs

qui'^fuccombe aux impottunues de M.

XXXI. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

pe quelle inaniete la Mere Eugenie veut conduite les Religieufes de Port-Royal. Elle les réprimande durement de cc qu’elles s’etoient aflêmblées pout lire une Lettre dcM.nbsp;de Ste. Marthe. Elle veut les obligee d’aller a fes Conférences.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lbs-

X X X 1 I.

P A R T I E.

Les Religieufes trouvent le moyen de s’allembler pour lire les Lettres que leur écrivoient les amis , fans qu'on s’ennbsp;apctyfit. Coinbien ces Lettres leur ont été utiles amp; nécef-faires. La Mere Eugenie entrcprend toujouts cpelque cho-Ic dc nouveau pour aftermir fon Authorite. Elle veut te-nir Is Chapitre. Les Religieufes y confentent pat I’avis

SECONDE

D E L A

R E L A T I O

D E L A

Sceur Genevieve P I N E A O.

quelle maniete qii la Commu-380.

Image affreu-

Le 12. Sept. i6«4, M. 1’Atchevêque report Ia flgnature de 7 Religieufes. Ses entretiens pen feiieux amp; badms. Cenbsp;qui fe paffa le refte du jour envers celles qui n’avoient pasnbsp;voululigner.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;371.

M. Chamütard recommence a exhorter a Ia fignature a I’oc-c-ïlo:: du lenouvellement des Voeux des Filles de Ste. Marie. 11 fait des Conférences li indécentes , li ineptes, amp; en même-tcmps fi emportées, que prcfque toutes les Re-ligeufes s’cn xetirent.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;37Z.

I I I.

Les Religieufes qui avoient figné craignent le retour des Meres. Ce que M. 1’Archevcque leur dit pour les ralTu-ler. Elles aceufem Icurs Soeuts o’avoit fait létment de nenbsp;ja.mais lianer le Eormulaite.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;374.

I V.

¦ Celles qui avoient figné fe fepatent des auttes , amp; en de-viennent les Petfécuiiiccs, nbsp;nbsp;nbsp;ibid.

V.

Le Pcre Annat écrit a Ia Sxur Flavie pour la congratuler dc fa fignature, Eftbrts qu’elle fait pour engager fes Soeursnbsp;a la fignature. Ses intrigues a ce Uijet. Embarras de M.nbsp;l’Archcvèque, de ce qu’il y a moins dc Signeufes qu’il nenbsp;defitoit, pour patvenir a fes fins.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;373.

M. 1’Archevêque va a Port-Royal ppur prècher Ia Signature , 8c peut changer les OiBciéres. La ma.tiéte dont il s’y yonduit au fiijet du Procés Verbal du z6 Aoüt, amp; au lit-Signature , en comiuun amp; en particulier. Pcr-nage qu ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chamillard.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;117.

Son Entretien avec 1- nbsp;nbsp;nbsp;„

quot;T ^^rxr^Gecnevie-ve de l Incarnation. I/Q.

M. I’Atchevêque change les 'oVciéres. Cataftete des nou-velles, Sc furtout dé la Sxur Flavie. De M. 1’Atchevèque fe conduit en préfencenbsp;nauté dans cette éxpédiiion. Son depart.

I X.

Les nouvelles Officiéres entrent en Charge, fe de la Captivité a laquelle fe irouvent réduites éu un in-ftant les Religieufes par leurs propies Soeurs. Conduite denbsp;la Steur Flavie. Dilcours de la Steur Dorothée.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;384.

X.

Maniére dont la Steur Flavie s’acquilte de lés deux Charges, (de Soiiprieuie Sc d’lnfirmiéie ) Combien les mala-des avoient 'a foulftit de fes perlécuiions. 6c de celles de la Mere Eugenie. Les Religieufes fideles ne peuvent ap-procher de leurs Soeurs malades que pat adrefle. 3 82,

X 1.

Conduite de la Steur Dorothée dans fes Charges de Céleriére Sc dc Touriére. Son ciprit, Sc celui de la Steur Flavie, fontnbsp;incompatibles. Elle fe fait une rente de 3GO Livres, ennbsp;cas qu’elle fut obligee de fortir, Cataétére de la Steur Jac-uneline.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;383.

X I I.

Conduite de Ia Sxur Fhilherte dans fa Charge de Sacrijlinet Sou caraélére.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;384.

XIII.

Conduite de la Sxur E!ix.abeth des de Ia Robei'ie. Sou caraéféte , Sc celui des auttes Religieufes qui avoient figné.

iuid.

X 1 V.

Mécontentement de M. 1’Archevêque, de n’avoir pu obte-nir le délaveu du Procès-Vcrbal du 26 Aofit. Itiutilité des efforts éxtraordinaires qu’il fit faire aux Filies de Ste. Marie, a M. Chamillard, Sec. pour en obtenir le détaveu, danbsp;moins de quelqucs-unes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

M. de la 'Brunetiére vient a Port - Royal viütec le Cofre -fon.

La


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94

TABLE DES MATIERE

Surptife des ReliniLree-n 1 •

Ueu d’clks dans le Chapitte fiiSF l“aFtente™^?gt; “r pafla en ceite journée a Port-RoyaL “nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

XXVII.’ nbsp;nbsp;nbsp;403-

M. l’Archevêque va 'a Port - Royy. La Communauté lui demande muiikmcnt la permiHion de Communier .i J^oe/nbsp;Son dilcouis emporté contre la Cömmunaiué, au fujet dtinbsp;refus de ligner, Sc du Procès-Verbal.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aoa

X X V I 1. nbsp;nbsp;nbsp;^

Ivl. IJrchevl^ue va a Port Royal pour Enkver la Sam quot;Brl-enct. Dureté avec laquclk il traite la Communauté, qui Hire fur ks Evangiks qu’il n’y a que la ctainte de Dieunbsp;qui ks empêche de ligner. On park de la difpetfron gé-

nerale. nbsp;nbsp;nbsp;XXIX.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

Une Patente de la Sceur Genevieve de I'Incarnation lui rend

icfoiveiic

_. nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X L I.

m.l Archcveqne va lui - memc declarer fes intentions Comn........'¦

' ^iLiiprotcite contre routes fes emieprifesvio-

42.1,

gagner. On Ie$ a Port-Ru^'al des Champs. Lesnbsp;dc^i

cnvüic aufli fuccefiivement

La Sirar Gentmévè de F Incarnation s’y trouve au nom de la Comniunaucé. Ce qui s’y pafla, iuECouc au tujet de lanbsp;Maifon de Mademoifelle Datrye, 8c de 1’obéifl'ance aveu-file avec M de la Tirttnetiere 8c la Saar le Heron, On pri*nbsp;ye les Religieufes de Port - Royal de voix A8Uve Sc Paffiye.

386.

X y I.

Bien qui Ic trouve dans les Fiiles de Ste. Marie, Le trifte état oil elles tédiiifent les malades au fujct de la Signature.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3^8.

X V I L

Efprit de leur Ordre. Caraélére de la M., de la Sourdie'rc, de la M. Eugenie, de la M, de Maufeoa, Eftime, ouquot;mépris , que ces Meres font des Coutumcs de Port-Royal amp;nbsp;des auues Ordres. Ignorance 8c incapacité des Supérieuresnbsp;de-kur Oidre , dans lequel on prive des Charges, cellesnbsp;qui ont de 1’Efprit.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;389.

XVIII.

Ce qui fe pafla au fujet du Livre de la Religicnfe Parfai-te, que M. Chamillard fit difttibuer a routes les Religieu-fcs. Le pcu d’eftime que les Religieufes de Ste Marie font de cenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Livre.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;301.

XIX.

Conduite des Religieufes de Ste Marie a Port-Royal, dans PEglife, dans le Tour , dans toute la Mailbn, Leur conduite judaique en routes rencontres.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-n-

XX. nbsp;nbsp;nbsp;¦

Plufieuts enttetiens de la Sxnr Genevieve de I’lncarnation avec 1.1 Sfenr Flavic fur le belbin d’argent on le trouvoitnbsp;la Mailbn : fur les Ecrits qui couroient centre M. 1’Arche-vêque: fur la pretendue ellime que la Mere atgnès faifoitnbsp;de lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Satir Ftavie:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lur ce que difoit M. 1’Atchevêque

de la nbsp;nbsp;nbsp;Soeur Arteeliqnenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;St, ^ean,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3bC.

X X I.

La Communauté écrit plufieurs fois a M. l’Archevêque pour le prier de leur donnet un autre Confefleur que M.nbsp;Chamillard, M. l’Archevêque va i Port Royal. Son Entre-tien avee deux Religieufes au fujet duProces-Verbal, 5cc. 396.nbsp;XXII.

La Saar Flavie, 8c celles de fon parti, font a M. l’Archevêque de giandcs plaintes contre la Communauté. Les Religieufes de Sainte Marie condamnent la conduite, les cou-tumes, ks Livtes, ks Sentiments tkc. de la Commniiau-té, qu’elks ne cefl'ent d’accufer de defordres les plus grands. Quels ctoient ces defordres. Fruit de la Signature dansnbsp;ceiks qui avoient figné.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;398.

T C- nbsp;nbsp;nbsp;X X 1 1 I.

Les Filks de Sainte Marie adorciit les Ordres de M. I’Ar-cheyêque. Leut application a chercher routes ks occalions Oommunautc n’y cut pas etc fidéle, pour en fairenbsp;le tappott a M. 1’Archc^ê^ue.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;400.

^ jouflSnrc^endanf^ Communauté, 8c

trouvetl-cndrcitpar lequel elks aToknt I? a Lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Fe difl'F^u^

Religieufes. SupFTe *des°R nbsp;nbsp;nbsp;^ Enkver trois

vifitc pout la folliciter a figner La Soeur Heron fc met de la pattre, ce qui fait changer de langage 'a la Pareme ^nbsp;grand etonuement de la Sccur Heron.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

XXX. nbsp;nbsp;nbsp;40«-

Seconde vifite de la dite Parente , ce ciui fe nalT- r Entreticu avec la Sam Genevieve ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ‘Lns fon

XXXI.

La dite Parente vient pour la 301110 fois Sollicitcr a la fi gnature la Soeur Genevieve, accompagnée de plufieurs au-ttes pcrlonnes. M. Chamillard fe trouve dans cet Enrretien

amp;,.i

Cérémonie du Martyrologe de la Veille de Noel a Port~

' Royal. Régularité de la Sam Flavie. La Communauté-pali'e triftemeut les fetes de Noel, privee de la Communion. nbsp;nbsp;nbsp;408.

X X X I 1 I.

Mr. Chamillard patle a routes ks Soeurs en particulier, pout ks potter a la Signature. Son Enrretien avec la Sam Genevieve de FIncarnation, Trifte état oil M. l’Archevêque re-duit Port - Royal a caufe du refus de ligner. Signature denbsp;plufieurs. Remors qu’elk kur caufe.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;400-

XXXIV.

Image du trifle état oh réduifoit ks Religicuks de Port-Royal 1’atteme de kur difperlion générale. Doukur que kur caufe la chute de plufieurs d’cnir’ Elks au milieu denbsp;leurs engoifles. Etrange embairas ou elks fe trouveiic dansnbsp;la néceflité ou elles étoieut de s’ouvrir ks unes aux au*nbsp;. kns Ravoir quelks étoient celles qui méditoieut denbsp;le léparcr u'avec elles pour ligner, 8t pour decouvrir tout

ce qu’elles lyavoient. nbsp;nbsp;nbsp;411.

^fefnf^'nouveaux nbsp;nbsp;nbsp;Eénérale cchouë. Nouveaux del-

1.S vér,..bles nbsp;nbsp;nbsp;ObUleseioiM.

STf l/TV:;quot;' T'-’“ ? * “ Si.l “vS;

XXXVl. , nbsp;nbsp;nbsp;*quot;¦

La Sam Flavie efl toute occupce pour de'eouvrir quelque communication de la Communauté avec le dehors. Sonnbsp;efprit de trahifon. Entretkn de M 1’Atchevêque. Denbsp;quelle maniere la Communauté pafte le Carême. Ellcnbsp;refufe a M. Chamillard de I’entendre ptêcher au Parloir lanbsp;Semaine Ste 8c ks Fétes de Pannes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;41 j.

XXXVII.

a. Chamillard eft indifpole contre la Communauté, 8c fur-tout contre la Sam Genevieve de FIncarnation, 8c la Sam Marguerite Angelique, Son entretien avec la Sam Genevic*nbsp;VC, au fujet de pretendus defordres de la Communauté 8cnbsp;de fes Conferences, au.xquelks elk ne vouloit point afli-ftcr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;416.

XXXVIII.

La Soeur Flavie veut faire plufieurs aftes de Souptiorité: elk y échouë.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;419.

XXXIX.

M. ChaJJebras petfuade a la Soeur Enphrojine la Rétraélation de la Signature: enfuite il la petfuade de la rétraaer. Murtnbsp;de 1.1 Soeur Fran^oife de Ste Claire, Avantage qu’on tire denbsp;la pretendue Signature contre ia Commiuiauté de Port-Royal,nbsp;Ce qu’on doitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peufer de cette Signature.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;410.

LX

De quelle manierc la Communauté pafla le temps qui s’e-coula depuis nbsp;nbsp;nbsp;jusqu’a la St. Jean.M.ChJr,niard\tar.

annonce le deflem qu’on avoir de ks transferer a Po-t-Kcija. des Champs. De qucUc fnaniere elles lecoiveiic cecte

éï tin/-, rt/-/» nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•»

411. a la

, nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X L r 1.

‘oü^r”ïï” 5.1 Sro-fuquot;';'Equot;'¦¦«'It»quot;

Il en refte 12 qu’on tache inutikment de


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95


TABLE DE5 MATIERES.


deffeins de M, fAnhivtqtu fe trouvent anéantis. Quels etoient fes delTeins. Injuitices éxercées envers les Religieu-fes de Port Royal des Champs, a qui on donnoit a peinenbsp;Jes chofes les plus néceffaites a la vie, quoique tout lebicnnbsp;de Port Royal de Parts leur appartint. Quel etoit ce biennbsp;X Li 1 V.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;424.

DifFérentes chofes oubliees dans la Relation ^récédente tou-chant la Mere Ettgenie. Un Monaftete derange, auquel M. l’Atchevêque n’appotte aucun leméde, pendant qu’ilnbsp;detruit Port-Royal, le Monaftére le mieux régie de fonnbsp;Diocefe: Sc touchant le lefpeft des Filles de Sainte Marienbsp;envers leurs Supérieures,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;426.

relation

Particuliéte de ee qui s’eft paffe dans la conduite que M. 1’Ar-


chevêque 6c M. Chamillard, commis par lui, ont tenue envers les Reiigieufes de Pert- Royal furie refus qu’ils leur


, nbsp;nbsp;nbsp;— _____ ___________ i66j. ju

qu’a la Fete du Saint Sacteraent. nbsp;nbsp;nbsp;427.

lere Lettre a Monfeigneur 1’Archevêque du Mars iddj. 428. Ilde Lettre du 27 Mats.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ibid,

llleme Lettre du i nbsp;nbsp;nbsp;Avtil.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;451.

IVeme Lettre du 9 Avtil. , nbsp;nbsp;nbsp;435.

Verne-Lettre du 13 nbsp;nbsp;nbsp;Avtil.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;434.

Vleme Lettre du 8 nbsp;nbsp;nbsp;Mai.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;43 j.

Ylleme Lettre. nbsp;nbsp;nbsp;441.


RELATION

de tout ce Q.U1 S’EST PASSE

P O R T-R OYAL DE CHAMPS.


Depuis k Vifite de Monfeigneur l’Atchevêque enNovembre 1664, jufqu’au 3 Juillet i66j, que la Communauté denbsp;Paris y fut ttansférée.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;443-

LETTRE.

De Mr. 1’Archevêque de Paris a la Mere Prieure de Port-


Royal des Champs, pour I’avettir de la Vilite.

LETTRE.

A Mr. Faiilen, Confeffeur de Port-Royal des Champs,

LETTRE.

De la Mete Prieure AM.***. nbsp;nbsp;nbsp;444,


443.

ibid.


RELATION


D E L A

Vifite de Monfeigneur

L’ARCHEVEaUE DE


PARIS


P 0 R T-R 0 T A L des CHAMPS. nbsp;nbsp;nbsp;445.

I I. nbsp;nbsp;nbsp;Extrait d’uue Lettre de la Mere Prieure du l8 Novembre

Ce qui paffa le jour de I’artivee de Monfeigneur 1’Archevê- 1664. nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;472i

III. nbsp;nbsp;nbsp;.

ENTRETIEN de M. l’Aicl^vêque avec la M. Prieure. 446.

ENTRETIEN de M. de la l^unetiere avec la M. Prieure. 452


RELATION de M. P AULON.

Article ler.

Arrivee de 1’EccIéfiaftique qui annonca la Vifite. -75 . Article Ild.

Auivée de M. de Paris accompagne de M. fon Grand Vicat-re 6c de Mrs fes Aumóniers, nbsp;nbsp;nbsp;475.

Article Illeme.

480.


ENTRETIEN de la Sceur de^Ste Euphrafte (RoScrr.jibid,

ENTRETIEN de la Soeur Charlotte de Ste Bernard {de Signature propolee, 6c les railbns du refus, St Simon.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;....nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Article IVeme.


V I I.


c j c A nbsp;nbsp;nbsp;j r a- j Vifite de k Cloture 6c de tous les lieux Réguliers, amp; k

ENTRETIEN De la Soeur Dèmfe de Ste Anne de CoJJard Conférence avec Mrs les Aumoniers pendant que Mgr. fut Veflan,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans le Chapitre.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;482.

VIII. , „ . rA • -11 nbsp;nbsp;nbsp;Article Verne.

ENTRETIEN De la Soeur Jeanne de Satnte Domttille, nbsp;nbsp;nbsp;pg paffa le deinier jour julqu’au depart de M. de

(Perfinne.) nbsp;nbsp;nbsp;457- Pans,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;484.

IX. nbsp;nbsp;nbsp;LETTRE

ENTRETIEN DelaSoeut Genevieve de Ste Madelaine [de pg PAULON (Pretie) a M. 1’Evêque d’ALETH.486. la Haye)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;400.


. ^ . nbsp;nbsp;nbsp;X I I I. *

* Cell unegj^rpi^gq-jEiq pg S(jgur Sufanne de Sainte julienne(0-faute d’lm- y nbsp;nbsp;nbsp;461.

preflion, nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X I V.

mats il n’ygj^rpj^gq-jgiq pg go-uj Marguerite de Ste Irene, {Hat-“ nbsp;nbsp;nbsp;vine.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;463.

ENTRETIEN De la Mere Ptietire, nbsp;nbsp;nbsp;464-

XVI.

M. 1’Archevêque entre dans le Monaftére pout en faire k Vifite.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4öyi

XVII.


a tien d’o. mis.


LETTRE

De M. FLORIOT h M. de SACY, fous le nom de M.. de GOURNAY. De Port-Royal des Champs. 491

pROJET DE LETTRE.

De M. FLORIOT a M. 1’Archevêque , après Pavoir vft dans la vifite a Port-Royal des Champs.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;492.

Sommaire de I'Entietien de M. Floriot avec Mr. PArchevê-que. nbsp;nbsp;nbsp;49Sgt;

V * La reclame qauquife trouve a la fin de la troifiemc 5 nbsp;nbsp;nbsp;, . _ /1 1 i «ri •/',•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n -¦ rA- Jtt

patue a ^ page 49lt;5, eft unc fame, auffi*bien que le chift'rc nbsp;nbsp;nbsp;ds Ia ^TaIhB ds lA TTOtfïéWff Vurtt^ ^

84 nbsp;nbsp;nbsp;dc la piemiete tabicnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tremier Volume^

lt;Jc5 niatiercs: ainli rien ne naanque. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prtmivi rv