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D nbsp;nbsp;nbsp;Enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L A
Dc k Mere Marie de Stc. Magdelaine da Fargis, Prieure de
DES CHAM PS.
Qui comient ce qui s’eO: paffe en ce Monaftcre depuis Ia ViGte de M. 1’Archevêque du i8 No vetnbre i6d4jurqu’au 3 Juülec , que la Cotntnunauté de Paris y fut transferee avecnbsp;routes les Meres qui avoient été en différents Monaftéres, amp; réduites en captivité
^el'jites Evêques ne fhétrant pas k fens des paroles de l’Evangile^ qui marquent lepouvoir au'ih ont de lier ér de délier, s’imaginant per me préfomption prefque Jemhlable d celle des PhariGensnbsp;de Ie pouvoirfaire commeil leur pleit ,ne confidérant pas quece ne[i point dia fentence des *nbsp;Frètres que Dieu a égard, mats d la vie criminelle ou innocente de ceux qui fubif-fent lette Sentence. St. Jerome fur St. Mathieu.
Dieu-mhne ne psurroit pas lier celui qui tdejl pas lié par les chasnes du pêché. Nul Evêque , nul Pierre ne Ie peut dtttc pas aujJL ürigéne fur ie métne endroit.
’ caives dc de nos Aumoniers, pour procéder i la Vifitc de la dice Abbaye ,conformcment a 1 a-„ vis qui en avoit été donne de notre part lejournbsp;,, précédent a Ia Prieure par un de nos Ecclcfiaf-„ tiques ; auquel lieu étant arrivés fur les deuxnbsp;„ heures après midi, nous fommes allés pcu denbsp;„ temp» après 4 l’Eglife,oü .ayant été regus par lesnbsp;,, Eccléfiaftiques de la Maifon, les Religieufes onenbsp;chanté Ie Te Deum , après quoi nous avon*nbsp;viGté Ie Sc. Sacremenc amp; lesSaintes Huilies, amp;nbsp;” enfuite avons fait une brieve éxhortation auxnbsp;” Religieufes a la grande Grille du Choeur, pournbsp;” les difpofer a profiter dc notre Vifite, amp; nousnbsp;”, avons aveni la Prieure de tenir routes chofesnbsp;” prêces pour Ie jour fuivant, pour continuer lanbsp;„ Vifite. „ Le lenderoain matin 16, après avoir célébté la Mefiè du St. Efprit, nous fommes allés knbsp;un des Parloirs de la dite Abbaye, oü, aprèsnbsp;avoir requ de la dite Prieure un Catalogue dcnbsp;routes les Religieufes Profeffes réfidentes dansnbsp;la dite Abbaye de Port-Royal des Champs,nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui II. Partiej delation nbsp;nbsp;nbsp;avons interrompula Relation dc la Mere de laMerei^i Ptieure de Port-'Royaldes Champs a laCló-du Fargis,'^'^'’'^ Vifite que M. 1’Archevêque de Paris II. 'fit, depuis Ie 15 jufqu’au 18 Novetnbre 16^4,nbsp;Partie, po“'^ donner la Relation de tout ce qu’il avoitfaitnbsp;en cc mêtne-temps dans 1’éxtcrieur du Monaftére.nbsp;Nous allons rcprendre la fuite de cette Relation,nbsp;qui n’eft pas tant une Hiftoire fuivie, qu’un Re-cueil de Lettres amp; d’AAes qui nous donncnt unnbsp;détail dc cc qui s’cft paffé de plus important dansnbsp;ce Monaftérc depuis Ie 18 Novembre juf-qu’au 3 de Juillet 1665. I. P I E C E. SENTENCE de M. TArchevéquè deVixis,por-tant Interdiüion des Sacrements aux Religieufes de Pcrt-Reyaldes Champs , ér privation de voixnbsp;Aêiive ér Paffive ére. Du IJ Novemhre 16(14.. Nous Hardouin, par la grace de Dieu amp;lt;lu quot; ’St. Siége Apoftolique, Archevéque de Paris.nbsp;”, Nous nous fomroes tranfportés Ic 15 Novetn-’’ bre idd4 a 1’Abbaye de Porc-Royal des Champs |
aflfifté de Maitre Guillaume de Ja Branetiere -o lu.:-,,, Prêtre Doöeur en Théologie, Archidiacre dc^ela Merenbsp;nqtre Eglife de Paris, l’un dc nos Grands Vi-fiu Fargis. |
4 nbsp;nbsp;nbsp;llelaiion de la Perfécutioa des Religieufes de Poft-Royal^
Ri-lition toutes les choles dans l’ordre öc la régularicé nant envoya les deux archers a la porte a la place Relation denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Merc qu’ji pouvoit fouhairer, éxcepté leur défobéil-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des deux qui étoient allés a PiinV. lis pafférent de ianbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mere
II.
Panie.
II.
Pürtie.
du nbsp;nbsp;nbsp;Isi'éi’i*-fance amp; leur opiniatretéj il dit qu’ilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les pri-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ainfi route la journée en garde, éxcepté pendant dunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I’argis.
voir pour cela de l’ufage des Sacremcnrs 6c leur leur diner, qu’üs quirtcrenr la porte. Ils ne di-ótoit route voix Aélive amp; Paffive dans les Elec- rent pas clairement leur defl’ein, mais on les a en-tions amp; Délibérations qui concc-rnoient nbsp;nbsp;nbsp;la Mai-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tendu dire enfemble qu’il y en avoir trots ici qui
fon. De quoi la Mere Prieure amp; toutes nbsp;nbsp;nbsp;les Re-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nc leur échaperoient pas. Quand ils virent hier
ligieufes d’un commun accord ont appelié a qui tout Ie jour que M.Höw;»», quenousavionstrou-il appartiendra. Voila, Monfieur, une partie de ré moyen de faire échaper, ne paroiiToit plus, ils ce qui s’eft paffe ici.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nous nc fcavons pas dirent qu’ils Ie trouveroient bien quand il iroit a
qeel traitement il pourra faire enfuite. La M. Marines. Après avoir foupé hier au foir amp; s’être Prieure eft fort prête a Partir, amp; dans unegran- un peu entretenus,ils fe remirent en gardejufquesnbsp;de ardeur de fouffrir fa part de la perfécution. fur les dix heurea, qu’on me dit qu’ils étoient a
leur Chambre.
Quand Chanu arriva ils l’environnérent, pour fgavoir s’il n’avoit point amené M. PW»». Ilsnbsp;lui firent bien des queftions: fgavoir, oü il l’a-yoit conduit quand il s’en étoit allé d’ici, amp; ounbsp;il lui avoit dit qu’il iroit loger: amp; plufieurs autresnbsp;chofes. je penfe qu’en voila ailêz pour vous fai-Bes ’Archer* Je fuisbien en peine, M., de ce que vous me re voir en quel état nousfommeSjöc lebefoinquenbsp;arnvent i rnandés que rous n’avés pas vu M. Pauleti, il nous avons de vos priéres.nbsp;ponr'prei^reffde ne pas venir ici, car nous avonsgar-Meffieurs nifon dans notre dehors. II arriva hier fur les feptnbsp;{jJ'heures du matin un Lieutenant du Chevalier^»nbsp;i’auionavec deux archers; amp; dans Ie même-tempsnbsp;Rédtdceer-ils furent aux Granges, amp; demandérent oü étoit
Lettre de U Men Prieure.
Lc 2. Déccmbre iéé4.
VII. PIECE.
Lettre de M. Hamon, d M. de Luzancf. Cc Mercredi 3 Décembre..
don!^M * Ha-nommc' Charles, mais il ne fe trouva pas, moiiVdcliapcétant allé a Chartres avec Hilaire par ordredema
lilOii» ctua^v- ------
la fwicc, Sueur Dorothe'e. Ceux d’en bas demandérent Ie J’aureis grand tort de vous mander que je n’ai -/i ¦ nommé Hilaire , amp; Meffieurs Patdow, V lor tot, rien a vous écrire, eommeje fis la derniére fois-”unbsp;Giroufiamp;c Hamon. On fut dire a Hamon on j’en ai prélentemcnc affez. de fujeti ^ d tt’eft pasnbsp;Ie demandoit a Ia porte. II y fut fans difficultc. néceflaire de Palier chercher loin. Jc n’ai qu’anbsp;Le Lieutenant lui dit qu’il venoit de la part du vous parler de moi-meme pour vous apprendrenbsp;Roi pour fignifier. un ordre aux nomtnds Charles des Nou velles. Le jour de Saint ^W/commenbsp;amp; Hilaire pour demeurer au lèrvicedelaMaifon; je Ibrtois de l’Eglife après Prime, dans le mêmenbsp;il iut ces deux ordres a M. Hariion. Voila a peu- équipage que j’y avois été a Matines: c’cft a direnbsp;prés ce qu’ils contiennent. On ordonne de par une Lanterne a la main, fans collet, en pantou-Ic Roi au nommé Hilaire „ de demeurer dans Ia fles; amp; avec un fort méchant Chapeau, que jenbsp;„ Maifon de 1’Abbaye de Port-Royal des Champs, ne porte que la nuit, fans être peigné, paree quenbsp;,, amp; d’avoir foin de tout le detail dcla Maifon: ” j’avois été pareffeux a m’habiller, je rencontrainbsp;Signé LE TELLIER. Celui de M. Charles eft Brandon avec un homme que je ne connoifibisnbsp;de même, éxcepte'qu’on lui ordonne d’avoir foin pas, qui me dit que c’éfoit un honnêce hommenbsp;du labour de la ferme des Granges. Mais ce qui qui demandoit Èl me parler. L’autre pric la parolenbsp;nous fit défier de quelque chofe, eft qu’ils dirent amp; dit que c’étoic le Me'dccin de la Maifon a quinbsp;h M. Hamon que leur ordre portoit de faire cette il vouloit parler; amp; je vis bien qu’il ne croyoitnbsp;Cgnification en préfence des deux Confcffeurs,de pas que ce fut moi. Je lui fis dxcufic de i’étac oünbsp;M. le Sacriftain amp;deM. le Me'decin. II leur ré- il me trouvoit, amp; que j’étois forti de ma Chara-pondit que nous n’avions qu’un Confefléur: mais bre fans tn’habiller , paree qu’on ne rencontrenbsp;ils lui dirent que c’ctoit M. tloriot qu’ils corap- perfionne fi matin. 11 tira 2 papiers de la poche,nbsp;toient pour le fecond. Ils direnr enfiuitequ’ils ar- qu’il déploya lui-même pour me les montrer; amp;nbsp;tendoient encore un Cavalier. Pendant cela deux me dit que c’e'toit des Ordres du Roi. Je n’eusnbsp;qui étoient aux Granges deficendirent amp; fie fiaifii- pas TEiprit d’avoir peur; je lui parlois au con-de la porte, qu’ils ne voulurent-point quit- traire avec route force de liberté amp;de Franchife;
• de forte qu’il leur faliut donner la a déjeu- amp; comme il me déployoit ces papiers aflezlen«-?®p .^yelque temps après le Lieutenant envoya ment, amp; comme une perfonne qui rêve,
^ nbsp;nbsp;nbsp;'*7-,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ®xec deux archers pour fgavoir deraanda fi je ie reconnoiflbis bien, amp; qu’il étoit
ce qu ijs cheichoienr. Car j’ai oublié a vousdire le même qui avoit apporté l’ordre du Roi a M. qU on leur avoit dit qu'il y avoit déji du temps d’^ndilly amp; a M. de Lueoancy. „En Vetite,/»;nbsp;que M. Fioriot n’étoit pas ici, amp; que M.Paulon „ dis-je, M. je ne vous reconnoiffois pas.” Jcnbsp;étoit aüffj allé faire un petit voyage, Le Licute-, lui cémoignai combien de fois j’avois enteiidufai-
re
-ocr page 5--Relation de la Terfécution dss ^elipenfis de ^ort Royal^ 1664.-166^. nbsp;nbsp;nbsp;?
Rtbtion re eftime a M. d'^ndil/y de fa civüké; ce qucje amp; que c’ctoi: moi qui Ten priois. Le Lieutenant Relation de la Mere lui répétai encore en 2 ou 3 aucres rencontres, me dit qu’il eut bien monte; mais que puis que je tie la Merenbsp;du Tarsis. cch etanc venu a ptopos. Pour abreger, les deuxnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vouiois biennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lui dpargner cette peine la ,qu’il rr/en
11. nbsp;nbsp;nbsp;papiers écoient deux ordres du Roi, I’un adreLnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;remercioic.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M. Ciroufi dolccndic auffitot. Je (enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lb
Partie. nbsp;nbsp;nbsp;ic au nomrné Charlts, afin qu’il continuat anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prévins, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lui montrant les Letttes de Cachetnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iPartie.
picndre le foin du Labourage :amp; I’autre au nom- nbsp;nbsp;nbsp;je lui redis ce qui avoir cte dit, amp; ces Meffieurs
coiirant des affaires. 11 me femble que ce fom les propres termes. II n’y avoir que 3 ou 4 lignesnbsp;a chaque ordre, les armes du Roi a cóté, figné:nbsp;LE TELLIER. Je commensal de voir que jenbsp;peuvois avoir peur auparavant, mais qu^il n’y en
ment. Et nous nousoftrimes encore defignertant qu’il leur plairoit. M. du Val, qui nous avoirnbsp;joint, ctoit auffi dc la partie. II envoya faire dunbsp;feu a la Charobre aux Aix, amp; les pria d’y monternbsp;pour déjeuner; ce qu’il firent librement. Je les
nré Hilaire ^ afin qu’il prit foin du ménage amp;_du le redirenc encore. II leur paria auffi fort civile-
avoir plus de fujet, de telles Lettres de Cachet ne laiffai en fi bonne compagnie, amp; leurs dis que
pouvant faire mal a perfonne. Après les avoir lues fort attentivement amp; fans me hater; je luinbsp;dis que ni I’un ni I’autre n’etoient a la Maifon,nbsp;amp; qu’ils etoienttous deux afftz heureuxpour éxé-cuter les ordres du Roi avaiit même que d’avoirnbsp;eu I’honneur dc les recevoir, paree qu’ils ctoientnbsp;ce jour la-même i la Foire Saint aindré a Chartres , a defl'ein d’y acheter un troupeau de mou-tons pour la Maifon: je lui dis tout cela en propres termes gt; non feulement avec liberté , maisnbsp;quot;avec une certaine gaieté, a laquelle il nc s’atten-doit pas; amp; qui étoit elïedlive, paree quon eutnbsp;pu s’attendre a quelque chofe de facheux, amp; qu’ilnbsp;n’y avoir rien a craindre.
J’invicai M. le hieutenant a venir déjeuner. II me dit qu’il attendoit encore quelqu’un, c’étoitnbsp;fon ajoint: ilnous rendit Vifite avec lui, amp; nousnbsp;joignit affez. tót après. Nous étions toujoursdansnbsp;la Cour. II me demanda fi M. Fleriot ^ M. Paulin, amp; M. Giroufi le Sacriftain y étoient. Je luinbsp;repondis ce qui étoit veritable, que M. Floriotnsnbsp;demeuroit plus a la Maifon, amp; que je ne fqavoisnbsp;ou il étoit; que M. Faulon étoit allé a Paris, amp;nbsp;que je ne fgavois quand il reviendroit; amp; que M.nbsp;le Sacriftain étoit i fa Chambre. J’oubliois qu’au-paravant de me parlcr d’eux, il avoit tiré un autrenbsp;papier de la poche; qui étoit un méchant Billetnbsp;tout Sale, ou nos 4 noms étoient écrits, amp; qu’il
j’allois m’habiller; mais auparavant je crus que je devois demander la Mere au Parloir, afin qu’onnbsp;ne s’effrayk point au dedans d’une telle vilitc,nbsp;qui eft toujours furprenante dans une Maifonnbsp;perfécutée comme la notre. J’ai oublié a vousnbsp;dire que corame nous étions feuls , le Lieutenant moi, unc pauvre femme m’aborda unenbsp;bouteille dans une main, amp; un pot dans I’autre’,nbsp;pour me demander I’ufage des medicaments qu’el-ie portoit, lt;Sc que je lui avois fait palier du dedans. Après que j’eus fatisfait a fa demande m’é-lant un peu éloigné du Lieutenant avec fa per-miffion, je me rapprochai: amp; comme i! nousnbsp;avoic regardé, je lui dis ce que c’étoit, amp; prisnbsp;occafion de lui parler de la charité que la Maifonnbsp;faifoit; 6c que pour moi je ne donnois que desnbsp;paroles, mais que ces bonnes Filks donnoientnbsp;medicaments, pains, viandes,bouillons; 6cc. cenbsp;que je dis affez en paffant, amp; changeai même dcnbsp;difeours auffiiot. La vérité eft que cct hommeennbsp;futtouché, 6c me dit tout triftc; „Je vousaf-fure que e’eft dommage de vous oter d’ici,nbsp;”, vous autres, 6c que vous y faites beaucoup dcnbsp;„ bien.” Je ne fis point fur I’hcure de réflexionnbsp;fur cette parole, qui lui échapa fans doutc, amp;nbsp;qui étoit peut-eire un des témoignages naturelsnbsp;dont parlent les Peres, qui font comme des reftes
_ nbsp;nbsp;nbsp;^ o'^^^CE''^afosreirentimencs du bien que la nature a
faire de nous faire ligner tous quatre enrémoigna-ge qu’ils avoient donné les ordres duRoiauxnom-mes Charles amp; Hilaire. Et ce fut la 0Ü je lui dis qu’il n’y avoit que M. Girouft 6c moi a la Maifon; amp; que s’ils vouloient nous laifler les ordres,nbsp;nous les lignerions dc bon coeur avec affurance de
ics donner. Mon Lieutenant, qui ctoit toujours le vifite, je commengai par la raflurer' 'amp;Tuï fort penfif, me répondit qu’il les falloit attendre; fis le rapport d’une partie de ce que je vous aidifnbsp;amp; qu il av^oit ordre de nous y faire figner tous 4. mais M. du Val, qui avoit quitté fes hótes avantnbsp;je luirepréfentai que des 4 ,ily en avoit deux Ab- appris que j’étois avec la Mere, la vint irouvernbsp;fents. L adjoint du Lieutenant arriva enfuite; amp; amp; lui dit qu’il y avoit des Archers dans la Cour’nbsp;pne la parole, difant: que quand ils reportérent la amp; que tout cela ne lui plaifoit noinr Tl c 'nbsp;Lettrc de Cachet de M. d’Hsidilly, M. le Tellier avouer que les fairs on: un grand avantartp^f 1nbsp;leur avoit fait un petit reproche de ce qu’ils n’a- conjeélures : je n’eus point de neinp 'nbsp;voient fait figner perfonne, Mais comme il eft mon premier fentiment\ amp; a croimnbsp;plus fourbe que le Lieutenant, il diloit cela avec nion contraire étoit pour le moins rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k
un vifage ouvert, 6c dans Fair d’une converfation Je quittai la iMere pour aller m’hahiiw dW,. Je V. palier,uel,u-un;amp; je lep,.a.dV Ire?, de voir les Lade^X^Se'etifeïnbsp;yer-tir M, Giroujt qu ü prit la peine de dcicendre j ordres de ce qu’il y avoit a faire. Comme je rc-
A l- nbsp;nbsp;nbsp;venoisa
lut en ma prefence, nous difant quil ecoit necel- perc^ amp; quelle n’a plus que par la grace de Je-
-• nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-- - ------------------fus-Chrift. Car k moins qu’on ne foit tout cor-
rompu, on aime fans y penfer le bien même qu on ne veut pas faire; amp; e’eft ce qui nous rendnbsp;encore plus coupables. Mais cela n’eft pas denbsp;mon compte. La Mere étant venue au Parloirnbsp;dans la crainte de ce que pouvoit devenir iinetcl-
-ocr page 6-Relation de la Merenbsp;du Fargis.nbsp;II.
Partic.
-Relation de la Térfi'cution des Reliiieufès de Pert-Rojal, 1664.-166^. nbsp;nbsp;nbsp;y
11. Partie.
emploi- amp; A M. Girouji qui s’eft trouvé feul pour s’il n’y avoir qu’uri éloigneuicnt pour M, Hamott Relatioa recevoir Ie fien, de fe rerirer incontinent aprèsla on avoir peur qu’on ne iui déterminat ie lieu ^ de la Merenbsp;fiernification. lis onr fort demandé M. Hamon^', comme quelque ^inifercor.ntin^ ou «utre fem- du Fargis.nbsp;^ quand on leur a dit qu’il n’y étoit pas amp; qu’ü blable. Ces honnetes gens qui prirent la peine dcnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”
s’ctoit retire, ie Lieutenant a rémoignéêtrefachc, venir faire cette belle affaire ici diientqu’ils ctoient en difant qu’il n’avoit rien de mauvais a lui dire, preffés d’aller faire une éxécution dans une Mai-mais que puifqu’il s’étoic retire, il feroit bien de fon Religieufe a Cinquante lieuës de Paris.nbsp;ne pas revenir, paree qu’on Ie mettroi.t a la Baf'
tille fi on l’y retrouvoit. Hilaire croit qu’il ya nbsp;nbsp;nbsp;XPIECE.
autfi un ordre pour M. Pauloii^ quoiqu’ils ne Ie
difenr pas. Mais pour JVl. Ploriot, Ie bruit com- nbsp;nbsp;nbsp;Lettre de M. Giroufl.
mun eft qu’on Ie vouloic emmener prifonnier.
Voila oü nous en fommes. Mais Ie pauvre M. nbsp;nbsp;nbsp;Ce 5 Décembre
Girouji tnc fait plus pitié que les autres, car il ne
fgait oii aller. nbsp;nbsp;nbsp;Je penfe, M., que je ne dois pas différerde vous il fevolt a 1»
pagner quatre d’ici dans les Maifons, h quionfe-ra commandement dc les recevoir par Lettres de Cachet.
IX. PIECE.
Lettre de M. Girsu^.
Du 4 Décembre 1^04.
On me vicni de donner un avis de la partd’u- dire Ie dernier adieu, puifqu’il femble que nous’'.'''j^de(oi-ne perfonne qui ne veut point être nommée, qui n’ayons plus d’heure ailurée. Je ne fqaurois aflix Rqyji. ses potte qu’on nous enlévera bientót routes, amp;mê- vous téinoigner la reconnoiffance que j’ai dctou-difpofiiions_nbsp;me nos Soeurs de Paris. Pour celui-la j’endoute; tes les charités que vous nous fakes. Je tacheraiPOquot;' foulft**nbsp;cellc qui a appris cette nouvelle a celui qui nous de Ia conferver route ma vie, amp; je vous cn de-**nbsp;la dite eft Madame Blsuin, Mere du Concierge de mande trés humblement Ia continuation pour nCMf*quot;”’*nbsp;Verfailles, qui dit qu’clle e£l deftinée a en accotp- pauvres Soeurs, qui demeureronc ici bien fcules
il on q||^s óte ma Sceur Euphrajie amp; moi. II me femble que vous ferés une grande charité dc lesnbsp;affiftcr amp; de les foütenir j car ellcs cn aurontfansnbsp;doute grand befoin.
II ttn d coiniite desnbsp;Otdres dunbsp;Roi donenbsp;ctoient charnbsp;j;lt;?s les Arnbsp;rhers. Heftnbsp;Ja preraijire
Vvdime dc Port-Royalnbsp;dcs Champs
Je vous envoie une Lettre que j’ai requ ce foir de M. F— qui étoit ici Ie jour que les Archersnbsp;y V inrent. Vous vertes ce qu’il me mande dunbsp;deffein qu’on a fur nous, amp; ce qu’il me dit ëenbsp;Madame t'AbbeJle de St. Loup ^Orleans. Je nenbsp;fqai f) c’en eft une nouvelle: mais fi c eft cellc quinbsp;Hier fur les onxe heures du matin je requs un l’étoit il y a quslques années, elle eft ma Coufmcnbsp;ordre du Roi dont je vous envoie copieavec la germaine: avec cela je n’ai point erivie de choifirnbsp;réponfe que j'y ai fait. On en vouloic auffi a aucun lieu 11 me femble qu’il eft plus avaniagcuxnbsp;. Meflleurs F/orio?, Paulon amp; Hamen, mais les dc s’abandonner entiérement a la Providence ,qucnbsp;deux Eccléfiaftiques n’y étoient plus; amp; s’en de choilir ce qui nous paroit Ic meilleur, oü nousnbsp;ctoient deja allés a Paris pour éviter ce qui peut- fommes fouvent bien trompési amp; puis j’auroisnbsp;étre devoir arriver. M. Hamon s’y trouva a la vé- fcjupulc d’aller dans un lieu oü il y auroit fujetdenbsp;rité: mais comme ce Lieutenant du Guet nous croire que je participerois moins que mes Stïursinbsp;• dit d’abord qu’il n’en vouloit qu’a M. Charles amp; la fouffrancc. II n’eft pas befoin que je vous de-a M. Hilaire,quï étoient allés a la Foirede Char- mande vos priéres, vous voycs affez. Ie belbinquenbsp;tres, d’oü ils ne devoient revenir que Ie lende- j’cn ai, ^
maan; qu'..-------- , nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o -
fier, par lequel il leur étoit commandé de continuer toujours les foins du labour amp; des provi-fions de la Maifbn; amp; qu'il Ie leur devok fighi-fier en préfence de 4 témoins (qui étoient les deux Eccléfiaftiques, M. Hamon amp; moi) Le dit S.nbsp;Hamen jugca aproposdedifparoitre,dc forte quenbsp;je reftai feul, amp; je payai pour tous,amp; regusmonnbsp;ordre. Vcritablement je ne croyois pas être unnbsp;homme de fi grande importance, ni faire figurenbsp;dans un coin de défert; le procédé dont on a ufénbsp;envers M. Danleup faifoic concevoir quelque cf-pérance qu’on pourroit proceder dc la mémeforte a raon égard, mais Dieu nc l’a pas voulu.
On n’a encore touché a aucune de nos Sceur* d’ici. J’ai l’honneur d’être la première viclitncnbsp;jufqu’a cette heure. On foupqonne qu’on vou-. loit fairs mauvais parti a nos Eccléfiaftiques j amp;
’il avoir un ordre du Roi a leur ligni-
X 1. P I E C E.
Lettre de la Communauté de Port Royal des, Champs , éerite d Menjeigneur 1’Arthevi-^utpeuT lilt adrejjer la Requite qui fuit.
MONSEIGNEUR,
„ Nous voudrions de tout notre ceeur n’iTn’v „ plus ricn a faire qu’i foulFrir en filence tout ccnbsp;„ que le» hommes voudront nous fake fouffnr!nbsp;„ nous n importuncrions point Votre Grmdeurnbsp;„ par nos Lettres 6c nos Requêtes, que nousnbsp;,, igtvons bienn ttre pas unmoyen aflèz puiflinrnbsp;3, pour nous tirer de I’txtreme afiBiöion oü nous
„ fora;;
-ocr page 8-rkher,
jj' 5j ce,de lever lelcandalequele monde peut pren- p^_EnTjPcT^
.. dre ^ norre nrrafinn en nniia vnvanr rrairéec _ OoXr.
Relation „ fomtnes: tïiais ce quc nous en ta nbsp;nbsp;nbsp;Pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XII PIECE.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la Mere
3, u,c i notrc occafion, en nous voyanc traitées 3, avec tant de rigueur, amp; pour nous juftifierdeanbsp;33 Soup^ons qu’on peur avoir contre nocre inao-)3 cence. II y a 20 ans que nos ennemis nousnbsp;33 impofent route forte de crimes, amp; que tousnbsp;33 ceux qui fuivent leurs paffions, nous eftimencnbsp;33 dignes de routes fortes de chatiments. C’étoitnbsp;33 des calomnies fans fondement: mais cependancnbsp;fi neus n’eulïions pas eu foin de nous cn jufti'
Partic
delaMere tkher, comme nous y obhge notre^ nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------ , nbsp;nbsp;nbsp;\ i- ¦ r Vntt V.wlnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Fargis.
pour h juppUer ds déclarer nettement, fi par hf termts d; joumijjion amp; d'acquufcement il %tn-d point ren fermer ia créaf/ce intérieure, coTrt~nbsp;il Va témoign-é d piujïeun perjonnes de we*
Champs^ d MoTtfeigneur l’ATchevttpiie tPartie.
tend :
rite.
J7 ii LtKftUa Li ZUinULiS yaö CU lUiU UC AJUUC? %.ll juiti- nbsp;nbsp;nbsp;acs lnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-
55 fier,touc Ie monde en ferok demeuré periuadé. qu’eiics one i fa^pVnr U nbsp;nbsp;nbsp;tgavoir ce
»7 II y a 2.0 ans que fur ces Soupqons on menace cce Jc 17 Noveerbrp nbsp;nbsp;nbsp;^ elles pronon-
53 de ruïner notre Waifon 6c de nous disperfcr. dec/arécs défobcïiranrr.^i nbsp;nbsp;nbsp;'aquelle vous les avcs
------= nbsp;nbsp;nbsp;bles. de particioer ’ ^ comme rpli.c
glifèi
Supplient humblemcnt les Religieufcs de Vart-'ReyaL des Champs, difaiic
------ --------- -.-.v^wciiiantcs, amp;; comme telles incapa-
r nbsp;nbsp;nbsp;¦ ..„Aienr fort bien Qu’ils Ie fe- bles. de participer aux Saints Sacremencs de l’E-
„ Nos ennemis voyoicnt^ nbsp;nbsp;nbsp;^ eet- tïUfe i en les privant de plus dc
roient. Mais au moins Dieu nous a donné eet 33 te confolation de montrer ü tout Ie monde que
Eleaions, elles fréroknoobu!
Paffive dans les
3 3 toutes les aceufations fi anoces qu'ils om in ven- gécs de s’adreUèr a vous-raéma pour vou7deman-3) té contre nous, font trés fauffes. Maintenant, der avec touw humilité l’éclaircillèmentdoneciles 33 Monfeigneur,nousvoyonsmani^eftementqu’on ont befoin fur divers points de cette Sentencenbsp;33 nous condamne encore fur des Soupgons. On Car il femble, Monièigneur que vous v fuDpo'nbsp;33 fgait bien qu’on n’a pas droit de nou||pbliger fiés que nous ayons abfoiument refufé de^ikisLnbsp;33 de croire des faits contefte's qui ne nou5 regar* re a f Ordonnance de la fignature Et ceoen'nbsp;33 dent pointi amp; encore moins de nous les faire dant ia vérité eft que nous y avons latisfait avancnbsp;33 figncr fi nous ne les croyons pas. Mais on figné comme nos Soeurs de Prfw amp;ayantadWrénbsp;33 veut malgre nous que nous foyons coupablesdc a tous leurs Ades amp; fignature ’ Et la manidrenbsp;33 foütenir les cinq Propofitions condamne'es , done nous l’avons fait n’eft point de foi contrairenbsp;33 quelques claires amp;c précifes que foienc les con- i votre Ordonnance,qui ne defend point des’éxnbsp;3, damnations que nous en faifons. Piufieurs per- pliquer; 6c elle eft entidrement ennforme i lanbsp;,3 fonnes auflS, Monfeigneur , fe fcandahfent de Dodlrine de FEglife, puifque nous y promerton*nbsp;3, ce qu’encore, difent-ils, queV. G. ne nous la creance pour Ie alrai/amp; ic refpeaf ^ lnbsp;„ demande aucune Créance intencure des faits pour Ie ƒ*;gt;, qui eft tout ce que 1’Eelife neurT^'nbsp;„ conteftécs, 8c que hfoi humaine que vouséxi- ger des fiddles en de femblables matiéres^ P’ ftnbsp;3, gés DC fignifie rien autre chofe, finon que nous pourquoi voyant que vous ne nous aceufés'^ ¦
3, fommes obligées de croire que les Papes qui ont dans cette Sentence d’avoir figné d’une man?quot;'^ „ condamne les y Propofitions les ont cruës de défedueufe; mais de n’avoir point figné du tou?nbsp;33 Jmfenius, nous refufons néanmoins d’obcir a nous avons cru vous devoir envoyer ia fignaturenbsp;,3 une chofe fi indubitable. C’eft pour nous juf- que nous avons faitc lors que votre Ordonnancenbsp;„ tifier contre ces Soupqons que nous nous fom- nous fut fignifiée, en vous fuppliant ou de -évonbsp;„ mercruès obligées de vous faire, Monfeigncur, quer votre Sentence, comme fondée furunefauflbnbsp;„ cette trés humble Eequête , pour apprendre fuppofition amp; fur une erreur de fait ou de iu» r
3, plus clairemenc votre intention, amp; vous dire de notre fignature, amp; de nous declarer ceauevoL „ finccremcnc la dispofition oü nous fommes. y trouvés amp; que nous n’y pouvons concevoirnbsp;„ Nous efpérons, Monfeigneur, qu'elle ne nous Nous voyons bien, iVIonfcigneur, que vousnbsp;„ fera pas inutile j amp; comme Ie temps a dilfipé nous aceufes dans votre Sentence d’etre des defonbsp;„ toutesles anciennes calomnies qu’on avoit for- béïfiktes, amp; nous en eprouvons la peine la pfosnbsp;„ mé contre nous,Dieu permettra auffi que vous terrible que nous puilfions foufFrir qui eft lapri-„ connoitrés unjour notre innocence, que prefque ration des Sacrements. Mais nous n’avons pasnbsp;3, route lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reconnoit dcjaiöc que fi main- encore compris quel eft Ie fujet amp; Ie fondemcHC
„ tenant Dieu permet que vous nousaffligiés d’une véritable de ce reproche. Et plus nous rappel-„ maniére qui nous eft fi fenfible, la patience que lons avec foin dans notre mémoirc toutes les di-3, Dieu nous donnera a fouftrir nous juftifiera ea- verfes chofes que nous avons apprifes dc votrein-„ vers vous;que l’envie de nos ennemis vous fera tention ou par vous-m6mc, ou par des perfonnes „ en horreur- amp; que vous changerés bientót les fincéresqui nous en ont informées, plus nous fom-33 malédiétions que nous n’avons pas mérite, en mes embaraffées a déviner en quoiconfifte pro-33 bes bénédidions que nous fouhaitons de tout prement Ie commandement auquel vous nous ar,nbsp;„ notre cccur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eufés de défobéïr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
Ce font., nbsp;nbsp;nbsp;»0S éye.
Nous foavons que la fignature n’eft pjj „ alt;9:ion puremenc extérieure, 6c qui n-f*
rien i mais qu’elle eft inftituéepour êrre
üelafto» de la Terfécution des neliejetifes de To-'t-V.ayal, nbsp;nbsp;nbsp;9
delation aue de que'que difpolkion intérieure, amp; de quel- raifons qui nous paroiflent confidcrablcs de h vé-Re'^don de laMerenue penfée qui y répond. La lignature de latnaitinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rité du fait qui ierc de matierenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a Ia conteftarionnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mtl'C
du Fargis.n’eft que Ie corps du comnaandement, mais la nbsp;nbsp;nbsp;prcknte, nous nc fommes pointnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;obligees de quit-Fargis,
II. difporition de l’efprit en cft Tame; c’eft propre- nbsp;nbsp;nbsp;ter ce doute, ce qui ne nous eftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pas même poffi-
Partie. ment ce qu’on doit appeller la chofe commandée, nbsp;nbsp;nbsp;ble, n’en ayant point de motifnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuffifanc; amp; que
paree que c’eft Ie principal objet que les Supérieurs par confequenc nous ne pouvions rémoigner que regardent en commandant, amp; que les inférieurs nous n’en doutions poirit, que nous enccionscer-doivent regarder en obéiffant.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;taines , que nous en étions intérieuremenc per
il eft bien vifible par la, Monfeigncur, qu’il y fuadées. a deux cas auxquels on ne peut être oblige ala En fuppofant done, Monfeigneur, quelacho-fjgnature fans parler des autres.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fc commandée par votre Ordonnance fut d’avoir
Le premier eft ,quand nous ignorons, amp; qu'on dans Tefpric une certitude de ne douter point, amp; ne nous fait pas fgavoir quel eft cette difpolition d’étre inrérieurement perfuadces que les erreursfe
qu’elles ne font pas, nous n’avons p^ cru êtreo-Taccomplir. nbsp;nbsp;nbsp;, ^^'^iger bügées a ce commandement, que rEglile n a ja-
L,e fecond f Jd” nsLette difpoütfon mafs fair, amp; qu’elle n’a pas dron de faire , felon de nous que nous fof O”® „ marqué. Car la DodtrLne la plus requë öc la plus aucorifeedausnbsp;d’efprir dont lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ander d^e témoig- l’Eglife-même. Kt il'eft bien clair qu’on ne.nous
alors ü eft nbsp;nbsp;nbsp;^ ns unedifpoficionoü nous peutaceufer de dcfobcillance en ce point, puifquc
ncr que nous fommes dans une p nbsp;nbsp;nbsp;défobeir que de ne pas faire une cho-
ne nous“oXie's encore e'xcufées de Ia fe, qu’il eft certain qu’on n’a pas eu droirdenous
quot;Mrctitm régie que rEglife ne commande dc cesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rnmmandée.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jamais par autorite la perfuafion mteneuredesfaks
fqavoir quelle etoi nbsp;nbsp;nbsp;Monfeieneur quel’on conteftés, demeurant certaine amp; immuable,nous
Nous énons perfuadees Monlei|neur^,je^^ nbsp;nbsp;nbsp;^ Monfeigneur , qu’.l y a quelque fujec
vouloit éxiger de nous la creanc nbsp;nbsp;nbsp;intention, touchant 1’obliga-
vérité du fatt contefte, qu e q L V . , ([0^ que vous avés prétendu nous impofer; paree pofitions Héréciques dans lenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;! que nous voyons qu’on l exphque fort diverfemcnc.
amp; en effec les fitnples paroles nbsp;nbsp;nbsp;fornbsp;nbsp;nbsp;nbsp;votre Ordonnance portent fans dou-
fens; votre Ordonnance le conErmei 6c nbsp;nbsp;nbsp;en effet la rré...»
ment ce
1 nous fembleque c eft en cette maniére que vous te a croire que vous éxigés en efièt Ia créancpquot;quot; nous 1 avés éxpliquée, amp; que vous avés taché de térieure, amp; c’elf -auffi ce que nos Inftrnfl.;nbsp;nous perfuader que nous étions obligées de croire nous onc fait entendre, il fe trouvenéanmr.;
Ieen nous appuyant, non perfonnes qui croient ctre fort informées
principes de la foi, dont nous devons être inftrui tes; la lumiére de la raifon que nqus ne devonsnbsp;pas éteindrc en nous, amp; le peu d’inftrudlion furnbsp;ces matiéres , que la neceffité ou 1 on nous a mfnbsp;fes nous a obligé de rechercher, nous a fait con.
-----j ^ mais feulement la foi hurnai,
ne que la décifion a été faite avec autorité ^ce qui cft une forte de foi humaine qu’il eft trés facilenbsp;amp; d’avoir, amp; d’acorder, amp; de témoigner. C’eftnbsp;ainfi, Monfeigneur, que nous avons fgu que Ig
R. P. E/prit Prêtre de rOi-tfroire avoit éxpliqué
per- par votre ordre^le nbsp;nbsp;nbsp;è nos Sueurs de
'1 nbsp;nbsp;nbsp;rFfflifp n’ / ^1® lt;l^c ceJui donc cn ies affurant qu’ii avoit appris de vous-méme
ilsagit, IKgliIe n en peut exiger par autorité amp; nbsp;nbsp;nbsp;me
par^ commandement la créance 6c la perfuafion intérieure, 6c qu’elle ne peur commander a fesnbsp;enfancs d’c'toufFer tous les doutes qui les peuventnbsp;tenir en fulpens; paree que fon autorité n’étantnbsp;que faillible en ces rencontres, elle n’eft pas capable d’aftujettir leur efprit , lors qu’il eft émunbsp;fortement par des raifons contraires.
Ce principe, que nous avons appris être conftant
parmi les Théologiens de 1’Eglile Catholique, 6c de nos Steur;
¦ - 'pff nbsp;nbsp;nbsp;r^on C-tlirAnM r»or AmnirntiA^ tyesntfnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\
que votre intention n’étoit pas d obliger a croire que les 5 Propofitions fuffeiit cffeaivemenc dansnbsp;Janjenius: mais feulement a croire que le Papenbsp;l’avoit ainfi jugé. C’eft pourquoi il leur enfei-gnoitque le fens AisVormulaire étoif. Je condam-ne les 5 Propofitians de Jasijenius, cejt d dire quenbsp;le Pape a dédartes etre de Janfenitis, fait qu el'nbsp;les y Jbient, joit quéles ny joie-at pas en effet.nbsp;Nous (qavons auGE qu’on a aflliréquelques-'nbsp;nr fio-n/i
uncs
qui^ ontfigné^qu on ne les enga-
qui a été encore depuis peu foutenu par depnds geoit pointy a la créance du
nloirvr nbsp;nbsp;nbsp;1.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»
Êvêques, nous a fait croire que doutant fur des vous vous étes plaim
us que
qu on expliquoit malicicufe-ment
relation de la Ferfecution des Feligieufes de Fort-Foyal^
II
Relation' Religieufes etanc puplique , puifque ce fonc^ d« tJoI.a Mere discours qu’il a tenus devant la Communaute ccnbsp;du Fargis. M. Chanitllard, on ne voic pas comment ü peutnbsp;prétendre qu’on fut néceflairement oblige de lesnbsp;tcnir fecrcts. Car Ce feroit une chofe tout a faitnbsp;horrible quhl eut voulu perfuader Ia Signature anbsp;toute une Communaute Religieufe fur des discoursnbsp;qu’il n’a pas la hatdieife de foütenir devanc Ienbsp;monde.
J’admire la Confcience de ces IVIefTieurs la, amp; je ne f^ai furquelles Régies ils fe laforment. Maisnbsp;pourmoi je croirois avoir fait un fort grand crimenbsp;amp; avoir agi de fort mauvaife foi, fi j’avois voulu perfuader a des Religieufes qu’elles pouvoientnbsp;en Confcience faire une fignature, en fuivant unenbsp;opinion conforme a I’intentior. des Supérieurs, la-quelle jen’aurois pas Ie courage de foütenir devancnbsp;ces mêmes Supérieurs.
Si cette opinion eft faufle,pourquoi a-t’il taché d’y engager desfilles? Et ft elle eft vraie, pourquoinbsp;craint-il de l’avouer? Cela lecommet,dit-il,avecnbsp;fes Supérieurs. Mais comment n’appréhende-t’ilnbsp;point que fon filence dans une chofe ft importantenbsp;ne Ie commette avec Dieu ?
Ces Meffieurs ne fqavent guéres les vraies loix de 1’amitié chrétienne. Ils en font une union toutenbsp;politique amp; toute humaine. Et ils s’imaginentnbsp;que lés devoirs de l’amiüé nous difpenfent de nosnbsp;devoirs envers Dieu amp; envers l’Eglife.
Les opinions d’un Théologien dices publique-ment ï 8o filles a quid eft envoyé par fon Arche-vêque amp; pour une affaire toute publique,ne font point des fecrets d’atni, amp; Ton ne les doit pointnbsp;avancer que Ton ne foic pret de les foütenir devantnbsp;tout Ie monde. Cela eft admirable. Ils blamentnbsp;amp; taxent d’un fcrupule ridicule les Théologien*nbsp;qui ne fignent pas, paree qu’ils ne croient pas quenbsp;les Propoficions font dans Jtmfenius. Et Ic fondement de ce blame eft,qu’il'eftconftanc,difcnt-ils,nbsp;que la Signature des faits n’cn emporte point lanbsp;Créance, Et cependant cette opinion ft conftan-tc felon eux, amp; qui doit Régler les Confciencesnbsp;dans une Signature publique, eft un fecret qu ilnbsp;ne faut pas divulguer, pour ne pas commetteceuxnbsp;qui font dansce fencimenc.
On peut jager par-la ce qui fèroit arrivé a ces pauvres filks ft elles avoient fuivi l’opinion de cenbsp;Pere. Car après avoir figné far, la parole qu’il leurnbsp;donnoit que M. de Varts ne les engageoit pointnbsp;par la ^ la Créance du fait, il témoigne bien parnbsp;laplaintequ’il fait raaintenant qu’il eut trouvémau-vais qu’elles euflènt déclaré en public avoir fignénbsp;fur cette parole, puifqu’il auroit eu autant ou plusnbsp;de fujet de dire qu’on Ie commettoic par la avecnbsp;fes Supérieurs. De forte que ces pauvres filles fenbsp;feroient trouvées miférablement trompees, n’ayancnbsp;figné que fur une éxplication iu formulaire qu’onnbsp;auroit ou défavouée, ou déguifée.
Voila les fervices que Ie Pere Efprit prétend avoir rendus a Port-Royal, 6c qu’il fe plaint qu’on
L-'argis.
II. Partie,
II.
Partie.
a ft mal reconnu. On ne doute point que (ês in-Relation tentions n’aient été fort bonnes, mais la voie qu’iide la Merenbsp;avoic prife pour fauvei Port-Royal eft affurementdu Fargisnbsp;bien étrange, puifqu’elle n’alloit qu’a les éxpofer anbsp;paffer dans 1’Efprit du Pere Annat pour des per-fonnes fans honneur Sefans Confcience, commenbsp;il Appelle dans fon Livre eeux qui fignent fansnbsp;croive \tfait.
Mais ce qui eft tout a fait dur, eft que Ie Pere Efprit voulant faire croire qu’il a tant d’affêdionnbsp;pour Porc-Royal, il niette dans la Balance un petit mécontentement qu’il ctaint- de la part de fesnbsp;Supérieurs,avec 1’avantage trés légitirae que tirentnbsp;ces filles de la Declaration qu’il leur a fake en public, comme fqachant l’intention de M. de Earisnbsp;pour engager a parler claireraent. Ce qui fauve-roic ce Monaftéres’il 1’avoic faictou qui feravoir,nbsp;s’il ne Ie fait pas, l’injuftice horrible avec laquellenbsp;OU ruïne une des plus faintes Maifons de l’Eglife,nbsp;plutót que de vouloir dire un mot qui put déplaitenbsp;au Pere Amat.
XIV. PIECE.
'Réponfè de M. l'Ahbé Ie Foi d la Lettrs de la Mere Prieure du 2^ Movemhre
Du 10 Décembre idtïq.,
Jen’ai regu que d’hkr Ia Lettre du 28 du ttioissa fenfibi-pafte dont vous m aves honnore 5^ je vous aflu- lite pout re, ma Kévérende Mere, que je 1 ai luë avec lcs‘quot;“snbsp;mêmes fentiments que fi jous maWés raconténbsp;vive-voix les chofes qui fe lont paliees, ou que fiDifpofitiomnbsp;je les avois vu de mes propres yeux. p me fem-lefquei-ble que je fentirai toujours de cette maniére toutfou^Jijnbsp;ce qui regardera Votre Sainte Communauté; amp; pcrfamp;mion.nbsp;que ft je ne fuis pas aflèz. heureux pour foufFrir en manbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;e geut
perlbnne, au moins j’aurai Ie bonheur de foufFrir^ en vous. C’eft 1’eftét propre amp; naturel de 1’u- ne cenCme'nbsp;nion que l’on a en fefus-Chrifl, de foufFrir ainfiS^^’'qui luinbsp;les peines les uns des autres. Mais j’efpére auflic^^'nbsp;que vos fouffances amp; vos priéres m’obtiendrontnbsp;enfin la grace de foufFrir la violence dont il y a ftnbsp;long-temps que je me vois menacé,amp; dont iltnenbsp;fenible que je dois attribuer Ie retardement a mesnbsp;péchés. II faut redoubler fa charité pour ceuxnbsp;par qui on fouffre; 6c demander inftamment anbsp;Notre Seigneur que les peines mêmes que l’on endure par leur aveuglémcnt amp; leur injuftice ob-tiennent leur conve^fion. 11 faut done ofFrir cesnbsp;peines pour eux-mêmes amp; pour nous-memes • carnbsp;la charité eft 1’ame de la fouffrance: elle en faitnbsp;tout Ie prix amp; Ie mérite^ elle lui doit être propor- ‘nbsp;üonnee de forte que plus nous fouftrons iniifte-
n'^rrS nbsp;nbsp;nbsp;charitableient:
amp;fi nous foufFrons de cette maniére, nous Ibuf-frons aufli ore patiemment, la patience étant in-fcparable de la charite. La reconnoiflance deno-ue propre foibleife amp; la dispofuion a recourir a B ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;notre
-ocr page 12-12 nbsp;nbsp;nbsp;Relati07f de la Perfe'cution des Religieufes de Porf-Royal^ l66^-i66^.
notre Seigneur pour être foütenu par lui, fonc ble la dernie're Réiblution.
notre Seigneur pour etre loutenu par lui, lum.
naturelles a la piéré: mais l’amour fervent amp; Undent la disperlion Générale aliuree: Uieudela u 'atgis.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jg gjg gggjjj qu' gjQjjg perfécu- en foit éternelletnent béni. II faut regarder toutesdu F
' rent nniis rniirmenrenr.eft affureinent plus rare ces chofes en lui. aui tire fa plus 2rande gloireSc ^
Relation
- la nbsp;nbsp;nbsp;ixciujubiuii.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-tvciaiioni
On tient la disperlion Générale afl’uree: DieudelaMere
.11 nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tl r -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____«ïii 1.'____e .
argis. II.
Partic.
reaouDie pour le laiuc ac ccux i^ui nuub nbsp;nbsp;nbsp;wia xwn, ulchiciiciücul ucm. xi lauL icgai'j'-*
tent amp; nous tourmentent,eft aflurement plus rare ces chofes en lui, qui tire fa plus grande gloircSc amp; plus difficile. C^uand ces 2 fcntiments fe ren- la fanctification des flens de tout ce qu’il permet I^^de.nbsp;contrentenfemble , amp; égalemcntdans notre cceur; qui arrive en ce monde.
amp; qu’ils nous humilient vcritableraent devant Ie
--------- nbsp;nbsp;nbsp;XVI. PIECE.
Sauveur, dc qui nous devons attendre route notre force, nous éxerqons une véritable charité en vers lesnbsp;hommes, de qui nous viennent de grandes croix,'nbsp;nous fommes alors en alfurance: 5c dans eet étacnbsp;plus les épreuves font dures amp; vioïentes, plus onnbsp;eft ferme a perfévérer dans la fidélité que 1’onnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Du ao Dccembre 1664.
doit a Dieu. La patience, l’humilité 8c la charité
font trois liens qui nous attachent fortement a _ Vous verrés par cette Lettre MnnCe Je/us-Chrifi .dequeioutes les Puillances humaines je fuis encore ici, ou fai recu la Letrrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«-
ne ferontjamais capables de rompre. J’ai done, m’avcs fait 1’honneur dc m’e'crire, Je^TnVaüeSrelct ma Réverende Mere, une forte confiance pour -Dieul’apermis afin que J’euflTe cette nouvelle connbsp;vous en notre Seigneur i amp; je vousalTurc que vous folation avanc qu’on me metre en état de n’en re-tion póar'nbsp;m étes toujours prefentedevant lui au Saint Aurel. cevoir quede lui. J’efpére que les Saintes Inftruc- «ux quenbsp;Plus les hommes par leur cruelle injullice feront tion que vous avés la bonté de me donner me fenbsp;dc disperÜons amp; de féparations «térieures, plus rent fort utiles. Le bon M. Giraufl pric la peine queUft?/-'nbsp;on fe trouvera interieurcment uni a fefus-Chrill, de m envoyer cellc que vous lui avés écrice- amp;nbsp;par fon Efpric amp; par fon amour. Sans dome les je vous fuis encore obligee Monfieur de’ cequot;''‘quot;’^quot;‘®nbsp;hommes ne fqauroient féparer de fefus-Chrift fes que votre charité vous a fait agréer que je la Vis-^n‘actSInbsp;époufesidlesfuivra amp;les accompagnerapartout; fe. J y ai trouvé une trés grande Inftruétion les Ecd.'fiar.nbsp;amp;par confequent clles ne pourront auffi etrevé- particuliérementfur l’amour que nous devons avoirnbsp;ntablement feparées les unes desautres, 6c leurfé- pour ceux qui nous affligenc Je vous Supplie très^'‘^““’'nbsp;paracion ne fera que felon les fens, puis qu’elles humblement d’avoir la bonté deprier.NotreSek-fcronr toujours unies avec leur époux. Heft juffie neur7egt;r-cé.?-;J?, de graver ces vérités dans lefohdnbsp;que eet agneau fans tache ayant eté viftime pour de mon cceur, afin que je ne les oublie iamais amp;nbsp;elles, elles foient a leur tour viéfimes pour tui. que je fois fidéle a les pratiquer route ma vie ’ ^
C’eft en eet époux amp; en eet agneau divin done Ic penfe que vous aurés appris 1’ordre aue M cfin^ta.
Ikng nous a Rachetés, que je fuis. nbsp;nbsp;nbsp;«nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-- 1’-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r.
Lettre de la Mere Prieure de Port-Royal des champs d M. l'Abbé Ie Rot
-----—---------appris 1’ordrc que M. Girouji
requjcequi l’a obligé de fe rerirer, auffi-bien que vous nos autres Meffieurs, c’eft-a direnbsp;les Eccléfiaftiques amp; le Mcdecin, de forte quenbsp;nous fommes préfentement fans ConfelTeur, fansnbsp;Sacriftain, fans Médecin: c’eft dés le Commencement de [’Avent. On ne s’eft pas mis en peine d’en envoyer d’autres , je dis pour Contéf-feurs. Depuis que ces deux Meffieurs fontnbsp;partis, fans la charité de M. Camt nous aurionsnbsp;fouvent manqué de Meflès. C’eft
...........--1----------- , pourtant un
avancage qu’on ne nous ait donne perfonne,puis
M I’Atche- Depuis ma derniére Lettre notre M. Hilaire qu'il vaut mieux être ici feules que d’avoir un Tcque lui fait qni gft affez, bien dans 1’Efprit de M. de Paris lui tentateur .... Je vous demande trés humble-quefa Lettre ayant dit que tout Ie monde s’étonnoit fort demon ment la continuation de votre charité, amp; parti-* Cachet ordre, vu que je ne m’étois jamais mêlé que de culiérement je vous Supplie de nous vouloirnbsp;faire Ia Sacriftic, amp; que j’étois peut-être une des donner part en vos Saintes priéres a cette fête,nbsp;perfonnes de Port-Royal des Champs qui euc le que nous paflTerons dans la privation de la Sainrenbsp;moins de Communication avec les Sceurs ; le Communion. Nos Soeurs de Paris 1’onc de-Prélat lui ayant demandés’ill’en afluroic, amp; ficela mandée a M. 1’Archevêque, qui la leur a refufé.nbsp;étoit bien véritable,il lui dit que jene laillaftc pas Pour nous, a qui Dieu a fair Ja grace de ne Icnbsp;d’obéïr aux ordres du Roi, dont il étoit fort ja- voir pas fl fouvent, nous avons cru devoir de-loux, taais que je différafle a enlever mes meubles meurer dans le filence , furtout après lui avoirnbsp;jufqu’i-ce que 1’on eut avifé a ce que 1’on auroit préfentc ces jours palfés une Requête, k laquel-a faire, Voila oü en font les chofes,amp; je fuis ici le il ne nous a pas fait 1’honneur de nous ré;-ttCeDuint avec le plus de patience qu’il m’eft poffi- pondte un feul mot.
n’aura pas tout fon ef'nbsp;fet, pourvunbsp;qu'il fortenbsp;pat ptoyi-fion.
Relation de la Ferfécutmt des Religienfes de Vort Royal^ 1664.-166^. nbsp;nbsp;nbsp;13
Icgidmes Supérieurs la foumilfion que vous leur Relation devés. De cecte forre vous neferiés pas dcvenuëdela Merenbsp;dcmie {^avante jufqu’a la préfomption d’interro-du Fargis.nbsp;ger fon Archevêque en lui demandant une chofenbsp;qui n’eft pas moins daire que Ie jour, c’eft-a-dire Portie,nbsp;ce que lignifie Ie mot d’acquiclcemcnc, de Sou-milfion, qu’il défire de vous a Fcgard du juge-menc que l’Eglilé a rendu trés canoniquement lurnbsp;Ia Doétrine de Ja7i[enm. Vous ferics bien ignorante fi vous ne fqaviés pas la lignification de cesnbsp;termes, amp; ceux qui vous one inftruke font Wennbsp;malicieux, s'ils ne vous ont pas fait connoitre
Relation de Ia Merenbsp;du Fargis.nbsp;II.
Partie.
XVII. PIECE.
JIde. Lettre de la Communauté de Vort-^oydl des Champs, M. de Paris.
Du 23 Décembre 1664,
monseigneur,
Nousavons fujet de croire qu’après la Requête que nous nous nous fommes cruës obligees de vous
mots, vous aure's été content de notre dispoli-tion, amp; que vous voudrés bien ne nous plus regarder comme des défobcilTantes, puifque vo-tre filence femble être un confentement racitenbsp;que vous ne trouvés rien a redire a notre figna-ture. Car vous ayant conjuré par les entraillesnbsp;dc la charitë de Jej'us-Chrifi , dé nous declarernbsp;juridiquement quel défaut vous y trouviés après
adrelfer amp; qui vous a ccé renduë dés Ie 6 de ce que dans la primitive EgUfe, lorfqu’on a dcfiie
— = nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eet acquiefcemenc amp; cette löumiffion a des jugc-
ments femblables, les vérirables fiddles y onttou-jours obéi, fans s’avifer de faire la demande que vous me faites, laquelle ne peut être qu’injurieu-fe 6c contre Ie refped qui eft du aux fupérteursnbsp;a qui on la fair. Vous pouvés bien juger que dcnbsp;tn» part je ne défire de vous eet acquiefcementnbsp;que de la maniére qu’il a toujours été défiré dansnbsp;vous i’avoit encore prétenté, nous ne pouvons les Coiiciles les plus OEcumeniques; amp; de vo-pas nous imaginer que vous euffiés manqué de Ie tre coté vous devés auffi Ie rendre de la mêmcnbsp;faire s’il y en avoir eu aucun: 6c il nous femble forte qu’il a toujours été rendu par tons les fi-oue ce feroit une chofe non feulement tout a fait déles, c’eft-i-dire refpedivement, fmccrementnbsp;contraire a la bonté d’un Pcrei mais mêtne è 6c de bonne-foi. II me femble que c’eft futfi-iuftice d’un iult;re, que de punir avec une fé- famment s’éxphquer a une perfonne qui entendnbsp;vériié fans éxempte de pauvres fillesqui ne cher- lcFrangois,6c qui n ufe point d artifice pourdon-cS que Dieu ^fans leur vouloir faire connoitre ner un temps a une herche de s etabl.r 6c de s’a-en quoi confifte’précifément la faute pour laquel- croitre Au refte Ie P. E/pr,t ne tombe pas d’ac-le onles ïïnit ïorfqu’elles Ie detnandent par les cord dcce que vous dites de lui dans votre Requ^nbsp;Is huXs applications,pouvant protefter de- te, amp; s’il étoit vrat qu il meut exphque de lanbsp;C oTeu quïlles ne Ie Igavent pas. SouflFrés maniére que vous 1’affures, il n au on pas ete unnbsp;done, Monfeigneur, qu’ayant meilleure opinion fidele intcrprete de mes penfecs^ Je n ai plus riennbsp;de votre équité 6c de votre afFedion paternelle, a vous dire, ena ScEur , finon que tanc que vousnbsp;nous nous jettions encore a vos pieds pour vous ferés dans Ie pitoyable etat ou vous etes prefente-conjurer de ne nous pas laifler paffer cette grande tement, je ne puis vous accorder cc que voasmenbsp;fête dans une auffi grande douleur que feroit celle demandés. Contentés-vous dc vous humilier pro-de nous voir privet de ce pain divin que Ie Ciel fondement devant Dieu, 8c de lui demander tou-a donné a la terre ce Saint Jour , 6c de cette tes les graces dont vous avés befoin pour cela.nbsp;paix fi défirée que les Anees nous font venus an- Ecoutés routes les raifons qui vouspeuvenc porternbsp;noncer. Ainfi Dieu veuUle écouter vos priéres, a robéiflance: rejettés routes celles qui vous cn-comme vous écoutcrés les notres 6c vous faCfe tretiennent dans des fentimentscontraires, 8c quenbsp;grace comme vous la ferés i dc pauvres filles af- je ne veux pas éxprimer par d’autres paroles, par-fiigées, qui font avec un nrofond relpea, 6cc. ce qu’elles feroient trop dures: 6c ne doutés pasnbsp;vcc un proronu ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demande incelTamment6c
^VIII. piece, nbsp;nbsp;nbsp;inftamment a Dieu qu’il permette que vous
paffiés de l’état oü vous étes, a celui dans lequcl
ma soeur
Eéfonfe 4e M. l'Archevèaue i l» Mere Vrieure. je pourrois vo^ accorder ce que vous défirés dc 5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moi, amp; vous temoigncr que je luis véritabletnent,
MA SOEUR,
Vitn trés humble ferviteur HARDOUIN Archevé-
Je n ai point répundu jufqu’ici Si la Requête qu’on m’a préfenté 1’autre jour de votre part,8cnbsp;qui depuis cc tcmps-la a été imprimée 8c court
préfentetnent les rucs de Paris, a caufe qu’elleeft nbsp;nbsp;nbsp;ate d p ¦
toute remplie de l’orgueil 6c de la préfomption A Psrisce 24 Décembre 1664. nbsp;nbsp;nbsp;^
fur laquelle eft fondée votre défobéiffance. II fe-
rok a fouhaicer pour votre falut que vous n’euffiés AU Eévérende Mere Marie nbsp;nbsp;nbsp;m jt - .
jamais appris qu’a prier Dieu amp; a rendre a vos {du Fargis) Prieure de Pm-Rojlld^chtTs
14
14
Relation de Ia Merenbsp;du Fargis,nbsp;II.nbsp;Partie.
artifice que Relation qu on nous lesdelaMsre
peut être que par tn-alice amp; par
nous tcmoignons avoir befoin
explique. C’eR lur ce fondement que vous noujdu Fargis. accufés routes en fa perfonne de préfomption amp;nbsp;d’OrgueiljiSc quefans avoirégard a notreRequetenbsp;vous nous répétés fimplemeni'les memes terraesnbsp;que nous avions declare n’entendre pas, fans nousnbsp;BuioDécembre i66r^. en donner aucune éxplication. Nous nous fen-tons, Monfeigneur, alTez redevables a la jufticenbsp;de pieu pour ne pas croire avoir droit de nous
XIX. PIECE.
Ilpwe Lettre des ReU,gieufes de Fort-Royal des Champs ^qut fut préfentée d M. 1'Arcbevêquenbsp;avec leur Requête.
MONSEIGNEUR,
Nous vous proteftons que nous fommes dans blefifer des reproches que vous nous faites, puif-une éxtrcme afflidlion d’etre encore obligees de que nous les méricons fans doute pour d’autres vous préfenter cette trés humble Requete, amp; de fautes; amp; nous fouhauenons de tout notre coeurnbsp;nous Lpofer une ade fois a paffer dans votre ef- que vous les euffies appliques a des chofes ounousnbsp;pritpouV des perfonne* pleinesd’orgueilamp;deprc- reconnoiflant coupables devaiu Dieu, nous puif.
fbmption. Nous fqavons, Monfeigneur, I’obli- fions auffi en fairc un aveu fincere devant I’Eghfe gation que nous avons de nous humilier; amp; nous amp; devant vous, Monfeigneur, qui nous tends lanbsp;cn avons tant de défir, qu’il nous eft venu une place de Dieu lur la terre.nbsp;forte penfee de fupplier Votre Grandeur de nous Mais rhumilité Chrétienne dtant inféparable denbsp;réduire routes au dernier lieu ou peuvent être des la vérité, amp; Dieu ne pouvant être honoré par lenbsp;Religieufesi nous recevrons comme une grande menfonge, nous fommes obligées de protefter degrace que vous fouftriés que nous foyons routes de vant lui que nous fommes entiéreraent éloignéesnbsp;limples Soeurs Converfes, pourvu que vous ay és des intentions que vous nous attribués,- que nousnbsp;la bonté de nous décharger de la fignature du for- ignorons efFedivement la fignification des termesnbsp;jnulaire, comme vous faites routes les perfonnes fur Icfqucls nous vous avons demandé éclairciffc-de cette’eondition; de nous permettre 1’ufage de ment; amp;c que nous ne fqaijons point aflurementnbsp;la See. Communion, que nous fouhaitons plus fi votre deffein eft d’éxiger de nous par cette fig-que toute autre chofe; amp; de nous laiffer mourir nature la créance intérieurs du fait contefté, ounbsp;enfemblc dans la Maifon ou Dieu nous a mifes. pvous n’avés pas cc deffein: amp; comme il s’agitnbsp;VoiR, Monfeigneur, la miféricorde que nous ici d’une intention caches dans notre coeur, 6cnbsp;vous demandons, amp; nous ne fqavons point de d’u^ penfee fecrette dont il n’y a que Dieu qui
meilleur moyende vous témoignercombien nous pmfle etre juge nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦
fommes véritablement, 6cc. nbsp;nbsp;nbsp;oues
XX PIECE.
iNe Requête des Religieufes de Fort-Royal des Champs A M. I’Archeveque de Paris.
ëtre juge, amp; dont nous fommes les uniques témoins, nous croyons, Monfeigneur, que vous nous deves faire cette juftice de nous jugernbsp;plutot fur le témoignage que nous vous rendonsnbsp;nous-mêmes de notre difpofition, que fur desnbsp;foupqons qui ne peuvent avoir de fondement légi-time. De forte que s’il eft vrai, comme vousnbsp;nous en affures, que ces termes ibient inteiligi-Supplient humblement les Religieufes de P. R. bles a tous ceux qui entendent le Franqois, e’eftnbsp;des Champs difant,que nous étant cruës obligees une ignorance amp; une ftupi^cé a nous de n’en pasnbsp;dc vous prelenter une Requête , comme nousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eic pas une prefomption
fidclité que nous iui devorjs.
^^OUS
avons
tous eeux qui entendenc le Franqois , cc ne naire
avons fait le 6 de ce mois de Décembre 1664., 6c un orgueil de le de.mander dans la néceffitc pour vous demander avec toute humilite quelle preiïante ou nous nous trouvons. Si on nousnbsp;étoic la difpofition que vous nous commandics de avoit permis, Monfeigneur, de ne autrechq-témoigner par la fignature du Formulaire; fi c’é- ft que de prier Dieu, nous ne nous ferions jamaisnbsp;toit la créance intérieure du fait de Janfenius, renduës importunes a nos Supérieurs lur de fttn*nbsp;ou bien un fimple refpeét; 8c fi c’étoit cette blables queftions. Nous nous fommes tenuesnbsp;créance intérieure que vous entendés par les mots dans cet heureux etat autant que sous avonsnbsp;d'acquiefeernent amp;c de foumijfion, que vous nous pu: amp; e’eft avec grand regret que nous ennbsp;avés déclaré vouloir éxiger de nous. Nous avons fommes forties. Vousfqavés, Monfeigneur ,qu unbsp;écé, Monfeigneur, dans un étonnement éxtrême n’y a guéresde Monaftéres en France oüonparlacnbsp;de la maniére done il vous a plu de nous répon- moins que dans le nótre de toutes ces contefta-dre en écrivant, non a nous, mais a Notre Me- tions, amp; ou on eut moins de curiofité de detsnbsp;‘ePrieure. Vous y fiippofés, Monfeigneur, que informer avant qu’on nous eut demandé la fig'nbsp;nous entendons bien les termes dont nous vous nature ; amp; que 1’engagement oii on nous a misnbsp;demandons l’éxplication: que c’eft dans le deffein malgré nous eft l’unique fujec qui nous *nbsp;de vous faire injure que nous vous avons préftnté gées de nous en inftruire un peu,afin de f^uvoirnbsp;cette Requete; Sc que ces termes étant clair-s a rendre a Dieu dans cette occafion extraordt
-ocr page 15-Relation avons cru rie la Mere rien quc denbsp;ÜU Fargis, I’Egiife que
’Relation de la Pirfecuthn des Reli^ieufes de Rori-'Royal, l66t^-l66'^. que cetce fidéliié conüftoit a ne- taire fans^eine. Car il nous paroit enconfider.mt vo-Relation
cetce
trés fincére, cc
ne rc^moigner
U
Partie.
ere Ordonnance, vorre IniTruftion, votre Déda-dela Merc
amp; a
nous avions effectivemenc
amp; quelques termes de votre Réponfe, que dans le cocur. Etpourcela, Monfeigneur,puit- yous demandés la cyéance intérieure du: amp;nbsp;que la fignarure eft le ligne de quelque dispolition il nous paroic en meme-temps par cetce Lectre anbsp;d’Efpric, il étoic néceüaire avant de la faire dénbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pard’autres termes de votreRépoti-
s’informer éxatftetnent quelle eft cette dispoficion fe, amp; par piulieurs autrescirconftances,que vous d’Efprit dont clle eft ligne. Nous avions cm d’a- ne la demandés pas. Si nous n’étions point obli-bord que c’écoit la Créance intérkure de la verité gees de rien faire fur cela, nous demcurerions denbsp;du fait contefté: amp; comme nous n’avions pas eet- bon cceur dans ce doute fans vous en parler date Créance; nous avons pènfé être obligees d’a- vantage; mals vous nous commandés, Mgr. ,dcnbsp;jouter a notre fignature des termes qui exprimaf- figner, quoi qu’on n’ait jamais fait dans l'Eglilenbsp;fent notre veritable état. Mals depuis, Monfei- un tel cotnmandement a des filles ;amp; cette figna-gneur, que nous fommes entrees en doute de vo- ture dolt écre un témoignage de la créance inté-ue intention ïur ce point, comme nous 1’avons rieure, fi vous la demandés, ou de quelqu’autrsnbsp;expofé par notre Requête, ce doute s’eft plutót chofe, ft vous nela demandés pas. C’eft a nous,nbsp;augmenté que diminué par votre réponfe,oü vous Mgr., que vous commandés de rendre cetémoi-ne nous dites en aucune forte li yous nousdeman- gnage; amp; il nous eft impoffible de le rendre ftnbsp;dés OU ft vous ne nous demandés pas la Créance nous ne fqavons ce que c’eft que vous défirés quenbsp;intérieure de cefait, quoique ce fok le principal nous témoignions. Pour obéir il faut fcavoir cenbsp;fujet de notre Requête qu’étant adfez. ignoran- que Ton commande, amp; avanc celailn’eft pas pof-tes pour n’entendre pas ce que veulencdire en eet- iible ni d’obéir, ni de défobéir. C’eft pourquoinbsp;te rencontre les termes d'acquiejcement amp; de Jou- Mgr., rant que nous ne fgaurons point précifémencnbsp;nijpon, nous nc le Ibmmes cependant pas affez ce que vous éxigés de nous, nous ne feronspointnbsp;pour n’entendre pas ceux At Créance Sc de jgt;erjua- défobéiffantes; maïs il ne nous eft pas méme pof-fion intérieurs^ ft vous euffiés bien voulu vous en fible de 1’être: 6c nous punir pour ce fujet cefe-fervir pour vous abaiffer a la proportion de notre roit nous punir pour une faute que non feu’lement
intelligence. nbsp;nbsp;nbsp;nous n’avons pas fake, mais que nous n’avons
II cft vrai, Monfeigneur, que vous dites dans même pu faire. Nous nous fommes done trou-cette réponfe que le Pere EJ^rit n’avoit pas bien vées dans une néceffité indifpenfable de vous de-interprété votre intention a nos Soeursde Parity mander eet éclairciffement, 6c nous fommes en-s’il leur avoit dit ce que nous en avons rapporté; core dans ia même néceffité, puis que notre igno-ce qui donneroit lieu de croire que vous éxigés en rance fait que nous n’en fommes pas plus edair-effet la Créance de ctfait. Mais outre, Monfei- cies que nous
gneur, que vous ne nous dites pas en quoi préci- affez inftruites dans 1 Hiftoire e g i e pourfqa-iemenc il n’a pas bien pris votre fens, nous avons voir quel a eté 1 ufage de 1 ügu e primitive tou« vu depuis peu une piece qui n’eö: pas fujette adéf- chanc les fouferiptions, oc en quei lens on les anbsp;aveu ,6c qui nousparoit détruire cette conjeéture; faites, ni par. conféquent ce que vous dites dansnbsp;C’eft , Monfeigneur , la Lettre que vous avés votre Lettre (que vous ne demandés que ce quenbsp;ccrit a M. l’Evêque Angers, ou il nous femblc 1’on a renduaux Conciles OEcumeniques.) Nousnbsp;que vous y marqués aflèz clairement que la figna- fommes auffi hors d’état de nous en pouvoir in-^re que vous éxigés n’eft point un témoignage de former; mais ce que nous fqavons, Mgr; par lanbsp;Créance intérieure, mais d’un fimple refped. Car lumiére de la foi amp; de la raifon, cft que perfonnenbsp;non feulement vous ne dites nuUe part que vous n’a jamais dü figner fans fcavoir ce qu’il fignok,nbsp;exiges la foi humame, la perfuafion intérieure; amp; quelleétokla chofedontilrendoktémoigna-
gc par fa fignature. C’eft, Mgr., cequinouspa-f [ b imoinp ’Hp'V nbsp;nbsp;nbsp;demandiés la roit clair 6c certain, 6c qui nous oblige encore dc
roi V um , ^j(o*r expliqué a contre-fenspar recouiir a vous, quelque repugnance que nous y une maicieuie critique; 6c vous y enfeignés de ayons, amp; que vous pouvésjuger être extréme,nbsp;plus que quand on Suppoferoit que l’Eglife fe fe- après la Lettre que nous avons requ de votre part.nbsp;roit trompee dans un fait, il faudroit ncanmoins L’état oü on nous a réduites eft ft effroyablenbsp;fqufcrire a ce jugement de fait; amp; en ce cas ileft que nous ne pouvons pas y deraeurer fans tenternbsp;bien dak que votre fentiment n’eft pas que la routes les voies d’en fortir; 6c cette affaire repinbsp;foufeription fut une marqué de Créance, puifque de tellement notre confcience qu’ellene nnbsp;fans doute on ne dolt ni croire la fauffeté, ni té- met pas d’avoir égard a routes les conrd°'^^^^'^'nbsp;moigner qu’on la croit. Vous voyés affez, Mon- humaines qui nous auroienternnêrhé
que
non,
du
ns
feigneur, que cette contrariecé apparente eft ca- cette feconde Requête anrès 1p pable d’embaraffer 1’efprit des filks qui ne fqa- avés fait de la prémière. ^Nous vo,knbsp;vent pas allier ce que des perfonnes plus habi- trés humblement, Monfeigneur de erffire quenbsp;les amp; plus inielligentes que nous allieroient nous n’avons nul defléin de vous fake injure;que
nous
i6 nbsp;nbsp;nbsp;'Relation de la Perfecution des Religieufes de Port-Rofsi ^
du Fargis nbsp;nbsp;nbsp;fatisfaire a Dieu, a l’Eglife amp; a notrc
Confcience; 6c que notre deffein en cette Requê-
du Fargis.
Steur Marie de Ste. Magdeleine (du Pargis) 'i-Prieure.
S. Anne de St. Auguftin (Gamier).
S. Marie de Ste. Euphralie (Ka^'C’rr) Soüprieure.
S. Antoinette de St. Augullin (k Gros.)
S. Marguerite de la Paffion (Gumar)
S. Charlotte de St Bernard (de St. Simon.)
S. Anne de Sre. Catherine, (Aluijfon.)
S. Anne de Ste. Chriitine (GraiUot.)
S. Marie Therèfe, (Collard.)
S. Dénifc de Ste. Anne [de Cojfard de plan.)
S. Jeanne de Ste. Donnitille, {Perfo:;»e )
Genevieve de Ste. Magdeleine [de la Hare )
, a.. nbsp;nbsp;nbsp;r..i;----- ' N nbsp;nbsp;nbsp;^
Relation nous ne vous demandons point éclairciflement fur miféres, qui vous Ie demandent dans une nécef-Relation de la Mere fles chofes que nous entendions^que nous nepen- fité G preÜinte. Ainfi ligné dans l’original:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la Mere
IPartic
S.
te eft de vous porter a la chofe du monde la plus jufte 6c la plus facile, qui eft de nous déclarernbsp;précifément ou que vous ne demandés point lanbsp;Crcance intérieure de la vérité du fait con-tefté, 6c que ce n’eft point ce que vous entendes par eet acquietcement dont vous park's j ccnbsp;qui nous donneroit moyen de vous fatisfaire en-tiérement, puis qu'il n’y a que cela qui nous ennbsp;crnpêchc amp; qui nous en ait jamais empêché; ounbsp;de nous déclarer au contraire éxpreflément quenbsp;vous éxigés de nous la crcance ituérieurede ce_/l2/r
(_t nbsp;nbsp;nbsp;- -
S. Sufanne de Ste. Julienne^ (Olter.)
S. Marguerite de St. Irenée, (Hucjueville.)
S. Jeanne de Ste. Appolline, (Je Begue.)
S. Catherine de Ste. Hildegarde, (Pontahie.) Cette Requête 6c la Lettre qui la précéde fut
XXL PIECE.
Réponfe de Monfeig,neur l’jirchevêque.
Du 31 Décembre 1(1^4.
MES SOEURS,
Quoique je fois perfuadé que je vous ai parlc
3p7. rl^ïirpmpnr intriii’iri . nbsp;nbsp;nbsp;r...» n
contefté, afin qu’il paroifte a route l’Eglife que 1’on a dérruit notre Monaftére, paree que nousnbsp;croyons que 1’on n’a pas droit d’éxiger cette cré-ance de nous: en quoi nous penfons n’avoir pointnbsp;de fentiment qui ne foit requ par la plus grandenbsp;parcie des Evêques 6c des Théologiens Catholi-ques. Voila, Mgr., en quoi conüfte tout notte préfentée a M. FArcheveque par Mmrc Hilairenbsp;artifice; 6c nous croyons que eet artifice eft bien Ie 31 Décembre 16(^4. II témoigna en être fortnbsp;legitime, puisqu’il nous donne moyen ou de vous mal fatisfait; 6c après avoir parlé au ditnbsp;fatisfaire enciérement, comme nous Ie défirons avec beaucoup de chaleur fur la défobéiffancenbsp;de tout notre ceeur, ou de fatisfaire au moins Fentêtement , 1’orgueil 6c l’opinatretc des Re-a l’Eglife en.lcvant Ie fcandale que la ruïne deno- ligieufes (ce font fes termes) comme cettenbsp;tre Monaftére y pourroit caufer. C'eft done perfonne Ie prioit de faire Réponfe, il fit fur Ienbsp;dans ce deflein que nous nous profternons encore champ celle qui fuit.nbsp;a vos piés avec tout Ie refpeét 6c 1’humilité quinbsp;noas eft poffible, pour vous prier de nous donnernbsp;1’éclairciflcment que nous vousdemandons. Nousnbsp;vous en conjurons, Monfeigncur, par ia charite
que vous devés a l’Eglife, dont ces conteftations troublent la paix depuis ft long-temps. Nousnbsp;vous en conjurons par la charité que vousnbsp;aves pour notre Maifon, 6c pour nos ames,nbsp;que vous foulagercs infiniment par cette déclara-tion; 6c nous vous en conjurons enfin par Ie mérite du fouverain Pafteur, qui ayant donné fa vic affez, clairement jufqu’icij 6c'que fi vous n’ériésnbsp;pour vous, 8c vous ayant oblige de la donner point plus attachées aux défenfeurs de Janfe-pour les ames qui vous font commifes, vous o- nius qu’a tout Ie refte de l’Egüfe vous m’au-blige encore beaucoup davantage de donner i de riés rendu il y a long-temps FobéiCTance quenbsp;pauvres fiües que Diéu a foumis a votre condui- je vous démande j cependant puifque vous menbsp;te, des paroles de charité 6c dejuftice, quifcront prefles fi fort de vous éclaircir encore plus que jenbsp;capables de leur donner Ie repos dans une agita- n’ai fait fur une chofe ou, a dire vrai, il ne fau-tion fi violente.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;droit que Ie feul c'xemple de la primitive Eglifc
Ce confidéré , Mgr. , 5c atcendu qu’il eft pour vous perfuader amp; vous porter a ne me tres véritable que nous n’avonsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pas comprisnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pas réfifternbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme vous faites,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;je veuxnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bien
par votre réponfe fi vous prétendés nbsp;nbsp;nbsp;ou fi vous nenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour votrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;derniére fatisfadionnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;couchernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mes
prétendés pas enfermer la créance intérieure du penfées par écrit fur ce fujet. Mais comme fait contefté qui éxcluc Ie doute 6c I’incertiiude je fuis dans un accablement quafi continuelnbsp;fous les termes A'acquiefesment, de Joumiffion 6c Ót d’affaires 6c de routes fortes de perfon-A'ohéijfante fincére amp; refpeöueufenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que vous exi-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nes que j’ai fur les bras, je vousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demandenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour
gés de nous, il vous plaira nous Ie déclarer ex- nbsp;nbsp;nbsp;cela un peunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de temps, ne voulantnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous riennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pré-
je vous conjure toutes
preftetnent, 6c par un acte public 6c autentique, fénter que je n’aie aumoins digéré autant quej’en X'nné^''^ Ie ftns de la fignature que vous nousor- ferai capable. De mon cóté il n’y aura rien quenbsp;lor.s”cfn'^^'^*^ ’ Monleigneur, ce que nous vou- je n'eflaie de faire pour vous applanir la voie dansnbsp;bonté ne permettra pas de laquelle je fouhaitepaiiionnémenc He vous condui-'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P ’^’^^^^^ksaccabiéesd’attlidfionsStdc re; du votre apporcés-y aullï, je VOUS Conjiirp
-ocr page 17-quot;Relation de ïa Perf/cution des Religieufès de Port-Royal,
iS
pas me prefi'er. Je 1’allai voir hier chci lui au Refatfos forcir de la Meffe pour Ie remercier de fes bonsde la Merenbsp;offices, oü il continua de me témoigner aiïêc-“U ï argis.
11.
Partie.
Relation plufieurs autres perfonnes notables: qu'on iroit de lil Mere vice en cette affaire, paree que Ie Roi v'ouloicnbsp;du Fargis, rendre la paix a 1’EgUfe de fon Royaume, amp; qu’il
II.
Partie.
avec promeiTe qu’il feroit mon affaire, ou qu’elie ne feroit faifable par aucune perfonne; que depuisnbsp;il avoit fort tntretenu M. de Paris de moi, amp;nbsp;qu’i! avoit elfime 6c affeétion pour moi, 6c quenbsp;tout ce qui fe pourroit faire tl Ie feroit; qu aunbsp;refte il avoit beaucoup contefté avec lui pour ccnbsp;qui étoic du foin de ma fubfiftance , Sc qu’il avoitnbsp;eu bien de la peine a obtenir de lui que ce fut lui
” ne vouloic point endurer plus long temps de par- tion , elfime , tendrelle , amp; effufion de cceur ti. C’cft pourquoi il me conjuroic encore d’avoirnbsp;pacience 12. ou 15 jours pour voir Ie train quenbsp;cette affaire prendroit^queceux qui connoiiroiencnbsp;Iba humeur fqavoient bien Ie déplaifir c'xcrêmeamp;
Ie d 'chirement d’entrailles qu’il fouffroit quand il lui failoit faire quclque cliofe qui paroiflbit avoirnbsp;quelque violence; qu’aurefteil vouloit prendreunnbsp;füin particulier de ma perfonne 6c de ma fubtif-
a M. Galiois (Notaire) fur lequel je ne manquerois jamais denbsp;rien; que je ne lui fille pas l'affront de récourirnbsp;a d’autres perfonnes. Je lui dis que rant de cé-moignages de bonté amp; de générofitc étoient au-delTus de toutes paroles de remerciment; que jenbsp;priois Dieu d’en être lui-même la récompenfe:nbsp;mais que comme il avoit déchargé M. de Parisnbsp;de ce foin, il y avoit d’autres perfonnes avec quinbsp;j’étois lié qui s’étoient chargees d’avoir foin denbsp;moi;8c que par conféquent il en devoit être auffinbsp;déchargé; que je lui avois de grandesobligations;nbsp;que la feule grace que je lui demandois étoit denbsp;prendre Ie foin de ma grande affaire, qui étoitnbsp;mon retour 8r mon rétabliffement a Port Royal.nbsp;Il m’aflura qu’il Ie feroit,amp; de bonne forte : maisnbsp;qu’il étoit de la prudence de ne pas prefler davantage M. de Paris la-deflus, 6c de lui donnernbsp;Ie temps qu’il demandoit pour voir la fuite qu’au-roit ce nouveau Bref. II y auroit encore bien desnbsp;ebofes a vous mander, Ma Révérende Mere, ilnbsp;faut remettre a Ie faire de vive-voix. Je me con-fole toujours de l’efpérance de vous pouvoir encore entretenir quelquefois. C’eft Ie feul bien quinbsp;adoucit la rigueur de ma féparation avec Ie bonnbsp;traitement que continue toujours de me faire monnbsp;hóte, qui en véritc a beaucoup de bonté pournbsp;moi. Je crois que vous en aurés beaucoup denbsp;refl'entiment. II m’a fort chargé de vous faire fesnbsp;trés humbles recommandations: il ne me parlenbsp;jamais de vous qu’avec des fentiments trés parti-culiers d’eftime amp; de refpeét. Je vous demande
tance- amp; cu’il m’ouvroit fon cceur 6t fa bourfe. feul qui en pric Ie foin; amp; qu ü me conjuroit de Ie Ie remerciai tres humblement de ces ofFres fi ne lui pas dérober ce bonheur; qu’il ne me laif-obliseantes amp; fi pleines de bonte' qu’il me faifoir, feroic jamais manquer abfolument de ricn;amp; qu’ilnbsp;amp; lui dis que Ditu par fa mitéricorde ne m’avoic m’alloit donner un papier adreffant - r- .u -.
jamais manqué, 8c avoit infpiré a quelques per- nbsp;nbsp;nbsp;t r„-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;---------
fonnes de me recevoir en cas que ce fut une né-cefficé abfoluë de ne plus demeurerau lieu ou j’a-vois efpéré de finir mes jours; qu’il pouvoic me délivrer de cette nc'cefficé; öc que j’étois commenbsp;aflliré que s’il vouloit bien me permettre de m’ynbsp;en retourner, Ie Roi Ie voudroit bien auffi. La-deflus il me répéta d’attendre encore, amp; de luinbsp;donner Ie temps qu’il me demandoit, pour voirnbsp;ce qu’i! auroit a faire, 8c que je fuflë affuré qu’ilnbsp;me feroit routes les graces qui dépendroient denbsp;lui; qu’il écoit tcrriblement veillé, 8c qu’il avoirnbsp;des ennemis qui voudroient bien lui faire affairenbsp;de tout. Ilm’embrafla, me ferra les mains, 8cnbsp;me fit beaucoup de careCfes , 8c perfifta enfin a nwnbsp;refufer avec beaucoup de civilité la grace que jenbsp;lui deroandois avec rant d’inftance, que je Jugc^nbsp;a propos de ne Ie pas prefler davantage. M dunbsp;Hamel qui Ie gouverne abfolument,6cqui fetrou-va en cette vifite, a fait iui-même routes les inf-tances poffibles, amp; les a pouflëes plus loin quenbsp;je neuffe pas ofé fare. 11 rendit tous les témoig-nages amp; routes les affurances favorables qu’onnbsp;peut rendre d'une perfonne; il dit que j’étois unnbsp;des meilleurs amis qu’il eut au monde, 8c la plusnbsp;fincére perfonne qu’il connut ; qu’il fe rendroitnbsp;caution pour moi ; 6c qu’il répondroit corpsnbsp;pour corps des promeffes que je donnois (de nenbsp;me meier jamais que de faire les fonéfions de manbsp;facriftie;) comme il pouvoic affurer que je nenbsp;m’étois jamais mêlé d’autre chofe, il me parut
ci un fecret qui eft venu jufqu’a moi, amp; qua m’échapoit, c’cft qu’une perfonne qui eft tout anbsp;fait dans la confidence dc iVJ. de Paris a dit a unenbsp;autre perfonne qu'il ne croyoit pas qu’il y eut denbsp;difperfion; plaife a Dieu que cela foit veritable.nbsp;Je Ie demande fouvent a Dieu, amp; c’eft Ie plu*nbsp;ardent de mes voeux.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Le froid qui nous eft venu vifiter m’obllg® demander a Maitre Hilaire, on a M-fon abfence, une catnifole 8cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;évérend»
Je vous fouhaite le bon jour, ma nbsp;nbsp;nbsp;Mere
agir fort cordialement 8c trés fincérement en tout de tour mon coeur la continuation de vos priéres, ce procédé; qu’il pouvoit fe vanter d’avoir con- 8c auffi celles de votre SainreCommunauté. Voi-tribuc quelque chofe k mon étabiiffement i Port-Royal , en obtenant la permiffion 8c Ie confen-tementquot; de Monfieur Ie Cardinal de Rets, quinbsp;eut bien de la peine a Ie lui accorder : maisnbsp;que s’il avoit Ie bonheur de m’y retablir, qu ilnbsp;lt;^roirok que ce feroit Dieu qui l’auroit fait trou-a 1’Archevêché en meme-temps que j’y é-tms venu pour demander mon récabliflemenr. IInbsp;qy i^rne foUicua un peu de figner; maisnbsp;^ j '.^PPerqut qu’il ne failoit pas touchernbsp;cette corde., ü fe defift» tout i coup , 6c ne ypulut
-ocr page 19-Relation de la Tèrfécution des Roliiieups de Port-Royal, 166^-166’^.
RtUtion Mere, amp; fuis amp; ferai a vous route ma vie avec pour l’amour de lui, amp; par la crainte que j’ai de Relation de la Mere tout Ie refped: que je fuis oblige d’avoir amp;cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o. j„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;....... ....
du Fargis. II.
Partie.
pere que Dieu ne m’abandonncra pas dans Ie temps d’alHidion, pourvu que je lui fois fidéle.nbsp;Mais je crains bien ma foiblelTe öc je mets routenbsp;mon efpérance en lui amp; aux priéres de ceux quinbsp;foütiennenc fa vérité, öc que je iqai n’avóird’au-tre bul que fa gloire.
X X V. PIECE.
Lettre de Ia M. Prieure.
Ce 23 Janvier 166^.
II. Paitie.
de relTentiment 1’honneur que vous lui faites de lui écrire. II continue toujours a me faire des of-fres oès obligeantes, amp; de m’affurer qu’il n’a riennbsp;a lui qui ne ioit tout a moi; Remerciés-le bien,nbsp;je vous en conjure, afin qu’il foic du moinsre-
I’ofFenfer amp; de manquer a la vérité. J’en aban-deiaMere P S. M.'l’Abbé Ie Roi recoic avëc beaucoup donne route la fuite a la providence divine. J’ef-do Fargis.
... nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . « .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_____ T^:„.. _____I_________ . *' . nbsp;nbsp;nbsp;i Tnbsp;mercié dignetnent.
XXIV. PIECE.
Lettre de la Sr. Charlotte de St. Bernard (de St. Siwro») a Mr. * * *
Ce 19 Janvier lódy.
roles, amp; la S. Dorothe'e difoic. „ Entendés-vous „ Maitre Hilaire ? Vous voyés que Ie Roi veutnbsp;„ que tous les comptes foient rendus i la Maifohnbsp;d’ici.’'
Maitre Hilaire fut hier a Paris, oü il vit mes Toutes les foisque notrechére M. Prieure nous Dames F/avie amp; Dorothe'e en préfence d’unhom-fait part des marques de votre fouvenir, ce me me d’affaires, nommé te Roi.^ qui fit une longuenbsp;font autant de nouvelles preuves de la cbarité que remontrance u Hilaire pour lui perfuader qu il ncnbsp;vous confervés pour celles que Dieu vous a com- devoir reconnoitre aucune Superieure pour les af-mis. J’en ai beaucoup de reconnoiflar.ee, jevous faires temporelles de la Maifon, que Madame 1-ènbsp;cn afllire. Ec quelque violence que les hommes préfente, amp; la Soeur Dorothe'e-.^ que e’etoit I’in-me puiCTent faire, je n’écouterai jamais d’autre tention du Roi que tout paflat par les mains dcnbsp;voix que celle qui me dira la vérité; Sc comme Madame, amp; qu’elle eut la difpofition du bien denbsp;je fuis afl’urée que vous me la dirés toujours , tous la Maifon, dont elle nous feroit telle part qu’ilnbsp;autres qui me parlcronc un autre Engage me fe- lui plairoit. Madame iburioit en entendant ces pa-ront fufpeös: je ne regarderai jamais ces gens-la rnlpc Xr u snbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difnir Pnrpnu^.. ......
que comme des loups revetus de peaux de Brebis, qui n’ont autre delTein que de perdre les ames, ounbsp;aumoins qui préférent leurs intéréts 6c 1’accom- „nbsp;pliffement de leurs paiSons dércglées au falut des Ils eurent un autre Entretien touchant la figna-ames qui leur font commifes. Ne feroit-on pas ture, ou elles témoignérent la bonne erpérancenbsp;bien miférable de fe laifler furprendre a leur per- que leur donne le Bref du Pape que nous Signe-nicieufe perfuafion ? J’efpére, Monfieur, que rons toutes: Dieu nous en préferve s’il lui plait.nbsp;Dieu me fera la grace de demeurer ferme pour Je ne puis m’empechcr de vous dire, Ma Trésnbsp;la vérité , non en mes propres forces , car Chdre Steur, que j’ai lu aujourd-hui deux paro-hélas ! je fuis la foiblefle même. J’ai grande les dans 1’Ecriture qui m’onc bien confolee. Lanbsp;confiance en vos Saintes priéres amp; a vos bons première eft celle ci. Ifrael Jalvatus efi in Domi-avis, que je confulterai toujours. Je me dens no falute getemd. Nous devons ce me femblenbsp;comme aflurée que vous ne me refuferés pas ce nous eftimer fi heureufes d’avoir part a ce falutnbsp;fecours tant que Dieu vous en donnera quelque eternel,que nous ne craignions aucune perte tern-moven.' Lorfque vous nous dites dans votreder- porelle: je dis même a 1’égard des cholès Saintesnbsp;nicre que e’eft peut-ctre la derniére fois que nous amp; fpirituelles. C’eft un grand avantage de pa-recevrons de vos nouvelles; encore qu’il faille fe roitve perdu pour un temps aux yeux des horn-réfoudre a toute force de privation en ce temps- mes, pour ctre fauvé eterndlement. Vous enten-ci, néanmoins ces paroles me furprennent 6c me dés bien que je dis ceci au fujet de 1’éxcommu-caulent de la douleur. Jecrois pourtant que Ic Bref nication dont on nous menace, qui eft en cf-itPome nous donnera unpeu de temps, en atten- fet une figure de la damnation. Mais que nousnbsp;dant qu’il en foit venu un autre. Encore que je ferons heureufes de fouffrir pour un temps cectenbsp;fois bien perfuadee que nous ne devons pas plus figure, pour jouir dans réternité du veritable fa-d’obéiflanee au Pape dans cette rencontre qu’a lut! C’eft peur-etre en cette rnaniére que nousnbsp;M. l’Archevêque,je ne laiffe pas d’appréhender pouvons expliquer a notre avantage I’Evantruenbsp;J’éxcommunication , quoique j’aime mieux ctre d’hier, oil N. S. die que celui qui perd fon amenbsp;éxcoromuniée des hommes que de Dieu, 6cêlre pour I’amour de lui, la gardera dans la vie é-cKcérieuremenc feparée de I’Eglife que de perdrela ternelle. Cette excommunication dont on nousnbsp;grace par un menfonge; amp; ne me reconnoiffant veut épouvanter nous fora perdre notre ame dcnbsp;point coupable pour mcriter cette punition , il cette heureufe perte qui la confervera dans tou-me femble que je dois m’eftimer heureufe fi Dieu re 1’étcrnité. Je ne fgai de quoi je m’avife denbsp;me fait la grace tk porter cette humiliation injufte, vous dire tout ceci. Mais je me confole a /tc
C 2 nbsp;nbsp;nbsp;vous
-ocr page 20-20
Eelatkft de la Verfécutkn des 'Religieufes de Porf-Royal, i66s^.-i66‘j.
Relation votis dans la vuë que tous les maux que les hom-^ mes nous peuvent faire ne font que temporels: du f'afSis. qjj’jjg éxcommunient j qu’ils nous mectentnbsp;en prifonj qu’ils nous faflent foufïrir la faim amp;
la foif amp;c____ tout cela n’aura qu’un temps;
mais la fignature nous peut faire un mal éternel. Prions Dteu , Ma Tres Chcre Steur, qu’il nousnbsp;préferve de ce malheur éternel; qu’il nous !e falïenbsp;appréhender de telle forte que nous ne rédoutionsnbsp;point tout ce qui ne fait que paffer. Demandcs-lui, s’il vous plait, cette grace pour nous, com-mc je la demande fans ceflè pour vous toutes.
XXVI PIECE.
Lottre de M. de Ste. Marthe.
Ce 26 Révrier 166^.
Je vous fupplie de n’avoir point tant d’cgard a Hc me pas commettretouchant la communication.nbsp;II me femble qu’il ne m’arrivera jamais de mal,nbsp;en rendant a Dieu amp; a nos Soeurs ce que je leurnbsp;doisj amp; je ne crois pas mêmequec’enfutunbiennbsp;grand de paflèr Ie refte de ma vie en prifon. Lenbsp;poids de la Supériorité me paroit fi terrible, quenbsp;tout ce qui m’en délivrera me fera trés favorable.nbsp;Je ne ferai pourtant rien en tout cela qu’en fui-vant votre avis, car je fqai bien que jenemedoisnbsp;avancer par moi-même en quoi que ce foic.
XXVII PIECE.
JLettre de la Mere ***.
Encore faut-il que je vous dife que nousavons penfé être noyées ces jours paffés. L’dtang fe dé-borda d’une ü étrange forte, qu’il abbatit plusdcnbsp;la moitié du glacis, amp; le glacis même fut toutnbsp;rompu. L’cau étoit fi grande, amp; étoit tellementnbsp;fortie de la petite Riviére de la folitude, que toutnbsp;le bas de la folitude ne paroiflbit qu’un étangj 6cnbsp;l’eau fortoit par deffus les murs qui féparent lenbsp;Jardin de la folitude, comme s’ils euffent été per-cési amp; on fut obligé d’ouvrir les deux portes pournbsp;lui donner paflage, 6t a l’endroit de la porte anbsp;barreaux l’eau étoit auffi haute que la moitié de la
Fargis,
II.
Partie.
mais en moins de quatrc ou cinq heures tout le Relatio» déibrdre que je vous dis arriva.
Ce Vendredi 6 Mars i66f.
Vous avés bien raifon de croire que ce que waScear F/avie a dit du Jeune touchant maSceurnbsp;T. L. vient de M. V^rcFevêyue- car il nous anbsp;mandé Ia même chofe par Hilaire quand je luinbsp;envoyai le Mémoire de nos Soeurs malades pournbsp;les difpenfcs. II lui dit „Ditesè ces bonnes fillcsnbsp;„ qu’elles ne doivent pas faire difficulté de manger denbsp;„ la viande ce Carême, puis qu’ellcs n’en fontnbsp;„ point de défobéïr a leurs Supérieuis.”. Maisnbsp;ce que vous dites de N. eft bien facheux, 6cnbsp;nos ScEurs anciennes n’en dcvroient-elles pasnbsp;faire des plaintes l II ne faut pas toujours rcgar-der fi ce qué 1’on dit fervira, mais il faut plu-tót confidérer l’obligation qu’onade le dirc,puis-que Dieu ne nous demandera pas compte fi cenbsp;que nous avons dit a fervi de quelque chofe, maisnbsp;fi nous nous Ibmmes acquittées de notre devoir,nbsp;en avertiflant celles qui de'pendent de nous desnbsp;fautes qu’elles font, amp; tachant de leur faire voirnbsp;Ic peril qu’il y a dans une vie fi relachée: fi aprèsnbsp;cela nous nc gagnons pas Fame de nos Soeurs,nbsp;qui ne nous veulent pas croire, au moins fau-vons-nous la notre, felon la parole de ia Saintcnbsp;Ecriture. II peut y avoir des raifons que je nenbsp;l^ai pas qui obligenc i cette retenuë ; mais j’ap-prchende a vee vous, Ma Trés Chére Socur, lesnbsp;faufles condefcendances que S. Bernard appellenbsp;des véritahles cruautés.
Lettre de la Mere Prieure.
22 Mars
i66f.
Vous fgavés fans doute que nous avons pêché notre étang. II s’eft trouvé un tres beau brochetnbsp;que nous crümes devoir envoyer a M. de Paris
porte; de forte que devant qu’elle futouverteclle avee des Perches qui étoient aufli fort belles. Hf
paifoit par deffus les barreaux^ ce qui fit une Ri- ’ ’----- ^ nbsp;nbsp;nbsp;1 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. j:----
viére dans le bas du jardin, qui fe joignit a celle
laire en fut le portcur; 6c quand il eut dit qu’il venoic de ma part, Monfeigncur lui répondit.nbsp;„ La Mere Prieure me fait-elle des préfents?nbsp;,, croit-elle que je voudrai bien les recevoir?”nbsp;Hilatre lui répondit, „ Monfeigncur, elle efpérenbsp;„ que vous lui ferés eet honneur.” II lui dit; „Etnbsp;„ elle ne veut pas m’obéir.” II re^ut enfin le pré-fent, qu’il trouva beau, mais il ordonna a HV/lt;^nbsp;re de me dire qu’il me viendroit bientót yoir,nbsp;qu’il me diroic des raifons fi fortes,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
roit que je fignerois j 6c que fi mes nbsp;nbsp;nbsp;^
meilleures one les fiennes, U me céderoit. CeU
BlC:
du moulin, qui étoit auffi débordée, 6c enfuite au Canal; de forte que tour cela ne paroiffoit quenbsp;la même chofe. Tous les prés, 6c le Village denbsp;St. Lambert, furent fi inveflis d’eau, qu’il y eutnbsp;des Payfans qui fortirent de chez. eux, penfant quenbsp;jugement qui les venoitfurpren-Êe ne *^fimes une étrange frayeur que la chauf-r'prrpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’elle n’a pas fait Dieu merci.
maHnSuVnv.'quot;quot;«rquot;^Samedi
I ‘i, ron fur les cinq heures du foir, mcilleures que les fiennes,.
’Relation de la Perfdcution des Reltgienfis de Port Royal ió64.-i6()^
Relation me fait trembler, carjecrain^ qu’il „ous donne accorder, rant que vous detneurêrcs dans IWRelation delaMereune nouvelle battene, en lachant de nous gagner vous eces prérentement ? II faut done que je de la Mere
du Fatgis. par les careflès II.
X X X. P I E C E.
Lettre des Sceurs de Port-Royal des Champs d Monfipieur l' Archevêque pour lui de-mandsT la Communion de Pdques.
me faffe mon procés a moi-même, avouanc que du Fatgis. j'aitort, amp; que c’cft vous qui avés raifon. IInbsp;Partie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A A A. Iquot; 1 ü U E.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faut que je tombe d’accord que tous les com-
Du 2j Mars 166‘j,
MONSEIGNEUR,
mandements que je vous ai fait d’obéir au Ju-gement du Saint Siége font injuftes, 6c que 1amp; rel'üsqucvousavesfaitd’y obeir eft Ie plus equitable du monde. En conféquence, Mes Smurs,nbsp;fourniriés vous bien un éxemple d un Evêque quinbsp;depuis Ie commencement de TEglife jufqu’a nousnbsp;en eüt ufé de cette forte.? Nous voyons bien dansnbsp;les Conciles qu’on a oblige des hdéles fous peinenbsp;Nous ferions dans unc infcnamp;biliié tres ciimi- d’éxcommunications de fouferire aux jugementsnbsp;ncllc a des perfonnes Chréiiennes amp; Religieufes, qu’ils auroienc rendus, non feukment pour Icnbsp;fi nous nc foufïrions avec beaucoup de douleur droit ^ mais auffi pour Ie fait. Vous n’ignores pasnbsp;I’état de privation des Sacrements ou nous fom- ce que fit Ie Concile de Calcedoine a 1’égard dcnbsp;mes réduites, amp; ii nous n’avions un continuel Tbéodoret, pour ne vouloir pas acquiefcer au ju-défir de participer au corps amp;: au fang de Jefus- gemene rendu contre Neftwins. Vous n’ignorésnbsp;Chrift, comme nous tachons de i’adorer fanscef- pas ce que fit Ie Concile de Nic/e i l’égard d’£»-fe en efprit amp; en vérité. C’eft ce qui nous obli- Jele amp; dé Théognis y pour n’avoir pas voululbuf-ge, Monfeigneur, a nous adreflèr a Votre Gran- crire au jugement porté contre Ar'ius. Mais vouSnbsp;deur en ce Saint temps , pour vous demander la n’avcs point dexemple, comme je crois qu’au-Communion Pafchale , a laquelle on regoit les cun Concile ni aucunSuperieur légitimeayantde-moindres chrétiens. Nous vous la demandons mandé la foumiffion due a fes Jugements, aitja-avec d’autant plus d’efpérance de i’obtenir, que mais avoué qu’il cut tort, Öc que eeux qui lui a-vous fqavés, Monfeigneur, que nous avons fait voient défobéi en euffent ufé commeils doivent.nbsp;tout ce que nous avons pu pour nous mettre en D’oii il eft evident, Mes Sceurs, que je ne puisnbsp;état de vous obéir entiéiement, en vous adreffanc mieux faire que de me tenir dans les termes decenbsp;il y a 3 mois nocre trés bumble Requête, pour qui a toujours été pratique dansTEglife- amp; dcnbsp;apprendre de vous-même votre propre inten- vous conjurer de vouloir lire la réponfe que jainbsp;tion; amp; nous attendons avec patience la répon- fait a votre Requête ^ avec Ie même efprit que jenbsp;fe que vous avés eu la bonté de nous promettre: vous l’envnie, c’eft a dire, avec un efprit de cha-6c nous proteftons que nous ne fouhaicons rien rité amp; de défintéreffement, amp; nullemrnt préve-avec plus de paffion, que de pouvoir nous y fou- nu ni occupé j 6c d’avoir la bonté,,ft vousy trou-mettre plcinement. Nous avons occaCon de croi- vés des dilficultcs, de me les faire fqavoir, afinnbsp;re, Monfeigneur, que nous approchanc de Jefus- que je tache de les lever amp; de vous fatisfaire en-Chriftavec un ccEur Ample 6c Ancére , il téra tiéremeac: car je ne fouhaite rien tant quede vousnbsp;notrelumiére amp; notre conduite, amp; que nous re- témoigner combien je fuis véritablcment Mesnbsp;connoitrons ^ la fradion de ce pain celefte ce Sceurs, Votre amp;c.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’
cue nous devons faire dans la chofe du monde la
plus importante a notre falut. Ecoutes done, nbsp;nbsp;nbsp;XXXII PIECE,
s’il vous plair, Monfeigneur les larmes amp; les
foupirs de pauvres Religieufes, les plus affligées amp; Réponfe [de M. de Paris] d la Requête qui lui avoit les plus dignes de companion qui furent jamais j été préfentée parks Religieufes de Fort-Royal desnbsp;amp; accordés a leurs vcEUX ce qu’elles vous demar.- Champs.
dent au nom de Jefus-Chrift, amp; par les mérites nbsp;nbsp;nbsp;£» datte du 20 Décemhre idtJa
de fa Croix. C eft 6cc.
XXXI. P IE
C E.
r Cette répettft nbsp;nbsp;nbsp;^
Dettre de M. 1’Archevêque de Paris aux Religieu-Jes de Port-Royal des Champs.
A Paris ce 2% Mars 166f.
MES SOEURS,
Pourquoi me demandés-vous une ebofe _____m------¦- ------
^ nbsp;nbsp;nbsp;même fgnée de luiê]
Aorés que vous avés fait toutes les réfiftancci nn’on a vu pour n’obéir pas a notre Mandement,nbsp;vous vous étes avifees de nous prefenter une Rc-Quête qui nous fomme de declarer juridiquemeninbsp;ouel défaut nous trouvons a la fignature quevou»nbsp;nous avés préfenté, amp; d’expliquer par un Adccnbsp;public 6c autentique, 6c d’une maniére préci-
-ocr page 22-22 'ReUtion de Ia Terféctition des TLeligieufes de Fort-Royal,
Fargis.'
II.
Partie.'
Hclation dcfiumi^on, d’obe'ifance, amp; autres lemblables. qu’ils leur auroicnc donné un lens favorable, amp; Relation * de la Mere Ce procédé véruabletnent elf fort nouveau amp; qu’ils feroient pleinemenc juftifiés de tout fou5on,dela Merenbsp;du Fargis. tout a fait inouï dans l’EgUfe. On ne peut pas néanmoins leurs Livres demeureroient roujourstlnnbsp;dire qu’il ne Ibit tres peu refpedueux a 1’endroit condamnés avec juftice, paree qu’il y auroit cou-Partic. jjg Pafteurs, amp; fort contraire a I humilité amp; jours Ie mêtne danger amp; Ie mêtne inconvenientnbsp;a la modellie dont les Religieuies font profel- a les lire.
dans les Ecrits
damné; Sc quelle ne sEtt point tiompcc, paice qu’elle les y a vuës, amp; qu’elies y font efedive-
vous-tnêmes avés pris tant de peine de vous met-tre fur les yeux
fion. Néanmoins afin qu’il ne vous refte plus Or ia deference amp; la foumiffion que PEglife aucun fubrerfuge, ni 1’ombre feulemeac d’unob- detnande quand elle éxige qu’on fouferive au ju-ftacle a quoi vous puiffiés vousarrêter,nousvou- gement qu’elle a donné contre un Auteur öc con-lons bien,quoique fansauéune obligation dejufti- tre fes Livres, conlifte en ceque l’on croie fmcé-ce ni de néceffité mais par Ie Icui motif dc ia remenc que eet Auteur (faiünt abilradtion s’il eftnbsp;charité d’un Pere qm relache quelquefois dc fon Orthodoxe en fon ame ou non) a donné juttenbsp;autorité pour compatir a la foibleffe defesenfants 1'ujet de Ie condamner- qu’il 1’a été juftement amp;nbsp;malades nous voulons bien, dis-je, vous aider jundiquemenci 6c que 1’Eghfe a vu 6c remarquénbsp;encore par cette réponfe a détacher Ie bandeau que dans les Ecrits les Propolinons qu’elle y a con-
C’ei'l une vérké fondammakduChri(ifam/he, went fi bien, qu’elles s'y prefenrene a rous ceu.v que Ie St. Siége amp; les Evêques ont droit dejuger qui les lifent fans preoccupation amp; avec Ibin, ócnbsp;de ia Dodrine amp; de condamner les Erreursamp;ies qui les prennent felon leur fens naturel Sc felon lanbsp;Auteurs dans la bouche ou dans les Ecrits defquels première amp; fimple notion que leurs paroles, com-clles fe trouvent.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meelies font couchées, forment dans l’enrende-
C’en eft auffi une autre bien établie par la pra- ment du ledeur j amp; c’eft cela qu’on appelle /e tique Sc par les éxemples des Conciles les plus /éws de l'Auteur, paree que c’eft celui que portenbsp;Saints amp; les plus oecumeniques, que quand iis fes Ecrits, quand bien mêtne il en auroit eu unnbsp;one condamne une Propofition, un Auteur, un different dans fon efprit lorlqu’il les compofoient.nbsp;Livre, ils ont droit d’obliger de fouferire a cette Maincenant pour appliquer ces vérités a votrenbsp;condamnation j quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c’eftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;être défobciflant Scnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Requêre, nous vousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;répondrons au premier point
opiniatre de ne Ie pas nbsp;nbsp;nbsp;faire,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;öc que toutes les loixnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ce que vous nousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demandés, que la lignature
de l’Eglife puniflént la défobéilfance amp; 1’opini- que vous avés offerte ne fatisfait nullement a ce
atreté prefque aulff féve'rement que l’héréfie. nbsp;nbsp;nbsp;qu’on défire de vous, amp; a ce que vous deves
Or pour fcavoir quelle doit être la foumif- pour plufieurs raifons. fion qu’on dott avoir pour ces fortes de Jugements La première, paree que bien loin de marquernbsp;de l’Eglife, il faut voir de quoi elle peut connoï- votre refpedt amp; votre obéiflance, elle marque lanbsp;tre, amp; jufqu’ou s’étcnd fa jurifdidion en cesren- bonne opinion que vous avés de vous-mêmes,nbsp;eomres. On demeure d’accord quVlIe ne va point amp; faraour de vos propres fentiments. Nous vousnbsp;jufqu’a définir tjuel eft !e fentiment intérieur d’un commandons de fouferire Ie Formulaire, amp; vousnbsp;Auteur, car en cela elle Ié pourroit tromper, en Ie voulés éxpliquer. Le pouves-vous fans préférernbsp;lui en attrrbuant unnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que celui qu’il a dansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vos lumiéres a cellesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du S. Siége amp; des Prélats
l’efprit. Comme ce nbsp;nbsp;nbsp;pointnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’ett point néceflaircnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de l’Eglife Gallicane ? fans dire que vous voyés
qu’il ne regarde point la Religion en genéral ni ment qu’ils veulent ufer de furprife, 8c éxigerdes
ili n nbsp;nbsp;nbsp;J..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____vn. —..o lo.ir ArtW noinr on nn’ilo
pour entretenir Tunite dc la paix de l’Eglife, amp; plus clair qu’eux, öe fans leur reprocher tacite-
i’Inftrudion des ftdéles, Dieu ne s’eft point obli-gé de lui donner des lumicres pour pénétrer juf-quès-la; mais d’autre part comme il eftnécefl'aire qu’elle empéche le Ichifme Sc le fcandale, il fautnbsp;auffi demetrrer d’accofd qu’elle a routes les lumié-mtéres amp; la puiffance dont il eft befoin pournbsp;connoicre amp; pour condamner ce qu’il y a denbsp;dangereux amp; d’erroné dans les Ecrits amp; dans lesnbsp;difcours dont elle juge^ Sc il eft encore de fesnbsp;foncïions dc condamner les Auteurs des Erreurs
cholés qu’on ne leur doit point, ou ^qu’ils font ignorants amp; qu’ils ne f^avent ce qu’ils deman-dent ?
La 2^^, paree que cette fignaturc eft contraire a l’ufage 'Sc a la pratique de TEglife, danslaquel-le on ne trouvera jamais que ceux qui ont iignénbsp;en pareil cas aient ligné avec reftridion ou avecnbsp;explication, étant une chofe tont i fait ingt;irieufcnbsp;a l’Eglife.
d’ailleurs elle embtouilleru“^ faut trancher^n«^=;_
lf.lt;. nbsp;nbsp;nbsp;. '^^¦divement dans fame j ou s’ils ne
pgt; comme ils paroiflent dans leurs
,2 2 r,! f‘''''rinent le tbin de les cxpliquer d’une imiueic plirs ortriodoxc Ki.;. m ^
¦ Vc w. nbsp;nbsp;nbsp;Maïs-11 elt certain que
üïem expUt^ués de cecce ibrte,
damnaiion; Sc que la queftion: aulieu qu’ilnbsp;ment, afin de terminernbsp;tions, ijui troublent les confcicngt;-esnbsp;tiepuis vingt ans.
La 3'™' eft, paree que cette foufeription ainö SuVlIe a reconnu, afin qu’étant notés ils ne puif- reftrainte amp; modifiée rendroit Ie jugemmt duPa-Lnt 1 avenir enfeigner dc fembiables chofes, pe amp; des Evêques iliufoire, a caufe qu’il feroitnbsp;rénoncent a ces mauvais feiuiraents ,s’ils impoffible de marquer furquöi tomberoit la con
Au
quand
-ocr page 23-lielatioH de la Ferfécution des Keligieiifes de Tort -Royal^
Relation Au fecond point nous répondons : t]ue par de laMereacquiefcemenc, dc'férence, foumiiiion, amp; autresnbsp;du Fargis. pareils termes, nous entendons limplement cenbsp;ll. ce quc^ ces mots fignifient naturellement , amp;nbsp;Partie. dans Tacceprion qui leur cft propre , amp; q'isnbsp;tout Ic monde comorend quand on les pronon-ce.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘
1'era dc nous eftimer heureufes de vivre amp; mourir attachées a la Croix de Jefus-Chrifl.
II. Partie,
Chrifi nous fera plus uvile que la Communion Sa-Relat'Oii cramentale que 1 on nous refufe; amp; j’efpére iV a Merenbsp;Chére Sceur, que nous cn recevrons l’efFet’ qui Fargi».
XXXIV. PIECE.
l^cttre de la Mème.
Ce Jeudi-Saiut z Avri! i66^.
Contritum. efi cm’ vieitm
in medto vtei, covtre-Permettés-moi dc me pour to«-nous avons chanté ce
Ainü nous vous demandons que fincérement 5c de bonne-foi vous croyiés, non point que xVl.d Tnbsp;pres ait été dans l’Erreur; non point qu'ilaitvou-In ni eut deffein d’en écrire ni d’enenieignerdansnbsp;fon Livre: mais que ibit par faute d’avoir iqunbsp;bien digérer ces matiéres difficiles, Ibit pourn’a-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
voir pas été affez heureux des’éxprimerauffi bien maerunt omnia ajja mea.
qu’il penfoit, il fe trouve dans fon Livre des Er- fervir de ces paroles, qu........, ^ i quot; ________
reurs 'contraires au fentiment de 1’Egiife, 6c qu’on matin, pour vous éxprimer I'angoiffe ou j'ai éte de- modemaot. cn a éxtrait cinq Propoiitions qui 1'ont condam- puis avoir regu votre billet, qui parle d’Accom-nées dans Ie propre fens de fon Ouvrage.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;modement. L’éxpérience que j’ai des Mauvaifes
Nous ne demandons point que vous ayiés eet- fuites qu’oat eu tous ceux qu’on a tenté jufqu’a te créance fur vos propreslumiéresamp;furune con- préfent, me fait rédouter routes ces Propofitionjnbsp;noiflance évidente, paree qu’en effet vous n’a- comme L chofe du monde la plus dansereufe. Ccnbsp;ves point lu, ni du hrele Livre denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.- n’eft pas que je n’aie une entiére confiance aux
vrage au St. Siége.
X X X 111. PIECE.
Lettre de la Mere Prieure.
Ce Mercredi-Saint i Avril i66y.
maïs que vous 1 ayies fur Ie rapport öc fur lafoide perfonnes qui 4t la bonté d’agirpour nousencei vos Superieurs , qui font juges competents de ces occalions. Je fgai bien qu’ils ont plus d’amournbsp;cnoles-la ; qui ont un Caraélére particulier pour pour la vérité amp; plus de lumiére pour difcernernbsp;lire amp; examiner routes fortes de Livres amp; d’E- ce qui peut bleifer que nous n’en pouvons avoir •nbsp;crits j amp; qui au fujec du Livre dtjanfenius yoni mais je ne puis m’empêcher de craindre qu’il»nbsp;procédé felon routes les formesdesfugementsEc- n’aient une compalTion un peu trop humaine dcnbsp;cléfiaftiques. Ce qui eft fi conforme aux Régies ce que nous foufïfons,quilcsporte a écouterquel-amp; a l’ufage de TÉglife, que fi M. d’lpm reve- que Propolition de relaehement, qui fera aflure-noit au monde, amp; qu’il vit Ie St. Siége amp; tous ment notre veritable ruïne. Au nom de Dicu,nbsp;les Evêques de l’Eglife Gallicane avoir condamné Moniieur, dices bien a vos amis que nous lesfup-fon Livre, il avoueroit allurement que fa plume plionsde ne fe point engager a nous faire rien fairenbsp;s’eft égaréej amp; s’il ne pouvoic pas fupprimer fon au dela de ce que nous avons déja fait. Je fuisnbsp;Livre, il foufcriroic a fa condamnacion, comme fortemenc perfuadée que e’eft tout cc que nousnbsp;en effet il y a foufcric par avance, puifqu’ilafou- pouvons cn confcience; amp; que fi nouscommen-^ aucune reierve fon Ou- qons rant foit peu a fortir de nocre voie, on nous
j’ai le cceur percé d'une Lettre que je regus hierdc N. qui me fait terribiement peur jje vous 1’envoie;,nbsp;vous en jugerés s’il vous plait, je trouve particu-liérement écrange ce quelle dit (qu’clie ne fgait,,nbsp;fi on nous alfembleroit dans 1’une de nos deuxnbsp;T rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Maifonsi ¦ car ie ne crois pas que nous duflions ¦
LcmravanMerflrpf nbsp;nbsp;nbsp;recevoir cette accepter cecte confultation dans une Maifon étran-
amp; vous fécrL nbsp;nbsp;nbsp;^ ‘^hére Sccur, gére, ou nousne ferionspas libres d’avoir le con-
de vous demandpr nbsp;nbsp;nbsp;dans le deffein feil des perlonnes en qui nous avons confiancc.
nns Sceurs a n ^ Pncrcs 6c celles de routes Ce quel’on die de N. m’afflige auffi; parcequ’il fem-
!lrr.mmandpr nbsp;nbsp;nbsp;Jugerés a ptopos de me blequec’eftuneavanccimaisjcne croispasqu’ellc
pendant ces faints jours, qui font foit faite;amp; pourmoijenevoudrois pasobccnircela pour nous doublement des jours de douleurs, a une telle condition, qui donne trop d’efnéranr»*-quoiquil me femble qu’dle n’eft pas fi grande a ceux qui nous veulent tromper; au lieu nn’il.nbsp;qu elle ne loic accompagnee de beaucoup de me femble que notre fureté coniifte a ne leurnbsp;conlolation , dans la vuë que nous avons pré- donner aucune. Amoinsquema Soeurnbsp;fentement plus de conformité avec 1’état fouffrant de Saint Jean ne foit de cette AffemKl'nbsp;de Jejiis-Lhrtfi ^ que nous n’en avons eu dans n’avons rien a faire. Je vous avouë Mnbsp;toutes les années précédentes. Cette Communi- quelque envie que j’aie de voir enrrgt;r!’ c’-ato im foufiaKö 1’tamithiionnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bite Meres, j'i peine
préii'
pouffera bien loin. Je vous demande pardon de ce que je vous ccris avec cant de chaleur : mais
-ocr page 24-’Relation de la Ferfécution des quot;Religieufes de Tort-Royal^ nbsp;nbsp;nbsp;2^
II. Parüe.
Rektion de Ia demander,amp;quevousnous faites affczxon- amp; dans Ie fens que nous donnions a la fignature,llchtIon de laMerenoitrequs nous aurions ére témeraires de l'accor- amp; felon ia manicre done on rinterprétoit, la ré-delaMerenbsp;du Fargis. der. Nous avons done fujet, Monléigneur, de fiftatice que nous y avqns apporté a été jufte amp;du l'argis.nbsp;bénir Dieu de ce.qu’il nous a fair la grace de lui néceffaire que 1 obéilTancc que neus y aurion.snbsp;être afléz, fidéles pour refufer de faire une chofe rendu auroic été fauITe,^ trompeufe amp; indigne de Partie.nbsp;qui auroit été certainctnent injufte èc'conrraire a Religieufes confacrées a Dieu ; puifque nous au-votre intenrion. Car fi nous avions fiené amp; que rions fans doute fuivi rune de ces opinions, quenbsp;nous euffions voalu rénoncer a routes nos lumié- vous rejettes par réclauciliement qu’il vous a plu
res^,il eft certain que nous aurions fiené dans cette de nous donner. nbsp;nbsp;nbsp;j/r r
ineme vuë amp; dans ce defl'ein (de rendre témoi- Ainfi, Monfeigneur, corame la defenfc que gnage a 1 Eglife que nous étions perfuadées que vous nous avés fait de parciciper aux Sacreinentsnbsp;M. ólTpres avoir cu dans l’Efprit ces Erreurs, amp; n’eft pas fondée fur nos fautes futures, mats furnbsp;qu’il avoir eu intention de les enfei^ner -¦) amp; com- nos fautes paffécs; nous avons certe connancequenbsp;me ce te'moignage eft injufte amp; téméraire, felon vous aurés la bonté de la lever, en reconnoiflantnbsp;la Declaration que vous nous en avés fair, nous par cette declaration, que nous vous faifons dcnbsp;aurions rendu un témoignage injufte 6c témérai- notre fentiment, que nous ne pouvions pas agirnbsp;re devant l’Eglife.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autrement felon les penfe'es que nous avions, 6C
Nous ne lérions pas moins éloignces de votre qui n’étoient pas fans beaucoup de fondement, intention , Mgr., fi nous euffions voulu écouter Quant a la voie que vous nous propofés main-d’auttes perfonnes qui nous vouloient perfuaderde tenant pour figner, en nous déclarant Ie fens
fjgner fans croire en aucune force que les Erreurs que vous avés intention d’enfermer fous la fig-^n amnees fuffen: dans Ie Uwxe iie Janfemus^ nature, paree que notre propre éxpérience nous
notre fignature ne fe- a fair voir cotribien il eft facile de fe tromper, loit point un temoignage decrcance, maïs feule- croyanc bien entendre Ie fens des Supérieurs furnbsp;ment de refpeft ^ amp; qui nous difoient que c etoit des matiérés fi enibrouillées nous funolions trésnbsp;Ia votre opinion. Car puifqu il paroit maintenant humblement V. G. de trouve? bon^^aue nousnbsp;que vous nous demandés une forte de créance,li lui reprefentions de quelle forte nou^ 1’nbsp;nous avions figné ftiivant les Inftrudions de ces compris, 6c de nous redreflër fi nous l’avonsnbsp;perfonnes, notre fignature auroit encore été une mai compris.
pure illuhon, qui n’auroit pu que vous offenfer Nous avons conqu, Monfeigneur, par votre en ofïenfant la véritc fouveraine, qui nous dé- rcponfe,que vous nous y enfeignés que rfiglifcnbsp;fend de tromper en aucune forte ceux qui nous fe pourroit trompet en définiffant qu’un auteurnbsp;tienaent la place de Dieu fur la terre. Ainli, a cu un tel fens ou une telle erreur dans l’éf-Monfeigneur, ce nous eft une grande confolation prit, amp; qu’il alt eu intention de renfeigner;amp;nbsp;de voir par votre réponfe que nous avons eu rai- que Dieu ne s’eft point oblige de lui donnetnbsp;fon de croire que ceconfeil qu’ils nous donnoient des lumiéres pour pénétrer celaj amp; qu’ainfi ilnbsp;étoit éloigné des régies de la fincérité chrétienne, feroic injufte d’éxigcr cette créance des fidéles:
amp; de n’avoir pas cru légérement que votre ineen- mais que quand il s’agit de fcavoir qucleft Ie fens Eion fut de nous obliger prendre les paroles de du Livre d’un auteur amp; fi des erreurs v font
eftedfivement contenuës, elle ne fe peut Lm-
Quepou;ions-nousdonc faire, Monfeigneur, llble^ amp; DiÏÏ^s’tó oblitó’ï'l de plus légitime dans ragitation que ces différen- toute la lutniére néceffaire pour^pénétrercl°fem-tes penfees produifoient necellairement dans notre qu ainli nous devons croire finrér ^nbsp;cfprit, que de nous adrefi'er a vous-meme pour condamnation de cc Livre eftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*
vous demander la nature de fobligation que vous l’Eglife y a vu amp; remarqué les PrAnSrinns nous voul.es impofer- puifqu’il paroit par l'évé- qu’elle condamnej qu’elle L s’eft Sc ?róm!nbsp;nement que fi nous euffions voulu la deviner au pée en cela; qu il feut croire que ces erreurs ynbsp;par une fauffe humilité dc font effedivement, amp; qu’elles s’y préfentent 4nbsp;1 eciaircillement que vous nous avés donné, nou* tous ceux qui les lifent fans preoccupation 5cnbsp;nqusferionscertainetnentégarées,6cnousn’aurions avec foin.
fait que nous éloigner de vos véritables intentions. Et ainfi, Monfeigneur, en appliquant cette cn pretendant nousy confortner.?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maxime générale au fujet dont-il s’agit il nous
' nbsp;nbsp;nbsp;^ rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efpérer de votre équi- a femblé que vous éxigés de nous la créance
té, Monfeigneur, que quelque jugement que vous non que Jan[enius ait eu véritablement daas portie's de la conduite que nous tiendrons a 1’ave- fon Efprit les Erreurs qu’on lui attribuë mais ^nbsp;nir, vousjugerés aumoins que nous n’en avons ces Erreurs fe trouvent efteólivement dans fn
pu tenir une aiure que celle que nous avons tenuë vre; que l’Eglife n’a pu fe tromper fur ce ooinr' jufqu’ici j que dans la difpofition ou nous étions c’eft tl dirc, qu’elle eft infaillible dans 1’intelligen-
D nbsp;nbsp;nbsp;ce du
-ocr page 26-i6 nbsp;nbsp;nbsp;Eehtkn de la Perficution des EeUgieufes de Port-Royal^ \66i\.~l66‘). Relation ce du fens des Livres nouveaux; 6c que Dieus’eft vêque de Vesfce en parle dans fon Hiftoire fur 1’an- Relation de la Mere obligé de lui donner les lumiéres néceliaires pour nee de ^efus-Chrifi 553 n. 12, oü il fait voirquc de la Merenbsp;du fargis. découvrir ces fortes de véricc's de fair.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Papes amp; les tjonciles fe peuvcnt trompet dans du Margis, Voila, Monfeigneur,ridéedevosfentimentsque les queftions defoit que ces/«i/t regardent nous avons pris dans votre réponfe; nous vous les perfonnes,foit qu’ils regardent leurs Ecritsj ÖCnbsp;Supplions trés humblement de la corriger au cas que c’eft ce qui avoir été cru univerfellementdans IJ. Partie, II. Partie* ritable, que des perfonnes non-prevenuës ou plus s’agic de Doflrine, comme nous n’en devons point éclairces trouvent dans ce Livre 3 que cela n'em- avoir de particuliére, 1’autorité de Eous les Evêquesnbsp;pêche pas que rEgliié n’eütjurididion pour juger nous eft également confidérable 3 ainfi vous ncnbsp;amp; des perfonnes 6c des Livres: mais que comme trouverés pas fans doute étrange que nous hélitionsnbsp;elle n’en jugeoit pas infailliblemcnt, ellen’impo- furlaDoótrinedelknfaillibilitéderEglifedansl’in- foit nas néceflité de croire cequ’clle en juge, com- telligence des Livres, puifque nous la voyons fi ,•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/-____j____;______l, r nbsp;nbsp;nbsp;------j._. igt;L'„i;ro Hr fort conteftée dans 1’Eglife, amp; qu’elle n’eft pas établiepar un conlèntement uniTerrel3ellenenousnbsp;regarde plus, puis qu'il fufSt adesfillesdelénour-de con- rir des vérités cerraines, 6c d’avoir une intention damnet avec l’Eglife Ie fens des Propofitions que générale d’embraffer les fentiments de 1’EgHfeCa- 1 . T\ nbsp;nbsp;nbsp;___ J^ mjt fn ..t 11f nbsp;nbsp;nbsp;^ 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t-1 önbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I 1 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y-v W» 1 1 r» A rgt; Ie Pape declare être de Janfentus: maisqu’il n’é-toit pas néceftaire de croire que ces fens fuffent effeaivement dans Janfentus. Nous étions, Mgr., d’autant plus confirmees dans cette penfée, que nous voyons que de grandsnbsp;Evêques avancent cette maxime (que l’Eglife n’eftnbsp;pas infaillible dans 1’intelligence des fens des Ecrits,)nbsp;CQtntne étant génc'ralement requë par tous les Théo- .Sktrs Catholiques, 6c qu’ils aflurent que l’opi-öion contraire n’a jamais été foütcnuë avant les IQ detnieres années. Car c’eft ainfi que M. l’E- quVlle fut de'fedtueufe. Nous jugeons trés bien que fuppofc que tout cela foit veritable, il n y anbsp;plus de difficultéala fignature. Cars’il eft vraiquenbsp;Ie Papé foit infaillible dans Tintelligence du fensnbsp;des Livres, amp; que Dieu fe foit obligé dc luinbsp;donner cette lumicre pour Ie pénétrer , il eftnbsp;indubitable que nous devons croire que les Er-reurs des V Propolitions font effèdtivemenc dansnbsp;Ie Livre de Janfenius-, 6c que fi nous ie devonsnbsp;croire, nous ne devons point faire de diöicultenbsp;de l’attefter. Toute la diffieuké qui nous refte,confiftedonc uniquement fur cette infaiilibilité du Pape amp; denbsp;l’Egüfe dans I’inceliigence des Livres, que vousnbsp;établiffés, Mgr., par votre réponfe commel’uni-que fondement de cette créance que vous éxigés.nbsp;Et comme vous avés la bonté de vouloir bien fouf-frir que nous vous propofions nos doutes, nousnbsp;ne craindrons pas de reconnoitre devant vous quenbsp;jufqu’ici nous avons été dans un fentiment contraire. Nous avions cru, Mgr., qu’encore quenbsp;PEglife fut infaillible dans les Dogmes 6c dans lanbsp;Gondamnation des.Erreurs, paree qu’elle fe condui-foit par la lumiére de i’E criture 6c de la Tradi-tion, «jont elle eft dépofitaire; elle ne l’étoit pasnbsp;néanmoins dans les Jugetnents qu’elle fait quunenbsp;telle Erreur eft contenuè dans un tel Livre paree qu’eüe n’a point requ cette vente de la 1 radi-tion ni de la revelation de Dieu 3 qu’ainfi elle fenbsp;pouvoit tromper dans 1’intelligence des Livres nou-veaux, amp; leur attribuer des fens différents duvé-me on n’impofe pas néceffité de croire que la Let-tre d^Hmorius eft remplie de 1’héréfie des Monathé-lites, OU les Ecrits de Tbéodoret de celle de Ne/-torius; qu’ainfi il étoit bien néceflairenbsp;les Ecoles Catholiques avaat que quelques Theo-logiens du temps Teuffent revoqué en doute. |
Vous fqavés aufli, Mgr, que 1’Evêque d'A»-gert ea parle de la même forte dans la réponfe qu’il a fait a votre Lettre; 6c qu’il croit cette Dodlri-ne li indubitable, qu il eft perfuadé que c’eft auflinbsp;votre fentiment, amp; qu’il s’eflForce de Ie prouvernbsp;par vos propres termes. Nous nc pouvoBs, Mgr., aflèz nous étonner de cette diverCté de fentiments que nous vo-yons entre les Evêques. Ceux que nous avonsnbsp;allégué ne parlenc pas de leur opinion commenbsp;d’une chofe douteufe, amp; ils prétendent que c’eftnbsp;la Dodrine de l’Eglifc 3 amp; ce qui eft plus c-trange, c’eft que ce ne lont pas feulement ceuxnbsp;qui ont dc l’éloignemenc du tormulaire qui par-lent de cette forte, mais ceux mêmes qui lefavo-rifent, amp; qui nous veulent confeiller dclefigncr,nbsp;ainfi que vous Ie pouve's voir, Mgr., dans uhnbsp;Ecrit compofc, a ce qu’oa nous a dit, par un desnbsp;grands défenfeurs du 'Eormulaire , 6c que nous a-vons cru devoir envoyer a Votre Grandeur, afinnbsp;qu’elle juge d’une part que ce que nous lui éxpo-fons n’eft point fondé fur des difcours en l’air 3 6cnbsp;qu’elle voie de 1'autre les raifons qui nous font dou-ter de la vérité de cette Doftrine, qui font les mêmes que celles de eet Ecrit. II eft certain, Mgr., que dans les cholés qui regardent I’obéiflancc, nous ne devons écouternbsp;que vous, puifqu’il n’y a que vous a qui nous fo-yons affujetties par l’ordre de Dieu: mais quand ilnbsp;tholique, fans qu’elles foient obligées de prendrenbsp;part aux matiéres contelk'es.nbsp;i*,C’eft, Mgr., la difpofition oü naus nousfom-mes trouvées a l’égard de cette nou veile queftion 3nbsp;6c pour en fortir il eft fans doute befoin que nousnbsp;ayons d’autres lumiéres que celles quenousavons:nbsp;deforte que nous ne pouvons faire autre chofe quenbsp;de tacher de nóus éclaircir par routes lesvoiesquenbsp;nous pourrons. Le dclai que Ie Pape donny p*''nbsp;fa Bulle nous eft favorable pour cela. Ma'® ‘ff'nbsp;pendant comme vous voyés, Mgr., quenous e- |
quot;Relation de la Térficuiion des Religieufes de Port-Rojal, l66^-i!É6^. 27 II. fes cetteobligation,amp;fanslaquelleellenepeutfub- de traités. Jartie, nbsp;nbsp;nbsp;que nous avons trés grand fujet de douter de cette maxime fur Tautorité de tant de grands Evêques qui la conteftent, nous vous fupplions trés humble-mencdeconfidérer que ce doute nc peut pas fervirnbsp;de raifon légicimc pour nous priver desSacretnents,nbsp;puilqu’on n’en peut priver perfonne que pour uncnbsp;faute claire, manifefte amp; indubitable; au lieuqu’ilnbsp;n’y a point defaute de douter d’unc Dodlrine que desnbsp;Evêques (i Céiébres reprefentent comme contraire au confentetnent général de l’Eglife. C’eft, t\I onfeigneur, Ie principal fujet de cette Lettre, qui nous fervira deRequête pour vousde-mander cerctablilïementüjuftc ;di nous prendronsnbsp;la liberté d’y ajourer une priére qui nous paroitnbsp;trés légicime, qui eft, Monfeigneur, qu’il nousnbsp;foit permis de Confulter fur les points de Doélri-ne que vous nous propofes, des The'ologiens amp;nbsp;des Evêques, afin que nous nous puiffions afl'urcrnbsp;des fentiments de 1’Eglife fur tous ces points, puif-qu’a moins qu’ils ne Ibient certains, indubitablesnbsp;amp; univerfcls, vous f^avés que nous n’avons aucu-ne obligation de les recevoir, amp; qu’ils ne nousnbsp;peuvent fervir de fondement fuffifant pour faire Ienbsp;ferment contenu dans Ic Formulaire. Nous ne croyons pas, Monfeigneur, qu’après toutes cci chofes Votre Grandeur fafle difficult^nbsp;de nous accordcr une chofe fi légitime, quoiquenbsp;nous fouhaitions beaucoup davantagc que vousnbsp;vouluffiés ufer en vers nous de la conduite dontonnbsp;s ufé jufqu’a-ce temps dans l’Eglife envers toutesnbsp;les perfonnes a qui on n’a jamais demandé de figna-tures, en fe concentant qu’elles decneuraflènt dansnbsp;la limplicité de la foi: puifqu’il n’a que trop parunbsp;que cette Nouvelle pratique n’étoit capable que denbsp;produire des troubles de Confcicnce, fans aucunnbsp;fruit. II eft fans doute, Monfeigneur, que vousnbsp;pouvés vous décharger de cette obligation, puif-que perfonne ne vous a pu forcer d’établir cettenbsp;loi fi extraordinaire j amp; que perfonne ne vous peutnbsp;empêcher d’en dispenfer ceux que vous voudrés: amp; nous voulons efpérer que nous obtiendrons enfin cette grace de votre bonté, lorfqu’elle aura mieux connu Ie fond de notre cceur, 6c l’éloigne-ment que nous avons toujours cu de toutes cesnbsp;queftions, oü on nous embaralfe fans fujet; cenbsp;qui nous donnera moyen de vous témoigner avecnbsp;plus de joie, mais non avec plus de vérité quenbsp;nous faifons a préfent, que nous foinmes trés fin-cérement, Monfeigneur amp;c. Signé de toutes les Religieufës. XXXVI. PIECE. •s. Lettre de la Mere Vrieure. Ce Lundi de ?dques 6 Avril ï6é^. Je louë Dieu de bon cceur de la rupture de u. Partie. Relation rions trés tétnéraires de iigner fansêtreperfuadees de la Mere de cette infaillibilité du Pape ou des Evêqucs dansnbsp;du .t'argis. I’incelligence des Livres, fur laquelle vous écabUl- |
l’Accommodemenc, qui m’avoic fait fi peur; amp;RéIation je vous avouë que je ne me puis perluader que de la Merenbsp;nousayons jamais une paix folide par ces fortes du Fargis. XXXVII. PIECE. Lettre de la M. Frieure d M. de SEVIGNE’. Ce II Avril ifiöy. Je n’ai pu lire la Lettre que vous m’avés fait rhonnear de m’écrire fans en recevoir une doublenbsp;confolacion, voyant comme vous envifagés l’étatnbsp;d’afflidtion oü nous fommes,amp; la dureté avec laquelle on nous a trade cette grande fête, oül’E-glife fait miféricorde aux plus criminels. Je vousnbsp;avouë , Monfieur, que cette privation nous anbsp;été bien fenfible , quoique je vous puiffe direnbsp;qu’elle n’a afïbibli perfonne, amp; qu’il me femblenbsp;que Dieu nous a fait les graces de concevoir, amp;nbsp;fijerofc dire, d expérimenter, qu’il a plufieursnbsp;votes pour fe cqmmuniquer aux ames qui lecher-chent,amp; qui aiment mieux être privées éxcérieu-rement de fon corps que d obtenir un fi grandnbsp;bien, en faifant un menfonge. J’ai eu confola-tion dans i’Office de ces baints jours, oü nousnbsp;avons chanté fi fouvenc Epulemur in azymis tin-ceritatis lé' veritatis. Je crois que c’eft notrenbsp;partage avec les laituës améres. J’efpe're que nousnbsp;ne ferons pas toujours privées du corps de eet a-dorable agneau divin ;6c que fi la dureté des hommes nous en fépare en cette vie, amp; même a Ianbsp;mort, ce feta pour nous rendre plus véritablementnbsp;les membres de celui qui a voulu etre immolcnbsp;pour nous faire entrer dans fa gloire. XXXVIII. piece. Lettre de la Mere Prieure. Ce Samidi II Avril Enfin, ma trés chére Soeur, nous avons été traitees avec la même rigueur que vous; amp; nousnbsp;etant données 1’honneur d’écrire une lèconde Lettrenbsp;pour témoigner nosfentiments couchant larépon-fe qu’on a fait a notre Requête, amp; pour faire unenbsp;nouvelle inftance fur la Communion, M. l’Ar-chevêque a re§u cette Lettre, qui étoit un peunbsp;longue, avec de grands témoignages de colére amp;nbsp;de dédain: amp; quoique te fut Hilaire qui en futnbsp;Ie porteur, a qui ü témoigne ordinairement beaunbsp;coup d amitie il n’en put avoir une bonne parole ; mats il lui dit avec chaleur; Cp, nl ^ „ filles fe (ionnent bien de la peine” „ fervira de rien.” Et puis nd ? nbsp;nbsp;nbsp;quot;quot; page ildit; „ Elles m’envoient des LilS- d n’y „ a pas moyen de lire cela a préfent, je lé lirai l „ mon loifir, amp; puis je feral ce que j’aurai anbsp;Dnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, fui- |
Rflatio» de la Terfécuthn des Religienjcs de Fort Royal^ ï(yS4,-l66^. nbsp;nbsp;nbsp;2^
Relation la penfée qu’elle avoir Ie coeur forc droic. Ce qui Cetcê pemes me fait trembler pour ces pauvresfi!-Relation
de la Mere lui eft arrivé a la mort nous doit apprendre a ope^- les amp; pour moi nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
du
Fargis
II.
Partic.
les óc pour moi-meme^
Notre Seigneur que cc Nous n’avons encore vu ni D
e, amp; je vous fupplie de prier ds Ia Mere ec malheur ne m’arrive Das. du Pargis.
11.
rer noire falut avec craiiite amp; tremblem-ent juf-qu’au dernier foupir, puifque nous fommes envi-ronnées de piéges de tour cóté, II femble que C'ieul’aic voulu humilier, amp; nous avec elle,en nenbsp;lui donnant pas la gloire d’une perfévétance en-tiére, pour nous apprendre combien ce don eftnbsp;rare, amp; qu’il ne fe donne qu’a ceux qui fe dif-pofent a l’obtenir par Thumilité, par les pricresnbsp;continuelles, amp; par une confiancc entiére en lanbsp;miféricorde de Dieu. Je ne crois pourcantpasquenbsp;la faute que peut avoir fait cette bonne Sceur luinbsp;nuil'e beaucoup devant Dieu, qui éxcufera fans
doute la furprife qu’on lui a fait^ mais cela pour- ....................^ nbsp;nbsp;nbsp;^
ra bien augmenter fon Purgatoire, que l’état de dire qu’il n’y a riendeplus dur que la maniére modement* loufrrance oü elle a été auroit fans doute abrégé. quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/-------
arrive pas. oyen-Kural,ni Ap-pariteur, pour nous fignifier Ie iVlandement.Priésnbsp;Dieu qu'il nous dilpofe a cetce première recep-
uon.
X L 1. PIECE.
Ce 23 /dai i66^.t /gt;'¦¦¦
Je fuis bien fachée, ma trés chére Soeur, de n’avoir pas Ie temps de vous eiitretenir aujourd-hui comme je Ie fouhaiterois. En attendant que jenbsp;Ie puiffejje me contenteraide vous remerciertrésnbsp;humblement de la bonté que vous avés eu de menbsp;mander les particularités de la derniére Vifite quenbsp;l’on vous a renduë. life faucattendre que Ie combat fera rude pendant ces trois mois. Jeprie Dieunbsp;qu’il nous faflë dire en vérité ces trois mots: I»nbsp;jbeo factemus viriufem. II faut que ce foit lui quinbsp;combatte en nous, amp; qui nous falfe remporter lanbsp;vidtoire, puilque s’il nous laiflè a nous-mêmes,nbsp;nous ferons toujours vaincuës. N’admirés-vousnbsp;point la rencontre de TEpitre Sc de l’Evangile dunbsp;jour de la Publication du Mandement? lUemblenbsp;que M. de Paris 1’ai: cherché a deflein, afin denbsp;nous faire trouver dans la Meffe de ce jour lere-méde au mal qu’il nous vouloic faire, je vousa-vouë, ma chére Soeur, que je fuis furprife Sc affli-gée de l’endurcillemenc Sc del’aveuglementdenos
Partie.
X L I I. PIECE.
Lettre de la More Frieure.
Ce 24. Avril 166^.
quot;Vousavés bien raifon, ma Chére Sceur, detes Aao»a
. nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' j ' a, ?.j,, nc ietvent
dont M. de Parts nous a repondu; Sc j ai tou-jours dit après avoir vu cela, que les propohtiovitblii. d’Accommpdement dont on nous a voulu parler,nbsp;n’éroienc que des fourberies Sc des inventions denbsp;perfonnesiintéreflées;Sc que dans !c fond nous nenbsp;nousdevons attendre qu’a être pouftees a bout denbsp;la part des hommes: mais j’aime mieux qu’ilsnousnbsp;traitent .avec cette durecc, que non pas avec uncnbsp;fauffe douceur , qui n’eft capable que de nousnbsp;tromper. Flus fericuli efi in hojie infidiante , ga/tw»
in hojiernanifejio. Je vous ai mandé mes fentiments
fur les Accommodementspropofes: jevousavouc que plus j’y penfe amp; plus j’en ai£horreur. Je nenbsp;puls craindre, ma chere Sceur, l exces de la for-ce pourvu cju^ellc foit accompflgnée d humilicc'nbsp;amp;^certainement nous ne fgaunons tenir trop fer-me a. ne confentir a aucun Accommodement, quinbsp;ne fervlra jamais qu’a nousjeccer dans lanoibhQe-menc.
XL III. piece.
Relation de la nipte d'un ewvoyé de M. VAr~ chevê^ue, avec fon Mandentent.
gee de i endurcilietnent Sc de 1 aveugiement de nos Le Mercredi 27 Mai il vint ici fur les a. heures bmurs qui^ont figne une feconde fois, Sc qui ont du foir ua Humel. aui demand, f ' if'tSf!
gne une leconae rois, oc quiont du foir im ta -rr '----• “1 nbsp;nbsp;nbsp;-r
perdu par la une occafion fi avancageufe, que Dieu j-e Prieure nbsp;nbsp;nbsp;dema^nda a parler a la Me
leur preienroie pour réparcr leur première faute. -„mrAf „ . n 1 nbsp;nbsp;nbsp;M • J’Archevêque. Je fus
nti’pU-c nigt; c’enrlTir-iPafloir. D^tand il y fot arrivé il me
demanda li j’étois la Mere Abbek
J’ai bien peur qü’eUes ne s’endurciffent de plus en plus; mais fgavés-vous bien que ma Soeur Plavienbsp;Sc ma Soeur Dorotbee avoienttémoignétantd’ap-préhenfion de cette feconde fignature a quelques-uns de nos amis, qu’il y en avoit qui Ié perfia-doient qu’elles refuferoient au moins pour la première attaque.^ Mais ces pauvres files font vendues a 1’iniquité, amp; j’ai bien peur que la vériténbsp;qu’elles abandonuenc ne les. ab.andigt;'.inc auffi, Scnbsp;ne les lail'le dansles tenébres, qu’clles ne recon-noiironc que dans Tautre monde. Prions Dieu, manbsp;tres ebere So:ur, qu’elles ne foient pas du nom-bre de ceux qui difont dans Teternité: Erravimusnbsp;* via vmlamp;iis ^ fotjupitta noiiilluxit mhis.
_____ Jeluidisque
non, que je n’étois que Prieure. II me dit .'„mais au moins vous êtes la Supérieure de cette Mai-” fon?” Je lui dis qu’oui. H me ditgt; „Obien,nbsp;” c’eft que M.rArchevêque,quej’aivu cemaünnbsp;” comme je partois de Paris pour venir a Chd-„ teavfort^ m a donne charge de vous venir voirnbsp;„ de la part, amp; de vous dire qu’il vous baifelesnbsp;,, mains, qu’il vous viendra voir dans peu de jours ”nbsp;Jc lui dis qu’il nous feroic beaucoup d’honneur» IInbsp;répondit; „Mais en attendant il ma charcté'denbsp;„ vous apporter fon Ordonnance,amp; il défire quenbsp;vous confidériés ce qu’elle contieni amp; cequ’el-„ le demande de vous. ” Je lui dis que rrous nenbsp;D 3;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;man!
'Relation de la Terfécution des'Reli^ieufes de Port-Royal, i66^-i66y
30
Relation manquerions pas de la confidérer. II me deman dein Mere (ja tnon nom. Je lui dis que je me nomtnois Sr.nbsp;dunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A^arie de Sainte Aladeleine. II répliqua. , Maïs
n nbsp;nbsp;nbsp;j, nu rnoinsvcus étes l’Abbefle de cecce Mailon?
rartic. nbsp;nbsp;nbsp;dit,iVIr. que je ne
j, ibis point Abbeffe, que je nc fuis que Prieure. ,, 1VI ais toujours c’eft. vous qui ctes la Supérieure ? ”nbsp;„ Je lui dis encore qu'oui. II me répccaque Mgr.nbsp;nous ordonnoit de confidérer fon Ordonnar.eenbsp;en attendant qu’il nous fit l’honneur de nousnbsp;voirjamp; que nous euffions a bien voir ce qu’il de-mandoit de nous, pour y facisfaire. Jeluidisen-core que nous ne manquerions pas de confidérernbsp;fon Ordonnance;amp; il fe retira. Ce pauvrehoin-me paroilToit fort interdit; amp; fi embarafle, quinbsp;ne fqavoit pas erop bien cc qu’il vouloit dire. 11nbsp;s’eft même contredit cn me difant qu’il venoit anbsp;Chateaufort, au lieu qu’il dit a Maitre Hilairenbsp;qu’il alloic a Jouy.
X L I V. P I E C E.
Cepie de la fignification mije au bas du Mandement.
L’an 1665, Ie Mercredi 27 du mois de Mailc Mandement ci-defliis a été par moi Huiffier Ap-pariteur des Cours Eccléfiaftiques a Parisfouffi-gné,montré,fignifié,amp; dument fait; a fqavoir,anbsp;la Révérende Dame Abbeffe , Religieufes ; amp;nbsp;Couventde 1’Abbayede Port-Royal des Champs,nbsp;a ce que les dites Dame Abbefle, Religieufes amp;nbsp;Couvent n’en prétendent caufe d ignorance, oCnbsp;aient a fatisfaire au contenu du dit Mandementnbsp;fousles pcines y portées; fait amp; baille' copie lesfus-dirs jouramp; an que delfos 3 en préfcncedes icmoinsnbsp;nommés en mon original.
J. NICOLAS.
X L V. PIECE.
Lettre de M. VArchevêque a la Mere Prieure.
A Paris ce 7 Juin 16^5.
MA CHERE SOEUR,
Ne pouvant vous aller voir moi-même, com-me j’avois Rc'folu , j’ai prié M. Chamillard de prendre cette peine, afin de vous rendre amp; Jl routes les Religieufes de votre Maifon tous les fervices qu'il pourra dans l’occafion préfentej êc denbsp;voir en quelle dispolition vous êtes touchant la fi-Spatutc que je vous demande. Je vous prie qu’ilnbsp;*’’¦ même liberté que j’aurois moi-même i d’en-jgg'g!i^quot;^5baqueReligieufe en parriculier,af!nqu’el-fentiment^'^ davantage de lui découvrir leursnbsp;• je prie Dieu, Ma CbéreSoeur, que
vous Ibycs la première a donnei-réxemple 3 celles Relation qui lont fous votre conduite; amp; que je fois affe2.dela Merenbsp;heureux pour m'en pouvoir un jour réjouir avecdu Fargis.nbsp;vous, 6c vous faire connoicre que je fuis vérita-blement amp;c.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’artie,
HARDOUIN, Archevèij^ue de Paris.
M. Chamillard fut lui-même porteur de cette Lettre. II panit pour cela de Paris Ie Lendemainnbsp;de la datte, Ie Lundi 8 Juin a 8 heures du matin ;
amp; arriva a Port-Royal a 4 heures après midi. II demanda auffitóc la vt. Prieure.^ qui fut Ie trou-ver incontinent au Parloir, oü elle lui paria lanbsp;Grille fermce. II lui déclara 1’ordre qu’il avoir de lanbsp;part déM. 1’Archevêque,de voir routes ies Sceursnbsp;en particulier; ce qu’elle refu/a,quoique la Lettre de M. de Parts fut éxprefle pour cela,difantnbsp;qu’elie ne Ie pouvoit reconnoitre pour Supérieurnbsp;après qu’il s’étoit intrus dansla Maifon contrel'or-dre des Confittutions ^ qu’il s’étoit déclaré notrenbsp;partie, amp; qu’il avoit traite les Socurs de Partsnbsp;comme un ennemi déclaré. M. Chamillard s’of-fenfa fort de ce refus; lui dit que s’il eut été feu-lement une heure plutót, il feroit rctourné for fesnbsp;pas pour faire fes plaintes a M. de Fans; amp; lanbsp;menaga que tout retomberoit for elle. La Merenbsp;demeura toujours ferme, 6c répondit a cela qu’ellenbsp;ne craignoit rien en faifant fon devoir; 6c quoi-qu’il put arriver elle efpéroic que Dieu lui feroitnbsp;la grace de Ie fupportcr avec joie. Ainfi la chofenbsp;en demeura 1^. hil. Chamillard s’en retourna Ie lendemain (Mardi 9 Juin) fans avoir vu pas une desnbsp;Religieufes; 6c la Mere Prieure écrivic a M. dcnbsp;Parts les raifons qu’elle avoit eu de Ie refufer.
Lettre touchant Ie voyage de M. Chamillard d Port-Rojal des Champs.
8 Juin 166^.
Lundi 8 Juin on apprit a Paris k 9 heures que M. Chamillard devoit aller a Port Royal desnbsp;Champs. On penfa auffitót a y envoy er quel-qu’un pour en donner avis; on ne trouva pointnbsp;tous ceux qu’on chereba pour cela; amp; enfin onnbsp;chargea M. de Montfrin * d'y aller. 11 panitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*
une heure 6c demie après midi, après avoir fgu nbsp;nbsp;nbsp;'
que M. Chamillard ctoit parti dès lo heures du matin en Caroffe, M. de Montfrin fit quelquenbsp;diligence, autantque fon Cheval Ie put; il fedé-tourna un peu du chemin,mais pas confidérable-ment. II ne put attraper Ie Caroffe, 6c n’arrivanbsp;aux Granges que demie-heure après que M. chamillard fut a l’Abbaye. II y eut encore ^nbsp;demie-heure perduë. Enfin on trouvanbsp;leSy qu’il pria de porter fes dépêches a la
nelat'ion nbsp;nbsp;nbsp;Terfécution des Heligieufes de Porf-Hoyal, 1664.-166^.
Relation nbsp;nbsp;nbsp;malgré toutes ks ferrures
lie la Mere de Montfrin Ia lettre que cc Do^teur avoic ap- Gardes , furent informées de toute rHiftoire nbsp;nbsp;nbsp;delaMerC
11.
Fartie.
du Kargis. portee de Ia pare de M. l'Archevêque, pour voir nbsp;nbsp;nbsp;, FaruiSi.
routes les Soeurs en particulier. Rik éroic en pei- nbsp;nbsp;nbsp;XL VIII. PIECRnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;**
Fartie. ne fi cela ne changeroit point les chof- s de face, nbsp;nbsp;nbsp;^
M. de Montfrin Je crut ainfi, aufli-bien que M. Ie Br«w amp; M. Charles^ amp; Ienbsp;manda a la Mere. On dcpêcha Maïtre Hilairenbsp;a 7 heures du foir. II atriva 3 Paris a neuf. Onnbsp;fit une réponfa pour la Mere a M. de Paris. Onnbsp;en manda la nouvelle a nos Soeurs de Paris, quinbsp;ont appris a une heure «prés minuic l’arrivée denbsp;M. ChamiUard a Pon-Royal des Champs, ce quenbsp;la Mere lui avoit dit 5 amp; la réponfe de Ia Mere anbsp;M. de Paris. Maitre Hilaire s’en retourna, amp;nbsp;fut a 5 heures du matin aux Champs. Touces cesnbsp;circonftances font trés remarquables.
On n’appric ce voyage de M. ChamiUard que par Ic pourvoyeur, qui en avertit auffitót. On char-gea facharette du valetdeM.C6a«!i//lt;arlt;^, quoiqu’ilnbsp;y eut place dans Ie Caroflc, amp; que cefoit un valet anbsp;aller en Caroffè, car ileft retourné dedans a Paris ^ Jenbsp;Pourvoyeur s’en trouva embaraflë, mals pour s’ennbsp;défaire il lui dit fur Ie haut de la butce qu’il def-cendic amp; attendic Ie Caroflè, paree qu’il y avoitnbsp;un pas fort dangereux. Le Valec Ie fit, amp; ainlinbsp;la charette arriva un peu devant le Caroffe, amp;nbsp;on eut le loifir de fe reconnoitre un peu; appa-remment ce Valet n’étoit pas fans myllére fur lanbsp;charette.
X L V I I. PIECE.
touchant le voyage de M. ChamiUard^ «t Fert-Royal des Champs,
U^'chliSllafd'^ il faüoit jierfiiler arefufer Rclatim de M.Canu {Chapelain de Tort--RoyaI
Comme il y avoit déja quelque temps que je diflFérois de faire un voyage aux Troux Lundinbsp;(8 de Ce muis) s'étant préfenté occahon dynbsp;pouvoir aller, amp; y cclébrer la MeQé, m étancnbsp;revenu en penfée que nous ctions encore dartsnbsp;rOdtave des Saints Martyrs de Lye»,donc jenbsp;fgavois qu'il y avoic des Reliques dans le Grandnbsp;Alltel, je crus qu’il ne falloit pas davantage u-fer de délai, amp; que Dieu le vouloit bien ainfi.nbsp;J'y allai done dans cette confiance, mais chargé un peu plus d’habits qu’il n’étoit a proposnbsp;pqur la faifon, la chakur ayant été aflez, confi-dérable ce jour la ; ce que j’ai cru ne devoirnbsp;pas taire, puisque cela doit fervir pour 1’ouver-turc de eet entrecien, lequel je ne délire encre-prendre qu’en vuë de Dieu, amp; pour correfpon-dre au xèle de quelques perfonnes qui ont beau-coup d’amour pour lui, amp; qui ont detnandénbsp;cela de moi.
M. Lancelot d M. le Bru». Sur le mime fujet.
Lettre
II eft vrai qu’il fcmble que ce Ibic un coup de Dieu, iSc qu’il fe trouvera peut-être peu d'cxem-ples dans l’Hiftoire 011 les pluspuilTantsRoisaientnbsp;etc fervis, je ne dirai pas avec autant d’afFedionnbsp;öc de fidclité (car cela eft impolTible) mais je disnbsp;avec autant de promptitude öc de diligence quenbsp;les Religieufes de Port-Royal Tont été dans cettenbsp;occalion. Car eet homme , (M. Lhamillard)nbsp;adroit au dernier point,cacha fi bien ion deöèin,nbsp;qu’on n’en fgut rien que quand il fut pret a partir,nbsp;Cependant Dieu permit que nous eüme; le temps denbsp;détourner une autre partie qui étoit faire pour al-
-- nbsp;nbsp;nbsp;----' nbsp;nbsp;nbsp;A y» _ !nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Vous fqaurés done qu’ayant appris è mqn retour a la porte de 1’Abbaye que _M. ChamiUard y étoit arrivé j amp; m’etanc avancé^pour monternbsp;ü la chambre oü je me retire, j’appercus quenbsp;les volets de la chambre d’enbas que 1 on avoitnbsp;donnée a M. ChamiUard écoient prefque tout anbsp;fait fermés; amp; qu’ainfi je pqurrois palier fansnbsp;qu’il me vit en l’état oii j’écois. Neantnoins jenbsp;ne commengai pas plutot a monter i efcaliernbsp;qui conduit aux chambres, qu’ouvrant Ia portenbsp;de la fienne il demanda d’un ton inédiocremenCnbsp;haut, qui moncoic la? ce qui m’ayant obligé denbsp;revenir fur mes pas, auffitAt qu’il cn’eut apperqu ilnbsp;me fit éxcufe, en me témoignant qu’il ne fgavoitnbsp;pas OU étoient fes gens, amp; qu il en étoit en peine.nbsp;Enfin je lui fis la révérence au bas de l’efcalier, en luinbsp;donnant a connoitre que M. l’Archevêque fqa-voic que j’étois ici pour dire la MelTc des Reli-gieufes; 6c tn’ayant demandé fi je n’étois pasnbsp;Ier R ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furpris. Mais pour en faire M. Canu, amp; le lui ayant affuré, il me répondic
voic écrire,, amp; les pnfonniéres au milieu de la jamais voulu m’y engager. lï
me demanda fi, c’écoit-
donnet avis c’étoit bien ia pitié; tout nous man- qu’illefqavoit bienaufli. Ilmedemandafi j’écois feul Quoif nous ne uouvions point d’hommes, ni de Prêtre dans la Maifon; de quoi je 1’affurai,ayantnbsp;chevaux • nous fumes 4 heures d’horloge a cher- d’ailleurs une certitude morale que celui qui avoitnbsp;cher une ma2.ette;amp; comme j’étois pret de partir, dit la Meflê de Tierce ce jour-R amp; les joursnbsp;M. de Afö»f/n»s’ofFricd’y aller, amp; fit bien mieux précédents,n’avoit rien oublié en cette renconnbsp;que moi; 6c je demeurai id pout avoir quelque ere pour chercher fes furetés. Sur ce que ie luinbsp;foindu refte. Enfin en moins de 10 heures la dis que je ne confeffois point, il me témoienanbsp;Mere Prieure fut avertie de tout ce qui s’étoic qu’on lui avoic dit l’éloignement que j’avois énbsp;naffé. Ellercqutle modéle de Lettre qu’elle de- entendre les Confeffions; amp; comme je n’avoiS’
-ocr page 32-'Rdatim
Relation cetoit a caufe que j avois
dela Mereje [u[ répondis que non j amp; qu’au refte j'avois du Bargis.^j.^ autrefois dans cetemploi^ nrais qu’iiy avoirnbsp;fort long-tetnps que de préfent je n’avois plusnbsp;de penfëe pour cela: amp; m’en ayanc deraandé rai-fon, fans que je lui fiflë de réponle, aufficót ilnbsp;s’avanqa pour aller au Jardin jinais 1’ayant prié denbsp;me permettre auparavant de changer d’habic, amp;:nbsp;que jeferois auffitót a lui, il rentra dans la Chatn-bre,oü l’ayanc été trouver a moins dedemiquarc-d’heure, il me dit un peu froidement ce me ictii-ble, en fortant d’un Cabinet, que je ne devoisnbsp;pas me contraindre; ce qui mobligea de lui de-mander éxcufe de la liberté que j avois prife,dansnbsp;la croyance qu’il ne Ie trouveroit pas mSuvaisjnbsp;ayant pu remarquer qu’il y avoit néceffité.
II me paria ce me femble d’abord du repos amp; de la tranquillité de ce lieu, amp; combien il étoitnbsp;commode pour l’étude amp; pour écrire. Sur quoinbsp;je crus ne lui devoir point faire d’autre réponfe,nbsp;finon qu’il avoit pour Ic moins eet avantage, quenbsp;l’on n’y étoit point interrompu par Ie bruit desnbsp;Carolïes. II me demanda auffitót fi c’étoic la tousnbsp;les Batiments; amp; lui ayant dit qu’oui, il me ré-pliqua: Ou logeoient done tous ces Meffieurs ? Jenbsp;lui répondis que je ne fqavois pas qu’il y eut eunbsp;ici jamais grand monde. II me demanda oü lo-geoit M. Ie Makrt. Je lui dis qu’il avoit logéauxnbsp;Granges j oü il voulut fqavoir s'il y avoit plus denbsp;logis qu’ici; je lui dis que je ne Ie croyois pas;amp;nbsp;qu’aurefte c’étoit de préfent une Maifon inhabi-
tée,6c qu’il auroit pu en venant,voir ce quec_en étoit s’il avoit mis la tête a la portiere de fonnbsp;Carofle.
IL Parrie,
Partie.
l’Etang, qui lui fembla affez beau pour ce qu’il contient, i! m’entretint d’une dépenfe qu’il a feite a un qui efl; a fen Abbaye, amp; d’un autrenbsp;trés conlïdérable qui avoit été aliéné par l’ufur-pation d’un Seigneur voifin; fur quoi je lui disnbsp;que cette maniére de s’approprier ainii Ie biennbsp;d’autrui avoit été ie fujec de beaucoup de procés aux Religieux réformés de Sc. Sexoh. Jenbsp;lui demandai s’il s’étoic repréiènté Port-Royalnbsp;comme un déferc amp; une Solitude auffi affreufenbsp;qu’elle paroit. II me dit qu’oui, amp; que ^
Après cela nous allames au Jardin, oü i! me dlAndifly amp; d’autres lui en avoient parlé a neu’
Cl’1 t OPO fl nbsp;nbsp;nbsp;1A !nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;___ /Y* nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*
demanda en voyant les Espaliers, fi c’étoient la les beaux arbres de M. ÓLAndilly^ amp; dont il l’avoicnbsp;autrefois entretenu. Je lui dis qu’oui, mais que lanbsp;plus grande partie étoit dans Ie Jardin des Soeurs.nbsp;11 me demanda enfuite a quelle heure fe faifoicnbsp;l'adoration. Jelui dis que ce feroit incontinent,amp;nbsp;que l’on fonneroit Ia Cloche a la demie. II menbsp;demanda fi j’étois feul de Prêtre, amp; fi ce n’étoitnbsp;pas moi qui la faifoit. Je lui dis qu’oui. Etm’ayantnbsp;encore enquis de ia même chofe, je crusqu’afin de nenbsp;me point engager a rien, je me devois contenternbsp;de répondre précifément a fes demandes. II voulut fqavoir fi on faifoit la leéture, amp; combiennbsp;elle duroit. Je lui dis ce qui en étoit j amp; puisnbsp;je m’en allai au fon de la Cloche, en lui faifantnbsp;la révérence a la porte de fa chambre. II fut fortnbsp;peu de temps fans venir a l’Eglife, oü il fe mienbsp;a genoux au haut des dégrés du baluftre devantnbsp;1’Autel, amp; moi jereftaivers la Grille après la lec-6c pendant Complies jufqu’au Salve Regina-^nbsp;, puis, ainfi que j’ai accoutumé de fairenbsp;Apr'^*' l’adoration.
,Jons nbsp;nbsp;nbsp;lorfque je m’en retournois
foi^de la nbsp;nbsp;nbsp;M. du Val, quifor-
toic de la chambre de M. ChamilUrd , m’ayant
de la Ferfécution des Religkufes de Port-Royat^
ois été feit Prêtre tagt;d. deniandé fi je voulois 1’aller entretenir ,amp; l’ayant Relation trouvé qu’il foupoit, je iui dis que je ne fqavois de la Merenbsp;pagt; ü je ne prenois point trop de liberté, amp; fi je du Fargis.nbsp;ne lui lérois point importun pendant fon foupernbsp;Et s’étant levé de table, il me témoigna qu aunbsp;contraire je lui faifois plaifir, amp; qu'il s’en tenoitnbsp;honnoré ; amp; que fi ce n’avoit été la penlée qu’ilnbsp;avoit euë que peut-êcre je ne foupois pas, il auroit fait connoitre que ce lui auroit été une fatis-fadion que j’eulfe foupé avec lui: Et nous étancnbsp;affis, il commenqa a parler de l’Eglife, nous en-trecenant de ceux qui 1’avoient faite batir, 6t quinbsp;avoient fondé l’Abbaye; amp; enfuite nous parla-mes des autres Batiments êc réparations néceflai-res, 6c de ce qui étoit arrivé a l’érang 6c desnbsp;murs qui cn font proche , par Ie débordementnbsp;des eaux.
Après fon fouper je lui fis voir l’Etang par la chemin qui conduit a Chantgarnier. Au fortirnbsp;de la porte, il me demanda oü étoit ia Maifonnbsp;des Granges ^ mais comme on ne ia peut pas dé-coüvrir de la, je lui en montrai feulement laVi-gne, amp; une partie des murailles. .Etant arrivés a
Il me demanda fi M. Giroufi étoit Prêtre, amp; dans les ordres Sacrés. Je lui dis que non, aprèsnbsp;ce que j’en avois appris de lui-même-amp; que jenenbsp;I’avois jamais vu qu’en Surplis^que pour ce quinbsp;étoit de toucher au Calice, il pouvqit avoir eunbsp;permiffion- amp; comme il m’avoit déja demandénbsp;fi nous n’éiions que nous deux , je demeurainbsp;d’accord avec lui que pour avoir deux Mefles ilnbsp;falloit faire venir des Prêtres de dehors. Il me demanda s’il y avoit des Paroiffes proche d’ici. Jenbsp;lui dis que cela étoit fansdifficulté; je lui nommainbsp;entr’autres Magny^ St. Lambert^ Chevreuje^ 6cnbsp;s'étant enquis de celle des Troux, je lui dis quenbsp;celle la étoit plus éloignée. Il me demanda finbsp;elle dépendoit de 1’Abbaye, je lui dis que non,nbsp;amp; qu’elle dépendoit d’un Seigneur Lai'que: amp;nbsp;comme il répliqua pour fgavoir fi ce n’étoit pasnbsp;je ce qui avoit été donné pour une fondation, jsnbsp;lui dis que e’en étoit une, qui s’appclloic Mont’l-ny, amp; qui étoit tout proche: n'ayant pas pourlorsnbsp;fait Réflexion qu’il prenoit la ferine de Trouxnbsp;la Paroiffe des Troux.
’Relation ds la Perfécutio» des Religieufes de Port-Royal, i66y.-i66^ II. Partie. judicicroic point a leurs droits. Il l’écrivitdevanc je 1’y avois envoyée éxprès. Je lui dis qu'elle moi, amp; je m'en contentai.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étoic elFedtivemenc malade. H me luc cette Obé- Nos SoEurs y furenc l’une après l’autre chacune dience, dans laquelle je remarquai qu’on n’éx- Relation voit bien- juger qu’étanc des filles amp; ignorances de la Mere ^ous avions taifon de craindredepréjudicicr anosnbsp;du FargiSi jroits: que s’il vouloic feulemenc nous donner 2nbsp;p ^. fois 24 heures de temps, nous tacherions decon-rartie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dodteurs qui ne luiferoienc pasfufpedls, comma M. Cheron Sc M. de Sainte Beuve. li me dit qu’il étoic preflé de rendre réponfe Ie tbir a M.nbsp;l’Archevcque, mats que ii nous voulions il mec-troic fur fon Proces-Verbal que les Sceurs avoientnbsp;confenti a l’écourer, a la charge que cela ne pré |
pour enlever une de nos Sceurs de la Maifon. Relation La Dame répondic que ce n’étoit que pour la de la Merenbsp;méner dans la Maifon de Paris. Je lui dis que du l argisjnbsp;M. l’Archevêque voulant óter routes celles qui ”nbsp;n’avoient pas iagné de cette Maifon, il n’étoicnbsp;pas jufte d’y envoyer ma Sceur Charlotte, quinbsp;ne vouloit pas figner. M. Ie Grand-Vicaire menbsp;demanda fi eile ne viendroic point entendre fonnbsp;Obedience. Je lui dis qu’elle fe crouvoit mal, amp;nbsp;qu’elle s’étoic allee coucher. II me répondic que |
a la priérede Madame fa boeur, amp; qu’il la luifi- Grand-Vicaire, amp; je lui dis; „ Monlieur, cela gnifieroit en fa préfence. Quand elle fut fortie du „ ne parie point de ia Maifon de Paris.'’ II menbsp;Parloir elle me dit ce qui s’étoit palfé. Jeluicon- dit: „ J’ai l’ordre Verbal de M. de Paris.” Jenbsp;feiilai de s’aller coucher, car eile avoir pris Mc- lui répondis que cela ne fuffifoit pas, amp; que jenbsp;decine, 6c je me chargeai de répondre pour elle. n’avois garde de donner pas une de nos Sceursnbsp;Madame fa boeur qui 1’avoit déja vuëJaredeman- far un tel ordre, amp; entrc les mains d’une tellenbsp;da deux pu trois fois, mais je la refulai. II vit perfonne. Il me dit qu’il s’en déchargeoic furnbsp;enfuite ma Sceur Marie The'rèfe [Collard) epi ini moi,6c que j’en répondrois a Monfeigneur. Jenbsp;elle feule auffi long-temps avec lui que feptdenos lui dis que je Ie ferois de bon coeur , amp; que jenbsp;Sceurs y avoient été routes enfemble. Elle lui me donnerois 1’honneur de lui en écrire. La Dame vouiant témoigner l’appréhenfion- cju’el-le avoit de voir fa Steur éxcommuniée amp; li-vrée au Diable, je lui répondis fort fee: „Ma-,3 dame, on n’eft point livré au Diable malgré. „ Soi.” Elle ne fqut que me dire, 6c Ié retira.nbsp;Quand elle fut partie , je témoignai a M. Ienbsp;Grand-Vicaire que je m’étonnois commentnbsp;il s’étoi: accompagné d’une teile perfonne. II m’ennbsp;fit de grandes éxcufes,faifantfemblantde nepbincnbsp;fqavoir les juftes fujets que nous avons de nousnbsp;plaindre d’elle. Je lui dis que quand j’auroisl’hon- qu’il nous vouloit envoyer, afin de laiffer cette neur de parler a M. de Paris , je lui dirois dc Maifon la en répos. Je lui demandai s’il n’y au- quelle maniére cette Dame nous avoit traicées, amp;nbsp;„„„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u ^;r nn’ii/'rr^irr.ir nnp i’étois commc afluréc qu’il auroit la bonté II fe retira la-deffus avecnbsp;autant de civilité comme il m’avoit fait paroitrenbsp;de dureté a fon premier voyage. ^ Voila, Mon-fieur, en abrégé notre journce d’hier, qui n’eftnbsp;pas une des plus douces que j’aie paffé en ma vie.nbsp;Madame de Crevecosur fe vint préfenter a la Je me recommande trés humbleraenc a vos prié-porte. II alia, parler a elle, mais fi bas, que je res. Je ne puis écrire a N..... Vous m’obhge- 1. nbsp;nbsp;nbsp;\nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_____ _n_ J___Jz. nbsp;nbsp;nbsp;A^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qy A^ V/iCTitrpr nn^ ¦ donna des papiers 6c en requt de lui. II acheva les autres en fort peu de temps, 8c puis il me demanda : mais ma Sceur Marie The'rèfe fe vint mer-tre a la traverfe, difant qu’elle avoir une réponfenbsp;a lui faire; qu’il la vouloit emmener, paree quenbsp;fon Pereledéliroic, maisqu’elle ne Ie vouloit pas. Jenbsp;la laiffai aller fort volomiers. Qand elle fut fortie j ynbsp;rentrai. II me fit compliment pour prendre congé, 8c puis il me dit qu'il avoit charge de M.nbsp;de Paris de me dire de preparer des lieux pournbsp;recevoir quelques-unes de nos Sceurs de Paris roit point de nos Meres; il me dit qu’il croyoit qu’il pourroic y en avoir quelqu’une, mais nonnbsp;pas toutes; qu’on ne nous enverroit pas auffinbsp;toutes celles de Paris qui refufoieni la fignatu^nbsp;re, paree qu’il en falloit laiffer pour faire l’Of‘nbsp;fice*nbsp;n’en entendis rien ; il rentra avec elle dans Ienbsp;Parloir, 8c me dit qu’il avoit .apporté l’Obédien-ce de ma Sceur Charlotte de S. Bernard, 6c quenbsp;Madame de Crewcceur venoit pour l’eramenerinbsp;Je lui dis que je m’ctonnois comment M. denbsp;Paris avois accordé cette Obédience a Madamenbsp;de Cre-veeoeur; qu’il n’ignoroit pas de quelle ma-mére elle nous avoit traitécs ; qu’elle s’étoit dé-foutement notre partie. La Dame qui é-pasun demeura fi inrerdite, qu’elle ne ditnbsp;^ tépétai encorc qu’il étoit bien fluTnous^éto^- nbsp;nbsp;nbsp;“ne perfonne fufpeéte que cette Dame, |
que j I d’entendre mes raifons. rés de lui faire part de ceci, amp; de 1’affurer que j’éfpére que nous ne ferons jamais rien qui rendenbsp;a rafioibliffemenr. Toutes nos Sceurs en font plusnbsp;éloignées que jamais. LUI. PIECE., Lettre de la M. Prieure d M. l’Archevê^ue de Parit- Ge 2 Juillet MONSEIGNEUR,. Ce in’eft une extréme peine de me voir engage |
Relatian de la Verfécution des Retaf'on gée a des afFaires plcines de troubles qui interrom-de la Merenent Ie faint loifir de la vie Religieufe, amp; quinbsp;du Fargis ra’empêchenc de m’occuper du feul néceffaire. Jenbsp;n. vous avouc, Monfeigneur, que lors qdhkr M.nbsp;partie. de la Brunetiére m’apportala Lettreque vousm’a-vés fait rhonneur de m’écrire, par laquelle vousnbsp;défircs que je lui falie voir toutes les Sceuvsen particulier, je fus dans une étrange anxiété. D’unenbsp;pare j’appréhendois de faire quelque chofe contre
* nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• O- _____ : _ .j
'Religmifes de Vort Voyal ^ 1664.-1^6’). nbsp;nbsp;nbsp;37
pendant j’ai penfé que je vous obéiQois eneffetenR-clation ne déférant pas a FObédience dont M. de laBru- dei® Mernbsp;netiére étoic chargé pour notre chére Soeur ; puif-du Fargis-qua vous avés cru en la faifant forcirdecette Mai-foa la mettre entre les mains de fa Soeur matsnbsp;non pas la donner a une perfonne Ennemie; vousnbsp;avés cru lui donner quelque liberiéj maisnonpasnbsp;la faire gêner amp; tyrannifer.
la foumiffion que je vous dols, amp; que je défire de vous rendre parfairement: mais d’autre partj’é- perfonne avec qui elle ne peut être fans danger denbsp;tois obligee de conferver les droits de notre Mai- ion falut, 6c fans une afflidion capable de la
faire mourir, ou de lui faire renverfer l’efprit
J’ai penfé auffi qu’il étoit du devoir demachar-ge de n’abandónner point une de mes Soeurs a une
Que li, i’v'gr,, vous croyés que j’aie manque dans cette occabon a l’obéilTancequejevousdois,nbsp;je fuis prète de fouffrir ce qu’il vous plaira de m’ot-donner; mais j’efpére en même temps quelacha-rité m’en fera un mérite devant Dieu. II ne menbsp;refte plus, Mgr. ,qu’a vous rendre de trés humblesnbsp;adions de graces de ia bonte que vous avés de nousnbsp;promettre Ie retour de nos Soeurs en cette Mai-ton. Je vous fupplie fèulemenc que cette faveurnbsp;foit entiete; qu’elles reviennenc routes. Nousnenbsp;nous fouviendrons plus de couces nos peines quandnbsp;nous auroris la confoiation de vivre enfemble amp;nbsp;n^etre toutes qu’un méme efprit amp; «n même cceurnbsp;Gette joie nous fera oublier routes nosaffliftions'
6c j’efpére, Mgr.,que nous n’aurons plus d’aütres foins que de nous appliquer a obferver notre Régie^ 6c que vous aurés la bonté de permetre que
topics iin.ci.-is, VJHV .............. nous ne prenions point de part a desqueftionsqui
robéiffance.’ Toutes les Sceurs allérentdonc voir font fi disproporcionnées k notre conditión. Nous ' M. Ie Grand-Vicaire,quoiqu’avec de grandes ré- efpérons,Mgr.,que vousfoufFrirésen nous cequenbsp;pugnances: 6c la plupart en étoient li troubleés vous êtes oblige d'approuver dans les plus Saintsnbsp;amp; fl- étonnées, que fi on confidérok la peine EvêquesdeFru:w«,puifquevousconlerveslacom-
,, nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ -O-. —- •—nrvtio nbsp;nbsp;nbsp;'
qu on leur caufe, on en auroic lans dourecom-pafiton. Voila , Monfeigneur, une affaire dont
tois obligee de conferver fon, dont les Conflitutions portent que nous nenbsp;reconnoitrons point d’autres Supérieurs que les Ar-cheveques de l^aris en perfonnes,ou ceux quiau-ront été choilis par nous ,öt qu’ils auront approu-vés. Dans eet embaras pour ne rien faire contrenbsp;la prudence, j’affemblai toute la Communauté,nbsp;dont routes les Religieufes, amp; chacune en particulier, rémoignérenc qu'clles n’avoient rien a direnbsp;aM.le Grand-Vicaire,dont elles ne reconnoilïcntnbsp;point Fautotitéi Sc c’eft ce qu’elles mêmes lui té-moignérent. Je crus qu’il étoit de la prudence denbsp;prendre du temps pour Gonfulcer des Dodeursnbsp;qui fuOentinftruits dans ces afFaires Eccléfiaftiques,nbsp;éc fuivre leur avis. Néanmoins comme M. Ienbsp;Grand-Vicaire infifta, 6c qu’il déclara* qu’il nenbsp;prétendoit point agir comrae Supérieur, ni que cènbsp;qu’il feroit nui'lit a nos droits, je crus qu’il valoitnbsp;mieux me mettre en danger de faire quelque fautenbsp;contre nos pr^res intéréts, que de manquer a
— '--1quot;^---- ^ ^
munion avec eux, 6c que vous ne nous refuferés pas votre charité; comme la diverficé de fentiments (finbsp;toucefois il y a quelque diverfité) n’empêche pasnbsp;que vous ne conferviés une parfaice union avecnbsp;eux, elle n’empêchera pas aufli que vous nenousnbsp;donniés votre paix amp;c.
L I V. P I E G E.
Jjiettre de la mime a 'M. * ^ *
f’ai'cru vous'devoir rendre comptei mais envoi-ci une autre qui me regarde en particulier.
II eft vrai que j’ai cié étrangement furprife qu u-
ne perfonne Eccléfiaftique venanc de^votre part,
A nbsp;nbsp;nbsp;une Dame feeuhére Ennemie
étoit conduite nbsp;nbsp;nbsp;o. „yVlle euc Ie plaifir
dddarée de notre Maifon, « qu eiie euc le piauir
Ce yuiiitt 166^.
- Vous verrés, Monfieur, par la Lettre que je ¦ vous envoie, que mon fouha.t eft accompli, ÖCnbsp;que ma Sceur Angelique de St. Jean eft prefente-ment avec nous. Nous avons requ notre Mere 'nbsp;amp; nos Sceurs avec une joie qui ne fe peut dire,nbsp;quoiqu’clle ait été accompagné de bien des lar-raes. La M. Agnh a été un peu furprife de nos'nbsp;proteftations; mais elle n’a pas laifle de lesfouf-frir amp; de les approuver quand j’ai
Ctl--—I' - - ’
r X. Cf. nouvoir fervirdel’a-utorited un Grand Viïaire pou? juftificr fes emportements, 6c pournbsp;nous trailer felon fapaflion.
Je fuis obligee de croire,Mgr. ,que vous aves été furpris quand vous avés donné une Obediencenbsp;pour nocre chare Smur de Saint Bernard , pat laquelle vous la tires de cette Maifon pour la mettrenbsp;enire les mains de fa Scaur. Cette pauvre fille anbsp;cte tellement renverfée d’une telle Propofition, amp;nbsp;a tellement appréhendé de tomber en de fi mau-vaifes mains, qu’elle en elf devenue plus majadenbsp;qu’elle n’etoit j fon incommodité feule 1’cmpêchenbsp;de fe donner 1’honneur de vous écrire elle-même
la peine dont eile eft pénétrée. nbsp;nbsp;nbsp;-*gt; .cc .tppiouvcr quana j'ai eu parlé it elle.
Lamodeftie,Mgr.,m’obligedctairebeaucoup Elle m’a parlé avec beaucoup d’humilicé de fon dechoiesde cette Dame, que jefuisptetedevous indiférence- 6c les deux Soeurs paroiflent auffEnbsp;éxnjimer tout au long fi vous le dcfirésj maisce- fort bicn difpotees, amp; avouent leur faute bien
E 5 nbsp;nbsp;nbsp;hutr-i*
-ocr page 38-'Relation de la Rerfécution des Religkufes de Fort-Róyal^ i66^].-ï66f.
Relation humblement. Le refte de la Communauté eil de Ia Mere auiïï fort bien difpofé, amp; fi nos pauvres Sceursnbsp;du Fargis. qQi reftent a Paris étoient avcc nous, nous fe- m’écouter.
II.
Partie.
reprcfenter que les ordres du Roi ne s’éteridoient Relation pas fur notre Cloture: mais ils n’ont pas vouludelaMerenbsp;Ils ont parlé a tous nos gensavecdu Fargis.
rions rout a fair dans la joie, nonobftant notre captivité, qui commence a être grande. Car prefqu’-auffitóc que M. le Grand Vicairea étéparti, ilefl:nbsp;arrivé ici un exempt des Gardes avec 4 autres Gardes du Corps, qui m'ont demandée au Parloir, amp;nbsp;m’ont dit qu’ils venoientici pour faire éxccuterlesnbsp;ordres du Roi. Je leuraidemandé quels ilsccoienc.nbsp;Ils m’ont dit qu’ils venoient garder nos portes.nbsp;Enfuite de cela ils ont été faire la ronde; 6c ayantnbsp;trouvé qu’on travailloit a la porte de derrière lenbsp;Jardin ils Ie font faiiis de la Clé amp; puis ils fontnbsp;¦ ’dedans: Je les ai fait demander pour leur
menaces, pour leur défendre de recevoir ni de pafïèr aucunes lettres fous peine de la corde. Lenbsp;porteur vous en dira davantage. M. de la Bru-netiére nous a laiffé un Ecclé[iafl:ique,amp; il acon-gédié M. Cam. On dit que le Lieutenant Civilnbsp;viendra demain, je ne fqai pourquoi faire, Notrenbsp;petite Soeur a fait le coup que vous aviés prévu,nbsp;amp; n’a jamais voulu fortir, quoique fon Obédien-ce fut éxpreffe. Je crains bien qu’elle ne nousnbsp;donne un grand éxercice. Je me recommandenbsp;trés humblement a vos priércs.
II.
Partie,
entrcs
Pin de la Relation de la Mere du Parps.
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De la Captivité de la Mere Magdelaine de Ste.
ABBESSE DE PORT-ROYAL. *
Exilée I®. aux Vrfulmes du Vauxbourg St. Jacques. 2°. AuxFilles de Ste. Marh de Meaux, dont fon Frére étoit Evêque.
O» mus maudit, ér mus bénijfons-, on nous perfécute, ér nous le fouffrons: on nous dit des injures , ér nons répondms par des prie'res : nousfommss dévenues comme les Ordures du monde ^ comme les baliures qui font rejettées de tous: car il femble que Dku nous traite comme lesnbsp;derniers des hommes; comme ceux qui font condamnés d la mort, mus faifant fer-vir de fpeólacle au monde^ aux Anges ér aux hommes, i Cor. 4.
JE n’avois nul delTein de faire cette petite Relation de ce qui s’eft paffe depuis notre fortie de Port-Royaf étant perfuadée que nous devonsnbsp;délirer que cc que nous pouvons fouffrir pour l’a-mour de Dieu amp; de la vérité ne foit connu quenbsp;de lui feul,amp; que nous n’avons pas moins d’obli-gation de cenir au moins dans le fecret de notrenbsp;Monaftére nos douleurs amp; nos fouffi ances, qu’onnbsp;avoit de cacher les bonnes adions qu’on pouvoitnbsp;faire pour fon fervice: amp; d’ailleurs Dieu ayantnbsp;permis que j’aie requ plus de foulagement que nosnbsp;autres Meres amp; Sceurs qui ont cté comme vraiesnbsp;Exilées, je nejugeai pas que j’euffe rien de biennbsp;confidérable a remarquer. Néanmoins j’ai crunbsp;quejedevois déférer au défir qu’elles m’en oncté-amp; je l’ai fait d’autant plus librement,nbsp;nof affuré que eet écrit ne feroit vu que denbsp;/tVn rirlVnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trouvaffent a propos ^ VoyA fa Vle dans rowtage: nbsp;nbsp;nbsp;tdifiaatr, o-in. |
moignage de Ia fincérité de nos fentiments, amp; du défir unique de plairea Dieu dansle refus quenousnbsp;avons fait de la fignature. Le 28 Aoüt 1664.. M. de Pans aypt fait Af- ii. lêmbler la Communauté dansle Chapitre.amp;nous-M. l’Arche-'nbsp;ayant dédaré le deilein qu’il avoit d’en fairenbsp;quelques-unesde nous, il nous en lut la iifte, amp;de Port-ïiio.nbsp;nous donna ordre de nous retirer a I h^hre-mêmc y^a'^^po^ur^_^nbsp;dans les Monaftéres, ou il nous devoit faire con-principj,nbsp;duire, amp;c oti nous devions demeurer prifonniéres,ies Religie»,nbsp;fans avoir aucune liberté de p.',rler a qui que ccfc de i»nbsp;foit, non pas mêmeaux Religieufes, finon a celles^nbsp;qui nous feroient marquees, Après que j’eus aflü-.nbsp;ré M. l’Archevêque que pouf lui témoigner quenbsp;nous e'tions dispofées a lui obfir en tour ce quinbsp;nous feroit poffible, fans offenfer Dieu, nousfor-tions fans faire aucune réfiftance ; j’ajoutai,nbsp;je croyois ne'anmoins être obligee de lui declarernbsp;auparavant que je proteftois de nulliié de tout ce qu’ilfaifoit. Nos Soeursfe joignirent avec nous, en Ap- térejjantef des ReligieHj~es de PerS'KsjiiR |
Helatmt de la Terfécutio7t des 'ReligieuJ'es de Tort-Ttoyal l664.-iACe Rektion Appellérent amp;; Protefttfrem de ces Enlévemenc, quejefuffeau milieu d’elletnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» ¦ rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« i • de (a Cap. Sc'^de touc Ie refte, fur quoi il fit cetce Réponfe: cir ea même-temps k M delaM. de^^ Ha! vous Appelles de votreArchevêque.^“ Ap- Soeurs , que Ie Wme Camni.’ ? aeux denosde la Cap. Ste. Agnes pellés; proteRés^ faites tout ce qu’il vous plai- Nous trouvames i la norte de Unbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mener.dela M.e e de Ligny-:: ra, on ne laifferapas de faire ce nbsp;nbsp;nbsp;^ •-----=----------------1 ^ nbsp;nbsp;nbsp;___________qm nous arrêra pour^t L'gr'y. ,, nbsp;nbsp;nbsp;---------------------........... VT ’ nbsp;nbsp;nbsp;airera pour' s’érant ie crois perluade que nous ne voulions pas prendre , nos noms. Nous vimes dans certp r... 1 nbsp;nbsp;nbsp;'_____J___ nbsp;nbsp;nbsp;;1 r» _____________—r,_____ -t_____111 nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;UU' porte des Sacrements, ou fe fu dem^n^rmon nbsp;nbsp;nbsp;Seigneur ;ce obéilTance pour fortir. Il me dit q^ « nS 3quot;' PTquot;quot; nbsp;nbsp;nbsp;fujte nous etant trou- pas a moi a qui on la devoir donner, amp; qu’u nbsp;nbsp;nbsp;abandonnees de tous 1 enverroit 4 la Mere Supérieure du lieu ou I’on temn nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aCtendre affez long- me devoir mener. Je me mis a genoux pour luf etTdrL j nbsp;nbsp;nbsp;V-^cofle : je crois que c’etoit demander fa Bénédiétion. Il me dit qu’il me la no nbsp;nbsp;nbsp;^ ^cclefiaftique amp; la Demoifelle qui donnoit oès volontiers. Quelques-unes de nos : ^ nbsp;nbsp;nbsp;‘^o'^duire. Cependant nousdemeu- Sceurs Converfes s’étant avancees pour me dire nbsp;nbsp;nbsp;^quot;Pfiéres; 6c ilfembloit gu’unc adieu; 6c penfant rn’embraffpr il Ips rpnnnCP, nbsp;nbsp;nbsp;^ Efpric de tous lesafliftants,en M«c obéir aquot; eet ordre ; il fe tourna vers les Eccléfia-Magdfieinc ftiques qui 1'accompagnoient, leur faifant figne de ptottfte au main, amp; leur difant quelques paroles commenbsp;co.r.muuau- pour leur faire entendre ce qu ils avoient a faire,nbsp;té centre cetce qui fit juger a quelques-unes de nous, qu’ilnbsp;KnUvement, yoyiQji- f^ire entrer des Archers, ayant été avertiesnbsp;qu’il y en avoit quantité dans la Cour du Mona-ftére; amp; je l’affurai encore que nous fortirionsnbsp;fans faire réfifl:ance,'amp; qu’il n’étoitpas befoin qu’ilnbsp;ufac de violence pour ce fujet. Toutes les Sceursnbsp;s’étanc lévées confufément, amp; s’étanc paffé quelques autres particularités que je ne rapporterai pas,nbsp;paree qued’autres les ont remarquées, je me trou-vai affez éloignée de M. l’Archevêque, qui m’ayancnbsp;appellee a ou 3 fois,en difant Madamenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, je tn’approchai de lui, amp;c il me prit par Ie fcapu-laire, amp; me traina après lui tout Ie long du Cha-pitre. Et commej’en avois quelque peine, jede fuppliai de me lacher, I’aCfurant que je n’avois pasnbsp;envie de m’enfuir. II fit enfuite entrer dans Ienbsp;Chceur celles qu’il devoir Se'parer, fans permet-tre a pas une des autres Soeurs de fe joindreavec,nbsp;ni de nous dire i-dieu. II fe facha même contrenbsp;quelques-unes qui s’en étoient approchées, amp; ilnbsp;les renvoya d’une fagon qui me donna telle crain-te de Ie facher, que je n’ofai plus dire un mot anbsp;la M. Agnès, quoique je fuffe a genoux toutnbsp;proche d’elle, paree qu’il avoit toujours les yeuxnbsp;fur moi. II me fit encore dans ce lieu-la quelques reproches; a quoi je ne fis point, ce menbsp;femble, d_e réponfe; amp; nous y demeurames en |
cafion un cchancillon de la dureté qu on nous préparoit: car ayant été affetz. long-temps re-tenuës dans cette Chapelle, je m’appergus quenbsp;la Ad. ^gfiès étoit debout: amp; comme je fgai lanbsp;grande peine qu’elle a de demeurer en cette poftu-re, je lui en parlai. Pllle me tcrooigna qu’elle n’ennbsp;pouvoic plust amp; m’étant mvfe en devoir de luinbsp;faire apporter une chaife, M. Ie hitutenant Civilnbsp;nous en empêcha pluGeurs fois,quoique nouspuf-fions dire pour lui repréftnter Vincommodiié denbsp;la Mere, qui eft éxtraordinaire, amp; qui me don-noit une grande douleur 6c inquietude. Auffitótnbsp;que nous fumes fibres de fortir de ce lieu, nousnbsp;fumes nous mettre a genoux devant l’Autel,pournbsp;adorer le Saint Sacrement; amp; nous dimes toutnbsp;haut toutes énfemble ce verfet de la Profe; Bone Faltar ^ Fanis vere ére. Jerecommandai de tout monnbsp;coeur a ce bon Pafteurlctroupeau qu’il avoit com-mis a mes foins, 6c qu’on me contraignoit d’a-bandonner dans une occafion fi périlleufè amp; quenbsp;je voyois avec une éxcréme douleur environne aunbsp;dedans 6c au dehors de peifonnes qui ne cher-choient que fa ruïne. L’Eglife amp; la Cour étoient pleines de monde: iv. d’un core quantité de perfonnes amies de la Adai-EHy eft’con-fon amp; parentes de nos Soeurs s’y trouvérent poury’'U'tkquot;=‘nbsp;nous dire a-dicu : d’autre part il y avoit grand h Ruë^st/nbsp;nombre d’Archers que M.dePlt;*wavoit faittrou- Jacques,nbsp;ver a cette Cérémonie, dont on ne voic pas biennbsp;la raifon, fi ce n’eft que Dieu le permit pour nousnbsp;donner cette confolation, que^ notre^capture euc |
uiuii udUiL, jc II cu cuiurauai pas une, 6C je me fans fujer, amp; qu’il y avoit des perfonnes coramifes trouvai inemeobligee de les prier inftamment de pour I’cmpecher. Car Madame ^s.-grast s’étantnbsp;feretirer,paree qu’ellesfaifoient peine a Monfeig- approchée du Caroffe, M.le Lkutejtant Civil.^nbsp;neur. J’avoue que j’en avois une extréme de mon vine auffitót lui demanderce qu’elie faifoit la. Ellenbsp;cóté, de n’ofcr témoignerla moindremarque d’a- fit réponfe, qu’elle prioit Dieu avec nous (ce quinbsp;amp;; de tendreffe a ces pauvres Filles, qui étoit vraiA C.-srnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A-.r.—- /’t,;.....
cote,
mitié amp; de tendreffe a ces pauvres Filles, qui étoitVrai.) 'Car nous difions ntineraire no„r ctoientpenetrees de douleur. M. dePuw, qui demander a Dieu fa protection dansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
ne fe plaifoit pas les Soeurs nous
______ ... nbsp;nbsp;nbsp;uans un voyage
• Ï res témoi^nages d’affieftionque qui nous paroiffoit fi difficile amp; fi plein de périis.
Lmfqu'on te prét de oanir. PFaaW,:-a,-.
-------- ¦' ¦
,______- pret de pattir, l’Eccléfiaftique
I e ^invert la Dorte il me'pouffaun peupar me nomnule lieu qui m’étoit deftiné, q ¦ ' rE^'ïe Je fus ainfi contrainte de fortir, fans ks Urfuhnes. J avois toujours eu nne ar,,..^
qui etoic
,us «..III w.iiia....w uviw.v.i, raus lts vrjumes. J avois toujours eu une appréhenfion 'quot;^^quot;^o'r’direunfeulmotaperfonnedenosSoeurs, extraordinaire de ces bonnes Religieufes.les cro-la Commuuauté fut préfente, 6c yant les plus oppofées amp; les plus pre venuës fur no-
40 'Relation de la Rerfécution des Religkufes de Port-Royat^ i66i\.-l66f.
Relation ere fujet, cotnme ctant conduites par des perfon- 1 Eccléliaftique amp; la Demoifeüe faifoient leur di- Relation de la Cap. nes qui Te font déclarées fi ouvertement nos par- ligencci amp; ils trouvérent enfin uneTourriére quide la Cap.nbsp;de 'a M. de [jgj Deforte que dans la furprife amp; la frayeur ou nous fit entrer dans un Parloir; oü la Re verende de Ia M. denbsp;Ste. Apesjg nae trouvai je répétaitouthaut: kmUrfulines! Mere Supc'rieure fe trouva accompagnée de quel-Ste. Agnèsnbsp;ueEigny. jsiéanmoins auffitót je me tus, amp; je rentrai en ques-autresReiigieufes quiavoient routes leursvoU^^nbsp;moi-même, amp; je ni’ofFris a Dieu pour tout ce les baifles, amp; moi aulli. L’F.ccldfiafi-ique leurnbsp;qu’il lui plairoit d’ordonner de moi, quoiqu’en lut mon ObéilTance, dont on l’avoit chargé: amp;nbsp;même-temps Dieu me mettoit en état de lui of- ayant recommandé a Ia Mere de me traiter avecnbsp;frir un facrifice volontaire , m’ctant abfolument charité, elle regut fort froidement fon compli-abandonnee a lui. Et je puis dire que ma douleur ment, amp; elle n’y fit point d’autre réponfe, quenbsp;n'empêchoit pas que je ne fulTe au fond du Coeur par de grandes inclinations, ce qui me fit jugernbsp;dans unegrande paix,par Ie témoignage que ma conf- que ces bonnes Meres m’appréhendoient beaucoup,nbsp;cience me rendoit, que je ne regardois que Dieu öc qu’elles penloient que je venoistroubler la paixnbsp;feul, 6c que je ne m’écois engagée a fouffrir ces de leur Monaftdre, ce qui m’obigea de lui dire:nbsp;traitements fi rigoureux, que par la crainte de 1 of- ,, Ma Mere, je viens ici pour y vivre dans la re-fenfer. Et quoique je connufl'e aifez. Ie fujet que „ traite 6c Ie filtneej 6c j’efpére, s’il plait a Dieunbsp;j’ai d’appréhender ma propre foiblefl'e, je n’en ,, que je ne vous donnerai point de fujet de peine.’’nbsp;étois pas néanmoins troublée, amp; j’avois une fer- Je ne fgai fi elle fut fatisfaice de cette affurance,nbsp;me confiance que Dieu feroic ma lumiére 6c ma que je lui donnai- mais il me femble qu’elle nenbsp;force dans eet abandonnement ou je me trouvois, m’en témoigna rien: 6c j’avouc que je metrou-de tout Confeil 6c de route Confolation.^ Et en vai dans une grande humiliation de nousvoirme-effet il n’a pas permis que j’aie éte trompée ence- nées en captivité, comme des criminelles, 6c lila, ayant éprouvé plus fenfiblement fon fecours vrées pour ce fujet a des perfonnes qu’on avoit finbsp;pendant que j’ai été moins en état d’en recevoir fort prévenuës contre nous, qu’ellesnepouvoientnbsp;de la part des hommes.^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;diflimuler la crainte 6c I’cloignement qu’elles en
avec charité.
anciennes iVleres, qui témoignérenc toutes plus
de bonté amp; d’ouvercure de vifage que je n’en attendois. Enfuite de ce premier abord, la Merenbsp;me conduifit devant Ie Saint Sacrement, oü je
lui dis que celui qui l’avoit fait avoit eu la bonté de nous en envoyer. II fe pric a fourire, amp; nousnbsp;dit que c’étoit lui; ce qui m’obligea a lui en te-moigner ma reconnoilfance. Enfuite il me dit
quelques autres paroles dont je ne me fouviens pas nbsp;nbsp;nbsp;m’ofFris encore a Dieu, 6c lui demandai lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grace
bien, nbsp;nbsp;nbsp;finon qu’il me femble que c’étoit cnlouantnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de fon Efprit-faint dans ma nouvellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;retraite, oü
notre patience dans cette affliótionj 6c témoignant je défirois de réparer les fautes que j’avois faites qu’il efpéroit que Dieu nous donneroit fa béné- dans l’éxercice de ma charge. Je fus enfuite me-didtion 6c la confolation qu’il nous fouhaittoit. née dans la chambre qui m’étoit deftinéc, oü lanbsp;y Je defcendis de Caroflê dans la Cour des Vr- Mere Supérieure 6c une ancienne Mere qui de-SonbamUfulines après avoir embrafle nocrechéreMerevoit être ma garde (6c qui fe nomme Ja Mere denbsp;liationdc-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„és amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nos deux Soeurs qui étoient avec elle. L’Ec-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la Conception) demeurérent quelquenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tempsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avec
vant hsup'. nbsp;nbsp;nbsp;6c la Demoifelle qui nous accompa-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moi, 6c me témoignérent bien de lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bonténbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sc de
mt^iiKs! gnoient defcendirent auffi avec moi, mais il nefe la coropaffion. Jufques-la je n’avois point pleuré, trouva perfonne pour nous recevoir ni pour aver- mais je ne pus retenir mes larmes quand elles menbsp;tir de notre arrivée, de forte que nous fumes af- demandérent des nouvelles de notre pauvre Mai-fez long-temps a attendre 6c a chercher de porte fon, amp; de nos chéres Meres 6c Soeurs que je veen porte fi nous trouverions quelqu’un. Le pre- nois de quitter, dont la douleur m étoit plus fen-mier lieu oü ils me conduilirent, fans fgavoir fible que la mienne-propre. Ces bonnes Meresnbsp;non plus que moi oü ils alloient, fut a un Par- furent elles mtêmes attendries, entendant le récitnbsp;loir, oü nous trouvames un Pere yéfuite, qui é- d’une hiftoire fi pitoyable, 6c fi furprenante.nbsp;toit affis devant la Grille. Je ne lui donnai ^asle L’on me donna aufli une jeune Reiigieufe, vi.nbsp;temps de fe lever, ni de me rien dire, m’étant qui étoit parente de Madame/e re/for, pourm’af E',’=eftGat-recirée fort promptement. Je rctournai au Carof- fifter dans les befoins, 6c m’apporter les
vers mes chéres Soeurs pour les embraflér en- néceflaires. Car étant la comme prifonniére, je' core une fois; 6c confidérant la M. aignès dans n’avois aucun commerce avec la Corotnunaute,
Pénible, oü elle étoit, je me perfuadai 6c n’allois qu’a l’Eglife, a la Chapelle des Saintes que e ne pouvoit y fublifter long-temps, 6c que Reliques, 6c a une autre qui donne furJ Egiife.nbsp;cette nouvelle afHiétion nous la feroit perdre bien- Je ne parlois a pas une des Religieufes qu a la Me-tor, cc qui me combla de douleur. Cependant re Supérieure, la Mere aCGftante qui me venoit
voir
L’Eccléfiaftique qui étoit avec nous me demanda avoient. Cette penfée , qui m’obligeoit de fi nous ne fuivions pas Ie Bréviaire de Paris.^ Je m’humilier fous la puiflante main de Dieu', dontnbsp;n’avois guéres envie d’entrer en difcours, ncan- je fentois Ia pefanteur, me porta étant arrivéeManbsp;moins je crus que je devois lui répondre en peu porte du Couvent a me mettre a genoux devancnbsp;de paroles, 6c je lui dis qu’oui. II me demanda la Supérieure, qui me regut fort civilement, 6cnbsp;encore fi nous avions Ie Cérémonial de Par^. Je avec charité.^ Elle étoit accompagnée de plufieurs
-ocr page 41-Ti.»Iation de la Perfécution des 'Religieufes de Vort-Psyal, •o 1 voir auelquefois, a la Mere de k Conceftion (ma nante , quoiqu’elle fe fuc ofFenfée bien injufte- Relation B,eianon voiinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____ rgt; i;-: nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ /•- —r^- ment.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de laCap. Je crois qu’il fera bon ici d’en dire quclques xemples, dont i\ roe fouvienc. L'un fut, queSte.Agnèsnbsp;m’ayanc fort preffée de voir au Parloir fans com-amp; j’aurois étéVavie d’ê'tre (eule, pagnie^une perfonne qui lui éroit alliée, je me •pour avoir plus de liberté derépandre mon Coeur crus obligee dans la jufte appvéhenfion qlie nous •amp; mes larmes devant Dieu. Je n’ofai néan- commengions d’avoir d’elle de la lui refufer a- '*¦“* nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦». rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rr- t ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. raoins en rien dire, croyant que l’on faifoit cela pour s’aCfurer de moi. Mais lorfque mes deuxnbsp;gardes furenc couchées, amp; que je les crus en-dormies, il ne me fut pas permis de prendrenbsp;aucun repos toute la nuit. Les images de toutesnbsp;les perfonnes qui me font ü chores, amp; que j’a-vois laiffé dans une douleur incroyable, fe pré-fentérent a moi. Je voyois les unes dans leurnbsp;exil amp; leurs prifons, privées de toutes confola-tions humaines,amp; même des Saints Sacrements;nbsp;amp; je confidérois les autres comme des pauvresnbsp;brebis fans paiVeur öc fans aide: amp; je puls mêmenbsp;dire que je fgavois que Ie loup étoit enfermédansnbsp;la bergerie, puifque la SceurF/lt;ja;7gt;, qui étoit cel-le qui a volt fait jouer toute la tragedie, y étoitnbsp;demeurée. Et quoique nous n’euifions pas encore découvert toutes fes menées, Óc que je ncnbsp;me fulïe pas imaginée qu’elle eut écé capable de cenbsp;que nous avons reconnu depuis, n’ayant pu êtrenbsp;perfuadée par les avis de quelques-unes de nosnbsp;Soeurs qui la foupqonnoient de kous trahir,néan-moins je ne !a connoiflbis que trop pour fgavoirnbsp;qu’elle n’étoit pas conduite par l’Elprit de Dieu,nbsp;qui eft un efprit d’union, de charité Sc de véri-té • Sc nous avions découvert depuis peu, qu’elle travaillok au contraire a défunir les Sceurs, amp;nbsp;h leur óter la conamp;ance en leurs Supérieures j amp;nbsp;qu’elle ne pouvoit foufFrir l’union qui étoit entrenbsp;nous: amp; enfin nous commenqions a nous apper-cevoir qu’elle vivoit dans un déguifement perpé-tuel. Nous avions appris par plufieurs éxpéri-ences que nous en avions faites, qu’elle n’étoitnbsp;pas capable d’etre avertie de fes fautes, quoiqu’onnbsp;Ie fit avec beaucoup de charité; amp; qu’il lui ennbsp;étoit refté des fentiments, dont la plaie n’avoitnbsp;pas éte guérie après des années entiéres. Et fonnbsp;ciprit entreprenant amp; ardent dans tout ce qu’ellenbsp;defiroit joint^a une grande inclination d’ordom liciiioic, joint a une grande inclination d’ordon- voit fait voeu de ne figner jamais rienj amp; que ner Sc de dominer,me donnoit un juftefujetd’ap- je fgavois bien la peine qu’elle avoit euë après no-préhender de mauvaifes fuites, fi elle fe rangeoit tre première fignature du temps des Grands Vi-du pard du plus puiiTant, comme ily avoit fujet caires^ qu'elle avoit été 3 jours dans un troublenbsp;de Ie craindre. Car quoiqu’elle ait toujours paru épouventable, a pleurer continuellement jour 6cnbsp;des plus zélées pourne pas figner, la mauvaifedif- nuit jjufqu’a ceque Dieu lui ayant donné letnou-pofition oü elle étoit me faifoit appréhender que vement de faire ce voeu de ne figner jamais plusnbsp;Dieu, qui ne donne la grace qu’aux hum- rien. elle fe troiiva flufTirAr pr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r.n f bles,ne la retirat d’une perfonne,en qui on ne voyoit point de marques de cette vercu, ou pournbsp;mieux dire, nous avions grand fujet de croirenbsp;qu’il 1’avoit déja retirée d’elle par la maniére dont Ce voeu nela avec nous. Car ’n 'érnit conduite dans ces'derniers jours, oü devoir point empêcher de figner avec nous. Car elle setoitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. rencontres fait éclater fon pour les autres perfonnes a qm nous avons eu tou- roéconSte^nt d’une fagon tout-a-faic furpre- jo^urs confiance,elle ne voulut pas leur demander de la Cap.garde) amp; a cetre jeune Rdigieufe, quiVe nom-delaM detnoit de Samt Jojefh. Elks couchoient toutes Ste Agnesdeux a la chambre ou j’étois. Je fus morrifiécnbsp;de Ligny- quand je fgus qu’elles devoienr paflèr Ie jour amp;nbsp;nuic avec moi-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^-^„1 |
yant eu meme quelque foupgon afléz. bien fondé qu’elle s’étoit fervie d’une pareille rencontre oü onnbsp;lui avoix permis quelque temps au paravant devoirnbsp;feule fa Soeur, pour lui faire porter quelques lettres de fa part, dont elle ne vouloit pas que nousnbsp;euffions connoifi'ance: néanmoins il me femblenbsp;que je lui fis ce refus de la meilleure fagon qu’ilnbsp;me fut poffible, pour Ie lui faire trouver bon, luinbsp;alléguant nos Conftitutions, qui ne nouspermec-tent pat d’en difpenfer, Cnon pour des fujets par-ticuliers amp; trés rarement, amp; que ces permiffions-la faifoicnt des conféquences pour les autres. Ellcnbsp;me dit quelle defiroit prendre quelques avis de luinbsp;pour fa confcience. Je lui fis réponfe qu’il y avoitnbsp;peu d’apparence de demander des confeils de confcience a une perfonne engagée dans Ie monde quenbsp;quoiqu’il fut homme d’elprit amp; d’honneur comme elle Ie difoit, ce n’étoic point fon metier denbsp;gouverner les confciences. Je la priai de choifirnbsp;quelqu’autre perfonne de celles en qui nous avonsnbsp;toujours eu confiance, a qui elle eut pu écrirc. (Car nous n’avions plus la liberté de les voir.) Elle ne l’accepta pas. Je ne me fouviens pas de ce qu’elle me dit, mais elle s’emporta d’une telle hauteur , que j’en demeurai trés furprife Sc efïrayée; amp; cette occafion me fervit d’une forte conjeéture qu’elle avoit quelque fecret deflein. 2°. Ma Sceur F/avle n’ayant voulu figner no- VIT. tie Afte du 5 Juillet, ni la petite fignaturc quenbsp;nous fimes enfuite, a quoi je 1’avois fort éxhor-tée, Sc taché de fatisfaire aux difficultés qu’ellek m. Mag-propofoit, ayant même fait recrire l’Aéte, P®tirnbsp;y changer quelques mots, qui lui faifoient,difoit-soemFia'i«*nbsp;elle , de la peine , amp; a quelques-autres Sceurs.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* Lorfque je fus feule elle me vint trouver, comme fi c’eut été par une confiance particuliére, amp; me dit que la plus grande difïiculté étoit qu’elle a- ---------jamttis piUS rien, elle fe trouva auffitót en paix. Elle meptu enfuite avec fesempreffemencs ordinairesdeluiper-mettre, pour mettre fa confcience en répos d’é-crire a un Eccléfiaftique de nos amis fouhaitant fort d’avoir fon avis pour fgavoir ft a A-------• nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- |
41 nbsp;nbsp;nbsp;Relation de la, Verfécution des Religieufes de Port-Royal^
ice cpnfêil. Je ne me fouviens plus des raifons ,, pour fon vceu, on ne promettoit pas de n qu’elle alléguoit pour s’addrefler a eer Eccléfiaf- ,, faire Ie bien, mais de ne pas faire Ie mal.’
Q^nS un CaDinet UCS ClilüuLi', nbsp;nbsp;nbsp;tjUCnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vwiiu auA FriiiLUiUiCCö
dans une angoiffe terrible: ce qui paroiflbit fur nous faifionsde la Communaucéfur Ie lujetdenos o.- vifage. Lorfqu’elles furent entrées, elles’em- affaires, que pour trouver a redire, 6c fe moquer^ . vutnbsp;ca d’abord d’une manicre étrange, contre eet de tout ce qu'on yfaifoit: ce qu’elle faifoit pa-^Jr„f-'!
de Ia Cap. qu'elle alléguoic pour s’addrelier a eer liccléhal- ,, faire Ie bien, mais de ne pas taire ie mal.quot; Et de Ia Cap, deJaM. detique: mais je crus la devoir contenrer, étant trop enfin pour Conclulion, ül’éxhorcoic, „abeaucoupdelsM denbsp;ote.Agnes perfuatjée de ia fageffe amp; de la fidéliré de celui ,, prierDieu, amp; a aimer l’union, amp;a confulterSte. Agnèsnbsp;deLigny. qu’elle vouloic confulter, pour craindre qu’il lui ,, fes Supérieurs.” Voila ce que j’ai appris de ma*^^nbsp;donnar un mauvais confeil. Elle donna elle-mê- Soeur Euflo^uie contenoic cette Lettre ellenbsp;me fa Lettre avec notre permiffion a une perfon- tacha de faire voir a ma ScEur F/aw combien cesnbsp;ne de dehors, qui lui rendit auffi la réponfe. Elle avis étoienc raifonnables. Mais bien loin d’ennbsp;me Ie vint dire en riant,s’atcendant apparammeiu être perfuadée, elle continua a témoigner fonmé-qu’elle y trouveroit autre chofe que ce qu’eile contentemenc amp; a parler fort mal de eet Eccléfia-. portoit • amp; s’étant mife en un coin de notre cham- ftique; amp; elle ajouta d’un air amp; avec des termesnbsp;bre pour la lire, elle fortit auffitórfansmelamon- qui firenc peur a ma Soeur Eufloqute^ qu’elle nenbsp;trer ai me dire ce qu’on lui mandoit. Etant re- lui avoir écric que pour Ie faire parler fur laDoc-venuë pour une autre occafion fans me parler, je trine des 5 Propoficions: de foite que cette Sceurnbsp;lui demandai, ü elle ne me la montreroiu done qui avoit toujours de l’afFeótion pour elle ne nutnbsp;pas ? Elle me parut fort froide amp; interdite, amp; me s’empfcber de lui dire. „ Sans mentir, ma Sceurnbsp;Ie refufa de bien mauvaife grace. Et fur ce que „ il faut que vous ayés quelque delïéin; amp; fi c’é-je 1’en preffai amp; lui témoignois que je n’ctois pas toit une autre, je craindrois qu’elle ne s’enten-fatisfaite de fon refus, elle me dit, qu’elle ne me dïc avec nos ennemis.” Elle fe féparérent denbsp;la pouvoit plus montrer, amp; qu’elle Tavoitbrulée, la forte j amp; ce qui s’eft paffé depuis donne affèznbsp;ce qui étoit trés faux^ car quelques jours aprèsel- defujet de croire qu’elle vouloic tacher d'attrapernbsp;Ie fut frapper dés 6 heures du matin a laCellulede quelques pieces pour fervird’accufation. Quelquesnbsp;ma Soeur Eujloquie, 6c la pria d’entrer avec elle jours devant notrefortic,nos Sceursavoienrremar-,dans un cabinet des enfants, paree qu’elle étoit qué qu’elle ne fembloit venir aux Aflémblées oue
nos
mê*
J e„ir s’iln’avoitpointhgnè. JtUe tions,je pnai la .Viere ^s?tés de lui dire que r quil avoir ^onctwc «nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;défirions qu’elle ne s’y trouvac plus, croyant que
lui dit non , ma q nbsp;nbsp;nbsp;1
Subftance 6c qu’il lui avoit fait une Réponfe recevoir eet ordre venanj de fa part, que fi je Ie oïi n^ méritoit que Ie feu Ma Sceurnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lui avois donné moi-meme. Mats eile fit voir
la nria de lui montrer cette Lettre, qui poitoit dans cette occafion quciie ne gardoit pius aucune ou’S avok Sé Sé de la mamem dont elle mefure avec perfonne. Elle lui demanda avecnbsp;fui éxprLoit fa peine, qu’il auroit fouhaitté de émotion, pour quel fujet on 1 en vouloit pnver.nbsp;. „E;*..!::. rL,u.L.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r,n’,l n? noi.vnir nniir T onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Uii avant fait entendre Gue c emir. nnrrp
la pouvoir foulager, mais qu’il ne pouvoit pour La Mere’lui ayant fait entendre que'c'ém'ir'^oarcë plufieurs raifons. II lui témoignoit „qu’il e'toic qu’e” ----------
r nbsp;nbsp;nbsp;— „..’„lla c’riArr^fCniir o lui nni n’o- Oerm
“ nbsp;nbsp;nbsp;r-------------------1
¦uueurs ranuiis. n mi nbsp;nbsp;nbsp;...... v^u eile ne s untiioic point avec nousj qu’elle ne
„ furpris de ce qu’elle s’adreffoit a lui, qui n’a- fignoit point nosAtSes, 6c ne prenoit point de „ volt nulle autorité dans la Maifon, 6c n’avoic part a tout ce que nous faifions. Elle réponditnbsp;„ pas le bien de la connoicre particuliérement ¦ fiérement a la Mere ^g»es. ,, Quand norre’^Mere-„ qu’elle avoit des perfonnes plus capables; que „ me voudra priver du Chapitre, elle na’en dé-,, lui-même prenoit des avis des Meffieurs, 6c elti- „ clarera la raifon devant route la Lommunauté ”nbsp;„ moit beaucoup leurs Supérieurs; qu’un Theo- amp; elle vint hardiment a la méme heure a uncnbsp;„ logien comme lui ne fignoit pas a la vérité ce Affemblée que nous faifions; deforte que k.nbsp;,, que des filles pourroient figner , paree qu’il Mere n’eut pas le temps d’avertir auparavant denbsp;„ avoit droit de défendre la vérité; qu’il falloit fa réponfe. Toutes ces chofes, 6c d’autres encorenbsp;3, qu’elle comparat le bien qu’elle feroit en ne fi- qui feroient trop longues a rapporter, me don-„ gnant point du tout, avec le malj qu’elle feroit noienc une trés grande douleur 6c appréhenfionnbsp;„ en fe désunifl'ant de la Communauté, 6c de fes a fon fujet,6c je me reprefentois ce grand nom-j. Supérieurs, qui étoient trés fages 6c trés atta- bre de filles qui étoit demeuré avec elle, dontnbsp;5i ches a la vérité; que lots que le mal étoit vifi- il y en avoit plufieurs qui ne la connoilfoient
Jlelatinf* de la Ferfecutioit des Heligieujes de T'ef'i-IRoyal^
Relation n’ayant jamais éxpérimentc une pareilie nbsp;nbsp;nbsp;la Mere Superieure 1 avoit bien Ch
4'? nbsp;nbsp;nbsp;.
Chargés de me Relation
de ia Cap. tétendrellé pour toutes nos Sceurs. Pen- fuivre toujours. Après lui avoir dit quelques pa-la Cap. de!a M. ciedanc quej’étois dans la Maifon je partageois ma roles fur ce reipeét prétendu, je nc voulus pas ladeIaM.denbsp;Ste.Agnès Charge avec des perfonnes fur qui je me con- preffer d’avantage, croyanc qu’elles av^ient peurnbsp;deLigny. dois plus qu’a moi-même, les connoilïant bien de moi. Néanmoins je crois qu’elle en paria
plus capables que moi de fervir la Comtnunauté, la Merej car quelques jours après lui ayanr enco-amp; furtout la Mere ^gizês , qui a toujours été re tétnoigné quelque peine, de lui donner cellede nocre veritable Mere a toutes. Et il feroble venir avec tnoi,elle medit quepuis que jelevou-qu’en partageant ainfi I’emploi, l’afFeftion amp; la loisbien, elle ne s’aiTujetiroit plus a me fuivrenbsp;tendreife que je devois aux Sojurs, écoient aufit amp; depuis ce jour la on me laiffa la liberté d’allernbsp;en quelque fa^on partagées entre celles qui leur feule, quand la Mere de la Conception n’avoit pasnbsp;fervoient de Meres ; mats en les voyant dans eet la commodité de m’accompagner ; mais elle Ienbsp;abandonnement gcnéral , amp; dans la privation faifoit toujours autant qu’elle pouvoit quand c’é-dc toutes celles qui les avoient affiftées avec cant tolt aux heures de leur Office ou Orai/bn; amp; ellenbsp;de charité amp; de foin, il me fetnbloic qu’elles n’alloit pas a Vêpres dans Ie Clioeur, pour demeu-étoient toutes raUeroblées dans mon cceur, amp; je rer avec moi dans une petite Chapelle, ou nousnbsp;Ie ièntois déchiré amp; pénétré de douleur par la allions Ie plus ovdinairement, paree que les Reli-conüdération de leurs différents befoins, amp; de gieufes n’y alloienc pas: ne'anmoins on me laiflbitnbsp;rimpuiffance oü nous nous trouvions de leur pro- la liberté d’aller a leur Chceur ,oüj’entendois pres-curer aucun fouiagement r.i aucun fecours dans ie que toujours la Meffe amp; i’allois aiiffi dan? linbsp;perU amp; I’afflidtion ou elles éto.ent plongées; amp; Chapelle des Saintes Reliques quand ie vouloisnbsp;n’ofant efperer qu elles puifon trouver quelques quoiqu’il s’y trouvic toujours quelquef Relïïieu-votes de confolaaon, amp; de Confeil, ayant nous- fes; amp; elles paroiffoient ffavoir plusnbsp;memes ferme toutes celles done nous aurions pu de moi.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
prévoirqu’onlespourroiencfervir, fi on nous redui- J’ai fujet de me louer d’elles, amp; je puis dire nbsp;nbsp;nbsp;X.
foit en eet état ; paree que la Sceur ^lavie en qu’éxcepté Ie fujet de ia fignacure, furquoi elle nbsp;nbsp;nbsp;fe Joue
......’avoient point de plus grande joiê que de mefer-
^'Jè demander a des heures que la Mere vir 1 amp; que c’étoit a qui feroit quelque chofe pour ?e'^”la Conception étoic ma garde amp; je lui moi. Les jours qu’elles faifoient abltinence, lanbsp;dis un jour , que je n’ofois lui demander Mere de la Conception venoit manger avec moi ,nbsp;d’aller devanc k Saint Sacrement, de crain- elle m’entretenoic plus fouvent que je n euffe dé-tedelui donner de la peine de m’accompagner, firé; car j’aurois fort fouhaité de demeurer rouc-ce qui m’obligeoic de me priver de cette confola- a-faic dans Ie filencej mais elk ne manquoit pointnbsp;tion. II me fembk que j’ajoutai, que fi elletrou- de venir après ksrépas, bien que je leur eutle té-voic a propos de fe fier a moi, je Vaffurai que je moigné alTex que je n’avois pas beloin de diver-ne dirois mot a perlbnne. Je crois qu’elk en tiffement, amp; que etions accouturaees a lanbsp;étoit affez perfuadée, puis que je ne parlois pas folitude. La Mere y venott auüi quelquelois. El-même a la Sceur qui m’affiftoitque pour des cho- les me témoignoknt bien de la bonte, amp; me par-fes ncceffaires, amp; queje ne regardois pas méme loient agréableroent amp; bonnemenc, quand il nenbsp;ks Religieufes que je reconnoiflbis. Cette Mere s’agiffioic point de la Doctrine de 7Maisnbsp;me répondit avec civilité, amp; me dit qu’elle n’a- quand elks fe mettoient fur ce chapitre, elles s’é-voic garde de me laiffer aller feule, paree que cela chauffoienc fort, amp; mot auui, ce qui me k rai-feroic contre k refped qu’elle me devoit, 6» que fch apptéhendci j 6t je tachois de détoumer leurs
ayant connoitTance, il étoic a craindre qu’elle ne m’ont affez tourmcniée, amp; quelquèfois \ffe2, du-d s’en fervic concre nous,ou les dccouvrit, comme rement, elles m’ont fort bien traicée dans toutnbsp;elle fit en effet. Je pallai cecte première nuic de refte. Pour la nourriture, elles me traitoient biennbsp;la force, jufqu’a deux heures que j’entendis fonner mieuxquejen’euffe voulu,quoiquej’euflebienpriénbsp;l’Horloge amp; la Cloche de Port-Rojal pour Ie d’abord la Mere de me faire fêulemenc donnernbsp;premier coup de Matines. Ce qui redoublic mes des ceufs a la Coque avec du fruit,nevoulant pasnbsp;larmes, amp; me donna en même-terops quelque leur donner la peine de me faire une cuifine éx-confolation de pouvoir ni’unir avec mes Chéres prés, paree qu’elles ne font maigre que trois fois lanbsp;Soeurs dans les priéres qu’elles alloienc offrir a fémaine. Je n’ai feulement pu obtenir qu’elles nenbsp;Dieu. Je me levai amp; dis Matines avec elles;amp; me donnaffent point de poiiïon; elles m’en don-ayant dit 1’Angelus je me recouchai pour tacher de noient prefque tous les jours: amp; quand elles n’ennbsp;IX. me répofer un peu. L heure de la Mefie eeme pouvoienc avoir, elles m’en faifoient des éxcuièsnbsp;Occupations yenuë on me mena a une Chapelle qui donne fur amp; me faifoient du refte Ie mieux qu’elles pou^nbsp;quot;'Mrrcl’Eghfe. J’allois d’ordinairea deux Meffi:s,aVe- voient, fans fe tenir importunées deJa peine quenbsp;Magdeiaine pres amp; a l’Oraifon: amp; quand je defirois d aller cela pouvoit leur donner; amp; quand je leur té-prier Dieu a d’aucres heures, on ne me Ie retu- moignois que j’en avois moi-même,Elles m’affu-foit pas, mais on m’acci^pagnoit toujours du- roienc, amp; de fort bonne grace, que leurs Soeursnbsp;rant les premiers jours. ^ Ee q^i me donnoic de la n’avoiei
dif-
-ocr page 44-IRelatien de la Terfécution des Heligieufes de Vort-'Royal^ 1664.-166^.
Relation La Mere AUiftanie venoit aufli quelquefois dt la Cap mexhorteri mals pour ma Steurde Saint Js/e/»,nbsp;delaM de qu’on m’avoit donné pour m’affifter, elk ne m anbsp;Ste.Agquot;^*jamais parlé de nos afïaires, que pour me icmoi-de Ligny-gner de la compaffion. C’éioit une fort bonnenbsp;Religieufe, qui prenoit foin de mes petits befoinsnbsp;avec beaucoup de charité amp; d’afFeótion j amp; cllenbsp;ne m’a jamais donné aucune peine, fi ce n’eft ennbsp;me voulant rendre plus de fervice que je ne vou-lois j amp; elle m’a fort édifice dans route fa conduite. Pour moi, je faifois tous mes pedts éxerci-ces fort réguliérement, amp; avec Ie plus de filence quenbsp;je pouvois. La Mere de la Conception voyant que j’é-tois bien-aife de demeurer feule, avoir la bonté denbsp;fe tenir dans un petit cabinet proche ma cham-bre, pour me laiffer plus de liberté: amp;jepuis'nbsp;dire que quoique ma douleur fut trés grande 6cnbsp;mon amertume trés amére, j’étois dans la paix,nbsp;amp; que j’en avois une auffi grande que j’aie peuc-être jamais euë ; amp; j’ai fouvenc éprouvé que Dieunbsp;m'a d’autant plus foütenuë amp; atïiftée plus fenü-blementla, que je ne pouvoisefpérer aucune coii-folation humaine.
' xni. j’avois mandé i M. de Meaux Ie 25 Aoüc que Mde Mcausnous avions été averties, qu’on nous devoir enle-ówemnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lendemain. Il ne pqt venir auflitót a Fans,
tranllation étant occupé pour fon Synode i mais ilavoitécrit dans foil a M. de Parity pour Ie fupplier de memettreen-tre fes mains avec une autre de mes Sceurs pournbsp;m’accompagner, défirant de me mettre dans fon
Prfm nous voudroic bien faire croire qu’ilnous Relation ,, fait a tous deux une grande grace en vousdon-^^^
„ nant a moi; amp; en efFet je lui en fuis oblige :
„ mais je vous affure que nous lui faifons*^un
,, grand plailir, amp; que j’ai bienreconnu que vousLigny. ,, l’incommodés fort ici. ” M. denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rn’of-
fric de m’emmener avec lui: mais je fus bien-aife de demeurer encore quelquesjours pour voir ce quenbsp;deviendroient les chofes, 6c fi je ne pouroispointnbsp;apprendre des nouvelles de nos chétes -Soturs.
Pendant ce temps-la, mon frére de Ligny nie vint voir. M. de Meaux lui ayant obtenu, dr a pgu°obtenicnbsp;ma Belle-Sueur, la permiflion demeparlerfans Af de_ lui parietnbsp;fiftante. Je reconnus qu’il avoit grande inclina-tion que je fulfe a Sainte Marie de Meaux ^ ou pas mime fesnbsp;il croyoit que je ferois mieux qu’ailleurs. Fout plus piocUea.nbsp;les autres perfonnes qui défiroient me voir, onnenbsp;Ie permettoit a qui que ce fut, 6c on nemedifoitnbsp;pas meme qu’elles m’euflent demandée, fi cen’é-toic par quelque occaGon, quoique j’aie fqu de-puis. Crane a Meaux ^ que pluficurs perfonnes denbsp;condition de nos amis m’avoient fak 1’honneurdenbsp;ventr pour me voir, ou fgavoir de mes nouvelles ¦
Diocèfe,
Diocèfe, done il m’avoit fait la Proportion la der- qu’elles avoient eu grande compaffion d’une pau
amp; Madams de Liancourt me manda elle-mêmel Meaux ., qu’elle amp; Madame de Marcillac (fa 611e)nbsp;avoient été 3 fois aux JJrfulines pendant que iVnbsp;dtois La Mere Ajfifante me dit feulement unenbsp;fois, qu elle 1 avoit vue, 6c quelle m’avoit fortnbsp;recommandée a elle avec beaucoup de témoigna-ge de bonté 6c d’affeétion. Elles me direnc auffi
vre Demoifelle qui les avoit prices avec routes ks inftances imaginables, 6c en pleurant beaucoup,.nbsp;de la laifl'er entrer d.ins le Parloir oü j’étois avecnbsp;M. de Meaux, leur difsnt pIuGeurs fois; ,, Laif-
fés-moi voir la bonne Mere:” mais qu’elle n’a-voic jamais oié le faire. Ce qui fait voir que les
niére fois qu’il m’avoit vuë a Port-Rojal- amp; on m’avoit confeillé de l’accepter. life rendit a Pu-ris quelques jours après qu’il eut requ ma Lettre,nbsp;pour donner ordre a notre voyage, 6c pour ob-tenir nos obéiffiinces, (qu’il demanda pour Lenbsp;Font aux Dames ^ que j’avoischoifi paree que c’eft
bien fe'véres. Car certainement elles paroiffoienc en avoir été touchces, 6c qu’elles avoient eu pei-la refufer. J’appris auffi que Madame denbsp;¦¦ Cette Dame lesconnoif-
une Maifbn de notre Ordre) ou tclle autre Maifon ordres qu’on leur avoit donnés pour nous e^oienc
que nous dcTirerions, a6n que fi je ne pouvois é- nbsp;nbsp;nbsp;..... '
Po}it drois.
la tendreffe 6c la compaffion qu’on peut attendre
d’un bon frére; amp; me,promit toute 1’affiftanc
ne a
tre requë, 6c que je ne me porcaflé pas bien au ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ je puflé aller en quelque autre, que je vou-
Courcelles y etoit venue.
foit, paree qu’elle a éte leur Penfionnaire, 6c leur
. nbsp;nbsp;nbsp;• (Tki a' anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----------- ayant témoigné des fignes éxtraordinaires de bon-
quil luiferoitpoffibledemedonncr, non feule- té 6c d’amiué Dournous, elleseurentdelacunofité ment pour^ ma perfonne, mats auffi. pour les affai- de fgavoir, d oü elle me connoitloit, 6c d’oü ve
II me ttrooigna dans cette occafion toute
noit une 6 grande liaifon. Mais elles neme direnc pas un rare entretien qu’une de leurs Susurs avoit eunbsp;avec elle, que j’ai appris a Meaux de Mademoifellenbsp;De Guihora qui l’accoinpagna h cette Vifite. Jenbsp;fuisbicn fachée de ne m’en pas fouvenir affez pour 'nbsp;lécrire, car il le mérite bien; mais je ne me fou-
res de la Maifon. M. de Paris, qui défiroic de fe decharger de moi, 6c m’éloigner de notre Mo-naftcre, lui accorda ce qu’il demandoit, mais ilnbsp;le ptia fort de me traiter en la même manié!e,6cnbsp;dans la meme captivité qu’il étoic réfolu de tenirnbsp;les autres dans fon Diocèfe, 8c lui dit qu’ilneme
donnoit a lui qu’a cette condition. A quoi M. viens que de la C’nnclufion ' aue ié n’ai nu Aquot; de Meaux, qui ne vouloic pas prendre fes ordres, blier. ^ Tout ce difcours étantL fojet des^afFaires ^nbsp;lui fit reponle, quil devote sa ïurer qu ilnefetoic préfenres, 6c fur l’obligation de 1’obéiflance f.nbsp;nefi que de bien a propos. II s ctoit toujourspro- tilitc de la Ggnature, 6c la fatisfaftion „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’
mis que M. de Meaux fe chargeroitde moi, avanc pauvre Religfeufe avoit de 1’avoir faire Ki? même qu’il lui en eut ecric, il 1’avoit dit a quel- dit enfin que cette aftion leur dnnn^Anbsp;ques autres Prélats; amp; il ne lui en put diffimuler de confiance a la mort; amp; que fi dam cettféx-fa fatisfaólion a lui-même, qqi me dk; „ M. de irêmiié ie Démon la centoit contre la foi elle lui ^
^ nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ dirofo.
-ocr page 46-'Relation de h Perfécutlon des Religieufes de Port-Royal, avec aflurance: ,,Va-t’en a \’Archewché, trouveras ma fignature, amp; Ie tcmoignage M. de 1’aris. Relation diroit do Ia Cap. delaM. de^^ que j’ai rendu a rËglife de ma foi:” amp; qu a-bte Agnes cela elle ne craindroic rien. de Ligny. veille de la nativité de la Sainte 'P'terge M. XV. Cheron vint aux Vrjultnes. II me dit d’abord que M. Cheron M. de Paris lui avoic donné ordre de me deman-''ouMtir d” l’indifférence, avant que de m’admectre auxnbsp;manderquot;l’in--Saints SacYements'^ amp; qu’il avoic défendu de menbsp;difference de les accorder fans cela. Je fus étrangemenc furpri-h 1’art de fg ggjjg PropoGtion, a quoi je ne m’attcndoisnbsp;‘nullemenc, M. de Parts n'ayant pas parlé de lanbsp;forte a M. de Meaux. Je lui cdmoignai ma dou-leur amp; ma furprife en répandant quanticé de lar-mes i amp; je lui dis que puifque je ne retuiois lanbsp;fignature que paree que j’étois perfuadée que j of-fenferois Dieu en la faifant, je ne pouvois avoirnbsp;d’indiffcrence fur ce fujet, a moins que d’etrenbsp;tout-a-faic indifférente amp; infenfible a 1 egard denbsp;Dieu-même, dont je croyois violer les Comman-dementsy amp; que fi j’euffe pu croire que ce futunenbsp;chofe indiflFérente en foi que de figner, je m’efti-merois au contraire bien coupable de refufer d’o-béir a M. de Paris, amp; d’éxpofer pour ce fujetnbsp;noire Maifon a être dêtruite. Et je lui dis plu-ficurs autres chofes,en refufant de prometcre cettenbsp;indifférence, amp; en témoignaut que je n’y pou-vüis entrer fans agir contre ma profire Confeien-ce, amp; en trahiflant la verité. 11 m’éxpliqua audïnbsp;fort au long toutes les raifons amp; les intentions denbsp;M. de Paris, qui 1’avoit Chargé de me les fairenbsp;entendre. C’étoit ce me femble de me mettred^nbsp;vant Dieu, fans embraffer de parti, etant auflinbsp;dispofée a figner qu’a ne pas figner •, écoutant toutes les Inftruétions qu’on me donneroit fur ce fujet, amp; priant Ditu qu’il me fit connoitre fa vo-ionté j amp; qu’il ne me permettoit point de Com-munier fi je n’étois dans cette dispofition. Je luinbsp;fisriponfe , que je Ie fuppliois de dire a M. denbsp;Paris que puis qu’il ne lui plaifoit pas de m’accor-der la participation aux Sacrements fans cette condition , qui m’étoit impolTible, j’étois réfoluë denbsp;ne point Communier, amp; de ne point fortir denbsp;fbn Diocèfe, ni méme de ma prifon, paree quenbsp;M. de Meaux ne me prendroit jamais dans Ie (iennbsp;en eet étar. M. Cherm me dit encore, qu’unenbsp;des chofes qui fachoit Ie plus M. de Paris, étoit,nbsp;qu’il étoit perfuadé que ce n’étoit que i’attache-ment que nous avions a ces Meffieurs qui nousnbsp;faifok refufer Ja fignature pour des confidérationsnbsp;tomes humaines , amp; par un point d’honneur. Jenbsp;Ie priai fort de Ie détromper de cette penfée, amp;nbsp;de l’afTurer comme je l’avois déja fait moi-mêmenbsp;plufieurs fois; que nous n’étions rctenuës que parnbsp;E feuie crainte de déplaire a Dieu, amp; de bleflèrnbsp;confeience; amp; qu’aurefte fi j’avois reconnunbsp;oue?anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelque confidérationSc i m’en'reürer nbsp;nbsp;nbsp;j’aurois été la première rilt ^ ^ Changer dc fentimenr, quand J aurois du enrecevoir de la home dc de la confu- |
fiony ce que je lui dis a caufede la croyance qu’a' Relation voit M. de Paris que c’étoit par courage amp; par de la Cap.nbsp;un point d’honneur que nous nevoulionspasnousdelaM denbsp;dédire. M. Cheron me témoigna beaucoup deSte. Agnèsnbsp;companion: amp; il me paroilfoit qu’il avoir regretde Ligny.nbsp;de fe voir engage a me pailer de la forte,amp; a menbsp;refufer les Sacrements. II me promit fort de re-voir dès Ie premier jour, s’il Ie pouvoit, M. danbsp;Paris, amp; de faire fon poffible pour Ie faire con-defcendre a m’accorder les Sacrements. Après eet entretien je demeurai fort trift:e,n’ef- xvT-pérant prefque plus de communier ni de fortir de M. cheron ma capcivité, mais fort réfoluë néanmoins d’y de-s'**nbsp;meurer Ie reftc de ma vie,plutóc que de rien fairenbsp;contre ma confeience. Les Meres s’écanc apper tien aveenbsp;gues de ma trifteUe, me prefférent de leur en dire^- de ste. Ie fujet, amp; je leur dis que M. de Parts m’ayant^Snès. accordé a la priére de M. de Meaux la liberté denbsp;parriciper aux Sacrements, il avoic apréfent change d’avis, amp; ne vouloit plus tenir la parole qu’anbsp;des conditions que je ne pouvois accorder en confeience. Elles mc témoignérent compatir a manbsp;douleur,mais Elles redoublérent ces derniersjoursnbsp;leurs exhortations d’uhe maniére qui m’étoit fi pé-nible, que je fouhaitois fort d’en être délivrée,nbsp;quoique je n’eufife pas voulu rien céder pour cela,nbsp;ni témoigner Ie moindre aflFoibliflement. Le len-demain (jour de la Sainte Vierge) M. Cheron re-vint, amp; me dit qu’il avoit eu bien de la peine anbsp;gagner M. de Paris-, qu’il lui avoit néanmoinsnbsp;fair voir qu’il ne pouvoit me demander 1’indifFé-rence en une chofe ou j’étois perfuadée que j’of-fenferois Dieu en la faifant. II me dit auffi quenbsp;lorfqu’il avoic afluré M. de Paris de ma part quenbsp;li j’euffè reconnu que l’on refufe la fignature parnbsp;quelque confidération humaine, ou par quelqu’at-tachemenc, je m’en ferois retirée quand memonbsp;j’aurois dü recevoir de la honte amp; de la Confu-fion, il en avoit paru touché j amp; lui avoic ditnbsp;qu’il en étoit édifié; amp; qu’enfin il avoit confentinbsp;que j’approchaffe des Sacrements, pourvu que jenbsp;promifï'e de prier toujours Dieu pour connoitrenbsp;fa volonté; amp; que je ne fuffe pas opiniatrétnencnbsp;arrêtée a ne la vouloir pas fuivre, s’il me faifoitnbsp;connoitre que je me fulïe trompeeque j’écou-taffe ce que me diroient les perfonnes qu’on m’en-verroient pour m’inftruire. Je lui fis réponfe ennbsp;fouriant, que je ne pouvois pas empêcher lesper-fonnes qui me verroient de me parler de ce qu’ilnbsp;leur plairoic, amp; que je les laiflërois dire; amp; quenbsp;pour les autres points, qu’encore que je cruEè af-lez, connoitre la volonté de Dieu fur ce fujet, jenbsp;croyois auffi qu’il n’y avoit jamais de hazard denbsp;promettre de prier Dieu qu’il nous la fit toujoursnbsp;connoitre; Sc qu’il devoir s’affurer que s’il eutécenbsp;poffible que je connufle clairement amp; fans aucunnbsp;doute que je me fuffe trompée jufqu’alors, je ne voudrois pas demeurer opiniatrémentdans unedif- policion que je Igavois certamernent etre mauvjj. fe;maisque pour lui dire la verke, jene Croyoispas que |
¦Relation de la Térficution des ReligieuTes de Fort-Royal, nbsp;nbsp;nbsp;47
de la Cap. de fujet d’autreslumiéres, nem’eiant Régleequelur
delaM dep-sCommandements, qui nechangent point. J’ai Ste. Agnésg.j qijgique peine de n’avoir pas refufé Abfolu-de Liguy- ment tout ce qu’il me demandoit, encore queM.
Cheron vit fort bien mon fentiment. Je crains qu’il ne i’ait pas éxpliqué a M. de Paris ^ qui ennbsp;avoit pu prendre quclque impreflion autre que jenbsp;ne dcTirois.
M^ei'aris Néanmoins Dieu me donna une occafion de va'auK urfu-n^’éxpliquer moi-même a lui dès ie même jour,nbsp;iincs; la M. comme je dirai bientót. Gomme je parlois a M.
un homme de Fort-Royal Ie vine querir luUmêraeau pour quelques-unes de nos Sceurs qui avoient be-fujet de laibin de lui. Je Ie fuppliai d’y aller, afin de lesnbsp;gnatute. pouvoir Confeffer devant la Mefle, 6c de me faire après la charitc de revenir pour me Confeflèrnbsp;moi-même, 6c dire la Mefle, paree que celle denbsp;la Maifon oü j’écois feroit dire: ce qu'il fic, 6c jenbsp;Communiai a fa Mefle avec beaucoup da couto-lation. Je detneurai enfuice dans une grande paixnbsp;enforte que ces bonnes Meres s’appergurent de ma
.reU nütartiver nique Dieu mepücdontierrur Ie compnsfort bien , amp; li neparut pas motns fur-Relatmn Relation^ quecela putamv«,jjqnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pris de ma répünfe,queieravois écé defa congra-‘le Cap.
tulation,fi non quecela nefaifoitpasle en lui, car autanr que j’étoisdemeurée froide ,il pa-^*^®-rut ardent, amp; il eut affcz de chaleur pour’m’en^® Ligny.nbsp;cotntnuniquer. Je ne me fouviens pas de tout ce qu’ilnbsp;me dit, amp; j’aime toujours mieux pafler beau-coup de choles que d’en écrire dont je nc feroisnbsp;pas bien aflurce. Je fqai bien fculement qu’il menbsp;reprocha que je n’agÜl'ois done pas fincéremenc,
amp; que j’avois crompé mon Confefleur. Jie lui dis d’uïi ton élevé, amp; avec affurance, queje ne l’a-vois point trompé; que je lui avois declare nette-menc que je ne pouvois protnettre l’indifférence,nbsp;paree que je n’en pouvois avoir pour une chofenbsp;en quoi j’étois perfoadée qu’il y avoir du péché,
confolation aufli-bien qu’elles avoient reconnula refiftèr ¦
veille ma douleur; 6c m’ayant témoigné leur joie, ne maniére fort^dure- cïr” KéfeTce^d^M^^y amp; prie de leur dire ce qui s’etoit palïe , je leur F arts, fes carefles amp; fes réprimandesnbsp;dis que M. de Paris avoit écé fatisfait de ma dis- lui donnérent plus de hardiefe qu’elle n’nbsp;pofition, ayant cté affuré que je ne confidérois encore eu, m’ayant paruë jufques-lknbsp;que Dieu, 6c queje ne défirois que de faire fa que les autres: mais depuis ce temps-lanbsp;volonte'; de quoi elles furent fort facisfaices,amp;me paria d’une autre maniére,ne qualifiant plus nomenbsp;laifférenc paffer ce jour la dans un parfait repos, refus de figner que du nom de Schifme 6c dtdivi-txir rommppllpsrrovnient oueM. jJo» dans PEglife^ Sa nous traitanc d'héréti-
ques.
amp; que je ne pouvois faire fans ofFenfer Dieu 6c blefl'er ma confcicnce. II fe paffa bien d’autresnbsp;difcours de part amp; d’autre. II éxagera notre déf-obéiffance, notre opiniatreté; amp; prenoit la Merenbsp;Supérieure, qui étoic préfente, a témoin de fesnbsp;bonnes raifons, amp; du tort que rrous avions de lui
----- _ _ ,
Enfin M. de Parts me traita d’une forte, qui xvill. me vint querir pour voir M. de t arts, ra’obligea par refpeél de me mettre a genoux, 6c Smte de fonnbsp;aandé la Mere Supérieure avant moi, je tachai a lui parler avec Ie plus de refpedt öc
r .a’pllp mo iticnofirinn maifi pile érnir nbsp;nbsp;nbsp;Oic nnlTtblc. QUoifln’pn Uiinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____
jufqu’au foir. Car con^e elles croyoient que M de Paris étoit content, elles Tétoient auffi, 6c nenbsp;me demandoient plus rien. Mais fur les 8 heuresnbsp;du foir,on me vinbsp;II avoit demandé__________ _ nbsp;nbsp;nbsp;_
pour fgavoir d’elle ma dispofinon, mais elle étoif modé’rlt'ion'qu’ü me fut polfibie, qubiqu’en luiSue^ fort mal informeci car comme le lui avois dic fofirpnünpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r Ti me rpnmrha ,.,rr
que M, de P^nVëtovt fatisfait de ma dispolition °avo.s 5 r nbsp;nbsp;nbsp;^ n /ofnfr
fans lui éxpliquer en particulier tout ce qui s’etoic tel a finnpr^ Sceurs qu il y a 0 p ^ mor-paflè elle s’étoit imaginé que j’en avois change, voit nas rrr, nbsp;nbsp;nbsp;fembloic qu on n a-
öcl’avoitdic a M.de Paris^ qui après m’avoir faic nos Sceurs eucr ^ Pf^pos que quelques-unes dc quelquescompliments, 6c m’avoir dit avec civilké lant a Pnrr u ^*^7nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;termes-la en lui par-
F- ?- nbsp;nbsp;nbsp;TTrndinee 1p ipnHP7n„;„ T, C..Lnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6c qu’cn cfFet je HC crois pas
pas il je lui éxpliquai: davantage que c’ttoit paifa un nbsp;nbsp;nbsp;fe remit dans la voie be i exa- pour cetceramp;ifon quejerefufois lalJamp;tiacure,maisje gération 6c de la douceur, amp; cpmme q ........------ *11110 ttVUJl i’houueur de me voir 6cc. II commenqa enfuite è me congratuler, ÖC a me lémoigner la joie denbsp;ce que la Mere Supérieure l’avoit affuré que j’étois dans une meilleure dispofition- amp; qffonm’a-voit irouvée en état de me faire Communier. Cenbsp;Compliment roe furpric un peu, amp; je demeurainbsp;fort froide, ce que je fus même bien-aife de luinbsp;faire paroïcre. Après un peu de filence, je lui disnbsp;dans la même froideur; iVlonfeigneur, je ne pen-fe pas èire dans une autre dispofition que celle ounbsp;j'ai toujours écé. J’ai toujours fouhaité unique-ment de faire la volomé de Dieu, 6c je le déürenbsp;encore de tout mou cceur. Je ne me fouviens |
R. 5,Npti Mqnfeigneur, je ne 1’ai pas dit?” II me dit: „Si vous ne l’avés pas dit, il y a , bien des menteufes, car il y en a bien qui Icnbsp;,, difent.” R. „ Monfeigneur , elles ne Ie peuvent pas dire avec vérité , car je ne me fouviens pas .nbsp;” de l’avoir jamais dit. C’eft figne, réparcic-il, I’ que vous l’avés dit, car vous vous en fou-viendries.” ” II roe femble qu’il me dit dès ce jour-la ou-bien il 1^ bit depuis a IVi. de -Meaux^ qu’il y avoit de nos Sceurs qui nous accuioient de be-aucoup de chofes.^Surja fin de fa Viliteil s’ap- |
4^ nbsp;nbsp;nbsp;Ri-’lrttion de la Perfécution des 'Religkufes de Port-TLoyal^ 1664.-16^'). Relation perfonnes de nos amis lui avoienc fait reproche fut parti,la Mere commenga de nouveau a m’en- Relation ^ Mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paro'es dares qu’il 'm’avoir dices Ie jour qu’il Creprendre , ne me parlant plus que comme a de la Cap. gte A„ - nous priva des Sacremenrs, il m’en fit q'uel- une Héréüque, féparée de l’Eglife*; a une per-delaM.de dg£inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;éxcufes, en me difanc qu’il me prioit de fonne qui fe perdoit, amp; qui éreit dans un étacSte. Agnès ° 1’éx’cufer s’il m’avöit dit quelque chofe qui me deplorable j amp; ce n’étoit plus, comme de cou- put faire de ia peine. Je me contentai de lui tumc fèulement, par voie d’éxhortation , ujm faire réponfe par une inclination , ne lui pou- avec des reproches, amp; un zèle qui paroiflbic éx- .. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j;.— r..^ --nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r...- u\ .-r-. -- i---r --------1- nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* gations les unes les autres. Je .fedoublai mes pas, amp; qu’elle confondoit la joi amp; le/lt;*;Yrouren-inftances, Ie fuppliant de me permettre au femble, fans difcerner qu’on ne peut jamais être moins de la voir devanc la Mere Superieure des hérétique quand on embraffe route la foi de 1’E-Fillesde Sainte Mark, qui feroit témoin de ce glife. Mais cette Mere étoit fi préoccupée defesnbsp;que nous dirions: mais il continua, rehauffant fa fentiments fur ce fujet, qu’elle n’entendoit ni ncnbsp;voix avec chaleur, Sc Ie défir que j’avofs de re- compre^oit aucune des raifons qu’on luipouvoit XIX. On ne lanbsp;traite quenbsp;comme unenbsp;Sétfljque, iiaiic ce quv fe paCToit. Comme U vouluc s’en aller ia Bénédiéilon. Il me dit, en 1nbsp;^ priés Dien qu’elle vous Cetve. vant rien dire fur ce fujet fans bleffer ou le-ref-fped: OU la Vérité. Lorfqu’il fut pret de s’en aller, je Ie fuppliai trés humblement amp; trés inftammenc de m’ac-corder une grace , qui étoit de me permettre,nbsp;puifque j’étois proche de Ia M. ^gnès^ de Palier voir en paflanc. II me Ie refufa d’un tonnbsp;fort févére, me difant que ccla ne ferviroic qu’anbsp;nous faire tort a routes deux, amp; que nous nousnbsp;cevoir encore une fois cette confolation, que jenbsp;craignois être peut-être la derniére foisq me fitnbsp;auffi rchauflér la mienne, Sc m’ofFrir mêmede lanbsp;voir en prélènce de M. Chamillard^ ou de teilenbsp;autre perfonne qu’il lui plairoic, fans pouvoir né-anmoins l’obtenir. II commenqa enfuite a dépeindre la M. Agnès felon fon idéé, amp; a lui donner des couleurs quenbsp;perfonne n’a jamais vu en elle. II éxageroit par-ticuliéreraentfafuperbe. Et comme j’entendois cenbsp;difcours avec bien de Timpatience, je ne pus m’em-pêcher de m’écrier: „ La Mere fuperbe!nbsp;„ He'las Monfeigneur, vous nelaconnoiflcspas!nbsp;5, Cell la fillela plus vertueufe Sc la plus humble.!”nbsp;II prit la parole amp; dit d’une voix haute: „ Ouinbsp;„ elle eft lort humble, elle eft fort humble, anbsp;,, l’égard de Meffieurs les JanfemJieselle anbsp;,, beaucoup de refperft poureuxjbeaucoupdedd-„ férence pour eux; mais pour les autres elle n’anbsp;3, que de Torgucil, de la luperbe, Sc de la pré-,, fomprion.” Je m’apperqus comme il me par-loit de la forte, que tous fesgensnousécoutoient.nbsp;Ils éroient entrés dans Ie Parloir penfiint peut-êtrenbsp;qu’il alloit fortir. La Touriére y étoit auffi quite-noic de la lumiére. Je dis a la R. M. Supérieure. „ Ma Mere eft-il befoin que tout Ie mondenbsp;,, entende tour ce que nous difons.?” Elle dit a lanbsp;'Touriére de fortir. Les autres Ie firenc auffi;nbsp;mais ils demeurérent a la porte Sc auxfénêtresquinbsp;étoienc ce me femble routes ouvertes; Sc Ie Parloir étoit au plus bas étage jenfortequ’ils nous pou-voient voir amp; entendre a leur plaifir. Notre affairenbsp;^oujours écé traitée dans ce feeree, Sc les Do-naire^ce^ tie M. Paris ont Iqu pour l’ordi-je lui demandainbsp;me la donnant:nbsp;Au ilitöt. qu’ilnbsp;maïs |
^ *¦ . quot; traordinairement animé. Je ne me fouviens pas affez, de tout eet Entretien pour en pouvoir riennbsp;rapporten Tout ce que j’en puis dire, c’eft qu’ilnbsp;y avoir peu de railbn a tour ee quelle difolcjnbsp;amp; que l’on a étrangement prévenu ces bonnesnbsp;filles, fans qu’elles fqachenc au fond de quoi ilnbsp;s’agit, amp; je ne pus m'empêcher de lui faire quel-ques réparties avec emotion, pour lui (-airenbsp;voir qu’elle condamnoit ce qu’elle n’entendoU Q- „..gt;-11----e----1-^1 j- ¦ quot; ¦ dire. Elle me vouluc conduite dans ma cham-bre, oü elle dit une partie de tout ce qui s’é-toit pailé au Parloir, Sc du mécontentemencde M: de Paris , a la M. de la ConceptioK, quinbsp;vouluc me charger de nouveau de prendre lepar-ti de fon Prelat j Mais ia Mere Supérieure, quinbsp;jugea fans doute quej’avois été affez batcuë pour unenbsp;fois, fit figne de n’en pas dire davantage j mais fon (i-lence ne dura pas Iong-tlt;»ps,amp; Ic lendemainellenbsp;lecommenqa a me preffer étrangement. Maisnbsp;comme j’avois reconnu par éxpérience que leurnbsp;prevention les rendoit incapables de compren-dre la Vérité , j’aimai mieux me taire que denbsp;leur répondre ; deforte qu’étant allee uue foisnbsp;avec elle dans une petite Chapelle,ou elle avoicnbsp;mis mes hardes, Sc done elle avoic la Clé- Scnbsp;ne la pouvant perfuader ni obtenir par les prié-res que je lui faifois de ceffer fes difconrs, anbsp;quoi je ne pouvois prendre part lans contefternbsp;avec elle, ce que je ne voulois pas faire,je menbsp;mis k genoux comme pour me mettre en prié-rc. Elle qui vit bien que c’étoit pour m’en dé-faire me donna en riant un petit coup fur l’é-paule , en difanc: „ La méchante Mere! ” Etnbsp;il me femble qu’elle ne m’en paria plus depuis. Mais je ne demeurai pas long-temps avec elles xx.' car c’étoic ia veille que je fords. Madamenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Ligny me vine voir Ie foir, Sc m’apporta une p* Letcre de M. de Meaux ,c\ui m’avoit envoyé un luj annoncetnbsp;de fes Aumóniers pour me conduire a Meaux^on{^ tranflaüoonbsp;elle me devoit méner. Nous réfolümes enfémble*nbsp;qu’elie enverroit Ie lendemain querir ma Soeur Anne Cecile a Saint Denys pour me venir prendre amp;cnbsp;m’accompagner chez elle, oii nous devions cou-cher. J’avois appris de M. de Meaux que manbsp;Sceur Anm Cecile étoit i Saint Vexys^^ Sc toutnbsp;ce qui lui étoit arrive. Je crois qu fi I’ayoirnbsp;appris de M. de Paris naeme, qui ]uj donna fon |
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45 'Relation de la Terfécutian des Religieufes de quot;Port-Royal^ ” nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;niii la Héfendoienc; amp; que mes f leujei ae i. v/^/--xxuy^ qui la defendoiene; amp; que mes fautes retombe-R^l*^'®^ roienc fur eux amp; 1'ur touce notre Maifon , que‘^^ la Cap.nbsp;j’écois bien-aife de tenir en bonne odeur,nbsp;que cela étoic avantageux pour la vérjré\ que jenbsp;ferois doublemenc coupable de faire aucrement/'® L'S^'y-fit juger qu’elle e'toit peut-etre demeurée Dieimia- Cela étoit caufe que j avois une attention parti-lade enfuite de ce qui s’étoit pafle chez nous^ car culiére a paroitre coujours dans une grande mo-je n’avois garde de m’imaginer qu’elle en fut for- deftie amp; recueilletnent, paree qu’il me fembloic ni.Vllp n’éroit nas dans que cela eft fort renwrqué dans ces Religions Nouvelles^ amp; j'avois quelquefois peur qu’il n’ynbsp;eüt un peult;i’Hypocryfie; quoi-qu’en eflet cela Icnbsp;fit aflèz. naiurellcment, n’étant nullement en étatnbsp;de me divertir. iuivre. Devant que de partir les nonnes ivicics j’envoyai prier M. Cheron de me venir yoir XXI, _ me prefferent fort d’aller voir leur Maifon ,s’of- avant que de partir, pour lui dirc ce qui s étoitnbsp;franc de me faire voir ce qu’elles ont de plus beau. paffe avec M. de Paris ^Sc particuliérement paree cheron , A4„;„ ;----n.,,i»mpnr dp vnir Ipiir.s Saintes qu’Ll m’avoit parlc commc ne trouvant pas bon pout inifal- que je continuaffe de participer aux Saints Sacre-'^ nbsp;nbsp;nbsp;“ ments, amp; m’avoit reproché la Communion que Pads liii a-j’avois faite Ie jour de la Sainte Vierge ^ comme fivoit dit, je I’euile éxtorquée par furprife. Je ne me fou- *lUl»VvaV.»*JW»t**.,w »v.. nbsp;nbsp;nbsp;----- ^ Mais je confentis feulemenc de voir leurs Sainces Reliques , que j’étois bien-aife d’honorer. Ellesnbsp;en one beaucoup, amp; elles ont une Chapelleaffeznbsp;grande tk fort ajuftée, queMademoifelleafenbsp;Beuve leur avoit fait ajuftcr éxprès pour les met-tre. Elles me firent aulïi entrer dans la Chambrenbsp;de la Cotnmunauté, qui eft proche de cette Cha-pelle, amp; je les priai de me difpenlêr d’aller plusnbsp;loin, n’étant pas venue dans leur iVionaftérepournbsp;mc divertir. Elles m’ont offert diverfes fois denbsp;me méner dans leur Jardin; mais je lesen ai tou-jours remerciées. Je ne l’auroispasrefufé fi j’avoisnbsp;cru que j'euffe pu voir de la notre Mere Agnèsnbsp;dans celui des Filks de Sainte Marie, comme j’ainbsp;appris depuis que je l’euffe pu faire. C’a été lanbsp;feule curiofité que je leur aie témoigné pendantnbsp;que j’ai e'téavec elles, m’arrêtant toujoursaunlieunbsp;OU je paffoisfouvenc pouraller a la Chapelle, amp; d’oünbsp;1’on voyoic dans lejardin de Slt;t/K/ejMlt;ar/e/mais n’ynbsp;rencontranc point les perfonnes quejecherchois,nbsp;je m’en retirois route attendrie, de forte que cel-le qui me conduifoit foupiroit fouvent avec moinbsp;de compaffion. Je puis dire que je n’avois jamais fenti fi fen-fiblement 1’intime union qui étoit entte nous deux, dont Ie fouvenir me faifoit fondre en lan lYjes nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;---------- ^rww nnp iVnfPrt^i’f. aont 1C luuvciui ------------------- —^-------- j mes. Depuis ie premier jour que j entendis fon- dérer 1’accueil que nbsp;nbsp;nbsp;re nni leur ner Marines a Port-Royal, jen'avois plus recon- fit laifler quelque tem ? faifions, ce qui eur iicr iviaiitic-d « nbsp;nbsp;nbsp;' --'y.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7 V - —nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«vvvjii- nu la Cloche jufqu’^ qudques jours avant Toon déparc, que j’entendis fonner la preface amp; 1’éleva-tion de la Meiïé du Couvent. Je ne fqaurois éx-primer le mouvement de joie amp; de douleur toutnbsp;enfcmble que je reffentis a ce fon, qui me fur-pric; Scü m’imprima une révérence amp; une dé-votion, comme fi c’eut été un Ange du Giel quinbsp;roe fut apparu. Je me jettai a genoux pour adorer notre Seigneur avec mes Chéres Sceurs- amp;nbsp;depuis ce temps-la j’entendois fonner prefquetoutnbsp;leur Office,amp; je me réglai a le dire avecïesïnbsp;tant que je pouvois dans un même Efpric. Pendant que je fus aux ürjulhies j’avois grande attention de ne rien faire qui les put mal-édifiernbsp;particuliérement paree qu’il me fembloit que cenbsp;feroic en quelque faqon fcandalifer la vérité 6c ceux Relation fon obciffance avec la mienne pour aller a de ia Cap. J’avois été bien en peine d’elle, ayant bien recon-delaM. de nu par les hardes qu’on m’avoic envoyc qu’elle nenbsp;Ste. Acnéss’en étoic pas mêlée, car on m’avoit envoyé unenbsp;de Ligny- partie des fiennes au lieu des nótres : ce qui menbsp;fit juger qu’elle étoit peut-être demeurée bienma-' enfuite de ce qui s’étoit paffe chez nous,; carnbsp;'avois garde de m’imaginer qu’elle en fut for-tie, non lêulemenc paree qu’elle n’étoic pas dansnbsp;!a lifte de M. de Paris^ amp; qu’il n’y avoitaucunnbsp;précexte de l’enlever comme les autres; maisauffinbsp;paree que j’avois vu comment M. de Paris l’a-voit rebutée, lors qu’elle lui avoit demandédemenbsp;Iuivre. Devant que de partir les bonnes Meres |
viens pas bien de fes ‘termes; mais feulemenc au’il me paria bien duremenr, amp; affez conformémenenbsp;a ce que j ai appris qu’il a dit depuis a nosSoeursnbsp;que routes les fois que je Communiois ie faifoic’nbsp;un Sacrilege. M. cheron fot fort furpris d’eTnbsp;tendre cecce conduite de M. de Parh oui rbnbsp;geoic fi fouvent de parole. II me confoia avecnbsp;grande charité, amp; me promic de Ie voir Sc denbsp;Ie faire fouvenir du confentemenc qu’il avoit don-né pour mes Communions, fans que j’eulle ufénbsp;d’aucune diffimulation pour obcenir cette grace. Le 10 du mois, ma Sueur Anne Ceeik m’c- xxii. tanc venuë trouver aux UrJuHnes^ ies^ Meres menbsp;conduifirenta la porte du Couvenc, oü les princi-“önnbsp;pales fe trouvérent comme a monentréeavec beau-anivée chetnbsp;coup de civilité; amp; lors qu’elies m’eurenc ouvett®!^’ porte , ma Scsur Anne Cecile , qui avoit été nbsp;nbsp;nbsp;J Suafi dans défespoir de ne nous revoir jamais, a mes genoux, amp; m’embraffa dansnbsp;mnitoucha; amp; elles té-Aprex Tarrupu^J^ fatisfadion amp; du plaifir a confi- qui nous devo'ientVcr'A*'^”* nbsp;nbsp;nbsp;^ p°“' nous trouvér^ nbsp;nbsp;nbsp;’réï nir avec tom le troupeau. Je fus furprife en regardant ma Sceur, amp; gjlg au(jj gj, mg voyantnbsp;L’afflidion nous avoit tellement changécs en ic' jours, qu’il peine pouvions-nous nous reconnoi tre. Nous arrivames chès mon Frére, oülui 6c ma Belle-Sceur lachérent de nous conloier amp;dnbsp;nous donner efpérance que la violence ne dure ^nbsp;pas toujours, amp; quilfalloit que nosparents amp;nbsp;nos amis travai!la,flent a cela. Us tne cnr,fp;igt;'nbsp;tous deux amp; m’éxhortérenc fort de eboifir Satnte Mark de Meaux pour nn? ^ ' jhont grande affeétionpo.ur cette Maifon, cüüs avüitnt |
^ nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.51
chofe, je lui mandai que je ne pouvois lui faire Relation réponfe préfentement lur ce qu’il avo;t la bonté de la Cap.nbsp;de me propofer, paree que cela dépendoit de M.dela Meriinbsp;de Meauxj amp; que je ne manquerois pas de lui Ste-Agnesnbsp;mander s’il crouvoic bon que je requflé l’hon- de Ligny.nbsp;neur de fa Vifite. Maïs je fis une fauce fans y pen-La Mere défirant de voir Ie nom de celui
'Relation de la Verfécut'ton des Religieuss de Vort-Royal, 1664.-166^.
Hplatlnnnour ce qui eft de la communication ,en cachette '-’’..c, nbsp;nbsp;nbsp;j..-
fer.
qui m'écrivoit, amp; Ie Billet n’étant pas figné, je lui dis tout fimplemenr de qui ilétoit, ne raefou-venant pas que M. de Luzanej étant éxilé parnbsp;ordre du Roi, il n’ofoic paroitre fans changer denbsp;nom.
Mon Frére de Ligny qui arriva dans ce temps la a Meaux me vine voir. Je lui déchargai tnonnbsp;cceur, amp; lui te'moignai ma peine de n’être^ pas q^'^iie anbsp;dans ce lieu avec ia liberté que j’avois efpéréenbsp;II me pvia fott d’avoir patience, amp; que M-Meaux nefe porteroit jamais par lui-même a cettenbsp;rigueur; 6c qu’il auroic voulu. par lui-même menbsp;donner toute lorre de fatisfaéfion, mais qu'il fenbsp;croyoit engage a M. de Raris , qui ne m’avoitnbsp;voulu donner i lui qu’a condition qu’il ne meper-mettrqit aucune communication, 6c qu’il 1’avoicnbsp;oblige de lui en donner fa parole; que je fqavojsnbsp;bien qu’un homme d’honneur ne peut manquernbsp;de parole. Enfin il frnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'’¦¦’n -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
de Ia Cap.de lui, amp; oae prelTa de Ie lui proraettre. Je lui de la M de jis que je ne ferois rien en mecachantdelui; maisnbsp;Ste.AgnèSque quand j’aurois quelque befoin , je ferois toutnbsp;de Ligny qjg ma confcience m’obligerok, amp; qu’il nenbsp;m’en empécheroic pas. II parut confentir, amp; jenbsp;roe contenrai-de m’ctre réfervé cette liberté, donenbsp;j’étois réfoluë de me fervir quand il feroit nécef-üire.
xxxYiir. Je ne Cqn comment j’étois dans ces commence-f^quot;^'^Jquot;ïf°f®ments apiès notre enlevement. Tout ce qui ve-vcc réfigna-noic de fe paflêr m’avoit fi fort accablée, amp; je tion 3 la TO. m’attcndois fi fort a routes fortes de foufFrances,
fit tout ce qu’il put pour me confoler; amp; n y pouvant pas beaucoup réuffir ilnbsp;paria a M. de Meaux du mécontentement ou iinbsp;m’avoit trouvée; ce qui Ie fit hater,je crois denbsp;me Tendre Vifite,bientot apr'es ceile de mon Frérenbsp;quelque compliment fur la peine qu’elïe avoit de de Ligny. II m’affura qu’il feroit tont ce qui luinbsp;fe trouver oblige'e de me donner eet éxercice d’hu- feroit polTible pour adoucir Fétat ou j etois;, öc
que fi les chofes eulTenc entiérement dépendu de lui,il auroit agi avec raoi d’une autre fagon: maisnbsp;qu’il croyoit rendre quelque forte de déférence anbsp;M. de Faris, qui n’avoit voulu permettre ma fortienbsp;de fon Diocèfe qu’a des conditions qu’il n’étoit pasnbsp;réfolud’obfer ver, mais dontilne croyoit pas auflifgnbsp;pouvoir dispenfer entiérement. Je luidemandais’ilnbsp;s’ctoit engage de parole a M.de Prfnx,lui rémoig-
nCinC QIIC Ig npl^^vr»i« orgt;T-vf/-\niT« T\ mfitAir /-iit’II
Dku. PreuveS^'^' fembbit que je ne devois réüfter a rien, qu’ciie ref- ünon a la fignature. Je demeurai néanmoins biennbsp;knt de fa mortifiée de ces ordres; mais les regardant dansnbsp;aptmié. celui de la providence de Dieu,amp; ne confidcrantnbsp;pas affez les inconveniencs a quoi ils pouvoientnbsp;m’cngager, je m’y foutnis afïêz paifiblemenc,juf-qu’a-cequ’il fe préfenta une occafion qui me fitnbsp;reflentir davantage ma captivicé. Ce fut que M.nbsp;de Luzancy m’envoya un I.aquais avec un billetnbsp;de fa part fous Ie nom de Monfieur de Changar-Tiier. La Mere dépofée me vint querir, 6c me ditnbsp;fort mal ce nom: deforte que n’ayant garde denbsp;lu’imaginer ce que c’étoit, je me perfuadai quenbsp;c’étoic dc la part d’une de mes proches, que jenbsp;croyois avoir ouï nommer; amp; comme j’y allainbsp;avec aCfez. d’indifFérence, je ne crouvai pas li durnbsp;d’etre accompagnée de cette Mere, qui me 5t
obligee (
m’envoyoient quelques avis croyanc qu u etoic nanc que 3,e nel avois pas approuvé. II medic qu’il inévirablc que M. de Meaux Ie rn etanc en- ne i avoic pas voulu faire poücivemenc, n
milité amp; de mortification. M ais iorfque j’eus vu Ie Laquais, amp; entendu Ie nom de Changarnier,nbsp;je demeurai fort furprife 6c interdite, de voir unenbsp;afSftante a mes cócés, funour quand je vis qu’onnbsp;me vouloit paffer une Lettre.Jen’avoispoinccom-pris que ce fut de M. de Luzancy, mzis je m’étoisnbsp;imaginé que c'étoi: de M. de Gowvernai , ounbsp;de quelqu’un de nos amis Ecclcfiaftiques, qui
pas voulu faire pofitivement, mats qug Monfieur de RaHs i’ayant fort preffé de lui pro-mettre qu’il me tiendroir dans la meme captiviténbsp;qu’il tenoit les autres dans fon Diocèfe, amp; qu’ilnbsp;ne me pcrmectroit aucune communication; il lui-avoic répondu qu’il fe pouvoir répofer fur !ui;qu’ilnbsp;ne feroit rien que de bien a propos. Ilmecémoig-na enfuiteque (ön deffein étoitde me donner unenbsp;honnête liberté (c’étoit fon terme) amp; q ‘nbsp;roit feulement pouvoir affurerque je n’avois pas
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(c’étoit fon terme) amp; qu’il défi-pouvoir affurer que je n’avois pa de communication avec les perfonnes fufpeéies ;nbsp;M. de Paris. II me dit quelque raifon pour menbsp;Ie faire trouver bon,entr’autres,quenotre Arche-vêque ne s’ctanc pas dépouillé do i’------¦ '
^ ^-------- eucue-
nt pas dépouillé de l’autorité qu’il avoit fur nous, il croyoit devoir fuivre en quel-
amp; que je devois confi-
croyoit devoir fuivre en quelque chofe fon intention, amp; que je devois confi-dérer ie femiment ou il ctoitlui-même, quenous-devions faire quelque chofe de plus que nous n’a-coatraint dans un iieu oü i’avois attendu autre, viohs^faic pour évitet.la ruïne, d’un Monaftére Ggt;
SaihE.
'Mere les femgs des Lettres cue je recevrois, je ne f§avois a quoi me refou-dre de peur de commectre quelqu un de nosamis.nbsp;Après avoir héfité quelque temps, je me réiolusnbsp;enfin de la prendre pour voir ce que l’on meman-doit, penfanc que j’aviferois après ace que j’en fe-lois. Je trouvai que c’étoit un Billet de M- denbsp;, qui me mandoits’il me pourroic voir ennbsp;paflant a Meaux. Et comme je fouhaittois beau-coup de recevoircet honneur 6c cette confoLarion,nbsp;je refl’enYis une étrange angoiffe de ne lui pouvoirnbsp;faire réponfe cnla maniére que je l’euflè biendefi-ré: car devant avoir une affiftante au Parloir, jenbsp;ne voyois guéres d’apparence de lui donner la peine de venir pour ne me pa.s entretenir avec liberté. l-'eforte que dans I’cmbaras amp; la mauvaüènbsp;humeur oü j’étois de me trouver dans un ccac fi
-ocr page 54-'Relation de la Perf/cuthn des Religieufes de Tort-Royal^
elle me laiflTa feule roles de civilité, amp;
Relation de difccrner la bonne Doitrine de la mauvaife, dfla cap.lifoic il y a quelque temps la vie de Dom Barthe-delaM.fle/fwy des Martyrs^ qu on leur avoit donne; öCnbsp;Ste. Agnes elle en rapportoic quelque chofe a leur Affemalee,nbsp;de Ligny- oii je n’allois je crois plus en ce temps IL Matsnbsp;il y avoit quelques-unes des Sceurs les plus inteili-gentes qui prirent gout a ce quelle leur en diloit,nbsp;(car elle rapporte fort bien) 8c quine fe pouvoientnbsp;laffer ci’en parler a lear récréation, particuliére-menc tna coufine de Rentilly l’ainée, qui fe met-toit fouvent aupres de moi. Elle témoignoit unenbsp;grande paffion de voir ce livre, 8c fi j avois crunbsp;qu’on le lui euc permis, je le lui aurois prêtc denbsp;bon coeur, en ayant emporcé un avec moi; maisnbsp;je me tenois trop aCfurée que les Meres ne 1’au-roient pas foufirerc; 8c que la feule Propolitionnbsp;que je leur en ferois pourroit donner de I’ombra-ge , ayant toujours témoignc par leur conduitenbsp;qu’elles ne défiroient pas que j’euffe aucune communication particuliere avec mes Confines, fur-touc avec cette aïnée, qui eft une bonne Fille,nbsp;Franche, amp; qui me témoignoit bien de 1’amitié.nbsp;Elies fe tenoient plus aflurées de la jeune, qui eftnbsp;plus faite a routes les petites fagons de Sainte Marie, 8c dont elles one de grandes efperances. Ce-pendant toutle temps que j’y ai été, elles nem’ontnbsp;jamais rendu une Vifite qu’en compagnie de lanbsp;Mere dépofée, 8c cela fe faifoit fi ouvercemenc,nbsp;que cette Mere me dit un jour en m’entretenant;nbsp;„ Il faut que j’envoie quérir ma Sceur Louije Dominique ” (e’eft le nom de cette ainée) „ car ellenbsp;,, m’avoic demandé de vous apporter une Lettrenbsp;j, de Madame de Rentilly, mais je ne croyois pasnbsp;j, avoir le loiiir de vous venir voir aujourd-hui;nbsp;y, 8c je I’avois remife a un autre jour.” Peu denbsp;temps après on vint quérir cette Mere, qui nenbsp;voulant pas laiffer ma Coufine avec nous, lui fitnbsp;je crois quelque Ggne, qui i’obligea de fe levernbsp;pour prendre congé demoi, achevant avec pre cipitation ce qu elle me difoit de la part de manbsp;Tante Cependant la Mere I’attendoir a deux ounbsp;trois pas de nous ne voulant par fortir avK e e.nbsp;Mais ayant rencontré a la porte de notre Cham-bre la Lur qui nous fervo.c, a qu. on fe confimtnbsp;entiéremenc, la Mere nous renvoya ma Coufinenbsp;avec elle-. ce qui ne fervit qu a nous fa.re mieuxnbsp;voir qu’on ne vouloit pas que je in. parlafte feule.nbsp;IsJous I’avons remarqué en piufieurs autres occa-fjons: amp; cc n’écoit pas feulement quand elles menbsp;venoient voir, ce qui étoir fort rare, mais fi ellesnbsp;avoient feulement un compliment a me faire dela
part de ma Tan'e, oude mesCouGns (leursFré-res, la Meredcpof.'e les amenoit a notre Cham-bre, 8c m’attendoit avee elles en un paffage lors que j’étois au RtfeCtoite.
XXXI. (Juelqucs jours après que nous fumes entrees Elicyatleaa ^ Sainte Marie, la Mere ^t-pofee me vint direnbsp;des Reii^teu- que Icur Confeflfeur detnandoit a me faluer, 8cnbsp;fesdesle. _ nue s’il me plaifoit de lui pailer, ellem’y'condui-Matie, qui ‘ jf ]j;ie iQgna enfuite au Confeffional, 6c
I sia-Ut foQ - nbsp;nbsp;nbsp;’
5'5'
avec lui, Après quelques pa- Relation : du témoignage du défir qu’ilde la (.'.ep.nbsp;avoit de nous fervir , il me dit que M. Rewe/ qujde laM.denbsp;étoit fon ami intims, avoit regu une Lettre de Ste.Agnèsnbsp;M. Lancelot pour moi; qu’il auroit bien fouhait- L'S”/*nbsp;té de venir avec lui, mais que ne le pouvant fai-
il s’étoit contenté de le prier defam ,
re fans être vu, .. n) aiiurcr de ion lervice, oc de me donner cette Kii faite te-Lettre, qu’il lui avoit mife entre les mains. jeunicsbiUetsnbsp;n’attendois nullement cette confolation par cette u^ricrU*™'*nbsp;voie, 8c je n’eus pas moins de furprifequedejoie»oicnt,nbsp;de rccevoir des nouvelles de perfonnes qui me fontnbsp;les plus cbéres. Mais je me trouvai en meme-temps dans le trouble 8c I’angoiO'e , me voyantnbsp;dans 1’impuiffance de prendre cette Lettre, la Grille du Confeffional étanc fermée a la clef j 8c jenbsp;ne la pouvois faire ouvrir, non plus que la rece-voir par le Tour,fans être obligée demontrerauxnbsp;Meres le nom de la perfonne qui m’ccrivoit,quenbsp;je craignois de commettre auffi-bien que le Con-fefleurjqui l’appréhendoit beaucoup pour lui, 8cnbsp;qui me prioit fort de ne point faire paroitre qu’ilnbsp;eut quelque bonne volonté pour nous. Apr^ a-voir bien confulté enfemble fans pouvoir trouvernbsp;de voie de me la donner, il me propofa dela lire,nbsp;a quoi j’avois quelquepeinea meréfoudre .n’ofantnbsp;me fier entiéremenc a une perfonne que je nenbsp;connoiifois pas, 8c craignant qu’il n’yeucq,ielquenbsp;chofe qui ne fut pas a propos qu’il vu; d’aucrenbsp;pan j’avois auffi de la peine a lui faire paroitre manbsp;défiance; mais il la leva en partie, en me lil’antnbsp;un billet que M. Lancelot avoit écrit a c' .Rencé,,nbsp;dans lequel il lui mandoit ,, que puifque cenbsp;„ Contefl'eur étoit fi honnete-homme, je pou-„ vois prendre confiance en lui, 8c me fervir denbsp;„ fon entremife” 8c autres chofes femblables quinbsp;me firenc réfoudre de lui faire ouvrir cette Lettre,nbsp;puis qu’auffi bien elle étoit entre fes mains, amp; inbsp;fa difcrétion. Il m’afTura enfuite qu’il feroii toujours difpofe a me fervir a cette communication,
amp; il paroiflbit que cette occafion d’apprendredes nouvelles ne lui défagréoit pas. Il me paria dèsnbsp;cette première fois avec tant dépanchemenc 8c denbsp;liberté, que cela me rendit fon entremife un peunbsp;fufpedte, jugeant bien que e’etoit une perfonnenbsp;facile, amp; qui n’avoit peut-ctre pas toujours affeznbsp;de difcrétion pour garder le fecret, quoiqu’il eucnbsp;affez de bonne volonté. Je lui témoignai néan-moins bien de la reconnoiffance, 8c je I’ai tou-jours menagé pour m'en pouvoir fervir dans lenbsp;befoin. Il me dit qu’il avoit vu Madame I’Ab--beffie cte notre Dame, qui 1’avoit fort prié de menbsp;faire fes civilités , 8c me témoigner le reeretnbsp;quelle avoir de ne m’avoir pas vue devant one-J entrafle a Satnte Marie, 8c quelle tne fa£’nbsp;de grands reproches de ce que jeffiavnicnoo . ^nbsp;lui donner ceue Ifisfacftion ,qu ellefouhaiSf-fionnemenc. Il m’appnt quec’etoicMadaS i
r^./e,cequejen’avoispasf5uavarqïedTmtnt^
fermer, 6c j at regrette depuis de ne lui avoir pas ren- -
du„
5® nbsp;nbsp;nbsp;Relation de la Rerfe'cution des Religieufis de Fort-Royat, i66^-i66^. Relation cette Vifite, qu’elle attendok peut ccre a témoig- lui en demandant fon avis^mais qu’il connutbien Helation ^P-ner a M. de Meaux amp;C anousle délir qu’elle avoic qu’il étoit trap tard, 6c que fa refolution écoiide ia Cap.nbsp;delaM. deq^jg jg cboififle ma retraite en fon Monaftére. prife^ qu’il avoir fait tout ce qu’il avoit pu pour'aM-denbsp;ote. Agnes que j’eus répondulemieuxqu’il me futpof- 1’en ddtourner;qu’il lui avoit dit, entr’autres cho-^te Agnesnbsp;6nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a un tnelTage ii obligeant, le Confefl’eur prit fes, qu’elles fgavoit bien qu’il avoir roujoursfou'^® Ligny- congé de moi, 6c je me retirai a notre cham- haité que nous fignaffions routes pour conferver bre, OÜ je contai mon avanture a ma compagncnbsp;d’éxil. Les premiers jours que nouspalTames dans cette Mailbn, nous étions fort concentes des Meres. amp;nbsp;gieufes de il nous paroiffoit quelles 1’ctoient auffi de nous, amp;nbsp;fon^ard^^ quelles agiflbient bien franchemen^ öt bien obli- XXXIII. latmes font fa confolanbsp;non. 'XXXIV. geamment. Elies obfervoient éxadtement ce que M. de Meaux leur avoir ordonné, ne me difantnbsp;rien de pénible, 6c ne me parlant de nos affairesnbsp;que pour me témoigner de la compaffion. J’ainbsp;era depuis que leur intention étoit de fe mettrenbsp;bien dans mon efprit, efpérant de me gagner parnbsp;leur adreffe, particuliérement la dépofée. Alaisnbsp;dès la première occafion qu’elle eut dc faire Ipa-roitre fon zè!e , amp; qu’elle reconnut que j’etoisnbsp;fermée a fes exhortations, nous primes un autrenbsp;fentiment les unes des aucres, amp; chacun entranbsp;dans la défiance. Dans ces premiers jours M. Akakia prit lapei-^Ifitrie'M*”® de me venir voir, ce dont je requs beaucoup confolationj mais je fus étrangement touchee,nbsp;ftiere amp; les quand j’cus fqu, par une Lettre de ma Soeur Fran-foife Claireune de la Communauté, 1’état ounbsp;étoient nos chéres Soeurs: qu’il y en avoic déjanbsp;fepc qui s’en ctoient féparéesj que maSceurnbsp;^ueline étoit fort ébranlée; amp; qu on tenoit lesnbsp;autres dans une étrange captivite. Elies me man-doient les dérégleraents des figneufes, amp; la dureténbsp;de la conduite qu’elles éxergoient envers la Com-tnunauté, auffi-bien que les Filles de Sainte Marie. I] me die auffi k more de ma pauvre Soeurnbsp;Jeanne de la Croijci, dont je fus auffi confolcenbsp;que touchee, croyant qu’il y avoit grand fujeedenbsp;louer Dieu de I’avoir tirée d’une fi grande tenta-tion. Nous tachames de nous acquitter de ce quenbsp;nous lui devious devant lui, n’ayant jamais aiménbsp;fi tendrement nos Soeurs que depuis notre fépara-tion. Je demeurai étrangement affligée de toutesnbsp;ces facheufes nouveUes; 6c s’il me fembloit quejenbsp;portois continuellemenc ma Soeur JacquelhieAzmnbsp;mon coEur, 6c que je devois m’oppoier a fa chutenbsp;par mes priéres 6c par mes larmes, que je repan-dois prefque fans ceffe devant Dieu; mais je nenbsp;méricois pas qu'il me confiderar. M. Vitard vint quelques jours après avec M. en revenant je crois de la Fecz/. limenbsp;vuard'se' parla cornme écant toujours ami de la Maifon. 11nbsp;Racine. Lent .„e demaoda fi je n’avois pas fqu fa douleur, quinbsp;foj'rde‘ia^“E iignarure de ma Soeur Flavie. Je lui disnbsp;Soeut Flavie. je I’avois apprife, amp; que rien de tout ce quinbsp;nous etoic arrive ne m’avoic tant touchee. Il menbsp;Airenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Faris , lorlqu’elle I’avoit rhofe de fon nbsp;nbsp;nbsp;Communiqué quelque Chole de fon detlem avant ton voyage, comme |
la Maifon, 6c qu’il I’avoit confeiilé: mais qu’a préfent il lui difoit le contraire, 6c que puif-que les Meres étoient réfoluës de ne point £i-gner, pas une ne le devoit faire ^ que c’étoit nousnbsp;perdre que de nous defunir. Ils témoignérent tousnbsp;deux qu’ilsdéfapprouvoiént cxtrêmement ce qu’ellenbsp;avoit fait, amp; en avoient grand regret. Je regus depuis un autre Vifite de M. Benoife. xtxv. qui m’apprit qu’on avoir découvert que c’étoit ma®!*®'^‘^nbsp;Soeur Flavie qui avoic trahi la Maifon j qu’elleBcnoUi^Pei-avoit promis a M. de Paris que quand il auroitne qu-êuenbsp;fait fortir toutes celles qui i’incommodoienc, 6cpontnbsp;done elle lui donna les noms, elle figneroit, amp; Icuttris!''nbsp;feroit faire a route la Communauté ;qu’ellc croyoitnbsp;avoir beaucoup de créance en elle. Les Filles denbsp;Sainte Marie amp; As. Saint Denis avoient dit lamê-me-chofe a ma Soeur Cecile devant que perfonnenbsp;eut encore ligné, éxcepté qu’elles ne lui avoientnbsp;pas nomme celle qui avoir fait cette promefle. M. Benoife me dit auffi que la Sceur Serin avoic été a G;/depuis que tout cela étoit arrivé ^ 6c quenbsp;les Religieufes lui avoient témoigné qu’ellcs n’é-toient pas furprifes de ce que ma Soeur Flavie a-voic fait; qu’elles 1’en croyoient fort capable; 6cnbsp;qu’clles la connoiffoient pour la perfonne du monde la plus ambitieufe: je n’ai pas retenu les autres qualite's qu’elles lui donnoienc, mais celle-lanbsp;en étoit affijrément, amp; nous en connoiffionsaflez.nbsp;d’autres. La Mere dépofée m’accompagnoit dnbsp;toutes ces Vifites, éxcepté la première fois que jenbsp;vis M. Akakia, qne. M. de Meaux amena lui-me-me afin que j’euffe plus de libercé de m’entretenirnbsp;de nos affaires 6c de l’état de notre paavre Maifon ; car je ne voulois point que les Meres ennbsp;euffent beaucoup de ^connoilTance. Cette Mercnbsp;de'pofée nous fit paroitre qu’elle n’avoit pas envienbsp;de me laiffer feule avec M. Benoife.^ (Jar m’ayancnbsp;témoigné qu’elle défiroit qu’on allat quérir manbsp;Soeur An7se Cecile, peut-etre pour avoir le tempsnbsp;de me parler en particulier pendant le voyage, ellenbsp;fit fi promptemenc, 6c en Appellant prefque de lanbsp;porte quelque Scjeur qui paffoit,que nous n’eumesnbsp;le loifir que de dire 3 ou 4 paroles. Ilnous parucnbsp;aflez que les Meres n’aimoient gueres ces Vihtes-la, 6c qu’elles étoient entrées en quelque défiancenbsp;de M. Benoife, qui m’avoit paffé des Lettres denbsp;Mademoifelle fa Fille 6c de fa compagnie, 6c quinbsp;étoit venu le Icndemain prendre mes reponfes. Celle qui m’avoit aceoenpagnée, me témoigna ncanmoins êrre touchée de ce qu’on m’avoit ditnbsp;de ma Steur Flavie ,6c de la pemtureque les Meres de Gif en avoient faite, ce qui lui donnoir denbsp;la compaffion de voir nos boeurs tomber en tellesnbsp;mains. Dans ce commencement M. du Fiejjts Akakia |
'Relation de la Rérfkution des Religieufès de Fort-Royal, i66^-jS6^. Relation Akald* prenoit la peine de me mander ce qui fe verroic par Ie portier de l’Evêcnbsp;M. de Meaux même, qui aime M.du
5'7 nbsp;nbsp;nbsp;. .
par Ie portier de l’Evêché , qui étoit Relation Chargé de M. de Meaux de m’apporter ks Let-tres qu’on ra’envoyoit de Paris. Cela fut faitrlelaM.denbsp;de )a force, 6c la Mere dépofée qui m'accom-pagnoit étanc furprife de voir ce gros p^uet*^^nbsp;d’imprimds, euc grand foin de me demander Ienbsp;nom de celui qui me l’anvoyoit. Je fis minenbsp;de chercher des Lettres ^ amp; n’en trouvant point,nbsp;je lui dis qu’elle voyoit bicn qu’il n'y avoit au-cune Lettre ni Billet, pour l’éclaircir de quellenbsp;part cela venoic, tnais que c’étoient des Aöesnbsp;que nous avions fait la plupart devant notre Enlevement; amp; que devant que de partir de Paris,
de la Cap.paffoit. *— ----......, nbsp;nbsp;nbsp;^-------- r
lesvoir, , nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- , j'
que cette leöure pourroit peut-etre aider a la oe-trompcri mais elk nefervitqu’am’en oterl’efpéran-ce; car après que nouseümes lu une partie de ces Adtes,qui font fi capablesde toucher, elle cémoi-gna bien avoir de la compaffion de notre étac6cdenbsp;celui de notre Monaftére: mais comme elk croyoitnbsp;que nous nous y étions engagées par une réfif-tance qui nous rendoit coupables, fon zèle la porta a déclamer contre nos Diredteurs, qui nous a-
dela M, de , 6c ne fe defie pas de lui ^ étoit bien-aiie Ste. Agnès que je requtVc cctce confolation ¦. mais elle ne duranbsp;de Ligny. guére; car il fut bientót arrêté; amp; je demeurainbsp;alfez long-temps fans recevoir aucune réponfe,6cnbsp;fans en pouvoir apprendre la caufe ; ce qui menbsp;mit fort en peine, fans pouvoir m’imaginer riennbsp;de pareil % ce qui étoit arrivé. Je craignois quenbsp;nos Lettres ne fulfent perduës. Enfin je Ie disnbsp;au Confei^ur', qui me detnandoit toujours desnbsp;Nouvelles de nos affaires, amp; m’apprenoit auffinbsp;ce qu’il fqavoit. II me promit, fi je lui vouloisnbsp;donner mes Lettres, de les faire tenir fort fure- j’avoisfortprié'qu’on me le's envoyar quaod ils fe-ment,paree que Ie meflager lui a dc robligation; roienc imprimés. Elle me témoigna avoirenvie denbsp;mais cette occafion fit reconnoitre a cec Eccléfia- les voir; ce que je lui accordai volontiers, penfant
ftique,auffi-bien qu’i nous,la defiance deces Me- nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.....
res; car ayant dit une fois a. la Mere dépofée que je fouhaitois de donner mes Lettres a M. Meutil,nbsp;qui m’avoit promis’de s’en charger, ayanc fqu ianbsp;peine oii j’ctois de ne recevoir des Lettres denbsp;perfonne, elle dit d’un ton 6c d’une mine aflêznbsp;frqide 6c interdite, que les Lettres que leursTou-riéres portoient alloient toujours fort furement;nbsp;néanmoins elle n’ofa me refufer de m’ouvrir la
dans refprif; a parier d’eux comme des perfonnes de qui la foi étoit fuf-pedle, amp; qui tenoienc des opinions condamnéesnbsp;par FEglife: ce que je ne pus foufïrir. Car jenbsp;n’avois jamais de patience dans ces rencontres, ounbsp;on aceufoit nos amis; 6c jelui témoignaiavecnbsp;chaleur que je trouvois bien étrange qu’ellecon-damnat de la forte des perfonnes de piété, dontnbsp;elle n’avoit aucune connoilTance; 6c qu’il n’y a-voit plus que les Jéfuites 6c les perfonnes paf-fionnées qui les ofaflènt aceufer d’erreur, après lesnbsp;Declarations qu’ils avoient donné de leur foi.nbsp;Nous réfolümes enfuice de ne lui point faire voirnbsp;Ie refte, 6c de ne lui plus rien montrer •. ce quenbsp;nous avons toujours obfervé , quoique nous a-
Grille du ConfeCfionnal; mais elle Ie fit avec voienr mis ces fentiments une promptitude amp; une faqon qui témoignoitnbsp;affez Lon fentiment, encore qu’elle ne die mot.
Après avoir paCTé mes Lettres en fa préfence, je refermai la Grille avec la même diligence,amp;nbsp;lui rendis la clef, pour ne lui pas donner da-vantage de foupqoti. Lors qu’elle fe fut retirée,
Ie lè défie des gens ? On leur rend
tous les 6c voi-
Ie Confe/feur, qui avoit fort bien remarquéfon a(9:ion,me dit. „N’avés-vous pas vu la mine denbsp;ï, cette Mere.? Celan’eft-il-pas admirable,qu’el-
fervices 6c la charité qu’il eft poCfible.
„ la leur reconnoiflancel ” * ïn***^’ Toutes ces petites rencontres nous faifoient tou-
jours fentir davantage notre captivité , 6c nous nbsp;nbsp;nbsp;...
7Ü chateau qui m’envoyoit de fi gros paquets. utióut que 1» Supérieure m en appott,
quot; Squot;F»én bien. KHe »'o6 neen-
moins me k demander poÖavemenc , tnais bien quelle perfonne c’écoic; s’il cioit marre, ot s il nenbsp;fe mariéroit point; a quoi je répondis que je nenbsp;Mais comme il Ie croyois pas; 6c que je ne penlois pas qu’il au-r'de neur de fe com- attendufilong-tempss il en avoit eu ledeïïèin,nbsp;den igt;a4r par la Grille ce que je lui dis d’une maniére qui ne lui pCit fai-^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re nen de ce qu elle deüroit; deforte que
pas facisfaite, elle fit tout ce qu’elle put du f'nnfrflp'quot;' 1- ----' ¦
plu» fa cap-faifoit de plus en plus reconnoitre que ces Me- yons requ diverfes fois quclques Ecrits ou impti tivité. Elle res étoient plus prévenuës que nousn’avions pen- més. Je ne leur difois point ce que c’éroit, amp;nbsp;BOS nous vimes encore davantage, quand ü falloit qu elles fè contentaflenc de voir Ie nomnbsp;nous fgütnes qu’elles faifoient leurs confeffions éx- dc M. du Chateau au bas dc ion billet; ce qui lesnbsp;traordinaires a un Pere Jéfuite. Il arriva encore mettoit en grande inquietude, qui e'toic ce M.nbsp;wne occafion qui nous fit connoitre qu’il n’y a-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
voit pas lieu d’elpérer qu’elks pourroient fe laiflèr perfuader de la .verité. Ce fut que k Confeffeurnbsp;m’ayant appris que nos Aétes étoit réïmprimésnbsp;amp; qu’il les avoit, je lui témoignai que je feroisnbsp;bien-ailè de les voir. Ce fut ce me fembk aprèsnbsp;^ue M. du Plejjïs fut arrêté, que je ne recevoisnbsp;point de Nouveiles de Paris, deforte qu’il m’otnbsp;frit de m’envoyer les fichs.nbsp;n’ofoit Ie faire ouvertement
meute , 6c ne pouvoir rien paffer pat u Crille ce que je im ois ü une maniére qui i • ........
du Confeflionnal, paree qu’elle étoi: toujours rc connoitre rien de ce qu’elle defirn'^
Confefleur fi je ne lui avois point il étoit; mais lui, qui ctok prévenu, fe
tint
pour tircr dit quinbsp;H
fermée a clef, nous avifames enfemble qu’il en n’en étant pas facisfaite plk feroit un pacquet cacheté, dont il feroit écrirenbsp;Ie delfus par une main inconnue, 6c qu’il 1’en-
-ocr page 58-^ nbsp;nbsp;nbsp;ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-quot;Tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6^1
.IV fif la Mere Mazdelaine Prieure. na ferviqu’a 1’humilier davanuge ;amp; leurs grands Relation
Relationü^ef Angtt^ eue nc la „ . nbsp;nbsp;nbsp;. ^ . yj g Ag- biens qu a lui donner plus d amour pour la pau- 'Ie la Gap.
de la cap Elle l’a é'é peudanc 1^ Tnennal ^ la Me^ nbsp;nbsp;nbsp;P u
delaM.de^eV aubout duque nbsp;nbsp;nbsp;Les troubles Commeellefgavoiiquelesricheflesparroutodel-Agnes
H'%lnT'dlt iet“Wonéioi: alors agitée faifant croire lesferencontrentfonctoujoursdesrkheflresd’.nv.u de T Vt.v. de Ugny. dom ««enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce,amp; qu dies font encore plus capable, de nt
Relation de la Perfécution des Religieufis de Fort-Royal^
C.^ 1,^ \Aare» nbsp;nbsp;nbsp;y, tr ^ ^ X..n D»-ilt;ai»r/“ fl'o /a»*I7Snbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PU.o-^JI.’ 1
-------*.«^/uuicöae nuireaux
du nom d'Amauld,6i que c’étok crop s’éxpofer, perfonnesReligieufesqu’auxSecu!iéres,d!eeu!:dèf-ayanc déja été fort commife dans les ViÜKS du lors un grand délir qu’on gardat les régies d'une Lieutenant Civil: mais cela ne la mk pas a cou- éxade pauvreté dans la tbndation du tv onaftcrenbsp;vert de la tempête. Elle tut enlevée comtne les du Saint Sacrement, amp; elle vit avecjoie i’accoin-autres. Et pour la Mere Magdelaine elle y eut pliffement de fes défirs.
plus de part [ a la Perfécution] queperfonne, fa Enfin il lui rellroit fi peu de chofe defesan-Charge 1’ayant obligee de paroure amp; de parler ciennes foibleffes, que, felon Ic témoignage de la a M l’Archevêque au nom de la communauté. MatAngelique, la grace l’avoit touie translorméenbsp;V. Ce jour n Mai 1675 mourut la Mere Magde- qn une autre perfonnei de forcequ’ellen’avok pref-Mort denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sainte Agnès dtLigny Religieufe ProfeflTe que plus rien de fes humeurs amp; de fes inclinations
uêrfr®quot;' 'de ce Monaftére, don: elle a dté Abbeflë 7 ans naturelles.
ucuicuiat
des foiblefles qui I humilioient amp; la portoienc a avoir beaucoup de mépris de foi-mê-me. Car fon ame ccoit fenfible jufqu’a l’cxccsnbsp;ie la Croix aux moindres apparences du mal. Ellecraignoita-.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Thréforfoue toutes les richeffes vee tant de fcrupule de confencir au péché, que
f^rpTv^^r^elle uS torn amp; rompk fes liens les moindres vues qu’elle en fouffroic malgré die denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lafolkude, qu’elle touvadans la jetcoient en de fi grandesinquierudes quüfem-
i dfpL Rflvrr/de nbsp;nbsp;nbsp;ou elle de- bloit fouvenc que toute la force amp; la lumiére de
Ie Monaftere ^ tort ] „„Vn v refervok fes yeux 1’avoient abandonnee. Lc feul reméde meura 3 ans Poftulante pa^e qnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trouvoit en ce mal ,amp; qu’elle trouvoittou-
pour la fondation du Monaftere du S nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;perfonnes que Dieu
ment, qui ne fut eiabli qu en nbsp;nbsp;nbsp;r);g„ l^j ^vok donné pour la conduite. E e leur ou-
demeuré quelque temps dans e ' nbsp;nbsp;nbsp;..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vroit fon eoeur avec confiance, amp; eUc recevoit
qui veillok fur cette nbsp;nbsp;nbsp;ui cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;docililté ü entiere, que leurs
des Saint ^gt;.^'*^P®'^‘',?‘o*^Supérieure. Comme paroles fuffifoient pour arrêter routes fes agitations,
amp;tVrpr'lfég„dlt;l»mal,amp;£ll.n=
dre nbsp;nbsp;nbsp;jQute pobéiffance qu’on peut f§üt pas toujours jufqu’ou elle devoit fuir poM
route ia docilne amp; route 10 nbsp;nbsp;nbsp;^v ^r ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bieti amp;
défoer d une .- ’{-.ions lui firent faire de fi Ie difcernoit au milieu des ténébres par 1 intelli-C« bonnes nbsp;nbsp;nbsp;Pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conduite, qu’on la vit gence de la grace: elle l’approuvoit fans hefiter,
grands nbsp;nbsp;nbsp;car ayant tait paroitre amp; elle s’y poFtoit avec zèle.
bientot toUbi^^ des marques d'une humeur rail- Sa vigilance Ia rendoit éxatftejufqu’auxderniers ieuf^^haute amp; hardie, on la vit tout d’un coup éxercices de la Religion; amp; quoiqu’elle fut d’u-fi bumble qu’elle fe tenoit toujours au deflbusde ne complexion trés foible, fon amour pour legnbsp;tout Ie mondei öc fi recueillie, qu’elle ne parloic auftérités amp; les rravaux e'toic rel, qu’elle ne crai-prefque plus qu’autant qu’il lui étoit néceffaire pour gnoit rien da vantage que quand elle n’étoit point ennbsp;s’accufer de fes fautes, amp; pour s’inftruire de fes ctat de montrer au.x autres Phumilité, la douceur
^gygjjrs, nbsp;nbsp;nbsp;robéïffance quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lui avoir apprife. On
Elle êntra dans une telle mort \ l’dgard detou- la fit peu a peu pailêr par les principaux emplois lts les chofes du monde, amp; même defes plus pro- de la Religion, amp; elle eut Ie foin de l’éducationnbsp;ches parents, qu’au Ueu de la tendreffe amp; de la des enfanrs. On la donna aux Novices pour lesnbsp;complaifance qulelle avoir eu jufqu’alors poureux, mftruire des Maximes de 1’Evangile. Elle fut en-elle ne les voyoit que comme ne les connoiffant futte Soupneure amp; . Pneure en cette Maifon amp; ennbsp;plus: elle ne leur parloic qu’avec peine quand ils la celle de Plt;arw; amp; il eft remarquable que ces nou-venoient voir, amp; fe réjouiflbit lorfqu tls paroif- velles Charges qui la mertoient au deffus de fesnbsp;foient l’avoir oubliée.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, Sceurs ne lm faifoient rien perdre de cette lumié-
Elle a toujours gémi de les voir dans les grandes re qm a toujouis accompagnée 6c foütenuë dans Qurg?s du fiécle ÖC de l'EgUfe, Leur elevation torn les temps de ia vie,
-ocr page 62-’Relation de la Perjecution d?s Religieufes de Porf-Royal ^ 1664.-166^. nbsp;nbsp;nbsp;(f«r
Ayant perdu I’ufage de la vuë, qui lui etoic proche. Son ame maigré routes les lanffueurs amp;Relation .4»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„„„ u.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les impudtances ou eiJe ecoir rcduite faifoit paroi-de in Cap
frp 1..C Kr»nnpc nbsp;nbsp;nbsp;....... , nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i
Relation nbsp;nbsp;nbsp;---------^
de In Cap. prefque reftée feule de tous ics fens que les div^e
delaMdefes attaques d’apopléxie avoienc prefque corame
tre fes bonnes difpolitions par routes les marn..Pcde1aM. de
elle recur cetre nouvelle cpreuve avec deTiairy ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’elle étoic bien-aife de pou-
voir ofFrira Dieu cecte privation, pour obrenir de fa tniféricoide le falut de quelques ames, qu’on
-------marques ^ nbsp;nbsp;nbsp;.
qu’elle en pouvoic donner. On apprenok par lequot;*-^' ^S*'*^* peu de paroles qu’elle prononqoit avec peine, par“® L'S^y*nbsp;les geftes, par le mouvement de fes yeux, parnbsp;1’air de fon vifage, fa. patience, fa foumiffion
avoir recommandé a fes priéres. ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ aux ordres de Dieu, fa paix inccrieure quot; fatten-
Quoique Ton Corps fur dans une efpéce de Ié- tion qu’elle avoir a Ja priére, Toubli ou elle é-targie, fon cceur ne laiCfoit pas de veiiler •. amp; dans toit du monde. Sa piété furtout Ié fit remarquer tou
la defaillance de routes fes puiffances elle avoir alfez de forces pour s’employer a prier Dieu 6c anbsp;confoler fes Soeurs qui 1’alloient vifiter, leur difantnbsp;fouvent des paroles fi rerapiics d’humilicé 6c denbsp;bonté, qu’elles en étoient routes pénétréesnbsp;S’étant entiérement dépouillée d,i n
tes les fois qu’elle requt '/efus-ChriJi n’omettanc rien pour le recevoir d’une maniéredigne de lui.
Dieu enfin permit,comme pourmarquer quels étoient les délirs de fon coeur 6c la gloire qu'ellenbsp;alloic pofleder, qu’après avoir été trois joursnbsp;du nom de dans un grand aflbupiiremenc,6c les yeux fermés^
Mere elle en avoir confervé route la charité. elle les ouvric tour d’un coup comm'e par lemou Elle étoit Générale pour routes les Soeurs, 6c fe vemenc dW grace extraordinaire, en même-temps
répandoir même avec abondance fur celles que la tempéte avoir féparées de Ia Communaucé.nbsp;Elle defiroit avec ardeur leur reunion, amp; elle té-moignoi: fouvent qu’elies’eftimeroicheureufequ’ilnbsp;plut a Dieu d’augmenter amp; de prolonger fes dou-leurs, fi elles pouvoient ëtre utiles a fon falut,
II femble que fon efprit fe renouvlloit en même-
que le Prêtre commenqa a reciter les paroles des agonifants, que Dieu veus fajfe la grace denbsp;'uoir ojotre Sauveur face d face ^ que voüsnbsp;foy^s toujours dans fa préjènce j que vous décou-oiriés a'vec njos yeux hieuheureux Véternelle vé-ritédont la fplendeur efl p éclatante: lt;ér qu'é~nbsp;tant Unie dans la Compagnie des Bienheureux, -vous
____iir:'. nbsp;nbsp;nbsp;I-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
temps que fon corps étoit plus accablé; fa foi de- jouifpés de la douceur de la contemplauon divine venoit plus éclairée, fa conhance plus ferme, fanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiécks des fiécles.
eharité plus ardente, ces nuages même de fcru- Après nbsp;nbsp;nbsp;quoi fesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yeux fenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fermérent pour la der-
pules 6c de peines qui cachoienc 1’éclacdefesVer- nbsp;nbsp;nbsp;niérenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fois,öc ellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rendit heurcufement fon efprit,
tus pendant fa vie, fe diffipérent i mefure qu’elle nbsp;nbsp;nbsp;agéenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;59 ans,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laiffantnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toute la Communaucé
avan^oit vers fa. fin, amp; que J'ejar-Céri/f étoit plus remplie de la bonne odeur de fes vercus.
**************** *****************
De la Captivité dc la Mere
Ancienne Abbeffe de Porc-Roya!, éxilée a Ia Vifitation du Pauxbourg St, Jacques.
jfjous fommes prejfées de toute forte d'afliéïions, ma'ts mus nen Jammes point accablées. Hous fom-pies perfécutéiS ^ mais non pas abandonnées. Seigneur , recevés notrs Sacrifice pour tout vo~ tre Feuple d’Ifidéi Co'-fer^^és Ó’ fanSifiés celles que vous avés rendu voire portionnbsp;é- votre heritage. 2, Maccab. i Cor. 4.
GLOIRE A JESUS DANS LE St. S A C R E M E N T.
Sön
ment.
„quot;ie nbsp;nbsp;nbsp;tois pas nemmoins irouoive ni irop aooacue, amp; iorcir s etant approchée de moi elle mê dit tout
¦ ’ nbsp;nbsp;nbsp;il nic femble que j’acctptois avec joie la conduite bas: ,, Ma Mere, commentêtes-vous.^quot; Et fans
4 Yoy^ fa ïis 1® : • Volume des.M^moites gout fetsit a VHiftoiK de Port-Royale nbsp;nbsp;nbsp;atten»
-ocr page 64-(gt;4- 'Relation de la Perfe'cutien des Religieuf s de Port-Royal^ 1664.-166$. auendre que je iui répondiflè, paree qu’il ne luinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-¦
étojt point permis de me parler , clle
Relation de Ia Cap,nbsp;de Ia M.nbsp;Cat'^erinenbsp;Agnès denbsp;Sc. Paul.
nés ue nous avancer dans ia vertu, que je recon- Relation noüTois n’avoir jamais prariquée folidement; fur-de Ia Cap.
m.e parler , clle ajouta :
Pou r-moi, ma Mere route grace amp; touce for-„ ce.” Je n’avoispas pu dire la roêrae chofe, ne fentant point de force: mais feulement une fou-miffion a Dieu, amp; un refpedt a conduite, quinbsp;me fit dire a Tune de nos Soeurs: „Ma Mere,
,, taifons nous, c’efl: Dieu qui Ie fait.”
Avant que de fortir j’eus devotion de deman-der la Bénédidion de M. YArchevéque, en pré-féranc fa dignitc, amp; la féparanc de fon injuftice.
Nous n’avions rien dit .du tout a rEccléfiaflique qui nous conduifoit: amp; il ne nous avoir point par-lé non plus fur Ie fujec de noire aftliiftion , fi non ^nbsp;qu’il me dit lorfque nous fumes prêtes d’eotrer ternenbsp;dans Sainte Marie qu’il efpéroit que tout celanenbsp;dureroit pas. Je lui répondis: ,, Monfieur, ce fera
jufqu’a-ce que M. l’Archevêque foit appaifé „ centre nous.” Etant entrée, je me mis a ge-noux devant la Mere Supérieure: elle me fit civi-litéj 6c il ne me fouvient pas que je lui aie ditnbsp;rien de particulier. En même-temps il me tom-ba cn Efpric ce verfet du Pfeaume: Mac requiesnbsp;mea in feculum f^culi; ce qui me frappa TEfprir,nbsp;croyant que cela vouloit dire que jemourrois dansnbsp;ce Monaftére. Je ne dirai rien des chofes parti-culiéres qui nous arrivérent durant ce moment, amp;nbsp;durant toute la fuite, paree qu’elles font marquees dans la Relation de ma Soeur Marie Angeli-que.
La premiere femaine nous nous entretenionsde l’avantage que nous avions d’etre Captives; 6c ilnbsp;nous fetnbloic que c’étoic Ie renouvellemenc denbsp;notre vocation, amp; que nous n avions point eténbsp;vraiement Religieufes, comme nous avons fujetnbsp;dc rêtre dans eet état. Cette dispofition fut fuivienbsp;de plufieuts autres difFérentes: j’étois quelquefoisnbsp;fort abbatuë de routes les privations ounousétionsnbsp;réduites; mais tout cela étoit bien fuportable, ennbsp;comparaifon de la défolaüoa intérieure oüjemenbsp;trouvois fort fouvent ,que j’attribuois a un délaif-femenc de Dieu,que je trouvois fort jufl;e,amp; quinbsp;continuoic autant qu’il plaifoit a Dieu,n’ayantau-cun pouvoir de me confoler moi-même, ni parnbsp;la priére, ni par Ie fouvenir des véritésqui font finbsp;capablesde foütenirquandilplaita Dieu de nous lesnbsp;appliquer; amp; qui ne nous fervent de rien quandnbsp;il ne nous les fait pas comprendre; mais pournbsp;marque que fa miféricoide nous aide en nousdé-iaififant, c’eft que j’étois plus forte en ces temps-la pour ne point donner lieu aux repugnances quenbsp;la nature produifoit pour les fujets extérieurs quinbsp;me pouvoient donner de la peine j amp; de plus cesnbsp;angoifles étoient fort fouvent fuivies d’une grandenbsp;Paix, qui me rendoit parfaitement contente de
«at oü j’utois, jufqu’a fqavoir gré auxptrfonnes qui m’y ayoient réduice, dans Ja vuë quej’avoisnbsp;que cejte cpreuye m’étoic tout a fait néceffaire
d’ufage quej’avois fait des moyens u panicuuers quilndusavoit don
II.
Ayanrage qu’elle tirenbsp;de Ia Capti-arite' 5
s’unir plus intimémeiit
a Pieu.
tout javois fort préfentes les fautes que j’avoisde la M, faites dans la co.nduite des ames; amp; ce m’étoic u- Catherinenbsp;ne grande foufffance de ne les pouvoir réparer,nbsp;quoique je cruffe en méme-cemps qu’il m’étoic^^'nbsp;meilleur de porter cette confufion devant Dieu,
amp; qu elle fubfiffat dans l’elprit de ceux qui en a-voient eu ia connoifiance. Mes plus grandes pei-nes venoienc d’ordinaire la nuic,qui ad’elle-mcme quelque chofè d’affreux , amp; qui repréfente la fbli-tude inconcevable ou 1’on fe trouvera a la mort.
Je prenois de 1’Eau bénite avee foi, m’étantavi-fée qu’elle tenoit quelque chofe de la grace du Bap-tême, qui nous eft conférée avec de 1’Eau, mais de l’Éau fainte émanée du cóté de Jefus-Chrifinbsp;percé en la croix, amp; qui cft capable de lavernbsp;notre ame amp; de la purifier du péchê. J’avoisauffinbsp;dévorion au figne de la croix,amp;j’ai admirécom-rnent une chofe fi commune dans la Religion Chré-tienne fait des efFets fi éxtraordinaires, quand ilnbsp;plait a Dieu d’y donner fa bénédidlion, Unefoisnbsp;que je me reveillois avec un grand battement denbsp;coeur, amp; une angoiflè qui m’étoufFoit, il me vintnbsp;dans 1’efpric ces paroles: In hoeJlgno uinces. Jenbsp;fis Ie figne de la Croix j je me trouvai éxtreme-ment fouiagée. J’étois étonnée que ces difpofi-tions fi contraires d’une triftefle extréme, 6cd’une joie qui furpafl'e tous les fens, put fuccédernbsp;1’une a 1’autre lans aucun fujet éxtérieur: amp; pournbsp;marque que quand Dieu veut affliger il n’eft pasnbsp;utile de fortir de cette voie, je remarquois quenbsp;quand il arrivoit que nous recevions quelque con-folation felon les fens, quand ce n’auroit éte quenbsp;de nous promener au Jardin, qui ell fort agréa-ble, nous en étions après plus triftes: ce qui menbsp;faifoit dire qu’on ne porte bien l’afHiólionqueparnbsp;l’afllidfion-même.
Je me trouvai fort mal au commencement du nr. mois d’Oétobre, ce qui me fit prier la Mere Su-deman-périeure de demander a M.l’Archevêque qu’ilme «“Jnbsp;fït la grace de m’envoyer M. Ie Cure de ATI-colas pourfenbsp;colas (fon Grand Vicaire) dans 1’efpérance qu’a- confeffet \nbsp;yanr de la piété, 6c fuppofant qu’il avoir de Ianbsp;.bonté pour moi, enfuite de la bonne volontéquecuréy mewnbsp;la Mere Angélique avoir euë pour Madame fanbsp;Soeur 6c pour fa Niéce, que nous avions élévées,nbsp;il nous traiteroit avec cKarité: ce qui me réuflitnbsp;tout au contraire. II me refufa de me confefler,nbsp;jufqu’a ce que j’euflè obéi a M. l’Archevéque ennbsp;faifanc la fignature. Je lui repréfentai 1’impoflibi-lité OU j’ctois de merendreace commandement, oünbsp;je trouvois Ie dernier peril pour mon ame; mais ilnbsp;perlifta toujours fur cela lans avoir aucun égard anbsp;mespeine3,6c fans medireaucuneraifon, finon, cellcnbsp;de la néceffité d’obéïr fur peine de damnation, 6cnbsp;s’eraportant beaucoup fur 1’éxagération de ia dure-fé de mon cceur.
Javois voulu couper court avec cela je lui demandai trés humblement pardon
-ocr page 65-Relaiioft ds la Ptrffcution des RelfdeuCes de Port-Royal i66a-i66^
____J__’_____° cL..... 71^^..:. nbsp;nbsp;nbsp;____
Relation cheveque fe relachat en ce qui écoii de m’accor-Sacrements, non pas même a la mort, je ManeAn-fignbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gyec intention de Ie montrer ü je
StV*Th nbsp;nbsp;nbsp;malade, croyantqu’ony auroitpeut-
lèfé quot; égard. II étoit conqu en ces termes; „Je, Soeur Catherine Agnh de St. Paul^ Religieufcnbsp;de Port-Royal dti Saint Sacrcment, proteftenbsp;devant Dieu que je veux vivreamp;mourirfilledenbsp;l’Eglife; que je crois tout ce qu’elle croit, amp;nbsp;rejette routes les Erreurs qu’elle rejettc. Je menbsp;foumets en particulier a tout ce que les Souve-rains Pontifes Ismecent X ó- Alexandre VIInbsp;ont décidé de la foi dans leurs Conftitutions,
comtnejel’aidéjiidéc!aréplufieursfGi.s, amp; en particulier par les deux Adtes que nous avons fait pre-fcnter a M. l’Archevêque de Paris du 5 amp; du 10 Juillet 1604. Que fi j’ai refufé de fi-gner fimplement. Ie Pormtihire , je pais direnbsp;avec vérité, que ce n’a été que par la feulecrain-te d’olFenfer Dieu, en atteftant un fait conte-
I Ia mort! Sc ” dans leqiiel ,)nbsp;elle fait fanbsp;Profelfion de ”nbsp;ïoi, »
Scieur Marie Angclique^ étoit fort en peine de la Relation voir fi mal , amp; dans une grande appréhenfion de la Cap.nbsp;qu’elle ne mourut chez elle. Elle lui témoignoitde la Merenbsp;bien de la tendrefle , amp; faifoit tour cenbsp;pouvoit pour tacher de diminuerfa triftelTè,quoi-que d’ailleurs elle contribua fouvent a l’augmenter,nbsp;en lui difant louvent de mauvaifes Nouvelles,anbsp;deffein qu’elle me les dit, penfant que cela fervi-roit a me faire rendre a ce qu’elle défiroit; maisnbsp;la pauvre fille gardoit pour elle tout ce qu’elle pen-foit qui me pourroit affliger.
Nous commenqames a refpirer fur la findu mois de Janvier , par un fecours que Dieu nous en- qulVul'^Kf-'nbsp;voya, amp; que nous n’euffions jamais ofé efpérer.fent dans fanbsp;Depuis eek nous avons toujours en quelquenbsp;ceur, principalement quand nous eümes obtenu ‘nbsp;que ma Soeur Marie Charlotte de Sainte Clairenbsp;viendroit avec nous pour nous affifter routes deux:nbsp;ce qui arriva au commencement du mois de Mars.
Et notre principale intention en la demandant,
fté, que je ne fuis point capable de connoitre étoit d’apprendre d’elle-même Ia dispofition oü
’ ^ • ''.f-____ o,______„t nbsp;nbsp;nbsp;-----1___- r.___..._____’„ut____r.:...
„ par mo2-mëme, amp; auque! je’n’ai nulle obliga-„ tion de prendre part. Qpe fi ce fentiment ne „ m’avoit tnife dans rimpuiffance d’obéir a M.nbsp;„ i’Archevéque,je lui aurois faitparortre en cettenbsp;occafion, comme je fa is en routes les autres,
elle étoit touchant la fignature qu’elle avoir faite. Nous trouvames qu’elle n’étoit point changéedansnbsp;Ie fond , encore qu’elle fe fut laiffée vaincre anbsp;ia foiblcfl'e; amp; qu’elle étoit prête a faire toutnbsp;ce qu’il faudroit pour fe relever de fa fautej ce
, que je revére de tout mon coeur l’autorité que qui narut enrnra nbsp;nbsp;nbsp;a inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
, Dieu lui a donnée fur moi ;amp; qu’il n’y aura ja- 1- nbsp;nbsp;nbsp;!!!nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
, mais rien qui borne mon obéiiïance a fon égard, nbsp;nbsp;nbsp;”'7°-
, de tout ce qui me fcra poiïible de faire felon , Dieu. Je fupplie done M. l’Archevêque avecnbsp;, route I’bumilité qu’il m’efl poffible, de lever lanbsp;défenfe qu’il m’a fait, comme -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;non-f
dre qu’on demanderoit une Nouvelle fignature ce qui lui feroit unmoyen deferéunir a h Comlnbsp;munaute ^ par Ie refus qu’cUe eii feroirnbsp;A/I-'uaquot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demandé k Communion a
M l Archeveque dcpuis k Touffaints , ayant kiifé a route notre paüer la Fête de Noel dans k Créance qu’il me
-r”- J 1 nbsp;nbsp;nbsp;¦ - ’^efuferoit encore. Mais voyant que nousétions
amp; de me faire la mifencorde que je les regoïve proche de Pdpes, je me donnai l’honneur- de lui avant ma mort, afin que fortant de cette vie écrire avec toute rhumilité poffible de me l’ac-avec la paix de Dieu amp; celle de mon Prelat, corder en cette Fête 01} 1’Eglife ne convie nasnbsp;mon ame nefe plaigne point a celui qui etant Ie feulement fes enfants de s’approcber de ia tIiInbsp;bonPafteur,amp;quiatantoamourpourfesbre- de Dieu, mais elle Ie leur commandsnbsp;biï,de)’éxtrêmeféverité deceluiqui metenoitfanbsp;place en la terre. Fait a Sainte Marie ce 10
Cotnmunaulé ^ de ni approcher des Sscrernents ^
Du 29 Mars löéy.
Décembre lééF-
MsiJie ae Satw Mark Angelique étant demeurée fort ïa ToÊur Ma- cnfoicc dc 1 afBiótion d’Efpric oü elle éroit
MONSEIGNEUR,
„ J’ai laiffé paflér Ie Saint jour de Noël fans ofer me préfenter devant vous pourvousdcrnanrLt„r5.j|u'cInbsp;der trés humblemenc la même grace que je'= écrit a
r*® Angeli-que. cauff c la doii-leuc dc fa
6|n)gt;tme.
pour ie refïèntiment de fa faute, les Religieufes nous affiftérent. routes deux avec grande charitc ,nbsp;ce qui n’empêchoit pas qu’elle ne fouffiic beau-coup, n’ayant pas la liberté de leur dire tous fesnbsp;befoins; amp; particuliérement noiis étions fort ennbsp;Peine les nuits, ne pouvant nous fecourir 1’unenbsp;‘ s’il nous fut arrivé quelque accident. Cenbsp;n ^pf Us qu’elles ne s’offrifTent de coucher quel-*10226 Cbambre; mais ce leur eüt été
t gt; pas. i^a Mere Superieure oui a ^soujours eu une aftcöion particuliére poufma
tres n’ai
te que ma pnére ne vous Mais après cinq mois de filence, ie tempsnbsp;la grande miféricorde du Fi's Dieu etant arrinbsp;vé, oü il demande par la voix dc fon fangdc laqiics,nbsp;a fon Pere Etcrnel la réconciliation des hommes, j’ai cru , Monfeigneur , que je pouvoisnbsp;efpérer qu’il me feroic permis de me prefter-ner a vos piés, pour vous exp-ofer avec toutenbsp;l’bumüité qu'il m’eft poffible , l’ardent dtdirnbsp;que j’ai' de faire une Sainte Paque a\'ec f^Jus-Chrifi, s’il lui plait de vous infpirer de detour-ner vos yeux du mécontentement que vous
point obtenu a la Toujjaïntsla
fut
défagréabie pour k,i de-' niandet les
¦Relation de la Perpcution des Religieufe de Pert-Royal, 166^-166^. nbsp;nbsp;nbsp;6y
¦R ! nbsp;nbsp;nbsp;avquot;s contre moi, pour les porter 4 la com- n’y avoic point d’air, amp; 011 nous avions penfé é- Relati»!*
de Ia C”gt;.” paffion d’une perlbnne qui eft dans la douleur toufferau commencement de laCaptivitc, elle lui'^'e Cap, dela Mere” de toute part, pour ne pouvoir alliernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fir prande inftanre afin n.i’ilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- n.... de Ja M.
1’honneur de nous Ie dire plufieurs fois , que vous ne voulés pas qu’on fafie jamais rien contre Dieu. C’eft ce qui me fait croire que jenbsp;vous obéis en efret j puifquc dans la forte per-fuafioH oü je me trouve (que je commettroisnbsp;un péché en fignant) ce feroic m’éloigner denbsp;votre intention que de Ie faire, a moins que jenbsp;ne changeaffede fentimeni. C’eft donCjMon-feigneur, cette dispofition , qui n’eft pas uncnbsp;réüftance a Votre volonté,mais une irapuiffan-ce de m'y foumettre, qui devroit, ce me fem-, ble , me fervir d’éxcufe, s’il vous plaifoic ynbsp;, avoir égard. Qtie li je ne fuis pas fi heu-, reufe pour cela, amp; que vous jugiés toujoursnbsp;, que c’eft une fiute qui mérite punition , nenbsp;, compterés-vous point, Monfeigneur, un éxilnbsp;, afïiz, rude amp;c affez long en vous relachant parnbsp;, ttiiféricorde d’une défenfe infiniment fenfible ,
, comme eft célle dc la participation des divins , rayftéres? amp; furtout en eette fêie, oü l’Eglifenbsp;, ne convie pas leulement fes cnfants de s’appro-, chcr de la Table de Dieu, mais elie les y obli-, ge amp; Ic leur commande. II n’y a que les indi-, gnesqu’elle n’y appelle pas. jé fuis, Monfei-, gneur, devam Dieu ee que lui feul connoic, Scnbsp;, VOUS me fere's êcre éxtérieurement tout ce qu’ilnbsp;, VOUS plaira, ayant la puiffance de me délier:nbsp;, mais je ne puls que je n’efpére que vous aurésnbsp;, enfin la bonté de vous rendre mon libéra-C’eft Ie fujet des priéres que j’ofFre fansnbsp;^ Dieu , qui ne lui feroient pas agréa-fi elles n’écoienc accompagnées de toutenbsp;(Sc raftujetiftement que je dois anbsp;vos ordres, amp; dela Réfolution de ne diminuernbsp;jamais Ie profond refpeft avec lequel. Je fuisnbsp;Monfeigneur
fit grande inftance afin qu’il nous envoyat a Port
Rojal des Chamfs. II lui promit folemnellemenrC®^*’®^'”®
qu’il nous y enverroit aufficot qu’ilferoit bon rou de
letj amp; il dit a la Mere Supérieure en fecret qui^^‘ nous l’a dit depuis, que ce feroit auffitót aprèslesnbsp;Fêtes: ce qui nous fut une efpciance biendouce.
Un mois après cette promcffe ma Soeur Maris Asigeliq-ue (e donna l’hónneur de lui écrire pournbsp;lui rappeller la parole qu’il lui avoir plu de luinbsp;donner amp;c. A quoi l’on ne nous dit rien de fanbsp;part, finon que les chofes étoient cbangées.
Cependant la publication de la Bulle fut faitc; X.
amp; deux jours après (Ie ip deMai)
nous 1’apporta, amp; la fit lire par nos Soeurs, par-jendie vifite ce qu’il ne faifoic pas aflèz clairdans Ie Parloiroüaa fujet del*nbsp;il étoit. Quand la Bulle fut acheve'e de lire,nbsp;lui dis : „Monlieur, Ie Rape veuc done que l'ounbsp;„ croie Is fait de foi divine, puilqu’ilne fait pointnbsp;„ (Ie diftinéfion ? II me répondit: „ M. de Parisnbsp;„ explique cela; vous Ie verrés dans fon Ordon-
„ nance.” Quand elle fut luë je lui dis qu’il avoit été bien néceffaire que ^Vl. i’Archevêque donnat cet Eclaircift'ement. II me dit enfuite qu’ilnbsp;fc prometroit que M. l’Archevêque m’accorde-roic les Saints Sacrements, amp; a routes nosnbsp;Soeurs, pourvu que l’on voulüt figner Ie Billetnbsp;que Mgr. avoic dreffé. IL me luc ce Billet. Jenbsp;n’en ai pas recenu les termes, mais je jugeai bieanbsp;que nos Sceurs avoient eu raifon de Ie refufer,nbsp;comme il me dit qu’elles avöient fait. Etilajou-ta, que fi je Ie voulois bien figner, il efpéroitnbsp;qu’elles fe rendroient. Je lui répondis, qu’étantnbsp;féparée de nos Sceurs, je ne devois point paroitrenbsp;avec elks; amp; que je me donnerois l’honneurd’é-crirc a M. 1 Archeveque, comme je Ie fis Ie lende-
flans ma Lcttre „que la „ letfture de la Bullenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c.:. _ . •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ r ...
ne pouvoir allier votre
Catherine ^ cotnmandement avec la confcience. Je Aanès ile’^ alïurée, Monfeigneur , amp; vous nous avés faitnbsp;St. ¦
teur. ceflê
bles, rhumilité
, nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avoir fait croire que 1’in-
tervale du temps qu’elle donnoic pour y fatis-„ faire etqit une occafaon favorable pour Ie fun-5, pher tres humblemenc de me permettre l’ufaee 35 des Saints Sacrements ^ amp; qu’il ne pouvoit pasnbsp;„ me donner un moyen plus capable de m’obte-,, nir la grace de connoitre amp; d’aceofnplir lavo- '
„ lonté de Dieu, que celui la amp; poür ne pas répéter 1’affurance que je luiavöisdonnéplulkursnbsp;fois (que je n’étois pas dans l’entêtement amp; dansnbsp;l’atfachement a aucun pard) je lui dis que j’étoisnbsp;mdifférenie é’ indéterminée fur la fignature nenbsp;eomprenanc autre cholè dans ce mot, finctn Ienbsp;tneme fens que potte Texemption de 1’opinatreté,
MONSEIGNEUR,
„ M. l’Abbé ChamiUard noos ayam appor- xi. té votre Ordonnance pour publier la Buik Seconde Lct-de Notre Saint Pete Ie Pape, qui ordonüe delflL^fP 'nbsp;31 figner un nouveau Pormulairs que SaSainteté a que pourininbsp;12nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;drelfé dcniar.dci les
’Saeteiöents,
}•
qac.
IX. M. l’Archevêquc ne me fit pas la grace de me ré-Reponfe de pondre, mais il manda lèulement % ia Mere Supérieu-PArcbc'vS-'“‘''’quot; pouvoit pas m’accorder ce que je deman-dois, parcè que ce feroic plaider contre lui-même. Quand la tVjere me luc fa Lettre, je nc réponditnbsp;pss un feul mot la première fois qu’elle menbsp;vint voir.: enfuite je lui demandai ce qu’elle diroicnbsp;?i M. l’Archevêque fur la Icöure qu’elle m’avoitnbsp;fait de la Lettre. Elle me répondit qu’il lui fcmblottnbsp;que je n avoisnen dit du tout. Je lui répondis: ilnbsp;„ eft vrai, ma Mere, que je nouvris pas la bou-,, che, amp; qu’il me fouvint de ces paroles du- Pfeau-„ mt.jai été trouhlée^ je n'ai foint pariet,nbsp;Quelques femaines deva ic Paques ma Sceur Marie Angeliqne ayant repréfenté a M. 1’Archeveque combien nous éiions mal logees, amp; que nousnbsp;ne pixivions pas pafl'er l’Eté dans up lieu oü ii
-ocr page 68-quot;Relation de la Terfccution des Religieufes de Port-Royal^ ië6:^-i66S-
Relation „ drefle,j’aicru,Monfeigneur, queiechangetnenc douleur pareille a celle que je reflentis, voyantque Relation t'Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;arrive dans cette affaire me donnoic i'ujecde j’avois fcandalifé les amis de la vérité, amp; donné de la Cap.
Catheri^*^^” nbsp;nbsp;nbsp;Supplier trés humblement qu’il vous plüc l’avantage aux autres. Je me réfolus de ne plusdelaMere
Aenès de ” nbsp;nbsp;nbsp;retablir dans l’ufage des Saints Sacrements Communier • amp; néanmoins M. Chamtllard étant ^atherine
St? Paul ” pendant les trois mois que Sa Sainteté accorde venu Ie même-jour, on il me paria encore de nbsp;nbsp;nbsp;,
¦ j, pour fatisfaire a Ibn commandement. J’aipaf- que nos Sceurs n’avoient pas voulu accorder 3, fé, Monfeigneur, la Fête de Tdques dans Ia qu'on leur avoir demandé pour obtenir la Com-„ privation du précieux Feffin que Jefus-Cbrift munion, je lui dis nettement, que je ne fgavoisnbsp;„ fait a fes enfants dans ce grand jour, dont Ie pas en quel fensM. 1’Archevêqueavoir pris cequenbsp;„ Myftére de la Pentecète eft I’accompliffement, je lui avois mandé (quej’ctois dans 1’indifference)
„ amp; dans lequel il a donné la plénitude de fon mais que je n’avois point eu d’autre intention que „ Efprit, qu’il communique par la Sainte Eucha- de m’éxempter du reproche qu’il nous avoir faitnbsp;,, riftie avec plus d’abondance que dans tous les plulieurs fois (que nous étions cntêtées.) II menbsp;,, autres Sacrements: li vous me faites la grace, répondit qu’on I’entendoic comme cela: ce qu’ilnbsp;Moniêigneur, de me permettre d’en approcher me dit fi frarichement, que je crus qu’il parloicnbsp;” pendant ces trois mois, vous me donnerés Ie avec fincérité , ce qui foulagea fort ma peine,
” plus grand fecours que je puiffe avoir pour ob- amp; me donna ia confiance de communier Ie jour tenir de Dieu lagracedeconnoitre amp; d’accom- de Saint Jean^ m’imaginant que Dieu avoit faitnbsp;„ plir fa volonté,en me féparant de toute préoc- naitre l’occafion que je me puffe éxpliquer; maisnbsp;„ cupation ét de tout attachement, qui me pour- je ne connoiflois pas alors comme je fais préfen-3, roit rendre incapable de fuivre la lumiére qu’il temene, les artifices de M. Chamillard, qui menbsp;„ plaira a Dieu de me donner: que je lui deman- donnent ici fujet de juger qu’il ne vouloit pas menbsp;„ de dans l’indifférence, n’étant point déterminée découvrir Ie fens qu’il avoit donné a mes paroles,
3, a ne pas figner. Je me perfuade, Monfeigneur, afin que j’en fuffe en repos, amp; qu’il fe confervk „ que vousaurés la bonte de vous fervir de cette Ie moyen de s’en prévaloir, comme j’aiapprisde-„ occafion pour avoir pitié de nous, en faifant puis qu’il faifoit, en difant que j’avois plus donnenbsp;3, ceffer un fi long jeune, qui nous pénétre Ic qu’on ne m’avoit demandé.
,, coeur, puifqu’il n’y a rien de fi jufte que cette Un jour ou deux après la Saint Jean, M.
„ privation fok la douleur unique des ames qui l’Abbé du Pleffis vint \ Sainte Marie. 11 nous de- nbsp;nbsp;nbsp;x
mllard. II me répondit prefque la même chofe: amp; la. Mere Supérieure ayant dit pardifcoursqu’el-Vetre trés c^-c. Ic croyoit que quand nousferionsraffemblées,nous
nous rendrions a faire quclque chofe. II répondit : On n’ejpérs pas cela.
Le Dimanche furvant 27 Juin M. l’Archevê-
ne peur être plus grand.”
monseigneur,
ont rénoncé é routes chofes pour pofféder Dieu. manda pour nous parler du deflein qu’avoit MI , I’attendrai , Monfeigneur, avec confiance, la l’Archevêque d’envoyer les Sceurs qui n’avoientnbsp;’ eracc queie vousdemandeavectoute forted’hu- point ligne a t ort Royat des champ, jemefervisnbsp;” militélt; amp; j’efpére que vous me ferés encore de cette occafion pour faire yenir a propos cequenbsp;” celle de me donner votre fainte Bénédiétion, j’avois écrit a M. l’Archevêque, amp; ce quejeluinbsp;” qui doit être acquife par une perfonne qui eft avois mandé de cette indifférence, que jc lui éx-” autant que moi, avec un profond. Refpeét qui pliquai au même fens que je l’avois fait a M. C^it-
J’adfeffaicette Letrre au R. F.de Ste.Martre^Sc XTt. Ie Suppliai parun Billet de la préfenter a M.l’Ar-Monfeigneur chevêque, amp; je lui dis encore que je lui deman-
«i^'^luTVer-dois par avance la grace d’etre fa pénicente, au fait reponfe a la nbsp;nbsp;nbsp;r---r's'éxi,]iq„er è
¦ cas qu’il y eut une reponfe favorable fur ma Let- leur ecrire pour les porter a conlentir au aeiiein Mg,.,
x:n,
que me demanda pourfgavoirfinosSoeursavoient Elietrouve Lettre que 1’on m’avoit priée de
LklC
met dc nbsp;nbsp;nbsp;j —- - • r'---- nbsp;nbsp;nbsp;- --- - ---- ---- ^ nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X. ...
dire, „C’eft done. Mgr, que nos Sceurs pren-„ nent le mot ddlndrfférence autremene que moi. ' „ Car je n’ai point entendu autre chofe finon qusnbsp;„ j’étois dans une difppfitionoppoféea l’arrccd’c^
„ prit oü rpn dit que nous fommes. ” Je me de-elarai fi fertemenc fur ce fujet par plulieurs au-
treg;
^veuglément jufqu’a la Saint Jeau, que j appris par une rencontre de la miféricordc de Dieu,nbsp;que le bmic couroic dans Paris que j’avois Com-munie, amp; quec’étoit enfuke de ceque j’avois pro-mis a M. 1 Archeveque par une Lertre. Cela menbsp;ftappa fenfiblement, amp; je n’ai jiamais égrouvéunc
Communier. Il me vint aufficót apporter la bonne nou- qu'il avoit de les faire aller a iV^-Rry'^/r/w C»i»w/gt;r.'“y'rèque 1 Mv'cbsmil. veile, comme il difoit, de 1’agrément de M.l’Ar- Je lui dis qu’elles avoient demandé du temps juf- mentsquot;“amp;nbsp;quot;chevéque, qui écoit fort content de ma difpofi- qu’au lendemain; amp; après quelque Entretien furciier^patei^nbsp;tion ; ce qui ne m’ouvrit point les yeux pour ce fujet, M. l’Archevêque fe plaignit dccequ’el-.nbsp;difcerner, qu’elle n’étoic done pas telle qu’elle les réfiftoient a tout ce qu’on demandoit d’elles jnbsp;devoit être puifqu’il ca e'toit fadsfait. Jc me amp; qu’il les auroit rétablies dans la Communion,Sceurs en fenbsp;confeffai, amp; communiai le lendemain jour de la fi elles avoient voulu confentir a ceque jelui avoisnbsp;Pentecote\üns avoir aucune lumiére fur Ia mé- écrit. Je me trouvai done favorablement enga-, ^euênbsp;prife que j’avois fake : amp; je demeurai dans eet gée a lui éxpliquer mon intention: cc qui me fit avoir pris
-ocr page 69-'Rchtiori de la Terfe'cution des 'Religieuf'S de Pcrt 'Reyaï^ 70 3) ’3 33 33 31 3' 3gt; 33 33 33 33 33 33 33 33 33 » 33 33 11 ” voient être pendant i’intervale dtl temps qui timents, cela pourroit en effetfuffirepouruneper-„ nous étoit donne pour prendre notre derniére fonne qui n’avoit pas plus de lumicres, amp; qui avoic encore moins de force pour porter Ie poids de l’afflidion 6c des pcines d un état telnbsp;que celui oü nous étions réduices.) Mais s’il fc trouvoic des perfonnes qui vou-lufiént prendre éxeraple fur ma conduite, amp; en-treprendre de la juifiüer pour s’authorifer dans quelque fentimene pareil, je declare qu’elles nenbsp;poiirroienc faire une plus grande injuftice que d’ap-prouver ce que je condamne de tout mon coeur,nbsp;6c que je fouhaite d’effacer devanc Dieu 6c lesa-rois de Dieu, comme une tache qui a fait tort ^ lanbsp;dignitc de la caafe pour laquelle nous Ibuffrons,nbsp;6c qui me donnera fujet de dire avec confulionnbsp;toute ma vie au regard de ce Confeil que jenbsp;donna! avec fi peu de difcernement , 6c de l’in-différence que je promis fans prévoir l’abasnbsp;qu’on en devoic faire; Unum locutus fum quodnbsp;utinam non dixijfsm alteram (luihus ultranbsp;addam. 3) 3' corde, )3 mni gt;3 peét. Signé on Scc. XVI r. Gonftflijn Relation ,, ms-temps je cruflè que cc mcme fait de Mcn-1^1 nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouvoit figner par ceux qui au- rtfh^ .' gt;j roient 1 evidence de la Vérité de cc fait:, amp; Asgt;Tès'quot;(f ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s’il étoit poffible qu’il devint aulliclair lit Paul ^ convaincant que celui de Calvin, les ¦ ,j filles mêraes n’auroien: pas de difficultc a fous-crire. C’a done écc fculement pour m’éxemp-ter du reprochc qu’on nous fair que nous fom-mes entctées amp; opiniatres j amp; pour vous aflu-,, rer, Monfeigneur, que je nc fuis atrachée anbsp;,, aucun parti , finon a celui de la Vérité , amp;nbsp;„ que je me rangerai toujours de ce cocé-lanbsp;quand je ne pourrai la dilcerner: au lieu quejenbsp;ne pourrai jamais attefter par fouroiflion unenbsp;chofe comme véritable, pendant que j en au-rai des doutesinvincibks. Je me fuis done trou-vée, fans y penfer, contraire a moi-mêmc, ennbsp;me fervant d’un mot qui fe pouvoit prendrenbsp;en un fens tout oppofc a mes vérirables fentr-ments. C’eft ce qui me fait vous fupplier trésnbsp;humblement, Monfeigneur, de me faire la juf-tice de recevoir 1’éxplication que je fais ipré-fent, comme j’avois commence a vous direnbsp;quand j’eus 1’honneur de vous voir la dernie'renbsp;fois a Samte Marie, amp; que j’avois deja éxpli-qué ^ Monfeigneur l’Abbé du Tlefis 6c a M.nbsp;Chamillard. Jevousdirai, Monfeigneur, quenbsp;,, j’ai eu une douleur trés grande de la méprifenbsp;que j’avois faite; ce qui m’a obligee de me privet de la fainte Communion, quoiqu’il fut Jcnbsp;}, jour de la Dédicace de ce iVlonaftére; Sc j ainbsp;,, CU un fecond motif de m’en féparer, pour menbsp;conformer a routes mes Sccurs, que vous n a-vés pas rétablics comme j’efpéroisqu’ellcs ledc- 3, réfolution, amp; qui étoit ce me femble trés fa-33 vorable pour lever l’interdiétion a laquelle il 33 vous avoit plu de nous affujettir. C’cll ce quenbsp;3, je vous fupplie trés humblement, Monfeigneur,nbsp;5, de confidérer, 6c de vouloirvous relacherd’unnbsp;3, fi rude chatiment, que celui de priver nos Amesnbsp;33 de la nourriture Célefte que Ie Fils de Dieu leurnbsp;31 a prepare. Si nous fommes affez heureufespournbsp;33 que vous nous diiiés que vous voulcs bien quenbsp;3) fejus-Chriji entre dans la Maifon de notre coeur,nbsp;3, comme il dit hZachés, dansl’Evangile delafê-33 te, je vous fuplierai trés humblement, Mgr.,nbsp;33 que ce ne foic pas unegrace de parole feulcmcnt,nbsp;3gt; mals qui nous tbit renduc certaine par deux li-33 gnes de votre main. Que fi vous agréés quenbsp;3) la m.mne du Ciel, que vous avés fermé depuisnbsp;33 fi long-temps, tombe dans ce Déferc, cenousnbsp;” fera un moyen de rendrc les priéres que nousnbsp;offrons a Dieu pour votre perfonne facrée plusnbsp;dignes d’avoir accès au Tbróne de la milcri-amp; de nous rendre de plus en plus, 6cnbsp;particulier , dans un profond ref- Je mi- crois obligée en finifïant cette petiteRe- |
lation de temoigner 1’appiéhenfion qui medemeure, Relation que pcut-être quelqu’un ne foic encore fcandaUlè de 11nbsp;en appreriant, tanr par ce queje dis, que par Iade lanbsp;Relation de ma boeur Jlngelit^ue Therèje, denbsp;quelle forte j’ai agi envers elle au fujet de la fig-nature ^ ceux qui regardenr ma conduite comme ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ un obfcurciflèmcrit amp; une privation de lumiéreoü , „ f Dieu m’a laUlce tomber pour m'humilier, amp; medeianbsp;faire relfentir dc^ plus en plus que nous n’avons qu'eikairoitnbsp;point en nous-memes Tefpri: de force 6c denbsp;feil s’il nenous en donne d’en-haut, ceux-la,dis-Srnbsp;je, en porceront Ie même jugemeiu que moi, 6c Aniidinucnbsp;m aidero’K de leurs prieres pour m obrenir de la ThAèfe, qi,inbsp;divine milericorde Ie pardon de cette faute ouinbsp;me rend en quelque forte refponfable de celle oüCco^nfdinbsp;je laifjai tomber cette arae, dont il m’avoit fi par-ticuliérement chargée , puilque je ne tentai pasnbsp;tous les efforts que j’aurois pu faire pour la foü-tenir,dins la créance quej’eusqu’ilsferoientjnuti-lesj 6c que quand mcrae elle auroit rompu l’en-gagement oü elle étoit déja lorlqu’elle me de-tnanda confeil, elle ne pourroit pas réfifter long-temps dans la difpofidon oü ellee'tok, fans s’affoi-blir une autre fois; 6c comme elle Ie faifoit affeznbsp;entendre par l’appréhcnfion qu’elle me témoignanbsp;avoir dans Ie même-temps, que M. l’Archevê-que ne retirat fa Declaration, 6c qu’elle n’eütnbsp;plus eu après ce reméde qu’elle croyoit capablenbsp;de gucrir la bleffure que 1’on fait a la vérité 6c anbsp;la Juftice en iignant Ie Formulaire: je me laiffainbsp;furprendre auili-bien qu’elie a cette Krreur (de-puis qu’elle fe croyoit a couvert par cette Declaration , amp; par les proteftations claires 6c intelli-gibles qu’elle faifoit a M. rArchevêquedefcsfen- Smr CATHERINE AGNES DE SAINT PAUL. [ La Mere Cathi-rine Agnh de Saw* nbsp;nbsp;nbsp;Bllkt^de^fa 3 M. Agnès (ie |
71
Relation de la Cap-de Ia Merc
Catherine
Agnès d*5 St. Paul.
St. Paul, pout témoig-net fon af-fli£tlon aunbsp;fujet du d.nbsp;mut erjuivo-
TieUtion ds la Terfécuthn d:s Udigieufes de Vort Royal^
bon ni mauvais. Mais j’avouë
f^a, coenme eUe le dit ici,de quelle forte on parloit de fa Lettre du 20 Mai,elle tcmoignanbsp;fon afflidion avec tant d'humilité aux per-fonnes de qui die 1’avoic appris, qu’il eft bonnbsp;de joindre a ce qu’elle en dit, le Billet qu’ellenbsp;leur écrivic, que void; j
„ J’ai une grande douleur de celle que je vous ai „ donné par ce tnalheureux mot d'indifference ^ jenbsp;„ dis moi, paree que mes Nieces ne I’ont misnbsp;„ qu’avec mon confentement, comme vous lenbsp;,, jugerés bien maintenanc, puifqu’il eft dans manbsp;„ derniére a Monfeigneur. Les pauvres filles nenbsp;„ m’auroient jamais voulu faire une telle infidéli-„ té; touce la fauTe eft fur moi,qui me fuislailléenbsp;5, perfuader par M. Cheron que ce terme n’étoitnbsp;„ rien , amp; que ce feroit n’être pas Chrétiennenbsp;,, d’etre fi attachée a fon fens, qu’on fut réfolu denbsp;„ ne s’en jamais deprendre: amp; il nous dit qu’ilnbsp;,, n’avoit Confeffe amp; communie notre Mere Ab-„ beCTe, qu’après qu’elle lui eut accordé ce qu’ellenbsp;„ ne fit pas fans 1’avoir fort contente auparavant.nbsp;„ Je m’en fervois dans la penfée que j’étois prêtcnbsp;„ a figner encore s’il fe préfentoit quelque chofenbsp;,, de bon, 6f non pas de I’opinion de celles quinbsp;„ difoienc qu’elles ne figneroient jamais rien ni
mauvais. Alais j’avouë ma faute, amp; Relation , n’y veux pluschercher d’cxcufe. Dicu m’a hu- de la Cap.nbsp;, miliee avec juftice; amp; ce qui me touche plusje la _M.nbsp;, vivement,c’efti’afflictionqueje vous ai donné,
,, amp; a nos Soturs, fi elles font fgu. Je fus hier nbsp;nbsp;nbsp;de
„ outrée de regret en recevant vos Lettres: mais nbsp;nbsp;nbsp;'
, ce fut néanmoins avec une grande confolaüon „ de me voir inftruite amp; corrigce facilement,carnbsp;,, vous ne penfiés pas encore que j’eufle part anbsp;„ cette faute. J’avois réfolu de me priver de lanbsp;5, Sainie Communion aujourd-hui , néaninoinsnbsp;„ l’occafion que Dieu me donna de m’éxpliquernbsp;„ a M. Chamillard^ comme vous le verrés, mcnbsp;„ fit croire que je le pouvois faire:vous me man-„ derés s’il vous plait cc que je ferai a l’avenirjfinbsp;3, vous en avés l’occafion. ”
„ Je n’en dirai pas davantage pour épargner „ mon ceil. Ma Niéce Angelique m’afflige, denbsp;„ s’affliger comme elle fait de ce qu’on i’a cruënbsp;,, capable de manquer de naturel envers moi. Jcnbsp;,, l’accufe de préferer Ja nature a la grace;elle mcnbsp;,, fait pitié d’etre fi fenfible; mais pour parlerfpi-,, ritueliement, c’eft ctre trop humaine.
Ce jour de Saint Jean 24 Juin
Fi» de la ILilatm de la Mere Catherine Agnès de Saint Paul.
MARIE A N G E L I Ctu E de Ste. THERESE
Sur l’Enléveraent de la Mere Jeanne Catherine Agnès de St.Paul (ARNAUD fa Tante) avee laquelle elle fut éxilée au Monaftére de Ste. Marie (autrement de la Vification) du Faux~nbsp;hourg Saint Jacques , amp; de ce qui s’eft paflft dans leur Captivité.
l'renés garde de ne vous pas humilier foHement en vous laijffant féduire. Ne vous humiliés pas dans votre JageJfe^ds peur qu’étant hutniliie vous ne vous laijfies Jeduire pour commettre
I. Circonflan* CCS dc Ionnbsp;EnlAcinentnbsp;amp;c. sUand M. 1’Archcvêque eut nommé dans Ie * Chapitre toutes celles qui devoient fortir,nbsp;-je le fus remercier de m’avoir mifeavec lanbsp;Mere ylgnès, amp; le fupplier de nous faire la gracenbsp;d’y joindre mes deux Sccurs. II me dit que lesnbsp;Keligieufes ne vouloienc pas fe charger de tant denbsp;fillet;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mettroit en une bonne Maifon; |
que C etük a Salute Marie du Fauxhourg. JL’é-loignement que j’ai toujours eu pour eet Ordrc' fit que je lui dis: „Hélas, Monfeigneur, I Sain-„ leMari'e! Voila tout cc que j’appréhendois ”nbsp;Cet Inftitut n’a aucun rapport avec le nottf amp;nbsp;de plus les bonnes Reügieufes font condui-'c narnbsp;ks ?lt;;»«. M. l'ArcWquenbsp;„ ne vertes pomt de Jefuites, ce fcra moi quinbsp;vous vernu :^. a quoi je-ne repondis rien, amp; je fus |
- nbsp;nbsp;nbsp;?3
-ocr page 72-7^ ’Relation de Ia Perfecution des Religieufis de Port-Rayal^ ï66^-l66‘).
Re .ition tus enfuite trouverM.de h Brunetiere, amp;Je Ie ala MereSupérieure de!a Vilication. Iln’appritque Relation de s’employer auprès de M.l’Archevcque, danscemomentlaquec’étoitlelieudenotreprifon.de laSosurnbsp;JjeliQ'ienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;““ Sostirs avec nous dans quelque Nos Meres conimencérenc tout haut la priéreMane An-
Ste. The-^ Maifon de notre regie. II nous dit qu’il Ie feroit, de.s Voyageurs; amp; enfuite None. L’Eccléiiafri-de rèfe,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouvoit pas être fnót, paree que que ordonna que 1’on entrat dans Ia Cour des Ur-
Mere Abbeflè; que 1’on appelle uneTouriére,
„ pouravertirlaSupérieure. ” Notre VI ere leva les yeuxaii Ciel, amp; puis elleregarda la Mered’unema a ste. Manie,nbsp;niérequifaifoitaffei, voirqu’elle fedonnoit double-ment a f)ieu,appréhendant fort cette Maifon,qm eftnbsp;toute aux Jéjmtes. Nos deux chéres Vieres s’em-brafïerent en (ilence, maisleurscoeurs iêparloient,amp;nbsp;leur douleur faifoit adèz connoitre leur parfaitenbsp;union. Nous étioDS outrées de voir cette pauvre M.nbsp;toute feule dans une Maifon fi oppofce. Quandnbsp;clle futeiitrée.rEccléüaftique remonta en Carofle
pour fe reconnoitre. Enfuite de quoi il me dit ces propresparoles: „ Madame,s’il y avoit eu un Ar-,, chevêque a Varis, i! y a 12 ans qu’on auroitnbsp;„ fait ce qu’on fait aujourd-hui.” Je répondis,nbsp;,, M., nous f^avons bien en efFec qu’ii y a long-„ temps que l’on veut ruïner notre Maifon, amp;nbsp;„ que cette fignature n’eft qu’un prétexte. II ynbsp;,, a 13 ans qu’ou ne parlok pas de tor mul air e ^nbsp;„ amp; cependant on avoit réfolu notre perte.” 11nbsp;parut forc embarrafle, amp; moi je me retirai en fhi-
1' nbsp;nbsp;nbsp;.-anrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rif» T^/7yfC
M. de Paris étoit préfentement trop occupé de Ju line s ^ amp; puis il dit: „ C’efl ici ou dok aller la’’^^^-cette affaire, amp; qu’il lui falloit un peu de temps
„ Ma Mere, cela ne durera pas. ” La Mere ré-pondit: „M., jufqu’a-cc que Mgr, nefoitplusfe-,, ché contre nous.” Nous arnvames done au lieu de notre éxii. En nous féparant de maSoeurnbsp;Agnès de la Mere de Dieu , la Mere lui dit toutnbsp;bas, la parole que la Mere Prieure lui avoit ditcnbsp;en allant a la porte, qui eft que cette Mere s’é-tant approhée de la Mere Agnès , lui dk pournbsp;tout adieu : „Ma Mere, comment etes-vous,nbsp;,, pour moi toute grace 8c toute force.” On de-
fant l’inclination. Cependant M. de Paris fepyef- avec la Demoifelle qui nous conduifoit amp;irdk-Ibit fort de nous tnettre dehors: il mena done lui- nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...t
tnême è la porte des Sacrements notre Mere, la Mere Agnès, la Sceur Agnh de la Mere de Dieu,
amp; moi. Nous demandames fa be'nédiöion, qu’il nous donna nous fit ainfi fortir. Nous fumesnbsp;auflïtót requës par M. Ie Lieutenant Civil^ quinbsp;nous attendoit dans la Chapelle de M. de Sévign^^
OU il nous retint jufqu’i-ce qu’il nouseutdeman-dé nos noms de Religion 8c celui du monde. II parut qu’il prenoit grand plaifir a faire dire celuinbsp;d’Arnauld. II avoit un Secretaire qui ccrivoitfous feehdit la Mere da“Caroflë slvpcnbsp;lui. Mon Pere pric la Mere Ague's par la main, ne. La Dame qui nous conduifoirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;depei-
on me menoit, Saintes Priéres.”
amp; lui dit tout bas; „Ma Scaur, voila un grand na grande compaffion, amp; rne die nbsp;nbsp;nbsp;MaThéfZ
me recommande a vos nous conduifit a un Parloir bas. L’Ec-cléfiaftique s’approcha de la Grille, amp; nous dc-meurames auprès de ia porte. II dit a la Mere Supérieure : ,, Ma Mere, voila la Révéren-„ de Mere Agnès 8c Madame fa Nidce quenbsp;,, Monfeigneur de Paris vous envoie ; ” fur-quoi la Supérieure dit promptement: „ M., nousnbsp;„ n’en devons recevoir qu’une.” Nous enten-dions tout ce difcours j amp; j’étois dans unenbsp;peine éxtreme. Je me jettai a genoux, 8c jenbsp;fis voeu a la Sainte Vierge de dire tous les joursnbsp;trois mois durant mon Chapelec, fi je Idi-vois ia Mere Agnès. La Mere Supérieure dit,nbsp;qu’il n’y avoit rien a dire ; que 1’Obédiencenbsp;étoit pour deux, L’on nous fit enfuite approchernbsp;de la Grille, oü eet Eccléfiaftique nous recom-roanda a la Supérieure de la part de M. de Paris',nbsp;qu’il dit fouhaiter qu'on nous traicataveccharké;nbsp;que la Mere Agnès croit fort infirme Sc agée. H
bien que dans ia Cour du dedans,ou nos pauvres Soeurs étoient dans une douleur inimagina-ble. li y avoit plufieurs Dames qui prenoientnbsp;les habits de nos Meres , leurs voiles quenbsp;l’on bakbic , en difanc; mes hennes Meres^nbsp;Dieu feit votre farce , vQtre confolation : priésnbsp;Dieu peur mus. M. Ie Lieutenant Civil dit anbsp;une Damede nos parentes qui nous fuivoit; „TVi-Jés-vous, voila bien de quoi pleurer. ” Nos
„ jour, mais Dieu Ie volt.” II y avoit grand „ Mere, je ne fgavois pas ou monde qui retentiffok de cris 8c de larmes, auffi- „ jenbsp;w..., niio d-in^ lü Cour du dedans.OU nos nauvres On
lieu.x efifres Meres fe furent jetter fur les marches du baluftre, Sc dirent tout haut: ,^hene Pafior^nbsp;,, Panis verèquot; 8c quelciues autres paroles enFran-i^iis de l’abondancG de leur cceur, en de.mandantnbsp;a Dieu qu’il fut Ie Pafteur du troupeau qu’on leurnbsp;faifoit abondonner , au moins éxrérieuremenr.nbsp;Nous fiimes bien furprifes de voir dans la Cournbsp;au moins 200 Archers Ie mousquetonfur l’épaule.nbsp;L’on rait dans Ie Carofle notre chére Mere Agnès,nbsp;avec prefqu’autant de peine qu’on auroit fait un
Corps mort,ctanc infirme amp; agée de 71 ans. Mon ajouca quelques paroles qui témoignoient que ce Pcre amp; mon Frére de Luzancy aidérenc eux-mê- renverfemenc pou-rroit bien faire tort a fa Santé,nbsp;mes a 1’y mectre, 8: nous lui dimes la peut-être Ie La Mere Supérieure lui répondit en approuvantIanbsp;dern er adieu. Je m’étois mife a genoux devant conduite que M. de Paris tenoir fur nous: „ Ee®nbsp;mon t ere pour lui dcmander fa Béuédiélion j 8c ,, intentionsde Monfeigneur font toutesSaintes.^
puls J'2 montai en Carofle. 11
ftfeue ds fake les trés hamhies reeoenmandations les mains
nous écions tombées. L’on nous con-
duifit
.1 fupplia 1’Eccléfia- Nous comprimés aflez par ces paroles en quei-
-ocr page 73-Cloiri
-ocr page 74-’Rehtion dela Ferfécution des Religieufes de Fon-Royel, i66^-i66^
7
Relation tie la ScEurnbsp;Marie An-gelique denbsp;Ste The-réfe,
Gloire k Jesus an tres Saint Sacrement
Le 6 Septemhre.
„ Encore que ce ne me foit pas une chofe extraordinaire de recevoir des marques de vocrc charicé, je ne laiffe pas d’etre toujours furprifenbsp;lorfque j’en reqois des Nouvelies, paree qu’el-les font toujours au deflus de mes attentes amp;nbsp;de mes mérites. Je vous en remercie trés hum-blement, Mr., aprèsavoir remerciéDieu de lanbsp;grace qu’ilnous a faite d’aimer tant abien faire,nbsp;j’aurois beaucoup perdu du fruit dema folitude,nbsp;fi j’avois eu Thonneur de voir Madame de Sé-•vigné, puifqu’une feule perfonne qui lui reifetn-ble tientlieu d’une grande compagnie. Elle auroitnbsp;vu une chofe alTez. rare, qui eft des prifonnie-res Volontaires, amp; qui fe confolenc d’etre pri-vees de route forte de confolation. Vous iqa-ves les motifs qu’elles ont; 6c je vous fupplienbsp;de les éxpofer a votre bon Pafteurafin qu’il fenbsp;fouvienne d’elles. C’eft le dernier objet quenbsp;j’ai eu en paffant par v^tre Chapelle, demêinenbsp;que les derniéres paroles que nous avons dites,nbsp;notre Mere 6c moi, au pie de 1'Autel: Bonenbsp;Paflor yPanis verè ^ yefu no[tri mijirere lt;^ c. Jenbsp;vous demande s’il vous plait une grace, qui eftnbsp;de faire tenir ce Billet a Mon Frére lt;PAndilly.nbsp;Jc me perfuade que vous trouverés quelqucvoienbsp;pour cela amp;c.
Gltire a JFSUS au ires Saint Sacrement de V^utel.
Le 7 Seprembre.
„Je crois, mon trés cher Frére, que vous n’etes pas en peine de mes infirmités, f^achantnbsp;que je fuis en un lieu ou la charité régne pournbsp;prévenir tous mes befoins. Du relte vousnbsp;voudres bien que je boive le Calice quele Perenbsp;Célefte m’a préparé ^ 6c que je défire qu’ilnbsp;m’enyvre pour me faire oubiier routes chofes,nbsp;finon Jefus^ amp; Jejus Cruclfé. C’eft ma der-niére vocation, la première ne m’ayant pasdon-né des moyens fi propres 8c fi cfEcaces pournbsp;imiter k Fils- de Dieu dans fa vie humiliée amp;nbsp;inconnuë, dans laquelie je défirede me cachernbsp;avec lui. Je devrois parler en pluriel, manbsp;chére compagne étant dans les mêmes fenti-ments, 6c s’étant propofö un renouvellementnbsp;d’une vie Rcligieufe dans le changement d’e'tatnbsp;quot; qui nous fait Sacrifier a Dieu a tout moment),nbsp;3, tout ce que nous avons dc plus cher: ce quinbsp;3, eft cn eftec un devoir indispenfable de ceux quinbsp;,, veulent être a Dieu, 6c de quoi on ne s’acquitte quenbsp;31 fort imparfaitement, amp; avec beaucoup de referve.nbsp;3, Nousn’en avons point, mon trés cher Frére ,ninbsp;33 I’une ni 1’autre, pour vous rendre devanc Dieunbsp;,3 ce que nous vous devons, étant entiérement anbsp;33nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;premiers titres qui y peuvent obliger.”
Ces deux petits billets font voir la maniére route Chl^denne done notre chére Mere prenoitibn
}'
V. ” Billet dc la ”nbsp;M. Agnes a s’nbsp;Mr.de Sevi-„nbsp;gnd gt; pourlenbsp;lemercier de ”nbsp;foil fouve- 33
Jiit,
VI-
Autre Billet ,, de la mèmenbsp;^ M. d“Au-”nbsp;dilly { fon 33nbsp;Siwe, )nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„
33
VI t.
Bétail de «I'.ilaqtics cir*
affliélion: 6c je crois que ce fut la raifonquiem- Ilelatio» pecha de les envoyer, paree qu’on en auroit été de la Seemnbsp;édifié : amp; je puis dire avec vérité 6c fans exagé- Marie An
ration, qu’on ne travailloit qu’a la faire oubher^Selifi'^s de
amp; pour cela on avoit grand loin de la cacher, s’il venoit des perfonnes féculiéres dans le Monaf-tére. II ne falloit pas qu’ils nous viflent feuleiiientnbsp;de loin. Les Religieufes de la iVlaifon ne fonto'^*’efieTé’nbsp;jamais venues I’entretenir. II n’y avoit que celles pronvé fanbsp;qui avoient charge de nous, 6c une ancienneRe-^’fquot;™^»nbsp;ligieufe qui la connoiflbic, ayanc été a feuë Madame lt;7? Longuevilk du tempsqu’elleéroitaPflr#-Boyal au commencement de 1’Etabliffement dunbsp;Saint Sacrement. Elle demanda permiffion de lanbsp;voir des le foir que nous entrames j 6c elle a tou-joars continué. Elie aimoic vraiment la Mere;
amp; nous fommes obligees delui rendre cette jufti-ce, de dire qu’elle eft une vraie amie. Si elle en avoir été crue, nous aurions eu beaucoup de li-berté Sc de douceur. ’ Elle nous a rendu bien denbsp;la charité, amp; elle a reflenti toutes nos peines. Jenbsp;crois qu’il y a peu de perfonnes de qui elle ait plusnbsp;d’eftime que de la Mere Agnes. Elle n’eftpasné-anmoins perfuadée qu’elle fade bien de ne pas fj-gner; elle voudroit de tout fon cceur qu’elle I’eutnbsp;fait: mais ce leroit afin qu’elle fut en repos. IInbsp;y avoit encore une bonne Touriére fort agée 6cnbsp;aveugle, qui logeoit proche de nous, qui venoitnbsp;garder la Mere quand j’allois faire quelque faignéenbsp;a I’iufirmerie, amp; quand on me menoitaujardin :
c’eft celle dont nous avons re^u plus de confolation. EUe a I’efprit fi bien fait, amp;c b raifonnable
que nous aurions fouhaité que les Religieufes lui eu ftènt reffemblé. C’écoic la route notre compagnie. Notre chére Mere a été dans cecte Mai-ibn au deflbus des Novices, y ayant éte'beaucoupnbsp;plus afldjectie. II eft vrai que nous édons dansnbsp;un dégré fort au deflbus, puifque c’étoit en qua-lité de prifonniéres. Nous ne fortions point Iansnbsp;étre conduices par la Religieufe qui avoir chargenbsp;de nous. Les Lettres que la Reine de Pologne é-crivoit a la Mere étoient ouvertes par la Supérieure. Elle voyoit de même les réponfes, 6cnbsp;fermoit elle-mcme le paquet. Elie cn ufoit delanbsp;même Ibrte pour celles de M. ^Angers. C’e-toient les feules perfonnes a qui on avoit permfenbsp;fion de demander de fes nouvellss, avec ncan-moins beaucoup de contrainte, n’ayant aucunenbsp;liberte, 6c n’ofant dire un feul mot de nos peines. Jamais la Mere Superieure ne s’eft aviféedenbsp;faire la moindre éxcufe d’etre obligee d’en ufernbsp;ainfi, ce qui ne lui auroit guéres couté; elle nousnbsp;envoyoit quelquefois des Lettres de M. d Angersnbsp;ouvertes par une des Religieufes. Quand nos bar-des furent venues de Port-Royal^ elles furent vi-fitées éxaélremenr, ce qu’on a continué de fairenbsp;jufqu’au dernier jour. Le Confefleur retint nosnbsp;livres du Saint Sacrement plus de 15 jours. -Eliesnbsp;ont pourtant eu la bonté de nenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’
traindre pour les livres, nous ayant laiffe tOUtes
es
-ocr page 75-Relation d» la Terfdcution duf 'Rdigieufis de Port-Rejal, 1664.-166^. nbsp;nbsp;nbsp;75
Relation Ifs traduöions de tnon Pere. Dom Barthelemy la Mere de Chandenier^ qui avoit foin de nous. Relation de Ia ScBur dss Martyrs amp; St. Jeait Chrifofiossie, ce qui nous vint dire de n’y pas aller, paree que Madecnoifeilede laSceurnbsp;Marie An- a cté une grande confblation , quoique je puüle de Damoigmn etoic dans ia Maifon. Deux heuresMarie An-gelique de dire que 1’humiliation de la Mere dans cette AJai- après elle nous vint dire que nous pouvions def-gelique de
Ste. Thd-fon a cté plus grande qu’onnefgauroit croire. Ja-
- .!_ _ll« nbsp;nbsp;nbsp;rsnr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i **, 1» P HST
cendre. Nous crumes qu elle etoit forcie. Cora-Ste. The-,
fcTe.
vni.
mais elle n’a témoignc ni par la moindre parole me nous écions dans une allee du Cloitre, nous^èfc. ni par Ie moindre geile aucune peine ni reOenti- l’apper^ümes; amp; auffitóc nous nous éloignamesnbsp;ment, quoiqu’on lui ait dit des chofes qui étoient dans la Chapelle de St. Fraitfois de Sales. Elle fenbsp;trés capables d’en donneraune vertu moindre que mit^ crier; „Ma iViere ne vous en allés point;nbsp;la fienne. Souvent quand elles parloient devant .„ notre Mere m’a permis de vous voirnousnbsp;nous de la Mere Eugenie, elles diioient: „Ma ne firaes pas femblant de l’entendre. Enfin com-„ Soeur la Supérieure: ” elles nous faifoient des me on avoit cherché éxprès cette occafion pournbsp;infijltes pareilles. Ce qui étoit Ie plus pénible, la contenter, on nous vint trouver dans cette Cha-étoit l’approbation qu’elles faifoient de la con- pelle, amp; l’on nous dit qu’on ne pouvoit refufer
Mademoifelle de E«?«ff?^wfl»;qu’elle étoit comme une de nos Sueurs. Elle entra auffitór; nous fitnbsp;d’abord des plaintes de ce que nous nous étionsnbsp;enfuites fi viüte. Nous répondimes, que c’étoitnbsp;pour obéir aux ordres de M. de Paris, qui nousnbsp;vouloit dans une entiére reparation. La Mere Su-
1/% nbsp;nbsp;nbsp;Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____f___1___ 0_ nbsp;nbsp;nbsp;1» /I 1
duite de M. de Paris envers nous. Elles difent que c’eft pour notre bien qu’il nous traite ainfi;nbsp;qu’il n’a que la gloire de Dieu devant les yeux,nbsp;amp; 1’intérêt de l’EgUfe: quelquefois elles Ie nom-ment faint.
Nous écoutions d’ordinaire ces difcours en fi-
Paêiênce Science. Quand il m’arrivoit de direquelque paro- périeure, la iViere de Chandenier, amp; Mademoi-Réfignaiioii Ie dereffentiment, la Mere me faifoit quelque fig- felle de Boij(ji, Fille de M. Ie Premier Préfident nis\^a 5^ quand nous étions feules,elle ma difoitque furent toujours avec nous; amp; l’Entrctien ne futnbsp;! onté dcnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c’étoit fortir de notre état que de nous plaindre. Que que trés indifferent. Elle témoigna prendre beau-
Dka. nous devions nous humilier fous la main de Dieu; coup de part a notre afflidtion, Naus primes qu’il nous étoit tout a faitnéceffaired’etre mépri- congé aflreztót,difant que notre état ne nousper-
fées; que pour elle elleconnoiffoit tous les jours que c’étoit la plus grande raiféricorde que Dieu luinbsp;eüt fait, qu’elle ne fgavoit ce qu’elle feroit de-venuë fans cela; que jamais elle n’avoit fi bien vunbsp;toutes fes fautes.
Un jour entr’autres elle me dit qu’elle appré-hendoic de fortir de cette affliéfion; qu’elle défi-roit de mourir dans cette Maifon, lëparée, aban-donnée, amp; cachée a tout Ie monde; amp; qu’elle n’auroit qu’un regret,qui feroit de me laiflérdansnbsp;Ie lieu OU nous etions. Elle me difoic auffi qu’elle croyoic abfolument lui être néceflaire. Celanbsp;n’empêchoit pas qu’elle ne fut éxtrémetnênt tou-chée de la féparation fi dure , qu’on avoii fairenbsp;entte nous. L’état de nos pauvres Soeurs lui étoitnbsp;continuellement préfent, amp; elle les offfoit fansnbsp;cefle a Dieu; évitant cependant de s’appliquer anbsp;ce ciui auroit pu troublerk paix de fon ame. Elle
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mettoit pas d’etre plus long-temps avec elles. M. de Paris vint deux jours après, amp; apprit cette rencontre; de forte qu’il défendit que l’on nous laif-fat plus aller. La Mere de Chandeniermedkdoacnbsp;cn apportant norre fouper: „Ma Soeur,il nefautnbsp;„ plus aller au Cloitre, on dit que hous avonstropnbsp;„ de bonté pour vous.” Je lui dis que c’étoit afl'ez.nbsp;dire, amp; que nous ne fortirions plus. En eifetnbsp;nous fumes prés de 5 femaines fans fortir, quenbsp;pour entendre la MefiTe dans lejubé, qui étoitnbsp;proche de notre chambre. C’étoit une des rai-ibns qui les avoit fait mettre Ia Mere en ccnbsp;quartier, afin qu’elle eüt cette commodité; au-moins elles nous 1’ont dit en s’cxcitiant de cenbsp;.In.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pebte amp; fi étouftée. J’ai feu par
Ic iour°H.%r^'^r ’ Sue M.i’Archevêque étantvenu
U Me,.Su-
^ nbsp;nbsp;nbsp;_____ _ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;acauC
ayant pas la venu ni fa foumiffion a la provi- remarquer que fon delfein étoit pris d’y mettre la dence de Dieu; de forte que je Ibuffrois des pei- Niest-dgnès.
nes fi grandes, qu’il n’y a que celles qui y ont Je tgt;2 dols pas oublier que peu de jours après x. paffe qui les puiffentcomprendie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;notre enlevement la Mere fe trouva fort mal denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de
Elle rendoit tous les jours Ie bien pour Ie mal, fes étourdilfetnents. La^Mere Supérieure la vinj'^ M.Agne». ,:r.nr ..o 13 piin.'onf.c ../o.-----jyjetg lul dit qu elle fe trouvolt fort mal.
traitant ces Religieufes avec une civilité, une douceur amp; une bonté incroyables; cherchant a s’édi-fier de ce qu’elles avoienc de bon; les entretenant de S. Francois de Saks, amp; de Madame deChan-tail , öc louant ce qu’elle avoit remarqué denbsp;pieux dans leurs écrits.
On lui df- Nous fumes 7 ou 8 jours de fuite dans Ie Cloi-fcnd de plus x j’heuic qu’on nous avoit marqué. Un jour
alleraa Cloi- nbsp;nbsp;nbsp;^
¦IC.
VOlt. nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----—
amp; qu’elle défiroit bien de fe confeffer, Sc lui de-manda qucl ordre elle avoit? Elle lui répondic qu’elle avoit demandé a Mgr. ce qu’elle feroit ennbsp;cas de maladie; qu il lui avoit dit que nousnere-cevrions point les Secrements fans avoir figné: amp;nbsp;de la elle prit occafion de l’éxboiter a rendrecet-te obéiflance. EUeajouta; „MiaMere, ileffen
vo-
T-iUtion de la Perfécution des 'ReHgieufes de Port-'Royal^
l6
reie.
Relation,^ votre mainde vousconfefferamp;decomtnunier.
AA nbsp;nbsp;nbsp;La Mere lui dit, que nous avions iigné en la tnaniére
MjUie An-qug l’avions pu, ócquenotreconfciencenous permis; que nous ne pou vions pas faire davan-tage fans ofFenferDieUjamp;quepuifquel’onmettoicnbsp;, cecce condition pour recevoir lesSacrements, c’efbnbsp;a dire qu’on ne nous les vouloitpasdonncr,qu’el-le s’abandonnoit a Dieu, amp; qu’elle demeureroitnbsp;en paix. II ctoit aflez tard; elle revint uneheurenbsp;après, pendant leurs Matines. Ellc me dit que jenbsp;ne laiffaife pas mourir la Mere fans la faire aver-tir; que je n’avois qu’a appeller la bonne aveugle ,nbsp;qui étoit notre voifine; qu’elle iroit au Dortoirnbsp;la querir : amp; qu’encore faudroit-il du fecourstcrn-porel amp; fpirituel. Je fus jufqu’a une heureaupresnbsp;de ma cbére malade, a lui faire lesremédesquejenbsp;croyois néceifaires. Elle fut foulagée lelendemain.nbsp;Je demandai notre Médecin. Elks^ me firent unenbsp;fagon aflêz froide : mais je dis auditor que je nenbsp;pouvois mettre ia Mere en d’autres mains; qu’iinbsp;la connoiflbit; que j’étois chargée de la part denbsp;nos deux Communautés de la fanté de la Mere,nbsp;qui nous étoit routes chofes; que je ne ferois jamais rien de moi-même; qu’il me falloit l’avisdenbsp;notre Médecin; qu’a une pcrfonne de fon age u-ne faignée étoit confidérable; amp; quejene pouvoisnbsp;pas m’imaginer que M. l’Archevêque refufat cenbsp;que 1’on accordoit aux prifonniers. Elles me di-rent de faire un billet, qu’elles envoyérenttrèsdi-ligemment. II vine auffitót, amp; fut accompagne denbsp;la Mere Supérieure amp;c de 7 ou 8 Religicuies aunbsp;moins qui fe mirent au tour de fon ht pour nousnbsp;veiller. J’avois grand foin de mettretoujours mesnbsp;mains deflus mon fcapulaire, afin quellesn’euffentnbsp;point d’inquiécude. II ordonna une faignée amp;nbsp;d’autres remédes,
XI. Quand nous eümes paffe la Plotre Dame de SonEntre- Sepcembre, fans qu’on nous cut rien dit,la Merenbsp;to^ ïui”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pria la Mere Supérieure de dire a M. de
propofeTin-Ptfw q.ue*nous voudrions bien voir M. Chsrost, diffeicncsi • pour lui parler de notre Confcience: elle nous ditnbsp;de fort bonne grace qu’elle Ie feroit; que M.C^e-roa étoit fon ami; qu’elle Ie connoilToit il y avoirnbsp;prés de 15 ans; qu’elle y avoir une grande confi-ance. H vint dés Ie lendemain; il nous demandanbsp;routes deux enfemble, II nous dit qu’il vpoit denbsp;mettre notre Mere en Caroffe; que c’étoit la rai-fon pour laquelle il n’étoit pas venu nous voir plu-tót,paree qu’il avoir été occupé a la ConfeffèrScnbsp;facompagne: qu’il les avoir communiées routesnbsp;deux ; que M. 1’Evêque de Meaux 1’avoit cn-voyé querir. II nous apprit encore que nos Soeursnbsp;avoient écrit a M. de Paris pour Ie Supplier denbsp;leur donnet lui [M.Ciamp;fW»] pour Confefléurextraordinaire ; qu’il lui avoir ordonné d’y aller, amp;nbsp;d’abfoudre celles qu’il trouveroit dans la difpoff-tiqn de demander a Dieu fa lumiére, amp; qui fe-roient dans l’indiffcrence, furquoi la Mere Agnèsnbsp;s’ccria: ijMonfieur, peut-on être dans 1’indifFé-,j tence Dr une telle affaire? Oui, ma Mere,
.. '’ous Ie vais faire entendre. J’ai eu bien Relation „ du^ mal après la Mere Abbeffe; je lui ai été de l.i Steurnbsp;„ meme fufpeét, quand je lui ai parié de cela. II Marienbsp;„ m’a fallu lui dire quantité de raifons. auxquel-,, les a la finelle s’eft renduë;car fans celajen’au-,, ibis ofé l’abfoudie. J’ai Confuicé iM. Gilbert /sfe.
„ qui m’a dit qu’il n’y avoir point de Chretien „ qui ne dut é.re dans cette difpofition (d’indif-„ férence:) qu’autremenr on feroit attaché a fonnbsp;,, propte fens amp;a fes lumiéres. ” II nouséxpliquanbsp;enfuite comment il entendoitcette indifference,amp;nbsp;il Ie fit fi favorablement, qu’il fembloit qu’il n’ynbsp;eut aucun peril d’etre dans cette difpofition , puif-que même il la difoit néceflaire au falut. II nousnbsp;temoigna qu’il feroit feulement a défirer que .V|.nbsp;de Paris nous donnat un Aéte par lequel il décla-reroit qu’il ne nous demandoit par notre fignaturenbsp;qu’une marque de notre foumiffion. La h.ere luinbsp;dit que ce terme ne vaudroit rien; qu’il n’y avoitnbsp;que ie mot de refpedl qui fut für;que nous avions.nbsp;fait tout ce qui fe pouvoit par notre fignature.
Midi fonna, qui finit notre Entretien.
II nous promit pofitivement qu’il reviendroit l’après diné nous Confeffer routes deux. Maisnbsp;quand il fut de retour chez lui,il trouva M.l’Of-ficial,qui lui fit de grandes plaintes de la part denbsp;M. de Paris, difant qu’il lui gatoit tout, amp; luinbsp;donna ordre de ne plus voir aucune Religieufe denbsp;Fort-Poyal. Comrae nous vimes qu’il ne venoitnbsp;point, la. Mere ylgnes lui écrivic un petit Biltecnbsp;pour lui rémoigner notre peine, amp;c 1’envoya ou-vert a la Supérieure. Elle nous Ie reporra Ie lendemain , amp; nous dit; „’'/oila votre Billet,Mon-„ feigneurne veutplus-que vous voyics M. Che-„ fö»; il m’a dit que fi vous défirie's de parler anbsp;„ quelqu’un , de vous ofFrir M. Grandin , Mnbsp;„ Chamillard (Ie Profefl’eur) amp; M. YEfcol.quot; Lanbsp;mere Agnès répondit avec fon calms ordinaire: •
„ Ma Mere, il faudroit autant nous oflfrir Ie Pere „ Aanat,” Surquoi cette Mere,qui eft glt;Tie,amp;nbsp;qui peut-écre n’auroit rien trouvé a redirs a cette Propofition, répondit; ,,Eh bienl^ma Mere,
,, ne feries-vous'pas bien honorees, cell Ie Con-„ fefleur du Rol ? ”
Je ne fgaurois éxprimer quelle fut ma douleur de cette éxtreme rigueur, amp; Ie renverfement quenbsp;cela me fit. II ne me fut jamais poffible ds rete-nir mes larmes; ce qui attendrit la Supérieure amp;nbsp;les deux Keligieufes qui 1’accompagnoient. EHesnbsp;me vouloient confoler, mais tout ce qu’elles menbsp;difoienc ne fervoit qu’a m’accabler davantage. Jenbsp;ne leur dis jamais autre chofe , finon; „ Quoi,
„ nous donnet nos Ennemis dcclarés! il y en a „ entre ceux-la qui ont écrit contre M, Arnauld.
,, L’on traite les Criminelsavec plus de douceur;
„ vous pOuvés bien afliirer Monléigneur, que ja-„ mais en ma vie je ne parlerai a ces perfonnes. ,
Ie leur dis enfuite que puifque M. de Paris
loit pas nous donnet la confolarion de nbsp;nbsp;nbsp;*
Chermétions réfoluësde Ie fupplier de nous
' nbsp;nbsp;nbsp;accor-
; 7 nbsp;nbsp;nbsp;de Vort-Royal l66±-\66^.
'Relal7Dn ' ^ fa^ Seirjovc cn cfïet £;iiroit cela, amp; qiii écoit au rcfte la
qu i uoui avo ^ obügeante du monde j car cette bonne Mere té-
77
plus
Relation
1.x, nbsp;nbsp;nbsp;tllc, repen
, 11 ne !e fera paa aflurement, il ne Ie fe*
car cette
moignoit beaucoup d’ajHiction pour nous , amp; Marie An-nous recommandoit ties fortement it la Supérieu-re avec qui nous étions, lui repréfentant même^fp' robügatiüii qu’elles avoient de nous traiter avec'^^^'^'nbsp;Civilicc, refpeél amp; charité; que la confidéra-tion qu’elles devoiene avoir pour leur Saintnbsp;Prélat (c’eft le nom qu’elle lui donnoic tou-jouvs,) les y éngageoit; qu’elles fqavoienc les o-bligations que lui avoit leur Ordrej qu’il ayoicnbsp;fous lui trois de leurs Monaftéres, a qui il étoitnbsp;un véricable Pere. Enfin cette Lettre étoit telle,nbsp;qu’elle nous donna beaucoup de confolation , amp;nbsp;une véritable reconnoilTance pour cette bonnenbsp;Mere. Elle prioit que nous écriviffions nous-mé-mes a M. d’Augers. 'La Mere nous en fupplia,
amp; nous dit que M. de Paris l’avoit permis.
Cela donna lieu a un grand difcours, car fur ce terme de traiter inhumainement nous dimesnbsp;que cela n’étoit pas entiérement faux, amp; que finbsp;l’on parloit de 1’efprit, cela étoit très-vrai, puif-qu’on nous refufoit routes fortes de fuisfaétions ,nbsp;jufqu’a ne vouloir pas même que nous écriviffions le moindre mot a nos Soeurs pour leurnbsp;mander feulement des nouvelles de la Merenbsp;Agnès: que quand j’écrivois quelque billet a Perr-Ts.o'ial pour demander ce dontnousavions befoin,nbsp;il ne falloitpas mettre les termes de charité, union,nbsp;d’amitié, de tendreftè, ni même fe recommandernbsp;a leurs priéres amp;c. La Supérieure s’éxcufa fur lesnbsp;ordres rigoureux de M. 1’Archevêque, amp; promicnbsp;qu’elle lui en repréfenteroic les mauvais elïets.
Je ne fgaurois obmettre que la Religieufe qui avoit ^ foin de nous m’a ótc quelquefois trés promts- fe trouve _nbsp;ment de deffus notre écriture, lorfque j’écrivois a Ste, Made,nbsp;des billets; paree qu’il y avoit quelques-unsdecesnbsp;mots, en me difant féchement: „Cela ne pafle-„ ra pas. II ne faut mettre que le néceffaire, riennbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^émoire; etmoie-nous cela'., fat reptce-
3, nbsp;nbsp;nbsp;autrement elles les coupoient, oubienles
transen voient,------
voir depu
tres
j’avois toujours une choïé fur Ie cceur, qui mc touchoit fort. Elles mc prefterent de k dfte, ™arnbsp;je ne le voulois pas. Je dis done: „C’eft qu’il
Koyal. Son Entredennbsp;avec la M.nbsp;Agncs.
de l'i ScEur a
Marie Aiï* ciirenc:
izeUoue de ra pas. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
Ste. The- La Mere Agnes ne iaifia pas neanmoms cl een-réfe. re a M. de Fafts amp; de lui demaadcr M. dcChaf-fehras, M. Huchên ou iVl. Chero». II vine dès Mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lendemain amp; nous demanda. On nous con-
i Poit- duific au Parloir, oü étoit la Superieure. Nous écions la comme Ci nous euffions éié des criminel-les. II dit a la Ivlere Agnh: ,, ^Aa Soeur, je vousnbsp;5, envoie querir, pour igavoir pourquoi vous menbsp;,, demandés des perfonnes fufpecles.” La Merenbsp;répondic avecgrandrei’pedt: je necroyoispoint,
5, Monfeigneur, que des perlonnes qui font em-,, ployées dans votre Diocèfe, amp; qui ont figné,
,, vous fuffent lufpeftes.” II répondic ; ,,Vous fqavés fort bien, ma Sgeur, qu’ils favorifentnbsp;,, votre parti, vous ne les verrés point; penfés-„ vous que ce foic/ans raifon que j’empêche quenbsp;,, l’on ne vous vienne voir ? C’eil paree que denbsp;,, quaere que vous \cerriés, il y en auroit croisquinbsp;,, vous diroientnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;caurage.” 11 nous quit-
ta^ difant qu’ilétoit faché de ne pouvoir pasde-nieurer plus long-temps, niais qu’il étoit oblige d’étre a neuf heures au Val de Grace, oü il alloicnbsp;lacrer un Evêque. Quand il fut levé, la Mere fenbsp;mit a genoux, amp; lui dit de la maniére la plustou-chance du monde, qu’elle Ie fupplioit très-hum-blemenc de lui permetcre de fe Confefler; que fanbsp;fanté étoit fi mauvaife, qu’elle craignoic loujoursnbsp;les accidents auxquels elle étoit fujette. A quoi ilnbsp;neficd'autreréponfe,finon; „Mectés-vous enécat-„ quand vous m’aurés obéï, vous vous confeü'e-,, rés, autrement je ne puis vous l’accorder, manbsp;,3 Confciencey Iwoic engagée. Je vous prie, voyésnbsp;„ M. l Abbénbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3 eelt un homn^e fcavanc,
53 amp; Ic plus Qoux du monde 5 il e£t comme ilvous „ faut, car il n’eil d’aucun parti.” La Alere ré-pondit, „ Monfeigneur, nous écouterons qui inbsp;,3 vous plaira; mais nous nc pouvons avoir con-3, fiance a une perfonne que nous ne connoifionsnbsp;„ point. S’il vous plait que nous voyions M. denbsp;„ Saintenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lire'pondit: ,.je vous I’enver-
rai s’il eft a Farts: mats je ne le crois pas.” Quand la Grille fut fermée, la Mere Supérieurenbsp;dit avec admiration a la Soeur de Chandenhr :nbsp;33 Apres cela il n’y a rien a dire, cet homme lanbsp;parle comme un Ange: ” ce qu’elle répéta plu-fieurs fois.
L Après-dinee la Superieure nous vint voir,tenant une Lettre dans fa main; amp; après quelques diicouts ellc nous dtt *. ,,Yoi\a une Lettre de manbsp;„ Sceur la Supérieure d'Angers, qui eft fort affligée,nbsp;„ amp; die a raifon, amp; nous encore davantage. Ellenbsp;„ me mande que Ton dit dans la Ville que nous vous
„ traitons inhumainementj que routes IcsReligieu-
fesde Fen-liojal^ qu’on avoir miles dans leurs j, Maifons, étoienclesplusmal-traitées, amp;particu-, Uéreaient vous,”Elle nous lucceue Lettre,qui
comtne nos Sceurs nous 1’ont fait voir oepms que je fuis ici. Pour les leurs on me lesnbsp;donnoit ttès rarcnnpnr t» i— encore quc
^ nbsp;nbsp;nbsp;jui le ca
Fort. Elles mc Dreftpro... j-
ne le
femble que notre affliction vous a été fi in^dif^
ferente, quelle vousfertquafidedivertiflémenr „ Car quand nous arrivames vous vous prïtes a’nbsp;„ nre, quand nous vous dimes qu’il y avoit desnbsp;„ Archers a notre Enlévemenr. En Vériré ma
„ Mere, rien ne touche davantage les perfonnes
„ affligées, que de voir qu’on ne prend point de „ part a leurs pemes, furtout Religieuib a Reli-„ gieufes.” Elles parurent trés honteufes amp; trésnbsp;empechees de leurs perfonnes. Elles fe vouiureSnbsp;éxcuferd avoir n, en difant que c’eft qu’elies J-toient interdites. La Merenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
quelque mot de 1 Approbation qu’dles faifoient de ^ 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ia
Relation de Ia Férfdcution des Religkufes de Port-Royal, 1660^.-166'^. nbsp;nbsp;nbsp;79
u T t-nn r,,„np de la paft de M. TArchevcque pour laCon- agitations de moti Efprit. li a fallu que ponr c- Relation
1 f nbsp;nbsp;nbsp;- Que cela s’étoic paffé de telle forte qu’ellc prouver.fa patience, elle ait encore eu ce furcroitdela Scear
Mnrle An-nWtpasendispofitiondepouvoirporter cere- de peincs. nbsp;nbsp;nbsp;Marie An-
xsfe
de Paris étoit toujours plus aigri; que nous nere- „yj» tournerions jamais dans notre Mailon qu’il ne nifcours desnbsp;nous mettrok pas non plus dans une autre que nous Reiigicufesnbsp;défirerionsr qu’il nous avoit refufées è une Abnbsp;belle qui nous dematvdoit toutes quatre^ que ) e- buérent jnbsp;tois jeune; que la Mtre Agnès mourroit; quejefonafFoibrd-rae trouverois feule j que quand je m’accouturae-^'™^quot;'*nbsp;rois a une Maifon, l’qn m'enverrolt bien lovrr ennbsp;une autre; que l’on nous traiteroic nousquatreplusnbsp;févérement; que nos Soeurs avoient communie;nbsp;que l’on fqavok bien que nous agkfions par un in-térêt de familie. Je leur répondoisa tour Ie mieuxnbsp;que je pouvois, en leur failant voir que j’aimoisnbsp;mieux fouffrir que d’offenfer Dieu ; que j’étoisnbsp;entre fes mains; qu’il feroit de moi tour ce qu’ilnbsp;lui-plairoic.
Dans Ie comrnencemenr quand olies me par-loient de fignature.je les fuppliois de ne pointen-trer dans ce difcours;que li je l’avois voulu faire, je ne lerois pas chex elles; que ma penitence étoitnbsp;affex grande, fans qu’elles nfinquietaflént l’efpricnbsp;d’une chofe que je ne pouvois faire; qu’elles a-voknt leurs penfées, amp; moi les miennes; que jenbsp;leur demandois la même juftkequejcleurrendois,nbsp;qui étoit de ne me point condamner comme je nenbsp;les condamnois point. D’autres foisje tachois denbsp;leur faire voir nos raifons: je leur lus notre Aéte,nbsp;qu’elles trouvérent beau ; mais elles revenoientnbsp;toujours a leur point, qu'il faut obéir aveug'.émencnbsp;a fes Supérieurs,
Elles ne rnanquoient point de nous apprendre quand quelques-unes de nos Sceuis avoient figné.
Nous fümes furprifes de ma Sceur He/éwe; nous Ie voulions
que je me fis pour retenir mes larmes, me donna un tel battemenc de coeur, quej’y penfai demeu-rer. La Mae Superieure fut fi efffayée, qu’ellenbsp;me fit vitementaüeoir, amp; appella Ie Médecinquinbsp;me prkle poulx, II lui dit: „Ma Mere, elleeftnbsp;„ dans unc grande agitation, mais quel reméde ?:nbsp;3, Ceft raifliaion qui la réduit en eet ctat.”
Dansla Vifite que M. de Saint Nicolas nous avoir renduë, il m’avoit aflèz. fait connoitre qu ilnbsp;ne me trouvoit pas bien avec la Mere, paree qu’ilnbsp;difoic que c’étoit elle qui m’enrretenoic dans mesnbsp;fentiments. En effet il cravailia ^ me faire óternbsp;d’auprès d’elle, comme je Ie dirai, amp; ce fut 1^nbsp;une de mes plus grandes tentations.
Je ne puis faire fans beaucoup de peine Ie récic de mon aftoibliflëmenc, qui a été tel qu’enfin il
j^rlicue de méde comme je n’étois pas non plus en ctat de La Mere superieure Sc la Sceur de Chandenier^^^'^^^quot;^ Ste. The- la pouVoir faigner. Ce fut tout ce qu’il me fut difoient tnceffkmment toutes fortes de chofesS^- The-pouible de dire, tant j’écois faifie; amp; la violence affligeantes; que les affaires empiroient; que
XVI.
EUe com-
Wc-?dc‘Sro’a fait malheureufemenc fomber, quoique j’eufle
es
I’cim r ’--------.P®® croire; mais comme on nous
nous nbsp;nbsp;nbsp;^ pouvoir douter , amp; que
voit fait % w nbsp;nbsp;nbsp;maniére elle l’a-
autres' ce ou’elles nbsp;nbsp;nbsp;les unes les
autres. ce queues ttmoignerent apnrouver. Elles ajouterent cn meme-temps, ^uVlIe n’étoit pas feu!e;qüil y en avoir plufieurs dans la Mai-ion , fans nous les nommer ; (c’étoit dans legnbsp;quinxe premiers jours.) La Mere aégnès eu futnbsp;bien affligée; je Ie relïentois auffi beaucoup.
Dans ce meme-temps dies nous dirent que nos Soeurs avoient fait un Procès-Verbal contrenbsp;M. de Paris, qui étoit horrible; que tout Icnbsp;monde généralement Ie défappiouvoic, amp; con-damnok notre Communauté d en avoir ufé denbsp;la forte; que c’étok la Sceur Briquet amp; la Steurnbsp;de Bregy, des plus jeunes de la Maifon, qui 1’a-voient fait;qu’elles y avoient mis des chofes im-amp; elles faifoient de tout cela des raille-
cfcute. un avancage plus grand que mes Sceursi car non fculement je n’étois pas feule, mais j’étois avecnbsp;une veritable Mere, pour laquelle j’ai toujours cunbsp;une veritable confiance, une eltime, amp; une vé-nération telle qu’il n’y a perfonne au monde fansnbsp;é.tception qui me foit fi cher. II me fetnble qu’ilnbsp;n’y a rien qui faffe plus voir qu’il n’y a que Dieunbsp;ieul qui Ibutienne j amp; que les Créatures quelquesnbsp;iaintes qu’clies puiffent être, nc nous fqauroientnbsp;empêcher de périr: elles ne peuvent nous donnernbsp;ce qui nous manque, ni nous délivrer des tenca-tions. C’eft pourquoi mon éxpétience m’a faitnbsp;voir que nous devons mettre notre confiance ennbsp;Dieu feul, amp; lui demander incefl'amment fa Ssin-re grace , lans laquelie nous ne pouvons nous foü-itnir, quelque appui éxterieur que nous ayon.s: aunbsp;lieu qu’avec la même grace nous pouvons tout,nbsp;fluelques délailTés que nous foyons, comme d eftnbsp;arrivé a plufieurs de nos Steurs qui ont ece Captives amp; abandonnées de tout fecours, amp; de loutenbsp;confolation.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, - „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;
«**».*« nbsp;nbsp;nbsp;--nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V.WI psrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—- -------^----VV./UI. v,tia uco i öiiiv»”
Ia grace de Dieu je lui ai toujours découvert les rie* qui nous étoient d’autant plus iafupportables,
que.
J’ai éprouvé pendant plus d un mois des peines d’Lfprit fi grandes, qu’il n’y a que Dieu feul quinbsp;les connoiflé ¦. j’étois dans des doutes amp; des ob-fcurités fi effroyables, que je me fuis trouvéefou-vent en doute li je croyois en Dieu, ou fi je n’ynbsp;croyois pas; il me fembloic que je n’avois pointnbsp;de ioi, amp; que je doutois s’il y avoit une éternité.nbsp;L’accablement de mon Efprit étoit fi grand, quenbsp;je ne pouvois quafi prier Dieu, qu’en difant; monnbsp;Dieu, ayés ptié de mot, vous conmijfés mon ét at,nbsp;éclair és mes ténéhres: fi je fuis danste hon cheminnbsp;faites-moi la grace d’y marcher (Ije n'y fuis fas\nbsp;faites-le moi connoitre. Je paflois les jours amp; lesnbsp;nuits en larmes^quclquefois je trouvois de la con-folation dans ce que la Mere me difoit; car
-ocr page 80-So nbsp;nbsp;nbsp;Ri'htion de la Terfécution des Rel,
Reintionqiie nous ne pon vions nous informer de !a vcricé. deiaScEur A la mi-O.flobre Ton nous dit la iigaature denbsp;ManeAn-rj^j Sceur Candida amp; de ma Sccur Melthilde.^nbsp;pendant quc nous foupions: nous en demeura-réfênbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furpriiés que de routes les autres,amp; Ja
Mere en fut fi toucliée, eju’il ne lui fut jamais poffible de mangcr.
Pei^c7”'cr- nbsp;nbsp;nbsp;déja dans la tentation,ce qui augmen-
piit qnii’af.ta mes doutes: outre cela j’avois beaucoup de fnibliffent travail,ce qui accabla fi forc mon corps amp; monnbsp;de plus en _ (.fp^jr qyg jg commencai 4 croire que je ne pour-lilTavecTa'gt;ois pas portcr un ctac fi péni^ble amp; fi violent,nbsp;^inciieclle amp; auquel je ne voyois point de fin. ^ i j avoisnbsp;vouë fafau-jj-jij poute mon efpcrance en Dieu , je n auroisnbsp;pas fait routes ces reflexions, qui ne fervoient quanbsp;mafFoiblir. Toutes les pcines qui favonloient manbsp;tentation me venoient en foule; ce qui me faifoitnbsp;plus d’impreffion, étoit que j’avois fqu que M. denbsp;StTtgUn étoit d’avis que nous fignalïions par obéif-faneej queM. de St. Cyran Pavoic fait faire a iêsnbsp;Religieuièsj que ces perfonnes etoietit fort éclai-réesj qu’ils ne vouloienc pas confeiller d ofïenfernbsp;Dieu j que puifque j’étois dans ces pcines, Dieunbsp;ne demandoit peut-être pas cela de oioi; .qu’onnbsp;devoir fe conduite fèlon la grace amp; lalumiérequ ilnbsp;donnoic. Je me demandois fi je pallerois ma vienbsp;fans recevoir les Sacrements; il me femblqit quenbsp;la privation de cette grace étoit fi confidérablc,nbsp;que pour s’y determiner il falloit avoir une grandenbsp;aflurance que 1’on feroit un péché de fe foumec-ire 4 ce qu’on nous commandoir. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
JSdais ma plus grande inquietude etoic de neme pouvoir Confelïer. Je me ferois contentée de Icnbsp;faire feulement une fois, paree qu il m étoit lou-venu de quelques fautes,qui roe faifoient craindrenbsp;que roes autres ConfelTions eulTent été nulles; deforce que je n’ofois efperer mon falut fans cela:nbsp;ce qui me réduifoic dans une angoiflè inimagina-ble. D’un autre cóté la fignaturc Iiinple du For-mulaire me faifoit une terrible peur, 6c je voyoisnbsp;bien que je ne la pouvois faire, paree que je nenbsp;croyois pas, $c ne pouvois pas meme croire, nenbsp;pouvant fqavoir la chofe par moi-même, ce quinbsp;m’obligeoit de n’y point prendre de part: enfinnbsp;de quelque cóté que je me tournaflej-je ne voyoisnbsp;que des précipices.
Je cachois toutes mes peines aux Religicu-fesj amp; lorfqu’elles me parloienc , je leur répon-, dols comme fi je n’eufle point été affoiblie. J’ob-fervois la même regie envers M. 1'Abbé Bojfuet,nbsp;qui miC voyoit fouvent. Après la Vifite de M.nbsp;de Saint Nicolas ,i\ me dit qu’afluréroent la Merenbsp;Agnès me fortifioit; que fi Ton ne m’avoit pasnbsp;tnife avee elle, je ne ferois pas fi entêtée. Cenbsp;'Jiscours me fit craindre que l’on ne m en voulücnbsp;II me preflbir fort de me foumettre , amp;nbsp;me faifoit la cholé la plus facile qu’il pouvoir.nbsp;Je lui dis que quand je croirois Ie pouvoir faire, je ne Ie voudrois pas , paree que j’avois lunbsp;Ic matin une parole de 1’Eccléüaftique qui m’a-
'igieufis de Porf-Rcy.jl,
voit frappé Thiprit, qui elf, A'e vous frejfés Relation point au temps de laffliélion. Je lui disque jetrou-de h Snsurnbsp;vois cette InitruCtion merveilleufe, paree qu’on Maris Anne peut difcerner dans un état violent ce quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de
fait; que fi je fignois je m’en repentirois peut-être route ma vie. Plut a Dieu que je fuflè de-'^®^®‘ meurée dans ce fentiment, je m’en ferois biennbsp;trouvée.
La Sceur de Chandenisr me dit quatre ou cinq fois confidemment, que je penfafie a moi; qu’ellenbsp;me difoic en amie qu’on pourroitbien m’óter d’au-prés de la Mere; que je me trouverois bien em-barrallee. Cela fit un etrange renverfement dansnbsp;mon E(prit:je n ofois en parler anotre chére Mere,^ de peurde l’affliger. Un jour la Supérieure öcnbsp;la Sceur de Chandsnier me dirent que plulieursnbsp;Evéques, amp; entr’autres M. de B«}’e»x,luiavoiencnbsp;dit, que s’ils e'toient a la place de M.de Paris,ilsnbsp;en feroient bien davanrage; que nous ne commu-nierions de notre vie; amp; la Supérieure ajouta :
„ Vous fqavés que AI. de Saint Nicolas n’a pas „ voulu Confefler la Mere. L’on a confulté ennbsp;„ Sorbonne ce que l’on feroit a la mort. Lesnbsp;„ Dodleurs ont conclu que Ton ne pouvoit luinbsp;3, donner les Sacrements, paree quec’elfune def-,, obéiflanceformellearÉglife amp;a fesSupérieurs;
,, qu’elle étoit en péché mortel: amp; qu’ainfi on ne ,, 1’enterreroit pas même en terre Sainte.” Je ncnbsp;fgaurois éxprimer quel coup cela me donna: je disnbsp;que je ne pouvois croire que l’on fit une telle in-jultice. EUes m’alTurCrent qu’on Ie feroit; Je'dis-„ II n’importe guérss ce que l’on fafle du Corpsnbsp;„ pour l’ame ede fera conduite par les Angesdansnbsp;„ Ie fein d'Abraham. ” Elles me priérent de nenbsp;lui en rien dire. C’c'toit a moi ï qui elles s'a-dreflbienc pour dire toutes les méchantes Nou-velles.
Quatre jours devant la Toufiaints la Mere Ag- XIX. nès ccrivit la plus belle Lettre 6c la plus touchan-te du monde a AI. de Paris, pour lui demander f’Archevê-’'^'nbsp;Ia fainte Communion. II la requt ia lurvcille de*!quot;^^ qui cnnbsp;la fête a 7 heures du matin. La Mere Supérieure fe” end'quot;^'^'nbsp;entra a 8 heures dans notre Chambre, amp; nous ste. Marie,nbsp;dit: „Voila Monfeigneur, il ne vient que de re-chute de lanbsp;„ cevoirvotre Lettre, amp; il eft venu lui-même;*®!'^''quot;
„ il vonsdemande, amp; il eft tout a-fait touchéft’
Elle s’en retourna aufiitót au Parloir, oü nous fumes prefque en meme-temps. Al. l’Archeveque s’adreflant a la Mere: „Ma Sceur, «/;?-//, je vientnbsp;„ de recevoir votre Lettre, amp; je fuis monté ennbsp;„ Carofife aufiitót. Si jamais il y cue un horamcnbsp;,, affligé, c’eft moi: vous ra’avés écrit une Let-,, tre la plus belle, la plus humble, la plus ref-„ peélueufe, lt;5t la plus touchante du monde; ellenbsp;„ amoüiroit une pierre, amp; cependant, ma Sceur,
„ je ne puis vous accorder ce quc vous me de-,, inandés; car je ne fqaurois Ie faire en Cfg'
fcience; je ferois un Sacrilege,
„ riés un aulfi dans la défobéillance ou ® nbsp;nbsp;nbsp;'
Et regardant la Supérieure „ma ceu , nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
55quot; *
-ocr page 81-Relation de la Perf/cution des Relilieufès de Port-Peyal^ llt;Ó(3^-igge nbsp;nbsp;nbsp;gj
dil, avés-vous vu cette Lettre? II n’y a riende Ste Beuve. Cet Abbé preaanc aufficót la parole : Relatroii pius touchanti je fuss dans la derniere douleur „ Ma Sceur, tne dit-il, il n’a jamais voulu ve- de la Steur
quoique je l’cn aie éxtrémement pric.” II Marie An-dit qu’il ne veut parler a pas une des Religieufes nbsp;nbsp;nbsp;de
de Port-Royal-, que s’il vous voyoic, il y auroit®,^®’ The-auffitót un Livre jmprimé centre lui; que tout ce qu’il vous peut dire, c’eft qu’il vous prie denbsp;fuivre fon éxcmple; qu’il a figné fept fois, quoi-qu’il alt plus de luniicres amp; de connoiflance quenbsp;vous dans CCS maticres; que vous étes en pêchenbsp;mortel de ne pas rendre cetteobéiffancea M.l’Ar-chevêque votre Supérieur;qu’ilfqavoitdeM.Sr»-gl'm même que fon avis étoit que vous fignalfiésnbsp;pat obéïflance; qu'il étoit néanmoins perfuadé quenbsp;tant qu’il vivroi: il perdroit tout fon crédit enversnbsp;les Religieufcs, qui ne l'en croiroient pas non plusnbsp;que les autres.
M. de Paris I’interrompit, amp; dit; „Mais oui,
„ M. Singlin vouloit que vous fignaffiés. ” Jeré-pondis: „Oui, Mgr., mais c’écoit enmettantau 3, deffiis de notre nom une Declaration, que com-3, me nous étions ignorances de routes ces matié-,, res,nous ne Ie faifionsque pour obéïranosSu-3, périeurs.” II répartit: „Je ne vous demandenbsp;,3 rien davanrage.” La deffus il pric la Déclara-tion, en me difant: Voila ce que j’ai donné anbsp;3, la Soeur Heléne” amp; il la lut. J’interrompisaunbsp;mot d'acquie('cement d la condamnation. II fe tourna vers M. l’Abbé BoJJu-t 6c lui dit: ,, Eh bien,
,, je f^avois bien qu’elle feroit difficulté a cela. ”
II répondit qu’il me Ie falloit éxpliquer; que jene l’entendois pas; ce qu’il fit par un grand difcours,nbsp;qui ne me contenta guéres.
M. de Paris demanda de quoi écrire, amp; m’en
de ne leur pouvoir accorder ce qu’elles tne de-ntandent. ”
Ce refus toucha dxtrêmement notre chére Mere amp; moi auiS, voyant bien qu’il n’y avoir plus riea d efpérer. M. i’Archevêque recommen^anbsp;tout ce qu’il a accoututné de dire fur cetteaffaire.nbsp;Et en ie levant pour s’en aller: il dit; ,,Je nenbsp;„ vous demande qu’une foumidion, qu’un ac-quiefcement.” J’ctois ü troublée, que je dis,anbsp;mon grand malheur: ,, Mg'r. ne nous demandés-
nir,
Relation „ de ia ScEurnbsp;Marie An -,,
gelique^e^^
Ste. Ihe-rèfi:.
„ vous que cela?quot; C’en fut affez, cette parole me fit tomber dans Ie filet, Ce fut un avantagenbsp;merveilleux a M. l’Archev^que. II réponditavecnbsp;joie: „Ehnon, ma fille , je nc vous demande quenbsp;,, cela; non ma bonne fille j je fuis faché de nenbsp;„ pouvoir demeurer plus long-terops avec vous.”nbsp;La Supérieure lui dit: ,,Mgr., vous aurics pitiénbsp;3, de ma Steur Angelique, elle fe tuë de pleurer.”nbsp;1! repondirj ,.Je levois bien, j’en ai delapeine”nbsp;Et en s’adreflant a moi, il me dit: „Qui voulés-„ vous voir, ma bonne fille?” Jedis„Mgr.,nbsp;,, nous vous avions demande M. de Ste. Beuve.”nbsp;11 s’cn alia, en m’afifurant qu’i! Ie feroit venir.
Depuis cc moment on fut toujours après moi fans relache; Ic combat ou j’étois ne fe peut com-prendre; je fus malade tout Ie jour. Sur Ie foirnbsp;M. l’Abbé Bojfuet vint de la part de M. l’Arche-vcque. II “vit la Mere Agnes, amp; enfuite j’y fusnbsp;un peu de temps. J’étois fi mal d’un grand vo-miffement qui m’avoic pris a force de pleurer, qu’ilnbsp;ne me fut pas poflible d’y être plus long-temps.nbsp;II me témoigna une grande compaffion de 1’étatnbsp;oüil mevoyoitjSc m’aCTura qu’il s’emploieroit au-près denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Paris , afin qu’il m’ocat la peine
que J avois de la fignature fimple du FormLire Je paflai route la nuic fans dormir du rout a nlZ!'nbsp;rer amp; a pner Dieu qu’il me déUvrac delapei£o :nbsp;J etois. Je craignois hornblement dcofigner • amp;nbsp;je ne voyois point comment je pqurrois faire pournbsp;m’en tirer. De demeurer dans l’angoiffe oü j’étois, cela me paroifToit impoffible, les heuresmenbsp;paroiflbient des jours. La douleur préfentc, lanbsp;crainte de 1’avenir formoient en moi une fi terrible crainte, que je puis dire avec vérité que j’ainbsp;¦fouffert des pemes de l’autre moude.
di-e que M. l’Abbé demandoit. Comme j’étois a la portenbsp;»eaSte Ma-du ^ Oir, la Sceur me dit; ,, Monfeigneuryeftnbsp;Q •“' repondis brufquement: „ Hélas,
SfL’quot;''’.’. v«nt nbsp;nbsp;nbsp;‘1=
Secur Ange- ¦
Kiettre a la fijnatute,
donna dans !e moment même une Declaration, en me difant; „ Aurés-vous encore de la peine a-„ prés cela?” Jerépondis: „C’efl. quelqucfou-„ lagement; mais ce n’eft pas encore tout ce qu’ilnbsp;,, tne faudroit pour me mettre 1’efpric en repos;nbsp;,3 je ne veux pointcondamner M.d’ljgt;m, amp; vousnbsp;gt;, parlés, Mgr, d’acquiefcement.” Ilrépliqua:nbsp;35 Vous ne Ie condamnerés pas auffi. Acquielcer,nbsp;rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foumettre a un jugement rendu.” Je
pouvois faire une chofe res-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Communauté, amp; de nosMe-
fur’c£tte^Déc\r2dc.-”’®!“'-''quot;“quot;’‘'
ion, non plus que ma
^ nbsp;nbsp;nbsp;_____ iv/ere
_ nbsp;nbsp;nbsp;. II répliqua : ,, Votre Me-
3, re Abbsflé Ie fera;j’ai vu M. de Meaux, qui m’a dit qu’elle eft contente de ma Declaration,nbsp;” amp; qu’elle demande M. Cheron pour la re'fou-dre.” * Ea Mere Supérieure dit: „MaSeeur
Anne Eugeyik,
blantI'amp;'ermrrrcom.Sndam nbsp;nbsp;nbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?
Hie préfervlt dc figncr. D’abord on’Vquot;”! rois trop longue fi
me fit bien des civilités, amp; me dit què nbsp;nbsp;nbsp;...........
hé Bojfuet venoit me rendre réponfc fur M Jè
Je fe-
)c mectois routes les autres chofes qui fe dirent de part Sc d’amre. J’ajoute-rai léulemecc que M. de Paris, quiprétendoitquenbsp;nous nous étions donné des paroles de ne point
, Nome Reie n’a ia.als nbsp;nbsp;nbsp;fat cettelgt;éclaran!;. -a yUtsqaenta S.at
Perj'ewtio» des Rclirjeafes dc Fort-Rcjial, 1664--HS6^ ” 11 me fit cct icfc. Mais je trouvois encore d’autres difEcukcs, qui une autre Maifon j qu’il avoir détourné cela, cn /tar\'ntTvtr étoient de le faire féparément de notre Commu-nautc; cc que M. Cheron conftderoit auffi plus que tout; amp; la crainte de fcandalli’er, pareenbsp;que Ton croiroit en voy.ant ma fignature, quenbsp;j’étois dans la dispofition que demaode le For-wulaire , amp; que j’avois change de femiments.nbsp;11 trouva a cela un reméde, qui étoit de fairenbsp;un Afle qui préviendroit roa fignature, qui fe-roit voir que jc ne la donnois que par foumif-fion de refpeö;, amp; non point par Créance; amp;nbsp;que je ne, prétendois pas par la me féparer denbsp;notre Communauté', i laquelle je défirois êtrenbsp;unie autant que jamais. Je le fis, amp; le lui don-nai. II me ptomit de le faire palfcr par-devantnbsp;Notaire, 6c que ü l’on tirok avantage de manbsp;fignature, on le pourroit faire voir, 6c mémenbsp;imprimer. II me dit qu’il y ajouteroit quelquesnbsp;termes de chicane, 6c que je le recrirois: maisnbsp;comme il eft toujours occupé , 6c qu’on m’anbsp;empêchc de le voir, cotüme je le dirai, il n’apunbsp;me Ie rendre. Pour mespeines intérieureSjil me dit qu’iln’en avoit point dortni toute la nuit d’inquiétude 8c denbsp;pitic. Qimn^d il jpy auroit eu que cette feule rai- fc, ’amp; que je ne duffe fi|nlr;‘ïu’ü me^Sfoff quot;quot;f devenoit chaque jour plus inftipport^le, dc _____ _______________r ¦ nbsp;nbsp;nbsp;t dc- men tirer. ce 3 ne me narniflmr nlnu rtnfTïh e Aquot; m’en tirer, cela ne me paroiflbit plus poffible,6c je ne trouvois pointd’autre reméde i tatit demauxnbsp;que la fin de ma vie ; enforte que je deman-dois a Dieu de tout mon emur qu’ilnbsp;tnourir, dans quot; ' 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot; van» Dieu que je ne pouvois pas faire mon falut en eet état; que ce n’étoit pas de figner, ou denbsp;ne pas figner qui le faifolt craindre pour moi ^nbsp;mais que c’étoit les peines ouj étois qui etoientnbsp;caufées par la violence que 1 on éxerqoit contrenbsp;moi amp; dont je ne pouvois fortir que par la^ fignature; qu’il m’affuroit,/oi de Frêtre , n’êtrenbsp;ni péché mortel, ni péché veniel, ni imperfection: ce qu’il me difoit de telle forte, qu’il menbsp;le fit croire, les doutes dans lefquels j’étois m’é-toient déja unc aflex grande dispofition pour en-trer dans ces raifons. II me confirma que les Dofteursque l’on avoit Confulté, avoient conclu qu’on ne nous donne-roit point les Sacrements a la mortnbsp;nous paree qu’ils croyóicnc cn péché mortel ^ nbsp;nbsp;nbsp;------ . ^ nbsp;nbsp;nbsp;• -j t Supérieurs: qu’il étoit vrai o,!» nbsp;nbsp;nbsp;^ de figner,quoique d’un aucre core ---------- vrat que nous don- mes peinss en quelque chofc , il ra’avoit levé mes pevnss en queique cnotc , ie combat oü j’écois étoit encore plus grand, car jc vouloisnbsp;amp;je ne voulois pas-.la crainte ckoit nourcant lanbsp;plus forte. Jerentrai dont au Parloir, oü étoitnbsp;la Mere Agnes. Je dis ti M. Cheron. que I onnbsp;me tourmentoit d’une érrangc forte - que je v'i-L 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;you nos nions un grand ïcandale ; que prefque tour le monde nous condamnoit, a la referve de ceuxnbsp;qui étoient dans nos fentiments, 6c qu’encore ynbsp;en avoit-il pkifieurs qui euffent voulu que nousnbsp;euffions fait quelque chofe de plus que In ügnaiu- 'Relation de la R.el3tioi) „ res, 5c moi des niiennes. ” II me fit cct ac dela Saiircommodeinenc rout a fait favorable. II a uncnbsp;Marie An-merveilicufe adreffe pour perfuader, amp; d'autr.ntnbsp;geiique de plus qu il condamne route la conduite que I’oiinbsp;Ste The- tient fur nousj qu’il dit mille biens de nos amisnbsp;amp; de I’ordre de notre Maifon. Sa ruïne lenbsp;touche aurant que nous, amp; e’eft une des plusnbsp;fortes raifons qui le porte a pous faire ligner,nbsp;croyant que nous foromes obligées dc faire toutnbsp;ce qui fe peut en Confcience. Enfin il me per-fuada que je le pouvois faire. |
re que nous avions donné ; que nos Meres euf-Relation lent du confidcrer i’état oü l’On réduifoit laMai-dela Soeutnbsp;fon, Sc les a mes en particulier, ce qui étoit le Marie An-prmcipal: qu’il y en avoir aliez pour fe défefpé- Selique denbsp;rcr; que pour lui il en avoir une fi terrible dou-The-leur, qu’il n’ctoit occupé d’autres chofes, prin-cipalement depuis qu’il rn’avoit vuë: Que Ton.nbsp;croyoit que la Mere adonis étoit caufe que je ne,nbsp;me fendois pas, paree que j’étois trop attachée knbsp;elle: que M. dc Saint Nicolas lui avoir dit lui-même qu’il nous falloit féparer, amp; mettre dans _________ _ nr.;,-___ -..UI ____„r. difant que tout le monde crokoic fi l’on féparoit la Tante de fa Niéce, que nous cn mourrionsnbsp;routes deux j la M ere paree qu’elle avoit befomnbsp;de moi dans fes infirtnités, joixites a fon age, 6cnbsp;moi d’afflidion. L’on peut juger fi cette afifurance n’augmenta pas de beaucoup mon inquiétude, 6c ne me fitnbsp;pas croire que jene duflè faire tout ce que jepour-rois fans ofïenfcr Dieu, comme on s’etïorqoit denbsp;me le prouver, pour évicer un mal que je voyoisnbsp;d’autant plus grand, qu’il rn’éxpofoic a routes fortes d’afFoibliffements amp; de ten rations, amp; a yfuc-comber, fi je n’avois plus le fecours de la Merenbsp;Agnès j 6c de plus jc me trouvois obligée dcnbsp;lui rendre jufqu’i la fin mes devoirs amp; mesnbsp;fervices, d’autant plus qu’elle n’avoit que moinbsp;feule. Je demeurai plus de deux heures avec Monfieur Cheron : nous ne conclumes rien. Je le priainbsp;de confulter quelques Doöeurs que je f^avois êticnbsp;trés fermes, ce qu’il me promit. Je crus devoirnbsp;cacher aux Religieufes la fituation oü je me trouvois. Et depuis ce jour-la je ne ceil’ai pointnbsp;prier Dieu avec larmes: l’engagement oüj’ctois me fit raounr, dans l’efpérance qu’il me feroit mifcri-corde jpuifqu’il n’y avoit que la crainte de 1’of-cenfer, qui me donna: ce défir. Dés que je fus fortie les Religieufes me deman-dérent ce qpe j’avois fait. Je leur répondis que c’étoit une affaire trop importante pour fe préci-piter; que je n’avois rien a faire qu’a prier Dieu,nbsp;afin qu’il m’infpirac la perfonne qui me devoitnbsp;determiner. EHes me preflérent éxtraordinaire-menc de conclure, difant qu’il falloit revenirnbsp;plüt6t tous les jours. Comme je n’étois ennbsp;Lcune facon réfolue; amp; que j’appréhendois fort , r nbsp;nbsp;nbsp;ourva nAra -v.’----•- 1 |
Rdalion de Ia Perfdcution des Religieufes de Port-Royal^ ]66^-i66‘i. amp;(¦ Ste. rèfe, qu’il me donna de M. r - 1 ngnc Cgn«. Helation yois bien qu’on nc lui donneioit point de rela-^laScEurche, non plus qu’a nfioi; que c’étoit pourquoi conjurois de ne revenir point de plutïeursnbsp;S- ‘lue dejours' amp; de ne point dire que je lui eufle faitnbsp;1 ne- cette priére ; qu’il fit fon voyage auparavantnbsp;(c’«oit a Meaux, oii il m’avoit dit qu’il alloity)nbsp;d’y voir notre Mere; qu’il lui parlcroit de mui.nbsp;Jl me fic efpérer qu’il prendroit fon chemin parnbsp;Tomfone ^ afin de voir mon Pere amp; mon Frcrenbsp;de 'Luxanz.y. Je Ie priai de leur dire routes cho-les, afin de ne rien faire contre leur fentiment,nbsp;croyant bien que par la je fqaurois celui des au-tres, dont j’aurois voulu prendre conduite, cenbsp;qui nous étoit impoffible, dans la dure captiviténbsp;OU nous étions réduites. Ce manquement denbsp;Confeil étoit notre plus grande amp; plus péniblcnbsp;affliétion. Je ne fgai ce que J’aurois fait pournbsp;avoir un petit mot d’avis lur les doutes oüj’é-tois. xxiY. _ Letourment que I’ön me fa'fait n’eft pas croya-Ktouinefux^^^’ Religieufes étoient dans une perpétuel-Urfuiincs. Ic inquie'tudc de ce que M. Cheron ne revenoit Son Entte- point. A quelques temps de la on me vint di-sau/deVeque M. de Raris me demandoit. Je répon-Thci'cfe.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avec un tremblement terrible que je n’y pouvqis aller, n’ayant rien a lui dire , amp; que j’avois befoin derecevoir M. Cheron: mes éxcu-fes ne furent pas requës: j’cntrai done dans Ienbsp;parloir, oü étoit M. de faris avec M. Chamil-lard Sx. la Mere Superieure. M. i’Archevêquenbsp;me rcQuc trés bien gt; en me témoignant beau*nbsp;coup de douceur'. Ü m’appcUa toujours la fille,nbsp;amp; fa bonne fiUe. Ces paroles douces nc fer-voient qu’4 augmenter ma peine, car je refièn-tois vivement la violence qu’il éxerqoit fur monnbsp;3hie. 11 me paria d’abord de ma S'oeur ^nge-li^ne, qu’il me dit éne horriblement epiniatre.nbsp;Je répondis prompteroent: „ Monfeigneurje vousnbsp;5, fupplie trés hurablement de ne m’en pointnbsp;„ dire de mal; je l’aime uniqueme.nt, eJle n’eftnbsp;„ pas feulement ma Sceurmais je la, regardenbsp;„ comme ma Meie; je voasafilire qu’elle n’eftnbsp;3, point opiniatre, amp; qu’eüe ne regarde quenbsp;,5 Dieu amp; fa conference.” II ne ra’en parianbsp;pas davantage; „ Eh bien , dit tl, amp;c la Sceurnbsp;j, Marie C/ut'ren’eft eüe pas une bonne fille.?nbsp;„ connoiffés-vous bien fon écricure.” il tira fonnbsp;Mandement,amp;.me iepafla. Je dis: „Qai,iVlgr.,nbsp;„ elle n’eft pas contre faire: ne voulés-vouspasbiennbsp;„ l’imiter, reyrh tl, amp;; meutre vo:rc nom auprèsnbsp;„ dufien?” Je repliquai, „Je ne Ie puis, Mon-,, fcigneur il faut s’il vous plait que je revoie M.nbsp;„ Cheron.” II fit écarter M. Cbamillard, afinnbsp;sque je lui éxpliquafle avec plus de liberté mesnbsp;‘Eificultés. Jelui reprefentai l’état ou il nous réduifoit, de r b*?^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de figner: que j’étois dans de fi ter- que j’avois defiré vingt fois que Ic T(nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que je fouftfois vint jufqu’i lui. flmioterrocnpu, nbsp;nbsp;nbsp;dit: „Eh, ne croyés, |
,, vous pas que je fouffre aulli de mon cóté? Si Relation ,,, vous fqaviés la violence que je me fais,celaeftdela SoBurnbsp;„ tout-a-fait contraire a mon naturel.” Je luiM^?’'®nbsp;répondis, que je croyois bien qu’il s’en faifoitnbsp;mais que néanmoins il ne tenoit qu’a lui de nousnbsp;laiifer en répos, en ne nous demandant plus rien.'^‘^‘^' Il répartit, qu’il ne Ie pouvoit; qu’il étoit oblige de nous faire obéïr. Je lui reprefentai de nouveau mes difficuirés fur fa Declaration, que jenbsp;Ie fuppliai trcs-humblement de lever, qui étoientnbsp;rac‘iuiefcemettt a la condamnation, amp; Ie prétev-te de notfe défobeijpince; que nous n’étions pointnbsp;défobéiiTantes, puifque ce n’étoit que la craintenbsp;de Dieu qui in’empêchoit de lui obéir. Voyantnbsp;qu’il ne vouloit point du tout changer tout ce-la, je lui dis: „Je ie fouffre done comme unenbsp;„ injure qu’il plait a un pere de nous dire.”nbsp;li trouva bon que je revillè M. Cheron, amp; menbsp;promit de me l’envoyer. Comme il fut levé, M. Chaemllard fe rap-procha, me priant de figner, de ne laifl'er point aller Monfeigneur, amp; pour quoi je voulois re-voir M. cheron. Je lui dis: „M. ,je vous prienbsp;„ de me laiffer en répos, j’ai dit mes raifons anbsp;„ Monfeigneur.” II trouve bon que j’attendcnbsp;M. Cheron; je lui ai'dit toutes mes difficultés,nbsp;c’eftavec lui que je défire conclure ce que j’au-rai ^ faire: autrement je ne fcaurois rien faire. De plus quand j’y ferois réfoluë, je ne Ie fe-rois pas aujourd-hui, paree que ia Mere Agnès a pvis médecine, amp;C que je ne Ia veux pas fur-prendre. Il nie dit: ,,Klle nten T^aura rien.” Je répliquai : ,,Comment, M., Croyés-vousque „ j’agitlë comme cela avec notre Mere.?” Je luinbsp;dis tout, jufqu’a mes plus fecrétes penfégs. Pendant ce dialogue M, de Paris paria a la Mere Supérieure. II s’apperqur que nous n’étionsnbsp;pas d’accord, M. Chamillard Sc moi; il lui dit: „ Laifles-la, M.,je fuis content d’ylle, eüe veut encore voir M. Cheron ,céa. cft raifonnable, ”nbsp;puis en s’adreffant a rooi il me dit:.,Nous allonsnbsp;a Port-Royal, que voulés-vous y mander ? ” Je répondis: „Je vous fupplie trés humblement, ,, Mgr., de m’cnvoyer un Irabit de Sceur Con-„ verfe, c’eft' la plus grande grace que vous me „ puiffiés faire; au moins il n’y auroit plus riennbsp;j, a me dire: car fi je figne, ce feta a condi-„ tion de n’avoir jamais de charge dans la Mai-„ fon, ni petite ni grande.” 11 dit „C’eft-Unbsp;„ Ie fentiment d’une bonne Religieufe.” Jere-vins avec joie de n’avoir rien fait, mais elle n’étoit pas entiére;. car je voyois bien que toutesnbsp;fes Vifites étoient toujours de nouveaux engagements. Si je n'avois parlé a perfonne amp; quS'nbsp;je n’cuflë point demandé avis, j’aurois évitécette-maiheureufe fignature. Dès Ie lendemain M. Cheron revint. H tout ce qu’il m’avoit dit, mais plus forcement. - cheroB Ce qui m%erfuada davanuge ce fut ¦ nbsp;nbsp;nbsp;’ 'MeCurélt;ierw/,quiavoitqu-eiij‘'^°% |
'B.elatmi de la Verfécutton. des Relipeufes de Port-Royal^ ï66^-i66^. 85 trip nbsp;nbsp;nbsp;suroit pitie ...V,. nbsp;nbsp;nbsp;” l’Archevêquenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;üifant, voila Mr. cement lui faitoic peine, mais il elt cocvvenu ’’ 6c fe bourreau nbsp;nbsp;nbsp;' avec raoi, que c’eft une maniére de pailer,6c téte, j’irois au dernier'^L^quot;^'' il m’a dit que vous ne devies point faire de „ rance que Dieu, qui voit laVrainm cue Ikfri „ roffenfer,me feroit miféricorde.” cSvüd! tablement la difpofition oü j e'tois. Je lui avoisditnbsp;la meme chofe ie matin. Elle prenoit cela comme une violence que je me faifois, ,qui me feroicnbsp;aller droit en Paradis: efetoient leurs termes. Jcnbsp;changeois fi fort, que je croyois aller évanouir.nbsp;Je ne penfai jamais revenir du Jardin oü l’on m’avoit mén£e,nepouvantpre!que marcher. Je ren-trai dans notrechambre,6c me mis a genoux devant la Mere Agnes--, en pleurant fi fort, que jenbsp;n’en pouvois plus. I! eft certain que fi Dieu luinbsp;avoit infpiré de me dire Ie moindre mot, j’auroisnbsp;tout-è-fait rompu l’engagementoüj’étois avecM.nbsp;1’Archevêque; mais raffoibÜffemcnt dans Icquclnbsp;elle m’avoit vuë lui fit apprehender de ns me pou-i, 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voit- Relation fifraé Ie Vormulaire {implement, niais fans révo-delaSceur quer fes A^es, amp; que nos Meffieursavoiencécrit Marie An- pour Ie juftifier: que c’étoit la meme chofe denbsp;qelique de „ous i que nous avions fait des Aöes qui écoiencnbsp;Sie. The-publics; que nous^nedevions jamais lesréiradler;nbsp;réfe. qu’il faudroit plutót fouffrir tout; que nous avionsnbsp;même encore plus d’avaniape que ce Cure, pareenbsp;qu’on nous donnoit une Declaration, amp; que M.nbsp;TArchevêque la lui avoit éxpUquée li favorab'.e-ment, que je nedevois rien craindre’. que de plusnbsp;mon Acte me juftiftoic tout a-faic devant Dieu,nbsp;amp; même devant les hommes, auiri-bicn que nosnbsp;proteftations, oü nous défavouions tout ce quenbsp;nous pourrions faire dans ia Captivité de contraire aux fentiments que nous avions étant en liberty. Je trouvai cela fi jufte, qu’il me fembioit quenbsp;j’en requfle un grand foulagement; ce que je re-connois préfentement être une marqué de mon a-veuglément, amp; de mes ténébres. H m’ajoutanbsp;que pour Ie terme d'acquiefcement, il ne lignifioicnbsp;que foumitfion, 6c qu’ii écoit ufwé dans Ie fty-le de 1’EgUle; amp; qu’ainfi je ne devois pas tar-der a ligner, de crainte que M; de Rans nenbsp;recirac fa Declaration, comtne on 1’en folliclenbsp;toif. Je lui dis avec confiance, 1’en croyant capable, que j’avois ouï-dire que de ligner, c’étoit comme de rénoncer la foi, 6c Ie jetier dansnbsp;I’étang de feu 6c de fouffre; que cela me fai-foit une horrible peur, quoique je n’euflè jamaisnbsp;pu me Ie perfuader, paree que ü eek étok vrai,nbsp;M. de Singling 6c M. de St. Cyran n’auroientnbsp;pas voulu que nous euffions fait la petite figna-ture qu’üs avoient propofée, qui ne me fembioit pas meillcure que la Declaration de M. l’Ar-chevêque. II me dit en marquant une grande fur-pri{ê amp; un grand étonnemenc; „En véritc voi-„ la qui eft étrange, ceux qui vous one dit celanbsp;,, one tort, je fuis aifuré que M. ^r?iauld \ai~nbsp;„ même ne Ie voudtoic pas dire, 6cencoremoinsnbsp;„ M. de St, Cyran . dont je f(iai les fentiments. J. ainbsp;„ confulté Isrl.Guiliebert fur vous: d’abord l’acquicf- que vous ne opies point faire de diffieuké de figner dans l’état oü l’on vousré-„ duifoit.” Enfin apiès beaucoup d’éclairciflè-menrs, 6c d’aflürances que ma Confcfence n'é-toit en aucune lone engagée, il détermina que jenbsp;pouvois 6c devois figner, 6c me répéta plufieursnbsp;Tois, que je ne ferois ni pêché mortel, ni pêchénbsp;veniel m meme d'impeifedtion; Öc pour abré-pr il conciuc que je uevois Ie faux dés ce jour-li M. 1 Archtveque venoic. Depuis ceu^ condufion je demeurai dans une grande angoiüe, me trouvani d’un cóté peifua-dee des raifons qu il m’avoit dices: deforte qu’ilnbsp;me fembioit que je meniirois fi je difois que c’é-toic ma Confcience qui me retenoit de figner amp;nbsp;que je ferois dans un perpécuel déguifement: d’au- |
tre part, j’avois beaucoup de troubles amp; de pei- Relntion nes de faire une choiè differente de nos Meres 6c de la Soeurnbsp;de nos Scrurs.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Marie An- ^ iVl. 1’Abbé Bojfuet vine ce même jour Taprès- Rcliquede dince: les'Rcligieufeslui avoient mandé quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l-he- Cheron m’avoit décerminée. 11 me congratula cette Rcfolution , 6c m’c.xhorta fort a 1’éxécu-ter. J.e lui répondis avec iarmes, que j’avois une f-Abbénbsp;peine extréme de faire une chofe différente de Ia Boffuct lanbsp;Agnès. amp; dek plupart de notre Commu-“*5nbsp;naute; que cela me railoit bien craindre que ccgnawrc.nbsp;ne fulient mes pcchés qui empêchalienc que jenbsp;n’euflè k même Réfolution que les autres; 6c ¦nbsp;l’angoiffe extreme oü j’étois me fit ajouter, quenbsp;j ctois mcchante. ,11 me répondit, qu’il ne dou-toit point que la Mere Agnès ,6c peut-être d’au-tres de nos Seturs, n’eufleni plus de vertu quenbsp;moi; mais qu’en eek elles me feroient inférieu-res; ce dont je ne demcurai pas d’accord ; carnbsp;dans mes plus grands obfcurciflemcnts, j’ai tou-jqurs cru que celles qui avoient Ie plus de ferme-té étoient les plus heureufes, 6c que c’ctoil manbsp;fqiblefle amp; Ie défaut de lutniéres qui me faifoiencnbsp;helleer. 11 employa tout fon Entretien ,qui duranbsp;trois heures, a me dire quantite de raiiöns pournbsp;me perfuader de la néceffiié de fe rendre a l’o-béiflance; ce qui n’empêchoit pas que je n’euflenbsp;beaucoup de repugnance a me rendre a cette action , dont mes Iarmes étoient témoins. J’aurois voulu toujours retarder, mais la Supé- xxvir ïieure au contraire envoyoic coup fur coup a 1’Ar-M. de i-arisnbsp;ehevêché pour fupplier Monfeigneur de venir,nbsp;quoi lui meme nc perdic pas de temps, etant ve-Matie poucnbsp;nu aufli-tót que M. Cheron lui eut parlé. Quand 1“'padcr ei.nbsp;on m’eüt dit qu’il éioit arrivé, 6c qu’il menbsp;doic, je demeurai fi faifie, 6c fi conffernée, quercfTenccDnbsp;je n’ai jamais cprouvé une pareille peine. Jenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eau- a ia Soeur de Chaudenier: „Je n’en puis plus,rf'f,„Pf' ” nbsp;nbsp;nbsp;Sceur, fi l’on fcavoit 1’état oü nous reduic, on en auroit nitié.^ Si l’on |
eligieujes de Po'st-'Royal, i66^-i66^. nbsp;nbsp;nbsp;Sy Rel.ation relevée, je dis en m’adreffant a la Supérieure: de la Sosur „ Je vous fupplie, ma Mere, de ne point chan-MaiieAn-„ ter d’aclions de graces, comme vous m’avcsd®nbsp;„ dit qu’oti a fait au Calvaire pour ma Sceur The-,. Heléne; car je vous affure qu’il n’y a pas de'^®^®' ,, quoi,quot; Elle me répondit qu’elle me Ie pro-mettoit, que la confidération feule de Ia Mere Agnh l’en empêcheroit. Elle dit a la Soeur denbsp;Chandenkr qu’elle avoit entendu quand M. denbsp;Paris m’avoic recommandé a elle,amp;ravoicchar-gée de me divertir. Elle lui répondit; „ Ma Me-„ re, il faudra que nos Sueurs lui viennent chan-,, ter la Mufique,” (c’eft qu’elles font pour bnbsp;moins une douzainc qui la chanrent,) ha Mufique dis-je, je Juis hien en tramde Mufique. XXVIÏI.'_nbsp;Elles m’accompagnérent en notre chambre.nbsp;me mis a geooux devant notre chére Mere, l’af furant que je n’avois point change, amp; quej’étois torabéecu toujours la mcme. Je ne fis que pleurer Ie foir. - ffnbsp;II ne me fut pas pollible de fouper ; maïs la nuit i'aygjt fait,nbsp;je me trouvai dans une douleur,'dans uatrouble,nbsp;dans une afflidtion inconcevables; amp; je puis direnbsp;que je fouffris dans mon efpric des peines plusnbsp;grandes qu’on ne peut fouffrir fur la rouë. Jenbsp;vis dairement tout ce que je n’avois jamais vu; ilnbsp;me fembloit qu'on eüt óté un bandeau de deffusnbsp;mes yeux. Je ne pouvois comprendre pourquoinbsp;j’avois fait cette fignatute, puilque nos Aétes é-toient plus que fuftifants. La Déclaration me parut un veritable picge; l’acquiejcement d la con-damnatien me faiioic une frayeur horrible ;amp; monnbsp;nom fur Ie Mandement que ma confcience naere-prochoit continuellement, joint au fcandale quenbsp;j’avois donné i tous les amis de la véricé, amp; ennbsp;particulier a mes trés-chéresSceurs, mefirent voirnbsp;l’abime ou j’étois combée. Mon mal me paroif-foit fans rtméde amp; fans confolation; je n’euspasnbsp;un moment de répos, amp; je pleurois fans relachenbsp;dans une amertume incroyable. La Sceur de Chandeuier qui me trouva Ie matin dans un état li pitoyable , csr j’tvoisle vilagetoutnbsp;contrefait a force de pleurer fit ce qu’elle putnbsp;pour tne remettre. Je lui dis que mes péchés a- yoienc attire fur moi ie jugement de Dieu; que je lavois ofFenle; que je n’aurois jamais de répos ni de joie en toute ma vie; qu’elle voyoicounbsp;la fignature reduiioit les perfonnes; que ma main menbsp;faifoit horreur. Cela étoit fi vrai, que je ne la-pouvois regarder, amp;lacachoistoucnaturellement. Te difois fans ceffe » la Mere Agnès queje voulois me rctrader, amp; ^ f e n® m’en eüt empéchée,nbsp;je 1’aurois fait;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vouloitque nouseuffions avis avanc que de rien faire. Les Religieufesn’o-foient plus approcber de mot, tant jc leur faifois de peine de tanc pleurer. Je detnandai M. Cheron, je lui disl’angoiffeoü cette aft'Ot' m’avoic mife. 11 me paria long-temps, chercher m. o__’«niira forrcmenc Olie i?» nbsp;nbsp;nbsp;r-;- j nbsp;nbsp;nbsp;-----j votre - de Sc. Cyra» dit au bon M. Vinceat qu’il „ n’y avoit point d’Eglife. ” Jc dis en pleurantnbsp;fort; „Je fuis.bien malheureule.d’avoir figné,nbsp;,, puifqu’on me parJe déja de la forte; M.deP-*-„ ris me dit fort doucement: ” Ne vous fachésnbsp;j. point, ce n’eft que par rencontre ce qu’on ennbsp;” '°*h' ’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;allant, il m’affura que j’avois tres bien fait; que je n’avois rien a craindre;que 5 nbsp;nbsp;nbsp;I y avoit du rnal il s’en chargeoic très volon-Ciers; qu tl me défcndoit d’etre trifte. Apres i^voir fait quelques pas vers la porte, il revmt a la grille a la Soeur de Chandenier, a quinbsp;il dit. ,ïje^ vous la recommande, divertilïés-ianbsp;„ bien; qu’elle fe tienne en répos.” Ces parolesnbsp;me percérenc Ie cceur de douleur, amp; mefirentnbsp;fouvenir de ce qui eft dit dsns l’Evangile , quenbsp;quand Ie fort arm( eft entré da?is une ame ^ iltientnbsp;tout en pdix. J’entrai dans Ie Jubé qui étoittoutnbsp;proche, je me profternai devant leSt.Sacrement, 6 nbsp;nbsp;nbsp;dis Ie Miferere, J’éxpofai a Dieu mon état*nbsp;amp; la tnifére que je rqffentois déja. Qiiand jefus M, mal. Je me confeffai j’avois fsandalifé mes Sceurs vangile ,t’a jettée, Rtlation de la Vèrfécutisn des K Relation Quari'^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;repaiié Ie Alandemenc, on de ia Sisur me donna de grandes iouanges d’avoir fait une li Marie An- bonne oeuvre j que j étois crop raifonnable amp; tropnbsp;gelique de douce pour rélilter- que même li je n’avois pasnbsp;Ste, The- detnandc de fuivre la Mere A^nès ^ il ne m auroitnbsp;réfe. pas óté de notre Monaftére. Puis en me regardant , il mc dit d’un ton fi abfolu qu’il mc htnbsp;peur, croyant que c’étoic quelquc nouvelle cho-Pc • vous defends, ma Fille, par route lanbsp;gt;,? puiffance que j’ai fur vou, en qualité de vo-j tre Archevêque, d’avoir jamais de la peine denbsp;»j ce que vous venés de faire. Je ne veux pointnbsp;j, avoir de filles fcrupuleufes.” Je dis quelquesnbsp;parolcsi, qui faifoient entendre que cela n’étoic pasnbsp;cn fa puiffance. Il me detnanda enfuite mon fentiment fur nos Sceurs qui avoienc figné, Je dis, qu’il n’y avoitnbsp;que les crois qui étoienc dehors, amp; ma Sceurnbsp;Melthilde qui ra’euflenc fait quelque impreffion;nbsp;que les autres ne m’avoient pas furprifci amp; je nenbsp;parlai pas trop avantageufement de ma Sceurnbsp;leUvie : la Soüprieure pric la parole pournbsp;dire : ,, Ma Soeur Louife Eugenie me mandenbsp;„ qu’elle agic avec la Communauté parfaitementnbsp;„ bien. ” M. l’Archevêque répondit; ,, Ellc anbsp;,, figné de fi bonne maniére, elle a e'té la pre-„ tniére. La Soeur Dorothée eft une bonne Re-„ ligieufe, elle me dit au Scrutin de la Vifitenbsp;,, qu’elle voulolt figner j qu’elle avoit eu beau-y, coup de peines dans li Mailbn, de ce qu’otinbsp;3, vous portoit a n’avoir point de refped amp; d’o-3, béïffance pour Ie Pape 6c les Evêques.” Jemenbsp;récriai; „En véricé, Dieu lui pardonne, il n’y anbsp;„ point de Religieufe qu’on aic plus inftruice dunbsp;„ contraire. Nous npus ibmmes mifes fou? lanbsp;„ Junldidlion des Eveques. U , ho-nm» aunbsp;„ monde qui au tanc relevé la Hiéiarchie que Mnbsp;„ de Sc. Cjran, on n a qu a lire fon Livre de Ptlnbsp;trus Aurelius. Oui, dit M. de Parh |
voir 1’abime oü el)e étoit ___^_____J - -f nbsp;nbsp;nbsp;AViv amp; m’aflura fortement que je .n’avois point de cl-o. , i„ .TT» r-T-nfoHoi ft avoit fignc, paree trouble o»'. La parole de 1’E- lafigoiturc |
'Relation de la Rerfécution des Jiel'tgkufis de Fort-Royal, 1664.-166^.
qu'il vaudroit mieux être jet té dans la e a_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fortoic point de mon efprit: c’étoit-la
tnon grand fcrupule, auflTi-bien que de m’êtrefé-Ste^The-P**^^^ en quelque forte de la Communautéi car réfènbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reftcmaconfcience nemereprochoit point
d’avoir condamné M. d’Tpres amp; la grace efficace dc Jefus-Chri(l^ après tout cc quej’avois décla-ré; amp; je crois encore que Dieu,quivoitlecoeur,nbsp;ne me confidére pas comtne ayant fait cette fau-tc: mon malheur eft que voyant mon nom fornbsp;Ie For'mulaire ^ on ne fqait pas quelle eft ma difpo-iition. M. Cheron me confola. J’étois bien-aifenbsp;dc trouver une perfonne de confiance, a iaqudlenbsp;je pouvois me confeffer avec liberte amp; finccrité.
Quand je fos de retour auprès de notre che-re Mere, je lui dis; „je fois pourtant bien.ai-„ fc, ma Mere, d’avoir été i confeflè: ” £l!e me répondit: „Et moi je fois bien-aife de n’ynbsp;„ avoir pas été.” Je ne laifTois pas néanmoinsnbsp;d’etre toujours dans la même afflidiion, amp; Ienbsp;peu de repos que j’avois ne duroit pas plus d’u-nc heurc. Ce me devenoit une cbofe inluppor-table quand les Religieufes m’cn témoignoientnbsp;leur joie. L’on me mena ftigner une malade knbsp;I’infirmerie. II y eut une Sceur qui me dit qu’el-le e'toit ravie de l’adtion généreufe que j’avoisnbsp;faitc. Je lui répondis: „Hélas! ma Sceur ,c’eftnbsp;„ Ie fojet de mon humiliation pour route manbsp;„ vie:” amp; il ne me fut pas permis de retenirnbsp;mes larmes. Le lendemain j’y retournai faignernbsp;la Mere Supérieure, amp;¦ la même chofe m arri-va. Elle mc prefla de communier, car je nenbsp;pouvois m’y- réfoudre. Je vis M. Cheron, quinbsp;m’y .obligea, amp; la Mere ^gnès le voulutauffi.Jcnbsp;le fis done après avoir pafte routclanuitenpleurs.nbsp;Je demandai inftamment a Dieu qu’il me donnatnbsp;un moyen de fortir de fétat oü j’étois; il n’y a-voit rien que je n’eufiè voulu faire, routes les penitences de la Régie me fembloient douces j jenbsp;les regardois comme un reméde pour tempérernbsp;un peu la douleur d’une plaie qui m etoit infi-niment fenfible. Je delirois que Dieu me rcu-nit a nos chéres Soeurs, afin de me pouvoirnbsp;profterner a leurs pieds.
Les deux Religieufes que nous voyons amp; la Mere Supérieure ne venoient plus nous voir,nbsp;comme elles avoient accoutumé deux ou troisnbsp;fois la femaine , paree qu’elles difoient que jenbsp;les faifois mourir de me voir toujours plcurcr;nbsp;elles me plaignoient de ce qui me foulageoit;nbsp;car mes larmes, quoique très améres, me con-foloient, dans l’efpérance qu’elles étoient très-agréables a Dieu.
Dans le mois dc Novembre rEcclefialtiquc iknavrcunqué jg yoyois me dit, qu’il avoir requ en fe-cccHinamp;llr, cret une Lectre de ma Sceur Melthilde, qui le
XXXT. Son Entre-
XXX,
Son Erirre-
ouc liir letiion a'nbsp;V AbbïiTe.
(jj mettoit fort en peine j que cette pauvre fiUe lui mandoic qu’elle avoir bien des chofes k lui dire,
ii eüe le pouvoic voir ; que M. l’Archevcque j’étois amp; route notre Maifon; j
lui avoir dit qu’elle lui avoir promis de lui obéir Relation en tout ce qu’il voudroit, ce qui n’étoit pasdeiaScem-vrai , ne s’étant engagée a rien, hors la figna-Marie Au-ture: qu’elle étoit dans une telle affliction, qu’elnbsp;le craignoit de fe dcTefpérer. Ce fut ce qu’il menbsp;dit de cette Lettre; è quoi il ajouta, qu’il feroit^®nbsp;fon poffible pour Taller voir,amp; découvrir lesdef-feins de M. de Paris: qu’il penfoir qu’il s’agif-foit de Téleétion, que la fin du tnennal de notrenbsp;Mere approchoit. Je lui dis qu’il nous faudroicnbsp;done rcunir routes enfemble pour Ia faire. 11nbsp;me dit : „On ne fera pas cela, paree qu’il n’ynbsp;„ aura que celles qui onc figné qui auroncnbsp;j, voix.”^ Je répliquai ; „Ce fcroit la une plai-„ fanre éledtion; je vous aftlire, M., que je n’cnnbsp;„ ferai pas ¦, amp; que ft Ton me vient demander manbsp;„ voix, je répondrai que je n’en ai point, ft nosnbsp;„ Meres n’en onc amp; toute la Communauté, amp; quenbsp;„ nousn’ayons lamêmelibertédechoifirqueparlenbsp;,, temps pafte.” II approuvafort mes lèntiments,
Sc il me fit aflêz. voir qu’il étoit oppofé a cette prétenduë éieétion.
La Mere Supérieure me mit aufli for eet article: elle me dit, fans que je lui .nbsp;donnafle occafion , que le temps de 1’éleélionnbsp;approchoit, qu’il falloic faire tour cc qui fepour-wariê fut'*nbsp;rolt pour faire figner la Mere ^gnès auparavant, 1' 'nème fu-afin que nous euffions la liberté de Ia faire Ab-Iquot;’nbsp;befte, qu’autrement il y auroic bien du défor-dre; amp; elle me park dffez clairemenC ia-deftus
pour me faire comprendre qu’on y penfoic :Jc répondis fi fortement a tout ce qu’clle me dirnbsp;amp; je lui fis bien voir que pour ce point-la ünbsp;n’y avoit rien a faire, taneque nous ferions fé-parées, que je fus altez heureufe pour la fairenbsp;convenir de routes mes raifons. Je lui dis en-tr’aucres chofes notre proteftation , qui rendoicnbsp;nul tout ce que nous ferions dans Toppreffion.
Elle me promit de dire a M. de Paris que je ne prendrois aucune part a cette affaire.
Le jour de la Preiéntation de la Sainte 'Pier- x.xvii ge, qui eft celui de ma Profeflion, je ne com- Accident ounbsp;muniai point: j’entendis la Meffe dans des pei-,b fa't 'o™-nes fi terribles , que j’en tombai en fo'^lefte ;nbsp;nous édons feules dans le jubé. Notre chérenbsp;me jetta de Teau bénite pour tacher de me fairenbsp;revenir, on me remena a notre Cbambre. Lanbsp;Mere Supérieure vine auffi-tót. Elle me témoi*nbsp;gna la pcine oü elle étoit de me voir fi mal, amp;nbsp;encore plus de ce qu’elle voyoit bien qu’elle nenbsp;pouvoic apporter de reméde a la trifteflè oü j’étois , qui étoit la caufe de eet accident. Ellesnbsp;étoient mortifiées de ce que je n’avois pas com-munié; elles m’avoient dit la veille que M. TAr-chevêque feroic bien-aife de me communier denbsp;fa main ¦¦ (c’eft qu’il dit la .Vieffcdu renouvelle-ment de leurs veeux ) Je n’avois garde de youloirnbsp;paroitrc a une telle Cérémonie, dans Tétac ou
Sr nbsp;nbsp;nbsp;i’étOlS biCH plUtOC
poitée
-ocr page 89-¦Relation de U Pérflcuihn des nbsp;nbsp;nbsp;de Port-Royal, 1664.-166^.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 f - nous avions donné des Lettres, ce qui étoit trés faux. J’aurois pourtanc fort défiré que Dieu nous^*^nbsp;eut envoyc quelque occafion de pouvoir tnandernbsp;de mes Nouvelles a quelque perfonne de confian- perfonncs i^ui fi difcnt ’nbsp;«mis de P.R. „ Relation portee ï me cachet pour communier , puifque de laScEurcette grace dont j’étois ft indigne, me rendoicnbsp;Marie Au- didérnblable a notre chére Mere amp; a nos cheresnbsp;geliqiie de jjoeurs. Ste. The- gi je n’avois point cramt de faire parlcr ces rèfe. bonnes Religieufes, qui croient que nous fom-mes accoutumées a êcre des annc'es fans commu-nier, je m’en ierois toujours retirée,amp; me feroisnbsp;qu’ciie tient feulcment contentéc d’aller a Confefl'e; car j a-poiir nc vouë que j’ai été toujours bien-aife d’avoir kper-K Met miffion d’approcher de ce Sacrement, dont ilnbsp;de ïgt;arler mg fembloic avoir un très-grand befoia; oc c eltnbsp;d«iie. cette privation quia été ma plus grande peinc,nbsp;furtout de f^avoir qu’on me Ie refuferoit a lanbsp;mort; cc que je ne confidérois pas moins quenbsp;comme la marque de ma réprobatioH. Je n’avoisnbsp;Hcanmoins cette penfée que pour moi feule, anbsp;caufe, comme j’ai dit, de quelques peines parti-culiéres ou j’étois. XXXIV. M. de Paris paila route la journée a la maifon u'femon'”'* entendimes Tapres-dinde un iermon quifutnbsp;d'un™^”fuitc. d’un Jéfuitemais nous ne Ie fgavions pas. Dansnbsp;Ellc voit quot;l’Exorde il s’adrefla a Monfeigneur, amp; comparanbsp;qudqucs fon zèle a celui des ^mhrosjès 6c des Au^uflins. Achevés, acheves, Monfeigneur, ce que vous avés ii hardimenc commencé; n’épargnés riennbsp;„ pour ramener ces brebis qui fe font éloignéesnbsp;„ du troupeau.” Je ne me fouviens pas alfezdunbsp;refte pour Ie dirc. Nous ne fimes pas femblantnbsp;de rien, non plus que nous avions faitalaSc. Afi-ihel^ oü un Abbé «..éléfare nous avoir comparéesnbsp;a Lucifer dans fon Orgueil. II y avoit beaucoupnbsp;de fcculiércs dans la Maifon; 6c il y eut quelquesnbsp;Dames qui nous virenc. Nous nc les connoif-lions point, amp; ne leur répondimes qu’a quelquenbsp;compliments indiffdrens. Ellcs nous témoigné-rent de la compaffion de nocre c'tac, furtout Ma-demoifellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laquelle s’attendrit même en me parlant. Ellc me dit qu’elle diroit denosnou-vellcs a Mademoifelle Boumeau^ qu’elle nous ap-prit étre fa parente. II y eut encore une autrê Dame qui me témoigna bien de la bonté. Ellenbsp;me dit qu’elle avoit cu joie d’apprendre que j’a-vois figné. Je lui répondis que je l'avois fair en-fuite de la De'claration que M. l’Archevêque m’a-voit donnée^ qu’autrement je ne m’y ferois pasnbsp;réfoluë. (J’étois dans 1’errcur que c’étoic unnbsp;moyen qui ótoit Ie péril du Barmuhire.) EUe mcnbsp;dit tout bas : ,, je ne fuis pas contraire a votrenbsp;,, Maifon, je vous defends partout, mais je fe-„ rois perdue fi elles Ie fqavoient céans ( voulantnbsp;parlcr des Religieufes.”) C’eft une de leursnbsp;Bienfaicrices. Le bruit s’étoit répandu que jenbsp;m’étois évanouië le matin; 6c j’ett étois encorenbsp;bien mal, cc qui faifoit grande pitié a ces Dames.nbsp;Elles m’offrirent, fur ce qu’on leur dit que j’avoisnbsp;une loupe au cócé, de m’envoyer un Chirurgiennbsp;habile a ces maux-la. Je les remerciai très-hum-blement. Tout cecife paffa en préfence des Re-hgieufes ,lcfquelles ncanmoins foup^onnérent que |
cc j amp; quelque confulion que j’eufïi; de ma fau-^Jr ^ te, elle ne me donnoic point de craince de I’accu'*'^^’nbsp;fer a mes véritablcs Peres. Je difois inceflamment a notre chére Mere , xxxv. que tout ce qui étoit le plus pénible de notre pri- charité denbsp;fon, étoit de ne pouvoir avoir un véritable Mé-decin, pour guérir une auffi grande maladie que égard,nbsp;la mienne. J’efpérois trouver en fa charité 6c ennbsp;fi bonté la même compaffion que fefus-Chrifl anbsp;euë pour les pécheurs; 6c qu’il ne me refuferoitnbsp;pas fon affiftance, puifque Dicu avoit mis dansnbsp;mon coeur un défir finccre de fuivre fo avis, finbsp;je les euflë pu avoir. Je faifois des priéres cond-nuelles pour demander a Dieu ce fecours; fa mi-féricorde m’en avoit donné un grand en la perfonne de notre chére Mere: il ra’eft impoffiblcnbsp;d’éxprimer quels ont été fes foins, fes charités,nbsp;fon fupport 6c fes peines, jufqu’a fe vouloir levernbsp;la nuit paree qu’elle m’entendoit pleurer; ce qu’elle fit une fois par un grand froid; 8c fi je ne menbsp;fulR jttcée trés promptemenc au bas de notrelitnbsp;je 1’aurois vuë auprès du mien.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* Je fus deux heuresauprès d’elle,fans dire aujre chofe, finon que mon mal étoit fans reméde; quenbsp;ma mifére m’avoi: jettée dans eet abime, ’Ellenbsp;me fit voir que je ne devois point perdre la con-fiance en Dieu, qui pardonnoic les plus grandsnbsp;péchés quand on lui en demandoit véritablementnbsp;pardon; 6c que la difpofition oii j’étois de fairenbsp;tout ce qu’on me confeilleroit, étoit un témoi-gnage de la miféricorde de Dieu; amp; comme ellcnbsp;s’appergevoit que je cachois toujours ma main,nbsp;ce que je faifois comme naturellement 6c fansnbsp;prefque m’en appercevoir, elle me la prit 6c lanbsp;baifa; ce qui me fit fouvenir de Saint Jean l’E-'vangelifle. Je lui difois pendant ce temps-la: „ Ma Mere, je fgai que vous êtes bien ferme, „ mais fi vous ne 1’étiés pas je vous dirois de ne « jamais figner; 6c que fi vous l’aviés fait, jenbsp;j, croirois certainement que vous en raourriés; „ car vous ne porteriés jamais la défolation ou r Jr?quot; u?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;adtion.” Je crois que fans refnpr^^^''® nbsp;nbsp;nbsp;défefpérée : mon rirA • nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ augmenta de beaucoup; je m’eA r “^^¦'cufe de fervir une perfonne qui ibuf-it pour une caufe fi fainte; óc en même-temps je aeplorois mon malheur de n’avoir pas perfévé-re avec elle dans fes tentations. Voila une petite image de 1’état ou cette fitrna Sn nbsp;nbsp;nbsp;amp; tout ce’^queSonS J en dis n eft nen en comparaifon des peines cue ^-vèe j ai fouffertes avant que de Ia faire 6c aorèsnbsp;faice. Je ne puis même confier au oaK inbsp;qui s’efl paflé dans mon Efprit: ce qui mSfafinbsp;craindre le jugement de Dieu ffir les nerfonne^quot; untel «mm.ndcSen'; tanc |
-Relatioft de la Verféc'ution des Bedigteufes de Port-Boyal, l66^-x66^. nbsp;nbsp;nbsp;91
•Relationrer mes hens, , nbsp;nbsp;nbsp;.
de la Sffiur comme une penitence de ma faute.
Marie An- J’eus vcrirablement unejoie trés fenfible.^ J-no-gelique lie ere ch'.'re Mere n’en fut pas moins confolée ^^tjuc Ste. Th^'moi. J’ai etc jufqu’au dernier jour dans lamemenbsp;refe. captivicé , fans voir perfonne (hormis depuis lenbsp;mois de Mats mon Frére amp; ma Sceur de PoMpo-capUvité oli we,) fans écrire a qui que ce foit, amp; fans fairenbsp;cUc Cen°'jl-un feui pas dans la iViaifon tome feule. T’étois
Vi ranlguc la nbsp;nbsp;nbsp;j, •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-rs t.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . r. . _ t.
fignanire.U- COnduitC _ le fe loue aller au Jardin ^nbsp;beaucoup dfigieufes; amp; la Sceur qui avoir loin de nous, qu’on
laucmion ° nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.’T .
de ciiieiqucs I’otnmoit rrorre nbsp;nbsp;nbsp;ne me quittoit point.
Si quelquefois nous manquions de quelquechofe,
_ je n’ofois pas defeendre le dégré pour Taller qué-' rir; par éxemple du feu, du bouillon, de Teau amp;c. . . Cela n’arrivoit que rarement, car ellesé-toient éxtrêmemenc foigneufesöc prévenantes; amp;nbsp;nous fommes obligees de reconnoitre toute notrenbsp;vie la chatité de celles qui étoientauprès denous.nbsp;Elles nous out donné les chofes éxterieures avecnbsp;abondance. Si nous eulTions été mieux logees,nbsp;nous n’aurions point fouffert en nos corps. Ellesnbsp;ont pitié des infirmités, amp; les foulagent aurantnbsp;qu’elles peuvent. Ce font des Filles qui ontcer-taineraent beaucoup de 'Vertu amp; de piété^ trés
que j’acceptai de tout: mon Cüeur rn’en diipcnfer j’écrivis ce billet, qu’on lui mon-Relation 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;era: ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;delaSoeiv?
Marie An-^elique de Ste, Tb^'
,, Comme jemetrouve fi mal, que je ne puis af-
„ iüre'rquejepouriaiavoirl’honneurdepalera M.
„ l'Archevêque quand il viendra, je fupplie tres- Billet qu’ciie
_______ _ nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j, humbkmcnrlaRévérendeM. delui rcpréfenter^quot;it a iaMc-
par une Religieufe; je ne fortois que pour „ que j’ai tout a fait befoin de M. Cherojr, paree qu’il'' nbsp;nbsp;nbsp;*
lardin, amp; a 1’infirmerie faigner les Reli- „ m’eft refté des chofes a iui dire enfuite d’une
j, confeffion de piufieurs annéesque je lui ai faite;
Billet Berit a la M. Pricure.
de Saiiitc Maiie a for-'nbsp;ijaid.
55 que je ne puis pas dire a un autre, amp; qui nre „ mettent en inquietude. Je fuppUc done tresnbsp;„ humblement Ivi. l’Archevêque de confidérernbsp;„ qu’il n’y a rien de fi pcnible que d’etre gênéenbsp;„ dans fa confeknee. II faudroit avoir plus denbsp;„ force dans le corps amp; dans 1’efprit que je n’ennbsp;5, ai, pour pouvoir fupporter tant d’afflidtionsnbsp;5, tout enfembie: amp; pour ce qui eft des affairesnbsp;,, de M. CheroK^je ne pretends point iui prendrenbsp;5 5 tant de temps. II m’a fait la charitéde me pro-55 tnettre de me confefler quand j’en aurois befoin,
gt;5 amp; que cela ne lui fetoit pas difficile, étant dc 5, la iVJaifon.”
éxades amp; réguliéres. Je fuis obligée d’en r'endre de detnander ma Soeur Mane Eugenie pour ctre
2vec nous, paree que j’étois maUde d’une fiévre amp; d’une oppreffion, ce qui m’empêchoit deren-dre i notre chére Mere les Icrvices dont elleavoitnbsp;befoin, paniculiérement lanuit; ce qu’on nousre-fula abfolument. Je fuppliai done trés humble-ment qu’on nous donnat une autre de nosSceursjnbsp;amp; je fis encore un autre billet, dont je n’ai pas
La Mere fe chargea de faire voir ce billet, amp;
témoignage; amp; en particulier nous avons remat; qué qu’elles ont une grande affeétion a leur Vocation. Quoiqu’il y cn ait plufieurs de condition , Ton ne s’en appercevoit pas. Elles fe mettent a tout cottime ladernicre Sceur Domeftique,nbsp;ne s’épargnant point dans le travail.
Je ne puis obmettre une parole de la Sceur de Chan~
denier. Sur ce qu’on lui difoit quelque chofedefa la copie. Je fpécifiai que je ne pouvois plus dirc
A/Iaifbn.ellerénnnHir mi Vil
)VlaifoD,elle répöndic qu’elle ne comptoit fa Noblef-fe que du jour defa Profeffion jCequ’elle dit d’une maniére qui nousédifia tout a fait. C’eft uneFil-le fort accomplie. Si elle fut un peu plus entréenbsp;dans nos raifons, nous nous ferions bien accom-modées ènfemble; mais elle y eft rnervciUeufé-ment oppofée, amp; elle aime les Jéjuites plus quenbsp;pas une. Elle les crolc êc les dit des Saints. Jgnbsp;fus un peu touchée quand on nous 1 oca. Cellenbsp;qui entroic dans fa place n^eft pas moins dans fesnbsp;fentimencs. Nous ne laiÜames pas néanmoinsdenbsp;leur étre fort redevables. Nous devons une re-connoilTance particuliérea la Ré verende Mere Supérieure amp; a la Mere le Roi, de nous avoir trai-te'es avec grande bonté , hormis des rencontresnbsp;particuüéres ou leur zèlc les portoit a nous dirc
........ J’aurois bien défilé que
. nbsp;nbsp;nbsp;5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ il n’étoiCDoinc DieuTeutouWié'auffi-bienqa’elle. Je dis que je
des chofes bien dures. Mars nbsp;nbsp;nbsp;^ fort ci- ne quitterois pas ma place a pas une de nos Soeurs,
queftion de ces matieres, elles ag nbsp;nbsp;nbsp;connoilTois touces les infirmités de la
vüement, amp; avec cordiahte. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouvois faigner, a moins que
^“TïenWer La Mere Supérieure, qui ce ne fut a ma Sceur Angelique de St. Jean, qui Sltcontlmi’énuai a le demana ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;perfifter, amp; de lui fetoit en toutes manieres beaucoup plus utile
i demanlct étoit wtt nbsp;nbsp;nbsp;^ confeffe, tne dit qu il fal- que rooi ^ amp; qu en ce cas ic me priverois du bon-
M. Cbctcn. oe que je n allo s p nbsp;nbsp;nbsp;1’Archevê- beur que j’avois d’etre auprès d’elle, pour lm latf-
loit que^ nbsp;nbsp;nbsp;gSs d’envie i amp; pour fer ma cbére Sceur; amp; que dans mon affliatonyc
XL.
Toffice avec la Mere, de forte qu’elle étoit con-trainte de le dire feule, amp; que cela lui fcroit per-dre le peu de vuë qui lui reftoic. Je donnai ^ choifir dc cinq de nos Soeurs: ma Soeur feannenbsp;Pare, ma Soeur Marie Agathe, qui la fervoit d’or-dinaire: ma Sceur Catherine Sufanne^ ma Soeurnbsp;Marguerite Thérèfe, amp; ma Sceur Agnès Thécle.nbsp;On nous fit reponfe que Monfeigneur ne défiroitnbsp;pas qu’il y en eut plus d’une auprès dc la Mere jnbsp;amp; que fi j’étois trop ma! il en faudroit mertreuncnbsp;autre en ma place. La Mere Agnès cn témoignanbsp;fa furprife a la Sceur de Chandenier, en luidifant,nbsp;qu elle ne pouvoic croire ce qu’elle nous en avoknbsp;dit, puifqu’on n’avoic plus rien a me demander.nbsp;Elle loi répondir: „Hclas, a-t’elle ligné.^ 1’onncnbsp;s’en fouvient plus.” ........
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93 delation de la Perfémlon dts Peligkufes de Port-noyal i6g±-i66'^. lïJC A'^rnTrwy Aa )n ir\iax nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ¦Relation ne laifferois paTd’avoir de la joie d’avoir contri- demander un autre confeflèur. C’étoit Ia Supe-Re ation e la ScELir hf.4 a /-„„-„c/i.— j- j---------'¦------- ------rieure qui nous rendit routes les réponfes j car M. la oKur de Park ne nous a jamais écrit un feul mot. Je Maf'® demeurai fort touchee de ce refus, amp; me réfolus ^nbsp;done de penfer a choifir quelque bon Eccléfiafti- niip» nbsp;nbsp;nbsp;. rr* - t de la bceur j fatisfadlion de deux perfonnes, pour kf-JVlaric An-qyg[[gg je voudrois tout faire. Ee billet que j a-geliqiie de vQi5 écrit pour demander M. C/?rro»,ne produiht rèfe qu’un refus, L’on me dit de la part de Monfeig-neur, qu’il étoit allé a Bourges faire un voyage, amp; queje lui demandaffe un autre Confelleur jqu’ii ie Curé de St. Medard, ou fon Vicaire- mais la me donnoit le choix de tous les Dofteurs de Fa- crainte de les commettre m’empêcba de les nom- f/r.DOlirvu nii’il^np fnfTpnr nmnr riif'np^^l-Q nbsp;nbsp;nbsp;r i /-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, m,pourvu qu’ilsne fulfent point fufpefts. Com me j’étois fort cn peine de n’avoir point I’Adtenbsp;dont j’ai park, je perfiftois toujours a demandernbsp;M. Cherm-. ce qui me fit réfoudre a demandernbsp;qu’on me Jaiffat attendre fon retour. Voici cenbsp;que j’écrivis a M. de Faris. MONSEIGNEUR, „ Je mefcnsobligéedevousremerciertrèshum-blement de l’ofïfe qu’il vous plait de me faire, de me donner un Confeflèur tel que je défirenbsp;Mais comme je ne puis me donner la con-fiance dont j’ai befoin pour mettre mon efpricnbsp;,, en repos,permettes-moi, Monfeigneur,devousnbsp;,, demander en route humilite la permiffiond’at-,, tendre M. Cheren, m’étant refté plulieurscho-„ fcs S lui dire , fur une confeffion éxtraordi-„ naire, dont il ne me fouvenoit pas a I’heure quenbsp;„ je la lui fis. J’avois pris la liberté, Monki-,, gneur,me voyant trés ma! de ma fanté, de vousnbsp;„ faire une trés humble fuppli cation, de mettrenbsp;, ici ma Sceur qui eft a Sc. Thomas, pour fup-’ pleet aux ferviccs que je ne puis tenure a la Me-’ re -dgnès, particuliérement la nuit, pour luinbsp;’ faire dire 1’office: mais pais qu’il ne vous piaitnbsp;„ pas de me l’accorder, amp; que vous nevoulés pasnbsp;„ qu’il y en ait plus d’une auprès d’elle, jem’of-,, fre de céder ma place a ma Sceur Atigelique denbsp;,, St. Jean, qui connou auffi bien que moi lesnbsp;„ infirmités de la Mercj qui la pcutfaigner, amp;nbsp;lui rendre tous les fervices dont elle a befoin. ,, En ce cas je me priverois de la fatisfaöion que j, j’ai d’etre auprès de la Mere, pour lui laillèrnbsp;„ unc perfonne qui lui feroit plus utile que moi. „ C’eA, Monfeigneur, ce queje vous fuppiie trés „ humblement de confidérer amp; de me fairè l’hon-„ neur de me croire a vee un trés profond ref-,, pedamp;c.” Comme on porta ma Lettre \ la Mere Supérieure, elle parut touchée, Stelle dit; „j’aurois XLII. Billet a Mgr. rArclievê-^ue fiir Ienbsp;wt'ine kjet. XLIIT. KUc fe ré- wm’offir,) loula fait'xcgreta ma pauvre Sceur Angelique: M. cheron, „ nous fqavons bien ce que nous avons, maisnbsp;fenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fqavons pas ce que nous prendrions. Maiihe*^, qui „ Je Ics affurai que quand elles auroient vu ma jaraCon- „ Soeur, elles trouveroient qu’ellesauroietitgagnénbsp;ay cijaj,gg_ gt;» Deux jours après elle nous vintnbsp;dire que Monfeigneur vouloit que tout demeurknbsp;comme ii écoic. Je m'appercus qu’elles crai-gnoienyjue ma Sojur Sc nocre chére Mere ne fenbsp;fortifiaüent une amp; Tautre^ que pour M. cheronnbsp;je ne le verrots point; amp; qu’ainfi je n’avois qu’anbsp;que 11 men vint affez dans 1’efprit, commeM |
f tirA nbsp;nbsp;nbsp;Ca. HA-- 7nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/- mer. Enfin fur la fin de Décembre, je me réfolus de demander le Pere de Samte Marthe; Stje crus que comme il ne s’agilFoi: plus de me fairenbsp;figner, je m’en accommoderois bien, ayant denbsp;tout temps eu beaucoup d’eftime pour les Peresnbsp;de l'Oratoire, dont j’avois éprouvé la conduitenbsp;étant dans le monde. Je le fis dire a M. 1'Arche-Ycque peu de jours avant les fêtes de Noe/. Hnbsp;envoya M. fon Grand Vicaire a St. Homor/ poutnbsp;prier le Pere de Samte Marthe de me venir con-felTer. Le bon Pere me trouva fort affligée,nbsp;Sc dans un grand trouble. Je me confefl'ainbsp;de- ce qui me tenoit lè plus au coeur avec tant denbsp;larmes, que je ne pouvois prefque parlcr. Il n’é-pargna rien pour tacher de me confoler, Sc denbsp;me calmer l’Efprit, en m’alfurant que non fculc-ment je n’avois pas offenfé Dieu, mais que j’a-Yois trés bien fait de rendre mon obéilTancc inbsp;l’Eglife. Que c’étoit une grace qu’il m’avoit feite j queje ne devois point croire, comme je fei-lois ,que cc fuffent mes péches qui en fufl'ent lanbsp;caufe ; qu’au contraire c’étctit une lumiére quenbsp;Dieu m’avoit donnéc, amp; que c’écoit avee grande raifon que j’avois eudu fcrupule fur l’obéitfan-ce amp;la foumiffion a mes Supérieurs. Qu’il eutnbsp;éte 3 défirer que toute notre Communauté en cutnbsp;fait autant, II m’obligea a communier le lende-maiii (jour de Saint Thomas,) amp; a Ndél. Ileutnbsp;voulu que je l’euffe feit tres fouvenr, difant quenbsp;j’avois befoin de force Sc de confolation. Je Jufnbsp;dis que puifque nos Soeurs, amp; particuliérementnbsp;notre chére Mere,éroient dans un i\ grand jeune, j’y voulois étre auffi en quelque forte ¦amp; quenbsp;fens que j’étois dans une Mailbn étrangére, je nenbsp;pouvois du tout communier, en voyant que i’onnbsp;en privoit unc amc, teüe que la Mere Agnès.nbsp;Surquoi il me dit, qu’elien’en étoit privéequ’éx-térieurement, que je ia devois confidérer commenbsp;Saint Paul, premier Hermire, qui avoir été un.nbsp;fi grand nombre d’années fans communier, pen •nbsp;dant que tous les Chrétiens communioient,quoi-qu’il y eut rant de difproportion entre eux Sc lui.nbsp;Que Diqu fe communiquoit è elle de la mémenbsp;fortej que l’on ne communioic pas les Marryr.sjnbsp;qu’ils n’avoient point de Prêtres auprès d'cuxnbsp;quand ils mouroient, mais feulemcnc des bour-rcaux, Sc que l’on jettoitleurs corps dans la mer,nbsp;dans les cloaques; d’autresfois on les bruloit, Scnbsp;méme on jettoit leurs cendres au vent. II me pria.nbsp;fort de ne point témoigner aux Religieufcs tantnbsp;de triftellè; que cela me faifoit tort^ qu’on luinbsp;avoic dit, Sc njêmc i Fart-RejA , devant quenbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mdh:. |
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VelatUn de la Terfécution des -Religieu/ef de Fort-nojal, i6é^-i66-; i\siaK^f*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;__-r^yf. nbsp;nbsp;nbsp;p lt;Hp lp rnmnrennrp* ip 1
Relation Monfeigneur 1’eut Charge de tnoi, que j’e'toisforc de Ja Sceur aliligée depuis ma fignature. Jelui répondis ,nbsp;Marie An- qu’iJ m’étoit prcfque impoffible de me contrain-gelique de dre, puitque j’écoi,? accablée de douleur. II nenbsp;Ste. The- difoic jamais aucune Nouvelle de chez nous.nbsp;rèfe. jg m’appergus qu’onlui avoic donné eet ordre
la Mere Supérieure entroit toujours devant raoi
„ difficile de le'comprendre ¦ jé Ie prie inftam Relation „ ment de nous faire mifcricorde, Sc la grace delaSoeurnbsp;gt;gt; que nos larmes foient afleT. pures pour monter An*nbsp;„ en fa Sainte préfence. Adieu, ma chére Sceur gel'qne denbsp;„ je fuis tout a vous, ne m’oublics jamais de-^^'^- The-„ vanc Dieu, je vous en conjure, nos befoins^®^'^'
„ font trés grands. ”
au Confeffionnal.
Un jour il me dit; „Eües one une „ peur qu’on ne vous dife quelque choie. Jenbsp;vois bien qu’elles one des ordres bien rigou-reux.” On ne iqauroit s’imaginer quelle louf-
grande
II 7 en avoir un de ma Steur Blizaheth Agnès OU elle me mettoit: „j’ai bien cru que vous n’a-„ viés pas requ nos Billets, puifque vous ne menbsp;„ faifiés point de réponfe'; c’eft une fuite de no-
------ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;33 tre fouflrance, que je prie Dieu qu’il re^oive,
-w- , nbsp;nbsp;nbsp;----------- ^
de fgavoir les plusfecretes, amp; de nous tour ca-cher. Nous étions dans une continuelle inquietude de nos pauvres Sceurs, de nos proches amp; de nos amis, que nous craignions que 1’on eucnbsp;mis a la Bajfi//e. Souvent on nous difoic desnbsp;paroles a double entendre, amp; Ton commenqoitnbsp;dcs chofes que 1’on n’achevoit pas, qui nous laif-foient dans unc veritable agonic. J’en remarque-rai quelqucs éxemples.
XLiY. 10. Lc jour que M. I’Archeveque fut lire le difiiourquot; desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Soeurs, la Mere Supérieure
Reiigieufes Hous vifit dirc for les di.x heures: „ Monfeigneur Urfuiincs ne gfl aUé chez VOUS dès 8 heures cn rochet amp;
france c’eft que cette privation oü on nous a „ amp; qu’il ait pitié de notre extréme défolation.” retenuës, de ne rien fcavoir de routes nos affai- II ne fe peut dire la douleur oii nous étions hnbsp;res, amp; d’êtm avec des perfonnes qui font gldire dont nous ne pouvions nous foulageren nuUema-
j nbsp;nbsp;nbsp;niére, finon en 1’offrant a Dieu. Depuis ces deux
la on ne nous en donna plus.
, nbsp;nbsp;nbsp;Lettreque mon Pere avoit écrite ayant xlv.
eté donnee a M. de Paris comme je 1’ai remar-‘quot;^^rond qué, peu de jours après la Mere Supérieurenbsp;venue amener Ie Chirurgien pour me faigner , ellenbsp;deraeura après de moi. Notre entretien fuc fur la.nbsp;roaniére done dies étoient obligees de nous rrai-ter, enfuite des ordres qu’elles en avoienc rccu;nbsp;furquoi je lui dis qu'elles faifoient de certainesnbsp;chofesqui nous faifoient beaucoup de peine, donenbsp;^ pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contrevenir
camaii.” Je ne fqai pas pourquoi I’apres . ________________
ter. Premier dïnéc cllc revint vers les 3 heures, amp; elle nous Paris: que ft elle ne vouloit pas'nous' la donner’ Esempie. dif. ^j’ai eu la curiofité d’envoyer une de nos elie n’avoit qu’a la bruler- que je la fopplioistrèsnbsp;„ Soeurs Touriéres a Port-Royal voir ce qui fe humMptnpnr c’;i orriVr.,r la rri^mp rhofn d’ennbsp;„ pafloit; ii etuit plus d’une heure que Monfeigneur n’étoit pas encore forti dc dedans, amp; qu'enbsp;perionne n’avoit dine, amp; que I’Officc n’avoic
a 1 obeiffance, comme par éxempk de mettre la Lettre de Mon Pere enrre les mains de M. de
gt;5
„ perionne n’avoit dine, öc que ,, point eté dit: il y doit demeurer tout le reftenbsp;du jour.” II ne fe peut dire la crainte ounousnbsp;étions. Nous crumes qu’il étoit allé éxcommu-nier nos Sceurs, amp; que Ton ne tarderoit pas denbsp;venir Ï nous. Le lendemain nous la priames denbsp;nous dire ce qui étoit arrivé a notre pauvre Mai-
humblement, s’il arrivoit la même chofe, d’en ufer de la forte. Elle repondit promptement;nbsp;„ M. votre Pere ne vous écrira plus. Je vousnbsp;„ alfore qu’il n’en fera plus a la peine. Com-„ ment, dis-je , ma Mere ? Qu’entendés-vousnbsp;„ donc?Non,fi?2r-e//e,iVlaSceur,il n’enferapfosnbsp;„ en la peine. ” Jedemeurai fi ifo'fie, que je ne pusnbsp;chofe quedem’en prendre a mes yeux.
vaaiv, wv nbsp;nbsp;nbsp;— -
fon, elle nous fit réponfe que Monfeigneur en ”vaË''PV'’’ '^rvira ae rieii. jc ui cu fortant du Convent a eu un ü grand faignemenc étoit
de nés „ Dont,ajouta-t’elle, ma Sceur Louife Eu- nous n’ofons nbsp;nbsp;nbsp;tout ce difeours:
„ genie eft fort en peine, j at envoyé fqavoir Je crus que mon nbsp;nbsp;nbsp;qbeafautre nos penfe'es.
, des Nouvelles de Monfeigneur: il a été laigné; nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ h Batiilie. amp; mê-
,, il ne s’en alia de Port-Royal qu’a 8 heures au ,, foir.” Voill le fuspens ou elle nous laifla.
Nous lui demandames s’il n’avoit point enlevede nos Soeurs. Elle nous répondit que non, maisnbsp;qu’il avoit fait d’autres chofes aiforémenc, puif-qu’il étoit en Habit juridique.
Deux jours après on nous apporta des hardes
• „Hé bien, vous vous faices malade; ”___Jj.'8nee ne vous fervira de rien. Je m’en
, nbsp;nbsp;nbsp;- Bapille amp; mê
me encore pis. Je demeurai pour le moins fix jours dans cette douleur, amp; fans ofer dire mesnbsp;craintes. Je fis routes fortes de Veeux; Enfin ilnbsp;ne me fut pas poffible de cachet davantage monnbsp;inquietude a notre chére Mere. Elle me dir:nbsp;„ Hélas, ma Sceur, j’ai routes les mcmes crain-5, tes, amp; je n’ofois vous en rien dire.” Je me
_____j . nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;réfolus de demander a la Sceur de Chandenier l’é-
Ma Sceur Catherine Sufanne m’ecrivit un Billet clairciflcment de ce que la Mere Supérieure m’a-qui finiffoit par ces mots; ,Je fuis en grande in- voit dit j amp; qu’il y avoit fix jours que nous ns „ quiétude, ma chére Sceur,duRhumedenoire vivions plus. Elle me répondit; „Je penfe quenbsp;” chére Mere: tout nous fait frayeur^pour elle. „ M. votre Pere fe porte bien. Je crois I’avoir,nbsp;Je m’affure en fa bonté quelle ne m’oublie pas „ ou'i-dire, mais il eft jufte que notre Merevousnbsp;” devant Dicuj je 1’en fopplie très humblement; „ en dife des nouvelles.” Ellene manqua pas d«nbsp;” luifeul leak notre éxuême befoin. II ferok venir dès cemême-jour,6c mcdkd’abord: „Ma,
M3 nbsp;nbsp;nbsp;Soeut
-ocr page 94-la Verfe'cution des Religieufes de Port-Royal^ m’a dit que vous êtes „ févérité. ” nbsp;nbsp;nbsp;Rcl.uion Comme je m’étois nourrie de pain de Iarme3,de laSoeut je demeurai malade d’une fiévre-quarte. Le pre-1^'1'*.’^'® An-mier accès me pric le 28 Janvier^ j'en érois mal,p Relation de Relation lt;le la Sffiurnbsp;MarieAn ”nbsp;«elique de”nbsp;Ste. The-”nbsp;rèfe. XLVI. Troifiéme Esempls. XLVn. cliarité da fojn dg moi qui n’eft pas croyable, il me ve-de Ste, .____r,./ru_ nbsp;nbsp;nbsp;1=.- V iMarthe pout soit confeffer tous les 8 jours, s’il n’en étoit de- ,1 tout, Sceur Marth: Henriette bien en peine de ce que je voos dis l’autre jour de M. votre Pere; il l'e porte bien. Je vis hiernbsp;une perfonne qui venoit de Ie voir, £r oü eft-il ,répliquais-je? A Psm^one, me dit-elle.” Jenbsp;continual i lui parler ainfi: „ En vérité,ma Me-„ re, vous nous avés donné bien de la peine,nbsp;„ qu’entendiés-vous lorfque vous dites qu’il nefe-„ roit plus a la peine de nous écrire? Vous nousnbsp;„ avés donné fujet de croire tout Ie plus affli-„ geant.” Elle demeura interdite, amp;dit; „C'eftnbsp;„ que je voulois dire qu’i! a fquque Monfeigneurnbsp;,, avoit fa Lectre, amp; qu’il ne prendroic plus cenbsp;„ hazard.” Je lui dis : „ Permectés-moi de vousnbsp;„ dire, ma Mere, que la charité vous devoufai-,, re fouvenir que vous paries d un Pere, a unenbsp;fillc qui eft prifonniére, amp; par conféquenthorsnbsp;„ d’ctat de s’informer par elle-même des perfoii-„ nes qui lui font les plus chéres.” 3°. La Mere tn’avoit alïiirée que nos Soeurs auroient toutes Cgné a Noel, felon ce que la Mnbsp;Eugenie lui mandoit au commencement de Janvier. Je lui dis: „Ma Mere, ayés la bonté, s’ilnbsp;„ vous' plait, de nous dire des nouvelles de nosnbsp;3, Sceurs: ont-elles communié a Noell Et y ennbsp;,, a-t’il qui aient figné, comme vous diliés quenbsp;,, presque toutes Ie devoient faire devant cettcfê-„ te.” Elle répondit féchement, amp; d’un ton quinbsp;vouloit bien dire des chofcs; ,, Les affaires fontnbsp;bien changées depuis; vous n’êtes pas au bout,nbsp;tout eft bién aigri.” Voila tout ce quelle nousnbsp;voulut dire, 6c auffitdt elle fe leva pour aller a fesnbsp;affaires. Jc ferois trop longue fi je voulois remarquer tous les éxemples de cette nature. Par la grace dcnbsp;Dieu je n'en ai aucun reffentiment avcc toutcelanbsp;elle nelaiffepasd’être naturellemenc bonneamp;obli-geante. II faut revenir au P. de Sainte Marthe^ il eut elle, dtaiit tourné par quelques affairesj mais il ne paflbit ja-fon Direc, j^ais les lyiilmc donnoit tant de temps que jenbsp;voulois, fans témoigner le moindrc ennui de toutes mes peines. Je lui fuis éxtremement redeva-b!e,csr fa charité envers moi ne peut pas s’cxpri-mer. II me témoignoit meme de la joie d’etrenbsp;employe a fervir une perfonne affligée, il mepor-toit toujours a la patience, a l’humilité 6c aunbsp;fupport du prochain. Toutes les inftrudions qu’ilnbsp;donne font folides,amp;: je n’aurois pas trouvébeau-coup de difference de conduite a celledenos Anciens Direéleurs, fans le point de la fignaturcjnbsp;Car pour cet article il y en a peu qui y portentnbsp;plus que lui. Jecrois ncanmoinsque li c’étoit a luinbsp;^ faire, il auroit dc la condefcendance , car ilnbsp;me dit une foisqu’erant allé voir Monfeigneur 1’Ar-,11 luidit,parlant dema Sueur Franfoifinbsp;' «En vérité, Monfeigneur, ces pauvresnbsp;,, Fillcs font plus dignes dc compaflion que dc |
amp; elle devint double 6c triple. La M. Supérieu-re avoit grande pitie de moi^ amp; ellesavoienttou-’'^^'^* tes bien de la peine de ce que c’étoit cette Fiévre,nbsp;paree qu’elles difoient qu’on nc manqueroit pasdcnbsp;dire qu’elle me feroit venue de melancolie. Dieunbsp;me donna vers ce tcmps-la un fecours quimecal-ma I’efprit, ayant eu lieu de croire que j’avoisfa-tisfaic a ma confcience. Nous étions éxtremementnbsp;retirees amp; féparées: amp; pour marque, Mademoi-felle de Mo?itpenfier étant entree dans laMaifonlcnbsp;jour de Naë/, on nous enferma dans le Jubé oiinbsp;nous entendions le Sermon, de peur que quelquesnbsp;Dames ne nous viffenc. Dans le mois de Février la Merc nous vine voir XLviir. avec deux Sa-urs, amp; nous apprit des nouvelles. Soquot; Antrc-Elle nous dit que tna Soeur MagdeUinenbsp;étoit a leurs Sceurs de la Ville, ma Sceur ste. Made. quie aux Ürfilines de St. Jdenis, mu Soeur iWeff-amp; avec quel-hilde auffi a St. Denis d la Viptation. le té- 3“j. moignai etre lurpnfe de cette derniere: cequien-gagea la Mere a ajouter: „e’eff qu’elle s’eft ré-„ traffée de fa fignature, mais a préfent elle fe ré-„ trade dc fa rétradation. ” Les Religieufes dirent qu’elle avoit écrit deux Lettres admirables,nbsp;qui écoient imprimées. Tune a Monfeigneur, amp; I’autre a la Communauté de Fort-Royal^ öcl’une d’elles courut auffitoc les chercher. Je demandainbsp;cependant d’ou vienc qu’on nous avoit caché routes ces chofes. La Soeur de Chandenier réponditnbsp;„ Nous n’avions garde de vous dire la première. „ rétradation de la Sceur Melthilde, je croyois „ que vous en feries autant; car vous avés tancnbsp;„ pleuré, que je n’aurois jamais cru qu’un corpsnbsp;„ put tenir rant de larmes, je penfois que vousnbsp;„ diftilleriés route en eau: amp; fi vous voules fga-,, voir la raifon pourquoi on ne veut pas vousre-mettre chez vous, 6c nous donner la Merenbsp;Marie Clairela voila: vous feries plus proprenbsp;„ a fortifier vos Soeurs pour ne point figner quenbsp;„ perfonne.” Une Religieufe fit enfuite la lecture des Lettres de ma Soeur Melthilde, afin, jenbsp;crois, d’obferver ce que nous dirions. Mais nousnbsp;ne dunes pas une feule parole. Quand la ledurenbsp;fut achevée, amp; qu’on eut bien admiré ces Lettres:nbsp;la Mere Agnes dit feulement que ce n’étoit pa*nbsp;ma Soeur Melthilde qui avoir compofé celle ad-dreffée a nos Soeursj que ce n’etoic nullementnbsp;fon fcyle. Notre pauvre Mere demeura outree dedouleur XLix. 6c ne dormit point route la nuit, 6c pUfieursau-j^™ tres de fuite. Je remarquai dans cette occafion^ fon humilite. Il fembloit qu’elle fut coupabledetion alayg, la faute de notre Sceur. Elle me difoit que devions nous humiiier fous la main de Dieu, nbsp;nbsp;nbsp;' nous chatioit; que nous étions la fable du monde : elle ne laifla pas neanmoins de dc- meu- |
¦Relation do la Verfécution des Religieufes de Port Royal, 1664.-166^. nbsp;nbsp;nbsp;«-t • « touiours tranquiile parmi les plus grandes demanda fi on ne me menoi: pas au jardin deianbsp;nbsp;nbsp;nbsp;radons, amp; la paix .ntérieure dont elle jouiflbic Elle répondiz : ,^u^uefois, via'is il fait d pro-deIn ioeur ^eia Steur ag.ca nbsp;nbsp;nbsp;que la MereSupc-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fw Tl m,- d.f ^ Le 10 ou le 12 de Février M. de Paris m’en- nbsp;nbsp;nbsp;......... SonEntre- voya querir, c étoit la premiere fois depuis ma que c’étoit ce qui I’avoit oblige J[’Shattire. Dabord qu’ii me vit, il p .conta auffi la fignature de ma deïans. ^.^cria. „Eh quol! ma fille, vous eles bien chan- ' quot;• ” ' nbsp;nbsp;nbsp;J’-- ,, g^e, ^ qu’aves-vous? La fevre quartt re-pondis-je. Oh la fievre quarte, reprit-U voi-,, la qmeft bien facheux, il faut vous réiouir „ vous n’avés plus rien a faire. Me réiouir? „ Rep!iquai-je ? Comment Mgr.,k pourrois-je „ etant dans vos pnfons ? Il dit, toujours c eftnbsp;une belle prifon. Je repondis, helle ou hide Relation m enter i Matie An-écoic - - nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- r -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 r gelique de rieure nous avoir die routes fortes de chofes capa-Ste. The- bles de troubler amp; d’aflliger, elle ne pur s’empe-rèfe. cher de lui dire, voyant qu’elle n’en tiïmoignoit pas feulemcnt la moindre furprife: „ En véritd , ,, ma Mere, je crois que vous ne vous ctonne-„ riés non plus que vous faites fi Ton vousdifoit ,, qu’on vous auroit condaronee a être penduë, „ vous n’en changeriés pas de vifage.’’ II eft vrai qu’elle s’etoic abandonnée a Dieu fi abfolument, que rien ne la furprenoit ^ amp; je puisnbsp;dire avec vérité que depuis plus de 12 ou 13nbsp;ans que j’ai le bonheur d’etre aupres d’elle, je nenbsp;1’ai jamais vue dans unefi grande égalité que pendant ce temps de privation amp; d’afflidtion. Ellenbsp;crut une nuit en avoir une Nouvelle par la pertenbsp;de fon bon ceil: j’étoitdéja ma!ade,ce qui m’ém-pêchoit de dire I’Office avec elle; je lui metcoisnbsp;une lampe fur une Table a la tuelle de fon lit, amp;nbsp;une montre pour voir fheure j elle fe reveilla furnbsp;les onze heures; die ouvrit fon rideau, pour voirnbsp;I’heure, amp; ne voyant rien elle fe crut aveugle,nbsp;amp; en fit le Sacrifice a Dieu. Sur les trots heu-res je m’éveillai , amp; entendant qu’elle I’dtoitnbsp;auffi, jelui demandai, raa Mete, quelle heurenbsp;eft i!.igt; Elle me répondit; „Ma Soeur ,jen’enf§ainbsp;,, rien.” Je la priai de prendre la peine denbsp;regarder a la montre; elle me dit; „ ma Sceur,nbsp;3, nevoisplus. Comment, repris-je, bien ef-„ frayée, ma Mere, vous ne voyés plus? Non,nbsp;„ continua t’elle, je ne vois plus goute.” Je menbsp;jettai a terre au plus vite, amp; ouvrant mes ride-BUV, je ne vis non plus qu’elle. Je lui dis alorsnbsp;bien confolée que j’avois oublié d’allumer la lampe : je Tallumai promptement , amp; elle trouvanbsp;qu’elle avoir recouvert la vue qu’elle avoir crunbsp;pendant quaere heures entiéres avoir perdue pournbsp;route fa vie. Je lui demandai pourquoi elle ncnbsp;m’avoit pas appelle auffitot qu’elle avqjteu cettenbsp;penféc. Elle me répondit: „ Hclas! j ai cru quenbsp;„ c’étoit unc chofe faite, amp; quou il ny avoitnbsp;rien a faire, U feroit affez temps de vous ledirenbsp;” le matin; je fuis pourtant bien-aife que Dieu fenbsp;” foit contenté de ma bonne volonté. |
„ font trap froid. Il me dit enfuite. VotreSceur ., qui étoit au.v Urfuline.s eft bien maladc. ”nbsp;dis que je ne fqavois pas qu’il y en eut unc.nbsp;reprit, en regardant la Supérieure: ,,Quoi, elle’'^^*’’nbsp;„ ne fgavoit pas que la Sceur Vranpoife Clairenbsp;„ eft fonie?” Je pris la parole; „Ne fqavés-„ vous pas bien, Monfeigneur, que nous vivonsnbsp;„ dans une parfaite ignorance de tout ce qui fenbsp;„ pafte? je vous rends ce témoignage pour lanbsp;„ Révérende Merc 5c les Sceurs, qu’elles éxé-„ cutenc parfaitement bien lous vos ordres 3nbsp;„ pour moi, je ne crois pas qu’il y ait de pri-„ fonnieres au monde mieux gardécs: fi j’en a-„ vois que je vouluffe tenir de prés, je con-„ feillerois qu’on les mic dans )cs Religions,” Il regarda la Mere Supérieure amp; deux ou trois Religieufes qui étoient avec elle, 6c dit „voila. „ done d’honnetes Geolicres.” Puisil ajoutai: „ Oh bien, je vous veux apprendre routes cho-,, les,” Et il me raconta route 1’Hiftoire de ma Soeur Melthilde; fon enlevement, fa leconde fi-gnature, fes Lettres qu’il avoir fait imprimer a fanbsp;priére, amp; l’enlévement des trois autres. Il menbsp;fit encore de grandes plaintes du Procés-Verbal, amp; de la Sa'ur Bregy amp; Briquet^ difanc qu’elles le faifoient pafler pour un emporte' ; qu’elles met-toient (dans le Procés-Verbal) qu’il étoit dansnbsp;une colère épouventable: Puisil me dit en riant: ,, La petite Briquet commence a pleurer. ” La Mere Supérieure répartit : ,,C’eft bon figne,. ,, Monfeigneur, dies commencenc toutes par ,, la. Ma Sceur la Supérieure de Montorgueil me' „ mande la mcme chofe de la Mere Prieure: il „ faut efpérer que petit'a petit dies fe rendrontnbsp;„ toutes.” Pour la S(£ur Eufloquie, continua-t’il, elle eft aux XJrfulines dans une Rcfolutionnbsp;«range: je fuis perfuadé que quand tout legenre AzBregi ne figneroic roftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M. ^rwlle fe- long I’entretien qu’il avoit eu L nbsp;nbsp;nbsp;tout au- ce de Madame la Mere, amp; le mo? dVcetm Dal me, qu elle ne fqavovt pas quMle efit une Fille fi brave qui ne rdevoit que de Dieu Sedefonépée • oue c’étoit ce out I’avoit oblise de la transferer! ma Soeur Catherine de St. Paul, amp; étoit ravi d’avoir la plusanciennenbsp;de la Maifon, amp; de ce qu’elle avoit dit qu’ellenbsp;vouloit rendre fori obéïflance a I’Eglifedevantquenbsp;de mourir. J’écoutai toutes ces Hiftoires en ii-lence. Je lui repréfentai enfuite la néceffité qu’ilnbsp;y avoit de mettre encore une aumc de nos Sceursnbsp;avec nous, 5c que sil lui plaifoit de nous donnetnbsp;ma Sceur Jeanne Fare, jerépondrois que les Meres en leroicnt fatisfaites; qu Cile ne feroit aucune ‘nbsp;¦ » n ’”.1 ir ' 1 M c '¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;0-—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peine; quelle avoit beauGMp delantéjSc quedu' te. nbsp;nbsp;nbsp;il s adïetia a la Mere Superieure, amp; lui refte elle etoit fore bonne Religieufe amp; fort dou ce. • „ Monfeigpeur, cela 71 y fait rien: nous ne hou-„ geOTis fune petite Charnhre ok I’on ne voit gout |
Relationce. Monfêigneur ié tournan: dans fa Chaife dit; clelaSoturjj Oui, c’eft un mouton, c’eft un agneau, c’eftnbsp;Marie An-^^ un mouton j” ce qu’il répéta tant de fois, quenbsp;vis par la qu’il ne faifoit pas de moi Ie mêmenbsp;jugemenc, amp; qu’il falloit que cette chéreSceurfenbsp;fut fignalée en fermeté; ce qui fut une confola-tion a notre chére Ivleje quand je Ie lui racontai.nbsp;Je tentai fur ma Soeur Marie C/aire ,6c je vis qu'ilnbsp;y entroit aflez, ce qui me fit efpérer que Dieunbsp;éxauceroit les priéres que nous lui faifions pournbsp;l’obtenir. Je Ie priai de m’envoyer Ie Procés-Verbal dont on m’avoit tant parlé. II me Ie promit,nbsp;amp; y fatisrit peu de jours après: il me recomman-da de ne Ie point gater, paree qu’ii n’avoit quenbsp;celui-la, amp; qu’on n’en trouveroit plus.
£n s’en allant il me dit: „je vous prie de faire „ mes baife mains a votre bonne Tante:” Jeluinbsp;fisréponfe: „Hélas! Mgr.,vousauriésbiend’au-„ tres graces a lui faire que celle-la.” II répon-dit: „Je lui veux bien faire routes celles qui nenbsp;„ feronc point contre ma confcience ” Sur quoinbsp;je continuai a lui repréfenterqu’ellen’étoit pas plusnbsp;coupable que notre Mere, qu’il avoit lailfé com-munier avant que d’aller k Meaux. 11 me ditnbsp;que cela n’étoit pas^ qu’il ne s’en étoit plus mê-lé , depuis que Ie Roi lui avoit dit de la donnet a Ion Frére; qu’il la lui avoit abandon-néc, amp; qu’il la traitoit comme il vouloit j maisnbsp;qu’il eftimoit la Mere Agnès plus heureufe de nenbsp;point communier, que la Mere Abbefife, pareenbsp;que felon fa penfée elle faifoit autant de Sacrileges. On peut croire que je ne répondis rien a unnbsp;tel difcours.
L’efpérance que j’avois eu de voir ma Soeur - Marie Claire avec nous ne dura guéres. Le P.nbsp;^quot;eSnfen- de Ste. Marthe crut, paria peine que j’avois de rc-tir i qnittet cevoir Ics Sacrcments pendant que notre chérenbsp;en étoit privée, qu’il vaudroit mieuxm’ó-mais inu i d’auprès d’elle, amp;r lui donner ma Soeur
ne Fare pour la fervir, amp; moi me mettre a St. Thomas avec ma Soeur. II fit tout ce qu’il putnbsp;pour me faire confentir a cette Propofition; maisnbsp;je n’avois garde de donner les mains a une firudenbsp;féparation. Cependant j’ctois trés mal, amp; manbsp;fiévre étoit triple-quarte, amp; ma loupe fi groCfeScnbsp;fi douloureufe, que je ne pouvois prefque plusnbsp;refpirer. Notre Médecin me trouva en danger,nbsp;amp; craignit qu’il ne fe fit une inflammation de rate ; ce qui mit ces bonnes Religieufes fort en peine. Ellcs coufultérent des Médecins fur mon mal,nbsp;fans que je le fqufle; ils dirent tous que je pouvoisnbsp;mourir en un moment, paree que cette loupe ménbsp;pouvoit étoufFer; elles lerepréfcntérent a M.l’Ar-chevêquej amp; la Mere Supérieure m’étant venunbsp;voir, ic mit proche de notre lit, amp; me dit toutnbsp;bas comme en fecret, qu’il penfoit a nousremet-tre a notre Maifon de Faris^ que ma Soeurnbsp;Claire y viendroit avec moi, 6c que nous nousnbsp;confolerions enfemble: fans quoi elles me plain-oroient, paree qu’il y avoit grande défunionchez
Ste. Thé rèfe,
LI-
Sneat’
Relation de la Ferffeution des Religieufes de Port-Royal, 1664.-166^.
' quot; nouSjCellesquin’avoientpasiigné maltraitantlesau- Relation tres; mais cela n’étoit fondc que fur de faux rapports, de la Sceurnbsp;Caronnousdifoitcontinuellement,qu’ellesétoient MarieAn-dans dc grands défordres. L’on tachoit de nous gelique dcnbsp;donner de mauvaifes imprefiSons d’elles,maisgra-Ste The-ces é Dieu je n’ai jamais eu de foupqon a leur dél- rèfe,nbsp;avantage, 6c j’ai toujours pris leur défenfe. Pendant ce remps-la il y eut une Religieufe, qui nousnbsp;aimoit,qui me dit: ,,Vousaimés tant vosSceurs,
,, que vous vous tués d’aflliftion d’en être féparée:
„ vous feriés bien étonhée fi je vous difois qu’el-„ les ne font pas comme cela pour vous, amp; qu’el-„ les ne veulent pas que vous rétourniés.” Je fus aCTez furprife: 6c pour n’en point mentir jenbsp;ne Iqavois qu’ea croire. Je n’en fis néanmoinsnbsp;nen paroitre, amp; jelui dis: ,Je nefqaurois croirenbsp;„ cela de mes Soeurs; mais quand il feroic vrainbsp;„ qu’elles m’appréhenderoient, elles ont trop d’ef-,, prit pour dire qu’elles ne veulent pas que je re-„ tOLirne. je fuis Religieufe de la Maifon, amp; parnbsp;„ conféquent j’y ai autant de droit qu elles.” Ellenbsp;répondit que pour Ie droit, j’y en avois davantage;nbsp;que tout le monde fqavoitquemesprochesavoientnbsp;fondé la Maifon de Paris. Je répartis, que jenbsp;n’y prétendois rien dc plus quelesautres Religieufes; mais que je n’y avois pas auffi moins de partnbsp;qu’elles; qu’encore quej’euflfe figné je vivrois denbsp;telle forte avec la Communauté, que j’efpérois quenbsp;nous fcrions en parfaite union Sc amitié.
Quelques jours après la M. Supérieure , me Lir. montra une Lectre de M. de Paris , par laquclleil AffliaioRnbsp;lui temoignoic le déör qu’il avoir de me foulacrer • *1''- “IInbsp;quil iroitaS. Tho^ar amp; a J^orr-Rojal, 6c^en-’lf‘Snbsp;fuite on nous y remettroit routes deux: ce qu’ilfov'’' “i au-feroit au premier jour. Quand je vis cette affairenbsp;fi avancée, j’en eus bien de l’afflidtion, ne pou- ’’nbsp;vant du tout me réfoudre a quitter notre chérenbsp;Mere, quoiqu’on me promit que je retourneroisnbsp;auprès d’elle. J’écrivis il M. 1’Archevêque : jenbsp;le remerciai de fa bonté; que ce me fcroit un grandnbsp;avantage de retourner dans notre Maifon de pro-feffion, fi je pouvois y être fans avoir le coeurnbsp;partagé, amp; fans être dans une continueilc craintenbsp;dc ce qui pouvoit arriver a la Mere, fon age Scnbsp;Sc fes infirmités me donnant une perpétuelle in-quiétude; que fi elle venoit a mourir , j’auroi*nbsp;un regret éternel dc 1’avoir quittée. Jcje fup-pliai trés humblement de fe fouvenir qu’il m’avoit promis que je demeurerois toujours auprèsnbsp;d’elle; que la propofition qu’on ra’avoit faitenbsp;d’en fortir m’affligcoit cxtrêmement. La Merenbsp;Supérieure lut cette Lettre, Sc me manda dèsnbsp;le foir qu’ellc me prioit de ne me point affliger,nbsp;qu’elle m’affuroit qu’il n’en feroit que ce que jcnbsp;voudrois, amp; quand il n’y auroit qu’elle, qu’ellenbsp;s’oppoferoit a ma fortie. Elle vint le lendemaio menbsp;voir Sc me témoigna beaucoup de bonté amp; d’amuic.
D’abord que le P. de Saintc Marthe lui paria de ce delTcin, la Mere Supérieure lui dit, que jenbsp;ne voudrois point quitter la Mere. Sc qu outre
cela
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97 Tteldtio» de la ^érfécutiOTl des 'Rsligieujes de Port-lRoyal, 1664,-166^. ' _____—i______^ . _ii^ nbsp;nbsp;nbsp;j__nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_i..^ vir la M. Agnès , dinée. ” H prit un ties grand plailir a me dire cette nouvelle amp; è voir ma joie: Et en vérité je reconnus qu’il lui eft plus naturel de confolernbsp;que d’afiliger, 6c que certainement il fe faifoit denbsp;la violence. II me dit; „ Qiiand vous ferés en-„ femble ne vous entêtcs pastoutesdeux;aucon-„ traire il faut que vous tachiés de gagner votrenbsp;,, bonne Tante; il faut vous mettre Tuneadroite,nbsp;6c 1’autre a gauche, rembralTer, la prier, lanbsp;,, conjurer, lui dire, ma chére Tante, je vousnbsp;„ prie de mipdérer tantes les raifins de M. l' Ar-„ chevêque,” Je répondis, que j’avois tiop denbsp;relpedt pour elle pour agir de la force; qu’il feroitnbsp;ctrange que je la prelïalTe de faire une chofe qu’el-le ne vouloit point: qu’elle auroitfujetdefeplain-dre de moi, de ce qu’elle m’ayant laiffé une en-liére liberté, je la tourmencafle. II répondit; ,,Etnbsp;„ c’eft cela, pourquoi vous 1’a-t’elle laiffé fairenbsp;„ fi elle croyoit que ce fut un péché ? Ilfautbiennbsp;„ neceflairement qu elle ne le croie pas: Etpour-„ quoi done ne le faic-elle pas? Elle a trop d’efnbsp;„ prit pour s’imaginer que vous ayés fait un pé-„ ché, que répondra-t’on a cela? On répondranbsp;,, lui dis-je, qu’elle a plus de lumiére que moi ¦nbsp;,, qu’elle a cru quece qui étoit bon pour moi, nenbsp;1’étoic pas pour elle, paree que bien loin d’a-voir des doutes comme j’en avois, elle eft per-” fuadée qu’elle ne peut du tout figner en conf-„ cience. M. 1’Archevêque me paria de Ia fignature de ma Sceur Marie Aimée, dont il étoit merveil-leufemenc fatisfaic. II difoit qu’elle lui avoit parlénbsp;avec Efprit ;qu’on auroit cru que l’ainée fe feroitnbsp;renduë la première , paree qu’elle étoit la plusnbsp;douce. Je ne répondis rien autre chofe, finonnbsp;qu’en effec, elle étoit plus douce. Mais quandnbsp;nous fumes forties j’ajoutai a la Mere Supérieure,nbsp;que ma Sceur Magdelaine avoit beaucoup plusnbsp;de crainte de Dieu, Elle m’avoic déja fait voirnbsp;une Letcre de la Mere Eugenie, qui lui mandoit.-„ Notre chéie Mark Aimée communia hiernbsp;„ après avoir figné le Tormulaire entre les mainsnbsp;de Monfeigneur. Cette chére Soeur eft: fort mot. „ ra avec impatience, N Relation cela elle avoit remarqué que j’avois beaucoup d’e-tlc laSocurloignement pour IMI. chamiliard^ quejenevou-Marie An-lois point du tout m’y confeffer. II la priademe geliqiie dejire que pour eet Article je ne devois point avoirnbsp;Ste. The-^i’inquiécude; que M. Chamiilard ne me verroltnbsp;rèfe. point; que ce feroit lui qui me viendroit confeffer a Ion ordinaire; que Monfeigneur l’avoit chargé entiérement de moi, j’ctoisaulit;c’dtoitpour-quoi je ne parlois pas moi-même au P. de Saintenbsp;Marthe. tiv. Le 3 de Mars M. de Pans vint dès huitheures Autie Entre-du matin. II me dit qu’il me vouloit accordercenbsp;deVafsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demandc avec tant d’inftance (de lui pcomet mettre ma Sceur Mark Claire i.'itcmns'.) amp; qu’il de !ui lion- me demandoit quand je voulois qu’il l’envoyaCnbsp;Ciaitepournbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je tui repondis que Ie plutot feroiclemeu- i’aiaer a fa-leur; fur quoi ü me dit; ,, VousTaurescecteasres uirla M nbsp;nbsp;nbsp;gt;gt; Tl —„l„;n, inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,i; |
„ bien difpoféc; elle étoit des plus aheurtees: „ rcmerciés-en notre bon Dieu. Je la rccom-ue labwur „ mande a vos Saintes pricres,amp; a celles decou- -Marie iw-„ tes vos chéres Soeurs.” La Mere nous difoit 8^1'^1“^nbsp;qu’elle avoit vu des perfonnes qui lui avoient par- . S ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' Ié, par lefquelles elle avoit f^u que ma Stxar Ai- ' ¦ mée leur avoit dit que c’écoic fon entêiemenc 6cnbsp;fon opiniatreté qui l’avoic faite revenir;amp; qu’ellcnbsp;avoit reconnu que Dieu n’étoit pas la-dedans ,nbsp;parcequenos Smuts qui ne fignoient point ctoiencnbsp;dans de fi grands déréglements , qu’elle^s’étoic ,nbsp;trouvée obligee de s’en reiiramp;t, afin de fff re fonnbsp;falut;que ju(qu’a-ce qu’elle e.ut pris cette Réfolu-tion, elle n’avoit point eu de repos; mais quenbsp;depuis fa fignature elle en avoit un parfait. M. de Paris me demanda mon fentiment du Procés-Verbal, dont il me faifoit toujours desnbsp;Nou velles plaintes, amp; du peu de raifon de nosnbsp;Sa-urs, qui ravoient figné, 3 ce qu’ilprétendoic,nbsp;fans le voir amp; fur laparolede deux jeunes Religieu-fes; qu’il y cn avoit eu trente qui l’avoienc défa-voué: amp; en fe radiant, il ajoutoic: „Elles veu-„ lent bien figner ce que la petite de Bregy Scnbsp;3, Briquet \ear préfcntent, pendant qu’elles refu-,, fenc a leur Archevêque de figner ce qu’il leurnbsp;„ commande.” Je lui répondis, que je ne pou-vois par Ier d’une chofe que nous n’avions pasnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ vuë; que nous étions forties les premières. Demande; M’avés-vous vu fi emporté? „ Réponfe;je vous ai vu fortfaché le jour que „ vous nous interdites les Sacrements, amp; panicu-„ liérement contre notre Mere. 3, D. II eft vrai,mais auffi votre Mere me fa-„ cha.” II fit un grand difcours, que je fup-prime, ou il y auroit eu affez a répondre; mais le refpeét m’oblige a demeurer en filence. La Supérieure 6c d’autrcs Religieulès prirent la parolenbsp;pour dire: „Monfeigneur, nous voudrions biennbsp;„ vous avoir vu une fois en colére.” Je ne pusnbsp;me recenir de leur répondre tout en fa préfence: » Ne le défirés point , vous vous en pafferés »gt; bien. Pour vous , ma Mere , Monfoigneurnbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ l^Onté, amp; nOUS :: nmreTupéSem nbsp;nbsp;nbsp;Je fgai qu’étant Dieu , oTTllJ nbsp;nbsp;nbsp;la .place denbsp;me dire un feul Comme il fe levoic pour s’en aller, I’on vine dire un mot a la Supérieure. Je profitai de ccnbsp;moment, u luidisaflez bas; „Mgr.j’aidespei- „ nes horribles, je ne dors point ks nuitsquand „ je dois communier.” II me répondit: „ Vousnbsp;„ avés tort, vous ave's tort.” Je le fuppliai denbsp;permettre a la M. Agnes d’approcher des Sacrements; mais fa réponfc fut la meme; amp; en menbsp;quittant: „Oh bien, dit-il, maFille, attendésnbsp;„ la Sceur Marte Claire avec patience ou impa-„ tience, lequel vous voudres.” Je dis: , ce fe-Monfeigneur: ” Jeretour-nav |
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Re’ntion iJe la Sffinbsp;Marie An- des.
'» nbsp;nbsp;nbsp;£ „™renS'i.p??*p»?„ou= diro, q„l?a Rplf»»
rnpourtant de fouffnr nbsp;nbsp;nbsp;pauvre malade empiroic tous les jours; que Ics^eItiSgeut
ur éxemple, de nbsp;nbsp;nbsp;r. “„ous l’avïns éce' Meres UrfuUuesétoient fort afBigéesde la perdre, Mant’ An-
avant que ma Sceur y tut nous^l avons nbsp;nbsp;nbsp;P, vem, ¦ amp; qu’elle etoit figeliquede
reftentl dcfaut d’at-tentioti des
RciigieuCes de Sainunbsp;Kade.
quarte, 1’on me faigna quatre fois en une femai-La Mere Agnes étoit en fi grande inquiétu-
LX.
On lui ap-ptend la fi-gnature da ta Soeiirnbsp;Fran^oifenbsp;Claire. En-”nbsp;ttiltien a ce jjnbsp;fuiet. Mort „nbsp;de cettenbsp;Steur. ”
de, de ce qui me pouvoic arriver, étant trés mal les nuits, Ie frilTon me prenanc a cinq heures Ienbsp;foir, que cetce pauvre Mere en perdit entiére-ment Ie fommeil. C’étoit Ie plus quand elledor-moic trois heures. Eile ne reque aucun Ibulage-ment des remédes qu’on lui fit pour cela. _ Ellenbsp;fuc un mois entier dans cette infomnie, qui nelanbsp;quitta que quand ma Soeur fut venuë. De monnbsp;cóté jen’avoispas moinsde peine de voirfouffrirnbsp;la Mere, amp; de n’y pouvoir remédier. Elle di-foit fes Marines coute feule. Un foir ma fiëvrenbsp;étoit fi forte, que je n’avois point 1’Efprit fibrenbsp;étant route en reverie, amp; nonobllant cela quoi-que les Religieufes craigniflent afi'ez, elies nelaif-férent pas de nous laiflèr a la miiëricorde de Dieqnbsp;amp; au fecours d’une pauvre aveugle, qui logeoicnbsp;pres de nous. Si notre Chambre eut pu tenirnbsp;trois lits, je ne doute point qu’elies n’y euffentnbsp;mis quelqu’un. L’on mit fur la fin une clochet-te, que nous avons Ibnnée dans Ie befoin. Lanbsp;Soeur qui avoit foin de nous étoit infirme; ellenbsp;faifoic balayer la Chambre amp; porter Ie bois a unenbsp;autre. Sa Charge a elle étoit de pous faire dinernbsp;amp; fouper; de nous donner ce que nous avionsnbsp;befoin,amp; de nous conduite quand nous fortions.nbsp;Ma Soeur Marie-Claire les foulagea, car elle fer-voit la Mere Sc moi*auffi: deforce qu’elles nenbsp;venoient plus qu’a de certaines heures. Elle n’a-voit non plus de libertéque nous,ne forcanenoinrnbsp;de la Chambre fans une garde.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;anc point
Le Samedi de P^ues la Mere Supérieure nous vinr dire que ma Soeur Franpifi-Claireézok fortnbsp;malade 1 qu’elle avoit regu le Saint Viatiqueapresnbsp;¦ é- je dis: ,,ehquoi, hgner.? le For-muhïrt, réfondrS-e//e i fi elle ne l’avoic pasnbsp;fait on ne lui auroic pasdonneles Sacrements:nbsp;elleeft dans une paix amp; dans ,une joie h grandenbsp;” d’avoir obéi , .qu’elle a pné qu’on vous dife,
” ma Mere , qu’elle voudroit que .vous amp; routes ” les Sceurs l’euflent fair. ily avoir deja affezdenbsp;” temps qu’elle y penioit. Si elle avoit eu, ré-” pliquai-je, ce deflein-la, elle n’aurqit pas paflénbsp;’’ la fête de faques fans Communier.” Nousnbsp;demeurames fort affligées de cette Nouvelle, amp;nbsp;de Ia furprife qu’on faifoit a notre chére Soeur;nbsp;elies enfaifoient un triomphe, difant qu’a lamortnbsp;on voyoit la véricé. L’on ne nous pavloit plusnbsp;d’autre chofe que de cette prétendué converfion;nbsp;car véritablement voila comme elies regardent lanbsp;fignature , qui eft la grace des graces pour lesnbsp;Füles de Sainte Mark, au regard des Religieufesnbsp;de FoTt-B.oyal. Le Lendcmain la Soeur qui avoit
„ ce qu’il y a de fi beau a dire fur la fignature?
„ rien autre chofe, finon elle a figné.”, Elle fe tut, 6c s’en alia en faifant une fa§on bien froLnbsp;de.
Etant allc'esau jardin,la Communauté nous vint joindre contre l’ordinaire ; h y a apparence quenbsp;c’étoit éxprès. Les Soeurs nous temoignérenenbsp;d’abord qu’elles prenoient part a notre affliélion,nbsp;de perdre notre Sceur. Je les remerciai, amp; dis;nbsp;que nöus en étions fort touchées; que c’ctpit unnbsp;des meilleurs fujets de chez. nous; amp;. que pournbsp;fureroit de notre douleur,nous la.voyionsmourirnbsp;dans une Maifon étrangére, privée de toute con-folation. Les Religieufes fe mirent auditót furnbsp;la fignature, admirant la grace que Dieu lui avoitnbsp;faire. Moi, qui en avois bien une autre penfee,-je demandai fi notre pauvre Soeur avoit connoifi-fance quand elle avoir figné: ce qui ne tomba pasnbsp;a terre; elies nous afl'urérent qu’elle l’avoit par-faice, amp; que les inflammations de poulmon,quinbsp;étoit fa maladie,n’ócoient point le jugement.
Quelques jours après fa mort, la Mere Supé- lxi. rieure m’envoya prier d’aller au Jardin. Je neS«''
avoir
voulois point y aller qu’avec ma Soeur Mark- ^quot;cc^supé* Claire. La. Mere commenqa par me dire rkuccnbsp;air fétieus, qu’elle vouloit avoir tm éclaircifle-ment avec moi, paree qu’elle étoit en peine de j,j^„jntionsnbsp;ma difpofition: que j’avois dit, qu’en me r^-de ce«e Me-portant què ma Sceur Gertrude s’étoit confelleenbsp;a Monfeigneur, on avoit ajouté a caufq de ja „j cellesnbsp;furprife que i’en témoignois, que c’étoit affuré-qui ne finbsp;ment qu’elle avoit voulu s’accufer a lui-même degn^^^E*’*nbsp;lui avoir défobéï,j’avois répondu que je nem’ennbsp;étois pas confeiTée: que fi cela étoit, j’auroisfaitnbsp;une grande faute; que je faifois un grand tort inbsp;M. Cheron^ qu’il lui avoit pourtant dit, qu’il nenbsp;pouvqit pas me donner I’Abfolution autrement.
Je lui répondis , que je ne pouvois lui rendre compte de ce qui s’étoic paflé d?ns ma confef-fioiv; maïs que je la fuppliois trés humblemencnbsp;o en etre en repos: qu’ifetoit vrai que j’avpisditnbsp;en préfence de la Mere Direétrice, qu’on ne devoir pas fe ConfelTer d’une chofe qu’on avoit faire par confcience; que ce n’étoic pas une défo-béïffance, mais la craintc de Dku qui m’avoitnbsp;empêchée de figner.
Elle roe répéta qu’elle etoit en peine de madif-pofition, que je témoignois toujours être fachée quand quelques-unes de nos Soeurs avoient figné'nbsp;que j’avois, demandé fi ma Soeur Franpife Clairenbsp;l’avoic fait avec connoiflance, au Ifeu que je de-vois fouhaiter, fi j’étois comtne je devois, quenbsp;toutes nos Soeurs euffcjnt rendu cette obe'ifl'aricenbsp;a Monfeigneur. Je lui dis qu’elle fqavoic quej’a-N 2nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voiï
'Relation de la Perfdcution des Religieuss de Port-Royal^ 166^-166^. Relation vois toujours dit qüè j’ciois perfuadée que mes dela ScEiir Soeurs ne regardoient que Dieudans Ie refusqu’el-Mane An-igg faifoient;, qu’eiles croient forcemenc que lafi-geliqiie denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g£|. péché^ qucj’avois eu les mêmes Ste. There fe. vrai que vous vous ctes fait etranges violen- les quelque chofc, pour leur faire faire tout Ie con-s; amp;c je dis toujours, que je crois que vous trairer qu’enfin il n’y avoir rien de fi étrange que és fouftert autant que les ames du Purgatoire. i’abandon de Dieu; qu’elles étoient dans I’endiir- LXtT- P^rt deM. l’Archevêquc ,c’ctoit pour nous figni- une a unedans les Mona%res de Madame óeFoss-coinpagnesjfierla Bulk. D’abord qu’il nous vit, il com- nbsp;nbsp;nbsp;, amp; que cela feroit aifé. Nous nous re- la Bulle du menga par nous diré que la plus grande partie de tirames la-deflus; il étoit prés de neuf heures amp; notre Communaute' nkvoic pas-figné que les demie.- Notre difpofition étoit de joie mêlee denbsp;Sceurs lui avoient toujours témoigné avoir de la crainte;de joie, denous voir rencrer dans lecom- aux Reiigieufes; qu’après ce’la dn ne poüvok ment a M. Chamillard, ène furprtfes d’y avoir -i.,..-p/„r^,,roo nous la donna enfuite tlnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L fi^naturf; de órielüue.s-iines .ere nos plus avoir d’éxcufes lire. nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . rxtil Quand elle fut achevée, la Mere lui dit ce II répondit, qu’il leur avoit dit qu’elles pouvoient tcaurc dc. qu’^le a mis dans fa Relation. Pour moi je lui attendre la Communauté. „ Mais,. ajouta-1 unbsp;cette Bulle!-ggnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;un refusen ces termes; „ M., j’ai eu de 100 peines, amp; qu’ainü je ne pouvois pas les défap-prouver: qu’il écoic vrai que j’avois figné; que la privation des Sacremenrs m’avoit éré cxtraordi-nairement pénible; que je ne m’étois réfoluë denbsp;Ie faire, qu’enfuite des avis de M. Chsron, amp; furnbsp;la Declaration quej’avois faite a M. 1’ArchevCquenbsp;en fa préfence, amp; qu’avec tont cela elle fgavoitnbsp;ce qu’il m’en avoir couté. Elle répondit, il eft ces avés Ge nous fut tine occafion a routes deux de lui parJer des angoiiiês on nous étions encore. Nousnbsp;avions beaucoup de peine de n’ofer nous declarernbsp;tout-a-fait. Elle nous tint une grande heure anbsp;nous entretenir de fignature: que fans cela onnenbsp;donneroit pas les Sacrements a la mort, ni quenbsp;1’on n’enterreroit pas en terre Saintei Voyés;nbsp;¦„ mes Soeurs, dit-elle , quelle douleur. ce feranbsp;de voir refufer les Sacrements a la Mere aig-„ nès^ amp; jetter fon corps a la voirie, un corpsnbsp;„ que vous voudriés révérer.” Nous étions finbsp;touchécs d’etre entre les mains de perfonncs finbsp;fermées a route raifon , que ces Entretiens menbsp;faifoienc d’ordinaire malade, amp; celui la me fit a-vancer ma fiévre.- Le 19 Mai entre les Sap, heures du loir, M. Chimil- on nous vint dire , comme nous alHons nous re-latd va lui nbsp;nbsp;nbsp;que M. Chamillard nous demandott de ta peine du Farwa/uire de 1’Affemblée, difant que Ie Pape ne demandoic point la fignature; qu’on avoitnbsp;jugé néceflaire pour Ie bien de la paix de repré-fenter a Sa Sainteté que les Reiigieufes amp; les E-vêques n’y vouloient point avoir égard; que la-deifus Ie Saint Pere avoic envoyé une Bulle, oünbsp;il ordanne laquot; fignature a tóus, amp; en particulier «tuienquot;* „ ii grandes,peinesd’ayoir figné, que j’en aiper „ du la Santé: je crois qu’une feconde fignaturenbsp;” me feroic perdre 1’Efprit, ce que je ne défirenbsp;’’ pas.” II répondit: „Vous guérirés de celle-„ la.” Ma Soeur amp;: moi-lui dimes que M. 1’Ar-chevêque nous avoic donné fa parole que nousnbsp;ne fignerions plus rien. Ilrépliqua: „oh vousnbsp;„ fignerés Ie Formulaire du Pape, ou VOUS ferésnbsp;privées des Sacrements; amp; bien davantage , |
„ on vous éxcommuniera; voyés ce que dit Ia Relation „ Bulle. [Qiie l’on.encourt I’indignation dudelaSceurnbsp;„ Dieu tour puiffant,amp; des faints ApotresPiewM^Ac An-„ amp; Paul: ] celadoicfaire trembler. ” I! nous éxa- gelique denbsp;gera enfuite d’une maniére étrange les prétendus^J^’nbsp;défordres qu’il y avoir dans notre JVfaifon depuis^^^^’nbsp;que nous en étions forties. Difant qu’il n’y avoicnbsp;pas feulement forme de Religion; qu’on ne leurnbsp;pouvoic faire garder leurs Con[iitutians ^ que leurnbsp;défobeilïance ne regardoic pas feulement la figna-ture, mais routes chofes généralement; qu’il fuf-fifoit que M. l’Archevéque témoigna: défirer d’el- qu ( ciflèment du cceur. „Elles one fait, difoit-il^ „ plus de péchés depuis que vous n’y êtes plus, „ qu’il ne s’en ctoit fait en dix ans.” Nous ré-pondimes, qu’i! n’y avoir qu’ay mettre nos iVle-res; qu'en eftet c’étoit une chofe'éxtraordinaire denbsp;voir un corps fans tête. La Mere Agnès ajoiua,nbsp;que 1’on reconnoiifoit aifez a préfent que ce n’é-toient pas elles qui rendoienr les Soeurs fermes.nbsp;II répondit avec dureté: „Ce n’eft pas pour celanbsp;,, qu’on yoüs en a ótées, c’efl: pour votre déf-„ obéiffance.” La Mere répartit, que routes é-toient coupables de la même faute, fuppofé qu’ilnbsp;y en eut. II répliqua, qu’il étoit vrai, mais qu’onnbsp;n’avoit pu chaCTer éofillesenune heure; que'nousnbsp;pouvions bien nous attendre de ne mettre jamaisnbsp;Ie pied dans pas une de nos Maifons, fi nous nenbsp;fignions Ie Formulaire du Pape; que Pon TOctcroic nos Soeurs qui demeureroient dans l’opiniatreté bat avec nos chéres Meres amp; routes nos Soeurs; amp; de crainte, dans rapprehenfion de notre foi-b!eire,que nous avions fi malheureufemcntéprou-vée, amp; qui me fait toujours trembler, f^-achantnbsp;que je ne fuis capable par moi mênie que denbsp;tomber une feconde foisf Nous avions témoigné en repaflant Ie Mande- déja vu la fignature de quelques-unes .oe nos Soeurs; je lui dis qu’elles .s’étoient bien précipitées. vee plaifir, il y a des naturels plus fervents les „ uns que les autres, elles auront plus de méritenbsp;„ d’avoir obéï plus promptemenr.” Nous rè-marquames celles de nos Soeurs qui avoient fignénbsp;Ie premier Mandement, amp; qui n’étoient point anbsp;celui la,amp; nous les lui nommames. Ildit: ,, leferont; Ia Soeur nbsp;nbsp;nbsp;a quelque difficulre, de ce que Ie Formu dire de Rome ne parie point dtSdmt Auguflin.” Nous lui dimes qu il nousnbsp;paroiffoic auffi mauvais que celui de 1 Alleoiblee, |
Relation, de la Terfécution des Rdigieufes de Tort-Royal nbsp;nbsp;nbsp;101
. nbsp;nbsp;nbsp;tr-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiir !pc fnint./Evaneües. II ,gt; rie Augtt^ine^ elle eft Venue trouver notre Me- RtlatioJi
de la Soeur nous répondit d'une maniére pitoyable. ü nous Marie An- fit entendre que ma Sceur Catherine de St. Vaulnbsp;geiique de.obéiroit, que ma Sr. Euphrofine^ ma Sr. Hdénenbsp;Ste. Tbu-^ jna Sr. Gertrude lui avoienc donne leur parole^nbsp;icfe. que ma Sr. Melthilde lui avoir ccrit quelle s’é-tonnoic fort des difBcultés que faifoienc lesSoeurs.nbsp;M*^charail- leudemain il revint pour faire voir up pa-laui Kvieiit P'^*' amp; la Mere Agnes ^ qui s’é.xcufa de le ligncr.nbsp;)e lende- II pous dit qu’il alloic fignifier la Bulle a nosnbsp;^““‘^Sceurs éxilées. II avoit vu ma Sr. Angelique lenbsp;jour de devant; il ne nous dit rien d’elle, jinonnbsp;qu’elle fe portoit bien , amp; qu’ii lui avoit laiflienbsp;le Mandement. Il s’adreffa a ma Soeur Marienbsp;Claire amp; lui dit: „que ne fignés-vous?’ Elle luinbsp;répondit: „Mon[ieur,je prendrai le temps de trois
Relation que ^ nbsp;nbsp;nbsp;maniére oitovable II nous , re dans la charobrc de l’Affcmbléei elle s’eftSffiUt
„ de la part de toutes nos Smurs fupplier très-hum- i^t’lique da „ hlement votre charité de nous faire figner aujji-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;The-
,, hka que nos Sceurs car nous Jammes auJJi hosi-,, nes Catboliques, nous voudrions hien con-,, danmer les héréjtes de Ja7tj'enius. ” Notre Mere,
mam. dumême fij.
jci,
„ continua-t’elle, lui arépondu; MaSa-ur, je ,, f^ai bien que vous êtes dans cette difpofitionnbsp;„ la: ce que fait la Cornmunauté, vous Ie faitesnbsp;j, auffi étant du corps, n’en foyés pas en peine,
mois pour prier Dieii, amp; voir ce que fera notre feire;, amp; nous adrelfant a elle, nous lui dimes; Communauté. ,, Je lui dis que le changement de „ Mais, ma pauvre Soeur, eft-ilpoffible que vousnbsp;ma Soeur Rlavie etoit bien grand. Il mercpon- ,, n’ayés point de peine d’avoir jure fur lesEvan-dit avec joie; „Heft vrai,eUeeftcommeSt.Plt;3«t/; „ giles?” Elle répondit: „,Nenny, notre Merenbsp;„ devant fa Converiion i! n’y avoit perfonne li „ nous a dit de bonnes raifons, amp; je voudroisnbsp;„ attaché a fa Loi: mais depuis, nul n a été plus ,, que ce'a vous fut auffi facile qu’a nous vousnbsp;„ zélé amp; plus^ervenc.”......_ nbsp;nbsp;nbsp;. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3gt; feriés bienrot en repos.”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’
53 je luis pourtant fort aife de vous voir dans ce fen-,5 timent, ces pauvres fiilles ne font-elles pas bien „ fetventes?” Nous lui répondicnes qu’elles s’ennbsp;trouveroient micux de ne l’être point fur cette af-
C nbsp;nbsp;nbsp;»-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...
LXV.
EeP.de Ste. Marth'e nous vint confefler ¦ il,
£ fiir nnp ?V4 1’Ar/-Viiatr«/-gt;T,«. i..: nbsp;nbsp;nbsp;j___» *• Lc P. de
je ne puis éxprimer ici le zèle de la Supérieu- nbsp;nbsp;nbsp;_____ _______________
zèicdes Rc.fe pQ^r fignature: elle avoit autant d'impatien- me dit que M.l’Archevéqueluiavoirfaitdesplain-Mabe'^pour’'^^ de la faire, que nous en avions d’horreur amp; de tes de moi ^ qu’il étoit faché de ce que je ditois confeffeo Ufignauire.frayeur. Nous l’apprimes,par la joie ou elles é- que je ne fignerois pas. je me déclarai done plus
„ „ - nbsp;nbsp;nbsp;pas le perdre. ' Il me dit toutes les
Je ne mecrorapai raifons ordinaires de I’obligation dc fe foumettre lus fumes A t-ïiKio aux Puiffances de 1 Eglife: gt;1 rn’allégua auffi feranbsp;éxemple, qu’il avoit ligné plufieurs fois, amp; qu ilnbsp;étoit pret de le faire encore trente fois ft 1 onnbsp;vouloit.
Ses raifons amp; fon éxemple ne m’ebranléreat point: je \e priai de dire a M. I’Archeveque quenbsp;je le fuppliois très humblement de fe fouvenirnbsp;„„’unbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne fignerois
toient elle amp; fes Religieufes, le jour que le Man- que jamais a ce bon Pere; je lui dis toutes mes“^”' dement fut public dans les Paroiftes. Elle témoi- anciennes difficultés amp; les nouvelles- que le Eor-gna devant nous a M. Cbamillard 1’inquiétudeoü mulairc du Pape 8c la Bulle empiroit cette affairenbsp;elle étoit de cc qu’on ne le leur avoit point enco- plus qu’elle n’avoit jamais éce' ^ que toutes les rai-re apporté. II lui dit: „Ma Mere, aflurémenc lons de mes Sceurs éroient les miennes- que lanbsp;„ que vous en aurés un f' amp; en effet il le luiap- lignature que j’avois faite feparée d’elles m’avoitnbsp;porta lui-méme dès le lendemain. La Sceur qui Jet:ée dans un grand trouble; qu’il ne m’étoicpasnbsp;avoit foin deiious, vint nous apporter notre diné poffible de rien faire; que j’avois toujoursdèmandénbsp;a midi a ion ordinaire: d’at^rd qu’elie entra je a Dieu depuis, qü’il me donnat un moyen denbsp;lui vis un vifage fi content, qüe je dis tout bas a fortir de IMtat ouj’étois ;quepuilqu’il mel'offroit,nbsp;ina. baar Marte Claire; „voules vous gager qu’el- je ne devois - - 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
„ les figneront aujourd hui?” Je ne metrompai pas; car prefque auffitót que nous fumes it table,nbsp;elle nous dit: „ Mes chcres Meres, vous voulésnbsp;bien que je vous quitte, nous allons figner.’’
Comme elle ouvric la porte pour forcir, elle s’e-cria: ,,j’abhorre tous les janjemjees, 6c routes „ leurs maximes.
, _ . nbsp;nbsp;nbsp;, ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘“pt'iiuis tres-numblement de 1
elle s’addrelia a notre chcrc Mere; elle tenou Ic quu tn’avoit donné fa parole que je n
Mandement tout déployé, avec une écritoire ala plus; que'j’dtois ft mal qu’on ine feroit möurir ft main: „Macbéie Mere, ce dit-elle, nousvous on me vouloit encore tourmenter la-deffus; quenbsp;„ ftjpplions tres humblement de nous faire I’hon- j’avois afl'ez, de peine de I’avoir fait une fois; quenbsp;„ neur de figner avec nous, 8c vos Soeutsauffi.” le regret _m’en dureroit toute ma vie. Il rne dienbsp;Nous répondimes, que ft nous avions a figner, ce que e'etoit un ferupule mal fondé: il nelaiffa pasnbsp;• feroit avec notre Communauté Sc non avec la néanmoins d'ajouter, cela eft facheux.nbsp;leyr. L’après-dinée uneautrebonneanciennenousnbsp;étant venu voir a fon ordinaire, fa première parole fut celle-ci; „Oh bien, nous avons tantocnbsp;„ affez figné, Dieu merci: voila pour le moinsnbsp;,, trois fois, on ne.manquera pas de nos figna-„ tures. Que je fgai bon gré, ajouta-felle anbsp;,5 nos Saurs domeltiquesl elles ont depute Ma
L’Affiftante nous vint trouver en mcme-temps.
ll me dit une fois; „Vous ctes heureufe, ma „ fille,de n’être point a Port;Royal. On donne anbsp;„ vos Srs. des papiers injurieux a Mr. 1’Arche-5, vêquc : ces Meftieurs n’cpargnent perfonne; ¦nbsp;on en a trouvé un entre les mains d’unc Re-5, ligieufe5 contre notre Congregation , qui eftnbsp;’ tout rempli de calomnies amp; de fauffetes: on
N 3;
-ocr page 102-Relation de la Perfecution des Religieufes de Port-Royal^ 166^-166^.
Ibic que I’afFedion que j’avois pour notre Com- Relation
mon falut. Soeiu
loa
„ juge de nos intentions fecretes; Monfeigneur „ me I’a donné, il étoit éxtrêmement faché denbsp;„ cela.” Unc de fes grandes raifons qu’ü répétenbsp;Ie plus fouvent, c’eft que l’on condamne tout Ienbsp;monde, lePape, fon Archevêque, lesEvêques,nbsp;les Dofleurs, tous les ordres amp; toutes les Reli-gieuiès, qu’on croit qu’iis feront tous perdus,amp;nbsp;qu’il n’y aura de fauvés que ceux qui ne fignerontnbsp;point: que nous difons que nous ferions un juge-menc témeraire contre M. d’l^w, 8c que nousnenbsp;faifons point de difficulté de juger toute l’Eglife.
La veille de la Saint Jean a 8 heures du foir M. Chamillard vine pour nous propofer Ie tranf-port d Port-Royal des Champs. II s’adrefla a lanbsp;Mere aignès, amp; lui dit; „Ma Mere, j’ai été lig-„ nitier la Bulle a routes vos Sceurs qui font dehors:nbsp;j’ clles m’ont prefque toutes dit la même chofenbsp;,, (qu’étant feparées elles ne pouvoient rien-faire,nbsp;„ qu’on ne les eücre'uniesavec les Méres amp; les Srs.nbsp;„ qu’on adifperféesendifferents Monaftéres,dansnbsp;„ votre Maifon des Champs j) car pour celle denbsp;,, de la Viile vous n’y devés pas penfèr, vous n’ynbsp;„ retournerés point, les Srs. qui ont figné vousnbsp;„ appréhendent,amp; elles ne défirent pas que vousnbsp;„ y rétourniés.” La Mere Agnès repondit, quenbsp;quand la chofe feroit a fon choix, elle préféreroitnbsp;la Maifon des Champs. II lui demanda li elle vou-loit qu’il en parlat a M. de Paris. La Mere ré-pondit qu’il lui feroit plailir; amp; fur ce que lui -ócnbsp;la Mere Supérieure témoignérent qu’il feroit bonnbsp;qu’elle en écrivit elle-tnêtne, elle s’y engagea. Lanbsp;Mere Supérieure dit: „Je crois que ti vos Srs.de
Paris fqavent que la Mere Mtigeli/itie de Saint ’’ Jean eft a votre Monaftére des Champs, el-,, les y voudront aller.” Mr. Chamillard répon-dit, „ S’il y en a quiles veuillentfuivre, nousles laif-„ feronsaller volontiers, aulfi-bienonc-ellesbefoinnbsp;„ d’unChef: quelaMerefgavoit Icsgouvernerlesnbsp;„ ayant élevées ^ que c’étoit des El'prits diffici-„ les. ” La Mere demanda s’il n’y avoit pointnbsp;de condition, paree qu’elle n’en pouvoit accor-der aucune. 11 falfura que non , que g’étoitnbsp;feulement pour prier Dieu 8c pour avifer enfetn-ble a ce que nous aurions a faire. La Mere é-crivit Ie Lendema'in la Lettre qu’elle avoit promi-fe, oü elle demandoit norre reunion aux Champs,nbsp;avec plus d’empreflèment qu’on n’en pouvoitnbsp;avoir de faire cefler 1’éclat que faifoit notre dif-perfion.
J’ai oublie de marquer que depuis qu’on nous eut fignifié la Bulle, les Religieufes que nousnbsp;voyions ne perdoient point d’occafion de nouséx-horter a nous y foumettre, nous difant tout cenbsp;que leur zèle leur fuggéroit, 6c nous voulant faire accroire que tout Ie monde fe rendoit, jufqu’anbsp;M. ó. Ainh 8c M. d.'Angers, qui difoient qu'iisnbsp;n’avoient plus rien a dire puifque Ie Pape parloit.nbsp;On nous menagoit d’éxcommunication, de fépa-ration dans les onaftêres de Madame de Fonte-Drault, 6c pour comble de damnation on me di-
Relation de la StEurnbsp;Marie /\n-gelique denbsp;Ste. Tlie-rèfe.
LXVII. M. ChaiiiiUnbsp;lard va leucnbsp;antioHcernbsp;Jeur tranf-port a Porc-Royal desnbsp;champs.
munauté feroit caufe de la perte de ______ ______
Pat la grace de Dieu, je ne m’étonnois plus ce qu’elles me difoient. Je leur répondois quenbsp;1’éxcommunication feroit injuftej que je la crai-gnois néanmoins, mais qu’il falloit fuivre Dieu*^®^'nbsp;jufques dans les perils:
Le 2Ó Juin M. Chamillard revint 8c demanda LXVlllf la Mere Agnès. pour lui dire que M. 1’Archevê-que etoit pres de lui accorder fa demande pourvu routes lesnbsp;que nos Sceurs de Prrm vouluflent bien aller avec Religieufesnbsp;elle:^qu’il avoitjtru qu’elles en feroient bien aités,^^^nbsp;inais qujelles nê Ie vouloient point, amp; que cepen- Maifon désnbsp;dant ii étoit réfolu de ne point accorder 1’un fans Champs.nbsp;1’autre. La Mere fut furprife de ce changementnbsp;6c elle dit qu’il n’avoit point parlé Ie premier journbsp;des SoEurs de Paris. II répliqua qu’on ne feroitnbsp;rien fi elles n’y alloient, paree qu’elles ne man-queroient pas de dire qu’elles n’auroient pas con-féré avec les Meres: il fit de grandes plaintes,nbsp;d’elles, difant qu’il fufhfoit de leur propofer unenbsp;chofe quand elle feroit a leur avanrage pour qu’elles Ia rejettaflènt: qu’au comrflencement ellesnbsp;difoient, qu’elles fe feroient eftime'es heureufesdenbsp;conferver une de leurs deux Maifons: qu’enfin onnbsp;ne comprenoit rien a leur conduite . qu’ellesnbsp;n’avoient point du tout de raifon ,que leurs meil-leurs amis-mêmes les condamnoient. II nousnbsp;raconra que d’abord, il fit cette Propofition anbsp;trois OUquatre des anciennes „paree, dit-il^ quenbsp;„ lorfque j’en demande une , elles s’afTemblent
ainli, maïs je ne m*en fbucie pas Elles en „ lémoignerent une grande joie - amp; me dirent,
,, M., la honne Nouvelle! ^oi! nous ojerrions ,, notre chére Mere ? ll faut dil vous plait quenbsp;„ mus en parhotii d nos Smrs. Elles y allérenr,
„ 8c elles revinrént me dire ; Monfieur , nous ,, voyons bien que c'ejl tmpiége que l'on mus tendnbsp;„ mus ne quttterons point notre Maijon: il nynbsp;„ a qu'd vous rendre la Mere Agnès z«.” Enfinnbsp;pour abréger on pria la Mere d’écrire a la Com-munauté. Je paffe Ie refte de la Négociation,nbsp;qu’il feroit trop long dc rapporter, 8c quinbsp;fans doute été écri't par nos Sceurs.
Le 27 /VI. Chamillard nous vint dire que tout r.xix étoit rompu, paree que nos Sceurs ne vouloient M. chamii,nbsp;point du tout aller au Monaftére des Champs ^nbsp;qu’ainfi nous demeurerions oü nous étions eter-(ju,, yro-nellement: que Ton donneroit notre Maifon jet ('.delesnbsp;a Madame de Fontevrault ^ qui mettroit nos Srs.^^^IJÏpu^'®*'nbsp;une a une dans les fiennes. ' La Mere Agnès luinbsp;dit avec fa douceur ordinaire; „ Mr., pour moi,
„ monéternité ne fera pas longue.” 11 nous-pari* avec une dureté incroyable, recommenqantnbsp;jours fes plaintes contre nos Srs. 8c fes menacesnbsp;des trairements qu’on leur feroit 6c a nous, enforce que je ne pus m’empêcher de lui dire quenbsp;nous fqavions bien qu’il difbic toutes Ie® j-, ?nbsp;pis: que ce qui me touchoic Ie plus, e-oic jonnbsp;peu de compaffion pour des perfonnes arfligées,
'Relation de la 'Perfécution des Religieufes de Port-Royal^ i66^-l66y^ 104, Relation de la ScEiir 'nbsp;Marie An- ”nbsp;Kciiqiie de’’nbsp;Ste, Thé-”nbsp;rèfe. ” nous voulions bien recevoir avec nous, la Mere Relationl Angelique amp;C la Sceur Briquet. Je ne puis exprimer de laScsiirnbsp;quelle fut notre joie: je n’en ai jamais reffentinbsp;une pareille en route ma vie: nous étions fi tranf-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de portees, que nous eveillames notre Mere pour lui The-dire cette bonne nouvelle: elle n’en fut pasmoins'-^'-®* ravie que nqus; elie joignit aullitot les mains pournbsp;remercier Dieu. Nous fqavions fi peu ce que nous faifions,que nous la laiflames route feule fanslumiére, pournbsp;nous en aller avec les Mercs fous la porte, raoinbsp;avec le frilTon de ma fiévre. Dès que ma Sceurnbsp;fut entrée, elle fe mit a genoux avec fa cbérenbsp;compagne devant la Révérende MereSuperxeufe, 6c puis nous nous jettames aux piedsdetnaS.'rur, qui n’étoic pas encore relevée: je lui dis en I’em-braffant, que je la fuppliois de recevoir un enfantnbsp;prodigue , qui lui demandoit trés humfalementnbsp;pardon. II me femble que dans ce moment ellenbsp;me requt dans fon cceur, tant elle me temoigna de fermete, je crois qu’elle en feroit morte: elle de joié amp; de charité: m/faute ne m’avoir point changea fi fort en trois heures de temps, qu elle n’e- retiree d’elle, elle avoir au contraire augmencé monnbsp;toit pas reconnoiflable. Je n ai jamais tantadintro refpeift j’ai éprouvé que ce qui vient des amis eft cent fois routes prifonniéres que nous étions, nous apprim'S plus difficile a porter que les mau^ais traitements bien des nouvelles a notre chére Sr. Ange/ique, Sergents mettront la main fur leur bouche pour les empecher de crier? Vous donnés done vo-tre parole, continua-t'elle^ qu’il n’en fera pasnbsp;befoin: oui, 'aoti’bAzxe. ^répondit la Mere Agnes ^nbsp;elles prorefteronc amp;c appelleronc fèulement j carnbsp;„ elles le doivenc, amp; eniuite elles fortiront com-„ me des moutons, ” La Supérieure dit. „ Onnbsp;„ s’attend bien qu’elles appelleront,” amp; s’en re-tourna rendre cette réponiê a M, Chamillard^oyiXnbsp;I’attendoit. Depuis ces mouvements tout demeura en fuf-pens: nous ne fgavions fi la chofe fe feroit ou ne ie feroit pas; nous nous contentions de prier Dieu,nbsp;amp; de lui éxpofer le délir qus nous avionsdenousnbsp;voir reunies, amp; nous avioiis un double fujet denbsp;le fouhaiter pour le foulagementdela Mere^t/^HcV,nbsp;qui a voit une telle douleur d’avoir appris par une rencontre que la Lettre qu’elle avoitccriteaiVl.l’Ar-cheveque pour lui demander la Communion, a-voit été mal interpreteer quefielleavoireumoins pas fon humilité que dans cette occaCion. Affliftion nbsp;nbsp;nbsp;derniers jours de notre exil ne furent pas que lui caufe moins pénibles pour moi: j’eus dc l’affliéiion aula créance tant que j'en ai jamais cuj rant par I’etat odétoit Baurravoicbonne Mere, que par la connoiflance quenbsp;donnee idesl’on me donna d’une Lettre, qui me faifoit voirnbsp;fauffetés, la créance que nos Soeurs avoienc donnée a desnbsp;fauffetés qui me rendoient une des plus ingratesnbsp;‘ ¦ perfonnes de la terre, fi j’avois été affev, mifera- ble que de tomber dans un fi grand renverfement; - nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- J----„a des Etmemis. Ma Sceur avoir auffi fa bonne part de cette difgrace: notre confolation a Tune 6c anbsp;I’autre, eft que hors la fignaturc dont nous fom-raes coupables, du refte par la’gracede Dieu nousnbsp;étions entiérement innocentes, n’ayant point change de fentiments ni de conduite en quoi que cenbsp;foit. ¦ txxiir. Le jour de Ja Vifitation de laSainte Vierge,qui LaM. Angc-jft 1^ grande fete de cet Ordre, comme nous nenbsp;TeS^amp;'^ia St, psnfions qu’a remercier Dieu de nous I’avoirfaitenbsp;Briquet ani- palier avec plus d’attention a ce myftére j amp; Menbsp;vent isie. priej- Je nous donner une bonne nuit, il nousnbsp;^J“quot;texauqa auffitoc, nous ayant memedonné plus quenbsp;[^ueiies [eté-nous ne lui demandions. A onze heures du foirnbsp;iBoignent. [out le monde étant retire Sc endormi,j’entendisnbsp;fort fonner au tour. 11 nous vint aullitot dansnbsp;I’cfprit a ma Sceur amp; a moi, que e’etoit quelquenbsp;ordre de M. de Paris pour nous: nous allamesnbsp;cnfeirible a la ebambre d’une Bienfaictrice priernbsp;fes femmes de chambre d’avertir les Meres aunbsp;Dortoir; mais un demi-quarc d’heure après, lanbsp;Mere de Cbandenier vint promptement heurter anbsp;P°rte , qui fuc bientot ouvertej car nousnbsp;a en ions de pied ferme: elle nous demanda fi |
pour elle, amp; le défir quej’avois d’avoir fes avis. Après que ces deux chéres éxilées eurentnbsp;adoré le Sr. Sacrement, elles furent fe jetter entrenbsp;les bras de notre chére Mere. Je n’entreprendsnbsp;pas de dire quel fut cet abord, je le laiffe a manbsp;Soeur. Les Religieufes deSre.M^rrivtémoignérentnbsp;prendre grand plaifir a voir notre joie: elles avoientnbsp;méme de la peine a feretirer: lacraintenéanmomsnbsp;de nous oter la Uberté les obligea de s’en aller. Quand elles furent forties notre joie redoubla; car nous avions bien des chofts a nous dire , Scnbsp;qui en fqavoit fi peu, qu’il fembloit qu’ellerevintnbsp;d’un nouveau monde; ce qui nous fit pleurernbsp;voyant l’éxtrême captivité ou on 1’avoit tenue;nbsp;elle emit avec cela fi changée amp; fi maigrie, qu’ellenbsp;n’étoit pas a peine reconnoiffable. On nous faifoitnbsp;cependant accroire qu’elle ne fe porta jamais mieux;nbsp;elle avoir aéfuellement de la fiévre. Nousrecon-numes par fa difpofition qu’elle avoir acquis dansnbsp;fa prifon amp;c dans fes liens bien des richeflesnbsp;fpirituelles. Nous ne coraptames qu une heurenbsp;cette nuit, qui nous fut mcrveilleulement agréa-ble. A cinq heures du matin on nous vint dire r,xxrv. qu’il falloit partir , amp; Ton nous preffa ^ drstc'*Ma^i^nbsp;c'xtraordinairement , que nous laiflames tou-poarnbsp;tes nos hardes en défordre. Je leur donnai Royal de*nbsp;les clefs de nos coffres. Je ne fqai fi ce Champs,nbsp;font elles qui nous ont óté les copies des lettresnbsp;que la Mere avoir écrites a M. de Paris amp; a lanbsp;Reine dePö/ögKe. Nousne dimes adieu iperfonne,nbsp;les Soeurs n’étant pas encore levees. La Mere Supérieure fit des éxcufes a la Merenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la con duite qu’elle avoir tenue fur nous. La Mere lui répondic qu’elle la remerdoit très-humblement de nous |
'Relation de la Rerfécution des Religieufes de Port-Royal i66i{.-l66^. ¦ nbsp;nbsp;nbsp;i’oi f.;rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cƒéa^ce que j’ai eu que la Dac'- l’Archevêque m’avoi: donnée Ste. xèfe. Thó- IP. RETRACTATION Be la Mere ANGELIQU'E de Ste. THERESE. Gloire a Jesus au tres-Saint Sacrement de l’Autel. Je,Sceur Marie Angclique deSainteThahk, Religieufe de Fort-Royal du Saint Sacrement^,nbsp;profternce devant Dieu dans Ic dernier abaifl'e-ment oti une Creature criminelle puifl'e etre, demande tres-humblement pardon a fa divine xMa-jefté, de ce que je I’ai offenfee, amp; a luute 1’E-K'ife, de ce que je 1’ai feandalifee en fignant lenbsp;Formuiaire: je reconnois que mes péchés, raorinbsp;orgueil amp;: tries infidélités continuelles ont attirénbsp;for moi cet aveugiément li terrible fur la faulle foflome, de Saint Auguflin, de Sainte Luce de Sainte Therèje-.']t les prends tous a rémoin denbsp;cette rétraéfadon fincére que je fais de mon plOjnbsp;pre mouvement, 6c dans une pleinenbsp;d’Efprit, 6c que je prétends mettre écrite amp; li-gnée de moa feing encre les mains de mes Su^-périeures, défirant qu’elle fo:c joiiue, n eeia icnbsp;peut, a I’Afte que jai feit quelque temps apresnbsp;ma fignature , qui ne me femble pas allez expres loS Rclation tent quafi poiir rien ce que j’ai fait, paree qu’el-de laSoeurles dil'en: que je ne Tuis pas changée de fenti* Marie An-j’ai même fqu que Monfeigneur l’Ar-pelique de chevêque a die a la Mere Supérieure de Céans,nbsp;que la perfonne de qui j’avois pris avis m’avoicnbsp;fait iigner de la main, amp; non pas de coeur ^ 6cnbsp;que je n’avois pas plus donné que ce que nousnbsp;avions fait par la fignacure que nous lui avions en-voyé étant toutes a Port-Royal. II eft vrai auffinbsp;que je n’ai pas eu incenfion de faire davantage^nbsp;mais en quoi je penl'e avoir oft'enfé Dieu, eft denbsp;n’avoir pas allèz. pris garde que ma fignarure, de-vant devenir publique,6c les interpretations que jenbsp;lui avois donnée demeurant fecrétes, je condatn-nois en effec , contre mon intention, ce que jenbsp;n’avois pas voulu condamner-amp; je paroiffois menbsp;féparer de mes Srs. qui n’ont pas ligne', quoiquenbsp;mon intention eut toujours été de ne m’en pasfé-pater. C’eft ce qui m’oblige de faire certe Declaration, pour la décharge de ma Confcience,nbsp;fans fqavoir fi Dieu me donnera quelque occa-lion de la pouvoir rendre publique, étant plusnbsp;prifonniére qu’on ne fgauroit croire ; afin quenbsp;tout Ie monde fgache que je n’ai prétendu faire parnbsp;ma fignature que ce que j’avois déja fait par lesnbsp;Aétes des cinquie'me 6c du dixiéme Juiliet; quenbsp;je n’ai point voulu me féparer de mes Socurs quinbsp;n’ont point Cgnéj que j’ai toujours eftimé leurnbsp;fermeté; 6c que je demande a Dieu la grace denbsp;rentrer dans la participation de leurs fouffrances,nbsp;6c d’etre avee elles jufqu’a la fin en Hotre Seigneur yeJus-Chrifi un méme efpric 6c un meme Fait d Ste. Marie du Fattxhourg St. Jacq^ues Ie Septiéme Fe'vrier lóój. Sr. MARIE ANGELIQUE DE Ste. THERëSE , Re-hgieufe de Port-Royal. |
laration que M- Relation par ectit , me dc l.t Soaurnbsp;pouvoit é.xempter du mal que je reconnois dans Marie An-la Ggnature Ample da Formutaire ^ I’accablementl-^'’^^!^nbsp;de corps 6c d’Efprit, ou ma caprivité m’avoit^iEnbsp;reduite, 6c particulicrement la privation des Sts.'*quot;nbsp;Sacrements, m’ayant jettée dans des troubles 6cnbsp;dans des doutes qui me portérent a demander dunbsp;confelRque je fuivis en me faifant violence, maisnbsp;néanmoins en croyant le devoir faire j j’avoisnbsp;peut-etre befoin de 1’éxpérience que j’ai faicenbsp;pour me perfuader combien il y a peu de fureténbsp;a mettre fa confiance dans les homines, puifquenbsp;quelque efiort que j’aie pu faire pour fuivre avecnbsp;foumiffion les avis que 1’on m’a donnés, ilsn’oncnbsp;pu m’éxempter des reproches de ma confcience , qui fe rendit mon accufateur 6c mon juge ,nbsp;auffitot que j’eus fait cette aflion j ayant été de-puis dans des regrets 6c dans des troubles fi étran-ges, quue je n’aurois plus efpéré d’avoir deréposnbsp;en ma vie, fi je ne fgavois que Dieu par fa mi-féricorde infinie eft toujous pret de pardonner inbsp;ceux qui lui confell'ent avec douleur leurs egarc-ments 6c leurs péchés. C’eft pourquoi je menbsp;fents obligee en confcience de réiraéier devantnbsp;lui 6c devant I’Eglife, comme je fais prélènte-ment, la fignature du Formu/aire que j’ai faitenbsp;dans un état de captivité , ou elle ne pouvoitnbsp;paffer ni pour libre ni pour volontaire j fans quenbsp;je prétende par la éxcuïer ma faute, que je déiircnbsp;au contraire de pleurer route ma vie- amp; je {up-phe trés humblemenc toutes les perfonnes qui verront cette prefente rétradation, que j’en fais,, de demander a Dieu qu’il me donne un véri-table Efprit de penitence , 6c la grace de luinbsp;demeurrr fidelle dans la Nouvelle occafion quenbsp;fa raiféricorde m’a ofFarte de pouvoir encorenbsp;fouffrir pour fa vérité , done je me reconnoisnbsp;enticrement indigne après rinfidclité que j’ainbsp;commife ^ mais j’ofe néanmoins efpérer de lanbsp;grace route puiflknte de Jefus-Chr'iji ^ que j’invo-que de tout mon coeur, que je ne iérai plus ftnbsp;malheureufe que de toraber dans un h grandnbsp;precipice j je me mets fous la ptoteefion de lanbsp;Sainte Vierge ma patrone, qui eft le^ refuge desnbsp;péeheurs, fous ceile de Saint yean baPtifh^ denbsp;Saint Pierre 6c de Saint Paul, de Saint feannbsp;I'Fvangeiijie , de Saint Michel6c cie totJS ^lesnbsp;Saints Anges mes Protedeurs, 6c en particudernbsp;de mon Ange Gardien , de Saint Benoit , denbsp;notre Pere Saint Bernard.^ de Sain: Jean Chrt- ¦ ¦ ¦ nbsp;nbsp;nbsp;- 6c |
J\^latioTi de la Verftcutiox des JRelt^ieuJis de Port-Jioyal,^ nbsp;nbsp;nbsp;I07 pres amp; affex fuffifant, pour réparer cette faute, Vous feres peuc-êtrc en peine, mon trés cber Relation Que je encore tout dune autre maniére que Frere, [de fgavoir] comme j’ai pris cette aftion. Sceurnbsp;jc ne faifois aiors , depuis le bonheur que j’ai Je vous dirai que cette chéie enfant m’a ouv’ert ^Fatie An-d'érre reunie en ce lieu-ci avec nos cbéres fon ca;ur de tout ceci avec tanc deconfiance,Quenbsp;Mercs amp; nos chéres Sceurs , dont la fermeté fije lui avois remoigne quejeferois affligéequ’clle ^5^^' Hi la vertu eft le fujec de notre admiration, fit autre cbofe que moi, elle ne I’auroit jatnais’^^^'®’ comme Icur charité eft celui de ma reconnoif- fait. Mais a Dicu ne plaife que je Dominefurlanbsp;fance, amp; me donne des refl’entiments que je ne foi d’autrui. Je fgai que les ames font a Dieu-amp;nbsp;leur Igaurois affez temoigner. J'ai fupplic les (]ue e’eft a lut a I'eur donner les fentimentsqu’ellesnbsp;Meres fouffignées de me fervir de témoins, ne doivent avoir. Tout ce que j’ai défiré d’elle,c’eftnbsp;pouvant pas avoir de Notaires, comme je le qu’elle prit confeil; amp;c e’eft auffi ce qu’elle a faitnbsp;délirérois. a caufe de la Capüvité extreme oü lans fe hater: au contraire, elleauroit défiré avoir ^ quot; ¦ beaucoup plus de temps qu’elle n’a eu. Je lui ai que je l’aimerois toujoursj amp; eÜe m’y Relation de l-i Sreurnbsp;Marie A;'- f-rlique de Ste. 'X'lie- rule. Ce 8 Movembre II y a buit jours, mon rrès cher Prére que je devois m etre donnd 1'honneur de vous écrire pournbsp;vous remercier très-hurablement, comme jefaisnbsp;de votre derniére, qui m’a apporté, comme routes les autres, une entiére fatisfacftiqn j amp; qui eftnbsp;d’autant plus grande, qu’elle eft l’unique que jenbsp;reqoive dans 1'état oü je luis. Ce qui ni a faitnbsp;diftérer, c’eft que depuis ce temps-ïa ma Fliécenbsp;a eu reVpric éxtraordinairement occupé amp;: affligé — nbsp;nbsp;nbsp;---ÏV/l/Ti* A rr*V\a^r «niïP» Uai Ce 26 Movembre 16(1^, Je défiré. Ma tres cbéreSceur,de vous donner de'^Ta'Pröpofiiion que Mgr. l’Arcbevêque lui tic ce petit écrit, qui vous favira pour éclaircir nos , nbsp;nbsp;nbsp;^____‘or. Ini rJr^nnnnr Pn mAmP-fpmr^c nnp nbsp;nbsp;nbsp;Jr. —: -’...n. «-PTAnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------ o_ nbsp;nbsp;nbsp;• de figner, en lui donnant en même-temps une Dt'claration e'crite amp; fignce de fa main, par la-quelle il I’affure qu’elle ne feroic pas un menfonoenbsp;ni un faux témoignage; mals que ce fcroit feufe-ment une aucre terme moins clair, cu’elle fun. plia tiès-humblemenc Mgr. 1’Archevêque doter^ trouvée auparavant que de figner, voyant que l’on •-nriic t1 np ]p Ini oGrrtrrl'i noc? tiUo U-.J nbsp;nbsp;nbsp;Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/' _______)_ nbsp;nbsp;nbsp;___ _ nbsp;nbsp;nbsp;» maïs il ne le lui accorda pas. Elle lui demanda avec grande inftance une perfonne de confciencenbsp;amp; de piobité, pour lui coromuniquer fes peines ¦nbsp;amp; il lui envoya la perfonne qu’elle avoir demandé’nbsp;a qui elie a parlé p'.ufieurs fois- amp;iiraaffurée’nbsp;qus cette Déclaration la mettoit a couvert. Sur-quoi elle s’eft réfoluë de le faire, n’ayant pas d’autre lumiére-a ce qu’eile dit,pour oppofcrd’aucresnbsp;raifons a celles qu’on lui a données. l’on nous recient......Fait en notre Celluie de Pert-lRojal des Champs le jour de la fete de notre Pere Saint Bcriiard ^ vingtiéme d’Aoütnbsp;16Ó5. SoEUR. Warië Angelique dé Sainte TherEsE , Pclighiije tndigne de Port-Boyal dunbsp;Sahit Sacrevicnt.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ SoEUR MaGDELEINE de SAtNTE AcNES. SoEUR Catherine Agnes de Saint Paul. SoEUR Mar-ie de Sainte Magdeleine. SoEUR Dorothe’e de l’Incarnation. SoEUR ANG-ELlQ_t/E DE SaINT JEAN. SoEUR Anne de Sainte Eugenie. Lettre de la Mere Agnès a Monfeigneur l Evêqtte ri'Angers, Gloire a Jesus au tres Saint Sacrement. |
promis ^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. oblige en routes faqons j amp; principalemetit a caule de la maniére dont elle a agi avec beaucoup denbsp;crainte de Dieu, amp; d’apprchenfion de 1’offenfcr.nbsp;Ce qui lui fak une telie impreCGon, que j’ai routes les peines du monde a la confoier, comme jenbsp;crois le devoir faire, puifqu’elle n’a eu d’autre motif dans ce qu’elle a fait, que defuivrel’avisd’unenbsp;perfonne fage, amp; qui eft a Dieu. Je vous dirainbsp;que ma Niéce (Marie Charlotte) avoir fignédeuxnbsp;jours devanc la Soeur, fut la méme Declaration. Je les recoramande routes deux,amp;: moi,nbsp;a vos iaintes pricresj amp; je vous fupplietres-hum-blement de nous tenir toutes trois, fans oubliernbsp;ma Soeur aitigelique, fous l’ombre de vos ailes;nbsp;je veux dire de nous protéger devant-Dieu dansnbsp;ce temps d’affliétion, en nous regardant commenbsp;des perlbnnes qui font entiéremenc ivous, amp;quinbsp;vous demandent en toute humiiicé votre faintenbsp;Benediction. Sceur Catherine Agnes de St Paul , Religieuje indigns. Retire de la Mere Mgnès d. la Sceur An~ geliiue de Sainte Therèfe. Gloire a Jesus au tres Saint oACREMENT. amis de ce qui c’eft paffé entre vous amp; moi fur le fujet de l’aöion que vous avés feite j amp; pre-miérement je vous dols rendre juftice, que vousnbsp;n’avés point manqué a la confiance ehvers moinbsp;dans l’accablement d’Efprit oü vous vous êtesnbsp;nous tenoit dans une fi grande rigueur , queue nenbsp;nous vouloir accorder aueune perfonne a quinbsp;nous pulfions parler de nos peines avec coiifian-ce ce qui vous a donne des angoïlles extremes,nbsp;dans lefquelles mfenmoins vous m avés dit pki-fieurs fois que vous ne voulics nen faire que jenbsp;n’aprouvaffe ou que je ne füTe moi-même. Mats je confcience fur celle des autres, ni rien 'faire par O 2 |
io8 nbsp;nbsp;nbsp;Relation de la Terfécution des Religieufes de Vort-Royal, 1664-1665.
quot; nbsp;nbsp;nbsp;Relation
Copie d’un Billet de la Mere Agnès écrit de yi^'® Secut main avec dunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;crayonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ fans datte.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mane An-
^ nbsp;nbsp;nbsp;gelique de
Ste. 1'bé.
Je fais ces lignes pendant Ia nuit quemapauvrCj-^fc.
Soeur a la fiévre , pour vous dire plus franche-
Relationimitation^ que c’étoit a Dieu a donner la force Mar'ienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;on avoic bcfoin; amp; que ce feroit s’appuyer
Kfc'linue dprendre en une Sfe 'ffienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Etant done arrivé que Monfeigneur
rèfê. 1'Archcvêque vous apportaune Declaration écrite amp; fignée de fa main, par iaquelie il vouloit levernbsp;nos icrupules, en affuranc qu’on ne feroit pointnbsp;de menfonge ni de faux témoignage en fignant,nbsp;vous lui demandates une perfonne de piété pournbsp;lui communiquer vos doutes:amp;je vous aban-donnai entiérement entre les mains de Dieu amp;nbsp;les liennes. Vous prices fon Confeil avec unnbsp;entier- désintéreffement , Ie conjurant , commenbsp;j’en fuis tétnoin , de vous Ie donner feion Dieu,nbsp;fans avoir égard a vos peines,dans lefquelles vousnbsp;aimiés rtiieux detneurer toure votre vie que d’of-fenfer Dieu. II fe paffa huit jours, que vousnbsp;employates a prier Dieu avec larmes, amp; ï con-fulter cette même perfonne, qui vous afluraqu’a-vec cette Déclaration, vous pouviés amp; deviésnbsp;figner fans crainte amp; fans être retenuë par ce motnbsp;d’acyuiejcement , qui vous faifoit grande peine.nbsp;Vous auriés toujours voulu tarder, mais Monfei-gneur étant venu pour cela, il falut figner; cenbsp;que vous fites en lui declarant plufieurs fois quenbsp;vous ne condamniés point Monfieur d’I/gt;w,-quenbsp;vous 1’éftimiési que vous Ie reveriés dc y aviésnbsp;devotion comme a un Saint. Que vous ne vousnbsp;fépariés point de toutes les perfonnes qui nousnbsp;ont conduites, en nommant ceux qu’on connoitnbsp;davantage; Ec que vous n’aviés intention en fi-gnant que de rendre une foumiffion de refpeét ^nbsp;la déciüon du Saint Siége. Ce que Monfeigneurnbsp;répéta en fes termes: „Je ne vous demandequ’u-„ ne foumiffion refpedueufe a une décifion quenbsp;„ Ie Pape a fait d’une Dodrme;que s’il a malnbsp;„ jugé , c’eft pour lui. ” Depuis cette adtionnbsp;vous n’avés pas eprouvé Ie repos que les autresnbsp;Süeurs qui ont figné ont eu, a ce que 1’on dit jnbsp;car je vous porte témoignage que votre douleurnbsp;a été cxceffive, amp; que j’ai éte obligee de la mo-dérer en vous ffifant qu’il n’y avoit que l’imagenbsp;du péché dans votre adtion 6c non Ie péché même toutes les circonftances qui y font intervenuè'snbsp;vous en ayant éxemptée, comme je croyois, amp;nbsp;pour avoir remarqué en vous une augmentationnbsp;de crainte de Dieu, d’amour pour la verité, Scnbsp;d’union avec toutes nos Sceurs qui ne Tont pasnbsp;fait. Ec il ne m’a pas cté difficile de garder Janbsp;promeflë que vous aviés éxigée de moi aupara-vanc que de rien faire, qui étoit que je ne menbsp;déchargerois pas de votre conduite, ayant trou-vé en vous un Efprit humilié 6c docile,nbsp;qui vous fit écouter tout ce qu’on vous dit j cenbsp;qui me fait croire que par une conduite admirable de la miféricorde de Dieu, il veut tirer denbsp;mal apparent un bien foiide amp; véritabie pournbsp;Totre amc,
Slt;eur Catherine AGNES DE St.
PAUL, Rtligieuje ipdtgne.
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ment que par elk-même, qu’clle ne fut jamais fi bien difpofée qu’elle eft, non pas même a Port-Royal, oü elle héfitoit, penlant qu’on en de-mandoit trop , amp; qu’il n’y alioit pas d’un flnbsp;gtand péché. Depuis que nous fotnmes ici ellenbsp;a été dans des foiblellès éxrrêmes, 6c quafi aunbsp;défespoir. Mais depuis qu’on lui confeilla denbsp;figner, elle entra dans une fi grande craintenbsp;qu’clle demandoit la mort a Dieu devant quenbsp;d’en venir la. Mais on lui dit que Mgr. reti-rerok fa Déclaration. La peur de fe retrouvernbsp;dans les mêmes angoiffis la fit fignery maisnbsp;avec des larmes infinies: deforte qu’on peut dire qu’en faifant ce qu’il ne failoit pas faire,nbsp;elle fe convertiflbit è Dieu amp; s’attachoit anbsp;la vérité , dans laquclle elle eft d préfent finbsp;ferme , que fon plus grand défir feroit de Ienbsp;déclarer ; amp; elle m’a dit vingt fois routenbsp;fondue en larmes , qu’elle vouloit fe rétrac-ter : ainfi Ie poifon a été fon antidote. Ellenbsp;eft fi mal de fa quarte, que je ne fqai ce quinbsp;en arrivera. Jé 1’ai toujours aflurée que Dieunbsp;i’avoic vouluë guérir en la bleflant. Je n’avoisnbsp;jamais JU une fi grande contrition. Elle a horreur d’eUe-même 6c révére routes celles qui fontnbsp;fermes. Elle n’a pu fouffrir qu’on l’aic congratu-lée céans, difant qu’elle avoit fuivi Ie confeil qu’onnbsp;lui avoit donné, mais avec une éstréme peine. Jenbsp;ne fgaurois dire Ie quart de ce que je voudrois anbsp;caufe de ma vuë, qui ne me permetpasderelire.
Réponfi de Mr. cTAngers d la Retire de la Mere Agnès,
24 Décembre 1664.
J’ai appris, ma trés chére Sceur, avec une con-folation trés lènfible, que vous avésuneLettredu bienheureux Franfois 'de Sales,, par laquelle il faitnbsp;paroïcre la charité que Dieu lui avoic donnée pournbsp;routenotre Familie; amp; je ne m’éconne pas qu’ellenbsp;vous foic fi chére amp; fi précieufe. Elle vous devoitnbsp;ce me femble fervir d’une trés puiflante recona-mandation au lieu oü vous êtes; mais Dieu vous veutnbsp;préfencement dans un état de peine, defouffrancenbsp;6c d’affliéfion, 6c cela durera tant qu’il lui plaita.
Je vois bien, ma trés chére Soeur, que vous êtes éconnee que je n’aie fait aucune réponlè i
votre Lettredu 8 du mois pafte touchant ma Nkce;
mais que vous aurois-je pu dire fur un tel fujet, dans une auffi grande Captivite' que celle ou vousnbsp;continues d’etre j non, par la grace de Dieu,quenbsp;ie craigne de dire mes fentiments, puifqueje veux
bies»
Relation de la Perfécutkn des Religieufet de Port-Reyal^ nbsp;nbsp;nbsp;loo
Rektionbien que tout Ie monde les fgache;mals paree- mais je vois que non, ^ifquvile n’a aucune Rektiou delaSoeurque plusje vasavant, amp; moms je maccoutume nouvelle de la Familie nnn ili ^ ^ aucune Keiatio
Marie An- a me^^ voir reduit a ne vous dcrire que des Lettres II fauc adorer danrie filen/. f T
gelique deque 1’on voit auparavant que de vous les rendre , divine providence- e’eft rr,„V nbsp;nbsp;nbsp;Marie An-
The-comnaefi nous étions des perfonnes convaincues d’avoir confpiré contre l’Etat. Dieu jugera unnbsp;jour li nous méiitons d’etre traités, de la forte.
J’avois cru que cette pauvre Enfant feroit traitée difFéreracneqt de vous après avoir figné,
prelentemenc ma trés chére Soeur,
VOUS Qnp mon rnpnr lt;=*fï- nbsp;nbsp;nbsp;Xnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;TÊie.
êc aiïurés-vous. que mon coeur eft tout a vous.
t
henry,
Evéque d'^ngers.
************ ##***#****# **%#*^
MARIE CHARLOTTE DE S t e. CLAIRE
Religieufe de Port-Royal.
Exilée, 1°. aux Filles de St. Thomas, ruë Vivienne; Q.tgt;. a la Vifitation du Fauxbourg St. Jacquesla Mere Agnês (fa Tante.)
O men ennemie., ne vous réjouijfés point de ce que ji fuis tombés: je me releverai après que je me fertd ajjtfi dans les Ténéhres j Ie Seigneur efl ma lumsére. Je porterai Ie poids de la Colére du Seigneur , paree que fai pêché contre lui, jufqud ce qu'il jtige ma caufi, ^ quil fe délare pournbsp;mot contre cenx qui mi perfêcutent; il me fera pajfer des Ténéhres d la lumiére j jenbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contemplerai Ja juftice. Michée Chap. Vil. V. 8 amp; 9.
GLOIRE A JESUS-AU SAINT SACREMENT DE L’AUTEL.
LE 2(5 Aoüt 10^4 M. l’Archevêque étant forti du Chapitre oü il venoienbsp;de noramer les Religieufes , aux-Quelles il faifoit commandemenc denbsp;Inir du Monaftére du nombre
SSoïné 'de quèlques Ecdéfiaftiques, amp; appel-k Ta^ Alere^ï?»^^ amp; celles qui devoient pattir les premières. M. du PleJJïs (Grand Vicaire)nbsp;étant demeuré dans Ie Chapitre avec la Cotn-munauté, je me mis a genoux devant lui, amp;nbsp;Ic fuppliai avec inftance^d’obtenk de M. 1’Arche veque que je puflè être avec la Mere Agnès : je luv tepréfenrav l’inhiraité de ma Soeurnbsp;Angelique Thérèfe , qui a peine étok relevéenbsp;d’une fort grande makdie qui ne lui permettoitnbsp;pas de rendre clle feule i la Mere les fervicesnbsp;qui lui étoient néceffaires, fans fe faire beau-coup d’effort, puifqu’elle même avoit befoinnbsp;d’une perfonne pour la foulager. ll me témoi-gna de la compalTion, amp; m’aflura qu’il y feroitnbsp;ion poffible. H y cut pluücurs de nos Sceurs
qui lui parlérenc de la conduite fi éxtraordinalrc Qu’on tenoic fur la Maifon. II repondit; „S’il
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ir.
y avoir cu un Archevêquc a Par/c il y’adou* Defttuftis» „ ze ans que ce que vous voyés aujóurd-hui fe- «1 tócrml-, roit faiL Ayanc oui cela je me retirai, en née de“i.is«nbsp;dilanc; „Ce n eft done pas Ie refusdelafignature = '»f*-1, qui eft caufe de la ruïne de notre Maifon - mais lormu'ailcnbsp;„ on nous ordonne la fignature, afin d’avoir un fett'de pr?-„ pretexre pour nous perdre; car il yadouzeans Iff*
„ qu’on n’enparloitpLt.quot;
En même-temps j’entrai dans le Choeur, oii etoit la M. Agnh ^ pour me recommander a fesnbsp;priéres, amp; lui dire, comme je le croyois,ledernier adieu: mais avant que j’approchaffe d’elle,
IVl. l’Archevêque m’ayant apper^ue, me vine prendre par le bras avec une promptitude extraor*nbsp;dinaire,6c me retira avec force, en difant :„Com-„ ment, vous me défobéïffés encore ? Sortésnbsp;, d’ici vous venés accabler la bonne Mere.” Jenbsp;lui répondis: „Mgr., jen’ai point entendu quenbsp;vous euffies défendu de dire adieu è laM. Ag-” nès:” amp; ainfi je meretirai, ne penfant plusinbsp;’O 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ika
Relation de la Perf/cution des Tleligieufes de Port-Royal^ \ 66i\.-i66^ I TO rien Relation de la Soeurnbsp;Marienbsp;Cltarlottenbsp;de Siintenbsp;Claire. ‘Sainte Claire. HIT. Son depart.^ Elle pafle anbsp;Montmartre. de Montmartre.. VI. Rcligieufe Madame Dorat. IV. Son Entte-tien avee rEcdefiaiti*nbsp;que qui I’acnbsp;«ompagnoit ehoifi pour utie ^Ue commiflion, 6c me dit qu’on i etOlC Venu quenr fans lui dire pourquoi; lt;Sc que s’il qu’a m abandonner a Dieu amp; a fa divine providence, que |e confidérois particuliéreraencnbsp;attentive fur nous dans un événement fi extraordinaire. Je fortis avec la Mere Prieure amp; manbsp;Soeur Anne de Ste. Cecile-^ tnais auparavantjemenbsp;mis a genoux devant M. I’Archeveque, amp;luide-mandai fa Bénédidion: il me la donna, amp; s’ap-percevant que j’étois touchée, il me dit: „Re-,, gardés Dieu, regardes Dieu.” Je luirepondis:nbsp;„ Oui, iVionfeigneur, je le regarde, amp; e’eft ennbsp;,, lui que je mets toute ma conTiance. Etanc fortie, nous nous mimes routes trois a genoux devant !e Tableau de Notre Seigneur,nbsp;reprclencc fous la figure du bon Pafteur qui eft anbsp;I’Autel de la petite Chapelle de 1’Eglife. La Merenbsp;Prieure amp; ma Sa;urnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ceci/e firenr leur priere, pour moi je m’ofFrois de nouveau a ce divin Pa-ftcur, me mettanc fous fa protedion pour cequi me pourroit arriver, le fuppliant qu’il mé'fit lanbsp;grace d’etre une de fes brebis qui écoute fa voix jnbsp;amp; qu’en le fuivant j’efpérois que je ne ferois pointnbsp;troublee. Ec ayant trouve mon Pete dans I’E-glife préfent a un Sacrifice, qui étoit le fien aulTi-biea que le notre, je lui demandai fa Benediction, ne fqachant pas fi je le reverrois jamais; ilnbsp;me conduific devant I’Autel, ou il fe mit a genoux, amp; m’y fit raettreavee luij amp; ayant faitnbsp;fa priere, je lui dis: ,,Mon Pere, vous m’avésnbsp;„ déja donnée a Dieu une fois, donnes-moi en-„ core a lui en cette feconde occafion.” Je nenbsp;Icavois point en quelle Maifon 1'on me mcnoic inbsp;mais mon Pere, qui prit la peine de nous conduite julqu’au carofte , 1 ayant demandc a 1 Ec-cléfiaftique qui nous conduifoit, j’appris que c’é-toit aux Filles de Saint Thomas. Lorfque nous fumes tnontces dansle carofTe, la Adere Prieure commenja le Pfeaume Beatsnbsp;immaculati nous le potufuivimes tout du long.nbsp;La Mere Prieure fat la première placce a la Pr//#/*-tim de la rue Montorgueil. Je me féparai d’avecnbsp;cïl'c en la Suppliant de pricr Dieu que rien ne fucnbsp;capable de rompre notre union. Lorfqu’elle futnbsp;entree, l’Eccléltartiqite me pria de v^enir a Montmartre pour accotnp.sgner ma Sceur Anne Cedle,nbsp;qui fe troiivoit mal, 6c qu’il avoir ordre d’y conduite. Je 1’acceptai très-volontiers, comme unenbsp;providence de Dieu route particuliere pour allernbsp;mettre toute notre Communaiité fous la protection des Saints, qui nous one acquis'le don de lanbsp;Foi au prix de leur fang ^ amp; demander a Dieunbsp;fur le même lieu ou ils font répandu, qu’il luinbsp;pliu nous faire la grace par Icur inrerceffion denbsp;méprifer pour fon amour les faveurs amp; les caref-fes du monde. amp; dc n'en point craindre fes menaces ni les adverfités. Darant le chemin j’cus quelque entretien avec bon Ecclófiaftique touchantnos affaires. (C’é-tok Margalet nbsp;nbsp;nbsp;de 'idmijeast le Rondj ) II me temoigfia beaucoup de regret d’avoir cté |
1’avoit fqu il ne fauroit jamais acceptée;raais qu’il Relation croyoit que les chofes ne dureroient paSj qu’eilesde la Steurnbsp;étoient trop viokiites; que M. 1’Archevtque feAL-rienbsp;faifoit violence a iui-même pour agir de cette ma-niére, amp; qu’il en étoit folücité par la Cour. je*'®nbsp;répondis; ,,Nous le.fqavons bien, M., que M. „ f Archevêque eft pouffé par la Cour; 6c il ne „ faut pas trouver étrange,fifqachancceque nousnbsp;„ fgavons, 6c voyant ce que nous voyons, nousnbsp;„ refufons de prendre part a la fignature.” II ré-pondif. ,, Ils veulent qu’on obéiffe a faveugle.” Je répliquai; „Cela eft bon, M., dans les chofes ,, indifferentes; mais en celle-ci, il fautêtfepru-„ dent comme des ferpents.”^ II répéra cepaila-ge en Latin , comme s’il en eüt approuvé fappli-cation. Je lui dis qu’cncore que fétat oüM.l’Ar-cbevêque nous alloit rt'duire fut pcnible, néan-moins je rembraUois avec joie pour lui donnernbsp;des preuves de mon obé'iffance; que j’efpcroisnbsp;qu’après cela il feroit fatisfaic,amp; ne.nousparleroicnbsp;plus de fignature. II ne me répondit rien la-def-fusj mais il m’encouragea fort a la fouffrance, ennbsp;difant que yefits-Cbrifi nous éxhortoit a ne pointnbsp;craindre ceux qui tuent le corps; que la vie étoitnbsp;toujours courte en comparaifon de féterriité. Lorfque nous fumes arrivées a Montmartre v. nous entrames, ma Sceur Cecile amp; moi dansl'E-glife des Martyrs; nous y fimes enfemble notre Martyr de priére, amp; .puis nous nous léparames après nous Monitnartie. etre embralïées, 6c nous être encouragées 1’unc l’autre a demeurer toujours dans une parfaiccnbsp;union. On alia faire entrer ma Sceur Anne Cecile\ amp; je demcurai dans 1’Eglife, recommandant cepen-dant a Dieu amp; a fes Saints Martyrs routes nosnbsp;Meres amp; nos Soeurs; le fuppliant très-humble-ment par les mérites de ces grands Saints de nousnbsp;faire la grace de n’être toujours cn lui qu’un même efprit 6c un même cneur, amp; que pas une nenbsp;s’éloignat du chemin de la vérité. qui étoit entree a Fort-Royal AMtoent la guerre de i^aris avec plulieurs autres Rel'gj^'^^^s.delatncmedame DoMtlnbsp;Abbaye, ayant fgu notre arrivéc, défirade menbsp;voir: eile 1'obtint de Madame I’Abbefife, 6c 1’onnbsp;me mena au Parloir: elle me témoigna beaucoupnbsp;de companion, 6c encore plus, lorfque m’ayantnbsp;demandé oii 1’on avoir mené la Mere Agnes 6cnbsp;nos autres Meres 3c Srs.je iuirépondisquejen’ennbsp;fqavois rien: elle me demanda pourquoi done nousnbsp;refufions de figner; qu'on leur avoir apporté unnbsp;grand papier en leur difant qu’il le falloit figner jnbsp;que toute la Communauté 1’avoit fignd fur lenbsp;champ fans difficulté; que nous euffions dii ennbsp;faire aucant. Je lui répondis, que I'e tempanerocnbsp;permettoit pas de I’enrrerenir fur ce fujet autantnbsp;qu’il auroit été néceffaire pour 1’en éclaircir,nbsp;paree qu’il étoit déja tard; que je la pouvoysaffu-rer que nous n’avions que la crainte de Dieu de-vant les yeux. Oette r^ponfe ki lacisftr. Jelui re-commandai ma Sr. Anne Cecile ^ qui venoitd’en- trer |
III
’Relation
Relation trer dans leur Mailbn. Elle me répondic: „ On delaSccLir nous defend de lul parler.” En fortantjclanbsp;Marie ’fuppliai de faire tons les jours une priére aux Stsnbsp;Charlotte Martyrs pour notre Monaftére^ ce qu’elle me pro-de Saiiite jjjif beaucoup d’afFeótio_n.
Claire. Nous rcmontames dans le Caroffe pour aller au lieu de mon éxil; quand je fus fur le pointnbsp;d’entrer dans le Couvenc , je me mis a genouxnbsp;pour recevoir la Bénédidtion de cebanEcclclial’-tiquc qui nous avoir conduites: il me la donna,nbsp;amp; me promicavec beaucoup d’affedionqu’il m’of-friroit a Dieu tous les jours dans le St. Sacrifice.nbsp;Jc lui en temoignai ma reconnoilTance, amp; il menbsp;dit: „ En vérité, ma Steur, voici une ctrangenbsp;„ journee pour moi.” Je lui repondist ,,.Nous
vn.
Son arrivée Rux FilU’ dcnbsp;Sï. Thomas.
de lit PerfAution d?s Religknfes de Port-Royal^
Elle me répondic’ nbsp;nbsp;nbsp;rr'nho.io. r^i. u:-_
lité. ” Il répliqua : ,, Oh bien, no’us ferons du Relation mieux que nous pourrons, amp; j’efpére queDieu ^e la Steur
„ verfera fes graces fur ce Monaftcre en votrefa- Mane „ veur.” Je repondis: „Ce ne fera pas en manbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
„ faveur, mats Ü promet de faire miféricorde a ri ire „ ceux qui auront etc miféricordjeux envers les'quot;
,, autres. En retournanc en notre Chatnbre les „ Meres me demandtrenc fort civilement, fi jcnbsp;„ défirois qu’on y mic coucher quelqu’une avecnbsp;,, moi. Jelesenremerciai. Ellcsfevecirérentamp;menbsp;laÜÏ'érent feule le veile du foir. Je pafiai la nuitnbsp;dans une douleur la plus fcnfible que j’aie jamaisnbsp;expérimentee, en fongeant a nos Meres, que jenbsp;voyois prifonniéres, fans, fqavoir ou, ni commentnbsp;ellcs ctoient. Il me vine dans I’efpric qui
Dieu
,, ferons Crop heureufes, M., finousn’avonsqu’a nous alloit éprouver parcettereparation, 6crecori-c^.ifFrir fir nbsp;nbsp;nbsp;ni,.c Aff rirrnotTi. noitrefi Dous Taimioos Vt'fitafa!emeiit 6cdinsEVC'
rité, aufli-bienlorfqu’cUenous attiroit desfouffran-ces, que nous 1’avions aimée lorfqu’elle nousavoit
fouffrir amp; qu’on ne nous parle plus de (ignatu-,, re.” J’allai enfuite a la porte, ou je fusreque par la Révétende Mere; je me mis a genoux de-vanc elle, en luidifanc: „Ma Mere, Dieu vousnbsp;,, envoie en ma perfonne un fuj.ee pour exercernbsp;„ votre charité:” elle me releva Ians me rien dire . Ce bon Eccléfiaflique me recommanda fortnbsp;elle de la part de M. 1’Archevêque 6c denbsp;celle de mon Pere: lorfqu’elles entendirent nom-mer M. d'Andilly, elles eurent une étran-ge frayeur , comme elles me 1’ont avoue de-puis, amp; fe plaignoient de M. de la Brunetkre ^nbsp;a qui elles avoient dit le jour précédent avec «nenbsp;grande appréhenfion, qu’aflurément on leur don-neroit la pire de toutes ^ de quoi néanmoins ilnbsp;avoir cache deles confoler, en leur promettantnbsp;qu'on y auroit égard : mais ce nom leur fit croirenbsp;qu’on ne leur avoir pas tenu parole-
La Mere me mena d’abord adorer le Saint Sa-crement, amp; me conduilit enfuite dans une petite Cbambre au plus hauc de la Maifon. Elle me fitnbsp;dcs éxcufes de ce qu’elle n’etoit pas plus belle,nbsp;difanc qu'elles n’avoient point de logement. Jenbsp;lui repondis qu’il ne me falloit qu un petit trou,nbsp;amp; qu’il m’etoit bon. Elles demeurtrent environnbsp;un quart-d’heure avec moi, amp; puis elles direntnbsp;qu’elles croyoient que je feroisbien aife qu’on menbsp;ikflac feule ’. Je repondis, qu’elles me feroientnbsp;plaifir; que j’avois de TOffice a dire, 6c que jenbsp;ferois bien-aife de prier Dieu; que fi elles le ju-geoienc nécelTaire, elles n’avoient qu’a fermer lanbsp;porte: elles^fe rairent a fourire, 6f. s’en allerent.nbsp;Je me mis a dire mes Vepres avec beaucoup de
apporté route forte de confolacion amp; de douceur.
Le lendemain on me laiffa feule prefque route IX. la matinee. Néanmoins fur les dix heures une EUeyom-Religieufe me vine demander fi je n’avois befbin ^'jouvet fanbsp;de lien. Je répondis que non, mais que je fup-Coptivité.nbsp;pliois qu'on me fit la grace de me mener a laA-vyywgenbsp;MeQ'e. Ellé me dit qu’elle alloit parler pourcela.^jc^ Ucore-Sur les onze heures elle me vine querir, amp; menbsp;mena dans une Chapetle, amp; en ferma bien routes les portes. Je n’en fqai point la raifon, fi cenbsp;n’eft que ce lieu écant un paffage, on ne vouloitnbsp;pas que les Religieufes me vitTenc. J’avoue quenbsp;cela me toucha amp; me fit répandre 'des larroes.
Auiruóc que la Meffe fut dice, cette mcme Re-ligieufe qui ctoit deftinée pour avoir fain de njoi., nre ramena a notre chatnbre, amp; elle m’apportaa'nbsp;diner: elle fe tint auprès de mot , Ians me dire unenbsp;feule parole, quoiqu’elle s’apperguc bien que lesnbsp;larmes m’empêchoient de manger; amp; fur une parole que je lui dis , elle me'fit fculemenr un fgnenbsp;de la main, plucót que de me rcpotidie, oui ounbsp;non. On lui avoit donne cet ordte de ne pas direnbsp;un feul mot; ce qu’ellc obferva fidélcmcnt, amp;nbsp;moi auffi de mon cóté, qui fus plus de fix femai-nes fans parler,fi ce n’etoit quand la MerePrieurenbsp;ou la Mere Soiiprieure prtnoient la peine de menbsp;venir voir; ce qui étoic affez rare. Oela mecaufanbsp;une telle fcchereire depoitrine,quejcnavoispref-que plus de voix ni de parole. ' .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
La première femaine que je ^ 3^ refientis ^ x.
paix; ce que je venois devoir rempiifibit mon beaucoun d7coDfoÊ7iöndecéqueDieumcdonnoit*'lt;'«ud En-cceur amp; mon Eipnt d une douleur qui me péne- un moyen de fatisfaire a mes fauces, amp; de güérir les
... piaies dé mon ame, qui étoic fi fort affoibhe par unpignott. srandnoïTibrecl’inficlélites amp;ue negligences, dontnbsp;je me reconnois coupable. ce cjui faifoit que I’etatnbsp;d’humiliation amp; de me'pris ou je me trouvoisre-duire, ctoit la plus agreable jdenlée que. je pullenbsp;n^s parler d’aucre avoir gt; amp; rne tenoic lieu de touce autre confola*quot;
troit; mais
. * nbsp;nbsp;nbsp;--'¦'‘’«-v.*». nbsp;nbsp;nbsp;O', lit*
qui par la miféricorde de Dieu ne
ni’affoibliffoic point.
Environ une heure aprè?,!a Mere me vint
rir, 6c me
que-
tirn .vec nbsp;nbsp;nbsp;au Parloir, ou M. 1’Abbe de
M de nbsp;nbsp;nbsp;Confefieur m’attendoit: il me
gignon. fit de grandes civilites, fans
chofe ce jour-lL II in affura que je ferois traitée tion. nbsp;nbsp;nbsp;, . . i
avec tout le foin 6c la charité polTible. Je ré- Je demcurai hurt jours dans cette difpofitionamp; pondis; „ Monfieur, ce fera s’il vous plait com- dans une fort grande folitude, les Meres nerii’é-5, me une prifonniéretcar je fuis ici en cettequa- tant venu voir que deux ou-trois fois,amp; fort peu
de.
¦Royal Religieufet, i66^-l66^. 1’affaire s’etoit vue a tel point, que ceux qui les Relation défendoienc avoient cru que tout alloit être ter- de la Sccurnbsp;miné a leur avantage; mais qu’iis avoient étéM^denbsp;bien trompési que le Pape ayant requ unenbsp;tance particuliere du Saint-Efptit les av'oit con-P5 §^*titcnbsp;damnees,- .6c qu’enfuite de cela ils s’en allerent^^'’^^*nbsp;a Genève avec les Huguenots. A ces paroles je fis un cri, 6c je lui dis en pleurant: ,, Ah, Monfieur! la haine 6c la mé- Marie Charlottenbsp;lie Sain enbsp;Claire. ,, difance peut ellc aller jufques-la?” 11 medic: „ Oui, oui ils y ont etc, Je le fgai bien,” Je ré XI, 11 - nbsp;nbsp;nbsp;Relatmt de la Térficution desde Fort- Relation de temps. Si on m’avoit iaillee toujours ainli delaSceur fans rne tourmenter fur la fignature, j’aurois dténbsp;trop heureufe, mais cela ne dura gueres. Carnbsp;au bout de ces huic jours M. Blampgmnvdfo.-^nbsp;voya quérir. II me fit un grand difcours fur I’o-beiflance que Ton doit aux Supérieurs, ou ilnbsp;employa les raifons qu’on a coutume d’allcguernbsp;pour perfuader qu’on doit fe foumettre fur le faitnbsp;de Janfenius; que ne pouvanc par moi-memenbsp;Igavoir la vérité de ce ƒlt;?/?,j’en devois croiremesnbsp;Supérieurs, qui s’accordoient en cela avec toutenbsp;I’Eglifej que s’il y avoir du mal ils en répon-doient, amp; que je pourrois dire a Dieu avec Vincent de Lerint: „Seigneur j'ai été trompé',c'eflnbsp;„ vous qui niava trompéj car vous m’avés com-Tnandé d'obéir a quot;votre Eglije. Je répliquai, que j’obéilTois aufli a M. I’Ar-cbevêqije, qui nous avoir ordonné de ne ricn faire qu’avec iincérité- que ft après qu’il nous'avoirnbsp;donné cet avertiflèment, je faifois quelque chofenbsp;contre ma confcience, je ne pourrois me répofernbsp;fur ce qu’il en répondroit a Dieu, puifque lui-méme me défendoit de le faire, fi je n’étois pasnbsp;dans cette difpofition; amp; qu’ainfi le péché en re-tomberoic fur moi. II repondit: „On vous anbsp;„ fuggéré tout cela: vos Meflieurs ont bien peurnbsp;„ que vous ne leur échappiés: ils viennent rodernbsp;„ ici au tour, mais on Ics veillera de prés.” Jenbsp;répondis: „ Ils nc nous ont jamais parlé dematié-„ res conteftées; ils ne nous ont inftruites quenbsp;„ fur notre Régie amp; fur les verms, mais ilsnbsp;nous one particulieremenc éxhortces a 1 a-” mour du faience amp; a l’éloignement de routenbsp;” curiofité. Monfieur le Doyen amp; Monfieur Eatlnbsp;”• le reconnurent amp; le déclarérent publiquemenCnbsp;après la Vilite qu’ils firent dans Fort-Royal^ aunbsp;„ commencement de ces troubles.” I! eft vrainbsp;„ que depuis qu’on nous les a ótés; tout ce quinbsp;„ s’eft pallé au regard de la fignature 6c les di-, vers Mandements qui ont paru, nous en ontnbsp;plus appris en trois ans, que nous n’en avionsnbsp;” fgu cepuis qu’ils nous conduifoient. ” ’ II repondit: „Tellement done, que pour avoir voulu empécher qu’on ne vous inftruilit decesnbsp;maderes, vous en avés appris plus que vous n’ennbsp;” fgaviés;” Je répondis, qu’il étoit vrai.Ilpour-fuivit; „J’ai été autrefois de vos amis, Monfieurnbsp;6c Madame de Liancourf font les perfonnesdunbsp;„ monde a qui j’ai le plus d’obligation; M. F!e-„ riot a été un de mes meilleurs amis; je fuisnbsp;„ dans toutes les maximes de vos iMeffieurs pournbsp;,, ce qui eft de la Pénicence: je donnerois ma vienbsp;„ pour cela. 11 y a vingt ans que je fis une mif-” lion au Fau^bourg St. Germain, oujerenvoyainbsp;„ plufieurs perionnes, fans leur donner I’abfolu-5, cion, parcc qu’ils ne vouloient pas quitter lenbsp;pêché. Je fuis d’avec eux pour ce pointy maisnbsp;55 depuis qu’ils ne veulent pas fe foumettre, jenbsp;„ n «1 fuis plus.” 11 jic enfuite ce qui s’étoitnbsp;pane a Rome au fujet dcs cinq Propofitions: que |
pondis; ,, C’eff une calomnie que leurs Ennemis „ one fait courir, auffi-bien que plufieurs autres : „ mais Dieu fqait qu’il n’y eut jamais de perfon-„ nes plus attachées.a I’Eglife, qu’ils y font unis , 3, oc qu ils font prets de répandre leur fang „ pour elle 6c pour fa véricc. Leur vie en eltnbsp;„ une preuve,; ils quitrent tout, ils fouftrent desnbsp;„ perfécutions continuelles, plutot que de man-„ quer a Dieu, mais ce fera aufti lui qui les ennbsp;,, recompenfera.” Comme il s’appergut que j’é-tois touchée, il'ine dit: „Comment voules-vousnbsp;,, que je vous croie,vou3 quinevoulés pascroirenbsp;,, M. de Faris ? Pourquoi avés vous peine de fig-„ ner fur fa parole.l'” Je répondis: „Pareequenbsp;„ e’eft un fait contefté done il s’agir^” 6c je ta-chai de lui faire voir qu’il n’y avoir rien quinbsp;con vine davantage aux perfonnes de notre état,nbsp;que.de ne prendre aucune part a cette contefta-tion, amp; que c’écoit le feul parti ou je puffe trou-ver le repos de ma confcience. Sur la fin de cet entretien, qui fut fort long, jelui dis: r,Vous voyés, Monfieur, mes difpo-„ tionsa l’égard de ce que M. I’Archeveque nousnbsp;„ demande: je crois que vous êtes perfuadé quenbsp;„ ce n’eft point paropiniatretéque je nemerendsnbsp;„ pas, mais par la feule crainte d’offenfer Dieunbsp;„ en parlant contre la verite. Je vous ferai biennbsp;,, obligee,fi vous obtenes de lui la grace depou-„ voir communiefle jour de la Nativité de lanbsp;„ Ste. Vierge.” Il me répondit, qu’il croyoic quenbsp;M. I’Archeveque me I’accordpoit, pourvu quenbsp;je vouluCfe changer de difpofition. Je rcpondi.s,nbsp;que toute ma difpofition étant, que je ne vouloisnbsp;point offenfer Dieu, je ferois bien miférable d’ennbsp;vouloir changer, Ladelfus.il me die: „Vousnbsp;„ venés de dire une parole qui gate tout. Jufqu’^ „ prdfent la modeftie de vos réponfes m’avoitédi-„ fie. Je vois bien que vous n’entres point dans „ ce que je vous dis, je fuis faché contre vous.” Il s’en alia, répétant toujours j»’!/ étoit fdchécontre moi. Je retournai S notre Chambre fi outrde dc douleur, de voir a quelles perfonnes j’avois affai-^sa^^douiei* re 6c en quelles mains j’étois, que je me pris a Vnue'ies répandre une abondance de larmes devant une mains de fd-image de notre Seigneur j mais au lieu de lui/l^'nbsp;mander la force de lui être fidéle, puifque c etoitnbsp;fa volonté de me mettre dans la fouffrance, jeluinbsp;demandois au contraire des foulagements exterieurs, |
Relation, de la Verfécution des Religieufes de Port-Royal., i66^-i66‘^. ‘ie la'sceurr nbsp;nbsp;nbsp;cela ja ne me pouvois Marie nbsp;nbsp;nbsp;étant deftimée de routes fortes d’avisamp; Charlotte ƒ5 nbsp;nbsp;nbsp;occalion, ou ils ra’aaroient de Sainte ^ ' nbsp;nbsp;nbsp;pour fgavoir comment jet' '' bit dansKaWeïem''cuquot;'if Ie verfpr J 5 .J® prevoyols. Paicr meus ^ Tdomimis Claire, xin. rfpritirraidfuivanti amp; quoique cette bonne Religieuie quia-maiade. Eo-yojt {bin dc moi s’en apperqut, elle continua,fe-Ion fa coutume, i me kifler feule route k joür-pfiwre. Pr^- née, Mais la Mere Soüprieure ayant fqu que j’é-ventions dtjgjj salade, me vint voir fur Ie foir t elle medic cette Mere,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ponoit une grande compaffion. Mais qu’ii ne tenoit quk moi de roe Ibulager. Elle fe mit enfuiie a m'éxhoner a kfignsture par les prin , . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-------amp;.^u.v;uuia- je HIIOIS muil poulOit oi»*qoe JC luur- XIV. volt foin de moi s’en appergut, elle continua fe- frois intérieurement ne parut point au dehors^ Sc Elle cache fa I • lt;•»* r- ^ nbsp;nbsp;nbsp;«5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 'snbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ClOUlCUI Slijt ; devois tom- _____ Dans eet état Ie verfec de Dawin pf ^ó. dereliquermit me , autem ajjumpfit me , me confola bcau- coup. Je paffai k nuit dans de grandes angoifïes: je voyois Ic renverfement de noire iVlonaltére amp; denbsp;la conduite de nos Meres. Tout ce que la M.nbsp;Angdique nous avoit dit fur ce fujet fe préfentoicnbsp;a mon Efpric, amp; je penfois que Dieu l’avoit retiree de ce monde, afin qu’elle n’euc pas la dou-leur de voir ces changements. Au lieu des per-fonnes qui ne nous inltruifoient que de la vérité,nbsp;je me trouvois entre les mains de gens qui n’a-voient que des maximes capables de perdre les a-mes,^ en leur failant prendre les ténébres pour lanbsp;lumiére. Enfin Ie fouvenir du temps patie, lanbsp;charité de nos Meres, l’union de. nos Soeurs’ lanbsp;pais qui étoit entre nous, amp; beaucoup plus lanbsp;crainte de m’afFoiblir par lés perfuafions trompeu-fes de ceux qui aprèsm’avoir réduite dans unétacnbsp;ü pénible a la nature, n’étoient pas encore fatis-faits, s'üs ne me ravifloienc Ie répos de ma con-fcience amp; k paix avec Dicu. Toutes ces diverfes penfées me réduifoientdans unc douleur ft fenfible, que mon coeur en étoicnbsp;déchiré, furtout par la crainte que j’avois de n’ynbsp;pouvoir rclifter. Je me fouvins alors d’une parole de la Mere Angelique , qui fembloit avoirnbsp;prévu ce qui nous devoit arriver ; que quïndnbsp;Dieu avoir chatié Ie pcuple A'Ifraèl, i\s recon-noifloient d ordinaire leurs péchés, s’humilioienrnbsp;devant lui, amp; atciroienc fa miféricorde p^ur leurnbsp;pardonner, amp; pour faire que leurs foufFranccs de-vinfiTent Ie reméde de leurs fautes. Je demandainbsp;a Dieu qu’il lui plüt me faire k grace d’cntrernbsp;dans cette difpofition^ amp;c pour 1’obcenir je penfainbsp;que je devois me féparer intérieurement de toutesnbsp;chofes, comme il m’en avoit féparé éxtérieure-ment, amp; de lui en faire un Sacrifice pour nenbsp;plus penter qu a lui ieul, acceptant de tout monnbsp;coeur la féparation des perfonnes qui m'étoiquot;nc!esnbsp;plus chéres: ce qui me faifoit auffi efpérer'qu’ilnbsp;me nendroit lieu de tout. Mon corps_ n’ayant pu réfifter a 1’accablement r gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Efpnt la fievre me pric ce-re Sji ¦o-oblig® de garde/seiifif' “ ¦ iff |
cipes ordinaires d’obéïflance. Je lui répondis a Relation peu'près, comme a M. Blamyignon ^ que tout de laSoeurnbsp;feroic bientot d’accord fi on vouloit fé contenter Marienbsp;de la fignature que nous avions faite, fans nousnbsp;demandcr la créance inférieure A'mfait contefténbsp;qui ne fert de rien a k foi. Elle me dit que eek'nbsp;mcrae devoit nous y faire rendre, qail ne regar-doit point la foi, amp; qu’il ne s’agiffoit de rien. Jenbsp;rcpüüuai; „II s’agit, ma Mere de k condam-„ nanon d’un innocent, cequidtconcrelescom- mandements de Dieu.” Elk dic; „Matsou „ ne Ie condamne pas; M. de Paris nous 1 a mon-„ tré clair comme Ie jour, on fe fouinet leule-„ ment au jugement du Pape.” Je rcpondis : ,, II fauc done óter Ie Formulaire ^ car candis qu il 3, demeurera amp; qu’on fignera au bas, on nepeutnbsp;„ pas dire qu’on figne autre chofe que ce qu’ilnbsp;„ concient.” Elle nc me répondic rien autre chofe, finon qdil faUoit beaucoup prkr Dieu. Cette Mere étoic fort prévenuë de eous les faux bruits qui ont couru de nos Direöeurs, amp; dcnbsp;tous les amis dek vérité, dont elle a un auffi grandnbsp;éloignement que fi c’étoic des hérétiques 6c desnbsp;Ennemis de fEglife; amp; je crois qu’ü ne s'enfaucnbsp;gueres qu’ils ne paflënc pour tels dans fon efprit,nbsp;encore qu el.e ne Ie dife pas formellement, maisnbsp;feulement qu ils ont de nouvelles lumicres, aux-quelles ils font prodigieufemenc attachés, öc -ileurnbsp;propre fens, qui les aveugle par Ia bonne opinionnbsp;qu’ils ont d’eux-mêmes amp; de leur fciencc, park-quelle ils trompent ceux qui nes’arrêtentqu'a leursnbsp;belles paroles; amp; que c’eft par la que toutes lesnbsp;héréfies fe font rcpanduës dans l’Eglife. Néanmoins quoique fes fenciments fuifent fi diffé-rents des miens, amp; que fon zèle k portat a me parlcr demeure d^-fouvent fjr ces matie'res, c’étoic toujours aveeuompéc des douceur amp; civilité,me témoi^nant del’affeétion i™p7effi?nsnbsp;amp; peu a peu elle demeura détrompce de la plu-comrePort-^'5'’ mauvaifes impreffionsqu’on luiavoicdon- Royal,nbsp;dS. 5 quot;“R'i Monaftére, amp; elle m’alfuroit quenbsp;qu’une Maifonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; ne permettroic jamais te. Elle me ccmo%n5c°n de citirne pour la de connoitre: amp; pluficlirs fois de kire enforce que lorfqu’elkretour! neroit a Port-Poyal, elle vincpafferqueiquesheu-res dans leur Maiion; amp; lorfquejefords,elle m’en pria encore, cn ajoutant, qu’elle fouhaitoic qu’ilnbsp;‘y eut de l’union entre leur Maifon amp; la Nótre. La Revérende Mere Prieure^dc plufieurs de la Communauté me dirent la meme chofe. Je kifois mon poffible afin que ce que je fouf- lorfque 1’une des deux iVicres me veneit voirquot; c qui étoit affex rare, (car pourd’autres Religifnf^nbsp;je n’cn voyois aucune dans ces Comirtencemcnrsl j’avois toujours l’exterifur affez guai , deforce quelks memes sen cronno.ent, medifantqu’eiksnbsp;admtrotent comment je pouvois porter unefigran- de |
quot;Relation de Ia Perfdcution des Religieufes de Port-Royaï, 1664.-166'). 114- Marie Charlottenbsp;de Siintenbsp;Claire, XV. Parlement, 6c nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ chevêque; que cela avoir fait un fort grand eclat, amp; que tout Ie monde blamoit leur conduite,qui nc fervoit qu’a aigrir les chofes de plus en plus;nbsp;que Ie Roi méme s’en étoit fort ofFenfé,6c avoirnbsp;fait caffer eet Arrêt dans un Confeil, amp; défendunbsp;au Parlement d’en prendre connoiflance ,6c dé-claré qu’il fe refervoit cette affaire: que M. Aka-kia étoit a la Bajlitie, 6c que mon Pere avoit eunbsp;ordre de fe retirer a Pompone. Après m’avoir donné ces fujets d’affliétion, on fe retiroit, amp; j’avois pleine liberté dem’enentre-tenir route feule, de les étendre, d’en croire encore plus qu’on ne m’en difoit furlamanicredontnbsp;on me parloit, 6c de prévoir plufieurs autresren- verfements comme des fuites de ce qui s écoiedé- nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-f ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vue avou» iapa£ïé;cequi formoit en moi un etat fi pemble, devant Dieu que vanite 6c hypocrifie. Je regar-caufe de f* rentes nou-velles tou-chant Port-Koyal. Inquietude qu’elles luinbsp;caufeat. XVII. ment, voyant la multitude des fautes que j’avoisHumUité a-commifes , 6c que dans la vérité je n’avois écé^f.'^ laquellc que vanité 6c hypocrifie. Je regar-caafgnbsp;dois comme un effet de fa miféricorde fur moi dime,nbsp;de m’avoir mife en état de connoitre combiennbsp;j’étois cloignée des difpofitions d’une Chrétiennenbsp;ik d’une Religieufe , afin de me corriger avecnbsp;l’aide de fa fainte grace , 6c de fatisfaire a fanbsp;juftice par les moyens qu’il m’en offroit. Mais en quoi j’ai manqué , 6c ce qui a été, comme je crois, la caufe de ma chute,nbsp;c’eft que je me fuis trop regardée moi-même 6cnbsp;ma propre foiblefie; j’ai manqué de foiamp; de confiance en Dieu: 6c au lieu de lui demander la force de lui êcre fiddle jufqu’au bout, comme je lenbsp;devois efpérer de fa bonté, je ne lui demandoisnbsp;prefque autre chofe que la délivrance de ma Cap-tivité 6c quelque fou'agcment éxtérieur dans mesnbsp;peines, plutót que la grace de porter ces épreu-ves, qui me devoient être fi avantageufes, 6c qu’ilnbsp;n’éxerqoit envers moi que pour m’obliger a m’ap-puyer plus folidement fur lui dans rimpuiffancenbsp;OU j’étois de me foütenirpar raoi-même: 6c aunbsp;lieu de me tenir ferme fur cette vérité, je m’in-quiétois toujours de la crainte de tomber, parcenbsp;que je manquois de foütien éxtérieur. M. 'Blampigmn ayant fqu que j’avois été ma- xvin.' * nbsp;nbsp;nbsp;——« aiUilUlCl lans ceffè fur nies piéfencc de Relation de folicudc, amp; que bien m’avoit pris d’y avoir été (ie la Sceur accoucumée dans Fort-Rojalj que fans cela ellenbsp;m’auroit été beaucoup plus pénible. Je répon-dois, que cette peine quoique dure ii la nature nenbsp;m’ccoic ricn, paree que Dieu me faifoit la gracenbsp;de ne me point ennuyer; amp; que quand il en eutnbsp;été autrement , je 1’aurois aceepté de très-bonnbsp;cceur , pour donner a M. 1’Archevêque cettenbsp;marque de ma foumiffion; Sc que plus j’auroisdenbsp;peine, plus j’aurois de plaifir a obéïr, afin quenbsp;mon obéïflance me courant quelque chofe, ilnbsp;demeurat perfuadé que je ne refufois la fignature,nbsp;que par une repugnance invincible deconfcience,nbsp;amp; qu’il m’en déchargeat. L’on me vint dire un jour que nos Soeurs^ par On lui ap- Ig moven de nos amis avoient obtenu un Arret dunbsp;preiiddifFé. parlement. amp; 1’avoient fait frgnifier a M. 1’Ar- que la mort me paroiiïbit douce en comparaifon, 6c qui ne ceffoit non plus la nuk que Ie jour, paree que durant mon fommeil méme, mon efpritnbsp;me repréfentoit les images les plus funeftes desnbsp;chofes qui avoient été Ie fujet de ma peine öc denbsp;mon appréhenfion durant la journée; ce qui faifoit que la violence de l’agitation me reveillantnbsp;avec effort, je me nouvois route fonduë en lar-raes. Mais ce qui faifoit ma plus grande peine,nbsp;c’étoit de n’avoir perfonne de confiance, a qui jenbsp;puffe ouvrir mon cceur, 6c qui m’aidat a porternbsp;un état fi violent par quelque bonne parole. Il menbsp;fembloit qu’une feule eut été capable d’adoucirnbsp;i’amertume dans laquelle je me fentois p'ongée. XAi. Get état me fit comprendre celui d une ame a Këflexions 1’heure de la mort, lorfqu’elle fe voit fur le pointnbsp;paroitre devant Dieu route feule, n’ayant per-ctat ic fafi-fonne qui parle pour elle, 6c ne pouvant recevoirnbsp;mation, aucune affiftance de ceux en qui elle a le plus denbsp;confiance 6c qui ont de la charité pour elle. J’eusnbsp;encore une idéé fi fenfible de l’éternité, qu’ellenbsp;me pénétroit d’horreur, en confidérant Teffroya-ble malheur des réprouvés, qui font privés denbsp;Oieu pour jamais, voyant, que je n’aurois punbsp;jebfter^ ^ peines fans la confolation de pen-quelles finiroient. Et comme on me pref-ia fignature , la crainte que |
j’avois de fuccomber faifoit que je ne pouvois Relation plus m’occuper d’autre chofe. II me fembloit que de laSosurnbsp;j’étois morte a tout, comme une perfonne qui^^rienbsp;n’eft plus de ce monde; je ne voyois plus rienque^quot;®^*°^*-®nbsp;Ie précipice de la fignature, amp; il me fembloit quep® .Saintenbsp;j’aurois accepté routes fortes de peines, pour ob-^^quot;'®'nbsp;tenir qu’on ne m’en parlat plus. Je crois que ü on étoit toujours dans cette dif-pofition, il feroit impoflible qu’on s’amufat a routes les chofes inutiles, qui font rant faire de fau-tes: on ne fe foucieroit point d’etre méprifé: les humiliations, 6c tout ce qui pourroit contribuernbsp;a nous réduire dans Ie véritable fentiment denotrenbsp;toibleffe 6c de notre néant, nous paroïtroient finbsp;juftes 6c fi néceflaires que ces occafions nousnbsp;feroient précieufes plutót que de nous ctre pé-nibles; amp; ce nous feroit une véritable joic dansnbsp;eet anéantifleraent de nous-mêmes, de regardernbsp;Ia Majefté de Dieu infiniment élevée au deflusnbsp;de nous, qui ne nous doit rien , qui régne furnbsp;routes les créatures, qui difpofe d’elles commenbsp;il lui plait, amp; qui les peut renverfer en un inf-tant par fa puiflance abfoluë, fans qu’clles aientnbsp;aucun droit de s’en plaindre , ni qu’elle leurnbsp;faiïe aucune injuftice : 6c ce fentiment ne nousnbsp;pourroit troubler;au contraire,il nous établiroitnbsp;dans une paix véritable, faifant mourir en nousnbsp;1’orgueil 8c la fuperbie, qui eft la fource de tousnbsp;nos troubles. J’étois étonnée 6c convaincuë de mon égare-lade, enfuite de fon Entretien me voulut parler pour en fcavoir la raifon. La Mere upe-P gnon lanbsp;rieure me condlifit au Parloir, Quand nousjfu- |
delation de la Ferfeeution des Relighi//ès de Port ¦Royal ^
s'adreflanc a moi il me du ; „ La première chofe Relation ,, que j’ai a vous demander eft la même qu’on a de la tournbsp;„ déja demandée a votre Sr. Avgelique de St. Jean j Marienbsp;„ fgavoir fi vous ne vous éties pas engagéenbsp;,, quelque voeu anc point ligner:” Je répondisl®nbsp;que 7ion. II pourfuivit: „ D’autres difent le conrrai-
„ re, car on affure que vous vous êtesdonne parole
„ l’une a l’autreque vousne fericsjamais rjen. ” Ja répondis: ,, II eft vrai, M., que comme notre ¦
,, union a toujours été tres grande, nous avons „ réfolu avec l’aide de Dien de la conlerver par-,, mi tout ce qui pourra nous arriver, amp; étantnbsp;„ féparées nous n’avons rien a faire: mais pournbsp;„ nous être promis fidélité amp; donné parole en lanbsp;„ maniére que vous l’entendés, nous ne l’avonsnbsp;„ point fait, ne regardant pas cette affaire com-„ me une affaire de courage, mais de confcience.”
Une Keligieufe prit la parole, difant il y en a eu quelques-unes d’entre elles qui ont dit, qu’on leurnbsp;avoir fait figner quelque chofe en mettant la mainnbsp;fur 1’Evangilc. (Elle penfoic que c’écoic la pro-tneiïè de notre fidélité.) Je répondis: ,,Cela eftnbsp;„ vrai, ma Mere, nous avons lu amp; figné la pro-„ feffion de foi du Concile de Trente en mettant
„ Ia main fur lesSS.Evangilespouruntémoignagc „ que nous embraffions de eoeur 6c croyions fin-„ céremmt tout ce qu’il contient.” Elle infiftanbsp;éc me dit: „Quel deffein aviés-vous en faifantnbsp;„ cela?” Je répondis: „Vous leaves,ma Mere,
„ qu’il y a long-temps qu’on tache de rendre no-„ tre foi fiifpeftci amp; l’occafion prélénte on „ noufi aceufe de rebellion a I’Eglife: nous avonsnbsp;„ fait cette adtion quifervirad’un témoignage pu-„ blic de la pureté de notre foi 6c de notre fou-„ miffion a laSte. Eglife,dont par la mifericordenbsp;„ de Dieu nous fommes les fillcsj 6c que fi pré-„ fentemenc on detruit notre Monaftére, cen’eftnbsp;,, qu’a caufe que nous ne voulons pas parler au-”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous croyons dans le coeur:ceque
„ M. 1 Archeveque même die que nousnedevons ,, pas faire.'
répondit, que cela étoit vrai • mats qu il falloit croire les fatts fur la parole denbsp;fon Supérieur, qui avoir autorité legitime de commander , ou bien que je faifois un jugement té-mcraire fur fa fincérité,en croyant qu’il voulCit commander une chofe ou il y eut du péché j que je faifois le même mal en portam ce jugement de luinbsp;que celui que je craignois de faire a 1’égard de m!nbsp;kPpres en me foumettant au jugement de l’Eglifenbsp;fur la Doélrine. Je répondis: „II y a beaucoupnbsp;„ de difference i car je ne dis pas que iVlon-„ feigneur l’Archevêque falie mal, c eft i lujnbsp;„ ^ voir ce qu’il fait^ mais pour moi je foisnbsp;„ convaincuë que j’en terois un très-grand de ligner dans la dispofition oü je fuis.” ft me ditnbsp;que c’étoit une opiniacreté iuffipportabig ^nbsp;filles de ne pas vouloir déférer ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^’ rt* 1 4 ¦
„ ce font ces trippes qu’elles ont mifes la:” Ce filles de ne pas vouloir aererer a toute l’Eglife: qu’il dit avec un mépris infupportable.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ü y avoit une infinite damp;faits, qu'on croyoic
Après ce prélude il changea de difcours, 6c fur le rapport des autres: que c’é\oit ainfi qu’on
P 2 nbsp;nbsp;nbsp;croyok
Relation mes a la porte. je vis venir la Mere Scuprieure de la'soeuramp; une autre Religieufe, qui entrérent avecnouf.nbsp;Marie Je fus furprife de les voir, amp; je demandai a lanbsp;Charlotte Mere Superieure pourquoicesautres Meres etoientnbsp;de Sainteia: elle me répondit, que M. 1’Abbé avoir ditnbsp;Claire. qu’clles vinffent auffi. Je me mis a genoux en
ic .£• J-Pfélence de ces Meres, pourprierDieuqu’iin’eüc
Sc d’nne an- point d’égard a mes fautes, qui me rendoient in-tre Reiigieu-digne de recevoir Teffet dela promeileque jejus-Chrift fait aux Chretiens (de leur donner ce qu’ils avoient a dire,) puit'qu’il m’engageoitapailernbsp;réhfter a des perlbnnes ti fort au deffus de moi.
M. Blamfignon ctanc entré il fit tirer le rideau Gc la grille, ce que j’ai appris qu’il ne faitprefquenbsp;jamais, quand il parle aux Religieufes de la Mai-Ibti. Il me dit: „j’ai fqu que vous ave'sété ma-„ lade enfuite de notre dernier Emretien tjenefgainbsp;3, pas fi je vous ai dit quelque chofe capable denbsp;„ cela, amp; e’eft pourquoi je luis bien-aile que lesnbsp;,, Meres foient tétnoins de ce que j’ai a vous di-re aamp;n qu’on vous les puiffe cofifroater, (e’eftnbsp;” Ibn tertne) fi vous trouvés que je vous aieavan-’ cé quelque chofe mal a propos, amp; dont vousnbsp;’’ penfiés vous devoir plaindre.” Je nerepondisnbsp;rien, ayant réfolu de ne parler que le moins quenbsp;je pourrois. Il commenqa par me dire plufieursnbsp;chofes contre nos Soeurs qui étoient demeurées anbsp;Port-Royal, ou il avoir paffe unepartiedel’après-dinée le jour précédent, y étant introduit par lanbsp;Mere Eugenie, dont il eft Supérieur.
Je ne me fouviens plus de tout ce qu’il m’en dit, finon que cela roula en généralfur leur opiniatrecénbsp;prétenduë: mais s’adreffant aux Meres qui étoientnbsp;avec moi, il leur dit: „ Elles ont fait des chofesnbsp;,, éxécrahles a Port-JRoyal^ elles ont enterré M.’nbsp;,, Sinilin dans le même cimetiére des Religieu-„ fes la nuit en cachecte fans permiffion, amp; ellesnbsp;„ ont trois ou quatre Pretres qui font enterrésnbsp;dans leur clóture.” Les trois Religicufes fenbsp;prirent a rire comme d’une grande fimplicité: amp;
” ‘de Port-Royal des Champs, qui eft une ” Abbaye fort ancienne, on en volt de gravés furnbsp;” des tombes qui font dans le Cloitre. Pour cenbsp;” qui eft de M. Singlin, il eft vrai qu’on 1’en-’’ terra le foir affei tard, mais on ne pouvoitpasnbsp;„ l’entcrrer plutóc, n’étant mort que le matin ,nbsp;„ mais on ne le fit pas fans permiffion, on 1’eucnbsp;,, du Cure Sc de notre Supérieur. ” II me de-manda qui étoit ce Curé. Je répondis que je nenbsp;m’en etois pas informée, n’en ayant que faire. IInbsp;me dit encore, qu’on y avoir élevé une tombe anbsp;M. de St. Cyran couverte d’une petite Chapellenbsp;Une Rehgieufe prit la parole, difant qu’il étoit enterré a St. Jacques. II répliqua: ,J1 eft vrai
-ocr page 116-Relatim de la Terfécutwn des Religieufes de Vort-Royal l664.-i£6‘t.
^ nbsp;nbsp;nbsp;TM!--nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;__' nbsp;nbsp;nbsp;. tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 r._______ nbsp;nbsp;nbsp;J.. I_____ nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
II7
que je tachois de leur témoigner de !a douceur, Relation fans me plaindre de rien, elles me difoient: „IldelaSffiurnbsp;„ faut avouer qu’on éiéve bien les Fliles a Bort- Marienbsp;„ Royal. ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charlotte
La Mere Prieure me venoit voir peut-êtreune^'*^’ Sainte fois la femaine, Ói ne rel’roit que fort peunbsp;temps, a caufe de ces occupations; Elle me fai-foit paroitre un grand déiir de roe foalagcr, amp;souScmentnbsp;je crois que pour ei'e, elle rauroit fait de tout ciu’eiie rc-fon Cüeur, étant d’un naturel éxtrême.mcnidouxnbsp;elle avoit foiii de s’informer des Noiivelles de la Eiie quot;end *nbsp;E'iere Agnès^ door je n’entendois patler que lor! tën'oignagenbsp;que cette bonne Mere m'en difoit quflquechofe,^ Cachant^.nbsp;ne m’étant pas permis de lui écrirc un feul mot.
Mais la Mere Prieure, comme j’ai dit, avoit la bonté d’adoucir ma peine, amp; ellcenvoyoit fouventnbsp;pour cefujeta Ste. Marie amp; auxnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ou
étoiema Sr. Angelique, pour me dire aumoins com-
Relstton leur font fufpc^ies. Elles
m one dir plufieurs dehScsurfo’is, que ce n’cft pas que ces Livres ne foiencnbsp;Marie adroirablement beaux ; qu’il n'y a perfonne quinbsp;Charlotte derive auffi bien que ces Meffieurs, amp; que c eitnbsp;de Sainte qui en eU Ie plus dangereux, paree que fousnbsp;Claire. gg beau difcotirs. amp; cerre eloquence qui charme ceux qui les lifent, ils infinuenc adroicementnbsp;leurs tnauvaifes maximes fans qu’on s’en apper-coive. Auffi enedilbienc-elles,7Kieuxnbsp;les vieilles traduUims ^ ou nous joinmes hien ajfu-Tees juil ti y a tien lt;^ue ds bon. Eiles one lunbsp;une fois la vie de D. Earthelemj des Martyrsnbsp;amp; elles 1’ont trouvée fi belle, qu elles ne la lifent plus par cette maxime, (que Ie venin eftnbsp;caché fous cette beauté.) Les Jacobins leur ennbsp;fqavent affei. mauvais gré: c’eft M. BUwptgnonnbsp;qui les entretienc la dedans, amp; qui leur óte
tous ces Livres la. nbsp;nbsp;nbsp;...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------
.vi.uuiL auA u'uics queue avoit requs a mon 'quot;quot;'je n’avois pas alors la moindre tentation de égard qu’avpc peine , amp; que fi elle eüt pu menbsp;figner , j’avois au contraire une appréheniion donnet quelque foulagement fans leur faire préju-ie”‘'très grande de fuccombet a l’ennui d'entendre dice, je crois qu’elle l’auroit fait trés volontiers.nbsp;tie toujours dire que j’ctois rebelle au Pape, a 1’E- Mais la Mere Soüprieure fuppléoit a la retenue
'r\. trlife pn érar dp domndrinn • rp r,..! m’^mlr 4.-. dp L R/.»prpndo nbsp;nbsp;nbsp;---.it—
Et pour preuve de ce que je dis, les eflures de menccUesfeportoient.Ellenemeparloitdelafigna-]VI, Dumont ayant éte crouvées parmi les hardes ture qu’en pairant,amp; feukmentpour me témoig-d’une fille qui venoit pour êcre Religicufc j com- ner Ie déiir qu’elle avoir que je fuife en repos amp; me on les lui eut remifes entre les mains, il nefic en bon érat, croyant, auffi-bien que les autresnbsp;autre chofe que des les jetter au feu; toutefois il que mon ialut en dépendoit; mais aufficot qu’el-fit grace a la couverture, qu’il trouva trop belle les skppercevoit que ce difcours m’affligeoit, ellenbsp;pour être brulée: il la fépara des feuilics aupara- fe taifoit. Je lui dok ce témoignage, quelle nenbsp;vant.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rendoit aux ordres qu’elie avoir requs a mon
Difcours que ces Reli-gieufes ne
ceifent (ie ___„..v. j nbsp;nbsp;nbsp;aunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a i iu- *'^“*0 la t-nvK. ouupucuie rupptcüit a ia retenue XXII.
pour^hVsu-1 nbsp;nbsp;nbsp;damnation; ce qui m’étoit éx- de la Revérende Mere,quoiqu’el!e me témoignat Mere
res d’obéiflance. Elle me dit un jour, que ce. nbsp;nbsp;nbsp;j.
Meffieurs faifoient des livres pleins d’injures amp;devec'cette Calomnie contre M. l’Archevêque; 6c que je ju-Mcte.nbsp;geaiïe quel crime c’étoit de caiomnier de la fortenbsp;ttn Prélat dans fon Eglife même. Je lui répondis,
a nbsp;nbsp;nbsp;^r*rire nP vpnoii='nr Hi'rnc f'ioc*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;....-’-i-
demeurois ferme que par opiniacreté, puifque je n’avois point dc bonnes raübns felon leur peniéenbsp;a alléguer. Les raifons de confcience par lef-quelles je me défendois, ne les fatiifaifoient pointnbsp;du tout: au contraire on s’en mocquoit, en menbsp;difant au’il y avoit bien plus de fujetd’avoir du qtie ces écrits ne venoient done pas d’eux; qu’iJsnbsp;fcrupulê que des filles_ré(iftaflènt au Pape , amp; employoient mieux leur temps qu’a s’amufer a
meitre d la trémement pénibie a potter, n’ayanc pas toujours beaucoup de bonté amp; d affedion. Elle pairoit*°“^[p“^^ Cgnaturc.So-^ej raifons a oppofer a celles qu’on me difoit: quelquefois les demi heures amp; les heures entiéres pas avec lanbsp;Ie fetiomi'ce qui les confirmoic dans la penfée que je ne a m’éxhorter toujours lur leurs principes ordinai tn^me rete
fcandalifalien: route l’Eglife. J’avois beau leur éxpliquer nos fentiments amp; notre conduite, celanbsp;ne fervoic de rien, öc on me répondoic toujoursnbsp;que nous n'avrons aucune raifon.
J’érois toujours dans une fort grande folitude; amp;¦ j’avoue que c’eft; ce qui m’a eté Ie plus dur;nbsp;car lorfque mon Elpric étoit accablé de crifteliè,nbsp;il me femfaloit que fi j’euffe eu la tnoindre denbsp;nos Sesurs , j 'aurois été trop heureufe. Cepen-dant je n’en faifois rien paroitre, tachant de leurnbsp;cacher ma peine aurant qu’il metoit poffibl
dom elles ctoient trés étonnées, me difant quel- amp; de dire contr’eux tout ce qui lèurnpffn^™^
écrire'des calomnies; qu’ils éioient trop a Dieu pour cela; 6c que toutts les perfonnes equitabiesnbsp;remarquoient la rétenuë 6t la moderation avecnbsp;laquelle ils écrivent, qu’il étoit vrai qu üs ie de*nbsp;fendoiertc fort bien, amp; avec fi bonnes raifons amp;nbsp;fi bien prouvées, qu’il étoit difficile de n'êtrenbsp;pas perfuadé qu’ils difoient la vcriié;que fi c’étoit cela qu’on appeüoit des injures amp; des calom-nies, ii n’étoit plus furprenant qu’on defendii denbsp;lire leurs üuvrages amp; qu’on les brulat,pendant
qu’on laiffoit la iiberté a leurs accüfateurs ’
A. ,l„ J:.,. nbsp;nbsp;nbsp;........... ¦ •
loit; ^
tous leur écrits ne fervoieut qu’a érablir dëquot;maimT fes maximes, a chercher de nouvelles fubtilitésnbsp;amp; que tout cela étoit dangereux.)
Une autre fois elle me vint dire; Mais vn.K „ ne vouiés done parler a perfonne’’ Ie moyennbsp;de demeurer toujours fans conduite? peut-onnbsp;P 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ tant
- quefois, qu’affurémenc il y avoit quelque chofé cela on nae difoit toujours la mime chofe. en cette affaire, amp; que la voie du L.iel étoit biennbsp;ctroite. Je priois Dieu, je m'occupois a la lecture 6t a rOuvrage, dom elles éioient alïel. fatis-Éiites, trouvant que je leuren avanqois beaucoup:nbsp;j’en faifois auffi Ie plus qu’il m’étoic poffible. Etnbsp;comme elles me rrouvoieac toujours occupée, öf
-ocr page 118-Relation ds la Verfecution des Religkufes de FortRoyal ^ i66t^-i66‘^. fi long-temps des vocres. M. I’Archeveque le Marie Charlottenbsp;de Saintenbsp;Claire. efprit de pénitence, pour la négligence avec la-' reconnuffe que ma confdence n’etoic point blel- XXJIK .(JCn Entre-tien avec lesnbsp;M, vo-.r rent; bicn, en voulés-vous quelque autre; Nous avoris propoie M. du Hamela éte Relation,, tant fe répoièrfur fespropreslumiéres,qu’onne lie laSceur^^ veuille pjs méme dire fes doutes?” Jelxii ré-pondis que je n en avois point. Cue me deman-da fi je n’avois point de peine de ne me pointnbsp;confetrer. Je lui repondis que non , que je ta-chois de fatisfaire a mes fautes par d’autres voies,nbsp;puifque cede de la confeflion m’etoit fermée^nbsp;que je me confeflbis a yefus-Cbrifl méme, dansnbsp;la confiance qu’il me feroit milericorde j quenbsp;lorfque je tombois dans quelques fautes, je ta-chois de I’c-vpier en la maniére qu’il me I’infpi-roit , (St que cela me mettoit en paix. II menbsp;parut que cetce rcponie la (atisfit. die me de-manda encore fi la privation de la Ste. Cotn-munion nc m’étoit pas fore fenfible: je lui repondis qu'oui , amp; particulic'rement dans I’eCatnbsp;OÜ j’étois j mais que j’acceptois cecte privation en quelle je m’en étois fi fouvenc approchee , me confolant de ce que Notre Pere Saint Bernardnbsp;ra’apprenoit (qu’on communie lorfqu’on participenbsp;aux foufFrances de Jefus-Chrifi) amp; que je fouhai-tois de bien prendre celles qu’il m’envoyoit, afinnbsp;qu’il me fit la grace de les rendre telles, que jenbsp;puflè efpéier qu’elles pourroient être unies auxnbsp;fiennes. Elle me répliqua; „ Ce que vous ditesnbsp;3, eft vrai, mais il eft queftion de fqavoir fi lesnbsp;„ foufFrances font felon Dieujcar il y en a beau-5, coup qui Ibufffent, qui n’en recevront que desnbsp;3, chatiments, paree que le fujetde leurs fouffrai^nbsp;„ ces eft mauvais.” Je rdpondis; „Dieu en eftnbsp;„ kjuge, ma Mere; toutefois je fqai que c eftnbsp;3, fouffrir pour un bon fujet lorfqu’on choifit lanbsp;j’ foufFrance , plutot que de manquer a Dieu.”nbsp;Enfin comme elle infiftoic fort que je parlaffe anbsp;quelqu’un,je propofaile P. Efprit., lui difant quenbsp;M. I’Archeveque nous 1’avoit déja envoyé: maisnbsp;deux jours après on me dit qu’il ne le vouloitpas,nbsp;amp; qu’il avoir ordonne qu’on me dit de fa part,nbsp;qu’il s’etonnoit que je perfiftafTe toujours dansmanbsp;défobéïfiance, ayant fqu que huit de nos Soeursnbsp;s’etoient rendues. Je répondis, que je ne regloisnbsp;pas ma confcience fur celle de mes Soeurs; que finbsp;elles avoient cru devoir figner, elles avoient eunbsp;des raifons amp; des lumiéres que je n’avois pas. Ellenbsp;me preiTa d’en demander quelqu’autre. Je le refu-fai 3 difant que je n’avois aucune peine. Un autre jour les deux Meres vinrent enfemble a notre chambre: Elle me dirent que M. I’Arche-Prieur” véque venoit de fortir, qu’il s’etoit fort enquis finbsp;amp;’sonprieu-jc ne fouhaitois point de lui parler; qu’elles avoientnbsp;ma ƒ‘^^'répondu que je n’en difois rien , 6c qu’il kur avoirnbsp;riestet to- ordonné qu’auflitot que je le demanderois, diesnbsp;ne manquaffent pas de le lui faire fcavoir, amp; qu’ilnbsp;viendroit aulfitot. Elles me demandérent done finbsp;je ne ferois point bien-aife de lui parler. Je ré-pondis que non, paree que j’avois trop peur de lenbsp;faché. Elles fe prirent a fourire, amp; me dii lielation |
,1 nbsp;nbsp;nbsp;bon, nous ie ferons venir, fi vous ledelaSoeur „ tichres,” Je les remerciai, Elies me dirent: l^arie „ M. d’^w;gt;»r ayant parlé a votre Mere Prieure,^^^*'*?^'^nbsp;5, lui a levé tous fes doutes, exceptc un. M. de^^ Saintenbsp;„ Paris nous adit qu’il I’alloit voir au fortir d’ici^ „ pour tacher de le lui lever: II croic que c’eft la „ proineftè de fidélité que vous vous êtesdonnéesnbsp;„ 1’une a i’autre.” Elies m’offrirent enfuite de menbsp;faire parler auifi a M. A’Amiens. Je repondis, quenbsp;je n’avois pas la hardiefle de paroicre devant desnbsp;Evcques, n’ayant rien a leur dire. Enfin Commsnbsp;elles continuoient de me prarler, amp; que je craio--nois qu’elles ne priil'ent mon refus comme unenbsp;opiniatreté a ne vouloir ecouter perfonne,je pro-pofai M. de Sainte Beui'e, a qui je dirois mesnbsp;difficulté^j que s’il les éclairciffoit enforce que jenbsp;fee, je fuivrois fes avis. Cette réponié les fatisfitnbsp;pleinement, amp; dies me promirenc de le faire demander a M. I’Archeveque. Elles avoient conqunbsp;une grande efperance que je fignerois, dontnéan-moins par la grace de Dieu je n’avois pour lotsnbsp;nulle tentation, quoique pour les fatisfaire, je menbsp;fufie rendue a parler a M. de Sainte Beuve, cro-yant qu’aprcs lui avoir dit mes difficultés, 6c d’autres encore qu’il fqavoit mieux que moi touchantnbsp;la conduite de cette affaire, il auroic de la peine anbsp;me donner d’autre conleil ni d’autres édairciflè-ments que I’obeiflance; ce qui ne me fatisferoicnbsp;pas. Le lendemain la Mere Superieure me vinttrou-ver après la MefTe. Elle me dit: „Je viens de „ Communier,amp; j’ai quitté mona£tionde gracenbsp;,, pour vous dire une penfée,quejecroisquivicntnbsp;„ de Dieu; e’eft qu’il me femble que pour te'moi-,3 gner a Mgr. I’Areheveque que vous avés con-„ fiance en lui, il faudroit vous adrefler a lui mê-3, roe pour lui dire vos difficultés.” Je répondis;nbsp;„ Ma Mere, e’eft ce que je ne puis faire,- cefe-,, roit manquer au refpedt que je dois a Mgr, denbsp;3, lui donner la peine de venir pour rien, car jenbsp;3, ne fqai pas ce que je ferai, amp; aflurément ftnbsp;,, s’en ofFenferoit; 6c je crains furtoutes chofesdenbsp;„ le voir fache.” Elle infifta encore unpeu;maisnbsp;,, voyant que je demeurois ferme elle s’en alia ,nbsp;en difant ^u'etle fersit demander M. de Saintenbsp;Beuve. Tout ceci fe faifoit par 1’ordre de M. Blam-pignon^ car un peu après la Mere revint lt;5c me dit: que M. 1’Abbé alloitchexM. 1’Archevêque*nbsp;6c qu’auparavant il étoit bien-aife de fgavoir parnbsp;moi-meme ce qu’il lui diroit de ma part. Jem’ennbsp;éxcufai, en lui difant, qu’il fuffifoit qu’elle pritlanbsp;peine de dire elle meme a M. l’Abbé que je fouhaitois de parler a M. de Sainte Beuve, fi M-I’Archeveque 1’avoit agréable; 6c que je le fup-pliois de lui en faire la Propolkion; 6c que {^ur cela il n’étoit pas néceflaire que j’allafle au Par-loir. La Mere ajouta: ,,Ne dira-t il pas aulii qug 3) VOUS |
'Relation de la Rerfécut'ton des Religieufes de Port-Royal^ 166^-166^. r. \/f Aanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“D-___________ 1 * A nbsp;nbsp;nbsp;il tTïi» Airs»
Relation vous fignerés fi M. de Sainte Beuve vous aöTu delaSceut ” re que vous Ie pouvés faire ? 11 me femble quenbsp;Marie ” vous me l’avés fait entendre ainfi,” Je répon-Charlotte jjj. ^^Ma Mere, je vous ai dit que je repréfente-de Sainte mgs difficultés a M. de Sainte Beuve j quenbsp;s’il met ma confcience en répos je fuivrai fesnbsp;,, avis, maka moins que decelajeneferai rien.”nbsp;Elle répliqua: ,,Nous n’avons done rien de plusnbsp;„ qu’a l’ordinaire.” Je lui dis; „Na», ma Me-„ re. ” Elle s’en alia, amp; revint un peu après,nbsp;éc me dit que M. 1’Abbé ne fe contentoit pas denbsp;ce qu’elle lui avoit dit de ma part^ qu’il vouloitnbsp;que je Ie lui diffe moi-même. Je m’en éxcufainbsp;encore tant qu il me fut poffible; enbn elle menbsp;dit, que M. l’Abbé s’ofFcnferoit de mon refusjScnbsp;que tenant la place qu’il tenoit dans leur Maifoii,nbsp;il feroit fort mal qu’il nepütpastéraoignera Mgr.nbsp;l’Archevêque qu’il m’avoit vue; qu’eUe me pro-mettoit qu’il ne me parleroit d’autre chofe.
XXIV.. Je fus done obligée de defcendre Ie lendemain M. Blampig-^^j Parloir pour Ie voir. II commen^a par menbsp;voit avam dire, que dans fon dernier Entretien il fê fouve-qu’onfalTe noit de m’avoir dit quelques paroles un peu du-'’quot;res^ qu’il m’en faifoit des éxcufes. Jerépondis,nbsp;que pour ce qui me touchoit je ne m’ofFenfois denbsp;rien, étant prête a en fouffrir encore davantage,nbsp;pourvu qu’on me laiflat jouir du répos de ma confcience. Les Meres qui avoient fort envie quenbsp;j’entraflè en difcours aveclui, fortirentduParloir,nbsp;amp; me laiCférenc feule. II commenga par me tc-moigner Ie défir qu’il avoit que uotre Monaftérenbsp;fut en paix, qu’il donneroit de fon fang pour ce-la; que Port-Royal éioit rempli de bons fujets^nbsp;qu’il étoit pitoyable que pour une bagatelle ilfefitnbsp;cant de bruit amp; tant de défordres. Je répondis:nbsp;„ En véricé, M., fi ce n’eft qu’une bagatelle ilnbsp;eft bien étrange que pour fi peu de chofe onnbsp;„ veuille perdre une Maifon, amp; éxpofertautd’a-„ mes: mais pour moi je ne penfe pas refufer u-,, ne bagatelle en refufant la fignature,carjecroi5nbsp;„ qu’il y va de mon falut.” H me ditqu onm’a-VOit mis cela dans 1’efprit, amp;qu une denosSaursnbsp;¦ j' 1 onp notre Mere avoir dit a la Com-avoit dec a qnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mortel a figner. Je
munaute, q nbsp;nbsp;nbsp;fouviens pas fi notre Mere
^ 1’avoitdit, elle feroit fondéefurlecommandementdcDieu,nbsp;” qui defend de porter faux témoignage, amp; c'en
l’Archevéque, ü me fit dire qu’ji permettoit que Relation je parlaflè a M. de Sahte Beuve.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la Steur
Claire.
Le 21 de Septembre on meditque M.deS^?i«-Marie té Beuve étoit venu; mais qu’ayant fqu que q’é-toit une Religieufe denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui vouloit lui
parler, il 1’avoit refufé. II vint lui-même au loir pour faire ces éxcufes a la Mere: elle le prianbsp;de lui dire pourquoi il ne vouloit pas me parler ,'m. de^tê.nbsp;amp; elle le preffa fort pout l’engager ï me dire lui- nenbsp;même fes raifons. II lui dit: „ma Mere,dites-pijj^‘”
„ lui feulement de ma part, pourquoi tantdedif-„ ficultésj qu’elle obéïlïé a fon Supérieur fans tant „ raifonner, amp; que je ne lui confeille en cela quenbsp;3, ce que j’ai fait moi-même, car j’ai figné fepcnbsp;3, fois. ” La Mere lui reprélénta que eet avis au-roit plus de poids, s’il me le donnoit de fa bou-che, amp; que j’aurois égard a cc qu’il avoit été notre Supérieur, amp; a ce qu’il m’avoit fait profeffe,
venir M. de , Stc. Beuve.nbsp;Leut Emrc-tien.
II répondit: „ II eft vrai que j’ai requ fa profef-„ fion; je m’en fouviens bien, amp; j’ai été leur 3, Supérieur quelques années; mais elles mequit-„ térenc pour en prendre d’autrcs. Et commenbsp;la Mere infiftoic coujours, il refufa enciérement,
amp; lui dit; ,,Si je la fais figner, aufficóc on verra 3, paroitre des écrits, qui publieronc que je l’ainbsp;3, féduite: fi je ne la perfuade pas,onnemanque-3, ra pas de dire d’un autre cóté que jelafoutiensnbsp;3, dans fon refus; amp; enfin le feu eft aux quatrenbsp;,, coins de 1’Eglife, 6c au lieu de l’éteindre on ynbsp;3, jeue toujours de l’huile; ils ne peuvent s’em-3, pêcher d’écrire. ”
La M. m’ayantfait ce rapport me mena au Par-loitjOÜ étoit M. Blampgnon: il me repéta ce que la Mere venoitdemerapporter,6cajouta:,,Mais,
,3 qu’eft ce que vos difficultés, n’y a-t’il qu’une 3, perfonne au monde capable de les réfoudre ?
3, Voyons un peu.” Je lui dis; „M., j’ai de-,3 mandé M. de Sainte Beuve pour témoigner 3, que je n’étois pas déterminde a ne confdrer a-„ vee perfonne j mais puifque lui-même a re-„ fufé de me parler, ce n’eft pas ma faute, amp;
,, auffi-bien, M., je vous affure que je n’ai rien 3, a faire.” Commeil vitquejen’avoispasdecon-hanee en lui, il mg preffa pour choifir quelquenbsp;autre perfonne. Je répondis, que je n’en avoisnbsp;aucun befoin ^ mais comme il infiftoit toujours,nbsp;je lui dis que je lui demandois du temps; a quoinbsp;il confentti.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
eft un que d’aflurer une chofe dont on n’eft
pas certain.” II demanda ce que je voulois ce'^qu’i! avoit détourné cette conférence qu’il dit de_ma part a M. l’Archevêque. Je ré- n’avois
Je rendis graces a Dieu de tour mon eoeur de XXVI. avoit détourné cette conférence, que je^.quot;® wmer-
. nbsp;nbsp;nbsp;- ..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-------demandée qu’a force de follicitations,
que nous lui avons préfentée, amp; que nous aurions beaueoup d’obligation a la perfonne qui nous ren-droit ce bon office auprès de lui. II me dit qu’ilnbsp;y feroit fon poffible. Etant revenu de chez M.
pqndis, quil m obligeroit beaueoup, s’il vouloit pour faire voir que je ne m’opinikrois pas a nema^Sr^*'* lui rendre temoignage que ce n’étoit ni par opi- parler a perfonre. Depuis ce jour jufques versla^’^^evuënbsp;niatrete, ni par defobeiffance que nous refufions fin du mois d’Oaobre, il ne m’arriva rien rief''nbsp;la fignature: amp; que s il en pouvoicêtreperfuadé, particulier, finon quelques Entretiens, mais affeiPtCcfaTe*nbsp;je crois qu affurement il fe contenteroic de celle rares, que j’eus avec les Meres, qui in’^3jhor-®l“''‘lquot;“
toient a la fignature , en difaiit qu’ü „g falloitS'^ point efpetet que les choies s adoucillènt autre- avec lesnbsp;ment:au contraire qu’elles s’aigriroient toujoursnbsp;que nous avions toutes les puillances contre dous,
Relation de'la Verfécution des Rcligieujès de Vort-Royal, i664.-i6amp;'^. nbsp;nbsp;nbsp;I2I
Relation elle me dit qu’elle y venoit auffi , amp; qu’enfin ii jufticejac je la taifois Juge elle-même qitel péché Relation de laSoeurme falloit divertir. Je répondis que Ie divertiflè- ce feroic de confentir a la calomnie contre unedela Soeurnbsp;Marie ment ne s’accordcit point avcc l’état oü j’étoisi perfonne done on connoitroic rinnocence. EHe Marie ^nbsp;Charlotte queje fouffrois avec tant de perfonnes,quequand demeura fans me rdpondre,amp; me dit feulemenc,^“^J .nbsp;Sainte même je me divertirois de ma pcine en particu- qu’elle ne pouvoit voir fans douleur que nous
de Claire.
lier celie des autres fuffiroit pour m’affligeri mais fions lp yidlirnes de tous ces troubles. que*je leur étois éxtrêmemcnt obligée de 1’affec- Mais (i je témoignois de la fermecé extérieure- xxxnbsp;tion qu’ellcs me témoignoient. Elles vinrent dans ment, mon Efpric étoit accablé de trifteflè amp; Troubie'oanbsp;notre chambre oii elles me dirent beaucoup dc d’ennui: cette grande folitude m’accabloic, paree-la iette lanbsp;chofes me témoignant la compaffion qu’elles me que ma foi étant trop foible, je n’auendoisnbsp;' pörtoient ce qui étoic trés véritable de la part de mon fecours de Dieu feulj ce qui faifoit que jefoiitudc; amp;nbsp;la Révérende Mere Supérieure, qui a un efpric ne pouvois fupporter de n’avoir perfonne énbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dc
éxtrêmement jufteamp;raifonnable; car quoiqu’elle puffe décharger les diverfes penfees inqmetes crut que nous avions grand tort de ne pas figner, affligeantes dont j’éiois fans ceffe agicée. Je meconfiancc.nbsp;elle étoit néanmoins bien éloignée de nous inful- couchois dans l’angoiffe,amp; a mon reveil,je crou-ter; au contraire elle portoit nos afflictions avec vois qu’il falloit paffer la journée dans Ie memenbsp;fentiment amp; y compatiffoit. Elle me difoit quel- état, amp; encore la nuk amp; Ie jour fuivant, fansnbsp;quefois qu’elle ne pouvoit prefquc fe refoudre a voir aucun terme ni aucune fin a mespeines. Ce*nbsp;me voir par la pitié que je lui faifois.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la me fit venir a l’Efprit une penfée, (jui fans
Xxix. . Après qu’elle eut demeuré un peu de temps a- doute me fut fuggére'epar l’ennemide mon falut:
SonEnite- moi, on la vint querir, amp;elle melaiflacet- cette penfée étoic que peut-être on n’avoit pas Migreufede te Religieufe, qui dans Ie difcours fe mie a me prévu les fuites que nous voyions: que pour tela Maifon, parler de la fignature. Elle me dit que totoutard fuler une chole, oü enfin des perfonnes de piecenbsp;qui étoit éx- j[ faudrok bien figner, amp; que je confidéraffe que nous alTuroient qu’il n’y avoic point de mal nousnbsp;pié^cnur routes les puiffances écoient contre nous, 6c qu’el- nous éxpofions a un mal réel amp; véritable, ennbsp;^our i’obifif-les ne voudroient jamais avoir Ie démenti. Je ne tombant peut-être dans Ie défefpoir oü pouvoitnbsp;unce aveu- jyj jjjg jjgjj chofe, finbn que quoiqu’il arri* nous porter la privation de toutes fortes de foü-vat, je ne voulois jamais offenfer Dieu.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tiens, des Sacrements, amp; de toute autre confola-
Enfuite elle fe mk a me dire qu’elle nepouvok tion. Je me fouvenois d’avoir entendu dire que, s’empêcher de trouver mauvais qu’on s’en prit a fi quelqu’une croyoit devoir figner, elle Ic pou-nous autres, qui étions de pauvres Agneaux,pen- voic faire, chacun ayant fa confcience: fur quoinbsp;dant qu’on ne difoit rien a ces Meffieurs, qui é- je penfois que Ie péché n’ekoit done que pournbsp;toienr caufe de tous ces troubles; qu’elle en avoic eeux qui figneroienc contre leur confcience, maisnbsp;fait fes plaintes a M. 1’Abbé Blamfignon ^ mais que pour les autres il n’y en avok point. Cettenbsp;qu’il lui avoic répondu que leur temps viendrok. diftindlion m’embarralTok éxtrêmement, 6c for-Je lui dis, qu elle voyoit done bien qu’il n’y avok mok plufieurs doutes dans mon Efpric. J’étoisnbsp;guéresde rai on o iger es Filjes a prendreparc bien perfuadée que celles a qui Dieu donnoic Ianbsp;aux difputesdesTheologiens.Elkmedif., Nous grace de fe foütenir étoienc heureufes , mais jenbsp;„ ny en devons pas prendre auffi . rious n-avpns me demandois a moi-même s’il n’y avoic pointnbsp;,, faire fimplement ce qu onnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;témérité a celles qui éxpérimentoient fi fort,
a eux i difputer, 6c a . nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ „gnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fofflkfle, de s’éxpofer a tous les périls oü
fefter fa volontécomme dans
fait plus prefentemenc nbsp;nbsp;nbsp;''«/ois éxpofée D’ailleurs je fentois les
„ Voyés-vous, fourfuivH-elle, nbsp;nbsp;nbsp;.contribuoit’beaucoup a me faire
„ vous fguffiés ce que je fqai; ^ar P nbsp;nbsp;nbsp;J «ocs dans 1’étac oü Dieu nie vouloit.
5, pris auiourd-hui que tout cequonmepour Maïs ce qui augmentoit mes doutes c’étoit « roit dire, du commencement de certenouvelle “quot;e P^^onne de grande yerru en qui’ j’ai unenbsp;Podtrinei c’eft dans la vie de M. Vincent, OU entiere confiance, m avoic témoigné être du fen-5» y a des chofes de l’Abbé de St. Cyran qui timent tjue des filles pouvoienc figner par obéif-„ vous furprendroient; il faut que vous voyies fance , li un bupeneur légitime Ie comman*
„ ccla.” Je lui répondis, que je n’avois quefai- doic.
M!.quot;‘*l^‘quot;enfonges, amp; qu’il n’en étoic pas , nbsp;nbsp;nbsp;ces diverfes penfees s’imprimant peu xxxi
de M. de St. Cyran nbsp;nbsp;nbsp;comme du fait de Janfe-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;é peu dans mon Efpric ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;je ne fqavois anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quoi Ellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;doirc
ntus auquel je ne nbsp;nbsp;nbsp;voulois point prendre denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me refoudre; ce qui menbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mettok dans unenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gener
amp; rr nbsp;nbsp;nbsp;conLcfance: au lieu plus dure que la mort, 6c qui me faifoit fou-fe.onf
de Saint Cjww, j’étois nbsp;nbsp;nbsp;halter de perdre l’Efpric,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne me fouciancnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poiptEiienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nepeut
aflurée par experience nbsp;nbsp;nbsp;d^e la fauffecé des calomniesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de 1 humiliation qui m’ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouvoit arriver'nour-'^^^^'^F “
dont on Ie chargeoit; amp; que je ferois obligée de vu que ce me fuc un moyen d’cvker la lioiuture mourir plutot que de dire autre chofe, comme on a laquelle je fentois que je n’avois pas la forcenbsp;eft obliges de mourir pour la vérité 6c pour la de rélilter, étant même en doute fi je Ie devois.
0. nbsp;nbsp;nbsp;Dans
c.„^i.,nr^rnmmedanslesheclespaflés. troubles de mon Efpric, qui ne diminuoient
-ocr page 122-124. nbsp;nbsp;nbsp;Relation de la Terfécution des Religlettfes de Fort-Roval i66A.-r66'e Relation les autres, deforce que je in'imagmois qu'en de la ScEurfaifani; qyg la fignature, pourvu qu’on demeura: toujours dans 1’union amp; dans Tobfervance de ce que nos Meres nous avoienc appris, fans jamaisnbsp;admeccre d’autre conduite, il y auroit moyen denbsp;faire voir, que ce n’auroic été qu’une violence,nbsp;amp; de la faire paffer pour nulle en faveur de nosnbsp;Adtes. Le malheur dans ces occafions, eft defenbsp;. - trouver fans avis, car il me femble qu’une feulenbsp;’i” parole denos amis, m’auroit foütenuë; au lieu ccoire qu’el le peut ll-gncr. Marie Charlottenbsp;de Saintenbsp;Claire. xxxvin. Faux raifon-ncments , que toutes les perfonnes que je voyois augmen-toient mon afFoibliflement, me dilant fans ceflè que tous nos meilleurs amis, amp; ceux qui étoiencnbsp;le plus dans nos fentiments,condamnoienc notrenbsp;procédé, de laiffer perdre une Maifon, amp; cxpo-fer tanc de Filles, fans fgavoir ce qu’elles devien-droient; que nous devions confidérer que notrenbsp;réfiftance retomboit fur nos Diredteurs, amp; leurnbsp;faifoit un trés grand tort; que nous étions caufenbsp;qu’on s’aigrifTöic contre eux de plus en plus, amp;nbsp;qu’on blamoit leur conduite, comme nous ayancnbsp;appris a réfifter a touce 1’Eglifej amp; que rien nenbsp;feroit plus capable de faire perdre la mauvaife opinion qu’on avoir prife d’eux, fi nous nous fou-mettions comme toutes les autres Religicufes, anbsp;faire ce qu’on nous demandoit. Tout cela s’accordant avec mon mauvais rai-fonnement, je ne fqavois ce que j’en devoiscroi-fe, finon que je le trouvois affez, vraifemblable pour être de quelque poids; comme fi on eut punbsp;fauver la vérité, en manquant a la véricé. Carnbsp;je puis dire que je n’ai point change de fentiment,nbsp;amp; que les raifons qu’on m’a alléguées ne m’ontnbsp;point perfuadée qu’on fut obligé de figner, ayancnbsp;toujours cru, que celles a qui Üieu faifoit ia grace de dcmcurer fermes étoient les plus heureuies,nbsp;amp; que les autres au contraire avoient un grandnbsp;fujetde craindre amp; de s’humilier; quoiqu’en rnêrae-temps je crafle qu’ii y avoir des circonftancesquinbsp;rendoient la chofe tolérable en celles qui ne lenbsp;faifoient que par accablemenc d'Efprit, amp; dansnbsp;des doutes que réxtrêmité ou on les avoir rédui-tes les empêchoienc de pouvoir éclaircir. C’eftnbsp;ce qui fut caufe que je ne demandai aucun éclair-dflèment fur les difficultés de la flgnature, afinnbsp;qu’on ne put pas dire que j’avois été convaincuënbsp;par la; amp; que je ne repréiêntai pas non plus lesnbsp;jaifons particuliéres, ni les doutes qui m’avoiencnbsp;ébranlée, de peur qu’on en tirat avanrage contrenbsp;nos Sceurs: mais je me contentai feuleraenc denbsp;demander quelques alfurances, qui faifoient voirnbsp;ma dispofition, en faifanc cette aélion malheu-reufe. xxxix. Enfin le quatre de Novembre lorfque je n’at-^““‘'-tendois plus M. Chamillard^ a caufe qu’il tardoic roir.'^Leut fi long-temps, ce qui me faifoit grand plaifir,onnbsp;Entrctien , me vint dire fur les deux heures après-midi qu’ilnbsp;oir M. Clia-étoit au Parloir : j’en fus furprife, mais je nelaif-roit%fgachanc point du tout cequenbsp;•^eion e'tat.jenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ü m’appergut, il medic: |
Hé bien 1 ma fille, on m’a dit que vous fou-Relation „ haiciés de me parler.” Je répondis; „II l'^Soeutnbsp;,, vrai, Monfieur, je vous ai demandé, pareenbsp;,, que je crois que vous n’êtes point paffionénbsp;„ car G je le croyois autrement, je ne m’adref-p^ baintenbsp;„ ferois pas a vous pour vous éxpofer l’état dans^^quot;^^' „ lequel je mc trouve.” I! me dit; „Je vouSg^ ,, puis afllirer que je ne fouhaitc autre chofe quemet tout ce „ le bienamp;lerépos de votre Maifon.” Je repris: qu’elie de-,, C’eft la perfuafion oü je fuis que vous avés de^^“‘*pnbsp;,, la charité pouf nous, qui m’a fait défirer dec, confé-„ vous voir, pour vous faire confidérer a quoiquence lafi-„ on nous réduit, amp; ce que c’eft qu’une pauvreSquot;®”quot;quot;* „ fille route feule dans une Chambre, fans con-„ folatian, amp; fans avoir aucune perfonne a qui „ elle puilie decharger fon coeur dans les inqmé-„ tudes (Sc les peines que eet état peut caufer; ilnbsp;„ y en a aflez. pour en perdre l’Efprit.” II mcnbsp;répondic: „Cela me fait aflèi de piciéj penfés-„ vous qu’on foit infenfible ? mais c’eft votrenbsp;,, faute, que n’obéiffés-vous ? ” Et il ajouta: ,» On m’a dit que vous y penfiés. ” Je répartis: „ II eft vrai, Monfieur, mais ce n’eft point que „ je ibis convaincuë des raifons qu’on m’a ap-,, poECces; je fuis uniquemenc touchée de l’étatnbsp;„ oü je me trouve, qui m’eft fi pénible amp; fi vio-„ lent, que je n’ai pas la force de le porter j ccnbsp;„ qui me fait craindre de me précipiter dansnbsp;„ quelqué péché par découragement amp; par en-„ nul.” II me répondit; „Eh! qui en doute? ,, eet état eft tres dangereux. ” Je pourfuivis : ,, Je vous declare, Monfieur, que jene prétends „ point condamner M. d'Tpres.” II me repon-dic; „On ne vous demande point cela; maisfeu-„ Icmenc que vous vous foumettiés au jugementnbsp;„ du Saint Siége:” II m’affura que ma fignaturcnbsp;ne feroit ni une condamnation ni un jugement ,amp;nbsp;qu’on ne me demandoit que la condamnation desnbsp;cinq Propofitions. Et comme il n’avoic pas furnbsp;lui la petite Declaration, il m’en écrivit un abre-gé pour me ia faire voir; amp; comme en 1’écri-vant 11 dilbic tout haut ce qu’elle portok; lorfquenbsp;je lui entendis nommerla Doétrine Atjanfemue^nbsp;jelui dis: ,,Eft-ce toutc la Doélrine que Ionnbsp;j, veut a prefent condamner?” II me répondit; ,, Point du tout, ce n’eft que les cinq Propofi-„ dons.” Je lui répliquai: ,,je vous prie, Mr. „ mettés lur votre Ècrit yatlrihu^es d JanfeniuS, vous me donnerés un grand foulagement.”. II répondit: non^aseeld. Je ne me fouviens prefque plus du refte de eet Entretien, mon Efprit étant fi troublé, que jenbsp;ne fgavois prefque ce que je faifois; feulement jenbsp;lui témoignai que je ne prétendois en aucune fa-qon me féparer de nos Meres amp; de nos Sceurs, amp; que j’érois unie avec elles a la vie amp; ^ la mort. Sur quoi je lui demandai en quelle difpofition étoient celles de nos Soeurs qui avoient figné.nbsp;me dit qu’elles jouiflbient d’une parfaitenbsp;qw’au commencement il s’étoknbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,uroient |
quot;Relation de la Fcrfécution des Religieujes de Tort-Royal^ lê6^~i66^.
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125
Relation auroient des troubles 6c des peines ; mais qu’il delaSceurn’étoit arrivé ricjn; moms que cela, 6c qu’iUvoiC
Marie
Charlotte de Sainte
Claire. perde la Créance amp; la confiance parfaite en-vers ceux de qui nous l’avons requë ? ” H me dit; ,,On ne vous demandepoint cela.” J’a-joutai: „Si je fais cette fignature, il en faudranbsp;„ peut êcre encore faire quelque autre,qui pour-j, ra être au préjudice des perfonnes qui nousontnbsp;„ inftruites, 6c c’eft ce que je ne ferai jamais,
„ étant perfuadée, comme je Ie fuis, de leur „ vertu 6c de la pureté de leur foi ” II me pro-mit que 1’on ne me feroit jamais figner autrenbsp;chofe, 6c qu’il me Ie donneroit par écrit; je Tennbsp;priai fur Ie champ: il m’écrivit un billet, que jenbsp;garde encore j mais au lieu de mettre qu’il menbsp;prometteit qu’on ne me feroit plus rien figner, ilnbsp;mit, je lui ai premis qu’on ne lui feroit plus fi-gner aucune autre chofe. Je ne fgai s’il Ie fit anbsp;deffein , mais pour moi, je n’y pris point gardenbsp;pour lors, 6c ne m’en appergus que Ic lendemain.
En lui parlant de nos Direéteurs jelui nommai M. Singlin. II me dit; ,,M. Singlin^ ’\z voudroisnbsp;„ qu’il vêcut encore, nous ferions bientót d’ac-„ cord, car je fgai de trés bonne part qu’il vou-„ loit que vous fignaffiés, fi votre Archevêquenbsp;„ vous Ie commandoit.” Et il ajouta: „Onnbsp;„ ne vous fera condamner ni M. Singlin, ni au-„ cun autre quel qu’il foit.” Enfin je lui dis:nbsp;„ Monfieur, je fais cette fignature par la raifonnbsp;3, que je vous ai dite, 6c fur les afliirances quenbsp;„ vous venés de me donnet.” J’étois dans unenbsp;angoifle qui paroiflbit aCTez par mes larmes j ennbsp;eet étac je lui dis encore; „ Monfieur je vousnbsp;„ fupplie, ayés pitié de mon ame: je fiJis enRe-„ ligion depuis l’age de neuf ans, de quoi celanbsp;„ me fervira-t’il ,fi j’en perds Ie fruit par la figna-„ ture?” il répondit: „Je vous alTure fur monnbsp;„ ame qu’il n’y a point de péché.’’ Je répliquai;nbsp;3, Je crois qu’elle me réduira au défefpoir a I heurenbsp;de la mort.” II me dit: vous verrés que nonjnbsp;, au contraire que feriés-vous, fi vous vousnbsp;YQyi^s mourir fans Sacrements ^ car on a refo-” lu de ne les point donner, même d l’heure denbsp;” la mort, è celles qui n’auront pas obéi ?” Enfin malheureufement pour moi, j’acceptai la fi-.gnature, penfant qu’en ne me défuniCTant pointnbsp;de nos Meres 6c de nos Sceurs, leur étant tou-'joursfidelle, confervanttoujours 1’eftirae,la créance 6c ia confiance pour les Défenfeurs de M.nbsp;d’Tpres, fans me féparer jamais de leur conduitenbsp;amp; de leurs maximes, dont j’étois réfoluë de ren*nbsp;lt;ire témoignage h quiconque m’en voudroit par-ler, je ne failois point de mal, 8c que la captivi-té qui m’ótoit les moyens de m’éclaircir de mesnbsp;doutes,me pouvoic fervir d’cxcufe.
XL. M. Chamillard me dit qu’il reviendroit Ie len-
vu Ie doigc de Dieu eo cette rencontre. Je lui dis: „ S’attend-on que je quitte jamais la conduitenbsp;, que nous avons euë jufqu’a préfent, 6c que jenbsp;” perde la Créance amp; la confiance parfaitenbsp;,, vers ceux de qui nous l’avons requë ? ’
« A M ^ laivaw»»»» w.r.earr.uju» av-eau-ra^p au. atu- a e.aaa.u.ua,.a. ^ nbsp;nbsp;nbsp;“«-Heiie , COmmC UnC pCt-n’bffenferOit
svcc M. l’Archeveque, 8c qu il apporte- fonne qui eft hors 8 clle-même, amp; qui ne fe re- p®*quot;'
lacd lui fait figner
roic Ie Mandement. Cependant il me fit écrire RelatioK un billet, qui portoit: „Que j’avois promis a M.deJaSoEUtnbsp;„ Chamillard de figner après que M. l’Archevé-l^^'’*^
„ que m’auroit donné la meme dédaration qu’a Charlotte-,, ma Soeur Heléne de Sainte ^gnèsquot; Je ne me Sainte fouviens point du refte que contenoit eet Ecricnbsp;mais il me femble qu’il finifiToit apeu-près ^rcesinbsp;mots: Sa7is que cette condamnatmi faffe tort ö bie^fens°°”*nbsp;perfonne^ en quoi je fis une grande faute; car jejoies, desnbsp;venois de dire que je ne précendois point condam-ner iVl. d’Tpres, 6c cependant ce mot faifoit en- mas ' lorf-tendre Ie contraire; ce fut M. Chatnillard qui mequ’ellcs ap-Ie fit mettre, 6c je ne m’en appergus pas par unnbsp;défaut de lumiére 6c de difcernement. Après quei* sr. ciaite.nbsp;je lui eus mis eet Ecrit entre les mains, il menbsp;quitta ravi de joie, 6c roe demanda s’il Ie diroitnbsp;aux Meres. Je répondis que je Ie vouloisbien:nbsp;elles me vinrenc trouver un peu après fi tranfpor-tées de joie, qu’elles ne fgavoient comment menbsp;ré.xprimer. De mon cócé je leur fis paroitre quelque fatisfadion de pouvoir efpérer du foulagementnbsp;dans mes peines, fans ofFenfer Dieu, Ie croyantnbsp;ainfi dans l’aveuglément oü j’étois, mais Dieu n’anbsp;pas permis que je tombafl'e dans ce double malheur , en quoi je me fens infiniment redevable anbsp;fa mifcricordc, qui n’a pas vouluque je trouvaflcnbsp;cette fauflé paix, qui m’auroit conduite alamort.
II a éxaucc les priéres de fes Serviteurs 6c de fes Servantes,qui voyoient par la lumiére de leurfoi,nbsp;ce que la mienne fi alFoiblie ne me permettoit pasnbsp;de dilcerner , 6c qui pleuroient pour moi, lorfquenbsp;je ne fongeois pas a me pleurer moi-même. 11»nbsp;augmenté mes troubles afin de m’ouvrir les yeux,
6c que je reconnuffe par ma propre éxpérience, qu’il n’y a point de paix veritable 6c folide, quenbsp;celle qui eft fondée dans la vérité, qu’on ne lanbsp;trouve que par la vérité, 6c qu’elle ne fubfiftequenbsp;fur la vérité; 6c qu’en étant perfuadée par un effècnbsp;de fa grace route puifTante, que je lui demandenbsp;très-humhlement, je cherchaffe la paix 6c Ie reposnbsp;du cocur, non en ce qui nous délivre de la fbuf-france, 6c qui élargit la voie etroice; mais dansnbsp;une véritable fouraiflion a falainte volonré,quoi-qu’il nous puiflè arriver,accompagnéed’unehumble confiance, 6c d’une foi qui n’hcfite point.
Auffitót que cette nouvelle fe fut répanduë par la Maifon , elle fut route remplie de joie, les Rë-ligieufes fe la témoignant Tune a l’autre, en feré-jquiflant du falut de mon ame, Iclon leur pen-fée, amp; de ce que Dieu avoit éxaucé leurs priéres.
Elles fc difoient. Croj/s quelle a fait m bon aiSie.
Quoique j’euffe accepté la fignature dans Ia xtt
creance que je ne fifl'e point paroitre éxtérieure^ co„.-
ment de trouble, j avois neanmoins dans Ie fonH ^ ducoeur une triftefle morcelle, quinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
* prendre aucun répoe route la\ni“ “S SlK .5 Dieu de ne me point abandonner • j «Henbsp;l'affliaion amp;_dan7l. dérreffi,””^!'“
COH'
-ocr page 126-127 nbsp;nbsp;nbsp;...
leur Sceur de Bregy le leur avoit fait figner fans di Relation re ce que e’etoit. Je dis, que je n’avois pointnbsp;entendu parler de ce Procès-verbal. Mr. , 1’Ar-cheveque s’adreflanc a la Mere , lui dit; ,. Quoi ^hadortenbsp;„ ma Mere, elle ne fqait rien de ce verbal?”Lap? Saintenbsp;Mere répondit; „Mgr., elle nefgait rien du tout.”
(Rien n’étok plus veritable: 6c j’aurois pu faire la même queftion, que St. Raul premier Hermicenbsp;fit a St. Antoine, lorfqu’il lui demanda,quigou'nbsp;vernoit le monde, étant dans un parfaite ignorance de tout ce qui fe paffoit.) Puis s’adrelTant anbsp;moiil medic; „Mais, dites-moi, avés-vous re-„ marqué que je me fois fort emponé ? Je rc-pondis; ,, Mgr., je ne fqai pas ce qui s’eft paffenbsp;„ depuis notre forties mais puifque vous me lenbsp;„ commandés, je vous dirai, que je vous ai vunbsp;,, une fois trés faché contre notre Abbefl'e. Cenbsp;„ fut, dit-il, le jour que je vous incerdis les Sa-„ crements. Vous m’obligeriés, ajouta-t'il, denbsp;,, me donner un ccrit que je puffe montrer, parnbsp;, lequel vous déclareriés que vous défavoués cenbsp;, Procès-verbal j cela fervirok a mejuftifier; jenbsp;, ne vous le demande pas, mais vous me feriésnbsp;, plaifir, car on me regarde a préfent commenbsp;, un . . . ” Il n’acheva pas, Jerepondis: „ Mgr.,
„ je ne le puis faire j tout ce quecontientcePro-„ cès-verbal, au moins en parcie, s’étant fait de-„ puis notre fortie; 6c je crois que mes Soeurs ,, n’onc garde de rien dire qui nefoit vrai.” linenbsp;me prefla pas davantage.
Enfin comme il étoit fur le point de s’en aller je lui dis: ,, Mgr., que vous plait-il ftire.demoi ? ”
ndic; „ Regardés, que voulés-vous? ” Je Mgr. I’Ar-
quot;e re- chcvêque d
tourner en notre Monaftt're. ” Il me dit;
'Relation Je la Rerfécution des Religieufes de Port-Royal, 166^-166'^. Relation trechofe.” II mk la main fur fa poitrine, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ ”
de laSoeurOTe dk: ‘„Oui, je vous Ie promets.” Je pour-Marie fuivis: nbsp;nbsp;nbsp;H pourra arriverj Mgr , que l’on fera
Charlotte ^ venir quelque Bulle contre ccux qui n’ont pas. de Saiute ’’ voulu figner, amp; que l’on condamnera les dé-Clalre. fenfeurs de M. d’ïjöyex; amp; puis on voudra quenbsp;„ nous la fignions encore.” II me dk; ,jEh ,
„ pourquoi? Je vous promets que vous ne figne-,j rés plus rien.” Je lui dis; „Je vous declare,
XLiv, II me paffa fon Mandement que je pris en di-tn^' nbsp;nbsp;nbsp;' Mg’quot;-» s’il y a du mal, il eft fur
Mandement,» vous: très-volontiers; dit il, jem’encharge.” „ qu’ellefigne!je fortis du Parloir, amp; je trouvai la Mere amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,
quclques Ruligieufes qui m’attendoient; elles me „ donnerent une plume öc del’encrcj 6c jefiscet- ,.nbsp;te miferable fignature dans la réfolution d’en por-ter toute ma vie I’humiliation devanc Dieu amp; de- ,nbsp;vane- Ics hommes, fi les perfonnes en qui j’avois ,nbsp;une parfaite confiance, 6c pour Icfquelles mon ,nbsp;coeur n’étoit point changé, trouvoienrquej’eufTe ,nbsp;offenfe Dieu, étant difpofée d’y fattsfaire par tou- ,nbsp;res les voies 8c en routes les maniéres qu’elles ju- jnbsp;geroient néceffaires, 6c qu’elles me le confeille-roient. Pendant que je faifois cette miferable action , une des Meres tenoit fa main appuyée furnbsp;mon bras, craignant que je ne quiitaffe. Aprèsnbsp;que j’eus fait, je rentrai au Parloir, ou Monfei-gneur m’attendoit; je lui repaffai fon M andement;
6c lorfqu’U vit mon nom, il frappa fur la grille,
6c dit tout haut avec beaucoup de joie j de Sam~ te Claire.
Pour me confirmer dans mon obéïfiTance il me répéta enfukc quclques-unes des raifons qu’il m’a-voit déja dites: 6c voulant me donner des preu-ves plus affurées que les cinq Propofitions étoientnbsp;en effet dans le Livre de M. d’Tpres,i\ meditquenbsp;feu M. le Cardinal Mazarin voyant toutes les con-teftations de pare 6c d’autre fur ce jvr/r, avoir prisnbsp;en particulier M. 1’Abbe de Bourzets, He 1 avoitnbsp;coniuré de lui dire en v^ritd fi les cinq Propofitions étoient dans fanjenius ^ a quoi M.deBtgt;«r-zeis avoir répondu: ,, Tout ce que je vous ennbsp;, peux dire. Mgr., e’eft qu’il eft vrai qu’ellesynbsp;font; 6ccependant, continua M.t’Archewque,
M. de Bourzeis a été entiérement dans le parti ” de ces MelTieurs.”
Après cela il me fit de grandes plaintes de nos puintes V'SoEurs; entr’autres il me dit; „EliesontfaitI’sc-M.i’Arcbevê'^^ tion la plus criminelle que des Religieufes puif-que faii 0»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faire.” Je demeurai furprife de cette é.x*
de PoiorV preflion, ne fjachant a quoi elle pouvoit fe rap-
XLVI.
LaSi.Claiie
ilrdpondk; „------¦, i— ------ ----- j.
répliquai; „Rien autre cbofe, Mgr., que de ,, tourner en notre Monaltere. 11 me dit;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fon
,, le veux bien^ mais aufli quand vous y feres ilivionaftBe;' ,, faudra être forte j car fi vous vous afïbiblillés, regonfe cianbsp;,, vous gateres tout.” Cette parole me fitpeur,^‘'^**'*nbsp;n’étant pas allez perfuadée dc la fignature pour ynbsp;porter les autres; deforte que je lui rt'pondis :
,, Mgr., fi mes Sceurs me demandent raifon de „ ma fignature, je le leur dirai; mais du refte jenbsp;„ ferai avec dies dans une parfaite union, fansnbsp;„ me meier de rien. ” Il me die que ma Sceurnbsp;qui étoit aux Annoyiciades avoit un orgueil épou-vanrable. Je répondis; „De I’orgueil, Mgr.,
„ bien au contraire, il n’y a point de vertuqu’el-„ le aime autant que 1'bumilité. ” Il répliqua:
„ Je ne fqai pas, mais je ne vois point en elle „ cette humilité.” Jerepondis; „Mais, Mgr.,
„ e’eft une E'ille' qui a beaucoup de lumiére 6c ,, d’efpric, qui juge folidement des chofes,amp;quinbsp;„ ne fe peut pas perfuader qu’elle puifl'e figner denbsp;„ la maniére que vous ledemandés,fansagircon-„ tre fa confcience.” Il répartit; „Ehl e’eftnbsp;„ cela qui gate tout, d’avoir de fi grands efprits.
„ Pour moi j’eftiine davantage un efprit docile,
„ qui écoute ce qu’on lui dit,. amp; qui fe foumet, que ces efprits ft pénécrants 6c ft attachés a leursnbsp;lumiéres.” Il ajouta, qu’éxcepté huit de nos
Sceurs,.
y»l. porter; mais il l’éxpliqua en ajoutant, qu’elles a-voient fait un verbal tout plein de menfonges contre lui;que la Sr. de Bregyic la petitenbsp;le lui avoienr foutenu avec un orgueil dpouvanta-ble ¦ mais qu’il y en avoit cu trentequiluiavoientnbsp;eerie pour lui en demander pardon; difant que
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128 'Relation de la Pèrfécution des Reltgieufès de Port-Royal, i66^-i66‘). qui ne figneroienc jamais, toutes les Sa'urs,amp; quej’en aurois eu au contraire unetrés Relationnbsp;........ nbsp;nbsp;nbsp;grande de me voir dans Ie repos, lorlqu’-elles au-iJe IsSceur Marie Charlotte Dans ce même Entretien , il me paria des Jé- roient eté dans la peine. r!»'c - f fidtes. Je iui témoknai Ia craintequej’avoisqu’on Le Vendredi au matin, deux jours après oue . Port-Royal. II me dit; ,,Desy/- j’eus figné,Ie Pere Naihandél de Dray (Recolet) ’en garderai bien, je ne fuis point me vine voir, ayant eu permiflion de M. l’Ar- Clair fous leur conduite, amp; ce n’eft point d’eux que je prends mes avis, au contraire je hais leurnbsp;morale. Ils ont fait depuis peu un Livrenbsp;qui a étd cenfuré par Ia Sorbomie j amp; j’ainbsp;dit au Pere Annat, Confellêur du Roi, quenbsp;j’ctois. furpris comment il foufïroic que fanbsp;Compagnie mie en lumiére de fi mechantsnbsp;livres.” M. Cbami/lard lui devnanda, sil ne .uv rétabliroit pas dans la participation des Sacre- cafion prcfente,quelePererelevacetteparolecom- ments. 11 répondit: trés Volontiers, de tout mon me une parole éxcellente, amp; les deux Meres qui ’ êtes en Purgatoire; vous allés maintenant être étoit trés éloigné, qu’au contraire il aimoit Ia tart nbsp;nbsp;nbsp;^/1 RJ/Tt^ihirr'nnn c’prijnr'innrnrlii® Verfil Ia niVrpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rl-ancléinnollö leur morale j qu’il y avoic des chofes abomina- ccia étoit vrai amp; que les Conftitutionsleportoient. fij- nbsp;nbsp;nbsp;fi ir 4/anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I ..P Tpfï'P Hp 1 ’ Pn fl-pripn rrMllo (lir Ipclu/fpcnn nnll« Le reftc de l’Entretien roula fur les livres qu’on li-foit dans la Maifon, 6c M. Chamillard ne me donna aucun fujet d’etre méconrente de lui. Je m’en allai done communier, 6c je Ic fis a-vee affez. de paix; mais elle étoit foniéefur un niuniep“wis trop mauvais principe pour être de durée, elle é- ennbsp;Les” Meres faifoient leur poflible toit dans les fens, 6c non dans le coeur, qui étoitnbsp;pour me divertir, mais j’en étois incapable, 6c plongé dans I’amertume; car mafolitudemedon-y^u^amp;con-mêrae je ne 1’aurois pas voulu quand il auroitété nant tout moyen de m’entretenir avec moi-mênbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. en mon poffible d’y prendre part. Ma première me, de l’aétion que je venois de faire, 6c de re-^u.^n^, '''aé en faifant la fignature avoic été, que je n’a- fiêchir fur les raifons fur lefquelles je m’étois ^P'voit fait ^ jj, doucirois aucune des peines de ma captivité pen- puyée, pour m’alfurer que ma conlcience n’y danc tont le temps qu’elle dureroit,afin de témoig' roit point bleffée, cc que j’avois vu long-tem^jOts^^ar^ net P’' 1* que je ne cherchois pas a me dispenfer n’être pas poffible. Je reconnus que toutes es ai- des lOUtrrances qui m’éioient communes avec nos furances que I on m’avoit donnécs, 6c quej SVoispouvoii fi- prifesjgnw- ne. de ia Relation Sceurs , .j,.* nbsp;nbsp;nbsp;j.... de a oOiiir autres fe rendoient a robéïflance. en introduifit fmtesl je m XLVII. » Entretien fut,,nbsp;les J^fuites. me coeur. M. Chamillard me dit, qu’il me viendroit Confefïer le Vendredi fuivant, amp; puis il menbsp;prelïa d’écrire 5 ma Sceur Angeliiyue Therèjè^ pournbsp;1’encourager a faire comme moi. Et fur ce quenbsp;je lui dis que je ne le pouvois faire, il infifta, di-lant que la Mere Agnès n’en fgauroit rien. Jenbsp;répliquai, qu’au contraire li j’avois a le faire, jenbsp;voudrois que la Mere Agnès vit ma Lettre toutenbsp;la premiere. Monfeigneur s’étant apperqu que M.nbsp;Chamillard me follicitoit fur quelque chole , ilnbsp;lui demanda ce qu’il me difoit: M. Chamillardnbsp;répondit: „C’eftqueje voudrois qu’elle écrivicnbsp;3, un mot a fa Sceur qui eft é Sainte Marie.quot; M.nbsp;de Plt;imluidit: „Laiffés-la,nela prefféspoints”nbsp;amp; ie tournanc vers la Mere, il lui dit: ,, Manbsp;Mere, je vous remercie de tout mon coeur: amp; puis s’adreCTant a moi; „Vousmavés, dit-il.^ témoigné qu’il y a plus de deux mois que vous en Paradis.” M. nbsp;nbsp;nbsp;s’étantapproché de la grille, je ne fqai a quel propos, il fe mit a me parler des jéfuites. Mais M. Chamillard menbsp;dit que ptrfonne ne feroit plus propre a ccrirenbsp;contre’eux,amp; contre leur morale, que M. Blam-pignon , paree qu’il étoit neutre dans toutes lesnbsp;conteftations, amp; que par conféquent ce qu’il di-roit auroit plus de poids. Sur quoi M. Blam-p'tgnon répondit, qu’il condamnojt entiérement bles, amp; éxécrables, amp; qu’elle étoit cenfurée XLViil. Etant fortie du parloir, je retournai fort triftenbsp;La frinatiire i notre Chambte,ayant 1’Efprit 6c ie corps fi fane pfodiiit tigué, que je n’en pouvois plus,mais néanmoinsnbsp;fans être troublée, ne croyant pas avoir offenfénbsp;dansles pei-Dieu j deforte que je rachois de me confoler dansnbsp;^ cette p;?nfée, ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot; ’' ’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' |
Marie chevéque de me parler feule. Comme il me te-m^oignoit fa joie de cq quej’avois fair, je dis unCEiicVoit Ie parole fort a propos, Sc dont j’eus beaucoup de fete Natha-regret, quand j’y fis reflexion, paree que je par naei (»¦“«-lois tout a fait contre mon fentiment. Je lui dis, trèticn'!'nbsp;que je m’étois renduë è I’obdiflance, fgachantnbsp;que la voix des Supe'rieurs étoit ia voix de Dieu ¦nbsp;ce qui ne pouvoitêtre plus mal appliquéqu’a 1’oc-étoient préléntes l’approuvérent auffi, la trouvantnbsp;fans doute toute conforme a leurs fentiments. Lorfquejeme vis feule aveclePere Nathanael.^ je me mis beaucoup i pleuren II m’en demandanbsp;la raifon; jc luidis, que c’étoit pour avoir faitnbsp;une chole, étant feparde de nos Soeurs. if menbsp;preffa fort d’écrire a ma Socur Magdelame desnbsp;Anges, Ja Soeur ¦, mais je m'en éxcufai, n’ayantnbsp;pas l’alfurance de Confeiller aux autres une chofenbsp;que je croyois n’être é.xcufable en moi que parnbsp;la violence , amp; par mes difpofitions particulié-res. M. Chamillard me vint ConfelTer le même c. jour ; je le fis feulemenc depuis les deux mois quenbsp;J étois la, ce qui fut fortfuccina:. Je luinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* “f nai 1’appréhenlion que j’avois qu’on ne ch^geiÈ'^*'*quot;quot;’ 1’Efpritde la Maifon, 6c qu’il me feroit impofli-ble d’y vivre fi ceia e'toic. II me dit: qu’il ennbsp;yertu amp; Ja piété folide danslaquelle on nousavoicnbsp;inftruites: mais que ce qu’il trouvoic a redirenbsp;c’étoit que les filles fe confeffoient trop peu fou-venr, amp; qu’il eut voulu un peu plus de refpedl envers le Sr. Siége. Je répondis ; Que pour ce point on n’en doutoit que paree qu’on étoit prévenu con-tre nous,mais que Dieu en fqavoit la vérité; pour l’autre, il étoit libre aux Soeurs de fe con-fefl’er tous les buit jours. II me répondit, que |
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delation de la Ferficialon des ReJigietrfes de Port-Foyal, i664.-\66s n’étoient que des raifonnements deTefpricnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ar,nr 1^,
Kelationdcifes, nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
dela Sceurhumain batis fur le fable, qui m’avoieiu trompee. Marie Jc repaflai par mon efpric les paroles du Vormu-Char'.otte i^ire ^ amp; voyant que j’avois figné au bas , toutesnbsp;lt;ie Sainte ]j,s afTurances que M. 1’Archevêque m’avoit don-Claire- nées que je ne condamnois point M. d'Tyres, amp;nbsp;ce que je lut en avois declare avant quedefigner,nbsp;re me parut qu’un amufement, amp; comme desnbsp;pallles fA un précipice^ puifque ma lignature é-toit publique, 6c que ces affurances n’étoientquenbsp;verbales, 6c leulement entre M. l’Archevêqueöcnbsp;moi. La Declaration ne m’affura pas davanta-ge i Car je ne pus voir de difference entre con-damner une pcn'onne, ou acquiefcerafacondam-nation, ainfi que cette Declaration le porte. IInbsp;me parut au contraire que quand même celui quinbsp;condamne feroic plus coupable,celui quiacquieLnbsp;ce eft plus déraifonnable 6c plus injuftej pareenbsp;que ie premier peut être porté a ce qu’il fait parnbsp;quelque motif, étant prevenu de fa paffion quinbsp;I’aveugle, amp; rempeche peut-etre de connoitrelenbsp;mal qu’il fait; au lieu quel’aucren’a rienquil’em-pêche de difeerner ce qu’il doit faire felon Dieunbsp;6c felon la juftice, outre que fon ignorance dansnbsp;la chole done il s’agit, le difpenle enticrementnbsp;d’y prendre part ^ ce qui rend fa faute plus volontaire , 6c par conféquenc plus grande devantnbsp;Dieu.
Lii. Je fus done détrompée de Topinion que j’a-Comme toutyois prife, que lesaffurance3verbalesdeiVl.de amp; ^3 Declaration mectoienc ma confciencenbsp;re tombet: cii fureté contre ies paroles du Formulaire, qui e-[^°'fL™”quot;‘'toient publiquesi je comtnenqai a voir, mais avecnbsp;éxtrême crainte, que j’étois tombée dans lanbsp;fjute que j’apprébendois, 6c que je penfois avoirnbsp;évitée par les precautions done je rn’etois fervienbsp;Tout ce que je difois dans notre Office, me fai-foit des reproches; j’éxpliquois tout contre moinbsp;amp; il me fembloit que e’etoit autant de menfon-ges que je faifois a Dieu, mais paruculiérementnbsp;je récitois ce verfet 14 du Pf. : J eii pris autant de plaifir dans la lt;voie de 'ves préceptes ^ quenbsp;dans toutes les Yichejfes. * Je recnarquai que j é-tois bien eloignee de cette dilpoiicion, puifque lanbsp;veriré qui éioit avec moi dans ma Captivité amp;nbsp;dans ma folitude, 6c que perfonne nemepouvoitnbsp;oter, ne m’avoit pas été fi fuffifante que je menbsp;fulTe contentee de la pofteder comme mon thré-for 6c la vérkable richeffe des enfants de Dieu,nbsp;lui ayant fait I’injure de cbercher ailleurs de lanbsp;confolation amp; du jugement, comme ft Ton ennbsp;pouvoic trouver de folide 6c de veritable lorf-qu’on a le malheur de I’abandonner. Quelque-fois en difant nos Marines, a certains Pfeaumes,nbsp;6c cercaines paroles del’Ecriturequi condamnoientnbsp;mon adion, je fondois en krmesenpréfenced’d-
t • r • 1 i rgt;L nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____;
— — viu cue s'at-
-__• nbsp;nbsp;nbsp;tendoit bien que je ferois toutes fortes de réfie-
quot;quot;Relifoeufe'qui difoit 1’Office avec m , P nbsp;nbsp;nbsp;^
d' 1' nbsp;nbsp;nbsp;quot;.-empêchtr d’y penfci. 3’w«-
QUe J nbsp;nbsp;nbsp;-Q
if In m tcftiaionium tuomm Deleftatus fum, ficatin oranibus DWitiis,
- - nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ j •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Voyant done que les afTurances verbales de M. RcL^ii de Paris étoient trop foibles pour y drablir le ré- dela Sccurnbsp;pos de ma confcience, d’aiüeursconfidérantavccMarie
une grande crainte que j’écois tombée par ma ft- Charlotte gnature , dans le trouble 6c Tinquiétude quenbsp;j’avois cru éviter en la faifant, je me jettainbsp;cóté de robéifl'ance, pour foppolcr aux remordsnbsp;que je fentois, 8c pour me raffurer je me rappel EiiecLrdionbsp;hi ce qu’on m’avoit dit ft fouvent: qu’apres avoir en vain inbsp;fait tout ce qui m’avoit été poffible pour rcpre-”^quot;rj^nbsp;fenter les peincs de confcience que j’avois^fur hies motifsnbsp;fignature , mon Supérieur m’affurant qu’il n’y I’avoientnbsp;avoir point de roal,öcde plus me faifant uncom-mandement abfolu de tn’y foumettre, ce feroitg^itate,nbsp;lui qui en répondroit a Dieu j ce qui m’avoit pa-ru avoir quelque application a cette occafion, ounbsp;il s’agiffoit d’une chofe douteufe , au moins inbsp;mon égard, 6c fur laquelle on convenoic que lesnbsp;uns 6c les autres fe pouvoient tromper. Mais jcnbsp;ne trouvai pas plus de folidité fur cet appui, quenbsp;fur 1’autre, comme je le dirai plus bas. J’he'fttainbsp;feulcment un peu plus long-temps, 6c jufqueversnbsp;la Saint André^ fur ce motif, au lieu que fur lenbsp;premier je ne fus pas huit jours fans en être dé-trompee.
j’avois toujours I’Efprit occupéde cetteaffaircj 6c plus j’allois en avant, plus ma crainte aug-mentoit. Les raifons qui m’avoient éblouïe lenbsp;diffipant d’elles-mêmes, ne me laiffoient qu’unenbsp;douleur mortelle, qui me paroiffoit fans confolation , croyant que je ne pouvois avoir de Méde-cin fidelle a qui je puffe decouvrir ma plaie j cenbsp;qui me pénétra ft fenftblement,qu’il m’en prenoicnbsp;de fois a autre de telles défaillances, que j’étoisnbsp;contrainte de me mettre au lit, 6c il me fembloitnbsp;qu’on me preffoit le coeur a deux mains.
Le jour de Sc. André m’étant trouvée dans cet lTv. ccat, je me mb au lit :1a Mere Supérieure Tayantl-® Cgnamtcnbsp;fou, prit la peine de me venir voir, 6c la fen-aiKun'°ch“n-contre de la Fete lui donna occafion de commen- gement a f4nbsp;cer par m’éxhorcer a I'araour de la croix. Pen- cattivité,nbsp;danc fon difeours, je fus furprife d’une abondance de larmes que je ne pus retenir^ 6c je lui dis :
„ C’eft ce qui me caufe ma douleur,amp; unedou-„ leur que je ne puis exprimer j car je vois que ,, j’ai abandonne la croix que Dieu m’avoit don-„ née.” Elle fe mic auffitot a me confbler, ennbsp;me difant que je pourrois encore fouffrir, maisnbsp;que pour la fignature, je n’avois aucun fujet denbsp;m’en inquiéter,de la maniére done je 1’avoisfaite¦
6c que s’il y avoir du mal, M. de Paris en répondroit, ÖC non pas moi, qui n’avois fait qffo, béir. Cela me remit un peu, paree que je m’é-tois moi-méme appuyée fur l’obéiffance amp; ienbsp;lui dis que je ne doutois point que M. dequot;Parisnbsp;n’en répondic a Dieu. Elle me dit qu’elle
de la Verfécutlon de, neligieufe^ de FMjal ^ lür. -,,.0 ;«nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- vu que je fois bicn avec Dieu?”
131 11 releva
Relation
Relation rich! notre Monaftére : que je m’étois féparéc
de laSceurde nos Meres amp; de nos Sueurs , amp; qu’ainö je cette rcponfe, amp; nae dit bcaucoup dechoferóni de la Sceut Marie n’aurois plus de part leurs foufFrances , que au lieu de me confirmer dans ce que i’avois Marie
--- o_ ---- „o „o /«»*trïr#anf nii’o onrrm
ne fervirent qu’a augmenter mes peines. nbsp;nbsp;nbsp;’ Charlotte
Cet Entretien me donna une pleine connoif-^'® Saiine fance de M. Chamillard, 6c je commenqaiapen-^'^'''^'nbsp;fer a me réiradter3 mais je ne fqavois commentnbsp;faire, étant fans confeil. Je ne voyois point d’au-cct Emie-tre moyen pour cela,que de retourner a P. R.tieniuifaknbsp;pour déliberer avec nos Sceurs fur ce que j’a-Xquot;chamifnbsp;vois a faire. J’étois réfoluë de dire mes peineslard. EUenbsp;a M. l’Archevcque, lt;Sc même de Ie priernbsp;facer ma fignature, fi je voyois quelque journbsp;pour ce'a. Et ainfi je regardois chaque Corn- pom y picn-munion que je faitbis, avant qu’il vint, com-dteconftiUnbsp;nac la derniëre, crojant que loifqu’il verrok manbsp;difpofition , il me défendrok de nouveau lesnbsp;S.icrcments.
Le 8 de Décembre M. l’Archevêque vint LXI. a Sr. Thomas, l’on me vint querir auffitót de®.“ afec'^T'nbsp;fa part. Après m’avoit donné fa Bénédiö:ion,/-Aquot;chevê-”‘nbsp;il me dit: „Eh bien! ma bonne Fille, dices-que, quiluinbsp;,, moi, je vous prie, en quelle alEéte cft votrenbsp;„ elpnc depuis que jc ne vous ai vuer vous nCpetiPoit-„ devés point ufer de diffimulation, c’eft a vo-Koyaknbsp;„ tre Supérieur que vous parlés, amp; vous luinbsp;„ devés ouvrir votre cceur comme a Dieu.”
Je répondis ; ,, C’eft dans cette difpofition ,
„ Mgr., que je me préfentc devant vous,pour „ vous parler avec toute forte de fincérké.” IInbsp;répliqua; ,, Vous avés figné , il eft vrai, maisnbsp;„ dites-moi fi vous êtes bien perfuadée quenbsp;„ vous l’avcs dü faire.” Je répondis; „Je vousnbsp;„ confeflë, Monfeigneur, que j’en fuis dans desnbsp;„ peines épouvancables. ” II me dit brufque-ment: „Quoi, d’avoir obéï a vos Superieurs?”
Je répliquai; „Monfeigneur, c’eft d’avoir attef-„ té une chofe que je ne f^ai pas, amp; qui eft ,, conteftée.” II me dit quantité de raifons,
ai uie UIL quaiiiuc uc rauuns,
qui avoit le plus de poids dans monElprit,amp;qu’ii dont je ne me fouviens point. Et lui ayant fait V pn iivnir d’unrrps nni n’avoient point figné omp uug replique, done le fens étoit que Coutes les
explications qu’il prenoic la peine de me donnet, ne fatisfaifoienc point ma principale diffi-culté , (qui étoit que i’on s’engage par Ia fignature a nn déguifement nbsp;nbsp;nbsp;-----
ture a un poffible , amp;nbsp;donner
continue!, m'étant im-ne pouvant même felon Dieu, créance a. une chofe douceufe, amp; quinbsp;eft au défavantage du prochain, amp; étant ce-pendant nécefl'aire, pour agir conformément inbsp;la fignature qu’on a faite, de tétnoigner qu’on
il Cfifrp cré“gt;r\rf‘\ nbsp;nbsp;nbsp;„’XphU -nC'- ’ - •
qu’a foütenir ce que j’avois fait, bien, amp; me dit: „Si vous êtes
11 s'en appercut a cette créance) j’appercus qu’il s’echauffok,6c ^sainfivaccillante, je neus pas affe^ de force ni daflurance pournbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nrétendre de retourner a la MaU lui dire ce que j avois preraedite croyant qu il
r nbsp;nbsp;nbsp;mais ifvous le dis pour votre avanta- valok mieux me menager pour obtemr ma for-
fon3 maïs, je you l nbsp;nbsp;nbsp;..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jm demandai fort mftamment
Charlotte j’avois Ie cceur plein d’amercume, amp; que je ne ds Sninte pouvois retenir mes cris non plus que mes lar-Claire. mes j enforce que fi notre Chambre n’eut éténbsp;fort éloignée, on m’auroic entenduë. Dans eetnbsp;état je priois Diea qu’il me fit la grace de tn’ou-vrir un raoyen pour me relever. J’étois convain-euë que cette faute n’étoit que la punition denbsp;plufieurs aucres, dont j’avois négligé de me cor-riger' amp; de faire penitence 3 amp; il me fembloitnbsp;que j’aurois embraffé toute Ibrte d’humiliatioosnbsp;pour y fatisfaire: mais néanmoinsje doute fi cenbsp;ientiment étoit bien véritable, puifque s’il l’avoicnbsp;écé, il m’auroit, ce me femble, poné a fairenbsp;une rétraftation pubüque, a quoi je fentois pournbsp;lors de la rc'pugnance, défiranc fortir de ce tvio-¦naftére pour avoir quelque Confeil, amp; auffi pournbsp;trouver plus de foulagetnent a routes les fuites denbsp;cette grande folitude, done j'étois accablée.
A la fin de Novembre, j’écrivis a M. Cbatnil-Eiie edit lard pour Ie prier de me venir voir. II y vint Ie a M- ‘'•lia- Dimanche de VAve7tt. Je lui demandai anbsp;va la voir. quoi on cn ctoit pour notre retour. 11 me da.nbsp;Leur Entte-que ce feroic bicntot 3 mais que M. l’Archcvê-eiienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vouloit volr auparavanc. Je lui témoig-
chre fes ditnai quelquc chofe des peines d’Efprit que je fouf-joiitiüns. frois_ R me dit qu’il n’y en avoit aucun fujet depuis la Déclaration de M. de Paris-, qu’aupa-ravant il pouvoic y avoir quelque raifon, maisnbsp;que prèfentement, il lui étoit impoffiblede com-prendre pourquoi nos Sceurs ne s’en vouloiencnbsp;pas contenter- amp; qu’il leur avoit dit de l’écrirenbsp;li elles voulrsienc, fur les Regitres de la Maifonnbsp;amp; fur Ie Mandement. Je lui repréfentai que c’é-toit routes les meiUcuresqui refufoient la fignature'nbsp;II répondit;„Toutesles meilleures.^ Ec Ia Sr. f/«.’nbsp;„ w?” Je lui fis entendre que ce n’étoitpas elie
y en avoit d’autres qui n’avoienc point figné,que j’eftimois bien davantage. H repliqua. „Maisnbsp;enfin n’avés-vous pas fign- , paree que vousnbsp;” avés cru le devoir faire?” Je répondis: „Jenbsp;” vous ai declare, M. , que c’étoic Textrémiténbsp;” OU l'on m’a féduite, qui ra’y a fait réfoudre,nbsp;” voyant que je n'y pouvois plus réfifter, amp; quenbsp;” je craignois dc me précipker dans quelque mal-” beur.” Je lui dis encore plufieurschofes, quinbsp;faifoient voir que j’étois plus portée ti me dédire,
..’X nbsp;nbsp;nbsp;pVnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-----------
ge, demeures ferme, autrement on dira que vous avés l’efprit leger amp; inconftant, en voyantnbsp;qu’aprè.s avoir fait une bonne ceuvre vousnbsp;vous en repemés.” Je répondis: „C’eft denbsp;quoi je ne roe foucie point du tour: quem’im-I porte d’etre mépiifée de tout le monde, pour-
......-.......aimncni , en
lui'repréfêntant que je ne pouvois plus porter la Captiviré dans laquelle j’étois, la nature écantnbsp;fi fort aftbiblie qu’elle ne pouvoit prefque plus
réfifter. Je lui dis; „Monfeigneur, on dit que U -J-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------ ’ nbsp;nbsp;nbsp;¦
que
leur
fc^i-
„ la vie des Chartreux R a
eft ii auftére, amp;
132 nbsp;nbsp;nbsp;Relation de la Ferfecutibn des Reltgieufit de Port-Royal, i66j^-i66f.
(i grande; que beaucoup de perfon- m’en repentirois point; au contraire que j’aurois Relatiorr
un jour de la joie d’avoir fait une ceuvre liagrea-dela ScEur
ble a Dieu, 6c (i utile pour mon bien. connus par la un autre malheureux effèt de la Charlottenbsp;gnature, d’avoir une récompenfe qui adurapport^® baintenbsp;a ce que les perfecuteurs des plus grands Saintsnbsp;faifoienc autrefois, en les dépouiilant de leur dig-nice fans autre fujec, que paree qu’ilsdemeuroientnbsp;fertnes pour la vérité 6c pour la juftice, pour ennbsp;revêtir d’autres qui leur avoienc clt;5dé; ce qui menbsp;donnoit une telle horreur, que jen’y penfoisqu’a-vec crainte 6c confulion.
fe paffa fans qu’on me parlat de '
6c j’étois toujours dant ma folitudeordinal
(t nbsp;nbsp;nbsp;-------------J- ' nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rpn
Relation «Je la Samr”nbsp;Marienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”
Charlotte ” lie Sainte ”nbsp;Claire.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’’
folitude
i’Ardie-
re; M. I’Archeveque ayant ordonné qu’on'npmfiI'5“‘^
iailTat votr aucunes des perfonnes du dehors qui w la laWc me pourroient demander, fans fa permiffion ex-preflTe, amp; un Billet de lui, ce qui me faifoicnbsp;grand plailir, efperanf que nos amis, auxquels ilnbsp;m’étoit impolnble de faire fqavoir de mes nouvelles , apprenanc que j’étois auffi refl'errée qu’aunbsp;commencement jjugeroient au moinspar la qaejenbsp;n’e'tois pas changee. Je fouhaitois beauCoup denbsp;fgavoir quel fentimenc ils avoienc de moi, 6c jenbsp;, demandois fort Ibuvent au.x Meres ce qu’on leurnbsp;difoit fur le fujet de ma fignature: elles tnerépon-doient quelquefois, que tout le monde m’eftimoicnbsp;ce qui étoit un peu trop dire pour me le faire croi-re: d’autres fois elles me difoient que chacun ennbsp;parlo.t felon fon inclination • pour celui-la il menbsp;paroilToit vra. mats- ce n’étoit pas encore ce quenbsp;je voulois. Il y eut un jour une Religieufe quinbsp;me vine dire qu’un gentilhomme, que jecroisionnbsp;parent, amp; qui eft Officier de M. le Prihce,,.quinbsp;fe difoit fort ami de Fort-Royal amp; de notre familie en particulier, lui avoit écrir pour lui témoigner la joie qu’il avoir de ce que j’avois fait monnbsp;devoir, 6c que tous ceux qui aimoient notre Mai-fon, ne s’en rcjouiffoicnt pas moins que lui ¦ ienbsp;crus qu’il fe pouvoitfairequecetteperfonne don'tnbsp;je ne fqai pasle nom,f5ut en effetle fentimenc denbsp;quelques-uns de nos amis:mais la manicre done i(.nbsp;parloit meficaife'ment juger quece ne pouvoitêtrenbsp;que des amis politiques, qui ctoienc capables d'a-voir une fi grande joie, mais non pas les amis denbsp;confcience, done ie plus que j’efperois ctoic qu’ilsnbsp;attribuaflfenc mon adion a la violence plutot qu’anbsp;la volontej ce qui r.e les empêcheroic pas de reconnoitre ma foibleile 6c mon peu de vercu,
6c d’en avoir compaffion.
nes n’y peuvent perfeverer ; tnais je vous puis aflurer que la mienne I’eft encore davanta-ge: ma folituda eft bien plus fevere que cel-_ le qu’ils gardenc, amp; j’ai outre cela les pei-,, nes d’efpric qui la rendenc encore plus péni-j, ble.” II me regardoit, fans me dire autrenbsp;chofe: mais comtne j’lnfiftois toujours, il menbsp;dit: ,Je vous mettrai quelque part ou vous fe-j, res bien.” Je re'pliquai: „Monfeigneur, ftnbsp;„ vous ne juges pas a propos de me remectrenbsp;j, préfentement 4 Port-Royal, je vous propofe-„ rai, s’il vous plait, trois autres iieux, Ste.nbsp;,, Marie avec la Mere ^gnès, les Annonciadesnbsp;„ avec ma Sr. Angelique, ou Chaillot avec manbsp;,, Soeur Anne-Eugeme. ” II me dit: ,, vous menbsp;„ demandés routes les plus fertnes, néantnoins jenbsp;„ ferai tout ce qui me fera poffible pour vousnbsp;,j fervir.” Je lui dis: „ Monfeigneur, j’ai ap-j, pris que vous avés été a Port-Royal des Champs ,nbsp;„ en etes-vous fatisfait ? ” Ilmerepondit:„Toucnbsp;„ comme de vous autres:” II tnedemandaflj’ynbsp;voulois aller. Je répondis, très-volontiers, Monfeigneur. II répliqua; „ Hé bien, je le veux, jenbsp;,, vous y mettrai j mais il faudra done que vousnbsp;j, faifiés 1’Apótre • en convertiflant routes vosnbsp;„ Sceurs.” Je répondis: „ Non. pas cela, s’ilnbsp;„ vous plait, Monfeigneur, je n’éxhorteraipointnbsp;„ mes Sceurs a rien faire centre leur confcience. ”nbsp;Il m’interrompit pour me dire; ,jcela s’entend.nbsp;,, bien ” Je continual ; „ Mais fi elles me de-„ mandent les raifons qui m’ont porcéeMaCgna-„ ture, je les leur dirai, fans les engager a en fai-„ re de même. Pour, le refte, je vivrai parmi.nbsp;J, elles dans noire union ordinaire, amp;-danslesnbsp;„ obfervanccs, fans me mêlerd’aucunechofe.”IInbsp;repondit; „C’eft ce que je vois bien: vous êtesnbsp;,, bonne, on connoit les perfonnesüleurmaniércnbsp;„ d’agir.” II me iailTa dans l’efpérance de fortirnbsp;bientór, 6c il avoir dit a la Mere que ce feroitnbsp;devant Noel, ce qui m’empecha de faire paroitrenbsp;ce que je fouffrois, je veux dire d’en témoignernbsp;le fujet; car pour ma trifteCTe, je ne la cachoisnbsp;point du tout, amp; les Meres s’en appercevoienrnbsp;afre2.,mais elles I’attribuoient è Tennui de mon é-tat, done elles tachoient de me confoler,enm’af-furant que M. I’Archeyeque avoit promisdem’ennbsp;redrer bientot.
txil.
On lui ilit
die*, que M. 1’Archevcque avoit deilein de .Mais par une providence de Dieu particuliere «iKvfqiie é-me mettre a Port-Royal des Champs pour m’en j’eus quelque temps après un éclairciilément quit^,oatlt;juab'i^nbsp;toitdetafai.fjjrg Prieure, 6c d’oter celle qui y ctoic, 6c la m’inftruifu davanragej car j’appris par* hazard,dV'. fonui-
Un jour la Mere Supérieure m’envoya querir, paree qu’elle étoit malade a I’infirmerie, amp; elle
' nbsp;nbsp;nbsp;•-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«lt;1*4nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ft
Pott Royat'Souprieure auffi'. La furprife que j’eus d’une ft 6c quoiqu’on n’euc pas deft'ein que cette des chimps létrqnge Propolitlon , fuc caufe que je m’ecriai: veile vine jufqu’a moi, qu’un Prêtre nommé M-regret del»nbsp;quot;quot; *nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VoUa le moyen de me faire bientot repentir de Martin, qui a été autrefois de VOratoire, 6c qu'fignjture.
ta fianaturp .rp*prr,ir.^.rlirp rip la rérrarftpr pn .sVn pft. rpriré . érnnt vpnn dirp la Melle, cotnme
ce qu’elle jéjjond.
ma fignature;” (c’étoic-a-dire, dela retrader en sen nbsp;nbsp;nbsp;qu’il fréqu^Kbeau-
public j car pour devant Dieu je 1 avois-deya re- il fait fou nbsp;nbsp;nbsp;Sacriftain V d’uoc Tourtcre,
tradée.) La Mere me dir, que je ne devois pas nbsp;nbsp;nbsp;, dit'tout haut; „ Helas, la pay,
papier, de,la forte, amp; qu’eUe m’affurovt que je ne. quejavoisus gt;
-ocr page 133-'Rdatioif df Ta Ferficution des FeliHeures de Port nbsp;nbsp;nbsp;rr
Relation „ nbsp;nbsp;nbsp;------
de ia ScEur parole fut comnae un coup qui me perca le
Marie coeur: je n’eus point de peine a me perfuader Cbarlotte elle^venoir du bon coté, amp; je penfai que ft
»-»/gt; nbsp;nbsp;nbsp;*-N 1'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;
rgt;^,r^r tavoirnt
5» ia *.^uiNw nbsp;nbsp;nbsp;V*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^itU. JC IIC ICiliJ» pits quot; , I
Hp Sainte rlc perfonnes que je ne connoilTois point avoienc
uc vj nbsp;nbsp;nbsp;ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____ ____
£ c’eft cela qu’on appelle avoir demandé pardon.
unie: ie ne fis néanmoins femblant de tien, pour
. nbsp;nbsp;nbsp;..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ïnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_____1.-
épargner la petfqnne qui m’ayoic rendu ce bon ne pouvoit être que contre mes fentiments, quif|,Y^ office, mais comme je 1’ai déja dit, plutót par étoknt toujours les mennesj que j’ctois done éx-d4'
------ nbsp;nbsp;nbsp;^ ---u:^ gt; nbsp;nbsp;nbsp;1o x;^rirp ^ mdl
Mes peines intérieures augmentanc tousles jours, r la'döuieur de la démarche que'j’avois faite, jc n’ayois plus aucun répos, amp; ne penfois qu’anbsp;nuelle pouvoit être celle de ceux qui font mesPe- me rctrafter : jc reconnus que' j etois precipitce lxvi.nbsp;Ac Pn Vefus-Chrilt amp; des autres a qui Dieu m'a dans un abime de dcguifementi que fi je vouioisLa fignaturenbsp;Tcsenjjnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;it...... juftifier de foücenir l’aflion que j avois faice, ceiTiici-
^ nbsp;nbsp;nbsp;A -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.piteedansuD
ii nbsp;nbsp;nbsp;.1^
abirae ».le dt^guifementa,
pofée a trahir a tout moment la vérité, amp; ma confcience qui me rendoit témoignage de mafau-te, amp; qui ne foufFroit point que je témoignaflènbsp;être en paix, lorfque j’éprouvois tont le contraire. 11 eft vrai que je ne le difois pas formel-lement, mais je me fervois de quelque défaite,
hazard que par confiance. Depuis ce jour-la j’ai confervé une eftime particuliere pour ce dignenbsp;Eccléfiaftiquej 6c fi Dieu le permettoit, je fou-haiterois qu’il fi^ut combienje luifuis obligee d’a*nbsp;voir été le feul qui durant ma captivité, a contri-bué a augmenter le regret que j’avois conqu de
ma faute, que routes les perfonnes qui m’avoient que chacun comprenoit comme il vouloit. parlé jufques-la me faifoienc palier pour une verru Enfin je me rclblus, avec 1’aide de Dieu, de EnJ^renlt;ïnbsp;héroique, amp; capable de m ouvrir le Ciel en un fortir dun état fi milérable , de dire clairementlaréfoiutionnbsp;moment. J’ai appris pat d’autres rencontres, que lès troubles dc ma confcience amp; le fuiet d’ou‘*e fortirnbsp;cette parole lui avoir fait perdre le crédit qu’il ils procédoient,amp; de déclarer que je reconnoifnbsp;avoir dans cette Maifon: jufques-la même, que fois avoir beaucoup manqué a Dieu. Et je pen d-r^Wnbsp;quelques R.eligieufes faifoienc fcrupule d entendre fois que fi enfuite on prolongeoic ma capdvicé rEcritmenbsp;fa Mefle, comme dun fanjeni[te^ amp; je crois j’aurois ia confolarion d’etre forcie de ia fervi'nbsp;même avoir oui-dire qu’il n y venqit plus.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tude du menfonge , amp; d’être dans le chemin deSuLT'
LXV.
Faulfelés «jii’on gublie
aux autres que le plutót eüt été le meilleur. Cependant, on pouvoient appeller un véri’table enfer. je fus for-
—Aa Attra Pi «/AP nbsp;nbsp;nbsp;r»nO i’-ixrrvio dt»-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dtinc rprrp rp^r\ln^1V^n nrjr' nnpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ntii
a fon égard
Rdig'ieufes n’a pas laifle de dire a nos Soeurs que j’avois de- tifiée dans cette réfdution par une rencontre qui mandé d’atiicndre après No»/, afin de voir les éx- me parut tres confidérable: c’eft qu’ayant prislanbsp;pc°r[lV'V ercices de devotion ,Öc les cérémonies qui fe pra- fainte Bible qu’on avoit apportée a notre cham-Ldeléscn-tiquoient dansce Couvent en l’honneur denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bre par occaiion , apres avoir pné Dieu qu’il lui
gaget i fe nbsp;nbsp;nbsp;Enfant, dont je n’ai jamais parlé , fgachant plÜT de me faire rencontrer ce qui m’éioit le plus
Jign»tu?c.'* bien que je ne pouvoismieux rendre mes refpedts propre dans mon étac, amp; a la penfée que j’a-6c mes hommages au facré myftcre de fa fainte vois, ouvranc le Livre au hazard, je jettai tout naiffance, qu’avec nos chdres Sccurs. L’on a fait d’abord la vuë fur ce paCTage du Prophéte Mi-courir un brult, non moins faux que celuila j mais chéeCh. VIL v. 8. Vous qui êtss monennemie ^nenbsp;plus .confidérable. Ear j’ai appris que M. CBa- nous réjouijfés pomt fur moi, paree que je fuistom-rn'dlard a dit a plufieurs denos Smurs, que j’avois be'e. Je: me releverai après que je sne Jerai ajjifenbsp;demandé d’être Soeur Converfe a bt.T’éjowrtr pour dans les téjiéhres :¦ Le Seigneur ef ma tumiére^ jenbsp;oénitence de la réiiilance que j’avois faite fi long- porterai la colére du Seigneur, paree que fat pd-r^mos a M- l’Arcbevêque, Sc j ai fqu quon adit ché contre lui , jufqu d ce qu’il juge ma caufè,nbsp;la même chofe a la Mere Prieure de Fort-Foyal qu’il faffe mon jugement, Óquot; d tne conduira
a la lumiére : je nerrai fa juflice. Ces paroles
^ On a pu voir par ce que j ai rapporte jufqu ici, la vérité, qu je retrouverois la paix 6c le répos es que je ne foufaaitois autre chofe que de retourner du cceur, que i’avois perdus en Ie onitf^mr rsrnbsp;gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oMr avec la Merenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6c les trouble? 6cVs genS que SvV^éprouvVÏ
de.s Champs.
Je ne fpai pas comment deschofesfi faufïèspca-vent palier pour des vérités, fi ce n’eft auprès de ceux qui fe perfuadent peuc-êcre que tout ce quinbsp;fert a autorifer 6c a prêcher la fignature, ne laiffenbsp;pas d’être bon quoique faux. On voit par la fur
me vinrent fi a propos, que je ne doutai point que la Providence de Dieu ne me les eut en-voyées.
Je fis done prier M. Chamiïïard èc me venir LXVïir.' voir. II y vint le 23 Décembre. Aufluót que*®”nbsp;quel fondementêlle êft bade, 6c que tout ce qu’on je fus devant lui, je me mis a fondre en larmes. m.quot; Gh^il-.nbsp;dit pour y engager, ne fert qu’a en donner tou- II m’en demanda la raifon. Je lui dis, quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oh
jours plus d'éfoignement. On a encore dit que fouflrois des inquiétudes 6c des remords de con-r' j’avois demandé'pardon a M. 1’Archevêque de ma fcience épouvantablesjqu’enfinje ne reconnoiffoisfc u S* ¦nbsp;défobéiffance, profternée en terre, ce qm n eft que trop que j’avois offénfé Dieu; que toutes lest“«*nbsp;non plus vrai que le refte. Au contraire, je lui fois que je m’apptochois de la Sainte Commu-dis: „II eft vrai, Monfeigneur, que fi le refus nton , je fentois que notre Seigneur me renro-„ que j’ai fait jufqu a préfent de yous obetr étoft choit mon infidélité, 6c qu’avant ma fignature,
moms.
Marie Charlottenbsp;de Saintenbsp;Claire. 1 ? nbsp;nbsp;nbsp;quot;Rslation de la Ferficution des ReTt^ Relation tnoins d’une paix fécréte dans le fond de mon ATaHenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tn’éxcitoit a tn’approcher de Dieu;au lieu que pour lorsje ne pouvois pas même faire un quart d’heure de priere, ni me confoler avecnbsp;Dieu, a qui j’avois cté fi infidelle. II devint toutnbsp;penlif amp; me dit: ,, En voulés-vous faire autancnbsp;„ que votre Soeur Melthilds, qui n’eft plus pournbsp;„ cette raifon ^Port-Royal}quot; Commejecon-tinuois toujours a iui dire mes peines, il me dienbsp;fort féchement; „Si vous voulds, je m’en vaisnbsp;„ cliez. M. I’Archevcque, amp; j^effacerai votre fi-„ gnature. ” Je ne repondis rien , mais je eon-tinuai a lui dire: „ M., je me fuis arrêtée vosnbsp;j, paroles, j’ai fermé les yeux a mes propres lu-„ mieres, comme vous meledihes; vqus m’a-” vies affuré qu’auflicöt que j’aurois obéï, je fe-” rois dans une grande paix: je vous ai cru, amp;nbsp;„ cependanc je n’ai rien moins que la paix. Toutnbsp;„ ce que je craignois m’eft arrivé, amp; fi je menbsp;„ trouve de même a 1’heure de la mort, e’eftnbsp;„ pour me mettre au défefpoir.” II me repon-dit encore; „ Vous n’avés qu’a dire, je m’ennbsp;„ vais de ce pas chez M. rArchcvt'que,j’efFace-„ rai votre fignature, j’écrirai fur le Mandement:nbsp;„ Soiur Marie Claire ria foint figné. ” II me fitnbsp;cette propofition , comme s’il fe fut moque denbsp;moi, ce qui m’empécha de 1’accepter fur lenbsp;champ j mais je lui dis que je voulois encorenbsp;prendre du temps pour prier Dieu; que je ver-rois l’état ou je ferois; amp; que je I’etiverrois priernbsp;de me venir voir pour lui dire ma difpoGtion. II me die que M. I’Archeveque penfoit è me mettre avec la Mere Mgnès , mais que fi j’é-tois dans cespenfees, il ne le feroit pas; paree-que, fi je me rétradois, on s’en prendroit a lui,nbsp;6c qu’on diroit que la Mere Agnes m’y auroitnbsp;portee, ce qui donneroit fujet de le blamer denbsp;iH’avoir mis avec elle. Je repondis: ,,Hé bien, „ Monfieur , je confents de n’y point aller, „ 6c même je ne le veux pas: au moins on n’at-„ iribucra ï I'indudlion de perfonne ce que je fe-„ rai.” Je lui demandai, s’il avoit rendu a ma Sceur Melthilde fa fignature. Il répondit que non, „ car peut-etre, ajouta t'il ^ la pauvre fille re-„ viendra-t’elle a elle.” Il me die qu’elie e'toitaux filles de Ste. Marie de St. Denis peut-être pournbsp;route fa vie, 6c que je pourrois bienaufli demeu-rer a St. Thomas route la mienne. Il me demanda,nbsp;fi je me voulois confelTer: Je répondis que jen'ennbsp;avois pas de befoin, m’étant confefiTée depuistrèsnbsp;peu de temps au Confeficur de la Maifon. Il ré-pliqua: „Vous en avês aflèz de fujet, fi votrenbsp;,, deffein étoit forraé.” Je répondis, que je nenbsp;voulois rien précipiter, mais prendre du tempsnbsp;pour prier Dieu. II me dit: „Mais fi vousavie'snbsp;„ une réfolution arrêtée, je ne pourrois pasmêmenbsp;n xous laiffjr communier è cette grande fête; 6cnbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je répondis: „Je ne commu- ” Dien nbsp;nbsp;nbsp;voulés.” II dit: „Priés »» nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grand jour; i/ ajeuta , mais |
ïeufes de Fort-Rojal^ „ de quoi vous mettés-veus en peine, après les Relation „ aflurances qu’on vous a donnéesf on ne vous delaSoeurnbsp;„ demande plus rien, on ne vous dit plus rien; Marienbsp;„ je vous ai promis par écrit qu’on ne vous fera Charlottenbsp;„ plus rien figner; tenés-vous en paix. Mais que Saintenbsp;,, dois-je répondre, lui dis-je, aux perfonnes qui^*^“^‘ ,, me deraandent fi je fuis en repos au fujet de la „ fignature.^ car dans ma difpolition préfente jenbsp;„ ne puis dire que j’y fuis fans faire un menfonge.” II fongea un peu, amp; puis il me dit: ,,Vous pou-„ vés répondre que vousdemandésaDieulapaix.” 11 s’en alia fort mécontent, amp; moi au contraire je commengai a refpirer, car il me fembloit quenbsp;Dieu ni’avoit fait la grace de faire un bon pas. Quoiqu’il eut dit qu’il ne parleroit point de no- rxir tre Entretien, je ne fqai pourtant s’il me tint pa-Son Entrê-role; car le lendemain veille de No'él la Révéren-'’'” knbsp;de Mere Supérieure m’arrêca a la fin de Vêpres,Juutc.^^quot; 6c me dit : ,, Je vois bien que vous foufffés,” ce qui me fit croire que M. Chamillard lui avoitnbsp;parlé de moi. Je lui répondis: „ Quoi ImaMe-„ re, fqavés-vous de mes nouvelles, avés-vousnbsp;,, parlé a M. Chamillardl ” Elle me répondit quenbsp;non. Mais qu’elle voyoit bien que j’avois quel-que peine. Je répondis, que j’en avois en efiêt, 6c de bien grandes, amp; qu’elles étoient augmen-tées ^ Toccation de la fête, en confidérant que la Mere Agnès amp; mes Sceurs qui étoient bien meil-leures que moi, étoient privées de la Ste. Communion. Elle tacha de me conlbler; mais je luinbsp;témoignai que j’avois beaucoup de peine a communier, puifqu’on ne me 1’avoic permis qu’ennbsp;conféquence d’une adtion quimecaufoit de grandsnbsp;troubles. Depuis ce jour je commenfai a parler libre-ment de mes peines a la Mere, 6c a une autre Religieufe. Je communiois plus rarement, j’é-u Mere n'i.nbsp;tois prefque toujours dans les larmes, 6c dans une. a fonnbsp;triftefle 6c une mélancolie qui paroilfoit a tout lenbsp;monde, La Mere, qui fouhaitoit de tout fonnbsp;coeur de me foulager, me demanda une fois;,^Di, „ tes-moi, je vous en prie, que vous puis-je fau , re.^ Si vous voulés converfer parmi nous, amp;nbsp;que cela vous divertiliè, je le veux bien; maisnbsp;„ je ne crois pas que cela vous fafl'e plaifir, carnbsp;„ je me mets 4 votre place, 6c il me fembicnbsp;,, qu’en l’état ou vous êtes, la converfation con-„ traint.” Je lui répondis, que je lui ctois éx-tremement obligée; que ce qu’elle difoit étoit veritable, la raifon pour laquelle j’étois bien-aifedcnbsp;demeurer dans ma retraite fans avoir plusdeliber-té que mes Soeurs, étoit que je mettois ma plusnbsp;grande confolation a penfer que fi j’avois quelque frace è lui demander, c’étoit de la fupplier très-umblement de me laiflèr une ancienne Religieufe, qui avoit foin de moi depuis quelques jours, a la place de cclle qu’on m’avoit donné aunbsp;mencement, qui étoit malade, nouvelle compagne me confoloic beaucoup, pour cela un don de Dieu tout particulier, |
Kelation de Ja Verfécution des Religieufes de 'Port-V.oyal, 1664.-166^. roit de irès-bon ccEur. Eile ajouta que d’abord que j’entrai dans leur Maifon, eile avoir été attentive a mettre auprès de moi une Religieufequinbsp;füc fort foigneufe, amp; qui prït un grand foin denbsp;ce qui me feroit néceffaire, amp; en même tempsnbsp;dont eile fut aflurée quelle ne me parlcroitpoint;nbsp;mais qu’auffitót qu’elle m’cut un peu connuë eilenbsp;m’auroit donné Ie choix de toute la Communauté: ceux qui verront eed feront peut-ctre bien-aifes de fqavoir qui eft cette Mere, qui m’a tantnbsp;fait paroitre d’affedion; eile s’appelle de la Sour-diére^ amp; eft Soeur de la Mere Sourdiére ^ Reli-gieufe de la Vifitation , qui eft préfentement anbsp;Fort-Roy al.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ LXXt. Comme mes peines ne diminuoient point, je Son tuitte- déchargeai mon coeur i cette bonne Keligieufe,nbsp;sriquot;qui^avoit que la Révérende Mere m’avoit donnée. Eile menbsp;foin d’eiie. foulageoit autanc qu’il lui étoit poiftble, amp; quoi-i'n'a^reï'a-ne trouvat pas, non plus que les autres,nbsp;ïor/iéduite. que Ie fujet de mes fouffrances fut légitime, eilenbsp;ne laiffoic pas de me porter une grande compaffion. Je lui dis un jour; „ Vous voyés, ma Mere, ce que „ l’on gagne d’obé'ir a M. de Paris: je me fuisnbsp;„ fait une violence extréme pour me rendre a cenbsp;,5 qu’il m'a commando, amp; après celaümelaiffe, ,nbsp;„ fans fe mettre en peine fi je fouffre, amp; fans ,nbsp;,, me donner aucune confolation. Jamais je ne !nbsp;„ confeillerai a perfonne de figner, amp; je regrettenbsp;„ beaucoup de i’avoir fair. ” Eile me dit: „Nenbsp;,, dices pas eek , vous avés fait une ceuvre très- ,, agréable a Dieu, 6c qui vous mettroit rout droic ,, en Paradis, fi vous veniés préfentement a mou-„ rir.” je repondis; „ Dieu veuille qu’elle nenbsp;„ m’empêche pas d’y aikr. Je fentois aupa-ravant une confiance en Dieu, qui me portoicnbsp;a lapric're, dans une grande paix, carquoiquenbsp;Ie trouble fut dans les fens, Ic calme etoicdansnbsp;” Ie fond du coeur; mais maintcnant je ne con-” nois plus mon intérieur, il eft dans un troublenbsp;” amp; un renverfemenc qui m’accablent. N’y a-’’ t’il pas ia aflèz de quoi me mettre en peine?”nbsp;Ëile ne f^avoic que me repondre, amp;m’éxhorcoicnbsp;feulemenc a parler a quelqu’un. Lxxii. Depuis Ie jour de la Chandeleur , je fus un Eile deman- mois fans aller a confelfe 6c fans communier. Je de M. che- ne me confeffois plus a M. nbsp;nbsp;nbsp;dès confcir'»''- nbsp;nbsp;nbsp;mieux aller a Wi. Blamfignon aveclaCom- on ic lui rc-munaüie, U ne tne difoic rien du tout finon iufe. qu’il s’offroit a moi, ü j’avois befoin de lui en quelque chofe, amp; je Ie remerciois toujoursleplusnbsp;civilement qu’il m’étoit poffible. Je dis aux Meresnbsp;que je n’allois point a confeffe, paree quej’avoisnbsp;bcfoin d’une perfonne en qui j’euffe confiance. Lanbsp;Mete me dit de cboifii qui je voudrois. Jepro- ” Aüflitót elles follicitérent fort Sc ferme M. de Paris. La Mere prit la peine de lui écrire uney^que luïnbsp;autre fois, amp; lui manda que s’il ne Ibngeoit pofai M ebem, elk k èt demandet a'M. de donner quelque facisfaaion ,j’étois fur nbsp;nbsp;nbsp;acjpatós Refatioij me rêpondic d’une maniére la plus obligeante du de la S(*ur monde, qu’elle me Ia laifferoic très-volonners,amp;nbsp;Marie non feulemenc ceile-Ia, mais que je n’avois qu’anbsp;Charlotte choifir dans route la Communauté, fi j’en défi-de SaintCrois encore quelque autre, qu’elle me la donne-Claire.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. |
Paris par M. de Tfsevenm (leur Supdrieur) M.de Relation Paris fit réponfe, que M. Cheron n’écoit pas en de la Sceurnbsp;cette Ville. Elles me preflërenc d en nommer un Marienbsp;autre. Je leur dis que je penlbis a un Pere ya- Charlottenbsp;cohin, nomme Ie Vete Baron; öcqu’étantdeleur ~ Saintenbsp;Ordre, je croyois qu’on ne me Ie refuferoit pas. Clan*-La Mere me rêpondic qu’elle Ie connoiflbit pournbsp;avoir autrefois fréquente leur Maifon; mais quenbsp;dfepuis quclques années il n’y^ venoit plus, amp;nbsp;que c’étoic un des plus confidérables de l Ordre. Eile envoya fqavoir s’il étoit a Paris: on lui die qu’il y étoit. Mais par malheur il fe répandit unnbsp;bruit que ce Pere étoit de la nouvelle Doftrine. Toutefois la Mere n’y eut pas grand égard, eile s’en informa a un autre Jacobin ami intime dunbsp;Pere Baron, qui 1’allura que ce n’étoit que desnbsp;contes, amp; ainfi la Mere prit la peine d’écrire anbsp;M. 1’Archevêque pour lui en faire la Propofition. II rêpondic, qu’il ne connoiflbit point ce Pere, amp; qu’il s’en vouloit informer auparavant. Je ne fgai fi M. l’Archevêque I’oubiia, mais il fe pafl'anbsp;prés de trois femaines fans qu’on eut aucune lé-ponfe, ce qui mie la Mere fort en peine. Je pris de R occafion de dire un jour a ma lxxiii. bonne Religieufe^ ,, Vous voyés, ma Mere, Entrctien ’ „ qu’on m’amufe de parole; on me fait des ® »-„ promefles , maïs on ne me tient nen : gie„fe fut u ,, avant que j’euffe figné on me difoit, que pcine ou elicnbsp;,, j’étois la feuk caufe de mes peines, cependaninbsp;„ il y a taniót quatre mois que je 1’ai fait, amp; je „„ Confef- _nbsp;,, fuis toujours de même. S’il étoit vrai que M. feut, en^qulnbsp;,, l’Archevêque ne foubaitat que notre rétabliflénbsp;,, ment, il devroit Ie témoigner, en contribuantnbsp;„ par tout ce qui depend de lui a la confoia-„ tion, 6c au répos de celles qui lui ont obéi; „ 6c c’eft avec raifon que mes Securs perfiftent „ dans leurspremiers fentiments, la maniére dontnbsp;„ on agic envers celles qui fe font rendues, étantnbsp;„ mute prqpre a les affèrmir de plus en plus. ,, Four moi je fuis perfuadée que tour ce qu’on « g^gne par la fignalure, eft un furcroic d’afHic-„ tion par la perte de la paix intérieure; car vousnbsp;„ voyés que je ne puismême obtenir uneperfon-„ ne a qui je puifle parler avec confiance.” Jenbsp;poutfuivis; „Oh bien, ma Mere, je vous décia-„ re que fi Monfeigneur ne me donne dans peunbsp;„ de temps quelque confolation, je lui enverrainbsp;„ ma rétratftation, qui eft toute prêce dans monnbsp;„ Efpric, il n’y a plus qu’a la coucher fur Ie pa-„ pier, ne pouvant plus porter les troubles quinbsp;,, m’accablent:s’il faut fouffrir,au moins jefouf-„ frirai, ayant la confcience déchargée du poidsnbsp;„ de la fignature. ” Eile me répondit; „Quenbsp;„ vous me feriés grand dépitfi vous faifiés cela!’* Je lui dis;,, Ne vous mettés pas en peine, j’ca repondrai moi feule.” |
T3()
Relation fuccomber3 que le mieux qu’il pouvoit faireetoic aLwo me mettre avec la Mttt Agnes^o\x je me con-folerois avec cette Mere amp; avec ma Soeur, amp;nbsp;que cependant elle le fupplioit de m’envoyer lenbsp;Pere que j’avois démandc , paree qu’il y avoirnbsp;long-temps que je ne communiois point amp; n’al-lois point a confelTe. M. I’Archeveque ayantnbsp;avec la Me-requ cettc Letcre, envoya querir le Pere Baron,nbsp;re Agnes. ^ Juj Jonna permiffion de me venir voir. II ynbsp;vint le lendemain : il m’apprit beaucoup de cho-fes que je ne f^avois pas, amp; furtout ie procédénbsp;extraordinaire de ma Soeur Fla’vie , me difant
Relation de la Perfdcutkn des Religieufes de Port-Royal^ l66j^.-iti6‘y.
.....5, lite ne flate perfonne j amp; il eft irnpoftlble, Relation
Marie Charlottenbsp;de Saintenbsp;Claire.
d’etre mife
qu’on le trouvoic execrable: e’eft fon propre ter- la Dodfrine de Janfenius fans condamner celle dc Te lui dis routes mes peincs au iujet de la Saint Auguftin, paice que M. d'Tfres ne parloit
,, quoiqu’on fafl’e, de fe la cachet a foi-mêmede la Soeux „ on la pent déguifer par quelques raifonnementsnbsp;,, hutnains, mais elle eft fi forte qu’il faut enfin Charlottenbsp;„ q'j’ils lui cedent, amp; qu’ils fe detruifent en fa^^ Saintenbsp;„ prefence.” Elle ne fqavoic que me repondre,^^*’'®'nbsp;mais elle avoir grande pitié de moi, me confo-lanc amp; m’cxhortant a la patience amp; a la confian-ce en Dieu. Jc lui parlois quelquefois des rai-fons qui nous faiibient fi fore cramdre la figna-ture: amp; entr’auires, je lui dis un jour qu’unedesnbsp;principales, e’etoit qu'on tie pouvoit condamner
me. j.. nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- a r
lignature, il m’y oppofa rant de radons,öc htor-
tes au moins pour moi qui n’en avois point a lui aliéguer,quej’avouë qu’elles me perfuadérent quenbsp;je n’avois point oftenfé Dieu,amp;: me mirentl’Ef-prit amp; la confcience en répos. je demeuraibiennbsp;trois heures avec lui, pendant lefquelles il me té-moigna route la charité, I’afFetftion Sc la compaf-lion que je pouvois fouhaiter, prenant part a routes nos peines 6c les reffentant comme un veritable ami. Je me confeffai, 6c j’en fortis avecunenbsp;entiére paix 6c une grande confolation. Je lepriainbsp;dc s’employer auprès de M. I’Archeveque pournbsp;me faire mettre avec la Mere Agnes.
Lxxr. nbsp;nbsp;nbsp;demeurai enfuite ft contente pendant quatre
Elle revientjours, que CCS bonnes Meres s’en apperqurent, amp; de la fauffe jgnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moi-tnême que le Pere Baron avoir
Flt;koitTtou-mis tna confcience en répos, ce qui leur donna Vée ipres beaucoup de joie. Mais par la naifericorde denbsp;avoir patU p)i£u cette faufle paix qui m’auroit etefi nuifible,nbsp;“ ‘’“cs^f.ne dura guéres, 6c je reconnus qu’il n’y en avoirnbsp;pofitions point d’autre que celle qui vient de Dieu 6c quenbsp;pout réparet[g ntondc 6c les erdatures ne peuvent donner, lanbsp;ortóiirc oc-confcience etant un tcmoin qui ne Iqauroit de-«sfioR. meurer dans le filence. Elle ne me put diffimu-ler que je ferois jugée fur la vérité de la parole denbsp;Dieu 6c de fa loi, qui ne dépend point des ex-plications que les hommes lui veulent donner felon leurs propres lumiercs, pour I’accommodernbsp;au temps 6c a la prudence humaine. Mes inquietudes revinrent, amp; jejugeai qu’ellesétoient rnieuxnbsp;fóndécs que le répos dans Icquel on tachoit de menbsp;faire entrer. Je me refolus done a porter mesnbsp;peines, fans y chercher a 1’avenir d’autre foulage-ment, que celui de I’avcu fincere 6c bumble denbsp;ma faute, jufqu’a ce qu’il plut a Dieu de me faire
que par lui 6c le citoic a tout moment dans fon livre. Elle me repondit: ,,On die auffi que Sr.
„ Augufiin die plulieurs chofes fur la grace uii „ peu dedicates, 6c qu’il a été oblige de le fairenbsp;„ pour détruire 6c pour combattre l’Héréfiedesnbsp;„ Pélagiens, qui donnoient tout au libre arbitre;
„ 6c pour s’oppofer a cette Héréfie, il a éxcédc 3 en donnant tour a la grace.” je répondis :
„ Croyés , ma Mere , que les Papes 6c tome „ 1’Eglife ne font pas de ce fentiment, Saint Au-„ gujlin ayant toujours été confidéré comme ce-3, iui des Peres qui a écrit de la grace avec plusnbsp;„ de vérité 6c de lumiére; 6c la Dodrine furnbsp;,, cette tnatiére a été de tout temps reque 6c re-,, wnnue pour trés Catholique6c trés Orthodoxe.
” ^ pas 1’afFaire des filles que de lire Saint „ Auguftm. Mais je ne fgai s’il en peut dire danbsp;,, vantage que Saint Paul, dont nous lifons lesnbsp;„ Epitres. ” Elle me répondit : „ Il eft vrai,
„ Saint Paul dit des chofes fur ce point bienfor-„ tes, on ne Iqait que dire. ” Je répondis:
3, C’eft ce qu’il faudroic faire (de ne rien dire) 5c „ defe contencerdes’humilier profondément fousnbsp;„ la grandeur de Dieu, qui a droit de difpofernbsp;,, de fes Créatures comme il lui plait, fans vou-„ loir qu’il leur foie redevable de quelque chofenbsp;„ 6c c’eft de ce principe que vient route notrenbsp;„ force dt notre falut^notre perte ne venant pointnbsp;,, ni de nos toiblefl'es ni de notre impuiflance inbsp;„ faire le bien par nous-me me, mais de notre or-,, gueil, qui ne veut avouer ni I’un ni 1’autre.
Je demeurai quinze jours a Saint Thomas de- lxxvh, ,puis la Vifite du Pere Baron , fans apprendre^n? paffe’nbsp;aucune nouvelle de ce qu’il avoit fait auprès
M. l’Archevêque pour ma fortie; deforte que jeaucune re-
d’avoir pitié de moi. Si je n’avois eu a fuppor- ou elic fe ter que la continuation de ma captivité, quoique“°“^=.nbsp;trés dure 6c trés pénible, j’aurois pris ce parti^quot;conféil^nbsp;bien plutot : mais je cherchois de quoi aflurernbsp;ma conicience, 6c a fqavoir ce que je devoisnbsp;faire felon Dieu pour me relever de ma faute-J’etois dans une éxtrême peine de foavoir fi jenbsp;devois communier, fi le regret que j’avois de-vant Dieu , 6c que je témoignois a quelques
Reik
plus haut.
La Rdigicu. La Religieufc qui étoit avec moi s’apperqut fc qui «toilaucfitot de monchangement. Elle me dit:,, Vousnbsp;'tgoit ” voila revenue dans vos peines 6c vos trifteflTesnbsp;de(oncbaB-5gt; ordinaites.’’ Je lui réppondis; „Voyés-vous,
la miféricórde' de me donner les moyens dc la ré- commenqois a ne la plus efpe'rer,6c a me réfou-P°quot;*® du parer: a quo! j’écois encore éxcitée par les paroles dre d’avoir patience, jufqu’a ce qu’il plut a Dieu^quot;bawasnbsp;du Prophéte Michée ch. 7. que j’ai rapporteesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'¦=nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ r----- . ., “
LXXVI.
-a ReVi! c quinbsp;avee eUinbsp;s’appetsoit
____an eba
gement quot;El',, lel’éïhortc anbsp;la patience.nbsp;Lem Entie- jgt;nbsp;aien.
ma Mere, 1* faut réfoudre '
'conferver la paix, il me ^ a ne point prier Dieu. je vousnbsp;laiifo a penfer ft elle eft bien fondée, car la vc-
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157
Rehiiots
m’empccher de témoigner ici l’é- de la Steur
i’/ai VC/-.ÏO nbsp;nbsp;nbsp;i\,\---O, TV-To
Je ne puis
dification que j ai reguë dans ce iVionaftcre öc ia Marie vertu que j y ai reconnuë, particuliérement un ^^^riottenbsp;grand amour pour la mortification, Sc une affi-5aintcnbsp;duitc trés louable a routes les obfervances de leur Claire.nbsp;Régie. Ce font des Religieufes éxtrêmement
nelatlon de h Terfécution des neligieufes de Port.-Royal, i66^.iC6^. Tu'Iation Religleufes, pouvoic fuffive pours lors , ou figt; jufqu au Carrofle.nbsp;de laSceurdevois faire une retraaanonpublique,car jecraig-M iriünbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nois d’entreprendre cetce démarche par moi-tnetne,
propre foibleffe des mêmes doures amp; du roeme accablement, qui m’avoic déja faittomber , ou denbsp;me laiiTer perfuader par quelques perfonnes de
de Saint ¦Claire,
Charlotte amp;: fans confeil, écant encore fufceptible par ma
r r« nbsp;nbsp;nbsp;r •« 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.Y*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''---
^ nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.. r.xxx.
------- nbsp;nbsp;nbsp;VIUC.4UCS pciiui..gt;v..gt; -- finSres, fans aucune faqon, qui ont une manie Temoignaga
celles qui font pour nous, amp; qui fond entenure nbsp;nbsp;nbsp;j douceur Sc de charite; qui ef- qu’elie reni
que lagt;nature'ngt;eft rien, co'mme Je Ie venois nbsp;nbsp;nbsp;de leur voca’tit^n, cel’-r.f
d t'XDerimenter a 1 esrard dn P- Tiam-yt • nbsp;nbsp;nbsp;r
d’éxperimencer a 1’e'gard du P. nbsp;nbsp;nbsp;au lieu que
pour lors on ne m’en parloit plus du tout, non-obftant les fcrupules Sc les remords que j’en té-moignois^ ce qui me tenoit l’efpric dans une ^ê-ne Sc dans une violence que Dieu feul connoit; Sc je crois que fi les perfonnes qui nous réduifentnbsp;en eet état fgavoient a quoi ils nous éxpofent,ilsnbsp;y penferoienr auparavant; Sc il faudroit que lanbsp;compaffion fut entiérement bannie de leur coeur,nbsp;s’ils n’en étoienc touchés.
Le ^ de Marsje me trouvai dans une fi grande
--------- beaucoup la grace i ic ik,Ul ¥ WJV-M l, tVJU J V-l,, V
qu’elles les retirent en quelque maniére de rhumi-^'’°‘”“'
1* e fgt;_ nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^___ Ar/tnt- nbsp;nbsp;nbsp;or¥nll_ _
qui leur donne un grand éloignement du monde, des Sc même des charges de la Religion, a caufc% de st.
^------------- ^ quot; * nbsp;nbsp;nbsp;/nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T
lité Sc du foin d elles-memes, etant fort appli-prouvé elk-a leur avancemenc vers Dieu; Mais ce que mê-ine.
pal remarqué parüculiérement en elles, c’eft la charité qu’elles ont pour leurs Sceurs malades 6cnbsp;infirmes, .fans faire aucune acception de perfon-quand ce feroit la derniére de la Maifont el-
quees
I-X'-VTII
affliction par un fentiment vif de tout ce que je dre pour Te viens de dire, que j’écois prefque dans le dccou-rendre S ste. ragement, ne fqachant du tout ce que je devoisnbsp;AuiHÓnii^quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comme j’étois dans- ces penfées , la
de M. 1’At- Soeur Leonarde, qui a été autrefois a Port-Ro
les s’incommodenc elles-mcmes, pour nc les pas incommoder, Sc pour cela je les ai vu obfervernbsp;les moindres chofes, pour éviter même de fairenbsp;du bruit auprés de leurs chambresj elles n’épar-gnent quoi que ce foit pour les foulager amp; pour
.............. ^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;leur fatisfaSlion, Sc elles les fervent avec une
tra dans notre chambre, Sc me dit: ,,Je vous les ont taché de remédier par tout ce qu’elles ont apporte une bonne nouvelle: Notre Révéren- pu, préyenant même mes befoins, en forte quenbsp;de Mere a entre les mains un ordre de M.l’Ar- je n’avois rien a demander, ayant toujours plus
qu’il nc m’étoit nécelfaire.
La jqie que je relfentis d’aller retrouver ma LXXXT. trés-chére mere fut fi grande, qu’il me fembloit 1°!? TÓfüntnbsp;que le refte de ma Captivité ne fut plus rien j la Jetrouver I»
, nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘le ma fauceme preflTant plus de me rappro- M. Agnès.
Je le requs avec la confolation qu on iepeut ima- cher d’elle, qu’clle ne me la faifoit craindre giner, mats particulicrement a caufe del efperan- ce que j’efpérois trouver en fa charité les confeilstkmi^fon é-ce que j’avois de trouver quelques remedes aux m j avois befoin pour la réparer.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gard.ku fujet
- T ¦! nbsp;nbsp;nbsp;. j— 1., charité de ma e-elt rpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
eiicvêqiie ia des Champ's ,*6c qui eft maintenant Soeur gaieté, une douceur, amp; une affeStion qui ne peut Converfe a St. Thomas^ me vint voir, cequ’elle naitre que de la charité, qui couvre tous les fu-roffe.™ ^ avoit perraiffion de faire quelquefois. Elle me jets de mortification que la nature peut avoir ennbsp;dit: „ Je vous viens voir, car je crois que nous eet éxercice. J’en ai moi-meme fait l’éxpérien-„ vous perdrons bientót..” A peine avoir-elle ce, ayant prefque toujours été indifpoféependantnbsp;parlé, que la Religieufe qui avoit foin de molen- le temps que j’ai demeuré parmi elles, a quoi el-
quot; chevêque pour vous envoy er aux Fillcs de ”, Ste. Marh du Fauxbourg Sc. Jacquet-, 6c il ynbsp;’’ a un de fes Aumöniers qui vous attend avecnbsp;” un Caroflé. ” En même-temps la Révérendenbsp;Mere entra Sc me donna l’ordre de M. de Paris
peines de ma chute , dans la charité de ma '.-.'ett ce oqp -
, done les lumicres Sc le difcer- de Dieu, que nbsp;nbsp;nbsp;miféricorde* laCgnal
^ nbsp;nbsp;nbsp;„„„ a tée a mon^ Mereaparfaitemencimi-'««*
riö nbsp;nbsp;nbsp;---- -------^
mon égard j ne m’ayant pas dit une feule parole fur ma faute que je ne lui aie eu pavlé la première , Sc ne m’ayant temoigné que de la tendref-fe, de I’affeStion, amp; de la joie de me revoir auprés d’elle. Si la mienne fut grande , elle ne fut pas aufli fans douleur, de voir une perfonnedontnbsp;je connoiilois la vertu Sc le mérite, dans une finbsp;dure Captivité, privée de toute confolation, 6cnbsp;aufli humiliée qu’une fimple Religieufe ^ mais lanbsp;vertu avec lannellf* pIIp nnrrr^Jrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•
itrés chére Mere, nbsp;nbsp;nbsp;^
nement me fcroient connoitre ce que j avois a faire.
LXXIX.
- - nbsp;nbsp;nbsp;Lnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~ Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-- ----- 1 nbsp;nbsp;nbsp;t) 11nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;® - —
viendrois toute ma vie des éxemples de vertuque vertu avec laqueile elle porcoit eet état érnn
• « nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J___1____ 1“- ;____ mrtt'/M-lO nbsp;nbsp;nbsp;^
Je requs en fortant beaucoup de civilités Sc de fondépait. marques d’affcdtion de la part de la Révérendenbsp;Mere Sc de la Communautc, qui prit la peinenbsp;de me conduire jufqu’a la portc. Je me misage-noux devant elles routes , 6c les fuppliai trés-humblement d’éxcufer les fujets de peines que jenbsp;leur avois pu donner, les aflurant que je mefou-
plupart en pieurani. r,n lor- que uevani les nommes: qui ne pouvoientemn'' tant je trouvai M. Blampignon, qui m’attendoita cher que la grace du Ciel Sc la force d,. c ¦ 1
j’avois trouvés dans leur faintequot; Maifon. Elles marque qu’elle tenoit un autre rang d'ev' m’embrafférent la plupart en pleurant. En for- que devant les hommes.....' nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-
au lieu de me la donner il fe mit agenouxSebaifa leurs violences,
t nbsp;nbsp;nbsp;Anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o_ tl_____J • r. nbsp;nbsp;nbsp;_____
la porte: Je lui demandai fa Bénédiélion, mais Epit nek foütint contre toutes leurs A
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15? nbsp;nbsp;nbsp;Relation ds la Perfé'cut'ion des Religieufes de Port-Royal^ 1664.-1^^^. Relation de Dieu, d’avoir permis que j’aie écé alïèz heu- contraire les larmes qu’elles one répandu devantRelation delaSoJiir reufe pour luirendreqtielquefervicedanscctemps, Dieu a monoccafion, m’onc tirée du précipicede la Sceurnbsp;Marie ou elie foufFroit Ö conftammentócavectancd’hu- pour me reunk avec ellesj ce que j’eftime com-^^'’®nbsp;Charlottenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour I’amour de lui. Ce temps m’a enco- roe le plus grand bonheur qui me pouvoic arri- pe bainte nbsp;nbsp;nbsp;favorable, foit paree que j’ai été édakée, ver. Et paree que le malheur dans, lequel je fuisquot;® oaince C aire. ^ inftruite par ma très-chére Mere de cequej’a- tombée m’a li fort rabaiife'e au-deffous d’elles, Dien del'a ® nbsp;nbsp;nbsp;conference, foit je dis de toute la plénitude de mon coeur, que je voTreondui-paree que j’ai été délivrée du piége de la feconde choifis d’étre la derniére dans la Maifon de Dieu, teauprès de fivnature, dont j’aiconqu le danger par des raifons plutót que d’habiter dans les T abernacles des pé-rerf/- lucro.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chcurs, CC qul néanmoins m’étoit dü, ft Dieu Ses slon$. qu’il n’y a rien a faire que d’attendre Dieu; amp; de li’ëüc^ufé de miféïicörXënvêrs'm^^ /nVanróëë plus j ai une fenftble contolation, de cc que le re- permis qu’on m’aic mife avec celles done i’avoisnbsp;fus de cette feconde, s il plait a Dieu de me fai- imicé la chute, amp;_qui n’ont pas encoreeulebo^ cettejviere. g fortes amp; fi convaincantes, que je fuis perfuadée re Ia grace d’y perfévérer, m’eft un moyen que la providence m’envoie pour efFacer la première,nbsp;dont on nous a dit plufieurs fois qu’on ne tientnbsp;plus compte. LXXXIir- C’eft pourquoi je roe fens obligee, enfiniffanc ElleConfefle cette Relation, de lui en rendre de trés humblesnbsp;fa reenet*quot;* aélions de graces, amp; de confefl'er en fa faintenbsp;farimre préfence amp; devant routes les perfonnes qui lanbsp;diofe qiiefut pourroient voir, que je ne dois point prendrenbsp;pour une éxcufe légitime de ma faute, l’oppref-coofiaucc. lion dans laquelle j’ai été, mais l’attribuer entié-dé'^ardonquot;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ affoiblilTemenr dans la fbi, dans du Icatidale l’efp^tance £c dans la charité. Ces violences que Qu’elleacau- les hommes éxercent fur nous, n’en font point anbsp;-é*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ia puilfance de Dieu; notre foiblelTe ne furmonte pas fa force: il nous peut foütenir dans Ic dernier délailTement., amp; nous pouvons fuccomber a lanbsp;moindre tentation , lors même que nous ne man-quons d’aucun fecours ni d’aucune alTiftance ; 6c-par cette conduite de fagelTe, il nous oblige a nenbsp;rejetter jamais nos fauces amp; nos chutes fur lesnbsp;caules apparentes, mais fur notre peu de foi amp; denbsp;conhance en lui. La durce de mes peines m’a fait peur, amp; j’ai fait voir par la que je n’étois pas folidement perfuadéenbsp;de cette vérité li importante;, (que les moindresnbsp;Ibuffrances ne nous font pas plus faciles a porternbsp;par nous-mêmes, que les plus grandes:) que lorf-que nos maux fonc le plus capables de nous vain-cre, c’eft alors que nous devonsefpérer da vantagenbsp;du iecours du Ciel. Je me fuis oppofee aux delïcins de Dieu, qui vouloit que je fufle dans la fouffrance, amp; je I’ainbsp;prié avec inquietude de m’en délivrer, amp; par lanbsp;je me fuis privée de la grace qu’il m’auroicnbsp;faite, en me donnant la forcedontj’avoisbefoin;nbsp;ce qui m’eut été beaucoup plus utile que la déli-vrance, paree que cette grace m’auroic prefervéenbsp;de la fauce dans laquelle je fuis tombée , qui a faitnbsp;triompher les Ennemis de la vérité, amp; donné unnbsp;fujet de douleur a fes amis amp; a fes Défenfeurs. On s’eft fervi de ma foiblelTe pour faire des incites a ceux qui éxpofent tout pour ecre fidélesa Dieu. On a envoyé ma fignature k nos chéresnbsp;brs. pour leur faire de nouveaux reproches; maisnbsp;elles ®toienc trop bien fondces dans I’amour de lanbsp;ycric pour en titer ua fujet d’affoibliffemenc: au. |
heur de la reconnoitre; Je le fupplietrès humble-menc de leur ou vrir les yeux , afin qu’elles ne s’endor-ment pas dans la more, amp; qu’elles puiilenc retourner a la fainte union, de laquelle elles fe font féparées. 3, je reconnois done, 6 mon Sauveur, prof- lxxxiv, ,, ternée a vos pieds , cette faute amp; „ tes les autres que vous connoiffés, amp; queoku, reiu-„ je ne connois pas; celle qui eft le fujet depjied’hutm. „ mes larmes étant un abtme dont je ne pnis'“'^ „ pénétrer la profondeur , en conliderant fes^^ „ caufes 6c fes effets, auffi-bien en ceux qu’elle ,, a fcandalifés amp; contriftés, qu’en ceux qui ynbsp;,, one trouvé de quoi appuyer leurs mauvaisdef-,, feins amp; autorifer leurs violences. Je vous fup-3, plie très humblemenc de me faire la grace denbsp;,, m’en rappeller le fouvenir, afin qu’elle m’em-„ pêche de m’alToupir déformais dans la négli-„ gence a corriger mes dêfaucs , amp; a m'avancernbsp;,3 vers vous. de peur que la tentation ne tneCjr-3, prenne encore au dépourva, 6c fans les armesnbsp;„ neceffaires pour la combattre. Donnés-moi, „ s’il vous plait, une veritable humilicé, qui eft 3, la fource de notrq force, amp; qui nous portantnbsp;„ toujours a avouer notre foibleffe, nous excitenbsp;„ en meme-temps a efpérer de vous ce que nousnbsp;„ ne pouvons par nous-mêmes. Augmentés ennbsp;„ moi la foi, qui me rende inébranlable dans lesnbsp;3 divers événements de cette vie, amp; qui mefaffenbsp;comprendre que ceux qui y éprouvent les plusnbsp;„ fenfibles afBiélions,font plus heureux que ceuxnbsp;,, que vous laifles dans la profpérité ; que vos-,, chaciments font les marques de votre amour,nbsp;ë 6c que lorfque vous permettés que vos Servi-„ ceurs fuccombenc a la violence de leurs enne-„ mis, c’eft le plus grand effec de votre colérenbsp;,, fur ceux qui les atSigent. Je vous demandsnbsp;3, auffi, s’il vous plait, mon Sauveur, une efpé-„ ranee ferme qui adoucifle toutes mes amertu-„ mes par la penfée que vous êtes un Threfornbsp;3, qui enferme toutes les richeffes, 6c que li jenbsp;„ fuis afl'ez heureufe pour vous pofleder, je nenbsp;33 fgaurois être pauvre, ni defticuée, encore quenbsp;,, je manque de lout. Que ft vous me faites fen-3, tir le poids de mes miféres 6c de mes foiblef-,3 fes, ne permettés pas, s’il vous plait, ifnbsp;„ tombe dans le découragement ; maisnbsp;„ faites-moi la grace id’avoir toujours ^^1». |
13^
13^ TleUtion- de la Verfécution des V-eligieufis de Tort-'Royal, 1664.-166’^. y*r7^p* nii i/a Si^rvonio'yst rvi/a l/ar^fc nbsp;nbsp;nbsp;_1 _ j£ RETRACTATION De la Sceur MARIE CHARLOTTE de Ste CLAIRE (Arnauld d’ Andilly.) ïE fouffignée, Sceur Marie Charlotte de Ste. I CLAIRE Religieufe de Fort-Roj/al du Saint Relation,, élevés vers vous, jufqu’a ce que vous ayéspii.ie Hela Soeur j’ de moi. Le jour viendra, auquel vous eiluïrésnbsp;Marienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;routes nos i3rmes,amp; auquel nous verrons l’ac- Charlotte ” compliffèment de vos divines promeffes; mais de Sainte ccpendant donnés-moi la grace de ne me pointnbsp;Claire. ]aqèr de vous attendre; amp; lorfque les ennemisnbsp;„ de mon falut difent a mon ame: llsiy a pointnbsp;,, de fecours en njotre Dieu: Faites s’il vous plait, „ que je leur réponde avec un de vos Prophe-,, Xamp;S'.^and il m'auToit tuée ^jejpérerai en lui. „ AfFermiifés en moi, s’il vous plait, ó monnbsp;,, Sauveur, ces deux grandes graces que je vousnbsp;„ demande tres humblement par votre divinenbsp;„ charité, par ce feu du ciel que vous êtesvenunbsp;„ apporter fur la terre, qui éxcite ma langueur,nbsp;,, amp; qui ne foufFre point que je demeure infenfi-„ ble, lorfque je vois vos intéréts méprifés, amp;Cnbsp;,, votre vctité abandonnée par ceux-mêmes quinbsp;„ fe difent vos amis. Pénétrés mon coeur d’unenbsp;,, douleur falutaire de mon infidélité envers elle,nbsp;,, amp; faites-moi, s’il vous plait, la grace de lanbsp;„ Confeflèr de nouveau fans craindre la colérenbsp;„ des hommes, qui ne fait aucune impreffion furnbsp;„ les ames qui font perfuadées de votre crainte amp;nbsp;„ de votre amour. Je renonce a cette malbeu-,, reufe fignature par laquelle j’ai fait injure a vo-,, tre divine vérité; je la rétrafte de rout mon coeur, amp; je défire avec l’aide de votre grace „ de ne jamais faire la feconde; amp; quoique j’aienbsp;„ tout fujet d’appréhender ma foibleflre,dont j’ainbsp;,j fait une fi funefte éxpérience, je mets néan-„ moins toute ma confiance en vous, amp; en lanbsp;„ force que vous pouvés me donner, fi toute foisnbsp;,, je fuis fincéretnent perfuadée de ma foibleiTe.nbsp;,, Vous pénétrés le fond de mon ccear ó monnbsp;„ Sauveur, ótés-en,s’il vous plait, ce qui m’etn-„ pêcheroit de recevoir l’efFet de vos mifcricor-,, des, amp; infpirés par votre bonté a routes lesnbsp;,, perfonnes qui verront eet Ecrit, de vous adref-,, iet leurs priéres pour moi, afin que la chariténbsp;„ de vos Serviteurs obtienne ce que je n’oférois attendre par moi feule. ” nbsp;nbsp;nbsp;^ Fait a Port Jleyul des Champs le dix-huitietne Aoüt mil fix cens foixante-cinq : SoEUK. Marie-Charlotte de Sainte Claire , Heligieufe indigne de Fort-Royal dunbsp;Saint Sacrement. Fin de la Felation de la Sceur Marie-Charlotte de Ste. Claire (Arnauld rf’Andilly.) |
Sacrement, me fents obligée de declarer en quelle Relation difpofjtion j’ai figné le Formulaire ^ amp; ie regret L Sceurnbsp;que par la miféricorde de Dieu j’ai conqu d’av«ir Marienbsp;fait cette fignature,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charlotte La capüvué ou je me fuis trouvée réduite dans'^^ Sainte un Monaftére étranger, ayant été fi grande que^^^'’'^'nbsp;je n’ai pu avoir une feule perfonne a qui je puiüênbsp;dire une parole de confiance, m’ayant memenbsp;refufé un bon Ecclcfiaftique , qui n’eft pointnbsp;fufpedt amp; que j’avois demandé j amp; me perfua-dant qu’il n'y auroit point de fin a cette op-prePfion^ je me trouvai dans un cmnge acca-bkment, étant incapable de me foutenir par lanbsp;leóture amp; par la priére, paree que mon Efpritnbsp;étoit rempli de tant de penfées facheufes amp; mé-lancoliques, qu’cHes me réduifoient prefque aunbsp;défespoir, ce qui m’a fait défirer pleufieurs foisnbsp;la mort ou de perdre 1’Efpric, afin qu’on ne menbsp;tourmentat plus fur la fignature. J’étois inoi-même dans Ja penfée de contrefaire la folie inbsp;je parlai fi peu pendant les fix premières fè-maines que je fus la, n’y ayant que la Merenbsp;Prieure amp; la Soüprieure qui me vinflent voir, amp; qui ne demeuroient que fort peu de temps, amp; fort peu Ibuvent, que mon Efprit amp; mon Corps s’aftoiblilToient de jour en jour; amp; quenbsp;je n’avois prefque plus de voix ni de parole. Outre cela un Ecclcfiaftique qui demeuroit dans la Maifon m’envoyoit querir quelquesfoisnbsp;pour me dire des chofes uès dures, entr’autres ilnbsp;m’allégua Arnauld de Brejfe 3 amp; comme s’il eutnbsp;voulu me comparer, amp; toute notre familie, anbsp;eet Hérétique , il me répéta plufieurs fois qu’ilnbsp;s’Appelloit Arnauld, me difant, qu’il avoit éténbsp;brulé tout vif, ce qui me fit une grande frayeur,nbsp;encore que je n’en fiffe rien paroïtre, m’imagi-nant que la perfécution pourroit peut-être allernbsp;jufques-la. Je demeurai malade enfuite de cesnbsp;entretiensj amp; étant obligée de demeurer au Ut,nbsp;quand on venoit m’apporter les choiès nécefiai-res, on fe retiroit auffitoc après m’avoir demandénbsp;fi_ je n’avois befoin de rien, me témoignant qu’ilnbsp;donner d’autre foulage- Daroiflblt nbsp;nbsp;nbsp;^ voyoient, qui p moit alTcz par mes larmes amp; par 1’abattement extreme oii j étois.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ aoactemeBt Pendant ces fix femaines, les raifons qu’on me difoit pour figner ne me perfuadoient pas j amp; me j’étois méme dans la réfolution de ne le pas faire. Mais la continuation du délaiflément, 6c les an-goifles ou j’étois, qui m’ótoient le fommeil amp; m’empechoient prefque de manger, m’accablé-rent fi fort, que la crainte de me décourager toutnbsp;a fait, amp; de totnber dans quclque precipice ennbsp;perdant la confiance 6c le recours a Dieu, menbsp;perfuadcrent fauffement dans 1’éblouïfl'emenc oünbsp;j eras , que pour éviter un plus grand mal , ilnbsp;valloic rnieux en faire un moindre: croyant auffinbsp;que la violent qu on me faifoitmeferviroitd’éx-cuie devant Dieu3 qui voyoit dans mon cosur lenbsp;S 2nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------ |
„o nbsp;nbsp;nbsp;ie l.
Relation regret ou j’étois de me trouver engagee ans ui de la 6'ffiurfl malheureufe néceffité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;acca-
Marie Etant done tome hors de moi-meroe öc acca
Charlotte
deSainte
Claire.
blée de mille forte de réflexions, je me réfolus de figner avec intention d’en faire un jour tellenbsp;penitence qu’on voudroit- de m’ofFrir a n’avoirnbsp;jamais de voix atSive ni paffive, amp; mémedetrenbsp;Soeur Converfe toute ma vie. M. Chamillardnbsp;m’étant venu voir enfuite pour m’y difpoler, jenbsp;lui disqueje défirois qu’il m’aflürat quema figna-ture ne feroic ni une condamnation ni un juge-ment; amp; qu’on ne m’obligeroit point a condam-ner perfonne: il me montra la petite Dcfciarationnbsp;de M. de Paris, pour me faire voir qu’on ne menbsp;demandok point une condamnation ni un juge-menc, amp; il me promit même de me donner parnbsp;écrit, qu’il ne me feroit condamner ni nos Soeurs,nbsp;ni perfonne.
Après cela Monfeigneur l’Archevêque étant tenu pour me faire figner, je lui déclarai que jenbsp;ne regardois en cela que la foumiffion amp; l’obéif-iance que je lui devois, amp; que je ne voulois pointnbsp;condamner M. d'Tpres^ que je croyois êrre unnbsp;Saint: il me dit qu’il étoit dans ie même fenti-mentj amp; que je ne ferois que ce que Janfeniusnbsp;avoic fait lui-même, en foumettant fon Livre aunbsp;jugement du Saint Siége. Je lui dis encore quenbsp;quoique je fiffe une chofe que nos Meres amp; nosnbsp;Soeurs n’avoient pas fait, je déflrois pourtant de-meurer autanc unie a elles que jamais; amp; il ajou-ta a fa Declaration , qu’il m’avoic apporcée pournbsp;lever mes peines, que s’il y avoit du mal, il Ienbsp;prenoit for fa confcience; je lui répétai la meme-chofo que J’avois dit a M. Chamillard^ en Ie fup-piiant de me promettre, qu’il ne me feroit jamaisnbsp;figner aucune chofe, ni condamner nos iVieres,nbsp;nos Soeurs amp; routes les autres qui refufoient de figner: ce qu’il me promit auffitót.
Après cette fignature je demeurai dans un ac-cablement Sc une triftefle encore plus grande que ceiie que j’avois cu auparavant, penfant que j’avois contribué a ropprelfion de ceu.x qui defen-dent la vérité; que je m’étois féparce de nos Mercs amp; de nos Soeurs p amp; que j’avois perdu Ienbsp;Thréfor qu’il avoit mis entre mes mains, en nousnbsp;faifant connoitre fa vérité: ce qui me pénétroitnbsp;Je coeur d’une telle douleur, que je pailbis lesnbsp;jours Sc prefque les nuits dans des larmes conti-nuelles,en demandant a Dieu qu’il me fit la gracenbsp;de me relever, Sc de me donner un moyen pournbsp;cela. J’avois une éxtrême peine a communier,nbsp;Sc jem’en fois cxemptéeplulieurs fois en prenantnbsp;des éxculês de quelques incommodkési
Ces éxcès de peines continuant toujours, je demandai un Eccléfiaftique, qui m’avoit porté.a
la fignature, amp; je lui dis l’état oü je me trou-Kelatiorr vois, avec de fi fortes éxpreffions de ce que je de la Soeurnbsp;fouffrois, Sc en verfant tant de larmes en fa pré- Marienbsp;fence, qu’il jugea que je me voulois rétrader:nbsp;ce qui Ie porta a me dire fort froidement Sc fort Saintenbsp;-féchement, que fi je voulois il iroit auilitót trou-^^‘*'^quot;nbsp;ver M. l’Archevêque pour le prier d’efFacer manbsp;fignature. Je lui répondis, que je ne difois pasnbsp;cela,que je verrois comme je ferois dans quelquenbsp;temps. Sc que je le foppliois de me venir trouver.nbsp;pour lui dire ma difpoficion.
La feule confolation qui me reftoit pendant ce temps-la étoit que je ne loufïfiroispasmoinsqu’a-vant ma fignature , foit que Ton confidére lesnbsp;troubles intérieurs que j’avois, foit qu’on envifanbsp;ge la dure captivité ou Ton conrinuoit toujoursnbsp;de me retenir. Ce qui me donnoic quelque fujérnbsp;d’efpérer que Dieu ne m’avoit pas tout afaitaban-donnée, Sc que je devois accepter tout cela cem-meune pénitence de la faute que j’avois faited’a-voir manque a la la fidéiité que je lui devois. Jcnbsp;me eonfolois encore de ce que j’avois plus de li-berté de foutenir nos Meres Sc mes Sceurs qui nenbsp;fignoient point . Sc de faire connoitre 1’injufticenbsp;qu’on leur faifoit, paree qu’on ne fe déficit plus denbsp;moi: Et il me fembloit qu’en défendant cellesnbsp;qui étoient demeurées fermes, que je réparois en-quelque forte la faute que j’avois faite.
Je me fents obligee pour la décharge amp; le repos de ma confcience de faire cette préfente Declaration pour ieryir en tempa amp; iieja, amp; poor fakenbsp;yoir un four^a route 1’Eglife, amp; partieuHéreminrnbsp;a nos tres Cheres boeurs,le regret que j’ai demanbsp;fignature. Sc le défir queje Jenrs qu’on n’y aicnbsp;eu égard, fouhaittant qu’elle foit mife cn oublinbsp;devant Dieu, amp; devant les homines, amp; qu’oa;nbsp;ne la confidére que comme I’ade d’une perfonnenbsp;qui n’étoit fibre ni de corps ni d'Efprit, amp; comme une chofe que la feule captivité amp; i\ nécclTi-té OU Ton m’avok réduke ont arrachée de moi.
Cependant je fopplie trés bumblement mes trés chéres Meres Sc Soeurs, de ne pas prendre example for ma foiblellé paffee, mals de priernbsp;qu’il me la pardonne, Sc qu’il merende dignenbsp;d’imiterleur force Sc leur conltancc, puifque parnbsp;la miféricorde je défire plus que jamais d’etrenbsp;toujours affociée a leurs mérites. amp; a leurs fouf-frances, Sc d’etre avec elles jufqu’a la fin ennbsp;notre Seigneur Jejus-Chri[i un- même Efprit Scnbsp;même cceur. Vait au Mofiafléra de la Vijltation-du Pauxbourg Saint Jacques d Paris. Ce dtxiéiaenbsp;MarsMil fix cent foixantenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cinj.
Sr. MARIE CHARLOTTE de-StE. CEAIRE. Relipeufe indigitt.
R E L A,
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, .„atiofis, amp; fiaehé que jamais aucun de cems quf Conüdéris tout ce qu’il y a eu d hommes t^rmnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vunnime aui fett demeuré ferme dans les conmande-
ont efpéréau Seigneur n a été confondu. pt l PO 1 nbsp;nbsp;nbsp;^
ments de Dieu , amp; qui esi alt éte ahandonne. ^ J „Mricorde; il Jawue au j^r de été méprifé de lui? Car Dieu efl plein de fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V.W dans la Mérité.
Vaffliilion i amp; il eji le proteéieur de tous ceuX qut
Eccléüaftique Chap. IL vs. lï , I3r ÖC 3'
GLOIRE A ;ESUS-CHRIST AU SAXN’p SAGREMENT.
E fus Tune de celles que Monfeignëur l’Ar» chcvêque avoit condamné a fonir de la Mai-fon. I! y avoic long-temps que nous nousnbsp;attendions a cette peine, amp; Dieu m’a fait la grace d’en attendre l’cxécution avec une paixentiére.nbsp;II lui a plu auffi d’augtnenter par fa miféricordenbsp;cette paix a 1’heure que j’en ai eu plus de befoin,nbsp;ayant re^u eet ordre fi extraordinaire avec au-:nbsp;tant de tranquillité, qu’une obéiffance ordinaire.nbsp;Je fus dorre dans le Choeur attendre que Ton tne'nbsp;mit dehors/ J’y rccitai mes Nones avecmaSceurnbsp;Anne-Eugeniequi tne dit après, qu’elle euc.biennbsp;fouhaité que Ton nous mit routes deux enfetnble;nbsp;a quoi je ne répondis que par un geile quitémoi-gnoit qu’il n’y avoit nul lieu d’efpérer cettecon-folaiion pour elle amp; pour tnoi, qui men lerois-ellimée bien honorée amp; bien heureufe.
Je fortis de notre Monaftére fans regret dé Ic Sa fórtie de perdre, quoique je m’attendifle bien de n’y reve-Poit Royal, nir jamais, j’en fis le Sacrifice a Dieu de bonnbsp;cteur, puifque c’étoit pour l’amour de fa vériténbsp;que je le perdois j amp; je fortis dans cette force amp;nbsp;cette paix, que je fentois d’une maniére fi fenfi-ble, que je crois que s’il eut fallu aller a la mortnbsp;au fortir de 1amp;, j’y aurois cté fans peine. Auifitótnbsp;que je fus dehors, je me mis 'a. genoux devantnbsp;1’Autel de la petite f.hapelle oü eft le tableau'dunbsp;bon Palleur, amp; je priai Dieu tout haut, quoiquenbsp;cette Chapelle fut pleine de monde. M. le Lieutenant Civil y étoit aulTi pour écrire les noms de-celles qui fortoient. Je priai done N. S. J. C.-comme mon bon Pafteur de m’en tenir lieu lui-iiiême, puifque je n’en avoisplus, ne pouvantnbsp;pas dite que celui qui nous traitoit d’une maniére
I.
Sss difpofi» tions a 1’ë-gard de fanbsp;fotlie.
II.
fi éxtraordinaire le fut dans cette oceafioft. jéner difois pas cela néanmoins par aucun reffentimentnbsp;contre M. l’Archevêque; mais feulement j’éxpo-fois a Dieu mes néceffités amp;; le befoin quej’avoisnbsp;de fon fecours dans une occafion oü je me voyoisnbsp;abandonnée de tous ceux qui m’avoient témoignénbsp;jufqu’alors tant de bonté amp; de charité, amp; livréenbsp;entre les mains de gens que je ne pouvoisregardernbsp;que comme des fedufteurs qui ne cherchoientnbsp;qu’a me furprendre, pour me faire tomber dansnbsp;le precipice du péché^ ce quejecraignois plus quenbsp;la more, Comme je fonois avec maSsxut Marienbsp;Claire., M. d’^W///y (fonPeie)feptéfentaanousinbsp;demanda fa Bénédidtion. Je la luidemandainbsp;aulli a genoux j en lui dilanc qu’il nous avoir Icr-Vl a routes de Pere. Je ne fqai s’il me donna fanbsp;Bénédiétion: mais comme j’avois la tête baiCTéenbsp;pour la recevoir, il me la prit a deux mains pournbsp;marque de fa bonté pour moi. Je me mis enfui-te a genoux, avec ma Soeur Mark Claire, aunbsp;milieu de 1’Eglife amp; du monde qui nousenviron-noi:, amp; je dis tout haut: Mon Dku, vous voyésnbsp;que c’efi pour Vamour de vous ^ pour la craintenbsp;que j'ai de vous offenfer, que je fors ^ faites-moinbsp;la grace de vous être fidelle,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;je vousprometsde
mourir plutot que de rien faire contre votre vérité Je prends pour témoin de la promejfe que je vous 'nbsp;fats toute cette ajfemhlée. En difant ces parolesnbsp;• je me tournai vers le monde nni /,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;
,, nbsp;nbsp;nbsp;----------- «-to paroles,
je me tournai vers le monde qui étoit debout a
l’entour de nous, amp; qui nous regardoit. 11 y en eut plufieurs qui m’entendirent, étant afïèz prèsnbsp;pour cela. Enfuite non» oiUr^----
^ nbsp;nbsp;nbsp;-......mnt ailéz prés
pour cela. Énfuite nous allames monter dans le Caroffe qui devoir nous mener au lieu de notre
éxil. Pendant le chemin nous dimes tout le
Rdatio-n de h férfécuiton des 'ReUgieuft^ de Fort-Rojal, quoic combicn elle étoit prévenuë centre nous. RelRtion Elle s’appelle la Mere Guerin, C’eft une des^iela Cnp.nbsp;plus anciennes Supérieures de l’Ordre de 5/e.la Ré-Marieou elle eft en grande eftime pournbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^. mérite amp; fa capacicé. Mais fes préventions Ji*' contre Rort-Rojal font extremes, amp; fon 142 Relation Pfeaume Beati immaculati ^ nous confoler de la Cap. de ce que nous quittions notre Maifon pour nenbsp;de la Ré- vouloir pas violer Ie premier commandement denbsp;verendenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ dont il eft tant parlé dans ce Efeaume. M.Mane nbsp;nbsp;nbsp;^ [g ^uré de St. Jean h Rond Dorothée de l’Incar-nation. III. Son arilvée a Ia Vifita-t-ion. IT. an le Hona qui nous conduifoit avec une Dame Bourgecife, que je crois êcre quelque devote de M. Chamillard.nbsp;Je lui demandai plufieurs fois fon nom, qu’èllenbsp;ne me voulut jamais dire. Ce bon Cure nousnbsp;dit que lorfque M. 1 vVrChevêque lui ordonrtanbsp;de fe trouver a Fort-Royalil n'avoic eu gardenbsp;de penfer que ce fut pour un tel fujet, 6c ilnbsp;fit paroitre qu’il avoir regret d’étre employé anbsp;cette expedition. La dévote témoigna aulfi la meme chofe. nbsp;nbsp;nbsp;. , . Ma Soeur ,An»e de Ste. Cecile,, qui etoit avec nous dans le même Caroffe, fe trouva fort malnbsp;par le chemin. Ce qui me fit dire a M. lenbsp;Curé que s’il vouloit lui.donner ma place anbsp;Ste. Mariequi étoit la Maifon la plus proche,nbsp;amp; me mener a Montmartre a.fa place, qu’ilnbsp;Bi’étoit indifférent oü je fuiTe. II eft vrai pour-tant que j’aurois mieux aimé être a Montmartrenbsp;qu’a Ste. Marie. Mais il me répondit qu’ilnbsp;n’ofoit changer les ordres de M. l’AVchevéque. Lorfque nous fumes arrivées aux Filles de Ste. Marie ruë Montorgueil, lieu de mon éxil,nbsp;en attendant que l’on ouvrit la porte, eet Ec-cléfiaftique me dit: Si Deus ygt;ro nobis, quis contranbsp;MOS ? d’une maniére qui témoignoit amp;c fa com-naffion amp; fon eftime. On ouvrit la porte denbsp;cette Maifon, qui me devoir tenir lieu de pri-fon, amp; qui en étoit une ve'ritable, a caufe denbsp;fa petiteflè. En y entrant je me mis a genouxnbsp;pourdemander ia Bénédiflion a ce bon Curé, quenbsp;je fuppliai d’aflurer M. 1’Archevêque de monnbsp;obéilÈance a fon ordre. Je me mis auffi a genouxnbsp;devant la Supérieure amp; lui baifai la main pournbsp;marque de TobéilTance que je lui voulois rendrenbsp;dans fa Maifon; ce qu’elle fouffric fans cérémonie. 'Elle me dit, apres que je fus reievée,nbsp;qu’elle croyoit que cette journée nous étoit biennbsp;pénible. Je lui répondis que j’efpérois que Dieunbsp;la regarderoit. Je fus adorer le St. Sacrement;nbsp;je ne fqai fi ce fut moi qui le demandai. Je menbsp;profternai amp; m’ofFris a-Dieu pour entrer dansnbsp;ce nouvel étar amp; pour toutes fes fukes, amp; jenbsp;lui demandai qu’il lui plüt de 1’accepter pournbsp;pénitence de mes péchés; efpérant qu’il me fe-roit cette grace; que eet état, que je croyoisnbsp;proportionné è mes fautes, me tiendroit lieu denbsp;purgatoire. Je lui recommandai auffi notre Mo-naftcre amp; nos Sceurs, que nous avions lailTéesnbsp;dans une fi grande affliélion. ^Au fortir du Chceur je fuppliai la Mere Su-iXeticn nbsp;nbsp;nbsp;de prier Dieu pour nos Sceurs que veclaSupé- venions de quitter; amp; en difant cela je licure. Ca- tn att^dris amp; pleurai un peu. Ce fut a cette que je yjj ^ qyj j’avois affaire, amp; que certe Supe- ,0 Connus 'lenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ CKHte. I nbsp;nbsp;nbsp;de cette Mere, qui ne- '|0£ nbsp;nbsp;nbsp;par un ris moqueur, qyi mar- |
contre le phancóme du JanJenifme des plus a-mers. Elle fe pique de conftance dans fes fenti-*'^ ments, amp; fe vante même d’etre incapable d’ennbsp;changer, quoiqu’on lui puiffè dire. En effetnbsp;j’ai éprouvé dans plufieurs Entretiens que j’ai eusnbsp;avec elle que non feulement elle n’a point d’o-reilles pour entendre raifon fur cette matiérenbsp;mais même qu’elle a le cceur fermé a la ve'ricé! Il lüi parut qu’il y auroit du danger pour fes fil-' les , fi je leur parlois ; c’eft pourquoi elle menbsp;défendit de les voir : mais en même-tempsnbsp;elle me permit de lui parler a elle de nos affairesnbsp;tant que je voudrois, paree qu’elle ne craignoitnbsp;point la fédudion pour elle-même , ayant plusnbsp;d’age amp; d’éxpérience, ou plus de force d’efpricnbsp;que fes jeunes filles. En paffant par 1’avant-Chceur quifert de Cha-pelle a St. t'ranyois de Sales elle me dit que fi ce faint eut vecu plus long-temps, il auroit em-pêché la Mere Angelique d’embrafler les mauvai-fes opinions qu’on lui avoic infpirées; amp; elle ditnbsp;cela de la maniére du monde la plus méprifantenbsp;amp; la plus humiliante pour notre Mere. Je ne menbsp;fouviens point de la réponfe que je lui fis. Ellenbsp;me mena enfuite promener au Jardin, ou tn’en-tretenant de ce qui venoit de fe patTer chez nousnbsp;je lui en parlai avec un peu de chaleur, Elle menbsp;témoignoit par fes paroles amp; par fes maniéresnbsp;qu’elle blamoit notre conduite, amp; qu’elle approu-voit celle qu’on tenoit a notre égard; amp; celan’eftnbsp;pas furprenant, les Jifiites^ qui font fes oraclesnbsp;auffi-bien que fes Direéteurs, amp; qu’elle eftimenbsp;lés plus grands hommes de 1’Eglife, lui ayant don-né d’étranges impreffions de nous 6c de nos con-dudfeurs. Elle n’eut pas honte de m avouer qu’elle avoit eu beaucoup de peine a conientir de re-cevoir quelques-unesde nous dans ft Maifon, nonnbsp;feulement paree qu’elle eft trés petite, mais pareenbsp;que les murs en font fort bas, craignant que nousnbsp;ne paflaffions par deflus pour nous ftuver, amp;nbsp;qu’elle avoit donné cette belle raifon pour cauftnbsp;de refus a M. du Plejjis , Grand Vicaire, quinbsp;étoit venu lui demander une place. J’avouë quenbsp;je fus éxtrémement touchée de cette idéé qu’ellenbsp;avoit de nous, amp; j’appris par la pour qui je pou-vois pafl'er dans cette iVl aifon. Elle me dit néan-moins que M. le Grand Vicaire l’avoit afliiréenbsp;qu’éxcepté la réfiftance que nous faifions a la fig-nature, il n’y avoit rien a. reprendre en nous. Elicnbsp;me mena enfuite faluer la Communauté,quiétoit:nbsp;Aflemblée pour la recordation de fes ledlures: eenbsp;falut fe fit dans un profond filence de part amp; Elle me donna une Celluie dans ie nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ eftpauvre, mais fort propre. Elle qu’elle ne m’y enfermoit point,paree qu elleCro- yoic Maifon, 8e |
Relation de Ia Perjecution des Relizieufes de Tort-Psyal,
1 3
M. 1’Abbé de St. Cyrau, öc )a iNovice qui lifoic' me regardoic de temps_ en temps d’une manié_re
Relatronyoit que je voudrois bien ne parler a aucune de avoienc de la peine. Elle fit done lirelaF/e de JM. Relation de la C-^p.Ces filles^ que M. l’Archevêque me i’ordonnoic, Pincent, oü il y a deux chapitres terribles contre de la Cap.nbsp;de la Ré- amp; qu’il défendoit auffi que l’on me parlat. Je lui Mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rl? S't. Cnau, amp; la Novice qui lifoic quot;e la Ré-
qui ne^pouvoic que m’humilier- J nbsp;nbsp;nbsp;dit
a la mL que je ne pouvois entendre cette ledlu-
, nbsp;nbsp;nbsp;¦gt; u-' '• jj'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----------- inutilement. Je pris mon Ripps^pour
pour ccla; que j obeirois d’autant plus volontiers en parler encore une fois; j’allois alors a la recrea-,.aux ordres de M. l’Archevêque, qu’elle me fig- tion • jV témoignai Ie mépris que je faifois de ce
nifinir nnp iV np nmivnic lui nbsp;nbsp;nbsp;rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j
nation, celle des Re
vérende répondis, qu elle pouvoit s’airurer que je ne par-M. Marie jgrois a perfonne fans fa permiffion; qu’elle ne craindre non plus que j’e'xaminafle cenbsp;ae 1 qu, pgnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;elle, n’ayanc aucune curiofité
nifioic, que je ne pouvois lui obéir en ce qu’il Livre amp; ie dis tout ce que je fqavois fur ce fa ion egaca,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_______ t,. i.__• : k _ nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ r.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Xr iprrni
jet. La Mere ne prit point fadéfenfe, amp; Jecrois que quelqu’un lui en avoit parlé peu lavorable-ment , car elle ne témoigna pas route 1 eitimenbsp;que i’attendois pour la perfonne de M. Vment,
amp; pour l’Auteur de fa vie.
1’allois dans ces commencements a leur ré- Vlï-creation, qui n en etoit pas une pour moiicar elles prenoient plaifir a parler des JéJuites de-puis s'enlé-vant moi, foic en leur donnanc des löuanges af tite ¦nbsp;fedtecs, foic en faifanc connoitre la grande eftimenbsp;qu’elles avoienc pour eux. L’une difoit qu’il fal-loic faire venir un tel Perepour me remettre dansnbsp;Ie bon chemin ; 1’aucre en fouhaitoit un' auire .nbsp;pour m’infpirer la componétion avec les bonsnbsp;fentiments; amp; ainfi du refte. J ’écoutois tout ce-la fans dire mot; ce qui fit qu’clles n’en parlérent'nbsp;plus tant dans la fuite. Je pris enfin la liberté
amp; je menageai parurent propres-
'Bard- défiroic de moi pour la fignature. Je la priaifeu-Icment de me donner del’ouvrage, paree que je ne pouvois pas m’en pafifer, ni demeurer fans rien faire.
J’ai toujours eu un grand éloignement de ceC Infticut, dans lequel je n’avois pas voulu êtrenbsp;Religieufe, quoique ma Mere Ie fouhaicat fortnbsp;avanc mon entree a Port-Royal. Tout m’en dé-plaifoic,leur genre de vie,leurs faqons ,leur Mai-Con. J’aurois bien mieux aitné être dans quelquenbsp;, ancien Monaftére de 1’Ordre, ou dans quelquenbsp;aucre OU il y auroit eu Ie grand office. Je ne menbsp;décourageois pourtant pas, graces a Dieu, öc jenbsp;m’eftiraois encore mieux placéequeje ne l’avoisnbsp;cfpéré. Pour ce qui eft des perfonnes, elles nenbsp;me parloient point; mais elles paroiflbient aflez.nbsp;civiles dans ces commencements.
de patler a ces recreations. routes les occafions qui menbsp;pour leur donner d’autres impreflions que cellesnbsp;qu’elles avoient ,amp; qu’elles me faifoient connoinbsp;me moi. Depuis qu’on fe fut avifé , qu’elle. tre par les queftions qu’elles me faifoient fur nos
VI. La Mere me fit manger au Refeéloire, ou je Leftures n’entrois qu’après qu’elles avoient fait leurs péni-RefcAoire, tenccs. Alofs on me venoic querir dans leurnbsp;a caufed’elie.chambre d’Afl'emblée,oüje refl;ois,en attendant,nbsp;avec une petite fille dehuit ansqui attendoitcom-
pouvoit me parler Madame fa Mere, qui a-voit la même apppréhenfion venoit 1’obfer-ver. Je repréfenta a la Mere Supérieure que j’étois étonnée qu’on me crue capable denbsp;m’amufer avec un enfant dans la fituation oünbsp;j’étois; amp; je crois qu’elles en eurent honce. Cetnbsp;enfant venoit au Refedtoirepar un autre cótéquenbsp;moi, amp; l’on fonnoit un coup pour la faire venir.nbsp;J'étois a table auprès de la Mere Superieure, amp;nbsp;l’on m’y a traitée toujours for: bien pour la nour-II n’en etoit pas de meme denbsp;la nourriture fpiricuelle. On y en a fait plufieursnbsp;aiixouelles j’ai été fort fenlible. Elles lifoient lesnbsp;Eloges des Saints de M. l’Abbé de Cerijy, celuinbsp;entr’autres oü il parle contre les prétendus Ja7s~nbsp;finiftes, amp; nous nomme routes les fois qu’il ennbsp;trouve l’occafion. Ces éloges font pitoyables,nbsp;gc fentent un peu Ie Roman. Je dis une foisnbsp;a la Mere que j’étois étonnee qu’élle fit fairenbsp;cette ledture, qui étoic plus dangereufe qu’é-difiante pour fes filles. Elle me répondic, qu’onnbsp;leur avoit fait préfent de ce livre, 6c qu’il falloitnbsp;bien voir ce que c’étoit. Le jour qu’on lut l’c-
loge de St. Auguftin je lui dis en riant, qu’on quot;_______---n___
Obfervances, Sc autres chofes. J’ai lieu de croi-re qu’clles ont été perfuadées de la vérité, ou' du moins défabufées d’une partie des fauflètcsnbsp;qu’on leur avoit débicées far notre comptc, carnbsp;elles m’onc dit depuis, que hors Ia fignature il'nbsp;n’y avoit rien h. redire aux Religieufes de Port-Royal.
defirbis amp; feroisquot;në
ne pouvoit parler qu en Janfemfte des löuanges que lui déplaire, je lui dis que je n’irois N . , ' de St. Augullin. Cela Ia piqua tellement,qu’elle récreation, aimant mieux demeurer fenL^nbsp;voulut, comme elle me 1’a avoue depuis, que me faire tous les jours de Nouvellesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;it-
l’on lut devant moi tout ce qui eft contre les Jan- crois que je lui fis plaifir- car elle me dit en un^ Jmijles, qüoique les Soeurs lui ddoient qu’elles ea' autre ocGafion’,que l’on étoic étonné de ce qu’el- ¦
Mais ces propos ne plaifoient pas è la Supé-amp;: rieure , qui comme je l’ai déji dit, eft étran-gemenc prevenuë contre nous 6c a une terrible ayerfion de Port-Royal, covame yanfenijle. Ellenbsp;tachoit toujours de détouiner le difcours quinbsp;alloic a notre avantage. S’étanc apperquë quenbsp;j avois dit quelque chofe qui avoit fait imprel-fion fur les filles, elle fit lire le même jour ennbsp;Communauté le livre du Pere Annas fur lesnbsp;fcrupules fur la fignature, me difant affez rude-rrienc amp; avec eet air de mépris qui lui eft ordinaire, que c’étoic pour remédier au mal que 'nbsp;^voir fait en jettant des doutes dansnbsp;lEfpnt de ces jeunes filles. Je fus fenfiblementnbsp;touchee de ce quelle avoit fait lire cet horrible'nbsp;eent a (es filles; 6c voyant a fa maniére d’'
-ocr page 144-Hellion de ta Terfécution des Religieufes de Vort-Royal^ 0^64.-166'). mit entre la grille 6c la Credence Ie St. Ciboire, Relation qui tomba a terre 6c roula fur Ie tapis, fanss’ou- de la Cap.nbsp;vrir ncanmoins, par un grand bonheur. Je nede laRè-m’étois pas apperquë de eet accident, quoiquenbsp;j’y fuflë pmfente. J’avois bien vu Ie Prêtre paf- ^ ber. J’avois encore vu Ie même Prêtre, quandil fut entré, lever Ie tapis 6c y prendre quelquenbsp;chofe, mais fans fqavoir ce que c'étoit. Je disnbsp;done tout bonnement a la récréation que j’avoisnbsp;vu paffer Ie Sc. Sacrement, amp; puis, que je nenbsp;l’avois plus revu. Je vis des Filles bien honteu-fes, car elles fgavoient auffi bien que la Mere,cenbsp;qui étoit arrivé a Port-Royal. La Mere pric lanbsp;parole, amp; me dit ce qui s’étoic paffe ^ qug c’étoitnbsp;fauce d’avoir voulu qu’on fe fervic d’une Cre- la tx. Üne chofe plus grave 6c qu’elle m’objeda auffi avec plus de gravké ,eft l’accident arrivé èPör;- pott-Royal. Royal Ie 24. Aoüc de cette même année 1664., Ia que nous luffions la Sainte Ecriture. A quoi je amp; a lavifi'fulpenfion étant torabée lorfqu’on la defcendoit repondois, que je n’en faifois pas de mauvais ufa-pour l’adoration. C’eft fur eet accident qu’elle , ge pour l éxpliquer ^ queje m’en fervois que pour manbsp;fondok la juftice du trakement qu’on nous faifoic, confolation 6c pour m’inftruire, 6c que je paflbisnbsp;comme la méchanceté de notre caufe. Ellc di- ce que je n’entendois pas. EHe me dit que quandnbsp;foic que c’étoic une marque que Ie ciel étoit irrité les Feuillans 6c les JéJuites alloient faire leur re-contre nous; que Dieucondamnoknotrecondui- traite de dix jours, on leur donnoit 1’Imitationdenbsp;te, 6c qu’il approuvoit celle qu’on tenok a no- Jefus-Chrtft 6c quelque livre de médkations,fansnbsp;tre égard, 6c autres chofes femblables, car j’ai leur permettre 1’Ecriture Sainte.^Je lui dk quenbsp;oublié fes propres paroles. Je lui dis comment lanbsp;chofe s’étoit paffée, 6c qu’il y avoit plus de fujecnbsp;de remercier Dieu que cela fut arrivé de la forte,nbsp;paree que fi la fufpenfion étoit tombée pendant Ianbsp;Meflë fur Ie calice, Ie malheur auroic été plusnbsp;grand; qu’il n’éloic pas vrai que nous n’euffionsnbsp;plus requ la JBénédiéfion du St. Sacrement, puif- ce qui fe paffoic,ellel’atoujours obfervée a la n-qu’on avoit encore fait l’adoration Ie lendemain gueur; 6c c’étoic une des premières inftruélionsnbsp;(jour de St. Louis) eet accident étant arrivé Ie qu’elle donnoit aux poftulantes qui entroient. Sinbsp;jour de St. Barthelemy.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;elle-même me diloic quelque nouvelle, c’étoit tou- Mais Dieu permit, peut-être en punition dece jours en peu de mots, 6c je n’ofois la faire éxpH* que cette Mere infultok ainfi a notre malheur 6cnbsp;a notre affliétion, que Ie Prêtre qui devoir donnernbsp;L Sainte Communion a une malade, croyant po-ler Ie Sc. ciboire fur une petite Crédence qu’elles eet eftét auprès de la grille (car il n’en- je lui dis une fois que nous en ufions ainfi ^^vers yec Ie St. Sacrement. mais il lp vipnt nos Mprps auxQuelles nous ne parlions poincians mettent a tre pas avec le St. Sacrement, mais il Ie vient nos Meres, auxquelles nous ne parhon prendre lur cette Credence) ce Prêtre, dis-je, néceffitéi iSc elle parut contente. Relation Ie m’avok iaiffé aller aux recreations, ajoutant de la Cap.qu’ji ayoit que moi de routes les éxilées dansnbsp;-ela Ré- Maifons de la Vifitation aqui on eut aecordénbsp;M Mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;douceur, ce qu’elle prétendoic me faire va- Dor thé^ loir comme une grande grace. Je crois plutót denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne m’y avoir fait aller dans ces commea- natiop, ‘ cements, que paree qu’elle n’auroit pas trouvé Ie temps de me venir voir dans notre Celluie, lesnbsp;Parloirs amp; les autres fondtions de fa charge luinbsp;donnant affez d’occupations. C’étoic auffi furnbsp;ces mêmes occupations qu’elle prenoic fes éxcu-fes, lorfqu’elle m’en faifoic d’y venir fi raremenc.nbsp;Ses Vifites au refte,quelque rares qu’elles fuffent,nbsp;me faifoient plus de peine que de plaifir j je lesnbsp;craignois plus que je ne les fouhaitois. Lorfqu’elle entroit dans notre Celluie , ou que jenbsp;l’entendois paffer, je tremblois de la voir; carnbsp;ellc n’y venoit que pour me tourmenter amp; m’af-fiiger, ou en me tenant des difcours contre lesnbsp;perfonnes qui m’étoient les plus chéres, ou ennbsp;me reprochant durement ma défobéiffance, ounbsp;en m’alléguant des raifons pitoyables pour menbsp;porter a figner. Prévenuë comme elle étoit, ellenbsp;prenoic tout en mauvaife part; elle croyoic toutnbsp;cc qu’on lui difok contre nous 6c ne manquoitnbsp;pas de ma Ie rapporter. Elle ne parloit qu’avecnbsp;mépris de la Mere Agnès 6c de fbn Gouvernement. C’étoit, a 1’en croire, une novatricc quinbsp;aimoit les fingularités 6c les conduites Nouvelles.nbsp;Enfin tout ce qu’elle pouvoit me dire d humiliantnbsp;amp; de déiagréable, elle me Ie difoic plus d une Vin- Accidents arrivés a |
Marie fer Ie St. Ciboire, mais je ne l’avois pas vu torn- P°|'°^bée -•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_____j;, dellncar- dence qui n’étoic pas bien commode pour cela 6c qu’elie s’en étoit confefTée. Je ne pus m’em-pêcher de dire alors a une Soeur qui étoit auprèsnbsp;de moi, 6c des plus prévenuës contre nous (c’eftnbsp;l’aince Chassdenier) que cela pouvoit done arrivernbsp;a tout Ie monde, fans qu’on en put titer de mau-vïtife conféquence a quoi elle ne me répondit point. Depuis ce temps-la la Mere ne m’a plus fait de re-proche la-deflüs. Elle me dit un jour qu’elle avoit ordre de M. l’Archevêque de m’óter tous les livres qui pou-voienc me fortifier dans mes fentiments.nbsp;répqndis avec blen de la réfolution , que je la ótêr fes l.-priois de croire que j’avois la véritédans Ie coeur vres , Wegraces a Dicu j amp; que quand je n’aurois que notre Bréviaire, il fuffirok pour me fortiHer. Ellenbsp;ne me les óta pas, 6c ne m’en paria plus, finonnbsp;que quelquefois elle témoignoic défapprouver Sc. Benoit nous la permettoit. Elle ne m’avok parlé de cette leefure que depuis que je lui avoisnbsp;dit que je craignois de tomber dans l’étang de feunbsp;6c de fouft're fi je fignois. Pour ce qui eft de lanbsp;défenfe que M. l’Archevêque lui avoit faite denbsp;me laiffer voir a perfonne 6c de me dire rien denbsp;quer , car je la craignois véritablement. J’evkoisnbsp;autant que je pouvois de la rencontrer, 6c quandnbsp;cela arrivoic, je la faluois civilement 6c mefa‘*'nbsp;vols. Cependant de peur qu’elle ne s’cn offenfat, .....* nbsp;nbsp;nbsp;- .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-./t -onvpro Lotf- |
delation de la Pérfécuiion des 'Religieufes de Fort-Royal, 166^.166$. Helation Lorfqu’elle me venoit voir , elle commengoitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot; de h Cap.toujours par me prêcher amp; m’éxhorter a figner, de la Ré- amp; elle finiflbic par me dire que c’étoit pour monnbsp;verende bien quelle men parloiuj que fi je voulois menbsp;M. Marie perdre, ce ferok ma pure faute; que Dieu nousnbsp;Dorothée laiffoit notre franc arbitre; qu’elle me reaarderoicnbsp;rincar-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----s, nbsp;nbsp;nbsp;o. nat-ion. pes. Vous n’igiiorés pas cependant que ces Relation gens ja font nos parties amp; les auteurs decettede Ia Cap.nbsp;tempête. S’ils ne vous avoient pas prévenu lanbsp;l’efpritjvous n’auriés pas de moi des idéésauffinbsp;étranges que celles que vous avés, amp; vous nenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ prendriés pas toujours en mauvaife part tout ce9”^,?, comme une hérétique amp; une éxcommuniéej amp; que j’ai i’honneur de vous dire. J’ai done cru, ^nbsp;que leur B. Pere difoit qu’après avoir fait tout ce „ ma chére Mere, vous devoir éxpofer claire- ment ce que je penfe, afin que vous en foyiés ^ qu’on a pu pour ramener quelqu’un a l’Eglife,amp; Ses difputesqu’ü ne Ie veut pas, ilfalloit crier au loup. C’eftnbsp;¦avecia supe-ce qu’elle m’a réfiété bien des fois. Elle me difoit encore affez. fouvent qu’elle regarderoit manbsp;converlïon comme un auffi grand miracle quenbsp;celui de la réfurreétion de Lazare. Elle n’entendnbsp;rien du tout a cetce affaire, amp; n’en parle que felon fes preventions. Cependant elle y revenoitnbsp;toujours; fatiguée de fes redites, je ne pouvoisnbsp;queiquefois m’empêcher de lui répondre avecnbsp;chaleur. Elle me difoit alors que je changeoisnbsp;de couleur auffitót qu’onme parloit de fignacure;nbsp;amp; cela étoit vrai, car je nc pouvois entendrenbsp;tranquillement tous fes difcours amp; tantdemauvai-fes raifons. Ce qui faifoit que nous difputionsnbsp;tous les jours fans fin. J’en avois toujours dunbsp;chagrin après, deforte que je n’étois jamais tran-quille. Je fcus qu’elle rapportoit è IVI. l’Arche-vêque amp; a d’autres perfonnes tout ce que je luinbsp;difois,amp;fouvent des chofesqu’iln’étoit pas apropos de redire. Cela me fit réfoudre de lui écrirenbsp;une Lettre, oü jelui éxpoferois netteraenc mesnbsp;fendments, afin qu’elle la fit voir a M. 1’Arche-vsque 3 comme en effet elle Ie fit. N’ayant pointnbsp;tiré de copie de cette Lettre, j’en donnerai icinbsp;feulement, mais fidélement, la fubftance , tellenbsp;que je me la rappelle en la mémoire. MA TRES CHERE MERE, «lïure. ue lungci a uguci, jc queftion pour moi,amp; que je fuisnbsp;de cette affaire. J’étois déja per- XI. Sa Leme a Ia tRcwe.. toutes les apparences, celles qui „ voudroient figner i préfencn’y feroient plusre- ” In!j, nbsp;nbsp;nbsp;'«e confirme ” Sn nbsp;nbsp;nbsp;J’a* qu’on ne m’inquiétera „ plus la-deffus, ceft qu un jour ayant fupplié „ genoux 6c conjure au nom de Dieu M. 1’Ar-„ véque de vouloir condefcendre a mon infir-„ mité,6c de nepas éxiger de moi une fignaturenbsp;„ que ma confcience ne me permettoit pas de luinbsp;„ accorder,il me répondk,qu’il ne vouloit connbsp;„ traindreperfonne mais que fi je ne fignois pasnbsp;„ j en fouffrirois. J acceptai la condition amp; „ my foumets encore de bon coeur. oL ^ 1’Archeveque me tienne fa parole, amp; je luinbsp;promets que je fouffnrai fans me plaindre Ienbsp;, me trouveraitrop heureufe d’endurer quelquenbsp;T.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chofe ,, Trouvés bon, s’il vous plak , que je tne ferve de 1’Ecriture pour vous éxpliquer mieuxnbsp;„ que par des paroles les fentiments de mon ceeurnbsp;” fur la fignarmc. Je fuis fachce de ce que vousnbsp;enavésparlé fans les bien connoitre, puifquenbsp;” yous 1-avés fait feulement fur ce que je vousennbsp;” jyois dit dans nos Enrretiens ordinaires. IInbsp;’’ falloit me les demander éxpreffément, avantnbsp;que d’en parier a d’autres, furtout a Monfêig-„ neur 1’Archevêque, Car on ne doit pas tou-„ jours prendre a la rigueur ce que l’on dit ennbsp;„ converfant familiérement amp; comme par ma-„ niére d’acquic, ou par impatience 6c prompti-,, tude d’efprk, 6c encore moins Ie rapporternbsp;„ a un Supérieur comme M. 1’Archevêque. Par-„ donne's-moi. Ma chére Mere,.fi je prends lanbsp;„ liberté de vous dire qu’ii efl bien difficile quenbsp;„ la patience n’échape avec vous. Je ne fouffrenbsp;„ pas peu, je vous l’avouë, d’entendre routes lesnbsp;y petites raifons qu’il vous plait de m’apporter furnbsp;cette affaire, raifons que vous avés apprifesdesnbsp;})nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;princi- |
„ certaine amp; que vous puiffiés en affurer qui U „ vous plaira.” „ Bien loin de fonger a figner, je penfe qu’il „ n’en cft plusnbsp;,. débarraffée de „ fuadée, en fortanc de notre IVlaifon , que je ,, n’aurois plus a y penfer,6c qu’on ne me parle*nbsp;„ roit pas davantage de cette malheureufe figna-,, ture, puifque je fubilfois la peine portée par lanbsp;„ Déclaration du Roi contre ceux qui refufentdcnbsp;„ ligner. Je vous aflure que cette penfe'e mecon-,, foloit, 6c qu’elle moderoit beaucoup la douleurnbsp;,, que j ayois de me voir chaflèr de notre Saintnbsp;„ Monaftére. J’avois été fort eiïfayée de voirnbsp;„ entrer chez nous M. FArchevêque accompag-,, né non feulement d’un grand nombre d’Ecclé-„ fiaftiques, mais encore de M. Ie Lieutenant Ci-,. vil, des Commiffaires, du Chevalier du Guecnbsp;„ 6c de fes Archers, qui avoient invefti la Mai-„ fon, car je crus qu’un appareil auffi formida-„ ble n’étoit que pour nous faire figner par force.nbsp;„ Mais comme je connus, après que M. 1’Ar-„ chevêque eut commencé a parier, qu’il ne s’a-,, gifloit que de fortir de la Maifon, je me raf-„ furai 6c me confolai. Je puis même dire avecnbsp;„ vérité, que j’en fuis fortie avec joie, m’efti-„ mant heureufe d’en être quitte pour un exil,nbsp;3, 6c d’acheter a ce prix Ie repos de ma confeien-,, ce. Je croyois done que jene devois pluspen-„ fer qu’a fouffrir en paix l’indignation de Mon-„ feigneur 1’Archevêque amp;c la peine qu’il m’im-i, pofoit pour n’avoir pas trahi la vérité 6c manbsp;,, confcience. J’en fuis encore aujourd-hui d’au-3, tant plus perluadée, que Ie temps que ce Prelatnbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fignature éftpaffe. |
i4lt;gt;
V^ehtlon de la Perfe'cution des Religieujès de Vort-Royal^ i664.~i66f.
RelaUon,, chofe pour une ii bonne caufe. Je vous ai dit encore, Ma chére Mere, d’autres raifons quinbsp;ont dü vous faire voir qu’on ne peut tn’obligernbsp;a figner, je ne les répéterai point. L’afFairenbsp;eft toujours la méme;amp; il n y eft point arrivénbsp;de changement capable de me faire changernbsp;moi-même de fentiment. Je vous déclare quenbsp;„ je n’y veux plus penfer. Je nefuispas mcmenbsp;,, en état de Ie faire; amp; s’il falloit encore donnernbsp;,, cette gêne a mon Efprit,je ne fqai ii j’en vien-„ drois a bout. D'ailleurs dans la Gtuation oujenbsp;,, fuis, je ne peux pas même faire la moindre fi-,, gnature d’affaire temporclle qui foic valable 6cnbsp;légitime. Q.ue ne puis-je. Ma chére Mere,nbsp;” vous éxprimer ma répugnance 6c l’horreur quenbsp;’’ j’ai de cette fignature! S’il n’y a que la mortnbsp;„ qui puifle m’en dc-livrer, je la fouhaite de toutnbsp;„ mon coeur, 6c la demande a Dieu commeunenbsp;„ grace; car j’aime mieux mourirque de TofFen-„ Ier, 6c je croirois 1’ofïenfer griévement, fi jenbsp;„ fignois. Telle efl: ma manicre de penfer. Jenbsp;„ fuis dans la foufFrance: mais je préfére eet étatnbsp;,, a celui de figner contre ma confcience, efpé-,, rant de la bonté infinie de Dieu qu'il me foü-3, tiendra par fa grace, 6c qu’il ne permettra ja-,, mais que je tombe dans un auffi grand crimenbsp;,, que celui de faire un faux fermenten jurantquenbsp;,, cinq Héréfies font dans un Livre que je fuisnbsp;„ incapable de lire. Je ne penfe done plus qu’anbsp;,, bien fouffrir 6c a vous donner dans tour Ie reftenbsp;„ des marques de la foumiflion refpeélueufe amp;c.
Ce 28 Septemhre 1664-
Cette bonne Mere ne manqua pas d’envoyer 0n lui refu-ma Lettre a M. l’Archevêque en lui demandantnbsp;tin Confeflèur pour moi, comme je l’en avoisnbsp;pnee. tlle eut pour reponle, que je n avoispasnbsp;befoin de Confefleur dans la difpofition oü j’ctois.nbsp;La Mere m’avoit dit une fois que Mr. TArche-
de la Cap de la Ré-véreiide ’nbsp;M. Marie ”nbsp;Dorothée ”nbsp;de 1’Incar- ”nbsp;nation.
XII.
clle detnan-
CCi
que j are vu peu de perfonnes durant ma prifon; Relation car comme je n’en pouvois voir que de fentiment de la Cap.nbsp;fort oppofé, il y auroit eu pour moi plus a per- de la Ré-dre qu’a gagner dans leur converfation. C’étoic
M. Marie
aufli Tune de mes
parler, de peur de Ie faire mal a propos 6c de . donner prife fur moi, 6c de trouver ainli dans cesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
Entretiens des fujets d’affoiblilTement 6c d’inquié-tude. La Mere, qui eut bien voulu me procurer de ces Vifites, me difoit quelquefois que M. l’Archevêque me lailToit long-temps en repos; 6cnbsp;moi je faifois peuc-être trop paroitre la craintenbsp;que j’avois de Ie voir Elle Ie prioit de me par-kr, lorfqu'il la yenoic voir; mais ii n’en avoitpasnbsp;envie , me difoit-elle. Il fembloic qu’elle crai-gnoit que je ne demeuraOè erop long-temps cheznbsp;elle ; 6c comme elle croyoit que je m’y trouvoisnbsp;bien, cela la rendoit plus ardente a me prêchernbsp;amp; a m’éxhorter de faire ce qu’on me demandoit.
Je lui ai dit plulieurs fois que je ferois bien enne-mie de mon répos 6c de mon bien en toute ma-nicre, de demeurer dans l’érat oü j’étois, fi je pouvois en fortir par la voie de la fignature. Jenbsp;m’imagine que ce qui lui faifoit croire que je menbsp;trouvois bien chez elle,c’eft que je ne paroifiTuisnbsp;pas m’y ennuyer, 6c que je ne me plaignois denbsp;rien.
En effet je faifois Ie moins de réflexions pouvois fur ma trifte fituation, de peur de m’af d'une sran-foiblir 6c de perdre courage; 6c Dieu me faifoitde paix amp;nbsp;la grace de ne pas me laifler abbatre de trifteaè, denbsp;ferte que dans les occafions je fentois au conti^-re un^nouveau courage que Dieu me donnoit pournbsp;les foütenir fans trouble,6c quafi fans peine.
Je demeurai done dans cette penfée qu’il nes’a-gilToit plus de figner , mais feulement de Ibuf-frir ; ce qui me confoloic tout a fait. Mais bientöt après je vis que je n’écois pas encorenbsp;quitte des importunicés des hommes 6c de cettenbsp;malheureufe tentation de la foi humalne, lorfque
craintes d’avoir occafion Ie faire mal a propos 6c
de
Dorothée
vêque luiavoit paru furpris de ce que je n’avois M. l’Archevêque vint me voir Ie 4 d Odlobre, pas été a ConfeflTe depuis long temps, amp; qu’il environ fix femaines après mon arrivée a la Vi-
lui avoit ordonné de fqavoir de moi qui je vou lois. Je lui demandai alors M. Cheron , ou Icnbsp;Soupénitencier (nommé M. Huchon^) que 1’on menbsp;refufa. Elle m’a offert depuis Mr. Grandin, M.nbsp;Chamillard (je crois que c’eft Ie Profefifèur) M.
fitation. Jufques la j’avois été en paix dans mon exil, me confolant 6c me fortifiant Ie mieux qu’ilnbsp;m’étoit poffible contre tout ce qui me pouvoicnbsp;affoiblir, 6c me tenant dans eet état de Purga-toire, que je voyois m’être néceffaire pour fatis-
\J nbsp;nbsp;nbsp;v» V.XI.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JW T v/jrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;kit WLXWnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-----
Ahelly,M. Lefcotamp;c M. Féan. Ajouté«-y encore faire a la juftice de Dieu pour mes fautes, enfor-M. Morel^ lui dis-je en m’écrianc fur Ie choix te que j’euffe eu peine d’en fortir,fi l’on eut vou-que 1’on faifoit de ces perfonnes fiprévenuës con- lu m’en retirer. Je ne fgavois aucune Nouvelle
------- u.v a 1- nbsp;nbsp;nbsp;„„ -------(jg j-g qyj pg pafibit a Fort-Royal 6c ailleurs, ia
Mere ayant grand foin de ne me rien apprendre
tre nous. J’ai dit a la Mere que je ne pouvois pas me Confeffer a ces gens Ié, 6c que par lanbsp;grace de Dieu je n’avois pas de befoin preflTant;nbsp;que j’étois dans un état oü il y avoit plus h. fouffrir qu’a agir; amp; qu’ainfi je m’en pafferois plu-Car ce n’étoic pas pour me faire commu-*^'^’^,,tnais probablement, ou pour mieux dire,nbsp;pour me féduire.
• ' Tt'' fujets d’aétion de graces que je dois a Dieu, de ce que fa providence a permis
6c de m’êmpêcher de voir ceux qui roe faifoienc l’honneur de me demander, même mon Frere;nbsp;elle me difoit feulement qu’il étoit venu fqavoirnbsp;de mes Nouvelles. Je lui témoignois toujoursnbsp;dans-les occafions que je me foumettois Volon-tiers a routes ces peines, pour obcir en tour cenbsp;qui me feroit poffibie a M. l’Archevêque,nbsp;que Dieu m’aidk dans l’éiat oü j’étois,”® g'
¦Relation de U Ferföution des Religieufès de Fort-Royal, 1664.-166^. nbsp;nbsp;nbsp;147
Relation de la Cap.nbsp;de la Ré-vérende
M. Marie
Dorothea
lie 1’lncar-jjatirrn*
XV.
Elle revolt la Vifite dunbsp;I’cte lenbsp;Corate (Je-fuite Ionnbsp;coulin.
nant,
falut.
amp; ne déiiranc que ce qui regardoit mon ter une bonne Nouvelle a M. de Paris. II me Relation La Mere étoit dconnée de mes difpofi- die done adieu , en m’affurant qu’il ne me rever Je la Cap.nbsp;tions mais elle ne changcoit pas pour cela de roic peut-être jamais j ce qui ne m’affligea pas. JelaRé-conduite a mon egard; elle continuoit toujours II m’a éent depuis en m’envoyant la première.nbsp;ds me reprocher ma prétenduë défobéiflance, amp; Lettre de M. l’Evêque d’^/er^ furie Formu/aire^nbsp;de parler avec infulte amp; mépris de nos amis, de amp; l’écrit du Pere Annat, qu’il me prioit de lire
nos Meres, amp; de nous toutes. nbsp;nbsp;nbsp;amp; de bien confidérer les raifons de ces deux grands ®
Le 27 Septembre j’eus la Vifite du Pere le hommes, qui devoienc me de'terminer amp; lever les Comte, (Jéfuite) monnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;coufin, qui s’étant trou-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcrupules amp; lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peines de confcience qu’il voyoicnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xvi
vé a Paris s’avifa de nbsp;nbsp;nbsp;demandernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;permiffionnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bien qui m’arrêtoient. Je ne lui fis point de ré- Le même
la, il fe tourna vers la Mere, qui fut toujours préfente a notre converfation , amp; il ajouta, ennbsp;parlant de M. de Paris ; „Ce pauvre hommenbsp;„ fe donne bien de la peine dans cette affaire.”nbsp;II me parut que c’étoit une moquerie, Ce Pere
me voir a M. l’Archevêque , qui la lui accor- ponfe, quoique la Mere le voulut, difant qu’il y da avec joie, amp; le pria de me perfuader de fi- avoit fujet de croire que c’étoit par averfion quequéi’fujct.^nbsp;gner; amp; que s’il gagnoit quelque chofe fur mon je ne voulois pas lui écrire. Je lui dis que ce fe-Efprit de le lui allernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dire. Ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me difantnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;roic une chofenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fi extraordinaire qu’une Religieufe
’¦ nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦ 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Port-Royalnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eüt écrit a un JéJuite, qu’on la
chanfonneroit par les ruës. Les yéfmtes fonttou-te forte de perfonnages. Les Religieufes de Ste.
me paria enfuite en Jéfuite, quoiqu’avec bien des la Mere, leur trés obéifl'ante Fille, n’a pourtant témoignages d’amitié. II n’eft ni des plus habi- pas trop bien obfcrvé. Mais c’eft qu’elle vouloitnbsp;les, ni des plus méchants d’entr’eux ; amp; cepen- fe faire honneur de ma prétenduë converfion amp;nbsp;il m’étala foigneufement toutes leurs maxi- r.,.’oiunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vónffirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—
Marie m’ont dit qu’ils leur avoient recommandé de nous traiter avec une grande douceur; ce que
dant il
mes amp; leurs phrafes les plus communes. II me débita tous leurs menfonges amp; toutes leurs ca-lomnies ordinaires, jufqu’a la fable de Eourgfon-taine, amp; il affaifonna le tout de beaucoup denbsp;médifances amp; de forfanteries. Mais le plus belnbsp;endroit de fon difcours, c’eft: que 1’Eglife nous
qu’elle croyoit y pouvoir réuffir autrement que par la douceur.
faifoit une grande grace de ne pas nous traiter 70/fur le piedquelaMereEt/^meya e'té,des’inf-comme ces Vierges qu’elle avoit fait bruler du truire de 1’aftaite du Formulaire, afin qu’elle en temps de Saint Athanafe. Je ne fqai s’il avoit püt parler pertinemment devant de Filles inftrui-
Quelque-temps après j’eus 1’honneur de voir M. xvir: l’Evêque é'Amiens, a l’occafion de cc que j’a-yois dit a la Mere, fqavoir, que ce Prélat avoit PEvêquenbsp;éxhorté la Mere de la Fayette (Supérieurenbsp;Chaillot) lorfqu’on penfoit a 1’envoyer a Port-Ro-
oublié 1’Hiftoire de ce Saint Confeffeur, ou s’il vouloit malicieufement me tromper, croyant quenbsp;je ne la fqavois pas. II me dit encore , entr’-autres chofes, que ces MeJJieurs les avoient vou-lu faire paffer pour des Hérétiques amp; des Semi-pélagiens, mais que le Pape avoit prononcé ennbsp;leur faveur, amp; qu’k préfent toute 1’Eglifë Gal-licane étoit de leur fentiment. Je crois qu’ilnbsp;me dit que cela étoit arrivé par la fignature dunbsp;toTvwlaire, mais je n en fuis pas bien affurce.nbsp;11 me revint voir encore deux jours apres; cenbsp;qui me furprit amp; m’embatraffa. Mats heureu-lement il me venoit dire adieu, quoiqu il meutnbsp;dit la premiere fois qu’il me verroit fouvent. IInbsp;me demanda li j’avois fait mes réflexions fut toutnbsp;ce qu’il m’avoit dit: amp; lui ayant répondu que jenbsp;roe Ibuvenois bien qu’il m’avoit dit que TEglifenbsp;nous faifoit grace de ne nous pas bruler, il en fut
tes amp; les mieux perfuader; amp; que ce feroit les porter a offenfer Dieu que de vouloir les faire fi-gner fans cette perfuafion amp;c. La Mere nem’a-yant pas voulu croire, demanda ce qui en étoit inbsp;M. kAmiens lui-même, qui voulut me voir. IInbsp;me demanda ce que je fqavois, amp; je lui dis cenbsp;que je viens de rapporter, amp; quelque chofe encore qu’il avoit dit. II ne le défavoua pas; ilnbsp;parut feulement étonné de ce que je le fqavois.nbsp;La-deffus il dit, que la foi fe perfuade, amp; ne fènbsp;commande pas: mais tout ce qu’il ajouta, il lenbsp;tourna de maniére que la Mere, qui n’eft pas fortnbsp;intelligente fur ces matiéres , ne put juger qu’ilnbsp;nous étoit favorable, amp; qu’il penlbit a peu-prèsnbsp;comme nous. II eft certain au nioins que ce Prélat eft fort railbnnable amp; bien judicieux. II entend raifon, amp; il me parut qu’il goütoit cellesnbsp;que j’avois l’honneur de lui dire. J’auroiseu beau-faché. Je le priai de me dire pour quel fujet ces coup de fatisfadion de lui parler a coeur-ouvertnbsp;Vierges avoient été brulées, il me répondk affez ' fi j’avois eu la liberté de le faire devant la Mere*nbsp;ttiftement amp; comme entrefes dents,que c’étoient mais fa préfcnce me gênoit, amp; elle ne 1’étoitpa’snbsp;a caufe qu’elles ne vouloient pas être Ariennes. peu auffi de notre converfation. M. A’Amiens fenbsp;II m’éxhorta encore a figner le Formulaire tout mit enfuite a m’éxhorter a figner, amp; me deman-fimplement amp; fans aucune reftriélion , comme da les raifons que j’avois de ne le’ pas faire Iel fnbsp;tout le monde le devroit faire, 6c m’en preffa tnontrai notre Ade du 3 de Juillet qui contientnbsp;avec de grandes inftances: mais je lui réfiftai en- nos dernicres difpofitions. II en ’parut touchénbsp;core plus fortement, 6c demeurai ferme graces a amp; me dit qu’il ne croyoit pas que 1’on nous obli-Dieu. II en fut mal fatisfait, car il vouloit por- geat a la créance intérieure du je l’affurai
'Relation de la Perfecution des Religieujès de Port-Royal^ 166^-166'i, Helationque c’écoit pofitivemen: ce qu’on ,nous deman- me feroic confirmer ce que jenbsp;piar.nnnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ü HC mc crut pas, jufqu’a Ce qu’oD lui euc fait voir ie Manderacnc de M. l’Archevêque II die ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-------'—'' I —•• me teroit confirmer ce que je venois de di- Reratfort re , 6c qu’elle fe mit même en devoir de mede la Cap.nbsp;Ie faire faire fur Ie cbamp. Mais M.d’..4wiew.fluiditde la Ré-qu’il n’avoit garde de l’entreprendre C’eftnbsp;mot qui a été la caufe du bruit qui a couru que^nbsp;j’avois été toute prête de figner. Je leur avobY°'i?jnbsp;cependant fait perdre aufficót cette penfée , en“^ .nbsp;les affurant que je ne Ie ferois jamais, tant que”“nbsp;j’aurois la crainte de Dieu. Tout eet entretien finit,de Ia part de M. d'A-miens, en fe recommandant a mes priéres. A quoi je répondis, que je doutois qu’il voulüt férieufe-ment que je priaffe pour lui, me croyant éxcom-muniée. Je Ie difois éxprès, a caufe de la Merenbsp;pour Ie faire parler. II me dit done que je n’étoisnbsp;pas éxcommuniée, quoique Ia privation des Sa«nbsp;cremencs fut la plus grande peine qu’on put in-fliger a ceux qui l’étoient, que non feulement ilnbsp;me prioic de prier Dieu pour lui, mais mêmenbsp;qu’il me Ie commandoit. De tous ceux que j’ainbsp;vus, c’ert celui que j’ai trouve Ie plus raifonnablenbsp;6c Ie plus modéré fur la fignature. II me difoitnbsp;que 1’on s’étoit trop alarmé fur la foi humaine dunbsp;Mandement, amp; que c’étoic M. de St. Nicolas quinbsp;l’avoit fait meerre. Enfin il m’a toujours parlénbsp;avec beaucoup de douceur 6c de bonté,amp;m’ap-pellant tendrement fon cher enfant, il étoit touché de compaffion. Ce fut, je crois, depuis cette Vifite que je xvnr. commenqai a perdre Ie repos d’efpritöc a rentrerCommence-dans rinquiétude au fujer de la fignature. Je vis™^quot;'nbsp;bien que je n'en étois pas quitte pour foufïVir , amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘fut que pour me defendre de figner, il me faudéoit'» f'snituie. combatcre lans ceffe. J’avois grand peur de m’af.nbsp;foiblir, connoiiTant ma foibleflé. je craignoisnbsp;fur tour que Dieu ne me laiflac a raoi-même,nbsp;doit de la Cap. de la Ré'nbsp;vérende M. Marie ^ nbsp;nbsp;nbsp;lorfque M. de P^rm lui avoir Dorothée nbsp;nbsp;nbsp;notre affaire, il lui avoir confeillé de ne de l’[ncar-”°^® lt;ie™ander de fignature; mais qu’il eur nation. voulu, [lui M. d'^miens^'] que nous euffionsnbsp;prorois ncanmoins la foumiflion. Je lui dis qu’ilnbsp;fqavoit bien Ie fujer qui nous avoir réduir a l’étarnbsp;OU nous étions. Je k fgai, me dtt il. La principale raifon que ce Prélat m’alléguoit pournbsp;me perfuader de figner, étoit qu’il falloic parler fOllf PP nil’pllp comme l’Eglife parle , croit; que pour lui il avoit la foi 55 tinje tout que fgachant qu’il ne nous nous abandonner a. tout moment. nen. avec croire tour ce qu’elle du charbon- nier. Je lui dis , que je l’avois auffi, amp; que je condatnnois fincéremenc les cinq Propofi-tions dans tous les livres oü elles Ie trouvent,nbsp;même dans celui de M. d’2j)W, ii elles y font.nbsp;II me dit que l’Eglife, non plus que les Concilesnbsp;ne vouloit point que 1’on parlat de la forte; quenbsp;pour lui il croyoit avoir vu les cinq Propolitionsnbsp;dans Ie livre de Janjen'tus , ou qu’il ne fqavoitcenbsp;qu’il vouloit dire. Je lui temoignai l’éxtrême a-verfion que j’avois pour Ie Formulaire ^ amp; com-bien je craignois d’offenfer Dieu enfignanr,amp;ennbsp;atteilant par un ferment terrible une chofe que jenbsp;ne fqavois pas; que je m’eftinierois heureufe denbsp;paffer ma vie dans un cachot, pourvu qu’onnbsp;ne m’en parlat pas davantage. II me témoignanbsp;quelque compaffion, amp; me dit que ma patience étoit grande; puis adreiïanc ia parole 4 Ianbsp;Mere: „C’eft une chofe digne de pitié, de cenbsp;qu’elles font retenuës par rrop de fcrupule amp;nbsp;de délicateffe de confcience.” II paria avec ef-de la Maifon de Port-Royal, amp; dit quenbsp;nos Ennemis mêmes convenoient que nous é-tions de bonnes amp; vertueufes Filles;„ellesontnbsp;j, des Ennemis en effet, ajouta-t'ild’ II menbsp;paria de la privation des Sacrements, amp; je menbsp;plaignis a lui devant la Mere de ce qu’elle a-joutoit a une fi grande peine, rinjufdce denbsp;croire que j’en avois de l’indifferer.ce difantnbsp;que cela ne nous étoit pas nouveau. II lanbsp;blama , amp; elle fut obligee de fe dédire. 11nbsp;ajouta , que 1’on nous avoit privé des Sacre-msnts pour les raifons qu’il avoit dites ennbsp;particulier 4 la Mere , amp; qu’il ne paroiffoitnbsp;pas approuver. II me confola , amp; me dit:nbsp;„ Mon enfant, il faut que vous vous perfuadiésnbsp;„ que vous êtes dans les deferts de la Théba'i-,, oü il n’y a point de Prêcre pour vous. ”nbsp;Comme il me préchoit encore 1’obéïffance anbsp;L’Eglife, je lui dis (n’ayant pas de réponfe prê-te a lui donner fur ce qu’il me difoit d’aflèznbsp;preffant) qu’étant Captive amp; féparée de notrenbsp;Communauté, j’écois dans l’impuiffance de riennbsp;faire. I! crut, auffi-bien que la Mere , que jenbsp;tenois plus qu’a cela ; deforte qu’elle menbsp;Srande joie que M. l’ATchevêquenbsp;6t qu’il peu_nbsp;Cette frayeurnbsp;m’atlriiloit 6c me metroit dans une angoiffe con-tinuelle. J’avois déja eu 1’efpric forrement agiténbsp;comme je me.promenois dans le Jardin, la veillenbsp;que M. d'Amieris m’étoit venu voir. Je fong-oisnbsp;pourquoi je craignois tant de figner, 6c fi c’éioitnbsp;un fi grand mal de le faire; car routes les raifonsnbsp;qui m’avoient perfuadé le contraire ne fe pré-fentoient pas a mon efprit dans ce moment. Jenbsp;revins a moi cependant prefque auffitot: raais jenbsp;reilai fort effrayée de cette mauvaife penfée. Craig-nant que ce ne fut un commencement d’affoiblif-fement, je priai Dieu avec plus d’inftance qu’ilnbsp;me fecourCtt 6c me délivrat de la tentaiion. |
Mais ma frayeur fut bien augmentee lors qu’on me vint avertir que VI. 1’Archevéque me dtman-doit. Je ne puis dire combien j'cppvchendois denbsp;le voir, dans la crainte de me laiffer gigner 6c denbsp;manquer de fidélité. Je tremblois de me voirnbsp;feule,fans con(eil,dans 1’abandon de tout fecoursnbsp;(éxceptc celui de Dieu, en qui je meitois tour5nbsp;ma confiancej avec des perfonnes qui n'avoient a |
Relation de la Perfdcution des Relideufès de Port-Raval , nbsp;nbsp;nbsp;/'/¦ Relation me parler que pour me féduire amp; me faire tom- ----- ---i ¦ i- oe la Gap ber dans Ie précipice de la fignature, qui eft la de la Ré chofe que je craignois Ie plus, amp; pour laquellenbsp;vérende j’avois une Celle horreur, qui fi je n’avois tou- fignature comme un fpec- H9 temps, car il lui dit de ne pas s’éloigner. Après Relatioa qu’elle fuc forde, il me montra une Declaration . de la Cap.nbsp;amp; me dit que ma Soeur HeUne^ qui avoir figné, de la Ré-y avoir fait ajouter pour Ie repos de fa Confeien-'’^''*''quot;^^®.nbsp;ce, lt;iue s'ily avoit du mal a Ie faire^ il en ré-^'nbsp;pondroit d Dieu pour elk. II y avoit dans cettenbsp;Declaration , qu'il ne lui demandoit point de ers-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ance intérieurê du fait. II me dit aullï qu’il étoit bien content de ma Soeur Heléne-.^ qu’elle avoirnbsp;figné de la meilleurc grace du monde, 6c d’unenbsp;maniére qui 1’avoit edifié; qu’elle lui avoit ditnbsp;qu’elle ne comprenoit pas comme on pouvoitnbsp;croire fe fauver en refufant de figner. 11 me demanda fielle étoit de celles que j’aimoisle mieux. Je lui répondis que je lui avois une obligation particuliere, mais je ne lui dis rien fur cette Declaration, 6c demeurai ferme dans mon fentiment. II me demandoit mes raifons, je les lui difois, 6c il ne s’en contentoit pas. Enfin je lui dis que cer-taines gens n’avoicnc d’autre deffein dans toutenbsp;cette affaire, que de faire condamner la Doéfrinenbsp;de Saint Augufiin, ajoutant cependant que je nanbsp;croyois pas qu’il fut de ce nombre. II parut cho-qué, amp; dit que c’étoient la des difcours dssfan-Jèrnfles-, qu’ils n’avoienc garde ( parlant des Jd-futtes) de condamner la Doétrine de Saint Augu~ (fin, puifqu’elle eft toute pour eux. II s’étoit levé pour me dire cela 6c me faire raire. Je fus cependant aÜèz hardie pour lui demander la permififionnbsp;de communier, qu’il me refufa en me menagantnbsp;de me lailTer mourir fans Sacrements-, 6c auflitöcnbsp;il m’ordonna de rappeller la Mere, a laquelle ilnbsp;fe plaignit de ce queue voulant pas lui obéir,j’o-fois lui demander la communion, comme fi monnbsp;opiniatreté ne m en rendoit pas indigne. Je répondis, que ce n’étoit point par opiniarreté quenbsp;je refufois de fignerj que Dieu voyoit )e fond denbsp;mon cofur, 6c qu’il feroit voir un jour que jenbsp;n’étois arrêtée que par la crainte de 1’oftenfer; enfin que ce meme Dieu feroit fon juge mien. II rv.» —n. nbsp;nbsp;nbsp;..... fons, A Dorothée propre a m’épouvanter, je croyois m’a de l’iiicar-^ j’étois dans d’étranges peines. J’en étois fi fortnbsp;nation. occupée, que je ne fentois prefque pas ma capti-vité amp; la privation des Sacrements, n’y voulantnbsp;pas même penfer, de peur que ce ne fut une oc-cafion de chute j amp; j’offrois tout cela a Dieunbsp;pour obtenir la grace de la perfévcrance. Ce fut dans ce trouble que je parus devant M I’Archevêque, qui étoit au Parloir avec la xix. Son eotreticn avec M, denbsp;fai#. 8c Ie Mere Supérieure.quot; Il me demanda comment je me trouvois dans cette Maifon. Je lui ré-pondis que j’y étois fort bien. II dit alors a lanbsp;Mere, que Ton faifoit courir Ie bruit que routes les éxilées étoient trés maltraitées; que nousnbsp;n’entendions la Meffe que par un trou, amp; biennbsp;d’autres chofes. Mais ce qui lui tenoit Ie plusnbsp;au coeur , étoit Ie Procés-Verbal que nos Soeursnbsp;avoienc fait, amp; qui étoit imprimé avec d'autresnbsp;Aéles. II m’en paria, amp; me demanda s’il étoitnbsp;vrai qu’il fe fut emporté Ie jour qu’il nous avoirnbsp;faitfortir, comme ces Aéles Ie difoient. Jeluinbsp;dis, que je ne m’en étois pasappergaë^ce qui étoitnbsp;vrai, n’ayanr bougé du cha'ur, oü j’écois en attendant qu'on me mit a la porte. Ce qui lui faifoit Ie plus de peine, étoit ce qui y eft rapporténbsp;de ma Soeur Magdekine Ckrijrine. II ajouta,nbsp;que nos Soeurs s’écoient fait plus de mal qu’anbsp;lui, en faifant imprimer ces Actes, amp; que toutnbsp;Ie monde les blamoit. II elf vrai cependantnbsp;qu elles n avoienc eu aucune part a l'impri-ffion,nbsp;amp; M. rArchevcque m’avoua quëlles-métnes 1’ennbsp;avoient aflliré. 11 me paria enfuite de la fignature a fa msniére ordinaire, amp; je lui répondisnbsp;comme j'avois accoutuméc. 11 fe facha aullinbsp;comme de coutume , öc me commanda de fig-ner par ob iffance. Je crois que ce fuc en cettenbsp;occafion qu’il me dit, que puifque la doétrinenbsp;de Janfentus ne plaifoic pas au Pape amp; qu’ilnbsp;Psvoitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 lülivic sufii I3, condarn* ner bonne ou mauvaife. je gardois Ic fiknce fur tont cela, paree qu’il pariolt I'.ujoursj amp; jenbsp;n’en étois pas fach . ej car j’airaois mieux menbsp;raire que de parier. La Mere -Supérieure, quinbsp;avoir informé M. l’Archevêque de tout ce quenbsp;je lui avols dit dans nos Entretiens, ni’offritnbsp;alor:. de me laid'er kule avec ce Prélat. Je nenbsp;Vüu'us pas lui dite que fa préfence m’incom-mo^oit , je lui dis leuiement quëlle devoit Ica-voir mieux que mot cc qui convenoit, amp; qu’ellenbsp;ne pouvüit pas douttr qu’on aimstoujoufs mieuxnbsp;êcre Eul avec un Sup rieur. ais M. l’Archevê-que qui nVn avoii pas envie lui dit qu'il n’avoi:nbsp;tien il mc dite qu’il ne voulut bien qu’elle fgüt.nbsp;dependant eile me lailla fcule pour un peu de |
me prefia encore de lui dire mes rai-je m’éxcufai en lui difanc que pomquot; Ic paroles qu’il me difoic, j'avois peine a lui en rendre une: mais que je Ie ferois plus facilenaent,nbsp;s’il vouioit me permettre de les mtttre par écrit.nbsp;II témoigna en être bien-aife, amp; me dit de Icnbsp;faire avec la méme fincérité que dans )e Tribunalnbsp;de la confeffion, 6c qu’il n’y auroit que lui ÖCnbsp;la Mere qui les verroient. Je me fuis bien repentie dépuis de m’ctre ainfi engagée. Mais je crus alors Ie devoir faire pournbsp;ne pas lui laifl'er croire que je n’avois point denbsp;bonnes raifons a lui donner, 6c que ce n’étoit quenbsp;par opiniatreté que je tenois ferme. J’avois auflinbsp;remarqué fa furprife amp; fon embarras, lorfque jenbsp;lui avois parlé du mauvais deffein des ennemis denbsp;la Doélrine de Saint Augufii», que je fgavois denbsp;petfonnes qui ne devoienc pas lui être fuspeétesöcnbsp;que jc foi auxois nousmeesj s’il me l’eut demaiv-T 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- dé.v |
Relation de la Capnbsp;de la Ré-vérendenbsp;M. Marienbsp;Dorotheenbsp;de rincar-nation. Ce lo dlOélobre i66j^„ 1)0 nbsp;nbsp;nbsp;Relation de la Verficutlcn des dé ; amp; je penfai que c’étoic I’occalion de lui avouer ingénuëment que c’ctoit la le véricablefu-jet amp; la principale raifon qui m’empéchoit de ii-gnsr: aveu que j’avois toujours eu de la peine inbsp;faire, car il croyoic que je n’étois arrêtée que parnbsp;des raifons de confcience. Je ne f^ai li c’étüicnbsp;bien le moyen de me délivrer, comme je le fou-haitois, de rant d'imporcunités,qui m’étoientdc-venuës plus infupportables que routes mes autresnbsp;peines. Mais enfin je réfolus de m’éxpofer a toutnbsp;ibuffrir, pourvu qu’il fqut mon veritable motif.nbsp;Voici laLettreque Je luiecrivis aprèsavoit beau-coup prié 8c implore le fecours de Dieu jufqu’anbsp;la Saint Denis. monseigneur, XX. j, C’efl: pour obéir aux ordres de V'^otre Gran-Sa Letttcaw dgyr que j’ai I’honneur de lui écrire avec route „ la fincérité dont je fuis capable, amp; commenbsp;„ parlant en la préfence de Dieu a mon Supe-„ rieur, a qui je dois dire la vérité, qu’entr’au-,, tres raifons qui m’empêchent de figner, je fuisnbsp;,, principalement arrête'e par la crainte de con-„ damner la Dodrine de Saint Auguftin fur lanbsp;j, grace en fouferivant a la cenfure de celle denbsp;„ Monfeigneur dT/)W. J’ai appris que tel étoitnbsp;„ le deflein des ennemis de ce grand Saint, amp;nbsp;,, qu’ils prétendoient faire retomber fur fa Doc-,, trine la condamnation de M. Janfenius, pournbsp;établir fur fes ruïnes les opinions cont^iresnbsp;qu’ils enfeignenc. J’ai auili les injuliMXSnbsp;j étranges j les intrigues Sc les autres pratiques le-crétes qui fe font menées pour faire rëuf-j, fir ce deflein. Je fqai ce qu’a fait M. de Mar-y, ca; amp; que c’efl: lui qui a fabrique le Famu-„ Zaire avec le Pere Annat j que ce Formulaire^ anbsp;,j éte fait de maniére que toutes les perfonnes quinbsp;j, ont de la Religion amp; de la confcicnce ne puf-j, fent le figner, afin de les opprimer enfuitedenbsp;„ leur refus, amp; de fe rendre ainfi les maitres dansnbsp;„ I’Eglife. J’ai fqu bien d’autres chofes auffi fa-„ cheufes fur cette affaire, qui ne donnent quenbsp;,, trop lieu de craindre tous ces maux, II ne fal-„ loit pas moins qu’un commandement ablbludenbsp;„ votre part, Monfeigneur, pour me réfoudre anbsp;y, VOÜS en parler. Je crains bien cependant quenbsp;,, Votre Grandeur ne rrouve ma hardiefle tropnbsp;,, grande, amp; qu’elle n’en foit irritée contre moi.nbsp;„ Mais je vous fupplie, Monfeigneur, de confi-,, dérer que vous m’aves ordonne d’etre fincére,nbsp;,, amp; que je vous obéis bonnement. J’avoiséviténbsp;,, jufqu’a préfentde dire ces raifons^dc lorsqu’onnbsp;„ m’avoit demandé celles qui m’empêchoient denbsp;,, figner, j’en avois allégué de moins odieufes,nbsp;„ dont cependant on n’a pas cté fatisfait, defortenbsp;,, tiu’on nous a traitées avec la derniére rigueurnbsp;jgt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des fillies préfomptueufes , opiniatres, defobeiffantes, amp; qu’on nous a fait fouffrir les plus xudes chatitnents. Pour moi, Monlei- |
Religieufes de Fort-Royal^ ,, gneur ,je parois aux yeux de la Mere Supérieu- Relation ,, re une fifie enforcellee j elle ne doute point de la Cap.nbsp;„ qu’on n’ait jettc 1'ur moi un charme qui^e la Ré-„ m'empcche de figner. Le Pere le Comte ,vérenlt;ienbsp;,, qui m’efl: venu voir de votre part , le croit^!? „ de même. Ceil: pourtant cejé/uite Iui-même?®lP, „ qui m’a confirmé ce que j’ai pris la liberté de“® ¦ „ vous dire du deflein de fes Confrères, en m’ar-quot;“^“’quot;‘ s, furant que le Pape avoir prononcé en leur fa-,, veur ,amp; que route TEglife Gallicane avoir em-„ bralïé leur Doótrine. Après cela, Monfeig-„ neur, trouves-vous étrange que je refufe d’en-,, trer dans leur conlpiration , moi qui ne doisnbsp;„ point me mêler de toutes ces difputes, amp; quinbsp;5, en fuis difpenfée par mon état amp; par ma pro-„ feflfion. 11 n’y a que vous, Monfeigneur, quinbsp;„ nous obliges a faire une chofe auffi odièufenbsp;,, amp; qui me met dans la dure néceffité de vousnbsp;„ dire que je ne puis vous obe'ir fans défobéir anbsp;„ Dieu, ce que je ne ferai jamais moyennantnbsp;,, falainte grace. Depuis cclle qu’il m’a faitenbsp;„ d’etre a lui, je lui ai donné tout mon amournbsp;„ amp; route ma crainte, amp; je ne crains rien tantnbsp;5, que de tomber dans Ie péché, qui me fcpare-,, rok de lui. Je ne doute point, Monfeigneur, 5, que vous ne me difiés que tout efl: faux dans j, ce que je viensd’avok l’honneurde vous écrire.nbsp;j, Mais permettés-moi de vous répondre, quenbsp;„ tout ce qui s’eft paflé jufqu’a prefenr doitnbsp;5, tour au moins faire craindre que cela ne foitnbsp;„ vrai, amp;c qu’ainfi le plus für eit de n’y pointnbsp;j, prendre part. C cft autH le parti que je prends, 3, Je vous fupplie trés humblement, Monfeig-„ neur, pour l’amour de Dieu, qui vous a chargé „ de mon ame, d’avoir pitié de moi, amp; de nenbsp;„ me point demander ce que je ne puis vous ac-„ corder. Je m’adreflè a Notre Seigneur Je/us-3, Chrifiy qui eft notre Souverain Pontife amp; no-„ tre bon Pafteur, 6c lui demande par l’amournbsp;„ qui l’a fait raourir pour nous, qu’il vous infpi-j, re le miféricorde 6c la grace que je vous de-,, mande (de me quitter de Ia fignature amp; de menbsp;„ permettre de communier.) Je m’abandonncnbsp;„ pour le refte a tout ce qu’il vous plaira d’ennbsp;„ ordonner, 6c je veux bien paflèr toute ma vicnbsp;„ dansl’état ou vous m’avés réduite.quoiquedurnbsp;,, par rappprt a rEfprit,car je regoispour lereftenbsp;„ bien des témoignages de bonté 6c de chariténbsp;„ de la part des Meres de cette Maifon. Je de-„ meurerai done, Monfeigneur, dans eet état, ,, pour vous obéir j je prierai fans ceflè Ie Seig-,, neur pour votre profpérité ; 6c j’efpére vous ,, témoigner par la que fi j’ai manqué a faire cenbsp;„ que vous avés défiré de moi en une feule cho-„ fe,ce n’a cté que par impuiflance, 6c quedansnbsp;„ tout le reffe je ferai toujours avec la plus par-„ faite foumiflion 6c le plus profond refpeét. Votre tres humble Cette |
quot;Relation de la Terfécution des Religieufes de Port Royal, nbsp;nbsp;nbsp;j-,
Relation de Ia Cap.nbsp;de la Ré'
vérende
M. Marie
Dorothée
de 1'lncar-nation.
XXI.
Quel fut 1’elFet de
?ette LcKte.
ce du monde. Mais j’étois toujours gcnée°amp;^' je n’avois Tefprit a l’aife que quand^la S«urnbsp;Marguerite Thérèfe Inclin venoit m’aider, ce quel’lncar-fes autres occupations ne lui petmetcoient pas'^^^^°'^*nbsp;toujours de faire. C’ett une fort bonne Fille,nbsp;qui m’a témoigné de 1’alFeétion amp; de la com-paffion en tout temps. Je crois qu’eilc m’ennbsp;auroit témoigné encore davantage, 11 elle eut
Cette Lettre fut renduë Ie 13 a M. i’Archev'ê- re ici que ks Religieufes de la Maifon one L Relation que, qui n’y fit point de reponfe, quoujue la un grand foin de tnoi, amp; quelks m’ontdonné de la C'apnbsp;Mere lui en eut demande une avec la permiflion tous les fecours dont j’avois befoin avec nuanr de la Réde me faire communier a la Touflaints. Maïs de zèle que de charité, amp; de la
eile Ie prefïa tant, qu’il écriyit enfin qu’il avoic ' nbsp;nbsp;nbsp;........ ^
la peine a nous óter 3 que je n’étois pas prête de ofé: mais laquot;quot;politique la retenoit autant que la retourner a Port-P.oyal-.e.nfivi que penfant comme crainte de la Mere, car on fe conduit par po-je faifois, je n’étois pas en état d’approcher des fitique auffi-bien dans les Monafteres que dansnbsp;Sacrements. Je mets ici tout de fuite ce que la le monde. De tnon core j’agiCfois avec elie dcnbsp;Mere ne m’a pourtant dit qu’i différentes fois 6c forte qu’elle ne s’atdrat point de reproches anbsp;felon les occafions. Elle me fit valoir furtouc com- mon fujet. Cependant la Mere fe fioit a cettenbsp;me un trait fingulier de la bonté du Prelat, dece Sceur plutót qu’a une autre pour me fervir amp;
nil’ll n’avnir nas voulu Gu’elle me die QUe icnere- -n’oni-i-prpnii. InrCmip i’prnic m'llorlp • mpi-
été toujours fortoccupé, 6c qu’il l’iroic voirbien-tóc. II vine en effet; mais je ne Ie vis point. La Mere me dit que ma Lettre 1’avoit tout a faitnbsp;faché^ que je lui faifois pitit'3 qu’il ne m’auroitnbsp;pas cru capable de me former tant de chimèresnbsp;amp; de faufles idéés 3 que ces MeJJieursmas avoientnbsp;mis dans l’efprit bien des cholés qu’on auroit de
qu’il n’avoit pas voulu qu’elle me dit que jenere tournerois pas de long-temps a Port-Royal, de peurnbsp;que jen’en prifle du chagrin. Mais il ctoic viliblenbsp;dans le temps qu’elle meledit, qu’elle-même avoicnbsp;deffein , en me I’apprenant, de me faire de lanbsp;peine.
Je tombai malade de la fic'vre vers le milieu du mois de Novembre; ce qui n’embarrafla paspeunbsp;cette bonne Mere, car fa Maifon eft ll petite,nbsp;qu’elle ne pouvoic me loger fans s’incommoder.nbsp;D’ailleurs elle craignoit que je ne mourufle chez.nbsp;elle. Comme je la vis en peine , jejlui 1'uggerainbsp;de m’envoyer a I’hotel-Dieu, ou aux hofpkalié-res, i’alTurant que je n’aurois aucune peine d’ynbsp;être, 6c que j’en aurois même la devotion. Jenbsp;lui fis encore la même PropoGtion une autrenbsp;fois que je fus auffi malade, 6c que je la vis linbsp;embarraflee de moi; ce qui n’étoit pas une pe-tite peine pour moi, qui crains d’en donner ,nbsp;lorfque je luis malade, a rnes propres Soeurs,nbsp;quelque alTurance que j'aie de Icur charité. Eüenbsp;me répondit alors: ,, fiue diroic on , fi 1 on vo-„ voit une Religieufe de i^orf Royal a Ihocel-Dieu^” Je lut dis, que Ion en verrolt peut-etre bien encore aiHeursi car j’ai toujours crunbsp;qu’on porteroic les chofes a i éxirtmité. Je nenbsp;tn’atrendois plus a revoir Port-Koyal, 6c je menbsp;croyois conftnee amp; livrée a route Ibrte de pei-nes pour le refte de mes jours. Dieu cependantnbsp;me failbit la grace de me luumettre a Ibn or-dre avec paix 6r tranquillitc 3 tx j’avois une ferme confiance qu ii m aideroit en quelque étatnbsp;fuik réduite pour I’amour de lui. Ce
xxn..
Ses oaalaéies
xxrii.
m’entretenir lorfque j’étois malade; mais je n’étois guéres capable de me recréer avec perlbn-ne dans I’etac oii j’étois. Je n’ofois lui parler de nos Meres, de nos Soeurs, 6c de nos affaires , quoique j’en eulTe graqde envie. Cettenbsp;Soeur, qui en etoit affez. bien inftruite, ne m’ennbsp;parloit pas non plus 3 amp; cela me mortifioit be-aucoup, car je ne doutois pas qu’il nc fe paf-fat bien des chofes pour lefquelles je ne pouvoisnbsp;ecre indifferente.
que je luue reouue poui 1 amour de lui. Lie confolanon, Ians fecours, fans fcavoft 0^014 ie n’eft pas qu’étani malade je ne- refl'entiffe da- devois faite. C’étoit lit 1’endroit fenfible amp; cenbsp;vantage la privation de mes Smurs, qui m’a- qae j’ai eu de plus rude k fupporter danc
‘ ‘ nbsp;nbsp;nbsp;niPcnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. M -n-.r-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;---’ i nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'-‘auö
Peu après avoir écrit ma Lettre aM. 1’Arche- ^ veque j’eus du fcrupule de lui avoir parlé fi librt- ,udes an fu-menc du delTcin formé centre la Dobtrine de St. jetde taUt-^ugufliTt. Je m’imaginai qu’on s’en P''6nd''oi'nbsp;a MeJJteurs , qu’on ne manqueroic pas de lesnbsp;accufer de nous avoir mis cela dans la tête , 6c^nbsp;qu’on en feroit encore plus irrité contr’eux. Jenbsp;craignois auffi que mes Soeurs n’en fufïènt plusnbsp;maltraitées, 6c je voyois que mon indiferetionnbsp;feroit la caufe de tous ecs malheurs, 6c que jenbsp;m’étois éxpofée moi-même,' par mon imprudence , a de nouveaux chagrins, 6c peut-être a denbsp;plus grandes mortifications. Je ne fgaurois direnbsp;combien je fus troublée de toutes ces craintes amp;nbsp;de ces penfées chagrinantes quimepaflerentlong-temps par l’efprit. Elies m’agitéren: fi fort le fang,nbsp;que je nc doute point qu’elles n’aient caufc manbsp;maladie. J’en étois d’autant plus accablee, quenbsp;je ne pouvois me foulager auprès de quelqueper-fonne capable de me confoler amp; de me donnernbsp;confeil. J’avois un chagrin monel de me voirnbsp;ainfi a I’abandon amp; laiffée a moi-même, fans
voient fi bien aflifté dans mes précédenies nU' ladies 3 au contraire les larmes me venoient auxnbsp;yeuK, quand je penfois que ma maladie pouvoi tnbsp;devenir plus cooüciérable, amp; que je n’auroisnbsp;pas la conlolaiion de recevoiv leuts aflufan-
^tnoii éxil. Enfin je pris le pard ,auffitöc que j’eus re-
ces, Au lefte la recounoiüance m’oblige de di- que je la lui envoyai;
couvré la fanté, d’écrire a M. l’Archevêque, amp; de me foulager en m’éxpliquant avec lui; Je nenbsp;fcai pas encore ft je fis bien 3 j’en laifiè le juge-ment a Dieu bi au ledteur, Voici ma Lettre telle
'B.datian ie la Verfecutkn des 'Religieuzes de Port-Rojal, trouverés dans tout Ie refte la plus foumife 8c B-elation la plus obéilTante de routes vos ouailles. O-de la Cap.nbsp;feral je me flater que vous me psrmetrés de 'a Ré-Cotnmunier a Nlt;ré7? Ne me refufés pas MONSEIGNEUR, s prie, je vous la demande a ge- He amp; pour i’amour du Sauveur qui 9° p°/ xxrv. 5, Seconde Lef*,, tre i M.nbsp;rArchevêp ”nbsp;que.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» II eft aifé de voir par la conftrutftion de cette XXV. u’imnlnrpr votre f pttre l’erobarras ou j’étois •, 6c de combien de Si'r'nbsp;que je vous ai deja faites,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P j,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ d’inquiétudes mon efprit étoit agité. charité Paftorale. nbsp;nbsp;nbsp;f f de .moi Mon-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« ^3, ,éponfe, non plusquedflapré- feigneurj jettés un regard de nbsp;nbsp;nbsp;^cédente T’ai feu feulement, long-tcmps après voTre Servante, 6c nbsp;nbsp;nbsp;..,,.;.«L-nniPnrrni^i:--.’ a une- fituation plus triftc que Ja de MadomoikUe de Lamoigmn,qiiientToitdmZ^ P^® preferable 4 Maifon 6c qui avoit permiffion de Monfeigneur Voyés s’il y 6c fi de me parler, que ce i?rélat lui avoit dit que je lui avois écrit une belle 6c bonne Lettre, amp; qu’ilef-péroit que je fignerois fon Mandement. Je fusnbsp;fort furprife de fon efpérance, Sc je ne pus com*nbsp;prendre comment ft en avoit tant conqu, fur cenbsp;que je lui avois die pofitivement m’être impof-,, confdence, 6c queje ne le puille faire! J’ef- Able. „ pere , Monfeigneur, que vous compadres i Après cette Lettre j’eus 1’efprit en répos fur „ mon infirmité, 6c qu’entin vous aurés la bonté première. Mais je ne fus pas plutót délivrée inqui^wdafnbsp;,, de me€ifpenfer de cette malheureufe fignacure. de cette peine, qu’il en furvintd’autresnonmoinsnbsp;„ Rendés mes chaines encore plus péfantes; met- fenfibles j car ce fut vers ce temps-la que j’apprisnbsp;33 tés-moi, fi vous le voulés, dans un cachot au la chute de ma Sceur Heléne, qui avoit figné lanbsp;3gt; pain amp; a 1’eau, 6c ne me paries plus de fig- première. Cette facheufe nouvelle me chagrin* „ Mr; j^ fouffrirai tout avec la grace de Dieu, beaucoup, 6c me fit faire de férieufes réftexfon® ,, nbsp;nbsp;nbsp;fort heureufe d’en étre quitte fur moi-meme. Je craignis éxtrémemenc, coo- gt;3 nbsp;nbsp;nbsp;point , je noiftant ma foiblelle, qu’il ne m’en arrivat au- ,, vous njure, Monlfigneur, 6c VOUS me tantj c’eft pourquoi je priai Dieu de tout mon coeur 1^2 Reletion de la Cap,nbsp;delaRé- M'^^Ma^rie ” I’efpére de vocre bonté que vous me pardon* Dorothde ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;liberté que je prends de vous impor- del’Incar-” nbsp;nbsp;nbsp;feconde fois. Ayant appris de la nation.' n Mere Supérieure que Votre Grandeur a étéfort mécontente de la Lettre que j’ai eu l’honneurnbsp;de lui écrire au mois d’Odiobre, je viens anbsp;fes pieds lui en faire mes trés humbles éxcufes,nbsp;6c I’aflurer que j’ai un extréme regret de lui a-„ voir manqué de refpeét en lui écrivant trop li-„ brement, amp; auffi de lui a voir donné fujet de croi-,, re,en m’éxpüquanc fi mal,que j’avois de fort mau-„ vais fentiments. I’aireconnuma fautey dés que ,, j’enaiétéavertieje l’aipleurée amc'rement nuic ,, Sc jour- mon coeur s’eft féché de douleur, öc Diennbsp;„ fgaitque je n’ai point eu de répos jufqu’au mo-„ ment que j'ai prisla plume pour vous endeman-,, der pardon. Je n’ai point voulu dire, Monfeig-j, neur, comme vous 1’avés peut-être penfé,quenbsp;5, Notre Saint Pere Ie Pape Sc Noffeigneurs lesnbsp;„ Evêques avoient eu deffein de condamner lanbsp;,, Doétrihe de Saint Auguftin en cenfurant cellenbsp;„ de Janfenius; a Diéu ne plaiiè: mals feulemencnbsp;,, que les Jé^uites avoient public en Chaire 6cnbsp;„ dans des écrits imprimés qu’elle étoit condam-„ nee a Rome Sc en France. Bien loin d’avoir eunbsp;5) unepenfée auffi injurieufe au Chef de 1’Eglifenbsp;,) 6c au Corps Epifcopal, j’ai toujours ouï-direnbsp;3, au contraire s\\x*InnocenS A avoir declare for*nbsp;„ tement, lorfqu il eondamna les 5 Propofitions,nbsp;„ qu’il ne touchoit en aucune fagon a la DoiSri-,, ne de Saint Augufiin. Après m’étre éxpliquéenbsp;3, fur 1’Article le plus important de ma Lettre,nbsp;permettes-moi, s'il vous plait, Monfeigneur,nbsp;de vous léitérer les très-humbles fupplicacions 13 „ mienne, „ une vie languiffiante 6c pleine d’angoiflès. Mes „ peines font grandes; mais la plus grande denbsp;,, toutes, Dieu; le fcait, eft celle d’etre obligéenbsp;„ de cléfobéir a Votre Grandeur. Hélas! queinbsp;,, tourment pour moi, quand il faut, pour vousnbsp;obéir, que je furtnonte la repugnance de ma |
„ grace, je vous „ noux au nom amp; pour i amour ou bauveur quir“pY ';’ „ nous eft né en ce jour. Vous ne ferés pas con-„ After, je I’efpére, route la bonne difpofitionquot;^^^”’ ,, d’une fille a communier , dans la lignature d’un „ fait contefté qu’elle ne fqait point, amp; qu’ellenbsp;,, ne peut fqavoir. J’ai encore une grace a vousnbsp;„ demander ^ Monfeigneur, avanc que de finir. „ C’eft de me pardonner tout ce qui vous a pu ,, déplaire dans ma premiere Lettre. Je me prof-,, terne a vos pieds pour vous en demander en-core une fois très-humblemenc pardon ; amp; „ pour ne m'en point relever qye vous ne m’ayiés „ donné votre fainte Benedidion. Je n’ai jamaisnbsp;„ voulu manquer au ptofond refpeö: que je vousnbsp;„ doisj 6c fi je I'ai fait, je vous fuppiie decroirenbsp;„ que g’a cté plutót par fimpiicité amp; par bêtile, „ que par malice. Je vous paroitrai peut-etre „ éxcufable, quand vous fgaurés, ft. onfeigneur,nbsp;j. que je n’avois jamais écrit a des perfonnes denbsp;„ votre rang, 6c fl fort élevées au deifus de moi, ,, 6c que jefuis trés ignorante des ufages du mon-„ de öc de la manicre dont il convient de parler „ OU d'écrire aux grands. Excufés done , je vousnbsp;„ prie, mon ignorance, 6c rendés-moi le réposnbsp;„ en merendanc a vee vos bonnes graces lajufticenbsp;„ de me croire avec le plus profond refpedt lanbsp;,, plus parfaite vénération, öc la foumiflion lanbsp;,3 plus fincc're. Fotre très-humhle ^c: Cf 14 Décemhre i^^4. |
V-dnfmi de la Verfécution des 'Relilieufis de Fort-ü-oyal^ me foucenir contre Ia cencacion, amp; de Jóis pafl'er,amp; qu’il ne permir pas que le «ïfle Hen Relation qui put lui déplaire. La crifteffe m’avoic fi fort dc Ia Cap. abbatue, quejctois comme n’e'tant plus dp cede k Ré. monde- ilt;gt; n..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;___ je ne m’intéreffois amp; a nen de de rincar-nation. fAtchevc-que k té. lt;kic. etoit vrat, quoique je en euffe dit d’autres dans ma première Lettre dont il nes’eft plus fou- venUjCar ilnem’en a jamais parlé. M. de Soiffons R.elatïon cceur dc nbsp;nbsp;nbsp;^ •de la Cap. ne me pas killer comber dans le mcme precipice de la Ré- Ilcourutun bruic quelqueccmps après,quelaMe-vérende re Agnès penfoit auffi a figner. Ce fut la Supé-M. Marie rieure qui ne me cachoit point ces fortes de nou-Dorqtbéenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui me le dit, ajoutant même qu’on l’ef- péroic beaucoup. Si elle a eu intention de me porter un coup mortel, j’avouë qu’elle y a réuffi.nbsp;J ’avois pourtant bien de la peine a la croire; maisnbsp;je craignois tout, penfant combien nous fommesnbsp;foibles; que nous fommes dans une fi grande dependance de Dieu, que nous avons un befoinnbsp;continuel de fa mifcricorde amp; de fa grace; quenbsp;cependant il ne nousdoit rien,amp; qu’il peut a toutnbsp;moment nous abandonner a la corruption de no-tre nature, qui fans celfe nous porte au mal. Cesnbsp;reflexions me conduifirent jufqu’a demander anbsp;Dieu que la Mere Agnes mourut, car je fauroisnbsp;beaucoup mieuxaimce voir mourir , que ligner. Jenbsp;devorois tous ces chagrins amp; les recenois au fondnbsp;de m*on cteur fans en rien faire paroitre a per-fonne, les répandant feulemenc en la préfence denbsp;Dieu. La Mere qui m’avoit die cetteNouvelle,nbsp;comme je venois d’etre faignée,me fit éxcufeen-fuire de me 1’avoir annoncée fi mal a propos; amp;nbsp;pour réparer le mal qu’elle croyoit m’avoir fait,nbsp;elle ra’affura que ce n’étoit qu’une conjeöure.nbsp;xxyii. M. l’Archevêque vint a la Maifon le 25 Jan-®“^™-,'te'’'ier,iour de la Converfion de Saint Vaul. C’eftnbsp;devoir M. la feconde fois que j’ai I’honneur de I’y voir,nbsp;car je n’avois pas cet honneur toutes les foisnbsp;qu’il y venoit, amp; il venoit alfez. fouvent voir lanbsp;Mere Supérieure, a qui il fe concentoit de demander de mes Nouvelles. Cette Mere cependant lenbsp;prioit toujours de me parler, comme elle me 1’anbsp;dicelle-même; mais il ne le vouloit pas, difantnbsp;que c’étoit inutile, puifque je ne lui difois mot;nbsp;qu’il voyoit Volontiers mes Soeurs qui lui par-loient. Je craignois depuis long-temps cette Vi-fice, a laquelle je m’attendois tous^les jours, deforce que j’etois inquiéte amp; dans 1 alarme depuisnbsp;le matin jufqu’au foir, amp; que je pc tne rafluroisnbsp;que fur les cinq heures du foir jufqu a fept ounbsp;huit heures du lendemain matin. Je tachoisdansnbsp;ces intervalles de me tranquillifer, amp; de n’y pointnbsp;penfer, afin de pouvoir dormir la nuit, ce quinbsp;me réuffit comme je le fouhaitois; car foible amp;nbsp;infirme comme j’etois, je n’aurois pu vivre long-temp?, fi j’avois encore perdu le fommeil. iVlaisnbsp;je n’étois pas plutóc éveillée, que je penfois anbsp;Monfeigneur, II me prenoit alors un battementnbsp;de cceur, amp; j’étois faifie de crainte comme denbsp;trifteffe, de ne fgavoir comment je pafl'erois lanbsp;journe'e, fi je verrois M. I’Archeveque, ou fi jenbsp;ne le verrois pas, fi je tiendrois bon contre lui,nbsp;0U fi je m’afFoiblirois jufqu’a faire quelque chofenbsp;contre ma confcience. Dans cet état violent jenbsp;recourois a Dieu amp; me jettois entre fes bras, luinbsp;demandant inftamment qu’il me protégeat 6cnbsp;m’alGftit dans tous les moments du jour qucj’al- |
------- «qui paffoit, amp; j ccoucois tout ce qu’on me difoiti^-avec la derniére indifference. Je ne pouvois me^°pr réjouir 8c me récréer dans les petites rencontresnbsp;que j’en avois quelquefois. Je voyois les bonnesnbsp;filles avec qui je demeurois dans une joie 8c uncnbsp;gaieté continuelle, fe divertir de tout 8c fe donnar toutes les petites fatisfaöions permifes 8c con-venables a leur Profeffion ; 6c je confidéroisnbsp;combien leur état étoit différent du mien. Je menbsp;trouvois néanmoins bien confole'e, lorfque je re-gardois la caufe pour laquelle je fouffrois. Je lanbsp;trouvois fi jufte, fi belle, fi glorieufc, 6c fi fortnbsp;au deflus de la condition de pauvres Religieufesnbsp;comme nous, que je m’anéanciflbis, quand jenbsp;penfois que Dieu avoir appellé le Monaftére denbsp;Port E.oyal a fa défenfe. Je n’avois point d’ef-pérance de revoir jamais cette chére amp; Saintenbsp;Maifon : au contraire la Mere m’avoit afllirécnbsp;qu’on en devoit disperfer toutes les Religieufesnbsp;dans les Couvents de leur Ordre. J’avois uncnbsp;éxtrême averfion de cette Religion, quoiquenbsp;Sainte 6c Saintement inftituée; je ne pouvois menbsp;réfoudre d’y paffer le refte de mes jours, 6c jenbsp;croyois faire un grand Sacrifice a Dieu en fou-mettant ma repugnance a fa Sainte volonté, s’ilnbsp;en avoit ainfiordonné pour fa plus grande gloire,nbsp;pour mon falut, 8c en punition de mes péchés. J’avois befoin, pour les éxpicr, de faire une auffi rude pénitence , 8c j’acquiefqai humblementnbsp;dans cette vuë a 1’ordre de la providence. PJücnbsp;a Dieu que j’en euffe proficé mieux que je n’ainbsp;fait pendant le peu de temps que j’yai été, 8c quenbsp;j’eufïe enduré toutes mes peines dans un veritable Efprit de penitence, amp; purement pour 1’a-mour de Dieu, de fa vérité 8c de fon Eglifenbsp;Sainte. Je fus done au Parloir faluer M. l’Archevê- xxvllfe’ que, qui ctoit accompagné de M. 1’Evêque deSon Emr^nbsp;SoiJp)7is. CeUii-ci étoit venu a Sainte Marie pour avecnbsp;donner les Saints Ordres a un Eccléfiaftique. J’y^' ’nbsp;trouvai auffi k Mere Supérieure, 6c fa préfencem!**nbsp;ne me fit pas pkifir. Après m’étrs mife a genoux*’^.''*'lquot;='‘llt;rnbsp;pour recevoir la Benédiétion de Monfeigneur,nbsp;m’ordonna de me lever amp; de m affi or . pu's menbsp;demanda fi j’étois toujours dans k méme difpo-fition. fe lui dis qu’oui. If fe facha amp; fe mienbsp;a parler a M. de Soijfgns de notre opiniatreté anenbsp;vouloir pas nous rendre a toutes les raifons qu’onnbsp;nous difoit; que c’étoit ce miférable Journal dcnbsp;Saint Amour qui nous avoit mis dans la tête quenbsp;route cette affaire n’étoit qu’une cabale. H me ditnbsp;enfuite: „Vous n’avés point d’autreraifon quelanbsp;„ crainte d offenferDieu ? Je birépondis ffu’il lui pn o.WT. !¦ |
V nbsp;nbsp;nbsp;’
-ocr page 154-If4 • T^elation de h Terfécution des 'Religkufes de Von-V-tjal^
pritia parole amp; me dit: „Pourquoi craignés-vous étoit la plus étrange’ Fille du monde, amp; qu’elle Relation d'ofFenfer Dieuenfatfancceque tanc d’Evêques méritoit qu’on la fit jeüner une année eniiére au de la Cap.nbsp;Dntfait?”M.dePwr dit;„ellescroientqueron pain amp; a l’eau, II me dit a moi: „ Vousnbsp;arurprislePape”M.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;medic qu’il ve-
noit de TXome; que Ie Pape lui avoir conté comment touts’c'toit paffe dans cetteaffaire;queq’avoitéténbsp;dans Ia derniére éxaétitude ,amp; d’autreschofes que j’ainbsp;oubliées. Alors M. l’Archevêque luc fa Declaration pour lever les fcrupules. Jeremarquaiqu’ilnbsp;n’y déchargeoit plus de lacréanceintérieurecom-me dans la première qu’il m’avoit montrée. Je
Relation de la Cap.nbsp;de Ia Ré-vérendenbsp;M Mirienbsp;Dorothéenbsp;de rincar-nacion.
ontfait ?”M.dePzrmdit;„ellescroientquel’on pain amp; a l’eau, II me dit a moi: „ Vous dires dela Ré--r . T. _ ,, ^,I rr. 1 nbsp;nbsp;nbsp;gt;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ruïner vocre Maifon, amp; que je^drende _
„ maltraité vos Soeurs; cela eft trés faux, vousilr’
„ nefqavés done pas avec quelle douceur je leur nbsp;nbsp;nbsp;,
„ parle a Fort-'Royal.'” Je ne répondis rien, pré-jj^tion'^^ ' miérement paree que je crus que ce reproche fe” *nbsp;rapportoic a la Lettre que je lui avois écrite; amp;nbsp;que ne m’en parlant pas, je ne voulois pas auflinbsp;. ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. lui en faire d’éxcufe; fecondement paree qu’il con-
n’en témoignai rien cependant; jeparloislemoins tinuoit roujours de parler amp; qu’il n’attendoit pas que je pouvois, amp; M. l’Archevêque a cela denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ma réponfe.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;II fe perdoic dans de grands difcours;
commode qu’il parle toujours nbsp;nbsp;nbsp;amp; ne donne pasnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il rappelloitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tout Ie paffé,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6c recommenqoit fans
Ie temps aux autres de parler. nbsp;nbsp;nbsp;II adrellbit tou-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fin ce qu’ilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avoit déja ditnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vingt fois pour nous
jours la parole a M. de Seijjons, nbsp;nbsp;nbsp;lequel me dit a-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;perfuader lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;néceflicé de lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fignature amp; de la cre-
rien a cette interrogation amp; a ce vilain mof. J’a-vois 1’efprit fi abbatu, que je n’avois point de réponfe prête, amp; je croyois que c’étoit le plus für de ne rien dire. Je gardois done le filence amp; lesnbsp;laiflbis parler. II eft vrai que raon air trifte, amp;nbsp;quelques mouvements qui m’échapoient, en difoientnbsp;aflèz,. M. l’Archevêque dit a M. de Soijfons,nbsp;comme une nouvelle qu’il lui apprenoic, que lenbsp;Pape avoit dreffé une Bulle qui obligeroit tout lenbsp;monde a figner fous peine d’éxcommunicationnbsp;ipfofaóio, amp; qu’elle devoic arriverinceflammenc.nbsp;Cette nouvelle n’étoit que pour moi, car j’avoisnbsp;entendu a la porte du Parloir qu’ils s en entre-tenoient déja. M. l’Archevêque fe tournanc versnbsp;moi, dit que cette excommunication confiftoit a
près cette leéture: „Q.ue craignés-vous? Nous ance intérieure du M.deSazj^z/r parloitpeu .. nous damnons pour vous.” Je ne répondis amp; difoit fealement par-ci par la quelques mots
d’approbation, car on ne lui donnoit pas plus qu’a nous Ie temps d’en lier plufieurs enfemble pour ennbsp;faire une période, même pour un compliment.
II pric cependant Ie moment que M. l’Archevêque reprenoit halaine pour me dire affez, bas; „Pournbsp;,, moi je vous crois en péché mortel, de ne vou-,, loir pas obéir a votre Archevêque; ” ce quenbsp;j’écoutai en filence.
Dans ce meme Entretien M. l’Archevêquej^j^^^J^j^' . paria avec beaucoup d’aigreur de M. Artiauld^ amp;c ni'c'Lu™''nbsp;Ie traita même A'hére'ti^ue. „ C’eft lui, difoit-il, tien.
ctre féparé de la Communion des fidéles pendant ia vérité un grand efprit, mais auffi que jamais h vie, amp; des Sacrements del'Eglife même a la petit efprit n’avoit fait d'hcréfie; qu’il avoit ofénbsp;mort, amp; a être privé de la fépulture Ecclcfiafti- dire que la caufe de Calvin étoit bonne, mais qu’ilnbsp;que; amp; il ajouta que ces Mejfieurs nous avoient 1’avoit mal défenduë; qu’il a foutenu pofiiive*nbsp;appris a nous moquer de 1’éxcommunication. Ce
3, qui eft Ie chef du parti, je Ie connois bien, le „ 1’ai vu en Sorbonne. C’eft l'homme du mon-„ de le plus obftiné 6c le plus attaché a fon ftn-„ timent.” II ajouta, que ce Doéteur étoit a
qui furprit fort M. de Scijfons, 6c lui fit dire qu’il écrit adreffé au P. A^tnat que c’eft lui qui eft étoit bien-aife de n’avoir point de ces Religkufes- l’inventeur d 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-n- --
ment la première Propoütion condamnée dansun
Ia dans fon Diocèfe. Je lui dis que nous ne nous moquions point de l’éxcommunication, amp; quenbsp;nous fqavions que c’eft la plus grande peine quenbsp;l’Eglife puifl’e infliger k fes enfants.^ II dit a M.nbsp;de Paris, qu’il voyoit bien que c’étovt par opi-niatreté que nous ne voulions pas figner; que c’étoit le caraétère de 1’hérdfie. „ Monfeigneur,/»; qu’ils s’étoientdit: „Nousvoila condamnés,qus
J1 » nbsp;nbsp;nbsp;. Mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 O € TI 1ênbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t ry ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i lynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lj' ? ^ TV ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A.....nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t Wnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« m yJ . t-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fy 11nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j.
de la diftinéÜQndu/flzVd’avecle^/mr; que M. 'Robert (!e Dofteur) lui avoir dit [a luinbsp;Archevêque] qu’il étoit fcandalifé_ de Ia niau-vaife foi de M. Arnauld;, que lorfque les cinqnbsp;Propofitions furent condamnees, Meffieurs Ar-natild , Girard 6c de la T^arine s’aflèmblé-rent pour avifer a ce qu’ils avoient a fairs ¦gt;
dis je, mon refus ne vient point d’opiniatreté 6c d’entêtemenr. Je ne fuis retenuë que par lanbsp;crainte d’ofFenfer Dieu 6c de bleffer la fincéri-té chrétienne. De plus la raifon 6c la conf-cience me diéfent que le feul pard que j’aie anbsp;prendre dans cette affaire, eft de demeurer dans
1 nbsp;nbsp;nbsp;/~1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_______..I__y. Q-^ \ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^_
„ferons-nous?” EtqueM.y4r»i/«Wavoit dit,qu p falloit condarhner les cinq Propofitions , maisnbsp;qu'il falloit nier qu’ellesfuffsntdequ’ilsnbsp;s’e'toient divifes la-deflits 6cc. M. de Soifons,nbsp;qui n’étoit pas la pour contredire, applauduToirnbsp;en tout M. l’Archevêque. 11 paria encore de fonnbsp;le filence qui convient a mon fèxe 6c a ma pro- voyage de Rome 8c de la Bulle qui devoic venir;nbsp;V. feffion, 6c de ne pointporjer dejugemencd’un que ie Pape l’avoit entretenu de cette Bulle, amp;nbsp;5gt; fait qua je ne puls connoure, étanc d’ailleurs lui avoit dit qu’il ne feroic point de Formalairfnbsp;,7 P^’^faicement foumife aux décifions de 1’Eglile de peur de faire des hérétiqnes; que ce Pape étoit
brtn 6c doux. La il s’arrêta tout court, paree 'sntête'e, qu’elle dilbicquequand que \'!. 1’Archevêque, fi je ne me trompe,nbsp;Arnau a figneroic elle ne figneroic pas;qu’elie noit de le pouffer du pied, mais il fe reprit au i-
-ocr page 155-Relation la Cap-de la Révérence
M- -Marie
Dorothée de rincar-natioii.
'Relation de la Verjecution dot R.eligieujes de Vort-'Royal^ tot difant qu’il écoit Venn de Rotne un Formu- procha devant ces Prelats d’avoir faché Monlèig- Relationnbsp;laire qui dcclaroic herétiquesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou éxcommuniésnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;neur, amp; de lui avoir die [a elle] qu’il ine falloitdenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cap,
ceux qui ne le figneroient pas. Puis ü demanda nbsp;nbsp;nbsp;trente ans pour me detromper de tout ce quej’a-'^®nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ré-
a IVl- de Raris ft nous ferions herétiques; M. vois vu amp; appris depuis trente ans. Je répondis l’Archevêque dit que non que nous etions de affez réfolument, qu’il étoit vrai que je 1’avois^nbsp;pauvres filies que ces Mejjieurs avoienc trompees dit; amp; que depuis qu’on nous tourmentoit pour Dorothéenbsp;amp; féduites, mais que nous ferions cxcommuniées, nous obliger de figner , j’avois eu occafion de*^® J’lncar-fi nous ne voulions pas figner.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ils dirent encorenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m’inftruire affez pour fgavoir que 1’Eglife n’a
beaucoup d'amres chofes que nbsp;nbsp;nbsp;j’ai oubliées, carnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tnaia oblige fes enfants a croire des faits de la
— nbsp;nbsp;nbsp;----------- a nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
roue OÜ eiies fe trouvent, ineme dans le Livrede fanfeftius^ fi dies y font; enfin que je m’atta-chois uniquement a la vérité fans aucune ac-ception de perfonnes. M. de SoiJJons^ qui, felon les apparences , fe feroit contenté de cettenbsp;confeffion s’il euc été le maitre, fe leva de joienbsp;amp; embraSa M. l’Archevêque , croyanc fans
cette vilite dura, je crois, prés de deux heures. nature de celui-ci, encore inoins a les attefterpttr Ils me reprochérent ma réfiftance, amp; me firent un ferment terrible, amp; que ce ne feroient pas lesnbsp;un grand crime de ne vouloir pas obcir au Pape mauvais traitements qui me feroient changer denbsp;amp; aux Ëvêques. Jcleur repondis fort refpedueu- fentiment. Les deux Prelats ne dirent mot amp; de-femenc que j’étois fille de I’Eglife; que je croyois meurérent quelque temps dans le filence. Enfinnbsp;tout ce qu’elle croic, amp; que je condaranois tou- M. l’Archevêque prit la paroleSe dit qu’iln’avoicnbsp;tes les erreurs qu’elle condamne, nommément les jamais rien attendu de moi. Cependant il dit peunbsp;cinq Propofnions ; que je les condamnois par après: „ Peut-être pourra-t’elle revenir.”
- —- nbsp;nbsp;nbsp;‘ rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 étoit déja midi, lorfque la Mere s’avifa
de faire venir ft Communauté avec une fille, pa-ree comme un Autel, qui devoit prendre 1’habit après-dinée. M. l’Archevêque furpris, demandanbsp;ce que c’étoit que cette fille, amp; fi elles les habil-loienc ainfi. On lui en die la raifbn. II die que
„ __________ ... nbsp;nbsp;nbsp;s’il I’avoit fqUjilauroic fait lui-même la cérémonie.
doute que j’avois fatisfait a ce qu’il medeman- II demanda encore de quelle condition étoit la fille, doit. Mais M. I’Archeveque , après avoir un amp; on lui repondit qu’elle étoit fille d’un bourgeoisnbsp;peu rêvé, me dit; ,,0 oui, mais fur qui tom- deiaville. „Dorénavant,/?«)- ^/r-i/,jeveux vousnbsp;,, beroit cette condamnation ? ” Cette étrange „ vemr voir fouvent.” Ce qui me fit grand peur,nbsp;réponfe, a laquelle je ne m’attendois pas, mefer- car j’apprchendois éxtrêmement fes vilites, comma la bouche. M. de Soijfons ne dit rien non me je I’ai déja dit. Sc I’ai témoigné quelquefois anbsp;plus, mais il recommenqa a m’éxhorter a obéir ces Filies, qui etoient étonnées quejelecraigniffenbsp;a 1’imitation de Saint ParJ, Sc de dire comme lui: tant. Elles me difoient, qu’il ne faifoit pas cetnbsp;Domine, quid me •vis facere? amp; il ajouta, que effet la fur elles, amp; qu’il leur paroiffoit plus ai-I’on prioic pieu pour nous partour. M. 1’Arche- mable que formidable. G’eft qu’elles le connoif-vêque lui pt que ces MeJJteurs nous avoienc bien foienc depuis long-temps, amp; vivoienc aflez fami-inftruites des maderes de la grace qu ils nous fai- liéremenc avec lui, car il les fréquentoic déjalorf-fbient des leqons fur la grace; du moins je I’af- qu’il étoit precepteur du Roi. Je leur difoisqu’Unbsp;furai que 1’on ne nous avoit jamais parlé de ces n’y avoir done que pour nous qu’il étoit fi terri-matiéres. Sur cela il fe micen une étiange colé- ble, amp; que je ne pouvois point ne le pas crain-re contre moi, amp; me menaga de na’envoyer bien dre, de la maniére qu’il me traitoit. L’affiftan-loin • que j’étois bien hardie de le contredire: te, qui eft une Fille fort railbnnable 6c qui a be-Qui êces-vous? une fille coname vous; eft ce pcoup de douceur dans I’efprir (e’eft la plusnbsp;que je ne igai pas tout ce qui sen: paftevos jeune des Dames de Cbandenier) convenoit qu’ilnbsp;” Sceurs qui one figné m’ont tout dit ; elles- m’avoic traitée trop rudement. Pendant qu’ilnbsp;mêmes m’ont donne ces impnmes.” A ce parloit a la Mere amp; a ft Communauté je menbsp;mot je compns ce qu’il vouloit dire,^ amp; je vis mis dans un coin de ft Grille, amp; tournee verslanbsp;bien que je I’avois mal entendu. Je m’étois tnife muraille j’y expolbis a Dieu ma douleur amp; manbsp;a genoux auffitoc que je 1’avois vu fi en colcre. confufion,6c le priois de fecourir moname plon-Je lui demandaidone pardon, 6c lui dis quej’a- gée dans I’afflidtion 6c i'iiumiliation. Il don-vois cru qu’il difoit qu’on nous avoit bien inftrui- noit de grandes louanggs a cette Communauténbsp;tes des matiéres de la grace,öc que je n’avois pu auffi-bien que M. de Soijfons d ..ffoit qu’d-enconvenir, paree que rien n’eft plus faux: mais les étoient encore dans leur premiere Wveurnbsp;que pour les imprimés, il eft vrai que nous en amp; dans I’efprit primitif de leur Inftitur i -^arftnbsp;avions vu, amp; leulement de ceux qui regardent encore de la fignature, amp; il me fallut comparoftrenbsp;la fignature qu’on nous demandoit; que nous les II me reprocha mon opiniatreté amp; ma délbb' fnbsp;. avions voulu voir pour nous inftruire de ce que fance. Je lui dis quejetois Fille del’Erilft 1nbsp;nous avions a faire. Il prit alors un air moins fe- grace de Dieu. „ Oui, repit-il Fille ft» f F^Minbsp;vére, amp; me dit d’un ton radouci, qu’il n’avoit „ fe, 6c bien défobéiiïame a 1’Eglife le luinbsp;pas voulu dire autre chofe. LajMere Supérieure, demandai hardiment pourquoi il vouloit nous con-qui avoit été préiénte a tout 1’Entretien, me re- traindre de figner ces fortes de chofes qui ccoient
V 2 nbsp;nbsp;nbsp;ft
-ocr page 156-i5lt;J quot;Relation de la Perfecuthn des Religkufes de Port-Royal^ 166^-166^. Relation de la Capnbsp;de la Ré'nbsp;Térendenbsp;M. Marienbsp;Dorothéenbsp;de rincar-sation. quoique trés foible. Les viiites de M. 1’Arche- Relation veque etoient toujeurs pour moi des jours dedelaCap.nbsp;jeune. Mes hóteffes cependant ne paroifloient de la Ré*nbsp;pas fort touchées de mon état. La compaffion ^dre^enbsp;n’etoir pas leur vertu favorite , du moins anbsp;mon égard. II eft vrai que rien ne me mannbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ quoit pour le corps , dont elles pcut-étre trop de foin , tant en fanté qu’en”nbsp;maladie : mais pour I’Efprit elles ne le foula- i^Llv I vll dVUlC Irtlt nbsp;nbsp;nbsp;)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ilJdldUiCnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. llidld pV/Ulnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i J-iiptlL CUwd IJCnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HJUla* non qu’elles fufl’entfufpeftes, maisacaufedenous; nbsp;nbsp;nbsp;geoientnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en rien , ellesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me laifloient fansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confo- que ne voulant pas les imiter dans leur obéiflan- nbsp;nbsp;nbsp;lation,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6c n’entroientnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en aucune fagonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans mes ce, je les condamnois done d’avoir obci. Jerc- nbsp;nbsp;nbsp;peines. pondis, que je ne jugeois amp; ne condamnois per- nbsp;nbsp;nbsp;Je me reprochai ,après cette Vifite, de n’avoir XXXXi. fonne. II me demanda encore les raifons pour pas alTez parié contre la fignature, 6c de n’avoir fe re-lefqueiles je ne voulois pas figner. „Paree queje pas montré autant d’éloignement de figner que nbsp;nbsp;nbsp;d’a- „ fgai, lui dts-je, que ce fait eft contefté entre le devois. Je me laiflai nqême aller au mouve-ttop ^fo’-les Théologiens, amp; que je ne puis en confeien- ment de me plaindre a Dieu de ce qu’il ne m’a- de- voitpasdonnéunebouche, comma Ü 1’avoitpro-[.^“rchev'f fence plus par mes geftes que par mes paroles, la force qui a paru , a ce qu’on m’a dit, dans XXXI. R.c^)rochcs lui faitnbsp;h Su^éiiea- re. me pouflat 6c ne me fit tomber fur fesmontces, petitefle 6c que j’occupois la place d’une ReH-ear je ne pouvois plus me foütenir, 6c tout le gieufe ^ d’ailleurs la Mere avoit affez envie de —.v...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je lei répondis néanmoins me faire fortir, n’ayant pas cru que j’y duffe ci^- ronge les autres me nourriffoit paflerois ma vie, feule, traitée cotnnae apparemme t, car jc ne fentoL aucuö befoin, communiée, privéc des Sacrements, fans conieil fi indifFérentes par elles-mêtnes k la Religion jqae cela étoit fans éxemple dans I’Eglife^qu’ilnenousnbsp;convenoic point d’entrer dans ces difputes,amp;quenbsp;le filence étoit le feul parti conVenable a notrenbsp;fèxe. II dit qu’il étoit vrai que les femmes nenbsp;devoient point parler dans 1’Eglife, mais qu’ayantnbsp;été conduites par des perfonnes fufpeétes, il fal-loit nous faire lïgner pour s’alTurer de notre foijnbsp;que Ton avoit fait ligner routes les Religieufes „ ce affirmer comme certaine unechofefortdou-„ teufe. Paree que, dit-il, une chofe eft con-„ teftée, ne la figne-t’on jamais.!'” Je ne luiré-pondis plus. II me menaga en me difant : ,, Penfés a vous. Tout cela fe pafla devant lanbsp;Coramunauté. J’étois a genoux fort humiliéedenbsp;tout ce qu’il me difoir, amp; des mauvaifes impref-fions qu’il donnoit de moi a ces Filles. M.denbsp;Soijjont, qui avoit plus de pitic de moi, menbsp;vint demander tout bas au coin de la Grille finbsp;je voulois être martyre pour un fait; que jenbsp;devois faire comme on fait au Parlement, ounbsp;1’on figne tous les jours des Arrets contre^ (bnnbsp;propre fenument, 6c quoiqu’on ait opitié aunbsp;contraire, paree que Ton fe rend au fentimentnbsp;de la pluralité. Je lui temoignai ma reconnoif-car j’avois le corps aulli abbatu que i’efprit. Jenbsp;le fuppüai tres humblement de prier Dieu pournbsp;moi. M. l’Archevêque, qui parut fatigué, ditnbsp;d’un ton fort bas: Priés Dieu pour moi ’’ 6cnbsp;s’en alia fans plus rkn dire. Je ne fgai fi c’éroitnbsp;a Ia Communauté ou a moi qu’il avoit parié jnbsp;car quoiqu’il me traitat fort mal dans fes En-tretiensj il me difoit toujours néanmoins; Sur-tout frie's bien Dieu pour moi. En fortant la Mere Supérieure fe mit ^ me reprocher fort durement ma prétenduë défobéif-fance, 6c me dit que je lui faifois peur^ qu’ellcnbsp;croyoit que j’étois éxcommuniée, 6c que Dieunbsp;m’avoit abandonnée, 8c tout cela fort haut 6cnbsp;devant ces Filles. J’avois quafi peur qu’elle ne eorps me trembloit, affez doucement, que je n etois point éxcommuniée, 6c que j’efpérois que Dieu ne m’aban-donneroit pas. Accablée de fatigues 6c de dou-je fus me profterner devant le Saint Sa-amp; offrir £l Dieu toutes mes peifies.Je T pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ mangeai que le foir. |
il mis dans fon Evangilet mais fans doute j’enétoisque. indigne, 6c je n’en peux rejetter la faute que furnbsp;moi-meme 6c fur mes péchés. Je fuis pourtantnbsp;obligee delui rendre grace del’affiftance qu’il m’anbsp;donnée par fa grace, puifque M. de SoiJjons a dienbsp;depuis,qu’il avoir été étonné de ce qu’il avoit vunbsp;dans cette Vifite, 6c qu’il ne fgavoit ce qu’il devoir plus admirer,ou la patience de M. dePaWr,nbsp;ou la fermeté avec iaquelle je lui avois re'fifté. IInbsp;avoit dit auffi a la Mere Supérieure, le jour-mê-me de la Vilite, qu’il n’avoic jamais vu rien denbsp;pareil. Je crois pouvoir dire ceci fans vanité 6cnbsp;a la gloire de la grace de Notre S. Je/üs-chri/inbsp;étanc trés perfuadée que je n’ai eu de part dansnbsp;cefte occalion qu’au mal que j’y ai fait, 6c que ma rélïftance, a été couverte d’une foiblefle éx-trême pour la ve'rité: non que je fuflé tentéc de me rendre aux différentes inftances des deuxnbsp;Prélats, mais a caufe d’une détreflé 6c d’un ab-batement d’Efprit 6c de corps fi grand, que jenbsp;ne pouvois ou n’ofois parler , ne fgachant quenbsp;dire. Depuis ce jour je cummengai a être plus in-quiéte que je n’avois encore été. Je penfois aSes inquié-la Bulle qui devoit venir de Rome 6c a les fuites facheufes que je prévoyois. Je n avois BaUe ju,nbsp;aucune efpérance de fortir jamais de l’état oiiP^pc.nbsp;j’étois, fi ce n’étoit pour rentrer dans un plusnbsp;pénible. Je croyois bien que je ne demeureroisnbsp;pas toujours dans cette Maifon , k caufe de fa meurer fi long-temps. Mais je m’attendois q'Je l’on me meneroit bien loin, comme M. de F«-r'is m’en avoit menacée; ce qui n’étoit pas unenbsp;grande peine pour moi, au contraire je m’et*nbsp;confolois dans i’efpérance que je ne le verro'Snbsp;plus. Je confidérois aufti l’état dans leque |
Relation de la Perfé’eution des Religieufes de Port-Reyal^ nbsp;nbsp;nbsp;177
Relation de la Cap.nbsp;de la Ré-
vérende
M. Marie
Dorothée
de I'fncar*
nation
fans confolation, amp; fans fin qua la mort, que me lit connoitre fa volonte amp; qu’il diffipat Relation je ne pouvois m’empecher de dcfirer. Je ca-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par fa Sainte grace tous ces doutesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; ces nuanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(a Cap.
chois neanrooins, autanc que je pouvois, de dé- nbsp;nbsp;nbsp;ges qui m’obfcurciflToient Tefprit.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mais ils renbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la Ré-
tourner mes yeux de deffus ce crifte avenir, de venoienc toujours, amp; la penfee que routes vérende peur de perdre courage amp; de m^afFoiblir. Jenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foulFrances étoienc inutiles, jointenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a la era'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Marie
me fortifiois par la confiance en Dieu amp; par la nbsp;nbsp;nbsp;de rae rendre coiipable devant Dieu Sc deva^^
nation.
foumiilion a fa Sainte volonte; amp; cette penfée nbsp;nbsp;nbsp;les hommes en ne faifant pas cenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il fallnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’lncar-
(que je faifois ia voioncé de Dien) me confo- faire, fe fortifioit de telle forte, que j’étoispS^' loit amp; caimoit mes peines. Je n’attendoK plus te de fuccomber. La plus grande de mes peilnbsp;rien du cóté des hommes, je me yoyois féparée nes dans ces circonftances étoit de nc pouvofrnbsp;de toutes les per (onnes qui ni auroient pu fecou- confultcr quelque habile homrac , qui voulücnbsp;rir, amp; livrée a d’autres qui ne s’étudiwienc qu’a bien rae confeilier, m’inilruire amp; lever mesnbsp;me précipiter dans Ie mal, croyant bien faire, douces; amp; je ne me reffouvenois qu’avec unnbsp;Ainfi je tn’abandonnois a Dieu pour toutes cho- éxtrêmc regret de ceux qui m’avoient alfiftécnbsp;fes, ne pouvant efpérer de tecours que de lui autrefois de leurs fages confeils. J’en pris tant
feul.
Mais Ie comble de mon afHidtion fut quand .je commenqai a héfiter amp; a dourer fi je de-vois m’éxpofer a toutes ces peines, amp; commenbsp;me Ie difoic M. de Soijfons ^ être Martyre pournbsp;un fait. Je n’avoisaucun doute que je ne duflénbsp;plutót tour foufïrir que dé figner, fi cette figna-
XXXIV. Ses domesnbsp;Sc fes fciU'nbsp;^isles.
ture étoit un mal; mais je n étois pas bien affu- me pafloient pat l’efprit ne fuifent des tenta-rée que c’en fut un. Je confidérois qu’il ne tions du Démon. J’avois une image de No-s’agiflbit point de la foi, que ce n’étoit qu’une tre Sauveur Jefus-Chrifi au défert, a laquelle queftion de fait peu importante amp; qui devoir j’ayois devotion, a caufe du myftcre qu’elle re-étre fort indifférente a des filles; que robéiffan- préfente. Je me mettois a genoux devant cettenbsp;ce eft meilleure que les viótimes. amp; que je ne image , amp; m’ofFrois avec grande conftance anbsp;pouvois que plaire a Dieu en obéiflant a mes Su- Je/w-Cèn/?, qui a voulu étre tenté pour nousnbsp;périeurs. J’éxaminois encore s’il ne falloit pas mcriter la vidoire dans nos tentations Tin
----\/t P A nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iHiir ip (Jjg oHr^c nnfv fpnt'ifinn nm*
de chagrin , que I’cm s’appergut a mon vifage que je fouffrois plus qu’a rordinaire; je féchoisnbsp;k vuë d ceil; je ne mangeois prefque plus; 6cnbsp;je nc dormois point. Enfin je dis uii jour a lanbsp;Mere que mes peines croifibient tous les jours,nbsp;dans la crainte que j’avois d’ofFenfer Dieu ennbsp;fignant^amp; que toutes les penfées de figner qui
Un
jour je dis , après une tentation qui m'avoit prefque affoiblie plus de 30 fois de fuite; Etnbsp;ne nos inducas in tentationem , fed libera nosnbsp;a nialo\ amp; je demandai a Dieu avec larmes lanbsp;grace de mourir plutót que de tomber dans unnbsp;auffi grand malheur. C’eft une étrange peinenbsp;que de fc voir ainfi éxpofée a toutes ces tenta-tions, fans poavoir les decouvrir k un fageDi-reeffeur , qui les diiliperoit par fes bons avis. Je
recevoir la Declaration de M. rArchevêqué; qu’il ne nous demandoit qu’un petit acquiefce-inent, comme il me l’avoit dit lui-même devant M. de Soiffons. J’cus même du fcrupulenbsp;de n’avoir point fait de cas de cette Déclara-tion, amp; de ne lui en avoir pas die un feul mot,nbsp;quoiqu’ii me Teut luë deux ou crois fois. II eftnbsp;vrai que je n’avois pas compris ce que vouloitnbsp;dire eet acquiejeement, amp; que je n’en rémoignai
que elpérance. II nous aifuroit de plus par cette re ; m Declaration que nous n’étions point éxpofées a eftrayéinbsp;faire aucun menfonge ni k porter un faux té- quot;'nbsp;moignage; J’avois oui-dire autrefois que 1’onnbsp;pourroit figner en confcience, fi M. l’Archevê-qué donnoic une bonne Déclaradon, «Sc je pen-
------, nbsp;nbsp;nbsp;‘e, He lui donner quel- penfois quelquefois a cette parole de l’Ecritu-
rien,de peur deyn engag^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;•. malheur a celui qui efl feul, Sc j’en étois
fois que celle qu’il donnoit aujourd-hui pouvoic ment de Dieu, amp; de cet écang de feu amp; de fou. ctre bonne. J’entrois un peu dans les raifons phre que j’avois mis a la porte de cette Maifon.
Mais je regardois la providence dc Died, qui m’avoit mile dans cet état; amp; je cro-yois devoir m’y foumettre, perfuadée qu’il me fer-viroit lui-même de Pere, de Direéleur amp; de Con-feffeur. J’avois toujours 1’idée terrible du juge-
mpnr nbsp;nbsp;nbsp;/ir ^0nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;— c»- j-
—! nue nbsp;nbsp;nbsp;n’etant pas capable denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;afin qüe I'envie de figner ne me prit pas pour en
quon^mavoit nbsp;nbsp;nbsp;dnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ j PropoG-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forth. Quelquefois je pleurois amp; gemiflbis fi
connoitre nbsp;nbsp;nbsp;Jawfenius, ce n’étoitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;haut, que les Religieufes m’entendloient amp; 1’al-
quot;Tnn rLnTan.ae nbsp;nbsp;nbsp;on’onnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me Vmandoit, maisnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;loient dire Ueur Mere, qui ne s’en mquiétoit gud-
™ nbsp;nbsp;nbsp;res. EHe me difoit quelques jours après, quelle
avoit appris que je pleurois, 6c me demandoit fi j’avois requ quelque mauvaife nouvelle de mesnbsp;Soeurs, ou fi j’avois eu une revelation de Ce quinbsp;fe paflbit a Port-Reyaf mais fans me dire ce quenbsp;c’écoit. Par la j’apprenois feulement que j’avoisnbsp;plus d’un fujet de m’afEiger. Avec tout eek Dku
pas un témoignage qu’on me demandoit, mais un fimple adte d'obéiffance amp; d’acquiefeementnbsp;k mes Superieurs.)
Depuis que j’étois agitée de toutes ces penfées , Ia cauiê de Port- Royal ne me paroiffoit plus fi bonne; je ne craignois plus tant de figner, amp; je petdis peu a pea cette horreur denbsp;la fignature que j’avois auparavant, 6c qui fai-
5 nbsp;nbsp;nbsp;teqir
-ocr page 158-158
Relationcenir en paix, _ nbsp;nbsp;nbsp;______________
d® Cap.cremités oii ils me jectoient quelquefois j au mi* lieu-meme de routes mes peines, je fencois pournbsp;M VI ¦ o^inaire au fond du coeur une certaine joie ,u-Dorothéenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confolation que je ne puis éxprimer,
de rincar ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ répandoit fans doute pour
nation. nbsp;nbsp;nbsp;raa douleur.
Cependanc mes doutes continuoient 8c me pei-XXXV. r^oient toujours de plus en plus. J’etois princi-Suite.dumê-palemenc troublée de la crainte d'etre toujours nicfujct. éxcomrauniée, ou plutót d’être toujours traitéenbsp;comme une éxcommuniée, car je ne croyois pasnbsp;pouvoir l’être en effec pour ce fujet; amp; lors quenbsp;je ferois féparée au moins éxtérieuremenc, nonnbsp;leulemenc de tous les Saints éxerciccs qui fe font
'Relation de la Perfi'cution des Religieufis de Port-Royal^ i664.-l66f.
Malgré tous mes doutes amp; les ex- que j’avois faite amp; lignée avec mes Soeurs, que Relation
M. Marie Dorothée
que cette tempete dureroit. Je me voyois dans
nous ne ferions rien etanc féparées les unes desalt’la Can. autres. Je me croyois, coratne je I’ai déja dir,de laRé-féparee d’elles pour jamais , ou au moins tant '^^rende
dans les aflemblées dcs fiddles, mais encore de la re, amp; telle que je fufle aflurée qu’on ne me
r Tn irtiir nnP tromnoir nbsp;nbsp;nbsp;r'or 1/a n^#=gt;rtnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i*. •
1’impuiilance de conférér de mes doutes avec^ ijt quelqu’un qui put les lever amp; m’inftruire de ce ,nbsp;que j’avois a^aire enfuite de la Déclarationnbsp;M. I’Archeveque, que je ne trouvois pas ab-folument bonne, mais qui ne laiilbit pas de menbsp;troubler amp; de me jetter dans le doute, a cautenbsp;qu’elle nous fauvoit , a ce que je croyois, dunbsp;menfonge amp; du fau.x témoignage. Je penfainbsp;done que pour le plus fur je tacherois d'ob-tenir qu’on me laiffat faire une bonne fignatu*
rtllO 1^ frjt 44 /a |7 nbsp;nbsp;nbsp;_
participation aux facrés Myftcres. Un jour que j’etois fort occupée de ces penfées je trouvai unnbsp;livre dcs cérémonies de TEglife dans la chambrenbsp;ou j’attendois le moment d’entrer au Refedoire^nbsp;j’en lus quelque chofe, amp; cette ledure ne fit quenbsp;m’affoiblir; je ne pus me réfoudre a paCTer routenbsp;ma vie fans culie éxtérieur, fans cérémonies, fans
trompoit pas, car je n’en voulois point faire autrement que pour fatisfaire a ma confciencenbsp;amp; a mon devoir; e’eft-a-dire, que je ne vou-iois figner qu’après avoir été bien convaincuenbsp;que j’y étois obligée en confcience. Je me de-terminai encore a ce parti, pour faire voir anbsp;tout le monde que ft j’avois refufé jufqu'alorsnbsp;Sacrements, fans communication,fansdiredion, de figner;cen’avoic été ni par opiniatrerc,ni narnbsp;fans confolation, amp; j’étois route prête a figner ajcun motif humain , indigne d’une chretietinenbsp;dans I’incertitudc même s’il le falloit faire. On amp; d’une Religieufc. Je n’ai jamais eii, par lanbsp;m’avoit refufé dès le commencement les perfon- miféncorde de Dieu, un feul moment envie denbsp;nes que j’avois demandées pour me confeflTer. Je figner purement ér [implement le Formulaire ^ 8cnbsp;dois regarder aujourd-hui ce refus comme une j’étois réfoluë de mourir plutót que dele fairenbsp;grace du ciel, amp; en remercier Dieu, car j’aifqu mais j’ai cru que je pouvois amp; devois faire cenbsp;que 1’une de ces peribnnes avoir affbibli amp; mcme que^Je ferois perfuadee qu’il falloit faire,nbsp;caufé la chute de quelqu’une de nos Sceurs. Je J’écrivis done ce projet, ou cet adte, par le- xxxvir.nbsp;ne fgavois que faire. Je voulois prendre con- quel je difois que je condamnois fincéremenc lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”
D’ailleurs je ne voulois lui parler que pour me faire cxpliquercet «rcjtc/V/cewe»# de la Déclaration,nbsp;amp; fgavoir quelle étoit l’intention de M. l’Arche-vêqae,dont il devoit être mieuxinftruit que per--fonne. J’ccrivis done é iVl. l’Archevêque pournbsp;lui demander M. Chamillard^ qui ne manqua pasnbsp;de venir auffitót, croyant, comme il me dit,nbsp;que je l’avois mandé pour recevoir ma fignature,nbsp;paree que mes Soeurs l’avoient mandé de mêmenbsp;quand elles avoient voulu figner. Ce n’étoit pointnbsp;du tout mon intention, mais bien de propoferrocsnbsp;doutes amp; de m’éclairdravecluide Vaapuiejeementnbsp;Rjj’qn me demandoit. Mais affuremene le malinnbsp;|lprit n’étoit pas loin pour me féduire amp; me faire
xxxvl. nbsp;nbsp;nbsp;....nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avant cette entrevue j avoi,
Ellc conjoit . P nbsp;nbsp;nbsp;fignature que je croyois pou
unprojet de VOir bgtlCX. J avots tout a fait oublié la nmmpCr; Bguatute.
me vint en penfe'e de demandcr M. Chamillard, quant au fait, je promettois foumiffion, refped fgachant bien que Ton ne me permettroit de voir amp; filence, comme fille de i’Eglife; amp; que jedé-que lui, ou un autre encore pire que lui. Je ne firois que ma lignature fut un témoignage que jenbsp;le connoiflbis pas bien encore; je ne fgavoisrien voulois vivre amp; mourir dans la foi de la Dodri-de fa maniére d’agir envers nos Sceurs, ni qu’il ne qu’elle enfeigne a fes enfants; que s’il y avoicnbsp;eut eu tant de part a notre enlévement, amp; qu’il dans cet Ade quelque faute que Dieu vie amp; qqgnbsp;flit notre parrie fecréte. Je le croyois auffi mo- je ne connoilfois pas, je le de'clarois nul amp; fansnbsp;déré qu’il I’avoit paru dans le commencement. elFet, n’ayant pas deffein de bleffer la vérité pournbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..... laquelle je voudrois être digne de mourir. Je cro
yois qu’en promettant cette foumiffion comme fille de I’Eglife, j’évitois de la rendre criminelle,
amp; qu’on s’en contenteroit. Je penfois encore qu’avec le claufe que j’y mectois, jc pourrois figner fans difficulté.
M, Chamillard après m’avoir temoigné fa joie xxxviii. fondee fur la penfée qu’il avoit que je voulois fig- Ewre-ner, m’étourdit tellement 1’efprit par fon empref-*^^[,quot;3^“gj^^'nbsp;fement amp; fes manieres qui me déplurenc, que jenbsp;perdis ma première peniëe de lui demander l’cx-plication de la Déclaration. Je lui montrai cenbsp;papier afléz indifféremment. II en fut trés fatis-fait, amp; me dit que c’étoit ce qu’il avoit toujoursnbsp;défiré que Ton fit; ce qui me rendit roon papiernbsp;ayant cette entrevue j avois fufped. II voulut s’en aller fur le champ trouver
folC
M. l’Archevêque. Je me trouvai horriblemenj fait oublié la promelfe émbarrafiee de cet engagement, oU il me poui-
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Relation foit avec un étrange emprefferaent. Je Ie priai 11 alia a 1’Archevêchc amp; revint peu de jours Relation de la Cap. de ne fe pas tanc prefler, 6c lui dis que Je n’épis après me dire qu’il avoit obtenu avec bien de la de la Cap.nbsp;de la Ré- pas encore refoiuë a faire quelque chofe. Mais peine ce que j’avois fouhaité. II m’en tnontra de la Rd-vévende cotntne il ne tne vouloit plus laiflèr de temps, jc Ie Projst, amp; me dit que M. 1’Archevêque vien- verende _nbsp;M. Marie Paffurai, que s’il m’engageoit, je ne ferois nulle droit au premier jour prendre ma fignacure. Jenbsp;Dorothée difficulté de Ie dédire. Cela 1’arrêta un peu. J’é- ne puis dire combien je fus affligée d’une'telie Dorothenbsp;de I’lnear-jQij ^jans une inquietude amp; un embarras terrible Nouvelle, Sc de l’engagement oü je me voyobnbsp;nation. de me voir obligée a ncgocier une affaire pour la- de parler a M. l’Archevêque , amp; d’entrer en
toujours
que de croire que les chofès pourroient étre a préfenc fi bien éclaircies, que tout Ie monde reviendroic centre Ia lignature, amp; ne la re-garderoic plus du même CEil,ou qu’on ne pen-foit plus qu’elle fut un G grand mal. Je crusnbsp;même que ma Soeur Gertrude, qui avoit Ggné,nbsp;pouvoic avoir requ quelque avis de nos amis,nbsp;6c que c’étoic peut-être leur fcntimenc qu’on
quelle j’avois tant d’horreur, amp; je ne pouvois rnatiére avec lui. M. Chamillard fe mit a me xxxix. néanmoins faire autrement pour éclaircir mes dou- féliciter fur ce que je lignerois bientót, de quoi second En-tes amp; mes .difEcultés. Je ne voulois pas les iui je‘-ne 1’aflurais pas. Il m’éxhotta de ne pas f®i*nbsp;propofer, n’ayant nulle créance ^ ce qu’il me re comme une de mes Soeurs, qdi avoic^ éténbsp;dirok. Je tachois de m’inftruire U’eniendre par- trois fois prête a figner fans s’y ctre pu réfou-ler amp; de fgavoir furquel piedétoient nos affaires, dre. Je lui dis, ce me femble, que j’en peuren Ie faifant difcourir de ce qui fe paflbit; fi rois faire autant, du moins je fgat bien que j’ennbsp;on parloic encore de fignature amp; fi elle avoit avois la penfée.^ II me dit done que je retour-toujours Ie même crédit , car j’étois affèz bete nerois bientót a Fm Royal, amp; que je contri-
pouvoit figner. II me vint en penfée que je j’en doutois fort, 6c j'étois même afléz perfuadée devois pour plus grande fureté modifier par une que M. l’Archevêque n’en avoit nulle envie; cenbsp;bonne reftridtion l’adte que je venois de lire a que je lui dis, I’affurant de plus que je ne pen-M. Chamillard. Je lui dis done, que je n’avois fois point a retourner dans notre Maifon - quenbsp;pas marqué affez diftinclcment que la foumif- ce n’ctoit point pour cela que je ne fignerois,nbsp;fion dont je parlois n’étoit que de refpedl. Cela fi je Ie faifois, mais feulement pour fatisfaire anbsp;diminua beaucoup de fa joie. II me dit que ma confcience ; que toute ia grace que je de-j’en parlerois , fi je Ie voulois , a M. 1’Arche- mandois étoit , qu’on me mit dans un Monafi-
buerois a remettre Ie bon ordre dans la Maifon, qu’il difoit être en mauvais état^que j’agirois dcnbsp;Concert avec lui, amp; que je lui ditois routes cho-fes amp;c. Je vis bien qu’il prc'tendoit que je nenbsp;ferois rien que par fes Confeils, amp; que je menbsp;mettrois fous fa conduite i ce qui me fft une vraienbsp;horreur, amp; cela feul eut été capable de m’empê-cher de figner, fi j’en eufl'e été bien aflurée. Mais
vëque. Jelui dis que je ne ferois rien, fi M. l’Archevêque ne tnectoic dans fa Declarationnbsp;att cas fu'ily eut du mal, ma pguature ne fer-¦viroit de rien. Cela I’embarrafla encore. Né-anmoins comme il avoir une furieufe envie de menbsp;faire figner,il me dit qu’i! feroit tout fon poüibicnbsp;pour y faire confentir M. l’Archevêque. Je luinbsp;dis encore que j’avois ouï-dire que l’on condam-noit, en fignant,la Doétrine de Saint .Augujltn.
tére de notre Ordré, ne pouvant pas vivre dans ce-luiou j’écois, amp; dont les Obfêrvancesfont fidifFé-rentes desnócresiquec’étoit un autre monde pour raoi. ümedemanda ouj’euffe voulu aller,commenbsp;fi tout cut dépendu de lui. J’étois toute étonnéenbsp;de fa maniére d’agir 6c de parler, qui étoit cellenbsp;d’un Supérieur abfolu. 1) me voulut fonder furnbsp;ce qu’il ne fqavoit, difoit-il, s’il demeureroit è
____ nbsp;nbsp;nbsp;_ _ Port-Royal en cette qualité, 6c il me. témoigna
ra^forc’^ie cela étoit faux, 6c que Ie quelque chofe, qui me fit comprendre qu’il a-p ^^lalre temoignoit Ie contraire, je Ie crus nbsp;nbsp;nbsp;voit grande envie d’être continué.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;luinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dis
fuTirparole. H m’affura auffi que l’on ne con- nbsp;nbsp;nbsp;que eet emploi étoit fort au deflbusnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lui, 6c
me Ie figneroit. 11 me confirma ce qu’ils dilent froid vovant Ifier'
tous (que 1'on ne fait en fignanc que ce que M. fe m’it fur les renrnrbp^^ penfois autrement. Il ó’Tyres a fait lui même en fe foumettant au juge- voit jamais nu rm .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
ment du Pape 6c du Saint Siége.) Tout celane que je l’avois ronioV nbsp;nbsp;nbsp;^ parler, 6c
me mettoic pas ITfpric en répos 6c ne me paroif- éxtraordinaire ce’^aui^prob'^^ nbsp;nbsp;nbsp;froideur
foit point fuffifant pour figner en bonne confeien- pu me réfoudre a me confeffer ’ uTquot; on ce. Je lui dis la repugnance que j’y avois, 6cnbsp;que j’irois plus volontiers a la mort, fi iVl. l’Ar-cheveque in’y condamnoit. Je croyois dire vrai;nbsp;mais il fe moqua de moi. II témoigna croire
damnoic pas non plus la grace efficace, amp; qu’il nbsp;nbsp;nbsp;qu’il méritok plus que cela. II parutnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;unnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peu
nie fo figneroit. II me confirma ce qu’ils dilent nbsp;nbsp;nbsp;froid. vovanr Viipn o,«o t» ¦
tous (que Ton
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vertu amp; quelque reputation de fqavok que l’on me ffi': qu’ü avoit, amp; qu’il parokfoit avoir a fonnbsp;extérieur. L’emploi qu’il avoit accepté pournbsp;nous féduire Sc nous faire figner me donnoit déja
Je nbsp;nbsp;nbsp;quot;quot; je devob’ en cecte occa- bonne opinion d’un homme qui s’étok charge
'Rdafton de la Pérpcution des Ueligieufes de Port-'Rojal, i66^-ï6^'j. trêmicé oü j’étois, car je ne i§avois plus h quel Relation Saint me vouer. J’efpéraiqueDieu éxauceroit made laCap.nbsp;priére. Je penfai même a me préparer a la mort: de la Ré-amp; quoique j’eufl'e une grande frayeur desjuge-'^drendenbsp;ments de Dieu, j’avois la confiance qu’il verroit^^nbsp;dans fa raiféricorde l’éxtrêmité ou j’étois rédui-^°'^°''’*^' del’Incar- nation. XLI. Ie preH Francoisnbsp;Sales pontnbsp;Patron. t6o Relation que j’en penfois devant ma Sceur Flavie^ qui de la Cap. n’aura pas manqué de lui en faire confidence,nbsp;de la Ré- Depuis done que M. Chamillard m’eut dk quenbsp;;^rende l’Archevêque devoit venir pour recevoir manbsp;M. Marienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jg ^g juj avois pourtant point pro- de”r*Incar-^‘^^gt; comme il 1’a dit, n’ayant jamais eu ce def-nation nbsp;nbsp;nbsp;formé qui dépendoit de la fureté que 1’on me donneroit amp; que je demandois, fgavoir la liberté XL. de faire une bonne reftriétion, faute de quoi jenbsp;scs irrtlt;füla-ne fignerois jamais rien, comme il eft arrivé. Jenbsp;tïBns. jjg voulois point figner pour me tirer de^ prifon,nbsp;je n’en étois pas encore aflèz laiïèj je m’y feroisnbsp;même accoutumée, amp; rien ne m’auroic couté, finbsp;j’avois écé bien affurée que la Déclaratiqn n’etqicnbsp;pas bonne, 6c que je devois m’en débarrafl'ernbsp;comme d'un piége. J’aimois beaucoup mieux nenbsp;point figner, que figner. Je fufiportois patiem-ment mes peines dansla confiance qu’elles mefer-voient a éxpier mes péchés amp; qu’elles étoientnbsp;utiles pour mon falut. II eft vrai que j’avois unenbsp;grande répugnance a me priver pour toujours denbsp;la compagnie de mes Meres amp; de mes Sueurs. Jenbsp;ne voyois dans l’avenir qu’un furcroit de peines öcnbsp;d’affliélions, fi je ne fignois pasj je n’en prévo-yois pas moins, fi je fignois mal a propos. J’c-tois done bien embaraflee. Je ne fqavoisdequelnbsp;cóté me tourner, par ce qu’il y avoit du péril denbsp;tous cótés. Je n’ofois parler de mes inquietudesnbsp;a perfonne, craignant les furprifes de celles avecnbsp;qui j’écois, 6c qui fur la moindre apparence de foi-bleRe m’auroienc poutïee dans Ie precipice. Carnbsp;q’auroit écé une gloire amp; un triomphe pour elles,nbsp;li j’avois figné, comme elles fe croyoient desho-norés, fi je ne fignois pas. Je les ai emendu el-les-mêmes parler 1'ur ce ton dans Ie temps que manbsp;Soeur Melthilde figna pour la feconde fois a St.nbsp;Denis ^ amp; paroitre jaloufes de 1’honneur qu’ellesnbsp;croyoient qui en revenoit aux Soeurs de St. Denis.nbsp;Je ne dis done mes peines qu’a Dieu,6c jelepriainbsp;de mon mieux de me tendre la main 6: de m’ai-der j paree que j’étois foible amp; que je tomberoisnbsp;immanquablement fans fon fecours, Un jour que je faifois ma prie're dans la Cba-Mlepiend S.pgjjg (]g st. Franpis de Salesj’eus la penfée de Francois de pj.gjjj^g gg Saint Evêque pour mon proteéfeur dansnbsp;cette éxtremicé. Je Ie priai done de m’obtenirnbsp;du Seigneur la lumiére 6c la grace de connoirrenbsp;fa volonté. je lui deraandai que, pour marquenbsp;de fa proteélion, il obtint par fon crédit auprèsnbsp;de Dieu que je pufte parler avec liberté 6c ferme-té a M. de Paris., 6c que ce Prélat fut aufti dif-pofé a ne point gêner ma confcience j 6c que finbsp;fon autorité, ou ma foiblefte, m’entrainoit a faire quelque chofe qui offenfat Dieu 6c fa vérité,nbsp;je mourufte plutót aux pieds deM.l’Archevêque,nbsp;“tnant infiniment mieux mourir que d’offenfcrnbsp;Je ne fijai fi je fis mal de faire cette priére . mals Je bjgn qyg jg Ja (Jg Je tout monnbsp;eoeur, cc quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouvoir faire dans 1’éx-te, 6c j’aimois encore mieux tomber entre fesnbsp;mains paternelles, en quelque état que je fuffe,nbsp;que de figner 6c 1’offenfer. Je fus atlez fimplenbsp;pour dire aux Filles de St. Franpis de Sales lanbsp;priére que j’avois faire a leur B. Pere, car j’allownbsp;alors a leurs recreations, 6c qu’elles ne fuiTencpasnbsp;étonnées fi je mourois fubitement, que je l’avoisnbsp;demandé au cas que je fuffe en danger d’offenfernbsp;Dieu par quelque mauvaife fignature. Je vouloisnbsp;par la leur faire connoitre ma difpofition, amp; qygnbsp;je ne pfétendois pas condamner IVl. d'ljsrfr, s’ilnbsp;étoit innocent. Je crus aufti que cette De'clara-tion pourroit me fervir de temoignage que jen’a-vois aucune mauvaife intention dans cette négo-ciation, ou je ne cherchois qu’a mettre ma confcience en répos. |
J’oubliois de dire qu’ayant appris environ ce .xxil. temps-la que ma Sceur Gertrude avoit figné,j’eusnbsp;envié de fqavoir comment elle avoit fait fa figna- denbsp;ture, 6c qui l’avoit confeillée de la faire, carjeGmrude^nbsp;m’imaginois qu’elle pouvoit avoir requ quelquenbsp;avis de la part de nos amis de confcience. Je^°^'nbsp;priai done la Mere de me rendre ce fervice öcnbsp;de faire enforce que ma Sceur Gertrude put menbsp;mander les raifons qu’elle avoit euës defilt;mer-maïs que je fouhaitois qu’on ne voulut pas voirfanbsp;Lettre, afin qu’elle eut toute liberté de m’écrircnbsp;fes fentiments. Je ne fgai fi fa Lettre a cté vuënbsp;de la Supérieure de la Maifon oü elle étoit: malsnbsp;je la requs cachete'e 6c de la main du Confeftèurnbsp;des Asmonciades ^ la Mere ayant voulu qu’il me Ianbsp;donnac lui-même. Je vis par cette Lettre que manbsp;Soeur Gertrude n’avoic point lequ d’avis, puif-qu’elle ne m’en parloit point: mais elle m’appre-noit ce que j’étois en peine de fgavoir, jc veuxnbsp;dire qu’elle croyoit comme moi que la Declaration de M. l’Archevéque nóusgarantiffoicdumen-fonge 6c du faux témoignage. Comme je nem’ynbsp;fiois pas encore tout a fait, je trouvois plus dcnbsp;fureté a m’en tenir è ce que j’avois penlé d’a-bord, c’eft a dire a écrire ma reftriéfion au ba*nbsp;de mon nom, fi je pouvois en obtenir la per-miffion. Je fus, je penfe, deux jours a croirenbsp;que je pourrois figner en confcience, je ne menbsp;fouviens plus par quel principe. Je penfai auiSnbsp;en ce temps aux avantages cui .me reviendroientnbsp;de ma fignaturej celui qui me touchoir Ie plus,nbsp;étoit la liberté que j’aurois de voir quelqu'un qüinbsp;put me dire des Nouvelles de tous nos amis. Enfin je dis a la Supérieure que je croyois que manbsp;confcience me permettroitde figner, fi 1’on m’ac-cordoit les furetés que je demandois. Pour cettenbsp;fois elle me fit de grandes careffes, 6c elle m’affu- I» |
Relatmi de la Verfécution des quot;ReUgieufes de Fort-Royal^ Relation ra qu’on I’avoit .toujours dél'irc plus nbsp;nbsp;nbsp;de moi quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cance lui caufoit. Je ne lui cachai nac nr^r, de la nbsp;nbsp;nbsp;,Cap.de pas une de celles qui écoient ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;charge. Jenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce que je penfois de fa conduce fL.fé^ard ^ï'denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Can de la Ré- nVus pas de peme d’cn trouver la raifon, qui ne je fus bien-aife de trouver cette occafion d ’ r de la Ré^quot; vérende me flata point. Sa joie c'toic trop grande pour charger mon coeur. Tene gagnai nVn 4 ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' Dor^thée nbsp;nbsp;nbsp;‘I avec ce bon Prêtre. Je relaFcommenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M=.iie ?p nbsp;nbsp;nbsp;‘Iquot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;repandit au dehors; elle en par- mes doutes amp; mes incertitudes. Tout ce n..- Dorothée la, elle en e'crivic a tous fes amis, amp; elle en re- eft arrive, c’eft que j’ai regretté, admiré amp; ‘aquot;deI’lncar-qutdes compliments de tous cotes. Je penfois mé plus que jamais les Confefleurs de Pof/-K„y^/'Fiation. cependant a ce quej’avois a faire :mais je n’avois car je fends parfaitement la difference qu’il y anbsp;rien defixe dans 1’Efprir; je ne pouvois prendre entr’eux amp; M. Aubron.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ une réfolurion. Je femois toujours nbsp;nbsp;nbsp;au fond denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J’étois done toujours dans la peine de ne fra- mon coeur une cenaine répugnance nbsp;nbsp;nbsp;a faire la fi-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voir que faire touchant cette miférable fignature; tuddquot;df gnature lelle que je 1’avois projettée, je craignois amp; de plus je fouftfois horribkment d’etre tous left’atteme‘quot;ds qu’il n’y cut encore du mal: Je voulois voir plus jours dans rattente de M. I’Archeveque, que je^.' *'Arche-clair. Je priois, je lifois; mats je litois plus vo- n’étois pas pourtanc fort empreflée de voir. Jene'^‘'“'’ ------ JC Cii bieffcT la vériié amp; la cbarité en faifanc ce que le Pape öc mon ArcheYequem’ordonnent,par- X nation. quot;Son Einre- Confefleur pourrois m’inftruire amp; finir mes incertitudes. Je de la Mai- nq voulois p3s entrer avec lui dans de grandeséx-plications, j’avois feulement deilcin de fqavoircenbsp;qu’il penlbic de la Declaration de M. de Paris^nbsp;6c s’il la croyoit bonne 6c fuffifinte pour me faire figner fans pécher. Je lui donnai d’abordfujetnbsp;de fe moquer de moi en lui demandant fi c’étoicnbsp;comme une contre-promelfe. Au refte il me dienbsp;que non feulement je pouvois figner, mais quejenbsp;le devois faire fimplement amp; fans fcrupule; quenbsp;j’en faifois difficulté, paree que je craignois denbsp;faire un pêche monel; mais que j’en ferois 4. ou 5nbsp;fi je ne fignois pas, le premier de défobéiflance,nbsp;le fccond de fingularitc, le troiüémede ne pointnbsp;communier,le quatrierne decondamner tousceuxnbsp;qui fignoient 6cc. Je lui tnontraiauffi 1’ccrir quenbsp;j’avois donné a M. Chamillard ^ amp; il releva autfi-tot la foumiffion refpedlueufe que j’y promettois.nbsp;Il témoigna qu’il avoir companion de me voirnbsp;dans une fi grande Ibiirude amp; privée des Sacre-mentsi que je devois penfer a 1 impatience quenbsp;JeJus-Chrifi avoir d’entrer dans mon cceur. Jenbsp;lui dis ce qui m’empêcheroit de communkr, finbsp;j’avois figné; mais il n’entroit dans aucune raifon , 6c je reconnus bientor que je m’etois fortnbsp;mal adrellee. Il a routes les maximes de la Mif-fion, dont il a etc, fi je ne me trompe. Je I’ainbsp;vu deux fois, amp; je n’ai trouvé aucune Ibliditénbsp;dans fes difeours, qui ne font que des lieux com-muns fur I’obeiffance au Pape. Il me dir qu’ilnbsp;avoir figné ^urement ^ fim^kment le Formulairenbsp;fans la moindre difficulté, mais que fi le Pape ennbsp;faifoic un autre tout oppofé, il le figneroit avec lanbsp;même facillté. J’entrai peu en difeours avec luinbsp;fur tout cela, paree que je ne lui trouvai pas lesnbsp;lumiéres que je cherchois. Il me dit encore qu’ilnbsp;avoit éxhorcé la Mere Supérieure a avoir de lanbsp;patience amp; de la cbarité pour moi, routes les foisnbsp;qu’elle lui avoit témoigné la peine que ma réfif- |
regarder ce retard comme un effet fingulier de la providence de Dieu fur moi, car M. Chamillard,nbsp;qui triomphoit de mafignature avant quedeia tc-nir,enavoit parlé a tout le monde 6cparticuliérc-ment a nos chores Soeurs, qui priérent tant pournbsp;moi,que je ne doute point qu’elles ne tn’aiencnbsp;délivrée de ce pc'ril; amp; je leur en ferai redeva-ble toute ma vie comme du plus grand bienfairnbsp;que je pouvois recevoir, puifqu’elles m’ont reti-réepourainfi-dire des portes del’enfer,en mepre-fervant par leurs faintes priéres de faire une fi fu-nefte chute. Enfin M. I’Archeveque manda a lanbsp;Mere de me dire qu’il étoic bien fache de n’avoirnbsp;pu venir plutor; que je pouvois croire que^ c’ecoicnbsp;bien malgré lui qu’il avoir rant différé, maisnbsp;que ce ferok fans faute Samedi après-diner. Cenbsp;fur pour moi un coup de foudre, 6c je n’auroisnbsp;pas rant foufferr fi Ton m’avoic annoncé que jenbsp;mourrois Samedi après-diner, ou pour mieuxdire, j’en aurois eu de la joie, puifque j’aurois é-vité par ma more la choie du monde que je craignois le plus, 6c beaucoup plus que la more, denbsp;faire quelque chofe contre ma confcience. J’ainbsp;trouvé dans les papiers que Ton m’a renvoyes u-ne oraifon qui éxprime aifez bien la difpofitionnbsp;OÜ j’étois le jour qui devoit terminer cette écran-ge affaire. La Mere Agnes m’a confeillc de lanbsp;metire ici. „ Jefus-Chrifl mon Sauveur 6c mon bon Paf- xLv „ tear , vous voyés mon affliétion 6c mon éx-Ptkre a’le- „ tréme ncceffué, que je fuisfeule,abandonnée ^quot;s-Chiift, „ fans confeil 6c fans fecours que de vous Sou-„ verain Pontife de mon ame, 6c I’unique témoinnbsp;„ de ce qui fe paffe dans mon coeur. Vous ynbsp;„ voyés ce que vous y aves mis, la crainte denbsp;vous oftenfer dans cette facheufe occafionnii ifnbsp;fuis^combattue des^deux core's. Je eSns ie ce |
'Relation de la Perficutien des Religieufes de Port-Royal, urces Mcffieurs, Sc me les dépeignit j’avois oublie prefque tout ce que j’a
1^3
Relation vint encore lax ces Meffieurs, Sc me les dépeignit nbsp;nbsp;nbsp;j’avois oublie prefque tout ce que j’avois fgu tienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Relation
de la Cap-comme des trompeurs Sc des gens demauvail'etoi. nbsp;nbsp;nbsp;capable de me fortifier centre les doutesamp;lesdif-denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cap.
de ia Ré- )e ne pus m’empecher de lui dire que je croyois nbsp;nbsp;nbsp;cours dont on m ctourdillbit , de forte que
véteude les bien connoïtre, Sc que je ne les avois jamais nbsp;nbsp;nbsp;j’avois eu afl'ez de confiance aux perfonnes pour
M. Mat'e reconnus pour tel. Maïs au contraire pour des croire tout ce qu’elles me difoien: amp; qy, ne me^ Marie ?°nrcar-S^”* d honneur, d’une ésade probitc, d’unepiété faifoic que trop d’impreffion, je me ferois
faites, incapables en un mot de tout ce qu’il leur dans la folie, faute de lumicre. Car je ne me' imputoit. II demsura un peu froid, amp; met dit. foutenois que par la defiance amp; la crainte d’etre
' profonde, d une droiture Sc d’une fmcérité par- blie immanquablemcnc, Sc enfin je feroistombée^®
¦ nbsp;nbsp;nbsp;nation.
auffi froidement: ,Je vous dis ce que l’on m’a dit.”
Comme je n’avois pas grande confiance enlui, que j’avois peu de foi a fesréfolutions,jenemenbsp;prelfois pas de lui propofer mes difficultés amp; mesnbsp;doutes. II eft vrai qu'il me leslevoitenpartieparnbsp;routes les fauffetés qu’il m.e débitoit, amp; qui fai-foient fur moi une impreffion contraire a fon intention. Enfin je me determinai a lui demandernbsp;la permiffion de faire une bonne reftridlion enfi-gnant. Je lui dis done que n’ayant a faire qu’linbsp;lui, je Ie conjurois amp; lefupplioistrèshumblementnbsp;de me rendre facile la fignature, Sc de ne pas 1’é-xiger de moi a Ia rigueur; que cela dépendoit denbsp;lui, Sc qu’il pouvoit par charité Sc par compaf-lion me faire grace de 1’Article du Formulaire,nbsp;qui me donnoit rant de frayeur. 11 fe mit a rirenbsp;Sc me dit. „ Que ferés-vous done quand il fau-„ dra figner celui du Pape, qui eft bien pire? ”nbsp;Je vis bien qu’il n’y avoit rien de bon a efpérer.
XLVII.
me tn.tc tien.
trompee. Je ne fgavois auffi qui je devois croire, les uns me parlant d’une fagon Sc les autres d’une autre, chacun felon fes paflions ou fes pré-jugés.
avant routes les autresqu’ilvalloitmieux,pour pas que d'autres perfonnes penfaflent a moi ^ la conferver, bleffer un peu la ve'rité^ quejen’en celles qui me pouffoienc dans Ie précinicenbsp;avois pourtant pas Ie deffein, ne voulant pas fi- tre les mains defquelles j’étois fans voir’par od
M. l’Archevêque ne répondit rien a ce que je venois de lui direj il étoit perfuadé, ce me fera-b!e, que je n’avois que des raifons de confcience.nbsp;Enfin après avoir parlé d’autres chofes indifferen-tes, il me demands fi je voulois figner eejour-la. Je lui témoignai-que je n’y étois pas biennbsp;difpofée , car je ne cherchois qu’a me dégagernbsp;Ie mieux que je pourrois , ayant perdu toutenbsp;efpérance de faire une bonne reftritftion. II menbsp;dit qu’il vouloic m’entretenir encore une foisnbsp;Sc qu’il apporreroit fa Declaration avec l’écritquenbsp;M. Chaymllard lui avoit donné de ma part.C’eftnbsp;tout ce qu’il me dit de eet écrit, fans me témoi-gner s’il Ie trouvoit bon Sc s’il me Ie pafiferoic. IInbsp;fit appeller !a Mere, qui attendoitdansl’efperanccnbsp;que j’aillois figner, ayant tout préparé pour cela.nbsp;II me demanda ce que je fouhaitois, fi je voulois Elle m’avoir dit 'a la récréation qu’elle avoit taillénbsp;communier a Paques. quot;je lui dis que s’il luiplai- elle même la plume avec laquelle je devois figner 3nbsp;foit de me permettre de communier, j’cn rece- ce qui m’avoit fait reculer de 4 pas Sc jecter unnbsp;vrois plus de grace Sc de lumiére pour connoitre cri d’épouvante. M. l’Archevêque lui dit qu’ilnbsp;ce que j’avois a faire. II me dit qu’il falloit avoir vouloit me voir encore une fois pour achevernbsp;figné pour communier. Cela me fit une vraie d’éclaircir mes doutes, Sc qu’il ne vouloit pas quenbsp;horreur. II me demanda encore ce qui m’avoic je fignafife que je ne fuflè tout a fait perfuadée.nbsp;fait penfer a figner 3 Sc pour quelle raifon j’avois La Mere inüfta pour me faire figner a rheure*.tnc'nbsp;voulu Ie faire. Je lui dis que j’avois luunpalTage me, difant que c’étoit une bonne chofe^ amp; qu’ilnbsp;de St. Auguflin, qui dit que ne connoilïant pas ne falloit pas la diflFcrer. Je lui dis que je ne lanbsp;Ie fecret des coeurs, il fe croiroit criminels’iln’a- pouvois pas faire, amp; que M. l’Archcvêque quinbsp;joutoit pas foi aux perfonnes qui lui parloient. étoit Pere, compatiftbit mieux qu’elle a ma pèi-Ce paffage qui fit plailir a M. 1’Archevéque, Sc ne. Puis je dis a M. l’Archevêque que j’avoisnbsp;dont je ne rapporte que ie fens, paree que je ne beaucoup prié pour cela, amp; que dans la craintenbsp;me fouviens plus des termes, m’avoit troublée en que j’avois d’offenfer Dieu en fignant, je lui avoisnbsp;efFet; mais j'ai penfé depuis que je pouvois fga- demandé par 1’interceffion de St. Francois de Sa.nbsp;voir Ie fecret des coeurs touchant cette aftairepar ks de mourir a fes pieds, fi je devois TofiFenfernbsp;les mauvaifes pratiques amp; les intrigues qui fe font en fignant. Je crois qu’il en eut peur, car il ditnbsp;paflées a Rome, amp; qui font aCfez connues; amp; Ie afl'ez promptement: Ceji fourquoi il ne le fautnbsp;paffage de St. Augufiin ne me fit plus de peine, pas, je reviendrai un autre jour, je la veux voirnbsp;Je lui dis encore que je croyois, ou plutóc encore auparavant. j’échapai ainfi de eet efïro-que j’étois en doute s’il falloit avoir plus d’é- yable danger par la miféricorde de Dieu,quenosnbsp;gard ii l’unité amp; a Ia charité, qu’a la vériré; Soeurs avoient attirce fur moi par leurs’ priéresnbsp;qu’ils difoient que l’on fe féparoit amp; que l’on fai- Je ne Ie fgavois pas alors, amp; je crois quefi jel’aquot;nbsp;foit fchiftne en ne fignant pas, amp; que la charité vois fgu, cela auroit e'té capable de me faire rom'nbsp;étanC la première des vertus, elle devoit marcher pre cette miférable Négociation. je
gner fimplement Ie formulaire. Mais j^e lui par- j’en fortirois.
fai de ce doute fans y avoir bien penfé j amp; puis Je ne fas done pas en repos après cette Vifite,
'Relation de la Rerfécution des ReUgkuJès de Port-Royal^ l664~i66j. Relation Je ne fgivois encore a quoi m’en tenir^ mesdou- „ bonté de me dire. ]e ne puis menbsp;^^P-ces amp; mes fcrupules continuoienc. J’avois pour- ' ^ nbsp;nbsp;nbsp;2 l’Entretien de M. 1’Archevêque de V lende yQj^ encore plus clairement Ie danger .qu’ilyavoi: n nbsp;nbsp;nbsp;^ figner. Je n’ofe quali dire une penfée éxtrava- de nbsp;nbsp;nbsp;paflok aflèi fouvent dans l’efprit, nation. XLVIII. Continuation de fesnbsp;doutes amp; denbsp;fes fciiipu'nbsp;ics. XLIX. pout pou-ïoit lignsr. ” nbsp;nbsp;nbsp;“1?quot; gi'ands fur la vérite ,7 quoique j aie fait tout qu’il en étok de routes les précautions quejevou-lois prendre pour faire une bonne iignature, com-me des champignons qui après avoir cté apprêcés avec beaucoup de ibin ne font bons, commel’onnbsp;dit, qu’a jetter dans les cendres. Ceftdumoinsnbsp;l’opinion que j’avois de la fignature. Mais d ail-leurs je doutois toujours s’il ne falloit pas la faire. Je priois Dieu avec Ie plus d’ardeur qu’il tn’é-toit poffible. i’écois auffi fort inquiéte dans Patiënte du retour de M. l’Archevêque. je confidé-rois ce qui me pouvoit arriver, quand j’auroisnbsp;ligné. Je voyois que je me féparois denos Meresnbsp;amp; de nos Soeurs; amp; quand je penfois furtout quenbsp;je ne verrois plus la Mere Agnès, ce m’étoitunenbsp;douleur amp; une peine infupportable. Je perdoisnbsp;auffi par la 1’efpérance que la Sucur affillantem’a-voit donnée, peut-être fans y penfer, que 1’onnbsp;pourroit me metcre avec elle; j’ai iqu depuis ,nbsp;que c’étoit véritablement Ie deifein de la Mere.nbsp;Ces réflexions amp; bien d’autres femblables m’at-tendriflbienc beaucoup. Mais j’étois pourtantnbsp;toujours dans mon doute s’il ne falloit pas fairenbsp;tout ce que je pourrois, amp; je voulois faire unnbsp;effort pour me tirer de cetce incertitude ((i je fai-fbis bien ou mal de ne pas figner.) Car cette fi-tuation m’étoit infupportable, n’ayant pas de principe fur lequel je pufl'e m’appuyer, 6c affez fortnbsp;pour m’aider a porter l’état de privation amp; denbsp;peine oü j’étois depuis fi long-temps, amp; du quelnbsp;je ne voyois point Ia fin, fi ce n’étoit pour entrernbsp;dans un autre encore plus facheux, plus péniblenbsp;amp; plus humiliant, comme d’etre toujours traitéenbsp;en éxcommuniée jufqu’a ce que j’eulTe figné j cenbsp;qui me donnoit une étrange idee de eet état. Jenbsp;penfai done férieufement a prendre un parti amp; anbsp;faire tout mon pofTible pour figner avec les furé-tés dont j’ai déja parlé. Voici un petit écrit quenbsp;je mets encore ici par Ie Confeil de la Mere^g-ves, amp; qui fera voir quelle étoit alors mon intention. Je l’avois fait dans la penfée qu’onpour-roic Ie montrer a M. l’Archevêque. „ S’il m’étoit permis d’ajouter a ma fignature Moy^ntqu’-,, CCS deux fflots feulement, Jiri/ la vérite\ ounbsp;die propofe^^ quelqueautreclaufeauffi courte,j’aurois,ce menbsp;,, femble, la confcience fort en répos, amp; je fe-„ rois délivrte d’une peine plus terrible que lanbsp;„ morti car Dieu fgait que je voudrois de toutnbsp;mon coeur lui donner ma vie pour éviter denbsp;« 1’oftenfer, auffi-bien que mes Supe'rieurs, ennbsp;» dangereufe éxtrêmité. Le fujet de manbsp;„ peine eft qug puis m’empêcher d’avoirdesnbsp;•’ tlutes bien erands fnr la vérrré des chofes gt; ' r - j nbsp;nbsp;nbsp;ce que j ai pu pour me perfuader de tout ce que Monfeigneur a eu la |
vaincre la- Relation defifus ni me délivrer de mes doutes 6c de mes de la Cap.nbsp;„ craintes. Le véritable moyen de me rafifurer de la Ré-„ 6c de tranquillifer ma confcience fur la fignatu-''Arendenbsp;,, re du Formulaire, feroit de ne me pas obliger a Marie'nbsp;„ la créance du fait que je ne me puis donner, Domthéenbsp;„ la foi ne fe commandant pas. Je fgai quel’on dennear-,, ne me demande qu’une foumiffion : maïs jenbsp;,, promecs bien davantage par le Formulaire. Sinbsp;„ 1’on me perniettoic d’affurer de rna foumiffion, ,, fans figner le Formulaire par un écrit particu-,, lier, comme celui que j’ai donné a M. Cha~ ,, millard, quand je devrois pour cela ne point retourner a Port-Royaf puifque je n’aurois pu fi-„ gner avec mes Soeurs, mais comme une perfonne „ privée 6c une pauvre Religieufe étrangére, pournbsp;„ paffer plutóc toute ma vie dans quelque Cou-„ vent en qualité de Steur Converfe,je recevroisnbsp;„ cette grace avec la plus grande reconnoiflancenbsp;„ 6c avec autant de joie que fi l’on m’avoit reti. „ rée des grifes du démon.” Telle étoit madif-pofition. II eft certain que je me ferois eftimée fort heureufe fi 1’on avoir voulu me tenir quittenbsp;de la fignature fimple a ces conditions; mais jenbsp;n’ai pas eu occafion de faire ufage de eet écrit. Jenbsp;n’efpérois guéres da gagner quelque chofe; maisnbsp;je croyois qu’au moins on auroic pidé de 1’étacnbsp;OU l’on nous réduifoit. Mes troubles 6c mes peines croiffoient. Je re-gardois la fignature comme le Caraftere de laFJndcf» bete, amp;j en avois une horreur qui ne paroilToit incertitude»,nbsp;pas naturelle. Cependant je ne pouvois m’affu- p-':quot;'*nbsp;rer qu’il ne la falloit pas faire,6c j’étois la-delTusdt'^irpolnjnbsp;dans de fi grandes ténébres. que je priai DieuCgn:!.nbsp;enfin de me pardonner fi j’étois obligee de figner-que je ne pouvois m’y reToudrej qu’il voyoic lenbsp;fond de mon ceeur 6c la crainre que j’avois denbsp;l’offenferi que j’efpérois qu’il me pardonnerok,nbsp;puifque je prenois le parti le plus expofé a fouf-frir. Je me déterroinai enfin a ne point figner,nbsp;quoiqu’il m’en put arriver, J’eus plus de réposnbsp;depuis que j’eus pris cette Réfolution, 6c monnbsp;Efprk ne fut plus travaillé de ces cruelles 6c violences agitations qui devoient me 1’avoir fait per-dre cent fois pour une. J’en avois été étonneenbsp;moi-même plus d’une fois 6c j’avois dit a M. Aukron, qu’il falloit que l’Efprit tint bien a la tete 6c la vie au Corps, pour n’avoir pas perdunbsp;l’un OU l’autre parmi d’auffi grandes peines. Maisnbsp;je dois la confervation des deux a la bonté denbsp;Dieu, qui nous foücient dans nos plus grandesnbsp;affliéfions, lorfqu’il veut par un effet de fa jufti-ce 6c de fa miféricorde nous mortifier pour nousnbsp;vivifier enfuite par fa grace. II nous fait vaincrenbsp;les plus fortes tentations dans nos plus grandesnbsp;foiblefiTes, 6c lorfquc nous fommes aux abbois,nbsp;afin que nous foyons convaincus par notre proprenbsp;éxpérience que c’eft lui feul qui fait ces merveil'nbsp;les en nous, 6c que nous ne pourrons nous fesnbsp;atcribuer quand même nous le voudrions. |
’Relation de la Perfécutson des Religieufes ae Port-Royal^ ^.664.-166^: nbsp;nbsp;nbsp;16‘j
nation.
Relitiou Jo me rcfolus done d’écrire a M. 1’Archeve- n a voit plus lieu, amp; que celui du Pape etoit Relation de la'cap. quo, afin qu’il ne pric pas la peine de revenir. Je fous la prelTe. C’étoit la femaine d’avant laPaf- 1^ Cap.nbsp;dela Ré- n ai point gardé de copie de cette Letcre, qui fion. Cette bonne Mere euc un grand depit de^®nbsp;vérende n’étoi: que de hui: ou dix lignes. Je lui mandois man changement, amp; de ce que je ne iui quot;^avoisnbsp;M. Marie que j’avois beaucoup penfé Sevan: Dieu a ce que point dit que c’étoit le fujet de la Lettre que je^nbsp;jDorothée j.jyQjg ^ p^j- jg fignature, amp; aux raifons lui avois donné pour M. I’Archeveque. Elienbsp;de I Incar- gyQjj p^jg pgine de me dire avec tant de fut auffi fort étonnée de cette Réfolution que j’a-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•'
bonté, que j’en étois confufe, amp;quej’en con- vois prife, difoit elle, fi promptement^ amp; elle”^^'°”* j;_j_ ferverois toujours de la reconnoiflance. Mais me demanda fi j’avois eu quelque révélation ounbsp;Elleraa'nde que jeme trouvois dansde ü grandes peinesquand quelque lumiére particulic're. Je lui repondis quenbsp;fa réfolution jg penfois a faire cette fignature, qu’a moins qu’il je n’étois pas fille a revelations, amp; que je n’avoisnbsp;ohe^quef'^’me permit de mettre une reftridion avec monnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pas d’autre raifon de ne point figner, que la crain-
nom au bas du Formulaire, je ne pouvois pas nbsp;nbsp;nbsp;te d’ofFenfer Dieu. Ce fut auffi une afflidion
paffer plus avant^ amp; que comme je ne croyois nbsp;nbsp;nbsp;pour route fa Communauté, qui s’etoitflateeque
pas qu’il voulut me le permettre, je le fuppliois nbsp;nbsp;nbsp;je fignerois. Elies n’avoient pas doute que lemi-
très-humblement de ne pas prendre la peine de nbsp;nbsp;nbsp;racle de ma prétenduë converfion ne dut s’opé-
venir, comme il en avoir eu le deffein ^ que j’é- nbsp;nbsp;nbsp;rer par I’interceffion amp; les mérites de Saint FrrJw-
tois afl'ez honteufe de celle qu’il s’écoit deji don- nbsp;nbsp;nbsp;fois de Sales, amp; dies s’actendoient a en chanter
née de venir une fois ,amp; que je lui en demandois nbsp;nbsp;nbsp;un Te Deum d’adion de graces. Elies furenC
pardon amp;c. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, . done fort indignées contre moi. Les unes di-
Lii. nbsp;nbsp;nbsp;Je fus tout il fait tranquille après avoir ccritnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foient que M. I’Archeveque avoir trop de patien-
Ellc recou- nbsp;nbsp;nbsp;cette Lettre, 6c j’eus I’Efprit en repos fur cousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce^qu’il n’auroitpas diime donner rant de temps
vre la nbsp;nbsp;nbsp;paixnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jgg doutes, les fcupules, les frayeurs 6c les aucresnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6c qu’il auroit mieux fair de me faire figner dès
quillité.
6c la trail- nbsp;nbsp;nbsp;j’avois refl'enties pendanc un mois. Je fa première Vifite. D’autres difoient que j’avois
n’avois plus d’autre peine que ma crainte ordinal- nbsp;nbsp;nbsp;I’Efprit trop réfléchiflant; 6c prefquc routes me
re (que l’écar ou fétois ne me conduifit a la fin nbsp;nbsp;nbsp;regardoienc comme une fille aveuglée 6c endur-
a I’affoibliffement', amp; ne me portat a faire quel- nbsp;nbsp;nbsp;cie, a qui Dieu avoit donné de bons mouve-
que chofe contre ma confciencc.) Jc me forti- nbsp;nbsp;nbsp;ments de converfion, amp; qui les avoir méprifés.
6ois le plus que je pouvois par la confiance en nbsp;nbsp;nbsp;Depuis ce temps dies me témoignérenc encore
Dieu amp; par la priére. je tachois dc pratiquer le plus de froideur.
précepte de I’Evangile, de ne point me mettre Après rant de peines, de troubles 8c d’agita- Eiv. en peine pour le lendemain, qu’è chaque jour tions d’Efprit, je devois naturdlement tomber** ‘quot;“lade,nbsp;fuffit fon mal j car l’inquiétude de I’avenir me malade. Auffi eus-je la fiévre , qui me pric lenbsp;rendoitmalheureufe;c’eftpourquoij’étoisbien-ai(ê Dimanche de la Paffion. On manda le Médecinnbsp;dc lui oppofer ce commandement dsyeJus-Chri(i (nommé M. de Certes.) C’eft un fort honnetenbsp;qui me fortifioit. J’avois encore quelquefois des homme 6c bon Médecin. IIs fit cas de cettenbsp;doutes: mais je priois Dieu qu’il me les out,car fiévre,qu’il qualifioic de douhle-tierce quotidienne.nbsp;ils m’étoienc infupporcables 6c troubloient tout Je lui dis qu’elle n’étoit caufée quepar l’affliétion'nbsp;mon repos. Je dois cette grace que Dieu me fit ou j’étois. II le voyoit bien auffi, 6c il en pa-de m’en délivrcr, a la charice de mes Sceurs,qui roifloit touche. Il eft neveu de la Mere Supénbsp;one tant prié 6c fait des voeux pour rn empecher rieure, mais il ne lui reffemblc pas j il eft douxnbsp;de comber dans Tabime. Je pne le beigneur 6c companflant. H n’a épargné ni peine, nifoinnbsp;qu’il les en récoropenfe lui-meme, car tous les pour me bien craicer dans ma maladie. Il medic
Services que je pourrois amp; que je voudrois nbsp;nbsp;nbsp;qu’il auroit grand égard a la foibleffe naturelle de
leur rendre ne feroient pas capables de mac- nbsp;nbsp;nbsp;mon tempérammenc amp; a la caufe de ma mala-
quicter envers elks de route la reconnoiflance nbsp;nbsp;nbsp;die, qu’il trouvoic confidérable. Il m’offric dê
que je leur dots. nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ faire venir M. Guénauld, fi j etois plus mal; qu’il
ivitiv, MU'- ju ‘u* nbsp;nbsp;nbsp;— — r— ------- •— ------«ciaiJL qu une pauvre Keli-
r-t'awrkque je ne voulois plus figner, fans rien dire des gieufe, d’etre traicée dans ma maladie par le Mé-coiiiffl«gt;i““* conditions auxquelles j’avois voulu le faire, amp; decin de la Reine 8c des Grands de la Courj que qu’il ne tenoit qu’a lui d’accepter. Mais c eftun je m’eftimerois aCfez heureufe qu’il en prit lapei-bonheur done je rends graces a Dieu, car je fe- ne. H me fit faigner, 6c le fang que Ton me tiranbsp;rois au defespoir a préfenc s’il ra’avoit pris au écoitfi mauvais, qu’il en fut furpris,6c moiauffi-mot 8c même fi j’avois figne a des conditions il étoit comme du maibre rouge amp; noir jafplnbsp;encore meiUeures que celles que je lui propofols, de blanc. „II n’eft pas difficile, leur dis-ie denbsp;car je ne devqis rien faire ctant féparée de mes „ deviner ce qui m’a fi fort gate le fang” jg Jenbsp;Soeurs, comme je m’y étois engagée. M. I’Ar- difois e'xprès, afin que 1’on comprit tout ce quenbsp;chevêque dit encore a la Mere) que ion Forw»- j avois louirert, oc que ce n’etoit que par délica-^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceffe
-ocr page 166-Relation de la Capnbsp;de la Ré-vé rendenbsp;M Marienbsp;Dorochèenbsp;de 1’Incar-nation.
LV.
Nouvelle tentative denbsp;M. Chaitiil-latd.
Relation de la Verfécutkn des Religieufes de Fort.Rojal, fciencequeje refufois de ligner. Je „ ter aux p-.eds de Votre Grandeur, dans
queje retalois de iigner lans ma fiévre , amp; ie prioisnbsp;Dieu en revanr de ne pas me laiflèr fuccomber anbsp;la tentation de Ggner; de me donner plutóc lanbsp;mort j que j’aimois mieux mourir que de 1’ofFcn'nbsp;fèr 6cc. En un mot mes réves ne roaloient quenbsp;fur la fignature que j’avois euc fi long-temps dansnbsp;Ja rête. L’oeconome qui me gardoic en étoittou-chée, amp; je voyois qu’elle avoit picié de moi. Lanbsp;Mere auffi ne me parloic plus fi rudemenc. Je nenbsp;fqai fi elle appréhendoic encore que je ne mou-ruffe chez elle; mais elle ne m’en témoigna riennbsp;cette fois. Je crois qu elle fit fqavoir ma maladicnbsp;a M. l’Arcbevêque, car elle me demanda ü jenbsp;voulois lui mander quelque chofe. Je la priai denbsp;lui mander que j’étois malade pour avoir troppen-fc a figner. Quand je lui demandai après quellenbsp;réponfe elle avoit requë, elle me dit qu’elle nenbsp;lui avoit rien mandé d’alTez important pour a-voir une réponfe.
M. Cbamillard vint Ie Samedi des Rameaux pour me voir amp; me faire un fcrupule de ne vou-loir plus figner. Je ne pus Ie voir,paree que j’avois éte faignée ce jour la. Mais il ra’éxhortanbsp;par la bouche de la Mere a rendre a FEglife cenbsp;que je lui devois dans cette folemnité; que manbsp;Soeur Gertrude^ qu’il venoit devoir, memandoitnbsp;que c’étoit un péché mortel de ne pas figner;nbsp;qu’il n’y avoir qu’a bien écouter M. I’Archeve-que amp; que l’obéiiTance leule pouvoit réfoudrenbsp;toutes les difficukés. (Par parenthéfe, ma Steurnbsp;Gertrude m’a affurde qu’elle ne m’avoit fait direnbsp;fien de pared ni d’approchant.) Je répondis a lanbsp;Mere. Je n’aurois pas pu communier a Piques^nbsp;quand méme j’en aurois eu la liberté; j’étois tropnbsp;mal. J’attendis, pour la demander, quejefufl'enbsp;mieux, ce qui arriva dans la femaine de Pd^ues.nbsp;Je fus route pretede changer d’avis fur ce que menbsp;dit Mademoifelle de Lamoi^non, qui avoir per-miffion de M. 1’Archevêque de me parler; cc quinbsp;ne dura guires, la Mere Supérieure qui en avoirnbsp;de la peine 1’en ayant détournce, comme je I’ainbsp;fqu depuis. Je dis done a cette Demoifelle, quenbsp;j’avois deflein d’ecrire a M. TArchevcque pournbsp;lui demander la permififion de faire mes Pdques.nbsp;Elle me répondit, qu’elle ne roe le confeilloitnbsp;pas; que cela ne ferviroit de rien , paree qu’ilsnbsp;avoient arrêté emr’eux de ne point accorder lanbsp;Communion , fi 1’on n’avoit figné. Je crusnbsp;done qu’i! étoit inutile d’éerirc, amp; je dis è lanbsp;Mere, que j’avois changé d’avis, ce qui lui fitnbsp;plaifir , je ne fqai pourquoi. Néanmoins aprèsnbsp;y avoir fait réflexion , je crus que je devoisnbsp;plutöt m’éxpofer i un refus, que de .manquernbsp;3 faire ce que je pourrois pour I'obtenir, amp;nbsp;9^*^ j5^^''?tspeut-êtreblamée,fije nele failbispas.nbsp;•’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;® '^otic d’écrire la lettre fuivante;
„ Permettes-moi, s’il yous plait, dc me jet-
révois quelquefois dans
,, douleur ou je fuis d'etre privée de la grace „ que I’Eglife fait a tous ces Enfanrs, d’appro-cher des Sacrements;öc que je vous demannbsp;,, de avec route l’humilité poffible, la permifnbsp;fion de communier en cette faince Odbavenbsp;j, je ne doute pas, Monfeigneur,que pour mé-riter de I’obtenir, Votre Grandeur n'éxige denbsp;,, moi la fignature. Mais je vous fupplie denbsp;„ croire qus fi je 1’avois pu faire, je I’auroisnbsp;,, déja faire fans me la faire tanc demandernbsp;,, puifqu’il n’y a rien que je ne voululTe fairenbsp;,, pour témoigner a Votre Grandeur que jenbsp;,, veux lui obéir; amp; je lui protefte que s’il nenbsp;,, dépeadoic que de ma vie dans cette affaire,nbsp;„ je ierois biencoc réfolue a la donner. Maisnbsp;„ je ne puis pas faire de meme de cette figna-„ ture, puifque pour y avoir voulu penfer, j’ainbsp;„ été dans un trouble 6c dans des peines fi vio-„ lentes,que j'en ai été malade;amp; je ne doutenbsp;,, pas que dans i’état ou je fuis fur ce fujet,nbsp;„ je ne fuccombe a la fin du corps ou de I’c-„ fprit. II n’y a point de condition que jenbsp;„ ne préféraffe a la mienne , puifqu’elle m’en-„ gage a la chofe du monde que je crains lenbsp;„ plus, 6c je m’eftimerois fort heureufe de lanbsp;,, changer contre celle d’une pauvre payfanne.nbsp;„ Je vous demande très-humblement pardon ,nbsp;,, Monfeigneur, fi je vous dis cela. Je ne puisnbsp;,, vous diflitnuler mon afHidlion , öc fi vous pou-,, vies voir ie fond de mon coeur, vous y ver-„ riés combien ma douleur eft grande dene pou-„ vour vous obéir. II n’y a rien qui m’eut punbsp;„ reduire a l’état od je fuis, qu’une chofe denbsp;„ cette nature, les aucres chofes qui ne vontnbsp;„ pas au peril d’offenfer Dieu étanc fupporta-„ bles. II n’y a que votre bonté , Monfei-„ gneur , qui puifle me foulager dans une finbsp;3, grande peine , en me difpenfant de celle denbsp;,, figner le Fornmlaire. Je puis affurer Votrenbsp;„ Grandeur qu’elle ne fqauroit me faire unenbsp;,, plus grande charité. Tout ce que je puisnbsp;,, faire, Monfeigneur, pour vous obeir, aprèsnbsp;„ y avoir penfé devant Dieu, ell de vous aliu-„ rer que je condamne fincérement 8c de toutnbsp;„ mon coeur toutes les Héréties que Notre Saintnbsp;,, Pere le Pape a condamnées, en quelque livrenbsp;,, qu’ellcs fe trouvent, mcme dans celui denbsp;„ fenius, fi elles y font, ne mettant point d’autrenbsp;„ referve a ma condamnation, que la crainre de lanbsp;,, faire tomber fur celui qui ne la mériteroit pa*-,, Ayes pitié de ma foibleffe, Monfeigneur, ennbsp;„ vous contentant de cequejepeux fkire, fansnbsp;„ faire violence a ma confcience. Quoique vousnbsp;„ fafliés, Monfeigneur, je ne manquerai jamaisnbsp;3, a ce que je vous dois, ni au profond refpcétnbsp;„ avec lequel je fuis 6c ferai toute ma vie 6cc.
Reiatlos de la Cap.nbsp;de la Ré-vérendenbsp;M. Marienbsp;Dorotlicénbsp;de i’lnear-nation.
Lvr.
Lettre qu’fil-le éci it a M. r Archeve-que, pournbsp;lui deman-cier les Sa-crements.
Ce p Avril i66y.
’Relation de la Perj7cution des Reltgleufes de Port-Royal^ nbsp;nbsp;nbsp;l6j
Relation nbsp;nbsp;nbsp;Je fis voirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a la vierenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la copie de cetce Let-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que des opinions bien étranges de moij amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;elk- Relation
Ré- que je faifois de 1’état oü cette miférabk affaire primoit autant par fes geltes que par lés paro- de la Ré-
---viais au lieu d’en être touchée, ks. Les Religieufes fuivoienc réxemple de leur
lere, amp; penfoient comme elk. Jai paffe dans ur Efprit pour une éxcommuniée, principale-ment depuis Pd^ues. Si j’avois quelque chofc j’Incar-a demander a quelques-unes, je ks voyois routesnbsp;interdiies ^ elks fe retiroienc en arriére, com-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i
me de peur de m’approcher ; ou fi elks me fon égard, répondoient, c’étoit par monofillabes. p’aunesnbsp;pour s’enfuir plutói de moi, difoient qu’elks aUnbsp;loient querir l’OEconome. Lesjeunes faifoient pa-roitre davantage leur mépris, elks ne daignoientnbsp;plus me faluer, même quand je les prévenms.
LesSteurs Converfes m’ont fait voir auffi qu’el-les craignoient de me parler. Voyant done li maniéredont elks fe comportoient a mon égard,nbsp;je n’attendois plus que k moment oü la Mere menbsp;diroic de ne plus aller au Choeur. Lorfque j’ennbsp;fortois, je me retirois k plus promptement quenbsp;je pouvois dans notre Celluie,voyant bien qu’elks craignoient que je n’aliaffe par la Maifon. Elks avoient ordre, a ce que je crois, de m’obfcr-ver j ce qui étoic bien facile dans une Maifonnbsp;auffi petite, amp; de leurs fenêtres elks voiene toutnbsp;Ie Jardin, oü jkllois quelquefois, ce Jardin fer-vant de palïiige pour aller au Choeur. H paroicnbsp;qu’elks rendoient compte a la Mere amp; de mesnbsp;aófions amp; de mes paroles, car elk me difoit quelquefois oü j’avois éic amp; ce que j’avois dit. Maisnbsp;je ne me mettois pas beaucoup en peine de toutnbsp;cela.
Je prévenois fouvent la Mere, ou quelque an-cienne, pour lui rendre raifon de ce que j’avois Sa conduite fait dans les occalions partieuhéres, afin de leui envets les
de la Cap.tre, nbsp;nbsp;nbsp;qui ctpitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bien plusnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forte dans Texpreffionnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difoic cela avec un étrange, mépris, qu’ellenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ex-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cnp,
de la Ré- nbsp;nbsp;nbsp;quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;je faifoisnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de 1’état oii cette miferable affairenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;primoic autant par fes geltes que par fes paro-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ré-
vérende nbsp;nbsp;nbsp;menbsp;nbsp;nbsp;nbsp;réduifoit.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iVlais aunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lieu d’en être touchée,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les. Les Religieufes fuivoienc réxemple denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leur
M. Marie 3^ moins de me témoigner quelque com- Mere, amp; penibienc comme elk. J ai paffe dans^-Dorothée pa(pjon, paree que je pleurois en la lifant, elk d® !me dit avec mépris amp; dureté: chanfons, chan-
J33tlOn« f' nbsp;nbsp;nbsp;j. A, 1 c*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n /nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ t
Jo7is qne tout celét. St vous ne (tgnés ^ ^ous n au-LVtt. nbsp;nbsp;nbsp;pomt la permifjion de communier, ^ cela ne
Mauvais nbsp;nbsp;nbsp;de rten. Ce difcours mkrauc tout a
ff*® fait, amp; je lui dis que je ne laiflerois pas d’en-Mere, au voyer ma Lettre j que je l’écrivois a mon Su-iu)et4ecettepérieur, Sc qu’il auroit plus de corapaffion de mon état qu’elle n’en avoit. Elk ne me ré-pondit point la-deffus: mais elle me fit bien desnbsp;reproches de ce que je ne voulois pas lignernbsp;pour communier anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Elk ajouta, que je
ferois éxcommuniée, amp; que FÉglife traitoit ainfi ceux qui manquoient a faire leurs Paqiees.
óter tour foupqon , amp; quelquefois je prenois plat-lir a leur dire ce que je croyois qu’elles penfoient
mêmes Re»
r' nbsp;nbsp;nbsp;qu’elks avoient fur mon
fojet, li leur bouche ne 1’avouoit pas kurfiknee res dures, car elle ne le comci.Lvj,.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; kur mme en difoient affez,. H ne fallnir ms
préfent, elle me faifoit encore peur de 1 avenir beaucoup de pénétration pour dévinef if ^ en me difant que 1’on pourroit bien nous en foes, quot;i de prudence pou? éviterde lJ /®nbsp;fermer pour toujours dans une piifon. Quoi- la peine. EHes avoient remarnném^'^'^nbsp;que ces fortes de difcours ne laiffalVenc pas que la-deffus, amp; elks en paroiffoienc affez'fnbsp;de troubler mon repos, je ne lui ai cependant difanc que j’étois d’une humeur facilenbsp;jamais têraoigné avoir de la crainte de routes n’incommodois perfonne. Je m’en étois foït^unnbsp;les chofes de cette nature qu’elle me difoit. Au devoir, l’ayant promis a la Mere en entrant dansnbsp;contraire je lui ai toujours fait connoitre que la Maifon. Cette conduite a peut-être été caufenbsp;je^ ne craignois rien que d’offenfer Dieu; J’étois que 1’on ne m’a pas enfermée, Sc que 1’on ncm’anbsp;neanmoins fort fenfibk a la maniére dont elle point donné de garde; comme a quelques-unesnbsp;me parloit , car elk difoit ces chofes-la d’un de nos Sceurs, t’ai paffe ks Fêtes de Panesnbsp;fang froid Sc d un air qui faifoit penfer qu’elle de la Pentecote amp; du St. Sacrement fans com^nbsp;CTnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;etoit bien-aife. Je ne fqai fi elk étoic dunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;munier, Sc je n’ai plus ofé en parler, voyant
Conkil ou Ion prenoit ces fortes de Réfolutions nbsp;nbsp;nbsp;qu’on m’avoit réfufée tant de fois, furtout a Pk~
contre trous , du moins elk ks fqavoit long- aues. J’en avois un peu de peine 5c de confu™ temps avant qu’elles arrivaffent.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;{j^n, Sc eela augmentoit le mépris des Religieu-
tvili; Cette Mere dit devant moi a Mademoifelle fes pour moi. Quelques-unes en avoient mar-Conduite dede nbsp;nbsp;nbsp;Lamoignon , qu’après que j’avois paffe neufnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rant pitié quelquefois, paree qu’elles s’apperce-
amp; nbsp;nbsp;nbsp;communier, l’on ne pouvoit avoirnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voient que je pleurois beaucoup ces jours k.
La
Je lui répondis que cela étoit vrai, lors qu’on paffoit 1’année fans communier, que je ne pou-vois pas faire un péché pour communier j amp;nbsp;que s'il falloit pécher pour m’approcher de lanbsp;Sainte Table , j'aimois mieux m’en éloigner;nbsp;enfin que Saint Paul enfeignoit tout k contrairenbsp;de ce qu’elk me difoit. Elle fe trouvoit fouventnbsp;embarraffée pour me répondre,, n’ayant pas 1’Ef-prit fort relevé, ni fort cclairé , au moins furnbsp;oette affaire. Je lui dis encore, que nous ne ré-pondrions pas de la violence que Monléigneurnbsp;nousfaifoit cnnousócant ksSacrements,amp;qu’ain-fi nou.s ne pouvions êtreéxcomrouniées. Elkm’anbsp;fouvent reproché que j’aimois mieux ne pas communier, que de ligner. Elle ne manquoit pas denbsp;me faire ce reproche aux grandes Fêtes, amp; denbsp;me faire fentir ce que c’eir que la privation de lanbsp;Communion Sc. quel eft k mérite de robéiffan-ce. Ainfi les grandes Eêtes n’étoienc pour moinbsp;que des fujets de difpute amp; d’affliólion. Je menbsp;plaignois quelquefois a elk-même de fes manic-res dures, car elk ne fe conrentoit jms du mal
-ocr page 168-17° nbsp;nbsp;nbsp;Relation de la Perfecution des Religieujès de Port-Royal, i66éf-i66').
i nbsp;nbsp;nbsp;1 1 rrfinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;at-tr/* (V lt;’v»i ii'i:'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vxl J /jT^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ry \*mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J O_________
Relation rctablit dans Tufage desSacrements(carnos!)ocurs ^jP'i’avoient priée de leur procurer cetce grace, lorf-de Ia Ke- qu’elle fut h Port-Royai Ie jour de Paquis) amp;nbsp;avoir peuc-étre cu du fcrupule dans fon é-DoSenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la.dureté de fes réponfes. Je pnai ja Me
de riiiear-'quot;® ^lapeneure de demandcr pour moi a M. 1 Ar-nation. chevêque la permiffion de communier. Elles’ea éxcufq, amp; me dit que c’étoic k moi a la deman-der.
LXV. _ Je Ie lis done par une Lettre,dontjen’aipoint ^'pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ de copie: mais je lui marquois que la Mc-
pouravo'itla te m’ayant dit de fa part qu’il fouhaitqit fqavoirfi permiffion j’étois bien contente d’avoir communie,jenavoisnbsp;Jeconwiu- compris a ce difcours, qui etoit une énigmenbsp;pQm* moi j que je n'avois ofé lui en faire la de-mande a la Pentecóte, après avoir été refufée anbsp;Pdquesi que cependant je lui demandoisaujourd-hui cette grace avec toute l’humilitéSctoutel’inf-tance poffible. J’eus pour reponfe, qu’il me fe-roit fgavoir lés intentions par M. de la Mothe.nbsp;Je commenqai a craindre amp; a avoir du foupqonnbsp;que ce n’étoit pas fans deffein qu’il voiiioit nousnbsp;permettre de communier. J’aurois mieux aiménbsp;ne Ie pas faire; mais je craignois de mal édifierlanbsp;Communautë, s’il y avoit lieu de croire que jenbsp;Ie pouvois faire, j’entrai done en défiance, maisnbsp;je n’en eus pas aflez. M. 1’Abbé de la Mothenbsp;tint enfin m’annoncer que M. l’Archevêque é-xigeoit de moi, pour pouvoir communier, quenbsp;je ne fuflè point décerminde a ne pas figncr;nbsp;que je n’eu0è point de refpedts hutnains amp;c.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11
me femble qu’il ne me paria pas alors d’indiffï-rence. 11 me dit aulfi que je devois être dans Ie deflein de demander a Dieu qu’il me fit connoitre fanbsp;volonté, amp; qu’il falloit un billet qui en afluratnbsp;M. de Paris. Je lui dis que je n’aurois pas denbsp;peine a faire ce qu’il fouhaitoit, amp; j’écrivis Ienbsp;billet fuivanr.
„ Comme je n’ai jamais eu par la grace de Dieu d’autre difpolition a 1’égard de la fignature, quenbsp;„ de fuivre fa volonté, je puis ailurer avec lin-,, cérité que je fuis dans la même difpolition, amp;nbsp;„ que je défire de prier Dieu plus que jamais du-„ rant ces trois moisj de faire routes les com-munions amp; tout ce que Dieu me fera la gracenbsp;„ de faire de bien pour me rendre digne de con-,, noitre la Sainte volonté amp; de la faire.” Jenbsp;crus pouvoir promettre de demander a Dieu lanbsp;grace de connoitre fa volonté, quoique je fuffenbsp;bien perfuadée que ce ne pouvoit jamais être fanbsp;volonté que je fignaflè fimplement Ie Pormulaire.nbsp;Mais je Ie faifois dans l’efpérance que Dieu menbsp;donneroit quelque lumiéreamp;quelque fecours pournbsp;fortir de cette affaire fans 1’offenfer, amp; aulli qu’ilnbsp;difpofèroit les chofes avec cette fageffe qui difpo-fe de tout avec fuavitd amp; avec force, amp; qu’ilnbsp;Ie coeur de M. de Paris
LXVI. tromelTenbsp;qu’elle faitnbsp;au mêmcnbsp;Prelat,
bülfe dans l’ufage des Sacrements, il faut que Relation „ vous me promettiésfincéremcntque vous vousde laCjp,nbsp;„ tiendrés dans 1’indifférence amp; dans l’indécer-de laRé-„ mination que je vous ai fi Ibuvent demande'esnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
„ que vous vous feparerés de toute préoccupa- nbsp;nbsp;nbsp;°
„ tion amp; de tout attachement qui pourroit vous Dorothée „ cmpêcher de connoitre la véricé; amp; qu’enfinnbsp;„ vous ne fere's point determinée a ne point fi-,, gner. Moyennant cela je vous accorderai cenbsp;„ que vous me demandés, amp; ii vous vous con-,, duifés avec 1’humilité amp; l'Efprit d’obéiffancenbsp;„ qui doit étre inféparable d’unc bonne Religieu-„ fe, je fuis afluré que Ie temps qui eft porténbsp;„ par mon Ordonnance ne fe paflèra point quenbsp;„ VOUS' n’y ayés figné fort fincérement amp; quenbsp;„ vous n’ayés de la douleur de ne l’avoir pasnbsp;„ fait plutóc. Mais pour cela il faut mettre toutenbsp;„ prévention amp; tout Efprit de parti fous kspieds,
„ amp; fe tenir dans les grandes maximes que les j, véritabies fidéles ont toujours fuivies. Celi denbsp;,, quoi je prie Dieu, ma chére Soeur, qu’il vousnbsp;3, fafïe la grace, öc a moi celle de Ie voir.
H. Archevêque de Paris.
La Mere Supérieure,en me rendant cette Let- Lxviir. tre toute ouverte, me dit que je ne devois pasSesréfle-faire difficulté de promettre a M. l’Archevêque*’®™nbsp;ce qu’il nre demandoit j que cela ne m’enga-fenbsp;geoic a rien- Cependant mon embarras au'’'-lélolutieas»nbsp;mentadepuis, voyant bien que 1’on vouloitm’en-gager a faire quelque chofe, amp; cela me mie fortnbsp;en peine. Je dis a la Mere qui me demandoitnbsp;une réponfe, que )e né pouvois la donner fur Icnbsp;champ, amp; que je voulois confuJter Dieu fucnbsp;cette affaire. C’ctoit )a veille du Saint Sacre-ment, amp; j’aurois défiré être libre de tout foin 6cnbsp;de toute inquiétude pour mieux vaquer a la pric-re en cc jour de notre grande fête. Mais je nenbsp;fus pas auifi tranqniile que je 1’aurois voulu,caFnbsp;la crainte de me mal comporter dans cette affaire m’occupoit beaucoup amp; me donnoic bien desnbsp;diftradtions. Craignant de faire un fcandale encore plus grand que celui de Paques, fi je refu-fois 1’üffre que 1’on me faifoit pour communier,nbsp;je crus que je ne ferois pas mal de 1’accepter.
Avant ce dernier incident 6c peu après avoir vii Ie nouveau Mandement, je m’étois réfoluè inbsp;prier Dieu plus que jamais, 6ca fuspendre routesnbsp;les Réfolutions que j’avois prifès de ne point fi-gner, jufqu’au temps qu’il faudroit fe déclarer6cnbsp;dire Ie dernier mot. Ainfi je crus encore pouvoir promettre que je ne me déterminerois pointnbsp;jl ne point figner, non plus qu’a figner, avant knbsp;temps'prefcrir. Je n’étois pas en peins non plusnbsp;de promettre de quitter toute .prevention 6c denbsp;n’avoir aucun refped humain: mais mon embar-
LXVU.
Réponfe I ee Frélit..
réponfe que ce Prélat fit èmon billet, ras e'toit de promettre une indifférence que jt ne Ce neft pasli, ma Stwir 1’écrit que je vous pouvois pas avoir, tant que je croirois qu’d Y,'*
pas
deniande. Si
ma ScEur ^ vous délirés
que je vous rèta-
pouvois pas avoir, péché a figner. Je
me füuviens
qui .
aufli que M
1 Ar-
quot;Relation de la Perfi'eutiofi des Religieufes de Port-Poyal, n 1 t' nl’Archevi-'que nous avoit demandé la mC'me cho- devo s peut-étre Accepter ce parti de prier Dieu Relationnbsp;I 1 rl'ÏT fe l’année précédente, lorfqu’il voulut nous faire en cette maniére , fans penfcr qu’on prendroitde la Ca?.
== la nbsp;nbsp;nbsp;_ r.;.- j.------ o----’—avoit avantage fur cnoi de cette promclTc. nbsp;nbsp;nbsp;j gt;-t. ^
I7I
de la Ré-
finer enfuite de fon Mandement,Sc qu’on nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------
¦de nadoli
, nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;---- •'•v* nbsp;nbsp;nbsp;I «I
ne pouvions être indifférentes d’ofFenfer Dieu ou la difpofition qu’il demandoit, puifque la Mere°® ¦ de ne pas Folïenfer, amp; qu’ainfi l'indijférence de-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’avoit fait. „ Mettés-le done, me dit-il
j/‘_________^ nbsp;nbsp;nbsp;J._*.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/*itnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tl»»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;», tl/*
Incarnation.
'vieiide Accepté fes conditions amp; même l'indijférence ^ M. 1’Archeveque me demanda done ce que M. Malie qui ni’avoit fait quelque peine; qu'en ayant voulois faire. Je lui dis que je croyois pouvoirJÜ!^'nbsp;Dorotliée a la Mere ^g»«,elle m’avoit dit que nous lui promettreque je memettrois devant Dieu dans
I nbsp;nbsp;nbsp;in/-lriiAii rannbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t*¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.„.../V.--- 1 nbsp;nbsp;nbsp;» « f? HCl
mandée ne pouvoic être accordée. Cependant cela paffa, amp; l’on communia encore duranc cesnbsp;fix femaines.
Je me réfolus done de faire Ie Billet que M.
„ fur la Lcttre de la Mere.” Je Ie fis, quoiqu’a- Lxxr. vee peine, ne connoiffant pas trop en quoi con-Elic Cgnenbsp;fiftoic ma difpofition. J’avois, ce me femble,*“^^as deunbsp;quelque fureté pour Ic faire, en fuivant 1’éxem-
t-«lA ^ 1.% TV 4 nbsp;nbsp;nbsp;T.gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Izi t-Afvtrsf- n
LXiy.
Kouveile
^omeT nbsp;nbsp;nbsp;1’Archevêque demandoit. Je n’en ai plus la co-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ple de la .Mere A^nès. Je n’eus pas auflG Ie temps fspromenè
ccncc*
^quot;eUc fait apie, l’ayant envoyce a nos amis; mais il étoit nbsp;nbsp;nbsp;d’y tant penfer, paree que M. de Plt;»Wr étoiepref ^
M- -’Archs-con^u 3 peu-près en ces termes; „je promets a fé. J’écrivis done fur la Lettre de la Mere (que „ Monfeigneur 1’Arcbevêque que jeme menbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dé-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;je promettois fincérement d’etre dans les fend-
,, terminerai point pour nbsp;nbsp;nbsp;ou contre la fignacurenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mentsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui étoient éxprimés dans cette Lcttre a
,, avant les tiois mois;que je rénonce a toutref- nbsp;nbsp;nbsp;l’égard de la fignature.) II ne fut pas trop fatis-
,, pedt humain, a route preoccupation amp; a tout nbsp;nbsp;nbsp;fait de ce que j’avois mis, il auroit fouhaké quc
, quc je Ic faifois fort bicn quandjevoulois,
amp; qu’il voyoit bien que jc ne faifois pas cela trop volontiers. II difoit tout cela en riant, ctanc cenbsp;jour-la en belle humeur. Je iui dis que tout ccnbsp;qui regardoic la fignature me faifoit peur. ll ynbsp;a bien de quoi, repliqua t’il.
II me paria bcaucoup, dans cette Vifite, pour lxxii
IP norrpr i la Co-narnrp Cmnlp pr.
„ attachement qui pourroient m’empêcher de je me fulle é.xpliquée autrement, mais c’étoitunc „ connoicre la véritc.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mais que pout cenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;affairenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faite. 11 me dit auHi quc j'avois bicn mal
voir tant queje croirois du péché a figner,ne pouvant être indifférente a offenfer Dieu;quenbsp;”, je déclarois fincérement que c’étóit cette feulenbsp;„ raifon qui m’arretoit.” Je fignai ce papier,amp;nbsp;j’écrivis en mcme-temps a M. l’Archevêquepournbsp;1’affurer encore de lafincérité de mes fentimencs,nbsp;amp; que je n’avois d’autre vuë dans I’affaire de lanbsp;fignature, que celle de mon falut. le n’ai point
„ étoic de Vuidifférence, nbsp;nbsp;nbsp;que je ne pouvoisnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1’a-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;écrit,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quc je Ic faifois fort bim miond
me porter a la fignature fimple, en m’alléguant Sa^^n «fp „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. fes raifons ordinaires. 11 paria auffi de M. ./ir-tlonav^Mi^
gardé de copie de cette Lettre. On vint me dire nauld, felon fa coutume, e’eft a dire, avec be-*^' de fa part qu’il apporceroic lui même fa réponfe aucoup d’aigreur,amp;dicqu’ilfaifokautant d’eftimenbsp;le Dimanche prochain, qui étok celui dansl’Oc- deceuxquinevouloientpascroirele^»ff de Janfe-tave du Saint Sacremenc.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nius, a prés que le Pape I’avoit décidé, que des yi~
LXX.
______- Ce Prelat vint en effet amp; me dit avec dou- r;i?»ramp;desautreshérétiquescondamnésparleCon-
Eiie revolt laceur qu il DC pouvoit pas m accorder la Sainte ci\t de Trente. Ilajouta : que nbsp;nbsp;nbsp;avoienc
Mlat ,%ul^™iiniön Ipe ne lui promettois q ue je fe- d’ecranges opinions fur la Grace ;qu’ils n’avoient eu kiifait pro-rots dans la difpofinori qu il m avoit demandee garde de nous les éxpliquer, de peur denousfairc
X'eir 5” nbsp;nbsp;nbsp;luidis queje n'avois connoitreleurmauvaifcDoffrine;qu’ilvouloicquc
de peine que fur I indifference qud me deman- jelui promiffe d’entendrelesperfonnesqu’il voubk doit, amp; que je nenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m’envoyer pour m’inftruirefur cette matiére,qu’il
yant que c etoit quot;aal de JI me dit que feroitlui-mcmedecenombrc,amp;quccommejen’a.
S °p“r£.da ,«ej= fe pouvofe. feti
dis Que S’il I'entendoit ainlt, je voulois bien le nbsp;nbsp;nbsp;«epulle etre perluaaee du con-
maniére de s’éxpliqder pour ia metcre par eerie, opinbn II me fit voir la Lettre de la Mere .d^.g®cV,quinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘
contenoic cette indifference, ce qui me fit croire
promettre Je n’ai point affez bien rctenu cette Dofteu^s qui
avoient entenduqu’une partie, s’en dekachoient lots qu’ils avoient out les raifonsnbsp;contraires. J’eusbien peur de m’être engagée a écou-• 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nrnmettre auöi n’ayant point ter les perlbnnes qu’il devoir m envoyer, nayanc
que je la pouvois nbsp;nbsp;nbsp;^„mulsiire, point repondu lotfqu’il men park; je ciaignots
furcout l nbsp;nbsp;nbsp;^quot;“Trrivoit que I’on de m’éxpofer a leut féduftion. Mais Dieu qui
mats nbsp;nbsp;nbsp;‘/cho’fe quil fut poffible de vouloic me préfervet de ce danger n’a pas permit
mectre. Mais j’avoue que j’ai eu tort de pro mectre cette dilpofition,qui n’étoic pas dans monnbsp;intention telle que M. 1’Archevêque pouvoit lenbsp;croire. J’avois la confiance que demandant a
Dieu la grace de connoitre de plus en plus fa mention peu honorable dé lui volonté, Ü ne me la refuferoic pas, amp; que je fine fefoucioit gueresj que cela ne^l’égrSok
^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;pas
me nbsp;nbsp;nbsp;„fljieu couvoit per- quc i’aie vu perfonne depuis cette Vifite. II ne
figner, ce^que je nbsp;nbsp;nbsp;a.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fit point de reprocfics fur le refus que j’avois
’ nbsp;nbsp;nbsp;fait de figner après avoir pris la peine de venvr ex
pres pour m’y engager. I\ paria de r/^po/ogieque I’on avoit faite pour nous, amp; ou il étoit fait une
J- gt; ¦
-ocr page 172-quot;Relation de la Perfecution des Religieufcs de Port-Royal^ 166^-166^. ii X ----a„ pc;„i;- nierois plus d’une fois, ce qui me furprit Se me Relation choqua tout a fait. Cette bonne Mere témoi- de la Cap, Relation de la Capnbsp;dc la Ré-vérendenbsp;M. Marienbsp;Dorothéenbsp;de I’lncarnbsp;nation. tout a gnoit paria n’être pas trop aife que M. I’Arche- *^2 veque me permit de communiën Elle n’étoit pasnbsp;aufii fort contente de la maniére avec laquellej’a-^'nbsp;vois traité 1’afFaire de V'tndijférence, qu’elle m’a re-Dorotneenbsp;prochée plus d’une fois. Elle difoit que j’avoisnbsp;eu la permiflion de communier a trop bon mar-chéj que la patience de M. I’Archeveque étoit l^xiv. ’nbsp;admirable jde ne m’en avoir pas fait faire davanta- La supémea-ge. Je crois que ce Prélat ne le voulut pas, afinre veutfaitenbsp;de me mieux tromper 6c de ne pas donner lieuauquot;^quot;J“nbsp;foupgon dans la craiute que je ne me dédiffe. Ilnbsp;lui répondic que je communierois autant qu’elles, 6c demanda combien elles le faifoient: a quoi elle répondit ce qu’elle voulut. Mais foit par fes fa-50ns, foit par fes difeours j car je nemefouviensnbsp;pas de tout ce qu’elle dit, elle fut caufe que M.nbsp;i’Archeveque die queleConfelTeurenordonneroitnbsp;felon que je ferois difpofée a figner; puis il ajouta:nbsp;qu’il me 1’accordoit pour un mois, 6c qu’il vien-droit lui-même pour voir le profit que j’en fèroisnbsp;par rapport a la fignature. J’avouë que jefusfortnbsp;humiliée du procédé de cette Mere, qui appa-remment eut bien voulu être ma direörice fur I’u-fage de la Sainte communion. M. l’Archevêque voulut fe charger lui-même lxxv. d’envoyer le Confeffeur, paree qu’il étoit bien-aifeElicdI?unbsp;de lui parler auparavant. Maisquinfejours fepafle-rent fans quej’en entendis parler, foit quele Prélat „is I’indif-l eut oublié, ou qu il 1 eut fait a de0ein. Voyant ce- fCiCJicc.nbsp;pendant qu’il ne 1’envoyoit point, je cotnmenqai^nbsp;memettre en peine ;je nef^avois quepenfer de ce LXXllI. Elle liii lt;'e-niande leTfnbsp;eaire de £t.nbsp;M^datdnbsp;pont Con. St. Midard. Je ne puis afléz admirer la provi- retardement; Je m’imaginois que cet Eccldfiafti-dence de Dieu fur moi de m’avoir fait connoitre cet Eccléfiaftique, car j’aurois c'te etrangementnbsp;tmbarrafTéc pour en demander un autre, étantnbsp;bien aflurée que Ton m’auroit refute ceux en qui j’avois confiance. Je le demandai done, en di- fant que je I’aimois autant qu’un autre; d’autant _____ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ plus que M. Chamillard m’avok aflurée que Ton profiteroit pour tourraenter celles de nos Soeurs offroit ce Confefleur a celles de nos Sceurs qui qui ne vouloient pas promettre la même indif-le défiroient. Je difois tour cela d’une maniére férence. Sur cela il me vint un fcrupule 6c une 17^ pas. Enfuite il fe tnic a déplorer l’état de 1’Egli* fe amp; a iè plaindre de routes les peines que cettenbsp;affaire lui donnoit j qu’il n’avoit point de repos;nbsp;qu’il fe tuoit; qu’il prdvoyoit qu’avant qu’il futnbsp;deux ans Ton verroit arriver des chofes horribles;nbsp;enfin que ce qui lechagrinoirle plus étoitde voir denbsp;bonnes Religieufes a la tête de tout cela. II menbsp;dit encore fur les conditions qu’il demandoit pournbsp;me permettre la communion; „Ne me trompésnbsp;„ pas. ” Je lui répondis, que je n’en avois pasnbsp;le deffein, 6c que m’envoyant a Dieu pour con-noitre fa volonté, il nc me pouvoit trompen^ II me dit que c’étoit a Dieu véritablement qu’il m’en-voyoit 6c que je m’adrefTafle aluiavecunegran-de humilitc; il accompagna ces dernieres paroles d’un gefte qui y avoir rapport. Il ajouta que finbsp;je ne voulois pas figner après le temps donnépournbsp;cela, il faudroit bien qu’il obéit aux ordres dunbsp;Pape, amp; qu’il me jetteroit dans k grand, jecroisnbsp;qu’il vouloit dire dans le grand nombre de nous,nbsp;qu’il prevoyoit bien qui ne figneroic jamais. Ilnbsp;ne parloic plus par menaces, mats de fang froid,nbsp;ce qui faifoit mieux fentir ce que nous aurions anbsp;fouffrir dans la fuite. Il me paria ce jour-lk fortnbsp;doucement amp; avec bonté, 6c m’appeilant fapau-vre eiifant 6c me priant de figner, d’une maniérenbsp;qui ne convenoit point a une perfonne de fa condition 6c de foil rang, puis qu’il difoit qu il m’ennbsp;conjuroit en fe mettant a mes pieds. Je fus finbsp;furprife de ce difeours, que je n’y répondis quenbsp;par un grand étonnemenc Je lui demanda't un Confeffeur. Il s’informa lequel je défirois. Je lui nornmai le Vicaire denbsp;aflez, indifférente, de peur que 1’on ne crut quenbsp;je le fouhaitois préférablement a tout autre, com-roe il étoit vrai , 6t qu’on ne me le refufat parnbsp;cette raifon. M. de Paris me dit, que ce Vi-caire n’etoit pas concent de moi. C’eft que dansnbsp;le rapport qu’il lui avoir fait de fa Vifite, il luinbsp;avoir dit apparemment qu’i} m’avoit trouvéedansnbsp;de mauvaifes difpolitions, 6: qu'il n’avoic puriennbsp;gagner fur moi pour la fignature. Cependant ilnbsp;promit de me I’envoyer ,ajoutanr, comme s’il eut eunbsp;quelque défiatKe de lui: „ Maisque vous a-t’ildir,nbsp;5, lorfque vous lui avés parlé? Des chofes horri-)} bles, lui dis-je, routes les peines qu’encour-„ roient ceux qui ne figneroient pas.” Il relevanbsp;beaucoup ces paroles, que j’avois rapportées éx-près pour lui cacher le refte de notre Entrecien. |
Da Mere Supérieure lui demanda fi je comrau-que ne vouloit peut-étre pas venir, amp; qu’il étoit fachc de la démarche que j’avois faite aprèsnbsp;lui avoir protefté que je ne fignerois jamais. Jenbsp;penfois auffi que M. de Paris ne fe mettoit pafrnbsp;beaucoup en peine de me I’envoyer , qu’il luinbsp;fufSfoit d’avoir ce qu’il avoir demandé; qu’il en-crainte terrible d’avoir offenfé Dieu dans oettc-occafion ; 6c cette frayeur me troubla amp; m af-fligea fi fort, qu’elle me réduifit dans un etatnbsp;pitoyable. Je me chagrinois encore de ce quenbsp;je ne pouvois m’éclaircir 6c trouver le moin-dre foulagemcnt dans cette peine, qui a été encore plus grande que celle que j’ai fouffertenbsp;lorfque j’attendois M. de Paris pour la fignature de fon Formulaire. Je ne fqavois que faire,nbsp;en cette occafion, ou j’ai éprouvé plus que jenbsp;ne I’avois encore fait, la durete 6c l’éxtrêmiténbsp;de ma prifon , ne pouvant ni parler a perlbn-ne, ni fupporter la vue de ma faute, qui peut-étre me féparoic de Dieu; ce qui me réduifitnbsp;dans un tel état, que je me faifois peur a moi-mérae, 6c que je me voyois prêce ^ tombernbsp;dans Ic défespoir. Cela m’obligea, voyant qu^ |
¦Relation de la Verfécution des neligieufes de Fort-Tloyal, 166^-166^: nbsp;nbsp;nbsp;, ’^73 / nbsp;nbsp;nbsp;. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faire ce die de ne me 'pomc inquicter, qae fi je n avois Kelation Relation ma peine etoic nbsp;nbsp;nbsp;Qui après pagt; changé de dispofi[ion lorfqu’il feroic temps de la Cap. jbiie éctit i J® un peu plus en répos, 6c ma faute me je voulois me fouvénir'pbur lui en parler, amp; en-*prcrrpouV M. TArche- paroiffoic moins confidérable, quand je la regar- tr’autres, routes les raifons pour lefquelles je m’é l« amis dcnbsp;avró'leTonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;®óté, J’avois néanmois 1’Ef- cois renduë a ce que l’on avoit éxigé de moi.^»“ ®-°ll*** feffeurqu-irP''^“o“jo“rsagité, amp; je fouhaitois dxtrémement J’avois auffi tranferit un petit écrit que j’avois lui avoir pro-de voir M. Ie Vicaire de S. Médard. Je croyois fait fur les demandes de M l’Archevêniip amp; mis. nbsp;nbsp;nbsp;i-rnipnitiinr nii’il follnir cirrpndrp pp niip firnir IVt divprfpQ -iiit-rps r-Virifocnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A fement. Cependant comme je vis que cela du- de leur apprendre ma fituation amp; ma dtfpoffiïon roit trop long-temps, je crus que je neferois pas préfentc , 6c je lui- paflTai tous ces brouillonsnbsp;mal d’écrire a M. l’Archevêque, 6c de lui repré- pour les. leur communiquer. II voulut bien s’ennbsp;fenter Ie befoin que j’avois de voir quelqu’un; charger, 6c il s’eneft acquitté a merveille. Cesnbsp;que s’il fouhaitoic encore fqavoir ma dispofition MeHieurs, qui n’avoient pas entendu parler dcnbsp;Dré/ênte . il Doarroic 1 apprendre de celui qu'il au- moi depuis qae jé cois encrée dans cetfe Mai* demandoient. pour s’en garentir. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, T yxxtI l’eus une grandejoie lorlque l’on me vint aver- jufqu aux larmes quand je les lui avois expofees ^ EUC ft co'n- tir que ce vertueux Eccléfiatl.que m’attendoit au que j eto.s en danger de tomber malade 6c me-feiïc aa ^i-pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avoit déja vu la M ;re a qui il avoit me de fouffrir quelque derangement daas l Ef- Sélrd nul montréVon ordre. C’étoit Ie bainedi 20 de Juin prit ayant une crainte éxceffive d offenfer Dieu u fait com. Je lui dis routes mes peines, 6c il m’affiira en fignant. Je lui avois demande s il ne s ap-oue ie n’avois pas mal fait de fuivre 1’éxemplede percevoic point que mon Efprit fut un peu de-notre Mere Je lui repréfentai que je ne pouvois rangé, croyant fennr quelque chofe d’éxtraor vélende amp;c qui, pour tromper Ie Démon qui Ie tentoic, M. Marie fe dic i foi-même qu’il n’avoit pas fait de crime,nbsp;Dorothée gj fg conduifit a fon ordinaire. Je me fouvkns,nbsp;de J’incar-qygnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;occafion M. Singlin m’avoit rap- jiation. porfd eet djrempie. J’éxpolai ma pane amp; ma crainte a Dieu, amp; Ie priai qu’il me permit denbsp;faire Ie même ufage de cette faute , que je nenbsp;pouvois voir fans un trouble éxtrêmé , amp; quinbsp;me mettoit dans une telle éxtrêmité, que je nenbsp;LXxvinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;répondre de ce qui me pouvoit arriver. Elle éctit cependant qu’il falloit attendre ce que feroic M. l’Archevêque,amp; que dele preffer la-deffus,cenbsp;feroit peut-êcre prévenir Ie temps que la providence avoit marqué. Je me défiois beaucoup denbsp;M. l’Archevêque, amp; j’èn témoignai quelquenbsp;chofe a la Soeur OEconomc, a laquelle je difoisnbsp;quelquefois quelques mots. Elle ne manqua pasnbsp;d’en parler a la,Mere, qui entra dans ma peinenbsp;amp; m’offric d’écrire a M. l’Archevêque pour Ienbsp;faire reffbuvenir dc fa parole. Mais je la remer-ciai, ne voulant pas faire paroicre crop d’empref-préiênte , il pourroic l’apprendre de celui qunbsp;rok Ia bonté dc m’envoyer , amp; qui fgauroic mieuxnbsp;Ten informer que je ne pourrois Ie faire moi-mc-me. Ma Lettre produific fon effet. II envoyanbsp;auffitót chercher Ie Vicaire de S. M/dard a qui ilnbsp;montra la Lettre de la Mere Agnès, qué j’avoisnbsp;fouscrite. Ce bon-Prêtre en fut content, amp; Janbsp;trouva admirable i elle l’eft en efïec, amp; elle n’anbsp;rien de mauvais que 1’abus qu’on en a fair. Lanbsp;Mere m’a dic comme elle I’entendoit^ c’étoit Ienbsp;fens dans lequel j’avois promis cette indifferencenbsp;amp; je'n’y voyois aucun mal. Mais il étoic difficile de déviner 1’intenrion de ceux qui nous ia munier» |
mit hors de peine, me confefla amp; me dic de com- vérende munier Ie Lendemain, amp; dans la fuite felon manbsp;dévotion. C’étoit Ie 21 de Juin, juftement a lanbsp;fin des dix mois qui s’écoient écoulés depuis que del incar-M. l’Archevêque nous avoit privécs des Sacre-ments Ie 21 d’Aoüt lédj.. Je communiai encore Ie jour de Saint ^eau Ba^tifie pour la fecon-de amp; derniére fois. Je m’étois occupée,en attendant eet Ecclefia- Lxxxur. ftique,a mettre fur Ie papier biendes c'^ofesdontg^'j^^'^®*' diverfes aurres chofes done je m’étois avifée de lui parler. C’étoit une efpéce SAgesida. Dansnbsp;Ie temps que eet Eccléfiaftique me difoit desnbsp;Nouvelles de cous nos amis, amp; que je l’écou-tois avec beaucoup de plaifir , il me vint ennbsp;penféeque je devrois leur donner auffi des mieh-nes. J’aurois bien voulu leur écrire ; mais denbsp;retourner a notre Celluie pour Ie faire , amp; denbsp;revenir enfuite au Parloir , c’écoic donner dunbsp;Soupqonaux furveillantes. Je me contentaidonc,nbsp;re pouvanc faire mieux, de prier M. Ie Vicaire fon, firion par Ie bruit qui avoit couru que je devois figner, eurene la bonté de s’intérefi'er ^nbsp;ma lituation. Je priai encore M. Ie Vicaire de parler pour lxxix moi a M.. l’Archevêque , a qui il alloit rendreCe vicairenbsp;compte de fa commilfion. Je lui donnai tomeE^'*^ effie».'nbsp;liberté de fe fervir de ce que je lui avois dit denbsp;plus fecret, pour Ie perfuader qu’il m’étoit ab- de PatU.'nbsp;foiument irapoffible de rien faire pour la fignatu-re. II me Ie promit, en m’affuranf qu’il parle-roit de la bonne forte. Il Ie fit en efïet, amp; ünbsp;lui repréfenta avec force routes mes peines denbsp;confcience , difant qu’il en avoit été touché _ nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------- '-vAViavji» me mettre devant Dieu duns les' dispofitions que dinaire après avoir fouffert de fi grandes angoif-M. l’Archevêque m’avoit demandées, ni refter fes. II fourit 6c me dit, qu’il ne voyoit point cn fuspens fut la (ignature, étant perfuadée qu au cela , mais bien que j etois en danger d’avoirnbsp;moins l’on couroic rifque d’offenfer Dieu en ft- une grande maladie , amp; que ma tête pourroitnbsp;„naat. II m’éclaircitfur tous mesdoates, 6cme foqffnr par des verciges. Je lui dis qu’il menbsp;°nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Y 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rrc- |
Relathn de la Perfecutmi des 'Religkufcs de Fort-Royal,
^ nbsp;nbsp;nbsp;I-.T _nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• _______ mnnr'oi rl.'-c /-a nbsp;nbsp;nbsp;Xnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«i
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prenoit fouvent des étourdiflemeiits qui en pour-roienr bien ctre les avant-coureurs. Je lui dis aaffi que j’avois été réduite a dcmander a Dieunbsp;plufieurs fois qu’il me fit perdre ou la vie, ounbsp;i’Efprit, afin de n’être plus en état de l’ofFen-fer par la fignature qu’on me demandoic, amp;nbsp;pour laquelle j'étois fi fort perlecutée. Ceia luinbsp;fit pitié, amp; il me promit d’en parler a M. TAr*nbsp;chevêque, commc il fit, enforte que ce Prélatnbsp;lui témoigna en avoir de la peine, amp; qu’il de-manda , comme s’il Teut ignore après ce quenbsp;je lui en avois écrit tant de fois, s’il étoit vrainbsp;que je foufFrifiTe tant. II Ie pria de faire toutnbsp;ce qu’il pourroit pour ma confolation de menbsp;vcnir voir autant quil Ic jugeroit ncccflaire öcnbsp;que je Ie défirerois, quand même ce f.roit tousnbsp;les jours, amp; qu’il me dit de ne me mettre pointnbsp;en peine, que je priaffe Dieu pour lui, amp; qu’ilnbsp;m’enverroic bientóc a Port-Rgyal des Champs.
Ce bon Prêtre revint au bout de huit jours,
6 nbsp;nbsp;nbsp;m’apporta les réponfes de ces Meflieurs, quinbsp;après avoir débrouillé mes papiers amp; vu la ma-niére dont j’avois figné i’indijférence , auroientnbsp;fort fouhaité que je n’eufife point pns de part anbsp;cecte affaire ; qu’ils avoient bien compris quenbsp;mon intention n’ctoit pas d’etre indifférente denbsp;figner ou ne pas figner {implement Ie tormulaire ,nbsp;mais feulement de n’être pas dans l’entêtementnbsp;que l’on nous imputoit (de ne vouloir pas fairenbsp;une chofe qui feroit faifable.)^ Ils me marquoientnbsp;la maniére dont je devois m’éxpliquer avec M.nbsp;l’Archevêque, afin que l’on n’abufat pas de ccnbsp;que j’avois promis pourmaltraiter mes Soeurs. Ilsnbsp;ajoutoient, que l’on donneroit Ie même avis a lanbsp;Mere Agnès ^ fi l’on trouvoit quelque voie pournbsp;Ie faire furement; qu’elle avoit cefle de commu-nier, ayant fqu que l’on fe fervoit de ce préte.\tenbsp;pour tourmenter nos Soeurs qui ne vouloient pasnbsp;faire ce qu’elieavoit fait;amp; qu’eüe avoit dit qu’elle vouloit demeurer privée de la communion,nbsp;puifqu’elles 1’étoientj 6c qu’elle ne fe fépareroitnbsp;jamais d’avec clles. Dieu me fit la grace d’entrernbsp;plcinement dans les vues de ces Meffieurs, 6c denbsp;faire ce qu’ils me confeilloient. C’eit en cettenbsp;rencontre que j’ai eu fujet d’admirer la conduitenbsp;de la providence de Dieu fur mot, de m’avoirnbsp;procuré la Vilite de eet Eccléfiaftique. Car dansnbsp;ks peines que j’avois euës fur cette affaire de l'in-dijférence courois rifque de me jetter dans quelque éxcrêraitc qui auroit eu des fuites facheufesnbsp;fans cc fecours. Je voyois aufÏÏ la difïérence qu’il
7 nbsp;nbsp;nbsp;avoit entre ces perfonnes charitables 6c éclai-rces, 6c celles que j’avois vues, 6c celui mêmenbsp;qui m’avoit dit que j’avois bien fait.
Ce bon Eccléfiaftique m’apprit aufli cequeM. -1 Archevêque lui avoit dit de me dire, 6cm’alfu-.ra qu’i\nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’une maniére qu’il n'at-
‘I® rnol pour la fignature, ce qui me fa IS tout a fak, auffi-bien que l’efpérance d’al-ler bientot a Pors-n,yal des chamsps. Je com-
llelation de la Cap.nbsp;de la llé-verendenbsp;M. Marïenbsp;Dorothénbsp;de l’lncar-Batioil.
LXXX.
Ï1 liii appot-te les répon-fes de ces Mcffiems.
LXXXI. Sa leconnbsp;«oiflance^nbsp;MveK Pico
mencai des ce jour a refpirer 6c a n’avoir plus Relatioa d’angoiflès ni de peines. Je n’eus plus qu’a re-de la Cap.nbsp;mercier Dieu de la conduite de fa providence furnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
moi pour tous les fecours qu’il m’avoit donnés dans Ie temps ou j’en avois eu plus de befoin, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,1,^5;
par une voie que je n’euflè jamais ofé efpérer. nbsp;nbsp;nbsp;mpcar
me trouvai d’aurant plus obligee a 1’en remercier|J® .
6c a lui témoigner une reconnoiffance qui doic * durer aurant que ma vie, que j’étois, lorfque tousnbsp;ces fecours me font venus, dans un état que jenbsp;voudrois pouvoir éxprimer amp; faire fentir mieuxnbsp;que je ne fais , quoique je croie devoir en dire cenbsp;que je pourrai a la gloire de fa grace, 6c pournbsp;me fervir de preuve, auffi-bien qu’a tous ceuxnbsp;qui verront cecte Relation, que Dieu eft veritable dans fes promeifes 6c qu’il n’abandonne jamais ceux qui mettent route leur cfpérance en lui.
II a permis que j’aie été réduite dans un état d’a-bandon de route forte de fecours pendant un fi iong-temps, 6c fans en attendrê ni en efpérer denbsp;perlonne tant que j’aurois refufé de figner; 6ccccnbsp;état m’étoit li pénible, lors que je Ie regardoisennbsp;lui-même 6c dans fes fuites, que je croyois qu’ilnbsp;étoit impoffible que je ne mourulfe de cette peine, OU que je n’en perdiffe fefprit, avant qu’ilnbsp;fut temps de dire ma re'folucion fur la fignature dunbsp;dernier Formulaire du Pape. Cependanc dansnbsp;cette vuë fi pénible de mon état préfent 6c ave-nir, Dieu m’a foütenuë par l’efpérance feule ennbsp;fa. miféricorde, amp; par la foi qu’il me donnoit qu’ilnbsp;n abandonneroic jamais ceux qui mettoienc leurnbsp;ferme efpérance en lui. C^^and cette penfee nenbsp;m’étoic pas préfente, je me trouvois dans unétatnbsp;de peine tout autre. J’avois mis au bas de notrenbsp;Crucifix ces paroles de 1’Eccléfiaftique 33:1.
Timenti Dominum non occurrent mala, fed in ten-tatione Deus ilium cosifervahit ^ liberahit d malis.
Jelifois cette fentence pour me confoler6c me fortifier dans ma peine, amp; par Ja grace de Dieu elle a toujours produit en moi ce double effer.
Auffitot que j’eus lu les Lettres de nos amis Je Lxxtir. me mis a penfer comment je pourrois faire ’cenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
qu’ils me confeilloient, ayant une grande envie de foute!' * me rendre a leurs avis pour réparer la faute quenbsp;j’avois faite. J’avois affez de peine d’en tnouvernbsp;les moyens, de peur de donnet du foup§on a me*nbsp;hóteffes , d’autant plus que Ie Confeffeur que jenbsp;voyois étoit notre ami particulier, 6c qu’il entroicnbsp;fort dans mon fentiment. II plut a Dieu de menbsp;donnet quelque ouverture pour réuffir dans tnoanbsp;defl'ein. La Supérieure m’étant venuë voir, menbsp;dit que la Mere yignès avoit prié M. l’Archevê-que de nous envoyer avec elle H Pori-Royal desnbsp;Champs pour y conférer fur ce que nous aurionsanbsp;faire couchanc la fignature du nouveau Formulaire,
6c que ce Prélat y confentoit, ne voulanc pas que notre entrevuë fe fit au Monaftére de Paris, paree que les Sceurs qui avoient figné étancenrépos,nbsp;il ne falloit pas les aller troubler. Elle me detnan-da fi je n’étois pas de 1’avis de Ia Mere Agnès
fi
-ocr page 175-Relation de Ja Pérfectttion des Religieufes de Port-Hoyal, iö'iJa-kJK'p Relation fi je ne fecfeis pas roujours ce qu’elle feroir. Jeiui 1 exemple de Ja Mere, eJIes rre rrn.Vn;^,,^ ^ rfe laCnp. d/. que e ferois toujours dufentimentdela Mere, ble d’une grande fturèT qu? moTTmnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' Pan de Ia Ré. amp; qu eüe ecou j_a^_Pej;^fonne monde pour qui d’en écrire a M. l’Archevêque. EJle me priï de^e L Ré-’ Agnes. pour conférer enfemble. La Mere pour cette fois moi un nouveau motif d’éciire a M. 1’Arche-rejetta cette Propoütion, difant que cela nefervi- nbsp;nbsp;nbsp;u roit qu’a nous fortifier les unes les autres. Elle ne fe trompoit pas, c’étoit bien mon intention,nbsp;lors que je verrois la Mere, d’en tirer cec avan-tage. Mais j’étois bien fachée que cette Mere Supérieure fut d’un fentiment contraire, craignantnbsp;que fon oppofition ne fit changer ceux qui de-voient agir dans cette 'affaire. Quand elle menbsp;paria done de nouveau d’alier a Pert-Royal avecnbsp;la Mere Agnès ,je vis bien qu’elle étoic changée,nbsp;car elle me dit qu’elle en étoic bien-aife , fans'nbsp;doute paree qu’elie avoit perdu 1 efjjcrance que jenbsp;fignaflè jamais,amp; que c’étoic Ie moyen d’etredé-barrafifee de moi, ce que je lui dis en riant. Ellenbsp;m’avoua qu’elle aimoic bien que chacun demeuratnbsp;chez foij je l’alfurai que je 1’aimois pour lemoinsnbsp;autanc qu’elle. Comme je lui demandois des nou-velles de cette affaire, un jour que je la trouvainbsp;de bonne humeur, elle me dit en général qu’il ynbsp;avoit des ditHcukcs j que nos Soeurs ne vouloientnbsp;pas confentir i ce voyage, amp;: n’encroient pointnbsp;dans ie fentiment de la Mere Agnès. II me vintnbsp;en penfée qu’ellescroyoient peut-être que la Merenbsp;s’étoit affoiblie fur la ügnature en conféquence de ' amp; comme il Yindifférence qu’elle avoit promife y avoit long-temps que j’avois envie de réparernbsp;ma fauce en m’éxpliquant avec M. i’Archevêquenbsp;amp; avec elle-méme, puifqu’elle avoit été préfèntenbsp;lorfque je l’avois faite, je lui dis que j’avois biennbsp;prdvu que nos Soeurs n’ayant point voulu fuivre ment Ie Formulaire 3 cat non feulemenc je n’ai jamais cru Ie pouvoir faire enconfcknce,niais Térende j’avóis plus de refpefl: amp;c d’afFedioni amp; qu’éx-M. Marie la ügnature (ce que je croyoisqu’ellefuppo-Dorothce^Qjj.j jg nbsp;nbsp;nbsp;gp gj partout. Elleparut del incar- j^jg^.^jpg je cette réponfe, amp; moi je ne fqavois d nation.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tendoit fon difcours, car il me paroiffoit qu’elle avoi: ordre de fgavoir monfentimenr,fans faire femblant de rien. Cec Entretien avec la Mere me caufa bien de la joie. Environ ce temps-Ik il m’étoic venu une envie tout è fait grande d’etre avec quelqu’une de mes Soeurs, ne pouvant anbsp;ce que je croyois, porter plus long-tetnps la peinenbsp;d'etre feule dans les agitationsquej’avoiseuës.J’a-vois ouï-dire quelque chofe qui me donnoit lieunbsp;de l’efpérer. J’ofïris a Dieu ce défir par les mérites de la Sainte Vierge , amp; je lui promisnbsp;de dire tous les jours neuffois Ienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cet te iieuvaine eut tout 1’efFet que je pouvoisdéfirer, car je fortis de^^iVre A/^r/ele Vendredidansl’Oc-tave de la Vifitaiion, amp; Ie lendemain je fus reunienbsp;avec mes Soeurs. txxxni. Quelque tempsauparavantMademoiielle de Rd-Ptojct A'MTicnioignon m’avoit dit devant la MereSupérieureque cntievuëa- jg Mere Agnès avoir envie dedemander a M.l’A-vec ta Mere gj^gygqjjgnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sggm- jijjgelique de St. Jean, ma Soeur Anne Eugenie amp; moi puiffions nous voir a Sainte Mark du Fauxheurg,ontWzéioit, |
ne Ie pas faire, de peur qu’il ne trouvat mauvais qu’cüe m’eut dit cette nouvelle. Je ne Ie fis pointnbsp;pour ne lui pas faire de peine, ^elque temps®nbsp;après elle me dit que nos Soeurs f®ifoi^*’'^toujours^^jjgijj’*'‘‘nbsp;difficultéde ferendre,amp; que la Mere Agnès leurnbsp;avoit écrit, mais que cc n’étoic pas pour ce quenbsp;]c penfois.. Enfin ne fqachant quelles pouvoientnbsp;être leurs raifons, je ne laiffai pas de dire a lanbsp;Mere qife j’approuvois leur conduite, amp; que jenbsp;ne me féparerois jamais dc la Communaute. Lxxxiv. Ne pouvant omettre la communion Ie jour de , EUr s abf* St. Pierre amp; de St. Paul^ comme j’avois fait lesnbsp;autres fêtesqui étoient arrivées depuislaSt,,nbsp;fous prétexte de quelque incommodité, je dis anbsp;la Mere la peine que j’avois de n’avoir pas éxpli-qué clairement ce que je penfois fur l’e'tat d’t»-difference que j’avois promis, amp; queje ne pouvoisnbsp;me rc'foudre de communier que je n’eufle au-paravant écrit a M. l’Archevêque. Elle me parianbsp;bonnement cette fois, amp; vouluc me relever denbsp;ce fcrupuie par quelque éxplication favorable;nbsp;mais comme je ne pouvois m’en contentcr,ellenbsp;fe rendit a mes raifons amp; s’ofïrit d’envoyer manbsp;Eenre. Elle m’avoit dit quelques jours aupara-vant que nous partirions dans deux jours pournbsp;aller i Fert-Royal des Champs^ ce qui fut pour vêque avant mon depart, pour Ie reroerciet de cc qu’il m’avoit fait dire par M. Ie Vicaire dc Sc. Médard. Voici la Letcre que je lui éctivis Ie 30 Juin; MONSEIGNEUR, ,, J’ai requ avec une vive reconnoiffance les fxxxv. ,, lémoignages de bonté amp; de charité que Votre nbsp;nbsp;nbsp;^ „ Grandeur m’a fait donner par M. Ie Vicaire, vêque pout* „ auffi-bien que lapromelTedem’envoyer bientótlu* «JxpUqueinbsp;,, a Pert-Royal des Champs. La Mere Supérieure'quot;|^'’^'l'quot;®.nbsp;,, m’ayant dit que ce feroic fur la fin de cette r,ndil'êica!i*nbsp;„ femaine, j’ai cru qu’il étoic de mon devoir de«. ,, me donner l’honneur d’en faire mes très-hum-„ bles remerciments a Votre Grandeur, amp; de „ lui demander fa bénédiétion pour faire ce vo-„ yage 6c rentrer dans la pratique de nos obfer-,, vances, done il y a fi long-temps queje fuisnbsp;„ piivéej 6c en même-temps d’apprendre è Vo-„ tre Grandeur, comme elle Ie fouhaite, la dif-„ pofidon oü je fuis. M’étant mife devant Dieu, „ autant que je l’ai pu, dans l’état que vousm’a-„ vés commandé, Monfeigneur, pour connoitre „ cea quoije m’étois engagée paria protneflenbsp;„ que j’avois faite a Votre Grandeur, j’ai eupeurnbsp;„ qu’elle n’ait pas bien pris ma penfée, qui n’anbsp;jamais été d’etre indifférente a figner limple- |
17^ Relation de la Terfécution des Religieujès de Port-Royal, 1664.-166^ de la Cap. de la Ré- ”nbsp;vérende ’’nbsp;M. Marie ”nbsp;Dorothée ”nbsp;de I’lncar-”nbsp;nation. ” LXXXVI Elle n'en jolt pointnbsp;Iconic Pavoi: pas ddpeint tel qu'il étoit. La Mere m’a- d'Ipm, en difanc qu’il avoit corrornpu la Doc-yant tetnoigné que je lui ferois plaifir de le voir, trine de Saint Augujiin amp; détruit la fof jffui nouj ^ que l’Ordrede la Viftationlxd. selt;fo\x. de gran- apprend qu’il y a un Dieu, puiiqu ll lui óteit l» Relation,, je n’ai jamais eu intention un feul moment, dans quelque ficuarion que je me fois trouvée,nbsp;d’avoir cette indifference, amp; par conféquentnbsp;de la promettre. J’ai cru, Monfeigneur, êtrenbsp;obligee de m’cn éxpliquer a Votre Grandeur,nbsp;afin qu’elle ne croie pas que j’ai écé aflèz. mal-heureufe pour la tromper. Je fuis (i éloignéenbsp;,, de Ie vouloir faire, que je ne veux pas profilernbsp;„ davantage de la grace que Votre Grandeurnbsp;„ m’a accordée, qu’elle ne fqache auparavant ennbsp;„ quelle dispofition je l’ai acceptée. Je n’ai plus,nbsp;dis-je, oié communier, depuis que j’ai eu cet-” te crainte, amp; je ne Ie ferai point, jufqu’a-cenbsp;que je fois aflurée que Votre Grandeur aitnbsp;„ bien connu mon intention, amp; que je fgache cenbsp;j, qu’il lui plaira que je fade après qu’elle aura vunbsp;,, mon explication. Car quoiquej’eftime cette gra-„ ceplusquema viejeneveux néanmoins l’obte-,, nir que par des voies juftes amp; véritables,amp; jenbsp;„ fqai quec’eft l’intention de V. G. qui m’a com-,, mandé de ne rien faire que de fincére. Je lanbsp;„ Supplie done de croire que c’eft dans toute lanbsp;„ fincérité de mon coeur que j’ai l’honneur denbsp;„ lui développer ma penfée telle que je l’ai tou-,, jours euë, amp; de I’affurer du profond refped;nbsp;„ amp;c. . . . 'VI. Je portaia la Mere cette Lettre toute ouverte, 'f'afin qu’elle fut perfuadée, en la lifant, que j’agif-‘'*fois fincérement, lt;Se qu’elle fac dénompée de Janbsp;créance qu’eitc avoit que j’avois promis / indijfé^nbsp;rence. C’étoit aufli dans Ie deflèin qu’elle dé-trompat tous ceux a qui elle l’avoit dit, car cettenbsp;bonne Mere voit beaucoup de monde, Jéfuites^nbsp;Prêtresde la Million,amp; autres devots de ces Peres , outre qu’elle eft en relation avec les princi-pales Meres de fon Ordre. Ma Lettre fut mal-heureufementportée a l’Archevéchédans Ie tempsnbsp;que M. l’Archevcque n’y étoit pas. Je n’en ainbsp;point eu de réponfe, finon que M. du Saugeynbsp;quelque-tems après que nous fumes arrivéesici,nbsp;dit a la Mere Prieure qu’il avoit pouvoir deCon-feffer la Mere Agnès amp; d’autres, dont j’étois dunbsp;nombre. Mais on n’a pas jugé a propos d’allernbsp;a lui. II dit auflique les mémes pouvoient com-municr, ce qu’elles n’ont pas fait non plus quenbsp;moi. La Mere Supérieure m’avoit dit, avantnbsp;que de partir, que M. de Paris avoit furementnbsp;lequ ma Lettre, ce qui me mit en répos, ayantnbsp;fatisfait a ma confcience. Lxxxvil. Le jour de la Vifitation de la Sainte Vierge la s»n Entre- Mere Supérieure me dit que M. l’Evêque d’JS-nn^ecyn-^feux, qui devoit paffer toute la journée cheznbsp;vruux. eiles, avoic envie dc me voir. Je lm repondisnbsp;qu’il me faifoit trop d’honneur. £l!e me fit i’é-foge de ce Prélat, amp; je l’écoutai fans la contre-Je me fouvenois cependant qu’on m’avoitnbsp;.5^’d nous étoit fort oppofé, mais on ne me |
des obligations, je ne me fis pas prier davantage, Relation amp; je fus le faluer a la grille. J’avois l’Efprit alfez.nbsp;libre, amp; je n’étois plus abbaruë de trifteflècom- '‘‘f ^ jnbsp;me je 1’avois cté, ayant chaflé toute crainte ^nbsp;toute inquiétude. Ce Prélat, après les premiers :quot;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. compliments, commenga par me dire que la M. j lui avoit parlé de mes domes fur ce qui s’étoitnbsp;paffe a Rome au fujet de la condamnation des cinqnbsp;Propofitions; qu’il venoit tour préfentement denbsp;Rome, ou il avoit entretenu le Pape fur cette af-faire^ que tout s’e'toit paffe dans les régies amp; dansnbsp;tomes les foimes ordinaires, amp; qu’on n’avoit tiennbsp;fait qu’après bien des priéres amp; des jeunes. Jenbsp;ne me fouviens pas dc tout ce qu’il me dit dansnbsp;eet Entretien, qui dura une heure entiére. Maisnbsp;je n’ai pas oublié que le Saint Efprit, felon luinbsp;conduit tellement le Pape en ces fortes d’affaires , qu’il ne manque jamais de prononcer unnbsp;jugement equitable. II m’en rapporta un éxem-ple , dont je me fouviens encore ; qu’ayant anbsp;parler au Pape de quelque affaire, il 1’avoir trou-vé fort prévenu contre , mais qu’une perfonnenbsp;(c’ctoit un Religieux ce me femble) lui avoicnbsp;dit d’avoir patience,que le Pape étoit homme, amp; par conféquent capable de fe laiffer préve-nir, mais qu’il verrolt, lorfqu il feroic temps de prononcer fur cette affaire, que le Saint Efpritnbsp;i’éclaireroic ; ce qui arriva comme il lui avoicnbsp;die , amp; il décida en faveur de Ia juftice. IInbsp;ajouca, qu’il y en avoic encore plufieurs éxem-plesj amp; que pour 1’affaire de Janfenius ^ le Papenbsp;lui avoit dit qu’il avoic éprouvé en cette occa-fion l’effec de la promeffe de Dieu. II me de-manda les raifons pour Jefquellcs je ne vouloisnbsp;point figner. Je lui dis que je ne pouvois fairenbsp;un menfonge , un parjute , un jugement témé-raire, ni porter un faux témoignage. II me dienbsp;que j’accufois done le Pape amp; mon Archevé-que de commettre ces crimes, ou de me lesnbsp;confeiller. Je lui repliquai que je ne jugeoisnbsp;point de leurs intentions , mais que je croyoisnbsp;ne pouvoir faire fans crime ce qu’ils me com-mandoient. II infifta fort fur ce que je craig-nois de juger urt homme , pendant que je jugeois le Pape amp; les Evêques. II ntc biennbsp;des chofes avec beaucoup de chaleur amp; d’ai-greur pour me perfuader de 1’obligation quenbsp;j’avois d’obéir. Il me cita des Conciles, desnbsp;Canons, des Décrets des Papes, amp; je ue fgainbsp;quoi encore. Je l’écoutois fans rien dire, maïsnbsp;non fans fouffrir. Je crois que mon filence 1 obli-gea de me dire qu’il voyoic bien qu’il ne pour-roit me perfuader par la Doörine, amp; qu’il ai-moic mieux me parler plus familie'reroent. Jenbsp;lui dis que je n’entesdois rien a tous lés rai-fonnemencs, amp; que j’étois fort ignorante.^ IInbsp;me paria enfuite indignement de M- l’Er^quc |
¦ReUtitn del* Ter^cution des ¦Reli£ieufes de Porf-Reyal, nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
« , . nbsp;nbsp;nbsp;, -•r'ri.-r.i-H/. n cftvrai faiouta t’il) qu’il fotrites; amp; pour prouver leur Hypocrifie il me Relation
que nous n'avions point de Saints dans notre farii, ce font fes termes j que pour eux ils avoientnbsp;Saint Francois de Sales, feu M. I’Eveque de Plt;i-w«w,M. Vincent^ M. Ollier^ qui font des plusnbsp;Saints: que la divine providence avoir toujoursnbsp;fufeité des Saints en meme-tetnps quelle avoirnbsp;permis qu’il y cut des Hérétiques, afin de com-battre leur nouvelle Doftrine; que pendant quenbsp;M. d’Tpres faifoic fon mcchant Livre en Flan-dre, St. Franfois de Sales combattoit en Savoyenbsp;fa mauvaife Doétrine dans le Livre de I'amournbsp;de Dieu, amp; dans les autres qu’il a compofés ;nbsp;qu’on a fair un éxtraic de fes Ouvrages pournbsp;faire voir I’oppofition de la Dodlrine de Saintnbsp;Franyois de Sales d’avec celle de Janfenius ^ quenbsp;ce petit Livre fe vendoit dix folsj cyae.St.Fra7i-yois de Sales avoir fait quantite de miracles, aunbsp;lieu que nous n’avions point de Saints qui ennbsp;filfent. Je m’avifai, je ne fgai comment,d’ou-vrir la bouche, que j’avois toujours euë fermée,nbsp;pour lui dire que Madame la Douairière isOrkansnbsp;avoir afluré que M. d'Tpres avoir fait des Miracles. Mais il m’en fit repentir auffitot, en menbsp;difant avec emportement amp; une efpcce de fu-reur , que ces Miracles étoienc auffi faux quenbsp;ceux de Saint tranyois de Sales étoient vérita-bles. La colére ou je le vis me fit fouvenirnbsp;qu’on m’avoit dit que ce Prélat étoit violent 6cnbsp;emporcé. En effet je ne pouvois rien dire qui nenbsp;le fachat furieufement, il ne parloit que dans desnbsp;transports de colére.
encore que ces Meffieurs de la morale «cEmtetien!nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’écoieiit pas févéres a eux méraes j qu’ils
faifoient bonne chére, pendant qu’ils cqndam-noient tout le monde; qu’on ne les voyoit point dans les Miffions, ni dans aucune oeuvre de cha-rité pour le prochain j que M. Smglm qui pré-choic la Penitence aux autres, nc la pratiquoitnbsp;pas trop bien j qu’il fe faifoit debotter par unnbsp;gentilhomme, qui lui donnoit auffi la chemife.nbsp;Je ne mets point ici le fait tel qu’il me le conta,
S’, -rfoumis Ion Livre au Pape, mais c’eft d fga- die, qu’étant un jour en Compagnie a une Mai- de la ^^ap. de la Ré-voir s’il I’a fait bicn lincéremenc, cependant fon de Campagne ou il y avoir un de ces Mcf-de la Rénbsp;vérende ” il faut le croire, puifqu’il le die, quoique de fieurs JafemJles on fervit la Collation, amp; Tonnbsp;M. Marie ” fix-vingts Eveques qu’il y a en France^ U y pria ce Monlieur de la rairc avec les autres^ qu’il .lx-Poroibée ”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j doutenc.” Il die encore sen éxcufa, en difanc qu il nc mangeoic point
nation.
de I’lncar-^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;hors les repas, mais qu’après la collation 6c pen-•
___V.X V aiLLllClll. JC
non feulement paree qu’il ne 'lc mérite point; me mis a genoux pour lui demander fa bénédic-mal oarce qu’on a ccrit ailleurs ces fortes decon- tion, qu’il me donna de bonne grace Je le fup-tes Que ces Meffieurs attiroient le monde a eux pliai tres humblement de me croire dans tous les ICS. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;--nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fentimentsderefpectoC deloumiffion que jedevois
au Pape amp; aux Eveques. Il me répondit avec afl'ez de bonté qu’il en étoit perfuadé, amp; qu’il
Ini narniiTbir nnp to n’orr.---- nbsp;nbsp;nbsp;'¦
dant qu’on fe promenoit aujardin, Monfieur yanjenifle s’en alia a I’OfSce, 6c donna fur lanbsp;tourte, les Confitures, amp; le refte. Je ne fis quenbsp;rire de ces contes, amp; je temoignai au conteurnbsp;qu’il ne me perfuadoic pas, amp; que s’il preten-doit me faire perdre I’eftime que j’avois pour cesnbsp;Meffieurs, en m’en difant du mal, fa conduitenbsp;produifoit en inoi un efFet tout contraije; amp; quenbsp;les connoiflant mieux que ceux qui m’en par-loient, je n’étois pas capable de croire ce qu’ilsnbsp;m’en difoient; que j’étois refolue de les honorernbsp;amp; de les eftimer route ma vie en dépit de leursnbsp;ennemis. Il me paria du Livre de la. Trélt;iusntenbsp;communioncomme d’un fort mechant Livre. Jcnbsp;lui dis que M. 1’Archevêque en faifoir au contraire une grande eftime, iic qu’il nous avoir ditnbsp;en plein Chapicre, a la fia de la Vifite, amp; ennbsp;préfence de fes Grands-Vicaires, qu’il Tavoit lunbsp;5 ou 6 fois, amp; qu’il devenoit toujours meilleurnbsp;apres chaque ledlure. Le Prélat demeura unpeunbsp;froid, amp; me dit qu’il en avoir un de la premierenbsp;edition oii il y avoir bien de mauvaifes chofes 6cnbsp;beaucoup de paflages des Peres tronques. Il paria auffi avec beaucoup de mépris de la vk denbsp;Dorn Barthelemy des Martyrs, difanc que c’étoitnbsp;Arnauld qui 1’avoit fiiite,qu’il le fgavoic de bonne part, amp; auffi qu’il fc meloit de faire des remontrances au Pape. Il m’éxagera la cémérité denbsp;ceux quine veulent pas croire que les cinq Propo-fitions font dans le Livre de Janfenius-.^ il fg nricnbsp;en colére concr’eux, 6c furtout conrre les Reli-gieufes de Port-Boyal ^ qui ne veulent pas fignernbsp;le Fcw/»/lt;?;re, quoique routes les autres Religieu-fes 1’aient fait. Il fe plaignoit de nous amp; de no-tre refinance, comme fi nous avions offenfé tousnbsp;les Eveques, amp; lui en particulier. Enfin aprèsnbsp;quelques lamentations fur mon état amp; fur manbsp;défobéiffance, il conclut qu’il valloit mieux par-ler a Dieu pour moi, que de me parler de la fi-gnature. Il me congédia aflèz civilement. Je
è force d’Argent ^ que M. Singlin avoit offert aux Urfulines de Magnyms fomme confidérable,nbsp;fi elles vouloient fe mettre fous fa conduite; que
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, nbsp;nbsp;nbsp;. r ¦ . iorté fes offres luiparoiffoitqueje n’agiffoisque parfcrupuleSc
CCS bonnes Rcligieufes avoient rejett nbsp;nbsp;nbsp;délicateffe de confcience. Je quittai ce bonPré-
avec horreur ’ nbsp;nbsp;nbsp;iLTfnton'vou- lat fans avoir rien change dans mes difpofidons
grande,i nbsp;nbsp;nbsp;récorï!- tout ce qu’il m’avoit dit n’ayant fait aucune iml
loit les endoélrmer, amp; que nbsp;nbsp;nbsp;preffion fur mon Efprit. J’ai oublié de marquer
t'”? nbsp;nbsp;nbsp;lui db eutfUet chofes ceu'\ofe
'Relation de la Pérfe'cution des Religieufes de Port-Royal, netoic qu’un précexte que 1’onpre- memettre, pares qu’eile n’avoic point d’antrelie^ Relatioir que li je devenois do la Cap. plus mal elle craignoic d’etre obligee de me nxt- de la Ré-cre en quelqge endroit ou je ne têrois pas auffi vérendenbsp;bieti traités qu’elle Ie déüroit, je dis a cette Da-me, que j’avois prié la Mere de m’envoyer a Dorotheenbsp;rHdtel-Dieu ou aux Hofpitaliéres, étantnbsp;rente oti je ferois. Mais cette Dame, auffi bien'’®^‘°“*nbsp;que Mademoifelle de Lamoignon qui étoit préfen-te, priérenc la Mere de me garder amp; de me donnet la Chambre qui leur apparcenpic, amp; qu’eüesnbsp;occupoient en cas de petite verole, afin que jenbsp;ne changeafle de Mailbn que pour retourner dansnbsp;ia notre. La Mere fe prêta de bonne grace, amp;nbsp;me témoigna en cette occafion beaucoup d’affec-cion,au(ïi-bien que fa Coramunauté. II eft certain qu’elles ont eu bien de la charité amp; du tbin-pour ce qui regardoit mon corps, ce qu’elles onenbsp;fait gratuiteraent, n’ayant point regu de penfjonnbsp;pour moi durant Ie féjour que j’ai fait chez. elles. Je faifois ce que je pouvois pour leur te'moigner ma reconnoiliance par mes paroles amp; mes offresnbsp;de travaillerpour gagner quelque petite ebofepournbsp;la Maifón. Mais elles font fait avec tant de re-renuë dede crainte dem’incommoder,a cequ’el-les me difoient, que j’ai fouvent manqué d’ou-vrage, ce qui me caufoit de 1’ennui. Je ne fgainbsp;fi elles n’étoient pas bien-aifes de me réduire parnbsp;eer ennui a figner, car la Mere me difoit de tempsnbsp;en temps de penfer done a moi, amp; que 1’on fenbsp;trouvoic bien dans leur Maifon, quoiqua petite. D’autres fois elle me difoit fa penféeplusouverte-ment, ce qui 'm'obligeok de lui dire que je n’é-tois pas infenfible ni indifférente pour 1’état ou j’etoisj que je ferois bien ennemie de mon pro-pre bien de n’en pas fortir, fi je le pouvois fairenbsp;légirimemenr. Je crois que la penfee que j’étois ¦nbsp;indifférente lui venoi: de ce que jeire temoignois' 17S Relation fort, qu’elle n'etoit qu'un prétexte que 1’onpre- memeltre, pares qu’eile de la Cap. noit pour nous perdre jqu’après routes les calom- que le dortoir ou j’écois,. 6cnbsp;nies qu’on avoit répanduës contre nous, amp; que;nbsp;les Viiites faites qhez. nous avoient pleinement dé-truites, on avoit enfin trouvé ce moyen de nousnbsp;opprimer. Le Prélat, quoique dévoué aux Jé-'fuites dont il parle avec de grands témoignagesnbsp;d’ettims öc de vénération, ne pric point leur parti dans cette occafion, il garda un profond filen-ce. On l’interprétera comme on voudra. Lxxxix Od nievint ofFrir après diner d’aller avec la ScsEntte-' Gommuoauté voir ce Prélat, qui devoit palïèrnbsp;tiens avec la uneheure de recreation a la Grille avec lesSteurs.nbsp;afname-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fort furprife de cette invitation, a laquelle aux. nbsp;nbsp;nbsp;je ne m’attendois pas; je m’en ëxcufai bienvite, témoignant être plus que fatisfaite de 1’Enttetien que j’avois eu le matin avec lui. Peuc-être m’a-voic-on propofé cette récréation pour ne me pasnbsp;lailTer feule avec Madame la Préfidente des Ua-avoit demandé è me voir. On de la Ré vérendenbsp;M. Marienbsp;Dorothéenbsp;de rincar-7:nbsp;nation. meauXy qui fit la même Propofition a cette Dame, qui s’en éx-eufa auffi', difant que nous prendrions notre ré-eréation enfemble. II fallut que les bonnes Meres en palfaffent par la, 6c nous laiffaffent enfemble durant ce temps-la. J’avois connu dans le monde ia Maifon de cette Dame, qui étoit denbsp;notre quartier 6c amie particuliére de feuë manbsp;Mere. Ayant fqu que j’étois dans cette Maifon,nbsp;OU elle avoit entrée, elle voulut me voir,6cj’eusnbsp;eet honneur pour la première fois Ic jour de lanbsp;Préfentation de la Sainte Vierge, un peu malgrénbsp;rooi,mais je ne pus le refufer a la Mere quim’cnnbsp;avoit price. Cette Dame, qui craint Dieu, eftnbsp;bonne 6c d’une. humeur agre'able. Nous eümesnbsp;bientót renouvellél’Ancienneconnoiiïance, quoique je ne me fouvienne pas de l’avoir vuë dans Ienbsp;monde , mais feultment Madame fa Mere 6cnbsp;fes Fréres. File entreprit ,, dés la premièrenbsp;fois qu’elle me vit, de me perfuadêr de figner:nbsp;elle blamoit beaucoup ma rétiftance, 6c me re-prochoit que j’aimois mieux mepriver de la communion que de figner. Entr’autres raifons quenbsp;je lui allcguai pour ma junification, il y en eutnbsp;une dont elle parut touchée, c’eft que la communion étant inftituée , felon fa fignification ,nbsp;pour nous unir a Dieu, c’étoit voulpir m’ohli-ger, en m’éxhortant a figner,de faire un pécbénbsp;qui me fépareroic de Dieu 6c me feioit commu-nier indignement. „Hélas! (me dit elle prefquenbsp;„ les larmes aux yeux) vous êtes bonne, vousnbsp;„ me faites pitié;” car elle voyoit bien que j’avois des .raifons de confcience pour ne pas fairenbsp;ce qu’ellê fouhaitoic. Elle eft , a ce que je crois,nbsp;Pénitente desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’elle eftime infinimenc, éxcepté le Pere Amat, m’ayant dit que pour celui.i^ elle me l’abandonnoit, 6c qu’elle ne pou-vou pas le juftifier de la maniére dont il fe co,n- La Mere lui ayant dit devant moi, qui ctois pour lors maladg, qu’elle étoit bien en peine oü |
ni peine, ni ennui; ce n’eft pas que j’en futïë éxempte, ma,is comme je tachgis de me les diffi-muler a moi-même, je les faifois paroitre au dehors le moins que je pouvois, ne fpachant a quoinbsp;fe termineroit toute cette tempête. Je me bor--nois done au temps préfenc fans penfer au^ Len-demain, dans la confiance que Dieu ne maban-donneroit pas, deforte que jé p’étois pas tropnbsp;tnfte. Je ne l’ai été que dans les agitations 6c-les doutes dont j’ai parlé. II fauE revenir a cette Dame, qui me confeil-la, auffi-bien que Mademoifelle de Lamoil»»^^, devoir quelques perfonnes pour réfoudre mes doutes. Je n’en avois point alors. Elle me propoljnbsp;des perfonnes qu’elle croyoic défintéreflées amp; denbsp;plus fort habiles, entr’autres quelques Religieux.nbsp;Je fus un peu trop prompte a les refufer, en Iqinbsp;difant en riant que je nevoyois point de Religieux,nbsp;ce qui la choqua beaucoup. „ Nous ne nous fer-„ vons point (lui dis-je) de ces fortes de perfon-„ nes, paree que d’ordinaire leurs Vilfte? „ fort Frequences. ” J’ajoutai encore |
iSo ’Relation de la Ferfe'cution des Religieufet ae Vort-Royal^ i66^-l66^,
confcicnce, craignant moins routes les peines par grande faveur, a ce qu’ils ont dit; je n’en Relatfon qui men pourroienr arrivcr par la conGdération avois pas laiffé d’importants. Cette bonne S«urde la Cap.nbsp;de celles qui écoie'nt palTées , amp; m'eftiman: me dit qu’elle efpéroic que Dieu me feroit Ja de la Rè-trop heureufe d’avoir échapé a tanc de périls grace de figner; quej'étois trop bonne pour nc•nbsp;d’oiïènfer Dieu.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ie pas faire. Je lui fis quelque réponfe pourjij’
raliurer que je n’en ferois jamais rien moyen-lr^p*?^ * nant la même grace, 6c qu’elle ne crue P**nbsp;ainli que fes Soeurs, que Saint Franfois de Sales^^nbsp;fit figner par fes priéres, qu’ii étoit trop grandnbsp;Saint pour cela. Elle me congratula , amp; pritnbsp;part è ma joie, quoique perfuadée qu’elle feroitnbsp;bien traverlëe, comme elle me l’avoit témoig»
en
Relation de Ia Cap.nbsp;de laRé-?érendenbsp;M. Marienbsp;Dorothéenbsp;de 1’Jncar-nation.
Je fus parler -a M. rOfficial, qui me dit qu’il venoit de la part de M. l’Archevêque pour menbsp;conduite aux Füles de Sainte Marie du Faux-heurg^ oü je coucherois cette nuit, amp; que j’ennbsp;partirois Ie lendemain avec quelques-unes denbsp;mes Soeurs pour nous rendre a Port-Royal desnbsp;Champs. Je lui dis avec bien de la joie, car
k providence de Dieu , qui nous raflêmbloit routes a Port-Royal pour y faire la fete de lanbsp;Dedicace de cette Eglife le Dimanche cinq denbsp;Juillet, car nous étions routes arrivees la veille.nbsp;II y a encore une circonftance a remarquer,
je nc pus la cacher, quej’étois prête d’aller ou né quelques jours auparayant , en me deman-il plairoit a M. l’Archevêque. La premiere ré- dant fi je n’aimois pas mieux foufFrir avec mes flexion que je fis fur ce voyage fur d’admirer Soeurs. Cette bonne Soeur me conduiflt juf-
. .•j---- j„ nbsp;nbsp;nbsp;—.....qq’a k porte avec la Mere, a laquelle je fis des
éxcufes de routes les fautes que j’avois pu faire dans fa Maifon. Je la remerciai auffi du biennbsp;que j’y avois requ , amp; lui dis que j’aimeroisnbsp;toujours les filles de Sainte Mark. Je ne vou-qui eft que 1’Evangile de ce Dimanche étoit ce- lois plus me fouvenir de tout ce que j’y avoisnbsp;lui du Miracle des fept pains; mifereor fuper fouffert.
été conduites par la divine providence pour la confolition ;des Servantes de Jefus-chrifl. Jenbsp;témoignai bien de la joie a la Mere, jufqu’anbsp;I’embrafler devanc M. POfficial. Je ne f^ai finbsp;cela étoit bien, mais je n’y fis point de reflexion. : M. rOfficial me dit d’aller fouper avantnbsp;de fortir, de peiir que fi nous arrivions troptard
turham. Je crois que ces chofes méritent d’e- M. I’OfEcial me paria dans le chemin de la fi- xci. tre obfervees, je laiffe a d’autres le foin d’en gnature, après m’avoir dit que c’étoit fans def Sa convetf*.nbsp;faire 1’application , auffi-bien que de plufieurs fcin de me faire de la peine 6c fans vouloir dif-autres circonftances qui font arrivees 6c qui ont purer. En effet il m’en paria avec bien de la
penfé mourir de chagrin toutes les fois que j’a-vois eu a réfifter en face a M. rArchevêque,par le refpedl que j’avois pour fa perfonne, commenbsp;*u t'auxbaurg St. Jacques cela ne déran^eat ces étant mon Evêque, amp; le délir que j’aurois eudsnbsp;bonnes Religieufes. Ce repas fut bientot fait; lui obéir, s’il m’eut été poffible j qu’il n’y avoirnbsp;je fus au Refedoite, ou les Soeurs étoient a- rien de plus afHigeant que d’etre obligéde réfifternbsp;lots; après quoi je fus dire adieu a la Sceur è fon Supérieur 6c a fon Pafteur, comme il n’ynbsp;Afliftante, qui m’avoit témoigné aflTez de bon- avoir rien de fi confolant que de fe voir dans unenbsp;té dans les Entretiens que j’avois eus avec elle parfaite union avec lui; que j’ayois fouhaite voirnbsp;pendant les recreations que je prenois au com- M. I’Archevequefur le fiegequ’il occupeaujourd-mcncement. Je fus ï’appeller dans la Chambre hui plutot que tous les autres dont on parloir,nbsp;ou elle étoit a la récréation avec les Sceurs , lorfqu’il y fut nommé. Je vis qu’il prenoit plaiffr
moderation. Je lui en parlai de même , quoi-qu’avec des raifons aflez fortes pour lui en faire parler avec plus de chaleur; mais il fe contraig-noic. Je lui dis entr’autres chofes , que j’avois
a ce discours: mais il n’en dcploroit pas nioins ma précenduë défobéiflance,6c revenoit toujoursnbsp;a fa chére fignature. Je lui dis, pour m en dé-barrafl'er, que nous avions du temps pour ypen-fer 6c pour confulter Dieu. Il fccoua la tete,nbsp;en temoignant qu’il n’efpéroit rien de moi. Jenbsp;lui marquai ma joie de ce que nous ferions anbsp;Pert-Royal des Champs ; que ce lieu , quoique
iuxquelles je n’ofois dire adieu, ne fgachant ff la Mere le trouveroit! bon, puifqu’elle m’avoitnbsp;lant recommandc dé ne point aller avec elles.nbsp;Je priai cette Soeur de fortir, 6c,lui fis monnbsp;compliment, auquel elle répohdic ayec beaucoupnbsp;de bonté. Je dis auffi adieu a la Soeur OEco-nome, qui prLt vrairoent part a ma joie, ayantnbsp;toujours cu beaucoup de compaffion amp; d’ami-
tic pour moi. je la remerciai de tous fes loins; pauvre , étoit fain, 6c diverfes autres chole^ ü c’étoit elle qui m’avoit toujours afliftée depuis vouloit aller prendre deux de nos Soeurs anbsp;que j’étois dans cette Maifon, 6c elle I’avoit fait flj^,bu nous attendtmes prés de trois quarts dheu-en tout temps avec une vraie affedion. Jeluidis re. Il mo demanda fi je voulois defeendre 6c voirnbsp;flue je lui laiffbis toutes mes petites hardes, que les Meres de ce lieu; je le remerciai, n ayant pasnbsp;n’avois pas le temps d’emporter; 6c que je I’honneur de les connoitre. (Je m’en fuis repen--fiois entiéreraent a elle. Elle s’en eft en tie depuis par rapport a Mademoifelle Bazan quinbsp;eftet bien acquitee, ayant regu en bon ordre y demeuroit.) Pendant qu’il alia, au Parloirnbsp;tout ce qui dépendoit d’elle. Car les Gardes deraeurai dans le Carofle avec une fille quinbsp;ont enlevc tous. les papers, qu’Us out brulés compagnoit, qui ne me dit pas une feu e p ^
-ocr page 181-Jtelathrt de la Verfécuiioli des ^eligieufcs de Port-Jtoyal, l
i8i
fes avantures. Nous n’avions point de lumiére, Relation ayanc éteinc la noti e depeur de mal-cdifier nos de la Cap.nbsp;hócetles, ce qui nous incomtnoda affez. Le ma-de la Ré-
tinnous eümes une raeitieurc nouvelle, lorfqu’on'^drende _
vint nous dire de partir pour Porr-Rojgt;rf/t/«.jC/barapj Nous eümes la confolation de voir quelques-unsP”[,?*quot;®*nbsp;de nos amis, Óc moi loccalion de donner de mes'*® 'nbsp;nouvelles a nos amis de confcience.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nation.,
M. U Masdre nous accompagna par lechemin xciu. oü les Caroffes qui tnenoient nos ScEursnousjoi l®quot;^^!'quot;^nbsp;gnirent. Ce fut un furcroit de joie de nous re yai°4esnbsp;voir, que nous nous témoignamesreciproquetnenicham^.
Sc qui ne tneregarda pas tnème. Êlle avoic com-tne peur de moi. M. TOfficial in’avoic dit au Parloir de la Vtfitation qu’elle avoit été élevcenbsp;aux Vrfultnes. Cependanc je dis inon Chapelecnbsp;aiTez haut, afin qu’elle 1’entendic, au cas qu’ellenbsp;s’imaginac comme tanc d’aucres que nous n'ennbsp;difions point. II failuc continuer notre cheininnbsp;fans nos Soeurs qui ne Ie ponoient pas affex biennbsp;pour forcir. Elles ne vinrent que Ie Lendemain,nbsp;lorfqu’il falluc partir. Je dis a M. rOfficial,qu'ünbsp;feroic bien incommodé de s’en retourner fi tard,nbsp;car il étoit prés de huic heures du foir. II eutun
Relation de la Cap.nbsp;de
vérendc! M. Marie
Dorotbéc
de rincar-nation.
peu de peinc a me répondre fur cela ,amp; il medit a la vuë de eet Eccléfiallique amp; de tous ceuxqui enfin que les filles de Sainte Marie avoient pric nous conduifoienc. Nous trouvames les Gardesnbsp;que 1’on nous menatnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tard chex elles,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a caufe dunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a la porce, le moufquet furnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’épaule, qui vinrent
xcil.
Sa premi,S;c cntrcvuenbsp;avcc fesnbsp;Sccius,
• » nbsp;nbsp;nbsp;rr cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JUnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;unbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Caroffes. Je vis biennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que nous allions être
Nous arnvames auffi fort nbsp;nbsp;nbsp;tard chez ces bon-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans une autre prifon. Jenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m’offris a Dieu dans
nes Rehgieufo. Je nbsp;nbsp;nbsp;trouvainbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trois denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nos Sojursnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’Eglife devant le trés Saintnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sacrement pour ren-
au Parloir. Nous nous faluamp avec une extre- crer dans ce nouvel état, qui ne trxrubll noint la
me joie de nous revoir, nous exhortant les unes ioie nnp rcvr,;o .. nbsp;nbsp;nbsp;• ^ t.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftjmt la
les autres a avoir bon courage pour continuer de ^gne's avec la fatisfafl- ^^^'n nbsp;nbsp;nbsp;la Mere
chére que fa vie , amp; done la violence l’avoic fé-parée, 6c qui avoic éiéréduiteparlacraintequ’on lui avoic donnée, quoique fans fondement, qu’el-le figneroic, a demander a Dieu qu’il la fit cnou-rir plutot que de le permettre. J’embraffai auffinbsp;nos Soeurs avec une joie extréme,amp;j’apprisd’el-les les peines que leur charicé pour moi leur avoitnbsp;données, amp; comme elles m’avoient retiree par
fouffrir, puifque la joie écernelle nous viendrmc Fille qui fe réunit a une Mere^qüi biïïr un jour, comme celle que nous reffentions denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r., o. j__. i. .iquot;quot;:, ,J elt plus
la. j’allai les faluer amp; leur faire un compliment affez mal en ordre; elles paroiffoient affex inter-dites amp; fort froides. Je crois que notre joienbsp;ne leur en donnoit pas, amp; qu’elles ne prenoienc
nous revoir étoit venuë lors que nous ne nous y attendions pas. Les Meres de Sainie Marie étoientnbsp;a leur Grille qui voyoient 6c entendoient tout ce
pas de plaifir a nous voir fortir de chex elles hurs prières, leurs larmes Scles pénitences qffel-
Ls avoient fakes pour moi, du péril de tomber dans le torrent qui encraine tour le monde. Jenbsp;fus rouchée de les voir li changées, ayant routesnbsp;le vilage maigre amp; pale, amp; qui faifoir bien voirnbsp;qu’elles avoient beaucoup fouffert aulli-bien quenbsp;moi , qu’elles trouvérent aufli bien fatiguée amp;
*;............j-------- nbsp;nbsp;nbsp;. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bien changée. Mais la joie de nous voir loutes
repofer tant que nous voudrions. Ce changement reunies enfemble nous fit bientór oublier tonerf d’avis bien loin de nous faire répofer, nous allar- maux.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;®
ma terriblemcnt. Nous crümes que la Mere au-roll peut-être mande notre grande iVj. i Ar-
aufli réfoluës que nous y ctions entrees. On nous conduific a des Chambres du dehors pournbsp;y palier la
nreces poui [
Sur les dix
nu:c, amp; loit être prêtes pournbsp;grand matin.
nous dit qu’il 'falie Lendemain de heures du foir onnbsp;vine nous avernr de la part de la Mere quenbsp;M. 1’Archevêque lui mandoit de nous dire de nous
Je dois dire a Ia louange de Dieu amp; a la gloire xciv de la ITrare nuf» i’ai ri-#*c ZHitia/»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i. Pt»...
___________ _ nbsp;nbsp;nbsp;grace , que j.’ai étê trés édifiée de toutenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«lèia
roll peui-co^ ‘quIVela lui auroit fait changer d’a- Communautc, que j’ai trouvée toute renouvelléc yE-''qu“il’vouloirpeut'être auffi nous remettreen J y vois plus de charité amp; plus de fupport les unesVo/af°d«nbsp;nrilon Nous nous offiimes a Dieu pour y re- des aurres, un grand amour pour la vérité , StCbamy»,nbsp;tourner, fi c’e'toit fa volonté. Ma pauvre b'ceur beaucoup de courage pour fouffrir, n’ayantpointnbsp;Gertrude qui étoit avec nous, difoic que cela la écé ébranlée dans fa conftance pendant la dureé-regardoie feule; que M. l’Archevcque ne vouloic preuve qu’il a plu a Dieu de lui faire fouffrir. Jenbsp;pas, a ce qu’elle croyoir, qu’elle allat a Port- fuis comblée de joie de me voir unie i une tellenbsp;Royal des Champs. Il y en cut une de nous, je compagnie, que je ne regardequ’avecvénéraiionnbsp;crois que ce fut ma Soeur jE/r/Iojare, qui nous con- lorfque je penfe que routes mes Sceurs font dansnbsp;feilla de faire un voeu a la Mere Angelique. Je eet Ctac, paree qu’elles aimentla vérité, qu’ellesnbsp;crus que nous ne lui pouvions rien piomettre qui ne veulent pas bleffer non plus que la charicé amp; lanbsp;lui fut plus agréable que d’aimer 6c de pratiquer juftice. II ,n’y a qu une nouvelle féparation quinbsp;la pauvreté dans laquelie je ptévoyois que nous pourroit troubler ma joie: mais il ne fauc pointnbsp;ferions réduites a la ivlaifon des Champs avec nos mettre de bornes a notre fidélité pour Dieu lenbsp;Meres 6c nos Sceufs. Ma Socur Eudo^uie 6c ma ferois ingratt envers fa divint bonté fi je pr'enoisnbsp;Soeur Gertrude étoient avec nous, amp; ma Sceur des fentiments contraires a la confiancequejedoisnbsp;Eugenis étoit dans une aucre chambre. Nous avoir en lui toute ma vie, après avoir éprouvé,nbsp;pafiaraes la nuit fans dormir, amp; chacune conta fans l’avoir mérité en aucune faqon, qu’il n’aban-
Relatien de h Perf^eutkn de: 'Religieufes de Port-Royal^ l66i^-i66^. OM\r /itii nbsp;nbsp;nbsp;«t-» Int r«^lt;iiönbsp;nbsp;nbsp;nbsp;olt;^c PtT/vli/o flr Ï^Z nation. xcv. Conclufion OU clle rap'nbsp;peUc pUi-iieurs faits Relation donne jamais ceux tjui efpérent en lui, rnais qu de la Cap. les fauve au jour de 1’afflidion, amp; les tire despé-de la Ré- rils oü leur foiblefle les auroic infaiHiblemcnc jet-vérende tcg_ jg p^jg pour l’amour de j. C. N. S. ceuxnbsp;verront cetre Relation de remercier Dieu pournbsp;Dorothéenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;graces qu’il m’a fakes durant ma prifon , de 1 Incar- ^ nbsp;nbsp;nbsp;^jg^aander qu’il me pardonne les fautes que j’y ai fakes , reconnoitfant qu’elles font en grand nombre, amp; qu’il lui plaife de les efïacerdenbsp;Ja mémoire de celles qui les ont vues, afin que cenbsp;qaul a plu a Dieu de me faire faire debien nefoknbsp;pas inutile, poar leur petfuader que Dieu n’aban-donne point ceux qui Ie craignenc amp; qui aitnentnbsp;fj vérité , par laquelle feule nous fommes déli- vres. Voüa tout ce qui m’efl: arrivé durant les dix • muis de ma captivké, du moins c’eft tout cenbsp;dont j’ai pu me fouvenir jufqu’i prcfent. je n’ainbsp;pas toujours redit mot pour mot ce que 1’on m’anbsp;qu’eiie avoit^j;.^ py gg qije j’ai dit moi-même, mais je croisnbsp;oubliés. quej’en ai rapporté Ie fens. Voici encore quel-ques petits faits que je mettrai ici fans ordre,uni-quement pour obéir amp; pour contenter Ie délirnbsp;des perfonnes auxquelles je ne puis rien cacher,nbsp;ni refufer , amp;c qui veulent que je mette tout, jufnbsp;qu’aux plus petites circonftances. Je les fupplienbsp;très-humblement, s’il arrive que je fois encorenbsp;féparée de mes Soeurs, de prier Dieu pour moinbsp;felon les belbins qu’ils verront dans cecce Relation que j’enaieus,amp; que je pourrai encore avoir.nbsp;Ce me Tera une confolation amp;c une rccompentenbsp;qui paffera de beaucoup l’obéiffance que je leurnbsp;rends par cette Relation, que j’acheve Ie 12 denbsp;Novembre 166‘j jour de Saint Martin (Pape amp;nbsp;Martyr) un de nos Saints Protedeurs. Je me fouviens encore que la Mere Supérieure de Ia Vifitation m’a dit deux ou trois fois, amp; jenbsp;crois que M. l’Evêque d’Evreux me 1’aditaufli,nbsp;que quoi qu’il foit vrai qu’il y a eu bien de l’in-juftice (ce font a peu-près leurs termes) dansnbsp;tout ce qui s’eft pafié fur Ie fait de Janfenius ^nbsp;qu’a préfent que Ie Pape a décidé, il falloit ou-biier tout Ie paffe, 6c faire ce qu’il ordonnoit.nbsp;Elle vouloit me faire croire que Ie Pape pouvoitnbsp;faire du mal Ie bien. Je lui rcpondis qu’il falloitnbsp;que Dieu fut Ie commencement 6c la fin de tou-tes chofes. Elle ne me répondit rien. Cette M.nbsp;me difoit aulïi affes fouvent dans les commencements, que Meffieurs les Janjenifles difoientnbsp;que pourvu que nous fuffions fermes a foüte-nir la caufe en ne voulant pas figner , cela leurnbsp;fuffifoit. D’autres fois elle croyoit qu’ils fe rc-pentoient bien de nous avoir engagées dans cettenbsp;affaire ^qu’ils y penferoient a deux fois s’Üsétoientnbsp;» recommencer. Elle m’a dit auIIi fouvent,nbsp;rimpatience la prenoit de ce que je ne fi-pas, qu’elle me croyoit Hérétique amp; éx-cötnTOuniée; que Saint Francois de Saks difoitnbsp;gil apnfo fait tout gg qyj gft l’Evangi-fe fur a rrcariofi du ptochain, fi on n’écoutc |
pas l’Eglife 6c que l’on perlifte dans fon erreur, Relation il ne refte plus qu’a crier au loup. Elle tenokle.sée la Cap.nbsp;Jéfuites pour les plus grands Religieux de l’Eglinbsp;fe. Elle ne pouvoit fouffrir que j’en dillenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. mal fans m’en faire des reprochcs. Je lui dis un^ jour que Dieu m’avoit fait ia grace, en fo'^tantnbsp;de notre Maifon, de n’avoir plus de rellentimentj^nbsp;contre ceux qui nous procurent tant de pcines, 'nbsp;paree que I’injuftice qu’ils nous font «ft fi criante, qu’ils éxcitoient plus ma compaffion que manbsp;hainej amp; que lorfque je me trouvois dans mesnbsp;plus grandes angoiflés, je priois Dieu de ne pasnbsp;punir ceux qui en étoienc la caufe,en leur enfai-fant fentir de pareilles. Elle parut édifiée lt;5c ditnbsp;que c’ecoic auffi ce qu’il falloit faire. ’ Cette Mere me difoit fouvent, au commencement que j’étois chez elle, qu’il ne fufffoitpas de fouffrir, qu'il y avoit eu deux LarronsCrucifies avec Jejus Cbri(i^ dont l’un étoit me'chant.jnbsp;elle en concliiok que nous fouffrions juftemencnbsp;pour une mauvaife caufe, 6c que nous tenionsnbsp;Ia place du mauvais Larron. Je lui difois auffinbsp;fouvent,que Dieu feroitun jourconnoïtre cequenbsp;c’étoit que la perfécudon que l’on nous faifoit. Elle ne vouloit pas que je me ferviffe de ce mot ócperfécutio7tla fcandalifoit,difant que Saintnbsp;Faul crembloit d’etre réprouvé, 6c que je parloisnbsp;comme fi je n’avois aucun fujet de craindre. Jenbsp;lui répondois que pour ce qui me regardoit ennbsp;particulier , j avois plus fujet que perfonne denbsp;craindre les jugements de Dieu, mais qu’il n’ennbsp;etoic pas de meme par rapport a la caufe pournbsp;laquelle nous fouffrions, ne craignant point denbsp;moarir pour elle. Je lui dis une fois que dans Ia crainte qu’on nc vouiut, fi je devenois malade, me perfuader denbsp;faire quelque chofe contre ma confcience, je dé-firois de mourir fubitement, afin que l’on nenbsp;vine point me troubler en cette heure pour menbsp;faire figner. Elle en fut terriblcmcnt fcandali-fée, 6c il arriva que iVl. i’Archevêque vint ccnbsp;jour-ia avec M. Ie Doyen de Notre Damenbsp;auxquels elle redit mes paroles. Elle nc m’anbsp;pas pépété ce qu’ils avoient dit la-deffus, finonnbsp;que M. Ie Doyen avoit dk que c’étoic une fi-tuation bien dure, quand on nous deniandoitnbsp;quelque chofe contre notre confcience , maisnbsp;que lors qu’on nous alfuroit qu’il n’y avoit pointnbsp;de mal, il Ie falloit croire. Lorfqu’elle me dit que ma Sceur Franyoife-eJaire fe mouroit, 6c qu’elle avoit ligné 6c en-fuite communie, je nefqai fice fut la peine qu’elle vit que cela me faifoit qui Terapêcha de m’-en parler autrement qu’elle ne fit, car elle ne me ditnbsp;jamais autre chofe finon qu’elle étoit dans uncnbsp;grande paix depuis (afignature. Je lui dis que je nenbsp;doutois pas qu’on ne Teut bien tourmenté pournbsp;la réduire dans l’état ou elle étoit, eequimefiou'nbsp;noit une extréme peine pour celle qu’avoir cettenbsp;pauvre Soeur, 6c celle que je prévoyois qo on mc |
Relation pourroic dé la Cap.nbsp;de la Ré-
vérende M. Marienbsp;Dorotheé
de rincar. aation.
-Relation de la Perficution des Relighufes de Fort-Royal, j664.-it;6f. nbsp;nbsp;nbsp;1S3
faire en pareille occalion. Ces bonnes La Supérieure^medic,en allan: alaretraitededix
Relation
ont une plaifante idee de moi; elles m’ont jours que ma Sceur nbsp;nbsp;nbsp;(qui avoir figné dans g ja Cap.
SfSc W jrophéte^
connoiffok bien le leur avoit dir. Je ne ance a la Supe'rieure, amp; qu’elle avoir voulu faire cela n’auroit pas ére caufe qa’elles n’ont la retraite des dix jours avec elle. Ce que la Me-Aiff* !/=gt;*; ivif-quot;r» r^nn-oonbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1’— «nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ re me difoit pour me donner envie de lafaireauf- rrnrnr-
qui me fgai fi
ole me dire les mtnfonges que Ton a débités k nos Sceurs fur la fignacure de cette pauvre Sceur.
On men a pourtanr bien dit d’auires fur divers fujets , amp; ce font des perfonnes que je nccroyoisnbsp;pas capables de mentir, ce que je n’ai reconuunbsp;que dans !a fuite. Mais le Formulaire efl. une affaire de menfonge, amp; tout ce que I’on debits ennbsp;fa faveur n’eft que menfongenbsp;Je ne fgai fi j’ai dit que le jour que I’onappor-ta nos hardes a Montorgueil, deux j ours après quenbsp;je fu3 dans cette Maifon, qui étoitle jour de Saintnbsp;^ngujlin, ces bonnes rVJ cres les vifiterent routesnbsp;avec rant d’éxadficudc , qu’elles ne laiflerent pasnbsp;une boete fans I’ouvrir. Comme elles avoientnbsp;répandu de 1’huile de notre lampe, elles ne pu-rent me le cacher. Je leur dis qu’il me falloicnbsp;fouffrir ces fortes de traitements, qui font les accom-pagaements de la prifon ou j’étois. La MereSu-péiieure me die quelque temps après que M.i’Ar-chevêque lui avoit ordonné de m’óter tous lesli-vres qui pourroient me fortifier dans mes fenti-ments. Je fus faifie de peur a eet ordre. Je nenbsp;laiffai pas de dire a la Mere que par la miféricordenbsp;de Dieu j’avois la vérité dans le coeur, qu’elle nenbsp;me róteroic pas avec nos livres, amp; que quand jenbsp;n’aurois que notie Bréviaire, il me fufSroit pournbsp;la conferver. Elle ne m’en a pas óté un feul, quoi-que j’euife Ic Casur nouveau, mais elle n’y con-noUlöic tien. J’en ai óté depuis la première feuil-le amp;c la leqon de la grace dans le Catéchifme. Jenbsp;lui dis dans une autre occafion, que nous avionsnbsp;eu foin de ne point porter chez. elles de livres quinbsp;leur fuffenc fufpeds. (Celui que je viens denom- JanfeniJles.nbsp;mer éloic cache lur mol.) EUes étoient étonnées cher,jc luinbsp;lorfque je leur difois que nous f§avions bien ce ''nbsp;qui nous devoir arriver, amp; nos prévoyances pournbsp;cela Cela me doonoic heu de leur dire que nousnbsp;devions nous y atcendre, connoiffanc aulTi-biennbsp;la lonvue haine que les Jéjuites ont pour nous amp;nbsp;le deamp;in qu’ils avoient depuis tant de temps denbsp;nous perdre, que toutes les calomnies qu’ils a-voienc publices contre nous amp; toutes leurs inventions pour y parvenir, dont Ia dernicre étoit lenbsp;Vormulaire. Elles ne fqavoient que dire a cela,nbsp;gc elles ne me pouvoient croire au prejudice denbsp;leur obéiffance aveugle, pour laquelle elles ontnbsp;tant de refpedt,. aulfi-bien que pour les bonsnbsp;PercJ.
^ nbsp;nbsp;nbsp;,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. de rincar-
fi avec elle; elle m en pna meme, amp; me temoi-
gna que cela lui feroic plaiür, efpérant fans doute que cêtte retraite me convertiroit. Jc la remer-ciai ties -humblement, amp; lui dis que ce n’étoitnbsp;pas notie coutume de faire ces fortes de retraites,nbsp;cxcepté pour des befoins particuliers, amp; que jenbsp;ne me fentois point dans cette difpofition. Ellenbsp;me pria d’aller au moins avec elle durant les heu-res de recreation, paree qu’elle ne pouvoit menbsp;laiffer aller avec la Communauté en fon abfence.
Je lui dis qu’clle me feroit honneur ¦, que jeferois ce qu’il lui plairoit; que je me palTerois bien desnbsp;recreations. J’allai done huk ou dix jours durantnbsp;avec cette bonne Mere, une heure le matin amp;nbsp;une heure le foir. Ce temps ie paiïbic ordinaire-ment a difputer fur la fignature amp; fur l’obéiflan-ce que je devois a mon Archevêque, deforte quenbsp;j’en ctois éxtrêmement faciguée, car elle me par-loic toujours d’une maniére peu attrayante, amp; i’é-tois furtout choquée du mépris qu’elle témoignoitnbsp;pour des perfonnes trés refpeéfables qu’elle fqavoicnbsp;que je confidérois infiniment. Je fuisétonnéequenbsp;cette Mere, qui foubaitoic avec tant de paffionnbsp;de me voir figner, ne fe fok pas apperquë, avecnbsp;toute fon éxpérience, qu’elle s’y prenoit mal pournbsp;me perfuader, amp; que fon ton amp; fes nlaniéres n’é-toienc propres qu’a tn’éloigner d’elie, amp; a me faire perdre toute créance en fes diieours.
Ge fuc en ce temps la que parut Ia vie de M. Vincent par M. shelly. Cette Mere voulucnbsp;me lire les deux Chapicres ou il eft parlé desnbsp;Gomme je ne pouvois 1’en empc-dis que ce jour-la étant un Vendre-di , je le foufFrirois pour honorer la patiencenbsp;avec laquelle N. S. J. C. avoit écouté a pared jour les injures, les faux témoignages amp; lesnbsp;blafphémes des Juifs. Quand elle en eut lunbsp;quelques pages, l’impatience me prit, amp; je luinbsp;dis que fi ce bon-nomme n’avok pas fak desnbsp;choiès plus dignes de vcne'ration que ce qu’ellenbsp;me lifoit, amp; qui n’ctoit que menfonge amp; im-pofture, il ne feroit jamais dans ma litanie , amp;nbsp;que je ne pouvois pas l’emendre davantage. Cela lui fit fermer le livre, mais elle le fit lirenbsp;au Refeétoire, oü elle voulut que je fufle préfentenbsp;lorfqu’on y lut ces deux Chapities, comme je l’ainbsp;dit “au commencement de cette Relation.
Vin do la delation de Ik Mere Dorothée de rincarnatkn {le Conte.).
pau*
-ocr page 186-S E M E N T. nbsp;nbsp;nbsp;m
Ie auroit retranché de fa narration. II faut confidérer de plus que dans les plus gran»nbsp;des caufes la préfomtion , qui eft unenbsp;preuve de droit, fe tire fouvent des plus
amp; par de cruels reproches d’erreur , de défobéiflance ,nbsp;d’opiniatreté, d’attachement a leur fens,
A V E R T I S Exhortations; déchirées par des difcoursnbsp;piquants amp; injurieux amp; par
de revolte contre l’Eglife, depréfomption petites circonftances, qu'un habile Avo amp; d’orgueil: reproches qui, a d’humbles cat n’a garde de négliger. Enfin un desnbsp;rilles de l’Eglife, qui n’ont rien de plus fruits de ces Relations eft de faire touchernbsp;précieux que la foi, ni rien plus a coeur au doigt, l’efprit des perfonnes auxquel-que la foumiffion amp; 1’obéiflance a l’auiori- les ces pauvres Filles avoient éié livrées,nbsp;té des Supérieurs, étoient un tourmentamp; comme a des Geoliéres bien fures, l’in-une affliftion a quoi on ne pouvoic rien jufte prévention dont elles étoient rem-ajouter,que Ie dernier coup dont elles one plies amp; animées,«St la profonde ignorancenbsp;été frapées par les Puiflances qu’elles re- du fond de l’alFaire, qui dans la plupaitnbsp;veroient davantage.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étoit la caufe des faux jugements amp; des
fonne dont l’efprit étoit auffi éminent amp; aufli éclairé de la lumiére de la vérité, quenbsp;fon coeur étoit humble amp; rabailTé par la
amp; par quels principes amp; quels mouvements on fe porte a en juger.
On s’attend bien que ceux qui font
Entre les diverfes Relations de ces Mar- aceufations téméraires dont elles n’étoienC tyres de la vérité amp; de la fincérité Chré- pas chiches. Or c’eft Ce qu’on fait fortnbsp;tienne , celle qui efl donnée la première, bien connoitre par unefuite defaits amp; denbsp;eft fans doute une des plus belles [on ne paroles, qui fortant du même fond , amp;nbsp;fjait pas qu’il en ait donné d’autres au Pu- ayant rapport a la même afi'aire, décou,nbsp;blic.3 Aufli eft-elle écrite par une per- vrent comment on eft tourné a fon égard.
vuë de fon propre néant. Cell la Mere profeflfion d’éxercer fur tout ce qui vient /ingelique de Saint Jean^ qui 7 fait 1’hif- de Port-Royal une impitoyable critique,nbsp;toire de fa Captivité, amp; qui y rendant ne s’épargneront pas fur cette Relation,nbsp;compte a fes Supérieurs de ce qui s’eft Ils fe récrieront peut-être fur un certainnbsp;paflé a fon égard dans cette perfécution endroit: c’eft a la page 7 oii la Mere ƒ ap*nbsp;inouïe,nous fait concevoir les peines que porte qu’étant arrivée au Convent de 1’An-les autres ont fouffertes a proportion dans nonciade, deftiné pour être fa Baftille, onnbsp;leur éxil amp; leur prifon.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la mena d'abord d la Chapelle de Vlmma-
fieur de Potnpone Ton Fils a eclate a la Cour amp; dans les affaires d’Etat. Outrenbsp;cette Fille, qui eft morte Abbefle dePort-Royal des Champs^ .M. ^Andilly y en anbsp;eu encore quatre ou cinq autres, autantnbsp;de Sceurs, amp; fa Mere même , que l’on
Elle étoit fille de Meflfire Robert Ar- culée Conception. Je ne veux pas dire que nauld d'Andilly, dont Ie mérite a été auffi ce fut k deffein, puifqu’elle n’en dit motnbsp;fingulier amp; auffi renfermé depuis long- elle-même: raais il femble que Jêsus-temps dans la folitude,que celui de Mon- Crrist préfent dans Ie Saint Sacrement,
- nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- 1- avoit droit k la première vifite, comme
Ie Maitre de la Maifon. Quoiqü’il ea foit, Ie Myftére, ajoute - t’elie , m'étoitnbsp;nouveau, n y ayant point chez mus d'Autelnbsp;dédié aux opinions conteftées. Voila, di-ront nos Cenfeurs , juftement l’efprit denbsp;peut regarder comme la plus heureufe des Port-Royal\ toujours oppofé au culte denbsp;Meres, après SdAmt Félicitê, amp; la Mere la Vierge. C’eft Ie fruit des inflruftionsnbsp;des Saints Martyrs Maccabées.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de leurs Direfteurs. Et je dis moi, que
Si on trouve dans cette Relation un c’eft juftement tout Ie contraire. S’il y a trop grand détail de petits faits, qui pa- quelque chofe qui choque les fimples dansnbsp;roïtront peut-être peu importants, il faut cette éxpreflTion, c’eft Ie fruit de l’inhu-l’attribuer a la ponftualité amp; a l’étenduë manité qu’on a euë de leur oter leurs Di-de fobéilTance de cette grande Ame, qui reëleurs, amp; d eloigner d’elles les autresnbsp;craignit de dérober a cette vertu ce qu’eU perfonnes en qui elles avoient plus de
, nbsp;nbsp;nbsp;Pag» y
s I X I E M E
RELATION
D E
Monfeigneur , qui êtes Jiul notre quot;Roi , nbsp;nbsp;nbsp;dans l'abandon euje , puij^ue votts êtes Ie feuï qni
me puijjiés Jécourir. L,e (éril ou je me trouve efi préfent ^ inévitable , ? . Ó Dieu puifjant aU def~ ftts de tout , écotttés la nioix de ceux qui i^ont aueune efp^rance qu en VOUS jeul ^ janvés-nOUS de lanbsp;main des michants ^ ^ délévrés-moi de ce que je trains. JEjiher. XW,
Voyés fa vie dans le Volume des Mémoires pourfertir a 1’biftoitc de Port - Rojal, Page yoo.
-ocr page 190-6 'Relation de la Perfécution des Religieufes de 'Port Royal 16^4, ^c, Relation ment, qu’elles ne font plus guéres lenfibles aux cun ne foit placé felon Ie mérite de fes ceuvres, Relation de la cap. tendreffes naturelles qu’elles ont euës pour ce ou a la droite ou a la gauchepar un dernier juge*de lacap,nbsp;qu’elles aimoient davantage dans la vie. Car ment, dont il n’y aura point d’appel amp; dont la de Ianbsp;je ne fentis point a cette heure-la d’une ma* jufte crainte fait perdre la vaine crainte des juge-Ang. dcnbsp;niére humaine tanc de féparations fi cruelles, ments injuftes des hommes qui yferoncjugés aS. Jean,nbsp;qui font certainement plus cruelles que la leur tour. J’eus aulli Ie loilir pendant que lesnbsp;mort j paree que je ne les regardois que com- aucres fortoient de donner quelques avis a nosnbsp;me 1« parties de mqn holocaufte qui devoic être Soeurs, qui demeuroient dans Ia Maifon, dontnbsp;divifé avant que d’etre confumé, amp; je ne fon- Ie plus important étoit de fe défier de celle quinbsp;geois qu’a olFrir a Dieu routes les perfonnes que nous trahiffoit amp; que j’avois bien reconnuë de-Jelaiflois, comme jem’y offrois moi-même, J’en puis quelque temps, dont néanmoins je n’avoisnbsp;eu5 un peu de loifir, paree ^ue nous attendimes ofé dire ma penfée a la Communauté, attendantnbsp;quelque-temps dans Ie Choeur jufqu’i-ce queles qu’elle fe découvrït elle-méme: mais il n’étoitnbsp;j—/quot;•/.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j.. plusterops de difFérer,amp;jevisficlairementqu’elle avoit fait faire la lifte de celles qu’elle vouloit chaflèr de la Maifon,que je nedoutai plusqu’cllenbsp;n’eüt tout ^ fait deffein de travailler a la détruire. de la M. Ang. denbsp;Sc. jean. oceufé de quelque choiê, amp; il ne prenoit pas avoir Ie plaifir de me Ie faire dire, Sc me répéta, parde nii’il avoir naiTé Ia nnrfpnar mi nniisdpvionc votre nom ? Je Ie dis bien haut fans en rougir. qu’on a marquée dans ie Procés-Verbal. U revint luftre de 1’Autel, oü je ne douce point qu’il ne a Ia porte, amp; commenqa a faire la féparation de “¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- fon troupeau, appellant chacune de nous par fon nom pour les faire fortir dans Ie rang qu’il avoitnbsp;marqué fur fon mémoire,' amp; comme j’étois dunbsp;dernier Carofle, j’eus Ie temps de faire mes ré*nbsp;flexions fur cette image que je voyois devanc mesnbsp;yeux, qui me repréfentoit Ie difcernement que Ienbsp;fouverain Pafteur fera dans ce terrible jour, quinbsp;eft appellé Ie jour de Dieu, oü il raflemblera fesnbsp;Brebis de tous les lieux oü elles auront.été diiper- frés, 6c les féparera des boucs, fans que ks con- fervei que 1’efpérance de fa miféricorde, de la-ditions ni les dignités puiflent cmpêcher que cha- quelle j’attendois 6c j’implorois Ie fecours pour moi 6c pour toutes les perfonnes que je quittois, dont (.•j) C’eft une porte qui eft dans 1’Eglife, amp; par 1’affliétion m’étoic plus fenfible que lamienne. Jenbsp;laquelle dnnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Clüture pour porter les Sa- dis tout haut Ie verfec. Bone Pafior, Panis vere , ctemen s aux malades. nbsp;nbsp;nbsp;quot; lt;^c, comme nous étions convenuës que nous fe- douze viöimes fuflene affemblées. Ce mot de vidimes me fait fouvenir de l’adieu que je dis anbsp;Mr. Chamillard: car m’étant rencontrée prochenbsp;de lui dans Ie Chapitre, amp; ayant vu fur fonnbsp;vifage dans une telle occafion tout ce queje foup*nbsp;qonnois il y avoit long-temps de fa conduite,nbsp;Sc qu’il étoit un des premiers reflorts qui avoientnbsp;fait jouer cette Tragedie j je lui dis en me recom-mandant a fes priéres, que nous lui étions obli*nbsp;gées de ce qu’il nous avoit préparées dans fon dernier Sermon du jour de S. Bernard è n’étre pasnbsp;furprifes de ce qui fe paifoit alors, quand il nousnbsp;dit que nous devious nous appliquer les paroles,nbsp;du Pfeaume, A caufe de vous nous fowmes tous lesnbsp;jours prétes a’être conduites d la mort ,2^* l’onnenousnbsp;regarde plus que comme de hrebis defiinées d la bou-cherie. Je ne fqai ce qu’il lépondit, ni s’il répon-dit en tout, car il paroiffoit dans une étrange in*nbsp;terdidion, qui en difoic plus que fes paroles n’au-roient pu faire. Quand les douxe furent affemblées, M. de Paris nous conduifit a la porte des Sacreroents (* ) oü la Communauté s’étoit renduë, je vis quenbsp;M. 1’Archevêque s’en alloit tout feul de 1’avant-Choeur vers Ie Cloïtre, comme s’il eut eu 1’efpritnbsp;garde qu’il avoit pafié la porte par oünousdevionsnbsp;fortir. Ce fut ce qui me donna occafion de Ienbsp;fuivre, amp; de lui aller demander notre obéiiïance;nbsp;furquoi il me fit d’aCfez bonne grace la réponfe, |
Sc que je ne dufle la faire connoitre, paree que la plupart ne s’étoient point apperguës de fonnbsp;changement amp; y avoient pu prendre confiance. ^Après avoir re^u la bénédidion de M.1’Archevêque, je fortis amp; je trouvai mon Pere a la porte qui m’attendoit, devanc qui je me jeitai a genouxnbsp;pour lui demander ia fienne, étant bien raifon-nable qu’il benït l’Hoftie qu’il alloit oörir a Dieunbsp;pour la troifiéme fois, puifque de-lail me conduifit a i’Autel, de même qu’il avoit fait, lorfquenbsp;je pris 1’habit de Religieufe Sc que je fis mesnbsp;veeux. Mr. Ie Lieutenant Civil étoit a lanbsp;porte de la Chapelle de Mr. de Sevigné^ qui menbsp;demanda mon nom. Je fus furprife d’entendre fanbsp;voix queje reconnus, car je ne f5avois pointqu’ilnbsp;füc de la fête: je dis mon nom de Religion. IInbsp;me demanda aufli celui de ma familie: quelque*nbsp;perfonnes qui étoient proches de lui dirent afleznbsp;bas, voila Mr. ^Andtlly qui la mene, c’eft unenbsp;de fes filles. II fit un geile de Ia tête, pour fairenbsp;entendre qu’il Ie fgavoit bien, mais qu’il vouloitnbsp;car dans une telle rencontre c’eft quafi confeflernbsp;Ie nom de Dieu que de confefler Ie nótre. Delinbsp;mon Pere me conduifit fur les marches du ba-me facrifiat a Dieu dans fon coeur comme fonnbsp;Ifaac ^ encore que je ne lui fufle pas unique, finbsp;ce n’eft que je la fufle devenuë dans ce moment,nbsp;paree qu’il avoit déja immolé mes deux Soeursnbsp;qui étoient forties avant moi. Je fis auffi monnbsp;ÓfFrande de mon cóté, amp; je crois que je pusnbsp;dire, Holocaufla medullata offer am tibi, car i! nenbsp;pouvoit rien manquer a un Sacrifice oü je n’éx-ceptois rien, m’étant dans ce moment abandon-donnée è Dieu pour tout perdre 6c ne me re- |
¦Relation de laVerfécution del Relii.ieufes de Fort.Roy al i66t^, éfc.
Relation ferions en fortant, afin que Ie Prince des Pafteurs de la cap. pntnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;proteilion amp; fa conduite ces pau-
Cle nbsp;nbsp;nbsp;----- /iunt atji tinf!editHJit OCCi*
Ang. de St-Jean.
('uitc de quoi je dis quefque chofe fur I’éxtraordi- Relat on niire conduite de M. 1’Archevcque , qui après de lacap-avoir abfous d'héréfie ceux qui ne croient pas lede laM.nbsp;fait de yanjeniui par la diftinöion qu’il avoitfaite Ang. denbsp;de la foi hutnaine dans fon Ordonnance,nelailfe St. jeati.nbsp;pas de les juger dignes, amp; de leur impofer en etter les mêmes peines que mériteroient des héréti-qucs. Je parlois encore quand j’entendis la Supérieure ^ la grille: ce qui m’a toujours lailTéde-
vres Brebis d’occifion , quas qui pojjederant occi dehant , êsP non dohbant ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mon Pere eut
Ic courage d’aller jufqu’au bout, amp; me mena jufqu’au Caroffe au travers de tout Ie monde amp;nbsp;de tous les Archers, dont rEgliie amp; la Cournbsp;étoient pleines,
III. Je montai done dans Ie Carofle avec ma Soeur 5on Depart.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ma Sceur/ie/w Sc ma Scem Gertrude, puis Ie foupqon qu’elle'ne nous eut peuc-écre
un Eccléliaftique que je ne connus pointalors, amp; ecoutes, Sc qu’elle n’eut rendu quelque mauvais une Dame, je ne fqai point qui elie étoit. J’eus office a Mr. Fourcault^ dont je n’aipasouï-parlernbsp;de la confolation de me trouver avec celles de depuis; car enfuite de cela il ne fe tliffimula pasnbsp;mes Soeurs que je croyois des plus fortes. Urne encore beaucoup avec elle, amp; Ie complimentnbsp;fembloit que Dieu nous ayant unies dans ce voy- qu’il lui fit devant moi ce fut: ma M ere, je vousnbsp;age, c’étoit un bon préfage pour moi, qu’clles améne une Sainte, car dans Port-Royalil n’y anbsp;m’aideroient a me foütenir dans l’amour delavé- que des Saintes, mais je fgai auffi que vous êtesnbsp;rité amp; de la juftice par leurs priéres amp; par leur touce* des Saintes, Sc qu’ainfi elie fera bien avecnbsp;éxemple. Nous ne nous dimes néanmoins pas un wnno 11 luinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e. „„
root dans Ie Carofle, chacune priant Dieu a part.
De mon cóté je nefqai commentj’étoisfaite; car a peine comprenois-je bien ce qui fe pafloit; aunbsp;moins je ne Ie fentois prefquepas, amp; j’étoisfi fortnbsp;remplie de Tadmiration de ia conduite de Dieu furnbsp;nous, de nous avoir renduës dignes de fouffrir
vous. 11 lui donna mon obéiflance, amp; me re-commanda fort k eile de la part de M. 1’Arche-vêque: je lui fis mon petit compliment de mort coié, amp; auffitót je fus a la porte, oü je me misnbsp;k genoux devant Ia Supérieure, l’affurant du des-fein oü j’étois de Di venir rendre toute fortenbsp;d’obéifl’ance amp; de foumiflion; quej’entroistoute
un teiopprobre amp; un fi éxtraordinaire traitement prévenuë d’eftime pour fa Mailonquot; amp; que 1’ef pour fa vérité, que je ne pus faire autre chofe pérois roe venir inifruire par leurs bons éxem'
tout Ic long du chemin que de lui chanter dans nbsp;nbsp;nbsp;----------- ¦ nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' -
mon coeur des Cantiques 8c desHymnes,entr’au-tres celles de la Dédicace: Urh jerufalm beata\ tn’imaginant que nous étions des pierres vivan-tes que l’on tranlportoit pour les aller pofer dans pondit aflez bonnement.' Madame de Rantzaunbsp;rédifice fpirituel de cette Ville fainte, oü j’efpé- ( nommée k Mere Marie Elijabeth) étoit préfen-
pies, ayant toujours eu beaucoup de refpeéf pour leur vertu, amp; furtout pour la folitude amp; l’éloig.nbsp;nement du monde, dont j’avois ouï-dire qu’elksnbsp;faifoient une parücuUére profeffion. Ellejme ré-
Carofle après avoir embraffé mes culée Conception; Ie myftére nbsp;nbsp;nbsp;/j;?
defcendc^^ nbsp;nbsp;nbsp;qni demeurérent a attendre n’y ayant point d’Autel che2 nous qut folt dedie
d nslaruël’Eccléfiaftiquequimevenoitintroduire aux opinions conteftées; mais j’embratlai en ce
dms Ie Couvent de l’Annomiade^ oü moaobéis- Ueu une dévotion certaine, qui fut de mejetter fance me deftinoit.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mere de la belle dileétion 8c
11 me fit encrer feule avec lui dans leParloirde de la fainte efpérance , qui font les deux titres dfhnrs nendant qu’on étoit allé aveitir k Supe- fous lefquels je l’pi toujours in voquée, tant quenbsp;• ° d’p^tfpnir narler a lui. H me dit qu il efpe- j ai ete dans la maifon, afin qu’elle m’obtint parnbsp;rieure ae Vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^jjfQtjda; que fes interceflions une dileéfioa forte cotnme k
rolt 9'^® nbsp;nbsp;nbsp;Religieufes, Je lui répondisque mort, amp; une efpérance fi ferme, qu’elle put me
ïknrwM.t'me trouverois fort bien partout ouDieu feroit donner de la joie au milieu de mes amercumes. Foutcault.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Que ie ne cherchois aue lui. Sur cela Dek elles mP .............¦ nbsp;nbsp;nbsp;• -
IV.
Son Attivée aux Annon-ciades. Etnbsp;fon Emre
avec moii que je ne cherchois que lui. Sur cela il s’ouvric davantage, amp; me témoigna qu’il avoitnbsp;un dépkifir extréme de s’être trouvé engagé ^nbsp;être pffifent 8c a être employé a une telle affaire.
—• -------
Dek elles me menérent au jardin, oü elksm’en-
tretiment fur notre affaire amp; fur ce qui fepaflbit ee jour-la dans notre Maifon. J’avois renu ferme jufques la fans pleurer amp; fans en avoir envie.
11 m’affura que quand peffonne ne me verroit, il paree que mon efpric avoit été occupé ailleurs j, viendroit lui-même me demander: cequi m’obli- mais comme elles me contraignirent pour leurré-gea de lui demander fon oom. 11 Ie dit, 8c il fe pondre de faire reflexion fur les perfónnes que jenbsp;trouva qu’il ne m’étoit pas inconnu. Car c’étoit venois de petdre, je ne pus m’empêcher de jetternbsp;Mv.Fourcault (Secrétaire du Chapitre de Parir.) quelques larmes. J’eus attention de pariet fortnbsp;Je lui témoigna que j’avois bien de kjoiedecette peu, 6c de ne faire que les fuivre; ce que j’ai
rencontre, dont il fe pkipoit qu’il avoit du re- obfervétout Ie temps que j’ai été avec elles, ne leur eret; je lui dis que c’éroic une confolation pour ayant rien dit de la Maifon ni de nos affaires quenbsp;des affligés comme nous, de trouver des perfon- ce qu’elles m’ontprccifémentdemandé,ou cequenbsp;nes qui fuffent perfuadées de leur innocence ^ en- j’ai été néceCfairement engagée a leur en flire.
Relation de la cap.nbsp;de!a M.nbsp;Ang. denbsp;Sc. Jean.
V.
Son Emre-ticn avec ks Rcligieufesnbsp;Annoncia-dcs.
S nbsp;nbsp;nbsp;Tlelatim dsla Verjêctttkn'des Eeligieufes de Tort •'Royal 1664., amp;t.
rent qu’elles croyoient même que tout étoit ap-paifé amp; qu’on n'en parloicplus, paree que leur iblitude faifoit qu’on ne leur difoit aucune nouvelle D’oü j’inférai {implement que fans doutenbsp;ces fiiles n’étoient done pas conduit es par des pernbsp;fbnnes prévenuës contre nous, paree que tousnbsp;ceux-la ont trop de zèle pour ne pas inftruirenbsp;celles qu’ils conduifent a prendre part a laursfen-timents. Cette bonne opinion, qui me foula-geoit un peu 1’efpric, me dura deux jours, encore ne pus-je pas la conferver fi long-temps aunbsp;regard de Madame de Rantzau, a qui il échapanbsp;bien des paroles dans ce temps, qui me firentdé-
Dans ce premier Entretien elles afFedérent, Dieu avoir attaché a ces fouffrances, amp; de 1’a- Relation furtout Madame dc Rantz.au, de paroitre les plus vantage qu’il y avoit a tout perdre pour acheter de la cap;nbsp;indifferences amp; les plus ignorances du monde de le Royaume de Dieu, amp; entrer en partage de la de la M.nbsp;tout ce qui regardoit notre affaire. Elles me di- Croix amp; de la gloire de Jesus-Christ.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ang de
Le lendemain quand on me vine querir pour St. Sean, aller a la MefiTe, qui fe die fur les 9 heures, ennbsp;approchanc de leur Chceur, la première parolenbsp;que j’entendis ce fut; Euntes ibant é-Jlsbant mil-tentes Jemina fua, (ére. c’étoic None de la faintenbsp;Vierge qu’elles difoient (car elles difent coujoursnbsp;le petit Office avec le grand Office Romain.)
Cette rencontre ne me parut pas fortuite; amp; n’ayanc plus è écouter que Dieu feul, je prenoisnbsp;des legons de tout ce que fa Providence permet-toit qui m’arrivat, amp; celle-ci m’inftruific amp; menbsp;confola tout enfemblc. J’eus encore une confo-lation plus grande le jour fuivant, qui étoit'lenbsp;fier qu’elfe fut fi indifférente comme elleaffeótoic jour de S. Augufiin, de ce que j’appris que J’éroisnbsp;de leparoicre.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans une familie qui 1’avoic pour Pere; car ces
donner ce que j’aurois a faire: elle me dit quece feroit tout ce que je voudrois; que je pouvois aller a fOffice fi Je le défirois, ou n’y aller point de 1’apr.ès-dinée. Je tremblai en y entrant; carnbsp;fi je Taimois mieux. Elle me fit venir auffi une -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_
Soeur Converfe, qu’elle me dit quiauroit foinde moi, amp; qu’elle 1’avoit choifie, paree qu’elle avoitnbsp;cru que j’aurois peut-etre plus de liberté avec ellenbsp;qu’avec une Religieufe de Choeur , amp; qu’ellenbsp;coucheroit dans la même chambre fi j’en avoisnbsp;befoin. Je lui dis que non. Sc que je la remer-ciois trés humblement. Get abord étoit beau.
Auffi-tot que je fus feule je me profternai de-.vant celui qui eft préfent partout, Scquira’afoic conduite dans cette folitude pour ne vivre plusnbsp;que pour lui amp; avec lui: je le remerciai dc la „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
grace qu’il me faifoit, amp; lui recomroandai le fuc- que je nê croyois pas me devoir être fi rigoureux. cès de mon combat. C’etoit affez d’occupation Je pronongai done devant lui route raon afflic-pour ce que qui reftoit du jour. Mais quand la tion, Sc répanJis mon coeur avec mes larmes ennbsp;nuit fut venue, amp; qu’après avoir fini routes mes fa préfênce; mais paree qu’en luiéxpofant mesnbsp;priéres je penfai me coucher pour prendre du ré- bleffures je les regardai trop amp; tn’atiendris furnbsp;pos, je fentis comme fi mon efprit eutétélufpen- moi-même, j’en eus après bien du fcrupule; carnbsp;du ]'ufques-li, amp; que tout d’un coup il fut tombé j’éprouvois fenfiblement que pour ne pas s’affoi-de fort haut Sc que mon coeur eut été toutfroiffé blir dans les grandes affli(ffions, il ne faut pointnbsp;de la chute. Car en un moment je me fentis rabaiffer fes yeux qu’on a élevés vers les tnontag-accablée Sc déchirée de tous cótés de toutes les nes, paree que c’eft dela que vient ce fecours
Quand la chambre que l’on me préparoic fut fiiles tiennent la Régie de S. Auguftin, c’eff pour« préte, la Mere m’y mena. Je la fuppliai dem’or- quoi elles fêtent ce jour la, amp; de plus elles one
le S. Sacrement éxpofé- de leur cóté dans One Chapelle, ou l’on me permit de paffer unepartic
VI.
Ses Senti ments denbsp;Religion,nbsp;inéles denbsp;quelquesnbsp;peiiics,
il eff vrai que cette dévotion que nos Conftitu-tions nous retranchent, a quelque chofè qui ne paroït pas aflez refpeétueux, Sc qu’une Religieufenbsp;fe trouve efffayée de fe voir a la place d’un Prêtre au pied d’un Autel, oü elle pourroit aflez ai-fément toucher le S. Sacrement de la main. Né-anmoins 1’état oü j’étois me donna bientót denbsp;la confiance de m’approcher de Jefus-Cbriftnbsp;comme 1’Ecriture remarque que Juda s’approchanbsp;autrefois de Jofefh, emporté par un mouvementnbsp;de douleur qui lui ota toute crainte. J’étoisauffinbsp;affligée que lui, amp; j’avois affaire a un Seigneur
féparations que je venois de faire, amp; des peines de toutes les perfonnes que je feiffois auffi afffi-gées que moi Je voulois ne point voir tout cela , Sc je faifois tout mon poffible pour m’en dé-tourner; mais quelque effort que je fiffe pour fermer mes yeux a ces Reflexions, je ne pouvoisnbsp;me rendre infenfible a ma douleur: il tallut la
Avn.
Reflexions
continuel dont on a tellement befbin pour ne fe pas abattre, que s’il nous eft fbuftraitun momentnbsp;pendant que nous nous amufons a autre chofe,nbsp;nousfommes au hazard de comber, amp; lesmoin-dres chutes ne fqauroient être que trés dangereu-fes, quand on marche dans un chemin tout en-vironné de précipices oü l’on ne peut recevoir
Ibulager en donnant cours a mes larmes; amp; pour affiftance de perfonne, ^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cncxiou
pouiToit tomes les tendrefles de la nature, par la perlualjon qu'e^g ^onnoit du bonheur que
dire la vérité, j’en verfai bien dans cette nuit, ou Cela me faifoit appréhender a toute heure de ie fus continuellement dans le combat de la grace reflêchir volontairement fur pas une de mes pei. fut fbn «at.nbsp;^ de la nature, fans avoir d’autres armes pour nes; car je fentois bien que c’étoic tout ce quejenbsp;me défendre que le bouciier dc la vérité qui ré- pouvois faire que de les fouffrir en regardant I’or-
dre de Dieu Seles confolations de la Foi; mais que fi au lieu de cela je commengois a regarder I’af-
flic-
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Rehtien de Ia Perfécuiion des’Relif^ieufes de Port-Royal l66y, (^c,
1 4 nbsp;nbsp;nbsp;^ tr\ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V V Mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r T Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Y «•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;B ’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« « ilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ynnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ff ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦» *
ciennes, amp; qu’elle ait été Supérieure, on ne fe de la cap. fia pas a me la lailEer parler feule, amp; on 1’y ac- de la M.nbsp;compagna toujours.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ang. de
J’étois done, ces premiers mois, dans un fiSt.Jean.
de heap, dans mon ccEur, feion les différents mouvements de la M. qui nailTent de tous ces dégrés d’amitié. C’eftnbsp;Ang. de ^urquoi j’y ai mis les Enfants, parcequ’ily avoitnbsp;Sc.Jean, dans ce grand nombre de perfonnes a qui Dieunbsp;m’avoit unie par Ia charité, plufieurs de cellesnbsp;dont j’avois eu la conduite, pour qui je fentoisnbsp;les mêmes tendreffes amp; les tnêmes inquietudes,nbsp;les voyant éxpofées a une fi grande tentation amp;nbsp;privées de tour fecours. J’aurois beau dire pournbsp;expriener ce que c’eft que^cette peine, on ne la
Relation rentes peines caufoient une douleur parciculiére Coufmes d’Orwe^ojmais quoiqu’elle foic des An- Relation
profond filence, que je perdois la parole. Je n’a-vois prefque plus de voix j amp; je ne fgai fi je ne nbsp;nbsp;nbsp;^
puis que j'eus ceiie a aiier a i vjiace par L____
fion que je dirai: car je ne fortois plus que pour aller a la Mefl'e, amp; hors cela je ne bougeois denbsp;mon donjon , plus folitaire que les Saints quinbsp;étoient dans les défertsde la T hébaïde; car encore voyoient-ils quelquefoisquelques-unsdeleursnbsp;Fréres, amp; pour moi je ne voyois que des incon-nus, amp; je n’entendois pasfeulement parler ni denbsp;mes proches ni de mes Soeurs. Cette chambre,nbsp;0Ü Ton m’avoit mife, eft un galetas féparé denbsp;tout, qui n’a qu’un grand Grénier d’un cóté, amp;
quoique ce foit au monde, n’avoir point eu cette de 1’autre un dégré oil 1’on ne pafte point , amp;
l’aurois point perdue tout a fait,fans que m’aper- J^donna-cevant bien que ma poitrine fe defiechoit» amp; que ment on die cela venoit delS, je roe mis aiirequelquefoistout re tiouve.nbsp;haut amp; a chanter quelques priéres amp; quelquesnbsp;coroprendra pas, fi on n’y apaiféi Sc quand je parties de mon Office. J’étois fouvent neuf amp;nbsp;dis, fi on n’y a paffé, j’entends, fi Dieu ne I’a dix jours fans voir ame vivante, que la Soeur quinbsp;laifiee fentir Car on peut palier par ks mêmes m’apportoit ce qu’il me falloit, amp; qui s’en alloicnbsp;fepararions éxtérieurement, que Ton n’en eltpas auffitot. £t je fus furtout dans cette folitude, de-touché de la même forte, cotnme je 1’aiéprouvé puis que j’eus cefle d’aller a 1’Office par 1’occa-rooi-même en divers temps. Cependant ce n’eftnbsp;pas la la plus grande que j’aie cue; car parminbsp;celle ci, je confervois une véritable joie dans lenbsp;fond du coeur, qui ne fe mêloit point avec fesnbsp;amertumes pour les adoucir, mais que je fentoisnbsp;qui dominoit au-deffus de mon afflidion pour em-pecher qu’elle ne troublat point ma confiance amp; manbsp;foi, amp; qu’elle ne m’otk I’eftime de mon bon-heur, dont je demeurois nonobftant toute perfu-adée, enforte que je n’aurois pas voulu, pour
au deflbus, la chambre de Madame laPréfidente des Hameaiix , qui eft une de leurs bienfaitrices,nbsp;qui y entre aflez. fouvent, mais qui n’y couchenbsp;jamais ou trés rarement: de forte que quoi qu’ilnbsp;cut pu arriver la nuit, étant bien enfertnée Cotn-
occafion de fouffrir pour la vérité, ni former le moindre défir d’etre délivrée finon par elk,
11 ne fe pafla rien d’éxtraordinaire dans ces pre-Coniuite mlcrs jours, mon état 1’étoit aftez pour moi. Je
qu’on tient ne vis prefque perCoune: amp; quand on tne venoit nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;______________________________
i fon égardyg;,.^ jg parlois prefque point, ne faifantquafi me j’étois fous trois pones, il eut été itnpoffible dansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;répondre oui amp; non, e’eft a dire, tout le que j’eufle pu avoir du fecours, car on ne me
moins que je pouvois, a ce qu’on me óKoit; amp; pouvoit entendre de nulle part, la porte de ma j’ai continué cela 4 mois durant, hors très-peu chambre, la porte du Grénier amp; la porte du dc-d’occafions: ce qui contribuoit fans doute I leur gré étant jour amp; nuit fermées amp; vérouillées furnbsp;óter l’envie de me venir voir; car elks étoient moi.
avec elles une petite fille de fix ou fept ans pour la faire caulêr, amp; que ce fut autant de temps pas-fé. C’étoit tout mon défir qu’elles ne fe donnas*nbsp;fent point cette peine, amp; je leur difois fans cefténbsp;que jc les priois d’oublier que je fufte dans leur
roême fi embaraflées quand elks y venoient, a Au bout de quelques femaines la peur m’enprit, Xlir. caufe que je ne contribuois en rien a l’entretien, amp; j’en dis quelque chofe a la Mere, lui contant Dangernbsp;que je m’appercevois bien qu’elles tachoientan’y un accident qui m’étoit arrivé il y avoit bien desnbsp;point venir feules ^ amp; fouvent elles amenoknt années, que m’étant trouvée mal la nuit,amp;ayanteet état.
de la lumiére, je penfai me tuer en tombant de ma hauteur toute évanouïe fans le fentir amp; fansnbsp;fqavoir du tout ou j’étois. Ceia donna de l’in-quiétude a cette bonne Mere,amp; elletn’ofïritque
---------- voulu fortir de notre Celulle pour aller chercher
Maifon; amp; qu’il fuffifoit que la bonne Soeur qui fi je voulois, on feroit coucher quelqu’un dans avoir foin de moi s’en fouvint,pour me venir ma chambre. Mais jamais elk ne m’ofirit qu’on
ne m’enfermeroit pas la nuit; de forte que voyant bien qu’elks feroienc aftez empêchéesquimedon-ner, paree qu’elles ne fe fioient ce me fembloicnbsp;a perfonne pour demeurer avec moi:amp; d’ailleursnbsp;que ce m’auroit été une étrange gêne d’avoir lanbsp;une filk, avec qui je n’aurois pas été fibre de menbsp;lever la nuit amp; de faire mes petites dévotions ennbsp;liberté, je mis ma confiance en Dieu amp; en mon
*nent, 8c qui eft morte pendant quej’étoisla, On bon Ange, amp;c je dis a la Mere qu’au pis aller je Permit aufli a une autre Mere, qui le fouhaita, mourrois dans leur compagnie li jemourois tou-y '^enir dgux OU trois fois, c’eft une de mes te feule, Et la chofe en demeura la, quoique de
letop®
ouvrir la porte amp; me conduire a l’Eglife,amp;pour m’apporter a manger. En effet elles nepouvoientnbsp;qu’eiles ne s’incommodaflent en venant perdredunbsp;temps avec moi j car elks ontétrangementdetra.nbsp;vail amp; d’occupation, je park de la Prieure amp; denbsp;la Soüprieure, amp; Madame de Rantzau, qui fontnbsp;les feuks k qui j’aie parlé ordinairement, amp; unenbsp;bonne Mere ancienne qui me venoit voirrare
-ocr page 195-quot;Relation de la Verjécution des Religkufes de Vort-'Royal nbsp;nbsp;nbsp;it
Rplation temps ên temps il leur en prenoit Icrupule; mais tois rédévable qu’a M.1’Archevêque d’un fi cha- Relation j I cap. elles en avoient un bien plus invincible qui les ricable traitement.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de lacap^
tolt d ailleurs une fort bonne fille amp; bieri douce, lois parler a perfonncj amp; je luidifoistoujoursque qui avoit grand foin de ne me laifler point man- je n’avois rien a dire, mats bien ^ foufFrir; iNé»nbsp;quer des choles neceUaires, 6c qui le mettoitd’au- anmoins ayant appris que Mr. Ie Doyen de Notrenbsp;rant p.us en peine de me prévenir, difoit-elle, Dame étoit leur Supérieur, 6c qu’il venoit alTez
- nbsp;nbsp;nbsp;Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o.--------r-------- i..; j:,
delaMr empêchoir de me donnet aucune Itbercé. De J’ai fait une longue digreffion , il faut repren-de la M. Ang. de forte qu’il a fallu pafler fix mois dans cette geole, dre la fuite de mon hiftoire. Quand j’eus paflë Ang. denbsp;Sc.Jean. done la porte n’ouvroit que huit fois Ic jour, amp; la huit jours, fans entendre parler de quoi queceSt. Jean,nbsp;la Converfe ma geoliére étoit fi éxacte a ne me foit amp; fans recevoir nul ordre de M. 1’Archcvê-pas perdre de vuë, que quand elle m’avoit con- que de ce que j’avois k y faire, furtout pour la XVI.nbsp;duite jufques dans Ie Choeur, elle fe mettoit a participation des Sacrements, je fus en doutede^®quot; embat»nbsp;genoux prés de la porte pour me garderjufqu’a-ce la maniére dont je devois me conduite, amp; s’ilnbsp;que les Religieufes fuffent prefque afTemblées amp; falloit demeurer ainfi fans dire mot La Mere Confeflsur,nbsp;qu’elle jugeat que j’y puffeêcreenaflurance. C’é- Prieure me demandoit aflez fouvent fi je nevou-
19 it*^ nbsp;nbsp;nbsp;_ f . 1______cn^ O, u:__r J_____ i_‘ nbsp;nbsp;nbsp;t s.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\
fouvent les voir, *je lui dis qu’elle m’obligeroit de me faire parler a lui quand il viendroit. Je fisnbsp;réflexion enfuite que peut-être je ne 1’obiigeroisnbsp;pas trop lui-même, de faire paroitre que je lenbsp;prétérois ^ d’autres, 6c que fans nuïre a perfonns
que je ne demandois rien amp; ne me plaignois jamais de rien.
X!V.
Wanicte
Les Meres qui font affurementfort charitables, ne faifoient de moi que la même plainte, Scainlinbsp;dont elle te- toute maniére il eft utile d’agir de la forte: car
dans eet état, qui eft de fentir dans la vraie'^con-dicion 6c la vraie difpofition des pauvres, quiont de la reconnoiftance pour les moindres Cervicesnbsp;6c les moindres chofes qu’on leur donne, pareenbsp;qu’ils ne s’attendent point qu’on leur doive rien,nbsp;non pas même les chofes les plus néceffaires, 6cnbsp;je n’oferois dire les pstites rencontres ou de petitesnbsp;commodités, qu’on me donnoit, me paftbientnbsp;pour de fort grands préfents,6c merendoientfen-fiblement obligee aux foins de ces Meres ou denbsp;cette bonne Soeur,paree que je m’imaginoistou-jours qu’eJlcs ëtoient en droit de me laiflèr man-quer de tout j 6c que M. l’Archevêque ne
Du 3. Septembre i6lt;J4. MONSEIGNEUR.
„ N’ayant perfonne i qui je puiffe demander
„ confeil poutm’affurerquelaiibertéquejeprends
„ de vous importuner ne vous fera point défa-^uxileéciit „ gréable, je n’en ai confulté que la qualiténbsp;, j’honorerai toute ma vie en votreperfonne, de de Pansfutnbsp;quelque maniére que vous jugiés a propos de ce fujet.nbsp;traiter des brebis, dont vous ferés toujours lenbsp;„ Pafteur. Je n’ai.point deCTein, Monfeigneur,
,, de vous demander aucune grace que celle de fgavoir vos volorrtés, Quand nous apprimes
Lctttc
m’ayant mile en pnfon nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;% de votre bouche, il y a huit jours, TArrêt de
faire fouffnr, je ne devois nbsp;nbsp;nbsp;^JécoUmtnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;notre banniöemenc, 6c que vous 1’éxécutates
fortes de rigueurs, furtout ^^P^^cpjoic^n grand nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de votre main, en nous faifant forcir a l’heure
prévenues de 1 opmjon, q nbsp;nbsp;nbsp;traicantnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;même fans fqavoir oü nousalhons, amp;fansnous
corome il failoit. nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Mais il faut que je leur rende ce temoignage, XV. Qu’elies ont tout a fait regie leur zele par robeis-de?-Rd4T.fange aveugle , qui eft leur grande rnaxime 6cnbsp;eufe's An? perreur générale qui domme a prefent danstoutesnbsp;nonciades. boones Religicufesj car comme ellesmel’ontnbsp;dit bien des fois, clles auroient tout voulu fairenbsp;pour mon foulagement 6c pour ma fatisfaéfion,nbsp;éxcepté ce qui ne dépendoit pas d’elles, 6c ennbsp;quoi elles étoient liées par l’ordre de M. l’Archevêque, qui leur avoit défendu de me laiiTer parler a qui que ce foit ni au dedans niau dehors, IInbsp;eft vrai que j’ai cru long-temps qu’elles s’étoientnbsp;fait donner eet ordre, furtout celui de me tenirnbsp;enfermée, comme je 1’ai été fix mois durant.nbsp;Néanmoins le dernier jour que je fus chez elles,nbsp;oü j’olbis leur parler avec plus de iiberté,j’avouainbsp;a la Mere Soüprieure que j’avois eu cette penfée,nbsp;6c elle m’affura fort du contraire, 6c que je n’é-
fervice a l Eglile 6c a nos a nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prefcrire ce que nous y devions faire , nous
” nbsp;nbsp;nbsp;n’eumes aucune autte penfée que de vousobéir
” nbsp;nbsp;nbsp;fans nous informer de rien; efpérant que nous
^ nbsp;nbsp;nbsp;ViV„ vvvvgt;#
qu’elle-même n’a pas recu un ordre „ particulier de la maniére dont - il vous plaitnbsp;„ que j’en ufe ici pour les Sacrements, 6c fi vous
apprendrions dans la fuite de quelle forte cha-’ cune de nous fe devroii conduire dans le lieu que vous lui aviés deftiné. Mais n’ayant nonnbsp;plus ouï'parkr de quoi que ce foit ,depuis quenbsp;„ je fuis ici, que fi j’étois déja en un autre mon-,, de, je penfois n’avoir auffi rien a faire que denbsp;,, demeurer dans le filence occupée de Dieu feulnbsp;„ auffi long-temps qu’on ne me diroit pas autrenbsp;,, chofe, portant avec autant de ibumiffion quenbsp;„ de douleur un état qui, quelque rude qu’il foit,nbsp;„ l’eft moins que mes péchês ne méritent. Né-„ anmoins, Monfeigneur, ayant appris aujourd’-„ hui de la Révérende Mere Supérieure de cettenbsp;,, Maifonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;---gt;---
en-
-ocr page 196-li ^ quot;Relation de la Verjécittion des Kt Relation,, entendés que j’en demeure toujours féparée,nbsp;de la cap, „ j’ai cru ne pouvoir moins faire, Monfeigneur,nbsp;delaJVl. „ que de m’aller encore jetter a vos piés, pournbsp;Ang. de „ voir fi vous auriés pitié d’une ame, dontvousnbsp;St.Jean. „ ne fgauriés vous décharger devant Dieu, amp;denbsp;„ laqueüe il vous redemanderoit Ie fang, s’il fal-„ loit qu’elle périt par Ie manque de la nourriturenbsp;,, fpirituelle, qu’elle ne peut recevoir que de vo-„ tre main, c’eft-a-dire que par votre autorité.nbsp;„ Jefgai, Monfeigneur, que vous nous en avésnbsp;,, privées pour nous punir d’une chofe , que vousnbsp;„ avés regardée comme une faute; mais commenbsp;j, vous y avés ajouté depuis beaucoup d’autresnbsp;„ cbatiments, Ie banniffement, la prifon amp; lanbsp;,j (eparation les unes des autres, ne puis-je pasnbsp;„ efpérer, Monfeigneur, que vous voudrésimi-,, ter la conduite de Dieu, qui ne vange pas deuxnbsp;„ fois un même crime, Sc que vous rélacherésnbsp;„ la première févériié, de la privation desSacre-„ ments, S celles qui porteront encore fans celanbsp;„ affez de marques de l’autorité abfoluë que vousnbsp;„ avés fur elles, pour les chatier quand vous ju-,, gés qu’elles Ie méritent ? Peut-être, Monfeig-„ neur , qu’encore que vous ne vouliés pointnbsp;„ foufïrir de Brebis foibles dans votre troupeau,nbsp;„ pour des conlidérations qui vous y font voir denbsp;3, 1’importance, vous voudrés bien ne les éloig-5, ner pas plus lorig-temps du Divin Sacrement,nbsp;„ qui les dolt fortifier dans leurs langueurs amp; lesnbsp;„ confoler dans leurs peines. Néanmoins pournbsp;„ ce qui me regarde.je ne parle qu’entremblanr,nbsp;„ fqacbant bien que ce fera toujours avec juftice quenbsp;„ Dieu me privera d’une grace, dont je n’ai pasnbsp;„ affez bien ufé lorfqu’ilm’enalaifféjouïr. C’eftnbsp;„ pourquoi, Monfeigneur, je ne vous deroandenbsp;„ rien, fmon ce qu’il vous plait que jefaffe,afinnbsp;„ que je regoive comme un ordre de Dieu celuinbsp;qu’il vous plaira de me donner, amp; que je m’ynbsp;,, rende avec autant de fouroiffion quejefuisavecnbsp;„ un profond refpeób, Votre, écc.
XVIII. Trois jours après que j’eus écrit cette Lettre, vint lui-même y faire réponfe, La Mere menbsp;aax Annon-vint querir amp; me conduific au Parloir, J’y trou-ciades. Sonvai en entrant Madame de Rantzau qui l’entre-Emtetien tenoit, 6c la Mere qui m’avoit amenée y demeura
avec Ia Me- ^ nbsp;nbsp;nbsp;. y
leAngcU- 2'^^’ nbsp;nbsp;nbsp;eloignec.
que.
Après que je me fus mife a genome pour demander fa bénédiétion, que jenbsp;ne fgai s’il me donna, il me fit affeoir, Madame de Kantzau demeurant d’un cóté de la Grille,nbsp;amp; moi de l’autie. Je ne rapporterai de eet Kn-tretien que trés peu de chofe, dont j’avois faitnbsp;quelques remarques alors, car j’ai oublié Ie refte;nbsp;c’eft pourquoi je ne fgaurois dire par oü ilcom-menga; je fgai feulement qu'après avoir dit quelques paroles d'abord, il s’engagea dans un longnbsp;diicours,répétanr d’un bout a 1’autre tout ce qu’ilnbsp;a accou-ytjig (jgnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cette affaire, amp; qu’il
nous a die rant de fois, amp; n’y ajoutant rien de nouveau, finon qu’il m’inculquoic fort quejelanbsp;dgvois leparer de la quereile particuliére de rnon
'lighufes de Fort ~ Royal 1664.,
Oncle avec les Jéfuites, affurant „ que pour lui Relation „ il eftimoit fort le Livre de la Fréquente Com-de la cap.nbsp;5, munion; qu’il 1’avoit beaucoup lu amp; y avoitdelaM.nbsp;„ toujours profite; Qu’il faifoit état duméritede Ang. denbsp;„ Mr. Arnauld^ qu’il le connoiffoitamp; reftimoitjSc. Jean.nbsp;,, qu’il avoir été fur les bancs avec lui en Sor-„ bonne j qu’il le tenoit très-fgavant homme,amp;
,, qu’il étoit fon ferviteur amp; de route fa Maifon”
( je me fuis bien appergue depuis,que ce difcours n’avoit pas fort plu aux bonnes Meres qui l’é-coutoient; car elles ont la même opinion du Li«nbsp;vre de la Fréquente Communion, que de celuinbsp;de Mr. d’Tjores.) a tout cela je n’avois qu’a é-couter.
Il me voulut enfuite preffer par fes arguments ordinaires, amp; entr’autres; Qu’il n’y avoir riennbsp;de plus étrange qu5 nous vouluffions tous nousnbsp;opiniatrer a défendre la Dodrine d’un Auteur,nbsp;qui a lui-même eu du foupgon qu’elle ne füt pasnbsp;onforme a celle de 1’Eglife, paree qn’il voyoitnbsp;bien qu’il s’étoit engagé a traiter une matiérenbsp;obfeure amp; difficile ou il étoit aifé qu’il fe futnbsp;égaré, quoiqu’il eut prétendu fuivre St, Auguftinjnbsp;amp; que c’étoit la raifon qui I’avoit obligé a fairenbsp;la proteftation de foumiflion au jugement de 1’E-glile Romaine, que j’avois pu voir a la tece denbsp;fon Livre amp; encore dans fon Teftamenr. Jcnbsp;répondis, que j’avois en effet vu cette proteftation, non pas dans le Livre de Mr. d’2^rw quenbsp;je n’ai jsmais lu, mais dans 1’Ordonnance oü ilnbsp;lui avoic plu de I’inferer. Il répliqua en raillant:
,, je penfe qu’au moins on ne m’accufera pas ,, d’avoir cité faux.” Et je pourfuivis, que cenbsp;fentiment qu’avoit eu Mr. l’Evêque d’Tpres denbsp;fe reconnoitre fujet a fe tromper , comme lenbsp;font tous les hommes, amp; de vouloir foumettrenbsp;fon Livre au jugement del’Eglife, étoit un fentiment fi commun a tous les Auteurs Catholi-ques, que ceux mêmes quinel’éxprimoient pas,
1’avoient afflirement dans le coeur; amp; que je ne croyois pas qu’on put foupgonner avec plus denbsp;raifon Mr. l’Evêque d^Ypres d avoir cru lui-mêmenbsp;que fa Dodtrinc n’éroit peut-être pas conformenbsp;a celle de l’Eglife, a caufe qu’il protefte qu’il lanbsp;foumet a fon jugement, que d’attribuer la même penfée a Mr l’Evéque denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui faij
même proteftation dans fon hiftoire de l’Eglife»
amp; a la plupart des Auteurs Catholiques, qui ne font guéres d’Ouvrages confidérables qu’ils nenbsp;témoignent la même chofe.
Mr. 1’Archevêque répondit, qu’il me montre-roir bien des Livres de Mr. de f^ence, oü il ne faifoit pas cette proteftation. Je lui dis quejen’eanbsp;doutois pas^ que la répétition. fi fréquente n’ennbsp;étoit pas néceffaire, paree qu’on fgait affez que,nbsp;tour Catholique a toujours cette dilpofition dansnbsp;le coeur, amp; qu’en cela Mr. l’Evêque d’Tpres n’anbsp;rien fait de fingulier dont on puiffe tirer un pré-jugé fi léfavantageux de fa Dodtrine,q,u’on veuil-le dire qu’il a été lui-même le premier juge qut
-ocr page 197-nehiion de la Terfé'mtkn des Religieures de Port \-Royal i6tf4 , t^c', nbsp;nbsp;nbsp;r?
TJ^w.-nnl’a foupconnée d’erreur, amp; qu’il a confenti par re dans fon Ordonnance , qu’il demandoit la Relation avance 1 la condamnation de Ion Livre comme Foi Divine pour Ie point de droit ,amp; une foi hu- de la cap,nbsp;delaM- rempü d’lmpiétés amp; de blafphêmes. M l’Arche- inaine amp; EcCienauique pour \efait content! dans de laM.nbsp;Anff. de vcque répliqua, que cela ne faifoic point de tort Ie Vormulaire, EUe eleva fa voix avec moquerie Ang. denbsp;St, Jean, a fa reputation, dont nous étions plus jaloufes,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; dit; „ o, voila - echapatoire,” Je répondis Sc;Jean,
qu’il ne 1’avoit éfé lui même; qu’il s’éroit mis a que je n’alleguois que les paroles mêtnes deMon-couvcrt par fa foumiffion, de routes les condam- feigneur , qui parut fort embaraflé de cette foi nations qui pouvoient tomber fur fa Doarine,amp; humainCjqu’i! ne pouvoit pas juftifierdansl’efpricnbsp;que nous n’avions qu’a l’imiter dans eet ƒ xemple. de Madame de Rantza».
héréfies qu’elle condamne : „Mals pour vous , „ dit il, qui êtes fqavantes, vous entendés biennbsp;,, les termes, il eft hérétique matériellem.ent, maisnbsp;,, il ne l’efi: pas formellcment, paree qu’en effetnbsp;„ fa Dodlrine eft hérétique, mais fa difpolitionnbsp;5, eft Catholique , puifqu’il la foumec a 1’E-
» glife- ”
Je ne me fouviens pas fi je répondis davantage, finon que je témoignai que , pour tout ce qui
Jelui dis que s’il avoit écé louable de témoigner II voulut fe reroettre fur les difcours généraux-, ctre difpofe a s’humilier fous Ie jugement de 1’E- qu’il nous a fait cant de fois, du péril qu’il y a denbsp;glife, fi elle lui faifoit voir qu’il fe fut égaré de faire ces diftindtions j que fi on vouloit rendrenbsp;la v4ité en quelque chofe, il tne fembloit qu’U toutes les chofes de fait douteufes, on ébranleroitnbsp;ne s’enfuivoit pas de la que nous euffions la mê- les plus grandes vérités de la foi. Madame denbsp;me obligation d’être prêtes de Ie condamner RuKtea» enchérilToit, Scvouloit^quecesdiftmc-comme auteur d’une herélie, fans être capablesde tions fuffent impofliblcs; amp; quon dut un egalnbsp;l’entendre, amp;fur la fuppof.tion d’un fait,que nous refpedt a tout ce que les Papes decident commenbsp;fqavions être fort contefté. II me dit qu’on ne conduits en rout par Ie St Efprit, amp; s’engagea anbsp;nous demandoit pas de Ie condamner comme hé- une application de tout cela a l’afFaire préfentenbsp;rérique, paree que 1’Rglife ne donne ce nomqu’è d’une maniére ft peu raifonnable, que je m’ima-ceux qui foütiennent contre /on jugement des ginai que c’étoit qu’elle n'en avoit jamais ouï-
tout de quoi il s’agifïoit. Cela fit que je lui dis que j’aurois fouhaité qu’elle eut voulu shntormcrnbsp;un peu de cette affaire, dont il étoit difficile denbsp;bien juger, fi on n’en fqavoic Ie fond. Elle ré-phqua d un air méprifant amp; d’un ton de Madamenbsp;la Marechde:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fgai tout ce que vous pouvés
„ dire, je fgn ce que c’eft que Mouli„a amp; tou-„ te la fuite.” Par la elle me rendit afïez, fca-
• rctr ip tnftPui KlPn mip rMii rVin’fiUa ö*-» nbsp;nbsp;nbsp;—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/-
parler qu’en 1’air, amp; qu’elle ne fqavoit point du
fincére que nous lui avions faite, d etre entié- aucoup a difpucer avec elle, amp; n’aurqis qu è la rement foumifes pour tout ce qui regarde la foi, laiffer dansla bonne opinion qu’elle avoit (qu’ellenbsp;qu’il n’y a que cela qui puifle importer dans cette fgavoit tout,/
affaire è des perfonnes comme nous, qui nefont Je ne fgai fi M, l’Archevêque ne s’appergut point capables de prendre part aux autres contef- point de cela, amp; que ce difcours neferoit pas fortnbsp;rations II répliqua, qu’on ne nous demandoit propte a me convaincrejcar ilPinterrompitauffi.
na vers Madame de Rantzau: ,, Et bien, Mada-,, me. Madame de Rantzau, que dites-vous de „ cela?” Je ne me fouviens pas diftindferaentnbsp;de fa réponfe, finon qu’elle faifoit paroitre Ienbsp;dernier étonnement de ce qu’on ofoit faire cesnbsp;diftinélions de fait amp; de dreit dans Ie jugementnbsp;des Fapes, comme fi cela eut dü être ff infépa-rable, que tout ce qui fottde leur bouche, dutnbsp;pafler pour article de foi. Je fus obligée de luinbsp;répondre , croyant que fon étonnement ne ve-noit peut - être que d’ignorance, pour cette dif-tinflion ; que Monfeigneur , qui étoit préfent,nbsp;nous 1’avoic apprife lui - même, nous ayanc décla*
nas autre chofe que notre foumiffion pour Ie ju- tot pour parler de tous les difcours qu’on avoit aement des Papes. Je répliquai, que nous avions fait de notre lortie, qu’on avoit écrit qu’il avoitnbsp;cette foumiffion entiére pour la condamnation fait conduite les Carofles qui nous menoient parnbsp;des V Propofitions qu’ils one condamnees; mais 25 Archers, que j’en fqavois la vérité. Je répon-que nous ne pouvions pas prqmettre une fou- dis que je n’avois point pris garde s’il y avoit desnbsp;miffion de créance pour un fait, que nous ne Archers qui fuiviffent Ie Caroffe, mais que j’a-fommes pas obligées de croire, paree que nous vois vu les Compagnies des Gardes rangées dansnbsp;fgavons qu’il eft encore fort cont^é. II fe tour- la Cour, II répondit: „ jecroisbien, quandok
„ a^quelque chofe a faire on veut s’affurer: s’il fc „ fut aftemblé sooo perfonnes par curiofité ou.nbsp;,, autrement, amp; en effet il en vint bien autantnbsp;„ C’eft pourquoi Mr. Ie Lieutenant Civil s’ynbsp;„ trouva amp; Mr Ie Chevalier du Guet avec fesnbsp;Archers, de peur qu’il y eut du défordre, ” Je-répondis, que cela avoit été affez fuperflu qu’ünbsp;n’avoit pas trouvé grande réfiffance. Tantnbsp;„ y a r^phqua t’il quand on entreprekd unenbsp;„ chole, il ne fe fauc pas mettre au hazard denbsp;„ n en pas venir a bout. on me fait auffi direnbsp;„ de belles chofes; on ecrii, je ne fqai pas qui,nbsp;,, que j ai appellc voire Abbeflé d’un nora quejc;
nfe
-ocr page 198-'Relation de I a Verjhuthn des Religieujes de Port^Royat 166^,
Relation jj ne fgai feulemencpas, amp; que les honnetes gens dela cap.,, n’entendent point, que je I’ai appellé AfyW/e,-delaM. „ Mijorée^ ou I’aurois-je pris?” Je dis affez basnbsp;Ang, de que pour ce terme on ne I’avoit pas bien recenu.nbsp;Sr.jear. II continua,, qu’on difoit qu’il I’avoit appellée
„ amp; impertinenie en plein Chapitre. ” je nedifois mot 5 amp; Madame de Rantzau en faifoit de gran-des railleries, comme fi q’euc été des contes fairsnbsp;a plaifir, qu’elie s’eionnoit qu’on eut 1’impudencenbsp;d’avancer conrre Mr. 1’Archevéque. 11 die encorenbsp;,, qu’on écrivoit que quand nous lui avions ditnbsp;„ que nous parokrions tous un jour devant un
figner. Je pris garde a ne pas donner la moindre Relation démonftration, qui lui put faire juger fi je lede la cap.nbsp;croyois ou fi je ne le croyois pas. A la fin de cetde laM.nbsp;Entretien je lui dis, queje m’étois donné I’hon-Ang. denbsp;neur de lui ecrirc pour fqavoir ce qu’il lui plairoitSt. Jean,nbsp;de m’ordonner. 11 ne me lailTa pas achever, amp;nbsp;me die, que je fqavois aflez ce qu’il demandoitdenbsp;moi. Je m’éxpliquai en difant, que jc demandoisnbsp;fes ordres pour pouvoir approcher des Saints Sa-crements: ne doutant pas pour cet autre point,nbsp;qu’il entendoic, aller contre ma Confciencej amp;nbsp;que je 1’avois affuré amp; I’aflurois encore qu’il n’ynbsp;autre juge, il avoir répondu, akxs comme alors-^ avoir que cette feule confiderationamp; nulle autrenbsp;„ amp; que la vérité étoit qu’il avoit bien entendu vue bumaine , qui m’empechat de le fatisfaire,
5, que quelques-unes de nous, il ne fqavoit pas 11 me répondit, que tant que je ferois dans cet „ lefquelles, lui avoient dit qu’elles efpéroientde état, je ne pouvois pas participer aux Sacrements;
traint d’en venir ia; qu’il 1’avoit tétnoigné a mon Pere,qu’il vit dans la Cour, amp; que mon Pere luinbsp;ayant dit que c’étoit une rude journée pour unnbsp;’-omme de yy ans, il lui avoit répondu: „ Ellenbsp;3, ne l’cft pas moins pour moi-même; vous êtesnbsp;,, Pere , Monfieur, amp; moi auffi, ” On peutnbsp;juger quelle imprelfion me faifoit cette comparai-fon. Je lui témoignai que nous n’avions pas punbsp;que nous n’euffions été fort furprifes, qu’il eucnbsp;pris un tel deffein enfuite des aflurances qu’il nousnbsp;avoit données d’abord , qu’il ne nous feroit jamaisnbsp;de mal; amp; que fi les chofes en venoient a que!
„ trouver juftice, quand elles paroitroientdevant qu’il en auroit fa Confcience chargee s’il me le un autre juge, qui devoir juger tout le monde; permettoit: mais que pour nos Soeurs de Port-,, amp; qu’il avoit répondu, quand nous ferons Idmus Royal, comme elles étoient dans une bien meil-„ 'verrottS vous ^ moi qui Junt ceux qui ontraifon.” leure difpofition que moi, amp; qu’elles étoient dansnbsp;11 ajouta,parlantde notre enlévement,que^’avoit le défir d’écouter amp;c de fe faire inftruire, il lesnbsp;été avec une grande douleur qu’il avoit éte con- avoit retablies, amp; leur avoit permis de commu-
nier è la Notre Dame;, que pour moi tout ce qu’il me pouvoit dire étoit, qu’il prieroit bien Dieunbsp;pour moi, amp; qu’il ne diroit point la Meile qu’ilnbsp;homme de' yy ans, il lui avoit réponduf „ Elle .ne fe fouvint de moi a 1’Autel.
que violence, ce ne feroit pas par lui. 11 vouloit 1’avoit fait tant qu’elle l’avoit pu devant M, l’Ar-le défavouer. Mais je I’aflurai qu’outre qu’il l’a- chevêque, elle continua encore plus fortement. yoic dit a plufieurs perfonnes, il me l’avoit dit Elle me dit que j’étois trompée , qu’il y alloit
Je requs tout cela avec un profond filence, amp; XIX me retirai plus afFermie par la grace de Dieu, que Sod Entt;-je n’étois en y entrant. Au fortir de la, Mada-me de Rantzau voulut prendre la peine me recon- Rantzau.nbsp;duire i ma prifon. On en avoit emporté ia clef,nbsp;de forte qu’il fallut 1’attendre quelque temps au*nbsp;prés de la porte; amp; pendant cela, comme ellenbsp;étoit déja en bon train de me poulTer, amp; qu’elle
a moi-même en particulier, me difant qu’il ne pouvoit pas empêcher que le Roi n’agit, maisquenbsp;pour lui, il ne s’en mêleroit point. (11 m’avoicnbsp;dit cela au fcrutin de la Vifite ) II répondit quenbsp;cela n’eut pas pu s’éxécuter fans lui; amp; que lenbsp;Roi ne feroit pas fortir des Religieufes de leurnbsp;Couvent;que cependanc cela avoit été néceflaire;
qu’une entreprife de cabale; amp; que c’étoit de fort bonnes Religieufes, qui lui avoient parlé denbsp;la forte, amp; qui lui avoient donné fatisfaótion de-puis amp; de bonne grace,
, jen’euspas de peine k reconnoitre dans ce dif-cours Tefprit de ma Soeur Flavie, qui m’avoit bien dk Téquivalent a moi - même; amp; dés cette heurenbsp;Nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’elle avoit figné. II me parut que
de mon falut, que j’étois dans Terreur, amp; chofes femblables. A quoi je répondois en général;nbsp;que je ne pouvois étre dans Terreur en croyantnbsp;tout ce que TEglife croit, quant ii Ia Doétrine,nbsp;amp; ne faifant difficulté que d’attefter que des hé-réfies font dans un Livre, oü tout le monde nenbsp;les voit pas. Elle me dit, que ceuX qui nioient
Mr. lArchevêque me vouloit faire comprendre éxamen dans routes les formes, que le Pape Pa-que depuis que nbsp;nbsp;nbsp;pjyj ppy,- maintc- voit condamné. Je dis qu’ils n’avoient
nir le caoale, la Communaute s’étoit renduë a feule audience du Pane fur le fuiet des
tions étoient équivoques amp; fufceptibles de deux fens, Tun Catholique amp; Tautre Hérétique , amp;nbsp;qu’ils n’avoient défendu devant lui que le lens denbsp;la grace efficace par Elle-même, que Ie Pape anbsp;dit n’avoir pas condamné. Elle dit qu’ils avoientnbsp;foutenu tant qu’ils avoient voulu devant le Papenbsp;le fens de JanJènius, amp; que c’étoit après les avoirnbsp;entendus plufieurs fois, amp; enfuite d’un fort grand
eu qu une
feule audience du Pape fur le fujet des 5 Propoü-
tions.
-ocr page 199-'Relation de la Rerfécuiton del ReJkdeufes ,
deForf Rojai 1664., dfO» _ nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o U ‘
¦D i nbsp;nbsp;nbsp;wfaue la Bulle éroic déja dreffée par I’aveu „ |e vous lüpplie , lailfés-moi prisr Dieu amp; Relatioi
du p! nbsp;nbsp;nbsp;amp; OÜ ils n’avoient point parlé de „ épargnés une perfonne affligée.” Elle s’echaufade lacap.
de kM^* Janfenius. Elle s’éleva contre moi, comme li davamage , amp; me dit qu’elle ne me laiflèroicpas,dela M. Anz de feufle dit la chofe du monde la plus téméraire, paree qu’il y alloit de mon falut. L’impatience Ang, denbsp;St Sean. amp; la plus faulTe, de nier qu’ils euffent é:é enten- me prit auffi, amp; fans autre reponfe je lui fis uneSt Jean^nbsp;dus tant qu’ils avoient voulu, amp; me dit, qu’el- profonde inclination, amp; me tournai devant unenbsp;)e me donneroit le Journal de St. Amour* o^\p\ me fénêtre, o,u je me mis h genoux pour prier Dieu,nbsp;devoit être croyable,oü_ellememontreroit,qu’ils en attendant qu’on apportat la clef, qu’on étoi:
. ^^A. i.. nbsp;nbsp;nbsp;„1...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tout cela fe paffoit fur la montée
avoient ete ecoutes pluUeurs fois avant qu’on eut allé querir; car fongé a rien [irononcer. Je répliquai qu’elk m’o. a la porte de ma chambre.
bligeroit éxtrêmement de me faire voir ce Livre, fjn moment après néanmoins faifant réflexion amp; qu’il me ferviroit a lui prouver que je ne lui qu’elle venoit pcut-être de recevoir ordre de M.nbsp;difois rien que de tres véritable, en 1’allurant que 1’Archevêque de m’inftruire amp; de travailler è manbsp;ces Meffieurs n’avoient pu obtenir qu’une feule converfion comme elle fait acelledesnbsp;audience pour la forme, oü l’on n’avoit pas feu- je me relevai amp; lui dis, que quoique je vinffe denbsp;lement nommé Janfenius, amp; que les Domini- lui dire que je ne voulois entrer dans aucunenbsp;quains avoienc demandé i8 fois audience lur le difpute, fi néanmoins elle avoit ordre de me par-même fujet fans pouvoir Tobtenir. Elle fuppofa ler de la forte, je ferois toujours prête de 1 ecou-
_ pouvoir.
toujours qu’on me faifoit accroire toutes ces cho-fes, amp; que par la nous nous féparions de la ere-ance de l’Eglife , qui a toujours reconnu pour hérétiques ceux qui refufent de condamner lesnbsp;héréfies amp; les Auteurs. Surquoi elle allégua lesnbsp;Ori^fyifle!, qu’on avoit obliges de dire Anathê-me a Origene. J’y répondis par S. Jerome a Jeannbsp;de Jerufalem , a qui il donnoit le chotx ou denbsp;condamner Origene s’il condamnoit fes erreurs ,nbsp;ou de nier que ces erreurs fuffent ó'Origene, s’ilnbsp;ne vouloit pas condamner Origene. Elle fe vou-iut fortifier du quatriéme Concile, qui avoit obli-gé Théodoret de dire Anathême a Neflorius. Celanbsp;me contraignit d’alléguer le cinquiéme amp; le
ter avec tout le refpedt amp; toute la patience que je pouvois. Elle me dit qu’elle ne le failoit quenbsp;pour mon bien amp; pat compaffion de mon etat.
Et cornme on vint ouvrir la porte, notre entre-tien tinit la. J’eus de la pcine aufliiót après de 1 emotion que j avois fentie amp;: qui lui avoit punbsp;paroitre,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
C eft pourquoi dès le foir je lui écrivis un bil- 'XX. let pour lui en demander pardon, marquant en Bill«
particulier que je me trouvois plus obligée que‘^ quot; perfonne de reparer mes fautes ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t 1
tade de
maniéres qu’il m’étoit poffibirpar k pSence^'^ou'kl fti-puifqu on m otoic les autres moyens de m’en nn^
„ P , qaelqiics
rifier.
Comme elle eft fort bonne je ne fcai fiB' fixiéme touchant les ^quot;Chapitresamp;Howonw. Dès cela la toucha, ou fi pour d’autres conQdérationsl?hapées
.....’olta nbsp;nbsp;nbsp;mrlpr r\’Hnnnriuc pllp pn nrif k pllp phanapa dp rnndiiire a mnn Aaarrinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ipill
Derfbnne qui ne cherchoit pas la verite, mais tion, meme hors quatre ou cinq occafions
» nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 r____v-ii-i» nbsp;nbsp;nbsp;J-----jcc.:___j ,3
qui fe tenoit fi affurée de la fgavoir, que toute elle m’a encore park de ces affaires dans les’pre contradidion lui paffe pour herefie : je voulus miers mois: depuis elle ne m’en a plus rien dit du
roropre la en lui difant, que pour cette preten- tout, finon quelquefois par entretien, amp; agréa-duë falfification , j’avois oui-dire que c etoit un blement, fans chaleur amp; fans difpute; il me fem. fonge, dont tous les fgavants fe moquoient, amp; bloit même qu’eile 1’évitoit, 6c elle en revenoirnbsp;qui même ne prouveroit rip au regard des er- toujours a dire qu’elle efpérojt que mon temnonbsp;reurs dc fait ^ dont on fout tent que les Papes 6c viendroit; que je n’avois befoin que de priére?-inrilef; tn^mes innr rannn p.lt;ï ! maic mm mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;___i_* nbsp;nbsp;nbsp;____i____ i________. .. K
mêmes font capabies : maïs que je qu’ü viendroit quelque bon moment, oü DiVi? laiflois toutes ces conteftations aux fqavanrs, 6c me donneroit une grace coBgruë qui me channbsp;ne me youlois meier que de prier Dieu. Elle geroit le cceur. Comme elle n’admet pas
1 niitoire isccipiamque, jefqai tout, je repon* Mais elle n’a pas trouvé de contradiétion fhr drai a tout. je lm repliquai avec un peu ce point; car je ne leur ai jamais dit un mornbsp;de cnaleurt car fon emnrpfTpmpnr mVmnr. Br fnr opcnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;... _____j j___.
_ car fon empreffement m’émut. „’Et fur ces mariéres, au regard dequoi elles 'iZI , ma Mere , je ne fqai i^n, c eft pour- dans une celle prévention, qu’elles auroient toutq^’'“*nbsp;,, quoi cela va le mieux du monde pour ne point pris pour herefie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fegt;pei-
nes luUn-v cures,
l6 quot;Relation de la Perfécution des Religieufes de Vort Royal 166^, ^e,
on ne Icauroit s’imaginer ce que c’eft que cetre angoiffe amp;c eet abandonnement, fi on n’y a palTé.nbsp;II tne fembloit que fi j’eulfe eufeulement la moindre perfonne de connoiflance, quand je n’auroisnbsp;fait que me recommander a fes priéres, ce m’au-
rence dans rifluë du combat, ce n’eft que paree qu’il ne lui avoit pas été dit de nous toutes ,
Verumtamen animam tUius Jerva; paree qu’il vou-
loit faire voir en queiques-unes la puilfance de _ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
fa grace viélorieufe, qui les a empêchées d’etre roit été un foulagement de fqavoir nbsp;nbsp;nbsp;eüt
furmontées; amp; en quelques autres lefficace de fa compati a ma railére amp; qu’elle rn’eüt aidé i grace médicinale, qui guériroit les blefluresmor- obtenir la miféricorde de Dieu; naais de ne voirnbsp;telles qu’elles auroient requës dans Ie combat, pour que des perfonnes infenfibles, qui ne cherche-les rendre enfuite plus tortes quand il les y enga- roient que l’occafion d’augmenter votre trouble,nbsp;geroit de nouveau. J’avois done paffe les SS ou fi elles en pouvoient avoir la connoiiTance,acau-10 premiers jours dans 1’affliiaion fenfible de no- fe de quoi il faut avoir un foin continuel de nenbsp;tre féparacion , mais cetce afffiétion n’étoit que ie pas faire paroitre; c’eft une gêne inéxplicable
¦Relation que « Dieu m’avoit mife dans une autre forte les furpaffaffcnt, mais en les augmentant. Car Relation de lacap. d’atflidion toute différente de la première; amp; fi il n’y a rien de pareil a fe trouver dans eet ac-de la cap.nbsp;de la M. grande , qu’elle avoit abibrbé toutes mes autres cablement d’efprit, fans pouvoir efpérer Ie moin- de la M.nbsp;Ang, de peines. Je la rapporterai pour faire voir que fans dre fecours amp; la moindre confolation de qui que Ang. denbsp;Sc.Jeaa, doace Dieu avoit donné au Diable la permiflion ce foit, quand cela dureroit jufqu’a la mort; carSt.Jean^nbsp;de nous tenter toutes de la même forte amp; avec je ne fqavois point fi j’y verrois d’autre fin; amp;nbsp;les tnêmes armes: amp; que s’il y a eu de la diiFé-
dans ks fens ; amp; dans Ie fond de l’ame je voyois tous les avantages de cette épreuve, amp; conimenbsp;je l’ai dit,je fentois deux perionnes en moi,doncnbsp;Tune avoit affez de force pour porter l’autre dansnbsp;fa foiblelTe, amp; je me rdjouifiTois dans 1’efprit denbsp;ce qui m’afiligeoit dans les fens. Je vois claire-ment a cette heure, que fi j’eufle été pouffee plusnbsp;avant, j’aurois été au hazard de ne me pas foüte-nir long-temps en eet état, paree que la tempêtenbsp;devant être grande amp; longue, il lalloit être bien
quand on eilT en eet état.
fondé dans Phutnilité pour réfifter è l’orage, amp;c une véritable maladie. Les bonnes Meres Ie vi-
mon vfprit en cette difpofition n’étoit pas affez ----—-- ----------'----------------
humilié. Car je n’écois occupée que de la gloire qu’il y avoit a fouftVir pour la vérité; amp; je n’en-vifageois pas affez que c’écoic la vérité-même ,quinbsp;puniflbit en moi ce qu’elle y avoit condatnné parnbsp;la lumiére, amp; que je n’y voyois pas, paree quenbsp;j’étois dans les ténébres.
Tout ce qui m’accomodoit un pea, étoitque les fujets de tnon affliétion éxtérieure étant affsznbsp;vifibles,je n’étois point obligée a me contraindrenbsp;pour retenir mes larmes,paree que je fqavois biennbsp;qu’on ne m’oferoit d'ivc ^aidfloras? encore quenbsp;dans la vérité, perfonne n’en put pénétrer Ie fu-jet. Ma peine fut fi grande cette première nuir,nbsp;que j’en eus la fiévre affez forte, amp; j’étois aufSnbsp;laffe amp; affbiblie Ie lendemain, que fi j’euflè ea
rent bien , mais elles ne voyoient pas mon coeur, 6c il n’y avoit que ce fecret qui me fut important de leur cacher. Je demeurai dans cettenbsp;afHidHon d’efprit environ fix feinaines ; Sc ellc
conüftoit toute en ce qu’il me fembloit que Dieu me chatioit dans fa colére: ce qui ne m’ótoicnbsp;pas la confiance qu’ii ne fe fouvint auffi de fa
tout beer ne touchent point è notrethréfor, quand Dieu laiffe dans notre coeur Ie fentiment de ianbsp;grace: mais pour lui il n’a qu’a détourner fonnbsp;vifage, 6c nous ne trouvons rien enrre nos mainsnbsp;de toutes les richeffes que nous nous érions per-fuadées qu’on ne nous pourroit ravir.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fon unique
J’avois envifagé cent fois depuis bien des an- reöource
. lont dans
rnonrent jufqu’au^CM amp;Jlsdefcendentjufqu’aux néès 1’éxil amp; la féparacion oü je me trouvois
alors , 6c ^je m’érois promis qu’en quelqu’état quoique^’ qu ori ne mit, je pourrois efpérer de trouver dans Q*une ma-la priere 6c dans la parole de Dieu lesconfolations ^0'“*
M’étant done couchée une fois, je ne penfai miféricorde, dont'il me fembloit que je voyois pas fitöc a ni endormir , que Dieu me reveiiJa des marques dans la proportion qui me paroiflbicnbsp;par un rayon de fa lumiére qui frappa mon coeur, entre mes peines amp; mes pécbés; m^s je menbsp;pour me découvrir a moi-même des chofes qui fentois dans une fi grande confufion quejem’o-ne m’avoient paru rien, 6c qui dans ce moment fois même m'arrérer h regarder les fujets quenbsp;me parurent fi grandes 6c fi importantes, qu’el- j’avois d’efpérer en fa bonte, amp; auditor que jenbsp;les renverférent tout a fait ma difpofition, 6c me penfois ouvrir les yeux pour cela, je les rabaiffoisnbsp;mirent fi bas devant Dieu , qu’au lieu que je de bonte, 6c ne cherchois qu’a me cacher de-peiifois auparavant qu’il nous avoit trop éievées, vant lui. Rien ne réduit dans unefi grande paq.nbsp;de nous donner part a la perfécution de la vérité vreré que eet état. Les hommes en croyant nousnbsp;6c de la juftice, je me trouvois dans un fi pro-fond labaiffement, 6c fi faifie de crainte, que jenbsp;n’ofois prefque élever mes yeux verslui, amp; voyoisnbsp;toutes mes fouffrances fort au deffbus de cellesnbsp;qu’il auroit eu droit de m’infliger, s’il eut voulunbsp;me traiter avec juftice. J’avois dans I’efprit quenbsp;j’éprouvois ce qui eft dit dans Je Pfeaume : ils
6c la patience qui pourroient foütenir mon elpé- q^a’amre-rance : mais alors je cherchois inutileraent la ins.
force
abïmes , 6c ce qui eft enluite, yinima eorum in alors , mahs tabejeehat. Car véritablement je defféchois —nbsp;dans 1’accablement de tant de peines, celles quenbsp;je fouffrois de mon état éxtérieur n’étant nulle-
ment diminuées , quoique les peines ituérieures
ï7
Tiehfitn) de Ia Ferffcuih» des ReligUufes de
R „Mor force amp; la lumiére que j'avois trouvée tanc de nbsp;nbsp;nbsp;monvement
fois dans les paroles de l’Ecriture Sainte,qui j uM. voient paru capabies d’adoucir les peinesdeiaplusnbsp;AnL dé dure captivité. Je relifois ces endroits des Prq-
St. jêan. pliétes amp; des Hiftoires Saintes, que nbsp;nbsp;nbsp;^ .y pjut de Ie prendre, pour aquitcer tout ce
comtne en referve dans men efpnt pour men qu ii ui nbsp;nbsp;nbsp;aux perfonnes que je n’avois pas
nournr en ce temps-l'a : mals Dieu avoit ote la qje je aev nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;charité m’y
force du pain amp; il me fembloic que je n’y tiou- nbsp;nbsp;nbsp;PPnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pu ^jfenfer en quelque
vois plus que des fujets d’augmenter ^ confu- nbsp;nbsp;nbsp;^ Kfervant rien pour moi que 1 efpe-
fion interieure, a caufe que partout Dieu fait nbsp;nbsp;nbsp;-„.Je aue je voyois feule ca-
voir que fes cbatiments font les peines de nos pe- rance d nbsp;nbsp;nbsp;’ ^ infinies, done
chés. Je m’apperccvois bien qu’encore que eet ^able nbsp;nbsp;nbsp;amp; Ua bonté,
état me fut bon, paree qu’il m’humilioit amp; ne jetois J^deva nbsp;nbsp;nbsp;J ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trouvai plus dé-
me troubloit pas, car je n’avois au fondducaur nbsp;nbsp;nbsp;____ nlus tranauil-
nulle inquietude 6c confentois parfaitement a la conduite de Dieu amp; a la lumiére de fa vérite,
me donna Ie mouvement do m’abandonner a la Relation conduite de fa grace, fans me vouloir plus mettre ne la cap.nbsp;en peine de moi-même, amp; de lui ofFrir tout cede laM.nbsp;que j’avois fouffert amp; tout ce qui me reftoit a Ang. denbsp;fouffrir dans la fuite de cette perfécudon ; afin St. Jean.
a
quoiqu’elle me condamnat: néanmoins il me pa-roifibic facile que ccla ouvrit Ie chemin ^ une tentation dai^ereulè, fi par la j’entrois dans unenbsp;crainte éxceffive,qui me pourroit jetcer dans 1’ab-batcement; de forte que j’avois prefque réduicnbsp;routes mes priéres a celles d’Eflher , que j’é-crivis dans ma douleur derrière notre Diurnal, amp;nbsp;que je répétois fans cefle ; Deus foriis fupsr omms,nbsp;exaudi vocem eorum ^ui nullam aliam Jpem hahent,nbsp;^ ervte me d ümore meo.
Je trouvois quelque confolation dans ces paroles, paree qu’elles éxprimoient tout I fait bien Vétat oü j’étois au dedans amp; au-dehors, amp; j’ynbsp;ajoutois la priére de Sara , rien ne me donnantnbsp;tanc de confiance que ces paroles; In temporenbsp;trihulationis peccala dimittis 'ns qui 'mvocant te. Carnbsp;cette eipérance que Dieu agrééroic ce quejefouf-frois pour la récniffion de mes péchés étoit manbsp;plus douce penfée. C’eft pourquoi je ne pouvoisnbsp;former aucun défir de ma délivrance, ni d’aucunnbsp;changement dans mes peines , paree qu’il menbsp;fembloic que c’étoit tout ce qui me reftoit de biennbsp;pour aquitter mes dettes, que I’injuftice de cettenbsp;perfécudon de la part des hotntnes; 6c je m’appli-quois ce qui eft dans ie Pfeaume, Verba iniquorumnbsp;pravaluerunt Juper nOSy im/juitatibus nopris tunbsp;propitiaberis ¦. m’imaginant que Dieu. regarde-roit notre oppreGGon fous la main de nos enne-mis, comme un fujet digne d’attirer fa miféri-corde.
Un jour que je me trouvai dans un redouble»
____jui., j—1- —.
pouillée que jamais, mais pourtant plus tranquil-Ie, amp; cette inquiécude touchant la confelTion ne me revint plus depuis. Celie la étoit la feulequinbsp;me fut entrée jufques dans Ie cceur , mais j’ennbsp;avois de route forte qui m’environnoient l’efprit.
11 me fembloit que Ie difcernement que je faifois de mes propres fautes, m’en faifoit voir dans lesnbsp;autres, pour me dimiouer i’eftime que j’avois denbsp;leur vertui amp; c’eft en quoi je dis que j’ai éprou-vé que Ie Démon a employé les tnêmes artificesnbsp;contre nous routes, pour nous furprendre fousunnbsp;prétexte d’humilité amp; de piéié. Car en me por-tant a reconnoitre ce qui me paroiflok de vertu ,nbsp;de régularité amp; de ferveur dans ces bonnes fillesnbsp;avec qui j’étois, amp; a reflêchir fur les manque-ments qui étotent partni nous, il me fembloit quenbsp;j’entrevoyois quelque coniéquence qu’on auroicnbsp;pu titer de li au préjudice de notre conduite; maisnbsp;c’étoit une image vague qui ne fe formoit pasnbsp;diftindement; amp; auflitót que je voulois envifa-ger les chofes folidcmenc amp; felon les principes,nbsp;ce fantóme fe dilllpoic comme une fumée, enforce que j’en faifois moi - même la comparaifonnbsp;avec cesfrayeursquifrappentrimagvnation. Quand.nbsp;on va la nuk dans les lieux oü 1’on a peur, ilnbsp;arrive quelquefois qu’une ombre paroit une per-fonne: mais quand on a affez de force pournbsp;furmonter fa peur amp; pour s’ajiprocher de cenbsp;que l’on croit voir, on reconnoic ^ue ce n’eftnbsp;rien du tout, au lieu que ft l'on ne s en étoit pasnbsp;éclairci, on demeureroit dansla frayeur amp; dansnbsp;Ie trouble.
Cela m’eft arrivé fur ce fujet amp; fur d'autres XXIv.
Eiic s-aban. nbsp;nbsp;nbsp;J^''''ible, dans la crainte quë jViK «nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mr cc lujci AUgt; V4UUt.lWl]
donne i la d avoir manque a la charitédans Queloueoernfir^v, nbsp;nbsp;nbsp;pluGeurs fois, auffi-bien que des idéés fi „ Priére
élqignee qui me revint dans l’efprit, amp; ou’en fP^^'^^nraJales de 1’étac OU nous étions réduites meme-temps je penfai comment je pourrois faire c’érofrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;appris ce que font krat.
pour fupporter ces peines, fi elles me revenoienc afle? nbsp;nbsp;nbsp;defeipoir, paree que j’entrevoyoisdont
fouvent, puifqueje ne fgavois pas fi de ma vie je la nbsp;nbsp;nbsp;on y va, encore que par^Ü
pourrois avoir occafion de me confeffer ou de éloLnées nbsp;nbsp;nbsp;parulTent fortTnier''
n^rl^r a oueloue nerfonne de cnnfi.nre ie nbsp;nbsp;nbsp;°nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c«ur, amp; que ce ne fut qu’u-d’être déli.
fanc m(» ^’^'quot;angére qui demeuroit au dehors fans me trqubler au dedans j mais elles tne fainbsp;foient imapner que c’étoit ces portesnbsp;fes dont Dieu paile a Job amp; nu’ii mnbsp;grace de me les faire voir’ afinnbsp;horreur plutó. que i; «„„„ ft„sTeVlt;See,nïnbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faute
donne
volonté
Diviae.,
parler ^ quelque perfonne de confiance, je tn’ap' perqus bien que cette vuë me pourroit mener biennbsp;loin amp; m’affoiblir. Je demeurai long-tempsnbsp;profternée devant Dieu mon feul refuge; amp; m’a-yant fait la grace de reveiller ma toi, qui com-tnergoit a jeuer la vué fur desappuis humains, ilnbsp;Tot». II.
quot;Relation de Ia Perfécutlon des Relipeufes de Vort Royal 16^4,
18
Relation faute de lutniére , comtne on fait quand on fe de la cap. laifle vaincre a ces troubles amp; a ce décourage*nbsp;de laM. ment, en recherchant foulagement, paree qu’onnbsp;Ang de ne peut plus foufFrir. Je trouvois dans eet élatnbsp;S. Jean, que la priére amp; l’aveu de mes miféres devantnbsp;Dieu, dont j’adorois la jufticcjétoient routes mesnbsp;armes. Mais je reconnus néanmoins depuis , ce que Ie Démon m’environnoit tellementVefpritnbsp;que fi cela eut duré plus long-temps, j’étoisau des mêmes vues (car je ne puis les appeller pen-hazard de laifTer éteindre ma lampe, paree que fees, paree qu’il me femble qu’elles ne fe formoientnbsp;je n’avois pas alTez de confiance pour entrete- pas dans mon efprit, amp; que je ne failbis que lesnbsp;tenir Ie feu de ma chariié amp; la lumiére de ma regarder roalgré moi) que quand je faifoisréflexionnbsp;foi,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a la peine que foufFroienc routes nos Soeurs qui
Ce fut Ie jour des SS. Anges jourd’Oétobre étoient dans Ie même état que moi, furtouc celles que Dieu me découvric cette tentation en médi- qui n’étoient pas des plus fortes, il me paroifloitnbsp;tant ces paroles; Ni? fortè offendas ad laf idem fedem que c’étoit Ie plus grand des miracles de ce qu’elgt;nbsp;tmm, Ie penfai que Jefus-Chrift étoic lui-même les s’y foütenoient, amp; je remerciois Dieu conti-cette pierre, auffi-bien qu’il eft Ie chemin parou nuellement quoiqu’avec crainte, pour cette grace
leur trouble , amp; qui les a jettées dans 1’opinion Relation qu’elles fe trompoienr en ne voulant pasobéir, de la cap.nbsp;OU en s’éxpofant a foufFrir pour un fujec qui de Ia M.'nbsp;ne Ie méritoit pas aflèz, des chofes qui furpaf- Ang- denbsp;foient leurs forces amp; les éxpofoient a deséxrrê. Scjesn.nbsp;mités trop grandes. Et j’ai fenti par éxpérien»
XXV.
EUc répouf-fc la tentation en me-ditart ccs faroIe.s Nenbsp;jvrtê ÖiCt
nous marchons; qu’il y en a qui fe fcandalifeiit de la févérité de faloi ,amp; qui fe laffent de foufFrirnbsp;pour la vérité dans les occafions oü il les engage;nbsp;amp; que ce font ceux la qui tombent amp; fe brifentnbsp;contre la pierre; mais qu’il y en a d’autres quinbsp;voulant bien foufFrir prennent néanmoins denbsp;leurs fouSrances une occafion de craindre quenbsp;cette conduite fi rude de Dieu fur eux ne foit une
qu’il nous faifoit a routes; au monsj’avois cette efpérance , a caufe qu’on ne me diioit rien denbsp;contraire, car je m’imaginois aflez qu’on ne man-queroit pas de me dire s’il y en avoit quelques-unes qui s’afFoiblifFoient, comme il arriva bien-tór. Mais avant que de Ie dire, je reprendrainbsp;mon hiftoire.
La nuit étant paflée, Ie point du jour croifToit marque de fa colére, qu’ils ont bien méritée; amp; peu ï peu,amp;jecommenqois a difcerner la beauténbsp;qui enfuite de cette difpofition qui paroit hum- de la juftice, dans les peines done Dieu punifFoit ftiencedenbsp;ble,en ont moins de confiance de s’approcher de mes infidélités, amp; la fagelFe de fa conduits dansnbsp;Jefus Chrift comme fi elles fe fentoient répoufFées les moyens dont il fe fervoit pour nous faire en-de lui a caufe de leur indignité: Ce font ceux-la trer comme par néceflité dans les devoirs de no-qui bleflent leur pied a la pierre , leur afFeéfion tre vocation,que nous n’avions jamais bien com-amp; leur charité devenant d’autant plus languiflan- pris, quelqoe l'oin qu’on eut pris de nous inftrui-les qu’elles ne s’enflamment plus par la confide- re, paree que la fcience de la Croix ne s’apprendnbsp;ration de cclle que Dieu a pour eux ; amp; cette qu’aux pieds de la Croix, qui eft la chaire d’ounbsp;tentation allant a attaquer la foi aufTi-bien que Jefus-Chrift 1’enfeigne a ceux qui veulent bien l’ynbsp;la charité amp; 1’efpérance , paree qu’elle érablit fuivre amp; s’y attacher avec lui. J’en fus fi occu-un principe contraire aux maximes de l’Evangile, pée Ie jour de la commemoration de notre habit,nbsp;en prenanc les affliótions amp; les maux temporels que je ne pus m’empêcher d’en faire de petiteSnbsp;pour une marque de la colére de Dieu: au lieu remarques par écrit, afin de ne pas oublier cettenbsp;que, felon toute TEcriture, elles font les gages nouvelle régie de notre Inftitut, que je voyoisnbsp;ks plus aflurés de fon amour. Cette penfée, que écrite dans Ie livre de vie.
poffible pour n’être point du tout connuë de ces figieufe bonnes Meres. Mais je m’appercevois pourtanc ^nbsp;bien qu’on leur avoit déjii parlé de moi. Madamenbsp;de Rantzau au contraire tachoic a me faire parler
Dieu me donna ,fut pour moi Ie commencement Dans cette premiere quarantaine,oü Dieu m’a- XXVII. d’un jour nouveau qui dés cette heure la, peu a voit mife intérieuremenc en penitence, je me te- 1^‘ffercatsnbsp;peu diflipa mes obfcurités amp; mes peines:amp;com- nois, comme je 1’ai dit, dans Je plus g-and filen-me il y avoit fi long • temps que j’étois dans la ce que je pouvois, amp; j’aurois voulu faire mon avec lesRc-flérilité, amp; lt;3ue Dieu ne me donnoic rien de fen*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nmnrnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nr»inr dti rout connuë de «'^*0 iiffieafes
s’efFaceroit encore. Et en efiet il me fervit de pour avoir occafion d’entrer plus adroitementdans Ie relire depuis en quelques occafions quand ma mon efprit,paree qu’elle avoit bien reconnuqu’flnbsp;peine revenoit. j’avois caché ce papier derrière ne lui avoit pas réuffi de m’entrej^rendre fi chau-la boulfe de notre Bréviaire,amp; les Gardes du Roi dement qu’elle avoit fait la première fois. Toutesnbsp;l’y ont pris en vifitant nos hardesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les autres Meres que je voyois me faifoient des
J’ai fait cette longue digrefTion, paree qu’il m’a louanges de cette Dame, de fa fcience , de fa paru utile de faire voir de quelles armes Ie Dé- piété, de la maniére dont Dieu 1’avoit amenée anbsp;ïïvon fe fert pour nous abbatre fubtilement fous la Religion Catholique après avoir été fort longue bons ptétextes. Car j’ai vu par les Relations temps acombattre; amp; enfin du profit qu’elle fai-de la plupart de nos Soeurs qui ont figné, que foit encore tous les jours par la converfion desnbsp;5’a éte u vue de leurs fautes, qui a commence Lutèerkns Aüemans, qu’elle a lapermiffiond’en-
libie, j’écrivis promptement cela plus au long que je ne Ie mets ici, pour y avoir recours dansnbsp;mon befoin , paree qu’il me fembloit que cela
-ocr page 203-.’9
’Relation de la Rerfdcution des Religleufis de Port-Royal nbsp;nbsp;nbsp;t^ci
P-T avpr» AtCnanfoa An nnmr imatyinaf-inn _ mil m#* nbsp;nbsp;nbsp;ƒ
R pkfinn tretenir, par privilége amp; avec dilpenfe du point d I -gp. de leurs Confticutions qui leur defend de parlernbsp;delaM- ^ d’aucres qu’a leurs parents. Tout cela me fer-voit beaucoup, parce que je voyois bien a quellenbsp;fin on me le difoit, amp; je m’en gardois davantage.nbsp;Ainfi je coupois court a tout ce qu’on me de-
mandnir ^ nVnrmic pn nbsp;nbsp;nbsp;At^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Af»
Ang. de St. Jean
imagination, qui me revenoit (buvent datis I’et- Relatioa prit, que ces filles étant bonnes Religieufes,COm-de heap;nbsp;me elles étoient, elks pourroient fè détromperdelaM.nbsp;de ces Peres, ff on leur faifoit voir ce qui enAng. de
• r- nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;St.Jean.
Mats je me fuis detrompee moi-meme que cela fut aifé j 6c j’ai leconnu bientot que je me XXIX. nu'irois 6c ne leur fervirois de rien en leur par- AmieEn-lant, J’adtnirai dans une occafion la froideur jOi^ëfduP.nbsp;avec laquelle elles écoutent leurs impertinences, Gtifet. Elie
.— r----- „W ...-------------------,j- — ------ Car une d’elles me voulant conter par entretien
ordinairement qu’il étoit difficile de la bien en- un accident, qui étoit arrivé au P. Grifet, amp; qui fans tendre ff on ne fqavoit, comme nous, combien caufa fa mort, elle me demands fi je fqavoisbienté,nbsp;il y a que cet orage le forme, 6c combien d’im- qui étoit ce Pere j que c’étoit un grand Prédica-nnftii.oo *gt;• Aanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1'....,, „„.m .(..r.,,:.. tcur. Jc lui dis froidement qu’oui, que j’en avois
ou'i^parler, 8c que c’étoit lui qui difoit qu’il au« roit confeflé le Diable en une demie heure,nbsp;s’il fe fut adrefle è lui. Elle ne fit qu’en fou-rire , 6c me dit doucement ; il etoit done biennbsp;habile. Ce que j’avois dit la me donna danbsp;fcrupule , amp; je ro'en accufe en le rapportant •nbsp;car comme il ne fervoit a rien, je le devois fup-primer.
Je me fouviens que dans ce commencement
Madame de Rantzau, qui ne cherchoit qu’a me
/*_ - _ . _ .1___ •______/*_. 1 1 —
mandoit , 6c n’entrois en matiére* de rien: de forte que ne crouvant point d’occafion, je les en-nuyois,6con ne me difoit rien, Dans quelquesnbsp;rencontres néanmoins, ou Ton commenqoit anbsp;roe parler de loin de notre affaire, je leur difois
pbfturês 6c de calomnies Pont groffi depuis vingt ans.
XXVIU. Je dis une autrefois si Madame de Rantzau , Son En- ce me femble, qu’il étoit comme impoffible quenbsp;des perfqnnes conduites par le P. NoacS 6c autresnbsp;Ramzau au puffent ctre aflez inftruites de cette affaire pournbsp;fujetduP. en juger équitablement. Elle roe demands pour-Kouet, )é-quoije parlois en particulier du P. Nouet. Je luinbsp;dis que c’étoit,parce qu’il s’étoit fignalé aprêchernbsp;' contre le Livre de la Fréquente Communion 6cnbsp;centre fa Conlcience, puifque nous fgavions denbsp;fort bonne part (* J que Jorfqu’on en demands
XXX.
„ U ii/i- J rr- - nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. faice paffer, prit occafion de quelque chofe'enie^^'i^quot;
1 approbation k M. de Tours , il le lui avoir je difois (je ne fcai plus quoi) de me dire aerpa donne a voir pour lui en dire Ion avis:cequ’a- ----- — a*— -•--------- 8 a-Raatziu.
yant fait avec foin, il avoit affuré M, de loarr, qu’il étoit très-digne de fon approbation; maisnbsp;que ce Livre ayant paru peu de temps après, 6cnbsp;la Compagnie s’étant déclarée contre, le Provincial avoit mandé ledit P, Nouet pour venir prêcher contre ce Livre, ce qu’il avoir fait auffitót,nbsp;avec autant d’emportement 6c de véhémence, quenbsp;s’il eut étê animé d’un fort grand zèle, 6c quenbsp;fa Confcience ne 1’eut pas convaincu qu’il com-battoit des vérités qu’il avoir reconnuës 6c ap-
^ Elle écouta cela fans me rien dire ni pour ni contre,
blement. „ Mais, ma Mere, je vousprie, con-„ tés-moi route votre hiftoire. ” Je penfe que c’étoit k caufe que je difois quelquefois qu’il I’au •nbsp;roic fallu fqavoir des le commencement, pournbsp;juger de ce qui fe paffe a cette heure. Je lui re-pondis de même pour m’en défaire: „ Attendés,nbsp;,, s’il vous plait, ma Mere, qu’elle foit achevée jnbsp;,, car nous voilk au plus bel endroit; 6c quand otinbsp;,, en aura vu la fin, il lera temps de faire 1’hif-„ toire. ” Elle en rit bonnement, 6c ne me preflanbsp;pas. Elle m’entreprit pourtant, amp; la Mere Supérieure auffi, quelquefois dans ces commencements. Mais je ne me fouviens plus diftinefe-
^ nbsp;nbsp;nbsp;j----- —
liiitewuu.»dédire, ment dans quelks occafions, finon d’une qui fut amp; jenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;informée de lui-même: au commencement du mois d’Oftobre; 6c cona-
quand elle sen j nbsp;nbsp;nbsp;fincére, me elks n’ont toujours que ks mêmes raifons ,
mais fi nbsp;nbsp;nbsp;gjj pis défavoué; car elk ne m’en qu’elks répétent, il fufSra de ks marquer une
^ ‘^“aucun éclairciflement depuis. Et cependant fois. Mais auparavant je dirai une chok que j’ai ? lui prouvois par Ik, que des gens qui veulent oubliée, qui eft que la Mere Supérieure m’ayantnbsp;bien déchirer des Livres 6c des auteurs en pkine téraoigné une fois qu’elle auroic voulu me procu-Chaire contre leur Confcience, ne font pas des rer la confolation qu’elle auroit ou i 6c ou’plb
Juges k qui Ton doive fe rapporter de fes ferupu les, quand on craint de bkfler la vérité 6c la ré'
qu’elk auroit pu ; 6c qu’elle jugeoit bien de ma peine d’etre fépatée de mesnbsp;proches 6c de n’avoir point dc leurs nouvelks, je
llli nbsp;nbsp;nbsp;/Ill’llnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----
putation du prochain en fignant ce qu’on ne lui dis, qu’il étoit vrai que rien ne pouvoit etrn
i'rrvif r\ac nbsp;nbsp;nbsp;niianri il iViVrrvif Ae^Ue\na Aanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;___
auefois envie clans nbsp;nbsp;nbsp;cenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;commencementnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;unenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re’fufoit point cette liberté. Cela me fmprit;
^ nbsp;nbsp;nbsp;néanmoins je la pris au mot, 6c lui dis que puif-
qu’elle mele permettoit, je le terois. Ayant done / »k De Mr. Lancelot, anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’Archevêque denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voulu m’y mettre des l’après-dinée, je penfai que
tours I’avoit nbsp;nbsp;nbsp;n’ofant pas ecrire en confiance k la Mere Jgnef -,
quot;Relatkn cle la Terjécfition des 'Reltgteujès de Tort •'Royal de n’écrire d’abord qu’a ma Soeur mefures que Ton prenoic. Sans cela je n’aurois Relation
pas fga feukment, que fort long-temps après, fide la cap, on y avoit envoyé des Filles de Ste Mark-, cardelaM.nbsp;abfolument elles ne m’en difoient quoiquecefoit, Ang, denbsp;elles. Tout au plus de deux mois en St.Jean,
2,0
je ferois roieux ae n'ecrire d'abord qu Marie Angelique Thérèfe, qui étoit auprès d’elle,nbsp;une Lettre qu’elle lui liroit, la Mere ne lifant pasnbsp;elle-même d’ordinaire, ^ caufe qu’il faut confer-ver ce qui lui refte de vuë,
J’écrivis done un billet, par lequel je tachois de ne rien dire qui put augmenter la peine de celles qui Ie devoient voir, que j’étois aflurée n’êtrenbsp;que trop fenfibles pour ce qui me touchoit: denbsp;forte que je m’y étudiois è les perfuader , qu’onnbsp;avoit grand foin de moi, que ma fanté étoit bonne, amp; que nous devions du refte attend re notrenbsp;force amp; notre confolation de celui qui n’aban-donne pas les petits Corbeaux qui l’invoquent,nbsp;Le billet avoit ? petites pages, mais dans Ie fens,nbsp;il ne contenoit que des chofes femblables a ceci,nbsp;qui ne me paroiftoient pas devoir être fufpeeftes:nbsp;j’en avois péfé tous les mots amp; toutes les fyllabes.nbsp;Quand il fut fait, je le donnai, ayanc fort envienbsp;de voir queile leroit Ion avanture. Car ce m’au»nbsp;Toit été un fecours amp; une confolation très-gran-de, a ce qui me fembloit, de voir une réponfe,nbsp;ft courte qu’elle eut pu être, decettepart, lanbsp;feule vuë du caraéfére des perfonnes les rendantnbsp;en quelque forte préfentes,qmnd on eft: dans cet-te region des morts, oü l’on ne s’attend plus anbsp;révoir ceux qu’on a laiCTés. Je laiffai pafler plusnbsp;d’une femaine fans en rien dire, ayant tou-jours afFeöé , plus j’avois d’impatience des chofes , de la faire tnoins paroitre , rant pour té-moigner a Dieu que j’aimois mieux confentirnbsp;a fon ordre , qui me privoit de tout, que denbsp;fuivre les roouvements de mon efprit , qu’afinnbsp;de ne pas découvrir men foible a des perfonnes dont je me défiois , amp; qui m’épioientnbsp;pour le connojtte, afin de tn’aitaquer par eetnbsp;endroit la.
Je ne me fouviens pas ft ce fut moi qui de-mandai, ou ft ce fut la Mere qui me dit d’elle-même, cc que ce billet étoit devenu. Mais elle dit, que comme elles n’avoienc ordre de n’envo-yer aucun billet de moi qui ne paflat par lesnbsp;mains de M l’Archevêque, elie lui avoit envoyénbsp;celui-la, amp; qu’il n’avoit pas trouvé a propos denbsp;le faire tenir. Je lui répondis, qu’elle m’auroitnbsp;fort obligée de ne me pas dire que j’avois liberténbsp;d’écrire , fans y ajouter avec quelle condition j
fuifqu’elle m’auroit fait juger que j’aurois dü avoir] plus de refpeü aux occupations de M.nbsp;l’Archevêque, que de l’amufer a lire mes Entre-tiens avec une de mes Soeursj amp; je jugeai de lanbsp;de plus en plus qu’on ne me tendoit ces piéges,nbsp;que pour me faire parler, amp; voir ft l’on décou-viiroit ce que je penfois: ce qui fervoit a menbsp;rendre encore plus refervëe. Je ne leur ai jamaisnbsp;detnandé des nouvelks de ce qui fe pafloit knbsp;Tort-Uoyal, ni de toutes nos affaires, amp;jen’ennbsp;flavors au bout de dix mois, que j’ai été abfénte,nbsp;que ce que j’eq pouvois déviner par conjeéture furnbsp;ce que j avoj^ appris avant que d’en fortir, des
Relation de la cap.nbsp;lt;ie la M.nbsp;Ang. denbsp;St.Jean.
XXXI.
Elle cctit un billernbsp;pour étre lunbsp;a la Merenbsp;Agues.
fqavoit
XXXII.
Son billet fut remisanbsp;M.i’Arche
vèque.
ni moi a
deux mois je demandois ft l’on ne point de nouvelks de la Mere Ag»ès amp; de monnbsp;Pere ,• amp; l’on me répondoit s’ils fe portoientnbsp;bien ou non, amp; puis c’eft tout. Et d’abord onnbsp;me dit que mon Fere Sc mon Frére de Luzatfnbsp;Cf étoient è Fompone : mais je n’ai point l§u ,nbsp;quoique je 1’aie deviné, que c’étoit par ordre dunbsp;Roi, La première occafion ou l’on me dit desnbsp;nouvelks, mais bien accablantes, ce fut vers lanbsp;St Denys.
Ie vis entrerla Mere Supérieure qui tenoit une XXXIII. Lettre, amp; avec elle Madame de Rantzau. Auffi- o» luiap-tót j’en eus peur a mon ordinaire ^ car jamais jenbsp;n’entendois quelqu’un fur la montée qui montoit que do izenbsp;oü j’étois, que je ne fiffe le figne de la Croix pour ^nbsp;m’armer de patience, d’humilité amp; de fagefit^sRoyaioutnbsp;foit pour les écouter , foit pour leur répondre. figne.
La Mere après s’être affife, me dit avec un vifa-ge guai qu’elle m’apportoit de bonnes nouvelks, qu’elle venoit d’apprendre par une Lettre qu’onnbsp;m’écrivoic: amp; que d’autre part on les lui avoitnbsp;confirmées. Je tremblai de tout mon coeur a ces paroles, amp; ne dis pas un mot, car on eft la commenbsp;en pays ennemi ,amp; on eft affuré que ce qui s’ap-pelle de bonnesnouvelles en leur langage,enfontnbsp;de trés affligeantes pour nous, qui avons d’autresnbsp;principes de joie amp; de doukur. En effec elle menbsp;donna auffitót ï lire une Lettred’une de mes confines Urjulines du Fauxbourg S. Jacques ^ qui fenbsp;nomme la Mere Marie Avgelique Gelée. Cettenbsp;bonne Mere m’y temoignoit fon affeétion pournbsp;moi amp; fon zèle pour mon falut: amp; pour menbsp;donner des éxempks de la grace que je pouvoisnbsp;efpérer de Dieu, auffi-bkn que mesSoeurs, ellenbsp;me mandoit qu’il y en avoit déja neuf quiavoienlnbsp;figné , 6c entr’autres une de celks que M. l’Archevêque avoir fait fortir corame moi, amp; qygnbsp;Ton lui avoit dit que c’étoit notre Mere Prieure.
Mais en même temps ces bonnes Meres rent cette nouvelle, 6c me dirent que e’etoit lanbsp;Sceur Heline ^ qui étoit au Cahaire^ 6c non pasnbsp;la Mere Prieure, Je fus frappee au point qu’ennbsp;le peut juger, mais néanmoins fans trop d’étonne-ment, éxcepté de ma Sceur Helhe, dont je nenbsp;pouvois revenir , principakment de ce qu’ellenbsp;1’avoit fait fitot; 6c je ne pouvois I’attribuer anbsp;autre chofe, finon qu’elle avoit paru laffe de lanbsp;fouSrance, avanc qu’on eut encore rien fbuffert;
6c qu’elle nous avoit dit plufieurs fois, avant notre enlévement, qu’elk eut déjk voulu que tout eut été fait, 6c qu’elk ne pouvoit plus fupporternbsp;cette attente, 6c être toujours dans 1’inquiétudenbsp;de ce que Ton déviendra.
Je trouvois que c’étoit encore une des peines de notre état que 1’incertitude , ou plutöt
-ocr page 205-'Rdaüon de la Verfécuttoa dei Heliiieitfes de Tort-Hay al
Relation c’eft une peine, dont on n’eft jamais délivré en qnoi tout Ie monde ne convient pas,qu’au moins Relation
• nbsp;nbsp;nbsp;-------- ------- 1 nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j/
ar
de lacap. cetre vie, puifqu’on y eft mêmë en doutc au rede ia M. gard de Ion laluc: de forre que je craignois que fon aöoibliffemenc ne fut venu d’avoir voulunbsp;chercher de l’appui 8c de l’affurance amp; pour Ienbsp;fpirituel amp; pour Ie temporel. Pour celles de lanbsp;Maifon , comme M. 1’Archevêque m’avoic faitnbsp;entendre clairement qu’il y en avoit plufieurs quinbsp;lui avoient donné Tatisfaftion i amp; que je ne doa
Ang- de Sujean.
tois point que ma Soeur Flavie ne fut de ce notn- amp; fur ceite pierrej'édiferai mon EgUfe, (yf kspor-
éilc ne s’étendoit pas aux chofes ds fait, qtn de- de la cap-pendent de l’éxamen des fens , cocnme de l^avoir de la M-li des Propofitions font dans un Livre , ce que Ang de perfonne que quelques nouveaux Théologiens neSt. Jean,nbsp;lui attribuenc, Elle me dit que les Catholiqucsnbsp;ne faifoient point cecte dittinaion, paree quenbsp;Jeftis-Chritl: ne l’a point faité, quand il a donnénbsp;fon Pouvoir a S Pierre en lui dilant: Tu es Pterre,
bre, je ne* trouvois pas bien difficile qu’elle en cut gagné fix ou fept de foibles, y en pouvancnbsp;avoir plus que cela dans une fi grande Commu-nautéj amp; pour n’en point mentir, je fus mêmenbsp;étonnée qu’il y en eut fi peu, amp; cc fut tout cenbsp;qui tempera la douleur que j’eus de cette nouvelle ^ car dans l’éxpéricnce que je faifois de la grandeur de notre afHidfion, je regardois comme au-tant de miracles,la force qu’il nous donnoit pournbsp;la fouffrir ,étam toutes aufli fuibles que nousfom-roes: öcainfi je trouvois bien moins ccrange qu’ilnbsp;y en eut quelques-unes qui y fuccombalïenc, quenbsp;non pas qu’il y en eut un fi grand nombre quinbsp;demeuraflënt fermes. Je ne fis rien paroitre de dire ou 'elle avoir lu ce paflage,'qu’elle venoie dënbsp;tous ces mouvements; amp; il me femble que je de- me citer, Sc que je n’avois point encore vu dans
C’eft 1’Evangile. Elle répondit qu’elle me Ie montre-roit quand je voudrois; amp; auffitöt je me reiour-
„ ___________ , nbsp;nbsp;nbsp;nai pour prendre notre Bible, qui étoit lur la ta-
ire la deflus pous me prouver que cette nouvelle ble,amp; lalui mettre entre les mains pour ie che^--étoic fort bonne, amp; que s’en feroit encore une cher. Je la tenois déja, mais je m’apperqus que meilleure, quand j’aurois augmenté Ie nombre de je 1’embarrafiois: amp; comme elle me dit que ctlanbsp;celles qui me donnoient un fi bon éxemple. Je étoit quelque part dans St. Jean que Ie St, Efpritnbsp;ne me fouviens plus du détail de eet Entretien, enfeigneroit toutes chofes, je ne la preflai pas
J’avois Ie cceur ii ferré, que je n’y avois guéres --------- ’
1’efpnt préfenc. Seulement je n’ai pas oublié que Madame de Rantzau fe mit è me prêcher tout anbsp;fait pour mon falut. Elle me repréléntafortqu’onnbsp;ne Ie peut faire hors l’Eglife: j’cn demeurai d’ac-r.nrA Olie c’étoit fc fénaier de l’Eglife que de
Je lui
tes d’Etifer ne prévaudront point contre elle ^ ;e te donnerai mon S..Efprit, qui t’apprendra toutesnbsp;chojis, Jefus-Chrift , dit-elle , n’éxceptc rien,nbsp;quand il promet que Ie S. Efprit enfeignera toutnbsp;a S. Pierre'. \q fait comme \c droit, ü dit toutesnbsp;chofes. Je n’en pouvois plus de n’ofer pariet, Scnbsp;il m’échapa pojtrtant de dire; „ Hélas, ma Me-,, re, Ie pouves-vous croire que Ie Pape foic inf-„ truit de toutes les chofes qui fe paffent par Ienbsp;„ monde ? voila une fcience bien univerfelle. ”nbsp;Elle continua férieufement. ,, Enfin de tout cenbsp;3, qui eft utile pour Ie gouvernement de l’EgU-„ fe , Jefus-Chrift Ta dit.” Je la priai de me
metirai fortfroide, fans rien dire,finon; ,,
„ done cela, ma Mere, que vousappellés de bonnes nouvelles?” Elles prirenc toutes deux leur chè
davantage de me Ie montrer, lui difanc que sil ne s’agiffoit que de ce paffage, il eft véritable-ment dans S. yean en deux endroits, dans fonnbsp;Evangile amp; dans fon Epicre, mais que ni en l’unnbsp;ni en l’autre il ne s’adreQoit point en particuliernbsp;a St. Pierre, Jefus- Chrift 1’ayant dit dansla der-niére Géne a tous les Apótrcs, amp; Sc. Jean ayantnbsp;éxpliqué dans fon Epïtre, qu’il s’adreffe a tous
^ C*Ctoit nbsp;nbsp;nbsp;^
S^qu’iUaUok nbsp;nbsp;nbsp;de ^Eglife renduTeS les' fidéles, en difant'aux Chr'Jiens que 1’Ondiion
elle parloic des ju|em nbsp;nbsp;nbsp;femiment, 8e qu’ils ont re§ue ks inftruit de tout. ^ Et que fi
matiére ^^ pi^jndre de nous, ayant dé- rinfaillibiliié du Pape dans ks fans netoit fon-^f’°quot;nrr\os^Suresquenousnousfoumettions dée que fur cette autorite, tl fe pourroit fane i forauf deux Conftitutions: mais que fi que bien d’autres la lm difputeroient fur k memenbsp;^ik lkntSdoit des tugements rendus fur des faits fondement, comme devant auffi pretendre a cenbsp;non révelés de Üku, il y pouvoit avoir des oc- privilege,
Snriégitimes, en «rtains cas,ou l’on pouvoit e ne me^fouviens pas diftinaement de ce demeurer^dans k doute, nonobftant un jugemenc qu’elk repondit finon qu die ne relacha nen denbsp;detneurer oanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cette Infaillibilite ,8c qu elle foutmt toujours que
T. nbsp;nbsp;nbsp;nl la eboqua tant que cette diftinöion: puifque Jefus-Chrift a promis 1’affiftance du S.
cuRs Ao-
nonciades
futl’Infail
^Sdpës elk me dit qu’eVétoit contre l’autorité de 1’E- Efprit a l’Eglife, il faut que ceux qu. la gouver-desRc^i- Tpe amp; du Pape, qui en eft kchet, qui étant nem foient nbsp;nbsp;nbsp;fil'f
libilite
Payes.
QCS
1 abli de Dieu pour Ie repréfenter en terre, avoit conféquenc que tout kmonde foil oblige de crone ts Eforit Dour guide, qui rinftruifoit de tou- amp; de faire teut ce que les Papes ordonnent. Jenbsp;tes chofes , afin qu’il inftruilic les peuples par lui avois deja parle en quelque occafion de l’éx-la même Éfprit, amp; les conduiiic toujours dans emple de Lthére, qui n avoic pas rendu uu Jug^nbsp;u vérité Ie iéDliquai,que quand elk auroit mentmfaiUible, quand ilavoic condamne 8. .d-trïuitelnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iSubk a» Papa . Janbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcbam 4 pau-p.as, cat alk
22 nbsp;nbsp;nbsp;delation del a Verjécutkn des Religmjes de Port •Royal i66^y amp;e.
Relation me voulut dire qu’il ne falioit pas tirer desconfé- tion fans l’éxpliquer; amp; véritablement tout cela Relation de la cap. quences de ce qui étoit arrivé pour Anafiafe. La me donna un tel éloignement d’écoucer des cho- de la cap,nbsp;de la M. Mere s’appergut de la méprife, amp; reprit S Atha^ fes fi déraifonnables, que j’eus plus de foin que de la M.nbsp;Ang de mje. Mais pour moi ces petites oubiiances de jamais d’éviter de parler fur tout cela, écant as-Ang. denbsp;St, Jean, noms fi commons me faifoienc plaifir, paree que fez, facile de voir que je n’avois rien a gagner St. Jean,nbsp;je jugeois par la qu’elle n’avoit pas tant étudié les fur des perfonnes, qui fe contentent de telles rai-madéres qu’on difpuce aujourd’hui, que je duffe fons amp; condamnent tout ce qui eft plus folide;nbsp;appréhender qu’elle me pouffat bien loin. Ce ni rien profiter en de telles difputes, qui ne doa-qu’elle vouloit dire, étoit, que cet éxemple ne nent que de 1’impatience.
oracles de cette bouche) qu’elles voulurent me le laiffer , pour en faire ma méditation plus anbsp;loifiri amp; je 1’acceptai fort librement, paree que
ne une chofe, dont on n’a pas de certitude.
Elle ne fe mit pas en peine de répondre ce
Pere par d’autres raifons, qu’en difant d’une roa- _______ ' nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' r-----i--
niére fort abfoluë amp; qui me bleffa, que I’opi- je trouve toujours a profiter en regardant cette nion d’un Pere ne faifoic pas la régie de 1’Eglifej conduite de plus près amp; avec plus d application;nbsp;mais bien le confentement généraï de route I’E- amp; en eftet je relus tout cela avec iatislaction amp;nbsp;glife qui donnoit autorité a leurs opinions: que utilité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i r ¦ j
tous les Saints fe pouvoient méprendre, amp; que Le refte de cet Entretien fut fur le lujet de XXXV. S. Auguflin 1’avoit fait en plufieurs endroits de ceux qui nous avoient conduites, amp; qui ^xoientnbsp;fes Ouvrages, dont-il s’étoit rétradé lui-même. tellement prévenu nos efprits de leurs fentiments, ciades „n-Je ne pus m’empêcher de lui dire (car je pen* qu’il falloit avoir pitié de nous amp; attendrenbsp;fois déviner fon defl'ein) que ce n’étoic pas de les patience que nous nous défabufaffions peu a peu. poie-Royai.nbsp;derniers Ouvrages fur la matiére de la grace qu’il Elles prirent les chofes dés le temps de Mr. de La M. Ang:nbsp;s’étoit récradé, oü ü n’avoic fait que propofer S.Cyran, qui nous avoit conduites; amp; ayant par-app^.^nbsp;une Dodrine, qui avoit été approuvée de tanrde Ié de lui, felon l’opinion qu’elles en ont, lanbsp;Papes amp; de toute l’Eglife affembléedans lesCon- périeure fe retourna vers moi amp;c me dit: „ Mais „ès.nbsp;ciles. Elle répliqua qu’on n’étoit obligé de fe „ encore nc s’eft-il point reconnu avantfa mort.^”nbsp;tenir qu’aux décifions de l’Eglife: quec’étoic elle Je la regardai d’une maniére qui en difoit plusnbsp;qui parloit touchant le Livre de JanJenius, amp; que je n’en aurois ofé répondre, Scelle l’enten-que trois Papes qui en avoient jugé valoient un dit bien ;mais elle tourna cela en riant. Car pournbsp;Concüe. Je me fouviens point de ce que je elle, quoiqu’elle dife des chofes dont le fens eftnbsp;répondis mais feulement de l’borrible impatience bien dur , fa maniére n’eft pas aigre , amp; c’eftnbsp;qtie je lentis amp; q^g jg pg cachai que par un une perfonne fort bonne amp; compatiflante, en-froid cC un filence qui marquoient roa difpofi- core que par zèle ellefaffe ce qu’on lui
portoit pas de conféquence, puifque Dieu avoit Cet Entretien fut fort long, amp; naêlé de plu-fuiciie un autre Pape, quand Liè/r? étoit tombé, fieurs autres chofes Entr’autres elles m’appor-paree qu’il n’abandonne point I’Eglife. Et je térent un exemplaire des deux Bulles, amp;duBref i’affurai que c’étoit aufli ma créance; que quand aux Grands-Vicaires de Monfeigneur le Cardinalnbsp;même les Papes feroient des fautes, puifqu’ils en de Retz conti e leur premier Mandement. Ellesnbsp;font capables comme Lihére^ Dieu n’abandonne- me dirent que cotnme je ne pouvois avoir denbsp;roit jamais I’Eglife, non plus qu’il ne I’abandou- prétexte légitime de ne vouloir, pas figner qu’ennbsp;na pas en ce temps-la; mais que cette raifon doutant que ce fut I’intention du Pape, ou qu’ilnbsp;n’empechant pas que I’exempie ne fut bon pour eut bien jugé de cq fait ^ il falloit que je m’ennbsp;prouver qu’ils fe peuvent méprendre, elle prouve inftruififfe de fa propre bouche, amp; que je luffenbsp;auffi qu’il y a done dés occafions,ou on neferoit ce qu’il en difoit. Elles me donnérent è lirenbsp;pas obligé de fouferire a kur jugement, fi on tout haut ces piéces, au moins elles me firenCnbsp;avoit fujet de douter qu’il fut jufte. Elle répli- commencer par le Bref. Je kur disqueje n’é»nbsp;qua, ce qu’ils difent tous, que dans le doute on tois pas a les voir, amp; qu’il n'y avoit pas encorenbsp;doit croire ce que difent les Supérieurs. Je ré- long-temps que je les avois relues, mais que jenbsp;pondis , que quand on doute on ne peut croire, n’en ferois pas encore difficulté. Je commengainbsp;paree que le doute n’eft autre chofe que le défaut en effet: mais comme j’avois de la peine a lirenbsp;de la creance d’un fait,amp; on nele peut attefter par tout haut, la Mere Supérieure m’en voulut fou-une fignature, paree que e’eft mentir a I’Eglife. lager, amp; j’écoutai routes ces injures de leur bou-Elle répliqua, qu’on ne pouvoit mentir en parlant ché avec quelque admiration de voir comme el-après le Pape amp; les Eveques, qui avoient bien les f9avent allier le refpedl; qu’elles portent a leurnbsp;jugé du fait qu’ils affuroient. Je répondis que Supérieur ( car Mr. le Doyen I’eft de leur Mai-felon S, Bernard c’ecoit mentir, non feulement fon ) avec la complaifance qu’elks one de voirnbsp;d’affurer une chofe qu’on fgait être faufle, mais comme le Pape le traite dans ce Bref: qui menbsp;même d’en affurer une qu’on doute quifoitvraie, parut pire qu’il n’avoit jamais fait. Elles trou*nbsp;quand même elle Ic feroit effedivement, paree voient cela fi capable de me convaincre (fup*nbsp;que e’eft bleffer la vérité’de donner pour certai- pofé, comme elles font, qu’il ne fort que des
-ocr page 207--Rehtion de la Perf/euth» des Religieufes de Port Poyal nbsp;nbsp;nbsp;d W
A la fin de eet Entretien on roe ,, être que fort agréable, puifqu’il aitnela miferi- Kelation
corde. |e faluë ma Confine votre Sceur , de !a cap« a qui je fuis redevable de la même grace,puif de Ia M,
Relation qu’il faut faire, de la cap. dit, pour combler la meiure, qu’on avoit appnsnbsp;de la M-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ y^gvès étoit malade.
AnE de Quand ces Meres m’eurent quittée, je me jet-St Jean, tai devantDieu accablée de douleurSc de crainte.
Je pleurois celles qui écoient tombées: je craig-XXXVI. nois pour les autres amp; pour rooi même j amp; j’é-d?pp°radre tois dans les inquietudes qu’on peut juger, de qae quei- la Mere Agnès. Comme je n’avois que lui pournbsp;qaes-uiies réfugg _ je ii’avois que fa parole pour confolation;
„ que vous nr’alTurés qu’elle prie auff^Dieu pour Ang. de „ moi, amp; lui demande juftement la même cho-S. Jean,nbsp;„ fe, dont je Ie prie fans cefle, qui eft qu’il menbsp;„ donne fa lumiére pour connoitre ce qu’il de-„ mande de moi, amp; la grace de la fuivre étantnbsp;„ perfuadée que fans cette lumiére je ne puis êcrenbsp;„ que dans'les ténébres, amp; qu’il n’y a rien denbsp;„ plus fujet a 1’erreur que notre propre efprit.
,, Ainfi, ma trés chére Coufine, je n’ai pas be*
„ foin de fgavoir ce que font nos Soeurspour me „ porter a les imiter, vous pouvant afluver quenbsp;„ je n’agis point par imitation, ni par aucunenbsp;confidération humaine dans une affaire, oü je
bées EUe nbsp;nbsp;nbsp;dc rEcclélialtique; Klt;e aijjeiutis corde qut
ne^^rouve' credunt Deo ^ ideo non frotegentur ah eo. Va dcconibla- hl! qui perdiderunt fu^inentiam ^ qui dereliqueruntnbsp;dans iT^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reóias ^ diverterunt in vias pravas, amp; quid
role de Dien.
facient cum injpicere emperit Deus. Elles me frap pérent d’éconnemenc amp; de frayeur pour celles anbsp;qui ii étoit aifé d’en faire l’application ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; en
même temps elles me fortifiérent, paree qu’elles m’apprenoient Ie reméde pour me préferver d’unnbsp;fi grand malheur , qui confifte a fe confier ennbsp;Dieu amp; a ne s’ennuyer pas de fouftrir. Je lusnbsp;encore tout ce qui précéde,amp; il me fembloitvé-ritablement que Ie St.Efprit avoit parlé pour nousnbsp;en eet endroit, amp; que la Providence de Dieunbsp;n’avoit fait écrire ce Chapitre que pour moi, puif»nbsp;quil répondoic mieux a routes mespeines, quenbsp;n’auroit pu faire la perfonne du monde en quinbsp;j’aurois eu Ie plus de confiance, amp; \ qui je lesnbsp;aurois découvertes. Ainfi €ela ne m’abbacitpoint:nbsp;amp; com me Dieu avoit déjacommencéencetemps-la a difliper mes ténébres, fa lumiére y fuccédoitnbsp;peu a peu, qui eft capable, quand elle eft pré-fente, d’adoucir les plusgrandes amertumes,amp;denbsp;rendre fupportablés les charges les plus péfantes.nbsp;Je fis enfuite la réponfe qut fuit a la Mere Urfu~nbsp;line, qui m’avoic écrit.
Ma Reverende Mere et ma
CHERE CoUSINE,
¦ Te vols par les marques que j’ai revues de la bonté que vous avés de vous fouvenir de moinbsp;dans une occafion fi extraordinaire, que jen’é-tois pas eflracée de votre efprit, quoiqu’il yeut
XXKVII.
Lectre
qu*eUc écrit’^ a la M. Gc*nbsp;lée (fa Couquot; „nbsp;fine) Reïi'nbsp;gieufe Ur*nbsp;foUne a cn »
„ ne regarde que Dieu, amp; qui me paroït plus ,, difficile amp; plus importante que vous nel’envi*nbsp;,, fagés. Dieu ne donne pas è tous les mêcnesnbsp;„ lumiéres. Je n’en ai point jufqu’ici qui menbsp;„ pi’iiTent affltrer la Conicience lur lefujeidont-„ il s’agit; amp; vous fqavés affez., ma chére Mere,nbsp;„ que rien n’eft plus fenfible que la Confciencenbsp;„ a une perfonne Religieufe, qui ne s’eft refervéenbsp;„ de tous les intéréts qu’on peut avoir en ce mon-,, de que celui d’y faire fon falut, amp; d’acheternbsp;„ une bien-heureufe éternité au prix de touteslesnbsp;„ confolations qu’il faut perdre, amp; de tous lesnbsp;„ maux qu’il faut fouffrir pour cela dans Ie peunbsp;„ de temps que dure la vie préfente. Ce fontnbsp;„ vos fentiments fans doute,amp; qui vous aident anbsp;„ porter 1’état d’infirroité oü Dieu vous réduit,nbsp;„ amp; par lequel il acheve fonOuvrage dans votrenbsp;,, ame, qui ne fe perfedfionne que dans la fouf.nbsp;', France, qui produit la patience. Je prie Dieunbsp;,, de tout mon cceur, ma trés chére Coufine,nbsp;„ qu’il vous enrichiffe des fruits de cette divinenbsp;„ vertu, QÜ il vous éxerce depuis fi long-temps;nbsp;„ amp; pour en augmenter Ie merite, faites en partnbsp;,, i une perfonne, qui en a tant beloin, amp; quinbsp;„ étant dans une épreuve aflez forte, fe crouve-,, roit bien foible fi elle n’écoit foütenuë par Icnbsp;„ fecours, que j’efpére recevoir de Dieu par vosnbsp;„ priéres, que je vous demande toujours de toutnbsp;,, mon cceur.”
_ . . . .. Quelques jours après, fa Soeur, qui é'oit auffi
fi long temps que je n’euffe eu la confolation Religieufe dans la même Maifon, prit auffi occa-d’apprendre de vos nouvelles. Je fgavois feu- fion de m’écrire, quoique je ne penfe pas qu’eile réponienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Icmcnt cn général que vos infirmités étoientnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Teut jamais fait, au moins je neme fouviens point
cette avoit éciit.
celie que nbsp;nbsp;nbsp;prefque continuelles, amp; cela me faifoit jugernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’avoir jamais requ d’elle que des recommanda-
cette M. ui^^ nbsp;nbsp;nbsp;pouvoic être une des caufes de votre ff. tions, qu’elle me faifoit quelquefois dans les Let-
„ nbsp;nbsp;nbsp;lcnce,quij)eut-êcre n’empêcheroit pas que vousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tres de fa Sceur. On me donna cette Letcre au-
„ nbsp;nbsp;nbsp;ne parlaffies toujours a Dieu pour moi, ff vousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cbceur fans me rien dire. Elle mérite d’avoir fa
„ nbsp;nbsp;nbsp;me conferviés encore quelque place dans votrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;place ici, tant elle éxprime bien les fentiments de
„ nbsp;nbsp;nbsp;cceuri amp; j’apprends avec joie, qu’il eft ainfi,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceux a qui je 1’attribué'. Car foit qu’un Jéfuite
„ nbsp;nbsp;nbsp;puifque vous m’aflurés, ma chére Mere, avecnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’ait infpirée, ou qu’il 1’ait diéiée, on ne fcauroit
„ nbsp;nbsp;nbsp;tant de bonté, des ptiéres que vous lui fakesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tattribuer qu’a leur efprit, Voici done laLettre
„ nbsp;nbsp;nbsp;pour une perfonne auffi aftligée , qu’il y ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la Sceur de la Mere Gelde.
„ puifle avoir au monde j amp; par conféquent vo- Des ürJuUnes duFauxbourg S, Jacques ce 7 OBo-„ ire cotnpaffion amp; votre charité ne fgauroit lui bre 1Ó64.. nbsp;nbsp;nbsp;^
Ma
-ocr page 208-Relation ie la F erfécutton des 'Religieujes de Port-Royal nbsp;nbsp;nbsp;lt;frc, ,, Yous dedommager des psrtes fi confiderabies, Relation Relation oc la capnbsp;cis la M,nbsp;Ang. denbsp;St, Jean. Ma „ Ma Soeur Marie Angelique m’ayant fait part de la Lettre que vous avés eu la bonté de luinbsp;recrire (done elle vous rcmerciej je I’ai trou«nbsp;Sr. deiaM. vée fi civile, fi Cordiale amp; fi pleine d’efprit,nbsp;Gelee (auffij, que cek a redoublé mon inclination, quiétoitnbsp;„ déj^ grande,aprier inftammentNêtreSeigneurnbsp;qu’il ne permecte pas qu’il manque a un firichenbsp;ouvrage une qualité fi importante pour fa per-fedtion. Ge leroit grand dommage, ma ché-re Coufine, qu’un ü prccieux vafe fe deftinat Keiigieufe Uiriilinc) a’-quot;nbsp;!a M. Ange- dnbsp;iique, pour „nbsp;I’eugager anbsp;Icfoumettre’rnbsp;a ce qu’onnbsp;cxigcd’ellc.,. Reverence Mere amp; tres-CHERE Cousins. XXXVllI. Letire dcia” lui-même volontairement S 1’ignominie , nbsp;nbsp;nbsp;amp; qu’un Ö bel efprit amp; un cceur fi aimable s’éga-rk pour jamais dans 1’etreur. Vous me faites grande compaflion , car je comprendsfortbiennbsp;que Feducation que vous avés euë eft pournbsp;vous donner a préfent beaucoup dembarras,nbsp;ayant toujours é:é élevée amp; dirigée par des per-Ibnnes qui vous ont donné les mêmes maximes qu’on peut appeller mauvaifes, puiiqu’cl-les aboutiffent a vous faire perdre lafoumilïionnbsp;^ vos Pafteurs légitimes, robéiffance ayantnbsp;toujours été la pierrede touche pour reconnoï-_ tre la véritable vertu. 11 eft certain que toutnbsp;„ ce qui nous retire du reipedramp;de lafoumiffionnbsp;„ que nous devons au Chef de 1’Eglife, qui tientnbsp;,, la place de Jesus-Christ en terre,celanepeutnbsp;,, venir de 1’efprit de Dieu. Toutes les fubtilitésnbsp;„ contraires ne font que des chicannes d’héréfie,nbsp;„ que les vrais Enfants de FEglife ont toujourseunbsp;en horreur. Comme la liberté que je prends ” de vous dire franchement mespen/ees, procédé „ d’une fincére afFeflion ,j’efpéreau(ri,Ma chérenbsp;Coufine, que votre bonté ne s’en cfFenferanbsp;„ point, maïs recevra bonnement les fentimentsnbsp;,, d’un eoeur qui vous aime. Vousfgavés quenbsp;„ fans la toi, qui eft la faine créance, il eft im-,, poïlible de plaire a Dieu; quand Ie fondementnbsp;„ eft ébranlé, tout Fédifice s’en va par terre; finbsp;,, par un trop grand arrêr vous manquiés en cenbsp;„ point, tous les intéréts du falut que vous ditesnbsp;,, vous être fi chers, 6c pour lelquels vous ditesnbsp;j, très-bien qu’il faut tout perdre 6c tout fouf-„ frir, font rifqués 6c perdus pour jamais. Manbsp;,, bonne Coufine, Faffaire vous importe plusnbsp;,, qu’a perfonne. Quand la lumiére de Féterniténbsp;,, commencera ï poindre,alors vous déplorerésnbsp;,, Ie bandeau volontaire qui vous a fermé lesnbsp;„ yeux. Eft-il poflible que vous trouviés plusnbsp;,, de fureté pour votre Confcience a fuivre lesnbsp;,, avis dc quelques perfonnes particuliéres , quinbsp;„ n’ont aucune approbation, qu’a vous foumet-„ tre a vos Prélats légitimes, qui fuivent Ie fen-« timent de 1’Eglife univerfelle , defquels vousnbsp;,, f^avés qu’il eft dit, qui vous écoute ^ m'écoute^nbsp;gt;) 2'?quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;méprife me méfrije} FEvéque d’T- „ pres 6c tous f^s Sedateurs pourront-iis un jour |
,, que vous aurés faites è leur occafion ? J’ai un de la cap, ,, fenfible regret qu’ils aient ainfi abufé votredelaM.nbsp;„ Familie, qui nous eft fi chére. Après tout je Ang. denbsp;,, trouve que vous êtes très-obligée a M. l’Ar-St. Jean,nbsp;j, chevêque, qui travaille avec tant de zèle avo-„ tre rédutrion, 6c qui après avoir ufé de tou-„ tes les voies les plus douces avec une bonté,nbsp;j, une patience 6c prudence admirable, enfin anbsp;5, été contraint de faire comme un bon Pere, „ qui ne pouvanc fe réfoudre è voir mourir fon ,, Enfant, ne pouvant Ie guérir par autre voic, „ Féxpofe enfin a des remédes plus forts j6c puis ,, vous fgavés que Ie bien commun eft préféra-,, ble au particulier. 11 étoit grand temps d’éx-„ tirper du public ces opinions erronnées. Sinbsp;,, cette courte 6c legére véxation produit en vousnbsp;„ 1’enteiligence néceflaire pour votre falut , ónbsp;„ ma chére Coufine, combien vous bénirés unnbsp;,, jour les foins de ce bon Pere, amp; combiennbsp;„ cette affliéiion vous germera de joie en cenbsp;„ monde 6c en 1’autre ! Veus pourrés dire alors, „ nous ferions perdus fi nous n’euffions été pet-„ dus. Dans votre malheur apparent je vous „ eftime heureufe d’avoir fait rencontre d’unenbsp;„ fi fainte amp; fi bonne Maifon, ou vous pour-„ rés recevoir grand aide. M'^^ de Rantzau, quinbsp;„ a un foin particulier de vous, eft une per* ,, Ibnne dont je fais une haute eftime: fa con-„ verfaiion vous peut beaucqup lervir, II y a „ auffi la bonne Ie Prêtre, que nous efti-,, inons fort. Chére Coufine , j’efpére beaucoup, „ pourvu que vous vouliés contribuer quelque „ chofe de votre cóté. La grace veut de lanbsp;„ correfpondaneeje lademanderaiinceffammencnbsp;„ pour vous, étant de tout mon eoeur, „ Votre très-humble amp; trés aquife amp; afleéli-„ onnée Coufine 6c fervantetSceur Anne de faint „ Franqois Xavier GELE’E. R. indig. „ Ma Sceur Angelique vous faluë trés cordia-„ lement, elle eft fort fatisfaite de votre Lettre, „ efpérant que puifque vous demandés inftam-„ ment a notre Seigneur qu’il vous faffe con-„ noitre fa volonté, fi c’eft du fond du ceeur qqg ,, vous Ie lui demandés avec dégagement de vosnbsp;,, propres Ientiments,cela produira un bonefïet. ,, Quantité de bonnes ames prientDieu pour vous.” Je ne fus point infenfible a cette Lettre, amp; eet- XXXrx. te infulte roêlée de flaterie me choqua plus que Imyrcflionnbsp;des injures; mais je la bus comme une partienbsp;mon Calice, quidevoit être compofé de tQUtce-f^“l,£fpijt®nbsp;la. Quelques jours après, la Mere Supérieure de la M.nbsp;me venant voir, me demanda ce que je difois de Ang^nbsp;cette Lettre: qu’elle 1’avoit trouvée fort bonne, amp; qu’elle parloit tout a fait dans fon fentiment de Supérieure’ la conduite de M. 1’Archevêque. Je répondis^cs Annon'^nbsp;que j’appellois cela iniulter aux miférables.nbsp;larmes m’échapérenr aufii - bien que cette parole,nbsp;que je ne pus retenir* Cek fit que cette Mere n’en- |
2?
2?
Relation n’entra pas plus avanc; car ii eft vrai qu’elle a de une grace hien Extraordinaire pour fe converttf ,eem- Relation
¦Relatim de Ia PerfdcutioM des PeUgieufes de Port-Poyal 1664,, é-d
_______ n A/a iintt» tTe^/^r» loipft ^VtfJtnvAi'atj^iieo 4\niHf
de ircap. ia cotnpaffion naturelle. Elle me demanda pour de la M.^' tant fi je n’y ferois pas réponfe. Je lui dis que jenbsp;Ang. dé n’écrivois jamais a cette bonne Mere, amp; que jenbsp;St. Jean, n’avois point deffein de lier de nouvelles habitudes en un temps, oü je n’avois pas la liberté d’é-
crire a mon propre Pere,a mes Meres amp; mes life la vérité, que je ne l’aurois confefTée, fi j’a^ ScEurs. Et comroe elle m’en faifoit inllance, vois voulu dire quelque chofe qu’clles auroient
me il a fait, en un moment-, mais Dieu donne fade \a CS'p. grace d tout Ie monde il déprendroit de neus d’en de la M.nbsp;faire un auffi hon-ufage. je les laiflbis dire fans Ang. denbsp;répondre rien du tout. Je ne fqai pas fi je failoisSt.Jean.nbsp;bien; mais je croyois que j’aurois plutot fcanda-
f)our ne pas défobliger cette bonne Religieufe, je pris pour héré(ie,amp; que jem’affurequ’eilesn’éx-ui répondis que fi cette Mere croyoit ce qu’elle culèroient pas même dans S. Augufin qu’elles témoignoit dans fa Lcttre, que j’euffe tant d’ef- traitent, a ce qui m’en paroic,
___n______D nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----
IclliOlgllotL uaijo la nbsp;nbsp;nbsp;j wui-A.-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.j V*- Linbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, 'd cc qui Uiennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;COmmC NI. de
que Ie Pape a faite de fon
avec prudence dans l’état ou j’étois. Mais fur cela je lui demandai a elle, fi cette Religieufe,nbsp;qui m’écrivoit, avoit beaucoup d’efprit, pareenbsp;que celle a qui je parlois, a demeuré chez lesür-Julines , amp; que je croyois qu’elle la connoilToit.nbsp;Elle me dit qu’elle ne l’avoit pas connuë, maisnbsp;que par faLettre elle paroiffoic bien en avoir. Je
la condamnation ,
Livre.
De même il me paroiffoit que Madame de
prit, elle auroit jugé d’elle-même en m’écrivant Paris traite M. d'Tpres, en voulant bien qu’on de la forte, qu’elle n’auroit d’autre réponfe que ne Ie condamne pas a caufe qu’il fuppofe qu’il fenbsp;tnon filence, ne pouvant pas lui en faire d’autre condatnneroit lui-même, s’il vivoit encore après
XLT.
6c
s’étoic pas eftimé incapable de fe tr.éprendre, cv r^avoic qu’il vouloit bien fe rétraóter des fautesqu’il avoit ce qu’elle
. nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------— faites dans fes Ouvrages. Et je voulus m’imagi-P=nlt;= ^“5
lui répliquai , que je n’en formerois pas de juge- ner que c’étoit pour m’en donner cetteidéequ’ellc ment par la, paree que cette Lettre étoit fans avoit fait a deffein une chofe, que je n’ai jamaisciim*inuecnbsp;doute de fon Diredteur 8c non pas d’elle, amp;que éclaircie, amp; dont je n’ai pas feulement fait fem- dans fonnbsp;Ie flyle des Jéfuites y étoit trop reconnoiffable blant: qui eft que quelque temps après m’avoirnbsp;pour la donner a d’autres. Elle ioürit fans me parlédccela, comme je 1 ai rapporté, elle me fitnbsp;[rien] direj peut-être qu’elle en avoit la même taire quelques Ouvrages; amp; en m’envoyant des ^nbsp;penfée.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étofes qu’il me falloit pour ces Ouvrages, elle les
zau eftimoit Sc. Augufhn, paree que lui-même ne nbsp;nbsp;nbsp;on
Eiiecorti e nbsp;nbsp;nbsp;1’Entretien, que je viens de rapporter, mit dans une grande feuille de papier toute ou-
QifFércntèr que j’eus avec Madame de Rantzau. II m’eft ref- verte écrite de fa main, fi je ne metrompe, qui
XL.
chofesqu’el-fouvenu quc j’y aiconfondu des chofes qu’elle ne étoit la tradudion d’une Lettre de S. Auguftin k corfondunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;occafion-la, mais dans une un de fes Amis, qui Ie preffoit de mettre au jour
autre, ou la Mere Supérieuren’étoitpaspréfente. fes Livres de la Trinité, afin qu’il eut, avantque C’eft ce qu’elle me répondit fur Ie paffage de S, de mourir, Ie temps de les défendre,fiquelqu’unnbsp;Bernard, que je lui alléguois, 8c ce qu’elle ajouta les vouloit attaquer, comme on avoit fait d’au-de S. Auguftin, qui s’étoit rctradle. Elle me dit tres de fes Ouvrages. Sur quoi il répond avecnbsp;tout cela exa^ement, mais dans une autre occa- une humilité admirable, difant que les amis luinbsp;fion. Et j ai cru voir clairemenc qu on leur a font tort de prétendre que tousiès Ouvragesfoientnbsp;rendu a dies 8c aux autres la Dodtrine de leur fi éxempes de fautes,qu’il veuille entreprendredenbsp;Pere furpea:e,8c qu’elles fqavent bien que la dil- foütenir tout ce qu’on y pourroic trouver k redi-pute préfente la regaide. Cela me parut encore, re : qu’il n’efpére pas rant de lui-même 8c qu’ilnbsp;un jour que je priois la Mere de me faire preter ne fe promet pas par tousfes foins de r’endre fesnbsp;les Sermons de S. Bernard. Elle me 1 accorda Ouvrages li achevés , qu’il n’y manque rien;nbsp;libremenr, en me difant que pour ce Pere, fa mais que ce quil tache de faire, en différant denbsp;Dodrine n’étoir pas fulpedte. A quoi je répon- les donner au public, eft de les revoir fi éxadte-dis, qu’il avoft eté grand- Difciple de S. Auguf in, ment, que s’il ne peut les rendrc éxempts de tau-furtout dans la matiere de la grace; amp; elle, qui tes il n’y en laiffe au moins que celles qu’il nenbsp;peut-être m entendit bien, h’ofa aller plus avant, pourra pas remarquer.
fans ceffe: mais ayant toujours cru que ma force teur pour diminuer dans mon efprit l’aucorité de etoit dans lelperance amp; dans Ie filonr^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mf» t^nnna line inHif/n:
II m auroit ete facile de les tenter pourdécouvrir La penfée que j’eus qu’on avoit deflein de fe leurs fOTtiments, car elles m’en donnoient lieu fervir des fentiments fi humbles de ce faint Doc-
L efperance amp; dans Ie filence, je n’en fa Do'dtrine, me donna une indignation, qui me fuis pas lortie tam que j’ai pu, amp; jamais pour ce fut une vraie peinej car je ne pouvois pardonnernbsp;qui eft de la Linttnne, m etant latffée provoquer cette injuftice, que je croyois qu’on lui vouloit
fans faire lemblant de m en appercevoir. Car faire non plus que celle qu’on fait effedivement
nous n’ayons plutót inférer que cette humilité étant la meil* irace-, tl tte tunt^u’a nous que nous foyons auïïi feure difpofition pour recevoir les lumiéres denbsp;vdft dames que S, Paul; tl efi vrai qu’il a re^u Dieu, ils en ont été d’autant plus éclairés pour
ces bonnes Meres ne failoient autre chofe que de a m! ó'Ppres, de prendre leur humilité pour un tne dire a propos 8c hors de propos fur lesmoin- argument de leur erreur: au lieu qu’on en doitnbsp;dres iujets, tl ne ttent pas a Dieu aue nousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.^i.irAr infprer aiie cette humilité étam la rr.r.:i-
ia grace: il
gra
con-
TorUf II,
-ocr page 210-2lt;J nbsp;nbsp;nbsp;____________________..... _ _
Relation connoftre la vérité, qu’ils fe lont plus défiés des “® ^C2P*égarements, dont 1’efprit de l’homrae eft capa-celaM. ble quand il préfume de lui-même. J’étoufainbsp;Ang. de néanmoins tout cela dans moi-même fans en fairenbsp;öt.Jean, rien paroitre, pour les raifons que j’ai dites. Etnbsp;j’ai tiré un avantage réel de cette conduite, ennbsp;ce que ces bonnes filles, quiont vuque je ne menbsp;mêlois point de Doi5trine,amp; que je leurtémöig-nois fans celfe que je n’entendois point routesnbsp;ces difputes d’écolej amp; qui d’ailleurs ont vu quenbsp;tous mes fentiments fur les chofes de la Religionnbsp;6c de piéiéétoient fort Catholiques, elles fe lontnbsp;dctrotripées de l opinion que nous fuflions héréti-quts: Je ne 1’aflüre pas de Madame de Rantzau,nbsp;mais ks deux autres Meres me Tont dit poGtive-roent, amp; plufieurs fois; amp; la Supérieure m’anbsp;.avoué plus d’une fois qu’elk étoit perfuadée qu’ilnbsp;n'y avoit rien a reprendre a notre foi, amp; quenbsp;nous n’étions coupabks que de défobéiffance anbsp;une chofe, qu’a la vérité on pourroit ne nousnbsp;pas demander, paree qu’elle n’efl: pas nécclTairenbsp;abfolument, mais que nous ne devons pas refu-fer paree que nous devons toujours obéir, quandnbsp;ce font des Supérieurs légitimes qui nous com-mandent. Or ö je m’étois voulu meier deparlernbsp;de Doélrine, quelque cholè que j’eulTe pu direnbsp;leur eüt paru fufpeéfe, i moins que d’ufer toujours de kurs termes (que nous pouvonstout,nbsp;Sc qu’il ne tient qu’k nous Sc non pas a Dieu.)nbsp;Car je crois qu’elks n’en veulent pas fgavoir da-vantage, amp; que paflé cela, tout eft dangereuxnbsp;dans leur efprit.
IXLII. nbsp;nbsp;nbsp;Elles ctoienc fort iroportunées les premiers mois
Entreuen nbsp;nbsp;nbsp;quantiié de perfonnes qui venoient pour
Mcc les Re-fgavoir de mes nouvelles, dont pourtant eJksne Sigieufes me témoignoient rien que par des difcours géné-deT”danT } éilsnt qu’elks n’avoient jamais tant enten-lefqueisel- du patler de toute cette affaire que depuis quenbsp;Ie reiévc j’étois avec elks, amp; que c’étoit a cetteheuretoutnbsp;deuces ReU- i’Entretien; a quoi la Mere ajouta une fois quenbsp;gieufes, ' ce qui étoit arrivé chez nous, avoit fervi a révé-ler Ie fectetde bien des cceurs (me failant entendre qu’il y avoit plus de Janfenifies qu’on ne pen-foic.) Elk me dit une autre fois qu’elle avoitnbsp;toujours bien cru qu’il en faudroit venir a cenbsp;qu’on nous avoit fait j mais que Ie mal étoit qu’onnbsp;avoit trop attendu, Seque cela rendroitpeut-êtrenbsp;Ie reméde inutile: qu’il y avoit bien des anneesnbsp;qu’elk s’en tourmentoit, Sc qu’elle 1’avoit ditnbsp;quand elle entendoit parkr de ces nouvelles Doctrines: qu’il eut fallu dès ce temps-la y mettre lanbsp;bonne main, puifqu’on avoit réxempk des der-niéres héréfies, qu’on n’avoit pu venir a bout denbsp;réprimer, paree qu’on ks avoit trop tolérées aunbsp;commencement. Je 1’écoutai fort patiemment,nbsp;car elk fgavoit affèz ks fentiments que je pouvoisnbsp;avoit d’un tel dücours fans ks lui dire. Uneau-tre tois elle me dit. Madame de Rantzau préfen-te, que cette Doélrine de Janfenius avoit eu depuis 34 ans beau loifir de s’étendre. Je répondis
^ ’Relation de la Perfécution des Religmfes de Vort Royal 1664,,
au monde. Elk répliqua que fi ce n’étoit Ie fien, de la cap. c’étoit celui de la Fréquente Communion, quidelaM^nbsp;faifoit déja tout Ie bruit. Je lui dis que fi elle Ie Ang. denbsp;mettoit cn tnéme rang, elle condamnoit doneSt. Jean,nbsp;aufli-bien les Livres que M. de Paris approuvenbsp;amp; eftime, que ceux qu’il oblige de condamner,-amp; coname je les pris routes deux a témoin desnbsp;éloges que ce Prélat avoir donnés a ce Livre ennbsp;leur préfence, Madame de Ra?itzau, pour nepasnbsp;quitter la preuve de la propofition que fa Merenbsp;avoit avancé, que 1’hérélie denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avoir dé
ja plus de vingt quatre ans, elle dit d’un air mé-prifant: „hé, mais dés - auparavant tout cela,
„ l’Abbé de S. Cyran n’avoit ¦ il pas déja fait Ie „ delTein de reformer l’Eglife?” Cela retïem-bioit aflez tl la fable du Loup amp; de 1’Agneau: Jinbsp;ce nefi pas toi, c’efl- ton Pere qui a m^dit de moi.
Je ne me fouviens point de ce que je dis.
Ie penfe que c’étoit dans ce même Entretien XLiri. (car c’écoitdansune des viötesdogmatiquesdeMa- Caiomnienbsp;dame de Rantzau) qu’elle m’apprit une chofenbsp;fort importante, pour me prouver a quoitendoitcome^'knbsp;la Doéirine de Mr. d’2jgt;rer. Mais avant que de pres-me dire fon hiftoire, elle me fit des éxcufes denbsp;ce qu’elie croyoit quejem’en bleirerois,amp;qu’ellenbsp;ne Ie difoit point pour cela, mais feulement pournbsp;m’aider a reconnoitre qu’on ne m’avoit pas dit lanbsp;vérité de routes chofes, amp; que je ne connoiffoisnbsp;pas alTez les defleins de ceux dont je défendoislesnbsp;ientiments. Après que je lui eus témoigné quenbsp;j'étois prête i tout écouter, elle-meditqu’ellenenbsp;me parleroit que de ce qu’elle avoit appris elle-même d’une perfonne de mérite amp; de créance.
C’elT: que lorfqu’elle detneuroit a Dunkerque, oii Mr. fon Mari commandoit 1’Armée, elle y vitnbsp;une perfonne de mérite, qui l’affura avoir fortnbsp;connu Mr. iPlpres-, amp; que comme Tpres n’eftpasnbsp;loin de-la,il l’y avoit vufouvent,amp;Valloit trou-ver familiérement dans fon Cabinet; 6c que Ienbsp;trouvant qui travailloit a fon grand Ouvrage, ünbsp;avoit toujours vu un Calvin ouvert fur la tablenbsp;devant lui, amp; que Mr. d’fprer lui avoir dit ennbsp;confiance, que c’étoit d’ou il tiroit tous fes prin-cipes. Elle s’appergut bien a mon changementnbsp;de couleur, que je ne pouvois foufirir cette horrible calomnie, amp; elle voulut me redoublerl’as-furance qu’elle ne prétendoic pas me faire de lanbsp;peine, mais du refte que la chofe étoic très-cer-taine.
Je répondis, que je n’avois pas fujet de me fa- ^ cher d’apprendre ces fortes d’impoftures , uTAngl'nbsp;paree qu’èlles me fervoient beaucoup a prouver liquc a cetcenbsp;qu’on ne peut defendre autrement une méchantenbsp;caufe; amp; qu’elles m’afFermiffoient dans 1’eftimenbsp;quej’avois des perfonnes, done on ne pouvoitnbsp;venir a bout de blefler la répu'ation, que par desnbsp;faufletés fi évidentes oudes aceufations fi frivoles.
Que fi on penfoit faire un crime a Mr, d'Ypresde lire Calvin, il n’y a perfonne qui ne fe moquatde
celai
-ocr page 211-¦Relation de la Verje’cution des Keligieufes de Port-Hoyal nbsp;nbsp;nbsp;^(2nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;sy
Relation cela; mais que d’y ajoucercequ’on pretendoitqu’il je f§avois bien que tna Ggnature ne pafleroit pas Relation de )acap. avo’t dit.cen’étoicpasadesperfonnescommenous pour un tetnoignage rendu fur ma connoiflance de la cap,nbsp;de la Mi qu’dfalloicentreprendre de faire croire une fi noire du Livre ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; de la Dodfrine de M. d’lpm delaM.
Ang. de jnedifance: Que tout le monde vouloit bien demeu- mais pour un témoignage de mon confentemenc Ang. de Sc.Jean, rer d’accordquefeuMr.l’Abbé de St. etoit amp; de ma créance intérieure au jugement de St leannbsp;I’ami intime de Mr. d’Tpres; mats quefi M d’2jgt;m ceux qui le condaranent; ftc que comme je n’a« ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
a volt pu avouer a celui de qui elle le fgavoit, ce vois point cette créance intérieure , toute ma fecret fi important de fa créance amp; de fa Dodlri- difSculté amp; mon fcrupule étoit que Je ne voubisnbsp;né, il ne I’auroit pas cacbé au meilleur ami qu'il pas tromper I’Eglife, amp; faire un menfonge, denbsp;cut au monde; mais qu’il I’auroit perdu au mo- quoi perfonne ne me pouvoit décharger , fi jenbsp;ment qu’il lui auroit découvert de fi méchants lignois contre mon fentiment. Elle ne me pouflanbsp;fentiments j puifque 1’on fgak aCTez Téloignemenc pas davantage, 6c me pria feulemenc de retenirnbsp;qu’avoit Mr. l’Abbé de S. Cyran d’une héréfie, ce papier, 6c de le revoir a loifir,nbsp;qu’il avoir vouiu entreprendre d’achever de rut- Eile me donna aufli la copie de la figoaturenbsp;r.er par le grand Ouvrage, ou il s’étoit engagé de M. l’Abbé de Bourzey^ fans doute pour menbsp;pour pourluivre celui de M. le Cardinal du Per- fervir d’éxemple de foumiffion, car el!e eft fortnbsp;Ton amp;c; 6c que pour nous, qui n’avions pas humble. (J’ai mal-fait de n’en avoir pas rete«nbsp;connu Mr. d’Tpret, il nous fuffilbit d’avoir con- nu copie; d^ne tenoit qu’a moi , mais je nenbsp;nu fon ami pour être alïurées dc réloignement croyois plus être de ce monde.) Elle me de-qu’ils ont eu tous deux d’une héréfie, qu’ils ont manda fi je croyois qu’un homme , qui parloitnbsp;combauuë, 6c de la malice de ceux qut in ven- de la forte, put retenir quelque chofe dans fonnbsp;tent de telles fablesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;coeur, 6c n’avoir pas change de fentiment,com-
cetce fignature , dont elles ne s’appercevoient j1 n y a qu a faire abftradfion de la raifon amp; du pas, amp; qui la rend fufceptible de cL interoré-fens commun pour entendre cette Dodrine; amp; rations fiorables, dont les genrd’SoSde
„ nbsp;nbsp;nbsp;Dans le mois de Novembre, je ne me fou- nfine ^ premier ne fatisfaifoit pas a mes
Entte viens pas quel jour. Madame de Ranizau avec rddiculè nbsp;nbsp;nbsp;point I’imaginatioa
lien avee la Mere Soupneure me vinrent voir. La pre- pas proore nbsp;nbsp;nbsp;: que le fecond ne tn’étoit
Mde.de miér^. me fit voir un nanier, fans me dire d’oü feiiïne i nbsp;nbsp;nbsp;n’ayant rien écrit 6c en-
lur les maftfirAc ia nbsp;nbsp;nbsp;^
XLV. Je ne rapporte plus les raifons qu’elle m’allé- me je lui avois dit qu’il y en avoit beaucoup qui Raifoiisqui guoit pout me perfuader toutes les fois qu’elle fignoient le fait fans en tien croire. Je rn’éx-faifoit la tentative car elles m’ont toujours eufai de poner ce jugement de perfonne en par-ne'point ^ paru rouier fur les mêmes principes (de l’infail- ticulier, hors de ceux qui l’avouoient franche-rapppotter fibilité amp; de 1’obéiffance;) 6c ce n’étoit que re- ment d’eux-mêmes,comme j’en fgavois plufieurs.nbsp;fonEmr^ hattre , de forte que jejn’étois réfoluë de n’y Mais avec tout cela , je voyois un cour dans
tien avec M. Supé'nbsp;rieme.
ivtac.uc rnierc uic nv. w.t uu nbsp;nbsp;nbsp;-------- - feigné lur les matiéres , le n'avois noint a me
Ramz.auamp;lajj nbsp;nbsp;nbsp;mais me demanda feulemenc ^ je fig- recraSer 6c a faire éxcufe comme M l’Abbé
bien enfuite de cela. C’ecoit la Deck- de Bourzey:^ amp; qu’ainfi je m’en ^nok gt; - nbsp;nbsp;nbsp;quot;
I a mon fi-
qui lui voir unc
,— y. nbsp;nbsp;nbsp;qu aiLiii je m en teno
„ciuii. ''‘’,‘,'Vquot;v,Yvêque afin de lever nos Icnce, qui étoit un fon bon panage,
radon de M. ‘ nbsp;nbsp;nbsp;fort bien que eek ve- Elles ne m’ont jamais parlé des Proces-Ver- XLVII.
fcrupules. Je nbsp;nbsp;nbsp;• i„ teroit venu voir ,6cqu’il baux, 6c autres piéces qu’on fit imprimer pour EUe jfpond
i’en fis nul fembknt, étant bien-aife qu’én fijp- cemps-la. Mais'ce nbsp;nbsp;nbsp;ce
pofant que la chofe n ecoit qu’une propofition portérent la Declaration de'vf^^et’ nbsp;nbsp;nbsp;lt;
en lair de quelqu autre perfonne, f’euue plus SoÜDrieum lt;«/• nbsp;nbsp;nbsp;jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Paris,ia Mere
-oUd= nbsp;nbsp;nbsp;dit de ra pa,? Je noa Seeeta. amp; ,ui f.ifolen, ,an. deb,», eS ce
±Tl 'nb fembknt. étant bien-aife no’en fun. remntt.la M-..
oi a, quoi-^ li’elle ne qae knbsp;Yérité.
de nbsp;nbsp;nbsp;, que la perfonne qui avoic dreflé appellé la Alere Abbefie folk 6c itnperiinsnie en
cela, n’avoit affurement pas coropris nos feru- plein Chapitre ; 6c chofes femblables, Je Ifur-pules, fi elle fe perfuadoit que nous nous fuffions dis tout ce qui en étoit tout du long ¦ amp; ipm-imaginées qu’on put prendre notre Ggnaturepour fis remarquer, que quand M. l’Archevêque m.’a-un jugement^ fait avec connoiflance ; qu’il eut voit die en leur prefence qu’on faifoit a
de liberté ^en dire mon fentiment.' Je lé lus maginai qui fortoient d’avec' mrï’Archerêm.Vquot; en priant Dieu dans mon coeur qu’il me con- me priérent en confiance de leur dirc llt;,nbsp;dmsiti car je tremblois toujours de faire ou dire de bien des chofes qu’on difoic dans le mSe 'nbsp;quelque ^qfe de mal-a-propos , dans une fi de la maniére done M. de Paris nous avok trainbsp;fijinte affaire. Enfuite je repondis h Madame tées a noire enlevement; qu’on difoit qu’il avoir
1 'e“c it - nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r . ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦— —nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—------- ¦gt;------.....it accroire
plutotjallu ette extravagante,_ que fcrupuleufe, qu’il avoit appelle notre Mere Mtjorée j’avois
pour être capable d’une telle imagination; que répondu qu’on n’avoit pas bien retenu ce terroe,
Hefafion de la Verfecution des Relgieujes de Fort-Rayal 1664, dont j’ai befoin chaque jour, fa bonté nes’cn tenant pas importunée; amp; j’attcndrai, Mon- „ Je croisque fans fortir du rangoii vous m’a-Lettre „ vés mifè, je dois encore me préfenter devant „ nbsp;nbsp;nbsp;— 3 qu’eüe éctit^, VOUS , amp; me profterncr a vos pieds avanc la feigneur , fans ofer plus vous Ie demander, aMgr.i’Ai- grande fête qui approche, comme Ie faifoient „ d’etre récablie, quand vous Ie jugerésApropos, chev. pout nbsp;nbsp;nbsp;lt;;5rrpmentsdpl’Fr,l;f« autrefois les pénitents, que la jufte lévérité de l’Egiife avoit bannis des Autels. je vois biennbsp;les differences qu’il y a entre leur difpofitionnbsp;amp; la roienne: mais j’y vois auffi une confor-mité qui les peut rendre également agréables ènbsp;Dieu amp; dignes de la miféricorde de fes Minif-trt s, paree qu’elles nailTent toutes deux de lanbsp;baine du pêche, qui produit dans Ie coeur ounbsp;Ie régret de Pavoir commis, quand on fe fentnbsp;coupable, ou 1’appréhenfion de Ie commettre,nbsp;quand on fe voit prefl'é d’agir contre Ie mou*nbsp;vement dc fa Confcience. Vous fqavés, Monfeigneur , amp; je vous i’aflure encore devantnbsp;Dieu, que la feule crainte de l’offenfer eft l’u-nique motif, qui m’empêche de pouvoir fairenbsp;ce que vous défireriés de moi. Je ne fqauroisnbsp;en parlant fincérement nPaccufer d’autrechofe,nbsp;puifque quelque loifir que j’aie ici d’éxaminer Relation amp; quo la vérité écoit qu’il ne l’avoit pas appel-de lacap léc Mt;»rée ^ tnais Finibdche , qui ne vaut pas dc iaM. mieux, amp; par deux fois, avec plufieurs aufresnbsp;Ang. de tertnes, qui n’étoienr pas moins oflfenqants, quenbsp;je leur dis tout du long, Ellcs me dirent qu’onnbsp;difoit qu’il lui avoit dit, ^u'oa voyoit tout celanbsp;dam fon vtfage: car il paroilToit que cette cir-conftance leur fembloit fort aggravante. Et jenbsp;les affurai qu’il l’avoit dit formelletnent: a quoinbsp;j’ajoutai encore ce qu’il avoit dit en nous menannbsp;a la porie, a caufe qu’une de nos Sceurs qui de-voit fortir tardoit un peu a venir, fi elle vouloitnbsp;quo» la prit par les pieds £$“ par la têtex amp; encore d’autres chofes, qui allurement les furpri-rent, voyant qu’elles étoient vraies; carjevoyoisnbsp;bien qu’elies les avoient trouvées exorbitances,nbsp;amp; les avoient priles pour des contes faits a plai-fir, quand d’autres leur en avoient parlé. Maisnbsp;je leur répondois avec tant de modération,qu’elles n’avoient pas fujet de croire que j’impofalïenbsp;a la vérité; amp; même je leur fis après de grandesnbsp;éxcufes de leur avoir parlé de cela, craignantnbsp;que ce ne fut contre Ie refpeét de la perlonnenbsp;que cela regardoit, leur faifant paroitre que jenbsp;doutois fi j’avois bien fait. Mais elles me levé-rent bien ce fcrupule , amp; elles me dirent quenbsp;c’étoit elles-mêmes qui m’y avoient obligée, amp;nbsp;qu’il n’y avoit nul mal a dire la vérité quandnbsp;on la demande. Depuis la vifite de M. TArchevêque amp; Ie re-fus qu’il m’avoit fait de la Communion , j’auen-dis jufqu’a la Houffaints fans rien dire, trois jours auparavant j’écrivis cette Letiret La a8 Oüobre 1664. MONSEIGNEUR, XLVlIl. Lettre pout luideman- „ det Ie téta-bliiïeniem ^ ’nbsp;k Patticipa- Wnbsp;tion de Sa- jjnbsp;stctacnts. „ |
mon coeur; amp; quelque application que j’aiap Relation ,, portée a difcerner par quels mouvements j’agtsde la cap,nbsp;,, dans cette affaire, je n’en puts découvrir au- delaM.nbsp;„ cun autre. C’efl: a vous après cela, Monfeig Ang. denbsp;„ neur, d’en porrer tel jugement qu’il vous plai-Sc. Jean,nbsp;„ ra; amp; ce fera ^ moi d’adorer les jugements denbsp;„ Dien, s’il pertnei que vous ne vous laifiiés pasnbsp;,, flêchir a la miléricorde,amp; que vous abandon* ,, nies plus long temps une perfonne trés foible 3, en un état, ou les plus-forts fuccomberoient, ,, fi la bonté de Dieu, qui fe rend plus proche „ de ceux qui font dans l’affliélion, nefoutenoitnbsp;,, Ie corps amp; l'efpric pour pouvoir fubfifter dansnbsp;„ la privation de routes fortes de lecours amp; denbsp;„ confolations , au milieu de routes fortes dcnbsp;„ peines „ II eft aifé de ne fe pas imaginer quel eft eet „ état, lorfqu’on ne l’a pas éprouvé; maisréx-„ périence que j’en fais ne fert qu’a me faire a^-„ préhender davantage la févéritéde Dieu,fj j’é* „ tois alfez malheureufe pour lui défobéir, fga-,, chant bien qu’elle furpaffe aucant dans la puni* ,, tion des crimes celle de toutes les puiflancesde ,, la terre, que la miféricorde lorfqu’il pardonnenbsp;„ furpaffe la tendrelïe amp; l’afïeétion des meilleursnbsp;„ Peres, a qui ii fe compare, pour nous alTurernbsp;„ qu’il aura pitié de nous amp; s’accommodera anbsp;„ nos foibleffes, paree qu’il fqait ce que nousnbsp;,, fommes, qui n’eft que mifére amp; qu’infirmicé. 3, Quelqu’éminent que foit Ie rang que vous tenés „ au deflus de nous, Monfeigneur, il me fern-„ ble que vous ne vous rabaifleriés point en imi-,, tant cette conduite. Mais vous trouveréspeut-„ être que je m’é'éve d’ofcr vous parler coinmenbsp;„ a un Pere, après que vous avés changé cettenbsp;„ qualité en celle de Juge. Si cela eft, Mon* „ feigneur, je me contenterai déformais de la li-berté qui me refte de demander a Dieu Ie pain, Ar\r\t i*f?? nbsp;nbsp;nbsp;ChflOlie fnjir Anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n#» dans la participation des Sacrementsdel’Eglife, „ puilque je ne fuis point féparée de la Commu*nbsp;„ nion des Saints; que je vis dans la foi amp; dansnbsp;„ la charicé commune, qui unit tous les fidéles;nbsp;„ que je reconnois amp; me loumets a 1’autorité denbsp;,, mesPafteurs; amp; qu’on ne fgauroit condamnernbsp;„ au plus dans ma dilpofition, qu’un défaut denbsp;„ lumiére , qu’ils peuvent aifément mettre aunbsp;„ rang de cette multitude de péchés, que lacha-,, rité couvre, amp; qu’elle eftace en les couvrant.nbsp;,, Car il eft aifé de voir en cette occafion parti*nbsp;„ culiére, que nous cefterions d’etre coupablesnbsp;,, aulTiCÓt qu’on celTeroit de nous demander unenbsp;,, chofe, qui eft d’elle-même fuperfluë a des per-,, fonnes comme nous, n’ajoutant rien a notrenbsp;„ foi, delaquelle nous avons fait uneprofeffion,nbsp;,, qui ne peut être défeélueule, puifquenbsp;„ avons point mis de bornes, Mais je ne |
¦Relat'ton de la Ferféiut'ion JesTleripeufet'de Port-'Rayal 1664., ér-e. _ nbsp;nbsp;nbsp;^9
t» nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'innnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pas reflexion que ces raifons, que vous/(;avesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de filk-s fans Doe, amp; qu’eiJcs étoient approa- Relation
^^1 nbsp;nbsp;nbsp;capnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;déjï, Monfeioineur, ne vous feront quuneré¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vees du St. Siége (cc qui les raettoit ii cou-delacap.
H la^M- » petition importune , que je dois éviter pour vert des Canons , dont je lui alléguois 1’autori-dela M. AnK- de „ n’étendre pas trop la liberté que j’ai olé pren« té ) J’ajoute de moi ces derniéres paroles, mais Ang denbsp;Sc. Jean. „ dre de me jetter encore cecte fois a vos pieds, fon répos fur l’approbation du Pape emportoicce Sc Jean.nbsp;,, dans la confiance que vous ne 1’auriés pas défa- fens.
„ gréable, puifque ce n’eft que pour apprendre, 11 faut marquer en paflant que c’eft un Jéfuite „nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s’il n’aura point plu a Jesus Christ de vousnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui a fait Icurs Conftitutions, amp; qu’ils font
„ nbsp;nbsp;nbsp;donner quelque mouvement de corapaffion amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que ieurs fondaceurs; la bonne Mere Marie F/r de™TaM.
„ nbsp;nbsp;nbsp;de bonté pour uncame,que lui-raême a aiméenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toire (leur Fondatrice) les ayant eus pour Direc-lui apprend
amp; rachctéei ou bien fi n’ayant plus rienaefpé- teurs de fon entreprife dans rétabiiflement de ce3'^’“quot;=, „
- . nbsp;nbsp;nbsp;renduë i ia
mencement de ce fiécle. Elle me paromoit toute .Signature, gaie, 6c je n’en dévinois pas la raifon: mais ellenbsp;me l’apprit trop tót en me difant, qu’elle avoit ?*abnr. Eiienbsp;f5U des noiivelies de la Mere Agnès 6c de mes rend jufticenbsp;Soeursj qu’elles^e portoient bien; que celle
dans Ie filence Ie falut de Dieu, en demeurant avee Ie lefped 6c la foutniffion que je dois.
Fotre t^c.
’ rer, je dois me contenter^ l’avenir d’attendre nouvel ordre, qui a commencé a Gennes au com ‘ ‘
_____ - - f i nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ae la [VI.
1 rcnnnfe de la étoit avec la Mere nbsp;nbsp;nbsp;avoit (igné depuis pen , supéticute.
¦XLIX. Je n’eus fur cette Lettre qu u pArcheve- amp; que l’autre, qui écoit la S. Thomas^ 1’avoit fait Reponi'e Mere Supérieure, qm .^tr'^r.ninr woulu me dés auparavani; mais qu’clle n’avoit pas eu bate
6 nbsp;nbsp;nbsp;fd,, opp,is, p.-«
“ nbsp;nbsp;nbsp;voir, maïs leur avoic A p ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n jg qu elle fcavoit aüez que cela ne me rejouiroit pas.
Confcience me permettre la Communion, ] nbsp;nbsp;nbsp;q^^^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
mon vifage la
ne chanpois. nbsp;nbsp;nbsp;mefaifoit dans Ie coeur: amp; comrae
U Vers la fin d Ottobre la .. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ePe gft bonne , je Ie repete encore, elle a pitiéde
Entrenen nbsp;nbsp;nbsp;qq, mg donnanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^3 ge ’ e je pi- faire de la peine, quand elle s’en apperqoit; amp; je
2vec !a M. demanda par nbsp;nbsp;nbsp;fe ne n’aitribuë qu’a fon xèle pour 1’obéiffance aveugle
Supérieure, rois fi ma Sceur nbsp;nbsp;nbsp;Car je 6c pour la grace Molinienne , tout ce qu’elle m’a
' nbsp;nbsp;nbsp;Iqai ce que je répondis a cette heme a ^ar ^j^^ P ^6 converfion qui paroiffoit affex dur,
parlois ü peu, que quand nbsp;nbsp;nbsp;^ePe. gn quoi je crois qu’elle faifoit violence a fon na-
quelque chofe a une nbsp;nbsp;nbsp;p eq.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ainfi dans cette occaüon elle ne m’infoka
Z», nbsp;nbsp;nbsp;Bilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SlJ Xt do ft «ndre i lafign.wr. .n lui
vris même plus que de coutume, ayant pour iors TEfprit beaucoup plus libre, 6c comtnengant ènbsp;refpirer dans la lumiére des miféricordesde Dieu,nbsp;que je voyois fort grande fur nous. Je me fou«nbsp;viens que je lui témoignai bien de l’édificationnbsp;de fa Communauté; 8c je ne fgai comment celanbsp;vint a propos que je lui dis, que j’aurois plus ap-ptéhendé que jamais d’avoir a confeiller desfilks
i .. - nbsp;nbsp;nbsp;—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j----j— nbsp;nbsp;nbsp;—^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»
s’en étoit éxcufée, 6c lui avoit dit qu’elle la laif« foit a fa Confcience.
Je penfois qu’elle dut fort louer la Mpe Agnèt de cette réponfe; amp; en effet elle 1’eftimoit fansnbsp;doute: mais cependant elle ne lailTi pas de mcnbsp;demander fi je n’écois point bien furprile qu’ellenbsp;Teut laiCTée dans cette liberté , fuppolé que lanbsp;fignature fut un fi grand mal que noustémoignons
Itoïl ZuUrc'hofalndiffé.ent», amp; je m’m- demandan. qu'elle laconfe.Uat; rna» q»,, a Me.e
_____ _ ^
niiand il v en a qui demandent confeil, fi elles Ie croire. Je répondis, que dans la conjonéture doivent entrer en Religion, 6c oüj paree qu’il oü font nos affaires, la Mere avoit pu croire êtrenbsp;ne fervoit plus de rien de voir une Maifon bien obligée d’en uier ainli , furtout, paree que quandnbsp;réelée comme étoit la leur, quand on n’y étoit les perfonnes en font a demander les avis par for-pas a couvert de deux fignatures,que je craignois me, leur réfolution eft déja ptife ,8c que lescon-autant 1’une que l’autre, celle du Varmulaire 6c feils qu’on leur donneroit ne (eiviroient pas a lesnbsp;celle des Contrats des filles. Cela la furprit , foutenir, mais ^ off en fer M. l Arche vet^ue. Ellenbsp;mals en riant, car je Ie difois moi-roême gaie- me dit encore qu’on étoit fort étonne que mesnbsp;ment 6c d’une maniére qui nela pouvoit bief- Sceurs euffent figné, mais furtout celle qui étoitnbsp;fer e’lle me fit parler fur la fignature des Con- auprès de la Mere Agnes ¦, 8c qu’il fembloit quenbsp;trats 6c je lui en dis quelque chofe , qu’il me quand il n’y auroit eu que la conüdération de fanbsp;fembloit qu’elle écoutoit afléx bien: maïs pour- Tante , cela Ten auroit empêchée; 6c qu'ellenbsp;rant a la fin, elle conclut comme pour Ie met- plaignoit la Mere^ Agnes, qui fouffriroic aflurc-tre hors d’atteinte du fcrupule, que leuts Conf- ment beaucoup d’avoir auprès d’elle une perfoii*nbsp;titutions leur avoient réglé de ne point recevoir ne qui lui fevoit oppofée de fentiments. Je ré-
pon-
-ocr page 214-'Relation de la Terfdeutkn des Religiettfes de 'Port'Royal nbsp;nbsp;nbsp;^c'. f^vr\fgt;r%pr^^A nbsp;nbsp;nbsp;^11.______f. I,!I. Elle eft ¦ étrange- -nicr.t tou-chée du changementpoitit’étrangeroent éconnée de ce changement. Je figne , amp; qu elle prefloit fort pour retourner a qii’on luinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q^enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étrangcment touchée, mais Vort-Royal, ou elle promettoit qu elle les gagne-chute deia a quelles rolt toutes. J’appréhendois fi fort qu’en cfïej elleSi.Candi- Sh avoicappns, , nbsp;nbsp;nbsp;, o- mais mé- mediocrement etonnee; ocqu eprouvant; diocrement éxtrêmltés on iious réduit, il n’y avoit pas grand ne l’entreprit, amp; qu’en feliant a ma Soeur Flavie^^-.nbsp;jó™quot;qu.eii5fujet de fe furprendre, qu’il s’cn trouvat qui s’af- elle n’achevat de renverfer toute la Maifon, quede^fonchan-leüïnt en folbllflentt; qu’il n’en avoit pas tant fallu a S. la plus ordinaire priére que je fis long-temps agement, Sanbsp;voyant Ie Vietre pour lui faire rénoncer Jefus* Chrift; amp; fon fujet, étoit celle-ci:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i ÉceftTmê' sue les voies dont on fe fervolt pour nous con- earn, £5’ fupflanta earn Je penfois que ce fut prier rl'icmdes meSoeur,amp;traindre a obéir centre notre Confcience, fe- —..11= nbsp;nbsp;nbsp;1..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;------u. . ti’une autre qui avoitnbsp;aufli figne concre elle pour la Maifon, mais q’a été pour ellede Dieu, roient auffi propres a faire rénoncer la foi, qu’a amp; pour la Maifon, puifque Dieu fa par fa perfuader dc figner. Elle n’eut rien a répondre féricorde, li heureulement prevenue amp; abbatue a b^es ,^qui ..«I... c. O.i..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n riQ 1,1. C. i-ii^i...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—1- -...'..11.. 1.,. « r^rra r- .. o_ _nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;— point parti'de mon cceur qu’au moment que je nous femions des larmes dans une terre féche, dé üluai ma Sceur Angeh^ue Thérèfe fous la potte de ferte amp; fans chemin! Et qui auroit jamais pucroi-Ste Marie en y arrivani a minuit. Une nouvelle re que nous les duffions moifionner dans 1’an-lurriére fe leva pour mol a cette heure la, quand née mêtne? Certes je ne m’y attendois pas, amp;nbsp;je la vis fe jetter a mes genoux,amp; me dire qu’elle tant que je pouvois etendre ma vué, je ne vo-étoit l’enfant prodigue, qui aceufoit fon péchéamp; yois qu’un grand Pays inconi^u.^d ou il mc fem- Ie vouloit pleurer toute fa vie. Et ma Soeur Ma rie Claire, qui me paria dans Ie même fens,ache-va non feulement d’efluyer mes larmes, mais denbsp;combler me joie. Nous n’en fommes pas encorenbsp;1^, amp; il a bien falu palier de maux'aifes heuresnbsp;avant que d’y venir. Dieu mc donna pourtant fur leur fujet une Ji™^Jf®°”penfée, ou plutót un mouvement,qui me fitim- nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lav ftn coeut ce preffion, comme fi c’eut été un gage de la mifé- différents de ceux qu’on éprouve dans les chófes, tu verf. dn PC ricorde qu’il me vouloit faire efpércr pour elles. oü les lens ont quelque part; amp; fi purs, qu’ils fe Dieunbsp;quot; Car quelque temps après, comme ie priois fort peuvent mêler avec les piusgrandes amertumes,nbsp;pour elles, mais avec affez peu d’efpérance, m’i- fans qu’elles en puilTent altérer la douceur. J’ennbsp;maginant qu’il étoit prefque impoffible en ce parle ainfi, paree que l’on fent fort bien quec’eftnbsp;temps-ci qu’une Religieufe de Por/Reyrj/fe rele- Dieu qui les donne, amp; que ce n’eft point unenbsp;vk d’une telle chure, il me vint dans l’efprit ce paix femblable è celle que Ie monde peutdonner;nbsp;f du Pf, loi; ^oniamplacuerunt fervis Jitis lapi- car celled eft indépendante de tout; amp; fans quenbsp;des ejus^ amp; ejus miferehuntur, felon la tra- rien change au dehors ni même au dedans, Dieunbsp;dudion qtic j avois luë dans les heures; (Vos la fait lentir quand il lui plait; elle fublifteau milieu LV, Aftions de graces Relation pondis que cette éxpérience prouveroit au moins ne la cap. que ce n’eft point des confidéraüons humainesnbsp;delaM. amp; des intéréts de familie, qui nous font réfiftcrnbsp;Ang. de a ia fignature, comme on Ie ditj amp; qu’il n’ynbsp;St. Jean, a que la Confcience qui nous en donne de 1’é-loignement, amp; la grace de Dieu qui nous foü-tknt: que pour ce qui regardoit la Mere Agtiès,nbsp;je ne doutois point qu’elle n’eut beaucoup d’af-fliétion de ce changement de ma Sceur ; maisnbsp;que du refte elle n’en vii/roit pas moins bien avecnbsp;elle, étant fort alT’urée que ma Soeur n’auroit pasnbsp;perdu en fignant, 1’amitié amp; ie refpeél qu’elienbsp;a pour elle , amp; ne la ferviroit pas avec moinsnbsp;d’afFeétion. Je ne fqai fi elle penfoit entrer dans mes fenti-ments, amp; me confoler en difant tout cela, ou fi elle vouloit me faire parler; mais elle me preflanbsp;enco « beaucoup de lui dire , fi Je n’érois done a cela;amp; je fuis trompee fi cela nelui fit pour lors quelque impreffion. J’avois hare que cette vifitenbsp;finlt, pour aller répandre ma douleur auxpiedsdenbsp;la Croix, que j’étois contrainte de retenir, au-tant que je pouvois, devant cette bonne Mere.nbsp;Je pleural après tout a mon aife; tnais roa douleur ne fe pafla pas avec mes larmes, amp; eile n’a LIII. ^¦nomam amp;c. |
ferviteurs ont tant de zèle pour fes pierres amp; pour Relation fes ruïnes, qu’ils en aiment même jufqu’a lade la cap.nbsp;pouffiérej. Et je penfai que tous ceux qui aimentde laM.nbsp;véritablement I’Eglife,ne devoient pas (e conten- Ang. denbsp;ter d’aimer celles de nous qui fouffroient !a per-St. Jean,nbsp;fécution amp;la dellrudfion de leur Maifon avec unenbsp;fermeté, qui eft Ie don de Dieu amp; non leur mé*nbsp;rite; mais qu’ils devoient étendre leur amour amp;nbsp;leur compafljon fur celles qu’une fi grande chutenbsp;avoit réduites en poudre, puifque Dieu pouvoitnbsp;aulS-bien de cette pouffiére en faire des pierres,nbsp;que des pierres en faire des Enfants d’Abraham ;nbsp;éc cela me laifla un mouvement de confiance amp;nbsp;de tendreCTe, qui fit que J’en priai Dieu depuisnbsp;pour elles amp; pour nos autres Sceurs, avec biennbsp;plus d’afFeétion amp; d’efpérance, que fa grace lesnbsp;pourroit rclever quelque jour. L’on me dit auffitótque ma Sceur Candidezvoit _L1V. fes pieds, qu’elle lui a confefiTé fa faute amp; prig lafurpaflent défente de la Coenmunaute centre celles qui l’op-'°“tnbsp;primoient avee rant de dureté, que leurs éxcèsnbsp;ont été fon inftrudion amp; lui ont fait futr un par firer.^“nbsp;ti, dont elie a reconnu fi vifibleinent 1’iniquité amp;nbsp;la tirannie, Que de gerbes de conlblations amp; denbsp;joies Saintes Dieu nous preparoit, pendant quenbsp;bloit impoffible que je pufle fortir par aucunnbsp;chemin, qui ne dut être prelque aulS long quenbsp;ma vie. Cependant je commenqois tout a fait ï chanter les juftifications de Dieu dans Ie Heu dé raon pé-lérinage; amp; fa conduite me paroKToit fi jufte, fi q.ydle rendnbsp;Sainte amp; fi pleine de miféricorde , que je me a Dieu- Cenbsp;trouvois fouvent dans des fentiments de joie tous'l“^ |
lt;St il me fouviendra route cna vie de la confqla- Relation tion que j’y ai goütée. Je me trouvois auffi bien de la cao.nbsp;plus en liberté en ce Ueu que dans Ie ChcEaï,carde laM.nbsp;il n’y avoit d’ordinaire que la Soeur Converfequi Ang. denbsp;me girdoic, amp; ainfi je me profternois a laCom'St Jean,nbsp;munion de la Meffe amp; felon ma devotion, fai-fant routes nos cérémonies comme chez nous; cenbsp;que je ne pouvois pas faire au Ghceur, oü eilesnbsp;n’en font aucune a la Mefle, que fe lever au pre-
Relation lieu de tous les fujets d’afflidtion qu’on a au de-dc!acap.dans amp; au dehors: nik vuë de mes pécbés, ni detaM. k douleur de ceux de mes Sceurs, ni Ie peril ounbsp;étoit éxpofé notre Communauté amp; nos Amis ,nbsp;ni les atflidlions de l’Eglife , ni me* peines parti-cuHéres d’etre abandonnée feule fans confolationnbsp;éxtérieure n,e m’en ótoient point Ie fentimsnr.nbsp;Tout cela fubfiftant, ma paix amp; ma joie fubfif-loient auffi; mais pour la joie, elle n’étoit que
¦Relatim de la Terfdcutk» da Reügieufes de Tort-noyal 1664 » ^
Ang- de St, Jean.
paffagére, amp; il n’y avoit que la paix qui confer- mier Evangile,amp; pas feuletnent au dernier. Ainfi vat mon coeur amp; tnon efprit dans ierépos,quand je ne pus m’empêcher de témoigner a la Merenbsp;la nuit revenoit après Ie jour, amp; que ces mouve- qu’elle m’avoit procuré une grande confectionnbsp;mentsd’une confolation fenfible, qui charmetous de me permettre d’aller a cette Chapelle, oc quenbsp;les roaux, écoient paflés 6c m’avoient laiffé dans cela me tenoit lieu de grand-Meffe^ paree /
Ie fentitnenc de mes peines. nbsp;nbsp;nbsp;entendois routes les paroles diftinctement. El e
LVI.
En ce même-tetnps, qui étoit au mois de No- en fut bien - aife; amp; cette occauon me la On iuidé-vembre, la Mere vint au matin dès 5 heures amp; permiffion d’y aller toujop depuis. Encorenbsp;fend deplus jemie me trouver, pour roe dire qu’elle me prioit que je retournaffe a la deuxiéme MeueauGnceur,nbsp;t' hcEur-on cic trouver bon de ne pas venir au Choeur, com- les Fétes amp; Diraanches, j’entendois toujourscet-lui*ermet me de coutume, pout quelques jours; amp; que 1’on te première a la Chapelle, mais ma devotion ynbsp;feulemcnt me meneroit entendre la Mefle a un Oratoire de diminua , depuis qu’elles eurenc a la place d’unnbsp;fi’^^S^jl’infirmerie, qui répond fur TAutel. Je lui ré- Prêtre de S. Paul qui la difoit fort bien , unnbsp;un Oratoiiepoti^*®nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feroit tout ce^qu’il lui plairoit, amp; Chapslain qu’eiles reprirent, qui la difoit avec
l'cpaté. que je lui ferois obligee qu’elle en ufat toujours une precipitation épouvantable, 6c un garqonqui-avec mot avec une entiére liberté; que je nevou- y répondoic, qui prenoit a cache de ne rien dirC'. lois incommoder perfonne. Ce fut ia première que les deux derniers mots de ce qu’il devoit ré-occafion qui fut Caufe que je n’allai plus a l’Offi- pondre. Ce qui me donnoic une diftradtiond’im--ce Sc je n’ai pu fgavoir tant que j’ai été la, la patience plus contre Ie Prêtre qui lefoufFroic,quenbsp;railon pour laquelle on m’avoit fi fort renfertnée; contre ce pauvre gargon qui croyoit, je m’aflTu-.nbsp;mais i’ai appris icique c’étoit qu’une deleuisbien- re,être fort habile d’avoir trouvécette inventionnbsp;faitrices (nommée Madamenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui eft paren- d’aller plus vite: car je m’appercevois qu’il Tap
te de ma Soeur Geneviéve de l’lKcarxalio» , 6c prenoit a d’autres petitsgargons, qui fedonnoient:
Qui avoit fort envie de me voir, y étoit entrée, bien de la peine l imiter cette brouillene , a quoi ^ V avoit demeuré quelques jpurs en ce temps, ils ne pouvoieot prefque atteindre, quelque dili-la ce Qu’elles ro’ont cache lout Ie temps que j’y gence qu’ils filfent. Je Ie dis un jour aux Meres,,nbsp;ai é’é. Je fus done entendre la Mefle tous les qui ne pouvoient pas tant Ie remarquer de leurnbsp;iours en cette Chapelle, amp; il n’y a point de lieu Choeur; mais elles en rirent, 6c me dirent quc:nbsp;au monde oü j’aie tant eu de déxotion; elle eft ce Prêtre venoit de TArmée, oü il étoit Aumó--derrière TAutel, 6c on entend diftinaement tou- nier de quelque perfonne de Cour , 6c que ce-t«onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d\i Prêtre au lieu que dans Ie la Tavoit accoutume k éxpedier fa Meffe, Que;
Chrpur^on étoit quelquefois ^ 1’EvangiIe de la Ton appelloit Cela une Meffe de Chafleur. //-M ff aue je ne fgavois fl elle étoit commencee , lie fedimus ^ Jlewmus cum recordaremur Sion, H,
^ ^nd ce font des Prêcres qui parlent bas. De plus y avoit bien des occaflons qui en faifoient fouve-cet Oramire eft pauvre ,fans nul ornement, qu’un nir.
grand tableau de la Sépulture mal tak fur un Au- j’ai oublié de dire que ce fut dans Ie mois d’Oc- EVIIi:. tel trés mal orné; enforce qu’il n’y avoit rien denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tobre, ce me femble, quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mon Pereécrivit unnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sé-
plus magnifique qu’i Por# - Roya/; mais il yen avoit nbsp;nbsp;nbsp;billet a la Mere Supérieure.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 la fupplioit de me
Lvn. nbsp;nbsp;nbsp;aflex pour éxciter la piété, qui n’a pas befoin desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;montrer fon billet, 6c denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me permettre de luinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que
Confolatioiichofes qui attachent trop les fens , pour tranfpor- nbsp;nbsp;nbsp;écrire trots lignes de ma main pour Taffurer moi-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k» Peter
Tout
.1 -------r. c’étoit la
gfö’i/j /oBt premiere fois que j avois vu depuis ma prifon des moni, iue leur ‘vie e/? euch^e ave'e Jefus Chrifi marques fenfibles que mon Pete penfat a moi, Scnbsp;Dieu.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il fut encore au monde. Et comme il n’y a
point de penfée pénible qui ne vienne dansTefprit
ea.
nieoi de quot;quot;g jg cie voir véritablemenc par mon etat au mon fang fut éenu en Tappetcevant; car ?uidYfoifiarang de ceux qui S.^ PW dit ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-----,
qu-clleref- jgr fon coeur dans les plaies de Jefus-Chrift quej’y méme comment je me porcois, paree qu’il ^ttcftpara- adorois tous les jours, 6c oü j’avois placé en plu- pouvoit fe concenter que d’autres lui diffent queSet'dr'nbsp;lion. Sa ficurs demeures differences toutes les perfonnes je me portois bien, quand on me cachoic a touc^'^®nbsp;pévotion y ye je voulois avoir 6c aimer en lui, 6c avec qui Ie monde. La Mere entra avec ce billet dans fa*'’®'nbsp;voccaTion'* je me regardois enfévelie dans Ie mêmc tombeau, main, done elle me moncra Ie deffus en me de-du'^changc- ne trouvanc point de plus grande confolation mandant fi je reconnoiffois cette écriture
' nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;___r. ^ nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-.IVnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•
Chapclai qui difoirnbsp;Meffe avecnbsp;beaucoupnbsp;de précifi.nbsp;Utioo..
Je voyois des merveilles dans cette condition.
-ocr page 216-Relatie» dels VerfécutioH des Tieligku/es de Port-'Royal ï66^, amp;c. K.elation en eet état, il m’eft paffé cent fois dans 1'imagu de k cap. nation que les perfonnes qui m’étoient les plusnbsp;dc la M. chéres feroient peut être mortes- qu’on ne rne Icnbsp;Ang. de difoit pas, méme par pitié pourm’cn épargnerlanbsp;St. Jean, doulcur; amp; vcritablement je n’étois point afluréenbsp;du contraire, je répondis pourtant fans faire pa-roïtre d’cmotion, que je connoiüois fort bien lanbsp;main de mon Pere. Eüe me donna Ic billet a lire, qui me confola doubleroent, tant d’y voirlesnbsp;marques de fa bonté pour moi, que d’y apperce-voir auffi fa ferroeté: car ce billet étoic alïcz hautnbsp;lur Ie traiiement qu’on nous faifoit, quoiqu’il tutnbsp;auffi fort civil pour la Mere. Elle me dit d’écrire Ie billet que mon Pere ^.^fouhaicoit pour lui dire de mes nouvelles,amp; riennbsp;Biiïeruéré-pltis. Je Ie fis,amp; y ajoutai feulement deuxoutroisnbsp;ponfeaM. lignes de recommandation pour M. d’^»gerr amp;nbsp;fon Pere, p^^j- fnoj] fj-ére de Luzanci, amp; je Ie donnai afinnbsp;óter‘ju’on Ie portat a la Mere. Mais elle même menbsp;desrêcom- Ie rapporta un jour ou deuxaprès,amp; me ditqu’el-niandatior.s jg prioit de Ie récrire,amp; d’en óter ces recom-amp;oquot;’mandatiors, paree que M. 1’Archevêque ne fou-haitoit pas que je parlaffe du tout de M, dlAngersjnbsp;ni de mon frére. Je Ie fis, comme elle me l’or-donnoit, fans lui rien dire d’une chofe fi dé-raifonnable. Mais je ne fus pas fachée de cenbsp;que j’apprenois par la une nouvelle que j’avoisnbsp;fort envie de fqavoir, paree que je dévinai auffi-tót qu’il n’y pouvoit avoir d’autre caufe de menbsp;faire cette défenfe, finon que M, de Paris étoitnbsp;mal avee M dyAngers ^ fans dome i caufc qu’onnbsp;auroit fait imprimer ia Lettre. Je me Ie tinsnbsp;pour dit, amp; remerciai Dieu de la grace qu’ilnbsp;lui faifoit d’ofer bien fe declarer ie protedeurnbsp;de l’innocence, dans un temps oü je penfois quenbsp;tout Ie monde feroit tenté de demeurer dans Ienbsp;filence, comme les amis de Job, par 1’étonne-ment de la grandeur de notre affliétion amp; denbsp;l’état oü elle nous avoir réduites, qui paroifloitnbsp;fans reméde. Je vis encore un billet fcmblablc que mon Pere Elle voii un écrivoit a la Supérieure a deux mois de la , amp;nbsp;autreBiiict qu’elle me montra Ie jour de Noë/, me permet-gue M. fen encore d’y faire réponfe,amp; c’eft tout cequenbsp;eedt Tla” j’ai eu de confolation en dix mois, en y ajoutantnbsp;M. Supé- un petit billet figné (*_) Jean Ie Normand, dontnbsp;neuie. jg reconnus bien Ie caraétére quoiqu’un peu dé-guifé, amp; qui me donna la plus grande joie dunbsp;monde. J’écrivis deux lignes au bas, la Mere miCnbsp;LXI. regardant entre deux yeux , amp; ce fut tout j maisnbsp;c’étoit beaucoup d’apprendre qu’un ami étoit ennbsp;Emrcticn*^^' liberté, puifqu’il me venoit chercher, car fou-qu’ciic a ventje ne fqavois s’ils n’étoicnt point ecus bannisnbsp;OU en prifon, amp; de voir de plus que les amis denbsp;gu^óniadif- I^ieu penfoient a une pauvre abandonnée, qui nenbsp;penfea’aflis-fe comptoit pIus qu’entre ks morts, cela me re-ter auxSet» donnoit la vie. reviens \ k fuite de mon hiftoire. Quand ( # ^ C eft 1 illuftre Monficur Hatnon. |
1’Avent s’approcha, ce fqus que je feroit un J/- Relation fuite qui les prêcheroit, amp; je dévinai: amp; leur fis dc la cap.nbsp;avoucr que ce feroit Ie Pere Nouet, dont j’avois de laM.nbsp;eu quelque conjeéture. J’avois prié la Supérieure, Ang. denbsp;dès Ie commencement que je fus chez e!le,qu’e'- Sc. Jean.nbsp;Ie me difpenfat d’ailcr aux Sermons de ces bonsnbsp;Peres , amp; elle me 1'avoit accordé bonnementnbsp;fans m’en demander la raifon.qui n’étoit pas mial-aifée a déviner, m’ayant affurée qu’elle ne défi-roic point me contramdre en rien. Néanrooinsnbsp;je ne m’étois pas encore fervie de cette difpenfe,nbsp;paree qu’ii n’y avoic point eu de Jefuiies qui leurnbsp;eut prêché jufques la , finon en des Conférencesnbsp;particuliéres, oü clles ne me prioient point d’al-ler. Je priai done pour lors la Supérieure denbsp;trouver bon que je ne fulTe point aux Sermonsnbsp;de l’Avent, puifqu’elles avoient ce Prédicateur; amp;nbsp;que je me contenterois d’entendre S. Bernard,nbsp;dont elies m’avoient prêté les Sermons, qui ontnbsp;été tout mon entretien. La Mere m’en témoig-na un peu de peine, amp; qu’elle étoit étonnécnbsp;que je fifle cette difficuité, ce Pere écant unnbsp;fort bon Prédicateur, amp; qui ne leur parloit pointnbsp;de difpute. Je lui dis que s’il n’avoit pas accoutumé de la faire, il s’en aviferoit peut-être a mon occafion:nbsp;mais que fans cette raifon, j’en avois une autrenbsp;qui m’obligeoic de ne me pas éxpofer , en écou-tant ces Peres j a renouveller dans mon efprit Ienbsp;fouvenir de beaucoup de chofes que je tachoisnbsp;d y efFacer , öc que des objets prefents peuvencnbsp;quelquefols rappeller j que je me trouvois d’autantnbsp;plus obligée de prendre foin de mon ame qu’ellenbsp;étoit plus abandonnée de fes Pafteurs: amp; qu’ainfinbsp;n’ayant rien tant a craindre, dans une afHidtionnbsp;comme la notre, que de laifler altérer dans monnbsp;cceur la cbarité que je dois conferver pour ceuxnbsp;qui en font les caufes fecondes, je me croyoisnbsp;obligée de ne point commectre ma foiblefle dansnbsp;des occafions comme celles - k , qui me pour-roient peut-être donner des penfées , que j’étoisnbsp;bien - aife qui ne troublaiïent point Ie repos de manbsp;folitude. J’ajoutai, que li elle vouloit, pour ca-cher cela a la Communauté,qu’elle me témoignanbsp;qui letrouveroit bien écrange, je n’irois point dunbsp;tout au Choeur, comme je ne Ie faifois plus déja,nbsp;a caufe qu’elle me 1’avoit dit pour Ie lujet dontnbsp;j’ai parléj amp; qu’ainfi on ne pourroic juger autrenbsp;chole, linon qu’elle auroit eu ordre de me refler-rer davantage, ce qui ne les fcandaliferoit pas. Elle trouva la proportion bonne de la forte, amp; j’en ufaiainfi loatV Avent, n’ayant en tout bougénbsp;de ma prifon enfermée feule nuit amp;jour, finonnbsp;pour aller entendre la Meffe dans cette Chapellenbsp;avant Ie jour; de forte que je ne voyois o’ordi-naire créature humaine que ma geoliére ,que i’onnbsp;fne changes en ce temps-k. Ce qui fut encorenbsp;favorable a ma folitude,paree que celle-k n’ofoitnbsp;pasouvrir la bouche,amp;que nous ne nous faifionsnbsp;que de grandes révérences. |
-Relation de la Terjicution des Religieufes de Tort-Royal i66^ j amp;C, nbsp;nbsp;nbsp;33
Relation H faot que j’explique que je tne crus tout a fait toire, pour en eloigner la diitradlioni a 1’endroic Relation de la cap. obligee d’en ufer comme je fis pour ces Sermons ou je travaillois, pour tne garentir de la curiofité de la cap.
delaMi des Jéfuites, amp; que la raifon que j’alleguai etoic amp; de I’attache a mnn nbsp;nbsp;nbsp;r.-------- j- i-
Ang- de St Jean
_ __ _ nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ----------, nbsp;nbsp;nbsp;1 luipactence ou I'indif-
de cette peine , quoique j’en eufle eu tant d’au- crétion ne me fiffent taire des fautes, quand on
queries nbsp;nbsp;nbsp;mals jc me déftois de TOoi même amp; je Craig- venoit interrompre ma folitude par quelque vi-
ions qu’eilenois de m’y éxpofcr, trouvant qu’elle me feioit fite.
dangereufe qu’une autre, fi j’avois commen- Les grandes Fetes, que nous devons chanter auJfftrraons'-é d’y donner lieu. Je ne me fouvenois prefque Matines, je me levois quand je pouvois m'éveil-desjèlukJ plus d’cux datis notre affaire prefente-. il nj avoit Icr quelquefois des minuir, ou a une heure ou \
Eiienecon-plug nug nbsp;nbsp;nbsp;l’Archcvêque dont l’idée rempliffbit deux, amp; te chamois de même tout ce quejepou-
lidere
que*
^ ------- ^ js. s.uau'.vji.a uc ulcluc tuui V.C qucjcpoii*
D.eu dansquot;^®’' imagination , comme n’ayant plus affaire vois chanter de Matines, car je n’avois pas affez cciix qii laqu’i lui: mais encore ne fentois-je pointd’aigreur de voix pour chancer tous les Pfeaumes, amp; jemenbsp;yerfciment. de fa conduiic. Je m’occupois plutot a le confi- concentois d’ordinaire de chanter le V’-nHe ,nbsp;dérer comme Miniftre de Dieu, qui faifoit par I’Hymne, les Anciennes amp; les Repors que jenbsp;lui, pour I’avantage de notre Maifon, des choles fqavois, amp; de reciter le relle. Et routes les Fê-qu’un plus S. Evêquc n’auroit pas pu faire, amp; tes ou Ton doit chanter Laudes, je chantois Tenbsp;que je voyois dans le deffein de Dieu être tout Tieum^ les Anciennes, I’Hymne amp; Beneditius finbsp;a fait utiles a la plupart de nous,amp; tout a fait né- je le pouvois. Poor ce qui eft de cela, je vou*nbsp;ceffaire pour moi: de forte que je ne pouvois drois qu’on eut vu combien cela eft beau amp; dé.nbsp;lui vouloir du mal^ car jè croyois que Dieu en vot de fe trouver ainfi feule au milieu de la nuitnbsp;avoit eu ^ faire iamp;je lui aurois bien fouhaité pour a bénir Dieu dans une prifon en chancanc fesnbsp;récompenfe , non pas du mal qu’il nous fait, louanges , fans pouvoir ecre entenduë que denbsp;mais du bien qu’il nous procure, de plusgrandes lui, 6c fans entendre quoique ce foit, qu’un pro.nbsp;graces que celles qu’il fe propofe peut-ecre lui- fond filence au milieu de cette grande Villenbsp;même pour le fruit de loutes lespeines qu’il fe dont on ne ceife denrendre le bruit qu’a cettenbsp;donne a déteuire dans Tort-Royal ce que Dieu y heure-la, car jufques a plus de onze heures lesnbsp;a édifié.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Carofles roulent encore r cela a quelque chofe de
LXIII. Qjjjg le temps que je ne fortois plus les Fetes plus beau amp; de plus raviflant qu’on ne peut dire.
les Dimanches pour alTifter au fervice, je fis Mais après tout, il faut auffi que j’accufe ma pa. dansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;une Eglife de ma prifon, 6c j’y chantois prefquenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reffe; car il étoit des jours que le fommeil m’ac'
shamble. nbsp;nbsp;nbsp;jQUt 1’Office feule ces jours.la a nos heures erdi-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cabloit fi fort , quand je diibis mon O/Sce Ja
naires. Je chantois de même ce que le Choeur nuit , que je n’en avois pas plus de dévotion , chante aux grandes MeiTes, quand je le fgavois quoique e’en fut un fi beau fujet , 6c que toutnbsp;bien 6c au rooins le Kyrie ^ Gloria in excelfs ^ mon éxercice n’écoit que de iurmonter 1’envienbsp;Credo , SanRus isf ^S«us Dei; 6c je fuivois en de dormir, ce qui me mortifioit trés-fort, amp;nbsp;eiprit tout ce que le Prêtre dit dans le Sacrifice,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étoit caufe que quelquefois je ne me levois qu’a
car elles m’avoient prêté un Meffelj de forte que nbsp;nbsp;nbsp;trois heures 6c demie pour tacher d’avoir plus de
- ua
_____ ___________ j~ .w.o V... luul, oe m appnrent a m’en fervir: mais ce m’é»
mêrne*quot;mes Proceffions feule autour de notre toit auffi par rencontres un bon éxercice de pa-chambre en chamant Afferges me, 6c mon tience, car je n’y étois pas fort adroite, amp; je me intention étoit de chaffer par cette afperfion tou- fuis-viip h,frr» a^^-. \------- - nbsp;nbsp;nbsp;-
le temps quejedonnois a entendre la grand-Mefle liberté d’eipric 6c d’atcention. de cette forte alloit au moins h une heure 6cde- j’eus obligation a ces bonnes Meres de m’avoirnbsp;mie- ainfi il ne m’en reftoit point a mennuyer, donné le moyen de pouvoir ainfi faire mes dé*nbsp;route ma matinee étant auffi remplie que fi j’eufle votions la nuic, paree qu’ellcs me donuérentnbsp;fuivi la Communauté chez nous. Je faifois de fufil, 6c m’apprirent a m’en fervir
----
------------- vju uii iiouveroit quelque.
(•) En tenant une Croix a la main 8c chantant ce fois dans les ordures^Sc qui feroient d’une grande
qui s’y deroit dire; amp; de même de 1’eau-bcnite les cotiimodité, car j’épargnois les ttioindr^ alt;-«.
itrïltri nbsp;nbsp;nbsp;—
.wu. v-iijicmuic prifonniére, hors dé touce connoiffance, qui ne peut ni avoirnbsp;ni chereber les chofes qu’on trouveroit quelque*nbsp;fois dans les ordures amp; qui feroïpnr a'—
______, ctti j epargnots les moindrés dra-
chambre. nbsp;nbsp;nbsp;£nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;obli-
Helation de la Verjérui'm des V.eligkufes de Tortlt;¦ quot;Royal nbsp;nbsp;nbsp;^e,
Relation ot.ligée com-se d’un fort grand préfenr. Ce delacap. n’eft pas qu’elles me refufaflenc rien , au con-de Ia M. traire elles me preffoicnt toujours de leur de-mander routes chofes: mais outre que je n’avoisnbsp;pas d’inclination a Ie faire, je croyois qu’il m e-toit utile de m’enrichir, autant qae je pouvois,nbsp;des thréforsdela pauvreté, done je n’avois jamaisnbsp;eu la clef que depuis que j’étois la, la charité denbsp;Port Royal allant trop au devant des befoins pournbsp;donner lieu d’éprouver l’avantage qu’il y a a fenbsp;pouvoir pafler de beaucoupde choles, qu’on ne
Ang. de S't, Jean.
l’é’x’périence qu’eÜes ne font pas nécelTaircs, puifqu’on s’en paffe bien lorfqu’on ne les a pas,nbsp;amp; qu’on n’ofe les demander,
Parmi tous mes maux je difcernois bien tous
LX!V.
Eik fe iert ces biens amp; tous ces avantages; amp; quand Dieu
ce touc ce
tfiftedans nbsp;nbsp;nbsp;...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
fbn état, aétions de graces que je me trouvois obligee de pours’occu-rendre- car laiffant a part la nature, qui nenbsp;ticuUac-^'^ comprend rien dans les chofes de Dieu , la foinbsp;mem de me faifoic voir toutes fortes de biens féparés de
qu’ils ne cherchent que Ie bien amp; l’avantage de Relation leurs Entants, contre qui ils fe fachent pour les de lacap.nbsp;corriger.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la MV
parer, ni a celle d’un bon Pere, ni a celle d’un Ce q:i'elle
Madame de Rantzau m’a quelquefois juftifié Ang, de de la forte Ia conduite de M. l’Archevéque ; Sc. Jean,nbsp;mais je lui répondis aufli une fois , peu avantnbsp;que je fortiffe , qu’il feroit difficile de ia com- LXV.
s’apperqoit être fuperfluës que quand on a fait ture plus proportionnée è fa maladie amp; a fa foi de M.
Médecin : que Ie premier a de 1’amitié , Ie fe-cond de la difcretion; amp; que s il ote ie pain a vent Jufti-un malade , c’eft pour lui donner une nourri- fier lacon-
m’appïiquoit quelquefois a confidérer ie bonheur vai pas, elle Ie pouvoit affsz comprendre. Ce-
bleffe, jufqu’a ce qu’il fe fok fortifié; mais que que. Eikne d’abandonner les ames, comme faifoit M. l’Ar-dciiiequcnbsp;chevêque , fans Sacrements, fans coniëil , fansnbsp;conduite, fans confolation, ce n’étoit plus faire donnée*dequot;'nbsp;Ie Parteur amp; Ie Médecin, mais ... je n’ache. Dku.
pouvois me fatisfaire dans les pendant j’ai fouvent mis cette dureté au rang
des graces que Dieu me faifoit , pour la raifon que je viens de dire, amp; auffi paree qu’clle menbsp;délivroit de toutes les vifites facheufes amp; inuti-les, que l’on m’auroit obligée de recevoir, finbsp;Tour toutes fortes de maux dans cette condition, oü l’on avoit pris 1’autre parti (de paroitre zélé pournbsp;il m’avoit réduite. Je groffirois trop ma Rela- rnon bien amp; pour ma converüon.) Ainfi il menbsp;i’amout de tion, fi je voulois éxpliquer tout ce que je voyois fembloit que je n’avois du tout rien a faire qu’anbsp;1» Vétité. Poe oela, amp; toutes les circonftances qui me fai- confentir a tout ce que Dieu faifoit pour moi ,nbsp;foient admirer la Providence de Dieu fur monnbsp;ame, qui m’avoit retirée de toutes les occalionsnbsp;d’affoibliflt:ment,pour me faire faire’pénitencedenbsp;mes fautes paffées, amp; des mauvaifes habitudes quinbsp;m’en reftoient dans une folitude, oü tout m’étoitnbsp;lavorable, puifque tout contribuoit a m’humilier.
a me féparer des créatures, a m’attacher a Dieu, regardant feulement avec ie confentement du
amp; il n’y avoit rien que je goücaffe da vantage, que cette difpofuion, qui fait dire fur toutes chofesnbsp;etiam Domine, comme la Cananée amp; l’Ange desnbsp;eaux dans Vylpocalipjs : j’avois écrit ces deux motSnbsp;en gros caradtéres, amp; les avois attachés au piednbsp;de mon Crucifix , paree qu’en les difanr ou les
a me priver de toutes confolations fenfibles, a coeur, il me fembloit que j’adorois Dieu dans m’éxercer dans la pauvreté amp; la pénicence , amp; tout ce qu’il eft, dans tout ce qu’il veut, amp; dans
LXVI.
cela fans être éxpofée a prefqu’aucune tentation tout ce qu’il fait, amp; fera dans ie temps amp; dans que celles qui font inféparables de notre infirmi- 1’éternité Cela faifoit que je me trouvois fi heu-té. La feule que j’aurois dü plus appréhender, reufe , que je n’avois plus de délir , finon quenbsp;qui eut éré la (édudtion que Ie Diable avoit eu Dieu ne m’abandonnk pas.
mon ame, que fi j’eufle été au fond de la Tur-quie, me fervoit a chaffer 1’illufion qui furprend quelquefois l’efprit quand on Ie laiffe tellementnbsp;ebiouir de l’aulorité, qui eft toute Sainte, qu’on
pour objet dans touce cette affaire, ayantétépour Je ne pouvois quelquefois rn'empêcher de té» „ moi la plus aifée a vaincre, paree que Dieu n’a- moigner les avantages de monetatj amp; je mg fou- peut 4’em-voit pas permis que mes ennemis y employaffeut viens que Ie jour de la TouJJai«ls une de mes Me- pécher denbsp;de fortes armes. Car les raifons dont ces bonnes res m’étant venu voir, qui gémiffoit fort de l’é- témoignetnbsp;Mercs fe font fervies pour me perfuader, étoient tat oü j’étois, féparée de la Communion a cettenbsp;affurement fort propres a me fortifier dans l’a- grande Fête, dequoi elle voyoit bien que j’etoistagedefonnbsp;mour de la vérité, qui paroit d’auiant plus foli- fort touchée, je rie pus rn’empêcher de lui dire «at,nbsp;de, que ce qu’on lui oppofe eft plus foible: amp; que quoiqu’elle vit mes larmes, je ne vouloisnbsp;la conduite de M. 1’Archevêque, qui melaiffoit pas qu’elle crut qu’elles fuflent contrairesa la foinbsp;dans un horrible abandonnement, qu’il ne s’eft que j’avois en rEvangilejamp;qu’en l’entendant lirenbsp;jamais mis en peine de fqavoir pendant dix mois a la Meffe Ie matin j’avois admiré que tout Ienbsp;fi j’avois encore de la toi amp; de 1’efpérance, me monde me crue peuc-être bien malheureufs,nbsp;laiffant auffi abandonnée de tout fecours pour quoique je ne virfe perfonne plus heureufe que
---------- r. nbsp;nbsp;nbsp;z.znbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moi, fi je profitois bien de mon état, puifqu’il
parle eet Evaiigile, a la pauvreté, a la douceur, aux larmes, a 1’amour dek juftice, a la
me. donnoit part a toutes les Béatitudes, dont
mtféri-
fe potte 'a croire que ceux qui en font revêtus n’en corde envers ceux qui nous font fouffrir, au zèle ufent qu’avec juftice amp; charité j amp;c que quand ils de procurer la Paix de Dieu a ceux qui troubleninbsp;fe tnettent en colére ils ne péchent point, paree la nótre, a la pureté du coear, qui s’acquiert
-ocr page 219-Relation de la cap.nbsp;de la IVJ.nbsp;Ang. denbsp;S. Jean.
LXVII. EUc re'nbsp;prcnd la Relation defesnbsp;éxeicices.
fer pas dédire; mais elle fourit de ce que je pou-vois me confoler de la forte.
J’écris fans ordre amp; Ians fuite , amp; je n’ai pas achevé mes éxercices ordinaires, que 1’on m’adicnbsp;de marquer en particulier. J’ai dit que la matineenbsp;il ne me reftoit point de temps les Fetes amp; Di-manches, quand j’avois fait ma lefture amp; mes
___ T nbsp;nbsp;nbsp;j._nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X__:____ i_______
point de la piiére. nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la M.
Je m’étois prefcrit d’autres petits éxercices de Ang de piété pour m’aider de tout, amp; furtout de I’inter-St-Je^n,nbsp;ceflion des Saints en un temps, ou j’étois privéenbsp;de I’afliftance des hommes Je prenois cous lesnbsp;mois pour mon protedleur fpécial un des Saintsnbsp;Martyrs, qui fe renconcroit Ie 29 ds ce mois la :
¦Relat}»» de la TerJ^cut'wn des Tieligisufes de Tort Toyal tddd. é^e' la penitence, amp; ^ la fouSrance des perfecutions n’ayant non plus befoin de I’atfenMon de IVfonr Rel^ionnbsp;pour la juftice. Elle fut aflez bonne pour neni’o. que de cede aes veax c’efl r.^ attention de p,ic Kelationnbsp;-----jiCj;... nbsp;nbsp;nbsp;“ pourquol il nc diitraude la cap,’
plus longues, car a' caulbquot;que je comptois ma captiviré'5epüi;
tous les mois, amp; j’y ai toujours dit ou chanté Ie Te Veum^ en aftion de graces de tous les biensnbsp;que Dieu nous vouloit faire par une fi heureufenbsp;perfécution ^ 6c les Mardis de cbaque femainej’ennbsp;faifois aulïi une petite commémoration , pareenbsp;que c’étoit Ie jour de notre enlévement, en difantnbsp;1’antienne Benediliio ^ claritas. amp; cela aulïi-bien
1 nbsp;nbsp;nbsp;_____1.. . nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
chofe de ce que Dieu me donnoit fur quelq'ues vérités qui me touchoient, ou fur quelques en-drohs de l’Ecriture, fur quoi j’avois eu quelque
quefois de petits éxtraits: amp; quand les Religieu-les étoient routes au Ghccur a Vêpres Sc au Sermon (car je park de l’Avent) j’écrivois quelque
penfee, que je croyois qui me pourroient fervir dans ma plus grande afflidion , que deouis oue en les^rehfant; mais j avois une telle apprehen- Dieu m’eut confolée. Car ie n’ai noinr éré denbsp;fioD detie furprife OU de ne pouvoir cacher ces temps, ou je n’aie reconnu que cene atflidionnbsp;papiers, amp; qu il falut que par quelque accident ils étoic une grande miféricorde de Dieu Tn, re.nbsp;tombaüent entre kurs mams, que je ne continuai mes inquietudes nevenoient quedel’aDn'réhenrnbsp;gueres, outre qu’elks m’occupérent tant depuis tl de n’être pas digne d’en bien ufer amp; de nerfilénbsp;divers Ouvrages, de Reliquaires de cire, amp; au- rer jufqu’i la fin. Et cela me donna une nar'nbsp;tres choles, quej avois aflez dequoi employer k ticuliére devotion a adorer tous les jours Ie d^ernbsp;temps que j’avois de refte les Fetesamp;Dimanches, nier foupir de J. C, fur la Croix, auffi-bien quênbsp;auCB-bien que les autres jours.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous adorons tous fes mouvements amp; tous fes
O'”----¦gt; nbsp;nbsp;nbsp;— J
noms de routes nos Soeursde nbsp;nbsp;nbsp;6c des Champs,
des Novices amp; poftulantes de dehors ; de tous nos amis amp; amies; amp; généralement de tousceuxnbsp;pour qui je me croyois parriculiéremenc ob.'igéenbsp;de prier; amp; je les ofïrois tous a Dieu 1’un aprèsnbsp;l’autre, en difant a chaque perfonne Miferere ejus,nbsp;amp; ajoutant a la fin d’autres priéres, comme des
cft fi éxtrême, qu’il n’y a pas de moment jufqu’è la mort, oü nous ne puiflions déchoir de nosnbsp;meilleures rélblutions, amp; laifler éteindre Ie S. Ef.nbsp;prit, furtouc en un temps oii la foi amp; la chariténbsp;font éxpolees a de Cl fortes attaques amp; de fi. fubti»nbsp;les tentations.
Comme je ne faifois point d’exercice étanttou- pas, paree qu’il me fembloit que c’étoit par ce jours enfermée, de peur qu’a la longue cela ne dernier moment de fa vie qu’il nous avoit pard-rae fit malade, je m’aflujettiflois a me promencr culiérement mérité la grace de la perfévérancenbsp;tous les foirs dans ma chambre, qui étoic affez jufqu’au dernier forpir^ amp; que non feukment jenbsp;grande , amp; j’avois Jait comme une Litanie des fgavois, mais même je fentois que notre foiblefle
Pfeaumes, que je changeois* felon ma dévotion. invocatiorT^eVa^Ste^^^rinir^^^^’ nbsp;nbsp;nbsp;une
Cela m’occupoit tout ll temps de ma promena- e Penténdoh car?; I f ’- nbsp;nbsp;nbsp;comme
de, qui étoic de trots quarrs-d^heure au moins,amp; Lin amp; il nbsp;nbsp;nbsp;StexJf
tout 1’hiver jen’allumois point notre lamp^ è cirée de S Tw S
cette beure la, paree que je marchois bien fans S La nbsp;nbsp;nbsp;P-^opre k mes be-
lumiére amp; de plusje menageois encore ce temps eed ‘ iele fds oar^héTirquot;' ^ nbsp;nbsp;nbsp;'out
pour faire d’un peut cordon, dont j’avois befoin ParZ nbsp;nbsp;nbsp;^
pour des ceintures d’Eglife qu’on me faifoit faire: nbsp;nbsp;nbsp;tonfoU,
de forte que la Religieufe qui avoit foin de moi’ „em atlnam nbsp;nbsp;nbsp;confoLtio.
A- nni venoir aflTe?. fniivent a cprrphpnrc-F,. nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« è^atia , mferere
Jefa hone ?a(ior éf Fontifex conpjjionis noflra, LXlX. adjuva nos amp; libera nos, propter nomen tuum. enveKk'stenbsp;Spiritus veritatis paraclete^ müw docens nos lt;^eVierge, lesnbsp;omnibus, ora in nobis , adjuva iniirnitatem mf- Sts- Aoges
Sec. Elle
tram.
SonSta Trinitas, unus Deus, ad lt;juem fujpirat kur imcr-anima mea die ac nolle , afpice in ms mifère^ ceflion de Te nOjtTt,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;point éiS
Enfuite j'invoquois la Ste Vierge^les Saints An- abandonnde ges, amp; un des ordres des Saints que j’avoisdiftt*-
Sc qui venoit aCfcz fbuvent a cette heure-la, ne comptenoil point ce que c’étoit que de me trou-ver ma quenouille a mon cöté, amp; travaillant ac-tuelk.ment dans un lieu, oü 1’on ne voyoit nicielnbsp;ni terre. Elk croyoit que ce lüt faute qu’on nenbsp;m’appottoit pas de la chandelk; mais je lui disnbsp;que j’en aurois bien allumé ayant un fufil, maisnbsp;qu’elle ne m’étoit pas néceffaire pour ce petit ou-vrage, non plus que pour me procnener amp; pournbsp;prier Dieu, Et ainfi je faifois ces trois chofes ï.nbsp;h fois dans un fort grand calme , eet ouvrage
bues
-ocr page 220-^6 nbsp;nbsp;nbsp;Rel^io» de la Perfécut:s» des 'ReUgteuJes de Vort Royal i66^, ^e. Relationbués a toutcs les Reures del’Office: S. Pierre amp;c comment elles pouvoient accorder leur conduite Relation avec les fentiments qu’elles témoignent avoir de de la cap. nous- Car elles me difoient nettement, quanddelaM.nbsp;il s’agiflbit de parler de ma défobéiflance pré Ang. denbsp;tenduë, qu’elles me croyoient en péché mortel; St, Jean. notre vaifleau, afin qu’il obtint de Dieu que toU' 6c cependant elles vouloient bien jetter les chofes tes les araes en fuflenc fauvées, quand même la Saintes aux chiens, 6c me rendre dépofitaire de ___— nbsp;nbsp;nbsp;^ H ..inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T? » . I nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n 1anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I....— .. TD 1 ^. m ^ ^ I I. _ .t /*. 1_ . _ IT ffoient ^ lui, la grace qu’il m’a faite de ne me les ont les premiers conlacrées, i caufe de quoi eft clair que comme toute cette affaire eft irré-guliére,ceux-mêmes quiy agiffent avec le plus de zèlenef^avenc quelles mefures y garder,6c iecon-trarient fou vent dans ce qu’ils dilent, 6c dans cenbsp;qu’ils font. _ _ _ nbsp;nbsp;nbsp;Je fus en peine au commencement de I’Avent,EUe ecrit i moi; puifque d’ailleuts il n’avoit que trop de juf- fi je récrirois a M. I’Archevequc pour laCommu- la M. Sup. tes fujets de me punir en m’abandonnant. Mais nion de Noe'l. Je m’étois preique engagée parP°“^j’^l‘®nbsp;j’efpérois d’un autre cóté qu’il ne le permettroit ma derniére Lettre k ne le plus importuner, M^pArchtnbsp;pas, a caule que ma chute auroic pu caufer trop 6c a me concenter qu’il fqut mon défir, Cela de lui accoi-de fcandale parmi nos Sceurs; 6c que notre affai* fut caufe que je pris le deffein d’écrire a la M. lesSa-re écant fa caufe, il fe voudroit glorifier en nous Supérieure un billet, que je ne doutois pas qu’eb po^^Nodi.nbsp;6c glorifier fa grace, en nous empêcbant de nous le ne lui enyoyat, pour dire les raifons qui fai-^nbsp;laiffer vaincre dans un combat, ou nous ne fom- Toient que je n’ofois importuner davantage M; 1’Archevêque , done la principale étoit le peu dc créance qu’il donnoic a tout ce que je lui pou-vois dire, pour I’affurer que je n’étois retenuë denbsp;lui obéir, que par de véritables mouvements de Elle profitedinaires ; 6c j’ai fort éprouvé que le temps eft ma Confcience, fansaucune autre confideration. desReiiquesyenu qu’on adore Dieu en tout lieu, en efprit 6c Je n’en ai point retenu copie, 6c je ne m’en fou*nbsp;qu’on lui véfité, 6c qu’il n’a point attaché fa grace yiens plus, mais la Mere me fit réponfepar ce billetnbsp;llmytkUux murailles des Temples. Car je me trouvois qui m’eft demeuré.nbsp;des boètes, njême d’ordinaire plus recueillie en chantant dansnbsp;pour en con-ruelle de notre lit, qui étoit mon Oratoire, a Mde. de Rantzau. delacap. S. nbsp;nbsp;nbsp;le premier pour obtenir I’erpric d’une dclaM. compondtion falutaire a nosSoeurs, qui étoient Ang de torobees: amp; le fecond paree que c’écoit monnbsp;St Jean.' Saint dc Pan , amp; que je lui avois recommandé barque devroit périr. Et puis j'ajoutois le Saint ou la Sainte que j’avois choifi pour ce mois-la,nbsp;6c en général les Saints de chaque jour, quejenbsp;royois dans le Martyrologe (car les Meres avoientnbsp;bien voulu m’en preter un pour ma conlolation)nbsp;De forte qu’il nc faut attribuer qu’a leurs prieres,nbsp;6c 4 celles de tous les amis de Dieu, qui m’of«nbsp;point abandonner a ma propre fragilité, de quoinbsp;je me fentois fi capable (je veux dire de tombernbsp;dans les ténébres, comme les autres, qui fe fontnbsp;afFoiblies) qu’une de mes appréhenfionsécoit quenbsp;nos amis n’en euflent pas aflez pour moi ^ 6c quenbsp;fous prétexte qu’ils me croyoient plusinftruicequenbsp;quelques autres, ils ne penfaffent pas affez quenbsp;j’étois auffi foible que pas une, 6c que peut-etrenbsp;a caule de cela Dieu ne les voulut humilier ennbsp;mes entrées que par 1’efpérance que nous avonsnbsp;en elle , amp; la néceffué des ordres de fa providence. Voüè ^ peu prés mes petites devotions extraor j;__;____ nu» lp remns efl cïambre. que jc n’étois quelquefois dans leur Choeur. Mais Ce qu'eile encorc ne faut il pas que j’oublie de dire que manbsp;diticefujet pgjjjg Eg]ipe fm dédiée 6c confacrée par les Reliques des Martyrs, qui y répoférent plufieurs fe-maines. L’occafion fut que Madame de Rantzaunbsp;dévina que je pourrois bien fqavoir garnir unenbsp;chaffe qu’elle faifoit faire pour mettre unc bellenbsp;Relique, qui eft l’os entier de la cuiffe de Saintenbsp;ViSioire Martyre, dont M. le Cardinal Mbizzi ^nbsp;qui eft de fes amis, lui avoit fait préfent depuisnbsp;peu , 6c que M. le Légat avoit apportée. Elle menbsp;dit fon deflein; 6c je me tins fort honorée qu’ellenbsp;me voulüt donnet un fi Saint eraploi. Et elle,nbsp;jfi crois, pour me gratifier ra’apporta cette Reli-lt;iue, amp; encore une autre, qui eft une cóte d’unnbsp;des Saints Martyrs dc Montmartre^ 6c elle me lesnbsp;laiffa cinq ou femaines, paree que la chaflenbsp;n’étoit pas encore faite. J’admirois en moi-mêroa |
leurs Reliques pour les honorer moi feule au lieu de toute leur Communauté, Mais je ne leur di-fois pas ce que j’en penfois; 6c prenant les chofesnbsp;d’une autre maniére, je dis une fois a Madame denbsp;Eantzau, que je croyois qu’elle me faifoit cettenbsp;grace, paree qu’elle fqavoit que les prifons fontnbsp;les Temples des Martyrs, puifque c’ell eux quinbsp;fans douce elle ne jugeoic pas leurs Reliques in-dignement placées dans cette chambre. Elle re-5UC cela affez bien, mais elle ne die rien. Et il „ J’attends M. l’Arcbevêque de jour k autre, ,, mais, ma trés chére Mere,fi un fcrupule vous Réponfe de ,, empêche d’obéir, quoiqu’il ne puiffe proveniriaM. Supé-„ que d’une Confcience plus erronnée qu’ellenbsp;„ n’eft droite ni même raifonnable, faut-il s’é* „ tonner fi Monfeigneur ne veut pas vous don» „ ner lieu de faire un lacrilége, en vous permet-,, tant d’approcher des Saints Sacrements dans ,, l’état d’une réfiftance formelle è celui quinbsp;„ pouvoir de nous commander de Ia part de Dieu? „ Et é qui eft ce de lever les fcrupules, finon a „ ceux qui ont en main la clef de ia fcience, 6cnbsp;,, qui font placés au lieu, d’ou ils nous font con-,, noïtre les Divines volontésPJe m’én vas Com-„ munier a votre intention, 6c faire de nouvel-„ les inftances a Notre Seigneur, afin qu’il vousnbsp;„ éclaire des pures lumiéres de fon Efprit, vousnbsp;„ embrafant des ardentes flammes de la charicé. |
Relation de la Verfécution des Religieufes de Port~Royal 1(564., „ grand nombre de ceuxquot;-la qui n’ont pas com- Relation ,, mis pour un crime, maïs qui retombent tousde lacap.nbsp;„ les jours dans les mêmes crimes, qu’on ne chas de la M,nbsp;„ fera pas de la fainte Table a la Fête.qui appro- Ang. denbsp;„ che. Sera-t’il dit,M.qu’on n’óte Iepainqu’auX St.Jean»nbsp;,, Enfants ( puifque la crainte d’ofïenfer Dieu nenbsp;„ fait point perdre cette qualiré) amp;qu’i!s nemé-,, ritent cette rigueur, que paree que vous lesnbsp;„ croyés coupables dans un point qui n’appartiencnbsp;„ poipt a la foi, d’oü depend Ie falut ? Car vousnbsp;„ f§avés aflez, Monfeigneur, que c’eft la raifonnbsp;,, qui m’empêche de donnar Ie témoignage denbsp;3, créance que l’on me detnande, êcquel’onveutnbsp;„ qui (bit fincére, amp; qui parte d’un vrai confen-„ tement du coeur, fans quoi vous trouveriés fort mauvais, comme vous nous avés fait l’honneur „ de nous Ie dire, qu’oh donnat unefignaturetienbsp;„ la main contraire a la difpofition de Fefpric, „ Ainfi ce ne feroic pas vous obéir, Monfeigneurj ,, mais ce feroit plutAc faire ce que vous défen-,, dés amp; ce que vous condamnés, qued’en ufer denbsp;„ la forte;. amp;c c’eft pourquoi je necomprendspasnbsp;„ ou I’on met Ie crime pour lequel je fuisféparécnbsp;,, des Sacrements depuis tant de temps. On Ienbsp;j, qualifie de défobéiffance; amp; en vérité, Mon-„ feigneur , quelque recherche que je falTe jenbsp;„ ne fgaurois découvrir oü peut être cette déf-„ obéiffance ; puifqu’il me femble que vousnbsp;„ ne me commandés rien a quoi je puiffe déf. „ obéir. „ D’un cöté vous défendés que l’on figneavec „ déguifement, fans avoir dans Ie cceur la créancenbsp;„ du fait que l’on figne; amp; d’autre cóté je nenbsp;„ vois pas dans votre commandement que vousnbsp;,, commandiés la créance du fait, paree que cettenbsp;„ (brte de créance ne fe peut commander, n’é-,, tant pas un mouvement de la volonté qui foitnbsp;,, libre, amp; que l’on puiffe foumettre quand on. „ veut l 1’autorité, mais un confentementdel’ef-,, prit qu’il ne peut accorder qu’a la vérité, felon. „ qu’elle lui paroït dans les chofes qu’on lui pro-„ pofe a croire : amp; l’Eglife a crop de juftice „ Monfeigneur , pour commander des chofes. „ impofllbles. Je ne défobéis done pas, ce Relation de la capnbsp;de la M-Ang-Stjean. Lïcxm. Ce que M VArch. lé-pond a lanbsp;M. Svip.iwnbsp;fojsc. LXXIV. EJle piendnbsp;la réfoluüonnbsp;d’éctire anbsp;M. l’Arch.nbsp;au commencementnbsp;du Carcme,nbsp;pour lui de-mander lanbsp;grace^denbsp;paiticipetnbsp;aux Sacre-mcocs. LXXV. Sa Letrrenbsp;S Mgt- 1'At-..tJievêque, leur hardieffe, je viens de me déterminer par „ me femble, en avouant mon impuiffance amp; ia ieéture de 1’Evangile d’aujourd’hui, a pren dre un milieu entre les deux, en mepréfenrantnbsp;a vos piés, comme Ie Lazare couché k la portenbsp;du Riche fans parler. Sa mifére parloit pournbsp;lui, 6c ma néceffité implore affez votre com-paffion, Monfeigneur,fans qu’il foit néceflairenbsp;que je vous dife de quoi a befoin une perfonne,,nbsp;a qui depuis fix mois vous refufés méme les ” miettes qui tombent fous votre table,qu’on ne nbsp;nbsp;nbsp;„nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. , - ------------- oom- j, refufe pas aux chiens. 11 y en aura fans doute „ mes quelqu’un (jui foit fans péché de cette for- „ te, qui. veuille jetter centre nous la première Ie.: Je n’entendis aucune nouvelle après cela juf-qu’au jour de AToe/après la derniére Mefle, que la Mere me dir (^JqueM l’Archevêque étoitnbsp;venu Ie foir précédent au fortir de Notre Datne,nbsp;maïs fi tard qu’il n’avoit arrcté qu’un moment, amp;nbsp;ne lui avoir dit autre chofe fur mon fui’ec, Cnonnbsp;que puifque je ne changeois point, il ne pouvoitnbsp;pas non plus changer. La Mere ajouta qu’elle nenbsp;s’étoit pas preffée de me faire cette réponfe, quinbsp;me devoit affliger. Je lui dis que je 1’avois affeznbsp;comprife par fon filence; que j’adorois Dieu dansnbsp;route cecte conduite, amp; que je croyois avoirnbsp;Communie avec elle dans cette grande Fête, Jesus-Christ n’étant pas attaché a un feul moyennbsp;pour cotnmuniquer fa grace ; amp; que ceux qurnbsp;participoient davantage a fon annéantiflement amp;nbsp;a fon humiliation, pouvoient fe confoler d’avoirnbsp;plus de part au Myftére de cette Fête. Elle m’a-voua tout cela avec bonté amp; avec compalGon denbsp;moi , car mes lartnes ne laiflbient pas de fairenbsp;paroitre que je n’étois pas inlènfible è une tellenbsp;privation. Je ne dis plus mot amp; n’entendis plus parler de rien jufqu’au Jeudi de la feconde Semaine denbsp;Carême, que je penfai, en difant mon Office Ienbsp;matin, que je devois prendre fujet de l’Evangi-le du pauvre Lazare pour demander les mienesnbsp;a un Riche , qui ne les refufe pas aux chiens,nbsp;amp; les dte aux Enfants de Dieu. J’écrivis auffi-tót; amp; en donnant ma Leute a la Mere, jenbsp;lui dis que j’avois été bien-aife de prévenir denbsp;bonne-heure M l’Archevêque , paree qu’il au*nbsp;roic tant d’aflfaires dans les derniéres fetnaines denbsp;Carême, qu’il ne penferoit pas k moi, Voici lanbsp;Lettre. f Mars 1665. MONSEIGNEUR, „ Etanr dans Ie doute fi je devois continuer Ie „ filence que je garde depuis quatre mois, ou finbsp;„ je devois ufer du privilege despauvres, quiontnbsp;t, la liberté de demander fans qu’on s’offenfe de ^*) 3’ai peur de me méprendre a cette circonftan-ce; car je ne me fouviens pas affurément, fi ce fut a Noël OU a la TouffmnU qu’on me dit qu’il ctoitnbsp;venu au fortir de Notre Dame, |
?7 , nbsp;nbsp;nbsp;r ------------ ' „ fupplianc très-humblement qu’elle me ferve-,, d’éxcufe de ce que je ne puls faire ce qued’au-„ tres, qui n’ont pas Ie même empêchement,. „ font fans peine. Que fi l’on veut néanmoins-„ que fe foit un pêché, d’avoir dans 1’Efprit desnbsp;„ doutes qu’on ne peut vaincre en un fujet qui.nbsp;,, n’appartient point a la foi, au moins fera-cenbsp;„ un péché d’infirraité amp; d’ignorance. Et,,nbsp;,, Monfeigneur, ou trouvera-t’on parmi les hom- riliplnii’ltn nbsp;nbsp;nbsp;j- -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ' nbsp;nbsp;nbsp;f»»' pierre? J’ai cru, Monfeigneur, devoir a ma „ Confcience ce petit éclairciflement , paree quenbsp;„ je vois par les fentiments des perfonnes avecnbsp;qui. je fuis, qu’on ne nous fait pas juftice dans |
5$ nbsp;nbsp;nbsp;Relation de la Verfdcution det’ReUgieuJes de Vort-'Royal i664., ^c.
Relation,, Ie jugement qu’on porte de nousj amp; que faute les Tont óté de notre Ecritoire, quand elles me Relation de la cap.,, de concevoir bien 1’état de notre affaire, on Tont renvoyéc. Je crus que ce papier venoiten-de Ia cap.nbsp;de la M. „ prend pour une réfiftance fornrelle a vorre au* core de M, 1’Archevêque, qui me Ie faifoit don- de laM.nbsp;Ang. de „ torité, ce qui n’eft en nous qu’une impuiffance ner fous main pour me préparer au refus de la Ang. denbsp;St.Jean. „ infurmontable , n’ayant pas aflez de lumiére Communion de Paques, amp; a l’éxcommunicationSt.Jean,nbsp;„ pour convaincre notre Efprit ni affez peu de que je m’imaginois qu’il prendroit de la occafionnbsp;crainte de Dieu pour crahir notre Confcience de prononcer en forme. Comme je ne croyois
pas pouvoir voir Madame de Rantzau, je penfai que je ne ferois point mal de luiécrire ,amp;qu'elienbsp;en comprendroit peut-être mieux mes raifons;nbsp;de forte que je lui écrivis la Lettre que je met-trai ici , paree qu’elle fait voir ce que c’étoitnbsp;que i’écrit a quoi elle répond,
Ce 9 Mars t66y.
GlOIRE a JëSUS au TRES-SAINT
Sacrement.
„ J’ai lu avec attention, ma très-chére Mere,
„ amp; après avoir invoqué ie S Efprit, Ie petirl™'^ „ écrit qu’on m’a donné ce matin de votre part Ramzau.
„ II a fait fur mon efprit l’effet d’une trifte pré oüeiierelé-„ diétion, qui ne m’apprend que trop è quoi „ je dois me préparer. Dieu a permis pour ma qu’on don-„ confolation que j’avois dit a Matines les legonsooit dans eetnbsp;„ de 1’Epitre aux Romains, oü S. Paul allurenbsp;„ que rien de tout ce qui e(i créé n’efi capable lt;^^»o«ii’EvangUe,nbsp;,, Jèparer de la charité deJeJus-Chri[i^ia.nsé\ct^X.exi St. Paul*nbsp;,, ni les Anges, ni les Principautés, ni les Puis-^'-,, fances, ni les Vertus. 11 n’y a done que Ie pé-„ ché qui nous puifle faire tomber dans ce malheur; amp; 'comme on en peut commettre parnbsp;„ ignoranceauffi-bien que par malice,jenedoutenbsp;„ point que je ne fois fort obligée d’écouteravecnbsp;;, refpeét tout ce que 1’on me dit pour m’inftrui-„ re. Comme il s’agic ici du devoir de la Conf-„ cience, ce qui a autorité de loieft plus né-„ ceGaire que les éxemples, qui ne font propresnbsp;,, qu’a appuyer une vérité déja établie, amp; qui fcnbsp;,, rencontrent rarement affez. femblables en tou-,, tes leurs circonftances pour en pouvoir fairenbsp;,, une comparaifon tout a fait jufte.^ C’eft pour»
„ quoi je me fuis davantage arrêtée aux quaere „ paffages du Deuteronome, de S. Paul amp; de 1 £.
„ vavgtle, qui font véritablement la Loi de Dieu,
5, fur laquelle il nous eft coramandé de méditer ,, jour 6c nuit, amp; qui a cela de propre, qu’ellenbsp;„ n’eft point diiproportionnée a i’intelligencedesnbsp;„ perfonnes ignorantes, comme Ie font d’autresnbsp;„ fciences: mais au contraire qu’elle donne denbsp;„ 1’intelligence 6c de la lumiére aux petits En-„ fants. Je vous dirai done d’abord, ma très-„ chére Mere, que tout ce qui ne va qu’l prou-„ ver qu’on doit obéiifance 6c foumilGon auxnbsp;„ Miniftres de Jefus-Chrift 6c de 1’Eglife, m’eftnbsp;„ tout k fait fuperflu , paree qu’il fulBt d’etrenbsp;„ Chrétienne 6c Religieufe, comme je Ie luisnbsp;„ graces a Dieu, pour être aufli difpofée k don-„ ner fon fang pour cette vérité, que pour tou»
,, en donnant une fignature publique, qui loit la „ marque d’un confentcmenc fincére , qui n’eilnbsp;,, pas dans notre cceur,
„ Du refte, Monfeigneur, je me tiens a la ,, place oü je me fuis mife d’abord avec ce pau-„ vre de 1’Evangile, qui fouhaite les roiettes amp;
„ qui ne les demande pas. Dieu entend Ie défir „ du pauvre. Je luis affurée, Monfeigneur,quenbsp;„ ie mien ne vous eft pas inconnu. Vous ayésnbsp;,, devant vos yeux fur qui éxercer votre miféri-„ corde, afin d’obtenir celle de Dieu. Pour moinbsp;,, je fuis perfuadéeque quoiqu’il arrive, c’eft unnbsp;„ moindre malheur d’etre même réduite a fouf.
,, frir que 1’on nous refufe les miettes qui torn*
„ bent fous la table de Jesus-Christ, que de „ s’éxpofer en 1’ofïenfant a ne pouvoir obtenirnbsp;„ dans toute 1’éternité une goutte d’eau pournbsp;„ adoucir Ie feu de notre fupplice. C’efl: de cettenbsp;„ vérité que j’ai une foi très-ferme par ia gracenbsp;„ de Dieu; elle me confole amp; me foütient dansnbsp;„ mon afflidtion au défaut de toute autre affiftan-„ ce; amp; eet abandonnement même oii je menbsp;,, trouve, qui me rend vraiment pauvre, eft ce „nbsp;„ qui me fait efpérer davantage que Dieu pren- gt;,nbsp;dra foin de moi de quelque maniére que ce „nbsp;„ puifle être. Je ne défefpére pas, Monfeigneur, „nbsp;„ que ce ne foit en vous donnant pour nous les „nbsp;„ fentiments qui font naturels a la lendrefle d’un „nbsp;„ Pere, amp; a la follicitude d’un Pafteur qui nenbsp;„ veut pas perdre , mais confer ver a Jesus»
„ Christ les ames, dont-il a pris la conduite.
,, Vous ne fgauriés oublier, Monfeigneur, que „ j’ai 1’honneur d’etre de ce nombre, amp; que jenbsp;„ conferve avec refpedt dans toutes mes difgracesnbsp;„ la qualité qui me rend, Monfeigneur,
LXXVI. Cinq ou fix jours après cette Lettre Madame Madame de de Rantzau, qui étoit malade, m’envoya par unenbsp;«ivok un**' Meres un écrit fans me rien dire , finonnbsp;écrit. Ce qu’ellc me prioit de Ie lire. C’étoit un recueilnbsp;que c’eft de quelques paflages de l’Ecriture amp; des Peres,nbsp;eftf Eiirie1“’°quot; prétendoitquiprouvoient l’obéiffance qu’onnbsp;lui renvoie, doit aux jugements de 1’Eglife amp; des Supérieursnbsp;amp; lui écrit gn toutcs chofès. Et k la fin on faifoit unc ap-“'re-plication de tout cela a notre affaire, amp; un pa-ralelle de la conduite des JanJenifies a celle desnbsp;Xiovatijles ^ avec un avis particulier pour les Religieuss de Port-Royal. J’avois toujours gardénbsp;eet ecrit, que j’efpérois bien emporcer, G je fbr-tois Jamais-, mais comme je fus furprife en m’ennbsp;aliant, je neus Ie temps de rien prendre, amp; el»
-ocr page 223-delation de la Perfé^ttot des Reliiieu/es de Fort-Heyal 1(354., nbsp;nbsp;nbsp;59 rendre compte; ce qui n’eft propte qu’a faue Relation efperer de la douceur de leur conduite, qu’ilsde lacap.nbsp;imitent la difcrétion du S. Patriarche, qui nedeiaM.nbsp;vouloit pas trop prefler de marcher fes petitsAng. denbsp;Enfants amp; fes croupeaux, de peur de les faireSc,Jean. Mais il ne dit les aiitres points de la créance de 1’Eglife. II ne ’’ s’agic done point ici de fgavoir fi 1’on doit obéirnbsp;aux commandements des Supérieurs; mais biennbsp;fi Ton peutfctre abfolument oblige en tomes Relation de la cap.nbsp;de laM'nbsp;Ang. denbsp;St. Jean. dans le „ nbsp;nbsp;nbsp;coeur, „ quoi la Lettre tuëj car ,, donnance a tué le fils de Dieu. Et tout le rencontres de croire amp; d’approuver par une ,, foufeription, quand ils 1’ordonnent, tous lesnbsp;,, jugements qu’ils rendent fur des matiéres denbsp;„ fails non révélés, dont on n’a point de con-„ noiffance, qui font encore en conteftation, amp;nbsp;j, qui touchent la reputation du prochain dansnbsp;„ un point trés important. Je dis qu’il ne s’agitnbsp;„ que de cela , paree qu’il eft conftant qu’anbsp;„ moins d’avoir dans le coeur cette difpofitionnbsp;,, de foumilTion amp; de créance touchant h faitnbsp;3, content! dans le Formulaire, M.l’Archevequenbsp;„ ne commande point, mais condamne au con-„ traire qu’on le fouferive, paree qu’il ne veutnbsp;,, pas éxiger un menfonge , mais un aquiefee-„ ment fircére, de ceux k qui il ordonne la fig-,, nature. Des quaere paffages de 1’Ecriture citesnbsp;„ dans l’écrit, il n’y a que celui du Deuiéronomenbsp;„ qui fetnble établir cecce obligation ; amp; e’eftnbsp;„ pourquoi il y a long-temps que je 1’ai confi-„ déré. Mais fans me meier de 1’éxpliquer, cenbsp;„ qui ne m’appartienc pas, je fuis perfuadée parnbsp;,, une éxpérience convainquante, qu’il avoit be-,, foin de l’éxplication du S. Efptic, qui parlenbsp;amp; qui inftruit les ames, fansnbsp;la Lettre de cette or- peuple des Juifs, qui a demandé amp; pourfuivi „ fa more avec tanc de fureur , n’auroit faitnbsp;„ qu’une aöion de juftice amp; d’obéiifance, s'ilnbsp;„ avoir été d’obligacion fous peine de mort d’a-„ quiefeer au jugement du Souverain Pontife, ,, qui 1’avoit folemnellement condamné dansl’as-,, femblée de tous les Prêtres , les Scribes, les Pharifiens amp; les Anciens du Peuple , fur fanbsp;,, propre confeflion, amp; après avoir ouï tous lesnbsp;„ témoins qui ne s’accordoienc pas, Ce qui faitnbsp;,, voir que la caufe écok doateufe, qui eft lenbsp;„ cas propofé dans I’ordonnance du Deuteror.ome,nbsp;Car d’ailleurs il eft certain que ce peuple n’é-'' toit prévenu d’aucune mauvaife volonté con-” t,-e Jefus Chrijl^amp;c que ce ne fut que l’autoriténbsp;” de ces perfonnes qui gagna leur efprit, commenbsp;” 1’Evangile le marque éxpreffément. Cela menbsp;„ prouve affez que cette Loi devoit avoir desnbsp;„ éxceptions, amp; qii’elle ne donnoic point aunbsp;,, grand Prêtre, quoique Prophéte comme Cdi-phe , une infaillibilité dans fes jugements quinbsp;„ obligeat de les approuver fans aucun difeerne-„ ment. ,, Le paflage du dernier Chapitre de I’Epitre „ aux Héhreuxy ne prouve qu’une obligation furnbsp;„ laquelle, comme j’ai déja die, je n’ai pas be-,, foin qu’on me perfuade, l’étanc pleinement,nbsp;„ qui eft robéiffance amp; la foumiffion qu’on doitnbsp;„ aux Prélats, qui ont charge de veiller fur nousnbsp;„ 6c de conferver le troupeau, dont ils doiyent |
mount tous en un meme jour, rien qui touche la queftion particuliere dont-ilnbsp;I s’agir. „ Pour le paffage de I’Epitre aux Romaint, je , n’aurois pas cru qu’on 1’eut appliqué a ce fujet. Car réfifter a la Puiifance, eft une chofe bien , différente de s’éxcufer de croire ou de fairenbsp;, quelque chofe qu’elle ordonne. je croiroisnbsp;, fans doute m’attirer cette condamnation dontnbsp;, S. Taul menace, non feulement fi je réfiftois \nbsp;la Puiffince, mais même fi je domois de lanbsp;, Puiffince du Chef de I’EgUfe, amp; de celle denbsp;, tous les Eveques, qui font revems del’autoriténbsp;, de JeJus~Chri(l , amp; qu’on ne peut méprifernbsp;, qu’on ne )e méprife. Mais graces a Dieu je menbsp;„ ients infininement éloignée d’une difpofition finbsp;I, criminelle, en quoi confifte veritablemenc lenbsp;„ febifine, amp; je révére avec une très-profondenbsp;„ foumiffion cette Divine autorité, quieftpafféenbsp;„ par une fucceffion continuelle des Apotres , anbsp;„ qui yefus Chrifi 1’a conférée, aux Eveques quinbsp;,, leur ont fuccédé, amp; qui font les Depofitairesnbsp;„ de la grace de la vérité, felon les termes du pas-„ fage de S. Trénée^ cité dans l’écrir. Maisj’au-,, rois fi peu compris par ces paroles de 1’Epitrenbsp;j, aux Romains^ que ce fut réfifter a la Puiflancenbsp;„ que de réfifter même a quelques-uns de fesnbsp;„ commandements par des raifons de juftice 8c denbsp;„ néceffité, qu’il eft tout clair quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parle „ principalement en cet endroit de la Puiflance ,, féculiére, qu’il dit qu’elle ne porte pas l’épéenbsp;3, fans caufe, amp; que le Prince eft le Miniftre denbsp;„ Dieu pour éxécuter la vengeance de fa colérenbsp;„ fur ceux qui font mal, 8c que e’eft en cettenbsp;„ qualite qu’on lui paye le tribut. Or on fqaitnbsp;,, quels étoient pour lors ces Princes 8c ces Em-,, pereurs Pa'iens, des perfdcuteurs de I’Eglifequinbsp;,, publioient tous les jours des Ordonnances 8cnbsp;„ des Edits eontre la Religion Chrécienne, quenbsp;„ les Chrétiens faifoient gloire de méprifer publUnbsp;„ quement,8c è qui ils réfiftoient jufqu’Ma more.nbsp;„ Réfiftoienc-ils pour cela a la Puiffance, 8c parnbsp;,, conféquent a 1’ordre de Dieu centre le préceptenbsp;„ que donne ici S. Faulgt; Il eft bien vifible quenbsp;„ non ^ mais qu’au contraire ils étoient foumis inbsp;„ la Puiflance qui leur ótoit la vie, mais non pasnbsp;„ ^ I’injuftice gui leur vouloit ravir la foi. Etnbsp;„ par une conféquence naturelle de cet éxemplenbsp;,, il eft bien aifé d’allier qu’on peut êtreen même!nbsp;„ temps très-foumis a la Puiflance de I’Egiife amp;nbsp;„ qu’on ne puiffe néanmoins croire ou obéir anbsp;„ quelque chofe qu’elle aura jugé en des maué-,, res humaines, ou elle ne s’attribuc point cettenbsp;„ intaillibili;é divine incapable d’aucune erreur. „ La quatriéme a'atorité tirée du iS^me Chapi- » pi- |
'Rslatien de la Verfécution des 'Relig.ieufes de 'Pert-^oyal jmparaifon. Un fait. donr Ips rioonbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’
, ----------------ly—j- nbsp;nbsp;nbsp;IÓ64,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;41
(¦• n uné entiére comparaifon. Un fait, don: les „ rien craindre en nous appuyant fur Ie foin dun Relation Keiation,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étoient prel'que effacées depuis plus de „ Pafteur, qui dok répondre a Dieu de routesde la cap.
dpi M ” cent ans, ne reflemble pas affez a un fait de „ fes brebis, il nous fera pour Ie tnoins autancdelaM.
oeia ivi. ,gt; __ .----- ,----- , . - nbsp;nbsp;nbsp;permis, ce me femble, de nous confier en !a Ang. de
„'grande miféricorde du Prince desPafteurs,quiSt. Jean*
„ a donné fa vie pour nous, amp; que nous avons ,, plus d’aflurance qui compatit a nos ignorancesnbsp;amp; a nos infirmités, que nous n’en avons eunbsp;„ jufqu’a cette heure que nos Supérieurs répondencnbsp;„ tellement ^ Dieu de Tobélifance que nous leurnbsp;„ rendons, que nous ne répondrons point nous-5, wcmes du mal que nous aurons commis parnbsp;„ foutniffion. Pardonnés s’il vous plait pournbsp;„ cette feule fois, tna tres chére Mere, ma Ion-5, gueur amp; toon importuniré, amp; ayes feulementnbsp;5, compaffion de la peine que je fouffre dans cesnbsp;„ malheureufts néceffités , ou la fuice de cettenbsp;,, longue affaire nous a rédui:es,amp; defquellesj’ef-„ pére que Dieu nous délivrera en quelque ma-„ niére que ce foit, paree qu’il n’abandonne ja-mais ceux qui ne mettenc leurconfianeequ’en
lui, Je n’aurois pas peine ^ figner ceci. m^ic
Ang.'de ,, nos jours, dont les preuves fedoivent trouver S, Jean, „ dans un Livre, qui fubfifte amp; qui eft entre lesnbsp;,, mains de tout le monde. Un parti engage de-„ puis un fiécle entier dans 1’héréfie, amp; dans lenbsp;5, fchifme, mérite un autre trairement qu’un E-5, veque Catholique mort dans la communion danbsp;5, I’Eglife, amp; en odeur de piété. C’eft pour-5, quoi j’ai dit dès le comtnencement que ces for-}, tes d’éxemples ne me paroiilent utiles qu’aprèsnbsp;55 qu’on a bien établi 1’obligation dela Loij carnbsp;5, fans cela ils ne font pas un appui aflez fermenbsp;5, pour fonder (olidement I’affurance de fonfalut,nbsp;5, non plus que le paflage de S. Bernard, qui fait
4V nbsp;nbsp;nbsp;r tat»/ ^ V^Ul Idil
la conclufion de l’écrit qui ne reflemble k no-tre affaire que par les noms de I’Eveque de Fa~ ris amp; du Dieu de Paradis a qui nous avons affaire. II nous eft témoin que nous n’entrepre-nons rien fur les droits de notre Archevêque,
„ comme faifoit aiors le Roi de France-, que nous ,, lui, je n'aurois pas peine a fijner cecr'^quot;*
5, fommes parfakement foumiles a fon autorité ,, je ne le crois pas néceffaire, ?ous connn^®‘*
5, facrée: que nous reverons en fa perfonne la ,, bien Ians cela, ma ttès chére Mere votr^
5, puiflance de Jefus-Chrifl-, amp; que pour cette trés humble fervante.” nbsp;nbsp;nbsp;’
raifon nous craignons moins, felon la penfée
du même S. Bernard, la houlette de notre Paf. J’avois ecrit cette Lettre ce matin, amp; j’atten- LXXviU. teur, que les dents cvuelks du Loup, jugeant dois I’occafion qu’il vint quelqu’un a qui je la pulT't?nbsp;qu’il y a moins de péril a être frappé de fa main, donner pour la porter a Madame de Rantzaui^Znbsp;qu’a fe jener foi meme dans le danger de per- mais elle vint elle-mêmemevoirraprès-dinée. Je^ M. ’nbsp;dre fon faluC, en éceignant le S. Efprit, amp; en lui dis que je lui avois écrit une grande Lettre,nbsp;agiffant centre fa propre Confcience.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans la créance aue ie n’anrnis nas firnr Phrmnonri, i
___««A nbsp;nbsp;nbsp;.
7quot;.....7 quot;It' '¦.......'r* u ^ nbsp;nbsp;nbsp;créance que je n’aurois pas fitot I’honneur
, Je pe fuis pas fort a(Iuree,ma trés chereMe- de lui parleri mais que le pouvant faire, je ne lavodian^. re, ti jai bien qu mal fait de vous donner donnois pas. Elle m’en nria fort néanmoinsnbsp;pour une feule fois tout cetedairciflement de avec un certain emDreffemenr
mes ftntiments au fujet de 1 ecrit que vous avés nbsp;nbsp;nbsp;cuiuicucmenr awreanie . nm mo
voulu que je vifle. Peut-être que je ferois mieux de mettre toujours ma force dans le fi-lencc amp; dans l’efpérancc. Mais ce que j’ai eunbsp;en vuë, n’a été que de vous témoigner, que
avec un*^certain empreflement agréable, qui^me fit juger qu’elle en avoir trop d’envie, amp; qu’ellenbsp;en vouloit profiler j amp; nioi qui n’évitois rientantnbsp;que de faire parler de moi amp; de donner occaGonnbsp;qu’on vint me parler de ces fortes d’affaires amp;nbsp;m’engager h répondre, je crus que je m’atdrerois
OeUt-etre Hps ron1inn/»o nbsp;nbsp;nbsp;--- ^ nbsp;nbsp;nbsp;-
„ ce n'ell point par'{jnentérementaveu|l'eamp;opL ^uT-Sr? nbsp;nbsp;nbsp;F m’attire'rtk^
„ matre, qui ne veut nen ecouter, que je de- nbsp;nbsp;nbsp;rephques ou des viGtes G ie laiir”-®
„ meure toujours dans roes craintes: mak oue nbsp;nbsp;nbsp;^’eft pourqud^i ie
„ c’eft par une véntable timidité de ConfeienL nbsp;nbsp;nbsp;^ me contentai de lu^ dire de^ *
„ paree que dans toutes les raifons qu’on m’a di- ^ ^ m nbsp;nbsp;nbsp;penfoisde fon ecrir m]a
„ tesjufqtf.ci, je ne vois point encore, non plus nbsp;nbsp;nbsp;venoit ^d’eJJe, amp; que M fArSl
„ que la Colombe de rArche,ou ' nbsp;nbsp;nbsp;' ~nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ quot;“Pc nart. Rr enlffi ,! -S^eque
jj r—- nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.......
,, tesjuiquici, je ne vois point encore nonnltic nbsp;nbsp;nbsp;uucivj i /irrhe -
„ que la Colombe de rArche,ou je puillepSer de^p''°‘' nulle part. Et en efFet la Mereplf'^^^® ,, mon pie avec furete^ amp; que fanscela je ne crois ï v'quot;''quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lui avoit ditnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;®
„ pomtêtreobligéede ha.lrdermonaniequot;qua^ï S^-^ITconfuItST' ,, je devrois gagner tout le monde, C’éftleconnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;quot;quot;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Po»
tuujuuio luuiuuit. ^ ji y it allurement moms
„ de péril pour nous a faire une fauce par igno- amp; le oeii oti’ll v nbsp;nbsp;nbsp;Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dit,
„ ranee ( G e’en eft une) en ne nous rendantpas étoit pkoyable. 11 me fit pomtanrbmn^deVquot;
„ a une chole a quoi nous ne nouscroyonspoint ne, parl’appréhenGon oue I’cus o ,’nn „ obl|ees, qu a commettre un pêche avec con- vït a féduke quelquesLes deïo?^quot;^ '
F nbsp;nbsp;nbsp;ap-
— .—a-~j— nbsp;nbsp;nbsp;»¦quot;«' -'“A»» loo^fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4?
Relationvieos für mes pas pour me retrouver dans ma re- veur. Je remarquerai en paffant cé que j’ai é- Relation de k cap. traite, oü j’avois paffe TA vent, mais dont jecrus prouvé en plufieurs rencontres pendant notre af-de la cap,nbsp;de la Mi être obligée de fortir amp; Noêl pour retourner au flifl-ion , qu’il eft prefque toujours vrai qu’ondelaM.nbsp;Ang. de Choeur, amp; ne m’éxcommunier pas moi même. fouffre davantage par raPDréhpnf:^,- —Anp.
uciarvr. ene «juugee u,. luim a nbsp;nbsp;nbsp;puurnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;retourner au nierion , qu u eit prelque toujours vrai qu’ondekM.
Ang.de Choeur, amp; ne m’éxcommunier pas moi même. fouffre davantage par 1’appréhenfion anticipée Ang. de Sc.Jean. Tout 1’Avent on m’avoit fait récit de la beauté qu’on a des chofes avant qu’elles arrivent, qucSt.jean.nbsp;des Sermons du P.NsKer ,amp; c’étoit toujourspour des chofes mêmes quand eilcs font préfentes- amp;nbsp;me faire des petits reproches de cequejene vou- qu’il n’y a point d’avis plus important amp; plusnbsp;lois pas les entendre. Madame des Hameavx, utile a pratiquer dans ces occafions, que celui denbsp;qui entre louvent dans cette maifon, amp; qui me r£vangile,de ne point penfer aulendemain. Carnbsp;faifoic 1’honneur de me vouloir voir quelquefois, je me fouviens que long-temps devant Noel amp;nbsp;s’en fachoic quali contre moi , de bonne grace devant Pa^ues, je n’ofois penfer que je palTeroisnbsp;pourtant,car elle m’a toujours traitéecivilement, ¦ ces Fêtes féparée de la fainte Communion, fansnbsp;quoiqu’elle prit la liberie qui eft acquile a tout fentir une émotion amp; un attendrilTement furnbsp;le monde en ce temps ci, e’eft-a dire de tn’éx- moi-même, qui me faifoit redouter ce temps-la,nbsp;horter pour mon falut è me préparer a commu- non feulement par la douleur d’etre privée d’unenbsp;nier, amp; pour cela d’obéir a TEglife. Je me trou- ft grande grace, paree que fur ce fujet la foi menbsp;vois, par la grace de Dieu, 1’efprit li calme en perfuadoic affez que Dieu pouvoit remplir ce vu’i-ce temps la, que dans k vérité je ne fentoispoint de, amp; me donnet autant de force par la commu*nbsp;que j’euffe pour lors k craindre que les Sermons nication des fouftrances de jefus Chrift, que parnbsp;de ce Perc roe fiffent aucune impreffion, com- la participation du Divin Sacrement, qui en eftnbsp;me j’avois appréhendé d’abord; amp; i! ne me ref- le memorial. Mais il s’y tnêloic une crainte hu-toit plus de raifon folide pour m’exempter, que maine de I’humiiiation que ce me feroit de pa-celle qui fubfifte toujours, amp; qui eft fuffifante k roicre a de celles Fetes, cornme un pauvre chiennbsp;des Religieufes de Port-'Royal, pour refufer de qu’on chaffe de la table, doot tous les autres s’ap.nbsp;voir ni entendre des Jffmtes\ mais comme elle prochentj amp; d’etre la dans le Chceur éxpofée aunbsp;eft un peu odieufe k ces bonnes lilies, qui n’efti- jugement amp; aux yeux de tout ce qu’i! y a de Re-rnent rien tant que ces bons Peres , je ne leur ligieufes, de petitesNovices amp; deServantes, quinbsp;en parlois que fobrement, amp; jamais fansnéces- me regardoient comme une milerable, que Dieunbsp;ficé. Ainfi après m’être confeillée avec Dieu, a rejette amp; que PEglife abandonne.
qui feul je pouvois avoir recours dans tous mes je I’acceptois néanmuirss de bon cceur, amp; me LXXXirr doutes, ( ce qui pourtant n’eft pas une petite pei- recommandois a Dieu pour cette occafion, mais Eile Acccplnbsp;ne, paree qu’on ne f?ait pas li on eft digne de fans m’arrêter a I’envilager que le moins que jenbsp;bien entendre la reponfe) je conclus que ce fe- pouvois. Cependant il tn’a tellement affiftéc dans „cnbsp;roit un fcandale de nc pas demeurer A la predi- ces rencontres, que je ne fgai li j’ai jamais palTé caufcit lanbsp;cation le jour de Noel, 8c de fordr de i’Eglife, ces Feces avec plus de confolation felon I’efpril • Povanonnbsp;oü J’aurois aflifté a Vepres; amp; que pour cette de forte que je ne reffentis pas même cette bueni- menuFvnbsp;raifon il valoit mieux me réfoudre k I’emendre. liation extérieure amant que je me l’étois figuré, n’eft tóu. ^nbsp;Je le dis de cette forte a ces bonnes Meres, amp; Payant plucóc difcernée par raifon amp; par reflexion, quënbsp;que c’étoit cette raifon qui m’obligeoit a m’yren- que je n’en étois touchée en effet, paree que je ¦'quot;'ama.nbsp;dre. Elles appuyérent que ceia auroit été bien l’étois beaucoup plus fenfibiement des avantages Përfé-^nbsp;mal autrement, amp; que tout le monde trouvoit de notre perfécution,amp; de la partqu’ellemedon- Eiie^ëmend’nbsp;fort étrange que je fiflé une difficulté que pas une noit aux anéantiflements du Fils de Dieu. Je S^rraonnbsp;dc nos Sceurs, qui étoient dans d’autres maifons, ne fus point encore au Sermon le jour de l’An, RoL°”'nbsp;n’avoit faite.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J’en deroandai difpenfe jufqu’au jour desA’sir què
II fut done conclu que j’y irois; maïs Dieu le Préiieateur prenoit congé j 8c ainfi je Tenten.
XXXIl me voulut pourtant épargner encore une foiscet- dis pour la première amp; derniére fois. je n’aipas La^Sup:te peine, amp; la bonté de la Mere Supérieure befoin de dire comme i! prêche, on le connoïtnbsp;I’éxcmpce ^»en difpenk pour ce jour-k , ou j’avois affez bien. Mais ce que j’y trouvai de meilleur eftnbsp;Injfcn enfüjet de mortification d’etre féparée de la table qu’il ne dit pas un mot qui approchat des difputesnbsp;lui propó- de Jefus-Chnft fans y ajouter celle- la. Je ne du teropsj amp; fon Sermon fut tout de Tarr.our denbsp;fani d’ailernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’ou lui vint le bon mouvement qu’elle Dieu, amp; affez patétique j mais cette o-rande ar-
Krmon dVeut de me venir offrir d’elle-même avant Vêpres, deur avec laquelle il parle n’échauff'e pastantetux vant le St. fi je voudrois aller pendant le Sermon affifter de- qui Técoutenc, quand on fgait qu’ils ne tiennencnbsp;SacicnieM. jg S Sacrement, qui étoit éxpofé de leur pas affuré dans leur Compagnie qu’on ioit oblisé
dans leur Chapelle, quoiqu’il y eut pourtant d’airoer Dieu, finon peut-être une fois alamort te Sm' une Religieufe fourde qui y eft deftinée. Je lui ou tout au plus les Feces amp; Dimanches.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ tes chofo
témoignai que je lui étois infiniment obügée de Puifque j’en fuis fur cc luie', il faut au» Ip r!;r cette grace qu’elle nToffroit, amp; qu’elie me faifoit tout de fuice les autres occafions ou j’ai oui narlérre» *Ser.nbsp;deux plaifirs tout a la fois, mais eUe auroit été de ces Peres. On a fait courir le bruft au’il v'nbsp;plus aife que je n’eufte pas tanc refl’euti cette fat avoit eu un qui tn’avoic parlé a ia grilleduChLur jlkiSf
F ^ nbsp;nbsp;nbsp;‘mal-
-ocr page 228-ieufes de Port^'Rojal 1664., amp;c.
vant des filles, qui n’y foupqonnent point de dé- Relation faut: de forte que j’eus une latisfaöion particu-de la cap.nbsp;liére de voir la grace viélorieufe dans la boucht de la M.nbsp;de fes ennemis, quand même ce bon-homme neAng denbsp;Ie feroit pas perfonnellemcot, car toujours il enSt. Jean*nbsp;porte l’habit: fon térae étoit ces paroles de l’E-vangile du jour : Vous me chercherés ^ ne me trou-ver és point y Ó' vous mourrés en vos péckés 11 vou-loic leur prouver qu’il eft fouvent befoin dans Ianbsp;vie Chrétienne de rénovation j 6c pour en établirnbsp;Ie principe, il fit comparaifon dë la vie de 1’amenbsp;avec celle du corps. 11 leur dit, que comme Ienbsp;corps tombe néceflairement dans la vieiilefle parnbsp;la longue fuite des années, 1’ame eft aufli fujettenbsp;dans la vie de la grace è s’envieillir, 8c que lesnbsp;mêmes caufes qui produifent la vieilleffe des corps,nbsp;produifent auflï la vieilleiTe des ames. il fit voirnbsp;que ce qui caufe raffoibliflTement de la vieiileflenbsp;eft, quand la tête 6C Ie coeur ceffentd’influeravecnbsp;autant de liberté, les efprits vitaux 6c animauxnbsp;q^ui doiventdonner la vigueur a tous les membres.
Ét que de même la fource des réfroidiflements6c des aöoibliffements des ames étoit, quand Jefus-Chrift qui eft notre Chef ceflToit de répandre fesnbsp;lumiéres dans notre efprit, 8c que Ie S. Efpritquinbsp;eft Ie cceur du corps de l’Eglife ceflbit d’animernbsp;notre volonté par ks mouvements de fa charité:
Et que comme Ie corps devient péfanr, la vuë s’obfcurcit, l’ouïe 6c les autres fens s’affoibliflentnbsp;dans les vieillards, aufli dans ces fouftraélions denbsp;graces intérieures l’on voic la verfu la plus fervente tomber dans la lacheté 6c la lansueur . Oar-ce que Dieu fe retire.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
Cela fut pouflé fi loin, que je ne pouvois affez in’étonner que ce fut un Jéfuite qui parlat de lanbsp;forte. Mais je ne faifois pas état de retenir fonnbsp;Sermon, non plus que je ne pretends pas ici l’é-crire. J’ajoute feulement une comparaifon, dont-il fe fervit pour éxptimer dans quelle impuiflan-ce nous réuuic ce retirement de la lumiére inté-rieure, quand Dieu nous 1'óte. 11 attribua ^ unenbsp;?me en eet état les paroles du Prophéte,
Tunt me in ebfcuris peut mortuos fiecuti ^ jj difoic qu’elle étoit bien comparée a ces morts du fiécle,nbsp;a qui on fait une grande pompe funébre ; onnbsp;met ce mort dans une Chapelie ardente,' il eftnbsp;tout couvert 6c environné de lumiére; tous ceuxnbsp;qui en font bien loin en font éclairésj 6c ce pau-vre mort qui ell tout proche, 6c pour qui tournbsp;cela fe fait, eft Ie feul dans les ténébres, 6c nenbsp;peut voir Ie moindre jour de tant de flambeauxnbsp;qui 1’environnent. „ C’eft la, ajoutoit-il, lanbsp;„ vraie figure de cette pauvre ame: Elle a per-„ du la lumiére de les yeux , paree que jefus*
,, Chrift qui avoit accoutumé de répandre en elle ,, la connoiflance de la vériré ne l’édaire plusnbsp;,, intérieurement; on a beau la prêcher,réxbor-„ ter, la menacer par les paroles de Üieuj elle-,, même a beau lire ks écrits, les méditationsnbsp;,, 6c ks Livres qui la touchoient auparavan^|»
9gt;
44 nbsp;nbsp;nbsp;. Relation de la Verfécution des 'Reïi'^
Relation malgré moi; tnais cela eft faux, je ne les ai ouïs de la cap.qu’en Chaire trois fois, la première fois Ie Perenbsp;de laMi i^ouety la fcconde un Pere qui rcvenoic de Cana-Ang de da^ dont on ne m’a pas dit Ie nom, qui prêchanbsp;St.Jean. un des jours Gras, amp; fit un Sermon fort utilenbsp;pour moi dans la vériié, car il ne fut que de lanbsp;néceffité amp; des avantages de la foufFrance; quellenbsp;eft la marque des élus, amp; que la perfécution eftnbsp;la récompenfe de la juftice: que qui veut fairenbsp;Phorcfcope d’un Chrétien, n’a qu’a confulter fonnbsp;étoile, 6c Ie figne qui a préfidé a fanaiffance,nbsp;qu’il trougt;/era qu’il a été baptifé dans Ia mort denbsp;]efus Chrift; que la Croix, dont on Ie m.arque,nbsp;a été Ie figne dominant de fa feconde naiffancejnbsp;6c qu’ainfi il ne peut attendre route la vie quenbsp;des influences de ce figne qui Ie conduifent né-celT'irement a routes fortes de croix, d’humilia-tions amp; de fouffrances jufqu’a la mort 6cc, Lanbsp;veille de ce Sermon j’en avois enrendu un autrenbsp;d’un Religieux Piquepus^ ou autre, je ne Ie con-nois pas, qui avoit ptêché contre les défordresnbsp;de ces jours 1^, pour exciter a piier Deu pournbsp;tanc de perfonnes qui oublient leur falut. Jepenfenbsp;que ces Meres avoient trouvé ce Sermon beau,nbsp;paree que ce bon Pere s’étoic fort animé , amp;nbsp;avoit parlé avec beaucoup de zèle. Madame denbsp;'Rant7.au ^ qui étoit malade alors 8c que 1’on menbsp;mena voir, medemanda lequel des deux Sermonsnbsp;/avois eflimé davantage. J’entrevis fon deCfein,nbsp;6c je lui répondis, que la matiére du dernier m’é-toit plus utile 6c plus propre que celle de Tautre,nbsp;En cela je ne donnois rien qu’^ la vérité.
La troifiéme fois que j’entendis encore patler un autre Jéfaite, ce fut un jour de Carêmeaunenbsp;Conférence particuüére qu’on faifoit aux Religi-eufes, fur la rénovation de leurs Veeux, qu’ellesnbsp;devoient faire Ie jour de l’Annonciation. Ellesnbsp;avoient eu fouvent de ces Conférences avant ce-Ja, 6c en ont eu plufieurs fois depuis, 8c jamaisnbsp;on ne m’a priée d'y aller, je ne fqai done par quelnbsp;mouvement elles s’aviférent de me venir deman-der ce jour la, fi je voulois aller a la Conférence, qu’on alloit faire avant Tierce. Je n’en fisnbsp;point de difficulré, paree que je ne vis point denbsp;nouveau fujet de la refufer, tant paree qu’elles nenbsp;me difoient pas que ce fut un jl(fuite, que pareenbsp;que je les avois déja ouïs, 6c qu’ilsn’avoient parlé en nu'le maniére de rien, dont Je me puflenbsp;plaindre. j’entendis done un bon-homme quinbsp;parle encore fon vieux Gaulois, m fis qui dans Ienbsp;iond leur fit un difcours tout a faitfolide, 6c quinbsp;fuppofoit les bonnes maximes de la grace, loitnbsp;qu’il ne les alt pas encore renoncées, paree qu’ilnbsp;eft un des plus vieux de la Compagnie, 6c qu’ilnbsp;ne s’eft peut-êcre pas engagé dans la chaleur desnbsp;derniéres difputes, foic que la force de la vériténbsp;1’ait contraint de céder a 1’autorité de l’Evangilenbsp;qu’il avoit prilè pour fon fujet, 6c qu’il ne craig-rit pas que ce fut au prejudice des opinions de fanbsp;Compagnie^ paice qu’il ne croyoitparlerquede-
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'Relation de la 'Perfdcutlon des Religieufes de Port'RoyaJ IÖ64, (5
l.«/s nbsp;nbsp;nbsp;\nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^itleannor^T /A/gt; lant”
s’ofïrit feulement de leur faire une exhortation en Reladott particulier a portes fermces, amp; elles !e goütcrentde la cap.nbsp;routes fi fort, que depuis elles Font redemandéde la M.nbsp;pluüeurs fois. Üe la forte qu’elle en parle,ilfeni- Ang. denbsp;ble qu’il foit plus humble que les autres. C’eftSt jcan.nbsp;peut-être pourquoi il lui refte encore un peu plusnbsp;de lumiére qu’aux autres, pour ne pas méconnoi-tre rout a fait la Souveraineté de Dieu amp; la baf-Efle de Fhomme. Voila tour ce que j’avois a dire d’euxi car je n’en ai vu aucun de plus prés,nbsp;graces a Dieu.
j’en écois demeurée au jour des Rois, quand Ie EXXXV^ Sermon du Pere m’aengagée aparlerdesau-^^^^JJ,^^^*,nbsp;tres de fa Compagnie. Je ne me fouviens de nen puls ie joutnbsp;de rémarquable dans ce mois de Janvier. J’avois des Rois.nbsp;toujours continué d’etre enfermée jour amp; nuitnbsp;fous mes trois portes, mais en ce temps la Sceurnbsp;qui étoit ma geoliére, qui n’étoic plus la Soeurnbsp;Converfe que j’avois eu au commencement, maisnbsp;une ScEur du Chceur, peu a peu ne fe rendoitnbsp;pas fi éxarfte a fermer routes les portes, amp; com-menga a laiffer affez fouvent celle de laChambrenbsp;ouvette, enforce que j’avois la liberté du paflagenbsp;qui étoit devant, amp; ce m’étoit une grande com-modité a caufe de la fumée, paree que jepouvoisnbsp;ouvrir cette première porte quand il en étoit be-foin. je ne fgai fi ce fut par ordre ou d’elle m.ê-me que cette Sceur lacha mes chaines j mais comme elle commengoit a me témoigner de la bonté,nbsp;quoique fans parler en nulle m-aniére de nos affaires, amp; je crois même qa’elle n’y eut rien entendu, car elle paroit une bonne Religieufe fort firn-ple, je doutai néanmoins fi elle n’avoic point faitnbsp;paroicre quelque affeöion pour moi qui 1’eut ren-duë fufpeéte j car on prit Ie fujet de quelque in-difpolition fort légere qu’elle eut pour mel’óter jnbsp;amp; j’ai reraarqué que depuis elle n’a jamais ofé menbsp;regarder, quoique je l’aie quelquefois renconcréenbsp;par ia maifon, ce qui me fit imaginer qa’on luinbsp;en avoir fait de grandes défenEs.
J’eus encore davantage ceite penféequand je vis^^j^^ 1’embarras oü elles étoient, ne fgachant qui mcpiufieutT^^nbsp;donner en fa place, enforre qu’elles en chargé-fbis la St.nbsp;rent une pauvre Smur Converfe, qui étoit dèja'f“.‘nbsp;accablée, amp; fur laquelle on fe décharge de toutEUesVnaa-la travail de la maifon, paree qu’elles ont beau-ge a ins'
coup de leurs Sceurs Converfes infirmes ouagées eHe même -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- _i-!nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ *la Gardicn*
ne, po
Relation „ elle ne voit plus goutte ^ tout cela , elle n'y de la cap.,, entend plus rien, elle n’eft plus touchée,nbsp;delaM. „ tne amp; non invsnietis, elle cherche Dieu,
Ang- de „ maïs elle ne fgauroic Ie trouver. ” Cela l’en-Sc Jean, gagea fi avant a caufe de la conclufion del’Evan-gile, lé- in peccatis vefiris monemin 'i, qu’a la fin je crus qu’il s’apperquc qu’il alloit fortir des hornesnbsp;du franc arbitre tout puiffant de fa Compagnie,
amp; qu’il pafloic du cöté de la liberté des Enfants de Dieu, qui confifte a reconnoitre la dépendannbsp;ce oü nous fotnmes de la grace volontaire du Sau-veur. Car tout d’un coup il abandonna fes prcu-ves amp; fes principes pour faire une réflexion, quenbsp;ce n’étoit -pas qu’il tint a Dieu que nous n’eulli-ons Ie fecours amp; les lumiéres, done nous avionsnbsp;beloin, mais que c’étoit notie négligence qui ennbsp;étoit caufe, amp; que nous pouvionstoujoursen fortir. Et comme il eüt fallu commencer bien dunbsp;difcours a éclaircir tout cela, amp; 1’allier avec toutnbsp;ce qu’il venoit de dire, il ne l’entreprit pas, miisnbsp;finic ailei brufquemenc,n’ayantdit ceiaqu’en l’air.
Parmi tout ce qu’il dit de bon, il mêla des ter-mes amp; des petits contes ridicules, amp; ces Filles en rioient en des endroits quali touthaut^ mais jenbsp;ne m’en choquai pas tant que j’aurois fait d’un autre, paree qu’il y paroilToic de la timplicité , amp;nbsp;que Ie refte étoit férieux amp; folide.
L’on dit la Mefle amp; l’OfEce enfuite, amp; après la Mefle la Supérieure me mena avec elle faire unnbsp;tour de jardin. Elle ne manqua pas de me de-mander mon fentiment de cetce exhortation. Jenbsp;lui répondis tout fitnpletnent que je l’avois trou-vée fort bonne, amp; enfuite je lui demandaiqui é-toit ce Pere. Elle me dit que c’étoit Ie Pere dunbsp;Brueil, qui avoit été long-temps Supérieur ^ lanbsp;Flêche^ amp;c que l’on en avoit tiré après la mort dunbsp;Pere Saintjure pour Ie mettre en fa place pareenbsp;que c’étoit un homme fort fpirituel, amp; qu’il con-duifoit quantité de perfonnes de condition amp; é-toit ConfelTeur des Jéfuites avec Ie Pere Nouet.
Ge dernier article me donna compaffion de luiquot; car s’il prend fur fa Confcience les péchésde tousnbsp;les autres de la maifon, ^ quoi lui fervira t’il s'ilnbsp;eft lui-même plus innocent qu’eux.?Elle me con-ta enfuite comment elles 1’avoient connu par rencontre i gu’ayant manqué de Prédicateur a imenbsp;grande Fête, amp; les Jéfuites leur ayant promis un
qui p end nteret a ce qui touche ces Rehg.eufo, que la Mere Soüprieure prit foüvent la peine deSrs
r.nr nbsp;nbsp;nbsp;amp; dem’apporier tourcequ’ü
rent contramts, pour ne fe pas mettre mal avec falloit pour foulager cette Filie, qui n’en avo die, de leur envoyer a l heure-meme Ie Pere du pas Ie temps. C’eft pourquoi en témoignanc a lanbsp;Brueil, qui vint par obeiffance, maïs ne fe put Mere Supérieure k peine qae j’avois de leur Ittnbsp;jamais reioudre de monter en Chaire, amp; de par- fi fort h rharo-^ /tr iii»-..aL»
Ier devant Ie monde, faifant de grandes éxcafes
amp; les incolmoS
charge, amp; elle même témoignant defon
cote 1 inquietude qu’elle avoit que ie ne foiiffr,TT-
a la Mere de ce qu il n’etoic pas propre aprêcher, peut étre fouvent, étanc difficile qu’on ne mVu-amp; qu il avou de plus une difficulté de parler, qui bliat quelquefois, je pris la liberté de lui dire au’elle lui etoit reftee d une paralifie qu’il avoit euë a la avoit déja eu du temps pour me conroicre amp; quenbsp;langue, qui 1’en rendoit encore plas incapable, il fi elle vouloit prendre autant de conSance en moi
quot;Relation de la VerjHution des Religieujes de Vort'^Royal i66\., xt5 Rclationqu’on en prend en des prifonniersdeguerre,qu’on de iacap.laüTe aller prifonniersfur leur parole,jeleurenga*nbsp;dclaM. gerois bien la mienne, que je ne parlerois i per-Ang. de fonne amp;c n’écouterois qui que ce ibit ,amp;quejenenbsp;St. Jean, fortirois pas plus de notre chambre,quequandj’ynbsp;dtois enfertnée , de forte que je n’en ferois pasnbsp;dans la vérité plus librc, mais qu’elles en feroientnbsp;plus déchargées, qui étoit ce que j’y confidérois.nbsp;Elle regut affeT, bien ma propofition, mais fansnbsp;y faire dé réponfe précife, finon que l’on com-inerga bientót è ne plus fermer les pories, amp;nbsp;quelques jours après elle me dit que je pouvqisnbsp;fortir feule, mais a toutes les conditions que jenbsp;lui avois promifes, amp; que j’ai gardées fi étroite-ment, que quelquefois je me fuis répentie d’etrenbsp;entrée dans cec engagement, qui me lioit partoutnbsp;amp; en tout temps: au lieu que quand ce n’étoitnbsp;pas moi-méme qui me retenois captive , jenbsp;n’euffe fait nulle difïiculté de parler ou d’écou*nbsp;ter fi j’en eufie eu l’occafion , mais véritable-tnent je ne crois pas qu’il s’en fut préfenté . carnbsp;ces Religieufes font fi aifujetties amp; fi réguliéres,nbsp;que pas une n’auroitofé tenter cettedéfobéiflance,nbsp;1.XXXVII.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ce fut au commencement de Février qu’on me Eikobtientdonna cet élargiffement, amp; ce me fut pourtant aïoud'flc- confolation inefpérée; car je croyois au con-incDt dan^s traire qu’elles duflent de jour en jour me reflerrernbsp;ion exil. davantage,m’imaginantque les affaires empireroientnbsp;toujours. De forte que j’avois perdu touteefpérancenbsp;depuis que Ie temps de notreéledion étoit palfé ,amp;nbsp;les quatrc mois de la commiffion des filles óeSte, Marie., qui étoient échus au même-temps; paree qu’on nous avoit dit avant que de fortir,que leurnbsp;commifiTion ne portoit que ce terme. C’eft cequinbsp;nous avoit fait croire que fans doute onferoitunenbsp;fin de nos affaires après celajamp;quandje vis qu’onnbsp;ne parloit de rien,je perdistoutesmefuresamp;ne visnbsp;plus de fin a tous nos maux, finon la mort que jenbsp;m’imaginois pour moi n’être plus guére éloig-née, LXXXVIII Je ne me fouviens pas quel jour ce fut, mais Kileap- c’étoit dans Ie mois de Février que Pon me ditnbsp;Touvlik de*® noiJvelle de la fignature de ma Soeur Gertrude.nbsp;la Signature L’on me parloit d’elle plus que des autres , anbsp;de la Sr. caufe qu’elle étoit dans une de leurs Maifons :nbsp;Gertrude,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’on m’en difoit étoit des nouvelles de fa fanté, amp; jen’cn demandois pas auffi davan-tage , me promettant bien que du refte elle ne changeroit pas. Quand elles me dirent fans beau-coup ce préfece qu’elle avoit figné depuis peu ,nbsp;d’abord je ne Ie croyois pas, amp; leur fis paroitrenbsp;que cette nouvelle étoit trop furprenante pour nenbsp;pa? penfer qu’elles me la faifoient accroire. Maisnbsp;quand elles vinrent a particularifer Ie temps, lanbsp;maniére amp; les circonftances, je leur dis que jenbsp;me rendois; mais en même-temps je ne leur pusnbsp;diffitnuler mon étonnement. Files en prenoientnbsp;un bon augurc pour moi, mais je les alïurai quenbsp;c'étoit Lus lujec ; amp; que quoique je fuffe plusnbsp;furprifs £11®“ ue pouveis dire de ce chan- |
gement, il n’en produifoit aucun en moi, amp; que Relation je ne pouvois que la plaindre amp; non l’imiter. de la cap.nbsp;Mais pour achever de m’accabler, elles me de-delaM.nbsp;mandérent^ fi je dirois ia même chofe quand laAng. denbsp;Mere .r^^»Aauroit figné: que l’on en efpéroit toutSt.Jean.nbsp;a fait bien , amp; qu'elle avoit demandé de patler knbsp;quelqu’un. Je ne fgai fi je répondis ou fi je nenbsp;répondis pas , car je demeurai dans Ie momentnbsp;comme une perfonne affommée: amp; tout ce quinbsp;me fouvient, eft qu’elles prirent aulïitót congé,nbsp;jugeant bien que je n’étois plus capable ni de riennbsp;dire ni de rien entendre. Je ne la fuis pas davantage d’éxprimer roainte- LXXXIX, nant ce qui fe pafla dans mon efprit enfuite denbsp;cette nouvelle. Je n’ai de ma vie rien fenti deJF’ce' u-onnbsp;pareil, amp;c je crus que j’en mourrois; je ne pou-lui avoit ditnbsp;vois plus refpirer, amp; mon jgt;oux étoit tout renver- M.nbsp;fé de 1’agitation d’efpric epouvantable ou je fus^®“'*'nbsp;plüfieurs heures; car ce ne fut pas feulement 1’ap-pré.henfion d’un fi grand malheur qui me troubla,nbsp;mais ce fut des penfées fi accablantes lur la conduite terrible de Dieu, s’il Ie permetroit, quej’ap-préhendois Ie naufrage de ma foi, tanc cette tera-pête 1’avoit agitéej ear je voyois des chofes inéx-plicables ce me fembloit l^-dedans;amp; plusje con-fidérois la vie, la piété, les lumiéres amp; 1’hurailiténbsp;de la Mere Agnès, amp; qu’a la fin de tout cela amp;nbsp;après même ce qu’elle avoit fouffert a fon agenbsp;d’une fi injulle perfécution, Dieu la voulütaban-donner a une ti horrible chute, amp; qui cauferoitnbsp;un fi grand fcandale, cela me paroifloit oppolenbsp;a toutes les promefles de Dieu, Sc mejettoiedans un li terrible effroi, que je croyois ne plus rien voir fur quoi affermir ma confiance pour efpérernbsp;encore en Dieu, s’il abandonnoit une perfonnenbsp;qui avoit honoré avec une piété fi humble amp; d’une maniére fi particuliére la fouveraineté de Dieunbsp;fur les ames , qu’elle avoit foufferquot;: la premièrenbsp;perfécution pour ce fujet , comme elle s’étoitnbsp;encore éxpolée a la derniére par Ie motif de fanbsp;fidélité a la véritable grace de Jefus-Chrift, dontnbsp;elle reconnoit 1’efficace avec tant de lumiére 8cnbsp;d’éxpérience. Je me perdois dans les horribles vuës qui me venoient la-deffus; 6c fi Dieu, a qui je tachoisnbsp;de me tenir , ne m’eut lui-même tenue parianbsp;main, j’allois menoyer, comme 6 Pierre., parnbsp;1’héfitation de ma foi. Je n’avois rien éprou''é denbsp;lemblable quand j’avois appris les fignatures desnbsp;autres, paree qu’il y a peu de perfonnes en quinbsp;on ne voie des endroits foibles par oülatentationnbsp;a pu entrer: mais de quelque cófé que je confi-déraffe celle ci, je la trouvoi un lar dn fermé 6cnbsp;une fontaine fcellée, 6c je ne con prenois pointnbsp;comment portam toutes les marques qui peuvencnbsp;faire difcerner les ames qui appartiennent Ie plusnbsp;a Dieu,a fa vérité 6c a (a grace, Ie Diable auroicnbsp;ofé rompre ce fceau pour empoifonner par 1’erreurnbsp;6c Ie menfonge une iource fi pure; 6c que Ditunbsp;cutli peu fait paroitre fa puiffance a une perfonne qui |
Tlfiation de la Verfdcution des Religteufes de Tort-'Reyiel 1664, gt; amp;c, nbsp;nbsp;nbsp;47
Relation qu! ne fe confie qu’en elle, qu’il 1’eut abandon* re Mere I’ctlec de ia pieiidiion^nial-fondee qa on Rth’ion fis Ja cap iiée fans fecours en une fi périlleufe occabon, oü faüoit d elle. J’oubiiois qu’aufiitót qtie je rus lor-de !a cap.
ma foi amp; tnon efpérance qui étoienc attaquées conjedture ridicule , ^ qui etoit , que h par cette tentation, amp; non que je fuffe en rien Agues avoir demandé a parler ^ qutlqu’
1AMAM 1 AMA nbsp;nbsp;nbsp;Ia IV/Ïaaa yf .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_____argt;~gt; e3i~,t Ai ff* nbsp;nbsp;nbsp;fill
JaM. lans doute elle i’invoquoit fans cefle. Je ie dis tie de ce grand C'ouble, qui m’avoit óté d’abordde la M. /itig. de encore, Idi(i DomtKus adjuvit me pauib tniviis la libcrte de faire reflexion fur les circonltarices denbsp;Sc.Jean, habitsjfèt in inferno axima mea^ ceKe fois]a. Mais de cette étrange nouvelle qu on m’avoit dite ,Stgt;Jean»;nbsp;je ne fgai fr je me fais entendre que ce n’étoit que je conüdérai qu’on ne la fondoic que far une
rri'a frvi Ry m/^n /arTxavflrx/oo «-»»»lt; nbsp;nbsp;nbsp;___rlt;r^tr*rl^rr* nbsp;nbsp;nbsp;Otli PTolt -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IVlCTCnbsp;un : ce
ébranlée par l’éxemple de ia Mere ylgnès, quand elle auroit figné.
. Je demeurai trés long temps profternée devant dc'Lïntou-^^^'^ en réfiftant tant que je pouvois a routes cesnbsp;bieaprès réflexions qui m’accabloient, pour tacher de nenbsp;bien de lai-faire qu’adorer Dieu; cnais 1’orageétoittrop grand,nbsp;pdlres*^^ amp; je ne pouvois venir ï bout d’arrêter l’Ancrenbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ferme de mon efpérance, tanc il me fembloit qu’il
n’y avoir plus rien de foUde a, quoi Pon fs put te-nir, fi Dieu rejette ceux qui Ie chercbenc amp; qui n’efpêrent qu’en lui. Enfin après bien du temps.
XC.
f)as pénétrer dans les deflTeins de Dieu, ni prévoir a conduite de fa providence , qui permet desnbsp;chofes que nous ne fqaurions comprendre , amp;nbsp;qui rénlTilfent routes néanmoins pour l’éxécutionnbsp;de tout ce qu’il nous a promis. Et de plus il me
qui ne vouioit nullement dire qu’elis fut difpo-fée a fe payer des tnéchantes raifons qu’on lui pourroit direr au lieu que nous^ avons éprotivénbsp;bien' des Ibis que nous avons ete louvent plusnbsp;affermies , après avoir oui la foibleffe des raifons amp; des preuves qu’on nous allégue pour nousnbsp;faire figner, Cependant il tn’a fallu porter tqu-jours depuis l’incertitude de ce qui etoit arrivenbsp;de tout cela ; amp; je n’ai pu apprendre qüoiquenbsp;ce foit qui me tirat de cette peine, que ce quenbsp;^ ^ j’ai inféré de leur filence , que je prenois poujnbsp;bien des larmes,amp; des cris plutóc que des priéresquot;, une marque que la Mere n’avoic rien fait, puif-touc en un moment Dieu rendit Ie calme a mon qu’on ne s’en vantoic pas , quoiqu’il me vinCnbsp;efprit, par un mouvernent fi fort qu’il me donna qudquefois des pcnfécs que quand il feroic vrai,nbsp;de m’appuyer fur la vérité de fes promeffes, par peut être par piüé , elles m’épargneroit la dou-une foi aveugle, qui ne cherche pas des preuves leur de me Ie dire; èc cela étoit caufe que lesnbsp;amp; des experiences,paree qu’elle doit avoir un fon- moindres fujets me donnoient de 1’ombrage ,nbsp;dement plus irnmobile qui n’eft autre que la pa- comme une fois qu’elles me dirent que ma belle-role de Dieu-ractne, que fans m’amufer ^ dilcer- Steur éroit venue fgavoir de mes nouvelles ;nbsp;ner par ma lumiére fi les événements y feroient qu’elle avoic été aulfi voir mes Sceurs a Saixtenbsp;conforraes en cette rencontre , je devois étre Marie, mais qu’elle n’avoic pas vu h Mere Ag-affurée par la foi qu’ils Ie feroient certainement; nès, paree qu’elle étoit au Ut ce jour-la. Auffi-amp; que fi je ne Ie difcernois pas d’abord, la faute tót je fis réflexion que fi la Mere ^gnès n’avoitnbsp;ne viendroit que de mon ignorance, qui ne peut pas figné , on ne lui permettroic pas d’aller au
ment, ayant tant dc fujet d’efpérer que Ie mal que je craignois n’arrivcroit pas, amp; que Ie bien, quenbsp;je dévois défirer uniquement, arriveroit toujours,nbsp;la volonté de Dieu ne pouvant manquer d’etrenbsp;accoraplie dans Ie ciel amp; dans la terre, quoiqu’ilnbsp;arrive de la part des hommes.
Je ne fgai comment il fe put faire que cette grande agitation ceffat tout d’un coup ; je menbsp;coüchai 1’efprit tout tranquiüe, mais pourtanc af-fligée; amp; les larmes que je verlai depuis, amp; que
Parloir, puifque mes Soeurs n’avoienc acheté ce privilége qu’a un fi grand prix , amp; que cepen-danc m’en dif^t une autre raifon , il lèmbloicnbsp;qu’on me vouluc faire déviner qu’elle ne tenoicnbsp;pas a celle-la. Mais je rejettai cette inquiécu-vint une fi forte penfée que routes mes craintes de , amp; ne voulus point en demander d’éclair-dementqient l’opinion que j’avois de la Mere Ag- cifletftent, ayant toujours fait état de n’en riennbsp;nès, puifque fi je la penfois telle_qu’il me fem- demander h des perlonnes ^ qui je ne me fioisnbsp;bloit, je devois croire que Dieu l’aimoit; amp; que pas qu’elles me vouluffenc dire la vérité.nbsp;s’il 1’aimoic il ne la pourroit pas abandonner ni Je n’avois ouï-patler d’aucune de nos Soeurs XCLnbsp;manquer de force pour la defendre dc la tentation qui éioient demeurées a Parf-Aoru/, finon denbsp;OU pour la relever, fi elle avoic déji commence ma Sceur Fkvie , qu’on me dit une foisnbsp;i s’affoiblir, que je ceffai de m’inquiéter inutile- étoit Soüprieure: je répondis que je m’en doutoisdé^iTsn^
= 1.. nbsp;nbsp;nbsp;i„.._nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Supérieure me demandant comment=
je pouvois déviner cela , je lui dis que quand on avoit yecu fi long-temps enfemble , on fet*^s El-connoiflou un peu; amp; elle n’oCi me faire par-l^apptendnbsp;Ier davantage. Elles me dirent auffi , mais ie ne
McUtOilde 5 je ne ilt;jai meme ft ce ne fut point vouioU depuis létraOtation , car elles me parloienc““’nbsp;delle affez fouvent, amp; comme d’une perfonne
¦u • nbsp;nbsp;nbsp;- , - , ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comme je ne pouvois comoremfie
de tout mon coeur, afin qu’il décournat de ma (
ces bonnes Meres attnbuoient a la doukur que pourquoi on la diftinguoic tant des autres done j’avois de la fignature de ma Sceur Gertrude, n’é- on ne me difoit mot, je croyois que r’é'dt Quel-toient plus que des mouvements de tendrclle qui Ie s’étoit mile en crédit, amp; qu’on en faifoir unenbsp;accompagnoient les priéres que je faifois a Dieu perfonne d’importance; mais j’étuis toujours en
‘quot;“aache- inquietude de tv’entendre lien de ma Sceur Fraw-
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quot;Rèlatkn de Ja Perficulkn des Religieufes de Vort Voyal i66t^.,
IVlaifons dans , il y en avoit'a la Cara- m’a Ie plus étonnée, a éré d’apprendre ici de ma
Soeur iiufioquie que route la même chofe lui arri-va a S. Denis , amp; qu’elle tira fur fon fujet Ie même Verfet, qu’elle m’a mo itré marqué dansnbsp;fon livre dès ce temps-la, afin de s’en fouve-nir. Tout ce que je puis dire, efl; que je fis fonnbsp;confommés dans fbn fervice avec la plus grande trifteCfe qui fe puiffe
ées, les occafiors de imaginer : je ne 1’ofai chanter comme je chantois
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Hdationpife Claire , ne m’imaginant pas qu’elle eut pu Les réponfes qu’elles faifoient è ces chofes-Ia, Relation de lacap. detneurer dans la maiion, après avoir éré nom» ne font que des lieux comcnuns qa’il ne ferc de de lacap*nbsp;de la.Vl. mee pour en fortir, 1) elle n’avoit obtertu cetce rien de recommencer j car c’eft toujours pour dé laM*nbsp;Ang. de faveur par quelque mauvaife voie. Enfin on me prouver que nous nous imaginons que c’eft violer 4ng. ésnbsp;St.Jean. dit environ vers ce temps la (du mois de Janvier li Loi de Dieu , amp; qu’au contraire Dieu nousSt.Je^^'nbsp;OU Février J qu’elie étoit fortie, amp; encore deux commande d’obéir Sec. Elles ne m’eurent pasnbsp;aurres (la Steur Bregis Sc la Soeur Briquet} c’é- plutót quittées , ^ue je recourus a mon refuge p^uieiitnbsp;toit Madame de Ravtzau qui les nommoit de la ordinaire (la priére amp; la parole de Dieu) d’au' qu^ictef-forte. J’en eus la plus grande joie du monde , tant plus que Je nefgavois quelfentimentje devois ftr.t a cenbsp;bien que cela m’apprït la continuadon des vio- avoir de cette pauvre Soeur, dont Ie malheur mafajet.nbsp;Icnces; mais c’étoit aulfi une marque aflurée de paroifiloic fi grand amp; fans reméde f’ouvris la Bi-la fermeté de nos Soeurs, amp; julques- la je n en ble, amp; je trouvai devant mes yeux dans leaycmenbsp;avois pu découvrir quoique ce foit, car on ne Chap des Proverbes ; Jaculum lt;é- gladius léf fa-m’enparloitnienbiennienmal. Je ne fis tien du gitta acuta homo , homo loquitur contra proximumnbsp;tout paroïtre de mes fentiments, mais je répon- frum faljum teftimomum. Quand ce dard m’eücnbsp;dis froidement, après qu’on m’eut dit en quel- a moi-rnême percé Ie cceur , je n’en ferois pasnbsp;les maifons on les avoit léparées, que je penfois demeurée plus cfïrayée. Tout ce que je pus faire,nbsp;qu’a ia longue il ne lè trouveroit pas alfez de fut d’adorer Dieu dans un treroblement éxtrême;nbsp;Couvents dans Varis pour nous placer •, amp; que amp; je crois que fa Providence permit cette ren-Mr. l’Archevêque nous ayant dit cn fortant contre , non pas peut-être pour me donner cenbsp;qu’il en óteroit bien trente^ il n’y en avoit en- fentimenc de la perfonne que je regrertois, maisnbsp;core que quinsc^e placées. Elle répliqua auffi de afin de me redoubler l’horreur de 1’adion qu’onnbsp;fang froid ,, que s’il ne fe trouvoit pas alfez de l’avoit engagée a faire par foibleCTe. Mais ce qui
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Je bénis Dieu enfuite avec utie reconnoiflance rik bènitéxtrême , de la grace finguliére qu’il faifoit a nesnbsp;t/ieu de la dcux jeuncs SoEurs, d’avoir pare de fi bonne heu*nbsp;a une grace que Dieu n’accorde même quenbsp;Srs, Eikap-farement a ceux qui fe font
pjcnd dar)s fervice pendant bien des années, — ----------- „ nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-----------cciumc ic
Ie rrême- fouffrir pour la vérité amp; pour la juftice étant fi tout Ie refte ; Sc routes les priérea amp; les Pfeaumes
maiadil'’ éxtraordinaires, comme S. nbsp;nbsp;nbsp;Ie témoigne que je dilois m’efFrayoient cn les difant, paree que
Ja Signature de fon temps. Et je puis dire que ce font les feu- j’y voyois partout la condamnation de la faute,
amp; la more de h Sr.
Ftaii^cire CUire,
fCII.
les de qui j'’aie re^u de la confolation , n’ayant dont j’aurois voulu demander pardon pour elle: point igu de nouvelles certaines de pas uneautre, amp; rien ne m’a fait une fi forte imprefifion que lesnbsp;amp; n’ayant eu que mes préjugés amp; mes conjedu- chofes que je vis fur ce fujet en ce temp'-ia (jenbsp;res, pour déviner qui étoient celles qui demeu- parle des yuës d’efprit Sc non pas des vifions) carnbsp;Toient fermes, paree que l’on ne me difoit point fans mentir je ne {§ai quelle efpérance il peut ref-le nom de celles qui avoient figné dansla Mai- ter a la mort après une telle faute, quand on n’anbsp;fon. Cfette joie fut fuivie de la douleur d’appren- pas eu Ie temps de la réparer par une férieufe pé-dre après Paques la maladie amp; la fignature de ma nitence.
une perfonne qui meurt dans un efprit de fchif-me Sc de révolte contre l’Eglife, je crus que je devois écrire mes fentiments, afin qu'au moinsnbsp;on les trouvat fur mol après ma mort, amp; que cela remédik au fcandale. Je m’y mis tout S 1’heu-re j amp; i’achevai Ie lendemain ayant encore unenbsp;autre vuë lur eet écrit, que peut-être je Ie pour-rois donner a ces Meres pour les inftruire de mesnbsp;difpofitions, Sc par elles les faire fqavoir a Mr-ine po'urroi't paffer que pour une illufión j puifque l’Archevêque, afin qu’il jugeat fur cela s’il m’ac-quand un Ange même nous viendtoit éxhorter a corderoit ou non la Communion de Paques.nbsp;violer ia Loi de Dieu, S. Paul nous oblige de lui Mais je changeai bientot ce deffein; car des quenbsp;dire anathême,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;js regardois d’un peu plus prés la diipolmon de
juger;amp; dès ie lendemain elles me direntfa mort, qui me fut un coup terrible, Elles auroient éténbsp;ravies qu’ii m’eut fait grande peur. Et après ennbsp;avoir ptis Ie fujet de me faire une forte éxhorta-tion pour profiler d’un fi graqd éxcmp’e, elles menbsp;dirent qu’elles fouhaicoient, s’il plaifoit a Dieu,
Soeur Franqoife Claire, Sc l’on orna cette nou- Avant Ie Carême je me trouvaiquelques jours CIV. vellede routes les bellescirconlfancesqui faifoient fort mal: amp; un foir particuliérement m’étantnbsp;pafler fon obéiffance pour plus hérotque dans l’ef- nu en penfée que s’il m’alloit prendre quelque ac* pcnfeed’é-prit de ces Mcres, Sc pour plus déplorable dans cident ou quelque violente maladie, qui m’ótat qirefesfennbsp;Ie mien. Elle me toucha amant que l’on peut la liberté de 1’eiprit, on me regarderoit comme
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que cette bonne Soeur me vine elle même éxhorter a 1’imiter, amp; me dire des nouvelles de 1’autre monde. Je répondis qu’une telle apparition ne
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