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A\ Madrid, où il n'était jamais rien arrivé, se déroule aujourd'hui
la page la plus glorieuse de l'histoire contemporaine de l'Espagne, et il faudra attendre longtemps avant que les madrilènes... |
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.. . eux-mêmes, pas encore assassinés, joyeusement résignés à leur
sort terrible, puissent se rendre compte des répercussions que leur resistance sans nom aura sur les destinées de l'Espagne. |
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Si Madrid tombait aux mains du fascisme international, en collaboration sordide
avec les rebelles, ne croies pas que le reste de l'Espagne pourrait supporter une perte aussi décisive pour notre cause. Le mur de Madrid enfoncé, le reste des positions espagnoles s'écroulerait im-
médiatement, car Madrid est aujourd'hui, comme il le fut toujours, le centré d'équi- libre de toutes les forces espagnoles. Madrid est la capitale de la nation, parce qu'il réunit, par ses qualités spéciales,
la "neutralité" régionale nécessaire pour qu'aucun des peuples qui composent l'Es- pagne ne se dresse en dominateur au-dessus des autres. De même que Paris ne représente aucune région française déterminée, Madrid ne réprésente pas non plus une région espagnole. Madrid n'est point la capitale de l'Espagne parce qu'il l'est de la Nouvelle Castille, mais parce que son absence de caractère régional, son esprit international et cosmopolite sont la garantie de son indépendance et, avec celle-ci, de celle de chacun des peuples d'Espagne. Tous les peuples qui composent notre Patrie réunissent à Madrid leurs représentants, dans le double but de s'occuper de leurs régions et de collaborer à la construction de l'Espagne: une grande nation for- mée par plusieurs peuples. Tous unis par un sentiment fraternel, ils forment la patrie commune. Sans ce sen-
timent, l'Espagne ne pourrait exister. Madrid est son centre d'équilibre, l'architrave qui maintient unies les pierres de l'arc. Défendre Madrid, c'est défendre l'idée de l'Espagne.
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Apporte ton aide à Madrid: c'est ton devoir si tu es un espagnol loyal, et c'est
aussi ton intérêt. En collaborant, par ton effort personnel, à la défense de Madriid, tu sauveras l'Espag-
ne d'un esclavage certain, auquel prétendent la réduire les rebelles. Tu éviteras que le ¡oug du fascisme tombe sur toi et sur tes frères, que ses cinq flèches s'enfoncent dans ta chair et assassinnent toutes les facultés, qui font de toi un homme: La tête qui parle, le cœur qui sent, le ventre qui nourrit et le sexe qui féconde. Préfères tu être un esclave à être un homme libre? Ignores tu que le fascisme
européen est le ressort qui meut les rebelles, et que ceux-ci ne sont que ses servi- teurs? La liberté de l'Espagne, dans tous ses aspects, se trouve dans ses mains; ils veulent la voler: la liberté d'action, !a liberté de travail, la liberté de pensée, la liberté éco- nomique. Si eux triomphaient, tu ne serais qu'un numéro d'ordre dans l'organisation fas-
ciste; tu ne serais pas "un homme". Si tu l'es maintenant, si tu es un homme espagnol, lutte pour te défendre et pour défendre tes frères. Apporte ton aide a Mad na
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Envoie tes frères pour
défendre Madrid |
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Tous ceux qui demeurent à l'intérieur de l'encerclement de Madrid doivent être
des combattants. Tous doivent, d'une façon ou de l'autre, combattre, et ils combattent en effet pour la liberté de la Patrie. Ceux qui, à cause de leur âge ou d'un défaut physique, ne peuvent contribuer à la défense de Madrid, ne doivent pas, avec leurs bouches—quli elles aussi méritent qu'on s'occupe d'elles—gêner ceux qui contribuent activement à cette défense. Les femmes, les enfants, les vieillards, doivent rester en dehors des dangers d'un
Madrid assailli par l'ennemi, attaqué journellement par ses avions, par les obus, par tous les engins de guerre inventés par l'industrie criminelle au service des ploutocrates. Il faut décongestionner Madrid. Si toi, en ta qualité d'espagnol loyal, tu n'ouvres
pas les portes de ta maison à celui qui'cherche un refuge loin de Madrid, qui les lui ouvrira? Ouvre leur ton coeur et tes bras. Ce sont tes frères, et, beaucoup plus malheureux
que toi, ils ont perdu dans la destruction de Madrid tout ce qu'ils possédaient après l'effort de toute une vie. Par devoir d'humanité, de patriotisme, parce que toi aussi tu es un combattant, tu dois accueillir ceuxqui sevoientforcés d'abandonner leurs foyers. Sinon, la mort va en faire sa proie: ce sont des êtres sans défense, qui ne peu-
vent opposer une poitrine virile à l'ennemi, pour se sauver et pour te sauver, toi, espagnol loyal. Si tu refuses de les accueillir, où veux tu qu'ils aillent? Chez les rebelles, auprès
de leurs frères fratricides? Non, tu n'es point de ceux-là. Qu'en frappant à ta porte, lils ne souffrent pas une douleur encore plus vive
que celle qui fait éclater leurs poitrines! Que les vieillards voient en toi un fils, et les enfants un père! Et que tous voient un frère en toi! En aidant a l'évacuation,
tu augmenteras sa defense |
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Madrid ne se défend pas seulement par les armes. Une guerre ne se fait pas
exclusivement avec des fusi'ls. Les fusils réclament des munitions; des femmes, des hommes âgés, de jeunes garçons s'emploient à fabriquer des munitions; ils répondent aux besoins des combattants et satisfont aux multiples exigences de 1 arrière. Derrière l'armée des premières lignes se trouve une seconde armée de travail-
leurs sur laquelle elle s'appuie. Toutes les deux luttent pour gagner la guerre. Et tous mangent", dans les tranchées et dans les fabriques, en première ligne et a l'intérieur de la ville mobilisée. Toutes les régions espagnoles ont besoin les unes des autres pour que leurs né-
cessités les plus pressantes soient suffisemment couvertes. Madrid, le Madrid héroï- que qui est en trdin de gagner la liberté future de l'Espagne, a besoin d'être ra- vitaillé. ' . . I M I • I Tandis qu'il lutte contre l'ennemi national et international, il a besoin que les
mains des bons espagnols lui offrent la nourriture indispensable. Comment pourrdit-il résister dans les tranchées si tu ne le soutenais pas? Ton
devoir d'espagnol loyal t'oblige à cultiver ton sol libre d'ennemis, et à offrir tous les fruits que tu en puisses tirer au soldat qui lutte et meurt pour toi. Défends, toi, la Patrie, avec la charrue, comme lui la défend avec les armes.
Réponds par ton effort généreux à la générosité de celuii qui donne sa vie pour la Patrie. Envoie a Madrid des provisions
et, de cette façon, tu le defenderás |
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JUNTE" DÉLÉGUÉE DE DÉFENSE DE MADRID
DÉLÉGATION DE PRESSE ET PROPAGANDE
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ALDUS, Consejo Obrero ■ Ca,t,lló, 65 - MADRID
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