LIBRAIIUE DES HERITIERS DOORMAN,
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Westeinde, di-.
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QUI MONTRENT
Comment la Compression peut modifier Taction de la Chaleur.
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D’UNE
QUI MONTRENT
Par Sir James Hall, BarA, Membre de la Sociéle Royale d’Editubourg j
TRADUIT DE l’ANGEOIS
Par M. A. P I c t e t ; De la Legion cVHonneur; Corresj]. de VInstitul; Membre de la Soc. Roy. denbsp;Londres et de celle LRdimhourg; des Soc. pour tao. desnbsp;Arts, et de P1iy.s. et hist. nat. de Genève; deplusieursnbsp;Sociétés nalionales et étrangères ; et Prof. de Phys.nbsp;théor. et exp. dans l’Académie de Genève.
Avec les figures
L.jjv.v,, originales, representant tons les ap-pareils et quelques-uns des priacipaux résultals.
A GENÈVE,
Ghez J. j- Paschoud , Imprlmeur-Libraire. 1807.
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DU TRADUCTEUR.
On a dit, avec beaucoup de raison qu’il n’est pas encore temps de fairenbsp;rfiistoire des revolutions du globe , etnbsp;d’appeler Geologie l’énoncé de quelquesnbsp;faits épars, et quelques apercus de leursnbsp;causes; matériaux informes, et dont lanbsp;ve'ritable place dans Fedilice de la sciencenbsp;n’est pas même dëterminée.
Mais il est également vrai, que les grandes epoques de cette histoire outnbsp;laissë, dans toutes les contrëes alpines,nbsp;des traces tellemènt ëvidentes qü’ellesnbsp;frappent les yeux les moins exercés. Onnbsp;voit, dans les regions du globe les plusnbsp;ëloignëes des mers actuelles, des mon-tagnes très-élevees, composëes presque
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AVAN.T - PROPOS.
en entier de coquillages, et qui ont par conséquent occupé Ie fond de la mer.nbsp;Dans les coupes yerticales de leursnbsp;rocliers, on découYie qu’ils sont formesnbsp;par couches ; et cette stratification est,nbsp;sous deux rapports, un grand phé-nomène : elle indique d’abord que lanbsp;cause qui a forme les entasseniens a aginbsp;d’une manière variée et successive ; etnbsp;ces mêines couches, par leurs inflexions,nbsp;souvent brusques, et indéfiniment con-lournées, annoncent encore que , pendant qu’elles étoient dans un état denbsp;mollesse, une cause assez puissante pournbsp;les soulever les a fléchies et bouleverséesnbsp;de mille manières.
Ces premiers événemens dans i’histoire de notie globe n’admettent pas Ie doute:nbsp;et rechercher les causes qui ont pu lesnbsp;produire, c’est placer la science sur sanbsp;base yeritablej car l’explication de ces
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falls de première importance, si elle etoit heureuse el juste , seroit sans doute fé-conde dans ses consequences, comme 1’estnbsp;toiijours la verite ; et elle s’appliqueroitnbsp;a bien d’autres phénornènes d’un ordienbsp;inferieur, dont il ne faut pas chercher anbsp;rendre raison tant qu’on n’est pas èclairénbsp;sur les grandes causes, et qu’on ignorenbsp;le mode et la limite de leur action.
L’eau, et le feu , sont les seuls agens dont la force connue puisse étre en rapport avec ces effets prodigieux dont ilnbsp;faut rendre compte. L’action separee denbsp;Fun, oude Fautre, a son caractere particulier applicable a certains fails denbsp;detail: Feau tranquille produit les dépotsnbsp;en couches horizontales; agitée, les stratifications ondoyantes : le feu agissantnbsp;seul liquefie; il sublime, il vaporise.nbsp;Mais la reunion de ces deux agens creenbsp;une force particulière, dont Fénergie est,
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enquelque sorte, illimitëe; dont les effets sont susceptibles d’une vaiiëté infinie, etnbsp;que Fiadustrie humaine a su mettre anbsp;profit avant que la science imaginat aussinbsp;de s’en pre'valoir,
Mais, si 1’on se bornoit a conside'rer les effets de Faction simultanée de cesnbsp;deux forces seulement, on n’y trouve-roit qu’un moyen puissant de dissolutionnbsp;des matières les plus rósistantes , d’ex-pansion indëfinie des substances vapo-risables, de bouleversenient dans toutesnbsp;les masses qui se rencontreroient sur Ienbsp;passage de ces fluïdes élastiques en action.nbsp;II ne faut point oublier qu’une troisièmenbsp;force , la pesanteur, est en presence ;nbsp;qu’elle rcsiste, par la pression qu’ellenbsp;produit dans tous les sens, a Faction denbsp;ces forces expausives, et qu’elle arnènenbsp;nëoessairement un ëtat d’ëqnilibre dansnbsp;ces forces, rëagissent, pour aiusi
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dire, sur elles-mêmes: elles contlennent: alors et rapproclient, par la corapressiounbsp;qu’elles exercent, ces mêmes ëlemensnbsp;qu’elles lanceroient au loin dans Fespacenbsp;sans Fobstacle insurmontable que leurnbsp;oppose la gravitation.
Rechercber les effets qui doivent rë-suiter de cette pression, et les modib’ cations qu’elle doit apporter a Factionnbsp;expansive ordinaire du feu, seul, ou uninbsp;a Feau, c’est s’occuper de Fun des plusnbsp;beaux problèmes que la physique et lanbsp;haute chimie puissent oflfrir. Cette recherche a fait, pendant plusieurs annëes,nbsp;Fobjet des mëditations et du travail assidnnbsp;de Fauteur de Fouvrage dont nous offronsnbsp;au public la traduction complete et littë-rale. On iFa pas vu, depuis les temps denbsp;Fillustre Lavoisier , un individu fairenbsp;a la science des sacrifices aussi ëtendusnbsp;et aussi profitabies pour cllc que ceux
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par lesquels Sir James Hall s’est distingue dans celte recherche , qui offre d’ailleurs un modèle de perseverance etnbsp;de sagacite', dans Finvention et dans lanbsp;conduite de plusieurs centaines d’expé-riences délicates , difficiles, et quelque-fois dangereuses.
Les resultats qu’il a obtenus Font pleinement dedommagé : ils ont prouvdnbsp;avec evidence, que la pression modifioitnbsp;essentiellement les elTets ordinaires de lanbsp;chaleur ; que la méme pierre, Ie mémenbsp;coquillage, qui se convertissent en chauxnbsp;a feu ouvert, conservent leur acide car-bonique lorsqu’ils sont comprime's j quenbsp;ces malières deviennent fusibles et cris-tallisables sous cette double action ; etnbsp;que, sous la menie influence compressive,nbsp;les substances animales et végetales senbsp;transforment en im combustible analoguenbsp;a la houille. II a determine Fintensilé
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AVAN T-P R O P O S.
absolue de la pression qui produlsolt ces qlFets, et il I’a trouvee encore inferieurenbsp;a celle qui devoit exister an fond desnbsp;mers , on sous une enveloppe elastiquenbsp;de pression equivalente, quand le feu ynbsp;travailloit les composes qui recouvrentnbsp;actuellement la surface du globe. Certes ,nbsp;on ne peut contribuer plus esseiitiellementnbsp;aux progres de la science, en I’etablissantnbsp;sur des bases plus solides que ne 1’a faitnbsp;I’auteur de ces belles experiences. 11 anbsp;depose au Musee Britannique la collection autbentique des e'chantillons qu’ellesnbsp;ont produit, et il en a adresse un doublenbsp;a I’lnstitut de France,
Nous avons rendu compte, dans plu-sieurs extraits insérésdans la Bihliothèque Britannique, de ce travail intéressant ;nbsp;mais I’auteur nous ayant invite a en entre-prendre la traduction, nous avons d’au-tant moins hésité a le faire , qu’en nous
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communiquant en même temps les planches originales, dont l’exécution est fort belle, il a leve Ie seul obstacle qui auroitnbsp;pu retarder 1’accomplissement de son veen:nbsp;nous avons cherche' a nous y conformernbsp;a tons egards j et, loin d’avoir rien abrëgénbsp;OU retranchë, nous avons ajouté a la finnbsp;un morceau qui rend 1’oüvrage plus complet , et que nous nous sommes procurenbsp;d’ailleursj c’est Ie Catalogue descriptif etnbsp;raisonnë des e'chantillons deposes aunbsp;Musëe.
Genève, Ie 20 Fëvrier 1807.
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revolutions dans le règne
jiNCIENNES
mineral, — Inutilité des efforts fails pour les ex-pliquer. — La geologie ne peut se passer de la chiniie. — Importance du carbonate de chaux.
— nbsp;nbsp;nbsp;La decouverte de Vacide carbonique, due dnbsp;Slack, a détruit les anciennes theories ignées,nbsp;mais elle a donné naissance d celle de Hutton.
— nbsp;nbsp;nbsp;Progrès des idéés de Vauteur d Végard denbsp;cette théorie. — Experiences sur les effets denbsp;la chaleiir reunie d la compression, suggéréesnbsp;au D.^ Hutton en 1790. — Llles sont entreprisesnbsp;par Vauteur e?i 1798. — Considerations surnbsp;lesquelles il fondoit ses espérances de succes.
I I.
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Principes amp; execution des experiences suivatites.
— nbsp;nbsp;nbsp;Experiences avec des canons de fusil remqjlisnbsp;de glaise cuite et pulvérisée, et soudés ci Vorifice.
— nbsp;nbsp;nbsp;Procédé avec le métal fusible, — Effets re-rnarquahles de son expansion. — Nécessité d’in-^nbsp;troduire de Vair. — Résultats obtenus. Page 18
I I I.
Experiences faites dans des tubes de porcelaine. — Tubes de terre de Hsdgwood. - Uloyen employé
-ocr page 18-VHJ T B B L E DES C II A P I ï R E S. pbur contenir V acide carbonique et pour fermernbsp;les pores de la porcelaine dans iin a.ppared lio-j'izontal. — On adopte l'apqMreil vertical, --Exposé des résultats ohtenus avec lefer, et avecnbsp;la porcelaine. — Foi'malion de lapierre d cliauxnbsp;et du marhre. — Recherche de la cause desnbsp;calcinations partielles, — On pèsê les tubes denbsp;porcelaine avant de les rompre. — Preuve quenbsp;les experiences avec les tubes de porcelaine ontnbsp;des limites.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;58
Reprise des experiences dans les canons de fusil.
— nbsp;nbsp;nbsp;On leur adaple Pappareil vertical, — Canonsnbsp;percés dans des barres solides,— Dans dufer denbsp;la variété dite vieille zibeline. - Fusion du carbonate de cJiaux. — Son action sur la porcelaine.
— nbsp;nbsp;nbsp;jippareil additionnel devenu nécessaire , ennbsp;conséquence de cette action. — Bons résultats , etnbsp;surtout quatre experiences qui éclaircissent lanbsp;théorie de la calcination interne, et qui rnontrentnbsp;Pefficacilé de Vacide carbonique comme flux.
Page 63
Experiences dans lesquelles on einploie Peau pour augrnenler l’élasticité cZe Vair renfermé - Cas denbsp;compression complete. - Observations générales.
— nbsp;nbsp;nbsp;Quelques experiences qui donnent des résultats
intéressans, et qui rnontrent, en particulier, une action réciproque enlre Ie silex el Ie carbonate denbsp;chaux,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Page 119
-ocr page 19-TABLE DES CHAPITRES. nbsp;nbsp;nbsp;jx
Experiences faites dans Ie platine — apec Ie spath — les coquillages— et avec Ie carbonate de cliauxnbsp;parfaitementpur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Page i4i
Mesure de la force requise pour contenir l’acide carbonique. — Appareil avec la bouclie da canonnbsp;tournee en liaut, et un poids d Fextrémité d’unnbsp;long leviet'. — Appareil avec la bouclie tourneenbsp;en bas. — Appareil avec Ie poids agissantdirec-tement sur Ie canon. — Comparaison des diversnbsp;résultats.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Page iSg
Formation de la liouille. — Circonstance qui me conduitd entreprendre ces experiences.-Résultatsnbsp;extraits d’un Mémoire précédent. — Solutionnbsp;de quelques dijficultès qu on a mis en avant. —nbsp;Les fibres du bois conservées dans certainsnbsp;cos, ejfacées dans d’autres, sous la pression. —nbsp;Ressemblance qui existe entre ces résultats etnbsp;une suite de substances naturelles décrites parnbsp;M. Hatchett. —'II paroissent jeter du jour surnbsp;l’liistoire du Surturbrand.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;180
Application des résultats qui précédent, d la geologie. — Le feu, adtnis dans la théorie Hutto-nienne, est une modification de celui des volcans. — Cette modification doit avo 'ir lieu dans unenbsp;lave anter'leurement d son émption. — XJne lavenbsp;intérieure peut fondre lapierre a chaux. — Les
-ocr page 20-xij nbsp;nbsp;nbsp;TABLE DES CIIAPITRESi
effets du feu des volcans sur les substances soü^^ marines et souterraines sont les mèmes que ceüxnbsp;attribués au feu dans la théorie de Hutton. --Hos couches ont été une fois dans une positionnbsp;analogue , et c’est alors quelles ont éprouvénbsp;faction du feu. — Toutes les conditions de lanbsp;théorie Hultonienne se irouvant ainsi réunies ,nbsp;on peut expdquer cVune manière satisfaisantenbsp;la formation de toutes les matières pierreusesinbsp;— Conclusion.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;196
Hppendix N.° 1.
Pesanteur spécifique de quelques-uns des échantd-lons obtenus. nbsp;nbsp;nbsp;Page 235
C AT AhOGTJ P, des échantillons dèposés par Sir James Hall au Musée Britannique Ie s8 Juinnbsp;1806, comme éiant lesprincipaux résultals denbsp;ses experiences sur les ejfets de la chaleur modi-fiéspar la compression.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Page 253
DkSTINÉËS a MONTRËR COMMENT LA COMPRESSION PEUT MODIFIER l’ACTION DB LA CHALEUR»
Anciennes revolutions dans U regne mineral -Inutilite des ejfjrts,faitspour les expliquei\nbsp;-—La geologie ne peutse passer de la chimie^nbsp;— Importance du carbonate de chaux, —nbsp;La dècouverte de Vacide carhonique, duenbsp;ti Black, a détruit les anciennes ihèoriesnbsp;ignée-s, mais elle a donné naissance d cellènbsp;de Hulton.—Progrès des idees dé auteurnbsp;d l’égard de cette théorie. •— Expériencesnbsp;sur les effets de la chaleur reunie a lanbsp;compression i suggèrées au Hutton etinbsp;17go.~jE//e.S sont entreprises par Vauteurnbsp;ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—¦ Considérations sur lesqüelles
ilfondoit ses espèrances de succes,
^X'ous les observatéurs qui ont e'tudië la structure des rochers et des montagnes
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doivent être convaincus que notre globe n’a pas toujours existe dans son état actuel jnbsp;mais que toute sa masse , du moinsnbsp;jusqu’au teiine que peuvent atteindre nosnbsp;observations , a ëié agite'e et bouleverseenbsp;par les re'yolutions les plus violentes.
Les faits qui conduisent a ces conclusions, quoiqu’observes imparraitement,ne pouvoient manquer d’eveiller la curiosite',nbsp;et de faire naitre le desir de tracer I’histoirenbsp;et de rechercher les causes d’e'véuemensnbsp;aussi extraordinaires : on a fait diversesnbsp;teutatives a cet égard, mais avec peu denbsp;succes ; car, tandis qu’on faisoit, en astronomie el en physique, des decouvertes denbsp;la plus grande importance, les systèmesnbsp;enfantes par les geologues etoient tellementnbsp;imaginaires , et quelquefois si puerils ,nbsp;qu’ils meritoient a peine une relutationnbsp;sérietise.
Une des causes principals de ce non-succes paroit avoir étél’état d’imperfection de la chimie , qui n’a gueres commencenbsp;que de nos jours a mériter le nom denbsp;science. Tandis qu’elle etoit dans son
-ocr page 23-DE LA CH ALEE ft etC. enfance, il ëtolt impossible quela geologienbsp;fit aucun progrès, puisqu’on s’accorde anbsp;reconnoitre que la plupart des circons-tances impoitantes qu’elle doit expliquernbsp;dëpendoient des principes cliiftiiques.nbsp;Ainsi, la consolidation du sable en bancsnbsp;de pierre solide ; la cristallisation desnbsp;substances qui accompagnent ces couchesnbsp;et leur sont entremêlées de diversesnbsp;manières , sont des circonstances chimi-ques, de leur nature ; et tous ceux quinbsp;ont ëbauché des theories de la terre, ontnbsp;cherchë , par des argumens tirës de lanbsp;chimie, a concilier ces faits avec leursnbsp;hypotheses.
Le feu et Yeau , les seuls agens de la nature qui, d’après 1’observation gënërale,nbsp;produisent les matièies pierreuses , ontnbsp;ëtë mis en avant par les sectes opposëesnbsp;des gëologues gt; pour expliquer tous lesnbsp;phënomènes du règne mineral.
Mais, les propriëlës connues de Feau ne permettent pas qu’on lui attribue unenbsp;influence universelle , puisqu’une très-grande partie des substances dont il faut
-ocr page 24-4 EXPERIENCES SUR l’ACTION expliquer I’etat actuel, sont a peu presnbsp;insolubles dans ce liquide ; d’ailleurs, ennbsp;les supposant même tiès-solubles , lanbsp;quantile d’eau qui existe , et celle-lanbsp;meme qui pourroil exister dans iiotrenbsp;planete, seroit fort inferieure a la quantile'nbsp;ne'cessaire a I’office que leur assigne lanbsp;theorie neptunienne (i). D’autre part,nbsp;Jes proprietes connues du feu ne sont pasnbsp;moins insuffisantes pour I’explicatioanbsp;désirée , car, diverses substances qu’ounbsp;rencontre frequemment dans le règnenbsp;mineral, semblent exclure, par leUr seulenbsp;presence, la possibilite de 1’agence sup-posee de cet élement: Texperience montrenbsp;que ces substances sont totaleraent chan-gees, et quelquefois detruites , dans nosnbsp;feux ordinaires.
Dans ces circonstances , les partisans de Fun ou de 1’autre des deux systèmcsnbsp;out pu refuter avec beaucoup de succesnbsp;les opinions de leurs adversaires , mais
(1') Illustrations of the Huttonian theory ,^^33: M. le professeur Plajfeir.
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ils n’ont pu soutenir qiie folblement les leurs propres; et c’est peut-être a Fa vantagenbsp;dechacun des systèmes dans Fattaque denbsp;celui qui lui ëtoit oppose', et au dëfautnbsp;d’une troisième hypothese a laquellenbsp;Fopinion put raisonnablement s’attacher,nbsp;qu’il faut attribuer Ie crédit dont a jouinbsp;l’un et Fautie de ces deux systèmes , etnbsp;ce mode de raisonnement peu philoso-phique que se sont souvent permis impu-nément les auteurs qui ont écrit sur lanbsp;geologie , et qu’on n’auroit pas toléré s’ilnbsp;se fut agi d’autres sciences.
Entre toutes les substances minérales , Ie carbonate de chaux est indubita-bleraent la plus importante , si on lanbsp;considère sous un point de vue general.nbsp;Comme pierre calcaire , ou marbre, ellenbsp;forme unc partie considerable de Fécorc*nbsp;du globe dans beaucoup de regions ; etnbsp;sous la forme de veines ou nodules denbsp;spath; elle s’insinue dans presque toutesnbsp;les aulres pierres. Ainsi, son histoire estnbsp;telle ment entremêlée dans celle de toutnbsp;Ie règne mineral , que la destinée d’une
-ocr page 26-6 EXPERIENCES SUR L’aCTION theorie gëologique quelconque doit dë-pendre beaucoup de son application plusnbsp;OU moins heureuse aux diverses conditions de cette substance. Mais, jusqu’anbsp;ce que Ie docteur Black, par sa dëcou-¦yerte de 1’acide carbonique eut expliquënbsp;la nature chiiriique du carbonate de cliaux,nbsp;on ne pouvoit se former aucune theorienbsp;raisonnable des revolutions chimiquesnbsp;auxquelles cette substance avoit du êtrenbsp;indubitablement soumise.
Cette dëcouverte paroissoit d’abord étre contraire a faction supposëe du feu;nbsp;car la decomposition de la pierre 'a chaux,nbsp;dans Ie feu ordinaire des fourneaux, estnbsp;un fait trop connu et trop certain pournbsp;qu’on puisse attribuer a fagent ignë lanbsp;formation de cette méme pierre, ou denbsp;telle masse qui la contiendroit dans sonnbsp;intérieur.
La consideration de cette difficultë conduisit Ie D.quot; Hutton a admettre unnbsp;mode particulier d’action du feu qui ca-ractérise sa théorie ; système qui, dansnbsp;mon opinion , a donné au monde savant
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la veritable solution de 1’un des problèmes les plus intéiessans qui aient janaais occupénbsp;les naturalistes.
II a suppose':
1. ” Que la cbaleur , dans quelquenbsp;e'poque ëloignée , a agi sur toutes lesnbsp;substances pierreuses;
2. ” Que, pendant cette action, toutesnbsp;ces matières , celles-la même qui sontnbsp;actuellement a la surface , étoient recou-vertes d’une masse qui exercoit sur ellesnbsp;une pressioa considerable;
3. ” Qu’en consequence de Vaction com-biuëe de la cbaleur et de la pression, lesnbsp;eftets produits ont ëté dilfërens de ceuxnbsp;que prod uit communëment la cbaleurnbsp;seule; et qu’en particulier, Ie carbonatenbsp;de chaux a ëté rëduit a un ëtat de fusionnbsp;plus OU moius complete, sans calcination.
Le principe fondamental et caractëris-tique de cette tbëorie se trouve done in-diquë dans le mot compression; et, par une seule bypotbèse bardie , c{ui reposenbsp;sur ce principe, 1’auteur a essayë denbsp;lëpondre a toutes les objections c[u’on
-ocr page 28-B EXPERIENCES SUR l’ACTION fait coiitre faction simple du feu , etnbsp;d’expliquer les ciiconstances dans les^nbsp;quelles on trouve les minëraux fort dilfë-rens de ce qu’ils seroient s’ils eussent ëtênbsp;soumis au feu ordinaire de nos fourneaux.
Mais ce système entrame , des Ie premier pas, tant de suppositions contraires, en apparence, a l’expérience la plus commune , qu’on 1’a peu examine' jusqu’anbsp;pre'sent, et que son mérite reel n’a éténbsp;connii et apprécié que d’un petit nombrenbsp;d’individus. J’ai été moi-méme long-tempsnbsp;étranger a cette dernière classe. Car jenbsp;dois avouer, qu’a la lecture du premiernbsp;écrit du D/ Hutton sur ces matières,nbsp;je fus conduit a rejeter totalement sonnbsp;système ; et peut-être aurois-je conservenbsp;cette opinion, avec la grande majorité desnbsp;géologues, sans mes liaisons d’intimité avecnbsp;Fauteur, dont la vivacité et la clarté ennbsp;conversation formoient un contraste frappant avec Fobscurité de son stylè. Je fusnbsp;entramé par ce charme et par les faitsnbsp;iiombreux que son système Favoit mis anbsp;porlécd’observer, a écouter ses argumeus
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en faveur d’une opinion que je considérois alors comme mi pur ouvrage de 1’imagl-nation. Je retirai ainsi de sa conversationnbsp;Ie méme avantage que la lecture desnbsp;Eclaircisssmens sur la théorie Ilutto-nienne 3 de M.' Playfair , a procure auxnbsp;amateurs de ces recherches, et j’éprouvainbsp;la méme influence qu’exerce maintenantnbsp;eet ouvrage sur les esprits de nos savansnbsp;les plus distingués,
Après trois ans d’une guerre presque journalière avec Ie D/ Hutton, sur sanbsp;théorie , je commencai a envisager sesnbsp;principes avec moins de repugnance. ïlnbsp;y a, je Ie crois, dans toutes les recherchesnbsp;scientifiques, une période a laquelle lesnbsp;conjectures du génie cessent de paroitrenbsp;extravagantes , et ou la fertiliié avecnbsp;laquelle un certain principe explique lesnbsp;phénornènes peut étre mise en balancenbsp;contre son impiobabilité , comme hypo-thèse. La vue partielle de la vérité quenbsp;nous obtenons alors, est peut-étre 1’aspectnbsp;Ie plus attrayant sous lequel elle se présente jamais , et celui sous lequel elle
-ocr page 30-lo EXPERIENCES SUR L ACTION porte Ie plus ënergiquement un espritnbsp;actif vers la recherche. Le nuage quinbsp;obscurcissoit cectaines faces des objets senbsp;dissipepar degrés; ils paroissent sous leursnbsp;ve'ritables couleurs, et en même tempsnbsp;OU entrevoit au lola une perspective dontnbsp;on ne soupconnoit guères Tétendue.
Entrant alors se'rieusement dans Ia se’rie des raisonnemens du D.^ Hutton, jenbsp;reconnus d’abord qu’il falloit commencernbsp;par ëtablir les elFets chimiques qu’il altrl-buoit a la compression : car , a moinsnbsp;qu’on ne nous donnat quelque bonnenbsp;raison de croire que la chaleur seroitnbsp;modifiée par la pression , ainsi qu’ilnbsp;1’affirmoit, peu nous importoit de savoirnbsp;que ces deux causes avoient concourunbsp;simultanëment. Sa persuasion a eet e'gardnbsp;reposoit sur 1’analogie , et sur ce quenbsp;riiypothèse expliquoit tous les phéno-mènes d’une manière satisfaisante. II menbsp;parut cependant, que le principe fonda-niental e'toit susceptible d’etre ëtabli d’unenbsp;manière directe par 1’experience , et je lenbsp;pressai d’eii faire l’essai. Mais il y répugna
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toujours, a cause de Pimmensite des agens naturels, dont les operations etoient, selonnbsp;lui, hors de la portee de tousnos procMesnbsp;d’imitation. II paroissoit persuade qu’onnbsp;echoueroit a eet egard , et que Ie non-succès jeteroit du discredit sur une opinionnbsp;qu’il regardoit comme susceptible d’etrenbsp;suffisamment prouvée par d’autres principes. Je n’e'tois point convaincu par sesnbsp;argumens ; car, sans pouvoir affirmet'nbsp;qu’une compression artificielle quelconquenbsp;a laquelle on soumettroit Ie carbonate,nbsp;empécberoit sa calcination dans nos feuxnbsp;ordinaires, je soutenois que Ie contrairenbsp;n’etoit point prouve, et que l’applicationnbsp;d’une force modeiëe pourroit peut-êtrenbsp;exe'cuter réellement tont ce que la théorienbsp;de Hutton iie faisoit que supposer possible.nbsp;Mais, d’autrepart,ienieconsidérois commenbsp;oblige a respecter son opinion dans unenbsp;carrière de recherches qu’il avoit dejiinbsp;parcoutue d’une manière si distinguee, etnbsp;je m’abstins, taut qu’il vecut, de continuernbsp;quelques experiences sur les elFets de lanbsp;compression , que j’avois comniencees ennbsp;1790.
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En 1798 je repris ce sujet avec empres-semenl , toujours persuade' que la loi cbimique sur laquelle repose la the'orienbsp;de Hutton , devolt étre e'tablie prëala-blement par voie d’experience : toutesnbsp;mes reflexions et mes observations subse'-quentes me confirmèrent dans 1’opinion ohnbsp;j’ëtois de rimportance de cette recherche,nbsp;et ne m’iaspivèient pas plus d’inquiétudenbsp;que je n’en avois dans rorigine sur sesnbsp;re'sultats.
Dans 1’ordre que je me propose de suivre , je me bornerai d’abord a lanbsp;recherche des elfets chimiques de la cha-leur uniek la compression, et je re'serverainbsp;pour la conclusion 1’applicalion de mesnbsp;résultats a la geologie. Alors j’appellerainbsp;en cause les volcans , et je chercherai anbsp;appiiyer les lois mises en avant dans lanbsp;theorie Huttonienne, en montrant quenbsp;les laves, avant leur eruption, sont soumises a des lois analogues , et que lesnbsp;volcans, par leurs elForts , tant sous lanbsp;terre que sous la mer, doivent produirenbsp;sous nos yeux , des rësultats semblables
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a ceux que cette même theorie attribue a l’ancienne action du feu.
En comparant les operations Hutto-niennes avec eelles des volcans, je me prévaudrai de quelques faits que lesnbsp;recherches suivantes m’ont fait connoitre,nbsp;et qui rn’ont indiquë la limite precise denbsp;Tintensité de Ia chaleur et de la forcenbsp;de compression requises pour remplir lesnbsp;conditions de Fhypothèse du D.quot; Hutton.nbsp;Car, seion lui, la puissance de ces agensnbsp;ëtuit très-consldërable, mais tout-a-faitnbsp;indëfinie ; il ëloit done impossible denbsp;comparer, axec quelque prëcision, leursnbsp;elfets supposes, aux phënomènes de lanbsp;nature.
Je m’appliquai presque exclusivement a ëtudier les modifications du carbonatenbsp;de chaux, sur lequel je raisonnois de lanbsp;manière suivante : L’acide carbonique,nbsp;non combinë , existe naturellement sousnbsp;forme gazeuse dans la tempërature ordinaire de l’atmosphere • mais lorsqu’il estnbsp;uni a la chaux , sa volatilitë est rëprimëe,nbsp;a cette méme temperature , par la force
-ocr page 34-l4 EXPERIENCES SUR l’ACTION chimique de la substance terreuse qui Ienbsp;contient a 1’etat solide. Lorsque la temperature s’elève jusqu’au degre de 1’ignition,nbsp;1’acide acquiert une volatilité qui 1’em-porte sur son affinite avec la chaux ; ilnbsp;l’abandonne, et prend sa forme gazeuse.nbsp;II est évident que, si par quelque moyennbsp;1’on augmentoit la force attractive de lanbsp;chaux, OU si l’on diminuoit la volatiliténbsp;de l’acide, Ie compose pourroit soutenirnbsp;sans decomposition un degré de chaleuïnbsp;plus grand qu’il ne peut Ie faire dans lesnbsp;éirconstances ordinaires. Or, la pressionnbsp;doit produire un effet de ce genre ; carnbsp;lorsqu’une force mécanique s’oppose anbsp;l’expansion de facide, sa volatilité doitnbsp;étre diminuée dans un certain degré. Onnbsp;peut done s’attendre que, sous une pressionnbsp;donnée, Ie carbonate supportera, sans senbsp;decomposer , un degré de chaleur quinbsp;1’auroit calciné a fair libre. Mais, 1’expé-rience seule peut nous apprendre quellenbsp;est la force de compression requise pournbsp;que Ie carbonate résiste a une élévationnbsp;donnée dans sa temperature, et quel doit
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ètre Ie rësultat d’une operation de ce genre. Quelques-uns des composes denbsp;chaux et des divers acides sont fusibles,nbsp;d’autres sont rëfractaires, Le carbonate,nbsp;s’il ëtoit contraint par la pression anbsp;Supporter une temperature convenable,nbsp;pourroit être aussi fusible que le muriate.
Une circonstance , tirëe de la tbëorie Huttonienne, me conduisit a espérer quenbsp;le carbonate seroit aisément fusible , etnbsp;elle m’indiqua le point précis auquel jenbsp;pouvois attendre cette fusion. Rien n’estnbsp;plus ordinaire que de rencontrer des nodules de spath calcaire renfermës dansnbsp;le whinstone; et nous supposons, d’aprèsnbsp;la théorie Huttonienne, que le whin etnbsp;le spath ont été simultanément liquides,nbsp;et sëparés l’un de l’autre comme le sontnbsp;l’huile et 1’eau. II est naturel de rechercliernbsp;dans les surfaces de contact des deuxnbsp;substances, des indices de leur fusibiiiténbsp;relative; on remarquera, sous ce pointnbsp;de vue, que la surface du spath estgéné-ralement globulaire et polie, ce qui sem-bleroit proiiver que lorsque le whin s’est
-ocr page 36-i6 experiences sür l’actioN solidifié , Ie spath ëtoit encore a Fe'tatnbsp;liquide j car si Ie spath se fut congelënbsp;Ie premier, la tendance qu’il montre, dansnbsp;toutes les occasions ou il est libre , anbsp;former des cristaux proëminens , fauroitnbsp;chassë dans Ie whln encore liquide , ounbsp;ses cristaux se seroient moulës selon leursnbsp;formes particulières , ainsi que cela estnbsp;arrive a plusieurs substances renfermëesnbsp;dans Ie w^hin , et plus rëfractaires quenbsp;lui, et spëcialement a 1’aiigite, au feld-*nbsp;spath, etc., qui toutes s’ëtant cristallisëesnbsp;dans Ie whin liquide , ont pris leursnbsp;formes particulières, avec une rëgulariténbsp;parfaite. J’en conclus , que lorsque Ienbsp;whin a passë a Fëtat solide , ce qui doitnbsp;avoir eu lieu vers Ie 28.* ou Ie 5o.' degrënbsp;du pyromètre de ^'\'^edgwood , Ie spathnbsp;ëtoit encore liquide. J’avois done lieu denbsp;m’attendre que si je pouvois forcer Ienbsp;carbonate a supporter une chaleur denbsp;28“ sans dëcomposition , il eutreroit ennbsp;fusion. On verra par la suite que manbsp;conjecture n’ëtoit pas mal fondëe.
DE L.\. chAleur etc. nbsp;nbsp;nbsp;17
Je vais commencer a décrire ces expediences, dontj’ai eü l’honneur de mettre les resultats sous les yeux de la Socie'të,nbsp;Ie 3o aoüt dernier ( i8o4). Je sens plei-nement combien il est difficile, en rendantnbsp;compte de plus de cinq cents expediences,nbsp;toutes dirigëes vers un mêrae but, maisnbsp;très-diffe’rentes les unes des autres dansnbsp;leurs details, de se toaintenir ëgalementnbsp;ëloigné de la prolixité et du laconisme.nbsp;Je me propose de dëcrire, aussi briève-ment qu’il me sera possible, tons lesnbsp;procédés que j’ai employés, afin que lesnbsp;chimistes puissent répéter mes expériences.nbsp;J’insisterai plus particulièi’ement sur lesnbsp;circonslances qui me paroitrönt conduitenbsp;a des conclusions de quelque importance.
Le résultat étant déja connu ,. je con-sidère les détails que je vais donner, comme adressés a ceux qui mettent denbsp;1’intérét a la conduite des opérations denbsp;chimie : je ne crois pas qii’aux yeux denbsp;ces personnes, aucuue des particularitésnbsp;dans lesquelles je me propose d’entrer,,nbsp;paroisse superflue.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
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p7'incipe d’execution des experiences sui-vantes. ¦—Experiences avec des canons de fusil remplis de glaise cuite et pulvèrisèe,nbsp;et soudés d l’orifice. — Procédé avec Ienbsp;inétal fusible. — Ejfets remarquables denbsp;son expansion. — hlécessité d’introduirenbsp;de Vair. — Résultats obtenus.
ORSQUE je commengai des experiences sur les effets simultane's de la clialeurnbsp;reunie a la compression , je me donnainbsp;beaucoup de peine pour imaginer des vis,nbsp;des tampons, des couvercles, ajustës denbsp;manière ( a ce que j’espérois ) qu’ilsnbsp;pussent contenir toutes les substancesnbsp;élastiques j et peut-étre quelques-unesnbsp;de ces inventions auroient-elles rëussi,nbsp;mais je les mis toutes de cóté, lorsqu’aunbsp;mois de janvier 1798 il m’en vint unenbsp;a l’esprit, qui, par sa simplicité, s’appli-quoit aisément a tous les cas , et pro-duisoit tout 1’effet qu’on pouvoit dësirer,nbsp;puisqu’elle contenoil d’une manière im-
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permeable toute substance gazeuse, jus-qu’au degré de resistance que pouvoit olFrir la cohesion des inatières mëtal-liques ou lerreuses , dont les vases em-plo5’és étoient construits. Je vais indiquernbsp;ce procédé d’une manière généiale, commenbsp;suit. Si Pon prend un tube creux ounbsp;canon AD (hg. 1), ferme a Tune denbsp;de ses extrémités et ouvert a l’autre, etnbsp;quiaitun pied de longueur ou davantage,nbsp;il est évident qu’en introduisant l’une denbsp;ses extrémités dans un fourneau, nousnbsp;pourrons la soumettre a un degré denbsp;clialeur aussi grand que l’art puisse Ienbsp;pi’oduire , taudis que l’autre extrémiténbsp;deraeurera froide, et pourra même, si onnbsp;Ie veut, être exposée a un degré de froidnbsp;extréme. Si alors on introduit dans lanbsp;culasse, ou 1’extiémité fermée C D dunbsp;canon, la substance qu’on veut exposernbsp;a Paction combinée de la chaleur et denbsp;Ia pression, et qu’on vemplisse Ie i'^estenbsp;du canon de quelque substance réfractaire,nbsp;en laissant vers la bouche A B un petitnbsp;espace vide, on pourra chauffer Ie canon.
-ocr page 40-aO EXPERIENCES SUR l’aCTION de ce cóté, tandis que la culasse, quinbsp;contient 1’objet de l’expërieiice,demeureranbsp;froide, et on fermera ce canon par l’uanbsp;quelconque des nombreux moyens qnenbsp;procure l’action de la cbaleur, depuis lanbsp;temperature de Ia cire fondante, jusquesnbsp;a celle parlaquelle on soude Ie fer. Alors,nbsp;en retournant 1’appareil et en introduisantnbsp;la culasse dans Ie fourneau, on peut luinbsp;appliquer la cbaleur, au degre' d’intensitenbsp;requis, et avec la condition de la compression qu’il doit faire ëprouver a lanbsp;substance qui y est hermëtiquementnbsp;renferme'e.
Je mis pour la première fois ce projet a execution sur un canon de fusil ordinaire, coupé a 1’endroit de la lumière,nbsp;et fortement soudé a Ia culasse avec unnbsp;tampon de fer. J’y introduisis Ie carbonatenbsp;pulverise' et refoule' dans dans une cartouche de papier ou de carton, pour Ienbsp;pre'server du contact du fer, qui avoit,nbsp;dans quelques essais précédens, sali Ienbsp;carbonate dans toute sa masse. Je refoulainbsp;ensuite sur Ie carbonate, de la glaise pul-
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vérlsée , et qni avoit étë prëalablement cuite dans une assez forte clialeur j enfin,nbsp;je fermai la bouclie du canon , commenbsp;l’avoit ëtë ia culasse, par un tampon sondenbsp;a la forge ordinaire, en maintenant froid.nbsp;Ie reste du canon, par l’application denbsp;linges mo ui lies. Alois on introduisit lanbsp;culasse horlzoutalement dans une moiiHenbsp;ordinaire, chauffee jnsques au 20.' degrënbsp;du pyromètre de Wedgwood. On avoitnbsp;attache' une corde a la bouclie du canonnbsp;pour pouvoir Ie retirer sans dangernbsp;d’explosion (i). C’est aussi vers cette
(i) On eut lieu de reconiioilre une fois , d’une mauière bien evidente, Fimportance de cette precaution. On avoit introduit, par mégarde, une quaiititénbsp;d’humidité assez considerable dans un canon soudé:nbsp;et avant qu'ilfut chanlFé au rouge , cette eau pro-duisit une explosion qui déchira Ie canon en formenbsp;de ruban aplati, et qui fit voler Ie fourneau en éclats.nbsp;Ledocteur Kennedy, quise trouvoitprésent, observanbsp;que, inalgré eet accident, il viendroit peut-être unnbsp;tems oü f on emploicroit Peau dans ces. experiencesnbsp;pour alder a la force de compression. J’ai fait, depuisnbsp;cql te éjioque, un grand usage de ce inoyen qu’il m’a voitnbsp;suggéré , inais a peine, hélas ! a-l-il assez vecu pour
-ocr page 42-32 EXPERIENCES SUR l’acTION epoque que je fermai la boucLe du canonnbsp;avec un tampon fixe seulement avec denbsp;la soudure , procédé qui avoit I’avantagenbsp;de me permettre d’ouvrir et de fermer cenbsp;canon sans être oblige d’avoir recouis anbsp;un ouvrier. Dans ces essais , plusieursnbsp;canons cédèrent a la lorce expansive;nbsp;d’autres lui lésistèrent, et me donnèrentnbsp;des résultais trèsi-encourageans , et mêrnenbsp;tout a fait satisFaisans , si j’avois eu lanbsp;certitude de les obtenir par une repetitionnbsp;du procédé. Dans plusieurs de ces experiences, la craie, ou la pierre a chauxnbsp;ordinaire, introduite a 1 etat pulverulent,nbsp;se trouvoit, api’ès l’operation ,*agglutinéenbsp;en une masse pierreuse, qu’on ne pouvoitnbsp;eu voir Fapplicalion , car mon premier succes dansnbsp;Feraploi de son procédé date de 1 epoque dela maladienbsp;a laquelle il a succombé. —Je n’ai couru des dansersnbsp;dans aucune aulre experience faile avec un canon denbsp;fer; les choscs éloient arrangées de manière quenbsp;Ffflbrl con tre les parois nc com mcn^oil que iorsqu vliesnbsp;étoienl rouges , lerapcralure a laquelle Ie mélal senbsp;trouve lamolli au pouil dcpouToir sedécliircr comnienbsp;uu morceoa de cuir.
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rompre que par un coup de marteau assez fort, et qui piësentoit sous la pointe danbsp;canif la même resistance que la pierrenbsp;calcaire commune. Cette même substance,nbsp;plongéedansl’acidenitiique, s’y dissolvoitnbsp;en entier, avec une violente effervescence.
Dans Fune de ces experiences , Faction de la clialeur sur la cartouche de papiernbsp;teignit en noir toute la glaise pulvérisëenbsp;refoulëe sur Ie carbonate, jusqu’aux deuxnbsp;tiers de la longueur du canon. Cette cir-constance importante montre, que lorsnbsp;niême que la matière pulvérulenle estnbsp;refoulëe jusques a la bouche , ses interstices pcrmettent une expansion qui nuitnbsp;a la compression compléte : ce même faitnbsp;est analogue a ce qu’on observe quelque-fois dans les mines de houille, oü la matière bitumineuse paroit avoir ëtë chassëenbsp;bors de certaines couches par quelquenbsp;chaleur locale supérieure , tandis quenbsp;dans d’autres couches, ëgalement com-primëes en apparence, Ie bitume s’esEnbsp;conservë- On voit quelquefois des couchesnbsp;de schiste oude grès, imprëgnëes dans leur
-ocr page 44-24 EXPÉRIENCES SüR l’ACTION ëpaisseur par ce bitume ainsi expulsë denbsp;soa site primilif.
J’ëtois occupë de ces experiences au printemps de 1’annëe 1800 , époque anbsp;laquelle un événement important les in-terrompit pour une année. Mais je lesnbsp;repris en mars 1801, avec de nouveauxnbsp;plans d’exécution, et des additions considerables a mes appareils.
Dans Ie cours de mes premiers essais j’avois eu Tidée d’un procédé que je com-tnengai, acette époque, a mettre en pratique. Les chimistes connoissent 1’alliagenbsp;fusible qui se liquéfie a Ia temperaturenbsp;de l’eau bouillante (1). J’imaginai qu’ennbsp;substituant cette composition métalliquenbsp;a la glaise pulvérisée , je gagnerois dunbsp;temps et de la précision davis mes experiences ; c’est-a-dire , qu’après avoirnbsp;introduit ie carbonate au fond du canon,nbsp;je pourrois achever de Ie remplir du métalnbsp;fondu; ensuite lorsqu’il seroit refroidi et
! ploinb ,
(\) Huil parties de bismuth, ciiio^ i tfois d’élaiii.
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solldifië je pourrois introduire la culasse seule du canon sous la moufle, tandisnbsp;que je mainliendrois soigneuseraent Ienbsp;reste dans une temperature froide. II n’ynbsp;auroit ainsi de foadu dans Ie mëtalnbsp;fusible que la portion voisine de lanbsp;culasse, Ie reste formeroit ua tamponnbsp;qui contiendioit très-efScacement l’acidenbsp;carbonique. Ensuite, lorsque fexpe'riencenbsp;seroit terminée , et Tappareil refroidi, jenbsp;nie dëbarrasserois aisëment du mëtalnbsp;fusible , en cliauffant Ie canon a un degrënbsp;lëgèrement supërieur au terme de l’eaunbsp;bouillante , temperature qui sulBroit anbsp;liquëfier falliage , et ne pourroit avoirnbsp;aucun effet sur Ie carbonate , que jenbsp;retirerois du canon pour l’examiner, aprèsnbsp;avoir verse au dehors Ie mëtal fondu.
Cette mëthode, avec quelques modifications OU additions, a ëtë suivie dans la plupart de mes experiences.
J’observai, dans Ie premier essai que j’en fisj un phënomène remarquable , qui menbsp;suggëra la plus importante de ces modifications. J’avois rempli un canon de
-ocr page 46-20 EXPERIENCES SUR l’aCTION métal fusible, sans carbonate; et aprèsnbsp;avoir introduit la culasse sous la moufle,nbsp;je vis avec surprise, lorsque le fer futnbsp;prés de rougir , que le métal liquidenbsp;suiritoit au travers , en gouttelettes in-nombrables dont il étoii garni tout auteur. A mesure que la chaleur devenoitnbsp;plus forte la transsudation s’augmentoit,nbsp;jusqu’a ce qu’enfin elle forma des filetsnbsp;continus , et le canon fut absoluraentnbsp;détérioié. Dans plusieui's essais du mêmenbsp;genre, le métal fusible chassé dans denbsp;très-petites fissures du canon , jaillissoitnbsp;au dehors a la distance de plusieursnbsp;verges, et se déposoit sur les corps solidesnbsp;environnans, sous la forme de fils très-Cns ressemblant 'a de la laine. Je nenbsp;tardai pas a comprendre que ce phéno-mène provenoit de Ia plus grande expan-sibilité du métal fusible relativement anbsp;son enveloppe solide ; reffoit qui ennbsp;résultoit chassoit le métal liquide aunbsp;travers du fer, comme 1’eau avoit éténbsp;chassée au travers de l’argent par unenbsp;pression mécanicjue , dans 1’expérience
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des académiciens de Florence (i ). Je prësumai que je pounois piévenir eetnbsp;efFet en enfermant dans Ie canon , avecnbsp;Ie mëtal fusible, une petite quantité d’airnbsp;qni, en cédant un pen a (’expansion dunbsp;liquide, sauveroit Ie canon. Ceite. precaution léussit parfaitement, et je l’em-ployai dans toutes les experiences quinbsp;furent faices a cette epoque (2).
(1) nbsp;nbsp;nbsp;Essais d'expériences physiques faites dansnbsp;Vacadémie del Ciinento , traduit' par Waller ,nbsp;tiondres i684 , p. i i^. 'Vuyez la traduclioii lalinenbsp;de Muiclienbi'oeck. La Have, 1751, p. 63.
(2) nbsp;nbsp;nbsp;J’éprouvai beaucoup de difficulty a déteriniuernbsp;la quantité d’air qu’il coiivenoit de reiifermer aiosi.nbsp;Si j ’en introduisois Irop , 1’élaslicilé ¦ trop diniinuéenbsp;nuisoil au résuUal, aiusi que je Ie moiitrcrai ci-api'ès.nbsp;S'il n’y avoit pas assez d’air , ou si par accident ilnbsp;s’échappoit avant I’experience , Ie canon étoit tou-jours détruit.
J’cspérois pouvoir determiner Ie volume conve-nable a laisser dans Ie canon, en mesuranl la quantité d’air chassée de ce même canon ouvert et exposé parnbsp;sa culasse a un degré de chaleur connu; mais je vis,nbsp;avec surprise que la quantité ainsi expulsée éloit d’unnbsp;volume plus considerable que celui do 1’air confinenbsp;avec Ie carbonate par Ie métal fusible, et exposé
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Je me proposai alors , dans Ie but de conserver Ie carbonate bien pur , de Ienbsp;renfermer dans un petit vase approprië ;nbsp;et pour Ie rétirer plus commodcment a lanbsp;fin de [’experience , j’attacbai ce vase anbsp;une baguette de fer plus longue que Ienbsp;canon, et au moyeu de laquelle je 1’in-troduisois ou Ie retirois a volonlë.
a la même lempcratnre. Or, conïme 1’expansion du liquide ne paroït pas susceptible d’etre sensiblementnbsp;diminuée par une force qui agiroit en oppositionnbsp;contre elle, on ne peut expliquer ce fait que par unenbsp;dilatation du canon. Ainsi, .dans.ces experiences, lanbsp;force expansive de I’acide carbonique , celLe de 1’airnbsp;i’enfermé, etcelledu mélal fusible, agissoient ensemblenbsp;contre les parois du canon , qui cédoient en partie ,nbsp;ainsi que 1’air reulcrmé. J’a vois pour objet d’augmenlernbsp;l’ënergie de ccttc action réciproque , en diminuant lanbsp;quantité d’air, et par d’aulres raoyens dont je parlerainbsp;ci-après. On ne pouvoit pas espérer beaucoup denbsp;precision dans des experiences qui devoient résulternbsp;de 1’action simultanée de plusieurs forces dont lesnbsp;variations dependent de lois inconnues; et il n’estnbsp;point étonnant qu’en essayaut d’atleindre jusques anbsp;la liraite de la force de compression j’aie détruit unnbsp;très-grand nombre de canons de fer.
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Je prenois un petit tube de verre (1) OU de porcelaine, de Reaumur, d’enviroiinbsp;un quart de pouce de diamètre, et longnbsp;d’un OU de deux |)Ouces, A (fig. 2); je Ienbsp;remplissois a moitie de carbonate denbsp;chaux pulverise et refoule' aussi fortementnbsp;qu’il étoit possible; on achevoit de rem-plir Ie tube avec du silex en poudre , ounbsp;telle autre matière propre a empêcliernbsp;l’introduction du metal fusible , très-pénétrant lorsqu’il est liquide. Ce tube,nbsp;ainsi rempli, étoit introduit dans une cagenbsp;de fer ( df k A , fig. 3, 4, 5 et 6 ) fixéenbsp;a l’extrémité m d’une baguette de fer mn.nbsp;Cette cage avoit de trois a six pouces denbsp;longueur, et sa grosseur lui permettoitnbsp;d’entrer aisément dans Ie canon. Ellenbsp;étoit composée de deux rondelles de fernbsp;circulaires , d e f g, e.\. h i k l { qu’onnbsp;^7oit de profil dans les figures), et perpen-diculaires'a 1’axe de Ia baguette, a laquelle
(ij 3’ai employé ensuile des tubes de porcelaine commune , trouvant que Ie verre étoit beaucoupnbsp;trop fusible pour servir a cel usage.
-ocr page 50-3o EXPERIENCES SUR INACTION l’iuie des roadelles de fg ëtoii attaclie'enbsp;par son centre m. Les ronJelles ëtöientnbsp;unies 1’une a Tautre par tpialre montansnbsp;de fil de fer aplati d h , ei, f k , elg l,nbsp;qui formoient la cage dans laquclle onnbsp;introduisoit Ie tube A contenant Ie carbonate , en écartant l’un de Tautre deuxnbsp;de ces montans. A ce tube on en joignoitnbsp;un second B , de fer ou de porcelaine,nbsp;rempli d’air seulement. On mettoit aussinbsp;dans Ia cage un cyliadre pyromëtriquenbsp;C (1 ) en contact avec Ie tube A qui
(i) Les cylindres pyromélriques employés dans ces experiences avoienl élé fabriqués sous mes yeux.nbsp;J’avois été force d'entreprendre ce travail difficile,nbsp;et j’y ai réussi de manière a me procurer un assor-lirneut de pièces qui, saus être complet, a assez bietinbsp;alteint Ie bul que je me proposois. J’ai eu , depuisnbsp;cette époque, l’occasioii de comparer ces pièces avecnbsp;celles de Wedgwood , dans des températuresnbsp;variées el dans des fourneaux d’un grand volumenbsp;et dont l’actiou ótolt uniforme. J’ai Ironvé que mesnbsp;cylindres s’accordoient aussi bien enlr’eux que lesnbsp;siens , quoique les degrés absolus ne fussent pas lesnbsp;mênies pour b^s deux preparations. J’ai, en consé-quenccj coiislruil une table au moyen de laquelle j’ai
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contenoit Ie carbonate. Ges divers objets OGCupoient ordioairement la cage toutenbsp;entière ; sinoa on rempllssoit Fespacenbsp;vacant par un morceau de craie taillé ennbsp;consequence. La lig. 4 représente la cagenbsp;remplie comme on vient de l’indiquer.
Les dispositions ainsi faites, on placoit Ie canon vevticalement , et on Ie rem-plissoit a moitie’ du métal fusible liquéfJé.nbsp;Alors on introdaisoit la cage et on lanbsp;plongeoit jusques au fond du liquide, ennbsp;sorte que Ie carbonate se trouvoit voisinnbsp;de la culasse, comme on Ie voit fig. 5,nbsp;Ie métal fusible étant représenté en O.nbsp;Le tube a air B étant placé de manière
pu réduire les temperatures observées avec mes cylindres a ce qu’elles auroienl été si j’eusse employénbsp;ceux de Wedgwood. J’entends , par cylindresnbsp;de Wedgwood, ceux diiseul assortiment quiaéténbsp;vendu au public, et dans lequel la temperature anbsp;laquelle se fond 1’argent est indiquée au 22.' degré.nbsp;Je sais bien que feu M.' Wedgwood, dans s:inbsp;table des fusibilités, place celte fusion au 28.% maisnbsp;je suis convaincu que ses observations ont été faitesnbsp;avec quelque assortiment différent de celui qu’ü anbsp;mis ensuite dans le commerce.
-ocr page 52-52 experiences sur l’action a entrer dans le liquide av'ec son orificenbsp;tourne en has, conservoit en grande partienbsp;Fair doiit il etoit originairement rempli,nbsp;quoique la dilatation causee par la chaleurnbsp;du metal en fit e'chapper une partie aunbsp;moment de Firnmersion. L’alliage étantnbsp;refroidi, et recouvrant bien exactementnbsp;la cage et la portion contigue de lanbsp;baguette. Fair qui etoit reste dans lenbsp;tube y etoit bien efficacement contenu,nbsp;et tout le reste etoit bien ferme'. Onnbsp;achevolt alors de reraplir le canon jusqu’anbsp;la bouche, avec le metal fondu, et I’appareilnbsp;etoit piet a recevoir Faction de la chaleurnbsp;sur la culasse , ainsi qu’on le voit fig. 6.
Dans les experiences qui furent faites a cette epoque j’employois un fourneaunbsp;carré de briques , fig. 7 et 8, traversenbsp;horizontalement par une rnoufle r s ou-verte des deux cotes. La moufle etoitnbsp;soutenue au milieu par un support tres-mince , et exposee au feu par dessous,nbsp;comme lateralement. Le canon etoit introduit dans la moufle de manière quenbsp;la culasse occupat Fendroitle plus chaud,
et
-ocr page 53-DE DA CHALEUR etC. 55 et que l’èxtrémitê voisine de la boiiclienbsp;s’eloignat assez du fourneau pour qu’oiinbsp;put 1’entretenir froide, au moyen de lingesnbsp;qu’on arrosoit d’eau de ternps en temps.nbsp;Cette disposition est representee fig. 7.nbsp;Alois le metal fusible qui environnoit lanbsp;cage etant fondu , 1’air contenu dans lenbsp;petit tube cbevcboit a occuper la partienbsp;superieure du liquide, et il étoit remplacënbsp;dans ce tube par le me'tal fusible. On voitnbsp;enpqi fig. 6, cette nouvelle dispositionnbsp;de l’air.
Lorsque l’expérience ëtoit terminëe , on se dëbarrassoit ordinairement denbsp;Talliage métallique en mettant le canonnbsp;dans la moufle , dans une position lëgè-vement inclinëe, et en commencant parnbsp;le coté de ia bouche , et avangant lanbsp;Cülasse a mesure que le me'tal iiquëfiénbsp;s’écouloit: cette operation est représente^8nbsp;fig. 8. Dans quelques-unes des premièresnbsp;experiences de cette classe , je dégageoisnbsp;la cage en plongeant le canon dans denbsp;la saumure chaulTe'e au-dessus du degrënbsp;de 1’eau bouillante , ou dans une forte
5
-ocr page 54-34 EXPERIENCES SUR L’ACTION solution de muriate de chaux qui peutnbsp;supporter une temperature de aSo” F.nbsp;(97 R.) avant d’entrer en ebullition ;nbsp;j’employois a cet effet un vase de troisnbsp;ponces de diamètre sur trois pieds denbsp;profoiideur , portant un e'vasement ennbsp;haut en forme de bassin pour recevoirnbsp;le liquide lorsqu’il entroit en forte ebullition. Ce procédé , quoique bon, e'toitnbsp;désagréable a employer, et j’y renoncai;nbsp;eependant j’y suis revenu dans quelquesnbsp;expériences ou il etoit important d’ouvrirnbsp;le canon par la température la plus bassenbsp;possible (1).
J’ai fait, en suivant ces procédés, un
(1) Dans plusieurs des experiences suivanles j’ai employé le plomb a la place de 1’alliage fusible, etnbsp;souvent avec succès. Mais j’ai perdu ainsi plusieursnbsp;bons résuUats ; car la cbaleiir requise pour la fusionnbsp;du plomb est si voisine de celle qui fait rougir lenbsp;fer, qu’il est difficile de dégager la cage sans employernbsp;une température qui peut attaquer le carbonate. Jenbsp;me suis bien trouvé d’environner d’alliage fusible lanbsp;cage et quelques pouces de la baguette, el de remplirnbsp;de plomb le resle du canon.
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grand nombre d’expériences , dont les rësultats , qui m’ofFroient a cette époquenbsp;de ma recherche un très-grand intérêt,nbsp;out moins d’importance a mes yeuxnbsp;d’après les progrès subsequens de monnbsp;travail. Je me contenterai done d’en indi-quer un fort petit nombre.
Le 3i mars 1801 , je refoulai quarante grains de craie pulvérisée, dans un tubenbsp;de verre vert, de bouteille, et je le placainbsp;dans la cage , ainsi que je fai indiqué.nbsp;Üne piece pyrométrique mise dans lanbsp;moufle a cóté du canon marquoit le 33.*nbsp;degré. Le canon fut exposé 'a cette tem-pérature pendant dix-sept a dix-huitnbsp;minutes. En retirant la cage, le carbonatenbsp;s’offrit sous 1’apparence d’une massenbsp;solide, dont le volume étoit évideramentnbsp;réduit; 1’espace qu’il avoit laissé dans lenbsp;tube ense condensant étoit très-exactementnbsp;rempli par le inétal, qui étoit demeurénbsp;attaché en couche mince tout autour dunbsp;carbonate , sans pénétrer le moins dunbsp;monde dans sou intérieur, en sorte qu'onnbsp;pouvoit aisément s’en débarrasser, Le
-ocr page 56-36 EXPERIENCES SUR l’acTION poids du carbonate etoit reduit de 4o grainsnbsp;a 36. La substance etoit très-dure , etnbsp;resistoitplusau canifqu’aucun desprodnitsnbsp;precedemment obtenus. Sa fracture etoitnbsp;cristalline et ressembloit a celle du marbrenbsp;blanc salin : elle etoit decidenient translucide sur les bords minces , circonstancenbsp;qui fut observee pour la première foisnbsp;dans ce re'sultat.
Le 3 mars de la nietne annëe, je fis line experience semblable , dans laquellenbsp;je mis line piece pyrornetrique dans lenbsp;canon et uue autre a cote de lui en dehors.nbsp;Elies s’accorderenta indiquer le 23.'^degre.nbsp;Le tube interieur, qui etoit de porcelainenbsp;de Reaumur^ contenoit quatre-vingts grainsnbsp;decraie pulve'rise'e. Le carbonate se trouvanbsp;après I’experience avoir perdu trois grainsnbsp;et demi. On voyoit en dehors de la massenbsp;une croute mince de matière blanchatre ,nbsp;de moins d’une vingtième de poucenbsp;d’epaisseur. A d’autres égards le carbonatqnbsp;etoit parfait j sa couleur etoit jaunatre, etnbsp;il avoit une demi-transparence decidee etnbsp;une fracture saline. Mais ce qui rend ce
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rësultat plus piécieux c’est qu’en cassant la masse on trouva au dedans uii espacenbsp;de plus de de pouce en cane' , coni-plèlement cristallisé, etoü 1’on découvroitnbsp;avec evidence la fracture rliomboïdale dunbsp;spath calcaire. II ëtoit blanc et opaque ,nbsp;et montroit trois rangées de lames paral-lèles qui se prësentoient sous trois anglesnbsp;difFërens. Cette substance, a raison de lanbsp;calcination partielle qu’elle avoit ëprouvée,nbsp;et de fabèorption subsëquente d’humiditénbsp;qui en avoit étë la suite, avoit perdu aunbsp;bout de quelques semaines ces apparencesnbsp;remarquables; mais une fracture nouvellenbsp;les lui a rendues, et on a conserve 1’échan-tillon en Ie placant dans un tube de verrenbsp;scellé hermëtiquement.
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EXPERIENCES SUR L ACTION
Experiences faites dans des tubes de por-celaine. — Tubes de terre de TEedgwood. — Moyen employé pour contenir Vacidenbsp;carbonique et pour fermer les pores de lanbsp;porcelaine dans un appareilhorizontal. —nbsp;On adopte Vappareil vertical. — Exposénbsp;des résultats obtenus avec le fer, et avecnbsp;la porcelaine. — Formation de la pierrenbsp;d chaux et du marbre. — Recherches denbsp;la cause des calcinations partielles. — Onnbsp;pèse les tubes de porcelaine avant de lesnbsp;rompre. —Preuve que les expériences avecnbsp;le tubes de porcelaine ont des limites.
^X^andis que je conduisois les experiences qui precedent, je m’occupois de temps en temps d’une autre suite, entre-pi'ise avec des tubes de porcelaine. J’etoisnbsp;inéme si prevenu en faveur de ce derniernbsp;procédé que je m’y atlachai pendant plusnbsp;d’une anne'e, en laissantde cote les canonsnbsp;de fusil. Les procédés suivis avec cettenbsp;substance différent beaucoup de ceux
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deja decrits, quoique fondes surles meines principes gënëraux.
Je me procurai dans la manufacture de M/ Wedgwood, a Etruria, dans Ienbsp;Staffordsliire , un assortiment de tubesnbsp;faits de la même matière que les mortiersnbsp;blancs dont on se sert communëment. Cesnbsp;tubes avoient quatorze ponces de long,nbsp;et demi-pouce de diamètre interieur ;nbsp;leur ëpaisseur ëtoit de — de pouce. lisnbsp;etoient fermës a 1’une de leurs extrëmitës.nbsp;On les voit fig. 9, 10, 11, 12 et i3.
Je me proposois de refouler Ie carbonate de cliaux;, dans Ie fond du tube , quenbsp;j’appellerai la culasse , A , fig. 9; ensuile,nbsp;apiès avoir refoulë jusques vers l’orifice,nbsp;du silex pulvërisë B, de remplir 1’espacenbsp;restant C de borax ordinaire (borate denbsp;soude), prëalablement vitrifië et pulvërisënbsp;ensuite ; d’appliquer d’abord la clialeurnbsp;a la bouche dn tube seulemenl, denbsp;manière a couveriir ce borax en verrenbsp;solide; ensuite, en renversantl’opëration,nbsp;d’appliquer Ia chaleur a i’extrëmitë fermëenbsp;du tube, soit a la culasse qui contenoit
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Ie carbonate, en maintenant froide 1’autre extre'mité.
J’esperois ainsi contenir l’acide car-bonique ; maïs j’ëprouvai de grandes difFicultés qui me conduisirent a diversesnbsp;modifications que je vais indiquer en pennbsp;de mots. Deux causes empéchèrent quenbsp;mon premier procédé' ne rëussit; d’abordnbsp;l’acide carbonique échappoit a la forcenbsp;compressive , en se logeant dans les interstices du silex pulverise'', et compara-tivoment froid. Ensuite , Ie verre de boraxnbsp;se fendilloit toujours en se refroidissant,nbsp;et je ne pouvois guères compter alors surnbsp;son imperraëabilitë.
II me vint a 1’esprit, pour remëdier a la fois 'a ces deux inconvëniens , et cunbsp;addition au premier arrangement , denbsp;placer im pen de borax C, lig. lo, asseznbsp;prés de la culasse du tube pour qu’ilnbsp;ëprouvat a pen pres la même chaleur quenbsp;ie carbonate A j mais en interposant enlrenbsp;ce borax et Ie carbonate nne couche denbsp;silex B, pour empêcher la communicationnbsp;immediate des deux substances. J ’iraagi nois
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que Ie borax dans son état liquide , ou visqueux , etant poussë en dehors parnbsp;Fexpansion de I’acide carbonique, com-primeroit Ie silex derrière lui en D , etnbsp;empêcheroit absolument que tout fluïdenbsp;ëlastique put, ni sortir du tube, ni mêmenbsp;parvenir jusques dans sa parlie froide.
A quelques egards mon procédé réussit. Le verre de borax, qu’on ne peut jamaisnbsp;obtenir froid saus gercures innombrables,nbsp;seréunit enunemassevisqueuse,ala tem-pératurela plus basse de Fignltion visible;nbsp;et comme ce n’est que vers cette tetnpé-rature que commence Faction, dans cesnbsp;expérienees, leborax chauffé alorscn mêmenbsp;temps que le carbonate, devient imper-inéable au moment oü cette qualité estnbsp;nécessaire. J’oblins ainsi plusieurs bonsnbsp;résultats;mais,j’observai dansla pratique,nbsp;qu’a mesure que la chaleur augmentoit, lenbsp;borax devenoit trop liquide, et qu’il senbsp;perdoit souvent dans les pores du silex,nbsp;en laissant vide un espace qu’on recon-noissoit lorsqu’on cassoit le tube. IInbsp;devint done nécessaire d’opposer quelque
-ocr page 62-42 EXPERIENCES SUR l’acTION chose de plus substanciel et de plusnbsp;compacte a la fluidite penetrante du verrenbsp;de borax pur.
Encherchantune substance convenable, Ie hasard me fit dëcouvrir une propriéte'nbsp;curieuse du verre de bouteille. J’avoisnbsp;introduit une certaine quantitë de cenbsp;verre pulverise', sous une moufle, a la temperature de 20°, environ, de Wedgwood:nbsp;au bout d’une minute, ou a peu prés , lanbsp;poudre passa a un éiat d’agglutinationnbsp;visqueuse , en consistance de miel; etnbsp;dans la seconde minute , sans que lanbsp;chaleur eut augmentë, elle se consolidanbsp;en une masse compacte de porcelaine denbsp;Reaumur (i). Ce phénomène me fit pre'-sumer qu’en placant du verre de bouteillenbsp;pulverise , immëdiatement derrière Ienbsp;borax. Je modifierois utilement la quafite'nbsp;penetrante du verre que produit ce sel; car
(i) Dans la mènie tempéi'ature une masse de veire , de volume cgal, subivoit Ie riiême change-ïiienl; mais ce ne seroit qu’au bout d’une heure denbsp;stjour sous la moufle.
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la porcelaine de Reaumur a Ie double avantage d’etre rëfractaire , et de ne pasnbsp;se gercer dans les changemens de temperature. Mais je remarquai que dans l’actenbsp;de sa consolidation Ie verre pile diminuoitnbsp;de volume, et laissoit entre sa masse etnbsp;Ie tube un intervalle par lequel Ie boraxnbsp;et 1’acide carbonique se faisoient jour.
Mais j’atteignis mon but, en mêlant au verre de bouteille pulverise , partienbsp;egale (Je silex en poudre. Ce mélangenbsp;s’agglutine encore , non pas a la vériténbsp;en masse aussi dure que la porcelainenbsp;de Reaumur , mais suffisamment tenacenbsp;pour 1’objet; et comme elle nc se contractenbsp;pas sensiblement , Ie borax se tiouvoitnbsp;très-efficacement retenu. On voit eet tenbsp;disposition fig. 11. Ainsi Ie procédé pournbsp;fermer les tubes fut rendu assez completnbsp;pour réussir presque toujours dans lanbsp;pratique (i). Je trouvai quelqu’avantage
(i) Je decouvris, par un autre accident, une substance (igalement efficace pour s’opposer a la qualité pénétranle du verre de borax j ce n’est autre chose
-ocr page 64-44 EXPERIENCES SUR INACTION a le rafiner encore de la manière suivanle:nbsp;j’introduisis du cote' del’orifice une secondenbsp;serie des matières pulverulentes que j’ainbsp;indiquées , ainsi qu’on le voit fig. 12.nbsp;Pendant la première pe'riode de 1’expe'-rience, on exposoit a la clialeur cette der-nière serie, avec toute la raoitié extérieurenbsp;a h du tube ; on se procuroit ainsi dansnbsp;son intérieur une masse solide qui demeu-roit froide et dure pendant l’action subsé-quente de la chaleur sur le carbonate.
Je ne tardai pas a découvrir que malgré toutes mes precautions 1’acide carboniquenbsp;s’écliappoit, et qu’il traversoit la substancenbsp;même des tubes sans qu’on y vit de ger-^ures. Je pensai qu’on pourroit remédier anbsp;eet inconvénient en enduisant de boraxnbsp;1’intérieur du tube ; il penétreroit, dansnbsp;sou élat de fusion , les pores de la por-celaine, et les fermeroit comme l’huilenbsp;qu’un mélange de borax et de sable commun; il ennbsp;résulte une composition que la chaleur fait passer a.nbsp;1’élat d’une pale irès-consistante, et qui devient durenbsp;et compacte ense refroidissanl.
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obsti’ue ceux du cuir qu’on met sous Ie recipient de la pompe pneumatique. Dansnbsp;ce but, je leFouiai Ie carbonate dans unnbsp;petit tube , et je l’environnai de verrenbsp;de borax pulverise , qui, dès que lanbsp;cbaleur eut commence a agir, s’etenditnbsp;sur la surface intérieure du gros tube, etnbsp;ferma ses pores. Je fis alnsi plusieursnbsp;bonnes experiences avec des tubes couchesnbsp;horizontalement dans des moufles ordi-naires , selon la disposition représentëenbsp;fig. 13.
Je pus ainsi pousser les experiences avec cette porcelaine jusqu’au termenbsp;extréme de sa ténacité. Mais je n’ëtoisnbsp;pas satisfait de ce degrë de compression jnbsp;et espërant obtenirdes tubes de meilleurenbsp;qualitë , je perdis beaucoup de temps anbsp;faire des essais de diverses compositionsnbsp;de paté de porcelaine. J’y rëussis jusqu’anbsp;produire des tubes qui retenoient la plusnbsp;grande partie de 1’acide carbonique sansnbsp;êire vernis 'a 1’intërieur. La matière quinbsp;me rëussit Ie mieux pour eet objet fut lanbsp;terre a porcelaine pure de Cornwall, ovt
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tine composition de deux parlies de cette argile sur une de ce que les potiersnbsp;appellent cornish stone, que je considèrenbsp;comme un granite en etat de de'com-position. Ces tubes etoient longs de septnbsp;a huit pouces , et leur diamètre interieurnbsp;alloit en diminuant depuis I’entre'e jusquesnbsp;aufond, de i pouce;,a o,6. Leur epaisseurnbsp;etoit d’environ o,3 de pouce a la culasse,nbsp;et elle se re'duisoit vers 1’orifice a celle d’unnbsp;pain a cacheter.
J’introduisis alors un changement daM raon procede: je placai mes tubes vertica-lement, et non horizontaleinent comme ci-devant. En observant la liquid! té du boraxnbsp;fondu, je me persuadai quM falloit le trailernbsp;comme un liquide parfait, qui, soutenu parnbsp;dessous pendant I’experience , assureroicnbsp;mieux fimpermeabilite du tube qu’il nenbsp;pouvoitle faire dans la posi tion horizon tale,nbsp;ou le borax se reunissoit exclusivementnbsp;sur le cote inférieur de ce rneme tube.
Dans ce but, fig. i6 , je remplis la culasse ainsi que je I’ai indiqué plus haul,nbsp;et j’iiitroduisis dans I’orifice un peu de
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borax C , soutenu vers Ie milieu du tube par une certaioe quantité de silex mêlénbsp;avec du verre de bouteille B. Je placai Ienbsp;tube ainsi prepare , de manière que lanbsp;culasse etoit enfoncée dans un creusetnbsp;plein de sable E , et l’axe du tube dirigénbsp;verticalement. Je me proposai alors d’ap-pliquer la clialeur a la moitié supérieurenbsp;du tube, Tautre demeurant froide. Dansnbsp;ce but, je construisis un fourneau, lig. i4nbsp;et i5, porlant une moufle verticale cd,nbsp;environnée de feu de tous cótés e e, etnbsp;ouverte en haut en c et en bas en d. Lenbsp;creuset dont je viens de parler étantnbsp;alors placé, avec son tube, sur un supportnbsp;situé dans le prolongement inférieur denbsp;l’axe vertical de la moufle , fig. i4 F,nbsp;on le souleva jusqu’a ce que la moitiénbsp;supérieure du tube se trouvat dans lanbsp;moufle , et ainsi exposée a Faction de lanbsp;chaleur. On vit alors, en regardant parnbsp;dessus , le borax se fondre , couler ennbsp;bas dans le tube. Fair contenu dans lanbsp;poudre s’échappant en même temps ennbsp;bulles, jusqu’a ce que la surface du borax
-ocr page 68-48 EXPERIENCES SUR l’aCTIONquot; vitrifié pamt calme et limpide comme denbsp;1’eau. On projeta aloi'S d’en haut , aunbsp;moyen d’un tube de verre , une certainenbsp;quantite du méme sel qui fit elever lanbsp;surface liquide jusques vers le haut dunbsp;tube;, etquand tout fut refroidi on donnanbsp;au tube la position inverse ; Torifice futnbsp;plonge dans le sable, fig. 17, et la culassenbsp;fut introduite dans la moufle. Dans plu-sieurs experiences je me trouvai bien denbsp;remplir une grande partie de I’espacenbsp;voisin de I’orifice, avec un cylindre de sablenbsp;et d’argile, cuit pre'alablement, fig. 19, Knbsp;K, qu’on introduisoit, on en méme tempsnbsp;que le borax pulverise, en commencantnbsp;1’expéïience , ou bien qu’on plongeoitnbsp;rouge dansle borax liquéfié. Dans plusieursnbsp;cas je cherchai a rendrelc tube encore plusnbsp;impermeable, en le vernissant en dedansnbsp;avec du borax , le carbonate demeurantnbsp;dans son petit tube, fig. 18.
Ces procédés me réussirent. Les trois quarts du tube du cóté de I’orifice senbsp;trouverent corapletement remplis d’unenbsp;masse, concave aux deux extremites ƒ*,
et
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fig. 17, i8, 19, et qui indiquoit par cette circonslance qu’elle avoit étenbsp;Dgalement liquëfiee dans les deux positionsnbsp;opposées dans lesquelles la clialeur luinbsp;avoit ëté appliquëe. J’obdns ainsi unnbsp;degrë d’impermëabilitë si grand, qu’il en.nbsp;lësulta un inconvënient imprëvu. Unnbsp;nombre de tubes furent mis hors denbsp;service , non par explosion , mais par lanbsp;formation d’une petite fissure longitudinalenbsp;a la culasse, par la quelle Ie borax et 1’acldenbsp;carbonique s’ëcliappèrent. Je vis que eetnbsp;efiet ëtoit du a la dilatation du boraxnbsp;liquide, et qu’il ëtoit tout-'a-fait analoguenbsp;a celui du mëtal fusible sur les canonsnbsp;de fer dans une circonstance semblable.nbsp;La crevasse indiquoit faction d’une forcenbsp;très-ënergique dëployëe seulement jusquesnbsp;a une très-petite distance. Je remëdiai anbsp;eet inconvënient par 1’addition d’un fortnbsp;petit tube rempli d’air j mais je n’en fisnbsp;usage que dans quelques expëriences.
En employant les diverses mëthodes que je viens d’indiquer, je fis, dans lesnbsp;annëes 1801^ 1802 et i8o3, un nombre
4
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d’experiences qui, en y comprenant celles faites avec les canons de fer, s’éleva anbsp;cent cinquante-six. Dans des operationsnbsp;d’un genre aussi nouveau , et dans les-quelles on forcoit les appareils jusquesnbsp;vers la limite de leur resistance, on nenbsp;pouvoit pas s’attendre a un succes constant;nbsp;et, par Ie fait, uu grand nombre d’expé-riences manquèreut, ou en totalitë ou ennbsp;partie. Cependant les résultats furentnbsp;satisfaisans jusques a un certain point ,nbsp;entant qu’ils parurent établir quelques-uns des points esseatiels de cette recliercbe.
Ces experiences prouvent qu’a l’aide d’une pression mëcanique on peut sou-rnettre Ie carbonate de chaux a une fortenbsp;chaleur sans qu’il se calcine, et sans qu’ilnbsp;perde sensiblement son acide caibonique,nbsp;qu’il auroit laissë ëchapper en entier anbsp;feu ouvert, dans la même tempërature (i);
(i) Nous croyons qu’il faut dlslinguer dans l’aclion du feu sur la pierre calcaire , Ie cas oü la flammenbsp;peut s’y appliquer immédialement, comnie elle Ienbsp;fait dans les calcinations ordinaires en grand, de celui
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et qiie dans ces circonslances la clialeur produit prcciséraent les racmes elFets qu’oanbsp;lui attiibue dans la theorie Huttonienne.
Par cette influence de la chaleur reunie a celle de la pression , ie carbonate denbsp;chaux, qui avoit étë introduit'a Fëtat d’ünenbsp;poudre fine, se trouve agglutinë en unenbsp;massesolide, presque aussi dure, aussi compacte, et spëcifiquement aussi pesante (i)nbsp;que la pierre calcaire ; et quelquès-unsnbsp;de ces résultats , par leur fracture saline,nbsp;leur demi-transparence, et leur faculté denbsp;prendre Ie poli, méritent Ie nom denbsp;inarbre.
dans kquel Ie feu ne peut agir sur la piérre qu’au ti-avers de quelques vases, c’est-a-dire , par la seulenbsp;influence de la temperature. Daus ce dei’uier cas , ilnbsp;s’en faut de beaucoup qu’il puisse, a la temperaturenbsp;ordinaire de 1’ignition, drasser tou t 1’acide carbonique jnbsp;et la pierre n’est que très-imparfaitement calciiiée ,nbsp;ainsi que rrous IVvons éprouv^. Pour süppleer anbsp;l’aclion immediate de la flamme , on peut introduire'nbsp;successivemeiit dans Fappareil de Feau en vapeurs ,nbsp;qui aide puissammeiit au dégagement de Facidenbsp;carbonique, et compléte la calcination. (Note dunbsp;iraduoteiir, )
(i) Voyez FAppendix.
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On fit les memes essais avec toutes les substances calcaiiesj avec la ciaie, lanbsp;plerre calcaire commune, le marbre, lenbsp;spatli , et les coquillages. Toutes ontnbsp;montre la même propriete generale, avecnbsp;quelques variele's quant a la temperature.nbsp;Ainsi je reconnus que , dans les memesnbsp;circonstances, la craie s’agglutinoit plusnbsp;facilement que le spatb ; il falloit a cenbsp;dernier une temperature de deux degrésnbsp;plus elevee que celle qu’avoit éprouvé lanbsp;la craie pour obtenir le même degrénbsp;d’agglutination.
La craie que j’ai employee dans mes premieres experiences prenoit toujours lenbsp;caractere d’un marbre jaune, sans doute ,nbsp;par la presence d’une petite quantite denbsp;fer. Lorsqu’on soumettoit a Faction simul-tanée de la cbaleur et de la pression unnbsp;inorceau solide de craie dont on avoitnbsp;mesure prealablemenl les dimensions dansnbsp;le canal du pyrometre de Wedgwood,nbsp;on remarquoit qu’il avoit éprouvé beau-coup de contraction par le rapprochement des molecules dans Facte de leur
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consolidation. Son volume subissoit une diminution triple de celle qu’eprouvoientnbsp;les cylindres pyrométriques dans la mêmenbsp;temperature. Elle perdoit aussi presqu’ennbsp;entier sa faculté d’imbiber 1’eau, et elle ac-queroitbeaucoup de pesanteur spe'cifique.nbsp;J’ai souvent observe que des masses de craienbsp;qui avant 1’expérience olFroient ime blan-clieur uniforme, prenoient une apparencenbsp;stratiliee, dont les couches etoient indiquéesnbsp;par une suite de lignes brunes parallèles.nbsp;Cette circonstance pourra paria suite Jeternbsp;quelque jour sur Fhistoire geologique denbsp;cette substance extraordinaire.
J’ai dit, que presque tout l’aclde carbo-nique étoit retenu par la pression mëca-nique. Dans Ie fait, a cette période, on avoit toujours observe quelque perte denbsp;poids dans les experiences , soit avec lesnbsp;tubes de fer, soit avec ceux de porcelaine.nbsp;Mais, cette circonstance même a quelquenbsp;prix, paree qu’elle montre C[ue l’influencenbsp;del’acide carbonique est susceptible d’etrenbsp;variée par sa quantité.
Lorsque la perte excédoit lo a i5 p.' S
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du poids du carbonate ( i) Ie residu montroit toujours un tissu friable, sansnbsp;caractère pierreux. Lorsqu’elle étoit aunbsp;dessous de 3 a 3 p/ Ie résultat etoitnbsp;considérë comme bon, et il possédoit lesnbsp;propriëtös du carbonate ordinaire. Danslesnbsp;cas intermédiaires, lorsque, par exemple,nbsp;la perte s’ëlevoit a 6 ou 8 p.quot;^ ^, Ie rësultatnbsp;e'toit quelquefois excellent, au premiernbsp;moment, la substance ayant toutes lesnbsp;apparences de la soliditë, et possëdantnbsp;souvent un caractère de cristallisatiounbsp;trés - dëterminë ; mais elle ne pouvoitnbsp;supporter Faction de Fair ; et en attirantnbsp;ou Facide carbonique, ouFhumiditë, etnbsp;peut-étre Fun et Fautre, elle tomboit ennbsp;poussière plus ou moins proraptement,nbsp;selon les circonstances. Ce fait semblenbsp;prouver que Ie carbonate de ebaux, sausnbsp;étre tout-a-lait saturë d’acide carbonique,nbsp;peut possëder les propriëtës de la pierre
selou
(i) J’ai Iron qne, dans la calcination a leu on vert, la perle totale qu'cprouve le carbonate varie ,nbsp;les cspèces, entre 42 el. 45,5 potu’ cent.
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a cliaux; et il se pourroit qu’une diffe'rence de ce genre existat entre les vaiiëlés desnbsp;carbonates naturels , et qu’elle expliquatnbsp;leurs divers degrés de resistance aux influences atmospbëriques.
J’ai observe dans un nombre de cas , que la calcination n’a atteint que jusquesnbsp;a une certajne profondeur dans la masse jnbsp;la partle intérieure demeurant dans l’ëtatnbsp;de carbonate complet, et en general d’unenbsp;très-belle qnalité. La calcination partiellenbsp;paroit ainsi avoir lieu de deux manièresnbsp;diffërentes. Par l’une, une petite portionnbsp;d’acide carbonique est enlevëe de cbaquenbsp;particule de carbonate; par l’autre , unenbsp;portion du carbonate est calcinée en entier,nbsp;tandis que Ie reste conserve son intégrité.nbsp;Peut-ètre l’un de ces résukats est-il l’effetnbsp;d’une foible cause de calcination agissantnbsp;pendant un temps long; et l’autre, celuinbsp;d’une cause ënergique qui n’a agl quenbsp;dans un court intervalle.
Quelques-uns des résukats qui parois-soient être les plus parfaits , en sortant de l’appareii se sont degrades par l’effet d’une
-ocr page 76-56 EXPERIENCES SUR l’ACTION calcination partielle. Le bel echantlllonnbsp;produit le 3 mats 1801, a eprouve jusquesnbsp;a un certain point cet accident, mais onnbsp;I’a retabli par une fracture nouvelle.
Un autre e'chantillon de rnarbre, forme avec dll spatli puKërisé le i5 mai i8oi,nbsp;etoit si parfait qu’il trompa I’ouvriernbsp;employe a le polir; il declara que si cenbsp;marbre avoit été un pen plus blanc, lanbsp;carrière d’ou on 1’avoit tire seroit d’unenbsp;graitde yaleur , en snpposant cpt’clle senbsp;trouvat a portee d’un deboucbe. Cepen-dant , cc merae e'chantillon tomba ennbsp;poussiere peu de semaines après. -
Mais , on en a obtenu un grand nombre qui resistent aux influences denbsp;I’alr et conservent leur poli atissi biennbsp;qu’aucun marbre. Quelques- uns d’entr’euxnbsp;out encore toute leur dureté , quoiquenbsp;conserves sans precaution pendant quatienbsp;a cinq a ns. L’assortirnent, en particulier,nbsp;qui a ele mis Fannee dernière sous lesnbsp;yeux de la Societe, est encore dans sonnbsp;ëtat de perfection, quoique parmi lesnbsp;echantillons qui le composent il y en ait
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qui ont ëté pro(^uits en 1799 , d’autres en 1801 et 1802 ; et quoiqne les onzenbsp;premiers aient été long-temps plongës dansnbsp;l’eau 'a 1’occasion des experiences faitesnbsp;pour determiner leur pesanteur spëcilique.
J’observai dans une de ces experiences un fait singulier, qui peut conduire parnbsp;la suite a quelques consequences impor-tantes. II s’étoit glissé un peii de rouillenbsp;de fer dans Ie tube; il contenoit 10 grainsnbsp;de carbonate, et il ëprouva une cbaleurnbsp;de 28 degrés. Le tube n’étoit point gercë;nbsp;cependant on étoit certain que 1’acidenbsp;carbonique avoit ëchappé au travers denbsp;ses pores. Lorsqu’on le remplit on trouvanbsp;la place du carbonate occupëe en partienbsp;par une matière noiratre ressemblanta unenbsp;scorie , et en partie par des spherules denbsp;diverses grosseurs depuis celle d’un petitnbsp;pois, au dessous, composëesd’unematièrenbsp;blanche qui se trouva être de la chaux-vive ; les spherules . ëtant entremélëesnbsp;dans la scorie comrae le spath et l’agathenbsp;se trouvent dans le whinstone. La scorienbsp;provenoit certainement du mëlange du fer
-ocr page 78-53 EXPERIENCES SUR l’aCTION avec la matière du tube ; el la formenbsp;spherique de la chaux-vive semble indi-quer que le carbonate avoit ete en fusionnbsp;eiimeme temps que lascorie, et qu’ellenbsp;s’e'toit separee d’elle a 1’e'poque du departnbsp;de Facide carbonique.
J’avois pousse' mes recherches jusques a ce point en i8o3, epoque a laquellenbsp;j’aurois probablemeiit publie mes experiences si je n’eusse été engage a poursuivrenbsp;ce travail par certaines indications et parnbsp;quelques resultats accidentels irop irréguliers et trop incertains , de leur nature,nbsp;pour etre publiés, mais qui me persua-dèrent qu’il seroit possible d’etablir parnbsp;experience la réalité de tous les principesnbsp;qui ne sont qu’hypothetiques dans lanbsp;théorie Huttonienne.
Le principal objet que j’avois actuel-lement en vue étoit de compléter la fusion entière du carbonate, et d’obtenir pournbsp;résultat de cetle fusion le spaih, tel qu’onnbsp;pourroilimaginer que la nature fa produitnbsp;par des moyens analogues.
II étoit important aussi d’acquérir la
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posslbilité de contenir tout l’acide car-bonique du carbonate, soit comme un fait interessant, soit a cause de ses conse'-quences, Ie résultat ëtant ëvidemment denbsp;plus en plus parfait, 'a mesure qu’onnbsp;approchoit davantage de 1’ëtat de saturation compléte. Je mis done un interetnbsp;particulier a recbercher la cause des calcinations partielles qui avoient toujours eiinbsp;lieu plus ou moins dans loutes ces expë-riences. On se demande naturellement cenbsp;qu’est devenu l’acide carbonique sëparënbsp;de sa base dans ces opërations ; s’est-ilnbsp;ëchappë en entier au travers du vase , ounbsp;a-t-il ëtë retenu dans un ëtat gazeux maïsnbsp;fortement comprimë ? II me sembla qu’onnbsp;pourroitrëpondreaisëmeut a cette questionnbsp;en pesant Ie vase, avant et après l’actioanbsp;de la cbaleur sur Ie carbonate.
II existoit dans les expëriences faites dans les canons de fer une source constante et inappreciable d’irrëgularitë, dansnbsp;1’oxidation du mëtal. Ma is avec la por-celaine Ia chose ëtoit facile ; et depuisnbsp;fëpoque a laquelle cette question se pre-
-ocr page 80-6o EXPERIENCES SUR l’ACTION senta a mon esprit je ne manquai pointnbsp;de peser Ie tube des qiie sou orifice avoitnbsp;ëté ferme, et de Ie peser de nouveau aprèsnbsp;que Ie feu avoit agi sur son autre extrëmitë,nbsp;en Ie laissant préalablement se refroidirnbsp;dans les deux cas. Je trouvai toujoursnbsp;quelque diminution de poids ; ce quinbsp;prouve que dans les meilleures experiencesnbsp;Ie tube se lalssoit pe'nëtrer jusques a unnbsp;certain point. Je cbercbai ensuite a dë-couvrir si une portion quelconque denbsp;I’acide carbonique sëparë demeuroii dansnbsp;Ie tube sous forme gazeuse ; dans ce butnbsp;j’enveloppai dans une feuille de papier Ienbsp;tube qui venoit d’étre pesë, et je Ie misnbsp;dans Ie basin d’une balance ; dès que sounbsp;poids fut très-ex adem ent dëtenninë je Ienbsp;biisai, d’tincoup sec et je remis dans Ienbsp;méme bassin Ie papier et tons ses fragmens.nbsp;Dans les experiences qui avoient produitnbsp;une calcination complete , Ie poids nenbsp;changea point , paree que tout I’acidenbsp;carbonique s’ëtoit ëcliappë pendant factionnbsp;de la cbaleur ;mais dans les bons rësultats,nbsp;j’observai toujours une diminution de poids
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lorsque je pesai Ie tube après l’avoir brise'.
Ces fails provivent que les deux causes de calcination avoient opéie dans lesnbsp;tubes de porcelaine ; que dans les cas oünbsp;la perte ëtoit peu considéiable, une partienbsp;de 1’acide carbonique s’étoit fait jour aunbsp;travers du vase , qui en avoit retenu unenbsp;autre partie. J’avois en vue des moyensnbsp;d’éviter ce dernier inconvenient, mais jenbsp;ne voyois aucun remède au premier. Jenbsp;commengai done a dësespërer de re'ussirnbsp;fiualement avec des tubes de porcelaine (i).
Une autre circonstance me conlirma dans cette opinion. Je trouvai qu’on nenbsp;pouvoit appliquer a ces tubes charges denbsp;carbonate, une chaleur au-dessus de 27quot;,
(i) Je n’en demeure pas moins persuade que dans quelques cas, on peut employer avec succes des tubesnbsp;de ce genre dans des experiences de compression, avecnbsp;beaucoup defacilité et d’avanlage. Je m’adresse surtoutnbsp;aux chimistes et géologues de France et d’Alleniagnenbsp;qui peuvent facilement se procurer dans leurs propresnbsp;manufactures, des tubes de qualité fort supérieure anbsp;tout ce qu’on destine, dans ce pays, au commercenbsp;ordinaire.
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sans les detmire soit par explosion, ou par quelque crevasse, ou enfin par uiinbsp;renflement qu’ils eprouvoient en vertu denbsp;la force elastique interieure. Quelquefoisnbsp;cet effet alloit jusqu’a doubler le diamètrenbsp;interieur du tube, et cependant la raatièrenbsp;ne cessoit point de contenir Fair, et lenbsp;carbonate n’eprouvoit qu’une perte très-legère. Cette ductilite de la porcelaine,nbsp;dans une temperature peu eleve'e, est un faitnbsp;curieux, et qui montre la grande etenduenbsp;de 1’e'chelle des temperatures dans les-quelles s’opèrent les transitions gradueesnbsp;de certaines substances de I’etat de solidesnbsp;a celui de liquides; car la méme porcelainenbsp;qui est deja susceptible d’extension sans senbsp;dechirer, a la temperature de 27“ du pyro-raètre, supporte sans se de'former cellenbsp;de 102“ du même instrument, lorsqu’ellenbsp;n’eprouve aucune pression étrangère, etnbsp;elle y conserve tous ses angles aigus.
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DE LA CHALEÜR etC.
Reprise des expériences dans les canons de fusih —Onleur adapte rappareil vertical.nbsp;— Canons percés dans des harres solides,nbsp;— Dans du fer de la variété dite vieillenbsp;zibeline (l). -Fusion ducarhonatede chaux.nbsp;—-Son action sur laporcelaine.—Appareilnbsp;additionnel devenu nécessaire ^ en consé-quence de cette action. — Bons résultats ;nbsp;et surtout quatre expériences qui éclair-cissent la théorie de la calcination interne^nbsp;et qui montrent Vejficacité de Vacide car-bonique coimne flux.
Puisqu’en employant des tubes de ];)orcelalne je ne pouvois ni retenir entiè-renient l’acide carbonique, ni exposer Ie carbonate dans ces tubes a des temperaturesnbsp;élevëes^ je me dëterminai finalement a lesnbsp;abandonner, et a retourner aux canons de
(i) L’auleur nous apprend ci-après ,* que celle épiüiète provient de Tempieinte de cel animal, quenbsp;portent les barres préparées dans des forges de Sibérienbsp;•u on 1’a choisi pour annoirie*.
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fer, qui m’avoient procure precedemment quelques bons re'sultats, favorises peut-étre par des circonstances accidentelles.
Le 12 fevrier i8o3, je commencai une suite d’experiences avec les canons denbsp;fusil, en reprenant mes premiers procede'snbsp;de compression par le metal fusible, etnbsp;par le plomb. Mais je changeai la positionnbsp;du canon , de fhorizontale a la verticale,nbsp;la culasse ëtant tournee en haut pendantnbsp;faction dela chaleur sur le carbonate. Cenbsp;perfectionnement très-simple a produitnbsp;des avantages non moins remarquablesnbsp;dans cette classe d’experiences que dansnbsp;celles avec les tubes de porcelaine. Dansnbsp;cette nouvelle position fair renferrae ,nbsp;quittant son petit tube a f époque de lanbsp;fusion du metal, et montant dans la culasse,nbsp;est expose a la plus grande chaleur dunbsp;fourneau, et doit par consequent réagirnbsp;avec la plus grande force jtandis que, dansnbsp;la position horizontale, cet air pouvoit senbsp;réfugier jusques vers la limite du metalnbsp;fondu , lieu ou sou élasticilé seroit biennbsp;inoindre a cause de la temperature plus
basse.
-ocr page 85-basse. La même disposition me permettoit de tenir, pendant Faction de la chaleur,nbsp;la bouche du canon plongée dans un vasenbsp;plein d’eau j ce qui contribuoit très-efficacementa la commodité et a la süretënbsp;de Fexpërience.
Dans ce but, j’employai Ie fourneau de briques, 'a mouüe verticale, dëja décrit.nbsp;Je fif creuser au-dessous un puits a a a ,nbsp;fig. 20 , pour recevoir un vase reinplinbsp;d’eau. Ce vase, représentë fig. 21 , etoitnbsp;de fer fondu j il etoit profond de troisnbsp;pieds, sur trois pouces de diamètre; ilnbsp;portoitun tuyau d e, sortant a angle droit,nbsp;trois ou quatre pouces au-dessous de sonnbsp;bord superieur, et communiquant avecnbsp;un petit bassin e ƒ, a la distance d’en-viron deux pieds. Le vase principal ëtantnbsp;mis dans le puits a a, prëcisément au-dessous de la moufle verticale, et le bassin ëtant suffisamment ëloignë du fourneau, Feau qu’on y versoit arrivoit dansnbsp;le vase jusques a la hauteur jugëe con-venable. Toute cette disposition de Fap-pareil est reprësentëe fig. 20. La bouche
5
-ocr page 86-66 EXPERIENCES SUR e’acTION du canon g- étant plongëe dans I’eau, etnbsp;la culasse h logee dans la moufle, jusquesnbsp;a la hauteur eonvenable , on Farrètoitnbsp;avec une chaine de fer g f La chaleur,nbsp;communique'e de haut en has, maintenoitnbsp;ordinairement I’eau du vase en c en étatnbsp;d’ebullitioii a sa surface j et on suppleoicnbsp;a ce qui se dissipoit par la vaporisation ,nbsp;en versant de I’eau dans le bassin, dansnbsp;lequel on pouvoit produire, s’il e'toit necessaire, un courant continu.
Jerefoulai, comme précédemment, le carbonate dans un tube de porcelaine,nbsp;et je le mis dans la cage de fer, avec uunbsp;petit tube a air, et un pyrometre. Lanbsp;cage etoit fixee a une baguette de fer, quenbsp;]e fis faire a peu pres aussi grosse qu’ellenbsp;pouvoit I’etre pour entrer dans le canon,nbsp;afm d’exclure le plus du metal fusible quenbsp;je le pourrois j car son expansion ayantnbsp;lieu dans la proportion de sa quantitenbsp;absolue, plus je pourrois la reduire, etnbsp;moins j’exposerois mes canons a sonffrirnbsp;de Faction de cette force.
Ï)È LA CllALEÜR etC. nbsp;nbsp;nbsp;67
simple de me debarrasser du métal eE de sortir la cage; il suffisolt, pour cela, denbsp;tourner Ie canon Foiifice en bas, de ma-nière a maintenir la culasse au-dessus denbsp;la moufle dans une region peu cliaude,nbsp;tandis que sa par tie inferieure etoit ex-posëe a toute la chaleur de la moufle.nbsp;Alors Ie métal couloir de lui-méme ; etnbsp;en faisant descendre Ie canon peu a peu,nbsp;tout Ie mëtal se vidoit, ct la cage et sounbsp;contenu ëtoieut tout-a-fait dëgagës. Ounbsp;recevoit Ie métal liquide dans un creu-set plein d’eau, mis sur une plaque denbsp;fer au-dessus du puits qui, dans la première période de Fexpérience, avoit servinbsp;a contenir Ie vase plein d’eau, On trouvanbsp;qu’il étoit a propos, surtout lorsqu’ounbsp;employoit Ie plomb, de donner plus denbsp;chaleur a la bouche du canon qu’il n’ennbsp;falloit, a la rigueur, pourliquéfier Ie métalnbsp;qu’il contenoit, paree que, sans cette pré-caution, cette partie se refroidissant tropnbsp;pendant cju’on cliauffbit la culasse, Ienbsp;métal qui découloit de la se congeloit versnbsp;la bouche et obstruoit Tissue.
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On fit, en suivant cette me'thode, plu-sieurs expe'riences avec des canons de fer, qui donnerent lieu a des progrès essen-tiels dans cette recherche.
Le 24 fevrier je fis une experience avec le spath et la craie; le spath etoit le plusnbsp;prés de la culasse dii canon, et expose anbsp;la chaleur la plus forte j j’avois sëparénbsp;les deux carbonates avec un peu d’argilenbsp;cuite. En ouvrant le canon on entenditnbsp;un siflement assez long-temps prolonge.nbsp;Le spath etoit entièrement calcine'; et lanbsp;craie, quoique s’e'miettant a Fexteiieur,nbsp;avoit un noyau solide extrémement dur.nbsp;La temperature s’ëtoitëleveejusques a Saquot;.
Cette expërience nous oflfe le premier exemple bien dëcidë, dans des canons denbsp;fer, de ce que j’appelle la calcinationnbsp;interne, c’est-a-dire du cas ou 1’acidenbsp;carbonique, sëparë de sa base terreuse,nbsp;s’est accumulë dans des cavitës, a l’intë-rieur du canon; car , après Faction de lanbsp;forte chaleur, le canon avoit ëtë entièrement refroidi ; ainsi Fair introduit parnbsp;le petit tube destine a cet objet devoit
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avoir repris soa volume primitif, et ne pouvoit avoir par lui-raême aucune tendance a soitir avec effort j la chaleur employee a ouvrir Ie canon n’ayant pasnbsp;depassé la temperature nécessaire pournbsp;amollir Ie métal fusible. Puis done qu’anbsp;Fouverture du canon il s’échappa unenbsp;grande quantité de fluide élastique, ilnbsp;est évident qu’il y a eu a eet égard une ad-dition qui n’a pu provenir que de Facidenbsp;caibonique du carbonate. II s’ensuit qu’ilnbsp;y a eu dans Fintérieur du tube une calcination au moins partielle; la separationnbsp;de Facide a été complete Fa oü la chaleurnbsp;a été la plus forte ; et la oü elle étoitnbsp;moindre,la rnatière ue s’estcalcinée qu’ennbsp;partie.
Les principes cbimiques établis anté-rieurement dans ce Mémoire nous auto-risoient a attendre ce résultat. Comme la chaleur , en augmentant la volatiliténbsp;de Facide tendoit a Ie séparer de la terre ,nbsp;nous avions lieu de prévoir que, sous lanbsp;même presslon, mais dans des tempéra-tures différentes, une portion du carbonate
-ocr page 90-70 EXPERIENCES SUR l’aCTION poiirroit elre calcinee tandls que Fautrenbsp;ne le seroit pas ; et que celle des deuxnbsp;qui seroit la moins chauffee seroit moinsnbsp;exposee a un cliangement, noa-seulemeatnbsp;par le de'faut d’une temperature suffisante,nbsp;luais aussi par ie fait de la calcination denbsp;Fautre masse j car Facide carboniquenbsp;fourni par la plus chaude des deux, devoitnbsp;avoir augmente d’autant Felasticite dunbsp;fluide elastique renfermé , et par consequent sa force compressive. Cette causenbsp;pouvoitempêcher tout-a-fait la calcinationnbsp;de la plus froide des deux masses, et arréternbsp;les progrès de Fautre. Ce raisonnementnbsp;sembloit expliquer la calcination partielle,nbsp;qul avoit eu lieu dans des cas ou riennbsp;n’annoncoit que le gaz se fut écbappë jnbsp;et il me suggëra qiielques vues nouvellesnbsp;dont je me hatai de me piëvaloir dans lanbsp;suite des experiences. Si la calcination interne d’une paitie aliquote d’une masse ren-fermëe accroit Ia compression qu’ëprouvenbsp;le reste de cette masse, il y auroit peut-étre de Favantage a joindre dans le canon,nbsp;a une petite quantité de carbonate pesee
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avec beaucoup de soiii , iine quantite' beaucoup plus considerable de cette mêmenbsp;substance ; et a disposer les choses denbsp;manière que la piece d’epreuve ne futnbsp;expose'e qu’a une cbaleur mode'ree, tandisnbsp;qu’une cbaleur plus intense , capable denbsp;produire la calcination interne, seroit ap-pbquée au reste du contenu. Jefisun asseznbsp;grand nombre d’expëriences d’après cenbsp;principe , et j’obtins des rësukats quinbsp;parureiit conririner mon raisonnement,nbsp;et furent souvent très-satisfaisans, quoi-que la cbaleur ne dëployat pas toujoursnbsp;toule sa force , a mon gi ë.
Le 28 de fëvrier j’introduisis du carbonate, soigneusement pesë, dans un petit tube de porcelaine , mis dans mi plusnbsp;gr^nd , dont le reste fut rempli de craienbsp;palvëi'isëe : ces carbonates, en y joignantnbsp;quelques morceaux de craie mis dans lanbsp;cage avec le gros tube , pesoient ennbsp;tout 195,7 grains. En ouvrant le canon.nbsp;Fair sortit, avec un long siflement. L’in-tërieur du petit tube se trouva gatë parnbsp;l’introduction d’une petite quantitë du
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borax qu’on avoit mis par dessus le silex pour exclure le metal fusible ; mais , lenbsp;reste du carbonate contenu dans le grandnbsp;tube sortit très-beau; il etoit poreux, etnbsp;comme ecumeux dans toute sa masse jnbsp;on y voyoit briller un nombre de facettesnbsp;dont la forme anguleuse se distinguoitnbsp;fort bien dans quelques cavite’s, a 1’aidenbsp;d’une loupe. Dans quelques parties, onnbsp;remarquoit 1’arrondissement de la fusion;nbsp;dans d’autres, la matière e'toit très-trans-parente. Elle etoit jaunatre vers sonnbsp;extremite inferieure, et presque sans couleur a i’autre. Dans le haut, le carbonatenbsp;sembloit s’etre uni au tube , et s’y étrenbsp;mémee'tendudansles endroits du contact;nbsp;on croyoit apercevoir des indices d’unenbsp;action mutuelle entre les deux substances.nbsp;La masse du carbonate faisoit une violentenbsp;effervescence dans les acides ; mais lanbsp;couche mince contigue au tube n’ennbsp;jnanifestoit que peu ou point.
Le 3 mars j’introduisis dans un tube de porcelaine très-propre, 36,8 grains denbsp;craie, Le tube etoit placé dans la partie
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superieure de la cage, et l’espace restant ëtoit rempli de deux niorceaux de craienbsp;tailles convenablement; Ie plus élevé desnbsp;deux avoit e'té creusé en fagon de tube,nbsp;pour suppleer au tube d’air ordinaire.nbsp;On calcula que toutes ces pieces ajoutéesnbsp;pesoient environ 3oo grains. On ne placanbsp;pas de pyromètre , mais la temperaturenbsp;fut estimée aux environs du 3o.' degrénbsp;Après que Ie canon eut été pendant quel-ques minutes dans la position approprie'enbsp;a l’évacuation des produits , Ie plomb,nbsp;la baguette et la cage furent lance's avecnbsp;une force considerable , et une detonation assez bruyante. Le morceau inferieur de craie avoit a peine ëprouvënbsp;quelque influence de la clialeur. La partienbsp;superieure de 1’autre morceau ëtoit a i’ëtatnbsp;de niarbre, avec quelques facettes remar-quables. Le carbonate, dans le petit tube,nbsp;avoit ëprouvë une grande diminution denbsp;volume pendant la première action de lanbsp;cbaleur, et il avoit commencë a se refoulernbsp;sur lui-même, signe d’un commencementnbsp;de fusion. La masse ëtoit partagëe en
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plusieurs cylindres confusement entasses les uns sur les autres, division occasionncenbsp;par 1’acte du refoulement de la craie pul-ve'rise'e en doses successives. Dans diversnbsp;endroits, et surtout vers le haut , lenbsp;carbonate etoit Irès-poreux et rempli denbsp;cavites dëcidément aeriennes, qui nenbsp;pouvoient avoir élë formees que dansnbsp;une matière molle , et dont la formenbsp;vesiculaire et la surface brillante indi-quoient e'videmment un état de fusionnbsp;anterieure. La matière etoit demi-trans-parente , jaune dans quelqiies endroits,nbsp;et sans couleur dans d’autres. Dans lanbsp;cassure, les parties solides pre'sentoient uiinbsp;aspect salin et des facettes innombrables.nbsp;Le carbonate etoit dans toute sa longueurnbsp;adherent au tube, et tellement incorporenbsp;avec lui, qu’on ne pouvoit determiner lanbsp;pcrte qu’il avoit eprouvee. La ligne denbsp;contact etoit en general brunatre ; jenbsp;n’avois cependant aucunc raison do soup-conner I’introduction de quelque matièrenbsp;ëtrangère, sauf pent-etre quelques atomcsnbsp;provenant de la baguette de fer employee
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au refoulement. Mais , dans les expe'-rlences subsequentes, j’ai observe la méine couleur brune ou noire a 1’endroit dunbsp;contact entre Ie carbonate et les tubes denbsp;porcelaine , quoiqu’on eut , a dessein ,nbsp;refoulé Ie carbonate avec une baguettenbsp;de bois ; en sorte que cette couleur ,nbsp;qu’on a presque toujours remarque'e ,nbsp;est encore un fait a expliquer. Le carbonate faisoit une violente effervescencenbsp;avec l’acide; moins forte cependant dansnbsp;les parties en contact avec le tube, quinbsp;laissoient uu depót sablonneux abondant,nbsp;du sans doute a la portion de ce mêmenbsp;tube attaquée par le carbonate en fusion.
Le 24 mars, je fis une experience sem-blable, dans un canon de fusil très-fort, et je mis quelque soiu, après 1’applicationnbsp;de la clialeur , a refroidir lentement lenbsp;canon, dans l’espe'rance d’obtenir une cris-taüisatioa. La masse enlière se trouva fortnbsp;belle, et le plomb ne l’avoit point touchée;nbsp;elle avoit un tissu salin et demi-trans-parent, avec diverses facettes. J’observainbsp;dans un endroit la cristallisalion la plus
-ocr page 96-76 EXPERIENCES SUR l’acTION dëcidee que j’eusse encore obtenue, quoi-que dans de très-petites dimensions ; lanbsp;transparence dumorceauempechoit qu’onnbsp;ne la distinguat aisement, sauf lorsqu’onnbsp;faisoit réflëchir la lumière par la surfacenbsp;cristalline j eile jetoit alors un lustre ,nbsp;très-visible a I’ceil nu. En examinant a lanbsp;loupe, on y de’couvroit des lames rom-pues irre'gulierement dans la fracture denbsp;I’echantillon , toutes parallèles entr’elles,nbsp;et réflëcbissant la lumière sous le raernenbsp;angle , ce qui produisoit leur eclat particulier. On voyoit egalement bien cettenbsp;structure dans les deux parties de fechau-tillon rompu. Dans une première experience on avoit obtenu une facette aussinbsp;grande dans un morceau de craie solide;nbsp;mais le dernier résultat etoit plus importantnbsp;paree que la craie qui I’avoit fourni avoitnbsp;e'te' prealablement a I’etat pulve'rulent.
Les experiences qui précédent mon-trent que les vases de ler sont preferables a ceux de porcelaine, lors même que leurnbsp;epaisseiir n’est pas trés-grande ; et jenbsp;continuai a les employer de preference,
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et a obtenir avec eux des résultats très-satisfaisans : cependant je demeurai a la fin convaincu que leur épaisseur n’ëtoitnbsp;pas suffisante pour in’assurer un succesnbsp;constant et regulier : ce qui me conduisitnbsp;a employer des vases assez ëpais pournbsp;qu’ils pussent supporter une force expansive plus grande que celle strictementnbsp;necessaire , puisqu’il ëtoit souvent arrivénbsp;que, d’après notre ignorance des rapportsnbsp;qui existoient entre les diverses forcesnbsp;d’expansion, d’affinité, de ténacité, etc.nbsp;nous avions exposé les vases a des effortsnbsp;plus grauds qu’il n’étoit nécessaire. Ounbsp;avoit ainsi détruit des canons qui avoientnbsp;fort bien résisté aux premières expé-riences, rnais qui n’avoient pu soutenirnbsp;les efforts trop violens auxquels on lesnbsp;avoit exposés. Ainsi, mon succes avecnbsp;les canons de fusil dépendoit du hasardnbsp;heureux qui m’avoit fait employer jus-tement Ie degré de force suflisant pournbsp;contenir 1’acide carbonique et lui donnernbsp;lieu d’agir comme flux sur la chaux.nbsp;Je résolus done d’employer des canons
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beaucoup plus forts, et j’essayai divers inoyens de me les procurer.
J’en fis construire quelques - uiis en roulant autour d’un mandriu une bandenbsp;e'paisse de fer , ainsi qu’on le pratiquenbsp;pour forger les canons de fusil; j’essayainbsp;aussi de reunir par la soudure deuxnbsp;faces bien dressees; mais j’echouai dansnbsp;I’un et I’autre procédé. Je cbercliai ensuilenbsp;a me procurer de grosses barres de fer,nbsp;dans lesquelles je faisois percer une caviténbsp;cylindrique : cette méthode réussit. Lenbsp;premier canon sur lequel j’en fis fessainbsp;etoit de petit calibre ; on ne lui donnanbsp;que demi-pouce de diamètre. Son effetnbsp;fut si satlsfaisant que je ne doutai pointnbsp;de la préférence que méritoit cette pratique par dessus toutes les autres dejiinbsp;cssayées. La petitesse du calibre ne menbsp;permit pas d’employer a fintérieur unnbsp;cylindre pyrométrique , mais je le plagainbsp;sur la culasse même du canon disposénbsp;verticalement dans la moufle. II devoitnbsp;eprouver beaucoup moins de chaleur dansnbsp;cette position que la partie de I’appareil
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qui renfermoit les échantillons d’épreuve qu’011 placolt toujours dans l’endroit Ienbsp;plus chaud, autant du moins qu’on pouvoitnbsp;Ie deviner.
On fit Ie 4 aviil une e-spérience de celte manière avec du spath , Ie pyvoraètre suvnbsp;la culasse indiquant Ie 55.° degie. Lenbsp;spatli en ressoitit net et exempt de toutenbsp;tache ; il etoit adherent au cóte du tubenbsp;de porcelaine, fort ditninuë en volume,nbsp;mais encore cylindrique cpioique plié parnbsp;l’effet des adhesions parliellcs. On re-trouvoit a peine a sa surface les impressions qu’avoit du laisser l’acCe dunbsp;refoulement de la poudre dans le tube;nbsp;il offroit a l’oeil nu la rudesse et la demi-transparence de la moelle d’un roseaunbsp;qu’on auroit dépouillée de son ëpiderme.nbsp;A la loupe, cette même surface paroissoitnbsp;comme vernie , mais irrégulièrement, etnbsp;olfrant 5a et la quelques cavités a air. Sanbsp;fracture etoit demi - transparente , plusnbsp;vitreuse que cristalline , quoiqu’on ynbsp;de'couvrit quelques facettes. La massenbsp;paroissoit formëe d’un assemblage de
-ocr page 100-8o EXPERIENCES SUR l’ACTION molecules separëment transparenles ; etnbsp;on voyoit, sur les bords minces , desnbsp;parcelles d’une transparence parfaite. Ellesnbsp;devöient avoir ëté produites par Ie feu ,nbsp;car Ie spath avoit e'té broyë a 1’eau etnbsp;passé dans des tamis aussi fins que ceuxnbsp;qiie décrit M/ Wedgwood dans sonnbsp;Mémoire sur Ie pyromètre , comme étantnbsp;les plus fins de ceux qu’il eraploie dansnbsp;sa manufacture d’Etruria.
J’obtins avec Ie méme canon plusieurs resultats intéressans , qui me donnèrentnbsp;des preuves de fusion aussi fortes quenbsp;celles que j’avois obtenues dans mes pré-ce'dentes experiences'; aveccette differencenbsp;remarquable , savoir, que dans ces der-nières la substance étoit compacte etnbsp;n’offroit que peuou point d’indices qu’ellenbsp;eut écume'. Dans les canons de fusil ounbsp;la fusion avoit eu lieu, on avoit toujoursnbsp;trouvé une perte de 4 a 5 p/ liéenbsp;probablement avec la circonstance denbsp;récume. Celle du changement de poidsnbsp;ne put étre observée dans ces experiences;nbsp;pn en verra bientót la raison ; mais les
apparences
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apparences.rae donnèrent lieu de pre'sumer que s’il y avoit eu une peite elle avoit ëténbsp;fort peu considerable.
Le 6 avril je fis une autre experience avec le canon carrë, dont l’ëpaisseur ëtoitnbsp;dëja fort diminuëe par 1’oxide qui s’en ëtoitnbsp;dëtacbë successlvement ^ sous lai formenbsp;d’ëcailles : on y dëcouvi'oit en dehors unenbsp;gercure qui n’atteiguoit cependant pasnbsp;rintërieur. La chaleui’ fut assez forte ,. Ienbsp;pyromètre place sur la culasse indiquantnbsp;le 37.^ degrë. Lorsqu’on eut enlevë lenbsp;Tnëtal fusible, la cage se trouva fixëe,nbsp;et elle se roinpit dans les efforts qu’oiinbsp;fit pour la relirer. La gercure s’ëtoit fortnbsp;ëlargie a 1’cxtérieur, mais il ëtoit evidentnbsp;que Ie canon ëtoit encore sain en dedans,nbsp;car une pavtie du carbonate se trouva anbsp;l’ëtat de marbre salin ; un autre morceaunbsp;ëtoit dur et blanc , sans grains salins, etnbsp;faisoita peine effervescence dans les acides.nbsp;C’ëtoit probablement de la chaux vivenbsp;forniëe par la calcination interne, maisnbsp;dans un ëtat particulier, qui ne s’est prë-sentë dans aucune autre expërience.
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L’ouvrier que j’employai pour sortir du canon les resles de la cage avoit coupenbsp;un morceau de la culasse long de trois anbsp;quatre ponces. En examinant la gev^urenbsp;qu’on y de'couvroit , je remarqual avecnbsp;surprise que 1’intërieur du canon e'toitnbsp;garni d’une suite de cristaux transparensnbsp;bien termine's , et visibles a 1’ceil nu ^nbsp;quoique petits. Ils ëtoient si serrés dansnbsp;quelques endroits qu’ils couvroient Ie fernbsp;coraine un enduit transparent ; dansnbsp;d’autres, ils étoient detaches et irréguliè-rementdisséminés siir sa surface. Malheu-reusement cette matière étoit en si petitenbsp;quantité qu’on ne pouvoit guère la sou-mettre a un examen chimique : mais jenbsp;détermiuai immédiatement qu’elle nenbsp;faisoit aucune effervescence dans les acides,nbsp;et ne paroissoit pas méine s’y dissoudre.nbsp;Ees cristaux étoient en general transparensnbsp;et sans couleur, sauf quelques-uns, teintsnbsp;probablement par Ie fer. Leur formenbsp;étoit très-bien déterminée en lames, dontnbsp;les angles étoient obliques, et ils ressem-bloient beaucoup aux cristaux de la stilbife
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lamelleuse de Haüy. Qiioique produits depuis plus de deux ans , ces cristauxnbsp;tonservent encore leur forme et leurnbsp;transparence. Quelle que puisse être cellenbsp;substance , son apparition dans cettenbsp;experience est tres - intéressante , pareenbsp;qu’elle semble montrer un exeinple de lanbsp;maniète dont Ie docteur Hutton supposenbsp;qu’un grand nombre de cavités naturellesnbsp;ont été enduites par la sublimation d’unenbsp;substance 'a 1’état de vapeur, on maintenuenbsp;en dissolution par quelque gaz. Car ,nbsp;comme ces cristaux adhéroient a unenbsp;partie du canon qui devoit avoir éténbsp;occupée par fair pendant faction de lanbsp;chaleur, il paroit a peu prés certain qu’ilsnbsp;étoient feffet de quelque sublimation.
Les effets très-énergiques produits par ce dernier canon , dont la dimension (ré-duite, a la vérité, par f oxidation répétée)nbsp;n’excédoitpas un pouce carré, me faisoientnbsp;désirer vivement des canons de la mêmenbsp;matière , plus gros , et qui me procure-roient des résultats du plus grand intérét.nbsp;Les informations que je pris m’apprirent
-ocr page 104-100 EXPERIENCES SUR l’ACTION que ce canon n’avolt pas été percé dansnbsp;du fer de Suède , ainsi que je 1’avoisnbsp;d’abord suppose', mais dans du fer connunbsp;sous le nom de vieille ziheline j a causenbsp;de Teippreinte de cet animal , qu’onnbsp;trouve sur les barres, et qui forme lesnbsp;armoiries de 1’endroit de Siberie ou cenbsp;fer est fabrique (i).
Un ouvrier me mit au fait de quelques-unes des proprie'te's des differenles especes de fer qui m’inte'ressoient sous le pointnbsp;de vue de ma recherche ; et il appuyoitnbsp;toujours ses explications par des essaisnbsp;faits sous mes yeux. Tout fer expose anbsp;un certain degrë de chaleur s’eclate sousnbsp;le marteau, mais la temperature a laquellenbsp;cet effet a lieu n’est pas la merne pournbsp;les differentes variétés de fer. Ainsi, ilnbsp;me montra que le fer de fonte se brisenbsp;sous le marteau , a la temperature a laquelle il rougit obscurement, c’est-a-dire
(i) J’ai appris cetle particularity du feu professeur Robison.
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vers Ie i5' degre' du pyromètre (i); 1’acier, peut-être vers Ie 5o° degré; Ie fer de Suède,nbsp;lorsqu’il est cbaufFè a blanc, peut-êtrenbsp;vers 5o OU 6o°. Le fer vieille zihelinenbsp;lui -raême cede finalement, raais dans unenbsp;temperature beaucoup plus êlevêe, peut-être vers le loo.' degre'. J’estimai a peunbsp;pres ces temperatures, mais je suis certainnbsp;qu’a un degre de chaleur auquel le fer denbsp;Suède se brisa sous le rnarteau, lavieillenbsp;zibeline soutint un coup violent et parutnbsp;coiiserver encore beaucoup de cohesion.nbsp;C’est d’après la connoissance qu’il a denbsp;cette propriête' du fer , que le forgeron,nbsp;lorsqu’il sort son fer de la forge et le posenbsp;sur I’enclume , commence par frappernbsp;de petits coups, jusqu’a ce que la temperature soit descendue au degre oü lenbsp;fer peut supporter le rnarteau. J’observainbsp;que lorsque le fer de Suède e'toit exposé
(i) En le chauffant un peu davantage, on peul le scier, avec la scie ordinaire a bois , avec facililé, et,nbsp;chose bien extraordinaire, sans que Toutil se détrempenbsp;ui se délériore sensiblement. ( Note du traducteur.)
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a la forte clialeur de la forge, il cominengoit a bouilUr a la surface, ce qui indiquoitnbsp;clairement la production de quelque substance gazeuse j tandis que le fer vieillenbsp;zibeline, dans les memes circonstances ,nbsp;prit une surface comme liquide, et coulanbsp;sans elfervescence. Je me procurai, a ceitenbsp;époque, un noinbre de barres de ce fernbsp;qui repondirentpleinement a mon attente.
Par les experiences dont je viens de parler , je gagnai un point trés-importantnbsp;dans ma recherche; entant que j’etablisnbsp;la fusibilite complete du carbonate sousnbsp;une certaine pression. Mais cette mêmenbsp;circonstance me forca a ajouter quelquesnbsp;modifications nouvelles a celles que j’ainbsp;déja decrites ; car le carbonate en fusion,nbsp;s’etendant sur I’interieur du tube qui lenbsp;Gontenoit, et s’unissant a lui d’une manièrenbsp;inseparable, on ne pouvoit plus, a présnbsp;rexpérience , établir son poids séparé parnbsp;aucun des procédés que j’avois employenbsp;jusqu’alors. Je me de'terminai done anbsp;adopter pour I’avenir la disposiiiounbsp;suivante.
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On pesa d’abord un petit tube de por-celaine ih, fig. aS, en lui faisant e'quilibre avec du sableou de l’étain granulej en suitenbsp;on refoula fortement Ie carbonate dans cenbsp;tube , et on pesa de nouveau Ie tout. Lanbsp;difference etoit Ie poids du carbonate. Onnbsp;pesa de nouveau Ie tube après 1’expe'riencenbsp;avec ce qu’il contenoit; et la differencenbsp;de poids observée etoit independantenbsp;d’une action réciproque quelconque entrenbsp;Ie tube et Ie carbonate (i). La balance quenbsp;j’employois trébuclioit constainment etnbsp;décidément, par 1’addition de de grain.nbsp;Lorsqu’on refouloit dans ce tube de la craienbsp;pulvérisée , on en laissoit ordinairemeutnbsp;une partie vide, dans laquelle on placoitnbsp;un petit morceau de craie dure i tailléenbsp;en cylindre , 'a chaque extr.émité duquel,nbsp;coupée plane et polie, on avoit grave une
(1) II poun’oit reslei' qiielque doute sur ce qu’a cette haute temperature Ie tubedeporcelaiue conservenbsp;lui-même tout son poids. Ce doute auroil pu être levénbsp;par une expérience comparative faile sur un tubenbsp;seul, dans la même temperature. ( Note du trad.)-
-ocr page 108-lo4 EXPERIENCES SUR l’ACTION lettre pour mieux reconnoitre les effetsnbsp;du feu sur la craie , qui d’ailleurs eloicnbsp;pesëe avec la parlie pulvëiulente dunbsp;conlenu du tube. Dans quelques experiences, je mis un couvercle deporcelainenbsp;sur 1’oiifice du petit tube ( ce couverclenbsp;etoit ëgalement pesë), pour me prémunirnbsp;contre Ie cas d’une ebullition. Mais commenbsp;il arrivoit peu fie’quemment, je pris rare-ment cette dernière precaution.
II importoit actuellement d’empccher que Ie tube, ainsl preparé , ne fut touchénbsp;pendantl’expérience par aucune substance,nbsp;et surtout par Ie carbonate de chaux quinbsp;pourroit s’y attacher, et troubler ainsinbsp;l’appréciation a faire par Ie poids. On ynbsp;pourvut de la manière suivante : Ie petitnbsp;tube i k, lig. 23 , avec son carbonate pulverise ky eX. son cylindre de craie durenbsp;fut logé dans un gros tube de porcelainenbsp;p k y fig. 24. On mit sur celui-ci unnbsp;fragment de porcelaine assez gros pournbsp;ne pas tomber entre les tubes. On préparanbsp;ensuite un cylindre de craie m qui entroitnbsp;juste dans Ie gros tube et Ie remplissoit
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presque, uae de ses extrëmités étant gvos-sièrement taillëe en cóne. Cette masse ëtaat alors introduite, avec son extrémiténbsp;cylindrique en bas, fut poussée jusquesnbsp;au contact du fragment de porcelaine 1.nbsp;Je laissai alors tomber dans 1’espace n,nbsp;entre la partie conique de cette masse etnbsp;Ie tube, un nombre de morceaux de craienbsp;trop gros pour qu’ils pussent passernbsp;entre la partie cylindrique et Ie tube,nbsp;et je les pressai en bas avec un outilnbsp;obtus, par lequel la craie ëtant en mèmenbsp;temps brisëe et refoulëe dans l’angle ,nbsp;forma une masse un peu solide qui em-pêchoit que rien ne pul passer entre lanbsp;grosse masse de craie et Ie tube. J’ainbsp;trouvé que cette methode réussissoitnbsp;toujours lorsqu’on y procëdoit avec soin.nbsp;Je couvrois la craie, ainsi refoulëe, avecnbsp;une couchede silex pulvërisë o, etcelle-cinbsp;avec de la craie en poudre fortement re-füulëe p. Je rem pi is ainsi tout Ie grosnbsp;tube de couches alternantes de silex et denbsp;craie ; cette dernière substance occupoitnbsp;toujours la bouche du canon \ on la
-ocr page 110-lo6 EXPERIENCES SUR l’aCTION comprimolt facilement en une masse passa-blement solide, et qui, n’éprouvant aucunnbsp;changement dans les temperatures très-basses, excluoit Ie mëtal fusible dans lesnbsp;premières périodes de 1’expérience.
Le gros tube, aiiisi rempli, étoit introduit dans Ia cage, quelquefois Torifice en dessus, d’autres fois dans le sens oppose.nbsp;J’ai souvent varié a eet égard , chacunenbsp;des deux dispositions ayant ses avantagesnbsp;et ses incoiivéniens. Quand l’orifice estnbsp;en dessus, fig. 24 et 26, on est bien surnbsp;que le métal fusible ne pourra pas s’intro-duire; paree que 1’air, quittant son petitnbsp;tube quand le travail commence, occupenbsp;la partie supérieure du canon, et le métalnbsp;fusible se place, comme liquide, en q,nbsp;lig. 25, au dessous de l’ouverture du tube,nbsp;de manière que toute communicationnbsp;enlre soa intérieur et le métal liquide estnbsp;impossible. D’autre part, par eet arrangement , le petit tube, qui est la partienbsp;essentielle de l’appareil, est placé a unenbsp;distance considerable de la culasse dunbsp;canon, de manière a éprouver moins de
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DTi: LA CHALEÜR etC.
cKaleur que la partie superieure , ou bieu a obliger de soulever Ie canon fort hautnbsp;dans la moufle.
Avec la bouche du gros tube tourne'e en bas, Ie tube intérieur est placé commenbsp;on Ie voitfig. 22^ de manière a avoir sanbsp;bouche en dessus , et en contact avec Ienbsp;fond du gros tube. Cette disposition anbsp;l’avantage de placer Ie petit tube prés denbsp;la culasse du canon ; et quoiqu’il y ait,nbsp;dans ce cas, moins de sureté contre l’in-troduction accidentelle du métal liquide,nbsp;j’ai vu que eet inconvénient avoit peunbsp;d’importance,puisquelorsquel’expériencenbsp;va bien, et que Tacide carbonique a éténbsp;rigoureuseraent contenu , Ie métal s’intro-duit rarement, quelle que soit la position.nbsp;Dans 1’une ou l’autre des dispositionsnbsp;opposées, on introduisit toujours un py-romètre, aussi prés qu’il étoit possible dunbsp;petit tube. Ainsi, dans la première, 1qnbsp;pyrométre étoit placé immédiatement aunbsp;dessous du gros tube; et, dans la seconde,nbsp;au dessus;ensorte que, dansles deux cas,nbsp;il n’étoit séparé du carbonate que parnbsp;l’épaisseur des deux tubes.
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Cette methode occupoit necessairement beaucoup de place , ce qui me forcoitnbsp;a n’introduire que de fort petites quan-tite's de carbonate ; réchantillón pesoitnbsp;rarement plus de lo on 12 grains, etnbsp;souvent beaucoup moins (1).
Le 11 avril i8o3, avec un canon de fer vieille zibeline, de 0,76 de pouce de calibre,nbsp;je fis une experience dans laquelle toutesnbsp;les dispositions que je viens d’indiquernbsp;furent exécutëes. Le grand tnbe en con-tenoitdeux petits, I’un rempli despath,nbsp;I’autre de craie. Je pre'sumois que la temperature avoit etc pousse'e jusqu’a 33quot;,nbsp;ou un peu plus haul. Lorsqu’on fit fondrenbsp;les metaux la cage fut lancee dehors avec
(1) Je mestirois la capacilé des tubes a air avec de 1’etaia granule qui repre'sentoit un sable fin et égal.nbsp;En comparant le poids de ces grains reunis, avecnbsp;celui d’un volume egal d’eau, je trouvai que lenbsp;pouce cube du metal granulé pesoit i55o,6 grains,nbsp;et que cliaque grain correspondoil a un volumenbsp;de 0,00075 de pouce cube. Je pouvois, d’après cesnbsp;dmme'es, jauger assez bien un tube en pesanl I’etaiiinbsp;granule dont je I’avois renipli.
-ocr page 113-DE LA CHALEirn etc. 109 beaucoup de force. Le pyromètre qui ,nbsp;dans cette experience avoit ëté place ennbsp;dedans du canon, indiquoit 64quot;, a monnbsp;grand étonnement. Cependant tont alloitnbsp;bien. Les deuxpetits tubes sortirent nets etnbsp;sans tache. Le spath avoit perdu 17,0 p.quot;' 5;nbsp;la craie, 10,7 p.*§. Le spath avoit coulé anbsp;moitië sur lui-même , et contre le cótënbsp;dn petit tube. Sa surface etoit brillante,nbsp;sa texture spongieuse , et sa masse etoitnbsp;transparente et ressemblant a de la gelëe.nbsp;La craie ëtoit toute en ëcume. Cette experience etend nos moyens d’action , ennbsp;montrant qu’on peut exercer une prcssionnbsp;considërable dans une température aussinbsp;élevëe que le 64.quot; degrë. Elle paroit aussinbsp;prouver que, dans quelques-Unes des der-nières experiences avec le canon carré,nbsp;la chaleur avoit ëtë beaucoup plus fortenbsp;qu’on ne 1’avoit supposë dans le temps ,nbsp;d’après l’indication du pyromètre placénbsp;sur la culasse du canon; et que , dansnbsp;quelques-unes, et surtout dans la der-nière, elle devoit s’être élevëe au moinsnbsp;aussi haut que dans 1’experience actuelle.
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Le 21 avril 18o3 on fit une experience semblablc , avec un nouveau canon ,nbsp;cveuse dans une barre carrée de fer vieillenbsp;zibeline, d’environ deux ponces et deminbsp;de diamètre, et dont on avoit seuleraentnbsp;abattu les angles, le tube interieur etantnbsp;rempli de craie. On soutint la chaleurnbsp;pendant plusieurs heures , et le feu brulanbsp;dans le fourneau toute la nuit. Le canonnbsp;parut d’abord sain j cependant les metauxnbsp;coulèrent dehors tranquillement , et lenbsp;carbonate se trouva entièrement calcine,nbsp;le pyromètre indiquant 65°. Après examen,nbsp;et après avoir sëparè a coups de marteaunbsp;la couche uniforme d’oxide particulierenbsp;a cette variété de fer, on trouva que lenbsp;canon avoit cédé a sa manière , c’est-a-dire en laissant séparer ses fibres longi-tudinales. Cette exped ience, malgré lanbsp;perte du canon, fut 1’une des plus inté-ressantes que j’aie faites, par la preuvenbsp;qu’elleme fournit, d’une fusion complete.nbsp;Le carbonate avoit bouilli jusques parnbsp;dessus les bords du petit tube , placé,nbsp;comme on 1’a dit, l’orificc en dessusj et il
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avoit coulé en deliors jusques a un deml-pouce de son pied. La plus grande partie de la substance étoit 'a 1’ëtat écumeux ,nbsp;montrant de grosses cavltés sphériquesnbsp;et une surface brillanle. Dans d’autresnbsp;endroits, elle ëtoit mêlee de masses angu-leuses qui avoient été ëvidemment envi-ronnëes par un liquide dans lequel ellesnbsp;avoient flottë. La matière me sembla plusnbsp;dure que Ie marbre j elle ne faisoit aucunenbsp;effervescence, et ne prenoit pas une teintenbsp;rouge, comme la chaux vive, dans 1’acidenbsp;nitrique , qui paroissoit n’avoir aucunenbsp;action sur elle en masse. C’ëtoit la pro-bablement un compose de chaux et denbsp;la matière du tube.
Avec ce même canon rëparë , et avec d’autres semblables, on fit, a cette ëpoque,nbsp;beaucoup d’expëriences de ce genre avecnbsp;un grand succès. Les dëcrire en dëtail nenbsp;seroit que rëpëter ce qui a dëja ëtë dit.nbsp;Je n’en mentionnerai que quatre qui, com-parëes entr’elles jettent beaucoup de journbsp;sur la ihëorie de ces operations , etnbsp;paroissent aussi ëtablir un principe de
-ocr page 116-1 1 2 EXPERIENCES SUR L ACTION cle geologie trés - important. Ces quatrenbsp;experiences ne different que par le degienbsp;de chaleur , et par la quantite' de Pairnbsp;introduit.
La première lut faite le 27 avril i8o3 , dans un des canons de vieille zibeline,nbsp;avec toutes les dispositions indiquees plusnbsp;haut. La clialeur s’eleva, malgre moi, anbsp;78 et 79*. Les tubes sortirent sans avoirnbsp;touche le metal fusible, et tout paroissoitnbsp;en bon e'tat. Le contenu du petit tube,nbsp;savoir la craie pulve'rise'e et un petit mor-ceau de craie dure, sortirent purs, et toutnbsp;a fait libres , sans aucim indice qu’ilsnbsp;eussent adhere aux parois du tube. Lanbsp;perte de poids fut de 4i p/ et la calcination parut être complete. La matière,nbsp;jetëe dans I’acide nitriqiie devint rouge,nbsp;sans effervescence d’abord , quolqu’aunbsp;bout de quelques minutes on vit paroitrenbsp;des bulks. D’apres la méthode suivienbsp;dans toutes ces experiences, et decrite ennbsp;detail tout - a - I’heure (i^oyez fig. 24 etnbsp;25), le gros tube etoit rempli, par dessusnbsp;le petit, de diverses masses de craie,
alternativement
-ocr page 117-DÉ LA CTlALÉUR etC. Il5 siternalivement solide, et en poudre re*nbsp;föulëe; et il y avoit dans la cage quelcpiesnbsp;morceaux de craie qui rempiissoient Fes*-pace, demanière qu’elleolFroit, dans unenbsp;étendue de 4 a 5 ponces, nne chaineconti-nuelle de carbonate. On trouva la substance d’autant raoins calcinëe qu’elle avoitnbsp;ëlë plus distante de Ia culasse du canon,nbsp;on la cbaleur ëloit la plus forte. Un petitnbsp;morceau de craie , placée a Ia distancenbsp;d’un demi-pouce du petit tube , se trouvanbsp;avoir a son centre un peu de matièrenbsp;saline, eiivironnee et entremêlée de cliauxnbsp;vive qu’on reconnoissoit a son blanc mat.nbsp;Cette matière deviiil rouge dans Facidenbsp;iiitrique, mais elleylit une effervescencenbsp;assez vive, et qui continua jusqu’a dissolution totale. La portion de craie suivantenbsp;e'toit a I’etat de pierre a chaux j et un morceau de craie dans la cage etoit aussi parfait qu’aucun marbre que j’aie obtenu parnbsp;compression ; ces deux derniers e’clian-tillons faisant une effervescence violentenbsp;dans Facide, et n’y prenant pas de teintenbsp;rouge. Ces fails prouvent clairement que
7
-ocr page 118-Il4 EXPERIENCES SUR l’ACTION la calcination du contenu du petit tubenbsp;avoit été interne , et due a la chaleurnbsp;violente qui avoit séparé son acide de lanbsp;partie la plus fortement cliaufFe'e du carbonate, d’après la theorie déja ëtablie. Onnbsp;prouva que Ie canon avoit conserve sounbsp;intëgritë , par l’ëtat complet des carbonates qui se trouvoient dans les partiesnbsp;moins chaulFëes. Le tube a air, dans cettenbsp;experience, avoit une capacité de 0,29,nbsp;environ | de pouce cube.
La seconde de ces experiences fut faite le 29 avril, dans le même canon que lanbsp;prëce'deute, après qu’il eut dëja fourninbsp;quelques bons rësultats. Le tube a air futnbsp;rëduit a I de son premier volume , c’est-a-dire a de pouce cube. La chaleur futnbsp;portëe a 60°. Le canon se trouva couvertnbsp;a 1’extërieur d’une matière noire, spon-gieuse , qui indiquoit toujours la non-rëussite ; et on vit paroitre une petitenbsp;goutte de mëtal blanc. La cage fut dëgagëenbsp;sans explosion ni sifflement, et les carbonates se trouvèrent entièrementcalcinës.nbsp;Le canon avoit cëdë j mais il avoit bien
-ocr page 119-DB LA CHALEUR etC. Il5 réslsté d’abord, car on trouva Ie contenunbsp;du petit tube dans un ëtat complètenaentnbsp;ëcumeux et ayant coulé avec la porcelaine.
La troisicme experience eut lieu Ie 5o avril, dans un autre canon semblable.nbsp;Les circonstances furent, a tous egards,nbsp;les mémes que dans les deux pre'cedentes;nbsp;seulement, Ie tube a air fut encore rë--duit a la moitië de son dernier volume,nbsp;c’est-a-dire a ^ de pouce cube. On mitnbsp;un pyromètre a cbaque extrëmitë du grosnbsp;tube. Le supërieur indiqua 4i degrës,nbsp;1’autre, seulement i5. Le contenu du tubenbsp;intërieur avoit perdu iG p.”^ et ëtoitnbsp;rëduit a une belle ëcume peu dëformëenbsp;par la calcination intërieure, et indiquantnbsp;une fusion encore plus liquide qu’aucunenbsp;des prëcëdentes.
On fit la quatrième expedience le 2 mai, avec des circonstances semblables, a tousnbsp;ëgards, sauf le tube a air qui fut rëduitnbsp;a o,o3i8, c’est-a-dire moins d’un trentièmenbsp;de pouce cube. Le pyromètre supërieurnbsp;donna 25“, et l’infërieur 16. Les massesnbsp;les plus basses du carbonate fureut a peint^
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afFectées par la chaleur ; Ie coiitenu du petit tube avoit perdu 2,g p/ La craienbsp;solide et la craie pulverise'e ëtoient, 1’unenbsp;etl’autre, dans un bel ëtat salin, et ellesnbsp;avoient coulë dans plusieurs endroits,nbsp;contre Ie cótë du tube, effet auquel je nenbsp;me serois pas attendu dans une temperature aussi basse. On voyoit, a la surfacenbsp;supërieure, de la craie refoulëe dans Ienbsp;petit tube, qul avoit ëtë aplanie après sonnbsp;introduction , un nombre de cristauxnbsp;blancs a facettes brillantes , qu’on dis-tinguoit bien a 1’ceil nu, et qui sembloientnbsp;sortir de la masse du carbonate. J’observainbsp;aussi, que la masse solide sur laquellenbsp;reposoient ces cristaux ëtoit extraordi-nairement transparente.
Dans ces quatre expëriences, Ie volume de 1’air renfermë avoit ëtë successivementnbsp;diminuë , et son ëlasticitë augmentëe parnbsp;ce moyen. II s’ensuivit que, dans lanbsp;première expërience, oü 1’ëlasticitë ëtoitnbsp;la moindre , 1’acide carbonique put senbsp;sëparer de la chaux dans une des premières përiodes de la chaleur croissante,
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inferieure a la temperature a laquelle Ie carbonatese fond; et la calcination internenbsp;compléte fut effectuée. Dans la secondenbsp;experience, la force ëlastique ëtant beau-coup plus considerable, la calcination futnbsp;empêchëe jusqu’a ce que la températui’enbsp;s’e'levat au terme qui produisit 1’entièrenbsp;fusion du carbonate, et son action sur Ienbsp;tube avant que Facide carbonique eüt ëte'nbsp;mis en liberté par la gercure du canon.nbsp;Dans la troisième experience, oü la forcenbsp;ëlastique fut encore plus grande, Ie carbonate fut en partie comprimë, et sa fusionnbsp;accomplie , dans une tempërature entrenbsp;4i et l5^ Dans la dernière enfin, oü lanbsp;force fut encore plus considërable , Ienbsp;carbonate fut presqu’entièrement mis anbsp;Fabri de la dëcomposition , et en consë-quence il se cristallisa, et attaqua Ie tube,nbsp;dans une tempërature entre 26 et 16quot;.nbsp;D’autre part, Fefficacitë de Facide carbonique comme un flux sur la cliaux , etnbsp;comme aidant Ie carbonate a agir de lanbsp;même manière sur d’autres substances ,nbsp;ëtoit clairement prouyëe ; puisque la pre-
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mière experience montroit que la chaux vive , par elle-même , ne pouvoit ni êtrenbsp;fondue ni agir sur la porcelaine , mêmenbsp;dans la violente chaleur de 79*; tandisnbsp;que , dans la dernière experience , oünbsp;1’acide carbonique avoit eté retenu, cesnbsp;deux elfets avoient eu lieu dans une tem*nbsp;pe'rature fort basse.
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V.
quot;Experiences dans lesquelles on emploie Veau pour augmenter Vèlasticitè de Vair ren-fermè. — Cas de compression compléte.nbsp;— Observations générales. — Quelquesnbsp;expériences qiii donnent des rèsultats in-téressans, et qui montrent, en particulier,nbsp;une action réciproque entre Ie silex et Ienbsp;carbonate de chaiix.
L’avantage que j’avois trouvë, dans les dernières expériences , a augmenternbsp;l’élasticité de Fair renfermé, en diminuantnbsp;sa quantité relative , me fit présumer quenbsp;je réussirois 'a accroitre la force élastiquenbsp;compressive en adoptant Fidée que m’avoitnbsp;suggéré Ie docteur Kennedy, c’est-a-direnbsp;en employant 1’eau pour eet objet. Jenbsp;conjecturois que, pourvu que je laissassenbsp;une place suffisantea Fexpansion du métalnbsp;liquide, je pourrois ainsi appliquer a lanbsp;pression du carbonate une force en quel-que sorte indéfinie. J’adoptai la dispositionnbsp;suivante, que j’ai souvent pratiquée avecnbsp;succès, quoique Fexécution en soit difficile.
-ocr page 124-120 experiences sur l’action
Pour lutrodiilre I’eau, on liumectolt de ce liquide un petit morceau de craie ounbsp;d’argile cuite , prealablement pese etnbsp;qu’on lai.ssoit tomber ensuite dans un tubenbsp;de jiorcelaine profoud d’envii'on unpouce,nbsp;et on le couvroit de craie pulverise'e et biennbsp;refoulee. Ou raettoit le tube, ainsi prepare^nbsp;dans la cage, avec Fobjet de rexpe'dence,nbsp;et on plongeoit le tout dans le metal fusiblenbsp;(prealablement versé dans le canon), a lanbsp;tempe'rature qui suffisoit a sa liquidite. Cenbsp;me'talsesolidifioit brusquement a 1’arrive'enbsp;de ces corps froids , et le tube se trouvoitnbsp;encaisse dans une masse solide avant quenbsp;la chaleur eut atteint I’humidite qu’il ren-fermoit. La difficulte consistoit a saisir ienbsp;metal dans sa temperature convenable;nbsp;car s’il etoit trop chaud pour se solidiliernbsp;en peu de secondes par le contact de lanbsp;cage et de ce qu’elle contenoit, on en-tendoit Fean eu vapeur se faire jour annbsp;travers du métal liquide, Cependant jenbsp;surmontai cette diiïicuké en comraencantnbsp;par chauÖ'er presqu’an rouge ia culassenbsp;du canon ^ qui contenoit une quantité
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suffisante du métal fusible, et en la plon-geant ensuite claus un vase plein d’eau, jusqu’a ce que la temperature fut des-cendue au terme convenable, ce que Jenbsp;reconnoissois lorsque Ie sijSlementproduitnbsp;dans Peau par Ie canon chaulfé n’avoit plusnbsp;lieu. On tenoit, pendant la dernière periodenbsp;de cette ope'ration, la cage tout auprès denbsp;la bouclie du canon, et préte a y êtrenbsp;introduite.
Je fis, Ie 2 mai, ma première experience en suivant ce procédé; j’employai Ie mêmenbsp;tube a air c|ue dans la dernière experience,nbsp;celui C[ui ne contenoit que ^ de poucenbsp;cube. J’introduisis, ainsi c|ue je l’ai de'crit,nbsp;un demi-grain d’eau. Après une heurenbsp;d’incandescence, Ie canon fut descendu aunbsp;moyen d’une corde passant sur une poulie,nbsp;procédé que j’ai toujours employé quandnbsp;j’ai eu lieu de craindre quelcjiie danger.nbsp;Tout alloit bien. Les métaux jaillicent horsnbsp;du tube avec assez d’irapétuosité, et unnbsp;jet de flamme accompagna leur sortie. Lenbsp;pyromèlre supérieur indiqua 24”, et 1’in-^nbsp;féricur i4“. Le carbonate du tube intérieur
-ocr page 126-122 EXPERIENCES SUR L ACTION avoit perdu moins de i p/ ^ (strictement,nbsp;0,84). Le carbonate e'toit a 1’etat de bonnenbsp;pierre a cbaux , mals la cbaleur avoit éténbsp;trop foible. La partie inférieure de lanbsp;craie dans le petit tube n’etoit pas agglu-tinée : la craie autour du bout du tuyaunbsp;de pipe (employe pour introduire 1’eau)nbsp;qui avoit été plus cbauffe que le pyrometre,nbsp;et le petit cylindre qui s’étoit moulé dansnbsp;l’intérieur du tuyau, étoient a Fétat denbsp;marbre.
Je fis, le 4 mai, une experience sem-blable 'a la dernière, mais avec Fadditiou de i,o5 grain d’eau. Après 1’applicatlonnbsp;de la chaleur, on laissa éteindre de lui-même le fourneau jusqu’a ce que le canonnbsp;cessat d’etre rouge. Le métal sortit irré-gulièrement. Vers la fin. Fair inflammablenbsp;produit bruloit a la bouche du canonnbsp;avec une flamme léchante, provenant sansnbsp;doute du gaz Iiydrogène plus ou moinsnbsp;pur, provenant de la decomposition denbsp;Feau. Le pyromètre supérieur indiquoitnbsp;36“, et Finférieiir 19“. La craie qui senbsp;trouYoit dans la parlie extérieure du gros
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tube e'tolt a 1’etat de marbre. Le tube inte'rieur ëtoit uni a 1’exterieur par unenbsp;e'toile de matière fondue , noire sur lesnbsp;bords et qui s’ëtendoit tout autour , etnbsp;environnoit 1’un des fragmens de porce-lainequi étoient tombes par accident entrenbsp;les tubes. Le tube intérieur , avec lanbsp;matière étoilée qui y étoit attachée, maisnbsp;saus le fragment enduit, parut avoirnbsp;éprouvé une perte de 12 p.quot;quot; ^ sur le poidsnbsp;ducarbonateprimitivement introduit. Maisnbsp;la matière qui environnoit le fragmentnbsp;étant inappreciable, il fut impossible denbsp;s’assurer de la perte réelle. En examinantnbsp;le petit tube, je trouvai ses bords nets ,nbsp;et aucune trace d’ébullltion par-dessusfnbsp;Le sommet du petit morceau de craienbsp;s’étoit fort eiifoncé. Lorsqu’on rompit lenbsp;petit tube, son contenu parut avoir éténbsp;fondu dans quelques endroits, et dansnbsp;d’autres s’être fort approclié de la liquefaction. II y avoit eu une forte ebullitionnbsp;tout autour, au contact du tube avec lenbsp;carbonate : au centre, la substance avoitnbsp;une texture grainée , transparente, et peu
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EXPERIENCES SUR L ACTION OU point cristallisee. Le petit morceau denbsp;craie solide étoit uni et soudé a la craienbsp;en poudre refoulee , de manière qu’onnbsp;pouvoit a peine les dislinguer. Dans lanbsp;pai'tie inférieure du carbonate, ou la cha-leur devoit avoir etc moindre, la baguettenbsp;avoit agi plus foiblement sur le tube, etnbsp;elle en étoit délachée. Ici, la substancenbsp;étoit dure, etsa fracture étoit e'minemmentnbsp;cristalliue, a facettes. Partout ou le carbonate avoit touché le tube , les deuxnbsp;substances montroient dans leur mélangenbsp;des marques de fusion beaucoup plusnbsp;evidentes qu’on ne pouvoit en trouvernbsp;dans le carbonate pur. Dans un endroit,nbsp;un filetde ce composé liquide avoit pénétrénbsp;dans une gercure du lube intérieur , etnbsp;I’avoit remplie en entier. Onvoyoit la unenbsp;ve'ritable veine, du filon, analogue a ceuxnbsp;du règne minéral; et on la voit encore dis-tinctement dans 1’échantillon. La raatièrenbsp;liquide s’étoit ensuite extravasée sur Ienbsp;dehors du tube intérieur jusques a unenbsp;étendiie de demi - pouce en diamètre,nbsp;et elle avoit enveloppé le fragment de
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porcelaine dont il a éte question.Lorsqu’on jeta dans 1’acide nitrique des morccaux denbsp;ce compose , les uns firent de 1’effervescence , et les autres n’en firent aucune.
longitu
Je rëpetai, Ie mème jour, cette experience avec deux grains d’eau. Le fourneau ayantnbsp;ëté prëalablement cliauffë, je continual lenbsp;feu pendant une derai-heure avec la mouflenbsp;ouverte, et pendant une autre demi-heurenbsp;avec un couvercle dessus. Je fis ensuitenbsp;descendre lecanon, aumoyendela poulie.nbsp;J’apevQus une grande crevasse
dinale , qui me fit croire que l’expërience ëloit manquëe , et le canon dëtruii. Lenbsp;canon ëtoit visiblement gonflë , et ennbsp;augmentant de volume il avoit rompu lanbsp;couche d’oxide poli dont il ëtoit enduit.nbsp;Mais le mëtal liquide ne s’ëtoit fait journbsp;nulle part , et tout fut sa in et sauf. Lesnbsp;mëtaux, devenus liquides , furent lancësnbsp;avec plus de promptitude et de violencenbsp;que dans aucune des experiences prëcc-dentes j mais la baguette resta en place,nbsp;OU elle ëtoit maintenue par une corde.nbsp;Le pyromètresupërieur indiqua 27 degrës.
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I’inferieur 25. Le contenu du tube iuteneur avoit perdu i,5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5. La partie supérieure
du petit morceau de craie étoit arrondie et vernie par la fusion ; et la lettre que jenbsp;gravois ordiuairement sur chaque extré-inité de ces pelits échantiilons, pour reconnoitre les degrés de Faction qu’ilsnbsp;avoient éprouvée, se trouvoit ainsi entiè-rement effacée. On la voyoit encore sur lanbsp;face inférieure du morceau. La craie solide,nbsp;et celle qui avoit été refoulée pulvérulente,nbsp;étoient, Fune et Fautre , a Fétat demi-transparent,brillant un peu dansla cassure,nbsp;mais sans facettes bien décidées, et sansnbsp;qu’il y eut de traces d’action sur le tube.nbsp;Cette dernière circonstance est importante , puisqu’elle prouve que cette actionnbsp;très-remarquable de la clialeur, sous lanbsp;pression, avoit eu lieu sans que le conlactnbsp;de Ia matière du tube y eut contribué ,nbsp;circonstance qui, dans plusieurs expé-riences, avoit beaucoup ajouté a la fusi-bilité du carbonate
Ces experiences et beaucoup d’autres que je fis a peu prés dans le même temps.
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avecIemêmesucces, prouvent clairement FelEcacké de l’eau pour accroitre la pres-sion; et les rësultats analogues a ces derniers,nbsp;et oblenus précëdemment a l’aide d’unnbsp;très-petit tube a air, montrent que 1’iii-fluence de l’eau dans cette occasion e'toitnbsp;purement mécanique.
Pendant 1’e'te' suivant, et l’automne de i8o3 , je fus occupé d’uue branchenbsp;differente de cette même recherche, dontnbsp;j’aurai bientót Foccasion de parler.
Au commencement de i8o4, je repris la classe d’experiences que je viens denbsp;dëcrire , dans Ie but principal d’atteindrenbsp;a la compression absolue, en imitationnbsp;du procédé de la nature. A cet effet, jenbsp;ne me bornai pas a Feau seule , maisnbsp;j’employai plusieurs autres substancesnbsp;vaporisables, pour aider a la compression;nbsp;savoir, le carbonate d’amoniaque , lenbsp;nitrate d’amoniaque, la poudre a canon,nbsp;et le papier impregne de nitre. J’obtinsnbsp;avec ces matieres quelques bons résultats,nbsp;mais lien qui m’engageat a préférer Funenbsp;d’elles a Feau. Et je suis convaincu que
-ocr page 132-128 EXfÉRIENCES SÜPc l’ACTION ce Aaide leur est superieur a toutes , sousnbsp;ce rapport. Je troiivai dans plusieiirsnbsp;experiences faites avec un simple tubenbsp;a air saus autre compresseur artificiel,nbsp;et dans lesquelles on n’avoit fait que rougirnbsp;foiblement Ie canon, que Ie carbonate avoitnbsp;perdu un ou un et demi pour cent. Or ,nbsp;comme eet elFet doit avoir eu lieu dansnbsp;une temperature a laquelle la pondrenbsp;s’enflammeroit 'a peine, il est clair que sanbsp;presence ne 1’auroit pas ernpéche' • landisnbsp;que 1’eau, prenant la forme gazeuse long-temps avant la temperature de Fignitionnbsp;visible, resistera efficacement a la calcination aussi bien dans les temperaturesnbsp;basses que dans les hautes ; et comme sanbsp;quanlité peut étre trés - exactement ap-précieepar Ie poids, aucune objection nenbsp;se presente contre son emploi dans Ienbsp;genre d’expëriences.
Le 2 janvier i8o4 je fis une experience avec le marbre et la craie avec 1’additionnbsp;de 1,1 grain d’eau. Je visois a n’eraployernbsp;qu’un degrë foible de chaleur, et le pyvo-mètre, quoiqu’un peu rompu, paroissoit
indiquer
-ocr page 133-DE LA CllALEUR etC. 129 iucliquei'Ie 22.' degië. Mallieureusemeiit,nbsp;la bouche du gros tube, 1 ermee cominenbsp;a rordiuairc avec de la craie, ëtolt misenbsp;en-dessus et exposëe a la cbaleur, la plusnbsp;foi'le. Je la trouval arrondie par la fusion,nbsp;et dans Fëtat d’ëcume. Le petit tube sortitnbsp;très-net, et son poids se rapproclioit sinbsp;fort de ce qu’il ëtoit avant Fexpërience,nbsp;que le contenu n’avoit perdu que 0,074nbsp;p/ ' du poids primitif du carbonate. Lenbsp;marbre n’ëtoit que foiblement agglutinë,nbsp;mais la craie avoit passë a Fëtat de pierrenbsp;a cbaux dure, quoiqu’elle ne dut avoirnbsp;ëprouvë qu’une tempërature au-dessousnbsp;de 22quot;, c’est-a-dire de celle oü se fondnbsp;Fargent. Cette expedience est certainementnbsp;très-remarquable , puisqu’elle montre lanbsp;craie cliangëe en pierre calcaire dure ,nbsp;en ne perdant pas une millième de sounbsp;poids (plus exactement,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par une
temperature peu ëlevëe; tandis que, sous la même pression , mais probablementnbsp;avec plus de chaleur , une portion denbsp;cette mêrae substance avoit ëtë fondue.nbsp;On ne peut savoir quelle perte de poidsnbsp;cette partie fondue avoit ëprouvëe.
8 '
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On fit, Ie 4 Janvier, une experience semblable,avec i,i grain d’eau. La sortienbsp;du metal fut accompagnee d’un jet denbsp;flamme. Le pyroraetre indiquoit 26“. Lenbsp;petit tube sortit fort net ; son contenunbsp;avoit eté re'duit de i4,53 grains a i4,46.nbsp;La difference 0,07 de grain, est 0,47 p/ ^nbsp;du carbonate , c’est-a-dire moins de ~
craie etoit a I’etat de marbre salin , dur, sans qualites extraordinaires.
Ces deux dernières experiences de-viennent plus interessantes par une autre suite , que je fis bienlot après, et quinbsp;montra qu’on avoit négligé une précautionnbsp;essentielle dans des expériences aussi dé-licates, celle de dessécher préalablementnbsp;le carbonate. Je Irouvai, dans divers essaisnbsp;qui furent fails vers la fin de ce mémenbsp;mois, que la craie, exposée a une cbaleurnbsp;au-dessus de celle de 1’eau bouillante,nbsp;mais fort au-dessous de la température denbsp;I’ignition visible, perdoit o,34 p.quot;quot; etnbsp;dans une autre expérience, o,46 p.’^ f. Or,nbsp;cette pertede poids est, a 0,01 p.' 5prés.
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celle qui a eu lieu dans la dernière experience, c’est-a-dire 0,47, et elle surpasse beaucoup cclle observëe dans la pen ultieme, savoir 0,074. II y a done bien lieunbsp;de croire que si Ie carbonate eut ëté pre'a-lablenxentdessëchë dans les deux dernièresnbsp;experiences , il n’auroit épiouvë aucunenbsp;perte appreciable pendant la compression.
Le rësultat d’un grand nombre des expediences qui vienneiit d’etre décritesnbsp;paroit expliquer d’uue manière salisfai-sante la pënible discordance qu’on re-marquoit entre mes experiences faites dansnbsp;les tubes de porcelaine , et celles quinbsp;avoient eu lieu dans des canons de fer.nbsp;Avec les tubes de porcelaine je ne pouvoisnbsp;jamais rëussir dans uue tempërature au-dessus de 28quot;, ni même tout-a-fait a cenbsp;degrë ; cependaiit, les rësultats ëtoientnbsp;souvent excellens ; tandis que les canonsnbsp;de fer ont frëquemrnerit soutenu desnbsp;temperatures de dT, ou 5i°, ét sont allénbsp;même jusques a 70 ou 80'’, sans en souiFrir.nbsp;Eu même temps, les rësultats, même anbsp;ces hautes tempëratures, ëtoient souvent
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EXPERIENCES SUR E ACTION infëi’ieurs , sous Ie rapport de la fusion ,nbsp;a ceux obtenus a des temperatures beau-coup plus basses dans des tubes de por-celaine. On voit raaintenant la raisonnbsp;evidente de cette difference. On a toujoursnbsp;juge necessaire d’eraployer un tube d’airnbsp;dans les canons de ler : il en est rësulténbsp;qu’une portion de I’acide carbonique anbsp;tonjours ëtë sëparëe de sa base terreusenbsp;par une calcination interne: ce qui restoitnbsp;de eet acide a ëtë plus fortement retenunbsp;par 1’affinitë ( d’après Ie principe denbsp;M.quot; Berthoüet ) , et par conséquent plusnbsp;facilementcomprimë que lorsqu’il ëtoit ennbsp;quantitë suffisante pour saturer la cbaux.nbsp;Mais la diminution de l’acide a rendu Ienbsp;composë moins fusible qu’il ne 1’eut ëtënbsp;dans son ëtat naturel, et par cette raisonnbsp;il a supporlë une plus baute tempërature ,nbsp;avec moins d’elfet. L’inlroduction de 1’eau,nbsp;en faisant naitre une force de rëaction, anbsp;produit un ëtat de choses analogue a celuinbsp;qui avoitlieu daus les tubes de porcelaine;nbsp;Ie carbonate ne perdoit que peu ou pointnbsp;de son poids, et Ie composë conseryoit
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sa fuslbllitë clans les basses temperatures (1).
Au commencement de 1’annëe i8o4, je fis quelques essais avec des canons denbsp;fer, dans Ie but de les employer a unenbsp;autre serie d’expërieuces. Les résultatsnbsp;furent trop intéressans pour que je lesnbsp;passe sous silence; car, quoique l’acidenbsp;carbonic|ue ne fut pas, 'a beaiicoup pres,nbsp;retenu, ils me fournirent quelques-unsnbsp;des plus beaux exeraples que j’aie ob-tenus, de la fusion du carbonate, et denbsp;sou union avec Ie silex.
(i) La facuUé de contenir, que j'aUribue ici aux tubes de porcelaiue, seml)le ue pas s’accorder avecnbsp;ce qui a été dit pvécédenuDeiiL, que l’acide carboniquenbsp;avoit été chassé au travers de la substance du tube.nbsp;Maïs la perte qui a eu lieu par ceLLe voie a proba-blcnieul. élé si peu considerable que les propriétésnbsp;esscnlielles du carbonaie u’en out point étd altérées.nbsp;Ou pcut-être cette pénétraliilité u’est-elle point aussinbsp;universclle que j’ai été conduit a Ie penser, paree quenbsp;je Tavois observée dans tons mes essais. Dans Ienbsp;douie , j’invile forlement tous les chimistes quinbsp;pourrout avoir accès aux poi’celaines de Dresde ounbsp;de Sèves, a examiner de nouveau ce sujet.
-ocr page 138-ï34 EXPERIENCES SER l’ACTION Le' ]3 fevrier, on fit une experiencenbsp;avec de la coquille d’huitves piiée, dansnbsp;line teinperaiiire de 33 ’, sans introductionnbsp;d’eau pour aider a la compression. Lanbsp;perte apparente fut de i 2 p.' La substance de la coquille avoit etë évidemmentnbsp;en ëtat de fusion visqueuse; elle étoitnbsp;poreuse,demi-transparente, brillante dansnbsp;sa surface et dans sa fracture; dans plu-sieurs endroits elle olFroit le vernis de lanbsp;fusion, dans d’autres des facettes cristal-lisees. Le petit tube avoit été introduitnbsp;la bouche en - dessus ; on avoit placénbsp;dessus, comme a 1’ordinaire, un fragmentnbsp;de porcelaine, que recouvrolt une massenbsp;arrondie de craie. A l’endroit du contact,nbsp;entrela craie et la porcelaine, elles avoientnbsp;coulé ensemble, et la craie avoit e'tc e'vi-demment très-ramollie, car la porcelainenbsp;sur laquelle elle reposoit par son poids,nbsp;avoit pénétré de toute son épaisseur, etnbsp;au-dcla, dans la substance de la craie;nbsp;on apercevoit un rebord de craie en dehors de la surface inférieure de la por-ceiaine, préciséiuent comme il arrive
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autour de la lame ronde d’un couteauavec lequel on presse du beurre tendre. Lenbsp;carbonate s’etoit fort étendu sur 1’inté-rieur du tube, ets’étolt élevé par-dessusnbsp;les bords , comme le font certains seisnbsp;après avoir été dissous dans 1’eau. Unenbsp;petite portion du carbonate e'toit ainsinbsp;arrivée jusqu’au tube extérieur, et s’y étoitnbsp;attachée. La couleur noire, dont on anbsp;souvent parlé comme accompagnant l’u-mon des carbonates avec la porcelaine,nbsp;étoit ici très-reinarquable,
Le 26 février, je fis une expérience dans laquelle je ne pesai point le carbonate, et je n’introduisis aucune matièrenbsp;étrangère pour aider a la compression.nbsp;La temperature étoit a 46°. Le pyro-mètre avoit été attaqué par le contact d’tmnbsp;inorceau de craie auquel il s’étoit alta-clié; et il faut qu’une portion du carbonate eut pénétré la substance du pyro-inètre, puisque celie-ci avoit cédé visible-ment a la pression qui avoit produit unnbsp;bourrelet autour du contact. 3’observai,nbsp;dans ces expériences, que le carbonate
-ocr page 140-l5b EXPERIENCES SUR L ACTION
avoit une action puissante sur les tubes d’argile de Cornwall, et bien, plus quenbsp;sur Ie silex pulverise. Peut-étre a-t-ilnbsp;pour Fargile une affmitë particuliere; cenbsp;qui pourroit conduire a des consequencesnbsp;importantes. La craie s’e'toit e'videramentnbsp;refoulëe sur elle-même, de manière a senbsp;detacher des cotës, et elle avoit commence alors a couler en portions siicces-sives, de manière a laisser encore au milieu une tige très-irrégulièrcment ronge'enbsp;autour; ce qui indiquoit une liquëlactionnbsp;successive, analogue a celle de Ia glace,nbsp;et non Ie ramoilissenient d’une masse dansnbsp;toute sou épaisseur a la Ibis.
Le 28 fëvrier, je lis une experience avec de la coquille d’huitres, non pesée,nbsp;mais porphyrisëe et passëc au tamis lenbsp;plus fin. Le pyromètrc fut au 4o.° degrë.nbsp;Le morceau de craie au-dessous de luinbsp;s’ëtoit rarnolli au point de s’enfoncer anbsp;la profondeur d’un demi-pouce dans lanbsp;bouche du tube a air, de fer, et de s’ynbsp;mouler complètement. jUne petite portionnbsp;de ce morceau ëloit taclice de fer, mais
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Ie reste e’toit très-beau. Le tube avoit uue crevasse, au travers cle laquelle lenbsp;carbonate, uni a la matière du tube, avoitnbsp;coulé en deux on Irois endroits. La matière de la coquille s’ëtoit refoulëe surnbsp;elle-raême , de maniève a se detacher desnbsp;parois, et elle portoit des indices évidensnbsp;de fusion. La surface exterieure etoitpolienbsp;et luisante comme I’email. L’intërieurnbsp;ofFroit uu melange de grosses bulles etnbsp;de parties solides. L’intërieur des vësi-cules avoit un lustre fort supérieur a celui de 1’extërieur, et ëgal a celui du verre.nbsp;La masse ëtoit en gënëral demi-transpa-rente; mais on y dëcouvroit a la loupenbsp;de petites parties tout-a-fait transparentes et sans couleur. Dans plusieurs en-droits, cette surface polie se'toit cristal-lisëe, de nianière a presenter des facettesnbsp;brillantes, qui, sous certains aspects, of-froient le reflet tranquille d’un miroir.nbsp;J’observai dans l’intërieur de 1’une desnbsp;bulles, une de ces facettes qui interrom-poit la forme sphërique, comme si, dansnbsp;eet endroit, la petite sphere eut ëlë
-ocr page 142-l58 EXPERIENCES SUR l’aCTION pressëe en dedans contce une surfacenbsp;plane. Je remarquai une autre circons-tance fort inte'ressante sur un peu de craie,nbsp;qui reposoit sur une couche de silex presnbsp;l’orlfice du gros tube. On voyoit, atta-clie'e a son extrëmité inférieure, une substance qui avoit indubitablement résulténbsp;de l’union du carbonate avec Ie silex.nbsp;Elle étoit blanche et demi-transparente,nbsp;et ressembloit beaucoup a la calcédoine.nbsp;La masse de craie s’étant attachée a cellenbsp;qui étoit au-dessus d’elle s’étoit condenséenbsp;de bas en haut, en laissant un intervallenbsp;entre elle et Ie silex, et emportant avec ellenbsp;un peu du composé, qui, de la parois-soit avoir été dans l’acte de couler a l’étatnbsp;de fusion visqueuse, ainsi que cela parutnbsp;avec évidence sur, Féchantillon entier,nbsp;qui offroit une stalactite et une stalagmite,nbsp;Tune au-dessus de 1’autre. Je cassai parnbsp;malheur la stalactite, mais la stalagmitenbsp;est encore entière, sous la forme d’unnbsp;petit cone. Cette nouvelle substance fai-soit effervescence dans l’acide, mais peunbsp;vivement. J’épiai sa solution entière. II
-ocr page 143-DE LA CHALEUR CtC. nbsp;nbsp;nbsp;iSg
resta quelques nuages legers non dissous, et il se forma probablement de la gele'e,nbsp;car j’observai qu’une serie de bulles d’airnbsp;demeura dans la forme du fragment, etnbsp;qu’elles se mouvoient ensemble sans avoirnbsp;entr’elles de connexion visible. Ce faitnbsp;paroitroit annoncer une union chimiquenbsp;entre Ie silex et Ie' carbonate. La coquillenbsp;fondue dans fexpérience fut entièrementnbsp;dissoute dans facide, avec une effervescence violente.
Dans les trois dernières experiences et dans plusieurs autres faites en mêmenbsp;temps, Ie carbonate n’avoit pas ëtë pesë:nbsp;mais comme on n’avoit point introduitnbsp;d’eau pour aider a la compression, il estnbsp;probable que la calcination interne avoitnbsp;occasionnë beaucoup de perte; et sansnbsp;doute par cette cause les carbonates se sontnbsp;presque tous rëduits en poussière , tandisnbsp;que les composës qu’ils avoient formënbsp;avec Ie silex ont conservë leur iutëgritë.
Le i5 mars, je lis une expërience sem-blable, dans laqnelle, outre la coquille pilëe, j’introduisis un melange de craie
-ocr page 144-l4o EXPERIENCES SUR l’ACTION avec lo p/J^de silex, broyés ensemble dansnbsp;un mortier avec de l’eau, a 1’ëtat de crème,nbsp;et bien dessèchès ensuite, Lorsqu’on ou-vrit 1’appareil, son contenu jailiit avecnbsp;tant de violence que Ie tube fut tout brise';nbsp;mais je tronvai un morceau de craienbsp;passé 'a l’état de marbre blanc, et sondenbsp;au compose, lequel montroit dans sa fracture cette couleur noire irrëgulière entre-mèlée dans la masse cristalline qu’on re-marque dans certains marbres des Alpes,nbsp;et particulièrement dans celui qu’on ap-pelle a Rome cipolino. 11 ètoit très-durnbsp;et compacte, plus mème qu’a 1’ordinaire.nbsp;ïl faisoit effervescence jusqu’au derniernbsp;atome, dans facide nitrique ëtendti; maisnbsp;beaucoup raoins vivement que Ie marbrenbsp;fait de craie pure. On voyoit un nuagenbsp;dans tout Ie liquide. Lorsque 1’efferves-cence fut terminëe, on vit un nombre denbsp;bulles deraeurer pcodant tout Ie journbsp;dans la dissolution sans se rompre ui s’ë-lever a la surface. Ellcs y restèrent toutnbsp;Ie jour et toute la nuit suivante, ëpoquenbsp;a laquelle lorsqu’on essaya de remuer Ie
-ocr page 145-3DE LA CHALEUR etC. l4l liquide on Ie trouva agglutiue' en geleenbsp;transparfcnte qul conservoit ses angles vifsnbsp;lorsqu’on la dechiroit. Ceite experiencenbsp;donne une preuve directe et positive denbsp;1’union cliimique qui avoit en lieu entrenbsp;Ie carbonate et Ie silex.
Experiences faites dans Ie jilatine — avec Ie spath — les coquillages — et avec Ienbsp;carbonate de chaux parfaiteinent pur.
Depuis que j’ai en 1’honneur de présenter a la Société, Ie 5o aout dernier (i8o4), une notice fort abrégée des experiencesnbsp;qui précédent, plusieurs chimistes et mi-néralogistes distingués m’ont favorisé denbsp;quelques observations sur ces objets, etnbsp;m’ont témoigné des doutes que j’ai fortnbsp;a cceur de lever. On a dit, que la fusibi-lité des carbonates pouvoit avoir été 1’elFetnbsp;de leur mélange avec d’autres substances,nbsp;qui, OU bien existoient priraitiveraent
-ocr page 146-i42 experiences sur l’action
dans Ie carbonate, on lui avoit étë fournles par Ie contact du tube de porcelaine.
A 1’ëgard de la première de ces conjectures, je prends la liberté d’observer qu’en accordant que la cause réelle de lanbsp;fusion fut celle indiquëe , j’ai pourtantnbsp;gagné un point important, et peut-ètrenbsp;tout ce qui est strictement nécessaire pournbsp;appuyer cette partie de la théorie denbsp;Hutton. Car, en accordant que nos carbonates étoient impurs et que cette cir-consiance contribuoit a les rendre fusi-bles, elle leur étoit commune avec tousnbsp;les carbonates naturels; et, sous ce rapport, nos expediences sont conformes auxnbsp;procédés supposes de la nature. Quantnbsp;a l’autre soupcon, on a montré, en comparant ensemble une série d’expériencesnbsp;variées, que faction réciproque ent re lanbsp;chaux et la porcelaine, etoit exclusivementnbsp;due a la présence de facide carbonique,nbsp;puisque lorsqu’il n’y étoit pas, on n’ob-servoit aucune action de ce genre. On nenbsp;peut done pas attribuer au contact seulnbsp;de la porcelaine la fusion de nos car-‘nbsp;bonates.
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Couvaincu cependant, comme jel’etois, par un grand nombre d’observations, quenbsp;la fusibilite du carbonate ne procedoitnbsp;pas de son impurete, j’ai cherche a e'car-ter par de nouvelles experiences tons lesnbsp;doutes qui anroient pu naitre sur cetnbsp;objet. Pour me mettre a I’abri de toutenbsp;matière ëtrangère qui auroit pu alterernbsp;la purete du carbonate, j’ai prie ceux denbsp;mes amis qui sont verse's dans 1’analysenbsp;cbimique (alaquelle je ne me suis jamaisnbsp;applique moi-même) de me procurer dunbsp;carbonate de chaux dont la purete fut indubitable. Pour e'viler 1’efFet du contactnbsp;des tubes de porcelaine, je clierchai anbsp;renfermer la matière qui faisoit 1’objet denbsp;I’experience clans quelqu’enveloppe quinbsp;n’eut aucune tendance a s’unir avec lenbsp;carbonate.
J’essayai d’abord le charbonj mais je le irouvai très-incommode, a raison de I’eaunbsp;et de Pair qu’il absorboit irrëgulièrement.
Je pensai alors a employer des tubes ou des creusets, de platine. N’ayant pasnbsp;la possibilitë de me procurer des vases
-ocr page 148-l44 EXPERIENCES SUR l’ACTION solides fails de celte sidastance, j’employainbsp;des plaques minces laminëes, formëes ennbsp;coupes. A eet effet, je cominengai a lesnbsp;roulev comme on fait Ie papier pour ennbsp;former im ültre, lig. 26; cela me procuranbsp;une coupe, capable de contenir Ie liquidenbsp;Ie plus atténuëj et en la recouvrant d’unenbsp;bande de même mëtal recouibëe lout aunbsp;tour et qui redescendoit beaucoup contrenbsp;la paroi extërieure, fig. 28, Ie carbonatenbsp;que j’y renfermois devoit ètre parfaite-ment a Fabri du contact du tube de por-celaine dans lequel il ëtoit placë. J’essayainbsp;encore un autre proeëdë; j’entourai unnbsp;cylindre, ou petit mandrin, d’ime bandenbsp;de platine, de manière a fabriquer ainsinbsp;un tube, que je fermai des deux cótës parnbsp;un couvercle tel que celui que j’ai dëeritnbsp;(lig. 27 et 29). Dans les fig. 26 et 27, cesnbsp;¦yases sont reprësentës sur une grandenbsp;ëchellej et dans les fig. 28 et 29, ils sontnbsp;tracës a peu prés de grandeur naturelle.nbsp;Ceux de la dernière construction avoientnbsp;Favantage de contenir buit a neuf grainsnbsp;decarbonate, tandis que les autres n’en
coutenoient
-ocr page 149-ÜE LA CHALEUR etC. l45 cOntenoient qu’environ un grain et demi.nbsp;Eu revanche, ces derniers n’auroient pU.nbsp;retenir un liquide très-coulantj mais, danSnbsp;la plupart des cas, celte faculté étoit in-dilFëreute. Et d’ailleurs^ si les carbonatesnbsp;se fussent ainsi ëchappës, Ie point important a ëtablir, c’est-a-dire leur fusibilitcgt;nbsp;auroit été prouvë de la maoière ia plusnbsp;évidente.
Le reste de l’appareil fut disposé, 'a tOUS e'gards, ainsi qu’on Fa précéderament in-diqné; et on prit, pour mettre a l’abrinbsp;le vase de platine, les mèmes precautionsnbsp;qu’on avoit appliquées aux tubes intérieurs de porcelaine.
J’ai fait de cette manière un nombre d’expériences, dans Ie courant du prin-temps et de Féte' dernier, dont le re'sultatnbsp;a été pleinement satisfaisant, Elles prou-vent d’abord la justesse des observationsnbsp;qui m’ont mis sur la voie de cettè nouvelle épreuve, en montrant que le carbonate pur, ainsi séparé de tout mélange,nbsp;est décidément plus réfractaire que tienbsp;Test la craie j puisque , dans beaucöup
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-ocr page 150-l46 EXPERIENCES SER ENACTION d’experiences, la craie a passe a 1’etat denbsp;marbre, tandis cjue le carbonate pur, confine dans le vase de plaline, n’a éprouvénbsp;que peud’influence, et aseulement acquisnbsp;la durete d’un grès.
Cependant j’ai eu plus de succes encore dans d’autres experiences, et j’ai obtenu quelques resuUats que je croisnbsp;dignes de I’attention de laSociete, et quenbsp;je vais soumettre a son examen. Lesécban-tillons sont tons reuferme's, pour plus denbsp;surcte , dans des tubes de verre, et sou-tenus par des supports de cire, fig. 3l ,nbsp;32 et 33 ; on a separe en general lesnbsp;echantiilons, du tube ou de la tasse denbsp;platine qui les renfernioit, paree que lenbsp;procédé employe donnoit la I'aculte denbsp;consetver le vase et son contenu, en de'-roulant simplement le metal sans aucunenbsp;violence; tandis que, dans un creuset ounbsp;un tube solide , il auroit été difficile,nbsp;apres I’experience, d’eviter de detruire lenbsp;vase, ou I’echantillon, ou peut-être 1’unnbsp;et 1’autre.
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avec Ie spatb calcaire pur^ du Saint-Gothard, d’une transparence reraarqua-ble, et ayant une double refraction considerable. La temperature s’élèva a 4o°, mais un accident empécha qu’on ne pesaCnbsp;la matière. La tasse conique sortit nettenbsp;et entière,remplie, pas tout-a-fait jusqu’aunbsp;bord, d’une substance d’un gris jaunatrenbsp;dont la surface etolt brillante, avec desnbsp;stries longitudinales telles qu’on en voicnbsp;quelquefois sur Ie verre. Cette surfacenbsp;ëtoit parsemëe ca et la de petites toulfes,nbsp;OU protuberances blanches, disposées irrë-gulièrement. Sur Ie recouvreinent formenbsp;par les bords du platine rëunis, on aper-cevoit a 1’oeil nu, de petites gouttes rondesnbsp;eomme des perles, au noinbre de seize,nbsp;Elies paroissoient avoir ëtë formëes par lanbsp;fusion compléte des particules de carbonate qui s’ëtoient trouvées engagëes dansnbsp;Ie repli du mëtal et s’étoient agglomëréesnbsp;en gouttelettes, comme cela arrive a cer-taines matières qu’on expose a la flamrnenbsp;du chalumeau. J’ai conserve ce rësultatnbsp;dans son inlëgritë sans Ie sëparer du tube;
-ocr page 152-l48 EXPERIENCES SUR e’ACTION Je remarque, avecregi’et, qu’il commencenbsp;a se dëiériorev, sans doute paree qu’ilnbsp;a trop perdu d’acide caibonique. Mais lesnbsp;globules n’ont point encore souffert.
Le 20 avril on ëprouva la même variété de spath, avec deux grains d’eau, dansnbsp;une temperature de 33 degrés. J’ai lieu denbsp;soupeonner que, dans cette experience,nbsp;eomrae dans d’autres faites a cette époque,nbsp;le métal fondu dans lequel on plongeoitnbsp;la cage, en 1’introduisaut juscjues a la cu-lasse du canon, avoit été trop chaud,nbsp;et avoit chassé l’eau en la vaporisant. IInbsp;y ent une perte de 6,4 p/^. Le résultat nenbsp;donna aucun indice de bouillonnementnbsp;OU de gonflement. La surface de 1’éclian-tillon étoit d’un blanc pur , mais rabo-teuse, et on y apercevoit un coin luisantnbsp;coiiime du verre. En déployaut le métalnbsp;qui formoit la tasse, on obtint l’échan-tillon parfaitement entier. La oü il s’étoitnbsp;moulé, sur le platine il avoit un eertainnbsp;lustre, avec la demi-transparence irréguliere du marbre salin. Cassé, il en avoit lenbsp;caractère plus prononcé que je ne l’aie vu
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dans aucun des autres resiiltats. La fracture e'toit très-irrëgulière et anguleuse, etoffioicnbsp;des facettes dans toutes les directions. Jenbsp;regrette fort que ce bel échantillon n’existenbsp;plus; il est tombé en poussière, malgrénbsp;Ie soin que j’avois mis a Ie renfermer dansnbsp;un tube de verre luté avec de la cire.
Le 26 d'avril je fis une experience avec du carbonate de cbaux purifié par monnbsp;ami, Sir George Makenzte. On intro-duisit deux grains d’eau; mais je soup-conne cju’iis se perdirent comme dansnbsp;Texperience precedente. La cbaleur futnbsp;de 32°. La perte de poids, de 10 p.”^ Lenbsp;resultat, quoiqu’obtenu le lendemaia dunbsp;précédent , existe encore aussi frais etnbsp;aussi entier qu’au premier moment, etnbsp;annonce qu’il demeurera tel. En enlevantnbsp;le couvercle de la tasse conique, on trouvanbsp;que la surface brilloit comme du verre,nbsp;cxcepie vers les bords,ou elle étoitcommenbsp;frangee par une série de spherules blanchesnbsp;et raboteuses, qui, dans un cndroit, s’a-vancoient jusques vei’S le centre. La surface briliante étoit composce de plans qui
-ocr page 154-t5o experiences sur l’action Se coupoieut sous des angles obtus, et dontnbsp;la surface etoit stride, apparence qui res-sembloit fort a une structure cristalline.nbsp;Lorsqu’oti eut separd IV'cliantillon de soanbsp;enveloppe, la partie raoulde sur Ie pla-tine parut avoir pris une belle surfacenbsp;perlde. On y apercevoit qnelc[ues grossesnbsp;vesicules qui avoient adhere au mdtalnbsp;et que 1’acte de sa sdparation avoit ou-vertes. Leur surface interne dtoit fortnbsp;lustree, et garnie de stries comrae 1’ex-terieur. La masse est remarquable par sanbsp;demi-transparence, qu’on observe surtoutnbsp;la oil les bulles diminuent son dpaisseur.nbsp;Une cassure dans un des angles permetnbsp;de voir la structure saline de 1’interieur.
Le 29 avril, je remplis une tasse de platine de fragmens de la coquille appeldenbsp;turbo ierebra par Linnd. La pointe denbsp;la spirale dtoit tournee en haut dans lanbsp;tasse, fig. 3o. On dleva la temperaturenbsp;a 3o“, et on n’introduisit point d’eau. Lenbsp;carbonate ne perdit pas moins de 16 p/nbsp;La coquille, et surtout sa pointe, con~nbsp;serva en grande partie sa lornae primitive,
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de raanière a être aisénient reconnois-sable, mais elle etoit vernie sur toute sa surface, qui avoit pris un lustre vitreuxjnbsp;Ie vernis recouvroit dans un endroit unnbsp;fragment de la coquille qui avoit élénbsp;originairement dëtache,mais que Ie vernisnbsp;avoit soude'. Tous les angles e'toient ar-rondis par cette vitrification; 1’espace en-tre la coquille entière et Ie fragment étoitnbsp;rempli, et les angles de la cassure arron-dis par la substance brillante. Sa couleur,nbsp;d’un bleu pale, contrastoit dans eet echan-tillon vitreux avec la couleur naturelle dunbsp;coquillage, qui est d’un jaune rougeatre.nbsp;Un des fragmens adhéroit au couvercle,nbsp;et avoit ëté converti en une goutte complete , de la grosseur d’un grain de mou- .nbsp;tarde. On la Voit sur la cire, en b, avecnbsp;les autres ëcbanlillons de 1’expërience,nbsp;fig. 32. Ce rësultat est encore parfailenient conserve quoiqu’il ait perdu unenbsp;portion si considerable de son poids.
On rëpëta la raéme experience Ie même jour, avec les mémes procédés, sur desnbsp;fragmens de coquille plus considerables.
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et la pointe spirale toujours tourne'e eii dessus. Le pyrometre indiqua 34°, et lanbsp;perte fut de i3 p*'La forme primitivenbsp;disparut tout-a-fait; le carbonate coulanbsp;dans la tasse comme un licpiide parfait jnbsp;sa surface etoit concave, non luisante,nbsp;mais toute parseme'e des spherules ounbsp;touffes blanches, comme celles observeesnbsp;precedemment, mais contigues. Detache'nbsp;de la tasse, I’echantillon montroit, dansnbsp;sa surface moulee sur le metal, une cou-leur blanche et pcrlee, et quehpie lustre.nbsp;La masse etoit tout-a-fait solide, sansnbsp;vestige de la forme primitive des IVag-mens, fig, 35. On vit, en brisant un anglenbsp;vers le sommet du cone, que la structurenbsp;inte'rieure etoit tout-a-fait saline. Dansnbsp;J’acte d’arranger reohantillon sur sonnbsp;support, un autre fragment se detachanbsp;dans une direction nouvelle qui laissanbsp;apercevoir d’une manière trés - distinctenbsp;rarrangement cristaliin le plus parfait ,nbsp;upe face plane et brillante, de plus dej„nbsp;de pouce de cote' en tout sens, traversoitnbsp;iQut re’chantdion j cette memo ftactme
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donna lieu de juger cle la solidite interne de ia masse. Malheureusement , ceEnbsp;echantillon s’est détërioré par I’efl’et de lanbsp;mème cause qui attaque tons ceux dontnbsp;le poids a beaucoup dimiuue dans 1’ex-perience. La partie seule qui se rappro-clie de la surface exterieure est denioui ëenbsp;entière. Je n’ai jamais pu expliquer d unenbsp;manière satisfaisante Oes dilfërences dansnbsp;la rësistauce des ëchanlillons : car^» parnbsp;exemple, le prëcëdent, qui avoit perdunbsp;une portion de son poids plus conside’-Table que ce dernier, se conserve cepeU’nbsp;dant beaucoup raieux.
Vers le commencement de juin, je regus de Hatchett du carbonate de cbauxnbsp;pur, qu’il eut la bontë de prëparer })ournbsp;mes expëriences; et il n’y a que peu denbsp;jours que j’ai cessë d’en faire usage.
Mes premières expëriences avec celte substance furent pai ticulièrement malbeu-reuses, et elle parut j)ius difficile a trailernbsp;C[u’aucune de celles que j’eussc encorenbsp;ëprouvëes. Je ne doute point que sounbsp;exlièine purelë ne contribuat a produire
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eet effet, accru peut-étre par une autre cir-coiistance. La poudre, a raison d’unecris-tallisation qui avoit eu üeu dans sa precipitation, etoit fort grossière et fort peu susceptible d’etre serrëe par Ie refoulement. Les parties avoient done moins d’actiounbsp;mutueile qu’elles n’en ont dans un ëtat plusnbsp;attënuë, oüles surfaces de contact sontbiennbsp;plus multipliëes. Cependant je ne vouloisnbsp;pas courir Ie risque d’introduire c^uelquenbsp;matière ëtrangère, en rëduisant ce carbonate pur en poudie impalpable. Quellenbsp;qu’en soit la cause, il est certain que,nbsp;dans plusieurs experiences dans lesquellesnbsp;la craie fut changëe en marbre, cette substance demeura incohërente et friable quoi-c{ue ses molëcules sëparëes fussent en general transparentes et brillantes. Cependant je parvins , finalement, a obtenirnbsp;quelques bons rësultats avec ce carbonate.
Dans une expërience dont il fut l’objet, Ie i8 de juin, en employant une fortenbsp;chaleur, j’obtins une masse très-compacte,nbsp;a cassure saline,-raoulëe dans plusieursnbsp;endroits sur Ie platine, roulë alors en
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forme de cylindre. Le 25, dans une experience semblable, le canon se gerca, et la matière soumise 'a 1’expérience passanbsp;en entier a 1’e'tat d’e'cume, ce qui proii-voit sa fluidite anterieure.
Le 20, dans une experience semblable, on éleva la temperature jusques a 64 ,nbsp;sans eau dans le canon. Le tube de pla-tine qui, dans une experience anterieure,nbsp;avoit ete atteint par quelques gouttes dunbsp;mëtal fusible, se fondit; et le carbonate,nbsp;conservant sa forme cylindrique, tombanbsp;au travers, de manière a toucher le mor-ceau de porcelaine qu’on avoit mis a lanbsp;suite du tube de platme. Au point denbsp;contact, les deux matières avoient coulénbsp;ensemble, comme il arrive au fer chaudnbsp;lorsqu’il touche le soufre. Le carbonatenbsp;lui-mème ëtoit très-transparent, et res-sembloit a de la neige prête a se fondre.
Le 26 juin je fis, avamp;c ce carbonate, une experience qui me donna un beau re'-sultat; j’introduisis avec beaucoup desoinnbsp;un grain d’eau; il y eut pourtant une pertenbsp;de 6,5 p.quot;o, el Fechantillpn est tombe en
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poussière. Le pyromètre indiqiioit 43”. Oa voyoit au-dehors du cylindre de plaline,nbsp;et sur 1’im de ses couvercles, une suitenbsp;de globules, comme des perles, tels quenbsp;j’en avois obtenu ci-devant, et iadiquantnbsp;une fusion parfaite. Lorsqu’on enleva lenbsp;couvei'cle superieur, on trouva que lanbsp;substance s’étoit enfonce'e jusqu’a dispa-roitre presque , et qu’elle avoit pris ünenbsp;forme difficile a de'ciire. J’ai essaye denbsp;la representor, fig. 5 i, par une sectionnbsp;ideale du tube de platine el de sou con-tenu , faite par Faxe du cylindre. Lanbsp;poudre, d’abord refoulëe sur elle-mémenbsp;dans l’acte de son agglutination , avoitnbsp;forme une baguette cylindrique, dontnbsp;le residu a b c se voyoit dans le milieunbsp;du tube.
Par Faction continuée de la cbaleur, Ie haut de la baguette en a s’ëtoit arrondinbsp;dans sa fusion ,* et la masse, tout-a-faitnbsp;amollie, s’étoit enfoncée par son proprenbsp;poids, et élargie au bas de manière a senbsp;mouler dans letube, et a remplir com-jilètement sa partie inférieure d f g e.
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En méme temps, Ie fluïde visqueux de-meurant attache aux parols en e ei d, tandis que Ie milieu s’enfoncoit, ëtoit ennbsp;pai'lie resté en arrière, et s’ëtoit amincinbsp;en pointe, jointe par une surface courbenbsp;en h et en c a la baguette centrale. Lors-qu’oii dëploya Ie tube de platine, les bordsnbsp;luinces en e et c? fuient conserve’s toutnbsp;au tour, et offrant une fort belle demi-transparence. J’ai essayë de reprësenter,nbsp;fig. 54, 1’ëchantillon entier tel c[u’il ëtoitnbsp;ëtabli sur sou cóne de cire. Le carbonate,nbsp;la oil il ëtoit moulë sur le platine, avoitnbsp;une blanchenr nette et pcrlëe, et a 1’extë-rieur une apparence saline, qul au soleilnbsp;prëscntoit des facettes. Sa surface ëtoitnbsp;interrompue par quelques bulles qu’onnbsp;voyoit ca et la, et qui avoient ëtë ap-puyëes coutre le tube. La substance inter-mëdiaire ëtoit extraordinairement compacte, et dure sous le canif. Toute lanbsp;surface e h a c d, fig. 3i, et 1’intërieuvnbsp;des bulles,avoient un lustre vitreux. Ainsi,nbsp;tout indiquoit que la matière avoit ëtënbsp;a 1’ëtat de fluiditë visqueuse, a peu présnbsp;en consistance de miel.
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Ces dernières expenences paroissent dissiper tous les doutes qui auroient punbsp;rester sur la fusibditë du carbonate Ie plusnbsp;pur,sans l’intermède d’aucune substance
etrangere.
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Mesure de la force requise pour contenir l’acide carbonique. — Appareil avec lanbsp;bouche du canon tournee en haut, etnbsp;un poids d l’extrémitè d’un long levier.nbsp;— Appareil avec la houche tournee ennbsp;bas, — Appareil avec Ie poids agissantnbsp;directement sur Ie canon. —Comparaisonnbsp;des divers résultats.
Dak s Ie but de determiner, au moin$ dans certaines limites , quelle force avoitnbsp;eté appliquëe aux experiences prëcë-dentes , ct ëtoit requise pour assurer leurnbsp;reüssite, je fis un nombre d’essais, parnbsp;un procëdë analogue a celui que Ie Comtenbsp;de Rumford avoit eraployë pour me-surer la force explosive de la poudre anbsp;canon.
Je commencai, en juin 1800, a faire usage de Fappareil simple , suivant. Jenbsp;choisis 1’un des canons fabriquës , ainsinbsp;que je 1’ai indiquë ci-devant, pour lesnbsp;expediences de compression: son diamètre
-ocr page 164-l6o EXPERIENCES SUR l’ACTION ëtoit de 0,75/ de pouce (i). Je rendis sounbsp;bord tranchant tout autour. A ce canonnbsp;ëtoit fortement vissë un coliet de fer a a,nbsp;lig. 36, a environ trois ponces de distancenbsp;de sa bouche, portant deux fortes barresnbsp;b b , qui se projetoient a angles droits denbsp;l’axe du canon , et ëtoient dresses carrë-ment. Le canon , ainsi preparé , fut introduit, la culasse en bas, dans la mouflenbsp;verticale, fig. 35. II ëtoit ajustë de mauièrenbsp;c(ue cette culasse se trouvoit dans 1’endroitnbsp;le plus chaud, les deux barres saillautesnbsp;dont on a parlë reposant sur deux autresnbsp;barres c c, fig. 35., placëes sur le fourneaunbsp;pour les recevoir, une de chaque colë denbsp;la moufle. On introduisit dans le canon,nbsp;ainsi piëparë, la cage, avec son carbonate,nbsp;disposés comme on fa piëcédemment in-diquë; la baguette qui la portoit ëtoit denbsp;la longueur convenable pour se terminernbsp;juste a l’orifice du canon. On versa alors
(1) C’est lo dimension du canon dont on s’est servi dans toulesles experiences qui suivenl. Sauflesnbsp;cas oil on en désigne nu aulre.
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Ie métal liquide jusqu’li ce qu’il remplit Ie canon, et montrat au bant une surfacenbsp;convexe. On appliqua sur rorilice unnbsp;cylindre de fer d’environ un pouce denbsp;diamètre sur demi - pouce d’epaisseur ,nbsp;fig. 35 et Z']!’, sur lequel on fit reposernbsp;de suite un poids destine a produire Ianbsp;compression. On y procéda d’abord parnbsp;raclion d’une barre de fer d e, fig. 35.',nbsp;longue de trois pieds, entrant par unbout,nbsp;librement, dans un trou d, pratique dansnbsp;Ie mur contre lequel Ie fourneau etoitnbsp;etabli. La distance entre ce trou et Ienbsp;canon etoit d’un pied. On suspendit alorsnbsp;un poids a l’extrëmité e de la barre j etnbsp;il rësulte du rapport des distances respec-tives au point d’appui , que la pressionnbsp;exercce par Ie poids etoit egale a trois foisnbsp;Ie poids lui-mêrae. On substitua dans lanbsp;suite des experiences un cylindre de plombnbsp;a celui de fer, et on mit entre lui et lanbsp;boucbe du canon , rendue trancbantenbsp;comme on l’a dit , un morceau de cuir ,nbsp;que Ie canon coupoit, comme un emporte-pièce, en faisant son impression jusques
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dans le plomb mérne. Pour aider a cet effet, on donnoit un coup de marteaunbsp;assez fort sur la barre, droit au-dessus dunbsp;canon, dès que le poids avoit ëte suspendu,nbsp;II etoit essentiel, clans ce procédé', que lanbsp;totalite' du metal fut a Petal liquide pendant Paction de la chaleur; mais lorsquenbsp;i’etois satisfait, tant de son intensite quenbsp;de sa durée, je laissois le metal se soli-difier, soit en éteignant toul-a-fait le feu,nbsp;ou bien en versant de Peau sur le canon.nbsp;Dès que la cbaleur commeuca a agir , onnbsp;vitdes gouttesde metal se faire Jour entrenbsp;le canon et le cuir, et se siiivre les unesnbsp;les autres avec plus ou moins de rapidite,nbsp;selon les circonstances. Dans quelquesnbsp;experiences, cette exsudation metalliquenbsp;etoit peu considerable, mais il n’y en eutnbsp;guères dans lesquelles ce phe'noraenenbsp;n’eut plus ou moins lieu. Pour recueillirnbsp;le metal qui sortoit ainsi, Je fis passer lenbsp;canon dans uii creuset de plombaginenbsp;perce au fond , et lute centre la surfacenbsp;exte'rieure du canon , fig. Sy ; on mettoitnbsp;un peu de sable dans ce creuset, et le
-ocr page 167-ÖE LA CHALEÜR ete» metal se ramassoit sur sa surface. Dansnbsp;quelques casgt; on entendit dans Ie canon,nbsp;pendant Faction de la chaleur , unenbsp;ebullition marquee j mals cette circons“nbsp;tance ëtoit Ie signe certain d’uiie expe'-rience manquëe.
Les rësultats des plus Importans entre ces experiences ont ete' rëduits a unenbsp;mesure commune dans la seconde tablenbsp;insërëe dans Yappendix. Les numërosnbsp;suivans y sont rapportës.
N.quot; 1. Le i6 juin i8ö3 , je fis une experience , avec les dispositions quinbsp;viennent d’etre indique'es. J’avois essayënbsp;d’employer un poids de 5o livres , quinbsp;produisoit une pression de 90 livres. Maisnbsp;je la trouvai insuffisante. Je substituai unnbsp;poids de 112 liv., qui donna une pressionnbsp;de 356. II s’ëchappa très-peu de me'tal,nbsp;et on n’entendit pas d’ébullition. La craienbsp;inse'ree dans le corps du gros tube futnbsp;rëduite en chaux j mais cëlle qui ëtoitnbsp;dans le tube intërieur ëtoit assez solide etnbsp;fit effervescence jusqu’audernier fragment.nbsp;On trouya aussi une ou deux facettes d@
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bonne apparence. Le contenu du petit tube n’avoit perdu que 2,6 p/ mais Ienbsp;mëtal s’y e'toit introduit visiblement, quoi-qu’en petite quantite , et le rësultat in-diquoit par son apparence une,perte plusnbsp;considerable. Je regardai pourtant cecinbsp;comme un point de gagnë j car c’ëloit lanbsp;première fois que j’avois produit uuenbsp;compression un peu considerable, avecnbsp;une force dëteriniuëe, Le pyromètre in-diquoit 22°.
Je re'pëtai celte experience le mëme jour. II s’ëchappa encore moins de mëtalnbsp;a 1’orifice du canon, mais il cëda par lenbsp;bas, a la manière de ceux qui avolentnbsp;crevë faute d’une quantite d’air suffisante.nbsp;Ce rësultat eut pourtant ceci de satis-faisant, c’est qu’il me montra que jenbsp;pouvois disposer d’une force mëcaniquenbsp;capable d’ouvrir quelques-uns des canons.nbsp;Le carbonate dans le petit tube avoitnbsp;perdu 20 p.” 5; mais il y en avoit unenbsp;partie dure et compacte, et elle faisoitnbsp;effervescence jusqu’a dissolution totale.
N.quot; 2. Le 21 juin je fis une experience
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avec un autre canon et dans les mêmes circonstances. J’avois laisse dans Ie grandnbsp;tube un espace vide, et j’avois 1’intentionnbsp;de rintroduire dans Ie canon , l’orificenbsp;en - dessous , pour que eet espace fit lesnbsp;functions du tube a air; mais on Ie placa,nbsp;par equivoque, dans la situation opposëe,nbsp;et Ie tube ayant ëte' introduit l’orificenbsp;cn - dessas, l’espace vide se reinplitnbsp;de mëtal , et ainsi 1’expérience eut lieunbsp;sans air renfermé, On ne mit pas denbsp;pyromètre, mais on estima a peu pres lanbsp;clialeur a 25quot;, dans 1’endroit occupé parnbsp;la matière soumise a 1’expérience. Lors-qu’on ouvritle canon, on Ie trouva pleinnbsp;de métal; et lorsqu’on concha Ia cage surnbsp;Ia table, il en sortit une quantité considerable qui , sans doute, remplissoit toutenbsp;la partie laissée vide dans Ie tube. Lors-qu’il fut Iroid je Ie trouvai encore vide,nbsp;mais les parois étoient enduites de métal.nbsp;Le tubeétoit, en apparence, très-propre ;nbsp;et en le secouant on entendoit du bruitnbsp;au-dedans. J’avois place' au-dessus du petitnbsp;tube et du cylindre de craie un peu de
-ocr page 170-l66 EXPERIENCES SUR l’aCTION borax et de sable , avec un peu de boraxnbsp;pur au milieu, et de craie par-dessus. Uunbsp;basard heureux fit que, daus cette experience, Ie métal ne péiiétra pas au-dela dunbsp;borax et du sable; car, dans ce procédé',nbsp;son intrusion est extrémementincommode.nbsp;On trouva Ie bouton de craie 'a l’e'tat d’unnbsp;carbonate blanc et net, assez dur, maisnbsp;sans transparence. Le petit tube etoitnbsp;parfaltement net. Son poids, ni celui desnbsp;matières contenues , ne parut pas aunbsp;premier instant avoir subi de changement;nbsp;cependant, en observant plus scrupuleu-seraent l’ëtat d’ëquilibre de la balance, ilnbsp;sembla que la matière avoit perdu unenbsp;quantitë a peine appreciable , car unenbsp;centième de grain mise de son cótë rë-tablit l’ëquilibre, et une autre centièmenbsp;lui donna une prëpondërance dëcidëe.nbsp;Peut-étre que si 1’on eut examinë avec lanbsp;même attention le poids du tube avantnbsp;son introduction, on y auroit trouvë autantnbsp;de difference. Si done il y eut une perte,nbsp;elle ne peut être que de de grain , cenbsp;qnij sur 10,05 grains, fait une aliquote
-ocr page 171-DE LA CHALEÜR etC. 167 de 0,0912 , OU 0,1 p/ Le carbonatenbsp;jouoit librement dans le petit Uibe, et ilnbsp;en sortit lorsqu’on le secoua. Sa couleurnbsp;etoit jaune ; il etoit compacte , et durnbsp;comme une pierre , sous le canil. Sanbsp;fracture etoit aussi picrreuse , mais avecnbsp;peu de facettes, et peu ou point de transparence. Dansquelquesendroits del’echan-tillon , une couleur blanchatre sembloitnbsp;iudiquer une calcination partielle. Ennbsp;examinant a la loupe la fracture, j’apercusnbsp;un petit globule de mëtal qu’on ne voyoitnbsp;point a l’oeil nu, et qui e'toit seul et toul-a-fait isolë. Peut-étre la substance ennbsp;contenoit-elle d’autres du méme genre,nbsp;qui auroient pu compenser, et masquernbsp;ainsi une petite peite ; mais 1’apparencenbsp;ge'ne'ralement nette de la masse ne permetnbsp;pas de suppose!’ qu’ils fussent en quantiténbsp;notable. Je vis ca et Ia, dans la fracture,nbsp;de petites cavités sphériques qui sem-bloient, quoiqu’imparfaitement, indiquernbsp;un commencement d’ébullition.
Je fis de la même manière un nombre d’expéiiences, c’est-'a-dire avec la bouclie
-ocr page 172-l68 EXPERIENCES SUR l’aCTION du canoa en-dessus , et j’obtins de quel-ques-unes des résultats très-satisfaisans.nbsp;Mais ce ne fut qiie par hasard que lanbsp;matière echappa au contact du metalnbsp;fusible , ce c|ui me fit penser a une autrenbsp;manière d’employer la force compressive,nbsp;en renvcrsantle canon, ce qui me donneroitnbsp;la faculté de repeter, avec un poids determine , toutes les experiences faitesnbsp;precedemment dans des canons fermës parnbsp;Ie mëtal congelë : je pensois aussi, qu’ennbsp;employant un tube a air , ce fluide ,nbsp;s’ëlevant jusqu’a la culasse du canon,nbsp;ernpêcheroit que rien ne vint touchernbsp;les matières renfermëes dans Ie tube. Dansnbsp;ce but , j’iutroduisis d’en bas Ie canonnbsp;dans la moufle, la culasse en-dessus , etnbsp;je ie retins dans cette position a faidenbsp;d’un crochet fixe au fourneau , jusqu’anbsp;ce que Ie collet prcssat de bas en hautnbsp;contre la grille , soulevé par un levier denbsp;fer charge d’un poids et portant sur unnbsp;support vis-a-vis. Dans quelques experiences faites en suivant ce procédé ,nbsp;j’obtins Ie résultat tvès-net, ainsi que je
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l’avols espëi’é ; mais la force n’avolt pas suffi; et lorsque je voulus raugmeater,nbsp;Ie fourneau lui-naènie fut soulevé de basnbsp;en haut par l’influence du levier.
Je fus done oblige d’eniploj^'er nn cadre de fer , fig. 58 ( on Ie voit sëparément,nbsp;fig. Sq ) , pour rendre Ie fourneau inde-pendant de 1’actlon mëcanique. Ce cadrenbsp;ëtoit compose de deux barres a f e ^nbsp;fig. 58 et 09, fixëes dans Ie mur en anbsp;et ƒ j passant hoiizontalement sous Ienbsp;fourneau, de cliaque cótë de la moufle,nbsp;redescendant 'a angles droits sur Ie devaotnbsp;en h ete, et rencontrant a terre une traverse plate c d qui unissoit Ie tout. II ynbsp;avoit ainsi, en face du fourneau, une sortenbsp;d’ëtrier bede, sur la traverse c d duquelnbsp;on placoit un bloc de bols h h , fig. 58,nbsp;qui portoit uu tranebant de fer sur lequelnbsp;s’appuyoit Ie levier , dont l’extrëmitënbsp;agissante g s’ëlevoit de bas en baut. IInbsp;s’exergoit, par Ie nioyen du canon et denbsp;son collet centre les barres borizontalesnbsp;a h f e, une pression a laquelle lanbsp;muraille rësistoit en a et en f\ une des
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extremites de ces barres , et les barres vei ticales c 6 et c/ a l’autie extrëmite'.nbsp;Ainsi Ie cadre soutenoit tout l’effort, etnbsp;Ie fourneau éloit iudependant de l’appareilnbsp;de compression.
La barre de fer, a son extrémité agis-sante, avoit la forme d’iine tasse en et elle ëtoit a moitié remplie de plomb,nbsp;dont la surface polie s’appliquoit sur lanbsp;bouche du canon. On alongeoit aussi Ienbsp;levier, en joignant a Ia barre de fer uunbsp;prolongement en bois qui lui donnoitnbsp;une longueur totale de dix pieds. Ounbsp;faisoit ainsi ëprouver au canon une preSquot;nbsp;sion de bas en haut, equivalente a dix
quintaux.
Dans la première mëtliode , oü l’on opëroit la bouche du canon en haut, onnbsp;appliquoille poids, Ie niëtal ëtant liquide.nbsp;Mais, dans celle-ci, il falloit Ie laisser senbsp;solidifier prëalablement ; autrement ilnbsp;auroit coule dehors lorsqu’on auroit misnbsp;Ie canon dans la moufle, et il falloit quenbsp;la liquëfaction du inëtal , essenticlle anbsp;cette classe d’essais , cut lieu par la
-ocr page 175-DE LA CHALEUR etC. I7I propagation de la clialeur de haut en bas.nbsp;Cette méthode exigeoit done, dans tonsnbsp;les cas, l’usage d’un tube a air; car, sansnbsp;cette precaution, la chaleur agissant surnbsp;Ia culasse, tandis quele métal étoit encorenbsp;froid plus bas vers l’oritice, auroil infail-liblement détruit Ie canon. Ua grandnbsp;nombre de ces experiences manquèrent,nbsp;et donnèrent lieu a une grande dépensenbsp;de métal fusible qui, dans ces occasions,nbsp;étoit presque toujours perdu en entier;nbsp;mais quelques-unes réussirent, et don-nèrent des résultats très-satisfaisans quenbsp;je vais faire conuoitie.
En novembre 18o3, je fis par ce procédé quelques bonnes expériences ; toutes surnbsp;un calibre de o,75quot; de pouce et une pressionnbsp;de dix quintaux.
N.“ 3. Le 19 j’obtins une bonne pierre calcaire dans une expérience faite sousnbsp;une temperature de 21*, avec perte seu-lement de 1,1 p/|.
N.quot; 4. Le 22, dans une expérience sem-blable, il y eut un peu de transudation k foriüce, Le pyromètre donna 5iquot;. Lo
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carbonate e'toit a I’etat poreux et pvesque ecumeux.
N.quot; 5. Dans une seconde experience, faite le méme jour ^ la cbaleur s’elevanbsp;a 37 on 4i°. La substance oifroit de loriesnbsp;marc|ues de fusion, sa partie superieurenbsp;ayant coiiIe sur le petit tube. Le toutnbsp;s’etoit fort alfaisse , et avoit coule contrenbsp;I’un des cotes. La masse etoit brillaiiLe denbsp;facettes, et dans un elat très-satisfaisant.
N.° 6. Le 25 on fit une experience avec de la craie et quelques fragrnens de coquillenbsp;de coliraacon , avec environ demi-grainnbsp;d’eau. La clialeur s’eleva de dq a 5i . Lenbsp;canon avoit étë maiutenu ferme' par lenbsp;levier, mais il etoit gerce et un peu enllenbsp;a la culasse. La crevasse etoit large, etnbsp;telle quon Favoit toujours reraarqueenbsp;dans les canons les plus forts c[uand ilsnbsp;avoient manque. Le carbonate etolt tout-a-fait calcine, il avoit bouilli par-dessusnbsp;le petit tube, et il etoit tout entier a I’e'tatnbsp;d’ecume avec de grandes cavites très-distinctement spberiques. Les fragrnensnbsp;de coquille qui avoient occupe la partie
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supérieure du petit tube ayoient perdu en entier leur forme primitive dans Factenbsp;de la fusion et de rél)ullition.
7. Le 26 on fit une experience semblable , dans laquelle le canon futnbsp;ouvert, en dépit de cette force puissante,nbsp;avec unbruit semblable a celui d’uncanon,nbsp;a ce qu’on me rapporta ^ car je n etoisnbsp;pas présent a eet essai ; et on trouvanbsp;le levier en état de forte vibration. Lenbsp;carbonate Int calcine et un pcu écumeux;nbsp;le centre de 1’un des morceaux de craienbsp;iusére's dans le tube étoit a Fëtat de marbrenbsp;salin.
J’imaginai alors d’eraployer la force de compression sans tirbe a air , en me per-suadant que , ainsi que cela étoit arrivénbsp;par hasard dans un cas , Fexpausion dunbsp;liquide s’exerceroit par une exsudationnbsp;douce, sans attaquer le carbonate. IInbsp;falloit, en operant ainsi, et par les raisonsnbsp;que j’ai exposées , mettre la bouche dunbsp;canon en -dessus. Divers essais que je fisnbsp;ainsi, a cette époque, ne me donnèrentnbsp;aucun résultat reraarquabie j mais je repris
-ocr page 178-174 EXPERIENCES SUR l’aCTION ce procëdë Ie 27 avril i8o4, en faisant,nbsp;dans la manlere d’appliquer le poids , lenbsp;changement suivant.
Je crus que le systeme que j’avols adoplë a cet ëgard dans les expëriencesnbsp;piëcëdentes , pour appliquer le poids,nbsp;pouvoit avoir quelques inconvëniens. Onnbsp;Favoit placë a Fextrëmitë de la barre, etnbsp;son effet se propageoit dans la longueurnbsp;du levier , de manière a presser contrenbsp;le canon al’autreextrëmitë. II me senibla,nbsp;que la propagation du mouvement, dansnbsp;ce procëdë , exigeant un temps sensible,nbsp;une quantitë considerable d’acide car-bonique pourroit s’ëchapper par unenbsp;eruption soudaine avant que cette propagation eut eu son elFet. J’imaginai donenbsp;aller plus droit au but en disposant unenbsp;masse lourde, fig. 4o, de manière qu’ellenbsp;agit directemeut et par son simple poidsnbsp;sur la bouche du canon , cette massenbsp;demeurant guidëe et command ëe par unnbsp;puissant levier a b. Dans ce but, je menbsp;procurai un rouleau de fer qui pesoitnbsp;trois cent quarante-trois livres , et je le
-ocr page 179-DE LA chaleitr etc, 17» suspendis, par-dessus Ie fouineau, a unnbsp;lever de bols qui reposoit sur un appuinbsp;voisin, et dont Ie long bras , conduit parnbsp;une corde c c, passant sur une poulienbsp;faisoit monter et descendre Ie poids anbsp;volonte'.
Je fis avec eet appareil quelques expf?-riences passables; mais Ie poids se trouva trop leger pour me procurer uniformëmentnbsp;de irès-bons rësultats. Je me procurai donenbsp;a la fonderie une masse de fer considerable destinëe , a ce que je crois , anbsp;enfoncer des pilots , et qui, deductionnbsp;faile de Faction du levier comme contre-poids , exei'foit une pression directenbsp;8 ïo qtdntaux; et je pouvois, a volonte,nbsp;diminuer cette pression en suspendant anbsp;Fextiëraité du levier un boisseau e, dansnbsp;lequel j’introduisois des poids dont onnbsp;apprécioit par experience Feffet sur lanbsp;grosse masse. Plusieurs canons crevèrentnbsp;dans ces essais ; enfin j’en obtins un denbsp;petit calibre , o,54 de pouce , qui menbsp;donna, Ie 2 2juin i8o4, deux bonsre'sultats.
N.° 8. Dësirant determiner Ie minimum
-ocr page 180-176 EXPiRIENCES SUR l’ACTION de la force compressive c[ui pourroitnbsp;contenir efficacement 1’acide daas Ie carbonate , dans des temperatures capablesnbsp;de fondre celui-ci, j’observai d’abord quenbsp;tont 1’appareil tenoit bon dans une temperature un peu au-dessus de 20°. J’intro-duisis alors graduellement des poids dansnbsp;Ie bolsseau jusqu’a ce que la presslon futnbsp;rëduite a deux quintaux. Pden ne bougeanbsp;jusqu’alors; mais lorsqu’on voulut dimi-nuer davautage la pression , Ie mëtainbsp;commenca a filtx-er a la bouche du canon ,nbsp;avec une rapiditë croissante. Lorsque lanbsp;pression fut rëduite a 1 | quintal, 1’airnbsp;sortitavec sifïïement. J’arvêtai alors fexpë-rience en veisant de 1’eau sur Ie canon.nbsp;Le morceau de craie avoit perdu 12 p.’' 5;nbsp;il ëtoit blanc et tendre 'a l’extërieur, maisnbsp;solide et bon au centre.
N.° 9- On fit une experience dans un petit tube avec de la craie, en ajoutantnbsp;un grain d’eau. Je m’ëtois propose de nenbsp;charger cpie de 4 quintaux , mais le canonnbsp;ne fut pas plutót placé , que le mëtainbsp;commenca a se faire jour a la bouche,
DE LA CHALEUR etC. nbsp;nbsp;nbsp;I77
sans Joute par l’effet de l’élasticitë de 1’cau. J’augmeniai immëdiatement la pressionnbsp;jusques a 8,i quintaux , en enlevant Ienbsp;poids qui ëtoit dans Ie boisseau j l’exsu-dation cessa a l’instant. Je continual Ienbsp;feu pendant trois quarts d’heure, tempsnbsp;pendant ieqnel rien ne se lit jour j toutnbsp;sortit ensulte dans un e'tat de netteténbsp;renjarquable , sans que Ie metal eütnbsp;presque rien touché. La perte s’éleva anbsp;2,58 p.^^. La substance étoitpassablementnbsp;durcie , mais n’avoit pas acquis les carac-tères d’ime pierre veritable.
La petitesse du calibre, dans ces deux dernières experiences , ne me permit pasnbsp;d’y faire usage du pyromètre.
Le 5 juillet i8o4, je fis trois experiences de cette espèce, très-satisfaisantes, dans un canon du gros calibre, c’est-a-dire de | de pouce.
L’expérience n.° lo fut falte sous une pression de trois quintaux seulement; aunbsp;moment ou 1’on observa une petite eruption, a la bouche du canon, on versa denbsp;l’eau dessus. Le pyromètre donna 21°, La
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craie avoit passé a Tétat de pierre a chaux solide.
N.° 11. Avec quatre quintaux. Le canon se maintint saas eruption ni exsudation ,nbsp;jusqn’a ce que la chaleur se fut élevée a 30quot;.nbsp;II y eut perte de 5^6 p.quot;quot; Le résultat futnbsp;supérieur au dernier en dureté et en transparence j et sa fracture étoit un peunbsp;saline.
N.* 13. Avec cinq quintaux. Le résultat, avec perte de 2,4 p.' fut d’une qualiténbsp;supérieure a tout ce qu’on avoit obtenunbsp;dans la dernière série.
Ces expériences paroissent atteindre le but qu’on s’étoit proposé, savoir de determiner la moindre pressiou et la moindrenbsp;cbaleur sous lesquelies la pierre calcairenbsp;peut êlre formée. l^es résultats obtenusnbsp;avec divers canons , de calibres dilférens,nbsp;s’accordent assez bien et tendent 'a se confirmer mutuellement. Le tableau montrenbsp;paria comparaison des expériences, n.”' i,nbsp;2, 8, lo, 11, 12, qu’uue pression de 02nbsp;atmospheres , équivalente a une pro-ibndeur de 1700 pieds de mer, est capable
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de former de la picrre calcaire, dans une temperature convenable. Que sous 86nbsp;atmospheres, qui repoiident a peu présnbsp;a 3ooo pieds , ou environ ~ mille denbsp;profondeur d’eau, un maibre completnbsp;peut être forme : enfin que , sous unenbsp;pression de 176 atmospheres, ou 6700nbsp;pieds, c’est-a-dire guèxes plus d’un millenbsp;de profondeur sous la mer, Ie carbonatenbsp;de chaux peut se fondre complètement,nbsp;et agir très-ënergiquement sur les autresnbsp;terres.
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I
V 111.
Formation de ïa houille, — Circonsiance qui me conduit d enfreprendre ces experiences. — Rèsullats extraits d'un Mé-moire précédent. — Solution de quelquesnbsp;difficultés qu’on a mis en avant. — Llt;esnbsp;fibres dll hois conset'pées dans certains cas,nbsp;ejfiacées dans d’autres, sous la pression.—nbsp;Ressemblance qui existe entre ces résultatsnbsp;et une suite de substances naturelles dé-crites par M. Hatchett. — Ils paroissentnbsp;jeter du jour sur I’liisloire da Surturbrand.
OoMME j’ai rinteiiiion de reprendie mes experiences sur les substances inflammables, experiences quo je suis loinnbsp;de considerer coramecompletes, je n’ajou-terai qu’un petit nombre d’observations anbsp;celles que j’ai deja soumises a la Societonbsp;dans Fesquisse que j’ai eu Fhonneur denbsp;lul communiquer le 3o aotit dernier.
C’est 1’incident particulier dont je vais parler qui me conduisit a m’occuper denbsp;ce sujet d’uue manière prëmaturëe; car
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j’avois rësolu de terminer auparavant tout ce qui concernoit Ie carbonate denbsp;cliaux.
L’observatlon que j’avois falte dans la plupart des experiences de la dernièrenbsp;serie, que les matières ëlastiques s’échap-poient entre la bouche du canon et Ienbsp;cylindre de plomb , m’avoit engage, ainsinbsp;que je l’ai dit plus bant , a mettre unenbsp;rondelle de cuir entre Ie plomb et eetnbsp;orifice, position dans laquelle Ie cuirnbsp;éprouvoit une temperature nëcessairementnbsp;inférieure a celle du plomb fondu. Dansnbsp;line experience faitele 28 novembre i8o5,nbsp;avec rinteniion seulement de de'terminernbsp;la force de l’appareil, et la quantite' denbsp;mëtal liquide que son expansion feroitnbsp;sortir du canon, qui ne contenoit riennbsp;autre, j’observal, dès qu’on eut enlevénbsp;l’appareil de compression ( ce qui dansnbsp;cette experience eut lieu tandis que lanbsp;par lie inférieure du canon ëtoit encorenbsp;dans toute sa chaleur, et Ie canon remplinbsp;jusqu a la bouebe de métal liquide), j’ob-servai, dis-je, que tout Ie cuir qui s’ëtoit
-ocr page 186-182 EXPERIENCES SUR l’acTION trouvé en-dehors de la bouche circulairenbsp;du canon s’étoit conserve', et avoit ëténbsp;seulement bruni et ridé par la chaleur anbsp;laquelle il avoit ëté exposé. La portionnbsp;qui rëpondoit a 1’inlërieur du canon avoitnbsp;entièrement disparu ; et je vis a la sur^nbsp;face du metal liquide dont le canon eioitnbsp;tout-a-fait rempli, de grosses gouttes d’unnbsp;liquide noir brillant , qui par le refroi-dissement se convertirent en une matièrenbsp;noire et solide, a fracture luisante, exac-tcment semblable a de la poix ou a de lanbsp;houille pure. Elle bruloit, mais sansnbsp;llainme. Encore chaude elle avoit I’odeurnbsp;dëcidëe de I’aikali volatil. La circonstancenbsp;importante dans ce cas, est la inanierenbsp;dilFerente dont la chaleur a agi sur lecuir,nbsp;eu dedans et en dehors du canon. Lanbsp;seule difference des deux positions existoitnbsp;dans la compression , et on ne pentnbsp;attribuer qu’a cette circonstance la difï’ë-rence deseflets. Par cette force, la maticrenbsp;volatile du cuir qui, en dehors , avoit punbsp;s’echapper librement, avoit ëië contenuenbsp;airdedans du canon, et obligee de demcurer
-ocr page 187-DE LA CHALEUR elC. l83 nnle au reste, sur lequel elle a\olt agi ennbsp;facon de flux ; et Ie tout s’étoit liquéfié anbsp;une terapw’ature très-basse. Si la pressionnbsp;eul eté continuëe jusqu’a 1’entier refroidis-semen t, ces substances auroient ëté retenuesnbsp;et auroient produit une ve'ritable houille.
Le 24 avril i8o5, un morceau de cuir employé de la même manière (la forcenbsp;compressive étant cepondant contiiiuéenbsp;jusques a Ten tier relVoidissenient ) futnbsp;cbangée en une substance semblable anbsp;de la colle, sans doute par 1’effet de lanbsp;compression, dans une temperature inférieure a celle du plomb fondu.
Ces observations me mirent sur la voie d’entreprendre une suite d’expériences surnbsp;les substances animales et végétales , etnbsp;sur la houille. J’en ai mis le résultat sousnbsp;les yeux de la Société : je vais le répéternbsp;tel que je l’ai publié dans le Journal denbsp;Nicholson, au mois d’octobre derniernbsp;( i8o4).
« J’ai fait aussi quelques expériences sur la houille, en employant les mémesnbsp;procédés que pour le carbonate de chauxj
-ocr page 188-l84 EXPERIENCES SUR l’acTION mais je Tai tiouvee beaucoup moins trai-table; car Ie bitume, lorsqii’on lui applique la chaleur, tend a s’ëchapper parnbsp;Teffet immédiat de son élasticité, tandisnbsp;que l’acide carbonique est en partie retenunbsp;dans Ie marbre par la force chirnique denbsp;la chaux. Je lëussis cependant 'a con-tenir la matière bitiimeuse de la houille,nbsp;Jusques a un certain point, dans la temperature de 1’ignition , de manière a amener la substance a l’état de fusion compléte, tandis qu’elle conservoit cependantnbsp;sa faculte' de bruler avec flamme. Maisnbsp;je ne pus arriver au même résultat dansnbsp;des temperatures capables d’agglutiner Ienbsp;carbonate j car j’ai trouvë, lorsque je lesnbsp;ai refoulés alternativement dans un mémenbsp;tube, qui a pu re'sister a la force expansive, que Ie carbonate a ëtë agglutiné anbsp;l’état de bonne pierre calcaire, mais quenbsp;la houille a perdu environ lamoitié de sonnbsp;poids, et sa faculté de bruler avec flamme,nbsp;quoiqu’elle ait conserve sa solidité etnbsp;sa fracture brillante. Quoique cette experience n’ait pas eu Ie résultat que je
-ocr page 189-DE LA CIIALEUR etC. l85 de'sirois , elle a atteint admirablementnbsp;biea un autre but. Ou sait que , lors-qu’une couclie de bouflle est traversëenbsp;par un di^e (miir) dewhinstone, la houillenbsp;se trouve a un ëtat particulier dans Ienbsp;Yoisinage immédiat du wliin : dans cesnbsp;endroits, la substance n’est plus susceptible de bruler avec flamnae, et les mineurs la dësignent par Fépithète de houillenbsp;aveugle. Le D.' Hutton a explique' cenbsp;fait en supposaut que la matière bitu-niineuse de la houille a ëté chassee parnbsp;la chaleur locale du whin, dans des endroits oü la temperature ëtoit moins cle-vëe, et OU cette matière s’est condense'enbsp;par une sorte de distillation. Cependant,nbsp;le tout doit avoir eu lieu sous une pres-sion capable de contenir 1’acide • carbo-nique dans le spath calcaire qu’on trouvenbsp;fréquemment dans les roches de ce genre.nbsp;Dans la dernière experience dont je viensnbsp;de parler, nous avons une image parfaitenbsp;de cette operation de la nature; puisquenbsp;la houille a perdu son petrole, tandis quenbsp;la craie, en contact avec elle, a reteuunbsp;son acide carbonique. »
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)) J’ai fait quelques experiences du même genre avec des substances vege-tales et animales : j’ai trouvé que leurnbsp;volatilité e'toit beaucoup plus grande quenbsp;celle de la bouille ; et j’ai ëté force denbsp;les traiter dans des temperatures au-des-sous de celle de l’ignition. Car, mêmenbsp;en approcliant de ce terme, elles ontnbsp;quelquefois dëtruit mes appareils. Lanbsp;matière animale que j’ai employé Ienbsp;plus ordiuairement étoit la corne; et lanbsp;matière végétale, la sciure de sapin. Lanbsp;corne étoit de beaucoup la plus fusiblenbsp;et la plus volatile des deux. Dans unenbsp;température assez peu élevée, elle se con-vertissoit en une substance d’un jaunenbsp;rougeatre comme de 1’huile, qui traversoitnbsp;de part en part les tubes d’argile cuite.nbsp;Je fus done forcé d’employer des tubesnbsp;de verre dans celte classe d’expériences.nbsp;Ce ne fut qu’après qu’une portion considerable de la substance eut été séparéenbsp;de la masse, que Ie reste prit la'teintenbsp;noire décidée, particuliere a la bouille.nbsp;Je convertis ainsi la sciure de bois et la
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corae en une sorte de houille qui bmloit avec flamme brlllante. v
)) Le mélange des deux matières pro-duisit une substance qui avoit cxactement 1’odeur de la suie du goudion tiré de lanbsp;houille. Je suis done tiès-porté a croirenbsp;que le vègne animal a contiibue, commenbsp;le vegetal, a la Ibraiation de nos couchesnbsp;bitumineuses, Ceci parotl confirmer unenbsp;opinion mise en avant par Keir, etnbsp;dout on m’a parlé depuis que j’ai faitnbsp;cette experience. Je concols que la houillenbsp;qui reste aclueilemeul sur la terre n’estnbsp;c[u’une petite portion dc la maiière orga-nique qui y fut primitivement déposée :nbsp;les parties les plus volatiles ont proba-biement été chassées par Paction de lanbsp;chaleur avant que la temperature se futnbsp;assez élevée pour meltre en fusion la substance environnantc, de manière a con-tenir les finides é'astiques et a les sou-jnettre a la compression. »
)t Je trouvai dans plusieurs de ces experiences , que lorsque la pression n’étoit pas très-considérable, c’est-a-dire qu’elle
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lie dëpassoit pas 8o atmosplières, la corne que je soumettois a l’actioii de la cha-leur se dissipoit en entier, et que Ie tubenbsp;de verre qui l’avoit contenu étoit pres-qu’absoiunient net. Cependant, il est indubitable que si cette matière eiat éténbsp;exposëe a la cbaleur sans compression,nbsp;et mise a l’abri du contact de i’atmos-pbèie, elle auroit laissë dans Ie tube unnbsp;caput mortuuni cbarbonneux et fixe.nbsp;II sembleroit done qu’ici Ia pression mo-dërëe, en maintenant dans leur ëiat d’u-irion les ëlëmens de cette substance, avoitnbsp;contribuë k la volatilitë gënërale du compose, sans cependant que cette pressionnbsp;fut suffisante pour lui donner la faculténbsp;de rësister a la force expansive; et qu’ainsinbsp;tout avoit ëchappë a la fois. Ce rësultat,nbsp;auquel certainement la theorie ne m’au-roit jamais conduit, pourroit peut-êtrenbsp;expliquer 1’absence de la houille dansnbsp;des lieux oü d’après l’analogie on devroitnbsp;s’attendre a la rencontrer. n
Depuis l’ëpoque de cette publication , on Hi’a fait une question très-naturelle:
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lorsque la matière inflammable a peidu de sou poids, ou lorscpie Ie tont a éténbsp;dissipé dans ces experiences, qu’est de-venue la matière aiiisi chasse'e ?
Je dois avouer que je n’ai point assez d’experiences , paidevers moi, pour ré-pondre 'a cette cpicsdon avec une con-fiance parfaite. Maïs , dans la pratique ,nbsp;deux: circonstances se sont presentees ,nbsp;qui peuvent avoir occasioïmë cette perte,nbsp;avec assez de probabilitë. Je trouvai dansnbsp;ces experiences , et en particulier dansnbsp;celles faites avec la corne, que la craie,nbsp;solt en poudre, soit en masse, que j’avoisnbsp;employee pour remplir la portion videnbsp;des tubes et pour les fixer dans la cage,nbsp;étoit fortemenl impvégnée d’une matièrenbsp;huileuse ou bitumineuse qui donnoila cesnbsp;matières l’apparence de la pierre puante.nbsp;Je comprends que la partie de Ia cornenbsp;la plus volatile avoit ëtë cbassée dans Fin-térieur de la craie, en partie a Fëtat denbsp;vapeur, et en partie en se versant pardessus les bords du tube, dans Facte denbsp;1’ebullition j Ie toutayant e'të évidemment
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a l’etat très-llquide. Comnie j’avois trouvé dans quelques cas Ie tube qii’oii avoitnbsp;introduit plein de corne, entièrement videnbsp;aprcs Fexpérience, je fiis conduit, ainsinbsp;que je I’ai dit plus haut, a concevoir qiie,nbsp;sous la pression, la maticre avoit acquisnbsp;une volatilite générale plus considérablenbsp;que dans 1’état de libertc : et je trouve,nbsp;au’a feu ouvert, la corne donne encbar-bon aop/^de son poids primitif. Maisnbsp;ce sujet exige un plus grand nombre d’ex-périenccs.
On doit encore attribuer la perte de poids a 1’exces de cbaleur employé dansnbsp;ia plupart des experiences pour oter Ianbsp;cage du canon. x\vec les substances inflammables, je n’employois pas de tube a air;nbsp;et la Lernpérature ii’étant pas élevée. Fairnbsp;logé dans les interstices avoit suffi pournbsp;mettre les canons 'a Fabri de la destruction par FefFet de Fexpansion du métalnbsp;liquide. Dans ce but aussi, j’employainbsp;souvent Ie plomb , dont je m’attendoisnbsp;que Fexpansion dans ces basses temperatures seroit moindre que celle du métal
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fusible. Or, Ie plomb exigeant pour se fondre une temperature qui approche denbsp;celle de rignilion, la matièie en experiencenbsp;se trouvoit alnsi, 'a Fepoque oü l’ou enle-voit la cage, soumise a une cbaleur cora-parativement assez forte. Mais la pertenbsp;qui en re'sulloit me ramena a Fusage dunbsp;mëlal fusible, et a mon ancien procëdënbsp;pour Ie fondre, en plongeant Ie canon,nbsp;après Favoir ëloigné du fourncau, dansnbsp;une solution de muriate de chaux dansnbsp;laquelle il ne pouvoit recevoir qu’unenbsp;chaleur de 25o° F. ( —97°R.),
L’effet fut vemarquable dans Ie petit nombre des ex])ëriences que je fis de cettenbsp;raanière. La corne nc se convertit point,nbsp;comine dans les autres, en une matièrenbsp;noire et dure, mais elle acquit une con-sistance demi-fluide et visqueuse, unenbsp;couleur jaune rougeatre, et une odeur très-dësagréable. Ceci montre c[ue les substances qui donnoient ici de la couleur etnbsp;de Fodeur aux résultats, avoient été cbas-sées, dans les autres experiences , par lanbsp;cbaleur trop forte appliquée a la substance délivrée de la compression.
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Je trouvai que Forganisation de la substance animale disparoissoit toiit-a-fait par une action legere de la clialeur, maisnbsp;qu’il falloit pour Fentière fusion des ma-tieres vëgétalesune teinpe'rature beaucoupnbsp;plus ëlevée. J’y parvins, cependant; et,nbsp;dans plusieurs experiences, des morceauxnbsp;de bois fnrent changes en une substancenbsp;noire comme du jayet, et inflammable,nbsp;ordinairement tres-poreuse, et dans la-quelle on ne pouvoit dëcouyrir aucunenbsp;trace de Forganisation animale. Dans d’au-tres cas, on distinguoit encore les fibresnbsp;vëgëtales, et elles ëtoient sëparëes les unesnbsp;des antres par de grosses bulles d’airnbsp;luisantcs.
Depuis la publication de Fesquisse de jnes expëriences, j’ai eu le plaisir de lirenbsp;la description tres - intéressante quenbsp;Hatchett a donnëe de diverses substancesnbsp;naturelles qui ont de grands rapports avecnbsp;la houille, et j’ai ëtë frappé de la res-semblance demes rësultats aux siens, telsnbsp;que cet habile chi miste les a exposés dansnbsp;toutes leurs variétés. Cette ressemblance
fournit
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fonrnit une présomplion que les change-mens qu’il altribue, avec toute la mo-destie d’un veritable savant, a une cause inconnue, peuvent avoir étë 1’efFet desnbsp;diverses temperatures modifiëes par desnbsp;pressions dilFërentes. La substance 'a la-quelle il a donne' Ie nom de Retina sphal-tuin paroit se rapprocher beaucoup denbsp;celle qoe j’ai obtenue des matières animales lorsque j’ouvrols Ie canon par unenbsp;temperature basse; et 1’ëchantillon de boisnbsp;entrant en fusion, mais conservant encorenbsp;la forme de ses fibres, paroit tout-'a-faitnbsp;semblable a la substance intermëdiairenbsp;au hovey-coal et au surturhrand, quenbsp;M/ Hatchett a assimilëes Fune a Fautre.nbsp;On sait bien que Ie surturhrand d’ïs-lande est formë des troncs de gros arbresnbsp;aplatis en bandes par quelque opërationnbsp;de la nature qui n’a point encore ëtënbsp;ëclaircie. Mais la dernière des evpëriencesnbsp;dont je viens de parler paroit expliquernbsp;d’une manière plausible ce phënomènenbsp;extraordinaire.
Nous trouvons dans toutes les parties
.12
-ocr page 198-194 EXPERIENCES SUR L ACTION du globe des preuves de diverses solutionsnbsp;de continuite, et des inouvemens relatifsnbsp;qiii out eu lieu dans de grandes massesnbsp;de rochers tandis qu’elles etoieut encore,nbsp;jusqu^'a un certain point, molles, et quinbsp;ont laisse des traces non e'quivoques, soitnbsp;dans le derangement des couches, soitnbsp;dans ces surfaces lisses et luisantes qu’onnbsp;nomme sUkenside, et qui ont été pro-duites par le frottement immediat de lanbsp;masse en mouvement sur celle en repos.nbsp;Si pendant faction de la chaleur souter-raine, il se présentoit une couche seulenbsp;contenant des arbres enlremeles de substances animales, de coquillages, etc., cesnbsp;arbres seroicnt reduits a un état de ra-mollisseraent huileiix semblable a celuinbsp;du morceau de bois dans la dernière expe'-rience, tandis que la matière des couches contiguës conserveroit un degré denbsp;solidite considerable. Dans cet e'tat danbsp;choscs, la couche dont on vient de parlernbsp;deviendroit trés - naturellement le lieunbsp;d’une glissade occasionne'e par la pres-sion inegale des masses environnantes.
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Par l’elfet de ce mouvement, accompagne d’une grande compression,un arbre seroitnbsp;aplati comme 1’est une substance qu’onnbsp;pulverise dans un mortier, par la com-binaison des forces directes et late'rales.nbsp;Les coquillages s’aplatiroient comme lesnbsp;arbres et ressembleroient a ceux decritsnbsp;par Bergman; tandis que ceux de la mêmenbsp;espèce qui se trouveroient dans la pierrenbsp;calcaire voisine, e'tant mis a 1’abri parnbsp;leur degre inférieur de fusibilité, conser-veroient leur forme naturelle.
196 EXPjÉRIENCES SUR l’ACTION
Application des résultats qui précédent, d la geologie. — feu adinis clans lanbsp;théorie HiMonienne est une modificationnbsp;de celui des volcans. — Cetie modificationnbsp;doit avoir lieu dans une lave antérieure-ment cl son eruption.— Une lave intérieurenbsp;peut fondre la pierre cl chaux. — Lesnbsp;ejfets dufeu des volcans sur les substancesnbsp;soumarines et souterraines sont les mémesnbsp;que ceux attribués au feu dans la théorienbsp;de Hutton. — Nos couches ont été une foisnbsp;dans une position analogue , et c^est alorsnbsp;qu’eUes ont éprouvé Faction du feu. —nbsp;Toutes les conditions de la théorie ïlutto-nienne se trouvant ainsi reunies , on peutnbsp;explicquer cVune manière sati.sfaisante lanbsp;formation de toutes lesmatierespierreuses.nbsp;—- Conclusion.
PRÈS avoir examine, a 1’aide des experiences qul précédent, quelques-unesnbsp;des suppositions qui constituent la théorienbsp;de Hutton, et après avoir cherché a assignee une limite déterminée a l’éncrgie
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des agens qu’elle admet, je vais appliquev ces rësultats a la geologie, et examinernbsp;jusqu’oü les ëvënemens qu’on supposenbsp;avoir eu lieu anciennement, s’accordentnbsp;avee 1’ëtal actuel de notre globe.
L’agent Ie plus puissant et Ie plus essen-tiel dans la theorie Huttonienne est Ie feu, que j’ai toujouis considëré comme analogue a celui des volcans, modifië par desnbsp;circonstances qui doivent, dans un certainnbsp;degrë, naitre dans toutes les laves avantnbsp;leur ëruption.
La source première des feux intërieurs est encore enveloppëe de beaucoup d’obs-curitë; et je n’ai aucune raison de dëci-der s’ils proviennent de quelque grandnbsp;rëservoir central, ou s’ils sont 1’effet denbsp;quelque opëration locale et de nature chi-raique. II n’est point nécessaire de prendre un parti a eet ëgard : il nous suffit denbsp;savoir que ces feux souterrains existent;nbsp;et aucundeceux qui croient aux ëruptionsnbsp;du Vësuve ne peutendouter. Exiger qu’onnbsp;explique les feux souterrains avant denbsp;permettre qu’on les applique a la geologie,
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sei’olt aussi absurde que de défendre de raisonncr sur la construction d’un telescope avant qu’on eut expliquë la naturenbsp;du soleil OU la production de la lu-mière (i). Mais tandis que nous suspen-dons de prononcer sur la cause preraièrenbsp;de eet agent formidable, plusieurs cir-constances importantes dans leurs rapports avec lui peuvent devenir des objetsnbsp;d’observation et de discussion.
Plusieurs auteurs (sans doute par ignorance des fails) ont prétendu que Ie feu dc TEtna et celui du Vésuve étoit pure-ment superficiel. Mais la profondeur denbsp;son action est assez prouvëe par la grandenbsp;distance a laquelic les secousses ëi uptivesnbsp;se font sentir, et mienx encore par les
(' 1 j Cependant, on a r»'-cemuient fort insisté sur celle objection contre nous, et on a cherclu^ mal-si-propos u tirer avaulage de ce. qu’avoit avanclt;5nbsp;M/ Playfair dans cetle discussion. Ce cpi'il avoltnbsp;donné coinrue unc simple conjeclure sur un objetnbsp;coiialéral a celui en queslion , on a voulu Ic cousi -dcrer coinme Ia base et la doclrinc fondamentalenbsp;du système (A).
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susbstances qui sontlancëes claus ccrtaines eruptions du Vesuve saus avoir cté alté-rëes par Ie feu. Quelques - uiies , tellesnbsp;que Ie marbre et !e gypse, ne pourroieiitnbsp;résisler, enliberlë, a faction du feu. Ounbsp;y trouve aussi du granite, du scliisle, dunbsp;gneiss, et des pierres de toutes les classesnbsp;connues, et d’aulres qu’on n’a jamais vuesnbsp;a la surface du globe. La circonstancenbsp;de remission de ces pierres hors de Ianbsp;bouche du volcan, sans qu’elles aient e'lénbsp;attaquées par Ie feu, prouve qu’il procédé d’un fo5’^er non-seulement au niveaunbsp;de leurs couches naturelles, niais beau-coup plus profond cpi’elles : et commenbsp;on trouve, dans ces ratitières vouiics, desnbsp;ëchanlillons de toutes les substances mi-nërales dont nous prélendons explicjuernbsp;ia formation, nous n’avous pas a nousnbsp;inquiëter davantage de la profondeur dunbsp;feu vésuvien qui dépasse Ie tenue de nosnbsp;speculations.
Le feu des volcans est sujet a des variations perpéluelles et irrëgulières dans son intensitë, et a des renouvellemena
-ocr page 204-200 EXPERIENCES SUR L ACTION soudains et violens après de longues périodes de cessation, absolue, Ces variations et ces intermittences sont aussi desnbsp;attrlbuts esseniiels au feu qu’emploie lenbsp;D/ Hutton: cai\, plusieurs scènes ge'olo-giques prouvent que la cause solidifiantenbsp;a agi a plusieurs reprises sur la naernenbsp;substance, et qu’elle a cesse enlièrementnbsp;d’agir dans certains intervalles. Cette cir-coustance repond completement a unenbsp;objection qu’on a faite dernièreraent a lanbsp;théorie IIultonieiine,objection fondee surnbsp;la perte de chaleur qui auroit, dit on, eunbsp;lieu paria surface. Car, s’il existe dans lanbsp;nature une cause de renouvellement aprèsnbsp;une cessation absolue, I’idee d’uue pertenbsp;resultant d’une continuation est tout-a-fait étrangère au système.
Les phénomèues extérieurs des volcans sOnt assez bien connus; mais notie sujetnbsp;nous conduit a examiner leur action interne. Nous pouvons le faire a I’aide desnbsp;expériences qui précédent, dans tout cenbsp;qui concerne les modifications du cav’*nbsp;bonate de chaux.
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Qiielques experiences que j’ai préce-demment souraises a cette Société, et qui ont éte publiees (i), combinees avec cellesnbsp;que renferme ce Mënioire, prouvent quenbsp;I’action la plus foible des feux volcaui-ques sufEt a produire 1’agglutination etnbsp;niérne la fusion entière du carbonate denbsp;cbaux, lorsque son acide carbonique estnbsp;eflScacement reteuu par la pression : car,nbsp;quoique dans nos experiences, la lavenbsp;après sa fusion puisse se congeler en verrenbsp;dans une temperature de i6 a 18° denbsp;Wedgwood, temperature dans laquellenbsp;Ie carbonate seroit a peine affecté, il fautnbsp;observer qu’une congelation pareille nenbsp;doit pas avoir beu dans la nature, carnbsp;la masse du moindre courant de lave estnbsp;trop grande pour admettre un refroidis-senient aussi rapide. Et, dans Ie fait, lanbsp;partie exterieure de la lave n’est pas vi-treuse, mais elle olfre une substance qui,nbsp;ainsi que nies experiences Tont prouvé.
^ 1) Transactions d’Edimbourg , T. V, F. I,
203 EXPERIENCES SUR l’aCTION doit avoir etë solidifiée, a la temperaturenbsp;OÜ I’argent se food, c’est-a-dire, vers lenbsp;2 2.' degrë de W^edgwood, tandis que lenbsp;carvaclère de ses parties internes iiidiquenbsp;qu’elles se sont congelees par le 27 ounbsp;28.' dcgré de la mème ëciielle. II s’ensuitnbsp;qu’aucmie partie de la lavej tant qu’elle estnbsp;demeuree liquide, n’a pu avoir ëté moinsnbsp;chaude que le 23.'degré de Wedgwood.nbsp;Or, c’est dans cette temperature que j’ainbsp;opéré la fusion entière du carbonate denbsp;cliaux sous la pression. Nous devons donenbsp;conclure que la chaleur de la lave coulante esttoujours assez grande pour mettrenbsp;en fusion la pierre a chaux.
Dans tout volcan en action il doit exis-tcr une communication entre le sommet de la montagne, et la region inconnuenbsp;situee fort ail-dessous de sa base, oii lanbsp;lave a etc fondue et d’ou elle a etc chasseenbsp;a I’exterieur; la lave liquide s’est ëlevëenbsp;dans ce canal interieur , do manière anbsp;remplir le cratere jusques au bord, et anbsp;verser par-dessus. En pared cas, les flancsnbsp;de la montagne doivent eprouver une
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pressionhydrostatique violente, du dedans au dehors, et ils y cedent souvent parnbsp;de larges crevasses par lesquelles la lavenbsp;s’echappe lateraleinent, et coule sans interruption quelquefois pendant des moisnbsp;entiers. C’est ainsi que la plupart desnbsp;eruptions de l’Etna ont lieu ; rarement lanbsp;lave coule du somroet, mais elle se faitnbsp;jour.lateralement, dans des stations très-élevees. A l’endroit ou elle s’echappe, unenbsp;niatière gazeuse est violemment chasséenbsp;de bas en hant, et elle est accompagnëenbsp;d’un peu de lave liquide, qui, retombantnbsp;a l’ëtat spongieux, produit un de ces monticules coniques qu’on remarque en grandnbsp;nombre sur les vastes flancs de l’Etna ,nbsp;et dont chacun est findice d’une eruptionnbsp;particuliere. En mème temps , on voitnbsp;sortir ducratère principal un jet de flaminenbsp;et de fumée qui prouve la communication interne entre cc cratère et la lave;nbsp;eet ëcouiement du sommct continue ordi-nairement d’une manière plus ou moinsnbsp;abundante pendant les intervalies entrenbsp;les eruptions. La fig. 4i reprësente une
-ocr page 208-2o4 experiences sur l’action section ideale du mont Etna; a h est Ienbsp;canal direct, et 6 c une branche laterale.
Examiuons maintenant l’e'tat de la lave dans l’interieur de la montagne pendantnbsp;Ie cours de Feruption; et supposons qu’unnbsp;fragment de pierre calcaire détaché de quel-que couche inferieure s’est trouvé renferniénbsp;dans la lave fluide, et est monté avec elle.nbsp;Commie, d’après la loi hydrostatique,cha-que portion de ce fluide ëprouve une pres-sion dont la mesure est sa distance verticale au-dessous du versoir superieur,nbsp;cette pression doit augmentcr avec la pro-fondeur. La pesanteur specilique de lanbsp;lave solide et compacte est a peu pres 2,8;nbsp;et sou état de liquiditë ne doit changernbsp;que de bien peu cette densite'. La tablenbsp;montre que Facide carbonique de la pierrenbsp;calcaire ne peut pas être couteiiu , a lanbsp;temperature de Fignition, par une pression moindre que 1708 pieds d’eau denbsp;mer, qui correspond a environ 600 piedsnbsp;de lave liquide. Ainsi, dès que la massenbsp;calcaire se trouveroit a 600 pieds de lanbsp;surface, son acide carbonique quitteroit
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Ia cliaus, et prenant ia forme gazeuse il ajouleroit a 1’efFervescence de l’ëruption.nbsp;Et ee changement commenceroitpour i’or-dinaire a de beaucoup plus grandes pio-fondeurs, paree que les bulles d’acide car-bonique et d’autres substances gazeusesnbsp;dissémine'es dans la lave diminueroientnbsp;beaucoup la densité de Ia colonne de lavenbsp;et rendroient très-variaole sa pression surnbsp;un point determine. Maïs, avec toutes cesnbsp;irrcgularitës et ces interruptions^ la pression dans tons les cas^ et surtout a denbsp;grandes profondeurs, suvpasseroit de beaucoup celle qui auroit lieu sous une colonne egale d’eau (i). La done oir la pro-fondeur d’un point donnë dans la lave s’e-lève a 1708 pieds au-dessous du versoir, lanbsp;pression, si la chaleur n’est pas excessive,nbsp;seroit plus que suffisante pour retenir 1’a-cide carboniquej et notre pierre calcaire
(1) La viscosité de la lave, très-considérable en comparaison de celle de 1’eau , contribue encoi’e anbsp;renforcer les argumens de l’auteur. ( Note, dunbsp;traducteur.)
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lie se calcineroit pas, mais elle entreroit en fusion; et si I’eruption cessoit alors,nbsp;elle se cristalliseroit en se refroidissant avecnbsp;la masse de lave, et deviendroit un nodulenbsp;de spath calcaire. La masse de lave quinbsp;renfermeroit ce nodule deviendroit alorsnbsp;un veritable wliinstone, et appartiendroitnbsp;a la variété dite amygdaloide. Dans desnbsp;profondeurs encore plusgrandes, lapres-sion s’accroitroit proportionnellement jus-qu’au terme ou le soiifre, et méme I’eaunbsp;pouiToient être contenues; et le carbonatenbsp;de chaux se maintiendroit sans decomposition dans les temperatures les plus elevees.
Si, tandis que la lave etoit liquide, soit pendant I’eruption , soit antérieurementnbsp;a cette époque, une nouvelle crevasse d e,nbsp;fig. 4i, formée dans la masse solide inférieure au volcan, étoit rencontrée en dnbsp;par notre courant, il est évident que lanbsp;lave se jetteroit dans cette ouverture avecnbsp;beaucoup de rapidité, et qu’elle la rem-pliroit en enlier, puisqu’il n’y auroit pasnbsp;d’air qui put s’opposer a sa marche. Ainsinbsp;un courant de lave pourroit étre conduit
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par dessous jusques vers Ie fond de la mer ff, et y rencontier une couche denbsp;coquillages g g , reposant sur ce fond ,nbsp;mais entremêiës de couches de glalse,nbsp;alternant avec Ie sable et d’autres lits denbsp;coquillages , ainsi qu’on 1’observe dans lanbsp;nature. Le premier effet de la chaleur se-roit de chasser 1’humidite' de la couchenbsp;inferieure de coquillages, et cette huminbsp;ditë s’ëlevant a l’état de vapour jusqu’aunbsp;terme öü elle se condenseroit en eau parnbsp;le refroidissement, produiroit un effet analogue a celui de l’ëbullilion commencantenbsp;tel qu’il a lieu dans un vase ou l’on entend le bourdonnement qui annonce 1’e-bullition prochaine. Les lits d’argile etnbsp;de sable pourroient éprouver ainsi desnbsp;soulevemens et dërangemens pai tiels, maisnbsp;ils n’en conserveroient pas moins Ia fa-culté d’arrêter ou d’empêcher, du moinsnbsp;très-efficacement, la descente de 1’eau denbsp;la mer qui reposeroit sur ces couches;nbsp;en sorte que l’eau chassée des coquillagesnbsp;au fond, n’y retourneroit pas, oun’y re-viendroit que fort lentement, et qu’ils
-ocr page 212-2o8 experiences sur l’action sevoient exposés dans un état de séche-resse a Faction de la chaleiir (i).
Dans ce cas, il arriveroit inévitablement de deux choses Fune : ou Facide catbo-nique des coquillages seroit cbassé par lanbsp;cbaleur, et produiroit un fluïde élasti-que incondensable qui, en soulevant lesnbsp;couches supérieures ou en pénétrant aunbsp;travers, se feroit jour jusques a la mer,nbsp;et produiroit une eruption soumarine,nbsp;ainsi que cela est arrivé a Santorini etnbsp;ailleurs; ou bien, la volatilité de Facidenbsp;carbonique seroit contenue par Ie poidsnbsp;de Feau supérieure h k, et la couche denbsp;coquillages étant ramollie ou fondue parnbsp;Faction de la chaieur se convertiroit ennbsp;une couche de pierre calcaire.
Les expériences qui précédent nous mettent en état de décider, dans une
(i) Cet état de clioses est analogue a ce qni a lieu lorsqu onmouilleun tasde charbon en petitsfragmensnbsp;pour qn’il se forme un gateau. La poussière humectéenbsp;s’élend par-dessus Ie feu en facon de couverture,nbsp;et la clialeur ne se dissipe que peu ou point au-dessous (A).
circonstance
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circonstance donnee, lequel des deux évenemens doit avoir eu lieu, lorsqu’onnbsp;connoit Ie degré de chaleur de la lave,nbsp;et la profondeur de la mer.
On voit par la table, que sous uue pro-fondeur de mer qui n’excède pas 1708 pieds, OU environ ^ de mille, la piene a,nbsp;chaux se formeroit par une temperaturenbsp;convenable; et qua une profondeur d’unnbsp;peu plus d’un mille, elle entreroit en fusion parfaite. Or, les sondes ordinairesnbsp;desmarins vont a 200 fathoms, ou 1200nbsp;pieds; Lord Mulgrave (i) trouva Ie fondnbsp;a 468o pieds, ou prés de ^ de mille;nbsp;et Ie Capitaine Ellis a fait descendre unenbsp;sonde 'a éprouvette, a la profondeur denbsp;5346 pieds (2). II paroit ainsi, qu’au fondnbsp;d’une mer qu’on pourroit sonder avecnbsp;une ligne moindre du double de la longueur ordinaire , et moindre de moitiénbsp;que eelle qu’a employé Lord Mulgrave,nbsp;la pier re calcaire pourroit se former par
(i j Voyage au Pole Arclique, p. i42-
(2^ Traasac. pliil. lySi, p. 212.
i3
-ocr page 214-210 EXPÉllIEi^CES SUR e’ACTION’ l’action de la chaleur, etqu’a laprofondeurnbsp;qu’atteignit Ie Capitaine Ellis, la fusionnbsp;complete auroitlieu silacouchede coquil-lages ëtoit alteinte pai' la lave 'a fextremiténbsp;de sa course, et la oii sa temperature estnbsp;la plusbasse. Si la lave ëtoit plus chaude,nbsp;il faudroit une profondeur de mer pro-portionnellement plus grande pour re-tenir 1’acide carbonique; et il Sera possible de dëtevminer dans des expëriencesnbsp;futures quelle profondeur est requise pournbsp;coopërer avec une temperature donnëe.nbsp;II sulEt actuellement d’avoir montvé quenbsp;Ie reWtat est possible dans tous les cas,nbsp;ét ifavoir circoüscrit dans des limites mo-dëi'ëes la force nëcessaire de ces agens.nbsp;II faut observer, en niëme temps, quenbsp;nous nous sommes abstenus de donnernbsp;aux faits connus u'ne extension exagërëe;nbsp;car si nous comparons la petite ëtenduenbsp;de men dans laquelle on peut sonder,nbsp;avec celle du vaste ocean dont on ne con-BOit pas la profondeur, il est ëvidentnbsp;qu’en supposant une profondeur d’un ounbsp;deux milles, nous restons fort au-dessous
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tie ia moyenne; M/ De la Place, en vai-sonnant d’après les phénomènes des ma-* rees, ëtablit comme trés - probable quénbsp;cette moyenne n’est pas au-dessous denbsp;11 milles d’Angleterre (i).
Si une grande partie de la masse su-périeiïre n’étoit pascompose'e d’eau, mais de sable on d’argile, alors Ia profondeui’nbsp;requise pour produire cés effets devien-droit moindre dans Ie rapport inverse denbsp;la deiisité. Si 1’événement suppose avoitnbsp;lieu sous une masse de pierre rendue bietinbsp;compacte par quelqu’opération antérieurenbsp;de la nature, la force de cette massenbsp;pour s’opposer au depart de 1’acide car*-bonique seroit fort augmentée par cettenbsp;circonstance, et par l’inflexibilitd ou lanbsp;ténacilé de la substance. Nous avoiis vunbsp;ün nombre d’exjeraples de cette resistancenbsp;dans Ie cours de nos experiences, dansl
(ij « On peut done regarder au ijioins comme » très-probable que la profondeur moyenne de lanbsp;» mer n’est pas au-dessous de quatre lleues. » HisUnbsp;de l'jieadémie rojyale des «ctV/zee#, année 177^'
-ocr page 216-212 EXPERIENCES SUR E ACTION lesquels des tubes de fer, ou de porce-laine, dont I’epaisseur n’excedoit pas unnbsp;quart de pouce, out manifeste une forcenbsp;superieure a la pression qu’exerceroit unnbsp;mille de profondeur de mer. Sans pre'-tendre égaler tout-a-fait la resistance quenbsp;peut olfi’ir une matiere pierreuse, a cellenbsp;qui appai llent a du fer bomogène et biennbsp;corroye, on peut affirmer que, dans beau-coup de cas, ce genre de force a pu agirnbsp;d’une manière analogue, et jusqu’a un certain degi'é.
Nous connoissons beaucoup de masses calcaires qui, dans ce moment, sont ex-posees a line pression plus que suffisantenbsp;pour que leur fusion ait pu s’operer sousnbsp;I’influence d’une temperature convenable.nbsp;La montagne de Salève, prés de Genève,nbsp;est élevée de 5oo toises de France, otinbsp;pres de 3200 pieds anglois, a partir denbsp;sa base. Sa masse est composée de couches presque horizonlales de pierre cal-caire remplie de coquillages. Ainsi done,nbsp;abstraction faite de la ténacité de la masse,nbsp;et n’ayant égard qu’au poids seul , la
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eouclie inférieure de cette montagne doit soutenir, dans ce moment, une pression denbsp;5200 pieds de pierre calcaire, dont la pe-santeur spécifique est environ 2,65. Cettenbsp;pression est done égale a celle qu’exer-ceroient 8612 pieds d’eau, c’est-a-dire environ un mille et demi de profondeur denbsp;mer, ce qui seroit beaucoup plus que suffi-sant, ainsi que nous 1’avons montré, pournbsp;opérer Fentière fusion du carbonate, parnbsp;line température appropriée. :Si done Fé-manation d’un volcan se manifestoit sousnbsp;la montagne de Salève, arrivoit jusquesnbsp;a sa base, et s’y trouvoit arrêtée, la pierrenbsp;a chaux qui se trouveroil voisine de lanbsp;lave s’amolliroit inévitablement sans senbsp;calciner, et par Ie refroidissement subsequent se ciistalliseroit en marbre salin.
Quelques autres circonstances qui se rapporteut a ce sujet méritent attention^nbsp;et nous mettent encore mieux a portéenbsp;d’établir la comparaison entreles anciennesnbsp;opérations du feu et les moderncs.
II sembleroit, au premier aspect, qu’une lave aryant une fois pénétré les flancs d’une
-ocr page 218-qi4 experiences sur e’action montagne, tous les courans subsequensnbsp;devroient suivre la même route, coinraenbsp;Ie feroit 1’cau en pareille circonstance jnbsp;mais 'il y a.une difference essentielle enlrenbsp;1’un de ces cas et I’antre. Des que la lavenbsp;a cessë de couler,'et que sa temperaturenbsp;commence a s’abaisser, la crevasse par la-quellcelle passoit demeure remplie d’nnenbsp;substance qui ne tarde pas a s’agglutlnernbsp;en une masse beaucoup plus dure et plusnbsp;consistante que ne 1’est la montagne elle-méine. Cette masse, remplissant un litnbsp;irregulier, et forlement soudëe aux paroisnbsp;de la crevasse, doit opposer une grandenbsp;resistance a tout courant qui tendroit anbsp;soiiir pat la mèine issue, Ainsi la degradation faite par la crevasse se trouve plusnbsp;que i'éparee ; et dans une eruption sub-séquente ii faut que la lave se-fasse journbsp;par quélqit’autre cótë de la montagne,nbsp;ou' quelqueipart dans la Gontrëe environ-nante. L’action de la chaleur du foyernbsp;paroit, dans la plupart des cas, avoir tenunbsp;nu canal ouvert par l’axe de la montagne, ainsi qu’on peut en juger par k
-ocr page 219-DE LA CHALEÜR etC. 2l5 fumée et la flamme qui sortent liabituel-leraent par Ie sommct dans les intervallesnbsp;de calme. Mais, dans plusieurs occasions,nbsp;ce soupivail paroit avoir éte tout-a-faitnbsp;ferme par la consolidation de la lave, denbsp;manière a supprimer toute emission. C’estnbsp;ce qui est arrive au Vésuve dans Ie raoyennbsp;age; toute apparence de teu avoit cessénbsp;pendant ciuquante ans, et Ie cratère étoitnbsp;couvert d’une forèt de vieux cliénes lors-que, dans Ie seizième siècle, Ie volcan senbsp;r’ouvrit avec ime vigueur nouvelle.
La force eruptive capable de vaincre un pared obstacle dolt êlre prodigieuse,'nbsp;et paroit, dans quelquescas, avoir sou-levé Ie volcan lui-même comme en éclats.nbsp;On ne peut voir la moutagne dite lanbsp;Somma, qui, sous forme d’un croissant,nbsp;embrasse Ie Vesuve, sans être convaincunbsp;qu’elle faitpartie d’un grand volcan, pres-que concentrique au cóne intérieur actuel,nbsp;et qui, dans quelque grande eruption, anbsp;été détruit, a 1’exception de ce petit fragment. De nos jours, un événement asseznbsp;important a eu lieu dans Ie raéme local:
-ocr page 220-2i6 experiences sur l’action Ie cone interieur du Vesuve a subi, dansnbsp;rëruption de 1794 , un cliangement tel ,nbsp;cju’il n’olFre plus aucun trait de ressem-blance avec ce que j’y ai vu en 1785.
La stagnation generale ou parlielle des laves iutërieures, a la lin de chaque eruption y paroit done faire d’une lacerationnbsp;violente la condition necessaire d’un ëcou-lement nouveau. Et c’est la, probable-ment, la cause de ces terribles tremble-^nbsp;ïnens de terre qui precedent toules lesnbsp;grandes eruptions, et qui cessent lorsquenbsp;la lave s’est fait jour quelque part. C’estnbsp;sans doute raisonner juste que d’attri-bucr les raémes elfets aux mêmes causes,nbsp;et de croire que les tremblemens de terre,nbsp;qui désolent souvent des pays dont 1’ap-parence n’a rien de volcanique, indiquentnbsp;aussi que quelque maticre en fusion dansnbsp;les entrailles de la terre a ëte' chasse'e avecnbsp;violence contre des masses de rocliers dansnbsp;lesquelles elle a pënëti ë.
L’injection d’un dike (lilon) de whins--tone dans une masse fragile de schiste ou de gres , doit avoir produit sur ces ma-
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tières les mêmes eifets que la lave dont on vient de parler a occasionné sur lesnbsp;couches incohérentes de scories volca-niques, Un courant de Avliin liquide quinbsp;se sera introduit dans un pareil assemblage lui aura donné du poids et de Ianbsp;force; en sorte qu’un second courant ve-nant comme Ie premier, rencontreroit unenbsp;masse dont Ie décliirement occasionne-i’oit un tremblement de terre si sa resistance ëtoit vaincue; ou par laquelle, sinbsp;elle tenoit bon , la matière liquide seroitnbsp;forcee de pénëtier dans quelque massenbsp;plus foible, peut-ètre a une grande distance de la première. Le feu interieurnbsp;étant perpëtuellemeiit oblige de changernbsp;la scène de son action, son influence pour-roit se propager indëliniment; en sorte quenbsp;I’iutermittence, sous le rapport du temps,nbsp;et la versatilitë, sous celui du lieu, cir-constances communes aux feux Hutlo-niens et aux volcaniques , s’expliquentnbsp;d’api'ès nos principes. Et il paroit lt;jue lenbsp;whinstone possède toules les propriëtësnbsp;que la thëorie nous conduit a attribuer anbsp;Rue lave intërieure,
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Cette coanexioii est ëclaircie d’une nia-nière frappante par un cas intermediaire entre les re'sultats dufeu interneet externenbsp;mis en evidence par une section re'elle denbsp;1’ancien VesLive qiie pre'sente la montagnenbsp;Somma dont on vient de parier. Pal dëcritnbsp;cette scène dans mon Mëmoire sur ienbsp;whinstone et la lave; et je prendsla libertënbsp;de la retrace!' ici comme oiFrant aux voya-geurs qni parcourront cette coutrëe unnbsp;champ très-intëressant d’observations gëo-logiqucs.
On voit cette section dans l’escarpe-ment vertical de plusieurs centaines de pieds d’ëlëvation que prëserite la Sommanbsp;vue de la^petite vallëe en forme de croissant^ situëe entre cette montagne et Ienbsp;cóne intérieur du Vësuve, appelë ^trionbsp;del Cavalto. A la faveur de eet escar-pement f d, fig. 4-2, qni est reprësentë 'anbsp;part, fig. 44, on dëcouvre la structure interne de la montagne, formëe de bancsnbsp;ëpais I de scories incohërentes c{ui sontnbsp;torabëes en faQon de pluie, entre lesc[uelsnbsp;des couraus minces, mais solides, de laves
-ocr page 223-DE LA CHALEUR CtC. 2ig m m qui ont coule des flancs extérieursnbsp;du cóne , sont interposes. La fig. 5 repré-sente une section idéale du Vésuve etnbsp;de la Somma par Faxe des cones, quinbsp;montre la manière dont les lits de scoriesnbsp;et de laves sont superposés. On voit lesnbsp;extrémités de ces couches, de profil, ennbsp;VI ni z\. k k , fig' 42,4o et 4^:.
Cet assemblage de scoi'ies et de laves est traversé brusquement et verticalementnbsp;par des courans de lave solide n n, fig. 44,nbsp;qui atteignent l’escarpement, du haat jiis-ques en bas. Je congois que ces derniersnbsp;courans ont coule dans des crevasses denbsp;Tancienne montagne, qui ont fait ia fonc-tion de canaux par lesquels les laves deSnbsp;éruptions latérales sont arrivécs jusquesnbsp;au jour. Cette scène présente a l’obser-vateur attentif un échantillon réel de ces'nbsp;courans internes que nous considériónsnbsp;tout-a-l’heure en spéculation, et ils peu-vent montrer les circonstances qui ap-puient décidément les opinions avancées:nbsp;car, si l’un de ces courans avoit été an-cicmremeai fié 'a une eruption latérale qui
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se seroit fait jour a plus de 600 pieds au-dessus de V^trio del Cavallo, il pourrdit peut-être rènfermer du carbonate de chaux;nbsp;mais si nous pouvions supposer que lanbsp;profondeiir s’e'tendit jiisqu’a 1708 pieds,nbsp;la presence des huiles d’air et faction d’unenbsp;clialeur plus forte que celle qui pouvoitnbsp;justement suffire a la fusion du carbonatenbsp;auroient pu ceder a la grande pression.
Peut-être la bauteur du Vêsuve n’a-t-elle jamais été suffisante pour produire eet elfet. Mais si nous pouvions supposernbsp;1’Etna coupe verticaleraent par son axe, etnbsp;sa structure intërieure dêveloppée commenbsp;on vient de décrire celle du Vêsuve, onnbsp;ne peut guères douter qu’on ne dêcou-vri't des courans de lave dans lesquelsnbsp;Ia pression doit avoir surpassê de beau-coup la force requise pour contenir Ta-cide carbonique de la pierre a cbaux;nbsp;puisque cette montagne vomit quelque-fois des laves de son sommet êlevê denbsp;10964 pieds au-dessus. du niveau de lanbsp;Mêditerranêe, qui baigne son pied (1).
fi) Traii.s. Phil. 1777 , p. 5q5.
-ocr page 225-de la chaleur etc. 221 Je me souviens d’avoir vu clans quelquesnbsp;parties de 1’Etna de vastes crevasses for-me'es par des revolutions volcaniques,nbsp;dans lesquelles on distinguoit des couransnbsp;verticaux de lave, semhlables a ceux denbsp;la Somma. Mais mon attention ne s’é-tant portee sur eet objet que long-tempsnbsp;après, je ne puis actuellement que recom-mander cette observation particulière auxnbsp;voyageurs qui visiteront cette montagne.
Ce qu’on a dit de la chaleur portee par les courans volcaniques interieurs, s'ap-plique également a cette chaleur plus pro-fonde et plus generale par laquelle lesnbsp;laves, elles-mêmes, sont fondues et chas-se'es en haut. Qu’elles aient etë ainsi sou-leve'es hors d’une grande masse internenbsp;de substance de même genre, en fusionnbsp;liquide, c’est ce dont on ne peut guèresnbsp;douter, quelle que soit la cause a laquellenbsp;on attribue la chaleur des volcans. II n’esCnbsp;pas moins evident que la temperature denbsp;ce liquide doit être beaucoup plus éleve'enbsp;que celle que les laves qui en de'couleiitnbsp;peuvent conserver loréqu’elles arrivent a la
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surface. Independamment de toute eruption actuelle, la masse de clialeur con-tenue dans ce re'servoir ënorme de liquide doit penetrer les substances eiivironnanteS;,nbsp;en diminuant d'intensite par gradationsnbsp;lentes a proportion de la distance du foyer.nbsp;Lorsque, par suite de cette communication progressive , la chaleur a atteint unnbsp;entassement de depots marins soumis anbsp;la pression d’une masse superieure con^nbsp;siderable, le tout doit s’agglutiner en une.nbsp;masse dont la solidite pourra varier avecnbsp;la nature cliimique des ingrediens^ et aveCnbsp;le degré de chaleur qu’aura éprouvë unenbsp;portion doniiee de la masse. En mêmenbsp;temps Fanalogie nous conduit a suppose!’nbsp;que ceile chaleur profonde et etenduenbsp;doit eire sujette a des vicissitudes et anbsp;des intermiitences^ ainsi qu’on en observe dans les phënomènes extérieurs desnbsp;Yolcans. Nous avons essaye d’expliquernbsp;quelques-unes de ces irrégtilarités, et ui^nbsp;ralsonnement semblable peut s’appliquernbsp;au cas present. Après avoir montre, quenbsp;de pelits courans iuternes de lave lendenl
-ocr page 227-DE LA CIIALEUR etC. nbsp;nbsp;nbsp;22A
successivemeiit a s’introcluire dans toutes les parlies d’une moutagne volcanique oünbsp;ils épi’ouvent pcu de resistance, nous sommes conduits a concevoir que les grandesnbsp;masses de matières liquëliécs dont on vienCnbsp;de parler seront successivement dirigéesnbsp;vers dilFërentes parties de la terre; ensortenbsp;que partout oü il se irouvera, a la porteenbsp;de ces invasions, un assemblage de matières incobërentes dissëminëes dans desnbsp;regions soumarines et souterraines, ellesnbsp;seront solidifiëes a leur tourj et I’influencenbsp;de la chaleur volcanique interne n’auranbsp;ainsi d’autres limites que celles du globenbsp;löi-même,
üne sërie de fa its indubitables prouve que toutes nos couches ont existë unenbsp;fois dans une situation a tous egards sem-blable a celle dans laquelle ou vient denbsp;supposer les dëpóts soumarins.
L’habitant d’une vaste plaine, ou celui d’un pays formë de couches horizontales,nbsp;s’il n’a jamais observë que son pays natal,nbsp;ne peut se faire aucune idëe de ces vë-ritës qui, a chaque pas, dans les regions
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experiences sup^ l action alpines, entreat comtne de force dansnbsp;I’esprit de I’observateur geologue. Mal-lieureusement pour les progres des con-noissances, Londres et Paris sont placeesnbsp;dans une contree peu remarquable sousnbsp;ces rapports; et les scenes qui mettentnbsp;en e'vidence de la manière la plus frap-,nbsp;pante les principes de la science, sontnbsp;inconnues a beaucoup de personnes quinbsp;seroient les plus capables d’apprecler leurnbsp;valeur. La verite la plus importante, et lanbsp;plus surprenante en même temps, qu’au-cuae observation geologique puisse nousnbsp;apprendre, c’est que des rochers et desnbsp;montagnes élevés maintenant de plus de,nbsp;deux milles au-dessus du niveau dela mer,nbsp;ont occupe son fond dans une certainenbsp;période. Ce fait ne permet pas le doutenbsp;j^iour toutes les couches de pierre calcairenbsp;coquillère; et on peut e'galement le pre-sumer a I’egard des couches adjacentes.nbsp;L’imagination se refuse a admettre un faitnbsp;aussi extraordinaire, mais elle doit céder anbsp;la conviction de Tevidence ; et I’exemplenbsp;des observateurs les plus habiles et les plus
exacts
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DE LA CHALEUR étC. exacts, nous prouve que cette conclusion est inevitable (i)»
II se présente ici une autre question, fort bien traitée par M/ Playfair. La mevnbsp;a-t-elle abandonné les montagnes? ou lesnbsp;montagnes ont-elles été soulevées horsnbsp;de la mer? II a montré que les proba-bilités sont de beaucoup en faveur de lanbsp;deruière de ces deux suppositions J puis-que, pour soutenir la première, il fautnbsp;indiquer ce quest devenue une massenbsp;énorme de mer, dont Ia profondeur estnbsp;de plusieurs milles, et dont la base estnbsp;plus considérable que la surface entièrenbsp;de l’océan. Tandis que, dans Ie second cas,nbsp;l’élévalion d’un continent tel que Ie nótrenbsp;hors de la mer, ne changeroit que denbsp;quelques piedsle niveau des eaux; etlorsnbsp;inême c{ue ce mouvement causeroit unnbsp;grand dérangement , Peau retrouveroitnbsp;aisément son niveau sans qu’il fut nécessaire de recourii a aucune supposition
('i) Petaussura, Voyages dans les Alpes , T. II.
p. 99—io4,
l4
-ocr page 230-226 EXPÉRtENCES SUR l’aCTION extraordinaire. Cette elevation dn sol estnbsp;d’ailleurs un fait notoirement arrivé dansnbsp;quelques coatrées volcaniques , et ellenbsp;explique d’une manière complete cpsnbsp;contorsions et ces soulevemens qu’onnbsp;observe actuellement dans des couchesnbsp;qui sout universellement considéréesnbsp;comme ayant été planes et horizontalesnbsp;dans 1’origine.
Mais quelle que soit l’opinion quon adopte sur Ie mode de separation de lanbsp;terre et de Teau, personne ne doute denbsp;i’ancienne situation soumarine des couchesnbsp;actuellement terrestres.
Une série importante de faits prouve e'galement que ces couches onl aussi éténbsp;souterraines. Tout indique qu’une grandenbsp;quantité de matière a abaudonné la surfacenbsp;actuelle de notre globe ; et des dépotsnbsp;ënormes de fragmens , détachés évidem-nient de masses semblables a nos rochesnbsp;ordinaires, attestent faction de quelquenbsp;cause puissante de destruction. L’aaalogicnbsp;nous conduit aussi a croire que toutesnbsp;les roches primitives out une fois été
-ocr page 231-DE LA CHALEUR etC. :22f recouvertes par dessecondairesj cependantnbsp;des regions très-vastes n’offrent aucunenbsp;roche de cette nature. En un mot , lesnbsp;gëologues semblent s’accorder a admettre,nbsp;en génëral, qu’il y a eu de grands clian-gemens de cette espèce dans la surfacenbsp;solide du globe, quelle que soit d’ailleursnbsp;la variété de leurs opinions sur l’étenduenbsp;de ces revolutions et sur leurs causes.
Le D.^ Hutton attribuoit ces change-» mens a Taction, long-temps continuée, denbsp;ces causes qui ne cessent point aujourd’huinbsp;d’attaquer la surface de la terre, telles quenbsp;les gelees , les pluies , les inondationsnbsp;ordinaires des rivieres, etc., qu’il considèrenbsp;comme ayant toujours agi avec la mémenbsp;force dans tous les temps. Mais je n’ainbsp;jamais pu admettre cette opinion , ayantnbsp;adopté de bonne heure celle de Desaussure,nbsp;a laquelle une bonne partie des gëologuesnbsp;du continent se sont ëgalemeqt attachés.nbsp;Ma conviction reposoit sur Tinspectionnbsp;des faits qu’il a observës dans le voisinagenbsp;de Genève, et qu’il a donrië pour basenbsp;a son systèmc. J’ëtois alors convaincu.
-ocr page 232-228 EXPERIENCES SUR l’ACTION et je n’en suis pas moins persuade actuel-lement, que des courans immenses, asseznbsp;profonds pour depasser nos montagnes,nbsp;ont balayé la surface du globe , creusantnbsp;des vallées , rongeant latëralement desnbsp;montagnes et emportant avec eux tout cenbsp;qui ne pouvoit lësister a cette puissantenbsp;erosion. Si de pareils agens ont travaillënbsp;dans les Alpes, il est difficile de concevoirnbsp;que nos rëgions en aient ëtë a Fabri. J’ainbsp;done cherclië dans notre pays a trouvernbsp;des traces d’opërations analogues. Je n’ainbsp;pas ëtë long - temps sans en dëcouvrirnbsp;en quantitë ; et , a Faide de quelquesnbsp;amis, j’ai retrouvë dans nos environs desnbsp;indices de Fexistence de vastes torrens ,nbsp;aussi ëvidens qu»e ceux dont j’ai autrefoisnbsp;reconnu les traces sur Salève et Ie Jura.nbsp;Depuis que j’ai consiguë mon opinion surnbsp;ce sujet dans une note mise a la suite denbsp;mon Mëmoire sur Ie whiustone et la lave,nbsp;publië dans Ie 5.' volume des Transactions de cette Sociëtë , j’ai vu beaucoupnbsp;de faits qui confirment mes premiersnbsp;apercus j et mon ami Ie lord Selkirk a
-ocr page 233-DE LA CHALEUR etC. nbsp;nbsp;nbsp;22^
observe dernièrement en Ame'rique une série de phénomènes de ce genre plusnbsp;frappans encore que ceux que j’ai vusnbsp;moi-mênie en Europe.
II seroit difficile de calculer les effets d’un pareil agent; mais si, par son raoyen,nbsp;OU par toute autre cause , la masse entièrenbsp;des couches secondaires, dans des espacesnbsp;considerables, a etc enlevee de dessus lesnbsp;primaircs , le poids seul de cette massenbsp;doit avoir suffi pour remplir toutes lesnbsp;conditions de la théorie Huttonienne ,nbsp;sans qu’il soit nécessaire de recourir anbsp;la pression de la iner. Mais, dans les casnbsp;oil ces deux forces out été réunies, quellenbsp;énergie n’ont-elles pas du déployer.
Nous sommes autorisés a supposer que les inatériaux de nos couches ont éprouvénbsp;dans cette situation faction du feu. Carnbsp;les volcans ont brülé long-temps avant lesnbsp;périodes les plus anciennes que nousnbsp;retrace fhistoire , ainsi que fattestentnbsp;les masses qui entourent actuellementnbsp;quelques montagnes volcaniques ; et onnbsp;ne peut guères douter que leur feu n’ait
-ocr page 234-fiSo EXPERIENCES SUR l’acTION
continue sans interruption notable, depuis que la surface de notre globe a acquis sanbsp;forme actuelle. Lorsque nous étendonsnbsp;cette même influence a des périodes d’unenbsp;antiquité encore plus reculée , nous nenbsp;faisons qu’attribuer de la permanence auxnbsp;lois connues de la nature.
La combinaison de la chaleur, et de la compression, qui ix'sultent de ces circons-tances nous conduit a la théorie Hutto-nienne dans toute sou e'tendue , et nousnbsp;permet d’expliquer d’apres scs principesnbsp;la formation igne'e de toutes les rochesnbsp;avec des materiaux tire's des dépots marinsnbsp;incohérens. ,
Le sable se convertira ainsi en gres; les coquillages, en pierre calcairej et les subs-tapces animales et végétales, en houille.
D’autres couches composées de diverses substances mélangées seroient encore plusnbsp;fortepient aflfectées par la méme chaleur.nbsp;Celles qui contiendroient du fer , dunbsp;carbonate de chaux et de I’alkali , avecnbsp;differentes terres , entreroient en fusionnbsp;. trés-liquide / et, penetrant au travers clo
-ocr page 235-DE LA CHALEÜR etC. nbsp;nbsp;nbsp;sSl
toutes les fissures qu’elles rencontreroient, elles atteindroient dans quelques cas cenbsp;qui seroit alors la surface de la terre, etnbsp;lormeroient ia lave; dansd’autres cas, ces.nbsp;matières se congeleroient dans des crevasses inte'rleures , et constltueroient Ienbsp;porpbyre , Ie basake, Ie greenstone, ounbsp;telle autre pierre de celte classe nom-breuse c[u’oa dësigne sous Ie nom dqnbsp;whinstone. En même temps, des couchesnbsp;de matière analogue , mais d’une composition mi peu moins fusible, entre-roient dans un ëtat de viscositc tel quenbsp;1’ëprouvent plusieurs corps avant d’arrivernbsp;a la fusion parfaite. Dans eet état, lesnbsp;particules, quoique loin de jouir de lanbsp;liberté qu’elles auroient dans un bquide ,nbsp;sont susceptibles d’une cristallisalion reguliere (i), et la substance cpii, dans eet
(i) Cet élal, de viscosité, avec ses modification.? innombvables ,, mérite beaucoup d’attenlion , car ilnbsp;résout quelques-uns des problèmes géologiqnes lesnbsp;plus imporlans. La force mécanique que déploientnbsp;quelques,substances dansl’acte de revêlir une formenbsp;eristalline est bieu connue. 3’ai vu une masse de
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etat d’empatement, seroit peu dispose'e a se mouvoir, se trouvaat coiifiuëe dansnbsp;sa situation primitive par des couchesnbsp;contiguës de matières plus refraetaires,nbsp;se cristallisei'oit saus changer de place,nbsp;et coustitueroit im de ces bancs de whinS'nbsp;tone qu’on trouve souvent alternant avecnbsp;les gres et les pierres calcaires.
Dans d’autres cas ou Ia chaleur auvoit élé plus intense, les lits de sable appro-ehant de plus prés vers 1’ëtat de fusion,nbsp;aCquerroient assez de tënacitë et de consistence pour se laisser flëchir et contourner
crislaux de glace, larges et grands comme des lames de couteaux , se former dans une masse de glaise si durenbsp;(ju’dn .yprpil de 1 employer a faire des tasses. ponr desnbsp;usage? chirpiques. Dans plnsieurs de ipesexperiences,nbsp;j’ai Irouvë qiï’un fragment (^e verre fait de wliiiislonenbsp;pn de lave, mis dans' une moiïfle cliauflee au degreoénbsp;l’aT-gent sedbud . prenoit un arrangement crislallin,,nbsp;et changeoit vabsolumenl de caraclère. Pendant cellenbsp;mélamovpliose lefragmenls’amollissoiljusqu’a céder-U riinpvessiön d’ime 'bugnetle de fer ; il conservoitnbsp;eependant assez de cousistance pour ne point tienbsp;déturmer de Uvi-même sous la. nioulle , el conservei'*nbsp;lo.U5 aes angles anssi vifs (ju’avant l’expérienee (IA],
-ocr page 237-DE LA CHALEUR etC. sans dechirement ni fiacture, par Tin-fluence des causes locales de mouvement,nbsp;et pourroient piendie la forme et Ie carac-tère de schiste primitif. La pierre calcairenbsp;seroit entièrement cristallisëe, et devien-droit du marbre; ou bien, entrant en fusionnbsp;plus liquide, elle pénëtreroit dans les plusnbsp;petites fissures, sous la forme de spathnbsp;calcaire. Enfin, dans les cas oü la temperature seroit encore plus ëlevée, Ienbsp;sable lui-même se fondroit en entier,nbsp;et pouiToil être converti, par Ie refroi-dissemeiit subsëc[uent plus ou moins lent,nbsp;en granite , sienite, etc. , en conservant,nbsp;dans queiques cas , des traces de sa stratification primitive , et en constituant Ienbsp;gneiss et Ie granite stratifië j d’autres fois ,nbsp;en s’introduisant dans des crevasses, ilnbsp;förmeroit des veines de granite parfait.
En consequence de Faction de la cbaleur sur une quantité de matière aussi considerable, ainsi amenëea un ëtat de liquiditénbsp;complete ou partielle, et dans laquelle,nbsp;nonobstanf Fënorme pression , queiquesnbsp;substances seroicnt volatilisées, cette
-ocr page 238-235 EXPERIENCES SUR l’ACTION ëlastification devroit produire, dans lanbsp;masse comprioiante , des soulevemensnbsp;rëpétés qiii amenevoient enfin les coucliesnbsp;a i’ëtat OÜ nous les voyons actuellement.
La tlie'orie de Hutton embrasse un champ si vaste, et suppose des agens sinbsp;puissans, exercant leur influence dansnbsp;des circonstances et des combinaisonsnbsp;tellement insolites, que plusieurs de sesnbsp;branches sont encore imparfaites et doiventnbsp;donner lieu, peut-etre pour long - tempsnbsp;encore, a des objections partielles et plau-sibles, lors mëme qu’on auroit adoptë lanbsp;doctrine fondaraentale. Cependant j’osenbsp;croire avoir atteint suflisamment le butnbsp;que je m’etois propose, puisque je suisnbsp;parvenu a mettre en fusion de la pierrenbsp;calcaire sous une pression donnee. Cenbsp;rësultat, ful-ii isolë, formeroit une fortenbsp;piesomplion en faveur de la solutionnbsp;appliqnee. par le Docteut Hutton a tonsnbsp;les phënomènes geologiqnes; car la vëriténbsp;du principe le plus difficile a admettre,nbsp;parmi ceux qu’il adopte, auroit ainsi ëténbsp;ëtablie par 1’expërience directe.
-ocr page 239-DE LA CHALEUR elC. nbsp;nbsp;nbsp;ï54
APPENDIX.
N.“ 1.
Pesanteur spécifique de quelques~uns des échantillons ohtenus.
OoMME Ia plupart des pierres a chaux et des marbres artificiels produits dans cesnbsp;experiences etoient compactes et fortnbsp;durs, et comme ils avoient subi une grandenbsp;diminution de volume, et paroissoientnbsp;méme lourds dans la main , je crus qu’ilnbsp;seroit assez important d’etablir leur pesanteur spëcifique, et de les comparer,nbsp;sous ce rapport, soit entr’eux , soit avecnbsp;les matières originales avec lesquelles onnbsp;les avoit produit. Comme cette matièrenbsp;ëtoit pour 1’ordinaire un morceau de craie,nbsp;qui, plongë dans l’eau, commence parnbsp;1’absorber avec rapiditë, et continue a Ienbsp;faire pendant long-temps , de manière anbsp;changer de poids a chaque instant , ilnbsp;pi’ëtoit impossible d’obtenir un rësultat
-ocr page 240-2.56 EXPERIENCES SUR l’ACTION exact jusqu’a ce que 1’absorption fut complete : et, pour estimer Ie poids aiiisinbsp;acquis , il falloit employer uue méthodenbsp;difFérente de celle usitée dans ce genrenbsp;d’operations.
On pèse ordinairement la substance, d’abord dans I’air, ensuile dansl’eau; lanbsp;difference indique le poids de 1’eau dé-placee, el elle represente un volume denbsp;ce liquide egal a celui du solide quinbsp;occupe sa place. Mais, comme la craienbsp;saturee d’eau est d’environ un quart plusnbsp;pesante que lorsqu’elle est sèche , il estnbsp;clair que son poids apparent dans I’eaunbsp;doit être augraenté, et la perte apparentenbsp;diminuee , exactement dans cette proportion. Ainsi , pour estimer juste lanbsp;quantite d’eau deplacee par le solide, il fautnbsp;augnaenter la perte de poids apparente, denbsp;toute la quantite due a I’absorption.
Il se présente ainsi, pour déterminer la pesanteur spécifique, deux méthodesnbsp;distinctes, qu’il est important dé consi-dérer séparément, car chacune est applicable a une classe particuliere d’objets.
-ocr page 241-DE LA CHALEUR etc. 2^7
L’une de ces methodes coasiste a comparer un pouce cube de la substance sèche, en coraprenant ses pores dans Ienbsp;volume qu’elle occiipe, avec un poucenbsp;cube d’air.
La seconde repose sur la comparalson d’un pouce cube de la matière solidenbsp;dont la substance est formëe, indëpen-damment des vides, et en suppósant Ienbsp;tout rëduit a l’ëtat de soliditë parfaite ,nbsp;avec un pouce cube d’eau.
Si j par exemple, un architecte avoit a calculer un volume de terre destine anbsp;un remblai, en suppósant que cette terrenbsp;fut et demeurat toujours sèche, ilsuivi'oit,nbsp;saus doute, Ie premier des deux procédés;nbsp;tandis que si un fermier se proposoit denbsp;comparer, sous un point de vue agricole,nbsp;la pesanteur spécifique de cette mêmenbsp;terre avec celle de tout autre sol , ilnbsp;emploieroit Ie second procédé , qui senbsp;trouve compris dans les préceptes denbsp;M.' Davy.
Comme notre but est de comparer Ia densité spécifique de ces résultats , et
-ocr page 242-238 EXPERIENCES SUR l’ACTION d’établir de combien les molecules se sontnbsp;respectivement rapproche'es, il paroit biennbsp;evident que c’est le premier procédé qu’ilnbsp;faut cboisir. On en jugera mieux encore anbsp;I’inspection de la table suiyante , qui anbsp;été disposee de manière a compiendre lesnbsp;deux classes de resultats.
-ocr page 243-12
inaibrc.
i4 moyennenbsp;(Ic craie.
Cl lue I cn poudre. /nbsp;rcrbiilee.
|
PO I D s (lana Vair,nbsp;a I’etat sec. 283,97 |
|
120,00
lh,q8
5.47 i8.o4
6.48 10,52nbsp;54,67
72,27
37,75
444,5o
S4o EXPERIENCES SUR l’ACTION
La Colonne coutient les nume'roS que portoient chacun des échantillons dontnbsp;les propriëtës sont indiquëes dans ia table.
Les onze premiers sont les mêmes dont il est fait mention dans Ie Mëmoire lu anbsp;cette Sociëtë Ie 3o aoüt i8o4 , et publicnbsp;dans Ie Journal de Nicholson pour Ienbsp;mois d’octobre suivant. Ce n.” 12 est uanbsp;ëcbanlillon de marbre jaune, très-ressem-blant au n.“ 3. N.° i3, un ëchantillon denbsp;craie. N.quot; l4 indique Ia moyenne de troisnbsp;rësultats obtenus avec la craie. N.“ i5nbsp;est de la craie pulvërisëe , relbiilëe selonnbsp;Ie procëdë suivi dans ces experiences.nbsp;Pour dëterminer sa pesanteur spëciflque,nbsp;je refoulai la poudre dans un tube de verrenbsp;prëalablement pesë ; ensuite, après avoirnbsp;pesë Ie tont, j’enlcvai la craie et je remplisnbsp;Ie tube d’eau. 3’obtins ainsi d’une raanièrenbsp;directe Ie poids de la substance, tel qu’Ünbsp;est portP dans la colonne II, et celui d’unnbsp;volume ëgal d’eau, qu’on trouve, col. VIII.
Colonne II. Poids de la substance
sèche.
-ocr page 245-245
DE LA CIIALEUR etÓ.
sèclie , pi'is dans 1’aii' , après plusieurs hcures d’exposition a une temperaturenbsp;de 212quot; F. ( 8o R. )
Colonne III. Son poids dans 1’eau, après un séjour dans Ie liquide , asseznbsp;long pour que 1’absorption fut bien complete. On avoit soigneusement balayènbsp;toutes les bulles d’air.
Colonne IV. Poids dans fair , a I’ètat humide. On essuyoit la surfacenbsp;de fèchantillon avec un linge, saus luinbsp;donner ailleurs Ie temps de se desse'cbernbsp;par l’èvaporation.
Colonne V. Difference entre les colonnes II et III; soit les poids apparens de Feau dèplace’e.
Colonne VI. Difference entre les colonnes II et IV; soit Fabsorption.
Colonne VII. Absorption , réduite a tant pour cent de la substance sèche.
Colonne VIII. Somme des colonnes V et VI, on poids reel de Feau de'placèenbsp;par Fèchantillon. .
Colonne IX. Pesanteur spècifique , par la methode ordinaire , resultant denbsp;la division de la col. II par la col. V.
i5
-ocr page 246-246 EXPERIENCES SER l’ACTION
Colonne X, Pesauteur spécifique par I’autre procédé, resultant de la divisionnbsp;de la col. II, par la col. VIII.
Les pesanteurs spécifiques obtenues par ce dernier procédé , et exprimées dansnbsp;la Col. X, s’accordent tres-bien avec 1’idéenbsp;qu’on se forme des densités comparativesnbsp;des e'chantillons, d’apres d’autres circons-tances, telles que la dureté, 1’apparencenbsp;compacte, la faculté de prendre le poli,nbsp;et le poids , tel qu’on 1’estime a la main.
Le cas est très-diÖérent lorsqu’on exa* mine les résultats de la méthode ordinairenbsp;retifermés dans la col. IX. Ici la pesanteurnbsp;spécifique de la craie est portee a 2,498,nbsp;ce qui surpasse de beaucoup la majoritenbsp;des résultats obtenus. II paroitroit, parnbsp;exemple , d’apres cette méthode , que lanbsp;craie seroit devenue spécifiquement plusnbsp;légere dans 1’opération , résultat direc-tement contraire au témoignage des sensnbsp;qui annoncent un accroissement de densite.
Ce résultat singulier provient, a ce que je présume, de ce que, dans nos expé-périendes, la faculté d’absorption a éié
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b,eaiicoup plus diminnëe que la poi’osité. Aiusi , en supposant qu’un morceau denbsp;craie pure dont on aiiroit prëalablementnbsp;determine la pesanteur spécifique par Ienbsp;procédé ordinaire, et qu’on auroit biennbsp;desséché ensuite a une temperature denbsp;212° F., fut plongé dans Ie vernis, quinbsp;pénétreroit un peu dans son interieur, etnbsp;qu’ensaite, après que Ie vernis se seroitnbsp;durci, on pesat Fechantillon dans l’eau,nbsp;il est évident que la perte de poids appa-rente seroit actuelleraent plus grande denbsp;23,61 p/ 5 du poids de la matière sèche,nbsp;qu’elle ne Tavoit été lorsque la craie nonnbsp;vernie avoit été pesée dans beau; pareenbsp;que Ie vernis, en fermant les pores de lanbsp;surface, empêcheroit absolument 1’ab-sorption, tandis qu’il n’ajouteroit que peunbsp;a la masse, et ne changeroit rien au volume.nbsp;En calculant done la pesanteur spe'cifiquenbsp;d’après ce dernier résultat, la craieparoitroitnbsp;beaucoup plus légere qu’elle ne l’étoitnbsp;d’abord, quoique sa densité eüt réellementnbsp;été augmentée par 1’addition du vernis.
11 paroitqu’un elfet aualoguea été produi t
-ocr page 248-248 EXPERIENCES SUR l’aCïION dans quelques - uns des rësultats parnbsp;raggluliuation ou la demi - fusion d’unenbsp;paitie de la substance , elFet qui a fermenbsp;quelques-uns des pores oü 1’eau auroitnbsp;pënëtrë.
Cetapercu estconfirmë, jusqu’a un certain point, par Finspecllon des colonnes VI et Vil , dont la première exprimenbsp;l’absorption , et la seconde , ce resultatnbsp;rëduit a tant pour cent du poids primitif.nbsp;On voit la, que taudis que la craie absorbenbsp;25,97 quelciues-mis des ëcliantillonsnbsp;n’absorbent que o,5 , ou seulement 0,11nbsp;p/ En sorte que la facultc d’absorptionnbsp;a ëtë re'duite d’environ un quart, a moinsnbsp;d’im cinq centième du poids.
J’ai raesuré la diminution de volume dans piusieurs cas, particulièrement dansnbsp;celui du n.“ 11.La craie, avantla coction,nbsp;descendoit au 75.“ degré de Feclielle denbsp;quot;V\^edgWOod, et elle se condensa tellementnbsp;pendant Fexpëriencè qu’elle descenditnbsp;après jusques au idi.^degre. La differencenbsp;s’clève a 86 degrés. Or, je trou\ e que Ienbsp;canal de Fëchelle de ^Vedgwood diminue
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en largeiu’ de o,5 de pouce a zéio de Teclielie, a o,3 au aio/ degië, ce qui fait,nbsp;par degrë, o,ooo835. Par consëquent, lanbsp;largeur au ySquot; degrë est de 0,457525, et, aunbsp;i6i', de 0,565887. Ces uombres iiidiquentnbsp;les dimensions bomologues linëaires de lanbsp;craie , respectivement a l’ëtat cru , etnbsp;après rëpreuve de la chaleur et de lanbsp;compression ; et ils sont dans Ie rapportnbsp;de joo a 85,8, ce qui donne pour lesnbsp;cubes 100 et Si l’on calcule les den-sitës respectives d’après ces donnëes , onnbsp;trouve Ie rapport de 1 a 1,75. Les pesan-tcurs spëcifiques indiquëes dans la tablenbsp;pour la craie et pour l’ëchantillon en question, sont comme 1,551 a 2,455,0a commenbsp;1, a 1,57. Ces rësultats ne s’accordentnbsp;pas; mais ia craie employëe dans cettenbsp;experience n’ëtoit pas lin des ëchautillonsnbsp;employe's pour dëterminer la pesanteurnbsp;spëcifique moyenne portëe dans la table ,nbsp;et d’autres circoustances peuvent avoirnbsp;conlribuë a procluire cette irrëgularitë.nbsp;En comparant cette craie avec Ie secondnbsp;rësultat, nous avons Ie rapport de i,55inbsp;a 2,575 , soit = 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1,6002.
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DE LA CHALEER CtC. 2Dl
Explication.
La Colonne T.quot;' contient Ie numéro de Texpérience tel qu il est indiqué dansnbsp;Ie texte. La col. II, Ie calibre du canon,nbsp;en décimales de pouce. Col. III, la forcenbsp;absolue appliquée au canon , exprimée ennbsp;quintaux. Col. IV, la temperature, d’a^prèsnbsp;Ie pyromètre de Wedgwood. Col. V, lanbsp;profondeur en mer a laquelle Ie carbonatenbsp;auroit eprouvé une pression égale a cellenbsp;qu’il a soutenue dans chaque expérience,nbsp;exprimée en pieds. Col. VI, la même,nbsp;exprimée en milles. Col. VII, la forcenbsp;comprimante, exprimée en atmospheres.
Les deux tables out été calculées sépa-rénient par un ami (M.^ Jardin) et par moi, d’après les données suivantes.
L’aire du eerde, dont Ie diamètre est
l’uuité = 0,785398.
Poids du pied cube d’eau distillée, d’après Ie prof. Robison = 998,74 oncesnbsp;avoir du poids.
Pesanteur spécifique moyenne de 1’eau de mer, d’après Bladh = 1,0272,
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Hauteur moyenne du baromètre au niveau de la mer, d’après La Place —nbsp;23,91196 pouces Anglois.
Pesanteur spe’clfique du mei'cure, d’après Cavendish et Brisson — 13,568,
II
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CATALoauE des échantillons deposes par Sir James Hall aa Musëe Britan-nique Le 28 Juin 1806, comme étantnbsp;les principaux résuUats de ses ex-pèriences sur les ejf 'ets de la chaleurnbsp;modifies par la compression.
Les n.quot; nbsp;nbsp;nbsp;2, 5, 4, 5, 6 et 7 ont tons
ëtë produits dans des expëriences sëparëes, et tirës du carbonate de cbaux pul-vërisë. Le n.” i a ëlë obtenu en 1799.nbsp;C’est une pierre dure , et qui ne cedenbsp;qu’a un coup de marteau assez fort. Lanbsp;matière ëtoit renfermëe dans une cartouche de papier dont elle porte encorenbsp;la marque. Les six autres sont encorenbsp;plus durs et plus compactes ; ils senbsp;rapprochent beaucoup de la pierre cal-caire ordinaire.
Les n.“* 2, 4 et 7 ont un degrë de demi-transparence, qui est surtout remarcpiable dans 1’ëchantillon n.quot; 4. Tous ont unenbsp;fracture non polie , ressemblant a cellenbsp;de la cire d’abeilles, ou du marbre. Leursnbsp;couleurs tirent sur le jaune et le bleu,nbsp;.d’une manière variëe. Le n.* 5 surtout,nbsp;quoique tirëde lacraie blanche ordinaire,nbsp;ressemble a un marbre jaune.
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Les n.°’ 3, 5 et 6 ont pris iin assez beau poli. Le n.”? renl’erme uii coquillage qu’oiinbsp;avoit introduit avec la craie pulverisee,nbsp;et qui actuellemeut fait corps avec elle.
On a joint au n.quot; 3 un echantillon (A3) de inarbre jaune ordinaire. II resseiublenbsp;tont-a-fait a la pierre artificielle.
Les n.“’ 8, 9, 10 et 11 sont tons pro-duits par des rnorceaux de craie expose's entiers aux effets reunis de la cbaleur etnbsp;de ia pression.
Le n.quot; 8 est reraarqnable par son grain brillant et sa demi - transparence. Lesnbsp;n.quot;’ 9 el lo montrent des plans parallèles,nbsp;qui semblent annoncer une stratificationnbsp;interieure; effet qu’on a souvent remarquenbsp;après faction de la chaleur, quoiqu’onnbsp;n’eut rien decouvert d’analogue dans lanbsp;craie, avant faction du feu. Le n.“ 11nbsp;est trés - compacte, et de couleur jaune.nbsp;Les n.quot;' 12 et 13 offrent des exemples d’unnbsp;ramollissement d’après lequel la craienbsp;pulverisëe s’est incorporëe avec un fragment de la craie en masse sur lequel onnbsp;favoit refoule'e , de manière qu’on ennbsp;apercoit a peine la jonction dans lanbsp;fracture.
Les n.°’ i4, i5, i6 montrent la fusioa du carbonate assez avancëe, et annoncentnbsp;sou action manifeste sur ie tube de
porcelaine.
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Dans Ie n.“ i5, la baguette de craie est a moitié fondue, et Ie melange du carbonate avec la porcelaine a produit nnenbsp;substance jaune. Le n.“ i6 est nn morceaunbsp;de craie qui a éte' ëvidemment dans unnbsp;ëtat de mollesse, puisqu’un fragment denbsp;porcelaine qui le touchoit a péiiétré nanbsp;peu dans son intérieur.
Les n/quot; 17 et j8, et tous les suivans, étant fort délicats, ont été renfermés dansnbsp;des tubes de verre, après avoir été assujettisnbsp;avec de la cire sur de petits supports de bois.
Le n,“ 17, formé de craie pulvérisée, raontre , d’un cóté , la formation la plusnbsp;parfaite que j’aie jamais obtenu, de spath,nbsp;avec sa fracture rhomboïdale.
Le carbonate ayaut perdu un peu de sou acide carbonique, s’étoit tellementnbsp;efflcuri dans ses parties essentielles , parnbsp;Faction de Fair, qu’on n’y voyoit plus denbsp;cristallisation. Je considérois eet éclian-tillon comme absoluraent détérioré, lors-qu’iiu mois de juillet i8o4 , ocenpé anbsp;examiner de nouveau cesrésultats pour lesnbsp;montrei a laSociété lioyale d’Edimbourg,nbsp;nne masse da carbonate se rompitendeux,nbsp;et me fit voir la fracture que je présentenbsp;aujourd’hui, aussi nette c[u’elle Favoit éténbsp;dans 1 origine. Je renfermai imniédia-tement eet échantillon dans un. tube de
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verre scellë avec de la cire , en sorte que j’ai i’esperance qu il se conservera. Je puisnbsp;le presumer paree qn’il est encore entiernbsp;quoique scelle dans le tube depuis un annbsp;et demi.
Le n.° i8 , prod nit aussi par de la craie pulvérisëe, est parfaitement frais etnbsp;entier, quoique prëparë depuis plus denbsp;deux ans. On y voit quelques beauxnbsp;eristaux de spath transparent , en lamesnbsp;parallèles ; mais on ne peut les biennbsp;apprëcier qu’a Faide de la loupe.
Les n.““ 19, 20 et 21 montrent des exemples de fusion et d’action sur lesnbsp;tubes. Dans le n.° 19, on voit une coquillenbsp;distinctement soudëe a la craie pulvërisëe.nbsp;Dans le n.quot; 20, la masse, composëe origl-nairement de cette dernière substance ,nbsp;s’est refonlëe sur elle-méme , et elle anbsp;agi en meme temps sur le tube. Lanbsp;fracture du carbonate dans ses partiesnbsp;pures montre des facettes brillantes denbsp;cristallisation. Dans le n.” 21, le carbonate est dans le mêrae ëtat que le prë-eëdent; et le compose' de la porcelainenbsp;du tube et du carbonate qui Fa attaquëe,nbsp;niontre Fëtat de liquiditë dans lequel il anbsp;existë en pënëtrant le tube , de raanièrenbsp;a y tracer une veine distincte de couleurnbsp;plus foncëe j et après s’étre rëpandu en
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dehors sur une bonne parlle de la surface, ce liquide s’est arrète a la liguc noire dontnbsp;on a parlé dans Ie detail des experiences.
Les n.°' 22 , 25 et 24 inontrent des preuves de fusion entière. Dans ie n.° 22,nbsp;nous voyons deux tubes de porcelainenbsp;renfermës dans un tube de verre destinenbsp;a les conserver. II faut supposer qucnbsp;Textremite attachëe au support de boisnbsp;est tournee en bas , pour juger de lanbsp;position dans laquelle fexpërience a ëténbsp;faite. Le tube de porcelaine interieur anbsp;son orifice tourné lt;?n dessus , et 1’extérieurnbsp;le cotivre dans la position inverse. C’estnbsp;dans l’intërieur que le carbonate ëtoitnbsp;coutenu. Pendant Faction de la chaleur,nbsp;le canon manqua tout a coup , et le carbonate, avoit liouilli par-clessus les lèvresnbsp;du tube intërieur , coulant, a ce qu’ilnbsp;paroit, presque jusqu’au fond , et prou-vant ainsi qu’il ëtoit a l’ëtat liquide anbsp;Fëpoque de l’accident arrivë au canonnbsp;de fer.
On voit dans le n.° 23 deux^ masses de carbonate soudees ensemble, dans unnbsp;ëtat d’ëcume complet ; la substance estnbsp;briilante, et demi-transparente. Le n.°-. 24nbsp;offre deux masses sëparëes , qui ont ëtënbsp;exposëes ensemble a Faction de la clialeur jnbsp;Fune prëparëe avec la craie pulvërisëe, et
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qui est actuelleraent dans le 'méme etat que la piecedente; I’aulre, raise a I’etatnbsp;de fragment de craie aplani aux deuxnbsp;bouts et marque la d’une lettre, commenbsp;on 1’a fait dans plusieurs des experiences;nbsp;cette dernière est brillante , et presquenbsp;transparente. On voit d’un cote la formenbsp;plane et la lettre; i’autre bout est abso-lument airondi par la fusion, et il a prisnbsp;une surface vitreuse
Le n.quot; 25 montre la substance produite par la combinaison du carbonate de cliauxnbsp;avec le silex pur. tine partie du tube denbsp;porcelaine dans cet echantillon est remplienbsp;de silex pulverise , qui n’étant que foi-blement agglutine , est soutenu avec unnbsp;peu de cire a caclieter. Pendant I’expe-rience, le carbonate de chaux s’eloit trouvenbsp;reposer sur le silex ; et la partie inlerieurenbsp;du carbonate s’etoit unie au silex, et avoitnbsp;forme une substance demi-transparente,nbsp;logèrement teinte en bleu. Ce compose,nbsp;a mesure qu’il a penëüe plus avant dansnbsp;le silex,' y a pris les fornïes arrondies etnbsp;mammelonne'es de la chalcëdoine.
Le n.“ 26 est le re'sultat d’une experience de cbaleur et de compression faite, le 22nbsp;juillet i8o5 , avec un peu de carbonatenbsp;de chaux pur, pre'parë par M.' Hatchett.nbsp;Le carbonate étoit renferme' dans un. petit
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tube de platlne , et mis aiasi a 1’abri de tout melange.
Le n.“ 27 ofFre Ie résukat d’une expe'-liencefaite aussi dans le platine, avec un fragment de coquiilage. On en reconnoitnbsp;la forme , quoiqu’il solt verni par unenbsp;demi-fusion. On voit sur le même supportnbsp;une goutte , en forme de perle , formeenbsp;par la fusion entière de Fun des fragmens ;nbsp;et une portion d’un coquiilage de mêmenbsp;espèce dans son e'lat naturel, est mise anbsp;cóte, pour qu’on puisse raieux appre'ciernbsp;par la comparaison les cbangeinens aux-^nbsp;quels 1’expêrience a donné lieu.
Le n.“ 28 est un êckaiitillon de houille artiflcielle , faite avec de la corne. II senbsp;presente sous la forrne d’une substancenbsp;d’un noir brillant qui ressemble exac-tement a de la poix ou a de la cire noirenbsp;a cacheter. La terape'rature de 1’expé-rience êtoit seulement le rouge obscur;nbsp;et la compression a laissê êcbapper quel-ques-unes des parties volatiles , et en anbsp;retenu d’autres. II a ainsi acquis la couleurnbsp;noire du jayet, et a conserve son inflam-mabilité ; il brule d’une flamme brillanie.
Le 11.“ 2g est aussi tiré d’uue matière animale , la flanelle. Dans cette experience rien, a ce qu’il paroit, n’a echappe',nbsp;soit que la chaleur fut moindre , ou que
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rapparell fut plus exactement fermë. II s’en est suivi, que la couleur primitive anbsp;beaucoup moins change* elle a seulementnbsp;passé au jauue rougeatre ; la raatière s’estnbsp;fondue , el elle a pris du poli en se mou-lant sur Ie verre dans lequel elle a éténbsp;pressée. Ce lésultat ressemble unpeu a lanbsp;substance décrile par M/ Hatchett, sousnbsp;Ie nom de retinasphaUum.
Le n.° 5o est un morceau de bols par-tiellernenl convert! en houille par la chaleur et la compression. Cette substance ressemble tout-a-fait a la poix dansnbsp;quelques endroits , et elle est lemplienbsp;de cavités, ou bulles assez grosses etnbsp;brillantes; dans d’autres , on peut encorenbsp;reconnoitre distinctement les fibres dunbsp;bois. Le tout est noir comme du jayet,nbsp;et brule d’une flamme brillante.
Le n.quot; 21 est un échautillon de cette substance ressemblant a de la laine , qui ,nbsp;dans plusieurs des experiences, s’est foi’niéenbsp;par la transudation du métal fusible, aunbsp;travers des gercures des canons de Ier. Lenbsp;inétal jalllissoit assez loin, a l’état liquide,nbsp;et se déposoit en filamens sur les substances solides qu’il rencontroit.
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