Rapport sor lo question espagnole
de l'ancien Ministre M. Daniel Mayer
devant la Commission oes Mires Etrangères do l'Assemblée nationale
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La doctrine des Nations Unies
sur le régime franquiste La proposition de résolution présentée
par M. Legendre et un certain nombre de membres de l'Assemblée Nationale, et ainsi rédigée : « L'Assemblée Nationale invite Je Gouvernement à renouer immédiatement des relations diplomatiques normales avec l'Espagne » est parfaitement recevable du point de vue légal et en fonction des réso- lutions adoptées par l'Assemblée des Na- tions Unies. TouteTois, une erreur s'est introduite
dans l'exposé des motifs de cette propo- sition de résolution. Ses signataires écri- vent, en effet, que l'Assemblée Générale des Nations Unies vient, par 38 voix contre 10 et 12 abstentions, de voter une résolu- tion « invitant » les Etats membres à en- voyer des ambassadeurs et des ministree plénipotentiaires à Madrid et à admettre l'Espagne dans les institutions spécialisées de l'O.N.U. En réalité, il ne s'agit pas d'une invita-
tion, ni même d'une recommandation, com- me il est indiqué plus loin. Voici en fait comment se pose le problème : Le 8 février 1946, le Bureau décida de
recommander à l'Assemblée Générale d'ins- crire à l'ordre du jour un projet de réso- lution soumis par »le représentant du Pana- ma, au sujet des relations des Membres des Nations Unies avec l'Espagne. Sur la sug- gestion du représentant dee Etats-Unis, ap- puyé par les représentants de l'U.R.S.S. et du Venezuela, le Bureau décida de recom- mander l'Assemblée Générale de procéder à l'examen de ce projet, sans le renvoyer à une Commission. Voici le texte de la résolution : « 1. -— L'Assemblée Générale rappelle
que la conférence de San Francisco a adop- té une résolution aux termes de laquelle le paragraphe 2 de l'article 4 du chapitre II de la Charte des Nations Unies ne pourra s'appliquer à das Etats dont les régimes ont été installés avec l'aide des forces militai- res des pays qui ont lutté contre les Na- tions Unies tant que ces régimes seront au pouvoir. « 2. — L'Assemblée Générale rappelle
que, à la Conférenée de Potsdam, les gou- vernements du Royaume-Uni, des Etats- Unis d'Amérique et de l'Union soviétique, ont déclaré qu'ils n'appuieraient pas une demande d'admission aux Nations Unies du présent gouvernement espagnol, « lequel, fondé avec l'appui des puissances de l'Axe, ne possède pas, en raison de ses origines, de sa nature, de ses antécédants et de son étroite association avec les états agres- seurs, les titres nécessaires pour justifier son admission. « 3. — L'Assemblée Générale, faisant
siennes ces deux déclarations, recommande aux Membres des Nations Unies de se con- former à la lettre et à l'esprit de ces décla- rations dans la conduite de leurs futures relations avec l'Espagne. » Au cours de la discussion qui eut lieu
le 9 février 1946 à la vingt-sixième séance plénière de l'Assemblée Générale, les repré- sentants des Etats-Unis, de la France, de la Norvège, du Royaume-Uni, de l'Uru- guay, du Venezuela, de la Yougoslavie, parlèrent en faveur de la résolution. Le représentant de la Tchécoslovaquie estima que les différents Membres des Nations Unies devaient tirer, de la résolution pro- posee, ■ les conséquences qui s'imposaient dans leurs relations avec l'Espagne et soutenir les Républicains espagnols. Le re- présentant du Mexique declara que son gouvernement, en tant que siège du gou- vernement républicain espagnol, en exil, était moralement lié à la cause de l'Espa- gne républicaine, et que son pays, eans chercher à s'immiscer dans les affaires in- térieures de l'Espagne, demandait cepen- dant aux Membres des Nations Unies de s'abstenir d'entretenir des relations diplo- matiques avec le régime illégal du Général Franco. Le représentant de la République socialiste soviétique de Biélorussie attira l'attention de l'Assamblée Générale sur le fait que son pays était effectivement en guerre avec l'Espagne du fait qu'une divi- sion espagnole avait combattu, aux côtés de l'Allemagne, sur le front de l'Est. L'Assemblée Générale adopta cette réso-
lution par 45 voix contre 2. Enfin, le 12 décembre 1946, la résolution
suivante, qui est l'élément principal dans la position que devaient avoir ensuite les Nations participantes, a été adoptée : « A San-Francisco, à Potsdam et à Lon-
dres, les peuples des Nations Unies ont |
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SUR la proposition de résolution formulée par le député M. Legendre et
quelques autres membres de l'Assemblée Nationale, tendant à inviter le Gouvernement à renouer des relations diplomatiques normales avec l'Espagne, le député M. Daniel Mayer, ancien Ministre, a présenté un rap- port du plus haut intérêt et d'une sereine objectivité. L'Association des Amis de la République Espagnole croit faire son devoir en diffusant ce magnifique document, rendant ainsi, service à l'opinion mondiale souvent victime d'une propagande mensongère. |
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1. •— d'abroger la clause de la résolu-
tion 39 (I) adoptée le 12 décembre 1946 par l'Assemblée Générale, aux termes de laquelle l'Assemblée recommandait aux Etats Membres de rappeler de Madrid leurs ambassadeurs et ministres ; 2. — d'abroger la recommandation visant
à empêcher l'Espagne d'adhérer à des ins- titutions internationales établies par les Nations Unies ou reliées à l'Organisation, recommandation qui figure dans la même résolution adoptée par l'Assemblée Géné- rale en 1946 et relative aux relations entre les membres des Nations Unies et l'Espa- gne. » On- le voit, il s'agit, exclusivement,
d'abroger les paragraphes de la résolution du 12 décembre 1946 recommandant le re- trait des ambassadeurs et empêchant l'Es- pagne d'adhérer aux organismes interna- tionaux. Tous les autres paragraphes, y compris la constatation que le régime fran- quiste est un régime fasciste, qu'il a fait le jeu des puissances de l'Axe, et le con- damnant pour ces deux raisons principales, demeurent valables. Illégitimité du Gouvernement
fasciste espagnol Il est sans doute exact que l'assimilation
pure et simple au national-socialisme est une exagération. En particulier, Franco ne réclame pas le leading européen pour l'Es- pagne. H ne croit pas à la supériorité d'une race sur une autre., Il ne désire pas que les autres nations soient serves à l'égard de l'Etat espagnol. Cependant, son régime est bien un régime de type fasciste. Tout d'abord, le gouvernement de Franco
est illégitime. Au lendemain des élections aux Cortès, la majorité, située à gauche, comprenait seulement 16 communistes, So
socialistes, 163 républicains, soit 269 dépu- tés, contre 142 des partis de droite. Ainsi que le rappelait dans une émouvante con- férence, salle Pleyel, le chef du gouverne- ment républicain espagnol, Don Alvaro de Albornoz, « pas une minute il ne vient à l'esprit de la droite de contester la légi- timité des Cortès et la preuve en est qu'elle accepte les représentations qui lui reviennent au Bureau de la Chambre. Tou- tes les libertés publiques et tous les droits privés se trouvent garantis par les lois et les tribunaux sans que le Pouvoir exécutif dépasse le moins du monde les limites de sa légitime activité. La liberté de presse est absolue et permet aux adversaires du régime non seulement la critique nécessaire au fonctionnement de l'opposition constitu- tionnelle, mais encore l'attaque immodérée où se confondent liberté et licence et où rivalisent injure et calomnie. Le droit d'as- sociation est si scrupuleusement respecté par tous les organismes gouvernementaux que même les cercles où l'on conspire con- tre la République échappent à tout con- trôle. Il existe une liberté de tribune illi- mitée... » L'insurrection nationale n'est « le plus
sacré des devoirs » qu'au cas où ces liber- tés ne sont pas respectées. Elles l'étaient. Au contraire, le régime qu'on a substitué
à la République est caractérisé par la con- centration des pouvoirs politiques en la personne du général Francisco Franco, Caudillo, chef de l'Etat, chef du Gouver- nement, chef du parti unique de la pha- lange traditionnaliste espagnole, généralis- sime des Armées. « Le chef assume, en toute plénitude, l'autorité la plus absolue. Le chef en répond devant Dieu et devant l'Histoire. » (Statuts de la Phalange.) Les Cortès, créées par la loi de juillet
1942, comptent 466 membres. Une cinquan- taine sont nommés par le Caudillo. Les autres sont des membres de droit (hauts fonctionnaires, chefs du syndicat unique, etc..) mais leur désignation a générale- ment dépendu de l'Etat ou du parti unique, la Phalange. Organisme purement consultatif, les Cor-
tès franquistes ne jouent pratiquement au- cun rôle (depuis le début de Tannée 1949, ils ont été réunis une seule journée, pour entendre un discours du général Franco). Parti unique, la Phalange est « la disci-
pline par laquelle le peuple, uni dans l'or- dre, monte à l'Etat (art. I des statuts). Les organismes directeurs (Junta politi-
que et Conseil national) sont, en grande partie, nommés par le Caudillo, chef de la Phalange, ou désignés en raison de leurs postes, attribués aussi sur nomination du Caudillo. Toute activité politique distincte de celle
de la Phalange est interdite. Les trans- |
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condamné le régime de Franco existant en
Espagne et décidé qu'aussi longtemps que ce régime subsistera, l'Espagne ne pourra être admise comme Membre des Nations Unies. « L'Assemblée Générale, dans sa résolu-
tion du 9 février 1946, a recommandé aux Membres des Nations Unies de se confor- mer à la lettre et à l'esprit des déclarations de San-Francieco et de Potsdam. « Les peuples des Nations Unies assurent
la nation espagnole de leur sympathie constante et de l'accueil chaleureux qu'elle recevra lorsque les circonstances lui per- mettront d'être admise dans T'Organisation des Nations Unies. « L'Assemblée Générale rappelle qu'en
mai et juin 1946, le Conseil de sécurité a procédé à une étude des mesures que les Nations Unies pourraient prendre ultérieu- rement à cet égard. Le Sous-comité du Conseil de sécurité chargé de cette étude a conclu unanimement : a) par son origine, sa nature, sa struc-
ture et son comportement général, le ré- gime franquiste est un régime fasciste cal- qué sur l'Allemagne nazie de Hitler et l'Italie fasciste de Mussolini et institué en grarrie partie grâce à leur aide ; b) Au cours de la lutte prolongée .menée
par les Nations Unies contre Hitler et Mus- solini, Franco, en dépit des protestations réitérées des Alliés, a fourni une aide très importante aux puissances ennemies. Tout d'abord, par exemple, de 1941 à 1945, la division bleue d'infanterie, la Légion espa- gnole des volontaires et l'escadrille Salva- dore ont combattu contre la Russie sovié- tique sur le front de l'Europe orientale. En second lieu, en été 1940, l'Espagne a pris Tanger en violation du statut inter- national de cette ville et, du fait qu"elle entretenait une armée dans le Maroc espa- gnol, elle immobilisait des effectifs consi- dérables de troupes alliées en Afrique du Nord ; cTDes documents irréfutables établissent
que Franco a été coupable, à côté de Hitler et de Mussolini, d'avoir fomenté la guerre contre les pays qui, au cours de la guerre mondiale, se sont finalemest associés eous le nom de Nations Unies. Il a été prévu, dans le plan de cette conspiration, que la participation intégrale de Franco aux opé- rations de guerre serait différée jusqu'à un moment à déterminer d'un commun accord. « L'Assemblée Générale,
« convaincue que le Gouvernement fas-
ciste de Franco en Espagne, qui a été im- posé par la force au peuple espagnol, avec l'appui des puissances de l'Axe, et qui a fourni une aide matérielle aux puissances de l'Axe dans la guerre, ne représente pas le peuple espagnol et rend impossible, tant qu'il restera au pouvoir en Espagne, la par- ticipation du peuple espagnol aux affaires internationales avec les autres peuples des Nations Unies ; « recommande que l'on empêche le gou-
vernement espagnol franquiste d'adhérer à des institutions internationales établies par les Nations Unies ou reliées à l'Organisa- tion et de participer aux conférences ou autres activités qui peuvent être organisées par les Nations Unies ou par les institu- tions précitées, jusqu'à la formation, en Espagne, d'un gouvernement nouveau et acceptable. « L'Assamblée Générale,
« désirant, en outre, que tous les peuples
pacifiques, y compris le peuple espagnol, participent à la communauté des nations ; « recommande que, si dans un délai rai-
sonnable, il n'est pas établi un gouverne- ment tenant son autorité du consentement des citoyens, qui s'engage à respecter la liberté de parole, de culte et de réunion, et à organiser sans délai des é'ections par lesquelles le peuple espagnol, libéré de tou- te contrainte ou intimidation, et sans con- sidération de partis, puisse exprimer sa volonté, le Conseil de sécurité étudie les mesures adéquates à prendre pour remé- dier à cette situation ; « recommande, dès maintenant, à tous
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les membres des Nations Unies de rappeler
de Madrid les ambassadeurs et ministres plénipotentiaires qu'ils y ont accrédités. « L'Assemblée Générale recommande en
outre aux Etats membres de faire rapport au Secrétaire général et à la prochaine as- semblée sur les mesures qu'ils auront pri- ses en exécution de la présente recomman- dation. » En fonction de ce dernier paragraphe,
on apprenait qu'au cours de l'année 1947, quatre Etats firent connaître au Secrétaire général qu'ils avaient rappelé les ambassa- ' deurs et lee ministres qu'ils avaient en Espagne ; dix-huit Etats déclarèrent qu"ils n'avaient dans ce pays ni ambassadeurs ni ministres ; trente firent connaître qu'ils n'avaient aucune relation diplomatique avec le gouvernement de Franco ; enfin, un |
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Franco-Hitler (Bendaye, 1942)
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Etat fit savoir q'il adhérait à la résolution.
Un autre-Etat se contenta d'accuser récep- tion du télégramme du Secrétaire général au sujet de la résolution de l'Assemblée. Au cours de sa session de 1947, l'Assem-
blée Générale rappela les mesures prises par les Etats membres pour se conformer à sa résolution de 1946 et exprima son as- surance que le Conseil de sécurité s'acquit- terait des responsabilités qui lui incombent en vertu de la Charte aussitôt qu'ils con- sidérerait que la situation concernant l'Es- pagne l'exigerait. La résolution qui a semblé motiver la
proposition de résolution de M. Legendre a été adoptée par l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations Unies le 4 no- vembre 1950. En voici le texte : « L'Assemblée Générale,
« considérant qu'elle a adopté en 1946,
au cours de la deuxième partie de sa pre- mière session, plusieurs recommandations au sujet de l'Espagne, dont l'une visait à empêcher l'Espagne d'adhérer à des institu- tions internationales établies par les Na- tions Unies ou reliées à l'Organisation, et dont une - autre recommandait aux Etats Membres de rappeler de Madrid leurs am- bassadeurs et ministres. « que l'établissement de. relations diplo-
matiques et l'échange d'ambassadeurs et de ministres avec un gouvernement n'im- pliquent aucun jugement sur la politique intérieure de ce gouvernement, « que les istitutions spécialisées des
Nations Unies ont un caractère technique et, en grande partie, non po itique, qu'elles ont été créées pour servir les peuples de tous les pays et qu'en conséquence elles doivent être libres de décider d'elles-mêmes s'il est de l'intérêt de leurs travaux que l'Espagne y participe, « décide :
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générale des prisons, parues dans la presse
franquiste. J'ai également la liste nominative des
313 anti-franquistes identifiés qui ont été également fusillés ou assassinés pendant les seules années 1948, 1949 et 1950, c'est- à-dire les plus récentes. Une émouvante photographie, marquant le front du chris- tianisme et du socialisme contre Franco, montre des prêtres et des religieuses em- prisonnées à Carmona, province de Seville, entourant mon camarade BESTEIRO, an- cien Président des Cortes, dans la cour de cette prison où il devait mourir. J'ai enfin la liste nominative des 466
membres du clergé basque fusillés, empri- sonnés ou bannis par les autorités du gé- néral Franco à la fin des hostilités, dans le seul pays basque, et de ceux qui se sont exilée pour échapper à la répression. Le régime de Franco
et les Gouvernements de l'Europe Orientale On a fait, dans la polémique qui a pré-
cédé le dépôt et l'exposé du rapport, une assimilation entre le régime franquiste et celui qui sévit dans certains pays de l'Eu- rope orientale. Il est exact qu'une certaine analogie n'est pas invraisemblable, et le socialiste que je suis dénoncerait avec la même vigueur et la même sincérité les faits que je eignale ici, quel que soit le * pays où ils se déroulent. Toutefois, quatre arguments, notamment,
les différencient : a) une résolution de l'O.N.U. condamne
le régime franquiste ; il n'en est pas de même du régime soviétique ; b) cette résolution a recommandé le re-
trait des ambassadeurs à Madrid ; il n'en est pas de même pour Moscou ou les capi- tales des pays satellites ; c) il s'agit, actuellement, à l'égard de
l'Espagne franquiste, de désigner un nou- vel ambassadeur, de revenir symbolique- ment sur un état de fait, d'en consacrer non moins symboliquement un autre ; il n'en sera pas de même pour la Russie et je n'ai entendu personne réclamer dans l'opinion publique le retrait des représen- tants de la France dans aucun pays situé au delà du rideau de fer ; d)~i] est impossible, en tout cas, depuis
1941, d'établir la moindre analogie entre l'attitude espagnole et l'attitude soviétique dant le conflit international qui a abouti à la chute de Hitler. Franco et l'Axe
Rappelons par quelques faits l'attitude
de Franco à l'égard des Alliés : Dans une lettre adressée par Hitler à
Franco, le 6 février 1941, le dictateur alle- mand rappelle au dictateur espagnol : Nous étions tombés d'accord, à notre ren- contre, sur le fait que l'Espagne se déclare prête à signer le pacte des trois puissances 'et à entrer en guerre. Dans la fixation de la date, nous n'avons jamais parlé d'avenir très lointain, mais c'était au bout d'une période extrêmement brève que vous pen- siez, Caudillo, pouvoir prendre les diverses mesures économiques utiles à votre pays. » Dans le même document, Hitler poursuit :
« L'entrée de l'Espagne dans cette lutte n'a pas été envisagée au bénéfice exclusif des intérêts allemands et italiens. L'Espa- gne elle-même a présenté de très importan- tes revendications territoriales, pour la réa- lisation desquelles le Duce et moi-même nous sommes d'accord, dans la mesure con- ciliable avec une nouvelle ordonnance des positions coloniales de l'Europe en Afri- que. » 'Vingt jours après, le 26 février, le géné-
ral Franco répondait à Hitler. Il s'expri- mait notamment ainsi : « Vous ne devez absolument pas douter de mon absolu loya- lisme à l'égard de cette conception politique et de la réalisation de la fusion de notre avenir national avec celui de l'Allemagne et de l'Italie. C'est avec cette même loyauté que je vous ai, depuis le début de nos négociations, exposé clairement notre si- tuation économique qui constitue l'unique raison pour laquelle il ne nous a pas été possible, jusqu'à présent, de fixer la date de l'entrée en guerre de l'Espagne. » - Si l'on veut des détails sur les préten-
tions espagnoles, ce sont les « archives se- crètes » du Comte Ciano, publiées aux Edi- tions Pion, qui nous les fournissent. On lit, en effet, page 393, comme conditions posées par Franco en 1940 pour entrer en guerre contre l'Angleterre : « Franco s'étai montré enclin à entrer
en guerre dès le mois de juin, au moment de l'écroulement de la France. Le 8 août, l'ambassadeur allemand à Madrid informait Berlin que Franco était toujours du même avis, mais formulait plusieurs demandes. En premier lieu, l'assurance que Gibraltar, le Maroc français, la partie de l'Algérie colonisée et habitée surtout par des Espa- gnols (Oran) reviendraient à l'Espagne, avec un agrandissement des territoires du Rio de Oro et des colonies du Golfe de Guinée... » Et, page 402, ce compte rendu de l'entre-
vue du Duce avec le Fiihrer en présence du ministre du Reich, von Ribbentrop, et du Comte Ciano : « ...Hitler résume brièvement la marche
de ses pourparlers avec Serrano et parle du protocole proposé par les Espagnols, d'après lequel l'Allemagne devait s'engager à de larges ravitaillements à l'Espagne contre la promesse d'une intervention espa- gnole, dès que les préparatifs militaires se- |
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les plus distingués de ce genre d'interro-
gatoire ont reçu les surnoms de David et d'Arias, qui ne sont pas près d'être ou- bliés... » Un grand nombre de victimes ont été,
naturellement, dénombrées. Je ne donnerai la liste nominative que des parlementaires et des journalistes. Cinquante-cinq parle- mentaires ont été fusillés, dont voici la sanglante enumeration : — 1 de la Gauche catalane :
José SUNYOL GARRIGA — 4 communistes :
Cayetano BOLIVAR Bautista GARCES Daniel ORTEGA Eduardo SUAREZ MORALES
— 5 de l'Union Républicaine :
Luis BARRENA Ricardo CORRO MONCHO José GONZALEZ Y FERNANDEZ
BANDERA
Gabriel GONZALEZ TALTABULL José MIÑONES — 13 de la Gauche Républicaine :
Francisco AGUADO DE MIGUEL
Francisco CASAS SALA Eliseo CUADRADO GARCIA José Maria DIAZ VILLAMIL Eliseo GOMEZ SERRANO Manuel MUÑOZ MARTINEZ José PALANCO ROMERO Juan PESET Casto PRIETO CARRASCO
Luis RODRIGUEZ FIGUEROA Miguel RODRIGUEN MOLINA Gregorio VILATELA — 30 Socialistes :
Antonio ACUNA CASBALLAR
Graciano ANTUNA ALVAREZ José ANDRES MANSO Manuel BARRIOS JIMÉNEZ Rafael BERMUDO ARDURA Antonio BILBATUA ZUBELDIA Antonio BUJALANCE LOPEZ Rafael CALVO CUADRADO Victor Adolfo CARRETERO RODRI- GUEZ Manuel CASTRO MOLINA Nicolas de PABLO Luis DORADO LUQUE Isidro ESCANDELL UBEDA Ernesto FERNANDEZ JIMENEZ Higinio GRANADO VALDIVIA Juan GUTIERREZ PIETRO Federico LANDROVE LOPEZ José LOPEZ QUERO Juan LOZANO RUIZ José MAESO SAN JOSE Antonio MARTÍN GARCIA Vicente MARTIN ROMERA Francisco MENOYO BAÑOS Manuel MOLINA CONEJERO José MOYA NAVARRO Alejandro PERIS CARUANA Carlos RUBIERA . Luis RUFILANCHAS SALCEDO Miguel VILLALTA Ricardo ZABALZA ELORGA —■ soit 53 députés, auxquels il convient d'ajouter : — Lluis COMPANYS JOVER. Député
aux Cortés et Président du Gouverne- ment autonome de Catalogne (Gau- che cataalane), — Julian ZUGAZAGOITIA, Député aux
Cortès et ancien ministre (socialiste), tous deux arrêtés en 1940 par des forma-
tions de la Phalange espagnole avec l'in- tervention de la Gestapo, dans la zone d'oc- cupation allemande en France, où ils se trouvaient en qualité de réfugiés politiques, conduits en Espagne, condamnés à mort et fusillés. Devaient d'ailleurs subir le même sort :
—• Juan PEYRO, Ancien Ministre (Con- fédération Nationale du Travail), — Francisco CRUZ SALIDO, Ancien di-
recteur du journal « El socialista ». Sont, en outre, décédés dans les prisons
espagnoles : — Julian BESTEIRO FERNANDEZ,
Professeur à l'Université de Madrid, Ancien Président des Cortès de la République ( socialiste ). — Luis LUCIA LUCIA, Député aux
Cortès et ancien Ministre appartenant à la Démocratie chrétienne espagnole. Voici enfin les noms des 39 journalistes
espagnols fusillés ou morts en Espagne à la suite des persécutions : — Manuel ALVAR,
Mauro BAJATIERRA (assassiné chez lui par la Phalange), Eduardo BARRIOBERO (soumis au garrot), BENIGNO BEJARA- NO, Javier BUENO (pendu), José BUILL, « BLUFF », Mariano CABRUJA, Carrasco DE LA RUBIA, José CLARAMUNT, Ma- nuel CIGES APARICIO, Isidro ESCAN- DELL, José ESCOFET (suicidé), Victor GABIRONDO, Antonio GAYA, Julio GI- MÉNEZ, Angel GUZMAN, Angel GUIJA- RRO, Eduardo DE HARO, Miguel HER- NANDEZ (mort en prison), Antonio DE HOYOS Y VINENT MARQUES DE HO- YOS, Manuel LUSTRES (traîné dans les rues), Vicente MARCO MIRANDA (dispa- ru), Federico MORENA, Gabriel OLIVER, Carlos RAHOLA, Constancio RUTZ CAR- NERO (assassiné chez lui par la Phalan- ge), J. REQUEJO, F. SANCHEZ MON- REAL, Vicente SIMON, J. SUNYOL Y GARRIGA, Esteban URQUIAZU, Joaquin VILA VISA, P. VENTURA VIRGILI, Anastasio VITOIRIA GARCIA, Augusto VIVERO, ZAFRILLA. Je possède également le détail par zones
pénitentiaires et par sexe des 89.000 pri- sionniers politiques actuellement incarcérés ou soumis au travail forcé. Ces chiffres sont tirés des déclarations de la Direction |
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raient terminés. Toutefois, il n'a pas été
demandé que du ravitaillement, mais aussi la cession à l'Espagne de Gibraltar et du Maroc français, d'Orari compris jusqu'au Cap Blanc. A ce moment, le Fiihrer sou- ligne, au préalable, que l'Allemagne reven- dique un morceau de la Côte marocaine comme point d'appui de son propre com- merce. Cela pourrait être Casablanca ou Agadir. Comme le Reich retrouvera ses colonies, et constituera un Empire dans l'Afrique occidentale, il a besoin de pos- séder une base intermédiaire. Mais à part cela, Hitler craint que l'engagement de cessions territoriales de pareille nature à l'Espagne soit susceptible de déterminer deux réactions : en premier lieu une occu- pation anglaise des bases espagnoles des Canaries et, en second lieu, l'adhésion de l'Empire français d'Afrique du Nord au mouvement de Gaulle. Cela serait grave et obligerait l'Axe à étendre ses fronts d'opé- ration. » Les revendications franquistes
sur des territoires français -M. Charles Roux, dans « Cinq mois tra-
giques aux Affaires étrangères (21 mai- ler nov. 1940) », publié à Paris, librairie Pion, confirme (page 224) : ~« ...Je n'ai jamais douté que le vacarme
de presse et de radio déchaîné au delà des Pyrénées pour revendiquer le Maroc et l'Oranie ne fût à la fois, en effet, de la propagande allemande en Espagne et un gage donné à l'Allemagne par le gouver- nement de Franco. » Enfin, dans un document officiel « The
Spanish Government and the axis », publié en mars 1946 par le Département d'Etat des Etats-Unis d'Amérique, sous le titre : « Memorandum de l'ambassadeur allemand à Madrid », on retrouve les mêmes rensei- gnements : « Berlin, 8 August 1940,
« Operation : Gibraltar.
« Conditions for Spain's entry into the
war. « Fulfilment of a set of national terri-
torial demands : Gibraltar, French Marro- cco, that part of Algeria colonized and predominatly inhabited by Spaniards (Oran) and further the enlargement of Rio de Oro and of the colonies in the Gulf of Guinea. » Quelle est maintenant la position du ré-
gime de Franco à l'égard de la France ? Passons rapidement sur les messes offi-
cielles et solennelles qui commémorent, dans la péninsule, la mort de ceux qu'on appelle les « martyrs de Nuremberg », c'est-à-dire les Criminels de guerre jugés à Nuremberg ». Quelques faits :
Le 2 mai était, 'raguère, en Espagne,
l'anniversaire du soulèvement contre Napo- léon. Cette fête nationale a été supprimée par la République parce qu'elle avait un caractère anti-français. Franco l'a rétablie. A la pointe de Graves, alors que, parmi
les F.F.I., se battaient le Bataillon « Liber- tad » et la brigade « Basque » contre les Allemands, ceux-ci étaient ravitaillés par des avisos partis des bases franquistes. C'est symboliquement que l'occupation de
Tanger — contre le statut international de la ville ;— par les troupes espagnoles s'est déroulée le 13 juin 1940, jour de l'entrée des Allemands à Paris. Les Français qui ne pouvaient pas avoir
de faux-papiers canadiens ou anglais, par exemple, étaient impitoyablement gardés durant la guerre dans le camp de Miranda et ne pouvaient rejoindre les forces fran- çaises libres. Enfin, plus récemment, l'extradition des
assassins de Marx Dormoy a été refusée par le gouvernement de Madrid. S'agit-il maintenant de connaître l'état
d'esprit créé par la presse à l'égard de la France ? Le 14-4-47, les journaux espagnols an-
nonçaient l'arrestation, au Lycée français de Madrid, de trois surveillants espagnols membres d'une organisation universitaire clandestine. Ci-dessous, quelques titres : « Le Lycée français de Madrid, centre
d'activités clandestines. » « La police y a découvert des bombes,
des pétards et des documents subversifs (« Madrid », 14-4-47). » « Trois professeurs du Lycée français de
Madrid responsables de manèges de carac- tère subversif (« Ya », 14-4-47). » « On découvre un dépôt de propagande
subversive et des munitions au Lycée fran- çais (« Pueblo », 14-4-47). » Les journaux espagnols ne se font pas
faute de tenir leurs lecteurs au courant des scandales de la vie intérieure française. Voici les titrs : «" La politique obscène. Inflation de scan-
dale et inflation monétaire ( « Pueblo », 3- 4-47). » « En France, chaque nouveau scandale
devient une arme politique (« Madrid », 3-4-47). » Haine franquiste contre
la France Après avoir parlé de l'immoralité en Eu-
rope, « Arriba » (13-6-46) poursuit en ces termes : « Approchons-nous maintenant de la
France avec toutes les précautions neces- saires — qui ne seront jamais suffisan- tes — et laissons de côté un reportage photographique — « d'un réalisme atro- ce », dit Combat — pubJ'4 par l'hebdoma- |
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gressions sont rigoureusement poursuivies
devant les tribunaux militaires (délit de rebellion). « Lia « communauté nationale syndica-
liste » est le syndicat unique et obligatoire dans le cadre de la Phalange. Les chefs des syndicats de chaque branche de produc- tion sont nommés par le Gouvernement. La Phalange contrôle l'ensemble de la
presse (les installations, le matériel en sont devenus sa propriété) qui est, en outre, soumise à la censure préalable. Son organe officiel est « Arriba ». Un catéchisme actuellement utilisé dans
toute l'Espagne pour l'initiation catholique, « le nouveau Ripalda », est pariculièrement symptômatique s'il s'agit de savoir ce que l'on veut apprendre aux enfants en ce qui concerne les notions de liberté. Qu'on en juge par ces quelques extraits : Question : Que signifie la liberté de la
presse ? Réponse : Le droit d'imprimer et de pu-
blier sans censure préalable toutes sortes d'opinions, quelque absurdes et corruptrices qu'elles puissent être. Question : Le Gouvernement doit-il sup-
primer cette liberté par le moyen de la censure ? Réponse : Evidemment, oui.
Question : Est-ce un péché grave que de
s'abonner à un périodique libéral ? Réponse : Oui, parce que c'est consacrer
son argent au mal, placer son 'espérance dans le désordre et donner aux autres un mauvais exemple. Question: Y a-t-il d'autres libertés né-
fastes ? Réponse : Oui. Liberté d'enseignement,
liberté de propagande, liberté de réunion. Question : Pourquoi ces libertés sont-elles
néfastes ? Réponse : Parce qu'elles permettent d'en-
seigner l'erreur, de propager le vice, et de comploter contre l'Eglise. L'organisation de la police
et la repression En ce qui concerne le régime intérieur,
il est bon de lire, ou de relire, ces extraits du livre « L'Espagne de Franco », par Emmet John Hugues, chargé du service de presse et d'information à l'Ambassade des Etats-Unis à Madrid. (Ce livre a été publié aux Etats-Unis sous le titre : « Report from Spain ».) : (Page 184) « ...Le gouvernement 'espa-
gnol considère la suppression brutale de toute opposition comme une de ses fonc- tions normales et essentielles. Cette convic- tion est d'ailleurs la base de la Loi des Responsabilités politiques du 9 février 1939. Après un préambule consacré à de longs éloges de sa propre modération, cette loi explique : « Les offenses retenues sont tous les actes subversifs commis entre le 1er octobre 1934 et le 18 juillet 1936, ainsi que tous les actes d'opposition au Gouverne- ment nationaliste postérieur à cette der- nière date. Les omissions graves sont assi- milées aux actes subversifs ». Il n'y a ainsi pas moins de dix-sept catégories d'actes reprehensibles, depuis l'opposition délibérée au Mouvement jusqu'au vaste domaine des « actes ayant contribué à entretenir l'anar- chie qui prévalait avant le soulèvement na- tionaliste ». Les peines prévues sont la mort, la prison, la déportation, la privation des droits civiques, les amendes, à la dis- crétion de la Cour nationale des Responsa- bilités politiques et des lois militaires en vigueur. » (page 189) « ...La police agit de multi-
ples façons contre les « indésirables poli- tiques ». Fidèle aux méthodes nazies, elle exerce*une- surveillance vigilante sur tous les « ennemis de l'Etat » présumés qui ne sont pas sous les verrous. Elle y ajoute d'incessantes expéditions dans les bars et les cafés des quartiers populeux des gran- des villes. Ses agents entrent brusquement, examinant les papiers de tous les consom- mateurs et « embarquent » ceux dont les antécédents politiques ne leur paraissent pas satisfaisants, ou simplement dont la physionomie et le comportement ne leur plaisent pas. Il ne s'agit pas tant, dans ces expéditions, de mettre la main sur telle ou telle individualité « dangereuse » que de rappeler aux masses que la police est vigilante, qu'elle peut frapper partout, à tout moment. « Une fois arrêtée, la victime se trouve
aux prises avec une procédure qui, tout en la privant des recours les plus élémen- taires et en comportant parfois de cruelles tortures, la désespère par son infinie com- plexité, jusqu'à lui donner le sentiment d'être perdue dans un labyrinthe, dont elle ne sortira jamais...» (page 191) « ...L'interrogatoire commen-
ce dans les ving-quatre heures qui suivent l'arrivée et s'accompagne quand c'est nécessaire, d'une variété de traitements propres à susciter les « aveux ». L'arra- chage des ongles des mains et des pieds est généralement le premier utilisé, car il est considéré comme l'un des moins con- vaincants. Vient ensuite le travail des yeux ît des parties génitales, qui comporte tou- tes sortes de raffinements. Pour les fem- mes, on s'attaque, suivant les meilleures .raditions médiévales, aux organes les plus .sensibles. Dans les affaires importantes, on recourt à un traitement au gaz assez coû- teux, ou bien on fait passer dans les corps des détenus un courant électrique de faible voltage. Tout cela n'exclut pas, bien enten- du, l'utilisation des lanières de cuir, où des lourds brodequins qui martèlent le prison- nier étendu sur le sol. Deux des spécialistes |
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comme supérieur à l'occupant. En outre,
les Allemands n'admettront jamais qu'ils ont été vaicus par les Français... On peut affirmer qu'au début de la troisième année d'occupation, le vainqueur est jugé par le vaincu avec une sorte de pitié mêlée d'un sentiment de supériorité auquel ne manque pas une certaine dose d'affection... Mais cette affection ne serait-elle pas, par ha- sard, une conséquence du sentiment de supériorité ? Les miliciens français
collaborateurs der journaux
espagnols antifrançais
« Madrid » publiait, les 11 et 12 mars
1949, deux articles particulièrement odieux contre la Résistance de l'ancien chef mili- cien Maurice Ivan Sicard. Ces articles pu- bliés sous le titre « La vérité sur la Libé- ration de la France » ont pour but non seulement de discréditer entièrement le rôle joué par la Résistance dans la libération de la France, mais encore de rendre la Résistance française responsable des atro- cités allemandes dp Tulle et d'Oradour-sur- Glane. L'ancien milicien présente les ac- tions terrorristes allemandes comme repré- sailles des atrocités commises par la popu- lation française sur les soldats allemands, La population féminine d'Oradour aurait, notamment, crevé les yeux de ces soldats. Les véritables chefs de la Résistance fran- çaise, du C.N.R., des F.T.P. et des F.F.I. étaient, selon lui, des officiers russes dont il cite les noms. La conclusion est que la Résistance entre les mains des communis- tes avait surtout pour but l'extermination des anticommunistes français. Le 12 mars 1949, « Madrid » publiait un
second article de Maurice Ivan Sicard qui, s'appuyant sur certains témoignages, dres- se le bilan des « assassinats commis par les libérateurs, qui se chiffrent par 100.000 exécutions. » Rappelons que M. Maurice Ivan Sicard,
ancien agent de Doriot, a été condamné à mort par contumace par les tribunaux français. Tous ces extraits sont tirés du Bulletin
de presse espagnole. Y a-t-il quelque chose de changé depuis
leur publication ? Certainement pas. Voici ce que publiait,
en juillet 1950, le journal « Si », organe de la Garde de Franco : « Souvenez-vous, instant par instant, de
Gibraltar, qui nous fait affront. Souvenez- vous du vol des deux tribus marocaines à la faveur de la convention de 1925, alors que la France nous appelait à l'aide pour qu'Abdel-Krim n'écrasât pas ses posses- sions du Maroc, alors que nous nous em- ployions au fameux débarquement d'Alhu- cemas. Souvenez-vous de Tanger, comme de Gibraltar, avec la même tension. Et d'un autre dépouillement, de Sidi-Ifni — Santa Cruz de Mgr Pequeña — réduit à quinze cents kilomètres, parce que l'on avait faussé les limites sur les cartes lors- que se réunirent les plénipotentiaires es- pagnols et français. N'oubliez pas l'ampu- tation de n°s droits sur la Guinée qui fut ramenée au tiers, non plus que la confis- cation de grandes étendues en Afrique saharienne, les poignées de sable que l'on nous jeta comme un os à un chien. Ni cette Andorre, autre enclave comme Gi- braltar, urticaire permanente de n°tre sen- timent 'national. Et ne manquez pas d'étu- dier la carte du Maroc avant les traités, notamment celui de 1902, les frontières entre les embouchures du Sebou et de la Moulouya. « C'est un .minimum, un minimum im-
minent. Nous ne parlons pas de l'Oranais, ni'de l'Algérie, peuplés «et faits du sang et avec les bras d'Espagnols que la coaction de l'Etat français convertit en gavaches, sous peine d'expulsion et de spoliation. Nous ne parlerons pas non plus, mainte- nant, des Pyrénées. Simplement de ce qui doit nous être rendu, en stricte morale, parce que n'appartenant ni à l'Angleterre, ni à la France. Pour les peuples, les années sont des minutes. Et l'horloge du monde va très vite. Ce qui veut dire que, si au XIXo siècle on a transformé la carte au caprice des puissants, à toute heure (à l'heure « H » de la troisième guerre mon- diale, par exemple) la carte peut être de même modifiée par le crayon des chancel- leries. Rien n'est définitif, sauf ce qu'en milice on qualifie de « volonté de vaincre ». Parlant du réarmement allemand, le nu-
méro du 25 octobre 1950 de « El Pensa- miento Navarro » écrit : « Les politiciens français, reconnaissant
toujours leur incapacité et même leur man- que de décision pour se défendre (ni aux yeux des Allemands, ni aux Yeux des Rus- ses) n'ont d'autre aspiration que de laisser l'Allemagne désarmée afin d'être libérés d'attaques éventuelles, même si un jour la Russie bolchevique s'annexait l'Europe jus- qu'à la Médterranée. Il ny a pas à discuter. L'Europe occidentale pourra se sauver avec l'Allemagne ; sans elle, elle est perdue. La France n'est pas une garantie, mais bien le contraire. Un pays qui n'aspire qu'à vi- vre de la faiblesse de l'autre ne va nulle part, et c'est la porte ouverte à tous les envahisseurs. » Le 22 novembre 1950, on lit ces lignes
dans « La Gaceta del Norte » : « Que peut-on attendre d'une politique
qui donne ces jours-ci, en France, le spec- tacle répugnant et rancunier d'une oppo- sition à ce que finisse l'opprobre d'avoir incarcéré le maréchal Pétain, avec ses 96 ans et son immense gloire ? » |
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daire « Globe », sous le titre « dix mille
prostituées en grève ». Dans les journaux illustrés, lea informations sensationnelles ne prennent jamais la place des nus fémi- nins, indispensables et abondants, si la re- vue veut conserver son tirage et l'augmen- ter... « H y a quelque temps, un correspondant
d'un journal sud-américain écrivait sur l'immoralité de Paris une chronique que le sous-directeur d'« Arriba » me fit lire. On ne peut rien lire de si triste, de plus hon- teux, pour un peuple civilisé, ni rien qui ravale plus une race évangélisée... C'était aussi une de ces choses qui exigent des journaux blindés comme il convient et une clientèle- idoine, qui n'est pas nombreuse en Espagne, heureusement. » Le « Bulletin ecclésiastique de l'Arche-
vêché » publia la circulaire suivante du Cardinal Primat (Tolède, 19-4-47) : Etant donné que quelques livres d'au-
teurs étrangers mentionnés à « l'Index des Livres interdits » ont circulé, nous attirons l'attention des fidèles sur le fait que toutes les œuvres d'Anatole France sont interdi- tes par décret du Saint Office du 31 mai 1922 et que tous les livres d'Henri Beyle et tous les romans d'Henri Murger se trou- vent également à l'index. Nous avons attiré l'attention de la direction générale de la Propagande sur ce fait 'et nous avons eu la satisfaction de la voir publier une cir- culaire en date du 14 déclarant que « afin d'éviter aux éditeurs certains inconvé- nients... La Direction générale publie sa décision de considérer comme interdits, en vertu de la convention établie entre le Saint-Siège et le gouvernement espagnol, les ouvrages mentionnés à « l'Index des Livres interdits ». « Outre les livres cités dans l'Index, no-
tre devoir est d'attirer l'attention sur les romans et les ouvrages étrangers traduits en espagnol, ouvrages très libres et incon- venants, surtout pour la jeunesse espagno- le. En effet, leurs récits sont très crus et ils défendent des doctrines immorales. Le jugement critique du secrétariat de l'As- semblée technique de l'Action catholique pourra être très utilement consulté par les lecteurs et par ceux qui ont la charge de diriger la conscience de ceux-ci. » « Production », Madrid, 22-2-1947 :
« La France, l'ennemi public n° 1.
« La France, violant une fois de plus
ses engagements internationaux, a mis en liberté le chef riffain Abd-el-Krim, de si- nistre mémoire pour les Espagnols, le transportant sur la Côte d'Azur pour qu'il puisse conspirer contre la paix du Maroc espagnol. La France poursuit ainsi son his- toire de pays agresseur et perturbateur... « Aucun pays au monde ne peut rivaliser
avec la France comme provocateur de guerres et organisateur de conspirations. Si la France était plus puissante,' personne ne pourrait vivre tranquille en Europe. Les Français se plaignent d'avoir été envahis envahis trois fois au cours des derniers soixante-dix ans, mais ils ne disent pas que ce sont eux qui ont essayé d'envahir les autres et qu'ils ont trouvé à qui parler, essuyant deux honteuses défaites pour cal- mer leur appétit de tueries et de pillage. « C'est la France qui a armé Abd-el-
Krim en 1921, pour qu'il puisse assassiner les Espagnols et c'est elle qui le soutint jusqu'au jour où, après le retrait de Xauen, le chef riffain paya ees protecteurs de la monnaie qu'ils méritaient en faisant s'ef- fondrer, en vingt-quatre heures, la zone française et en mettant le siège à Fez. « La France appela l'Espagne au secours
et, oubliant sa honteuse attitude, nous nous montrâmes, comme toujours, généreux en acceptant d'attaquer Abd-el-Krim qui fut délogé de sa tarière et complètement écrasé dans la campagne d'Alhucemas. Une fois de plus, selon sa perfide tactique, la France, à qui Abd-el-Krim s'était volon- tairement rendu, refusa de le livrer à l'Es- pagne... Maintenent, au mépris de sa pa- role et de sa signature apposée au bas d'inviolables documents, elle prend unilaté- ralement la décision de le remettre en li- berté. La République française est l'ennemi n° 1 de l'Espagne et le gouvernement de Paris n'a d'autre espoir que de déchaîner la guerre en Espagne et de lancer le monde entier contre l'Espagne. Comme les tueurs, dont le plus grand plaisir est de donner des coups de couteau dans le dos et de voler des portefeuilles, la France ne pense qu'à troubler la vie des peuples honorables, dignes et laborieux qui ont le malheur d'être ses voisins. » L'hebdomadaire de la Phalange, « El
Espagnol », publiait les 1er et 8 mars 1947, des articles reproduisant les déclarations vraies ou fausses d'Espagnols revenus de France. Voici le titre de ces articles : « En France fonctionnent des camps de
concentration et des tchékas, pour Espa- gnols. » « Dans la prison de Rivesaltes, on em-
ploie la chaise électrique (1-3-47). » « Rouges espagnols dans les prisons de
France. » « C'est dans les prisons de Elnes, Mont-
pellier, Rennee-les-Bains et dans le camp de Noet que l'on trouve les groupes les plus vnombreux (8-3-47). » « En France fonctionnent des tchékas pi-
res que celles de Barcelone durant la pé- riode marxiste. On y brutalise les détenus en leur infligeant des châtiments répu- gnants. On ne permet pas aux prisionniers de se défendre et on leur refuse même la nourriture. Les camions de la Croix Rouge sont utilisés pour le transport et l'assassi- |
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nat des internés. Et tout cela ne se fait
pas toujours de manière clandestine, mais souvent en plein jour et avec la collabo- ration de ce qu'on appelle les « autori- tés » du pays voisin. Il est paradoxal que ce soit dans le pays d'où partent les cris les plus forts réclamant la liberté et la démocratie que l'assassinat soit devenu une profession et la délation un moyen de vivre. (« El Español », 1-8-47). » La suppression du bagne de l'île du Dia-
ble a provoqué des articles de « La Pren- sa » de Barcelone et de « Arriba » (28-4- 46), accusant le système pénitentiaire fran- çais des pires atrocités. Parmi les peines infligées aux condamnés, figurerait celle- ci : « ...L'une d'elle consiste à déshabiller la
victime et à l'attacher à un arbre, et les Indiens, chasseurs d'hommes, frappent avec des écorces aussi flexibles que des lanières de cuir celui qui essaie de fuir. Le châtiment ne cesse que quand le corps du condamné est en sang. Quand il perd con- naissance, on le transporte dans un cachot souterrain. « Jamais un condamné n'est sorti vivant
de ce martyre. Voici, à grands traits, une courte explication du magnifique système de rédemption que suit dans ses colonies pénitentiaires « la douce France ». Des éléments phalangistes, encadrés par
la S.E.U. (syndicat espagnol universitaire), |
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« Pétain a sauvé l'Europe à Montoire ».
Le dramaturge espagnol, Jacinto Bena-
vente, s'est lancé dans un long plaidoyer en faveur du maréchal Pétain. « ABC » (28-11-47) publie en première page, sur trois colonnes et en petits caractères, l'ar- ticle où Benavente tente de justifier la conduite du maréchal pendant l'occupation. Cet article s'achève par cet appel pressant : « Que pouvait faire le maréchal Pétain ?
Qui pourrait l'accuser d'antipatriotieme ? H ne s'agit pas d'une immixtion dans les affaires privées de la France, quoique, de toute façon, la France ne doive pas trou- ver si étonnantes ces interventions. N'y au- ra-t-il pas une voix autorisée, celle d'un chef d'Etat ou du Père de la Chrétienté, une voix seulement qui demande la grâce, la liberté du maréchal Pétain ? La France est la première à devoir lui être reconnais- sante. Quand l'Histoire retrouvera sa ma- jestueuse sérénité... la condamnation du maréchal Pétain ne sera pas une page glo- rieuse dans l'Histoire de la France, ni da'voir permis que ce soient les portes d'une prison qui s'ouvrent pour laisser pas- ser le défenseur de Verdun dans l'Eternité... « Je ne sais ce que les lecteurs penseront
de mon article. Mais je sais qu'il obéit à une véritable obsession qui va jusqu'à trou- bler mes rêves... » Le lendemain, « ABC » publiait un edi-
torial dans lequel il déclare que « tous les |
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Rappelez-vous^ Français
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hommes de bonne volonté devraient se
joindre aux généreuses paroles de M. Ja- cinto Benavente et qu'« ABC » le fait avec ardeur. » « La même soif de justice et de clémence
qui poussait hier la plume glorieuse de don Jacinto Benavente clame depuis longtemps dans l'esprit de tous les hommes dont le sens du droit n'a pas encore été terni par le sectarisme politique. » Sous d'énormes titres, le journal phalan-
giste « Juventud » (4-12-47), qui ne mé- nage pas ses injures à la France, clame : « Nous demandons la liberté pour Pétain ». Nous citons quelques lignes significatives : « La France qui se rendit sans combat-
tre au Fiihrer nazi, la France des Thorez, dee Blum, des Charles de Gaulle... fait dou- ter et doute elle-même de sa capacité de sauvegarde. Aujourd'hui elle se flatte de tenir sous les verrous l'homme qui lui donna la gloire et la sauva à un moment décisif qu'elle est incapable de reconnaître. Il sauva ce qui restait de son honneur. » Le 14-9-47, « Arriba » publiait un repor-
tage sur l'occupation française en Alle- magne : « Cette tentative de rapprochement est
entravée par les chef de l'occupation qui sont des germanophobes enragés. Les pro- cédés inventés par Koenig pour vexer les Allemands sont infinis. Ils font descendre les Allemands du trottoir lorsqu'un officier français passe ; ils vont jusqu'à les obliger à assister à la levée du drapeau. Mais cette politique d'humiliation ne peut conduire à rien, tout au moins, à rien de bon. « Ce que les Français ont importé,
d'abord, en Allemagne, a été la bureaucra- tie centralisatrice qui est la leur depuis l'époque napoléonnienne. L'Allemand s'est rendu compte que le Français est l'ami des paperasses, mais que le fonctionnaire éprouve une paresse invincible devant son travail et que la machine bureaucratique fonctionne bien plus mal que le système... Tout Allemand sait aujourd'hui que le moyen d'obtenir quelque chose d'un Fran- çais c'est de lui apporter tous les papiers en ordre et même d'indiquer par une croix la place où le fonctionnaire doit apposer sa signature... L'occupant allemand de la France faisait tout selon un plan supérieur. « Le Français qui occupe l'Allemagne
fait tout selon son inspiration, son humeur et les ressources locales. Cette différence sépare les Français des Allemands. C'est l'unique zone d'occupation où l'occupé se soit considéré, dès le premier .moment, |
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avaient organisé, le 11 mars 1946, une
grande manifestation antifrançaise qui de- vait se porter devant les édifices de l'am- bassade de France et de l'Institut français. La police dispersa les manifestants. Cepen- dant, quelques petite groupes se rendirent dans le centre de Madrid, portant des pan- cartes qui demandaient par dérision : « La grâce pour Petiot, héros du maquis fran- çais », réponse, qui voulait être humoris- tique, à la campagne menée en France pour obtenir la grâce de Cristino GARCIA. Les journaux quotidiens ont fait le silen-
ce sur cette manifestation. Néanmoins, le journal phalangiste universitaire, « La Hora » (14-3-46) lui consacre sa première page, sous le titre : « Liberté pour Petiot. Pitié pour le pau-
vre petit Petiot ! Le peuple espagnol cons- cient contre la terreur française. » « Gouin menace la paix et la démocra-
tie. » Un editorial ironique demande « aux
universitaires de tous les pays de s'unir contre les féodalités. Pour les libertés hu- maines, vive le Dr Petiot ! » Sous le titre « Quatre ans de pouvoir »,
le journal « ABC » annonçait, le 8 janvier 1949, qu'il avait acquis l'exclusivité pour l'Espagne « des mémoires écrits par le ma- réchal Pétain à l'île d'Yeu ». Il publie, le 9, en première page, la photographie du maréchal tapotant la joue d'un enfant. Ces mémoires sont en réalité les notes remises par le maréchal Pétain durant son procès à son avocat M" Isorni. La lettre de l'amiral Leahi au maréchal
Pétain lue au cours de l'audience du 1er août 1945 est reproduite dans ces notes. Mais la traduction qui en est faite change totalement le sens du dernier paragraphe. Au lieu d'écrire « un refus positif de faire la moindre concession aux demandes de l'Axe, s'il pouvait amener immédiatement des peines supplémentaires à votre peuple, n'en aurait pas moins été, à la longue, avantageux pour la France », la version espagnole donne : « un refus positif... n'aurait pas été, à la longue, avantageux pour la France ». (« ABC »', 9, 11, 12-1- 49). Par ailleurs, sous la rubrique « Lettres
au Directeur » et sous le titre « Pétain l'innocent n° 1 », la revue hebdomadaire « Criterio » publiait, le 15-1-49, une lettre ouverte de M. Diaz-Ratg qui, s'étant trouvé enfermé à Fresnes durant quinze mois, affirme y avoir acquis la conviction que |
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le répétons, neutralité. » (« ABC », août
1948). « Deiu seul sait s'il y aura la guerre
avec la Russie ; mais, telle que la chose se présente, il nous semble que cette af- , faire nous importera bien peu, à nous, Es- pagnols, n'en déplaise à M. Truman... Nous avons le front occidental de la paix : le front Madrid-Buenos-Aires. Que les cham- pions de l'Occident arrangent leurs affai- res eux-mêmes. » (« La Voz de España », Saint-Sébastien). « L'Espagne pense toujours à sa troi-
sième neutralité. » (« El Pensamiento Ala- ves », Vitoria). « La dernière guerre idéologique que le
monde ait connue, fut la Croisade espa- gnole, à laquelle les puissances démocra- tiques ne portèrent pas grand intérêt. En quoi pourrait donc nous intéresser la guerre impérialiste qui les préoccupe tant ? La position espagnole devant une conflagra- tion possible serait définie par nous comme une « neutralité armée ». (« ABC », Ma- drid). « On parle beaucoup de l'Espagne, en ce
moment, au dehors... Et nous en avons assez... Nous préférons qu'ils nous laissent la paix... Nous devons faire savoir aux puissances que se souvenir de l'Espagne « in extremis » pour que nos gars aillent tout bonnement sur le Rhin ou sur l'Elbe, c'est nous en demander trop. » (« La Voz de España », 24 août 1950). « Malgré ce que croient certains imbé-
ciles, l'Espagne n'a pas tellement d'intérêt à souscrire des pactes l'obligeant à envoyer des troupes hors de ses frontières. » ( « Si », organe de la Garde de Franco, 20 août 1950). 3°) Enfin, on nous dit bien souvent :
« Le danger le plus important aujourd'hui pour notre civilisation, c'est le bolchévisme. Il faut augmenter à tout prix les moyens de défense à lui opposer. Rien pour cala ne doit ère négligé. Peu nous importe le régime intérieur des pays auxquels cette nécessité nous associe. » A quoi nous répondons :
La civilisation à laquelle nous sommes
attachés doit demeurer également opposée au totalitarisme, qu'il soit bolchevique ou fasciste. Nous sommes partisans de l'épa- nouissement de l'individu humain dans une harmonie née d'une équitable répartition des richesses entre tous. Nous sommes les adversaires décidés et actifs de toutes les atteintes à la liberté de l'homme, quels que soient les faux principes au nom des- quels cette atteinte est portée. Actuelle- ment, le choix proposé dans le monde aux esprits de bonne volonté est : démocratie ou bolchévisme. Et chacun, d'un élan ou peu à peu, choisit la démocratie. Polluer les eaux de ce grand courant
vivifiant par l'adjonction d'états fascistes dans la communauté des rations libres — car l'envoi à Franco d'ambassadeurs ne ferait flue précéder son admission au Pacte Atlantique — c'est fausser le sens et la nature du combat. C'est substituer au choix actuel Un dilemme redoutable : front fas- cisto-démocratique ou bolchévisme. Qui garantit alors où iraient, dans une telle hypothèse, les masses ouvrières, déjà mi- sérables sur le plan social et qu'aucun idéal ne soutiendrait plus ? Peu à peu d'ailleurs, les extrêmes, on le sait, l'emportent tou- jours au sein de coalitions immorales ; le choix deviendrait : fascisme ou bolché- visme (1). Pour se guérir du choléra, est-il néces-
saire de s'innoculer la peste en sachant à l'avance que le médecin lui-même y suc- combera ? Faut-il, pour gagner quelques kilomètres
carrés de terrain, perdre des centaines de milliers de combattants et, par surcroît, l'enthousiasme de ceux qui restent ? C'est cet ensemble de raisons qui me fait
vous demander de rejeter la proposition de résolution soumise à votre délibération par M. LEGENDRE. (2) Vous le ferez, non pas dans un esprit
d'hispanophobie — comme m'en accusait récemment un journal partisan — mais, au contraire, dans un esprit d'amitié pour le peuple espagnol. Aujourd'hui, être contre Franco, c'est
être fidèle à Lope de VEGA, à CERVAN- TES, à Blasco IBANEIZ, et à ce jeune poète anti-fasciete,fusillé pendant la guerre civile, qui s'appelait Garcia de LORCA. |
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ouvert, etc.. L'actuel système d'entraîne-
ment, ' adopté par toutes les armées du monde, est presque inconnu des mi- litaires espagnols, au moins dans son application. Une preuve : il y a quelques mois, les journaux espagnols publiaient, à grand renfort de titres, qu'on avait réalisé les premières manœuvres de parachutistes, avec grand succès. Dans ces manœu- vres, prirent part la totalité des forces de cette spécialité : 45 hommes. Cette propa- gande d'un fait qui dans n'importe quel autre pays serait passé inaperçu, est une preuve du retard de l'armée espagnole, en ce qui concerne son instruction militaire. De même, M. Joseph G. HARRISSON
écrivait en juillet 1949, dans « the Chris- tian Science Monitor » (Boston) : « Mettre l'Espagne en conditions pour
donner une aide importante en cas d'atta- que russe contre l'Europe occidentale — et l'on ne discute cette question qu'à cet égard — ne nous coûterait point des centaines de millions, mais, probablement, des milliards de dollars. Voici pourquoi : l'armée espa- gnole est complètement dépourvue de tanks modernes ; elle n'a qu'une poignée de tanks allemands et italiens d'il y a quinze ans. Elle est également dépourvue d'artillerie, qui serait nécessaire pour défendre les cols des Pyrénées et sa longue côte. Elle a assez de fusils pour la moitié de ses sol- dats, mais ceux-ci seraient probablement, très vite, sans munitions. Elle a Peu de matériel de communications, d'hôpitaux de campagne, de camions et de mortiers. En outre, du fait de cette carence, elle n'a pu entraîner ses officiers et ses soldats à l'emploi de ces armes. L'arme aérienne est virtuellement inexistante. Dans un monde où ne comptent que les avions-fusées et où les superfortereeses elles-mêmes ont passé de mode, ce pays n'a que quelques avions de chasse qui avaient déjà été relé- gués dans tous les pays avant la seconde guerre mondiale. Quant aux bombardiers, elle n'en a aucun qui ne serait détruit dans la demi-heure suivant l'entrée en guerre. La marine est un peu mieux, mais elle ne compte que cinq croiseurs, 18 destroyers, cinq sous-marins et une cinquantaine de bâtiments auxiliaires... » Dans « U.S. and World Report » (Was-
hington) on lisait en mars 1949 : « ...Politiquement, l'aide à Franco n'est
pas la meilleure façon de se gagner l'appui du peuple espagnol. Le gouvernement diri- ge le pays par la force, et non par le libre choix des Espagnols. Il y a une armée de plus de 500.000 hommes, et une police de plus de 10O.OO0. On voit partout des uni- formes. Au total, le gouvernement dépense plus de 50 % de son budget pour ses seules forces de sécurité. Les fonctionnaires du gouvernement admettent, en privé, que Franco ne pourra jamais gagner d'élections libres. Des observateurs conservateurs lui concèdent l'appui de 25 % de la popula- tion. » M. Homer BIGERT, dans le « New-York
Herald Tribune », écrivait en mars 1949 : « ...L'aide américaine doit être rigou-
reusement conditionnée. Il faudrait établir un projet de restauration progressive des libertés civiles et ne concéder de crédits qu'à mesure de leur rétablissement. Et, compte tenu de la corruption du régime franquiste, tout projet important de restau- ration économique de l'Espagne, financé par les U.S.A., exigerait la présence en Espagne d'une commission de contrôle américaine. « En attendant, à moins que l'évolution
de Franco ne s'accélère de façon considé- rable, l'Espagne ne sera que d'une faible valeur comme alliée contre le commu- nisme. » La presse anglaise lui fait écho daas un
numéro du « Manchester Guardian » d'oc- tobre 1948 : « Le pire serait de servir la vanité de
Franco ,en lui disant qu'il est indispensable à l'Occident et de lui faire des offres pour renforcer l'armée qui est son instrument de pouvoir. L'intelligence politique des militai- res de carrière n'est pas toujours très éle- vée et il est compréhensible que ceux qui dressent les plans stratégiques recherchent de préférence — comme ils l'ont toujours fait durant des siècles — les possibilités techniques de la Péninsule ibérique. Mais les politiciens professionnels devraient avoir un peu plus de sens de la réalité. » L'« United Presse » écrivait, le 12 fé-
vrier 1950 : « ...Bien que l'armée soit bien instruite
et disciplinée, et malgré la réputation de combattant endurci qui acocmpagne le sol- dat espagnol, il y a bien peu d'experts militaires en Espagne pour croire que celle- ci pourrait supporter l'attaque énergique d'une armée moderne, ou que les Pyrénées seraient un sérieux obstacle dans la guerre moderne. » 2°) Ce sont les journaux de l'Espage
franquiste, eux-mêmes, qui nous informent qu'il ne faut pas compter sur l'aide de leur pays. Ils seront neutres, dans un éventuel con-
flit, que nous voulons épargner au monde. Citons pêle-mêle :
« En cas de guerre l'Espagne demeu-
rera neutre, car elle est pacifique et maî-_ tresse de ses destinées. Le fait que nous* ayons combattu et vaincu le communisme ne signifie aucunement que nous nous por- terions aux côtés du bloc occidental en cas de conflit. » (Martin Artajo, octobre 1948). « Nous traçons notre attitude, une fois
de plus : neutres par droit propre ; neutres tant que l'on n'attentera pas, bien entendu, à notre indépendance. Entre temps nous |
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Socialistes, communistes, républicains,
sont volontairement confondus. Le journal « ABC », du 2 décembre 1950, parle en ces termes du gouvernement travailliste de Grande-Bretagne : « L'Angleterre s'oppose à ce que le gé-
néral américain Mac Arthur bombarde les bases mandchouriennes de l'armée chinoise qui est entrée ces jours derniers en action, et cause des ennuis à l'armée des Nations Unies. « L'Angleterre s'oppose à ce que les
Etats-Unis prennent telle ou telle décision définitive contre l'U.R.S.S. « L'Angleterre s'oppose à tout ce qui
pourrait amener l'U.R.S.S. à perdre sa sé- rénité et à déclarer une guerre ouverte. « L'Angleterre, ■— ou plutôt, le travail-
lisme anglais — s'oppose et s'opposera à l'anéantissement de l'U.R.S.S. au moyen de la guerre. Les travaillistes savent fort bien que la destruction du communisme en Rus- sie sera suivie, peu de temps après, de la mort par épuisement du socialisme sous toutes ses formes. Aussi, l'Angleterre s'op- posera-t-elle tant qu'elle le pourra à l'anéantissement militaire de l'U.R.S.S. « Communisme et socialisme sont frè-
res ; la seule différence réside dans leur tempérament : le communisme est nerveux, impatient et passionné ; le socialisme est plus serein, plus prudent, plus patient : il veut arriver au même but, mais sans bruit, sans violence. » Nouvelle vague de
revendications visant la France Les prétentions de la presse à l'égard de
la terre africaine sont reprises très officiel- lement par le Général Franco lui-même qui, le 21 octobre 1950, à Villa Cisneros, fit le discours suivant (« Documentation fran- çaise », n° 105, du 20 novembre 1950) : «...Nous avons parcouru, ces jours-ci, du
nord au sud, nos possesssions africaines, ces résidus de la mauvaise et injuste ré- partition de cette côte du nord-ouest afri- cain dont on ne nous a donné que la peau et les os (Vifs applaudissements). Cet état de chose s'est traduit par des difficultés sans nombre puisqu'il ne s'agit pas d'une zone où l'on puisse établir une industrie de grand rendement, ni de l'occupation de grandes zones peuplées où les résultats ré- compensent les sacrifices, mais de terres arides, de terres assoiffées, de terres rudes, dures et pierreuses... « Personne ne pourra nous dire que le
peuple espagnol n'est pas un peuple colo- nisateur. Nous pouvons assurer en outre que c'est un peuple qui fait des miracles parce qu'il n'existe pas une seule nation dans l'univers qui ait eu à affronter une œuvre civilisatrice semblable à celle que l'Espagne a entreprise. Si (au siècle der- nier) le pays n'avait pas été éloigné des grands problèmes européens, et si sa poli- tique avait été bonne et saine, notre posi- tion en Afrique eût eu une puissance et une extension rarement égalées par d'au- tres nations. A cet égard, le Mouvement national est venu revaloriser l'esprit espa- gnol dans tous ses aspects et il affronte aujourd'hui les problèmes du Sahara et d'Ifni et tous les problèmes intérieurs et extérieurs, en leur donnant la solution ,ap- propriée... » « ...Ce fut en 1887 que les Sultans re-
connurent à notre patrie le droit de possé- der un territoire derrière les Canaries en terre africaine. J'espère que si le monde s'engage dans la voie qui convient, les injustices que nous avons subies seront.cor- rigées et que nous arriverons à une situa- tion qui rendra notre effort plus fructueux. Tel est le prix que nous pouvons mettre à notre amitié étant donné qu'on nous a fait obstacle tant de fois. » Après ce discours, le général Franco fit,
à Santa-Cruz de Tenerife, une nouvelle al- lusion aux revendications coloniales qu'il avait rappelées à Villa Cisneros. Dans la note de la Documentation fran-
çaise n° 105, du 20 novembre 1950, à la- quelle je viens de me référer, nous lisons la confirmation de ces discours sous la forme suivante : « L'article paru dans la revue « Africa »
de septembre 1950 et qui rappelait les justes revendications de l'Espagne » annon- çait une nouvelle offensive des « Africa- nistes » et du gouvernement, qui avaient mis une sourdine à ces revendications de- puis la victoire alliée. « Sous le titre « L'Afrique à la lumière
des événements actuels », M. Joaquin Arraras écrivait, dans la revue des Africa- nistes espagnols : « ...Il est juste de dire que l'on ne nous
a pas permis grand'chose en Afrique. Nous avons toujours été traités dans les con- férences, traités et congrès, comme un peu- ple satellite de troisième ordre et, en cer- taines occasions, des conjurations furent ourdies pour diminuer encore nos droits. Nous avons été désavantagés d'une façon indigne et injuste chaque fois que l'on a procédé à la répartition du continent afri- cain. L'Espagne africaine représente les derniers pourcentages de la répartition. En ce qui concerne la valeur économique, l'An- gleterre possède les 40 % de la richesse africaine, la France les 42 %, l'Italie et la Belgique les 3 % chacune, le Portugal les 2 % et l'Espagne le 0 03 % ... L'orgueil espagnol souffre de cet état de choses... La dispersion même des parcelles de territoire laissées à l'Espagne rend suprêmement hé- térogène le lot mesquin de l'Afrique espa- gnole. On nous a laissés les raclures, disait |
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un homme politique en commentant le
Traité de 1912. « Et cependant, chaque fois que se po-
sent les problèmes relatifs au continent africain, l'Espagne surgit, convoquée par la force irrésistible de sa géographie et par l'impératif de son destin historique... La frange marocaine que l'on nous a as- signée est un corridor qui va d'une mer à une autre. En face est l'Espagne, vigie du Détroit, qui tient sous sa domination un des points vitaux du monde. C'est pour cela que malgré toutes les considérations et tous les efforts pour nous annuler et nous reléguer- dans un coin, aux heures critiques, lorsque se décide le destin de la planète, l'Espagne surgit telle qu'elle est en réalité, la première et la plus considé- rable avancéede l'Afrique, le boulevard pri- mordial entre l'Atlantique et la Méditerra- née. C'est à ces heures solennelles que l'on nous rend justice, une justice qui a tous les caractères d'un acte de contrition. » Plus grave peut-être, encore 'est la décla-
ration de M. Martin ARTAJO, ministre des Affaires étrangères d'Espagne, lue aux Cortés le 14 décembre et dont voici des extraits, d'après l'Agence Reuter : « Mais l'Espagne, dit M .ARTAJO, est
en droit de demander des réparations pour le préjudice économique qu'elle a subi du fait de l'isolement à la suite de l'action des Nations Unies... » « ...C'est dans le domaine économique
beaucoup plus que dans n'importé quel au- tre, poursuit M. ARTAJO, que nous espé- rons une modification sincère de l'attitude des autres nations à notre égard. C'est dans ce domaine que le dommage causé à notre peuple peut être le plus facilement réparé. » Nous voilà fixés sur les revendications
espagnoles. Le fascisme espagnol
et la politique
de défense occidentale Dans la dernière partie de ce rapport,
je voudrais m'adresser plus particulière- ment à ceux de nos collègues qui s'imagi- nent pouvoir faire entrer demain, après qu'on lui aura envoyé urn ambassadeur, l'Espagne franquiste dans le Pacte Atlan- tique ou dans des associations quelconques des puissances occidentales. Trois arguments principaux me parais-
sent s'opposer à une telle conception : 10 En matière d'armement, il est impos-
sible de compter sur l'Espagne. Un certain nombre de renseignements provenant de sources diverses confirment cette appré- hension. La qualité de l'armement dans l'armée
espagnole est très déficiente. Par exemple, prenons une division d'infanterie : selon les dotations officielles, une division doit posséder l'armement suivant : 240 fusils mitrailleurs, 108 mitrailleuses, 24 mitrail- leuses antiaériennes, 54 mortiers de 50, 18 mortiers de 80, 36 canons antichars et 36 pièces d'artillerie de campagne. Actuelle- ment, il n'y a pas une seule division espa- gnole dont l'armement dépasse 60 % l'ar- mement prévu officiellement. Et ces 60 % sont composés d'un matériel hétérogène, dont la plus grande partie a été utilisé pendant la guerre civile espagnole. 11 en est de même dans les unités d'ar-
tillerie. Tout l'armement est très ancien et dans sa plus grande partie hors d'usage. Pour se faire une idée plus nette de cette affirmation, voici les canons actuellement en service : « Schneider » modèle 1906, de 70 ;
« Schneider » modèle 1900, de 75 ; « Legio- nario » modèle 1900, de 75 ; « Legionario » modèle 1911, de 75 ; « Krupp » court et long de 77 ; « Legionario » modèle 1914, de 100 ; canon d'accompagnement « Legio- nario » système « Schneider » de 105 ; obu- sier d'accompagnement « Vickers » modèle 1933 de 105; obusier de montagne « Schnei- der » modèle 1919, de 105 ; obusier « Krupp » modèle 1914, de 149 ; canon T.R. « Krupp » modèle 1815, de 150 ; obusier « Schneider » modèle 1817, de 155 ; mortier « Schneider » modèle 1916, de 260 ; obusier « Legionario » modèle 1917, de 305. Létat du matériel dans les unités moto-
risées est encore pire que dans les autres unités de l'Armée, n'arrivant pas aux 40 % du matériel utilisable. Un exemple : dans un des derniers défilés militaires qui a eu lieu à Madrid, les chars de combat ont défilé sur des camions, dans l'impossi- bilité où ils se trouvaient de pouvoir se déplacer par leurs propres moyens. Les chars de combat en usage sont : le Vickers Carden de dix tonnes ; Maybach, de 5,5 tonnes ; Krupp, de 5 tonnes ; Ansaldo Fiat lt l'allemand « Tigre ». Les effectifs nominaux de l'armée espa-
gnole s'élèvent à peu près à 300.000 hom- mes. En réalité, les effectifs qui font du service actif et qui reçoivent pourtant une certaine instruction militaire, sont réduits à 50 % du chiffre antérieur. Les autres font leur service miliaire dans leurs foyers, avec une permission illimitée qui a été dis- pensée par un officier de l'unité à laquelle ils appartiennent. Ce système de permis- sions illimitées est très généralisé dans l'ar- mée espagnole, et c'est une source de reve- nus pour les officiers, du moment qu'il n'y a aucune dépense pour des soldats consi- dérés comme présents dans leurs unités. L'instruction militaire pour les soldats,
sous-officiers et officiers reste à peu près la même que celle d'avant la guerre civile : maniement du fusil, instruction en champ |
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(1) Un de nos collègues de la commission des
Affaires étrangères, d'ailleurs hostile aux con- clusions de mon rapport, avait ajouté loyale- ment un argument en faveur de la thèse que je présente ici en indiquant que l'entrée de l'Espagne dans le camp occidental présenterait aussi un autre danger : la tentation pour l'état- major international, et plus particulièrement pour les Anglais.et les Américains, d'abandon- ner la ligne de défense de l'Elbe, voire celle du Rhin, en faveur de la ligne des Pyrénées, ce qui aboutirait à l'abandon du territoire français. (Z) Cette résolution devait être retirée, au
cours du débat par les amis politiques ou les co-signataires de M. LEGENDRE, ce qui a per- mis à la commission d'adopter, finalement, à l'unanimité les deux premiers paragraphes, et à la majorité de 21 voix contre 20, 2 absten- tions et 1 absent, le troisième paragraphe de la résolution suivante : « La commission des Affaires étrangères,
après avoir entendu le rapport défavorable de M. Daniel MAYER sur la proposition de M. LE- GENDRE, « tendant à inviter le Gouvernement à renouer immédiatement des relations diplo- matiques avec l'Espagne », « enregistre le retrait de cette proposition de
résolution, « invite le Gouvernement à ne pas renouer
des relations diplomatiques avec . l'Espagne franquiste. » |
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Société Parisienne d'Impressions
4, Rue Saulnier — PARIS (IX") |
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