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EXPOSITION

RAISONN�E

DELATH�ORIE

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IL��ILECTR�C�T�

ET DU MAGNETISME,

D�apr�s les principes de M. -^PINUS, des Acad�mies de P�tersbourg, de Turin , amp;c.

Par M. l�Abb� HA�Y,

De 1�Acad�mie Royale des Sciences, Profeffeur �uv�rite de 1�Univerfit�.

A PARIS,

Chc� la Veuve DESAINT, Libraire, rue duFoin-Saint-Jacques.

M. DCC. L X X X V I I. Avic Approbation, amp; Privilege du Roi,

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DISCOURS

PR�LIMINAIRE.

O T E s nos connoiflances phyfiques font fond�es fur 1�obfervation ; ma�s ellesnbsp;ne form ent proprement une fcience, quenbsp;quand la T h�orie , m�laiic fa lumierenbsp;h. celie que r�pand Ie flambeau de l�ex-p�rience , nous fait appercevoir Ie liennbsp;commun par lequel les faits obferv�s fenbsp;tiennenc les uns aux autres. Jufque-Ik cenbsp;ne font encore que des fails ifol�s ; amp;nbsp;s�il efl: int�relTant de les i'ecueillir ,nbsp;de les bien conftater, amp; m�me de lesnbsp;multiplier, c�eft fur-tout paree qu�ils pr�-parenc des donn�es aux G�nies qui vien-dront enfuite rapprocher tous ces anneaux

�pars, amp; en former une chaine continue.

L�Elecbricit� nous fournit un exemple frappant de cette marche gradu�e de

a ij

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iv DISCOURS

Tefpric humain. On ne connoiffoit d�aborct que la vertil qu�ont certains corps, dansnbsp;lefquels Ie flu�de �ledrique manifefte fonnbsp;adion , de s�atcirer ou de fe repoufl�rnbsp;mutuellement. On s�eft appercu enfuitcnbsp;qu�il falloit employer differens moyens,nbsp;pour faire naitre dans des corps de di-verfes natures, la vertu �ledrique; que dansnbsp;les uns elle �toit excit�e par Ie frotte-ment ; que les autres la manifeftoiencnbsp;lorfqu�on les mettoit en communicationnbsp;avec des corps d�ja �ledrif�s. On a vunbsp;des corps �ledriques lancer par leursnbsp;angles des aigrettes fpontan�es, ou pro-duire, a 1�approche d�un autre corps, denbsp;vives �tincelles, par leurs parties arondies.nbsp;Enfin , la d�couverte de l�exp�rience denbsp;Leyde a offert un nouveau ph�nomene,nbsp;�galement propre a piquer la curiofit�nbsp;m�me du vulgaire, amp; a exercer la faga-cit� des Savans.

Les ph�nomenes du Magn�tifme, quoi-que rnoins vari�s , ont fuivi les m�mes progr�s. Les anciens avoient remarqu� la

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PR�LIMINAIRE. r propri�t� qu�a 1�aimant d�atcirer Ie fer :nbsp;mais l�obfervation de cette autre propri�t�nbsp;plus finguliere, en vertu de laquelle unenbsp;- aiguille aimant�e tourne une de fes ex-tr�mit�s vers Ie nord, �Se l�autre vers Ienbsp;fud , eft certainement une d�couvertenbsp;moderne , quoiqu�on n�en connoiffe ninbsp;1 Auteur , ni l��poque pr�cife. L�applica-tion que 1�on a faice de cette d�couvertenbsp;^ la navigation, les occafions continuellesnbsp;qu�ont eues les Marins de confiilter cenbsp;guide, dont Ie langage toujours vifibl'e,nbsp;devenoit pour eux une efpece de fup-pl�ment au langage du ciel, qu�ils ncnbsp;peuvent pas fans ceffe interroger, ontnbsp;donn� lieu de remarquer amp; de fuivrenbsp;a vee attention les variations de Faisfuille

O

tranfport�e fur diff�rens points du globe. D�iine autre part, les recherches des Sa-vans, pour communiquer aux aiguilles denbsp;boulTole la plus grande vertu poffible ,nbsp;ont enrichi la phylique de faimant denbsp;plufieurs faits d�autant plus dignes d�at-tention , que quelques - uns femblent

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vj nbsp;nbsp;nbsp;DISCOURS

conduire k des paradoxes, amp; s��carter dc 1�analogie des fairs ordinaires de la Nature. On a vu avec furprife, un aimantnbsp;communiquer les propri�t�s magn�tiquesnbsp;k un barreau de fer voifin , fans riennbsp;perdre de fa force ; un barreau qui avoitnbsp;d�ja acquis une certaine vertu par lesnbsp;fri�fions d�un premier aimant , perdrenbsp;une partie de cette vertu par celles d�unnbsp;fecond gimant, qiioique fakes dans Ienbsp;m�me fens ; 1�addition d�une armure aug-menter confid�rablemenc la vertu d�unnbsp;aimant de force m�diocre , tandis qu�ellenbsp;ajoutoit peil k celle d�un aimant beaucoupnbsp;plus vigoureux, amp;c.

Tous ces diff�rens fairs , ainfi que les fairs �le�triqucs, conficl�r�s chacun dansnbsp;leur ordre, ont certainement pour caufenbsp;Ie m�me agent. Ma�s on n�appercoit pointnbsp;d�abord les rapports qui les lient entr�eux,nbsp;ni leur d�pendance k 1��gard du fluidenbsp;qui les produit. C�eft k la Th�orie knbsp;afiigner les loix g�n�rales, fuivant lef-quellcs agit ce fluide, amp; Finfluence de ces

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PR�LIMINAIRE. vfj loix fur chacun des ph�nomenes en particulier. D�s-lors ces r�fultats fi divers,nbsp;amp; quelquefois ni�me contraires eri appa-rence les uns aux autres, ne font plusnbsp;pour 1�oeil �clair� par la Th�orie , quenbsp;les diff�rens points de vue d�un faitnbsp;unique.

De toutes les Th�orics que 1�on a ima-gin�es pour expliquer les ph�nornenes �le�lrriques, celle du c�lebre Francklin anbsp;�t� Ie plus g�n�ralement adopt�e. Cettenbsp;Th�orie porte en g�n�ral fur deux fairs,nbsp;hun, que les mol�cules �le�lriques ont lanbsp;propri�t� de fe repoufl�r mutuellementnbsp;m�me a une cercaine diftance ^ fautre,.nbsp;qu�elles font attirables par tous les corpsnbsp;connus. Ces deux fairs admis , tousnbsp;les autres en d�coulent, comme autancnbsp;cle corollaires qui fe d�duifent d�un m�menbsp;principe.

Ma�s il faut bien remarquer, que par les termes de forces r�pulfives ou, attrac-tives, on ne pr�tend pas d�figner desnbsp;forces inh�rentes aux mol�cules de la

a iv

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vlij DISCOURS

l�iatiere. Car, comme 1�obferve tr�s-bien M. -(Epinus (a) , un corps ne peut agirnbsp;OU il n�eft pas. Tout ce que Ton entend,nbsp;c�efl: que deux molecules �le��riques nenbsp;peuvent fe trouver en pr�fence, fans s��^nbsp;carter 1�une de Fautre, quelle que foit lanbsp;caufe qni produife ce mouvement retrograde. De m�me, une molecule �lec�lriquenbsp;libre ne peut fe trouver vis-a-vis d�unnbsp;corps, fans s�approcher de ce corps, quelnbsp;que foit Fagent qui Fy follicite.

Que fait done la Th�orie ? E41e prend un OU deux faits qu�elle ne cherche pointnbsp;a expliquer, ma�s qui, une fois donn�s,nbsp;mettent tous les faits connus en rapportnbsp;les uns avec les autres , en forte qu�ilsnbsp;empruntent des deux premiers un jour, anbsp;Faide duquel ils s��clairent enfuite mu-tuellqment. Un autre avantage des Th�o-ries , t�eft qiFelles nous mettent a port�enbsp;de d�terminer d�avance , d\ine manierenbsp;certaine, FefFet qui dolt avoir lieu, dans

(�) Tentamen. Theorie^ eUBricitatis amp; magnetij^ mi, pag. 7,

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PR�LIMINAIRE. lx

telle circonftance, amp;, par une fiiite n�-ceffaire, de produire k volont� tel efFet, en amenant les circonftances dont il d�-pend , lorfqu�il s�agit d�un objet qui tientnbsp;a la Phyfique exp�ri mentale. Ainfi lesnbsp;Theories, non-feulement nous d�voilentnbsp;en partie les reflbrts each�s que la Naturenbsp;fait jouer dans les op�rations qui fe paf-fent aduellement fous nos yeux; maisnbsp;elles �tendent nos vues jufques fur lesnbsp;r�fultats des op�rations futures, amp;: lesnbsp;foumettent m�me, en quelque forte, anbsp;notre pouvoir.

On voit, par ce qui precede, k quoi fe r�duit la v�ritable Phyfique, amp;, finbsp;fofe Ie dire, la feule raifonnable. Nousnbsp;ne connoiffons pas les caufes premieres,nbsp;ni les loix les plus g�n�rales d�oii d�-pendent les elFets naturels. L��tre fupr�menbsp;qui a �tabli ces loix, amp; qui les maintient,nbsp;voit feul la chalne entiere dont ellesnbsp;forment les premiers anneaux. Parmi lesnbsp;diff�rens elfets fubordonn�s k ces loix,nbsp;nous obfervons certaines directions quc

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X BISCOURS

fuivent les corps en mouvement : nous comparons les vitefTes de ces mouve-mens, ainfi que les maffes des corps.nbsp;Nous cmployons Ie mot �CattraSion pournbsp;d�figner les diredions des mouvemensnbsp;vers un point commun; fi les direclionsnbsp;tendent vers deux points diam�cralementnbsp;oppof�s, nous difons que les corps fe re-poujjent. Nous eftimons, a l�aide desnbsp;maffes amp; des viteffes, les quantit�s d�at-tra�ion amp; de r�pulfion. Nous avons,parnbsp;ce moven, des points fixes auxquels nousnbsp;ramenons tous les effets particuliers quinbsp;peuvent rapporter, amp; que nous ex-pliquons d�une maniere m�canique Scnbsp;vraie en ce fens , que les conf�quencesnbsp;auxquelles nous arrtvons, repr�fentent lesnbsp;ph�nomenes tels qu�ils font. Toutce quinbsp;eft en-deea de ces faits que nous regar-dons comme caufes, fe trouve ainfi �clair�nbsp;pour nous. En vain effayerions-nous denbsp;lever Ie voile qui nous cache ce qui eftnbsp;au-dela : de pareilles recherches n�annon-ceroient qu�une imagination qui ne fait

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pr�liminaire. Xj

p�inc s�arr�ter; mais Ie g�nie, fublime amp; fage ,a la fois, apr�s �tre parvenu , parnbsp;fon elTor, jnfqu�au plus haut point ou ilnbsp;lui fok donn� de s��lever, fait y reconnoitre la borne qu�il doit refpe�ter.

Ces r�flexions fuffifent, ce me femble, pour faire tomber routes les obje�lionsnbsp;que 1�on a oppof�es aux Theories. On anbsp;accuf� , par exemple , Newton , d avoirnbsp;fait revivre les qualic�s occultes desnbsp;anciens , en �tabliffant 1�exiftence denbsp;l�attra�lion. Supprimons Ie mot, amp; bor-nons-nous k dire que les corps celeftesnbsp;tendent k s�approcher les uns des atitresnbsp;avec des vitelles en raifon inverfe desnbsp;quarr�s des diflances , quelle que foit Ianbsp;caufe de cette tendance. La d�couvertenbsp;de ce grand homme ne perdra tien denbsp;fon m�rite, amp; fa Th�orie aura toujoursnbsp;1�avantage inappr�ciable de repr�fenternbsp;exa�fement, k 1�aide des courbes amp; dunbsp;calcul, routes les variations que fon ob-ferve dans les mouvemens c�leftes , amp;nbsp;non-feulement de rendre raifon de toutes

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xij D I S C o U R S

les perturbations qu�ils �prouvent, ma�s de les annoncer, d�en determiner d^avance,nbsp;amp; T�poque amp; la quantit�, Rien de plusnbsp;admirable que eet accord conftanc Scnbsp;general entre les r�fultats de la Th�orienbsp;Sc ceux de 1�obfervation , accord qu�ontnbsp;fervi a verifier de plus en plus les progr�snbsp;que l�Aftronomie phyfique a faits de nosnbsp;jours , en particulier, les profondesnbsp;recherches de MM. de la Grange Sc denbsp;la Place , qui partagent la gloire denbsp;Newton, en contribuant a la lui afs�rer.

M. Francklin avoit eu celle de pofer les fondemens d�une Th�orie de 1��lec-tricit�jbeaucoLip plus fatisfaifante que tousnbsp;les fyfi�mes qui avoient paru jufqu�alors.nbsp;II s��toit attach� , fur-tout , a prouvernbsp;l�exiftence des deux �ledricit�s pofitivenbsp;Sc n�gative. 11 avoit fait voir, par desnbsp;exp�riences qui paroilTent d�cifives, qu�ennbsp;m�me^temps que Tune des deux furfacesnbsp;de la bouteille de Leyde, acqu�roit unenbsp;certaine portion de fluide �le�lrique au-delTus de fa quantit� naturelle, la furface

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PR�LIMINAIRE, xiij oppof�e perdoit une partie de la fienne,nbsp;amp; q�e la propri�t� de donner cette fe-coufl� violente que 1�on relTent dans 1�ex-p�rience de Ley de, �toit produite par Ienbsp;retour rapide de la quantit� exc�dante dunbsp;flu�de communiqu� a la furface �le�trif�enbsp;en plus, vers la furface �le�trif�e en moins.nbsp;Mais cette Th�orie �toit fufceptible d�etrenbsp;trait�e avec un nouveau degr� de pr�ci-flon, amp; d�velopp�e d�une maniere plusnbsp;�tendue qu�eile ne l�avoit �t� par ce Savantnbsp;c�lebre. M. A!,pinus, de 1�Acad�mie denbsp;P�tersbourg, a entrepris cette tache, Scnbsp;1�a rcmplie avec tout Ie fucc�s qu�onnbsp;devoit attendre de fa fagacit� Sc denbsp;fon g�nie (a). En appliquant Ie calculnbsp;au principe de 1��le�tricit� pofitive Scnbsp;n�gative , en exprimant l�adion desnbsp;forces que les corps �le�lriques exercencnbsp;les uns fut les autres, en vertu de leurnbsp;exc�s OU de leur d�faut de fluide, par

(a) Tel eft 1�objet de 1�Ouvrage que nous avons cite plus haut, amp; qui a �t� compof� en i759'

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x�v DISCOURS

des formules fjmples qu�il manie enfuire avec beaucoup d�adrefl�, il eft parvenu anbsp;des conf�quences parfaitemenc conformesnbsp;aux r�fukats que pr�fente Fobfervation. IInbsp;a ramen� aux principes fondamentaux denbsp;la Th�orie, divers ph�nomenes dont onnbsp;n�avoit encore donn� que des explicationsnbsp;peu fatisfaifantes, cels que les attradionsnbsp;amp; r�pulfions que 1�on obferve fi fouventnbsp;entre les corps �le�lriques, Sc fur-toucnbsp;la r�pulfion mucuelle de deux corps �lec-trif�s en moins. Enfin, par une analyfenbsp;plus approfondie des ph�nomenes d�janbsp;expliqu�s, il a d�termin�, d�une manierenbsp;plus pr�cife, l�influence des caufes qui fenbsp;combi nenc entr�eiles dans Ia produ�lionnbsp;de ces ph�nomenes.

II n�a pas �t� moins heureux dans 1�explication des ph�nomenes qui dependent du magn�tifme, Sc cette partie denbsp;fon travail lui fait d�autant plus d�hon-neur, qu�elle eft abfolument ncuve, II anbsp;prouv� que Ie fluide magn�cique, quoiquenbsp;diff�rent, par fa nature , du fluide �leftri-

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Pr�liminaire, xv

'Cjue, agif�bic de Ia m�me maniere k 1��gard lt;ies corps fufceptibles de magn�tifme;nbsp;amp; envifageant fon fujec dans fa plusnbsp;grande g�n�ralic�, il a d�duic des prin-lt;;ipes de la Th�orie, non*feulement 1�ex-^nbsp;plication de tous les ph�nomenes quenbsp;pr�fentent les a�tions r�ciproques de plu*nbsp;beurs corps magn�tiques gt; amp; la commu*

magn�tifme d�un corps k encore iadion qu�exercenbsp;du globe terreftre furnbsp;de bouffole , les variationsnbsp;qu�on obferve dans la d�clinaifon amp; l�in-clinaifon de ces aiguilles k difF�rentesnbsp;latitudes, amp;cc. Ceux d�entre ces ph�nomenes qui tiennent du paradoxe, amp; dontnbsp;nous avons cir� quelques-ims, ne fontnbsp;que des conf�quences n�ceffaires de lanbsp;Th�orie, Sc certains faits qu�il paroifToitnbsp;d^abord impoffible d�y ramener, fe trouvencnbsp;expliqu�s avec la m�me facilit�. Jamaisnbsp;une Th�orie n�eft mieux �tablie , quenbsp;quand les difficult�s qui fembloient, aunbsp;premier coup - d�ceil, fournir des armes


nication 1�autre ,nbsp;Ienbsp;les


du


ma�s


magn�tifme


aiguilles


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xvj DISCOURS

pour Ia combatcre amp; la d�truire , fe tournenc en preuves j amp; en deviennentnbsp;Ja plus folide d�fenfc�

II fauc convenir cependant, que parm� les principes fur lefquels eft fond�e Ianbsp;Th�orie de M. ^pinus, il en eft unnbsp;qui s��carte tellement en apparence desnbsp;principes de la faine phyfique, que l�Auteur lui-m�me a long-temps balanc�nbsp;pour 1�admettre, Sc ne s�y eft d�termin�nbsp;qu�apr�s un m�r examen. Ce principenbsp;confifte,en ce que les mol�cules propresnbsp;des corps one une force r�pulfive mu-tuelle , comme les mol�cules m�me dunbsp;fluide �ledrique, ou du fluide magn�tiq�e.nbsp;M. ^pinus fait voir que 1�exiftence denbsp;cette force eft une fuite n�ceflaire denbsp;celle des deux forces dont nous avonsnbsp;parl� plus haut, Sc qui fervent de bafe anbsp;la Th�orie de M. Francklin. Au fonds,nbsp;il n�y a pas plus d�inconv�nient k admetcrenbsp;une force r�pulfive entre les mol�culesnbsp;des corps , qu�entre celles des fluides,nbsp;foit �ledrique, foic magn�tiq�e, puifque,

comme

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PR�LIMINAIRE, xvij comme nous 1�avons dit, Ie mot de foranbsp;n�exprime ici qu�un fait dont on ne recherche point la caufe. Tout ce quonnbsp;pourroit objedter de plus fpecieux eontrenbsp;de pareilles forces, c�eft qu�elles ne fenbsp;concilient point avee Ie principe de Ianbsp;gravitation univerfelle. Mais conime lesnbsp;forces r�pulfives, done il s�agit, n�exercencnbsp;leur adion que dans Ie cas particuliernbsp;des ph�nomenes �lec�riques ou magn�ti-ques, amp; que cette a�tion , comme en-chain�e par des forces contraires, demeurenbsp;fufpendue, lorfque les corps rentrent dansnbsp;leur �tat naturel, ainfi qu�on Ie verra dansnbsp;Ie cours de eet Ouvrage, la gravitationnbsp;�niverfelle n�en fera pas moins une forcenbsp;g�n�rale , qui �prouvera feulement desnbsp;perturbations locales amp;c paffageres, occa-fionn�es par les ph�nomenes de l��ledtricit�nbsp;amp; du magn�tifme. Enfin , il eft tr�s-vraifemblable que quand la nature de cesnbsp;phenomenes fera mieux connue , onnbsp;d�couvrira qu�ils d�pendent des a�tionsnbsp;fimultan�es de deux flu�des tels, que les

b

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xviij DISCOURS molecules de chacun d�eux auroient lanbsp;propri�t� de fe repoufl�r mutuellement (o),nbsp;8c en m�me-temps celle d�atdrer lesnbsp;molecules de 1�autre fluide, en force quenbsp;1�un des deux feroit la fon�lion que M.nbsp;^pinus attribue aux molecules propresnbsp;des corps (b). Quoi qu�il en foic , ( amp;nbsp;c�eft ici Ie point effentiel), les forcesnbsp;affign�es par M. ^pinus doivenc �trenbsp;regard�es au moins comme les �quiva-

{a) Lu gravitation univerfelle n�emp�che pas les Phyficiens d�admettre la r�pulfion mutuelle des molecules d�un fluide �laftique, au point de contaO:.nbsp;Or , la r�pulfion a diilance , quelle qu�en foic la caufe,nbsp;fait encore moins de difficult�, par rapport a i�ac-traflion.

( � ) Plufieurs Savans ont d�ia cru appcrcevoir, dans certains ph�nomenes de l��le�lricit�, des circonftancesnbsp;qui annoncent l�exiftence de deux fluides. Voici commenbsp;s�exprime , entr�autres , Ie c�lebre M. de SaufTure ,nbsp;( Voyage daas les Alp es ^ Tom, II, pag. 0.4^ ). � Jenbsp;5gt; ferois port� a regarder Ie fluide �ledrique, commenbsp;� Ie r�fultac de l�union de 1��l�ment du feu avecnbsp;� quelqu�autre principe qiii ne nous eft pas encorenbsp;gt;5 connu. Ce feroit un fluide analogue a 1�air inflam-� mable, mais incomparablement plus fubtil �.

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PR�LIMINAIRE. xk lens des v�ricables forces employ�es parnbsp;la Nature : quclque parti que Ton prenne,nbsp;la marche de la Th�orie fera h peu-pr�snbsp;la iti�me, amp; olFrira dans les conf�quen-ces, les m�mes v�rit�s amp; Ie m�me accordnbsp;avec les r�fultats donn�s par l�obfer-vation.

M. iEpinus admetencore, avec plufieurs Phyficiens, l�exiftence d�un noyau dou�nbsp;d�une grande force magn�cique, amp; placenbsp;au centre du globe terreftre. Gette alfer-tion, au premier coup-d�oeil, a quelquenbsp;chofe de fingulier, amp; Ton feroit tent�nbsp;de la regarder comme un de ces exp�diensnbsp;auxquels on a quelquefois recours, parnbsp;la difficuk� d�expliqiier certains ph�nome-nes, plutot que comme une conf�quencenbsp;amen�e naturellemenc par 1�obfervationnbsp;des faits. Mais lorfqu�on voit une aigvtillenbsp;aimant�e , tranfporc�e fucceffivemenc furnbsp;dilF�rens points du globe, y prendre desnbsp;pofitions parfaitement analogues k cellesnbsp;qui auroient lieu , fi on lui faifoit fairenbsp;difF�rens circuits autour d�un aimant

bij

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XX

DISCOURS

fph�rique, foit naturel , foit artificiel; lorfqu�on voit de -m�me Ie fer non-aimant� , tantot devenir iin v�ritablenbsp;aimant, tant�c n�acqu�rir aucune vertu ,nbsp;fuivanc les diredions qu�on lui donnenbsp;par rapport aux poles du globe amp; knbsp;1�horizon du lieu, amp; cela pr�cifementnbsp;dans les m�mes circonftances ou un aimant' fph�rique donneroit des r�fulcatsnbsp;femblables; lorfqu�enfin on confidere quenbsp;Ie globe terreftre, qui a une adion finbsp;marquee fur Ie fer, pour lui communi-quer la vertumagn�cique, diff�re cependantnbsp;des aimans qui font k notre port�e, ennbsp;ce qu�il n�attire point fenfiblement,commenbsp;ceux-ci, Ie fer aimant�, �c que cette difference doit n�ceflairement avoir lieu dansnbsp;Ie cas ou l�adion du globe s�exerceroit k unenbsp;tr�s-grandedifi:ance,on eft conduit,commenbsp;malgr� foi, k conclure , avec M. ^pi-nus (a), que Ie Cr�ateur, pour des raifonsnbsp;puif�es dans fa fagtfle, a plac� au centre

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PR�LIMINAIRE. xxj de notre globe un corps qui a toucesnbsp;les propri�t�s des v�ritables aimans , amp;nbsp;cecte hypothefe, qui avoit d�abord lesnbsp;apparences contr�elle , prend un air dcnbsp;vraifemblance, qui ne permet gueres dcnbsp;concevoir que la chofe puifl� �rre au-trement. Eh! combien de v�rit�s la Phy-fique ne nous a-t-elle pas fait connoitre,nbsp;avec lefquelles les efprits ont eu befoinnbsp;de fe familiarifer en quelque forte, parnbsp;une �tude fuivie des preuves fur lefquelles

elles �toient fond�es?

M. ^pinus eft Ie premier qui ait appliqu� Ie calcul a l�Eledricit� di aunbsp;Magn�tifme. Dans routes les Th�oriesnbsp;qui avoient paru jufqu�alors fur ces deuxnbsp;branches de nos connoiflances , Texpli-cation des ph�nomenes eft pr�fent�enbsp;h 1�aide du feul raifonnement. Or, Ienbsp;calcul analytique n�eft lui-m�me que Ianbsp;traduftion d�un raifonnement dans unenbsp;langue tr�s-abr�g�e, amp; qui r�unic hnbsp;1�avantage de reflerrer dans un efpacenbsp;�croit UQ grand enfemble de combinai'*

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xxij D I S C o U R S

fons , celui de foulager 1�efprit, amp; de lui m�nager des repos, en ne lui pr�fentancnbsp;jamais k la fois qu�une feule formule knbsp;transformer en une autre. Cette m�thodenbsp;a, de plus, Ie m�rite de porter dans lesnbsp;r�fultats une rigueur amp; une pr�cifion quinbsp;exclud toute incertitude amp; tout foupcpnnbsp;de parallogifme. Mais comme les Ou-vrages de ce genre ne font k la port�enbsp;que d�un petit nombre de Le�teurs, Scnbsp;que la co'nnoilTance des ph�nomenes denbsp;l�Ele��ricit� Sc du Magn�tifme eft tr�s-r�pandue , j�ai cru qu�un Ouvrage,ou l�onnbsp;expoferoit la Th�orie dont il s�agit, d�-pouill�e de 1�appareil du calcul, pourroitnbsp;n��tre pas indiff�rent aux amateurs de lanbsp;Phyfique. Cette marche a d�ailleurs auffinbsp;fes avantages; elle donne 1�efprit des m�thodes qu�emploie Ie calcul,; elle d�velcppenbsp;les id��s que les formules ne font qu�in-diquer d�une maniere tr�s-g�n�rale : ellenbsp;fait concevoir la liaifon du principe avecnbsp;les conf�quences qui en d�coulent, Scnbsp;difparoitre eet air de paradoxe fous lequel

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PR�LIMINAIRE, xxiij

fe pr�fentent certains r�fulcats ou Ton ne fe trouve conduit qa�avec une fortenbsp;de furprife par les d�monttrations alg�-briques.

Au refte, Ie raifonnement ne peut �tre fubftitu� avec quelque fucc�s au calcul,nbsp;que dans les queftions d�un certain ordre,nbsp;^ qui ne tiennent point aux hautesnbsp;Math�matiques, ni aux propri�t�s desnbsp;courbes (a). C�eft alors que les relTourcesnbsp;du calcul dcviennent a Ia fois n�ceffaires,nbsp;dc dignes de toute notre admiration, en cenbsp;qu�elles nous menent par un voie �gale-naent courte amp; direde au m�me but,nbsp;oil 1�on ne pourroit arriver, a 1�aide dunbsp;raifonnement, que par un circuit im-menfe, amp; qui peut-�tre m�me exigeroit des^

(a) II en faut dire autant des matieres qui exigent que I on parvienne a des r�fultats rigoureux, en fortenbsp;que la Th�orie ne puiffe �tre bien d�montr�e , qu�autantnbsp;qu elle afiigne , non-fculement Ie genre ou la qualit� ,nbsp;mais la quantit� pr�cife des adlions qui produifent lesnbsp;ph�nomenes , amp; qu�elle donne , dans les applications ,nbsp;es limites exades entre lefquelles ce$ a�lions fontnbsp;renferm�es.

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xxiv DISCOURS

efForts au-defliis de la porc�e de 1�efprit humain. Tout ce qu�on peut faire, dansnbsp;ces fortes de cas, au d�faut des rel�burcesnbsp;dont je viens de parler, c�eft d�expofer,nbsp;de la maniere la ^lus claire, qu�il eft pof-lible, d�abord l��tat de la queftion, amp;nbsp;enfuite Ie r�fultac; amp; e�eft ainfi que j�ainbsp;�t� forc� d�en ufer dans un. petit nombrenbsp;de circonftances, oii Ie calcul femble par-courir des routes inacceflibles a la raifonnbsp;abandonn�e a fes propres forces (a).

Mais, quoiqu�en-g�n�ral la Th�orie de M. ^pinus me paroifl� avoir un degr�nbsp;de fimplicit� , qui la rend fufceptiblcnbsp;d��tre pr�fent�e, fans employer Ie calcul,nbsp;on concevra que j�ai d� avoir plus d�unnbsp;obftacle a vaincre, pour retrouver 1�efpritnbsp;des d�monftrations cach�, en quelque

(a) J�ai fubflitu� , dans ces fortes de cas i aux methodes du calcul analytique, lorfque cela m�a �t�nbsp;poflible, des d�nionftrations fond�es fur les principesnbsp;de la Geometrie �l�mentaire, que j�ai rejett�es dans desnbsp;potes , en faveur de ceux qui poffedent Ips principes denbsp;fette G�pm�trje,

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pr�liminaire,. XXV

forte, f�us 1�enveloppe des formules ana-* lytiques, 6c pr�fenter , alVide du langagenbsp;ordinaire, une marche fans ceffe com-pliqu�e de quatre forces differentes quinbsp;concourent k la produ^ion des pheno-menes �le�lriques 6c magn�tiques. Auffi,nbsp;quelqu�effort que faie fait, pour etre ennbsp;m�nae-temps clair 6c pr�cis, je ne diffi-mulerai pas que la le�lure de eet Ouvragenbsp;demande une attention f�rieufe 6c fou-tenue, 6c cette habitude de combinernbsp;fes idees, que Ton pourroit appeler hnbsp;cdcul dc la raifon. Cette le�lure exigenbsp;auffi que 1�on ait une notion des rapportsnbsp;6c des proportions; notion qui, au refte ,nbsp;fe trouve dans tous les Trait�s d�arithm�-tique, 6c qu�il eft facile de fe procurernbsp;en tr�s-peu de temps.

Je ne me fuis point aftreint a fuivre 1�ordre que s�eft prefcrit M. .�pinus dansnbsp;fon Ouvrage, 6c j�ai difpof� les diff�rensnbsp;articles de fa Th�orie, de la maniere quinbsp;m�a paru la plus convenable, relativemcntnbsp;au but que je me propofois, J�ai ajoute

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xxvj DISCOURS

plufieurs nouvelles applications de la Th�orie a des faits dont la d�couvertenbsp;eft poft�rieure k 1�Ouvrage de M. ^Epinus,nbsp;OU dont il n�avoit parl� qu�en paflant,nbsp;tels que Ie pouvoir des pointes, les �tin-celles Sc aigrettes �le��riques, amp;c. J�ainbsp;auffi donn� la folution de certains casnbsp;que M. jEpinus avoit laifles ind�termin�s,nbsp;tante de connoitre la loi, fuivant laquellenbsp;agi/Tent les fluides �le�trique amp; magn�ti-que, a raifon des diftances. J�ai �t� conduitnbsp;a ces nouvelles folutions pat* la d�couvertenbsp;qu�a faite M. Coulomb de Ia loi dont ilnbsp;s�agit, Sc qu�il a bien voulu me permettrenbsp;d�cxpofer, d�apr�s les M�moires tr�s-inc�-reffans qu�il a lus fnr eet objet k 1�Acad�mie, pendant Ic cours des aUn�es 1785*nbsp;Sc 1787. Enfin, on trouvera dans eetnbsp;Ouvrage des d�tails fur diff�rentes d�cou-vertes , ou obfervations r�centes, faitesnbsp;par MM. Lavoifier, de la Place, dcnbsp;Caflini, Scc. Ainfi mon travail, fi fainbsp;eii Ie bonheur de Ie rendre digne denbsp;l�attention du Public, r�unira k 1�avantage

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PR�LIMINAIRE, xxvij de lui pr�fenter dans un langage intelligible pour tons les ordres de Leftevirs,nbsp;une des plus favanres Theories qui aicnbsp;encore paru , celui de renfermer unenbsp;elpece de Suppl�ment a cette Th�orie,nbsp;telle qu�elle a �t� donn�e par l�Auteur.nbsp;Quant aux Phyficiens G�ometres, j au-tai rempli mon vceu a leur �gard, fi jenbsp;puis leur infpirer Ie defir de cherchernbsp;1�explication des ph�nomenes de FEle�lri-cit� amp; du Magn�tifme, dans la le�lurenbsp;m�me d�un Ouvrage trop-peu connu, amp;nbsp;digne d�etre plac� parmi Ie petit nombrenbsp;de ccux qui doivent faire �poque dansnbsp;1�Hiftoire des Sciences.

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Extrait des Regijlres de VAcad�mie Royale des Sciences ^ au XI Juillet fjSj.

N.


ous averts �t� nomm�s par 1�Acad�mie, pour lui rendre compte d�un Ouvrage de M. 1�Abb� Ha�v,nbsp;intitule, Expojition raifonn�e de la Th�orie de l�Elec-tricit� amp; du Magn�tifme, fuivant les principes de M.nbsp;A.pinus.

La Th�orie de M. Francklin avok d�ja r�pandu un grand jour fur les pn�nomenes de l�Ele�ricit�, lorftjuenbsp;M. Atpinus fe propofa d�ajouter de nouveaux degr�s denbsp;perfection a cette The'orie , amp; de 1��tendre aux ph�no-menes moins varies , mais non moins int�reffans dunbsp;Magnetilme. L�Ouvrage oii font confign�es les diff�-rentes recherches de i�Acad�micien de P�tersbourg,nbsp;parut en 1760, fous Ie titre de Tentamen Theories Elec-tricitatis amp; Magnetifmi. II eft fond� fur un trop petitnbsp;nombre de principes, pour que nous n�en faflions pasnbsp;mention.

Ceux de l�Elefilricit� fe r�duifent a deux : iquot;. Les molecules du fluide �leflrique fe repoufl'ent mutuelle-ment, amp; font attirables par tous les corps connus.nbsp;2��. II y a des corps qui livrent un paflage facile a lanbsp;matiere �le�rique , amp; d�autres oii ce fluide ne fe meutnbsp;qu�avec une grande difficult� , fans n�anmoins quenbsp;1�imperm�abilit� foit abfolue.

La Th�orie du Magn�tifme fuppofe^' 1�- que les mo* l�cules du fluide magn�tique fe repouffent mutuellement,nbsp;amp; font attirables par Ie fer feulement dans 1��tat m�tal-lique. 2�. Que les corps fufceptibles de magn�tifme nenbsp;laiffent mouvoir Ie fluide dans leur int�rieur , qu�avecnbsp;une extr�me difficult�, amp; nc lui permettent point denbsp;palTer en quantit� fenfible dans les corps voifins i amp;nbsp;pour exp�quer Ie Magn�tifme fpontan� de certainsnbsp;corps , ainfi que la dire�ion conftante de 1�aiguillenbsp;aimant�e , il faut admettre, comme troifieme principe,nbsp;que 1�attraftion du globe eft �quivalente a celle d�unnbsp;noyau dou� d�une grande force magn�tique, amp; plac� snbsp;fon centre.

Ces principes, mani�s ayec adreffe, fuffifent pour ex�

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pllquer les ph�nomenes les plus finguliers de l��ledrlcite amp; du Magn�tifme, en faifir les moindres circonftances,nbsp;amp; pr�voir avec exa��tude ce qui r�fultera d�une experience projett�e. Cependant M. jEpinus ne s�eft pasnbsp;born� a rendre compte des fairs connus , amp; a porter Ianbsp;pr�cifion du calcul dans des objets qui en paroiffoientnbsp;peu fufceptibles; il a encore enrichi la fcience de plu-�eurs d�couvertes importantes.

Dans la Th�orie de l�EleSricit�, il a obferv� qa*uh corps �leftrif� n�a aucune a�ion fur un corps non-ele�rif� �, il eft 1�inventeur de l��le�rophore ^ ou d�unenbsp;experience qui en tient lieu : enfin , il a remarqu�nbsp;Ie premier, que dans 1�exp�rience de Leyde , Ie verrenbsp;pouvoit �tre remplac� par une lame d�air, amp; que lanbsp;commotion n�eft plus foible , qu�a raifon de la plusnbsp;grande �paiflieur qu�on eft oblige de laiffer a la couchenbsp;d�air.

La Th�orie du Magn�tifme, fortle toute entlere des mains de M. j!Epinus,�lai fait encore plus d�honne�r. IInbsp;a d�montr� Ie premier que 1�a�.ion direftive du globe furnbsp;les aiguilles aimant�es , pouvoit �tre fenfible , fans quenbsp;la force attraSive Ie f�t. II a perfe�ionn� confid�rable-ment la m�thode d�aimanter de MM. Micheli amp; Canton jnbsp;enfin, il a donn� de nouveaux moyens d�exciter la vertunbsp;magn�tique au plus haut degr�,fans Ie fecours d�aucun.nbsp;aimant, ni naturel, ni artificiel.

L�Ouvrage de M. .^.pinus, eft fans doute un de ceux qui doivent faire �poque dans 1�Hiftoire des Sciences , amp;nbsp;quand Ie fyft�me fur lequel il eft fond� fe d�mentiroit eiinbsp;quelques points, eet Onvrage contient encore affez denbsp;chofes ind�pendantes de Ia Th�orie, pour m�riter 1�at-tention des Phyficiens. Un feul principe paroit difficilenbsp;a admettre dans la Th�orie de M. .(Tpinus ; quoiqu�ilnbsp;foit une fuite imm�diate de ceux que nous avons rappor-t�s , c�eft la r�pulfion des mol�cules des corps. Gepen*nbsp;dant, fi 1�on fait attention qu�il ne s�agit point ici denbsp;r�pulfions ni d�attraftions abfolues , mais d�effets quinbsp;peuvent tenir a une caufe quelconque, par exemple, anbsp;i�exiftence de deux flu�des , comme Ie penfent plufieursnbsp;Phyficiens, on aura moins de peine a admettre unenbsp;hypothefe, qui eft appuy�e par un tr�s-grand nombrenbsp;de fairs , amp; qui d�aiUeurs n�eft point contraire a la fainenbsp;Phyfique.

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Nous ne devons pas omettre , que I�Ouvrage de M. ^pinus a le m�rite de I�exaflitude que le calcul y a in-troduite ; exaflitude qui ne peut avoir lieu que dans unenbsp;fcience d�ja perfedionn�e. Mais ce m�rite, aux yeuxnbsp;des Phyftciens G�ometrcs, devient un obftacle pour ceuxnbsp;qui ont trop peu de connoifTances Mathematiques. Etinbsp;conf�quence, M. I�Abbe Hatiy a juge qu�il rendroic unnbsp;fervice important a la Phyfique, en reduifant au fimplenbsp;raifonnement les calculs de M. j�lpinus , amp; en mettantnbsp;ainlt a la portee de tout le monde un Ouvrage peunbsp;connu , amp; digne de 1��tre.

Get Ouvrage, quoique tris-clair , etoit peut-�tre un peu difFus amp; peu methodique, comme tous les Ouvragesnbsp;de G�nie. M. I�Abbe Haiiy y a r�tabli 1�ordre 8c lanbsp;precilion ; amp; dans un Volume beaucoup moindre, il anbsp;ajoute 1�expofition amp; la Th�orie de plufieurs phenomenesnbsp;intereffans, tels que le pouvoir des pointes , les etincellesnbsp;amp; aigrettes eledriqaes , leledricite manifeft�e dans lenbsp;r�froic�iffement 8c I�evaporation des corps , f iivant lesnbsp;obfervations de MM. Lavoifier, de la Place amp; denbsp;Sauffure , amp;c.

li�

Nous ne pafferons pas fous filence la decouverte de la loi que futt 1�aftion des fluides eleftrique Sc magnetique, 'nbsp;a raifon des diftances. M. Aipinus avoit foup^onn� quenbsp;cette a�kion fuivoit la raifon inverfe du quarr� des diflan-ces ; il etoit potte a le croire , par analogie feulement,nbsp;8c fans avoir aucune experience pour I�etablir, Auflinbsp;employe-t-il quelquefois dans fes calculs la raifon inverfe de la fimple diftance, amp; 1�ignorance de la vraienbsp;loi 1�avoit emp�ch� de porter certains r�fultats au degr�nbsp;de juftefl'e convcnable. Il etoit r�ferv� a M. Coulombnbsp;de decouvrir cette loi par un moyen enti�rement a lui,nbsp;8c qui peut fervir a mefurer de tr�s-petites forces avecnbsp;une grande exa�litude �, decouverte d�autant plus difficile que Newton amp; d�autres Phyficiens avoient eranbsp;voir dans les aSions eleclriques amp; magn�tiques , lanbsp;raifon inverfe du cube , ou m�me d�une plus hautenbsp;puilTance de la diftance. M. I�Abbe Haiiy a foin d�ex-pofer la vraie loi, d�apr�s M. Coulomb, amp; de rectifier , a 1�aide de ce moyen , plufieurs calculs denbsp;M. uEpinus.

Nous concluons que I�Ouvrage de M. I�Abbe Haiiy eft tr�s-propre a repandre les notions les plus faines fur

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deux branches importantes de la Phyfique, amp; qu�en conf�quence il m�rite 1�Approbation de 1�Acad�mie ,nbsp;amp; d�etre imprim� fous Ton Privilege.

Au Louvre, ce ai Juillet 1787.

Sign�, DE IA Place, Cousin, le Gendre.

Je certifie le pr�fent Extrait conforme aux Regi�res de 1�Acad�mie. A Paris, ceai Juiliet 1787.

Sign� , LE Marquis deCONDORSET, Secr�taire perp�tuel.

PRIVILEGE DU ROL

dejfus tp�cih�s, il en puiife �cre irapcim� d�autres qui ne f .'ienc pas

a A nbsp;nbsp;nbsp;' _______ a^. nbsp;nbsp;nbsp;____ j..

, O U I S , par la grace de Dieu, Roi de France amp; de Navarre: A nos am�s amp; f�aux Confeillers, les Gens cenans nos Cours denbsp;Parlement, Makres des Retju�tes ordinaires de notre Hotel, Grand-Confeil, Pi�voc de Paris, BailUfs, S�n�chaux, leurs Lieucenatis Civils,nbsp;tc aucres nos Juldders qu�il appauiendra: Salut, Nos bicn am�snbsp;lEs Membres de l'Acad�mie Royale des Sciences denbsp;notre bonne Ville de Paris, nous one fait expofer c^u'ils auroiciiCnbsp;betoin de nos Lettres de Privilege pour rimpreflion de leurs Ouvrages:nbsp;A CES CAUSES , voulatir favorablemcnt trair�r les Expol*ans ^ Nous leurnbsp;avons permis Sc permettons par ces Pr�fenres, de faire impdmer patnbsp;tel Jniprimeur qu�il.; voudronc choidc, routes les Recherches ou Ob-lervacions jouvnalicres, ou Relations auniieiles de tont ce gt;\ui auranbsp;�i� fait dansles AfTembl�es de ladite Acad�mie Royale des Sciences,nbsp;les Ouvrages, M�moires ou Trait�s de chacun des Patticiiliers qui lanbsp;compofem, 6c g�n�ralemcnt louc ce que ladire Acad�mie voiidra faTenbsp;paroure , apr�s avoir fait examiner Icfdits Ouvrages, 6c jug� qu��snbsp;feront dignes de 1�impreflion , en tels volumes, forme, marge , carac-teres, conjointement ou f�par�ment, 6c aurant de fois que bon leutnbsp;femblera, 5c de les faire vendre 6c d�biterpat tout notre Royanme,nbsp;pendant le temps de vingt anu�es conlecm'ives, a compter du |our denbsp;la date des Prefentesi fans coucefois qu�^ foccafion des Ouvragesci-�lfus toecifi�s .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-------�^ nbsp;nbsp;nbsp;r. i

ladii� Acad�mie* Faifons d�fenfes a touies fortes de perfonnes, de quelque qualit� 6c condition qu�clles foieiit, d'en introduire d�impref-iion �rrangere dans aucun lieu de notre ob�il�aance j comme ;.ullinbsp;a tous Libfaiies 6c Imprimeurs d�imprimei ou faire iniprimer, vendre ,nbsp;faire vendre, d�biter iii contrefaire lefdics Ouvrages, en tont ou ciinbsp;partie, Sc d'en faire aucunes tradu�iions ou exitatts. fous qujquenbsp;pr�cexte que ce pui�Te �cre , fans la permilhon exptede amp; par �cricnbsp;defdits Expofans, ou de ceux qui auronc droits d�eux ; , a p.inedrnbsp;confifcarion des F.xeinplaircs ct/ncrefaics , de trois mille livrcs d a-mendc contre chacun des Contrcveiians j done un tiers a Nous , unnbsp;tiers a I�Hotcl-Dieu dc Paris, 6c Tauti'e tiers auxuirs Expofans, ou a

dlt;

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te'ulqul aura droit d�cux , k dc tous depens, dommages 5c int�r�ts; i la charge quc ces l'r�ferires feiont enregiftrces tout au long furnbsp;le Regiltie de la Communauc� des Iinprimeurs amp; ijoraiies dc Paris,nbsp;dans irois mois de la dare d�icelles ; que rinipteiriou defdit' Ou-vrages feta faite dans notre Royaume , amp; non aillcuis,en bon papiernbsp;amp; beaux cara�eres, conform^ ment aux R�gleinens dc la Librairic;nbsp;qu�avant de 1�eXpofer en vente , les manulcrits ou impriin�s qui au-ront lervi de copje d rimptellion defdits Ouvrages, fetonr lemisnbsp;�s mains de notre tr�s-cher amp;-f�al Chevalier, Garde desSceaux denbsp;France, le Sleur Hue de Miromesmil; qu�il en fera enfuite remisnbsp;deux Exetnplaires dans notre Bibliotheque publi-jue, un dans cellenbsp;de notre Chateau du Louvre , un dans celle de notre tr�s-chct amp; f�alnbsp;Chevalier, Chanceliet de France , le Sieur de Maup'ou, Sc un dansnbsp;celle dudit Sieur d OE de Miromesnic ; le tout a peine de nullite detnbsp;Pr�fentes, du contenu defquelles vous man Ions amp; enjoignons de fairenbsp;jouir ledit Expofant amp; leurs ayans canfe , p'einement amp; paifiblement,nbsp;fans foufFrit qu�il leur foit fait aucun trouble ou emp�chementi Vou-lons que la copie des Pr�fentes, qui fera imptini�e tout au long,aunbsp;commencement ou d la fin defdits Ouvrages, foit tenue pour diimentnbsp;fignifi�e ; Sc qu�aux copies coll tio n:es par 1�un dj nos am� amp; feauxnbsp;Confeillers amp; Sec! �ta.res, foi foit ajouc�e comme a roriginat. Com-mandons au premier noire Huiflier ou Setgent fur ce rcquis, denbsp;faire , pour 1�ex�cution d�icelles, tous Actes requis Sc n�cefTaires ,nbsp;fans demandet autre permiflion , Sc nonobftant clameur de Haro,nbsp;Charte-Normande Sc Lettres a ce contraires. Car tel elt notre plaifit.nbsp;Ponn� d Paris le premier jour de Juil'et, Pan de grace mil feptnbsp;cent foixante-dix-huit, Sc de notre Regne le cinquieme. Par le Roinbsp;en foB Confeil.

Siff/ie, lEBEGUE.

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Reg'tjlr� fur le Regifre JfX rfe lu Chamhre Royale amp; Syndicate des Lirrmres 6 Imprimeurs de Paris JV�. '477- f �l s*2 can-foime'ment au Reglement dc 1713 , ^ui fait defenfes, article 4,nbsp;d toutes perfonnes j de quelque qualit� (f condition qu ellesnbsp;fbient, autres que les Liiraires �c imprimeurs , de vendre , debi-ter �r faire afficher aucun Livre peur les vendie en leur iiom ^nbsp;foit qu'ils s'en difent les Auteurs ou autrement, amp; d la chargenbsp;de fournir dla^ufdite Chambre huit exemplaires , preferits parnbsp;Vartiele CVll, au m�me Reglement. A Paris, ce 16 Aoi-t 177�,

KNAPEN, XT'ncfic.

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TH�ORIE


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TH�ORIE

D E

L^�LECTRICITfc

I. Des principes g�n�raux de cette Th�orie.

i-TTOUTE la Th�orie de l�Eleclricit�, telle que M. Spinvis 1�a d�velopp�e dans fon Ouvrage ,nbsp;eft fond�e fur les deux principes fuivans , quinbsp;fervent �galement de bafe a celle de M.nbsp;Francklin.

Lts moUcules dc la matierc iUclrique J� r6-poiijfcnt les lines les autres, m�me d des diflances ajfe:^ conjid�rables.

Ces m�mes molecules Jont attirables par tous les corps connus.

2. Le fiuide �le�rique, par une fuite de lextr�me fubtilit� de fes parties, eft capable de,

A

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T H i o R � E p�n�tfer toutes fortes de corps �, mais il y anbsp;de grandes differences entre les corps , relati-vement a la maniere dont fe fait ce trajet anbsp;travers leurs pores. Tons ceux qui ne font pointnbsp;�le�triques par eux-m�mes, amp; qu�on appelle, ppnrnbsp;abr�ger, corps an-�kBriqiies, livrent un libre paf-fage k la matiere �le�rique , qui fe ment dansnbsp;leurs pores avec beaucoup de facilit�. Quant auxnbsp;{vhamp;^nces idio-�lecIriques \ OU qui s��leclrifent parnbsp;Ie frottement , M. Francklin penfoit que Ienbsp;verre , qui elf du nombre de ces fubftances ,nbsp;dtoit impermeable a la matiere �leilrique M.nbsp;^pinus n�elf pas tout-a-fait du m�me fentiment.nbsp;II croit pliltot que la matiere �ledrique fe mentnbsp;tlans Ie verre, amp; en p�n�tre les pores , maisnbsp;avec beaucoup de difficult� amp; de lenteur � amp; ilnbsp;�tend cette propri�t� a tous les autres corpsnbsp;idio-�ledriques , tels que Ie foufre , les refines ,nbsp;fair fee

Au relte, loriqne M. ^pinus parie d�attrac-�tions amp; de r�pulfions, il ne pretend pas que les corps aient la propri�t� d�agir les uns fur lesnbsp;autres d dijlance. II regarde , au contraire ,nbsp;�comme un axi�me indubitable cette propolition ,nbsp;qu��/2 corps ne peut agir ou il n�cjl pas. Lesnbsp;4mots dattraclion amp; de r�pulfion , d�fignent

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D� l� � L E C T B. i CJ T �. nbsp;nbsp;nbsp;5

feulement des faits que l�Auteur adopte pour principes, amp; dont pl d�duit l�explication desnbsp;ph�nomenes , fans rechercher la caufe immediatenbsp;de ces faits. (Voy. Ie Difc. pr�liminaire. )

3. nbsp;nbsp;nbsp;Cliaque corps a une certaine quantit� d��-le�tricit� qui lui eft propre , amp; que l�on peutnbsp;appeler fa quantit� naturelle d'�leclricit�, Cettenbsp;quantit� eft proportionnelle a la mafte. Tantnbsp;qu�elle refte la m�me , Ie corps ne donne aucunnbsp;figne ext�rieur d��le�tricit� , d�o� il fuit qu�il ynbsp;a �quilibre entre la force attradive qu�un corpsnbsp;exerce for fa quantit� naturelle de flu�de �lec-trique, amp; la force avec laquelle les mol�culesnbsp;qui compofent cette quantit� , fe repouflent mu-tuellement. Mais fi Pon vient k augmenter ounbsp;a diminuer cette m�me quantit� , par quelquenbsp;moyen que ce foit; alors T��quilibre �tant rompu gt;nbsp;Ie corps dont il s�agit, deviendra fufceptible denbsp;produire au - dehors divers ph�nomenes �lec-triques.

4. nbsp;nbsp;nbsp;On dit d�un corps , qu il eft �leclrif� poft-tivement, ou n�gativement , lorfqu il a plus ounbsp;moins que fa quantit� naturelle d��le�lricit�.nbsp;On fe fert aulTi, dans les m�mes cas, d�s termesnbsp;�i �leclrif� en plus, ou �leclrif� en moins. Lenbsp;verre acquiert, par le frottement, une �leftricit�nbsp;pofitive fiir la furface frott�e. Celle que l�onnbsp;communique, par le m�me moyen , au foufre , ^

A ij

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4 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

ia Cire d�Efpagne amp; aux niatieres r�fineufes, ell negative. Nous verrons dans la fuite, par queisnbsp;indices on peut juger fi I�eledricite d�un corpsnbsp;eft pofitive ou negative..

!/�. JJcs loix auxqudUs ejl ajfujcttie la, mature �kclrique , en conf�quence des principes quinbsp;-itiennent d'etre expof�s,

^. Les difFerens ph�nomenes qui dependent de l�aftion du flu�de �ledrique, peuvent fe r�duire ennbsp;general a deux clafl'es. La premiere comprend ceuxnbsp;Ie fluide palTe d�un corps dans un autre, qiunbsp;en a une moindre quantit�. Les ph�nomenes de lanbsp;l�conde clafl� , font ceux oh les corps eux-m�mesnbsp;ont des mouvemens progreflifs , par lefquels ilsnbsp;s�approchent ou s��cartent les uns des autres.nbsp;L'L .(E-pinus expofe d�abord les loix que fuit lanbsp;rnatiere �ieclrique, dans les cas qui appartiennentnbsp;a la premiere clafl'e , comme �tant les plusnbsp;fimples.

�6. Suppofons un corps qui ait recu une certaine quantit� de fluide �le�trique au-deflus de lanbsp;quantit� naturelle , ou qui foit �le�lrif� pofitive-ment (4). 11 s�agit de determiner I�adion dunbsp;fluide for une mol�cule �ledrique, fitu�e aupr�snbsp;de la furface du corps. Tant que ce corps �toitnbsp;dans fon �tat naturel, ia force attraftive de fa

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DE l��lectricit� % matiere propre, a l��gard de la molecule dont ilnbsp;s�agit, �tant �gale k la force r�pulfive qne fonnbsp;flu�de exercoit f�r cette meme molecule 5(3)^nbsp;ces deux forces fe faifoient �quilibre , amp; la molecule reftoit immobile aupr�s de la furface danbsp;corps , fans �tre attir�e ni repouff�e. Mais anbsp;caufe de raccroiffement qua recu Ie fluide ren-ferme dans Ie corps , la force r�pulfive de csnbsp;fluide fe trouve elle-m�me augment�enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;alors

fon aflion 1�emportant fur celle de la force attractive , la molecule eft 'repouff�e en raifon da furcroit de fluide ajout� a la quantite naturelle.

Les autres molecules fitu�es aupr-es de la fuiface-du corps, �tant dans Ie m�me cas que celle dont il s�agit, la couehe entiere form�e par ces moleculesnbsp;f�ra repouff�e, amp; forc�e de s��loigner du corps, 3nbsp;moins que quelqu�obflacle ne s�y oppofe. Si 1 oianbsp;concoit tout Ie fluide renferm� dans Ie corpsnbsp;comme divif� en une multitude de couches con-centriques, il fera facile de voir que celles danbsp;ces couches , qui feront ficu�es vers la furface dunbsp;corps, s��carteront fucceffivement du centre ; en,nbsp;forte qu�il fe fera un effluvium continuel de ma-tiere �leftrique, jufqu�a ce que 1��quilibre foicnbsp;r�tabli, ou que Ie corps n�ait plus que fa quantito:nbsp;naturelle, de fluide.

7. Concevons maintenant un autre corps, qtufc

A iij

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Theorie

ait perdu ime partie de fa quantit� naturelle d��ledricit� , ou qui fbit �ledrif� n�gativement.nbsp;Alors la force r�pulfive du flu�de fiir une molecule ficu�e pres de la furface du corps , �tantnbsp;inf�rieure 'a la force atcradive de la matierenbsp;propre de ce corps , par rapport a la m�me molecule , l�attradion exercera flir celle-ci unenbsp;partie de fon adion , d�o� 1�on conclura , par unnbsp;raifonnement femblable a celui que nous avonsnbsp;fait pour Ie cas d�une �ledricit� pofitive (6 ),nbsp;qu�il y aura une affluence continuelle de matierenbsp;�ledrique dans Ie corps , jufqu�a ce qu�il ait re-couvr� fa quantit� naturelle d��ledricit�.

8. II peut y avoir deux caufes qui s�oppofent aux efl�ts que nous venons de d�crire , l�unenbsp;interne, amp; l�autre ext�rieure. La premiere auranbsp;lieu, fi Ie corps eft du nombre de ceux qu�onnbsp;appelle Idio-�kclriqiies (x). Car Ie flu�de nenbsp;pouvant fe mouvoir qu�avec beaucoup de difficult�nbsp;a travers ces fortes de corps, fon effluence dansnbsp;Ie premier cas, amp; fon affluence dans Ie fecond,nbsp;en feront fenfiblement retard�es. L�autre caufe eftnbsp;celle qui provient de la nature des corps envi-ronnans , dans Ie cas o� ceux-ci font pareillementnbsp;idio-�ledriques , tels qu�un air bien fee. La r�-fiftance que ces corps oppofent au mouvementnbsp;de la nratiere �ledrique , produira dans lesnbsp;affluences amp; affluences dont nous avons parl� ,


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DE 1� � L E C T R I C I T �. nbsp;nbsp;nbsp;7

wn retard femblable a celui que peut occalionner la nature m�me du corps eled:rif�. On voit paria pourquoi, routes chofes cgales d�ailleurs, 1�e-leftricit� d�un corps fe maintient plus long-temps, lorlque ce corps, ou ceux qui 1�environ-nent, font du nombre des corps �leSriques parnbsp;eux-m�mes.

9. Les condu�leurs des machines ele�riques nous fourniflent une application fimple de cea.nbsp;principes , par rapport aux corps an-�ledriques.nbsp;Dans la machine ordinaire a plateau, les couffinsnbsp;qui frottent ce plateau, lui tranCnettent fans ceffenbsp;une portion du fluide �ledrique qu�ils renfermentnbsp;en eux-m�mes , amp; dont les pertes fe r�parentnbsp;aux depends de celui des corps voilins, avec,nbsp;lefquels ces couffins font en communication. Lenbsp;fluide efl; enfuite enlev� au plateau par les: pointesnbsp;lituees aux deux extr�mit�s des branches du.nbsp;condudeur, qui par-la fe trouve �leftrif� politi-vement. Le fupport de verre, qui foutient lenbsp;condufteur, amp; qui eft du nombre des corps idio-�le�riques, emp�che, par l�obftacle qu�il oppofenbsp;a la propagation de la matiere �leftriqtie (2;),nbsp;que le fluide ne s��chappe de ce cbt� ^ amp; fi i�airnbsp;environnant eft tr�s-fec, le condufteur conferveranbsp;pendant uninftant le fluide qui s�y trouve r�pandu.nbsp;par exces, au moment o� Ton cefl� de faire-tourner le plateau entre les couffins. Alors,, fe

A i y.

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8 nbsp;nbsp;nbsp;Theorie

Ton pr�fente une pointe d�li�e de m�tal, 'a un� petite diftance de ce condudleur, on verra pa-roitre une petite �toile lumineufe, amp; fort courte,nbsp;qui mdique, comme nous Ie verrons , une �lec-tricit� pofitive. Cette �toile eft produite parnbsp;Veffluvium de la matiere �ledrique du conducteur , dont les molecules font follicit�es par leurnbsp;force r�pulfive mutuelle, amp; par l�attra�lion denbsp;la pointe , k fe porter vers celle-ci, amp; a y p�n�-trer , ainfi que nous l�expliquerons dans lanbsp;fuite.

On fait aufli des machines dont les frottoirs font ifol�s , de maniere que, communiquant aunbsp;plateau leur propre fluide, amp; ne pouvant en tirernbsp;de nouveau des corps voifins, ils tendent con-tinuellement 'a acqu�rir l��le�ricit� negative. Alorsnbsp;il fe fait vers les coullins un eflduve contlnuelnbsp;de la matiere �leftrique renferm�e dans Ie con-dudeur qui, a fon tour, s��le�lrife n�gativement.nbsp;Darxs ce cas , fi Ton pr�fente a ce condu�leur unenbsp;pointe m�tallique, on verra fortir de celle-ci unnbsp;jet lumineux, ou une aigrete allong�e, produitenbsp;par Ie fluide qui va de la pointe au condufteur ,nbsp;pour lui reftituer celui qu�il a perdu. On peutnbsp;voir 1 dans les M�moires de l�Acad�mie desnbsp;Sciences, ann�e 1786, la defcription d�une tr�s-belle machine de ce genre, imagin�e par M�nbsp;Je �oi, de la m�me Acad�mie,

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tiE l��LECTRlClTi. nbsp;nbsp;nbsp;^

lo, Jufqu�ici nous avons fuppof� Ie flu�de uni-form�ment r�pandu dans Ie corps �leflrif� : ma�s il arrive fouvent qu�il y a (urabondance de flu�denbsp;dans une partie de ce corps, tand�s qu�il y anbsp;d�faut du m�mc flu�de dans une autre partie. Pournbsp;Amplifier d�abord ce nouveau cas, imaginons unnbsp;corps BC {^fig. I. ) divif� en deux parties �gales,nbsp;AB, AC, amp; telles que Ie fluide de AC excede lanbsp;quantit� naturelle, amp; que celui de AB foit nioin-dre que la m�me quantit�, Ie rapport de la quantit�nbsp;acquife d�une part a la quantit� perdue de l�autre,nbsp;�tant variable a volont� ; cherchons 1�adion denbsp;ce corps fur deux mol�cules E, D , plac�es versnbsp;fes deux extr�mit�s. D�apr�s ce qui a �t� ditnbsp;(6 amp; 7), la partie AC exercera une forcenbsp;r�pulfive fur les deux mol�cules , en m�me-temps que la partie AB agira pour les atti-ren Mais a caufe de l�in�galit� des diftancesnbsp;o� les deux mol�cules fe trouvent par rapportnbsp;a Tune quelconque des parties AB , AC, il eftnbsp;clair que la mol�cule E fera plus repouff�e parnbsp;la partie AC, que la mol�cule D, amp; que celle-ci, au contraire, fera plus attir�e par la partienbsp;AB, que la mol�cule E. Cela pof�, il peut arrivernbsp;diflcrens cas.

�i. Pour mleux concevoir les efFets relatifs a chacun de ces cas , obfervons d�abord que lanbsp;r�pulfion de la partie AC, fur la mol�cule E ,

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t� nbsp;nbsp;nbsp;T H � o R I

par exemple, doit croitre a mefure que la quan-tit� de fluide additive, acquife 'par AC , fera elle-m�me plus grande. D�une autre part, l�at-tradion de la partie AB, fur la m�me molecule,nbsp;croitra auffi , a mefure que la quaritit� fouftrac-tive de fluide perdue par AB, fera plus confl-d�rable. Or, comme les quantit�s de fluide desnbsp;deux parties font cenf�es variables, on concoitnbsp;qu�il peut arriver , par exemple, que la quantit�nbsp;perdue par AB foit telle, que l�exc�s d�attradionnbsp;qui en r�fultera par rapport a la molecule E ,nbsp;compenfe exadement la diminution qu �prouve ,nbsp;k raifon d�une plus grande diftance, cette m�menbsp;attradion, compar�e a la r�pulfion de AC liir lanbsp;m�me molecule. Dans ce cas, la molecule Enbsp;reftera immobile.

12. Si au contraire, la quantit� de fluide , perdue par AB, n�eft pas fuffifante pour com-penl�r l�efFet de la diftance, la r�pulfion de ACnbsp;pr�vaudra fur l�attradion de AB, amp; la mol�culenbsp;E s��cartera du corps A. Si enfin la quantit�nbsp;fouftradive du fluide.de AB compenfe au-delanbsp;l�effet de la diftance, il eft aif� de voir quenbsp;la mol�cule E fe portera vers Ie corps A.

13. La mol�cule D, de fon cot� , fubira divers �tats relatifs a ces diff�rens cas. Si lanbsp;mol�cule E , par exemple, refte immobile , lanbsp;mol�cule D aura un mouvement progreflif vers.

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DE L�� L E C T RT C I T �. H' Ie corps A, puifqu�elle eft plus voifine de lanbsp;partie AB, dont la force attraftive , dans cenbsp;cas, excede la force r�pulfive de AC, cotiimenbsp;nous venons de Ie voir , il n�y a qu�un inftant.nbsp;Si la mol�cule E tend vers Ie corps A, lanbsp;molecule D fera attir�e, k plus forte raifon, parnbsp;Ie ro�me corps.

14. En g�n�ral, fuivant les diff�rens degr�s relatifs des forces exerc�es par les deux partiesnbsp;du corps A, il pourra arriver que Ie fluide foitnbsp;attir� amp; repoufl� a la fois des deux c�t�s ,nbsp;OU qu�il foit attir� de tel c�t�, tandls qu il feranbsp;repoufle de l�autre, amp; r�ciproquement ^ ou qu�enfinnbsp;il refte immobile d�un c�t� , tandis que de l�autrenbsp;il fera attir� ou repouff�.

ii). Tons ceux qui connoiffent la Th�orie de M. Francklin, favent qu�une bouteille de Leyde,nbsp;charg�e a l�ordinaire, a fa garniture int�rieurenbsp;dans 1��tat pofitif, amp; l�ext�rieure, dans l��tatnbsp;n�gatif. Comme ces deux effets s��tendent jufqu�anbsp;une certaine profondeur dans la lame de verrenbsp;qui forme Ie ventre de la bouteille, nous pou-vons confid�rer cette lame avec fes deux garnitures , comme un corps unique , qui auroit unenbsp;de fes parties, c�eft-a-dire , celle qui eftnbsp;en dedans , �leftrif�e en plus , amp; l�autre quinbsp;regarde Ie dehors, �le�lrif�e en moins, On peutnbsp;demander lequel des diff�rens cas que nous venons

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:IZ

Th�orie

de fuppofer, eft celui que r�alife 1��tat aftuel d� la bouteille. Or, nous verrons que la Th�orienbsp;Kpr ce point eft parfaitement conforme au r�-fultat d� 'une exp�rience que chacun peut faire ,nbsp;amp; qui indique l�aftion des deruc moiti�s denbsp;l��paifleur de la bouteille. Apr�s avoir charg�nbsp;cette bouteille, enlevez-la, a l�aide d�un cordonnbsp;de foie attach� a fon crochet, amp; tenez-la ainfinbsp;fufpendue , au milieu de l�air, qu il faut fuppofernbsp;tr�s-fec. Approchez alors Ie doigt a une petitenbsp;diftance du ventre de la bouteille. II ne fortiranbsp;aucune �tincelle interm�diaire, d�ou il faut con-clure que, Comme la bouteille ne donne aucunnbsp;ligne d��leftricit� par fa furface ext�rieure, cettenbsp;furface eft, a 1��gard du fluide voifm , commenbsp;fi elle fe trouvoit dans l��tat naturel, c�eft-a-dire ,nbsp;que Ie fluide n�eft ni attir�, ni repoufle de ce c�t�.

' Mais nous avons vu ( 13 ) que dans Ie cas oh l�une des deux mol�cules E, D, �toit immobile,nbsp;1�autre mol�cule fe trouvoit n�ceflairement attir�enbsp;Gu repouflee ; en forte qu�il ne pouvoit y avoirnbsp;�quilibre 'a la fois des deux c�t�s. II fuit delanbsp;que Ie fluide voifin de la garniture int�^rnbsp;rieure de la bouteille , qui eft �leftrif�e en plus,nbsp;doit �prouver de la part de cette garniture unenbsp;a�lion r�pulfive. C�eft ce qu�il eft aif� de v�rifier.nbsp;Car fi l�on pr�fente Ie doigt a une petite diftancenbsp;du crochet de la bouteille , qui eft cenf� fake

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DE l��LE CTRICIT�. iin m�me corps avec la garniture int�rieure, onnbsp;tirera une �tincelle qui annonce l�effiuve de lanbsp;matier� �le�lrique hors du crochet (a). Toutnbsp;ceci s��claircira encore par ce que nous dironsnbsp;dans un article particulier, oii nous traiteronsnbsp;de 1�exp�fience de Leyde.

i6. Nous placerons ici un r�lultat qui nous fera utile par la fuite. Si Ton fuppofoit que l�exc�snbsp;de fluide de AC , fe trouvat pr�cif�ment �gal aunbsp;d�faut de fluide de AB; alors la molecule Dnbsp;tendroit n�ceflairement k p�n�trer dans Ie corpsnbsp;A , amp; la molecule E en feroit repouflee.

Pour Ie prouver , imaginons que les deux parties AC , AB , agiflent feules tour a tour furnbsp;la molecule D , plac�e k une diftance d�termi-n�e. Concevons de plus que la force r�pulfivenbsp;de la partie AC foit concentr�e dans un pointnbsp;determine. La force attraftive de la partie ABnbsp;pourra �tre concue, comme concentr�e dans Ienbsp;point correfpondant de cette derniere partie.nbsp;Car, quelle que foit la loi que fuive la r�pulfion

(a) Cette �tincelle n�efl: pas occafionn�e pr�cif�ment par Ie crochet, qui forme un furcroit de ma-tiere ajout�e a la garniture int�rieure. Nous verrons dans la fuite que celle-ci peut, dans ce cas , fournirnbsp;une �tincelle , ind�pendamment du crochet, amp; toute*nbsp;chofes �tant fuppol'�es �gales de part amp; d�autre.

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14 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

des molecules �ledriques, a raifon de la diftance, rattraSion des molecules propres du corps �lec-trif� dolt f�ivre la m�me loi, fans quoi il n�ynbsp;auroit point compenfation entre cette attradionnbsp;amp; la r�piilfion des molecules du corps conlid�r�nbsp;dans i��tat naturel; ce qui eft contraire a l�ex-p�rience ( 3 )� H fuit dela que l�attradion exerc�enbsp;par AB fur ia mol�cule D, fera �gale , dansnbsp;rhypothefe pr�fente , 'a la r�pulfion de AC furnbsp;la m�me molecule, puifque dun c�t� celle-cinbsp;eft repoufice par AC, en raifon de l�exc�s denbsp;fluide de cette m�me partie, amp; que de l�autre,nbsp;elle fera attir�e par la partie AB, en raifon de lanbsp;portion de la mafte de AB, laquelle faifoitnbsp;�quilibre a la quantit� de fluide, qui eft cenf�enbsp;avoir pafte dans la partie AC. Done dans Ienbsp;cas , repr�fent� (fig. ^ ), oii la mol�cule D eftnbsp;plus pres de AB que de AC , l�attradion pr�-vaudra fur la r�pulfion , amp; la mol�cule D feranbsp;follicit�e a entrer dans Ie corps BC. On concoitnbsp;qu�en m�me-temps l�adion du corps BC lur lanbsp;mol�cule E, doit �tre r�pulfive.

17. L��quilibre �tant rompu entre les forces des parties AC , AB , il eft clair qu�il tendranbsp;a fe r�tablir; en forte qu�une portion du fluidenbsp;de AC paflTera dans AB , jufqu�a ce que Ie corpsnbsp;foit rentr� dans fon �tat naturel. Ce retour fenbsp;fera lentement, fi Ie corps A eft idio-�leftrique;

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DE l��LECTRICIT�. nbsp;nbsp;nbsp;If

ma�s s�il eft an-�ledrique, Ie fluide parviendra en un inftant a Tuniformit�.

On conclura aufll des difF�rens �tats o� fe trouvent les mol�cules E , D, fuivant les diversnbsp;cas mentionn�s ci-delTus, qu�il p�ut arriver que,nbsp;pendant Ie retour du corps vers fon �tat naturel , il forte du fluide de AC , ou qu�il ennbsp;entre du dehors dans l�int�rieur de AB, amp; lanbsp;promptitude avec laquelle cette tranCniflion s�o-p�rera, d�pendra aufll de la nature des corpsnbsp;environnans , amp; du plus ou moins de facilit�nbsp;que Ia raatiere �leflrique �prouvera 'a les tra-verfer.

i8. Si Ie fluide n��toit pas uniform�ment r�pandu dans chaque partie du .corps A , ou fi,nbsp;dans Ie cas d une diftribution uniforme, les deuxnbsp;parties n��toient pas �gales entr�elles, on ob-tiendroit toujours des r�fultats analogues a ceuxnbsp;qui ont �t� expof�s ci-defl�s. II y a une infinite de cas pofllbles, relatifs aux difF�rens �tatsnbsp;de AC amp; AB. Mais chacun de ces cas ayantnbsp;un rapport d�termin� avec Ie cas Ie plus fimple,nbsp;qui eft celui que nous avons confid�r� , fera tou-joiirs fufceptlble d�y �tre ramen�.

Imaginons, par exemple, que la partie AC, foit double ou triple, ou, amp;c. de la partie AB;nbsp;amp; que la portion de fluide, qui fiirabonde dansnbsp;cette partie, foit �gale a celle qui manque dans

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i6 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

la partie AB. Si l�on concoit la molecule D ^ Btu�e entre ces deux parties f�par�es 1�une denbsp;l�autre, Ie point dans lequel il faudra fuppofernbsp;que la force r�pulfive de AC eft concentr�e,nbsp;n aura plus, a la v�rit� , la m�me pofition quenbsp;dans Ie cas mentionn� (i6); mais Ie pointnbsp;o� il faudroit placer la molecule D , pour qu�ellenbsp;fut autant attir�e par AB, que repouff�e par AC,nbsp;fe trouvera n�ceffairement entre les deux centresnbsp;d�aftion des deux parties AB, AC , quoiqu�a desnbsp;diftances in�gales de ces parties. Done, dansnbsp;Ie cas repr�fent� (Jzg- ? ) ^ la molecule D �tantnbsp;plus voifine du centre d�adion de AB que de celuinbsp;de AC, cette molecule tendra toujours a p�n�trernbsp;dans Ie corps AB; tandis que la molecule E feranbsp;fbllicit�e 'a s�en �carter.

19. Paffons maintenant k la recherche des loix, fuivant lefquelles deux corps �leciriquesnbsp;agilTent 1�un fur l�autre. Soient A, B, (fig. x ),nbsp;ces deux corps, que l�on fuppofe d�abord dansnbsp;l��tat naturel. Toute a�ion �tant r�ciproque , ilnbsp;fuffira de confid�rer celle du corps A fur Ie corpsnbsp;B. Or il y a quatre forces qui entrent commenbsp;�l�mens dans cette aftion.

i�. La matiere propre de A attire Ie fluide de B.

ao, Le fluide de A repoufl� celui de

B.

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de l��lectricit�. 17

3�. Le flu�de de A attire Ia mattere propre de B. 4�. La mattere propre de A exerce aufli furnbsp;mattere propre de B une adion que nousnbsp;determinerons plus bas.

II eft clair d�abord, d�apr�s ce qut a �t� dit, ( 3 ) 5 que Tattradion de la mattere propre denbsp;�A- fur le flu�de de B, eft �gale k la force r�-pulfive mutuelle des deux flu�des : car il en eftnbsp;ici du corps B , vis-a-vis du corps A , commenbsp;dune partie quelconque d�un feul corps , knbsp;i��gard dune autre partie du m�me corps. Ainflnbsp;les deux forces dont il s�agit, fe faifant �quilibre,nbsp;leur effet eft .comme nul.

En fecond lieu, la premiere force eft �gale k la troifieme , c�eft-a-dire, qu�autant la matierenbsp;propre de A attire le fluide de B , autant lenbsp;fluide de A -attire la matiere propre de B. Pour le.nbsp;prouver, obfervons que 1�effort que font les deuxnbsp;corps, pour fe porter l�un vers 1�autre, en vertunbsp;de l�attradion mutuelle de leurs fluides amp; denbsp;leurs mafles, doit �tre eftim� ici , comme lanbsp;quantit� de mouventent dans le cas de 1��quilibre,nbsp;c�eft-a-dire, par le produit des maflTes amp; desnbsp;vltelTes. Cela pof�, plus la matiere propre ounbsp;la malTe de A eft confid�rabl� , plus chaquenbsp;molecule du fluide de B a de vttelTe pour fenbsp;porter vers A. Done cette vitefle eft proportion-uelle 'a la mafle de A. Done la quantit� de

B

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iS mouvement du flu�de de B , ou Ie produit denbsp;la vitefle de ce flu�de par fa mafle, eft commenbsp;la mafle m�me de A, multlpll�e par la maflenbsp;du flu�de de B. On verra de m�me, que Teflortnbsp;avec lequel B eft attir� par Ie flu�de de A, eftnbsp;comme la mafle de ce flu�de, qui determine icinbsp;la vitefle de B , multlpll�e par la mafle de B.

Soit M la mafle de A; Q fa qiiantit� de flu�de; m la mafle de B ; ^ fa quantit� de flu�de ; lesnbsp;deux attra�tions, ou les quantit�s de mouvementnbsp;feront eomme Ie produit de M par eft au produitnbsp;de Q par m. Mals les quantit�s de fluide naturelles �tant proportionnelles aux maffes, on auranbsp;M eft a m, comme Q eft a ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; multipliant

1�un par l�autre , les extremes amp; les m�yens, on trouvera que Ie produit de M par q eft �gal aunbsp;produit de Q par m ; c�eft-a-dire , que les quantit�s de mouvement �, amp; par conf�quent fla premiere amp; la troifleme des forces mentionn�esnbsp;ci-defliis font �gales entr�elles. Or, la premierenbsp;�tant �gale amp; contraire 'a la feconde, il s�enfuitnbsp;que 1�effet de la troifleme eft n�ceflairementnbsp;balance par une quatrieme, qui lui eft pareille-ment �gale amp; contraire. Mais il ne refte, pournbsp;la quatrieme force, que celle qu�exerce la ma-tiere propre de A fur celle de B ; d�o� M.nbsp;jEpinus conclud , i�. que les mol�cules de lanbsp;matiere propre des deux corps A amp; B , ont une

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DE l��lECTRICIT�. nbsp;nbsp;nbsp;I9

force r�pulfive mutuelle ^ que cette force eft �gale k Tune quelconque des trois premieresnbsp;forces; c�eft-a-dire, qu�il y a �galit� entre lesnbsp;quatre forces dont il s�agit.

2.0. Quoique l�exiftence d�une force r�pulfive, rnutiielle entre les molecules propres des corps,nbsp;paroifle fiiivre imm�diatement des principes denbsp;la Th�orie de 1��leftricit� (lt;2)^ tels que M.nbsp;Francklin, amp; tant d�autres Phyficiens apr�s luinbsp;les ont admis ; l�Auteur ne diflimule pas la repugnance qu�il a eue d�abord k fe perfuader quenbsp;la force dont il eft queilion put avoir lieu dansnbsp;la nature. Mais il ajoute , qu�apr�s y avoir biennbsp;r�fl�chi, il n�a rien trouv� dans cette fuppofitionnbsp;qui fut contraire a l�analogie des operations denbsp;la nature; puifqu�il y a une multitude de clr-conftances o� l�on obferve des adions r�pullivesnbsp;entre les corps. La gravitation univerfelle prouv�enbsp;par Newton , ne peut faire ici une difficult�nbsp;folide. Car, comme l�efFet de la r�pulfion dontnbsp;on a parl� eft dctruit par l�adion du fluidenbsp;�ledrique, dans tous les corps qui renfernupnt

( a ) Cette conf�quence n�eft pas niceffaire , puifqu�il eft probable que l�on trouvera une autrenbsp;maniere d�expliquer la chofe, quand la nature du fluidenbsp;�ledrique nous fera plus connue. Voye� Ie Difcoursnbsp;pr�liminaire.

B 1)

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%o leur qiiantit� naturelle de ce fluide , cette r�-, pulfion elt comme mille, par rapport a rattraftioiinbsp;univerfelle dont elle ne trouble point l�adionnbsp;l'ur les diif�rens corps, except� dans les cas oiinbsp;ceiix-ci donnent des fignes ext�rieurs d��ledri-cit�, ,d�ou r�fultent des efFets particuliers, qu�ilnbsp;faut regarde'r comme des efpeces d�exceptions anbsp;la loi g�nerale. Et fi l�on objecie a M. ^pinus ,nbsp;que deux forces oppof�es , telles que la r�pullionnbsp;amp; l�attracTiion , font incompatibles dans Ie m�menbsp;fujet; il r�pond , que ne confid�rant pas cesnbsp;deux forces , comme inh�rentes a la matiere ,nbsp;mais comme produites par des caufes ext�rieures,nbsp;il ne peut ctre accuf� de contradi�lion, puifquenbsp;rien ne r�pugne a ce qu�un corps foit follicit�nbsp;a la fois par deux puilTances contraires. C�efi:nbsp;ainli , par exemple, que les molecules d�un fluidenbsp;�laftique fe repoufl'ent mutuellement en vermnbsp;de leur reflbrt, quoique foumifes a la loi de lanbsp;gravitation univerfelle.

XI. Nous venons de voir que deux corps A : amp; B, dans l��tat naturel, n�avoient l�un fur l�autrenbsp;aucune a�lion fenfible qui put �tre attribu�e anbsp;i��le�lricitc. Conc�vons que Ie fluide de A foitnbsp;augment� d�une certaine quantitc. En repre-nant les quatre forces mentionn�es ci - deflirs,nbsp;favoir :

lo. L�attraclion de A fur Ie fluide de B.

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Z1

BE l��LECTRICIT�.

La r�pulfion mutuelle des deux flu�des.

3�. L�attradion du flu�de de A fur B.

4�* La r�pulfion mutuelle de A amp; de B. �lfera facile devoir que l�accroiflTement du flu�denbsp;de A , n�altere, en aucune maniere , la premierenbsp;^ la quatrieme force *, puifque l�a�tion du flu�denbsp;de A n�entre point comme �l�ment dans cesnbsp;forces. II n�y aura que la fcconde amp; la troifiemenbsp;force qui fubiront des changemens. Or, dansnbsp;l��tat naturel, la feconde force eft a la troifiemenbsp;( 19 ) , comme Ie produit des mafles des deuxnbsp;fluides, eft au produit du flu�de de A par lanbsp;maffe de B. Mais ces deux pr�duits �tant �gaux,nbsp;II l�on augmente d�une m�me quantit� leur facteur commun , qui eft la maffe du fluide de A ,nbsp;il eft clair que 1��galit� fubfiftera toujours. Donenbsp;dans Ie cas �ii Ie fluide de A feroit augment�,nbsp;la feconde force fera �quilibre a la troifieme;nbsp;amp; comme la premiere eft �gale k la quatriemenbsp;dont elle balance l�effet, il s�enfuit que Ie corpsnbsp;A, dans 1�hypothefe pr�fente , n�aura -pas plusnbsp;d�a�lion fur Ie corps B , que s�il �toit dans l��tatnbsp;naturel.

Si l�on fuppofe, au �contraire, que Ie fluide de B foit diminu� d�une certaine quantit�, onnbsp;trouvera que la feconde amp; la troifieme forcenbsp;font encore �gales , comme dans Ie cas precedent.

B iij

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^l nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

1?,. II fuit dela, qu�un corps �le�irif� folt po-fitivement, lok n�gadvement, n�a aucune adion fur un fecond corps qui eil dans foii �tat naturel.nbsp;Cette confequence, quoique d�duite immediate-ment de la Th�orie de M. Francklin, paroicnbsp;d�abord contraire k un fait admis par les partifansnbsp;de pette Th�orie , amp; que l�exp�rience femblenbsp;confirmer au premier coup-d�oeil ^ favoir, que lesnbsp;corps �ledrif�s, foit pofitivement, foit n�gative-ment, attiroient toujours d�autres corps quinbsp;n�avoient que leur quantit� naturelle d��leftricit�.nbsp;Mais tout fe concilie , en admettant un autrenbsp;fait, dont l�exiftence fera prouv�e dans la fuite,nbsp;amp; qui confifte en ce qu aucun corps, dans l��tatnbsp;naturel, ne peut �tre approch� dun autre corps ,nbsp;que Ton fuppofe �le�trif� , fans �tre tir� lui-m�menbsp;de l��tat naturel, amp; fans devenir �ledrique. Or ^nbsp;c�eft en vertu du nouvel �tat de ce corps, quenbsp;rautre a une a�lion fenfible fur lui^ amp; commenbsp;la caufe qui Ie rend �ledrique agit tr�s-promp-tement, .il n�eft pas firprenant que i�on aitnbsp;regard� ce corps, comme �tant encore dans l��tatnbsp;naturel, au moment o� l�autre agiflbit fur lui, Scnbsp;que Ia vraie explication ^e*ce ph�noniene aitnbsp;�chapp� aux partifans de Ia, Th�orie de M.nbsp;Francklin.

23. Suppofons main tenant que les corps A amp; B fofent �leddf�s tons les deux pofitivement.

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de; L��LECTRICIT�. Z3

Pour concevoir l�eiFet qui en r�fultera, rappe-lons-nous que dans Ie cas o� Ie corps A eft ftul �leftrif� en plus, la feconde amp; la troifiemenbsp;des quatre forces mentionn�es ci-deffus ( i l)�nbsp;l� trouvent augment�es l�une amp; l�autre dans unnbsp;rapport �gal, les deux autres forces reftant lesnbsp;ni�mes.

Or, fi B eft lui-m�me �leftrif� pofuivement, il eft clair i�. que la premiere force, qui eftnbsp;i�attraaion de A fur Ie fluide de B �, fe trouve-ra augment�e. Que la feconde force, c�eft-^-dire, la r�pulfion mutuelle des deux fluides,nbsp;qui �toit d�ja plus grande que la premiere force,nbsp;recevra un nouvel accroiftement. 3�. Que lesnbsp;deux autres forces ne fubiront aucun changement, puifque l�adion du fluide de B n�entrenbsp;point comme �l�ment dans ces forces. Celanbsp;pof�, il eft facile de voir que 1��quilibre feranbsp;rompu en forte que les attra�bions amp; les r�-pulfions ne fe faalanceront plus mutuellem�nt ^nbsp;mais que les fecondes pr�vaudront.

Car dans Ie cas o� Ie corps A �toit feul ^ �leftrif� pofitivement, la premiere force �toitnbsp;�gale , amp; contraire a la quatrieme ^ la feconde �toit �gale , amp; contraire a la troifieme :nbsp;en forte que chacune de celles-ci �toit plusnbsp;grande que Tune quelconque des deux autres.nbsp;Or, fuppofons, pour plus de fimplicit�, que

B iv

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24 nbsp;nbsp;nbsp;th�orie.

raccroiffement du flu�de de B, dans Ie cas o� ce corps fe trouve aufli �iedrif� pofitivement,nbsp;foit capable de doubler la feconde force, ou lanbsp;r�pulfion mutuelle des deux flu�des. L��qu�l�brenbsp;ne pourra fubfifter qu�autant que Ie m�me accro�f-fement auro�t doubl� en m�me-temps une autrenbsp;force �gale amp; contraire a la feconde ^ ma�s ilnbsp;n�y a que la tro�fieme force qui fo�t dans cenbsp;dern�er cas* Or, I�accroiflement du flu�de de Bnbsp;n�occafionne point de changement dans cettenbsp;tro�fieme force, ma�s feulement dans la premierenbsp;qu� fe trouvera auffi doubl�e �, pu�fque l�ad�on dunbsp;flu�de de B eft un de fes �l�mens. Done, pu�fquenbsp;cette force �to�t plus petite que la feconde, lanbsp;r�pulfion de celle-c� fe trouvera augment�e ennbsp;plus grand rapport, que i�attradion de la premiere , d�o� 11 fu�t que la fomme des r�pulfionsnbsp;Temportera lur celle des attractions ^ en forte quenbsp;les deux corps A, B , fe repoufferont mutuel-lement.

S� l�on Imagine que les deux premieres forces , au Heil detre doubl�es, fe foyent accrues dansnbsp;tout autre rapport, 11 en r�fultera toujours quenbsp;la premiere fera plus petite que la feconde ^ ennbsp;forte que , dans tons les cas, 11 y aura r�pulfionnbsp;entre les corps A amp; B ( a).

(a) Pour faifir plus facilement ce relultat, on peuc.

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DE l��lECTRICIT�. 2^

2-4. Suppofons, au contraire,x:jue A �tant tou-jours �ledrif� pofitivement, B fe rrouve �ledrif� �iegativement. On verra, par �n raifonnementnbsp;femblable a celui que nous avons fait pour Ie casnbsp;pr�c�dent, que Ia diminution du flu�de de Bnbsp;fera d�croitre la feconde force, qui eft celle parnbsp;laquelle les deux flu�des fe repouflent, de ma-

a I�aide des nombres, sn faire 1�appllcation a un cas particulier. Repr�fentons par 1 chacune des quatrenbsp;forces mentionn�es dans 1��tat naturel; amp; concevonsnbsp;que d�abord A feul foit �ledrif� politivement , denbsp;itianiere que fon fluide fe trouve tripl�. La fecondenbsp;force, c�eft-a-dire , la r�pulfion rautuelle des deuxnbsp;flu�des , amp; Ia troifieme , favoir, 1�attra�lion du fluidenbsp;de A fur B, feront aulTi tripl�es, amp; l�expreffion denbsp;chacune fera 6. La premiere force , c�eft-a-dire, 1�at-tradion de A fur Ie fluide de B ; amp; la quatrieme ounbsp;la r�pulfion de A fur B, ne recevront aucun changement. Done la fomme des deux attradions amp; cellenbsp;des deux r�pulfions , deviendront chacune 6 plus 2 ,nbsp;OU 8, d�o� il fuit qu�il y aura encore �quilibre.

Les chofes �tant dans eet �tat, concevons que Ie fluide de B foit doubl�. La premiere force qui �toitnbsp;2 deviendra 4; la feconde, qui �toit 6 , deviendra la.nbsp;La troifieme fera toujours 6 , amp; la quatrieme toujoursnbsp;2. Or, Ia premiere amp; la troifieme font attradives ;nbsp;la feconde amp; la quatrieme font r�pulfives; done lanbsp;fomme des attradions fera 4 plus 6 , ou 10 ; la fommenbsp;des r�pulfions fera ix plus x, ou 14; par oil l�onnbsp;voit que les r�pulfions 1�emporteront.

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26 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

niere qu�elle aura perdu une plus grande partje de fon aftion que la premiere. Done celle-ci,nbsp;qui efl: pofitive, l�emportera, amp; les deux corpsnbsp;s�attireront miituellenient.

Suppofonsenfinque les corps A,B,fe troii-vent tous les deux �leftrif�s n�gativement. La feconde amp; la troifieme force perdront �galement,nbsp;en vertu de la feule �ledricit� negative denbsp;done r�quilibre fubfifteroit encore a eet �gard.nbsp;Mais en vertu de l��le�lricit� n�gative de B , lanbsp;feconde force, qui �toit devenue plus petite quenbsp;la premiere , perdra moins de fon a�lion : car finbsp;elle eft diminu�e de moiti� , par exemple , il eftnbsp;�vident qu�une femblable diminution fera de-croitre davantage la premiere , qui �toit plusnbsp;confid�rable (a). Done puifque la feconde forcenbsp;eft r�pulfive , la fomme des r�pulfions pr�vau-dra fur celle des attractions , amp; les deux corpsnbsp;s��carteront 1�un de l�autre.

z6. II eft facile de conftater ces r�fultats par l�exp�rience. Ayez deux petites balles de li�ge,nbsp;OU de moelle de fureau, �, A, fig. iz , fuf-

( a) II faut obfer7er, que comme les r�fultats font donn�s par la difference entre Ia fomme des attra�donsnbsp;amp; celle des r�pulfions , les accroiffemens ou les pertesnbsp;des forces , doivent �tre eftim�es par des quantit�snbsp;abfolues.

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DE l��IECTRICIT�. nbsp;nbsp;nbsp;2,?

pendues par des crins aiix extr�mites de deux tiges recourb�es AB , CD , faites de quelquenbsp;niatiere idio-�ledrique, telle que Ie verre, la Cirenbsp;d�Elpagne ^ amp;c. amp; garnies aux points de fufpennbsp;fion e , ra , de deux boules de m�tal �, placeznbsp;ces deux tiges de maniere que les balles f �, h ^nbsp;foyent k une petite diftance 1�une de 1 autre ,nbsp;comme Ie repr�fente la figure. Apr�s avoir �iec-trif� par frottement un tube de verre, que 1 onnbsp;fait acqu�rir, dans ce cas, 1��leAricite pofitive �nbsp;touchez en m�me tems, les deux points de fufnbsp;penfion e , ra. A l�inftant les deuJ( balles ��nbsp;h , �tant elles-m�ines cle�rif�es en plus commenbsp;il fera prouv� par la fuite, fe repoufleront mu-tuelletnent, ce qui eft Ie premier refultat.

27. nbsp;nbsp;nbsp;Oi^ fait que la Cire d�Efpagne seledrifenbsp;en moins par Ie frottement. Si done vous touchez l�un des points de fufpenfion tel que e �nbsp;avec un baton de cire ainfi �ledrif� , amp; l�autrenbsp;point ra, avec Ie tube de verre , dont nous avonsnbsp;parl� plus haut, alors chaque balie acquerantnbsp;une �leAricit� analogue 'a celle du corps, quinbsp;touche fon point de fufpenfion , les deux ballesnbsp;fe trouveront dans des �tats diff�rens, dc on lesnbsp;verra fe porter 1�une vers l�autre. Ce qui fepr�-fente Ie fecond refultat.

28. nbsp;nbsp;nbsp;Pour mettre Ie troifieme refultat en experience , on con5oit, d�apr�s ce qui. a cte dit,

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2-8 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

qu�il ne s�agit que de toucher a-la-fois les deux points de lufpenfion e , n, avec un baton denbsp;Cire d�Efpagne �le�lrif� par frottement. L�efFet denbsp;ce contad fe manifeftera par la r�pulHon mu-tuelle des deux balles.

29. nbsp;nbsp;nbsp;Concluons dela, i�. que s�ily a exces ounbsp;d�faut de flu�de en menie tems dans les deuxnbsp;corps, ils fe repoufleront mutuellement.

2�. Que s�il y a exces de flu�de dans 1�un amp; defaut dans l�aiitre , ils s�attireront mutuellement.

30. nbsp;nbsp;nbsp;II peut arriver ( amp; ce cas efl: effeflive-ment tr�s-commun ) que Ie flu�de ne foit pas re-pandu uniform�ment dans les deux corps A , B,nbsp;ma�s qu�il abonde dans certa�nes parties de cesnbsp;corps, tand�s que dans les aufres parties, il y ennbsp;auro�t moins que la quant�t� naturelle ^ fuppofonsnbsp;d�abord , pour plus grande fimplicit�, un corpsnbsp;A ( fig. 3 ) dans l��tat o� nous l�avons confi-d�r� ( 10) , c�eft-a-d�re , d�vif� en deux partiesnbsp;�gales AC amp; AB, dont la premiere foit �le�lri-f�e pofitivement amp; la feconde n�gativement. On anbsp;vu que fu�vant les proportions des quant�t�s additive amp; fouftra�live du fluide renferra� dans ACnbsp;amp; AB, il pouvo�t arriver que 1�une quekonquenbsp;des mol�cules E, D , reftat immobile, ou futnbsp;attir�evers 1�extr�mit� correfpondante du corps A,nbsp;OU en fut repouflee.

Concevons maintenant un autre corps G , voh

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DE l��LECTE-ICIT�. nbsp;nbsp;nbsp;29

fm de la partie AC. II eft clair d�abord que fi ce corps eft dans fon �tat naturel, Ie corps A n�auranbsp;aucune aAion f�r lui ( 22). Refte a examiner lesnbsp;cas o� G feroit lui-m�me �leclrif�, foit poiitive-roent, foit n�gativement.

Pour eftimer les effets. du corps A fur Ie corps G, nous les comparerons avec ceux qu�il produi-roit far la molecule E. Suppofons d�abord quenbsp;cette molecule foit autant attir�e que repouff�e,nbsp;amp; que Ie corps G foit dans l��tat pofitif. H eftnbsp;clair que la partie AB �tant a une plus grandenbsp;diftance de la mol�cule E que la partie AC, nenbsp;balance la force r�pulllve de cette partie qu�a rai-fon d�un exces d��ledricit� negative. Or, fi 1�onnbsp;concoit que la mol�cule E s��carte du corps , fui-vant la diredion RN, il eft aif� de voir qu�ellenbsp;s��loignera plus a proportion de la partie AC quenbsp;de la partie AB. Car fuppofons qu��tant appliqu�enbsp;a la furface du corps A , elle fe trouvat k un poticenbsp;de diftance du centre de la partie AC , que jenbsp;prends ici pour terme de comparaifon, amp; a deuXnbsp;pouces de diftance du centre de la partie AB.nbsp;Done fi elle s�eft �cart�e, par exemple , d�unnbsp;pouce dans la diredion RN, elle fe trouvera alorsnbsp;^ deux pouces de diftance du centre de AC , amp;nbsp;a trois pouces du centre de AB, Done la premiere diftance fera doubl�e, tandis que la fe-conde ne fera augment�e que dans lo rapport

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30 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

de deux a trois. Onvoitpar-lk que la molecule E ne peut s��carter du corps A, fans que la r�pul-fion de AC fur cette mol�cule ne diminue en plusnbsp;grand rapport que fattraclion de AB. Done par-tout ailleurs qu�au point E, en allant vers N ,nbsp;l�attraftton l�emporte fur la r�pulfion. Done Ie corpsnbsp;A agit fur la mol�cule E , dans tous les pointsnbsp;fitu�s vers N , comme agiroit un corps dans 1��tatnbsp;n�gatif. Or, Ie corps G, qui eft pofitif, ne diff�-rant dun corps dans 1��tat naturel, qu�a raifonnbsp;d�un exces de fluide, toute l�adion du corps Anbsp;� peut �tre concue comme s�exercant fur eet exc�s ;nbsp;d�ou il r�fulte que l�on peut aflimiler cette a�lionnbsp;'h celle qui a lieu par rapport a la mol�cule E.nbsp;Done k quelque diftance que l�on place Ie corpsnbsp;G, il fera attir� par Ie corps A.

II eft facile de voir que ft G �toit dans l��tat n�gatif, il feroit repouff�, au lieu d��tre attir�, anbsp;quelque diftance qu�on Ie placat du corps A.

3 �. Concevons maintenant que la mol�cule E foit plusr�p�uff�equ�ai.tir�e. Si l�on fuppofe qu�ellenbsp;aband�rrne la furface du corps A, pour fe porternbsp;vers N, la force r�pulfive de la partie AC furnbsp;cette mol�cule diminuant en plus grande raifonnbsp;que la force attraftive de AB (30), on con9bitnbsp;qu�il y aura un point o� ia diftance' compen-f�ra l�exc�s de la force attra�live , en tonenbsp;que les deux forces fe balanceront 3 k ce

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DE l��EECTR.ICTT�. 3! point, la molecule E, abandonn�e k elle-m�me,nbsp;xefteroit immobile. Au-delk de ce point, lanbsp;force attradive de AB , continuant de d�crOitrenbsp;en moindre raifon,que la force r�pulfive denbsp;AC, deviendra preponderance ^ en forte que lanbsp;molecule fera attiregt;e dans tons les points fitu�snbsp;plus loin que celui o� elie �toit en �quilibre.

Soit maintenant R ce demier point 5 ayant raenc la verticale OP , fi l�on concoit que cettenbsp;verticale traverl� Ie corps G, qui eft cenf� dansnbsp;letat pofitif, il eft facile de voir que la parti�nbsp;OM de ce corps fera plus repoulT�e qu�attir�e;nbsp;amp; qu�au contraire , la partie OS fera plus attir�anbsp;que repoufl�e. Or, on peut toujours fuppofernbsp;Ie corps partag� par la ligne OP, de manier�nbsp;que la rcpulfton d�une part foit �gale k l�attrac-� tion de l�autre, d�oii il fuit qu�il y a une pofitionnbsp;oir Ie corps G refteroit immobile. On voit �ga-lement que ce corps ne pourra fe mouvoir denbsp;R en E, fans �tre plus repouff� qu�attir�, ni denbsp;R en N, fans �tre plus attir� que repoufi�.

Si Ie corps G �toit dans l��tat n�gatif, on auroit des r�lultats femblables, mais en fens con--traire � en forte que ce corps feroit repo�ff�nbsp;dans les m�mes circonftances oit il e�t �t� at�nbsp;tir�, �tant pofitif, amp; vice versd.

qi. En appliquant k la molecule D les m�mes raifonnemens que nous venons de faire pour la

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3z nbsp;nbsp;nbsp;Th�orii:

molecule E , on verra qu�il peut arriver de m�me , fiiivant les divers �tats des partiesnbsp;du corps A , qu�un corps H fitu� du c�t� denbsp;AB, amp; dans l��tat pofitif ou n�gatif, tant�tnbsp;refte immobile , amp;c tantot foit atttir� ou re-poufle.

33. Nous avons fait voir (16) , que fi 1�exc�s de fluide contenu dans AC , �toit �gal au d�fautnbsp;de fluide de AB, la molecule D feroit attir�e,nbsp;amp; la molecule � repouflee par Ie corps A. Onnbsp;conclura aif�ment de ce r�fultat amp; de tour cenbsp;qui vient d�etre dit, que dans Ie m�me cas, Ienbsp;corps G �tant fuppof� dans l��tat pofitif, feroitnbsp;repoulT� a routes les diftances, amp; qu�au contraire il feroit attir� , s�il fe trouvoit dans l��tatnbsp;��gatif.

Mais cette confcquence fuppofe que les deux parties du corps A ont une �paiff�ur fenflble.nbsp;Car fi, par quelque moyen, on pouvoit faire ennbsp;forte qu�elles fuflfent cenf�es n�avoir qu�une �paif-feur infiniment petite, on concevra qu�alors Ienbsp;corps G, �tant k des diliances fenfiblement �ga-les, par rapport aux deux parties du corps A,nbsp;feroit autant repoufle qu attir� , amp; refteroitnbsp;immobile a routes les diftances.

M. jEpinus a repr�fent� ce dernier cas, a l�aide d�une exp�rience curieufe. Ce Phyficiennbsp;a pris deux lames de verre , de plufieurs pouces

de

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DE l��lECTRlClT:�.

lt;3e largeur , amp; a fix� perpendicuiair�ment {iir �fi niilieu d�une des faces de chacune , un manchenbsp;de verre, en fe fervant de cire a cacheter pournbsp;ciment. Ayant enhike frott� ces lames pliifieurSnbsp;fois Tune contre l�autre par leurs faces libres \nbsp;puis les tenant en contact imm�diat, il a pr�-^nbsp;fent� la furface poftcrieure de Tune d�eiles, knbsp;une petite balie de li�ge fufpendue a un fil d*nbsp;foie. Si I�appareii fe fiit trouv� fufceptible denbsp;donner quelques fignes d��lectricit�, cette balienbsp;auroit �t� d�abord cle�lrifce, en vertu de la pro^nbsp;ximit� des deux lames de verre, comme nousnbsp;Ie verron.s plus bas �, puis attir�e jufqu�au pointnbsp;de contact, amp; enfuite repoiifl'ce. Cependant lanbsp;balie reftoit immobile a routes les diftances : ear ,nbsp;pendant Ie frottemeiit mutiiel des deux lames, unenbsp;partie du fluide contenu dans celie qui fe trou-voit pliis dilpof�e a en c�der , avoit pafl'� dansnbsp;l�autre, en forte que la premiere avoit acquis F�-le�tricit� negative ^ amp; la feconde , F�leftricit�nbsp;pofuive. Mais comme eer effet , affez peunbsp;confid�rable en lui-m�me, ne s��tendoit dansnbsp;chaque lame ^ qu�a une profondeur infinimeittnbsp;petite (2);, en forte qu�il n�y avoit que lesnbsp;ftirfaces en contad, quj- fulfeiit fenfiblement �lec-triques , les diftances entre ces furfaces amp;nbsp;balie de li�ge, �tant cenf�es cgales , celle-ci n�c-prouvoit aucune adion de la part de Fappareil,

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34 nbsp;nbsp;nbsp;Th�ori�

Au contraire, des que I�on �cartoit les deulc lames Tune de Tautre , la balie �toit a l�inftantnbsp;attir�e par la iame voiline , puis repouflee, auffi-tot qu�elle avoir touch� cette lame. Nous don-xierons dans la fuite une explication d�taill�e denbsp;ces attradions amp; r�pulfions fiiccelTives.

34. Examinons maintenant Ie cas oii chacun des deux corps DB , FH {fig- 4) �gt; feroit telnbsp;que fes deux parties fe trouvaffent dans diversnbsp;ctats , foit pofitifs , foit n�gatifs. Siippofonsnbsp;d�abord que les parties CD , FG, foient dansnbsp;1��tat pofitif, amp; les parties BC , GH, dans 1��tatnbsp;n�gatif. Concevons de plus , que, dans Ie casnbsp;o� la partie FG exifteroit feule, elle fut repouflee par Ie corps C , a quelque diftancenbsp;qu�on la placat de ce corps. L�adion de C ,nbsp;dans ce cas, eft par-tout la m�me, que s�il �toitnbsp;dans un �tat pofitif. Si nous confid�rons maintenant l�effet que doit produire 1�addition de lanbsp;partie GH , qui eft dans l��tat n�gatif, nousnbsp;pouvons imaginer que la quantit� de flu�de, fouf-traite de cette partie, foit en telle proportion avecnbsp;la quantit� additive du fluide de FG,qu�il yait unnbsp;point o� elle compenfe exaftement la diff�renccnbsp;des diftances o� fe trouvent les deux parties dunbsp;corps G, k Tcgard du corps C ^ en forte que l�effetnbsp;de 1�atcraftion fur GH ,foit �gal a celui de la r�pul-fion fur FG. Dans ce cas, Ie corps G reftera im-.

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�� i�Et�CTRlCITE. 3$ ttioblle. Malntenant, fi on Ie place plus pres dunbsp;corps C , alors la partie FG, qui eft dans l��tacnbsp;pofitif, s�approchant en plus grand rapport versnbsp;Ie corps C (30) , que la partie GH, qui eftnbsp;dans l��tat n�gatif, la r�pulfion 1�emportera. Lenbsp;corps G fera attir�, au contraire , fi on lenbsp;place plus loin que la diftance o� il eiit �t�nbsp;immobile.

On aura des r�fultats l�mblables pour le cas oir la partie FG feroit dans l��tat n�gatif, amp; lanbsp;partie GH dans l��tat pofitif, except� qu�il y auranbsp;attrafcion o� il y avoit r�pulfion, dans le casnbsp;precedent , amp; vict vcrsd.

35. Si les quantit�s de flu�de des deux parties du corps C font telles que la partie FG, quenbsp;nous fuppofons de nouveau pofitive, amp; plac�enbsp;feule dans le voifinage de C, eut �t� attir�e,nbsp;puis fut reft�e immobile a une plus grandenbsp;diftance; amp; enfin , e�t commence k �tre re-pouflee k une diftance encore plus grande , ilnbsp;eft clair que le corps C agira d�abord dansnbsp;cette hypothefe, comme s�il �toit �ledrfte n�-gativement , puis dans l��tat naturel , amp; enfinnbsp;dans l��tat pofitif: ce cas eft fufeeptlble de plu-fieurs folutions. II fuffira , pour notre objet, denbsp;confid�rer ce qui f� pafte, tant que le corps Gnbsp;refte dans l��tendue o� le corps C agit commenbsp;ctant n�gatif. On con^oit que le rapport

Cij

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'3^ nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

des quantit�s de flu�de contenues dans les parties FG , GH , peirt �tre tel, qu�k une diftance donn�e , l�effet de Tattraftion qui auroit eu lieunbsp;fur lafeule partie FG, foit balance par un efFetnbsp;egal amp; contraire; de a ce point, Ie corps Gnbsp;demeureia immobile. En-deca de ce point, versnbsp;i� corps C , Ie corps G fera attir� , paree que lanbsp;diftance de FG, par rapport au corps C , devieli-dra moindre j a proportion que la diftance de GHnbsp;'(30) : au-dela dum�me point il y aura r�pulfion.

Si, au contraire, FG eft la partie �leftrif�e ii�gativement, amp; GH la partie �leftrrfee politivegt;nbsp;ment, on aura des ph�nomenes analogues, aveenbsp;cette difference que les forces attraftives prendrontnbsp;la place des forces r�pullives, amp; r�ciproquement.'

36. Enfin, fi l�on fuppofe BC pofitive , CD negative , amp; fi ie rapport des quantit�s denbsp;fluide de ces deux parties eft tel, que FG �tantnbsp;pofitive , amp; plac�e dans Ie voifinage de C , fiitnbsp;repouflee; puis reftat immobile a une plus grandenbsp;diftance , pour commencer a �tre attir�e dans lesnbsp;points ult�rieurs ^ on concevra , par un raifon-nement femblable , qu�il pourra fe faire que Ienbsp;corps G foit repoufl�, dans une certaine proxi-init� de C 3 que plac� plus loin, il demeurenbsp;immobile, amp; que plus loin encore il foit attir�.

Concluons de tout-ce qui precede, que fi les deux parties d�un corps C font dans deux �tats

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DE l� E L E C T R I C I T i. J7 �JifF�rens d��leclricit�, amp; qu�il fe trouve a unenbsp;certaine diftance de ce corps, un fecond corpsnbsp;G , �ledrifc , foit en plus, foit en moins , ounbsp;m�me qui alt aiii�i fes deux parties dif��remmencnbsp;�leamp;ifces , que^e que foit d�ailleurs la pofition.'nbsp;relpedive des parties de ces deux corps, 'on.'nbsp;pourra toujours concevoir un point o� Ie corps.nbsp;G refteroit immobile , amp; d�autres points litu�snbsp;en-deca amp; au-dela, dans lefquels Ie corps Gnbsp;feroit, OU plus attir� que repouff�, ou plus re-poufl� qu�attir�. Obfervons cependant que ces^nbsp;fuppofitions ne peuvent avoir lieu que dans Ie casnbsp;oil l�on feroit ie maitre de faire varier 'a valonte,nbsp;les quantit�s de flu�de des deux corps,, amp; Ie.nbsp;rapport de celles que, contiennent leurs diii�-rentes parties. Nous; verrons plus bas, a l�ar-ticle des attraSions, amp; r�pulfrons, comment il,nbsp;peut arriver que les luppofitions dont, ii s�agit gt;nbsp;foient foumifes a certalnes conditions , qui ref�nbsp;Ibr rent Les refultats entre des limites dctermin�es.,.

37. Si les deux corps. DB , FH ,.�toient divifcs , en plus de deux parties, ^qui fuffent dans divers,nbsp;�tats d��lecfricit� pofitive amp;, negative, il feroit:nbsp;tOLijoiirs poflible de ramener refrimation de leut.nbsp;adion mutuelle a celle de deux. corps �ledlriles,nbsp;tout entiers., en plus ou en moins , tels, que ccux.nbsp;des Numcros, 23 ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; 27. Conccvons ,. par

eu'mple, un corps AD {Jig. 5 ) , divifc en troist

C iif

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5? nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

parties, dont la premiere CDfoit dans 1��tat pofitlf; la feconde BC dans l��tat n�gatif, amp; la troifiemenbsp;AB dans l��tat pofitif. Si l�on fupprime paurnbsp;un inftant la parti e AB , amp; que l�on confiderenbsp;l�a�Hon des deux parties CD , BC, fur une molecule f de Buide , oh trouvera , d�apr�s lesnbsp;principes expof�s N�, j o amp; fuivans, un r�fultatnbsp;quelconque, qui fera connoitre fi Ie corps DB ,nbsp;compof� des deux parties DC , CB , eft relati-veraent a la molecule �, dans l��tat naturel, ounbsp;dans un �tat, foit pofitif, foit n�gatif. Suppofonsnbsp;que Ie r�fultat donne pour DB un �tat n�gatif.nbsp;On confid�rera la to tali t� DA, comme compof�enbsp;de deux parties DB, BA, dont la premiere feroicnbsp;dans l��tat n�gatif, amp; la feconde dans l��tatnbsp;pofitif, amp; l�on recherchera'l�aftion de ce corpsnbsp;fur une molecule b voifine de 1�extr�mit� A.nbsp;II r�fultera de cette recherche, que la mol�culenbsp;h-, OU refteroit immobile , ou feroit attir�e ounbsp;repoulT�e par Ie corps DA. On en concluranbsp;laclion de ce corps fur un autre corps G plac� h,nbsp;une petite diftance, comme pour Ie cas du n^. 30,nbsp;Si Ie corps G �toit lui-m�me compof� denbsp;plufieurs parties qui fufl'ent �le�trifces pofitive-rnent ou n�gativement, il fera facile , d�apr�s cenbsp;que nous venons de dire, de ramener l��tat denbsp;ce corps a celui d�un corps �le�trif� tout entiernbsp;en plus ou en moins, amp; de d�termincr ainfinbsp;P^ftion r�ciproque des deux corps DA Gt

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39'

igt; E l� � L E C T R I C I T �.

UI. De la lot que fuk Vaclion de la mature �leclriqucy a raifon des dijlances,

38. Dans tout ce qui precede , nous nous fotntnes born�s k confid�rer l�aftion de la rna-tiere �leftrique, comme croifTant ou d�croillantnbsp;en general, a mefure que la diftance dimmuenbsp;oa augmente entre les corps �ledrif�s �, mats eetnbsp;accroiflement fuit une loi qii�il �toit tr�s-int�reC-fant de determiner. Sans cette nouvelle connoif-fance, la Th�orie reftoit incomplete , amp; il ynbsp;avoit des probl�mes dont elle ne pouvoit donnernbsp;la folution , m�me d�une manier e approch�e ^nbsp;ainfi que nous Ie verrons dans la fuite. C�eftnbsp;a M. Coulomb , de l�Acad�mie Royale desnbsp;Sciences , que nous devons cette importantenbsp;dccouverte , qu�il a confign�e dans un Memoirenbsp;lu a l�Acad�mie en 178^ , amp; dont il a biennbsp;voulu nous permettre d�inf�rer ici un extrait.nbsp;Le r�fultat de les experiences eft que i��leftri-cit� fuit, comme l�attraftion, la raifon inverfenbsp;du quarre des diftances ( a ).

() Le quarr� d�un nombre eft Is produk de ce nombre par lai-m�me. Ainfi le quarr� de 1 cft 4? celuinbsp;de 3 eft 9, celui de 4 eft i6, amp;c. On dit d�une force ^

C iv

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^lt;5 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

Le moyen que M. Coulomb a employ� pour determiner cette loi , lui appartient auf�� biennbsp;que la d�couverte elle-m�me. II a fait, relative-ment a eet objet, tm ufage tr�s-lng�nieux desnbsp;eftets de la force de torfion, c�efl-a-dire, denbsp;celle qui eft capable de maintenir un fil denbsp;ni�tal, tordu d�une egrtaine quantit�, amp; de l�em^nbsp;p�cher de fe d�rouler autour de fon axe, pournbsp;fe remettre dans fon �tat naturel. Les Obferva-tions de M. Coulomb , par rapport aux efFetsnbsp;de cette fprqp , font la matiere d�un autre M�-moire ki a I�Academie en 1784, q� il indiquenbsp;des proc�d�s, ppur mefurer , avec beaucoup denbsp;pr�cifion, des forces de torfion proportionnellesnbsp;k des ppids extremempnt petits,

39. Voici en qnoi confifie, dans lp cas pr�^ fent, l�appareil de M. Coulotnb. ABDC {fig. 6),nbsp;eft un cylindre'de verre, reconvert d�une plaquenbsp;AC de m�me matiere. Sur le milieu de cett?nbsp;plaque eft foud� un tuyau vertical febh , pareil-�

qu'elle agit en raifon inverfe du quarr� de la diftanee, Jorfqu�a niefure que la diftanee augmente, 1�aclion denbsp;la force diminue, fuiyarjt le rapport du qijarr� de cettenbsp;diftanco , amp; r�ciproquement. Par exemple, ft la dif-tance eft fuccelTivement doubl�e , triple'e , qiiadrupl�e ,nbsp;^c, Pa�lion do la force fe trouvera r�duite fuccofft-�nbsp;Vement au quart, au neuvieme, au feftieine ,nbsp;de se qu�elle �tojE d�abjydi

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DE l� � I E C T R I C I T �. 4K lement de verre, amp; (�rmont� d�un tuyau denbsp;cuivre beaucoup plus courtnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, dans lequel

to-arne,avec frottement, une autre portion de *^iiyau du m�me m�tal. Celle-ci porte une plaquenbsp;, perc�e d�uii nou en Ibn milieu , pour re-cevoir une petite tige a laquelle eft attach�enbsp;une aiguille o l, que Ton fait tourner a volont�,nbsp;tn�me-temps que la tige. Le bord de la plaquenbsp;ly eft divif� en 360�. dans le fens Iky. La tigenbsp;porte a fan extr�mit� inf�rieure une petite pince,nbsp;qui faifit un fil d�argent tr�s-d�li� pn^ au basnbsp;duquel eft fiifpendu un petit cylindre de cuivrenbsp;pour le tenir tendu. Ce cylindre eft, denbsp;plus, fendu dans fa longueur, amp; fait lofficenbsp;d�une pince qui prefte un ftl de foie ag^ enduicnbsp;. de Cire d�Efpagne , termin� d�un c�t� par unenbsp;balie a de mo�le de liireau; amp; de l�autre, parnbsp;un morceau de papier huilc g, qui fait contre-poids.

La plaque AC eft perc�e en m d�un trou, a travers lequel paffe un fetond fd de foie enduit

amp; maintenu dans une

rasne.


aufti de Cire d�Efp

direclion mr,a peu-pr�s verticale, par le moyen d�un baton rs de la m�me Cire. Ce fil denbsp;foie porte a fon extr�mit� inf�rieure / une autrenbsp;balie X de mo�le de fiireau, qui corieljiond aunbsp;point z�ro d�un cercle gradu� , attach� furnbsp;ia furface ext�rietue du cylindre ACDB. Oa

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4i nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

peut toujours, a I�aide du tuyau de cuivre fup�-rieur, que Toil fait touruer doucement dans celui oil il eft emboit�, difpofer les cnofes de ma^nbsp;nicre que la balie a touche la balie x fans quenbsp;ie fil de fulpenfion �prouve aucune torfion.

L�appareil �tant dans eet �tat , on �leftrife par communication les deux balles lt;2, z, en lesnbsp;touchant avec un petit condu�eur cleamp;rif� que 1�onnbsp;introduit dans ie trou m, qui doit �tre fuffifammentnbsp;ouvert. Ce condudeur n�eft autre chofe qu�unenbsp;�pingle enfonc�e dans un bkon de Cire d�Ef-pagne, �le�rif� par frottement. Au m�me inf-tant , Ia balie a, repouif�e par la balie x, s�ennbsp;�cart� dun certain nombre de d�gr�s, qui �toicnbsp;de 36 , dans 1�exp�rience faite par M. Coulomb ,nbsp;en pr�fence de l�Acad�mie. Par ce moyen, Ienbsp;fil de fiifpenfion pn ^ s�eft trouv� lui-m�menbsp;tordn fous un angle de 36�; on a continu� denbsp;Ie tordre, en faifant tournet l�aiguille ol versnbsp;A:, jufqu�a ce que Fextremitc de cette aiguille,nbsp;en partant du point z�ro, fut parvenue vis-a-visnbsp;Ie cent vingt-fixieme degr� de la graduation Iky.

La rcpulfion des deux balles n��tant plus fuin-fante pour r�fifter a cette feconde torfion , Ia balie a s�eft rapprochce de la balie x, jufqu�aiinbsp;point o� i��quilibre s�eft trouv� r�tabli entre les.nbsp;deux forces. Dans l�cxp�riencq cit�e, la balie anbsp;s�eft placce a de diftance de la balie z*

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DE l� � I E C T R I C I T nbsp;nbsp;nbsp;4^

Ajoutant 18� a ii� , on a 144�, pour Tangle ^ntier de torfion.

Or, la force de torfion, telle que M. Coulomly Ta d�termin�e , varie, toutes chofes �galesr d�ail-leurs , comme les angles de torfion. Mais ici ,nbsp;ces angles font, Ie premier de 36�, amp; Ie fecondnbsp;de 144� , quadruple du premier. En m�me-tempsnbsp;les diftances entre les balles, �toient, Tune denbsp;36� amp; Tautre de 18� , c�elVa-dire , dans Ienbsp;rapport de deux a un. D�o� il fuit que les r�-pulfions qui �toient mefiir�es par les angles denbsp;torfion, ont fuivi la raifon inverfe des quarr�snbsp;des diftances (u). M. Coulomb a vari� Texp�-rience de plufieurs manieres , amp; Ie r�fultat anbsp;toujours ct� conforme a la loi aftign�e.

40. M. Coulomb a donn� depuis un fecond M�moire, dans lequel il expofe dift'crens moyensnbsp;qu�il a employ�s pour determiner aufli la loi que

( a ) La diftance entre les deux balles n�eft pas me-fur�e pr�cif�ment par 1�angle de torfion , mais par la corde de 1�arc , qui joint les centres de ces balles. Denbsp;plus, tandis que la balie a s��carte de la balie a:, la forcenbsp;r�pullive de celle-ci �tant cenf�e agir, fuivant une droitenbsp;qui pafferoit par les centres des deux balles, il cil:nbsp;facile de voir que cette force eft oblique fur Ie leviernbsp;�a, d�oil il fuit qu�elle fe decompofe , en forte quenbsp;le veritable levier eft plus court que no.- Or, ennbsp;fubftituant d�une part 1�arc de torfion, a la corde de

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�44 nbsp;nbsp;nbsp;T H � o a r E

fiiivent les attradions �ledriques , a diff�rentes diftanccs. L�un de ces moyens eft analogue anbsp;celui que nous venons de d�crire. Les deux ballesnbsp;�tant �ledrifees, l�une pofitivement, amp; Tautrenbsp;'n�gativemcnt, il ne s�agit que de tordre Ie filnbsp;de fiifpenfion fous un certain angle , en lensnbsp;contraire de celui fuivant lequel agit Tattraction,nbsp;Le ievier qui porte la balie mobile, tend d�unenbsp;part a ob�ir a cette torfion , en tournant autournbsp;du point de fufpenfion ; mais d�une autre part,nbsp;i�attrac�ion mutuelle des deux balles agit pournbsp;ramener ce Ievier , amp; diminuer d�autant l�anglenbsp;de torfion. La quantit� de cette diminutionnbsp;donne Ia mefure de la force qui fait �quilibrenbsp;a l�attraftion r�ciproque des balles ^ amp; M. Coulomb , en eftimant cette force 'a diff�rentesnbsp;diftances , a tronv� que les r�fultats �toient lesnbsp;m�mes que pour la force de r�pulfion.

Au relfe , il-eft facile de prouver , par la feule

eet are , cjui eft plus courte , on Tuppofe la diftance-entre les deux balles, plus grande qu�elle ne 1�eft err eftet. Mats-, en fubftituant d�une autre part au veritablenbsp;Ievier , un autre Ievier , qui eft plus long , on fuppofenbsp;auiTi la force r�pulfive trop grande. 0'r, quand les angles , qui donnent les diftances des balles , n-e font pas.nbsp;confiderablcs , les deux erreurs font a peu-pr�s propor-tionnelles �, en forte que 1�cxaclkude du r�fultat n�eanbsp;eft pas fenfiblemen: alt�r�ev

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DE t� � 1 E C T R I C I T �. '4t V�k d�indu�ion , que les attradions fuivent,nbsp;comme les r�pulfions , la raifon inverfe du quarr�nbsp;des diftances. Concevons d�abord deux ballesnbsp;qui fe repouffent en vertu de leur �leftricit�nbsp;ti�gative. Nous pouvous confidcrer chaque balie,nbsp;Comme compof�e de deux matieres , dont 1�uncnbsp;auroit fes parties dans 1��tat naturel, amp; l�autrenbsp;auroit les Hennes evacuees de flu�de. Or, c�eftnbsp;cn vertu de la portion de matiere evacuee, quenbsp;les deux balles fe repouflent. Imaginons main-tenant que dans Tune des balles cette portionnbsp;paffe a 1�ctat naturel , en vertu d�un accroiffe-ti^ent determine de fluide; eet accroiflement feranbsp;�quiiibre a la r�pulflon qu�exercoit la m�menbsp;portion de matiere propre ; en forte que la balienbsp;n aura plus aucune afliion fur l�autre (�)� Concevons enfin , que cette portion de matierenbsp;propre foit fupprim�e , amp; que Ie fluide quellenbsp;renfermoit fe diftribue dans la portion qui refte.nbsp;La balie paffera a letat pofitif, amp; fon attraction fur l�autre balie, s�exercant en vertu d�unenbsp;q�antit� de fluide proportionnelle a la partie denbsp;matiere propre, qui exercoit d�abord une forcenbsp;r�pulflve , l�attraflion fera elle - m�me proportionnelle a cette force. Or , Ie m�menbsp;raifonnement s�appliquant a chacun des casnbsp;particuliers dans lefquels peuvent fe trouver lesnbsp;deux balles , il en r�fulte que les attraflions

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�46 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

varient dans Ie rapport des r�pulfions, amp; qu�elIeS foivent la m�me loi.

IV. Application dc la Th�orie aiix attraclions amp; r�pulfions �kclriques.

Noes avons expof�, dans Ie l�cond article, les principes g�n�raux qui peuvent fervir a ex-pliquer les attra�Hons amp; r�pulfions �ledriques;nbsp;ma�s il efc n�cefiaire d�entrer dans un plusnbsp;'grand d�tail, pour appliquer ces principes auxnbsp;divers cas particuliers que pr�fente l�obfervationnbsp;des ph�nomenes dont il s�agit. On jugera, parnbsp;la comparaifon qui en r�fultera, avec la manierenbsp;dont les m�mes fairs ont �t� expliqu�s par d�au-tres Savans , combien la Theorie de M. ^pinusnbsp;a r�pandu de jour fur eet objet, l�un des plusnbsp;curieux amp; des plus int�refians , qui ait occup�nbsp;les Fhyficiens �le�lrilans.

41. Concevons un corps A {fig. 7 ) �le�lrif� pofitivenient, amp; voifin d�un autre corps B , quinbsp;foit dans l��tat naturel, amp; dans lequel la nratierenbsp;�ledrique piilffe fe nsouvoir facilement. D�apr�snbsp;ce qui a �t� dit ( d ), Ie fliiide de A repoulTenbsp;celui de B avec l�exc�s de la force, en forte quenbsp;4es parties voifines de CD font refoul�es versnbsp;EF-,amp; apr�s un inftant,le corps B fe trouve �lec-gt;nbsp;trif� en moins par fo partie ant�rieure CG, amp;

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BE E�LECTRICIT�. 47

�n plus, par fa partie pofterieure GE.

On juge aif�ment que la r�partition du flu�de doit fe faire in�galement dans route la maflenbsp;flu Corps B , en forte que fi Ton conceit lenbsp;fluide, comme divif� en un grand nombre denbsp;tranches verticales depui^ CD, jufqu�en EF,lenbsp;fluide , renferm� dans Tune quelconque de cesnbsp;tranches, fera en general plus rare , dans unnbsp;certain rapport, que celui de la tranche ulte-rieure, amp; plus denle que celui de la tranchenbsp;frtuee en-tleca , far laquelle le fluide de A agitnbsp;plus fortement, a raifon dune moindre diftance.

Or, que Ique foit le rapport fuivant lequel va-rient les denfites des diff�rentes tranches, fl Ton fuppofe le corps CE divif� en deux parties quel- 'nbsp;conques CGHD , GEFH, la quantite de fluidenbsp;naturelle , perdue par la partie CGHD, leranbsp;toujours �gale a la quantite acquife par I�autrenbsp;partie GEFH. Maintenant on concoit que lanbsp;ligne de divifion GH , peut �tre plac�e a tellenbsp;diftance, que I�adion du corps A fur le corpsnbsp;B , foit la m�me que fi ce corps �toit compolenbsp;de deux parties d�termin�es CG,GE, dans cha-cune defquelles le fluide feroit uniformcnientnbsp;r�pandu. Subflituons par la penf�e ce fecond corpsnbsp;au premier , amp; concevons, pour plus de fim-plicit� , qiie I�aflion de A foit telle qu�elle exigenbsp;que la ligne GH foit plac�e au tnilieu de la

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T IT � o R I �

�iftance entre les �xtr�mit�s C , E. II eft claif d�abord (i�), que la partie GE, fe trouvant^anbsp;une plus grande diftance du corps A , que lanbsp;partie CG, celle-ci fera plus attir�e que l�autrenbsp;ne fera repouflee , d��� il fuit, que , cotume lesnbsp;deux parties ne peuvent fe quitter, Ie corps entiernbsp;B fera attir�, amp; aura un mouvement progreffifnbsp;vers Ie corps A.

4Z. A mefure que Ie corps B s�approcliera de A, reffet de la force attractive de celui-ci augmen-tera ^ en forte que Ie mouvement du corps Bnbsp;s�acc�l�rera continuellement. Pour Ie concevoir,nbsp;foit une ligne ac {fig- S ), divif�e en un certainnbsp;xiombre de parties �gales ab', b'c\c'e^ amp;c.nbsp;foppofons que Ie centre du corps A {fig-'/)^nbsp;foit en a {fig. b), amp; que dans Ie corps B , Ienbsp;centre de, la partie C G foit en �, amp; Ie centrenbsp;de la partie GE en c. ( J�emploie ici , pour plusnbsp;grande faci�t�, les centres, comme termes denbsp;comparaifon.) La diftance du centre de A , anbsp;chacun des deux autres centres, fera done fuc-ceftivement comme ab eft 'a ac, c�eft-a-dire,nbsp;comme 4 eft a : l�attraftion fera a Ia r�pulfion,nbsp;toutes chofes �gales d�ailleurs ( 39 ), comme 2^nbsp;eft a 16. Concevons maintenant que CEnbsp;fe foit rapproch� de A , de maniere que lesnbsp;centres de fes deux parties fe trouvent en b' Scnbsp;en les diftances des centres foront aJoss

comme

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b E l� � t � C T R I C I T �. ^ t�tnme ah' eft a ac', c�eft-a-dir�, comme i eft:nbsp;a 2. L�attraamp;ion fexa a la r�pulnon, toutcs chofesnbsp;%ales d�ailleurs , comme 4 ePi: a i. Or, dans Ienbsp;premier cas, eile �toit a la r�pulfion , comme a 5nbsp;a 16 ; mais il ell aif� de juger , d�apres lanbsp;feule infpeclion des rapports que nous venonsnbsp;de confid�rer , qu�a rr.efure que Ie corps Bnbsp;fe rapproche de A , la uiUrance de fa partienbsp;OG a ce m�me corps A, fe rrouvant reiati-Verrrent plus dimlnii�e qae caiie de fa part'e GE,nbsp;l�attraftion de A fur CG l�eniporte elle-m�rnenbsp;d�autant plas far la r�puifion par rapport k GE ;nbsp;done la vltefl� de CE s�ac croit, en m�me-'nbsp;temps que la dillance dlminue entre les deuxnbsp;corps.

D�ailleurs, pendant Ie moii'^ement progreffif

de B vers A, Ie flnide de B fe trouve refoul�

%

avec line nouvelle force vers 1�extr�mit� EF , k raifon d�une moindre diftance entre les deuxnbsp;corps , ce qui augmente encore I�attraftion denbsp;A , amp; , par une fuite n�ceflaire, la vitefFenbsp;de B.

43. Au moment ou les deux corps fe tou-cheront, Ie Buide de A n��tant plus retenu par l�air environnant, k l�endroit du contad , paF*nbsp;fera en partie dans Ie corps CE ^ en forte quenbsp;tout Ie fluide renferm� dans les deux corps,nbsp;Jtendra k s�y l�pandre uniform�ment , commj?

D

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Th�orie

s�ils n�en faifoient plus qu�un ; amp; puifqu�il y avoit ejcc�s de fluide dans Ie corps A, il efl: clair que lesnbsp;deux corps fe trouveront �leclrif�s pofitivement, denbsp;maniere qu�ils fe repoufferont ( 23 ), amp; que Ienbsp;corps CE s��cartera aufli-t�t du corps A.

44. II eft facile, d�apr�s ces principes, d�expli-quer les elFets du carillon �lectrique; foit E (fis- 9) timbre, qui communique avec Ienbsp;condudeur par Ie moyen d�une chaine LA 3 G,nbsp;l�autre timbre fufpendu a un fil de foie NB, amp;nbsp;par conf�quent ifol� a f�gard du condudeur, ennbsp;ra�me-temps qu�^1 communique avec des corpsnbsp;vpifins an-�ledriques , par l�intermede d�unenbsp;chaine H. Soit D Ie battant fufpendu a unnbsp;fil de foie entre les deux timbres. Au momentnbsp;o� l�on charge Ie condudeur , Ie fluide �ledriquenbsp;qui paffe par Ie point de fufpenfion C de lanbsp;verge AB, fe r�pand par exces dans Ie timbrenbsp;E , qui fe trouye �ledrif� pofitivement. A l�inf-tant Ie battant D, attir� par Ie timbre E (42),nbsp;va Ie frapper , amp; aufli-tot eft repouff�, pour lanbsp;raifon que nous avons dite plus haut (43 ). IInbsp;i;endra done , en vertu de cette r�pulfion, anbsp;s�approcher du timbre G ; il y eft de plus fol-lkit�,a raifon de fon �ledricit� pofitive (41).nbsp;Enfin, Ie mouvement ofcillatoire feconde encore eet eftet ^ mais aufli-tot que ie battant Dnbsp;aura touch� Ie timbre G, il lui.coramuniquera

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DE I� � L E C T R I C I T �. nbsp;nbsp;nbsp;ij�

(�n flu�de, qui fe perdra a travers la chalne H; amp; alors Ie battant D, qui, en vertu du feulnbsp;mouvement d�ofciliation , fe fcroit rapproch� dunbsp;timbre E, fe trouvera encore attir� vers cenbsp;timbre, par Tadtion du flu�de �ledrrique ; ennbsp;forte que les m�mes caufes recomtuencant anbsp;agir, comme la premiere foiS, Ie battant iranbsp;flapper alternativetrent les deux timbres , tantnbsp;que Ie timbre � confervera fon �iectiicit� pofitive.

415, Lorlque Ton approche des corps l�gers , tels que de petites feuilles de m�tal battu, d�unnbsp;corps �ledrif� pofltivement, rl arrive aflez (bu-vent que les unes font d�abord repouflees, tandxsnbsp;que les autres font attir�es , pour �prouver cn-liiite une r�pulflon au point de contad. Cettenbsp;diveifit� d�effets que Ton a tant fait valoir ennbsp;faveur du (yfl�me des affluences amp; effluences,nbsp;invent� par M. 1�Abb� Nollet, s�explique tres-biennbsp;dans les principes de Ia Th�orie de M. Aipinus.nbsp;Car lorfque l��ledricit� eft un peu forte, il ynbsp;a toujours quelqnes jets de flurde �ledrique, qutnbsp;s��chappent a travers fair environnant, amp; quinbsp;�ledrifent pofitivement quelques-uns des corpsnbsp;l�gers voifins , fur-tout ceux qui font termin�snbsp;en pointe, amp; que Ton fait �tre tr�s-propresnbsp;par leur figure, a foutirer la matiere �ledriqne.nbsp;Ces corps doivent done �tre repouff�snbsp;avairt d�avoir pu fe porter vers Ie corps prin-

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Th�orie

cipal j, tandis que celui-ci attire les autres corps l�gers, qui n�ont conferv� que leur quantit�nbsp;naturelle d��le�lricit�.

46. nbsp;nbsp;nbsp;Si Ie corps A ( fig. 7 ), �toit �le�lrif�nbsp;n�gativement, les chofes fe pafleroient encorenbsp;de la m�me maniere. Alors une portion dunbsp;fluide naturel, contenu dans Ie corps B, feroitnbsp;d�termin�e a palier de la partie GE dans lanbsp;partie CG, amp; en employant ici un railbnnementnbsp;femblable a celui que nous avons fait ( 41), onnbsp;concevra que Ie corps CE doit �tre pareillementnbsp;attir� vers Ie corps A , pour �tre enfuite repoull�nbsp;au moment du contad.

47, nbsp;nbsp;nbsp;On peut d�duire dela une explicationnbsp;limple de T�ledrophore. Soit HN {fig- 10),nbsp;la plaque de matiere r�lineufe , GD la plaquenbsp;de m�tal, que l�on applique fur la premiere, apr�snbsp;que celle-ci a �t� �ledrif�e en moins, par Ie frot-tement, amp; AC Ie cylindre de matiere idio-�ledrique , qui fert a enlever la plaque GD. Sinbsp;Ton fe contentoit de pofer la plaque GD furnbsp;GN, fans appliquer Ie doigt fur Ie m�tal, Ienbsp;fluide naturel, reaferm� dans GD , palTeroit ennbsp;partie des tranches fup�rieures de ce corps , dans �nbsp;les infcrieures, qui font voifines de la plaque r�-fineufe. Mais cette plaque n��tant pas de naturenbsp;a olFrir un acc�s facile a l�Eledricit�, il n�ynbsp;auroit qu�une tr�s-petite portion du fluide conr

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DE 1��IECTRICIT�. 55 tenu par exces dans les tranches inf�rieures dunbsp;ni�tal, qui p�n�treroit la r�fine, en forte quenbsp;quand on auroit enlev� Ie difque m�tallique, Ienbsp;flu�de qui y feroit renferm�, s�y diftribuant uni-form�ment, l��tat du difque ne diff�reroit pas fen-flblement de l��tat naturel. Concevons maintenantnbsp;que Ton applique Ie doigt fur Ie m�tal, tandis quenbsp;celui-ci eft en contaft avec la r�flne. L�appareilnbsp;entier peut �tre confid�r� comme un feul corpsnbsp;AD {fig. 5 ),qui auroit fes trots parties AB, BC,nbsp;CD, dans difF�rens �tats. Suppofons que CD re-pr�fente la rcfme ,BC la partie pofitive du difquenbsp;amp; AB fa partie a�gative. II eft clair que 1�attrac-tion de AB agiflant en fens contraire de celle denbsp;DC fur Ie flu�de de BC , Ie point o� une mol�culenbsp;� de fluide feroit en �quilibre, ft la partie ABnbsp;n�exiftoit pas, eft fitu� en-dec'a du point �, versnbsp;la partie CD; d�ou 1�on conclurra, par un raifon-nement femblable a celui que nous avons fait (30),'nbsp;que dans tous les points fltu�s de � en h, amp; au-dela, 1�attradion de CD 1�emporte liir la r�pulfionnbsp;de BC. On voit par-la que la mol�cule b doit �trenbsp;Ibilicit�e en m�me-temps par cette attra�ion , amp;nbsp;par celle de la partie AB, qui eft dans T�tat n�-gatif, a p�n�trer dans cette m�me partie. Or, Ienbsp;doigt applique fur Ie difque m�tallique GD, �tancnbsp;du genre des corps, ou Ie fluide fe meut librement,,

D iij

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5^ nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

on concoit qu�une parti e du flu�de qui y eft renferm� doit pafl'er dans Ie difque qui acquerranbsp;ainfi une �leftricit� pofitive tr�s-fenfible ; ennbsp;forte que fi on l�enleve de deflus la r�fine, ilnbsp;donnera de fortes �tincelles, comrae cela arrive touiours, lorfque Ie temps eft favorable anbsp;l��ledricit�.

Nous devons obferver ici, que c�eft M. ^Epinus qui, le premier, a employ� un appareil conftruicnbsp;fur ie merne plan que I�Electrophore. Ce Savantnbsp;fit faire une coupe de metal, qu�il ifola par lenbsp;moyen d�un fupport de verre ; il remplit enfuitenbsp;cetre coupe de foafre fondu, quif par le refroidif-fement, dut fe trouver �ledrif�, comme nous lenbsp;dirons dans la fuite. A 1�aide d�un manche adapt�nbsp;au foufre, M. uEpinus etoit le maitre de le f�parernbsp;d�avec la coupe de m�tal, ou de les tenir I�un amp;nbsp;I�autre en contaft imm�diat. II employoit ces deuxnbsp;corps pour produire des r�fultats femblables anbsp;ceux que donnent les deux lames de verre d�critesnbsp;ci-delfus (33). On voit, par cet expofe, combiennbsp;il reftoit peu k faire, pour arriver de cet appareilnbsp;a I�eleftrophore. {Yoyezle Tentamen 'iheoricenbsp;Eleciricitatis amp; Magnetifmi^ amp;c. pag. 66)

48. On connoit un eleftrometre tr�s-fenfible, dont I�invention eft due a M. Cavallo, celebrenbsp;Phyficien, amp; qui confute en deux balles de^

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DE I�ElECTRICIT�.

mo�le de fureau c, d fig. i J ) , fufpendnes par Ie moyen de deux cheveux a une boule de cuiyrenbsp;A, qui eft fix�e a Touverture d�une efpece denbsp;flacon de verre ABG. Si 1�on �leftrife par frotte-ment im baton de cire d�Efpagne amp; qu�onnbsp;1�approche enfuite de la boule A, on verra lesnbsp;deux balles c, J, s��carter Tune de 1�autre. Lanbsp;raifon de eet elFet eft, qu�une portion du fluidenbsp;�leftrique renferm� dans 1�enfemble des corps A ,nbsp;c, d, �tant attir�e par la Cire qui eft dansnbsp;n�gatif, vers Ia partie fup�rieare de la boule A inbsp;les deux petites balles fe trouvent �leclrif�es elles-m�mes n�gativement, amp; doivent fe repouflernbsp;(2'5 ). Si l�on retire Ie bkon de Cire, les deuxnbsp;balles fe rapprocheront, paree que 1�appareil,nbsp;dans lequel Ie fluide fe r�pandra auffi-t�t uni-form�ment, retournera vers 1��tat naturel ( 17 ).

Suppofons maintenant, qu�en m�me-temps que 1�on pr�fente la Cire k une petite diftance de Ianbsp;boule A, on pofe Ie doigt fur cette meme boule 5nbsp;alors , par une caufe femblable a celle que nousnbsp;avons indiqu�e, en parlant de 1��leftrophore (47),nbsp;une partie de la matiere '�le�rique renfermcenbsp;dans Ie doigt coulera dans 1�appareil At:d,quinbsp;fe trouvera �le�;rif� en plus. Si l�on retire d�aboidnbsp;Ie doigt, amp; enfuite Ie baton de Cire, on verranbsp;les deux balles c, t/, s��carter 1�une de 1�autre ,

D iv

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^6 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

comme cela arrive a deux corps �le�l:rif�s pofi-tivement ( Z3 ). Chaque fois qiie l�on approchera de nouveau Ie baton de Cire d�Efpagne de lanbsp;boule A , une partie du flu�de des deux ballesnbsp;�tant d�termin�e k pafler dans Ie corps A, lesnbsp;balles fe rapprocheront. Mais cette experiencenbsp;exige des precautions. Car fi pendant Ie mouvement de la Cire vers la boule A, les deuxnbsp;petites balles parviennent au point de contad,nbsp;amp; que l�on continue de 1�approcherfon attraction pourra �tre fi forte, que les balles perdentnbsp;m�me une portion de leur flu�de naturel , amp;nbsp;alors elles s��carteront. La Cire dans ce casnbsp;paroitra faire la function d�un corps �ledrif�nbsp;pofitivement, amp; il en r�fultera une forte denbsp;contradidion dans les elFets, qui cependant fenbsp;concilient parfaitement, comme on Ie, voit, knbsp;1�aide des principes de la Th�orie.

q,q. Nous croyons devoir remarquer ici que cette Th�orie efl: la feule qui fournilTe unenbsp;explication fatisfaifante de la r�pulfion qui a lieunbsp;entre deux corps �ledrif�s n�gativement. Les unsnbsp;ont pr�tendu que ces corps s��loignoient l�un denbsp;l�autre, paree qu�ils �toient attir�s par Ie flu�de plusnbsp;denfe renferm�, ou dans l�air environnant, ounbsp;dans d�autres corps voiflns. Mals jcomme les deuxnbsp;corps font environn�s d�air de routes parts,

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Dl L��flCTRIClTf. 57' amp; qu�il peut auffi (� trouver des corps volfinsnbsp;tout autour d�eux, amp; cela dans dif��rentes pofi-tions amp; k des diftances diff�rentes , on ne voitnbsp;pas comment Ie flu�de plus denfe de l�air , ounbsp;des corps environnans , attireroit toujours lesnbsp;corps �ledriles en moins, fuivant des diredionsnbsp;diaai�tralemcnt oppof�es. D�autres ont dit quenbsp;les deux corps dans l��tat n�gatif attirant n�-ceflairement une partie du flu�de des corps en-?11000305 , amp; ce flu�de ne pouvant s�y introdu�renbsp;qu�avec peine, a caufe de la r�fiftance qa�ilnbsp;trouvo�t de la part de l�a�r que Ion fuppofoitnbsp;condenf� k la furface des corps �ledr�f�s , il for-moit une atmofohere �ledrique autour de cha-cun de ces corps, amp; que c��toit en vertu denbsp;cette atmofphere que les deux corps fe repoulToientnbsp;mutucllement. On voit que cette explicationnbsp;porte fur une condenlation de l�air, que Tonnbsp;fuppofe gratuitement fans la prouver.

50. On peut juger n�anmoins , par tout ce qui a �t� dit, que les attradions amp; rcpulflonsnbsp;dependent en grande partie de la r�fiftance denbsp;i�air, qui maintient les corps �ledrif�s dans leurnbsp;�tat pofltif on n�gatif, amp; retarde leur retournbsp;a l��tat naturel (8). Aufli, ces effets n�ont-ilsnbsp;prefque plus lieu fous un recipient purg� d�air ,nbsp;�c on peut pr�fumer que s�il �toit polfible de

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Th�orie

fe procurer un vuide parfait, on n�y obfer-veroit plus ni attraftions , ni r�pulfions, entre les corps an-�leftriques.

iji. Nous ajouterons ici un mot au (�jet des atmolpheres �ledriques , admifes par la plusnbsp;grande partie des Phyficiens. Dans la th�orienbsp;de M. ^pinus, T�ledricit� a une fphere d�ac-tivit�, qui s��tend autourdes corps k une certainenbsp;diftance. Mais ces corps n�ont point propre-ment d�atmofphere form�e par un flu�de �lec-trique ambiant, a moins qu'on n'entende parnbsp;ce mot Ie fluide a�rien, qui entoure ces corps,nbsp;amp; qui eft toujours �ledrif� jufqu�a un certainnbsp;point, foit pofitivement, Ibit n�gativement. Maisnbsp;cetair n�influepasfenflblement dans lesph�nome-nes �ledriques , en forte que fi , par Ie nioyen d�unnbsp;fouflet , on parvenoit a Ie renouveller fans cefle ,nbsp;les ph�nomenes ne laifleroient pas d�avoir lieu ,nbsp;comme dans un air tranquille.

On objeftera que quand on pr�fente Ie dos de la main 'a une petite diftance d�un corpsnbsp;�ledrif�, on reffent une efpece de chatouille-ment femblable 'a celui que produiroient les filsnbsp;d�une toile d�araign�e ; ce qui paroit fuppofernbsp;l�exiftence d�une veritable atmofphere �ledrique.nbsp;On r�pond que cette fenfation eft occafionn�e ynbsp;non pai Ie contad d�une atmofphere, mais par Ie

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fiE r�l�lECTRlClTi. S9 mouveirent qu�ilKprime au flu�de naturel r�pandunbsp;fur la furrace do la main , TacHon du flu�de con-tenu dans Ie corps �lcdrif�. Car fi la fenfat�on ^nbsp;dont il s�ag�c, provenoit d�une atmofphere �, unnbsp;homme qui , plac� Tur un lupport k ilbier, com-muniqueroit avec un condud., ur �ledrif� , devroitnbsp;reileniir ure l�gere �mp:effion, loifqu�il pr�fentenbsp;Ie dos de Ia main au condudeu. Cependantnbsp;l�exp�r�ence tnontre que Ton n��prouve aiors au*nbsp;cune fcrdati�n particuliere , ce qui vient de cenbsp;que ie fluide �tant en �quiiibre dans Ie corpsnbsp;de 1��bfervateur amp; dans Ie condudeur de la machine , fes dilF�rentes parties n�ont aucune action i�unt fur- l�aurre. Quant a i�odeur que Ie fluidenbsp;�lediique r�pand daos certamcs circonftances ,nbsp;comme cette odeur ne fe fait jamais fentir quenbsp;quand Ie fluide fort r�ellement d�un corps �lec-.nbsp;tiif�, par quelque partie arguleufe; il efl clairnbsp;flti�elle depend de la tranfmillion dunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d�un

corps dans un autre , amp; non pas d�i re atmo-fyhere , qui circuleroic autour du premier de ces corps.

V�

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V. Des changemens qat Vaction des caufes ear-t�rieures peut apporter dans les attractions amp; r�pulfions �leclriques.

Nous avons fuppof� jufqu�ici que les corps qui fe repouffbient mutuelleraent, reC-toient abondonn�s k eux-m�mes amp; a i�adion dunbsp;flu�de �ledrique, qu�ils renfermoient, au momentnbsp;o� ils ont commence a exercer leur force l�unnbsp;fur l�autre, fans qu�aucune caufe ext�rieure in-tervint , foit pour changer leurs diftances refpec-tives , Ibit pour augmenter ou diminuer lanbsp;quantit� de leur flu�de �ledrique. Et en efFet ,nbsp;tant que cette condition aura lieu , les chofesnbsp;fe pafleront, comme nous 1�avons expof� , c�efl;-a-dire, qu�il arrivera toujours que deux corps ,nbsp;dont les �ledricit�sferont homogenes, fe repouf-feront mutuellement�

Mais fi , dans Ie moment auquel ces deux corps fe repouflent, on fuppofe qu�une caufe ext�rieure agilfe fur tous les deux, ou feulement fiirnbsp;Tim des deux , pour Ie rapprocher de l�autre ^ ounbsp;bien, ce qui revient au m�me, fi 1�on con9oi�nbsp;que, dans Ie m�me tems, l�un des deux corpsnbsp;foit �ledrif� de nouveau , de maniere qu�ii

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�l: i��LECTaicii�. St tego�ve un furcroit de fluide �leiftrique,, ounbsp;perde une partie de celui qu�il renfermoit, lesnbsp;changemens d��tat qui en refulterpnt , par rapport aux corps dont il s�agit , pourront donnei;nbsp;lieu a des ph�nomenes finguliers, qui, au premier coup-d�oeil ,paroitront contraires a I�analogienbsp;des operations de la nature; mais dont Texpli-cation fuit naturellement des principes �tablisnbsp;par M. jEpinus , amp; imprime , en quelquenbsp;forte, a fa th�orie un nouveau caradere denbsp;certitude.

Quant aux ph�nomenes produits par deux corps �leftrif�s originairement, 1�un en plus amp;nbsp;1�autre en moins, nous verrons plus bas qu�ils nenbsp;font fufceptibles d�aucune variation , c�eft-a dire,nbsp;que ces corps s�attireront mutuellement a toutesnbsp;les diftances.

5 3. Concevons d�abord deux corps C, G, {fig. /f.) �lectrif�s pofitivement, amp; fuppofons que tandisnbsp;qu�ils s��cartent l�un de l�autre,une caufe ext�rieurenbsp;agiffe pour rapprocher Ie corps G du corps C.nbsp;La force r�pulfive du fluide de C refoulcra unepor-tion du fluide contenu dans FG, amp; la fera palTernbsp;dans l�autre partie GH. Pareillement !a forcenbsp;r�pulfive du fluide de G , agira fur Ie fluide denbsp;C , pour faire palTer une portion de ce fluide,nbsp;de la partie BC, dans la partie CD.

Or j il pourra arriver qu�ii y ait un point

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Th�orie

oi la partie CB, par exemple, ah perdu une telle quantit� de fon flu�de, en pafiant anbsp;1��tat n�gatif, que Teftet de la force attradivenbsp;de cette partie fur Ie corps G, compenfe exac-tement l�eiFet de la force rcpulflve de la partienbsp;CD. Alors les deux corps refteront immobiles,nbsp;amp; fl la m�me caufe ext�rieure continue denbsp;poufier G vers C, les deux corps s�attireroncnbsp;r�ciproquement.

Si , au lieu d�approcher G de C, on aug-tnente fon �ledricit� , comtne on en eft bien Ie maitre , puifque cette augmentation eft encorenbsp;plus favorable k Thypothefe pr�fente, qui exige^nbsp;que la totalit� du fluide de chacun des deuxnbsp;corps foit au-deflus de fa quantit� naturelle ^ lenbsp;refoulement du fluide, augmentant a proportionnbsp;dans le corps C , le m�xiie eff'et aura lieu, amp;nbsp;il pourra arriver que les deux corps ou reftentnbsp;immobiles, ou s�attirent, dans le cas d�une plusnbsp;forte �leftricit� de la part du corps G.

Ces ph�nomenes paroiflent d�abord offrir des efpeces de paradoxes, en ce qu�on y voit la forcenbsp;^epulfive des deux corps, qui ferableroit devoirnbsp;s�accroitre a mefiire que la diftance diminue en-tre ces corps, devenir d�abord nulle , amp; en-(bite fe changer en une force oppof�e , quinbsp;produit des attraftionsi. Mais on voit en m�menbsp;terns corabien ces ph�nomenes s�accordent bev.-

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3gt; E l� � L E C T R I C I T �.

Teufement avec les principes de la th�orie, amp; avec les loix auxquelles font foumifes les operations de la nature.

M. jEpinus indique un moyen flmple, pout inettre ce cas en exp�rience. Sufpendez k un filnbsp;de foie une petite balie de li�ge, amp; placet aupr�snbsp;de cette balie, un cylindre de m�tal ifol�; ennbsp;forte que Ie fil de foie �tant dans une dire�rionnbsp;Verticale, la balie touch� prefque Ie cylindre denbsp;m�tal. Attachez enfuite k cetre balie un fecondnbsp;fil de foie, que vous ferez paffer dans un crochet,nbsp;de maniere que vous puiffiez rapprocher a volont�nbsp;la balie, du cylindi'e de m�tal , lorfqu�elle s�ennbsp;feta �cart�e. Enfin , faites communiquer ce cy-Hndre avec un long fil de fer pareillement ifol�.nbsp;Les chofes �tant dans eet �tat, �ledrifez par frot-tement un tube de verre. Touchez enfuite fuc-cellivement, avec ce tube, la balie de li�ge , amp;nbsp;Ie fil de fer dont on a parl� ; bient�t la balie re-poufl�e par Ie condudeur s�en �cartera. Tireznbsp;alors Ie fecond fil de foie , pour la ramener versnbsp;ce condudeur, amp; , lorfqu�elle n�en fera plus �loi-gn�e que de trois ou quatre lignes , vous verreznbsp;la r�pulfion fe changer tout-k-coup en attrac-fion , amp; Ie fil de fufpenfion fe porter de lui-meme vers Ie condu�teur.

On peut varier cette exp�rience de Ia maniere

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64

Th�orie

fuivante. Apr�s avoir affujetti Ie fil lt;l� foie q�t fert a tirer la balie de li�ge, en lui faifant fairenbsp;plufieurs r�volutions autour du crochet; en fortenbsp;que la balie ne puilTe s��carter du cylindre denbsp;m�tal, que d�environ deux lignes, �lectrifex l�ap-pareil, mais d�abord foiblement. La balie fera

repouff�e par Ie condufteur , amp; s�en �cartera autant que Ie permettra Ie fil qui eft fix� aunbsp;crochet. Communiquez alors au condruSteur unenbsp;�leftricit� beaucoup plus forte, amp; k l�inftantnbsp;l�attraftion fucc�dera k la r�pulfion , comme dansnbsp;Ie premier cas.

�54, Si ks deux corps G amp; C �toient d�abord �ledrif�s n�gativement, les r�fiiltats feront fem-blables , quoique produits par des caufes contrai-res. Alors, tandis qu�on approchera les deux corpsnbsp;l�un de 1�autre, une partie du fluide de C feranbsp;attir�e de DC en CB , amp; une partie de celuinbsp;de G paffera de GH en FG. Or, k mefurenbsp;que les deux corps deviendiont plus voifins,nbsp;les parties FG , BC, continuant d�acqu�rirnbsp;de nouveau fluide, il pourra arriver , qa�k unenbsp;certaine dlftance , l�exc�s du fluide de CB , parnbsp;exemple , fiir celui de DC foit tel, que 1�effetnbsp;de la r�pulfion de DC, fur Ie corps G, foit balance par l�attra�flon de BC , amp; alors les ueuxnbsp;corps refteront i�iraobiles. Si l�on continue

d�approcher

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BE L^�L�CtRtClTi:. �d�approclier G de C, il y aura aura�kion entrenbsp;les deux corps.

La m�me attra�ion agira encore , fi �, au lieu de faire mouvoir G vers C , on dirhlnue le fluidenbsp;de la partie FG, auquel cas Tattraiflion de cettenbsp;partie faifant pafl�er de nouveau fluide de CD ennbsp;BC; il en refultera un furcroit de force attractive entre les deux corps. Rien ne g�ne , patnbsp;rapport a la diminution du fluide de FG, puif-qiie la quantite totale du fluide de G, difl�reranbsp;encore plus de la quantit� naturelle, que dans lenbsp;premier inftant.

51). II ne nous refte plus qu a rechercher ce qui doit arriver , lorfque I�un de deux corps, telnbsp;que C , eft dans 1��tat pofitif, amp; I�autre corpsnbsp;G dans l��tat n�gatif �, nous avons vu (li)) )nbsp;qu�alors les deux corps s�attiroient mutuellementnbsp;amp; s�appiochoient Tun de I�autre. II s�agit de fa-voir maintenant, fi , dans la fuppofition ounbsp;tandis que ces corps ' s�approcheroient , leurnbsp;�tat vint a eprouver des changemens, il feroitnbsp;poffible , qu�k une cevtaine diftance , ils reC-taflent immobiles , ou commen^aflent a le re-pouflTer.

Obfervons d�abord qu�en vertu de la force r�-pulfive du fluide de C, une portion de celut qui eft contenu dans FG, paflTera dans GH.nbsp;D�un autre c�t�, I�attraftiou de G forcera une

E

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�6 nbsp;nbsp;nbsp;T H � o R t �

portion du fuiide de DC de pafler dans BC.

Done, quel que fbit l��tac des deux corps, la par-

tie BC du corps C fera toujours �le�lrif�e en

plus, amp; la parcie FG du corps G toujours �lcdrif�e

en moins. Cela pof� , il peut y avoir quatre cas

dilF�rens.

Le premier efl: celui oii les deux parties du corps C feroient dans l��tat pofitif, amp; les deuxnbsp;parties du corps G dans l��tat n�gatif. Dans cenbsp;cas , il eft �vident que le premier corps �tant toutnbsp;entier pofitif, amp; ie fecond tout entier n�gatif,nbsp;les deux corps s�attireront (i'�),'a quelqu�endroit denbsp;leur Sphere d�adivit� qu�on les fuppofe places.

Le fecond cas efl; celi� o� les deux parties du corps C �tant toujours dans letat pofitif, amp; la partie FG, du corps G , dans i etat n�gatif, Tautre partie GH, du m�me corps , feroitnbsp;dans l��tat pofitif. Remarqiions que � le corps Gnbsp;e�t �t� d�abord dans i��tat naturel, amp; qu�une partie de fon flu�de e�t paflc de FG dans GH, cenbsp;corps e�t agi comme un' corps �ledrif� ennbsp;moins, fur Ie corps C, plac� a ime diftance quel-conqne; car, dans ce cas, la force r�pulfive denbsp;GH , qui aiiroit �t� capable par elle-m�me denbsp;faire �quiiibre a la force attra�live de [FG, (i6),nbsp;e�t agi plus foiblement fur le corps C, a rai-fon d�une plus grande diftance. A plus fortenbsp;laifon , la force attractive de FG lemportera-

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�)E

l� � L E C T R I C I T �. '^7 t-�lle dans 1�hypothefe pr�fente , o� cette m�menbsp;partie eil encore plus evacuee de flu�de que dansnbsp;Ie cas cit� , puifqu�on fuppofe que la totalit� dunbsp;flu�de de G efl moindre que la quantite naturelle.nbsp;Done, aquelque diftance que fe trouvent les deuxnbsp;corps, G agilflant comme s�il �toit �lednf� n�ga-tivement , amp; C �tant tout entier pofitif , il ynbsp;aura attra�ion ehtre les deux corps (24).

�5 7. Paflbns au troifieme cas , dans lequel DG f�roit �le�rif� en moins , BC �leamp;if� en plus,nbsp;amp; les deux parties F G, GH , du corps G, �lec-trif�es en moins. Par un raifonnement fembla.nbsp;ble 'a celui que nous avons fait pour Ie fecondnbsp;cas ( $ 6 ) , il fera facile de concevoir que Cnbsp;agira a routes les diftances, comme s�il �toit dansnbsp;l��tat pofitif; done, Ie corps G �tant dans 1�etatnbsp;n�gatif, les deux corps s�attireront r�ciproque-ment dans tous les points de leur fphere d�ac-tivit�.

^8. Refte Ie quatrieme cas, qui efl: celui oii CD , FG feroient dans l��tat n�gatif , amp; BC ,nbsp;GH dans l��tat pofitif. Or dans ce cas , commenbsp;dans Ie pr�c�dent , les deux corps s�attirerontnbsp;k quelque diftance qu�on les fuppofe l�un denbsp;l�autre (a).

(a) Je fuis oblige de m��carter ici du fentiment de M. ^pinus. Ce fayant penfe que la queftion relative

Eij

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^ nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

Pour Ie d�moBtrer , remarcjuons d�abord que Ie corps C eft dans Ie cas d�un corps �ledrif�nbsp;pofitivement, a l��gard d�un autre corps G plac�nbsp;k la droice de rextr�mit� B ^ fuppofons mainte-nant que Ie corps G , confid�r� dans fa totalit�,nbsp;n�ait que fa quantit� naturelle d��leclricit�. Dansnbsp;ce cas, fi 1�on imagine , pour un inftant, quenbsp;les deux parties FG, GH, fe p�n�trent, de ma-niere que leurs a�lions fur Ie corps G s�exercentnbsp;a la m�me diftance de ce corps, ces a�iionsnbsp;�tant �gales amp; contraires ( i6 ) , leur fommenbsp;fera z�ro.

^9. Les chofes �tant toujours dans eet �tat, au cas pr�fent qui eft celui du n�. 138 de fa th�orie,nbsp;p. 139, ne peut �tre r�folue, qu�autant qu�on con-noitroit la loi fuivant laquelle agit Ie flu�de �le�lrique ,nbsp;a raifon des diftances �, amp; il effaye de Ie prouver parnbsp;la confid�ration de la formule g�n�rale , qui repr�fentenbsp;les a�lions que les deux corps exercent 1�un fur 1�autre.nbsp;Cette formule renferme quatre quantit�s , dont lesnbsp;trois premieres font toujours pofitives ; refte a fa-voir , felon M. j�pinus, ft la qiiatrieme quantit� nenbsp;peut pas devenir negative , ce qui exige que l�on con-noiffe la loi que fuit l�a�lion du flu�de , eu �gard anbsp;la diftance. i'^- Ce raifonnement n�eft pas exa�l,nbsp;puifqu�il faudroit, pour que la formule exprimSt unenbsp;force r�pulftve, qu�elle devint n�garive ; or il ne fuffitnbsp;pas pour cela que la quatrieme quantit� foit fimple-ment negative; il faut encore qu�elle furpaffe la forania

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DE l��tECTRICiTi* 6^

concevons xnaintenant que la relation des quan-tit�s de flu�de des deux parties FG, GH, fe trouve ramen�e a l�hypothefe pr�l�nte, qui exiganbsp;qne Ie corps G, confid�r^ dans fa totalit�, aitnbsp;moins que la quantit� naturelle de flu�de. Dansnbsp;ee cas, il faut concevoir une nouvelle portionnbsp;de ce fluide , Ibuftraite de la partie FG, amp; qulnbsp;n�aitpoint paffe dans la partie GH. Or,envertunbsp;de cette diminution , la force attradive de FG ,nbsp;flor Ie corps C , fe trouvera augment�e donenbsp;elle pr�vaudra fur Ia r�pulfion de Ia partie GH ,nbsp;amp; les deux corps fe porteront Tim vers l�autre. Anbsp;plus forte raifon, Ie m�me eflet continuera-t-ilnbsp;d�avoir lieu ,fl la partie GH, dont la force eft r�des trois autres quantk�s qui font pofitives. Mais a��nbsp;i�ai trouv� , a 1�aide d�un calcul fimple , qu^il y avoitnbsp;n�ceffairement attradion entre Ie* deux corps, tancnbsp;que la partie CH du corps G , �toif a une plus grandsnbsp;diftance du corps C, que la partie FG, ce qui a toujour*nbsp;lieu. La m�me chofe fe trouve prouv�e , ce me fem-fcle, d�une maniere claire amp; a 1�abri de toute equivoque par Ie raifonnement que i�ai employ�. Ce quinbsp;parolt avoir tromp� M. iEpinus, c�eft que fa formule ,nbsp;dans 1��tat o� il la pr�fente , lailTe efFedivement lanbsp;queftion ind�termin�e , amp; n�exprime point les conditions du probl�me de maniere a fournir une folutionnbsp;direde; enforte qu�il eft n�ceffaire d�y en fubftisup�:nbsp;une autre , pour paryenir a cette folution.

E iij

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']G nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

pulfive, fe trouve pbc�e , comme Ie repr�fente li figure, c�eft-a~dire, a^une plus grande diftance dunbsp;coips C , que la partie FG, qui exerce une forcenbsp;attradive. Et comme Ie m�me raifonnement anbsp;lieu relativement a rous les points de la Ipherenbsp;d�adivit� des deux corps y il faut en conclurenbsp;qu�il y aura attradion entr�eux, dans toute l��ten-due de cette iphere.

VI. Du pouvoir des pointes.

^0, On fait que les corps termin�s en pointes foutirent beaucoup plus puiflamment la matierenbsp;�ledrique , que les corps moufles ou arrondis. Lenbsp;m�me flu�de s��chappe aufii beaucoup plus facile-ment des condudeurs, qui ont des angles ou desnbsp;parties aigu�s , que de ceux qui font courbes. Onnbsp;a tent� d�expliquer ces ph�nomenes, en fuppofantnbsp;que l�air environnant refiftoit moins au paflagenbsp;de la matiere �ledrique, a l�endroit des pointes,nbsp;qu�k tout autre endroit d�un corps. Mais on peutnbsp;deduire de la th�orie de M. jEpinus , une autrenbsp;explication beaucoup plus fatisfaifante des in�mesnbsp;faits.

6i. Concevons une pointe hc ( fig. 13 ) , d�un m�tal quelconque, plac�e k une petite diftance du


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DE l�� LEGT HI Cl T�. quot;fl corps A �le�rife en plus. Nous avons vu (4^^ )nbsp;que y dans ce cas, une partie du flu�de contenunbsp;dans la pointe, feroit refoul�e de Averse, d�o�i ilnbsp;fliit qu�il y aura d�faut de flu�de dans la part�enbsp;ant�rieure de la po�rite , amp; exces dans la partienbsp;poft�rieure , fltu�e vers c. Concevons une fe-conde pointe de plac�e a cot� de la premiere.nbsp;Les molecules du flu�de de dc^ fitu�es dans Ienbsp;voiflnage de la partie ant�rieure de la pointenbsp;hc , qui efl; �leflrif�e en moins y feront attir�esnbsp;par cette pointe (16). D�ailleurs elles l�rontnbsp;repouflees vers l�extr�mit� e , par Ie corps A.nbsp;Mais l�attra�tion balancant en partie l�efFet denbsp;cette r�pulfion, les molecules feront moins re-foul�es vers e, que fi la poiirte hc n�exiftoit.nbsp;pas. Or, la pointe de failant la m�me fonc-tion , par rapport a la pointe bc, que celle-cinbsp;a 1��gard de la premiere ; les molecules de bcnbsp;feront aufli moins refoul�es vers Textr�mit� e ,nbsp;que dans Ie cas ou la pointe bc e�t exift� feule.nbsp;Si done Ton imagine une multitude de pointes,nbsp;femblables, rang�es les unes a c�t� des autres ,nbsp;il efl: clair que leurs aflions mutuelles s�oppo-fant en partie a la force r�pulfive du corps Anbsp;Ie nombre des molecules refoul�es vers les parties pofl�rieures de eet aflemblage de pointes., en.nbsp;fera fenfiblement diminu�.

61. Remarquons maintenant qu�en vertil da

E iv

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7i nbsp;nbsp;nbsp;T H � o R t �

dcfaut damp;- flu�de des parties ant�rieures de 1�af� femblage dont il s�agit, eet afTemblage exercenbsp;une force attradive fur Ie flu�de des corps envi-ronnaiis , amp; en particulier fur celui du corpsnbsp;A (nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;) 5: amp; que cette force eft d�autant plus

grande que les parties ant�rieures des pointes ont perdu une quantite plus confid�rable de leurnbsp;fiuidie naturel. Si done nous ftippofons qu�unenbsp;des pointes d�pafle les autres , comme on Ienbsp;voit en g (fig. 14 ) , cette pointe fe trouvantnbsp;eomme ifol�e a legard des pointes voiflnes, ilnbsp;fera facile de conclure, du raifbnnement quenbsp;nous avons fait plus haut, que Tattraftion denbsp;cette m�ine pointe, par rapport au flu�de de A,nbsp;s-accroitra de maniere que Ie flu�de de A foitnbsp;fo�tir� beaucoup plus efficacement que fi cettenbsp;pointe fe trouvoit de niveau avec les pre-tni^res.

Or , un corps quelconque pouvant �tre con-fld�r� comme un faifceau de petites aiguilles difpof�es parall�lement les unes aux autres, onnbsp;voit, par ce qui precede , que fi ce corps formenbsp;des angles dans quelqu�ime de fes parties , cesnbsp;angles foutireront plus puiflamment la matierenbsp;�ledrique, que dans Ie cas o� ce m�me corps ft-�oit arrondi de toutes parts.

63. On prouvera cgalement qu�un corps ter-min� en pointe amp; �leftrif� p�fltivement, doifr

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DE r�� l�CTRiCi T�.

lancer Ie fluide en plus grande quantit� ^que

ce corps ne formoit aucune faillie. Car alors , a caufe de la r�fiftance de Fair, il fe fait tou-jours au point b (fig. 13) une condenfationnbsp;du fluide renferm� dans la pointe bc, amp; quinbsp;tend a en fbrtir en vertu de la r�pulfion mu-tuelle de fes molecules. Cette portion de fluidenbsp;condenf� exercera done une force r�pulfive oblique fur Ie fluide fitu� vers e , dans la pointenbsp;voifine ^ amp; comme une partie de cette forcenbsp;agit en fens contraire de celui fuivant lequelnbsp;les molecules tendent a s��chapper, elle s�op-pofera , julqu�a un certain point, k la fortie dunbsp;fluide. Le m�me raifonnement s�applique a cha-cune des pointes relativement k celles qui l�en-vironnent �, d�o� il fuit que fi une pointe eftnbsp;comme ifol�e k F�gard des autres, le fluidenbsp;en fortira plus librement amp; plus abondam-ment.

64. Plus la pointe g fera d�li�e , plus elle aura de vertu pour foutirer le fluide �ledrique;nbsp;amp; eet effet eft fi fenfible, qu�une pointe biennbsp;aiguif�e , pr�fent�e k un pied de diftance , d�unnbsp;condudeur fortement charg�, ou m�me a unenbsp;diftance plus confid�rable ,fuffit pour rendre prefnbsp;que nuls les effets de F�le�iricit� de ce conducteur j tandis que la pr�fence d�un corps rond ,

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74 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

plac� a la m�me diftance , les laifle fubflftef? lans aucune alteration fenfible.

Poiir mieux concevoir la raifon de cette grande dift�rence , fuppofons que bhnk (fig. lOnbsp;foit Ie corps rond dont il s�agit, amp; que ABnbsp;foit 1�extr�mit� du condiicbeur. Toutes les pointes (itu�es fur Fare hbk foutireront l��ledricit�nbsp;de AB , en m�me tems qu�elles agiront lesnbsp;unes fur les autres pour emp�cher une partienbsp;de leur �ledricit� propre d�etre refoul�e versnbsp;l�arc oppof� rns. Supprimons maintenant lesnbsp;portions hbo , kbg , pour ne laifler fubfifter quenbsp;la pointe obg �, d�une part , toutes les pointesnbsp;fitu�es Ie long de la corde hk , continuerontnbsp;de foutirer Ie fluide de AB , amp; la diff�rence denbsp;leurs diftances au corps AB , compar�e a cellenbsp;des pointes qui �toient fitu�es fur l�arc hbk, oc-cafionnera , 'a la v�rit�, une certaine diminution dans la force avec laquelle l� fluide denbsp;AB efl: foutir�. Mais cette diminution fcranbsp;compenf�e bien au-dela, par la fituation de lanbsp;pointe obg; celle-ci fe trouvant alors fouftraitenbsp;aux forces attradives des aiguilles renferm�esnbsp;dans les portions hbo^ gbk , qui toutes contri-buoient 'a niaintenir dans cette pointe une partienbsp;de fon fluide naturel ^ d�o�il fuit que cette pointenbsp;fe trouvant beaucoup plus �vacu�e que dans Ie cas

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�J E l� � I E C T E. T C T T i.' 7t

�� elle �toit cnvironn�e par les autxes pointes amp; force attradive fe trouvera augment�e d�unenbsp;�ianiere tr�s-fenfible (a).

VIL Des �tincelles amp; aigrettes �leclriques.

6^. Nous venons de voir (63) qu�un corps termin� en pointe, amp; �ledrif� pofitivement ,nbsp;lan9oit avec beaucoup plus de force la matierenbsp;�ledrique , qu�un corps d�une figure ronde. Cette

(a) Tout Ie monde connolt la belle application que Ie c�lebre Francklin a faite du pouvoir des pointesnbsp;6 1��le�lricit� des ,nuages par l�invention des para-tonerres. La conlfrudlion de ces appareils , qui fe font,nbsp;fort multiplies , depuis quelques ann�es, demande unnbsp;Artifte attentif amp; intelligent , amp; perfonne ne nousnbsp;paroit m�riter plus de confiance , relativement a eetnbsp;objet important, quo M. Billiaux , Ing�nieur en inftru-mens de Phyfique. Cet Artifte, entre un grand nombrenbsp;de paratonerres dont 1�ex�c�tion a �t� con��e a fesnbsp;foins , a plac� ceux du Louvre , fous la dire�lion denbsp;Ie Roy , de 1�Acad�mie des Sciences amp; lorfquenbsp;cet Academician fut envoy� a Breft , par M. Ie Ma-t�chal de Caftries , pour en faire placer fur les edifices de ce port amp; fur les vaiffeaux �, il demanda M.nbsp;Billiaux a ce Miniftre, comme 1�Artifte Ie plus en �tatnbsp;d�en conduite 1�ex�cution fous fes yeux ; ce qui luinbsp;fut accord�.

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7^ nbsp;nbsp;nbsp;� H � o R 1 E

force eft telle, que, dans Ie cas d�une �lec-tricit� ordinaire, elle furmonte, julqu�k un certain point, la r�fiftance qu�oppofe l'air environnantnbsp;au paflage de la matiere �leftrique; alors eelle-cinbsp;ion fous la forme d�une elpece de c�ne ou d�ai-grette, dont les molecules , pouflees les unesnbsp;fur les autres , fe condenfent amp; choquent cellesnbsp;de lair, qui r�agilTent contre, elles. Ce chocnbsp;produit deux effets, dont 1�un eft de faire entendre un l�ger bruiffemeht , amp; 1�autre d�exciternbsp;la lumiere, en forte que l�aigrette devient bril-lante dans roblcurit�.

66. nbsp;nbsp;nbsp;Si l�on pr�fente , a une certaine diftancenbsp;de Ia pointe, Ie plat de Ia main , ou quelqu�au-tre corps fitu� parall�lement a la bale de l�ai-grette, celle-ci s�allonge amp; prend un nouvelnbsp;�clat , paree que Ie corps , dont nous venonsnbsp;de parler, fe troiivant lui-m�me �ledrif� n�ga-tivement par fa partie ant�rieure (41) , exercenbsp;fur l�aigretteune force attradive, qui determinenbsp;la lorde d�un plus grand nombre de moleculesnbsp;�ledriques.

67. nbsp;nbsp;nbsp;Suppolbns maintenant un corps m�talli-que de forme globuleufe ABC ( fig� 16) �lcc-trif� en plus ^ amp; concevons qu�on approche denbsp;ce corps, par degr�s , un fecond corps rond afcnbsp;dans 1��tat naturel amp; non ifol� ; independam-ment de ce l�cond corps, Ie fluide renferm�

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DE l� � L E C T R I C I T �. 77 dans ABC, tend k s��chapper, en vertu de lanbsp;force r�pulfive mutuelle de fes molecules ( 6 ) jnbsp;mais il eft maintenu, du moins en tr�s-grandenbsp;partie, par la r�fiftance de l�air environnant.nbsp;A mefiire que Ie corps afc s�approche du corpsnbsp;ABC , il attire k lui Ie fluide litu� k la fiir-face de ce corps , en forte que les moleculesnbsp;fitu�es, par exemple, en amp; en font fol-licit�es vers afc, par les direftions dfj gn, qui ,nbsp;�tant liir les prolongemens des rayons fo ^ no ynbsp;lont les plus courtes diftances des pointsnbsp;gyamp; l�arc arx. Enfin, la diftance entreles deuxnbsp;corps devenant toujours plus petite, il y a unnbsp;point, OU les molecules fitu�es dans la direction gn^ qui font les plus attir�es de toutes ,nbsp;puifque gn eft la ligne la plus courte entrenbsp;les deux arcs KgC , afc , furmontent enti�rementnbsp;la r�fiftance de l�air, en Ibrte qu�elles s��chap-pent de ^ en n; ik il fe forme une elpece denbsp;canal , par lequel 1�exc�s de fluide renferm� dansnbsp;ie globe ABC , pafle avec une forte d�explofion ,nbsp;pour fe porter vers Ie globe afc, qu�il p�n�tre ;nbsp;amp; cette explofion eft fi rapide , qu�elle eft ac-compagn�e d�un bruit �clatant amp; d�une vive lu-iniere, que l�on d�figne par l�exprelfion i^ctincdlcnbsp;�leSrique.

68. Si, k la place du corps gobuleux afc , PQ fubftitue une pointe srt (fig. 17) j la force

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78 nbsp;nbsp;nbsp;THEORtE

attrail;ive de cette pointe �tant beaucoup plus confid�rable que celle d�un corps arrondi (6%) ,nbsp;amp; Ie fluide �leftrique contenu dans ABC , fur-montant , d�s Ie premier inftant, la r�liftanc�nbsp;de 1�air, fe portera rapidement des difF�rens pointsnbsp;de ce corps, vers Ie point r, par des jets continus , qui fuivront des direftions convergentesnbsp;dr, gr, amp;c. de maniere que fes molecules nenbsp;formant que des filets �pars , traverferont l�air ,nbsp;fans fe condenfer, except� au point r , par le-quel tous ces filets entrent a-Ia~fois. Alors, ilnbsp;n�y aura ni�tincelle, ni aigrette allong�e, maisnbsp;feulement un point lumineux, ou une efpecenbsp;de petite �toile , que l�on appercevra en /�, o�nbsp;fe fait la condenfation.

69. Suppofons, au contraire , que Ie corps ABC fbit �ledrif� n�gativement , alors la forme glo-buleufe de ce corps ne laiflera a fon attraftionnbsp;que Taftivit� n�ceffaire pour determiner Ie fluidenbsp;a fortir de la pointe, fous la forme d�une aigrette , OU d�un jet de lumiere. On peut ob-ferver les deux eft'ets , qui viennent d��tre expof�s ,nbsp;en pr�fentant une pointe de m�tai fucceffivementnbsp;vis-a-vis du crochet amp; de la garniture ext�rieurenbsp;d�une bouteille de Leyde , charg�e a l�ordi-naire, amp; fufpendue dans l�air a un cordon de

pointe, une �toile amp; une aigrette, jufqu�k ce

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DE 1��LECTRICI T�. 79

^ue toutes les petites quantit�s de flu�de , qui paflent du crochet de la bouteille dans la pointe ,nbsp;OU qui vent de cel!e-ci a la furface ext�rieurenbsp;de la bouteille , aient r�tabli l��quilibre , denbsp;maniere que Ia bouteille fe retrouve dans l��tatnbsp;naturel, comme nous Texpliquerons plus ample-ment paria fuite.

M. Le Roy, de 1�acad�mie des fciences , a fait une luite d�exp�riences tr�s-int�reflantes (urnbsp;les aigrettes amp; les points lumineux que l�on ap-per9oit aux extr�mit�s de diff�rentes pointes ,nbsp;faiamp;nt partie d�un appareil �leflrique. On peutnbsp;confulter fur eet objet les m�moires de l�acad�-mie des fciences, ann�e 1753 , edition in-ix ,nbsp;page 671 amp; fuivantes , o� Ton verra le partinbsp;avantageux que ce favant Phyficien a lu tirernbsp;des ph�nomenes, dont il s�agit, pour diftinguetnbsp;les cas o� l��le�bicit� eft pofitive, d�avec ceux oiinbsp;elle eft negative.

70. M. Prieftley a obferv� ( hiftoire de 1��-ledricit� , tome III, page id'j amp; fuivantes) qu�ilpartoit toujours d�une pointe �le�lrif�e, (bitnbsp;en plus, foit en moins, un courant d�air, dontnbsp;la direftion �toit tr�s-fenfible , lorfqu�on appro-choit de cette pointe la flamme d�une bougie ;nbsp;car celle-ci eft toujours chaflee plus ou moinsnbsp;loin de la pointe. Le favant chimifte Angloisnbsp;9 doim� lui-m�me 1�explication de ce fait, fui-.

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So nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

vant l�s principes de la th�orie de M. Francklin i avec laquelle celle de M. -lt;Epinus s�accorde par-faitement a eet �gard. Car, comme la matierenbsp;�ledrique eft lanc�e ou re9ue par les pointe^,nbsp;avec beaucoup de facilit� amp; en grande abondance , il arrive n�ceflairement que 1�air voifinnbsp;d�une pointe �ledrif�e en plus , fe charge lui-m�me d�une quantit� de flu�de �le�lrique au-defliis . de fa quantit� naturelle, amp; que celuinbsp;qui eft aupr�s d�une pointe dans 1��tat n�gatif,nbsp;palTe lui-m�me k un femblable �tat, en per-dant une portion de fon fluide naturel. Lesnbsp;molecules de l�air doivent done s��carter de lanbsp;pointe, dans quelqu��tat que foit celle - cinbsp;(13 , 17 ) amp; comme elles font aufli-t�t rem-plac�es par d�autres molecules , qui font pareil-lement repoufl�es k leur tour , il en r�fulte unnbsp;courant qui va de la pointe vers l�endroit oppof�nbsp;a cette pointe.

71. Si une perfonne plac�e fiir un fiipport a ifoler , amp; mife en communication avec un con-dudeur �le�lrif� en plus, �tend fa main dansnbsp;une pofition verticale , amp; qu�une perfonne nonnbsp;ifol�e pr�fenteun doigt vis-a-vis de cette main,nbsp;k la diftance de quelques pouces, il s�excite unnbsp;courant, qui va du doigt de la feconde perfonnenbsp;a. la main de la premiere, amp; dont rimprelfion eftnbsp;tr�s-fenfible lur celle-ci ; en m�me-temps on

appercoit


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l5�

l^�lectriciI�.

appercoit une aigrette, dont Ie Ibmmet eft contigti au doigt de la perfonn� non-ifol�e.

M. 1�Abb� Nollet, qui cite cette experience ^

( Le9ons de Phyfiq. exp�rim. T. VI, pag. 30;/ amp; 370) , en concluoit qu�il fortoit du doigtnbsp;��n-ilbl�, un cobrant de flu�de �leiSrique, quinbsp;ailoit vers Ia main �le3:rilee, amp; il attribuoit k cinbsp;courant, 1�imprefllon f�mblable k celle d�un fou-fle , qui fe fait fentir fut cette main. II paroitrOitnbsp;Cependant, d�apr�s les principes expof�s plusnbsp;haut, que Ie courant devroit fe p�rter de lanbsp;main �leamp;ifce au doigt ifol�, av�c c�tte difference , que ce feroit un courant d�air, amp; hon,nbsp;de flu�de �ledrique. Mais il eft facile d� ramenernbsp;ce fait aux principes de la Th�orie d� Mi jEpI*nbsp;nus, dont il eft une luit� n�ceflair�.

Car, en premier lieu, la forme du doigt �tant femblable a celle d�une pointe moufl�, lesnbsp;filets de la matiere �l��iriqu� , que ce doigtnbsp;foutire de la main �ledrif�e, en vertu de leurnbsp;force attradive, doivent fe replier vers Textr�-tnit� du doigt; amp; comme ils n�y enrrent pas aufl�nbsp;facilement que s�il �toit termin� en pointe aigu� ^nbsp;ils fe condenfent affez pour qu�il en r�fulte uh�nbsp;aigrette dont Ie foiHmet eft contigu a celui dunbsp;doigt. De plus j Ie fluid� �ledrique fe tfouvantnbsp;plus reflerr� a mefure qu�il app�oche du doigt ^nbsp;devient plus abondant k proportion, dans ajSJ

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�1 nbsp;nbsp;nbsp;T H � � K tt

efpace donn� ^ d^o� il fii� que Ia portion d�aiic qji entoure Ie doigt, recoit un exc�s d eleitricit�nbsp;plus confid�rable, que la portion qui occupenbsp;m �gal efpace aupr�s de la nisin ^leSrilSe. Lanbsp;force j�pulfive mutueile des molecules �leSriques,nbsp;=4oit done avoir auffi plus d��nergie aupr�s danbsp;doigt par ienuel entre Faigrette , d�o� il r�l�ltenbsp;xque Ie courant d�ait doit (� porter de ce doigCnbsp;jters k anain de la peiibnne �lediilee.

VIII, lgt;e texp�rienct de Ley de,

71. Concevons que dhfe {fig. iS), tepr�-fente un fegment de la lame de verre, qui forme Ie ventre d�une bouteille de Leyde arm�e k For-dinaire, xogd, une portion de Ia matierenbsp;m�tallique appliqu�e fur la liirface int�rieure,nbsp;amp; isnk me portion du mctal qui recouvrenbsp;ia fiirface ext�rieure 4 que ix Ibit unc chaine quinbsp;communique avec Ie condudeur de la machinenbsp;�le�rique, amp; lm une autre chaine, qui tienne anbsp;des corps an-�lfi�lriques, amp; non-ifol�s. Suppofonsnbsp;que Fon ait excit�, par quelques tours de plateau ,nbsp;-OU du corps qui en. tient lieu, un certain degr�nbsp;dele�lricit� pofirive dans Ie condu�leur. Unanbsp;partie du flu�de �le�lrique palTera k travers Ianbsp;chaine rr, pour fe rendre dans la lame cogd, quinbsp;.fc trouYsra |lle-�i�nig �le^if�e en plus j

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tlCf Kf erf I. 83

l�on imagine que l�air environnant (bic tr�s-fec ^ amp; que Ia quantit� de flu�de additive ne foitnbsp;pas fuf�fante povur vaincre (a r�fiftance ^ cettenbsp;quantit� ne pouvant p�n�trer d�ailleurs, qu�aveCnbsp;beaucoup de difficult�, Ie verre a�fe ( a ) , ref-tera toute entiere, ou prelque toute entiere dansnbsp;la lame cogdt Voyons maintenant ce qui d�icnbsp;arriver k la lame ext�rieure isnk. D�abord I�nbsp;flu�de renferm� dans cogd^ exer^ant une forcenbsp;r�pulflve (ur les mol�cules du fluide naturel denbsp;isnk ( 41 ) , une partie de ce dernier fluide feranbsp;forc�e de fortir de la larne isnk, amp; tr�avant danbsp;la r�fiftance de la part de i�air environnant�nbsp;tandis que la chaine lm lui offre un iibre paf-fage, elle s��chappera k travers cette chaine,nbsp;amp; fe perdra dans les corps contigus, A mefurenbsp;qu�il fortira du flu�de de isnk , ia force r�pulfivsnbsp;mutueile des mol�cules qui y refteronc, dimi�nbsp;xiuera, amp; rattraftton de la matiere propre de isnknbsp;fur ces mol�cules s�accroitra �, en forte qu�il ynbsp;aura un point o� cette attraftion ba�ancera i��ffetnbsp;de la force r�pulflve du fluide de cogd^ amp; knbsp;ce terme Veffiuvium s�arr�tera, amp; il ne pafleranbsp;plus rien dans la chaine x/nz. Les mol�culesnbsp;litu�es Ie long de la ligne �k ^ (amp; il faut en

(a) On a tent� de fupprimer Ie verre, pour y fubftituer une lame d�air qui a produit Ie m�me effet,

Fij

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^4 nbsp;nbsp;nbsp;T H � � R I *

dire autant de celles qui fe trouvent cntre cett� ligne amp; I'a Hgne sn), feront alors dans Ie casnbsp;de la oil�l�cule D (z ), lorfque les deuxnbsp;aftions des parties AB amp; AC fur cette molecule,nbsp;i� ba'Iancent de maniere qu�elle refte immobile,nbsp;comme nous i�avons expliqu� (11). Ia lamenbsp;cogd ifig' *5) gt; repr�icnte ici la partie ACnbsp;(fis- ^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;�gt; partie AB.

Mais ccitime nous avons vu que, dans Ie cas dont il s�agic, Ia molecule E �prouvoit encorenbsp;une repulfionde la part du corps BC {Jtg. z ),nbsp;de m�nTC aul�i, dans Ie cas repr�l�nt� {fig. i8),nbsp;4es molecules du flu�de de cogd, confen^ent unenbsp;aflioii r�pulfive mutuelle, qui en obligeroit uncnbsp;^lartie de fortir de cette lame , fans la r�fiftancenbsp;de Fair environnant.

Si Fon recommence h. �ledxil�r Ie condufteur, �a lame cogd continuera de fe charger, amp; ilnbsp;�fortiia de nouvelles molecules de la lame isnk ,nbsp;^Lifqu�k ce que 1��quilibre foit encore r�tabli. Cesnbsp;efFet fe reliouvellera routes les fois que Fon re-commencera F�ledrifation. Mais enfin, la forcenbsp;r�piilfive mutuelle des mol�cules qui l�ront entrees dans la lame cogd, amp; qui augmente �rinbsp;m�me-temps que Ie flu�de s�accumule dans cettenbsp;lame , deviendra fi confid�rable, qu�eile vaincranbsp;la r�fiflance que lui oppofe Fair environnant, amp;,nbsp;palT� ce terme, li Fon continue d��le'9:rifer Ie.

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DE L��IECTRICIT�, nbsp;nbsp;nbsp;8$.

rondudeur, toute la portion de flu�de qui exc�-dera la quantit� n�ceflaire pour balancer ia rcflf-tance de l�air sechappant continuellement de la. Jame cogd^ceite lamenepourra plus rien acqu�rir,.nbsp;tandis que la lame isnk, de fon c�t� , ceflera denbsp;perdre. C�eft a eet inftant que la bouteille fenbsp;trouvera charg�e jufqu�au point de faturation.

73. nbsp;nbsp;nbsp;Corame Ie verre n�eft pas abfolument impermeable k la matiere �ledlrique ( x ), on conceit qu�une partie du fluide de cogd dok paffernbsp;dans les couches voifines de og, en m�me-tempsnbsp;qu�une partie de celui qui efl renferm� dans les^nbsp;couches voifines de sn, pafle dans la lame sikn ^nbsp;pour aller fe perdre par la cha�ne lm.

74. nbsp;nbsp;nbsp;II efl: eflentiel de remarquer, qu�en vertilnbsp;de la proximit� des deux lames m�talliques cogd,nbsp;sikn, la premiere de ces lames fe trouve �leflrifcenbsp;beaucoup plus fortement, qu�elle ne Teut �t�,nbsp;lans la pr�fence de l�autre lame : car une partienbsp;du fluide renferm� par exces dans la lame cogd,nbsp;�tant retenue dans cette lame par la force attrac--tive de sikn ( 7 ), Ie fluide s�y accumule encorenbsp;bien au-del'a du terme o� il eut �t� en �tat de vain-rnbsp;ere la r�fiftance de fair, fi la lame sikn n�sKiidoit,nbsp;pas; ce qui s�accorde avec l�exp�rience. II faitnbsp;encore delk que Ia lame cogd doit conferve?nbsp;beaucoup plus long-temps fon �ieflricit� pofitive .nbsp;qu�elle ne Ie feroit dans Ie cas oii la lame sikri.iQ;

F iii_

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^6 nbsp;nbsp;nbsp;Th�ori�

trouverott fupprjm�e, Aufli � lor{qu*on �leflrif� �ne bouteille qui n�a point d�armure ext�rieure �nbsp;en fe contentant d�appliquer la main au-dehors ,nbsp;cette bouteille fe d�charge-t-elle beaucoup plusnbsp;promptement, quand on la lailTe fufpendue aunbsp;milieu de Fair, que dans Ie cas o� 1�on auroit applique une lame de m�tal fiir fa /iirface ext�rieure.

75. Concevons maintenant que l�on pofe (�r la furface ik, i�extr�mit� d�un fer recourb� ,nbsp;�u de tout autre corps femblable amp; aa-�ledrique.nbsp;�1 n�arrivera rien de nouveau y en vertu de cettenbsp;(�ule applicadon; puifqne Ie flu�de fitu� Ie longnbsp;de ik, �tant dans i��tat d��quilibre ( 71 ), il eanbsp;r�fulte que la bouteille ne doit avoir aucunenbsp;aiSion fur Ie fluide renferm� dans Ie corpsnbsp;Mals fi l�on applique enfuite 1�autre extr�mit� rnbsp;de ce corps fur la furface cd; comrae Ie fluidenbsp;renferm� dans cogd ^ �prouve encore unenbsp;aftion r�pulfive , qui n�eft d�truite que par Ianbsp;r�fiftance de l�air, une portion de ce fluide paf�nbsp;fera aufli-tot dans Ie corps rq, o� il trouvs manbsp;iibre acc�s. Ma�s Ia lame cogd ne peut pasnbsp;perdre de fon fluide fans que la r�pulfion qu�ellenbsp;cxerce fur Ie fluide de stkn ne diminue en m�me-temps, amp; par confcquent fans que la lame sikn.nbsp;n�atdre elle-m�me de nouveau fluide ; elle exer-cera done fon attrafdon fur Ie corps :^^r, amp; cesnbsp;deux a�lions fimultan�es, tant c�lle de Ia lame


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B� 1�� tE�f �C�Iff �li

pour f� d�barraffen d� fotl exc�s de Huide^ que celle de ia lame stkn. po m r�prendve cei-sinbsp;qa�elle a peidu, feront qve ie letour da fiu'de �nbsp;d�une lame k l�aut�e, s-op�teta avec ane extr�menbsp;promptitude. C�eft cette efpei-'e d�^^ruptifm viv�nbsp;amp; rapide, q�i prodait la tbrte �tmtelle q�e Tonnbsp;voit jaiiiir entre la lurfaj.e cd amp; I�extremite rnbsp;de l�excitateur, loriqa�on approche ce!le-ci denbsp;cd. Etfi , au lleu dVmployer un corps m�talli-que , Ia perfonne qui fait rexp�rience fe met ennbsp;cotita�l d�un part avec la uirfate ik, amp; de l�autre ^nbsp;avec la furface cd^ou la chalnefa:, on concoitnbsp;que cette peifonne dost reffentir alcrs tme vielen te fecoufie aux parties, du corps qui ie trouvensnbsp;dans ia diredion du courant, conmie l��prouventnbsp;tous ceux Q�i font cette experience.

76. nbsp;nbsp;nbsp;On conclura aif�ment des principes de Ianbsp;Th�orie que nous expofons ici, qi-e les ni�mesnbsp;efFets auroient lieu, dans ie cas o�. la lame cogdnbsp;feroit �leebrifee en moins, au lieu de F�tre ennbsp;plus. Alors la lame sikn s��ledriferoit polisive-ment, amp; ie retour du flu�de �le�irique fe feroifenbsp;avec la m�me rapidit� que dans 1�exempie pr�-cedent v mais en fens contraire , c�eft-a-dire, eanbsp;allant de ik vers cd.

77. nbsp;nbsp;nbsp;Plus la bouteille ��ra mince, ;amp; plus ^nbsp;toutes chofes �^ales d�ailleurs. elle s�cle�irifcra.nbsp;foxtement. Car, d�uue part, Ia force rcpuifive da

F iv


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II nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

flu�de de cogd^ par rapport k celui de jri/z, aglr� avec plus d energie, k raifon d�une moindrenbsp;diftance entre les deux lames, D�une autre part ynbsp;la lame sikn fe trouvant plus �vacu�e, fon fluidenbsp;f epQuflera d�autant moins celui de cogd^ qu , fi onnbsp;l�aime mieux, fa matiere propre attirera d�autantnbsp;plus Ie m�me fluide ; d�o� il fuit que I�eleflricitenbsp;pofitive d�une part, amp; F�le�lricit� negative , denbsp;Fautre, ferpnt plus confid�rables que dans Ie casnbsp;pil Ie verre abfe auroit eu plus d��paifTeur,

78. Une bouteille fiilpendue k un condufleur au milieu 4�un air tr�s-fec, ne peul s��leiflrifer quenbsp;ir�s-foiblement : par alors Ie fluide ne pouvancnbsp;palier dans l�air environnant, fi ce n�eft ennbsp;tr�s-petite qqantit�, l�efFet de la r�pslfion dunbsp;fluid� de cogd �nx celui de sikn, fe bornera knbsp;/efpaler une partie de ce dernier fluide vers ik,nbsp;dt a en faire pafler quelques molecules dans l�airnbsp;vp�lin. Ma�s ces effets �tant tr�s-Iimitcs y il n�ennbsp;rilultcra qu�une foible �le�lricit� negative dansnbsp;la panie de la lame sikn fitu�e vers sn ; d�oii ilnbsp;lijit que la force r�pulflve du fluide de cettenbsp;laKie , h regard du fluide de cogd, n ivyant lubinbsp;qu�un^ l�gere diminution, ne permcttra k cogdnbsp;de fc cf.arpjer quo d�une petite quantity de fluidenbsp;addiuf t, apr�s quoi^fi I�on continue d��leamp;ifernbsp;Ifnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;flu�de exc��ant s��chappera

fravcfs voiflu de cd, II n'eft done pa^

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CE I��LECTRICI tlt;�. nbsp;nbsp;nbsp;Sf

rlgoureuf�ment vrai, comme Ie dlfent les parti-fans de la Th�orie de M. Francklin , qye 1% bouteille ne f� chargeroit nulletnent dans un airnbsp;tr�s-f�c. Effeiftivement, fi Ton effaie de d�-charger une pareille bouteille, h l�aide d�un exci-tateur, on tirera de la partie cd^ ou de toutenbsp;autre partie en communication avec elle , unenbsp;�tincelle qui, quoique foible , Ie fera moinsnbsp;cependant, que fi la furface int�rieure n�avoicnbsp;de duide �le�rique que ce qu�elle auroit re^u�nbsp;ind�pendamment de la lame sikn.

79. Une bouteille charg�e, fufpendue fous un r�cipient que Ton purge d�air , fe d�charge knbsp;mel�re que Ton fait ie vuide. Si cette experience eft faire dans i�obfcurit�, on voit unenbsp;multitude de jets lumineux qui fortent du crochetnbsp;de la bouteille, amp; fe replient vers la partie ext�rieure. La raifon de ce ph�nomene eft fenflblenbsp;d�apr�s ce qui a �t� dit ci-deifus. Car la matierenbsp;�ledrique n��tant nlus retenue �, dans Tannurenbsp;int�rieure , par la r�ftftance de fair, s��chappe knbsp;travers Ie crochet, pour Ce rendre a la furfacenbsp;ext�rieure, qui exerce fur eile une force attractive �, en (brte que les deux furfaces reviennentnbsp;peu-a-peu k l��rat naturel, celle qui eft �leftrifcenbsp;en plus, tranfoiertant fucceflivement rout (on.nbsp;exces de fluide a celle qui eft dans I��tat n�-gatif. Cette b^lle exp�rience a �t� iruagin�e par

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Vo nbsp;nbsp;nbsp;T s � � K t �

jM[, de Parcieux, nevea du c�l�bre Acad^mlc�e� de ce ncm, amp; connu par fes taicns pour h i'by-iique exp�rin.en:aie.

So. II fuit encore delk, qu�ane boiiteilie nc f e'.it fe cJiarget, du moms qae tres-foibieunent j,nbsp;cans le yuice, lors inen.e cjue fa firface ext�-11-. e e!I en communication avec des corpsnbsp;an��*�:.iriques. Car, en purgeant ti'air le r�ci-I'-ent, on fbpprime un puiiiant obilacle, oainbsp;�a� mainteru , dsns i�armure int�rieure, l�exc�snbsp;de duide �.ecirrqre foiirni par le conduSeut |nbsp;en forte qu�il i,e faut k cette armure qa�annbsp;l�ger degr� ���.eciricit� pofitive, poiu: j^u�eilenbsp;pan ierine a for. point ce fctaration.

St, Ei 1 �on liifpef d a un cordon de Ibie, aa jnilieu d�liH air fee, une louteille de Leyde, apr�snbsp;�aTOU ebargee,) amp; qc�oti approebe le doigt denbsp;fa iuiface exi�rieure ^ il n�en fortira auciinenbsp;dtincelie, qitoiqiie cette firface foit �ledrif�enbsp;iregativernent, cs qui doit arriver^ d�apr�s iesnbsp;principes �tabiis ci-deli�s (72), puilque lesnbsp;actions des deirs furfaces fiir ie flurde exterieur,nbsp;fe baiancent tellement, qne ce Iluide eft autantnbsp;attire qiie repoufle , amp; qu�il doit par-la refternbsp;immobile !e long de la furfaoe ik {fig. zlt;9 )�nbsp;Mais ft Ton approche le meme doigt du crochetnbsp;qui eft en communication ave la uirface inf�rieure,nbsp;on en tirera une petite ecince[le, paree que,

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Sgt;s t��xletl,iC�T3� gf �omine nous l�avons dit�Ia bouteille exerganenbsp;�ncore une partie de fa f�ice.r�puifive far ignbsp;flu�de de la furface ext�rieure, qui n�y efl reteaanbsp;que par I�air �nvironnant , l�attraSion du doigt,;nbsp;,qui ajoute k cette force r�p.uif�ve, doit d�ver�nbsp;*niner une portion du fiuide don't il s'agit, knbsp;s��chapper au-dehors. Alors la furface int�iiemenbsp;ayant perdu de fbn flu�de �!elt;51:rique, fa fo' ffnbsp;r�pulfive, a i��gard de la farface ext�rieure, fenbsp;trouve diminu�e en forte que telie-ci feranbsp;capable d�attiier une certaine quaatit� de u^o*nbsp;l�cules, amp; Tattireroit en eifet, en ia d�ros^n�nbsp;i l�a�r �nvironnant, fans iadifficuk� q���pio^vafnbsp;Ie flu�de 'a fe mouvoir dans eet air.

Les chofes �tant done dans eet �tat,fi iW apprpche de nouveau ie doigt de la fagt;f�.:.enbsp;ext�rieure, il fbrtiia une �tinteiie occailonncenbsp;par Ie flu�de, qui fe portera du doigt vers cec.ffnbsp;furface. Alors r�qi�like fera encore r�tablinbsp;forte qu�on ne poiirra plus obienir d��rincene, ennbsp;fipprochant de nouveau Ie doigt de la iurfactfnbsp;Ext�rieure. Ma�s fi on Tapproebe du crochet, onnbsp;tirera une nouvelle �tincelle ; amp; ainfi fiicceflive-ineHt, de rr.aniere qu�en portant Ie doigt tour knbsp;'��Ut de Tune k 1�autre furface , on d�chargeranbsp;peu a peu enti�renient la bouteiiie.

8z. On voit par-Ik, que la bouteiiie fulpen Jue '8c ifol�e, oe peut conimencer a fe d�cbarger

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ft nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

{pontan^ment,qu�en perdant une partie du fluide de fa furface interieure, amp; en la communiquantnbsp;k fair, apr�s quoi la liirface ext�rieure commen-cera elle-m�me k perdre, amp; ainfi de fuite,nbsp;jufqu�a ce que les deux furfaces foi�nt retourneesnbsp;k leur �tat naturel. Ce retour fe fera d�autancnbsp;plus lentement, que fair voifin fera plus fee, amp;nbsp;l�on a vu quelquefois des bouteilles, ainfi fulpen-dues, donner encore des fignes fenfibles d��lec-tricit�, au bout de vingt-quatre heures, amp; m�menbsp;de plufieurs jours.

IX. Dc queJ^ues moyens pafUculUrs dexciter la vertil �kclrique.

83. L�appareU amp; Ie jeu de nos machines �le�triques, font dirig�s vers les deux moyensnbsp;les plus ordinaires d��ledrifer les corps, 1�un, knbsp;i�aide du fimple frottement i l�autre, par Ie con-^nbsp;tad OU la proximit� d�un corps qui a d�ja re^unbsp;Ia vertu �Jedrique. Ces deux moyens ont �t�nbsp;pendant long-temps les feuls que l�on ait connus.nbsp;On s�eft apper9u depuis, que parmi les fubftancesnbsp;fufceptibles d�etre �ledrif�es par frottement jnbsp;quelques - unes , telles qne Ia R�fine, la Cirenbsp;d�Efpagne, Ie Soufre, amp;c. donnoient des fignesnbsp;d��ledricit� , lorlqu�on les avoit fait fondre , amp;nbsp;qu�elles �toient r�cemrafcit r�froidies. I.gt;a Cire


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DE t'tlECTRIClT�. 93

d�Efpagne, en paniculier, eft, en quelque forte, fi f�nfible k l�aftion de Ia chaleur, relativementnbsp;au m�me effet, qii�il fuffit de chauffer tr�s-l�ge-tement un baton de cette Cire, amp; de Ie pr�fenternbsp;^ une petite diftance d�une aiguille tournante ,nbsp;dont je parlerai plus bas, peur voir cette aiguille

mettre en mouvement. La m�me Cire fe irouve prefijue continuellement cle2;rique, fansnbsp;aucune preparation, pour Ie peu que la temperature de 1�air fbit chaude amp; f�che en m�me-temps.

84. L�efFet de Ia chaleur, pour feconder l�aftion du fluide �le�frique, paroit conlifter dans la dilatation , qui �cart� les mol�cules propres desnbsp;Corps, amp; facilite par-lk Ie mouvement interry#nbsp;du fluide, pour f� porter d�une partie de cesnbsp;Corps vers l�autre. Cet effet ne ptouve donqnbsp;aucune analogie dire�le entre la matiere de Ianbsp;chaleur amp; la matiere �le�frique , amp; il me f�mblenbsp;quen aflignant des rapports entre ces deuxnbsp;tt�atieres, comme Tont fait quelques Phyficiens ,nbsp;cn doit diftinguer les cas o� la chaleur entrenbsp;^culement comme moyen auxiliaire dans la pro-duftion des ph�nomenes , d�avec ceux o� fa ma-niere d�agir feroit f�mblahle k celle du fluidenbsp;�leStique. Parmi les faits relatifs k ce derniernbsp;point de comparaifon, il en eft un, par exemple,nbsp;gui eft cr�s-remarquable. La chaleur , comme

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Toni fe't 4 fk r�pand avec beancoup de facUir� dzas ies corps m�talliques� les corps aqu�iix, amp;c,nbsp;au contraire, eile fe propage lentement dans lesnbsp;fubftances vitreai�s amp; r�fineules. U�maillenr tientnbsp;�npu��cent \;ine des extr�rnit�s dn m�me tubsnbsp;de verre gt; uont l�a.itre extr�mit� entre en fufionnbsp;par l�agt;^ivitd de la 'dam�ne o� elle ell plong�a.�nbsp;La CIre a cachetet n�etctte aacune impreffioanbsp;de chaleur ienfible far la main qai la tient *nbsp;�nlme k une petite diilance de rextr�mit� pacnbsp;laquelle on rallmne, pour en fiire ulage. Dffnbsp;�n�me, Ie flu�de �ieArique fe propage en uts.nbsp;inftant d�une extr�mir� k 1�autre des m�caux Scnbsp;de i�eau. Quant au verre amp; aax corps r�fineuxnbsp;on peut falen les �ledriier auili jufqu�a un certainnbsp;point, par ecmmunication. Ma�s il faut pournbsp;cela, expoi�r fuccellivernent routes les parties ddnbsp;leur furface a I�aflion imm�Jiate d�un corps d�j*nbsp;�leflrif� ^ amp; pour leur faire perdre en peu denbsp;temps leur vertu , il faut les appiiquer k la foisnbsp;par toute leur furface fl�C celle d�un corps an--�ledriqise en forte que fl i�on fo contente denbsp;les toucher par intervailes avec ie doigt , il n�ynbsp;a que la partie que I�on touche qui fe d�charge.nbsp;Cet elfet eil une fake de la dilEcuit� qu��prouvenbsp;Ie flu�de �le�lrique k fe mcuvoir dans les poresnbsp;des f�bftances vitreufes amp; r�llneufes, ce qai in-dique j comme 3� i�ai semarqu�, catre ce flu�de

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t��tt�tlttClfTl. �: Ia matiere de la chaleur une analogienbsp;toute diff�rente de celle que Ton pr�tendroifinbsp;inf�rer de Fc-ffet cit� plus haut.

Z6, Parmi les ph�nomenes de ce dernier genre, il n�en eft point qui ait piqu� davan-tage la curiofltc des Phyficiens, que celui qu�or�:nbsp;obtient k l�aide de certaines fabflances rain�rales�;nbsp;On a d�couveit que ceiles de ces fubftances, qa�nbsp;1�on appeile Tourmalines, amp; qui ont conunun�-'�nbsp;anent une forme allong�e amp; ptifinatique, s��iec*-trifbient tr�s-fenfiblement par la l�ule chaleur^nbsp;fans Ie fecours du frottement; en forte qu�uanbsp;de leurs cot�s �toit dans l��tat pofitif, dCnbsp;Ie c�t� oppof� dans letat n�gatif {a). Toutesnbsp;les pierres qui ont cette propri�t� font du m�menbsp;genre , amp; j�ai reconnu qu�elles avoient la m�menbsp;ftniSure i il en faut excepter les deux pierresnbsp;gemmes, coimues Ibus les noms de Topa^ amp;nbsp;Rubis du Brelll ^ qui s��leclrifent aulli par lanbsp;chaleur , quoiqu�elles appartiennent k un genrenbsp;diff�rent de celui des Tourmalines. Mais lesnbsp;unes amp; les autres ont xm rapport de ftrudure qutnbsp;conftfte en ce que certaines faces de leurs mol�*nbsp;cules font dilpofoes parall�lement k 1�axe dunbsp;cryftal ^ en forte que ia pierre a des points dq

(a) Voye� pour les d�tails de cette d�couyerte,' VHiftoire de P�learicit� de M. Prieftley, Tome Hnbsp;pag. 137 amp; fuirante*.

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5^ nbsp;nbsp;nbsp;T M � � R-t �

reparation continus dans ce fens , qui eft auf� celui, fuirant lequel paroit fe mouvoir te fluide,nbsp;lorfqu�il reflue d�une partie da cryftal versnbsp;Tautre ( a ).

86. Avant d�aller plus loin , il ne fera peut-�tre pas inutile de d�crire ici un appareil fort (im-ple,dont je me fers pour les experiences �lectriques de la Tourmaline. Cet appaieil conlilte i�. dansnbsp;une aiguille de fil de laiton, termin� par deuxnbsp;petites boules, amp; qui tourne librement, a l�aidenbsp;d�une etappe, fur un pivot de m�me m�tal, non-ifol� i dans un baton de Cire d�Efpagne, anbsp;1�extr�mit� duquel eft attach� un fil de foie tr�s-d�li� , de quelques lignes de longueur*

Lorfque la Tourmaline a �t� chauffee, je commence par la pr�l�nter a une petite diftance d�une des extr�mit�s de 1�aiguille, amp; je jugenbsp;qu�elle eft au degr� de chaleur convenable, quandnbsp;elle produit fur l�aiguille des attractions fenfibles.nbsp;Je frotte aulTi-t�t Ie baton de Cire, a plulleursnbsp;xeprifes, fur une �toffe : en vertu de cette operation , l�extr�mit� du fil de foie fe trouve �lec-trif�e n�gativement. Je pr�fente alors a ce filnbsp;alternativement les deux bouts de la Tourmaline,

(a) Voyei l�effai d�une Th�orie fur la ftru�ure Aes cryftaux, pag.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; ks M�moires de l�Acad�-

mie pour 1�ann�e ivSj*

eti

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DE L��LECTB-IClTi. 97

�n maintenant celle-ci, de maniere que fon axe foit, autant qu�il eft poflible, dans Ie menie plannbsp;que Ie fil, amp; il arriv� conftamment qu�un desnbsp;bouts de la Tourmaline repoufle ce fil, amp; quenbsp;l�autre Tattiie.

87. Les experiences des Tourmalines ont exerc� plufieurs Savans dillingu�s, tels que MM.nbsp;Lechman , Daubemon, Adanfon, amp;c.; mais pet-fonne ne s�en eft pluf occups que M. Wilfon, amp;nbsp;M. AEpimis lui-m�me, qui a donn� fur ce fujet unnbsp;Memoire infcr� parmi ceux de l�Acad�mie denbsp;Bei-lia , pour l�ann�e i7$6. Ce Savant a biennbsp;conftat� i�exiftence des deux �lectricit�s , Tunenbsp;politive amp; l�autre n�gative, que manifefteiu lesnbsp;Tourmalines. 11 ajoute, que fi on place la pierrenbsp;fur un m�cal tr�s-chaud, ou fur un charbon ardent , elle s��leftrife en fens inverfe, de manierenbsp;que Ie c�t� qui eft communcment pofitif devientnbsp;n�gatif, amp; r�ciproquement �, mais qu�au bout denbsp;quelques inftans elle retourne a fon �tat ordinaire.nbsp;Selon M. .�pinus, ce renverfement d��tat provientnbsp;de ce que les differences parties de la Tourmaline s�ccliauffent in�galement ; d�o� il r�fulte imenbsp;pfpece de d�viation dans Ie mouvement internenbsp;amp; la nianiere d�agir du fluide. Mais M. Wilfoijnbsp;qui a fait , comme nous 1�avons dit, un grandnbsp;Hombre d�exp�riences fiir la Tourmaline , afs�renbsp;ftue quand la pierre eft �chauftee in�galement 5^

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5? nbsp;nbsp;nbsp;TnioRi�

elle fe trouve �leftrif�e en plus de part amp; d�autrc� fi Ie cot� Ie plus chaud eft celui qui e�t du �trenbsp;pofitlf, amp; que dans Ie cas contraire, les deuxnbsp;c�t�s font �le�trif�s en moins. II attribue la di-verfit� des r�fultats que pr�fentent fes exp�riencesnbsp;compar�es avec celles de M. jEpinus, aux diff�-xentes groffeurs des Tourmalines qu�ils ont employees , OU a la difF�rence m�me des proc�d�s.nbsp;J�ai r�p�t� ' les m�mes exp�riences avec unenbsp;Tourmaline d�Efpagne cryftallif�e , de z� lignesnbsp;de longueur , fur une �paiffeur d�une ligne \, ennbsp;la placant fur iin charbon ardent; amp; j�ai obtenu,nbsp;a difF�rentes reprifes, des r�fultats conformes knbsp;ceux de M. ^pinus, amp; d�autres qui s�accordoientnbsp;avec ceux de M. Wilfon. J�ai m�me obferv�nbsp;quelquefois que la Tourmaline , apr�s avoir �t�nbsp;retir�e du feu , confervoit encore pendant quel-ques inftans la propri�t� de repoufler en m�me-temps par l�s deux bouts un fil de foie �le�lrif�nbsp;n�gativement. On con9oit en effet que ces dif-f�rentes modifications accidentelles de l�a�Honnbsp;du fluide peuvent avoir lieu fucceffivement, ennbsp;vertu des variations qu�une cbaleur amp; une dilatation in�gales peuvent occalionner dans lesnbsp;denfit�s du fluide que renferme la pierre.

88. J�ai defir� de favoir, fi parmi les fubftances rnjn�rales il y en avoit d�autres qui produifilTentnbsp;les m�mes effets que la Tourmaline j amp; ayant

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5DiE t��llcTR�CIT 1.

�prouv�, dans cette viie , toutes celles qui ne font pas k l��tat m�tallique proprement dit, j�ainbsp;trouv� que les Calamines cryftallifces partageoiencnbsp;feules,avec les Tourmalinesla propri�t� denbsp;devenir fenfiblement �ledriques paf la Chaleur jnbsp;ce qui eft d�autant plus fingulier, que la calaminenbsp;appartient au genre du zinc, que l�on fait �trenbsp;un demi-m�tal. La defcription d�taill�e de cesnbsp;fubftances n��tant pas de mon objet, je me contente de les indiquer aux Naturaliftes. On peutnbsp;confulter fur ce point les M�moires de l�Acad�-mie des Sciences pour l�ann�e 17815.

89. MM. Lavoifier amp; de la Place ont d�-couvert une autre ph�nomene de l��le�lricit� ^ d�autant plus digne d�attention, qu�il peut,r�-pandre un grand jour fur la maniere dont -Ienbsp;flu�de �lelt;a;rique agit dans la nature. Ces deuxnbsp;Savans avoient remarqu� que les corps, en pafTancnbsp;de l��tat de folides ou de liquides k celui denbsp;vapeurs , amp; r�ciproquement , donnoient desnbsp;llgnes non-�quivoques d��le8ricir� n�gative onnbsp;pofitive. Ils ont annonc� ces r�l�ltats k 1�Acad�mie, Ie 6 Mars 1781 ^ amp; quelque temps apr�s,nbsp;ils lui ont communiqu� Ie d�tail de leurs exp�-riences, relativement au m�me objet.

Dans ces experiences, les corps d�oii s��levoienc les vapeurs , ou qui fe convertiffoient en vapeurs,

^�toient ifol�Si Lorfque les fignes deledricii�

O

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f�O� nbsp;nbsp;nbsp;T H i o R I �

paioiffoient devoir �tre l�gers amp; inftantan�s, les deux Phyficiens faifoient communiquer les corps,nbsp;par Ie moyen d�une chaine, ou d�un lil de fer,nbsp;�direddment avec un petit �le�rometre, a peu-pr�snbsp;feraHkble a celui de M. Cavallo , dont nousnbsp;avons donn� la defcripti�n ( 48 ). Mais lorfqu�ilnbsp;y avj�it lieu d�elp�rer que I�cleftricite s�accroitroitnbsp;par des degr�s fucceflifs , amp; feroit durable , onnbsp;eniployoit Ie coirdenfateur de M. de Volta (aj.

MM'. Lavoifier amp; de la Place, ayant mis laJ�mailie de fer dans un bocal k large ouverture , ont' verf� fur c�tte limaille de l�acidtenbsp;�v�ttnoliqae , �terldu de trois parties d�eau. Jl s�eft

inftr�nient n�eft autre chofe qu�une efpeca �^^�leStbffter�, (�ans leqiiel M. de Volta fubftitue aunbsp;'git�atx de t'�fin� q� r�^�it Ic difque Ki�talliq�� , uHnbsp;dugenre de ceux q�i n�ifolent qtr^imparTaite-nient', amp;qui tienn�ht.�orame Ie mili�u �ntre les fubf-tances an-�ledriques amp; idio-Sledriques. De ce nombtenbsp;�fl:, par exemple, Ie marbre blanc. Tandis que Ienbsp;difque eft plac� fur un par�il fupport, �i on. faitnbsp;pr�ndre a c� difque, par communication , �n certainnbsp;ddgr�quot;, m�me tr�s-foible , d��le�lricit� ; I� �flu�de' naturel renfe'rm� dans la partie fup�rieure da 1�uppott ,nbsp;qui e�t voi�ne du difque, eft a 1�iriftantnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;�u

repouff�, fuivanc 1��tat de co m�me difque,;, comme par la nature du fupport, qui eft en partie permeablenbsp;fiuide , celui'cVa une c�r'taine libert�. de s�y mou-.yoir j fiins cependaiit �tre affei mobile p�ur s��c�app�i'


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!D E e' L E e T R r C I T E. 'lof fait une vive cfFervefcence , un d�gagement ra-pide d�air inflammable, amp; au bout de quelquesnbsp;minutes , Ie condenlateur a �t� tellement charg�nbsp;d��ledricit� , qu�il a produit une aflez forte �fin-celle. L�Elecbrometre a fait eonnoitre que l��iec-tricitc �toit negative. La production de Tair fixe-amp; celle de l�air nitreux, par l�acide vitriolique amp;nbsp;par l�acide nitreux verf�s far la craie en ppudre,nbsp;ent donn� des refilltats iemblables. Des rechaudsnbsp;ifol�s amp; remplis de charbon alluai� , ont aufiinbsp;donn� , apr�s la combuftion du chaibon , desnbsp;fignes tr�s-marqu�s, d��leflricit� negative.

II paroit que , dans ces experiences, les corpse

facilemer.t, gerat du fupport differe beauccup plus de 1��tat naturel, en conf�qitertce.de gadion qn�exer.eenbsp;fur lui Ie difque que dans Ie cas dhin irolenaeiit-parfait. Par une fuite n�aaflatre ^ Ie fupport, a ionnbsp;tour , agiffant beaucoiip plus fortemertt lur Ie drfquenbsp;Ie rend fufcept�ble de fe charger des plus legeres.'nbsp;^uantit�s d��leflricit� qui s^y accumulenc infenfible-tuent, fans pouvoir pafier dans is fupport , a caufe,:

Ia r��i�ance que Ie flu�de cprouve a gendroit da-*^Qnta�t qui' fe fait par une fiirface plane v.enfortc qu�kii. hout d��n certain temps la f�mme de routes ces pe-tites quantit�s peut s�accroitre au point que quandnbsp;apr�s avoir cnl'cv� Ie difque, on lui pr�fente Ie doigt,,nbsp;la b.oule. d�urr excitateur , on en tin?- une .�tincellenbsp;and* vive. Dela Ie nom de conJenfateiw que portfi;nbsp;linftrumeat done il s�agvt .

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'l�i*

T H � o R I � nbsp;nbsp;nbsp;�nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

qui fe vaporifent, exilevent aux vafes avec lef^ quels ils font en contaft, une partie de leurnbsp;�leilricit� propre, ce qui indique un nouveaunbsp;point d�anajogie entre l��leflricit� amp; la chaleur.nbsp;Mais les r�fultats varierent , lorfque les deuxnbsp;Acad�miciens employerent un proc�d� particulier , qui confiftoit k verfer de l�eau fur desnbsp;po�les de fer battu , chauff�es amp; ifol�es: cettenbsp;op�ration ayant �t� r�p�t�e jufqu�k trois reprifes,nbsp;r�ledricit� produite ne fut negative que dansnbsp;la premiere �preuve; elle �toit d�cid�ment po-fitive dans les deux fuivantes. (Voyez les M�moires de l�Acad�mie des Sciences, ann, 1781,nbsp;pag. iqx ),

M. de Saufllire a fait depuis une longue fuite d�exp�riences du m�me genre , fur-tout, relati-vement au dernier des faits que nous venons denbsp;citer, Ce favant Phyficien , ayant plong� un fernbsp;rouge dans un petit volume d�eau, qui �toit aunbsp;fonds d un vafe de m�tal ifol� , ohtint une fortenbsp;�le�lricit�, qui fe trouva �tre pofitive. Surpris denbsp;ce r�fultat, qui ne s�accordoit point avec celui denbsp;la vaporilation occafionn�e par la fimple �bulli-tion , puifque celle-ci produit une '�le�tricit�nbsp;negative, il fe propofa de rechereher la caufenbsp;de cette dilf�rence. Pour y parvenir , il multiplianbsp;amp; diverfifia les �preuves : il employa fuccel��quot;'nbsp;yement des creufets de fer, de cuivre, d�art

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t) E l! � L E G T E I (i � T �. *�ef

gent, amp;c. fortement �chaufKs, amp; dans lefquels jettoit fucceffivement, a plufleurs, reprifes, unenbsp;quantit� d�termin�e du flu�de qu�il vouloit, r�duirenbsp;en vapeurs. II fe fervit aufll d� differens flu�des,nbsp;tels que l�eau difl�ll�e, l�efprit de vin amp; I�ether.nbsp;II forma des tables qui indiquent Ie moment denbsp;cheque projeftion ^ la dur�e de la vaporifation ,nbsp;la nature, a�nfi que Ie degr� de r�learic�t� pro-duite ^ enfin, T�tat du creitfet amp; celui des varnbsp;peurs, dans les diff�rentes projedions fuccedives�nbsp;L��ledricit� a �t� tantot nulle , tant�t pofitive amp;nbsp;tant�t n�gative. M. de SaufTure penfe, que quandnbsp;l�op�ration, qui convertit. l�eau en vapeurs, d�-compofe en m�me-temps ce flnide, ou Ie corpsnbsp;qui eft en contad avec lui, il fe produit unenbsp;nouvelle quantit� de matiere cledrique, amp; quenbsp;Ie vafe qui fert a l�op�ration recoitune �ledricit�nbsp;pofitive , OU n�gative, ou. qui devient iiulle,,nbsp;fuivant que la quantit� du flu�de engendr� efi:nbsp;fup�rieure , inf�rieure, ou �gale h celle- que lanbsp;vaporifation enleve au vafe. On peut voir Ienbsp;d�tail de ces belles '�experiences.-, ainfi que desnbsp;conf�quences tr�s-plaufibles que 1�Auteur en anbsp;d�duites, dans Ie fecond Volume de fes Voyagesnbsp;dans les Alpes, (pag. 2.^7 amp; fuiv. ) , o� 1�onnbsp;trouvera auffi- une fuite tr�s-int�reflante d�obfernnbsp;vations fur l��ledricit� de l�atmofphere.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Quanta cette �ledricit�, M. de SaufTure croit;,

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104 nbsp;nbsp;nbsp;T K � � fe I �

avec M. de Volta, qu��ll� eft �ffentt�ll�hi�nt po-fitive , amp; tjne F�tat n�gatif de Fatmofphere, qui a lien dans certaines pluies, amp; quelquefois pendant les orages, tient a des caufes accidentellesnbsp;amp; locales. II attribue la premiere de ces �leftri-cit�s a 1 elevation des vapeurs qui d�robent a Ianbsp;terre une portion de fon fluide �lectrique, amp;nbsp;vont Ie d�poFer amp; Faccumuler dans Ie 1'ein denbsp;1�ataiofphere. (Ibid. pag. iz� ).

90. Perfonne ne doute aujourd�bui cjiie la ma-tiere du tonnerre ne foit Ie fluide �lectrique; inais devenu , pour ainfi dire, fi diff�rent de lui-m�menbsp;par fon abondance amp; par fon �nergie, qu�il falloitnbsp;Foeil du g�nie, pour reconnoitre, au milieu dunbsp;fp�ftacle impofant amp; terrible d�un orage, Ie ni�menbsp;agent qui produit les �tincelles amp; les aigrettesnbsp;lanc�es par nos conduffeurs. Ce rapprochementnbsp;avoit �t� foupconn� par divers Savans, teis quenbsp;MM. Gray, FAbb� Noiiet, Duhamel, Halles, amp;c.nbsp;mais il �toit r�ferv� au c�lebre ^Francklin d�ennbsp;donner Ia dcmonftration, en allant chercber Ienbsp;fluide �leffrique jufqu�au fiaut de Fatmofphere ,nbsp;de en fubfticuant a nos mncliines im nuage ora-geux , pour en obtenir tons les effets que nousnbsp;produifons a Faide des moyens artifictels quinbsp;font en notre pouvoir. On concoit qu� l�s oragesnbsp;dependent, en general , d�uue diftribution tr�s-incgale du fluide r�pandu dans la nature, amp; qui

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3)E I.��I�ECTRICIT�; Y�| �bonde par exces en certains endroits ; tandisnbsp;qne d�autres fe trouvent �vacu�s , amp; font dansnbsp;l��tat n�gatif. Quelqnes Phyficiens {a) ontnbsp;d�ja donn� des conjeftures fur les caufes denbsp;cette grande variation de denfit�; mais ce pointnbsp;de Phyfique n�a pas �t� fulHfamment �clairci ,nbsp;amp; des r�fukats tels que'ceux qui naiffent desnbsp;obfervations faites par les Savans illuftres quenbsp;nous avons cites , doivent certainement, �trenbsp;regard�s comme des donn�es pr�cieufes, pour

(a) Quoiqae je ne me fois point propof� d�entrer iti dans Ie d�tail de ce qui concerne les efFets de lanbsp;foudre , je crois devoir en citer un tr�s-remarquable ,nbsp;dont Milord Mahon a parl� Ie premier, dans fonnbsp;favant ouvrage qui a pour titre , Principes d�EleBri-cit�. Concevons un nuage orageux d�une certainenbsp;�tendue , amp; que je fuppofe �leSrif� pofitivement. Sinbsp;une perfonne eft' fitu�e de maniere a fe trouver ennbsp;ptife a l�afiion de ce nuage , fans cependant en etienbsp;affez pr�s pour provoquer une explofion , la force re-pulfive du nuage refoulcra Ie flu�de naturel de cettenbsp;perfonne , amp; en chaSera une parcie dans Ie fein de lanbsp;terre , enforte quo Ia perfonne fera �le�lrifee en moins.nbsp;Suppofons qu�al�rs Ie nuage fe d�charge fur quelquenbsp;objet terreftre, plac� ni�rao a une affez grande dif-tance de Ia perfonne : celle-ci a 1�inflant rcprendranbsp;tout Ie flu�de qu�elle avoit perdu , amp; la violence denbsp;cette efpece de reflux pourra �tre telle, que la perfonne en foU dangerenfement bleffe'e, ou m�me qu�ells

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^o6 nbsp;nbsp;nbsp;T H � � R � T�

conduite k 1�entiere folution des queftioni relatives k la Theorie de 1��ledricit� naturelle, amp; de la formation du tonnerre.

en p�riffe. On voit par la comment il peut arriver qu�iin homme fitu�loin de Fendroit o� la foudre delate,nbsp;foit cependant foudroy�. Le m�me raifonnement s�ap-plique-a un nuage eleftrife n�gatlvement. Milord Mahonnbsp;donne le nom de choc par retour a eet efF�t , qu�ilnbsp;a repr�fent� a 1�aide d��n appareil �lsdr-ique , dan*nbsp;une fijite d�exp�riences vari�es amp; curieufes..

Fin dc h Th�orie de. t�hclricitL.

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TH�ORIE

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MAGN�TISME�

7. Des propri�t�s du fluide magn�tique^ amp; de fa comparaifon avec U fluidenbsp;�leclrique,

91. T lAmatiere magn�tique , fuivant M./Epi-nus , eft un fluide tres - fubtil, dont les molecules ont la propri�t� de fe repoufler mutuelle-ment , comme celles du fluide �l�drique (i). Mais elles en diff�rent en ce que celles-ci fontnbsp;attirables par tous les corps connus, au lieunbsp;qu�il n�y a qu�ime feule fubftance qui exerce unenbsp;attra�lion fenflble fur les molecules magn�ti-ques. Cette fubftance eft Ie fer a l��tat m�tal-lique.

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toSf nbsp;nbsp;nbsp;T H � o R r

gz. Tous les naturalifles fav�nt qne l�elpec� (de mih�ral, d�une couleur ordinairement brunenbsp;OU noiratre , qu�on appelle aimant naturel ^ n�efl:nbsp;autre chofe qu�ime mine de fer, qui fe trouve ,nbsp;�n plufleurs endroits, dans Ie fein de la terre.nbsp;On la reconnoit fur-tout a la propri�t� qu�ellenbsp;a d�attirer Ia limaille de fer. �in fait auffi ,nbsp;avec Ie fer forg� , ou plutot l�acier, des ai-mans artificiels , dont nous parlerons dans lanbsp;fuite.

93. nbsp;nbsp;nbsp;Tous les corps de Ia nature, on ex-cepte Ie fer, font entier�ment perm�ables aunbsp;flu�de magn�tique, qui les pcn�tre librement ,nbsp;fans cprouver aucune a�lion de leur part. Audinbsp;�ne donnent-ils aucun figne de magn�tifme�nbsp;II n�en eft pas de m�me du fer; Ie flu�de magn�tique , k la v�rit� , Ie p�n�tre auffi, ma�snbsp;avec beaucoup de diliicult�. Lefer eft ,alegardnbsp;de ce flu�de , ce que les corps id�o - �ieftri-ques (z) , font par rapport au flu�de �ledrique,

94. nbsp;nbsp;nbsp;Plus le fer eft dur, amp; plus le flu�de magn�tique �prouve de difficuit� 'a fe mouvoir dansnbsp;fes pores. Le fer tendre livre un acc�s beaucoup plus facile aux mol�cules de ce flu�de, amp;nbsp;fe rapproche davantage , a eet egard, de l�ana-logie avec les corps an-�leftriques. Ma�s en g�-n�ral, il paro�t, par des experiences qui ferontnbsp;c�t�es dans Ie cours de eet Ouvrage, que Ie fer

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2J � M A G N � T I S M If.' 9C'CJ^ ielt moins permeable a� flu�de magn�tique , qiienbsp;les corps idio-^�l�ftriqueS, ni�me au plus hautnbsp;degrc, ne Ie font pat rapport au flu�de �lec�nbsp;tr�que.

pi). Nousavdi�s v�f (3), que cnaq�e corps renJ �fermo�t nanirell'emeht une certaine quant�tc denbsp;flu�de cleiflr�qiie , qui luT �toit prbpre. Le fer_,�nbsp;'m�me cel�i qo�' h� d�nrie aucun figne de maj-gn�tifme , a aulli fa quantise naturelle de flu�denbsp;magn�t�que. Ma�s il y a urje d�flerence tr�s-re-,nbsp;�matqtiable entr�'le r�f^amp; l�s corps �ledr�ques,'nbsp;quant a ia malrlefe d�nt llf paflent de leur �tacnbsp;natui'el� a celu� �ii le �fltiide, qui l�s p�n�tre ,nbsp;rnah�f�fte fon adio'n. quot; �1 arrive' Touvent, dansnbsp;ce^p^flTage , qul�'les C�rps �ledr�ques, ou acqu�e-Teht tme quantit� f�irab�ftdahte de Huide �ledri-,' ^o�i^ |ferdedt �' �he' portion de. leur fluidTenbsp;^itardf. A�c�flti-airei�*flu�de magn�t�que �prouvenbsp;ut* fl grande difficult� a p�h�trer le fier , qu�ilnbsp;tdcft gtieres �po�flibf�' q�e' ce metal r�coive denbsp;telur dfes cOrps-enyiF�iinans , ou.perde de celuinbsp;bqtii hii eft pr�pf� ,* �n forte,, que tqus nos effortsnbsp;�p��i: c(�fhra�mq�er�a���er les qualit�s de.fa�mant.,nbsp;fe b�fhent �'a pr��diufeun ���m'pl� mouvementnbsp;tranflation da fluid�^, flans fInt�rieur ni�me

'i'dr. ' nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;�nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.....

qd.'il r�fuit� d|ia .vine nduv^elle difference e:|-Vr� l�s-t�f^s' �l��triques ' amp; les corps magnetic'

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;�TO nbsp;nbsp;nbsp;Theo r i i

ques. II n�eft pas rare d�en trouver , parmi cH derniers� qui foyent tout entiers �ledrif�s ennbsp;plus ou en moins (4). Le fer , au contraire,nbsp;lorfqu�il eft devenu aimant, a toujours une denbsp;fes parties dans I�etat pofitif, amp; 1�autre dans l��tatnbsp;�i�gatif. Nous parlerons dans la fuite du reful-tat des tentatives que Ton a faites, pour augmen-ter la quantite naturelle de fluide renferm�e dan*nbsp;le fer.

97. nbsp;nbsp;nbsp;On '{ait qu�un aimant lufpendu llbre-jtnent, tourne uu de fes cotes vers le nord , amp;nbsp;1'autre vers le fiid ; dela les noms de pole danbsp;nord, ou pole boreal, amp; pole da fad ou polenbsp;aujlral, que Ton a donn�s aux deux cotes d�unnbsp;aimant, relativenient k leur diredion vers- 1�unnbsp;ou 1�autre des poles de notre globe. On n�anbsp;pu decouvrir, encore lequel des deux poles d�unnbsp;aimant etoit dans I�etat pofitif, amp; lequel avoitnbsp;un magn�tifine n�gatif.

98. nbsp;nbsp;nbsp;Quelques Phyficiens ont cru que le fluidenbsp;�leftrique amp; le fluide magn�tique n��toient quenbsp;le m�me fluide. Cette opinion nc peut �trenbsp;admife , lorfque 1�on confidere que ces deuxnbsp;fluides different fenfiblement dans leurs proprie-t�s , fiir-tout dans celle qu�a le premier d�etrenbsp;attire par tous les corps connus , tandls quenbsp;I�autre ne I�eft que par le fer (91) ; feulement ,nbsp;les a��onst ^ ces deux fliiWes , aii:^ que nou^

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53 U M � G N �� T I S M �. 'l I ^ Ie verrons bient�t, font foumifes aux m�mesnbsp;loix ^ amp; ne different enrr�elles , quant k la ma-niere dont elles .s�exercent, qu�k raiibn de ladiff*nbsp;f�rence m�me qui fe trouve entre les corps qu�nbsp;les manifeftent.'

99. Concluons de ce qui precede, qu�il n�efl: pas �tonnant que I�elecffricite foit beaucoup plusnbsp;f�conde en phenomenes que Ie magn�tifme; catnbsp;ceux qui dependent du fluide magn�tique fe bor-pent a une feule efpece de corps, dans lefquelsnbsp;Ie fluide ne fe meut qu avec beaucoup de diffi-cult� ; mais l��ledricit� , outre qu�elle embraflenbsp;toute l��tendue des trois regnes de Ia nature ,nbsp;produit, a 1�aide de l�aflion r�ciproque des corpsnbsp;an-�lelt;ffriques amp; idio-�ledriques , une multitudenbsp;fl�effets qui fe diverfifient de mille manieres.

IL Des loix auxquelles eji foumife Vaciion du Jiuide magn�tique, en conf�quence des propri�*nbsp;t�s expo fees dans V article precedent.

100. Les loix que fait Ie fluide magn�tique , �tant les m�mes que celles qui agifient dans lanbsp;produ�lion des ph�nomenes,^ qui dependent dunbsp;fluide eleflrique; tout ce que nous avons ditnbsp;6 , amp; fuiv. ), fur les differen,s casrelatifs

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Th�orie

a l�aftion de ce dernier fluide, s�applique eft general au magn�tifme. Mais la difference ^u�oC'nbsp;cafionne dans les r�fultats, celle qui exifte entrenbsp;les corps cleffriques amp; les corps magn�dques ,nbsp;exige que nous apportions certaines modificationsnbsp;^ ceux de ces r�fultats, qui concernent les corpsnbsp;*G3fCeptibles de magn�tifme.

loi. Nous avons confid�r� ( 6 amp; y ) l�affion d�un corps �leftrif� tout entier en plus ou ennbsp;mroins , fur des mol�cules de fluide voifin�s denbsp;ce corps �, mais Ie magn�tifme ne nous offrantnbsp;peut-�tre jamais de cas analogues a celui-ci'(95) ,nbsp;nous nous bornerons krexamendii feu! cas oii l�snbsp;parties d�bn corps font dans diff�rens �tats denbsp;magn�tifine pofitif ou n�gatif.

� Concevons done un corps A ( fig. 19 ) ,- amp; que Ie fluide magn�tique foit in�galement r�-pandu dans les deux parties AB , AC , de cenbsp;corps, en forte qu�il y ait exces d.e Aaide dansnbsp;ta partie AC , amp; d�faut de fluide dans la par-tie AB. Si Ton pouvoic faire varier a volont�nbsp;les quantit�s de fluide renferm�es dans ces deuxnbsp;parties, ainfi que Ie rapport de ces quantit�s,nbsp;nous pourrions appliquer ici tout ce que nousnbsp;avons dit (10 amp; fuiv.) de- l�affion d�un corpsnbsp;�le�rif� d� 'un c�t� en plus amp; de l�autre ennbsp;moins , fur les mol�cules de fluide voifin�s denbsp;ce corps, c�efl-a-dire, qu�il pourroit arriver que

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i) u M A G isr- E T I's M �; �i'^

�e flu�de fut attir� ou repouff� d�un cdt� , tan-dis que de l�autre il refteroit immobile, ou qu�il fut attir� ou repoufl� des deux c�t�s a-la-fois ,nbsp;OU enfin qu�il fut attir� d\in c�t� amp; repoufl� denbsp;l�autre.

Mais nous avons d�ja obferv� (95), amp; cette aflertion fe troiivera encore confirm�e d�apr�snbsp;ce que nous dirons dans Ia fuite , qu�en g�ne-ral tous les corps qui donnoient des fignes denbsp;magn�tifme, ne renfermoient en total que leurnbsp;quantit� naturelle de flu�de , qui �toit feulemencnbsp;diflribu�e in�galement dans les difl��rentes parties de ces corps. Cela pof� , la feule hypothefenbsp;a fjire eft celle o� l�exc�s du flu�de de AC ,nbsp;feroit pr�cif�ment �gal au d�faut du flu�de denbsp;AB. Or, nous avons prouv� (16), que,dansnbsp;ce cas, une molecule D de flu�de feroit attir�enbsp;par Ie corps A , en forte qu�elle tendroit a ynbsp;pcn�trer , tandis que la molecule E en feroitnbsp;repouflee.

loi. Suppofons maintenant que Ie corps A (bit abandonn� a lui-m�me , lans qu�il y aitau-cun autre corps magn�tique dans fa proximit�.nbsp;Ce corps tendra a retourner vers l��tat d�unifor-mit� , en forte que Ie flu�de furabondant ren-ferm� dans la part�e AC , fera follicit� a-la-fo�snbsp;par la r�pulfion rautuelle des molecules (6) , amp;nbsp;pax la force attractive de la par tie AB (7), a fq

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ri�4 nbsp;nbsp;nbsp;T H � o R I s

r�pandre dans cette partie , jufqu a ce que l��qul�

Jlibre foit r�tabli./ .

Quant a la r�liftance de l�air qiii s�oppofe, comme nous l�avons vu (8), 'a la tendance qu�ontnbsp;les corps �le�rif�s vers l��tat naturel, elle eftnbsp;mille , par' rapport aux aimans, piiilque Ie flu�denbsp;inagn�tique pourroit traverfer Fair amp; tous lesnbsp;autres corps , except� Ie fer , avec une extr�menbsp;facilit�. Cependant rexp�rience prouve que lanbsp;vertu magn�tique fe maintient tr�s - longtempsnbsp;dans les corps qui Font acquife , amp; m�me beau-coup plus longtemps que la vertu �ledrique dansnbsp;les corps les plus lufceptibles de la conferver �nbsp;tels que la bouteille de Leyde. Or , cette difl�-xence ne peut venir que de la grande diflicultcnbsp;queprouve Ie flu�de magn�t�que a fe mouvo�rnbsp;dans Ie fer,

lox. La r�fiftance qn� provient de cette d�f-flcult� peut �tre confid�r�e comme une force op-polee a FefFort, que fa�t Ie corps pour retourner a F�tat naturel, amp; capable de balancer eet et-fort , de man�ere que Fcqu�l�bre fubflfte enttenbsp;l�un amp; Fautre, pendant un certain temps , fan*nbsp;alteration fenfible. Quand le corps ell parvenunbsp;a cet equlllbre , on dlt qu�ll ell a Jon point tnbsp;ou a Jon degre de faturation ; amp; il eft clalr que inbsp;ft Fon continue alors de Falmanter,!! perdra auftiquot;nbsp;xot toute fa nouvelle vertu magn�tique. Le degr� ds

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15u Magn�tisme. tr^

faturation fera d�autant plus �lev�, c�eft-a-dire , que la force magn�tique, que Ie corps fera fuf*nbsp;ceptible de conferver, fera d�autant plus confi-d�rable , que Ie flu�de �prouvera plus de dtfficult�nbsp;a fe mouvoir dans ce corps. Or, comme Ienbsp;flu�de fe meut plas a�f�ment dans Ie fer tendrenbsp;que dans Ie fer dur (79), �l en r�fulte que Ienbsp;degr� de faturation eft touj�urs plus �lev� dansnbsp;Ie fecond que dans Ie premier. Cette conf�quencenbsp;s�accorde avec I�obfervation ^ car ceux qui fontnbsp;des aimans artificials favent tr�s-bien que Ie feenbsp;tendre acquiert aif�ment une vertu confid�ra-ble , mais qu�il la perd , en tr�s-grande partie ,nbsp;avec la m�me facilit� f au lieu que Ie fer dur ,nbsp;plus difficile a aimanter , conferve beaucoup plusnbsp;longtenips un degr� de magn�tifme tr�s-fu-p�rieur a celui qui refie dans Ie fer tendre ,nbsp;amp; c�eft pour cette raifon qu�on Ie pr�f�re hnbsp;ce!ui-ci dans la conrtru�lion des aimans artifi-eiels.

103. Les aftions r�ciproques de deux aimans font les m�mes que celles de deux corps �leflrif�s,nbsp;Mais d�apr�s ce qui a �t� dit plus haut (80),nbsp;les diScrens cas, dans lefquels ces a�lions peu-vent s�exercer, fe r�duifent a ceux o� les corpsnbsp;ont une partie dans 1��tat pofitif, amp; l�autre dansnbsp;1��tat n�gatif, de maniere que la totalit� du fluidsnbsp;de ciucun de ces corps efl �gale k la quantit� na�

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hiS nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

tnrelle. Avant d�examiner les effets relatifs i ce point de th�orie, nous dirons un mot d�iinnbsp;cas particulier , qui rentre dans ceux dont nousnbsp;venons de parler.

104. Concevons que Ton approche d�un ai-mant C ( fig.^ 4 ) , un barreau de fer G , dans l��tat naturel. II en fera de ce barreau commenbsp;d�un corps non �le�lrif� que l�on approche d�unnbsp;corps �ledrif� (19), c�eft-a-dire , que l�aimantnbsp;ne produiroit aucun efi'et iiir Ie fer , celui-cinbsp;confervoit fon �tat naturelmais il en eft bien-t�t tir� par 'I�aftion que l�aimant exerce fur lui.nbsp;Suppofons que CB foit Ie cot� pofitif, amp; CDnbsp;Ie c�t� n�gatif ; Tadion de la partie CB pr�-vaudra ncceuairement fur celle de Ia partienbsp;CD (16) , en forte que CB, en vertu de fonnbsp;exces de force r�pulfive, refouiera une certainenbsp;portion du fluide , contenu dans Ie barreau G ,nbsp;de l�exU'�mit� de ce barreau vers fon extr�-mit� oppofce d�ou il luit que Ie barreau de-yiendra lui-m�nie un veritable aimant , que nousnbsp;devons conlid�rer comme ayant fa partie ant�-lieure FG , dans l��tat n�gatif, amp; fon autre partie GH, dans 1��cat pofitif.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

. Si au contraire , les cot�s CB , CD de I�ai-mant �toient, Ie premier dans i��tat n�gatif, amp; Ie i�cond dans l��tat pofitif; il eft facile de voirnbsp;que Ie barreaui' G fe trouveroit.aimant� en fens

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13 u Magn�tisme.' i ty-contraire, de maniere que GF deviendroit amp;n pole pofltif, amp; GH fon pole n�gatif.

lo^. Cela pof�, confid�rons les;gt;deux corps C, G , comme deux aimans qui auroient leurs'nbsp;TOoities dans dilF�rens �tats de magn�tifme po-ficif OU n�gatif, amp; fuppofons, pour plus de fim-plicit� , que Ie flu�de foit uniform�ment rcpandu,nbsp;dans chacune de ces moiti�s.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

Suppolbns de plus que CB , FG foyent les poles pofitifs , amp; CD, GH , les poles n�ga-tifs. La force r�pulfive de la partie CB , �tant gt;nbsp;�gale a la force atcraflive de la partie CD ,nbsp;abftraaion faite des diftances ( 16 ); il eft ,nbsp;clair que la premiere agit plus puiffamment Itirnbsp;Ie corps G , a raifon d�une moindrc diftance ^ done -Ie corps C agit fur Ie corps G, comme �tantnbsp;ebins letat pofltif; done il tend a repoufler lanbsp;partie FG, amp; a. attirer la partie GH. Or, anbsp;diftances �gales, lattradcion feroit �quilibre a lanbsp;rcpulfion i done , puilque la partie FG eft plusnbsp;voiune du corps C que Ia partie GH, la rcpul-flon l�emporteia , amp; les deux corps s��carteront.nbsp;Tan de 1�autre.

0x1 prouvera par uh raifonnement femblable ,, que dans Ie cas o� CB , FG feroient les polesnbsp;negatifs , amp; DC , GH, les poles pofitifs, lesnbsp;deux aimans l� repoufleroient encore, comme.nbsp;dans Ie cas pr�c�dent. II. ne faut , pour Ie de-

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T H � � s. 1 al

;�oiitr�i�, qnefubftituer Ie mor ��attraction �i celui de r�puljian , amp; r�ciproquement.

lo^. Suppofons enfin que CB , GH , foyent les poles pofitifs, amp; DC, FG, les poles n�-gacifs. Dapr�s ce qui a �t� dit plus haut, Ienbsp;corps C agit fur ie corps G, comme �tant dansnbsp;1 etat pofitif i done', il tend a attirer la partienbsp;FG, amp; k repouffer la partie GH. Ma�s l�at-trafti�n agit plus fortement fur la premiere, knbsp;raifon dune moindre diftance; done, les deuxnbsp;corps tendront a s�approcher l�un de l�autre.

107. nbsp;nbsp;nbsp;II n�arrive peut-�tre jamais que Ie flu�denbsp;f�it r�pandu uniform�ment dans cliacune des parties d�un aimant, amp; nous n�avons d�abord fup-pof� cette uniformit� que pour fimplifier l�ex-piieation des ph�nomenes. Mais de quelquenbsp;maniere que ie fluide foit diftribu� dans les parties CD , BC , OU FG, GH; on pourra tou-jours ramener l��tat des deux corps aux diff�rensnbsp;cas , expof�s dans les pr�c�dens, en appli-quant ici ce que nous avons dit (18) , de deuxnbsp;corps �leiflriques, dans lefquels Ie flu�de ne feroitnbsp;pas uniform�ment r�pandu.

108. nbsp;nbsp;nbsp;Concluons dela que fl deux aimans fenbsp;regardent par leurs poles pofitifs, ou ne'gatifs ,nbsp;ils fe repoufl�ront mutuellement, amp; qu�ils s�at-tireront au contraire, fi Ie pole pofitif de l�unnbsp;eii tourn� vers Ie pole n�gatif de l�autre. On

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DU M A G N ^ T I S- M E. t expritne, d�une maniere abr�g�e, ce fait connanbsp;de tous les Phyficiens , en dilant que deux ai-mans ft repoujfent par leurs poUs de m�menbsp;nom , amp; s�attirent par leurs poles de noms dif^nbsp;f�rens.

109., Nous placerons ici la definition des centres magn�tiques, dont nous aurons befoin pour la fuite. M. JEpinus appelle ainfi Ie point denbsp;f�paration entre la partie poCtive amp; la particnbsp;negative d�un aimant. A la rigueur , ce centre-eft moins un point, qu�une llirface qui s�etcndnbsp;dans toute lepaifleiir de l�aimant^ Ma�s il n�ynbsp;a aucun inconvenient k employer la denomination de centre , pourvu qu�on n�y attache quenbsp;l�id�e qui nait de la definition que nous venous:nbsp;d�en donnen

no. Nous avons expof� (ro^ amp; fuiv. ) les: effets qui r�fultent de l�a�lion r�ciproque de deux.nbsp;aimans, dont chacun a un pole pofitif amp; unnbsp;pole n�gatif. Mais il peut arriver que cette action m�me apporte divers changemens a la maniere dont Ie flu�de eft diftribu� dans diacunnbsp;des deux aimans , fiir-tout fi une caufe ext�rieure-intervient pour les rapprocher l�un de i�aiitrenbsp;dans Ie cas o� ils Te fuyent, en vertu d�imnbsp;niagn�tifme homogene. Nous avons vu (5 j:nbsp;amp; fuiv.) , que l�aftion d�une pareille caufe , parnbsp;rapport h deux corps cieftriques , pouvoit donn�s:

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^26. nbsp;nbsp;nbsp;T H � o R I 1

lieu a des ph�nomenes oppof�s, en appareace V a Faiialogie cies eftets naturels ^ ma�s au fondnbsp;parfaiternent d�accord avec la th�orie. Le ma-gn�tifme , pr�fente la m�me fingularit� dans lesnbsp;faits, 5e ia m�ir.e liaifon avec les principes denbsp;la th�orie , dans les explications de ces faits;nbsp;toujours cependant eu �gard aux modificationsnbsp;que la difF�rence des corps occafionne n�cefiaire-ment dans les ph�nomenes (loo).

111. nbsp;nbsp;nbsp;Remarquons , avant d�aller plus loin ,nbsp;qu�il peut arriver, amp; qu�ii arrive en efl�et afTeznbsp;fouvent, qu�un� verge magn�tique a plufieursnbsp;poles, qui fe fuecedent l�un a l�autre , en fortenbsp;que fi on Ia concoit divif�e en autant des parties qu�il y a de poles, ces dift'�rentes partiesnbsp;feront alternativement dans des �tats pofitifs amp;nbsp;n�gatifs. Ces poles contraires,, qui fe fuiventnbsp;dans im meme aimant , ont ct� appelles , parnbsp;les Phyficieas,, points canj�quens.. Nous ver-rons bientot comment on peut mettre unnbsp;barreau de fer , dans eet �tat de magn�-tifine.

112. nbsp;nbsp;nbsp;Cela pof� , concevons d�abord que ahnbsp;(fig. 20) foit une verge de fer dans l�ctat naturel, fitu�e a une petite diftance d��n aimantnbsp;B, dont BC foit le pole pofitif, amp; BDIe, polenbsp;negatif. Nous avons d�]a vu (104.) que dans cenbsp;cas, la verge ab deviendroit elle-m�me un ai-

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DU Magn�tisme; tit

mant , dont ga feroit Ie pole n�gatif, amp; g'i Ie pole pofitif. Or , la quantit� de fliiide, renfer-m�e dansla totalit� du corps, �tant�galealanbsp;quantit� naturelle , il cft clair que les deux corps.nbsp;B , g, s�attireront, a quelque diflance qu�ils ffenbsp;trouvent i�un de l�autre (io6).

Le m�me efFet aura Ueu, 111�onfuppofe que BC Idit 1� pole n�gatif, amp; BD le pole pofitif 4^ 1�ai-mant B.

113. II eft poffible cependant que la verge ah acquierre des points conf�quens (iii) �gt; tan-dis qu�elle s�approche de l�aimant B, �ir-tout IInbsp;celui-ci a une puilTante vertil magn�tique; car,nbsp;en fippola.nt toujours que les poles BC , BD loyencnbsp;l�un le pole pofitif, amp; l�autre le pole n�gatif, ilnbsp;eft clair, qu�a mefure que la verge ah s�approche de l�aimant B , la force r�pulfive de lanbsp;partie BC augmentant, a raifon d�iine moindrenbsp;diflance, tend a refouler une nouvelle portionnbsp;defluide, de Ia partie ag dans la partiegZ�,ennbsp;rn�me-temps qu�elle refoule encore davantage lenbsp;fluide de cette demi ere partie. Or , deux cau-fes font obftacle au refoulement du fluide de ag,nbsp;favoir , la difficult� qu��prouve ce fluide a fenbsp;mouvoir dans le' fer , amp; Ia r�pulfion du fluidenbsp;accumul� dans la partie hg. II peut done arri-ver qu�il y ait un point, tel que n, oh la r�fi-fl:ance qui nait du concours de ces deux caufes

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!ll� nbsp;nbsp;nbsp;T H � o K r

d�vienne fup�rieure a la f )rce r�pulfive de l�aiman� B , amp; pafle ce te�-;ne , les deux aimans continuant de s�approcher, Ie flu�de accumul� , parnbsp;exemple , dans l�efpace gn , ponrra m�me ynbsp;atonder au point que fa r�piilfion rende lanbsp;partie voifine no negative, amp; alors l�aimant ahnbsp;aura quatre points conf�quens.

^ais dans Ie m�me cas , il eft encore im-poflible que les deux aimans commencent 'a fe repoufTer , quelle que foit leur diftance r�ciproque.nbsp;Car , fi Ia quantit� de fluide qui a pafl� dansnbsp;gn , fut refl�e dans ag, fa r�pulfion fur Ie flu�denbsp;de BC n�auroit pas emp�ch� les deux corps denbsp;s�attirer k toutes les diftances ^ a plus forte rai-fon continueront-ils de s�attirer , lorfque la m�menbsp;quantit� de fluide , en paflknt dans gn ^ xnbsp;perdu de fa force , a raifon d�une plus grandenbsp;diftance.

Les m�mes efFets auront lieu, dans Ie cas ou Ie pole BD eut �t� pofitif, amp; Ie pole BC n�-gatif i avec cette dlft�rcnce que les attra�lionsnbsp;prendront la place des r�pulfions , amp; r�ciproque-ment.

De plus, il eft bien �vident que fi , dans Ie moment oii les deux aimans s�approcbent 1�unnbsp;de 1�autre, une eaufe ext�rieure agifloit pour lesnbsp;ccarter, amp; les abandonnoit enftiite a leur aftionnbsp;reciproque, ils s�attixeroient de nouveau, puift

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igt; IT Magn�tisme.

^u�ils auroient toujours leurs parties ant�rienres dans des �tats oppof�s de magn�tifme pofitif amp;nbsp;Begatif.

Concluons dela , qiie deux aimans , qui fe regardent par leurs poles de noms dift�rens , s�at-tireront mutiiellement a toutes les diftances ,nbsp;quelque changement qu�apporte dans leur �tat,nbsp;foit leur aftion mutuelle , foit l�a�ion d�une caufenbsp;ext�rieure.

114. Pallbns au cas cti deux aimans AD, EH ( fig. ii) fe regardent par leurs poles denbsp;m�me nom. Concevons que AC, EG foyentnbsp;les poles pofitifs, amp; CD, GH les poles n�ga-tifs ; chacun des deux aimans repoulle Ie fluidenbsp;de l�autre , en forte qu�une portion du fluide eftnbsp;refoulce des parties ant�rieures, vers Te^ctr�mit�nbsp;oppof�e. Concevons chacune des parties AC,nbsp;EG , fous - clivif�e en deux autres parties AB ,nbsp;BC , amp; EF , F(^. Suppofons de plus qu�une cer-taine quantit� du fluide de AB ait paflT� dansnbsp;BC , amp; une certaine quantit� du fluide de EFnbsp;dans GF. Suivant que ces quantitcs feront plusnbsp;OU moins conlid�rables , il pourraarriver , ou quenbsp;les deux aimans continuent de fe repoufler, ounbsp;qu�ils s�attiient mutuel'ement, ou qu�ils n�aientnbsp;plus aiicune aflion i�un far fautre.

Car, i�. tant que les quantit�s chaflT�es de

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T H � � s. r E

AB OU de EF , feront telles que ces derniereS parties reftent dans l��tat pofitif, ou du moinsnbsp;conf�rvent leur quantitc de fluide naturelle; ii,nbsp;eft evident que les deux corps feront toujoursnbsp;dans Ie cas de deux ainians, qui n�auroient cha-cun que deux poles , amp; fe regarderoient par leursnbsp;cot�s politifs. Or , nous avons vu ( lo^ ),nbsp;que dans ce cas les deux aimans doivent �e re-poufl�er a routes les diftances.

Si les quanrit�s de fluide qui font forties de AB amp; de EF , s�accroilFent au point de fairenbsp;palTer ces parties , ou du moins 1�une des deux^nbsp;a l��tat n�gatif, il pourra arriver que les deuxnbsp;aimans s�attirent mutuellement a une certaine dif-tance. Suppofons en efFet que la partie EF ,nbsp;reliant toujours dans l��tat politif, la partie ABnbsp;foit devenue negative , auquel'cas Ie corps ADnbsp;aura trois points confcquens. L�aimant EH, quinbsp;agit a routes les diftaiaces , comme ctant dansnbsp;l'�tat politif, tend- a attirer les.parties AB, CDnbsp;de l�aimant AD, 6c a repoulTer la partie BC.nbsp;Or , il peut tr�s - bien fe faire que l�exc�s de.nbsp;fluide, qui a paflc dans la partie BC, ne foitnbsp;pas fuffifant pour balancer l�efFet de l�attra�lionnbsp;que Ie corps EH exerce fur les parties AB , CD.nbsp;Pour Ie mieux concevoir, fupprimons pour unnbsp;inftant, par la penf�e , la partie CD , amp; funpo-

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'du Magn�tisme. 1x5'

fons que Ie flu�de renferm� dans AC , n�excede pas la quantit� naturelle. Nous avons vu (106)nbsp;que dans ce cas, les deux aimans s�attireroientnbsp;mutuellement. Augmentons maintenant Ie flu�denbsp;de BC d�une certa�ne quant�t� , ma�s mo�ndrenbsp;que celle qui eft n�cefla�re , pour que eet excesnbsp;de flu�de compenfe la d�ft�rence des acl�ons dunbsp;corps EH, fur les parties AB , BC, a ra�fondesnbsp;d�ftances. II eft evident que les deux aimansnbsp;s�attireront encore r�ciproquement. Remettonsnbsp;enfin la part�e CD , amp; imag�nons que la quantit� dont nous venons d�augmenter Ie flu�de denbsp;BC fo�t pr�cif�ment �gale a celle qui manquenbsp;au flu�de naturel de CD, auquel cas, Ie corpsnbsp;AD n�aura en totalit� que fa quantit� naturelle denbsp;flu�de. La force attractive mutuelle des deux ai-mans fe trouveta encore augment�e , puifque CDnbsp;eft dans l��tat negatif. Done il eft tres-poffible .nbsp;qu�a une certa�ne d�ftance ia r�pulfion mutuellenbsp;des deux aimans fe change en attraction.

30, On concevra de m�me que Ie rapport des quant�t�s de flu�de, renferm�es dans les d�verfesnbsp;parties du corps AD, peut �tre tel, que l�exc�snbsp;du flu�de de BC fo�t capable de compenfer exac-tement l�exc�s de d�ftance de cette m�me part�e,nbsp;fur la d�ftance de AB , par rapport au corps EH ,nbsp;^ en m�me-temps la force attractive de EH ,

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ii� nbsp;nbsp;nbsp;T s � o n I �

fur CD, amp; dans ce cas, les adions refpe�lives des deux aimans fe faifant �cjuilibre, ces aimansnbsp;demeureront immobiles.

Tout ce qui pr�c�de peut s�appliquer au cas oit deux aimans tourneroient Fun vers Fautre leursnbsp;poles n�gatifs,; alors, une certaine portion dunbsp;fluide de Fun amp; de Fautre �tant attir�e vers lesnbsp;extr�mit�s qui fe regardent, on concoit que Funenbsp;de ces extr�mit�s peut acqu�rir 1 etat politif a unnbsp;tel degr�, que les deux aimans commencent knbsp;fe repoufl�er , ou qu�ils ceiTent d�avoir aucune action Fim fur Fautre , amp; s�arr�tent tout-a-coup knbsp;ane certaine diftance.

UI. Application des principes pr�c�dens a plu-jkurs ph�riomcncs du Magnctlfnje.

II15. Si les efFets qui tiennent au magn�tif-me, font en general moins curieux amp; moins �mpolans que ceux qui d�pendent du Aaide clec-trique, ils n�ont rien de moins piquant pour Ienbsp;Phyficien , qui les fuit avec attention , amp; s�ef-force de les analyfer, par Foppofition apparente ,nbsp;qu�on remarqiie fouvent entr�eux, lorfqu�on lesnbsp;rapproche les uns des autres. L�lnt�r�t qu�ils ex-citent ne fait que s�accroltre , loriqu�a ia fur-

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i) tr Magn�tisme. -xxf ^tife fuccede la fatisfadion de voir avec quellsnbsp;facilit� ils fe lient enfuite, amp; fe placent dans unenbsp;d�pendance mutuelle, a l�aide de l�ing�nieufenbsp;, th�orie, dont nous avons expof� les principesnbsp;dans les deux articles pr�c�dens.

116. L�exp�rience prouve q�e, toutes chofes �ga-les d�ailleurs , un aimant eft d�autant plus fort qu�il eft plus long, en forte qiie fi on Ie diminue , dans Ienbsp;fens de la longueur, on l�affoiblit beaucoup plus quenbsp;dans Ie cas oir 1�on en auroit retranch� unenbsp;�gale quantit� de matiere dans Ie fens de la lar-geur. Ce fait, qui eft fort difficile a expliquer ,nbsp;^ l�aide des theories , qui fuppofent une atmoC-phere r�elle autour de Tainrant, eft une fuitenbsp;n�ceffaire de ce que nous avons dit plus haut^nbsp;car l�aftion de Taimant fur Ie fer doit augmen-ter a proportion que la force attradive ou r�-pulfive du pole voifin l�emporte fur la forcenbsp;contraire de l�autre pole. Or, eet exces croicnbsp;avec la longueur de l�aimant , puifque dansnbsp;Ie cas o� celui - ci eft plus long, l�adioiinbsp;du pole Ie plus �loign�, s�exercant a une plusnbsp;grande diftance , nuit moins 'a l�aftion dunbsp;pole qui regarde Ie fer (u); Ceci fert a expliquer pourquoi , en general, les aimans artifin

(u) Cette conf�quence eft d�autant plus-jufte , que les points dans lefquels la force des poles eft cenf�e

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i2K nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

ciels font plus forts que les aimans naturels non arm�s , qui ont ordinairement beauconpnbsp;moins de longueur que ceux qui font Ie produitnbsp;de Tart.

117. Ayez deux aimans artificials tr�s-min-ces, de formes femblables, amp;, autant qu�il fe pourra, d��gale force. Placez l�un quelconquenbsp;CD (f�g. 2 z ) , de ces aimans lur une tablenbsp;AB; de maniere que fon extr�mit� C, que jenbsp;fuppofe �tre Ie pole pofitif, d�paffe un peu Ienbsp;bord de la table, bufpendez a cette extr�mit� unnbsp;corps de fer F, d�un tel poids que l�aimant CD foitnbsp;capable d�en porter un beaucoup plus pefant. Ap-pliquez enfuite Ie fecond aimant cd fur Ie premier,nbsp;de maniere que d foit Ie pole n�gatif; a rinftantnbsp;Ie poids F fe d�tachera, amp; l�aimant CD ne feranbsp;plus capable de foutenir ra�me un corps l�ger.

Car d�im c�t�, Faction r�pulfive du pole C refoule de g en h ^ une partie du fluide contenunbsp;dans Ie corps F, amp; c�eft en vertu de ce refoulement que l�aimant CD acquiert, par rapport aunbsp;corps F , une vertu attra�live. Mais d�une autrenbsp;part, Fa�ion contraire du pole d^ qui agit feiili-blement a la m�me difiance , a caufe du peunbsp;d��paifl�ur de l�aimant cd, d�truit Fe�et produit

�tre concentr�e , font tr�s-voifins des extr�mit�s de l�aimant, comme nous 1�expliquerons dans la fuite.

par

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DU Magn�tisme. 12,9

par l�aimant CD, d�o� il fuit que la fomme des a�tions de ces deux aimans fur Ie corps F i�nbsp;r�duit a z�ro.

II eft cependant bien �vident que chacun des deux poles c, d, s�il agilToit feul, feroit capablenbsp;de foutenir Ie corps F. La Th�orie fait �vanouirnbsp;Ie merveilleux apparent de ce fait, qui pr�fentenbsp;�ne efpece de paradoxe , en ce qu�on y voit deuxnbsp;a�lions', dont chacune prife f�par�ment, eft capable de produire un certain effet, devenir nullesnbsp;par leur reunion �, tandis qu�elles fembleroientnbsp;alors devoir produire un effet double.

118 M. de Reaumur a obferv� Ie premier ^ qu�un aimant foulevoit plus facilement unnbsp;morceau de fer plac� fur une enclume , que ft cenbsp;fer fe fut trouv� fur quelqu�autre corps d�unenbsp;nature diff�rente. Pour rendre raifon de ce fait,nbsp;fuppofons d�abord un poids F {fig. 22.) , fuffnbsp;pendu au pole pofitif C , d�un aimant C D, amp;nbsp;qui foit Ie plus qonfid�rable que. eet aimant puiftenbsp;foutenir. Si l�on pr�fente en-deftbus du corps F ,nbsp;amp; a la diftance d�un ou deux pouces , un fecondnbsp;aimant GH , dont G foit Ie pole n�gatif, I�aftionnbsp;de ce pole attirera vers Textr�mit� h du corps F,nbsp;une nouvelle quantit� de fliiide. Done la partienbsp;Tg fe trouvera plus evacuee que dans Ie cas oiinbsp;l�aimant CD agifl'oit feul fur Ie corps F , d�ou ilnbsp;fuit que , ft l�on fubftitue au corps F un autr�

I

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'�yo nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

�corps plus pefant, il ponrra fe faire que 1�almant CD foit capable de Ie folitenir, tant qu�on laifl�ranbsp;liibfifter la pr�fence de Faimant GH. Si, a lanbsp;place de eet aimant, on fe fert d�un barreau denbsp;fer moii d�un poids confid�rable , amp; dans F�tatnbsp;naturel, Ia proximit� du pole pofitif C , de Fai--mant CD, amp; celle du pole pofitif h du corps F,nbsp;qui elf lui-�nerne devenu un aimant (104), pro-duiront un certain degr� de magn�tiline dans Ienbsp;barreau de fer mou, fubftitu� a Faimant GH, denbsp;mianiere que Ie pole de ce barreau , qui regarderanbsp;Ic pole h , fe trouvant n�gatif, fera en partie Ianbsp;m�me fonilion que Ie pole G de 'Faimant GH.nbsp;Or , dans Fexp�rience cit�e , Fenclume repr�fen-tant auffi en quelque forte eet aimant, Ie r�fultat,nbsp;proportion gard�e , doit �tre Ie m�me.

119. Voici encore un fait qui a farpris plu-* fieurs des Phyficiens qui ont �crit fur Ienbsp;Magn�tifme. II confifte en ce que , fi Fon metnbsp;fiicceflivement en contafl:, avec Fun des polesnbsp;d�im fort aimant, dift��rens barreaux de fer non-aimant� , qui foient de m�me longueur , amp; quinbsp;aillent en augmentant depaiffeur, la force attractive de Faimant fur ces barreaux , s�accroitra ennbsp;m�me-temps que Fon emploira des barreaux plusnbsp;�pais , mais feulement jufqu�a un certain terme ;nbsp;�tnforte que, pafl� cette liraite , fi F�paifl'eur aug-f. ente, FattraclioQ recevra plus d�accroiiTement.

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� II Magn�tisme. 131 La Th�orie qii� nous expofons ici nous 'fournitnbsp;une explication tr�s-latisfailante de ce fait.

Concevons que DLFG {fig. 2.3 ) , Ibit ua barreau de fer mou tr�s-mince, dans l��tat naturel. Si l�on difpol� ce barreau, par rapport knbsp;nn aimant vigoureux C , coinme Ie repr�fente lanbsp;figure , Faftion du pole BC , que je fuppofe �trenbsp;Ie pole pofitif, fera refluer une partie du fluidenbsp;contenu dans Ie barreau DEFG , de 1�extr�init�nbsp;DE , vers Fextr�mit� GF ( 104 ). Suppofonsnbsp;qu�en vertu de cette aftion, Ie centre magn�tiquenbsp;( 109.) de DEFG, fe trouve plac� fur la lignenbsp;let. Si Fon difpofe k cot� de ce barreau , uii autrenbsp;barreau femblable EHIF , en Ie tenant d�abord anbsp;une certaine diftance, la force du pole B agka fiirnbsp;ce barreau, comme fur Ie premier 3 en forte que fl Ienbsp;barreau EHIF exiftoit feul, fon centre magn�tiquenbsp;fe trouveroit par exemple eng. Or, Ia partie EiyHnbsp;�tant dans F�tat negatif, fon adion fur Ie fluidenbsp;de DEFG, tend a ramener dans la partie DArrE ,nbsp;quelques-unes des molecules qui en avoient �t�nbsp;chaflees par Fa�tion du pole B. Soit m une molecule fltu�e a la hauteur du centre magn�tique ;nbsp;foit a Ie point dans lequel on peut fuppofer quenbsp;la force attradive de la partie EfyH, eft concen-tr�e. Cette force s�exercant, fuivant la diredionnbsp;am , oblique par rapport au cot� EF , fe d�com-pojb en deux autres forces, don| Fune agit fuivaat

I ij

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'*3^ nbsp;nbsp;nbsp;�T H � o R I fi

�c, perpendiculaire fur EF, amp; l�autre , fuivanC me , parallele a ce m�me c�t�. Or, l��paifleur dunbsp;barreaa DE�O, �tant extr�mement petite , lanbsp;force ac peut �tre confid�r�e c�mme nulle, d�o�nbsp;ll fait que la force fuivant mc , eft cenf�e agirnbsp;feule pour attirer la molecule m dans la dire�tionnbsp;ms. Suppofons qu�en vertu de cette attra�lion, lanbsp;molecule fe trouve tranfport�e en n ; d�s-lors Ienbsp;barreau E)E�G fera moins attir� par l�aimant C ,nbsp;qu�ii ne F�toit ind�pendamment de la'pr�fencenbsp;du barreau EHIF. Mais Ie barreau DEEG, pro-duifant un efFet femblable fiir l�autre , ie centrenbsp;magn�tique de ce dernier, fe trouvera auffi rap-proch� dans quelque point r plac� entre ty amp; HE.

Maintenant, fi Fon applique imm�diatenienn les deux barreaux Fun contre Fautre , comme Ienbsp;repr�fente la figure, il eft �vident que i�a�tionnbsp;de Faimant G,fur FaiTemblage de ces deuxnbsp;barreaux, ne fe trouvera pas augment�e en raifonnbsp;de la matiere qui eft doubl�e. II eft clair encorenbsp;que , routes chofes �gales d�ailieurs, les deuxnbsp;centres magn�tiques fe trouveroient rapproch�s anbsp;la m�me diftance de la ligne DH.

Concevons que Fon applique de Fautre c�t� du barreau DEEG, un troifieme barreau fembla-fcle DKLG. La force de ce barreau agira pournbsp;rapprocher encore de la ligne DH , les centresnbsp;magn�tiques des deux autres barreaux , -amp; ceux-ci

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DU Magn�tisme. 13'$

produiront un effet femblable l�r Ie barreait DKLG ; mais la fomme des diftances d�s deux bar-reaux EHIF, DKLG , par rapport au barreairnbsp;DEFG, eft �videmraent moindre , que la fommamp;nbsp;des diftances des deux autres barreaux, par rapport,nbsp;a I�un quelconque des barreaux EHIF , DKLG ;nbsp;d�o� il fuit que Ie centre magn�tique du barreaUinbsp;interm�diaire DEFG, fe trouvera plus rappxocii�nbsp;de la ligne KH, que celui de chacun des deusnbsp;barreaux voillns. .Si nous fuppofans maintenantnbsp;que 1�on ajoute fticceftivement de nouveaiix bar�nbsp;reaux KUTL , HMPI , amp;c. de part amp; d�aiitrenbsp;du premier aftemblage , cette addition produirinbsp;deux elFets.,

I�. Le centre magn�tique fe trouvera d�autant moins rapproch� de la ligne RN, que les bar-reaiix feront plus �loign�s de celui du milieu �, en-forte que tons ces centres feront places fur deuxnbsp;Hgnes courbes nd ^ {fig. , qui iront ennbsp;s��cartant de la ligne RN , depuis le point n dunbsp;centre magn�tique du barreau DEIG {fig- 2-3 )�

1�. Plus on ajoutera de barreaux , plus auili les courbes fe rapprocberont de la ligne RN ; ennbsp;forte que fi, en fuppofant un certain nombre denbsp;barreaux, les limites de l�efpace qui fera dans.nbsp;l��tat n�gatif, font repr�fent�es par ed:^ {fig. 24),.nbsp;ces limites, avec un plus grand nombre denbsp;barreaux, feront repr�fent�es par ^uxfi.

l ii|

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134

Th�orie

Mais d�une autre part, Ie pole B de raimant C {fig. 2,3 ), agit plus fortement fur les barreauxnbsp;iltu�s vers Ie milieu de 1�aflemblage, tant a caufenbsp;que l�ailion de 1�aimant C fur ces barreaux, eiinbsp;plus direfle, qu�a caufe qu�elle s�exerce 'a unenbsp;moindre diftance. II rcfulte dela que les courbesnbsp;viu, mx^fe trouvent plus rapproch�es par leurs ex-tr�mit�s u, r, de la ligne RN,que nous ne Ie fuppo-fions il y a un inftant; en forte que ces courbesnbsp;prendront une pofition, telle que mg, mp.

Or , ces m�mes courbes continuant de fe rap-proclrer de la ligne RN , 'a mefure que 1�on ajoute de nouveaux barreaux, on concoit qu�il ynbsp;�ura un terme o� la diminution qui r�fulte de cenbsp;mouvement des courbes, pour la force attraclivenbsp;de l�aimant C , compenfera l�accroilTement pro-duit par 1�addition des nouveaux barreaux , amp;nbsp;paffe ce terme , fi Ion augmente lepaiffeur denbsp;I�aiflemblage, lattradion ceffera de croitre. Lanbsp;m�me chofe arrivera , proportion gard�e, fi fon.nbsp;met l�affemblage RNOX, en contact avec Ie polenbsp;B de l�aimant C , ce qui explique Ie pli�nomenenbsp;Singulier dont nous avons parl�.

120. On a vu (i 14), que fi deux aimans fe regardoient par leurs poles de m�me nom , ilnbsp;pourroit arriver que leur a�tion mutuelle changeatnbsp;1��tat de l�un des deux, au point qu�a une cer-�aine diftance l�attradion, ou deviendroit nulle ,nbsp;9M l� changeroit r�pulfton. Ce r�fultat, qui

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DU Magn�tisme. i 3 �J a paru fingnlier a plufieurs Pliyficiens , peut �trenbsp;v�rifi� a l�aide de l�exp�rience fuivaiite.

Soit AB {fig-'^5),nn fort aimant qui ait fon pole boreal en A , amp; f�n pole auftral en B.nbsp;Si r 'on approche de eet aimant une aiguillenbsp;aimant�e CD , dont D foit Ie pole auftral, amp; Gnbsp;Ie pole boreal, cette aiguille fe diiigera de lanbsp;nianiere que Ie repr�fente la figure. Si alors oanbsp;fait tourner doucement l�aiguille fur fon centrenbsp;par quelque moyen que'ce foit , de manierenbsp;qu�elle ne s��carte que peu de fo premiere direc-'nbsp;tion , amp; qu�elle prenne, par example, la pofitionnbsp;amp; fi on Fabandonne enfuite a elle-m�me 5^nbsp;elle reprendra la pofition CD. Si 1�on rapprochenbsp;continuellement Ie pole c du point A , amp; qua.nbsp;Ton doniae , par exempLe, a 1�aiguille la pofltioixnbsp;c'd\ auquel cas les poles de m�me nom, com�nbsp;menceront a fe regarder, il pourra arriver encorenbsp;que c� foit repoufle par A. Mais enfin il y aura,nbsp;ttn point oil la fosce repulfive de A, que ]enbsp;foppofo �tre le pole pofitif, refoulera tellemencnbsp;le flnide contenu par exces dans le pole c�, q-.enbsp;ce pole deviendra negatif y 6? alors la repulfion lenbsp;changeant en attra�lion, I�aiguille prendia unenbsp;dire�ion diam�tralement oppof�e h celle qu�ellenbsp;avoit d�abord; en forte que le pole D fe tiouvera,nbsp;\ la place du pole C, amp; r�ciproquement.

1,11, Il fe pr�fente ici une queftion a tie r

X. igt;;

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Th�orie curieufe. Concevons que A, B,nbsp;foient deux aimans qui ayent leurs poles pofitifsnbsp;en C amp; en F, amp; leurs poles n�gatifs en D amp;nbsp;en E. D�apr�s ce que nous avons dit ( io6) , lesnbsp;deux aimans s�attireront a toutes les diftances.nbsp;Concevons maintenant qu�a la place de 1�aimantnbsp;B , on fiibftitue un autre aimant b, de m�menbsp;volume amp; de m�me forme, niais dont Ie magn�-tifme f�it fenfiblement plus foible. On demandenbsp;s�il eft polFible que les deux aimans A , 3, s�att�-rent plus fortement que ne Ie faifoient les deuxnbsp;aimans A , B. Quoiqu�il femble d�abord que lanbsp;r�ponfe doive �tre negative, ii peut arriver ce-pendant, que l�attra�lion entre les aimans A , 3 ,nbsp;1�emporte. Concevons en eftet que Ie fluidenbsp;magn�tique fe meuve avec beaucoup plus denbsp;facilit� dans les pores de 1�aimant 3, que dansnbsp;ceux de l�aimant B. II pourra fe faire , qu�ennbsp;vertu de la r�pulfion de CA, fur Ie fluide de Be,nbsp;cette deiniere partie fe trouve plus evacuee quenbsp;ne l��toit la partie c-orrefpondante BE de l�aimantnbsp;B. Or, la force attradive mutuelle des deuxnbsp;aimans , depend , en grande partie , de lanbsp;dift'�rence d��tat entre leurs poles voifms. Cettenbsp;difference peut done s�accroitre au point qu�ellenbsp;compenfe au-dela la fup�riorit� de l�aimant B furnbsp;l�aimant 3, avant l�exp�rience, amp; alors l�attracfionnbsp;fntre les aimans A , 3 , pr�vaudra fur celle desnbsp;gi^ans A,

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DU Magn�tisme. 137

Qiiand m�me Ie corps h feroit dans T�tat naturel ,'avant d�etre approch� de A, la facilit�nbsp;avec laqiielle Ie flu�de p�n�treroit fes pores,nbsp;pourroit �tre telle , que la m�me compenfationnbsp;eut lieu , en vertu de I�evaciiation prpduitenbsp;dans la partie hc, par la force r�pulfive du polenbsp;C �, en forte qu�il feroit vrai de dire , qu�ii y a telnbsp;cas, o� un corps aimant� amp; un corps non-ai-mant� , fe feroient attir�s plus fortement, quenbsp;Ie premier de ces corps , amp; un autre corpsnbsp;pareillement aimant�.

lil. Quand nous difons que Ie flu�de magn�-tique p�n�tre certains corps avec plus de facilit� que d�autres , on concoit bien qu�il ne s�agit icinbsp;que d�une facilit� relative , puifqu�en general Ienbsp;fer, ainfi que nous l�avons d�ja obferv� plufleursnbsp;fois, oppofe une r�fiftance confid�rable au mouvement de ce fluide a travers fes pores. II fuitnbsp;dela qu�il feroit impoffible de d�charger fubite-ment un corps magn�tiqne A (fig. %j ), par unnbsp;proc�d� femblable a celui que l�on emploie pournbsp;la bouteille de Leyde \ favoir , en appliquant lesnbsp;deux extr�mit�s d�un fil de fer recourb� GF, furnbsp;les faces extr�mes CN, DL de l�aimant. Car, fbltnbsp;CN Ie pole pofltif, DL Ie pole n�gatif 3 la forcenbsp;r�pulfive de CN , refoule Ie fluide du fil de fer,nbsp;de G vers F; en forte que celui-ci a une partienbsp;telle G4 y dar\s l��tat n�gatif, amp; Tauire

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�jS nbsp;nbsp;nbsp;T H � o R 1 f

partie AF dans l��tat pofitif. L�a�ion de la pre� miere tendra done a attirer une partie du fluidsnbsp;de laimant A dans Ie fil de fer , en m�me-tempsnbsp;que la force a,ttradive du pole DL, tendra anbsp;attirer dans fintdrieur de laimant une portionnbsp;du fluide renferm� dans AF. Mais la dilEcult�nbsp;avec laquelle Ie fluide magn�tique fe meut dansnbsp;Ie fer, amp; fur-tout dans Ie fer dur, que l�onnbsp;fuppofe ici �tre la mattere de l�airaant A , s�op-pofe au retour de ce fluide d�nn pole vers l�autrevnbsp;en forte que la quantit� de molecules qui s��chap-pent en pareil cas , du pole pofitif, pour fenbsp;rendre au pole n�gatif, en traverfant Ie fer, efl:nbsp;cenf�e nulle.

IV. De la communication, da Magn�tifmc.,

IZ3. 11 n�y a , en general, qu�iine feule ma-niere de tranlinettre la vertu magnctique au fer , qui conflfte a placer ce m�tal dans la fpherenbsp;d�adivitc d�un corps aimant�. Les ph�nomenesnbsp;du magn�tifine fe trouvent encore reflerr�s, a eetnbsp;�gard, dans des bornes plus �troites que ceux denbsp;l��leclricit� ; puifque certains corps peuvent de-venir �leflriques par frottement, amp; que tous Ienbsp;deviennent plus ou moins par communication.

Qn a remarque , if eft vrai, que plufieurs.

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DU Magn�tisme. 139

inftrumens de fer, teis que les limes, acqueroient im certain degr� de magn�tifine, par l�ufagenbsp;qu�en faifoient les Ouvriers , en les paflantnbsp;riidement fur les ouvrages auxquels ils vouloientnbsp;donner Ie poli. Lqs corps expoles a de frequencesnbsp;fecouffes , comme les pincettes , fe trouvent audinbsp;aflez foiivent en �cat d�enlever de la limaille denbsp;fer par leurs extr�mit�s. Mais dans ces dili�rensnbsp;cas, Ie frottement o� les 'fecouffes ne font quenbsp;des moyens auxiliaires , qui contribuant a ouvrirnbsp;l�s pores du fer; amp; facilitant ainfi Ie mouvementnbsp;da flu�de dans ce m�tal, Ie rendent plus fufcep-tible de l�a�lion que Ie magn�tifine du globenbsp;terreftre , ainfi que nous Ie verrons dans la fuite ,nbsp;exerce fer tous les corps de Ia Nature , o� Ie fernbsp;eft a l��tat mctallique,

II en eft de m�me de l�a�ion du feu, qui en dilatant Ie fer , donne- plus de jeu au fluidenbsp;magn�tique dans les pores de ce m�tal.

1x4. Nous avons parl�, dans les articles pr�-c�dens , de plufieurs cas, o� l�approche dun aimant communiquoit au fer la vertu magn�tique.nbsp;INlais Ia nature des proc�d�s que Ton a imagin�snbsp;poar porter cette communication au plus hautnbsp;degr� poffible , exige que nous entrions fur eetnbsp;objet dans des d�tails plus �tendus.

Confid�rons d�abord, d�une maniere plus particuliere , les effets qui r�fultent de l�influence

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140 nbsp;nbsp;nbsp;T H ]� o R I E

d�un aimant E nbsp;nbsp;nbsp;2.5), dont on approche

un bWeau de fer B,dans I��tat naturel. Qiiel que foit Ie pole A de Faimant, que regarde Fextr�-mit� C du barreau de fer, cette extr�mit� (104)nbsp;^ecevra toujours une vertu contraire 'a celle dunbsp;pole A.

Suppofons que ce foit Ie pole pofitif ^ fon adion chaflera de C vers D, une partie des molecules voifmes de Fextr�mit� C. Or,d�une part,nbsp;Ie nombre des mol�cules d�plac�es eft d�autantnbsp;plus grand, que la partie qu�elles abandonnentnbsp;efl plus voifine du pole A. Mals dune autrenbsp;part, plus _le fluide s�accumule, plus auffi fonnbsp;mouvement vers les parties ulterieures du barreaunbsp;fe trouve ralenti, par la difficulte qu�eprouve cenbsp;fluide a p�n�trer le fer. II y aura done im pointnbsp;oil il fera tellement accumul�, que la refiftancenbsp;qui en r�fiiltera, fera equilibre en m�ine-temps anbsp;Faflion du pole A, amp; a la force repulfive mutuellenbsp;des molecules; amp; 1 etat du barreau fera tel, quenbsp;les parties voifines de fon extr�mit� C , �tant lesnbsp;plus evacuees, la quantit� de fluide ira toujoursnbsp;en augmentant vers D , dans un efpace donne,nbsp;de maniere qua un certain term.e , par exemplenbsp;en le barreau fera dans F�tat naturel; palT�nbsp;ce point, le fluide continuera de s�accroitre juf-qu�au terme de la plus grande accumulation, quenbsp;je fuppofe en n. Enfin, au-dela de n , le fluide

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BU Magn�tisme. 141

ira en diminuant progrefTivement, jiilqua l�ex-tr�mit� D ; de maniere cependant qu�il reftera toujours au-defliis de la quantit� naturelle , ennbsp;fuppofant que Ie baireau B n�ait que deuxnbsp;poles.

iz^. Mals fi ce barreau a une certaine longueur, alors au moment oii Ie flu�de, chaffe de l�extr�m�t� C (fig. S-q ), aura atteint Ie pointnbsp;de fa plus grande accumulation, que je fuppofenbsp;plac� en B , il eemmencera a repoulTer Ie fluidenbsp;ult�rieur vers l�extr�mit� D ; en Ibrte qu�en liip-pofant, par exemple, que Ie fluide abonde parnbsp;exces dans la partie BF, il pourra fe faire qu�il ynbsp;ait d�faut de fluide dans la partie fuivante FG.nbsp;Alors Ie fluide de GK exercera 'a fon tour une forcenbsp;r�pulfive fur Ie fluide de la partie voifine KH , quinbsp;pafl�era 'a l��tat n�gatif, amp; ainfi de fuite �, de manierenbsp;que Ie barreau aura des points conf�quens, maisnbsp;dont la force fera d�autant moindre, qulls s��carte-ront davantage de l�extr�mit� C, amp; dont Ie nombrenbsp;d�pendra de la longueur du barreau CD.

iz6. Jufqu�ici nous avons fuppof� que Ie fer, apr�s avoir recu la vertu magn�tique par communication , avoit toujours au moins deux poles,nbsp;l�un pofitif, l�autre n�gatif. Mais on pourroitnbsp;demander , s�il n�y auroit pas aulfl quelquenbsp;moyen de fe procurer un aimant qui ne pofledatnbsp;qu�une feule efpece de magn�tifme, amp; qui attirac

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142, nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

OU repouffat a la fois des deux c�t�s, Ie m�me pole d un autre aimant , comme on volt desnbsp;corps �ledrif�s tout entiers en plus ou ennbsp;moins.

127. M. -iEpinus effaya de mettre un barreau dans eet �tat, en employant un proc�d� qui, aunbsp;premier coup-d�oeil ,,{�mbIoit. devoir lui r�uffir.nbsp;II confifte a f�parer en deux lui aimant artificielnbsp;qui ait deux poles; de maniere que la ligne denbsp;reparation correfponde a peu - pr�s au centrenbsp;magn�tique. On feroit tent� d^ croire, qii�alorsnbsp;une des deux parties doit fe trouver toutenbsp;entiere dans l��tat politif, amp; l�autie, toute entiere ,nbsp;dans 1 etat n�gatif.

M. aEpinus prit un barreau quarr� de fer tr�s-dur, ayant deux lignes de cotc, amp; dix polices ^ de longueur; foit AB {jig. jo ), Ie barreaunbsp;dont il s�agit. Notre Auteur, apr�s l�avoir coup�nbsp;en deux parties, dont la plus longue ab avoitnbsp;5 polices ^ de longueur, amp; la plus courte bdnbsp;avoit 4 polices ~ , appliqua ces deux parties furnbsp;une planche , de maniere qu�elles fe rejoignoientnbsp;exaclement. Apr�s les avoir fortement aimant�es,nbsp;comme fi elles n�avoient form� qu�un 1�eul barreau , il obferva que ce barreau n�avoit que deuxnbsp;poles, dont Ie bor�al �toit md^ amp; lauftral am : Ienbsp;centre magn�tique fe trouvoit dans Ia partie ab ,

' *u point m , diftant du point a de ^ pouces ^

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DU Magn�tisme. 145

�-n forte qu�il �toit fitu� a peu-pr�s au au milieu du barreau. M. ^pinus f�para enfuite les deuxnbsp;portions ah ^ hd, de la verge, amp; il remarquanbsp;que bd^ qui auparavant n�avoit qu�une feulenbsp;efpece de magn�tifme , pr�fentoit deux polesnbsp;diff�rens , dont d �toit Ie boreal, amp; b 1�auftral ;nbsp;Ie centre magn�tique fe trouvoit de � de poucenbsp;plus pr�s de b que de d. Pareillement am avoitnbsp;deux poles, favoir , Ie boreal fltu� vers b, amp;nbsp;i�auftral vers a. Le centre magn�tique �toit d�unnbsp;pouce ^ plus pr�s de m que de a.

M. aEpinus eflaie d�expKquer , d�apr�s ks principes de fa Th�orie , ce retour fubit denbsp;chaque partie du barreau a l��tat des aimans or-dinaires qui ont deux poles. Mais il faut convenlrnbsp;que fon explication n�efl: pas fatisfaifante. II kroitnbsp;n�ceffaire, en effet, qu�une portion du ,flu�denbsp;renferm� dans la partle ld, fut repouflee dansnbsp;l�air voifm, amp; qu�il entrat de nouveau fluide denbsp;eet air dans la partie ab. Or, il paroit r�fulternbsp;de ces deux faits une inconf�quence dans la Th�orie , f�ivant laquelle tout le m�canifme des forcesnbsp;magn�tiques fe r�duit a un Ample d�pIacemenEnbsp;du fluide dans l�int�rieur m�me de� corps fufeep-tibles de l�attirer. Au refte, on peut confid�rernbsp;deux parties dans la Th�orie de M. A�pinus :nbsp;lame concerne les adions r�ciproques des corps ,nbsp;eju conf�qu^npf des quaue force� qui eatrenp

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J44 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

comme �l�niens dans la produSion des pli�no-' menes , amp; 1�on ne peut nier que les explicationsnbsp;heureufes amp; m�caniques auxquelles conduit lanbsp;fuppolition de ces diff�rentes forces, n�en rendentnbsp;1�exiftence extr�mement probable, quelle qu�en foitnbsp;d�ailleurs I�origine. L�objet de I�autre partie eft denbsp;determiner la nature des agens d�ou �manent lesnbsp;forces mentionn�es, ainfi que la difpofition denbsp;ces agens dans l�int�rieur des corps, amp; cette partienbsp;eft fufceptible d�etre encore perfedionnee, d�apresnbsp;cp que j�ai dit dans leDifcours Pr�liminaire. Or, lanbsp;difficult� dont il s�agit ici, ne tombe que fur cettenbsp;feconde partie, amp; il y a lieu d�efperer que les recherches des Phyficiens ajouteront a la Th�orie cenbsp;qui lui manque encore de ce c�t�, amp; la concilierontnbsp;par-tout avec elle-m�me amp; avec I�ohfervation.

iz8. Paflbns 'a la confid�ration de plufieurs autres refultats d�exp�riences, qui font autant denbsp;conf�quences naturelles des principes expof�s pr�-c�demment. La r�fiftance que Ie fer oppofe aunbsp;mouvement interne du fluide magn�tique , eftnbsp;telle que, pendant un, certain temps , elle eftnbsp;capable de balancer I�adion des forces qui tendentnbsp;a ramener un aimant dans l��tat naturel; denbsp;maniere que 1��quilibre fubfiftera , durant cetnbsp;efpace de temps, fans alt�ration fenfible. Lenbsp;degr� oil cet �quilibre a lieu, eft ce que nousnbsp;avons appeli�, d�apres. M, ^pinus (loz),

degr�


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Dtr ^AGN�TISME. 145'

'dcgrl de faturation d�un aimant, amp; l�on concoit qii�il doit varier avec la duret� des aimans.

Cela pof� , fi Ton approche dun aimant A barreau de fer B dans 1��tat naturel , il peut arriver de trois chofes Tune ,nbsp;favoir, que la force foit attraiftive, foit r�pulfivenbsp;de l�aimant A fur Ie barreau B, communique anbsp;ce dernier un degr� de magn�tifme fup�rieur,nbsp;OU �gal, OU inf�rieur au degr� de faturation, amp;,nbsp;fuivant que l�un de ces trois cas aura lieu, Ienbsp;barreau B , aufli-t�t qu�on l�aura �loign� de l�ai-mant A, ou perdra en peu de temps une cettainenbsp;quantit� du magn�tilme acquis ^ favoir, celle quinbsp;exc�dera Ie degr� de faturatioir, ou conferveranbsp;tout Ie magn�tifme acquis.

Concevons maintenant que l�on approche fuc-ceffivement de l�aimant A, Ie barreau B, que je fuppofe de fer .mou , amp; un fecond barreau bnbsp;tout femblable , qui foit de fer dur. II eft clairnbsp;qu�en g�n�ral Ie degr� de magn�tifme acquis parnbsp;Ie corps B, fora plus �lev� que celui du corps bnbsp;( loz ). Or,fi l�on examine enfuite ces deuxnbsp;corps , on aura des r�fultats finguliers, amp; quinbsp;paroitront tenir du paradoxe.

Si l�aimant A eft aflez fort pour communi-quer a chacun des barreaux B , �, un degr� de �lagn�tifme au-deflus du degr� de faturation 5

K


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t^S nbsp;nbsp;nbsp;T H � o R I �

alors l�un amp; l�autre de ces demiers, ap'r�s qu�on les aura �carr�s de Taimant A , perdront route lanbsp;quantit� exc�dente ^ amp;: comme Ie degr� de fatu-ration da barreau 6 eft plus �levc, a ralfon d�unenbsp;plus grande duret� , ce barreau fe trouvera avoirnbsp;acquis un magn�tifme plus confid�rable que celuinbsp;du barreau B.

Si raimant A n�efl: capable que de comtnuni-quer aux deux barreaux B, ^ , un degrc de magn�tifme inf�rieur au degr� de faturation ,nbsp;alors cbacun de ces barreaux �tant ifol�, confer-vera tour Ie magn�tifme acquis �, amp; comme Ienbsp;corps B, qui eft moins dur que Ie corps 3, eftnbsp;en m�me-temps fufceptible de recevoir un magn�tifme plus fort, routes chofes �gales d�ailleurs , fanbsp;force fe trouvera fup�rieure a celle du barreaunbsp;ce qui eft l�inverfe du premier cas.

Concevons enfin que l�aimant A ait un magn�tifme , dont la relation avec Ia nature des corps B, , foit telle que , tandis qu�il eft capablenbsp;de commimiquer au premier un degr� fup�rieur,nbsp;OU �gal, OU inf�rieur au degr� de faturation , ilnbsp;ne puift� communiquer au fecond , dans tons lesnbsp;cas , qu�un degr� inf�rieur a celui de faturation.nbsp;Alors, fuivant Ie degr� acquis par B, il pourranbsp;arriver qu�apr�s la fcparation des deux corpsnbsp;d-�avec raimaot A , tant�t Ie magn�tifme de B

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�) tr Magn�tisme. 147 paroiffe l�emporter, tant�t ce foit Ie magp�tifmenbsp;tant�t, enfin les deux corps fe trouventnbsp;avoir Ie m�nie degr� de magn�tifme.

129. nbsp;nbsp;nbsp;II fuit encore dela, que Ie degr� d�nbsp;faturation �tant Ie plus �lev� que puifie con-ferver pendant un certain temps un corps aban-donn� a lui-m�me (128), fi un aimant A anbsp;communiqu� ce degr� 'a un corps B, qu�enfuitenbsp;on approche ce corps d�un aimant plus vigoureux,nbsp;amp; enfin qu�on l�en f�pare, il ne paroitra avoir reennbsp;du fecond aimant ai�cun furcroit de magn�tifme.nbsp;Au contraire , fa force fe trouvera augment�e , fi ipnbsp;premier aimant avoit �t� trop foible pour �levernbsp;fon magn�tifme julqu�au degr� de faturation.

130. nbsp;nbsp;nbsp;On concoit, dapr�s ce qui vient detre-dit, la raifon de la diverfit� que l�on trouvenbsp;entre les Auteurs qui ont parl� du magn�tifme,nbsp;les uns pr�tendant que l�acier Ie plus dur eft ennbsp;m�me-temps Ie plus fufceptible d�acqu�rir une'nbsp;grande force magn�tique, amp; les autres pr�f�rantnbsp;un acier moins dur. Ces Auteurs rejettoient ainfinbsp;fiir la nature des divers aciers, une differencenbsp;qui tenoit plut�t a la vertu plus ou moins puif-'nbsp;fante des aimans qu�ils avoient employ�s pournbsp;communiquer Ie magn�tifme 'a l�acier.

131. nbsp;nbsp;nbsp;On a obferv� depuis long-temps qu�un-aimant, en communiquant un certain degr� denbsp;vertu magnetiq�e a un barreau de fer dans l��tat

Kij

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Th�orie:

nature!, ne perdoit rien de fa force, amp; eet efFet u �� paroitre inexplicable a ceux qui fuppofoiencnbsp;que Ie fluide magn�tique palToit du corps quinbsp;communiquoit Ie magn�tifme k celui qui Ienbsp;recevoit. Mais on voit avec quelle facilit� onnbsp;rend raifon du m�me eiret, dans les principes denbsp;M. ^pinus , puifque toute Faftion d�un ainiantnbsp;fur un corps non-aimantc, fe borne a tranfporternbsp;Ie fluide naturel renferm� dans ce dernier, d�unenbsp;extr�mit� vers 1�autre. II y a plus; c�eft que lanbsp;vertil de 1�aimant, loin d�etre alt�r�e par cette

operation, doit, au contraire, en etre augmentee.

Car a peine Ie barreaii founiis a faflion de eet aimant, a-t-il recu lui-m�me un-commencementnbsp;de magn�tifme , qu�il agit de fon c�t� fur l�ai-inant; amp; comme les poles, par lefquels l�un amp;nbsp;l�autre fe regardent, ont des qualit�s oppof�es ,nbsp;Ie pole du barreau, fuivant qu�il eft pofitif ounbsp;n�gatif, contribue, foit a �vacuer encore davan-tage Ie pole correfpondant de l�aimant, foit anbsp;y attirer une nouvelle quantit� de fluide, d�oiinbsp;il fuit que 1�ainiant doit en recevoir un furcroitnbsp;de force.

131. Ces principes s�appliqiient, comme d�eux-m�mes,'a un fait remarquable amp; connu de tous les Phyficiens. C�efl: que 1�adh�rence du fer anbsp;l�aimant fait croitre , quoiqiie lentement , lanbsp;vertu de celui-c,i. On a obferva encore qu�iin

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b u Magn�tisme. 149 aimant qu�on avoit charg� d�abord de toute lanbsp;quantit� de fer qu�il pouvoit porter, fe trouvoit,nbsp;au bout d�un certain temps, capable de foutenir u�nbsp;poids plus confid�rable. Mais alors, 11 l�on d�tachenbsp;ce poids, l�aimant perdant aulTi-t�t tout ce qu��nbsp;avoit acquis au-deilus de fon degr� de faturation,nbsp;en vertu de Tadion que Ie poids exercoit fur lui ,nbsp;n�eft plus en �tat de foutenir la m�me charge,nbsp;amp; ne recouvre que peu a peu fa premiere force.

13 3. Ceel nous conduit naturellement a parler des armures , c�eii-a-dire, des morceaux de fernbsp;mou que Ton applique contre les aimans, amp; quinbsp;contribuent, foit a en conferver la vertu, foknbsp;m�me a l�auo-menter.

O

Que DEGF {fig. 52. ), repr�fente un barreau de fer d�une certaine cpailTeur', appliqu� par Ienbsp;milieu au- pole pofitif ^ d�un aimant AB. Solt anbsp;Ie point dans leqr.el on peut fuppofer la forcenbsp;r�pulllve de ce pole , concentr�ei Cette forcenbsp;s�exercera fur les molecules fitu�es iram�diate'-ment au-deflous du point a, fuivant une direclioanbsp;perpendiculaire a la ligne DE , amp; lur toutes lesnbsp;au tres molecules., fuivant des dire�lions plus ounbsp;moins obliques a DE., Or, il eft facile de conr-cevoir que la partie du barreau, qui la trouveranbsp;evacuee en vertu de toutes ces diiF�rentes actions , fera termin�e par une courbe HIK, dont:nbsp;Ie foramet I r�pondra au point o.

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ilt;o

Th�orie

Si A �toit Ie pole n�gatif de raimant, 11 y auroit^ au contraire , exces de fliiide dans l�efpace HIK,nbsp;amp; tout Ie refte du barreau pafl'eroit a l��tat n�gatif.

Si r 'on diminue r�pailTear du barreau , de maniere a fupprirner , par exemple , la partienbsp;NFGO , les molecules refoul�es par la forcenbsp;r�pulfive du pole A, n��prouvant plus autant denbsp;r�liftance de la part de celles qui font fitti�esnbsp;dans la partie qui paffe a I��tat pofitif, la partienbsp;�vac�ce prendra plus d��tendue que dans Ie casnbsp;pr�c�dent. Enfin, on concoit que lepaifleur dunbsp;barreau peut devenir telie, que toute la partienbsp;du milieu fe trouve �vacu�e, comme dans Ie casnbsp;o� DESR repr�fenteroit la coupe du barreau.nbsp;L�effet contraire auroit lieu, fi A �toit Ie polenbsp;n�gatif de Taimant. Cela pof�, imaginons que 1�onnbsp;applique aux extr�mit�s BC, AD {^fig. 5 j ), d�iinnbsp;aimant, foit naturel, foit artificiel, deux armuresnbsp;minces de fer doux, BGHI, AMLK , amp; quenbsp;BC foit ie pole pofitif, amp; AD Ie pole n�gatifnbsp;de raimant. II eft clair qu�a caufe de la r�pulfionnbsp;que BC exerce fur Ie fiuide de BGHI, ce flu�denbsp;fera refoul� de maniere que la partie �vacu�enbsp;pourra �tre repr�fent�e par la courbe BufiC , d�oiinbsp;il fiiit que Ie pied IH de l�armure paflera a letatnbsp;pofitif. D�une autre part , il y aura dans lanbsp;branche AMLK un certain efpace curviligne,nbsp;tel que A_/'^D, qui paflera a letat pqfitif, en

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DU Magn�tisme. i ^ r

vertil de la force attracliv� du pole AD ; en forte que Ie pied LK de-larmureacquerra Ie magn�tifinenbsp;n�gatif..

Les corps de fer mou, auxquels on fufpend Ia charge de l�aimant, font mis en contad avec lesnbsp;furfaces inferieures LK , IH de farm ure. Celle-ci, comme on voit, ayant de chaque cot� Ienbsp;m�me magn�tifme que Ie pole correfpondant,nbsp;ajoute une nouvelle force a celle que l�aimantnbsp;exerce pourfoutenir la charge. Mais elle produitnbsp;encore les deux effets que nous avoirs indiqucsnbsp;ci-defi'us. Car la partie A/gD , qui eft dans leiatnbsp;h�gatif, contribue 'a retenir dans Ie pole AD Ienbsp;fluide qui y abonde, amp; eet eifet n�eft que Icg�-rement balance par la force contraire de la partienbsp;exc�dentenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, qui ne correfpond qu�a une

petite portion de la furface du pole AD. Pareil- . lement Ia partie Biz^fC ,qui eft dans l��tat pofitif^nbsp;tend a maintenir dans Ie pole AB Ie magn�tifmenbsp;contraire. Mais de plus, l�adion de chacune desnbsp;deux branches ajoute fenfiblement, avec Ie temps ^nbsp;a la force du pole qui lui correfpond (i3z),nbsp;en contribuant, loit a �vacuer encore davantagenbsp;ie pole negatif, fait a atdrer de nouveau fluidenbsp;dans Ie pole pofltifl

II fuit de ce qui precede, qu�il y a, par rapport aux branches BGdC , AMgD , de rarraure, iinnbsp;raa-imiim. d epaifieur, d�oir r�fulte Ie plus gransi

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' T H � o R � E

efFet pofTible. Pour que ce maximum ait lieu, il faut que Ie magn�tifme pofitif ou n�gatifde cha-cune de ces branches, amp; en m�me-temps celui desnbsp;pieds Hl, LK de Tarmure, foient aufli grandsnbsp;qu�ils puiflent l��tre. Or, fi les branches fontnbsp;trop �paiffes, elle fe trouveront dans Ie cas dunbsp;barreau DFGE {fig. js. ), amp; leurs parties fim�esnbsp;vers GH , ML {fig. 55 ), ayant un magn�tifmenbsp;oppof� a celui des parties voiiines des poles, Ienbsp;magn�tifme de celles-ci ne parviendra pas a toutnbsp;I�accroifl�ement dont il eft fufceptible. Si, aunbsp;contraire, les branches font trop minces, onnbsp;concoit aifcment que les pieds de l�armure n�ac-querront pas toute la vertu qui leur e�t �t�nbsp;communiqu�e dans Ie cas d�une �paiffeur plusnbsp;confid�rable. II eft done int�reflant , pour lanbsp;perfe�tion d�un aimant que l�on veut armer, denbsp;chercher la limite qui donne Ie maximum denbsp;vertu, ce qui ne peut fe faire qii�a 1�aide denbsp;divers tatonnemens.

1^4. Jufqu�ici nous n�avons confid�r� que les m�thodes d�aimanter, qui fe pratiquent en mettantnbsp;un aimant en conta�l avec un fer non-aimant� ,nbsp;OU en les tenant a une petite diftance l�un denbsp;1 autre. Mais comme il �toit int�reflant pour lesnbsp;Phyficiens de communiquer une plus grandenbsp;vertu aux aiguilles de bouffole, que celle quinbsp;r�fulte des operations pr�c�dentes, on a imagine

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�) tr M A G N'i T r S* Sr �.

i�ifF�rens proc�d�s pour y parvenir. Le plus Uniple de tous confifte a frotter une verge de fer ounbsp;une aiguille DE {fig. 54) gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aimant AB,

dont on fait gliffer ie pole A dans toute la longueur de la verge, en r�p�tant plufieurs fois Fop�-ration , amp; toujours dans le m�me fens. On trouve alors que Fextr�mit� D par laquelle les frictionsnbsp;ont coinmenc�, a le m�me magn�tifme que lenbsp;pole A , amp; que Fextr�mit� E, qui a recu lanbsp;derniere friction, eft dou�e du magn�tifme contraire , ce qui eft une conf�quence ncceflaire denbsp;la Xh�cHrie ( a ). Car, tandis que le pole A, quenbsp;jefuppofe pofitif, eft appiiqu� fur la partie DC denbsp;la verge de fer,il repoufie le fluide de cette partie,nbsp;amp; le fait refluer dans les parties voifines CF,nbsp;FG, GH , amp;c i parvenu enfui te fur la partie CF ,nbsp;il repoulfe le fluide de cette partie vers D amp;nbsp;vers E cFoii il fuit que la partie DC recouvreranbsp;une certaine portion du fluide qu�elle avoitnbsp;perdu, tandis que la partie CF deviendra n�ga-

( a) Tel eft Ie proc�d� indiqu� pari�Auteur. Mals il paroitroit plus avantageux de commencer 1�op�rationnbsp;a une certaine diftance du point D, pour n��tre pointnbsp;dans Ie cas de produire d�abord un effet contraire aunbsp;but de 1�op�ration, amp; qii�il faut enfuite d�truire. Dans lesnbsp;friclions fuivantes , on pourroit fe rapprocher par degr�snbsp;du point D, en �yitant cependant d�y arriyer.


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Th�orie

tive, de pofitive qu�elle �toit. A mefure qne l� pole A paffera fucceffivement fnr chacune desnbsp;parties FG, GH, Hl, amp;c , il fera fortir de cesnbsp;parties une portion du fluide qu�elles conte-noient, pour Ie chaffer vers E amp; vers D ; ennbsp;forte que toutes les parties un pcii cloign�es dunbsp;point de conta�, deviendront pofitives , par l�ac-cnmulation du fluide, amp; qu�il n�y aura que lanbsp;partie en conta� avec Ie pole A, amp; les partiesnbsp;fltu�es a une petite diftance, qui foient dans l��tatnbsp;n�gatif. Enfin, lorfque Ie pole A fera parvenu anbsp;l�extrcmit� E du barreau DE, il rendra cette ex-tr�mit� negative; amp; Texp�rience prouve, qu�alorsnbsp;Ie pole D ayant acquis par des degres fucceflusnbsp;plus de fluide qu�il n�en avoit d�abord perdu, fenbsp;trouve dans l��tat politif.

Si Fon recommence Fop�ration, Ie pole D ayant un �xc�s de fluide, fera moins �vacu�nbsp;par l�acfion du pole A, que la premiere fois oiinbsp;il n�avoit que fa quantit� naturelle; d�oii il fuitnbsp;que pendant Ie pafl'age de Faimant fur les partiesnbsp;iilt�rieures CF, FG, amp;c , ie pole D acquerra plasnbsp;de flu�de qu�il n�en avoit a ia fin de la premierenbsp;operation ; en forte que plufieurs friflions fuc-ce/Iives augmenteront ie magn�tifme da barreau-Alais ces eflets feront tr�s-Iimitcs, paree que Ienbsp;pole A d�truit continueliernent prefquc tout Ienbsp;magn�tifme qu�il avoit produit dans clisque

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DU M A G 1} � T I S M �. I? partie du barreau *, en forte, quc cette raanierenbsp;d�aimanter, ainfi que l�attefte 1�exp�rience, eftnbsp;peu avantageufe , amp; feulement un peu plusnbsp;efficace que ne Ie feroit Ie fimple contact dunbsp;pole A, applique a rextr�mit� E du barreau.nbsp;Car, comme ce pole , dans le cas d\me friamp;ion ,nbsp;agit immcdiatement fur tous les points du fer,nbsp;quoiqu�il produife a chaque point un efFet contraire a celui qu�il avoir |)roduit pr�c�demment;nbsp;cependant la fomme de routes les petites accumulations du fliiide qui fe porte vers D, anbsp;mefure que Faimant , parvenu a une, certainenbsp;diftance de ce point, s�avance vers rextr�mit�nbsp;E , cette fomme , dis-je , eft im peu au-deftusnbsp;de feffet unique , refultant du fimple contact dunbsp;pole A, qui n�agit alors immcdiatement que fuKnbsp;un feul point du barreau, amp; demeure toujoursnbsp;�loign� du point oppof�, de route la longueurnbsp;-de ce barreau.

13^. Si, apr�s avoir aimantc un barreau par le proc�d� qui vient d�etre decrit, on prend unnbsp;fecond aimant plus foible que le premier, amp;nbsp;qu�on le pafl'e de la m�me manierc fur le barreaunbsp;d�ja aimant�, celui-ci fe trouvera avoir perdunbsp;une quantite fenfible de fa force magnctique.nbsp;Get eft'et fmgulier, que Mufchenbroeck. a citenbsp;dans les M�moires de I�Academie Delcimento,nbsp;feconde partie , page 80 , s�cxpiique tres-bien


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1^5 nbsp;nbsp;nbsp;Th � � r �

Hans les principes de la Th�orie de M. ^pinusr Car, fi I�extremite D, par exemple , �toit Ie polenbsp;pofitif du barreau, apr�s les frictions du premiernbsp;aimant, il eft clair qu�en appliquant fur D Ienbsp;pole pofitif du fecond aimant, on d�truit ennbsp;partie l�effet du premier. La m�me chofe a lieu,nbsp;par rapport a tons les autres points fitu�s versnbsp;E. II eft vrai qua mefure que le fecond aimantnbsp;s�approche de E , il refoule de nouveau fluidenbsp;vers D. Mais comme il a moins de force quenbsp;le premier aimant, il repoufle plus foiblementnbsp;les molecules �, en forte que le point D , ainftnbsp;que les fuivans , ne recouvrent pas tout le fluidenbsp;qu�ils avoient perdu, cn vertu du paflage im-mcdiat de I�aimant fur cliacun d�eux (a). Le

(a ) On pouvroit objefter que, fi le fecond barreau , cn allant de D vers E , n�eft pas capable de faire entrernbsp;autant de fluide, par exemple, dans la partie DC , quenbsp;le premier n�y en edt fait entrer , a 1�aide du refoulement, comme, d�une autre part,il en avoir moins faitnbsp;fortir, il femble que tout fe trouve compenf�. Mai�snbsp;cette compenfation n�a pas lieu. Car , fuppofons lenbsp;fluide de la partie DC divife en dix portions, apr�snbsp;un nombre quelconque de friclions faites par le premier barreau. Suppofons de plus, qu�en rcportant furnbsp;DC le pole pofitif du barreau, on faffe fortir troisnbsp;parties de fluide, amp; qii�en le faifant enfuite gllffernbsp;jufqu�en E, on faffe rentrer cinq parties-, le fegmentnbsp;CD fe troavera avoir acquis deux parties , c�eft-a-dire^

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5 u Magn�tisme. 157 liarreau perdra done n�ceflairement de fa vertu,nbsp;pendant les frictions dn fecond aimant.

Si cependant eet aimant avoit peu de duret�, amp; qiie Ie barreau lui-m^e fut d�un fer tr�s-dur, amp; e�t acquis une grande vertu par lesnbsp;fridions du premier aimant, il pourroit fe fairenbsp;,que la force r�pulfive du pole D fur Ie pole Anbsp;fut telle , que celui-ci devint n�gatif de pofitifnbsp;qu�il �toit; amp; alors les fridions du fecondnbsp;aimant, loin de d�truire la vertu du barreau,nbsp;ne pourroient que faugmenter.

Si, au lieu d�un fecond aimant, on employoit un barreau de fer mou non-aimant�, il eft clairnbsp;que Ie barreau acquerant auffitbt une vertu negativenbsp;dans Ie pole en contad avec D, il pourroit arrivernbsp;la m�me chofe que dans Ie cas pr�c�dent, amp;nbsp;il eft fingulier de dire qu�un barreau non-aimant� aiigmente , par fes fridions, la vertunbsp;les \ ctv furplus de ce qui �toit forti. Suppofonsnbsp;maintenant qu�en placant fur DC Ie pole pofitif dunbsp;fecond barreau, au iieu de celui du premier, onnbsp;n�eftt fait fortir que deux parties de fluide au lieunbsp;de trois ; alors, pour que 1�efFet de la fridion vers Enbsp;fe trouvat �gal a celui de la fri�ion du premiernbsp;barreau, il faudroit qu�elle fit entrer quatre portionsnbsp;de fluide dans DC, c�eft-a-dire, Ie double de ce qiiinbsp;feroit forti. Or, il eft �vident que Ie barreau n�a pasnbsp;alTez de yertu pour produire eet effet.

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Th�orie

d�un barreau aimant�, tandis qu�il peut fe fau'�-qu�un veritable aimant Ia diminue.

1315. On connoit un autre proc�d� beaucoup plus effieace , invent� par M. Micheli, amp; quinbsp;porte Ie nom de m�thode, du double contact.nbsp;Voici en quoi il confiftp, On prend deuxnbsp;barreaux aimant�s AN , BQ {fig. 35 ), que Ton-drelTe verticalement a une petite diftance Tunnbsp;de l�autre, de maniere que leurs poies oppof�snbsp;foient tourn�s du m�me c�t�. Concevons quenbsp;A foit Ie pole pofitif du barreau AN , amp; B Ienbsp;pole n�gatif du barreau BQ. Ayant plac� cesnbsp;deux barreaux fur la verge DE que l�on fenbsp;propofe d�aimanter ^ en forte que leurs polesnbsp;A, B, foient a �gale diftance des extr�mit�snbsp;D, E , on les fait glilTer d�un bout a l�autrenbsp;de cette verge , en les maintenant toujoursnbsp;�cart�s entr�eux de la m�me quantit� , amp; fansnbsp;leur permettre de d�palTer les extr�mit�s, Ainfi ,nbsp;quand Ie pole B, par exemple , eft arriv� pr�snbsp;du point E , on ramene les deux barreaux dansnbsp;Ja direSion oppof�e vers Ie point D, amp; onnbsp;recommence comme la premiere fois. Lorfqu�a-pr�s plufieurs fri�lions, les barreaux fe retrouventnbsp;vers Ie milieu de la verge DE, on les enlevenbsp;fuivant leur dire�lion perpendiculaire a cettenbsp;verge. Alors celle-ci fe trouve beaucoup plusnbsp;fortement aimant�e que dans aucun des cas

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�) tr M A G N � T I S M E. pr�c�dens ^ amp; cela de maniere qu�une moiti�nbsp;FE , OU 'a peu-pr�s , de fa longueur , eft dansnbsp;l��tat poll rif, amp; l�autre moiti� DF dans letaenbsp;n�gatif, a moins que cette longueur ne foitnbsp;telle , que la verge ait acquis des points con-f�quens.

Examinons plus en d�tail les efFets que doic produire cette m�thode. Soit m, une mol�culenbsp;de fluide fituee vers Ie milieu F de la verge DE.nbsp;Ie pole pofitif A tend a repouffer cette molecule , fuivant la dire�lion mq, tandis que Ie polenbsp;n�gatif B tend a l�attirer dans la m�me direciion.nbsp;II en faut dire autant de toutes les autres molecules fitu�es entre les poles AB. Concevonsnbsp;que les deux aimans foient port�s vers E. Anbsp;mefjre qu�ils s�approchent de ce point, Ie fluidsnbsp;renferm� entre leurs poles, eft follicit� a tendrenbsp;vers cette extr�mit� ^ en forte que les a�lionsnbsp;fimultan�es des deux poles A , B , confpirent anbsp;I�accumiiler dans toute la moiti� FE de la vergenbsp;DE. Pendant Ie retour des deux aimans de Enbsp;vers D , Ie fluide �tant continuellement follicit�nbsp;a fe mouvoir dans la direftion mq ^ il eft clairnbsp;que les parties fitu�es vers D s��vacuent fans-cefle , amp; que celles qui font voifmes de E con-tinuent de fe remplir.

Les poles A , B , agifient aufti fur les autres molecules , telles que n, ^, qui ne font pas

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ifio nbsp;nbsp;nbsp;T H � o R I �

intercept�es entr�eux; par exemple , Ie pole A tend k repoulTer la molecule n vers D, amp; parnbsp;conf�quent nuit a 1�elFet general que 1�on a ennbsp;vue d�obtenir. Mals en m�me-temps Ie pole Bnbsp;attire cette molecule vers E ; fi elle fe trouvoit a.nbsp;�gale diftance des poles A , B, que l�on fuppofenbsp;de m�me force , elle ne feroit ni attir�e , ninbsp;repouff�e , amp; [re.fteroit immobile ; en forte quenbsp;l�elFet total n�en fouffriroit aucune alteration.nbsp;Mais la molecule �tant plus �loign�e du pole Bnbsp;que du pole A, celui-ci a plus d�aclion fur elle ;nbsp;en forte qu�elle eft repouflee vers D , en raifonnbsp;de la difference des forces de A amp; de B. Ce-pendant, comme les deux poles font a une petitenbsp;diftance I�lin de I�autre , cette difference eft peunbsp;confiderable, amp; I�affion des deux poles fur lanbsp;moleculen; ( il en faut�dire autant de cettenbsp;affion fur une autre molecule ^ fituee vers E ) ,nbsp;n�occafionne aucun cliangement bien fenfible dansnbsp;le fluide fitue hors de I�intervalle de ces poles.nbsp;Et,ccmme d�ailleurs cette adion opere tres-efficacement dans I�intervalle dont il s�agit, on.nbsp;concoit comment cette m�thode d�aimanter doit,nbsp;produire un grand effet fur la verge DE.

137. Il refulte de cette m�thode un autre a'^ntage pr�cieux, qui confifte en ce que le centrenbsp;magnetique fe trouve pr�cif�ment au milieu denbsp;la vepge, ce qui eft tr�s-int�reflan: par rapport

aux

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DU Magn�tisme. i6i

aux aiguilles de bouffole. Cet effet provient, amp; de ce que les forces qui tendent a. acciimuler Ienbsp;fluide d�une part,font �gales a celles qui tendentnbsp;a Ie repoulTer de 1�autre, amp; de ce que Ie nombrenbsp;des fridions fur les deux moiti�s DF, FE de lanbsp;verge , eft Ie m�me pour Tune amp; l�autre , ennbsp;fuppofant, comme nous 1�avons dit , qu�apr�snbsp;avoir conduit d�abord les aimans de b' en E, onnbsp;les ramene de D en F, pour terminer l�op�rationnbsp;au point F.

138. nbsp;nbsp;nbsp;La force des poles a n�ceflairement unenbsp;limite , pafte laquelle on continueroit inutile-ment l�op�ration pour augmenter Ie magn�tifmenbsp;de la Verge DE. Cette limite a lieu, lorfquenbsp;la force r�pulftve mutuelle des molecules quinbsp;fe font accumul�es dans la parrie FE eft telle,nbsp;que 1�adion qu�elle exerce fur la mol�cule m, parnbsp;exemple, fait �quilibre a la force qu'exercentnbsp;les poles A, B, pour chafler cette mol�culenbsp;vers E.

139. nbsp;nbsp;nbsp;On feconde l�adion des poles A, B , en

placant la verge DE entre deux aimans G,H, (fig- 3^)1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poles, qui regardent les

extr�mit�s D , E, font dans un �tat contraire a celui que l�on fe propofe de produire dans cesnbsp;m�mes extr�mit�s. On pent auftl fubftituer auxnbsp;aimans G, H, deux parall�lipipedes de fer doux,nbsp;qui produiront k peu-pr�s Ie m�me effet. On en

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i6z

Th�orie

concoit aif�ment la raifon, d�apr�s ce qui a �t� dit plus haut.

. . . '

iq-o. On a ordinairement au moins quatie

barreaux , dont deux, favoir, GH, FE (j?^. 37 )� l�on fuppofe avoir d�ja un commencement de magn�tifme, font difpof�s, commenbsp;Ie repr�fente la figure, entre deux parall�lipi-pedes de fer mou BA, DC ; en Ibrte que fi G,nbsp;par example, eft Ie pole boreal du barreau GH,nbsp;E doit �tre le pole auftral du barreau �F. Onnbsp;prend les deux autres barreaux dont on fe fert,nbsp;comme pour la m�thode du double conta�l quenbsp;nous avons expofee plus haut, en les faifantnbsp;pafler a plufieurs reprifes, d�abord fur route lanbsp;longueur dun des barreaux GH, puis fur cellenbsp;du barreau FE; amp; enfin fur les faces inferieuresnbsp;des memes barreaux, apres avoir retourn� ceux-ci. On concoit que, dans cette operation, lesnbsp;parallelipipedes de fer doux, amp; celui des deuxnbsp;barreaux, que Ton n�aimante pas aduellement,nbsp;contribuent a feconder I�adion des deux barreauxnbsp;que Ton tient a la main , par rapport a celui furnbsp;lequel on opere.

On fubftitue enfuite les deux barreaux qui ont fervi aaimanter les autres,ala place de ceux-ci,nbsp;auxquels on fait faire la m�me fondion, en lesnbsp;employant pour augmenter la vertu des deuxnbsp;premiers,. amp; ainft de fuite ^ en forte que les

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DU Magn�tisme. i6^ aunans pris deux, a deux fe fuccedfent les �insnbsp;aux autres , jufqu�a ce qu�ils aient acquis tout Ienbsp;rnagn�tifme dont ils font fufceptibles, apr�s quoinbsp;l��xt s�en fert pour aimanter des aiguilles denbsp;bouffoles, amp; autres corps de la m�me nature.

141. L�avantage de la m�thode du double contaft d�pend, comme on la vu, de ce que lesnbsp;particules intercept�es entre les poles A, B,nbsp;{fy. ), �prouvent, de la part de ces poles,nbsp;deu^ a�tions fimultan�es , qui concourent a 1�efletnbsp;que Ton fe propofe d�obtenir, tandis que les particules fitu�es hors de l�intervalle des m�mesnbsp;poles , ne font follicit�es que par de tr�s-petitesnbsp;forces contraires a l�adion des deux poles, rela-tivement au but general de Fop�ration. II femblenbsp;d�abord, que la pofition la pgt;lus favorable quenbsp;l�on puiffe donner aux aimans AN, BQ, pournbsp;produire un tr�s-grand efiet, foit celle oii lesnbsp;poles A, B , feroient Ie plus rapprochcs qu�il eftnbsp;polTible Fun de Fautre. Car, dans ce cas, chacunnbsp;des deux poles �tant tr�s-voifin de la moleculenbsp;m, fon a�tion fur cette molecule paroit devoirnbsp;�tre tr�s-puiflante. D�une autr� part, nous avonsnbsp;vu (136), que plus les poles A, B �roientnbsp;rapproch�s , amp; moins l�adion perturbatrice qu�ilsnbsp;exercoient fur les molecules n, ^ , �toit fenfible.

Mais il s�en faut bien que ce raifonnement foit exad. Obfervons en effet, que la force d�un

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164 Th�orie

harreau magn�tique agit diveifement des difF�-rens points de ce barreau; par exemple, la partie inf�rieure du barreau AN , �tant dans letat po-fitif, tandis que la partie fup�rieure efl: dansnbsp;l��tat n�gatif, il eft clair que les a�ions desnbsp;deux parties ne font pas inh�rentes aux pointsnbsp;A , N , mais qu�elles font compofces d�une multitude d�a�tions particulieres, qui partent desnbsp;diff�rens points du barreau. Or , routes cesnbsp;aftions, d�apr�s les principes de la ftatique, peu-vent �tre confid�r�es, comme r�duites en unenbsp;feule qui feroit leur r�fultante. Suppofons donenbsp;que r,s, foient les deux points dans lefquelsnbsp;toutes ces a�lons font cenf�es �tre reunies. Nousnbsp;appellerons dans la fuite ces points les centresnbsp;d�aclions. Cela poie , il faut confid�rer les forcesnbsp;des deux barreaux AN , BQ, comme fi ellesnbsp;agiflbient des points r, fuivant les lignesnbsp;rm, sm, qui feront n�celTairement obliques parnbsp;rapport a la longueur DE du barreau. Dans cenbsp;cas , chacune des forces fe d�compofe en deuxnbsp;autres, Tune perpendiculaire fur DE , 1�autrenbsp;parallele k cette m�me ligne; or, la force quinbsp;agit, fuivant la premiere direftion , ne pouvantnbsp;contribuer au mouvement de la molecule m versnbsp;. E, il n�y a que la force parallele a DE, quinbsp;tende a produire 1�elFet que 1�on a en vuenbsp;d�obtenir.

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DU 7vl G N � T I S M E. nbsp;nbsp;nbsp;1

Prolongeons ind�finiment les lignes rm, ms (fig. 5 S ) , amp; prenons fur ces lignes ainfi pro-long�es, les parties mt^ mp ^ �gales entr�elles, amp;nbsp;qni foient cenf�es repr�fenter les forces, fuivancnbsp;rm, sm. Si i�on termine Ie parallclogrammenbsp;mtp^^ la diagonale mq de ce parall�logrammenbsp;repr�l'entera l�a�lion des deux forces, fuivant rm,nbsp;ms ^ relative au bat de l�opcration.

Or, il eft �vident que cette diagonale croit a mefure que Tangle rms des deux forces devientnbsp;plus ouvert. Mais en m�me-temps les diftancesnbsp;r, s, des centres d�adions augmentent; d�o� ilnbsp;fuit que les deux forces diminuent a eet �gard, amp;nbsp;que la force r�elle , repr�fent�e par la partie de lanbsp;direftion mq qui lui eft proportionelle, d�croitnbsp;auftlfous m�me rapport; en forte qua une diftancenbsp;infinie, chacune des deux forces rm ^ ms ^ �tantnbsp;r�duite a z�ro, la force repr�fent�e par la diagonale , eft elle-m�me z�ro. D�une autre part, plusnbsp;la diftance entre les points r, S', eft petite , plus,nbsp;'a eet �gard, les deux forces augmentent. Maisnbsp;en m�me - temps leurs direftions devenantnbsp;plus oppof�es a celle de la diagonale , Ia force,nbsp;repr�fent�e par cette diagonale, diminue ; ennbsp;forte qu�elle devient nulle dans Ie cas oii lesnbsp;deux centres r, r, font cenf�s fe confondre ennbsp;un feul point.

On voit done qu�il y a , par rapport a Tangle

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Th�orie

rms, une certaine mefure moyenne, qui donne poer Ia force dont il s�agit, la plas grande valeurnbsp;polTible. Cette mefare depend de la loi fuit-antnbsp;laquelle agit Ie flu�de magn�tique , k raifon desnbsp;diftances. M. -�pinus fuppofe que cette aftionnbsp;eft fimplement en raifon inverfe des diftances,nbsp;amp; il trouve que la force qui agit dans Ia direction TTz^, eft la plus grande polTible , lorfque rfnbsp;eft �gale a fm , c�eft-a-dire , lorfqne Tangle rmsnbsp;eft drolt {a).

(lt;j) Ceux qui pofiedent les premiers �l�mens de Ia Geometrie , ne feront peut-�tre pas fach�s de trouvernbsp;ici une d�monftration fort fimple de ce cas, que i�ainbsp;fubfdtu�e a celle que M. j^ipinus donne par Ie calculnbsp;diff�rentiel. Elle fervira a leur faire mieux concevoir ennbsp;quoi confifte Ie maximum de force dont il s�agit. Soiencnbsp;rm , op, gu, amp;c. fig- 59 plufieurs pofitions fuc-ceflives d�un des barreaux , dont on fuppofe Ie centrenbsp;d�affion aux points r, o, g, amp;c. Du milieu C de rm^nbsp;tragons la demi-circonf�rence rgn ; menons les lignesnbsp;mo, mg, amp;c , amp; par les points a , b , See, oil cesnbsp;lignes coupent la demi-circonf�rence, faifons pafTernbsp;ak , bx f Scc , perpendiculaires far Ie d.iametre rm.nbsp;Menons enfin les cordes ra,rb, amp;c , qui feront �vi-demment perpendiculaires fur mo , mg, Scc.

Les forces �tant fuppof�es agir en raifon inverfe des diftances, la force au point r eft a la force au . pointnbsp;o, comme om eft a rm. Mais dans Ie triangle redlanglenbsp;rom, rm eft moyenne proportionnelle entre om 8c am ,

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DU Magn�tisme. 167 Mais M. Coulomb a prouv�, ainll qu�on Ienbsp;verra plus bas, que Ie magn�tifme agit commenbsp;i��le�ricit� (39), c�eft-k-dire, en raifon in-verfe des quancs des diftances. J�ai cherch� quelnbsp;etoit dans ce cas Ie maximum de la force fuivantnbsp;mq, amp; i�ai trouv� qu�il avoir lieu lorfque la lignenbsp;fm �toit a la ligne rf^ dans Ie rapport du c�t�nbsp;du quarr� a la diagonale , c�eft-a-dire, lorfquenbsp;Tangle rms �toit de 70�* \ a peu-pr�s (a), Cetnbsp;d�oii il fuit qu�a Ia place du rapport om eft a r�,nbsp;on peut fublVituer Ie rapport rm eft a am. Done , fi 1�onnbsp;repr�fente maintenant par rm la force au point r, cellenbsp;au point o fcra repr�fent�e par am. On prouvera de m�menbsp;a 1�aide du triangle redlangle rgm, que la force au pointnbsp;g eft repr�fent�e par hm. Mits la force 'am, par exem-ple, �tant oblique, fe d�compofe en deux direftions,nbsp;1�une km, 1�autre ak, 8c la feule qui agilfe pour fairenbsp;avancer Ia molecule m vers n. Pap une raifon fem-blable , la force hm, relativement au m�m? effet, fenbsp;r�duit a bx. Or, tous les points a,b, amp;c , �tant furnbsp;la circonf�rence d�un eerde, il s�enfuit que la plusnbsp;grande force fera Ie rayon ce qui a lieu lorfquenbsp;i�angle rmi ou rmi eft de 4j'�.

(a) La veritable valeur de cet angle eft 70�^, 3 i', 44quot;. Tel eft Ie r�fultat que m�a donn� dire�lement Ie calculnbsp;diff�rentiel. On pourroit aufll Ie d�duire des propri�t�snbsp;du eerde par la G�or.i�trie fimple. Car en raifonnantnbsp;comme ci-delTus, amp; on fubftituant a la place des lignesnbsp;,om,rm, amp;c , leurs quarr�snbsp;nbsp;nbsp;nbsp;am�', 8cc , on trou'

yera que la force oHique eft ici repr�fent�e par i�h'-,

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i6B nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

angle ne peut �tre determine que par Ie calcul. Mais on concoit, a l�aide de Ia feule raifon ,nbsp;qu�il doft �tre fenfiblement moindre que celui denbsp;pc'*, quA a lieu pour Ie cas du rapport inverfenbsp;des fimples diftances. Car, dans lautre cas, lesnbsp;forces dccroiffant en plus grand rapport, doiventnbsp;atteindre plutot la limite qui donne leur maximum ; en forte qv.e les pofitions d�oii dependentnbsp;cette limite, interceptant im efpace plus reiTerr� ,

OU bin-, 8ic , au lieu de 1��tre fimplement par am on hm. Or, dans ce dernicT cas, la force r�e�e eft a Tonnbsp;maximum, lorfque Ie produit mk par kr des deuxnbsp;parties du diametre eft 1 e plus grand pofTible , c�eft-a-dire , lorfque mk �gale k.r ; ce qui a lieu au centre C.nbsp;Mais, a caufe du triangle i �eSangle war,ara eft moyennenbsp;proportionnelle entre mk S 't Ie diametre mr, qui eft unenbsp;conftante; d�oii il fiiit que Ic quarr� de la force obliquenbsp;croit amp; d�croit comme mk. Vonc , lorfque la force oblique eft �gale au quarr� m�m ede am, comme dans Ie casnbsp;pr�fent, Ie produit mk par i 'f, devient mk'� par kr. Or,nbsp;ce produit eft Ie plus grand ' pofllble , lorfque mk eftnbsp;double de kr, comme il eft a de Ie fentir, en faiiantnbsp;I�op�ration fur des nombres. P wexemple, Ie plus grandnbsp;produit du quarr� d�iine des parties de ix par Pautrenbsp;partie , a lieu , lorfque ces d eux parties font 8 amp; 4 gt;nbsp;ce qui donne quatre fois 64,0 U pour Ie maximumnbsp;cherch�. Maintenant Ie cas oii t/ifc eft double de kr ^nbsp;eft aufii celui oii mk eft n ak, , comme la diagonalsnbsp;du quarr� eft au c�t�. Done, i te.


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DU Magn�tisme. 169 Tangle dont les c�tcs s��tendent aiix extr�mit�snbsp;de eet efpace, dolt par-la in�me fe trouver plusnbsp;petit*.

II Tuit encore des experiences amp; des calculs du favant Acad�micien que nous venons de citer,nbsp;que dans un barreau de pouces de longueur,nbsp;les centres d�aftion des poles font a environ dixnbsp;lignes de diftance des extr�mit�s. Or, en fuppofantnbsp;que les deux barreaux AN,BQ {fig. 35 ),aieni-cette dimenfion , amp; en n�gligeant Ta�ion dunbsp;pole fup�rieur, qui eft peu fenfible , paree qu�ellenbsp;s�exerce tr�s-obliquement fur la molecule m, onnbsp;trouve que Ie maximum de force a lieu, lorfquenbsp;les deux barreaux font �cart�s Tun de Tautre d�unnbsp;peu plus de 14. lignes.

II faut done reconnoitre que la m�thode du double contaA, telle que Tont employee MM.nbsp;Micheli amp; Canton , quoique preferable a toutesnbsp;celles qui avoient �t� imagin�es jufqu�alors, a unnbsp;defaut effentiel. Car, comme en faifant ufage denbsp;cette m�thode, on eft oblige de tenir les polesnbsp;A , B, a une certaine diftance, pour ne pas tropnbsp;aflbiblir leur vertu , il arrive delk que les partiesnbsp;des forces qui agilTent fur les molecules rz, ^nbsp;qui tendent, ainli qa�on Ta vu, a d�truire Teft'etnbsp;principal de Top�ration, confervent toujours unenbsp;quantit� fenfible de leur a�lion perturbatnee.

142. On peut v�rifter ceci par Texp�rience ,

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IJO en prenant deux barreaux magn�tiques, que roitnbsp;placera perpendiculairement fur une des faces d�unnbsp;autre barreau DE ( fig. /�,o ), qui foit de fer mou,nbsp;de maniere que A par exemple, �tanc Ie polenbsp;pofitif d�un des aimans , B foit Ie pole n�gatifdenbsp;l�autre. II eft �vident que, dans cette circonf-tance, cliacun des poles A, B, tend b. communi-quer a Ja partie du barreau DE, qui eft en contaftnbsp;avec lui, iin magn�tifme contraire au fien, amp;nbsp;que parconf�qucnt il exerce une force attradivenbsp;fur cette partie. Or , la quantic� demagnctifmenbsp;acquife par les parties GF, FH, litu�es fousnbsp;les poles A, B, dependant, iufqu�a un certainnbsp;point, de la diftance des centres d�aclion, l�at-traftion de ces m�mes poles fur Ie barreau DE ynbsp;depend aulli de cette diftance. Cela pof�, fi fonnbsp;tient d�abord les deux barreaux en contad l�unnbsp;avec l�aiitre, amp; qu�on les-�cart� enfuite peu-a-peu, on obfervera que leur force attradive, parnbsp;rapport au barreau, qui d�abord ctoit prefquenbsp;nulle , croitra jufqu�a une certaine limite , paftenbsp;laqiielle elle ira en diminuant.

143. M. uEpinus a imagine un moyen pour perfectionner la m�tliode du double contad , amp;nbsp;en augmenter notablement l�eS�et. Nous avonsnbsp;vu que , dans Ie cas oii les centres d�adion.nbsp;ctoient places en r amp; en r, {figgt;3S ), 1�anglfinbsp;rms Ie plus favorable, �toit celui de 70* -j (i4^)*

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DU M A G N i T I S M E. 171

Alais ceci fnppofe qi;e l�on n�eft pas maitre de rapprocher ces centres, de la verge DE, c�eft-k-dire, que les barreaux AN , BQ , confervent unenbsp;pofition verticale. Car, il eft clair que fi , parnbsp;quelqiie ir^oyen , on pouvoit ramener les centresnbsp;d adion plus pres de DE , en confervant la m�menbsp;longueur anx barreaux-AN , BQ, Tadion desnbsp;deux poles fur la molecule m , augmenteroit tou-jours de plus en plus. Alors en efiet, la partie fm,nbsp;OU mh {fig. 5^ ), qui repr�fente l�adion.des poles,nbsp;deviendroit toujours plus grande, a proportion denbsp;la partie rf^ sg, qui repr�fente la force perdue;nbsp;en forte que li les centres d�adion fe trouvoientnbsp;fur la m�me ligne que Ie point m , Fadion desnbsp;poles fur la molecule m feroit a fon maximum.nbsp;Cela pof�, concevons que l�on incline les barreaux AM, BN, ifz ), de maniere quenbsp;les centres d�adion r, j, d�crivent les arcs rR,nbsp;jS ; il eft clair qu�alors les centres fe rapprocbe-ront de la verge ED, d�o� il fuit, que, dansnbsp;cette pofition , l�adion des barreaux fur la molecule m s�accroltra confidcrablement. - Cettenbsp;methode permet de rapprocher les poles A, B,nbsp;l�eaucoup plus que celle de MM. Micheli amp;nbsp;Canton , puifque Fon n�a plus a craindre quenbsp;Cette proximit� n�altere les forces fimultan�es desnbsp;barreaux fur la molecule m.

Mais de plus, un grand inconvenient de Ia

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I7Z nbsp;nbsp;nbsp;T H � o R I F

m�thode du double contad, confifte en ce que l�attradion amp; la r�pulfion des centres d�adionnbsp;fur les molecules n, q, tendent a d�truire l�efFetnbsp;principal. Or, Ia m�thode de M. v�lpinus parenbsp;encore, en grande partie, a eet inconvenient.nbsp;Car les centres r, venant 'a d�pafl�r les molecules fitu�es vers n, pendant I�inclinaifonnbsp;des barreaux , l�adion de ces centres s�exercenbsp;alors fur les molecules dont il s�agit, dans lesnbsp;m�mes diredions que fur la molecule nt, amp; con-court ainfi au facc�s de l�op�ration, au lieu d�ynbsp;faire obftacle.

Pour proc�der fuivant cette m�thode que M. l^pinus appelle M�thode-du double contact cor-rig�e^ il ne s�agit done que d�incliner les barreauxnbsp;magn�tiqueS ML , IK , comme on Ie voitnbsp;42- ) j en lailTant fimplement entre leurs polesnbsp;une diftance de quelques lignes, amp; de manierenbsp;qu�ils faffent avec la verge EF un petit anglenbsp;de 115 OU 20 degr�s. Du refte,on opere commenbsp;par la m�thode du double contad. La compa-raifon des effets produits fucceffivement par 1�unenbsp;amp; l�autre m�thode , a l�aide des m�mes barreaux�nbsp;conlpire, avec ia Th�orie, a prouver la fup�rio-rit� de Ia feconde.

144. II femble d�abord qu�il feroit encore pit** avantageux de coucher tout-a-fait les barreauxnbsp;ML, IK, fur Ia verge EF, puifqu�alors l�effet

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il

DU Magn�tisme. 173 des centres d�a�tion feroit Ie plus grand pollible.nbsp;Ma�s ii faut obferver que dans ce cas, les polesnbsp;L, E, ( amp; il en faut dire autant des poles K, F) ,nbsp;fe trouveroient en contad, a chaqae friction; amp;,nbsp;comme ces poles ont un magn�tilhie homogene,nbsp;Ie pole L tendroit a d�truire Ie magn�tifmenbsp;d�ja communiqu� au pole E, amp; ainfi des deuxnbsp;autres poles ; au lieu que 11 l�on �cart� ces polesnbsp;d�une certaine quantit�, cette caufe deftru�tivenbsp;devient peu fenfible.

.ii

i4'5. Ce qui precede nous conduit a une re-marque importante fur les aimans naturels garnis d�une armure. Car, 11 un pared aimant, que Tonnbsp;fuppofe �tre d�une bonne qualit�, a une telle longueur, que les poles de fon armure foient a une dif-tance beaucoup plus grande ou plus petite, I�un anbsp;l��gard de 1�autre , que ne I�exige le cas dii maxi'nbsp;mum, on concoit que cet aimant n�acquerra point,nbsp;k I�aide de I�armure, une vertu aulli confid�rablenbsp;qu�on eut pu l�efp�rer. Au contraire, un aimantnbsp;d�une moindre qualit�, mais qui auroit une juftenbsp;longueur , pourra acqu�rir , proportion gard�e ,nbsp;plus de vertu que le pr�c�dent, par le moyennbsp;de I�armure. C�eft probablement dela que vien-nent, du moins en partie, les ph�nomenes lln-guliers que Ton a obferv�s en armant des aimansnbsp;iiaturels, amp; dont on lit le d�tail dans les dilF�rensnbsp;Auteurs qui ont �crit fur le magn�tifine.

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174 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

14(5. II fuit encore de ce qiii a �t� dit plus haut, que la force des aimans faits en forme denbsp;fer-a-cheval, depend bearicoup de leur courbure,nbsp;puifque celle-ci determine l��cart des poles C, D,nbsp;43 )�nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maitre de faire

varier. Or, comme les centres d�a(ftion de ces poles font tr�s-rapproch�s des extr�mit�s (141) ?nbsp;amp; que Tangle Ie plus favorable fous lequel agiflentnbsp;les dire(3:ions des forces qui partent des centresnbsp;d�a�lion, eft un angle aigu de 7o�� ^, il en.nbsp;rcfulte que T�cart qui donne Ie maximum d�ac-tion doit �tre peu conild�rable a proportion denbsp;�Ia longueur des branches. Mais ce rapport nenbsp;peut gaeres �tre determine avec pr�cifion, quenbsp;par Texp�rience.

147. Voici ce que prefcrit TAuteur,pour aiman-ter fortement un fer courb� en fer-a-cheval. Apr�s avoir couch� ce fer a plat fur une table, placez anbsp;fes extr�mit�s C , D {fig. 43 ) �gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poles

oppof�s de deux barreaux aimant�s AC , BD y de maniere que les longueurs de ceux-ci foientnbsp;perpendiculaires aux branches du fer-a-cheval,nbsp;comme Ie repr�fente la figure. Soit C Ie polenbsp;boreal de AG, amp; D Ie pole auftral de BD.nbsp;Prenez deux autres barreaux fortement aimant�snbsp;EF, GFI, amp; apr�s les avoir difpof�s, commenbsp;pour, la m�thode corrig�e du double conta�t ,nbsp;placez leiirs poles E , G, fiir Ie milieu du fer-a-

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DU Magn�tisme. i7lt;j cheval, amp; faites glifler les deux barreaux futnbsp;toute l��tendue de fa courbiire, en allant de Cnbsp;vers D , amp; de D vers C, pr�cif�tnent comme finbsp;CKD �toit un barreau droit. Ramenez enfin lesnbsp;barreaux EF, GH, fur Ie milieu K de la courbe ,nbsp;pour terminer la l�op�ration , amp; r�p�tez lesnbsp;m�mes fridions liir la face oppof�e du fer-a-cheval.

148. Ordinairement on difpofe les deux bar* reaux AC, BD, parall�lement l�un a l�autre ,nbsp;comme on Ie voit {fig. 44)*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il eft plus

avantageux de leur donner la fituation refpe�3:ive repr�fent�e par la fig. 45. Car, foit C Ie polenbsp;pofitif de l�aimant AC {fig- 44)� ^ D Ie polenbsp;n�gatif de l�aimant BD. Le pole C agit fur lanbsp;molecule m pour la repouffer; mais le pole Dnbsp;agit fur la m�me molecule pour 1�attirer. Con-cevons que le centre d�adion du barreau BD foknbsp;en g. La molecule m fera attir�e par ce centre,nbsp;fuivant gm; mais cette aflion fe d�compofe ennbsp;deux autres �, 1�une , felon mn , l�autre , felonnbsp;Or, celle-ci eft dire�ement oppof�e a l�aftion dunbsp;pole C fur la molecule m. II en faut dire autantnbsp;des molecules fitu�es dans la branche DK, hnbsp;legard dclquelles 1�a�ion attradive du pole D eft^nbsp;diminu�e par une partie de la force r�pufive dunbsp;pole C. Or, plus Tangle gmq eft confid�rable, amp;nbsp;plus la force perturbatrice, repr�fent�e par �2^,

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, V '

ly� nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

eft petite. Done, (I Ton fuppofe qne cet angle augmente jufqii�a ce que les deux lignes mq, mg,nbsp;fe trouvent fur la m�me diredion, ce cas feranbsp;celui oil la force perturbatrice fe trouvera a fontnbsp;minimum. Or, il eft clair que 1�on obtient cettenbsp;condition, en difpofant les bareaux AC , DB ,nbsp;comme dans la fig. 43. Done , amp;c.

V. De la. hi que fuit Taclion du jluide magn�-tique, d raifon des dijlances.

145. La facilit� avec laquelle on explique lej principaux eftets que prefentent les corps aiman-tes, en admettant, pour la Th�orie du Magiae-tifme, les m�mes principes fondamentaux quenbsp;pour celle de rEledricite ( xoo ) , nous fuggerenbsp;deja line raifon d�analogie, qui nous porte knbsp;croire que le flu�de magn�tique lliit la ineme loinbsp;que le flu�de �ledrique , a raifon des diftances.nbsp;Mais, comme en Phyfique , les preuves diredesnbsp;font toujours preferables de beaucoup a celles quinbsp;fe tirent de la feule analogie , M. Coulomb s�eftnbsp;propofe de rechercher fi 1�exp�rience donneroitnbsp;pour le fluide magn�tique les m�mes r�fultatjnbsp;qu�il avoit obtenus par rapport au fluide �ledri-quef, a I�aide de la balance dont nous avonsnbsp;donne la defeription ( 39 )�

150.

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D � 1'vl. A G N E T I S M �. Xjf

1^0. Mais il faut obferver qiie les �preuves relatives au magnetifme, exigeoient une recherche pr�liminaire , qiii �toit inutik a l��gard desnbsp;experiences faites fur k maniere d�agir du flu�denbsp;�leclrique. Dans ces dernieres experiences , lesnbsp;corps qui s�atthent ou fe repouffent, font d�iinenbsp;forme globnleufe. Or, qn fait que quand desnbsp;corps de cette forme s�attirertt ou fe rep�iuTent^nbsp;en raifon inverfe du quarr� des diflances �, leursnbsp;aftions s exercent, comrne fi tonte leur matietenbsp;�toit reunie au centre (a). Mais dans l�s-experiences 'magn�tiques, ce fogt;it des barre'aux onnbsp;des aiguilles que l�on emplole, c�eil-a-dire , desnbsp;corps allonges; amp; alors il faut des experiencesnbsp;particulieres , pour determiner les points dansnbsp;lelquels les forces, qui s�exercent da toii'tbs lesnbsp;diffiirentes parties de ces corps , font cenf�es �t��nbsp;entrees (i).

( it } Les parties fitu�es entre Ie centre dc chaquff corps Sc I�autro corps, s�attircnt ou fe repouffent plusnbsp;que les centres , .Sr ceux-ci plus que les partjesiilf�-rieures. Or j dans Ie cas de la raifon inverfe dii quarranbsp;des didar.ces, il y a conipenfadon entre les axlionsnbsp;plus fortes amp; plus foiWes que celles qui partent dunbsp;centre ; en forte que leur fomme eft Ia m�me que flnbsp;routes les parties agiiToicnt du centre, .

{h) Ces points font les memes qu� nous avons deja appelles hs centres d�action.

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J78 nbsp;nbsp;nbsp;T H I� o S. I fi

Nous donnerons ici une idee du pro� c�d� k I�aide duqiiel M. Coulomb a determinenbsp;les points dont il s�agit. Ce Phyficien iSilpen*nbsp;dit a un fil de foie une aiguiile magn�tiquenbsp;de trois pouces de longueur. On feit en generalnbsp;qu�une aiguille ainli lufpendue fait d�abord dif-f�rentes dicillations, qui vont toujours en di-minuant,, jufqu�a ce qu�enfin elle s�arr�te fur unenbsp;ligne dirig�e a peii-pr�s du midi au nord, amp; quenbsp;l�on appelle m�ndicn magn�tique. Nous donnerons dans la fuite des d�tails plus �tendus furnbsp;cette direction, dont nous expoferons la caufe,nbsp;Quand ralguille fe fut arr�t�e, M. Coulombnbsp;traca fon m�ridien magn�tique au (fig. ^ � ilnbsp;tira fur ce m�ridien des perpendiculaires bc^nbsp;amp;C. a la dillance d�un, de deux , de qua-lt;re, de huit amp; de feize pouces, comme Ie repr�-fente la figure.

II prit enfiiite un fil d�acier bien aimant�, de vingt-cinq pouces dc longueur, amp; l�appliqua fuc-ce��lvement fur ces diffcrentes perpendiculaires.nbsp;Alors Taiguille federangeoitde fepofition, amp; n�ynbsp;revenoit que quand Ie fil d�acier lui-m�me avoir prisnbsp;une certaine fituation. Car fuppofons par exemple,nbsp;que SN repr�fen'te ce fil couch� fur la perpendiculaire de maniere que fes extr�mit�s S, N,nbsp;ibient routes les deux en deck du m�ridien magn�tique du c�t� de ig. Soit n Ie pole n�gatif

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�)U Magn�tisme. *7^

de 1�aiguille , a fon pole poffitif, n Ie centre d�ftion du pole pofitif S du fil d�acier, 6c x' celui du pole n�gatif N. D�une part, l�a�ion de xnbsp;attire Ie pole n de Taiguille^ amp; repoufle Ie polanbsp;a (io8), amp; ces aftions coticourent pour fairenbsp;tourner l�aiguille fuivant l�arc np. Mais d�unsnbsp;autre part, Faction de x' lepouflele pole n denbsp;l�aiguille amp;c attire Ie pole a , amp; ces adionsnbsp;confpirent aulTi a faire tourner Faiguille , niaisnbsp;en 1'ens contraire, c�eft-a-dire , fuivant l�arc nk*nbsp;Or, ] es poles T,x', agilTant iiiivant des directions amp; avec des forces dilF�rentes , il arrivenbsp;que , felon les diverfes pofitions qu�on leur faicnbsp;prendre , amp; les diverfes diftances auxquelles onnbsp;les place a F�gard de l�aiguille, tant�t la forcenbsp;du centre x 1�emporte fiir celle du centre x' ,nbsp;tant�t ces deux forces font cgales , amp; tant�t lanbsp;derniere devient pr�pond�iante.

M. Coulomb, pour premiere �preuve, fit glill�er Ie 'f.1 SN fur la premiere perpendiculairenbsp;bc , en allant de c vers b, jufqu�a ce que Fa:.-guille fe trouvat rameii�e fur fon m�ridien ma-gn�tique, amp; il obferva qu�alors Ie fil d�palToitnbsp;Ie m�ridien , vers b, d�une quantit� eS �galenbsp;a environ dix lignes. Le fil, tranfport� enfuitenbsp;fur la feconde perpendiculaire df ne depaflbicnbsp;plus le m�ridien, dans le m�me cas , que dcnbsp;neuf lignes^ fur la troifieme perpendiculaire ^

M ij

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I So

T H � O R I � il depafFoit le m�ridien de liiiit lignes ; fur lanbsp;quatrieme il ^ il reftoit en deca vers /, a lanbsp;diftance AS de qiiatre lignes; enfin , fur la cin-quiemeperpendiculaireOT^, ilref}:oir plus en deck,nbsp;a la diftance uS de quarante-deux lignes. Exa-minons , d�une maniereplus particuliere, lesnbsp;f�fultats de ces diff�rentes �preuves.

Dans la premiere , il eft aif� d� concevoir que raftibndela partieeS , du fil d�acier, qui s�exercenbsp;en fens contraire de celle de la partie ge. (le centre magn�tique �tant fuppof� en ^), concourcnbsp;avec l�aftion de la partie , pour faire tournernbsp;Taiguille fuivant l�arc nk , amp; que par conf�quentnbsp;ces deux aftions reunies font �quilibre k Taftion denbsp;la partie eg; done Ia partie tfS , confid�r�e feule,nbsp;agitplus foiblement que la partie eg\, d�o�ilfuitnbsp;lt;^ue le centre d�aftion du pole pofitif, eft fitu�nbsp;dans quelque point x, entte e g.

Remarquons maintenant que l�aftion de cliaque pole de l�aimant s�exercant obliquement, par rapport k Ia longueur de raiguille, fe d�compofeennbsp;deux directions , Tune parall�le a I�aiguille , l�au-tre parall�le aux perpendiculalres bc, df^ amp;c. 5cnbsp;qui f�ule contribue k faire tourner raiguille. Lanbsp;force que chaque centre exerce fur i�aiguille, depend done k-la-fois de la longueur du levier ,nbsp;par lequel elle eft cenf�e agir parall�lementnbsp;fux perpendiculaires Ac, df^ amp; de la diltance

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b ir M A' G N '� T I S M

i3u m�me centre aux poles de l�aiguille. �r , U mefure qne 1�on tranfporte Ie fil d�acier fuccelTi-vement fur les perpendicukires df,eg,il^ amp;c.nbsp;en lenr donnant les pofitions repr�fent�es par^nbsp;la figure , les obliqiiit�s des aftions exerc�eanbsp;par les centres x, x', fuivant x/7 , x'n, amp;c.nbsp;approchent d�autant plus de T�galit� , c�eft-a-inbsp;dire , que celle du pole x diminue, amp; quecellenbsp;du pole x' augmente ^ amp; a eet �gard ce dernier pole perd continuellement de l�avantagenbsp;qu�il avoit d�abord fur Ie pole x, a raifon denbsp;fon aftion plus directe. Mais , d�une autre patr,.nbsp;les diftances de x amp; de x' , aux poles de l�ai-guille , approchent auffi d�autant plus d��tre ega-les , amp; comme elles augmentent toutes les deuxnbsp;en m�me-temps , Ie centre x perd, a eet �gard ,nbsp;de l�avantage qu�il avoit fur Ie centre x'. Or,nbsp;les avantages amp; les pertes fe balancent , fuivant un tel rapport, que la force du centre x'nbsp;augmente continuellement , a l��gard de celle dunbsp;centre x �, toutes chofes cgales d�ailleurs. Carnbsp;puifque Ie fil d�acier , plac� fur la perpendiculaire eg., par exemple , ne depafle plus Ie mcri-dien que de huit lignes, lorfque l�aiguille rellenbsp;fur ce m�ridien , il s�enfjit que la partie ex-c�dante tS, qui, conjointement avec la partiernbsp;gN, fait �quilibre a la partie tg, n�a plus be-f�in d�etre auffi longue , oe d�exercer une action

M iij

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Ws nbsp;nbsp;nbsp;T H � � R I �

euf�� forte, amp; que par conf�quent Ie centre @cquis un accroiffement de force.

Cette force continuant de tendre vers l��ga-Jit� avec Ia force du centre x, il y a im tcrme o� ces deux forces fe font �quilibre, amp; cenbsp;terme eft n�ceflaireinent entre r amp; /i, eii fortenbsp;que Ie nl d�acier, plac� fur une perpendiculairenbsp;jnen�e a la hauteur correfpondante , auroitnbsp;{on extr�mjt� S contigue au mgridien magn�-tique.

Au-deflbus de ce terme , la force du centre x� 1�emporteroit fjr cclle du centre x , fi on laif-foit Ie point S fur Ie m�ridien , de maniere qu�ilnbsp;faut alors l�en �carter vers Ie point ^, ou Ienbsp;point pour que l�aiguille refte f�r fbn m�^nbsp;ridien.

Cet �cart eft de quarante - deux lignes fur la perpendiculaire z/p, d�o� il fuit que , pendant Ie cours des diff�rentes cpreuves , Ie pointnbsp;S , qiii �toit d�abord a dix lignes au-dela du m�ridien , a parcouru cinquante - deux lignes denbsp;gauche 'a drolte , c*eft ^ a dire , pres de quatrenbsp;pouces demi. Or , la quantit� de cet �cartnbsp;fuppofe que les rapports des forces ont vari� con-fid�rabiement dans Ie m�me temps. Mals ohnbsp;foncoit que ces variations doivent �tre en general d�autant plus fenfibles , que les centres x ,nbsp;j font a one plus grande diftancg i�un de

i.

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i)Tj Magnetism R

]autre. Cars�ils �toient tr�s-x�^oifins, Tangle ne variant que tr�s-peu, pendant Ie mouvementnbsp;du fil d�acier fur les difl�rentes perpendiculai-res, les obliquit�s des a�ions de a: amp; de x\nbsp;ainfi que les rapports des diftances de ces points-aux poles de 1�aiguille, ne fubiroient que de l�gers changemens , au lieu qu�en fuppofant lesnbsp;points X , x', tr�s-�cartcs Tun de Tautre, commcnbsp;ie repr�fente la figure^ on voit, par la feule-infpedion decette figure , que Tangle xnx' �tannnbsp;confid�rablement diminu� , lorfque Ie fil d�aciernbsp;eft fur la perpendiculaire les obliquit�s des.nbsp;forces amp; leurs diftances , qui dependent des variations de eet angle, font chang�es elles-rn�mesnbsp;dans iin grand rapport. Le raiPunnement infinuenbsp;done amp; que les points x, x' font tr�s-rappro-ch�s des extr�mit�s S, ,N , amp; que les forcesnbsp;de ces points varient plus. que dans la raifon iii-verfe des fiinples diftances.

Le calcul va plus loin amp; change cette con-jeftvire en certitude. M. Goulomb , en fuppo-fant que les centres x,x',foient diftans des. points S , N , d�im peu plus de dix lignes, amp;nbsp;que les forces de ces centres agiflent en raifonnbsp;inverfe du quarr� des diftances, d�montre que les.nbsp;r�liiltats du calcul s�accordent parfaitement avecnbsp;ceux que donne Tobfervation, r�lativem�nr aux,nbsp;diverfes pofttions qiTil faut faire prendre au fil

M iv

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�?4 nbsp;nbsp;nbsp;T H � o U I E

d�acier fur les diff�rentes perpendicirlaires, pouf que les forces x , x', Ibyent en �quilibre par rapport a laiguille (a).

1^2. Les experiences que nous venons d�ex-pofer, conduiient done en meme - temps b. deux r�fultats importans; eiles determinent Ia podtionnbsp;des centres x, x' , amp; font connoitre Ia loi fui-vant laqnelle agit Ie fluivie magnctique , a rai-fon des diitances. Mais pour rtndre la demonf-tration encore plus rigoureufe, M. Coulomb anbsp;f�par� enfuite ces deux rcfultats , amp; fuppofantnbsp;feulemeat que les centres d�a3:ion �toient, dansnbsp;un fil d�acier de vingt-cinq pouccs, a i;n peunbsp;plus de dix ligncs de diftance de 1'es extr�mit�s,nbsp;�l a cherch� diredement , par des procedes tr�s-ingenieux, fi ce fil agiroiten raifon invetfe dunbsp;quarre de' la diftance aiix centres d'aftion. Nousnbsp;n�expoferons ici que celui de ces proc�d�s , qui

(a ) jfif. Coalorr.b fuppofo, pour Ia comnioditd da ealcul , que les centres d�a�ions des deux poles;nbsp;de 1�jiguillc, font fitnes a fes extr�mit�s , quoiqu��anbsp;s�en �'ce.rtent un peu. Ma�s comme chaqiie centre dunbsp;fil d�acier agit fur les deux centres de 1�aiguillc, li,nbsp;par la fiippotition, qn fait Ie centra n trop pres dunbsp;f-cntre S , ds deux on trois lignes , on fait cn m�ntc-:nbsp;tenips Ie centre a de 1�aiguille trop �ioigni du centre Nnbsp;d�une �gale qiiuntit�, d�o� il arrive qqe les deux erreuvsnbsp;fe fpniocnlcnc' fenlibbment l�unc l�aucrclt;

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SU Magn�tisme. confifte a, employer iiiie balance magn�tlque,nbsp;femblable a la balance �leclrique ; avec cettenbsp;difi�rence , que M. Coulomb fubftitue au levier,nbsp;qui porie la balie mobile de mo�lle de bureau ,nbsp;une longue aiguille rriagn�tique de vingt-cinqnbsp;pouces de longueur , amp; a la balie fixe , une f�condenbsp;aiguille pareille , amp; plac�e verticalement fur Ienbsp;m�ridien magnctique. Le pole inf�rieur de cettenbsp;derniere aiguille eft dans le m�me �tat que lenbsp;pole de l�aiguille mobile, qui en eftvoifin , lorf-que celle-ci eft dans fon m�ridien magn�tique,nbsp;amp; i�aiguille fixe eft fituce de ruaniere que , quandnbsp;on met l�autre eil contad avec elie, les extr�mi-tcs des deux aiguilles fe d�pafl�nt mutuellementnbsp;de dix lignes , c�eft-a-dir�, qu�elles fe croifentnbsp;par-les centres d�aclion de leurs poles de diff�-rens noms.

Remarquons, avant d�aller plus loin, que quand

on tord,fousun certain angle , Ie f�d de fufpen-fion , qui porte raigrille mobile dirigce fuivant

fon m�ridien macrn�t


ique , ia m�me force, qui

la retenoit Q ins ce mciidien, tend a I�y rame-ner. II �toit neceflaiie devaluer cette force, amp; IvL Coulomb a tronv� que ft l�on tordoit le filnbsp;de fufoenfion fuccelftvement fbus des angles denbsp;36'', 72.�', ic3', amp;c. en dou'olant , triplant,nbsp;quadruplant , amp;c, le nombre 36, raiguiile quinbsp;reagiflbit contre cetie toxfton, s eioignoit de fbu

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m�ridien a la diftance d�un degr� pour d� torlion, dez'^ pour 72'', de 3*^ pour io8�^, Sic.nbsp;Done les quantites de torfion vaincues par l�ai-guille �tant fuccciTivement comme les nombresnbsp;3'5 ^ 70 OU deux fois 315, 103 oa trois foisnbsp;33, amp;c. il faut en conclure en general que ^nbsp;fous un angle donn� de torfion , la force quinbsp;rcagit centre cette torfion eft toujours �gale anbsp;autant de fois 3^5, qu�il y a de degres dans Farenbsp;intercept� entre Ie m�ridien amp; la direction ac-tiielle de Faiguille (a).

(a) Ce rapport , fenfiblement conftant entre Ie notnbre de degr�s dont Faiguille s��carte de fon m�ridien , amp; la r�fiftance qu�elle oppofe a la force denbsp;torfion, depend d�une caufe qu�il elf bon ded�veloppernbsp;3ci. Cemme la force qui tend a ramener Faiguille furnbsp;fon m�ridien , s�exerce a une dillance immenfe , ainfinbsp;qu�on Ie verra dans la fuite , elle eft cenf�e agir, fuivantnbsp;des direclions parall�les, qui paflent par les centresnbsp;d�afiion des poles de Faiguille , ces diredions ne, faifantnbsp;entr�elles que de tr�s-petits angles , pendant Ie mouvement de cette aiguille ; d�o� 11 fuit que la forcenbsp;dent il s�agit dolt �tre regard�e comme conftante,nbsp;C�eft ce que M. Coulomb a prouv� d�^ailleurs parnbsp;des experiences diredes. Cela pof� , foient oy, oknbsp;(fig. 45)} deux pofitions de Faiguille,. produites parnbsp;deux torfions dift�rentes. La farce qui tend a ramenernbsp;Faiguille au m�ridien , s�exerpant parall�lemcnt ,a cenbsp;m�ridien i amp; �tant cenf�e conftante , ainfi que je Falnbsp;dit, repr�fentons-la dans les deux cas par no. li faudra

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ij V 1M A G N i T T S M I.' 'itj Cela pof� , Ie fil nayant aucune torfion, amp;nbsp;raigiiille mobile �tant fur fon m�ridien magni-tique , on a prefent� a celle-ci 1�autre aiguillenbsp;dans la pofition qiii a �t�. d�crite plus haut.nbsp;Alors I�aiguille mobile ayant �t� repoulT�e, s�ar-r�ta a vingt-quatre degr�s du m�ridien , tandisnbsp;que Faiguille fixe �toit fitu�e de maniereque Ienbsp;centre d�atSion de fon pole inf�rieur fe trouvoitnbsp;dans ce m�ridien. Or, fi Faiguille mobile eutnbsp;�t� �ca)Et�e de fon m�ridien par une force denbsp;torfion , fous un angle de 24' , il eut fallu ,nbsp;d�apr�s ce qui a �t� dit, 14^ , plus trente-cinqnbsp;fois 24^* de torfion , c�eft-a-dire , 864'^ pournbsp;produire eet �cartement , amp; la quantit� de lanbsp;torfion vaincue par lar�fiftance de Faiguille, au-roit �t� de trente-cinq fois 24quot;^ , c�eft-a-dire gt;nbsp;la d�compofer en deux diredions ; favoir, oy , ny ,nbsp;d�une part, amp; Dll', re�', de 1�autre-, les lignesnbsp;�tant perpendiculaires a la diro�lion de l�aigullle. Or,nbsp;la partie de Ia force qui agit d:ir.5 Ie fens de ces perpendiculaires , eft la feule qui contribue a ramencrnbsp;1�aiguille fur fon m�ridien. Mais ces m�mes perpen-diculaires font les fmus des arcs ny, nk, avec lefquelsnbsp;on peut fuppofer qu�ils fe confondent, lorfque ces are*nbsp;ont peu d��tendue ; par o� 1�on voit que la force quinbsp;tend a lamensr 1�aiguille fur fon m�ridien , doit variernbsp;dans les rapports de ces m�roes arcs.

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iSS nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

lt;de 840^ ) d o� il luit qne la force repuldve des deux aiguilles doit etre efdm�e 84olt;i.

Les chofes �tant dans eet ctat,,le lil de fuf-penfion a etc torJu de trois cercles , en allant de 1 aiguille mobile yers l�aiguille lixe , en fortenbsp;que li i�on fjppofe , par exemple , qiie l�aiguillenbsp;mobile cut la diredion ok, l�arc i.u �tant denbsp;24^ , la torlion s�elr faite fuivant l�arc kn/7.nbsp;Cette torlion produite en fens contraire denbsp;Fadion qtii tenoit faiguille �cartce de 24^ dunbsp;mendien , a rainen� ceile - ci a 17^ du ni�menbsp;Jiicridien, fuivant une direction oy. Or trois cercles font io8o^ dont il faut retrancher lesnbsp;17^ ���cartenient, ou fare ny , paree que cesnbsp;I7�� produifoient daas Ie lil une petite torlionnbsp;qiii , �tant en fens oppof� a ceile de 1080^ lanbsp;diniinue d�autant. Ainll la torlion r�elle eftnbsp;de 1063'^

Muis ia force qui tendoit k ramener l�aiguille fur Ie m�ridien , dans Ie cas d�un �cartementnbsp;de 24% �qaivaloit a une torlion de 840�.nbsp;Ajoutarit done a cette quantit� la torlion r�ellenbsp;de 1063'*, qui ugit daas ie m�me fens, fuivant i�arc knp, on a i903�' pour la fommenbsp;des deux forces contraires a la r�pulfion excrc�enbsp;par raiguiHe fixe. Mais il y a eu 7quot;' de cettenbsp;jcpullicn, qui ont �t� d�truits pat les adions des

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�tr Magn�tisme.

deux forces cit�es, puifque 1�aiguille a �t�ramen�e de 24*^ a 17=*. Done, pour avoir la force knbsp;laquelle celle de faiguille fixe fait equilibre dansnbsp;la feconde epreuve^ il faut retrancher de 1903%nbsp;fept fois 35�^, ou 24'^'' : reftenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui ex-

pnment la force repulfive mutuelle des deux aiguilles.

Les forces repulfives font done , dans les deux cpreuves, comme 840 eft a idijS , rapport quinbsp;approche beaucoup de celui d j k i. Mais les'nbsp;diftances ctant comme 24 amp; 17 , la raifon in-verfe de leurs quarfos eftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, qui ap

proche aufli de tr�s-pr�s du rapport 7 a i. La difference qui fe trouve entre ces deux rapports ,nbsp;ne peut �tre attribu�e qu�a un petit defaut denbsp;precifion inevitable dans ces fortes de refultats*nbsp;Ainfi , I�on doit conclure de I�exp�riencecit�enbsp;ainfi que de plufieurs autres du m�me genre ,nbsp;qui ont eu un pareil fucces, que I�affion dnnbsp;magn�tifme eft en raifon inverfe du quarr� desnbsp;diftances. On peut aufli, par un proc�d� analogue au pr�c�dent , prouver que les attraftlonsfnbsp;fuivent la m�me loi (a).

(lt;2 ) Nous devons obferver ici que M. .ffipinus i fuppofe quelquefois dans les calculs employ�s poufnbsp;determiner certains r�fultats de fa Th�orie, que lenbsp;fluide magn�tique agiffoit en raifon inyerfe du quserr^

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T H i o B. I 2

M1�HWiiiiTminuwi �^11 .,ij.lt;wqOTlt;EUifleasggi�SiBBJi[t^

yi. De la Verta magn�tlque du globe tenejlre.

Tlt;}j. Une des differences les plus remarqua-bles entte l��lectricit� amp; Ie magn�tifme , eft cells que nous offre la comparaifon des effets Ipon-tan�s amp; purement naturels de l�un amp; l�a�trenbsp;flu�de , du moins de ceux qui font tr�s-fenfi-bles pour nous. Les ph�nomenes de ce genre fnbsp;qui dependent du flu�de �ledrique, font pro-des dillances. Mais ce n^�toit dans 1'efprit de l�Aoteuifnbsp;qu�une fuppofition purement arbitraire, qu�il n�a m�menbsp;hafard�e qu�en aveftiffant que fon intention n��toit paSnbsp;de donner la loi dont il s�agit, pour la veritable lofnbsp;du magn�tifme ; mais de parvenir a des r�fultats con-formes, en un certain fens , aux eftets naturels , puif-qu�on cn obtiendra toujours qui feront analogues Snbsp;ces effets , quelle que foit la loi que 1�on admette poufnbsp;le magn�tifme , pourvu que fon aSion decroifle lorfquenbsp;te diftance augmente. Audi ,1s m�me Phyficien fuppofe-f-il dans un autre endroit ( 141 ), comme nous 1�avonsnbsp;vu, que le fluide magnetique agit en raifon inverfenbsp;des fimples diftances. Sa Th�orie n�a done pu �tre, anbsp;p�t �gard, d�aucun fecours a M. Coulomb , amp; c�nbsp;Savant conferve tout le m�rite d�une decouverte anbsp;laquclle il a �t� conduit a la fois par des experiencesnbsp;abfolument neuves j amp; par des calculs qui portent fufnbsp;une bafe reeUe,

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s u Magnetisms;

duits par des explofions locales amp; paflageres lorfque ce flu�de, mis en aflion dans l�atmofphere, hnbsp;l�aide de caufes qui nous font encore incon-nues , fe manifefte par des �clairs redoubles 6cnbsp;par Ie bruit de tonnerre , ou nous donne Ienbsp;Ipe�lacle a-la-fois brillant amp; paifible d�une aurora boreale. L�a�ion du magn�tifme , au contraire , �mane lans celTe , quoique fourdement ,nbsp;du fein de notre globe , amp; �tend au loin fonnbsp;influence, par des elFets tr�s-marqu�s , amp; fufcep-tibles d�etre foumis b. des obfervations fuiviesnbsp;amp; comparables enfl�clles. C�eft ici , fans con-tredit, Ie point de vue Ie plus int�reifant denbsp;la th�orie, foit que 1�on confid�re la g�n�ralit�nbsp;du ph�nomene k la confid�ration duquel ellanbsp;s��leve , ou les relTources dont 1�homme lui eftnbsp;redevable, depuis que , par 1�invention de lanbsp;bouflble , il a ni en tirer un parti fi avanta-geux pour les progr�s de la navigation amp; di3(nbsp;commerce.

1^4. Afin de proc�der par principes dans 1�examen de ce ph�nomene , concevons d�abordnbsp;unaimant fe {fig- 46 ), dont Ie centre d foit fi-tu� fur la m�me ligne que l�axe nr d�un autrenbsp;aimant plus confid�rable BC. Supp�fons deplusnbsp;que l�aimant fe foit mobile autour du centre d fnbsp;amp; qu�une caufe ext�rieure agiffe pour l��carternbsp;�un peu de la pofition fde, puis l�aban^onjae �s

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�9i nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

lui-m�me. Soient B , �, les poles pofitifs, Sc C , e , les poles n�gatifs. II eft clair que Ie polenbsp;B agit fur Ie pole f pour Ie repoafler , amp; fiirnbsp;Ie pole e pour l�attirer , tandis qu�aii contrairenbsp;Ie pole C attire Ie pole �, Sc repoufle Ie pole e.nbsp;Mais I�adiion, tant attradlive que r�pulfive dunbsp;pole C , 1�emportant fur les actions analogues dunbsp;pole B , qui eft 'a line plus grande diftance denbsp;Faimant fe, on voit que Ie pole f fe tourneranbsp;vers Ie pole C; amp; comme faimant BC agicnbsp;plus fortement dans Ie plan de fon axe,que dansnbsp;tous les autres plans, amp; que rien n�empeche l�ai-mant fe d�ob�ir a cette a�tion, il eft clair quenbsp;eet aimant fe dirigent i'ai la meme ligne quenbsp;1�axe prolong� de BC, pour que les forcesnbsp;attrac�ives Sc r�pulftves de eet aimant foient ennbsp;�quiiibre.

� II y a r.n autre cas d�^cquilibre, qui eft pofti-ble marhematiquement. Ce feroit celui oii Ton feroit faire a l�aimant fe une dcmi-converfion ,nbsp;de maniere que Ie pole � prit la place du polenbsp;e, amp; rcciproquement. Car on peut pr�uver , parnbsp;ks loix de Ia m�canique, que dans ce cas , il ynbsp;aufoit encore �quiiibre entre les forces attrafti-Ves amp; rcf u fives de 1�a'mant BC. Mais commenbsp;k moindre derangement dans 1�axe fe romproitnbsp;Cet �quiiibre, amp; qu�alors i�aim.ant- reptendroit �nbsp;pien.iere polition, en ferte qu�a c�iifid�rer la

chofe

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DU M A G I'J � T I S Ai Z. 193

chofe phyfiqiiement, eet aimant rie peut refter, pendant un inflant m�me tr�s-court, dans lanbsp;polition renverf�e, dont nous venons de parlerjnbsp;il eft luperflu de conlidcrer ce cas.

Soit A Ic centre de l�aimant BC. Ayant men� la verticale AiT, fi l�ondilpofe raimant ou raiguillenbsp;de maniere que fon centre cT foit dails cette ni�menbsp;verticale , il eft clair qu�en llippofant que lesnbsp;deux poles de chaque aimant ai ent des forcesnbsp;�gales , l�aimant Ie dirigera parall�lement knbsp;l�ainiant BC , de maniere que 9 fera Ie pole po-fltif, amp; * Ie pole n�gatif. Car d�une part, I�nbsp;pole 9 fera autant attir� par Ie pole C , qii� Ienbsp;pole � par Ie pole B. D�une autre part, Ie pblenbsp;9 fera autant repoufle par Ie pole B , que Ie pole tnbsp;par Ie pole C ^ done Sec.

On concoit aulft un autre cas d��quilibre dans lequel Takirant �? auroit une fituation renverf�e.nbsp;Mals c�eft encore un cas purement math�mati-*nbsp;que , qui eft cenf� nul, ft on l�envifage phyfique-ment. II en eft de ces fortes de cas, commenbsp;de celui d�un corps aigu, que l��n s�efforceroitnbsp;de mettre en �quil'bre , en Ie plagant verncale-ment fur une table par la pointe. L�exp�riencenbsp;prouve qu�on n�y r�uflit jamais , quoique la th�orie d�montre que la chofe eft poihble.

Entre les deux pofuions /�, (9 ? il y * une infinite d�autres qui peuvent avoir lieu , amp;:

N

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194 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

dans lefq'jelles Ie centre D de raimaht �F , ne feroit plns ni fur la diredion de l�axe d� l�ai-mant BC , ni Ilir la verticale mence par Ie pointnbsp;A. Pour que Tequilibre lubfifte dans chacun denbsp;ces cas, ii faut que Taimant EF prenne une direction oblique par rapport a Taimant BC , laquellenbsp;variera a l�infini, fuivant les diff�rentes pofitionsnbsp;refpedives des deux aimans.

Si Ie centre de l�aimant EF refle dans Ie plan vertical r/?/ , tandis que eet aimant s e-carte des pofitions /�, i? , il eft �vident que fanbsp;direftion co�ncidera toujours avec ce plan. Denbsp;plus, 'a mefiire que Talmant s�approcliera de fLuinbsp;OU Taiitre des centres d�adion , que je fuppofenbsp;places en M amp; en N , il s�iiiclinera davantagenbsp;vers ce centre. II y aura une pqfition telie 'quenbsp;e'f , oil Ie point d' fe trouvera a peu-pr�snbsp;dans 'la m�me ligne verticale que 'Ie centrenbsp;N ; alors la force de ce centre, pour attirer ienbsp;pole �' de faignille, amp; a la fois pour repoulfernbsp;Ie pole e', fera ii fon maximum. Mais cettenbsp;m�me adion fera a fon minimum pour main-tenir 1�aiguille dans Ie plan vertical nrJ', ounbsp;pour femp�cher de tourner autour du point d'.nbsp;C�cft ce que i�on concevra, en confid�rant qu�alorsnbsp;Ie centre de l�aiguille ctant fur une ligne mendenbsp;du centre d�action N, perpendiculairement a l�axenbsp;de l�aimant, ia partie de la-force qui agit du


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�) � Magnetisme. 19^ point N , pour faire tourner l�aiguille dans lesnbsp;aiitres cas, devient nolle , quelle que foit lanbsp;pofition de l�aiguillei II n�y a done plus alorsnbsp;que les actions du pole Ttl, qui tendent a rame-*'nbsp;ner laiguille dans Ie plan /72J'. Or, commenbsp;ces actions font tr�s-ob�ques , amp; qu�elles s�^er-cent a des diltances ailcz confid�rabies, amp; quinbsp;approchent fenfiblemfent de Tcgalit�^ eti fup-pofant l�aiguille beaucoup plus courte qne 1�ai-mant, elles ne produiferit qu�un leger efFet. J�ainbsp;obferv� qu�alors on pouvoit d�ranger l�aiguillenbsp;de fa pofition , en lui faifant parcourir un are denbsp;cerele , ou m�me une denii-cireonf�renee, parnbsp;fes extr�mit�s , de toaniere qu�elle reftoit dansnbsp;la pofition qu�on venoit de lui donner ; Ie petitnbsp;frottement'qu�elle �prouvoit fur fon pivot ^ �tantnbsp;capable de vaiiicre 1�effort du point M pour lanbsp;ramener a fa premiere diredion. Le point Nquot;nbsp;oir eet eftet avoit lieu , etoit, dans un barreaunbsp;magnctique, de pres d�un pied de longueur, environ a neuf lignes de diftanee de l�extr�mit� r.nbsp;Si Ton tranfporte l�aiguille au-dela de ce point,nbsp;en allant vers r, fa pofition fe renverfe fubite-inent; eii forte qu�elle fe dirige , fuivant unenbsp;iignenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;inclin�e en fens contraire de e'f', amp;

que les poles font pareillement renverf�s^ ce done on concoit aif�ment la raifon. Enfin , fi 1�onnbsp;continue de faire inouvoir l�aiguille, de maniere

N ij

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19^ nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

qu�elle fe rapproche de la pofition fc, fon IncU-naifon diminue graduellement, jufqu�a ce que fa direction coincide avec l�axe nr prolong�, commenbsp;cela a iiea quand l�aiguiile a pris la fitua-tion famp;.

^6. Or, 1�exp�rience fait voir qu�une aignille aimantee, portee fur d�F�rens points de la furfacenbsp;du globe terreftre , prend une infinit� de directions didcrentes , qui vaiient, k l��gard dunbsp;globe , comme celles d�un aimant EF , relative-ment a l�aimant BC. Pour determiner la variationnbsp;de ces directions , il �toit n�ceffaire de les rap-porter a deux plans donn�s de pofition. On anbsp;choifi Ie plan de Fhorizon amp; celui du m�ridien,nbsp;amp; l�on appelle angle d'inchnaijbn, celui que faitnbsp;l�axe de l�aiguille avec l�licrizon, en' s�abaiflantnbsp;plus OU moins vers ce eerde; amp; angle de dccli-�nbsp;naifon, celui qu�elle fait avec Ie m�ridien , ennbsp;s��cartant plus ou moins du plan de ce m�ridien ,nbsp;foit vers l�orient, foit vers l�occident.

157. Cela pof�, voici ce qu�on a obferv� (a).

f (tz) Baffin, dans Ie Journal du voyage qu�il fit en qualit� de Pilote avec Byleth , dit qu�au-dela du 78'nbsp;degr� de latitude feptentrionale, la dqclinaifon de l�aiguille alia iufqu�a 56^^ ; amp; il ajoute que c�eft Ia plusnbsp;grande qui ait �t� obferv�e. Baffin fe trouvoit alorsnbsp;vers la Baye, qui depuis a pris fon nom. II fe pouvoit

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DU Magn�tisme. 197 1�. La d�clinaifon de l�aiguille n�a guere �t�nbsp;trouv�e jufqu�ici plus grande que 30'^. Ellenbsp;varie fuivant les lieux ; dans quelques-uns, lanbsp;pofition de l�aiguille coincide a vee Ie plan dunbsp;m�ridien ; aillears, elle s�en �cart� plus ou moinsnbsp;vers l�orient ou Toccident, comme nous l�avonsnbsp;dit.

2�. Les points ou la d�clinaifon eft nulle, forment autour du globe une courbe irr�guliere,nbsp;amp; difF�remment contourn�e ; amp; il en eft de m�menbsp;des points o� la d�clinaifon eft d un nombre denbsp;degr�s d�termin�, comme de , 10, ii), amp;c,nbsp;3�. La d�clinaifon change infenfiblement pournbsp;un m�me point du globe. On n�a encore aucunenbsp;connoiflance pr�cife fur la loi de cette variation.nbsp;On ignore pareillement 11 Ia courbe dont nousnbsp;avons parl�, eft conftante en elle-m�me, amp; anbsp;qu�il ne f�r pas �loign� du centre d�a�lion de 1�un desnbsp;poles du noyau magn�tique dont il fera bient�t parl� ;nbsp;amp; dans ce cas ( 155 ) , l�intenfit� de la force magn�tique �tant a p�lne fenfible , l�aiguille n�eft prefquenbsp;plus foumife a la loi qui pir-tout ailleurs determinenbsp;la d�clinaifon , amp; peut �prouver des deviations con-fid�rables. Une pareil'e obfervation demanderoit a �trenbsp;fuivie dans tous fes d�tails , pour qu�on pilt en tirernbsp;quelqa�induSicn propre a r�pandre du jour far lanbsp;Th�orie,

Niij

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198 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

feulement un mouvement lent autoiir du globe, en vertu d�t,juel elle change continuellement denbsp;pofition , OU fi. elle varie phit�t dans fon inflexion,

40. On a d�couvert dans la d�clinaifon de Taiguille une variation diurne, relativement knbsp;un m�me point de la terre. M. de Caffini, denbsp;l�Acad�mie des Sciences , qui a fuivi ce ph�no-mene avec beaucoup d�affiduit�, fur des aigaill�snbsp;plac�es dans les caves de l�Obfervatoire, amp; quinbsp;a port�, dans fes recherches, les attentions lesnbsp;plus d�ljcates, compare la variation dont il s�agit,nbsp;a une efpece de mouvement d�ofcillation, parnbsp;lequel raiguille quitte Ie matin fa direction , amp;nbsp;parcourt vers l�oueft, depuis gt;5' jufqu�a 14', plusnbsp;OU moins, fuivant les faifons, pour retrogradernbsp;enfuite de la m�me quantitc, dans Ie cours denbsp;l�apr�s-din�e. Le moment o� faiguille eft Ie plusnbsp;�cart�e de fa premiere dire�tion, varie auffi,nbsp;felon les faifons, depuis midi jufqu�a trois heures.nbsp;Les deux inftans ou elle eft k fon minimum dpnbsp;variation, ont lieu vers les huit heures du matin,nbsp;amp; vers les dix heures du foir. Mais en general,nbsp;cette limite eft beaucoup plus changeante quenbsp;celle du plus grand �cart, paree que c�eft alors ,nbsp;(5c particuli�rement le foir, que l�aiguille eft le plus^nbsp;fujette a 1�aftion de certaines caufes perturbatri-

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DU Magn�tisi^ie. 199

ces, telles que les vents d�eft amp;c de nord-eft, amp; fur-tout les aurores bor�ales. ( Voyez les Mem.nbsp;de FAcad�mie des Sciences, ann�e 1784.)

Quant a Finclinaifon de Faiguille , on a fait les obfervations fuivantes,

1�. Ce�te inclinaifon eft fenfiblement nulle a l��quateur, ce qui ne doit cependant pas s entendre dans un fens rigoureux. Car la courbe,nbsp;formce par tous les points o� Faiguille efl perpendiculaire fur la verticale, coupe Ftquateiirnbsp;fous un petit angle.

2�. A mellire que Fon s��carte de ce eerde, en allant vers Ie pole boreal, Fextr�mit� de Fai-guiile, qui regarde ce pole , s abaiffe au-deflousnbsp;de Fliorizon , en forte que Finclinaifon croit avecnbsp;la latitude, jufqu�a ce qi.�enfin elle parvienne anbsp;Fangle de 90''. Cependant cette variation n�eftnbsp;pas exaftement proportionnelle au changementnbsp;de latitude. Car, d�une part, Finclinaifon n�eftnbsp;pas tout-h-fait conftante fous tous les points d�unnbsp;m�me parallcle; amp; d�une autre part, on peutnbsp;inf�rer de la progreftion qu�elle fuit, que fonnbsp;maximum n�auroit pas lieu prccif�ment au pole,nbsp;quoique Ie point oil il exiftero.it, ne doive pasnbsp;en �tre cloign�.

3 o. Les m�n. es eltets fe repetent en fens contraire, lorfqu�on tranfporte Faiguille vers Ienbsp;pole auftral.

N iv

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SLOO nbsp;nbsp;nbsp;T H � O R t S

40. L�inclinaifon eft, ainfi que la declinatfon y fujette k varier, avec le temps, dans le rnemenbsp;Ueu , fuivant une loi jufqu�alors inconnue,

I'58. II reftihe de ces obfervations, que Tai-guiile aimant�e, portee a diff�rens points dii globe terreftre, y change de pofition, commenbsp;nous I�avons d�ja dit, de la m�me maniere quenbsp;fi on la faifoit mouvoir autour d�un aimant denbsp;figure fplieriqae. Quelques anciens Phyficiens,nbsp;amp; la plupart des modernes, en ont conclu qu�ilnbsp;etoit extr�mement probable que le globe terreftrenbsp;renfermoit un tres-gros aimant de forme glo-buleiife i 8c cette confequence, adopt�e par M.nbsp;Jipinus , fera encore appuy�e par les divers rai-fomiemens que nous aurons lieu de faire dans lanbsp;fuite.

L�aimant dont il s�agit a un de fes h�mifpberes PHE ( fig. 47 ) gt; letat pofitif, amp; I�autrenbsp;DIE dans 1 etat n�gatif. Mais, d�apres ce qui anbsp;�t� dit, ( 1^7 ), le plan DE qui fepare ces deuxnbsp;h�mifpheres, ne coincide pas exadlement avec lenbsp;plan de I�equateiir, quoiqu�il s�en �cart� peu. IInbsp;pai'oit que la figure de ce noyau magnetiquenbsp;n�eft pas parfaitement r�guliere, amp; que la diftri-bution du fluide n�yeft pas tout-a-fait uniforme;nbsp;amp; c�eft dela que proviennent probablement, dunbsp;moins en grande partie, les legeres deviationsnbsp;dont nous avqns parl� , (bit dans la d�clinaifon ,

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DU Magn�tisme, xoi

foit dans l�mclinaifon de Taig iille. II paroit anffi, d apr�s les petits changemens qne flibit, dans imnbsp;m�me lieu , la d�clinaifon de raigiiille, ou que Ienbsp;noyau magn�ttque du globe a un mouvement lent,nbsp;par lequel fa pofition change 'a 1 egard de ce globe ,nbsp;pomme l�a foupconn� Halley, ou, ce q n eit plus

probable, que la diftribution du fluide varie, avec Ie temps, dans Tint�rieur du noyau.

i'59. Avant d�ailer plus loin , eflayons d�ana-lyfer les diverfes circonftances de l�adion dun aimant bC (fig. 4^ ) �nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aiguille ah,

extr�mement courte amp; m.obile autour du point c. Concevons que les centres d�aclion de l�aimantnbsp;BC foient en A amp; en N , de maniere que lanbsp;forte de A foit politive, amp; ce�e de N negative,nbsp;II eft clair qr.e laiguille ab deviendra elle-mlmenbsp;un aimant (104), dont Ie pole a fera dansnbsp;letat n�gatif, amp; Ie pole b dans l��tat pofitif. Denbsp;plus, cette aiguille prendra n�ceflairement unenbsp;diredion oblique, telle que ad. Les chofes ctantnbsp;dans eet �tat, concevons que l�on fafle mouvoirnbsp;Ie centree de l�aiguille, d�une tr�s-petite quantit�,nbsp;Ie long de la ligne en forte que ce centre par-vienne , par exemple , en g. En vertu de ce feulnbsp;mouvement, fextremue a d� 1 aiguille s ccarteranbsp;du point A, amp; Textremite b fe rapprochera dunbsp;point N ^ d�ou il fait que fextremite a �tant plusnbsp;attir�e il proportion par Ie point N, amp; moins

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Th�orie

repouflee par Ie point A, que dans Ie cas pr�c�dent , Taiguille s�inclinera iin peu vers Ie point N par fon extr�mit� �, amp; fe dirigera, par exem-ple, fuivant la ligne em, qui fera, avec la. llgnenbsp;ad, un angle infiniment petit. Si l�on fait fairenbsp;au centre c un nouveau mouvement, felon lanbsp;ligne em, de maniere que ce centre parvienr.enbsp;en f, raiguille prendra une nouvelle direcfion,nbsp;telle que il, infiniment peu inclin�e lur la di-re�tion pr�c�dente. Si l�on continue de fairenbsp;mpuvoir de la m�me maniere Ie centre de l�ai-giiille, on concoit que ce centre d�crira unenbsp;coprbe cgfn , amp;c.

I'l y aura un point de Ia courbe , o� raiguille qui sl�carte continuellement du parallclifme parnbsp;rapport a BC , prendra une direction nr perpendiculaire fur cette ligne. Au-dela de ce point,nbsp;l*extr�niit� b de Taiguille, tendant toujours a Ienbsp;rapprocher de plus en plus du point N, les c�t�snbsp;rs de la courbe feront inclines en fens contrairenbsp;des premiers c�t�s ag, gf^ dcc. �, amp; enfin, lorfquenbsp;rextr�mit� b de laiguille fera infiniment pr�s dunbsp;point N , l�attradion de ce point agira fi forte-ment, que la couiBe paflera par ce m�me point.nbsp;Au-deflous , elle forniera des c�t�s qui appro-cheront toujours davantage du parall�lifme avecnbsp;BC; amp; lorfque Ie centre de l�aiguille fera en p,nbsp;pr�cif�ment au-deffous du centre O de rainian?

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BU Magn�tisme. 103 BC, la direaion xy de i�aiguille fera parallele knbsp;BC. Plus loin, la courbe s�infl�chira vers Ienbsp;point A, par leqiiel elle palTera , en formant unenbsp;nouvelle branche AM femblable a la branchenbsp;oppofce, en forte que la courbe fera rentrantenbsp;fur elle-m�me.

Irnaginons maintenant que 1�on ait difpof� fur la circonfcrence de cette courbe, les centresnbsp;d�une multitude de petites aiguilles tr�s-courtes ;nbsp;Bient�t ces aiguilles prendront des fituationsnbsp;telles , que chacune d�elles fe dirigera fuivant lanbsp;tangente au point de la courbe, lequel fe con-fondra avec Ie centre de raiguilie ; amp; commenbsp;routes ces aiguilles fe regardent par leiirs polesnbsp;de diffcrens nonis , elle adh�ieront entr�elles, amp;nbsp;fornreront eiles-u.�nies ur.e courbe continue. Onnbsp;aura Ie m�me rcUiltat, foit que l�on difpofe,nbsp;fuivant Fordre mentionn�, ou des aiguilles ma^nbsp;gnctiques, ou des fils de fer non-aimant�s,nbsp;pu\fquen vertu de l�aftion exerc�e par l�aimantnbsp;autour duquel ces fils feront difpof�s , ils de-^nbsp;viendront eux-mcmes autant de petits aimans.

Si, au lieu de fuppofer que ces petits corps aient leurs centres fixes fur un pivot, on lesnbsp;concoit couches fur un plan oil ils �prouvent unnbsp;certain frottement, la refiftance produite par cenbsp;frottement, les empechera de glifler vers lesnbsp;points A, N, qui agiifent pour les attirer �, eii

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1,04 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

m�me-temps cette force attra�tive peut �tre telle, que les fils de fer prennenc la direction qu�iisnbsp;auroient , s�ils ctoient mobiles auto ir de leurnbsp;centre. On feconde encore eet eifet, en impri-mant une l�gere fecoull� au plan qui les foutient;nbsp;car alors ils fe d�tachent de ce plan, amp; prennencnbsp;d�autant plas faciiement les pofitions qu�exigentnbsp;les attractions des points A, N, en forte qu�ilsnbsp;retombent fur Ie plan, en formant la ligne courbenbsp;dont nous avons parl�. Si done 1�on imaginenbsp;qu�on ait fem� de ia limailie de fer fur ce plan, lesnbsp;parcelles de cette limailie formeront une multitude de courbes rentrantes , amp; de portions denbsp;courbes, qui palTeront toutes par les points A, N.nbsp;La figure 49 peut doiiner une id�� de eet affem-blage de courbes.

Pour fe procurer Ie fpe�lacle amufant d�une pareille difpofition , on pourra placer verticale-ment deux barreaux magn�tiques, de manierenbsp;que leurs poles oppof�s foient tournes du momenbsp;c�t�. On recouvrira enfiite les deux poles fup�-rieurs aveg un carton horizontal parfem� denbsp;limailie , amp; en imprimant de l�geres fecouflesnbsp;au carton, on v erra naltre toutes ces courbes,nbsp;qui ont paru li merveilleufes, amp; ont tant excitenbsp;r�tonnement des Phyficiens, mais que la Theorienbsp;fait rentrer dans la clalTe des effets ordinaires dunbsp;magn�tifme.

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igt;U Mag�N�TISME. 2�$

l�o. Si l�aiguille dont nous avons parl� plus haut, e�t �t� plac�e d�abord vers un point D (^fig*nbsp;^S),de nianiere que fa longueur d�pafiatde ce c�t�nbsp;ceiie de fainiant hC, on concevra que la coarbenbsp;d�crite par cette aiguiile , en vertu des fuppo-fitions que nous avons faites ( i�jp ) , apr�s avoirnbsp;pali� par Ie point A, formeroit une inflexionnbsp;Aii en fens contraire de 1�arc DA; apr�s quoinbsp;elle iroit pafl�r par ie point N , en formant Farenbsp;AEN , au-deia duquel eile deviendroit une couibenbsp;rentrante du m�me genie que la courbe NAM.nbsp;Oblervons que Faiguille, au-dei�ous du pointnbsp;A, prend une nouvelle diredion bquot;a'�, oppof�enbsp;a la direclion pr�cedente a'b'. Ce renveriementnbsp;efl une fuite de i�attiadion que Ie centre A denbsp;i�aimant exerce fur Ie pole b de Faiguille , amp; de 'nbsp;fa r�pulfion par rapport au pole a.

161. Dans tout ce que nous avons dit de la courbe d�crite par le centre de cette aiguille,nbsp;en vertu de 1�adion de Faimant BC , nous avonsnbsp;fuppofe que cette adion fe combinoit, avec lesnbsp;petites impulfions que Fon imprimoit a Faiguillenbsp;pour d�ranger fon centre de fa pofition aduelle ,nbsp;mais que du refte Faiguille �toit libre dans Fef-pace. II n�en feroit pas de m�me d�une aiguillenbsp;aimant�e, que Fon tranfporteroit fuceefllvementnbsp;fur tons les points du globe terreftre , qui feroientnbsp;dans le plan d�un m�me m�ridien. II eft evident

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zoB

Th�orie

qu�alors Ie centre de I�aiguille �tant force d� d�crire la circonf�rence de ce m�ridien , s��car-teroit continuellement de la courbe qu�il eutnbsp;d�crit� , d�apr�s les flippofitlons faites ci-delTus�nbsp;Dans Ie m�me cas , la direction de Faiguille nenbsp;feroit tangente au m�ridien, que dans les deuxnbsp;points oir elle deviendroit parallele a l�axe d�nbsp;noyau magn�tique , c�ell-a-dire, vers Tequateurinbsp;Par-tout ailleurs cette direction feroit tangente anbsp;la courbe que Faiguille eut commence a d�crire,nbsp;11 elle fut partie de fa pofition a�tiielle, amp; quenbsp;fon mouvement eut �t� libre dans Fefpace. IInbsp;fuit dela, que fi Fon fuppofe chacune de cesnbsp;tangentes infiniment petite , elles formeront unnbsp;polygone d�une infinite de cotes ^ dont chacimnbsp;pourra �tre confid�r� , comme Fare initial d�unenbsp;portion de courbe AD, ;r y, amp;c. , qui eut ct�nbsp;d�crite en vertu d�une pofition donn�� de Fai-gui�e , Ie mouvement �tant fiippof� libre dansnbsp;Fefpace. On concoit, d�apr�s ce qui a �t� ditnbsp;plus haut, que fi Fon tranfportoit Faiguille anbsp;line certaine proximit� de Fan oii Fautre desnbsp;poles de notre globe , on verrolt cette aiguille fe renverfer, en prenant une-incllnaifonnbsp;amp; une direction oppof�es aux pr�cedentes. Denbsp;plus, Ie polygone , a ce m�me point, commen-ceioit a former une nouvelle branche inclin�enbsp;en fens contraire de la partie adjacente. Cettq

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DU Magn�tisme. 207 inclinaifon iroit en diminuant, par rapport a.nbsp;l�axe du globe , jufqu�aii pole, on la branch�nbsp;feroit dans Ie prolongenient da in�me axe. Re-marquons encoie, qu�au point oil raiguille f�nbsp;renverferoit, ainli que dans les points voifins ,nbsp;rintenfit� de la force magn�tique , relativemencnbsp;a cette aiguille , feroit peu fenfible, de manier�nbsp;que Taiguille, dcrang�e de fa pofition, n�ofcille-roit que tr�s-lentement, amp; pourroit m�me reftetnbsp;ftationnairc , pendant quelques inflans , dansnbsp;line dire�lion quelconque qu�on lui auroit faitnbsp;prendre.

j6i. Les deux centres d�adion du noyau ma-gn�tique de notre globe, �tant a une diftanc� que Ton peut regarder prefque coinme infinie ,nbsp;par rapport a une aiguille de b�ulTole plac�e futnbsp;la furface de la terre ; il en r�fulte que les directions de ces aftions font entr�elies, coinmenbsp;nous l�avons dit ( note du n'�. 152. ), des anglesnbsp;infiniment petits , amp; doivent �tre cenf�es paral-ieles , m�me relativement a dilF�renies aigu�lejnbsp;fituces far divers points de notre globe. Deia onnbsp;conclura encore que les forces exerc�es par lesnbsp;m�roes centres, font fenfibleinent conftantes,nbsp;m�me fur iin efpaCe d�une certaine �t�ndue,nbsp;pourvu qu�on ne s�approche pas trop des poles.nbsp;Un des plus surs nioy�ns que l�on pulfle employer , pour v�rifier ce point de Th�orie,

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2.o8 nbsp;nbsp;nbsp;T h � o r. t e

confifte a cbmpter les ofcillations qne fait une bonne aiguille de boullole , dans un temps determine. Si les nombres de ces ofcillations fenbsp;trouvtent �gaux dans plufiears lieux dilF�rens , onnbsp;�n infere que les forces magnctiques du noyaunbsp;font conllantes a legard des m�mes lieux. C�eftnbsp;ainli que M. Ie Ghevaiier de Borda, de 1�Acad�-mie des Sciences, a trouv� , par des obfervationsnbsp;faites d�abord a Breft, a Cadix, a TenerilFe , anbsp;Gor�e fur la c�te d�Afrique, amp; enfuite a Breftnbsp;amp; a la Guadeloupe, que l�intenfit� de la forcenbsp;exerc�e par Ie noyau magn�tique fur une aiguillenbsp;aimantce , �toit fenfiblement la m�me dans cesnbsp;diii�rens endroits.

163. Si la fuppofition de l�exift�nce du noyau dont il s�agit 3 eft conforme a Ia v�rit�, il ennbsp;r�fulte qu�une verge de fer litu�e d�une certainenbsp;maniere , doit devenir un aimant, en vertu de'nbsp;l�aclion de ce noyau ( 104). Or, les Phyficiensnbsp;favent que cela arrive ainfi , amp; qu�en general,nbsp;une verge de fer que l�on dirig� dans une po~nbsp;fition , foit oblique , foit perpendiculaire a l�ho-rizon, donn'e en peu de temps des fignes plusnbsp;OU moins marqu�s de magn�tifme 3 en forte qu�nbsp;fi l�on fait i�exp�rience , par exemple , �ntrenbsp;r�qiiateur amp; Ie cercle polaire arftique, Textr�mit�nbsp;inferieure de Ia verge repduffe Ie pole borealnbsp;d�une aiguille aimant�e, amp; attire Ie pole auftral:

Ie

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DU Magn�tisme. 209 Ie contraire a lieu vers Ie point oppof� du globe ,nbsp;amp; ces efFets font une fuite n�ceffaire des principes �tablis. Car, en fuppofant qiie Ton faffenbsp;l�exp�rience dans nos contr�es, Ie pole borealnbsp;de laiguille eft dans iin �tat de magn�tifmenbsp;contraire a celui du pole correfpondant du noyau.nbsp;D 'une autie part, l�adion de ce dernier polenbsp;communique a l�extr�mit� inf�rieure de la vergenbsp;un magn�tifme contraire au fien , d�oii il luitnbsp;que Ie pole inf�rieur de Ia verge, amp; Ie pole nordnbsp;de faiguille , �tant des poles de m�me nom ,nbsp;doivent fe repoulT�r, tandis que Ie m�me polenbsp;de la verge doit attirer Ie pole boreal de fai-guille ( 108 ).

164. L�obfervation fait voir encore que la quancit� de vertu magn�tique, que Ie globe ter-reftre communique a une verge de fer , var ie fui-vant les pofitions que fon donne a cette verge, amp;nbsp;que de plus, il y a telle polltion oil Ia verge nenbsp;revolt aucune vertu. Pour expliquer ces dilF�rensnbsp;�iits, concevons que A {fig. go), foit Ie polenbsp;pofitif du noyau magn�tique de notre globe , amp;nbsp;B fon pole ncgatifamp; que les a�lions de cesnbsp;deux poles foient- concentr�es dans les pointsnbsp;M , N. Cherchons la dire�lion amp; la quantit� denbsp;cette double aftion fur une molecule O de flu�de,nbsp;placee au-delTus de la fiirface du globe terreftre.nbsp;Il eft clair que cette molecule eft repouffee par

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axo nbsp;nbsp;nbsp;T H � o K. I B

Tadion du point M, fuivant la direftion MO� amp; attir�e par I�adion da point N , fuivant lanbsp;diredion ON. Repr�fentons par OR ia quantit� denbsp;la r�pulfion, amp; par OS celle de Tattradion. Ayantnbsp;termin� Ie parall�logramme ORPS, on voit quenbsp;Ia mol�cule O fera follicit�e a parcourir la diagonale OP , dans Ie m�me temps qu�elle auroitnbsp;employ� a fe mouvoir fur 1�un ou l�autre des cot�snbsp;OR, OS. La ligne OP repr�fentera done lanbsp;r�fultanre de l�adion des deux poles A, B.

165. Imaginons maintenant une verge de fer, fituce de maniere que fa longueur foit dans lanbsp;direftion OP. II eft clair que Ie fluide renferm�nbsp;dans cette verge fera repouff� de O vers P ; ennbsp;forte que '.fextremite O deviendra negative, amp;nbsp;fextremite P pofitive. Suppofons que Ia vergenbsp;eut pris une autre diredion 01 ( fig. 52), qu�ilnbsp;faut concevoir, comme s ecartant du plan MONnbsp;5� ) �nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lequel eft la ligne OP.

Pour repr�fenter l�adion des deux poles du noyau magn�tique, relativement k la pofition aduellenbsp;de cette verge, ohfervons que la force exprim�enbsp;par OP , fe d�compofe en deux autres, Tune PDnbsp;OU OH, {fig. 5/ ), perpendiculaire fur 01 ;nbsp;l�autre OD, qui coincide avec cette dernierenbsp;ligne. De ces deux forces , la premiere ne con-tribue pas fenfiblem�nt au magn�tiftne de lanbsp;verge , paree qu�elle s�exerce dans Ie fens de 1��-

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DU Magn�tisme. zii paifTeur de cette verge, que l�on fuppofe �tre peunbsp;confid�rable. L�autre force repr�fent�e par OD ,nbsp;agira,au contraire, avec une certaine intenfit�, amp;nbsp;cette aS:ion fera telle, que 1�extr�mit� O deviendranbsp;negative,amp; Textremite D pofitive; amp; comme 1�otinbsp;a OD plus petite que OP, la vertu communiqu�e anbsp;la verge, fera moindre que dans Ie cas pr�c�dent.

Enfin, concevons que l�on eut plac� la verge de maniere qu�elle fit un angle plus ouvert avecnbsp;OP,amp; qu�en m�me-temps elle reftat dans Ie m�menbsp;plan vertical fur lequel fe trouve la ligne OD:nbsp;foit OZ la direSiion de la verge, dans ce troi-fieme cas , cette ligne �tant cenf�e s�abaiffer au-defl'ous de la dire�lion OD.' Alors la partie �Xnbsp;qui repr�fente Taflion des poles, pour cornmu-niquer Ie magn�tifme k cette verge, fe trouvantnbsp;encore diminu�e, ia verge fera dans un ca*nbsp;encore moins favorable, amp; n�acquerra pas autantnbsp;de vertu que quand elle avoir la pofitiort OD.

En g�n�ral, plus l�angle form� par 1�incidence de la verge fur la ligne OP fera ouvert, plusnbsp;auffi la partie de l�adion des poles qui s�exercenbsp;fuivant la longueur de la verge fera petite, amp;nbsp;plus parconf�quent Ie magn�tifme communiqu�nbsp;a la verge, ira en d�croiffant.

II fait dela que Ie cas ou la verge, que Ton fuppofe refter dans Ie ra�rae plan vertical, recoitnbsp;Ie maximum de magn�tifme, eft celui o� Tangle

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iI^ nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

dont on vient de parler,.efl Ie plus petit poflible. Or, fi l�on mene du point P une perpendiculaire; li)r Ie plan oii fe trouye. la verge; en fortenbsp;que cette perpendiculaire fbit, par exemple, lanbsp;ligne PD, amp; fi Ton joint les points 0,D,parnbsp;ime droite, la dire�ion OD fera celle o� Ienbsp;maximum de inagn�tifme aura lieu. Car, alors lanbsp;ligne PD qui repr�fente la force nulle, �tant lanbsp;plus petite poflible, la ligne OD qui exprime lanbsp;force r�elle , fera plus longue que dans toute autrenbsp;pofition de la verge.

A mefure que la direc�on de la verge s��car-tera d�fla pofltion OD, que nous avons vue �tre la pl us favorable, amp; paflera a d�autres pofltionsnbsp;telles queOZ, enreflanttoujours n�anmoins dansnbsp;Ie m�me plan vertical, Tangle de la nouvelle di-redion avec OD augmentera, amp; il yquot; aura unnbsp;point o� eet angle deviendra droit , commenbsp;DPy. Or,^ la force des deux poles repr�fentcenbsp;par PP, s�exerce alors toute entiere, fuivantnbsp;T�paiflTeur de la verge; amp; parconf�quent ce casnbsp;eft celui, o� Ie magn�tifme communiqu� a lanbsp;verge eft a fon minimum.

166. II y a done, relativement a chaque plan vertical, une pofltion qui donne, Ie maximum dunbsp;magn�tifme acquis par la verge. C�eft celle quinbsp;coincide avec la direction OD de la force OP,nbsp;rapport�e au plan dont il s�agir.

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D u Ma gn�tisme. 213

II y a une autre pofition qui donne \e mini-mum de magn�tifme : c�eft celle qui efl: dirig�e perpendiculairement a OD. Entre ces deux portions , on en concoit une infinite d�interm�-diaires , dans lefque�es la force du magiS6tifmenbsp;varie , en fe rapprochant plus ou moins de lunnbsp;011 l�autre des extremes.

i6y. Mais de plus , parmi tont les plans ver-ticaux poffibles , il y en a un oii la verge fitu�e de la maniere la plus favorable , relativement anbsp;routes les autres dire�tions qui peuvent avoir lieunbsp;dans ce m�me plan, acquerroit un degr� de magn�tifme plus confid�rable que dans tout autrenbsp;plan; amp; Ton concoit aifdment que ce plan eftnbsp;celui dans lequel fe trouvent les lignes MO, NOnbsp;(fig. 50 ), amp; que la direftion la plus avanta-geufe pour la verge, eft celle de la ligne OP,nbsp;qui reprefente la refill tante des forces exerc�esnbsp;par les centres d�aftion du noyau magnetique.

C�eft dans ce plan que fe dirige toujours une aiguille aimant�e, fufpendue librement. On lui anbsp;donne le nom de Af�ridcen magn�tique; amp; I�onnbsp;appelle �quateur magn�tique ^ plan cjui divifenbsp;le noyau en deux h�mifpheres, dont 1�un feroitnbsp;tout entier dans l��tat pofitif, amp; rautre,toutnbsp;entier dans letat negatif. Si le fluide ctoit uni-form�ment diftribu� dans le noyau , en forte quenbsp;for. centre magn�tique fe confondit avec le

O iij

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214 nbsp;nbsp;nbsp;T H i o R I S

centre de n�tfe globe , il eft clair que Tequateur magn�tique ne l�roit point diftingu� de l��qiiateurnbsp;terreftre. De plus, la d�clinaifon feroit nullenbsp;pour tous les lieux damp; la terre; car Ie noyaunbsp;magn�tique poiirroit �tre cenf� r�duit dans cenbsp;cas a, un fimple fil, dirig� fuivant l�axe du globe;nbsp;d�ou 11 fuit qu�il produiroit par rapport 'a unenbsp;aiguille aimant�e, mobile fur un pivot verticalnbsp;au-defllis de la furface de la terre, les m�mesnbsp;elFets qu�un fil d�acier aimant�, k 1 egard d�unenbsp;aiguille dom Ie fupport feroit fitu� dans Ie m�menbsp;plan vertical que l�axe de ce fil. Or, il eft �videntnbsp;que la dire�tion de 1�aiguille coincid�roit avec cenbsp;plan. II fuit del'a que, dans la fuppofition prc-fente, Ie m�ridieii magn�tique fe confondroitnbsp;toujours avec Ie m�rldien du lieu. Quant 'a 1�in-cllnalfon de l�aiguille , elle exifterolt n�ceftai-rement, dans la m�me hypothefe, except� knbsp;r�quateur, o� elle feroit abfolument nulle ; ellenbsp;croitroit par degr�s depuis l��quateur jufqu�auxnbsp;poles , o� l�aiguille prendroit une dire�tion quinbsp;feroit dans Ie prolongement de l�axe de la terre.

Mais il paroit, comme nous l�avons d�ja dit, que la diftribution du fluide fe fait irr�gulierementnbsp;dans l�int�rieur du noyau magn�tique; en fortenbsp;que fes centres d�aftion ne font pas fitu�s exac-tement fur l�axe de notre globe , ni 'a desnbsp;diftances �gales de fon centre. Or, par une fuite

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DU Magnetism �.

n�celTaire de cette deviation i i�. ce n�eft point a 1 equateur que I�inclinaifon ell nulle, pareenbsp;qu�une aiguille dont Ie fupport feroic fituc dansnbsp;Ie plan de ce cercle, ne peut avoir fes deux polesnbsp;�galement attir�s amp; repoufles dans Ie fens horizontal, par les centres d�a�ion du noyau ma-gn�tiquequi font a des diftances in�gales de cesnbsp;m�mes poles, z�. Les lieux o� Finclinaifon eftnbsp;nulle, ne forment point une courbe r�gulierenbsp;dont tons les points feroient fitu�s dans Ie m�menbsp;plan. Car, a caufe de la diftribution in�gale dunbsp;fluide, l�aiguille tranfportce fucceilivement a diiFc-rens endroits du globe, s�approche amp; s��carte tour anbsp;tour de certaines parties du noyau, dans lefquellesnbsp;Ie fluide eft plus denfe ou plus rare qu�ii ne devroltnbsp;i��tre, amp; parconf�quent les points ou elle ceflenbsp;de d�cliner,fe trouvant tant�t au-delk, amp; tant�tnbsp;en-deca de eeux ou Ie m�me effet auroit lieu ,nbsp;dans Ie cas d�une diftribution uniforme; la co'arbenbsp;qui en r�fulte, forme des efpcces d�inflexions ounbsp;d�ondulations en differens fens. 3�, Les centresnbsp;d�adion n��tant pas fltucs fur l�axe du globe , ainfinbsp;que nous l�avons obferv� ; il s�enfuit que l�aiguillenbsp;tranfportce fur differens points de la furface de Ianbsp;terre, doit s�ccarter du m�ridien du lieu , fuivantnbsp;Tangle que fait avec ce m�ridien la ligne quinbsp;joint les centres d�aclion. 4�. II y aura cependantnbsp;certains points o� la deeiinaifon fera irulle^

O iv

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ti6 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

lavoir, ceux a 1 egard defquels les diff�rentes denfit�s des portions de flu�de r�pandues in�ga-lenient dans les deux li�mifpheres du noyau ynbsp;'combin�es avec les diftances de ces portions denbsp;fluide aux deux poles de l�aiguille , feront telles,nbsp;que la refultante de toutes les forces du noyaiinbsp;fur l�aiguille, paflera par Ie plan du m�ridien ;nbsp;en forte que par rapport aux lieux dont il s�agit,nbsp;les centres d�a�lion du noyau fe trouveront acci-dentellement fur 1�axe du globe terreftre. Maisnbsp;tons ces points , ainfi que ceux o� la d�clinaifonnbsp;feroit dun nombre determine de degr�s , nenbsp;pourront former aucunes courbes rcgulieres^tantnbsp;a caufe de lapofition, en general oblique, de lanbsp;ligne qui joint les centres d�adion , que de lanbsp;variation continuelle a laquelle ces centres fontnbsp;fo�mis, par la raifon que nous avons expof�enbsp;plus haut.

i68. II y a done , pour chaque lieu du globe, un m�ridien magnetique particulier , dont lanbsp;pofition change un peu, relativement au m�menbsp;lieu, tant par I�efFet d�une deviation continue,nbsp;qui parott provenir de la mobilice du fluidenbsp;renferm� dans I�interieur du noyau , que d�unenbsp;autre variation paffagere qui tient a des caufesnbsp;ext�rieures amp; locales , ainfi que nous I�avonsnbsp;'d�ja dit. Par exemple, le premier Janvier 1784^nbsp;une aiguille aimant�e , fufpendue dans les caves

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DU Magn�tisme. zi/ de rObfervatoire, ^�clinoit de 21^, 41', 8quot; versnbsp;roiieft. Mais cette d�ciinaifon difFere d�ime cer-taine quantit� d�avec celle- qui avoir �t� obferv�enbsp;pr�c�demment ; amp; il y a tout lieu de croirenbsp;qu�elle fubira par Ia fuite de nouveaiix chan-gemens.

169. On voit, par ce qui precede, qu�il n�eft pas n�celTaire d�avoir aucun aimant,foit naturel,nbsp;fott artificiel , en fa difpofition , pour fairenbsp;prendre a tine verge de fer, dans l��tat naturel,nbsp;un certain degr� de magn�tifme. II fuffit de di;'-pofer cette verge de maniere , que les forces desnbsp;centres d�adion du noyau magn�tique de notrenbsp;globe puilTent d�placer Ie flu�de, en Ie faifantnbsp;niouvoir d�une extr�mit� vers l�autre. La pofitionnbsp;la plus avantageufe efl: celle qui coincide avecnbsp;la dire�ion que prendroit d�elle-m�me une aiguille aimantce amp; mobile fur fon centre. Au boutnbsp;dun certain temps, la verge donnera des fignesnbsp;marqu�s de magn�tifme. Ceci rend raifon denbsp;certains effets, qui ont d� caufer d�abord beaucoupnbsp;de furprife, tels que Ie magn�tifme qu�acquerentnbsp;naturellement les barres de fer qui ont unenbsp;pofition conftante au haut des �diflces. Onenbsp;des premieres obfervations de ce genre dont onnbsp;ait parl� , efl celle que fit GalTendi, au fujet denbsp;la tige qui foutenoit la croix du clocher de S.

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il8 nbsp;nbsp;nbsp;T H � O R I �

Jean d�Aix en Provence. Cette ob(�rvation a �t�

r�p�t�e depuis fur d�autres tiges femblables.

170. M. ./Epinus cite un aiitre fait encore plus curieux , que chacun peut verifier, 'a l�aidenbsp;d�une experience facile. Ayez une verge de fernbsp;mou AB {fig-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; tenez-la pendant un

inftant dans une pofition o� l�aftion du globe puiffe lui communiqucr un certain degr� de ma-gn�tifme. Si vous pr�fentez une aiguille aimant�enbsp;sn, fucceffivement aux deux extr�mit�s de lanbsp;verge, en maintenant celle-ci parallele 'a elle-m�me, vous obferverez que 1�extr�mit� inf�rieurenbsp;B attire Ie pole auftral s de l�aiguille , amp; quenbsp;Textr�mit� fup�rieure A repouffe Ie m�me pole,nbsp;(108). Renverfez alors Ia verge, de manierequenbsp;rextr�mic� A prenne la place de rextr�mit� B, amp;nbsp;r�ciproquement; puis r�p�tez l�exp�rience. Vousnbsp;aurez des r�fultats cor.traires , c�eft-a-dire , quenbsp;A repouflera Ie pole s de Faiguille, amp; que Bnbsp;l�attirera. Ce changement fubit qui s�opere dansnbsp;l��tat de la verge, a paru merveilleux aux Phy-ficiens qui en ont �t� les premiers fpeSiateurs.nbsp;Mais on en concoit aif�ment la raifon, d�apr�snbsp;ce qui a �t� dit, puifque la verge ayant acquis,nbsp;par fa premiere pofition, un certain magnctifme,nbsp;mais l�ger amp; en quelque forte fugitif, doit Ienbsp;perdre a i�inftant, pour pafier au magnctifme

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DU Magn�tisme.

Oppof� , aufli-t�t qu�on l�a dirig�e dans une pofition inverfe, a l��gard des poles du noyaunbsp;magn�fique de notre globe.

II eft prefqu�inutile de remarquer, que fl Ton place un barreau de fer dur dans une fituationnbsp;convenable, il acquerra plus difficilement Ia vertunbsp;magn�tique qu�un barreau de fer mou, mais lanbsp;confervera auili plus long-temps; en forte que finbsp;l�on renverfe fa pofition, il paflera beaucoup plusnbsp;lentement a Ictat contraire.

171. Les obfervations pr�c�dentes ont fourni aux Phyficiens des moyens pour communiquer anbsp;des barreaux d�acier tremp� Ie plus haut degr�nbsp;de magn�tifme dont ils fuflent fufceptibles , fansnbsp;avoir pr�alablement y foiis la main , aucune ef-pece d�aimant , foit naturel , foit artificiel. II nenbsp;s�agit que de faire prendre d�abord a des barreauxnbsp;de fer mou, un commencement de magncti�ne,nbsp;en les pla^ant d�une maniere convenable , relati-vement au m�ridien magn�tique du lieu : onnbsp;emploie enfuite ces barreaux , pour en aimanternbsp;d�autres plus durs, par la m�thode du doublenbsp;conta�; ^ ces derniers font 'a leur tour la m�menbsp;fon�ion , par rapport a d�autres barreaux, quinbsp;ont Ie degr� de trempe requis pour les aimansnbsp;artificiels ordinaires. On parvient ainfi a conduite , dans ces diff�rens barreaux , la vertunbsp;magn�tique, par des accro�remens fuccellifs, a

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^^o nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

fon maximum. Nous n�entrerons pas dans Ie d�tail de ces proc�d�s , que cliacun peut varier a fonnbsp;gr�, en fe dirigeant d�apr�s les principes de lanbsp;Th�orie.

17Z. Mais nous ne devons point paffer fous filence un moyen indiqu� par M. ^pinus, pournbsp;feconder, k l��gard des premiers barreaux de fer,nbsp;l�adion du magn�tlfme terreftre. Au lieu de dif-pofer llmplement ces barreaux dans les diredionsnbsp;dont nous avons parl� , on peut, en m�me-tempsnbsp;qu�on les tient dans une dire�tion verticale , lesnbsp;frapper a coups redoubl�s, 'a l�aide d�un marteau.nbsp;Les fecouffes imprim�es aux barreaux par cesnbsp;percuflions , occafionnent dans leur maffe unenbsp;efpece de vibration g�n�rale, qui d�place un peunbsp;leurs particules , les �cart� les unes des autresnbsp;amp; donnant par-l'a plus de jeu au mouvementnbsp;du fluide magn�tique , facilite l�a�tion des forcesnbsp;du globe, pour refouler ce fluide d�une extr�mit�nbsp;des barreaux vers l�autre.

173. C�eft probablement en vertu d�un M�ca-nifme femblable , que l�oiv parvient a aimanter des aiguilles qui font encore dans l��tat naturel,nbsp;OU a renverfer leurs poles , fi elles �toient d�janbsp;aimant�es , en leur faifant fubir une forte commotion �leclrique. La foudre eft capable denbsp;produire Ie m�me effet fur une verge de fer quinbsp;en feroit frappce ; amp; cette caufe peut concouiit

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DU Magn�tisme. zzi

avec k direSion des tiges qui foutiennent les croix des clochers , pour produire dans ces tigesnbsp;Ie magn�cifme dont nous avons parl� plus haut.

174- M. ^pinus a �prouv� encore , que Taction du feu fournifloit im moyen d�augmenter fenfiblement la vertu des aimans naturels. Cenbsp;Phyficien ayant fait rougir fur un brafier , desnbsp;aimans de ce genre, amp; les ayant laiff�s r�froidir,nbsp;obferva, qu�a la v�rit�, ils avoient perdu preiquenbsp;tout leur magn�tifme. Mais les ayant enfuite places entre deux barreaax d�acier fortement aiman-t�s, il trouva, apr�s les avoir retires au bout d�unnbsp;quart-d�heu�'e, ou d�une demi-heure, qu�ils avoientnbsp;acquis un degr� de vertu beaucoup plus confrd�-rable que celui dont ils ctoient doucs d�abord.

175. II fe pr�fente ici une difficult� qui paroit tr�s-forte, amp; dont on ne voit pas d�abord que lanbsp;Th�orie puiffe fournir Ja folution. u Si Taclionnbsp;du noyaii magn�tique de notre globe , eft capable , dira-t-on, de communiquer au fer unenbsp;vertu fi fenfible , elle devroit auffi exercer unenbsp;certaine attraflion fur ce in�tal, comma cela anbsp;lieu , par rapport aux aimans que nous em-ployons dans nos experiences. Un exemplenbsp;choifl entre plufleurs que Ton pourroit citer,nbsp;feivira a mettre la difficult� dans tont fon jour.nbsp;Placez uire verge aimant�e fur une lame de boisnbsp;ou de li�ge, de maniere qu�elle nage a fleur

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Th�orie

d�eau dans un vafe d�une largeur fiiffifante. La verge fe dirigera dans Ie pjan du m�ridien ma-gn�tique ^ amp; il paroit de plus, que fi Ton faitnbsp;Texp�rience, par exemple, entre l��quateur amp; Ienbsp;pole du nord, cette verge doit s avancer vers Ienbsp;bold du vafe qui fera tourn� vers Ie m�me pole ,nbsp;^omme cela arriveroit, fi l�on placoit a unenbsp;ccrtaine diftance, un aimant, m�me foible, dansnbsp;la pofition convenable. Cependant la verge,nbsp;q�oiqu�elle fe dirige, comme on l�a dit, qiioi-qu�elle e�t pu m�me, fuivant la Th�orie, em-prunter du noyau fuppof� , la vertu ncceffairenbsp;pour que cette diredion ait lieu, ne fera aucunnbsp;mouvement pour s�approcher des bords du vafe.nbsp;N�eft-ce pas une contradicbion, de pr�tendre quenbsp;ce noyau agille a la maniere des aimans ordi-naires fur Ie fer dans 1 etat naturel, ou fur Ie fernbsp;d�ja aimant�, pour faire palFer l�un a letat denbsp;magn�tifme , amp; diriger l�autre du midi au nord;nbsp;tandis qu�il femble avoir perdu fes propri�t�s,nbsp;des qu il s�agit de produire la moindre attradionnbsp;fenfible fur les m�mes corps� ?

On ne dira pas, pour r�foudre Tobjedion, que Ie noyau magn�tique du globe, quoique d�uanbsp;volume confid�rable , n�a qu\me tr�s-petite force.nbsp;Car cette r�ponfe eft d�truite par Ie fait dunbsp;magn�tifme communiqu� au fer , a une tr�s-grande diltance, en vertu de la feule adion d,'

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DU Magn�tisme. 1x3

noyau. Voici une autre foiution d�autant plus fatisfaifante , qu�en faifant �vanouir la difEcult�,nbsp;elle donne une nouvelle folidit� aux bafes furnbsp;lefquelles porte la'Th�orie.

Soit cd {fig. S3)y une verge de fer non-aimantce ; concevons qiie l�on place un aimant A , a, une petite diftance de cd, amp;: antre aimantnbsp;B tr�s-vigoureux, 'a une tr�s-grande diftance denbsp;la m�me verge. Suppofons que g, �, Ibient lesnbsp;poles pofitifs, amp; A, �, les poles n�gatifs. 11 eftnbsp;clair que la quantit� de fluide de chaque aimant,nbsp;�tant la m�me que Ia quantit� naturelle (96), cesnbsp;aimans agiflent par-tout dans la diredion ze,nbsp;corome �tant dans l��tat pofttif. Concevons lesnbsp;adions relatives a eet �tat, comme coucentr�esnbsp;dans les points a, b, dc confid�rons celle denbsp;chaque aimant fur une mol�cule placce vers l�ex-tr�mit� d de la verge cd. Cette adion tend anbsp;chaffer la mol�cule de d vers c, amp; parconfequentnbsp;a communiquer Ie magn�tifme n�gatif a l�extr�-gt;nbsp;mit� , amp; Ie magn�tiftne pofttif a 1�extr�mit� c.nbsp;Or, les forces �tant en raifon inverfe du quarr�nbsp;de la diftance (1^2), celle de Tairaant B

l

pourra �tre repr�fent�e par la fradion (amp;

celle de laimant A, toutes chofes �gales d�ail-

!

leurs, par la fradion (lt;/e)S les quantit�s (A/)* amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exprimant ici les quar;;�s des diftances.

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ZZ4 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

�valnons maintenant les attractions des ai-mans , pour faire avancer la verge cd dans la direction cx. Pour que ces attractions produifentnbsp;quelqu�edet, il faut que l�aiguille cd foit d�janbsp;ell�-m�me un aimant, dont d fera Ie pole n�gatif,nbsp;amp; c Ie pole pofltif. Or, l�aCtion de chacun desnbsp;aimans tend a attirer Ie pole cf 6c a repoiiffer ienbsp;pole c. Les effets produits feront done ici en raifbnnbsp;des differences entre les deux aCtions de chaquenbsp;aimant fur les poles d, c. Mais l�aCtion de l�ai-

mant A fur Ie pole �tant toujours ( de )*, fon

aflion (�r Ie pole C fera (fe)% amp; la difference de ces deux fractions exprimera l�effet total denbsp;l�aimant pour attirer la verge cd. On concevranbsp;de m�me que reflet de l�aimant B , pour attirernbsp;ia m�me verge, doit �tre repr�fent� par la diffe-

I nbsp;nbsp;nbsp;I

rence des deux fraftions (t�)% (^�^)% dont la premiere exprime la force attra�ive, amp; la fecondenbsp;la force r�pulfive.

On fait que plus Ie d�nominateur d�une fraction eft grand , fon num�rateur reliant Ie m�me, amp; plus c�tte fraction eft petite. Or, les deuxnbsp;d�nominateurs ( f�)% ( /c )% font incomparable-ment plus grands que les d�nominateurs.( d'c )%

I

(^ce)% d�oii il fuit que les fractions (

font aufll incomparabiement plus petites que les

fractions

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DU MaGN�T r SM E.

fraflions {dey, {cey. Done la difference de ces dernieres, en fuppofant l�aimant B a- unenbsp;diftance immenfe, fera prefque nulle par rapportnbsp;a la difference entre les premieres (a).

. On voit par eet expof� , que les forces com-municatives des deux aimans font exprim�es par de Bmples fraffions , amp; leurs forces attraffivesnbsp;par des differences de fraffipns. Les r�fultats aux-quels conduifent ces deux fortes, d�expreffions ,nbsp;font eux-m�mes tr�s-diff�rens j en forte que faction de faimant B, pour attirer faiguille cd^ fenbsp;trouve prefque infiniment petite a f�gard denbsp;celle qu�exerce faimant A pour produire Ie memenbsp;effet', tandis qu�au contraire, fadion de faimantnbsp;B, pour communiquer Ie magn�tifme a la vergenbsp;cd^ eft encore tr�s-comparable a fadion analoguenbsp;de faimant A.

176. La force des poles du m�me noyau magn�tique elf fufceptible pareillement de faire

( nbsp;nbsp;nbsp;) Les d�nominateurs ( {Ic )*, different pl;is

entr�eux que les d�nominateurs nbsp;nbsp;nbsp;(cej*, ce qui

tend a rendre Ia difference entre les deux fra�Hons -L _Lnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

(t�)*, (/c )% plus grande que celle des deux autres fradions. Mais Ia cotnpenfation qui r�fulte de 1�ex-tr�me petiteffe des d�nominateurs , rend prel'que nulnbsp;1�effet de la difference dont il s�agit-

P

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i%6 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie.

prendre 'a une aiguille aimant�e la direction du nord au fud, quoique leur force attraftive foitnbsp;comme mille. Concevoris que cd {fig. $4 ) �nbsp;repr�fente une aiguille aimant�e, mobile fur fon.nbsp;centre o , amp; �cart�e par une force ext�rieurenbsp;quelconque de la diredion rs de fon m�ridiennbsp;magn�tique. Soit h Ie point dans lequel feroicnbsp;concentr�e la force d�un aimant tr�s-�loign� denbsp;1�aiguille, cette force �tant toujours fuppof�e �trenbsp;pofitive. Solt -c Ie pole pofitif de l�aiguille , amp;nbsp;d fon pole n�gatlf. La force b agit fur Ie pole c,nbsp;fuivant la dlredion hc qui fe confond fenfiblemencnbsp;avec , parallele k bo, k caufe de la grandenbsp;diftance. Soit nc la quantit� de cette adion. Lanbsp;m�me force b agit fur Ie pole li, fuivant la direc�nbsp;tion db OU dx parallele a bo\ foit fd la quantit�nbsp;de cette adion. La premiere adion nc fe d�com-pofe en deux, Tune fuivant c/, qui eft d�trulte parnbsp;la r�fiftance du point o, l�autre fuivant n/, quinbsp;feule contribue a ramener faiguille fur fon m�ridien rs. Pareillement l�adion fd fe d�compofenbsp;en deux, 1�une fuivant dgamp;c nulle dans Ie caSinbsp;pr�fent l�autre fuivant fg, qui feule doit �trenbsp;confid�r�e. On voit par-la que les deux adionsnbsp;de 1�aimant b fur les poles de l�aiguille, conf-pirent a produire Ie m�me elFet, en forte quenbsp;leur fomme exprime la quantit� de eet efFet. Or,nbsp;k une tr�s-grande diftance, la fomme dont il

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DtJ Magn�tisme.

s'agit peut �tre encore tr�s-appr�ciable, comme �elle qui exprime la force communicative de l�ai-mant. Au contraire , la force attraclive, commenbsp;nous l�avons vu ( 17O� exprimce que parnbsp;la diit�rence des deux adions de faimant fur lesnbsp;poles de raigu�le, difference qui eft cenlee In-finiment petite a une dillance immenfe. II n�eftnbsp;done pas �tonnant que Ie noyaa magn�tique de-notie globe exerce une force diredive tr�s-fen-fible fur une aiguille aimantce , tandis qu�il nenbsp;donne aucun figne de force attradive, relative-tnent a la m�me aiguille.

Remarquons, en hniilant, que les differences entre les forces communicative amp; diredive d��nenbsp;part, amp; la force attradive de l�autre , font biennbsp;plus grandes dans l�hypotbele de la raifon in-verfe du quarf� des diftances, que dans celie dunbsp;rapport inverfe des fimples diftances; ce quinbsp;connrme les r�fultats obtenus par M. Coulomb,nbsp;pour prouver que Ie fluide magn�tique fuit lanbsp;premiere des deux loix que nous venons de citer.

VIL Des aitnans naturels , 6� des mines de fee renferm�es dans Vint�rieur du globe�

177. La force magn�tique du noyau qui occupe Ie milieu du globe terreftre , exerce

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ii

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zz� nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

continuellement fur les mines de fer (Itu�es autour de lui, 'a. une certaine diftance , unenbsp;aftion femblable k celle qui a lieu, par rapportnbsp;aux verges de fer que nous dilpolbns k la furfac?,nbsp;dans des lituation convenables (i 6q). Si ces minesnbsp;de fer font propres, par leur nature, a recevoirnbsp;facilement la vertu magn�trqae, Sc que leur po-fition feconde la communication de cette vertu,nbsp;dies fbrmeront des mines d�aimant, dont lesnbsp;diffcrens morceaux, apr�s avoir �t� retires du feinnbsp;de la terre, auront deux poles, amp; feront fuf-ceptibles de prendre la m�me diredion que lesnbsp;aiguilles magnetiques.

178. L�aimant fe trouve en malTes dans I�in-tericur de plufieurs montagnes, en Sib�rie , en Dalecarlie, en Norvege, dans le D�vonshire,nbsp;province d�Angleterre, amp;c. Ces maffes, d�apr�snbsp;la Th�orie, doivent avoir, en general, leursnbsp;poles dans des �tats oppof�s k ceux du noyaunbsp;magnetique , vers lefquels ces memes poles fontnbsp;tournes, en forte, par exemple, que le pole, quinbsp;dans le fein de la terre etoit le pliis voifin dunbsp;nord , fera encore le pole boreal, apr�s I�extrac-tion de la mine (163). Mais il eft poffible auflinbsp;que parml les morceaux detaches d�une m�menbsp;mafte d�aimant, quelques-uns aient leur polesnbsp;dans des fituations renverfees. C�eft ce qui arn-veroit, fuivant M. .^pinus, ft la maffe avoir

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DU Magn�tisme. 2x9 phifieurs points conf�quens ( 111 ) , amp; que lesnbsp;ruptures euffent �t� faites entre les limites desnbsp;parties, alterhativement aimant�es en, plus amp; ennbsp;moins. Car,foit AN {fig- 55 ), une maffe quinbsp;ait fa partie AB dans l��tat pofitif, fa partie BGnbsp;dans l��tat n�gatif, amp; ainfi de fuite. Si 1�onnbsp;coupe cette maffe en trois fragmens AC, CD,nbsp;DN, on voit que la partie negative CD fe trou-vera adjacente a celle de AC , amp; qu�ainfi lesnbsp;poles de ces deux fragmens feront fjtu�s en fensnbsp;contraire les uns des autres. C�eft a l�obfervationnbsp;a decider fi ce cas, dont Ia Th�orie fait voir lanbsp;poffibilit�, exifte r�ellement dans Ia nature.

179. On concoit affez facilement,d apr�s ce qui vient d�etre dit, 1�origine de la vertu magn�tique,nbsp;dont plufieurs mines de fer fe trouvent dou�es na-turellement, fur-tout fi 1�on fait attention que cesnbsp;mines ont pu �tre expof�es pendant une longuenbsp;fuite d�ann�es a l�adion du noyau magn�tique.nbsp;Mais on demandera pourqiioi routes les minesnbsp;de fer ne manifeftent pas au moins un certainnbsp;degr� de magn�tifme. Car il y en a qui fontnbsp;fimplement attirablcs a l�aimant ^ fans offrir au-cune apparence de poles, telles que les minesnbsp;de fer ocla�dre de FaJun en Dal�carlie , de l�ilenbsp;de Corfe, amp;c. La mine de file d�Elbe, en cubesnbsp;incorapiets dans leurs angles folides ;xelle denbsp;Framont dans les Vofges, en pyramides exa�dres

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130 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

nailTantes, oppof�es bafe k bafe, amp;c. Les Min�-ralogiftes ont d�fign� ces mines fous Ie nom de Ferrum relraclonum , pour les diftinguer de lanbsp;mine d�aimant, qu�ils appellent Ferrum attrac-t�rium.

180. nbsp;nbsp;nbsp;De plus, on tronve ime grande quantit�nbsp;de mines de fer fur lefquelles Ie barreau aimant�nbsp;n�a aucune a�ion fenfible , m�me lorfqu�elles fontnbsp;r�duites en parcelles. De ce nombre font lesnbsp;concretions ferrngineufes produites par l�adionnbsp;de feaa, les mines de fer h�patiques amp; limoneu-fes, qui n�ont qu�un afpecl mat amp; terreux, dcc. Lesnbsp;Min�ralogiftes ont nomm� routes ces mines,nbsp;Ferrum refraSflri�tn.

181. nbsp;nbsp;nbsp;Pour r�foudre la queftion pixtpof�e, il fautnbsp;regarder d�abord, epmme un principe, qu�il n�y anbsp;que les corps oh Ie fer eft a 1��tat m�tallique,qiiinbsp;puiffent poff�der les proprict�s de-faimant. Ennbsp;fecond lieu, fi Ie fer, en Ie fuppofant a 1��tat denbsp;m�tal, eft combine avec d�autres fubftances qui, Ienbsp;min�raiifent (lt;3 ) , Ie m�lange de celles-ci pourra

(fl) On dit d�une fubftance m�talHque , qu�elle oft min�ralif�e , lorfqu�elle fe tvouve intimement unie avecnbsp;unc autra fubftanc.e qui alterc plus on moins les proquot;nbsp;pri�t�s dont ello jouiffbit dans 1��tat de paret�. Parnbsp;cxemple , un m�tal ainfi combine avec fon min�ralifa-tcur, n�ell: plus malleable, ou 1�eft beaucoup molrvs

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DU Magn�tisme.

s�oppofer plus ou moins au dcplacement n�cef-faire du fluide, foit pour que Ie fer fe conVer-tilTe en aimant, foit pour qu�ii devienne fim-plement attirable a 1�aimant.

Cela pofc, il eft clair qu�aueune des mines cit�es en dernier �eu , ne peut acqu�rir , ni parnbsp;fon f�jocr dans Ie fein de la terre , ni k l�aidenbsp;de nos proc�d�s artificiels, les propri�t�s magn�-tiques. Car ces mines ne font form�es que d�unenbsp;chaux de fer, qui a befoin d�etre trait�e chimi-quement, pour que Ie m�tal foit revivi�� (a) , amp;nbsp;devienne fufceptibl� de magn�tifme. 11 n�y a donenbsp;nulle difficult� par rapport aux mines dont ilnbsp;s�agit.

18.2. A l��gard des autres, qui ont !e brillant m�tallique, comme celles des iles d�Eibe amp; denbsp;Corfe , ce n�eft pas im fer pur,. ou un fer natif,nbsp;fuivant rexprefiion des Min�ralogi'ftes. L�exif-tence du fer, dans ce dernier �tar, eft encorenbsp;un probl�me , amp; quand elle feroit av�r�e, Ie fer

qu�auparavant, c.omme cela arrive au fer min�ra�le par Ie faufre dans. la pyrite.

( ) Revivlfier un m�talc.�efl: Ie ramener de 1��tai terreiix fotis Icquel il fe pr�fenroit, a celui d� m�talnbsp;proprement dit. C�'e{� ainfi que Ia rou�ie, qui n�efl:nbsp;qu�une chaux d'e fer, reprend, a 1�aid'e d�uno operation dcT Chimie, Ie brillant amp; les autres proprictcitnbsp;in�talliques.

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4^2 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

natif paroitroit devoir �tre rare dans Ia nature, puifqu�on ne cite qu�un petit nombre d�endroitsnbsp;o� Ton pr�tende en avoir trouv�. Ce m�tal, dansnbsp;les mines ordinaires attirables a l�aimant , eftnbsp;min�ralif� par des principes particuliers que lanbsp;Chimie n�a pas encore determines. De plus,nbsp;quelques-unes de ces mines , quoiqu�elles pr�-fentent l�afpe�l: m�tallique, font compof�es , ennbsp;tr�s-grande partie, de chaux de fer m�lang�enbsp;d�iine petite quantit� de m�tal, qui mafque , ennbsp;quelqiie forte, cette chaux par Ie brillant qu�ilnbsp;r�pand fur elle. Telle eft la mine de l�ile d�Elbe,nbsp;que l�on croiroit, au premier coup-d�oeil, abon-dante en m�tal tout form�, mais qu�il fuffit denbsp;limer, pour la r�duire prefque toute entiere ennbsp;une poudre rougekre amp; ondueufe, femblable knbsp;celle de certaines h�matites.

II n�eft done pas �tonnant qu�il y ait tant de mines de fer qui fe refufent au magn�tifme quenbsp;l�adion du globe tend 'a leur communiquer.nbsp;Aufli, quoique plufieurs de ces mines aient unenbsp;a�iion marqu�e fur l�aiguille aimant�e, il eft rarenbsp;que l�on parvienne k leur faire prendre Ia vertunbsp;magn�tiqne , en les frottant avec un aimant, ounbsp;en les placant, pendant quelque temps , entrenbsp;deux barreaux fortement aimant�s. J�ai fait d�i-nutiles efforts pour communiquer m�me un l�gernbsp;degr� de vertu a des ocla�dres de fer, de ia

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DU Magn�tisme. 233

mine de Falun en Dal�carlie, dont l�axe avoit pres d�un pouce. J�ai pris une lame de fer fp�-culaire de la mine de Bitsberg , fitu�e au m�menbsp;pays : cette lame a deux pouces amp; demi dansnbsp;fa plus grande dimenfion ; un de fes anglesnbsp;repouffoit naturellement Ie pole fud d�un barreaunbsp;aimant� , amp; attiroit Ie pole nord. Maxs cettenbsp;a�ion �toit foible amp; refferr�e dans un petitnbsp;efpace. Car tous les autres angles de la lamenbsp;attiroient indilF�remment les deux poles dunbsp;barreau , amp; ces attradions n�avoient non plusnbsp;qu�une energie peu fenfible. J�ai effay� d�ai-manter cette lame par la m�thode corrig�e dunbsp;double contad, amp; elle n�a pas donn� plus denbsp;fignes de magn�tifme qu�auparavant.

On concoit, d�apr�s ces experiences , comment il peut arriver que, parmi les mines de fer r�pandues dans Fint�rieur du globe, il n�ynbsp;en ait que quelques-unes qui fe pr�tent k 1�adionnbsp;communicative du aoyaa magn�tique. L�inipuif-fance de 1�art nous fournit ici un terme denbsp;comparaifon pour juger du peu d�effet quenbsp;doivent produire les forces de la nature, parnbsp;Ie d�faut de circonftances propres k en fecondernbsp;l�application.

183. Avant de finir, nous ne devons pas omettre une conjedure de M. jEpinus fur lanbsp;caufe des variations de Faiguille aimant�e. Ce

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i34 nbsp;nbsp;nbsp;Th�orie

Phyficien pr�fume que ces variations pourroiens bien �tre dues , en grande partie, ou m�me ennbsp;totalit� , a la force perturbatrice des minesnbsp;d�aimant, dont l�a�lion d�tourneroit fans ceffenbsp;Taiguille de la direftion qu elle e�t prife, pro-portionnellement aux latitudes, fi Ie noyaanbsp;magn�tique agiflbit feul fur elle. Car dun cot�,nbsp;la quantit� de ces mines varie lans ceffe , foitnbsp;par l�exploitation qui s�en fait, foit par 1�addi-tion de celles qui fe forment naturellement, avecnbsp;Ie temps : d�une autre part, l�aftioh continu�enbsp;du noyau magn�tique , augmente fuccellivementnbsp;l�intenfit� de la vertu acquife par les minesnbsp;d�aimant. Enfin , les ruptures occafionn�es parnbsp;les tremblemens de terre, amp; autres accidensnbsp;femblables, peuvent d�placer des maffes confi-dcrables d�aimant, amp; produire ainfi des chan-gemens dans leur maniere d�agir fur l�aiguille.nbsp;Ce foupcon paroit �tre confirm� par certainesnbsp;relations, oit nous lifons qu�a la fuite d�unnbsp;violent tremblement de terre , les aiguilles ai-mant�es avoient fubi tout-'a-coup des deviationsnbsp;fenfibles. Si la conje�lure �toit fond�e , ce feroitnbsp;en vaui qu�on fe flatteroit de pouvoir determiner , a i�aide du temps , la loi que fuiventnbsp;les variations de pofition qii�on obferve dansnbsp;l�cquateur magn�tique, ainfi que dans les m�-ridiens magn�tiques des diff�rens lieux de la

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DU Magn�tisme. 23^ terre , puifque ces \;ariations d�pendroient d�unenbsp;caufe qui ne feroit affujetie k aucune regienbsp;conftante dans fa manlere d�agir. Au refte, on ,nbsp;voit combien feroit int�relTante une fuite denbsp;bonnes obfervations faites dans la vue de jeternbsp;du jour fur ce point de Th�orie. II feroit a fou-haiter encore que les Min�ralogiftes Yoyageurs,nbsp;qui rencontreroient des mines d�aimant, obfervaf-fent la dire�lion qu�avoient dans Ie fein de lanbsp;terre , les poles des difi�rens morceaux detachesnbsp;de ces mines, amp; qu�ils pr�fentaffent m�me aunbsp;barreau aim an t� , les mines de fer en mineral,nbsp;�qiielles qu�elles fuffent, imm�diatement apr�s leurnbsp;extraftion , pour �prouver fi elles n�auroient pasnbsp;alors un certain dcgr� de magn�tifine naturel,nbsp;mais fufceptible de fe diffiper en peu de temps,nbsp;comme celui que nous comrauniquons au fcrnbsp;mou , qui Ie laiffe cchapper aulli facilemenr qu�iinbsp;l�avoit acquis. 1 es Sciences ne feront de progr�snbsp;rcfls , que quand on faura ainfi les affecier lesnbsp;unes aux autres , les faire marcher de concert, amp;nbsp;r�unir , dans une m�me recherche, plufieursnbsp;points de vue dont I�enfemble r�pande des traitsnbsp;de lumiere , toujours perdus pour i nomme bornenbsp;a la confid�ration des details ilolcs.

FIN.

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Additions a faire.

Page 8^ y apres la note, ajoutei : Suivant M. Prief-tley, (Hift. de I�Eledtricite, Tom. IT , pag. 37) , 1�ex-p�rience dont il s�agit ici, fut imaginee par MM. Wilke amp; .ffipinus. Mais il paroit plutot que I�idee en eft due anbsp;M. j�pinus feul, amp; que ce Savant, apr�s I'avoir com-muniquee a M. Wilke^ travailla avec lui a conftater unenbsp;decouverte d�autant plus belle , qu�independamment dunbsp;jour qu�elle devoit repandre fur la Thdorie, elle etoitnbsp;le fruit de la reflexion , amp; avoir �t� fugg�r�e a fonnbsp;Auteur par les principes m�me de cettc Th�orie. Lanbsp;lame d�air fe trouvant renferm�e entre deux grandesnbsp;planches garnies de fer blanc; 1�une de ces planchesnbsp;paffa a I�etat n�gatif, tandis qu�on �le�lrifoit 1�autrenbsp;pofitivement, amp; la demonftration ;ut complette, lorfquenbsp;M. .^pinus, ayant touche a la fois les deux planches ,nbsp;reffentit une commotion femblable a celle de 1�exp�-rience de Leyde.

Page igOy apr�s la note, ajoute[ : Je dois dire ce-pendant que M. ^Epinus s�exprime plus pofitivement, page 58, que dans d�autrcs endroits de fon Ouvrage, amp;nbsp;y incline en faveur de la raifon inverfe du quarre desnbsp;diftances , mais fans alleguer d�autre preuve que I�ana-logie.

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z37

TABLE

DES ARTICLES

D E

L��LECTRICIT�.

Discours Pr�liminaire , Pages iij

I. nbsp;nbsp;nbsp;Des principes g�n�raux de cctte Th�orie, i

II. nbsp;nbsp;nbsp;Des, loix aiixquelles efi ajfujettic la maticrc

�leclrique , en conf�quence des principes qui viennent d�tre ezpof�s^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4

III. nbsp;nbsp;nbsp;De la loi que fuit l�aclion de la matiere

�leclrique., a raifon des dijlances , nbsp;nbsp;nbsp;39

IF. Application de la Th�orie aux attraclions amp; r�puljions �kclriques,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efi

V. nbsp;nbsp;nbsp;Des changemens que l�aclion des caiifes ex-

t�rieiires peut apporter dans les attraclions amp; r�puljions �leclriques,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;60

VI. nbsp;nbsp;nbsp;Du pouvoir des pointes,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;70

VII. nbsp;nbsp;nbsp;Des �tincelles amp; aigrettes �leclriques, �je,

VIII. nbsp;nbsp;nbsp;De texp�rience de Ley de,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8z

JX. De quelques moyens parficuliers dtexciter

la vertu �leclrique, nbsp;nbsp;nbsp;92.

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238 nbsp;nbsp;nbsp;TABLE.

TABLE DES ARTICLES

Du MAGN�TISME.

I. nbsp;nbsp;nbsp;Des propri�t�s du flu�de magn�tique, ^ de fa

comparai/on avec lefluide �k�rique, nbsp;nbsp;nbsp;107

II. nbsp;nbsp;nbsp;Des loix auxquelles ejl Jbiimife l�a�lion du

flu�de magn�tique , en conf�quence des propri�t�s expof�es dans Partiele pr�c�dent,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;111

III. nbsp;nbsp;nbsp;Application des principes pr�c�dens d plu-fieurs ph�nomenes du Magn�tifme, jz6

IV. nbsp;nbsp;nbsp;De la communication du Magn�tifme,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;138

V. nbsp;nbsp;nbsp;De la loi qiii fat Vaclion du fluide magn�tique., d raifon des diflances176

VI. nbsp;nbsp;nbsp;De la vertu magn�tique du globe ter-

reflre^ nbsp;nbsp;nbsp;190

VIL Des aimans naturels., amp; des mines de fer renferm�es dans Pint�rieur du globe., 227

Fin de la Table.

�J. CH. DESAINT, IMPRIMEUR,

HUE Saint-Jacques.

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