'v : nbsp;nbsp;nbsp;-
». ^ ' quot;• nbsp;
-ocr page 4- -ocr page 5-RAISONNÉE
D E
D’après les principes de M. -^PINUS, des Académies de Pétersbourg, de Turin , amp;c.
Par M. l’Abbé HAÜY,
De 1’Académie Royale des Sciences, Profeffeur Éuvérite de 1’Univerfité.
A PARIS,
Chcï la Veuve DESAINT, Libraire, rue duFoin-Saint-Jacques.
M. DCC. L X X X V I I. Avic Approbation, amp; Privilege du Roi,
-ocr page 6-â– . \p
M
'J â–
ti'
V rigt;t
â– ^if'
'^ nbsp;nbsp;nbsp;rgt;.'
i-f '•■'
*':f^
C'*
U\
.0 r
'l..
l
V'
O'
.;3
- £'â–
'-â– W, . V
‘'V , nbsp;nbsp;nbsp;' -'K
Qi
li^
“I
O ü T E s nos connoiflances phyfiques font fondées fur 1’obfervation ; maïs ellesnbsp;ne form ent proprement une fcience, quenbsp;quand la T héorie , mêlaiic fa lumierenbsp;h. celie que répand Ie flambeau de l’ex-périence , nous fait appercevoir Ie liennbsp;commun par lequel les faits obfervés fenbsp;tiennenc les uns aux autres. Jufque-Ik cenbsp;ne font encore que des fails ifolés ; amp;nbsp;s’il efl: intérelTant de les i'ecueillir ,nbsp;de les bien conftater, amp; même de lesnbsp;multiplier, c’eft fur-tout paree qu’ils pré-parenc des données aux Génies qui vien-dront enfuite rapprocher tous ces anneaux
épars, amp; en former une chaine continue.
L’Elecbricité nous fournit un exemple frappant de cette marche graduée de
Tefpric humain. On ne connoiffoit d’aborct que la vertil qu’ont certains corps, dansnbsp;lefquels Ie fluïde éledrique manifefte fonnbsp;adion , de s’atcirer ou de fe repouflèrnbsp;mutuellement. On s’eft appercu enfuitcnbsp;qu’il falloit employer differens moyens,nbsp;pour faire naitre dans des corps de di-verfes natures, la vertu éledrique; que dansnbsp;les uns elle étoit excitée par Ie frotte-ment ; que les autres la manifeftoiencnbsp;lorfqu’on les mettoit en communicationnbsp;avec des corps déja éledrifés. On a vunbsp;des corps éledriques lancer par leursnbsp;angles des aigrettes fpontanées, ou pro-duire, a 1’approche d’un autre corps, denbsp;vives étincelles, par leurs parties arondies.nbsp;Enfin , la découverte de l’expérience denbsp;Leyde a offert un nouveau phénomene,nbsp;également propre a piquer la curiofiténbsp;même du vulgaire, amp; a exercer la faga-cité des Savans.
Les phénomenes du Magnétifme, quoi-que rnoins variés , ont fuivi les mêmes progrès. Les anciens avoient remarqué la
-ocr page 9-PRÉLIMINAIRE. r propriété qu’a 1’aimant d’atcirer Ie fer :nbsp;mais l’obfervation de cette autre propriéténbsp;plus finguliere, en vertu de laquelle unenbsp;- aiguille aimantée tourne une de fes ex-trêmités vers Ie nord, «Se l’autre vers Ienbsp;fud , eft certainement une découvertenbsp;moderne , quoiqu’on n’en connoiffe ninbsp;1 Auteur , ni l’époque précife. L’applica-tion que 1’on a faice de cette découvertenbsp;^ la navigation, les occafions continuellesnbsp;qu’ont eues les Marins de confiilter cenbsp;guide, dont Ie langage toujours vifibl'e,nbsp;devenoit pour eux une efpece de fup-plément au langage du ciel, qu’ils ncnbsp;peuvent pas fans ceffe interroger, ontnbsp;donné lieu de remarquer amp; de fuivrenbsp;a vee attention les variations de Faisfuille
O
tranfportée fur diffërens points du globe. D’iine autre part, les recherches des Sa-vans, pour communiquer aux aiguilles denbsp;boulTole la plus grande vertu poffible ,nbsp;ont enrichi la phylique de faimant denbsp;plufieurs faits d’autant plus dignes d’at-tention , que quelques - uns femblent
a iij
-ocr page 10-vj nbsp;nbsp;nbsp;DISCOURS
conduire k des paradoxes, amp; s’écarter dc 1’analogie des fairs ordinaires de la Nature. On a vu avec furprife, un aimantnbsp;communiquer les propriétés magnétiquesnbsp;k un barreau de fer voifin , fans riennbsp;perdre de fa force ; un barreau qui avoitnbsp;déja acquis une certaine vertu par lesnbsp;friéfions d’un premier aimant , perdrenbsp;une partie de cette vertu par celles d’unnbsp;fecond gimant, qiioique fakes dans Ienbsp;même fens ; 1’addition d’une armure aug-menter confidérablemenc la vertu d’unnbsp;aimant de force médiocre , tandis qu’ellenbsp;ajoutoit peil k celle d’un aimant beaucoupnbsp;plus vigoureux, amp;c.
Tous ces différens fairs , ainfi que les fairs éleétriqucs, conficlérés chacun dansnbsp;leur ordre, ont certainement pour caufenbsp;Ie même agent. Maïs on n’appercoit pointnbsp;d’abord les rapports qui les lient entr’eux,nbsp;ni leur dépendance k 1’égard du fluidenbsp;qui les produit. C’eft k la Théorie knbsp;afiigner les loix générales, fuivant lef-quellcs agit ce fluide, amp; Finfluence de ces
-ocr page 11-PRÉLIMINAIRE. vfj loix fur chacun des phénomenes en particulier. Dès-lors ces réfultats fi divers,nbsp;amp; quelquefois niême contraires eri appa-rence les uns aux autres, ne font plusnbsp;pour 1’oeil éclairé par la Théorie , quenbsp;les différens points de vue d’un faitnbsp;unique.
De toutes les Théorics que 1’on a ima-ginées pour expliquer les phénornenes éleélrriques, celle du célebre Francklin anbsp;été Ie plus généralement adoptée. Cettenbsp;Théorie porte en général fur deux fairs,nbsp;hun, que les molécules éleélriques ont lanbsp;propriété de fe repouflèr mutuellementnbsp;même a une cercaine diftance ^ fautre,.nbsp;qu’elles font attirables par tous les corpsnbsp;connus. Ces deux fairs admis , tousnbsp;les autres en découlent, comme autancnbsp;cle corollaires qui fe déduifent d’un mêmenbsp;principe.
Maïs il faut bien remarquer, que par les termes de forces répulfives ou, attrac-tives, on ne prétend pas défigner desnbsp;forces inhérentes aux molécules de la
a iv
-ocr page 12-lïiatiere. Car, comme 1’obferve très-bien M. -(Epinus (a) , un corps ne peut agirnbsp;OU il n’eft pas. Tout ce que Ton entend,nbsp;c’efl: que deux molecules éleéèriques nenbsp;peuvent fe trouver en préfence, fans s’é^nbsp;carter 1’une de Fautre, quelle que foit lanbsp;caufe qni produife ce mouvement retrograde. De même, une molecule élecïlriquenbsp;libre ne peut fe trouver vis-a-vis d’unnbsp;corps, fans s’approcher de ce corps, quelnbsp;que foit Fagent qui Fy follicite.
Que fait done la Théorie ? E41e prend un OU deux faits qu’elle ne cherche pointnbsp;a expliquer, maïs qui, une fois donnés,nbsp;mettent tous les faits connus en rapportnbsp;les uns avec les autres , en forte qu’ilsnbsp;empruntent des deux premiers un jour, anbsp;Faide duquel ils s’éclairent enfuite mu-tuellqment. Un autre avantage des Théo-ries , t’eft qiFelles nous mettent a portéenbsp;de déterminer d’avance , d\ine manierenbsp;certaine, FefFet qui dolt avoir lieu, dans
(ö) Tentamen. Theorie^ eUBricitatis amp; magnetij^ mi, pag. 7,
-ocr page 13-telle circonftance, amp;, par une fiiite né-ceffaire, de produire k volonté tel efFet, en amenant les circonftances dont il dé-pend , lorfqu’il s’agit d’un objet qui tientnbsp;a la Phyfique expéri mentale. Ainfi lesnbsp;Theories, non-feulement nous dévoilentnbsp;en partie les reflbrts eachés que la Naturenbsp;fait jouer dans les opérations qui fe paf-fent aduellement fous nos yeux; maisnbsp;elles étendent nos vues jufques fur lesnbsp;réfultats des opérations futures, amp;: lesnbsp;foumettent même, en quelque forte, anbsp;notre pouvoir.
On voit, par ce qui precede, k quoi fe réduit la véritable Phyfique, amp;, finbsp;fofe Ie dire, la feule raifonnable. Nousnbsp;ne connoiffons pas les caufes premieres,nbsp;ni les loix les plus générales d’oii dé-pendent les elFets naturels. L’Être fuprêmenbsp;qui a établi ces loix, amp; qui les maintient,nbsp;voit feul la chalne entiere dont ellesnbsp;forment les premiers anneaux. Parmi lesnbsp;différens elfets fubordonnés k ces loix,nbsp;nous obfervons certaines directions quc
-ocr page 14-fuivent les corps en mouvement : nous comparons les vitefTes de ces mouve-mens, ainfi que les maffes des corps.nbsp;Nous cmployons Ie mot êCattraSion pournbsp;défigner les diredions des mouvemensnbsp;vers un point commun; fi les direclionsnbsp;tendent vers deux points diamécralementnbsp;oppofës, nous difons que les corps fe re-poujjent. Nous eftimons, a l’aide desnbsp;maffes amp; des viteffes, les quantités d’at-traöion amp; de répulfion. Nous avons,parnbsp;ce moven, des points fixes auxquels nousnbsp;ramenons tous les effets particuliers quinbsp;peuvent rapporter, amp; que nous ex-pliquons d’une maniere mécanique Scnbsp;vraie en ce fens , que les conféquencesnbsp;auxquelles nous arrtvons, repréfentent lesnbsp;phénomenes tels qu’ils font. Toutce quinbsp;eft en-deea de ces faits que nous regar-dons comme caufes, fe trouve ainfi éclairénbsp;pour nous. En vain effayerions-nous denbsp;lever Ie voile qui nous cache ce qui eftnbsp;au-dela : de pareilles recherches n’annon-ceroient qu’une imagination qui ne fait
-ocr page 15-préliminaire. Xj
pöinc s’arrêter; mais Ie génie, fublime amp; fage ,a la fois, après être parvenu , parnbsp;fon elTor, jnfqu’au plus haut point ou ilnbsp;lui fok donné de s’élever, fait y reconnoitre la borne qu’il doit refpeéter.
Ces réflexions fuffifent, ce me femble, pour faire tomber routes les objeélionsnbsp;que 1’on a oppofées aux Theories. On anbsp;accufé , par exemple , Newton , d avoirnbsp;fait revivre les qualicés occultes desnbsp;anciens , en établiffant 1’exiftence denbsp;l’attraélion. Supprimons Ie mot, amp; bor-nons-nous k dire que les corps celeftesnbsp;tendent k s’approcher les uns des atitresnbsp;avec des vitelles en raifon inverfe desnbsp;quarrés des diflances , quelle que foit Ianbsp;caufe de cette tendance. La découvertenbsp;de ce grand homme ne perdra tien denbsp;fon mérite, amp; fa Théorie aura toujoursnbsp;1’avantage inappréciable de repréfenternbsp;exaéfement, k 1’aide des courbes amp; dunbsp;calcul, routes les variations que fon ob-ferve dans les mouvemens céleftes , amp;nbsp;non-feulement de rendre raifon de toutes
-ocr page 16-les perturbations qu’ils éprouvent, maïs de les annoncer, d’en determiner d^avance,nbsp;amp; Tépoque amp; la quantité, Rien de plusnbsp;admirable que eet accord conftanc Scnbsp;general entre les réfultats de la Théorienbsp;Sc ceux de 1’obfervation , accord qu’ontnbsp;fervi a verifier de plus en plus les progrèsnbsp;que l’Aftronomie phyfique a faits de nosnbsp;jours , en particulier, les profondesnbsp;recherches de MM. de la Grange Sc denbsp;la Place , qui partagent la gloire denbsp;Newton, en contribuant a la lui afsürer.
M. Francklin avoit eu celle de pofer les fondemens d’une Théorie de 1’élec-tricitéjbeaucoLip plus fatisfaifante que tousnbsp;les fyfiêmes qui avoient paru jufqu’alors.nbsp;II s’étoit attaché , fur-tout , a prouvernbsp;l’exiftence des deux éledricités pofitivenbsp;Sc négative. 11 avoit fait voir, par desnbsp;expériences qui paroilTent décifives, qu’ennbsp;même^temps que Tune des deux furfacesnbsp;de la bouteille de Leyde, acquéroit unenbsp;certaine portion de fluide éleélrique au-delTus de fa quantité naturelle, la furface
-ocr page 17-PRÉLIMINAIRE, xiij oppofée perdoit une partie de la fienne,nbsp;amp; qüe la propriété de donner cette fe-couflè violente que 1’on relTent dans 1’ex-périence de Ley de, étoit produite par Ienbsp;retour rapide de la quantité excédante dunbsp;fluïde communiqué a la furface éleétriféenbsp;en plus, vers la furface éleétrifée en moins.nbsp;Mais cette Théorie étoit fufceptible d’etrenbsp;traitée avec un nouveau degré de préci-flon, amp; développée d’une maniere plusnbsp;étendue qu’eile ne l’avoit été par ce Savantnbsp;célebre. M. A!,pinus, de 1’Académie denbsp;Pétersbourg, a entrepris cette tache, Scnbsp;1’a rcmplie avec tout Ie fuccès qu’onnbsp;devoit attendre de fa fagacité Sc denbsp;fon génie (a). En appliquant Ie calculnbsp;au principe de 1’éleétricité pofitive Scnbsp;négative , en exprimant l’adion desnbsp;forces que les corps éleélriques exercencnbsp;les uns fut les autres, en vertu de leurnbsp;excès OU de leur défaut de fluide, par
(a) Tel eft 1’objet de 1’Ouvrage que nous avons cite plus haut, amp; qui a été compofé en i759'
-ocr page 18-des formules fjmples qu’il manie enfuire avec beaucoup d’adreflè, il eft parvenu anbsp;des conféquences parfaitemenc conformesnbsp;aux réfukats que préfente Fobfervation. IInbsp;a ramené aux principes fondamentaux denbsp;la Théorie, divers phénomenes dont onnbsp;n’avoit encore donné que des explicationsnbsp;peu fatisfaifantes, cels que les attradionsnbsp;amp; répulfions que 1’on obferve fi fouventnbsp;entre les corps éleélriques, Sc fur-toucnbsp;la répulfion mucuelle de deux corps élec-trifés en moins. Enfin, par une analyfenbsp;plus approfondie des phénomenes déjanbsp;expliqués, il a déterminé, d’une manierenbsp;plus précife, l’influence des caufes qui fenbsp;combi nenc entr’eiles dans Ia produélionnbsp;de ces phénomenes.
II n’a pas été moins heureux dans 1’explication des phénomenes qui dependent du magnétifme, Sc cette partie denbsp;fon travail lui fait d’autant plus d’hon-neur, qu’elle eft abfolument ncuve, II anbsp;prouvé que Ie fluide magnécique, quoiquenbsp;différent, par fa nature , du fluide éleftri-
-ocr page 19-'Cjue, agifïbic de Ia même maniere k 1’égard lt;ies corps fufceptibles de magnétifme;nbsp;amp; envifageant fon fujec dans fa plusnbsp;grande généralicé, il a déduic des prin-lt;;ipes de la Théorie, non*feulement 1’ex-^nbsp;plication de tous les phénomenes quenbsp;préfentent les aétions réciproques de plu*nbsp;beurs corps magnétiques gt; amp; la commu*
magnétifme d’un corps k encore iadion qu’exercenbsp;du globe terreftre furnbsp;de bouffole , les variationsnbsp;qu’on obferve dans la déclinaifon amp; l’in-clinaifon de ces aiguilles k difFérentesnbsp;latitudes, amp;cc. Ceux d’entre ces phénomenes qui tiennent du paradoxe, amp; dontnbsp;nous avons ciré quelques-ims, ne fontnbsp;que des conféquences néceffaires de lanbsp;Théorie, Sc certains faits qu’il paroifToitnbsp;d^abord impoffible d’y ramener, fe trouvencnbsp;expliqués avec la même facilité. Jamaisnbsp;une Théorie n’eft mieux établie , quenbsp;quand les difficultés qui fembloient, aunbsp;premier coup - d’ceil, fournir des armes
nication 1’autre ,nbsp;Ienbsp;les
du
maïs
magnétifme
aiguilles
pour Ia combatcre amp; la détruire , fe tournenc en preuves j amp; en deviennentnbsp;Ja plus folide défenfcé
II fauc convenir cependant, que parmï les principes fur lefquels eft fondée Ianbsp;Théorie de M. ^pinus, il en eft unnbsp;qui s’écarte tellement en apparence desnbsp;principes de la faine phyfique, que l’Auteur lui-même a long-temps balancénbsp;pour 1’admettre, Sc ne s’y eft déterminénbsp;qu’après un mür examen. Ce principenbsp;confifte,en ce que les molécules propresnbsp;des corps one une force répulfive mu-tuelle , comme les molécules même dunbsp;fluide éledrique, ou du fluide magnétiqüe.nbsp;M. ^pinus fait voir que 1’exiftence denbsp;cette force eft une fuite néceflaire denbsp;celle des deux forces dont nous avonsnbsp;parlé plus haut, Sc qui fervent de bafe anbsp;la Théorie de M. Francklin. Au fonds,nbsp;il n’y a pas plus d’inconvénient k admetcrenbsp;une force répulfive entre les moléculesnbsp;des corps , qu’entre celles des fluides,nbsp;foit éledrique, foic magnétiqüe, puifque,
comme
-ocr page 21-PRÉLIMINAIRE, xvij comme nous 1’avons dit, Ie mot de foranbsp;n’exprime ici qu’un fait dont on ne recherche point la caufe. Tout ce quonnbsp;pourroit objedter de plus fpecieux eontrenbsp;de pareilles forces, c’eft qu’elles ne fenbsp;concilient point avee Ie principe de Ianbsp;gravitation univerfelle. Mais conime lesnbsp;forces répulfives, done il s’agit, n’exercencnbsp;leur adion que dans Ie cas particuliernbsp;des phénomenes élecèriques ou magnéti-ques, amp; que cette aétion , comme en-chainée par des forces contraires, demeurenbsp;fufpendue, lorfque les corps rentrent dansnbsp;leur état naturel, ainfi qu’on Ie verra dansnbsp;Ie cours de eet Ouvrage, la gravitationnbsp;üniverfelle n’en fera pas moins une forcenbsp;générale , qui éprouvera feulement desnbsp;perturbations locales amp;c paffageres, occa-fionnées par les phénomenes de l’éledtriciténbsp;amp; du magnétifme. Enfin , il eft très-vraifemblable que quand la nature de cesnbsp;phenomenes fera mieux connue , onnbsp;découvrira qu’ils dépendent des aétionsnbsp;fimultanées de deux fluïdes tels, que les
b
-ocr page 22-xviij DISCOURS molecules de chacun d’eux auroient lanbsp;propriété de fe repouflèr mutuellement (o),nbsp;8c en même-temps celle d’atdrer lesnbsp;molecules de 1’autre fluide, en force quenbsp;1’un des deux feroit la fonélion que M.nbsp;^pinus attribue aux molecules propresnbsp;des corps (b). Quoi qu’il en foic , ( amp;nbsp;c’eft ici Ie point effentiel), les forcesnbsp;affignées par M. ^pinus doivenc êtrenbsp;regardées au moins comme les équiva-
{a) Lu gravitation univerfelle n’empêche pas les Phyficiens d’admettre la répulfion mutuelle des molecules d’un fluide élaftique, au point de contaO:.nbsp;Or , la répulfion a diilance , quelle qu’en foic la caufe,nbsp;fait encore moins de difficulté, par rapport a i’ac-traflion.
( è ) Plufieurs Savans ont déia cru appcrcevoir, dans certains phénomenes de l’éleélricité, des circonftancesnbsp;qui annoncent l’exiftence de deux fluides. Voici commenbsp;s’exprime , entr’autres , Ie célebre M. de SaufTure ,nbsp;( Voyage daas les Alp es ^ Tom, II, pag. 0.4^ ). « Jenbsp;5gt; ferois porté a regarder Ie fluide éledrique, commenbsp;» Ie réfultac de l’union de 1’élément du feu avecnbsp;» quelqu’autre principe qiii ne nous eft pas encorenbsp;gt;5 connu. Ce feroit un fluide analogue a 1’air inflam-» mable, mais incomparablement plus fubtil ».
-ocr page 23-PRÉLIMINAIRE. xk lens des véricables forces employées parnbsp;la Nature : quclque parti que Ton prenne,nbsp;la marche de la Théorie fera h peu-prèsnbsp;la itiême, amp; olFrira dans les conféquen-ces, les mêmes vérités amp; Ie même accordnbsp;avec les réfultats donnés par l’obfer-vation.
M. iEpinus admetencore, avec plufieurs Phyficiens, l’exiftence d’un noyau douénbsp;d’une grande force magnécique, amp; placenbsp;au centre du globe terreftre. Gette alfer-tion, au premier coup-d’oeil, a quelquenbsp;chofe de fingulier, amp; Ton feroit tenténbsp;de la regarder comme un de ces expédiensnbsp;auxquels on a quelquefois recours, parnbsp;la difficuké d’expliqiier certains phénome-nes, plutot que comme une conféquencenbsp;amenée naturellemenc par 1’obfervationnbsp;des faits. Mais lorfqu’on voit une aigvtillenbsp;aimantée , tranfporcée fucceffivemenc furnbsp;dilFérens points du globe, y prendre desnbsp;pofitions parfaitement analogues k cellesnbsp;qui auroient lieu , fi on lui faifoit fairenbsp;difFérens circuits autour d’un aimant
bij
-ocr page 24-XX
fphérique, foit naturel , foit artificiel; lorfqu’on voit de -même Ie fer non-aimanté , tantot devenir iin véritablenbsp;aimant, tantóc n’acquérir aucune vertu ,nbsp;fuivanc les diredions qu’on lui donnenbsp;par rapport aux poles du globe amp; knbsp;1’horizon du lieu, amp; cela précifementnbsp;dans les mêmes circonftances ou un aimant' fphérique donneroit des réfulcatsnbsp;femblables; lorfqu’enfin on confidere quenbsp;Ie globe terreftre, qui a une adion finbsp;marquee fur Ie fer, pour lui communi-quer la vertumagnécique, différe cependantnbsp;des aimans qui font k notre portée, ennbsp;ce qu’il n’attire point fenfiblement,commenbsp;ceux-ci, Ie fer aimanté, éc que cette difference doit néceflairement avoir lieu dansnbsp;Ie cas ou l’adion du globe s’exerceroit k unenbsp;très-grandedifi:ance,on eft conduit,commenbsp;malgré foi, k conclure , avec M. ^pi-nus (a), que Ie Créateur, pour des raifonsnbsp;puifées dans fa fagtfle, a placé au centre
-ocr page 25-PRÉLIMINAIRE. xxj de notre globe un corps qui a toucesnbsp;les propriétés des véritables aimans , amp;nbsp;cecte hypothefe, qui avoit d’abord lesnbsp;apparences contr’elle , prend un air dcnbsp;vraifemblance, qui ne permet gueres dcnbsp;concevoir que la chofe puiflè êrre au-trement. Eh! combien de vérités la Phy-fique ne nous a-t-elle pas fait connoitre,nbsp;avec lefquelles les efprits ont eu befoinnbsp;de fe familiarifer en quelque forte, parnbsp;une étude fuivie des preuves fur lefquelles
elles étoient fondées?
M. ^pinus eft Ie premier qui ait appliqué Ie calcul a l’Eledricité di aunbsp;Magnétifme. Dans routes les Théoriesnbsp;qui avoient paru jufqu’alors fur ces deuxnbsp;branches de nos connoiflances , Texpli-cation des phénomenes eft préfentéenbsp;h 1’aide du feul raifonnement. Or, Ienbsp;calcul analytique n’eft lui-même que Ianbsp;traduftion d’un raifonnement dans unenbsp;langue très-abrégée, amp; qui réunic hnbsp;1’avantage de reflerrer dans un efpacenbsp;écroit UQ grand enfemble de combinai'*
biij
-ocr page 26-xxij D I S C o U R S
fons , celui de foulager 1’efprit, amp; de lui ménager des repos, en ne lui préfentancnbsp;jamais k la fois qu’une feule formule knbsp;transformer en une autre. Cette méthodenbsp;a, de plus, Ie mérite de porter dans lesnbsp;réfultats une rigueur amp; une précifion quinbsp;exclud toute incertitude amp; tout foupcpnnbsp;de parallogifme. Mais comme les Ou-vrages de ce genre ne font k la portéenbsp;que d’un petit nombre de Leéteurs, Scnbsp;que la co'nnoilTance des phénomenes denbsp;l’Eleéèricité Sc du Magnétifme eft très-rëpandue , j’ai cru qu’un Ouvrage,ou l’onnbsp;expoferoit la Théorie dont il s’agit, dé-pouillée de 1’appareil du calcul, pourroitnbsp;n’être pas indifférent aux amateurs de lanbsp;Phyfique. Cette marche a d’ailleurs auffinbsp;fes avantages; elle donne 1’efprit des méthodes qu’emploie Ie calcul,; elle dévelcppenbsp;les idéés que les formules ne font qu’in-diquer d’une maniere trés-générale : ellenbsp;fait concevoir la liaifon du principe avecnbsp;les conféquences qui en découlent, Scnbsp;difparoitre eet air de paradoxe fous lequel
-ocr page 27-fe préfentent certains réfulcats ou Ton ne fe trouve conduit qa’avec une fortenbsp;de furprife par les démonttrations algé-briques.
Au refte, Ie raifonnement ne peut être fubftitué avec quelque fuccès au calcul,nbsp;que dans les queftions d’un certain ordre,nbsp;^ qui ne tiennent point aux hautesnbsp;Mathématiques, ni aux propriétés desnbsp;courbes (a). C’eft alors que les relTourcesnbsp;du calcul dcviennent a Ia fois néceffaires,nbsp;dc dignes de toute notre admiration, en cenbsp;qu’elles nous menent par un voie égale-naent courte amp; direde au même but,nbsp;oil 1’on ne pourroit arriver, a 1’aide dunbsp;raifonnement, que par un circuit im-menfe, amp; qui peut-être même exigeroit des^
(a) II en faut dire autant des matieres qui exigent que I on parvienne a des réfultats rigoureux, en fortenbsp;que la Théorie ne puiffe être bien démontrée , qu’autantnbsp;qu elle afiigne , non-fculement Ie genre ou la qualité ,nbsp;mais la quantité précife des adlions qui produifent lesnbsp;phénomenes , amp; qu’elle donne , dans les applications ,nbsp;es limites exades entre lefquelles ce$ aêlions fontnbsp;renfermées.
-ocr page 28-xxiv DISCOURS
efForts au-defliis de la porcée de 1’efprit humain. Tout ce qu’on peut faire, dansnbsp;ces fortes de cas, au défaut des relïburcesnbsp;dont je viens de parler, c’eft d’expofer,nbsp;de la maniere la ^lus claire, qu’il eft pof-lible, d’abord l’état de la queftion, amp;nbsp;enfuite Ie réfultac; amp; e’eft ainfi que j’ainbsp;été forcé d’en ufer dans un. petit nombrenbsp;de circonftances, oii Ie calcul femble par-courir des routes inacceflibles a la raifonnbsp;abandonnée a fes propres forces (a).
Mais, quoiqu’en-général la Théorie de M. ^pinus me paroiflè avoir un degrénbsp;de fimplicité , qui la rend fufceptiblcnbsp;d’être préfentée, fans employer Ie calcul,nbsp;on concevra que j’ai dü avoir plus d’unnbsp;obftacle a vaincre, pour retrouver 1’efpritnbsp;des démonftrations caché, en quelque
(a) J’ai fubflitué , dans ces fortes de cas i aux methodes du calcul analytique, lorfque cela m’a éténbsp;poflible, des dénionftrations fondées fur les principesnbsp;de la Geometrie élémentaire, que j’ai rejettées dans desnbsp;potes , en faveur de ceux qui poffedent Ips principes denbsp;fette Gépmétrje,
-ocr page 29-forte, fóus 1’enveloppe des formules ana-* lytiques, 6c préfenter , alVide du langagenbsp;ordinaire, une marche fans ceffe com-pliquée de quatre forces differentes quinbsp;concourent k la produ^ion des pheno-menes éle£lriques 6c magnétiques. Auffi,nbsp;quelqu’effort que faie fait, pour etre ennbsp;mênae-temps clair 6c précis, je ne diffi-mulerai pas que la leélure de eet Ouvragenbsp;demande une attention férieufe 6c fou-tenue, 6c cette habitude de combinernbsp;fes idees, que Ton pourroit appeler hnbsp;cdcul dc la raifon. Cette leélure exigenbsp;auffi que 1’on ait une notion des rapportsnbsp;6c des proportions; notion qui, au refte ,nbsp;fe trouve dans tous les Traités d’arithmé-tique, 6c qu’il eft facile de fe procurernbsp;en très-peu de temps.
Je ne me fuis point aftreint a fuivre 1’ordre que s’eft prefcrit M. .®pinus dansnbsp;fon Ouvrage, 6c j’ai difpofé les différensnbsp;articles de fa Théorie, de la maniere quinbsp;m’a paru la plus convenable, relativemcntnbsp;au but que je me propofois, J’ai ajoute
-ocr page 30-plufieurs nouvelles applications de la Théorie a des faits dont la découvertenbsp;eft poftérieure k 1’Ouvrage de M. ^Epinus,nbsp;OU dont il n’avoit parlé qu’en paflant,nbsp;tels que Ie pouvoir des pointes, les étin-celles Sc aigrettes éleéèriques, amp;c. J’ainbsp;auffi donné la folution de certains casnbsp;que M. jEpinus avoit laifles indéterminés,nbsp;tante de connoitre la loi, fuivant laquellenbsp;agi/Tent les fluides éleétrique amp; magnéti-que, a raifon des diftances. J’ai été conduitnbsp;a ces nouvelles folutions pat* la découvertenbsp;qu’a faite M. Coulomb de Ia loi dont ilnbsp;s’agit, Sc qu’il a bien voulu me permettrenbsp;d’cxpofer, d’après les Mémoires très-incé-reffans qu’il a lus fnr eet objet k 1’Académie, pendant Ic cours des aUnées 1785*nbsp;Sc 1787. Enfin, on trouvera dans eetnbsp;Ouvrage des détails fur différentes décou-vertes , ou obfervations récentes, faitesnbsp;par MM. Lavoifier, de la Place, dcnbsp;Caflini, Scc. Ainfi mon travail, fi fainbsp;eii Ie bonheur de Ie rendre digne denbsp;l’attention du Public, réunira k 1’avantage
-ocr page 31-PRÉLIMINAIRE, xxvij de lui préfenter dans un langage intelligible pour tons les ordres de Leftevirs,nbsp;une des plus favanres Theories qui aicnbsp;encore paru , celui de renfermer unenbsp;elpece de Supplément a cette Théorie,nbsp;telle qu’elle a été donnée par l’Auteur.nbsp;Quant aux Phyficiens Géometres, j au-tai rempli mon vceu a leur égard, fi jenbsp;puis leur infpirer Ie defir de cherchernbsp;1’explication des phénomenes de FEleélri-cité amp; du Magnétifme, dans la leélurenbsp;même d’un Ouvrage trop-peu connu, amp;nbsp;digne d’etre placé parmi Ie petit nombrenbsp;de ccux qui doivent faire époque dansnbsp;1’Hiftoire des Sciences.
-ocr page 32-Extrait des Regijlres de VAcadémie Royale des Sciences ^ au XI Juillet fjSj.
N.
ous averts été nommés par 1’Académie, pour lui rendre compte d’un Ouvrage de M. 1’Abbé Haüv,nbsp;intitule, Expojition raifonnée de la Théorie de l’Elec-tricité amp; du Magnétifme, fuivant les principes de M.nbsp;A.pinus.
La Théorie de M. Francklin avok déja répandu un grand jour fur les pnénomenes de l’Eleöricité, lorftjuenbsp;M. Atpinus fe propofa d’ajouter de nouveaux degrés denbsp;perfection a cette The'orie , amp; de 1’étendre aux phéno-menes moins varies , mais non moins intéreffans dunbsp;Magnetilme. L’Ouvrage oii font confignées les diffé-rentes recherches de i’Académicien de Pétersbourg,nbsp;parut en 1760, fous Ie titre de Tentamen Theories Elec-tricitatis amp; Magnetifmi. II eft fondé fur un trop petitnbsp;nombre de principes, pour que nous n’en faflions pasnbsp;mention.
Ceux de l’Elefilricité fe réduifent a deux : iquot;. Les molecules du fluide éleflrique fe repoufl'ent mutuelle-ment, amp; font attirables par tous les corps connus.nbsp;2‘’. II y a des corps qui livrent un paflage facile a lanbsp;matiere éleörique , amp; d’autres oii ce fluide ne fe meutnbsp;qu’avec une grande difficulté , fans néanmoins quenbsp;1’imperméabilité foit abfolue.
La Théorie du Magnétifme fuppofe^' 1®- que les mo* lécules du fluide magnétique fe repouffent mutuellement,nbsp;amp; font attirables par Ie fer feulement dans 1’état métal-lique. 2°. Que les corps fufceptibles de magnétifme nenbsp;laiffent mouvoir Ie fluide dans leur intérieur , qu’avecnbsp;une extréme difficulté, amp; nc lui permettent point denbsp;palTer en quantité fenfible dans les corps voifins i amp;nbsp;pour expüquer Ie Magnétifme fpontané de certainsnbsp;corps , ainfi que la direöion conftante de 1’aiguillenbsp;aimantée , il faut admettre, comme troifieme principe,nbsp;que 1’attraftion du globe eft équivalente a celle d’unnbsp;noyau doué d’une grande force magnétique, amp; placé snbsp;fon centre.
pllquer les phénomenes les plus finguliers de l’Èledrlcite amp; du Magnétifme, en faifir les moindres circonftances,nbsp;amp; prévoir avec exaéütude ce qui réfultera d’une experience projettée. Cependant M. jEpinus ne s’eft pasnbsp;borné a rendre compte des fairs connus , amp; a porter Ianbsp;précifion du calcul dans des objets qui en paroiffoientnbsp;peu fufceptibles; il a encore enrichi la fcience de plu-öeurs découvertes importantes.
Dans la Théorie de l’EleSricité, il a obfervé qa*uh corps éleftrifê n’a aucune aöion fur un corps non-eleörifé •, il eft 1’inventeur de l’éleörophore ^ ou d’unenbsp;experience qui en tient lieu : enfin , il a remarquénbsp;Ie premier, que dans 1’expérience de Leyde , Ie verrenbsp;pouvoit être remplacé par une lame d’air, amp; que lanbsp;commotion n’eft plus foible , qu’a raifon de la plusnbsp;grande épaiflieur qu’on eft oblige de laiffer a la couchenbsp;d’air.
La Théorie du Magnétifme, fortle toute entlere des mains de M. j!Epinus,‘lai fait encore plus d’honneür. IInbsp;a démontré Ie premier que 1’aÖ.ion direftive du globe furnbsp;les aiguilles aimantées , pouvoit être fenfible , fans quenbsp;la force attraSive Ie füt. II a perfeöionné confidérable-ment la méthode d’aimanter de MM. Micheli amp; Canton jnbsp;enfin, il a donné de nouveaux moyens d’exciter la vertunbsp;magnétique au plus haut degré,fans Ie fecours d’aucun.nbsp;aimant, ni naturel, ni artificiel.
L’Ouvrage de M. .^.pinus, eft fans doute un de ceux qui doivent faire époque dans 1’Hiftoire des Sciences , amp;nbsp;quand Ie fyftême fur lequel il eft fondé fe démentiroit eiinbsp;quelques points, eet Onvrage contient encore affez denbsp;chofes indépendantes de Ia Théorie, pour mériter 1’at-tention des Phyficiens. Un feul principe paroit difficilenbsp;a admettre dans la Théorie de M. .(Tpinus ; quoiqu’ilnbsp;foit une fuite immédiate de ceux que nous avons rappor-tés , c’eft la répulfion des molécules des corps. Gepen*nbsp;dant, fi 1’on fait attention qu’il ne s’agit point ici denbsp;répulfions ni d’attraftions abfolues , mais d’effets quinbsp;peuvent tenir a une caufe quelconque, par exemple, anbsp;i’exiftence de deux fluïdes , comme Ie penfent plufieursnbsp;Phyficiens, on aura moins de peine a admettre unenbsp;hypothefe, qui eft appuyée par un très-grand nombrenbsp;de fairs , amp; qui d’aiUeurs n’eft point contraire a la fainenbsp;Phyfique.
-ocr page 34-Nous ne devons pas omettre , que I’Ouvrage de M. ^pinus a le mérite de I’exaflitude que le calcul y a in-troduite ; exaflitude qui ne peut avoir lieu que dans unenbsp;fcience déja perfedionnée. Mais ce mérite, aux yeuxnbsp;des Phyftciens Géometrcs, devient un obftacle pour ceuxnbsp;qui ont trop peu de connoifTances Mathematiques. Etinbsp;conféquence, M. I’Abbe Hatiy a juge qu’il rendroic unnbsp;fervice important a la Phyfique, en reduifant au fimplenbsp;raifonnement les calculs de M. jïlpinus , amp; en mettantnbsp;ainlt a la portee de tout le monde un Ouvrage peunbsp;connu , amp; digne de 1’être.
Get Ouvrage, quoique tris-clair , etoit peut-être un peu difFus amp; peu methodique, comme tous les Ouvragesnbsp;de Génie. M. I’Abbe Haiiy y a rétabli 1’ordre 8c lanbsp;precilion ; amp; dans un Volume beaucoup moindre, il anbsp;ajoute 1’expofition amp; la Théorie de plufieurs phenomenesnbsp;intereffans, tels que le pouvoir des pointes , les etincellesnbsp;amp; aigrettes eledriqaes , leledricite manifeftée dans lenbsp;réfroicïiffement 8c I’evaporation des corps , f iivant lesnbsp;obfervations de MM. Lavoifier, de la Place amp; denbsp;Sauffure , amp;c.
liï
Nous ne pafferons pas fous filence la decouverte de la loi que futt 1’aftion des fluides eleftrique Sc magnetique, 'nbsp;a raifon des diftances. M. Aipinus avoit foup^onné quenbsp;cette a£kion fuivoit la raifon inverfe du quarré des diflan-ces ; il etoit potte a le croire , par analogie feulement,nbsp;8c fans avoir aucune experience pour I’etablir, Auflinbsp;employe-t-il quelquefois dans fes calculs la raifon inverfe de la fimple diftance, amp; 1’ignorance de la vraienbsp;loi 1’avoit empêché de porter certains réfultats au degrénbsp;de juftefl'e convcnable. Il etoit réfervé a M. Coulombnbsp;de decouvrir cette loi par un moyen entiérement a lui,nbsp;8c qui peut fervir a mefurer de très-petites forces avecnbsp;une grande exaélitude •, decouverte d’autant plus difficile que Newton amp; d’autres Phyficiens avoient eranbsp;voir dans les aSions eleclriques amp; magnétiques , lanbsp;raifon inverfe du cube , ou même d’une plus hautenbsp;puilTance de la diftance. M. I’Abbe Haiiy a foin d’ex-pofer la vraie loi, d’après M. Coulomb, amp; de rectifier , a 1’aide de ce moyen , plufieurs calculs denbsp;M. uEpinus.
Nous concluons que I’Ouvrage de M. I’Abbe Haiiy eft très-propre a repandre les notions les plus faines fur
-ocr page 35-deux branches importantes de la Phyfique, amp; qu’en conféquence il mérite 1’Approbation de 1’Académie ,nbsp;amp; d’etre imprimé fous Ton Privilege.
Au Louvre, ce ai Juillet 1787.
Signé, DE IA Place, Cousin, le Gendre.
Je certifie le préfent Extrait conforme aux Regiöres de 1’Académie. A Paris, ceai Juiliet 1787.
Signé , LE Marquis deCONDORSET, Secrétaire perpétuel.
dejfus tpécihés, il en puiife êcre irapcimé d’autres qui ne f .'ienc pas
a A nbsp;nbsp;nbsp;' _______ a^. nbsp;nbsp;nbsp;____ j..
, O U I S , par la grace de Dieu, Roi de France amp; de Navarre: A nos amés amp; féaux Confeillers, les Gens cenans nos Cours denbsp;Parlement, Makres des Retjuêtes ordinaires de notre Hotel, Grand-Confeil, Piévoc de Paris, BailUfs, Sénéchaux, leurs Lieucenatis Civils,nbsp;tc aucres nos Juldders qu’il appauiendra: Salut, Nos bicn amésnbsp;lEs Membres de l'Académie Royale des Sciences denbsp;notre bonne Ville de Paris, nous one fait expofer c^u'ils auroiciiCnbsp;betoin de nos Lettres de Privilege pour rimpreflion de leurs Ouvrages:nbsp;A CES CAUSES , voulatir favorablemcnt trairèr les Expol*ans ^ Nous leurnbsp;avons permis Sc permettons par ces Préfenres, de faire impdmer patnbsp;tel Jniprimeur qu’il.; voudronc choidc, routes les Recherches ou Ob-lervacions jouvnalicres, ou Relations auniieiles de tont ce gt;\ui auranbsp;éié fait dansles AfTemblées de ladite Académie Royale des Sciences,nbsp;les Ouvrages, Mémoires ou Traités de chacun des Patticiiliers qui lanbsp;compofem, 6c généralemcnt louc ce que ladire Académie voiidra faTenbsp;paroure , après avoir fait examiner Icfdits Ouvrages, 6c jugé qu’üsnbsp;feront dignes de 1’impreflion , en tels volumes, forme, marge , carac-teres, conjointement ou féparément, 6c aurant de fois que bon leutnbsp;femblera, 5c de les faire vendre 6c débiterpat tout notre Royanme,nbsp;pendant le temps de vingt anuées conlecm'ives, a compter du |our denbsp;la date des Prefentesi fans coucefois qu’^ foccafion des Ouvragesci-ïlfus toecifiés .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-------—^ nbsp;nbsp;nbsp;r. i—
ladiiÊ Académie* Faifons défenfes a touies fortes de perfonnes, de quelque qualité 6c condition qu’clles foieiit, d'en introduire d’impref-iion érrangere dans aucun lieu de notre obéilïaance j comme ;.ullinbsp;a tous Libfaiies 6c Imprimeurs d’imprimei ou faire iniprimer, vendre ,nbsp;faire vendre, débiter iii contrefaire lefdics Ouvrages, en tont ou ciinbsp;partie, Sc d'en faire aucunes traduéiions ou exitatts. fous qujquenbsp;précexte que ce puiÖTe êcre , fans la permilhon exptede amp; par écricnbsp;defdits Expofans, ou de ceux qui auronc droits d’eux ; , a p.inedrnbsp;confifcarion des F.xeinplaircs ct/ncrefaics , de trois mille livrcs d a-mendc contre chacun des Contrcveiians j done un tiers a Nous , unnbsp;tiers a I’Hotcl-Dieu dc Paris, 6c Tauti'e tiers auxuirs Expofans, ou a
dlt;
-ocr page 36-te'ulqul aura droit d’cux , k dc tous depens, dommages 5c intéréts; i la charge quc ces l'réferires feiont enregiftrces tout au long furnbsp;le Regiltie de la Communaucé des Iinprimeurs amp; ijoraiies dc Paris,nbsp;dans irois mois de la dare d’icelles ; que rinipteiriou defdit' Ou-vrages feta faite dans notre Royaume , amp; non aillcuis,en bon papiernbsp;amp; beaux caraöeres, conform^ ment aux Régleinens dc la Librairic;nbsp;qu’avant de 1’eXpofer en vente , les manulcrits ou impriinés qui au-ront lervi de copje d rimptellion defdits Ouvrages, fetonr lemisnbsp;ès mains de notre très-cher amp;-féal Chevalier, Garde desSceaux denbsp;France, le Sleur Hue de Miromesmil; qu’il en fera enfuite remisnbsp;deux Exetnplaires dans notre Bibliotheque publi-jue, un dans cellenbsp;de notre Chateau du Louvre , un dans celle de notre très-chct amp; féalnbsp;Chevalier, Chanceliet de France , le Sieur de Maup'ou, Sc un dansnbsp;celle dudit Sieur d OE de Miromesnic ; le tout a peine de nullite detnbsp;Préfentes, du contenu defquelles vous man Ions amp; enjoignons de fairenbsp;jouir ledit Expofant amp; leurs ayans canfe , p'einement amp; paifiblement,nbsp;fans foufFrit qu’il leur foit fait aucun trouble ou empèchementi Vou-lons que la copie des Préfentes, qui fera imptiniée tout au long,aunbsp;commencement ou d la fin defdits Ouvrages, foit tenue pour diimentnbsp;fignifiée ; Sc qu’aux copies coll tio n:es par 1’un dj nos amé amp; feauxnbsp;Confeillers amp; Sec! éta.res, foi foit ajoucée comme a roriginat. Com-mandons au premier noire Huiflier ou Setgent fur ce rcquis, denbsp;faire , pour 1’exécution d’icelles, tous Actes requis Sc nécefTaires ,nbsp;fans demandet autre permiflion , Sc nonobftant clameur de Haro,nbsp;Charte-Normande Sc Lettres a ce contraires. Car tel elt notre plaifit.nbsp;Ponné d Paris le premier jour de Juil'et, Pan de grace mil feptnbsp;cent foixante-dix-huit, Sc de notre Regne le cinquieme. Par le Roinbsp;en foB Confeil.
Siff/ie, lEBEGUE.
/
Ill
!li
Reg'tjlré fur le Regifre JfX rfe lu Chamhre Royale amp; Syndicate des Lirrmres 6 Imprimeurs de Paris JV”. '477- f ’l s*2 can-foime'ment au Reglement dc 1713 , ^ui fait defenfes, article 4,nbsp;d toutes perfonnes j de quelque qualité (f condition qu ellesnbsp;fbient, autres que les Liiraires £c imprimeurs , de vendre , debi-ter £r faire afficher aucun Livre peur les vendie en leur iiom ^nbsp;foit qu'ils s'en difent les Auteurs ou autrement, amp; d la chargenbsp;de fournir dla^ufdite Chambre huit exemplaires , preferits parnbsp;Vartiele CVll, au même Reglement. A Paris, ce 16 Aoi-t 177Ï,
KNAPEN, XT'ncfic.
i'quot;
l|k!
D E
I. Des principes généraux de cette Théorie.
i-TTOUTE la Théorie de l’Eleclricité, telle que M. Spinvis 1’a développée dans fon Ouvrage ,nbsp;eft fondée fur les deux principes fuivans , quinbsp;fervent également de bafe a celle de M.nbsp;Francklin.
Lts moUcules dc la matierc iUclrique Jè r6-poiijfcnt les lines les autres, même d des diflances ajfe:^ conjidérables.
Ces mémes molecules Jont attirables par tous les corps connus.
2. Le fiuide éleörique, par une fuite de lextrême fubtilité de fes parties, eft capable de,
A
-ocr page 38-T H i o R ï E pénétfer toutes fortes de corps •, mais il y anbsp;de grandes differences entre les corps , relati-vement a la maniere dont fe fait ce trajet anbsp;travers leurs pores. Tons ceux qui ne font pointnbsp;éle£triques par eux-mêmes, amp; qu’on appelle, ppnrnbsp;abréger, corps an-ékBriqiies, livrent un libre paf-fage k la matiere éleörique , qui fe ment dansnbsp;leurs pores avec beaucoup de facilité. Quant auxnbsp;{vhamp;^nces idio-élecIriques \ OU qui s’éleclrifent parnbsp;Ie frottement , M. Francklin penfoit que Ienbsp;verre , qui elf du nombre de ces fubftances ,nbsp;dtoit impermeable a la matiere éleilrique M.nbsp;^pinus n’elf pas tout-a-fait du même fentiment.nbsp;II croit pliltot que la matiere éledrique fe mentnbsp;tlans Ie verre, amp; en pénétre les pores , maisnbsp;avec beaucoup de difficulté amp; de lenteur • amp; ilnbsp;étend cette propriété a tous les autres corpsnbsp;idio-éledriques , tels que Ie foufre , les refines ,nbsp;fair fee
Au relte, loriqne M. ^pinus parie d’attrac-¦tions amp; de répulfions, il ne pretend pas que les corps aient la propriété d’agir les uns fur lesnbsp;autres d dijlance. II regarde , au contraire ,nbsp;¦comme un axióme indubitable cette propolition ,nbsp;qu’ü/2 corps ne peut agir ou il n’cjl pas. Lesnbsp;4mots dattraclion amp; de répulfion , défignent
-ocr page 39-DÉ l’ É L E C T B. i CJ T É. nbsp;nbsp;nbsp;5
feulement des faits que l’Auteur adopte pour principes, amp; dont pl déduit l’explication desnbsp;phénomenes , fans rechercher la caufe immediatenbsp;de ces faits. (Voy. Ie Difc. préliminaire. )
3. nbsp;nbsp;nbsp;Cliaque corps a une certaine quantité d’é-leétricité qui lui eft propre , amp; que l’on peutnbsp;appeler fa quantité naturelle d'éleclricité, Cettenbsp;quantité eft proportionnelle a la mafte. Tantnbsp;qu’elle refte la même , Ie corps ne donne aucunnbsp;figne extérieur d’éleétricité , d’oü il fuit qu’il ynbsp;a équilibre entre la force attradive qu’un corpsnbsp;exerce for fa quantité naturelle de fluïde élec-trique, amp; la force avec laquelle les moléculesnbsp;qui compofent cette quantité , fe repouflent mu-tuellement. Mais fi Pon vient k augmenter ounbsp;a diminuer cette même quantité , par quelquenbsp;moyen que ce foit; alors T’équilibre étant rompu gt;nbsp;Ie corps dont il s’agit, deviendra fufceptible denbsp;produire au - dehors divers phénomenes élec-triques.
4. nbsp;nbsp;nbsp;On dit d’un corps , qu il eft éleclrifé poft-tivement, ou négativement , lorfqu il a plus ounbsp;moins que fa quantité naturelle d’éleélricité.nbsp;On fe fert aulTi, dans les mêmes cas, dés termesnbsp;éi éleclrifé en plus, ou éleclrifé en moins. Lenbsp;verre acquiert, par le frottement, une éleftriciténbsp;pofitive fiir la furface frottée. Celle que l’onnbsp;communique, par le même moyen , au foufre , ^
4 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
ia Cire d’Efpagne amp; aux niatieres réfineufes, ell negative. Nous verrons dans la fuite, par queisnbsp;indices on peut juger fi I’eledricite d’un corpsnbsp;eft pofitive ou negative..
!/ƒ. JJcs loix auxqudUs ejl ajfujcttie la, mature èkclrique , en conféquence des principes quinbsp;-itiennent d'etre expofés,
^. Les difFerens phénomenes qui dependent de l’aftion du fluïde éledrique, peuvent fe réduire ennbsp;general a deux clafl'es. La premiere comprend ceuxnbsp;Ie fluide palTe d’un corps dans un autre, qiunbsp;en a une moindre quantité. Les phénomenes de lanbsp;lèconde claflè , font ceux oh les corps eux-mémesnbsp;ont des mouvemens progreflifs , par lefquels ilsnbsp;s’approchent ou s’écartent les uns des autres.nbsp;L'L .(E-pinus expofe d’abord les loix que fuit lanbsp;rnatiere éieclrique, dans les cas qui appartiennentnbsp;a la premiere clafl'e , comme étant les plusnbsp;fimples.
¦6. Suppofons un corps qui ait recu une certaine quantité de fluide éleétrique au-deflus de lanbsp;quantité naturelle , ou qui foit éleélrifé pofitive-ment (4). 11 s’agit de determiner I’adion dunbsp;fluide for une molécule éledrique, fituée auprèsnbsp;de la furface du corps. Tant que ce corps étoitnbsp;dans fon état naturel, ia force attraftive de fa
-ocr page 41-DE l’Électricité % matiere propre, a l’égard de la molecule dont ilnbsp;s’agit, étant égale k la force répulfive qne fonnbsp;fluïde exercoit für cette meme molecule 5(3)^nbsp;ces deux forces fe faifoient équilibre , amp; la molecule reftoit immobile auprès de la furface danbsp;corps , fans être attirée ni repouffée. Mais anbsp;caufe de raccroiffement qua recu Ie fluide ren-ferme dans Ie corps , la force répulfive de csnbsp;fluide fe trouve elle-même augmentéenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;alors
fon aflion 1’emportant fur celle de la force attractive , la molecule eft 'repouffée en raifon da furcroit de fluide ajouté a la quantite naturelle.
Les autres molecules fituées aupr-es de la fuiface-du corps, étant dans Ie même cas que celle dont il s’agit, la couehe entiere formée par ces moleculesnbsp;fèra repouffée, amp; forcée de s’éloigner du corps, 3nbsp;moins que quelqu’obflacle ne s’y oppofe. Si 1 oianbsp;concoit tout Ie fluide renfermé dans Ie corpsnbsp;comme divifé en une multitude de couches con-centriques, il fera facile de voir que celles danbsp;ces couches , qui feront ficuées vers la furface dunbsp;corps, s’écarteront fucceffivement du centre ; en,nbsp;forte qu’il fe fera un effluvium continuel de ma-tiere éleftrique, jufqu’a ce que 1’équilibre foicnbsp;rétabli, ou que Ie corps n’ait plus que fa quantito:nbsp;naturelle, de fluide.
7. Concevons maintenant un autre corps, qtufc
A iij
-ocr page 42-Theorie
ait perdu ime partie de fa quantité naturelle d’éledricité , ou qui fbit éledrifë négativement.nbsp;Alors la force répulfive du fluïde fiir une molecule ficuée pres de la furface du corps , étantnbsp;inférieure 'a la force atcradive de la matierenbsp;propre de ce corps , par rapport a la même molecule , l’attradion exercera flir celle-ci unenbsp;partie de fon adion , d’oü 1’on conclura , par unnbsp;raifonnement femblable a celui que nous avonsnbsp;fait pour Ie cas d’une éledricité pofitive (6 ),nbsp;qu’il y aura une affluence continuelle de matierenbsp;éledrique dans Ie corps , jufqu’a ce qu’il ait re-couvré fa quantité naturelle d’éledricité.
8. II peut y avoir deux caufes qui s’oppofent aux efléts que nous venons de décrire , l’unenbsp;interne, amp; l’autre extérieure. La premiere auranbsp;lieu, fi Ie corps eft du nombre de ceux qu’onnbsp;appelle Idio-ékclriqiies (x). Car Ie fluïde nenbsp;pouvant fe mouvoir qu’avec beaucoup de difficulténbsp;a travers ces fortes de corps, fon effluence dansnbsp;Ie premier cas, amp; fon affluence dans Ie fecond,nbsp;en feront fenfiblement retardées. L’autre caufe eftnbsp;celle qui provient de la nature des corps envi-ronnans , dans Ie cas oü ceux-ci font pareillementnbsp;idio-éledriques , tels qu’un air bien fee. La ré-fiftance que ces corps oppofent au mouvementnbsp;de la nratiere éledrique , produira dans lesnbsp;affluences amp; affluences dont nous avons parlé ,
DE 1’ Ê L E C T R I C I T É. nbsp;nbsp;nbsp;7
wn retard femblable a celui que peut occalionner la nature même du corps eled:rifé. On voit paria pourquoi, routes chofes cgales d’ailleurs, 1’e-leftricité d’un corps fe maintient plus long-temps, lorlque ce corps, ou ceux qui 1’environ-nent, font du nombre des corps éleSriques parnbsp;eux-mêmes.
9. Les conduéleurs des machines eleöriques nous fourniflent une application fimple de cea.nbsp;principes , par rapport aux corps an-éledriques.nbsp;Dans la machine ordinaire a plateau, les couffinsnbsp;qui frottent ce plateau, lui tranCnettent fans ceffenbsp;une portion du fluide éledrique qu’ils renfermentnbsp;en eux-mêmes , amp; dont les pertes fe réparentnbsp;aux depends de celui des corps voilins, avec,nbsp;lefquels ces couffins font en communication. Lenbsp;fluide efl; enfuite enlevé au plateau par les: pointesnbsp;lituees aux deux extrêmités des branches du.nbsp;condudeur, qui par-la fe trouve éleftrifë politi-vement. Le fupport de verre, qui foutient lenbsp;condufteur, amp; qui eft du nombre des corps idio-éleöriques, empêche, par l’obftacle qu’il oppofenbsp;a la propagation de la matiere éleftriqtie (2;),nbsp;que le fluide ne s’échappe de ce cbté ^ amp; fi i’airnbsp;environnant eft très-fec, le condufteur conferveranbsp;pendant uninftant le fluide qui s’y trouve répandu.nbsp;par exces, au moment oü Ton ceflê de faire-tourner le plateau entre les couffins. Alors,, fe
8 nbsp;nbsp;nbsp;Theorie
Ton préfente une pointe déliée de métal, 'a uné petite diftance de ce condudleur, on verra pa-roitre une petite étoile lumineufe, amp; fort courte,nbsp;qui mdique, comme nous Ie verrons , une élec-tricité pofitive. Cette étoile eft produite parnbsp;Veffluvium de la matiere éledrique du conducteur , dont les molecules font follicitées par leurnbsp;force répulfive mutuelle, amp; par l’attraélion denbsp;la pointe , k fe porter vers celle-ci, amp; a y péné-trer , ainfi que nous l’expliquerons dans lanbsp;fuite.
On fait aufli des machines dont les frottoirs font ifolés , de maniere que, communiquant aunbsp;plateau leur propre fluide, amp; ne pouvant en tirernbsp;de nouveau des corps voifins, ils tendent con-tinuellement 'a acquérir l’éleöricité negative. Alorsnbsp;il fe fait vers les coullins un eflduve contlnuelnbsp;de la matiere éleftrique renfermée dans Ie con-dudeur qui, a fon tour, s’éleélrife négativement.nbsp;Darxs ce cas , fi Ton préfente a ce conduéleur unenbsp;pointe métallique, on verra fortir de celle-ci unnbsp;jet lumineux, ou une aigrete allongée, produitenbsp;par Ie fluide qui va de la pointe au condufteur ,nbsp;pour lui reftituer celui qu’il a perdu. On peutnbsp;voir 1 dans les Mémoires de l’Académie desnbsp;Sciences, année 1786, la defcription d’une très-belle machine de ce genre, imaginée par M»nbsp;Je üoi, de la même Académie,
-ocr page 45-tiE l’ÉLECTRlClTi. nbsp;nbsp;nbsp;^
lo, Jufqu’ici nous avons fuppofé Ie fluïde uni-formément répandu dans Ie corps éleflrifé : maïs il arrive fouvent qu’il y a (urabondance de fluïdenbsp;dans une partie de ce corps, tandïs qu’il y anbsp;défaut du mémc fluïde dans une autre partie. Pournbsp;Amplifier d’abord ce nouveau cas, imaginons unnbsp;corps BC {^fig. I. ) divifé en deux parties égales,nbsp;AB, AC, amp; telles que Ie fluide de AC excede lanbsp;quantité naturelle, amp; que celui de AB foit nioin-dre que la même quantité, Ie rapport de la quantiténbsp;acquife d’une part a la quantité perdue de l’autre,nbsp;étant variable a volonté ; cherchons 1’adion denbsp;ce corps fur deux molécules E, D , placées versnbsp;fes deux extrêmités. D’après ce qui a été ditnbsp;(6 amp; 7), la partie AC exercera une forcenbsp;répulfive fur les deux molécules , en même-temps que la partie AB agira pour les atti-ren Mais a caufe de l’inégalité des diftancesnbsp;oü les deux molécules fe trouvent par rapportnbsp;a Tune quelconque des parties AB , AC, il eftnbsp;clair que la molécule E fera plus repouffée parnbsp;la partie AC, que la molécule D, amp; que celle-ci, au contraire, fera plus attirée par la partienbsp;AB, que la molécule E. Cela pofé, il peut arrivernbsp;diflcrens cas.
ïi. Pour mleux concevoir les efFets relatifs a chacun de ces cas , obfervons d’abord que lanbsp;répulfion de la partie AC, fur la molécule E ,
-ocr page 46-par exemple, doit croitre a mefure que la quan-tité de fluide additive, acquife 'par AC , fera elle-méme plus grande. D’une autre part, l’at-tradion de la partie AB, fur la même molecule,nbsp;croitra auffi , a mefure que la quaritité fouftrac-tive de fluide perdue par AB, fera plus confl-dérable. Or, comme les quantités de fluide desnbsp;deux parties font cenfées variables, on concoitnbsp;qu’il peut arriver , par exemple, que la quantiténbsp;perdue par AB foit telle, que l’excès d’attradionnbsp;qui en réfultera par rapport a la molecule E ,nbsp;compenfe exadement la diminution qu éprouve ,nbsp;k raifon d’une plus grande diftance, cette mêmenbsp;attradion, comparée a la répulfion de AC liir lanbsp;même molecule. Dans ce cas, la molecule Enbsp;reftera immobile.
12. Si au contraire, la quantité de fluide , perdue par AB, n’eft pas fuffifante pour com-penlèr l’efFet de la diftance, la répulfion de ACnbsp;prévaudra fur l’attradion de AB, amp; la moléculenbsp;E s’écartera du corps A. Si enfin la quantiténbsp;fouftradive du fluide.de AB compenfe au-delanbsp;l’effet de la diftance, il eft aifé de voir quenbsp;la molécule E fe portera vers Ie corps A.
13. La molécule D, de fon coté , fubira divers états relatifs a ces différens cas. Si lanbsp;molécule E , par exemple, refte immobile , lanbsp;molécule D aura un mouvement progreflif vers.
-ocr page 47-DE L’È L E C T RT C I T É. H' Ie corps A, puifqu’elle eft plus voifine de lanbsp;partie AB, dont la force attraftive , dans cenbsp;cas, excede la force répulfive de AC, cotiimenbsp;nous venons de Ie voir , il n’y a qu’un inftant.nbsp;Si la molécule E tend vers Ie corps A, lanbsp;molecule D fera attirée, k plus forte raifon, parnbsp;Ie roéme corps.
14. En général, fuivant les différens degrés relatifs des forces exercées par les deux partiesnbsp;du corps A, il pourra arriver que Ie fluide foitnbsp;attiré amp; repouflé a la fois des deux cótés ,nbsp;OU qu’il foit attiré de tel cóté, tandls qu il feranbsp;repoufle de l’autre, amp; réciproquement ^ ou qu’enfinnbsp;il refte immobile d’un cóté , tandis que de l’autrenbsp;il fera attiré ou repouffé.
ii). Tons ceux qui connoiffent la Théorie de M. Francklin, favent qu’une bouteille de Leyde,nbsp;chargée a l’ordinaire, a fa garniture intérieurenbsp;dans 1’état pofitif, amp; l’extérieure, dans l’étatnbsp;négatif. Comme ces deux effets s’étendent jufqu’anbsp;une certaine profondeur dans la lame de verrenbsp;qui forme Ie ventre de la bouteille, nous pou-vons confidérer cette lame avec fes deux garnitures , comme un corps unique , qui auroit unenbsp;de fes parties, c’eft-a-dire , celle qui eftnbsp;en dedans , éleftrifée en plus , amp; l’autre quinbsp;regarde Ie dehors, éleélrifée en moins, On peutnbsp;demander lequel des différens cas que nous venons
-ocr page 48-:IZ
Théorie
de fuppofer, eft celui que réalife 1’état aftuel dé la bouteille. Or, nous verrons que la Théorienbsp;Kpr ce point eft parfaitement conforme au ré-fultat d’ 'une expérience que chacun peut faire ,nbsp;amp; qui indique l’aftion des deruc moitiés denbsp;l’épaifleur de la bouteille. Après avoir chargénbsp;cette bouteille, enlevez-la, a l’aide d’un cordonnbsp;de foie attaché a fon crochet, amp; tenez-la ainfinbsp;fufpendue , au milieu de l’air, qu il faut fuppofernbsp;très-fec. Approchez alors Ie doigt a une petitenbsp;diftance du ventre de la bouteille. II ne fortiranbsp;aucune étincelle intermédiaire, d’ou il faut con-clure que, Comme la bouteille ne donne aucunnbsp;ligne d’éleftricité par fa furface extérieure, cettenbsp;furface eft, a 1’égard du fluide voifm , commenbsp;fi elle fe trouvoit dans l’état naturel, c’eft-a-dire ,nbsp;que Ie fluide n’eft ni attiré, ni repoufle de ce cóté.
' Mais nous avons vu ( 13 ) que dans Ie cas oh l’une des deux molécules E, D, étoit immobile,nbsp;1’autre molécule fe trouvoit néceflairement attiréenbsp;Gu repouflee ; en forte qu’il ne pouvoit y avoirnbsp;équilibre 'a la fois des deux cótés. II fuit delanbsp;que Ie fluide voifin de la garniture inté^rnbsp;rieure de la bouteille , qui eft éleftrifée en plus,nbsp;doit éprouver de la part de cette garniture unenbsp;aélion répulfive. C’eft ce qu’il eft aifé de vérifier.nbsp;Car fi l’on préfente Ie doigt a une petite diftancenbsp;du crochet de la bouteille , qui eft cenfé fake
-ocr page 49-DE l’ÉLE CTRICITÉ. iin même corps avec la garniture intérieure, onnbsp;tirera une étincelle qui annonce l’effiuve de lanbsp;matierê éleélrique hors du crochet (a). Toutnbsp;ceci s’éclaircira encore par ce que nous dironsnbsp;dans un article particulier, oii nous traiteronsnbsp;de 1’expéfience de Leyde.
i6. Nous placerons ici un rélultat qui nous fera utile par la fuite. Si Ton fuppofoit que l’excèsnbsp;de fluide de AC , fe trouvat précifément égal aunbsp;défaut de fluide de AB; alors la molecule Dnbsp;tendroit néceflairement k pénétrer dans Ie corpsnbsp;A , amp; la molecule E en feroit repouflee.
Pour Ie prouver , imaginons que les deux parties AC , AB , agiflent feules tour a tour furnbsp;la molecule D , placée k une diftance détermi-née. Concevons de plus que la force répulfivenbsp;de la partie AC foit concentrée dans un pointnbsp;determine. La force attraftive de la partie ABnbsp;pourra être concue, comme concentrée dans Ienbsp;point correfpondant de cette derniere partie.nbsp;Car, quelle que foit la loi que fuive la répulfion
(a) Cette étincelle n’efl: pas occafionnée précifément par Ie crochet, qui forme un furcroit de ma-tiere ajoutée a la garniture intérieure. Nous verrons dans la fuite que celle-ci peut, dans ce cas , fournirnbsp;une étincelle , indépendamment du crochet, amp; toute*nbsp;chofes étant fuppol'ées égales de part amp; d’autre.
-ocr page 50-14 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
des molecules éledriques, a raifon de la diftance, rattraSion des molecules propres du corps élec-trifé dolt füivre la même loi, fans quoi il n’ynbsp;auroit point compenfation entre cette attradionnbsp;amp; la répiilfion des molecules du corps conlidérénbsp;dans i’état naturel; ce qui eft contraire a l’ex-périence ( 3 )• H fuit dela que l’attradion exercéenbsp;par AB fur ia molécule D, fera égale , dansnbsp;rhypothefe préfente , 'a la répulfion de AC furnbsp;la même molecule, puifque dun cóté celle-cinbsp;eft repoufice par AC, en raifon de l’excès denbsp;fluide de cette même partie, amp; que de l’autre,nbsp;elle fera attirée par la partie AB, en raifon de lanbsp;portion de la mafte de AB, laquelle faifoitnbsp;équilibre a la quantité de fluide, qui eft cenféenbsp;avoir pafte dans la partie AC. Done dans Ienbsp;cas , repréfenté (fig. ^ ), oii la molécule D eftnbsp;plus pres de AB que de AC , l’attradion pré-vaudra fur la répulfion , amp; la molécule D feranbsp;follicitée a entrer dans Ie corps BC. On concoitnbsp;qu’en même-temps l’adion du corps BC lur lanbsp;molécule E, doit être répulfive.
17. L’équilibre étant rompu entre les forces des parties AC , AB , il eft clair qu’il tendranbsp;a fe rétablir; en forte qu’une portion du fluidenbsp;de AC paflTera dans AB , jufqu’a ce que Ie corpsnbsp;foit rentré dans fon état naturel. Ce retour fenbsp;fera lentement, fi Ie corps A eft idio-éleftrique;
-ocr page 51-DE l’ÉLECTRICITÉ. nbsp;nbsp;nbsp;If
maïs s’il eft an-éledrique, Ie fluide parviendra en un inftant a Tuniformité.
On conclura aufll des difFérens états oü fe trouvent les molécules E , D, fuivant les diversnbsp;cas mentionnés ci-delTus, qu’il pèut arriver que,nbsp;pendant Ie retour du corps vers fon état naturel , il forte du fluide de AC , ou qu’il ennbsp;entre du dehors dans l’intérieur de AB, amp; lanbsp;promptitude avec laquelle cette tranCniflion s’o-pérera, dépendra aufll de la nature des corpsnbsp;environnans , amp; du plus ou moins de faciliténbsp;que Ia raatiere éleflrique éprouvera 'a les tra-verfer.
i8. Si Ie fluide n’étoit pas uniformément répandu dans chaque partie du .corps A , ou fi,nbsp;dans Ie cas d une diftribution uniforme, les deuxnbsp;parties n’étoient pas égales entr’elles, on ob-tiendroit toujours des réfultats analogues a ceuxnbsp;qui ont été expofés ci-deflüs. II y a une infinite de cas pofllbles, relatifs aux difFérens étatsnbsp;de AC amp; AB. Mais chacun de ces cas ayantnbsp;un rapport déterminé avec Ie cas Ie plus fimple,nbsp;qui eft celui que nous avons confidéré , fera tou-joiirs fufceptlble d’y étre ramené.
Imaginons, par exemple, que la partie AC, foit double ou triple, ou, amp;c. de la partie AB;nbsp;amp; que la portion de fluide, qui fiirabonde dansnbsp;cette partie, foit égale a celle qui manque dans
-ocr page 52-i6 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
la partie AB. Si l’on concoit la molecule D ^ Btuée entre ces deux parties féparées 1’une denbsp;l’autre, Ie point dans lequel il faudra fuppofernbsp;que la force répulfive de AC eft concentrée,nbsp;n aura plus, a la vérité , la méme pofition quenbsp;dans Ie cas mentionné (i6); mais Ie pointnbsp;oü il faudroit placer la molecule D , pour qu’ellenbsp;fut autant attirée par AB, que repouffée par AC,nbsp;fe trouvera néceffairement entre les deux centresnbsp;d’aftion des deux parties AB, AC , quoiqu’a desnbsp;diftances inégales de ces parties. Done, dansnbsp;Ie cas repréfenté (Jzg- ? ) ^ la molecule D étantnbsp;plus voifine du centre d’adion de AB que de celuinbsp;de AC, cette molecule tendra toujours a pénétrernbsp;dans Ie corps AB; tandis que la molecule E feranbsp;fbllicitée 'a s’en écarter.
19. Paffons maintenant k la recherche des loix, fuivant lefquelles deux corps éleciriquesnbsp;agilTent 1’un fur l’autre. Soient A, B, (fig. x ),nbsp;ces deux corps, que l’on fuppofe d’abord dansnbsp;l’état naturel. Toute aöion étant réciproque , ilnbsp;fuffira de confidérer celle du corps A fur Ie corpsnbsp;B. Or il y a quatre forces qui entrent commenbsp;élémens dans cette aftion.
i“. La matiere propre de A attire Ie fluide de B.
ao, Le fluide de A repouflê celui de
de l’Électricité. 17
3®. Le fluïde de A attire Ia mattere propre de B. 4®. La mattere propre de A exerce aufli furnbsp;mattere propre de B une adion que nousnbsp;determinerons plus bas.
II eft clair d’abord, d’après ce qut a été dit, ( 3 ) 5 que Tattradion de la mattere propre denbsp;•A- fur le fluïde de B, eft égale k la force ré-pulfive mutuelle des deux fluïdes : car il en eftnbsp;ici du corps B , vis-a-vis du corps A , commenbsp;dune partie quelconque d’un feul corps , knbsp;i’égard dune autre partie du méme corps. Ainflnbsp;les deux forces dont il s’agit, fe faifant équilibre,nbsp;leur effet eft .comme nul.
En fecond lieu, la premiere force eft égale k la troifieme , c’eft-a-dire, qu’autant la matierenbsp;propre de A attire le fluide de B , autant lenbsp;fluide de A -attire la matiere propre de B. Pour le.nbsp;prouver, obfervons que 1’effort que font les deuxnbsp;corps, pour fe porter l’un vers 1’autre, en vertunbsp;de l’attradion mutuelle de leurs fluides amp; denbsp;leurs mafles, doit être eftimé ici , comme lanbsp;quantité de mouventent dans le cas de 1’équilibre,nbsp;c’eft-a-dire, par le produit des maflTes amp; desnbsp;vltelTes. Cela pofé, plus la matiere propre ounbsp;la malTe de A eft confidérablè , plus chaquenbsp;molecule du fluide de B a de vttelTe pour fenbsp;porter vers A. Done cette vitefle eft proportion-uelle 'a la mafle de A. Done la quantité de
B
-ocr page 54-iS mouvement du fluïde de B , ou Ie produit denbsp;la vitefle de ce fluïde par fa mafle, eft commenbsp;la mafle méme de A, multlpllée par la maflenbsp;du fluïde de B. On verra de méme, que Teflortnbsp;avec lequel B eft attiré par Ie fluïde de A, eftnbsp;comme la mafle de ce fluïde, qui determine icinbsp;la vitefle de B , multlpllée par la mafle de B.
Soit M la mafle de A; Q fa qiiantité de fluïde; m la mafle de B ; ^ fa quantité de fluïde ; lesnbsp;deux attraétions, ou les quantités de mouvementnbsp;feront eomme Ie produit de M par eft au produitnbsp;de Q par m. Mals les quantités de fluide naturelles étant proportionnelles aux maffes, on auranbsp;M eft a m, comme Q eft a ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; multipliant
1’un par l’autre , les extremes amp; les möyens, on trouvera que Ie produit de M par q eft égal aunbsp;produit de Q par m ; c’eft-a-dire , que les quantités de mouvement •, amp; par conféquent fla premiere amp; la troifleme des forces mentionnéesnbsp;ci-defliis font égales entr’elles. Or, la premierenbsp;étant égale amp; contraire 'a la feconde, il s’enfuitnbsp;que 1’effet de la troifleme eft néceflairementnbsp;balance par une quatrieme, qui lui eft pareille-ment égale amp; contraire. Mais il ne refte, pournbsp;la quatrieme force, que celle qu’exerce la ma-tiere propre de A fur celle de B ; d’oü M.nbsp;jEpinus conclud , i®. que les molécules de lanbsp;matiere propre des deux corps A amp; B , ont une
-ocr page 55-DE l’ÉlECTRICITÉ. nbsp;nbsp;nbsp;I9
force répulfive mutuelle ^ que cette force eft égale k Tune quelconque des trois premieresnbsp;forces; c’eft-a-dire, qu’il y a égalité entre lesnbsp;quatre forces dont il s’agit.
2.0. Quoique l’exiftence d’une force répulfive, rnutiielle entre les molecules propres des corps,nbsp;paroifle fiiivre immédiatement des principes denbsp;la Théorie de 1’Éleftricité (lt;2)^ tels que M.nbsp;Francklin, amp; tant d’autres Phyficiens après luinbsp;les ont admis ; l’Auteur ne diflimule pas la repugnance qu’il a eue d’abord k fe perfuader quenbsp;la force dont il eft queilion put avoir lieu dansnbsp;la nature. Mais il ajoute , qu’après y avoir biennbsp;réfléchi, il n’a rien trouvé dans cette fuppofitionnbsp;qui fut contraire a l’analogie des operations denbsp;la nature; puifqu’il y a une multitude de clr-conftances oü l’on obferve des adions répullivesnbsp;entre les corps. La gravitation univerfelle prouvéenbsp;par Newton , ne peut faire ici une difficulténbsp;folide. Car, comme l’efFet de la répulfion dontnbsp;on a parlé eft dctruit par l’adion du fluidenbsp;éledrique, dans tous les corps qui renfernupnt
( a ) Cette conféquence n’eft pas niceffaire , puifqu’il eft probable que l’on trouvera une autrenbsp;maniere d’expliquer la chofe, quand la nature du fluidenbsp;éledrique nous fera plus connue. Voye» Ie Difcoursnbsp;préliminaire.
%o leur qiiantité naturelle de ce fluide , cette ré-, pulfion elt comme mille, par rapport a rattraftioiinbsp;univerfelle dont elle ne trouble point l’adionnbsp;l'ur les diiférens corps, excepté dans les cas oiinbsp;ceiix-ci donnent des fignes extérieurs d’éledri-cité, ,d’ou réfultent des efFets particuliers, qu’ilnbsp;faut regarde'r comme des efpeces d’exceptions anbsp;la loi génerale. Et fi l’on objecie a M. ^pinus ,nbsp;que deux forces oppofées , telles que la répullionnbsp;amp; l’attracTiion , font incompatibles dans Ie mêmenbsp;fujet; il répond , que ne confidérant pas cesnbsp;deux forces , comme inhérentes a la matiere ,nbsp;mais comme produites par des caufes extérieures,nbsp;il ne peut ctre accufé de contradiélion, puifquenbsp;rien ne répugne a ce qu’un corps foit folliciténbsp;a la fois par deux puilTances contraires. C’efi:nbsp;ainli , par exemple, que les molecules d’un fluidenbsp;élaftique fe repoufl'ent mutuellement en vermnbsp;de leur reflbrt, quoique foumifes a la loi de lanbsp;gravitation univerfelle.
XI. Nous venons de voir que deux corps A : amp; B, dans l’état naturel, n’avoient l’un fur l’autrenbsp;aucune aélion fenfible qui put étre attribuée anbsp;i’éleélricitc. Concévons que Ie fluide de A foitnbsp;augmenté d’une certaine quantitc. En repre-nant les quatre forces mentionnées ci - deflirs,nbsp;favoir :
lo. L’attraclion de A fur Ie fluide de B.
-ocr page 57-Z1
BE l’ÉLECTRICITÉ.
La répulfion mutuelle des deux fluïdes.
3°. L’attradion du fluïde de A fur B.
4”* La répulfion mutuelle de A amp; de B. ïlfera facile devoir que l’accroiflTement du fluïdenbsp;de A , n’altere, en aucune maniere , la premierenbsp;^ la quatrieme force *, puifque l’aétion du fluïdenbsp;de A n’entre point comme élément dans cesnbsp;forces. II n’y aura que la fcconde amp; la troifiemenbsp;force qui fubiront des changemens. Or, dansnbsp;l’état naturel, la feconde force eft a la troifiemenbsp;( 19 ) , comme Ie produit des mafles des deuxnbsp;fluides, eft au produit du fluïde de A par lanbsp;maffe de B. Mais ces deux próduits étant égaux,nbsp;II l’on augmente d’une même quantité leur facteur commun , qui eft la maffe du fluide de A ,nbsp;il eft clair que 1’égalité fubfiftera toujours. Donenbsp;dans Ie cas óii Ie fluide de A feroit augmenté,nbsp;la feconde force fera équilibre a la troifieme;nbsp;amp; comme la premiere eft égale k la quatriemenbsp;dont elle balance l’effet, il s’enfuit que Ie corpsnbsp;A, dans 1’hypothefe préfente , n’aura -pas plusnbsp;d’aélion fur Ie corps B , que s’il étoit dans l’étatnbsp;naturel.
Si l’on fuppofe, au «contraire, que Ie fluide de B foit diminué d’une certaine quantité, onnbsp;trouvera que la feconde amp; la troifieme forcenbsp;font encore égales , comme dans Ie cas precedent.
B iij
-ocr page 58-^l nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
1?,. II fuit dela, qu’un corps éleéirifé folt po-fitivement, lok négadvement, n’a aucune adion fur un fecond corps qui eil dans foii état naturel.nbsp;Cette confequence, quoique déduite immediate-ment de la Théorie de M. Francklin, paroicnbsp;d’abord contraire k un fait admis par les partifansnbsp;de pette Théorie , amp; que l’expérience femblenbsp;confirmer au premier coup-d’oeil ^ favoir, que lesnbsp;corps éledrifés, foit pofitivement, foit négative-ment, attiroient toujours d’autres corps quinbsp;n’avoient que leur quantité naturelle d’éleftricité.nbsp;Mais tout fe concilie , en admettant un autrenbsp;fait, dont l’exiftence fera prouvée dans la fuite,nbsp;amp; qui confifte en ce qu aucun corps, dans l’étatnbsp;naturel, ne peut étre approché dun autre corps ,nbsp;que Ton fuppofe éleétrifé , fans étre tiré lui-mêmenbsp;de l’état naturel, amp; fans devenir éledrique. Or ^nbsp;c’eft en vertu du nouvel état de ce corps, quenbsp;rautre a une aélion fenfible fur lui^ amp; commenbsp;la caufe qui Ie rend éledrique agit très-promp-tement, .il n’eft pas firprenant que i’on aitnbsp;regardé ce corps, comme étant encore dans l’étatnbsp;naturel, au moment oü l’autre agiflbit fur lui, Scnbsp;que Ia vraie explication ^e*ce phénoniene aitnbsp;échappé aux partifans de Ia, Théorie de M.nbsp;Francklin.
23. Suppofons main tenant que les corps A amp; B fofent éleddfés tons les deux pofitivement.
-ocr page 59-de; L’ÉLECTRICITÉ. Z3
Pour concevoir l’eiFet qui en réfultera, rappe-lons-nous que dans Ie cas oü Ie corps A eft ftul éleftrifé en plus, la feconde amp; la troifiemenbsp;des quatre forces mentionnées ci-deffus ( i l)»nbsp;lè trouvent augmentées l’une amp; l’autre dans unnbsp;rapport égal, les deux autres forces reftant lesnbsp;niêmes.
Or, fi B eft lui-même éleftrifé pofuivement, il eft clair i®. que la premiere force, qui eftnbsp;i’attraaion de A fur Ie fluide de B ¦, fe trouve-ra augmentée. Que la feconde force, c’eft-^-dire, la répulfion mutuelle des deux fluides,nbsp;qui étoit déja plus grande que la premiere force,nbsp;recevra un nouvel accroiftement. 3°. Que lesnbsp;deux autres forces ne fubiront aucun changement, puifque l’adion du fluide de B n’entrenbsp;point comme élément dans ces forces. Celanbsp;pofé, il eft facile de voir que 1’équilibre feranbsp;rompu en forte que les attraébions amp; les ré-pulfions ne fe faalanceront plus mutuellemènt ^nbsp;mais que les fecondes prévaudront.
Car dans Ie cas oü Ie corps A étoit feul ^ éleftrifé pofitivement, la premiere force étoitnbsp;égale , amp; contraire a la quatrieme ^ la feconde étoit égale , amp; contraire a la troifieme :nbsp;en forte que chacune de celles-ci étoit plusnbsp;grande que Tune quelconque des deux autres.nbsp;Or, fuppofons, pour plus de fimplicité, que
B iv
-ocr page 60-24 nbsp;nbsp;nbsp;théorie.
raccroiffement du fluïde de B, dans Ie cas oü ce corps fe trouve aufli éiedrifé pofitivement,nbsp;foit capable de doubler la feconde force, ou lanbsp;répulfion mutuelle des deux fluïdes. L’équïlïbrenbsp;ne pourra fubfifter qu’autant que Ie même accroïf-fement auroït doublé en même-temps une autrenbsp;force égale amp; contraire a la feconde ^ maïs ilnbsp;n’y a que la troïfieme force qui foït dans cenbsp;dernïer cas* Or, I’accroiflement du fluïde de Bnbsp;n’occafionne point de changement dans cettenbsp;troïfieme force, maïs feulement dans la premierenbsp;quï fe trouvera auffi doublée •, puïfque l’adïon dunbsp;fluïde de B eft un de fes élémens. Done, puïfquenbsp;cette force étoït plus petite que la feconde, lanbsp;répulfion de celle-cï fe trouvera augmentée ennbsp;plus grand rapport, que i’attradion de la premiere , d’oü 11 fuït que la fomme des répulfionsnbsp;Temportera lur celle des attractions ^ en forte quenbsp;les deux corps A, B , fe repoufferont mutuel-lement.
Sï l’on Imagine que les deux premieres forces , au Heil detre doublées, fe foyent accrues dansnbsp;tout autre rapport, 11 en réfultera toujours quenbsp;la premiere fera plus petite que la feconde ^ ennbsp;forte que , dans tons les cas, 11 y aura répulfionnbsp;entre les corps A amp; B ( a).
(a) Pour faifir plus facilement ce relultat, on peuc.
-ocr page 61-DE l’ÉlECTRICITÉ. 2^
2-4. Suppofons, au contraire,x:jue A étant tou-jours éledrifé pofitivement, B fe rrouve éledrifé ïiegativement. On verra, par ün raifonnementnbsp;femblable a celui que nous avons fait pour Ie casnbsp;précédent, que Ia diminution du fluïde de Bnbsp;fera décroitre la feconde force, qui eft celle parnbsp;laquelle les deux fluïdes fe repouflent, de ma-
a I’aide des nombres, sn faire 1’appllcation a un cas particulier. Repréfentons par 1 chacune des quatrenbsp;forces mentionnées dans 1’état naturel; amp; concevonsnbsp;que d’abord A feul foit éledrifé politivement , denbsp;itianiere que fon fluide fe trouve triplé. La fecondenbsp;force, c’eft-a-dire , la répulfion rautuelle des deuxnbsp;fluïdes , amp; Ia troifieme , favoir, 1’attraélion du fluidenbsp;de A fur B, feront aulTi triplées, amp; l’expreffion denbsp;chacune fera 6. La premiere force , c’eft-a-dire, 1’at-tradion de A fur Ie fluide de B ; amp; la quatrieme ounbsp;la répulfion de A fur B, ne recevront aucun changement. Done la fomme des deux attradions amp; cellenbsp;des deux répulfions , deviendront chacune 6 plus 2 ,nbsp;OU 8, d’oü il fuit qu’il y aura encore équilibre.
Les chofes étant dans eet état, concevons que Ie fluide de B foit doublé. La premiere force qui étoitnbsp;2 deviendra 4; la feconde, qui étoit 6 , deviendra la.nbsp;La troifieme fera toujours 6 , amp; la quatrieme toujoursnbsp;2. Or, Ia premiere amp; la troifieme font attradives ;nbsp;la feconde amp; la quatrieme font répulfives; done lanbsp;fomme des attradions fera 4 plus 6 , ou 10 ; la fommenbsp;des répulfions fera ix plus x, ou 14; par oil l’onnbsp;voit que les répulfions 1’emporteront.
-ocr page 62-26 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
niere qu’elle aura perdu une plus grande partje de fon aftion que la premiere. Done celle-ci,nbsp;qui efl: pofitive, l’emportera, amp; les deux corpsnbsp;s’attireront miituellenient.
Suppofonsenfinque les corps A,B,fe troii-vent tous les deux éleftrifés négativement. La feconde amp; la troifieme force perdront également,nbsp;en vertu de la feule éledricité negative denbsp;done réquilibre fubfifteroit encore a eet égard.nbsp;Mais en vertu de l’éleélricité négative de B , lanbsp;feconde force, qui étoit devenue plus petite quenbsp;la premiere , perdra moins de fon aélion : car finbsp;elle eft diminuée de moitié , par exemple , il eftnbsp;évident qu’une femblable diminution fera de-croitre davantage la premiere , qui étoit plusnbsp;confidérable (a). Done puifque la feconde forcenbsp;eft répulfive , la fomme des répulfions prévau-dra fur celle des attractions , amp; les deux corpsnbsp;s’écarteront 1’un de l’autre.
z6. II eft facile de conftater ces réfultats par l’expérience. Ayez deux petites balles de liége,nbsp;OU de moelle de fureau, ƒ, A, fig. iz , fuf-
( a) II faut obfer7er, que comme les réfultats font donnés par la difference entre Ia fomme des attraédonsnbsp;amp; celle des répulfions , les accroiffemens ou les pertesnbsp;des forces , doivent étre eftimées par des quantitésnbsp;abfolues.
-ocr page 63-pendues par des crins aiix extrêmites de deux tiges recourbées AB , CD , faites de quelquenbsp;niatiere idio-éledrique, telle que Ie verre, la Cirenbsp;d’Elpagne ^ amp;c. amp; garnies aux points de fufpennbsp;fion e , ra , de deux boules de métal •, placeznbsp;ces deux tiges de maniere que les balles f ¦, h ^nbsp;foyent k une petite diftance 1’une de 1 autre ,nbsp;comme Ie repréfente la figure. Après avoir éiec-trifé par frottement un tube de verre, que 1 onnbsp;fait acquérir, dans ce cas, 1’éleAricite pofitive »nbsp;touchez en même tems, les deux points de fufnbsp;penfion e , ra. A l’inftant les deuJ( balles ƒ»nbsp;h , étant elles-mêines cleörifées en plus commenbsp;il fera prouvé par la fuite, fe repoufleront mu-tuelletnent, ce qui eft Ie premier refultat.
27. nbsp;nbsp;nbsp;Oi^ fait que la Cire d’Efpagne seledrifenbsp;en moins par Ie frottement. Si done vous touchez l’un des points de fufpenfion tel que e »nbsp;avec un baton de cire ainfi éledrifé , amp; l’autrenbsp;point ra, avec Ie tube de verre , dont nous avonsnbsp;parlé plus haut, alors chaque balie acquerantnbsp;une éleAricité analogue 'a celle du corps, quinbsp;touche fon point de fufpenfion , les deux ballesnbsp;fe trouveront dans des états différens, dc on lesnbsp;verra fe porter 1’une vers l’autre. Ce qui fepré-fente Ie fecond refultat.
28. nbsp;nbsp;nbsp;Pour mettre Ie troifieme refultat en experience , on con5oit, d’après ce qui. a cte dit,
-ocr page 64-2-8 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
qu’il ne s’agit que de toucher a-la-fois les deux points de lufpenfion e , n, avec un baton denbsp;Cire d’Efpagne éleélrifé par frottement. L’efFet denbsp;ce contad fe manifeftera par la répulHon mu-tuelle des deux balles.
29. nbsp;nbsp;nbsp;Concluons dela, i®. que s’ily a exces ounbsp;défaut de fluïde en menie tems dans les deuxnbsp;corps, ils fe repoufleront mutuellement.
2®. Que s’il y a exces de fluïde dans 1’un amp; defaut dans l’aiitre , ils s’attireront mutuellement.
30. nbsp;nbsp;nbsp;II peut arriver ( amp; ce cas efl: effeflive-ment très-commun ) que Ie fluïde ne foit pas re-pandu uniformément dans les deux corps A , B,nbsp;maïs qu’il abonde dans certaïnes parties de cesnbsp;corps, tandïs que dans les aufres parties, il y ennbsp;auroït moins que la quantïté naturelle ^ fuppofonsnbsp;d’abord , pour plus grande fimplicité, un corpsnbsp;A ( fig. 3 ) dans l’état oü nous l’avons confi-déré ( 10) , c’eft-a-dïre , dïvifé en deux partiesnbsp;égales AC amp; AB, dont la premiere foit éleélri-fée pofitivement amp; la feconde négativement. On anbsp;vu que fuïvant les proportions des quantïtés additive amp; fouftraélive du fluide renferraé dans ACnbsp;amp; AB, il pouvoït arriver que 1’une quekonquenbsp;des molécules E, D , reftat immobile, ou futnbsp;attiréevers 1’extrêmité correfpondante du corps A,nbsp;OU en fut repouflee.
Concevons maintenant un autre corps G , voh
-ocr page 65-DE l’ÉLECTE-ICITÉ. nbsp;nbsp;nbsp;29
fm de la partie AC. II eft clair d’abord que fi ce corps eft dans fon état naturel, Ie corps A n’auranbsp;aucune aAion für lui ( 22). Refte a examiner lesnbsp;cas oü G feroit lui-méme éleclrifé, foit poiitive-roent, foit négativement.
Pour eftimer les effets. du corps A fur Ie corps G, nous les comparerons avec ceux qu’il produi-roit far la molecule E. Suppofons d’abord quenbsp;cette molecule foit autant attirée que repouffée,nbsp;amp; que Ie corps G foit dans l’état pofitif. H eftnbsp;clair que la partie AB étant a une plus grandenbsp;diftance de la molécule E que la partie AC, nenbsp;balance la force répulllve de cette partie qu’a rai-fon d’un exces d’éledricité negative. Or, fi 1’onnbsp;concoit que la molécule E s’ëcarte du corps , fui-vant la diredion RN, il eft aifé de voir qu’ellenbsp;s’éloignera plus a proportion de la partie AC quenbsp;de la partie AB. Car fuppofons qu’ëtant appliquëenbsp;a la furface du corps A , elle fe trouvat k un poticenbsp;de diftance du centre de la partie AC , que jenbsp;prends ici pour terme de comparaifon, amp; a deuXnbsp;pouces de diftance du centre de la partie AB.nbsp;Done fi elle s’eft écartëe, par exemple , d’unnbsp;pouce dans la diredion RN, elle fe trouvera alorsnbsp;^ deux pouces de diftance du centre de AC , amp;nbsp;a trois pouces du centre de AB, Done la premiere diftance fera doublée, tandis que la fe-conde ne fera augmentëe que dans lo rapport
-ocr page 66-30 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
de deux a trois. Onvoitpar-lk que la molecule E ne peut s’écarter du corps A, fans que la répul-fion de AC fur cette molécule ne diminue en plusnbsp;grand rapport que fattraclion de AB. Done par-tout ailleurs qu’au point E, en allant vers N ,nbsp;l’attraftton l’emporte fur la répulfion. Done Ie corpsnbsp;A agit fur la molécule E , dans tous les pointsnbsp;fitués vers N , comme agiroit un corps dans 1’étatnbsp;négatif. Or, Ie corps G, qui eft pofitif, ne diffé-rant dun corps dans 1’état naturel, qu’a raifonnbsp;d’un exces de fluide, toute l’adion du corps Anbsp;• peut être concue comme s’exercant fur eet excès ;nbsp;d’ou il réfulte que l’on peut aflimiler cette aélionnbsp;'h celle qui a lieu par rapport a la molécule E.nbsp;Done k quelque diftance que l’on place Ie corpsnbsp;G, il fera attiré par Ie corps A.
II eft facile de voir que ft G étoit dans l’état négatif, il feroit repouffé, au lieu d’étre attiré, anbsp;quelque diftance qu’on Ie placat du corps A.
3 £. Concevons maintenant que la molécule E foit plusrépöufféequ’ai.tirée. Si l’on fuppofe qu’ellenbsp;abandörrne la furface du corps A, pour fe porternbsp;vers N, la force répulfive de la partie AC furnbsp;cette molécule diminuant en plus grande raifonnbsp;que la force attraftive de AB (30), on con9bitnbsp;qu’il y aura un point oü ia diftance' compen-féra l’excès de la force attraélive , en tonenbsp;que les deux forces fe balanceront 3 k ce
-ocr page 67-DE l’ÉEECTR.ICTTÉ. 3! point, la molecule E, abandonnée k elle-même,nbsp;xefteroit immobile. Au-delk de ce point, lanbsp;force attradive de AB , continuant de décrOitrenbsp;en moindre raifon,que la force répulfive denbsp;AC, deviendra preponderance ^ en forte que lanbsp;molecule fera attiregt;e dans tons les points fituésnbsp;plus loin que celui oü elie étoit en équilibre.
Soit maintenant R ce demier point 5 ayant raenc la verticale OP , fi l’on concoit que cettenbsp;verticale traverlè Ie corps G, qui eft cenfé dansnbsp;letat pofitif, il eft facile de voir que la partiénbsp;OM de ce corps fera plus repoulTée qu’attirée;nbsp;amp; qu’au contraire , la partie OS fera plus attirëanbsp;que repouflée. Or, on peut toujours fuppofernbsp;Ie corps partagé par la ligne OP, de manier©nbsp;que la rcpulfton d’une part foit égale k l’attrac-¦ tion de l’autre, d’oii il fuit qu’il y a une pofitionnbsp;oir Ie corps G refteroit immobile. On voit éga-lement que ce corps ne pourra fe mouvoir denbsp;R en E, fans être plus repouffé qu’attiré, ni denbsp;R en N, fans être plus attiré que repoufié.
Si Ie corps G étoit dans l’état négatif, on auroit des rélultats femblables, mais en fens con--traire • en forte que ce corps feroit repoüffénbsp;dans les mêmes circonftances oit il eüt été at—nbsp;tiré, étant pofitif, amp; vice versd.
qi. En appliquant k la molecule D les mêmes raifonnemens que nous venons de faire pour la
-ocr page 68-3z nbsp;nbsp;nbsp;Théorii:
molecule E , on verra qu’il peut arriver de même , fiiivant les divers états des partiesnbsp;du corps A , qu’un corps H fitué du cóté denbsp;AB, amp; dans l’état pofitif ou négatif, tantótnbsp;refte immobile , amp;c tantot foit atttiré ou re-poufle.
33. Nous avons fait voir (16) , que fi 1’excès de fluide contenu dans AC , étoit égal au défautnbsp;de fluide de AB, la molecule D feroit attirée,nbsp;amp; la molecule Ë repouflee par Ie corps A. Onnbsp;conclura aifément de ce réfultat amp; de tour cenbsp;qui vient d’etre dit, que dans Ie même cas, Ienbsp;corps G étant fuppofé dans l’état pofitif, feroitnbsp;repoulTé a routes les diftances, amp; qu’au contraire il feroit attiré , s’il fe trouvoit dans l’étatnbsp;«égatif.
Mais cette confcquence fuppofe que les deux parties du corps A ont une épaiffêur fenflble.nbsp;Car fi, par quelque moyen, on pouvoit faire ennbsp;forte qu’elles fuflfent cenfées n’avoir qu’une épaif-feur infiniment petite, on concevra qu’alors Ienbsp;corps G, étant k des diliances fenfiblement éga-les, par rapport aux deux parties du corps A,nbsp;feroit autant repoufle qu attiré , amp; refteroitnbsp;immobile a routes les diftances.
M. jEpinus a repréfenté ce dernier cas, a l’aide d’une expérience curieufe. Ce Phyficiennbsp;a pris deux lames de verre , de plufieurs pouces
de
-ocr page 69-DE l’ÉlECTRlClT:é.
lt;3e largeur , amp; a fixé perpendicuiairèment {iir ïfi niilieu d’une des faces de chacune , un manchenbsp;de verre, en fe fervant de cire a cacheter pournbsp;ciment. Ayant enhike frotté ces lames pliifieurSnbsp;fois Tune contre l’autre par leurs faces libres \nbsp;puis les tenant en contact immédiat, il a pré-^nbsp;fenté la furface poftcrieure de Tune d’eiles, knbsp;une petite balie de liége fufpendue a un fil d*nbsp;foie. Si I’appareii fe fiit trouvé fufceptible denbsp;donner quelques fignes d’électricité, cette balienbsp;auroit été d’abord cleélrifce, en vertu de la pro^nbsp;ximité des deux lames de verre, comme nousnbsp;Ie verron.s plus bas •, puis attirée jufqu’au pointnbsp;de contact, amp; enfuite repoiifl'ce. Cependant lanbsp;balie reftoit immobile a routes les diftances : ear ,nbsp;pendant Ie frottemeiit mutiiel des deux lames, unenbsp;partie du fluide contenu dans celie qui fe trou-voit pliis dilpofée a en céder , avoit pafl'é dansnbsp;l’autre, en forte que la premiere avoit acquis FÉ-leétricité negative ^ amp; la feconde , FÉleftriciténbsp;pofuive. Mais comme eer effet , affez peunbsp;confidérable en lui-même, ne s’étendoit dansnbsp;chaque lame ^ qu’a une profondeur infinimeittnbsp;petite (2);, en forte qu’il n’y avoit que lesnbsp;ftirfaces en contad, quj- fulfeiit fenfiblement élec-triques , les diftances entre ces furfaces amp;nbsp;balie de liége, étant cenfées cgales , celle-ci n’c-prouvoit aucune adion de la part de Fappareil,
-ocr page 70-34 nbsp;nbsp;nbsp;Théoriê
Au contraire, des que I’on écartoit les deulc lames Tune de Tautre , la balie étoit a l’inftantnbsp;attirée par la iame voiline , puis repouflee, auffi-tot qu’elle avoir touché cette lame. Nous don-xierons dans la fuite une explication détaillée denbsp;ces attradions amp; répulfions fiiccelTives.
34. Examinons maintenant Ie cas oii chacun des deux corps DB , FH {fig- 4) ¦gt; feroit telnbsp;que fes deux parties fe trouvaffent dans diversnbsp;ctats , foit pofitifs , foit négatifs. Siippofonsnbsp;d’abord que les parties CD , FG, foient dansnbsp;1’état pofitif, amp; les parties BC , GH, dans 1’étatnbsp;négatif. Concevons de plus , que, dans Ie casnbsp;oü la partie FG exifteroit feule, elle fut repouflee par Ie corps C , a quelque diftancenbsp;qu’on la placat de ce corps. L’adion de C ,nbsp;dans ce cas, eft par-tout la même, que s’il étoitnbsp;dans un état pofitif. Si nous confidérons maintenant l’effet que doit produire 1’addition de lanbsp;partie GH , qui eft dans l’état négatif, nousnbsp;pouvons imaginer que la quantité de fluïde, fouf-traite de cette partie, foit en telle proportion avecnbsp;la quantité additive du fluide de FG,qu’il yait unnbsp;point oü elle compenfe exaftement la différenccnbsp;des diftances oü fe trouvent les deux parties dunbsp;corps G, k Tcgard du corps C ^ en forte que l’effetnbsp;de 1’atcraftion fur GH ,foit égal a celui de la répul-fion fur FG. Dans ce cas, Ie corps G reftera im-.
-ocr page 71-©Ë i’EtËCTRlCITE. 3$ ttioblle. Malntenant, fi on Ie place plus pres dunbsp;corps C , alors la partie FG, qui eft dans l’étacnbsp;pofitif, s’approchant en plus grand rapport versnbsp;Ie corps C (30) , que la partie GH, qui eftnbsp;dans l’ëtat négatif, la répulfion 1’emportera. Lenbsp;corps G fera attiré, au contraire , fi on lenbsp;place plus loin que la diftance oü il eiit éténbsp;immobile.
On aura des réfultats lèmblables pour le cas oir la partie FG feroit dans l’état négatif, amp; lanbsp;partie GH dans l’état pofitif, excepté qu’il y auranbsp;attrafcion oü il y avoit répulfion, dans le casnbsp;precedent , amp; vict vcrsd.
35. Si les quantités de fluïde des deux parties du corps C font telles que la partie FG, quenbsp;nous fuppofons de nouveau pofitive, amp; placéenbsp;feule dans le voifinage de C, eut été attirée,nbsp;puis fut reftée immobile a une plus grandenbsp;diftance; amp; enfin , eüt commence k être re-pouflee k une diftance encore plus grande , ilnbsp;eft clair que le corps C agira d’abord dansnbsp;cette hypothefe, comme s’il étoit éledrfte né-gativement , puis dans l’état naturel , amp; enfinnbsp;dans l’ëtat pofitif: ce cas eft fufeeptlble de plu-fieurs folutions. II fuffira , pour notre objet, denbsp;confidérer ce qui fè pafte, tant que le corps Gnbsp;refte dans l’étendue oü le corps C agit commenbsp;ctant négatif. On con^oit que le rapport
Cij
-ocr page 72-'3^ nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
des quantités de fluïde contenues dans les parties FG , GH , peirt être tel, qu’k une diftance donnée , l’effet de Tattraftion qui auroit eu lieunbsp;fur lafeule partie FG, foit balance par un efFetnbsp;egal amp; contraire; de a ce point, Ie corps Gnbsp;demeureia immobile. En-deca de ce point, versnbsp;ié corps C , Ie corps G fera attiré , paree que lanbsp;diftance de FG, par rapport au corps C , devieli-dra moindre j a proportion que la diftance de GHnbsp;'(30) : au-dela dumême point il y aura répulfion.
Si, au contraire, FG eft la partie éleftrifée iiégativement, amp; GH la partie éleftrrfee politivegt;nbsp;ment, on aura des phénomenes analogues, aveenbsp;cette difference que les forces attraftives prendrontnbsp;la place des forces répullives, amp; réciproquement.'
36. Enfin, fi l’on fuppofe BC pofitive , CD negative , amp; fi ie rapport des quantités denbsp;fluide de ces deux parties eft tel, que FG étantnbsp;pofitive , amp; placée dans Ie voifinage de C , fiitnbsp;repouflee; puis reftat immobile a une plus grandenbsp;diftance , pour commencer a ètre attirée dans lesnbsp;points ultérieurs ^ on concevra , par un raifon-nement femblable , qu’il pourra fe faire que Ienbsp;corps G foit repouflé, dans une certaine proxi-inité de C 3 que placé plus loin, il demeurenbsp;immobile, amp; que plus loin encore il foit attiré.
Concluons de tout-ce qui precede, que fi les deux parties d’un corps C font dans deux états
-ocr page 73-DE l’ E L E C T R I C I T i. J7 ÏJifFérens d’éleclricité, amp; qu’il fe trouve a unenbsp;certaine diftance de ce corps, un fecond corpsnbsp;G , éledrifc , foit en plus, foit en moins , ounbsp;méme qui alt aiiiïi fes deux parties difïéremmencnbsp;éleamp;ifces , que^e que foit d’ailleurs la pofition.'nbsp;relpedive des parties de ces deux corps, 'on.'nbsp;pourra toujours concevoir un point oü Ie corps.nbsp;G refteroit immobile , amp; d’autres points lituésnbsp;en-deca amp; au-dela, dans lefquels Ie corps Gnbsp;feroit, OU plus attiré que repouffé, ou plus re-pouflé qu’attiré. Obfervons cependant que ces^nbsp;fuppofitions ne peuvent avoir lieu que dans Ie casnbsp;oil l’on feroit ie maitre de faire varier 'a valonte,nbsp;les quantités de fluïde des deux corps,, amp; Ie.nbsp;rapport de celles que, contiennent leurs diiié-rentes parties. Nous; verrons plus bas, a l’ar-ticle des attraSions, amp; répulfrons, comment il,nbsp;peut arriver que les luppofitions dont, ii s’agit gt;nbsp;foient foumifes a certalnes conditions , qui ref—nbsp;Ibr rent Les refultats entre des limites dcterminées.,.
37. Si les deux corps. DB , FH ,.étoient divifcs , en plus de deux parties, ^qui fuffent dans divers,nbsp;états d’élecfricité pofitive amp;, negative, il feroit:nbsp;tOLijoiirs poflible de ramener refrimation de leut.nbsp;adion mutuelle a celle de deux. corps éledlriles,nbsp;tout entiers., en plus ou en moins , tels, que ccux.nbsp;des Numcros, 23 ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; 27. Conccvons ,. par
eu'mple, un corps AD {Jig. 5 ) , divifc en troist
C iif
-ocr page 74-5? nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
parties, dont la premiere CDfoit dans 1’état pofitlf; la feconde BC dans l’état négatif, amp; la troifiemenbsp;AB dans l’état pofitif. Si l’on fupprime paurnbsp;un inftant la parti e AB , amp; que l’on confiderenbsp;l’aéHon des deux parties CD , BC, fur une molecule f de Buide , oh trouvera , d’après lesnbsp;principes expofés N®, j o amp; fuivans, un réfultatnbsp;quelconque, qui fera connoitre fi Ie corps DB ,nbsp;compofé des deux parties DC , CB , eft relati-veraent a la molecule ƒ, dans l’état naturel, ounbsp;dans un état, foit pofitif, foit négatif. Suppofonsnbsp;que Ie réfultat donne pour DB un état négatif.nbsp;On confidérera la to tali té DA, comme compoféenbsp;de deux parties DB, BA, dont la premiere feroicnbsp;dans l’état négatif, amp; la feconde dans l’étatnbsp;pofitif, amp; l’on recherchera'l’aftion de ce corpsnbsp;fur une molecule b voifine de 1’extrémité A.nbsp;II réfultera de cette recherche, que la moléculenbsp;h-, OU refteroit immobile , ou feroit attirée ounbsp;repoulTée par Ie corps DA. On en concluranbsp;laclion de ce corps fur un autre corps G placé h,nbsp;une petite diftance, comme pour Ie cas du n^. 30,nbsp;Si Ie corps G étoit lui-même compofé denbsp;plufieurs parties qui fufl'ent éleétrifces pofitive-rnent ou négativement, il fera facile , d’après cenbsp;que nous venons de dire, de ramener l’état denbsp;ce corps a celui d’un corps éleétrifé tout entiernbsp;en plus ou en moins, amp; de détermincr ainfinbsp;P^ftion réciproque des deux corps DA Gt
-ocr page 75-39'
igt; E l’ É L E C T R I C I T É.
UI. De la lot que fuk Vaclion de la mature èleclriqucy a raifon des dijlances,
38. Dans tout ce qui precede , nous nous fotntnes bornés k confidérer l’aftion de la rna-tiere éleftrique, comme croifTant ou décroillantnbsp;en general, a mefure que la diftance dimmuenbsp;oa augmente entre les corps éledrifés •, mats eetnbsp;accroiflement fuit une loi qii’il étoit très-intéreC-fant de determiner. Sans cette nouvelle connoif-fance, la Théorie reftoit incomplete , amp; il ynbsp;avoit des problêmes dont elle ne pouvoit donnernbsp;la folution , méme d’une manier e approchée ^nbsp;ainfi que nous Ie verrons dans la fuite. C’eftnbsp;a M. Coulomb , de l’Académie Royale desnbsp;Sciences , que nous devons cette importantenbsp;dccouverte , qu’il a confignée dans un Memoirenbsp;lu a l’Académie en 178^ , amp; dont il a biennbsp;voulu nous permettre d’inférer ici un extrait.nbsp;Le réfultat de les experiences eft que i’Éleftri-cité fuit, comme l’attraftion, la raifon inverfenbsp;du quarre des diftances ( a ).
() Le quarré d’un nombre eft Is produk de ce nombre par lai-même. Ainfi le quarré de 1 cft 4? celuinbsp;de 3 eft 9, celui de 4 eft i6, amp;c. On dit d’une force ^
^lt;5 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
Le moyen que M. Coulomb a employé pour determiner cette loi , lui appartient aufïï biennbsp;que la découverte elle-même. II a fait, relative-ment a eet objet, tm ufage très-lngénieux desnbsp;eftets de la force de torfion, c’efl-a-dire, denbsp;celle qui eft capable de maintenir un fil denbsp;niétal, tordu d’une egrtaine quantité, amp; de l’em^nbsp;pêcher de fe dérouler autour de fon axe, pournbsp;fe remettre dans fon ëtat naturel. Les Obferva-tions de M. Coulomb , par rapport aux efFetsnbsp;de cette fprqp , font la matiere d’un autre Mé-moire ki a I’Academie en 1784, qü il indiquenbsp;des procédés, ppur mefurer , avec beaucoup denbsp;précifion, des forces de torfion proportionnellesnbsp;k des ppids extremempnt petits,
39. Voici en qnoi confifie, dans lp cas pré^ fent, l’appareil de M. Coulotnb. ABDC {fig. 6),nbsp;eft un cylindre'de verre, reconvert d’une plaquenbsp;AC de méme matiere. Sur le milieu de cett?nbsp;plaque eft foudé un tuyau vertical febh , pareil-»
qu'elle agit en raifon inverfe du quarré de la diftanee, Jorfqu’a niefure que la diftanee augmente, 1’aclion denbsp;la force diminue, fuiyarjt le rapport du qijarré de cettenbsp;diftanco , amp; réciproquement. Par exemple, ft la dif-tance eft fuccelTivement doublée , triple'e , qiiadruplée ,nbsp;^c, Paélion do la force fe trouvera réduite fuccofft-»nbsp;Vement au quart, au neuvieme, au feftieine ,nbsp;de se qu’elle étojE d’abjydi
-ocr page 77-DE l’ É I E C T R I C I T É. 4K lement de verre, amp; (ürmonté d’un tuyau denbsp;cuivre beaucoup plus courtnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, dans lequel
to-arne,avec frottement, une autre portion de *^iiyau du même métal. Celle-ci porte une plaquenbsp;, percée d’uii nou en Ibn milieu , pour re-cevoir une petite tige a laquelle eft attachéenbsp;une aiguille o l, que Ton fait tourner a volonté,nbsp;tnême-temps que la tige. Le bord de la plaquenbsp;ly eft divifé en 360®. dans le fens Iky. La tigenbsp;porte a fan extrémité inférieure une petite pince,nbsp;qui faifit un fil d’argent très-délié pn^ au basnbsp;duquel eft fiifpendu un petit cylindre de cuivrenbsp;pour le tenir tendu. Ce cylindre eft, denbsp;plus, fendu dans fa longueur, amp; fait lofficenbsp;d’une pince qui prefte un ftl de foie ag^ enduicnbsp;. de Cire d’Efpagne , terminé d’un cóté par unenbsp;balie a de moéle de liireau; amp; de l’autre, parnbsp;un morceau de papier huilc g, qui fait contre-poids.
La plaque AC eft percée en m d’un trou, a travers lequel paffe un fetond fd de foie enduit
amp; maintenu dans une
rasne.
aufti de Cire d’Efp
direclion mr,a peu-près verticale, par le moyen d’un baton rs de la même Cire. Ce fil denbsp;foie porte a fon extrémité inférieure / une autrenbsp;balie X de moéle de fiireau, qui corieljiond aunbsp;point zéro d’un cercle gradué , attaché furnbsp;ia furface extérietue du cylindre ACDB. Oa
-ocr page 78-4i nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
peut toujours, a I’aide du tuyau de cuivre fupé-rieur, que Toil fait touruer doucement dans celui oil il eft emboité, difpofer les cnofes de ma^nbsp;nicre que la balie a touche la balie x fans quenbsp;ie fil de fulpenfion éprouve aucune torfion.
L’appareil étant dans eet état , on éleftrife par communication les deux balles lt;2, z, en lesnbsp;touchant avec un petit conduöeur cleamp;rifé que 1’onnbsp;introduit dans ie trou m, qui doit étre fuffifammentnbsp;ouvert. Ce condudeur n’eft autre chofe qu’unenbsp;épingle enfoncée dans un bkon de Cire d’Ef-pagne, éleörifé par frottement. Au méme inf-tant , Ia balie a, repouifée par la balie x, s’ennbsp;écarté dun certain nombre de dégrés, qui étoicnbsp;de 36 , dans 1’expérience faite par M. Coulomb ,nbsp;en préfence de l’Académie. Par ce moyen, Ienbsp;fil de fiifpenfion pn ^ s’eft trouvé lui-mémenbsp;tordn fous un angle de 36°; on a continué denbsp;Ie tordre, en faifant tournet l’aiguille ol versnbsp;A:, jufqu’a ce que Fextremitc de cette aiguille,nbsp;en partant du point zéro, fut parvenue vis-a-visnbsp;Ie cent vingt-fixieme degré de la graduation Iky.
La rcpulfion des deux balles n’étant plus fuin-fante pour réfifter a cette feconde torfion , Ia balie a s’eft rapprochce de la balie x, jufqu’aiinbsp;point oü i’équilibre s’eft trouvé rétabli entre les.nbsp;deux forces. Dans l’cxpériencq citée, la balie anbsp;s’eft placce a de diftance de la balie z*
-ocr page 79-DE l’ É I E C T R I C I T nbsp;nbsp;nbsp;4^
Ajoutant 18° a iió® , on a 144®, pour Tangle ^ntier de torfion.
Or, la force de torfion, telle que M. Coulomly Ta déterminée , varie, toutes chofes égalesr d’ail-leurs , comme les angles de torfion. Mais ici ,nbsp;ces angles font, Ie premier de 36°, amp; Ie fecondnbsp;de 144® , quadruple du premier. En même-tempsnbsp;les diftances entre les balles, étoient, Tune denbsp;36® amp; Tautre de 18® , c’elVa-dire , dans Ienbsp;rapport de deux a un. D’oü il fuit que les ré-pulfions qui étoient mefiirées par les angles denbsp;torfion, ont fuivi la raifon inverfe des quarrésnbsp;des diftances (u). M. Coulomb a varié Texpé-rience de plufieurs manieres , amp; Ie réfultat anbsp;toujours cté conforme a la loi aftignée.
40. M. Coulomb a donné depuis un fecond Mémoire, dans lequel il expofe dift'crens moyensnbsp;qu’il a employés pour determiner aufli la loi que
( a ) La diftance entre les deux balles n’eft pas me-furée précifément par 1’angle de torfion , mais par la corde de 1’arc , qui joint les centres de ces balles. Denbsp;plus, tandis que la balie a s’écarte de la balie a:, la forcenbsp;répullive de celle-ci étant cenfée agir, fuivant une droitenbsp;qui pafferoit par les centres des deux balles, il cil:nbsp;facile de voir que cette force eft oblique fur Ie leviernbsp;«a, d’oil il fuit qu’elle fe decompofe , en forte quenbsp;le veritable levier eft plus court que no.- Or, ennbsp;fubftituant d’une part 1’arc de torfion, a la corde de
-ocr page 80-fiiivent les attradions éledriques , a différentes diftanccs. L’un de ces moyens eft analogue anbsp;celui que nous venons de décrire. Les deux ballesnbsp;étant éledrifees, l’une pofitivement, amp; Tautrenbsp;'négativemcnt, il ne s’agit que de tordre Ie filnbsp;de fiifpenfion fous un certain angle , en lensnbsp;contraire de celui fuivant lequel agit Tattraction,nbsp;Le ievier qui porte la balie mobile, tend d’unenbsp;part a obéir a cette torfion , en tournant autournbsp;du point de fufpenfion ; mais d’une autre part,nbsp;i’attracèion mutuelle des deux balles agit pournbsp;ramener ce Ievier , amp; diminuer d’autant l’anglenbsp;de torfion. La quantité de cette diminutionnbsp;donne Ia mefure de la force qui fait équilibrenbsp;a l’attraftion réciproque des balles ^ amp; M. Coulomb , en eftimant cette force 'a différentesnbsp;diftances , a tronvé que les réfultats étoient lesnbsp;mêmes que pour la force de répulfion.
Au relfe , il-eft facile de prouver , par la feule
eet are , cjui eft plus courte , on Tuppofe la diftance-entre les deux balles, plus grande qu’elle ne 1’eft err eftet. Mats-, en fubftituant d’une autre part au veritablenbsp;Ievier , un autre Ievier , qui eft plus long , on fuppofenbsp;auiTi la force répulfive trop grande. 0'r, quand les angles , qui donnent les diftances des balles , n-e font pas.nbsp;confiderablcs , les deux erreurs font a peu-près propor-tionnelles •, en forte que 1’cxaclkude du réfultat n’eanbsp;eft pas fenfiblemen: altéréev
-ocr page 81-DE t’ É 1 E C T R I C I T É. '4t Vök d’induöion , que les attradions fuivent,nbsp;comme les répulfions , la raifon inverfe du quarrénbsp;des diftances. Concevons d’abord deux ballesnbsp;qui fe repouffent en vertu de leur éleftriciténbsp;tiégative. Nous pouvous confidcrer chaque balie,nbsp;Comme compofée de deux matieres , dont 1’uncnbsp;auroit fes parties dans 1’état naturel, amp; l’autrenbsp;auroit les Hennes evacuees de fluïde. Or, c’eftnbsp;cn vertu de la portion de matiere evacuee, quenbsp;les deux balles fe repouflent. Imaginons main-tenant que dans Tune des balles cette portionnbsp;paffe a 1’ctat naturel , en vertu d’un accroiffe-ti^ent determine de fluide; eet accroiflement feranbsp;équiiibre a la répulflon qu’exercoit la mémenbsp;portion de matiere propre ; en forte que la balienbsp;n aura plus aucune afliion fur l’autre (ü)» Concevons enfin , que cette portion de matierenbsp;propre foit fupprimée , amp; que Ie fluide quellenbsp;renfermoit fe diftribue dans la portion qui refte.nbsp;La balie paffera a letat pofitif, amp; fon attraction fur l’autre balie, s’exercant en vertu d’unenbsp;qüantité de fluide proportionnelle a la partie denbsp;matiere propre, qui exercoit d’abord une forcenbsp;répulflve , l’attraflion fera elle - même proportionnelle a cette force. Or , Ie mêmenbsp;raifonnement s’appliquant a chacun des casnbsp;particuliers dans lefquels peuvent fe trouver lesnbsp;deux balles , il en réfulte que les attraflions
-ocr page 82-•46 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
varient dans Ie rapport des répulfions, amp; qu’elIeS foivent la méme loi.
IV. Application dc la Théorie aiix attraclions amp; répulfions ékclriques.
Noes avons expofé, dans Ie lècond article, les principes généraux qui peuvent fervir a ex-pliquer les attraéHons amp; répulfions éledriques;nbsp;maïs il efc nécefiaire d’entrer dans un plusnbsp;'grand détail, pour appliquer ces principes auxnbsp;divers cas particuliers que préfente l’obfervationnbsp;des phénomenes dont il s’agit. On jugera, parnbsp;la comparaifon qui en réfultera, avec la manierenbsp;dont les mémes fairs ont été expliqués par d’au-tres Savans , combien la Theorie de M. ^pinusnbsp;a répandu de jour fur eet objet, l’un des plusnbsp;curieux amp; des plus intérefians , qui ait occupénbsp;les Fhyficiens éleélrilans.
41. Concevons un corps A {fig. 7 ) éleélrifë pofitivenient, amp; voifin d’un autre corps B , quinbsp;foit dans l’état naturel, amp; dans lequel la nratierenbsp;éledrique piilffe fe nsouvoir facilement. D’aprèsnbsp;ce qui a été dit ( d ), Ie fliiide de A repoulTenbsp;celui de B avec l’excès de la force, en forte quenbsp;4es parties voifines de CD font refoulées versnbsp;EF-,amp; après un inftant,le corps B fe trouve élec-gt;nbsp;trifé en moins par fo partie antérieure CG, amp;
-ocr page 83-€n plus, par fa partie pofterieure GE.
On juge aifément que la répartition du fluïde doit fe faire inégalement dans route la maflenbsp;flu Corps B , en forte que fi Ton conceit lenbsp;fluide, comme divifé en un grand nombre denbsp;tranches verticales depui^ CD, jufqu’en EF,lenbsp;fluide , renfermé dans Tune quelconque de cesnbsp;tranches, fera en general plus rare , dans unnbsp;certain rapport, que celui de la tranche ulte-rieure, amp; plus denle que celui de la tranchenbsp;frtuee en-tleca , far laquelle le fluide de A agitnbsp;plus fortement, a raifon dune moindre diftance.
Or, que Ique foit le rapport fuivant lequel va-rient les denfites des différentes tranches, fl Ton fuppofe le corps CE divifé en deux parties quel- 'nbsp;conques CGHD , GEFH, la quantite de fluidenbsp;naturelle , perdue par la partie CGHD, leranbsp;toujours égale a la quantite acquife par I’autrenbsp;partie GEFH. Maintenant on concoit que lanbsp;ligne de divifion GH , peut être placée a tellenbsp;diftance, que I’adion du corps A fur le corpsnbsp;B , foit la même que fi ce corps étoit compolenbsp;de deux parties déterminées CG,GE, dans cha-cune defquelles le fluide feroit uniformcnientnbsp;répandu. Subflituons par la penfée ce fecond corpsnbsp;au premier , amp; concevons, pour plus de fim-plicité , qiie I’aflion de A foit telle qu’elle exigenbsp;que la ligne GH foit placée au tnilieu de la
-ocr page 84-óiftance entre les èxtrêmités C , E. II eft claif d’abord (ié), que la partie GE, fe trouvant^anbsp;une plus grande diftance du corps A , que lanbsp;partie CG, celle-ci fera plus attirée que l’autrenbsp;ne fera repouflee , d’óü il fuit, que , cotume lesnbsp;deux parties ne peuvent fe quitter, Ie corps entiernbsp;B fera attiré, amp; aura un mouvement progreffifnbsp;vers Ie corps A.
4Z. A mefure que Ie corps B s’approcliera de A, reffet de la force attractive de celui-ci augmen-tera ^ en forte que Ie mouvement du corps Bnbsp;s’accélérera continuellement. Pour Ie concevoir,nbsp;foit une ligne ac {fig- S ), divifée en un certainnbsp;xiombre de parties égales ab', b'c\c'e^ amp;c.nbsp;foppofons que Ie centre du corps A {fig-'/)^nbsp;foit en a {fig. b), amp; que dans Ie corps B , Ienbsp;centre de, la partie C G foit en é, amp; Ie centrenbsp;de la partie GE en c. ( J’emploie ici , pour plusnbsp;grande faciÜté, les centres, comme termes denbsp;comparaifon.) La diftance du centre de A , anbsp;chacun des deux autres centres, fera done fuc-ceftivement comme ab eft 'a ac, c’eft-a-dire,nbsp;comme 4 eft a : l’attraftion fera a Ia répulfion,nbsp;toutes chofes égales d’ailleurs ( 39 ), comme 2^nbsp;eft a 16. Concevons maintenant que CEnbsp;fe foit rapproché de A , de maniere que lesnbsp;centres de fes deux parties fe trouvent en b' Scnbsp;en les diftances des centres foront aJoss
comme
-ocr page 85-b E l’ Ê t É C T R I C I T Ê. ^ tötnme ah' eft a ac', c’eft-a-diré, comme i eft:nbsp;a 2. L’attraamp;ion fexa a la répulnon, toutcs chofesnbsp;%ales d’ailleurs , comme 4 ePi: a i. Or, dans Ienbsp;premier cas, eile étoit a la répulfion , comme a 5nbsp;a 16 ; mais il ell aifé de juger , d’apres lanbsp;feule infpeclion des rapports que nous venonsnbsp;de confidérer , qu’a rr.efure que Ie corps Bnbsp;fe rapproche de A , la uiUrance de fa partienbsp;OG a ce méme corps A, fe rrouvant reiati-Verrrent plus dimlniiée qae caiie de fa part'e GE,nbsp;l’attraftion de A fur CG l’eniporte elle-mêrnenbsp;d’autant plas far la répuifion par rapport k GE ;nbsp;done la vlteflè de CE s’ac croit, en méme-'nbsp;temps que la dillance dlminue entre les deuxnbsp;corps.
D’ailleurs, pendant Ie moii'^ement progreffif
de B vers A, Ie flnide de B fe trouve refoulé
%
avec line nouvelle force vers 1’extrèmité EF , k raifon d’une moindre diftance entre les deuxnbsp;corps , ce qui augmente encore I’attraftion denbsp;A , amp; , par une fuite néceflaire, la vitefFenbsp;de B.
43. Au moment ou les deux corps fe tou-cheront, Ie Buide de A n’étant plus retenu par l’air environnant, k l’endroit du contad , paF*nbsp;fera en partie dans Ie corps CE ^ en forte quenbsp;tout Ie fluide renfermé dans les deux corps,nbsp;Jtendra k s’y lépandre uniformément , commj?
D
-ocr page 86-Théorie
s’ils n’en faifoient plus qu’un ; amp; puifqu’il y avoit ejccès de fluide dans Ie corps A, il efl: clair que lesnbsp;deux corps fe trouveront éleclrifés pofitivement, denbsp;maniere qu’ils fe repoufferont ( 23 ), amp; que Ienbsp;corps CE s’écartera aufli-tót du corps A.
44. II eft facile, d’après ces principes, d’expli-quer les elFets du carillon électrique; foit E (fis- 9) timbre, qui communique avec Ienbsp;condudeur par Ie moyen d’une chaine LA 3 G,nbsp;l’autre timbre fufpendu a un fil de foie NB, amp;nbsp;par conféquent ifolé a fégard du condudeur, ennbsp;raême-temps qu’^1 communique avec des corpsnbsp;vpifins an-éledriques , par l’intermede d’unenbsp;chaine H. Soit D Ie battant fufpendu a unnbsp;fil de foie entre les deux timbres. Au momentnbsp;oü l’on charge Ie condudeur , Ie fluide éledriquenbsp;qui paffe par Ie point de fufpenfion C de lanbsp;verge AB, fe répand par exces dans Ie timbrenbsp;E , qui fe trouye éledrifé pofitivement. A l’inf-tant Ie battant D, attiré par Ie timbre E (42),nbsp;va Ie frapper , amp; aufli-tot eft repouffé, pour lanbsp;raifon que nous avons dite plus haut (43 ). IInbsp;i;endra done , en vertu de cette répulfion, anbsp;s’approcher du timbre G ; il y eft de plus fol-lkité,a raifon de fon éledricité pofitive (41).nbsp;Enfin, Ie mouvement ofcillatoire feconde encore eet eftet ^ mais aufli-tot que ie battant Dnbsp;aura touché Ie timbre G, il lui.coramuniquera
-ocr page 87-DE I’ È L E C T R I C I T É. nbsp;nbsp;nbsp;ijï
(ón fluïde, qui fe perdra a travers la chalne H; amp; alors Ie battant D, qui, en vertu du feulnbsp;mouvement d’ofciliation , fe fcroit rapproché dunbsp;timbre E, fe trouvera encore attiré vers cenbsp;timbre, par Tadtion du fluïde éledrrique ; ennbsp;forte que les mêmes caufes recomtuencant anbsp;agir, comme la premiere foiS, Ie battant iranbsp;flapper alternativetrent les deux timbres , tantnbsp;que Ie timbre £ confervera fon éiectiicité pofitive.
415, Lorlque Ton approche des corps légers , tels que de petites feuilles de métal battu, d’unnbsp;corps éledrifë pofltivement, rl arrive aflez (bu-vent que les unes font d’abord repouflees, tandxsnbsp;que les autres font attirées , pour éprouver cn-liiite une répulflon au point de contad. Cettenbsp;diveifité d’effets que Ton a tant fait valoir ennbsp;faveur du (yflême des affluences amp; effluences,nbsp;inventé par M. 1’Abbé Nollet, s’explique tres-biennbsp;dans les principes de Ia Théorie de M. Aipinus.nbsp;Car lorfque l’éledricité eft un peu forte, il ynbsp;a toujours quelqnes jets de flurde éledrique, qutnbsp;s’échappent a travers fair environnant, amp; quinbsp;éledrifent pofitivement quelques-uns des corpsnbsp;légers voifins , fur-tout ceux qui font terminésnbsp;en pointe, amp; que Ton fait être très-propresnbsp;par leur figure, a foutirer la matiere éledriqne.nbsp;Ces corps doivent done ètre repouffésnbsp;avairt d’avoir pu fe porter vers Ie corps prin-
-ocr page 88-Théorie
cipal j, tandis que celui-ci attire les autres corps légers, qui n’ont confervé que leur quantiténbsp;naturelle d’éleélricité.
46. nbsp;nbsp;nbsp;Si Ie corps A ( fig. 7 ), étoit éleélrifénbsp;négativement, les chofes fe pafleroient encorenbsp;de la même maniere. Alors une portion dunbsp;fluide naturel, contenu dans Ie corps B, feroitnbsp;déterminée a palier de la partie GE dans lanbsp;partie CG, amp; en employant ici un railbnnementnbsp;femblable a celui que nous avons fait ( 41), onnbsp;concevra que Ie corps CE doit étre pareillementnbsp;attiré vers Ie corps A , pour être enfuite repoullénbsp;au moment du contad.
47, nbsp;nbsp;nbsp;On peut déduire dela une explicationnbsp;limple de Téledrophore. Soit HN {fig- 10),nbsp;la plaque de matiere rélineufe , GD la plaquenbsp;de métal, que l’on applique fur la premiere, aprèsnbsp;que celle-ci a été éledrifée en moins, par Ie frot-tement, amp; AC Ie cylindre de matiere idio-éledrique , qui fert a enlever la plaque GD. Sinbsp;Ton fe contentoit de pofer la plaque GD furnbsp;GN, fans appliquer Ie doigt fur Ie métal, Ienbsp;fluide naturel, reafermé dans GD , palTeroit ennbsp;partie des tranches fupérieures de ce corps , dans •nbsp;les infcrieures, qui font voifines de la plaque ré-fineufe. Mais cette plaque n’étant pas de naturenbsp;a olFrir un accès facile a l’Eledricité, il n’ynbsp;auroit qu’une très-petite portion du fluide conr
-ocr page 89-DE 1’ÉIECTRICITÉ. 55 tenu par exces dans les tranches inférieures dunbsp;niétal, qui pénétreroit la réfine, en forte quenbsp;quand on auroit enlevé Ie difque métallique, Ienbsp;fluïde qui y feroit renfermé, s’y diftribuant uni-formément, l’état du difque ne différeroit pas fen-flblement de l’état naturel. Concevons maintenantnbsp;que Ton applique Ie doigt fur Ie métal, tandis quenbsp;celui-ci eft en contaft avec la réflne. L’appareilnbsp;entier peut étre confidéré comme un feul corpsnbsp;AD {fig. 5 ),qui auroit fes trots parties AB, BC,nbsp;CD, dans difFérens états. Suppofons que CD re-préfente la rcfme ,BC la partie pofitive du difquenbsp;amp; AB fa partie aégative. II eft clair que 1’attrac-tion de AB agiflant en fens contraire de celle denbsp;DC fur Ie fluïde de BC , Ie point oü une moléculenbsp;ƒ de fluide feroit en équilibre, ft la partie ABnbsp;n’exiftoit pas, eft fitué en-dec'a du point ƒ, versnbsp;la partie CD; d’ou 1’on conclurra, par un raifon-nement femblable a celui que nous avons fait (30),'nbsp;que dans tous les points fltués de ƒ en h, amp; au-dela, 1’attradion de CD 1’emporte liir la répulfionnbsp;de BC. On voit par-la que la molécule b doit étrenbsp;Ibilicitée en même-temps par cette attraöion , amp;nbsp;par celle de la partie AB, qui eft dans Tétat né-gatif, a pénétrer dans cette même partie. Or, Ienbsp;doigt applique fur Ie difque métallique GD, étancnbsp;du genre des corps, ou Ie fluide fe meut librement,,
D iij
-ocr page 90-5^ nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
on concoit qu’une parti e du fluïde qui y eft renfermé doit pafl'er dans Ie difque qui acquerranbsp;ainfi une éleftricité pofitive très-fenfible ; ennbsp;forte que fi on l’enleve de deflus la réfine, ilnbsp;donnera de fortes étincelles, comrae cela arrive touiours, lorfque Ie temps eft favorable anbsp;l’éledricité.
Nous devons obferver ici, que c’eft M. ^Epinus qui, le premier, a employé un appareil conftruicnbsp;fur ie merne plan que I’Electrophore. Ce Savantnbsp;fit faire une coupe de metal, qu’il ifola par lenbsp;moyen d’un fupport de verre ; il remplit enfuitenbsp;cetre coupe de foafre fondu, quif par le refroidif-fement, dut fe trouver éledrifé, comme nous lenbsp;dirons dans la fuite. A 1’aide d’un manche adapténbsp;au foufre, M. uEpinus etoit le maitre de le féparernbsp;d’avec la coupe de métal, ou de les tenir I’un amp;nbsp;I’autre en contaft immédiat. II employoit ces deuxnbsp;corps pour produire des réfultats femblables anbsp;ceux que donnent les deux lames de verre décritesnbsp;ci-delfus (33). On voit, par cet expofe, combiennbsp;il reftoit peu k faire, pour arriver de cet appareilnbsp;a I’eleftrophore. {Yoyezle Tentamen 'iheoricenbsp;Eleciricitatis amp; Magnetifmi^ amp;c. pag. 66)
48. On connoit un eleftrometre très-fenfible, dont I’invention eft due a M. Cavallo, celebrenbsp;Phyficien, amp; qui confute en deux balles de^
-ocr page 91-DE I’ElECTRICITÉ.
moële de fureau c, d fig. i J ) , fufpendnes par Ie moyen de deux cheveux a une boule de cuiyrenbsp;A, qui eft fixée a Touverture d’une efpece denbsp;flacon de verre ABG. Si 1’on éleftrife par frotte-ment im baton de cire d’Efpagne amp; qu’onnbsp;1’approche enfuite de la boule A, on verra lesnbsp;deux balles c, J, s’écarter Tune de 1’autre. Lanbsp;raifon de eet elFet eft, qu’une portion du fluidenbsp;éleftrique renfermé dans 1’enfemble des corps A ,nbsp;c, d, étant attirée par la Cire qui eft dansnbsp;négatif, vers Ia partie fupérieare de la boule A inbsp;les deux petites balles fe trouvent éleclrifées elles-mémes négativement, amp; doivent fe repouflernbsp;(2'5 ). Si l’on retire Ie bkon de Cire, les deuxnbsp;balles fe rapprocheront, paree que 1’appareil,nbsp;dans lequel Ie fluide fe répandra auffi-tót uni-formément, retournera vers 1’état naturel ( 17 ).
Suppofons maintenant, qu’en même-temps que 1’on préfente la Cire k une petite diftance de Ianbsp;boule A, on pofe Ie doigt fur cette meme boule 5nbsp;alors , par une caufe femblable a celle que nousnbsp;avons indiquée, en parlant de 1’éleftrophore (47),nbsp;une partie de la matiere 'éleörique renfermcenbsp;dans Ie doigt coulera dans 1’appareil At:d,quinbsp;fe trouvera éleè;rifé en plus. Si l’on retire d’aboidnbsp;Ie doigt, amp; enfuite Ie baton de Cire, on verranbsp;les deux balles c, t/, s’écarter 1’une de 1’autre ,
D iv
-ocr page 92-^6 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
comme cela arrive a deux corps éle£l:rifés pofi-tivement ( Z3 ). Chaque fois qiie l’on approchera de nouveau Ie baton de Cire d’Efpagne de lanbsp;boule A , une partie du fluïde des deux ballesnbsp;étant déterminée k pafler dans Ie corps A, lesnbsp;balles fe rapprocheront. Mais cette experiencenbsp;exige des precautions. Car fi pendant Ie mouvement de la Cire vers la boule A, les deuxnbsp;petites balles parviennent au point de contad,nbsp;amp; que l’on continue de 1’approcherfon attraction pourra étre fi forte, que les balles perdentnbsp;même une portion de leur fluïde naturel , amp;nbsp;alors elles s’écarteront. La Cire dans ce casnbsp;paroitra faire la function d’un corps éledrifénbsp;pofitivement, amp; il en réfultera une forte denbsp;contradidion dans les elFets, qui cependant fenbsp;concilient parfaitement, comme on Ie, voit, knbsp;1’aide des principes de la Théorie.
q,q. Nous croyons devoir remarquer ici que cette Théorie efl: la feule qui fournilTe unenbsp;explication fatisfaifante de la répulfion qui a lieunbsp;entre deux corps éledrifés négativement. Les unsnbsp;ont prétendu que ces corps s’éloignoient l’un denbsp;l’autre, paree qu’ils étoient attirés par Ie fluïde plusnbsp;denfe renfermé, ou dans l’air environnant, ounbsp;dans d’autres corps voiflns. Mals jcomme les deuxnbsp;corps font environnés d’air de routes parts,
-ocr page 93-Dl L’ÉflCTRIClTf. 57' amp; qu’il peut auffi (è trouver des corps volfinsnbsp;tout autour d’eux, amp; cela dans difïérentes pofi-tions amp; k des diftances différentes , on ne voitnbsp;pas comment Ie fluïde plus denfe de l’air , ounbsp;des corps environnans , attireroit toujours lesnbsp;corps éledriles en moins, fuivant des diredionsnbsp;diaaiétralemcnt oppofëes. D’autres ont dit quenbsp;les deux corps dans l’ëtat négatif attirant né-ceflairement une partie du fluïde des corps en-?11000305 , amp; ce fluïde ne pouvant s’y introduïrenbsp;qu’avec peine, a caufe de la réfiftance qa’ilnbsp;trouvoït de la part de l’aïr que Ion fuppofoitnbsp;condenfé k la furface des corps éledrïfés , il for-moit une atmofohere éledrique autour de cha-cun de ces corps, amp; que c’étoit en vertu denbsp;cette atmofphere que les deux corps fe repoulToientnbsp;mutucllement. On voit que cette explicationnbsp;porte fur une condenlation de l’air, que Tonnbsp;fuppofe gratuitement fans la prouver.
50. On peut juger néanmoins , par tout ce qui a été dit, que les attradions amp; rcpulflonsnbsp;dependent en grande partie de la réfiftance denbsp;i’air, qui maintient les corps éledrifés dans leurnbsp;état pofltif on négatif, amp; retarde leur retournbsp;a l’état naturel (8). Aufli, ces effets n’ont-ilsnbsp;prefque plus lieu fous un recipient purgé d’air ,nbsp;éc on peut préfumer que s’il étoit polfible de
-ocr page 94-Théorie
fe procurer un vuide parfait, on n’y obfer-veroit plus ni attraftions , ni répulfions, entre les corps an-éleftriques.
iji. Nous ajouterons ici un mot au (üjet des atmolpheres éledriques , admifes par la plusnbsp;grande partie des Phyficiens. Dans la théorienbsp;de M. ^pinus, Téledricité a une fphere d’ac-tivité, qui s’étend autourdes corps k une certainenbsp;diftance. Mais ces corps n’ont point propre-ment d’atmofphere formée par un fluïde élec-trique ambiant, a moins qu'on n'entende parnbsp;ce mot Ie fluide aërien, qui entoure ces corps,nbsp;amp; qui eft toujours éledrifé jufqu’a un certainnbsp;point, foit pofitivement, Ibit négativement. Maisnbsp;cetair n’influepasfenflblement dans lesphénome-nes éledriques , en forte que fi , par Ie nioyen d’unnbsp;fouflet , on parvenoit a Ie renouveller fans cefle ,nbsp;les phénomenes ne laifleroient pas d’avoir lieu ,nbsp;comme dans un air tranquille.
On objeftera que quand on préfente Ie dos de la main 'a une petite diftance d’un corpsnbsp;éledrifé, on reffent une efpece de chatouille-ment femblable 'a celui que produiroient les filsnbsp;d’une toile d’araignée ; ce qui paroit fuppofernbsp;l’exiftence d’une veritable atmofphere éledrique.nbsp;On répond que cette fenfation eft occafionnée ynbsp;non pai Ie contad d’une atmofphere, mais par Ie
-ocr page 95-fiE r’lÈlECTRlClTi. S9 mouveirent qu’ilKprime au fluïde naturel répandunbsp;fur la furrace do la main , TacHon du fluïde con-tenu dans Ie corps élcdrifé. Car fi la fenfatïon ^nbsp;dont il s’agïc, provenoit d’une atmofphere •, unnbsp;homme qui , placé Tur un lupport k ilbier, com-muniqueroit avec un condud., ur éledrifé , devroitnbsp;reileniir ure légere ïmp:effion, loifqu’il préfentenbsp;Ie dos de Ia main au condudeu. Cependantnbsp;l’expérïence tnontre que Ton n’éprouve aiors au*nbsp;cune fcrdatión particuliere , ce qui vient de cenbsp;que ie fluide étant en équiiibre dans Ie corpsnbsp;de 1’übfervateur amp; dans Ie condudeur de la machine , fes dilFérentes parties n’ont aucune action i’unt fur- l’aurre. Quant a i’odeur que Ie fluidenbsp;élediique répand daos certamcs circonftances ,nbsp;comme cette odeur ne fe fait jamais fentir quenbsp;quand Ie fluide fort réellement d’un corps élec-.nbsp;tiifé, par quelque partie arguleufe; il efl clairnbsp;flti’elle depend de la tranfmillion dunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’un
corps dans un autre , amp; non pas d’i re atmo-fyhere , qui circuleroic autour du premier de ces corps.
V«
-ocr page 96-V. Des changemens qat Vaction des caufes ear-térieures peut apporter dans les attractions amp; répulfions éleclriques.
Nous avons fuppofé jufqu’ici que les corps qui fe repouffbient mutuelleraent, reC-toient abondonnés k eux-mémes amp; a i’adion dunbsp;fluïde éledrique, qu’ils renfermoient, au momentnbsp;oü ils ont commence a exercer leur force l’unnbsp;fur l’autre, fans qu’aucune caufe extérieure in-tervint , foit pour changer leurs diftances refpec-tives , Ibit pour augmenter ou diminuer lanbsp;quantité de leur fluïde éledrique. Et en efFet ,nbsp;tant que cette condition aura lieu , les chofesnbsp;fe pafleront, comme nous 1’avons expofé , c’efl;-a-dire, qu’il arrivera toujours que deux corps ,nbsp;dont les éledricitésferont homogenes, fe repouf-feront mutuellement»
Mais fi , dans Ie moment auquel ces deux corps fe repouflent, on fuppofe qu’une caufe extérieure agilfe fur tous les deux, ou feulement fiirnbsp;Tim des deux , pour Ie rapprocher de l’autre ^ ounbsp;bien, ce qui revient au méme, fi 1’on con9oi£nbsp;que, dans Ie même tems, l’un des deux corpsnbsp;foit éledrifé de nouveau , de maniere qu’ii
-ocr page 97-öl: i’ÊLECTaiciiÉ. St tegoïve un furcroit de fluide éleiftrique,, ounbsp;perde une partie de celui qu’il renfermoit, lesnbsp;changemens d’état qui en refulterpnt , par rapport aux corps dont il s’agit , pourront donnei;nbsp;lieu a des phénomenes finguliers, qui, au premier coup-d’oeil ,paroitront contraires a I’analogienbsp;des operations de la nature; mais dont Texpli-cation fuit naturellement des principes établisnbsp;par M. jEpinus , amp; imprime , en quelquenbsp;forte, a fa théorie un nouveau caradere denbsp;certitude.
Quant aux phénomenes produits par deux corps éleftrifés originairement, 1’un en plus amp;nbsp;1’autre en moins, nous verrons plus bas qu’ils nenbsp;font fufceptibles d’aucune variation , c’eft-a dire,nbsp;que ces corps s’attireront mutuellement a toutesnbsp;les diftances.
5 3. Concevons d’abord deux corps C, G, {fig. /f.) électrifés pofitivement, amp; fuppofons que tandisnbsp;qu’ils s’écartent l’un de l’autre,une caufe extérieurenbsp;agiffe pour rapprocher Ie corps G du corps C.nbsp;La force répulfive du fluide de C refoulcra unepor-tion du fluide contenu dans FG, amp; la fera palTernbsp;dans l’autre partie GH. Pareillement !a forcenbsp;répulfive du fluide de G , agira fur Ie fluide denbsp;C , pour faire palTer une portion de ce fluide,nbsp;de la partie BC, dans la partie CD.
Or j il pourra arriver qu’ii y ait un point
-ocr page 98-oi la partie CB, par exemple, ah perdu une telle quantité de fon fluïde, en pafiant anbsp;1’état négatif, que Teftet de la force attradivenbsp;de cette partie fur Ie corps G, compenfe exac-tement l’eiFet de la force rcpulflve de la partienbsp;CD. Alors les deux corps refteront immobiles,nbsp;amp; fl la même caufe extérieure continue denbsp;poufier G vers C, les deux corps s’attireroncnbsp;réciproquement.
Si , au lieu d’approcher G de C, on aug-tnente fon éledricité , comtne on en eft bien Ie maitre , puifque cette augmentation eft encorenbsp;plus favorable k Thypothefe préfente, qui exige^nbsp;que la totalité du fluide de chacun des deuxnbsp;corps foit au-deflus de fa quantité naturelle ^ lenbsp;refoulement du fluide, augmentant a proportionnbsp;dans le corps C , le mêxiie eff'et aura lieu, amp;nbsp;il pourra arriver que les deux corps ou reftentnbsp;immobiles, ou s’attirent, dans le cas d’une plusnbsp;forte éleftricité de la part du corps G.
Ces phénomenes paroiflent d’abord offrir des efpeces de paradoxes, en ce qu’on y voit la forcenbsp;^epulfive des deux corps, qui ferableroit devoirnbsp;s’accroitre a mefiire que la diftance diminue en-tre ces corps, devenir d’abord nulle , amp; en-(bite fe changer en une force oppofée , quinbsp;produit des attraftionsi. Mais on voit en mêmenbsp;terns corabien ces phénomenes s’accordent bev.-
-ocr page 99-3gt; E l’ È L E C T R I C I T É.
Teufement avec les principes de la théorie, amp; avec les loix auxquelles font foumifes les operations de la nature.
M. jEpinus indique un moyen flmple, pout inettre ce cas en expérience. Sufpendez k un filnbsp;de foie une petite balie de liége, amp; placet auprèsnbsp;de cette balie, un cylindre de métal ifolé; ennbsp;forte que Ie fil de foie étant dans une direérionnbsp;Verticale, la balie touché prefque Ie cylindre denbsp;métal. Attachez enfuite k cetre balie un fecondnbsp;fil de foie, que vous ferez paffer dans un crochet,nbsp;de maniere que vous puiffiez rapprocher a volonténbsp;la balie, du cylindi'e de métal , lorfqu’elle s’ennbsp;feta écartée. Enfin , faites communiquer ce cy-Hndre avec un long fil de fer pareillement ifolé.nbsp;Les chofes étant dans eet état, éledrifez par frot-tement un tube de verre. Touchez enfuite fuc-cellivement, avec ce tube, la balie de liége , amp;nbsp;Ie fil de fer dont on a parlé ; bientót la balie re-pouflée par Ie condudeur s’en écartera. Tireznbsp;alors Ie fecond fil de foie , pour la ramener versnbsp;ce condudeur, amp; , lorfqu’elle n’en fera plus éloi-gnée que de trois ou quatre lignes , vous verreznbsp;la répulfion fe changer tout-k-coup en attrac-fion , amp; Ie fil de fufpenfion fe porter de lui-meme vers Ie conduéteur.
On peut varier cette expérience de Ia maniere
-ocr page 100-64
fuivante. Après avoir affujetti Ie fil lt;lé foie qüt fert a tirer la balie de liége, en lui faifant fairenbsp;plufieurs révolutions autour du crochet; en fortenbsp;que la balie ne puilTe s’écarter du cylindre denbsp;métal, que d’environ deux lignes, électrifex l’ap-pareil, mais d’abord foiblement. La balie fera
repouffée par Ie condufteur , amp; s’en écartera autant que Ie permettra Ie fil qui eft fixé aunbsp;crochet. Communiquez alors au condruSteur unenbsp;éleftricité beaucoup plus forte, amp; k l’inftantnbsp;l’attraftion fuccédera k la répulfion , comme dansnbsp;Ie premier cas.
¦54, Si ks deux corps G amp; C étoient d’abord éledrifës négativement, les réfiiltats feront fem-blables , quoique produits par des caufes contrai-res. Alors, tandis qu’on approchera les deux corpsnbsp;l’un de 1’autre, une partie du fluide de C feranbsp;attirée de DC en CB , amp; une partie de celuinbsp;de G paffera de GH en FG. Or, k mefurenbsp;que les deux corps deviendiont plus voifins,nbsp;les parties FG , BC, continuant d’acquérirnbsp;de nouveau fluide, il pourra arriver , qa’k unenbsp;certaine dlftance , l’excès du fluide de CB , parnbsp;exemple , fiir celui de DC foit tel, que 1’effetnbsp;de la répulfion de DC, fur Ie corps G, foit balance par l’attraéflon de BC , amp; alors les ueuxnbsp;corps refteront iöiraobiles. Si l’on continue
d’approcher
-ocr page 101-BE L^ÉLËCtRtClTi:. «d’approclier G de C, il y aura auraókion entrenbsp;les deux corps.
La même attraöion agira encore , fi ¦, au lieu de faire mouvoir G vers C , on dirhlnue le fluidenbsp;de la partie FG, auquel cas Tattraiflion de cettenbsp;partie faifant pafl’er de nouveau fluide de CD ennbsp;BC; il en refultera un furcroit de force attractive entre les deux corps. Rien ne gêne , patnbsp;rapport a la diminution du fluide de FG, puif-qiie la quantite totale du fluide de G, difléreranbsp;encore plus de la quantité naturelle, que dans lenbsp;premier inftant.
51). II ne nous refte plus qu a rechercher ce qui doit arriver , lorfque I’un de deux corps, telnbsp;que C , eft dans 1’état pofitif, amp; I’autre corpsnbsp;G dans l’état négatif •, nous avons vu (li)) )nbsp;qu’alors les deux corps s’attiroient mutuellementnbsp;amp; s’appiochoient Tun de I’autre. II s’agit de fa-voir maintenant, fi , dans la fuppofition ounbsp;tandis que ces corps ' s’approcheroient , leurnbsp;état vint a eprouver des changemens, il feroitnbsp;poffible , qu’k une cevtaine diftance , ils reC-taflent immobiles , ou commen^aflent a le re-pouflTer.
Obfervons d’abord qu’en vertu de la force ré-pulfive du fluide de C, une portion de celut qui eft contenu dans FG, paflTera dans GH.nbsp;D’un autre cóté, I’attraftiou de G forcera une
E
-ocr page 102-€6 nbsp;nbsp;nbsp;T H É o R t Ë
portion du fuiide de DC de pafler dans BC.
Done, quel que fbit l’étac des deux corps, la par-
tie BC du corps C fera toujours éleélriföe en
plus, amp; la parcie FG du corps G toujours élcdrifée
en moins. Cela pofé , il peut y avoir quatre cas
dilFérens.
Le premier efl: celui oii les deux parties du corps C feroient dans l’état pofitif, amp; les deuxnbsp;parties du corps G dans l’état négatif. Dans cenbsp;cas , il eft évident que le premier corps étant toutnbsp;entier pofitif, amp; ie fecond tout entier négatif,nbsp;les deux corps s’attireront (i'ï),'a quelqu’endroit denbsp;leur Sphere d’adivité qu’on les fuppofe places.
Le fecond cas efl; celiü oü les deux parties du corps C étant toujours dans letat pofitif, amp; la partie FG, du corps G , dans i etat négatif, Tautre partie GH, du mème corps , feroitnbsp;dans l’état pofitif. Remarqiions que ü le corps Gnbsp;eüt été d’abord dans i’état naturel, amp; qu’une partie de fon fluïde eüt paflc de FG dans GH, cenbsp;corps eüt agi comme un' corps éledrifé ennbsp;moins, fur Ie corps C, placé a ime diftance quel-conqne; car, dans ce cas, la force répulfive denbsp;GH , qui aiiroit été capable par elle-même denbsp;faire équiiibre a la force attraélive de [FG, (i6),nbsp;eüt agi plus foiblement fur le corps C, a rai-fon d’une plus grande diftance. A plus fortenbsp;laifon , la force attractive de FG lemportera-
-ocr page 103-Ï)E
l’ Ê L E C T R I C I T É. '^7 t-èlle dans 1’hypothefe préfente , oü cette mêmenbsp;partie eil encore plus evacuee de fluïde que dansnbsp;Ie cas cité , puifqu’on fuppofe que la totalité dunbsp;fluïde de G efl moindre que la quantite naturelle.nbsp;Done, aquelque diftance que fe trouvent les deuxnbsp;corps, G agilflant comme s’il étoit élednfé néga-tivement , amp; C étant tout entier pofitif , il ynbsp;aura attraöion ehtre les deux corps (24).
¦5 7. Paflbns au troifieme cas , dans lequel DG fèroit éleörifé en moins , BC éleamp;ifé en plus,nbsp;amp; les deux parties F G, GH , du corps G, élec-trifées en moins. Par un raifonnement fembla.nbsp;ble 'a celui que nous avons fait pour Ie fecondnbsp;cas ( $ 6 ) , il fera facile de concevoir que Cnbsp;agira a routes les diftances, comme s’il étoit dansnbsp;l’état pofitif; done, Ie corps G étant dans 1’etatnbsp;négatif, les deux corps s’attireront réciproque-ment dans tous les points de leur fphere d’ac-tivité.
^8. Refte Ie quatrieme cas, qui efl: celui oii CD , FG feroient dans l’état négatif , amp; BC ,nbsp;GH dans l’état pofitif. Or dans ce cas , commenbsp;dans Ie précédent , les deux corps s’attirerontnbsp;k quelque diftance qu’on les fuppofe l’un denbsp;l’autre (a).
(a) Je fuis oblige de m’écarter ici du fentiment de M. ^pinus. Ce fayant penfe que la queftion relative
Pour Ie démoBtrer , remarcjuons d’abord que Ie corps C eft dans Ie cas d’un corps éledrifénbsp;pofitivement, a l’ègard d’un autre corps G placénbsp;k la droice de rextrêmité B ^ fuppofons mainte-nant que Ie corps G , confidéré dans fa totalité,nbsp;n’ait que fa quantité naturelle d’éleclricité. Dansnbsp;ce cas, fi 1’on imagine , pour un inftant, quenbsp;les deux parties FG, GH, fe pénétrent, de ma-niere que leurs aélions fur Ie corps G s’exercentnbsp;a la méme diftance de ce corps, ces aéiionsnbsp;étant égales amp; contraires ( i6 ) , leur fommenbsp;fera zéro.
^9. Les chofes étant toujours dans eet état, au cas préfent qui eft celui du n®. 138 de fa théorie,nbsp;p. 139, ne peut être réfolue, qu’autant qu’on con-noitroit la loi fuivant laquelle agit Ie fluïde éleélrique ,nbsp;a raifon des diftances •, amp; il effaye de Ie prouver parnbsp;la confidération de la formule générale , qui repréfentenbsp;les aélions que les deux corps exercent 1’un fur 1’autre.nbsp;Cette formule renferme quatre quantités , dont lesnbsp;trois premieres font toujours pofitives ; refte a fa-voir , felon M. jïpinus, ft la qiiatrieme quantité nenbsp;peut pas devenir negative , ce qui exige que l’on con-noiffe la loi que fuit l’aélion du fluïde , eu égard anbsp;la diftance. i'^- Ce raifonnement n’eft pas exaél,nbsp;puifqu’il faudroit, pour que la formule exprimSt unenbsp;force répulftve, qu’elle devint négarive ; or il ne fuffitnbsp;pas pour cela que la quatrieme quantité foit fimple-ment negative; il faut encore qu’elle furpaffe la forania
-ocr page 105-concevons xnaintenant que la relation des quan-tités de fluïde des deux parties FG, GH, fe trouve ramenée a l’hypothefe prélènte, qui exiganbsp;qne Ie corps G, confidér^ dans fa totalité, aitnbsp;moins que la quantité naturelle de fluïde. Dansnbsp;ee cas, il faut concevoir une nouvelle portionnbsp;de ce fluide , Ibuftraite de la partie FG, amp; qulnbsp;n’aitpoint paffe dans la partie GH. Or,envertunbsp;de cette diminution , la force attradive de FG ,nbsp;flor Ie corps C , fe trouvera augmentée donenbsp;elle prévaudra fur Ia répulfion de Ia partie GH ,nbsp;amp; les deux corps fe porteront Tim vers l’autre. Anbsp;plus forte raifon, Ie même eflet continuera-t-ilnbsp;d’avoir lieu ,fl la partie GH, dont la force eft rédes trois autres quantkés qui font pofitives. Mais a®»nbsp;i’ai trouvé , a 1’aide d’un calcul fimple , qu^il y avoitnbsp;néceffairement attradion entre Ie* deux corps, tancnbsp;que la partie CH du corps G , étoif a une plus grandsnbsp;diftance du corps C, que la partie FG, ce qui a toujour*nbsp;lieu. La même chofe fe trouve prouvée , ce me fem-fcle, d’une maniere claire amp; a 1’abri de toute equivoque par Ie raifonnement que i’ai employé. Ce quinbsp;parolt avoir trompé M. iEpinus, c’eft que fa formule ,nbsp;dans 1’état oü il la préfente , lailTe efFedivement lanbsp;queftion indéterminée , amp; n’exprime point les conditions du problême de maniere a fournir une folutionnbsp;direde; enforte qu’il eft néceffaire d’y en fubftisupï:nbsp;une autre , pour paryenir a cette folution.
E iij
-ocr page 106-']G nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
pulfive, fe trouve pbcée , comme Ie repréfente li figure, c’eft-a~dire, a^une plus grande diftance dunbsp;coips C , que la partie FG, qui exerce une forcenbsp;attradive. Et comme Ie même raifonnement anbsp;lieu relativement a rous les points de la Ipherenbsp;d’adivité des deux corps y il faut en conclurenbsp;qu’il y aura attradion entr’eux, dans toute l’éten-due de cette iphere.
VI. Du pouvoir des pointes.
^0, On fait que les corps terminés en pointes foutirent beaucoup plus puiflamment la matierenbsp;éledrique , que les corps moufles ou arrondis. Lenbsp;même fluïde s’échappe aufii beaucoup plus facile-ment des condudeurs, qui ont des angles ou desnbsp;parties aiguës , que de ceux qui font courbes. Onnbsp;a tenté d’expliquer ces phénomenes, en fuppofantnbsp;que l’air environnant refiftoit moins au paflagenbsp;de la matiere éledrique, a l’endroit des pointes,nbsp;qu’k tout autre endroit d’un corps. Mais on peutnbsp;deduire de la théorie de M. jEpinus , une autrenbsp;explication beaucoup plus fatisfaifante des inêmesnbsp;faits.
6i. Concevons une pointe hc ( fig. 13 ) , d’un métal quelconque, placée k une petite diftance du
DE l’Ê LEGT HI Cl TÉ. quot;fl corps A éleörife en plus. Nous avons vu (4^^ )nbsp;que y dans ce cas, une partie du fluïde contenunbsp;dans la pointe, feroit refoulée de Averse, d’oïi ilnbsp;fliit qu’il y aura défaut de fluïde dans la partïenbsp;antérieure de la poïrite , amp; exces dans la partienbsp;poftérieure , fltuée vers c. Concevons une fe-conde pointe de placée a coté de la premiere.nbsp;Les molecules du fluïde de dc^ fituées dans Ienbsp;voiflnage de la partie antérieure de la pointenbsp;hc , qui efl; éleflrifée en moins y feront attiréesnbsp;par cette pointe (16). D’ailleurs elles lèrontnbsp;repouflees vers l’extrêmité e , par Ie corps A.nbsp;Mais l’attraétion balancant en partie l’efFet denbsp;cette répulfion, les molecules feront moins re-foulées vers e, que fi la poiirte hc n’exiftoit.nbsp;pas. Or, la pointe de failant la même fonc-tion , par rapport a la pointe bc, que celle-cinbsp;a 1’égard de la premiere ; les molecules de bcnbsp;feront aufli moins refoulées vers Textrêmité e ,nbsp;que dans Ie cas ou la pointe bc eüt exifté feule.nbsp;Si done Ton imagine une multitude de pointes,nbsp;femblables, rangées les unes a cóté des autres ,nbsp;il efl: clair que leurs aflions mutuelles s’oppo-fant en partie a la force répulfive du corps Anbsp;Ie nombre des molecules refoulées vers les parties poflérieures de eet aflemblage de pointes., en.nbsp;fera fenfiblement diminué.
61. Remarquons maintenant qu’en vertil da
7i nbsp;nbsp;nbsp;T H É o R t ï
dcfaut damp;- fluïde des parties antérieures de 1’af» femblage dont il s’agit, eet afTemblage exercenbsp;une force attradive fur Ie fluïde des corps envi-ronnaiis , amp; en particulier fur celui du corpsnbsp;A (nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;) 5: amp; que cette force eft d’autant plus
grande que les parties antérieures des pointes ont perdu une quantite plus confidérable de leurnbsp;fiuidie naturel. Si done nous ftippofons qu’unenbsp;des pointes dépafle les autres , comme on Ienbsp;voit en g (fig. 14 ) , cette pointe fe trouvantnbsp;eomme ifolée a legard des pointes voiflnes, ilnbsp;fera facile de conclure, du raifbnnement quenbsp;nous avons fait plus haut, que Tattraftion denbsp;cette mêine pointe, par rapport au fluïde de A,nbsp;s-accroitra de maniere que Ie fluïde de A foitnbsp;foütiré beaucoup plus efficacement que fi cettenbsp;pointe fe trouvoit de niveau avec les pre-tni^res.
Or , un corps quelconque pouvant être con-fldéré comme un faifceau de petites aiguilles difpofées parallélement les unes aux autres, onnbsp;voit, par ce qui precede , que fi ce corps formenbsp;des angles dans quelqu’ime de fes parties , cesnbsp;angles foutireront plus puiflamment la matierenbsp;«ledrique, que dans Ie cas oü ce méme corps ft-ïoit arrondi de toutes parts.
63. On prouvera cgalement qu’un corps ter-miné en pointe amp; éleftrifé pöfltivement, doifr
-ocr page 109-DE r’É lËCTRiCi TÉ.
lancer Ie fluide en plus grande quantité ^que
ce corps ne formoit aucune faillie. Car alors , a caufe de la réfiftance de Fair, il fe fait tou-jours au point b (fig. 13) une condenfationnbsp;du fluide renfermé dans la pointe bc, amp; quinbsp;tend a en fbrtir en vertu de la répulfion mu-tuelle de fes molecules. Cette portion de fluidenbsp;condenfé exercera done une force répulfive oblique fur Ie fluide fitué vers e , dans la pointenbsp;voifine ^ amp; comme une partie de cette forcenbsp;agit en fens contraire de celui fuivant lequelnbsp;les molecules tendent a s’échapper, elle s’op-pofera , julqu’a un certain point, k la fortie dunbsp;fluide. Le même raifonnement s’applique a cha-cune des pointes relativement k celles qui l’en-vironnent •, d’oü il fuit que fi une pointe eftnbsp;comme ifolée k Fégard des autres, le fluidenbsp;en fortira plus librement amp; plus abondam-ment.
64. Plus la pointe g fera déliée , plus elle aura de vertu pour foutirer le fluide éledrique;nbsp;amp; eet effet eft fi fenfible, qu’une pointe biennbsp;aiguifée , préfentée k un pied de diftance , d’unnbsp;condudeur fortement chargé, ou même a unenbsp;diftance plus confidérable ,fuffit pour rendre prefnbsp;que nuls les effets de Féleéiricité de ce conducteur j tandis que la préfence d’un corps rond ,
-ocr page 110-74 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
placé a la méme diftance , les laifle fubflftef? lans aucune alteration fenfible.
Poiir mieux concevoir la raifon de cette grande diftérence , fuppofons que bhnk (fig. lOnbsp;foit Ie corps rond dont il s’agit, amp; que ABnbsp;foit 1’extrémité du condiicbeur. Toutes les pointes (ituées fur Fare hbk foutireront l’éledriciténbsp;de AB , en même tems qu’elles agiront lesnbsp;unes fur les autres pour empécher une partienbsp;de leur éledricité propre d’etre refoulée versnbsp;l’arc oppofé rns. Supprimons maintenant lesnbsp;portions hbo , kbg , pour ne laifler fubfifter quenbsp;la pointe obg •, d’une part , toutes les pointesnbsp;fituées Ie long de la corde hk , continuerontnbsp;de foutirer Ie fluide de AB , amp; la différence denbsp;leurs diftances au corps AB , comparée a cellenbsp;des pointes qui étoient fituées fur l’arc hbk, oc-cafionnera , 'a la vérité, une certaine diminution dans la force avec laquelle lë fluide denbsp;AB efl: foutiré. Mais cette diminution fcranbsp;compenfée bien au-dela, par la fituation de lanbsp;pointe obg; celle-ci fe trouvant alors fouftraitenbsp;aux forces attradives des aiguilles renferméesnbsp;dans les portions hbo^ gbk , qui toutes contri-buoient 'a niaintenir dans cette pointe une partienbsp;de fon fluide naturel ^ d’oüil fuit que cette pointenbsp;fe trouvant beaucoup plus évacuée que dans Ie cas
-ocr page 111-ÏJ E l’ É I E C T E. T C T T i.' 7t
öü elle étoit cnvironnée par les autxes pointes amp; force attradive fe trouvera augmentée d’unenbsp;öianiere très-fenfible (a).
6^. Nous venons de voir (63) qu’un corps terminé en pointe, amp; éledrifé pofitivement ,nbsp;lan9oit avec beaucoup plus de force la matierenbsp;éledrique , qu’un corps d’une figure ronde. Cette
(a) Tout Ie monde connolt la belle application que Ie célebre Francklin a faite du pouvoir des pointesnbsp;6 1’éleélricité des ,nuages par l’invention des para-tonerres. La conlfrudlion de ces appareils , qui fe font,nbsp;fort multiplies , depuis quelques années, demande unnbsp;Artifte attentif amp; intelligent , amp; perfonne ne nousnbsp;paroit mériter plus de confiance , relativement a eetnbsp;objet important, quo M. Billiaux , Ingénieur en inftru-mens de Phyfique. Cet Artifte, entre un grand nombrenbsp;de paratonerres dont 1’exécütion a été conéée a fesnbsp;foins , a placé ceux du Louvre , fous la direélion denbsp;Ie Roy , de 1’Académie des Sciences amp; lorfquenbsp;cet Academician fut envoyé a Breft , par M. Ie Ma-téchal de Caftries , pour en faire placer fur les edifices de ce port amp; fur les vaiffeaux •, il demanda M.nbsp;Billiaux a ce Miniftre, comme 1’Artifte Ie plus en étatnbsp;d’en conduite 1’exécution fous fes yeux ; ce qui luinbsp;fut accordé.
-ocr page 112-7^ nbsp;nbsp;nbsp;ï H É o R 1 E
force eft telle, que, dans Ie cas d’une ëlec-tricité ordinaire, elle furmonte, julqu’k un certain point, la réfiftance qu’oppofe l'air environnantnbsp;au paflage de la matiere éleftrique; alors eelle-cinbsp;ion fous la forme d’une elpece de cóne ou d’ai-grette, dont les molecules , pouflees les unesnbsp;fur les autres , fe condenfent amp; choquent cellesnbsp;de lair, qui réagilTent contre, elles. Ce chocnbsp;produit deux effets, dont 1’un eft de faire entendre un léger bruiffemeht , amp; 1’autre d’exciternbsp;la lumiere, en forte que l’aigrette devient bril-lante dans roblcurité.
66. nbsp;nbsp;nbsp;Si l’on préfente , a une certaine diftancenbsp;de Ia pointe, Ie plat de Ia main , ou quelqu’au-tre corps fitué parallélement a la bale de l’ai-grette, celle-ci s’allonge amp; prend un nouvelnbsp;éclat , paree que Ie corps , dont nous venonsnbsp;de parler, fe troiivant lui-même éledrifé néga-tivement par fa partie antérieure (41) , exercenbsp;fur l’aigretteune force attradive, qui determinenbsp;la lorde d’un plus grand nombre de moleculesnbsp;éledriques.
67. nbsp;nbsp;nbsp;Suppolbns maintenant un corps métalli-que de forme globuleufe ABC ( fig» 16) élcc-trifë en plus ^ amp; concevons qu’on approche denbsp;ce corps, par degrés , un fecond corps rond afcnbsp;dans 1’état naturel amp; non ifolé ; independam-ment de ce lècond corps, Ie fluide renfermé
-ocr page 113-DE l’ É L E C T R I C I T É. 77 dans ABC, tend k s’échapper, en vertu de lanbsp;force répulfive mutuelle de fes molecules ( 6 ) jnbsp;mais il eft maintenu, du moins en très-grandenbsp;partie, par la réfiftance de l’air environnant.nbsp;A mefiire que Ie corps afc s’approche du corpsnbsp;ABC , il attire k lui Ie fluide litué k la fiir-face de ce corps , en forte que les moleculesnbsp;fituées, par exemple, en amp; en font fol-licitées vers afc, par les direftions dfj gn, qui ,nbsp;étant liir les prolongemens des rayons fo ^ no ynbsp;lont les plus courtes diftances des pointsnbsp;gyamp; l’arc arx. Enfin, la diftance entreles deuxnbsp;corps devenant toujours plus petite, il y a unnbsp;point, OU les molecules fituées dans la direction gn^ qui font les plus attirées de toutes ,nbsp;puifque gn eft la ligne la plus courte entrenbsp;les deux arcs KgC , afc , furmontent entiérementnbsp;la réfiftance de l’air, en Ibrte qu’elles s’échap-pent de ^ en n; ik il fe forme une elpece denbsp;canal , par lequel 1’excès de fluide renfermé dansnbsp;ie globe ABC , pafle avec une forte d’explofion ,nbsp;pour fe porter vers Ie globe afc, qu’il pénétre ;nbsp;amp; cette explofion eft fi rapide , qu’elle eft ac-compagnée d’un bruit éclatant amp; d’une vive lu-iniere, que l’on défigne par l’exprelfion i^ctincdlcnbsp;éleSrique.
68. Si, k la place du corps gobuleux afc , PQ fubftitue une pointe srt (fig. 17) j la force
-ocr page 114-attrail;ive de cette pointe étant beaucoup plus confidérable que celle d’un corps arrondi (6%) ,nbsp;amp; Ie fluide éleftrique contenu dans ABC , fur-montant , dès Ie premier inftant, la réliftancènbsp;de 1’air, fe portera rapidement des difFérens pointsnbsp;de ce corps, vers Ie point r, par des jets continus , qui fuivront des direftions convergentesnbsp;dr, gr, amp;c. de maniere que fes molecules nenbsp;formant que des filets épars , traverferont l’air ,nbsp;fans fe condenfer, excepté au point r , par le-quel tous ces filets entrent a-Ia~fois. Alors, ilnbsp;n’y aura niétincelle, ni aigrette allongée, maisnbsp;feulement un point lumineux, ou une efpecenbsp;de petite étoile , que l’on appercevra en /¦, oünbsp;fe fait la condenfation.
69. Suppofons, au contraire , que Ie corps ABC fbit éledrifé négativement , alors la forme glo-buleufe de ce corps ne laiflera a fon attraftionnbsp;que Taftivité néceffaire pour determiner Ie fluidenbsp;a fortir de la pointe, fous la forme d’une aigrette , OU d’un jet de lumiere. On peut ob-ferver les deux eft'ets , qui viennent d’être expofés ,nbsp;en préfentant une pointe de métai fucceffivementnbsp;vis-a-vis du crochet amp; de la garniture extérieurenbsp;d’une bouteille de Leyde , chargée a l’ordi-naire, amp; fufpendue dans l’air a un cordon de
DE 1’ÉLECTRICI TÉ. 79
^ue toutes les petites quantités de fluïde , qui paflent du crochet de la bouteille dans la pointe ,nbsp;OU qui vent de cel!e-ci a la furface extérieurenbsp;de la bouteille , aient rétabli l’équilibre , denbsp;maniere que Ia bouteille fe retrouve dans l’étatnbsp;naturel, comme nous Texpliquerons plus ample-ment paria fuite.
M. Le Roy, de 1’académie des fciences , a fait une luite d’expériences très-intéreflantes (urnbsp;les aigrettes amp; les points lumineux que l’on ap-per9oit aux extrêmités de différentes pointes ,nbsp;faiamp;nt partie d’un appareil éleflrique. On peutnbsp;confulter fur eet objet les mémoires de l’acadé-mie des fciences, année 1753 , edition in-ix ,nbsp;page 671 amp; fuivantes , oü Ton verra le partinbsp;avantageux que ce favant Phyficien a lu tirernbsp;des phénomenes, dont il s’agit, pour diftinguetnbsp;les cas oü l’éleébicité eft pofitive, d’avec ceux oiinbsp;elle eft negative.
70. M. Prieftley a obfervé ( hiftoire de 1’é-ledricité , tome III, page id'j amp; fuivantes) qu’ilpartoit toujours d’une pointe éleélrifée, (bitnbsp;en plus, foit en moins, un courant d’air, dontnbsp;la direftion étoit très-fenfible , lorfqu’on appro-choit de cette pointe la flamme d’une bougie ;nbsp;car celle-ci eft toujours chaflee plus ou moinsnbsp;loin de la pointe. Le favant chimifte Angloisnbsp;9 doimé lui-même 1’explication de ce fait, fui-.
-ocr page 116-So nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
vant lès principes de la théorie de M. Francklin i avec laquelle celle de M. -lt;Epinus s’accorde par-faitement a eet égard. Car, comme la matierenbsp;éledrique eft lancée ou re9ue par les pointe^,nbsp;avec beaucoup de facilité amp; en grande abondance , il arrive néceflairement que 1’air voifinnbsp;d’une pointe éledrifée en plus , fe charge lui-même d’une quantité de fluïde éleélrique au-defliis . de fa quantité naturelle, amp; que celuinbsp;qui eft auprès d’une pointe dans 1’état négatif,nbsp;palTe lui-méme k un femblable état, en per-dant une portion de fon fluide naturel. Lesnbsp;molecules de l’air doivent done s’écarter de lanbsp;pointe, dans quelqu’état que foit celle - cinbsp;(13 , 17 ) amp; comme elles font aufli-tót rem-placées par d’autres molecules , qui font pareil-lement repouflées k leur tour , il en réfulte unnbsp;courant qui va de la pointe vers l’endroit oppofénbsp;a cette pointe.
71. Si une perfonne placée fiir un fiipport a ifoler , amp; mife en communication avec un con-dudeur éleélrifé en plus, étend fa main dansnbsp;une pofition verticale , amp; qu’une perfonne nonnbsp;ifolée préfenteun doigt vis-a-vis de cette main,nbsp;k la diftance de quelques pouces, il s’excite unnbsp;courant, qui va du doigt de la feconde perfonnenbsp;a. la main de la premiere, amp; dont rimprelfion eftnbsp;très-fenfible lur celle-ci ; en méme-temps on
appercoit
l5É
l^ÉlectriciIé.
appercoit une aigrette, dont Ie Ibmmet eft contigti au doigt de la perfonné non-ifolée.
M. 1’Abbé Nollet, qui cite cette experience ^
( Le9ons de Phyfiq. expérim. T. VI, pag. 30;/ amp; 370) , en concluoit qu’il fortoit du doigtnbsp;öón-ilblé, un cobrant de fluïde éleiSrique, quinbsp;ailoit vers Ia main éle3:rilee, amp; il attribuoit k cinbsp;courant, 1’imprefllon fèmblable k celle d’un fou-fle , qui fe fait fentir fut cette main. II paroitrOitnbsp;Cependant, d’après les principes expofës plusnbsp;haut, que Ie courant devroit fe pörter de lanbsp;main éleamp;ifce au doigt ifolé, avêc cètte difference , que ce feroit un courant d’air, amp; hon,nbsp;de fluïde éledrique. Mais il eft facile dé ramenernbsp;ce fait aux principes de la Théorie dé Mi jEpI*nbsp;nus, dont il eft une luité néceflairé.
Car, en premier lieu, la forme du doigt étant femblable a celle d’une pointe mouflè, lesnbsp;filets de la matiere élééiriquè , que ce doigtnbsp;foutire de la main éledrifée, en vertu de leurnbsp;force attradive, doivent fe replier vers Textrê-tnité du doigt; amp; comme ils n’y enrrent pas auflïnbsp;facilement que s’il étoit terminé en pointe aiguë ^nbsp;ils fe condenfent affez pour qu’il en réfulte uhénbsp;aigrette dont Ie foiHmet eft contigu a celui dunbsp;doigt. De plus j Ie fluidé éledrique fe tfouvantnbsp;plus reflerré a mefure qu’il appïoche du doigt ^nbsp;devient plus abondant k proportion, dans ajSJ
-ocr page 118-efpace donné ^ d^oü il fii« que Ia portion d’aiic qji entoure Ie doigt, recoit un excès d eleitriciténbsp;plus confidêrable, que la portion qui occupenbsp;m égal efpace auprès de la nisin ^leSrilSe. Lanbsp;force jépulfive mutueile des molecules éleSriques,nbsp;=4oit done avoir auffi plus d’énergie auprès danbsp;doigt par ienuel entre Faigrette , d’oü il rélèltenbsp;xque Ie courant d’ait doit (è porter de ce doigCnbsp;jters k anain de la peiibnne élediilee.
71. Concevons que dhfe {fig. iS), tepré-fente un fegment de la lame de verre, qui forme Ie ventre d’une bouteille de Leyde armée k For-dinaire, xogd, une portion de Ia matierenbsp;métallique appliquée fur la liirface intérieure,nbsp;amp; isnk me portion du mctal qui recouvrenbsp;ia fiirface extérieure 4 que ix Ibit unc chaine quinbsp;communique avec Ie condudeur de la machinenbsp;éleörique, amp; lm une autre chaine, qui tienne anbsp;des corps an-élfiélriques, amp; non-ifolés. Suppofonsnbsp;que Fon ait excité, par quelques tours de plateau ,nbsp;-OU du corps qui en. tient lieu, un certain degrénbsp;deleélricité pofirive dans Ie conduéleur. Unanbsp;partie du fluïde éleélrique palTera k travers Ianbsp;chaine rr, pour fe rendre dans la lame cogd, quinbsp;.fc trouYsra |lle-«iênig éle^ifée en plus j
-ocr page 119-l’on imagine que l’air environnant (bic très-fec ^ amp; que Ia quantité de fluïde additive ne foitnbsp;pas fufüfante povur vaincre (a réfiftance ^ cettenbsp;quantité ne pouvant pénétrer d’ailleurs, qu’aveCnbsp;beaucoup de difficulté, Ie verre aèfe ( a ) , ref-tera toute entiere, ou prelque toute entiere dansnbsp;la lame cogdt Voyons maintenant ce qui döicnbsp;arriver k la lame extérieure isnk. D’abord I®nbsp;fluïde renfermé dans cogd^ exer^ant une forcenbsp;répulflve (ur les molécules du fluide naturel denbsp;isnk ( 41 ) , une partie de ce dernier fluide feranbsp;forcée de fortir de la larne isnk, amp; tröavant danbsp;la réfiftance de la part de i’air environnant«nbsp;tandis que la chaine lm lui offre un iibre paf-fage, elle s’échappera k travers cette chaine,nbsp;amp; fe perdra dans les corps contigus, A mefurenbsp;qu’il fortira du fluïde de isnk , ia force répulfivsnbsp;mutueile des molécules qui y refteronc, dimi«nbsp;xiuera, amp; rattraftton de la matiere propre de isnknbsp;fur ces molécules s’accroitra •, en forte qu’il ynbsp;aura un point oü cette attraftion baïancera i’èffetnbsp;de la force répulflve du fluide de cogd^ amp; knbsp;ce terme Veffiuvium s’arrêtera, amp; il ne pafleranbsp;plus rien dans la chaine x/nz. Les moléculesnbsp;lituées Ie long de la ligne ïk ^ (amp; il faut en
(a) On a tenté de fupprimer Ie verre, pour y fubftituer une lame d’air qui a produit Ie même effet,
^4 nbsp;nbsp;nbsp;T H É ö R I *
dire autant de celles qui fe trouvent cntre cettë ligne amp; I'a Hgne sn), feront alors dans Ie casnbsp;de la oilölécule D (z ), lorfque les deuxnbsp;aftions des parties AB amp; AC fur cette molecule,nbsp;iè ba'Iancent de maniere qu’elle refte immobile,nbsp;comme nous i’avons expliqué (11). Ia lamenbsp;cogd ifig' *5) gt; repréicnte ici la partie ACnbsp;(fis- ^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•gt; partie AB.
Mais ccitime nous avons vu que, dans Ie cas dont il s’agic, Ia molecule E éprouvoit encorenbsp;une repulfionde la part du corps BC {Jtg. z ),nbsp;de mènTC aulïi, dans Ie cas reprélènté {fig. i8),nbsp;4es molecules du fluïde de cogd, confen^ent unenbsp;aflioii rópulfive mutuelle, qui en obligeroit uncnbsp;^lartie de fortir de cette lame , fans la réfiftancenbsp;de Fair environnant.
Si Fon recommence h. éledxilêr Ie condufteur, ïa lame cogd continuera de fe charger, amp; ilnbsp;¦fortiia de nouvelles molecules de la lame isnk ,nbsp;^Lifqu’k ce que 1’équilibre foit encore rétabli. Cesnbsp;efFet fe reliouvellera routes les fois que Fon re-commencera Féledrifation. Mais enfin, la forcenbsp;répiilfive mutuelle des molécules qui lèront entrees dans la lame cogd, amp; qui augmente ërinbsp;méme-temps que Ie fluïde s’accumule dans cettenbsp;lame , deviendra fi confidérable, qu’eile vaincranbsp;la réfiflance que lui oppofe Fair environnant, amp;,nbsp;palTé ce terme, li Fon continue d’éle'9:rifer Ie.
-ocr page 121-DE L’ÉIECTRICITÉ, nbsp;nbsp;nbsp;8$.
rondudeur, toute la portion de fluïde qui excé-dera la quantité néceflaire pour balancer ia rcflf-tance de l’air sechappant continuellement de la. Jame cogd^ceite lamenepourra plus rien acquérir,.nbsp;tandis que la lame isnk, de fon cóté , ceflera denbsp;perdre. C’eft a eet inftant que la bouteille fenbsp;trouvera chargée jufqu’au point de faturation.
73. nbsp;nbsp;nbsp;Corame Ie verre n’eft pas abfolument impermeable k la matiere éledlrique ( x ), on conceit qu’une partie du fluide de cogd dok paffernbsp;dans les couches voifines de og, en même-tempsnbsp;qu’une partie de celui qui efl renfermé dans les^nbsp;couches voifines de sn, pafle dans la lame sikn ^nbsp;pour aller fe perdre par la chaïne lm.
74. nbsp;nbsp;nbsp;II efl: eflentiel de remarquer, qu’en vertilnbsp;de la proximité des deux lames métalliques cogd,nbsp;sikn, la premiere de ces lames fe trouve éleflrifcenbsp;beaucoup plus fortement, qu’elle ne Teut été,nbsp;lans la préfence de l’autre lame : car une partienbsp;du fluide renfermé par exces dans la lame cogd,nbsp;étant retenue dans cette lame par la force attrac--tive de sikn ( 7 ), Ie fluide s’y accumule encorenbsp;bien au-del'a du terme oü il eut été en état de vain-rnbsp;ere la réfiftance de fair, fi la lame sikn n’sKiidoit,nbsp;pas; ce qui s’accorde avec l’expérience. II faitnbsp;encore delk que Ia lame cogd doit conferve?nbsp;beaucoup plus long-temps fon éieflricité pofitive .nbsp;qu’elle ne Ie feroit dans Ie cas oii la lame sikri.iQ;
F iii_
-ocr page 122-trouverott fupprjmée, Aufli « lor{qu*on éleflrifé «ne bouteille qui n’a point d’armure extérieure «nbsp;en fe contentant d’appliquer la main au-dehors ,nbsp;cette bouteille fe décharge-t-elle beaucoup plusnbsp;promptement, quand on la lailTe fufpendue aunbsp;milieu de Fair, que dans Ie cas oü 1’on auroit applique une lame de métal fiir fa /iirface extérieure.
75. Concevons maintenant que l’on pofe (ür la furface ik, i’extrêmité d’un fer recourbé ,nbsp;®u de tout autre corps femblable amp; aa-éledrique.nbsp;Ï1 n’arrivera rien de nouveau y en vertu de cettenbsp;(êule applicadon; puifqne Ie fluïde fitué Ie longnbsp;de ik, étant dans i’état d’équilibre ( 71 ), il eanbsp;réfulte que la bouteille ne doit avoir aucunenbsp;aiSion fur Ie fluide renfermé dans Ie corpsnbsp;Mals fi l’on applique enfuite 1’autre extrémité rnbsp;de ce corps fur la furface cd; comrae Ie fluidenbsp;renfermé dans cogd ^ éprouve encore unenbsp;aftion répulfive , qui n’eft détruite que par Ianbsp;réfiftance de l’air, une portion de ce fluide paf»nbsp;fera aufli-tot dans Ie corps rq, oü il trouvs manbsp;iibre accès. Maïs Ia lame cogd ne peut pasnbsp;perdre de fon fluide fans que la répulfion qu’ellenbsp;cxerce fur Ie fluide de stkn ne diminue en même-temps, amp; par confcquent fans que la lame sikn.nbsp;n’atdre elle-même de nouveau fluide ; elle exer-cera done fon attrafdon fur Ie corps :^^r, amp; cesnbsp;deux aélions fimultanées, tant cêlle de Ia lame
BÊ 1’É tE€f ïCïIff ïli
pour fè débarraffen d€ fotl excès de Huide^ que celle de ia lame stkn. po m réprendve cei-sinbsp;qa’elle a peidu, feront qve ie letour da fiu'de «nbsp;d’une lame k l’autïe, s-opéteta avec ane extrémenbsp;promptitude. C’eft cette efpei-'e d’^^ruptifm viv®nbsp;amp; rapide, qüi prodait la tbrte étmtelle q«e Tonnbsp;voit jaiiiir entre la lurfaj.e cd amp; I’extremite rnbsp;de l’excitateur, loriqa’on approche ce!le-ci denbsp;cd. Etfi , au lleu dVmployer un corps métalli-que , Ia perfonne qui fait rexpérience fe met ennbsp;cotitaél d’un part avec la uirfate ik, amp; de l’autre ^nbsp;avec la furface cd^ou la chalnefa:, on concoitnbsp;que cette peifonne dost reffentir alcrs tme vielen te fecoufie aux parties, du corps qui ie trouvensnbsp;dans ia diredion du courant, conmie l’éprouventnbsp;tous ceux Q«i font cette experience.
76. nbsp;nbsp;nbsp;On conclura aifêment des principes de Ianbsp;Théorie que nous expofons ici, qi-e les niêmesnbsp;efFets auroient lieu, dans ie cas oü. la lame cogdnbsp;feroit éleebrifee en moins, au lieu de Fétre ennbsp;plus. Alors la lame sikn s’éledriferoit polisive-ment, amp; ie retour du fluïde éleéirique fe feroifenbsp;avec la même rapiditê que dans 1’exempie pré-cedent v mais en fens contraire , c’eft-a-dire, eanbsp;allant de ik vers cd.
77. nbsp;nbsp;nbsp;Plus la bouteille ïèra mince, ;amp; plus ^nbsp;toutes chofes é^ales d’ailleurs. elle s’cleéirifcra.nbsp;foxtement. Car, d’uue part, Ia force rcpuifive da
F iv
II nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
fluïde de cogd^ par rapport k celui de jri/z, aglr» avec plus d energie, k raifon d’une moindrenbsp;diftance entre les deux lames, D’une autre part ynbsp;la lame sikn fe trouvant plus évacuée, fon fluidenbsp;f epQuflera d’autant moins celui de cogd^ qu , fi onnbsp;l’aime mieux, fa matiere propre attirera d’autantnbsp;plus Ie même fluide ; d’oü il fuit que I’eleflricitenbsp;pofitive d’une part, amp; Féleélricité negative , denbsp;Fautre, ferpnt plus confidérables que dans Ie casnbsp;pil Ie verre abfe auroit eu plus d’épaifTeur,
78. Une bouteille fiilpendue k un condufleur au milieu 4’un air très-fec, ne peul s’éleiflrifer quenbsp;irès-foiblement : par alors Ie fluide ne pouvancnbsp;palier dans l’air environnant, fi ce n’eft ennbsp;très-petite qqantité, l’efFet de la répslfion dunbsp;fluid® de cogd ïnx celui de sikn, fe bornera knbsp;/efpaler une partie de ce dernier fluide vers ik,nbsp;dt a en faire pafler quelques molecules dans l’airnbsp;vpïlin. Maïs ces effets étant très-Iimitcs y il n’ennbsp;rilultcra qu’une foible éleélricité negative dansnbsp;la panie de la lame sikn fituée vers sn ; d’oii ilnbsp;lijit que la force répulflve du fluide de cettenbsp;laKie , h regard du fluide de cogd, n ivyant lubinbsp;qu’un^ légere diminution, ne permcttra k cogdnbsp;de fc cf.arpjer quo d’une petite quantity de fluidenbsp;addiuf t, après quoi^fi I’on continue d’éleamp;ifernbsp;Ifnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fluïde excéüant s’échappera
fravcfs voiflu de cd, II n'eft done pa^
-ocr page 125-CE I’ÉLECTRICI tlt;É. nbsp;nbsp;nbsp;Sf
rlgoureufèment vrai, comme Ie dlfent les parti-fans de la Théorie de M. Francklin , qye 1% bouteille ne fê chargeroit nulletnent dans un airnbsp;très-fèc. Effeiftivement, fi Ton effaie de dé-charger une pareille bouteille, h l’aide d’un exci-tateur, on tirera de la partie cd^ ou de toutenbsp;autre partie en communication avec elle , unenbsp;étincelle qui, quoique foible , Ie fera moinsnbsp;cependant, que fi la furface intérieure n’avoicnbsp;de duide éleörique que ce qu’elle auroit re^u»nbsp;indépendamment de la lame sikn.
79. Une bouteille chargée, fufpendue fous un récipient que Ton purge d’air , fe décharge knbsp;melüre que Ton fait ie vuide. Si cette experience eft faire dans i’obfcurité, on voit unenbsp;multitude de jets lumineux qui fortent du crochetnbsp;de la bouteille, amp; fe replient vers la partie extérieure. La raifon de ce phénomene eft fenflblenbsp;d’après ce qui a été dit ci-deifus. Car la matierenbsp;éledrique n’étant nlus retenue •, dans Tannurenbsp;intérieure , par la réftftance de fair, s’échappe knbsp;travers Ie crochet, pour Ce rendre a la furfacenbsp;extérieure, qui exerce fur eile une force attractive •, en (brte que les deux furfaces reviennentnbsp;peu-a-peu k l’érat naturel, celle qui eft éleftrifcenbsp;en plus, tranfoiertant fucceflivement rout (on.nbsp;exces de fluide a celle qui eft dans I’état né-gatif. Cette b^lle expérience a été iruaginée par
-ocr page 126-Vo nbsp;nbsp;nbsp;T s ê Ö K t È
jM[, de Parcieux, nevea du célébre Acad^mlcïe» de ce ncm, amp; connu par fes taicns pour h i'by-iique expérin.en:aie.
So. II fuit encore delk, qu’ane boiiteilie nc f e'.it fe cJiarget, du moms qae tres-foibieunent j,nbsp;cans le yuice, lors inen.e cjue fa firface exté-11-. e e!I en communication avec des corpsnbsp;an“€*£:.iriques. Car, en purgeant ti'air le réci-I'-ent, on fbpprime un puiiiant obilacle, oainbsp;£a£ mainteru , dsns i’armure intérieure, l’excèsnbsp;de duide é.ecirrqre foiirni par le conduSeut |nbsp;en forte qu’il i,e faut k cette armure qa’annbsp;léger degrê ü’é.eciricité pofitive, poiu: j^u’eilenbsp;pan ierine a for. point ce fctaration.
St, Ei 1 ’on liifpef d a un cordon de Ibie, aa jnilieu d’liH air fee, une louteille de Leyde, aprèsnbsp;ï’aTOU ebargee,) amp; qc’oti approebe le doigt denbsp;fa iuiface exiérieure ^ il n’en fortira auciinenbsp;dtincelie, qitoiqiie cette firface foit éledriféenbsp;iregativernent, cs qui doit arriver^ d’après iesnbsp;principes étabiis ci-deliüs (72), puilque lesnbsp;actions des deirs furfaces fiir ie flurde exterieur,nbsp;fe baiancent tellement, qne ce Iluide eft autantnbsp;attire qiie repoufle , amp; qu’il doit par-la refternbsp;immobile !e long de la furfaoe ik {fig. zlt;9 )•nbsp;Mais ft Ton approche le meme doigt du crochetnbsp;qui eft en communication ave la uirface inférieure,nbsp;on en tirera une petite ecince[le, paree que,
-ocr page 127-Sgt;s t’Êxletl,iCïT3» gf «omine nous l’avons dit«Ia bouteille exerganenbsp;Éncore une partie de fa füice.répuifive far ignbsp;fluïde de la furface extérieure, qui n’y efl reteaanbsp;que par I’air énvironnant , l’attraSion du doigt,;nbsp;,qui ajoute k cette force rép.uifïve, doit déver»nbsp;*niner une portion du fiuide don't il s'agit, knbsp;s’échapper au-dehors. Alors la furface intéiiemenbsp;ayant perdu de fbn fluïde é!elt;51:rique, fa fo' ffnbsp;répulfive, a i’égard de la farface extérieure, fenbsp;trouve diminuée en forte que telie-ci feranbsp;capable d’attiier une certaine quaatité de u^o*nbsp;lécules, amp; Tattireroit en eifet, en ia déros^nïnbsp;i l’aïr énvironnant, fans iadifficuké qü’épio^vafnbsp;Ie fluïde 'a fe mouvoir dans eet air.
Les chofes étant done dans eet état,fi iW apprpche de nouveau ie doigt de la fagt;f’.:.enbsp;extérieure, il fbrtiia une étinteiie occailonncenbsp;par Ie fluïde, qui fe portera du doigt vers cec.ffnbsp;furface. Alors réqiülike fera encore rétablinbsp;forte qu’on ne poiirra plus obienir d’érincene, ennbsp;fipprochant de nouveau Ie doigt de la iurfactfnbsp;Extérieure. Maïs fi on Tapproebe du crochet, onnbsp;tirera une nouvelle étincelle ; amp; ainfi fiicceflive-ineHt, de rr.aniere qu’en portant Ie doigt tour knbsp;'ïöUt de Tune k 1’autre furface , on déchargeranbsp;peu a peu entiérenient la bouteiiie.
8z. On voit par-Ik, que la bouteiiie fulpen Jue '8c ifolée, oe peut conimencer a fe décbarger
-ocr page 128-ft nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
{pontan^ment,qu’en perdant une partie du fluide de fa furface interieure, amp; en la communiquantnbsp;k fair, après quoi la liirface extérieure commen-cera elle-même k perdre, amp; ainfi de fuite,nbsp;jufqu’a ce que les deux furfaces foi»nt retourneesnbsp;k leur état naturel. Ce retour fe fera d’autancnbsp;plus lentement, que fair voifin fera plus fee, amp;nbsp;l’on a vu quelquefois des bouteilles, ainfi fulpen-dues, donner encore des fignes fenfibles d’élec-tricité, au bout de vingt-quatre heures, amp; mémenbsp;de plufieurs jours.
IX. Dc queJ^ues moyens pafUculUrs dexciter la vertil ékclrique.
83. L’appareU amp; Ie jeu de nos machines éleétriques, font dirigés vers les deux moyensnbsp;les plus ordinaires d’éledrifer les corps, 1’un, knbsp;i’aide du fimple frottement i l’autre, par Ie con-^nbsp;tad OU la proximité d’un corps qui a déja re^unbsp;Ia vertu éJedrique. Ces deux moyens ont éténbsp;pendant long-temps les feuls que l’on ait connus.nbsp;On s’eft apper9u depuis, que parmi les fubftancesnbsp;fufceptibles d’etre éledrifées par frottement jnbsp;quelques - unes , telles qne Ia Réfine, la Cirenbsp;d’Efpagne, Ie Soufre, amp;c. donnoient des fignesnbsp;d’éledricité , lorlqu’on les avoit fait fondre , amp;nbsp;qu’elles étoient récemrafcit réfroidies. I.gt;a Cire
DE t'tlECTRIClTÊ. 93
d’Efpagne, en paniculier, eft, en quelque forte, fi fènfible k l’aftion de Ia chaleur, relativementnbsp;au même effet, qii’il fuffit de chauffer très-lége-tement un baton de cette Cire, amp; de Ie préfenternbsp;^ une petite diftance d’une aiguille tournante ,nbsp;dont je parlerai plus bas, peur voir cette aiguille
mettre en mouvement. La même Cire fe irouve prefijue continuellement cle2;rique, fansnbsp;aucune preparation, pour Ie peu que la temperature de 1’air fbit chaude amp; fëche en méme-temps.
84. L’efFet de Ia chaleur, pour feconder l’aftion du fluide éleêfrique, paroit conlifter dans la dilatation , qui écarté les molécules propres desnbsp;Corps, amp; facilite par-lk Ie mouvement interry#nbsp;du fluide, pour fè porter d’une partie de cesnbsp;Corps vers l’autre. Cet effet ne ptouve donqnbsp;aucune analogie direéle entre la matiere de Ianbsp;chaleur amp; la matiere éleéfrique , amp; il me fèmblenbsp;quen aflignant des rapports entre ces deuxnbsp;ttïatieres, comme Tont fait quelques Phyficiens ,nbsp;cn doit diftinguer les cas oü la chaleur entrenbsp;^culement comme moyen auxiliaire dans la pro-duftion des phénomenes , d’avec ceux oü fa ma-niere d’agir feroit fèmblahle k celle du fluidenbsp;éleStique. Parmi les faits relatifs k ce derniernbsp;point de comparaifon, il en eft un, par exemple,nbsp;gui eft crès-remarquable. La chaleur , comme
-ocr page 130-Toni fe't 4 fk répand avec beancoup de facUiré dzas ies corps métalliques» les corps aquéiix, amp;c,nbsp;au contraire, eile fe propage lentement dans lesnbsp;fubftances vitreaiès amp; réfineules. Uémaillenr tientnbsp;«npuöécent \;ine des extrèrnités dn même tubsnbsp;de verre gt; uont l’a.itre extrémité entre en fufionnbsp;par l’agt;^ivitd de la 'damïne o« elle ell plongéa.’nbsp;La CIre a cachetet n’etctte aacune impreffioanbsp;de chaleur ienfible far la main qai la tient *nbsp;«nlme k une petite diilance de rextrémité pacnbsp;laquelle on rallmne, pour en fiire ulage. Dffnbsp;ïnéme, Ie fluïde éieArique fe propage en uts.nbsp;inftant d’une extrêmiré k 1’autre des mécaux Scnbsp;de i’eau. Quant au verre amp; aax corps réfineuxnbsp;on peut falen les éledriier auili jufqu’a un certainnbsp;point, par ecmmunication. Maïs il faut pournbsp;cela, expoièr fuccellivernent routes les parties ddnbsp;leur furface a I’aflion imméJiate d’un corps dëj*nbsp;ëleflrifé ^ amp; pour leur faire perdre en peu denbsp;temps leur vertu , il faut les appiiquer k la foisnbsp;par toute leur furface fl’C celle d’un corps an--éledriqise en forte que fl i’on fo contente denbsp;les toucher par intervailes avec ie doigt , il n’ynbsp;a que la partie que I’on touche qui fe décharge.nbsp;Cet elfet eil une fake de la dilEcuité qu’éprouvenbsp;Ie fluïde éleélrique k fe mcuvoir dans les poresnbsp;des fübftances vitreufes amp; réllneufes, ce qai in-dique j comme 3» i’ai semarqué, catre ce fluïde
-ocr page 131-t’ÊttêtlttClfTl. ï: Ia matiere de la chaleur une analogienbsp;toute différente de celle que Ton prétendroifinbsp;inférer de Fc-ffet cité plus haut.
Z6, Parmi les phénomenes de ce dernier genre, il n’en eft point qui ait piqué davan-tage la curiofltc des Phyficiens, que celui qu’orï:nbsp;obtient k l’aide de certaines fabflances rainérales»;nbsp;On a découveit que ceiles de ces fubftances, qa«nbsp;1’on appeile Tourmalines, amp; qui ont conununé-'’nbsp;anent une forme allongée amp; ptifinatique, s’éiec*-trifbient très-fenfiblement par la lèule chaleur^nbsp;fans Ie fecours du frottement; en forte qu’uanbsp;de leurs cotés étoit dans l’état pofitif, dCnbsp;Ie cóté oppofé dans letat négatif {a). Toutesnbsp;les pierres qui ont cette propriété font du mémenbsp;genre , amp; j’ai reconnu qu’elles avoient la mémenbsp;ftniSure i il en faut excepter les deux pierresnbsp;gemmes, coimues Ibus les noms de Topa^ amp;nbsp;Rubis du Brelll ^ qui s’éleclrifent aulli par lanbsp;chaleur , quoiqu’elles appartiennent k un genrenbsp;différent de celui des Tourmalines. Mais lesnbsp;unes amp; les autres ont xm rapport de ftrudure qutnbsp;conftfte en ce que certaines faces de leurs molé*nbsp;cules font dilpofoes parallélement k 1’axe dunbsp;cryftal ^ en forte que ia pierre a des points dq
(a) Voye» pour les détails de cette découyerte,' VHiftoire de PÉlearicité de M. Prieftley, Tome Hnbsp;pag. 137 amp; fuirante*.
-ocr page 132-reparation continus dans ce fens , qui eft aufÜ celui, fuirant lequel paroit fe mouvoir te fluide,nbsp;lorfqu’il reflue d’une partie da cryftal versnbsp;Tautre ( a ).
86. Avant d’aller plus loin , il ne fera peut-être pas inutile de décrire ici un appareil fort (im-ple,dont je me fers pour les experiences électriques de la Tourmaline. Cet appaieil conlilte i®. dansnbsp;une aiguille de fil de laiton, terminé par deuxnbsp;petites boules, amp; qui tourne librement, a l’aidenbsp;d’une etappe, fur un pivot de méme métal, non-ifolé i dans un baton de Cire d’Efpagne, anbsp;1’extrêmité duquel eft attaché un fil de foie très-délié , de quelques lignes de longueur*
Lorfque la Tourmaline a été chauffee, je commence par la prélènter a une petite diftance d’une des extrêmités de 1’aiguille, amp; je jugenbsp;qu’elle eft au degré de chaleur convenable, quandnbsp;elle produit fur l’aiguille des attractions fenfibles.nbsp;Je frotte aulTi-tót Ie baton de Cire, a plulleursnbsp;xeprifes, fur une étoffe : en vertu de cette operation , l’extrémité du fil de foie fe trouve élec-trifèe négativement. Je préfente alors a ce filnbsp;alternativement les deux bouts de la Tourmaline,
(a) Voyei l’effai d’une Théorie fur la ftruöure Aes cryftaux, pag.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; ks Mémoires de l’Acadé-
mie pour 1’année ivSj*
eti
-ocr page 133-DE L’ÉLECTB-IClTi. 97
én maintenant celle-ci, de maniere que fon axe foit, autant qu’il eft poflible, dans Ie menie plannbsp;que Ie fil, amp; il arrivé conftamment qu’un desnbsp;bouts de la Tourmaline repoufle ce fil, amp; quenbsp;l’autre Tattiie.
87. Les experiences des Tourmalines ont exercé plufieurs Savans dillingués, tels que MM.nbsp;Lechman , Daubemon, Adanfon, amp;c.; mais pet-fonne ne s’en eft pluf occups que M. Wilfon, amp;nbsp;M. AEpimis lui-même, qui a donné fur ce fujet unnbsp;Memoire infcré parmi ceux de l’Académie denbsp;Bei-lia , pour l’année i7$6. Ce Savant a biennbsp;conftaté i’exiftence des deux électricités , Tunenbsp;politive amp; l’autre négative, que manifefteiu lesnbsp;Tourmalines. 11 ajoute, que fi on place la pierrenbsp;fur un mécal très-chaud, ou fur un charbon ardent , elle s’éleftrife en fens inverfe, de manierenbsp;que Ie cóté qui eft communcment pofitif devientnbsp;négatif, amp; réciproquement •, mais qu’au bout denbsp;quelques inftans elle retourne a fon état ordinaire.nbsp;Selon M. .®pinus, ce renverfement d’état provientnbsp;de ce que les differences parties de la Tourmaline s’ccliauffent inégalement ; d’oü il réfulte imenbsp;pfpece de déviation dans Ie mouvement internenbsp;amp; la nianiere d’agir du fluide. Mais M. Wilfoijnbsp;qui a fait , comme nous 1’avons dit, un grandnbsp;Hombre d’expériences fiir la Tourmaline , afsürenbsp;ftue quand la pierre eft échauftee inégalement 5^
-ocr page 134-5? nbsp;nbsp;nbsp;TnioRiË
elle fe trouve éleftrifée en plus de part amp; d’autrc» fi Ie coté Ie plus chaud eft celui qui eüt du êtrenbsp;pofitlf, amp; que dans Ie cas contraire, les deuxnbsp;cótés font éleétrifés en moins. II attribue la di-verfité des réfultats que préfentent fes expériencesnbsp;comparées avec celles de M. jEpinus, aux diffé-xentes groffeurs des Tourmalines qu’ils ont employees , OU a la difFérence même des procédés.nbsp;J’ai répété ' les mêmes expériences avec unenbsp;Tourmaline d’Efpagne cryftallifée , de zó lignesnbsp;de longueur , fur une épaiffeur d’une ligne \, ennbsp;la placant fur iin charbon ardent; amp; j’ai obtenu,nbsp;a difFérentes reprifes, des réfultats conformes knbsp;ceux de M. ^pinus, amp; d’autres qui s’accordoientnbsp;avec ceux de M. Wilfon. J’ai même obfervénbsp;quelquefois que la Tourmaline , après avoir éténbsp;retirée du feu , confervoit encore pendant quel-ques inftans la propriété de repoufler en même-temps par lès deux bouts un fil de foie éleélrifénbsp;négativement. On con9oit en effet que ces dif-férentes modifications accidentelles de l’aéHonnbsp;du fluide peuvent avoir lieu fucceffivement, ennbsp;vertu des variations qu’une cbaleur amp; une dilatation inégales peuvent occalionner dans lesnbsp;denfités du fluide que renferme la pierre.
88. J’ai defiré de favoir, fi parmi les fubftances rnjnérales il y en avoit d’autres qui produifilTentnbsp;les mêmes effets que la Tourmaline j amp; ayant
-ocr page 135-5DiE t’ÉllcTRÏCIT 1.
ëprouvé, dans cette viie , toutes celles qui ne font pas k l’état métallique proprement dit, j’ainbsp;trouvé que les Calamines cryftallifces partageoiencnbsp;feules,avec les Tourmalinesla propriété denbsp;devenir fenfiblement éledriques paf la Chaleur jnbsp;ce qui eft d’autant plus fingulier, que la calaminenbsp;appartient au genre du zinc, que l’on fait êtrenbsp;un demi-métal. La defcription détaillée de cesnbsp;fubftances n’étant pas de mon objet, je me contente de les indiquer aux Naturaliftes. On peutnbsp;confulter fur ce point les Mémoires de l’Acadé-mie des Sciences pour l’année 17815.
89. MM. Lavoifier amp; de la Place ont dé-couvert une autre phénomene de l’éleélricité ^ d’autant plus digne d’attention, qu’il peut,ré-pandre un grand jour fur la maniere dont -Ienbsp;fluïde élelt;a;rique agit dans la nature. Ces deuxnbsp;Savans avoient remarqué que les corps, en pafTancnbsp;de l’état de folides ou de liquides k celui denbsp;vapeurs , amp; réciproquement , donnoient desnbsp;llgnes non-équivoques d’éle8riciré négative onnbsp;pofitive. Ils ont annoncé ces rélültats k 1’Académie, Ie 6 Mars 1781 ^ amp; quelque temps après,nbsp;ils lui ont communiqué Ie détail de leurs expé-riences, relativement au même objet.
Dans ces experiences, les corps d’oii s’élevoienc les vapeurs , ou qui fe convertiffoient en vapeurs,
‘ ^étoient ifoléSi Lorfque les fignes deledriciiÉ
O
-ocr page 136-paioiffoient devoir être légers amp; inftantanés, les deux Phyficiens faifoient communiquer les corps,nbsp;par Ie moyen d’une chaine, ou d’un lil de fer,nbsp;¦direddment avec un petit éleörometre, a peu-prèsnbsp;feraHkble a celui de M. Cavallo , dont nousnbsp;avons donné la defcriptión ( 48 ). Mais lorfqu’ilnbsp;y avjóit lieu d’elpérer que I’cleftricite s’accroitroitnbsp;par des degrés fucceflifs , amp; feroit durable , onnbsp;eniployoit Ie coirdenfateur de M. de Volta (aj.
MM'. Lavoifier amp; de la Place, ayant mis laJümailie de fer dans un bocal k large ouverture , ont' verfé fur cètte limaille de l’acidtenbsp;•vïttnoliqae , éterldu de trois parties d’eau. Jl s’eft
inftrünient n’eft autre chofe qu’une efpeca •^^éleStbffteré, (ïans leqiiel M. de Volta fubftitue aunbsp;'gitèatx de t'éfinè qö rè^óit Ic difque Kiétalliqüë , uHnbsp;dugenre de ceux qéi n’ifolent qtr^imparTaite-nient', amp;qui tiennèht.êorame Ie milièu èntre les fubf-tances an-éledriques amp; idio-Sledriques. De ce nombtenbsp;èfl:, par exemple, Ie marbre blanc. Tandis que Ienbsp;difque eft placé fur un paréil fupport, ïi on. faitnbsp;prèndre a cè difque, par communication , ün certainnbsp;ddgréquot;, même très-foible , d’éleélricité ; Ié •fluïde' naturel renfe'rmé dans la partie fupérieure da 1’uppott ,nbsp;qui e£t voiüne du difque, eft a 1’iriftantnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;óu
repouffé, fuivanc 1’état de co même difque,;, comme par la nature du fupport, qui eft en partie permeablenbsp;fiuide , celui'cVa une cër'taine liberté. de s’y mou-.yoir j fiins cependaiit être affei mobile póur s’écÜappéi'
!D E e' É L E e T R r C I T E. 'lof fait une vive cfFervefcence , un dégagement ra-pide d’air inflammable, amp; au bout de quelquesnbsp;minutes , Ie condenlateur a été tellement chargénbsp;d’éledricité , qu’il a produit une aflez forte éfin-celle. L’Elecbrometre a fait eonnoitre que l’éiec-tricitc étoit negative. La production de Tair fixe-amp; celle de l’air nitreux, par l’acide vitriolique amp;nbsp;par l’acide nitreux verfés far la craie en ppudre,nbsp;ent donné des refilltats iemblables. Des rechaudsnbsp;ifolés amp; remplis de charbon alluaié , ont aufiinbsp;donné , après la combuftion du chaibon , desnbsp;fignes très-marqués, d’éleflricité negative.
II paroit que , dans ces experiences, les corpse
facilemer.t, gerat du fupport differe beauccup plus de 1’état naturel, en conféqitertce.de gadion qn’exer.eenbsp;fur lui Ie difque que dans Ie cas dhin irolenaeiit-parfait. Par une fuite néaaflatre ^ Ie fupport, a ionnbsp;tour , agiffant beaucoiip plus fortemertt lur Ie drfquenbsp;Ie rend fufceptïble de fe charger des plus legeres.'nbsp;^uantités d’ëleflricité qui s^y accumulenc infenfible-tuent, fans pouvoir pafier dans is fupport , a caufe,:
Ia réöiïance que Ie fluïde cprouve a gendroit da-*^Qnta£t qui' fe fait par une fiirface plane v.enfortc qu’kii. hout d’ün certain temps la fómme de routes ces pe-tites quantités peut s’accroitre au point que quandnbsp;après avoir cnl'cvé Ie difque, on lui préfente Ie doigt,,nbsp;la b.oule. d’urr excitateur , on en tin?- une .étincellenbsp;and* vive. Dela Ie nom de conJenfateiw que portfi;nbsp;linftrumeat done il s’agvt .
G ii|
-ocr page 138-'löi*
qui fe vaporifent, exilevent aux vafes avec lef^ quels ils font en contaft, une partie de leurnbsp;éleilricité propre, ce qui indique un nouveaunbsp;point d’anajogie entre l’éleflricité amp; la chaleur.nbsp;Mais les réfultats varierent , lorfque les deuxnbsp;Académiciens employerent un procédé particulier , qui confiftoit k verfer de l’eau fur desnbsp;poëles de fer battu , chauffées amp; ifolées: cettenbsp;opération ayant été répétée jufqu’k trois reprifes,nbsp;réledricité produite ne fut negative que dansnbsp;la premiere épreuve; elle étoit décidément po-fitive dans les deux fuivantes. (Voyez les Mémoires de l’Académie des Sciences, ann, 1781,nbsp;pag. iqx ),
M. de Saufllire a fait depuis une longue fuite d’expériences du méme genre , fur-tout, relati-vement au dernier des faits que nous venons denbsp;citer, Ce favant Phyficien , ayant plongé un fernbsp;rouge dans un petit volume d’eau, qui étoit aunbsp;fonds d un vafe de métal ifolé , ohtint une fortenbsp;éleélricité, qui fe trouva être pofitive. Surpris denbsp;ce réfultat, qui ne s’accordoit point avec celui denbsp;la vaporilation occafionnée par la fimple ébulli-tion , puifque celle-ci produit une 'éleétriciténbsp;negative, il fe propofa de rechereher la caufenbsp;de cette dilférence. Pour y parvenir , il multiplianbsp;amp; diverfifia les épreuves : il employa fuccelïïquot;'nbsp;yement des creufets de fer, de cuivre, d’art
-ocr page 139-t) E l! É L E G T E I (i ï T Ê. *ïef
gent, amp;c. fortement échaufKs, amp; dans lefquels jettoit fucceffivement, a plufleurs, reprifes, unenbsp;quantité déterminée du fluïde qu’il vouloit, réduirenbsp;en vapeurs. II fe fervit aufll dè differens fluïdes,nbsp;tels que l’eau diflïllée, l’efprit de vin amp; I’ether.nbsp;II forma des tables qui indiquent Ie moment denbsp;cheque projeftion ^ la durée de la vaporifation ,nbsp;la nature, aïnfi que Ie degré de rélearicïté pro-duite ^ enfin, Tétat du creitfet amp; celui des varnbsp;peurs, dans les différentes projedions fuccedives»nbsp;L’éledricité a été tantot nulle , tantót pofitive amp;nbsp;tantót négative. M. de SaufTure penfe, que quandnbsp;l’opération, qui convertit. l’eau en vapeurs, dé-compofe en méme-temps ce flnide, ou Ie corpsnbsp;qui eft en contad avec lui, il fe produit unenbsp;nouvelle quantité de matiere cledrique, amp; quenbsp;Ie vafe qui fert a l’opération recoitune éledriciténbsp;pofitive , OU négative, ou. qui devient iiulle,,nbsp;fuivant que la quantité du fluïde engendré efi:nbsp;fupérieure , inférieure, ou égale h celle- que lanbsp;vaporifation enleve au vafe. On peut voir Ienbsp;détail de ces belles '‘experiences.-, ainfi que desnbsp;conféquences très-plaufibles que 1’Auteur en anbsp;déduites, dans Ie fecond Volume de fes Voyagesnbsp;dans les Alpes, (pag. 2.^7 amp; fuiv. ) , oü 1’onnbsp;trouvera auffi- une fuite très-intéreflante d’obfernnbsp;vations fur l’éledricité de l’atmofphere.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
Quanta cette éledricité, M. de SaufTure croit;,
104 nbsp;nbsp;nbsp;T K É Ö fe I É
avec M. de Volta, qu’ëllè eft éffenttèlléhiènt po-fitive , amp; tjne Fétat négatif de Fatmofphere, qui a lien dans certaines pluies, amp; quelquefois pendant les orages, tient a des caufes accidentellesnbsp;amp; locales. II attribue la premiere de ces éleftri-cités a 1 elevation des vapeurs qui dérobent a Ianbsp;terre une portion de fon fluide électrique, amp;nbsp;vont Ie dépoFer amp; Faccumuler dans Ie 1'ein denbsp;1’ataiofphere. (Ibid. pag. izö ).
90. Perfonne ne doute aujourd’bui cjiie la ma-tiere du tonnerre ne foit Ie fluide électrique; inais devenu , pour ainfi dire, fi différent de lui-mémenbsp;par fon abondance amp; par fon énergie, qu’il falloitnbsp;Foeil du génie, pour reconnoitre, au milieu dunbsp;fpéftacle impofant amp; terrible d’un orage, Ie niêmenbsp;agent qui produit les étincelles amp; les aigrettesnbsp;lancées par nos conduffeurs. Ce rapprochementnbsp;avoit été foupconné par divers Savans, teis quenbsp;MM. Gray, FAbbé Noiiet, Duhamel, Halles, amp;c.nbsp;mais il étoit réfervé au célebre ^Francklin d’ennbsp;donner Ia dcmonftration, en allant chercber Ienbsp;fluide éleffrique jufqu’au fiaut de Fatmofphere ,nbsp;de en fubfticuant a nos mncliines im nuage ora-geux , pour en obtenir tons les effets que nousnbsp;produifons a Faide des moyens artifictels quinbsp;font en notre pouvoir. On concoit què lés oragesnbsp;dependent, en general , d’uue diftribution très-incgale du fluide répandu dans la nature, amp; qui
-ocr page 141-3)E I.’ÉI’ECTRICITÏ; Yè| übonde par exces en certains endroits ; tandisnbsp;qne d’autres fe trouvent évacués , amp; font dansnbsp;l’état négatif. Quelqnes Phyficiens {a) ontnbsp;déja donné des conjeftures fur les caufes denbsp;cette grande variation de denfité; mais ce pointnbsp;de Phyfique n’a pas été fulHfamment éclairci ,nbsp;amp; des réfukats tels que'ceux qui naiffent desnbsp;obfervations faites par les Savans illuftres quenbsp;nous avons cites , doivent certainement, étrenbsp;regardés comme des données précieufes, pour
(a) Quoiqae je ne me fois point propofé d’entrer iti dans Ie détail de ce qui concerne les efFets de lanbsp;foudre , je crois devoir en citer un très-remarquable ,nbsp;dont Milord Mahon a parlé Ie premier, dans fonnbsp;favant ouvrage qui a pour titre , Principes d’EleBri-cité. Concevons un nuage orageux d’une certainenbsp;étendue , amp; que je fuppofe éleSrifé pofitivement. Sinbsp;une perfonne eft' fituée de maniere a fe trouver ennbsp;ptife a l’afiion de ce nuage , fans cependant en etienbsp;affez prés pour provoquer une explofion , la force re-pulfive du nuage refoulcra Ie fluïde naturel de cettenbsp;perfonne , amp; en chaSera une parcie dans Ie fein de lanbsp;terre , enforte quo Ia perfonne fera éleélrifee en moins.nbsp;Suppofons qu’alórs Ie nuage fe décharge fur quelquenbsp;objet terreftre, placé nièrao a une affez grande dif-tance de Ia perfonne : celle-ci a 1’inflant rcprendranbsp;tout Ie fluïde qu’elle avoit perdu , amp; la violence denbsp;cette efpece de reflux pourra être telle, que la perfonne en foU dangerenfement bleffe'e, ou même qu’ells
-ocr page 142-^o6 nbsp;nbsp;nbsp;T H È Ó R ï Té
en périffe. On voit par la comment il peut arriver qu’iin homme fituéloin de Fendroit oü la foudre delate,nbsp;foit cependant foudroyé. Le même raifonnement s’ap-plique-a un nuage eleftrife négatlvement. Milord Mahonnbsp;donne le nom de choc par retour a eet efFèt , qu’ilnbsp;a repréfenté a 1’aide d’ün appareil élsdr-ique , dan*nbsp;une fijite d’expériences variées amp; curieufes..
^ ^'tv ^ '/„o- nbsp;nbsp;nbsp;^/(^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ 'f^cr ^ ^ic- ^
# ^ O # ¦#
-------
^ nbsp;nbsp;nbsp;*7\lt;r
'Ït? -yy^c
D U
91. T lAmatiere magnétique , fuivant M./Epi-nus , eft un fluide tres - fubtil, dont les molecules ont la propriété de fe repoufler mutuelle-ment , comme celles du fluide élédrique (i). Mais elles en différent en ce que celles-ci fontnbsp;attirables par tous les corps connus, au lieunbsp;qu’il n’y a qu’ime feule fubftance qui exerce unenbsp;attraélion fenflble fur les molecules magnéti-ques. Cette fubftance eft Ie fer a l’état métal-lique.
-ocr page 144-gz. Tous les naturalifles favênt qne l’elpecé (de mihéral, d’une couleur ordinairement brunenbsp;OU noiratre , qu’on appelle aimant naturel ^ n’efl:nbsp;autre chofe qu’ime mine de fer, qui fe trouve ,nbsp;€n plufleurs endroits, dans Ie fein de la terre.nbsp;On la reconnoit fur-tout a la propriété qu’ellenbsp;a d’attirer Ia limaille de fer. Öin fait auffi ,nbsp;avec Ie fer forgé , ou plutot l’acier, des ai-mans artificiels , dont nous parlerons dans lanbsp;fuite.
93. nbsp;nbsp;nbsp;Tous les corps de Ia nature, ü on ex-cepte Ie fer, font entierément perméables aunbsp;fluïde magnétique, qui les pcnétre librement ,nbsp;fans cprouver aucune aélion de leur part. Audinbsp;•ne donnent-ils aucun figne de magnétifme»nbsp;II n’en eft pas de même du fer; Ie fluïde magnétique , k la vérité , Ie pénétre auffi, maïsnbsp;avec beaucoup de diliiculté. Lefer eft ,alegardnbsp;de ce fluïde , ce que les corps idïo - éieftri-ques (z) , font par rapport au fluïde éledrique,
94. nbsp;nbsp;nbsp;Plus le fer eft dur, amp; plus le fluïde magnétique éprouve de difficuité 'a fe mouvoir dansnbsp;fes pores. Le fer tendre livre un accès beaucoup plus facile aux molécules de ce fluïde, amp;nbsp;fe rapproche davantage , a eet egard, de l’ana-logie avec les corps an-éleftriques. Maïs en gé-néral, il paroït, par des experiences qui ferontnbsp;cïtées dans Ie cours de eet Ouvrage, que Ie fer
-ocr page 145-2J Ü M A G N É T I S M If.' 9C'CJ^ ielt moins permeable aü fluïde magnëtique , qiienbsp;les corps idio-^ëlëftriqueS, niéme au plus hautnbsp;degrc, ne Ie font pat rapport au fluïde élec«nbsp;trïque.
pi). Nousavdiïs vïf (3), que cnaqüe corps renJ ¦fermoït nanirell'emeht une certaine quantïtc denbsp;fluïde cleiflrïqiie , qui luT étoit prbpre. Le fer_,’nbsp;'même celüi qoï' hè dönrie aucun figne de maj-gnétifme , a aulli fa quantise naturelle de fluïdenbsp;magnétïque. Maïs il y a urje dïflerence très-re-,nbsp;¦matqtiable entré'le réf^amp; lës corps éledrïques,'nbsp;quant a ia malrlefe dönt llf paflent de leur étacnbsp;natui'el’ a celuï óii le ‘fltiide, qui lès pénétre ,nbsp;rnahïfëfte fon adio'n. quot; Ï1 arrive' Touvent, dansnbsp;ce^p^flTage , qulè'les Córps éledrïques, ou acquïe-Teht tme quantité fïirabóftdahte de Huide éledri-,' ^oïi^ |ferdedt ¦' ühe' portion de. leur fluidTenbsp;^itardf. Aücöflti-aireié*fluïde magnétïque éprouvenbsp;ut* fl grande difficulté a pèhétrer le fier , qu’ilnbsp;tdcft gtieres •po’flibfé' qüe' ce metal récoive denbsp;telur dfes cOrps-enyiFóiinans , ou.perde de celuinbsp;bqtii hii eft pröpfè ,* én forte,, que tqus nos effortsnbsp;¦pöüi: c(ïfhraümqüer“aü‘ïer les qualités de.faïmant.,nbsp;fe bófhent ¦'a prö’diufeun ‘ïïm'plé mouvementnbsp;tranflation da fluidé^, flans fIntérieur niême
'i'dr. ' nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.....
qd.'il rëfuité d|ia .vine nduv^elle difference e:|-Vrè lés-töf^s' éléétriques ' amp; les corps magnetic'
-ocr page 146-;»TO nbsp;nbsp;nbsp;Theo r i i
ques. II n’eft pas rare d’en trouver , parmi cH derniers» qui foyent tout entiers éledrifés ennbsp;plus ou en moins (4). Le fer , au contraire,nbsp;lorfqu’il eft devenu aimant, a toujours une denbsp;fes parties dans I’etat pofitif, amp; 1’autre dans l’étatnbsp;ïiégatif. Nous parlerons dans la fuite du reful-tat des tentatives que Ton a faites, pour augmen-ter la quantite naturelle de fluide renfermée dan*nbsp;le fer.
97. nbsp;nbsp;nbsp;On '{ait qu’un aimant lufpendu llbre-jtnent, tourne uu de fes cotes vers le nord , amp;nbsp;1'autre vers le fiid ; dela les noms de pole danbsp;nord, ou pole boreal, amp; pole da fad ou polenbsp;aujlral, que Ton a donnés aux deux cotes d’unnbsp;aimant, relativenient k leur diredion vers- 1’unnbsp;ou 1’autre des poles de notre globe. On n’anbsp;pu decouvrir, encore lequel des deux poles d’unnbsp;aimant etoit dans I’etat pofitif, amp; lequel avoitnbsp;un magnétifine négatif.
98. nbsp;nbsp;nbsp;Quelques Phyficiens ont cru que le fluidenbsp;éleftrique amp; le fluide magnétique n’étoient quenbsp;le même fluide. Cette opinion nc peut êtrenbsp;admife , lorfque 1’on confidere que ces deuxnbsp;fluides different fenfiblement dans leurs proprie-tès , fiir-tout dans celle qu’a le premier d’etrenbsp;attire par tous les corps connus , tandls quenbsp;I’autre ne I’eft que par le fer (91) ; feulement ,nbsp;les aéüonst ^ ces deux fliiWes , aii:^ que nou^
-ocr page 147-53 U M ï G N ÏÈ T I S M Ë. 'l I ^ Ie verrons bientót, font foumifes aux mêmesnbsp;loix ^ amp; ne different enrr’elles , quant k la ma-niere dont elles .s’exercent, qu’k raiibn de ladiff*nbsp;férence méme qui fe trouve entre les corps quïnbsp;les manifeftent.'
99. Concluons de ce qui precede, qu’il n’efl: pas étonnant que I’elecffricite foit beaucoup plusnbsp;féconde en phenomenes que Ie magnétifme; catnbsp;ceux qui dependent du fluide magnétique fe bor-pent a une feule efpece de corps, dans lefquelsnbsp;Ie fluide ne fe meut qu avec beaucoup de diffi-culté ; mais l’éledricité , outre qu’elle embraflenbsp;toute l’étendue des trois regnes de Ia nature ,nbsp;produit, a 1’aide de l’aflion réciproque des corpsnbsp;an-élelt;ffriques amp; idio-éledriques , une multitudenbsp;fl’effets qui fe diverfifient de mille manieres.
IL Des loix auxquelles eji foumife Vaciion du Jiuide magnétique, en conféquence des proprié*nbsp;tés expo fees dans V article precedent.
100. Les loix que fait Ie fluide magnétique , étant les mêmes que celles qui agifient dans lanbsp;produélion des phénomenes,^ qui dependent dunbsp;fluide eleflrique; tout ce que nous avons ditnbsp;6 , amp; fuiv. ), fur les differen,s casrelatifs
-ocr page 148-Théorie
a l’aftion de ce dernier fluide, s’applique eft general au magnétifme. Mais la difference ^u’oC'nbsp;cafionne dans les réfultats, celle qui exifte entrenbsp;les corps cleffriques amp; les corps magnédques ,nbsp;exige que nous apportions certaines modificationsnbsp;^ ceux de ces réfultats, qui concernent les corpsnbsp;*G3fCeptibles de magnétifme.
loi. Nous avons confidéré ( 6 amp; y ) l’affion d’un corps éleftrifë tout entier en plus ou ennbsp;mroins , fur des molécules de fluide voifinès denbsp;ce corps ¦, mais Ie magnétifme ne nous offrantnbsp;peut-être jamais de cas analogues a celui-ci'(95) ,nbsp;nous nous bornerons krexamendii feu! cas oii lésnbsp;parties d’bn corps font dans différens états denbsp;magnétifine pofitif ou négatif.
• Concevons done un corps A ( fig. 19 ) ,- amp; que Ie fluide magnétique foit inégalement ré-pandu dans les deux parties AB , AC , de cenbsp;corps, en forte qu’il y ait exces d.e Aaide dansnbsp;ta partie AC , amp; défaut de fluide dans la par-tie AB. Si Ton pouvoic faire varier a volonténbsp;les quantités de fluide renfermées dans ces deuxnbsp;parties, ainfi que Ie rapport de ces quantités,nbsp;nous pourrions appliquer ici tout ce que nousnbsp;avons dit (10 amp; fuiv.) de- l’affion d’un corpsnbsp;éleörifë d’ 'un cóté en plus amp; de l’autre ennbsp;moins , fur les molécules de fluide voifinès denbsp;ce corps, c’efl-a-dire, qu’il pourroit arriver que
k
-ocr page 149-ïe fluïde fut attiré ou repouffé d’un cdté , tan-dis que de l’autre il refteroit immobile, ou qu’il fut attiré ou repouflé des deux cótés a-la-fois ,nbsp;OU enfin qu’il fut attiré d\in cóté amp; repouflé denbsp;l’autre.
Mais nous avons déja obfervé (95), amp; cette aflertion fe troiivera encore confirmée d’aprèsnbsp;ce que nous dirons dans Ia fuite , qu’en géne-ral tous les corps qui donnoient des fignes denbsp;magnétifme, ne renfermoient en total que leurnbsp;quantité naturelle de fluïde , qui étoit feulemencnbsp;diflribuée inégalement dans les difl’érentes parties de ces corps. Cela pofé , la feule hypothefenbsp;a fjire eft celle oü l’excès du fluïde de AC ,nbsp;feroit précifément égal au défaut du fluïde denbsp;AB. Or, nous avons prouvé (16), que,dansnbsp;ce cas, une molecule D de fluïde feroit attiréenbsp;par Ie corps A , en forte qu’elle tendroit a ynbsp;pcnétrer , tandis que la molecule E en feroitnbsp;repouflee.
loi. Suppofons maintenant que Ie corps A (bit abandonné a lui-même , lans qu’il y aitau-cun autre corps magnétique dans fa proximité.nbsp;Ce corps tendra a retourner vers l’état d’unifor-mité , en forte que Ie fluïde furabondant ren-fermé dans la partïe AC , fera follicité a-la-foïsnbsp;par la répulfion rautuelle des molecules (6) , amp;nbsp;pax la force attractive de la par tie AB (7), a fq
H
-ocr page 150-répandre dans cette partie , jufqu a ce que l’équl»
Jlibre foit rétabli./ .
Quant a la réliftance de l’air qiii s’oppofe, comme nous l’avons vu (8), 'a la tendance qu’ontnbsp;les corps éleörifés vers l’état naturel, elle eftnbsp;mille , par' rapport aux aimans, piiilque Ie fluïdenbsp;inagnétique pourroit traverfer Fair amp; tous lesnbsp;autres corps , excepté Ie fer , avec une extrémenbsp;facilité. Cependant rexpérience prouve que lanbsp;vertu magnétique fe maintient trés - longtempsnbsp;dans les corps qui Font acquife , amp; méme beau-coup plus longtemps que la vertu éledrique dansnbsp;les corps les plus lufceptibles de la conferver »nbsp;tels que la bouteille de Leyde. Or , cette diflé-xence ne peut venir que de la grande diflicultcnbsp;queprouve Ie fluïde magnétïque a fe mouvoïrnbsp;dans Ie fer,
lox. La réfiftance qnï provient de cette dïf-flculté peut être confidérée comme une force op-polee a FefFort, que faït Ie corps pour retourner a Fétat naturel, amp; capable de balancer eet et-fort , de manïere que Fcquïlïbre fubflfte enttenbsp;l’un amp; Fautre, pendant un certain temps , fan*nbsp;alteration fenfible. Quand le corps ell parvenunbsp;a cet equlllbre , on dlt qu’ll ell a Jon point tnbsp;ou a Jon degre de faturation ; amp; il eft clalr que inbsp;ft Fon continue alors de Falmanter,!! perdra auftiquot;nbsp;xot toute fa nouvelle vertu magnétique. Le degré ds
-ocr page 151-15u Magnétisme. tr^
faturation fera d’autant plus élevé, c’eft-a-dire , que la force magnétique, que Ie corps fera fuf*nbsp;ceptible de conferver, fera d’autant plus confi-dérable , que Ie fluïde éprouvera plus de dtfficulténbsp;a fe mouvoir dans ce corps. Or, comme Ienbsp;fluïde fe meut plas aïfément dans Ie fer tendrenbsp;que dans Ie fer dur (79), ïl en rëfulte que Ienbsp;degré de faturation eft toujóurs plus élevé dansnbsp;Ie fecond que dans Ie premier. Cette conféquencenbsp;s’accorde avec I’obfervation ^ car ceux qui fontnbsp;des aimans artificials favent très-bien que Ie feenbsp;tendre acquiert aifément une vertu confidéra-ble , mais qu’il la perd , en très-grande partie ,nbsp;avec la même facilité f au lieu que Ie fer dur ,nbsp;plus difficile a aimanter , conferve beaucoup plusnbsp;longtenips un degré de magnétifme très-fu-périeur a celui qui refie dans Ie fer tendre ,nbsp;amp; c’eft pour cette raifon qu’on Ie préfére hnbsp;ce!ui-ci dans la conrtruélion des aimans artifi-eiels.
103. Les aftions réciproques de deux aimans font les mêmes que celles de deux corps éleflrifés,nbsp;Mais d’après ce qui a été dit plus haut (80),nbsp;les diScrens cas, dans lefquels ces aélions peu-vent s’exercer, fe réduifent a ceux oü les corpsnbsp;ont une partie dans 1’état pofitif, amp; l’autre dansnbsp;1’état négatif, de maniere que la totalité du fluidsnbsp;de ciucun de ces corps efl égale k la quantité na»
hiS nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
tnrelle. Avant d’examiner les effets relatifs i ce point de théorie, nous dirons un mot d’iinnbsp;cas particulier , qui rentre dans ceux dont nousnbsp;venons de parler.
104. Concevons que Ton approche d’un ai-mant C ( fig.^ 4 ) , un barreau de fer G , dans l’état naturel. II en fera de ce barreau commenbsp;d’un corps non éleélrifé que l’on approche d’unnbsp;corps éledrifé (19), c’eft-a-dire , que l’aimantnbsp;ne produiroit aucun efi'et iiir Ie fer , ü celui-cinbsp;confervoit fon état naturelmais il en eft bien-tót tiré par 'I’aftion que l’aimant exerce fur lui.nbsp;Suppofons que CB foit Ie coté pofitif, amp; CDnbsp;Ie cóté négatif ; Tadion de la partie CB pré-vaudra ncceuairement fur celle de Ia partienbsp;CD (16) , en forte que CB, en vertu de fonnbsp;exces de force répulfive, refouiera une certainenbsp;portion du fluide , contenu dans Ie barreau G ,nbsp;de l’exU'êmité de ce barreau vers fon extrê-mité oppofce d’ou il luit que Ie barreau de-yiendra lui-mênie un veritable aimant , que nousnbsp;devons conlidérer comme ayant fa partie anté-lieure FG , dans l’état négatif, amp; fon autre partie GH, dans 1’écat pofitif.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
. Si au contraire , les cotés CB , CD de I’ai-mant étoient, Ie premier dans i’état négatif, amp; Ie iêcond dans l’état pofitif; il eft facile de voirnbsp;que Ie barreaui' G fe trouveroit.aimanté en fens
-ocr page 153-13 u Magnétisme.' i ty-contraire, de maniere que GF deviendroit amp;n pole pofltif, amp; GH fon pole négatif.
lo^. Cela pofé, confidérons les;gt;deux corps C, G , comme deux aimans qui auroient leurs'nbsp;TOoities dans dilFérens états de magnétifme po-ficif OU négatif, amp; fuppofons, pour plus de fim-plicité , que Ie fluïde foit uniformément rcpandu,nbsp;dans chacune de ces moitiés.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i
Suppolbns de plus que CB , FG foyent les poles pofitifs , amp; CD, GH , les poles néga-tifs. La force répulfive de la partie CB , étant gt;nbsp;égale a la force atcraflive de la partie CD ,nbsp;abftraaion faite des diftances ( 16 ); il eft ,nbsp;clair que la premiere agit plus puiffamment Itirnbsp;Ie corps G , a raifon d’une moindrc diftance ^ done -Ie corps C agit fur Ie corps G, comme étantnbsp;ebins letat pofltif; done il tend a repoufler lanbsp;partie FG, amp; a. attirer la partie GH. Or, anbsp;diftances égales, lattradcion feroit équilibre a lanbsp;rcpulfion i done , puilque la partie FG eft plusnbsp;voiune du corps C que Ia partie GH, la rcpul-flon l’emporteia , amp; les deux corps s’écarteront.nbsp;Tan de 1’autre.
0x1 prouvera par uh raifonnement femblable ,, que dans Ie cas oü CB , FG feroient les polesnbsp;negatifs , amp; DC , GH, les poles pofitifs, lesnbsp;deux aimans lè repoufleroient encore, comme.nbsp;dans Ie cas précédent. II. ne faut , pour Ie de-
Hiij
-ocr page 154-n?-
;«oiitrèi‘, qnefubftituer Ie mor êüattraction ïi celui de rèpuljian , amp; réciproquement.
lo^. Suppofons enfin que CB , GH , foyent les poles pofitifs, amp; DC, FG, les poles né-gacifs. Daprès ce qui a ëté dit plus haut, Ienbsp;corps C agit fur ie corps G, comme étant dansnbsp;1 etat pofitif i done', il tend a attirer la partienbsp;FG, amp; k repouffer la partie GH. Maïs l’at-traftión agit plus fortement fur la premiere, knbsp;raifon dune moindre diftance; done, les deuxnbsp;corps tendront a s’approcher l’un de l’autre.
107. nbsp;nbsp;nbsp;II n’arrive peut-être jamais que Ie fluïdenbsp;fóit répandu uniformément dans cliacune des parties d’un aimant, amp; nous n’avons d’abord fup-pofé cette uniformité que pour fimplifier l’ex-piieation des phénomenes. Mais de quelquenbsp;maniere que ie fluide foit diftribué dans les parties CD , BC , OU FG, GH; on pourra tou-jours ramener l’état des deux corps aux différensnbsp;cas , expofés dans les précédens, en appli-quant ici ce que nous avons dit (18) , de deuxnbsp;corps éleiflriques, dans lefquels Ie fluïde ne feroitnbsp;pas uniformément répandu.
108. nbsp;nbsp;nbsp;Concluons dela que fl deux aimans fenbsp;regardent par leurs poles pofitifs, ou ne'gatifs ,nbsp;ils fe repoufléront mutuellement, amp; qu’ils s’at-tireront au contraire, fi Ie pole pofitif de l’unnbsp;eii tourné vers Ie pole négatif de l’autre. On
-ocr page 155-DU M A G N ^ T I S- M E. t expritne, d’une maniere abrégée, ce fait connanbsp;de tous les Phyficiens , en dilant que deux ai-mans ft repoujfent par leurs poUs de mémenbsp;nom , amp; s’attirent par leurs poles de noms dif^nbsp;férens.
109., Nous placerons ici la definition des centres magnétiques, dont nous aurons befoin pour la fuite. M. JEpinus appelle ainfi Ie point denbsp;féparation entre la partie poCtive amp; la particnbsp;negative d’un aimant. A la rigueur , ce centre-eft moins un point, qu’une llirface qui s’etcndnbsp;dans toute lepaifleiir de l’aimant^ Maïs il n’ynbsp;a aucun inconvenient k employer la denomination de centre , pourvu qu’on n’y attache quenbsp;l’idée qui nait de la definition que nous venous:nbsp;d’en donnen
no. Nous avons expofé (ro^ amp; fuiv. ) les: effets qui réfultent de l’aélion réciproque de deux.nbsp;aimans, dont chacun a un pole pofitif amp; unnbsp;pole négatif. Mais il peut arriver que cette action même apporte divers changemens a la maniere dont Ie fluïde eft diftribué dans diacunnbsp;des deux aimans , fiir-tout fi une caufe extérieure-intervient pour les rapprocher l’un de i’aiitrenbsp;dans Ie cas oü ils Te fuyent, en vertu d’imnbsp;niagnétifme homogene. Nous avons vu (5 j:nbsp;amp; fuiv.) , que l’aftion d’une pareille caufe , parnbsp;rapport h deux corps cieftriques , pouvoit donnés:
lieu a des phénomenes oppofés, en appareace V a Faiialogie cies eftets naturels ^ maïs au fondnbsp;parfaiternent d’accord avec la théorie. Le ma-gnétifme , préfente la même fingularité dans lesnbsp;faits, 5e ia méir.e liaifon avec les principes denbsp;la théorie , dans les explications de ces faits;nbsp;toujours cependant eu égard aux modificationsnbsp;que la difFérence des corps occafionne nécefiaire-ment dans les phénomenes (loo).
111. nbsp;nbsp;nbsp;Remarquons , avant d’aller plus loin ,nbsp;qu’il peut arriver, amp; qu’ii arrive en efl’et afTeznbsp;fouvent, qu’uné verge magnétique a plufieursnbsp;poles, qui fe fuecedent l’un a l’autre , en fortenbsp;que fi on Ia concoit divifée en autant des parties qu’il y a de poles, ces dift'érentes partiesnbsp;feront alternativement dans des états pofitifs amp;nbsp;négatifs. Ces poles contraires,, qui fe fuiventnbsp;dans im meme aimant , ont cté appelles , parnbsp;les Phyficieas,, points canjéquens.. Nous ver-rons bientot comment on peut mettre unnbsp;barreau de fer , dans eet état de magné-tifine.
112. nbsp;nbsp;nbsp;Cela pofé , concevons d’abord que ahnbsp;(fig. 20) foit une verge de fer dans l’ctat naturel, fituée a une petite diftance d’ün aimantnbsp;B, dont BC foit le pole pofitif, amp; BDIe, polenbsp;negatif. Nous avons dé]a vu (104.) que dans cenbsp;cas, la verge ab deviendroit elle-même un ai-
-ocr page 157-DU Magnétisme; tit
mant , dont ga feroit Ie pole négatif, amp; g'i Ie pole pofitif. Or , la quantité de fliiide, renfer-mée dansla totalité du corps, étantégalealanbsp;quantité naturelle , il cft clair que les deux corps.nbsp;B , g, s’attireront, a quelque diflance qu’ils ffenbsp;trouvent i’un de l’autre (io6).
Le même efFet aura Ueu, 111’onfuppofe que BC Idit 1© pole négatif, amp; BD le pole pofitif 4^ 1’ai-mant B.
113. II eft poffible cependant que la verge ah acquierre des points conféquens (iii) ¦gt; tan-dis qu’elle s’approche de l’aimant B, £ir-tout IInbsp;celui-ci a une puilTante vertil magnétique; car,nbsp;en fippola.nt toujours que les poles BC , BD loyencnbsp;l’un le pole pofitif, amp; l’autre le pole négatif, ilnbsp;eft clair, qu’a mefure que la verge ah s’approche de l’aimant B , la force répulfive de lanbsp;partie BC augmentant, a raifon d’iine moindrenbsp;diflance, tend a refouler une nouvelle portionnbsp;defluide, de Ia partie ag dans la partiegZ’,ennbsp;rnéme-temps qu’elle refoule encore davantage lenbsp;fluide de cette demi ere partie. Or , deux cau-fes font obftacle au refoulement du fluide de ag,nbsp;favoir , la difficulté qu’éprouve ce fluide a fenbsp;mouvoir dans le' fer , amp; Ia répulfion du fluidenbsp;accumulé dans la partie hg. II peut done arri-ver qu’il y ait un point, tel que n, oh la réfi-fl:ance qui nait du concours de ces deux caufes
-ocr page 158-dévienne fupérieure a la f )rce répulfive de l’aimanÉ B , amp; pafle ce te’-;ne , les deux aimans continuant de s’approcher, Ie fluïde accumulé , parnbsp;exemple , dans l’efpace gn , ponrra méme ynbsp;atonder au point que fa répiilfion rende lanbsp;partie voifine no negative, amp; alors l’aimant ahnbsp;aura quatre points conféquens.
^ais dans Ie méme cas , il eft encore im-poflible que les deux aimans commencent 'a fe repoufTer , quelle que foit leur diftance réciproque.nbsp;Car , fi Ia quantité de fluide qui a paflé dansnbsp;gn , fut reflée dans ag, fa répulfion fur Ie fluïdenbsp;de BC n’auroit pas empéché les deux corps denbsp;s’attirer k toutes les diftances ^ a plus forte rai-fon continueront-ils de s’attirer , lorfque la mêmenbsp;quantité de fluide , en paflknt dans gn ^ xnbsp;perdu de fa force , a raifon d’une plus grandenbsp;diftance.
Les mémes efFets auront lieu, dans Ie cas ou Ie pole BD eut été pofitif, amp; Ie pole BC né-gatif i avec cette dlftércnce que les attraélionsnbsp;prendront la place des répulfions , amp; réciproque-ment.
De plus, il eft bien évident que fi , dans Ie moment oii les deux aimans s’approcbent 1’unnbsp;de 1’autre, une eaufe extérieure agifloit pour lesnbsp;ccarter, amp; les abandonnoit enftiite a leur aftionnbsp;reciproque, ils s’attixeroient de nouveau, puift
-ocr page 159-igt; IT Magnétisme.
^u’ils auroient toujours leurs parties antérienres dans des états oppofés de magnétifme pofitif amp;nbsp;Begatif.
Concluons dela , qiie deux aimans , qui fe regardent par leurs poles de noms diftérens , s’at-tireront mutiiellement a toutes les diftances ,nbsp;quelque changement qu’apporte dans leur état,nbsp;foit leur aftion mutuelle , foit l’aöion d’une caufenbsp;extérieure.
114. Pallbns au cas cti deux aimans AD, EH ( fig. ii) fe regardent par leurs poles denbsp;même nom. Concevons que AC, EG foyentnbsp;les poles pofitifs, amp; CD, GH les poles néga-tifs ; chacun des deux aimans repoulle Ie fluidenbsp;de l’autre , en forte qu’une portion du fluide eftnbsp;refoulce des parties antérieures, vers Te^ctrêmiténbsp;oppofée. Concevons chacune des parties AC,nbsp;EG , fous - clivifée en deux autres parties AB ,nbsp;BC , amp; EF , F(^. Suppofons de plus qu’une cer-taine quantité du fluide de AB ait paflTé dansnbsp;BC , amp; une certaine quantité du fluide de EFnbsp;dans GF. Suivant que ces quantitcs feront plusnbsp;OU moins conlidérables , il pourraarriver , ou quenbsp;les deux aimans continuent de fe repoufler, ounbsp;qu’ils s’attiient mutuel'ement, ou qu’ils n’aientnbsp;plus aiicune aflion i’un far fautre.
Car, i”. tant que les quantités chaflTées de
-ocr page 160-AB OU de EF , feront telles que ces derniereS parties reftent dans l’état pofitif, ou du moinsnbsp;confèrvent leur quantitc de fluide naturelle; ii,nbsp;eft evident que les deux corps feront toujoursnbsp;dans Ie cas de deux ainians, qui n’auroient cha-cun que deux poles , amp; fe regarderoient par leursnbsp;cotés politifs. Or , nous avons vu ( lo^ ),nbsp;que dans ce cas les deux aimans doivent £e re-poufl’er a routes les diftances.
Si les quanrités de fluide qui font forties de AB amp; de EF , s’accroilFent au point de fairenbsp;palTer ces parties , ou du moins 1’une des deux^nbsp;a l’état négatif, il pourra arriver que les deuxnbsp;aimans s’attirent mutuellement a une certaine dif-tance. Suppofons en efFet que la partie EF ,nbsp;reliant toujours dans l’état politif, la partie ABnbsp;foit devenue negative , auquel'cas Ie corps ADnbsp;aura trois points confcquens. L’aimant EH, quinbsp;agit a routes les diftaiaces , comme ctant dansnbsp;l'état politif, tend- a attirer les.parties AB, CDnbsp;de l’aimant AD, 6c a repoulTer la partie BC.nbsp;Or , il peut trés - bien fe faire que l’excès de.nbsp;fluide, qui a paflc dans la partie BC, ne foitnbsp;pas fuffifant pour balancer l’efFet de l’attraélionnbsp;que Ie corps EH exerce fur les parties AB , CD.nbsp;Pour Ie mieux concevoir, fupprimons pour unnbsp;inftant, par la penfée , la partie CD , amp; funpo-
-ocr page 161-'du Magnétisme. 1x5'
fons que Ie fluïde renfermé dans AC , n’excede pas la quantité naturelle. Nous avons vu (106)nbsp;que dans ce cas, les deux aimans s’attireroientnbsp;mutuellement. Augmentons maintenant Ie fluïdenbsp;de BC d’une certaïne quantïté , maïs moïndrenbsp;que celle qui eft néceflaïre , pour que eet excesnbsp;de fluïde compenfe la dïftërence des aclïons dunbsp;corps EH, fur les parties AB , BC, a raïfondesnbsp;dïftances. II eft evident que les deux aimansnbsp;s’attireront encore réciproquement. Remettonsnbsp;enfin la partïe CD , amp; imagïnons que la quantité dont nous venons d’augmenter Ie fluïde denbsp;BC foït précifément égale a celle qui manquenbsp;au fluïde naturel de CD, auquel cas, Ie corpsnbsp;AD n’aura en totalité que fa quantité naturelle denbsp;fluïde. La force attractive mutuelle des deux ai-mans fe trouveta encore augmentée , puifque CDnbsp;eft dans l’état negatif. Done il eft tres-poffible .nbsp;qu’a une certaïne dïftance ia répulfion mutuellenbsp;des deux aimans fe change en attraction.
30, On concevra de même que Ie rapport des quantïtés de fluïde, renfermées dans les dïverfesnbsp;parties du corps AD, peut étre tel, que l’excèsnbsp;du fluïde de BC foït capable de compenfer exac-tement l’excès de dïftance de cette même partïe,nbsp;fur la dïftance de AB , par rapport au corps EH ,nbsp;^ en même-temps la force attractive de EH ,
-ocr page 162-iié nbsp;nbsp;nbsp;T s È o n I É
fur CD, amp; dans ce cas, les adions refpeélives des deux aimans fe faifant écjuilibre, ces aimansnbsp;demeureront immobiles.
Tout ce qui précéde peut s’appliquer au cas oit deux aimans tourneroient Fun vers Fautre leursnbsp;poles négatifs,; alors, une certaine portion dunbsp;fluide de Fun amp; de Fautre étant attirée vers lesnbsp;extrémités qui fe regardent, on concoit que Funenbsp;de ces extrémités peut acquérir 1 etat politif a unnbsp;tel degré, que les deux aimans commencent knbsp;fe repoufl’er , ou qu’ils ceiTent d’avoir aucune action Fim fur Fautre , amp; s’arrêtent tout-a-coup knbsp;ane certaine diftance.
UI. Application des principes précédens a plu-jkurs phériomcncs du Magnctlfnje.
II15. Si les efFets qui tiennent au magnétif-me, font en general moins curieux amp; moins ïmpolans que ceux qui dépendent du Aaide clec-trique, ils n’ont rien de moins piquant pour Ienbsp;Phyficien , qui les fuit avec attention , amp; s’ef-force de les analyfer, par Foppofition apparente ,nbsp;qu’on remarqiie fouvent entr’eux, lorfqu’on lesnbsp;rapproche les uns des autres. L’lntérét qu’ils ex-citent ne fait que s’accroltre , loriqu’a ia fur-
-ocr page 163-i) tr Magnétisme. -xxf ^tife fuccede la fatisfadion de voir avec quellsnbsp;facilité ils fe lient enfuite, amp; fe placent dans unenbsp;dépendance mutuelle, a l’aide de l’ingénieufenbsp;, théorie, dont nous avons expofé les principesnbsp;dans les deux articles précédens.
116. L’expérience prouve qüe, toutes chofes éga-les d’ailleurs , un aimant eft d’autant plus fort qu’il eft plus long, en forte qiie fi on Ie diminue , dans Ienbsp;fens de la longueur, on l’affoiblit beaucoup plus quenbsp;dans Ie cas oir 1’on en auroit retranché unenbsp;égale quantité de matiere dans Ie fens de la lar-geur. Ce fait, qui eft fort difficile a expliquer ,nbsp;^ l’aide des theories , qui fuppofent une atmoC-phere réelle autour de Tainrant, eft une fuitenbsp;néceffaire de ce que nous avons dit plus haut^nbsp;car l’aftion de Taimant fur Ie fer doit augmen-ter a proportion que la force attradive ou ré-pulfive du pole voifin l’emporte fur la forcenbsp;contraire de l’autre pole. Or, eet exces croicnbsp;avec la longueur de l’aimant , puifque dansnbsp;Ie cas oü celui - ci eft plus long, l’adioiinbsp;du pole Ie plus éloigné, s’exercant a une plusnbsp;grande diftance , nuit moins 'a l’aftion dunbsp;pole qui regarde Ie fer (u); Ceci fert a expliquer pourquoi , en general, les aimans artifin
(u) Cette conféquence eft d’autant plus-jufte , que les points dans lefquels la force des poles eft cenfée
-ocr page 164-i2K nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
ciels font plus forts que les aimans naturels non armés , qui ont ordinairement beauconpnbsp;moins de longueur que ceux qui font Ie produitnbsp;de Tart.
117. Ayez deux aimans artificials très-min-ces, de formes femblables, amp;, autant qu’il fe pourra, d’égale force. Placez l’un quelconquenbsp;CD (fïg. 2 z ) , de ces aimans lur une tablenbsp;AB; de maniere que fon extrémité C, que jenbsp;fuppofe étre Ie pole pofitif, dépaffe un peu Ienbsp;bord de la table, bufpendez a cette extrémité unnbsp;corps de fer F, d’un tel poids que l’aimant CD foitnbsp;capable d’en porter un beaucoup plus pefant. Ap-pliquez enfuite Ie fecond aimant cd fur Ie premier,nbsp;de maniere que d foit Ie pole négatif; a rinftantnbsp;Ie poids F fe détachera, amp; l’aimant CD ne feranbsp;plus capable de foutenir raême un corps léger.
Car d’im cóté, Faction répulfive du pole C refoule de g en h ^ une partie du fluide contenunbsp;dans Ie corps F, amp; c’eft en vertu de ce refoulement que l’aimant CD acquiert, par rapport aunbsp;corps F , une vertu attraélive. Mais d’une autrenbsp;part, Faöion contraire du pole d^ qui agit feiili-blement a la même difiance , a caufe du peunbsp;d’épaifléur de l’aimant cd, détruit Feöet produit
Être concentrée , font très-voifins des extrêmités de l’aimant, comme nous 1’expliquerons dans la fuite.
par
-ocr page 165-DU Magnétisme. 12,9
par l’aimant CD, d’oü il fuit que la fomme des aétions de ces deux aimans fur Ie corps F iènbsp;réduit a zéro.
II eft cependant bien évident que chacun des deux poles c, d, s’il agilToit feul, feroit capablenbsp;de foutenir Ie corps F. La Théorie fait évanouirnbsp;Ie merveilleux apparent de ce fait, qui préfentenbsp;«ne efpece de paradoxe , en ce qu’on y voit deuxnbsp;aélions', dont chacune prife féparément, eft capable de produire un certain effet, devenir nullesnbsp;par leur reunion ¦, tandis qu’elles fembleroientnbsp;alors devoir produire un effet double.
118 M. de Reaumur a obfervé Ie premier ^ qu’un aimant foulevoit plus facilement unnbsp;morceau de fer placé fur une enclume , que ft cenbsp;fer fe fut trouvé fur quelqu’autre corps d’unenbsp;nature différente. Pour rendre raifon de ce fait,nbsp;fuppofons d’abord un poids F {fig. 22.) , fuffnbsp;pendu au pole pofitif C , d’un aimant C D, amp;nbsp;qui foit Ie plus qonfidérable que. eet aimant puiftenbsp;foutenir. Si l’on préfente en-deftbus du corps F ,nbsp;amp; a la diftance d’un ou deux pouces , un fecondnbsp;aimant GH , dont G foit Ie pole négatif, I’aftionnbsp;de ce pole attirera vers Textrêmité h du corps F,nbsp;une nouvelle quantité de fliiide. Done la partienbsp;Tg fe trouvera plus evacuee que dans Ie cas oiinbsp;l’aimant CD agifl'oit feul fur Ie corps F , d’ou ilnbsp;fuit que , ft l’on fubftitue au corps F un autr§
I
-ocr page 166-'ïyo nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
¦corps plus pefant, il ponrra fe faire que 1’almant CD foit capable de Ie folitenir, tant qu’on laiflèranbsp;liibfifter la préfence de Faimant GH. Si, a lanbsp;place de eet aimant, on fe fert d’un barreau denbsp;fer moii d’un poids confidérable , amp; dans Fétatnbsp;naturel, Ia proximité du pole pofitif C , de Fai--mant CD, amp; celle du pole pofitif h du corps F,nbsp;qui elf lui-ïnerne devenu un aimant (104), pro-duiront un certain degré de magnétiline dans Ienbsp;barreau de fer mou, fubftitué a Faimant GH, denbsp;mianiere que Ie pole de ce barreau , qui regarderanbsp;Ic pole h , fe trouvant négatif, fera en partie Ianbsp;méme fonilion que Ie pole G de 'Faimant GH.nbsp;Or , dans Fexpérience citée , Fenclume repréfen-tant auffi en quelque forte eet aimant, Ie réfultat,nbsp;proportion gardée , doit étre Ie même.
119. Voici encore un fait qui a farpris plu-* fieurs des Phyficiens qui ont écrit fur Ienbsp;Magnétifme. II confifte en ce que , fi Fon metnbsp;fiicceflivement en contafl:, avec Fun des polesnbsp;d’im fort aimant, dift’érens barreaux de fer non-aimanté , qui foient de méme longueur , amp; quinbsp;aillent en augmentant depaiffeur, la force attractive de Faimant fur ces barreaux , s’accroitra ennbsp;méme-temps que Fon emploira des barreaux plusnbsp;épais , mais feulement jufqu’a un certain terme ;nbsp;¦tnforte que, paflë cette liraite , fi Fépaifl'eur aug-f. ente, FattraclioQ recevra plus d’accroiiTement.
-ocr page 167-ü II Magnétisme. 131 La Théorie qiié nous expofons ici nous 'fournitnbsp;une explication très-latisfailante de ce fait.
Concevons que DLFG {fig. 2.3 ) , Ibit ua barreau de fer mou très-mince, dans l’état naturel. Si l’on difpolë ce barreau, par rapport knbsp;nn aimant vigoureux C , coinme Ie repréfente lanbsp;figure , Faftion du pole BC , que je fuppofe êtrenbsp;Ie pole pofitif, fera refluer une partie du fluidenbsp;contenu dans Ie barreau DEFG , de 1’extrêiniténbsp;DE , vers Fextrémité GF ( 104 ). Suppofonsnbsp;qu’en vertu de cette aftion, Ie centre magnétiquenbsp;( 109.) de DEFG, fe trouve placé fur la lignenbsp;let. Si Fon difpofe k coté de ce barreau , uii autrenbsp;barreau femblable EHIF , en Ie tenant d’abord anbsp;une certaine diftance, la force du pole B agka fiirnbsp;ce barreau, comme fur Ie premier 3 en forte que fl Ienbsp;barreau EHIF exiftoit feul, fon centre magnétiquenbsp;fe trouveroit par exemple eng. Or, Ia partie EiyHnbsp;étant dans Fétat negatif, fon adion fur Ie fluidenbsp;de DEFG, tend a ramener dans la partie DArrE ,nbsp;quelques-unes des molecules qui en avoient éténbsp;chaflees par Faétion du pole B. Soit m une molecule fltuée a la hauteur du centre magnétique ;nbsp;foit a Ie point dans lequel on peut fuppofer quenbsp;la force attradive de la partie EfyH, eft concen-trée. Cette force s’exercant, fuivant la diredionnbsp;am , oblique par rapport au coté EF , fe décom-pojb en deux autres forces, don| Fune agit fuivaat
I ij
-ocr page 168-«c, perpendiculaire fur EF, amp; l’autre , fuivanC me , parallele a ce méme cóté. Or, l’épaifleur dunbsp;barreaa DEïO, étant extrémement petite , lanbsp;force ac peut étre confidërée cömme nulle, d’oünbsp;ll fait que la force fuivant mc , eft cenfée agirnbsp;feule pour attirer la molecule m dans la direétionnbsp;ms. Suppofons qu’en vertu de cette attraélion, lanbsp;molecule fe trouve tranfportée en n ; dès-lors Ienbsp;barreau E)EÏG fera moins attiré par l’aimant C ,nbsp;qu’ii ne Fétoit indépendamment de la'préfencenbsp;du barreau EHIF. Mais Ie barreau DEEG, pro-duifant un efFet femblable fiir l’autre , ie centrenbsp;magnétique de ce dernier, fe trouvera auffi rap-proché dans quelque point r placé entre ty amp; HE.
Maintenant, fi Fon applique immédiatenienn les deux barreaux Fun contre Fautre , comme Ienbsp;repréfente la figure, il eft évident que i’aétionnbsp;de Faimant G,fur FaiTemblage de ces deuxnbsp;barreaux, ne fe trouvera pas augmentée en raifonnbsp;de la matiere qui eft doublée. II eft clair encorenbsp;que , routes chofes égales d’ailieurs, les deuxnbsp;centres magnétiques fe trouveroient rapprochés anbsp;la même diftance de la ligne DH.
Concevons que Fon applique de Fautre cóté du barreau DEEG, un troifieme barreau fembla-fcle DKLG. La force de ce barreau agira pournbsp;rapprocher encore de la ligne DH , les centresnbsp;magnétiques des deux autres barreaux , -amp; ceux-ci
-ocr page 169-DU Magnétisme. 13'$
produiront un effet femblable lür Ie barreait DKLG ; mais la fomme des diftances dés deux bar-reaux EHIF, DKLG , par rapport au barreairnbsp;DEFG, eft évidemraent moindre , que la fommamp;nbsp;des diftances des deux autres barreaux, par rapport,nbsp;a I’un quelconque des barreaux EHIF , DKLG ;nbsp;d’oü il fuit que Ie centre magnétique du barreaUinbsp;intermédiaire DEFG, fe trouvera plus rappxociiénbsp;de la ligne KH, que celui de chacun des deusnbsp;barreaux voillns. .Si nous fuppofans maintenantnbsp;que 1’on ajoute fticceftivement de nouveaiix bar—nbsp;reaux KUTL , HMPI , amp;c. de part amp; d’aiitrenbsp;du premier aftemblage , cette addition produirinbsp;deux elFets.,
I®. Le centre magnétique fe trouvera d’autant moins rapproché de la ligne RN, que les bar-reaiix feront plus éloignés de celui du milieu •, en-forte que tons ces centres feront places fur deuxnbsp;Hgnes courbes nd ^ {fig. , qui iront ennbsp;s’écartant de la ligne RN , depuis le point n dunbsp;centre magnétique du barreau DEIG {fig- 2-3 )•
1°. Plus on ajoutera de barreaux , plus auili les courbes fe rapprocberont de la ligne RN ; ennbsp;forte que fi, en fuppofant un certain nombre denbsp;barreaux, les limites de l’efpace qui fera dans.nbsp;l’état négatif, font repréfentées par ed:^ {fig. 24),.nbsp;ces limites, avec un plus grand nombre denbsp;barreaux, feront repréfentées par ^uxfi.
l ii|
-ocr page 170-134
Théorie
Mais d’une autre part, Ie pole B de raimant C {fig. 2,3 ), agit plus fortement fur les barreauxnbsp;iltués vers Ie milieu de 1’aflemblage, tant a caufenbsp;que l’ailion de 1’aimant C fur ces barreaux, eiinbsp;plus direfle, qu’a caufe qu’elle s’exerce 'a unenbsp;moindre diftance. II rcfulte dela que les courbesnbsp;viu, mx^fe trouvent plus rapprochées par leurs ex-trémités u, r, de la ligne RN,que nous ne Ie fuppo-fions il y a un inftant; en forte que ces courbesnbsp;prendront une pofition, telle que mg, mp.
Or , ces mêmes courbes continuant de fe rap-proclrer de la ligne RN , 'a mefure que 1’on ajoute de nouveaux barreaux, on concoit qu’il ynbsp;èura un terme oü la diminution qui réfulte de cenbsp;mouvement des courbes, pour la force attraclivenbsp;de l’aimant C , compenfera l’accroilTement pro-duit par 1’addition des nouveaux barreaux , amp;nbsp;paffe ce terme , fi Ion augmente lepaiffeur denbsp;I’aiflemblage, lattradion ceffera de croitre. Lanbsp;méme chofe arrivera , proportion gardée, fi fon.nbsp;met l’affemblage RNOX, en contact avec Ie polenbsp;B de l’aimant C , ce qui explique Ie pliénomenenbsp;Singulier dont nous avons parlé.
120. On a vu (i 14), que fi deux aimans fe regardoient par leurs poles de méme nom , ilnbsp;pourroit arriver que leur aétion mutuelle changeatnbsp;1’état de l’un des deux, au point qu’a une cer-ïaine diftance l’attradion, ou deviendroit nulle ,nbsp;9M lê changeroit répulfton. Ce réfultat, qui
-ocr page 171-DU Magnétisme. i 3 ’J a paru fingnlier a plufieurs Pliyficiens , peut étrenbsp;vérifié a l’aide de l’expérience fuivaiite.
Soit AB {fig-'^5),nn fort aimant qui ait fon pole boreal en A , amp; fön pole auftral en B.nbsp;Si r 'on approche de eet aimant une aiguillenbsp;aimantée CD , dont D foit Ie pole auftral, amp; Gnbsp;Ie pole boreal, cette aiguille fe diiigera de lanbsp;nianiere que Ie repréfente la figure. Si alors oanbsp;fait tourner doucement l’aiguille fur fon centrenbsp;par quelque moyen que'ce foit , de manierenbsp;qu’elle ne s’écarte que peu de fo premiere direc-'nbsp;tion , amp; qu’elle prenne, par example, la pofitionnbsp;amp; fi on Fabandonne enfuite a elle-même 5^nbsp;elle reprendra la pofition CD. Si 1’on rapprochenbsp;continuellement Ie pole c du point A , amp; qua.nbsp;Ton doniae , par exempLe, a 1’aiguille la pofltioixnbsp;c'd\ auquel cas les poles de même nom, com—nbsp;menceront a fe regarder, il pourra arriver encorenbsp;que c‘ foit repoufle par A. Mais enfin il y aura,nbsp;ttn point oil la fosce repulfive de A, que ]enbsp;foppofo étre le pole pofitif, refoulera tellemencnbsp;le flnide contenu par exces dans le pole c‘, q-.enbsp;ce pole deviendra negatif y 6? alors la repulfion lenbsp;changeant en attraélion, I’aiguille prendia unenbsp;direöion diamétralement oppofée h celle qu’ellenbsp;avoit d’abord; en forte que le pole D fe tiouvera,nbsp;\ la place du pole C, amp; réciproquement.
1,11, Il fe préfente ici une queftion a tie r
X. igt;;
-ocr page 172-Théorie curieufe. Concevons que A, B,nbsp;foient deux aimans qui ayent leurs poles pofitifsnbsp;en C amp; en F, amp; leurs poles négatifs en D amp;nbsp;en E. D’après ce que nous avons dit ( io6) , lesnbsp;deux aimans s’attireront a toutes les diftances.nbsp;Concevons maintenant qu’a la place de 1’aimantnbsp;B , on fiibftitue un autre aimant b, de mêmenbsp;volume amp; de méme forme, niais dont Ie magné-tifme fóit fenfiblement plus foible. On demandenbsp;s’il eft polFible que les deux aimans A , 3, s’attï-rent plus fortement que ne Ie faifoient les deuxnbsp;aimans A , B. Quoiqu’il femble d’abord que lanbsp;réponfe doive être negative, ii peut arriver ce-pendant, que l’attraólion entre les aimans A , 3 ,nbsp;1’emporte. Concevons en eftet que Ie fluidenbsp;magnétique fe meuve avec beaucoup plus denbsp;facilité dans les pores de 1’aimant 3, que dansnbsp;ceux de l’aimant B. II pourra fe faire , qu’ennbsp;vertu de la répulfion de CA, fur Ie fluide de Be,nbsp;cette deiniere partie fe trouve plus evacuee quenbsp;ne l’étoit la partie c-orrefpondante BE de l’aimantnbsp;B. Or, la force attradive mutuelle des deuxnbsp;aimans , depend , en grande partie , de lanbsp;dift'érence d’état entre leurs poles voifms. Cettenbsp;difference peut done s’accroitre au point qu’ellenbsp;compenfe au-dela la fupériorité de l’aimant B furnbsp;l’aimant 3, avant l’expérience, amp; alors l’attracfionnbsp;fntre les aimans A , 3 , prévaudra fur celle desnbsp;gi^ans A,
-ocr page 173-Qiiand même Ie corps h feroit dans Tétat naturel ,'avant d’etre approché de A, la faciliténbsp;avec laqiielle Ie fluïde pénétreroit fes pores,nbsp;pourroit être telle , que la même compenfationnbsp;eut lieu , en vertu de I’evaciiation prpduitenbsp;dans la partie hc, par la force répulfive du polenbsp;C •, en forte qu’il feroit vrai de dire , qu’ii y a telnbsp;cas, oü un corps aimanté amp; un corps non-ai-manté , fe feroient attirés plus fortement, quenbsp;Ie premier de ces corps , amp; un autre corpsnbsp;pareillement aimanté.
lil. Quand nous difons que Ie fluïde magné-tique pénétre certains corps avec plus de facilité que d’autres , on concoit bien qu’il ne s’agit icinbsp;que d’une facilité relative , puifqu’en general Ienbsp;fer, ainfi que nous l’avons déja obfervé plufleursnbsp;fois, oppofe une réfiftance confidérable au mouvement de ce fluide a travers fes pores. II fuitnbsp;dela qu’il feroit impoffible de décharger fubite-ment un corps magnétiqne A (fig. %j ), par unnbsp;procédé femblable a celui que l’on emploie pournbsp;la bouteille de Leyde \ favoir , en appliquant lesnbsp;deux extrémités d’un fil de fer recourbé GF, furnbsp;les faces extrémes CN, DL de l’aimant. Car, fbltnbsp;CN Ie pole pofltif, DL Ie pole négatif 3 la forcenbsp;répulfive de CN , refoule Ie fluide du fil de fer,nbsp;de G vers F; en forte que celui-ci a une partienbsp;telle G4 y dar\s l’état négatif, amp; Tauire
-ocr page 174-partie AF dans l’état pofitif. L’aöion de la pre— miere tendra done a attirer une partie du fluidsnbsp;de laimant A dans Ie fil de fer , en même-tempsnbsp;que la force a,ttradive du pole DL, tendra anbsp;attirer dans fintdrieur de laimant une portionnbsp;du fluide renfermé dans AF. Mais la dilEculténbsp;avec laquelle Ie fluide magnétique fe meut dansnbsp;Ie fer, amp; fur-tout dans Ie fer dur, que l’onnbsp;fuppofe ici être la mattere de l’airaant A , s’op-pofe au retour de ce fluide d’nn pole vers l’autrevnbsp;en forte que la quantité de molecules qui s’échap-pent en pareil cas , du pole pofitif, pour fenbsp;rendre au pole négatif, en traverfant Ie fer, efl:nbsp;cenfée nulle.
IV. De la communication, da Magnètifmc.,
IZ3. 11 n’y a , en general, qu’iine feule ma-niere de tranlinettre la vertu magnctique au fer , qui conflfte a placer ce métal dans la fpherenbsp;d’adivitc d’un corps aimanté. Les phénomenesnbsp;du magnétifine fe trouvent encore reflerrés, a eetnbsp;égard, dans des bornes plus étroites que ceux denbsp;l’éleclricité ; puifque certains corps peuvent de-venir éleflriques par frottement, amp; que tous Ienbsp;deviennent plus ou moins par communication.
Qn a remarque , if eft vrai, que plufieurs.
-ocr page 175-DU Magnétisme. 139
inftrumens de fer, teis que les limes, acqueroient im certain degré de magnétifine, par l’ufagenbsp;qu’en faifoient les Ouvriers , en les paflantnbsp;riidement fur les ouvrages auxquels ils vouloientnbsp;donner Ie poli. Lqs corps expoles a de frequencesnbsp;fecouffes , comme les pincettes , fe trouvent audinbsp;aflez foiivent en écat d’enlever de la limaille denbsp;fer par leurs extrêmités. Mais dans ces diliérensnbsp;cas, Ie frottement oü les 'fecouffes ne font quenbsp;des moyens auxiliaires , qui contribuant a ouvrirnbsp;lés pores du fer; amp; facilitant ainfi Ie mouvementnbsp;da fluïde dans ce métal, Ie rendent plus fufcep-tible de l’aélion que Ie magnétifine du globenbsp;terreftre , ainfi que nous Ie verrons dans la fuite ,nbsp;exerce fer tous les corps de Ia Nature , oü Ie fernbsp;eft a l’état mctallique,
II en eft de même de l’aöion du feu, qui en dilatant Ie fer , donne- plus de jeu au fluidenbsp;magnétique dans les pores de ce métal.
1x4. Nous avons parlé, dans les articles pré-cédens , de plufieurs cas, oü l’approche dun aimant communiquoit au fer la vertu magnétique.nbsp;INlais Ia nature des procédés que Ton a imaginésnbsp;poar porter cette communication au plus hautnbsp;degré poffible , exige que nous entrions fur eetnbsp;objet dans des détails plus étendus.
Confidérons d’abord, d’une maniere plus particuliere , les effets qui réfultent de l’influence
-ocr page 176-140 nbsp;nbsp;nbsp;T H ]ê o R I E
d’un aimant E nbsp;nbsp;nbsp;2.5), dont on approche
un bWeau de fer B,dans I’état naturel. Qiiel que foit Ie pole A de Faimant, que regarde Fextrê-mité C du barreau de fer, cette extrémité (104)nbsp;^ecevra toujours une vertu contraire 'a celle dunbsp;pole A.
Suppofons que ce foit Ie pole pofitif ^ fon adion chaflera de C vers D, une partie des molecules voifmes de Fextrêmité C. Or,d’une part,nbsp;Ie nombre des molécules déplacées eft d’autantnbsp;plus grand, que la partie qu’elles abandonnentnbsp;efl plus voifine du pole A. Mals dune autrenbsp;part, plus _le fluide s’accumule, plus auffi fonnbsp;mouvement vers les parties ulterieures du barreaunbsp;fe trouve ralenti, par la difficulte qu’eprouve cenbsp;fluide a pénétrer le fer. II y aura done im pointnbsp;oil il fera tellement accumulé, que la refiftancenbsp;qui en réfiiltera, fera equilibre en mêine-temps anbsp;Faflion du pole A, amp; a la force repulfive mutuellenbsp;des molecules; amp; 1 etat du barreau fera tel, quenbsp;les parties voifines de fon extrémité C , étant lesnbsp;plus evacuees, la quantité de fluide ira toujoursnbsp;en augmentant vers D , dans un efpace donne,nbsp;de maniere qua un certain term.e , par exemplenbsp;en le barreau fera dans Fétat naturel; palTénbsp;ce point, le fluide continuera de s’accroitre juf-qu’au terme de la plus grande accumulation, quenbsp;je fuppofe en n. Enfin, au-dela de n , le fluide
-ocr page 177-ira en diminuant progrefTivement, jiilqua l’ex-trêmité D ; de maniere cependant qu’il reftera toujours au-defliis de la quantité naturelle , ennbsp;fuppofant que Ie baireau B n’ait que deuxnbsp;poles.
iz^. Mals fi ce barreau a une certaine longueur, alors au moment oii Ie fluïde, chaffe de l’extrêmïté C (fig. S-q ), aura atteint Ie pointnbsp;de fa plus grande accumulation, que je fuppofenbsp;placé en B , il eemmencera a repoulTer Ie fluidenbsp;ultérieur vers l’extrêmité D ; en Ibrte qu’en liip-pofant, par exemple, que Ie fluide abonde parnbsp;exces dans la partie BF, il pourra fe faire qu’il ynbsp;ait défaut de fluide dans la partie fuivante FG.nbsp;Alors Ie fluide de GK exercera 'a fon tour une forcenbsp;répulfive fur Ie fluide de la partie voifine KH , quinbsp;pafl’era 'a l’état négatif, amp; ainfi de fuite •, de manierenbsp;que Ie barreau aura des points conféquens, maisnbsp;dont la force fera d’autant moindre, qulls s’écarte-ront davantage de l’extrêmité C, amp; dont Ie nombrenbsp;dépendra de la longueur du barreau CD.
iz6. Jufqu’ici nous avons fuppofé que Ie fer, après avoir recu la vertu magnétique par communication , avoit toujours au moins deux poles,nbsp;l’un pofitif, l’autre négatif. Mais on pourroitnbsp;demander , s’il n’y auroit pas aulfl quelquenbsp;moyen de fe procurer un aimant qui ne pofledatnbsp;qu’une feule efpece de magnétifme, amp; qui attirac
-ocr page 178-OU repouffat a la fois des deux cótés, Ie même pole d un autre aimant , comme on volt desnbsp;corps éledrifés tout entiers en plus ou ennbsp;moins.
127. M. -iEpinus effaya de mettre un barreau dans eet état, en employant un procédé qui, aunbsp;premier coup-d’oeil ,,{èmbIoit. devoir lui réuffir.nbsp;II confifte a féparer en deux lui aimant artificielnbsp;qui ait deux poles; de maniere que la ligne denbsp;reparation correfponde a peu - prés au centrenbsp;magnétique. On feroit tenté d^ croire, qii’alorsnbsp;une des deux parties doit fe trouver toutenbsp;entiere dans l’état politif, amp; l’autie, toute entiere ,nbsp;dans 1 etat négatif.
M. aEpinus prit un barreau quarré de fer très-dur, ayant deux lignes de cotc, amp; dix polices ^ de longueur; foit AB {jig. jo ), Ie barreaunbsp;dont il s’agit. Notre Auteur, après l’avoir coupénbsp;en deux parties, dont la plus longue ab avoitnbsp;5 polices ^ de longueur, amp; la plus courte bdnbsp;avoit 4 polices ~ , appliqua ces deux parties furnbsp;une planche , de maniere qu’elles fe rejoignoientnbsp;exaclement. Après les avoir fortement aimantées,nbsp;comme fi elles n’avoient formé qu’un 1’eul barreau , il obferva que ce barreau n’avoit que deuxnbsp;poles, dont Ie boréal étoit md^ amp; lauftral am : Ienbsp;centre magnétique fe trouvoit dans Ia partie ab ,
' *u point m , diftant du point a de ^ pouces ^
-ocr page 179-DU Magnétisme. 145
€-n forte qu’il étoit fitué a peu-près au au milieu du barreau. M. ^pinus fépara enfuite les deuxnbsp;portions ah ^ hd, de la verge, amp; il remarquanbsp;que bd^ qui auparavant n’avoit qu’une feulenbsp;efpece de magnétifme , préfentoit deux polesnbsp;différens , dont d étoit Ie boreal, amp; b 1’auftral ;nbsp;Ie centre magnétique fe trouvoit de — de poucenbsp;plus prés de b que de d. Pareillement am avoitnbsp;deux poles, favoir , Ie boreal fltué vers b, amp;nbsp;i’auftral vers a. Le centre magnétique étoit d’unnbsp;pouce ^ plus prés de m que de a.
M. aEpinus eflaie d’expKquer , d’après ks principes de fa Théorie , ce retour fubit denbsp;chaque partie du barreau a l’état des aimans or-dinaires qui ont deux poles. Mais il faut convenlrnbsp;que fon explication n’efl: pas fatisfaifante. II kroitnbsp;néceffaire, en effet, qu’une portion du ,fluïdenbsp;renfermé dans la partle ld, fut repouflee dansnbsp;l’air voifm, amp; qu’il entrat de nouveau fluide denbsp;eet air dans la partie ab. Or, il paroit réfulternbsp;de ces deux faits une inconféquence dans la Théorie , füivant laquelle tout le mécanifme des forcesnbsp;magnétiques fe réduit a un Ample dépIacemenEnbsp;du fluide dans l’intérieur même deï corps fufeep-tibles de l’attirer. Au refte, on peut confidérernbsp;deux parties dans la Théorie de M. Aïpinus :nbsp;lame concerne les adions réciproques des corps ,nbsp;eju conféqu^npf des quaue force» qui eatrenp
-ocr page 180-J44 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
comme éléniens dans la produSion des pliéno-' menes , amp; 1’on ne peut nier que les explicationsnbsp;heureufes amp; mécaniques auxquelles conduit lanbsp;fuppolition de ces différentes forces, n’en rendentnbsp;1’exiftence extrêmement probable, quelle qu’en foitnbsp;d’ailleurs I’origine. L’objet de I’autre partie eft denbsp;determiner la nature des agens d’ou émanent lesnbsp;forces mentionnées, ainfi que la difpofition denbsp;ces agens dans l’intérieur des corps, amp; cette partienbsp;eft fufceptible d’etre encore perfedionnee, d’apresnbsp;cp que j’ai dit dans leDifcours Préliminaire. Or, lanbsp;difficulté dont il s’agit ici, ne tombe que fur cettenbsp;feconde partie, amp; il y a lieu d’efperer que les recherches des Phyficiens ajouteront a la Théorie cenbsp;qui lui manque encore de ce cóté, amp; la concilierontnbsp;par-tout avec elle-même amp; avec I’ohfervation.
iz8. Paflbns 'a la confidération de plufieurs autres refultats d’expériences, qui font autant denbsp;conféquences naturelles des principes expofés pré-cédemment. La réfiftance que Ie fer oppofe aunbsp;mouvement interne du fluide magnétique , eftnbsp;telle que, pendant un, certain temps , elle eftnbsp;capable de balancer I’adion des forces qui tendentnbsp;a ramener un aimant dans l’état naturel; denbsp;maniere que 1’équilibre fubfiftera , durant cetnbsp;efpace de temps, fans altération fenfible. Lenbsp;degré oil cet équilibre a lieu, eft ce que nousnbsp;avons appelié, d’apres. M, ^pinus (loz),
degré
Dtr ^AGNéTISME. 145'
'dcgrl de faturation d’un aimant, amp; l’on concoit qii’il doit varier avec la dureté des aimans.
Cela pofé , fi Ton approche dun aimant A barreau de fer B dans 1’état naturel , il peut arriver de trois chofes Tune ,nbsp;favoir, que la force foit attraiftive, foit répulfivenbsp;de l’aimant A fur Ie barreau B, communique anbsp;ce dernier un degré de magnétifme fupérieur,nbsp;OU égal, OU inférieur au degré de faturation, amp;,nbsp;fuivant que l’un de ces trois cas aura lieu, Ienbsp;barreau B , aufli-tót qu’on l’aura éloigné de l’ai-mant A, ou perdra en peu de temps une cettainenbsp;quantité du magnétilme acquis ^ favoir, celle quinbsp;excédera Ie degré de faturatioir, ou conferveranbsp;tout Ie magnétifme acquis.
Concevons maintenant que l’on approche fuc-ceffivement de l’aimant A, Ie barreau B, que je fuppofe de fer .mou , amp; un fecond barreau bnbsp;tout femblable , qui foit de fer dur. II eft clairnbsp;qu’en général Ie degré de magnétifme acquis parnbsp;Ie corps B, fora plus élevé que celui du corps bnbsp;( loz ). Or,fi l’on examine enfuite ces deuxnbsp;corps , on aura des réfultats finguliers, amp; quinbsp;paroitront tenir du paradoxe.
Si l’aimant A eft aflez fort pour communi-quer a chacun des barreaux B , è, un degré de «lagnétifme au-deflus du degré de faturation 5
K
t^S nbsp;nbsp;nbsp;T H É o R I Ë
alors l’un amp; l’autre de ces demiers, ap'rès qu’on les aura écarrés de Taimant A , perdront route lanbsp;quantité excédente ^ amp;: comme Ie degré de fatu-ration da barreau 6 eft plus élevc, a ralfon d’unenbsp;plus grande dureté , ce barreau fe trouvera avoirnbsp;acquis un magnétifme plus confidérable que celuinbsp;du barreau B.
Si raimant A n’efl: capable que de comtnuni-quer aux deux barreaux B, ^ , un degrc de magnétifme inférieur au degré de faturation ,nbsp;alors cbacun de ces barreaux étant ifolé, confer-vera tour Ie magnétifme acquis •, amp; comme Ienbsp;corps B, qui eft moins dur que Ie corps 3, eftnbsp;en même-temps fufceptible de recevoir un magnétifme plus fort, routes chofes égales d’ailleurs , fanbsp;force fe trouvera fupérieure a celle du barreaunbsp;ce qui eft l’inverfe du premier cas.
Concevons enfin que l’aimant A ait un magnétifme , dont la relation avec Ia nature des corps B, , foit telle que , tandis qu’il eft capablenbsp;de commimiquer au premier un degré fupérieur,nbsp;OU égal, OU inférieur au degré de faturation , ilnbsp;ne puifté communiquer au fecond , dans tons lesnbsp;cas , qu’un degré inférieur a celui de faturation.nbsp;Alors, fuivant Ie degré acquis par B, il pourranbsp;arriver qu’après la fcparation des deux corpsnbsp;d-’avec raimaot A , tantót Ie magnétifme de B
-ocr page 183-ï) tr Magnétisme. 147 paroiffe l’emporter, tantót ce foit Ie magpétifmenbsp;tantót, enfin les deux corps fe trouventnbsp;avoir Ie ménie degré de magnétifme.
129. nbsp;nbsp;nbsp;II fuit encore dela, que Ie degré dénbsp;faturation étant Ie plus élevé que puifie con-ferver pendant un certain temps un corps aban-donné a lui-même (128), fi un aimant A anbsp;communiqué ce degré 'a un corps B, qu’enfuitenbsp;on approche ce corps d’un aimant plus vigoureux,nbsp;amp; enfin qu’on l’en fépare, il ne paroitra avoir reennbsp;du fecond aimant ai’cun furcroit de magnétifme.nbsp;Au contraire , fa force fe trouvera augmentée , fi ipnbsp;premier aimant avoit été trop foible pour élevernbsp;fon magnétifme julqu’au degré de faturation.
130. nbsp;nbsp;nbsp;On concoit, daprès ce qui vient detre-dit, la raifon de la diverfité que l’on trouvenbsp;entre les Auteurs qui ont parlé du magnétifme,nbsp;les uns prétendant que l’acier Ie plus dur eft ennbsp;même-temps Ie plus fufceptible d’acquérir une'nbsp;grande force magnétique, amp; les autres préférantnbsp;un acier moins dur. Ces Auteurs rejettoient ainfinbsp;fiir la nature des divers aciers, une differencenbsp;qui tenoit plutót a la vertu plus ou moins puif-'nbsp;fante des aimans qu’ils avoient employés pournbsp;communiquer Ie magnétifme 'a l’acier.
131. nbsp;nbsp;nbsp;On a obfervé depuis long-temps qu’un-aimant, en communiquant un certain degré denbsp;vertu magnetiqüe a un barreau de fer dans l’état
Théorie:
nature!, ne perdoit rien de fa force, amp; eet efFet u üü paroitre inexplicable a ceux qui fuppofoiencnbsp;que Ie fluide magnétique palToit du corps quinbsp;communiquoit Ie magnétifme k celui qui Ienbsp;recevoit. Mais on voit avec quelle facilité onnbsp;rend raifon du même eiret, dans les principes denbsp;M. ^pinus , puifque toute Faftion d’un ainiantnbsp;fur un corps non-aimantc, fe borne a tranfporternbsp;Ie fluide naturel renfermé dans ce dernier, d’unenbsp;extrémité vers 1’autre. II y a plus; c’eft que lanbsp;vertil de 1’aimant, loin d’etre altérée par cette
operation, doit, au contraire, en etre augmentee.
Car a peine Ie barreaii founiis a faflion de eet aimant, a-t-il recu lui-même un-commencementnbsp;de magnétifme , qu’il agit de fon cóté fur l’ai-inant; amp; comme les poles, par lefquels l’un amp;nbsp;l’autre fe regardent, ont des qualités oppofées ,nbsp;Ie pole du barreau, fuivant qu’il eft pofitif ounbsp;négatif, contribue, foit a évacuer encore davan-tage Ie pole correfpondant de l’aimant, foit anbsp;y attirer une nouvelle quantité de fluide, d’oiinbsp;il fuit que 1’ainiant doit en recevoir un furcroitnbsp;de force.
131. Ces principes s’appliqiient, comme d’eux-mémes,'a un fait remarquable amp; connu de tous les Phyficiens. C’efl: que 1’adhérence du fer anbsp;l’aimant fait croitre , quoiqiie lentement , lanbsp;vertu de celui-c,i. On a obferva encore qu’iin
-ocr page 185-b u Magnétisme. 149 aimant qu’on avoit chargé d’abord de toute lanbsp;quantité de fer qu’il pouvoit porter, fe trouvoit,nbsp;au bout d’un certain temps, capable de foutenir uünbsp;poids plus confidérable. Mais alors, 11 l’on détachenbsp;ce poids, l’aimant perdant aulTi-tót tout ce qu’Ünbsp;avoit acquis au-deilus de fon degré de faturation,nbsp;en vertu de Tadion que Ie poids exercoit fur lui ,nbsp;n’eft plus en état de foutenir la méme charge,nbsp;amp; ne recouvre que peu a peu fa premiere force.
13 3. Ceel nous conduit naturellement a parler des armures , c’eii-a-dire, des morceaux de fernbsp;mou que Ton applique contre les aimans, amp; quinbsp;contribuent, foit a en conferver la vertu, foknbsp;même a l’auo-menter.
O
Que DEGF {fig. 52. ), repréfente un barreau de fer d’une certaine cpailTeur', appliqué par Ienbsp;milieu au- pole pofitif ^ d’un aimant AB. Solt anbsp;Ie point dans leqr.el on peut fuppofer la forcenbsp;répulllve de ce pole , concentréei Cette forcenbsp;s’exercera fur les molecules fituées iramédiate'-ment au-deflous du point a, fuivant une direclioanbsp;perpendiculaire a la ligne DE , amp; lur toutes lesnbsp;au tres molecules., fuivant des direélions plus ounbsp;moins obliques a DE., Or, il eft facile de conr-cevoir que la partie du barreau, qui la trouveranbsp;evacuee en vertu de toutes ces diiFérentes actions , fera terminée par une courbe HIK, dont:nbsp;Ie foramet I répondra au point o.
K ii|
-ocr page 186-ilt;o
Théorie
Si A étoit Ie pole négatif de raimant, 11 y auroit^ au contraire , exces de fliiide dans l’efpace HIK,nbsp;amp; tout Ie refte du barreau pafl'eroit a l’état négatif.
Si r 'on diminue répailTear du barreau , de maniere a fupprirner , par exemple , la partienbsp;NFGO , les molecules refoulées par la forcenbsp;répulfive du pole A, n’éprouvant plus autant denbsp;réliftance de la part de celles qui font fittiéesnbsp;dans la partie qui paffe a I’état pofitif, la partienbsp;évacüce prendra plus d’étendue que dans Ie casnbsp;précédent. Enfin, on concoit que lepaifleur dunbsp;barreau peut devenir telie, que toute la partienbsp;du milieu fe trouve évacuée, comme dans Ie casnbsp;oü DESR repréfenteroit la coupe du barreau.nbsp;L’effet contraire auroit lieu, fi A étoit Ie polenbsp;négatif de Taimant. Cela pofé, imaginons que 1’onnbsp;applique aux extrêmités BC, AD {^fig. 5 j ), d’iinnbsp;aimant, foit naturel, foit artificiel, deux armuresnbsp;minces de fer doux, BGHI, AMLK , amp; quenbsp;BC foit ie pole pofitif, amp; AD Ie pole négatifnbsp;de raimant. II eft clair qu’a caufe de la répulfionnbsp;que BC exerce fur Ie fiuide de BGHI, ce fluïdenbsp;fera refoulé de maniere que la partie évacuéenbsp;pourra étre repréfentée par la courbe BufiC , d’oiinbsp;il fiiit que Ie pied IH de l’armure paflera a letatnbsp;pofitif. D’une autre part , il y aura dans lanbsp;branche AMLK un certain efpace curviligne,nbsp;tel que A_/'^D, qui paflera a letat pqfitif, en
-ocr page 187-DU Magnétisme. i ^ r
vertil de la force attraclivè du pole AD ; en forte que Ie pied LK de-larmureacquerra Ie magnétifinenbsp;négatif..
Les corps de fer mou, auxquels on fufpend Ia charge de l’aimant, font mis en contad avec lesnbsp;furfaces inferieures LK , IH de farm ure. Celle-ci, comme on voit, ayant de chaque coté Ienbsp;même magnétifme que Ie pole correfpondant,nbsp;ajoute une nouvelle force a celle que l’aimantnbsp;exerce pourfoutenir la charge. Mais elle produitnbsp;encore les deux effets que nous avoirs indiqucsnbsp;ci-defi'us. Car la partie A/gD , qui eft dans leiatnbsp;hégatif, contribue 'a retenir dans Ie pole AD Ienbsp;fluide qui y abonde, amp; eet eifet n’eft que Icgé-rement balance par la force contraire de la partienbsp;excédentenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, qui ne correfpond qu’a une
petite portion de la furface du pole AD. Pareil- . lement Ia partie Biz^fC ,qui eft dans l’état pofitif^nbsp;tend a maintenir dans Ie pole AB Ie magnétifmenbsp;contraire. Mais de plus, l’adion de chacune desnbsp;deux branches ajoute fenfiblement, avec Ie temps ^nbsp;a la force du pole qui lui correfpond (i3z),nbsp;en contribuant, loit a évacuer encore davantagenbsp;ie pole negatif, fait a atdrer de nouveau fluidenbsp;dans Ie pole pofltifl
II fuit de ce qui precede, qu’il y a, par rapport aux branches BGdC , AMgD , de rarraure, iinnbsp;raa-imiim. d epaifieur, d’oir réfulte Ie plus gransi
K iy
-ocr page 188-efFet pofTible. Pour que ce maximum ait lieu, il faut que Ie magnétifme pofitif ou négatifde cha-cune de ces branches, amp; en même-temps celui desnbsp;pieds Hl, LK de Tarmure, foient aufli grandsnbsp;qu’ils puiflent l’être. Or, fi les branches fontnbsp;trop épaiffes, elle fe trouveront dans Ie cas dunbsp;barreau DFGE {fig. js. ), amp; leurs parties fiméesnbsp;vers GH , ML {fig. 55 ), ayant un magnétifmenbsp;oppofé a celui des parties voiiines des poles, Ienbsp;magnétifme de celles-ci ne parviendra pas a toutnbsp;I’accroifl’ement dont il eft fufceptible. Si, aunbsp;contraire, les branches font trop minces, onnbsp;concoit aifcment que les pieds de l’armure n’ac-querront pas toute la vertu qui leur eüt éténbsp;communiquée dans Ie cas d’une épaiffeur plusnbsp;confidérable. II eft done intéreflant , pour lanbsp;perfeétion d’un aimant que l’on veut armer, denbsp;chercher la limite qui donne Ie maximum denbsp;vertu, ce qui ne peut fe faire qii’a 1’aide denbsp;divers tatonnemens.
1^4. Jufqu’ici nous n’avons confidéré que les méthodes d’aimanter, qui fe pratiquent en mettantnbsp;un aimant en contaél avec un fer non-aimanté ,nbsp;OU en les tenant a une petite diftance l’un denbsp;1 autre. Mais comme il étoit intéreflant pour lesnbsp;Phyficiens de communiquer une plus grandenbsp;vertu aux aiguilles de bouffole, que celle quinbsp;réfulte des operations précédentes, on a imagine
-ocr page 189-ï) tr M A G N'i T r S* Sr É.
iïifFérens procédés pour y parvenir. Le plus Uniple de tous confifte a frotter une verge de fer ounbsp;une aiguille DE {fig. 54) gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aimant AB,
dont on fait gliffer ie pole A dans toute la longueur de la verge, en répétant plufieurs fois Fopé-ration , amp; toujours dans le méme fens. On trouve alors que Fextrêmité D par laquelle les frictionsnbsp;ont coinmencé, a le méme magnétifme que lenbsp;pole A , amp; que Fextrêmité E, qui a recu lanbsp;derniere friction, eft douée du magnétifme contraire , ce qui eft une conféquence ncceflaire denbsp;la XhécHrie ( a ). Car, tandis que le pole A, quenbsp;jefuppofe pofitif, eft appiiqué fur la partie DC denbsp;la verge de fer,il repoufie le fluide de cette partie,nbsp;amp; le fait refluer dans les parties voifines CF,nbsp;FG, GH , amp;c i parvenu enfui te fur la partie CF ,nbsp;il repoulfe le fluide de cette partie vers D amp;nbsp;vers E cFoii il fuit que la partie DC recouvreranbsp;une certaine portion du fluide qu’elle avoitnbsp;perdu, tandis que la partie CF deviendra néga-
( a) Tel eft Ie procédé indiqué pari’Auteur. Mals il paroitroit plus avantageux de commencer 1’opérationnbsp;a une certaine diftance du point D, pour n’être pointnbsp;dans Ie cas de produire d’abord un effet contraire aunbsp;but de 1’opération, amp; qii’il faut enfuite détruire. Dans lesnbsp;friclions fuivantes , on pourroit fe rapprocher par degrésnbsp;du point D, en éyitant cependant d’y arriyer.
Théorie
tive, de pofitive qu’elle étoit. A mefure qne lè pole A paffera fucceffivement fnr chacune desnbsp;parties FG, GH, Hl, amp;c , il fera fortir de cesnbsp;parties une portion du fluide qu’elles conte-noient, pour Ie chaffer vers E amp; vers D ; ennbsp;forte que toutes les parties un pcii cloignées dunbsp;point de contaö, deviendront pofitives , par l’ac-cnmulation du fluide, amp; qu’il n’y aura que lanbsp;partie en contaö avec Ie pole A, amp; les partiesnbsp;fltuées a une petite diftance, qui foient dans l’étatnbsp;négatif. Enfin, lorfque Ie pole A fera parvenu anbsp;l’extrcmité E du barreau DE, il rendra cette ex-trêmité negative; amp; Texpérience prouve, qu’alorsnbsp;Ie pole D ayant acquis par des degres fucceflusnbsp;plus de fluide qu’il n’en avoit d’abord perdu, fenbsp;trouve dans l’état politif.
Si Fon recommence Fopération, Ie pole D ayant un èxcès de fluide, fera moins évacuénbsp;par l’acfion du pole A, que la premiere fois oiinbsp;il n’avoit que fa quantité naturelle; d’oii il fuitnbsp;que pendant Ie pafl'age de Faimant fur les partiesnbsp;iiltérieures CF, FG, amp;c , ie pole D acquerra plasnbsp;de fluïde qu’il n’en avoit a ia fin de la premierenbsp;operation ; en forte que plufieurs friflions fuc-ce/Iives augmenteront ie magnétifme da barreau-Alais ces eflets feront très-Iimitcs, paree que Ienbsp;pole A détruit continueliernent prefquc tout Ienbsp;magnétifme qu’il avoit produit dans clisque
-ocr page 191-DU M A G 1} é T I S M É. I? partie du barreau *, en forte, quc cette raanierenbsp;d’aimanter, ainfi que l’attefte 1’expérience, eftnbsp;peu avantageufe , amp; feulement un peu plusnbsp;efficace que ne Ie feroit Ie fimple contact dunbsp;pole A, applique a rextrêmité E du barreau.nbsp;Car, comme ce pole , dans le cas d\me friamp;ion ,nbsp;agit immcdiatement fur tous les points du fer,nbsp;quoiqu’il produife a chaque point un efFet contraire a celui qu’il avoir |)roduit précédemment;nbsp;cependant la fomme de routes les petites accumulations du fliiide qui fe porte vers D, anbsp;mefure que Faimant , parvenu a une, certainenbsp;diftance de ce point, s’avance vers rextrêmiténbsp;E , cette fomme , dis-je , eft im peu au-deftusnbsp;de feffet unique , refultant du fimple contact dunbsp;pole A, qui n’agit alors immcdiatement que fuKnbsp;un feul point du barreau, amp; demeure toujoursnbsp;éloigné du point oppofé, de route la longueurnbsp;-de ce barreau.
13^. Si, après avoir aimantc un barreau par le procédé qui vient d’etre decrit, on prend unnbsp;fecond aimant plus foible que le premier, amp;nbsp;qu’on le pafl'e de la même manierc fur le barreaunbsp;déja aimanté, celui-ci fe trouvera avoir perdunbsp;une quantite fenfible de fa force magnctique.nbsp;Get eft'et fmgulier, que Mufchenbroeck. a citenbsp;dans les Mémoires de I’Academie Delcimento,nbsp;feconde partie , page 80 , s’cxpiique tres-bien
Hans les principes de la Théorie de M. ^pinusr Car, fi I’extremite D, par exemple , étoit Ie polenbsp;pofitif du barreau, après les frictions du premiernbsp;aimant, il eft clair qu’en appliquant fur D Ienbsp;pole pofitif du fecond aimant, on détruit ennbsp;partie l’effet du premier. La méme chofe a lieu,nbsp;par rapport a tons les autres points fitués versnbsp;E. II eft vrai qua mefure que le fecond aimantnbsp;s’approche de E , il refoule de nouveau fluidenbsp;vers D. Mais comme il a moins de force quenbsp;le premier aimant, il repoufle plus foiblementnbsp;les molecules •, en forte que le point D , ainftnbsp;que les fuivans , ne recouvrent pas tout le fluidenbsp;qu’ils avoient perdu, cn vertu du paflage im-mcdiat de I’aimant fur cliacun d’eux (a). Le
(a ) On pouvroit objefter que, fi le fecond barreau , cn allant de D vers E , n’eft pas capable de faire entrernbsp;autant de fluide, par exemple, dans la partie DC , quenbsp;le premier n’y en edt fait entrer , a 1’aide du refoulement, comme, d’une autre part,il en avoir moins faitnbsp;fortir, il femble que tout fe trouve compenfé. Mai’snbsp;cette compenfation n’a pas lieu. Car , fuppofons lenbsp;fluide de la partie DC divife en dix portions, aprèsnbsp;un nombre quelconque de friclions faites par le premier barreau. Suppofons de plus, qu’en rcportant furnbsp;DC le pole pofitif du barreau, on faffe fortir troisnbsp;parties de fluide, amp; qii’en le faifant enfuite gllffernbsp;jufqu’en E, on faffe rentrer cinq parties-, le fegmentnbsp;CD fe troavera avoir acquis deux parties , c’eft-a-dire^
-ocr page 193-5 u Magnétisme. 157 liarreau perdra done néceflairement de fa vertu,nbsp;pendant les frictions dn fecond aimant.
Si cependant eet aimant avoit peu de dureté, amp; qiie Ie barreau lui-m^e fut d’un fer très-dur, amp; eüt acquis une grande vertu par lesnbsp;fridions du premier aimant, il pourroit fe fairenbsp;,que la force répulfive du pole D fur Ie pole Anbsp;fut telle , que celui-ci devint négatif de pofitifnbsp;qu’il étoit; amp; alors les fridions du fecondnbsp;aimant, loin de détruire la vertu du barreau,nbsp;ne pourroient que faugmenter.
Si, au lieu d’un fecond aimant, on employoit un barreau de fer mou non-aimanté, il eft clairnbsp;que Ie barreau acquerant auffitbt une vertu negativenbsp;dans Ie pole en contad avec D, il pourroit arrivernbsp;la même chofe que dans Ie cas précédent, amp;nbsp;il eft fingulier de dire qu’un barreau non-aimanté aiigmente , par fes fridions, la vertunbsp;les \ ctv furplus de ce qui étoit forti. Suppofonsnbsp;maintenant qu’en placant fur DC Ie pole pofitif dunbsp;fecond barreau, au iieu de celui du premier, onnbsp;n’eftt fait fortir que deux parties de fluide au lieunbsp;de trois ; alors, pour que 1’efFet de la fridion vers Enbsp;fe trouvat égal a celui de la friöion du premiernbsp;barreau, il faudroit qu’elle fit entrer quatre portionsnbsp;de fluide dans DC, c’eft-a-dire, Ie double de ce qiiinbsp;feroit forti. Or, il eft évident que Ie barreau n’a pasnbsp;alTez de yertu pour produire eet effet.
-ocr page 194-Théorie
d’un barreau aimanté, tandis qu’il peut fe fau'ö-qu’un veritable aimant Ia diminue.
1315. On connoit un autre procédé beaucoup plus effieace , inventé par M. Micheli, amp; quinbsp;porte Ie nom de méthode, du double contact.nbsp;Voici en quoi il confiftp, On prend deuxnbsp;barreaux aimantés AN , BQ {fig. 35 ), que Ton-drelTe verticalement a une petite diftance Tunnbsp;de l’autre, de maniere que leurs poies oppofésnbsp;foient tournés du méme cóté. Concevons quenbsp;A foit Ie pole pofitif du barreau AN , amp; B Ienbsp;pole négatif du barreau BQ. Ayant placé cesnbsp;deux barreaux fur la verge DE que l’on fenbsp;propofe d’aimanter ^ en forte que leurs polesnbsp;A, B, foient a égale diftance des extrémitésnbsp;D, E , on les fait glilTer d’un bout a l’autrenbsp;de cette verge , en les maintenant toujoursnbsp;écartés entr’eux de la méme quantité , amp; fansnbsp;leur permettre de dépalTer les extrémités, Ainfi ,nbsp;quand Ie pole B, par exemple , eft arrivé présnbsp;du point E , on ramene les deux barreaux dansnbsp;Ja direSion oppofée vers Ie point D, amp; onnbsp;recommence comme la premiere fois. Lorfqu’a-près plufieurs friélions, les barreaux fe retrouventnbsp;vers Ie milieu de la verge DE, on les enlevenbsp;fuivant leur direélion perpendiculaire a cettenbsp;verge. Alors celle-ci fe trouve beaucoup plusnbsp;fortement aimantée que dans aucun des cas
-ocr page 195-ï) tr M A G N É T I S M E. précédens ^ amp; cela de maniere qu’une moitiénbsp;FE , OU 'a peu-près , de fa longueur , eft dansnbsp;l’état poll rif, amp; l’autre moitié DF dans letaenbsp;négatif, a moins que cette longueur ne foitnbsp;telle , que la verge ait acquis des points con-féquens.
Examinons plus en détail les efFets que doic produire cette méthode. Soit m, une moléculenbsp;de fluide fituee vers Ie milieu F de la verge DE.nbsp;Ie pole pofitif A tend a repouffer cette molecule , fuivant la direélion mq, tandis que Ie polenbsp;négatif B tend a l’attirer dans la même direciion.nbsp;II en faut dire autant de toutes les autres molecules fituées entre les poles AB. Concevonsnbsp;que les deux aimans foient portés vers E. Anbsp;mefjre qu’ils s’approchent de ce point, Ie fluidsnbsp;renfermé entre leurs poles, eft follicité a tendrenbsp;vers cette extrêmité ^ en forte que les aélionsnbsp;fimultanées des deux poles A , B , confpirent anbsp;I’accumiiler dans toute la moitié FE de la vergenbsp;DE. Pendant Ie retour des deux aimans de Enbsp;vers D , Ie fluide étant continuellement folliciténbsp;a fe mouvoir dans la direftion mq ^ il eft clairnbsp;que les parties fituées vers D s’évacuent fans-cefle , amp; que celles qui font voifmes de E con-tinuent de fe remplir.
Les poles A , B , agifient aufti fur les autres molecules , telles que n, ^, qui ne font pas
-ocr page 196-interceptées entr’eux; par exemple , Ie pole A tend k repoulTer la molecule n vers D, amp; parnbsp;conféquent nuit a 1’elFet general que 1’on a ennbsp;vue d’obtenir. Mals en même-temps Ie pole Bnbsp;attire cette molecule vers E ; fi elle fe trouvoit a.nbsp;égale diftance des poles A , B, que l’on fuppofenbsp;de méme force , elle ne feroit ni attirée , ninbsp;repouffée , amp; [re.fteroit immobile ; en forte quenbsp;l’elFet total n’en fouffriroit aucune alteration.nbsp;Mais la molecule étant plus éloignée du pole Bnbsp;que du pole A, celui-ci a plus d’aclion fur elle ;nbsp;en forte qu’elle eft repouflee vers D , en raifonnbsp;de la difference des forces de A amp; de B. Ce-pendant, comme les deux poles font a une petitenbsp;diftance I’lin de I’autre , cette difference eft peunbsp;confiderable, amp; I’affion des deux poles fur lanbsp;moleculen; ( il en faut’dire autant de cettenbsp;affion fur une autre molecule ^ fituee vers E ) ,nbsp;n’occafionne aucun cliangement bien fenfible dansnbsp;le fluide fitue hors de I’intervalle de ces poles.nbsp;Et,ccmme d’ailleurs cette adion opere tres-efficacement dans I’intervalle dont il s’agit, on.nbsp;concoit comment cette méthode d’aimanter doit,nbsp;produire un grand effet fur la verge DE.
137. Il refulte de cette méthode un autre a'^ntage précieux, qui confifte en ce que le centrenbsp;magnetique fe trouve précifément au milieu denbsp;la vepge, ce qui eft très-intéreflan: par rapport
DU Magnétisme. i6i
aux aiguilles de bouffole. Cet effet provient, amp; de ce que les forces qui tendent a. acciimuler Ienbsp;fluide d’une part,font égales a celles qui tendentnbsp;a Ie repoulTer de 1’autre, amp; de ce que Ie nombrenbsp;des fridions fur les deux moitiés DF, FE de lanbsp;verge , eft Ie méme pour Tune amp; l’autre , ennbsp;fuppofant, comme nous 1’avons dit , qu’aprèsnbsp;avoir conduit d’abord les aimans de b' en E, onnbsp;les ramene de D en F, pour terminer l’opérationnbsp;au point F.
138. nbsp;nbsp;nbsp;La force des poles a néceflairement unenbsp;limite , pafte laquelle on continueroit inutile-ment l’opération pour augmenter Ie magnëtifmenbsp;de la Verge DE. Cette limite a lieu, lorfquenbsp;la force répulftve mutuelle des molecules quinbsp;fe font accumulées dans la parrie FE eft telle,nbsp;que 1’adion qu’elle exerce fur la molécule m, parnbsp;exemple, fait équilibre a la force qu'exercentnbsp;les poles A, B, pour chafler cette moléculenbsp;vers E.
139. nbsp;nbsp;nbsp;On feconde l’adion des poles A, B , en
placant la verge DE entre deux aimans G,H, (fig- 3^)1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poles, qui regardent les
extrêmités D , E, font dans un état contraire a celui que l’on fe propofe de produire dans cesnbsp;mémes extrêmités. On pent auftl fubftituer auxnbsp;aimans G, H, deux parallélipipedes de fer doux,nbsp;qui produiront k peu-près Ie même effet. On en
L
-ocr page 198-i6z
Théorie
concoit aifément la raifon, d’après ce qui a été dit plus haut.
iq-o. On a ordinairement au moins quatie
barreaux , dont deux, favoir, GH, FE (j?^. 37 )» l’on fuppofe avoir déja un commencement de magnétifme, font difpofés, commenbsp;Ie repréfente la figure, entre deux parallélipi-pedes de fer mou BA, DC ; en Ibrte que fi G,nbsp;par example, eft Ie pole boreal du barreau GH,nbsp;E doit étre le pole auftral du barreau £F. Onnbsp;prend les deux autres barreaux dont on fe fert,nbsp;comme pour la méthode du double contaél quenbsp;nous avons expofee plus haut, en les faifantnbsp;pafler a plufieurs reprifes, d’abord fur route lanbsp;longueur dun des barreaux GH, puis fur cellenbsp;du barreau FE; amp; enfin fur les faces inferieuresnbsp;des memes barreaux, apres avoir retourné ceux-ci. On concoit que, dans cette operation, lesnbsp;parallelipipedes de fer doux, amp; celui des deuxnbsp;barreaux, que Ton n’aimante pas aduellement,nbsp;contribuent a feconder I’adion des deux barreauxnbsp;que Ton tient a la main , par rapport a celui furnbsp;lequel on opere.
On fubftitue enfuite les deux barreaux qui ont fervi aaimanter les autres,ala place de ceux-ci,nbsp;auxquels on fait faire la même fondion, en lesnbsp;employant pour augmenter la vertu des deuxnbsp;premiers,. amp; ainft de fuite ^ en forte que les
-ocr page 199-DU Magnétisme. i6^ aunans pris deux, a deux fe fuccedfent les ïinsnbsp;aux autres , jufqu’a ce qu’ils aient acquis tout Ienbsp;rnagnétifme dont ils font fufceptibles, après quoinbsp;l’üxt s’en fert pour aimanter des aiguilles denbsp;bouffoles, amp; autres corps de la même nature.
141. L’avantage de la méthode du double contaft dépend, comme on la vu, de ce que lesnbsp;particules interceptées entre les poles A, B,nbsp;{fy. ), éprouvent, de la part de ces poles,nbsp;deu^ aétions fimultanées , qui concourent a 1’efletnbsp;que Ton fe propofe d’obtenir, tandis que les particules fituées hors de l’intervalle des mêmesnbsp;poles , ne font follicitées que par de très-petitesnbsp;forces contraires a l’adion des deux poles, rela-tivement au but general de Fopération. II femblenbsp;d’abord, que la pofition la pgt;lus favorable quenbsp;l’on puiffe donner aux aimans AN, BQ, pournbsp;produire un très-grand efiet, foit celle oii lesnbsp;poles A, B , feroient Ie plus rapprochcs qu’il eftnbsp;polTible Fun de Fautre. Car, dans ce cas, chacunnbsp;des deux poles étant très-voifin de la moleculenbsp;m, fon aétion fur cette molecule paroit devoirnbsp;étre très-puiflante. D’une autré part, nous avonsnbsp;vu (136), que plus les poles A, B éroientnbsp;rapprochés , amp; moins l’adion perturbatrice qu’ilsnbsp;exercoient fur les molecules n, ^ , étoit fenfible.
Mais il s’en faut bien que ce raifonnement foit exad. Obfervons en effet, que la force d’un
164 Théorie
harreau magnétique agit diveifement des difFé-rens points de ce barreau; par exemple, la partie inférieure du barreau AN , étant dans letat po-fitif, tandis que la partie fupérieure efl: dansnbsp;l’état négatif, il eft clair que les aöions desnbsp;deux parties ne font pas inhérentes aux pointsnbsp;A , N , mais qu’elles font compofces d’une multitude d’aétions particulieres, qui partent desnbsp;différens points du barreau. Or , routes cesnbsp;aftions, d’après les principes de la ftatique, peu-vent étre confidérées, comme réduites en unenbsp;feule qui feroit leur réfultante. Suppofons donenbsp;que r,s, foient les deux points dans lefquelsnbsp;toutes ces aölons font cenfées étre reunies. Nousnbsp;appellerons dans la fuite ces points les centresnbsp;d’aclions. Cela poie , il faut confidérer les forcesnbsp;des deux barreaux AN , BQ, comme fi ellesnbsp;agiflbient des points r, fuivant les lignesnbsp;rm, sm, qui feront nécelTairement obliques parnbsp;rapport a la longueur DE du barreau. Dans cenbsp;cas , chacune des forces fe décompofe en deuxnbsp;autres, Tune perpendiculaire fur DE , 1’autrenbsp;parallele k cette même ligne; or, la force quinbsp;agit, fuivant la premiere direftion , ne pouvantnbsp;contribuer au mouvement de la molecule m versnbsp;. E, il n’y a que la force parallele a DE, quinbsp;tende a produire 1’elFet que 1’on a en vuenbsp;d’obtenir.
-ocr page 201-DU 7vl G N É T I S M E. nbsp;nbsp;nbsp;1
Prolongeons indéfiniment les lignes rm, ms (fig. 5 S ) , amp; prenons fur ces lignes ainfi pro-longées, les parties mt^ mp ^ égales entr’elles, amp;nbsp;qni foient cenfées repréfenter les forces, fuivancnbsp;rm, sm. Si i’on termine Ie parallclogrammenbsp;mtp^^ la diagonale mq de ce parallélogrammenbsp;reprél'entera l’aélion des deux forces, fuivant rm,nbsp;ms ^ relative au bat de l’opcration.
Or, il eft évident que cette diagonale croit a mefure que Tangle rms des deux forces devientnbsp;plus ouvert. Mais en même-temps les diftancesnbsp;r, s, des centres d’adions augmentent; d’oü ilnbsp;fuit que les deux forces diminuent a eet égard, amp;nbsp;que la force réelle , repréfentée par la partie de lanbsp;direftion mq qui lui eft proportionelle, décroitnbsp;auftlfous méme rapport; en forte qua une diftancenbsp;infinie, chacune des deux forces rm ^ ms ^ étantnbsp;réduite a zéro, la force repréfentée par la diagonale , eft elle-même zéro. D’une autre part, plusnbsp;la diftance entre les points r, S', eft petite , plus,nbsp;'a eet égard, les deux forces augmentent. Maisnbsp;en méme - temps leurs direftions devenantnbsp;plus oppofées a celle de la diagonale , Ia force,nbsp;repréfentée par cette diagonale, diminue ; ennbsp;forte qu’elle devient nulle dans Ie cas oii lesnbsp;deux centres r, r, font cenfés fe confondre ennbsp;un feul point.
On voit done qu’il y a , par rapport a Tangle
L iij
-ocr page 202-rms, une certaine mefure moyenne, qui donne poer Ia force dont il s’agit, la plas grande valeurnbsp;polTible. Cette mefare depend de la loi fuit-antnbsp;laquelle agit Ie fluïde magnétique , k raifon desnbsp;diftances. M. -®pinus fuppofe que cette aftionnbsp;eft fimplement en raifon inverfe des diftances,nbsp;amp; il trouve que la force qui agit dans Ia direction TTz^, eft la plus grande polTible , lorfque rfnbsp;eft égale a fm , c’eft-a-dire , lorfqne Tangle rmsnbsp;eft drolt {a).
(lt;j) Ceux qui pofiedent les premiers élémens de Ia Geometrie , ne feront peut-être pas fachés de trouvernbsp;ici une démonftration fort fimple de ce cas, que i’ainbsp;fubfdtuée a celle que M. j^ipinus donne par Ie calculnbsp;diffërentiel. Elle fervira a leur faire mieux concevoir ennbsp;quoi confifte Ie maximum de force dont il s’agit. Soiencnbsp;rm , op, gu, amp;c. fig- 59 plufieurs pofitions fuc-ceflives d’un des barreaux , dont on fuppofe Ie centrenbsp;d’affion aux points r, o, g, amp;c. Du milieu C de rm^nbsp;tragons la demi-circonférence rgn ; menons les lignesnbsp;mo, mg, amp;c , amp; par les points a , b , See, oil cesnbsp;lignes coupent la demi-circonférence, faifons pafTernbsp;ak , bx f Scc , perpendiculaires far Ie d.iametre rm.nbsp;Menons enfin les cordes ra,rb, amp;c , qui feront évi-demment perpendiculaires fur mo , mg, Scc.
Les forces étant fuppofées agir en raifon inverfe des diftances, la force au point r eft a la force au . pointnbsp;o, comme om eft a rm. Mais dans Ie triangle redlanglenbsp;rom, rm eft moyenne proportionnelle entre om 8c am ,
-ocr page 203-DU Magnétisme. 167 Mais M. Coulomb a prouvé, ainll qu’on Ienbsp;verra plus bas, que Ie magnétifme agit commenbsp;i’éleöricité (39), c’eft-k-dire, en raifon in-verfe des quancs des diftances. J’ai cherché quelnbsp;etoit dans ce cas Ie maximum de la force fuivantnbsp;mq, amp; i’ai trouvé qu’il avoir lieu lorfque la lignenbsp;fm étoit a la ligne rf^ dans Ie rapport du cóténbsp;du quarré a la diagonale , c’eft-a-dire, lorfquenbsp;Tangle rms étoit de 70“* \ a peu-près (a), Cetnbsp;d’oii il fuit qu’a Ia place du rapport om eft a r«,nbsp;on peut fublVituer Ie rapport rm eft a am. Done , fi 1’onnbsp;repréfente maintenant par rm la force au point r, cellenbsp;au point o fcra repréfentée par am. On prouvera de mêmenbsp;a 1’aide du triangle redlangle rgm, que la force au pointnbsp;g eft repréfentée par hm. Mits la force 'am, par exem-ple, étant oblique, fe décompofe en deux direftions,nbsp;1’une km, 1’autre ak, 8c la feule qui agilfe pour fairenbsp;avancer Ia molecule m vers n. Pap une raifon fem-blable , la force hm, relativement au mêm? effet, fenbsp;réduit a bx. Or, tous les points a,b, amp;c , étant furnbsp;la circonférence d’un eerde, il s’enfuit que la plusnbsp;grande force fera Ie rayon ¦ ce qui a lieu lorfquenbsp;i’angle rmi ou rmi eft de 4j'‘.
(a) La veritable valeur de cet angle eft 70“^, 3 i', 44quot;. Tel eft Ie réfultat que m’a donné direélement Ie calculnbsp;différentiel. On pourroit aufll Ie déduire des propriétésnbsp;du eerde par la Géor.iétrie fimple. Car en raifonnantnbsp;comme ci-delTus, amp; on fubftituant a la place des lignesnbsp;,om,rm, amp;c , leurs quarrésnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;am’', 8cc , on trou'
yera que la force oHique eft ici repréfentée par iÜh'-,
L iv
-ocr page 204-angle ne peut étre determine que par Ie calcul. Mais on concoit, a l’aide de Ia feule raifon ,nbsp;qu’il doft être fenfiblement moindre que celui denbsp;pc'*, quA a lieu pour Ie cas du rapport inverfenbsp;des fimples diftances. Car, dans lautre cas, lesnbsp;forces dccroiffant en plus grand rapport, doiventnbsp;atteindre plutot la limite qui donne leur maximum ; en forte qv.e les pofitions d’oii dependentnbsp;cette limite, interceptant im efpace plus reiTerré ,
OU bin-, 8ic , au lieu de 1’être fimplement par am on hm. Or, dans ce dernicT cas, la force réeüe eft a Tonnbsp;maximum, lorfque Ie produit mk par kr des deuxnbsp;parties du diametre eft 1 e plus grand pofTible , c’eft-a-dire , lorfque mk égale k.r ; ce qui a lieu au centre C.nbsp;Mais, a caufe du triangle i ’eSangle war,ara eft moyennenbsp;proportionnelle entre mk S 't Ie diametre mr, qui eft unenbsp;conftante; d’oii il fiiit que Ic quarré de la force obliquenbsp;croit amp; décroit comme mk. Vonc , lorfque la force oblique eft égale au quarré mêm ede am, comme dans Ie casnbsp;préfent, Ie produit mk par i 'f, devient mk'’ par kr. Or,nbsp;ce produit eft Ie plus grand ' pofllble , lorfque mk eftnbsp;double de kr, comme il eft a de Ie fentir, en faiiantnbsp;I’opération fur des nombres. P wexemple, Ie plus grandnbsp;produit du quarré d’iine des parties de ix par Pautrenbsp;partie , a lieu , lorfque ces d eux parties font 8 amp; 4 gt;nbsp;ce qui donne quatre fois 64,0 U pour Ie maximumnbsp;cherché. Maintenant Ie cas oii t/ifc eft double de kr ^nbsp;eft aufii celui oii mk eft n ak, , comme la diagonalsnbsp;du quarré eft au cóté. Done, i te.
DU Magnétisme. 169 Tangle dont les cótcs s’étendent aiix extrêmitésnbsp;de eet efpace, dolt par-la inême fe trouver plusnbsp;petit*.
II Tuit encore des experiences amp; des calculs du favant Académicien que nous venons de citer,nbsp;que dans un barreau de pouces de longueur,nbsp;les centres d’aftion des poles font a environ dixnbsp;lignes de diftance des extrémités. Or, en fuppofantnbsp;que les deux barreaux AN,BQ {fig. 35 ),aieni-cette dimenfion , amp; en négligeant Taöion dunbsp;pole fupérieur, qui eft peu fenfible , paree qu’ellenbsp;s’exerce très-obliquement fur la molecule m, onnbsp;trouve que Ie maximum de force a lieu, lorfquenbsp;les deux barreaux font écartés Tun de Tautre d’unnbsp;peu plus de 14. lignes.
II faut done reconnoitre que la méthode du double contaA, telle que Tont employee MM.nbsp;Micheli amp; Canton , quoique preferable a toutesnbsp;celles qui avoient été imaginées jufqu’alors, a unnbsp;defaut effentiel. Car, comme en faifant ufage denbsp;cette méthode, on eft oblige de tenir les polesnbsp;A , B, a une certaine diftance, pour ne pas tropnbsp;aflbiblir leur vertu , il arrive delk que les partiesnbsp;des forces qui agilTent fur les molecules rz, ^nbsp;qui tendent, ainli qa’on Ta vu, a détruire Teft'etnbsp;principal de Topération, confervent toujours unenbsp;quantité fenfible de leur aélion perturbatnee.
142. On peut vérifter ceci par Texpérience ,
-ocr page 206-IJO en prenant deux barreaux magnétiques, que roitnbsp;placera perpendiculairement fur une des faces d’unnbsp;autre barreau DE ( fig. /‘,o ), qui foit de fer mou,nbsp;de maniere que A par exemple, étanc Ie polenbsp;pofitif d’un des aimans , B foit Ie pole négatifdenbsp;l’autre. II eft évident que, dans cette circonf-tance, cliacun des poles A, B, tend b. communi-quer a Ja partie du barreau DE, qui eft en contaftnbsp;avec lui, iin magnétifme contraire au fien, amp;nbsp;que parconféqucnt il exerce une force attradivenbsp;fur cette partie. Or , la quanticé demagnctifmenbsp;acquife par les parties GF, FH, lituées fousnbsp;les poles A, B, dependant, iufqu’a un certainnbsp;point, de la diftance des centres d’aclion, l’at-traftion de ces mémes poles fur Ie barreau DE ynbsp;depend aulli de cette diftance. Cela pofé, fi fonnbsp;tient d’abord les deux barreaux en contad l’unnbsp;avec l’aiitre, amp; qu’on les-écarté enfuite peu-a-peu, on obfervera que leur force attradive, parnbsp;rapport au barreau, qui d’abord ctoit prefquenbsp;nulle , croitra jufqu’a une certaine limite , paftenbsp;laqiielle elle ira en diminuant.
143. M. uEpinus a imagine un moyen pour perfectionner la métliode du double contad , amp;nbsp;en augmenter notablement l’eS’et. Nous avonsnbsp;vu que , dans Ie cas oii les centres d’adion.nbsp;ctoient places en r amp; en r, {figgt;3S ), 1’anglfinbsp;rms Ie plus favorable, étoit celui de 70* -j (i4^)*
-ocr page 207-DU M A G N i T I S M E. 171
Alais ceci fnppofe qi;e l’on n’eft pas maitre de rapprocher ces centres, de la verge DE, c’eft-k-dire, que les barreaux AN , BQ , confervent unenbsp;pofition verticale. Car, il eft clair que fi , parnbsp;quelqiie ir^oyen , on pouvoit ramener les centresnbsp;d adion plus pres de DE , en confervant la mémenbsp;longueur anx barreaux-AN , BQ, Tadion desnbsp;deux poles fur la molecule m , augmenteroit tou-jours de plus en plus. Alors en efiet, la partie fm,nbsp;OU mh {fig. 5^ ), qui repréfente l’adion.des poles,nbsp;deviendroit toujours plus grande, a proportion denbsp;la partie rf^ sg, qui repréfente la force perdue;nbsp;en forte que li les centres d’adion fe trouvoientnbsp;fur la méme ligne que Ie point m , Fadion desnbsp;poles fur la molecule m feroit a fon maximum.nbsp;Cela pofé, concevons que l’on incline les barreaux AM, BN, ifz ), de maniere quenbsp;les centres d’adion r, j, décrivent les arcs rR,nbsp;jS ; il eft clair qu’alors les centres fe rapprocbe-ront de la verge ED, d’oü il fuit, que, dansnbsp;cette pofition , l’adion des barreaux fur la molecule m s’accroltra confidcrablement. - Cettenbsp;methode permet de rapprocher les poles A, B,nbsp;l’eaucoup plus que celle de MM. Micheli amp;nbsp;Canton , puifque Fon n’a plus a craindre quenbsp;Cette proximité n’altere les forces fimultanées desnbsp;barreaux fur la molecule m.
Mais de plus, un grand inconvenient de Ia
-ocr page 208-I7Z nbsp;nbsp;nbsp;T H É o R I F
méthode du double contad, confifte en ce que l’attradion amp; la répulfion des centres d’adionnbsp;fur les molecules n, q, tendent a détruire l’efFetnbsp;principal. Or, Ia méthode de M. vïlpinus parenbsp;encore, en grande partie, a eet inconvenient.nbsp;Car les centres r, venant 'a dépaflèr les molecules fituées vers n, pendant I’inclinaifonnbsp;des barreaux , l’adion de ces centres s’exercenbsp;alors fur les molecules dont il s’agit, dans lesnbsp;mêmes diredions que fur la molecule nt, amp; con-court ainfi au faccès de l’opération, au lieu d’ynbsp;faire obftacle.
Pour procéder fuivant cette méthode que M. l^pinus appelle Méthode-du double contact cor-rigée^ il ne s’agit done que d’incliner les barreauxnbsp;magnétiqueS ML , IK , comme on Ie voitnbsp;42- ) j en lailTant fimplement entre leurs polesnbsp;une diftance de quelques lignes, amp; de manierenbsp;qu’ils faffent avec la verge EF un petit anglenbsp;de 115 OU 20 degrés. Du refte,on opere commenbsp;par la méthode du double contad. La compa-raifon des effets produits fucceffivement par 1’unenbsp;amp; l’autre méthode , a l’aide des mêmes barreaux»nbsp;conlpire, avec ia Théorie, a prouver la fupério-rité de Ia feconde.
144. II femble d’abord qu’il feroit encore pit** avantageux de coucher tout-a-fait les barreauxnbsp;ML, IK, fur Ia verge EF, puifqu’alors l’effet
-ocr page 209-il
DU Magnétisme. 173 des centres d’aótion feroit Ie plus grand pollible.nbsp;Maïs ii faut obferver que dans ce cas, les polesnbsp;L, E, ( amp; il en faut dire autant des poles K, F) ,nbsp;fe trouveroient en contad, a chaqae friction; amp;,nbsp;comme ces poles ont un magnétilhie homogene,nbsp;Ie pole L tendroit a détruire Ie magnétifmenbsp;déja communiqué au pole E, amp; ainfi des deuxnbsp;autres poles ; au lieu que 11 l’on écarté ces polesnbsp;d’une certaine quantité, cette caufe deftruétivenbsp;devient peu fenfible.
.ii
i4'5. Ce qui precede nous conduit a une re-marque importante fur les aimans naturels garnis d’une armure. Car, 11 un pared aimant, que Tonnbsp;fuppofe être d’une bonne qualité, a une telle longueur, que les poles de fon armure foient a une dif-tance beaucoup plus grande ou plus petite, I’un anbsp;l’égard de 1’autre , que ne I’exige le cas dii maxi'nbsp;mum, on concoit que cet aimant n’acquerra point,nbsp;k I’aide de I’armure, une vertu aulli confidérablenbsp;qu’on eut pu l’efpérer. Au contraire, un aimantnbsp;d’une moindre qualité, mais qui auroit une juftenbsp;longueur , pourra acquérir , proportion gardée ,nbsp;plus de vertu que le précédent, par le moyennbsp;de I’armure. C’eft probablement dela que vien-nent, du moins en partie, les phénomenes lln-guliers que Ton a obfervés en armant des aimansnbsp;iiaturels, amp; dont on lit le détail dans les dilFérensnbsp;Auteurs qui ont écrit fur le magnétifine.
-ocr page 210-174 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
14(5. II fuit encore de ce qiii a été dit plus haut, que la force des aimans faits en forme denbsp;fer-a-cheval, depend bearicoup de leur courbure,nbsp;puifque celle-ci determine l’écart des poles C, D,nbsp;43 )’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maitre de faire
varier. Or, comme les centres d’a(ftion de ces poles font très-rapprochés des extrêmités (141) ?nbsp;amp; que Tangle Ie plus favorable fous lequel agiflentnbsp;les dire(3:ions des forces qui partent des centresnbsp;d’aélion, eft un angle aigu de 7o‘‘ ^, il en.nbsp;rcfulte que Técart qui donne Ie maximum d’ac-tion doit être peu conildérable a proportion denbsp;¦Ia longueur des branches. Mais ce rapport nenbsp;peut gaeres étre determine avec précifion, quenbsp;par Texpérience.
147. Voici ce que prefcrit TAuteur,pour aiman-ter fortement un fer courbé en fer-a-cheval. Après avoir couché ce fer a plat fur une table, placez anbsp;fes extrêmités C , D {fig. 43 ) ¦gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poles
oppofés de deux barreaux aimantés AC , BD y de maniere que les longueurs de ceux-ci foientnbsp;perpendiculaires aux branches du fer-a-cheval,nbsp;comme Ie repréfente la figure. Soit C Ie polenbsp;boreal de AG, amp; D Ie pole auftral de BD.nbsp;Prenez deux autres barreaux fortement aimantésnbsp;EF, GFI, amp; après les avoir difpofés, commenbsp;pour, la méthode corrigée du double contaét ,nbsp;placez leiirs poles E , G, fiir Ie milieu du fer-a-
-ocr page 211-DU Magnétisme. i7lt;j cheval, amp; faites glifler les deux barreaux futnbsp;toute l’étendue de fa courbiire, en allant de Cnbsp;vers D , amp; de D vers C, précifétnent comme finbsp;CKD étoit un barreau droit. Ramenez enfin lesnbsp;barreaux EF, GH, fur Ie milieu K de la courbe ,nbsp;pour terminer la l’opération , amp; répétez lesnbsp;mémes fridions liir la face oppofëe du fer-a-cheval.
148. Ordinairement on difpofe les deux bar* reaux AC, BD, parallélement l’un a l’autre ,nbsp;comme on Ie voit {fig. 44)*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il eft plus
avantageux de leur donner la fituation refpe«3:ive reprëfentée par la fig. 45. Car, foit C Ie polenbsp;pofitif de l’aimant AC {fig- 44)» ^ D Ie polenbsp;négatif de l’aimant BD. Le pole C agit fur lanbsp;molecule m pour la repouffer; mais le pole Dnbsp;agit fur la méme molecule pour 1’attirer. Con-cevons que le centre d’adion du barreau BD foknbsp;en g. La molecule m fera attirée par ce centre,nbsp;fuivant gm; mais cette aflion fe décompofe ennbsp;deux autres •, 1’une , felon mn , l’autre , felonnbsp;Or, celle-ci eft direöement oppofée a l’aftion dunbsp;pole C fur la molecule m. II en faut dire autantnbsp;des molecules fituées dans la branche DK, hnbsp;legard dclquelles 1’aöion attradive du pole D eft^nbsp;diminuée par une partie de la force répufive dunbsp;pole C. Or, plus Tangle gmq eft confidérable, amp;nbsp;plus la force perturbatrice, repréfentée par «2^,
-ocr page 212-, V '
lyó nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
eft petite. Done, (I Ton fuppofe qne cet angle augmente jufqii’a ce que les deux lignes mq, mg,nbsp;fe trouvent fur la même diredion, ce cas feranbsp;celui oil la force perturbatrice fe trouvera a fontnbsp;minimum. Or, il eft clair que 1’on obtient cettenbsp;condition, en difpofant les bareaux AC , DB ,nbsp;comme dans la fig. 43. Done , amp;c.
V. De la. hi que fuit Taclion du jluide magnè-tique, d raifon des dijlances.
145. La facilité avec laquelle on explique lej principaux eftets que prefentent les corps aiman-tes, en admettant, pour la Théorie du Magiae-tifme, les mêmes principes fondamentaux quenbsp;pour celle de rEledricite ( xoo ) , nous fuggerenbsp;deja line raifon d’analogie, qui nous porte knbsp;croire que le fluïde magnétique lliit la ineme loinbsp;que le fluïde éledrique , a raifon des diftances.nbsp;Mais, comme en Phyfique , les preuves diredesnbsp;font toujours preferables de beaucoup a celles quinbsp;fe tirent de la feule analogie , M. Coulomb s’eftnbsp;propofe de rechercher fi 1’expérience donneroitnbsp;pour le fluide magnétique les mêmes réfultatjnbsp;qu’il avoit obtenus par rapport au fluide éledri-quef, a I’aide de la balance dont nous avonsnbsp;donne la defeription ( 39 )•
150.
-ocr page 213-D Ü 1'vl. A G N E T I S M É. Xjf
1^0. Mais il faut obferver qiie les épreuves relatives au magnetifme, exigeoient une recherche préliminaire , qiii ëtoit inutik a l’égard desnbsp;experiences faites fur k maniere d’agir du fluïdenbsp;éleclrique. Dans ces dernieres experiences , lesnbsp;corps qui s’atthent ou fe repouffent, font d’iinenbsp;forme globnleufe. Or, qn fait que quand desnbsp;corps de cette forme s’attirertt ou fe repóiuTent^nbsp;en raifon inverfe du quarré des diflances ’, leursnbsp;aftions s exercent, comrne fi tonte leur matietenbsp;étoit reunie au centre (a). Mais dans lés-experiences 'magnétiques, ce fogt;it des barre'aux onnbsp;des aiguilles que l’on emplole, c’eil-a-dire , desnbsp;corps allonges; amp; alors il faut des experiencesnbsp;particulieres , pour determiner les points dansnbsp;lelquels les forces, qui s’exercent da toii'tbs lesnbsp;diffiirentes parties de ces corps , font cenfées étïénbsp;entrees (i).
( it } Les parties fituées entre Ie centre dc chaquff corps Sc I’autro corps, s’attircnt ou fe repouffent plusnbsp;que les centres , .Sr ceux-ci plus que les partjesiilfé-rieures. Or j dans Ie cas de la raifon inverfe dii quarranbsp;des didar.ces, il y a conipenfadon entre les axlionsnbsp;plus fortes amp; plus foiWes que celles qui partent dunbsp;centre ; en forte que leur fomme eft Ia mème que flnbsp;routes les parties agiiToicnt du centre, .
{h) Ces points font les memes qué nous avons deja appelles hs centres d’action.
u
-ocr page 214-J78 nbsp;nbsp;nbsp;T H IÉ o S. I fi
Nous donnerons ici une idee du pro« cédé k I’aide duqiiel M. Coulomb a determinenbsp;les points dont il s’agit. Ce Phyficien iSilpen*nbsp;dit a un fil de foie une aiguiile magnétiquenbsp;de trois pouces de longueur. On feit en generalnbsp;qu’une aiguille ainli lufpendue fait d’abord dif-férentes dicillations, qui vont toujours en di-minuant,, jufqu’a ce qu’enfin elle s’arrête fur unenbsp;ligne dirigée a peii-près du midi au nord, amp; quenbsp;l’on appelle méndicn magnétique. Nous donnerons dans la fuite des détails plus étendus furnbsp;cette direction, dont nous expoferons la caufe,nbsp;Quand ralguille fe fut arrêtée, M. Coulombnbsp;traca fon méridien magnétique au (fig. ^ • ilnbsp;tira fur ce méridien des perpendiculaires bc^nbsp;amp;C. a la dillance d’un, de deux , de qua-lt;re, de huit amp; de feize pouces, comme Ie repré-fente la figure.
II prit enfiiite un fil d’acier bien aimanté, de vingt-cinq pouces dc longueur, amp; l’appliqua fuc-ceïïlvement fur ces diffcrentes perpendiculaires.nbsp;Alors Taiguille federangeoitde fepofition, amp; n’ynbsp;revenoit que quand Ie fil d’acier lui-même avoir prisnbsp;une certaine fituation. Car fuppofons par exemple,nbsp;que SN repréfen'te ce fil couché fur la perpendiculaire de maniere que fes extrêmités S, N,nbsp;ibient routes les deux en deck du méridien magnétique du cöté de ig. Soit n Ie pole négatif
-ocr page 215-ï)U Magnétisme. *7^
de 1’aiguille , a fon pole poffitif, n Ie centre düftion du pole pofitif S du fil d’acier, 6c x' celui du pole négatif N. D’une part, l’aöion de xnbsp;attire Ie pole n de Taiguille^ amp; repoufle Ie polanbsp;a (io8), amp; ces aftions coticourent pour fairenbsp;tourner l’aiguille fuivant l’arc np. Mais d’unsnbsp;autre part, Faction de x' lepouflele pole n denbsp;l’aiguille amp;c attire Ie pole a , amp; ces adionsnbsp;confpirent aulTi a faire tourner Faiguille , niaisnbsp;en 1'ens contraire, c’eft-a-dire , fuivant l’arc nk*nbsp;Or, ] es poles T,x', agilTant iiiivant des directions amp; avec des forces dilFérentes , il arrivenbsp;que , felon les diverfes pofitions qu’on leur faicnbsp;prendre , amp; les diverfes diftances auxquelles onnbsp;les place a Fégard de l’aiguille, tantót la forcenbsp;du centre x 1’emporte fiir celle du centre x' ,nbsp;tantót ces deux forces font cgales , amp; tantót lanbsp;derniere devient prépondéiante.
M. Coulomb, pour premiere épreuve, fit glill’er Ie 'f.1 SN fur la premiere perpendiculairenbsp;bc , en allant de c vers b, jufqu’a ce que Fa:.-guille fe trouvat rameiiée fur fon méridien ma-gnétique, amp; il obferva qu’alors Ie fil dépalToitnbsp;Ie méridien , vers b, d’une quantité eS égalenbsp;a environ dix lignes. Le fil, tranfporté enfuitenbsp;fur la feconde perpendiculaire df ne depaflbicnbsp;plus le méridien, dans le même cas , que dcnbsp;neuf lignes^ fur la troifieme perpendiculaire ^
M ij
-ocr page 216-I So
T H É O R I Ê il depafFoit le méridien de liiiit lignes ; fur lanbsp;quatrieme il ^ il reftoit en deca vers /, a lanbsp;diftance AS de qiiatre lignes; enfin , fur la cin-quiemeperpendiculaireOT^, ilref}:oir plus en deck,nbsp;a la diftance uS de quarante-deux lignes. Exa-minons , d’une maniereplus particuliere, lesnbsp;féfultats de ces différentes épreuves.
Dans la premiere , il eft aifé dé concevoir que raftibndela partieeS , du fil d’acier, qui s’exercenbsp;en fens contraire de celle de la partie ge. (le centre magnétique étant fuppofé en ^), concourcnbsp;avec l’aftion de la partie , pour faire tournernbsp;Taiguille fuivant l’arc nk , amp; que par conféquentnbsp;ces deux aftions reunies font équilibre k Taftion denbsp;la partie eg; done Ia partie tfS , confidérée feule,nbsp;agitplus foiblement que la partie eg\, d’oüilfuitnbsp;lt;^ue le centre d’aftion du pole pofitif, eft fituénbsp;dans quelque point x, entte e g.
Remarquons maintenant que l’aftion de cliaque pole de l’aimant s’exercant obliquement, par rapport k Ia longueur de raiguille, fe décompofeennbsp;deux directions , Tune paralléle a I’aiguille , l’au-tre paralléle aux perpendiculalres bc, df^ amp;c. 5cnbsp;qui fèule contribue k faire tourner raiguille. Lanbsp;force que chaque centre exerce fur i’aiguille, depend done k-la-fois de la longueur du levier ,nbsp;par lequel elle eft cenfée agir parallélementnbsp;fux perpendiculaires Ac, df^ amp; de la diltance
-ocr page 217-i3u même centre aux poles de l’aiguille. ür , U mefure qne 1’on tranfporte Ie fil d’acier fuccelTi-vement fur les perpendicukires df,eg,il^ amp;c.nbsp;en lenr donnant les pofitions repréfentëes par^nbsp;la figure , les obliqiiités des aftions exercéeanbsp;par les centres x, x', fuivant x/7 , x'n, amp;c.nbsp;approchent d’autant plus de Tégalité , c’eft-a-inbsp;dire , que celle du pole x diminue, amp; quecellenbsp;du pole x' augmente ^ amp; a eet égard ce dernier pole perd continuellement de l’avantagenbsp;qu’il avoit d’abord fur Ie pole x, a raifon denbsp;fon aftion plus directe. Mais , d’une autre patr,.nbsp;les diftances de x amp; de x' , aux poles de l’ai-guille , approchent auffi d’autant plus d’étre ega-les , amp; comme elles augmentent toutes les deuxnbsp;en méme-temps , Ie centre x perd, a eet égard ,nbsp;de l’avantage qu’il avoit fur Ie centre x'. Or,nbsp;les avantages amp; les pertes fe balancent , fuivant un tel rapport, que la force du centre x'nbsp;augmente continuellement , a l’égard de celle dunbsp;centre x •, toutes chofes cgales d’ailleurs. Carnbsp;puifque Ie fil d’acier , placé fur la perpendiculaire eg., par exemple , ne depafle plus Ie mcri-dien que de huit lignes, lorfque l’aiguille rellenbsp;fur ce méridien , il s’enfjit que la partie ex-cédante tS, qui, conjointement avec la partiernbsp;gN, fait équilibre a la partie tg, n’a plus be-füin d’etre auffi longue , oe d’exercer une action
M iij
-ocr page 218-Ws nbsp;nbsp;nbsp;T H É Ó R I É
eufïï forte, amp; que par conféquent Ie centre é @cquis un accroiffement de force.
Cette force continuant de tendre vers l’éga-Jité avec Ia force du centre x, il y a im tcrme oü ces deux forces fe font équilibre, amp; cenbsp;terme eft néceflaireinent entre r amp; /i, eii fortenbsp;que Ie nl d’acier, placé fur une perpendiculairenbsp;jnenée a la hauteur correfpondante , auroitnbsp;{on extrémjté S contigue au mgridien magné-tique.
Au-deflbus de ce terme , la force du centre x’ 1’emporteroit fjr cclle du centre x , fi on laif-foit Ie point S fur Ie méridien , de maniere qu’ilnbsp;faut alors l’en écarter vers Ie point ^, ou Ienbsp;point pour que l’aiguille refte für fbn mé^nbsp;ridien.
Cet écart eft de quarante - deux lignes fur la perpendiculaire z/p, d’oü il fuit que , pendant Ie cours des différentes cpreuves , Ie pointnbsp;S , qiii étoit d’abord a dix lignes au-dela du méridien , a parcouru cinquante - deux lignes denbsp;gauche 'a drolte , c*eft ^ a dire , pres de quatrenbsp;pouces demi. Or , la quantité de cet écartnbsp;fuppofe que les rapports des forces ont varié con-fidérabiement dans Ie méme temps. Mals ohnbsp;foncoit que ces variations doivent étre en general d’autant plus fenfibles , que les centres x ,nbsp;j font a one plus grande diftancg i’un de
i.
-ocr page 219-i)Tj Magnetism R
]autre. Cars’ils étoient très-x’^oifins, Tangle ne variant que très-peu, pendant Ie mouvementnbsp;du fil d’acier fur les diflérentes perpendiculai-res, les obliquités des aöions de a: amp; de x\nbsp;ainfi que les rapports des diftances de ces points-aux poles de 1’aiguille, ne fubiroient que de légers changemens , au lieu qu’en fuppofant lesnbsp;points X , x', très-écartcs Tun de Tautre, commcnbsp;ie repréfente la figure^ on voit, par la feule-infpedion decette figure , que Tangle xnx' étannnbsp;confidérablement diminué , lorfque Ie fil d’aciernbsp;eft fur la perpendiculaire les obliquités des.nbsp;forces amp; leurs diftances , qui dependent des variations de eet angle, font changées elles-rnémesnbsp;dans iin grand rapport. Le raiPunnement infinuenbsp;done amp; que les points x, x' font très-rappro-chés des extrêmités S, ,N , amp; que les forcesnbsp;de ces points varient plus. que dans la raifon iii-verfe des fiinples diftances.
Le calcul va plus loin amp; change cette con-jeftvire en certitude. M. Goulomb , en fuppo-fant que les centres x,x',foient diftans des. points S , N , d’im peu plus de dix lignes, amp;nbsp;que les forces de ces centres agiflent en raifonnbsp;inverfe du quarré des diftances, démontre que les.nbsp;réliiltats du calcul s’accordent parfaitement avecnbsp;ceux que donne Tobfervation, rélativemènr aux,nbsp;diverfes pofttions qiTil faut faire prendre au fil
ï?4 nbsp;nbsp;nbsp;T H É o U I E
d’acier fur les différentes perpendicirlaires, pouf que les forces x , x', Ibyent en équilibre par rapport a laiguille (a).
1^2. Les experiences que nous venons d’ex-pofer, conduiient done en meme - temps b. deux réfultats importans; eiles determinent Ia podtionnbsp;des centres x, x' , amp; font connoitre Ia loi fui-vant laqnelle agit Ie fluivie magnctique , a rai-fon des diitances. Mais pour rtndre la demonf-tration encore plus rigoureufe, M. Coulomb anbsp;féparé enfuite ces deux rcfultats , amp; fuppofantnbsp;feulemeat que les centres d’a3:ion étoient, dansnbsp;un fil d’acier de vingt-cinq pouccs, a i;n peunbsp;plus de dix ligncs de diftance de 1'es extrêmités,nbsp;ïl a cherché diredement , par des procedes très-ingenieux, fi ce fil agiroiten raifon invetfe dunbsp;quarre de' la diftance aiix centres d'aftion. Nousnbsp;n’expoferons ici que celui de ces procédés , qui
(a ) jfif. Coalorr.b fuppofo, pour Ia comnioditd da ealcul , que les centres d’aöions des deux poles;nbsp;de 1’jiguillc, font fitnes a fes extrêmités , quoiqu’üanbsp;s’en é'ce.rtent un peu. Maïs comme chaqiie centre dunbsp;fil d’acier agit fur les deux centres de 1’aiguillc, li,nbsp;par la fiippotition, qn fait Ie centra n trop pres dunbsp;f-cntre S , ds deux on trois lignes , on fait cn méntc-:nbsp;tenips Ie centre a de 1’aiguille trop éioigni du centre Nnbsp;d’une égale qiiuntité, d’oü il arrive qqe les deux erreuvsnbsp;fe fpniocnlcnc' fenlibbment l’unc l’aucrclt;
-ocr page 221-SU Magnétisme. confifte a, employer iiiie balance magnétlque,nbsp;femblable a la balance éleclrique ; avec cettenbsp;difiërence , que M. Coulomb fubftitue au levier,nbsp;qui porie la balie mobile de moëlle de bureau ,nbsp;une longue aiguille rriagnétique de vingt-cinqnbsp;pouces de longueur , amp; a la balie fixe , une fècondenbsp;aiguille pareille , amp; placëe verticalement fur Ienbsp;méridien magnctique. Le pole inférieur de cettenbsp;derniere aiguille eft dans le méme état que lenbsp;pole de l’aiguille mobile, qui en eftvoifin , lorf-que celle-ci eft dans fon méridien magnétique,nbsp;amp; i’aiguille fixe eft fituce de ruaniere que , quandnbsp;on met l’autre eil contad avec elie, les extrêmi-tcs des deux aiguilles fe dépaflént mutuellementnbsp;de dix lignes , c’eft-a-diré, qu’elles fe croifentnbsp;par-les centres d’aclion de leurs poles de diffé-rens noms.
Remarquons, avant d’aller plus loin, que quand
on tord,fousun certain angle , Ie f’d de fufpen-fion , qui porte raigrille mobile dirigce fuivant
fon méridien macrnét
ique , ia méme force, qui
la retenoit Q ins ce mciidien, tend a I’y rame-ner. II étoit neceflaiie devaluer cette force, amp; IvL Coulomb a tronvé que ft l’on tordoit le filnbsp;de fufoenfion fuccelftvement fbus des angles denbsp;36'', 72.‘', ic3', amp;c. en dou'olant , triplant,nbsp;quadruplant , amp;c, le nombre 36, raiguiile quinbsp;reagiflbit contre cetie toxfton, s eioignoit de fbu
-ocr page 222-méridien a la diftance d’un degré pour dé torlion, dez'^ pour 72'', de 3*^ pour io8‘^, Sic.nbsp;Done les quantites de torfion vaincues par l’ai-guille étant fuccciTivement comme les nombresnbsp;3'5 ^ 70 OU deux fois 315, 103 oa trois foisnbsp;33, amp;c. il faut en conclure en general que ^nbsp;fous un angle donné de torfion , la force quinbsp;rcagit centre cette torfion eft toujours égale anbsp;autant de fois 3^5, qu’il y a de degres dans Farenbsp;intercepté entre Ie méridien amp; la direction ac-tiielle de Faiguille (a).
(a) Ce rapport , fenfiblement conftant entre Ie notnbre de degrés dont Faiguille s’écarte de fon méridien , amp; la réfiftance qu’elle oppofe a la force denbsp;torfion, depend d’une caufe qu’il elf bon dedéveloppernbsp;3ci. Cemme la force qui tend a ramener Faiguille furnbsp;fon méridien , s’exerce a une dillance immenfe , ainfinbsp;qu’on Ie verra dans la fuite , elle eft cenfée agir, fuivantnbsp;des direclions paralléles, qui paflent par les centresnbsp;d’afiion des poles de Faiguille , ces diredions ne, faifantnbsp;entr’elles que de très-petits angles , pendant Ie mouvement de cette aiguille ; d’oü 11 fuit que la forcenbsp;dent il s’agit dolt être regardée comme conftante,nbsp;C’eft ce que M. Coulomb a prouvé d’^ailleurs parnbsp;des experiences diredes. Cela pofé , foient oy, oknbsp;(fig. 45)} deux pofitions de Faiguille,. produites parnbsp;deux torfions diftérentes. La farce qui tend a ramenernbsp;Faiguille au méridien , s’exerpant parallélemcnt ,a cenbsp;méridien i amp; étant cenfée conftante , ainfi que je Falnbsp;dit, repréfentons-la dans les deux cas par no. li faudra
-ocr page 223-ij V 1M A G N i T T S M I.' 'itj Cela pofé , Ie fil nayant aucune torfion, amp;nbsp;raigiiille mobile étant fur fon méridien magni-tique , on a prefenté a celle-ci 1’autre aiguillenbsp;dans la pofition qiii a été. décrite plus haut.nbsp;Alors I’aiguille mobile ayant été repoulTée, s’ar-réta a vingt-quatre degrés du méridien , tandisnbsp;que Faiguille fixe étoit fituée de maniereque Ienbsp;centre d’atSion de fon pole inférieur fe trouvoitnbsp;dans ce méridien. Or, fi Faiguille mobile eutnbsp;été éca)Etée de fon méridien par une force denbsp;torfion , fous un angle de 24' , il eut fallu ,nbsp;d’après ce qui a été dit, 14^ , plus trente-cinqnbsp;fois 24^* de torfion , c’eft-a-dire , 864'^ pournbsp;produire eet écartement , amp; la quantité de lanbsp;torfion vaincue par laréfiftance de Faiguille, au-roit été de trente-cinq fois 24quot;^ , c’eft-a-dire gt;nbsp;la décompofer en deux diredions ; favoir, oy , ny ,nbsp;d’une part, amp; Dll', reé', de 1’autre-, les lignesnbsp;étant perpendiculaires a la diroélion de l’aigullle. Or,nbsp;la partie de Ia force qui agit d:ir.5 Ie fens de ces perpendiculaires , eft la feule qui contribue a ramencrnbsp;1’aiguille fur fon méridien. Mais ces mêmes perpen-diculaires font les fmus des arcs ny, nk, avec lefquelsnbsp;on peut fuppofer qu’ils fe confondent, lorfque ces are*nbsp;ont peu d’étendue ; par oü 1’on voit que la force quinbsp;tend a lamensr 1’aiguille fur fon méridien , doit variernbsp;dans les rapports de ces méroes arcs.
\
-ocr page 224-iSS nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
lt;de 840^ ) d oü il luit qne la force repuldve des deux aiguilles doit etre efdmée 84olt;i.
Les chofes étant dans eet ctat,,le lil de fuf-penfion a etc torJu de trois cercles , en allant de 1 aiguille mobile yers l’aiguille lixe , en fortenbsp;que li i’on fjppofe , par exemple , qiie l’aiguillenbsp;mobile cut la diredion ok, l’arc i.u étant denbsp;24^ , la torlion s’elr faite fuivant l’arc kn/7.nbsp;Cette torlion produite en fens contraire denbsp;Fadion qtii tenoit faiguille écartce de 24^ dunbsp;mendien , a rainené ceile - ci a 17^ du niémenbsp;Jiicridien, fuivant une direction oy. Or trois cercles font io8o^ dont il faut retrancher lesnbsp;17^ ü’écartenient, ou fare ny , paree que cesnbsp;I7‘‘ produifoient daas Ie lil une petite torlionnbsp;qiii , étant en fens oppofé a ceile de 1080^ lanbsp;diniinue d’autant. Ainll la torlion réelle eftnbsp;de 1063'^
Muis ia force qui tendoit k ramener l’aiguille fur Ie méridien , dans Ie cas d’un écartementnbsp;de 24% éqaivaloit a une torlion de 840’.nbsp;Ajoutarit done a cette quantité la torlion réellenbsp;de 1063'*, qui ugit daas ie méme fens, fuivant i’arc knp, on a i903‘' pour la fommenbsp;des deux forces contraires a la répulfion excrcéenbsp;par raiguiHe fixe. Mais il y a eu 7quot;' de cettenbsp;jcpullicn, qui ont été détruits pat les adions des
-ocr page 225-deux forces citées, puifque 1’aiguille a étéramenée de 24*^ a 17=*. Done, pour avoir la force knbsp;laquelle celle de faiguille fixe fait equilibre dansnbsp;la feconde epreuve^ il faut retrancher de 1903%nbsp;fept fois 35“^, ou 24'^'' : reftenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui ex-
pnment la force repulfive mutuelle des deux aiguilles.
Les forces repulfives font done , dans les deux cpreuves, comme 840 eft a idijS , rapport quinbsp;approche beaucoup de celui d j k i. Mais les'nbsp;diftances ctant comme 24 amp; 17 , la raifon in-verfe de leurs quarfos eftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, qui ap
proche aufli de très-près du rapport 7 a i. La difference qui fe trouve entre ces deux rapports ,nbsp;ne peut étre attribuée qu’a un petit defaut denbsp;precifion inevitable dans ces fortes de refultats*nbsp;Ainfi , I’on doit conclure de I’expériencecitéenbsp;ainfi que de plufieurs autres du même genre ,nbsp;qui ont eu un pareil fucces, que I’affion dnnbsp;magnétifme eft en raifon inverfe du quarré desnbsp;diftances. On peut aufli, par un procédé analogue au précédent , prouver que les attraftlonsfnbsp;fuivent la même loi (a).
(lt;2 ) Nous devons obferver ici que M. .ffipinus i fuppofe quelquefois dans les calculs employés poufnbsp;determiner certains réfultats de fa Théorie, que lenbsp;fluide magnétique agiffoit en raifon inyerfe du quserr^
-ocr page 226-M1—HWiiiiTminuwi ’^11 .,ij.lt;wqOTlt;EUifleasggiüSiBBJi[t^
Tlt;}j. Une des differences les plus remarqua-bles entte l’électricité amp; Ie magnétifme , eft cells que nous offre la comparaifon des effets Ipon-tanés amp; purement naturels de l’un amp; l’aütrenbsp;fluïde , du moins de ceux qui font très-fenfi-bles pour nous. Les phénomenes de ce genre fnbsp;qui dependent du fluïde éledrique, font pro-des dillances. Mais ce n^étoit dans 1'efprit de l’Aoteuifnbsp;qu’une fuppofition purement arbitraire, qu’il n’a mêmenbsp;hafardée qu’en aveftiffant que fon intention n’étoit paSnbsp;de donner la loi dont il s’agit, pour la veritable lofnbsp;du magnétifme ; mais de parvenir a des réfultats con-formes, en un certain fens , aux eftets naturels , puif-qu’on cn obtiendra toujours qui feront analogues Snbsp;ces effets , quelle que foit la loi que 1’on admette poufnbsp;le magnétifme , pourvu que fon aSion decroifle lorfquenbsp;te diftance augmente. Audi ,1s même Phyficien fuppofe-f-il dans un autre endroit ( 141 ), comme nous 1’avonsnbsp;vu, que le fluide magnetique agit en raifon inverfenbsp;des fimples diftances. Sa Théorie n’a done pu être, anbsp;pét égard, d’aucun fecours a M. Coulomb , amp; cönbsp;Savant conferve tout le mérite d’une decouverte anbsp;laquclle il a été conduit a la fois par des experiencesnbsp;abfolument neuves j amp; par des calculs qui portent fufnbsp;une bafe reeUe,
-ocr page 227-s u Magnetisms;
duits par des explofions locales amp; paflageres lorfque ce fluïde, mis en aflion dans l’atmofphere, hnbsp;l’aide de caufes qui nous font encore incon-nues , fe manifefte par des éclairs redoubles 6cnbsp;par Ie bruit de tonnerre , ou nous donne Ienbsp;Ipeélacle a-la-fois brillant amp; paifible d’une aurora boreale. L’aöion du magnétifme , au contraire , émane lans celTe , quoique fourdement ,nbsp;du fein de notre globe , amp; étend au loin fonnbsp;influence, par des elFets très-marqués , amp; fufcep-tibles d’etre foumis b. des obfervations fuiviesnbsp;amp; comparables enfl’clles. C’eft ici , fans con-tredit, Ie point de vue Ie plus intéreifant denbsp;la théorie, foit que 1’on confidére la généraliténbsp;du phénomene k la confidération duquel ellanbsp;s’éleve , ou les relTources dont 1’homme lui eftnbsp;redevable, depuis que , par 1’invention de lanbsp;bouflble , il a ni en tirer un parti fi avanta-geux pour les progrès de la navigation amp; di3(nbsp;commerce.
1^4. Afin de procéder par principes dans 1’examen de ce phénomene , concevons d’abordnbsp;unaimant fe {fig- 46 ), dont Ie centre d foit fi-tué fur la même ligne que l’axe nr d’un autrenbsp;aimant plus confidérable BC. Suppöfons deplusnbsp;que l’aimant fe foit mobile autour du centre d fnbsp;amp; qu’une caufe extérieure agiffe pour l’écarternbsp;«un peu de la pofition fde, puis l’aban^onjae ès
-ocr page 228-ï9i nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
lui-méme. Soient B , ƒ, les poles pofitifs, Sc C , e , les poles négatifs. II eft clair que Ie polenbsp;B agit fur Ie pole f pour Ie repoafler , amp; fiirnbsp;Ie pole e pour l’attirer , tandis qu’aii contrairenbsp;Ie pole C attire Ie pole ƒ, Sc repoufle Ie pole e.nbsp;Mais I’adiion, tant attradlive que répulfive dunbsp;pole C , 1’emportant fur les actions analogues dunbsp;pole B , qui eft 'a line plus grande diftance denbsp;Faimant fe, on voit que Ie pole f fe tourneranbsp;vers Ie pole C; amp; comme faimant BC agicnbsp;plus fortement dans Ie plan de fon axe,que dansnbsp;tous les autres plans, amp; que rien n’empeche l’ai-mant fe d’obéir a cette aétion, il eft clair quenbsp;eet aimant fe dirigent i'ai la meme ligne quenbsp;1’axe prolongé de BC, pour que les forcesnbsp;attracïives Sc répulftves de eet aimant foient ennbsp;équiiibre.
• II y a r.n autre cas d’^cquilibre, qui eft pofti-ble marhematiquement. Ce feroit celui oii Ton feroit faire a l’aimant fe une dcmi-converfion ,nbsp;de maniere que Ie pole ƒ prit la place du polenbsp;e, amp; rcciproquement. Car on peut pröuver , parnbsp;ks loix de Ia mécanique, que dans ce cas , il ynbsp;aufoit encore équiiibre entre les forces attrafti-Ves amp; rcf u fives de 1’a'mant BC. Mais commenbsp;k moindre derangement dans 1’axe fe romproitnbsp;Cet équiiibre, amp; qu’alors i’aim.ant- reptendroit ünbsp;pien.iere polition, en ferte qu’a cöiifidérer la
chofe
-ocr page 229-DU M A G I'J É T I S Ai Z. 193
chofe phyfiqiiement, eet aimant rie peut refter, pendant un inflant méme très-court, dans lanbsp;polition renverfée, dont nous venons de parlerjnbsp;il eft luperflu de conlidcrer ce cas.
Soit A Ic centre de l’aimant BC. Ayant mené la verticale AiT, fi l’ondilpofe raimant ou raiguillenbsp;de maniere que fon centre cT foit dails cette niêmenbsp;verticale , il eft clair qu’en llippofant que lesnbsp;deux poles de chaque aimant ai ent des forcesnbsp;égales , l’aimant Ie dirigera parallélement knbsp;l’ainiant BC , de maniere que 9 fera Ie pole po-fltif, amp; * Ie pole négatif. Car d’une part, Iénbsp;pole 9 fera autant attiré par Ie pole C , qiié Ienbsp;pole ê par Ie pole B. D’une autre part, Ie pblenbsp;9 fera autant repoufle par Ie pole B , que Ie pole tnbsp;par Ie pole C ^ done Sec.
On concoit aulft un autre cas d’équilibre dans lequel Takirant è? auroit une fituation renverfée.nbsp;Mals c’eft encore un cas purement mathémati-*nbsp;que , qui eft cenfé nul, ft on l’envifage phyfique-ment. II en eft de ces fortes de cas, commenbsp;de celui d’un corps aigu, que l’ön s’efforceroitnbsp;de mettre en équil'bre , en Ie plagant verncale-ment fur une table par la pointe. L’expériencenbsp;prouve qu’on n’y réuflit jamais , quoique la théorie démontre que la chofe eft poihble.
Entre les deux pofuions /è, (9 ? il y * une infinite d’autres qui peuvent avoir lieu , amp;:
N
-ocr page 230-194 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
dans lefq'jelles Ie centre D de raimaht ËF , ne feroit plns ni fur la diredion de l’axe dé l’ai-mant BC , ni Ilir la verticale mence par Ie pointnbsp;A. Pour que Tequilibre lubfifte dans chacun denbsp;ces cas, ii faut que Taimant EF prenne une direction oblique par rapport a Taimant BC , laquellenbsp;variera a l’infini, fuivant les différentes pofitionsnbsp;refpedives des deux aimans.
Si Ie centre de l’aimant EF refle dans Ie plan vertical r/?/ , tandis que eet aimant s e-carte des pofitions /è, i? , il eft évident que fanbsp;direftion coïncidera toujours avec ce plan. Denbsp;plus, 'a mefiire que Talmant s’approcliera de fLuinbsp;OU Taiitre des centres d’adion , que je fuppofenbsp;places en M amp; en N , il s’iiiclinera davantagenbsp;vers ce centre. II y aura une pqfition telie 'quenbsp;e'f , oil Ie point d' fe trouvera a peu-prèsnbsp;dans 'la méme ligne verticale que 'Ie centrenbsp;N ; alors la force de ce centre, pour attirer ienbsp;pole ƒ' de faignille, amp; a la fois pour repoulfernbsp;Ie pole e', fera ii fon maximum. Mais cettenbsp;même adion fera a fon minimum pour main-tenir 1’aiguille dans Ie plan vertical nrJ', ounbsp;pour fempêcher de tourner autour du point d'.nbsp;C’cft ce que i’on concevra, en confidérant qu’alorsnbsp;Ie centre de l’aiguille ctant fur une ligne mendenbsp;du centre d’action N, perpendiculairement a l’axenbsp;de l’aimant, ia partie de la-force qui agit du
±) ü Magnetisme. 19^ point N , pour faire tourner l’aiguille dans lesnbsp;aiitres cas, devient nolle , quelle que foit lanbsp;pofition de l’aiguillei II n’y a done plus alorsnbsp;que les actions du pole Ttl, qui tendent a rame-*'nbsp;ner laiguille dans Ie plan /72J'. Or, commenbsp;ces actions font très-obÜques , amp; qu’elles s’^er-cent a des diltances ailcz confidérabies, amp; quinbsp;approchent fenfiblemfent de Tcgalité^ eti fup-pofant l’aiguille beaucoup plus courte qne 1’ai-mant, elles ne produiferit qu’un leger efFet. J’ainbsp;obfervé qu’alors on pouvoit déranger l’aiguillenbsp;de fa pofition , en lui faifant parcourir un are denbsp;cerele , ou méme une denii-cireonférenee, parnbsp;fes extrémités , de toaniere qu’elle reftoit dansnbsp;la pofition qu’on venoit de lui donner ; Ie petitnbsp;frottement'qu’elle éprouvoit fur fon pivot ^ étantnbsp;capable de vaiiicre 1’effort du point M pour lanbsp;ramener a fa premiere diredion. Le point Nquot;nbsp;oir eet eftet avoit lieu , etoit, dans un barreaunbsp;magnctique, de pres d’un pied de longueur, environ a neuf lignes de diftanee de l’extrêmité r.nbsp;Si Ton tranfporte l’aiguille au-dela de ce point,nbsp;en allant vers r, fa pofition fe renverfe fubite-inent; eii forte qu’elle fe dirige , fuivant unenbsp;iignenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;inclinée en fens contraire de e'f', amp;
que les poles font pareillement renverfés^ ce done on concoit aifément la raifon. Enfin , fi 1’onnbsp;continue de faire inouvoir l’aiguille, de maniere
19^ nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
qu’elle fe rapproche de la pofition fc, fon IncU-naifon diminue graduellement, jufqu’a ce que fa direction coincide avec l’axe nr prolongé, commenbsp;cela a iiea quand l’aiguiile a pris la fitua-tion famp;.
^6. Or, 1’expérience fait voir qu’une aignille aimantee, portee fur düFérens points de la furfacenbsp;du globe terreftre , prend une infinité de directions didcrentes , qui vaiient, k l’égard dunbsp;globe , comme celles d’un aimant EF , relative-ment a l’aimant BC. Pour determiner la variationnbsp;de ces directions , il étoit néceffaire de les rap-porter a deux plans donnés de pofition. On anbsp;choifi Ie plan de Fhorizon amp; celui du méridien,nbsp;amp; l’on appelle angle d'inchnaijbn, celui que faitnbsp;l’axe de l’aiguille avec l’licrizon, en' s’abaiflantnbsp;plus OU moins vers ce eerde; amp; angle de dccli-‘nbsp;naifon, celui qu’elle fait avec Ie méridien , ennbsp;s’écartant plus ou moins du plan de ce méridien ,nbsp;foit vers l’orient, foit vers l’occident.
157. Cela pofé, voici ce qu’on a obfervé (a).
f (tz) Baffin, dans Ie Journal du voyage qu’il fit en qualité de Pilote avec Byleth , dit qu’au-dela du 78'nbsp;degré de latitude feptentrionale, la dqclinaifon de l’aiguille alia iufqu’a 56^^ ; amp; il ajoute que c’eft Ia plusnbsp;grande qui ait été obfervée. Baffin fe trouvoit alorsnbsp;vers la Baye, qui depuis a pris fon nom. II fe pouvoit
-ocr page 233-DU Magnétisme. 197 1®. La déclinaifon de l’aiguille n’a guere éténbsp;trouvée jufqu’ici plus grande que 30'^. Ellenbsp;varie fuivant les lieux ; dans quelques-uns, lanbsp;pofition de l’aiguille coincide a vee Ie plan dunbsp;méridien ; aillears, elle s’en écarté plus ou moinsnbsp;vers l’orient ou Toccident, comme nous l’avonsnbsp;dit.
2®. Les points ou la déclinaifon eft nulle, forment autour du globe une courbe irréguliere,nbsp;amp; difFéremment contournée ; amp; il en eft de mêmenbsp;des points oü la déclinaifon eft d un nombre denbsp;degrés déterminé, comme de , 10, ii), amp;c,nbsp;3®. La déclinaifon change infenfiblement pournbsp;un même point du globe. On n’a encore aucunenbsp;connoiflance précife fur la loi de cette variation.nbsp;On ignore pareillement 11 Ia courbe dont nousnbsp;avons parlé, eft conftante en elle-même, amp; anbsp;qu’il ne für pas éloignê du centre d’aélion de 1’un desnbsp;poles du noyau magnétique dont il fera bientót parlé ;nbsp;amp; dans ce cas ( 155 ) , l’intenfité de la force magnétique étant a p°lne fenfible , l’aiguille n’eft prefquenbsp;plus foumife a la loi qui pir-tout ailleurs determinenbsp;la déclinaifon , amp; peut éprouver des deviations con-fidérables. Une pareil'e obfervation demanderoit a êtrenbsp;fuivie dans tous fes détails , pour qu’on pilt en tirernbsp;quelqa’induSicn propre a répandre du jour far lanbsp;Théorie,
Niij
-ocr page 234-198 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
feulement un mouvement lent autoiir du globe, en vertu düt,juel elle change continuellement denbsp;pofition , OU fi. elle varie phitót dans fon inflexion,
40. On a découvert dans la déclinaifon de Taiguille une variation diurne, relativement knbsp;un même point de la terre. M. de Caffini, denbsp;l’Académie des Sciences , qui a fuivi ce phéno-mene avec beaucoup d’affiduité, fur des aigaillésnbsp;placées dans les caves de l’Obfervatoire, amp; quinbsp;a porté, dans fes recherches, les attentions lesnbsp;plus déljcates, compare la variation dont il s’agit,nbsp;a une efpece de mouvement d’ofcillation, parnbsp;lequel raiguille quitte Ie matin fa direction , amp;nbsp;parcourt vers l’oueft, depuis gt;5' jufqu’a 14', plusnbsp;OU moins, fuivant les faifons, pour retrogradernbsp;enfuite de la même quantitc, dans Ie cours denbsp;l’après-dinée. Le moment oü faiguille eft Ie plusnbsp;écartée de fa premiere direêtion, varie auffi,nbsp;felon les faifons, depuis midi jufqu’a trois heures.nbsp;Les deux inftans ou elle eft k fon minimum dpnbsp;variation, ont lieu vers les huit heures du matin,nbsp;amp; vers les dix heures du foir. Mais en general,nbsp;cette limite eft beaucoup plus changeante quenbsp;celle du plus grand écart, paree que c’eft alors ,nbsp;(5c particuliérement le foir, que l’aiguille eft le plus^nbsp;fujette a 1’aftion de certaines caufes perturbatri-
-ocr page 235-DU Magnétisi^ie. 199
ces, telles que les vents d’eft amp;c de nord-eft, amp; fur-tout les aurores boréales. ( Voyez les Mem.nbsp;de FAcadémie des Sciences, année 1784.)
Quant a Finclinaifon de Faiguille , on a fait les obfervations fuivantes,
1°. Ceïte inclinaifon eft fenfiblement nulle a l’équateur, ce qui ne doit cependant pas s entendre dans un fens rigoureux. Car la courbe,nbsp;formce par tous les points oü Faiguille efl perpendiculaire fur la verticale, coupe Ftquateiirnbsp;fous un petit angle.
2°. A mellire que Fon s’écarte de ce eerde, en allant vers Ie pole boreal, Fextrêmité de Fai-guiile, qui regarde ce pole , s abaiffe au-deflousnbsp;de Fliorizon , en forte que Finclinaifon croit avecnbsp;la latitude, jufqu’a ce qi.’enfin elle parvienne anbsp;Fangle de 90''. Cependant cette variation n’eftnbsp;pas exaftement proportionnelle au changementnbsp;de latitude. Car, d’une part, Finclinaifon n’eftnbsp;pas tout-h-fait conftante fous tous les points d’unnbsp;même parallcle; amp; d’une autre part, on peutnbsp;inférer de la progreftion qu’elle fuit, que fonnbsp;maximum n’auroit pas lieu prccifément au pole,nbsp;quoique Ie point oil il exiftero.it, ne doive pasnbsp;en être cloigné.
3 o. Les mén. es eltets fe repetent en fens contraire, lorfqu’on tranfporte Faiguille vers Ienbsp;pole auftral.
SLOO nbsp;nbsp;nbsp;T H É O R t S
40. L’inclinaifon eft, ainfi que la declinatfon y fujette k varier, avec le temps, dans le rnemenbsp;Ueu , fuivant une loi jufqu’alors inconnue,
I'58. II reftihe de ces obfervations, que Tai-guiile aimantée, portee a différens points dii globe terreftre, y change de pofition, commenbsp;nous I’avons déja dit, de la méme maniere quenbsp;fi on la faifoit mouvoir autour d’un aimant denbsp;figure fplieriqae. Quelques anciens Phyficiens,nbsp;amp; la plupart des modernes, en ont conclu qu’ilnbsp;etoit extrêmement probable que le globe terreftrenbsp;renfermoit un tres-gros aimant de forme glo-buleiife i 8c cette confequence, adoptée par M.nbsp;Jipinus , fera encore appuyée par les divers rai-fomiemens que nous aurons lieu de faire dans lanbsp;fuite.
L’aimant dont il s’agit a un de fes hémifpberes PHE ( fig. 47 ) gt; letat pofitif, amp; I’autrenbsp;DIE dans 1 etat négatif. Mais, d’apres ce qui anbsp;étë dit, ( 1^7 ), le plan DE qui fepare ces deuxnbsp;hémifpheres, ne coincide pas exadlement avec lenbsp;plan de I’equateiir, quoiqu’il s’en écarté peu. IInbsp;pai'oit que la figure de ce noyau magnetiquenbsp;n’eft pas parfaitement réguliere, amp; que la diftri-bution du fluide n’yeft pas tout-a-fait uniforme;nbsp;amp; c’eft dela que proviennent probablement, dunbsp;moins en grande partie, les legeres deviationsnbsp;dont nous avqns parlé , (bit dans la déclinaifon ,
-ocr page 237-DU Magnétisme, xoi
foit dans l’mclinaifon de Taig iille. II paroit anffi, d après les petits changemens qne flibit, dans imnbsp;méme lieu , la déclinaifon de raigiiille, ou que Ienbsp;noyau magnéttque du globe a un mouvement lent,nbsp;par lequel fa pofition change 'a 1 egard de ce globe ,nbsp;pomme l’a foupconné Halley, ou, ce q n eit plus
probable, que la diftribution du fluide varie, avec Ie temps, dans Tintérieur du noyau.
i'59. Avant d’ailer plus loin , eflayons d’ana-lyfer les diverfes circonftances de l’adion dun aimant bC (fig. 4^ ) »nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aiguille ah,
extrémement courte amp; m.obile autour du point c. Concevons que les centres d’aclion de l’aimantnbsp;BC foient en A amp; en N , de maniere que lanbsp;forte de A foit politive, amp; ceüe de N negative,nbsp;II eft clair qr.e laiguille ab deviendra elle-mlmenbsp;un aimant (104), dont Ie pole a fera dansnbsp;letat négatif, amp; Ie pole b dans l’état pofitif. Denbsp;plus, cette aiguille prendra néceflairement unenbsp;diredion oblique, telle que ad. Les chofes ctantnbsp;dans eet état, concevons que l’on fafle mouvoirnbsp;Ie centree de l’aiguille, d’une très-petite quantité,nbsp;Ie long de la ligne en forte que ce centre par-vienne , par exemple , en g. En vertu de ce feulnbsp;mouvement, fextremue a dö 1 aiguille s ccarteranbsp;du point A, amp; Textremite b fe rapprochera dunbsp;point N ^ d’ou il fait que fextremite a étant plusnbsp;attirée il proportion par Ie point N, amp; moins
-ocr page 238-Théorie
repouflee par Ie point A, que dans Ie cas précédent , Taiguille s’inclinera iin peu vers Ie point N par fon extrémité é», amp; fe dirigera, par exem-ple, fuivant la ligne em, qui fera, avec la. llgnenbsp;ad, un angle infiniment petit. Si l’on fait fairenbsp;au centre c un nouveau mouvement, felon lanbsp;ligne em, de maniere que ce centre parvienr.enbsp;en f, raiguille prendra une nouvelle direcfion,nbsp;telle que il, infiniment peu inclinée lur la di-reétion précédente. Si l’on continue de fairenbsp;mpuvoir de la méme maniere Ie centre de l’ai-giiille, on concoit que ce centre décrira unenbsp;coprbe cgfn , amp;c.
I'l y aura un point de Ia courbe , oü raiguille qui slécarte continuellement du parallclifme parnbsp;rapport a BC , prendra une direction nr perpendiculaire fur cette ligne. Au-dela de ce point,nbsp;l*extrêniité b de Taiguille, tendant toujours a Ienbsp;rapprocher de plus en plus du point N, les cótésnbsp;rs de la courbe feront inclines en fens contrairenbsp;des premiers cótés ag, gf^ dcc. •, amp; enfin, lorfquenbsp;rextrémité b de laiguille fera infiniment prés dunbsp;point N , l’attradion de ce point agira fi forte-ment, que la couiBe paflera par ce méme point.nbsp;Au-deflous , elle forniera des cótés qui appro-cheront toujours davantage du parallélifme avecnbsp;BC; amp; lorfque Ie centre de l’aiguille fera en p,nbsp;précifément au-deffous du centre O de rainian?
-ocr page 239-BU Magnétisme. 103 BC, la direaion xy de i’aiguille fera parallele knbsp;BC. Plus loin, la courbe s’infléchira vers Ienbsp;point A, par leqiiel elle palTera , en formant unenbsp;nouvelle branche AM femblable a la branchenbsp;oppofce, en forte que la courbe fera rentrantenbsp;fur elle-même.
Irnaginons maintenant que 1’on ait difpofé fur la circonfcrence de cette courbe, les centresnbsp;d’une multitude de petites aiguilles très-courtes ;nbsp;Bientót ces aiguilles prendront des fituationsnbsp;telles , que chacune d’elles fe dirigera fuivant lanbsp;tangente au point de la courbe, lequel fe con-fondra avec Ie centre de raiguilie ; amp; commenbsp;routes ces aiguilles fe regardent par leiirs polesnbsp;de diffcrens nonis , elle adhéieront entr’elles, amp;nbsp;fornreront eiles-u.ênies ur.e courbe continue. Onnbsp;aura Ie méme rcUiltat, foit que l’on difpofe,nbsp;fuivant Fordre mentionné, ou des aiguilles ma^nbsp;gnctiques, ou des fils de fer non-aimantés,nbsp;pu\fquen vertu de l’aftion exercée par l’aimantnbsp;autour duquel ces fils feront difpofés , ils de-^nbsp;viendront eux-mcmes autant de petits aimans.
Si, au lieu de fuppofer que ces petits corps aient leurs centres fixes fur un pivot, on lesnbsp;concoit couches fur un plan oil ils éprouvent unnbsp;certain frottement, la refiftance produite par cenbsp;frottement, les empechera de glifler vers lesnbsp;points A, N, qui agiifent pour les attirer •, eii
-ocr page 240-1,04 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
même-temps cette force attraétive peut étre telle, que les fils de fer prennenc la direction qu’iisnbsp;auroient , s’ils ctoient mobiles auto ir de leurnbsp;centre. On feconde encore eet eifet, en impri-mant une légere fecoullè au plan qui les foutient;nbsp;car alors ils fe détachent de ce plan, amp; prennencnbsp;d’autant plas faciiement les pofitions qu’exigentnbsp;les attractions des points A, N, en forte qu’ilsnbsp;retombent fur Ie plan, en formant la ligne courbenbsp;dont nous avons parlé. Si done 1’on imaginenbsp;qu’on ait femé de ia limailie de fer fur ce plan, lesnbsp;parcelles de cette limailie formeront une multitude de courbes rentrantes , amp; de portions denbsp;courbes, qui palTeront toutes par les points A, N.nbsp;La figure 49 peut doiiner une idéé de eet affem-blage de courbes.
Pour fe procurer Ie fpeélacle amufant d’une pareille difpofition , on pourra placer verticale-ment deux barreaux magnétiques, de manierenbsp;que leurs poles oppofés foient tournes du momenbsp;cóté. On recouvrira enfiite les deux poles fupé-rieurs aveg un carton horizontal parfemé denbsp;limailie , amp; en imprimant de légeres fecouflesnbsp;au carton, on v erra naltre toutes ces courbes,nbsp;qui ont paru li merveilleufes, amp; ont tant excitenbsp;rétonnement des Phyficiens, mais que la Theorienbsp;fait rentrer dans la clalTe des effets ordinaires dunbsp;magnétifme.
-ocr page 241-igt;U Mag’NÉTISME. 2ó$
léo. Si l’aiguille dont nous avons parlé plus haut, eüt étë placëe d’abord vers un point D (^fig*nbsp;^S),de nianiere que fa longueur dépafiatde ce cóténbsp;ceiie de fainiant hC, on concevra que la coarbenbsp;décrite par cette aiguiile , en vertu des fuppo-fitions que nous avons faites ( i’jp ) , après avoirnbsp;palié par Ie point A, formeroit une inflexionnbsp;Aii en fens contraire de 1’arc DA; après quoinbsp;elle iroit paflèr par ie point N , en formant Farenbsp;AEN , au-deia duquel eile deviendroit une couibenbsp;rentrante du méme genie que la courbe NAM.nbsp;Oblervons que Faiguille, au-deiïous du pointnbsp;A, prend une nouvelle diredion bquot;a'‘, oppoféenbsp;a la direclion précedente a'b'. Ce renveriementnbsp;efl une fuite de i’attiadion que Ie centre A denbsp;i’aimant exerce fur Ie pole b de Faiguille , amp; de 'nbsp;fa répulfion par rapport au pole a.
161. Dans tout ce que nous avons dit de la courbe décrite par le centre de cette aiguille,nbsp;en vertu de 1’adion de Faimant BC , nous avonsnbsp;fuppofe que cette adion fe combinoit, avec lesnbsp;petites impulfions que Fon imprimoit a Faiguillenbsp;pour déranger fon centre de fa pofition aduelle ,nbsp;mais que du refte Faiguille étoit libre dans Fef-pace. II n’en feroit pas de même d’une aiguillenbsp;aimantée, que Fon tranfporteroit fuceefllvementnbsp;fur tons les points du globe terreftre , qui feroientnbsp;dans le plan d’un méme méridien. II eft evident
-ocr page 242-zoB
Théorie
qu’alors Ie centre de I’aiguille étant force dé décrire la circonférence de ce méridien , s’écar-teroit continuellement de la courbe qu’il eutnbsp;décritè , d’après les flippofitlons faites ci-delTus»nbsp;Dans Ie même cas , la direction de Faiguille nenbsp;feroit tangente au méridien, que dans les deuxnbsp;points oir elle deviendroit parallele a l’axe dünbsp;noyau magnétique , c’ell-a-dire, vers Tequateurinbsp;Par-tout ailleurs cette direction feroit tangente anbsp;la courbe que Faiguille eut commence a décrire,nbsp;11 elle fut partie de fa pofition aétiielle, amp; quenbsp;fon mouvement eut été libre dans Fefpace. IInbsp;fuit dela, que fi Fon fuppofe chacune de cesnbsp;tangentes infiniment petite , elles formeront unnbsp;polygone d’une infinite de cotes ^ dont chacimnbsp;pourra être confidéré , comme Fare initial d’unenbsp;portion de courbe AD, ;r y, amp;c. , qui eut cténbsp;décrite en vertu d’une pofition donnéè de Fai-guiüe , Ie mouvement étant fiippofé libre dansnbsp;Fefpace. On concoit, d’après ce qui a été ditnbsp;plus haut, que fi Fon tranfportoit Faiguille anbsp;line certaine proximité de Fan oii Fautre desnbsp;poles de notre globe , on verrolt cette aiguille fe renverfer, en prenant une-incllnaifonnbsp;amp; une direction oppofées aux précedentes. Denbsp;plus, Ie polygone , a ce même point, commen-ceioit a former une nouvelle branche inclinéenbsp;en fens contraire de la partie adjacente. Cettq
-ocr page 243-DU Magnétisme. 207 inclinaifon iroit en diminuant, par rapport a.nbsp;l’axe du globe , jufqu’aii pole, on la branchénbsp;feroit dans Ie prolongenient da inéme axe. Re-marquons encoie, qu’au point oil raiguille fénbsp;renverferoit, ainli que dans les points voifins ,nbsp;rintenfité de la force magnétique , relativemencnbsp;a cette aiguille , feroit peu fenfible, de manierénbsp;que Taiguille, dcrangée de fa pofition, n’ofcille-roit que très-lentement, amp; pourroit même reftetnbsp;ftationnairc , pendant quelques inflans , dansnbsp;line direélion quelconque qu’on lui auroit faitnbsp;prendre.
j6i. Les deux centres d’adion du noyau ma-gnétique de notre globe, étant a une diftancé que Ton peut regarder prefque coinme infinie ,nbsp;par rapport a une aiguille de bóulTole placée futnbsp;la furface de la terre ; il en réfulte que les directions de ces aftions font entr’elies, coinmenbsp;nous l’avons dit ( note du n'’. 152. ), des anglesnbsp;infiniment petits , amp; doivent être cenfées paral-ieles , méme relativement a dilFérenies aiguÜlejnbsp;fituces far divers points de notre globe. Deia onnbsp;conclura encore que les forces exercées par lesnbsp;méroes centres, font fenfibleinent conftantes,nbsp;méme fur iin efpaCe d’une certaine étèndue,nbsp;pourvu qu’on ne s’approche pas trop des poles.nbsp;Un des plus surs nioyêns que l’on pulfle employer , pour vérifier ce point de Théorie,
-ocr page 244-confifte a cbmpter les ofcillations qne fait une bonne aiguille de boullole , dans un temps determine. Si les nombres de ces ofcillations fenbsp;trouvtent égaux dans plufiears lieux dilFérens , onnbsp;èn infere que les forces magnctiques du noyaunbsp;font conllantes a legard des mémes lieux. C’eftnbsp;ainli que M. Ie Ghevaiier de Borda, de 1’Acadë-mie des Sciences, a trouvé , par des obfervationsnbsp;faites d’abord a Breft, a Cadix, a TenerilFe , anbsp;Gorée fur la cóte d’Afrique, amp; enfuite a Breftnbsp;amp; a la Guadeloupe, que l’intenfité de la forcenbsp;exercée par Ie noyau magnétique fur une aiguillenbsp;aimantce , étoit fenfiblement la même dans cesnbsp;diiiérens endroits.
163. Si la fuppofition de l’exiftènce du noyau dont il s’agit 3 eft conforme a Ia vérité, il ennbsp;réfulte qu’une verge de fer lituée d’une certainenbsp;maniere , doit devenir un aimant, en vertu de'nbsp;l’aclion de ce noyau ( 104). Or, les Phyficiensnbsp;favent que cela arrive ainfi , amp; qu’en general,nbsp;une verge de fer que l’on dirigé dans une po~nbsp;fition , foit oblique , foit perpendiculaire a l’ho-rizon, donn'e en peu de temps des fignes plusnbsp;OU moins marqués de magnétifme 3 en forte quönbsp;fi l’on fait i’expérience , par exemple , èntrenbsp;réqiiateur amp; Ie cercle polaire arftique, Textrêmiténbsp;inferieure de Ia verge repduffe Ie pole borealnbsp;d’une aiguille aimantée, amp; attire Ie pole auftral:
DU Magnétisme. 209 Ie contraire a lieu vers Ie point oppofé du globe ,nbsp;amp; ces efFets font une fuite néceffaire des principes établis. Car, en fuppofant qiie Ton faffenbsp;l’expérience dans nos contrées, Ie pole borealnbsp;de laiguille eft dans iin état de magnétifmenbsp;contraire a celui du pole correfpondant du noyau.nbsp;D 'une autie part, l’adion de ce dernier polenbsp;communique a l’extrémité inférieure de la vergenbsp;un magnétifme contraire au fien , d’oii il luitnbsp;que Ie pole inférieur de Ia verge, amp; Ie pole nordnbsp;de faiguille , étant des poles de méme nom ,nbsp;doivent fe repoulTér, tandis que Ie méme polenbsp;de la verge doit attirer Ie pole boreal de fai-guille ( 108 ).
164. L’obfervation fait voir encore que la quancité de vertu magnétique, que Ie globe ter-reftre communique a une verge de fer , var ie fui-vant les pofitions que fon donne a cette verge, amp;nbsp;que de plus, il y a telle polltion oil Ia verge nenbsp;revolt aucune vertu. Pour expliquer ces dilFérensnbsp;Éiits, concevons que A {fig. go), foit Ie polenbsp;pofitif du noyau magnétique de notre globe , amp;nbsp;B fon pole ncgatifamp; que les aélions de cesnbsp;deux poles foient- concentrées dans les pointsnbsp;M , N. Cherchons la direélion amp; la quantité denbsp;cette double aftion fur une molecule O de fluïde,nbsp;placee au-delTus de la fiirface du globe terreftre.nbsp;Il eft clair que cette molecule eft repouffee par
o
-ocr page 246-Tadion du point M, fuivant la direftion MO» amp; attirée par I’adion da point N , fuivant lanbsp;diredion ON. Repréfentons par OR ia quantité denbsp;la répulfion, amp; par OS celle de Tattradion. Ayantnbsp;terminé Ie parallélogramme ORPS, on voit quenbsp;Ia molécule O fera follicitée a parcourir la diagonale OP , dans Ie méme temps qu’elle auroitnbsp;employé a fe mouvoir fur 1’un ou l’autre des cotésnbsp;OR, OS. La ligne OP repréfentera done lanbsp;réfultanre de l’adion des deux poles A, B.
165. Imaginons maintenant une verge de fer, fituce de maniere que fa longueur foit dans lanbsp;direftion OP. II eft clair que Ie fluide renferménbsp;dans cette verge fera repouffé de O vers P ; ennbsp;forte que '.fextremite O deviendra negative, amp;nbsp;fextremite P pofitive. Suppofons que Ia vergenbsp;eut pris une autre diredion 01 ( fig. 52), qu’ilnbsp;faut concevoir, comme s ecartant du plan MONnbsp;5° ) »nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lequel eft la ligne OP.
Pour repréfenter l’adion des deux poles du noyau magnétique, relativement k la pofition aduellenbsp;de cette verge, ohfervons que la force expriméenbsp;par OP , fe décompofe en deux autres, Tune PDnbsp;OU OH, {fig. 5/ ), perpendiculaire fur 01 ;nbsp;l’autre OD, qui coincide avec cette dernierenbsp;ligne. De ces deux forces , la premiere ne con-tribue pas fenfiblemènt au magnétiftne de lanbsp;verge , paree qu’elle s’exerce dans Ie fens de 1’é-
-ocr page 247-DU Magnétisme. zii paifTeur de cette verge, que l’on fuppofe être peunbsp;confidérable. L’autre force repréfentée par OD ,nbsp;agira,au contraire, avec une certaine intenfité, amp;nbsp;cette aS:ion fera telle, que 1’extrêmité O deviendranbsp;negative,amp; Textremite D pofitive; amp; comme 1’otinbsp;a OD plus petite que OP, la vertu communiquée anbsp;la verge, fera moindre que dans Ie cas précédent.
Enfin, concevons que l’on eut placé la verge de maniere qu’elle fit un angle plus ouvert avecnbsp;OP,amp; qu’en même-temps elle reftat dans Ie mémenbsp;plan vertical fur lequel fe trouve la ligne OD:nbsp;foit OZ la direSiion de la verge, dans ce troi-fieme cas , cette ligne étant cenfée s’abaiffer au-defl'ous de la direélion OD.' Alors la partie ÜXnbsp;qui repréfente Taflion des poles, pour cornmu-niquer Ie magnétifme k cette verge, fe trouvantnbsp;encore diminuée, ia verge fera dans un ca*nbsp;encore moins favorable, amp; n’acquerra pas autantnbsp;de vertu que quand elle avoir la pofitiort OD.
En général, plus l’angle formé par 1’incidence de la verge fur la ligne OP fera ouvert, plusnbsp;auffi la partie de l’adion des poles qui s’exercenbsp;fuivant la longueur de la verge fera petite, amp;nbsp;plus parconféquent Ie magnétifme communiquénbsp;a la verge, ira en décroiffant.
II fait dela que Ie cas ou la verge, que Ton fuppofe refter dans Ie raêrae plan vertical, recoitnbsp;Ie maximum de magnétifme, eft celui oü Tangle
iI^ nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
dont on vient de parler,.efl Ie plus petit poflible. Or, fi l’on mene du point P une perpendiculaire; li)r Ie plan oii fe trouye. la verge; en fortenbsp;que cette perpendiculaire fbit, par exemple, lanbsp;ligne PD, amp; fi Ton joint les points 0,D,parnbsp;ime droite, la direöion OD fera celle oü Ienbsp;maximum de inagnétifme aura lieu. Car, alors lanbsp;ligne PD qui repréfente la force nulle, étant lanbsp;plus petite poflible, la ligne OD qui exprime lanbsp;force réelle , fera plus longue que dans toute autrenbsp;pofition de la verge.
A mefure que la direcÜon de la verge s’écar-tera défla pofltion OD, que nous avons vue être la pl us favorable, amp; paflera a d’autres pofltionsnbsp;telles queOZ, enreflanttoujours néanmoins dansnbsp;Ie même plan vertical, Tangle de la nouvelle di-redion avec OD augmentera, amp; il yquot; aura unnbsp;point oü eet angle deviendra droit , commenbsp;DPy. Or,^ la force des deux poles repréfentcenbsp;par PP, s’exerce alors toute entiere, fuivantnbsp;TépaiflTeur de la verge; amp; parconféquent ce casnbsp;eft celui, oü Ie magnétifme communiqué a lanbsp;verge eft a fon minimum.
166. II y a done, relativement a chaque plan vertical, une pofltion qui donne, Ie maximum dunbsp;magnétifme acquis par la verge. C’eft celle quinbsp;coincide avec la direction OD de la force OP,nbsp;rapportée au plan dont il s’agir.
-ocr page 249-D u Ma gnétisme. 213
II y a une autre pofition qui donne \e mini-mum de magnétifme : c’eft celle qui efl: dirigée perpendiculairement a OD. Entre ces deux portions , on en concoit une infinite d’intermé-diaires , dans lefqueües la force du magiS6tifmenbsp;varie , en fe rapprochant plus ou moins de lunnbsp;011 l’autre des extremes.
i6y. Mais de plus , parmi tont les plans ver-ticaux poffibles , il y en a un oii la verge fituée de la maniere la plus favorable , relativement anbsp;routes les autres direétions qui peuvent avoir lieunbsp;dans ce méme plan, acquerroit un degré de magnétifme plus confidérable que dans tout autrenbsp;plan; amp; Ton concoit aifdment que ce plan eftnbsp;celui dans lequel fe trouvent les lignes MO, NOnbsp;(fig. 50 ), amp; que la direftion la plus avanta-geufe pour la verge, eft celle de la ligne OP,nbsp;qui reprefente la refill tante des forces exercéesnbsp;par les centres d’aftion du noyau magnetique.
C’eft dans ce plan que fe dirige toujours une aiguille aimantée, fufpendue librement. On lui anbsp;donne le nom de Aféridcen magnétique; amp; I’onnbsp;appelle Èquateur magnétique ^ plan cjui divifenbsp;le noyau en deux hémifpheres, dont 1’un feroitnbsp;tout entier dans l’état pofitif, amp; rautre,toutnbsp;entier dans letat negatif. Si le fluide ctoit uni-formément diftribué dans le noyau , en forte quenbsp;for. centre magnétique fe confondit avec le
O iij
-ocr page 250-214 nbsp;nbsp;nbsp;T H i o R I S
centre de nótfe globe , il eft clair que Tequateur magnétique ne lèroit point diftingué de l’éqiiateurnbsp;terreftre. De plus, la déclinaifon feroit nullenbsp;pour tous les lieux damp; la terre; car Ie noyaunbsp;magnétique poiirroit être cenfé réduit dans cenbsp;cas a, un fimple fil, dirigé fuivant l’axe du globe;nbsp;d’ou 11 fuit qu’il produiroit par rapport 'a unenbsp;aiguille aimantée, mobile fur un pivot verticalnbsp;au-defllis de la furface de la terre, les mêmesnbsp;elFets qu’un fil d’acier aimanté, k 1 egard d’unenbsp;aiguille dom Ie fupport feroit fitué dans Ie mêmenbsp;plan vertical que l’axe de ce fil. Or, il eft évidentnbsp;que la direétion de 1’aiguille coincidéroit avec cenbsp;plan. II fuit del'a que, dans la fuppofition prc-fente, Ie méridieii magnétique fe confondroitnbsp;toujours avec Ie mérldien du lieu. Quant 'a 1’in-cllnalfon de l’aiguille , elle exifterolt néceftai-rement, dans la méme hypothefe, excepté knbsp;réquateur, oü elle feroit abfolument nulle ; ellenbsp;croitroit par degrés depuis l’équateur jufqu’auxnbsp;poles , oü l’aiguille prendroit une direétion quinbsp;feroit dans Ie prolongement de l’axe de la terre.
Mais il paroit, comme nous l’avons déja dit, que la diftribution du fluide fe fait irrégulierementnbsp;dans l’intérieur du noyau magnétique; en fortenbsp;que fes centres d’aftion ne font pas fitués exac-tement fur l’axe de notre globe , ni 'a desnbsp;diftances égales de fon centre. Or, par une fuite
-ocr page 251-DU Magnetism ü.
nécelTaire de cette deviation i i®. ce n’eft point a 1 equateur que I’inclinaifon ell nulle, pareenbsp;qu’une aiguille dont Ie fupport feroic fituc dansnbsp;Ie plan de ce cercle, ne peut avoir fes deux polesnbsp;également attirés amp; repoufles dans Ie fens horizontal, par les centres d’aöion du noyau ma-gnétiquequi font a des diftances inégales de cesnbsp;mémes poles, z®. Les lieux oü Finclinaifon eftnbsp;nulle, ne forment point une courbe régulierenbsp;dont tons les points feroient fitués dans Ie mêmenbsp;plan. Car, a caufe de la diftribution inégale dunbsp;fluide, l’aiguille tranfportce fucceilivement a diiFc-rens endroits du globe, s’approche amp; s’écarte tour anbsp;tour de certaines parties du noyau, dans lefquellesnbsp;Ie fluide eft plus denfe ou plus rare qu’ii ne devroltnbsp;i’étre, amp; parconféquent les points ou elle ceflenbsp;de décliner,fe trouvant tantót au-delk, amp; tantótnbsp;en-deca de eeux ou Ie même effet auroit lieu ,nbsp;dans Ie cas d’une diftribution uniforme; la co'arbenbsp;qui en réfulte, forme des efpcces d’inflexions ounbsp;d’ondulations en differens fens. 3°, Les centresnbsp;d’adion n’étant pas fltucs fur l’axe du globe , ainfinbsp;que nous l’avons obfervé ; il s’enfuit que l’aiguillenbsp;tranfportce fur differens points de la furface de Ianbsp;terre, doit s’ccarter du méridien du lieu , fuivantnbsp;Tangle que fait avec ce méridien la ligne quinbsp;joint les centres d’aclion. 4®. II y aura cependantnbsp;certains points oü la deeiinaifon fera irulle^
ti6 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
lavoir, ceux a 1 egard defquels les différentes denfités des portions de fluïde répandues inéga-lenient dans les deux liémifpheres du noyau ynbsp;'combinées avec les diftances de ces portions denbsp;fluide aux deux poles de l’aiguille , feront telles,nbsp;que la refultante de toutes les forces du noyaiinbsp;fur l’aiguille, paflera par Ie plan du méridien ;nbsp;en forte que par rapport aux lieux dont il s’agit,nbsp;les centres d’aólion du noyau fe trouveront acci-dentellement fur 1’axe du globe terreftre. Maisnbsp;tons ces points , ainfi que ceux oü la déclinaifonnbsp;feroit dun nombre determine de degrés , nenbsp;pourront former aucunes courbes rcgulieres^tantnbsp;a caufe de lapofition, en general oblique, de lanbsp;ligne qui joint les centres d’adion , que de lanbsp;variation continuelle a laquelle ces centres fontnbsp;foümis, par la raifon que nous avons expoféenbsp;plus haut.
i68. II y a done , pour chaque lieu du globe, un méridien magnetique particulier , dont lanbsp;pofition change un peu, relativement au mêmenbsp;lieu, tant par I’efFet d’une deviation continue,nbsp;qui parott provenir de la mobilice du fluidenbsp;renfermé dans I’interieur du noyau , que d’unenbsp;autre variation paffagere qui tient a des caufesnbsp;extérieures amp; locales , ainfi que nous I’avonsnbsp;'déja dit. Par exemple, le premier Janvier 1784^nbsp;une aiguille aimantée , fufpendue dans les caves
-ocr page 253-DU Magnétisme. zi/ de rObfervatoire, ^éclinoit de 21^, 41', 8quot; versnbsp;roiieft. Mais cette déciinaifon difFere d’ime cer-taine quantité d’avec celle- qui avoir été obfervéenbsp;précédemment ; amp; il y a tout lieu de croirenbsp;qu’elle fubira par Ia fuite de nouveaiix chan-gemens.
169. On voit, par ce qui precede, qu’il n’eft pas nécelTaire d’avoir aucun aimant,foit naturel,nbsp;fott artificiel , en fa difpofition , pour fairenbsp;prendre a tine verge de fer, dans l’état naturel,nbsp;un certain degré de magnêtifme. II fuffit de di;'-pofer cette verge de maniere , que les forces desnbsp;centres d’adion du noyau magnétique de notrenbsp;globe puilTent déplacer Ie fluïde, en Ie faifantnbsp;niouvoir d’une extrêmité vers l’autre. La pofitionnbsp;la plus avantageufe efl: celle qui coincide avecnbsp;la direöion que prendroit d’elle-méme une aiguille aimantce amp; mobile fur fon centre. Au boutnbsp;dun certain temps, la verge donnera des fignesnbsp;marqués de magnêtifme. Ceci rend raifon denbsp;certains effets, qui ont dü caufer d’abord beaucoupnbsp;de furprife, tels que Ie magnêtifme qu’acquerentnbsp;naturellement les barres de fer qui ont unenbsp;pofition conftante au haut des édiflces. Onenbsp;des premieres obfervations de ce genre dont onnbsp;ait parlé , efl celle que fit GalTendi, au fujet denbsp;la tige qui foutenoit la croix du clocher de S.
-ocr page 254-Jean d’Aix en Provence. Cette ob(èrvation a été
répétée depuis fur d’autres tiges femblables.
170. M. ./Epinus cite un aiitre fait encore plus curieux , que chacun peut verifier, 'a l’aidenbsp;d’une experience facile. Ayez une verge de fernbsp;mou AB {fig-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; tenez-la pendant un
inftant dans une pofition oü l’aftion du globe puiffe lui communiqucr un certain degré de ma-gnétifme. Si vous préfentez une aiguille aimantéenbsp;sn, fucceffivement aux deux extrémités de lanbsp;verge, en maintenant celle-ci parallele 'a elle-méme, vous obferverez que 1’extrémité inférieurenbsp;B attire Ie pole auftral s de l’aiguille , amp; quenbsp;Textrémité fupérieure A repouffe Ie même pole,nbsp;(108). Renverfez alors Ia verge, de manierequenbsp;rextrêmicé A prenne la place de rextrémité B, amp;nbsp;réciproquement; puis répétez l’expérience. Vousnbsp;aurez des réfultats cor.traires , c’eft-a-dire , quenbsp;A repouflera Ie pole s de Faiguille, amp; que Bnbsp;l’attirera. Ce changement fubit qui s’opere dansnbsp;l’état de la verge, a paru merveilleux aux Phy-ficiens qui en ont été les premiers fpeSiateurs.nbsp;Mais on en concoit aifément la raifon, d’aprèsnbsp;ce qui a été dit, puifque la verge ayant acquis,nbsp;par fa premiere pofition, un certain magnctifme,nbsp;mais léger amp; en quelque forte fugitif, doit Ienbsp;perdre a i’inftant, pour pafier au magnctifme
-ocr page 255-DU Magnétisme.
Oppofé , aufli-tót qu’on l’a dirigée dans une pofition inverfe, a l’égard des poles du noyaunbsp;magnéfique de notre globe.
II eft prefqu’inutile de remarquer, que fl Ton place un barreau de fer dur dans une fituationnbsp;convenable, il acquerra plus difficilement Ia vertunbsp;magnétique qu’un barreau de fer mou, mais lanbsp;confervera auili plus long-temps; en forte que finbsp;l’on renverfe fa pofition, il paflera beaucoup plusnbsp;lentement a Ictat contraire.
171. Les obfervations précédentes ont fourni aux Phyficiens des moyens pour communiquer anbsp;des barreaux d’acier trempé Ie plus haut degrénbsp;de magnétifme dont ils fuflent fufceptibles , fansnbsp;avoir préalablement y foiis la main , aucune ef-pece d’aimant , foit naturel , foit artificiel. II nenbsp;s’agit que de faire prendre d’abord a des barreauxnbsp;de fer mou, un commencement de magnctiüne,nbsp;en les pla^ant d’une maniere convenable , relati-vement au méridien magnétique du lieu : onnbsp;emploie enfuite ces barreaux , pour en aimanternbsp;d’autres plus durs, par la méthode du doublenbsp;contaö; ^ ces derniers font 'a leur tour la mêmenbsp;fonöion , par rapport a d’autres barreaux, quinbsp;ont Ie degré de trempe requis pour les aimansnbsp;artificiels ordinaires. On parvient ainfi a conduite , dans ces différens barreaux , la vertunbsp;magnétique, par des accroüremens fuccellifs, a
-ocr page 256-^^o nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
fon maximum. Nous n’entrerons pas dans Ie détail de ces procédés , que cliacun peut varier a fonnbsp;gré, en fe dirigeant d’après les principes de lanbsp;Théorie.
17Z. Mais nous ne devons point paffer fous filence un moyen indiqué par M. ^pinus, pournbsp;feconder, k l’égard des premiers barreaux de fer,nbsp;l’adion du magnétlfme terreftre. Au lieu de dif-pofer llmplement ces barreaux dans les diredionsnbsp;dont nous avons parlé , on peut, en même-tempsnbsp;qu’on les tient dans une direétion verticale , lesnbsp;frapper a coups redoublés, 'a l’aide d’un marteau.nbsp;Les fecouffes imprimées aux barreaux par cesnbsp;percuflions , occafionnent dans leur maffe unenbsp;efpece de vibration générale, qui déplace un peunbsp;leurs particules , les écarté les unes des autresnbsp;amp; donnant par-l'a plus de jeu au mouvementnbsp;du fluide magnétique , facilite l’aétion des forcesnbsp;du globe, pour refouler ce fluide d’une extrémiténbsp;des barreaux vers l’autre.
173. C’eft probablement en vertu d’un Méca-nifme femblable , que l’oiv parvient a aimanter des aiguilles qui font encore dans l’état naturel,nbsp;OU a renverfer leurs poles , fi elles étoient déjanbsp;aimantées , en leur faifant fubir une forte commotion éleclrique. La foudre eft capable denbsp;produire Ie méme effet fur une verge de fer quinbsp;en feroit frappce ; amp; cette caufe peut concouiit
-ocr page 257-DU Magnétisme. zzi
avec k direSion des tiges qui foutiennent les croix des clochers , pour produire dans ces tigesnbsp;Ie magnécifme dont nous avons parlé plus haut.
174- M. ^pinus a éprouvé encore , que Taction du feu fournifloit im moyen d’augmenter fenfiblement la vertu des aimans naturels. Cenbsp;Phyficien ayant fait rougir fur un brafier , desnbsp;aimans de ce genre, amp; les ayant laiffés réfroidir,nbsp;obferva, qu’a la vérité, ils avoient perdu preiquenbsp;tout leur magnétifme. Mais les ayant enfuite places entre deux barreaax d’acier fortement aiman-tés, il trouva, après les avoir retires au bout d’unnbsp;quart-d’heuï'e, ou d’une demi-heure, qu’ils avoientnbsp;acquis un degré de vertu beaucoup plus confrdé-rable que celui dont ils ctoient doucs d’abord.
175. II fe préfente ici une difficulté qui paroit très-forte, amp; dont on ne voit pas d’abord que lanbsp;Théorie puiffe fournir Ja folution. u Si Taclionnbsp;du noyaii magnétique de notre globe , eft capable , dira-t-on, de communiquer au fer unenbsp;vertu fi fenfible , elle devroit auffi exercer unenbsp;certaine attraflion fur ce inétal, comma cela anbsp;lieu , par rapport aux aimans que nous em-ployons dans nos experiences. Un exemplenbsp;choifl entre plufleurs que Ton pourroit citer,nbsp;feivira a mettre la difficulté dans tont fon jour.nbsp;Placez uire verge aimantée fur une lame de boisnbsp;ou de liége, de maniere qu’elle nage a fleur
-ocr page 258-Théorie
d’eau dans un vafe d’une largeur fiiffifante. La verge fe dirigera dans Ie pjan du méridien ma-gnétique ^ amp; il paroit de plus, que fi Ton faitnbsp;Texpérience, par exemple, entre l’ëquateur amp; Ienbsp;pole du nord, cette verge doit s avancer vers Ienbsp;bold du vafe qui fera tourné vers Ie même pole ,nbsp;^omme cela arriveroit, fi l’on placoit a unenbsp;ccrtaine diftance, un aimant, même foible, dansnbsp;la pofition convenable. Cependant la verge,nbsp;q’oiqu’elle fe dirige, comme on l’a dit, qiioi-qu’elle eüt pu même, fuivant la Théorie, em-prunter du noyau fuppofé , la vertu ncceffairenbsp;pour que cette diredion ait lieu, ne fera aucunnbsp;mouvement pour s’approcher des bords du vafe.nbsp;N’eft-ce pas une contradicbion, de prétendre quenbsp;ce noyau agille a la maniere des aimans ordi-naires fur Ie fer dans 1 etat naturel, ou fur Ie fernbsp;déja aimanté, pour faire palFer l’un a letat denbsp;magnétifme , amp; diriger l’autre du midi au nord;nbsp;tandis qu’il femble avoir perdu fes propriétés,nbsp;des qu il s’agit de produire la moindre attradionnbsp;fenfible fur les mêmes corps» ?
On ne dira pas, pour réfoudre Tobjedion, que Ie noyau magnétique du globe, quoique d’uanbsp;volume confidérable , n’a qu\me très-petite force.nbsp;Car cette réponfe eft détruite par Ie fait dunbsp;magnétifme communiqué au fer , a une très-grande diltance, en vertu de la feule adion d,'
-ocr page 259-DU Magnétisme. 1x3
noyau. Voici une autre foiution d’autant plus fatisfaifante , qu’en faifant évanouir la difEculté,nbsp;elle donne une nouvelle folidité aux bafes furnbsp;lefquelles porte la'Théorie.
Soit cd {fig. S3)y une verge de fer non-aimantce ; concevons qiie l’on place un aimant A , a, une petite diftance de cd, amp;: antre aimantnbsp;B très-vigoureux, 'a une très-grande diftance denbsp;la même verge. Suppofons que g, «, Ibient lesnbsp;poles pofitifs, amp; A, ƒ, les poles négatifs. 11 eftnbsp;clair que la quantité de fluide de chaque aimant,nbsp;étant la même que Ia quantité naturelle (96), cesnbsp;aimans agiflent par-tout dans la diredion ze,nbsp;corome étant dans l’état pofttif. Concevons lesnbsp;adions relatives a eet état, comme coucentréesnbsp;dans les points a, b, dc confidérons celle denbsp;chaque aimant fur une molécule placce vers l’ex-trémité d de la verge cd. Cette adion tend anbsp;chaffer la molécule de d vers c, amp; parconfequentnbsp;a communiquer Ie magnétifme négatif a l’extré-gt;nbsp;mité , amp; Ie magnétiftne pofttif a 1’extrémité c.nbsp;Or, les forces étant en raifon inverfe du quarrénbsp;de la diftance (1^2), celle de Tairaant B
l
pourra être repréfentée par la fradion (amp;
celle de laimant A, toutes chofes égales d’ail-
!
leurs, par la fradion (lt;/e)S les quantités (A/)* amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exprimant ici les quar;;és des diftances.
-ocr page 260-ZZ4 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
Évalnons maintenant les attractions des ai-mans , pour faire avancer la verge cd dans la direction cx. Pour que ces attractions produifentnbsp;quelqu’edet, il faut que l’aiguille cd foit déjanbsp;ellé-mème un aimant, dont d fera Ie pole négatif,nbsp;amp; c Ie pole pofltif. Or, l’aCtion de chacun desnbsp;aimans tend a attirer Ie pole cf 6c a repoiiffer ienbsp;pole c. Les effets produits feront done ici en raifbnnbsp;des differences entre les deux aCtions de chaquenbsp;aimant fur les poles d, c. Mais l’aCtion de l’ai-
mant A fur Ie pole étant toujours ( de )*, fon
aflion (ür Ie pole C fera (fe)% amp; la difference de ces deux fractions exprimera l’effet total denbsp;l’aimant pour attirer la verge cd. On concevranbsp;de même que reflet de l’aimant B , pour attirernbsp;ia même verge, doit être repréfenté par la diffe-
I nbsp;nbsp;nbsp;I
rence des deux fraftions (tó)% (^‘^)% dont la premiere exprime la force attraöive, amp; la fecondenbsp;la force répulfive.
On fait que plus Ie dénominateur d’une fraction eft grand , fon numérateur reliant Ie même, amp; plus cétte fraction eft petite. Or, les deuxnbsp;dénominateurs ( fó)% ( /c )% font incomparable-ment plus grands que les dénominateurs.( d'c )%
I
(^ce)% d’oii il fuit que les fractions (
font aufll incomparabiement plus petites que les
DU MaGNÉT r SM E.
fraflions {dey, {cey. Done la difference de ces dernieres, en fuppofant l’aimant B a- unenbsp;diftance immenfe, fera prefque nulle par rapportnbsp;a la difference entre les premieres (a).
. On voit par eet expofé , que les forces com-municatives des deux aimans font exprimées par de Bmples fraffions , amp; leurs forces attraffivesnbsp;par des differences de fraffipns. Les réfultats aux-quels conduifent ces deux fortes, d’expreffions ,nbsp;font eux-mémes très-différens j en forte que faction de faimant B, pour attirer faiguille cd^ fenbsp;trouve prefque infiniment petite a fégard denbsp;celle qu’exerce faimant A pour produire Ie memenbsp;effet', tandis qu’au contraire, fadion de faimantnbsp;B, pour communiquer Ie magnétifme a la vergenbsp;cd^ eft encore très-comparable a fadion analoguenbsp;de faimant A.
176. La force des poles du méme noyau magnétique elf fufceptible pareillement de faire
( nbsp;nbsp;nbsp;) Les dénominateurs ( {Ic )*, different pl;is
entr’eux que les dénominateurs nbsp;nbsp;nbsp;(cej*, ce qui
tend a rendre Ia difference entre les deux fra£Hons -L _Lnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*
(tó)*, (/c )% plus grande que celle des deux autres fradions. Mais Ia cotnpenfation qui réfulte de 1’ex-trême petiteffe des dénominateurs , rend prel'que nulnbsp;1’effet de la difference dont il s’agit-
P
-ocr page 262-i%6 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie.
prendre 'a une aiguille aimantée la direction du nord au fud, quoique leur force attraftive foitnbsp;comme mille. Concevoris que cd {fig. $4 ) »nbsp;repréfente une aiguille aimantée, mobile fur fon.nbsp;centre o , amp; écartée par une force extérieurenbsp;quelconque de la diredion rs de fon méridiennbsp;magnétique. Soit h Ie point dans lequel feroicnbsp;concentrée la force d’un aimant très-éloigné denbsp;1’aiguille, cette force étant toujours fuppofée êtrenbsp;pofitive. Solt -c Ie pole pofitif de l’aiguille , amp;nbsp;d fon pole négatlf. La force b agit fur Ie pole c,nbsp;fuivant la dlredion hc qui fe confond fenfiblemencnbsp;avec , parallele k bo, k caufe de la grandenbsp;diftance. Soit nc la quantité de cette adion. Lanbsp;méme force b agit fur Ie pole li, fuivant la direc»nbsp;tion db OU dx parallele a bo\ foit fd la quantiténbsp;de cette adion. La premiere adion nc fe décom-pofe en deux, Tune fuivant c/, qui eft détrulte parnbsp;la réfiftance du point o, l’autre fuivant n/, quinbsp;feule contribue a ramener faiguille fur fon méridien rs. Pareillement l’adion fd fe décompofenbsp;en deux, 1’une fuivant dgamp;c nulle dans Ie caSinbsp;préfent l’autre fuivant fg, qui feule doit êtrenbsp;confidérée. On voit par-la que les deux adionsnbsp;de 1’aimant b fur les poles de l’aiguille, conf-pirent a produire Ie méme elFet, en forte quenbsp;leur fomme exprime la quantité de eet efFet. Or,nbsp;k une très-grande diftance, la fomme dont il
-ocr page 263-DtJ Magnétisme.
s'agit peut étre encore très-appréciable, comme éelle qui exprime la force communicative de l’ai-mant. Au contraire , la force attraclive, commenbsp;nous l’avons vu ( 17O’ exprimce que parnbsp;la diitérence des deux adions de faimant fur lesnbsp;poles de raiguüle, difference qui eft cenlee In-finiment petite a une dillance immenfe. II n’eftnbsp;done pas étonnant que Ie noyaa magnétique de-notie globe exerce une force diredive très-fen-fible fur une aiguille aimantce , tandis qu’il nenbsp;donne aucun figne de force attradive, relative-tnent a la même aiguille.
Remarquons, en hniilant, que les differences entre les forces communicative amp; diredive d’ünenbsp;part, amp; la force attradive de l’autre , font biennbsp;plus grandes dans l’hypotbele de la raifon in-verfe du quarfé des diftances, que dans celie dunbsp;rapport inverfe des fimples diftances; ce quinbsp;connrme les réfultats obtenus par M. Coulomb,nbsp;pour prouver que Ie fluide magnétique fuit lanbsp;premiere des deux loix que nous venons de citer.
VIL Des aitnans naturels , 6” des mines de fee renfermées dans Vintèrieur du globe»
177. La force magnétique du noyau qui occupe Ie milieu du globe terreftre , exerce
ii
-ocr page 264-zzè nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
continuellement fur les mines de fer (Ituées autour de lui, 'a. une certaine diftance , unenbsp;aftion femblable k celle qui a lieu, par rapportnbsp;aux verges de fer que nous dilpolbns k la furfac?,nbsp;dans des lituation convenables (i 6q). Si ces minesnbsp;de fer font propres, par leur nature, a recevoirnbsp;facilement la vertu magnétrqae, Sc que leur po-fition feconde la communication de cette vertu,nbsp;dies fbrmeront des mines d’aimant, dont lesnbsp;diffcrens morceaux, après avoir été retires du feinnbsp;de la terre, auront deux poles, amp; feront fuf-ceptibles de prendre la même diredion que lesnbsp;aiguilles magnetiques.
178. L’aimant fe trouve en malTes dans I’in-tericur de plufieurs montagnes, en Sibérie , en Dalecarlie, en Norvege, dans le Dévonshire,nbsp;province d’Angleterre, amp;c. Ces maffes, d’aprèsnbsp;la Théorie, doivent avoir, en general, leursnbsp;poles dans des états oppofés k ceux du noyaunbsp;magnetique , vers lefquels ces memes poles fontnbsp;tournes, en forte, par exemple, que le pole, quinbsp;dans le fein de la terre etoit le pliis voifin dunbsp;nord , fera encore le pole boreal, après I’extrac-tion de la mine (163). Mais il eft poffible auflinbsp;que parml les morceaux detaches d’une mémenbsp;mafte d’aimant, quelques-uns aient leur polesnbsp;dans des fituations renverfees. C’eft ce qui arn-veroit, fuivant M. .^pinus, ft la maffe avoir
-ocr page 265-DU Magnétisme. 2x9 phifieurs points conféquens ( 111 ) , amp; que lesnbsp;ruptures euffent été faites entre les limites desnbsp;parties, alterhativement aimantées en, plus amp; ennbsp;moins. Car,foit AN {fig- 55 ), une maffe quinbsp;ait fa partie AB dans l’état pofitif, fa partie BGnbsp;dans l’état négatif, amp; ainfi de fuite. Si 1’onnbsp;coupe cette maffe en trois fragmens AC, CD,nbsp;DN, on voit que la partie negative CD fe trou-vera adjacente a celle de AC , amp; qu’ainfi lesnbsp;poles de ces deux fragmens feront fjtués en fensnbsp;contraire les uns des autres. C’eft a l’obfervationnbsp;a decider fi ce cas, dont Ia Théorie fait voir lanbsp;poffibilité, exifte réellement dans Ia nature.
179. On concoit affez facilement,d après ce qui vient d’etre dit, 1’origine de la vertu magnétique,nbsp;dont plufieurs mines de fer fe trouvent douées na-turellement, fur-tout fi 1’on fait attention que cesnbsp;mines ont pu étre expofées pendant une longuenbsp;fuite d’années a l’adion du noyau magnétique.nbsp;Mais on demandera pourqiioi routes les minesnbsp;de fer ne manifeftent pas au moins un certainnbsp;degré de magnétifme. Car il y en a qui fontnbsp;fimplement attirablcs a l’aimant ^ fans offrir au-cune apparence de poles, telles que les minesnbsp;de fer oclaëdre de FaJun en Dalécarlie , de l’ilenbsp;de Corfe, amp;c. La mine de file d’Elbe, en cubesnbsp;incorapiets dans leurs angles folides ;xelle denbsp;Framont dans les Vofges, en pyramides exaédres
P iij
-ocr page 266-130 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
nailTantes, oppofées bafe k bafe, amp;c. Les Miné-ralogiftes ont dèfigné ces mines fous Ie nom de Ferrum relraclonum , pour les diftinguer de lanbsp;mine d’aimant, qu’ils appellent Ferrum attrac-tórium.
180. nbsp;nbsp;nbsp;De plus, on tronve ime grande quantiténbsp;de mines de fer fur lefquelles Ie barreau aimanténbsp;n’a aucune aöion fenfible , méme lorfqu’elles fontnbsp;réduites en parcelles. De ce nombre font lesnbsp;concretions ferrngineufes produites par l’adionnbsp;de feaa, les mines de fer hépatiques amp; limoneu-fes, qui n’ont qu’un afpecl mat amp; terreux, dcc. Lesnbsp;Minéralogiftes ont nommé routes ces mines,nbsp;Ferrum refraSflriütn.
181. nbsp;nbsp;nbsp;Pour réfoudre la queftion pixtpofée, il fautnbsp;regarder d’abord, epmme un principe, qu’il n’y anbsp;que les corps oh Ie fer eft a 1’état métallique,qiiinbsp;puiffent pofféder les proprictés de-faimant. Ennbsp;fecond lieu, fi Ie fer, en Ie fuppofant a 1’état denbsp;métal, eft combine avec d’autres fubftances qui, Ienbsp;minéraiifent (lt;3 ) , Ie mélange de celles-ci pourra
(fl) On dit d’une fubftance métalHque , qu’elle oft minéralifée , lorfqu’elle fe tvouve intimement unie avecnbsp;unc autra fubftanc.e qui alterc plus on moins les proquot;nbsp;priétés dont ello jouiffbit dans 1’état de pareté. Parnbsp;cxemple , un métal ainfi combine avec fon minéralifa-tcur, n’ell: plus malleable, ou 1’eft beaucoup molrvs
-ocr page 267-DU Magnétisme.
s’oppofer plus ou moins au dcplacement nécef-faire du fluide, foit pour que Ie fer fe conVer-tilTe en aimant, foit pour qu’ii devienne fim-plement attirable a 1’aimant.
Cela pofc, il eft clair qu’aueune des mines citées en dernier Üeu , ne peut acquérir , ni parnbsp;fon féjocr dans Ie fein de la terre , ni k l’aidenbsp;de nos procédés artificiels, les propriétés magné-tiques. Car ces mines ne font formées que d’unenbsp;chaux de fer, qui a befoin d’etre traitée chimi-quement, pour que Ie métal foit reviviêé (a) , amp;nbsp;devienne fufceptiblè de magnétifme. 11 n’y a donenbsp;nulle difficulté par rapport aux mines dont ilnbsp;s’agit.
18.2. A l’égard des autres, qui ont !e brillant métallique, comme celles des iles d’Eibe amp; denbsp;Corfe , ce n’eft pas im fer pur,. ou un fer natif,nbsp;fuivant rexprefiion des Minéralogi'ftes. L’exif-tence du fer, dans ce dernier étar, eft encorenbsp;un probléme , amp; quand elle feroit avérée, Ie fer
qu’auparavant, c.omme cela arrive au fer minéraüle par Ie faufre dans. la pyrite.
( ) Revivlfier un métalc.’efl: Ie ramener de 1’étai terreiix fotis Icquel il fe préfenroit, a celui dè métalnbsp;proprement dit. C’'e{ï ainfi que Ia rouüie, qui n’efl:nbsp;qu’une chaux d'e fer, reprend, a 1’aid'e d’uno operation dcT Chimie, Ie brillant amp; les autres proprictcitnbsp;inétalliques.
P iy
-ocr page 268-4^2 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
natif paroitroit devoir étre rare dans Ia nature, puifqu’on ne cite qu’un petit nombre d’endroitsnbsp;oü Ton prétende en avoir trouvé. Ce métal, dansnbsp;les mines ordinaires attirables a l’aimant , eftnbsp;minéralifé par des principes particuliers que lanbsp;Chimie n’a pas encore determines. De plus,nbsp;quelques-unes de ces mines , quoiqu’elles pré-fentent l’afpeél: métallique, font compofées , ennbsp;très-grande partie, de chaux de fer mélangéenbsp;d’iine petite quantité de métal, qui mafque , ennbsp;quelqiie forte, cette chaux par Ie brillant qu’ilnbsp;répand fur elle. Telle eft la mine de l’ile d’Elbe,nbsp;que l’on croiroit, au premier coup-d’oeil, abon-dante en métal tout formé, mais qu’il fuffit denbsp;limer, pour la réduire prefque toute entiere ennbsp;une poudre rougekre amp; ondueufe, femblable knbsp;celle de certaines hématites.
II n’eft done pas étonnant qu’il y ait tant de mines de fer qui fe refufent au magnétifme quenbsp;l’adion du globe tend 'a leur communiquer.nbsp;Aufli, quoique plufieurs de ces mines aient unenbsp;aéiion marquée fur l’aiguille aimantée, il eft rarenbsp;que l’on parvienne k leur faire prendre Ia vertunbsp;magnétiqne , en les frottant avec un aimant, ounbsp;en les placant, pendant quelque temps , entrenbsp;deux barreaux fortement aimantés. J’ai fait d’i-nutiles efforts pour communiquer méme un légernbsp;degré de vertu a des oclaédres de fer, de ia
-ocr page 269-DU Magnétisme. 233
mine de Falun en Dalécarlie, dont l’axe avoit pres d’un pouce. J’ai pris une lame de fer fpé-culaire de la mine de Bitsberg , fituée au mêmenbsp;pays : cette lame a deux pouces amp; demi dansnbsp;fa plus grande dimenfion ; un de fes anglesnbsp;repouffoit naturellement Ie pole fud d’un barreaunbsp;aimanté , amp; attiroit Ie pole nord. Maxs cettenbsp;aöion étoit foible amp; refferrée dans un petitnbsp;efpace. Car tous les autres angles de la lamenbsp;attiroient indilFéremment les deux poles dunbsp;barreau , amp; ces attradions n’avoient non plusnbsp;qu’une energie peu fenfible. J’ai effayé d’ai-manter cette lame par la méthode corrigée dunbsp;double contad, amp; elle n’a pas donné plus denbsp;fignes de magnétifme qu’auparavant.
On concoit, d’après ces experiences , comment il peut arriver que, parmi les mines de fer répandues dans Fintérieur du globe, il n’ynbsp;en ait que quelques-unes qui fe prêtent k 1’adionnbsp;communicative du aoyaa magnétique. L’inipuif-fance de 1’art nous fournit ici un terme denbsp;comparaifon pour juger du peu d’effet quenbsp;doivent produire les forces de la nature, parnbsp;Ie défaut de circonftances propres k en fecondernbsp;l’application.
183. Avant de finir, nous ne devons pas omettre une conjedure de M. jEpinus fur lanbsp;caufe des variations de Faiguille aimantée. Ce
-ocr page 270-i34 nbsp;nbsp;nbsp;Théorie
Phyficien préfume que ces variations pourroiens bien être dues , en grande partie, ou même ennbsp;totalité , a la force perturbatrice des minesnbsp;d’aimant, dont l’aélion détourneroit fans ceffenbsp;Taiguille de la direftion qu elle eüt prife, pro-portionnellement aux latitudes, fi Ie noyaanbsp;magnétique agiflbit feul fur elle. Car dun coté,nbsp;la quantité de ces mines varie lans ceffe , foitnbsp;par l’exploitation qui s’en fait, foit par 1’addi-tion de celles qui fe forment naturellement, avecnbsp;Ie temps : d’une autre part, l’aftioh continuéenbsp;du noyau magnétique , augmente fuccellivementnbsp;l’intenfité de la vertu acquife par les minesnbsp;d’aimant. Enfin , les ruptures occafionnées parnbsp;les tremblemens de terre, amp; autres accidensnbsp;femblables, peuvent déplacer des maffes confi-dcrables d’aimant, amp; produire ainfi des chan-gemens dans leur maniere d’agir fur l’aiguille.nbsp;Ce foupcon paroit étre confirmé par certainesnbsp;relations, oit nous lifons qu’a la fuite d’unnbsp;violent tremblement de terre , les aiguilles ai-mantées avoient fubi tout-'a-coup des deviationsnbsp;fenfibles. Si la conjeélure étoit fondée , ce feroitnbsp;en vaui qu’on fe flatteroit de pouvoir determiner , a i’aide du temps , la loi que fuiventnbsp;les variations de pofition qii’on obferve dansnbsp;l’cquateur magnétique, ainfi que dans les mé-ridiens magnétiques des différens lieux de la
-ocr page 271-DU Magnétisme. 23^ terre , puifque ces \;ariations dépendroient d’unenbsp;caufe qui ne feroit affujetie k aucune regienbsp;conftante dans fa manlere d’agir. Au refte, on ,nbsp;voit combien feroit intérelTante une fuite denbsp;bonnes obfervations faites dans la vue de jeternbsp;du jour fur ce point de Théorie. II feroit a fou-haiter encore que les Minéralogiftes Yoyageurs,nbsp;qui rencontreroient des mines d’aimant, obfervaf-fent la direélion qu’avoient dans Ie fein de lanbsp;terre , les poles des difiérens morceaux detachesnbsp;de ces mines, amp; qu’ils préfentaffent méme aunbsp;barreau aim an té , les mines de fer en mineral,nbsp;•qiielles qu’elles fuffent, immédiatement après leurnbsp;extraftion , pour éprouver fi elles n’auroient pasnbsp;alors un certain dcgré de magnétifine naturel,nbsp;mais fufceptible de fe diffiper en peu de temps,nbsp;comme celui que nous comrauniquons au fcrnbsp;mou , qui Ie laiffe cchapper aulli facilemenr qu’iinbsp;l’avoit acquis. 1 es Sciences ne feront de progrèsnbsp;rcfls , que quand on faura ainfi les affecier lesnbsp;unes aux autres , les faire marcher de concert, amp;nbsp;réunir , dans une même recherche, plufieursnbsp;points de vue dont I’enfemble répande des traitsnbsp;de lumiere , toujours perdus pour i nomme bornenbsp;a la confidération des details ilolcs.
Page 8^ y apres la note, ajoutei : Suivant M. Prief-tley, (Hift. de I’Eledtricite, Tom. IT , pag. 37) , 1’ex-périence dont il s’agit ici, fut imaginee par MM. Wilke amp; .ffipinus. Mais il paroit plutot que I’idee en eft due anbsp;M. jïpinus feul, amp; que ce Savant, après I'avoir com-muniquee a M. Wilke^ travailla avec lui a conftater unenbsp;decouverte d’autant plus belle , qu’independamment dunbsp;jour qu’elle devoit repandre fur la Thdorie, elle etoitnbsp;le fruit de la reflexion , amp; avoir été fuggérée a fonnbsp;Auteur par les principes même de cettc Théorie. Lanbsp;lame d’air fe trouvant renfermée entre deux grandesnbsp;planches garnies de fer blanc; 1’une de ces planchesnbsp;paffa a I’etat négatif, tandis qu’on éleélrifoit 1’autrenbsp;pofitivement, amp; la demonftration ;ut complette, lorfquenbsp;M. .^pinus, ayant touche a la fois les deux planches ,nbsp;reffentit une commotion femblable a celle de 1’expé-rience de Leyde.
Page igOy après la note, ajoute[ : Je dois dire ce-pendant que M. ^Epinus s’exprime plus pofitivement, page 58, que dans d’autrcs endroits de fon Ouvrage, amp;nbsp;y incline en faveur de la raifon inverfe du quarre desnbsp;diftances , mais fans alleguer d’autre preuve que I’ana-logie.
-ocr page 273-z37
D E
Discours Préliminaire , Pages iij
I. nbsp;nbsp;nbsp;Des principes génèraux de cctte Théorie, i
II. nbsp;nbsp;nbsp;Des, loix aiixquelles efi ajfujettic la maticrc
éleclrique , en conféquence des principes qui viennent détre ezpofés^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4
III. nbsp;nbsp;nbsp;De la loi que fuit l’aclion de la matiere
éleclrique., a raifon des dijlances , nbsp;nbsp;nbsp;39
IF. Application de la Théorie aux attraclions amp; répuljions ékclriques,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efi
V. nbsp;nbsp;nbsp;Des changemens que l’aclion des caiifes ex-
térieiires peut apporter dans les attraclions amp; répuljions éleclriques,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;60
VI. nbsp;nbsp;nbsp;Du pouvoir des pointes,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;70
VII. nbsp;nbsp;nbsp;Des étincelles amp; aigrettes éleclriques, ’je,
VIII. nbsp;nbsp;nbsp;De texpèrience de Ley de,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8z
JX. De quelques moyens parficuliers dtexciter
la vertu éleclrique, nbsp;nbsp;nbsp;92.
-ocr page 274-238 nbsp;nbsp;nbsp;TABLE.
Du MAGNÉTISME.
I. nbsp;nbsp;nbsp;Des propriétés du fluïde magnétique, ^ de fa
comparai/on avec lefluide ékürique, nbsp;nbsp;nbsp;107
II. nbsp;nbsp;nbsp;Des loix auxquelles ejl Jbiimife l’aélion du
fluïde magnétique , en conféquence des propriétés expofées dans Partiele précédent,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;111
III. nbsp;nbsp;nbsp;Application des principes précédens d plu-fieurs phénomenes du Magnétifme, jz6
IV. nbsp;nbsp;nbsp;De la communication du Magnétifme,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;138
V. nbsp;nbsp;nbsp;De la loi qiii fat Vaclion du fluide magnétique., d raifon des diflances176
VI. nbsp;nbsp;nbsp;De la vertu magnétique du globe ter-
reflre^ nbsp;nbsp;nbsp;190
VIL Des aimans naturels., amp; des mines de fer renfermées dans Pintérieur du globe., 227
Fin de la Table.
•J. CH. DESAINT, IMPRIMEUR,
HUE Saint-Jacques.
-ocr page 275- -ocr page 276- -ocr page 277- -ocr page 278- -ocr page 279- -ocr page 280- -ocr page 281- -ocr page 282- -ocr page 283- -ocr page 284- -ocr page 285- -ocr page 286-