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M E ,M O I

SUR

l’ANALOG IE

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L’ÉLECTRrCITÉ et du MAGNÉTISME,

Couronftés nbsp;nbsp;nbsp;publiés par V Académie de Bavière \

traduits du Latin ö* de P AUemand ^ aug~ mentis de Notes, £5? de quelques Dïs-fertations nouvelles,

PAR

J. H, VAN SW IN D E N,

Profcffeur de Philofopkie dans VUniverfité dt franeker, A[}ocié étranger de la Société Royale de Médecine de Paris ^ Membre des Académies de Bruxelles ö* de Bavi'ere; desnbsp;Sociétés de Haarlem £5? d'Utrecht, Membre confultant de laRociété de Phyji-que expérimentale de Rotterdam ^nbsp;ifj de la Société de Médecine denbsp;la Haye: Correspondant desnbsp;Académies Royales de Paris 0? de Turin,

tome premier.

A LA HAY •£,

Chez ees LIBEAIRES ASSOCIÉS. u ü c c L x’x XI r.

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'ES fept Mémoires que ce Recueil contientgt; il y en a trois qui ont été compofés a l’occafionnbsp;du Prix propisfé par l’Académie Electorale denbsp;Bavière, d’abord en 1774, Sc pour la fecondenbsp;föis en 1776 5111*' la Questian5 y a-t-il urne. Ana^nbsp;logic vraye ^ fhy/ique entre la Force ékamp;riquenbsp;la Force magnétique :nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s'il y en' a une^ ^quti-

Ic efl- la manih'c dont cec forces agijfent fur Ie corps animal? L’Academie jugea que. les Mémoiresnbsp;cpi’on lui avoit préfcntés n’avoient pas 'traité lanbsp;Qucftion alTez profondément dans toutes fes'nbsp;parties, pouvqu’clle put cn couronneraucunen:nbsp;entier, imis*elle adjugea une Medaille d’Or denbsp;la valeur de vingt ducats a l’Auteur du Mémoi-re qui portalt pour devife, Homo Natura Mi-nljler ^c., amp; qui efl; la premiere piece de ce Re-cucil: 6c une. pareille Medaille de dix ducats anbsp;M. s T EI G L E H N E n 5 autcur d’un Mémoi-re Allemand., qui efl; la feconde piece de cettenbsp;Collection. Enfin, en puWiant ces deux Dis-fertations da.ns Ie fecond Volume de fes nou-vcaux Mémoires, 1’Académie en a ajouté unenbsp;troificme fur Ie même fujet, écrke e,n Alle-t,nbsp;mand par k’ Profcsfeur h ü b n E R,

* 3 nbsp;nbsp;nbsp;Pnir,


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E.

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Pt-usiEtTRS rtifons m'ontfait penfer qu’ii-ne'traduftion damp; ces Mémoires pourroit être utile: jusqu’a prefent ou n’a gueres écrit fur cenbsp;fujet en frangois (a): ou du moins, ce n’a éténbsp;la plupart du terns' que rnperficiellemcnt oujenpas-ünti quoi'qu’ilmérite d’etre traité avec précilionnbsp;Sc én detail- CcS: Mémoires publias parmi ceuxnbsp;del’Académie,'.font partie.d’un Recueilquetoutnbsp;le Monde n’eft pas a méme. de fe procurernbsp;d’ailleurs cette colleétion, quoiqu’excellentenbsp;ctartt-prcsqu’entierement écrite en AUcmand,nbsp;eft mklheureufement pout le progrès des fcien-ces,, peulclonriue Sc.-peu repandue hors des bor-rres 'de r:Empire.. Ehfiu, en donnant une nouvelle éditioiiïde ces Mémoires,:j’érois a méme-.nbsp;(kpouvoir rectifier pIufieuK ehdroits des miens,,nbsp;qui me paroifTo-ient avoir béfoin d’éclairqifte-mens ou'de conreétions. Des-amis, auxquels:

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« nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt; f • •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

(a) En 1748, L’Académie' de Bordiatix z couronné nné biflcrtaïiofi du P. ebrand fut U' rapfort qui fetrou-vs'entre' les caufes dis Vldnomtnes dv tAimant- ex celles desPhé-TMiients dl .l’MhfiriiitéJe n’ai pu me procurer cette piècenbsp;malgré tous les foins que je me fuis donnés pour eet ef--_nbsp;fet M. aepinu s, qui s’eft trou.vé dans le même cas»nbsp;juge qis'il n’étoit guères posfible de bien développernbsp;eette' Analogie arant la découve'rte 'du fyftême de M*

rRANsLIN.,

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Vil

je Gommuniquai ces idees, mjengagèreiit a en-_ treprendre ce travail, Sc je me fuis rendu anbsp;leursavis, aprcs avoirdemandcSc obtenu l’aveunbsp;de r Académie, a laquelle je devpis cettc preu-ve demon refpeétj puisque j’ai l’honneur dénbsp;lui appartenir.

Tels font les motifs qui m’ont engagé i publier ce Recucil: je vais indiquer les dilFé-rentes pieces qui Ie compofent, amp; rendrenbsp;comptc des additions que j’ai fakes a celles quinbsp;avoierit déja paru.

I. Le premier Mémoire fur V Jmïogh dt V Elcamp;ricité dï? du Magnétisme occupe feul Ienbsp;prémier Volurne. Quoiqu’ïi fbit enticremencnbsp;mon Ouvrage, amp; que j’y aurois fait plufieursnbsp;changemcns fi j’avois pu Jé rpfaire en en-tier, j’ai cru devoir n'y rien changer. Quandnbsp;une Académie public les pieces qu’clle a couron-nées, Ie Public juge aprés elle, amp; quelque-fois d’une manicre dilférente : mals il fautqu’ij,nbsp;juge le mêriie Ouvrage: le Texie d’un Ouvrage couronné me paroit par cette raifon uhnbsp;point, auquel il n’cll pas permis de toucher.nbsp;Ausfi me iuis-je comporté dans ma traductionnbsp;comme s’il s’agiffoit de Touvrage d’autrui, ^nbsp;s’il m’elt arrivé quclquefois d’inférer deuxnbsp;OU trois mots dans le texte, pour en rendre lenbsp;fens plus clair, ’j’ai porté le fcrupule jusqu’a



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roettre cesmots einr.e deux [ ] pour qu’on pr* s'en apperqevoir, amp; j’ai diftingué toutes Icinbsp;citatipns, ou toutes les notes que j’ai ajoutées,nbsp;par les lettres C.d. T. ou N. d. T. initiales desnbsp;mots CitlFtion ou Note du Traduamp;eur.

.Les Notes de ce Mémoire font très-nom-breufes, amp; de deux efpèces : dans les uncs, je n’ai fait qu’indiqucr les endioits correspon-' dans des Mémoires de M. M. steiglehnernbsp;5c HÜBNER, dans lesquels il eft fait mentionnbsp;des mcmes objets. J’ai forme de cette manié-re, entre les trots Mémoires qui ont concou-ru llir Ie même fuj'et, une elpèce de concordance, qui mettra Ie Lcéleur a méme de voir,nbsp;d’un coup d’oeil, la manière dont les mêracsnbsp;objets ont été difc^tés par trois auteurs, quinbsp;ont fuivi des Principes très-différens 5c desnbsp;routes non moins oppofées.

La feconde efpêce de Notes eft la plus nom-bfeufe: cé font celles qui fervent a éckircir, a étendre, a reétifier, amp; quelquefois ausfi anbsp;défendre ce que j’ai avancé dans Ic Texre.nbsp;)l s’eft écoulc prés de fept ans depuis quenbsp;j*ai envoyé mon Mémoire a TAcadémic denbsp;Bavicre, amp; ily en aplusde nciif qu’il eftcom-pofe : il a fait en 1775 6c 1776 la matière desnbsp;Lecons publiques que je donnois alors dansnbsp;notre Univerfité; je u’avoisaucundeffcin d’cn

faire

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R E.nbsp;IX

faire quelqiieyfageukérieur, quand itn Cahier du Journal Encyclopédiquc, qui me tombanbsp;par hazard entre les mains a la fin du moisnbsp;d’Oftobre 1777 , me donna connoifiimce dunbsp;Programme de 1’Académie amp; reveilla l’attea-tion que j’avois donnée a ccite maticrc; rnaisnbsp;rl ne me reftoit pas de tems^perdre, piiifquenbsp;Ie terme fixe pour Ie concours étoit la fin denbsp;Décembre: je n’eu que celui dè rcvoir les cahiers denies leqons, d’en retoucher par-ciparia ie ftyle, de les tranferire, amp; d’en rctranchernbsp;quelqueS expcriencés qui dcvcnoient fuperflucs.nbsp;Tout cela fut achevé en peu defemaines, amp;nbsp;nion Mémoive’parVhu 'a Munich aflez-tótpoutnbsp;pouvoir concourir i ausfi retrouvera-t-on ici,nbsp;a de trcs-legers changemens pres, mes lemonsnbsp;telles que je les ai prononcées, eh les accom-pagnanr des Experiences quej’aidécrites. Maisnbsp;depuis neufansonafaitbeaucoupde dccouveitesnbsp;en Eleétricité; mes connoifiiinces fiir cc fa jetnbsp;fe font augmentéesj la Lefture du Ménioirenbsp;de M. steiglehner m’a fiiit faire'denbsp;nouvelles réflexions. J’ai done cru devoirajou-tcr a mon travail Ie refultat des notivcllcs recherches que j’avois faites: amp;; puisqu'il nera'é-toitpai permis de toucher au Texte, j’ai en re-cours a des Notes: ausfi, ceux qui voudronc

feront bieigt;,

ï’infiruire a fond do cette maticre

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X R Enbsp;E',

bien de lire d’abord Ie texte feul, amp; d’y join-dre enfuite la lefture des Notes-, dont qucl-qucs lines contiennent des discusfioqs aflez dé-taillées 8c approfoiidies'.

M. HEM MER, celèbre Phyficlan amp; Secretaire, de la Sociécé de iVIétéprologie établie u.Manhóim, a donné dans un Joumal Alle-, une teccnfion tres-détailléjs des troisnbsp;Mémoires Tur l’Analogie de rÉleélricité Sc dunbsp;Magnétisme.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;été trcs^flattc de ce qu’il

a dit d’avantagcux de.mon travail,, je l’ai étc beaueoup plus encore de la. critique qu’il en. anbsp;Elite, j’ai examine fes rcmarquesavec foinjj’ainbsp;éclairci les articles qui paroilToient obfcurs, j’ainbsp;corvigc ccux dans lesquels il m’a fait voir qucnbsp;j'’ai tqit, Sc il Cn cft plus d’un de cc.genre;,nbsp;j’en’conviens fans dctour -corftme fans peine,nbsp;parceqvie n’aitaciiq au'cun prix. a mes opirnbsp;nions, qui me deyienuent étrailgères.dès quenbsp;je rn’appercois qu’ellcs n’exprimentplusla Nature ; ausfi biet! loin d’être.choquc contreceuxnbsp;qui rclèvent roes crrcurs, ou de croire qu’ilsnbsp;blcflcnt, en les relevant, ma reputation, ounbsp;mqri amour prpp'rc, je leur cn ai de l’obli-

gation.

(ö) Ri’c'mifche EnVragf»Gdehrfamheit, pour iv'Si: cÜKjuième Cahier, p, 418-466.

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gatioii, puisqu’ils font difparoitre de devant mes yeux Ie Nuage qui me cachoit la Vé- “nbsp;rité, amp; qu’ils mede font connoitre. La dé-couverte de la,.Vérité eft Ie feul but de mesnbsp;travaux-; je-k clmrche avec fincérité gt;. je l’em-bralTc avccardeur quand. je crois l’avoir trou-vé«j je ia défends avec, zèk, mais avec m.o-dellie, qvund,]e.crois lapofféder : ausfi.n’ai-jenbsp;pas hefité a employer une paitie.de mes Notesnbsp;a fortifier.,par. de nouvelle,s preuves Iqs articlesnbsp;du texte:, .für lesquels-les objcétions de ,M. _nbsp;HETsiMER ne me paroifibient pas jufies-J’avois ignore que ce fa^vant., avec Icqucl j’ai-eu riroiineur d’entrcr en con-efpondance dc-puis deuTt qns, avoit fait des • r.emarques furnbsp;mon JVlpmqire , fi lui-même ne m’eut faitnbsp;Ic plaifir de m’en avertir, amp; de m’enyoyer Ienbsp;Cahier du Journal qui les contient. Si tqus.nbsp;les JoumalifLes,examinoieut avec Ie meme foinnbsp;les ouvrages. dont ils rendent comptc, amp; lesnbsp;critiquoient-aivec la .même .fev.crité , mai.yac-cpmpagnée de toute la politeiie posfible , , ilsnbsp;fcroient furenrent d’uneutilité conndérablcauxnbsp;Auteurs. ,M. H e m m e r me permettra de Icnbsp;rcniercier .publiquement de i’attcntion qu’il anbsp;donnée a mon Mémoire, dy de rinltrudlipnnbsp;qir’il m’a procurée par fes .remarques.

Qu o j Q,uE j’abhorre k,genre polémiquc,

je


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XIT je me fuis trouvc dans la nécesfité indifpenfablenbsp;de refuter plufieurs Phvficiens très-eftimables,nbsp;qui jouilTent de la reputation la plus brillantenbsp;Sc lamieux tiiéritée, amp; dans lesquelsj e ne fau-rois méconnoïtre une fupériorité de lumières,nbsp;dc talens, amp; de Génie tres-marquée: mais ilnbsp;li^y avoifpas de milieu: il falloit me refoudre,nbsp;OU, a ne jamais traiter cette maticre, Toit parnbsp;écrit, Ibir de vive voix, parti que 'je dbutenbsp;qu’il m’eut été permis de prendre , puisque jenbsp;fuis oblige par état de donner des inftruélionsnbsp;fur toutes les parties de la Phyfique; on, fi jenbsp;la traitois', a dire avee libcrtc , maïs avec dé-cence, mon avis fur les fent'imens d’aurrui. Ennbsp;effet, comme je me (liis convaincu après une.nbsp;étude ausfi approforidie qu’il m’étoit posfible,nbsp;qu’il n’exifte aucune Analogie entre l’Éleclri-té 8c Ie Magnétisme, je ne pouvoistraitercet-tc maticre, fur toutes les parties' de laquellenbsp;j’embrairc la negative, qu’eniaifarit vöif l’in-validité des comparaifons qu’oira faites f qu’cunbsp;demóntrant que les éxpériences' fur Issqucl-les ori fe fonde ne próuvent nüllement ce qu’onnbsp;croit pouvoir en 'déduire , c: a : dr en unnbsp;mot, qu’en examinant, qu’en refutant les fen-limeas de eeux qtii ont allcgué ces Experiences, qui ont, établi ces Chefs d’Amlogie. Jenbsp;ne crois pas que je me fois jamais-écarté Ie

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moins du monde des égards que je dois au mérite 6c aux profondesconnaiflances deceuxdont j’ai pris la liberté d’examiner les opinions: 6cnbsp;je fuis très-perfuadé qu’ils-font trop veritable”nbsp;ment Philofophes pour prendre mes remarquesnbsp;en mauvaife part. Je cherche kVéritéavecnbsp;Ie même iêle qu’eux: 6c quoique je fois in-timement convaincu, qu’il na m’eft pas donnénbsp;é'y apporter Ie méme degrc de penetration,nbsp;6c conféquemment, que je ne puis me pro-mettre des fuccès ni ausfi brillans, ni ausfiheu-reux, que ceux qu’ils ont obtenus , je croisnbsp;pouvoir prcfeoter la Vcrité telle qu’elle s’ofFrenbsp;a mon Esprit après des recherches asfidues 6cnbsp;un travail opiniatrc. J’ai toujours penfc cenbsp;qu’a dit un Phyficien celèbre (c), dans une,nbsp;Diflertation, que ceux qui s’occupent dePhy-fique expérimentale ne fauroient étudier avecnbsp;trop de foin j „ La Vérité pour Ie Philofophenbsp;„ n’eftpascellequ’on enfeigne, mais celle quinbsp;„ peut rigoureufcment fe détnontrer : un grandnbsp;„ nora ell certalnement une autorité refpecta-

bic'

(c) M. Sknebier dans fes Confidémtlem fnr la thodt qn'a fuirii M. spalanzani dans fes Experiences fmr lanbsp;Vigeflion, p. 63. 64.: placécs i U tête dc fa tradudiioianbsp;des Experiences de M.s p A t AN z a n i ƒ«/¦ la Uiaejlm.

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„ ble, mais un grand nom n’exelura jamais de ,5 l’efprit d’un homme qui penfe tout fou^qonnbsp;,, d’erreur: il pourra tout-au plus en diminüernbsp;,, lacrainte : mais il fe refervera toujoursTcxa-„ men: ausfx,tous.ceux qui ont fait des expé-„ riences avec: foin ont dcliré qu’elles fuflentnbsp;„ repctées, amp; celui qui aime plu^ la vériténbsp;,, que fon opinion, fouhaite vivement que

chacun Ie juge avec rigueur: parceque fon „ opinion cesferoit de l’intérefler ausfi-lótnbsp;„ qu’elle cefleroit d’etre rexpresfion de lanbsp;5, vérité. Maisausfi, en attaquant l’opinion ,nbsp;„ il refpccte l’homme, 6c ne lui oppofe que lanbsp;„ Nature.”

Pour achever ce que j’avois ii'dire de mon Mémoire danscette Préfiice, il me refte a ren-drecompte d’ime addition a faire ala p. 437.nbsp;Not.^. Ce Mémoire étokfouspreffequandje fusnbsp;informé par M. le sage de Genève, que Ienbsp;celèbrc Abbé spai.anzani avoit publicnbsp;des expériences trés - intérellantes fur l’Elec-tricité 6c le Magnétisme de la Torpille. Jenbsp;ne tardai pas ,a deraander des éclaii-cifiemeiisnbsp;fur ce fujet a M. s e N e b i e r , 6c par fon en-tremiCe a M. s p a i. a n z a n i lui - même.nbsp;Le premier m’qnvoya le plus proraptementnbsp;posüble un exirai’t enfranqois des Mémoires du

Phy-

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XV

Phyficien de Pavie («?), amp; je Ie reciis encpre a terns pour pouvoir l’inférer dans 1’article au-quel il appartient. Depuis ce tems M. spa-LANZANi m’a fait la grace de me commu-niquer des Expériences nouvelles, qu’il a fai-tes depuis la publication des premières: ellesnbsp;font trop intéreffantes pour n’en pas fdre parenbsp;au Public. Voici ce qü’il m’a écrit dans fa let-du 26 Decembre dernier.

„ Durant mon féjout'fur la Méditerrannce „ aux vacances dernières, j’ai eubiendes oc-,, cafionsde repéter mes expériencesfur la Tor-,j pille, Sc il eft digne de remarque , quenbsp;,5 l’Aimant dont je me fervois étoit très-vigou-„ reux , piiisqu’il foutenoit Ie poids de 25 li-„ vres: la livre efticide douze onces. Non-„ obftant je ne me fuis jamais appercade la plusnbsp;„ petite attraction entre ce poiflbn amp; l’Aimanc.nbsp;„ J’ai varié mes expérieaces de mille manières,nbsp;„ mais toujours avec k mêrae mauvais fticcès.

au

(d) Ge Méraoire pene pour litre: Lettera dAl’

s P A L A N Z N l, R. Vrof. (j-c: il Sigr.ors Mardisfi nbsp;nbsp;nbsp;,

Ciamhtrlimp di S, M. il Re di Pmjfu, 4. 2.3. Fii;, 1783 Depuis ce tems M. da men m’a fait conuoitie im amienbsp;extrait trés-détaiUé de ce Mémoire qui fe trouve dansnbsp;un Journal Allemand intitule Gnh-dnihi Ce,:Lm ze.ujei^t»nbsp;1783. B, 405),nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

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„ au cantraire Ie fuccès a été heureuxtouchant „ rÉlectricité des Torpilles. Si M. sene-„ BIER vöus a dotjné Ie précis de mes éxpé-„ riences fur eet article, vous verrez que cenbsp;,5 n eft rien ou presque rien en comparaifon denbsp;,5 ce que j’ai découvert depuisj tant par rap-,, port a rÉleétrickc, qu’a l’Anatoraie, 6c anbsp;,, l’Hiftoire naturelle de cette efpècede Raye.nbsp;„Je publicrai tous ces fairs dans une lettrenbsp;„ que je joindrai a beaucoup d’autres lettres,nbsp;„ qui rouleront fur différens fujets d’Hiftoirenbsp;„ naturelle, dont plufieurs me femblent fortnbsp;„ intércflans 6c quelques-uns même nouveaux”nbsp;On ne peut qu’attendre asiec impatience la publication d’im Ouvrage qui nenbsp;fiuroit manquer d’augmenter la masfe de nosnbsp;connoidances, autant que tous ceux du mêmenbsp;Savant Tont déja fait furies objets les plus in-térelTans, 6c Ip's plus. importans de rHiftoirc

naturelle 6c de rÉconomie Animale. -

II. La feconde piece de ce Recueil, oü| la premiere du Second Volume, eil; fs-co,id Méraetre fur 1' Jnalogie de rÈleBri'citénbsp;du Magnétisme. M. steiglegner, pro-feircur de Phyfrque a Ingolftad , qui en eftnbsp;l’Auteur, a traité cette maticre avee beaucoupnbsp;de pénctratlon 6c de foin, 6c d’une manièi-*nbsp;tres-difterente de celle que j’ai fuivia dansraon

IVlc-

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R.

XVII

Mémoire. II examine dansk première Pavtie s’il ya une Analogie Phyfique entre I’Eleftrknbsp;cite amp; Ie Magnétisme i il en admet une desnbsp;plus coraplettes, amp; il adopte pöur eet effet Ienbsp;fyftêrae deM. aepinus, dont il fuit pas £nbsp;pas lés Principes, les Calculs, Sc les Forrau*nbsp;les: on y trouve en outre une explication desnbsp;principaux Phénomènes de I’EleftrophorC,nbsp;fujet fur lequel je n’avois fait que glifler dansnbsp;mon Mémoire , malgré fon importance pournbsp;cetix qui admettent l’Analogie enqtieftion. M.nbsp;STEiGLEHNER examine dans ia feconde Parcie^nbsp;Il rÉleélricité 6c Ie Magnétisme agilTent furienbsp;Corps humain 8c comment ils agi/ïent. Cettenbsp;Partie eft certainement une des plus excel-*nbsp;lentes pieces de Phyfique que nous polTé-*nbsp;dons. On y trouvera les recherches les plusnbsp;fatisfaifantes, Sc des Expériences faites avSenbsp;foin Sc dirigèes par un Efprit vraiment phi-*nbsp;lofophiqtie. Celles que M. s t e i g e e h n e Rnbsp;a faites pour prouvér Tillufion des fiits alléguésnbsp;en faveur Am Magnétisme animiil ^ font très-importantes, Sc propres a conVaincre toutnbsp;Phyficien impartial. On voit , par Ie peunbsp;que je viens de dire , combien Ie travail denbsp;M. s T E1G t E H N E R complette Sc rectifienbsp;Ie mien , auquel il fupplée d’ailleurs pour

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sv'iri Rnbsp;Anbsp;E.

Tadlion du Magnétisme amp; de I’Electricitc fitr Ie Corps animal, maticre dont je n’avoisnbsp;pas parlé.

Q uoi au E M. STEiGLEHNERait adop-té, dans la premiere Parde de fon Mémoire, xm fentiment très-dift'érent du mien, je ne menbsp;fuis livré a aucune discusfioh fur ce fujet dansnbsp;les Notes que j’ai jointes a cette Partie. Je menbsp;fuis contenté d’y citer les endioits correfpon-dans de mon Mémoire amp; de celui de M. hüb-NER, ,amp; de mettre a la portee de totis les J^e-éteurs les Calculs que Ie texte préfente, cn ren-voyant pour des détails ultéricurs a POuvragenbsp;mêrac de M. aepinus. Enfin j’ai reélifiénbsp;les fautes d’impresfion alTez nombreufes qui fenbsp;trouvent dans les expresfions Analytiques denbsp;Poriginalde ce Mémoire, dont j’ai refait tousnbsp;les Calculs: il y en a de ces fautes qui fautencnbsp;aux yeux: il y cn a d’autrcs, qui, quoiquenbsp;non moins certaincs , font néanmoins plusnbsp;compliquécs amp; dont j’ai cru devoir prevenir.nbsp;II ne faut pas qu’un Tradufteur charige l’ori-ginal fins en rien dire.

Je me fuis attaché dans les Notes fur lafe-conde Partie a citer des exemplesqui pouvoient fortifier les raifonneatens de PAut^ur, amp; lesnbsp;mettre dans un plus grand jour 3 pour eet, effet,

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je mc fuis priacipalement fervi des Recherches de M. bertholon, Sc des nombreufesnbsp;experiences de M. riauduit concernancnbsp;l’influence de l’Eledricité fur Ie Corps hu-main : du travail de M. M. andry 6Cnbsp;T H OU R E T fur l’adtion de l’Aimant; enfinnbsp;des Obfervatioas amp; des Experiences de M,nbsp;KEiNKOicH, Profefl'eur ,a Prague, rélative-n\Cï\fnu MagTié,ih7ne animal.,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

HL L_,a troifièoae piece ,de ce Recneil porre Ie titre de Rewarques fm' k-fyflêmc de M,nbsp;A E PI N u s. J’ai cru qu’il ctok CQuyenable denbsp;les placer immédiatement aprèsle Mpmpire denbsp;M • S T E I G L E H' N E R, qui cpnticnt les principes amp; lesfoiinuies quc j’apexamiüés; Dures*nbsp;te, Gomme j’ai expqfé au coinnieuGement denbsp;cette piece Ie but que, je me fviis prqpofé en lanbsp;compofan^, jl me^paa'oip inutilejjd’-^npien direnbsp;de plus dans cette Priéfaqe. , ;‘ ,

IV. La quatri'ème piece efilctroificme Mót moire fur VAnalo'gie-de Vdu M-synbsp;gnétisme. M.. Ie Prófefifcur h ü b n b-r y tieiunbsp;une efpèce de milieu entreceux, qui établisrnbsp;fentune resiènablance coipplette,gncixy les deusnbsp;genres de forces, Sv ckisqui ii’eq admerrent au-cune; il allèguc 1$ pour amp; Ie contre», Sc Ic de-termine. enfi/r pour 1’Analogie: j’ai,fuiyi dans

** a nbsp;nbsp;nbsp;mes

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xx nbsp;nbsp;nbsp;Preface.

ttaes Notes la même methode que dans celles du Mémoire deM. steiglehker, knbsp;cette difference pres, qu’il en eft deux outrois,nbsp;danslesquelles je mefuis ecarté demon Auteur,nbsp;parcèqu’il s’agiftdit, non de raifonnemens ounbsp;d’opinions, mais de Faits qui me paroiftbientnbsp;rapportés avec peu de précifion, Ou d’une ma-Jöière qui pourroit faire regarder comme certains des Faits qui ne font rien moins que tels.

V. La cinquième piece contient des Reflexions fur le Magnétisme animal ^ fur le fyfiê-me de M. MESMER. Ce prétendu Magnetisme amp; ce fyftême out fait beaucoup de bruit depuis quelques années : mais tous ceux quinbsp;parlent de Magnétisme animal n’entendent pasnbsp;la même chofe par cette expresfion. J’aipenfcnbsp;qu’il feroit utile de rechercher les difterensnbsp;fens qu’on peut attacher au-mot de Magnétismenbsp;animal^ 8c dans lesquels on 1’a réellement pris:nbsp;d’examiner jusqu’ou ces differens.fens peuventnbsp;être i'eputés vrais, amp; quelles font les efpecesnbsp;de Magnétisme ariimal qui bnt réellement lieunbsp;dans la Nature. Le réfultat de mes Recherches eft, qu’iln’y enaqu’mie feule, 8c qu’en-core elle eft tres-improprement ainfl nommée.nbsp;Eile confifte en ceci, que I’Aimant appliquenbsp;extericHiement au Corps huraain , ou portc

ea

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-E. XXJ

en amulctte, exerce fouvent, 8c vraiiembla7 bleroent fur Ie feul genre nerveux, une afti-on quelconque, ordinairement falutaire, maisnbsp;fujctte a beaucoup de reftridtions, 8c dontnousnbsp;ignorons' abfolument la nature. En parcou-rant les diverfes fortes de Magnétisme animalnbsp;établies par différcns Phyficiens, furtout dansnbsp;les deux derniers dècles, il a fallu faire paflernbsp;en revue beaucoup d’erreurs amp; d’extravagan-ces.'inaisj’aicru pou\ oirdiminuerledefagrémentnbsp;qui refulteroit d’une discusfion, minutieufe anbsp;la vérité, mais ncceflaire, fi je me conten'^nbsp;tois de prélenter dans Ie Texte, par une narration rapide les principaux réfultats de ce qui

a été penfé, dit, ou büt fur cett? matière, 8c fi je rejettois en Notes, Igs détails ultérieursnbsp;8c les autorités qui fervent de preuves a mesnbsp;reflexions. Ceux qui ne défirent qu’une con’'nbsp;noiflance générale de eet objet poiirront fenbsp;contenter du Texte: ceux qui en veulent unenbsp;plus approfondie pourroat yjoindre la leélu-re des Notes.

T o u s les Phyficiens ont entendu parler du fyflêrae de. M . m e s m e r , 8c les plus éclai-rnbsp;rés Tont rejetté avec raifon : cependant ce fy-ftême n’a pas encore, que je fache, été ana-Jyfé dans tons fe; points : j’ai entrepyis cc

txa-


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E.

XXII

travail , tout desagréable qu’il étoit. Pour cet effet, apres avoir dit un mot dcs premiersnbsp;fyftêmes de 1’Auteur, j’ai expofe le dernier,nbsp;tel qu’il I’a public lui-meme, 6c j’y ai ajoatenbsp;les articles de fon ouvrage qiii pouvoient fer-vir a l’éclaircir. Je me fuis furtout appliqué anbsp;faire voir de quels degres d’évidence les diffé-rentes parties du fyftcme de M. mesmer peil-vent être fusceptibles, fur quels genres depreu-ves il faudroit Tétablir, 6c ce qu’il s’agiroit denbsp;prouver pour le rerKire admisfible: matière furnbsp;laquelle 6c M. mesmer lui-même, 6c quel-ques tins de fes adverfaires ont également prisnbsp;le change, penfantqu’il fuffiroit d’établir, ounbsp;de rejetter la vérité de quelques Operations que M. MESMER pretend avoir fliites.nbsp;Au refte quoique je croye que le fyftcme denbsp;M. MESMER eft deftituémême de route ombrenbsp;de vraifemblance, qu'ileftentierement chimé-rique , je ne fuis pas départi des égards qui fontnbsp;dus a un Mcdecin qui pretend n’avoir que lenbsp;biendugenre humain en vue. Si M. mesmer acru, qu’il lui étoit permis de parlor avecnbsp;indécence de plufieurs Compagnies favantes,nbsp;refpeétables par les lumières de leurs^ Membres,nbsp;amp; par l’utilité dont elles font a l’Etat amp; auxnbsp;Lettres, s’il n’a pas ménagé les inveétives, les

U’Q-

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XXI n

ironic?, Sc les farcasmes les pluscruels contre ceux qui n’ontpas approuvéfes fentimens, celanbsp;ne me donnoit aucun droit de Ie traiter dure-ment. Un pareil procédé ne pourroit jamaisnbsp;fervir a Ie convaincre d’errenr, Sc ne donne-roit aux yeux des honnètes gens Sc des favansnbsp;aucun poids a mes reflexions. Si M. mesmernbsp;cft de bonne foi dans fcs prétentions, il fautknbsp;plaindredccequel’ardeur de fon imagination luinbsp;a fait prendre des Chimères pour des Vérités, 8cnbsp;l’a entrainé, dans fes ccrits , hors des hornes,nbsp;qu’un Homme de Lettres ne devrok jamais fènbsp;permettre de franchir: Sc fi malheureufementnbsp;il ne l'étoit pas , il faudroit doublement Ienbsp;plaiirdre, amp; pour les écarts de fon Caur, Scnbsp;pour ceux de fon Efprit, mais examiner fonnbsp;fyftèmc avec Ie même fens froid quo fi fa bonne foi étoit réconnue, ne fut-ce que pour em-pêcher de pareilles chimères de renaitre par lanbsp;lliite, OU du moins pour retarder 1’époque denbsp;leur renouvellement: car il ferable, que lesnbsp;memes erreurs fe remontrent a diiférentes périodes, mais toujours fous quelque forme nouvelle, Sc adaptée a la Philofophie du tems. IInbsp;n’yaqu’a comparerde fyftême de M. mesmer,nbsp;Sc quclques uns de ceux done nous avons par-lé dansce Mcmioire, pour en avoir k preuve.

4 nbsp;nbsp;nbsp;VI. La

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Xxiv

VI. La Sixièmepüce de ceRecueileftune JDijJ'ertation fur un Paradoxe magnélique. Cenbsp;Paradoxe eft que rAimant attire Ie Fer plusnbsp;foitement qu’un autre Aimant. J’ai compofcnbsp;cette piece ponr fervir d’éclaircilTement a l’ar'nbsp;tide de moii Mémoire fur l’Analogie del’E-leéli'icité amp; du Magnétisme, dans lequel jenbsp;faifois mention de ce Phénoméne, mais en menbsp;Contentant de préfenter Ie réfultat de mes Recherches , parceque la nature de eet articlenbsp;m’empéchoit d’entrer dans des détails. L’A-cadémie de Bavière m’ayant fait l’honneur denbsp;m’inviter ii être de fes Membres, 8c a lui envo-yer quelque piece qui put étre inférée dans fesnbsp;Mémoires, je lui fis parvenir au Mois d’Aoutnbsp;de 1778 cette Difiertation, a laquelle j’ajoiirai,nbsp;au mois de Septembre fuivant, un appendiccnbsp;d’Expériences. Elle a été iinprimée en Latinnbsp;dans Ie premier Volume des Nouveaux Mémoires de TAcadémie. J’en donne ici la tra-duétion fans autre changement, que d’avoirnbsp;corrigé deux ou trois legères erreurs que j’ainbsp;indiquées. ^

VIL En F I N Ie feptième 8c dernier Mémoire de ce Recueil eft une Dijfertation fur les l\'Iouvemens irréguliers de VAigtiiUe ahnantée.nbsp;J’avois déja traité une partie de ce fujet dans

mes

k [

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XXV

me? Recherches fur les ^igtiHles aimmtées, Par-tie II. Chap. V, dans lequel j’ai taché de don-ner quelque chofe de plus précis amp; de plus ft-tisfaifant que les Obfervations ifolées amp; contra-diétoivcs qu’on poUédoit jusqu’alors, mals je préfcnte aujourd’hui des Recherches plus com'*nbsp;plcttes, fondées fur un plus grand nambrenbsp;d’Obftrvations, dispofées fuivant l’ordrenbsp;qu’exigeoit Ie but que je me fuis propofénbsp;dans ce Mémoire, Sc dont j’ai rendu comptenbsp;en détail dans la Préfiice du troifième Volumenbsp;de ce Recueil.

On voit par Ténumération que nous venous de faire , que, quoique ce Recueil contienne

quatre pieces qui ontdéja été publiées, amp; que je n’ai feit que traduire, il peut palTer pourunnbsp;Ouvrage nouveau, tantpar les notes nombreu-fes Sc intéreffantes que j’ai ajputées a ma tra**nbsp;duébion, que par l’étendue des nouveaux Mémoires que i’y ai joints, Sc rimportance desnbsp;ob'jct? fur lesquels ils roulent. Je me flacte quenbsp;eer Ouvrage pourra fervir a augmenter nosnbsp;comraiininces fur l’Airaant. On n’a certaine-ment pas encore poné cetre matière a un pointnbsp;de perfeélion proporrionne au nombre Sc aunbsp;mérite des Savans qui s’cn font occupés: cequinbsp;vient, ce me femble, de ce que les Phyficiens

5 nbsp;nbsp;nbsp;fe

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XXVI

Pré

A C E.


fe font en general plus occupés a batii' dos fyftèmes pour expliquer les Phénomènes de l’Ai-mant, amp; a confidérer ceux-ci fous ce point denbsp;Vue, qu’a creufer, qu’a analyfer , qu’a ap-profondir les Phénomènes même: je dis en générale car il eft certainement des exceptions:nbsp;les travaux de feu M. daniel bernouil-LiScdeM. j. A. EUEER fur I’lnciinaifonnbsp;de rAiguille, ceux de feu M. euler Ienbsp;Pere llir la Déclinaifon; amp; Ie Traité de M.nbsp;AEPiNus dans lequel on trouvc, indépen-damment du fyftème, une foule de R.’cherchesnbsp;mathématiques trés - intérefllintes fur plufieursnbsp;Phénomènes, en font, entr’autres exemples,nbsp;des preuves palpables. Depuis feize ans l’Ai'nbsp;mant fait une des principales branches de mesnbsp;etudes, amp; voici Ie troifième Ouvrage quenbsp;-j’ai publié fur ce fujet (lt;?). J’ai toujours eu

pour

(c) Le premier a été publié en Latin fous Ie titre de Tentamen TkorU Mathematica, de Phmomenis Magnetkitnbsp;Leidse 1771 gt; 4to , Specimen pr'mrnm-. Le Second, coii-ronné en 1777 par 1’Académie de Paris amp; 'publié en 1780nbsp;dans Ie Vlil. Volume des Mémoires préfentés par des Sa-vans étrangers, porte Ie titre de Recherches fur les Aiguilles aimantées amp; contient plus de öoo pp. in Qgiarte. Je nenbsp;parle pas de mes deux Mémoires inférés parmi ceux

de

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E.

x^vn

pour but de m’en tenir a l’examen détaillé des Phénomènes, de ramencr ceux-^i a un petitnbsp;nombre de Principes primordiaux, que l’Ex-périence nous enfeigne, mais qui font, pournbsp;moi, abfolument inexplicables, même en ad-mettant Ic fluide magnétique j en un «rot denbsp;faire de cette partie de la Phyfique une branche des Sciences PhyJdco-Mathématiques. Jirs-qtf a préfent je n’ai pas eu a me piaindre d’a-voir pris ce paiti: les découvertes que je crofsnbsp;avoir faites, la certitude a laquelle je crois ctrenbsp;parvenu dans quelques unes de mes Recherches , m’ont amplement dedommagé de manbsp;pcinc. J’ai depuis longtems dans mes Portefeuilles encore quelques Mémoires mathéma-tiques fur différens points trés - importans de lanbsp;doctrine de l’Aimant, amp; ie pourrois affez fa-cilement les mettre en état de paroitre: maisnbsp;je dome que Ie goüt des Phyi'icicns foit adeznbsp;tournc vers cette partie de la Phylique , pournbsp;que je puiffe me promettre un accueil favorable. J’ai d’ailleurs encore des engagemens anbsp;rempiirpour un Traité fur l’Aurore Boreale,nbsp;6c un Ouvrage fur k Philofophie de Newton,nbsp;que j’ai annoncés amp; promis depuis quelque an-_ nbsp;nbsp;nbsp;nées

cie i’Acadcmic de Uavière, parcequ’ils Ié letrouvcnt dans tet Ouvrage.

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XXVIII Prénbsp;E.

nées j mais que de longues maladies, amp; des occupations nombreufes m’ont empèchés denbsp;publier jusqu’ici. Je vais les reprendre avecnbsp;ardeui' amp; ce feront vraifemblablement les pre^*nbsp;miers ouvrages que je publierai , fi les cir-coaftances n’y metcent obllacle, amp; fi l’état denbsp;ma Tanté amp; mes occupations me permettenl;nbsp;d’en publier encore.

J E ne faurois finir cette Preface fans faire part au Public des obligations que j’ai a M.nbsp;PA MEN, Dolt;5teur en Philofophie, Membrenbsp;de la Societé de Haarlem, dont les taiens fupé-'nbsp;rieurs, 8c les profondes connoiflances en Phy-fique, en Matliématiques, 8c en Aftrononomienbsp;ne fauroient manquer de contribuer beaucoupnbsp;auxprogrès de ces Sciences,dont il adéja don-né des preuves par fes Traités /ar /a Mefure desnbsp;Montagues aumoyenduBarometre^ 8cfuriesnbsp;lons a 'croftatiques. C’eft lui quis’eft chargé de fairenbsp;imprimcr eet Ouvrage, qui en a dirigé 1’Edition,nbsp;qui en a corrigé les Epreuves: il a fait plus:nbsp;il m’a communiqué fur mes Ré flexions fur hnbsp;fyftème de M. A e P i N u s, que j’avois eu l’a-vantage de pouvoir foumettre a fon jugement,nbsp;des remarques que j’ai fuivies avec eraprefle-ment. II voudrabien agréer mes remercimensnbsp;8c ce temoignage public de ma réconnaiffance.

TABLE

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TABLE

DES

M A T I È R E S.

Premier mémoire fur e’analogie de l’é~

LECTRICITÉ Ö* du MAGNÉTISME far M. VAN SWINDEN.

Preface .

Premiere partje. Examen PhÉnomÈ-

NESi^^L'fiLECÏRICITÉÖ’rf» MAGNÉTISME : coMPARAisoN/^etei PhÉnomÈnes. Section. J. Contenant des réflexions préliminair es.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Section IJ. Des corps sur lesquels l’é-

19

19

37

70

LECTRICITÉ et LE MAGNÉTISxME AGIS-SENT. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Chap. I. Tie% Corps fur lesquels VEkBricité Ie Magnétisme agisjent.

ClIAP. n . De r Et at dans lequel il faut -que les Corps foyent reduits pour qu'ilsnbsp;éprouvent l'aclion du Magnétisme denbsp;l' Eleürioité- gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

lt;3hap. m, Gotulufmis générales.

Sec-

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XXX

table

Section III. De i,a comparaisön du fer

ET DE L’aIMANT AUX CORPS ELECTRI-QUES, CONDUCTEURS ET COERCITIFS. 72

Chap. I. Réflexiom fréliminaires jiir les

Corps conduamp;etirs 13 coercitifs. . nbsp;nbsp;nbsp;75

Chap. II. Examen de la queftion, ft Von peut comparer U Fer mx Corps conducteurs.nbsp;du Fluïde élêamp;fique. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.81

Chap. III. Des Loix felon lesquelles les-Corps conduSleurs nbsp;nbsp;nbsp;agijfent.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;123

Chap. IV. De la Comparaifon du Fer 13 de'VAimant avec les Corps IFioékdlri-ques. ¦.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;15Ö

Section IV. Cobiparaison-de l’aimAnt

ARMÉ ET de EA BOUTEIElë DE LEIDë. 193 ^iiAp. I. Reflexions prétiminuircs fur -cèttenbsp;'comparaifon. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. .

Chap. TI. Expofition nbsp;nbsp;nbsp;du fentimenP de M.

CIGNA. nbsp;nbsp;nbsp;- .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;199

Chap: III. Examen de lacomparaifonpropo-

Af. FRANKLIN. nbsp;nbsp;nbsp;.•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;115

Cishse. YV ¦ Des'Phénómlnes qtii 'cdftcernent la fphère d'afliPité, 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;230

Section V. De la comparaison des attractions. ET DES REPULSIONS' TANT

-ELECflUQUES QUE MAGNETIOOES. - nbsp;nbsp;nbsp;.

’Chap. I. Examen-des Phénonünes del'-Jt-

-trcidiïon. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;247

Chap.

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DES MATIÈRES. XXXI

Chap. II. Rxa^nen des Phénomenes de la,

' Répuljion. . nbsp;nbsp;nbsp;• .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a8i

Chap. III. Remarques générales. nbsp;nbsp;nbsp;.

'Section VI. Des effets que l’Électri-

CITÉ ET LE MAGNÉTISME PR.ODUI-SENT DANS LE VUIDE. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ipö

Chap. I. De V Aétion du Magnétisme dans

Ie Vuide. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;297

Chap. II. De VEleélriclt.é dam Ie Vuide. , 315 Chap. 111. Conclujlon générale. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;329

Section Vil. De la communication des

FORCES ÉlECTRIQUES ET MAGNÉTIQUES. 333 Chap. I. Rcmarques générales. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;334

CiiAP. II. De la communication des Forces éleélriques magnétiques fans avoirnbsp;égard aux Poles. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;35^2'

Chap. III. De la communication des forces élecïriques If rnagnétiques en ayantnbsp;égard aux Poles.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;365

Section VIII. Examen des différences que qaelques PJtyficiens ont établies entrenbsp;r Ai mant (f V Éleciricité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;408

Section IX. Ohfervations générales £5?

(donclufon. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4.19

Seconde partie. De l’influebtce de l’é-

LECTRICITÉ sur LE magnétisme. nbsp;nbsp;nbsp;42-7

Chap. I. De rÈleStriclté des Corps Mag-nétiques. nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;428

N: B:

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xxxii TABLE DES MATIx^RES.

N: B. Ajoutez a la fin de la Note du §. 11Y- ce qui a été dit dans lanbsp;preface générale p. xv 6c xvi.nbsp;Chap. II. De 1'Attraction.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;448

Chap. Ill- De la direction de VAiguille Aimantée. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;46^

Chap. IV. DeVInclinaifon. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;475

Cr. AP. V. De la Communication des Forces. 478 Conclusion de la seconde partie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;503

Conclusion générale des deux parties. 504

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addition.

Pour lap. 382. §. 230. mle d dupremier Volïtme.

X-/’impresGon de ce Volume étoit entièrc-¦Tement achevée quand j’ai.requ le quatrieme Tome des Mémoires de F Académie dc Bruxel-ks^ darts lequel fe trouve, entr’aiitres piecesnbsp;intéreffantes, un Meraoire dc feu M. n e ed-H A M fur les moyens les plus efficaces d'empêcher

¦ nbsp;nbsp;nbsp;le dérangement produit feuvent dans la direétinn-fiaturelle des Aiguilles aimantécs par VKleSlricitênbsp;’del'Atmosphere. Le celebre Auteur y erigecj?nbsp;fait une propofition abfolument contraire anbsp;celle que j’ai avancée note d §. aoo. de monnbsp;Mémoire, a la p. 381. dc ce Volume, 6c iinbsp;s’appuye pour la prouver des Expériences denbsp;Mylord M a h 0 n , fur lesquelles je me fondoisnbsp;également. J’ai cm, malgré le profond res-

¦ nbsp;nbsp;nbsp;pedt que j’ai pour la Mémoire d’un hommenbsp;ausfi juftement celèbre que I'ctoit M. ne e d-H A M, devoir donner un mot d’eclaireifTementnbsp;-fur une conrradidtion ausfi palpable dans unenbsp;matière de Fait, amp; dans laquelle j’ai a lutternbsp;contre I’autorite d’un grand nora. Voici I’ar-

¦'ticle en queftion p- 77-

tom. 1.. nbsp;nbsp;nbsp;„Une

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ïrxxiv A tgt; D t T I o ïf.

„Une obferyationpour établir kdite analogie 5^ [entre les fluides éleftrique amp; magnétique jnbsp;„ eft, qiic la force magnétique, a I'injlar denbsp;,, la force éleftrique , diminue ou augmentenbsp;„ en raifon du quarré de la difiance depuisles deuxnbsp;Poles jiisqu'au point Neutre [ou centre mag-„ nètique] 'rccipruquement. Mylord mahonnbsp;avoit déja démontré cettc vérité par rapport 3inbsp;la force éktirique.quot;

Je ne kis d’après quelles obfervations NEEDHAM a établï que la force magnétiquenbsp;croit du centre magnétique jusqu’aux Poles ennbsp;raifon du quarré des diftances: je n’en connoisnbsp;aucune de ce genre; Sc je crois avoir prouvé,nbsp;au contraire, que cette force croit comme lesdi*nbsp;fiances Jimples : amp;; fi par hazard M. needHamnbsp;avoit cn vue ce que j’ai avancé dans Ie §. 33.nbsp;de mes Rechen'ches, amp; repeté dans la note donenbsp;il eft queftion ici, que les forces des Poles fontnbsp;en raifon inverfe du quarré de leurs diftancesnbsp;au ce itre magnétique, il eft évident, qu’il fenbsp;feroit mépris fur Ie vrai fens de mon afl'ertion*nbsp;11 s’yagitde la Comparaifon des forces desdeuxnbsp;poles d’iine part, amp; de l’autre des étenduesnbsp;que la vertu boréale amp; la vertu auftrale occu-pent depuis Ie centre magnétique jusqu’a leursnbsp;poles respeétifs, ce qui eft différent de la raifon felon laquelle croit la forqe de ehaque partieule, fi-«

tuéö

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Quant a ce que M. needh^m ajoutc^-que Mylord m a h o n a prouvé que la fcrce éleefrique, augmente cn raifon, du quaVré denbsp;la diftance depuis Ie poinc neutre jusqu’aux poles, qu’il me foit permis de dire qu’il s’eft encore mépris a eet égard. Mylord m.aho.nnbsp;n’a fait aucune experience fur ce fujetmaisnbsp;il a fimplemetu prouvé que la diftanc e A Dnbsp;(Fig. aS-) du point neutre a rextromité A.nbsp;du Conduéteur A B ed précifement cclle quenbsp;requicrent les Calculs ftits. dans la fuppofmonnbsp;1°. qu’il exiile autour du, Conduétcur A B.nbsp;une atmosphere éleftrique telle que ce PJiyfi-fien l’établit, amp; t’’., la, denfité ckl’Elcc-tricité cfi en raifon inverfe da quarré de ladifan,,-ce au Corps chargé 1^ C, [c. a. d. au conducteur de la Machine] qui produit cette atmosphere, Ie Corps A B , qui y eif plongé,nbsp;ayant une extremité A direclcment dirigce vers,nbsp;Ie Corps chargé P C. Or cette proportionnbsp;nc concerne cn aucune hu;on cello des forcesnbsp;des particules cn A D ScB D, eu égard a leursnbsp;dillanccs du point neutre D : proportion Jontnbsp;* * 2nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M.,

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XXXVI

M. NEEDHAM park amp; dont Mylord mahon ne fait pas la moindre mention.

Cet article du Mémoire dont je park, n’in-firme done, ni ce que j’ai prouvé que la force des particules, d’une lame aimantée croit comme leur diftance au centre magnétique, Scnbsp;que les forens des poles font en raifon inverfenbsp;doublée de kurs diftanccs au même centre: ninbsp;ce que j’ai conjecture, d’aprcs les Expérien-ces de Mylord mahon, que cette dernièrenbsp;proportion eft pour les poles A Sc B du cilin-dre éleCtrique A B tout au plus celk des raci-nes de leurs diftauces B D amp; A D au pointnbsp;neutre.

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PREMIER MÉMOIRE

SUR

l’ANALOGIE de l’ÉLECTRICI-T£ ET DU MAGNÉTISME.

PREFACE.

IIT’e NTREPRENDsVé trdter me mattere, fui fait un des ohjets les plus diffictles ö* les pluSnbsp;iélicats de la Phyftque, ^ qui eft également re-eommandable par fa beauté: car s'il eft d'un Etrenbsp;tout puijfant ^ infiniment fage, de produire lanbsp;plus grande quant it é d'effets differ em par Ie plusnbsp;petit nombre de caufes, 5? par des eaufes tres-Jim-ples; ft, depuis qu'ils fe font appliqués avecplus denbsp;foin d rétude de la Nature, les Pkyficiens ont dé*nbsp;couvert un plus grand nombre d'exeMples de cettenbsp;fimplicité, ausfi admirable que féconde ; s'ils con~nbsp;iinuent d en découvrir encore tons les jours, £5?

¦ nbsp;nbsp;nbsp;s'lls confirmeni ainji par expérience Vidée que nousnbsp;nous formonS è priori du crÉateur faprê~

¦me; tl eft ausft d'un vrai Philofophe, d'un Phy-' ficien fage, de reckercher fans ceffe les reffemblan-

¦ nbsp;nbsp;nbsp;ees des divers Phénoménes, quelque différens qu'ils

puijfent paroitre au premier ahord, dlt; les reps ’ti nbsp;nbsp;nbsp;dui*-

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PREMIER MEMOIRE.

duke aufl'ds petit mmbre posfihle. Mats yplus cette Recherche efl helle ^ importante ; plus nous nousnbsp;fentons entrainés, par je ne fais quel charme^ dnbsp;Mrdmettre cette Jimp lie it é; plus ausfi nous devonsnbsp;smpioyer de Joins dans nos Recherches, £5? nous ynbsp;eonduire pas d pas: de peur, que prenant I'image pour la réalité ^ nous ne confondions les productions de notre Imagination avec la manure d'agirnbsp;de la Nature même: car ^il y a des Pkénomenes ,nbsp;qui paroijfent abfolument femhlables ft on n'y jettenbsp;qu'un coup d'oeil rapide^ if qu'un examen exaSinbsp;fait cependant trouver très-différens. D'ailleurs ^nbsp;I'Analogie ^ qui vient fur tout d point dans cenbsp;genre de Recherches ^trompe Jouvent ^Ji elle pajfenbsp;les hornes légitimes ^ mats peu ét endue s ^ auxquel-les elle Je trouve ajjujettie: alors même^ elle conduit d'autant plus Jurement d Terreur qu'en s'ennbsp;Jert avec plus de confiance.

Je ne Jais ft ceux qui ont établi des comparai-fons entre V ÈleSlricité if le Magnétisme ^ ne font pas quelquefois tombés dans Terreur. C'ejl un Jen~nbsp;timent adopté par la plupart des Phyficiens , qu'ilnbsp;y a une grande Analogie entre les Phénom'enes denbsp;TEleSlricité if ceux de T Aimant: ce Jentimentnbsp;gagne tons les jours: il eft non Jeulement extrême-ment re^u, mais e'e/i encore T opinion des meilleurtnbsp;phyficiens de nos jours. ne crois lependant pasnbsp;que cette matiere Joit. décidée par leur autorité

Jeu^

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E.

ftule: ^ les raifons qu'iJs oyd alléguécs^ ne pa~ roijfent pas avoir eu affez de poids aux ycux desnbsp;illuflres Membres de 1'AcadéMte de Bavière^nbsp;pour ne laijfer aucun doutcfur ce fujet: Aumoinsnbsp;fera-t-il permis d'en juger ainfi^ puisque ces Mes-ftcurs ont cru qii'iï étoit de Vintérêt des Sciencesnbsp;de propofer cette Quefiion ; y a-t-il une veritablenbsp;Analogie phyfique entre la Force éleftrique amp;nbsp;la Force magnétique? S’il y en a une, quellenbsp;eft la manièi'e dont ces Forces agifleiu fur Ienbsp;Corps Animal?

C o M M E des Recherches fur ce qui concerne l ÈleSiricité £5? Ie Magnétisme ont été ¦, depuisnbsp;é^uelques annees , Ie p7~incipcil ohjet de mes études ;nbsp;fuej'ai fait beaucoup d'Expériences fur ces deuxnbsp;genres de Forces; que f ai lu avec foin^ if au-tant qu'il m'a été posftble^ tout ce que d'autresnbsp;Phyficiens ont découvert ou 'propofé fur ce fujet;nbsp;j'ai cru pouvoir préfenter mes idéés fur /’Analogie de l’Eleétricité amp; du Magnétisme au ju-gement de 1'Académie. Je fais que je me livrenbsp;dans cette entreprife d un combat dont Ie fuccès ejlnbsp;ires-incertain, foit que je penfe aux forces de ceuxnbsp;avec lesquels je vais entrer en lice, foit que je con~nbsp;fidere Vhahilité des Hommes celébres au jugementnbsp;desquels je foumets ce Mémoire: mais leur bien~nbsp;veillance me raffure: c'eji en me confiant en elltnbsp;¦que je vais entrer en mattere: je propoferai c'e quinbsp;A 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mt.

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parottra approcher Ie plus du Vrat; muis liett 'tonvaincu delamédiocrité de mes tulens y touteslesnbsp;fois qu'il m'arrivera d'^être d'un fentiment diffe'-rent de celui d'autres Ecrivains yje tdcherai d'ex'nbsp;pof er mes raifons avec toute la mode flic, qui con*nbsp;vient d un Philofophe.

L A Queflion dont Villuflre Académie deflré let folution contient deux Parties. La premiere efinbsp;propofée fimplemmt, Ö* frns aucune condition: onnbsp;demande s’il y a quelque Analogie entre les Forces éleétriques Sc magnctiques. Uautre Partienbsp;efl conditionnelle, ^ elle dépend de la fagon dontnbsp;on aura refolu la première : car l' Académie de-^nbsp;comment ces Forces agiffent fur Icnbsp;Corps animal, s’il y a de 1’Analogie entr’ellesjnbsp;d'ou il refulte évidemment, qu'on ne demande Ia.nbsp;folution de cette Partie, qu'au cas qu'on ait re^nbsp;pondu aflhrmativement d la première: (fl qu'onnbsp;feut au contraire fe difpenfer de la refoudrc y finbsp;Von nie toute Analogie entre 1' Eleélricité ifl Ie Magnétisme ; parti qu'il efl ajfurément trés-permisnbsp;de prendre y puisque 1'Académie elle même propofenbsp;de [avoir ce qui en efl. Or, j'avoue, qu'aprèsnbsp;avoir examiné avec Ie plus gr arid foin tout ce quinbsp;a rapport h cetie matière, j'aiété conduit h.pen-fery qu’il n’y a aucune Analogie entre l’Electri-cité amp; te Magnétisme, ou que du moins s’il ynbsp;(Wi a, elle eft très-petite. Si je' reusfls a établir

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C B.

€e fentiment fur de bonnes preuves, il ne fera pas ^ ce me femble^ de mon devoir a£iuel, d'examinernbsp;ïa manière dont les Forces éledtriques magnéti-ques agijfent fur les Animam. Je n'attacherainbsp;done entièrement d refoudre la première partie denbsp;ïa Queftion propofée. Mals il conviendra^ avantnbsp;tout, d'en bien fixer Ie fens, afin de ne ri^ omettrenbsp;de ce qui pourra contribuer d la refoudre exaSie-ment.

Cette Quejlion.^ y a-t-il une véritable Analogie phyfique entre la Force magnétique £5? la Force éleStrique, me paroit pouvoir admettre deuxnbsp;fens différens.

L E premier fens conjifle k favoir , fi les Phér nomènes éleamp;riqües font tellement femhlahles dnbsp;ceux du Magnétisme qu'il faille établir, qu'ilsnbsp;font produits par des caufes femhlahles^ quiagisrnbsp;fent d'une manier e analogue; ou peut -être.^ parnbsp;une feule ö* même caufe , qui fait naitre lesnbsp;•deux genres d'effets? auquel cas.^ les dififérences,nbsp;qu'on obferve entre ces effets^ devront être attrirnbsp;huées a des circonftances étrangères, qui modifientnbsp;cette caufe première,

L E fecond fens me paroit être celui-ci; fi l'E-le£lricité influe d'une fagon particulière fur Ie Magnétisme de forte qu'elle en modifie les ef-fets, ^ qu'elle ait avec cette Force une relation .ynbsp;qu'elle n'a ahfolument pas ayec d'autres Corps ynbsp;A 4nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m

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ï PREMIBR MEMOIR E. PREFACE.

eu du moins, qu'elk n'a pas avec eux au mêmt degré.

En conféquence de cette reflexion^ je diviferai en deux Parties ce que j'aurai a dire fur la Question propofée: je rechercherai dans la premkre ^nbsp;quels font les Phénomènes ^ tant de V Eleëtriciténbsp;que du Magnétisme^ qui paroiffent avoir quelquenbsp;rejfemhlance ^ je les examiner ai avec foin^ afinnbsp;qu'on fache a quoi s'en tenïr fur l' Analogie qu'onnbsp;dit avoir lieu ent re ces Phénoménes. Je recher-eherai dans la feconde Part ie, ququot;ls font les Phé-nomènes qui pourroient faire croire, que les effetsnbsp;du Magnétisme font modifiés par l'aBion de l'È-leSiricité: c. a. d. que je trait er ai de l'influencenbsp;reciproque de ces deux Forces.

J E crois qu'après avoir traité comme il faut (es deux Parties, j'aurai fait un examen exadinbsp;de la Queflion propofée, (J que j'aurai fatisfaitnbsp;par-ld aux déflrs de l'illuflre Académie, fi nonnbsp;parfaitement, du moins pour autant que mes fei-Hes talens auront pa me Ie permettre.

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PREMIERE PARTIE;

EXAMEN DES PHÉNOMÈneS DE l’ÈLECTRICITÉ et Dtrnbsp;MAGNÉTISME5 COMPARAI»nbsp;30N DE CES PHÉNOMÈNES,

SECTION I,

Contenant des Reflexions Prélmini^ireX'^

§. I- JEfA premiere Partie denos Recher-*

ches confifte a examiner jfi les Phénomènes dc l’Eleöiricité font telleraentfembkblesaceux dunbsp;Magnétisme, qu’on foic obligé d’établir, quenbsp;ces phénomènes dependent, ou d’une feule amp;;nbsp;même caufe, qui produit les deux genres d’ef-»nbsp;fets, OU, du moins, de caufes femblables, quinbsp;agiffent d’une manière analogue; carles Phy-ficiens qui établiffent une très-grande Analogienbsp;pntre l’Éleélncité Sc Ie Magnétisme, font dcnbsp;Vun OU de l’autre dc ces fentimens. II en eft,nbsp;comme Ie R. p. c o x t e qui penfent, que

la (lt;*) 1r»tté de Météorelegit gt; p. ió. [Voici les térmes de

l'Au^

A 5

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la matière magnétique, 8c la matière cleö:riquc font une feiilc amp; même matière, mais différem-mentmodifiée. D’autres, comme M. aepi*nbsp;Nus établiflènt quc Ie Fluide éleèlrique 8c

Ie

I’AiiK'ur. „Ces différens traits d’Analogie enne les Ina-jjtières dledlrique amp; magnétique me font foupqonner, ,,que ces deux matières n’cn font qu’«»e diverfement m-ffdifiée, er fufc^ptïble de différent tffets , dont pn commencenbsp;,ja appercevöir l’ünité de Caufe Sc de principe. Ce n’cftnbsp;,,ici qu’une conjedfure , que l’expérience 8c l’obferyationnbsp;j, coftVéftirom peut-être 'un jour en certitude.” N. d. T.]nbsp;(^) TentammaTheoriéi Ekdricitatts SIS’ Magnitismi. Petro-poli, 1759, 410-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;12. §. 4. [Voiciles paroles mê-

mes de T'Anteur, 'qui font trop remarqiiables pour les pas-fer fous lilcnce, amp; auxquelles nous fcrons obliges dq renvoyer dans la fuite. ,, II s’enfuit que ne confidérenbsp;,,nulletnent Ie Fluide magnétique amp; Ic Fluide éledriqyenbsp;,, comme un feul Sc même Fluide, comme Ie font cetixnbsp;„ qui tachenf de 'déduire tons les Phénomènes tant denbsp;,, 1’Eleélricité'qne du Magnétisme, amp; plulicurs autres,nbsp;j,d’un feul Fluide extrêmement fubtü; car je fuppofe qnenbsp;,, ces Fluïdes font doués de propriet és tr'es-dfférentes, cr qui nenbsp;,, fauroiint fe trouver a la fois dans un feul ly même fujet j

„ (Ie latin porte in unko fubjeBe 'non composfibil 'ibus.)--Puis-

,,qu’on ne peut cxpliquer heureufement les propiiétcs de s.l’Aimant qu’en attribuant au Fluide magnétique desnbsp;»,propriétés qui repugnent entièremept ipl^ne abhorrent)nbsp;celles du Fluide éledtrique, ce n’eft pas ftns raifon ,nbsp;j,mais conduit par Ia contemplation de Ia Nature m|-,,me, que j’établisici une différente cèmpleite {d'iverjitatetanbsp;^ypUparlam) entre ets deux FÏuides.’,’ N. d. T. ]

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II

Réfiexions Prélimïnaires.

Ie Fliiide magnétique font différens, amp; pofle-dent des propriétés très-différentes, qui ne fau-roient cöexifter-dans Ie même fujet (ce font les patoles de 1’Auteur) quoiqu’ils produifentnbsp;des Phénomènes (1 femblables, qu’ii n’y a au-lt;un Phéiiomène Magnétique dont on ne trou-ve l’analogue dans rÉleétricité. Cependant ennbsp;s’exprimant ainfi, M. ^epinus femble êtrenbsp;d’un fentiment différent de celui 5 dont'il étoitnbsp;peu de tems auparavant ; car, il établiflbitnbsp;dans fon Difcours fur la rejfemhlance de VEleStri-iité éf? du Magnétisme (c), que les caufes qui

pro-

(c) iermo academicm ée jimilitudine EltHrkitatis amp; Murnetis-m. Ce difcours a été lu a 1’Affemblée publique dc 1'Académie de Petersbourg, du mois deSepterabre 1758, amp; impriménbsp;dans cette Ville la même année. On en trouve une tra-duflion dans un excellent Recueil allemand, intitulenbsp;razJn de Hambourg T. 22. p. 256. feqq. c’eft de cette tra-dudtion que je me fers. [ Depuis ce tems j’ai acquis l’o-riginal; on y troiive entr’autres ces expreffions; p. 4.nbsp;(p- 231. de la tradaftion) „ Peut-être que la hardieffenbsp;,, avec laquelle j’aflure que cette reffemblande eft com~nbsp;plette , amp; que j’ofe affirmer qu’clle eft fans hornes, vousnbsp; déplait. J’avoucj a la verité, que rÉledridté eft plusnbsp;„ riche en Phénomènes que Ie Magnétisme: amp; mon fen-„ timent ne tend qu’a établir, qu'il n’y a dans k Ma-,, gnétisme aucun Phénomène, auquel on n'en tro’vve denbsp;,, femblable amp; d’analoguc dans l’Éleöiricité. 11 ne tautnbsp;„ cependant pas entendre ceci, eomme fi l’cn pouvoit

re»

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I. MÉ MO I RE. Part: t. Se!t: I.

produifent les Phénomènes magnétiques font entierement amp; pleinemmt femblables a celles quinbsp;produifent les Phénomènes électriques. M. Cigna, celébre Phyficien de Turin, etablit, aunbsp;contraire, une parfaite relTembknce entre lesnbsp;caufes de ces Phénomènes, raais il revoqueennbsp;doute leur identité (d),

§• a.

„ reciproquement oppofer un Phénomène magnétique k chaque Phénomène éleftrique:” amp; p. 15. (p. 266.denbsp;la T.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,, Vous voyez que la reJfemUance entre l‘Ele6lrki-

„ té ey le MapiitUrm efi fi grande quelle ne fauroit guérse

,, ïêtre d'avantage. -Pourquoi ne conjefturerions nous „ done pas que la caufe de ces deux forces eft fembla-„ ble ? Car qu’y a -1 - il dé plus vraifemblable, amp; quenbsp;peut - on établir de plus conforme aux Loix que lanbsp;,, Nature fuit conftamment, fi. non, qu’ellc produit detnbsp;„ eflèts femblables d’une manière analogue. ” Enfin p;

¦ ap. (p. 268. de la T.) après avoir indique les princi-paux points de la théorie de M. frankiin.M. /tPiNmi ajoute, „ j’eftime que ce font des caufes pieinement fem-„ bldks a celles - ci qui produifent les Phénomènes ma-,, gnetiques. ” Après quoi il propofe les principaiix pointsnbsp;de fon fyftême que nous examinerons dans la fuite, Sedl.nbsp;3. ch. 4. §• 89 feqq. N. d. T. Jnbsp;(i) Dans fa Dilfertation de Analogla Eleólrkitatis amp;•nbsp;Magnetismi, inferée dans le .premier Volume des Memoires de la Société de Turin. [C’eft aufli le fentiment dcnbsp;M. de la CEPÈDE dans fon Ejfai far l'Élefincité, Tomenbsp;'2- p: 37. II croit que les fubftances aimantées font nai-tre des effets analogues a prefque tous ceux que produi-fcnt les fubftances tleéfiifées; qu’on ne fauroit cependaht

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«3

Reflexions Préliminair es.

§. a. Tous les Phyficiens qui foutiennent, que les Phénomènes du Magnétisme font fem-blablesa ceuxde rElcclricité,admettent,qu’ilsnbsp;font produitspar l’aétion de quelque Fluidc tres-fubtilj amp; c’cft fut ce Fluide, 8c fur fa manièrenbsp;d’agir qu’ils établiflent k plus grande partie denbsp;fon Analogie avec Ie Fluide éleörrique. Toutnbsp;Ie monde convient, que je fachc, de Vexifteit-ce de ce dernier Fluide, quoiqu’on foit extrê-mement partagé fur la manière dont il agit, 8cnbsp;que même les Phyficiens ayent embraffé la-destnbsp;fus des fentimens entièrement oppofés. Les opinions ne varient pas /moins au fujet du Flüidcnbsp;jnagnetique; elles font même plus diflférentes

encore, en ce qu’il y a des Phyficiens très-célé-bres, comme M. M. m q.s s c h e n b r o e k (a)

amp;

affigner Ia mcme caulê aas Fhénomènes de rÉleélriciré amp; a ceux du 'Magnétisme , paree qne Ie nombre des differences qui les feparent eft trop grand pourqu’pn puiflênbsp;les identifier, amp; par cocféquent leur donner Ia mêmenbsp;origine: qu’on remarque feulement m tres - grand rapfortnbsp;•ntre.lcs caufes qui les font naitre, lefquelles produifentnbsp;toutes deux kurs effets d'après Ie même principe. M. Icnbsp;Comte DE cfcPÈDE établit (T. I. p. 64) que 1’é-lement du Feu combine avec 1’Air produit la Lumière :nbsp;combine avec l’Eau Ie Fluide clcftrique, combité avecnbsp;Terre , Ie Vkide mngnk'ni^e. N. d. T. ]

(«) C'Voyez les raifons quil en allêgue dans, fa Vis-ftrtatio ic SfSagriete, Pref, 4» 5» Exper. xxiv. • p;

57

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u I. M É MO I RE. Part: 1. Seamp;. I;

amp; K R A r F T (^), qui nient abfolumènt Vexi-Hence d’imFluide magnétique. Si ce fentimeiu étoit rigoureiifement démontré, 6c il, d’autrcnbsp;part, il étoit certain, corame il paroit Têtre,nbsp;lt;ju’il exifte réellement un Fluide éleétrique, ilnbsp;feroit afTurément inutile de fe livrer a la moin-dre difcusllon. fur 1’Analogie ou la reflemblanccnbsp;des caufes de l’Éleétricité 6c du Magnétisme}nbsp;puifqu’il eft évident qu’on ne lauroit établir au-4cune comparaifon entre des caufes, qui feroientnbsp;d’un genre fi abfolumènt différent.

§. 3. Ce n’est pas ici Ie lieu d'examincf Ja queftion, s’il y a un Fluide!magnétique ounbsp;jion: il vaudra mieux fuivre une autre route, 8cnbsp;Voici comment je m’y conduirai. Je fuppoferainbsp;dans rexamen des différentes Analogies, que lesnbsp;phyficiens ont établies entre l’Élearicité 6c Ienbsp;Magnétisme, que Ie Fluide magnétique exiftenbsp;tel que ces Auteurs Tont imaginé: c’eft dansnbsp;cette fijppofition que j’examinerai ces Analogiesnbsp;même: enfin, je tacherai, s’il m’eft posfible,

de

.57-71. Dans ion IntreinSlio ad- Philofofhiam Naturalm, ouvrage traduit en francais parM. sicaud de ia fondpnbsp;Ibus Ie titre de Cours de Phyjiojue, §• 99^. N. d. T.}

(^) [V. Prde(lwnes in nbsp;nbsp;nbsp;T. J, §.156,2573

969 gt; 170. N. d. T. ]

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Réflexiom Préliminaires.

lt;ie dornier de ces Phénomènes une explication vraie amp; dépouillée de toute hypothèfe., II menbsp;ferable que de cette faqon j’approcherai Ie plusnbsp;de ce que l’illuftre Académie defire:*en efFet,nbsp;elle ne park pas du Fluide magnéttque ou êleamp;ri-que, mais des Forces magnêtiques 6c éleStriqueS'.nbsp;Or, les Forces ne me paroiflent être que les ef-fets, qu’un coi-ps produit én agifFant fur d’au-tres corps, c. a. d. que les Phénomènes que nousnbsp;obfervons, 6c rien de plus.

§.4. Les comparaifons que différens écri* Vains ont établies entre TÉleélrické amp; Ie Magnetisme font très-difféi'entes , 6c même quel-quefois entièrement oppofées, amp; contradiétoi-res. Ils ont d’ailleurs fuivi tel ou tel ordre, felon les fyftcmes qu’ils admettoient fur 1’une 6cnbsp;l’autre de ces Forces. Mais, comme je n’ainbsp;embrafle aucun fyftême forces fojets, j’auroisnbsp;CU beaucoup de peine a mettre dans mes Recherches un ordre fatisfaifant, 6c propre a nenbsp;me faire omettre aucun point de compataifori.nbsp;J’ai done préféré de reduire hies Reflexions 'anbsp;quelques Chefs généraux , qui i'enfennerontnbsp;toutes lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que divers Phyficiens pré

tendent qu’il y a entrerEledricité 6c Ie Magnétisme. Or ayant foigneufement lu 6c examiné , tout ce qui fo trouve fut cette matière' dans lés

Au-

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t6 I. Mé mot's.E. Part: I. SeSt. I.'

Auteurs que je connois, il m’aparu qu’onpour-roit reduire aux fept Queftions luivantes tout cc qui en a été dit.

a*

§. 5. I- Question. Jufqu’ ou faut il chercher quelque relTemblance ou quelque difference entre I’Eleftricite amp; le Magnetisme,nbsp;dans le nombre de Corps fur lefquels ces Forcesnbsp;agiflent?

II. nbsp;nbsp;nbsp;Question. Doit-on penfer, d’apresnbsp;M. CIGNA, que le Fer eft un conduEieur A\\nbsp;J'luide magnétique comme les Métaux Sc d’au-tres corps font des conduBeurs du Fluide éleftri-que? Ou faut-il, au contraire, établir avec M.nbsp;gt;E,PiNUS, que le Fer doit être compare auxnbsp;corps idioéleStriques ?

III. nbsp;nbsp;nbsp;Question. On demailde 11 Tonnbsp;peut comparer la Bouteille dcLeide a rArmurcnbsp;de I’Aimant? C’ell ainll que penfent M. M.

.JFRANKLIN amp; CIGNA.

IV. nbsp;nbsp;nbsp;Question. Peut-on conclure quelque Analogie, des Phénomènes de VAttraBio-nnbsp;amp; de la Refulfion^ tant éledtrique, que magnétique? C’eft en ce point que conlifte le fortnbsp;du Syftême de M. jE p i n u s (lt;*).

(4) [C’eft auffi je Syftême que M. steiglehnek. » fuWi, amp; qu’il a tres - bieR deYelo].'pé dans la première

Pav-

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Ré flexions Préliininair^es,

V. Question. Y a-t-il quelque Ana-logic entre les efFets que rEleftrické 6c Ie Magnétisme produifent dans Ie Vuide ?

VI- Question. L’Aimant 6c l’Eleélri-cité font ils femblables quant a la manière dont ils commuiiiquent leurs Forces?

VlI. Question. Ondemandeenfin, fi les differences qui paroiffcnt fe trouver entrenbsp;rÉleétricité 6c Ie Magnétisme, Ibnt ausfi gran-des qu’elks ont paru l’êtve a quelques Phyfi-ciens, furtoutaM. musschenbroek?

§- 6. Maïs il ne feVa pas inutile d’aveitir, avant que de me livrer a l’examen de Ces Questions, que je me fliis apperqu, en conlultantnbsp;différens Ecrivains, que quelques uns d’en-tr’eux ont établi des comparaifons entre desnbsp;Phénomènes Eleétriques, bien connus 6c desnbsp;Phénomènes Magnétiques, ou douteux, ounbsp;qui, du moins, ne font pas fuffifamment con-ftatés, quoiqu’on les ait regardés comme certains dans la comparaifon qu’on en a fake. IInbsp;eft done néceffaire, pour établir quelque chofenbsp;de für, de traiter de ces Phénomènes avec unnbsp;foin redouble, 6c de les examiner avec exactitude.

Panic de fon excellente Disfertation fur ce fujet: elle fe trouve dans Ie fecond Tomé dc ce Recueil. d, j,]nbsp;TOME I,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;B

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SECTION 11.

DES CORPS SUR LESQUELS L’ÉLECTRICITÉ ET LE MAGNÉTISME AGISSENT.

§. 7. La première Queftion que je mefiiis propofée de refoudre d^i.yju[qu' ou faut il cherchernbsp;de la rejfemhlance ou de la diffêrence entre V Rlec~nbsp;tricité Ö* Magnétisme , dans Ie nombre delnbsp;Corps far lef quels ces deux Forces agiffent ?

Pour traiter cette Queftion comme il faut, je la diviferai en deux parties: j’examinerai dansnbsp;la premiere j quels font les Corps for lelquels

rÉledricité agit, quels font ceux qui reqoivent l’aftion du Magnétisme: je rechercherai dansnbsp;lafeconde, dans quel état ces Corps doivent fcnbsp;trouver pour éprouver l’aétion tant de TElectri-cité que du Magnétisme.

CHAPITRE I.

J)es Corps fur lef quels l' Ele tricité fi? h Magnétisme agijfent.

§. 8. PouR ce qui eft des Corps fur les-quels rÉleftricité agit, on fait que tous ceux

qu o»


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•zo I. mÉm. PS.W. Ch.\. Des Corpsfur

qu’on a examinés jufqu’ici, fe reduifeiit a deux claffes feulement. La premiere contient ceuxnbsp;qui devieniient éledtriques par Ie frottement,nbsp;par la chaleur (a), amp; non par communication:

on

(a) [M. HE MM ER obferve fur cet article, dans les remarques critiques dont ii a honore ce Memoire, qu’il n’y a aucune experience qui prouve fans repliquc que letnbsp;Corps deviennent éleétriqucs, par la chaleur feule. II anbsp;Jsien fend que je ne pouvois qu’avoir en vue les faits quenbsp;j’ai cites dans le §. 104, favoir les Phénomènes que pre-fentent la Tourmaline, amp; un gateau de fouffre fendu dansnbsp;un vafe de métal ifolé, gateau qui fe trouve avoir acquis , après le refroidilTement, l’Éleeiricité pofitive, pendant que le vafe eft devenu eleiftrique negativement. Cesnbsp;experiences ont été faites par M. ;epinus, {Sermo z. p.nbsp;0.1, p. 253 de la traduftion ; 8c Tentamina Theoria §. 59)nbsp;qui en concliit, que la chaleur feule peut rendre les Corpsnbsp;éledriques.

M. HEMMER croit au contraire que cette Éleöricité n’eft produite dans le fouffre que par le frottement qu’ilnbsp;exerce fur les parois du vafe en fe refroidiffant: 8c il al-Icgue en preuve, que ft Ton ote le gateau du vafe, onnbsp;en dctruit l’Éledlricité, 8c que fi on k chauffc, il n’ennbsp;prèfente pas le moindre figne, a moins qu’il ne fe refroi-diffe placé dans le vafe. Mais, je doute que cette con-clufion f®it fiire, quoique les Expéricnces de M. Herbert y puiffent donner du poids {Theor. p/un. Éle£l.nbsp;Cap. 4. Prop. 8.) Celt, felon M. hemmer, par unnbsp;frottement femblable , qu’eft produit 1 Eleéiricité qu’oónbsp;obferve dans la Totirmaline chauffée, qui fe refrojdir-

Let

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on les nomme idioéleSiriques [_éle£lriques far enx memiy amp; coercitifs (b). La feconde contient

les

Les particuks des Corps qui fe refroidiffent, ou qui j -chauffent, éprouvent fans doute iin frottement interne, puifqu’elles changent de fituation: mais ce frottementnbsp;eft different du frottement externe Sc local, dont il eftnbsp;queftion quand on park d’exciter rÉleftricité par le frot-temerit: amp; il ne me paroit pas décidé que e’eft au frottement interne, plfttot qu’a la cliakur même, amp; en tantnbsp;que telle, qu’on doit attribuer l’Éledlricité excitéc dansnbsp;les Corps par fadfion du Feu. N. d. T. ]

{h) [Le Mot condufliur eft généialement employe pour défigner les Corps qu’on nommoit ci devant anéleBriijues:

M. MA-

de fait, ces Corps conehiifent, tranfpoTHnt I’Eledtricite d’un endroit a I’autre , la foutirent d’autres Corps. Le mptnbsp;««rcir.ifn’eftpas encore employé, que je fache, pour dé-figner les Corps idioéhtiriques: je ne me fuis cependantnbsp;pas fait difficulté de m’en fervir, en imitant le mot la-tin comens, que M. cicka a employé, 8c celui de-«-hlhins, qu’on trouve fréquemment dans les ouvrages dunbsp;P. BECCARiA ;,eri effet les Corpsidioéleétriques ret'mnent,nbsp;rcfriment k Fluide ékdlriqiie, Vem^ichem de fe diffiper : ilsnbsp;ent done une puiflance coercitive, ils font de coercitifs, ounbsp;ft 1’on veut, des reprimans de 6e Fluide. Sans un pareilnbsp;terme , qu’on pftt oppofer au mot conduEleur, il auroit éténbsp;difficile de'tendre d’une manière exaifte des phrafes com-me celle - Ci 1 'Serrum minima Vlmdum magnétkum coercet, ufnbsp;corpora id'toék'óiriM cctrcent üearkum. Les tcrmes idiüéUpiri^nbsp;que, anélearique, idtorndgrtetifte anémagnétique reveil-lent pas néceffairement dans 1 efprit les idéés dq retenirnbsp;OU de conduire un certain Fluide.

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I. MÉM. P. ï. S. II. Ch. I. Des Corps fur

les Corps, qui deviennent éleftriques ni parle frottement, ni par la chaleur, mais uniquementnbsp;lorfqu’on les approche de Coi-ps deja eleftri-ies (c). On les nomme éledlriques par commmi-

ca~

M. MARAT employe les termesdc deferens amp; indéférens, pour defigner les Corps qui transmettcnt, ou ne trans-mettent pas le choc de la bouteille de Leide. On verra,nbsp;ci deffous, (§. 19.) que ce font ceux la même que nousnbsp;nommons condxdieiirs amp; coerei.'ifs. Je ne vois done pas denbsp;raifon de changer le mot conduHeur. quand il feroit mê-Mie rigoureufement démontré , que tons les Corps condiii-fent p^iis ou moins le Fluide éledriqtie, comma M. ma-RAT le foutient: puifqu’il y a a cet egard de trés-granges dilFérences entre les difFérers Corps, amp; même desnbsp;difFérences du tout au tout. V. ’Recherches phypciues furnbsp;ÏÉkriricité , Seêiion x. N. d.' T. ]

(c) [ M. HEMMER obferve dans fes remarques fur ce Mémeire , qu’il a prouvé par des experiences évidentes,nbsp;que le fentiment ordinaire, favoir que les Corps conducteurs ne peuvent être élccftrifés par le frottement. eft er-roné: Se en efFet les intëreflantes experiences publiées parnbsp;M. M. HEMMER amp; ACHARD depuis Ia compofition de cenbsp;Mémoire , pourroient faire douter de la réalité de cette di-¦vifion des Corps en idioéleSlriques amp; anélehïriaues: ces cé-lébres Phyficiens paroilFent même la rejetter: mais qu’Unbsp;me foit permis de penfer autrement. Je fais bien que M.nbsp;HEMMER rend les métaux cleétriques par frottement,nbsp;comme il dit que M. hereert, excellent ProfelFeur denbsp;Phyfique a Vicnne, Fa fait avant lui: mais cette experience n’eft pas une experience fimple, elle eft compoféc-

pohr

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les quels VA'mmt ö* 1' Eleclricitê agijfent. 'i'g

ration^ anéleüriques^ amp; conducteurs. II n’y a aucun Corps qui ne puiffe rccevoir I’Eledricite

de

Pour ékdtrifer un tube de Verre, il n'y a qua Ie prendre dans la main, qua Ie frotter, amp; tout eft fait. • 'Mais on n’éleélrifera jamais un tube de métal de cettcnbsp;manière. M. hemmer. cft obligé d’ifoler, au rooyennbsp;d’un manche de Verre , la lame de Laiton, qu’il veutnbsp;éleftrifer. II tient cette appareil par Ie manche, amp; frot-te la lam^e avec un ruban de foye. La lame fe trouvenbsp;cledtrifée r.éga.tivemnt. II faut done un appareil compo-fé, un jfolement: amp; Ie cas eft bien limple: puifque lanbsp;lame fe trouve empêchée par de foütirer Ie Fluidenbsp;ëledirique des Corps environnans , amp; de reparer la pertenbsp;de celui qu elle donne au rubanelle fe trouve done plusnbsp;OU moins épuifée, amp; par la négativement élcdtrique.nbsp;Cette Expérience revient, pour ie fonds, a celle de M.nbsp;LE ROY, qui, en faifant agir une machine ordinaire,nbsp;qu il avoit bien ifolée, a trouve les Couffins amp; Ie Batinbsp;éleamp;ifés négativement. Les Couffins, corps anéleélri-ques, comme Ie métal, frottés par Ie Globe, ont donenbsp;acquis par ce frottement une Éledricité negative, toutnbsp;comme la lame ifolée de M. hemmer ; amp; notez quenbsp;1’expérience de ce Phyficien ne reuffit pas, ft Ie manchenbsp;de verre employé n’eft pas excellent. Cette expérience,nbsp;quoique trés belle en elle même, ne prouve done rieitnbsp;pour Ie cas dont il s’agit. On la trouve dans Ic Journalnbsp;Ae Pkyjtquf, jMlet 1780, Tome XVI. p. 50- J’ai vunbsp;depuisla compofition de cette note que M. de la cÉ-pÈDE penfc comme moi fur cette expérience : Effai furnbsp;ïÉUêlricité T. L p. 78.

M. A-

B ^

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a4 I- mÉm. P- I. «y. II. Ch.l. Des Corps, fur

de Tune ou de 1’autre de ces manières: de forte qu’ou peut établir avec vérité, quc tous les

Corps

M. AC HARD rcjettc auffi la dilhndion generale des Corps en ulioiicSlyiciuii, OU crigtnaircment éiecïricjues, amp; en co»-dttcieurs, par la raifon que les Corps qui font idioéleétriqucsnbsp;dans certaines circonftances, ne Ie font pa' en d’autres.nbsp;Ces circunftances ne font ici que 4es dilFérens dégrés denbsp;etaleur que Ie Corps éprouve. M. achard en conclut,nbsp;quL fiifférepce dont nous parlons n’eft pas efentielle, malsnbsp;feulement accidentelle. Les Fails que eet excellent Phyfi?-cien aHegue font trés certains; on en trouvera mêmenbsp;d’aiitres de ce genre dans Ie Chapitre fuivant; mais, qu’ilnbsp;jne fqit permis d’obferver, i. qu’il n’eft ici queftion qucnbsp;des Corps fimples, auxquels on ne fait fubir aucune preparation , ce qui n’eft pas Ie cas des experiences de M.nbsp;achard: 1. que cettp preparation change a k vérité Ianbsp;manière dont Ie Corps en queftion peut recevoir l’Éleéfri-cité, mais que ce Corps, dans quelque état qu’il foit,nbsp;n’en eft pas moins, ou aduelkment idioéleélrique, ou ac-^ue:iemegt;}t condtufteur: ce qui fuffit pour établir la réaliténbsp;de la diftimftion qup nous avons adoptée dans Ie Textenbsp;d’après tou? les Phyficiens. On trouve Ie Mémoire denbsp;M.. ACH AR. D daris Ie Journal de P/iyficiui, Tevriee 1780 T. XV,nbsp;p. 117. Nous remarquerons encore, que la masfe desnbsp;Porps employés, influe beaucoup fur leur pouvoir eoer-Citif, ou conduéleur, puifque l’Eau employée en grande mafte, conduit trés bien leFluide éleclrique, amp;qu’el-le ne Ie conduit pas lorfqu’elle eft en trop petite quantité,nbsp;ponitne M, M. rergman {Phil. Tranfac. Vol. LI. p. 908.nbsp;YoL LIL p. 458.) Sc reccarja {Heli Elcêlricismo artifij'

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lesqueh V Aimant ö* VÈleSlricitê agijfent, lt;2.5

Corps dcviennent éleótriques, quoique dans des degrés très-différens. II n’y a, pour autantnbsp;qu’on a examine les chofes, aucune exceptionnbsp;furcefujet. Mais, comme tout ceci eft géné-ralement connu, je ne m’y arrêterai pas plusnbsp;ipngtems.

§. 9. Passons a rAimant. On fait i“, que l’Aimatit attire Ie Fer j a” que les Corpsnbsp;qui contiennent une certaine quantité de Fer,

font

ciaU. §, 580 feqq.) Tont prouvé. M. marat a fait ua travail plus étendu, 5c fort intéreffant fur ce fujet. (Xs-cherches ^c. p. 72 feqq ) Enfin , i! en elt de cette divi-fion des Corps en condu£ieurs 8c m idioéleSlriftes, commenbsp;de routes celles qu'il nous eft permis de faire; les nuances qui lient les différens Corps dans Ia grande chaine desnbsp;Etres leur échappent, 8c elles ne faiftffent que les differences les plus palpabics. Auffi n’eft-ij peut-étre aucunnbsp;Corps , ni parfaitement eondudeur, ni parfaitemer.t eoer-citif; il y a une infinite de gradations: Sc c’eft a propre-ment parler, felon cclle de ces qualités qui prévaut, 8cnbsp;qui prévaut de beaucoup, qu’il faut clafler les Corps.nbsp;Mais, ce n’eft pas ici Ie lieu de nous étendre fur ce fu-jet: ce que nous avons dit fuffit pour juftifier la diftinc-tion prepofée dans Ie Texte, 8c a laquelle je ne croisnbsp;pas que les expériences, faites depuis la compofitien denbsp;ee Mémoire, portent atteinte pour les Chefs généraux,nbsp;qüi fom les feuls cont il s’agit ici; car nous ne parlonsnbsp;d’Életftricité qu’autant que fa coinparaifon au Magnétis*nbsp;fpe l’exige. R d. T.]

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15 1. mÉm. P.I. iJ. II. I, Des Corpsfur

font attirés par l’Aimant: 3° enfin que d’autres Corps qu’on diroit au premier abord ne conte-nir aucun Fer, obéilTent cependaiit a Tadtionnbsp;de l’Aimant. Tout ceci eft généralement con-nu: Ie premier article eft clair de foi mêmegt;nbsp;amp; hors de tout doute: mais les deux autres mé-ritent d’etre un oeu plus developpés.

§. 10. J’Ay i)iT que quelques Corps, qui contiennent du Fer , font attirés par l’Aimant.nbsp;Souvent une quantité de Fer extrémement petite fuffit pour obtenir eet effet: car M. M.

HENKEL {d)., GELLERT (^), BRAND (c)

ont prouvé que du Fer, mêlé a une quantité

dou-

(«) Pynteiocie. Oeuvres de hekk-rl. Tomel. p.

{b) Comment. Petrofol. Tom. XIII. p. 391. Exp. 15, i4.

[M. GELLERT 3 découvcu, 3 cettc occafion, un fait fingulicr, c’eft qu’iin petit Aimant agit plus fortementfurnbsp;Ie mélange du Fer avec d'autres m.étaux ou demi-mé-taux, qu’un plus grand Aimant, qui peut foutenir ujtnbsp;poids de Fer double. 1. c. p. 398. 99. M. euler eft,nbsp;que je fache, Ie feul Phyficien, qui ait tenté d’expliquernbsp;ce Phenomène , au moyen de fon hypotlièfe généralenbsp;pour les effets de l’Aimant. v. Ie §. yj. de fa Dijfertationnbsp;fur ïAimant, inferée dans Ie Tome V. des Mémoires quinbsp;ent remporté Ie Prix de 1’Académie de Parts, Sc dans Ienbsp;Tome des Opuscules de 1’Auteur. N. d. T. ]

(f) Mémoires de 1’Académie du Suede. Tom. XIII, p. aii.' de la traduétion Allemande dont je me fers.

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hiquals. l' Aimant 5? 1' Eleciricité agijfent. ’Vf

double OU triple d’Or, d’Argent, de Cuivrc, de Plomb, d’Etain, de Cobalt amp;c., rend cesnbsp;mélanges attirablcs par 1’Aimant: ou, li ces.nbsp;maffes font trop péfantes, leur limaille en cft aunbsp;moins aitirée: amp; M. de euffon a trouvénbsp;qu’une maffe d’Or, qui ne contient qu’une on-zième partie de Fer, eff attirée par l’Aimant {d).nbsp;II y a, ou il ne paroit y avoir (e), qu’une feulcnbsp;exception , pour I’Antimoine ¦, car les Chymi-ftes dont je viens de parler on trouvé, que lanbsp;moindre quantite d’Antimoine, mêlee au Fer,nbsp;fait que cclui-ci n’eftplusattiré pari’Aimant (ƒ)*.

1’An-

(d) Supplément a I’Hifloire Naturelle T. II. p. i8 , Edition in izmo.

(«) Je dis, on ne paroit y avoir, amp; m pen après, eu pcHt-être ne fait-il que I’affoiblir. Lcs experiences done ilnbsp;eft ici queftion ont été faites felon la méthode ordinaire;nbsp;Sc peut-être trouveroit-on quelque attraétion ü 1’on fcnbsp;fervoit de la nouvelle Méthode de M. brugmans, dontnbsp;fc parlerai dans le Chapitre fuivant: car M. brugmansnbsp;¦a trouvé que pombre de Corps, qui ne font pas attiresnbsp;par la méthode ordinaire, le font par la fienne. Mais ilnbsp;reflera toujours vrai que rAntimokia a une vertu particuliere d aifoiblir rattraétioii que le Fer eprouve de lanbsp;part de I’Aimant.

(ƒ) Elemtnta Votimafu crameri T. I. p. nbsp;nbsp;nbsp;[ Vo-

yei auffi les Experiences de M. IVi. henkel 1. c, p. 177 No. 13. geilert 1. c. p. 393. Exp. 17; amp; brand 1.nbsp;c. §. 7 , qui tons s’accordent fur c# point. N. d. T.]

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i8 I. MEM. -P-I-iS*. II. Ch.I. jDwCofpsJut

l’Antimoine dépouille Ie Fer de cette proprié-té, OU peut - être ne fait - il que V affoiblir extré-mement; Phénomène qui me paroit d’autant plus remarquable que la caufe en eft inconnuc.nbsp;On fait bien que Ie SoufFre décompofe facile-ment Ie Fer, amp; que Ie Fer décompofe n’eftnbsp;plus attiré par l’Aimant, ou qu’il ne l’eft qu’^nbsp;peine; quel’Antimoine crud contientunegrande quantité de SoufFre, amp; que fon Regule n’ennbsp;cft pas entièrement dépourvu. On pourroitnbsp;done foupqonner qu’un petit refte de Soufïrenbsp;dans I’Antimoine décompofe ie Fer: foupqonnbsp;qui paroitroit afTez probable: mais TExpérien-ce détruit cette explication, puifque Ie SoufFrenbsp;mêlé au Fer ne k privé pas de fa vertu magné-tique.

§. II. C.E Fer caché eft fouvent caufe que des métaux difFérens du Fer ont paru agir furnbsp;l’Aimant: ce qui a fuitout lieu pour Ie Laiton.nbsp;L’illuftre huigens pofTédoit une lame denbsp;Laiton, qiü attiroit l’aiguilie d’une boufTolenbsp;quand on l’apliquoit a un Aimant («), amp; ilnbsp;n’y a que peu d’années que M. du lacquenbsp;amp; Ie Chevalier d’angos ont obfervé, quenbsp;Taiguille aimantée d’un Graphométre de Laiton

fui-

(a) Du hamel , Hiftoria Acad. V.epA Parifim p. i§4.

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fuivoit tous les mouvemens de eet inftrument, 6c qu’elle étoit beaucoup detournée de fa di-reétion par une lame du même métal {b). M*nbsp;ARDERONa non feulement confirmé la même chofe en 1751, mais il a encore trouv e (e),nbsp;qu’on pouvoit donner a une lame de Laiton»nbsp;foit en la frappant, foit par la méthode de lanbsp;double touche, une force magnétique, foible anbsp;la vérité, mais diftinéte: il a cependant rencontré d’autres lames fur lefquelles il a tenténbsp;les mêmes procédés fans aucun fuccès. Defi-rant d’examiner ces effets par moi-même, j’ainbsp;Jait faire un parallèlepipede de Fer amp; de Cui-vre bien fondus 6c mêlés enfemble: j’ai trouvénbsp;qu'il attiroit une aiguille aimantée tout commdnbsp;Ie Fer, amp; qu’il recevoit également bien, amp;nbsp;conftamment, la vertu magnétique.

§. la. DÈs que ces Phénomènes ont été connus, les Phyficiens ont conjeéluré que Ienbsp;Laiton contient du Fer. M- lehmann a

mis

(i) Journal des Satans Decemb. 1772 .Edit, de Paris : Janvier 1773» Ed. d’Amfterdam.

(c) Philofofhical TranfaHions. Vol. L. p. 774. nbsp;nbsp;nbsp;[ M. Ie

Comte DE Miitï a même fait des Aiguilles deBouffole d’un alliage d'Or 8c d’un fable ferrigineux attirable, a TAi-rnbsp;mant. Jmrn. de pkjf. Tome XIII. p. 393. N, d. T. ]

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M É M. P-1- S. II. C/i. I. Des Corps fur

ïpis ce point hors de tout doute (d). On com-pofc Ie Laiton de Cuivre rouge amp; de Pierre ca-laminaire : cette Pierre eft un mine de Zinc, qui contient du Fer ; amp; c’eft de ce Fer quenbsp;proviennent les effcts dont nous venons de par-Ier: car M. LEHMANN a trouvé i° que Ienbsp;X^aiton qu’on prépare avec des mines ou cad-jïiies de Zinc, dépouillées de tout Fer, n’ac-quiereut pas Ie Magnétisme: a° que Ie Magnétisme du Laiton eft d’autant plus confidérablenbsp;que la mine de Zinc contient plus de Fer, ounbsp;qu’on calcine cette mine plus longtems : ornbsp;J’on fait qu’alors Ie phlogiftique fe developpenbsp;d’autant mieux, amp; que Ie Fér eft reduit par linbsp;dans un état plus parfait. M. lehmann anbsp;^ouvé enfin que Ie Cuivre mêle au Fer de-vient magnétiquegt; au plus petit degré posft-ble, fi la proportion du Fer eft celle du Cuivre comme i a 48: au plus grand fi elle eftnbsp;vomme i a i, ou 3 a a.

CoNCLuoNs.de ce que nous venons de dire, i“. que Ic Fer mêlé, même en trés-petite quantité, a d’autres Corps, rend ces Corpsnbsp;propres a être attirés par l’Aimant. a°, qu’ilsnbsp;en font attirés d’autant plus fortement qu’ilsnbsp;contiennent plus de Fer.

_ nbsp;nbsp;nbsp;§¦ 13-

(«) aovïCamn.eit. Vetrof. TOJ». XIl. p. fgqq.

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iesqueh V Amant £5? V Èleëtricitê agijfent. 31

§. 13. Ce point bien examiné, paflbns aux Corps qui font attirés par 1’Aimant, amp; a la preparation des quels 1’Art n’a point de part, maisnbsp;qui font produits par la nature même. II y ennbsp;a un tres - grand nombre de ce genre dans lesnbsp;trois Règnes de la Nature, amp; M. MüS-scHENBROEK CU a doiiné un Catalogue dé-taillé qu’il feroit inutile d’inférer ici («)gt; ilnbsp;fuffit que tout Ie monde foit convaincu du fait.

Maïs, en conclurons nous qu’il y a au-tant de Corps différens du Fer, fur lefquels r Aimant agit, qu’il y en a qui font attirés parnbsp;1’Aimant? nullemcnt j car des expériences très-füres ont fait voir , que ces Corps ne font attirés que paree qu’ils contiennent du Fer. Lesnbsp;Phyficiens Tont extrait de tous les Corps dontnbsp;il eft ici queftion, amp; qui ont été examinés chy-miquement. M. lemery a trouvé , parnbsp;exemple, que les particules attirables par 1’Aimant, amp; tirées des Cendres des Végetaux,nbsp;étant expofées au Foyer d’un veri'e ardent, of-frent, en s’y fondant, les mêmes Phénomenesnbsp;que Ie Fer Sc 1’Aimant préfentent en pareilnbsp;cas (b)- On a trouvé deplus, que ces parti-Cules font attiree d’autant plus fortement qu’el-

les

(«) [Introd. Ad Phil, tiatur. §. 960. C. d. T.J Miimires de ÏJcad,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p. .411.

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3^ I. MÉM. P. I. 5^.11. I. Des Corps fur

les contiennent plus de Fer. On fait p. ex. qu’on troiive dans le fang bouilli amp;: reduit Énbsp;ficcité des paiticules attirables par I’Aimant:nbsp;qiie font elles? du Fer. II y a plus. M. men-G HIKI a mêlé, pendant quelque terns, a lanbsp;nourriture de plufieurs perfonnes, amp; a celle denbsp;quelques animaux, différentes préparations denbsp;Fer, comme de la limaille pure, des mines, dunbsp;falFran de Mars, de la teinture de Mars, amp; il anbsp;trouvé que le fang de ces perfonnes 6c de ces ani-inaux contenoit plus deFer qvr’a 1’ordinaire (r).

§. 14. Si done tons ces £tits font tels que nous venous de le dire, quelle raifon pourroitnbsp;nous empecher de former cette conclufion générale, 6c d’établir, du confentement unani-me de tons les Phyficiens, que le Fer eft lenbsp;feul corps ^ fur lequel I’Aimant agit? Je nenbsp;connois aucun fait, qu’on put oppofer a cettenbsp;propofition [a)-, fuitout puifque M. brugman s

(c) Comment. Acad. 'Bononien. Tom. II. Part. III. p.475.

. I^Voyer, auffi ce que M. stsiglehner a dit fur ce fu-jet dans le §. 156 de fa Differtation, inferée dans k fe-cond Tome de ce Recueil, 6c M. erugmans dans fon Ouvrage intitulé Mamhismus p. 85. No. i gt; 3 gt; 4- N. d. T.]nbsp;(a) On feroit peut-être tenté de mettre la Platine annbsp;Eombre des Corps fur lefquels I’Aimant agit; 6c M. denbsp;J.A CEPÈüE la niet en elfet de pair avee I’Aimant 6c le

Fer.

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leSquels l' jlimant nbsp;nbsp;nbsp;t'ÈleSlridté agijfent. 33

MANS l’a tres fbuvent établie^ amp; confirmée pair fexpérience dans l’élegant ouvrage qu’il

vient

Fer. {Ejfai fur l’Éledridté, T. i. p. 45,46.) Les èxpé-riences les plus fpécieufes, fur lefquelles on pburroit fe fonder, font celles que M. ingenkoosz a faites ennbsp;1775 amp; qui ie trouvent décrites dans l.es PAilofop/t. Tran-giéi. Vol. 66. p. a6i. M. murray, qui y avoir alTifté,nbsp;en a donné un extrait dans les Mém. de l’Acad. de Suedenbsp;1775 itrn. 'Trimejlre: T. 37. p. de la trad. allem. Voicinbsp;ce que les Experiences offre.nt de plus effentiel. L’Ai-mant attire facilement une grande partie de la Platine;nbsp;mais, il en ell: üne autre qu’il n’attire gt; que quand onnbsp;en fait flóttcr quelques paillettes fur l’Eau : celles-ci fênbsp;trouvent alors etre de petits Aimans qui ont deux Poles.nbsp;II y en a de ces Pailkttes qui fe fondent au chalumeaiinbsp;amp; qui fourniffent une fubftance femblable a l’Or gt; au magnétisme amp; a la polaritc prés. Les particules les plus blan-thes; qui paroiffeht être la vraie Platine, ne fe fondentnbsp;^as au Feu, mais bien au tx)up foudroyant éleélrique.nbsp;Leur Iviagnétisme amp; leur polarité paroiffent même au-gmentés par-la ; maïs ces partigules perdent ces qualitéSnbsp;par Ie Feu.

Ces Expériences font très-fürcs; mais on n’en peut rien conclure pour Ie cas dont il s’agit j puiique Ie F'ernbsp;fe trouve intimément amp; naturellement, quoiqus nan es-fentiellemènt; riiêlé a ia Platine; amp; qu’il eft trés-difficile , pour ne rien dire de plus, de l’en féparer jufqu’auxnbsp;plus petites particules: fait, dont M. macquer a rèndiinbsp;raifon. (biiff. de CAymie, Art. Platine, T. III. p. tóp loi.)nbsp;D'ailleurs ce favarit Chymifte a trouvé, que ]a piatine

, nbsp;nbsp;nbsp;d’uff

T Ó M E I. nbsp;nbsp;nbsp;G

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34 ï-mÉm, P 1. S.W. Ch.1. DesCorptfur

vient de publier (b): Or fon autorité me paroit être d’un poids d’autant plus grand, qu’il a employé

d’im blanc amp; d’un brilhnt d’Argent, obtenue par la cou-pellation , au foyer du grand Verre ardent dé M. tru-DATNB, na donnc aueun ligiie de Magnétisme dans les expériences les plus exades; foit qu’on la touchat en mas-fc, par les barreaux les plus forts: foit, en faifant Hotternbsp;fur I’Eau une parcelle trés-petite. Unc molecule de } Icnbsp;grain , flottant fut l’Eau, n’a pas été Ie moins du mondenbsp;fenfible a im fort barreau de 1’Abbé le noble : preuvcnbsp;qu’on peut féparer le Fer de Ia Platinc au moins au pointnbsp;qu’il n’en refte plus qu’une quantité inapprédable, fi tantnbsp;eft qn’il en refte. Les Expériences deM. ingenkousz.nbsp;ne portent done auctine atteinte a laConclufion énoncéenbsp;• dans le Texte. N. d. T. ]

(i) Le Titre en eft m agnf, tismus , five de Attrailiom magnet tea Obfervationes y Gron'ingae. 1777 4^*^*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;[ M. BRUG-

MANs conclut a peu prés a chaque page que les Corps contiennent du Fer, pane qu’ils font attire's par 1’Aimant.nbsp;Pour ne pas accumuler les citations inutilement, je menbsp;contenterai de laveu formel pat lequel M. bruwmaninbsp;termine fon Ouvrage , amp; pat le que il prouve, entr’au-tres, que Ie Fer fe trouve difperfé par toutc l’Atmosphè-.nbsp;re. Après avoir dit un mot de la fumée amp; des exhaki-fons qui s’élévent des Corps, ainli que de h force avecnbsp;laquellé la Tcrre fimple, tirée de la Suye, s’approchedenbsp;l’Aimant, il ajoute. ,, Or la fumée, les exhalaif.ns nenbsp;,,font pas reques en entier par d’autres Corps, mais lanbsp;5 5 plus grande partie s'en difperfepar toute 1’Atmosphere,nbsp;55 y entraine le Ier avec elk , er le depofe en fen lien: ce quinbsp;,,eft tellement vrai, quc, quelque part que l’on recucillo

,, cetle.

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lesqwHs TAimmt ^ rElcSricüê. agi^enï. g.g

ployé un appareil prc-férable de beaucoup a cet lui, dont d’autres Phyficiens orrt feit uiage.

§. 15. L’Electrici TK agit done for tsus les Corps quelconques ( §. 8.): Ie Magnérnbsp;tisme for un feul: amp; quand même on découvri-!nbsp;xoit par la foite des Corps différens du Ferj,nbsp;qui éprouveroient quelque adlion de TAimant,nbsp;il n’en eft pas moins certain qu’il en exiftenbsp;beaucoup, aftuellement bien connus, for les-

quels

35 cette poufïïerc qui s’attadie pcu a peu a nos Meubles, ,5 on trouve en l'examinant felon notre Méthode fur l’EaBnbsp;,3 OU fut Ie MetCute , qifellc efl toutt attirahu plt;tr

Cet article éciaircit ce que M. brugmans avoit dit deux ans auparavant dans un Journal hoHandoisj [Hedendaa^fchtnbsp;Vaderlatidfche Letter-eeffeningen , 17753 Mengelwerk p. 237.]nbsp;parlant §. 9. de la grande attradion que TAimant exercenbsp;fur la Terre ürée du Qainqmna , il difoit.^ ,, Iln’y adonCnbsp;,,pas de Terre, qui, tout Ie refte étant égal, contiennenbsp;,,autant de particules ferrugineufes que celle-ci, s’il efinbsp;5, vrai, comme je Ie fappofe jufquici, qu’il n’y ait que Ie Fernbsp;,,feu] qui agit fur TAimant.” II eft dair que, ce n’étoitnbsp;la qu une reftriaion diélée par la prudence: car en finis-fant ce petit Mémoire l’Auteur .ajoutoit. ,, En attendantnbsp;,, je ne Veux pas citer ces experiences pour prouver qu’ilnbsp;3,y ait quelque autre Corps que Ie Fer, qui foit attirénbsp;^,,par 1'Aimant, car j’ai de nouvelles expériences ennbsp;W;,niain, qui prouxent évidemment qu’il ne faut quetrès-,, peu de Fer pour rendre magnétique une grande naafe,,nbsp;,, qui ne l’eft pas d’ellc-même. N. d. T.^

C* 'Jr.

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^6 !• M E M-P.I. S. II. C/i. I. Dss Corps fuT

quels TAimant n’a aucune prife. De ce nom-bre font, felon M. brugmans lui-mê-me (lt;ï), quelques Tertes, les Corps formés d’Argile, les Criftaux fans couleur amp; transpa-rens, la Craye blanche, Ie Spath, Ie Gypfe,nbsp;qui ne font pas même attirés après avoir cté ex-pofés a un Feu violent, au contraire de ce quinbsp;ajlieu pour les Cailloux: deplus, les‘Sables amp;nbsp;les Cailloux , méme lorfque méiés enfemble ilsnbsp;coulent en Verre j Ie Marbre blanc, les Pierres précieufes diaphanes, les Diamans: pournbsp;ne pas en citer un plus grand nonibre.

1 L s’en faut 'done de beaucoup qu’il y ait quelque Analogie entre TÉleftricité amp; Ie Magnétisme, eu égard au nombre de Corps furnbsp;Icfquels ces deux Forces agiflent: il y a plu-tót entr’ellcs une dilférence, qui n’eft riennbsp;jnoins que legére (^). — Mais, pour en ju-

re-

(«) A l’endroft dtc p. 17 , p. 74. P- 7S . P- 87 , p. ioi. {h) [On a vu ci-deffus §. i. note L, que cette difference a paru affez confidérable a M. ^pinus, pour Icnbsp;porter a conclnre que les Fluides éledrique amp; raagnéti-que font doiiés de propriétés très-différentes, amp; qui nenbsp;fauroient fe trouver a la fois dans Ie même fujet. Uncnbsp;difference auffi confidérable, je ferais tenté de dire unenbsp;contrarieté de nature auffi palpable, n a cependant pa^nbsp;einpêcbé ce Phyficien d’établir entte les efFets des deuxnbsp;Fluides l’Analogie la plus forte. M. Ie Comte de ia

CE-

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lesqusls l' Aim ant ö* rEleSlricité agijfent. 37

ger plus furcment , examinons les diflférens états de ces Corps.

C H A P I T R E II.

De VEtat dans lequel il faut que les Corps foyent reduits, pour qu'ils êprouvént l'aSlion dunbsp;Magnétisme fi? de l' Eleélrkité.

§. 16. Il e^t connu que Ie Fer parfait efi attiré par 1’Aimant, 8c que des qu’il a une foisnbsp;acquis la force magnétique, il agit en tont

com-cepède eft encore du même fentiment a eet égard.. Voici' comme il s'exprime Tome 2, p. 45. de fm EJfai. - „ Denbsp;,, même que Ie Fluïde éleélrique joiiit d’une affinité ioé-,,gale avec les difFérentes fubftances qui compofent Ienbsp;5, Globe, de même Ie Fluide magnétique les attire iné-5,galement. Si ces deux Fluictes fe rapprochent li fortnbsp;,,par leur manière générale d’agir fur les Corps, ils s’é-,, losgmnt flus c^ue jamais dam les aAions farticuïiires qu'ilsnbsp;,, exercent far c.hacun d'eux. ” M. de la cepède allèguenbsp;en preuve Ie petit nombre de Corps qui éprouvent quel-que aétion de la part du Fluide magnétique , favoir l’Ai-mant, Ie Fer, amp; la Platine. Nous aurons. occafion d?nbsp;parler dans la fuite de la maniere dont M. de la cepède croit que Ie Fluide magnétique agit fur l’Aimantnbsp;amp; fur Ie Fer. N, d. T.]

c 3

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|8 I. MÉM. P. I. S. 11. Ch. IL Be vi.tnt

€omme 1’Aimant même. Mais il peut être rc-duit en difFérens états qui pourroient lui caufer quelque changement par rapport a l’attraélionnbsp;magnétique: il convient done d’examiner cesnbsp;états, tant pour le Magnétisme que pour I’E-leétricité. Ces états me paroiffent être ceux dcnbsp;Poudre ^ de Sely de Ftrrey de Chmxy de MF

I. La Poudre.

S - • 17. On fait que la limaille de Fer efl eoquot; tierement attirée par I’Aimant : amp; que, lors-qu’elle ell renfermée dans un tube, de faqon k ¦nbsp;n’éprouver aucune agitation, elle regoit la force niagnétique, tout comme le Fer entiere-ftient continu , quoique dans un degré plus

foible (a). J’ai fouvent repeté ces expérien-ces, 6c j’ai donné plus d’une Ibis,, par la méthode de la double touche, une force magneti-que trés - dillinéle 6c qui avoit des poles con-ftans, a de la limaille de Fer renfermée dans un tube de Verre. La pulverifation ne changenbsp;done en rien le Fer par rapport a I’Aiiuant.

VoYONS ce qui a lieu pour I’Aimant memc.

M. L E-

(«) DÉCHALES Murdus Mat-hemaUcus, z. Ed. Tom. 2.

487. De Magncte, Lib. I. Exp. Ord. IV. Exp. II. Mas*' SCHENbroek, DlfirtatiD de Magnete, Exp. 71. p-

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des Corps éleEtriques ^ magnétiques. 3^

M. L EMERY a placé un Aimant au foyer d’un Verre ardent, 6c il a trouvé quelapou-dre de eet Aimant, quoique privée par cettenbsp;talcination de la force attiaélive, étoit cepen-dant attirée par un barreau magnétique: maisnbsp;clle n’attiroit plus 1’Aiguille (^).

M. MusscHENBROEK a trouvé, que 1’Aimant reduit en poudre eft entièrement atti-ré par un autre Aimartt: qu’il agit fur 1’Aiguille, mais feulement comme de la limaille de Fer,nbsp;fans diftindtion de Poles (r).

Enein M. marcel a prouvé, que dè petits morceaux d’Aimant confervent leurs forces amp; leurs poles , mais que 1’Aimant reduit en

poudre n’a plus la force d’attirer comme aupa-ravant j Sc cela dit-il, „ parceque toutes ,, les particules fe trouvent pêle mêlej con-„ fufion dont il refulte, que beaucoup de po-,5 les-ennemis fonttournés du même cotc, cenbsp;„ qui diminue beaucoup la force, amp; fait qué

„ cet-

(^) Mém. de l’Acad. 1706. p. 131, I3Z. NB. Je n’ai' pas repeic cette experience; mais toutes les fois qu on ncnbsp;trouvé pas un pareil avertiirement, quand je citerai lesnbsp;Experiences d’autrui, on doit, fousentendre que je les ainbsp;fouvent repetées, amp; que je fuis für de leur certitsde parnbsp;mes propres yeux.

(f) Difmatio de Mapiete. p. 7*5,

C4

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4Gj I. MÉM. P. I. 5^. II. II. DeTEtat ^5 cette poudre ne peut plus agir conime un Ai-

§. i8. Il refulte, ce me femblc, dc cq obfervations, que Ie Fer n’eft abfolumeiit pasnbsp;changé par la pulvérifation gt; Sc que 1’Aiman^nbsp;ne l’eft qu’accidentellement, paree que les poles des particules nè fe trouvent pas dans une fi-fuation convenable. II s’y joint encore une autre caufe: c’eft que la force feroit affoiblie amp;nbsp;même reduite a rien, quand même les polesnbsp;amis feroient tous placés de même coté. Car,nbsp;fuppofons qu’on ait partagé un Aimant en millenbsp;parties, amp; que chaque paitie conferve un mil-lième de la force entière OU tqtale, ce qui n’eftnbsp;pas improbable, puifque M. whiston anbsp;trouvé que les forces des Aimans font a peu presnbsp;en raifon des diamètres {a) : il cn refultepa, puifque ces Aimans font tous tris-petits, que la di-ftance MC {_Fig. i •] fera a peu pres égale a NC jnbsp;amp; conféquemment, que Ie pole N agira a peu

pres

Voyez fa belle DifiTertation, inferée dans un bon Recueil hollandpis, done Ie titre eft uit^eleez,e rer/iandelin-gm, Tome'I. p. 161 fcqq.

(a) nbsp;nbsp;nbsp;musscheneroek,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Ma^nete;

Bxf. 80. p. 135. nbsp;nbsp;nbsp;[M. WHISTON dit avoir trouvé cette

Reglv pat plutlears experiences. Voyez ion Traité j'pAnd hy Keedle p. l’a. N. d. T.J

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des Corps éleBriqucs ^ ma^nétiques. nbsp;nbsp;nbsp;4^

pres avec la même force que Ie pole M, amp; qu’il en détmira l’adtion : au lieu que, 11 l’on a unnbsp;plus grand Aimant ab, la difference entre lesnbsp;aéfcions de parties ak amp; kb fera feiifible, 6c pjjrnbsp;conféquent l’effet de la premiere fera plus, fortenbsp;que celui de la feconde, amp; il enrefulteraune vé-.nbsp;ritable adtion. Ajoutons enfin, que les parti-cules qui compofent la poudre d’Aimant, n’ontnbsp;chacune qu’une très-petite force ; d’oii il refiil-te, que fi on les préfente a un Aimant ou a tinenbsp;Aiguille, ils reqoivent d’abord Ie genre de force que eet Aimant ou que cette Aiguille ta-chent de leur donner: de la même manicre quenbsp;du Fer, préfenté a uu Aimant ou a une Aiguille, ne.les attire amp; n’en eft attiré, que pareenbsp;qu’il en reqoit la force magnétique, commenbsp;M. B R u G M A N s 1-a prouvé en détail (é).nbsp;Les effets, qui ont lieu dans la pulvéiifationnbsp;de rAimant, ne dependent done pasd’un ehan-gement vrai: amp; ils n’ont lieu, pour ainfi dire,nbsp;qu’accidentellement.

§. 19. VoiLA qui fuffit poiu rAimant; examinons ce qu’il faut penfer de lapulvérifa-tion des Corps ékétriques. J’examinerai fépa-

ré-

[b) Tcr.tam'ir.a, de Materia Marnetica, Framq. 1765, 4t0. rProp. 7. p. s7 feqq. N. T.]nbsp;c 5

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I. M É M. P. I. S. II. Ch. II, De l'Etat

rément les Cor^s idioéleSiriques ou coercHifSy 6c les Corps anéleStriques ou conducteurs.

Les Corps idioéleétriques font ceux qu’on reni é’cótriques par Ie frottément; 6c ils fontnbsp;pf’.s au moins propres a 1’expérience deLeide,nbsp;lelon qu’ils font des idioéledtriques plus ounbsp;moins parfaits; c’eft ce que les Phyllciens, 6cnbsp;furtout M. wiLKE (iï), ont prouvc par unnbsp;grand nombre d’expériences : 6c comme cettcnbsp;r‘anière d’examiner fi un Corps eft idioéleélri-cv', eft tres commode, plus commode aunbsp;quot; rs que celle qui conftfte a rendre les Corpsnbsp;iques par Ie frottement, je m’en fuis prin-cement fervi dans mes experiences j foit quenbsp;rqieté celles M. wil Xe gt; foit que j’eiinbsp;..i; de nouvelles.

done un Corps, armé comme la bouteille /“•de, ou Ie carreau de M. BEVIS, donnsnbsp;mm --tion, il (cx'XidioéleClrique: ft non, ilnbsp;¦ .idudtcur, ou du moins idioéleétrique dansnbsp;gré très-foiblc: je dis dans un degré tres-¦: paree qu’il faut quelquefois une lamenbsp;epaiil'e 6c très-grande pour découvrir cettcnbsp;uiüé'ectrkité.

M. w IL K E a trouvé qu’une lame de Verre

pul-

o;; Memoires de l'Acnd, de Snede, Terne XSC, p. a4I feqqt' dc 1* Trid. Allemande.

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des Corps élePtriqiies ^ ma*nétigt;iues. 45 '

pulverifé, épailTe d’un pouce, longue de qua-tre pieds, amp; large de trois pieds, ne transmet qu’une commotion foible: amp; qu’elle n’en transmet pas du tout fi elle eft moins épaifle. Lanbsp;même chofe a lieu pour Ie Soufre. On fait ce*nbsp;pendant que Ie Verre amp; Ie Soufre entiers fontnbsp;a jufte titre mis au rang des meilleurs coercitifsnbsp;que nous connoisfions,

§. ao. J'ai ttès-fouvent repèté ees Experiences de M. w IL K E de la faqon fuivante.

Experience I. J’ai couvert de Verre piüvérifé une plaque de Fer blanc, de faqon^nbsp;qu il en reilxltat uii gateau épais d’un pouce ,nbsp;long d’iin piedj amp; large de buit pouces. J’ainbsp;placé au'delTus une autte lame de Fer blanc ennbsp;guife d’armure («) : on n’éprouvoit aucunenbsp;commotion , amp; même cette poudre paroiffoitnbsp;être un conduéteur.

Experience IL Soupqonnant que eet état de conduétcuT provenoit de l’humidité quinbsp;pouvoit fe trouver dans ce Verre pulvérifé, j’ainbsp;chauffé cette poudre dans un creufet, amp; je l’ai

exa-

(a) [ On fent bien qu’i] y avoic une cliaine qui pendoit du Conduéteur de la Machine fur cette armurc fupérieu-rc, amp; qu’enfuite on tachoit de charger ce gateau, quinbsp;reptéfenteun carreaudu DoéteutEEvis , ou de M. frank-nN. Celt ce qu’il faut toujours fousentendre, qiioiquénbsp;ccla ne foit pas exprimc dans Ie Texte. N. d. T.] '


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I. MÉM. P. 1. S. II. Ck. II. De VEtai

cxaminé de nouveau; elle paroiflbit approcher cn quelque forte d’une legere idioéleêiricité: carnbsp;les fils de l’Éleélromêtre placé fur Ie condufteurnbsp;de la machine fe drelToient, quoiqu’il y penditnbsp;tine chaine du conducteur ilir la lame: mais dés-qu’on arrétoit Ie mouvement du plateau, les filsnbsp;de réleétromêtre retomboient.

Experience III. J’ai pris une bouteillc armee que j ’ai remplie de ce Verre pulvérifé aunbsp;lieu de limaille de métal: procédant du reftenbsp;comme de coutume, j’ai trouvé que cette bou-teille s’étoit parfaitement chargée, preuve quenbsp;• cette poudre approchoit de tres pres d’etre unnbsp;Coipis conduéteur.

Experience IV. J’ai repeté la premiere experience avec des fleurs de Soufre: on ne fentoit aucune commotion: mais il paroisfoitnbsp;cependant y aVoir un leger degré ^'idioéleSlricité.

Experience V- J’ai repeté de lamê-me facon la troifième expérience ; on fentoit a peine la commotion: mais ayant vuidé pm-demment la bouteille, comme s’il s’agiflbitnbsp;d’en faire l’analyfe, felon la methode de M,nbsp;franiJliNj j’ai trouvé que les furfaces denbsp;1’armure étoient chargées, amp; les ayant tou-chées a la fois, j’ai fenti une commotion (b).

§. ai.

{h) M. MARAT dit dans fes Ruherc/iesJ»r i’Eiecincité p.

79-

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des Corps éleilriques fna^nétiques.

§. ai. L E s Corps idioéleéb'iques font done changés par la pulvérifation; Ie degré de leuïnbsp;pouvoir coërcitif diminue, amp; ils amp; rapprochentnbsp;des Corps condufteui'S. Ceci me paroit aflëznbsp;analogue a cc quenousavons dit ci-deflus (§•nbsp;17, 18.) de la poudre d’Aimant, amp; de k li'*nbsp;maille de Fer, qui eft moins fortement attirée,'nbsp;amp; qui reqoit moins de force que Ie Fer entier.

Nous avons dit par quelle raifon ces Phé* jiomènes ont Ueu pour Ie Fer amp; pour TAiquot;nbsp;mant; examinons maintenant ce qu’il faut pen*nbsp;fer de la pulvérifation des Coi^ps idioéleétri-*nbsp;ques : mais pour eet effet il faut être inftruicnbsp;avant tout de ce qui fe paffe dans la commotionnbsp;même. Les Phyficiens en ont donné des ex-?nbsp;plications très-différentes, Sc conféquemmentjnbsp;ce qui me paroitroit probable ou certain, n’au*nbsp;roit peut - être qu’une tres legere probabiliténbsp;aux yeuK d’autrui. Si cependant nous voulonsnbsp;établir de cc chef quelque Analogie entre I’E-

lec'

79. Note I. Le priestxey pretend quelefonf. ,, fre amp; ic Verre pulverifés font déférensce que nousnbsp;,, venons de dire preuveroit Ie contraire, li ïexpéftina ntnbsp;,, ïem démontré. ” Je ne me fuis pas appeveu que ce faitnbsp;fut prouvé pat les -raifonnemens de ce Phylicien , amp; junbsp;gnore quelle eft l’expérience dé'monftrativc a laqueJie tlnbsp;en appelle; je fuis füi' de ce que j’ai vu dans les mien-nes, amp;jcne doute pas de celles deM. wilke. N. d. T.]

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1- MÉM. P. I. S. II. Ch. II. De VEtat

leftricité amp; Ic Magnétisme, ou penfer qu’il y a de la dilFcrence entre ces Forces a eet égard ,nbsp;il eft nécêfiaire de s’affurcr fi cette diminutionnbsp;d’idioéieétricité eft accidentelle, ou fi elle dé-pend d’un vrai changement qui arrive a cesnbsp;Corps.

§. aa. Si Ton confidère que la commotiou in’a pas lieu lorfqu’on employe un Verre tropnbsp;epais, comme ausfi s’il fe trouve la moindrenbsp;félure dans Ie Verre, même une félure inper-ceptibic (lt;ï), qu’elle eft au contraire d’autant

plus

{a) [M. MA RAT regarde auffi ce fait comme un axio-me en Eleöricité amp; il propofe un remède très-fimplc (de remettre iinc bouteille fêlée en é:at de donnet la commotion : c’eft d’cnlevcr la doublure au deliors a deux ounbsp;trois doigts autour de la félure. {'Recherches p. 57.) Jenbsp;jie fais fi ce remède feroit efficace dans tous les cas; mesnbsp;obfervations me portent a en douter, Le remède de M.nbsp;«ritsoN me par0it devoir être plus efficace; amp; les E.x-pcriences que l’Auteur indique y donnent Ie degrc denbsp;confiance néceffaire. Le voici. 11 faut enlever la doublure extérieure de la partie fclée, chauffer celle-ci. amp;:nbsp;y appliquer une couclie de cire a cacherer, plus epaiffenbsp;que le Verre même. On recouvre cette cire , amp; la par-tie de la bouteille qui y avoiline , d’un mélange de 4 parties de cire ordinaire, d’une partie de refine, .d’une denbsp;Tliérébentine, avec un peu d’huile d’Olive : on a étendunbsp;cc melange fur un morceau de foye huilée; amp; on applique cette foye fur la bouteille epmme une emplatre.

M,

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des Corps êle^riques ^ magnêtiques.

plus forte que Ie Verre eft plus mince, ne fe-ra -1 - on pas conduit a penfer , qu’il faut, pour exciter la commotion, quc Ic Fluid®nbsp;éleétrique fe meuve avec quelque difficulté,nbsp;mais non avec une difficulté extréme, dansnbsp;Ie Verre on dans tout autre Corps idioéicélri-que quelconque, amp; qu’il ne dok pas paffer ü-brement par ces mêmes Corps? Et 11 cela eft,nbsp;ne faudra-t-il pas établir, que la pulvérilationnbsp;d’un Corps idioéleftrique donne occafion aunbsp;Fluide éleétrique de fe mouvoir plus facilementnbsp;a travers des pores de ce Corps, 8c avec unenbsp;trop grande facilité , pour que la commotionnbsp;puilTe avoir lieu, ou pour qu’elle foit ausfi forte que fi Ie Corps étoit entier? Si cette explication ne s’éloigne pas entièrement du vrai, ilnbsp;s’en fuivra encore, que ce n’eft apCaccidentelle-7nent que la commotion eft plus foible dans les

Corps

M. WILSON dit que les Bouteilles font li parfaitqment rétablics de cette facon, que quand elles vienncnt a fcnbsp;brifer dans la fiüte par de frequentes charges, comme ilnbsp;1 a vu gt; cela n arrive que dans des endroits difFérens de Ia

premiere fe^ur^. gt;, account of the Experimtnts melde at Pantheen, amp; CS petit traité, inféré d’abord dans Ie 68,nbsp;Volume des Philofophied Transactims j a été reimprimée fc-parement avec des additions, du nombre defqu'elles eftnbsp;Partiele dont nous parlous : v, Mcnthly Pedew, Augufinbsp;d-119} P- dont je mc fuis fervi. N. d. T,]

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i. MÉM. P. I. S. II. Ch. II. De VEtat

'Corps idioéleótriques pulvérifés, ou qu’ön nc la fent pas; amp; pih' confé'quent que hx pulvérifa-tion caufe tout ausli peu aux Corps idioéleétri-ques, qu’au Fer ou a l’Aimant,' quelque chaigt;nbsp;gcment eflentiel, amp; que toute la differencenbsp;qu’on remarque dans les effcts n’eft qu’acciden-telle. Mais il eft évident qu’on ne fauroit ennbsp;conclure aucune Analogie,

§. ag. Passons aux Corps anéïeSlriques ou ConduEteurs. II y en a de diffcrens genres.nbsp;Tout Ie monde fait que les métaux pulvcriicsnbsp;font d’ausfi bons conduéteurs que les métauxnbsp;entiers {d): mats les Tefres, les Argilles fontnbsp;ausfi des conducteurs; mais, M. de lava l (^) a trouvé que ces Tcrres pulvérifées nenbsp;font plus Conducteurs: qu’elles font, au contraire, changécs en Corps idioéleftriqucs. ƒ’ai

fait

(lt;j) [M. MARAT dit (p. 79. de fes ruherches amp;e. ) que ies Métaux rcduits en liirraillc font bcaueoup moinsnbsp;dcférens. Jc ne cohnois aucune Experience qui Ie da-inontre , amp; M. mar at n’cn cite pss. D’ailleurs je roenbsp;fondois eh écrivant eet article fur les experiences très-directes Sc très-exprcffes de M. de la vat qui a trouvénbsp;que les métaux rcduits en liraaille, ou en poudre, mê-ine les plus firres, conduifent l’Éleélricité ausfi bien qu’a-¦vant la pulvérifationi philof. Tranfiic. Vol. LI. p. Sd.-. N. d. T. ]

(^) Philofaph. Tranfaóï. Vol. Lï. p.'

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'des Corps éleH'riques £5? 'mAgnétiques. nbsp;nbsp;nbsp;49

fait moi-même fur ce fujet les experiences fui*-VanteS5 que j’ai fouvent repetées.

Experience VI. J’ai pi’is de eette es-pèce d’argile dont on fait la poterie ordinaire ; je m’en fuis fait faire uii cilindre bien cuit, d’un pied de long, amp; d’un pouce de diatnetre;nbsp;c’etoit un tres bon Cönduóteur (c) .

Experience VII. J’ai ènfuitö faitre^' duire en paüdre üne grande quantité de cettenbsp;snême argile. J’en ai rempli un tube de bafo-mêtre, ouveit par les deux bouts Sc long d’unnbsp;pied. J’ai ihtiodu-it dans chaque bout un fil denbsp;Laiton affez gros: je l’y ai enfoncé d’un pou-ce, Sc j ai ferme les ouvertures avec du liègcnbsp;enduit de cire. J’ai ifolé Ie tube: j’ai fait com-miiniquer un des fils avéc Ie cöiidufteür de Ianbsp;machine eleiftrique, au inoyen d’unc chainé.nbsp;J’ai fuccesfivemerit pofé fur l’autre fil un élec-

tro-

(f) Je lie précends pas faire entendre par-la qüe cë tïlindre d’argile döive être place au rang des meilleurSnbsp;Conducteurs, amp; de pair avec les métaüx: jèn’ai pas faitnbsp;jhes experiences foiis ce póirit de vue; amp; rhênle I’etin-celle qti on tiroit de ce Condudleur, differoit beaufcoup inbsp;poiir la vivadté, la coülëur, lè bruit qui I’accompd-gnoit, amp; TiiripfeiTion qu’elle faifoit fur la peaude cellt'nbsp;qu’on tiroit dü conduftetir de la machine. J’ai feuIciTientnbsp;toulu ditë, que ce cilindre cönddit Ie Flüide élediriqaë'nbsp;faciletnent amp; tién. N. d T.]

yoMK E nbsp;nbsp;nbsp;jy

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50

I- M É M. P. I. S. II. C/i. II. De T 'Etat

tromètre: j’y ai fufpendu des fonettesj je lui ai préfenté des Corps fort legers, mais je ne menbsp;luis appercu d’aucune Eledtricite: preuve qu’el-le ne palTe pas par I’argile reduite en poudre, Scnbsp;que cette poudre d’argile ell devenu un Corps

coei'citif (i^).

Experience VIII. J’ai repeté la premiere Experience avec une lame d’argile (e). J’ai fenti k commotion} mais il faut que I’ar-gile foit chaude: autrement elle boit facilementnbsp;l’humidité amp; fe rapproche des Corps conducteurs (ƒ ).

M. DE

(•(/) [ On pourroit croire d’après ce qui a été dit §. 8. note c, que I’efFet dont il eft queftion dans cette experience , ne depend que de la petite quantité d’argile qu’onnbsp;a employee, quoique le tube dont je me fuis fervi eutnbsp;11 pouces amp; demi de longueur, amp; 5 lignes amp; demi denbsp;diametre. Mais je me fuis fervi aulli d’lin cilindre d’argile , aufli long que celui de 1’Expérience fixième, 8cnbsp;dont le diametre n’étoit que de 5 lignes amp; demie. 11nbsp;ctoit un bon condmdeur, ce qui détmit le foup^ondontnbsp;nous venons de parler. N. d. T. ]

(e) [Bien entendu que cette lame étoit compoféc d’argile pulvérifée: le feul litre de repetition de ÏExpériencenbsp;premiere, I’indique fufiilamment. N. d. T. ]

(ƒ) M. BERTHOtON a prouve que les Terres argil-leufes, amp; alcalines-, bien feebees ne font pas des Con-duéleurs; car ft elles font parties du circuit éleélrique, la commotion de la Bouteille de Leide ne paffe pa*nbsp;au ttijvers, au contraire de ce qui arrive quand elles

font

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des Corps éleBriques £5? magnétiqaes. 51

M. DE LAVAL penfe que k même chofc a lieu pour tous les Corps conduéteurs , qu’onnbsp;peut reduire en poudi'C dans un mortier.

§. IL eft prouvé paree que nous venons de dire, qu’il y a des Corps conduöreurs, furnbsp;lesquels rÉleólricité n’agit pas dc la même ma-nière, lorfqu’ils font entiers que lorfqu’ils fontnbsp;reduits en poudre : au lieu que la Force ma-gnétique agit toujours de la même faqon fur Icnbsp;Fer. Or, ce changement d’Ekdtricité nepa-i'oit pas être accident el dans ce cas: car, llnbsp;nous difons que les Corps condufteurs fontnbsp;ceux a travers lefquels Ie Fluïde éleêtrique pas-fe trés - facilemenr, amp; que les coeixitifs, aunbsp;contraire, font ceux par lefquels il paffe diffi-cilement, il faudra conclure que ce Fluide pas-fe plus facilement par 1’Argile entière, que parnbsp;rA.rgile reduite en poudre, quoique les pou-dres contiennent des interftices plus confidéra- ¦nbsp;bles. Mais nous avons vu ci-deffus (§. ao.},nbsp;que Ie Verre amp; Ie Soufre font changés en con-quot;nbsp;duBeurs par la pulvérifation. II y a done quel-que caufe particuliere, peu connue jufqu’a pré-fent, qui agit dans ce cas; amp; a eet égard il y

ar

£ont humides.dt Pftyfiqn, Fevr. 1777, Tomc IX. p, 119. ,

D 2»

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5a I. M É M. P. I. S. II. Ck II. De VEtat

a de Ia difFérence entre TEledhicité amp; Ie Magnétisme : maïs nous aurons occafion de reve-nir fur ce fujet (§. 7a.)

II. Le Sel.

§. a5. On reduit le Fer en Sel en le diflbl-vant dans dilFérens menftrues; nous avons done a conlldcrer ici les différentes dilTblutions dunbsp;Fer, les Vitriols, amp; leurs preparations.

M. M. L E M E RY SCMUSSCHENBKO EK ont fait un grand nombre d’expéricnces fur cenbsp;fujet, en préfe'ntant les Corps qu’ils vouloientnbsp;examiner, ou a un Airaant ou a une Aiguillenbsp;aimantée très-mobile: ils ont mefuré le Magnétisme {a) de ces Corps par leur adhéfion a l’Ai-mant, ou par le mouvement qu’ils caufoient anbsp;I’Aiguille: amp; ils ont conclu, 'que ces Corpsnbsp;ne contenoient aucun Magnétisme, lorfquenbsp;leur adherence a TAirnant ou leur aétioii furnbsp;1’Aiguille étoient nulles. II m’a paru néces-• faire de faiie obferver ceci en deux mots, pareenbsp;que M. BRUGMANs a beaucoup étendu lanbsp;maffe de nos connoiffances fur ce fujet, au mo-

yen

(a) Je me fer.t de cette expreffion pour abréger. J’en-tends par - la que les Corps peuvent ètre attirés par 1’Ai-Biwt, Sc font en état d’éprouver de la part de TAimaiit une aétion quelconque.

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des Corps éïeSriques ^ magnêtiques. 53

yen de fa nouvelle methode. Cette methode revient a ccci. On fait nager fur de l’Eau pure , OU, ce qui vaut mieux encore, fur dunbsp;Mercure extrêmement purifié, les Corps qu’onnbsp;veut examiner, foitfeuls, foit appliqués fur unnbsp;petit morceau de papier. On approche un lortnbsp;barreau aimanté de ces Corps ainfi nageans: ilsnbsp;en font fenhblement attirés, même q.uelquefoisnbsp;lorfque les methodes ordinaires n’offrent aucunnbsp;figne d’attraftion ; ce qui elf caufe que M.nbsp;BRUGMANS a fouveiU obfervé une attractionnbsp;très-fenfible de Seis martiaux dans des cas, oiinbsp;felon d’autres Phyficiens, tout Magnétispie »nbsp;difparu entièrement.

§. a6. V o I c I en peu de mots a quoi fe re^ duit ce que les Phyficiens ont découveit fur cenbsp;fujet; favoir que Ie Fer eft d’autant moins for-tement attiré par 1’Aimant, qu’il eft plus envernbsp;loppé de matières falines, amp; qu’il leur eft plusnbsp;intimement uni, qpoique M. brugmansnbsp;n’ait pu parvenir a les dépouiller entièrement denbsp;tout Magnétisme («). Si l’on verfe de Tefpritnbsp;de Nitre fur du Fer, qui agit fur une Aiguille

ai-

(a) Magnetisme, P- 3^- öc plufieurs 1'uivantes. {b) MusschenBROEk, DiJJ'ertatio de Magnite, j),

Exp. 72-

D 3 nbsp;nbsp;nbsp;.

-ocr page 96-

54

I. MÉM.-P. I. S.W.Ch.W. Del'État

aimantée (è), I’aétion de ce Fer diminue de plus en plus: mals cettc folution, même par-faite, eft attirée parTAimant, en employant lanbsp;methode deM. brugmans. Lc Vitriol eftnbsp;attiré mais foiblement (c); Ie Colcotar l’eft unnbsp;peu plus que Ie V iti'iol calcine : or Ie Fer y eftnbsp;moins enveloppé de Sel. Si l’on traite Ie Col-totar ^ un grand Feu, il fe change en une mas-lê noire, a peu prés denuée de Seis, amp; qui eftnbsp;trés foitement attirée par i’ Aimant {d). Si Tonnbsp;verfe de l’elprit de Nitre fur cette malTe, il fenbsp;forme a fa fiirface une poudre blanche, un peunbsp;grafle, qui étant fechée eft foitement attirée,nbsp;par TAimant. Or cette matiere eft plus pure,nbsp;6c peut-être eft ce celle, qui fait que Ie Fer eftnbsp;attiré par 1’Aimant.

§. a7. L A Force magnétique du Fer eft done beaucoup diminuée quand on reduit Ie Fer ennbsp;Sel: au lieu qu’elle eft d’autant plus forte quenbsp;Ie Fer eft mieux privé de particules huileules,nbsp;falines, ftilfureufes: ausfi les fcories qui s’elan-cent du Fer quand on Ie forge, font-elles puis-

fam-

(t) Musschenbroek amp; BRüGMANS aux endroils cités.

id) MusSCHKNBROEK 1. C. p. LÉMEfcY M(t», it ÏAcai. 170Ó. p. iri.

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des Corps êleBriques 13 niagnétique.

/animent attirées par l’Aimant. Le Magnétisme du Fer eft ausli beaucoup augmenté quand l’a-cide s’en détache; nous parlons ici d’ime unionnbsp;intime de Fer amp; de Sel, amp; non d’une fimplenbsp;enveloppe de croute faline qui n’attaque pas lenbsp;Fer même. M. guettard a cependantnbsp;décrit une methode d’impregner le Fer de Sel,nbsp;de faqon que le Fer refte attirable par l’Aimant, même par la methode ordinaire : maisnbsp;cette operation eft trop longue pour être dé-crite ici (a).

§¦ a8. Le Magnétisme du Fer eft done di-minue par les matieres falines : mais autant qu’il eft connu jufqu’ici, il n’eft pas entièrement dc-miit. Ce changement ferable done n’être pasnbsp;eflentiel, mais bien plütót accidentel: je fe-rois même porté a me ranger du fentiment denbsp;M. BRUG MANS, qui penfe que eet affoiblis-fement de Magnétisme provient „ non-feule-5, ment de ce que le Fer eft reduit par l’aétionnbsp;,5 de l'acide, en paiticules d’une (ubtilitcnbsp;„ etonnante, mais encore de ce que chacunenbsp;„ d’elles^eft enveloppée d’une matiere étrangê-re, compofée d’Acide 8c de Phlogiftique,

qui

(lt;i) [ Mémoires fur diprentes parties des Sciences er des Arts, Tome II. Obferv, de Chymie IV. p. 52.. N. d. T.]

D 4

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I. MÉM. F. I. II. ch. II. Be p-ktat

„ qui y adhere, amp; qu’èlie doit entrainer avec „ foi des qii’elle fe meut:' que par conféquentnbsp;,5 la Force magnétique eftdiminuée par I'acidc,nbsp;„ non comme acide, mais en tant quec’eft unnbsp;,, raenftrue du F er: que tout autre Fluide pro-„ duiroit Ie même effet, pourvü qu’il fut cnnbsp;„ état de reduire Ie Fcr a line pareille teniiiténbsp;,5 de partieules, amp; d’y adherer enfuite, pournbsp;que Ie volume de la poudre, rafl'emblée denbsp;„ cette faqoii, foit de plufieurs fois plus grandnbsp;que Ie volume du Fer employé («). ”

ap. Si nous confidéronsa préfent I’Elcc-tricité, nous trouverons que Ie changement que les Seis produifent fur les métaux eft bien plusnbsp;confidérable : car d’excellens Phyficiens, M.nbsp;M. FRANKLIN («), MUSSCHEN-BROEK (^), SIGAVD DE LA FOND(f),

rangent avec raifon les Seis au nombre des Corps idioéiedtriques. Les Métaux, Coips conduc

es) a Fendroit cité p. 48 , 5I.

( a) Experiences, Tome IL p. 7 , §. 87. de l’Edition fran-coife. [ C’eft dans Foriginal, 011 dans la tradudtion allemande , la Lettre IV. §. 9. N. d. T. ]

(^) Intrad, ai Phil. Katar. Tome I. §. 824-{c) Traité d'Élc6iri-.tté p. 12. nbsp;nbsp;nbsp;[ Cela fc trouve repeté

p. 21. du Pré'it Hijkrique des Phémrriïnes cUliriep ts, p.L!ié cn 1781. N; d. T.]nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

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des Corps ékBriqiccs 6? magnéir^ues. 5'^

^dufteurs, deviennent done coerciüfs^ lorfqu’ils font changes en Seis, mais nons aurons occa-tnbsp;fion de vevenir fur ce fujet (§¦ 74-) (lt;^).

. nbsp;nbsp;nbsp;III.

(/i) [On voit qu’en attribuant‘cette propriété aux Seis, j’ai fuivi de .grands Maitres: j’aurois encore pUnbsp;ajouter qpe M, pu fay avoir déja tronvé que l'Alun amp;nbsp;Ie Sucre Candi deviennent éiediiques qiiand on les frette après les avoir chaufFés. {Mém. tie ÏJlcai. 1733. p. 79-)nbsp;Que M. HEREERT, qui a fait des experiences trè^nbsp;exadles fur cc fujet, amp; qui les a décrites dans Ie détailnbsp;néceffaire pour en faire juger, a trouvé que Ie Fluidenbsp;éleflrique ne paffe- pas du tout ks enstaux fees de loules far-tes de Seis: {Tiuer. Éle£lr. p. 6.). Enfin que k P. KKC-CAR IA a trouvé que la commotion ne paife pas parl'A-lun, Ie Sel de roche, Ie Vitriol bleu, Ie Vitriol verd,nbsp;{Dell’ ÉïeElrïc. ariific. §. 617.) J’ai done été étonné denbsp;voir que M. cavallo, dans fon Excellent Traité i’Ekc-trlcité, publié en Anglois en 1777. amp; dont on a donnénbsp;en 1780. une bonne Traditdlion bollandoife, enrichicnbsp;d’additions dc 1’Auteur, place (Part. I. Ch. 2. p. ip. rfenbsp;la Trad.) la pliipait des fubftances falincs parini les Gon-duéteurs, immédiatement au delTous de la Glacc 8C de lanbsp;Neige, amp; au deffus des Ficties. 11 ajoiite que les Seisnbsp;inétalliques font les meilleurs Conduéleurs des fubftari.cesnbsp;falines. M. mm»at {'Recherch. p. 68.) place aiiifi Ie Sal-petre, Ie Sel ammoniac, FAlim de roche, ,1e Vitriol,nbsp;parmi les Corps déférens. Les Seis peuvent fans doutenbsp;devenir conducleurs a raifon du principe aqueus amp; cienbsp;1’humitlité qu’ils contiennent; il faut done faire les Ex-

^eriences avec ces Seis bien fêchés.

DU fay a trés-

Ps

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58 1. u.iu. P.1. S.ll. Ch.ll. De PEtat

III. Le Verre.

§. 30. On peut, par difFérentes operations, enduirc le Fer d’une efpèce de Verre, de fagonnbsp;qu’a en juger par l’cxtérieur, il ne paroit plusnbsp;être un metal, amp; qu’il n’éprouve plus la mêmenbsp;aótion de la part des acides, que lorfqu’il eftnbsp;fous forme métallique; mais alors même il nenbsp;cefTe pas d’etre attirable par l’Aimant.

L E Corps qui, fans doute, tient le premier rang parmi ceux dont il eft aótuellement question, eft le Sable de Virginie ou des indes ,nbsp;tjuoiqu’on en trouve ausfi fur plufieurs autresnbsp;cótes 5 amp; prés des volcans. M.M. moulennbsp;8c jtusscHENBROEK ojit fait beaucoupnbsp;d’expériences pour en découvrir la nature, maisnbsp;inutilcment (a^. Chaque grain de ce Sable eft

cn-

bie» fenti les difficultés de cc genre qu’il y a dans ces Experiences, amp; il en av'erti. Si les Expériences de M. M.nbsp;CAVALio amp; MAtAT étoicnt cerwines, amp; fakes avecnbsp;routes es precautions requifes, il faudroit modifier lanbsp;conclufion que j’ai enoncée dans Ic Texte. Mais lesnbsp;expériences que j’ai citées pour 1’appuyer me paroiffentnbsp;d'écifives. Je n’ai pu en faire moi-même un alTczgrandnbsp;nombre pour leur ajouter quelque poids; mais celles quenbsp;j’ai faites les confirment.

(«) Les expériences de M. moulen fe trouventdans hs p/iüofiph. Tranfa£{. No. 197. p. 614. M. musschen-IROEK les repeta, les confirma, amp; en ajouta de nou-

veN

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des Corps éleElriques ^ magnétiques. nbsp;nbsp;nbsp;55

cnduit d’une croute de Verre, 6c toute la mafle eft tres - promptement attirée par rAimant, ftnbsp;Ton en excepte quelques grains de Sable ordinaire qui s’y trouvent quelquefois mêlés. J’ainbsp;fait quelques Experiences fur ce Sable, amp; j’ennbsp;poflede de différens endroits. Mais, M. lemma n n a demontré que ce Sable contient dunbsp;Fer, amp; il en a compofé de pareil artificielle-ment, femblable en tout au naturel (^). II anbsp;pris une paitie de mine de Fer; trois panicsnbsp;d’alcali fosfile de Scl marin, 8c deux parries dcnbsp;charbon fosfile brulé. II a mis ce mélangenbsp;dans un creufet, 6c l’a placé pendant deux heu-res dans un fourneau a vent pour Ie fondre-: ilnbsp;a enfuite pulvérifé cette maffe, 8c il a obtenunbsp;un véiitable Sable magnétique.

§. 31. On rapporte au même genre de Corps

la

velles en 1718. dans fa Dijj'ertation fur l'Ainiant p. 117. feqq.; il revint fur ce fujer en 1734. dans lés Phikfoph.nbsp;Tranf. No. 432. Vol. 38. p. 297. M. M. EUTTERFIEtOnbsp;Sc geopfroy ont fait auffi quelques expériences lur Ienbsp;Sable magnétique qui fe trouve en différens endroits dcnbsp;ritairé ; celles du premier fe trouvent dans les PAil. Tranf.nbsp;No. 244. p.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ celles du fecönd dans les Mént. de

l’Acad. pour I7©I. P- 16, 17. N. d. T.]

(b) Mémoires de l» SociéH de Haarlem, Tome XI, Part, I- p. 337-

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lt;5o I. MÉM. P. I. s. II. Ch. II. Be l'Etat

lamatière que les volcans vomiflent, amp; qu’on nomme Lave : c’eft une efpeee de Verre: ellenbsp;eftcepeiidant fortement attirée parl’Aimant, felon Texpérience que M. g a d e x en a faite {a).

L A vitrification ne change done pas Ie Magnétisme du Fer.

Pour ce qui eft de TEleéfericité, 'on fait que tous les Verres, même ceux qui contien-nent du métal, font des Corps idioélectriques

de

(lt;ï) Nova A£la Vln^ico. Mul. Accid. Natur. C'Ar 'taf. Toine III. Je n’ai pas repeté cette Erpcrience. [Elle eft ce-pendant confirmee par les Obfervations de M. 1’Abbé gi-RAUDSoüLAViE, qiü a découvert que Ie bafalte poftTè-de la propriété de devenir Aimant; que cette efpeee denbsp;lave doit cette qualité a Ia pofition de la colonne relativenbsp;aux Poles du Monde ; amp; que la chutc même d’une co-lopne bafaltique du haut de fa carrière dans la riviere inférieure , change les poles d’attraftion de ce nouvel Ai-inant. Ceci prouve que la polarité y eft peu fixe, amp;nbsp;aiiffi peu qu’clle l’eft dans Ie Fer niême, dont on peutnbsp;renverfer les poles a volonté en changeant la fituationnbsp;du barreau , comme nous aurons occafion de Ie faire voirnbsp;plus amplement dans la fuite de ce Méinoire.

M. 1’Abbé. eiRAUD'SOutAviB avoit déja obfervé que la force magnétique d’une colonne bafaltique eftnbsp;trés - foible; celle fur laquelle il a fait des experiences,nbsp;attiróit a peine une legere raclure de Fer, quoiqu’ellcnbsp;fut du poids de plus de quarante quintaux.

Voyet les Conimentaires fur les Oeuvres de M. Hamilton. Note IV. p. 303.

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des Corps éleSiriques £5? Magnêtiques.- 6t •

V.

lt;3e la meilleure efpece. Un métal, Corps con-duéteuf , mêlé a une terre vitrefcible, ausli Condudteur, Sc fondu avec elle, produit donenbsp;un excellent Corps coercitif. V oila iin changement très-remarquable, pendant que Ie Fernbsp;n’éprouve par cette opération aucun changement eü égard au Magnétisme.

I V. Les Chaitx.

§.31. A Y A N T parlé des Seis martiaux dans im aflez grand détail, je n’aurai que peu de,nbsp;chofe i dire fur les Chaux: je comprends fousnbsp;ce nom les différens précipités du Fer hors denbsp;fes menftrues , Ie Golcotar, Ie SafFran de Mars Vnbsp;la rouille contradée fok par Teau fok par l’hü-'nbsp;midité. On trouve que Ie Magnétisme eflnbsp;beaucoup affoibli dans tous ces cas raais il n’eftnbsp;pas entièrement détruit, comme M. brxj-g-M ANs l’a .prouvé par un grand nombre d’ex-^nbsp;périences faites felon fon élégante methode..nbsp;55 Je n’ai jamais, dit-il, pu porter les chofeS:nbsp;„ au point, que la plus petite molécule de eet-.

te poudre f de rouille]], dont l’affinité avec „ 1’Aimant pouvoit paroïtre douteufe a d’au—nbsp;„ tres, fe foull:ra;at a l’aétionde l’Aimant, étantnbsp;„ examinéc fur l’Eau ou fur Ie Mercure (lt;?).”

____II

(ƒ»_) Magnettmm, p. 35. P- 57- P-

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I. MÉM. i’.I. ^.II. C/J.u. Del'Etai

II faut furement attribuer eet afFoiblilTcment de force a la même caufe a laquelle nous avons at-tribué celui que les Seis produifent.

§. 33. Pour cequi eft des Cbaux métalli-'ques, elles fe ti'ouvent etre^ par rapport a 1’E-ledtricité dans un état tres - différent de celui des métaux même, qu’on fait être d’excellentsnbsp;Conduéleurs: car elles font des Corps idioélec-triques, comme ,M. .de laval l’a prouvénbsp;par beaucoup d’experiences {d) que j’airepetéesnbsp;felon la Methode employée dans l’expériencenbsp;feptième (§. 5.3.) amp; j’ai eu Ie même fuccès.nbsp;II paroit done y avoir derechef a eet égard uncnbsp;différence entre l’Eleétricité amp; Ie Magnétisme,

V- IdE-ta-t de Mine.

§. 34. On fait que les Métallurgiftes divi-fent les Mines de Fer en deux claffes, en re~ fraêlaires amp; en non-refra£laires. Les premières, qui font de beaucoup les plus nombreufes,nbsp;£c qui contiennent des Mines très-riches, font

cel-

(«) P/iilef. TranfaSl. Vol. LI. p. 84. nbsp;nbsp;nbsp;[M. wa tson

avoit déja trouvé qu’une Pouteille remplie de Chaux de Plorab, de Litharge, de Mnium, de hierre infernale,nbsp;^ ^ Fer rouillé, ne donne pas la commotion. Phil. Tranf.nbsp;dTol. XLv. p. 107.

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des Corps éleBriqiies 6? magnétiq^ues. 63

celles que TAimant n’attire pas, felon la méthode ordinaire, avant qu’elles aient été calci-nées, foit avec addition, foit fans addition de Phlogiftique; c’eft un point que M- c R a m e hnbsp;a eniêigné en détail {a). Les Mines non-re-fraétaires, qui font en tres-petit nombre, ècnbsp;même foit rares, font celles qui font attiréesnbsp;par l’Aimant avant que d’avoir été calcinées,nbsp;Entre cinquante cfpèces de Mines que l’Abbénbsp;c H A p P E a examinees en Sibérie, il n’en anbsp;trouvé qu’une feulc de ce genre (^). M. er-M A RD en a trouvé de pareilles en Siléfie (c):nbsp;Sc M. DU HAMEL a moiitré a 1’Académienbsp;Royale des Sciences de Paris unc Mine de Fer,nbsp;en forme de poudre noire, qui étoit facilementnbsp;attirée par 1’Aimant (d).

§.35. M.M. HENCKEL, CRAMER, Sc

d’autres Phyficiens ont conclu de ces expérien-

ces,

(“s) EktHcnta Bocimafiae, Tomé I. p. i66. feqq. [ C eft par une inadvertance que Ie nom de M. henckïl amp;nbsp;ia citation de fa p-jritologie fe trouvent ici dans 1’originalnbsp;I4tin aa lieu du nom de M. en am er amp; de 1* citationnbsp;d.e fes Eleiltens de Bodmafie, dans lefqiicls cette matièr#nbsp;cft traitée avec beaucoup de clarté. N. d. T. ]

(p) Voyetee eu Sihene 9 Tomé I. Part. II. p. 606.

(f) üoHvccwx Mém, del’Mad, de Berlin, Tome II.

(d) Hijime d; ÏAcai. ^-o'jaU des Sttemts, 1745. P- 47.


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lt;54 i. MÉM. P. I. s. II. Ch. II. De VÊtai

cc5, que Ie Fer n’efl; pas encore parfait dans les Miiles refractaires: que Ie principe infiamma'-*nbsp;ble n’y cft pas afTez developpé dans celles qu’onnbsp;Calcine fins y ajouter de Phlogiftique : amp; qu’ilnbsp;ne fe trouve pas dans celles, a la calcinationnbsp;-des quelles on ajoute du Phlogiftique en afleznbsp;grande abondance j pour que Ie Fer foit parfait, amp; fous forme métallique. Ils en ont en-Fn condu, qu’il n’y a que Ie Fer parfait^ quinbsp;foit attire par rAimant,

§. 36. C E n’eft pas ici Ie lieu d’cxaminei' toutes les parties de ces conclufioiis. ïl fuffiranbsp;pour notre but de rcrnarqüer, qu’il elf certainnbsp;par les experiences que M. b r u ö m i n S a fai-tes fuivant la nouvcHe rilethode (^i), que lesnbsp;Mines refradcaircs 'qu’il a examinées fe fontnbsp;Crouvces obeir a l’aelion de l’Aimant avant leur

cal-

' (.1) Marnct'nmus, p. 107. feqq. [ M. ingenhousz a trouvé’cii 1775. êraployant la niêrae methode qirenbsp;M. EllU GMANs; que'chaque' particule des Mines dé Fernbsp;^ranulées de Sucde. qifón rauge p'armi les Mines refrac-taires, a deux poles; amp; qu’un mofCeaü de la Minemê-me devientün affeibon Aimant après avoir été toüchêl^arnbsp;des barreaux aimantés. Philof. Tranf. Völ. IJXVI. p. 167.nbsp;M. A.PINÜS a tenté cette EXpétieftce fans fuCcès furl’HÏ-inaüte-, mais uii morceau d’iine certaine Mihe non-refrac-taire polTèdoit des poles magnétiqiies fairs avoir été toit-Chée pat rAimaiit. Tmtmn. §. 3S°‘3gt;3‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T.]

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^es C^'PÈ êleêlri^ues nbsp;nbsp;nbsp;magnéiiques.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6§

^Icination, quoiqu’clles ne pamflent pas être attirables par TAimant fuivant la méthode ordi-iiaife. Mais, ces experiences proiwrent ausfi qne'nbsp;Ie Magnétisme dü Fer eit d’autant plus fortynbsp;que Ie Fer contlent plus de Phlogifriqtie (^).'nbsp;On en peut conclure avec certitude, qué Ienbsp;Fer, reduit a I’état de Mine j eft moins forte-

ment

-------^—--—

(b) MagnetUmus p. 54. nbsp;nbsp;nbsp;[ Cet arucie éxige iih motd’é-ï

claivcifl'ement, psfree que Ia maniere dont je m’exprime pourroit faire croire, que c’eft M. brucmans lui-mê-me, qui tire de fes Experiences la conelufion quej’énon-ée dans ie Texte, touchant l’influcnce du Pltlogiftiquenbsp;iirr Ie Magnetisme du Fer: on fe tromperoit a cet égard;nbsp;car M. ERÜGMANS en conclut plütót, qué I’abfencemê-'nbsp;#ne du phlogillique, oti div moins, une dirhinution tres-éonfidérable de C.t ekmeat, n’empêche pas Ie Fer d’etrenbsp;Rttiré par I’AimaHt, p. 54. Je n'exaniineral pas fi eernbsp;Expériences ne pOurroient pas fervtr eii panic sl confirmer Ia feule chofe que j’avance dans Ie Texte , Avoirnbsp;qu’une plus grande aboadar.ee Sc un d'eveloppefiaefit plus'nbsp;parfait, une liaifon plus intime du Phiogiftiq'ue avec U'nbsp;¦bate Fer, rerd ce métal plus attirable par rAimaftt,’nbsp;C’eft auïïi toiè ce que j’avóis en vue dans Ie Texte, nénbsp;penfant alors qu’a la calcination des minés rcfraélaires,nbsp;qui les rend trés - attirables par rAimant de peu qir’elles'nbsp;l’étoient auparavant. I1 m’a pant néCêffaire d’avertir Ig'nbsp;Ledteur de ne pas attribuer a M. brwomans une coiv-élufion, qui n’cft pas la' fieniie, mais qu’unc inexaftitu^'’nbsp;de dans la rfianière de m’exprimer pourroit lui faire croiVnbsp;. j(e telle. N. d. T.}

^ O' M E ï. nbsp;nbsp;nbsp;È .

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I. MÉM. F. I. S'. II. C^. II. Del'Ètat

ment attiré par 1’Aimant, que lorfqti’il eft mieux pourvu de Plilogiftique, amp; dans unnbsp;ctat plus paijfait. Et qü’on ne dife pas quenbsp;l’Aimant attire les mines de Fer plus forte-'nbsp;ment après leur calcination, paree que les ma-ticres phlogiftiques qu’on a employées conte-noient quelque Fer, tju’elles y ont depofe,nbsp;fait dont M. b rug mans allêuue un exera-ple (e); car j outre que cette quantité feroitnbsp;très-petite ai comparaifon de celle que con-tient une riche Mine, L’Hematite p. ex., onnbsp;obferve Ie même accroiffement de Magnétisme, fi l’on fe feit du Plilogiftique Ie plus pur,nbsp;des rayons folaires raffemblés au foyer d’unnbsp;Verre ardent: car les Chymiftes de 1’Académie Royale des Sciences de Paris ayant expo-fé en 177a a.u foyer de la Icntille de M.nbsp;TSCHiRNHAus une mine de Fer que l’Ai-mant n’attirait pas, ils onttrouvé quMle y eftnbsp;devenue attirable par l’Aimant {d). Peut-être

ce-

(c) nbsp;nbsp;nbsp;Mamet Mms p. ixo.

(d) nbsp;nbsp;nbsp;On trouve ces Expériences dans rm Recueil hol-landois intitule: NatuurkindigeVerAandelin^en , Tome IH. p.

[On trouve dans Ie Diltionain de chymU de M. MACQUF.a, Tome IV, Article Verre ardent, un détail denbsp;toutes les expériences faites aux foyer de la prodigieufenbsp;lemille de M. trudaike , amp; de cell'e de M. tschirn-HAus. La mine de Ier kknche Spatfiique de JBitfe/twelier «n

bas-

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des Corps êleBtiquès nbsp;nbsp;nbsp;imxgnétiqnes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6f

eependant qu’il y a, indépendamment duPhlo-giftique,' quelqu’autre Principe difperfé dans PAtmosphère, qui concourt a la produólionnbsp;de ces Phénómènesj car eet accroiflement dcnbsp;Magnétisme dans les Mines n’a pas lieu quandnbsp;on les calcine dans des vaiffeaux dos, aunbsp;contraire de ce qui a lieu quand on opère ^nbsp;1’air libre, comme il eft prouvé par les experiences de M. DE B uF F o N (f) ; ce qui pa-

roitrsi

baffe Alfacc, du Safrm de Man, de tOchre des f^uvelles Eaux de Pajfy, h Mine de Eer criftallifée e?- chatoyante dcnbsp;l ile dEiie, 8c toiites les autres mines, chaux de Fer, 8cnbsp;ochres, ainfi que la pierre hématitc, i’émcrii, sc amresnbsp;niatièrcs ferrugineufes, fc font toiiteS fondues en partiesnbsp;noiratres, caflantes, Sc attirables par 1’Aimant, foit qu’el-Ics Ie Vuffent ou ne fulTeiit pas avant la fonte, tant fufnbsp;des fupports de charbon, que fur oelix de pierre, ou denbsp;terre. p. 178, 179. H. d. T. ]

(e) Supplement a l’HiJi. NaturelU yTomAtl. p. 55. Ed. ïtt ^YO. [ Une faute d’impreffion , ou peut - être de Copifte,nbsp;a rendu eet article inintelligible dans 1’original latin; 21nbsp;y a ,, Forte tarnen praeter Phlogifton adhuc aliud-princi-,, pium in aere libero volitans, vafe ullulatis, locum nonnbsp;,,habet, fecus ac fit fi vafe aperto uftulentur. ” H auroitnbsp;du y avoir ,, Forte tamen praeter Phlogifton adhuc aliudnbsp;,, principium , in aere libero volitans, ad haec phaenomenanbsp;,,prodtteenda concurrst; nam hoe magnet'tsmi incrementum innbsp;,,mineris vafe claufo uftulatis locUm non-habet amp;c. ” Oanbsp;a oublié ce qui qH ici en caraétères italiques. N. d. T. j

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gs t M é P. I. S. II. Ch. IL De rËtfi roitra plus probable encore, fi Ton fait aften*nbsp;tion aux .belles expériences de M- Lavoisier fur raugmentation de poids qui a lieunbsp;dans la calcination des métaux (ƒ).

§. 57- Voï cï done quel eft Ie changemenis que Ie Fer éprouve par rapport au Magnétis-ïne, lorfqu’il fe trouve reduit a 1’état de Mi-jïe: c’eft qu’il n’eft fusceptible de MagnétisTnenbsp;qu’en un degré beaucoup plus foible, Sc qu’ilnbsp;«ft befoin, oü de l’addition d’une certaine füb-ftanc;e, ou du développement d’une fubllancenbsp;qui y préexifte déja, ou des deux caufes a lanbsp;foisj pour qu’il devienne propre a acquerir uftnbsp;Magnétisme plus confidérable.

§. 38. Les métaux peuvent être éleétrifcj jpar communication: il en eft de meme des Mi-'nbsp;mes métallique's.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nollet a élcctrifé-

pen-

(ƒ) On trouve Ie déiail de ces E.'cpériences dans les McHi. ’^e l'Acuii 1775, p. 510. II efl, je crois, hors de doiitenbsp;que cette augmentation de poids provient de la quantitë ,nbsp;d’air déphlogifliqué quê les Métaux abforbent quand onnbsp;}es reduiC en chaux; mais cette abforption n’empêclie pag,nbsp;ïa perte du Phlogiftique, amp; je lïe trouve riën dans lesnbsp;experiences faites fur ce fujet, qui prouve que Geile - (inbsp;ti’a pa's lieu. Mais il feroit déplacé d’entrer ic dansnbsp;quelque détail far ce fujet, N. d. T. J

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èc$ Corps éleStrl^ues ^ tnagnttiquts.

pendant longtems un Aimant par communication, amp; j’ai fouvent repeté cette experience. Les Mhies paroiffent poiutant être des Conducteurs moins bons que les métaux même j cenbsp;qui eft vraifcmblablement dü aux parties etran-gères qui s’y trouvent mêlées, amp; qui font dc

mauvais Conducteurs. Mais, ce qui eft im-

• •

portant, on dit que M- O add a trouvé («),, que presque tous les F osfiles, tels qu’on les tire du fein de la Terre, pofledent une Elec-tricité origineile , qu’ils donnent des fignesnbsp;d’EleCtricité fans avoir été préalablement frot-tés OU chaufrés, amp; que 1’Aimant occupe Ienbsp;premier rang entre ces fosfiles, Mais , n’ayant

-pas été a même de faire ces expériences, amp; n’ayant pii me procurer Ie traité de M. gaddnbsp;He originaria corpprum eleSlrkitate, je ne fau-rois rien dire de plus fiir ce chef d’analogicnbsp;OU de difference entre rÉleCtricité Sc Ie Maigt;nbsp;nétisme,

Traité AUtéorologk du P. COTïï p.

Es

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39. C o Nc L u o K s de tout ce qui a étc dit ci - deffixs:

Que l’Eleftricité agit fur tous les Corps qu’on a examinés amp; que Ie Magnétisme n’a-git que fur V Almant 13 Ie Fér feuls (§. 15.)

a“. Que l’aétion du Magnétisme eft la mê-me fur Ie F er entier que fur Ie F er reduit en poudre (§. 17.) : que ce n’ell qu’accidentel-lement qu’elR eft affoiblie dans ce dernier cas,nbsp;(§¦ 18.) • que les Corps Coercitifs deviennentnbsp;Conducteurs par la pulvéritation (§. 19—aa.)nbsp;quoique peut-être ce ne foit ausli qu’acciden-tellemeiit (§. 11.): que les Conduéteurs aunbsp;contraire deviennent coercitifs par la pulverisation, amp; qu’il s’y fait un changement qui pa-roit ctre un changement vrai ( §. 13,2.4. )

3°. Que Ie Fer enveloppé de Sel (§. a5-a8.) OU reduit en chaux (§. 31.) éprouvc une aétion plus foible de la part'de rAimantj maisnbsp;que les Corps conduéleurs font changés parnbsp;les mêmes opérations en Corps d’une naturenbsp;*différente, favoir en Coercitifs (§. 0.9—33-)

com-

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Cencli/lom générales. nbsp;nbsp;nbsp;71

«omme eek leur arrive ausfi s'ih font transfor-més en Verre (§• 31- ) au lieu que Ie Fer vi-trifie eft orten^ent attiré par TAimant (§. 30.)

§.40. Ces differences pourroient paroitre as-fcz grandes pour en conclure que rEledcricite , eft différente du M gnétisme^ ( ). Mais, finbsp;l’on fuppofc que ces forces dependent de Flui-des, amp; que ces Fluides, fans être les mêmes,nbsp;font cependant analogues, ces differences ncnbsp;futfifent certainement pas. II ?’agit done d’examiner fi, dans cette fuppofition, ces Fluidesnbsp;agiflent fuivant les mêmes loix. Si ccla avoitnbsp;lieu , ces Fluides auroient certainement uncnbsp;Analogie tres - remarquable, 6c Ton feroit ennbsp;droit de demander fi ces Fluides ont quelquesnbsp;proprietés femblables, amp; s’ils font des modifications d’un feul 6c meme F luide. Ilfaut donenbsp;Techercher quelles font les Loix fuivant les-quelles ces Fluides agiffent.

( « ) [ Voycz ce qui a été dit ci - deffus dans Ia Note b •éu §. 15- C. d. T. ]

SEC-

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I. mémöiïie:, Part.!- Sell. HI,

SECTION |il.

pE LA eOM?ARAISON DU PER E^Ji DE P’AIMA;^T AÜX CORPS ELpC-!yRIQUES CONDUCTEURS ETnbsp;COpRCiTIFSi

41. La feconde Queftidn que nous notts. fommes propofé d’examiner eft, s'ilfaut éta-èlir ^ d'après M. Cigna, que le Per eft tutnbsp;Conduiteur du Fluïde magnêtïque ^ commeles mé-tuux (ft d'autres Corps font CqndiiUeurs du Fluïde,nbsp;êleSirique: ou s'il faut plkt6t penfer avec M.nbsp;jEptnus, que le Fer (ft V Aim ant doivent êtrenbsp;eomparés aux Corps idïoéleSlriques ?

L E feul éiioncé de pette queftion fait voir, ou combieii les experiences -font trompettfcs,nbsp;pu combicn les conclufions en ont été mal dc-duites, ou combien d’incprtitudes il y reftfnbsp;encore dans cette matière, puifque deux célé-brés Phyficftns ont employé, pour établir denbsp;I’Analogie entre I’Aimant amp; TEledlricite,nbsp;deux propofttions contradiéloires, qui ferventsnbsp;de Ixize a leurs Syftêmes; car Tun d’eux corm

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CmpAraifon du Ter des Corps Conducteurs. 7*3

fare ie Fer auK Corps idioéleftriques, 6c l’au* tre Ie cojnpare aux Corps conducteurs

4a. Voici Vordre que je me propof® de fuivre j pour développer compie il fapt Ie?

foiii

(^) [Nous aurons plus d’une fois occafion de faire ll Biême remarque dans la fuite de ce difcours. Le fujftnbsp;Kicmc de ce §. m’oblige de la faire encore. M. cis kanbsp;ctablit que Ic Fer cll qn Condufteur du Fluide magnéti-que, paree qu’il croit que ce Fluide traverfe Ie Fer, qu’ilnbsp;agit fur lui. M. * p i n u s établit auffi qup Ic Fer attire Icnbsp;Fluide naagnétique, amp; que celui-ci n’a aucune aflion furnbsp;les autres Corps. Tous les Phyficiens fe font ce mefem-snbsp;ble accordés fur ce point, qui leur a paru un fait d’Ex-périence. Cependant M. de i.a cepède s’eft cru auto-rlfé a ponclure tout le contraire de l’expérience même 3nbsp;felon lui, 1’Aimant, le Fer, amp;. la Platine, font les feulsnbsp;Corps qui n’aient guères d’afiinité avec le Fluide magné-tique: ils ne l’attirent, amp; n’en font attires que peu o»nbsp;point: tons les autres Corps de la Nature ont uue grande affinjté avec ce Fluide; ils en font les Condiiéteurs;nbsp;ce Fluide les pgnètre trés facilement.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fur l’EleSlr.

p. 4^. feqq. Tqm. II.] Si egt ouvra'ge de M. de la CEpede avoit paru avant la compofition du mien, ilau-rait fallu faire une nouvelle Scdlion pour examiner fi lesnbsp;Corps non-ferrugiiieux peuvent êtve nomiués Condufteursnbsp;du Fluide. magnétique, 8c s’il eft vrai que le Fer n’a aucune affinité avec ipi. Je nre flatte cependant que ce quenbsp;je dirai dans k cours de cc Mémoire mettra les leéfeursnbsp;a même de juger de ccs deux points, fur Igfquels je n’hê-Üte pas un moment a admettre la negative. N. d. T. ]

E ïv

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74

I. MEMO IRE. P.\. S. III. Ch. I.

fondemens de ces Syftemes, amp; en tnieux examiner les principes.

1°. J E rechercherai d’abord en quels fens , les Corps peuvent être nommés Condu6leur's ounbsp;Coercitifs du Flnide élelt;Strique.

a°- J’examinerai en fecond lieu les experiences par lefquelles M. cigna a crunbsp;demontrer que le Fer eft un Conduö'eur dunbsp;Fluide magnetique, ou qu’il en eft Vépngenbsp;comme le penfe M- brugmans.

3quot;. Je fuppoferai en troifieme lieu, que le Fer eft unCondudteur du Fluide magnétique,nbsp;8c je rechercherai s’il conduit le Fmide magnétique felon les mêmes loix, fuivant lefquelles les Corps conduéteurs conduifent le Fluidenbsp;éleétrique.

4°. J’examinerai enfin le fentiment de M. /EPiNus, qu’il faut comparer le Fernbsp;aux Corps idioéleélriques.

CHA'-:

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Compdraifon du Fer ^ des Corps ConduBeuvs. 75

C H A P I T R E I.

§. 43. On fait en fait d’Éleótricité i“. que les Corps ne donnent aucun figne d’Eleflrrici-té, a moins d’être placés fur d’autres Corpsnbsp;qu’on nomme idioéleïtriq^ues; ov ceux-ci fontnbsp;ceux qui. deviennent éleétriques par frotte-ment. a“. Que c’eft au moyen des Corps quinbsp;pe deviennent pas électriques par frottement,nbsp;que rÉleétricité peut-être foütirée de Corpsnbsp;aftuellement ékftriqucs, foutenus par desnbsp;Corps idioélectriques, ou comme l’on dit ifo^nbsp;lés: de forte qu’on peut conduire ou tranfpor^nbsp;ter rÉleéfcricité a une diftance quelconque:nbsp;c’eft a caufe de cela qu’on nomme ces Corpsnbsp;des Condu6leurs. 3“. Qu’on detruit, ou qu’onnbsp;diminue l’Électricité des Corps ifolés,' eq lesnbsp;touchant par des Corps condult;9:eurs.

§. 44.. On peut tirer de ces PEénomènes les corollaires fuivans, qui ne dépendent d’au-cune hypothèfe.

1°. Que les Corps coercitifs font ceux,

dans

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I, mkmoïre, p. ï.I?'. Til C^.Ï.

r

dans lesquels on peut exciter TEleftricite par ïe frottement feul, peut-être cependant ausfinbsp;par la chaleur (a)j 'ëc qui font en même temsnbsp;tcls, que les Corps qu’oii leur applique ne per™nbsp;dent pas rElectricité qu’ils poffédent, quinbsp;cmpêclient par conféquent que Ie Fluïde élec-snbsp;trique ne s'en écoule, ne fe disperfe. L’idéenbsp;d’un Corps coexcitif renferpae n^celTairernentnbsp;ces deux idéés.

a”. Il fuit del-1 en fecondlieu, que les Corps emduêieurs font ceux , qui n’ont pas d’Éleétrickénbsp;a moins qu’ils ne la reqoivent \ qui diminuentnbsp;rÉleétricité des Corps coercitifs aéluellementnbsp;«ledriques qu’ils touchent, amp; qui deviennentnbsp;cux mêpaes éleétriques par 14 {b) , c. a. d. qui

re-

¦ ¦¦ ¦ ¦¦ '

(a) [V. ce qui a été dit ci-deffus dans la note (a) dq f. 8. N. d. T.]

(é) [Je prie que 1’on veuille faire attention aux ex-prcffions. Dirc, qu’un Corps Conduöeur, qui touche un Corps ifolc aCtueJlemcnt élelt;ftrique , diininue l’Élec-tiicitc de celui - ci, Sc devient éleötïque lui - même, s’ilnbsp;cü ifolé, c’cft, fi je ne me trompe, artimifr m fait ^ Scnbsp;même un fait eonftant. Dire, que ce Corps foutire lanbsp;Ruide du premier Corps, que cell par la qu’il devientnbsp;éledtrienie, l5c que l’Éledlricité diminue, ce n’efi pas arti-cu}er m fait, mais tlrer une cmclufien da fait. Dire, quenbsp;1? Corps Condnfteur qui vient a toucher uji Corps éjec-tfjfd, reduit a letat naturel Ie Fluide de celui-ci, quqnbsp;nsIe(5lrifation y avoit accumulé , ou diminiié; amp; que lanbsp;méinp de ce Condu^l^ur vient a perdre par la foa

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Cempdralfon du fer amp; des Corps ConduSteufs. 7J

Tecoivent Ie Fluide élefcrique, Ie transpoitent autre part, amp; s’en chargent, au tnoins quaranbsp;d l'apparence: je dis quant i T.apptrence, pareenbsp;tjue les partifans du Syftême de M • franklin font d’opinion que les Corps coercitifenbsp;contiennent toujöurs ia même quantité denbsp;Fluïde élddtriqueJ iriais que, des qu’ils de-viennenr éledtriques, ee Fluide s’accumulcnbsp;dans une de leurs parties, 6c diminue dans l’au-tfe (lt;•). Voici done au moins a quoi lè re-

dui-^lat naturel y amp; devient éleclrique, ce n efi Jias artlmtkr Hn fait, maïs , tirer unt conclupmt du fait. J’ai taché d'crt-pofer les faits, mais les conclulions qu’oii en a déduitesnbsp;ibnt auffi difFérentes que les différens fentimens -des Auteurs. II lue femble cépendant qu’on séxprime d'unenbsp;jnaniere trés - impropre, en nommant Ie Fer Condudeuïnbsp;^u Fluide magnétique, fi on n’entend pas par la, quelenbsp;foutin rhllemcnt ce Fluide, 1‘accepte, Ie fait palTcr anbsp;travers fa propre fubflance, .amp; Ie conduit, du Corps dontnbsp;jl Ie foutive, ailleurs. N. d.* T. ]

(c) Tentaintn T/teoni EleSh'. cf Mttgnéthmi: humt-, ef Cap. I. [Voyez auffi ces mêmes Principes'4c veloppêïnbsp;dans le.Méfnoire de M. steiglehner.

C eft a deffein que je ’tne fuis exprimé dans Ie texte, toinnie sil tie sagiflbit que du Carreau de bevis, oanbsp;de la Bouteille de Leidc, ou de tout Corps qui .acquicrïnbsp;a la fois les deux Éleftricités; paree que e'efl: Ie cas donjnbsp;ks partifans de 1'Analogie entre rÉlcdricité amp; ie Magnétisme tirent Ie plus grand parti; auffi M. JEPisusavoue-Fjl que k Magnétisaie ne foiirnit avscimPhéaomtne ana-

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I. MÉ MOIRE. P.1. S. III. Ch. I.

duira l’aÉlion des Corps conducteurs dans ce Syltême : c’eft qu’ils retabliront Tequilibre dunbsp;Fluide éledtrique qiii fe trouvoit detruit, amp;nbsp;que derechef ils diftribueront ce Fluide parnbsp;tout égalément. Si 1’oh veut done reduircnbsp;tons les Phénomènes au Syftême de M.nbsp;FRANKLIN, qu’oii fubftitue cette idee,nbsp;quand je dirai que les Corps fe chargent dunbsp;Fluide éleótrique {d).

3®. C o M-

logue a ceux qiu font propres aux Corps condufleurs r amp; c’eft pour cette raifon qu’il a cru n’en devoir rien dr-re dans fa Thsorie (1. c. §. 5. p. 14. §. 3. p. ii.) Cesnbsp;Pliehomèncs étoient pourtant ce me femble aflez iffl-portans pour mériter un examen fuivi; amp; quelie eft Ianbsp;force d’une Analogie qu’on n'établit ¦ qu’en écartant a des-fein les Phénomènes qui ne font pas analogues, amp; quinbsp;exigeroient une autre Theorie? M. de ia CEPÈdënbsp;avoue auffi (Tome II. p. 46.) que les Conduéieurs ifo-lés offrent des Phénomènes, qui ne font pas parfaitc-inent femblables a ceux dqs Bouteilles de Leide, desnbsp;carreaux magiques, amp; des disques de Verre qui ne fontnbsp;frottés que d’un cóté , amp; qui font frécifement les analoguesnbsp;des Aimans, du Ter, zjr de la Platine. Car, du refte il eftnbsp;certain que les cas dans lefquels les Corps eleétriques nenbsp;poflédent qu’un feul genre d’Éledricité, la pofitive , ounbsp;la négative, font de beaucoup les plus nombreux, aunbsp;jicu qu’il n’y a aucun cas dans lequel un Corps magnéh-que n’eft douc que d’une feule forte de Magnétisme,nbsp;c- a. d. d’un feul Pole, comme nous Ie prouverons ci-après, §. 195. feqq. N. d. T.]

(d) [Quoique M. apinus admette Ie Syftême deM.

. nbsp;nbsp;nbsp;FRANK-

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Comparaifon du Ter 13 des Corps ConduBeurs. 79

3®. OoMME les Corps condu£teufs acquie-rent l’Éledlricité, il s’enfuit 3“. qu’il ne fau-roit y avoir de pareils Corps, fans qu’il y ait des Corps coercitifs adluellement eleótriquesnbsp;Sc qui confervent leur Eleétricité jufqu’a unnbsp;certain point: fans cela nous ne faurions ap~;nbsp;percevoir s’il y a de TEledtricité ou non.

Ces- trois propofitions font ce me femblc trés - certaines, amp; indépendentes de tout Sy-ftême.

¦ §• 45. Lorsque nous établiflbns unc comparaifon entre l’Eleftricité amp; Ie Magnétisme , 6c que nous nommons Ie Fer un Co»'

duc~

FRANxiiN dans fes points les plus ellentiel#, exceptc 1’iramutabflité de la quantité naturelle de Fluïde .dansnbsp;chaque Corps, il avoue cependant qu’il y a des cas dansnbsp;lesquels Ie Fluïde éledrique eft véritablement foutirë desnbsp;Corps élednfés: voici comment il s’en exprime (Te»tam.nbsp;p. 10. §. I. 8.) ,,I1 y a des Phénomènes éledriqiiesnbsp;5, qui refultent d’un paflage aduel de la matière éleftri-,,que dun Corps dans un autre, lorfqu’il paffe d’unnbsp;,, Corps qui en contient une plus grande quantité dansnbsp;;,nn autie qui en a inoins. De ce genre font furtoutnbsp;,,leS étincel).es amp; les autres Phénomènes de la lumièrenbsp;,, éledrique.quot; Le Corps dans lequel Ie Fluïde paffe pa-roit, dans ce cas, étre un vrai Cóndudeur, dans Ie fensnbsp;ftrift, au moins lorsqu’il s’agit de Corps anéleftriques quinbsp;xc^oivesiie Fluide eseéücivt d’uu Coercitif. N, d. T.]‘

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iuSlcUr oü uri Coércitify il faiit que itous fasfionS roir que Ie Fer repond réellement aux idéelnbsp;q,ue hoiis venons de développer. C’eft ce quenbsp;®ous aliens examiner avec foia.

11- ne fera pas inutile d’obferVer préalable-* 4nent -i que les Corps peuvent être eoercitiftnbsp;OU cohduamp;eürs en dilFérens degrés: qu’uiinbsp;Hiême Corps peut êtte quelquefois coercitifnbsp;jusqu’a un certain point, amp; en meme temsnbsp;•condufteur jufqu’a tel autre degré : cömme p.nbsp;«X. lorfque Ie Fluide éleétrique y peut pafletnbsp;«n quelque forte, rnais difficilement. L’FIui-le eft de ce nombre : c’eft un Corps conduc-^nbsp;teur; clle eft cependant en quelqiïe fóite eoef-dti'Ue ^ puifqu’elle peut donner la commotitm.nbsp;felon les experiences de M.- wilke (lt;?),nbsp;ï^ous avons vu ci-deflus ( §. ao, '23.) quénbsp;la niême ebofe a lieu pour Ie Verre pulveri-»,nbsp;fé, les fleurs defoufre, amp; I’argiiie.

(«) Mém. de i’Acad. de Snéde, Toffie XX. p, iól. f. 2:4^ ^ la trad. Allemande.

CH.1^

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Comparaïfon du Fer 13 des Corps ConduSleurs. 8i

C H A P I T R E II.

Examen de la Queftion, fi l'on peut comparer Ie Fer aux Corps conducteurs du Fluïde éleClrique.

§. 4,6. M. CIGNA appelle Ie Fer un Con-duUeur du Fluïde magnétique: amp; comme les Corps éle£triques ne produifent aucun effet anbsp;moins qu’ils ne foient ifolés, amp; que TAimantnbsp;agit toujours, ce Phyficien établit que 1'jli-munt ejt toujours ifolé {a). L’Aimant eft done.

per-

(a) Mifcellanta Taur'menfia, T. I. p. 43. §. i. [J’ai indiqué ici amp; Ie fentiment de M. cigna amp; la preuvC'nbsp;lur laquelle il l’appuye : j’ai a peu prés copié fes expres-fiOEs. M. DE la CEPpDE a pfis exaftement Ie Contre-._nbsp;pied de ce Syftême; feloa lui tous les Corps de la Nature , excepté Ie Fer,, l’Aimant, amp; la Platineétant des.nbsp;Corps condudleurs du Fluide magnétique, TAimant ounbsp;ks fubftaaccs anémagnétiques ne fauroient jamais, êtrenbsp;ifoles. En effet dit-i] (Jbm.ll.p. 50.) ,, on pourra biennbsp;,, entourer de Fer ou de Platine une fubftance quelcon-,, que , mais comment réconnoitrons nous, alors fes ef-,,fets?- Si nous ne faifons que la placer for du Fer ou denbsp;,, la Platine , fcra -1 - elle ifolée en communiquant aveenbsp;.,1’Air, fubftance conduétrice du. Magnétisme ? Si on la

i ren,:'.

TOME I.

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8x I. mÉmoire. P, nbsp;nbsp;nbsp;Ck.VL.

perpétuellement entouré de Corps qui ne Ie chargent pas du Fluide magnétique, c. a. d,nbsp;de Corps co'ércitifs. Mais ces Corps fur les-quels l’Aimant eft placé n’acquièrent aucunenbsp;vertu magnétique amp; n’en peuvent jamais ac-quèrirj au lieu que les Coi-ps coercitifs dunbsp;Fluide éleétrique peuvent acquérir rÉleftrici-’nbsp;té : ce n’eft done qu’imparfaitement qu’onnbsp;peut comparer eet ifolement magnétique a l’ifo-lement éleétrique : il me paroit au moins ennbsp;difFérer ïi fort qu’il ne fauroit y avoir qu’unenbsp;grande difference entre les effets qui depen^nbsp;dent de l’un ou del’aut^-e [b).

D’a I Lr

,, renferme dans Ie vuide , Ie fera -1 - elle d’avantage ? Lc 5, Vuide n’eft-il pas permeable pour tous les Corps, amp;nbsp;5, par conféquent pour tous les Fluïdes?” Maïs s’il eftnbsp;vrai que TAimant ne puille être ifolé, quoicu’il agilTenbsp;toujours, amp; qu’un Corps idioéledhique ne fauroit agir \nbsp;moins qu’il ne foit ifolé, il y a ce me femble une ftnbsp;grande difference entre les aétions des deux Fluides,nbsp;qu’elle feule fiifRroit pour renverfer route analogie : d’ail-leurs il eft difficile de concevoir, pourquoi i’Aimant nenbsp;perdroit rieii de fa force s’il étoit toujours entouié denbsp;Corps conduifteurs, c. a. d. de Corps qui agiffent furnbsp;lui, pendant qu’un Corps éleétrique perd la fienne dèsnbsp;qu'uti Conduöeur Ie touche. N. d. T-]

(è) [L’ifolement éleétrique pareit confifter en ceci, *. Qu’en otant les Corps dans lefquels Ie Fluide éleétri-rnbsp;que pourroit entrer facjlement, il cmpéche ce Fluide de

for-

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Comparaifon duFer des Corps ConduBeurs. 83

D’AiLLEtjPvS, fi Ie Fer eft conduétcur du Fluide magnétiqoe, ü Ie foutire, ou denbsp;l’Aimant j ou du Fer aimanté $ qu’on doit con-fidérer ici comme des Corps coercitifs ou ma-gnétiques par eux mêmes. Mais, fi Ie Fer fcnbsp;charge du Fiuide magnétique, s’il Ie foutirenbsp;de rAimant j celui-ci ne doit-il pas s’affoiblir?nbsp;Le contraire a pourtant lieu (f). Que ceuxnbsp;qui adoptent le Syftême deM. franklinnbsp;llibftituent a cette expresfion 1’idée que nousnbsp;avons propofée dans le Chapitre précédentnbsp;(§. 44. a°.).

§- 47-fottir des Corps qiii Ie contienneni; i- Qu'il empcche plus cfficacement le Fluide du Corps élcdtrifé de fe re-mettre en équiiibre, èc dans fon état naturel. Or com-nic il n’y a d’autrcs Corps, que FAimant amp; le Fer quinbsp;agiffent fur le Fluide magnétique, il eft clair qu’il n’y anbsp;pas d’ifolement magnétique proprement dit, fi done l’A^nbsp;mant agit toujours , s’il conferve f.i force fans étre ifolc,nbsp;il faut que l’ctat qui le rend propre a agir, feit plus fla-ble que celui des Corps, même idioékétriques, éleétri--es: auiS M. «pinus établit-il (fentiment que nousnbsp;C-Wminerons dans la fuite §. 89. fcqq.) que Ie Fluide ma-gnetique fe meut tres - difficilenient dans TAiinant amp; plusnbsp;difficilement que le Fluide éleétrique dans les meilleursnbsp;Corps coercitifs. N. d. T. ]

(«) [Nous discuterons cc point plus arnplement S.

184—191. N. d. T.]

F a

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84 I. MÉ MO IRE. P. I. S. III. CA. II.

§• 47. Maïs paflbns plütót aux expérieii-ces. II fcroit trop long de rapporter toutcs celles que M. M- cigna amp; brugmansnbsp;ont alleguées, pour prouver que Ie Fer eft unnbsp;ccnduSeur on une éponge du Fluïde magnéti-que : i e ne fcrai mention que des principales,nbsp;telles qu’on les trouve cliez les Auteurs dontnbsp;je viens de parler, amp; que j’ai fouvent repétées.nbsp;Je les reduirai a trois Clafles.

L A première Clafle contiendra ks experiences, dans lefquelles on place Ie Fer entrc l’Ai-inant amp; une Aiguille aimantée gt; ou un Corps conduéleur entre. Ie Plateau de la Machine Scnbsp;k Corps fiar lequel ce Plateau agk.

L A feconde Clafle contiendra les expérien-ces, dans lefquelles l’Aimant, ou les Corps éleftriques, font pofés ftir des Coi'ps con-duéteurs.

Enfin la troifième Clafle contiendra les experiences, dans lefquelles plufieurs Coipsnbsp;éleftriques ou magnétiques agiflent a la fois.

Au ïTESTE les expériences magnétiques dont je vais parler, prifes la plupart de M. M.

CIGNA amp; BRUGMANS, ont déja été fai-tes par gilbert, deschales, mus-sc HE NB ROEK, ce qu’il fuffira d’obfervej ¦une fois pour routes,

I. das-^

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CompAraifon du Fer £5? des Cwps Conducteurs. 85 tl Clnjfc d'quot;Expériemes.

%. 48. E X P É R., i^- place a la diftau» ce de quelques pieds du premier Condufteurnbsp;de la machine éledtriqüe, uil autre Conducteur, bienilolé, amp; muni d’un éleftrornètre.nbsp;Je tournc Ie Plateau de la machine, amp; Ie premier ConduéVeur n’agit pas fur Ie fecohd. Jenbsp;prends un fil de Laiton que je tiens par uónbsp;manche de Verre; je l’applique aux deux Cbn-dufteürs a lafois, 8c je continue a tourner Iénbsp;Plateau. Le iccond Condudteur efl; éle£trifénbsp;iur Ie champ : les fils de réleétromêtre fe dres-tënt: le carillon éleótrique fonne , amp;c: Nousnbsp;ën concluons que le fil de Laiton conduit^nbsp;foutire, le Fluide éleólrique.

ExpÉr. X. Je place un fort Ainiant a quelque diftance d’une Aiguille aimantée^ dënbsp;faqon qu’il n’agiffe pas fur elle, ou qu’il knbsp;détourne dü Méridien d’une quantité coti-huè. J’applique d l’Aimant üne barre de Fefnbsp;^ue je place eiitre lui 8c l’Aiguille : I’Aiguillbnbsp;eft agitee ffir le champ (lt;?).

M. cC

(«) Cigna 1. c. §. 4. BBéGMANS Tentam^ de Mat. Uagn. Exp. 4. p. IJ, 16. [Cette experience fe trdiive'nbsp;aufli chez deschales , Mund. Mathtm. Toils. H.p.

Éxp. 21. Ed. fee. N. d. T;]

F i

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85 I. MÉ MOIRÉ. P. I. S. lïl. ch. II.

M. CIGNA a conclude cette expérience, que Ie Fer foutire, conduit, Ie Fluide magné-*nbsp;tique : amp; M. b r u g m a n s que ie Fer en eftnbsp;Xéponge, puifqu’il tranfporte ce Fluide dans unnbsp;lieu oü il n’étoit pas, comme une épongenbsp;plongée dans 1’eau la fuce , amp; ia tranipor-te. {b).

Ces

{b) [ On verra dans la fuite (§.67.) combien il impor-te de faire attention aux expreffions mêmes : cette raifoH m’engage a citer ici les paroles de 1’Auteur. Voici hnbsp;troilième propolition p. i i, en preuve de laquelle M.nbsp;ERUGMANs allègue les experiences dont nous faifonsnbsp;mention dans ce Chapitre. ,, Le Fer eft comme unenbsp;,, épmge par rapport au Fluide magnétique qui entoure lenbsp;,, pok d'un Airaant , pour autant qu’il ahfirbe l’aftion denbsp;,, ce Fluide , qu’il la diflribue par toute fa majfe auffi long-,, tems qu’il touche le pole de 1’Aimant, ou qu'ii reftcnbsp;,, dans fon atmosphère. ” Voici la conclufion quenbsp;«KUGMANs tire (p. 16.) de fa quatrième Experience,nbsp;qui repond a notie dixième. ,, Le Fluide magnétiquenbsp;,, dont la direftion s’étend autour de cliaque pole parnbsp;,,des lignes courbes divergentes , eft intercepté par ie har-^,r:an de Fer, il en efl un peu concentre, 8c fon aétion fenbsp;5,diftribue fur le champ par toute la barre; il peut donenbsp;,, s’étendre plus loin, parvenir a 1’Aiguille, 8c l'agiter. ?nbsp;Voila la conclufion déduite de l’expérience cinquième,nbsp;laquelle, ainfi que la fixième, repond a notre onzième.nbsp;55 Cette Expérience dérnsntre évidemment, Ce me femble,nbsp;5» que le Fluide magnétique eft attïré pat le Fer, cgtil ennbsp;la diresiion, amp; par conféquent qu’il foutiré dn

,, Volt

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/ omparatfm du Fcr 6? des Corps Condutleurs.

Ces Phyficiens cöricluent done de ce qu£f r Aiguille eft plus detournée dè fa fituationnbsp;qu’elle nel’étoit auparavantj que Ie Fermns-porte Ie Fluide maguétique plus pres de l’Ai-guille;

§. 49. Éx p É R. XI. je pofe Ie barreau dc Fer fur Ie pok d’un Aimant, placé aflez présnbsp;de r Aiguille pour qu’il en reftftte un effet fen-fible. Je fais decrire un cercle au barreau:nbsp;1’Aiguillc retourne peu a peu a fa première fituation : 1’attraélion de 1’Aimant parolt dünbsp;moins afïbiblie , Sc 1’Aiguille prend enfin anbsp;peu pres la mêrae fituation qu’elle avoit, avantnbsp;que l’Aimant eut été mis en place.

M. BRUGMANsén conclut, que Ie Fluide magnétique eft attiré par Ie Fer, qu’il en fuit la direction, 8c conféquemment qu’il eft.nbsp;foutiré du pok: il ne doute pas même „ que

« tou-j5 Poie (OU entrainé loin du pole, aijffci a Polo ,) lotfquc ,,le Fer eft incline a 1’Aimant, 8c qu’il eft oppofé knbsp;, 1 Aiguille. Enftn brugmans s’eïprimc ainfi a Ianbsp;p. 19. -ïIIê menie qu’une Éponge tranfporte l’Eau parnbsp;,, route fa maffe S-c en quantité d’autant plus .cönlidérabl»nbsp;,, que fon volume eft plus grand, de mêmc Ie Fcr, qiffnbsp;,,a Ie plus de maffe ou de volume, paroit attirer 8cnbsp;,, fiutirer (ahducere) une plus grande quantité de Fluidsnbsp;,, qus Ie Far d’un moindre volume. ” N. d, T ]

F 4

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88 I. MÉMOI RE. P. I. III. Ci. It.

„ toiite la force magnétique ne fut enlevée a ,5 Hue diftance plus petite que celle d’un deminbsp;„ pied, fi Ton pouvoit empêcher l’écoiile-„ ment du Fluide magnétique par les cotes dunbsp;5, barreau (^)-”

Experience XII. Je place im barreau entre TAimant amp; TAiguille, de facon qu’tl foit perpendiculaire a l’Aimant : l’Ai*nbsp;guille tache de revenir a la même fituationnbsp;qu’elle avoit avant qu’on eut place l’Aimant:nbsp;ellc y revient même fi Ie barreau cft afleznbsp;cpais, OU fi l’on en intèrpofe un fecond, amp;nbsp;un troilième, s’il en eft befoin.

M. B R u G M. A N s conclut dércchcf, que Ie F er entraine Ie Fluide magnétique par tomenbsp;Cl mafle (^). M- le monnier conclut,nbsp;au contraire, de cctte même experience que lenbsp;Fcr empêche le paiTage de ce Fluide (c). Qu’ilnbsp;nous foit permis de faire obferver encore a cet-te occafion, combien peu les experiences ont

de

{«) Tmtmnma amp;c. p. l6 , 17.

{b) Ibid. p. 19. [On trouve des expériences analogues dans le S. 180. de la Partie IV. des Principes dePhi-hfiphie rfeoEsCARTSs, amp; dans les Tentamim Academiae Sri Cimnte, P, II. p. 75. On peut auffi confulter lesnbsp;£spér. 18. 8c xquot;). de deschalesI. c. p. 480. amp; 489.nbsp;N. d. T.]

(c) HiJ’mre de ïAcad. Rcy. des Sciences, 1733, p. 13.

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ConiparaifoH du Fer ö* des Corps ConduEteurs. 89

de force, ou combien dies font obfcuves, puis-* qu’elles conduifent deux Phyficiens célèbres inbsp;des concludons direétement oppofees.

§. 50. P A s s o N s a 1’examen des expérien-' ces de cctte première Clafle.

O N établit que k Fer elt un Condudteur dü Fluïde magnétique, 1°. paree que, pofé de-vant un Aimaht, il fait qu’une Aiguille aL-mantée, fur laquelie eet Aimant n’agirait pa?nbsp;fcns eet intermède, eft dètournée de fa lltua-tion: a°. paree que l’adtion de TAimarit eft di-snbsp;minuée amp; quelquefois détruite des que Ie Fernbsp;eft pofé dans une autre fituation.

Qu A N D je dis que Ic Fer eonduit Ie Flui-de magnétique, j’entends ceitainement ceci, qu’il prend cc Fluïde de 1’Aimant, qu’il Ienbsp;transfère par fa propre lubftance, 6c par confé-quent qu’il Ic puife de l’Aimant: qu’ainfi cenbsp;Fluide eft diminué dans 1’Aimant; de memenbsp;que fi je touche un Corps eleélrifé amp; ifolé avecnbsp;un Coi-ps conduéircur, je diminue rÉleétriciténbsp;du premier, ou je la transports vers un autrenbsp;cote (lt;*)• Cela pofé 5 Ie Fer conferve précifo-

ment

(lt;*) [ C’sft Ic fentiment ordinaire, amp; qui paroit reful-cer immédiatement des Expériences: on a vii ci-deffus

F 5

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50 I. MEMOIR E. P. I. Ill- Ck. II.

nicnt ce qu’il abforbe, on il en perdimé par-tie. On ne fiiuroit eir aucune facon fbutcnir la derniere alternative, puisqu’il n’y a aucurtnbsp;Corps, excepte le Fer Scl’Aïxnant, qui agiffenbsp;fur le Fluids magnétiv]ue {b): il n’y refte donenbsp;qii’a iburenir la première alternative; exami-nons ce point.

• Si Ton fuppofe cette abforptionj on peut fans doute expliquer en quelque forte la dixiè-me expérience (§. 48.), dans laquelle on au-grnente la fphère d’attraftion par le barreaunbsp;qu’on employe: car celui-ci, fe chargeant d’u-ne certalne quantity de Fluide magnétique, ilnbsp;le rapproche de 1’Aiguille, amp; confequemmentnbsp;cette quantité agira avec plus de force j mais,nbsp;tine explication ausil vague me paroit bien éloi-

gnée

§. 44. note d, queM. -«pinus admet lui-même ce ca?. D’aiilenrs cn examinant le point dont il s’agit, nous pre-nons les termes de Conduéteur amp; de Cocrcitif dans Isnbsp;fens étaMi §. 44. N. d. T. ] _

{b) [11 n’en eft done auCun qui put foutner du Fer le Fluide que le Fer a foutire de FAimant: le Fer ne fau-roit done rien perdre de ce qu’ii a acquis. Lés Partifansnbsp;du Syftémc de M. d£ la cepÈde foutiendroient certai-ïienieiit la dernière alternative; mais ils nieroient en menie tenis i’abforption du Fluide magnétique par le Fer/nbsp;^ par confequeiu cette ditculnon ne Ics regarde pas-N. d. T.J

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CompAraifon duFer ö* des Corps ConduMeurs.

gnée de celles qu’on exige en bonne Phyfi-que (f): paflbns cependant la deflus: il n’y aura aiors plus rien d’étonnant de ce que, ennbsp;changeant la fituation du barreau, qui etoit di-redte, I’attraflrion paroiffe diminuer; car par cenbsp;changement on éloigne Ie barreau de l’Ai*nbsp;guille, avec Ie Fluide qu’il avoit abforbé.

§• 51. Maïs examinons avec plus de foin l’hypothèfe que Ie Fer abforbe Ie Fluide ma»-gnétique: developpons pour eet effet les co»nbsp;rollaires qui en découlent néceffairement: car,nbsp;fi ces corollaiies font fauffes, on fera afluré que

1’hy-

(c) [EHc feroit non-feulement vague, mais même erronée; car felon cette hypothèfe Ie barreau diftribuenbsp;par route fa maffe, amp; d’un bout a l’autre, Ie Fluidenbsp;qu’il abforbe (v. §. 48. note b.). Tous fes points con-liennent done ie même Fluide, amp; devróient par confé-queiit avoir Ie même genre de force, quoique en degrénbsp;incgal, fi i’on fuppofc tjtie la ffiftribution du Fluide fenbsp;fait irrégulierement: Or, ceci eft oppofé aux faits: car,nbsp;cn fait que Ie barreau acquiert les deux poles, amp; par con-fêqiient les deux genres de force. De plus, quel Fluidenbsp;abloi'be-t-il ? Celui qui fe trouve dans ie Pole que l’Ai-mant touche: cela eft évident, 8c on 1’avouè ( v. note dnbsp;S. 58.) II acquerroit done fat-tout un pole boréal, s’ilnbsp;touche Ie pole boréal d’un Aimant: mais on fait au coti-traire qu’il acquiert un pole auftral, a rextrêmitc diïnbsp;contalt;S. Voyez de plus Ie §. 55. N, d. T,



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^2 I. M E MÓ I R E. P. I. S. III. C^. II;

1’hypóthèfe clle même s’écarté dc ia 'vérité: Voici quels font ces corollaires.

iquot;. Aussi longtems qu’il y a quelqüe reftc dé I’action-originelle [de l’Aimaht employé] ^nbsp;tout Ie Fluïde n’eft pas abforbé, ou foutiré :nbsp;ce qui cn reile peut done être abforbé de nou'quot;nbsp;veaui amp; detua Têtrej au moins en partic, finbsp;l’on applique un barreau de Fera l’Aimant.

Déux barfeilux cgaüx, femblablemént pkcés, abforberont la mêmé quantité de Fluïde;

3°. Lé Feir cn -abfoi-bèra d’autant plus qü’il fera plus pres dé l’Aimant.

' nbsp;nbsp;nbsp;4°. Le Fer, placé dans Une fituatioh danS

laquelle il abforbé le Fluide, doit nécelliiïrer-ment effeefcuei' que l’Aimant j duquel ïl eft ap-pliqué, agïffe avee móihs de fërcè, comniè ayant perdu une partie de fon Fluide; Sc ïl nènbsp;doit pas être caiife que eet ilimant agilTe avecnbsp;la. même force, öu avec plus de force (lt;3). .

5°- UN

(a) [Ceux iTiêm'e qiü appliquent a TAimant la Théorie de franklin j commeM.M. ^epinus amp; stïis-isHNER , pofent pour baze , qne la grandeur dc 1’attrac-tion OU de la repulfion magnétique eft proportionelle la quantité dc Fluide que l’Aimant contient: nous lenbsp;¦verrpns au §. lo, du Memoire de M. irsiGtiKNER*nbsp;Hd. T.]

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^^Mparaifon du Fer 6? d-es Corps Condncieurs. pj'

5°. Un barreau de Fcr, qui abforbe une plus grande quantité de Fluide magnétiquenbsp;qu’un autre placé de la mêrae fecon, dok af-foiblir d’avantage 1’action de l’Ainiantj puis-qu’il rede a celui-ci alors móins de ce 1'luide:nbsp;Sc que c’eft de la quantité de Fluide que l’at-traélion dépend {b).

6°. Enfin, lorsque toüte aélion fcra dé-truite, c. a. d. lóvsque 1’Aiguille fera revenue a la première fituation, êc par conféquent quenbsp;tout Ie Fluid:e lèra abforbé, 1’Aimant ne pour-ra plus agir: car il n’agit qu’-a raifon du Fluidenbsp;qu’il pofled€.

O R , tous ces; coroHaires, qui font intimé-' ment liés au principe que Ie camp;\t conducteur du Fluide magnétique, s’écaitent telle-ment de la vérité, qu’ils font parfaitement op-pofés aux expérknces les plus certaines. C’eftnbsp;ée que je vais prouver,

§• 52- Ex PÉ R. XIII. Je placeTAimanÉ AI a une ceitaine diftance de 1’Aiguille ABnbsp;a- J • da détourné cette Aiguille de foanbsp;Méridien NS fous un angle NCB,de 40 degrJnbsp;___. ' ' nbsp;nbsp;nbsp;'' J’ai

L’abförbtio» du Fluide eft, fuivaiuM. bhugmans, proportionelle a la maffe du Fer. V. note n du 48/nbsp;dernière citation. N. d. T. ]


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I. MÉ MOX RE. P. I. S. III. C/l. 11.

J’ai appliqué a l’Aimant un barreau de Fer Z, de faqon qu’ii lui étoit perpendiculaire,nbsp;amp; qu’il ne couvroit que la mokié de fa largeur;nbsp;TAiguille efl: retournée a 30 d. Cette aftionnbsp;eft done a la pvécédcnte comme Tang. 30quot;:nbsp;Tang. 40° = 577- ^39 = 0569: i (a). Hnbsp;y a done eu a peu pres trois dixièmes pattiesnbsp;du Fluide d’abforbées.

ExpÉr. XIV. Je place de l’autre coté un barreau Y, exadbement égal au barreau Z »nbsp;amp; fitué de mênae. L’Aiguille n’eft detournéenbsp;que tres peu gt; au lieu que Ie barreau Y auroit dunbsp;ab i'rber trois dixièmes, tout comme Ie barreau Z, amp; qu’ainfi Tadtion reftante auroit dunbsp;être 0,38 , ce qui revient a un angle N C B denbsp;oxf 5:'rrijn. Etmême, en changeant tant foitnbsp;peu k fituation du barreau Y, il eft facile de faire que la pofition de 1’Aiguille ne change pas du

tout.

(a) L’Aimant M. étoit placé dans 1’Equateur magnéti-que O E Les Forces, qui doivent être exprimées par les finus des Angles, comme M. lambert l’a démon-tré ( de Berlin, Tom. XXII. p. 21.) amp; qui feroientnbsp;Sin. NCB

ici--—deviennent dans ce cas Tlt;*»g. NCB. On

Sin. ECB

peut confulter ce que j’ai dit la deffus dans mes Becherchts fitr les Aiguilles Aimantées, Part. l. §. 19 8c 341. Mém. desnbsp;itrangers ,Tamp; dans mcs Tmiam.Theor. Mat/iermnbsp;de P/itUK. Magnet. §. 40. p. 41.

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Cowparaijon dit Fer ö* des Corps Conducleurs,

tout. Le premier corolkire, favoiv qu’en ap-pliquant im nouveau barreau il s’abforbe qud-que chofe des forces reftantes, n’eft done pas conforme a la vérité: amp; le fecond , que deuxnbsp;barreaux places de même [^amp; égaux] abfor-bent la même quantité deFluide, ne s’en éloi-gne pas moins, Paffons au tfoifième.

53. Ex PÉR. XV. J’éloigne de 1’Ai-mant le barreau Y, par un mouvement paral-lèle: ri\.iguille s’approche d’avantage du Mé-ridien j c. a. d. que Tadtion de l’Aimant eft de nouveau diminuée.

Or fi Ton foutient, d’après M. M- CIGNA amp; BRUGMANS, quc 1’afFoibliflêment

d’aftion dépend, dans ces expériences, de ce qu’une paitie du Fluïde magnétique eft enle-vée de l’Aimant [par le Fer qu’on employe],nbsp;rl faudra foutenir ausfi, qu’il y a dans cette experience une plus grande quantité de Fluidsnbsp;enlevée , que lorsque le barreau Y touchoitnbsp;l’Aimant: ce qui eft contraire a I’enonce dunbsp;corollaire troiilème, amp; a ce que la nature denbsp;l’abforption , ou d’une éponge exigc.

Al A I s comparons ces expériences entr’el-les. On déduit raugmentation d’aöion, qui a lieu dans la dixième Expérience (§.48 amp;nbsp;50.) de ce que le Fer rapproche de 1’Aiguille

la

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I. mÉmoire. P. I. S. III. Ck. II.

la partie du Fluide qu’il a abforbée; On ex» plique la diminution qui a lieu dans la troifiè»nbsp;me (§.51.) Sc dans la quinzieme expérience,nbsp;paa' la même a,bforption, pendant que les bar-reaux font ausli dans ces deux cas plus prochesnbsp;dé I’Aiguille que I’Aimant, amp; qu’ainfi ils rap-prochent ausfi del’Aiguille la quantité de Fluide qu’ils ont abforbée. Si done il ne fe fait icinbsp;qu’une fimple abforption, ne 4evroit-il pas ynbsp;avoir aiisfi dans ces experiences un accroiffe-ment d’adtion (a), au contraire de ce qui anbsp;lieu? Ces expériences ne font-elles done pas.nbsp;contradidloircs dans rhypotliefe, que le Fernbsp;eft un Conduftcur du Fluide électrique ^ IInbsp;me le femble ainfi.

§• 54-

(a) [ Elle devr'oit même être plus forte dans ces der-nicres Expériences que dans les autres, puifqu’elie y dc-pendroit de deux Elemens, qui concourroient tons deux a la- rendie plus grande: i. De ce que le barreau plusnbsp;éloigné (le rAimanr, en foutirerok moins de Fluide,nbsp;qu’ainli il en refteroit d’avantage a 1’Airnant, 8c parnbsp;confequent auffi plus de force (v. §., ji- notes a. amp;c k)nbsp;2. De ce que le Fluide foutiré, bien loin d’etre conduitnbsp;ailleurs, feroit, au, contraire, porté plus prés de I’Aiguille, 8c devroit par conféquent attirer celle-ci , maïsnbsp;plus fortement, tout comme elle 1’attiroit lorfqu’elle étoitnbsp;dans le pole de I’Aimanc employé. N. d. T. ,1

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Compaf-aifon du Ter Ü dés Corps CmduBeurs. p’f

§. 54. Ex PER. XVI. Je place un Ai^ mant M a quelqu'3 diftance de 1’Aiguille A B ^nbsp;dans une direétion patallèle au Méridien ma-gnétique NS {^Fig. 3.] L’Aiguille eft dé-tournée de fa lituation. J’approche lentementnbsp;un barreau de Fer F dans la diredtion de Té-quateur magnétique : i’attraftion de 1’Aiguillenbsp;diminue a méfüre: c. a. d. qüe 1’Aiguille fènbsp;rapproche peu a peü du Méridien ; mais dèsnbsp;qu’une petite parties, comme F eft parvenuenbsp;au de la de l’Aimant, l’aérión augmeiite denbsp;beaucoup : 1’Aiguille eft attifée beaucoup plusnbsp;fortement, de forte quèl’aétion devient quel-que fois double ou triple. Cette petite paltie jnbsp;qui eft entre l’Aimant 8c 1’Aiguille s, fappfo-^nbsp;che done de rAiguille Ie Fluide qu’il a ab-fói'bé, tandis que l’autre paitie en éloigne Ienbsp;Fluide [qu’elle contient,] 8c qu’avant qu’ilnbsp;touchat l’Aimant, tout Ie barreau ert eut éloi-gné tout ce qu’il avoit abfotbé. Mais il eftnbsp;évident que cette petite paitie ne lauroit pro-duire un effet beaucoup plus fort que tbut Iénbsp;refte du baj-reau.

I u fuit evidemment de fout céci que Ié troifième corollaire s’écaite du vrai.

i- 55gt; Voici Ie quatriéme corollaire. Le

tome I. nbsp;nbsp;nbsp;Gnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Fer

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p8 I. ME M O I R E. P. I. .S'. III. Ci. n.

Fcr placé dans une fitiution dans laquelle il abforhe le Fluidc magncticjue, effectue néces-fairemcnt que I’Aimant agit plus foiblement,nbsp;amp; non qu’il agit avec une force égale ou plusnbsp;grande. Mais c’eft ce qui eft contraire auxnbsp;experiences.

Experience XVII. Nous avons vu dans la douziéme expérience (§. 49.), qu’unnbsp;barreau deFer ,appliqué perpendiculairement anbsp;I’Aimant, eft caufe que I’aftion de celui-ci eftnbsp;diminuée, £c par conféquent qu’il y a une par-tie du Fluide magnétique abforbée. Mainte-nant je place I’Aimant a une diftance telle,nbsp;qu’il retient 1’Aiguille dans fa propre direction ^nbsp;mais que cclle-ci fe rapproche du Mcridiennbsp;pour peu qu’on augmente cette diftance. IInbsp;jie fe peut done rien abforber du Fluide, pasnbsp;la moindre quantité, que 1’Aiguille ne fe rapproche du Méridien. Enfuite je place un barreau de Fer perpendiculairement au pole denbsp;I’Aimant, de facon que rAiniant fe trouve aunbsp;milieu de la longueur de ce barreau: I’Aiguillenbsp;reftc immobile. Je pofe de même un fecond,nbsp;un troifieme barreau, 1’Aiguille refte encorenbsp;immobile. II devroit cependant y avoir beaii-fnbsp;coup de Fluide d’abforbé , amp; par conféquentnbsp;l’aélion devroit être diminuée, au contraire de

CS

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Comparaifon du F er ^ des Corps ConduBeurs- 99

ce qxi’on obferve. L’hypothèfe de l’abforp* tion n’a done pas iieu () *

ExpÉr. XVIIL 3’éloigne tant foit peu l’Aimanr, 6c j’attends que 1’Aiguille fe foitnbsp;arrétée. J’apptoche Ie barreau obliquement,nbsp;amp; je choiiis une fituation telle que 1’Aiguillenbsp;fe rapproche de TAimant; Ie contraire de l’ab-forption a done encore lieu dans ce cas.

L E quatrieme corollaire me paroit done er-fone. PafTons au cinquieme.

§• $6. Expér.XIX. Je place entre 1’Aiguille 6c 1’Aimant un barreau qui touche 1’Ai-mant: II fait que 1’Aiguille fe rapproche de quelques degres du Méridien. Au lieu du baigt;

ream

(«) [Qu’on ne dife pas que l’aöion ne fauroit etrc clungée, puifque le Fluide abforbé eft autant conduit Pnbsp;gauche qii’a droite dans le barreau; qu’il agit par confé-quent également des deux cótés amp; que ces adioc* con-iraires fe détruifent; car quoique cela feroit vrai, darulnbsp;]e cas d une abforption amp; d unc diftribution paiiaitementnbsp;amiformes, il refterort toujours le fecond Element qui agicnbsp;dans cette Expérience, favoir 1’Aimant même: Or, Ianbsp;force de celui-ci eft diminuée par la quantité de Fliiidenbsp;qui en a été foudrée par le barreau, amp; qui, commenbsp;nous venous de le dire, n’,agit pas. L’adtion totale de-vroic done écre dinunuée au contraire de ce q\ji a

N. d. T. ]

G a

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loo .1^ mémöirè. P.l. S. III. CL II. '

reau j’applique a 1’Aimant iine lame très-min-ce : r Aiguille recule beaucoup d’avantage. Xgt;’a6tion eft done beaucoup plus diminuée (a).

ExpÉr. XX. On prouve facilement, qu’en foppolant rabfoiption, cette lame ab-forbe moins que Ie barreau:, car fi on k pofenbsp;devant un Aimant (b), èc qu’on lui fubftituenbsp;enfuite un cube de Fer de même longueur,nbsp;l’aftion eft beaucoup plus forte dans ce fecondnbsp;cas.

L E Corollaire cinquième , qui établit, que Ie Fer qui abforbe plus qu’un autre Fer, doitnbsp;caufer un plus grand afFoibliflêment d’aftion,nbsp;lörsqu’il eft placé de la même manière, que Ienbsp;premier, s’écarté done ausfi du vrai. Le ftxiè-

me

(4) [Cette Experience a déja été faite par qihert (de MagnetB p. 8(5,) Bescartes en fait auffi mentionnbsp;dans fes Principes P. ÏV. §. 180. Celles des Phyficiens denbsp;florencc font encore plus exaéles fur ce fnjet. (Ttntam.nbsp;Acad. Flor. P. 11. p. 75.) Au refte, on peut tellementnbsp;proportionner dans cette expérience répaiflear de la la*nbsp;me , amp; la force de TAimant, que TAigiiille, ou ne re-qoive pas de mouvement, ou qu’elle fe rapproche beaucoup de I’Aimant, ou même qu’en otant 1’Aimant ellenbsp;foit vcritab'lement repouffée, c. a. d. qu’clle paife au denbsp;Ia du Méridien. Mais il feroit trop long de détailler icinbsp;toutes les dreonftanees de ces Expériences, N. d. T. ]

O’) [C. a, d. dans le fens de fa longueur. N.d. T-l

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Compar/tifon du Fer nbsp;nbsp;nbsp;des Corps Condudleurs . i o r

me ne s’en écarté pas Tnoins. II établit que, lorsque toute aétion cft détmite, c. a. d. lorsrnbsp;que tout Fluide eft abfovbé, rAimant lae doitnbsp;plus produire aucun effet. Or, c’eft ce quinbsp;eft entièrement oppofé a 1’expérience.

E X p É R. XXL J’appUque a rAimant un barreau, de fagon que 1’Aiguille rsvienne aunbsp;Méridien, c. a. d. que toute action fok dé-truite. J’applique enfuite un autre barreau, anbsp;coté Sc en deflbus du prepriev; celui - ci a,gii;nbsp;fur une feconde Aiguille j Sc a peu pres ausljnbsp;fortement que fi Ie premier barreau n’y étoifnbsp;pas: car en otant celui-ci, raétioiquot;^ du fccondnbsp;eft a-peine affoiblie.

S- 57. Tous ces corollaires, qui font ip-féparablement liés au principe, que Ie Fer eft une éponge, ou un Conduéteur, du Fluidenbsp;magnétique, ne font done pas conformes a lanbsp;vérité ; d’oü il fuit que les experiences, quenbsp;nous avons citées ci-dcfrus( §. 4,8, 49.) 5 ncnbsp;prouvent nullemcnt que Ie Fer eft un pareilnbsp;Conduéteur, mais qu’elles indiqueroient plus-tót qu’il ne l’eft pas.

P o u R ce qui eft de la veritable explication de ces experiences, je dirai fimplement qu’ellenbsp;n’eft pas du tout difficile, pourvu qu’on s’ynbsp;prenne mathématiquement, Sc qu’oa parte denbsp;G 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce

¦lt;)


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101 I. MÉ MO IRE. P. I. S. III. c/;. II.

ce principe, que Ie Fer, approché d’un Ai-mant, devient magnétique. Je n’ajouterai pas ici ces démonftrations j mais je les ai couchcnbsp;tcmtes pai- écrit, pret a les offrir a l’illuftrenbsp;Académie, flelleles'défire (^),

II. ClaJJe d'Experiences,

§. $8. M. CIGNA £iit la cornparaifon fui-vante. Le Conduéteur d’une Machine élec-tvique j-ecoit le Fiuide du plateau, des cous-fins, 8c du bois dont la Machine eft conflrui-te : il en recoit done d’autant plus, amp; par cpnféquent il produit des effets d’autant plusnbsp;grands, que le plateau, les cousfins, Scleboisnbsp;fourniffent plus de Fluïde. Mais, fi on ifole lanbsp;machine, le Conducteur recevra certainementnbsp;moins dc Fiuide, puisqueles Corps idioéleétri-ques n’en fourniflent pas, a moin.s d’être frot'

tés.

(a) [ Si mes occupations amp; ma fanté me le permet-tent, je compte publier quelque jour m Rccueil de plu-fieurs Differtations fur l’Aimant, dans kquel ces demon-ftrations amp;’ks Experiences, dont j’ai parlé, trouveront leur place. J’ai couché ces démonftrations par ecrit, dèsnbsp;1769. que j’en ai fait la matière des Legons publiquesnbsp;que je donnois alors amp; je les ai confirmées enpréfence denbsp;mes Auditeurs par routes les Experiences nécelTaircs.nbsp;d. T. ]

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Gomparaifon du Fer c? des Corps Conducteurs. 103

tés. M. LE ROY a trouvé en effet que les chofes fe palTent ainfi en ifolant pai-faitement Ianbsp;Machine électriquenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; j'ai fouvent ob- .

fei'vé la même chofe dans une aiitre Machine fort élégante. On peut même obferver eet eft'etnbsp;d’une manière foit fimple dans une Machinenbsp;ordinaire, en employant des cousfins de foyenbsp;au lieu des cousfins ordinaires: a peine obtientnbsp;on alors quelque Electricite en tournant le Plateau {b). Quand on fe feit de la Machine denbsp;M. LE Roy, ou de quclqu’autre femblable,nbsp;le Conducteur amp; le Plateau acquierrent unenbsp;Eleétncite pofitive : le bois amp; Ics cousfins de lanbsp;Machine en acquierrent une negative.

C E c I pofé, voici rexpericnce que M. M. CIGNA (e) 6c brugmans {_d) ontfaite.

Ex-

(«) Mém. de I’Acad. 1753. P' 447- [ Depuis ce terns M. LE HOY a invente amp; decrit une autre Machine denbsp;ce genre, très-élegante amp; très-commode; Mém. de l’A-ad. 1772.. p. 499. N. d. T.]

(b) nbsp;nbsp;nbsp;[ C’eft une expérience que j’ai rcellement faiteennbsp;1774- naoyen me paroit plus commode que celuinbsp;d endnire les couffins d’uue couche de Refine, de Souf-fre, OU de Cire, comme ]e propofe M. maiiay,p. ii.f.nbsp;de fes mhenha 8cc. N. d. T. ]

(c) nbsp;nbsp;nbsp;Méticel. Taurin. 1. c. §. 33.

(i) Tentam. de Mat. Magn. p. 71. nbsp;nbsp;nbsp;[ Voici les paroles

de 1’Auteur. ,,Puisque le barreau de Fer appliqué dans

clt;?

G4

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104 I- MÉ MO I RE. P.. I. S. III. Ch. H,

E X p É R. XXII. Qu’un Aimant attire une Aiguille par fon pole auftral p. ex., qii’on pofcnbsp;un barreau de Per furl’autre pole, cn ce casnbsp;fur le boreal; rattraftion en eft augmentée furnbsp;le champ.

Ce s Phyficiens expliquent ainli cettc experience : que le Per abforbe la partie du Fluide qui s’arrête autour du pole boréal: or, dit M.nbsp;B R u G M A N s, cc pluidc étaiit enlcvé, la force du pole auftral augmente.

§. 59. Quoiqu’on put faire un grand nombre de remarques fur cette explicatioil, jcnbsp;ne m’arrêterai qu’a une feule reflexion. Si lenbsp;barreau abforbe le pluide dont il eft queftion,nbsp;il le reqoit certainement. II regoit done, cnnbsp;ce cas, le Pluide qui entoure le pole boréalnbsp;de rAimant, amp; par contéquent il devroit ac-

qué-,, ce cas auPole boréal de 1’Aimant, diminue la force de ,,ce Pole, He même Vahfirbe en grande partie, oommenbsp;,, nous favons déroontré dans la troifjème propolition,nbsp;[ V. cette pro-pofition ci-deffus dans la note b du §. 48.]nbsp;,,il eft afturement naturel de déduire de cette diminutionnbsp;i’aug'mentation de force du pole oppofe, c. a. d. denbsp;1’auftral; amp; qu’ainli nous etabljffions que la force dunbsp;,,,ipole boréal, s’étend dans la région auftrale, amp; parnbsp;,, CQnféquent dans toute la fphèrc d’attradion de i’Ai',nbsp;,, jnant. ” R d. T.]

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Comparaifon du Ter ^ des Corps Conducieim. i

^uérir un pole boréal, au contraire de ce qui ^ lieu, car tout Ie monde lait qu’il acquiert inxnbsp;pole auftral (a). Cette explication eft donenbsp;óppofée a tout ce qu’on connoit tie plus certain fur k communication des forces.

M AI s, on explique comme il faut I’effel^ dont il eft queftion, endftant, qu’il fe formenbsp;a Textrêmité du Per appliqué a TAimant, uiinbsp;pole auftral, qui attire par conféquent 1’Aiguille, Sc rend I’attraftion totale plus forte.nbsp;On verra par l’expéricnee fuivante que les cho-gt;nbsp;fes fe paflent reellcment ainfi.

Ex PER. XXIII. Si on employe au lieu du barreau de Per un Aimant foible, dont lenbsp;pole auftral foit tourné vers 1’Aiguille, I’adtionnbsp;fur celle-ci en fera augmentee. Or, on penbsp;fauroit dire que le fecqnd Aimant abforbe lenbsp;Fluide du premiergt; car, ft cela étoit, le premier Aimant devroit égaleroent abforber le

Flui-

(4) V. note c dn §. 5®. Ces Reflexions font parti-culièrement appliquables, fi Ton foutient que FAimant contient deqx fortes de Fluide , dont Fun entouré le polenbsp;boreal. amp; Fautre le pole auftral, fyftême dont nous par-lerons ci après §. ^^o. Mais elks fubfiftent toujours,nbsp;quelque fentiment qu’on adopte fur !a nature amp; le mouvement du Fluide maghétiquè. N. d. T. ]nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

G 5

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loö I. mÉmoire. P. I. S. III. Ck. II.

Fluide du fecond, amp; tont vefteroit en équi-libre {b).

§. 6o. Mats , fuppofons que rexpUcation que nous venons d’examiner foit bonne 5 on n’ennbsp;fauroit , ce me femble, conclure aucune Analogie quot;fentre les Phénomènes élcdtriques amp; les

Phé-

(è) n

L Si l’on vouloit foutenir que l’Aimant Ie plus foible ablorbe plus de Fluide du plus fort, que celui-ri n’en foutire du premier, il en refulteroit, que Ie polenbsp;auft al de cct Aimant foible feroit afFoibli a raifon de lanbsp;quantitc de Euide boreal qn’il foutire du pole boreal dunbsp;premier Aimant, Sc par conféquent a raifon de l’augmen-tation de l’adlion totale de ce premier Aimant fur l’Ai-guilie ; Sc l’Equilibre fubfifteroit. Mais cette fuppofitionnbsp;feroit abfolument contraire aux faits ; puisque Ie fecondnbsp;Aimant, bien loin d’affoiblir !e pole du premier auquel onnbsp;1 app'ique , Ie renforce de beaucoup. êr plus que Ie pole boreal, qui eft Ie plus prés de 1’Aiguille, qui fe trou-ve néanmoins aulTi fortifié. Cell un fait qu'on ne fauroit revoquer en doute; M. erucmans en convient, Scnbsp;s’cn fait même une efpèce d’objedion, qu’il refout ennbsp;difarit ,, qu’il lui a d’autre part que toute l’augmen-,,tation du pole auftral [„ c’eft celui qu’on employe”]nbsp;55ne peut pas dépendre de la.” J’ignore quelles preu-vesM. ERucMANs avoit en vue , maïs il me femble quenbsp;l’augmentation totale depend, Sc du renforcement denbsp;l’Aimant qu’on employe dès 1’abord, Sc de ce qu’on ennbsp;ajoute enfuite im fecond, qiii agit dans Ie meme fens,nbsp;quoique a une plus grande diftance. N. d. T. ]

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Comparaifondu Ter nbsp;nbsp;nbsp;des Corps Conducteurs. \eyp

Phénoménes magnétiques .• car , felon cette explication, Taction dc l’Aimant eft augmeii'nbsp;tée paree que Ie Corps condudteuv abforbe unenbsp;paitie du Fluide, qui feroit nuilible a Taction;nbsp;TAimant tiendroit ici la place d’iui Corps idio-cledtrique, ou agilliint par lui même ; Taction,nbsp;feroit doiic augmentée paree que Ie Corps con-dudteur abforberoit une partip du Fluide dunbsp;Corps agiflant par lui-méme. Mais Ie cas eftnbsp;entièrement oppofé dans Tcxpérience éledri*nbsp;que dont: novrs avons parlé : car Ie Corps conducteur y augmente Tadtion du Corps éleCtri-que, non paree qu’il abforbe quelque chofe,nbsp;mais paree qu’il fournit continuellement denbsp;nouveau Fluide, amp; qu’il empêche par la même que les cousfins 6cc. n’en foyent épuifés.nbsp;Ces deux aCtions, bien loin d’indiquer quelque Analogie, me paroiflent entièrement op-pofées Tune a Tautre.

III. Clajfe dquot;Experiences.

§¦ 6i. Passons enfin au dernier genre è expériences. Je commencerai par celles denbsp;TÉlectricité (a).

ExP£R- XXIV. Suspendez deux,fils au

Con-

{a) Cigna 1. c p. 55. §. 35.

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toS I. MEMO IRE. P. I. 5^. III. C/?. II.

Conducteur de la Machine: its divergeront des qu’on agite le Plateau.

E X p É R. XXV. Si Ton approche le Con^ ducteur plus pres du Plateau, pour que I’Elec-tricité devienne plus forte, les fils divergerontnbsp;d’avantage.

E X p É R. XXVI. Qu’on approche a quel-que diftancc des fils un Corps condudteur; leur repulfion fera augmentee : mais fi ce Corpsnbsp;touche les fils, ceux-ci s’y attachent.

IL y a des Phénomenes magnétiques qui pa-roifient a peu pres femblables'a ccux ci {b).

Ex-

{h) CiGHA ihid. Voyez quelques expériences analogues dan; lesde M. brugmans, p. jz. [L’Ex-périence dc M. brugmans eft celle-ci; ft Ton fuspend une Aiguille a line des parties d’un barreau aimanté, p.nbsp;ex. a la partie auftrale; elle fe trouvera plus ou moinsnbsp;jndinee, ou perpendiculaire, felop le point auquel ellenbsp;eft fuspendue. Qu’on applique un barreau de Fer au pole boreal; 1’Aiguille change fur le champ de fituation , amp;nbsp;fon extremitc inférieure s’éloigne du pole boreal. Le mê-jne effet a lieu fi Ton applique ce Fer au pole auftral denbsp;I’Aimant. La raifpn en eft palpable. Cextréinhé, inférieure de 1’Aiguille acquiert un pole auftral, qui eft parnbsp;confequent repoufle par Ic pole auftral qu’acquiert I’ex-trémité du barreau dp Fer appliquee au pole boreal denbsp;I’Aimant; amp; 11 eft attire par le pole boreal qu’acquiert lanbsp;mème extrémité du barreau, lorsqu’on I’applique au polenbsp;auftral de I’Aimant: or, ces deux forces oppofees produi-

fent

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ComparaifonduFer 6? des Corps ConduSieurs. lo^

ExpÉr. XXVII- Suspendez deux Aiguilles a coudre au pole d’un Aimant: ces Aiguilles divergeronti Cet effet a lieu ^ felon moi, paree que les deux extrémités des Aiguilles ac-quièrrent les mémes poles, qui fe repousfent (c).

ExpÉr. XXVIII• La repulfion augmeii-te, fi Ie Magnétisme devient plus fort par 1© fecours d’un fecond Aimant,. Mais ce Phéno-mène pourroit ne pas avoir lieu toujours: ccnbsp;que nous ne faurions détailler ici.

C E T T E repulfion dimtnue, fi on applique un barreau de Fer au pole même, auquel lesnbsp;Aiguilles font fiispendues. Elle augmente de-rechef fi 1’on applique Ic barreau au pole op-

pofé {d).

On

fent fucceffivement Ie même etFet, paree qu’elles agiffent en fens eontraires. N. d. T. ]

(c) nbsp;nbsp;nbsp;[ Cette Explication eft fondée fur les faits les plusnbsp;conftans de la communication des forces, M. s teigleh-nkr employe la i4me amp; la 17me Expérience a prouvernbsp;que les particules de chacun des Fluides éleélrique amp; ma-gnétique fe repouffent mutuellement. V. Ie §, 4. de fonnbsp;Mémoire. N. d. T. ]

(d) nbsp;nbsp;nbsp;[La raifon en eft palpable; dans Ie premier cas,'nbsp;Ic barreau de Fer acquiert un pole oppofé a celui de 1'Aimant qui agit: il diminue par conféquent les forces quenbsp;les Aiguilles acquièrent, amp; leur repulfion. Dans Ie fe.nbsp;cond cas, Ie barreau de Fer fait 1'office d’un nouvel Aimant

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tló 1. MEMO I RE. P. I. S. m. Ch. II.

O N explique le premier Phénomène en di-fant que le Fer abforbc le Fluide: magnetiquc qui agit {e)amp; I’autre, eii difant que le Fernbsp;abforbe le Fluide magnetique qui nuiroit (ƒ).nbsp;Nous avoirs déja touché (§.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;) 1’un Sc 1’au

tre de ces points.

§. 6a. Ex PER. XXIX. Si Ton appro* cbe- un barrcau dc Fer des extrémités des Aiguilles, leur repulfion augmente.

J’lGNO-mant joint au premier par fon pole ami; il fortifie par conféquent ce premier Aiipatit, amp; les. Aiguilles, acqué-lanc par IF plus de force, divergent d’avantage, L’efFetnbsp;du fecond cas eft toujours moins fenfible que celui danbsp;prémier. N. d. T.]

(«) [Ceft 1’explication que M. cign.^ en donne: caf 51 dit que le Magnétisme duPole qui agit eft diminué parnbsp;le Fer qu’on y applique, amp; il renvoyc au §. 29, ou il anbsp;parlc de I’abforption da Fluide magnetique. N. d. T: ]nbsp;(ƒ) [ C’eft I’explication que M. eimigm.^ns donne dcnbsp;l’expérience dont nous avons parlé dans la note h'\ ,, Lanbsp;,,quantite de Fluide magnétiqiie du pole boreal (c’eftnbsp;,, celui auquel on applique d’abord le Fer), laquelle cau-,, foit I’inclinaifon de rAiginlle, dimini'ée, cette in-,,clinaifon cn eft plus petite ” p. 73. — P-74. ») Sil’oanbsp;applique le barreau au pole auftral, pour cn fiutirer nne

partis d:t Fluide magnetique anjlrul,- 1’Aiguille s’appro-

5)Cliera du cote dans lequel la force repulfive eft dirob „miée. ” K d. T. J

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Comparaifon dn Tor ^ des Cifrps Condutleurs. 11 ï

J’i GNO RE comment on 'peut expliquer ce Phcnomène pat l’abforption; car fi Ic barrcaunbsp;abforbe Ie Fluïde, il dirainue Tadion, commenbsp;dans Ie cas précédent: amp; cependant celle-cinbsp;augmente. Ce Phénomène eft done direde-ment oppofé a I’abforption. Du refte, on l’ex-plique très-facilement: car Ie barreau devientnbsp;magnétique, 6c acquiert Ie même pole que lesnbsp;extrémités des Aiguilles gt; de la la repulfion (lt;*).

E X-

(a) M. HE MM ER obferve dans fes remarques fur ce Mémoire , qu il eft contraire aux faits , que Ie barreaunbsp;de Fer acquiert ici Ie inêine pole que 1’extrémité des Aiguilles , amp; que, fi ccla étoit, la repuHion des Aiguillesnbsp;ne pourroit être augmentée qu’en plaqant Ic barrcau entte deux, ce qui n’ell pas k cas de l'Expérience. Cettenbsp;reflexion eft tres - jufte, amp; il eft de la dft'nièrc évidencenbsp;que je me fuis trompé. Jc ne fais comment j’ai punbsp;être affez diftrait pour commettre cette erreur: il ne menbsp;refte qu’a la reftifier, or cela eft facile. Remarquons d’a-bord, que d-ans cette cxpérience on oifre !c barreau la-téralemenr aux Aiguilles, amp; dans Ie plan inême dans le-quel ellcs fe trouvent. La même chofe a lieu pour 1’ex-périence vingt - fixtème , dont la première pariie repondnbsp;a cette Expeitence ci. L’extrémité inférieure des Aiguilles a acquis un pole boreal , ft Ton fe fert du pole borealnbsp;de rAimant; 1 extrémité du barreau qu’on en approchenbsp;acquiert un pole auftral: done i. ce pole augmente lanbsp;force des Aiguilles., amp; leur repulfiorl en devient plusnbsp;grande. A cette caufe, alleguée par M. hemmer-, ünbsp;joint une autre, favoir que k pole auftral du barreau,nbsp;lt; .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ai-.

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ill I. M E M dI R E. P. I. S. III. C^. li

Ex PER. XXX. Que le btoeau touche les Aiguilles: celles - ci s’appliqueront au bar-'nbsp;fl'eau. Ceci me paroit derechef oppofe i 1’ab-forption j mais s’explique facilement par cetnbsp;autre Phénomène, que la repulfion fe change-fouvent en attraftion dans le contadl immé-diat (lgt;)j

O N ne peut done rieh déduife de ces expé-riences (c) qui prouve, que le Fer eft un con-*

duc-attire les poles boréaux des Aiguilles; mais il attire plus fortement celui de FAiguille dont il eft le. plus prés;nbsp;celle - ci s’approche done plus du barreau que l’autre: leurnbsp;divergence augmente, amp; la repulfion en paroit augmen-tce: mais Cette augmentation de repiiHion n’eft qu’appa-rente: elle provient de rattradlion que le barreau exer-ce. Cell auffi k cas de la vingt - fixième experience,nbsp;N. d„ T.]

(b) nbsp;nbsp;nbsp;Cette explication n’eft pas moins erronée que lanbsp;précédente. 11 n'y a ici aucune repulfion changée en at-tiaélion. Dans cette experience on approche le barreaunbsp;au delTous des Aiguilles, ou dans un plan perpendiculairenbsp;a celui dans lequel les Aiguilles fe trouvent. Nous avonsnbsp;vu dans la note précédente que 1’extrémité du barreaunbsp;attire les extrémités mférieures des Aiguilles: il eft donenbsp;bien fimple qu’elics s’y attachent lorsqu’on les met erinbsp;contact avec ce barreau: mais, non obftant cela , ellesnbsp;Gonfervent leur divergence. Cell auffi Ie cas de Ia fe-conde partie de^a i6me E.spérience, a laquelle cellc-ctnbsp;répond. N. d. T. ]

(c) nbsp;nbsp;nbsp;[Voici encore «ne Expériene; de M. cicka que

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Comparai/on du Per nbsp;nbsp;nbsp;des Corps CondaBmrs. 113

diiöreur du Fluide magnétique: s’il y a quel-que rcflemblaiice eiitre ces Phénomènes, c’eft que les Corps cledtriques amp; les Corps magné-tiques font attirés les uns 8c les autres, 6c quenbsp;Ie Fer 6c quelques autres Corps deviennent ma*nbsp;gnétiques, ou éledlriques, par communication,

§. 63. V o I c I la defnière experience de ce genre qu’on trouve chez M. ci gn a (o).

Ex P i R. XXXI. Qu’une feuille d’Or foit attirée par Vextrémité du Conduóleur de lanbsp;machine: placez un Corps condufteur entre Ie

Con*

j’ai oublié d’alléguer. i. Qii’on fuspende les deux fils ( Expér. 2.6,) ëntre deux Corps également éleétrifés; ilsnbsp;deviendront parallèles. Si on fuspend les deux Aiguilles (Expér. 27.) entre deux poles de même nom, leurnbsp;divergence diminue, ou s’évanouit. En effet Ie fecöndnbsp;Aimant qu’on employe, tache de produire dans les ex-trémités inférieures des Aiguilles un pole contraire i celui que rAimant, auquel elks font fuspendues, y a déj^nbsp;formé. Leur force, amp; par eonféquent leur repulfion,nbsp;diminue done. Mais, pour faire evanouir cette repulfion ,nbsp;il faut que k fecond Aimant foit 'plus fort que Ie pré-¦ mier , paree qu il n agit j.as, comme edui - ci, dans Ienbsp;contad immédiat. N. d. T. ]

(a) L. C. §. 34. [ C’eft par fa pointe que Cettefeuille doit être tournee vers Ie Conduéleur: celk -ci fe dc“ iourne lorsqu’on employe Ia pointe. N. 4. T. ]

TO,ME I. nbsp;nbsp;nbsp;FI

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U4 I. mÉmoire.P. I. III. a. II.

Conduftcur amp; la feuille: cclle-ci ne gardera pas fa premiere diredtion.

ExpÉr. XXXII. Qu’un Aimant [tenu perpendicularrement au dcflus d’unc Aiguille anbsp;coudre] reticnne cette Aiguille dans une fitua-tion perpendiculaire : mais il ne faut pas quenbsp;I’Aiguille touche TAimant. Qu’on approchenbsp;un barreaii de Fer de cet Aimant: I’Aiguillenbsp;s’inclinera fur le champ, ou raême tombera.

M.M. CIGNA amp; BRUG MANS {b) COm-parent cette expérience a Texpericnce éledtri-que précédentcj amp; ils en concluent, que le Fer abforbe une partie duFluide: mais aucunnbsp;de’ces points n’a lieu.

E T d’abord les effets font direftement oppo-fés dans les deux experiences. Dans la premiere..

(è) Tentaminn p. 3.8. {[Qu’un ConducSteur éledtrifé at-

tire amp; repoufle des Corps légers, ces effets cefleront fi, cn touchant le Condudeur du doigt, on en Mtire, amp;nbsp;conduit ailleurs le Fluide eleftrique: de même, dit M.nbsp;ERuGMANs ,,le Fluide magnétique qui agit diredenientnbsp;,,fur 1’Aiguille perpendiculaire, eft fucce, attire parnbsp;celle qu’on oppofe latéralement; il eft conduit commenbsp;,,par im canal, lateral amp;e.: amp; p. 39. ,, Le Barreau em-,,ployé, en foutirant une partie de 1’Atmosphère nia-,,gnétique, en diminue I'adion fur TAiguille perpendi-,,culaire: le Fluide foutiré du pole boreal de 1’Aimantnbsp;» paffe par le Fer, comme par iin canal amp;c. N. d. T- 3

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Comparaifondu Ter ö* des Corps ConduUeurs.

re, Ie Corps pointu enlève une partie du Fluïde cledtrique, amp; par la même la feuille d’Or acquiert une autre direétion, qui eft moyennenbsp;entre Ie Condufteur amp; Ie Corps pointu j denbsp;forte que cette feuille fe détourne vers tous lesnbsp;deux. Si l’on compare cette fuótion avec leinbsp;Coix des eatix courantes, comme l’a fait M.nbsp;brugmans, la chofe doit certainement lênbsp;pafler ainfl : car, ii un Corps nage dans unnbsp;Fluïde, 6c qu’enfuite une paitie de ce Fluidenbsp;vienne a s’échapper par un trou, ce Corps ta-chera de fliivre cette diredtion, amp; ne parvien*nbsp;dra pas au point direörcment oppofé.

Maïs, fi dans I’expdrience magnétique, une partie du Fluide magnétique étoit ab-forbée par Ie barreau, 1’Aiguille devoit auslinbsp;fuivre cette direólion du Fluide: or Ie contraire a lieu, car 1’Aiguille tombe du coté oppofé.nbsp;Le Phénomèrie ne fauroit done être comparenbsp;au Phénomène éleétrique, amp; il ne prouve pasnbsp;l’abfoi-ption du Fluide magnétique par le Ferjnbsp;il paroit bien plütót direétement oppofé a cettcnbsp;doétrine.

§. 64- Nous venons d’examiner les princi-pales experiences, ou du moins tous les genres d’expériences, par lesquclles M. M. Cignanbsp;Sc BRUGMANs ont t^hé de prouver., quenbsp;H anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ic

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ii6 I. mÉmoire. P. I. S. III. Ch. IL

Ie Fer efl; un condufteur, ou une éponge, du •Fluide magnétique. Nous avons vu, ce menbsp;femble, que les expériences ne prouvent pasnbsp;cette dodtrine, amp; qu’il y en a plufieurs qxü luinbsp;font fi diredtenlent oppofées5 que, pouv qu’el-le fut vraie, les Phénomènes devroient être en-tièrement différens de ce qu’ils font aftuelle-ment. J’en conclus qu’il n’y a a eet égard au-cune Analogie entte l’Eleélricité Sc l’Aimant,nbsp;amp;, fi je ne me trompe, cette conclulion eft lé-gitime. De plus, puisque, confonnément anbsp;ce que nous venons de dire, Ie Fer n’eft pas unnbsp;Condüéleur du Fluide magnétique, amp; qu’ilnbsp;n’y a pas d’autres Corps qui agiffent fur ce Fluide, ils’enfuit, qu’/7 a aucun ConduUeur dunbsp;Fluide magnétique: mais, il y en a plufieurs dunbsp;Fluide éleétrique, comme perfonne n’en dis-convient, pas même M. .aiPiNUS. --

j’en conclus done encore, qu’il y a une trés grande diftcrence dans la maniére felon laquellcnbsp;Ie Fluide magnétique amp; Ie Fluide éleétriquenbsp;agilfent.

Maïs, 1’importance de la matière femble exigcr, que nous difions encore un mot des fen-timens de M. M. cigna amp; b rug mans,nbsp;furtout pour ne pas paroitre leur attribuer desnbsp;fentimens qu’on pourroit croire ne leur pas ap'nbsp;partenir.

§. C%.

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Comparaifon du F-er ö* des Corps ConduEleurs. 117

§. 65. M. CIGNA penfe 1°. que Ie Fer eft Un Conducteur du Fluide magnétique , 8c qxienbsp;c’eft a caufe de eek qu’il eft attiré par l’Ai-mant {a). Nous avons déja parlé de ce pointnbsp;(§. 48.). II croit encore 1°. que TAimantnbsp;eft perpétuellement ifolé, paree qu’il agit tou-jours {b). Nous avons ausfi dit un mot la-defl'us (§.46.)- De plus, ce Pliyficien celè-bre compare non-feulement Ie Fer aux Corpsnbsp;conducteurs, mais il paroit comparer ausfi 1’ Ai-roant aux Corps idioéleftriques, ou coercitifs:nbsp;car il dit (r) que l’Aimant eft femblable a unnbsp;Globe de Verre fournifiant, ou a un Globenbsp;de refine recevant Ie Fluide éleftrique, quoi-qu’il fafle d’ailleurs cette diftindtion, qu’il n’eftnbsp;pas befoin de frotter l’Aimant comme Ie globe;nbsp;Mais cetce comparaifon ne me paroit pas jufte:nbsp;car fuppofons que les Éledtricités vitrée 8c reji-neufe^ font réellement différentes, comme jenbsp;Ie crois (^), il n’en eft pas moins ceitain,

qu’un

(4) nbsp;nbsp;nbsp;L.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;§. 3.

(^) nbsp;nbsp;nbsp;L.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;§. z.

(c) nbsp;nbsp;nbsp;L.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;§. 4,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5.

(lt;/) [M. HEMMER obferve dans fes remarques fiir cc Mémoire, (p. 332. b.) „Qu’on admettoit ci-devantnbsp;jjCettc diftinétion, mais qu’elle eft detruite par des ex-

TT

H 3

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Ïl8 I. MÉ MO IRE, P. I. 5”. in. II.

qu’un feul amp; même Corps, traité conftam-ment de mêmej regoit toujours Ie même genre d’Éleêtricité. II ne falloit done pas comparernbsp;TAimant a l’un amp; l’autre globe indifFéremment,nbsp;tnais exaêtement a l’un ou a l’autre feulement.

$. éó. Cette comparaifon me paroit d’ailleurs d’autant moins légitime, Sc d’autantnbsp;plus équivoque, qu’elle a induit M. c i g n anbsp;en erreur au fujet d’une autre expérience car,nbsp;quoiqu’il compare l’Aimant aux Corps idioé-leélriques, 6c par conféquent aux coëreitifs,nbsp;ilfemble pourtant fuppofer ailleurs, que l’Ai-mant dl un Conducteur : c’eft dans l’expli-

cai»périences plus récentes: qu'on peut donner aux Corps 5, réfineux 1’Élearicité pofitive, auffi facilement qu’aunbsp;,, Verre TÉledlricité négative, 8i redproquement.” Cette reflexion eft très-jufte, amp; l’on peut voir dans diffé*nbsp;rens endroits de ce Mémoke, eomme 197,104,207,nbsp;2o8 amp;c. , que j'admets moi-même tous ces faits. Cettenbsp;reflexion ne me regarde done pas. Eh nommant les Élec-tridtés vkrée amp; réfiniufe réellement différentes, j’ai fim-plement voulu dire, que ce font deux genres d’Éleétrici-té difFérens, amp; non, comme d’autres Fhyficiens Tontnbsp;prétendu, une feulc amp; même Éleélricité, mais plus forte dans un des Corps que dans l’autre. Ce que j’ajoute.,nbsp;quun feul e?quot; même Corps traité ie même ere. prouve que jenbsp;S’ai eu que ce feul fens en vuc. N. d. T. ]

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Comparaifon du Fer ö* des Corps CondtiStturs. 119 cation du Phénomène, dont il fait mention:

(§. 36.).

ExpÉr. XXXIII. Qu’on fuspende a 1’Ai-mant un Fer d’un tel poids que l’Aimant Ic piüffe foutenir tont au plus: ce F er tomberanbsp;li l’on approche de eet Airaant Ie pole aminbsp;d’un autre Aimant; il s’y attachera au contraire plus fortement, 6c pourra même foute-itir quelques nouveaux poids, fi on en appro-«nbsp;che Ie pole ennemi d’un autre Aimant.

M • CIGNA penfe que, dans Ie prémier, cas, il s’eft ouvert un palTage plus libre aü'nbsp;Fluide, quicoule par Ie pole employé : qu’ain-fi fon affluence par Ie Fer eft diminuée: 6cnbsp;que, dans' Ie fecond cas, Ie palTage du Fluidenbsp;magnétique trouve un obftacle dans Ie Fluide^nbsp;qui coule d’un fens oppofé, Sc qu’en confé-quence il eft force de fe mouvoir en plus grande abondance par Ie Fer que 1’Aimant fou-tient. II établit done que, dans Ie premiefnbsp;cas, Ie Fluide coule de 1’Aimant qui foutientnbsp;Ie Fer, a travers de l’autre Aimant, conjoin-tement avec Ie Fluide même de celui-ci, c.nbsp;a. d. qn il eft abforbe amp; que c’eft a caiife dénbsp;cela qu’il coule en moindre quantité par Ienbsp;Fer. Ce qui feroit entiêrement oppofé a lanbsp;nature des Corps idioéleélriques, qui ne re-^oivent pas rÉleétricité des autres Corps, Scnbsp;H 4nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nc

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110 I. MÉ MO I RE. P. I. 5'. III. Ci. 11.

lie rabforbent point: amp; il en refulteroit line grande différence entre rÉle^ïtricité amp; Ie Magnétisme.

M. CIGNA penfe enfin, que Ie F er eft un Conduéteur imparfait: mais, c’eft un pointnbsp;que nous traiterons au long dans Ie Chapitrenbsp;fiiivant.

CoNCLUoNs de tout ce qui vient d’être dit, que Ie Syftême de M. cigna flir l’A-nalogie de l’Éleétricité amp; du Magnétisme,nbsp;fondé fur ce que Ie Fer feroit un Conduéteur,nbsp;êc l’Aimant un Coercitif du Fluide magnéti-que, n’eft pas appuyé fur des preuves folides.

§. 67. N ou s avons dit, que M. b r u g-MANS regarde Ie Fer comme une éponge du Fluide magnétique, laquelle, ce font fes pro-pres termes (^»), abforbe I’acftion du Fluidenbsp;magnétique 6c la diftribue par toute fa maffe.nbsp;C’eft par cette aébion d’éponge qu’il expliquenbsp;tous les Phénomènes dont nous avons fait mention, 6e encore plufieurs autres, dont ce n’efl;nbsp;pas Ie lieu de parler ici. II compare perpé-tuellement Ie Fer a une veritable éponge: il

em-

(4) Tent omina p. ii. [Voyez ci-deffus note du §• N. d. T.]

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^omparaifon du Fcr ö* des Corps ConduSfeurs. lai

employe fouvent cette expresfion (^): que Ie Fer fait la même chofe par rapport au Fluïdenbsp;magnétique, qu’une éponge par rapport anbsp;.l’eau. Maïs il reftreint enfuite toutes ces ex-presfjons (r): ,, cette adtion d’épongedit-il,nbsp;„ que Ie Fer exerce fur Tatmosphère de l’Ai-5, mant, amp; a la quelle on peut reduire toutesnbsp;y, les obfervations, dont il a été fait mentionnbsp;s, jusqu’ici, n’eft rien autre qvCun PAe'nomène,nbsp;,5 produit par la tendance a l’équilibre qu’il ynbsp;„ a entre Ie Fluide magnétique (d), ([qui en-„ toure Ie pole de l’Aimant, amp; Ie Fluide aminbsp;5, qui fe trouve dans Ic Fcr, dans Ie voifinagenbsp;„ duquel on place l’Aimant : d’ailleurs cenbsp;„ n’eft pas Ie Fluide même qui reilde dans Ienbsp;„ pole d’un Aimant, lequel traverfe des bar-„ res entières, comme cela femble, a la véri-„ te, avoir lieu, paree que l’aélion eft diftri-„ buée par ces barres entières •, mais c’eft pro-55 prement Ie Fluide, qui eft de même nomnbsp;55 que Ie Fluide polaire de 1’Aimant employé,

55

Sc

{b) Ibtd. p. i6, 17^ i8^ 19, 25, 26, 29, 39 gt; 44-(f) P. 30, 31.

() [Ce qui eft entre deux [ ] avoir été omis dans 1’original latin, paree que cette phrafe n’eft pas effenticl-le au fiijet: mais j’ai cru, en y penfant dc nouveau, quenbsp;Ie Lefteur aimeioit mieux voir rartide en entier N d T ]

.

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laa I. ME MOIRE. P. I. S, III. C^. II.

55

55

„ amp; qui eft cache dans le Fer, lequel fe dila-,5 te par fon Elafticité au dehors du Fer, „ tairdis que le refte, avec lequel ft étoit ennbsp;équilibre , avant que le Fer fut aimanté,nbsp;s’approche du coiitadtavec TAimant. ”3nbsp;Toutes les fois qu’on dit que le Fluïde ma-gnétique eft foiitiré, eft disperfe par unnbsp;barreau de Fer, qit’il pafle a travers, il fautnbsp;,, juger que nous parlous felon .Vapjiarence, ounbsp;,5 le Phénomène.quot;

Cette expresfion, „ le Fer eft une épon-„ ge du Fluïde magnctique, ” eft done une wétaphore^ qui s’écarté duvrai: amp; cependantnbsp;toutes les explications font fondées fur cettenbsp;expresfton employée dans le fens propre. Maïs,nbsp;quant a mol, je penfe qu’ïl n’eft pas de l’ex-aétitude de dire, que tous les Phénomènes fenbsp;reduïfent a ceci, que le Fer eft une épongenbsp;du Fluïde magnétique, amp; d’établir cependantnbsp;que c’eft la une apparence trompeufe; de pen-fer que la raifon indique que ces expresfionsnbsp;font erronées, amp; de les employer néanmoïns anbsp;l’explicatlon des Expériences. C’eft ainfiqucynbsp;quoique M. brugmans eut déja avertinbsp;(p. 30.) ,comment il faiit entendre 1’expresfionnbsp;que le Fer eft une éponge du Fluide magnétique, ïll’employe cependant encore p. 3a. dansnbsp;\e fens propre j pour expliquer pourquoi le Fluïde

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Compuraifon du F er 13 des Corps ConduSleurs. i ag

de magnétique n’agit fur aucun autre Corps que furie Fer : „ c’eft, dit-ü, que Ie Fluidenbsp;,5 eft concentré dans Ie Fer, tandis qu’il paffenbsp;„ lihretnent par tous les autres Corps: ’ mais,nbsp;s’il eft concentré, U eft ceitainement re^u, reel-lemcnt puifé, amp; ce n’eft pas la une apparencenbsp;trompeufe (e).

CHAPITR-E III.

Des Loix felon lesq^uelles les Corps ConduSeurs agijfent.

^ nbsp;nbsp;nbsp;68. Nous avons prouvé, ft je ne me

trompe, qu’on ne fauroit foutenir a jufte titre, que Ie Fer eft un Condudteur du Fluide magnétique : mais, fuppofons que nous nous fom-mes trompés; concédons que Ie Fer eft réelle-ment un Condufteur du Fluide magnétique:nbsp;eek feul fuffira-t-il pour établir que Ie Magnétisme eft femblaf)Té~^ 1’Eleclricité ? Nulle-

ment;

{e) [ Voici comment M, ekogmans s’exprime immé-iiatement après p- 33. nbsp;nbsp;nbsp;,, Les effets du Fiuide inagnéti-

,,que, qui pafTe a travers les Corps Its plus denfes, ne „font p.is compa ables a ceux qu’il doii manifefter furnbsp;„Ie Fer, par lequel il efl/««# amp; concmtrL N. d. T.}

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ia4 I. mém o IRE. P. I. 5'. III. III.

ment; il faudroit prouver de plus que Ie F er conduit Ie Fluide magnétique felon les mêmesnbsp;loix , felon lesquelles les Corps Condufteursnbsp;conduifent Ie Fluide éledtrique. Examinonsnbsp;done quelles font ces Loix, afin de ne riennbsp;omettre.

Première Loi.

§. 6g. La première Loi qui paroit avoir lieu dans-les Corps éledtriques, c’eft que tousnbsp;les Coi-ps ne font pas des Condudteurs égale^nbsp;ment bons, mais que les uns font rneilkursnbsp;qiie les autres. C’eft ainfi que les métaux fontnbsp;dc meilleurs Condufteurs que l’Eau; que l’Eaunbsp;eft un meilleur Conducteur que l’huile 6cc. 6cc.nbsp;Les Corps Conduöreurs font done parfaits ounbsp;impavfaits (lt;j). M. c i g n a met Ie F er au rangnbsp;des Conduéteurs impxrfaits (è) : il fe fonde furnbsp;les raifons amp; fur les experiences fuivantes.

L’Aimant ne transmet pas fon aCtion i travers Ie Fer, fi .celui-ei eft trop long, 6cnbsp;Eiêrae M. m uss che nb ro e k fixe cette

lon-

{a) [ Voyez ce qui a cté dit fur ce fujet a la fin de. la note c du §. 8. N. d, T. ]

¦ (^') [ L. c. §. 6. Le Fer , dit-il, ne conduit Ie Fluide magnétique que par un certain intervalle, zsr deplus en plus foiHement; ilnefi dmcpas unCenduéieur parfait. N.d. T-l

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Des Loin des Corps Conducteurs. 115

longueur a fix pieds (c): mais, cette diftan-ce dépend de rAimant qu’on employe, amp; j’ai fouvent fait ufage d’une barre plus longue.

De plus, fi l’an place une grande maffe de Fer entre une barre amp; une Aiguille, celle-ci eft muc plus lenteraent, que fi on interpo-¦fok une maffe de F er plus petite (d).

O R, cn fuppofant que Ie F er eft un Conducteur , ces experiences démontrent , ou, qu’uue pivis grande maffe de Fer transportenbsp;une ntoindre quantité de Fluidegt; ou, que finbsp;elle en transporte autant, ou d’avantage, cha-que particule du Fer acquiert une force plusnbsp;petite i OU enfin que Ie Fer ne conduit Ie Fluïde

(fl IntroL ai Pkïl. Natw. §. 00lt;5.

(i) [C’eft une experience alleguce auffi par M. ci-SNA , 1, c. §. 7 , 8. de la manière fuivante. ,,Unegran-5 5de maffe deFer,voifine d’un Aimant,diminue fon ac-.•5tion fur Ie Fer qu’on en approche, ou la détruit mê-

• nbsp;nbsp;nbsp;5 me. On voit par la poiirquoi Ie Fer, qui, s’il eft en

• nbsp;nbsp;nbsp;5petite maffe, étend l’acHonde 1’Aimant a de plus gran-,5 des diftances, (V. ci - defliis Exp. du §.48, 49.) lanbsp;jjdetruit s il eft en trés - grande mafte: ce dernier faitnbsp;5, en avoit impofé a qnelques Phyficiens, qui en avoientnbsp;,,CDneln que Ie Fer diminue l’aétion de rAimant, pareenbsp;j, que Ie Fluide magnétique Ie traverfe plus difficilement.”nbsp;M. CIGNA cite ici les Expériences de M. is monniernbsp;dont nous avons parlé §. 49. N. d. T. ]

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l^6 1. MÉ MO I RE. P. I. S'. III. Ch. III.

dc qiie jusqu’a une cértaine diftance ((«), Ie tefte de la maffe demeurant vuide de Fluïde,nbsp;OU demeurant du Fer pur. Or, tant qu’onnbsp;n’aura pas determine lequel de ces trois cas anbsp;lieuj on nc fauroit, ce me femble, conclurenbsp;de CCS expérienees que Ie Fer eft un Conduc-*nbsp;teur imparfait du Fluïde magnétique.

§.70. Maïs peut-être prouveroit-on mieux, ce point par un autre genre d’expériences. Onnbsp;fait que l’Acier acquiert, par Ie feul contadt,nbsp;la vertu magnétique plus difficileraent 6c plusnbsp;foibleraent que Ie Fer : que Ie Fer dur l’ac-quiert plus difficilement que Ie Fer mol: finbsp;done nous expliqnons cette communication dcnbsp;forces par l’abforption du Fluide, il fera probable que Ic Fer eft un Conduéteur imparfait.

M AIS, fi nous établiffons que Ie F er conduit Ie Fluide magnétique imparfaitement, tandis qu’il conduit parEiitement Ie Fluide élec-trique (lt;ï), il faudra foutenir que Ie Fer agit

au-

(e) Ceci me paroit étre Ie fentiment de M. cigna. V. note précédente. Ce qui eft très-oppofé aux Phéno-mènes éledriqiies. M. cigna convient lui-m6me dansnbsp;cet endroit que les Condudeui s conduifent Ie Fluide élec-trique a de très-grandes diftances. N. d. T. ]

('*) [ J’ai fimplcment voulu dite qu’il eft uti des plus

. par-

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Des Loix des Corps ConduSteurs, iv^

autrement fur Ie Fluide magnétique que fur rEleflrricité.

Une plus grande maffe de Fer interceptc d’avantagc I’aftion de l’Aimant fur 1’Aiguille,nbsp;qu’une plus petite: M- c i o n A n’en conclutnbsp;cependant pas que Ie Fluide magnétique tra-verfe celle-la plus difficilement, mais feulementnbsp;que cette maffe même retient Ie Fluide magnétique (^), amp; par conféquent qu’elle détruit

l’ifo-parfaits, amp; qu’il conduit très-facilement Ie Fluide éleftri-que a de grandes diftances: car fdon les Experiences du p. BECCARiA, rapportées par M. priestley, {Hifi.nbsp;de ÏÉie6ir. P. I. Period. X. Sedt. a.) 1’Éledricité eft com-muniquée au bout d’un fil de Fer de cinq cens pieds ennbsp;une demi'feconde; 8i felon M. le monnier elle Veftnbsp;en moins d'im quart de feconde par un lil de Fer denbsp;deux mille toifes. {Mém de ÏAc. 1746. p. 557.) Sinbsp;Pon peut tirer des cenclufions affez précifes fur ce fujetnbsp;des expériences de M. priestley {Hifi. del’Él. Part,nbsp;VIII. Seft. 13. Art. 13.) le Fer feroit le quatrième desnbsp;métaux felon l’ordre de leur bonté a conduire le Fluidenbsp;éleélrique. N. d. T. ]

(i) Miscel. Taur. T. I. p. qj. §. 8. de la dilfertation de M. CIGNA. Lg pgj, ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’intercepte pas l’aétion

,,de lAimant, paree qu’ü elt plus difficilement perméa-,,ble, mais, paree qu’étant plus facilement perméable, ,, il retient, s il eft en giande mafle, le Fluide magnéti-,, que, amp; ote l’ifolement, tout comme les Corps conduc-jjteurs contigus a des Corps éleélrifcs otent 1’ifolcment,

s’üs

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lag I. MÉ MOIRE. P. I. S. III. Ch. III.

rifolement (§. 44, 45, 46.) de même qu’un Corps idioéleótrique ne ' tdurnit aucune Elec*nbsp;tricité, s’il eft pofé fur des Condudteuts. M.nbsp;CIGNA tache de prouver cette conclufion parnbsp;les experiences fuivantes.

§. 71. Ex PER. XXXIV. Si Ton cou-vte im Aimant d’une lame de Verre, fnr laquelle on repand de la limaille de Fcr, celle-ci s’ar*nbsp;rangera en courbes très-régulières.

ExpÉr. XXXV. Si Ton employe une lame de Fer au lieu d’une lame de verre, il nenbsp;fe forme aucune courbe, rien de régulier {a).

Mai s.

',,s’iIsfont grands, amp; détruifent les mouvemens élettri-,, ques. ” N. d. T. ]

(a) [J’ai tache de prefenter ici , comme partout ail-kurs, les Expérienees que j’emprunte d’autres Phyfi-

eietis, dans leur jour le plus avantageux.- L’ex-

.pofition que j’en fais pourroit done difFérer qnelqucfois, quoique très-rarement, de celle qu’on trouve chez cesnbsp;Auteurs même. Cela a lieu pour cet article: eequim’en-gage a ajouter ici les paroles de 1’Auteur, §. 8. ,, Onnbsp;3, volt par ce qui précède , pourquoi un Aimant, appliqöénbsp;.,,fur une lame de Fer-blanc, n’attire pas la limaille re-,,pandue fur le bord de cette lame, ft celle-ci eft lar-.5, ge ; mais, qu’elle I’agite, ft la lame eft etroite , a uncnbsp;5,diftance a laquelle elle ne I’agiteroit pas, ft la lame

:j,étoit otée, amp; pourquoi la limaille, repanduefur un®

„unie

Pt


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Tin Loh des Co'rps ConduSlmrs,

Mais, je prouve par l’expérienCe {ui*-Vante, que cet effet ne dépcnd pas de ce qii’on ote.rifolement.

Ex PEA. XXXVL Je pofd 1’Aimarit fvü' line dame de Fcr; je le recouvi^è d’une lamenbsp;de Verre fur kqiielle je repands de k limailleinbsp;telle-ci s’arrange tout ausfi régulièrement quenbsp;dans I’expdrience 34.

Or cette lame de Fet devrolt oter I’ifole-ment ausfi bien que dans rexpéfience 35 5 amp; detruire les courbes, au contraire de ce qu’oftnbsp;obferve. L’abforption n’a done pas lieu ici.

Seconde Loi,

§. 7a. Nous avons dit ci-deiTus (§. 17.) que le Fer interronipu, ou la limaille de Fel’nbsp;eil attiréetóut comme le Fer eiitier, mais plusnbsp;foiblement: amp; par conféquetlt, fl l’abforptiolinbsp;a lieu , le Fer interrompu [jla limaille J fetanbsp;ausfi un Condudteur , quoique peut - être jnbsp;moins bon. ör, quoique la même chofe ait

lieu,

,,lariic de Fer-bknc eft d’aiuant plus fortemer.t agwée ,, par un Aimant, appliq^é a la furface oppofée , quenbsp;,, cette lame eft plus étroite. ” Ces e;cpérienCes proü-Tcnt done que le Fer enipêclic l’aélion de 1’Aimant; ceFnbsp;les que, j’a'lègiie, amp; qui font du même genfe , le p?gt;isr'lt;nbsp;\ ent encore mieux. N. d. T. ]

T o M E 1. nbsp;nbsp;nbsp;I

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Ijo I. MÉ MOIRE. P. I. S. HI. Ch.lll,

lieuj dans TEleélricité pour certains Coi*ps, comme pour les métaux, p- ex. elle n’a nullc-ment lieu pour tous les Corps gt; 6c nous avonsnbsp;vu ci-defTus (§. 19—asOnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceitains Corps

deviennent par la pulvérifation, de Coërcitifs Condufteurs, ou de Conducteurs Coërcitifs 5nbsp;la même chofc n’a done pas. lieu pour les deuxnbsp;genres de forces, quoique M.brugmans Iqsnbsp;compare ausfiacet égard, qu’elles agiffent Tunenbsp;,amp;rautre ausii bien a travers les Corps interronx-pus , qu’a travers des Corps continus (»).

Troifi'eme Loi.

§. 73. M. BRUGMANS a trouvé que Ie Fer rougi conduit Ie Fluide magnétique toutnbsp;comme Ié Fer froid, èc M. musschen-PROEK avoit déja fait voir que Ie Fer incandescent eft attiré par l’Aimant. J’ai fouveirtnbsp;repeté ces expériences, amp; j’ai trouvé, en lesnbsp;variant beaucoup, que Ie Fer rougi eft attirénbsp;plus OU moins fortement que Ie Fer froid felonnbsp;les circonftances. M. brugmans dit denbsp;plus, que Ie Fluide éleélrique ell: égakment dé-rivé vers les Corps ardens que vers les Corpsnbsp;froids i êc il établit a eet égard une grande

Ana-

Clt;») [ nbsp;nbsp;nbsp;Prop, j. §. 43-nbsp;N. d. T. ]

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Dei Loix des Corps ConduSfeurS.

i

Analogie entre rEleftricité 8c Ie Magnétis-óie (^a). Cependant cetce Analogie me paroit non-feulement douteufe, mais Cacore je nenbsp;crois pas qu’elle ait lieu gt; j’établirois même, anbsp;eet égard, une grande difFérence entre ceS deuX

for-

ia) Ttmamim, Prop. 4. p. 41. L’Auteur nömme 1’A-jialogie, qyj j ]ie^ ^ cet égard entre l’Éleéiricité amp; Ie Magnétisme , wtabilïs tnakgia. [Ha fait ces ex lérience»nbsp;fen employaat dans les Expéiiences citées ci-deffus 48.nbsp;des Barreaux de Fer rougi.

En reiifant a 1 occafion de cette note, 1’article de Vou-Vrage de M. brugmans , que je viens de citer, je me fuisapper^u que cc cclèbre Phyficien établit encore, ünbsp;régard de la chaleur, une autre Analogie èntre l’Éleöri-cité amp; ie Magfaétisme; favoir que cés deux forces fontnbsp;Tune amp; l’autre affoiblies par la trop grande chaleur dansnbsp;les Corps öü ils font excités par Ie frottement, p. 43.nbsp;Ces effets font certains: mais ils n’indiquent pas unenbsp;Analogie propreitieht dite; car, i. les Corps éleftrifésinbsp;thant chauffês , approchent d’avantage de I’état dans le-^uel ils dcviennent Conduéfeurs, cotiune on Ie verrat quot;nbsp;dans ce § ; amp; , _nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;même chaleur, rarefiarit l’air

(imbiant, Ie rend moins coercitif: ce qui afFoibKt TÉlec-tricitê. Ces effets ne font pas les mêmes pour TAirnant, ^uoique la force de cette pierré diminue par lai chaleüf gt;nbsp;fcomme nous Ie diróns §. 98. amp; cette même chaleurnbsp;éhange Ie genré d’ÉleétriCité que les Corps coércitifs pcu-Ycnt acquèrir ( S. i08 féqq.) quoiqu’on les traite du reft*nbsp;'ét la même fajon; cc qui n’a jamais lieu pour l’Aimant,nbsp;H i T.j

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13Z I. MEMOIR E. I. 6'. III. Ch. III.

forces. C’eft ce qtie je pourrois deilioritret complettement, fi je pouvois examiner ici com-me il fant ^influence de la Ghaleur fur I’E-leftricite. Mais, M. jelgersma nous anbsp;dilpenfc de ce travail, cn ralTemblant les cx-périences faites fur ce fujet par d’autres Phy-ficiens, amp; celles de fon Maitre, M. vaknbsp;s w I N DEN, lesquelles n’avoient pas encorenbsp;été publiées (^). Je dirai feulement que j’ainbsp;foigneufemcnt rcpete les experiences de M-DE DAvAL déja cite ci-deflus (§.'2.3.) amp;nbsp;que j’ai trouvé, qu’un Plateau d’argille arménbsp;comrire le carreau de M. bevis eft un Con-diidteur étant froid: qu’ctant chauifé jusqtinbsp;a un certain point il devient en quclque de^nbsp;gré Co'ércitif, amp; que chauftc encore d’avan-tagc , il devient derechef Condudteur. La

(^) Dijfertatk de Inpixu Caloiis in Eietlri:iia.ein, Franetj.

1776. p, 35-50. [Il luit des expériences a'lèguces

dans cette dilTertauon, amp; qiie 1’Auteur a comparécs 5c discutées qu’il y a un certain degré d’ir.candescencenbsp;rend le Fer Coërcitif de Condiiéleur qu’il etoit, dtaotnbsp;froid, OU qu'il le redevient étant rougi d’avantage. Lenbsp;Fer jougi n’éprouve pas de pareil changement, dans fijnnbsp;adion fur le Fluide inagnétiquc. Le Bois éprouve denbsp;pareüs changemcns,, par rapport a fon pouvoir de con*nbsp;duive l’Éledricité, comme il eft prouvé par ]es .beHpsnbsp;Ehïpcr. de M. pri ESTtEx fur ce fujet;

60. p. Zio. amp; Ex^érim. en Airs, VoL z. N. d. T- ]

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Des Loix des Corps ConduEleurs. 133

®iême chofe a lieu pour un eilindre d’argille, ®niployé comme Condudleur d’une Machinenbsp;^lectrique. M. w i c s o N a ausfi trouvé quenbsp;Verre rougi, la poix fondue amp;c., font desnbsp;Conducteurs (r), pour ne pas parler d’autresnbsp;^xpériences {d). II m,e paroit refulter de tout

ccci

(c) nbsp;nbsp;nbsp;Treat',ft on Eieólricity , p. 48. feqq.

(d) nbsp;nbsp;nbsp;[ On peut confulter les helles Experiences de M.nbsp;*CHARD, inférées dans \e Journal de pkyftiue four.Tevriernbsp;1780, p- 113- Tomé XV. amp; celles deM. Herbert,nbsp;TAeoria Phan. Élecl, Cap. 3. Prop. 6, n. M. makatnbsp;ciablit aufft que k Verre, la Poix, la Kefine , Ie Sonf-fre , les Huiles grafles, amp; généralement routes les matiè-res indéférentes acquièrent par la fufion, ou l’incandes-ceiice, la propriété de transmettre la communication.nbsp;{Recherches Scc. p. 80.) II fuit même des helles E.xpé-liences de ce Phyficien (p.'ioS.), que les Corps con-dufteurs deviennent par Fincandescence flus Cendudltursnbsp;qu’ils n’étoient: car, les Corps globuleux incandescensnbsp;attirent comme feroierit des Corps métalliques pointus,nbsp;du grand .pouvoir desquels nous parlerons §. 79- Ihqq-:nbsp;qu’un exdtateur fort chaud fait détourner la bouteille de plusnbsp;loin; amp; que, lorsqu’on fe fert d’un excitateur incandescent,nbsp;il n’y a pas d'exploflon de Fluidc , maïs qu’il s’écoulenbsp;comme s’il étoit forteraent attiré, par une pointe ; experience exaétemcnt analogue a celle du §. 80. Or, Ienbsp;Fer incandescent n’cft furement pas un meilleur Con-dudleur magnétique, que Ie Fer froid; ij n’agit ni plusnbsp;foitcmcnt, ni de plus loin, Sc ne transmet pas l’adtionnbsp;de l’Aimant a une plus grande diftance: voila done en*nbsp;core une oppofition de Phénomenes. N. d. T. ]

I 3

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134 I- M KMO IRE. P. I. S. III. CA. III„

ceci que le Fcr amp; les Corps condu£teurs fur-vent, par appoit a 1’ignition, des Loix tres-difterentes. J’ajouterai encore que M. Cigna meftie établit cette difference (g), que la flam-.nbsp;me eft un Condufteur du Fluidc électrique, amp;nbsp;non du magnétique (ƒ).

Quatrième Loi.

§. 74. Nous avoirs traité ci-defTus (§.39.) fort au long de ce qui a lieu par rapport aunbsp;Magnétisme pour le Fer reduit en différensnbsp;états, en Sel, en Rouille, en Chaux, ennbsp;Minéral j nous avons vu que le Magnétismenbsp;eft fort affoibli par tous ces moyens, de fagonnbsp;qu’on ne s’en appergoit plus par les methodesnbsp;ordinaires, les plus délicates; maïs il n’eft pasnbsp;entièrement détmit, 6c Ton en trouve tou-jöurs quclque refte, en employant l’élégantenbsp;methode de M- brugmans, Si done le

Fer

Mifcell. Taur. §. 41. 1. c.

(ƒ) [M. MARAT place la flamme parmi les Corps in-déférens. Je doute li les Expériences qu’il allègue font décifives: mais la chofe me paroit prouvée par celles denbsp;M. M. jAtiAEEiiiT {Expér. d’EleUr. p. 104.). Noiietnbsp;tjUichenhesfur ks Ehm. Eledlr. p. aii.) Wait* {Dïffef'nbsp;fur i’ÉkHr. §. a,o8.) amp; d’autres Phyficiens, anEquelquot;nbsp;jes je puis joiudre les mieimes propres. N. d, T-J

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Des Loix des Corps C^nduBeurs. %%$

Per eft un Condufteur du Fluide magnétique, il faudra dire que la famlté conduSlrke eft beau-coup diminuée par ces moycns : amp; fi nousnbsp;nommons coercitifs les Coi'ps non ferrugineuinbsp;fur lesquels TAimant n’agit pas, il faudra direnbsp;ausft que le Fer fe rapproche beaucoup de cettenbsp;ficon des Corps coercitifs.

Mais, quoique cette mariière de parler foit très-impropre, cependant en I’ernployant,nbsp;amp; en confidéraiu la chofe fous ce point de vue,nbsp;il fembleroit y avoir ici quelque Analogie avecnbsp;les Loix que fuivent les Corps condudteurs dunbsp;Fluide eleétrique. Car, le Fer reduit ennbsp;rouille, en chaux, en un mot dans un ctat im-^nbsp;parfait, fera, felon ce que nous venons de dire , un Conducteur beaucoup moins bon: or,nbsp;les Métaux reduits en chaux ne font plus Conducteurs de rElectricité, ou du moins ils lenbsp;font dans un degré bien inférieur, amp; fe ra-prochent beaucoup des Corps coercitifs, com-me nous I’avons dit ci-deflus ( §¦ 39* )•

§• 75- Il fembleroit done y avoir ici quclr que Analogie; ceux même qui embraflent cenbsp;fentiment, foutiendront qu’elle eft plus grandenbsp;qu’elle ne Ic paroit au premier abord. Ils di-ront, que le per rouillé devient non-feule-ment de tres-bon ConduCteur qu’iletoit, unnbsp;I 4nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Con-!

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IgÖ I. MEMO I RE. P. I. III. C/^, III,

Conduéteur fort mauvais, que même, a moins d’employer la rnethode de M. b R u g m a n s ,nbsp;il eft indifferent pour I’Aimantj mais encorenbsp;qu’il eft change en coercitif dans le fensle plusnbsp;ftriél j qu’il eft devenn ausfi coercitif que 1’Ai^nbsp;mant même : qu’en conféqiience la rouillenbsp;change tout ausfi bien le Fer de Condudteurnbsp;Coercitif, que la calcination change lesMe-taux de Corps anéledtriques eu idioéledtriques;nbsp;qu’il y a done une grande Analogie.

On fait en effet, que le Fer placé longtems dans une fituation verticale, acquièrt non-fetnnbsp;lenient la vertu raagnetique, mais encore que,nbsp;s’il eft rongé de rouille amp; place entre des pier-fnbsp;res, il devient un véritable Aimant j un Coipsnbsp;très-fêmblable a 1’Aimant, par la couleur, lanbsp;dureté, faction des diflblvans, enfin par- lesnbsp;poles. C’^ft ainfi qu’on a trouvé en 1695 aunbsp;haut de la Tour de Chartres, un pared Fernbsp;magnétique, fur lequel M. vallemontnbsp;a ecrit un traité fort curieux (a). On en anbsp;trouvé un autre a Marfeille en 1731 (h). M.nbsp;LEpuw'ENHOEKen poffédoit un femblable

pris

(a) Defeription de ÏJimant de Chartres, iimo. 1697.

{b) \_Bifioir. de rj.cadem..^)al. des Sciences 1731, p. lo-N. d. T. ]

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Bes Loix des Corps Conducteurs. 137

pris de la Croix de TEglife neuve de Delft {c). II y a plus, M- DE LA hire a fait arti-ficiellement de pareils Aimans, en renfemiantnbsp;des fils dc Fcr.dans une pierre: il les a trouvcnbsp;convertis en Aifnant, au bout de dix ans {d).

§. 76. Cette Analogie paroit affez grande au premier abojd : mais il n’en eft plus-ainit li on 1’examine de plus pres.

En cfFet ce n’eft pas la rouille feule, qui donne a cc Fer la force magnétique. II fem-ble qu il faille pour ceïa Ie fecours du tems,nbsp;puisqu on netrouve, que je lache, cette force que dans de vieux Fers. Or, Ton fait quenbsp;la Terre eft un grand Aimant, par laquelle ienbsp;Fer acquièit fpontanément, amp; lans Ie fecoursnbsp;de l’Ait, la force magnétique. Le laps dunbsp;tems femble effeéluer, que cette force devient'nbsp;conftantc, amp; que le Fer acquièrt des polesnbsp;fixes. Au refte on ne pourra guères determiner ce qu’il fout attribuer ici a I’adtion de lanbsp;rouille, avant qu’on fache ft le Fer rouillé devient magnétique dans les endroits dc la Terre, OU les barreaux dc Fer eievés perpendicti^

lai-gt;

(c) [P/iilof. Tranf No. 371. Vol. ¦3^. p, 74. N. d. T.] (i) \_Mém. del’Acad, 1705. p. loj. N d T ]

I5

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Ï3S I. mÉmoire. P. I. iquot;. III. C/J. iiL

lairemcnt n’acquièrent aucune force magnéti* que, c. a. d. dans les endroits ou l’Inclinaifonnbsp;de l’Aimant eft nulle, comme cela aeulieu,nbsp;p. ex. en 1751- dans l’Océan atlantique, presnbsp;des cotes d’Afrique, vers Ie douzième degrénbsp;dc latitude aulfoale {a). Cette influence du

Ma-

(a) [On lait en eftet i. que I'lhclinaifon cie I’Aiguille n’eft qu’un efFet du Magnétisme tcrrestre : 2. qu’il y anbsp;up rapport intime , quoique trés - facile a expliquer , en-tre cette Inclinaifon amp; les difFercntcs forces que le Fernbsp;acquièrt dans difFerentes fiuiations: il acquièrt la plusnbsp;grande force dans le plan du Méridien magnétique amp;pa-rallèlement a la ligne d’Inclinaifon; il n’en acquièrt aucune dans le mêrne plan, mais pofé dans tine ligne per-pendiculaire a celle d’Inclinaifon. Voyez Ics belles experiences de M. EituGMANS , Tt^ntam. prop. 26. p. i6i--

175. nbsp;nbsp;nbsp;3. On fait par Ics obfervations faites cn 1684. par

un Marin anglois, qu’une barre dc Fer tepue perpendicu-iairement, acquièrt a fon e.ttremitc inférieure un pole boreal, mais de plus cn plus fpible, jusqu’au lame degré de latitude auftrale a peu prés fur les Cotes d’Afri-qtie: que la le barreau n’acquièrt aucune force pendantnbsp;un certain efpace, au dela du quel il cn acquièrt de nouveau mais dans une fituation renveifee; l’extrémité inférieure devient un pole aullral, de plus en plus vigoureuxnbsp;a mefurc qn’on approciie du Pole aullral de la Terre.nbsp;Ces Obfervations font inférées dans \tsPMlcf Tranfa^l. No.nbsp;Ï77. Vol. 15. p. 2112, amp;c en ont été copies dans pln-lieurs livres dc Phyfique, comme dans la Dijfertatim denbsp;M. MusscaEKEROEKTSc I'Aitnant, p. 262. De pareil-

les

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Des Loix des Corps Condu-üeurs. 13^

Magnétisme terreftre, qüi furement a lieu ici, eft caufe qu’on ne fauroit faire de comparaifonnbsp;legitime, ni établir quelque analogie emre ce^nbsp;changenient de Fer en Corps coercirif, amp; Ienbsp;changement des métaui calcinés, en Corpsnbsp;idioéleétriques i puisqu’ils devienhent tels parnbsp;cette operation mêmè: car il n’y a pas, quenbsp;je fache, d’Eleétricité univerfelle conftante quinbsp;concourt dans ce cas.

§• 77- Il eft des Phyficiens, comme M.’

M- d’A LIBard («),amp;SIGAUrgt; DE LA ^OND (^) qui attribuent en partie a 1’E-ledricité ce changement du Fer en Aimant;nbsp;car ces Fers élevés font, difent-ils, touchés,nbsp;pénétrés par la matière du Tonnerre. Maisnbsp;cette explication me paroit détruite par unenbsp;obfervation de M- b rugm ans (f) qui a

tron

ies obfervations ont été repetées en 1738 par M. Richard, V. Magazm de Hambcurg f nbsp;nbsp;nbsp;IV, p. 681. La

lign^ fur laquelle Ie barreau n’acquièrt aiicune force, efl: celle fur laquelle l’Inclinaifoh eft nulle : elk ^ nkft pasnbsp;parallèle al’Equateur; niais elk eft fitucfe en partie au-deftous fte 1 Equatcur , ge en partie au - dclTus , comnicnbsp;p. ex. dans la Mer des Indes. N. d. T.]

(lt;j) Dans fa Tradubfion des Experiences de M. Frankin Tom. I. p I41.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(h) Traité d'ÉleBnché, p. 6.

(f ) Teatamm de Materia Magnetka 1 p. 157.

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140 I. MÉ MO IRE. P, I. 6'. III. III.

trouvé qu’une viclle croix de Fer du Cimetiè-re d’un village de Frifc, nommé kkine Hiaure^

¦ changée en Aimant-

't

§. 78. Tout ce que nous venous de dire revient a ceci: qu’un des moyens par Icsquelsnbsp;Ie Fer devient un très-mauvais ConduÉteurnbsp;du Fluide magnétique, par iesquels il eft mê-me rendu indifférent par rapport a 1’Aimant,nbsp;lavoir Ia calcination 8c Ie fel, change ausfi lesnbsp;Corps anéleétriques 'en coercitifs : que les au-tres moyens qui produifent de pareils change-mens fur les Corps éleétriques, commel’igni-tion amp; la pulvérifation, n’en produifent pasnbsp;d’effentiel fur Ie Fer. D’oü il refulte que lesnbsp;Loix , felon lesquelies Ie F er conduit Ie Fluidenbsp;magnétique, différent beaucoup de celles quinbsp;ont lieu pour les Corps anéleétriques: qu’il n’ynbsp;a done a eet égard nülle Analogie entre l’E-leétricité amp; Ie Magnétisme, ou que du moinsnbsp;elle eft trés petite, quand même il feroit dé-monti'é que Ie Fer eft un Conduéteur du Flui-de magnétique.

Cinqu'tewe Lot.

§. 79. L E s Corps Conduéteurs fuivent encore une autre Loi très-remarquable, 8c dont on dok, je crois, la découverte a I’iUuftre M-

F R A N K-

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Dei Löix des Corps Conduüeurs. 141

tRANKLiN («), filvoir quc les Corps poin* tus agilTent fur l’Éleftricité différemment desnbsp;Corps obtus. Je renfermerai dans les Experiences luivantes, qui ne m’appaitiennent pas,nbsp;mais que j’ai fouvent repetées, tout ce qui a rapport a notre but actuel.

E X p É R. XX^tVII. .Je place fur Ie Conducteur de la Machine un Éleótromètre de M. o A NT ON, qui confifte en deux fils. Je leurnbsp;préfente un Corps anéleótrique tres-obtus, ennbsp;forme deboule, amp;j’examine a quelle diftancenbsp;il faut Ie pEcer pour qu’il abforbe Ie Fluide,nbsp;foit en tirant des étincelles, foit autrement, Scnbsp;pour que les fils de [rEledtromètre s’abaiflentnbsp;par conféquent. Je fubftitue enfuitc un Corpsnbsp;pointu au précédent, Sc j’opcre de même. Cenbsp;Corps attire Ie Fluide électrique d’une beau-coup plus grande diftance, amp; lt;?» ftïence^ fansnbsp;aucune étincelle: c. a. d. que les fils s’abaiflent,nbsp;quoique Ie Corps pointu foit encore beaucoupnbsp;plus cloigné du Conduóteur que Ic Corps fphé-nque ne l’étoit auparavant. On fait d’ailleursnbsp;que Ie Fluide magiiétique s’échappe en aigrettes

(a) Lettres amp;C. Lettre i. § de la Traduftion. C’olt b cinquième de l’original. Voyeï auffi les §. 48. d^snbsp;Notes que M. wiike a joiiues a la tradudljoii alU'maigt;nbsp;dc de ces lettres.

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l4a I. MÉ MOIRE, i®. I. iS*. in. nï.

tes par les pointes, les angles ,amp;:c., au contrai-' pe de ce qui a lieu pour les extrémités arroh*nbsp;dies.

§. 8o. ExpÉs.. XXXVIII. J’applique ie Condu£leur de la Machine fur la Boüteillenbsp;de Leide, amp; au moyeni d’une chaine j’établis

une' comniimication ciitre cette B'outeille 8c

gt;

rEledromètre de M. l a n e («). Je pofe eet Eleétromètre, garni d’-uhe boüle, a quelquenbsp;diftance du Conducteur. La Boüteille fe charge, êc, après quelques revolutions du Plateau, elk fe décharge fpontanénient 6c ayecnbsp;étincelle.

f

Ensuite je garnis rÉléétromètre d’un Corps pointu: du refte j’opère de la méme fa-5011: la Boüteille ne fe charge pas avec étincelle vifible: en un mot tout fe paffe ici tacitementnbsp;êc, comme dit M. Le roy^ enJilencé [b),

Cet

(a) [ Voyez la defcription de cet inllrument dans les ¦ Fhilofoph. Tranfaél. Vol. 57. p. 451. M. l’espina(senbsp;j’eCt fervi d’un pareil Éledromètre, qu’il a décrit dans Ienbsp;.meme Volume, p. 188. Au refte 1’Élcétromète quenbsp;M. MARAT vient de propofcr dans fes RecAercAts, p. 19.nbsp;cft en effet amp; pour Ie fonds Ie même que celui donfnbsp;Rous pavlons ici; mais je crois qu’il feia plus commodenbsp;dans 1’ufage. N. d. T. ]

, ,(i) [Voyez fes excellens Mémoires fur les Gardt-Tim-

nerrh

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Des Loix dès Corps ConduSiears. 143

Cet efFeca lieu, quoique la diftance de 1’Élec-tromètre fok plus grande què dans Ie cas précédent. Dans celiii-ci, Ie Fluide fort du coté extérieur de laBouteille par la pointe (c), avantnbsp;qu’il y fok affemblé en alTez. grande quantiténbsp;pour être attiré par Ie Conduéleur, 6c fairenbsp;cxplolion (d).

§• 81. Les Loix, que les Corps conducteurs de rÉlectrické fuivent dans ces expérien-ces, font done celles-ci.

i“. Que les Corps pointus attirent Ie Fluide

serre, inferés parmi ceiix de 1’Académie pour 1770, p.

feqq., amp; pour 1773, p. ^gt;78. feqq. Dans une des experiences de M. ie roy, une pointe foutiroit en fi-lence l’Éledlricité du Conduiteur, k une diftance izpönbsp;fois plus grande, que celle a laquelle elle pouvoit ti-rer une étincelle, amp;c 36 fois plus grande que celle a larnbsp;quelle une boule taifoit partir une Étincelle du Conduéleur.nbsp;N.d.T.]

(f) [Car, Ia pointe ayant au moyen de la tige de l’Eleélromètre une communication métalliqiie avec lanbsp;«bnblure extérieure de la bouteille , Ie Fluide qni fort denbsp;Celle - ci, eft conduit a la pointe par laquelle elle s’échap-

F'. N. d T. ]

CJ’ai prindpalement imité les Expériences dont je fais mention de celles deM. HSMt.Er, Biile^.TrAri/'. VoLnbsp;P- ^33. feqq. N, i T-]

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Ï44 MÉMOIRÈ. P. L S. III. ui.

de élc6trlquc d’unc plus grande diftance que le's autrcs (a).

1°. Qu’ils Ie conduifent plus tranquille-ment.

3°. Que les Corps obtus attirent a k vé-rité Ie Fluide éleétrique d’une plus petite diftance, niais' que lorsqu’ils Ikttirent ils Ie font avec une beaucoup plus grande force (Z').

M. C I G-

(a) [ Cet article eft fingulièrement prouvé par les belles Experiences de M. achaud, inferées dans hjmrnalde Phyfiqtie ,Juini'j^2. Tome XIX. p. 418. Milord mahonnbsp;a fait de trés - bonnes reflexions fur celle de ces Expé-liences dans laquelle on a employé neuf pointes a la foiJ,nbsp;amp; dont Tefi'et a pourtant été moins fenfible que lors-qu’on n’employoit qu’une pointe. Principes d’EleHrictténbsp;§. 50 — 56. J’allègue encore en preiïve les excellcntesnbsp;experiences de M. n airne inferées dans \zs.Tranfa6i.Phi-lofoph. Vol. 68. p. 801. fcqq. 6e dans,le/i!«r«flZ de P/vyftque,

¦Mars 1781. Tooi. XVII. p. ipz. feqq. Ces experiences prouvent en même tems la feconde Loi énoncée dans Ienbsp;rrexte. N. d. T.]

{b) [ Les Experiences de M. nairne dont nous ve-jiORS de faire mention dans la note précédente, prou-¦vent eminément cette troifième Loi, furtout les Expér. 13, 14amp;C.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;12, dans Icsquelles deux Corps Cgaux,

étant mis en cquilibre au bout des bras d’une efpèce de balance trés - mobile, amp; chargee d’Eledricité, Tequilibrenbsp;fe confervoit en pofant fous un de ces Corps une poisquot;nbsp;te; tandis qu’il étoit detruit, en pofant a la mênic lt;i**

riaji-

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Dei Loix des Corps ConduSiéurs. 145

M. CIGNA établit une cotnpai-aifon erltre Phénomènes des Corps pointus tant ma*nbsp;gnétiques qu’éleariqiies: nöus allons l’exami-

ner (e)»

C E Phyficien allègue tirois fortes d^expé* xiences, fi nous en exceptons celles qui con-cel-nent les Phenomèrtes de 1’avmure de l’Ai*nbsp;: uoits parleroiis de celle * ci dans la Öec-

tion fuivante (^/).

1. OuB

ftance une bou!e ; le Corps étoit alors attiré vers la bom” Ic, amp;fe déchargeoit fur elle. N. d. T. ]

(c) Mhcell. Tanrin. 1. c. §. 40.

{d) [J’examine a la veïité dans la Sclt;ftion fuivante les fhénomèties des AimanS armès: tn’ai j’ai oublié d’y faire mention du feul fait que M. cigna allègue pournbsp;frouver la Thefe dont il eft queftion dans ce §. Lcnbsp;voici; ,, Les angles externes des armures diminuént lanbsp;j5 force magnétique s’ils font aigus, amp; la diffipeijt coütnbsp;5 5 conamc une pointe appliquée au Ccmduéfeur ou a lanbsp;55 Machine, dirtiinlie la force éleftrique. ” Sür qüoi M.nbsp;CIGNA cite ce que M. müsscheneroek dit dans tenbsp;§¦ sslt;5.de ksEjfais dePijJique, qu’il faut arrondir les piedsnbsp;des armures; confeil qu’il avoit déja donné difts fa differta-tion furnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Exp. 73 , a la fin p. 131; amp; k raifon

que ce Phyficien en donne eft, que le pied arrondi concentre Ia force dans un plus petit efpacc. Mais cetté explication eft hypothétique : amp; je ne fache qu’il j ait une, feule expérience direfte ou décifive qui proure que, ton-tes chofes d’ailleurs égaks, les pieds a angles faiHaps

dis-,

TOME I. nbsp;nbsp;nbsp;K

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l\6 I. MEMO IRE. P. I. .S'. III. C/J. III.

i“. Que les Corps pointus, ou termincs eii Cone, foutiennent un plus grand poid»nbsp;que les Corps plans.

a”. Que la limaille s’attache plus facile-ment aux angles des barreaux qu’ailleurs.

3quot;. Que le Fer pointu, frotté contre du Fer, ou queique autïe Corps dur, acquiertnbsp;ime plus grande force que quand on frotte iianbsp;Corps plan.

§. 8a. Mats, avant que d’cxamincr ces ti'ois points, j’obferverai, qu’aucune de cesnbsp;experiences prouve, que les pointes attirent lenbsp;Fluidc magnetique de plus loin que les Corpsnbsp;obtus, ce qu’il faudroit cependant pour poii-voir ctablir une Analogie avec les Corps élec-triques (^3!). J’examinerai ccci au moyen desnbsp;experiences ftiivantes.

Ex p É R. XXXIX. Je place un Aimant a une telle diftance de FAiguille qu’il n’agit pas

fur

diffipent plus la force magnétique, que les pieds arron-dis^ amp; que, s’ils le font, e’eft que le Fluide magnetique s’elance par ces angles. N. d. T. ]

(a) [Car la première Loi que les pointes obfervent, dans leur adion , amp; qui eft 1’ une des plus esfentie'les, c’ eftnbsp;que les pointes attirent le fluide éledrique d’lanc plusnbsp;grande distance. Voyez § 81. N, d. T.J

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Des Loix des Corps Condulfeurs. 14?

fur élle: j’y appliqtle im barreau de Fer, que j’éloigne ausli de manière que 1’Aiguille restcnbsp;dans la première lituation, mals qu’elle commence a fe rnouvóii', pour peu qu’on diminucnbsp;la diftance du barréaü. Je lubftitue enfuite inbsp;€e barreau un autre barreau de même longeurnbsp;amp; de méme baze , mais poilitu. FAiguillenbsp;pas agitée: ce fer pointu ne foutire donenbsp;p^s Ie fluide d’une plus grande diftance-

EX p ÉR. XL. J’applique Ie barreavr obttis, 6c je Ie place defaqonqu’il agisfefur 1’Aiguille.nbsp;Je lui fubftitue Ie barreau pointü, amp; celui-cinbsp;plus foiblementj ou point du tout.

Ex PER. XLI. J’applique perpendiculai-l'ement a l’Aimant un barreau de Fer, de faqon ¦que l’action fut 1’Aiguille foit alFoiblie. Je luinbsp;fubftitue un barreau pointu des deux bouts [maisnbsp;du reste égal] pour que Ie fluide magnétiquenbsp;puisfe s’écouler plus facilenient amp; plus abon~nbsp;damment: cependant FAiguille n’en reste p^nbsp;moins dans k même lituation, ou même ellenbsp;s approche de F Aimant. II y a dans ces experiences bien des circonftances qui dependent denbsp;Fepaisfeui amp; de la lofigcui: du barreau qu’ortnbsp;employe.

Ces Pbênomènes font évidemment cön-traires aux Plrcuonatoes éleêtriques du même genre.

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148 I. M É M o I R E. P.1. S. III. Ch. IIL

§. 83. M. c I G N A tache cependant de prou-ver par Ic fecond genre d’expériences dont nous avons paiié, que 1’effluence du fluide nlagnéti-que efl; plus abondante par les pointes. Voicinbsp;une de ces experiences.

E X p É R. XLII. Qu’^orl cöuvre un barreau magnétique d’une glace qu’on faupoudre de li-maille; celle-ci s’arrange comme li elle fortoitnbsp;principalement des angles du barreau: au moinsnbsp;elle tend vers les angles, d’une plus grande di-ftance.

Ce t eflFet eft plus fenfibk, fi l’on employe un barreau pointu des deux cotés, ou fi l’onnbsp;emporte une piece du milieu d’un barreau ordinaire {d).

Voici comment plufieurs Phyficiens expli-quent cette expérience : la linaaille S arrange CH courbes pr Ie courant du fluide magnétique;nbsp;ces courbes indiquent,par leur fituation, Ie chc-min que ce fluide luit: done, puisque la limail-le s’attache plus abondamment aux angles, c’efl:nbsp;une preuve que Ie fluide ’s y trouve en plus grande quantité..

§.84. QuoiQ.u’^iLy auroit bien des objections a faire a cette explication, 6c qu’il nc

feroic

(lt;j) Musscheneroek, Disf. de iiagmte. p. 1 Jahla 4. Exp. 64. Icqcj.

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Des Loix des Corps ConduEleurs. 149

^êroit pas difficile de donner la raifon vraie amp; niathématique de ces Phénomènes, mon butnbsp;adtuel ne nje permet pas de m’arreter a cett©-discusfion. Je prefdrc done de repondve a 1 experience même.

SI Ie fluide magnétiqiie fort réellement plus abondamment des angles amp; des pointes, amp; finbsp;ce fait ell; prouvé par la figure de la limaillc, ilnbsp;faudra, ainfi que eek a lieu dans rEleftricité,nbsp;lorsqu’il n’y a au barreau ni angles, ni pointes,nbsp;que Ie fluide magnétique foite également de par-tout. Si done nous employons une boulc, ounbsp;unanneau, il ne s’y trouvera pas d’endroits d’oiinbsp;Ie fluide s’ écoule en plus grande abondance quenbsp;d’autrcsj mais Ie contraire a lieu: car, commenbsp;je l’ai fouvent vu, fil’on répand de la limaillcnbsp;fiar un anneau, il y aura ausfi deux endroits,nbsp;dont la limaille paroitra fortir plus abondam-ment. L’explication dont nousparlons ne fau-roit done fe foutenir, amp; les Phénomenes ennbsp;queftion ne prouvent pas, que Ie fluide mag-netique fon abondamment des pointes,nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;com-

(d) Voyez. Ie desfeinde cette Experience dzns la Véferip-tton iis Courans Magnétiqaes de M. bazin , PI. 14, 16,

11, 18. [Et MUSSCHENBRROEK, UIj/.

6. La même chofe a lieu pour les barreaux, dont les fiXtrémités font anondies: tbii. Tab. 4. N. d. T ]

Ks

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150 I. MEMOIR K. P, I. iS*. III. C/5, in,

eomjne eela a lieu pour le fluide éleflrrique.

§. 85. PASsoNsa rexameii des autres experiences allèguées par M. c igna. Le premier genre contient celles- ou les Corps pointus ou coniques, foutiennent un plus grand poidsnbsp;que les Corps plans. — Mais ce n’eft lanbsp;qu’iine conclufion que ce Phyficien déduit desnbsp;Experiences de M. musschenbroek, amp;nbsp;je ne crois pas qu’elle en puifle être deduite (/«),

M. musschenbroek a fait fairamp; trois cilindres de fer, ég-alement longs {b): lavoirnbsp;de 4 pouces i. 1. Un bout étoit plan, I’au-tre conique: la hauteur des Cones étoit d’unnbsp;dixieme de pouce. On p-affe ces cilindres unnbsp;certain nombre de fois fur I’Aimant.

L E

{a) M. CIGNA paroit allègucr ce pretendu fait, qne les pointes foutiennent un plus grand poids, en preuve denbsp;ce que les pointes magnétiques rejoivent oulaisfent echap-per le fluide magndtique en plus grande abondance: carnbsp;void comme il ’s exprime dans le qo: ,, Les Corpsnbsp;,, pointus reqoivent ou laisfent echapper le fluide eleftn-,, que plus abondamment: la même chofe paroit avoir lieunbsp;¦„ pour I’ Aimant; car les extrémités coniques de cilindresnbsp;,, aimantes foutiennent un poids beaucoup pips fort quenbsp;,, leurs bazes planes. ” Mais nous avoirs vu §. 8a. quenbsp;Cette plus grande eraislion de fluide magnetique par lesnbsp;pointes n’a pas lieu. N. d. T.]

(i) Disfert.Ae Magneti, p. 9Ó. Exp ér. 31.

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Des Loix des Corps dondu^eurs. t5f

L E Cilindre A, épais de JA dg gr.' pouce, a foutenu par Ta baze plane a peine i

z

conique i Ta

L E Cilindre B, épais de de

^ i nbsp;nbsp;nbsp;ICO

pouce, a foutenu par fi bazc plane i

conique 7 i

z.

L E Cilindre C, épais de de

pouce, a foutenu par fa baze plane i

conique 8

L E Cilindre D , épais de de pouce, a foutenu par fa baze conique 4

Ces Experiences démontrent done, qu’il y a une certaine épaisfeur de Fer, qui recoit Icnbsp;plus de force (f). Or, comme la baze coniquenbsp;approche plus de ce maximum d’ épailfeur quenbsp;les bazes planes, elle foutient ausf un plus grand

poids

(c) [Ce fait a d aillcurs été prouvé par d’autres Experiences, furtout par celles de M. mussckenbr oio k , J. c. Exi^r, i6-2z, amp; C^ro'. z. p. 44. Remtrquons ausfinbsp;que M. M u s s c H E N E a o F. K a fait pour confirmer cettenbsp;’phefe les Experiences dont il eft question dans ce Snbsp;N. d. T,]

K 4

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t. mImoire. P. I. i*. III. III.

poids. Ce qui confirme que c’eft la la raifon du Phénomène, c’eft que les Cones des Cilindrcsnbsp;B 6c C ont foutenu un plus grand poids que lönbsp;Cone du Cilindre A, quoique les bazes planesnbsp;ayent foutenu un poids égal. Maïs il ne peutnbsp;fortir du Cone qu’une quantité de fluide pvo-poitionelle a celle qu’il contient, c.a.d,acellenbsp;que contient la baze: cette experience ne prou-quot;nbsp;Ve done pas ce que M, c i q n a en a déduit (lt;/),

§¦ 86. M AI s , on trouve dans la difleitation de M. musschenbroek (^^) une experience,nbsp;qui prouve réellernent que la force des pointesnbsp;cft plus petite. Je l’ai fake de lafagonfuivante;

ExpÉr. XLIII. Pofez fur un fort Ai-niant A {fig. ^.) un petit cilindre de Fer Bgt;

que

((/) [S’il ëtoit vrai, comme Ie pretend M. c i G n a , que les pointes attirent plus fortement que les Corps non-pointus, il s’enfuivroit que TAim^pt agiroit a cet égardnbsp;très-différemment de TEledlricité; voyez ce qui a été ditnbsp;ci-desfus §. 8i. n. 3. amp; note c. Au reste, on ne peutnbsp;déduire aucune Analogie de ce que les pointes niagnéti-ques attirent moins fortement que les bazes planes, paree que cela ne dépend pas, ainli que nous l’avons vu §nbsp;82, de cc que les pointes magnétiques épuifentles Corpsnbsp;magnétiques, fur lesquels ils agisfent, de plus loin amp; ennbsp;¦filefice; ce qui eft la caufe du Phénomène élediriqiie pa-^nbsp;ïaUèle. N. d. T.]

(4) Disfert. de Magnete y p. Iio. Ex^ér. 49.

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Des Loix des Corps Conducteurs. 155

^ue Ie barreau de Fer C D touche ce cilindrcj ' il enlévera Ie cilindre de rAiniant.

• Qu’ o N pofe fut i’Aiffl'ant uu autrc cilindre B, également grand, maïs poinui. Si la poin-*nbsp;te touche FAiniant, Ie Cilindre pourra êtrenbsp;cnlevé par Ie barreau C D 5 mais il ne Ie fcranbsp;pas, fi la pointe touche Ie barreau.

Enfin, qu’on fafle au cilindre une pointe ti'ès-aigue, amp; une tête platte plus grande Ienbsp;cilindre pourra étrelarraché de l’Aimant par Ienbsp;barreau, fi la pointe touche PAimantjnbsp;non fi c eft la tête qui Ie touche.

Cette Experience prouve done, que la pointe foutire ou transfère une plus petite quan-tité de fluide magnétique qu’un corps obtus, finbsp;tant cfl; qu’il fe faffe réellement une abforption,

§. 87. L AdernièreExpérience que M. Cigna allègue, eft un Phénoinène obfervé par plufieurs Phyficiens, que les inftrumens de fernbsp;pointus acquièrent, lorsqu’on les frotte , unenbsp;plus grande force que ceux a baze plane (a).

Dans ces expéricnces, Ie Fer acquièrt Ia force rnagnetique naturellement, c. a. d. parnbsp;Ie Magnétisme de la Terre: or on fait que les

lames

. nbsp;nbsp;nbsp;--nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r,-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.........

¦ ((t) Voyez musscheneroek, 1: c: p. 268. fixpér. 143. feqq.

K 5

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154

1, MÉM o IRE. P. I. S. III. C/l. III.

lames de Fer peu épaisfcs acquièrent plus faci-lemcnt de cettc manière la force magnétique que d’autres: amp; les corps pointus ontmoins d’é-paifleur vers la pointe. Je doute done que Tonnbsp;puiffe tirer de cette experience quelque conclu-fion propre a ctablir Ie fyftême de M. Cigna.

Nous avons done prouvé, cc me femble, que les pointes n’abforbent ni ne fourniffentnbsp;pas plus facilement Ie Fluidc magnétique quenbsp;les corps obtus. Je ne réconnois d’ailleurs au-cune Experience magnétique, dans laquelle-on obferve quelque chofe de femblable a cettenbsp;grande commotion, o'u a cette explofion denbsp;fluidc, qu’on cbfcrve en employant des eoi-psnbsp;obtus avec la Bouteille de Leidg Sc TEleclo-mêtre 8o.] (é),

§. 88. Nous

(b) [Cc font non feulement les Corps pointus qui fou-tirent Ie Fiuide éleétrique felon d’autres LoixqueleFlui-de magnétique; mais la même chofe a lieu pour les 'Corps moxsfcs amp; globuleux. J’en appelle aupaufts éleólriijues, décou-vertes par M. e b. o s s , amp; dccrites dans Ie bel ouvragenbsp;qu’il a public fur ce fiij.et en 177Ó. {Éknrifche pmfen^nbsp;Leipzig 8vo.) On entrouve un extrait dant \zJour-ml dc Phyfuiue , Tom. X. p.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Notre but ne nous

perinet pas-d’entrer dans des details la desfus: je re-marquerai feulement qu’ on retrouve ces paafes dansles Expéiienccs a7, de M. nairne, dont nous avons parlé note d du §. 8i, amp; dans 1’Experience 6^.

du

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ï)ei Loix des Corps Coniuclews. 155

§.88. Nous pouvons, fi je no me trora»' pe, conclure avec droit, dc tout ce quo nousnbsp;venous de dire, que les Leix felon iesqueliesnbsp;le Fcr conduiroit le. fluidc magnetique, fontnbsp;entièrement différentes de celles felon lesqueLnbsp;les les coi-ps conducteurs conduifent Ié fluidenbsp;éleckrique. II n’y a done ici nulle Analogie.

Maïs, nous avons déraontré tout ceci dans 1’hypothèfe que le Fer eft un ConduiUcur dunbsp;fluide magnétique, quoiqiie nous ayons démon-tre dans le Chapitreprécédent, qu’il n’y a au-cune expérience qui le prouve, amp; que menienbsp;toutes celles que je connois font oppofées anbsp;cette doétrine.

O N peut done, ce me lemble, établir fu-^ rement, non feulement qu’il n'y a, par rapport

aux

du Müord mahon §. 582. de fes Principes d’Elcciricité. Je ne connois rien dans 1’ efFet des barreaux aiaiantés,nbsp;OU du Fer applique a 1’ Aimant, ou entre deux Aimans,nbsp;OU entre un Aimant amp; une Aiguille, qui, fuppofé mê-me que le Fer eft un Conducftetir du Fluide magnétique,nbsp;foit ana.ogue au Phenomena des pav/es; rien niême quinbsp;n y_ foit oppofé; car un barreau de Fer, après avoir aginbsp;avec force, bien loin d'etre pendant un certain espacenbsp;fans agil', ou a n sgir que trés foiblement, pourrecora-inencer déreenef avec force pasfc eet espace, ce qui silnbsp;le cas des paffes éle^riqms, agit toujours d’autant plus foi-blement, qu’il eft plus éloigné du Corps fur lequei ilnbsp;agit. N. d. T. ]

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156 I-MÉM. P. 1. S.111-a. Ty. Leper

0.UX Corps Condufteurs, aucune Analogie en-tre rÉledtricité amp; le Magnétisme gt; mais que ces deux forces font a cet égard très-différentes.

C H A P I T R E IV.

De Id Comparaifon du Per 6? de I' Aimant avec les Corps IdioéleSiriques (1).

§.89. Nous avoirs vu que le fentiraent des phyficiens, qui croyent devoir comparer IcFernbsp;aux Corps Condufteurs, s’écarte du viai. M.nbsp;^ PI N u s., qui foutient qu’il faut le comparer

aux

1

M. H E M M E B. obferve dans fes remarques fur cc Memoirc p. 431 , que j’ai fait voir clairertient quele Fernbsp;n’eil: pas un Condudeur du Fluide magnetiqiie, dans lenbsp;fens que M. c i g n a I’entend, favoir qu’il foutire ce flui-de des Aimans 8c le transporte ailleurs: mais quejen’ainbsp;pas fi foitement ébranlé le fyftême de M. « p i n u s; quenbsp;ee fyftême ne fouffre rien des objedions que j’ai faites.nbsp;II n’eft pas difficile de trouvcr la raifon, qui fait paroitrcnbsp;les discusfions des Chapitres précédens dans un jour plusnbsp;avantagcux que celles qui font la matière de ce Chapitrc.nbsp;Les Phyficiens, dont j’examinois alors les opinions, al-lèguent des Experiences précifes, dont ils fe fervent pournbsp;etablir leur fentiinent. Je trouvois done , pour ainli dire,nbsp;des points fixes, dont je pouvois partir, amp; il ne s’ag's1

foit

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l'Aimant cowparês etux Corps IdioêleÜr. 157

aux Coi'ps Idioélectriques ^ s’ en approchc-t-il davantage? C’ eft ce qu’il s’ agit d’examinei'.

M. ^ p I-

ibit que d’examiner ü, ces e-xpériences une foisadmifes, les conclufions qu’on en tire, font exaftes ou noft. Cetnbsp;examen, dont il ne m’ appartient pas d’apprécier la valeer, pouvoit done être , par fa nature même , limple Ssnbsp;Inmineux; chaqne discusfion fe préfentoit féparément sknbsp;l’esprit; Ie Principe êz la Conféquence fe touchoienr. Lenbsp;Cas eft trés-ditFérent ici. M. «pinos n’allègue aucunenbsp;expérience ponr prouver fes principes: ce ne font que desnbsp;fuppofitions: on ne fauroit done Ie réfuter di’eftemcnt Jnbsp;il leroit même difgeüe de faire des objeélions contre lesnbsp;principes meines , qui font gratuits: ce n’ eft qu’en examinant les conféquenccs plus ou moins éloigneés qüe conbsp;phyfiden en a déduites, qu’on peut les apprécier: methode , qui par fa nature meme, amp; laisfant d’ailleurs Ie me»nbsp;rite des objeftions a quarticr, eft moins fatisfaifante quenbsp;la précédente, Sc offre moins de elart4 a l’esprit. Quoi-qu'il en foit, conime tout ce qui part d’un Phyficien ausftnbsp;éclairé que M. h e m m e k. eft fait pour être écoutê , ëcnbsp;merite d’etre envifagé fous toutes Ces faces, j’ ai cru devoir entrer, dans les notes fur ce Chapitre , dans deplu$nbsp;grands détails fur ie fyft'ème de’ M. «pin ys: il ne menbsp;feroit même pas difficile d’en discuter toutes les parties,nbsp;tous les caküls, puisque j’en ai couché parecriten 177'^nbsp;nn examen ties-détailïé, dans Ie tems même que j étoisnbsp;lempli de 1’admiraiion que la lefture de cet excellent,nbsp;ouvrag» avoit produite en moi, amp; que je voulois menbsp;rendre raifon a moi-même, pourquoi un traité ecrit ma-tlieinatiquement, Sc fondé fur un petit nombre de prinanbsp;cipes, dont d’ailleurs les conclufions pamifo'mt confotmesnbsp;auxPhénomènes, ne me convainquoit pas. N, d. T.^


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ï58 I. mem. nbsp;nbsp;nbsp;C/i.lsj. LeFer

M. -«.PiNus établit les Principes fui-vants (a):

1“. De même qu’ily aim ilüide éleftrique, dont les paiticules Te repouflent mutuelkmcnt,nbsp;¦il ell ausii un fluïde mugnétique , dont les par-ticuies fe repoüflent. j’accordcrai pour Ie pré-fent cc Prindpe (b).

a°. Les paiticules du fluide éledlriqucs font attirés par tous les corps qu’on a examinésjus-

qu’ici

(a) Sertm de Analogia amp;c. traduit en allemand amp; impri-mé dans Ie Magatin di Bambourg, Tom. iz. p. 370. [p. -aS. zp. de rOriginal; c’eft a la in du Discours,] amp; Ter.^nbsp;fanina. Theoris, Ek6lr. ü* MagMismi. p. 9-1J. §. t-6.

(^) [ M. p ï N u s étaflit ausli que Ie fluide cleétriqüe efl très-èlastique. M. m a r a x conclut de fes experiences,nbsp;qa’il'ne 1’eft pas ^ amp; que fes particulcs n’ont aucune forccnbsp;de répulfion. Quelque attention que méritent les experiences 8c les reflexions de M. m a r a t fur ce fujet, jenbsp;n’entrerai dans aucune discusfion fur eet article. En examinant Ie fyftème de M. /e p i n u s, il falloit bien partirnbsp;de quelque point fixe: j’ai done’ admis Comme bypotlièfenbsp;Jes propriétés du fluide éledrique que M. .« p i n u s adopte.nbsp;II me fuifit, ft je puis faire voir, 011 que de pareilles pro-.friétés n’ont pas lieu ,pour Ie fluide magnétique, ou que,nbsp;¦fi elks ont lieu, on n’en peut déduire aucune Analogie.nbsp;Cc que je dis de Ia non-analogie des deu.x forces dansnbsp;. cette fuppofiuon, auroit lieu a beaucoup plus forte rai-fon, s’il étoit demontré que Ie fluide éledrique ne posfe-de pas les propriétés que M,.« p i N w s lui attribue. N. d.T. '

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6? r Aimant compares aux Corps idioéle^r. 159

lt;}u’ici (f). Le fluide magnétique, au contrai-1'e, u’éprouve aucune aftion de k plupart des Corps; il n’eneft ni attiré ni repoufle. C’eftnbsp;encore ce que j’accorderai pour le préfent.

3“. Lcs Corps idioéleösriques, ou éleftriques» par eux-mêmes, font ceux dans lesquels le fluide éledtrique fe meut très-dijficilement (d) ; leSnbsp;*lt;'néleSlriqiics ou con-duëteurs font ceux par les pores desquels le fluide electrique.fe meut avec k

plus

(c) M. ai p IN u s ne dit pas li tous ks Corps atiirent le fluide éleélrique egalement; mais ilacimet cctte Irypotbè-fc dans fes calculs §. 30. M. s teio lehner Tadmct éga-lement [voyea §. 30. dc fa Disfertation.] Cependant cenbsp;Phylicien paroit ctaWir §. 5, que ce forit furtout les Corpsnbsp;méta'tliques qui attirent ce fluide. M. hemmek. penfeaunbsp;contraire (p. 431.) que lcs Corps réfmeux amp; autres pa-leils, attirent le fluide éleétrique puisfamment en com-paraifon d’autres Corps, commc les métauxp. ex. Voilanbsp;deux fentimens contraires entre les partifans d’un mênianbsp;fyftèmc, 1’Egalité ou l’inégalité d’atuadiion exercée par dif-fércBs corps fur le fluide éleStique, peut avoir de I’ni-fluence fur les calculs, comine il eft aifé de le voir eunbsp;jettant les yeux fur la formule du §. 30. de la Disfertation de M. steiglehner. N. d. T.]

{£} M. .tPiNus ne dit pas par quelle caufele fluide dlec-triquc fe meut diffitilcment par quelques Corps, amp; très-facilemcnt par d’atitres: ce n’eft pas paree qu’il eft trop grosiier, car M. a pin us Ic nomine un’fluide trcs-fubtil;nbsp;ce n’eft, pas a raifon du plus ou moins de denfue des

Corps

•VI

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l6ó I. MEM. P. I. 6'. III. CA.I'Y. Le Pst

plus grande facilitc, dans lesquels il n’éprouve aucune refiftance (e). Ccla pofé, M. jEei-Nüs établic des principes analogues pournbsp;mant. Les voici.

§. 90. nbsp;nbsp;nbsp;iquot;. Le Fer-, 8c les corps fermgi-

ncux, rAimant furtout, font conftitués de forte qiie leurs p.articules attirent le fluide magné-tique, amp; en font réciproquement attirées. Ces Corps font d’ailleurs tres-analogues aux Corpsnbsp;-idioéleclriques, puisque le fluide magnétiqucnbsp;fe meut en eux avec la plus grande difficulté (a),nbsp;amp; mèüstplus difficilemènt, que le fluide éledtri-

que

Corps, car les métaux lont plus denfes que la réline, Öe iaisfent néanmoins 'pasfer le fluide éleftrique très-facile-ïnent. M. h.emmer. paroit attribuer eet eSet a 1 attraction même : ,, Les Corps réfmeux , dit-il [p. 431.] amp;nbsp;,, d’autres' femblables font de vrais Coëreitifs. Pourquoij*nbsp;„ parceque, en comparaifond’autres Corps, des métauxnbsp;,, p. ex. ils attirent fortement le fluide éledrique, amp; con-p, fequemment le Iaisfent pasfer difficilement. ” N. d. T. ]

(e) [ Ón peut voir le développement de ces Principes amp; de ceuxdu §.90. dansles §.4, 5, 6*, 7, duMémoiienbsp;de M. steigiehner.]

(«) Cette difficulté ne provlentpas, felon M. * pin vs, de la conformation particulière des globules du fluidenbsp;inagnctique relativement a celle des. pores de quelque corpsnbsp;cjüe ce foit: car ce Phyficiendit §. 3, , que le fluide magné-¦tique eil tm fluide très-fubtil, Sc propte'a tiaverfev

po-

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^ VAimant cemparés am Corps idkéleSfr. i6i

que ne fe meut dans les Corps idioéleftri-ques ( ^).

a”. Maïs, il n’y a aucun Corps fembla-ble aux Corps anéleftriques ou conducteurs: puisqu’il n’y cn a aucun, excepté l’Ainiantnbsp;8c Ie Fcr, qui attire la matiere magnétique,nbsp;8c dans lequel celle-ci fe meut très-libre-ment (f), quoiqu’il y ait a eet égard une gïa-

da-pores des Corps quelconques [Corptrum quorumcumque pom permeare aptua^ Cependant il paroit fouteftir ailleurs, quenbsp;U grandeur des pores du Fer contribue a la fadlité danbsp;mouvement du fiuide: car il dit (§. 105, §. 368, S.nbsp;369) que Ie mouvement du fluide magnétique devientnbsp;plus libre quand on ouvre les pores du Fer en Ie frappant, qu’il Ie devient ausfipar la chaleur amp; par l’incan-dcfcence ( §. 106,366,367). M. hemmer foutient aus4nbsp;( p. 412. 11) que la dilatation du Fcr par la dialcur,nbsp;diminue l’attradion mutuelle de fes particules; amp; pornbsp;ton/équent auffi l’adhérence des globules du fluide magné-tique a ces particules: ce quj fait que Ie fluide peutnbsp;s ctendre d’avantage dans Ie Fer amp;s. N. d. T. ]

(^) M. dk lacbpède eft du même avis, quant 4 la difficulte que les fluïdes magnétique amp; éleörique é-prouvent a fe mouvoir a travers les Corps ferrugineux,nbsp;OU idioéledriqucs: mais felon lui, ces deux genres denbsp;Corps n ont que trés - peu d’affinité avec leurs fluidesnbsp;refpeélifs. EJfai fur l’Eleiïr. T. 2. p. 46-49. v. ci-deffusnbsp;note a du §. 41. N. d. T. ]

. (f) M. DE LA CEPÈDE a pris Ie contrepied de ce

Prin*

h

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i6a l.uiu.P.l.S.ni.Ch.lY. Le Fir

dation dans Ie Fei' même; car Ie fluide fe meut plus facilement dans Ie F er mol que dans Ie Fernbsp;dur: de forte que Ie Fer fe rapproche un peunbsp;des Corps anéledbriques (d).

Voi-

Principe pour un des fondeaiens de fou fyftêmc. v. note ^ amp; note a du §. 41. N. d. T. ]

(d) Nous venons devoir que M. aepinus met Ie Fer au rang des Corps coircinfs, amp; même ( §. 3.7.) aunbsp;framer rcmg: or, quoiqtr’il admette üne gradation ,amp; quenbsp;felon lm Ie Aaide magnédque fe meuve d’autant plus facilement dans Ie Fer, que celui-ci eft plus mol, il ne vanbsp;cependant pas plus loin qii’a dire,, que Ie Fer mol appro-che en q:telque forte d’une reAèmblance avec les Corpsnbsp;,, conducfreurs , au moins d’arantage que Ie Fer trempénbsp;Mais, M. steiolehner range (§. 7.) Ie Fer mol aunbsp;rang des Corps dans lesquels Ie Fluide magnétique trouvenbsp;Wn paflage facile, ou des Condinfleurs. M. kemmernbsp;dit auffi (p. 431.) que Ie fluide magnétique fe mentnbsp;tres-facilement dans Ie Fer mol, 8c que celui - ci en eft parnbsp;conféquent un Condudfeur. Voila done ime affez grandenbsp;latitude dans les Principes: auffi fuppofe -1 - on, tantoitnbsp;que Ie Fluide magnétique fe meut facilement dans Ic Fer:nbsp;laiwot qu’il s’y meut très-difficilement: en voici des ex-emples. Si l'on peut facilement aimanter du Fer mol,nbsp;mais s’il perd presque toute fa force dès qu’on ote l’Ai-mant, c'eft que Ie Fluide magnétique s'y meut trés - fa-eilement;(AEPiN. §. 86. 87). Si l’Aimant ne perd rieanbsp;de fa force quand on s’en fert pour aimanter, c’eft qu’itnbsp;ne perd rien de fon Fluide: amp; il n’en perd rien , 8c Icnbsp;Fer qu’on aipiante n’en acquiert plus, parceque Ic Fluide

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VAimant comparês aux Corps idioéUdtr. ï6^

V o IL A a quoi fe rcduit Ie fyftème de M. ¦4 E p I N u s. Maïs, eet excellent Phyficieilnbsp;ft’allègue aucunc experience pour prouver cesnbsp;principes: il rte fait que les avancer, amp; ü fup-pofe (e) qu’on en peut dérivei' tous les phé-nomènes de l’Aimant. II faut done que cesnbsp;Principes acquièrent leur force amp; leur demon-ftration, de ce qu’on explique parfaitement parnbsp;leur moyen tous les Phénomènes (ƒ). Mais

pouif

magnétique s y raeut trop difficilemcijt jiour y entrer ow èn fortir : de forte que la quantité de ce Fluïde eft invariable dans Ie Fer ($. 93). Oft pourrgit citer encorenbsp;3’autres exemples. N. d. T. ]

(e) fent antina Tksoriae, §. 3. p. ii. [tl dit auffi p- 6. qu’il n’a pour but que de faire voir commentnbsp;les Phénomènes nombreux amp; admirables de l’Aimantnbsp;peuvent être deduits du petit nombre de Principes qu’Mnbsp;pole, amp; qui font, dit-il, conformes a l’analogie de l.vnbsp;Nature. N. d. T. ]

(ƒ) M. A E p r N u s cn convient lui-même : gt; j il efpèra dit-il, p. 5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’on approuvepa fon hypothèfe, i

’’ nbsp;nbsp;nbsp;accord parfait, tant avec les Phénomènes

j, magnétiques , qu’avec les autres Loix de la Nature, jj 8e il eftime que ce qui ajoute du poids i cette hypothèanbsp;,,fe, c’eft quil eft vraifemblable que la Nature produitnbsp;jjdes phénomènes femblables par des caufes analogues,nbsp;,,8e que 1’expérience démontre, ce dont on ne fauioiinbsp;pdoutev, qtie ks Phénomènes de V Aimant font fembla-.

„ bias

Lgt; %

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mem. P. 1. S. III. C^. ly. £,e pgf

pour examiner ce point comme il faut, il s’agi-roic de discuter en entier Ie fyftème de M. ae-

PI-

} 5 bles a ceux de rEleftricité. On a déja vu que je fuis fur ce dernier article d’un fentiment trés - différent,nbsp;dont j’expofe les raifons a mefiire que 1’oidre que nóu*nbsp;nous fommes propofé y conduit. Ce feroit au relte uncnbsp;quoflion intérelTaiue, amp; trés difficile, que celle qui con-lifteroit a examiner, jusqu’oü l’accoid des Phénomènesnbsp;avec les Refultats, tirés de Principes purment fuppofés,nbsp;prouve la Vérité de ces Principes. M. aepinus avouenbsp;lui-Bième que 1’accord des Phénoménes avec une Hypo-théfe, ne fauroir nous faire conelure avec certitude qu’omnbsp;a trouvé leur vraie caufe; il ajoute néanmoins qu’ilnbsp;croit qu’on trouvera fon Hypothèfe vraifemblable au mê-me degrc que 1’cxplication Newtonienc du Syftème dunbsp;Monde: car, dit-il,cettc Theorie ne peut rien allèguernbsp;d’autre pour fa démonftration que fon accord parfait a-vec les- Phénomènes, amp; les autres Loix de la Nature.

Qu’il me foit permis de Ie dire avec tous les égards que je dois a M. aepinus; fon fyftéme eft dans uanbsp;cas trés-différent. Ses Calculs indiquent feulement quenbsp;tels OU tels Phénomènes peuvent avoir lieu en gros ; mais ilsnbsp;ne préfentent nulle part unc explication précifc dcnbsp;leur grandeur, de leurs circonftances, ni une evaluatioanbsp;des différens élémens qui concourent a les produire,nbsp;lis font a peu prés tous fondcs fur une fuppofition quenbsp;PAuteur avoue n’avoir pas lieu, (§. 193.) favoir la distribution uniforme du Fluide dans chaque partie de l’Ai-mant. II He prefentc d’ailleur.' des cas dans lesquels f«*

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^ l' Aimant comparés aux Corps idioéleflr. 165

PIN u s, que j’admire d’ailleurs beaucoup ¦, amp;

c’eft

calculs indiquent feu'ement que les Phénomencs peuvent être tels, ott tels, dans lesquels il faut recourir a 1 experience pour trouver cc qu’ils font; tels font p. ex. lesnbsp;Cas des §, 149, amp; §.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;173, oü la Théorie laiffe in-

décis li rAimant attire Ic Fer pur, 8c Ie pole ami d’im autre Aimant, ou s’il Ie repoulTe, 8c oü c’eft a 1’Expé-ïicnce a décider ce qui a lieu, tant pour ce cas quenbsp;pour Ie cas élcftrique parallèle. Mais, Ie fyftème dcnbsp;newton acquiert fa certituie, non paree qu’on y faitnbsp;voir que les effets peuvent en grot dépendre dc Fattraftion,nbsp;mais parcequils fuivent dans leur grandeur, dans leurnbsp;circonftances, dans leur perturbations 8cc, préafeynmt lanbsp;grandeur 8c la combinaifon que la Theorie preterit pournbsp;chaque cas: parcequ’ils repondent a un cdcul prats 8c nu-meriqiie. M. o’AtEmeert a très-bien développé ce pointnbsp;dans la Préface dc fon Traité de la precession desnbsp;EquiNoxEs: ,,11 ne fuSit pas, dit-il (p. xxxvii.)nbsp;55a un fyftème de fatisfaire aux Phénomènes en gros,

8c d’unc manierc vague, ni même de fournir des ex-35 plications plaufibles de quelques uns: les détails, 8c les yycalcuh précis en font la pierre dc touche.” J'ai dit unnbsp;root fur ce fujet dans la Préface de mes Tentamina Théor.nbsp;mth-rn. de Magnete.

II s en faut au refte, a mon avis, de beaucoup que les explications dc M. aepinu* foyent exaélement con-formes aux Phénomènes; outre que fa Théorie laisfe inbsp;quarticr tous les Phénomènes des Corps Conduéleurs , quinbsp;font une partie confidérable des Phénomènes éleélriquesnbsp;indépendamment des reflexions que nous venoas de fai-

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i66 I. MÉM. P. I. S. III. Ck. IV. Le Fet^ c’eft ce cjue mon but aÉhiel ne perm.et pas (g).

Je

re, indépendamment même de ce lt;j.ue cette Theorie re-jette l’exiftence des atmospheres électriques proprement ainfi nommées, qui paroisfent fi conformes aux Phéno-mènes, elle conduit a des Loix de la Nature qu’aucuncnbsp;experience ne confirme, qui paroisfent même oppofées anbsp;ce qii’on connoit de plus certain, favoir, que tous les.nbsp;Corps de la Nature fe repousfent, mais que cette repül*nbsp;5on n’exerce aircun efFet que dans les feuls cas oii les.nbsp;Corps font eledtrifés ou aimantés. V. §. 31. de la dis.tnbsp;fert. de M. steioi-ehnep. amp; la note fur ce § ; amp; S.nbsp;30. 31. de 1’ouvrage d‘e M. aepinus.

Si les reflexions que nous' venons de faire ne font pas deftitiiées de tout fonderuent, ou pourroit douter quenbsp;I’accord des Phénomènes avec les Principes fuppofés parnbsp;M. AE PI MITS foit tel qu’il Ie faudroit pour nous perfua-der de la vérité de ces Principes. N. d. T. ]

(i) [II auroit en efFet non fculement fallu discuter tous les Principes de 1’Auteur, mats examiner encore finbsp;les Calculs qu’jl en a déduits contiennent tous les Éle-mens aiixquels il auroit fallu faire attention , ce qui nousnbsp;•auroit trop écarté de l’Analogie qu'il peut y avoir entrenbsp;Ie Magnétisme amp; rÉleétricité: ce n’eft done que relati-vement a eet objet qu’il a pu m’être permis d’examinernbsp;Ie fyftèmc de M. aepinus; amp; par la même je me fuisnbsp;interdit a peu pres tout tifage de VExamen détaillé dont-j'ai fait mention dans la note * de ce Chapitre. II y anbsp;plus; tout Ie fyftème de M. aepinus forme un enfem-ble; mais 1’ordre que je me fuis prefcrit m’a obligé do..nbsp;»’cn faire mention que par parties. Je ne parle ici quenbsp;dc fa compaiaifon de l’Aimant avec les Corps idiockc-tn-

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ê? VAimant compares aux Corps id'oéleEPr. Ï67

Je me retrancherai done a faire les obfcrvations fuivantes.

5. 91. ÏL femble d’abord que ces Principes ne s’accoi'dcnt pas bien entr’eux. Car M- a e-piNus établit, qu’il n’y a aucun Corps de lanbsp;part duquel Ie Fluide magnétique éprouv®nbsp;quelque action. Ce Fluide fe meut dans knbsp;Fer avec la plus grande difficulté , amp; c’eft ènbsp;caufe de cela que Ie Fer eft femblable aux Corpsnbsp;idioéledtviques. Deplus, iln’y aaucunCorpsnbsp;analogue aux anéle£triques. Pourquoi ?' pareenbsp;qu’il n’y en a aucun au travers duquel Ie Fluide-magnétique pafle tres - librement, tres-facile*nbsp;ment (a). S’il ne paffe pas ti'ès-librement, il

pas-

triques: jc parlerai dans la Seöion quatrième d? l’ufag^ qu’il fait de fes Principes pour exppquer les attractions 8tnbsp;ks repulfions: amp; ce ne fera que dans Ie cinquième qif?nbsp;j’examinerai ce qu’il dit de Ia communication de Forces.nbsp;J'aurois d’ailleurs dü expofer les principes amp; la marchipnbsp;db fes calciüs: ce qui aurojt entrainé dans des détails exrnbsp;cesiifs. Maïs aftuellement Ie Feéle.ur efl a portee d’eanbsp;juger, puisqu il a les principes amp; les fondemens de cesnbsp;calculs fous les yeux dans la belle disfertation de M.nbsp;STEIGIEHNRK. N. d. T. ]

(a) [Voici comment M. aepinus s’exprime Tentam, i. 3. £, jj Ohl ne connoitpas jusqu’a piefent aucun Corp$nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fSagist

L 4


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i68 1. Miu. P.l. S.lll. Ch.lY. Le Fer

pafle difficilement, ou il ne paffe pas du tout. Si la première alternative avoit lieu, fi Ie Fluïde paffoit difficilement par ces Corps, il fau-droit les comparer aux idioéleftriques, aux-quels on compare Ie Fer a caufe de cela feul.nbsp;Ces Corps fe rapprocheroient done du Fer parnbsp;cette proprieté, amp; par conféquent, s’ils avoientnbsp;une fois foutiré Ie Fluide magnétique, ne fe-roient-ils pas femblables au Fer 8c a 1’Aimant?nbsp;n’auroient-ils pas la vertumagnétique 1 {h) ce

qui

V, agisfant fur Ie Fluide magnétique, amp; qui fok fembla-,, ble aux Corps non-ékétriques par eux-mêmes. Car il 5, n’y a aucun Corps dont les parties attirent Ie Fluidenbsp;5, magnétique , amp; qui lui laisfe un pasfage libre amp; noanbsp;„ empêché par fes pores”. N. d. T. ]nbsp;ih) [ J’entends par-li , qne ces Corps pourroient obeirnbsp;k l’Aimant, devenir magnétiques, comme Ie Fer, ounbsp;1’être d’eux-mêmes. Cela fuit immédiatement des Principes de M. AKPiNus. Car felon lui, la vertu magnéü-que du Fer en de l’Aimant confifte uniquement en eednbsp;( §. 93. 94. Tentm».), que Ie Fluide'magnétique eft accu-mulé dans une des parties dn Fer ou de l’Aimant, amp;nbsp;reduit dans 1’autre au desfous de fa quantité naturelle:nbsp;état plus OU moins ftable a raifoji de la difficulté plusnbsp;OU moins grande que Ie Fluide éprouve a fe mouvoirnbsp;par les pores du Fer ou de l’Aimant. Or, fi les Corpsnbsp;dont nous parlons dans Ie Texte, re§evoient Ie Fluidenbsp;magnétique, ce Fluide feroit repousfé a 1'approche d’unnbsp;fM'nant, il s’accuijiulcroit dans une partie: ce Corps de*

vien-

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^5? V Aimant comparés mx Corps idioélelir.

qui n’a cependant nullement lieu. Si done il eft vrai que Ie Fluide magnétique fe meut diffi-cilement a travers les Corps magnétiques, amp;nbsp;que c’eft la caufc pourquoi ils font magnétiques, on ne pourra foutenir en aucune faqonnbsp;que ce Fluide fe meut difficilement a travers

tous

viendroit magnétique, 8c eet éfat fcroit durable a caufe de la difüculté qu’on fuppofe que ce Fluide éprouve-roit a fe mouvoir dans Ie Corps. Ce Corps mêmenbsp;feroit toujoiirs magnétique, puisque Ie Fluide qu’il con-tient exerceroit toujours fa force de repuUion, fans êtrenbsp;trouble par 1 attraction du Corps qui, dans l’hypothèfe ,nbsp;ell sulle. Et qu’on ne dile pas que ces Corps différe-roient réellement du Fer ou de l Aimant en ceci, qu’ilsnbsp;n’attirent pas Ie Fluide magnétique: car cette attraction n’a aucune influence ici: eet élement n’entte pasnbsp;dans les formules de M. aepinus, dont il eft queftionnbsp;aétuellement: cette attraélion ne fert qu’a établir 1'état,nbsp;naturel du Fer, état qui n’a pas lieu ici: 8c par la mêmenbsp;ees Corps agiroient plus puisfamment que Ie Fer; Car,nbsp;en adoptant les formules du S. lp. de M. aepinus ounbsp;des §. p. gj.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;sTEiGtF.UNER , que Ie Fer,

8c un autre Corps contiennent 1’un 6c i’autre la quantité de Fluide Q;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;japulfion du Fluide: A 1’attrac-

tion du Fer fur Ie Fluide; Le Fer n'agira pas, a caufe

de A-Ri=i o. mais le Corps agira avec la force - R.

Si la quantité de Fluide devient Q-Ff, 1® Fer agir^ avec la force -^ R: 8c k Corps avec la force

„ nbsp;nbsp;nbsp;Q

--° (Q ?l done plus fortement, N. d. T.}

- nbsp;nbsp;nbsp;L 5

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ryo I. MÉM. P. I. III. Ck. IX?quot;. Le Pet

tous les autres Corps qxii ne font pas magneti-’ ques.

§• 92. DI RONS nous done que le Fiuidc magnetique ne paffe jamais par ces Corps'? Sinbsp;1’on foutient ce point, il faudra foutenir ausllnbsp;que le Fluide magnetique ne fort jamais denbsp;I’Aimant 011 du Fer, lorsque eeux - ci agisfentnbsp;fur d'autres Corps; puisqu’il eft certain quenbsp;cette action a lieu avec la même facilité amp; lanbsp;niême energie quand on iiuerpoferoit les Corpsnbsp;les plus denies (a), C’eft ausfi ce que M. a e-p IN u s foutient (^), amp; ii penfe que le Fluide

ma-

(4) [On peut confulter les Experiences de M. mus* SCHfiN,broek ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(k Magnet!, Exp. 24. P- 60. 8c

celles des Phyficiens de Florence. ’Tmtam. Acad. Flor. p. II. p. 175. feqq. N. d. T. ]-(b) Tentam. §. 275. 6. 7, Coll, cum §. 93.4. [M. ae-PINU.S foutient ceci pour I’Aimant dans le fens le plusnbsp;ftrid; amp; ce que nous venons de dire $. 91. note b faitnbsp;voir combicn cela etoit néceffaire pour fon fyöènie. IInbsp;foutient la merae chofe pour l’Éleélricité, favoir, quenbsp;la matière ékiSrique ne coftftitue pas d’Atmosphere élec-trique autouf des Corps éleétrifés; mais il y a a cet é-gard' felon lui ces trois differences entre l’Eleélricité amp;nbsp;le Magnétisme: i Le Fluide éleéirique ne fort jamaisnbsp;de quelque Aimant, 011 de quelque Fer individuels quenbsp;ce foil; mais il eft des Phénomènes éleétriques qui dé-

pCH-

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^ l' Amant compares aua Corps idioileBr.

l^iagnétiqite nc fe trouve jamais hors du Fcr amp; de I’Aimant j (c) qu’il reftc renfermé dans cc5

deux


pendent d’un pasfage acSuel du Fluïde éleétrique d’uir Corps dans un autre: 2°. Le i luide ékcftrique peut êtrenbsp;accumulé dans un Corps au dela de la quantité natuiel-le , OU il peut en être épuifé, ce qui n’a pas lieu pour'nbsp;l’Aimant: 3®. II peut y avoir un dcoulement de Fluid#nbsp;éleftrique hors d’un Corps éleflrifé, ce qui n’a pas lieunbsp;pour le Fer. Differences d’efFets qui, felon M. a e p i-Nus, proviennent uniquement de ce que le Fluide ma-gnétique fe meut dans le Fer avec une extréme difücul-té, laquelle eft beaucoiip plus grande que celle que lenbsp;Fluide éleamp;ique éprouve dans les meilleurs Corps coër-citifs. N. d. T. ]

(c) [Si le Fluide magnétique ne fe trouve jamais hors du Fer ou de l’Aimant, amp; s’ii eft contenu dans cqsnbsp;deux Corps, il faut qu’il n’en forte jamais, amp; qu’il y aitnbsp;une caufc qui l’y retienne. M. aepinus trouve cettenbsp;caufe dans l’extrème difficnlté avec laqueile le Fluidenbsp;fe meut dans le Fer §. 86.87.91.93. 94. Mais il fera facile de faire voir que cette caufe eft infufftfante. Soitnbsp;done (v. STEisLEHNER §. ló—17.) la quantité na-tuielle de Fluide dans le Corps BCAD (Fig. ii.) iQ;nbsp;Que ce Fluide foit accumulé dans la moitié V C A E,nbsp;de fa9on a y être Q-f-gr:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; diminué dans la moitié

B V E D de facon a n’être que Q_y. Soyent R amp; R' les repulfions que ces Fluidqs exercent fut les particulesnbsp;7 amp; r; on aura pour la repulfion de T vers H , gR—aR';

. POUÏ

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lya I- M É M. P. I. S. III. Ch. IV. Le Pet

deux Coi'ps, amp; que tous les Phénomènes font produits par le feul mouvement du Fluide dans

le pour l’attradlion dc la particnle t» «R—: amp; pour la

Q

repvilfioti de la particule F fituée au milieu du Corps, vers t, (g ï) R. II fuit de la, que s’il n’y avoit aucun

©bftacle, les particules eii F s’éconleroient vers f; que bparticuleT s'écouleroit hors du Corps, amp; qu’il en fe-roit de même pour routes les particules lituées a la fur-face V C A E. Suppofons que la diiïiculté que le Fluidenbsp;é) louve en traverfant le Corps foit un obftaclc a 1’Ecou-lement en F: nous verrons ci-deffous §. 93. note h ccnbsp;qui en eft. Mais, oü eft l’obftacle a Vécouleraent parnbsp;T ? S’il s’agifibit du Fluide éleftrique, on en trouveroitnbsp;un, en appliquant a la furface du Corps BCAE unnbsp;Corps coërcitif, cas que M. aepinus avoue lui - metnenbsp;§¦ 13 : mais ü n’y a pas de pareils Corps pour l’Ai-mant ou le Fer «aême; or ceux-ci troubleroient l’adhon.nbsp;Ce ne fauroit être l’-attradion même du Corps B A furnbsp;le Fluide; car lorsque le Coipsefl dans fon état naturel,nbsp;cliaque particule eft autant repouflee par k Fluide même , qu’attirée par le Corps. La repulfion augmente eftnbsp;augmentant le Fluide, mais FattradHon du Corps eft invariable. La particule T eft done attirée avec la mêmenbsp;force que ci-devant, mais la repulfion au lieu d’être R,nbsp;coramc il le faut pour être en équilibre avec l’attrac-tion, eft plus grande que R de la quantité i^R—«R' ;

0

done la particule T doit réellement être repoulTée

for-

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és’ V A'mafit comparés am Corps idkéltUr Tvi%

k Fer, Sc dans l’Aimant {d'). II employe 4onc des attradtions Sc des repulfions propre-

ment

fortir du Corps: rien ne la retient: il fe fera done né-cesfairement un écoulement du Fluide magnétique; rien ne fauroit I’empeclier, mais on peut empêcher celle dunbsp;Fluide éleClriqne.

II y a plus: la particule F eft repouffée vers t'. S’il y avoit en F un obftacle invincible, cette particule ne fenbsp;meuvroit pas vers F,mais fa repulfion ne cesferoit pas:nbsp;fon aétion reflueroit done fur les voifmes L amp;c., ce qui nenbsp;peut qu augmenter 1’ccoulement du Fluide en T: il fe-roit done d’autant plus grand qu’on fuppofe I’obftaele ennbsp;F plus confidérable. II eft done imposfible, niême felon les Principes employés par M. aepinus, que Ienbsp;Fluide magnétique ne fe trouve pas hots du Fer amp; denbsp;l’Aimant, N. d. T. ]

(d) [ Remarquons encore la difference, 'ou plutót Ia eontradiélion, qui fe trouve entte les Conclufions quenbsp;différens Phyficiens tirent des même$ Faits: Selon M.nbsp;aepinus Ie Fluide magnétique n’exifte jamais hors danbsp;ï'er OU de l’Aimant; Selon M. »RuGMANs,ilya bieftnbsp;une Atmosphère de Fluide qui entoure l’Aimant amp; Ienbsp;Fer, mais elle ne peut êtie que dans un repos parfait,nbsp;[Tentonuna prop. u.] gelon M. Fuss au contraire, qujnbsp;2 fuiti en cela la plupart des Phyficiens, amp; furtout M.’nbsp;EOLEB- dont il adopte la Théorie , les Phénomènes denbsp;1'Aimant ne peuvent s’expliquer que par Ie mouvementnbsp;progresfif du Fluide magne'tiqne. v. fes excellentes Oh/er-vations ftir les Aimans artificiels, infcrées dans les A£la Pe.

infolittmii pour 1778. Tom. i. p. 37. tfc L’Hjftojrc.


N.d.T.]

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^74 ï- MÉM. P. I. jS'. lil. C,^. IVquot;. Ls fef

Inent ainfi nommées (^). Mais, comrnent dc-^ montrera-t-on que ce Fluide, s’il exifte^ né*nbsp;fe trouve jamais hors du Fer amp; de l’Aimant?nbsp;Je ne connois pas d’Expérience qui indiqiiece-ci diredement, ni indireclement, amp; M. ae-p I N u s n’en allègue aucune (ƒ).

§• 93-

(e) [M. AEPiNüs les employe par rapport a l’Ai-* mant: car il elt du refte fort eloigné de regarder les at-traftions amp; les repulfions comme des forces inhérentes: ilnbsp;cft fi convaincu du contraire qu’il avoue, que fi l’oiinbsp;demontroit jamais que rattraftioii ne peut être produiténbsp;par impulfion, il fsroit obligé d’avouer qu’elle dependnbsp;de l’adion d’êtres immatdriels. Tmtam. p. 7. N. d. T. ]nbsp;(ƒ) [Nous avons vu cl deffus (w« e de ce §.) que.nbsp;tnême en admettant les fuppolitions de M. aepinus,nbsp;cn eil obligé d’avouer qu’il fe fait un écoulement dunbsp;Fluide maguétique hors des Aimans, amp; qu'ainll il doitnbsp;y avoir d’aiitres Corps que les Corps fermgineux, qui ennbsp;dontiennent. Mais fuppolbns que nous nous foyons trom-pés la desfus, amp; fuppofons que les Corps ferrugineuxnbsp;feuls contiennent du Fluide magnétique. S’ils en con-fiennent, ils en auront toujours coi.ttnu , amp; la quantiténbsp;£n aura toujours été la même, quelque changement quenbsp;ces Corps ayent pu fubir.' Mais il y a (v. ci-delTusnbsp;36. mte a.) des Mines de Fer refiadlaires qu'on ne fau*nbsp;fait aimanter avant la Calcination. II faut néanmoinsnbsp;qii’elles contiennent dans eet état du Fluide magnétique,nbsp;puisqu’clles en contiennent par Ia fuiie, amp; que Ie Phlo-

gillique qu'on y ajoute dans la Calcination, n’en con-

lieBÉ

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if? V Aimant comparés anx Corps idioéleamp;r. 175

§. 93. Maïs revenons a la difficülté cfue |e Fluide magnetiquc éprouve en fe mouvantnbsp;dans le Fei-. Qiiclque mol que foit celui-ci,nbsp;ce ne fera cependant qu’Avec qnelque difficülténbsp;que le Fluide s’y meuvra: mais ü cela eft, ilnbsp;faudra quelque terns pour qii’on puisfe s’apper-cevoir de fon action. Cependant le Fer acquiertnbsp;la veitu magnérique dans le moment mêmenbsp;qu’il eft placé dans ratmosphère magnétique:nbsp;il perd en grande partie les forces qu’il a acquires au moment même qu’on Ten éloigne, amp;nbsp;fans aucun deki. A la vérité plus le Fer eft

épais ,

tient pas. Mais fi ces mines contiennent du Fluide ma-gnédque , amp;c néanmoins n’obeiffent pas a 1’Aimant; il faut que ce Fluide éprouve dans ces mines une beaucoupnbsp;trop grande refinance pour y pouvoir être mu, par I’ae-tion des vigoureux Aimans qu’on employe: que cettenbsp;difficülté foit beaucoup plus grande qu’elle ne I’eft aprè®nbsp;la Calcination ; qu’elle le foit beaucoup plus qu’elle nenbsp;1 eft avant la Calcination dans les Mines refradlaires, puis-cuon peut aimanter celles-ci: ou.il faut que lePhloaifti-que, qui fe combine k baze du Fer, qui developpqnbsp;celle - ci, 8c la rend Fer parfait, foit anfli un des Siemens du Fluide magnédqnc, gn developpe la baze, .amp;nbsp;ie rend pour ainfi diie Fluide magnétique parfaitCesnbsp;fuppofitions font des fuites neceflaires du Principe admis:nbsp;inais y a-t-il la nioiudre experience, le moindre fait,nbsp;•ui \’i*nn^ a I’apptii de pareiUes affenions i N, d, T. ]

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4-rö I. M É M. P.1. S. UI. C/t. IV. Le Per

épais, amp; plus il eft difficile de lui communi-quer la force magnétique, plus il faut de tems pour cela, comme il ell prouvé par les Expé-riences de M. jviusschenbroek (a).nbsp;Mais le contraire a lieu dans un grand nombrcnbsp;de cas, même en employant de l’acier. Enfinnbsp;fi l’on approche un Aimant d’un autre Aimant,nbsp;les forces de celui-ci font augmentées ou dimi-nuées fiir champ: elks changent derechefnbsp;fans delai des qu’on óte 1’Aimant. Pour mieuxnbsp;juger de ce fait, j’ai fait 1’expérience fuivantc.

ExpÉr XLIV. Je place un Aimant a quelque diftance d’une Aiguille; je marquenbsp;de combien de degrés elk eft détournée dunbsp;Méridien : enfuite j’óte 1’Aimant.

J’en place un fecond derriere le premier; êcaprès avoir óté celui-ci, je note de combiennbsp;de degrés rAiguilk eft détournée.

Enfin j’employe les deux Aimans k la fois. S’il ne fe feifoit aucun changement denbsp;forces, la déviation de 1’Aiguille devroit êtrenbsp;égale a la fomme des deux forces précédentes,nbsp;légitimement exprimées par les tangentcs; maisnbsp;elk eft plus grande: done les forces s’augmen-tent d’abord 5c Jans delai en employant les poles

(lt;*) iDijfert. de k.arn. Egt;1. 31. iscjq. N. d. T-j

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G* P jiimant comparês aua Corps idioéleBr. 17^

ks amis- On obrerve une diminution de forces , II Ton applitpe les poles ennemis l’un a rautre {h).

§. 94.

(é) Void robjeétion que M. hemmeb. fait Centre la conféquence que je tire de ces experiences; ,, Que Ienbsp;,,Fluide magnétique puifle être mis en mouvement dansnbsp;,, un moment, même dans Ie Fer dur, cela ne prouvenbsp;,gt;rien: la même ctiofe n’a-t*elle pas lieu pour Ie Fluidenbsp;,, éleörique, même dans les Corps réfmeux amp; d’autresnbsp;,,pareils, lorso^ui la presfion eji ajfez. forte? amp;C cependantnbsp;jjces Corps font de vrais coërcitifs, parCequ’ils atti-,, rent fortement Ie Fluide életlrique en comparaifon denbsp;,,ce que font d’autres Corps, comme les Métaux p.

ex.” - Examinons cette objedion dans fes deuK

parties, amp; fortifions les raifonnemens du Texte.

I®. La difliculté que Ie Fluide magnétique éprouve 4 fe mouvoir dans les pores de 1’Aimant eft telle que li lanbsp;forcenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R (§. 91. note o), avec laquelle Ie Fluide

—Q

F s’écoule vers T, 8c tend par conféquent a fe remet-dans fon état naturel, amp; 4 décruire la force de l'Ai-mant, eft petite, eet écoulement eft détruit, ou fe fait du moins p Untemtnt que Ce n’elt qu’a^rèr tres-longtermnbsp;quil en refulte un affoiblüTement de Magnétisme fenfi-ble. Voila Ie Principe que M. /ePInus établit a peu-près en autant de termes dans fon §. 86. Or, fuppo-fant pour un moment que Ie fait que ce Phyficien allè-gue en preuve de ce Principe, favoir, que les Aimans naturels amp; artificiels éprouvent a la longue uu afToibliffe-

•1' © M E I.

Kienï

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178 l.uiu.P.l.S.lll.Ch.lY.LeFer

§. 94. Cê prompt changement de forces

eft

ment de foree, foit fufBfamment averé amp; ne proviennc pas d’autre caufe (v. ci-delibus §. 98. mteh), il en re-ftiltera, felon M. apinüs , que la refiftance que la fub-ftance de ces Aimans apporte au mouvement du Fluide,nbsp;cft trés - confidérable, puisque ce n’eft qu’a Ia longuenbsp;que ces Aimans s’afFoibliffent; il s’en fuivra eacore, quenbsp;plus Ie Fluide approche de fon état naturel, c. a. d. plusnbsp;l’Aimant eft foible, amp; plus il faudra de tems pour effec-tuer cette diminution de forces. Done ausli plus onnbsp;employe une force foible, amp; plus on aura de peine inbsp;faire mouvoir ce Fluide dans un acier trempé p. ex, carnbsp;il revient au même que cc foit la force (y~p«)R qui

~Q

produife Ce mouvement, ou une force étrangère égale a celle-la. Si done on a im acier pur, amp; qu’on employe un Aimant trés - foible, ou agiffant de trés - loin,nbsp;celui - ci detruira foibkment l’équilibre naturel du Fluidenbsp;magnétique, contenu dans 1’Acier: ce fera done une force trés-foible qui mettra ce Fluide en mouvement. Hnbsp;faudra done, en vertu du Principe admis, un temfs trh-kng pour que ce Fluide puiffe vaincre la refiftance quenbsp;I'acier oppofe a fon mouvement; mais cette conclufionnbsp;eft abfolument contraire a 1’experience: car un Aimant,nbsp;même foible, amp; approche de très-loin a une Aiguillenbsp;d'ader extrèmement dur, qui nage fur I’eau, 1’attire furnbsp;,le champ : il ne fauroit Tattirer qu’il ne 1’aimante (pointnbsp;capital, avoué amp; prouvé par M. .t p i n u s): 1I' ne fauroit I’aimanter qu’il ne mette ie Fluide de cette Aiguillenbsp;en mouvement, qu’il ne 1’accumule dans luie partie, ^

J»e le diminue dans 1’aiitre : car e’eft en ccla que l'aéüo”

d’ai-

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è? l' Aim^nt compares aux Corps idicêleBr. 179

cft d’dlleurs prouvé par les belles experiences

de

d'aimanter confifte felon M. «pinus. Une trés-petite force vaincS: done fur Ie champ, amp; en ün moment, iinénbsp;refiftance qu elle ne devroit vaincre felon la Théorienbsp;qu’après un long intervalle dé temps. Le même raifon-iiement a lieu poilr les experiences allèguées danslcTex-Celles - ci font done voir qu’il h’eft pas vrai que lenbsp;Pluide maghétique éprouve üne trh-^ande difficulté a fenbsp;mouvöir dans l’acier oii dans l’Aimant, amp; par confé-quent que ces deux Corps ne fauroiênt être nommés denbsp;yrais Co'éfc'aifs du Fluide magnëtique. L’objeétion de M.nbsp;HEMiiiER, lequel avoue l’inftantanéité du mouvement Jnbsp;pourvit que la presjlcn foit affiz grande , ne pörte done pasnbsp;Coup, piiisque eet efFet eft próduit par une petite force jnbsp;par line force pins petite que celle qui) felon M. .cpi-KÜS, rie produit cet effet qu’après un très-long terns.

Pour ce qui eft dq I’expcrience élcétrique parallc-le, a laquelle M. it e m m e r recourt, 11 cite les expé-liences du P. beccaria fur l’EleHrióté Vengehjfe, amp; leS fiennes propres inférées dans les Memoires de I’Acddemiinbsp;it Man/ieimi Tome 4. p. ill. II 5’agit dans ces Expé-riences d un Eleétröphóre excite qu’oh ifole èh le pla^antnbsp;fiir un plateau de Verre : Cé plateau fur uh gateau de fouf-fre . celui-ci fur rin disqUe de bois fee : ce disque fur Uiinbsp;gateiu de refine; enfiii celui - ci fur une lame de metal,nbsp;En touchant Cette lame Sc le Chapeau, de rEleélrophdrë ,•nbsp;en fflemé terns y ou tirfe des étincelles tant en élevaiitnbsp;qu’en remettant le chapeau: tout comnie fi on totichöitnbsp;le chapeau amp; le plat de metal qui contient le gateau denbsp;l’Eleétrophore; preuye dit M. h emmer que le Chapeaa

»if

M 1

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i2o I. MÉM. P. I. S. III. Ch. IV. Leper

de M. AEPiNus lui-même fui' la propiilfion du centre magnétique (a).

J’A-chargé pouffe Ic Fluide éleftrique a travers quatre Corps coërcitifs. Ce n’eft pas ici Ie lieu d’examiner cette experience dans tovjs fes chefs, mais en Vaccordant, il ennbsp;refultera qii’une grande force cl’edirrique fait mouvoir Ienbsp;Fluide éled'trique a travers quatre Corps qu’il traverfcnbsp;avec quelque difficalté en comparaifon d’autres Corps, aunbsp;lieu qu’il s’agit dans mes expériences d’une petite fine amp;nbsp;du Fluide magnétique, qui, dans Ie fyftème que nous exa-minons , fe meut avec une extréme difficulté dans 1’Aimantnbsp;OU l’Acier trempé , avec une beaucoup plus grande diffcultcnbsp;que Ie Fluide cleöiique ne fe meut dans les meilleuisnbsp;Coërcitifs. II n’y a done pas de comparaifon. J’en disnbsp;autant des Expériences de M. eeccaria fur la perte ounbsp;Ie recouvrement de forces qu’éprouvc celles des furfacesnbsp;d’un carreau chargé qu’on a degarnie. Je nomme la force qui agit dans ces cas, une grande force, car on faitnbsp;combien l’armure agit puisfamment fur Ie carreau: onnbsp;fait combien la Bouteille fe charge difRcilement amp; foi-blement quand elle n’eft pas armee, oti quand elle nenbsp;l’eft que dans quelques points: fujet fur lequel M. jel-GERSMA a fait des expériences trés - intëresfantes dansnbsp;fon Traité de Qtdbusdam Lagenae Leidenfis Phaenomenis.nbsp;Praneq. 1776. 8vo. voyez aiisfi la cinquantième experience de M. MARAT Eec/urcics Scc. p. 75. N. d. T.]

(a) [Tentam. T/uor. F.leélr. cj- Magn. §. 183, feqq. J’aï fait moi-même quelques expériences fur ce fujet §. 49,nbsp;de mes Tentamina Theor, Math, de Phaenomenis magnetids,

d. T.]

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Ö* VAimant comparés aux Corps idioéleElr. i8i

J’ajouterai enfin, qnej’ai trouvé de-puis peu par des experiences trés-nombreufes 6c tres - certaines, que les forces des barreaux d’a-cier aimantés, même des plus durs, font telle-ment variables, qu’elles cbangent a tout moment. Mais, je ne faurois préfenter adtuelle-ment mes recherches a 1’Académie, quoiqucnbsp;jc pufle foumettre plus d’une centaine d’experiences a fon jugement {b).

A u contraire, fi l’on place un Corps élec-trife fur des Corps idioéleétriques, ceux - ci n’en acquerront pas 1’Élearicité (c)•

§¦ 95-

{b) [La raifon en eft que ces Experiences étoient conlignées dans mes Recherches fur les Aiguilles a'mantées,nbsp;couronnées par l’Academie de Paris en 1777, amp; que cenbsp;Memoire auroit pu paroitre avaht que l’Academie de Ba-viere eüt porté fon jugement fur la préfente disfertation.nbsp;V. §. Z7I-2,80 de ces Recherches imprimées dans Ie To

mé VIII. cUs Memoires préfentés a l’ Académie par des Savans Etrangers. Qu trouvera d’excellentes Experiences fur c«nbsp;fuj^t dans Ie fecond Tome des Voyages de M. Ie Pro-felTeur de saus sure. N. d. T. ]

(c) [M. HEMMER place eet article au rang des mc-¦prifes qui fe trouvent dans cette Seélion, amp; dont il ne nous refte plus qua examiner celle-ci. Void 1’objeétionnbsp;,, Qu’on tienne un verre bien net amp; bien fee , ou un batonnbsp;,, de foufFre 8cc,, contre Ie condudeur éledrifé , on trou-

. vera

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ïBz I. MÉM. P. I. i-. m. CklV. Le Fe^

§. 95. On ne fauroit done foutenir qiie Ic Fluide magnétique fe meut avec une extrémenbsp;difficulté par le Fer, amp; par TAiinanti aunbsp;poins n’y a-t-il aiictine experience qui le dé-montre. On ne peut done pas comparer a eetnbsp;égard le Fer aux Corps idioéleftriques («).

Ils

jj'veva que ces Corps deviennent éledriques, ce qai eft ,, contraire a ce que l’auteur avance.”

Je fais bien que ces Corps donnent dans ce cas des li* gnes d’Éleiftricicé: mais ils font plus dus a la furface , 5cnbsp;a I’Ait anibiant, qui n’eft pas un coërcitif parfait. Lenbsp;fupport coërcitif d’un Conduéfeur attire ordinairementnbsp;«n leger duvet, tant par la raifon que nous venous d’al-lèguer, que par ce qu’il eftnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Atmosphère clec-

trique: maia l’ifolement prouve que les ifoloirs ne deviennent pas éleftriques dans toute leur masfe par Ie COntaét de Corps éleftrifés: au contraire de cc qui a lieunbsp;pour le Fer , qui devient magnétique dès qu’il eft en con-itad avec un Aimant; ou d’un autre Aimant, dont ksnbsp;forces augmentent ou dimmuent dans le même cas, amp;nbsp;fur le champ, amp; par toute la masfe. II fuiht mémenbsp;qu’ils foyent placés dans une atmosphère magnétique,nbsp;Ne fa ut-il pas au contraire, pour charger un carreau,nbsp;Farmer comme il faut, c. a. d. y appliquer une doublurenbsp;qui y fasfe pénétrer le Fluide ékdrique par une infinknbsp;té de points a la fois, amp; conféquemment avec une gran-t.nbsp;de force. N. d. T. ]

(4) [Quelqne Théorie qu’on veuiUe admettre, les Phénomènes de l’ifolement, ceux de la charge d’un car-jeati (§• 2a.) prouvent qu’il eft des Corps que le Fluid®

élcGt

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6? l' Aim ant comparés aux Corps idioêleBr. 1B3

I L s fembleroient, a la véiité, pouvoir être comparés enfemble en ce fens, que, commcnbsp;toute la force éleftrique qu’on obferve dans lesnbsp;Corps conduéteurs provient des Corps idioe-lectriques, amp; quc ceux - ci font la fource denbsp;toute Éleétricité: de même ausll tout le Ma-gnetisrne du Fer provient de I’Aimant, ou dunbsp;déja aimanté, de forte que l’Aimant pa-roit être la foutce de tout Magnétisme. Maisnbsp;une pareille comparaifon eft trop vague, amp;nbsp;trop indéterminée pour pouvoir être d’aucunnbsp;uPage; En efFet on pourroit dire de méme, 8cnbsp;avec autant de droit, les Corps idipéleétriquesnbsp;font la fource de toute Eleétricité : Ic Soleilnbsp;eft la fource de toute Lumicre: done le Soleilnbsp;peut être comparé aux Corps idioéleclri-ques \b).

§. 96.

éledlrique traverfe avec peine ; qui en font des coëreitifs pius Qu moins parfaits. On peut done admettre commenbsp;im fait qu’ii y j coëreitifs du Fiuide éleélrique ; maisnbsp;nous avons vu s. pj,. ^ l’Aimant n’eft pas dansnbsp;Ic m'ême fens un coërcitif du Fiuide magnétique. N.d. T.]nbsp;(^b) [M. STElGi. EHNEK. attribue i’Éleëirkité amp; lenbsp;Magnétisme a tous les Corps de eet Univers, a toutesnbsp;les Planètes amp;c. mais c’eft lur dés fondémens trés dific-reni de ceux dont je parleici: Voyei les §§. 9?.. 93. denbsp;fa Disferution. N. d. T. ]

M 4


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i84 nbsp;nbsp;nbsp;P.l. S.lll.Ch.lY. LeFer

§. 96. L’analogie de l’Eleftricité amp; du Magnétisme ne paroit done pas fort folidenbsp;par rapport aux Corps idioéleétriqnes, puis-qu'il n’y a aucune expérience qui prouve quenbsp;TAimaiit agit fur Ie Fluide magnétique de lanbsp;même maniere que les Corps idioéledtriqvres Fu*nbsp;Ie Fluide élcétrique {a). II n’y a cependant

au-

(a) [En ne s’arrétant au’aux faits, 1’Expérience me paroit prouver qu’il y a des dilFérences dans ces adlions.nbsp;Voici les principales. 1°. Que FAimant conferve plusnbsp;longtems Ie Fluide magnétique dans la dispolition qu’ilnbsp;Ie faut pour être Aimant, que les Corps éleélrifés nenbsp;confervent Ie Fluide éledirique dans l’état requis pournbsp;être éleflriques: a'’. Que 1’Aimant poflëde toujours Ienbsp;Fluide magnétique dans l’état requis pour avoir deux forces oppofées: au lieu que les Corps eleétrifés poffedentnbsp;Ie Fluide éleftrique de fa^on qu’un feul amp; meme Corpsnbsp;peut être ou entièrement pofitif, ou entièrement nega-tif, OU doué des deux forces. Ces dilFérences provien-nent dans Ie fyftème de M. a e p i n u s, de ce que Icnbsp;Fluide magnétique fe meut beaucoup plus difücilemenrnbsp;dans les Corps ferrugineux que Ie Fluide éledrique dansnbsp;les Corps cocreitifs: amp;: alors il s’y joint encore ime troi-lième dilFérence , que M. h e m m e r admet lui - mêmenbsp;immédiatement après avoir dit que M. aepinus a eunbsp;raifon d’établir une grande analogie entre l’Fileélricité amp;nbsp;Ie Magnétisme, a 1’égard des Corps coëreitifs; c’eft quenbsp;Ie Fliride éleftvique palFe d’un Corps dans nn autre, ce,nbsp;«p,ue Ie Fiuide magnétique ne fait pits. N. d. T.J

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ï86 I. MÉM.P.I. j-. III. C//.ly. LeFer

fe préfente des l’abord cette difference, qu’il y a de^ Corps qui attirent, qui conduilent Icnbsp;Fluide éleélrique, amp; qui, ausll longtemsnbsp;qu’ils Ie retiennent, font entièrement fcmbla-bles aux idioélecti'iques; mais qu’il n’en eftnbsp;point qui attirent Ie Fluide magnétique (f).nbsp;Je ne vois done pas qu’il refulte de cette Analogie, fiippofé qu’elle ait lieu, une veritablenbsp;reffcmblance. On pourroit faire un pareil rai-fonnement pour la Lumiere, amp; peut-être pournbsp;Ie Feu (ƒ).

§¦ 97.

(e) fM. AEPiNus a fenti lui-même cette difference : voici comme il s’en exprime dans Ie §. 4. de fes Tt77tamina. ,, Je fuppofe qtie ces Fiuides éledrique amp; ma-3 gt; gnélique font doués de propriétés trés - différentes amp;nbsp;ne fauroient coexifter dans un fcul amp; même fujet.'nbsp;5,amp; la principale amp;: Ia plus remarquable des ces pro-.j,priétés eft qiie la matière éleélrique eft attirée par tonsnbsp;,, les Corps [qui nous font conmis jusqu’ici, 8c qu’aunbsp;5, contraire Ie Fluide magnétique n’éprouve aucune ac-,,tion de la plupart de ces Corps: excepté duFerfeul.quot;nbsp;II eft encore d’autres differences, que nous avons enu-niérées dans la note a: or, ces différences ne font pasnbsp;accidentelles mais eflentielles , puiSqu’elles refultent denbsp;la manière méme dont ces Fiuides agisfent fur les Corps.nbsp;N. d. T.J

(ƒ) [M. BAMMACARi legardc Ie foleil amp; Ie Fer comme des Corps originairement amp; naturellement éleéfri-

ques*

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Cs? PAimant coniparês mx Corps.idioéktir.

§. 97. MaiSj quand on fuppoferqit que ie Fer 6c l’Aiinant font des coërciüfs du Fluïdenbsp;niagnétique, il faudroit recherclicr encore s’ilsnbsp;luivent dans cette fondtion les memes Loixnbsp;que les Corps idioélcétriques par rapport aunbsp;Fluïde éledtrïque. Nous avons déja parlé (§.nbsp;45- §. 3- note c) des dïfférens degrés de puïs-fance coërcïtïve. On y peut ajouter ce quenbsp;hous avons dït qï-deflus des moyens par lesquelsnbsp;les Corps coërcïtïfs font changes en conducteurs (§. Pgqq ^ 40.)» Sf de ce quï anbsp;lïeu a eet égard pour Ic Fer. Nous avonsnbsp;ausfi dït un mot de 1’ignition (§. 73.) • ajouquot;nbsp;tons y quelque chofe de la chaleur.

§. 98. M. c A NT o N a tïouvé que les forces magnétiques font affoïblïes par la chaleur, amp; rétablïes par Ie froïd (a). M. polepressnbsp;avoit déja faït voïr longtems auparavant, qu’unnbsp;Aimant mïs au feu, amp; fort échauffé, eft beau-coup affoiblï; maïs qu’ïl recouvre fes forces au

bout

4UCS f fans avoir eté excites. ’XentamlTi^^ de Vê ElecïvicA 6. N. d. T.]

(rt) Philtpoph. TreiwfaSl, Vol. \Jl. part, I. p. 400.

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i88 1. uiu. P.\. S.m.Ch.lY. Le Fep bout de trois ou quatre jours {b). M. mus-

S CHEN-

{b) Phikfapk. Tranfaci. N°. 17. Vol. I. p. 501. [Cet ef-fet n’eft - il pas direAement oppofé au fyftème de M. AEPiNus? Si 1’Aimanc s’eft afFoibli dans Ie Feu, cenbsp;fera, felon M. aepinus, ( V - gi desfus §. 90. note a)nbsp;parccque Ie mouvement du Fluidc eit devenu plus li-bre, amp; qu’ainfi celui - ci aura pu obeir a la caufe dé-ft: udtrice interne , favoir récoulement du Fluide magnéti-que du coté pofitif dans Ie coté négatif: (v. §. 92. c.nbsp;§. 93. b.) écoülement qui remct Ie Fluide en équilibre,nbsp;amp; dans fon état naturel. Mais Ie Fluide une fois remisnbsp;dans cet état, ne fauroit en fortir de foi-même, amp; s’ac-cumuler dérechef dans une partie'de 1’Aimant, ce quinbsp;doit ¦ cependant avoir eu lieu ici, puisque FAimant anbsp;recouvrc fes forces. Cet effet a done dü avoir quelquenbsp;caufe externe: mais il n’y en a aucune que Ie Magné'nbsp;tisme terreftre : fi celui - ci a produit TefFet en queftion,nbsp;il ne peut 1’avoir produit qu’au cas que l’Aimant ait éténbsp;placé a peu-près dans Ie Meridien magnétique, fon polenbsp;botéal tourné vers Ie pole boréal du Monde: Mais s’ilnbsp;peut produire en ce cas un etfet ausfi confidérable (que denbsp;forts barreaux peuvent produire ausü v. aepinus §.273.)nbsp;il pourra produire un effet contraire fl l’Aimant eft placénbsp;dans une lituation oppofée, comme des barreaux aiman-tés Ie produifent ausfi en ce cas (v. gi-desfous §. zod,nbsp;amp; AEPINUS §. 359. 360.). Or, fi cela eft, c’eft trésnbsp;certainement a cette caufe qu’il faiit attribuer l’affoiblis-fement fpontané amp; naturel des Aimans que M. aepinusnbsp;allcgue en faveur de fon fyftème (v. qi desfus §. 93. nottnbsp;b) Si non a la caufe interne de deftmelion gratuitement

fup'


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£? V Amant compares am Corps idioêleBr. 1S9

SChenbroeK {c) a expofé pendant cinq Meutes un Aimant a un feu trés-violent: 8c ilnbsp;^ trouvé qu’étant refroidi, eet Aimant ne pou-voit pas attireï la limaille de Fer, quoi-qu’il agiffoit un peu fur une aiguille de fixpou-ces, a la diftance de fix lignes.

Le feu change done 1’Aimant, tout com-quelques Corps idioéleétriques, mais il ne lui pas la facilité de recevoir la force ma-gnétique: car M. l EMERY a trouvé que lanbsp;poudre d’un Aimant ainfi calciné eft attirée parnbsp;un autre Aimant {d). Si done le Fer étoit unnbsp;Conduéteur, l’analogie feroit plus admisliblenbsp;entre l’Airaant 8c les Corps idioéleélriques.

§. 99. Il paroit done, fi je ne me trom-

pe.

fuppofée par ce Phyficien: Et ce qui prouve que cette caufe externe eft ici la feule veritable, c’eft que eet afFoi-blisfement fpontané des Aimans n’a lieu, que lorsqu’ilsnbsp;ce font pas piacés dans la fituatlon convenable. M. ae-piNus en a eu lui - mêine qui n’ont rien perdu de leurnbsp;force pendant fix mors. N. d. T ]

(c) Dijfm. de Magnete p. pi. 29.

(if) Mem. de i Academie 1706, p. 135. [ M. M u s-scheneroek a trouvé la méme chofe dans fon expé-lience, citée note e. L’Attraélion de l’Aimant fur cette poudre ctoit trés - forte, Sc fe faifoit déja a Ia dülan-te de deux on treis pouces. N. d. T. ].

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tyy I. M È M. p. i. s. iir. Ca. ly. te Pèr

pe, qiroii peut en un eeitaiii fens comparer rAimant aux Corps, idioélectriques, rnais qüénbsp;Cette Analogie n’eft fondée fur aucune Expé-rience dircdte ^ amp; qu’elle n’eft pas de nature %nbsp;indiquer une véritabie reflembiance entre TÉ-leftricité amp; Ie Magnetisme («). R.ien ne

prou”

(lt;?) [N.ous avons vu dans les §§. précédens, amp; dans les notes far ces §§• combien cette analogie eft foible:nbsp;elle n’eft qu’une pure fuppofition, amp; d la quelle les Phé-nomènes né font pas conformes. La force de l’Aitnantnbsp;n’eft due, dans Ie fyflcme de M. aepinus , qu’k l’ac-CHinuktion du Fluide dans une de fes parties, amp; a fa diminution dans l’autre; 1’Aimant he feroit done pas unnbsp;Corps dont J’état fut ejfentklknient flabk , puisqu’il y au-ïoit toujours une caufe externe (rédoulement du Fluidenbsp;d’une partié daris I'aütre) amp; deux caufes externes de de-ftruélion; fav. l’écbulement du Fluide hors de la partienbsp;politive , 8c Can eiittóe du Fluide extérieur (fuppofé qu’ijnbsp;y en ait) dans la partie negative: Mais tout ceci eft op-pofé aux Phénomènes, puisque les Aimans les plus vi-goureux confervent parfaiteiiient leur force pendant tres-longtems, amp; que la refiftance que Ie Fluide éprouvenbsp;dans les Corps eft asfez petite pour qu’une .^petite forcenbsp;la piüsfe vaincre (§. 93-.note b §. p8. note b). Cettenbsp;Théorie coiivient mieux a l’Eleiftricité, puisqu’il eftnbsp;de fait que la force des Corps éleftrifés s’affbiblit promp-tement, 6c que les Phénomènes des carreaux éledriquesnbsp;fournisfent des raifons plaufibles d’établir que Ie Fluidenbsp;y eft accumulé dans une partie, amp; diminué dans l’autre* De plus, la fuppofitioH que Ie Fer. attire Ie Fluide

luag:

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Ö* l' Aimcmt com^drêi aux Corps idioêleBr. 191

prouve, qu’il eft, outre l’Aimant, aucun Corps coërcitif du Fluïde magnétique, tandisnbsp;qu’il y a un grand nombre de coërcitifs dunbsp;Fluïde éleébrïque. II eft done néceiTaïre d’cxa-miner d’autres Phénomènes poui' iavoir s’ïl ynbsp;a une vérïtable Analogie ou non.

Au RESTEjComme M. a e pi nus n’ad* aucun Corps Conduétcur du Fluïde ma*nbsp;gnétique, l’Analogie qu’il établit entre l’Elec-tricité amp;c Ie Magnétisme, n’a lieu que pour lesnbsp;Phénomenes de l’Aimant öc ceux des CorpSnbsp;idioélectriques (^).

SEC^

magnétique, amp; que les particules d@ celui - ci fe repous-’ fent , font précaires. Enfin la fuppofiiion que Ie Fluidenbsp;cft uniformement accumulé dans une partie, amp; unifor-mement diminué dans 1’autre n’eft pas admisfible : M.nbsp;aepinus convient qu’elle n’eft pas exaöe, amp; qu’H éftnbsp;des cas oü l’on fe tromperoit en s’en fervant {Tentam. §.nbsp;i8i. feqq.). Je doute done très-fort, quoiqu’en difenbsp;'M. aspinus, que des Calculs, établis fut une pareillenbsp;baze amp; fur telles fuppolitions, foycnt propies a dé-ir.ontrer la \érité d’un fyftèine. Nous pourrions entrernbsp;la es us ans un plus grand détail s’il s’agisfoit de discu-ter tout Ie fyftème de M. aepinus; mais ce n’en eftnbsp;pas ici Ie lieu. N. d. T. ]

{b) [M. AEPiNus a fenti lui-mêine ces difficultés; cat outre l’endroit cite dans la note du §. 96. amp;nbsp;qu’on né diroit pas être Ie langage d'un zelé partifan de

1’A,

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J’Analogie entre rEIeftricité amp; Ie Magnétisme, void comma il s’en exprime §. j. ,,I1 y a un nombre in-,, nombrable de Corps qui agisfent fur Ie Fluide éledri-,,que, amp;c fur lesquels celui-ci agit reciproquement, 8cnbsp;5, dans lesquels ce Fluide fe meut très-librement, 8c fansnbsp;5, aucune dlfUculté. Mais il n y a pas de Corps dansnbsp;-, lesquels la même choie a lieu pour Ie Fluide magné-5,iique. II n’y a done dans route la doétrine magnéti-que aucim Pliénomène de Corps pour ainfi dire w»-fitnagnétifies par enx-mém!, au lieu que ceux des Corpsnbsp;,, non - éleöirifaes par eux - mêmes font tres - nombreux. Lenbsp;,, Magnétisme n’offre done aucun Phénomène analoguenbsp;:^,a ceux qui font prepres aux Corps non - éledriquesnbsp;5, par eux-mêmes: mais l’analogie na lieu que pour lesnbsp;^,Phénomèncs des Corps éledriques par eux-mêmes.—nbsp;^, On ne doit cependant pas s’attendre a trouver ici unenbsp;\,convmmce compktte: car, le Fer, au moins le Fcrnbsp;Vj trempé , diifére encore notablement des Corps éleöri-ques par eux - mêmes, en ce que ceux-ci fournisfentnbsp;•j, dans Icurs Pores un mouvement plus facile au Fluidenbsp;éleClrique que le Fer n’en fouinit au Fluide magncti--y,que.” N. d. T. ]

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§. loo. iroifiènie Quëftion que je ma (Itis piopofé d’exajtiïner eft, Ji /’s» peut fairinbsp;une comparaifon entre V Armure de 1'Aimant £5?nbsp;la Bouteille de Leide ? Pour la traiter comme ilnbsp;faut,jereduirai a quatre chefs ce que j’ai a direnbsp;fui ce hijet.

1°. Je feiui quelques reflexions préliminai-res fur cette Quëftion en général, afin qu’on fache fiir quels Phénomènes la comparaifonnbsp;doit rouler.

'2-“- J’examinerai Ie fentimentde M.

CIGNA.

3 • J E discuterai la comparaifön quC M. franklin a faite.

4°. Enfin je developperai qtielques phénomènes nioins généralement connus, amp; qui pourroient fournir des chefs de comparaifou.

CHA-

tome I.

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1^4 I-MEMO I RÉ. P. I. 5'. IV. I.

CHAPITRE I.

Reflexions préliminaires fur cette comparaifon.

%. 101. Si nous compaions tons les Phéno-mènes de la Bouteille de Lelde a ceux d’un Aimant arnié, nous trouverons certainementnbsp;de grandes differences. On tire de la Bouteille de Leide une forte étincelle capable de fon-dre les métaux les plus folides, de bruler differnbsp;rens Corps. Nous éprouvons par fon moyennbsp;unc forte commotion, amp; plufieurs autres ef-fets du même. genre, qui n’ont certainementnbsp;pas d’analogues dans le Magnétisme, amp; qui ferment par conféquent une fi grande différence,nbsp;qu’il pourroit paroitre étonnant, au moins aunbsp;premier abord, qu’on ait jamais fait de comparaifon entre I’Aimant armé 6c la Bouteille dcnbsp;Leide. ¦

M AI s , quoique les Phénomènes detrui-fent, a ce qu’il me femble, toute identité entre les deux Fluides, ils n’otent pas, au moins au premier abord, toute reffemblance entr’eux#nbsp;Cecl merite d’etre examine en détail.

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Reflexions pféliminatires.

$. loa. La commotion qu’on épróuve pai* la Bouteille dc Leide a lieu, parceque ienbsp;Fluide éledti'ique palTe pat notre Corps, amp; mecnbsp;en mouvement celui que ce Corps contient. Sinbsp;done notre Coi'ps, ne contenoit aucun Fluidenbsp;éleftrique, fi de plus il doiinoit un paffage par-faitement libre a celui ^ qui fortant de la furfacenbsp;pofitive de la Bouteille, doit^ en paflant pafnbsp;notre Corps entrer dans la furface négative,nbsp;nous n’éprouverionsj tres - vraifemblablement,nbsp;aucune coiTirnotion. Mais, notre Corps nenbsp;contient que je fache aucun Fluide magnéti-que (^): il concede un pallage parfaitemeiit

li-

{a) [M. steiglehner eft d’uii fentimeiit très-dif-fdrent: voyez le §, 157. de fa differtation. Je me ferois peut-être exprimé un peu autrement ft j’avois fait reflexion eft écrivant cet article que notre fang cotitientnbsp;un grand nombre de particules de Fcr, amp; que le Fefnbsp;pent contenir du Fluide magnétique: je dis pent: il ennbsp;contient furement, fuppofé rexiftenCe de ce Fluide , quandnbsp;il eft aimanté. Plufleurs Phyficiens difent qu’il en con-tient toujours . qu il en eft le liège naturel; mais j’avoucnbsp;ne pas fentir la force des argumens dont on étaye cettenbsp;affertion: elle ne me paroit être qu’une fuppofitionjnbsp;qu’on employe pour expliquer les phénomènes, amp; quinbsp;ne peut acquêrir de probabilité que par fexaditude denbsp;jette explication mêmc: d’ailleurs il eft ausfi des Phyfi-

ciens^

N a

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ip{S I. memo IRE. F.I. S. IV. C^. I.

libre a celui qui vknt de debor? (^). II n’eft done pas etonnant, même en fuppofant quenbsp;tout le refte foit parfaitement égal des deux cotes , que nous n’éprouvions aucune commotion magnétique, femblable a la commotioa_nbsp;clectrique.

§. 103. C’est des mêmes Principes, c. a, d, de I’adion du Fluide extérieur fur 1’inté-ricur, qii’il faut déduire 1’explication des Phé-nomènes que les Corps font brifés amp; brulés parnbsp;rÉlcétricité. II n’efl: done pas étonnant dcnbsp;n’en pas rencontrer de pareils dans le Magnétisme.

Cette exception ne paroit cependant pa* ausii fatisfaifante pour ces Phénomènes la que

pour

ciens, parmi ceux qui érabiiflént que le Per eft le fiè-ge naturel du Fluide magnétique, qui penfent, que ce Fluide environne tout le globe terrellre jucqu’il une cer-jaine diftance amp; traverfe le globe même. N d. T. ]

(^) [ On a vu §, 92 , que je penfe ainfi: Mais M, aepinus amp; steiglehner penfent difSéremment,nbsp;puisqu’ils étabülTent que le Fluide magnétique ne fe tro«-ve jamais hors du Fer ou de I’Aimant, qu’il ne fort jamais de ces Corps. En adoprant ce fentiment, cc quenbsp;nous difons aura lieu a plus forte raifon, puisque le Flui-de magnétique n’a en ce cas aucune aélion fur les Co^nbsp;jion - fetrugineux. N. d. T. J

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197

Reflexions prêliminaires.

pour la commotion- Car fi nous employons ün excitateur, qui ne foit au milieu qu’un filnbsp;de laiton foit mince, ce fil lera brifc, fondu,nbsp;par le Fluide éieétrique, fi 1’on fe feit d’uncnbsp;tres-forte Bouteille. Or, cet excitateur nenbsp;fait que conduire le Fluide eledtrique. Si donenbsp;on établit que le Fer eft un Condudleur dunbsp;Fluide magnétique, ne devroit-on pas, ennbsp;appliqnant un fil de Fer aux deux pieds de 1’ar-mure, obtenirun effet pared: ce qu’on n’ob-ferve cependant pas. Mais, comme ce Plié-nomène eledtrique depend ,tantde la viteflequenbsp;de la quantité de Fluide qui pafle a la fois {a),nbsp;ou pourroit dire que ce Phénomène n’a pasnbsp;lieu pour le Magnétisme, pareeque le Fluidenbsp;magnétique coule plus lentement ou en plusnbsp;petite quantité que le Fluide éleeferique : qu’onnbsp;ne fauroit done conclure une véritable diffé-rence de cette diverfité apparente j que tout

ce

(a) [ Ausfi peut-on eprouvcr fans Bouteille une fen-fation femblable a la commotion, en tirant, lorsque l']i,led:ridté eft trés - forte , une Ample étincelle : com-me p. e-s. d un Cerf- volant éleélrique en terns d’Oragenbsp;amp;c. Mais ces Phénoinènes font fort connus. M. Volta a parfaitement développé ce point dans fon beau Me-Hioire fur la ct^cité des Conduêleurs. Journ. de Phyf, 'p

3Q1I. p. Z49- fur tout p. 258. 9. §. u, N. d. T. I

N 3

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198 I. MÉ MO IRE. P. I. iquot;. IV. C/^. I.

ce qu’on en pourroit déduire revient a ceci j que Ie Fluide magnétique agit avec moins d’é-nergie fur Ie Fer, que Ie Fiuide électrique fuïnbsp;les Conduéleurs de l’Eledtricité.

§. 104. Quoiqu’il en foit, il eft clair, qu’ii y a dans la Bouteille de Lelde quelquesnbsp;Phénomènes différens, foit par leur nature,nbsp;foit accidentellement, de ceux que prcfente unnbsp;Aimant armé; amp; ces Phénomènes font ceuxnbsp;de rÉtincelle foudroyante, de la Commotion amp;c.

E N établiffant quelque Analogie entre Tai'-mure de 1’Aimant, amp; la Bouteille de Leide, il faudra done faire abftraftion des Phénomènes dont nous venons de parler, pour ne porter fon attention que iur l’attraétion, la communication des forces, 6c d’autres Phénomènes fembiables.

CHA-

V,

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^xpejition du fent'ment de M. CIGNA. 19^

C H A P I T R E II.

Expofition du fentiment de M. 91 g N 4.

§. 105. M. CIGNA compare I’ar^ure de 1’Aimant a la Bouteille dc Leide, d’apresnbsp;Es Principes fuivans («)•

L E Fluidc magnetique ne fe meut dans mant que felon une ceitaine direftion: 11 ne.nbsp;fauroit done couler le long de la furface des.nbsp;Poles, 6c y être raffèmblé.

De même, le Fluïde élcóferique ne lauroit couler le long des furfaces du Verre.

Si l’on couvre les furfaces du Verre d’un Corps Conducteur, on raflemble le Fluïdenbsp;éledtrique.

De même, ou couvre les furfaces des Ai-mans de Lames de Fer, afin que le Fluide magnétique puiffe couler a travers elles, 6cnbsp;être raffemblé.

Cette coniparaifon de M. cigna eft done fondee fur ces quatre hypothèfes.

i“. Que le Fluide magnétique ne fauroit

COU'

(lt;?) Miscell. Ttmnnmpa. 1. c. §. 2i.

N 4

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Jjoo I. MEMOIRE. P.I. iJ. IV. Ch,lli

couler Ie long des furfaccs de TAimant; ce qux reviendroit, en quelque foite, a dire, que Icnbsp;Fluide magnétique penêtre l’Aimant difficile-ment;, Sc a établir une certaiixe force coërciti-ve. Nousavons parlé de cette hypothèfe a lanbsp;fin de la Section précédente (§. 95. 96.) ennbsp;cscaminant Ie fyftème de M. AEPINUS.nbsp;Adaispouvle préfent, nous Tadmetterons,nbsp;aquot;. Que Ie Fluide éleétrique ne coule pasnbsp;Ie long des furfaces du Verre, ou des Corpsnbsp;idioéleétriques, J’admettrai ausü qette hypo*nbsp;thèfe.

3°. Que Ie Fluide éleétrique efl: raflem-blé par les Corps Conduéteurs dont ou couvrc Ie Verre, ou par i’Armure.

4°. Enfin, que l’Armure de l’Aimant l’alTemble ausil Ie Fluide magnétique, Ie con^nbsp;duit vers un coté determine, 6c l’y condeu»

k {h)^

%. J06. La comparaifon eft done entiere,-jnent fondée fur ce que les Armures éleétriques gc inagnétiques raflemblent Ie Fluide éleétriquenbsp;ou magnétique. Mais M. cigna n’allèguenbsp;aucun argument poqr prouver ces hypothèfes:

il

{Xgt;) iM, §, 2^. 24.

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Ëxpojition du fentinient de M. cisna. aot

jl celle qui conceme rÉleftrické, mais il ne s’en feit pas, 6c il n’eii déduit aucun cor-rollaire. II avance celle qui concerne la forcenbsp;del’Armure magnétique, amp; il en tire des con-clufions, dont il tache de montrei' Ie parfaknbsp;accord avec les Phénomènes.

Cette comparaifon me paroit done très-peu folide, puisqu’elle éft fondée fur deux hypothèfes, qui ne font rien moins que certai-nes. Examinons les en peu de mots.

55 L’a r m ü r e éledtrique rajfemble Je Fluïde éleSlrique.quot; jg p^jJ donnet que deux fensnbsp;R cette propolition.

Premier fens. L’Armuve conduit dans une certaine partie déterminée du Verre 5 6c ynbsp;condenfe Ie Fluïde, qui étoit auparavant dis-perfé par tout Ie Verre.

Second fens. L’Annure.regoit,conduit, ralTemble, condenfe én elle-même Ie Fluidenbsp;qui étoit dans Ie Verre.

§. 107. pouR ce qui eft du premier fens, il feia certainement admis par ceux qui fuiventnbsp;Ie fyftême de M. f r ^ n k c i n , qui établit,nbsp;que dans la Bouteille de Leide, Ie Fluids é-leétrique eft accumulé dans une des furfaces,nbsp;6c que dans l’autre, il eft au contraire diminuénbsp;au desfous de fa quautité naturelle. Mais, quoi-

^ 5 nbsp;nbsp;nbsp;que

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I

amp;02, I. MÉ MO IRE. P. I. «y. IV. C^. II.

que je fois moi-meme de ce fentiment (lt;?), ce fens n’en paroitra pas moins hypothétique anbsp;ceux qui font d’une opinion différente. D’ail-leurs dans le fyftème même de M. frank-XINj le Fluide eft raffeniblé par une des Ar-mures dans toutc la furface qui lui eft contigue , mais il n’eft pas ralTejiiblé dans une par-tie déterminée; amp; par conféquent ce premiernbsp;fens n’eft pas admisflble a tous égards: furnbsp;tout puisqu’il n’y a qu’une des Armures quinbsp;ralfemble le Fluide, amp; que I’autre au contraire le repouffe, le diminue, 6c vuide a peunbsp;prés la farfage a laquelle elle eft attachee.

§. io8. Mais, il eft évident que M. c i-. G N A a entendu la propofttion que nous exa-minons dansle fecond fens jfavoir quel’Armurenbsp;reqok amp; condenfe le Fluide en elle-même.*nbsp;car autrement la compavaifon qu’il établit entte rArmure de I’Eledricitd amp; celle de I’Ai-mant, n’auroit lieu d’aucune maniere •, puisqu’il eft fur, que rArmure de I’Aimant regoit

la

(a) [Lcs Fairs que je connois me paroiffent etabliir ce fentiment avec la plus grande vraifemblance -. je n’ad-mets cependant pas que le carreau ne fe charge que parnbsp;fon propte Fluide: M. a e pin us me paroit avoir dé-montré que ce fyftcrae n’eft pas exadl fnr ce point. Onnbsp;peut confulter ausfi les Experiences de M. mar at dansnbsp;fes Eechenfus fur ÏEkHrUïtk p. Il6. N. d. T-]

lI


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Expojïtion dufentmentde ^4. cigma. aog

la force, Sc par conféquent dans Ie fyftème regu, Ie Fluïde magnétique. Maïs il menbsp;ifemble, que toutes les expériences fontnbsp;oppofées a ce fentiment, que FArmure denbsp;la Bouteille de Lelde rcgoit, condenfe jnbsp;raffemble en foi-même Ie Fluïde éledtrïquejnbsp;puisqu’en ce cas, ce qui eonftïtue la charge,nbsp;de la Bouteille refideroit dans l'Armure amp; nonnbsp;dans Ie Verre mênie, au contraire de ce qui anbsp;lieu, comme Ie prouve la belle analyfe que M.nbsp;frankun a faïte de ia Bouteille de Lelde. ‘nbsp;J’ai fouvent repeté cette experience avec Ienbsp;même foccès, amp; c’eft d’après d’autres Phyll-ciens que je la fais tres - cömmodément de lanbsp;manière fuivante.

ExpÉr. XLV. Je pvends un carreau de Verre, maïs auquel les Armures ne font pas at-tachées: je Ie charge: j’óte-enfoite les Armu- »nbsp;res, amp; je les touche, afin qu’elles fe déchar-gent de toute l’Eleftricité qu’elles pourroientnbsp;avoir. Je replace entre les Armures Ie carreaunbsp;j’ai tenu ifolé pendant ce tems: je touche les Armures, Sc i’éprouve la commotion.nbsp;Cette experience ramp;usfit toujours lorsque Ienbsp;tems eft fee, Sc rEleStricité favorable. Lanbsp;forqe^ OU comme. 1’on park d’ordinaire, maisnbsp;impropreraent, la charge, n’eft done pas dansnbsp;les Armures mais dans Ie Verre.

- C o N-

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a04 I. M É MO I RE. P. I. S. IV- CA. ir,

CoNCLuoNS dece qui vient d’etre dit, que la première partie de la comparaifon, la-voir que Ie Fluids éleftrique eft ralTemblé parnbsp;les Armurps qui couvrent la lUrface du Verre,nbsp;s’ecarte du Vrai.

5. 109. Pass ONS a la feconde partie de la comparaifon, favoir, que la force prodigieu-fe de 1’Armure magiiétique pro vient de ce quenbsp;1’Armure transporte, raflemble Ie Fluide mag-nétique, amp; Ie condenlê dans une partie deter-minée, dans Ie pied de TAnnure.

Cette explication de l’Armure n’appar-tient pasaM. cigna feul. M. du tour en avoit donné une femblable des 1747, amp; ilnbsp;a taché de la prouver par des experiences tres-ingénieules («). M. BRuoMANsena pro-. pofé une pareille (^). ,, Le Fluide magnéti-,5 que, dit-il, qui étoit dirigé vers le pole parnbsp;„ des rayons divergens, eft foutiré par TAr-

„ mu-

(a ) Ej/ai Jur L’Aitmnt §. 17. Dans le Bjecmth des Prix de l'Académie. Temt V.

(è) Tmtam'ma p. 17. [Si ces expresfions d'épome, de feutirer, de rajj'emker, ne fe prennent pas ici dans Ic fensnbsp;propre, cette explication perd toutc fa force; amp; j’avouenbsp;que je ne faurois m’en former aucune idéé, s’il faut lesnbsp;prendre dans le fens maaphorique. v. ei-deffus §•

R d, T.j

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Ëxpofitim du feniment de c igna,

^ mure comme par une éponge-, il eft intercep-„ té, concentre : 6c c’eft ainfi qu’un faisceau ,5 entier d’un nombre innombrable de rayonsnbsp;„ paffe par Ie pied de l’Armure, pour être ras-55 femblé de nouveau par Ie contaSl [ou lepor-55 tant~\ qui joint les deux pieds: par oü l’ac-55 tion du Fluide doit être étonnemrrient aug-,5 mentée.” ‘

I L eft aifé de s’appercevoir que cette explication eft entièrement fondée fur Ie Principe ¦que Ie Fer eft un Condufteur du Fluide mag-nétiquej Principe que nous avons déja, refute.nbsp;Mais 5 fuppofons en la vérité, 6c faifons voir , ¦nbsp;que même dans cette hypothèfe, l’explicationnbsp;dont il s’agit ne fauroit avoir lieu j favoir quenbsp;rArmuretire fa force de ce qu’elle tranfporte 6cnbsp;ïaflemble Ie Fluide magnétique.'

§. 110. L’A R M u R E a une force bcaucoup plus grande que l’Aimant auquel on 1’applique:nbsp;or, la force depend dans cette hypothèfe de lanbsp;quantité de Fluide: il faut done, ou que 1’Ar-mure rcqoivc mie plus grande quantité de Fluide que n en polTéde Ie pole auquel elle eftnbsp;jointej ou que Ie pied de TArmure raffemblenbsp;en foi toute la quantité qui étoit premièfementnbsp;disperfée par toute la furface polaire de l’Ai-mant: de forte que la grande force de 1’Armu-

m



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io6 I. MiÉMoiRE. P. I. IV. Ch. lï;

re refulte de la préfence d’une grande quantité de Fluïde raffetoblée dans nn plus petit efpa-ce {a). Examinons ce point.

L’aile de FArmme AB eft appliquéc au pole' M {Bg-è)- Ie pied BC debordenbsp;au-dcflbus de 1’Aimant: cette Armure conduit done, amp; reqoit dans fa propre fubftancenbsp;Ie Fluide magnétique: Mais, celui - ci eft ras-^nbsp;femblé dans Ie pied : done la païtie B C en con-tient une plus grande quantité. II faüt donenbsp;qu’il y ait queique caufe qui poufle Ie Fluid©nbsp;de A B dans B C : Mais oii eft - clle % Ellenbsp;•ne git pas dans Ie Fcr^ car celui-ci eft homogene^

{a ) [ Si Is Fiuide magnétique peut-être raffemblc, concentré dans ua plus petit efpace, amp; revenir enfuite anbsp;fon état naturel, il faut qu’H foit élaftique, Ce que M.nbsp;BRUG MANS admet ausfi Prop. 14. p. iii. Mais., s’il eftnbsp;élaftique, fes particules produifent par leur aélion Ic ïnê-ine effet que fi elles étoient doliées d’une force repul-five, que fi elles fe repouffoient mutuellement. Or,nbsp;tout Fluide éleftrique condenfé au deli de fon état naturel , ne peut conferver eet état, sl moins qu’il ne foitnbsp;preffé de tous cotés par des obftacles: or, il n’y a ietnbsp;auCun obftacle. Le Fer eft Criblé de Pores, que Ie Fluide magnétique traverfe; ce Fluide, concentré dans lesnbsp;pieds de 1’Armure, dolt done s’écoiiler par ces Pores,nbsp;du Pied dans 1’Air, amp; la force fera détruite: je ne con-^ois pas comment elle peut dans cette hypothèfe amp; toutnbsp;autre pareille, fubfifter im fetü moment. N. d, T. ]

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’Ëxpofition. de fentiment de M. cigna. 'xof

gene, ainfi une partie ne fauroit en attirer plus qu’une autre. Eft-eüe dans 1’Aimant? Jenbsp;ite Ic vois pas. On pourroit cependant en ima-giner une. Le Fer fucce comme une épon-ge 5 amp; attirc le Fluïde qui exifte dans le pole inbsp;mals les paiticules du Fluïde fe repouffent {b)inbsp;done celles qul font entrees dans Talie font for-tement repoulTées par le pole, le fulent, amp; lènbsp;refugient dans le pled. Mals, 11 eft alfé denbsp;faire voir que cette explication ne lauroit fenbsp;fouten! r.

Les P^ftlcules fe refugieroient dans le pied de l’Armui'ei mals, leur repulfion n’y cefle-rolt pas: au contraire, comme elles y fontconrnbsp;centrées, elles fe repoufferoient avec d’autantnbsp;plus de force : elles fuiroient, elles foitiroientnbsp;du pled, elles fe refugieroient dérechef dansnbsp;Talie (f).

§• III. On pourroit nous repondre que nos reflexions ne font pas Julies, parcequenbsp;nous avons foppofé une Armure en forme denbsp;paralielepipede, ce qui n’efl; pas le cas: que

les

(è) [v. note a au commencement. N. d. T.]

(c) {Sans compter qu’elles s’ecouleroient amp; fe dispef* feroient ausfi dans 1’Air, v. mtt a. N. d. T.]

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eo8 I. mÉmoire. P. I. j*. IV. C/5. II.

les Armxires font formées d’uns aile mince j garnie d’un pied beaucoup plus épais: que parnbsp;conféquent il fe peut conccntrer une grandenbsp;quantité de Fluide dans Ie pied, 6c que la re-pulfion de cette quantité iie fauroit faire foatirnbsp;Ie Fluide du pied amp; Ie faire rentrer dans 1’aile ,nbsp;puisque des qu’il y fera rentré en petite quantité, il s’y trouvera bieiytót de méme denfiténbsp;que dans Ie pied, a caule du peu d’épaifleur denbsp;l’aile : que Tequilibre fera rétabli,6c qu’ainll Ienbsp;refte de cette grande quantité demeurera dansnbsp;Ie pied, qui pouira par conléquent produire unenbsp;grande force. Mais, cette objection ne menbsp;paroit nullement folide.

1°. Elle pourroit fubfifter en quelquc forte, ü l’Armure, féparée de l’Aimant, ex-ergoit fi force, ce qui n’eft pas. Lorsqu’onnbsp;fepare TArmure de TAimant, Ie Fluide rentrenbsp;done de celle-la dans celui-ci avec la mêmcnbsp;£icilité qu’il étoit entré de celui - ci dans celle-la. II ne faut done pas conddérer cette ailenbsp;mince féparément, mais conjointement avecnbsp;l’Aimant auquel elle ell, amp; dok être appli-quée. Le Fluide ne reftera done pas dans l’ai-le, s’il y ell repoufl'é, mais il rentrera dansnbsp;l’Aimant, jusqu’a ce que réquilibre fok réta-'bli; 2c fa force fe trouvera dctriüte.

§.

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^^pvfitir/t’du fcitlment de yi. Cïölsr A. 10^

$. iia. a“. Si la rcponfe que nous exami-tions étoit fatisfaifante, il s’enfuivroit, que les Armures en forme de parallelepipede nenbsp;pourroient pas augmenter la force de 1 Aimant,nbsp;puisque Ie Fluide ne fe concentreroit pas dansnbsp;leur pied. Alais ceci eft dérechef contraire anbsp;l’expérience: car gassendi (a) ainventénbsp;une efpèce d’armure qui confide a percer l’Ai-mant felon la dircélion de foil axe, amp; a placernbsp;un cilindre de Fer dans le trou. La force denbsp;r Aimant en eft beaucoup augmentée, au contraire de ce qui devroit avoir lieu felon le fenti-ment que nous examinons : II y a plus, on peutnbsp;confidérablement augmenter la force des Ai-mans par cette forte d’Armure, en s’y prenantnbsp;comme dans l’expérience fuivante.

EXPERT. XLVI. J’ai applique a un Ai-mant artificiel, c. a. d. ^ un barreau parallé-lepipède B (Fig. 7) qui foutenoit quatrc onces par fon pole boréal, un autre barreau (/’)nbsp;de faqon que fon pole boréal ( ^ ) fut éloignénbsp;a peu prés d’un denv pouce du pole qui foute-iioit le poids: fiu* le ehamp ce pole a Ibutenu

fept

(4) [Dans' fes Notes fur le X. Livre de dxogène 1AËB.CE Tome I. p- 389. [Cette armure eft ausli dé-«rite amp; gravée dans le Mmdus Mathm. de 9Eschai,br,nbsp;J)f Magnete. Exp. 17. N. d. T. ]

TO MS I, nbsp;nbsp;nbsp;O

i

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aio I. mémoire. P. 1. IV. IL

fept on huit onces. M. M- du hamel amp; LE MAiRE a Paris {b), amp; M. richmann (c)nbsp;a Pétersbourg ont fait de tres - belles expérien-ces fur ce fujet {d).

Si done il en eft ainii, il s’enfuit, qu’on nc fauroit expliquer la force des Armures parnbsp;la concentration du’ Fluide magnétique dansnbsp;leurs pieds.

D’ailieurs, nou? fuppofons que la force de l’Armure confifte dans cette concentration du Fluide, nous retombons dans unenbsp;nouvelle contradiélion. Car, alors la forcenbsp;provient de ce que Ie Fluide, auparavant dis-perfé dans un plus grand efpace, fe concentrenbsp;dans un efpace plus petit: Sc par conféquent,nbsp;plus Ic pied de TArmure eft grand, moins Ienbsp;Fluide pourroit s’y concentrei-j amp; plus 1’au-gmentation de force feroit foible, au contrairenbsp;de ce qui ^ lieu.

IL me femble que ce que nous venoits de dire fuffit pour prouver, que Ie Fluide magnétique n’eft pas raflemblé dans les pieds de l’Ar-mure: amp; quand même il y feroit tranfporté,

qu’on

(lt;/) Mém. del’Acad. Rffy. dti Sciences nbsp;nbsp;nbsp;P-

(_c) 'Novi Comment. Petrop. Tom. IV. p. 139.

(i) [La même chofe a lieu en appliqiiant des Lame» de Fer paraÜélepipèdes a. un Aiinant en gnife d’Ari»*nbsp;re. N. AT.]

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E'xp't'ition 'dü Jentiment dé Vi. ciGiïA. ail

qu’on ne faiiroit expliquer par la la force de i’Armure {e): d’oü il refulte que la compa-

fai-

(f) [ M. M. aepinüï {Tentam. §. nbsp;nbsp;nbsp;^

«TKiGLEHNER (DiiT. §. 83.) penfent trés - difFéi eminent ; car ils expliquent la force de l’Armure par Ia con-«ntration du Fluïde dans un pied , amp; fa diminution dans 1’autre; ijs tirent ausfi de leur Théorie ($. 8p. 8e §. 68.)nbsp;la raifon pourquoi l’Aimant nc fe décharge pas comirienbsp;la Bouteillc, lorsqo'on établit une communication entrënbsp;les deux furfaces. 11 nous paroit important de dirc utinbsp;fiiot de cctte explication, patceque ces Phyficiens étalt;-blilfent a eet égard une grande reflcmblancc entre l’Ai-mant armé j 8c la Bouteille de Leide.

i*. Le Fluide magnétique accumulé dans ié pole po-Étif de l’Aimant repouffe celui qui exifte naturellemenf dans l’Aile de 1’Armure qui lui eft appliquée : celui - cinbsp;fe concentre done dans le pied, qui devient pofitif. Lanbsp;partie negative de l’Aimant attire ie Fluide de rArtaurënbsp;qu’on lui applique: ce Fluide paffe done du pied dailsnbsp;l’Aile, 8c ce pied devient négaiif; Enfin il en réfultënbsp;que l’Aile ne doit étre ni tfop épaiffe i ni trop mince :nbsp;dans le premier cas, coute la matière que le pok re-poiiffe ne pourroit palfer dans le pied; il en refteroiiinbsp;tine partie dans l’Aile; il fam done que l’Aile n’ait quénbsp;i épaiffeur nécelfaire pour què tout le Fluide en puiffénbsp;Étre chasfé 8c entrer dans le pied. Si l’aile eft ici tropnbsp;mince, tout fon Fluide pafferoit i la vérité dans le pied;nbsp;tnais s’il y en avoit d’avantage (Comme il y en auroitnbsp;fi l’aile étoit plus épaiffe), il en pourroit paffer d’avan-^ge amp; Ic pied acquerroit plus de forse. Voü^ le fyftèi

¦ nbsp;nbsp;nbsp;Jné

O a

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'zi'z I. mÉmoire. F. I. «y. IV. C/5. II.

raifon qiie M. cigna a étabüe a eet égard

en-me de M. aepi - us. Ün voit qu’il repofe fui ks fuppofi-tions dontnous avons déja parlé ( §. pz. note e amp; §. 93. note igt;). Mais nous ks admetterons pour Ie prefent,nbsp;nous refervant de dire encore un mot fur ce fujet dans lanbsp;note è du §. 130,

Ce n’eft done pas Ie Fluide de TAimant même qtü paffe dans TArmure ; il n’agit, qu’en cc qu’il attire amp; re-pouffe Ie Fluide des deux Armures; amp; tout 1’effet qu’unnbsp;Aimant vigoureux fait ici au deffus un Aimant foible, c’eftnbsp;qu’il attire Screpouffe plus fortement. Mais l’effet veritablenbsp;de 1’Armure dépend de la quantité de Fluide concentrécnbsp;dans un pied amp; épuifée de l’autre, amp; ce Fluide eil celuinbsp;des Armures même. Suppofons done que Ie pied d’une Ar-¦mure aitdix fois plus de maffe que lade; amp;quecctte ailenbsp;foit appliquée a un Aimant affez vigour.eux pour qu’il ennbsp;chaffe tout Ie Fluide, Ie pied ne contiendra alors qu’un dixiè-me de Fluide de plus qu’il n’en contenoit dans fon état naturel : la rcpullion de tout Ie Fluide du pied ne fera quenbsp;d’iin dixieme plus forte que lorsque 1’Armure n’étoit pasnbsp;encore appliquée , amp; il n’en refultera qu’une tres - petitenbsp;force , ce qui eft coittraire a l’expériencc ; fik pied étoitnbsp;ausfi masfif que 1’aile, Ie Fluide ne feroit condeufé qu’aunbsp;double; Et ff Ton appliquoit 1’Armure du premier cas,nbsp;a un Aimant plus vigoureux, mais de même grandeur,nbsp;ce même pied n’acquerroit pas plus de force, puisqu’iinbsp;n’en acquiert qu'autant qu’il tegoit de Fluide de Faile, 5enbsp;que l’aile ne peut pas être plus qu’épuifée, amp; qu’elk l’eftnbsp;déja. Mais quelle fera l’evacuation du fecond pied ? Sinbsp;tout Ie Fluide du pi.dpaffoir dans l’aile,i icroit conden-fé dans celle - ci au decuple; ce qui eft posfible, putsqucnbsp;toute la force depend dans ks furfaces pofitive* d® ^

cumu-

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Ëxpofttion du fentiment de M. Cigna. ai3

•cntre un Aimant armé amp; la Bouteille de Lelde, s’écarté de la vérité.

CHA-cumulation du Fluïde, amp; qu’une Lame peu épaiffe , peu t acquerir une grande force: Ie pied-feroit done évacué,

Sc il auroit acquis route la force négative qu’il peut ja-*iais acquerir, puisqu'il ne peut être plus qu’évacué.

II eft done posfible qu’il Ie foit, tandis que Ie pied pofi-tif ne peut re^evoir qu’une petite quantité de Fluide, amp; d’autant plus petite que l’aile eft plus mince; Ie pied né-gatif feroit done beaucoup plus fort que Ie pofitif, ce quinbsp;eft déreebef contraire aux faits.

D ailleurs, toute cette explication ne roule que fur ce que les Armures, appliquées al’Aimant, deviennent ma-gnétiques; mais elle ne fait pas voir comment cette petitenbsp;augmentation de Fluide dans un pied, Sc fa diminutionnbsp;dans l’autre, peut, ou doit produire uiie force qui puiflenbsp;foutenir des centaines de Livres; au moins un poids denbsp;beaucoup fupérieur ï celui que foutenoit 1’Aimant, amp;nbsp;cela en ne prenant même que celui que chaque piednbsp;peut foutenir féparément. Et qu’on ne dife pas, ce quinbsp;eft Ie fecond élément qu'on employe dans cette explication , qu ici Ie pied agit direéfement fur Ie Fer qu il fou-tient, au lieu que lorsque 1’Aimant nud agit, il n’y anbsp;que la panie a laquelle Ie Fer eft appliqué qui agiffenbsp;direétement, toutes les aiitres parties agiflant obliquc'nbsp;ment, Sc a quelque diftance; car i ce cas n’a pas lieunbsp;lorsque 1 Aimant étant fufpendu a une balance, s’appli-que par tous fes points a toute la furface du Fer fur Ic-quel il agit, comme dans les Expériences de M. müs-scheneroek: Sc d’ailleurs i°. Ce n’eft pas dans cenbsp;fyftème, 1’Aimant même, ou fon Fluide, qui a^it, dèsnbsp;qu’il eft arme: c’eft Ie Fluide propre a l’Aiamre, qui

O 3 nbsp;nbsp;nbsp;per*

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ai4 J. ME MOIRE. P. I. 5'. IV. II,

pe'd a la vérité fon état naturel par I’aiftiori de I’Aimant, jnais qui, comme noqs I’avQns vu, n’acquierc que lanbsp;force, que ia proportion de 1’aile de I’Armurc a fonnbsp;pied lui permet de prendre.

2®. Mais pourquoi la force de VAimant armé n’eft-elle pas détruite quand on établit une communication entrenbsp;les deux furfaces ? C’eft . dir - on , la grande difficulté quenbsp;le Fluide eprouve a fe mouvoir dans les pores du Fer amp;nbsp;de I’Aimant qui en eft caufe: Mais nous avqns déja vqnbsp;(§. 93. note h.) ce qu’il en faut penfer. D’ailleurs, quelle que foit cette difficulté , le Fluide a pourtant pu fe mouvoir dans FAimant par la force de I’Aimant: pourquoinbsp;done ft j’applique une lame de Fer au deux pieds del’Ar-jnure, le pied pofitif, qui a bien plus de force que I’Aimant nud, ne feroit-il pas mouvoir le Fluide par cettenbsp;lame ^ Et celui- ci, fortement pouffé , n’entreroit - il pasnbsp;dans le pied négatif, jusqu’a le remplir ? pourquoi lenbsp;Fluide, qui a bien pu fè mouvoir de 1’aile dans le piednbsp;pofitif, ne fortiroit-'il pas de celui-ci pour entrer dansnbsp;la lame , amp; obeir a l’attraélion du pole négatif qui eftnbsp;épuifé ? Les pieds devroient done fe remettre en équili-bre: ce qui n’a cependant pas lieu. On en peut recourixnbsp;id a la difficulté du mouvement; puisqu’une force ma-jeure doit vamcre une difficulté qu'une force mineure anbsp;Vaincue dans le même Fer. je regarde done ces Explications comme précaires, amp; centrairqs aux Faits.

’ Enfin, il me femble, qu’il y a une différence effen-tielle entre la Souteille de Leide amp; I’Aimant armé. fi 1’on admet le fyftème en queftion. Car, dans la Bou-teille 1’Armure n’agit que comme un moyen , pour ac-curaulcr le Fluide dans une furface, amp; I’expulfcr de I'au-tre. Mais dans I’Aimant, I’Armure eft k partie mêmcnbsp;qui agit, dans kquelle refide la force, amp; fi effenticlle-jnent, que cette force petit fi on ote 1’Armvire» au con^nbsp;traire de ce qui a lieu pour la Boutcille de Leide. v.nbsp;•Jo8. 114- N. d. T.]

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Examen de la comparaifen de M. Franklin, ai5

C H A P I T R E III.

Examen de la cornparaifon propofée pO/X

FRANKLIN,

5- 113. L’illustrb M. franklin a propofc la cornparaifon iiiivante entre TArquot;nbsp;rnui'e de la Bouteillc de Leide Sc celle del’Ai”nbsp;rnant (^). „ Les Corps éleélriques en con”nbsp;„ ta6t) ’dit-il, c. a. d. les Armures, ferveinEnbsp;„ uniquement, comme l'Ar mure de l'Aimantnbsp;„ a unir les forces des différentes parities, 6c anbsp;^5 les raflembler dans tel point qu’on defire.”

Nous avons déji vu [§. 106. feqqO que .1’Armure éledhrique feit a faire venir une plusnbsp;grande quantité de Fluide éledtrique a unc desnbsp;furfaces; nous avons vu ausli Exp. 45- §• 108.nbsp;que la Bputeille, ou Ie Carreau éledriquc dunbsp;Dr. bevis, ifolé , refte dans Ie même état,nbsp;quoiqu on en ote les Armures j 6c qu’enluite

il

(lt;j) Uitres fur ïÉlc^lricité: Lcttre 3, §. 18, Tom. I. p. 144. de Ia Tradudtion de M. d’ahs ard qiic

fuivic.


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ai5 I. MÉM o IRE. P. I, 5'. IV. UT-

il peut reproduire Ie même effet fi on les lui applique de nouveau.

Or ileftconnu, quel’Aimant armé excr-ce une grande force, 6c que les Armures fépa-rées n’en ont aucune (lt;^), que cette force cft reparée en appliquant les Armures de nouveau.nbsp;On pourfoit done conjeéfcurer que les Armuresnbsp;ne fervent pas a tranfpoiter, a ralTembler Icnbsp;Fluide dans elles-même, mais que, femblablesnbsp;aux Armures ékftriques, elles fervent a con-denfer, a concentrer Ie Fluide magnéüque,nbsp;dans les furfaces polaires de TAimantj qu’ilnbsp;doit réfulter de la que les Annures féparéesnbsp;font dépourvues de force, mais qu’elles repro-duifent leur premier effet fi on les applique denbsp;nouveau. Ce paroit être la Ie (entiment de

M. FRANKLIN.

Maïs, qu’il me fok permis de dire avec tout Ie refpecl que je dois a eet illuftre Phyfi-cien, que cette cómparaifon neme paroit pasnbsp;jufte. Voici mes raifons.

§. ÏI4. 1quot;. Le Carreau de bevis, dont on a oté les Armures, refte chargé , comme

on

(i) [Ou du moins s’il leur refte quelque magnétis' «le, il eft trés - petit, öc nc fauroit entrer en ligns dcnbsp;COinpte. N, d. T. ]

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Examen de la eompar^tlin de M. TranlUn. 'ii‘f

on parle d’ordinaire: Miis, l’Aiinant r^vient si fon premier état dès qu’on en a oté les Ar~nbsp;mures. Voici deux Experiences fur ce fujet.

Ex PÉR. XLVII. J’ote les Armures d’un Carreau chargé: II repoufle par unc de fes fur-*nbsp;Éices les Corps éleétrifés politivement, il lesnbsp;attire par 1’autre. Le Carreau refte done dansnbsp;nn état très-difFérent de celui dans lequel il é-toit avant que d’être chargé.

Ex PÉR. XLVIII. J’ai placé iin Aimant nud a une certaine diftance d’une aiguille: ilnbsp;Va attiree de ,ao d. J’ai armé 1’Aimant, amp;nbsp;il a foutenu huit onces : J’ai oté l’Armure, 8cnbsp;1’Aimant a dérechef attiré 1’Aiguille fous unnbsp;angle de ao d. II refte done dans le mêmenbsp;état dans lequel il étoit avant que d’être armq,nbsp;au contraite de ce qui a lieu pour le carreaunbsp;éleétrique.

§• II5- Maïs, cn fecond lieu, lorsqu’on établit unc communication entre les deux fur-faces du Carreau éleétrique, ie Carreau fe dé-chaige, 8c revient a fon premier état. Mais,nbsp;ft nous etablilTons une communication entre lesnbsp;deux Armures de l’Aimant, la force de eetnbsp;Aimant armé ne diminue pas, elle augmentenbsp;au contraire. Mais il eft néceflaire de diftin-guer les différenscas qui peuvent avoir licuici.

O 5 nbsp;nbsp;nbsp;i,E

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I; MiMoiRE.P. I S. IV. CA. Ill,

Le premier cas, amp; Ie feul qui doive entrer cn ligne de compte, eft quand le poitant denbsp;JPer, {_0M\t centaSt'^ {a) touche a la fois lesnbsp;deux poles, amp; qu’il établit une communicationnbsp;cntr’eux, Or il eft connu, qu’on peut fuspen-gt;nbsp;dre alors au portant un poids beaucoup plusnbsp;grand que la fomme des poids qui peuvent êtrenbsp;foutenus par les deux pieds de l’Armure féparnbsp;rement. La force paroit done augmentée parnbsp;cette comrnunication; ausü M. bkugmansnbsp;penfe-tril, que le F luide eft de nouveau ras fnbsp;fernblé dans les pieds par le Fer qui touche lesnbsp;deux poles, amp; que c’eft a caufe de eek que knbsp;force doit augmepter étoiinamment {b). Lanbsp;force d’uu Aimant armé croit done par cettenbsp;communications au lieu que celle de la Bou-;nbsp;tcille de Leide décroitj amp; eft entiérement dc-^nbsp;tmitc par - la ( f ),

§. ii6.

(a) [M. NoLtET nomme Ia Lame de Fer qui joint les deux Poles , amp; a laquellc on fuspend le poids, Icnbsp;Portam. M. sigaud de ia fond la nomme un Cantagh.nbsp;Jc me fervirai de ces deux expresfions. N. d. T.}

( è ) Ttntamïna. p. i8.

(f) [Cette diiFerence me paroit trés - elTentielle : elle I’eft, même dans le fyftème de M. aepinus; car voi-ci comme ce Phyficien s’en exprime. (§. 89.) ,,Lanbsp;V? caufe qui fait qu’on ne fauroit prodidrc dans 1’Aimant.

com-

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%xamen de la comparaifen de M, Franklin, ai^,

S- iï6. Le fecond cft celui dans lequel l’Aiinant agit fur 1’Aiguille, ou attire d’autresnbsp;Corps au moyeu du portant qui joint les Pofnbsp;Cc cas fouvnit des Phénomènes entière,nbsp;uient oppofés: En voici 1’Expérience.

Ex pÉ B.. XLIX. Si un Ainiant arme attire' une Aiguille a quelque diftance, il détourneranbsp;moins 1’Aiguille, ou même cellc-ci reviendranbsp;quelquefois au Méridien, fi les piedsdel’Armurenbsp;font joints par le contaSt (« ): au moins eet ef-fet a-t-il lieu quelquefois, mais nontoujours,nbsp;pomme je le dirai tout-a-l’heure.

V QI c I comment M. c i g n a explique ce Jphénomène {b). Le Fluïde magnétique qujnbsp;coule fans cefle pn ligne droite (f), eft aótueL

le-tjcomme flans la Bouteille dc Leide, aucune explofion, ,, OU deftrudtion de Magnétisme, provient uniquementnbsp;gt; j de ce qu’il n’y a abfolument pas de Corps non - ma-gt;»gnétiques par eux - même, ou femblable aux non-é-„leétriques par eux-même: c. a. d. des Corps dans les-j, quels le Flqide magnétique poqrroit fe mouvoir librcrnbsp;5, ment. Or cette difFérence a paru affei effentielle ^nbsp;M. aepinus pour lui faire juger que les deux Fluides,nbsp;éleécrique amp; magnétique, font effentiellemcnt dilFérens ;nbsp;V. gi-delTus note d du §. 9Ó. N. d. T. ]

(«) MUSSCHENiROEK nbsp;nbsp;nbsp;p. l54,Exp. 7y,'

(^r) \_MifctL Taurin. l. c. §. 29. N. d. T.)

(f) [Nous avojis vu §. 109. que felpn M. brug-

MAN4

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ftao I. MÉ MOIRE. P. I. 5'. IV. Cr-i. III.

lement forcé d’entrer d’un pole dans l’autre, amp; conféquemment l’elpace dans lequel il s’é-tendroit eit diminué, c. a. d. quc fe fphêrenbsp;d’attraction eft renduc plus petite.

Maïs, ce raifonnement ne liie paroit pas bien iufte: Car, fi j’applique une lame m aunbsp;pied B (Fig. 8.), celle-ci abforbe Ie Fluidenbsp;(§¦ 1^5') rcgoit, amp; Ie condenfe. II en ed:nbsp;de même du pied A li j ’y applique une pareillenbsp;tame »; Ie contaét regoit done Ie Fluide desnbsp;deux pieds: celui - ei coule des deux pieds dansnbsp;ie contadt; li done j’appUque Ie contadk mnnbsp;aux deux pieds a k fois, Ie Fluide coule denbsp;Renw, de A en ». Ces deux courans fontnbsp;oppofés l’un a l’autre: amp; s’ils font inégaux,nbsp;kplusfoit, fortant de B p. e. entrainera l’au-tre: ie Fluide qui fort d’ A fera done chafTé dansnbsp;A , avec Ie Fluide qui fort de B, 6c ne feranbsp;plus abforbé par la partie Cn óxx contaét.nbsp;/’Explication donnée par M. cigna ne fau-ro;r done fe foutenir, quand même on accor-éeroit les hypothèies fur lesquelles ellc eftnbsp;fondéc.

§. 117.

MAMS ie Fluide coule vers Ie Pole non en lignes droites isau en layons divergens. Voila encore une oppofitionnbsp;dc fenumens fur la manlere dont cc Fluide agit. N. d. T-J

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Examen de la compctraifon de M. Franklir. aai

§. 117. Voici quelle me paroit être k Vraie caufe de ce Phénomène. Le contadt mnnbsp;leqoit la force magnétique. Quand il eft oté,nbsp;rAimant agit par la difference des Poles B Scnbsp;A, OU B—-A. L’extrémité m du contadt mnnbsp;leqoit du pole B une force auftrale j qu’elle foitnbsp;£: elle eft oppoféé a l’aftion du Pole B j lanbsp;m

quelle fera done feulcment B—B. L’extrémi-^

m

n reqoit du Pole A une force boreale; foit A: elle eft oppofée a celle du pole A, qui agi-n

ra conféquemment par la différence des forces h-A’. l’adtion totale fera done B-A- / B A\nbsp;nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ m n )'

l’effet fera done plus petit qu’auparavant, fi Pon a. B \ A, comme cela a lieu le plus fou-m n

vent: car nous fuppofons que le pole B eft Ic plus fort, amp; 1’on fait que le même Fer, s’ilnbsp;n’eft pas trop grand, acquiert une plus grande force d’un Aimant plus vigoureux. Maïs,

A^ nbsp;nbsp;nbsp;ft’-” ’ttita lieu fi les poles font a

m yi

peu pi'ès de même force, ou fi les deux extré-mités du contact ne reqoivent pas la force au même degré, Padtion n’cn fera pa.s changée.nbsp;JLnfüi, £\ A\B^ 1’adtionferadiminuée. Or

J ill

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1. MÉlrfOIREi P. I. iV* th. Ilii

i’ai confii'mé par experience ces trois cas qut 14 Théorie m’avoit fait connoitre. II ne fe faitnbsp;done auciln changement, ni dans 1’Armurejnbsp;ui dans les poles: mais 1’efFet depend unique-ment de la force que Ie contaft re^oit. Cettenbsp;diminution de forces dans CC cas n’eft done pasnbsp;générale, comme Tavancent tous eeux qui fontnbsp;mention de cette propofition.

§. 118. Lé Phénomène luivant qué M.-CIGNA prefle ausfi, amp; dont dWresPhy ficiens font égaleMent mention, eft du mê-me genre*

ÈxpÉR. L. Que Ie pied d’une Anhurc foutienne un mórceaü de Fer quelconque, ce*nbsp;iui-ci un fecond, Ie fecortd un troifième 6ce*nbsp;Que Ie premier touche enfuite les deux piedsnbsp;de 1’Armure j alors Ie fecond moreeau pourra 4nbsp;peine être foutenu, il Ie feiu au moins plusnbsp;foiblemeiit. M. gigna a même trouvéjnbsp;^ qu’un Aimant armé, qili föuterioit facile*nbsp;jj ment trois clefs par la paitie extérieure dunbsp;j, pied, n^en a pas même pu föutenir urte feu*nbsp;,, Ie, quand Tune d’elles touchoit les deuxnbsp;,, pieds de TArmute.’^ Voici rexpÜcatión qüénbsp;ce Phyficien donne du Phénomène; „ Quenbsp;,, dans Ie dernier cas, Ie Fluide magnétique,nbsp;,} paflant, au moyen de la clef, d’un pilt;=d

„ dans

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ii

Examen dt Itt cemparaifon de M. Franklin. 0,1^

« dans l’autre, circulerok par 1’Aimant mê-* „me, amp; par consequent exerceroit ime plusnbsp;„ petite aft ion fur Ie Fer qu’on en approche,nbsp;„ extérieurement.”

Je n’ajouterai rien, fur cctte explication,’ parceque ce que nous venons de dire nous pa»-roit fufElant. Je dirai plutót quelle me paroitnbsp;être k veritable raifon du Phénomènc.

§. 119. Dans Ie premier cas, Ie Fer regt;^, qoit la vcrtu magnétique gt; Ie fecond, qui eftnbsp;foutenu par Ie premier, eft appliqué au polenbsp;de celui-ci, amp; par conféquent a l’endroit ok!nbsp;la force eft la plus grande. II fimt dire la mê-;nbsp;me chofe du troifième amp; des fuivans: maisnbsp;dans Ie fecond cas, l’extrémité m (Fig. 9)nbsp;appliqué au pole boreal B acquieit une forcenbsp;auftrale: ft done on fuspend un fecond Fer aunbsp;point m, celui - ci eft attiré par la differencenbsp;des poles 8c B: or Ie pole B eft Ie plus'nbsp;fort, 8c alTcz proche: il exerce done une action contraire fenflble. Dkilleurs, les forcesnbsp;du pole m décroilfent tres - promptement dansnbsp;la diftance Cm, 8c font nulles en c: par conféquent ft l’on applique Ie Fer a quelque pointnbsp;intermédiaire p, entre m Sc c, il fera attirénbsp;trés - foiblement.

JM AIS, il fuit de cette explication, que Ie

Phé-

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2,a4 I-mémOIR E. I. j*. IV-C/^. III.

phénomène dont nous parlons n’eft pas géné« ral , amp; que fon contraire peut facilementnbsp;avoir lieu. Car, dans Ie premier cas, Ie polenbsp;N reqoit d’autant moins de force que Ie Fefnbsp;M N eft plus long. Suppofons que la forcenbsp;du pole N fok la paitie x du pole B. Le fg.nbsp;cond Fer fera done fjspendu a un Aimantnbsp;done lepok a la force B. Dans Ic fecond cges

X

m acquiert plus de force que M dans le premier: car i“. il acquieit fa force du pole Bgt; 8c l’aftion du pole A vient au fecours du polenbsp;B, puisque, par elle feule, m acquerroit aus-fi un pole auftral, quand même B n’agiroitnbsp;pas. Soit done la force du pole m égale a B.

7

X.es forces croiffent en raifon des diftances du centre Magnétique C : («) done ll la diilan-ce Cp'^p, Cm'Pa-, la force du point P fei-anbsp;'Bp; cette force fera done plus grande, ausfi

y ^

grande, ou plus petite que celle du pole Nj

felon

(tf) C’eft ce qui a été déniontré par M. van swin-D E N daris fes lentamim Theeriae Mathmaticae dt Phamo' menh MagKeticis. heide 1771. 4to. [Depuis ce tems j’ainbsp;beaucoup-perfeftionné ma formule, amp; je l’ai fimplifiée,nbsp;amp; confirmee par de nouvellcs experiences darrs mes ntchif'nbsp;(htt fur les AigHtiies Aimantits §. 31. N. d. T. I

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l^xamen de la cemparaifon ie M. Franklin, aij

B/gt;.

OU

felon qu’on aura nbsp;nbsp;nbsp;ou =i ou \

^ \ OU ^ OU quot;x nbsp;nbsp;nbsp;5 OU X V OU a OU \

ay nbsp;nbsp;nbsp;Xnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y

Or ces trois cas peuvent avoir lieu fans contra-

diftion.

$. lao. Ex PER. LI. Dans 1’appareil donï je me fuis fervi, la force a été plus grande dansnbsp;Ie fecond cas que dans Ie premier car Ie eon-taU foutint encore un anneau qu’il n’auroit pünbsp;(butcnir dans Ie premier cas.

V o IL A done dérechef une propofition , que les Phyficiens croient générale, amp; quinbsp;cependant fc trouve faufle, dés qu’on vient inbsp;la développer comme il faut.

Or ce développement veritable, j’aurois presque dit, ce développement matbématique,nbsp;des Phénomenes, me paroit d’autant plus utile, que lans lui bien des Phénomenes parois-fent oppofés entr’eux. Car il en eft dans les»nbsp;quels on diroit que la force eft augmentée ennbsp;ctabliiTant une communication entre les deuxnbsp;pieds de 1’Armurei amp; il en eft d’autres danifnbsp;lesquels on diroit qu’elle eft diminuée pai' lanbsp;même operation.

Ex PÉR. LII. («). Fig. lo. J’appliquc

un

(a) dh TUUl., Hjj.u jw t’Amant, i. 2j». nbsp;nbsp;nbsp;èn

frix de t’Acad. Tomé V. §. izo.

T o M E 1. nbsp;nbsp;nbsp;P

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ia5 I. mÉmoire. P.I. ^.IV. C/J.III.

un barreau de Fer M N a l’un des pieds de TArmure ; il en eft foutenu. J’approche Ienbsp;contafl; ?»» de fa^on qu’il touche ce barreau Sc l’Armure gt; Ie barreau tombe. Onnbsp;pourroit done dire que la force du pole eftnbsp;affoiblie en établiflant la communication.

J E fais bien que M. du tour a obtenu un effet tres - différent en faifant cette expé-rience: car, Ie barreau qui n’étoit pas foutenu, étant feul, l’étoit en appliquant Ic con-taét. Nous verrons tout - a - 1’heure comment ilnbsp;faut s’y prendre pour avoir un effet pareil. Ennbsp;attendant, il s’enfuifde cc que nous venons dcnbsp;dire, que la force du pole eft quelquefois aug-mentée Sc quelquefois affoiblie. L’augmenta-tion fc prouve encore par 1’experience fuivan-te, fake par M- du tour (^).

§. lai. Ex PÉR. LITE Fig. lo. J’ai applique au pole B un petit more eau de Fer^ qui ne pefoit qu’un quart d’once Sc qui étoit knbsp;peine foutenu; je l’ai appliqué, dis-je, denbsp;iagon qu’il débordoit un peu hors du pole,nbsp;T^^ers l’intérieur. J’ai enlliite appliqué Ie con-taft au pied A , Sc de forte qu’il toucha Ie Fernbsp;M.' ce Fer M a non feulement été facilement fou-

tenti

(i) Üid. S. 33.

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Examen d« la comparaifon de M. Franklin. 4a7

tenu alors,mais j’y ai encore pu fuspendre qua-trc onces. Dirons nous que la force du pole a etc augmentée? On rend facilement raifon dcnbsp;cette expérience amp; de la précédeiue.

Dans le premier cas, les extrémités_ M amp; m deviennent I’un 6c I’autre des poles auftraux:nbsp;done Ic pole, m affoiblit I’effet du pole h [furnbsp;M]- Dans le fecond cas, il fe forme un polenbsp;auftral en M, mais un pole boreal a l’extré-mité N qui deborde; pole, dont I’aftion eft ai-dée par le pole m du contaft nm-, de la I’aug-mentation des forces. .

Il fuit de cette explication, qu’il y a un •maximum dans la quantité dont la paitie Nnbsp;peut deborder, quantité a laquelle le pole Nnbsp;devient le plus fort posllble, comme I’expcrien-ce le démontre. Il s’enfuit encore qu’il eftnbsp;abfolument neceflaire que la partie N débor-de : car fans cela il fe formeroit en N un polenbsp;auftral, 8c l’aélion feroit diminuée.

Ces mêmes raifonnemens font voir com-xnent il fe peut faire que le fticcès de la ein-^uante - deuxième expérience foit quelque fois different de celui que nous avons obtenu. Celanbsp;fe peut faire de deux manieres.

§. laa. Ex PÉR. LIV. Fig. ii. Soit Ic barreaude Fzx mn fuspendu au pole B j il ac-

I* % nbsp;nbsp;nbsp;quer»

Ml


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aaS I. MÉ MOIRE, i». I. iquot;. IV. C/^, III.

querra un pole auftral en w, un boreal en n 8C Ie centre magnétique C fera d’autant plus presnbsp;du pole m que Ie pole n fera plus foible, 6cnbsp;conféquemment que Ie barreau mn fera plusnbsp;long. Qu’on applique au pole A Ie barreaunbsp;NMi ilrecevra un pole auftral en M. Qu’onnbsp;l’applique au barreau mnèiQ, faqon qu’il touchenbsp;la partie boréale C »: la force de cette partie ennbsp;fera augmentée: celle de la partie auftrale M Cnbsp;en deviend?a par confcquent ausfi plus grande ,nbsp;6c tout Ie barreau fera plus fortement foutenu.nbsp;Or, lorsque Ie barreau mn tres-long ( amp;nbsp;celui de M. du tour étoit de deux pieds)nbsp;la partie mc fera tres-petitegt; il aura done pünbsp;fuffire que Ie barreau N M ait été tres - peu incline.

A cette caufe il s’en joint une lecoiide, qui peut produire Ie même effet (Fig. la). Lanbsp;force s’étend toujours felon la longueur dunbsp;Fer. Done toute la partie CM eft auftrale;nbsp;amp; fi la largeur de la partie M C eft plus grandenbsp;que 7» c, Ie pole auftral M touchera encore lanbsp;partie boréale cn qu’elle foitifiera en confé-quence, ainfi que la partie. Done, ft cettenbsp;augmention de force eft plus grande que l’af-foibiiflement qui provient de l’application denbsp;la partie M a la partie mc^ il y aura une aug'nbsp;mentation de force 6c d’adhérence. Or cect

dclt;

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Examen de la comparaifon de M. Franklin, aa^

dépertd tant des forces que les parties mc ^ £n acquièrent, que de l’-étendue de ces mêmesnbsp;parties, amp; de PépailTeur du contafl; MN.

ExpÉr.LV. J’ai confirmépar Expérien-ce cc que je viens de dire: j’ai rcpété pour eet effet la cinquante-deuxième Experience (§.nbsp;lao.) avee cette feule différcnce, que j’ai em.'nbsp;ployé mi contadt MN plus large, amp; Ie bar-reau a été a préfent foutenu avec plus de force.

§. ia3. CoNCLuoNS de ce que nous avons dit, qu’en établiflant une communication entre les deux pieds de l’Armure d’un Ai-mant, les forces de eet Aimant n’en font pasnbsp;diminuées j mais que l’augmentation ou la diminution qui peuvent avoir lieu, dépendentnbsp;uniquement des barreaux de Fer qu’on employe.

Nous pouvons done, fi je ne me trom-pe, établir a jufte titre, que la comparaifon entre la Bouteille de Leide amp; un Aimant armé, propofée par M. FRANKLIN, n’eftnbsp;pas jufte, amp;qu'il n’yaa eet égard aucune Analogie entre l’Eleétricité dc Ie Magnetism».

CHA-ï

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ï- mém. P. I. S. TV- IV. Des

C H A P I T R E IV.

Des Phénomines concernent. la f^hè-re d'activvté.

§. ia4. Nous avons jusqu’ici fuivi M. M.

FRANKLIN amp; CIGNA: Hiais, il cft qucl-ques autres Phénomènes de la Bouteille de Lcide, 6c des Aimans arrnés, qui paroiffent,nbsp;au premier abord, avoir la plus grande reffera-blancc. Ces expériences méritent d’être exa-minées avec foin, fur-tout parcequ’elles pré-fentent quelques chefs de eomparaifon, aux-•quels d’autres Phyficiens n’ont pas fait atteu'nbsp;tion. L,e premier de ces Phénomènes fe rap-porte a la fphère d’attraètion.

¦ EX p É R. LVI- J’examine a quelle diftan-ce je puis tirer des étincelles du Conducteur de la Machine, a quelle diftance un Corps ané-leétrique fuspendu a un Fil en efl; attiré, anbsp;quelle hauteur les Fils de I’EleCtrometre s’é-lèvent.

J E place enfuite Ie Conduóleur fur la Bou-tcille de Leidej je charge celle-ci, 6c je trouve

Q u E la diftance a laquelle je puis tirer

des

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Pkénom. tmcernant la fphhe 1‘aüivitê. ajï

des étincelles n’eft pas ausfi grande que dam Ie premier cas, maïs plus petite.

a“. Que la diitance a laquelle les Coi-ps anélectriqucs, fuspendus a un Filj font attires, eft plus petite.

3quot;. Que les Fils de l’Eledtromètre par* yienncnt d’abord a une plus petite hauteur,nbsp;que celle-ci augmente continuelleraent j amp; que,nbsp;iorsque la Bouteille cft entiérement chargée,nbsp;cette diftance n’eft pas plus grande que dans Ienbsp;premier cas.

D’oü il réfulte, que la Bouteille de Leide, quoiqu’elle exerce une plus grande force, n’anbsp;cependant pas une plus grande fphère d’afti-vitéj mais que celle-ci eft au contraire plusnbsp;petite.

§. ia5. Maïs, que dirons nous de l’Ai-Tftiant armé? M. cigna dit, que l’aétion d’un Aimant armé fur une Aiguille s’étend ^nbsp;une moindre diftance que celle du même Aimant nud. Mais M. CALENDRIN a obfer-vé, qu un Aimant armé, placé a la même diftance , detourne une Aiguille tout autant quenbsp;s’il n’étoit pas armé (a). Si done ces Expé-

rien-(4) Cêrmmtatre des P. P. ie sueur amp; ftr |« Princats nbwïön. Tom. ilj, p. 41.

P 4

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l.MZM. PA. S. IV. c^-IV. Des

ïicnccs font hors de tont doute, la même cho-fe a lieu pour un Aimant armé que pour la BouMlle de Leidei Nous dirons tout-a-l’heure ce qu’il faut penfer de ces Expériencesnbsp;($. ia7. amp; ia8.) après que nous aurons exa-miné un autre Phénomènc.

§¦ 126. CoMPARONs TArmure extérieure de la Bouteille de Leide, a l’aile de l’Armu-re magnétiquej amp; la tige, ou Ie crochet de la Bouteille [ ou l’Armure intérieure J , aunbsp;picd (a).

Ex PÉR. LVII. Je charge la Bouteille dc Leide. Sans toucher a la furface intérieure,nbsp;OU a la tige, j ’approche dc la furface extérieure un Corps non ifolé : ce Corps n’eft pas at-tiré (^). Cette furface ne donne done aucunnbsp;ligne d’Eleéfricité.

Ex-

(4) [ Comme li Tige, qu’on nomme ausfi Ie Crochet , paree qu’elle en a fouvent la figure, péuètre dans la Bouteille, amp; touche la limaille ou l’Armure intérieu-re, tout ce qui communique a celle-ci, communiquenbsp;pat la même a la tige amp; reciproquement. On peut donenbsp;dire indifféremment la Tige.ou l’Aimure intérieure: celanbsp;•il égal. N. d. T. ]

(è) wiiKE dans fes Notes fur la Traduöion alleman-;4c des lettres de M. frankIin, §. ij, p, 2,43, iS woMNiSKt ddm, de {A(*d. 11^6. p. 454.

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Phênom. cmc^nant let fphhe iaSlivitê. ajf

ExpÉr. LVIII- De même , l’aile de TArmure d’un Airnant a très-peu de force.nbsp;A peine foutienc - eile quelque poids, ou dunbsp;moins, ne foutient - elle que des poids qui nenbsp;font pas plus grands en comparaifon de ceuxnbsp;que foutient le pied, que ne ie font ceux quenbsp;¦foutient i’Aimant nud, en comparaifon de ceuxnbsp;que foutient TAimant armc. L’aile agit a peine fur rAiguille , pkcée a quelque diftance.

VoiLA done derechef une reffemblance, au moins apparente. Les expériences éleftri-ques que nous venons d’allegiier font tres - cer-taines} mais les magnétiques ont befoin dcnbsp;quelque développement.

§. 117. Nous avons dit que M. cigna ctablit que la fphère d’activité eft diminuée parnbsp;PArmure {a). II cite, pour Ic prouver, l’expé-rience feptante-feptiéme de la Difleitation furnbsp;I’Aimant de M. musschenbroek. Maisnbsp;cette experience ne parle de rien de pareil: ilnbsp;s y agit Iculement du cas dont nous avons parlénbsp;ei-delTus (§. ii(5.)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lequel une lame ell

appliquee aux deux pieds de I’Armure- L’ex-périence de M.CAEENDRiNeft plus vraie:

Void

(a) Miscill. Tmr'm. 1. c. 2j.

P 5

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*134 ï-mé m. P. I. IV. C,5. IV.

Void comment eet homme celèbre paroitl’a-voir faitc.

Ex PÉR. LIX. Je place dans rÉquateur magnétique a quelque diftance d’une Aiguillenbsp;un Aimant non ai'me , de maniere que fes poles foyent perpendicuiaires a 1’ Eqtiateur magnétique. Je lui applique enfuite 1’Armure: l’Ai-¦g\iille paroit refter dans la même fituation,nbsp;OU, s’il y a quelque différence , ellc eft certai-nement tres-petite.

Cette expéricnce prouve en même tems, que 1’aile de TArmure exerce tres -peu de force , comme nous l’avons dit dans rexpériencenbsp;précédente. La caufe du Phénomène eft facile a trnuver.

L A fiirface polaire auftrale de 1’Aimant M (Fig. ig.) communique une force boreale anbsp;l’aile NB, amp; une auftrale au pied BS. Hnbsp;•y a done trois forces qui agiflent fur 1’Aiguille j la furface polaire de 1’Aimant, comme denbsp;coutumei l’ailc NBj Ie pied BS ces deuxnbsp;dernières fe détruifent en partie 8c font a peunbsp;pres égales: car la fomme des forces de toutesnbsp;les particules en NB eft en équilibre avec lanbsp;fomme des forces en B S: chaque paiticulc denbsp;NB poftede, a la vérité, une force plus petite : mais leur uombre eft plus grand.

§.

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fhémm. emcermnt la fpkère d'aSlivitê. as 5

§. ia8. Ce n’eft done qu’accidentelle-lïient que l’aftion fui‘ 1’Aiguille n’eft pas chan-gée, OU qu’elle ne reft que tres-peu: c’eft parceque les forces NB 6c BS font oppoféesnbsp;amp; agiffent en même tems. Voici encore quinbsp;prouve que c’eft la la véritable caufe du Phé-nomène. Si nous pofons 1’Aimant oblique-ment, 011 peut faire que l’adtion foit changée,nbsp;comme ausfi fi l’aile N B 6c Ie pied B S fontnbsp;de forme parallélepipède, que Ie pied B Snbsp;eft beaucoup plus long: alors la diftance a la-quelle il agit eft beaucoup plus grande, ainfinbsp;il trouble moins Tadtion. L’Aiguille fe rap-prochera done plus du Méridien, a caufe denbsp;la force boréale de 1’Armure oppofée a cellenbsp;du pole M. J’ai fait toutes ces experiencesnbsp;avec Ie plus grand fuccès.

L’aile a pourtant quelque force, puis-qu’clle attire: mais la force pour foutenir Ie Fer qu’on lui applique eft tres-petite, parceque Ie pole A repoufle ce que l’ailc N B tachenbsp;de foutenir. Si l’on vouloit avoir des experiences extrèmement exaéfes fur ce fujet, voicinbsp;comment il faudroit s’y prendre.

x°. IL laudroit examiner l’attradtion du pole au moyen d’une balance.

a°. IL faudroit 1’examiner encore a une diftance égak a l’epaiffeur de i’aile.

3°- Il

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asö I. mém. P. I. S. IV. Ch. IV. Des

3quot;. IL faudroit enfin examiner la force dc l’aile, jointe au pole. Si i’on retranche celle-ci de celle du pole nud (N“. a.) Ic refte don-ncra l’aétion vraie de l’aile feule.

La fphère d’attraaion n’eft done pas di-minuée par TArraure, ainfi qu’il paroit par les expériences fuivantes.

E X p E R. LX. Je note I’adion de l’Aimant nud: je lui applique l’Armure de manière quenbsp;Ie pied regarde 1’Aiguille. On trouve quenbsp;l’adtion de l’Aimant eft beaucoup augmentécnbsp;OU diminuce, felon qu’on employe l’Armurcnbsp;boreale ou auftrale, amp; que c’eft la force boreale OU auftrale qui préyaloit au commencement.

ExpÉr. LXI. Au contraire, fij’applique les deux Armures, amp; que 1’Aimaht foit perpendiculaire a rÉquatcur magnétique, fi denbsp;plus les deux poles de l’Aimant font égaux,nbsp;l’aélion fera la méme qu’elle étoit avant qu’onnbsp;eut appliqué l’Armure.

IL eft aifé de rendre raifon de ce Phénomè-ne. Car, fi l’Aimant eft placé comme nous l’avons dit, les poles M amp; N agiflent enfem-ble (Fig. 14). L’Aiguille ne feroit done pasnbsp;détournée fi ces poles étoient égaux j 8c fi ellenbsp;l’eft, ce a’eft que par la différence d’aétionnbsp;des deux poles. En appliquant l’Armure, on

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t^hêmm. concernant la fphirs d'aBivité. 13'^

a dérechef deux poles oppofés, qui agillent a la fois, amp; dont par conféquent les aamp;ions fenbsp;détruifent entièrement ^ fi les Armures fontnbsp;placées femblablement, 6c fi elles acquièrentnbsp;des forces égales: amp; dans Ie cas ou 1’Aiguillenbsp;n’eft pas troublée, nous pouvons facilementnbsp;faire qu’ellë Ie foit, en inclinant un peul’Ai-mant d’un cotc ou de l’autre, pour qu’unenbsp;Armure foit plus proche de 1’Aiguille qucnbsp;l’autre.

Il eft done prouvé, fi je ne me trompe, qu’il cft faux que l’aile de 1’Armure n’exerccnbsp;aucune force, ou qu’ellc diminue la fphèrenbsp;d’activiré gt; ce n’eft qu’accidentellemcnt qu’ilnbsp;arrive que l’aftion paroit quelque fois dimi-nuée.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;:

j

§. laq. Nous avons dit que la furface ex^# térieure de la Bouteille de Leide ne donne au-cun figne d’Electricité : mais, s’en fuit-ii denbsp;la qu’ellé n’en a pas? Nullement: cela n’arriiïnbsp;ve dérechef qu’accidentellement, favoir, par-cequ il ne fauroit fortir un peu de Fluide dhinenbsp;des furfaces, ni y entrer, a moins qu’il n’ennbsp;entre dans l’autre, ou qu’il n’en forte. Aus-fi, des qu’on remplit cette condition, la fur-face extérieure donne beaucoup de fignes d’É-kftricité. On fait p. ex. que fi Ton fuspend a

UQ

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as» I- mém. P. I. S. IV. Ck. IV. Des

un Fil de foye une petite boule entre deux la* mes., dont Tune communique avec la furfaccnbsp;extérieure, l’autre avec i’intciieure, elle ell a*nbsp;gitée d’un mouvement alternatif trés-prompt.

I L eft done certain qu’il n’y a aticune res* femblance réelle entre ces deux Phénomènes,nbsp;qui paroillbient au premier abord fe reffcmblernbsp;fi fort.

Maïs, ces mêmes Phénomènes en produi-fent deux autres, qui paroilTent encore fe res-fembler beaucoup.

Expér LXII. {a). Si Pon fuspend une petite boule pres de la furface extérieure de lanbsp;Bouteille, elle refte immobile : mais, dèsqu’onnbsp;tire une étincelle de la Tige, la boule eft atti-rée, tout comme ft la force de cette furfacenbsp;ctoit augmentée, pendant qu’on tire des étin-celles de la tige, c. a. d. pendant qu’on di-jninue la force de la tige.

Je crois qu’on doit rapporter a ce genre d’expériences, ce que M. priestley Btororae la force, ou 1’explofion latérale {b).

Lors-

(4) Le monnieR, Mem. de l'Jcacl. 1746. p. 454.-

WILSON Treat ife of Kklirkity , p. 87.

(è) Philofph. Trans. Vol. LIX. p. ST» Sc Vol. LX. P- 191.

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Phênom. concernaeiït la fphht d'aBivité. a3j|

^orsqu’on dispofe des Corps legers a I’entout de la Bouteille, ils font agités quand on décharge celle - ci, comme s’ils étoient poulTésnbsp;par unc augmentation de force de la furface extérieure.

ExpÉr. LXIIï. Si même on fait l’expé-rience dans un endroit obfcur, amp; qu’il y ait une chaine pendue a la furface extérieure de lanbsp;Bouteille,OUqu’on place des morceaux de mé-tal anguleux fort proche les uns des'autres, denbsp;fagon qu’ils falfent partie du circuit, alors ennbsp;déchargeant la Bouteille (c), on verra Ie Flui-de pafler par la chaine, y briller par étincel-les, comme fi la force de la furface extérieurenbsp;étoit augmentée par ce même moyen, par- le-qucl OU diminue k force de la Bouteille.

On explique facilement ces Phénomènes par la Théorie de M. franklin, laquel-Ie fait voir, qu’ils ne proviennent nullemerttnbsp;d’unc augmentation de force dans la furfacenbsp;extérieure.

J. 130. M. cign.a {a) a découveit dans PAtnitire de 1’Aimant un Phénomène qui pa-

roi’t

witsoN Treatif; of Eledricity, p. 89, 90. ^4) [Milcill. Tmi». I C, §. 26, N. d. T.]

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I. MÉM, F. I. S. IV- Ch. ly. Des

roit tres - analogue a ceux dont nous venons de parler. Nous avons dit que i’aile de rArmurcnbsp;n’exei'ce que peu ou point d’aétion [§.

Qu’on applique au pole de rArmure Ie pole dc même nom d’un autrc Aitnant; la force dcnbsp;l’aile en fera augmentée, quoique celle du polenbsp;foit afFoiblie. M. CIGNA n’a pas indiquénbsp;comment il fait cette Expérience. Jem’yfuisnbsp;pris de la manière fuivante.

Ex PÉR. LXiy. Si l’aile de I’Arraurc foutient a peine un anneau , j’approche de fonnbsp;pied Ie pole ennemi d’un barreau aimanté, amp;nbsp;l’aile foutient deux ou trois anneaux qui pendent l’un a l’autre.

Ex PÉR. LXy. Qu’on place un Aimant armé dans réquatcur magnétique, a quelquenbsp;¦ dillance d’une Aiguille; qu’on note combiennbsp;celle-ci eft détournée. Qu’on applique en-fuitelepole ennemi d’un autre Aimant; 1’Aiguille s’approche fur Ic champ bcaucoup denbsp;1’Aimant. On voit cepcndant, facilement quenbsp;la plus grande partie de l’augmentation eil duenbsp;a ce fecond Aimant.

M. CIGNA explique ce Phénomène en di-fant, que Ie flux de la matière magnétique d’un pied dans l’autre eft intercepté par l’appiica-tion de ce pole ennemi. Mais'nous avons asfez parlé de ce genre d’explications j £c un develop-

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'coticernant la, fpfthe i’aBiviiê.

Veloppemerit exa6t de ces PKénomènes nous ineneroit tfop loin. Je dirai feulement qu’ünbsp;eft certain que cette augmentation dépend d’uiinbsp;veritable changement de forcés qtii fe faitnbsp;dans I’Amiure même^ au cönttaifè de ce qui anbsp;lieu pour Ie Phéhomène électfiqUe que notónbsp;avons compare a ce Phériomche magnétique:nbsp;il n’y a done a eet égard aücune vraie Ana»nbsp;logic.

C o N c L TT o N s de tout cé que nous a^oh^ dit de la Boüteille de Leide amp; d’un Aimantnbsp;Ütmé, qü’on rie peut faire aucune comparaifonnbsp;ëntr’eüx, maïs qu’ils différent autant par lesnbsp;Phénomènes qu’ils préfentent, que par les cau-gt;nbsp;fes par lesquelles ceux-ti font produits (^).

SEC-^

(t) [Void la Réflexion que M. hemmek fait fur Cette Section. ,,On ne fauroit nier d’après les preuvesnbsp;35 de F Auteur qu’il n’y ait un grand nombre de difFé-rences, amp; des difFe'rences confidérablesy entreles Phé-j.noniLnes de Ia Bouteillc de Leide, Sc ceux de l’Ar-5, muie dun Aimant.” Si ces, differences font telles nenbsp;fuffiroient - clles pas pour détruir# 1’Analogie ? -—^nbsp;j,Mais, continue M. hemmek. , ces deux pbjets fontnbsp;j, cependant très-analogues, en ce que U plus Sc Ie morns,nbsp;,-,ou l'état pofuif amp; l'état négatif, ont lieu dans l’unnbsp;dans 1’autre, amp; que ces états font produits 8c oonfervhnbsp;par la mhne force. Dans la Boüteille une des füTfaces

I, nbsp;nbsp;nbsp;Q

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I. MÉM. P. I. S. IV- Ch. IV. Des

5,eft chargée, l’autre eft épuifée, piiisque Ie fluidc ac-,,cumulé dans la première repouffe celui de l’autre •• Ic j.fluide aceumulé effeftuc par fa répulfion quc Tautrenbsp;,,furface refte vuide,amp; cette partie épuifée conferve patnbsp;,,fon attraélion 1’excès du Fluide dans la partie oppo-

fée. C'efl: par les mêines caufes que Ie pole chargé .,,de 1’Aimant conferve une armure vuide, amp; un polenbsp;„ vuide une armure chargée.”

I®. II me femble que ces états ne font pas nbsp;nbsp;nbsp;par

Une même force. Car l'Armure produit eet état dans la Bouieille; mais elk ne Ie produit pas dans l’Aimant:nbsp;eet état y étoit; l’Armure ne change rien a 1’état denbsp;l’Aimant: il ne fait qu’augmenter 1’énergie de celui qUinbsp;y exiftoit; ce qui eft trés - différent de ce qui fe paffe dansnbsp;la Bouteille.

2®. II me femble que ces états ne font pas confervés par une même force; une communication entre les deuxnbsp;furfaces détruit l’état de la Bouteille: amp; fortifie celui denbsp;l'Aimant.

•3°. La comparaifon entière eft précaire. On ajfmae comme un fait que l’Aimant a une partie pofitive, amp;nbsp;’autre négative; mais bien loin qne ce foit un fait, cenbsp;n’ëft pas même une cm/éqttence déduite d’un fait: ce n’eftnbsp;qu’une hypothèfe gratuite, qui n’eft pas etayée de lanbsp;moindre experience, mais au moyen de laquelle on ta-che d’expliquer les Phénomènes, amp; qu’on admet enfuitcnbsp;comme vrayc , paj^cequon croit avoir expliqué les Phé-

nomènes qu’on obferve. - L’état pofitif amp; négatif

de la Bouteille n’eft pas un fait, mais c’eft du moins une conféquence déduite des faits avec quelque vraifem-blance, avec une probabilité qui peut me paroitre fuffi-fante, mais qui n’a pas frappé de même d’autres PhyA*nbsp;ciens: des EleilrkUns du premier ordrc, comme M. M-

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Pkénom. comermni ld fphhe d’a^ivitê. 14^

BèRgmant amp; \*»^ii.KE (v. ci-deifous §. iio.) Mais du böiiis Ce n’eft pas üne hypothèfe gratuite; or, quellenbsp;force a une Analogie qu’ön fonde non fur des faits,nbsp;mais, d’une part, fiir des Conféquences; déduites, a lanbsp;Térité, de quelqiies faits; mats de la jufteffe desquellesnbsp;tout le monde ne convieht pas; amp; de I’atitre fur de pll-tes fuppofitiOns; qui, fl elles ont jafflais quelque force ^nbsp;he la peuvent acqiiérir que par üné explication exaéte jnbsp;mathéiiiatique; amp; numérique de toüs les Phénomènes;nbsp;tinc Analogie qm d’ailleürs eli iccompagnëe de diffëreit-ces palpattles, amp; qili font effentielles, mêmè dans Je^nbsp;fiipppfitions fur tesquellcs oh fe foiidc ? d, T. ]

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0,44 I-mÉmoire. P. I. ,y. nbsp;nbsp;nbsp;C/5, t.

SECTION V.

BE LA COMpARAISON DES ATTRAC» TIONS ET DES REPULSIONS TANÏ

Électriques Q,trE MAGNÉ-

T I CtU E S.

§. 130*. La quatrième Queftion que ftou5 avons entrepiis d’exatniner eft celle - ci „ TE-„ leftricité amp; Ie Magnétisme conviennent - ilsnbsp;„ entr’eux, eu égard .aux Phénomènes qu’onnbsp;,5 obferve dans les Attraftions Sc les Répul-„ fions.”

M. AEPiNus s’eft fort occiipé du déve-loppement de cette comparaifon, dans laquclle git Ie fort de fon fyftème (a). Nous examine-

rotis

(«) [M. steiclehner a donné dans les cent pre-miers §§. de fa belle differtation uti développement complet des principaux Phénomènes des Attraétions amp; des RépuUlons tant éleéiriques que magnétiques, au ffioyennbsp;des principes de M. aePinus, que nous avons expliquot;nbsp;qués qi-deflus §. 90. feqq. 8c qu’il fuit pas i p*--N. d. T. ]

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-ö# la comparaifon dss ydltraSliods ^c. a4S

rons premièremeiit rattraétion i enfüite la rc-pulfion: nous y ajouterons enfin quelques reflexions qui appartiendrbnt a l’un $c a l’autre genre de Phénomènes (),

CHA-

(è) [M. HEMMEa remarque fur cette Sedlion, qu’a fon avis ,?je n’ai pas fait grand mal au fyttème de M.nbsp;,,AEPiNus: qu’a la vérité j’ai fait voir que rattradHonnbsp;3,magnétique eft heauco.up plus forte que rékdlrique;nbsp;,,que l’attraftion é'eétriquc fe chzngQ presque teujours ennbsp;jjtépulfion, ce que la magnétique ne fait jamais: maïs,nbsp;ajo.ute-t-il, ce ne font la que des accejj'oircs, qui nenbsp;,, changent tien au point Capital , qui eft , que l’attradlionnbsp;,, ik la répullion fe font de part amp; d’autre de !a mêmenbsp;,,manière, amp; felon les mêmes Loix de déftrudlion de-,,quilibre; amp; cette vtrité demente, li je ne me trom-,,pe, ferme Sc inébranlable, malgré toutes les objec-,, tions de M. V. S.” M. hemmer examine enfuitcnbsp;plus particulièrcment quatre articles de mon memoire.nbsp;Mous examinerons ces réflexions dans nos notes fur cha-ctm de ces articles; mais difons un mot ici de cette Remarque générale.

Obfervons d’abord que cette Thefe, que les attraélions k les répuUions fuivent les mêmes Loix de la .déftruc-tion de 1 Equilibre amp;c., conftitue entre les deux Forces ,nbsp;non une Analogie de Faits , mais une Analogie de Syfle-ffie, puisqu elle fuppofe que Ie fyftème de M. aet-inusnbsp;eft démontré. Nous avons déji vu dans plufieurs notesnbsp;• précédentes (§. 90. d. f. §. qz. c. ƒ. §. 93. b.

JU., e.) ce qu’on peut objedler a eet égard, amp;je reiir

yoye

Q 3

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%\6 I. MEM 9 IRE. P. I. «S'. V. Ch. I.

yoye ^ ce que j’ai dit dans la note Mq §. précédent fut la folidité d'une Analogie de fyft'eme. J’avoue que je nenbsp;.me fuis pas attaché aux fyftèmès dans mon travail fur cenbsp;fujet, mais uniquemeiit aux faits; tachant néanmoinsnbsp;de diftingiier les fails elfentiels des faits acceflbires, 8?;nbsp;modifies par des circonftances etrangeres. Une Analognbsp;gie de fyftème n’efl: vraie que pour ceux qui admettentnbsp;les fyftèmès dont il eft queftion : mais une Analogie denbsp;Faits eft feule vraie amp; inebranlable. Du refte je n’ai pasnbsp;pretendu faire de refutation complette du fyftème de M.nbsp;A.EP1NUS: je n’en ai touche que quelques points, qiftnbsp;appartenoient plus direcftcment a mon fujet.

Remarquons a®, qu’en fuppofant, que les attraéHons amp; les répulfions maghétiques amp; éleélriques proviennencnbsp;les unes amp; les autres de ce que ks deux Fluides fontnbsp;tirés de leur état naturel, pour s’accumuler dans une par-tic du Corps, amp; fe rareficr dans 1’autre, cela feul nqnbsp;rend pas 1’Analogie entre ks deux Fluides valabk. Si lanbsp;grandeur de la condcnfation amp; de la rarefaétion, fa con-llance, les obftacles que les Corps même qui qontien-nent les Fluides apportent il leur mouvement, la répul-iSon naturelle de ces Fluides amp;c. font différens, comp-tera -1 - on ceci parmi les acceffoires gt; il me femble quqnbsp;ce font des points effentiels. Mais nous reviendrons furnbsp;ces Articles.

Enfin 3°. Je regarde ks fuppofitions que Ie Fluide rnagnétique fe meut trés - difficikment dans k Fer; qu’ilnbsp;fe condenfe dans une partie de celui-ci, amp; fe rarefienbsp;dans i’autre: que la répulfion eft proportionnelk a lanbsp;quantité de Fluide, non feukment eomme des fuppofitions gratuites, mais encore comme des fuppofitionjnbsp;contraires aux Faits: j’ai indiqiié mes raifons dans des no- ¦nbsp;jes précédentcs ( §. qi. c. §. 93. b. §, 98. a. §. iiz. e.)nbsp;^ J y reviendrai encore (§. 199. ƒ. §. zoo. d.)

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Examen des Pkénomènes de 1'AttraStion. ¦247

CHAPITRE I.

Examen des Pkénomènes de VAttraction.

IL y a furtout trois Phénomènes aux quels fl. faut avoir égard ici: i“. la grandeur de l’At-traétion: a“. la diftance a laquelle elle agitjnbsp;3“. la confrance ou la mutabilité de l’Attrac-tion.

i

I. La Grandeur de VAttraction.

§. 131. M. MUSS CHE NB ROEK établit cette coraparaifon entre rÉleétricité amp; Ie Magnétisme (ös): que l’Aimant foutient de très-grands poids, mais que 1’Ambrc, ou les Corpsnbsp;qui pofledent la vertu éleftrique, n’attirentnbsp;que les Coi^ps legers,, des pailles, des fétus,nbsp;des pousfières. Ces Phénomènes méritent d’ê-tre examinés avec foin.

I tl efl: certain que l’Aimant, furtout s’il eft armé, peut foutenir de tres-grands poids, foit

qu’on

(4) MïQi. ad Phil, Natur. §. 997.

Q 4

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I. memoir®. P. I. S-V- Ch. I.

qu’on les confidere en eux-mêmes, foit, amp; ce-la a fuitout lieu alors, qu’on les coqUière par rapport au poids de TAimant. J’entrerois dansnbsp;un trop grand détail, fi j’en rapportois touj lesnbsp;exempies connus: jé n’en citerai que deux or;nbsp;frois.

I L eft fait mention dans le Journal des Sa-vans de l’année 1683. p. laö, d’unArtiftedc Paris, M. p o u I L L Y, qui armoit les Aimansnbsp;avec rant d’adrefle, qu’ils foiitenoient deux-cent fois leur propre poids. J^e Doéteur martin a vu un Aimant ft petit, qu’il étoit mon-té en bague comme un Diamant {b). Sonnbsp;poids etoit de trois grains. Sc U en ioutenoitnbsp;74Ö, c. a. d. qu’il foutenoit deux-pens-cin-quante fois fqn propre poids. Ce pftyfieiennbsp;ajoute, que c’eft le plus fort Airnant qu’il aitnbsp;jamais vu. M. pu fay pofledoit un Aimant de neuf livres, qui étant armé en foute-noit feptante-fept {c)\ ^ depuis peu, M-.nbsp;I’Abbq L E N o B L E a fait voir a 1’Académie de Paris un Aimant artificiel, du poids denbsp;neuf livres, deux onces, qui foutenqit cinq-

cens-

(é) Ph'tlof. Brittann. Tome I. p. 47. de la ade Editioffj Mem. de I’Aead- Boy. d(s Sc'mces 1731. p. 4ilt;5.

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Bxamen des P-hénomlnes de PAtttaction.

Ceiis-cinq livres Je paffe 4’autres esem^ pies, même peu connus.

' O R, fi nous comparons ceci aux Phénomè-; nes élcctriques, quelles differences ne trouve-j'ons nous pas! Car nous voyons tous les jours,nbsp;que les Corps éleftriques n’attirent que desnbsp;Corps tres-legers, 6c qu’il n’y a que ceux-cinbsp;qvii en puiflent ctre foutenus.

Maïs, il y a une expérience du P. kir? pHER, qui mérite qu’on en faffe mention.

§. iga. Pline avoit déja dit («) que FAmbi'e attire non lêulement des pailles, maisnbsp;ausfi des raclures de Fer. Le P. h a r d o u i nnbsp;rappoite dans fes notes fur eet endroit, quenbsp;l’Ambre peut attirer des grands poids, memenbsp;yingt -fept livres, amp; il cite une expérience dunbsp;P. KIRCHER.

D A N s cette expérience vingt r fept livres de plomb ont été en effet mis en mouvementnbsp;par un morceau d’Ambre: mais, s’en fuit-ilnbsp;que l’Ambre a réellement attiré vingt-fept li-vies^ Hullement, car voici l’appareil du P-

K I R-

{d) Journal des Sayans 1772. Mas Ed. de Paris, Julrt p. 54. Èd. d’Amfterdam.

(a) [Hljiork. Naturalis Lib. XXXVII. u N d TT

05

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^5^ I- ME MO IRE. P. I. S. V. Ch. I.

jtiRCHER {b) (Fig. 15)- fuspendoit un levier de bois au fil A B: B plagoit lenbsp;Corps qui devoit être attire a Textrémité Enbsp;ou F de ee levier, Sc il en approchoit un rnor-

ceau d’Ambre frotté, qui attiroit cet appareil. De cette fitqon vingt - icpt livres out été mifesnbsp;cn mouvement; Mais, il eft évident quenbsp;i’Ambre n’a pas attiré ces vingt-fept livres: ftnbsp;n’a fait qne t^aincre la refiftance que tout cetnbsp;appareil oppofoit au mouvement. Si cette ré*nbsp;liftance ne vaut qu’une livre, TAmbre n’auranbsp;attiré qu’une livre, amp; même il n’auroit pasnbsp;attiré une livre entière: car le frottement fenbsp;fait fur le centre de mouvement, amp; I’Ambrcnbsp;agit au moyen du bras de levier B F, ce quinbsp;augmente beaucoup fon énergie: d’oii il fiiitrnbsp;que I’Ambre ne produit véellernent ici qu’unnbsp;trés - petit eflFet. Le frottement, s’il y en a denbsp;fenfible ici, n’eft afluremcnt pas la milliemcnbsp;partie du poids; le levier B F eft presque infi-ni a r égard de la furface fur laquelle fe fait lenbsp;frottement, car celui-ci agit dans le centrenbsp;même. Suppofons que le levier n’ait été quenbsp;cent fois plus long : alors 1’ énergie de la puis-iuncc fera cent - mille fois plus grande que celle

de

Pkyfica fuhterranea Lib. VIH. Seót, 3. nbsp;nbsp;nbsp;5. /. 7T‘

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Examen des Pkénomènes iel’4pra,Etion. 0.511.,

de la réliftancej c. a. d. quc la puifFance n’at-? tirera que la centrmilUpnie partie du poids. Cenbsp;.poids a été de yingtrfept livres: fuppofonsnbsp;qu’on ait encore applique viiigtrfept livres anbsp;1’autre extrémité pour faire équilibre, ce quinbsp;ji’a peut - être pas eu lieu, car il n’eft pas dit.nbsp;fi c’eft un poids de vingt - fept livres qu’on a-•voit appliqué a 1’extrémité F, ou li c’ctoit lanbsp;Ie poids de tout l’appareil. Qu’qn fuppofe donenbsp;(cinquante - quatre livres pour Ie poids total: amp;.nbsp;puisqu’il y a feize onces daqs une livre, cenbsp;poids fera de huit - cens - foixante r quatre on-pes, amp; chaque once contenant quatre-cens-quaire - vingt grains, ce poids total aura été denbsp;quatre - cens - quatorze - rnille fept - cens - vingtnbsp;grains, amp; par conféquent Ie poids que l’Am-bre a réellement attiré, n’aura été que de quatre grains. Cette expérience n’indique donenbsp;en aucune faqon que l’Ambre attire de grandsnbsp;poids, comme Ie fait l’Aimant.

§• 133- J’ai confii-mé ces raifonnemens pai? ^es expériences.

ExpÉr. lxVI. J’ai placé fur un ftile d’acier extrèmément pointu une Aiguille denbsp;cuivre trés - mobile, qui, avec fa chappe d’a-gathe, pefoit nonante-fept grains. J’ai chargé cette Aiguille en fuspendant a l’une de fes

ex5

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I. M i M o I R E. P. I. S. V. Ch. I,

extrémités mille-neuf-cens-treize grains, 8c 4 l’autre mille-neufrcens-quinze gwins. Lenbsp;poids total eft de trois-mille-huit - cens - vingt-gt;nbsp;huit grains, 8c avec celui de 1’Aiguille, dcnbsp;trois-mille-neuf- cens - vingt - einq grains. J’ainbsp;attaché a une des extrémités un fil extrèmé-ment delié, qui paffoit fur un cilindre de verrenbsp;fixe a une colonne. J’ai attaché a ce fil unnbsp;poids d’un douzieme de grains, 8c ce poids anbsp;fiicilement mu tout l’équipage. Done im douzieme de grain a mis trois-mille -neuf-cens-vingt-cinq grains en mouvement, c. a. d. unnbsp;poids qui le furpalToit quarante - fept - mille 8cnbsp;cent fois. Done fi l’Ambre mettoit ce poidsnbsp;la en mouvement il ne feroit qu’un effet d’unnbsp;douzième de grain. J’ai done frotté legère-ment un morceau d’Ambre, qui a très-promp-tement agicé cette Aiguille ainfi chargée. Lanbsp;diftance entre le centre 8c I’extremite de cettenbsp;Aiguille n’étoit que de troispouces: fiellea-fnbsp;voii été de fix pouees, comme elle l’eft dansnbsp;un autre appareil que j’ai ausfi employé (^ï),nbsp;le même poids auroit produit un effet double,nbsp;8c par Gonféquent il auroit mis en mouvementnbsp;un poids nonante-quatre-mille fois plus grand;.

Of

O) C Ceft celui dont j’v parlé dansle §. 2.36. N. d. TlJ

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¦Ë)imieH dés Phénordènes dé VAttraction,

Or je ne l’ai fuppöfé que cent «mille fois plu» grand dans Texpérience du P. kircher.nbsp;Mais, celui-ci a cfflpldyé ün levier d’utinbsp;pied (b). D’ailleurs ce levier étöit füspendunbsp;a un fil, amp; il étoit par conféqueht plus mobilej^!nbsp;puisqu’alors il n’y a güères de frottement, atlnbsp;Jieu qu’il y en a quelqtie peu dans mon appa*nbsp;reilj car M; lous (c) atrotivé qu’uiie Aiguille , qui lorsqu’elle eft: fuspendue a ün fil denbsp;foye nón tofs, faifoit cent oscillations avantnbsp;que de s’arrêter, n’en faifoit plus que cinqua»*5nbsp;te étant fuspendue par une chape d’agathe.

§. 134. Of, fi l’Attradiion dü Fcf amp; dé» Corps éleftriques dépend de ce que ces Corpsnbsp;fecofvent Ie Fluide magnétique ou éleétrique rnbsp;fi cette Attradtion eft d’autant plus grande quenbsp;ces Corps feqoivent Ie Fluide plus abondam-ment, il s’en fuit manifeftement que Ie Fefnbsp;feqoit Ie Fluide magnétique plus facilement 6cnbsp;en plus grande ‘quantité que les Corps éleétri-ques ne recoivent Ie Fluide électriquc: 8c quenbsp;ce Fluide magnétique poufl'e, ou preffe Ic

Fer

(O jfn Magnetka, Lilro 3°.

(c) Te»t timen ad cm^afam nantlam ferfiuendjtm,'Exférl

,3 èc le.

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454 i- ^Émoiré. j?, I. lt;?. V. lt;74. f.

Fer vers I’Aimant avec beaücoup plus de forcé que Ie Fluide éledtrique ne pouffe les Coipsnbsp;vers Ie Condüóleur de k machine, de forte quénbsp;réiiergie de ce premier Fluide égale Ie p'oidsnbsp;de pliHleurs livres,' amp; celle du dernier feule-ment le poids de qüelques grains: différencénbsp;qui indiqiie ceminement uhe grande diverfitênbsp;Èiitre les Loix felon lesquelles ces Fluïdesnbsp;agiffent («).•

Mais^

(lt;j) [Ce que nous difons ici de Ia diverlité dès Loix .felón lesquelles ces Fluides agiffent, en fuppófant quenbsp;leur impullion ou leur presfion produit l’attraélion amp; lanbsp;répulfion, a lieu également eri admettaiit le fyftème denbsp;Ivl. A E r IN o s. Selon ce Phyltcien , l’attradlion amp; la ré-pnlfiori dependent de la condenfation amp; de la rarefaftioiinbsp;du Fluide dans les Corps dont il s’agit: de forte que, finbsp;nous fuppöfons un Corps pofitif, qui contienne un exces dé Fluide q au-deffus de fa quantité naturelle Q: Scnbsp;un dutré Corps négdtif, dans lequel la quantité naturellenbsp;D de Fluide eft diminuée Aè d, amp;c dans lesquels enfin la

répulfion naturelle des Fluides eft R j Ia grandeur de l’af*

. Cf dYL

tra(Süon fera nbsp;nbsp;nbsp;: v. AEPiNus §. 3j. amp; steigieh-,

N E R §. 40. Nous nous fervons de cette formule fimple i parcé que les conclufions font les mêmes que ft nousnbsp;nous fervions de la foririule plus compliquée, qui a lieilnbsp;fi deux Corps j en partie pofitifs amp; en partié négatifs/'nbsp;agiilent l’un fur l’autre. Oh trouve cette formule dans Wnbsp;S4- de la Differtation de M. steislehnkr. Nous

n'exsH


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Examen des Phênomlnes de VAttrAStion. 155

. M AI s, on diva peut-être, que la plüspart des exemples d’Aimans tres - vigoureux, que

nous

n’examiuerons pas a préfent fl ces formules fuivent des principes qui leur fervent de baze: nous les admettrons*nbsp;amp; nous en discuterons les conféquences.

1°. C’eft un fait que l’attraftion magnétique efl: plus forte que l’éleörique: II faut done que ou ^, ou gt; ou R*nbsp;ou plufieurs de ces Elémens a la fois, foyent plus grandsnbsp;pour 1’Aimant amp; Ie Per, que pour les Corps éledtriques:nbsp;La force de l’Aimant qu’on employe depend denbsp;inais , outre qu'on peut choifir des Aimans dans lesquellesnbsp;X ne fera pas plus grand que dans tel Corps élediriqtre i

Ü eft clair que dans un Aimant dont les poles font egaux, q ne peut jamais etre plus grand que Q, puis-qu’alors 1'étendue de la partie pofitive eft égale a celle denbsp;la négative, Ie centre magnétique tombant au milieunbsp;de la Lame, amp; qu’ainfi, en fuppofant la partie négativenbsp;parfaitement vuide, tout fon Fluide Q fera la quantité 3nbsp;qui fe trouve en excès dans la partie pofitive. Or,nbsp;ctimine les Corps éleélriques peuvent fe charger par ex-cédent, gr ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grand que Q en bien des cas:

ainfi ^pourra être, mime dans des Aimans très-vigou-reux plus petit qu il ne l’eft dans des Corps élcélrifés. A forces égales g fera plus petit dans du Fer préalablementnbsp;Eon aimabté, que dans un Corps quelconque approchénbsp;i'up Corps élcélrifé : puisque g depend de U tranfpofi-

tion

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I. JviÉMOïRE. P.-I. S. V. Ch. i;

fïóu? avons alléguées (§. 131.) font des èx*** emples d’Aiirians amés'^ dans lesquels la forcó

eft

tion du Fluide, 8c que Ie Fluïde magnétique fe meut plus difficileuient dans Ie Fer, que Ie Fluide éleariquenbsp;flans les Corps eleörilës; II faut doné que R ibit plu5nbsp;grand dans Ie Magnétisme que dans l’ÉIeélricité: c. a. d.nbsp;il faut que les particuks du Fluide magnétique fe ré-p'ouffent plus fortement, 8t inéompaiaFlement plus for-tcment que celles du Fluide éléarique. Or, cette difFé-rence n’eft - elle pas effentielle a ces Fluides ?

2*. Une Maffe dé Fer ou d’Airnant contient 8c du Fluide magnétique, amp; du Fluide éledhique , tous deult;nbsp;dans leur état naturel: il faut done, pour conferver l’é-quilib're que les particulcs du Fer ou de TAimant attirenfnbsp;J)lus fortemènt les particules du Fluide magnétique quénbsp;telles dd Fluide éleélri^uê, tc en memé raifön que la ré-pullion de celles-la eft plus grande que Cellè de' celles-c?,nbsp;¦*Voila done enCoVe une ditTérehCe Sc qüi n’èft pas itioinènbsp;èffentiellè qde M précédente.' II faudVa done • éneorénbsp;ajöütef ces dèuX hypothèfés d tóutés les au'tres dé M.nbsp;AEPrNus;' m'ais Ces deux hypothèfés font déreChef'gfa-ttiites, 8c appuiées d'aucune èxpérience.

3°. M. AEPiNus n’a pas èxpliqué dans fón fyftèfflè Fattraflion ou te répuliión dés Corps éicélriqucs 8c roa-gnétiques: il n’eft queftion dans les réfultats de fes cal-culs que de Fattradlion ou de Ia répulfton des Fluidesnbsp;Contenus dans ces Corps: mais il fuppofe §. 8. p. id.nbsp;que la répulfton ou rattradlion du Fluide entraine cellenbsp;des Corps qui cohtiennent ce Fluide , 8c auxquels CC'nbsp;lui - ci eft attaché. Mais cétte hypbthèfe eft bien Coc’''nbsp;poféc : car d’abord il eft evident, que 11 la force d’at-

tra«-;

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Ëxkmeh des Phénomènes de VAttraBion.

eft augmentée 6c concentrée j que les Aimans non - armés font beaucoup plus foibles: que fi

1’on

traöion du Corps A eft plus grande que la force de Cohéfion qu’il y a entre Ie Corps attiré B amp; Ie Fluidènbsp;qu’il contient, ce Fluide s’échappera de cc Corps, anbsp;'moins qii’il n’y éprouvat unc difficulté invincible. II fautnbsp;done pour que Ie Corps total B foit attiré, que la forcenbsp;de Cohéfion de ce Corps avec fon Fluide, foit ou auslinbsp;grande, oü plus grande que la force avec laqtiellé cénbsp;Fluide cft attiré. Mais comment cela fe peüt - il; fi cet-te force de Cohéfion n’eft autre, comme ii femblc quenbsp;Cela fe doit, que lattraéfiön qtic Ie Corps excrce fur cenbsp;Fluide; amp; fi cette attraélion ri’éft, cbmmc M. aepi-Nus Ié fuppofe, qué ce qu’il faüt pour tenir Ie Fluidfcnbsp;en éqtiilibre.^ (v. §. 91. note h)'. Mais cette feule condition ne fuffit pas, pour que Ic Corps même foit attirénbsp;bu foutenu par la feule adlion du Corps attirant fur fonnbsp;Fluide: il faut encore a®, ‘que cette aéfion vainque 1'i-fiertic du CötpS, s’il s’agit de Ié motivoir hbrifontalé-meiit, OU fon poids total, s’il s’agit de Ie foutenir. Sinbsp;done un Aimant fóutient une mafic de Fer de vingt litres p. ex., Ie Fluide de ce Fer eft attiré vers 1’Aimantnbsp;par une foreb de lo livres: retiré avcC une force de 20nbsp;livres par k poids du Corps; condenfé par conféquentnbsp;par une force de xo livres, amp; de plus fa force de Cö-héfion avec la fubftance de ce Fer éft au moins de lo fianbsp;vres: niais fi cette force eft fi grande, comment Ib peuknbsp;il que ce Fluide foit mis en mouvement dans ce Fer jnbsp;par une force trés - petite, cellc p. ex. d’un Aiihant foianbsp;ble j au liioyen duquel on aimanteroit ce Fer, quoiqué

tO ME 1. nbsp;nbsp;nbsp;K

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0-58 I- mÉmoire. P.1. S. V. CA. 1,

Ton veut ctablir une comparaifon, il faut I’c* tablir entre des Aimans armés amp; des carreauxnbsp;éleótriques, dans lesquels la force eft ausft beau-coup augmentee amp; concentrée. Faifons donenbsp;cette comparaifon j amp; il s’ouvre a cette occa-fion un vafte champ d’cxpcricnces tres - élqgan-tes, mais fur lesquelles il faudra faire queiquesnbsp;Inflexions préüminaircs.

S- 135- Nous avons pairlé ci-deflus (§. IIO. feqq.) de I’Armure magnétique, amp; nousnbsp;avons vu ce qu’il faut penfer de la concentration du Fluide dans fes pieds. Mais, les Ai-mans en Fer - a - cheval ne font pas armes, Scnbsp;cependant I’Abbe l e no b l e en a conftruicnbsp;qui portent quarante livres. La grandeur dcnbsp;VattraStion magnétique ne depend done pas dcnbsp;I’Armure (^a). Nous avons ditci-delTus (§.

130)

peut-être legèrement ? (v. §. 93. notec) D’ailleurs cette grande Cohéfion du Fluide avec le Fer , qui nean-tnoins lui permet de fe mouvoir dans le Fer, n’eft - ellé pas encore une fuppofition gratuite , étayée d’auciine experience ? amp; fi ces differences de Cohéfion, d’Attraction amp; d’Aftion entre les Fluides magnétiqiies 8c elec-triques ont lieu, ne font - dies pas effencielles ? ne for-ment - dies pas une difference réelle ? N. d. T. ]

(lt;*) [ G. a. d. d’une concentration de Fluide dans

jpieds

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Ëxamèn des Plümm'ènes de VAUraStion. 1$^

ïS^-) ce qu’il' faut penfer de la cornparaifbn de la Bouteille de Lelde avec un Aimant armé.

Passö NS aux belles Expériences de M, s Y M M E R fur la Cohéfion éle£l:rique; je n’ennbsp;fepèterai que deuxj qui appaitiennent a tvotrcnbsp;fujet (b).

E X p É R. LX VIL Si deux Cafreaüx élec-triques, armes fetilement- fur une de leurs liir* faces, font appliqués l’un fur l’autre par la fur*nbsp;face rton armée, amp; fi on les charge enluiténbsp;comme s ils ne faifoient qu’un feul Carreau, ilsnbsp;adherent 1 un a l’autre avec une ti'ès - grandenbsp;fotce, Sc ils pourront foutenir un poids denbsp;quelques onces. Le Carreau inférieur dont jcnbsp;me fuis fervi 3 pefoit huit onces, trois dragmes,nbsp;vingt-cinq grains, amp; il étoit facilement enk*nbsp;vé par le Carreau fupérieur, quoiqu’aucun desnbsp;deux ne fut de Verre poli.

S- 13Ö'

pieds de 1 Avnmrc , ou d’unc Gondenfation dans 1 un d eux, amp; d une rarefaiftion dans l aiitre ^ plus grandes 1 une 8cnbsp;l’autre qu’elks ne le font dans 1’Aimant non armé: carnbsp;du refte ces Aimans en per - i - cheval conviennent avecnbsp;les Aimans armés en ccci qu’ils agifïent par les deux poles a la fois. N. d. T. ]

(è) P/iilof. Tranjhei, Vol. LI. Part. I. p. 340. CeTrai» • té a été traduit en Francois amp; public avec des Notesnbsp;dans le troifième Tome des Lmns fur ÏÉkHriüti f0nbsp;lUilté N01.1.EÏ.

Ra

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ióo I. mémoire'. P.1. S.V. Ch. ï.

§. 136. L’attrACTION eft-elle done plus foite ici que dans d’autres cas, amp; appro-che-t-elle davantage de la grandeur des at-traótions magnétiques %

Les deux Carreaux acquièrent, dans cette experience, des Eleétricités contraires j Ie fu-périeur une Eleftricité pofitive, l’inférieurnbsp;une negative: amp; k cohéfion n’a lieu que lors-que ks Carreaux font dans un état contraire}nbsp;c’eft cc qui fera prouvé par l’expérience fui-vante.

Ex PÉR. LXVIII. Je retourne mes deux Carreaux chargés 6c adhérens l’un a l’autre: jenbsp;continue enfuite a les éleétrifer: leur cohélionnbsp;eft dkbord diminuée, puis détruite, enfin ré-tablie , mais de faqon que la lame fupérieure,nbsp;qui étoit négative il n’y a qu’un, moment ^ puis-qu’elle étoit alors l’inférieure, eft devenue po-fitive: öcquel’autre eft reciproquement devenue négative de politive qu’elle étoit.

I L eft d’ailleurs démontré, par routes les Expériences de M. M. symmer, kollet, CIGNA («) 6C BECCARIA {b)

fur

(a) [Miscell. Tauri». Tome III. p. 31. leqq. N. d. T.J (i) iP/iikj;. Tranfaü. Vol. LVII. p. 297. N. d. T.l

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Examen des Phémmenes de l' AttraBion. aöï

fur la cohéfion éleótrique , qu’ellc n’a lieu qu’entre des Coi'ps qui fout dans un état contraire.

S- 137. Les Experiences que M- sym-M E R a faites avec des bas de foye font ausll de la plus grande beauté. II a trouvé, que fi l’onnbsp;frotte un bas noir fnr un bas blanc , ou recipro-quement, ils adherent l’un a 1’autre avec uncnbsp;grande force j mais qu’un bas noir frotté furnbsp;un noir ou un blanc frotté fur un blanc', nenbsp;produilënt pas d’elfetpareil: Or, en ce cas, cesnbsp;bas acquierent l’un amp; Tautre la inême Éleébri-cité : amp; pour la cohéfion, il fiut des Eleétri-cités oppofées, C’eil; ausil pour cette raifonnbsp;que j’ai rappoité ce Phénomène au Carreaunbsp;éleccrique, ou a la Bouteille de Leide puis-quetout s’y reduit a ceci, que les furfaces acquierent des Eleétricités oppofées.

Les Cohéfions des bas de foye font éton-nantes: elles furpalTent quelquefois vingt, qua-i-antc, amp; même quatre-vingt-dix fois Ie poids des bas qu’on employe. Voici une expériencenbsp;que j’ai fake d’après M. cigna.

ExpÉr. LXIX. J’ai chauffé un ruban de foyeblaqche, du poids de neuf grains; jenbsp;J’ai pofé fur un ruban de foye nojre ausfi chauf-

R 3 nbsp;nbsp;nbsp;• fé-

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aöa !• MÉ MOIRE. P.1. S,V. Ch.l.

fé. Je les ai frotté plufieurs fois. Ils s’atta^ chent avec une grande force a la table fur la--quelle ils , font pofés. Quand on les en déta'.nbsp;che on entend un iifflement: ils volent avecnbsp;une grande force vers la main qu’on leur pré-fente. J’ai fuspendu enfuite trois dragmes, ounbsp;cent - quatre - vingt grains au ruban blanc, 6cnbsp;ce n’elf qu’avec peine qu’il s’eft détaché dunbsp;noir. II a done adhéré a celui-ci avec unenbsp;force qui furpaflbit vingt fois fon propre poids.nbsp;Or, les deux rubans font éleétriques: amp; li Tonnbsp;place entre deux une petite boule fuspendue anbsp;un filde foye, elle eft dans un mouvement con-»nbsp;tinuelj preuve que ces mbans ont des Electri-cités oppofées.

S- 138. Cette Coliéfion eft done tres-» grande: Sc fi l’on confidère la proportion dunbsp;poids foutenu a celui du Corps qui Ie foutient,nbsp;elle approche beaucoup de la force de plufieursnbsp;Aimans arraés, quoiqu’elle n’atteigne pas l’effi-cace de quelques un’s de ceux dont nous avonsnbsp;parlé (§. 131.) Mais, fi nous conlidérons lesnbsp;poids foutenus en eux-mêmes, c. a. d. la Co-héfion abfolue, on trouve que ces poids fontnbsp;beaucoup moindres que ceux que l’Aimant attire; car ils furpaflent a peine une livre, ou une

. nbsp;nbsp;nbsp;iivic

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Èxamen des Phéwnhnes de V Attradlion. 0,63

iivre amp; demie, au Hen que les exemples d’Ai-mans qui en foutienne t dix, vingt, trente, quarante, ne font pas rates.

J E ne voudrois cependant pas établir, par cette raifon fcule, une difference entre TE-leétricité amp; rAimant; car de même qu’onnbsp;n’avoit, avant M. s VMM er, aucune idéénbsp;de la grande force que ce Phyflcien a produi-te, rien ausfi nous engage a penfer que nosnbsp;Neveux ne produiront jamais une Cohéfionnbsp;qui furpaffe de beaucoup celle que M. s ym-MER a trouvée.

§. 139. Les discusfions que nous venons de faire fur rÉleflrricité amp; Ie Magnétisme re-viennent done a ceci.

1°. Qu’un Corps éleéfcrique, agiffant fur des Corps pkcés a quelque diftance, n’en attire amp; n’en peut foutenir que de légers j pendant que TAimaiat en attire Sc 'en foutienc denbsp;plus pefans.

'2'“- Qu’on peut'effeétuer que deux Corps appliques l’un a l’autre, adhérent avec unenbsp;grande force eleftrique, au moins fi on lanbsp;confidère relativementnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Que cela a lieu fi

oil

quot; nbsp;nbsp;nbsp;...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...-I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;--nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I.Mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

(d) [M. sTEietEHNER. a fait line belle expérience

aveü

R 4

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2,04 I- MÉ MO I RE. P. I. (S'. V. ci. J.

on eleftrife a la fois deux Corps appliqués I’un a I’autre, amp; qui p.euvent acquerii; dcs Eleftri-ckes contraircs. C’cft ausfi de la in,eine ma-niere,^ qu’un Aimant armé, dont les deuxnbsp;poles oppofés agiffent a la fois, foutieiu denbsp;plus grands poids qu’un Aimant non armé.

Le premier de ces Phenotnenes m,e paroit indiquer une aflez grande difference entre I’ag-tion du Fluide éleécriquc Sc celle du, Fluidenbsp;magnétique. Car, fi ces Fluides agiflbient;nbsp;fuivant les memos Loix, amp; fuiyant des Logixnbsp;femblables, il faudroit quc les effets dy rnênienbsp;genre fuffent femblables ausfi: or, le Fluide.nbsp;dleélrique ne nieut que. des Corps trés - légers,nbsp;amp; le magnétique en meut de pefans, dans les-circonftances même, dans lesquelles le Fluidenbsp;éleétrique en devroit mouvoir de. plus pcfaris.nbsp;Car, qu’on ait deux Cancaux éleétriques quinbsp;adherent I’un a I’autre a,vec une force confidé-,nbsp;rablci qu’on les fépare i ils n’attirent que d.esnbsp;Corps légers: au contraire de ce qui a lieunbsp;pour r Aimant, qui, fi on 1’ote du Corps

qu’il

avec rÉledirophore pour prouvcr la grandeur de l'attracr, non ékftrique. y. le §. 98. de fa differtation. On s’ap-percevra fadlement que cette Experience reyient pournbsp;le fonds au cas qui a lieu dans cell«s fur la Cohéiiqn,nbsp;«ledtrique. N. d. T.]

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'B.xamm des Vhénomlnes de l'AttraHion, i6^

qu’il foutenoit 5 pourra dans Ie moment même fouteniï d’autres Corps a peu prés du mêmenbsp;poids. Et qu’on ne dife pas que la raifotinbsp;ppur laquelle Ie Fer eft foutenu par 1 Aimantnbsp;ayee plus de force eft, que des qu’il eft appli-rnbsp;qué a rAimant, l’extrémité qui touche celui-!nbsp;pi acquiert un pole oppofé : qu’ainfi on a tou-jours des poles contraires dans Ic Magnétisme,nbsp;amp; par conféquent quHl ne faut comparer cenbsp;Phénomène qu’avec celui dans lequel il y anbsp;des Éleétricités oppofées, amp; dans lequel onnbsp;obferve une grande Cohéhon (^) : car, pournbsp;^utenir ceci, il faudra foutenir ausfi, qu’il ynbsp;a une difference entre les manières dont lesnbsp;forces éleétrique Sc magnétique font commu^nbsp;niquées: puisque, dans ce cas, il s’en fuitnbsp;qu’un Corps approché d’un' Corps éledtriquenbsp;n’acquiert pas une Eleétricité oppofée , aunbsp;pontraire de ce qui a lieu pour Ie Fer qu’ounbsp;.approché de 1’Aimant (lt;r). Mais, je parlerai

des

(i) [Dans Ie fyftètne de M. aepinus il y a attraction entre les Corps doués d'Eleétricités oppolées: ainfi Ja disparité dont nous parlons y Gonferve toute fa force.nbsp;N. d. T.]

(c) [Je n’ai pas pretendu dire que ceci ait lieu pour. 1’Éleélricité: mais feulement que cela auroit lieu dansnbsp;fuppofition que j’examine. N. d, T. j

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CLÓÓ I. mÉmoire. p. I. iSquot;. V. C/J. I.

des Loix de k cammunication des forces dans Tcxamen de la queftion fixième. (§. i8a. feqq.)

§. 140. Le fecond Phénomcne (§. 139.) revient aceci, que deux Corps qui polTédentnbsp;des Fdelt;Stricités contraires adhérent l’un a 1’autre avec-plus de force, que lorsqu’un Corpsnbsp;éleclrique agit fur m autre Corps non éleSlrii’nbsp;que (a), foit Conducteur,' foit Coercitif {a)i

II

(4) [Void la remarque que M. hemmeh. fait fur cette expresfion. ,, L’Auteur affutne qu’un Corps élec-,,trifé peut agir fur un autre Corps qui n’eft pas encorenbsp;,, éleélrique : mais eek n’arrivc jamais: car, dans le mo-,, ment même qu’un Corps eleftrifé pofitivement p. ex.nbsp;,,agit fur un autre. Corps, celui - ci devient négatit, ennbsp;,,entier, ou ,en partie, puisque les particules du Fluidenbsp;,,qu’il contient font repouffées par le Fluide accumulénbsp;,, par conféquent plus énergique, de 1’autre Corps. Lanbsp;,,même chofe a lieu, quand un Airaant commence anbsp;agir fur un morceau de Fer, lur un clou, p. ex: denbsp;,, forte qu’on a id 1’Analogie la plus parfaite.” Nousnbsp;avons ici un Fait, amp; une explication du Fait: celle - cinbsp;eft fyfteinatique ; mais le Fait eft _ trés - certain : M. ae-piNus Fa piouvé par de belles expérienccs §. iii. feqq.nbsp;de fes Tentamim. Mais je n’ai pas dit que le Corps furnbsp;lequel un Corps eledrifé agit, ne devient pas éledrique ,nbsp;malgré cette adlion: je me fuis fervi de 1’expresfion mn-éUeiriqite, dans le même fens que je me fers §. I4Z. de ,nbsp;1’expresüon défeurvu d’Eleólriciü, pour dire qu’un Corps

n’eft

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Examen des P hé nomine s de V AttraStion. a67

II faudroit done, pour qu’il y eut a eet égard Une rcflemblanee parfaite entre les Phénomè-ues éleétriques amp; les magnétiques, que deuxnbsp;Airaans s’attiraffent plus fortement que TAi-mant amp; Ie Fer. Le Phénomène éleélriquenbsp;eft, pour autant qu’il m’ell connu, général,nbsp;6c n’admet aucune exception: mais, en elt-ilnbsp;de même pour le Phénomène raagnétique?nbsp;Ffullement.

Un tres-grand nombre de Phyficiens, Sc mênic presque tous les Phyficiens, foutiennentnbsp;que r Aimant attire plus fortement le F er qu’uunbsp;autre Aimant, Sc M. musschenbroeknbsp;a fait des expériences très-exaércs fur ce fu-jet (/-'), par iesquelles il eftprouVe, que 1’attraction entre 1’Aimant 6c le Fer efi; quelque-

fois

n’eft pas éledrifé avant que d’etre employé; tout com-me on fe fert de l’expresfion de Fer put ou non ai-rnanté, quoiqu’il devienne réellement magnétique, dès qu un Aimant agit fur lui. Pour cc qui eft dc la grandenbsp;Analogie que M.-hemmer trouve ici, elle revient uni-quement a ce fait, que l’Éleélricité amp; le Magnétismenbsp;font deux états qui peuvent être communiqués aux Corpsnbsp;OU au Fer qu’on approche de Corps Éleétrifés ou d’unnbsp;Aimant: mais cette Analogie n’ell veritable qu'autantnbsp;que toutes les Loix effentielles font les mêmes. N. d. T.]nbsp;{h) DiJl'ertaüo de Magnetc: EKp. 14. 21.

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5-58 I. MÉ MO I RE. P. I. S. y. Ch. I.

f

fois triple de celle qui a lieu entre Ie même Ai-mant amp; un autre Aimant.

C E beau Phénomène m’a pa^u digne d’ê-trc examine avec foin. Ce que j’ai compC)fé fiir cette maticre, amp; confinné par des experiences, que je n’ai pas encore publiées, re-vient fommairement a ceci [c). La propoli-tion dont il ell queftion n’eil: pas générale}nbsp;car, tout n’cft pas égal des deux cotés danSnbsp;cette comparaifon. Tout Fer n’efl; pas attirénbsp;avec la même force, mais, il y a un maximumnbsp;d’attraction: ainfi l’efFet peut être différentnbsp;en employant différens Aimans. Mais, j’ainbsp;fait des experiences avec des barreaux d’acier,nbsp;d’égales dimenlions amp; d’égale dureté, amp; j’ainbsp;trouvé que celui qui étoit aimanté, étoit atti-lé plus fortement que celui qui ne l’étoit pas ;nbsp;mais, Ie contraire peut facilemcnt arriver, amp;nbsp;j’ai montré qu’il a réellemeiit eu lieu dans lesnbsp;expériences de M. musschenbroek,nbsp;i“. quand 1’Aimant, qui eft attiré par Ie premier Aimant, a une force plus petite que n’cft

cellc

(c) [J’ai préfenté a I’Acad-mie de Bavière la dilTer-tation que j’avois compofée fur ce flijet: 1’Académie I’a. infe'rée dans Ie premier Tome de fes Nouveaux Mémuires:nbsp;on en trouvera la traduétion dans Ie fecpnd Tome de ccnbsp;Rccueil. N. d. T. ]


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'Examen des Pkémmènes de VAttraction,

cclle que Ie Fer attiré par Ie même Airaaiit peut acquerir. 1°. Quand Ie ftombrc de par-ticules qui agiflent fut Ie Fer eft plus grandnbsp;que Ie nombre de celles qui agilTent fur l’Ai-xaant) ou qu’elles ont uiie lltuation plus favorable; 3°. (amp; cette caufe a été excellemmentnbsp;traitée par M. aepinus) quand Ie Fer eftnbsp;fort mol: car en ce cas il acquiert par Ie feulnbsp;contaól: une plus grande force, pendant quenbsp;I’Aimant, dont les parties conftituantes fontnbsp;plus dures , eft moins fortifié par ce contad,nbsp;fur-tout fi Ie premier Aimant eft foible-

§. 1.41. PUISQ.UE ces effets n’ont jamais! lieu dans lés Phénomènes élefttiques, ils’cö-fuit qu’aucune des caufes dont nous venons denbsp;parler n’a jamais lieu dans TÉledricité, amp; parnbsp;conféquent,

1°. Qu’un Corps extérieur n^acquiert jamais par Ie feul contad d’un Corps cledriquc,^ ausft longtems qu’il y refte attaché , une lorcenbsp;ausft grande que celle de cc Corps éledrique.

a°. Que Ie nombre des particules qui agis-fent, OU leur fituation «par rapport aux Corps Condudeurs, ne fait jamais qu’il y foit excitenbsp;dans ceux-ci une plus grande adion.

3quot;. Enfin qu’un Corps Condudeur ifoléj (car eek eft nécelTaire, puisque fans eek on

n’au-j

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'Vjo Ia MÉ Mol R E. P. I. Va C’l. I.

li’auroit aucun figne d’Eleétricité) quoiquMl reqoive Ie Fluide éledtrique foit facilementinbsp;ft’acquiert jamais une force pfos grande qu’unnbsp;Corps [coercitif] qui acquierc la force de fa-^on qu’elle foit contraire a la force qne pofle-de ie Corps idioéledfique auquel on l’appli-que {a).

Si Ton exAimine tout ceci avec foin, il s’eii fuivra ce me fembie, que Ie Fluide éledtriqucnbsp;tie fuit pas, quant a la grandeur de l’attradion,nbsp;les mêmes loix quc Ie Fluide magnétique, Scnbsp;qil’ils’ 'enfant debeaucoup qu’il y ait iciquelquenbsp;ajialogie entte I’Eledtricitd amp; Ie MagnétismcA'

ÏI. De VaUion que VAttraüion exerce fur les Corps difians.

§. 14a. Ié y a ici deux Loix qui parois-^ fent femblables pour Ie Mitgiiétisme amp; poutnbsp;TEledricité.

L A première ell, quc les Corps qui ont des^ Eleftricités contraires, agiflcnt a une plusnbsp;grande diftance l’un fur rautre, quc fur les

Corps

() [ Cette difference eft d'autant plus grande, que ce Corps condudteur acquieit lui-mêtne, s’il eft attiré»nbsp;«ne foi'ce oppofée a celle da Corps qui la lui coniinu-nique. N. d. T. ]

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t-xHmen des Pkimsnènes de V JttraBion.

Corps ConduÖreui-s, dépourvus d’Éleftrici-té («). Je fais cette expérience de k fagon fui vante.

E X p É R. LXX. J’examine d’abord a quelle diftance une lame de Fer agit Tur les Fils ap-pliqués au Conduéteur de la Machine. Je prends enfuite uh Carreau éledtrique chargé,nbsp;Sc je préfente fa furface négative aux-mémesnbsp;Fils: elle agit a une beaucoup plus grande distance.

L A même chofe a lieu pour rAimant,com-me M. musschenbroek l’a prouvé par Un grand nombre d’expériences {b): mais ilnbsp;cft difficile d’en faire fur ce fujet, auxquellesnbsp;il n’y ait rien a oppofer. En attendant la fui-vante me paroit aflez exaéfce.

ExpÉr. LXXI. Je préfente un Aimant a une aiguille qui nage fur l’Eau; j’examine inbsp;quelle diftance il agit: j’aimante enfuite l’ai-guille, amp; 1’Airaant l’attire d’une plus grandenbsp;diftance.

• nbsp;nbsp;nbsp;§• I43‘

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*72' 1- RiiMoiRE. P. 1. 5'. V. Ch. 1.

§. 143. La feconde Loi eft celle-fci. Que les Corps font plus fortement attifés par I’Elcc-tricité 6c par le Magnétisme, lorsqu’ils fontnbsp;pofés fur dés Corps Conduéteurs que lorsqü’ilsnbsp;le foirt fur des Goerckifs.

M. NOLUET a tait de belles expériences fur cette Loi (et). La fuivante eft du norabre.

Ex PER. LXXII. Je préfente au Coti-dufteur des Corps légers, places fur une lame de Verre, je lui préfente enfuite ces memesnbsp;Corps fur uile lame de hiétal. Ils font attiresnbsp;d’une diftance beaucoup plus grande.-

O N obferve une’ ferriblable Loi pour le Magnétisme; M.. Reaumur a fait de beLnbsp;les expériences fur ce fujet (^); On en trouvenbsp;de plus belles encore dans 1’ouvrage de M.nbsp;BRUGMANS, qui a parfaitement traité toutnbsp;ce qui a rapport è, ce fujet (c).

Ex PÉR. LXXIIL Qu’tin Aimant fou' tienne difficilement un certain poids. Qu’onnbsp;le tienne enfuite au - deflus d’une mafte de Fer:

il

(4 , Essai [nr ÏËleölrkité des Ctrps, p. 76. Lemons de P/iyfique, Tome VI. Lee. XX. f Seél. Art: 2-Exp. 5. p. 3lt.nbsp;[Mi CIGNA fait la même Comparaifon. 1. c. §. 19.nbsp;R d. T.]

{b ) idem, de I'Acad. Roy. des Sciences 1723. p. 141.

(c) Tentam. de Materia Magnetka. p. 176. feqq.

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Examen des Phénomhnes de 1'AttraBion. 173

foutiendra fa'cilement ce poids la, 6c mêmc Un plus foit.

Cependant cette experience n’auroit pas toujours Ie niême fuccès: car , Ie Fer placé dans une certaine fituation devient magne-tique, Sc par conféquent il n’ell plus un llmplenbsp;Conduéteur. M. brugmans a traité cecinbsp;avec beaucoup de lagacité. Voici un exemplenbsp;de ce fait.

Ex PÉR. LXXIV. Je ticns une barre de Fer perpendiculairement: elle devient donenbsp;magnetique, ayant fon pole auftral a l’extré-niite fuperieure. J’approche de cette extrémi-té un Aimant qui foutient de la limaille de Fernbsp;par fon pole auftral. La limaille s’cn détachc ,nbsp;déja a quelque diftance de la barre.

§. 144. Le Phénomène magnétique pro-vient de ce que le Fer acquiert la force magnétique par l’aétion même de 1’Aimant. Si p. ex. on employe le pole boréal, il en naitra unnbsp;auftral dans le Fer, lequcl aideya par conféquent 1’aaion de 1’Aimant. Voila ce quenbsp;1’Experience enfeigne j car du refte , il y auranbsp;aiitant de différentes manières d’expliquer cenbsp;phénomène, qu’il y a de différens fyftcmcs furnbsp;le Magnétisme.

IL faut dire la même chofe du Phénomène

tome I. nbsp;nbsp;nbsp;Snbsp;nbsp;nbsp;nbsp;élec-

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^74 I- mÉmoire. P. I. S. V. Ch. I.

éleótrique. M. no L let s’en feit pour dé-luontrer qu’il y a une matière éleétrique affluen-te, qui s’élance des Corps Conduamp;urs vers les Corps aétuellement éleétrifés.

Maïs, ceux qui embraflcnt la doétrine de M. franklin, n adraettront nullementnbsp;cette explication. On ne pourra done direnbsp;avec certitude, s’il fuit de ces Experiencesnbsp;que les Fluides éleétrique amp; magnétique agis-lênt felon les memes Loix ou non, ausfi long-terns que la manière dont agiflent ces Fluides,nbsp;s.’ils exiftent, nefera pas conftatee.

S i Ton ne s’arrete qu’aux Phénomènes, i| s’en fuit que Tadtion de TEledlricité cellenbsp;du Magnétisme font augmentées 1’une amp; 1’au-tre par le concours des Corps Conduéteurs.

§. 445. A ces Phénomènes on povirroit encore ajouter celui-ci que les Corps, fur les-quels I’Ainiant ou llEledricite agilTeiit, ac-quierent une certaine fituation, que plufieurs Phyllciens regardent comme un indice du che-!nbsp;Klin que les Fluides fuivent. Nous avons déji.nbsp;dit (§. 71.) que la limaille de Fer repanduenbsp;furun CaiTeau de Verre placé fur un Aimant,nbsp;s’arrange en courbes regulieres, que plufieursnbsp;Phyliciens nomment Courbes du Courant ma*nbsp;gfiétiqM. On fait aiisfi. par les experiences de

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Ëxdmèn des Phênbmenes de l'AitraSion. a75 M. H4WKSBÈE amp; d’autres IPliyficiens (d)

fi Ton entoure Ie globe éleétrique d’un Cerceau garrii de fils ^ ceux-ci fé dirigent tous,nbsp;comme s’ils étöient des contiriüations des rayons du globe. Les Fils qu’on place dans Ienbsp;globe mêmes fe dirigent de la même fagön (b},

ill- De tci Conjiance de VAttraElion,

%• 146. Lorsque Ie Fer adhere üne foig aTAimantj il y reftera toujours appliqüé, knbsp;öioins que TAimant ne s’afFoiblifle j èc cette’

at-

(d) \_Exper. Pkjfico. Mecan.T. I. Ch. 5. Art. 3. p. 303. de la trad. Fran^oife: ’sgravïsandk Eltm. de Ph'p-Jique Liv. IV. Chap. It. Èxp. 6—to. NOLLET Lecons dénbsp;Phyfique T. VI. Left. -20. Seft. 2. Èxp. io; p. 378.nbsp;is. d. T. ]nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

{b) [Ce fcroit un objet intéreffant Qüe de faire delt;5 Expérienccs pour détcrmirier, felon qneUe puiffanCe oufnbsp;foniSicm lt;Jes diftances l attradlioft des Corps éleélriquesnbsp;k magnétiqucs croit. Les Expériencès qu’oh a faitesnbsp;fur rAimant ne me paroiffent pas abfólument decifi-ves j amp; je ne me rappelje pas qu’on êh ait fait fur 1É-'nbsp;leétricite. Autant que je puis tirer quelques conclufionsnbsp;des Expérienccs qui peuVerit Jetter du jour fur ces deuxnbsp;pointsOU desquels On pourroit tirer qüelquC Gonclu'Jnbsp;fion a eet égard, je fcrois porté a croire, que ces Loii^nbsp;font différentés’ pour rÉleélricité amp; pour Ie Magnétis-fiie; tnais je ne préfente eeci que cotnmé ühe Coiijé^S;nbsp;itire. N. d, T. ]

s %

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lt;17Ö I. MÉ MOIRE. I. S. V. CA. I.

attraction ne peut jamais etrechangce enrepul-llon, car il n’y a que les poles oppolés qui fe ré-poufient: or ici les poles oppofés fc touchent, amp; par confequent ils fe fortifient reciproquement.

Mais les chofes fe paflent d’une manière bien différente dans l’Éleclricité: carl’attrac-tion des Corps ifolés s’y change fur le champnbsp;en repulhon, èc cette répulfion eft conftantenbsp;ausfi longtems que ce Corps ifolé confervenbsp;TEleétricité qu’il a acquife. Mais, cette difference mérite un examen plus exa£t.

L E Fcr refte conftamment appliqué a I’Ai-mailt, parcequ’il en revolt un pole contraire: s’il rccevoit le même pole, il feroit repouflc.nbsp;Examinons le Phénomène électrique fcloanbsp;cette regie.

Le Corpufcule reqoit (a) d’abord le Fhti-

de

(a) [Void la remarque de M. hem me a fur cette expresfion. ,,Ceci n’cft ni probable, ni neceffaire; ilnbsp;j, fuffit que le Fluide propre au Corpufcule foil répouflénbsp;,,de la manière que nous avons expliquée ci-deflus:nbsp;,, car alors les parties vuides feront neceffairement atti-,,rées. Mille experiences concernant la doftrine desnbsp;,,fphères d’adivité prouvent, que les Phenomcnes élec-., triques peuvent avoir lieu in dijlans, fans communica-?,tioniéelle du Fluide éleftrique.” Nous examincronsnbsp;4aus la feptième Sedion ce qui a lieu pour la conimunn-

ea-

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Examen des Pkér.omhnes de VAttraB'on. 177

de éleftrique , amp; conféqucmment la même Éleftricité [que Ie Conducteur de la machine].

Mais,

Cation des forces. En difant dans ce §. que Ie Corpu-fcule en queftion reqoit k Fiiiide élecftriquc, j’ai roulu dire qu’il devient élcftrique pofitivement: amp; fi j’ai'a-vance qu’il eft non obftant cela attiré par un ConiMmrnbsp;pofitif, je me fuis fondé fur ce que deux Corps qui pos-fédent la même Eleétricité, mais en dégrés trés - iné-gaux, peuvent s’atürer; Loi, que je regarde commenbsp;très-vraie, qui eft confirmée par une Experience denbsp;M. SIGAuo de ia fond, {Traité tTEleffr. p. 271.) parnbsp;les miemies propres, amp; que M. musscheneroek anbsp;placé ausfi parmi les Loixde rÉleétricité {Intrad, ad PhtUnbsp;Tsat’tr. §. 864.).

Si 1’on dit que ce Corpufcule regoit, érant plongé dans l’Atmofphère du Conduéleur, une force négative, amp; quenbsp;c’eft pour cela qu’il eft attiré, mais qu’il en acquiert unenbsp;pofitive dès qu’il touche Ie Conducteur, amp; que c’eft lanbsp;raifon pour laquelle il eft alors répoufle, il s’en fuivranbsp;toujours, qu’il y a une dift’érence confidérable entre lesnbsp;Phênomènes éleélriques amp; les Phénomènes magnétiques,nbsp;pat rapport a la communication des Forces; 6c il fautnbsp;bien remarquet que ces Changemens d’attraétion en ré-pulfion ont egalement lieu lorsqu’on employe des Corpsnbsp;Cocreitifs, des Globules de Verre mince 6c ci'eux p. ex‘nbsp;(musschenbroek. iMrod. §. 874.), OU des filets denbsp;Verre (watson Ujfay fur VÉltHr. p. 24.).

Au refte je crois que Ie Corpufcule peut acquérir dif-férentes Ékétricités felon la diftance a laquelle on Ie tient du Conduéleur; fi on Ie tient a une telle diftance

s 3

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afS I. mémoire. P. I. 8. V. Ck. I.

Mais, Gomme cettc Élefti'icité recue eft H plus foible, Ie Corpufcule eft cepcndaiit atti-yé. Un moment après, loysqu’il touche Ienbsp;Corps électrique, ü regoit vme plus gtandenbsp;quaiitité de Fluïde } par conféquent la ntêmcnbsp;cfpèce d’Éleftricité , amp; il eft repoufle.

L A caufe de ce Phénoraène eft done, que Ie Corpufcule applique au Condufteur, reqoitnbsp;la menie efpcce d’Eleftricité que Ie Conduc-:nbsp;teur poflede. Mais s’il en reqevoit une conrnbsp;traire, l’attradtion éleétrique feroit - elle donenbsp;conftante, comme la magnétique ? Sans dou-te : c’eft ce que prouvent facilement les expé-riences fur la Coliéfion éleétrique j car alors lesnbsp;Corps ont des Eledtricités contraires, amp; l’at-.nbsp;tradtion ne s’y change jamais en répulfion.

§• 147:

qu’il n’eft que dans la fphère d’aftivité, il peut devenir entièremeat ou en partie négatif, felon fa figure amp; lesnbsp;circonftances accidentelles du temps. Mais fi la diftancenbsp;eft telle que ce Corpufcule foutire réellement Ie Fluide,nbsp;il devient pofitivement éleétrique, amp; il eft répouffé dèsnbsp;que la quantité de Fluide dont il fe charge eft aflez grande pour produire eet effet. Or, comme les Corpufeu-les dont il s’agit ici font petits, fouvent anguleux ounbsp;pointus, ils foutirent Ie Fluide d’aflez loin : amp; ft f Air eftnbsp;fee, ils peuvent ctre conlidérés comme plus ou moinsnbsp;Molds. N. d. T. ]

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Examen des Phénomlnes de V Attraction, ayp

§. 147. Maïs, M. CIGNA a fait une experience a deflein de produire une atti-aftionnbsp;éleétrique conftante (^)' Voici comment jenbsp;l’ai repétée.

Ex PER. LXXV. J’approche d’un Corps métallique appliqué fur Ie Condu6i:eur, uanbsp;morceau de papiei' doré fuspendu par un fil denbsp;foye, 6c de manière que ce papier ait fa furfacenbsp;plane tournée vers ce Corps, quoiqu’il en foitnbsp;éloigné. Je place enfuite un autre Conducteur a quelque diftance, 6c tourné vers la furface oppofée du papier, Ie papier s’approchcnbsp;tantót du Condufteur, tantót du Corps, 6c ilnbsp;eft attiré 6c répouffé, en un mot agité par desnbsp;Ofcillations continuelles. En effet, Ie papiernbsp;reqoit d’abord Ie Fluïde du Conducteur, 6c ilnbsp;s’en décharge enfuite fur Ie fecond Conduéteur:nbsp;de la les Ofcillations.

Maïs, je place enfuite une Pointe au lieu du Corps Conduéteur employé, jusqu’ici: lesnbsp;Pointes, comme nous l’avous vu (§. 79'

81.) fuccent Ie Fluide éledrique plus facile-inent 6c plus abondamment. Qu’arrive -1 - il ? Le papier refte conftamment appliqué au Conducteur; pourquoi? Le Fluide coule du Con-

duc-

(/j) Miscell. Taurin. 1. c. §. ii. dans la Note,

S 4

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ago I. MEMO I RE. P.1. S. V. Ck. II.

dufteur dans le papiei', mais il eft foutiré de la furface oppofée par la Pointe qu’on employe.

§. 148. M. ciGKA dit qiie cette experience fournit un example d’une attraftion éleétri-que conftaiite, a I’exemple de I’attraftion ma-gnétique. J’en doute. Car, pour produire ici. une attraftion conftante, il faut encore unnbsp;autre Corps Condufteur, qui agifTe outre lenbsp;Condudbeur éleétrique: il faut done deuxnbsp;Corps, le Condudleur Sc la Pointe conductrice, qui agiflent en même terns fur le Corpu-fcule adherent au Conduéteur, au lieu quenbsp;dans l’éxpérience magnétique, il ne faut quenbsp;1’Aimant feuL Le Corps éledtrique ne rendnbsp;done pas, au contraire de ce que fait I’Ai-mant, I’atttradlion conftante par lui-même,nbsp;mais feulement lorsqu’il y concourt encore unnbsp;autre Corps j différence qui me paroit alTeznbsp;grande.

Tout me paroit dependre de la manière dont rÉleébricité Sc le Magnétisme communi-quent leurs forces. L’attradbion eft conftantenbsp;quand le Corps attirant donne au Corps attirenbsp;une force oppofée a celle qu'il poflede: maisnbsp;die eft variable, Sc de courte durée, ft cenbsp;Corps donne la même force qu’il a. Le pre-mier cas a toujours lieu dans le Magnétisme»

Sc

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l^xamen des Phénomenes de la Rêpulfion. iSjl

2c Ic fecond jamais: mais Ie premier a rarement lieu pour l’Electricité, 6c feulement lorsqu’onnbsp;employe un appareil conftruit a delTein. Lenbsp;fecond cas y a lieu la plupart du tems £c do lui-méme. Difference qui me paroit confiderable.

C H A P I T R E 11-

Exanien des Phénomhies de la Répulfion.

§. 149. On fait que 1’Aimant répouffe Ic pole de même nom d’un aufre Aimant: denbsp;même les Corps éleftriques, qui ont la mêmenbsp;forte d'Electricité, fe répouffent quelquèfois,nbsp;mais non conftamment: ces deux Phénomenesnbsp;méritent d’etre developpés (lt;*).

IL eft démontré par les Expériences de quelques Phyficiens, fur-tout par celles dc M.nbsp;musschen.broek {b), que la répulfionnbsp;des Aimans fe change quelquefois en attraétion.nbsp;On demande fi eet effet eft général? Si deux

Ai-

(«) [Voyez un développement théorique de cesPhé-Bomenes d’après les Principes de M. aepinus dans Ie 79. du Memoire de M. sikigiehner, N. d, T ]nbsp;(C Di^tn, de MagniU, p. 29. Plxp. 13.

s 5

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tS’i I. MÉ MO I RE. p. I. S. V. Ch. II,

Aimans qui fe répouflent changent toujours au contad immédiat leuv répulfion en attradion ?nbsp;Nullement. Je penfc que eet effet a feulementnbsp;lieu lorsque les Aimans font de forces très-iné-galesj OU, fi leurs forces font cgales, lors-qu’un d’eux eft beaucoup plus dur que l’autre;nbsp;condition qui peut cependant avoir lieu a vee lanbsp;première. Ilfaut, pour que eet effet aitlieu,nbsp;que ees deux élémens concourent.

1°. L’inÉgalité des Polesj de foitc que Ie changement eft d’autant plus facile quenbsp;leur force eft plus inégale.

L A mollejfe d’un Aimant par rapport a celle de l’autre: de foite qu’eile puiffe êtrenbsp;caufe que, tout Ie refte méme étant égal, knbsp;répulfion fe change en attradioiv

En effet, qu’un Aimant agiftè p. ex. par fon pole bovéal fur Ie pole boreal d’un autrcnbsp;Aimant, Cette force boréale tache de produi-re dans ce fecond Aimant unpole auftral, au.nbsp;lieu du boreal qui fe préfente, amp; par confé-quent celui -ci eft affoibli. II faut dire la mê-me cliofe du fecond Aimant a l’égard du premier. Si done ces deux Aimans font égauxnbsp;en force amp; en dureté, les deux poles feront af-foiblis, mais il ne feront pas changes de faqonnbsp;que l’un refte boreal, amp; que l’autrc deviennenbsp;attftral: ear il n’eft aucune raifon pour laquelle

l’un

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Examen des Pkénmhnes de U Pépulfim^

i’un feroit change plutqt que l’autre: amp; de fait, j'ai fouvent ptis deux barreaux aimantés,nbsp;égalernent durs amp; de même force, amp; je n’aünbsp;pu trouver aucune attraólion cntr eux. J’aïnbsp;trouvé de plus que la répulfion eft d autancnbsp;plus facilemcnt changée en attraftioii, que lesnbsp;forces des poles employés font plus inégales (r).nbsp;M. Cl G N A a fait une très-belle Experiencenbsp;fur ce fujet {d).

§¦ 150. ExpÉii. LXXVI. Suspendez J un fil une aiguille de Fer aimantée, mars quinbsp;ji’ait que très-peu de force: approchez en unnbsp;Aimant par Ie pole de même nom, mais appliinbsp;quez y une barre de Fer. M. cigna pen-fe qu’elle affoiblit Ic pole de 1’Aimant: elle eqnbsp;diminue du moins Pénergie. Otez enfuite Iqnbsp;barre de Fer: l’aiguille eft attirée fur Ie champ:nbsp;la répulfion eft changée en attraétion. Or, ennbsp;otant la barre de Fer, 1’Aimant devient plusnbsp;vigoureux, ou du moins il agit comme un AEnbsp;mant d’une plus grande force.

Une dureté inégale peut produire Ie mêt

me

(c) Voyez fur ce fujet aepinus lentamna. §. lyg,

iSz.

((i) Miscell. Taurin- 1. C. §. 43. N9.

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a84 I. MÉ Moi RE. P. I. iSquot;. V. ^,5. II.

me elFet; car Ic Fer mol acqiiiert plus fecilc-ment k vertu magnétique par k préfence de l’Aimant que Ie Fer dur; fuppofons done quenbsp;deux ban'caux de Fer, l’un mol amp; l’autre dur,nbsp;ayent des forces égales amp; fe repouiTent, Ie bar-reau Ie plus mol recevra plus facilement lanbsp;force que Ie plus dur tache de lui donner, ilnbsp;fera plus facilement changé, amp; k répulfion fenbsp;changera en attraftion, comme je l’ai prouvenbsp;par Expérience.

J E pourrois ajouter bien des cholès fur cc Phénomène 6c fur plufieurs autres qui con-cernent k répulfion; maïs ceci fuffit pour no-tre but.

IL fuit de ce que nous venons de dire, que la répulfion eft quelquefois changée en attraction: amp; que cela arrive, paree qu’un des poles reqoit tme force polaire oppofée, qu’ellenbsp;conferve cependant enfuite, ou qu’elle perdnbsp;dérechef, quand on ote TAiraant.

§. 151. Nous avons vu que 1’attraétion éleétrique eft fouvent, 6c même ordinairementnbsp;changée en répulfion, au contraire de ce quinbsp;a lieu pour I’attraction magnétique: mais, knbsp;répulfion éleéfrique fe changeroit-elle ausfi ennbsp;attradion? Hen eft ainfi, comme I’a prouve

M-

V

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Examen des Phénomènes de la Répulfion. a85

M. AEPiNUS, que je vais fuivre a pré-fent {a).

ExpÉr. LXXVII- Qu’on fuspende i un fil de foye une boule dc licge, garnie d’unnbsp;autre fil de foye pour qu’on puifle Ia tirer ho'nbsp;rizontalement. Qu’on approche cette boulenbsp;lentemcnt du Conducteur de Ia machine, a-prcs qu’elle a été eleéti-ifée : elle fera répoulTée.nbsp;Mais, fi on la force alors, au moyen du filnbsp;horizontal, d’approcher davantage du Con-duóteur, la répulfion fera changce en attraction {b).

Si Ton tient enfiiite Ie Fil horizontal de ma-nière que la boule ne puifie s’clever que jus-qu’aiine certaine hauteur, elle fera répoulTée juüques la: qu’on éleftrife enfuite Ie Conducteur

(a' Tentamina. §. 143) 144-

(^) [Dans l’Expérience de M. aepinus, cette di-flance a laquelle la répulfion s’eft cfiangée en attraélion a été de i , 3, OU 4 lignes: mais il fera important denbsp;dire que M. aepinus ajoute a cette experience l’articlenbsp;fuivant. .,On voit (dit-il) qiic la répulfion fe changenbsp;,,en attraélion, amp; que la boule parvient « tmnbsp;„on verticale, a laquelle elle revient fi on Ven détour-,, ne , en tirant Ic fil Vefpace d’une demi - ligne ou d’unenbsp;j,,ligne.”. N. d. T.j

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-18(5 1. MEMoiftÈ. J*. I. V. If.

tem'plus fortement, k répulfion fera dlrechef changée en attraftion (c).

VoïLA done des Phéilodienes femblableSi MaiSj on poürroit doutef qu’ils font produitsnbsp;par des Fluïdes agiflaiis fuivant les mêmes Loix.nbsp;Adoptons Ie fyftèrne de M. a E p t n u s fül- Ie'nbsp;Fluïde éledtrique (d). En ce cas, Ie changement

(c) [Apres avoir dit que la répulfion eft changée en 'attraéHon, M. aepinuS ajoute ausfi, jjqiie la boulenbsp;^) parvient a me fituatión perpendiculaire j a laqnelle ellenbsp;ij,revient d’ellc taème, fl on l*en détourne.” N. d. T. ]nbsp;(^d) [M. AEPiNUs a fait cette experience pour confirmer les conféqüenccs qu’il tire de fa Théorie, favoknbsp;que des Corps qui poiTédent la même Elcöricité peu-.vent fe répouffer, ou n’avoir pas d’aftion 1'un fur l'au-tre, OU a’attircr, quoiqu’ils confer vent leurs Eleftricitésnbsp;homogèncs. Mais , Milord mahon n’eft nulkment denbsp;cette opinion: voici la réflexion qu’il fait fur cette ex-périence de M. aepinus. {Principes d’ÊleShicitéAi 614.)nbsp;j,La Boule éleélrométrique de M. aepinus, qui n’é-), toit que foiblement éleétrifée en pks, Ie devient effeftknbsp;'jjvement en meins , en la forqant, comme il 1’a fait»nbsp;,, de fe plonger dans la partie denfe de 1’Atmosphèrenbsp;,, éledrique en plus dü Conduéfeur métallique pofitive-‘5, ment éleélrifé: 1’attraftion vers Ie Condudeur ciinbsp;étoit done une conféquence néceflaire, èc abfolumentnbsp;5, conforme a cette maxime générale que des Corpsnbsp;„ chargés d’EIeéfricités contraires tendent ï s’approchernbsp;'pgt; 1’un de Tautre.” Mais, s’il fc fait ici une veritable at-quot;

iTae-


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^XAmtn des Phénomenes de la Répulfion- iZ'J

Oient de la répulfion en attraéfcion ne depend pas de ce que rÉleélricité d’nn des Corpsnbsp;change d’efpècc {e): au lieu que ce retour de

ré-traélion, femblable a celle qui a lieu entre des Corps doués d’Eleétricités contraires, d’oii vient que les boulesnbsp;n’aiFcétent que la fituation verticale (v. notes f), quinbsp;eft celle qu’elles acquerroient fi elles n’éprouvoicnt au-cunc aftion de la part de l’Eleéhicité ? d’oü vient quenbsp;cetre attraétion n’augmente pas quand on approche Ianbsp;boule da vantage du Condudleur, ainfi que cela devroitnbsp;êtïc, amp; que cela a lieu pour les véritables attractions ?nbsp;Ce Fait difFére done beaucoup d’une veritable attraCliotlnbsp;pure amp; fimple , telle que feroit celle d'un Corps néga-tif; amp; 1’on pourroit douter de l’exaftitude de 1’explication de MILORD MAHON. Cc Phénoinène me paroitnbsp;encore obfcur a quelques égards. N. d. T. ]

(e) [M. HEMMER fait la remarque fuivantc fur eet article de mon Memoire. ,, L’Auteur accorde que la ré-,,pulfion éleétrique peut, comme la magnétique, êtrenbsp;5 gt; changée en attraction, mais il nie que cela fe falTc denbsp;5 5la même manière. Le pole répulFf [magnétique]nbsp;55» change 1'autre en un pok oppofé ausfi-tot qu’il 1’at-5575 tn'e : Ie Corps répulfif éleétrique ne donne pas anbsp;gt;577 1 autre, lorsque , parvenu a une plus petite diftance,

5777 nbsp;nbsp;nbsp;1 attire 5 une ÉleCtricité contraire.””-Sans doutc

,,qu’il la donne: j’explique de la manière fuivante ce ,, fingulier Phénomène, que j’obferve fouvent a monnbsp;,, ékclromètre atmosphérique, fans emj)loyer les mo-„yens de M. aepinus. Suppofez que les boules denbsp;,, moelk de futeau fuspendues \ cet inftninient, foyent

j5 elec;

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«,88 I. ME MO IRE. P. I. S. V. Ch. II.

fépulfion a Tattraftion n’a lieu dans le magnétisme, que lorsqu’un des poles vient a cKan-

ger:

„élcarifées en plus, mais foiblement, amp; quelles fe ré-,, pouffsnt mutuellement, fous un petit angle; la matière ,,qui y eft conteniie re furpaffe que peu la quantiténbsp;,,naturelle, amp; par conféquent le tube politivement Scnbsp;5,fortement éleamp;ifé, qu'on cn approche de plus prés ,nbsp;3, peut la répouiTer vers I’autre coté. II faut done qu’ilnbsp;j,y naiffe une attraétion entre les parties épuifées amp; lenbsp;,,Tubc: mais li les Boules font fortement eledrifées,nbsp;3,leur Fluide.ne fera pas facilement répouffé par le Tu-,, be : ausli, comine 1’expérience I’apprend , ne feront-.,©lles jamais attirees a moins qu’on ne les en approchenbsp;,, avee force. On applique la même explication , maisnbsp;5,d’une manière inverfe, lorsque la foudre fort de Ter-,,re, amp; que les boules font négativement ékefriques.”nbsp;Cette Explication revient au même que celle de Milordnbsp;MAHON ; mais fans nous ctendie davantage fur ce fujetnbsp;je remarquerai fculement, qu’en fuppofant que I’attrac-tion indique un véritable changement d’Éledricité, Scnbsp;non une fimple difference de forces, comme cela peutnbsp;avoir lieu (v, §. 146. note a), la répulfion feta certai-nement changée en attraftion par une caiüé analogue anbsp;celle qtii produit 1’expérience magnétique, c. a. d. paicenbsp;que le Corpufcule acquievt une Éleélricité contraire anbsp;celle qu’il avoit; mais il y reftera néanmoins des diifé-rences trés - réelles dans le Cours des deux Expénences.nbsp;1°. Le Corpufcule conferve, tant qu’il refte éieétrique,nbsp;l’Eleélricité qu’il a regue en dernier lieu; mais l’Aimant,nbsp;dont la répulfion fe change en attraéfion , recoiivre la ph‘'nbsp;p*i-t du tei»s le pole qu’il avoit; fuitout lorsqu’il

d’Ai-


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Exoftiefi des Phénom'èms de la Répuljion. a89

ger: ausfi M. aepinus (ƒ) remarque-t-il qu’après l’opération, les poles [magnétiques]nbsp;font chafegés, ou que du ttiöins il s’eft forménbsp;trois poles au lieu de deux, Sc qu’ainfi la nature de l’un a été changée. Si done Ie fen-timent de M. aepinus fur TEledtricite eftnbsp;vrai {g) ¦) ces changemens de répulfion en at-ti'aétion fe font felon des Loix différentes.

CHA-d Aitnans naturels, ou de barreaux d’acier; car dans dn Ber mol, les poles peuvent refter diangés, atnfi quenbsp;M. AEPINUS la obfervé. 2°. Dans 1’Expérience magné'-tique ce n’eft fouvent qu’au contaél, que la répulfionnbsp;eft changes en attraöion: mais pour l’Életftricité, Ie con-taél immédiat produit toujqurs unc répulfion: ainfi onnbsp;a I®. une répulfion: 2®. a une moindre djllance line at^nbsp;tradion : 3°. au contaél une répulfion : Voila trois états;nbsp;rnais dans Ie Magnétisme, il n’y en a jamais qüenbsp;deux tour au plus, la répulfion, amp; 1’attraélion: 5c foti-veiit encore n’y a-t-il que la répulfion feule. N. d. T.Jnbsp;(ƒ) Tenramina §. 183. 184.

iz) [ C’ctoit Ie fentiment de M. aepinus ( v. note 1^ fuivois en difant que l'Éleélricité du Corpufcu-L, dont Ia répulfion pg change en atttaélion, n’eft pasnbsp;changée. S il eft dc^sntré qu’elle l’eft, il s’en fliivra , ounbsp;que les Principes de M. aepinus font erronés: ou quenbsp;fes Calculs Ie font, 11 les Principes font vrais: car fesnbsp;Calciils ctabliflent que les Corps peucent s’attirer, quoi-que reftant tons deux pofitife, 5c que cela n’arrive que'

lo'is-

TOME l.


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9.pO I. MÉ MO IRE. P. I. S. V. C^. III.

chapitre Ui.

Remarques générales.

S- 152- Nous venons d’examiner les prin-cipaux Phénomènes de rattraélion. 8c de la ré-puUion. II paroit par ce que nous avons dit, que ces Phénomènes ne fe reffemblent pas tantnbsp;qu’on Ie foutient. Car ils différent en cenbsp;que l’Aimant porte de trés-grands poids, 8cnbsp;que l’Eleétrické n’en attire que de petits (§.nbsp;139—§. 14a.): que, quand même on employenbsp;quelques moyens pour en faire porter de plusnbsp;grands a TÉleétricité, la différence fubfiftenbsp;cependant toujours, quant a la manière dontnbsp;les forces font communiquées, furtout, puis-qiie deux Aimans s’attirent quelquefois avecnbsp;moins de force que n’eftr celle avec laquelle unnbsp;Aimant attire du Fer pur, au contraire de ccnbsp;qui a lieu pour 1’Eleétricité ( §. 141.).

Ces forces différent encore, en ce que l’at-

trac-

/

lorsque rÉletftridté devient plus forte. Mais, 11 ces Calculs font erronés, quel fonds faire fur 1’Analogie qucnbsp;préfente un fyftèmc contraire aux Faits? N. d. T. ]

4

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Ü91

Rèmarqüei générales.

traftion magnétiqu^ eft par elle-même con-ftante, au lieu que Tattraclion ékiStrique fe change fouvent, amp; même ordinairement, ennbsp;répulfion, amp; ne peut être rendue conftante anbsp;nioins qu’on n’employe un appareil qui changenbsp;l’aftion du Coi-ps Condufteur qui agit (§. 147.nbsp;§. 148.)-

Ces forces conviennent a la vérité en ceci, que rÉledtricité amp; Ie Magnétisme agiflent l’unnbsp;amp; Tautre fur des Corps éloignés.: qu’ils agis-fent d’unc plus grande diftance fur des Corpsnbsp;éleétriques amp; magnétiques, que fur des Con-duéteurs []amp; du Fer] pursj mais il ne s’ennbsp;fuit pas certainement que les deux Fluides agis-fent felon les mêmes Loix, cc-qui eft pourtantnbsp;Ie point capital, pour établir une Analogienbsp;(§• I44-)-

Ces deux reftemblanccs me paroiflent done feuletpeat indiquer, que Ie Magnetisme Scnbsp;l’Eleétricitc font deux genres de forces, quinbsp;attirent, amp; qui repouflent; que Tattraftionnbsp;vainét quelquefois la répulfion j mais il menbsp;femble qu on n’en lauroit déduire aucune Analogie proprement dite ¦, au moins point d’A-nalogie qui indiqueroit, que Ie Magnétismenbsp;Sc rÉleörricité appartiennent au même genrenbsp;de Forces.

§. 153. Aitsst n’attribué-je pas autant de T anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;force

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apz T. MEMO IRB. P. I. iSquot;. V. C/a III.

force i I’expcrience fuivante que M. aepi-NUS, qui penfe qu’clle indique prodigieu-fe Analogie entre rÉleftricite amp; Ie Magnétisme {a).

Ex PÉR. LXXVIII. Suspendez a un fil de foye AC (Fig. i6.) un leger Cilindre denbsp;Fer, garni d’ime Têtc a chaqiie bout: placez anbsp;quelque diftance uii Aimant M : approcheznbsp;aio VS de la Tête inferieure Ie Fil de Fer E F :nbsp;ce fil repoufiêra Ie Cilindre: il l’attirera au contraire fi on Tapproche de la Tête fupérieure.

SuBSTiTUEZ a r Aimant un tube de V erve éicétrifé : Ie Cilindre fera ausfi repoufle dans Ie premier cas, amp; attiré dans Ie fecond (b).

L’ef-

(a) iüovi. Comment. Petrofol. Tvnvu X. p. 296.

{b) ld. HEM MER fait deux remarqiies fur eet article: k premiere fur ma manière de préfenter cette experience : !a fecoirde fur l’explication que j’en donne. II ditnbsp;dans la premiere, que je ne parois pas avoir bien com-pris l'expérience de M. abpinus; car qu’il ne faut pasnbsp;placer l’Aimant, ou Ic Corps éleamp;ifé ï coté de 1’Aiguille , coir.me il cit repréfenté dans ma figure, mais ennbsp;defibus, -jJ’ai foiivent fait cette experience amp; toujoursnbsp;,,avcc fuccès, ainfi je I’ai trés-bien comprife.” Je place ordiriairement l’Aimant au delfous de 1’aiguille, amp; cenbsp;ri’eft que par inadveriance 'qu’il n’efl: pas repréfenté as-Ici bas dans la figure.. Au refte, cette condition n cfi:

ricK

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^93

Remarqufs génkdes.

L’e F F e t eft Ie mcme dans ks deux Experiences, Sc, comue Ie ren-’arquc M. ae-PiNus, un fpekatern- ne (auroit diflinguer par revenement fcul, s’il doit regarder ccnbsp;Phénomène comme un effet de rEledtricite,nbsp;on comme un effet du Magnétisme. Mais,nbsp;les caufes font - elles femblables ? II eft certain Que Ie Cilindre C D acquiert en D imnbsp;pole auftral, ft nous nous fervons du pole boreal de l’Aimant: Ie barreau EF acquiert aus-ft un pole auftral en E 6c par conféquent il re-pouffe la tete D, amp; attire C. Mais, dansnbsp;Ic Phénomene clcétrique, CD amp; E F ac-quierent la même efpèce d’Eleétricité, Scnbsp;conféquemment E repouffe D : enfuite E attire

ïien moins qu’cffentielle. II en réfultera feulement, fi l’on place l’Aimant un peu de coté, que I’AiguiUe, aunbsp;lieu de refter perpendiculaire, acquerrera une fituation o- ,nbsp;blique. amp; conféquemment que l’efFet du barreau fera unnbsp;peu plus pent ^ „j^is du refte il fera Ic mcme. Cettenbsp;experience levient exatftement a notre trente - deuxièmenbsp;( S- ) gt; ft ce n’eft que la l’Aimant eft placé au des-flis, amp; ici au deflbus de 1’Aiguille ; amp; que la 1’Aiguillenbsp;fe tenoit fur une glacé, amp; qu’ici elle eft fuspendue anbsp;une foye. De quelque manière qu’on tienne Ie barreaunbsp;de Fer, a droite, ou a gauche ,11 on Ie préfente aunbsp;bout inférieur D de 1’Aiguille, celle-ci fe mouvra tou»nbsp;jours vers Ie coté oppofé. N. d. T. ]

Ta

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*•94 I* mÉmoire. P. I. *?. V. Ch. III.

tire C, non parcequ’il a acquis un autre genre de force (comme dans I’experience magné-tique,) mais uniquement a ce que je crois par-

ceque alors (c).

la force que ILF acquieit eft plus petite

\

La

(c) [Voici la fecondc remarque de M. h e m m e r , Celle qui concerne mon explication. Mêmcs effets, ditnbsp;Auteur, mais non pas caufcs femblables: les deuxnbsp;,,,, bouts de I’^iguille acquiérent des poles [ magnéti-,„,ques] difFérens, mais le même genre d’Éledhicité:”nbsp;5, non, ils acquiérent des lileftricités difïcientcs. Lenbsp;5, Tube éleftrifé pofitif repouffe le Fluide naturel denbsp;,, l’AiguilIe de 1’extrcmité inférieure , dans la fupérieure:nbsp;„celle-la s’épuife done: celle-cife remplit, ou, ennbsp;sjd’autres termes, l'une devient négativement, 1‘au-,,tre pofitivement éledrique.quot; Voila 1'explication dansnbsp;le fyftème de M. aei'Inus; mais il s’agit du fait: nousnbsp;vetrons dans la feptième Seélion, qu’efFedivement unnbsp;pareil Corps C D, placé dans la fphère d’aélivité d’unnbsp;Corps éleélrifé M , devient éleérriqiie, attire par l’extré-mité D, amp; repoulTe par l’extrémité C, ce que k Corpsnbsp;M repouffoit par la furface M. Si la même chofe a tou-jours lieu , quelle que foit la grandeur du Corps C D,nbsp;fi ce moyen de connoitre les Éleélricités oppofées eftnbsp;infaillible dans tous les cas, il eft certain que je me fiiisnbsp;trompé dans mon explication. Mais en admettant cellenbsp;de M. HE MM ER, je ne vois pas que cette Experiencenbsp;prouve une prodigieufe analogie entre I’Kledlricite amp; knbsp;Magnétisme: elk prouve feukment que dans k cas dont

il s’agit l’Ékélricité amp; l’Aimant communiquent kurs farces

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Re marques générales. nbsp;nbsp;nbsp;195

L A manière dont l’action fe fait cft done differente, amp; cette expérience ne prouve pasnbsp;une fi grande Analogie entre fEledlricité amp; Ienbsp;Magnétisme.' elle prouve feulement, que denbsp;legers corpufculcs font attirés 6c repouffes parnbsp;les deux genres de forces.

M. blondeau (^d) avoitdéja fait quel-ques objeétions cQiUre cette Expérience, dé-duites de ce qu’elle réuslit égalemcnt avec du cuivre, du bois 8cc.i objection qui revient anbsp;ceci i que 1 Eleétricité agit fur tous les Corps,nbsp;au contiaire de ce que fait Ie Magnétisme, quinbsp;n’agit que fur Ie Fer feul.

CoNCLUoNS de tout ce que nous avons dit dans cette Sedtion, qu’il y a quelques legè'nbsp;res reffemblances entre les Loix des attradtionsnbsp;cledrique amp; magnctique, paree que 1’une amp;nbsp;l’autre de ces forces attire: mais qu’on y décou'nbsp;vre en même tems des differences, qui rendentnbsp;toute Analogie véritablement ainli nomméenbsp;douteufe, Sc, a plus forte raifon, toute iden-tité.

SEC^

ces de la niêmc manière générale: mais nous revien-drons fur ce point. N. d. T. ]

((i) Mtm. de ÏAcad. de Marine. Tome I. p. 430.

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«95 1. mÉmoire. P. I. «S'-VI. C.^. I.

SECTION VI.

T)ES BTFETS QUE l’É L E C T RI C I T É ET QUE LE MAGNETISME PRO-PUISENT DANS EE WIDE.

$. 154. La cinqiiicme Queftion que nous nous fommes propofés d’examiner eft celle-ci:

j?

ft rÉledricité amp; le Magnétisme, lorsqu’ils „ agiffent dans le Vuide, fuivent, quant anbsp;,, l’attraétion, les mêmes Loix, ou des Loixnbsp;„ différentes: amp; fi I’on peut tirer quelquenbsp;conclufion de cette veflemblance ou de

,5 cettc difference?”

M. ciqNA {a) a propofé quelques reflexions fur cette mattere gt; mats elle me paroit devoir être développée avec plus d’exactitude:nbsp;c’eft pourquoi j’examinerai féparément quelsnbsp;font les effets de TÉlectricité dans le Vuide,

quels

(lt;») Mistell. Téim». 1. c. §. 41.

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Dc VA3ion dtt Magnétisme dans Ie Paaide. ig’J

quels font ccux du Magnetisme: après quoi je comparerai ces deux adtions entr’elles {b).

CHAPITRE I.

Igt;e l' Aélion du Magnétisme dans U Vuide^

Les Expériences que les Pliyficiens ont fakes ku' ce flijet font fort oppofées les unesnbsp;aux autres. II faudra done les examiner fépa-rcmeitt.

I. De VAdtion de V Aimant fur VAiguille,

%. t55. Boyle a trouvé que 1’Aimant foutient dans Ie Vuide Ie menie poids qu’anbsp;1’Air libre. ,, Le Fer,dit-il, {a) a paru êtrenbsp;„ a peu-pres fortement foutenu par l’Ai-,, mant, que f on n’avoit tire auctin Air dunbsp;„ récipient.” Mais, cette Expérience ne pa-

roit

(b) M. HEMMER remarque fur cette Seflion que j’ai bien prouvé qu’on ne faliroit déduire des cfFets que Tli-leiflridté amp; le Magnétisme produifent dans le Vuide, njnbsp;Analogie, ni dispariié enne ces forces. N. d, T.]

(a) Ex^er. nbsp;nbsp;nbsp;Mechan: Contimat. i. Ex^ 31

T 5

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apS I. ME MO IRE. P. I. S. VI. Ch. I.

roit pas fort exafte, puisque b o y l e n’a pas examiné le maximum du poids que 1’Aimantnbsp;pouvoit porter, amp; que d’ailleurs il a lailTe dansnbsp;la determination de ce poids une latitude d’unenbsp;demi - once. On dit que JVI. hombergnbsp;a fait devant 1’Académie de Paris des expérieo'nbsp;ces qui prouvent, que I’Aimant agit dans lenbsp;Viiide, comme a I’Air libre, mais, on n’a pasnbsp;indiqué de quelle manicre ces experiences ontnbsp;etc fakes. Je fais bien que M. hartsoe-KER (r) dit, que I’Aimant foutient dans lenbsp;Vuide un poids un pen plus grand qu’a I’Airnbsp;libre, mais il n’allegue aucune expérience,nbsp;foit des fiennes prbpres, foit de celles d’autrcsnbsp;Phyficiens.

§. nbsp;nbsp;nbsp;156. M. M U S S C H E N B R O E K (nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;) a

fait des Expériences trés - exaétes fur ce fujet. Il a trouvé qu’un Aimant, fuspendu au brasnbsp;d’une balance, agit également fur un Aimantnbsp;placé au-deflbus, que celui-ci foit a I’Air libre, ou dans un récipient Vuide d’Air: or, on

n’a

{!gt;) Hifi. de rAcai. Roy. des Sciences. 1687. Anciens Mt~ moires. T. II. p. 19.

(c) Cours de P/tyfique. p. 197. Art. 15.

(lt;») DiJjtrt. de Mugnett. p. 61. Exp, Zj.

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-De l' Atiion du Alagnêtisme dans Ie Vuide.

n’a guères pu commettre d’errcur fcnfible dans cette expérieiice, puisque la force magnétiquenbsp;a été niéfuréc par grains j amp; demi-grains. M.nbsp;MusscHENBROEK.a trouvc ausfi que 1’Ai-mant 6c des Aiguilles de bouflble, pofees dansnbsp;Ie Vuide, agiffent tres - facilement les uns furnbsp;les autres. M. Cigna a démontré l’égaliténbsp;d’adtioii par une experience a laquelle on peutnbsp;accordcr d’autant plus de confiance que Ie luc-ecs en a èté oppofé a celui que ce Phyliciennbsp;en attendoit. M. ciGNApkgeun Aimantnbsp;dans un recipient, dans lequel fe trouvoientnbsp;ausli des morceaux de Fer pour un autre but,nbsp;doitt je parlerai tout-a-rheure {b). Enfuite

il

(i) [M CIGNA a expliqaé Ie but qu’i! fe propofoit de la manière fuivante. ,, Je pompois l’Air, amp; je m’at-5,tendois que I’adlion de l’Aimant ne pouiroit pas par-sjvenir jusqu’a 1’Aiguille, li l’Air refiftoit au mouve-,, ment du Fluide •. cat, en épuifatit I’Air, la refiftancenbsp;,,auroit pareillement du diminuer pour Ie Fluide, quinbsp;,,tendoit vers Ie Fer voil’in, amp; fon affluence vers ceFernbsp;,,étant augmentée il auroit du être détourné de l’Aiguil-,,le, tour comme une chaine métallique , dont Ie boutnbsp;,, paffe par Ie haut d’un recipient, agit les Corpufculesnbsp;,, places i une certaine diftance hors du recipient, tantnbsp;,, que l’Air empêche Ie Fluide de s’écouler fur la platinenbsp;,,delaPompe, amp; de s’y disperfer; mais que fon aftionnbsp;,,eft détruite dès qu’on ote l’Air, amp; qu’on fraye un

, j clie-

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JOO

I. mÉmoire. P. I. S. VI. Ch. I.

il plaga une Aiguille hors du recipient, 6c dé-termina par difFérens effais, a quelle diftance r Aimant commenqoit a agir fur elle: il fit en-fuite Ie Vuide, 6c iltrouva que 1’Aimant agis-foit fur rAiguille a lamêmc diftance, que Ienbsp;recipient fut Vuide ou non. M. cigna cnnbsp;a conclu, que Ie Fluide magnétique traveifenbsp;les efpaces Vuides d’Air avec la même difficul-té que tons les autres Corps, excepté Ie Fer.

IL faut rapporter ausfi ici une experience fake par M. brugmans, favoir, que 1’Ai-niant agit égalcment fur 1’Aiguille, que celle-ci fok a l’Air libre, ou dans un récipient rem-pli d’Air condenfé (c).

§. 157. Nous concluons done de ces experiences, que l’Air n’influe en aucuite faqon fur les expériences magnétiques. Mais, dansnbsp;toutes les expériences dont nous venons denbsp;parler, fi Ton en excepte cellc de boyle,nbsp;l’un des Corps étoit placé dans Ie Vuide, 6cnbsp;rautre,a l’Air libre,

Ce-,, chemin plus facile au Fluide éleftrique, qui tend vers ,,k Platine.” On voit que tout ceci repofe fur Ie fen-timent que Ie Fer eft un Conduöeur du Fluide magnc-tique. N. d. T.]

(«) [i:m;am. de neater, tn.igmt. p. 5)5. Exp. 2Z. N. d. Td

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De VAilion du Magnétisme dans U Vuide. 301

Cependant, quelques ceitaines quc foyent ces experiences, qudque legitime quenbsp;paroifle cette conrequence, ii y a des experiences de M. BL0NDEAXJ5 qui ont portênbsp;ce Phylicien a établir des concliifions contraire s.

Jl. Du nomhre d'Ofcillations que f Aiguille fait dans Ie Fuide.

§. 158. M. B Lo ND E A u a mefuré la force attractive de rAimantpar Ie nombre d’ofcil-lations qii’une Aiguille, fuspendue a un Ai-inant, fait avant que de s’arrêtcr (a): pour eet cflFet, il applique a 1’Aiguille, au lieu denbsp;chappe, un petit globe de Fer cxtvèmémentnbsp;poli: Ie globe eft applique a un Aimant, 1’Aiguille y adhere, amp; elle continue a y adherernbsp;quoiqu’elle foit mife en mouvement. On peutnbsp;tellement proportionner Ie poids dc 1’Aiguillenbsp;a la force del’Aimant, que 1’Aiguille foit ex-tremément mobile, Sc ofcille lougtems.

M. blondeau ayant placé a 1’Air libre eet appareil qu’il nomme Magnétomètre ^ il a,nbsp;trouyé, que 1’Aiguille a fait moins d’ofcilla-

tions

(«) Jslem. de lAcui. ie Marine. Tome I. p.

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§04, ï. MÉMOIRE. P I. S.VI.Ch.l.

tions que lorsque l’appareil a été placé dans Ie Vuidej amp; il eaconclut, que l' Aimant agit

avec moins d'énergie dans Ie l' utde qu'd 1'Air

libre. Jc ne doute pas de l’exaétkude des experiences : mais examinons la concliillon : dé-veloppons pour eet effet ce genre d’expérien-ces: ce qui ne fera pas dépkcé, piüsque jc pourrois lans cela paroitre rejetter trop legére-ment, ce qu’on pourroit objecter au fentimentnbsp;que j’ai embrafle.

§. 159. Remarquons d’abord, que ces expériences font extrèmément difficiles, amp;nbsp;qu’elies n’ont pas toujours Ie même fuccès.nbsp;J’cn ai fait un grand nombre de ce genre,nbsp;avec une Aiguille tres - mobile fur un ftile d’a-cier, amp; j’ai trouvé, qu’elle faifoit quelque-fois trente, quelquefois trente-cinq, quelque-fois feulement vingt-cinq ofcillations, avantnbsp;que de s’arrêter. C’ell d’ailleurs ce que prou-vent les Expériences de M. beondeaunbsp;lui-même: car, il a obtenu dans Ie Vuide,nbsp;•amp;, autant qu’on en peut juger, dans un petit intervalle de tems, quelquefois trois ofcillations, quelquefois deux, quelquefois feule-rnent une 6c demie. Mais, comme la dimi-¦nution d’ofcillations dans Ie Vuide ell con-

ftante, on ne fauroit l’attribuer a des caule»

irré-

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J^e V ARion du Magnétisme dans Ie Vuide. 303

irrégulières, qui agiflent tantót d’une faqon, tantót d’une autrc.

§. 160. Maïs, examinons ce que prouve un nombre d’ofcillations plus ou moins grand i

L E nombre d’ofcilktions eft d’autant plus grand; 1°. que l’Aiguille eft plus Ubrementnbsp;fuspendue: a“. qu’elle eft agitée par une plusnbsp;grande force; 3quot;. enfin qu’elle rencontrenbsp;moins d’obftacles: Examinons ces trois Elé-mens.

1°. La liberté de la fuspenfion depend de deux circonftances: de la force de TAimantnbsp;auquel 1’Aiguille eft fuspendue, amp; du poids denbsp;r Aiguille.

Plus Ie poids dc 1’Aiguille eft grand, plus elle fe meut libreraent, amp;; par conféquent pbisnbsp;Ie nombre d’ofcillations qu’elle fait eft confi-dérable, comnie Ie prouvent les experiencesnbsp;de M. B L o N D E A u : car il a trouv é que legnbsp;öfcillations de la même Aiguille deviennentnbsp;plus nombreufes, quand on la charge d’unenbsp;1‘ofe de bouflble (ds). Or, lorsqu’on a tirénbsp;tout 1’Air d’un récipient, 1’Aiguille, qui na-geoit auparavant dans ce Fluide, qui en étöit

en

(a) 1. c. §. z2, p. 431.

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504 I. MEMO IRE. P.!¦ S. y/l. Ck. 1.

en quelque forte fouteiiue, ne Teft plus, cc qui revient au même que fi fon poids etoit unnbsp;peu augmente : ii femble done que le nombrenbsp;d’oicillations doive augmenter par cette caufe,nbsp;amp; M. BLONDEAule pciife ainfi {h). Mais,

cet effet eft extrèmément petit} car 1’Aiguille étoit longue de fix pouces, large de cinq li-gnes, amp; epaifle de trois quarts de ligne: fonnbsp;volume vaut done parties d’un pouce cu-bique: mais un pared volume d’Air pefe a pei-ire la deux-centieme partie d’un grain, poidsnbsp;qui eft a peu pres infenfiblc, furtout puisquenbsp;celui de 1’Aiguille employée étoit de 160nbsp;grains. II eft done inutile de faire attentionnbsp;au poids de I’Air (i').

§. 1Ö1. Mais, la liberté de la fuspenfion depend en fecond lieu de la force de I’Ai-

mant,

{b) ibid. §. 31.

'll

lui de TAiguille même: amp; par confequent cette erreuf »’influc par fur la cor.clufion. N. d. T. ]

(c) [11 y a de Terreur dans Ce Cakul: le Volume eft douie fois plus petit que je I’ai établi id par mégarde,nbsp;prenant fans doute Ics 6 pouces de longueur pour fix li-gnes: le Volume del'Aiguille eft les 5- parties d’lm pouce cubique: amp; un pareil volume d’Air pefe a peu pres 1»nbsp;panic d’un grain: poids infenfibk par rapport a cc-

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l'AB-im du Mugnétiéme dans ïe Vudde. 3Ó5

toant, auquel rAiguillé adhèrej plus eet Ai-hiant eft fort, plus Ie nombre d’ofcilktions elt petit: mais, la force d’lm Aimant augmen-te par la couturac , comme dit M. stur-Mius (iï)j c. a. d. qu’un Ainiaht, qui fou-»nbsp;tenoit arl commencement une livre p. ex. ^nbsp;foutiendra quelquc tems après, fi Ie poids luinbsp;ïefte condamnlent attaché, urt poids pluSnbsp;grand. C’eft aush ce que les Expériences denbsp;M- blond EAU indiquent {h)-. car il anbsp;troüvé, que 1’Aiguille fait toujours un plusnbsp;grand nombre d’ofcillations dans Ie momentnbsp;qu’elle a été fuspendue, que quelque téms a-près. Le nombre d’ofcilktions fera done , toutnbsp;Ie rede demeurant égal, d’dutant plus petit ^nbsp;que TAiguilIe aura été fuspéiidue a l’AimanSnbsp;pendant plus longtemsj

§. 161. Le fecond élément.dónt le nombre

(«) [CoUepnm Curlefum. Tom. II. p. riences ont été repetées par plufieurs Phyfiöiens: voye»nbsp;entr autres bazin De/criftión des Conransnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P- 33**

-j'ai fait tine mention fuccinté de mes expériences dans mes ^cherches fiir les Aiguilles aimanties P. I. §. 269. p.nbsp;40^. M. AEPïNus a éxpliqué ce Fait dans fSs Tentam'manbsp;5. 209. 210. N. d. T.]

(é) Mem. de l'Acad. ie Aiariné. §. 46. p., 43.8,

TOME i. nbsp;nbsp;nbsp;V

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306 I. MÉ MOIRE. P.1- S. VI. Ch. I.

bre d’ofcilktions dépen'd, efl: la force qui diri-ge l’Aiguille, ou la force diredtrice univerfeli Ie. Pluscelle -ci efl: grande, plus Ie nombrenbsp;d’ofcillations fera grand. Mais cette force eftnbsp;fujette a des changemens continuelsi car, M.nbsp;DANIEL BERNOULLI («) ademontré,nbsp;que la force direftrice eft comme la force in-clinatoire, multipliée par Ie Cofinus d’Incli-naifon. Cette force inclinatoirc, 6c cette in-clinaifon changent continuellement, comme ilnbsp;eft demontré par les Expériences de M. graham (^) , de M. M U S S G H E N B R o E K (c) ,nbsp;amp; par les miennes (d). Du refte la force pro-pre de 1’Aiguille a ausfi beaucoup d’influcncenbsp;dans ce cas j plus elle eft grande, plus Ie nombre d’ofcillations eft grand, comme plulieursnbsp;expériences me Tont appris (e).

§. 163. Le troifième élement dontic nona-bre d’ofcillations depend, confifte dans les ob-ftacles que 1’Aiguille rencontre dans fes ofcil-

la-

(a) [Joum, des Savans. Janv. iTii- p. 31. N. d T. ] (^) \_Ph'tl. Tranfadl. N°. 389. Vol. 33. p. 338. N. d. T.jlnbsp;(c) [ D'ijfert. de Magme. Exp. 99. feqcj. N. d. T. ]

((i) iPecherches fur les Aiguilles Amantées. P. II. §. t-Ot-p. 47S--N. d. T.]

(O [IW. P. I. §. 31. N. d. T.]

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Atlion du Magnétisme dans Ie Vuide. %amp;i

lations: ces obftacles font, Ie frottement, qui ne produit guères d’effet ici, amp; la refiftanccnbsp;de l’Air, qui feule doit entrer en ligne dcnbsp;compte.

L0RSQ.UE rAiguille fe meut dans l’Airj elle doit fendre l’Air qui s’oppofe a fon mouvement, qui Ie rctarde, amp; d’autant plus qucnbsp;14 furface qui frappe ce Fluide fera plus grande. M. Lous a fait des expériences très-curieufes lur ce fujet (lt;*). II a pris une Ai“nbsp;guille tres-mobile de 19 grains, qui faifoitnbsp;cent ofcillations avant que de s’arrêter. II y anbsp;appliqué une bande de papier, pour qu’elle pré-fentat une plus gmnde furface a l’Air, amp; alorsnbsp;clle n’a fait que trente-fix ou trente-huit ofcil-ktions, tant rAirapporte d’obftacles! J’aifaitnbsp;ausft quelques expériences fur ce fujet [h') 6cnbsp;j’ai trouvé qu’une Aiguille qui faifoit trente-huit ofcillations, lorsqu’elle préfentoit a l*Airnbsp;une furSice de quatre dixièmes de ligne, n’ennbsp;a fait que vingt- fept en préfentant a l’Air unenbsp;lurface de 4,45 lignes. Ces lurfaces font donenbsp;comme un a fix. Quoique ces expériences

s’é-

(iï) Tentamen ad Comfajfum Nautiemn perficiendum. §. piS. (i) [_llt;echerc/m fur lts Aiguilles Aimantéts. P. I, §.

373. N. d. T. ]• nbsp;nbsp;nbsp;¦

V a

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3o8 I. mÉmoire. P. I- S. VI. CA. I.

s’cloignent de celles de M- l o u s, quant a ia grandeur de TefiFet, il s’enfuit cependant quenbsp;l’Air eftuh obftacle ; amp; par conféquent, qu’cnnbsp;otant r Air, une Aiguille doit faire de ce chefnbsp;un plus grand nombre d ofcillations, conr-me M. BLONDEAului-même l’a remar-qué (c).

J E paffe fous filence les autres obftacles qui poiUToient entrer ici en ligne de compteinbsp;rhumidité, qui peut s’appliquer a l’Aimantnbsp;pendant qu’on pompe l’Aiv : un tremblementnbsp;communiqué au Récipient, pendant qu’on faitnbsp;Ie Vuide, amp; qui peut elfeétuer que 1’Aiguille ne refte pas adhérente au même point, maisnbsp;s’applique a un autre: or cela feul fuffiroit,nbsp;pour que rAiguille tut plus ou moins forte-ment attirée , amp; par conféquent pour.lui fairenbsp;faire différens nombres d’ofcillations.

§. 164. AprÈs avoir développé ces Elé-mens palTons a la conclulion. ï°. En otant l’Air, on diminue fa refiftance, amp; Ie nombrenbsp;d’ofcillations doit être augmenté. Mais ff l’onnbsp;confidère qu’une furface fextuple n’a oté dansnbsp;mes experiences qu’onze ofcillations fur tren-

te-

Mem. dt l’Aead. de Marine. T. I. p. 431.

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¦öf l' Action du Magnétisme dans Ie Vuide. 30^

te-Kuit, c. a. d. un peu rooins du tiers, amp; que M. blondeau a employe une Aiguille qui ne préfentoit a 1 Ait qu une fiirfaccnbsp;de trois - quarts de ligne, il fera probable quènbsp;la refiftance de l’Air, aura été petite dans lesnbsp;experiences de ce Phyficien, amp; que I’angmen-tation qui en fera refulté dans Ie nombre d’o-Icillations aura été trés-peu-confidérablè.

Je conclurai en fecond lieu, qu’une diminution dans Ie nombre d’ofcillations indique, OU-, que la force du feul Aimant, du fuspenrnbsp;feurcomme parle M. bi. oNigt;EAu,a éténbsp;augnientée, amp; que c’cft de-la que la liberténbsp;de rAiguille a étédiminuée; ou, que l’adhé-fion a été augnientée par une aélion plus longue (§. 161.) •gt; 0^5 qtte la force de 1’Aiguille a été diminuée (§. i6a.) : oti-, que la forcenbsp;direétrice univerfelle s’eft affoiblie (§. i6a. )gt;nbsp;OU enfin, que routes ces caufes, ou quclquesnbsp;unes d’entr’elles, ont eu lieu a la fois.

Or, j’ai trouvé par des Expériences nom-breufes 8c trés-ccrtaincs (§. 94.) que la force des Aimans, ou des barreaux magnétiques,nbsp;eft fujette a des changemens continucls: M.nbsp;blondeau lui-meme en a fait de ce genre.nbsp;Il eft für ausfi, que la force direétrice univerfelle change continuellemcnt. 11 y a done fantnbsp;de caufes qui, indépendamment de la raré-V 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;far-

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3io I. mÉmoire. P. I. S. VI. Ch. I,

faftion de l’Air, ont pü contribuer a dimi-nuer Ie nombre des ofcillations, queje n’ofe-rois attribuer eet efFet a la feulc raréfadiiion. Les reflexions fuivantes augmentent ce doute.

§. 165. i”. Le nombre d’ofcillations a éte ordinairement petit dans les Expériences de M.nbsp;BLONDEAUj quelquefois il a été de quatre,nbsp;au plus de quinze: ce qui indique que 1’Aiguille , d’ailleurs forte, a été lente dans fonnbsp;mouvement: car, je poflede des Aiguillesnbsp;bien plus foibles, qui, détournées fous un angle de trente degrés, font vingt, vingt-cinq,nbsp;trente ofcillations. M. blondeau a dé-tourné fon Aiguille fous un angle de nonantenbsp;degrés, amp; par conféquent avec une force double () : le nombre d’olcillations auroit donenbsp;du être encore plus grand. Or, le Vuide lenbsp;plus parfait a produit, au plus, une diflerencsnbsp;de fix ofcillations.

a°. Quoi QUE le nombre d’ofcillations fut le même a l’Air, le Vuide l’a diminué inéffa-lement; p. ex. un jour il y avoit treize ofcil-

la-

((2) [Car ces forces font comme les fir.us des angles 4e deviation du Méridien: 8c le finus d’un angle de no-»antc degrés, ou le Rayonell double du finus d’unnbsp;angle de trente degrés. N. d. T. j

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-ö? V Aüion du Magnétisme dans Ie Vuide. 311

lations a I’An', fcpt dans Ie Vuide: un autre, neuf a l’Air, quatr“ Ic Vuide; un autre,nbsp;fix a I’Air, quatre qans le Vuide: ,or, il fem-ble que le Vuide devroit touj ours oter un nom-fire égal, ou proportionnel, d’ofcillations: Scnbsp;comme cela n’a pas lieu, il eft probable qu’ilnbsp;y a d’autres caufes que le Vuide qui contri-buent a cct effet.

3°. Le Vuide ayant été fait, Sc I’Air é-tant enfuite rentré dans le recipient, le nom-bre d’ofcillations n’a pas toujours été le même qu’avant qu’on eut fait le Vuide. Dans un«nbsp;Experience, I’Aiguille a fait quinze ofcilla-tions a I’Air: apres qu’on eut pompé une par-tie de I’Air, quatorze: enfuite mo ins: maisnbsp;fculement quatorze, Sc non quinze, apresnbsp;qu’on eut laifle. rentrer I’Air. Il s’eft donenbsp;fait ici quelque changement deforce, qui nenbsp;dépend pas de I’Air.

4“- S u p p o s o N s que* I’effet en queftion dépende du Vuide; done le Vuide, ou I’ab-fencede I’Air produit une diminution dans 1*nbsp;nombre d’ofcillations: done les forces chan-gent, elles augmentent (§. 164.), amp; cettenbsp;augmeutation produit la diminution dans Icnbsp;nombre des ofcillations. Mais, il faut quenbsp;dans le même terns la force de 1’Aiguille aug-fiente ausfi gt; car la même caufe y produira Icnbsp;V 4nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mêntc

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gïa I. mÉmoire. P. I- S. VI. Ch. I.

méme efFet j mais Ie nombre d’ofcillations en 4oit être augmenté (§. i6a.). II faudra donenbsp;fuppofer que raugmentation de force eft beau-inbsp;coup plus grande dans Ie fuspenfeur que dans


Ie barreau ou 1’Aiguille,


G. a.


d. que la


me


nie augmentation devroit y produire un plus grand effet: or l’un amp; l’autre de ces articlesnbsp;ieroit bien difficile a prouver.

§. i66. T o u T E s ces raifons me portent a penfer, que les Expériences de M. b l o n-D E A u dépendent d’un trop grand nombrenbsp;d’Elémens, pour qu’on en puifte attribuer lesnbsp;effets a TAir feul; furtout puisque celles de

M. M. MUSSCHENBROEK amp; CIGNA, qui dépendent d’une caufe fimple, ont prouvénbsp;Ie contraire. Cependant pour ne rien omettrCjnbsp;j’ai fait l’expérience fuivante.

Ex PÉR. LXXIX. J’ai pofé une Aiguil-. Ie tres-mince amp; tres-mobile fur une pointenbsp;d’acier: amp; j’ai trouvé que cette Aiguille a faitnbsp;Ie même nombre d’ofcillations a l’Air librenbsp;que dans Ie Vuide: la difference, s’il y en anbsp;eu quelquefois, n’a presque jamais cté ennbsp;exces.

§. 167. PuisQu’iL eft queftion ici d’E'

leftricité amp; de Magnétisme il ne fera pas hots,

de

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HeVJSion du Magnetisme dans Ie Vuide. 313

ide propos d’indiquer en peu de mots, par quelle caufe M- blondeau expliqvie la di-gt;nbsp;minution du nombre d’ofcillations dans Ie Vui-^nbsp;de, OU plütót, quelle caufe il penfe qui in^nbsp;flue ici. C’ell: rÉleftricité.

L E Fluide magnétique paffe felon lui très-facikment è, travers Ie Verre. Quand on pom-pe l’Air, ee Fluide vient de dehors pour Ic remplacer. Done, quand on a fait Ie Vuide,nbsp;Ie Fluide éledtrique fe trouve en plus grandenbsp;abondance amp; plus condenfé dans Ie récipient,nbsp;Sc conféquemment il agit avec plus de force.nbsp;Lorsque l’Air rentre de nouveau dans Ie recipiënt, l’excès du Fluide magnétique en fort,nbsp;mais il n’en fort pas entièrement, parcequ’ilnbsp;en fort plus difficilement qu’il n’y entte. Mais,nbsp;on ne dit pas comment la diminution de l’Airnbsp;intérieur, lequel n’agit pas a travers Ie Verre,nbsp;provoque Ie Fluide magnétique extérieur anbsp;entrer dans Ie récipient j ce qui pourtant au-roit du êu'e raiticle principal,

D’ailleuus M. blo ND eau a eru obferver, que, lorsque Ie nombre d’ofeillationsnbsp;augmente d’abord beaucoup, 6c diminue peunbsp;après, Ie tems menace de l’orage, doftt lanbsp;formation eft la caufe de l’accroiffement, Scnbsp;l’explofion celle de la diminution du nombrenbsp;4’pfcillations. Or, cette analogie poféc ilnbsp;V 5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ eft

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jï4 I- MemoirE. P. I- «S'. VI. Ch. I.

eft vraifemblable que cela pfovicnt de I’Elcc-tricité ou de la matière ékftrique. M. ELONDEAu peiifc doiic que , lorsque Icnbsp;Tonnerre fe forme, il eft probable,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y

a un défaut d’Electricite , ou une rnoindre quantité de Fluide eledlrique, dans la particnbsp;inférieure de I’Atmosphere. II fuppofe enfui-te que le Fluide éleétrique a une tres-grandenbsp;analogie avec le Fluide magiiétique; il jugenbsp;done qu’il eft probable, que, dans les mémesnbsp;circoirftances, dans lesquelles il exifte unenbsp;rnoindre quantite de Fluide éledrique dansnbsp;r Atmosphere, il exifte ausft une rnoindre quan-\nbsp;tité de Fluide magiiétique. Qu’en conféquen-ce , eelle - ci eft ausli rendue dérechpf plusnbsp;abondante par I’explofton du Tonnerre, .amp;nbsp;que le nombre d’ofcillations, qui etoit au*nbsp;gmentée par le défaut de Fluide, eft alorsnbsp;diminuée. Il eftime done enfin, qu’il a faitnbsp;aitificiellement dans le Vuide de la pompe, cenbsp;que la Nature fait dans I’explofion du Tonnerre : qu’il y a augmente la quantite de matière magiiétique, dc que e’eft par la que lenbsp;nombre d’ofciiiations eft plus petit dans Icnbsp;Vuide.

S. i68. Mais, cette probabilité me pa-roit, i dire vriii, tres - petite; car, elle depend

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r Asion du Magnétisme dam Ie f^uide. 315^

pend de beaucoup d’hypothèfes, ’fondées Tune fur r autre ; de forte quê, fi elks feroient toutesnbsp;certaines, a Texccption de ravantdernièrc, lanbsp;conclufion n’aurait que la probabilite de celle-ci. Quand done je fuppoferoiïi que toutes cesnbsp;hypothèfes font probables, la probabiiité de lanbsp;conclufion me paroitroit encore tres petite.nbsp;Du refte notre but n’exige pas que nous ota-minions chacune de ces hypothèfes en particulier.

J E puis jecrois conclure, a jufte titre, de tout ce que nous avons dit, que Ie Magnétisme ne fouffre aucun changement, ni dans Ienbsp;Vuide, ni dans l’Air condenlé.

CHAPITRE 11.

De 1'Electricité' dans Ie Vuide.

§. 169. On fait que des Tubes de Verre, Vuides d Air, amp; ékctrifés, ainfi que lesnbsp;Corps qu on frotte dans Ie Vuide, lancentnbsp;une grande quantité de lumière, amp; qu’il fenbsp;fait quelquefois des écoulemens de lumière a-bondans dans. Ie recipient dont on a pompé

l’Air. M. M. NOL LET, hawksbee,

êc

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Si6 I. MÉMOIRE. P. I. S. VI. Ch. II.

amp;ÖU FAY ont fait de tres-belles Expérien-ces fur ce fujet; mais elles ne font pas de no-tre reffort aétuel: nous, ne devons traiter qi» de celles qui concernent l’attraftion Sc la ré-pulfion éleftrique: mais il y a de grandes con-troverfês for ce fojet parnii les Phyficiens.

IL en cft qui penfent, que les Corps rendus eleétriques dans Ie Vuide, fourniflent des Phénomènes d’attraction Sc de répulfion: d’au-tres Ie nient; mais, pour mieux expliquernbsp;cette matière, je rangerai les Phénomènesnbsp;dont il s’agit fous quatre clafles.

La premiere clafle' concernera les Corps Vuides d’Air qu’on éleclrife.

J E place dans la feconde clafle les Phéno-mènes, que préfentent les Corps éleétrifés qui agiffent for d’autres Corps fospendus dans Ienbsp;Vuide.

L A troiflème contiendra les Phénomènes que fourniflent des Corps eleftrifCs, qui agis-fent fur d’autres Corps ausfi éleétrifés, ècnbsp;qu’on place enfuite dans Ie Vuide.

Enfin la quatriéme contiendra les effets que des Corps éleélriques, places dans Ie Vuide, font fur d’autres Corps renfermés dans Ienbsp;naême recipient.

PfS'

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317

Ibe l'ÈleStricité dans Ie Vuide. Premiere Clajfe.

§. 170. M. HAWKS BE E a obfervé qu’un Globe Vuide d’Air, frotté a l’ordinai-re, n’attire pas des fils places au' dehors: quenbsp;la même cliofe a lieu pour un tube Vuidenbsp;d’Air: expérience que M. du fay a repe-tée avec Ie même fiiccès {b): mais, des quenbsp;l’Air y rentre, Ie Tube exerce fa force d’at'nbsp;traftion. II n’y a aucune dispute fur cette expérience. .

O N ne peut comparer ce Phénomène a au-cun Phénomène magnétique, amp; par confc-quent je ne m’y arreterai pas davantage. Je dirai feulement, que eet effet éleélrique n’eftnbsp;plus Ie même, fi Ton enduit Ie globe intérieu-rement de circ: car alors, quoique Vuidenbsp;d’Air, il attire des Corps extérieurs, mais feulement par ia partie enduite, amp; non par celles qui font peut-être reftées a nud: ce quinbsp;indiqive que cette attraétion ire dép end pas dunbsp;Verre, mais de la Cire, amp; confirme très-biennbsp;Ie fenftment de ceux qui penfent, que les E-

kc-

(a) Exper. Piyfico-Mecan. Tome I. p, nbsp;nbsp;nbsp;de la

Tradud. Fran^oife.

(i) Mm. de l’Asad. Uoy. des Scieneei. 1734. p,

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gl8 I. MÉ MO I RE. P. I. s. VI. C/ilI...

leólricit.és refineufes amp; vitrées font de nature très-différenres.

Seconde Clcijfe.

%. 171. Pas SONS a k feconde claflc, qui contient les effets que des Corps éledlrifés 6cnbsp;pl-'cés a l’Air, font fur des Corps luspendusnbsp;dans un recipient. II cft évident que c’efc anbsp;ces Phénomenes éleftriques, qu’il faut comparer les Phénornènes mngnétiques daas lesquelsnbsp;l’Aimant eft placé hors du recipient, amp; l’Ai-gu.ille fur kquelle elle agit, au dedans, 6cnbsp;qui ont Ie même fuccès dans ,1e Vuide qu’anbsp;l’Air.

M. ETIENNE gray, Phyficieii anglois, auqucl la fcience de l’Elcétriciré doit beau-coup, a fait les expérienccs fuivantes (a).

ExpÉr. LXXX. Qu'on fuspende im Fil dans Ie recipient: qu’on en pompe l’Air, 6cnbsp;qii’on en approclie un tube éleftrifé: Ie Filnbsp;fera attiré. M. nol eet a repeté cette Experience avec Ie même fuccès (b).

ExpÉr. LXXXI. Si Ton n’approche pits

Ie

(a) Phil. Tranf. N°.’416. Art. I. Vd. 37. p, 397. (4) Elf ai fur l'Elelirkitf, p. 69.

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De rEkSlricité dans Ie Vulde, 319

Ie tube du recipient, mais qu’on frotte Ie recipient même, Ie Fil fera ausfi attiré.

Il fuit de ces Experiences, que les Corps places dans Ie Vuide font mus par des Corpsnbsp;éledtriques placés au dehors. Je ne faclie pasnbsp;qu’il y ait de controverfe fur ce Phénomène:nbsp;mais il y en a eu une tres - grande entre M.

FRANKLIN amp; M. l’Abbé NOL LET lur

fes caufes. Notre but n’exige pas que nous enparlions. Je dirai fculernent, que eet effetnbsp;me paroit provenir, de ce que Ie récipient lui-mème elt rendu éledtrique.

Troijième Claffe.

§. 17a. C'ETTE ckfle contient les Phé» nomènes que préfentent des Corps éleftriques,nbsp;lorsque, après avoir été renfermés dans Ie recipient, ils agiflent fur des Corps placés horsnbsp;du récipient.

B o Y L E a fortement frotté un morceaii d’Ambre: il w renfermé dans un récipientnbsp;qu’il a Vuidc d’Air, amp; il a trouvé que fa force eleélrique agillbit même aloi's lur d’autresnbsp;Corps. M. gray a fait ces Expériences (tf)

avec

Ia) PMI, Tranf. N®, 423. p. 189, Vo!. .37.

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gao I. MÉ MO I RE. p. I- •S'. VI. Hi

avec des globes de Verre, de Souffrc, de Ci-re; il les frottoit d’abord, Sc les fuspendoit enfuitc dans un récipient, dont il pompoitnbsp;l’Air. II a trouvé que ces globes attiroientnbsp;de petits Corp5 renfermés dans Ie recipient jnbsp;avec la roême force qu’après que l’Air futnbsp;j-entré {b). C’eft ce que M. du fay aaus*nbsp;fi trouvé.

Les Corps éleétriques éleétrifés, confer-vcnt done leurs forces dans Ie Vuide, amp; paf conféquent ils y produifent des effets éleétriques. II feroit a fouhaiter que ceux qui ontnbsp;fait ces Expériences euflent obfervé en mêmenbsp;temsj fi cette force fe conferve ausd long-temsnbsp;dans Ie Vuide qu’a l’Air, ce dont je doutenbsp;beauCOup: puisque l’Air, Corps idioélcétri-,que, reprime Ie Fluide éleétrique amp; 1 applique au Corps même. Au refte je ne doutenbsp;pas que les Corps ne confervent d’autant mieuxnbsp;leurs forces dans Ie, Vuide, qu’ils font de meil-leurs idioéleétriques. Car rÉleétricité s’éva-nouit parceque tout fe retablit dans l’état ounbsp;il étoit avant Ie frottement: or, Ie Fluide fonbsp;meut d’autant plus difficilement Sc par confé-quent, il fe rétablit d’autant plus lentement

dans

(i) ibld. p. 3Si.

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De 1'EleSlrkitê dans Ie Vuide. g'zi

dans fon premier état, que les Corps foüt de meillem'S coercitifs^

Quatrihne Clajfe.

§. 173. Nous voila eiifin parveiiüs a la dernière ckffe qui contient les eflfets que désnbsp;Corps éleftrirés dans Ie Vuide font fur d’autresnbsp;Corps D ausfi placés dans Ie Vuide. II y n denbsp;grandes controverfes au fujet de ces Phénomè-nes: mais, pour les mieux développer ^ jenbsp;traiterai d’abord de l’Éledtricité que les Corpsnbsp;acquicrent par Ie frotteraentj Sc enfiiite dönbsp;celle qu’ils acquièrcnt par communication*

1. De rÈleSiricité par Frottementi

§. 174. M. HAWK SB ES a trouvé qu’ün tube de Verre, foitcreuxj mais rempli d’Ait^nbsp;foit folide, frotté dans Ic Vuide, ne doniienbsp;aucun figne d’Éleftricité, amp; que 1’Éleclriciténbsp;paroit annihilée jusqu’a cc qu’on laifle rentrernbsp;1 Aii (a). II a trouvé de plus (h) que desnbsp;Üls places en demi - eerde autour du globe, 6c

qui,

(a) Ëxp. P/iyf. Mee. Tome I. p. 371. de 14 iradH^mi [h) Ibid. p. 389.

TO ME I. nbsp;nbsp;nbsp;X

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qui, a I’Air, fe dirigent tons vers le centre du globe, n’acquièrent aucune diredtion, finbsp;on les fuspend dans le Vuide, quoique le globe foit plein d’Air.

M. DU FAY a trouve au contraire, que 1’Ambre frottée dans le Vuide, attire forte-ment les fils fuspendus dans le récipient •, maisnbsp;que I’Eledlricite du Verre ell beaucoup plusnbsp;foible dans le Vuide qu’a TAir qu’il n’y ac-quiert que tres-peu d’Eledlricité. De plus,nbsp;M. N o L L E T, en repetant ces Experiences (f), a trouvé que des globes de SoufFre Sfnbsp;de Verre deviennent éledlriques dans le Vuide , mais plus foiblement que quand on ne la-refie pas I’Air.

§. 175. IL lemble done, fi nous failbns attention aux Experiences de M. M. dunbsp;FAY 6cnollet (a)j que le Verre ac-quiert non feulement une Eleélric'té plus foible , mais même plus foible que 1 Ambre j ornbsp;on fait que celle de 1’Ambre eft excitée plusnbsp;faeikment. La caufe feroit - elle done, quenbsp;le Vuide oecafionne quelque difficulté, qui

pro-

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JDe rEleBricité déns Ie Vuide. 37,2

produit for Ie Verre lm efFet prop'ortiórielle-ment plus grand? Mais pourquoi Ie Verre n’a-t-il acquis aücune éledtricité dans Tex»nbsp;périence de M. h aw k s b e ë? Ori ne fku-roit dire que cela provient des vlpeui'Sj quinbsp;tombent de 1’Air, ou d’un frottemerit tropnbsp;petit, puisque, 1’Air étant rentré dans Ie réci-pient, tout a été rétabli. On nc faurbit dirénbsp;ausfi que Ie Vuide n’a pas été alTez parfaitnbsp;dans les expériénees de M. M. nóllétnbsp;amp; pu F Af, puisque Ie Baromètre y a éténbsp;j-eduit a peu prés au niveau. J’avoue ne paSnbsp;appercevoir jusq’ici la raifon de cette difference.

II. De VEleStricité par Communication.

§. 176. La diverfité des Expéficnces n’eli pas moindre pour rÉleétricitê acqüife pafnbsp;communication. Celles dé M. M. n o l-let amp; bèccaria font direét^ment op-pofées les unes aux aütles. Vbict celle de

Ex PER. LXxxiI. Je p'ofo for la plati-pe de la Machine pneumatique une lame de

. mé-

(«) Art. des Exfériences, Tome III, p, 484.

58 gs

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métal, couverte de legèves raclurcs de cuivre ; je couvre eet appareil d’un recipient, dontnbsp;rouverture garnie d’une boite a cüirs, eft tra-verfée par une tige de ciiivre, a rextrémiténbsp;de laquelle il y a une boiile. Je fais com-muniquer avec Ie Condufteur de la Machinenbsp;l’extrcmité qui eft hors du recipient. J’élec-trife: I’Eledlricite pafte dans la tige, amp; cel-le-ci attire les Corpufcules placés dans Ie ré-cipient.

ExpÉr. LXXXIII. l’Expérience du P. BECCARiA eft cclle-ci (^). La tige dontnbsp;je viens de palier eft garnie d’une boule denbsp;cuivre. A quclque diftance, amp;; a la mêmenbsp;hauteur, on en place une autre, garnie d’unenbsp;boule. Entre ces deux boules eft fuspendu anbsp;un fil de foye un petit cilindre de papier doré.nbsp;On fait communiquer la tige avec Ie Conducteur de la Machine.

Avant qu’on pompe l’Air, Ie cilindre eft dans un mouvement continuel, lorsqu’onnbsp;éledtrife la tige: il s’approche tantót d’unenbsp;boule, tantót de l’autre. Pendant qu’on pompe rAir les. ofcillations diminuent, Sc, lorsque

tout

(^) P/'iilöf. Tranf. Vol. LI. p. 36. [ Repetée dans J® Traité de VEkttrk. muf. §. 14a. N. d, T- ]

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t

De rEleSiricité dans Ie Vulde. 3a5

tout l’Air eft épuifé, Ie cilindre refte tran-quille. Que ces efFets font dift'érens de ceux qu’a obtenus l’Abbé noi-let! Dépen-droient-ils de la maniève dont on fait l’ex-périeiice ?

§. 177. M. beccauia a obfcrvc, amp; la même chofe a eu lieu dans mes expériences,nbsp;qu’ausli longtems qu’on n’a pas pompé l’Air,nbsp;ie Fluide éledtrique brille par petites étincel-les, pres de chaque boule; mais, que quandnbsp;tout l’Air eft cpuifc, Ie Fluide s'elance par unnbsp;grand Sc large rayon, plus tranquille, continu, mais non ausil brillant j tel en im motnbsp;qu’il a coutunie de fe mouvoir dans Ie Vuide.

E X A MIN o N s ce qui fe paffe dans cettc Experience.

Pour que Ie cilindre faffe des ofcillations, il faut qu’il reqoive Ie Fluide d’une des boules : quand il l’a requ il eft repouffé: il décharge bientót ce Fluide dans la feconde boule gt; Sc s’en étant déchargé il eft attiré de nouveau, Sc ainft de fuite. Mais ft, lorsqu’on anbsp;fait Ie Vuide, Ie Fluide entourc trop promp-teinent Ie cilindre, s’il tourne autour de luinbsp;avec trop de vitefl'e, s’il tend vers la fecondenbsp;boule pat un mouvement continu, par un ra-

^ 3 nbsp;nbsp;nbsp;yon

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ga6 I. ME MOIRE. P. I. S- VI. Ch. II.

yon non interrompi}, le cilindre ne fauroi^ plirs fe mouvoir.

Cette experience me paroit fe reduire a la feptante - cinquieme ( §• i47-)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laquelr

le nous ayons produit une attraction conftan** te, d’apres la méthode de M. Cigna. Lanbsp;feconde boule détruit rifolement, amp; attire lenbsp;pluide ausfi bien que le faifoit la pointe a I’Airnbsp;libre: cat:, il n'y a ici aucun Corps coerci-tif qui entoure le globe, amp; retarde le mouve-pient du Fluide éleétrique. Cette réflexion eftnbsp;d’autant plus certaine que j’ai produit dansnbsp;1’expérience de M. beccap-ia un eftet ab-folument oppofé.

J’ai augmenté la diftance entre Ics bou-Ifes, 8c par la~mêmcj quoique le recipient reftat Vuide d’Air, les attractions, le mouvement öfcillatoire, les étincelles ont recom»nbsp;mencé, Sc Ton n’4 obfervé aucun écoulementnbsp;fontinude Fluïde, comme ci-devant (lt;?).

L’e f-

{«) [Milord MAHON a trouvé, qn’en fuspendant dans pn Rédpient de la pompe pneumatique, amp; a Ia Platinenbsp;incTie qui couvre le Rédpient, TÉledromètre i boules de moëlle de fiireau, amp; éledrifant enfuite, ces boules fe repouffent: qu’en épuifant l’Air, leur divergencenbsp;diminue; qu’en rendant enfuite Ie Verre du Récipief?nbsp;cledrique, cette divergence n’augmente pas, mais qu cp

in-

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3^7

JDe VÈle^ridtê dans Ifi Vuide,

L’effet dc rexpériencc du P. beggar i a ne provient done que de la maniè-re dont on fait cette expériencej ellc n’efl: done pas contraire a celle de 1’Abbe nolle t gt; car comme la lame de métal eft cou-verte dans celle - ci de beaucoup de Corpufeu-les féparés, il peut y avoir des écoulemensnbsp;brillans 5c inten-ompus, 6c par conféquent ilnbsp;y a de l’attradion.

Condufion.

§. 178. On peut conclure de cé qui pré-cède.

1°. Que les Phénomènes de l’Attradion éleftrique ont lieu, quoiqu’on place dans Ienbsp;Vuide Ie Corps après 1’avoir éledtrifé, ounbsp;les Corpufcules ,qui doivent être attirés: mais,

qu’il

introduifant après cela de nouvel Air dans ce Recipient, les boules deviennent dérechef confidérabkment diver-gentes (Prindfes d’Eleclr. Exp. 1, 2 , 3 , 4. ) : ce qui eftnbsp;conforme aux Experiences de M. ma ratnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fur

rÉleêlriché Exp. n. 13.), 8e aüx reflexions que nous avons fait es dans ce §. M. mahon conclüt même de fesnbsp;experiences, qu’il eft trés - vraifemblable que la divergence des boules diminuc en même raifon que la denfit^nbsp;de l Air. N. d. T. ]

X4

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qu’il n’eft pas certain fi cette dernière attract don depend du Corps éleótrifé: qu’elle pro^nbsp;yient au contraire vrairemblablement de l’Elec-!nbsp;tricité communiquée au recipient.

a”. Que les Corps idiocleftriques acquiè-^ rent par Ie frottement moins d Eledtricite dans»nbsp;be Vuide [qu’a TAir] : peut-être même quenbsp;quelquesuns n’en acquiéreut qu’une tres-foible, OU pas du tout.

3°. Que les Corps qui regoivent l’EleÉtri-r cité par communication dans Ie Vuide, n’of:inbsp;frent quelquefois aucun Phénomène d’attraction: ce qui depend de la manière dont onnbsp;fait rExperience.

L’absence de 1’Air influe done llir quelques Phénomènes éledtriques , ou dunbsp;ïpoins fur leur graitdeur {a},

CHA-

(a) [On fait par plufieurs Experiences, que Ie Fluide éleiSvique fe réeut trés-facilement par des Tubes vuidesnbsp;d’Air, amp; qu’il s’y montre fous une trés-belle apparencenbsp;luroineufe. Tout Ie monde connoit aujourd’hui les beauxnbsp;Conduéléurs vuides d’Air de M. henley, amp; décritsnbsp;dans les P/ülof. Tranf. Vol. LXIV. amp; dans Ie Journal denbsp;Phjf. Tante VI. p. 141. Mais Ie Vuide de nos Machinesnbsp;pneumatiques, ni celui de nos Condtiéteurs, font aiislinbsp;parfaits que celui de Torricelli ou du Baromeire. Milord CAVENDISH ayant rernpli de Mercure un Tube denbsp;Baromètre recourbé , dont chaque Branche avoir 30 poUquot;

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3^9

C-oncluJion générale.

C H A P I T R E III.

Conclufion générale.

§. 179. Nous avons vu (§. 168. )j quC les Phénomènes magiiétiques n’cprouvent au-cun changement dans Ic Vuide: que quelqnes

Phé-ces de longueur, 5r ayant placé Ie bout de chaque Branche dans une foucoupe remplie de Mercure, de forte que Ie Mercure y defcendit a la hauteur du Baromètre, ilnbsp;obtient un efpace vuide, de 30 pouces: amp; il trouva quenbsp;Ie Fliiide éleétrique paffoit tres - libremcnt par cc vuidenbsp;de TORRICELLI {Phil. Tranf. Vol. XLIX. p. 370.) Experience que M. WILSON a repetée amp; dans laquelle il anbsp;remarqué quelques nouveaux Phénomènes. (P/i'd. Tranf.nbsp;Vol. LI. p. 308. feqq.). L’air ell done un Coercitif dunbsp;Fluide ékarique: un Air plus rarefié 1’eft moins; unnbsp;Air trés-rare cft un Conducteur parfait. Mais que di-rons nous d’un Vuide parfait iquot; M. priestley nousnbsp;rapporte fur ce fujet une Experience de M. walsh ennbsp;ces termes {Exper. on var. Kinds of Air. Tomé I. Seét.nbsp;VIII- §. 1. a la fin. p. 384.) ,,M. walsh, aidé denbsp;,,M. DE LUC, ayant fait un vuide beaucoup plus par-j, fair dans Ie Baromètre double, ou arcué, en y faifantnbsp;,,bouillir Ie Mercure, a trouvé que 1’étincelle ou Ie

choc

X 5

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'JJS I. MÉ Mo I RÉ. P. ï. S. VI. Ch. III.

Phénomènes éleétriques n’en ^ouffrent pas, amp; que d’autres cn éprouvent peut - être quelgt;nbsp;qu’une (§. 178.). Mais, foit que nous éta-bliffons que les Phénomènes electriques fouf-frent un grand changement dans Ie Vulde,nbsp;foit que nous penfions qu’ils n’y cn éprouventnbsp;aucun, je ne vols pas qu’on en puifle déduirenbsp;^cune Analogie, ou aucuné différencè entrenbsp;les phénomènes magnétiques, Sc les Phéno-mènes éleétriques.

S ï les Phénomènes éleétriqucs n’éprouvent aucun changement, cela indique que 1’Airnbsp;n’agit, ni fur rÉleótricité , ni fur Ie Magné-

tis’

,, choc cleörique ne pafl'e pas plus par cc Vulde que par 5 j un morceau de verre folide. 11 a ausfi obfervé plu-ijfieurs circonftanccs qui affedlent cc Vulde d’unc ma-j,nière extraordinaire. Mais, en fuppofant que ce Vui-,, de foit parfait, je ne vois pas qu’on puilfe eviter d’ennbsp;j,conclure, qu’il faut quelque fubllance pour conduitenbsp;jjl’Ékélricité, amp; que celle-ci n’eft pas capable de s'é-,,tendre par fa propre force cxpanfive dans des efpacesnbsp;jjvuides de toute matière, comme on Ta généralementnbsp;5,fuppofé d'après l’idée qu’il n’y a rien dans ces efpacesnbsp;,,qui empêche Ie paffage du Fluide.” Cette réflexionnbsp;me paroit très-jufte; amp; il me femble que TFHedlricitenbsp;pofitive des Corps Condudleurs, ou Coercitifs imparfaits,nbsp;nedoitpas pouvoirfublifter dans IcVuide parfait, ou iffl-parfait, fi ou fuppofe que les patticules du Fluide clec-trique font douées d'une force de rcpullion. N. d. T- J

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331

Conclufion générale.

tisme, qu’il n’eft pap confcquent ni Ie Conr du£teür} ni Ie coercitif d’aucun des deuxnbsp;Fluides. Mais de ce qu’uh Corps n’agit fm-aucun de deux autres qu’on lui préreirtCj ilnbsp;ne s’eir Ixiitpas que ces Corps font femblables,nbsp;óu qu’ils ont des propriétés analogues.

§. l8d- Sr les Phéhomènes éleftriques é-prouvent un grand changemeiu dans Ie Vui-de, il s’en fuit feukment, qu’en otant TAir^ Corps idioéledlrique ou coercitif, on affoi-blit les effets: ce changement dépendra donenbsp;de ce qu’on ote un Corps fur lequel Ic Fluïdenbsp;éledtrique agit. La chofe reviendroit done anbsp;ceci: qu’en otant un Corps, fur lequel Ienbsp;Fluïde inagnétique n’agit pas, les Pliénömè-nes n’en font pas changes: qu’en otant Ie menie Corps, mais fur lequel Ie Fluïde clccrriquenbsp;agit, les Phénoraènes éledriqucs eprouventnbsp;du changement: mais, fi je ne me trompe,-peci n’indique pas une plus grande differencenbsp;entre ces deux fortes de Phénomènes, que cenbsp;que nous avons dit ci-deffus, que tons lesnbsp;Corps, excepté Ie Fer, furlesquels l’Éledcri-citéagit, n’agiflcnt pas fur I’Aimant.

§. i8o*. Et quand même ce que M. mus-

s C H E 1^'.

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scHENBROEK avSnce auroit lieu (a), fa-voir qiie rÉleétricité n’agit nbsp;nbsp;nbsp;du ré-

cipient, cc qui pomtant n’efl; nullement prou-vé par experience, jc n’admetterois ni la rcs-femblance, ni la difference cfije ce celèbre Phyficien établit, quand il dit „ rÉleftriciténbsp;„ 6c TAimant conviennent en ce qu’ils agis-„ fent tons deux dans Ie Vuidej ils différentnbsp;,5 en ce que TEleétricité n’agit pas hors du ré-„ cipient, au contraire de ce que fait l’Ai-mant.”

Ie y a plus5 quand mênae les Phénomènes magnétiques feroient plus forts,, ou plus foibles dans Ie Vuide qu’a l’Air libre , amp; que lesnbsp;Phénomènes éleélriques n’y éprouveroient au-cun changement, il s’enfuivroit feulementnbsp;que l’Air eft uii Corps Conduéteur, fur le-quel Ie Fluïde magnétique agit 6c par confé-quent tout reviendroit toujours au même.

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la communieatien des Forces éleSlr. ^c, 333

SECTION VIL

De la communication des forces électriques et ma-

GN É TI Q.U ES.

S- 181. On demande, fi l’oh peut établir une comparaifon entre PEleétricité 6c Ie Magnétisme , eu égard a la manière dont ils com-muniquent leurs forces.

Cette quelliou, la fixième que nous nous fommes pi'opofés d’examiner, ell trés-importante , 8cM. AEPiNusl’a parfaitement biennbsp;traitée (i*). Pour la développer comme ilnbsp;faut, je ferai d’abord quelques remarques générales concernant les différens chefs fur les-quels la compaiaifon peut amp; doit rouler. J’ex-ami-

(a) [ C. a. lt;!• nbsp;nbsp;nbsp;Principes: mais il en a tiré

Ie plus grand parti, amp; calculs 1'ont conduit a beau-coup dc découvertes trés - intéreffantes. M. STEioiEH-ner a fuivi la même méthode, dont on trouve Ic dé-Tcloppement dans Ie f. 80. de fa Differtation. N. d. T,}


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|34 MÉMqiRE. P. j. S. vit. Ci. i.

aminerai enfuite la manière dont l’Éleftricité amp; Ie Magnétisme communiquent léurs forces ynbsp;Cins avoir égard a la Polarité: enfin j’exami-nerai cc qüi a rapport aux Poles {b)i

CHAPITRE L

Remarquamp;s générales.

§. tSa. ÉÈs Corps ne laüroient devénir,) ni éleétriques, ni magnétiques, a moins qu’orinbsp;ne les frotte, ou qu'ils ne touchent des Corpsnbsp;qui pofledent acluellement TEléétricité ou Ie

Ma-

{b) [M. HEMMER remarque o'l'ie je n’ai pas trop ’,,bieli réusfi dans l’examen de cette queftioB ; que lanbsp;,,ou je crois trouver de la disparité, il y a ou unenbsp;5, manipulation différente, ou des moyens différens, oilnbsp;j,des circonftances différentes: amp; qne lorsque tons ces'nbsp;,, points font les mêmes, on a ausfi généralement desnbsp;„adions amp; des effcts femblables.” M. hemmer examine ceci plus en détail dans cinq différens articles: a-près quoi il ajoute qu’il s’eft glifl'é plufieurs inexaöitiy»nbsp;des dans cette Sedion: il en allègue trois excmples.nbsp;Nous discuterons ces différens Chefs dans nos Notss fu^nbsp;chacun des articles en queftiott. N. d. T*]

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335

Rm^rques géhén^s.

Magnétisme. Mais, il y a ici quelqijes articles qui méritent un développement plus exaél,

L E Feraequicit la force magnetique par la fitu^ion feule, par Ic contaéf d’un Aimant,nbsp;par Ie frottement. Je parlerai gi-après desnbsp;deux derniers moyensj examinons a préfentnbsp;Ie premier.

L A force éleétrique s’acquiert par Ie frotte-mervt amp; par Ie contaét: mais s’acquiert - elfe ausfi par la fituation feule? amp; li elle ne s’acquiert pas de cette faqon, peut-on en déduirenbsp;quelque difference entre les Loix de la com-paunieation de ces deux forces ?

L. E Fer acquiert a la vérité la force par la fituation feule, mais c’eft uniquement pareenbsp;que la Terre eft un grand Aiqtant: Ie Fer eftnbsp;par conféquent toujours plongé dans l’atmos-phère d’un grand Aimant, 6c il reqoit réelle-ment Ie Magnétisme felon les Loix qui ontnbsp;lieu dans Ie contaét du Fer avec 1’Aimant.nbsp;D’ailleurs cette propofition, Ie Fer acquiert Ianbsp;force magnétiqug par la fituation feule, n’eft.nbsp;pas générale i car il y a, comme les obferva-tions 1 ont fait voir, des endroits dans lesquelsnbsp;1’inclinaifon de 1’Aiguille n’a pas Heu ( a).

Les

(4) [V. ci-delTus. §. 76. mte a. N. d, T.]

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.^36 I- mÉmoire. P. I. «S'. Vll. C,5. 1.

Les Corps élefti-iques n’acquierent paS, quc je fache, TElccirricité par leur fituatioftnbsp;feule, fi ce n’cft dans le feul cas, ou des Corpsnbsp;Condudteurs ifolés reqoivent rÊleftricité quinbsp;ie trouve dans 1’Air naais alors ils font en-toures d’un Corps éledtrique qui leur Communique fa force. Si done la Terre ctoit eon-tinuellcment entourée d’une Atmosphere élec-trique, comme elk I’eft d’une magnétiquC,nbsp;tous les Corps qui reqoivent I’Eleftricite parnbsp;communication deviendroient certainement é-lectriques par leur fituation feule {b).

{b) [Bien entendu en fuppofant qu’ils Ibyent Cond-jiuellement amp; parfaitement ifolés.

Void la remarque de M. hemmer fur cet artide. ,,,,Le Fer , dit 1’Auteurdevient magnetique par la fi-, tuation feule ; mais aucun Corps nc devient élcöfi-„,,qiic de cette manière.’quot; Lc Fer devient magnetiquenbsp;,,par fa fituation fenie, lorsqu’il eft placé dans la fphè-,,re d’acfivité d’un autre Aimant, p. ex. du grand Ai-j,mant terreftre; li un Corps fe trouve dans la fphèrenbsp;,,d’aétivité d’un Corps éledriqu*, il deviendra ausfi é-,,kftrique par cela feul, comme 1’expérience le prouve.nbsp;,, Le premier fait, le magnétique , a lieu fans commu-,, nication de quelque Fluide ; la même chofe a lieu pcurnbsp;5,le fait éleftrique : dans le premier, tout fe paffe parnbsp;la feule attraction amp; répulfion : il en eft de mêro®nbsp;',,pour le fecond.” Cette remarque me paroit tres-jui^®

quant aux Fans; mais je lie vois pas qu’eile attaqué

quc

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RgïfiartjuÉi gdnérakSi

J E fuis done d’un avis différent de celui de M. musschenbroek, (c)6cje pen-fe cjue ce fait, qu’on n’a quelquefois befoinnbsp;d’aucun frottement pour exciter la force ma-gnétique, au lieu qu’on en a befoin pour exciter la force éleétrique, ne peut pas fervir anbsp;établir quelque différence entre ces forces j carnbsp;ce fait me paroit dépeiidre de, caufes exté-rieures.

§. 183. Je rejette pour les mêrnés raifonS ime autre différence que M. musscheN’-BROEK établit: favoir „ qu’il ne nait pasnbsp;„ d’Eleéiricité du frottement de Corps Con-5, ducceurS l’un contre Tautrej qu’au contraire

^ue j’ai dit dans Ie Texte, dans Ie quel j’ai ce me fenjr ble établi très-diftinöement la même doélrine j puisqiienbsp;j’y ai parlé du cas dans lequel des Condudleurs fe trou-yent entourés de l’Éleiflricité Atmosphérique , amp; que j ainbsp;rejetté u diftinftion établie par M. musschenbroek.nbsp;Par dévenir eleftrique par la fituation feule, j’entends,nbsp;fans etre places dans Ia fphèic d’ailivité d’aücun Ai»nbsp;_ mant, différent du grand Aimant terreftre oii de la force direélrice univerfelle, qui exifte par tout, amp; qu’onnbsp;ne fauroit évitcr; or je ne crois pas qu’il y ait de pa-reille force éleétrique univerfelle, toujours agiffantenbsp;T.]

(c) Intrsd. ad Vh\\, Natm, §. pqÖ. tome I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Y

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338 I. MÉM o IRE. P. 1. S. VII. Ch. I.

„ re Ic Magnétisme eft produit par Ie frotte-„ ment du Fer centre Ie Fer; qu’il faut frot-„ ter Ie Fer centre Ie Fer: qu’un idioéleétri-,j quc frette centre un idioélectrique ne don-,, ne pas d’Electricité.” Car, li Ie Fer frette centre Ic Fer acquiert la vertu magnétique, ce-la provient dérechef uniquement 1°. de ce quenbsp;Ie Fer frottant acquiert la feree magnétiquenbsp;par fa fituatien feule: il eft: denc réellement unnbsp;Aimant foible, dent il fuit toutes les Loix,nbsp;comme M. b r u g m a n s Ta pi'ouvé avec lanbsp;plus grande fagacitc {a) ¦,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aquot;. de ce que Ie

Fer qu’on frette auroit ausli requ la force magnétique par la feule aétion du Magnétismenbsp;terreftre, laquelle eft excitée amp; augmentée parnbsp;Ie frottenient d’un Corps quelconque, fut-ilnbsp;même différent du Fer. Ce phénomène menbsp;paroit done accidentel, 6c produit par desnbsp;caufes étrangères: car, il faut confidérer ici Ie

Fer

(«) [^Tentam. da Mat. Magn. prop. 29. p. 190. amp; fui-vantes: ce qui a rapport a cette matière y eft excelk-, ment développé: amp; eet article eft d’autant plus important qu’on avoit établi des Principes trés - dilFérens, maisnbsp;dont M. ERuGMANS avoit fait connoitre Terreur. Vo-ycT, ausfi p. 182. prop. 28. qu’il fera bon de confultcr ftqnbsp;cc fujet. N. d. T. ]nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

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Remarques générales. nbsp;nbsp;nbsp;3351!

Per comme plongé dans 1’Atmosphere d’un ipuiflant Airtiant.

Pour ce qiü eft ce qiie M. mus-S c H E N B R o E K ajoutc, quc Ie frottement d’un idioékélrique contre un idioéleftrique.nbsp;hie produit aucune Eieftricité, j’en paiieraTnbsp;, fci-aprés (§. ao4.).

IL faüdra done, en examinant les Loix que iuit la communication des forces éleftriqires 6cnbsp;inagnctiques ,• laifTer 'i qu'artier tout ce quinbsp;concerne Ie Fer pofé dans une -certaine fitua-tion, puisque les Phénomènes qui ont lieunbsp;alors,’ ne font qu’accidentelsamp; nc s’arrêternbsp;qu’a ce qui concerne la force produite par Ienbsp;frottement, ou la pofitiori dans 1’Atmospherenbsp;éledtrique öu mdgnctique de qüelquc Corps.

Mais^ laiffant U cette confldération, il éft d’auti'es Phénomènes qüi mé pafoiflcht ih-diquer quelques differences.

§• 184. NouS he connoiflbri§ aucufi Corps pa^ même parmi ceux qui acquièrent excel-lemraent i’Eleétficité, qui ayent d’eux mémesnbsp;la force éleétrique : il y en a du moins tui très-grarid riombre de ce gente, quoique peht*nbsp;être ils ne foyent pas tons tels: car, feloir Ivl.nbsp;GADD, comme nous 1’avohs dit au commert»nbsp;Gement. d^ce Memoire {§. 38'.), les Fosfdes^nbsp;Y %

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340

T. MEMO IRE. P. I. S. VII. Ch. I.

f

amp; fultout rAimant, pofledent une Eleftrici-té originelle, Sc ils eii doniient des marques, des qu’ils font tirés du fein de la Terre, Sc Iansnbsp;avoir été chauffes on frottés. Mais, s’il ennbsp;eft ainfi, I’Aimant perd bien promptcmentnbsp;cette ÉleStricité. Quoiqu’il en foit, il eft lur,nbsp;qu’il y a un tres grand nombre de Corps quinbsp;xi owl d'eux menus ^ucwwo ÉleSlricité (lt;«),amp;:

qui

{a) [Sur ce qiie je dis qu’il y a des Aimans qui font tels par la Nature, ,,mais qu’il n’y a pas de Corps quinbsp;5?poirèd'ent l’Kledtricité cTeux-mémes, M. hemmeu ob-,,ferve, qu’on ne peut entendre par cette exprcsfionnbsp;d' eux-mêmts, que par la Nature, fans le fecours ou I’o-;,pération des hommes, mais que cela eft faux, comm=nbsp;55 le prouvent les Nuages qui font prepares par la Natu-,5 re ; or , la caufe , dit - il, que de pareils Corps ne Con-,, fervent pas rÉleClridté ausfi longtems que I’Aimantnbsp;,, naturel conferve fa force, eft, que ces Corps font en-,,tourés de Condudleurs, qui foutirant ou communi-,, quant le Fluide dledlrique , en retabliifent I’dquilibre,nbsp;,, ce qui n’a pas lieu pour I’Aimant, puisque le Fluidenbsp;,, magnétique- ne paffe pas d’lin Corps dans un autre.nbsp;Je remarquerai que par être éleiTtrique ou magnétique denbsp;foi-même, j’ai entendu i’être ians préparaiion qtielcon-que, 1’ètre en vertu de 1’effence qu’il a plu au Créateurnbsp;de donncr a tel ou tel Corps. Tel eft l’Aimant: maisnbsp;ii n’y a pas de Corps qui foit effeiuiellement éledtrique-Ces Nuages, l’Air peuvent le dévenir, mais foiivent iJ*nbsp;ne le font pas; leur elfence ne confifte pas a étrc toU'

jours

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341

Remurques générales.

qui ne Tacquierent que par Ie frottemcnt, ou quand ils font chauffcs (^) 5 au lieu que l’Ai-mant poflede, au contraire, Ic Magnétisme denbsp;foi-même, Sc qu’il n’cll befoin d’aucun frotte-ment pour exciter cctte force. L’on fait d’ail-leurs, que Ie Fer, 6c furtout l’Acier, con-fcrvent pendant nombre d’années, peut-êtrcnbsp;pendant des fiècles, la force magnétique, qu’ilsnbsp;ont une fois acquife, quoique celle - ci foit fu-jette a des variations continuelles: au lieu quenbsp;la force éleStrique, quelque puiffamment qu’oanbsp;l’ait excitée dans Ie Verre, ne fe conferve quenbsp;pendant quelques heures ou quelques mois'.nbsp;Ces Phénomènes dependent - ils de la mêmcnbsp;caufe? Peut - être pourroit- on raifonner ainli.

§. 185. Si les Corps, qui ont une fois rt-qu l’Éledtricité, étoient entourés de Corps

idiod-

jours éleftrique, maïs bien a pouvoir Ic dévenir. Cellc de 1’Aimant, cntant que tel, eft de pofféder la vcrtunbsp;magnétique: amp; j’il poffède cette vertu par la raifon in-diquée par M. M. aepinus amp; hemmer, un des Ca-raéferes effeiuiels de l’Aimant fera de confervcr toiijoiirsnbsp;Je Fluïde magnétique hors de fon état naturel: ce qui faitnbsp;une difference effentielle entre la manière dont ce Corpsnbsp;agit fur Ic Fluïde magnétique, amp; cellc dont les autr?snbsp;Corps agiffent fur Ie Fluide éleélrique. N. d. T. ]

(è) [V. la note a du §• 8. N. d. T.] nbsp;nbsp;nbsp;x

Yi

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24^ T: MÉ WOIRE. i?. I. iS*. yil. I.

idioéleétriques, pu coercitifs, parfaits, cette force, une fois regue, ou excitée, ne chaii-geroit jamais, ne feroit jamais diminuee, fur-tout fi ces Corps étoient des coercitifs excel-lensj car, alors Ie Fluide fe moxiyroit dansnbsp;leurs pores avec la plus grande difficulté; or,nbsp;l’Air, Ic Verre, amp; les auti:es Corps que nousnbsp;connoiflbns, font des coercitifs imparfaits. IInbsp;n’eft done pas étonnant que la force une foisnbsp;acquile foit bientót détruite.

Au contrarie, il elf, jecrois, für, qu’au-cun Corps quelconque, excepté Ie Fer, n’a-git fur l’Aimant: il n’eft done pas étonnant, dira-t-on, que l’Aimant conferve toujours Êinbsp;force, puisqu’il eft entouré de Corps qui fontnbsp;de parfaits coercitifs du Fluide magnétique (a).

Maïs,

(lt;?) [Cette expresfion feroit affurément trés-impro-'pre: car qiioiqu’il foit prouvé par Experience qu’aucun Corps ( hormis Ie Fer) n’agit fur l’Aimant, cela feul nenbsp;prouveroit pas la force coercitive: il fauc de plus, poutnbsp;la conflituer, empêcher Ie paffage du Fluide magnétique, Ic retarder, offdr une grande difficulté a ce paffa-ge: or il n’eft aucune experience qui prouve que Ie Flui*nbsp;de magnétique fe meut difficilement dans d’autres Corps:nbsp;elles tendent au contraire toutes a prouver que ce Fluide , s’il exifte hors du Fer, fc meut trés - librement anbsp;travers ces Corps; v. ci-deflus §. 91. D’ailleurs, ilnbsp;faut dans l’hypothèfe de M. aepinus, pour confervetnbsp;^ ¦ - ¦ ¦ ' 1?»

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S45

Re marques générales.

Maïs, fi nous voulons expliquer de cette fagon la difFé re nee dont nous paiions, que denbsp;nouvelles hypothefes ne faut - il pas employer ?

Car, 1’Aimant a eu dès Ie commencement la force qu’il poflede, amp; il l’a acquife iorsqu’ilnbsp;eft devenu Aimant: il la conferve paree qu’ilnbsp;cft entouré de coercitifs.

Les Corps n’ont d’eux mêmcs aucune Élec-tricité : ou du moins, pour ne pas parler trop généralement, il en eft un très-grand nombrenbsp;qui ne produifent aucun elfet, avant d’avoixnbsp;été excités. S’il n’y a done ici aucune vraienbsp;difference, on eft force d’établir, que lesnbsp;Corps, qui ne préfentent d’eiix-mémes aucunnbsp;figne d’Elcctricité, ont cependant polTédé cette force auparavant, mais qu’ils Tont perdue,nbsp;paree qu’ils font eux-mêmes des coercitifs im-parfaits, amp; qu’ils font entoures de coercitifsnbsp;pareils: Sc s’il en eft ainfi, il faudra établir encore, que les Corps que la Nature nous pré-fentc, ont eu, lorsqu’ils font foi'tis des mainsnbsp;du Créateur, une force éledtrique, commenbsp;p Aimant a pofTédé dès lors la force magnétL

que

Ia force magnétique une caufe interne qui empêche Ie Pluidc de fe mettre en équilibre. v. note a du §,nbsp;notci- du §. 93, N. d. T.]nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

- Y 4

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044 I- MÉ MO IRE. p. I. 5. VII. C/5. I.

que {h)i mais quel fera, je Ie demande, Itj fondement d’une pareille affertion? J’avouenbsp;n’en concevoir aucujii

§. l86. D’ailleurs, que dirons-nous des Corps que l’Art produit? du Verre p, ex.nbsp;A-t-il la veitu éleftrique lorsqu’il eft encorenbsp;incandelcent ? Certainement non : car M-WILSON a trouvé qu’il eft alors un Conducteur. A-t-il done acquis la force électrique aunbsp;premier moment qu’il s’eft refroidi, Sc l’a-t-ilnbsp;perdue enfuitc ^ pour ne la recouvrir que

quand

(è) [Je ne pretends pas établir que Ie Ctéateur ait produit dès Ie commencement amp; a Ia fois tons les Ai-nians qu’on tire, amp; qu’on tirera par Ia fuite du fein denbsp;la Terie; i\ peut s’y en former tous les Jours de noq-Tcaux p?r difFérens moyens, comme cela a peut - êtrenbsp;lieu pour tous les métatix. Le grand Laboratoire de ïanbsp;Nature nous eft inconnu. M. aepinüs croit {Tmtam.nbsp;5. 347. fcqq.) que les Mines de Fer qui contiennent cenbsp;métal fuffifamment développé, fe changent a la longuenbsp;Aimans par I’aftion de 1’Aimant terreftre: nous n’ex-aftiinerons pas ici ce fentiment: mais en l’adoptant, Unbsp;eft fur que cette mine, dès qu’elle eft une fois deventienbsp;Aimant, refte Aimant: cet état eft ftable, effentiel,nbsp;comme l’analyfe chymique que M. musscheneroe*nbsp;a faife de cette pierre Ic prouve: au lieu que rÉIeftri-rité n’eft qu'accidentelle aqx Cpips idjoélèdlriques.nbsp;d. T.]

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345

Remarques générales.

«|uand OU Ie frotreroit? Maïs dérechef, qiid-le en eft la preuve? II vaut mieux conclure j qu’il y a a eet egard quelque dilFércnce entrenbsp;rÉleftricité 8c Ie Magnétisme.

De plus, fi les Corps électriques ne p?r-dent leur force que paree qu’ils font entourés de Conducteurs, qui s’emparent de celle-ci,nbsp;5c s’ilya, a eet égard, quelque Analogie, ilnbsp;fiudrok que 1’Airnant, entouré de Conducteurs, perdit ausfi fa force. Or, s’il eft imnbsp;Conduéteur du Fluide magnédque, c’eft affii-rément Ie Fer. 11 eft cependant très-fur quenbsp;rAimant ne perd rieii de fi force, quoiqu’on ynbsp;frotte mille barreaux de Fer. Voila done encore une différcnce, 6c une différence biennbsp;grande. Quand done même les autres hypo-théfes dont nous avons parlé feroient admisfi-bles, il faudroit encore établir que l’Aimantnbsp;vetient Ie Fluide magnédque avee la plus grande cénacité, que les Corps éleétriques .au con-. traire retiennent Ie Fluide clecli'ique lache-ment, amp; de fagon a s’en décbarger avee beau-coup de facilité. Différence qui en indiquenbsp;une très-grande dans les Loix, felon lesqueiiesnbsp;ces Corps agiffent fur les Fluides foumis a leurnbsp;aédon {a),

____ §• 187.

(u) [Nous avons vu ci-deffus (note e dü §. 96.)

Y 5 nbsp;nbsp;nbsp;que

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I- mémoire, P.I. S- VII. Ck.l.

§. 187. Tout ce que nous avons dit jus-qu’ici eft fondé fur ce que les Corps idioélec-triques ou autres, adtucllement éleélrifes, per-dent quelque chofe de leur force, lorsqu’ik communiquent la force a d’autres Corps: 6cnbsp;Cell: unfair dontje ne doute pas (a). Mais,

li

giic M. AEPiNus admet liii-même cette difference. In. d. T.]

(a) [ J’établis done, que 1’Aimant amp; TÉleiSricité différent en ce que celui-ci ne perd tien de fa force, en, communiqnant fa vertu, au contraire de ce que fait celle-la: ,, cette difference, dit M. hemmer , lorsqu’elle anbsp;5, lieu, provient uniquement de ce que Ic Fluidc éleéfri-,,que paffe d’un Corps dans un autre, ce que Ie Flui-,,de magndtique ne fait pas; qu'i! arrive d’ailleurs fou-5, vent qu’un Corps életriie en rendun autre éteétriquenbsp;• , fans lui rien communiquer dc fon Fluïde , amp; qu alorsnbsp;jl^le premier pevd ausfi peu de fa force, qü’un Airnantnbsp;j,en perd des ficnnes.’' II faut done diftinguer deuxnbsp;cas. La communication de forces par Ie contad, amp;nbsp;celle par la pofition dans la fphère d’adivitc. Gn con-vient que dans Ie premier cas, il y a tranfit de Fluidenbsp;éledlrique, amp; conféquemment perte de forces: amp; ce casnbsp;cil celui que j’avois principalement en vue, comme ilnbsp;paroit par Ie §. 190. On dit que méme dans Ie contadnbsp;il nc fe fait pas d’écoulement du Fluide magndtique denbsp;rAiinant dans Ie Fer, mais c’eft une pure fuppofition ,nbsp;qui n’eft appuyée d’aucune expérience: nous en avonsnbsp;déja parlé (§. 91. note c) amp; nous en parlerons encorenbsp;ci-après dans la note è du §. 199. Si 1’on ne s’arrête

qu

auX

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Refi),atq^ues générales. .

fi eek n’étoit pas,fi les Corps éleamp;iques, fem-blables en ceci aux magnétiques, en comniu-niquant la force a d’autres Corps, ne perdoient ïien de la leur, tout ce que nous venons de dire auroit lieu a plus forte raifon, amp; d feroitnbsp;évident que les Corps qui n’ont actuelkffletttnbsp;aucune force, n’en ont jamais eii. Or, M.nbsp;A E p I N tr s foutient ( ^) que les Corps élec-triques, en communiquantTEleélricité a d’autres Coips, ne perdent rien de leur force (c),nbsp;II eft néceffaire d’examiner ce point.

Ex d’abord, ft cette propofition ci etoit générale, „ un Corps électrique, qui comrnbsp;munique fa force a un autre, nc perd rieri

55 de

qu’aux Faits il y a doac une grande disparitq dans gt; cp cas la entre rÉledlriciié amp; le Magnétisme. Pour 1’ex-pliquer, on employe encore une .1'econde iuppofition,nbsp;non moins gratuite que celle dont nous venons de par-ler, non moins contraire aux faits ( §. 93. note i) fa-wir que le Fiuide magnetique fe meut dans le Fer avecnbsp;une extréme difficulté; 8c beaucoup plus difficilementnbsp;,que le Fluidc eleftriqne ne fe meut dans les meilJeursnbsp;coercitifs: mais cette difference, fi elle exifte, eft eflen-ti*JIe §. 96. note e. N. d. T. ]

(é) Sermo de Amlogia Vc. on Uagazin de Hambourg. T. XXII. p, 2J1. [ p. 17 8c notes / 8c w de I’original, ]

(c) [Voyez le §. 82. de la diflertation de M.

SJEIGLEHKER. N. d. .T. ]

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348 I- MÉ MO IRE. P. I. 6*. VII. C/5. I,

55 de la lïenne” il faiidroit aiisfi que celle-ci fut vraie j ,, un Corps éleélrique, qui perd de fanbsp;,, force en touchant un autre Corps, ne com-„ munzque rien de lii force a celui -ci.” Maisnbsp;cette propoiltion, qui eft intinieincnt liée a Ianbsp;doO-rine deM. AEPiNus,nie pai'oit contraire a toutes les Expériences.

Ex PE R.. LXXXIV- J’éleftrife un tube de métal ifolé: les fils de rEleftromètre fcnbsp;dreffent, amp; cette Électricité fe conferve pendant quelque tems: j’approche de ce tube unnbsp;autre tube ifolé : celui - ci devient éleétrique gt;nbsp;je l’eloigne: TEledti’icite du premier fe trou-ve alfoibiie (d).

J’o T E riiolement du Coitduéteur de la machine ; toute la force perit fur Ie champ : poui'-quoi? Ou paree que Ie Fluide pailè dans Ic Corps anéieófriqus fur lequel on place Ie Con-duéleui'j OU paree que l’état du Fluide, quinbsp;fait proprement la force, eft détruit, amp; rc-duit a i’équilibre. Si ia premiere alternative a

lieu.

(d) La méine chofe a lieu, fi on prend un tube de Verre frotté: quoique ce foit un Corps coercitif, fonnbsp;Eleflricité s’afFoiblit li on y applique un Corps Conducteur. M. AEMNüs convient lui-inêtnc, [Temaminanbsp;14-] qiiun Corps coercitif éleftrifé. perd fubitemeP^nbsp;toute fa force fi on l’entoure de Coudufteurs. N. d. T-J

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349

Remarques générales.

lieu, Ie Corps Condufteur re^oit lans doute Texces du Fluïde éledtrique, Se donneroit desnbsp;marqués d’Eleftricité s’il etoit ifolc (^)j fi lanbsp;feconde alternative a lieu, Ie Fluide eft reduitnbsp;a réquilibre par une caufe extérieure: celanbsp;xevient au même: la force pcrit, quoique lanbsp;quantitc de Fluide refte la même: mais, il nenbsp;s’agit pas ici de la quantité de Fluide: c’eft de.

1’ef-

(e) [Cela eft evident; qn’on place prés du Conducteur de la machine, éledtrifé cn plus, «n Condufteur A ifolé, mais hors de la diftance cxplolive; amp; ptès de celui-ci un fecond Conuiifteur ausfi ifolé, B: Ie. Conducteur A deviendra r.égatif,amp; comnluniquant fon Fluide aunbsp;Condniteur B, celui-ci deviendra pofitif. Mais, filenbsp;Conduifteur de Ia Machine cede d’agir, foit tout d’uanbsp;coup, foit peu a peu, Ie Fluide réfiue du ConduCleur Bnbsp;dans Ie Condufteur A, effet que Milord mahon' nom-rne c/ioc en retour, ou Cou^ retournant, objet par lequel ilnbsp;a fait des expériences trés-intéreflantes: {Principes d’É-UaricUé 5. aoy. feqq,). II y a done perte de force dansnbsp;Ie Coips communiquant dès que la communication denbsp;forces fe feit par une communication evidente de Fluide : amp; cela a Keu également pour des Corps coercitifs;nbsp;cat, lorsqu on elcélrife un Conduéleur ifolé , cn tenant anbsp;deux ou trois pouces de dhlance un tube de Verrenbsp;frotté, il ne faut pas que ce tube foit trop chargé, denbsp;peur que Ie Condudteur n’en foutire une étincclle. V.nbsp;C AVAIL o Traité ctÉleür. P, III. Chap. V, Exp. y, a la

ia. N. d. T.J

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’§5^ t- MÉMoiiÉ. P.ï. S. vil. ci. I.

l’efFet de l’adtion que Ie Cofps exercè j 'qu’il S’agit.

§. i88. C’est poürtant d’après 1’Expês quc - aepinus a foirnc cettepi*ö«nbsp;pofition. Voici cclle qu’il allcgué. Fig.nbsp;17. {a).

Soit ürié planché de bols A B, eouverte

de

(a) M. HEMMER penfe que M. aepinvS a parfai-tcilient prouvé fa Thefe par cette expérience, quc,,j’ai 5,dit-il combattue fans fUccès: il juge d’aüleurs qu’il:nbsp;j,,paroit clairement par tout ce que j’avance fur ce fujetnbsp;a, que je n’ai pas compris partout Ie fens de M. aepi-,, Nus, fondé uniqueihent fur la doélrine de la fpliêrcnbsp;5jd’adivité.” Cette réflexion m’a engage a revoir toutcnbsp;cette matière avec foin; ^ Ie réfültat de ce noüvel examen a été, que je me fuis trompé a quelques egards;nbsp;fmrah damp; diftinguer eiitre la commullicatioh des forcesnbsp;par Contaöi, amp; celle par pöfition dans la fphcre d’adlivi-té je nmrais pas du, placer cette expérience dans Cetnbsp;article; ou il ne s’agit que du premier cas, pendantnbsp;qu’elle appartieht au fecond. Cette confufion , que j'm-rais iu enter , iri’a induit dans quelques autres erreurs quenbsp;j’indiqüerai töüt-a-l’heurei J’ajouterai feulement icinbsp;qu'il me paroit remarqüable que M. aepinus ri’a pasnbsp;inferé cette Expérience dans fes Tentamind, comme il l’anbsp;faitdetoutes les autres effentielles qui fe trouvent dans Ienbsp;Discours: amp; que la propofition mêhie dont il s’agit ne f®nbsp;ïrouve pas expriméc d’nnc fagon li tranchante dans 1®!nbsp;Xt»tumna que dans Ie Viscohfsi N. d. T; j

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351

Remarqiies gênéralcsl

de feuilles d’Etain AB, amp; fuspendue par un fil de Ibye F A. Qvdon fuspeude a fon extré-mité la petite Bouteille de Lcide LH, gcnbsp;qu’on applique au coté AB, Ie Fil Kg pournbsp;fervir d’Eleftromètre. Si Ton éledtrife eetnbsp;appareil, Ic fil Kg' s’élevera, il formera unnbsp;angle K^B, qui iiidiquera la grandeur de lanbsp;force recue. Qu’on fuspende auprès de cet-te planche unc autre planche CD, entière-ment femblable, mais. qu’on puifle retirer aunbsp;moyen du fil de foye TL. Qu’on la retirenbsp;pendant qu’on électrifc la premiere, amp; qu'ennbsp;fiiite OU l’en rapproche lentement. Sur Ienbsp;champ Ie fil A K defcend un peuj mais fi l’onnbsp;retire CD, Ie fil A K remontera a la premie-.re hauteur. M. a e p i n u s en conclut, quenbsp;la Lame A B n’a perdu aucune force; il dit,nbsp;que C D eft en attendant dé venue éleétrique^inbsp;6c qu’elle a perdue toute fon éleélricité dèsnbsp;qu’elle eft revenue a fa premiere hauteur.nbsp;Developpons cette Experience.

SupposoNs que Ie fuccès de 1’expériencc foit toujours tel qu’on vient de Ie décrire : ilnbsp;s’enfiüvra, 1°. que la force que la Lame ABnbsp;communique a C D eft tres - petite, fi tant eft:nbsp;qu’elle en a communiqué, car AK defcendnbsp;tréS'peu; aquot;. que fi la Lame C D eft devenuenbsp;eieftrique, elle a acquife une force oppofce a

cclle

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T. mÉmoihe. P. I. óquot;. VII, Ci. I.

celie de A B (b), cav elle attiroit Ie Fli : 3°. que la feconde Larac a perdu force qu’el-Ic avoir acquife. Mais, fi elle de Ui force, ii faiit qu’elle fe décharge de fon Fluïdenbsp;hir quelque autre Corps, ou que ce Fluïde fenbsp;reiuette en équilibre, II cft difficile d’admet-tre cette dernlère alternative: car li ce Fiuidenbsp;eft remis en équilibre,pourquoi celui de la premiere Lame ne s’y remettrolt -11 pas de mc-me, 6c fa force ne s’évanoulrolt-elle pas? Lanbsp;même ralfon dolt avoir llcu pour les deux

La-

(b) [Sa panic antérieure feule Ie feroit devenue : car , felon la Doeftrine de M. af.pinus Ie Fluïde eft poiiflenbsp;de Ja partie antCrieure dans la poftérieiire, dans laquellenbsp;il s’accumule; la partie antérieure eft dönc feule negative, •nbsp;la poftérieure cft pofttive : amp; Ie fil Kleiftromètriquenbsp;n’eft attire que par 1’excès d’aftion de la premiere de cesnbsp;parties fur la feconde; mais fi la Lame C D cft pcUnbsp;épailTe, ou mince, comme dans notré expérience 85,nbsp;ces deux parties, la pofttive amp; la negative, agiiTent anbsp;trés • peu pres a la même diftanCe, amp; Conféquemmentnbsp;avec la même force; ce qui rend leur aéiion nulle.com-ine M. AEPiNus 1’avoue lui - même, en expliquantnbsp;{^Tentmn. §. 60.) un fait analogue. S'il eft done vratnbsp;que Ia Lame CD ait acquis ik confervé les deux Fllee-tricités, conlme cela fe dolt felon les Piincipes établis ,l£nbsp;Fil n’auroit pas du êtreattiré: c’eft une difliculténbsp;que je prends la liberté de propofer contre cette Expé-tience. N. d. T.j

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353

Rmarqms générales.

Lames (f). Mais, fi C D fe décharge.dc fon Fluide, ii s’en décharge ou dans 1’Air, ounbsp;dans quelquc autre Corps: quoiqu’il en foit,nbsp;la force de cette Lame s’évanouit.

§• 189. Maïs, ne pourroit-on pas cxpli-quer cette experience en difant, qu’on ne fau-roic dcNduirede la'dépresfion du Fil que la feconde Lame acquieit, en s’a^rochant denbsp;la premiere, une force oppofée a celle-cijnbsp;puisque c’eft un Corps Conduéleur («)} qui'nbsp;attire par conféquent Ie fil: car on fait quenbsp;les Corps Conduéteurs attirent les fils du Con-

ducgt;

(c) [J'ai eu tort de dire que Ia mêine caafc a lieu pour les deux Lames. La Bouteille KG rend 1’éiatnbsp;éleftrique de ia Lame A B plus durable; puisque lesnbsp;Botiteillcs de Leide reftent chargécs plus longtems qu’uunbsp;fimple Condufteur, furcout quand elles font ifoléesnbsp;comme celle-gi l’eft. Selon les Principes dc M. akpi-KU.S Ie Fluide C D fe remet en équilibre de lui-même,nbsp;p-rr la répulfion qu’exerce Ic Fluide aceumulé dans lanbsp;furface poftdrieure, amp; a caufe de la facilité avec laqucLnbsp;Ie cc Fluide fe mcut dans la Lame. N. d. T. ]

(/ï'i [Cette raifon ne vaut rien; car les Corps Con-diiAcui's n’atdrer.t qu’.uitant qu’ils font devenus ckderu ques par leur funple pofnion pres d'un Corps éleftrifc.nbsp;V. d-defl'us note a du §. 14c, Ifexplication que je doii*nbsp;ne d.m'; ce §. nc naroit pas favislaifaiue ii to«snbsp;IS- d. T. j

ï 0 gt;1 E I. nbsp;nbsp;nbsp;7,,

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ï. MÉMOIRE. P. I. S. VIÏ. ÓL't.-

duftcur de la machine: que c’eft a canfe- de' xette attraótion que Ie fil Eleftrométrique K^-defcend: que Tautre Lame C D en defcen-’nbsp;dant dans ratmosphere éleftrique, offre quel-quss fignes d’Eleftricite, mais qu il fe dechar--ge du-Flu-ide qu’il a acquk, iion dans l’Ah-,'nbsp;mais'dans la premiere Lame; que c’eft de lènbsp;que eett® premiere Lame AB ne paroit fouf-frir aucune 'diminution de forcepui«qu’el-le recpit dérechef ce qu’ellc avoit eommuni-quée.

J-’A-i; repeté cette experience de la fagon ,{ui-vante, amp; Ie fuccès en a été trés - différent.

Ex PER. LXXXV. J’ai employé des Lames de cuivre circulaires, que j’ai fuspendues-Comme M. aRpinus Ic préfcrit. J’ai trou- que la' Larne A B fouffroir vuic diriiiri’ttion’ de forces,, car Ie fil defcendoit: que la Lamenbsp;C Igt; confervoit en quelque facon la force aq-quife: Ie fil qui y eft joint étoit attiré par un'nbsp;tube de Verre frotté : amp; que les PhénomèneS'nbsp;ctoient les mêmes que la petite Bouteille L Hnbsp;fiutemployée, ou non

MaiS'

(è) [ En^ revoyant les notes originales de ces Expé-' riences j'y trouve marqué que les Phénomènes étoient ^nbsp;pril les mêmes: lis différoient en grandeur. De plus,'nbsp;fi dans cctte expétience on approche la Lame G D

féï

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Remarqiiei générales. nbsp;nbsp;nbsp;J55'

Maïs, quoiqu’il én foit de cette Expériènquot; ^:e, il efi: für qü’en beaircoup d’autrcs occa-fi-ons les Corps éleörrifés, touchés par desnbsp;Conducteursperdent leur force: en tïFet ort*nbsp;employe Fifolcmcnt pour prévenir cette perre.

§. 19b. CoNCLTjoxs dece que nous a-' vons dit, qU’il ya une difference réeue entrenbsp;les Loix^ felon Icsauelles la fotce éleétrique fcnbsp;communitme, amp; celles aui ont licu dans la’

x-' nbsp;nbsp;nbsp;4.

communication de la force magnétique. Voi-di une courte recapitulation de mes raifohs.

1°. L a force magnétique fe trouve naturel-lement dans l’Aimant, fans qu’il foit néceffiire' d« 1’exciter, au contraire de ce qui a lieu dans'

les’

prés dé A B, pour qu’cllé en puilt: foutirer du Fluïde, par quelquè inégalité, queique angle, ou par la’ proximité même, elle deviéndva pofitive.' Cda peutnbsp;cilement arrivev dans ces expériences; peut-être cela a-^'nbsp;t-il'eu lieu, car je retrouve’encore dam Jjaes notes,’nbsp;que Ia Lame CD, devenue éleétriqueamp; toucliant en^nbsp;fuite la Lame A'B, n’en a pas tiré d’étincellé, commenbsp;il arrive , fi clle la, touche iuïmcdiatement, amp; try’ant quenbsp;d'etre devenue éleétrique : auSli ayois-'je aputé dansla’nbsp;ïlt;tote de cette experience, par reflexion, peut - on donenbsp;dire que C D ait acquis une force oppofee a cellé'nbsp;i'B'?' R d. T.j

' ' I-^

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356 I. MÉMOIRE. P. I: S. VII. Ch. II.

les Corps éleftriques. M. cigna propofe lui-raéme cette difFérence {a)-a°. L’i L E c T RI c IT £ 6c I’Aimant difFé-renc, en ce que rAimant conferve fa forcenbsp;tres-longtems ( ^): 8c qu un Corps éleclriqucnbsp;ne conferve pas d beaucoup près ausfi long-terns fon Élcftricité.

3°. IE s différent en ce que I’Ainiant, en communiquant fa force -a d’autres Corps, nenbsp;perd rien de la fienne propre: au lieu que lanbsp;force éleétrique s’évanouit dans les Corpsnbsp;idioéleftriques éleétrifés, lorsqu’ils font touchés par des Corps Conduftcurs, ou qu’ilsnbsp;leur commimiquent la force élccirique''(c).

Quo T-

(4) Miscel. Xciurin. 1. c. §. 5.

(^) [ V. Ie §. 69. de la DilTertation dc M. stejg-iehner. Ce Phyficien n’eft pas en tout du méme fentiment. Nous avons parlé ci-deffus (§. 93. note b)nbsp;de k caufe interne d’aiFoibliflemcnt que M. aepinusnbsp;admet. N. d. T. ]

(c) [11 faut diftmguer k pofition dans la fphêre d’ac-tivité, du Contaél (v. mus a du §. 187. amp; du §. 188.^. Ce point eft decide pour Ie dernier cas; mais, quant au.nbsp;premier j’avoue' que , jaifl'ant la tome explication theo-ricnie , je )!e troiive pas encore d’expériences affez d£ci-fives pour établir/«jr experience feule , qu'un Coips nenbsp;P'-'vd jainais rien dc fa force éleéliique , quand il excite ,

inêinc en difiance, cette force dans d’autres Corps: nbsp;nbsp;nbsp;.

fe-

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D I Commün'catiéi ies Fj ces ^ans Po'es, 357

Quoique ces difFérences me p roiflent en conllit'aei' certainement une giraide dans lesnbsp;cauf^-, dans la natüi* ^ des i' luides , dans k ma-nière dont ceux - ci agifTent, il lew cependantnbsp;ütil? d’cxaminci' foigneafement les autres Phé*nbsp;nomènes.

C H A P I T R E IL

3e let Communication des Forces éhBriques Ö* magnétiques fans avoir égard aux Poles.

§. 191. Qua ND on communique la force magnétique au Fer, (Fig. 18.) il efl: néces-faire de mouvoir toujours l’Aimant du menienbsp;fens. Car fi Pon porte rAiraant de A en B,nbsp;il s’engendre de la force: celle-ci augraen-te, fi ron conduit l’Aimant plufienrs fois dunbsp;même fens, jusqu’a ce que Ie barreau foit enfinnbsp;fcroit trés - difficile de faire la^deffiis des experiences p«r-faitement exadtes, parcequ’il feroit difficile de diftingucrnbsp;fi la diminution de forces qu’on pourroit obferver pro-,nbsp;vient uniquement de la communication, ou uniquementnbsp;de ce que tout Corps éleörifé perd peu a peu fa force •nbsp;OU des deux effets a la fois. N. d. T.j

Z 3

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35^ I‘ MEfiioiRt;. P.1. S.YVL. Ch. Yl,

fill latui'é. Mais fa force s’affoiblit fi l’on coiir duit en.uite TAiniant de B en A. elle fe dé-tmit enfin, 6c il en nait une contraire. Lanbsp;raifon de ce Phénomcne faute trop facilementnbsp;aux yeux pour qu’il fo.it neceflaire de s’y ar-róter.

IL en eft bien autrement de la communication des forces éledfnques: un frottement quel-conque futfit pour ies exciter, cpmme M. au us s c H E N B Ro E K {a) l’a remarqué aveenbsp;raiion, 6c comme toutes les experiences Ienbsp;prouvent {b).

Maïs,

(a) Intrad, ad Phil. Katar. §. 996.

{h) M. HEMMER remarque, qu’il ne fuit nullement de ces deux Faits qu’ü y a xinc grande disparitc dans lanbsp;inanière dont ips Fluides éleétrique amp; magnétique agis-fei)t; ,,car, dit-il, dans Ie frottement magnétique onnbsp;employe un Corps, favoir l’Aimant, dans kquel'l'é-,,quilibre du Fluïde eft acluellement troublé; maïs dansnbsp;a,le frottement éleftrique les deux Corps font dans leurnbsp;,, état naturel. Dans Ie premier cas, Ie Fluide exiftantnbsp;,, dans Ie Fcr fera pouffé vers une extremitépar les for-j,ces attraétives amp; répulfives; mais dans Ie'dernier, lanbsp;‘i^jCohélion des Fluides avec les particules du Corps eftnbsp;,, vaincuc par Ie tremblement, amp; Ie Fluide paffe' d’unnbsp;,, Corps dans l’autrc. II n’cft done pas étonnant qu’itnbsp;5, faut diriger Ic frottement vers Ie méme fens dans Ienbsp;'i, premier cas, amp; non dans Ie feeond. Qui ne voii pasnbsp;sja préfent.quc la difference allèguée par 1’Auteur n«

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Ps la Communication des Forces fans Poles. 359

55 Confifte que dans la disparité des mantpulatiom v des mo~

• nbsp;nbsp;nbsp;5yew employe!. Les mêines manipulations, les memes '•nbsp;„moyens' fourn.iffeBt parfaiteraent les mêmes effeis.quot;'-C’eft ce que M. HEMMEa tkhe de prouver par ccquot;^'

• nbsp;nbsp;nbsp;lieu dans la communication des forces fans contaift ;nbsp;nous examinerons ce point dans le §. 200. 11 ajoute enfin. „-Qu’on'prenne une barre de Fer dur, qui ait éténbsp;,, pofée quelquc part verticalcment pendant quelque

terns ¦. on troiive que 1’extrémité fupéricure ell im po-le auftral, I’inferieurc un pole boreal. Qu’on renverfe ,,la barre: les poles ne feront pas changds: mais qu’onnbsp;5,lui donne un coup avec les doigts vers quelque fensnbsp;59 qu’on veuille; l’extrémité fupérieure deviendra un polenbsp;auftral, Finferieure un boreal; on a detaché par Icnbsp;9, Coup le Fluide magnétique que I’Aimant terreftre nqnbsp;,,pouvoit vaincre cntierement par fa rcpulfion, toutnbsp;,, comine nous I’avons dit ei-deffus pour le Fluide élcc-5,trique; dérechef, mêmes effets en employant mêmesnbsp;,,(;aufes, pour autant que ceux-ci reftent fcmblables.”

Cette reflexion paroit au premier abord trés - fatisfai-fante, dc elle mérite un examen plus approfondi. Re-, marquons d’abord qu’il n’y a pas de diiFér,ence dans lesnbsp;manipulations; car ils’agit de patt 8c d’autre cf’un Corpsnbsp;frottant amp; d’un Corps frotte: la disparité d’efl'ets nenbsp;peut done provenir que de cells des moyens: cell c?nbsp;qu il s agit de discuter.

• nbsp;nbsp;nbsp;Dans Faimamation il y a un Corps frottant, dans le-quel le Fluide eft déja hors d’equilibre, 8c ua Corpsnbsp;frotte dans lequel il s’agit de dctruire I’equilibre du Fluide. Je mé fers des expresiions de 41. aepin us, pareenbsp;qu’il eft queftion de fon fyftème.

Dans l’Élcélrifation il y a un Corps frotté dans lequel ^ s’agic de troubler I'equilibre du Fluide : ainft ce moyen

Z 4

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g60 I. MÉ MOIRE, j®. I .S'. VII. C/5. II.

eft cgal: il y a de plus im Corps frottant. Celui-d. peut être ou un Coiidufteur non ifolé, ou un Conducteur ifolé, OU un cocreitif. Le premier cas n’exifte pasnbsp;pour i’Aimant: car k Fer qu’on pourroit employer com-me frottoir devient tout de fuitc magndtique par fa li-tuation feule.

Si k frottoir eft un ConduSeur non ifolé, il reparc fur le champ la perte du Fluids qu’il pourroit fournirjnbsp;ou rejette celai qu’il pourroit recevoir, puisqu’il com-rnunique avec tout le Globe; il eft done toujours dansnbsp;im état non cleéiriqtie, amp; e'eft pour un pared Corps qtienbsp;la reflexion de M. h e m m is it peut uniqiiement avoir lieu.

2°. Si Toh fe fert d’un CondiuTteur ifolé, ce frottoir eft furement dans un état différent de I’Aimant quand onnbsp;commence l’opération. Mais fuppofons qu’d ait paffenbsp;une fois fur le Corps; que ce Corps foit devenu pofitif:nbsp;le frottoir fera done négatif: amp; il ne fera plus dans fonnbsp;état naturel quand on recoramencera a le palier fur knbsp;Corps: il eft done femblable a I’Aimant, qiii n’ert Ai-mant, que paree que fon Fkiide n’eft plus dans 1 équi-libre naturel. On employe dpne , cn recoininencant, unnbsp;froittoir négatif, qu’on applique a un Corps pofmf; 8cnbsp;ce moyeU' eft femblable a celui qu’on employe en appli-quaiit le pole auftral d’uti Aimant p. ex. fur le pole boreal du Fer déja frotté: 8c ncanmoins les effets fontnbsp;trés - différens, ft on paffe ces frottoirs magnétique 8cnbsp;eleffrique Cn fens contraire: voila done des moyens fem-Wables, 8c dcs effets différens.

Si I’on dit que le frottoir éleflrique devient encore plus négatif. en repaffant furie Corps qu’il elcftrife,nbsp;C. a. d. qu’il fournit derechef du Fltiidc au Corps frotté , amp; que e’eft a caufe de cela que tout fe paffe commie la premiere fois: la disparity doffers proviendra denbsp;ce que le frottoir éleélrique fournit du Fluide au Corps

Sfot-

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De la Communication des Forces fans Poles. 361

M AI il y a plus {c)-, on obferve encore line autre Lot dans la production des forcesnbsp;magnetiques: c’eil que ies barreaux aimantes,

ainli

frotté, ce que ne fait pas le frottoir magnetique: mais, comme ce frottoir eiearique ne contient qti’une quantiténbsp;déterminée de Fluide , il fe trouvera épuifé a la fin:' ilnbsp;ne pourra plus en fournir: 8c fi on le repaffc alors, ilnbsp;n’a^ira qtic par fon attraftion 8c fa répuilion j il feranbsp;femblahle au frottoir magnetique, amp; les eiFets feroncnbsp;diiTcrens.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Le mdine raifonnement a lieu fi le frottoir eft tin. Corps coercitif: fi ce n’eft pourtant qu’alor's la directionnbsp;du frottement n’eft pas indifférente, p'jisqu’alors le frottoir peut devenif pofitif on ^légatif, felon qu’il paffe felon la longueur óu h largeur du Corps frotté, comme

M. nbsp;nbsp;nbsp;BERGMAM i’a prouve (AIok. de I’Arad. de Suede, To-

me XX'Vf p. 387.). Mats dans chaque expéience le frottoir peut égaleraent palier amp; repafler, ce qui n’a pasnbsp;lieu .pour ie frottoir magnetique. ¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Remarquons enfin, que la fupppfition que I’Aimant ne fouvnit pas de Fluide au Fef, eft gratuite: que cellenbsp;qu’ii n’agit que par attraaion amp; repulfion ne left pas 'nbsp;moms: qn’elles font enfin I’une 8c Tatitre , dans les con-féquences qtii en réfultenr. contraires aiix Fails. M. a e-pi-NUS, sil eft permis de le dire, n'a fait que glifl’er furnbsp;cc fujet dans Ies §§. zt8. a 19. d» fes Tentamina. Nousnbsp;y reviendrons daas les notes « dcs §§. 199 6c loo

N. nbsp;nbsp;nbsp;d. T. ]

{() MussCHEN.EROEK Inimd. ad Phil, ieatur « n/,-,

N”. 8,

z 5

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^6^ I. MÉ MOIRE. P. I. 8. VII. Oh. II.

ainfi que Ics Aimans naturels, ont une plus grande force dans les Poles, que cette force ynbsp;diminue peu a peu, jusqu’a ee qu’elle foit nulrnbsp;le dans le centre magnétique. Or, le contrairnbsp;l-e a Leu dans les Tubes frottés, amp; dans Icnbsp;Condudteur de la machine éleftrique; la forcenbsp;Y eft partout la rnêrne,

Cette difference me paroit tres - grande. Peutrêtre obje£tera-t-on cependant que celanbsp;provient de ee qu’il y a toujours dans un bar-jeau magnétique deux fortes de Magnétismes:nbsp;qu’elles doivent par confécjüent, en vertu denbsp;Lot de continuité ^ décroitre, amp; palTer parnbsp;zéro^ avant que I’inverfion des forces puifienbsp;avoir lieu •, mais qtie les Corps éleftriques dontnbsp;nous parlons, n’ont qu’une efpèce d’Elec-tricité, Sc qu’ainfi. la menie railbn n’a pas lieu»nbsp;ISIous parlerons ci-apres de cette objeftionnbsp;(§. 195. feqq.). Mais, fl elle eft jufte, ilnbsp;s’en fuit qu’en employant des moyens fern-blab lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;on ne produit qu’un9 efpèce

d’Élcc-

(d) [11 femble que rÉleftricité nc devroit pas etrc partout de meme force dans un Corps coercirif éleélrifdnbsp;par un frottoir ifolé, ou coercitif: car, reprenant les rai-fonnemens de la note a, fuppofons le frottoir parvenu aanbsp;point qu’il ne fournit plus de Fluide,fi on 1’applique annbsp;foint B 18.), pour le conduire vers A; comnieifat-

tamp;Q

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la Communication des Forces fans Poles. 363

¦d’Ekamp;icité, maïs deux efpèces de Magnétisme.

§. 19a. Enfin, on fait quek force ma-gnétique ne fe communique pas ayec la même ïacilitc a toutes fortes de barreaux. Si Ie bar-reau eft trop long il n’acquiert guères de force:nbsp;jl peut a peine être foutenn par l’Aimant,nbsp;pendant qu’une maffe de Fer de même poids,nbsp;mais plus courte, fera facilement foutenue, 6cnbsp;que eet Aimant peut même foutenir un poidsnbsp;plus grand. Dn fait enfin que Ie Fer, qui ellnbsp;plus épais, quoique de même Ipngueur, ac-quierc plus de force, jusqu’a ce que l’épaiffeuFnbsp;foit parvenue a un certain terme au de la du-»nbsp;quel la force acquife diminue: en un mot il ynbsp;.a un maximum d’épaiffeur, qui acquiert les

plus

fire Ie Fluide, celui - 91 doit couler dc B . vers A, fe trouver en A en plus grande quantitc qu’en B, amp; coti-féquemment la force doit augmentcr de B en A: Ienbsp;contraire aura lieu cn paffant Ie frottoir de A en B. Cenbsp;fecond, frottement détruira done une patde du premier,nbsp;comme cela a lieu pour F Aimant: mais, Feifct ne fau,nbsp;roit ccre abfolument Ie même, paree q-a’Ü ne s’engen-.nbsp;dre iei qu’une forte d’Élettricité. Comme Ie Fluide nenbsp;fe rae-at pas fort diflicileraent dans les Corps coercitifs •nbsp;cette difficulté ne fauroit empêcher l’inégak condeiifa-iiqa êp iluide. N. d. T. ]nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ . v

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564 !'• mÉmoire. P.I. 6”. VII. C/5. li.

¦pips grandes forces. On pourroit même employer une mafle fi grande qu’eile n’acquerroit aucune force, comme M- üe la hirenbsp;s'cTi eit afiiiré («}.'

C E ’ qui a lieu pour 1’ Electricite eft fort différent : Sc d’abord il a été prouvé par les ex-périences de M. kollet queleFer, dont la mail’e efi: ia plus grande, qiioiqu’il ait lanbsp;Tnême furface, acqiiieit Ie plus de force élec-trique (è): qu’un parallélepipède de Fer denbsp;quatre-vingt iivres acquiert mieux la forcenbsp;que de legers tubes (^r). II ell prouvé ausfinbsp;qu’a malïésnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ic Conduéteur qui a Ie plus

de furface acquiert la plus grande force. II eft fur enfin, qu'un Conduéteur extrcmémentnbsp;long eft excellent ((^), ausfi bon du moinsnbsp;qu’un plus court; deforte que TEleétricite peutnbsp;être transiuife en un moment a quelques mil-

liers

(a) Mem. de l'A-cai. 1691. p. 146. [ v. ausfi Mus-sCHmiBx.OEK Intrad, ad P/til. Natur. §. 996. N°. 6. 8ï DU TOUR Memoirc fur l’Amant, dans Ie cinquième Tome des pieces qui ont remporte les Prix de PAcadémie.nbsp;N. d. T. ]

(O Rcc/tcrc/ies fur les Phenom, Ek5ir. p. 2,83.

(c) Mesn. de L’Acad. 1746, p. 20.

O) SiGAuD DE LA FOND Traite dÉkelrkité. p. 7J-

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De la Communication des Forces fans Poles, 365

liers de pieds, ce qui n’a pas licii pour le magnétisme (e).

§. 193. To us CCS Plrénomènes me patois-^ fent diamétralement oppoles aux Loix qui ontnbsp;lieu pour la communication dcs forces ma-gnetiques: ils indiqueiit que le Fluide magné-tique agit très-différcmment du Fluïde élec-tr-ique, foit que celui-ci entte en plus . grandenbsp;abondance dans les Corps, foit que nous fup-polions qu’il cn cll plus facilement requ, amp;nbsp;en plus grand-e quantité. 11 me femble en rc-fulter, que Ic Fluïde eleétriquc a d’autres relations avee les Corps fur ksquels il agit, quenbsp;Ic Fluide magnétique a%'ec le Fer amp; TAiraant.

CHA-

(f) [Les belles experiences de M. volta prouvent fens replique qae Ia force des Condafteiirs eft non feu-lement comme les furfaces, mais de plus qu’elle devientnbsp;d’autant plus confidérable i furfaces dgales, 'que les Con-dufteurs font plus longs. La longueur augtnente éton-nsmment leur force; de forte qu’un Condudleur forirténbsp;de douz.e batons de bols cilindriques, arrondis a leurs ex-tiémités, amp; argenfos, faifant une longueur de 96 piedsnbsp;fui 6 1. de diatnetre produit une t raie commotion, é-quiv-aleiUe a celle d’un .Carreau de Verre arme dè quatrenbsp;poucss d’armure cn quarré; v. Journal de Phjf. Avrilnbsp;1779. Tornt XIU. p. lóo- feqq- Ce Fait eft trés-différent dc cc qiii a lieu pour la communication des forcesnbsp;magnériq.iies. M d. T. ]

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ggö I- M É M o I R E. P. I. S. VII- Cfy. Il]^

e H A P I T R E III.

jie la Comfnunication des Fofces éleU-riques ^ Tiza^yiéti^acs eti ayatst é^avct atix Poles^

•S. 1^4. O'i^ fait que l’Airnant contienS d'éux parties dont les forces font oppofécs:nbsp;qii’on nomme ces parties Polei, que les Poles'nbsp;de même nom fe repoulTent v que ceux de dé-nomination contraire s’attirent. Lorsque fiousnbsp;difons que l-’Aintant a deüx Poles ^ eek figni-*nbsp;fie done qu’il a des forces oppofées, dontl’unanbsp;s’étend (lorsqu’il n’y a que deux Poles) d’unenbsp;èxtrémité jusqu’au centre magnctique : amp; Iku-fre du centre magnétique a la fecondc extré-mité: enfin que qiiand 1’Ai mant communiqué'nbsp;fa force aü Fer ,¦ il lui communique au moins'nbsp;deux Poles.

IL faudroit done, pour qu’il y eut une ana-' logic parfiiite entre rÉleélricité amp; Ie Magnc-'nbsp;tisme, que les Corps éleétrifés euffent ausfi flenbsp;p'areils Polés, ou des fofccs oppofées; qu’ils les'nbsp;eulTent toujours: ou que, fi elles manqüentnbsp;quelquefois, ou fouvént, , elles manqualTentnbsp;aush quelquefois ou fouvent dans les Corps roa-^

gné-’

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JDe la Commamc. des' Fdfces ayèc des Pólei. 367 •

giiétiques. II faudroit de plus, que les Pole? élcctriqües ftiflent produits, changés, amp; dé-'t-ruits, par les mêmes moyens que les Poles-Riagnétiques. Discutons ces difFérens articles»

I. Q ir E s T r o n.

ya-t-il toujours des Poles rtiagnétiqued ou éleSlriques ?

i- 195. C-ETTÈ Queftïon rbvient, com* me il fuit dc ce que nous venons de dire , a ce-^nbsp;ei: les Gorps magnétiqües ont-iis toujours au»nbsp;moins deux forces, c. a. d. ont-ils au moinsnbsp;deux parties dont les forces font oppofées?nbsp;Commengons par l’Aimant.

Il eft certain, amp;: M. aepinus Tavoue lui-même (a) ^ qu’on n’a jamais trouvé d’Ai-mans a un feul Pole^ c. a. di qui ne pofle-dent qu’un feul genre de forces,- Sa qu’on n’ennbsp;a jamais produit artificiellement. H y a plus,,nbsp;fi nous refléchiflons a ce qui fe paffe dans lanbsp;communication des forces, ainli qu’a l’équili-

brc

(lt;?) Sermo amp;C. GU MagaxJm de Hamhourg. T. XXII. p'. 2J9. 24Ó. .[p. 17. de roi'iginal] Tentamim novae Tkeerioei}.

1. 9j—108.

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368 I. MÉ MO IRE. P. I. S. VIL Ci. III.

bre, qu’il y a toujoiirs entvc la force boreale amp; I’auftrale, il fcra tres - probable, amp; j’ofe direnbsp;cerrain, qu’on ne pouri'a jamais produire denbsp;pareils Aimans. C’eft cm point fur lequel jenbsp;n’ai pas Ie moindre doute (^).

M. A E p I.N IJ s. a fait. quelqiies experiences fur cette matière, qiii meritent toute notre attention, quoiqu’elle; n’ayent réellcment eu au-cun fuccès. II feta bon d’en propofer quel-qu’une de celles que j’ai repctées.

ExpÉr. LXXXVI. Soit un barreau de Fer bien aimanté AB (Fig. 19.) dont Icnbsp;centre magnétique foit en C. Qu’on appro-che du Pole boréal B Ie Pok boreal N d’unnbsp;Aimant N S ; alors comme l’on fait, la forcenbsp;B s’affoiblit, mais Ie centre magnétique C cftnbsp;en même temps poufle en avant, Sc s’appro-che davantage de A, amp; d’autant plus quonbsp;l’ilLimant eft plus pres du barreau, jusqu’a cenbsp;qu’il foit cn contadt.

Or, ilcft arrivé une feule fois a M. a e-piNus, en employant un Aimant d’unc tresgrande force, amp; un barreau de Fer de deux polices, qu’cn approchant 1’Aimant a la di-

iban-

(i) [ Voyet fur cette queftion Ie §. 57. du Mémoiic de-M. ste.iüLehnkr. N. d. T. ]

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De la Communie, des Forres avec des Poles. 3Ö9

ftance d’un pouce, 011 ne remarquoit plus de centre magnétiqué, 6c paf conféquent (ccnbsp;font les paroles de 1’Auteur) Ie barreau ABnbsp;n’avoit qu’un feul genre de forces. Exanli-nons cette Expérience (r)lt;

§. 196. Il éftclair 1°. que Ie barreau A B n’eft pas dans un état naturel , rnais dans uilnbsp;état force i ce qui paroit par cela feul, qu’ennbsp;otant l’Aimant N S, les forces changent fur Icnbsp;champ, 8c c^ue Ie centte iiiagnétique reparoit.nbsp;a”. Que Ie Pole N tache de prOduire en B unnbsp;Pole auftral: Ie boréal qui y étoit, efl donenbsp;affoibli; plus il devient foible plus la diftancenbsp;A B eft grande 8c A C petite. Mais A C nenbsp;fauroit devenir nulle, que la force B rte foitnbsp;ïiulle ausfi, OU ^du moins trés-petite. Lotsnbsp;done que Ie centre C tombe eii A, 8c qu’onnbsp;ne l’obferve pas, cela indique que la force Bnbsp;cft nulle, c. a. d. que Ie Pöle B eft réellc-ment détmit, amp; que cette partie eft prète anbsp;recevoir la force auftralc. Lts irregularitésnbsp;qu’il y a dans les courbes de limaille repanduc

fur

(c) [Cette Expérience cft décrite dans Ie §. 189. des '^‘ntaniina. 11 faut ausfi confulter celles du §. 187. fujnbsp;la propuifioi, centre niagiiétique. N. ,d. T.]nbsp;tome I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A a

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370

I. MÉ MOIRE. P. I. 5'. VII. Ch. III.

fur une glace qui couvre le bai'reau, prouvent fuffiamp;mment que la force que ce barreau poffé-de alors elt cxtrèmément petite. Mais, lors;-que la force eft diminuée en B par I’aftion dcnbsp;I’AimantNS, celle de A eft ausfi diminuée,nbsp;doit ausil être changee (lt;*).' C eft la, ce menbsp;femble,la caufe,pourquoi en approchant I’Ai-mant davantage, 6t même jusqu’au contaft,nbsp;le centre magnétique ne reparoit pas: car alorsnbsp;la force eft encore diminuée davantage en A.nbsp;Si Ton employoit du Fer pur, e. a. d. nonnbsp;aimanté, il n’acquerroit que deux poles parnbsp;rattouchement de TAimant N S.

V o I c I done a quoi tout me paroit fe redui-rcj i“. qu’il eft trcs-incertain que le barreau A B n’acquiert dans ce cas qu’im feul genrenbsp;deforces: que I’expcrience indique ieulcment,nbsp;que la force' que ce barreau pofledoit eft dé-truite, afin qu’une force oppofée y .foit produi-te. z°. Que qiiand mêrae il feroit fur que lenbsp;barreau n’acquiert ici qu’un feul genre de forces, qu’il devient tout entier ou boréal, ounbsp;auftral, cela ne fe feroit qu’accidentellement i

amp;:

(4) 4] Il fe pourroit ausfi , amp; ce, cas même eft alTe? ordinaire, que le Pole A ne fait que s’afFoiblir, fans f*nbsp;changer, amp; qu’il y nait un troifième Pole, mais trésnbsp;foible , entre A amp; B. N. d. T. ]

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De la Communie, des Forces avec les Poles. 371

6c que ce barreau revient par fa propte force a fon premier état dès qu’il eft Hbre, ce qui in-dique que les forces primitives font feulementnbsp;'opprimées amp; non entièrement détruites {b).

IL eft done prouvé, ce me femble, que l’Aimant, ou diiFer aimanté , pofledc au moinsnbsp;deux poles ; que jusqu’ici on n’a trouvé aucuilnbsp;Ainiant a un feul Pole, ni aimanté Ie Fer denbsp;fagon qu’il n’acquit qu’une feule force magné-tique i amp; par coiiféqucnt, que dès qu'il y a

du

{b) jjLes experiences de M. aepinus prouvetit ceci directement, puisque les Poles reparoiflent, 8c que Ienbsp;centre magnétique change de place, fc rapprochant denbsp;B , dès qu’on a oté rAimant N S. II arrive ausli qu’onnbsp;a trouvé les Poles invertis, ou qu’il s’eii forme un troi-fième: ce qui fait voir la vénté des raifons allèguées.nbsp;Au refte, s’il éioit vrai, comme M. aepinus Ie croit •nbsp;que Ie Fil de Fer eft devenu entièrement négatif, ilnbsp;s’en fuivroit, qu’il eft erroné que Ie Fer conferve /o«-jmrs la même quantité de Fhiide magnétique ; cc quinbsp;néanmoins eft une des bates du fyftème de M. aepinus: il s’en fuivroÜ encore, que Ie Fluïde, qui s’eftnbsp;écoulé de cc barreau, s'eft disfipé dans 1’Air: il feroitnbsp;aonc encore erroné qu’il n’y a jamais d’autres Corps quenbsp;les Corps fernigineux qui contiennent du Fluide magnc-tique : que Ie Fluide éprouve trop de difficulté a fe mon-voir dans ces derniers Corps pour en pouvoir fortir: cenbsp;qui font cependant des Principes efléntiels du fyllèmsnbsp;Atpinien. quot;N- d. T. ]

.A a a

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37i I- mÉmoire. P. I. S. VII. Ch. III.

du Magnétisme, il y a ausfi au moins deux forces contraires.

§. 197. Si nous confidérons a préfent I’E* karicité , nous trouverons des Phénomènesnbsp;très-diffcrens.' Car, quoiqu'il y ait des cas,nbsp;comme celui de la Bouteille de Leide, amp;nbsp;quelques autres, dont nous parlerons ci-aprèsnbsp;(§. aoo.), dans lesquels un Corps éleétrifénbsp;pofféde réellement a la fois les deux efpècesnbsp;d’Eleétricité, comme l’Aimant pofféde deuxnbsp;Poles, cependant, de l’aveu même de M.nbsp;AEPiNus, dans un très-grand nombrc d’au-tres cas, Sc même ordinairement, les Corpsnbsp;électriques ne poffédent qu’une efpcce d’E-leétricité; ils font, ou cnticremcnt pofitifs,nbsp;OU entièrement négatifsj un tube de Verrenbsp;poli p. ex. frotté eft entièrement politif: unnbsp;tube de Verre dont on a oté Ie poli eft entiê-remeiit négatif (§. 107.); un globe de Verrenbsp;eft entièrement pofttif: un globe de refine eftnbsp;entièrement négatif. Ces Phénomènes, quinbsp;ont lieu la plupart du terns, font done entièrement oppofés a ceux qui, dans les mêmesnbsp;circonftances, out lieu pour TAimant, nonnbsp;feulement fouvent, mais toujours; ceci nc fe-ra-t-il done pas une différence, Sc mêmenbsp;unè trés - grande différence ?

§. 198-

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De la Communie, des Forces avec des Poles. 3-73

§. 198. Je fais bien que M. aepinus trouve la raifon pourquoi il n’y a pas d’Ai-mans a un feul Pole, en diliint {u) qu’un pa-reil Magnétisme, quand il exifteroit pour unnbsp;moment, ne fauroit durer longtems, par ccnbsp;qu’il y a une caufe intérieure qui empêcbcnbsp;1’entree 6c I’ccoulement libres du Fluidc ma-gnétique: amp; il cherche cette caufe dans l’ex-trême difficuité que Ie Fluide éprouve dansnbsp;les pores du Fer amp; de TAimant ih'). Mais^nbsp;cette raifon préfuppofe toutes les hypothèfesnbsp;que ce Phyficien employe pour expliquer lesnbsp;Phénomenes de 1’Aimant, comroe p. ex. quenbsp;la force d’un des poles confifte dans un excesnbsp;amp; celle de 1’autre dans un défaut de Fluidcnbsp;magnétique; que ce Fluide fe meut très-diFnbsp;figilement dans Ie Fer ^ dans PAimaut,

plu”

(«) Tentam'ma. §. 95.

(^) [ II me femble ai| contraire que cette caufe de-vroit rendre eet état parfaitement durable, s’il avoit cx-ifté un feul moment. Suppofons qu’un Aimant foit cn-tièrement négatif: il reftera tel, puisqu’il n'y peut entrer aucun Fluide extérieur: car il n’y en a pas felon ce fy-ftème dans d’autres Corps que dans Ie Fer: amp; fi on ap-proche dc eet Ajmant uq barreau de Fer, Ic Fluide n’ynbsp;entrera pas, a caufe dc la grande difficuité qu’il épron-ve a fortir de 1’Aimant dans lequel il exifte, ^

(inuer dans Ie Fer même, N. d. T. ]

Aa 3

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374

I. MEMO IRE. P. 1. S. VII. Ch. III.

plufieurs autres que notre Plan ne nous permet pas'd’examiner, ou dont nous avons déja par-le ci - defTus.

M. AEPiNUs penfe encore, qu’il fe pro-duit toujours , weme duns I Elsctricité, deux fortes deforces, favoir, lorsqu’on tonfiderenbsp;les deux Corps agilfans comme n’en fairantnbsp;qu’un feul (f), c. a. d. fideux Corps idioé-ledtriques, ou, ce qui revient au même, unnbsp;idioéledtrique, amp; un Condudteur, mais ifolc ,nbsp;font pris pour un feul Corps: car, lorsqucnbsp;deux Corps idioeleclriques font frottés Funnbsp;contre 1’autre, Fun devient pofitif, Fautrenbsp;iiégatif: cela eft vraij mais en ce cas ils ncnbsp;donnent aucun figne d’Eledtricité ausii long-terns qu’ils font joints, comme Fexpérienccnbsp;me 1’a appris, 6c que M. aepinus luirnbsp;même Favoue des experiences qu’il allegucnbsp;pour prouver fa Thèfe (d), Mais, le contraire a lieu dans le Magnétisme: car, un bar-reau, qui poflede les deux for«5es, agit d’a-bord, 8c fortement.

Cette comparaifon ne me paroit done

pas

•(c) Smno it Amhpa 8cc. 1. c. p. 2.48. [ p. ly. de I’d* tiginal, note b'. amp; Tentamina 15. feqq. v, ausfi le ?•nbsp;78. de la Differtation de M; steigiehner. N. d. T.]nbsp;(i) Tmam’ma amp;C. p. 63. 66.

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De la Communie, des Forces ayec des Pales. 375 ¦

pasjufte: amp; concluons de ce que nous avons dit, qu’il y a réellement unc graiide differencenbsp;entre TEledtricité amp; Ie Magnétisme, même a-cet égard, qu’onne trouve jamais dans Ie Magnétisme des Corps individus qui n’ont qti’iinenbsp;feule efpèce de force gt; au lieu que dans l’Elec-tricité la pluspart des Corps n’en poffédentnbsp;que d’une feule efpèce: difference qui prouvenbsp;que Ie Fluide magnétique agit felon des Loixnbsp;très-différentes de celles que fuit Ie Fluide é-leétrique.

II. De la Jltuation £5? de la produStim des Poles.

§. 199. Ëx A MI NO NS acfuellement de quelle mam ere les Poles font produits dansnbsp;l’Aimant, comment on peut exciter dans lesnbsp;Corps éleétriques deux fortes d’Éleétricité,nbsp;felon quellcs Loix cela fe fait, afin qu’on fa-che s’il y a du moins quelque Analogie a eetnbsp;égard.

On peut exciter la force magnétique par trois moyens: par la pofition dans la fphèrenbsp;d’aétivité, par Ie contaél, par Ie frottement:nbsp;a ce moyen il faut ajouter pour l’Éleétriciténbsp;la chaleur, dont je parlerai féparement. (§.nbsp;ao8.). .

Quel que foit celui de ces moyens qu’oa

Aa 4 nbsp;nbsp;nbsp;em-

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376 I. mÉmoirs, P. I, S, VII, Ck. 111.

employe, void la Loi qui a conftamment lieu pour I’Aimant ; c’eft que pour Ic contad, ,ounbsp;la pofition dans la fphère d’adtivité, il nait dansnbsp;Textrémité la plus, proche de I’Aimant,' un pole oppofé a eelui de I'Aimantj 6f qu’il ennbsp;nait un qui eft femblable a celui-ci dans I’ex-trémité oppofée. JVlais, employant le frot-tement, la chole fe pafle dans un ordre diffé^nbsp;rent. II y nait dans l’extrémité ou Ton commence le frottement, un pole fernblable a celui dont on fe fert, 6c un pole oppofé darisnbsp;l’extrémité ou Ton finit. M. brugmans {a)nbsp;a tres-bien démontré que cette Loi eft unenbsp;eonféquence de la premiere. Mais ces Phé-nomenes font ft connus, qu’il eft inutile de s’ynbsp;arrêter plus longtems (b) : ainft je vais palletnbsp;R rEleétricité.

I. Des

(a) iTetttam'ma de ma.'eriamagnética. p. 6z. feqq. N d. T. } i^b) [Je regarde la premiere Loi comme primoxdiak,nbsp;amp; il m’pft irnposlible de I'cxpliqucr. Je fais bien qu'ilnbsp;«’eft pas 4’Auteur qui nc Texplique au moyen de I’hy-pothèfc qu'il adoptc: mais toutes ces hypothèles me pa-roifl'ent abfolument précaires, amp; infuffifantes. Cettenbsp;premiere loi pofée, il n’eft befoin .d’aucune hypothèfenbsp;pour expliquer la feconde: je crois en avoir détaillé toutes les circonftances dans mes Teniamirui Theoriae matketnu-ficai de Phaenomtnis Magneticis, Majs il fera bon de faire

ypir que toutes circoniftanqes font abfolument contraires

aus

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jDe la Communie, des Forces avec des Poles. 377

lux hypothèfes de M. aepinus , qui n’a expliqué cette Loi qu’en gros. Void fon explication {Tentam. §. xi8,nbsp;119.). En appliquant (J/^. 13Onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;point D, il y

Bait en D un pole oppofé; mais en faifant pafl'er cc Pole A fur les points F, H, G , lorsqu’on Ie conduit de D ennbsp;E, il donne fuccesfivement a ces points un Magnétismenbsp;contraire, amp; il ote en attendant au point D celui qu ilnbsp;lui avoit donné au commencement: mais Ie point E,nbsp;qui elt touché Ie dernier, confei ve lè Magnétisme que Ienbsp;point A lui ¦ donne. En appliquant done Ie pole pofitifnbsp;A en D, il répouffe Ie Fluide vers F: D devient néga-tif: en s’avan^ant v F, A repouffe Ie Fluide , qui s’é-;nbsp;coule amp; s’accumule en D amp; en Fï ; parvenu en F il dé^nbsp;truit fon premier efFet Sc rend D pofitif. Tout cela arrive dans toute la longueur du Barreau, excepté en E,nbsp;point que Ie pole touche Ie dernier, amp; qui conferve parnbsp;conféquent Ie Magnétisme négatif. Voila quaft mot inbsp;mot l’Explication de M. aepinus, de laquelle il eft ai-fc de déduire ces trois confcquences. i®. Que k Fliii-de, qui avoit été chaffé de D, y eft repoufté dès quanbsp;l’Aimant eft parvenu a un point différent de D: donenbsp;D elt tout de fuite, ou fimplement affoibli, ouinverti,nbsp;felon que la quantité de l'luidc que l’Aimant, placé aunbsp;fecond point F, refoule vers D, eft plas grande ou plusnbsp;petite que celle qui en avoit été expulféc, lorsque l'Ai-mant étoit placé en D. II s’en fuit ^°. que Ie Pok Enbsp;augmente toujours en force , (car k Fluide y eft pous,nbsp;fé de plus en plus) a mefure que l’Aimant s’en appro-the davamqge: St 3^. que les points F, H, G, E, nenbsp;deviennent négatifs, que quand PAiraant y eft appliqiié jnbsp;voila les conféquences qui découlent de cette explication , voici les Faits tels que je crois les avoir démontres dans 1’ouvrage cité,

, nbsp;nbsp;nbsp;ï®. La

Aa 5

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378 I. MÉM o IRE. P. I. «y. VII. C/^. III.

1°. La Force communiqué en D croit ordinairement (1. c. §. 36.) avant que de décroitre, jusqu a ce qucnbsp;l’Aimant foit parvenu a un certain point F, que je nomine foint ctihninant du Pok D. La diftance F D a quel-quefois été d’un fixième amp; plus, de tout Ie barreaiinbsp;DE; ce n’eft que loi sque 1’Aimant a palTé Ie point F,nbsp;que la force communiquée au point D par Ie contaö, di-minue. Mais il ne paroit pas néceliaire que eet accrois-fement ait toujours lieu (1. c, §. 71.). Ce Fait eft contraire a ia premiere conféquence.

2®. -Le Foie E n’augmente que jusqu’a ce que l’Air mant foit parvenu a un certain point H, que je nommenbsp;feint cultnmant du Pek E: or D H n’a jamais excedé dansnbsp;mes Experiences la moitié de D E, ni éte plus petit qu’imnbsp;vingttèaie de DE: dès que 1’Aimant a paffe ce pointnbsp;H, la force en FI décroit: ce qui eft contraire a la fc-conde conféquence.

3®. La force en E devient negative, de pofitive qu’el-Ic étoit, dès que 1’Aimant a paffe un certain point G , que M. BRUGMAN s nomme fecend point if indifference ,nbsp;(car il en eft un pared, au dela de F pour le pole D );nbsp;D G n’a jamais été plus grand dans mes experiences quc

6

deux tiers de D E, ni plus petit que ^ de D E: amfi E devenoit négatif, quoique 1’Aimant en fut encore é-loigne de ou de ^ de toutc la longueur de D E: cc

qui eft contraire a la troifièrae conféquence.

Telle eft 1’oppofition qu’il y a entte l’Expérience amp; I'ex-plicatioquot;. Je pafte d’autres objedions qu’on pourroit fii-r re conxrc ceLe-ci. N. d. T. ]

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la. Communie, des Forces avec des Poles. 379 ¦

i. D.es Forces communiquées par une Atrm-fphhe éledtrique.

§. aoD. M. AEPINUS {a) a fait fur cc fujet de belles expériences qui paroiffent très-analogucs aux Phcnoracnes dcL’AiMANT:nbsp;cn voici une de ce genre {h).nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—

Qu’on ilble un prisme de métal: qu’on approche de Tune des extrémités un Corpsnbsp;éleftrifé pofitivement: cette extrémité de-viendra négativement éledtrique : Tautre Ienbsp;deviendra pofitivement: comme il paroit parnbsp;rEleftromètre de M. canton. Cette experience avoit déja été faite par M- franklin (c), 6c elle cll réellement fembkble anbsp;ce qui ie pafle dans TAimant. Car, l’Éledtri-cité produit ici une Elcftricité contraire,comme Ie Magnétisme produit un Magnétianc op-pofé (i).

a. Des

(a) Sermo 8cc. 1. c. p. 246. [ p. i6. 17. de Voriginal] Xentamma p. 1x7. 128.

(i) Voyei ausfi Ie §. ^7. duMemoire de M. stkig» lEHNER. N. d. T. ]

(c‘) Plitlof. Jrans. Vol. XLIX. p. 300. [ Mais les Expériences de Milord mahon me paroilfent a tons égards les plus exaéles, les plus décifives, les plus inftruftives •nbsp;Bous en dirons un mot dans la Note fuivante. N. d. T ]nbsp;(d) („Les mêmes manipulations, les mèmes mo-

„ yens

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380 I. MÉ moire. 7*. I. VII. C/J. III.

2.. Des Forces acquifes -par Ie contaSf.

%. aoi. Sr nous pafTons au contaft, nous trouverons des Phénoroènes tres - différens,

com,'

5» yens, dit M. he mm er, fonrnilTent conflamment les ,, marnes efFets, pour autant quc la propriété du Fluidcnbsp;,, éledtrique de paffer d’un Corps dans un autrc , Ie per-,,mct: pofez un petit barreau de Fer mol dans k voi-,,, ünage du Pok d’un Aimant; il devient fur Ie champnbsp;,,un veritable Aimant; approchez d’un barreau de mé-,,tal ifolé un Tube fortement éledlrifé , il deviendrafurnbsp;,,le champ un Aimant éledlrique, qui a fes Poles, unnbsp;, pofitif, un négatif; mais ce ne font que des Aimansnbsp;9, paffagers; mais qu’on employe dans k premier casnbsp;5,un barreau d’acier amp; dans Ie fecond une BouteiUe denbsp;,,Leidc; 1’Aimant de Fer, 6c 1’Aimant éleftrique fc-,,ront devenus l’un 8c l’autre conftans: mais commentnbsp;,,ces Aimans font-ils produits dans ce cas? par I'at-5,tra(frion amp; Ia répulfion; pareils moyens, pareils ef-s,fets.” Lc Fait prouve que dans ces deux cas les Poles exiftent de la même manière géRérale; mais il fautnbsp;de plus pour une Analogie complette que les mêmcsnbsp;Loix ayent lieii. Soit (Fig. X4.) A k pok pofuif, Bnbsp;Ie négatif, C Ie centre: Ie Fluide fera en C dans fo»nbsp;êtat naturel; il fcra accumulé en CA, rarefié en CB:nbsp;mais il faut pour que 1’Analogie foit complette que lanbsp;quantité de Fluide augmente de C en A, diminue denbsp;C en B, pour les deux cas, felon les mêmes Loix: or

jc vais ptouver que Cela n’a pas licq: amp; quc 'k fyftcjn=

dQ

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De la Communie, des “Forces avec des Poles.

de M. aepinüs pour 1’Aimant eft contraire aux t'aits.

M. AEPINÜS fuppofe i'’. que la quantité de Fluidc refte la même après l’aimantation : done 1 excès en A Cnbsp;eft égal a la diminution en C B ; il fuppofe que lanbsp;force eft proportionelle ^ la quantité de matière accu-mulée OU épuifée. (v. ci-deffus §. 51. note a: §.nbsp;note lgt;: §. qi. note c). Cela pofé, que k quantiténbsp;naturelle de Fluïde dans chaqüc irandie D, E, F, amp;C*nbsp;foit q : qUe Ie point B , au lieu de contenir la quantité q ,

contienne q — ^ ; foit » Ie nombre de tranches ou par-

ticules contenus en CB: j’ai démontré dans mes Ten-iantina §. 51. 5a, amp; dans mes Utcherches fur Us Aiguilles aimantées §. 32. 33., que la force des particules croicnbsp;cornme les diftances du centre C; la force, ou, ce quinbsp;revient dans ce fyfiême au même, la quantité de Fluidc

en C eft q: en B, elle eft q — nbsp;nbsp;nbsp;done pour

toutes les particules gt; 2 nbsp;nbsp;nbsp;(^q

.......r(,-:2)=” -%

'— »¦» -f- I. —^ nbsp;nbsp;nbsp;faifant » infini par rapport ^l’u-

2. a

nité done on fe fert,) na — nbsp;nbsp;nbsp;: mais, nq étoit la

^ xa

quantité naturelle de Fluide dans C B; done ^ eft la quantité epuifée.

Soit la force de A, ou Ia quantité de Fluide en A j 4-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;: Ie nombre des particules de C A = won aura;

(dans k

fup-

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gSa I. MÉ MO IRE. P. I. P. VII. CL in.

fuppofition de rn infini) mq nbsp;nbsp;nbsp;Mais w^ eft la

'2 b

qaantité naturelle de Fluïde dans A C: done 1’excès eft : mals comme , par liypothèle, 1'excès eft égal au,

; nbsp;nbsp;nbsp;: amp; par conféquent » :nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~

deiaut: on aura, j-r:

1,: i.: c. a. d. les Forces des Poles en raifon inverfc

k a

des diltances au centre magnêtique: mais cette confé-quence immédiate eft contraire aux Faits: car j’ai dé* montré {Recherches %. 33.) que Ces forces font en raifonnbsp;inverfe doublée dé ees diftances. Le fyftème de M.nbsp;AEPiNus eft done infcutenable a eet égard :.il fautnbsp;done rejetter I’anfe ou 1’autre des hypotlrèfes fur lequelnbsp;ce calcul eft fondé, ou routes .les deux.

Si done ce fyftème eft vrai pour l’Eleétricité, il eft clair que les Loix de la communication des forces fontnbsp;très-différentes pour le Magnétisme.

On n’a pas, que je fachc, fait d’expériences éleélri-ques pour decider Cc point, mais, celles de Miloril m a-HON {Principes dh ÉlcHrictté §. 149. feqq. ) me font Croi-re que la loi de 1’augmentation des forces n’eft pas mê-me comme les diftances au centre. Ce Pbyficien celè-bre , ayant pofé (Fig. 25.) un Conduéteur ifolé AB de 40 pouces, dans 1’Atmosphere (mais hors de la diftancenbsp;explofive) du Conducteur pofitif C de la Machine, ilnbsp;% obfervé a, quefte' diftance du point A étoit le centrenbsp;éleCtrique D, c. a. d., le point D , auquel la boulettenbsp;éleétrométrique G n’eft ni attirée ni repouffée, tandisnbsp;qu’elle eft repouffée en A (car elle eft negative) §c attirée en H. Milord mahon a fait fes Expériences ennbsp;approchant A de C a diverfes diftances, de 48 poucesnbsp;jusqu’a 4 pouces. Or, pour le cas de A C =: 48 pou-lt;£S il a trouvé ADquot; AB; amp; pour le cas de AC

4

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jye la Communie, des Forces avec des Poles. 383

comme M. aepinus Tavoue lui-même {a). Car, fi un prisme métallique touche quelquenbsp;Corps élearile il acquiert la même force'élcc-trique que ce Corps poffede, amp; de plus, ilnbsp;n’acquiert qu’une feuie Eleclricité dans toutenbsp;fa longueur: Phénomène entièrenicnt oppofénbsp;ace qui a lieu pour rAimant {b).

M.

A B. Ainli felon la loi de la rai- '


4 pouces, AD:


12


fon inverfe des diftances, la force de A auroit été dans Ie premier cas , amp; dans Ie fecond 12 fois plus grande que celle de B : maïs felon la Loi de l’Aimant, ellcnbsp;auroit été dans Ie premier cas liiiit fois, 8c dans Ie fecond cent - quarante - quatre fois plus grande que la force de B, ce qu’ii n’eft pas posfible d’admettre. II feroitnbsp;a defirer qu’on fit des expériences exaétes fut ce fujet.nbsp;Je conjeélurerois d’après'les Expériences de Milord ma-hon, que la raifon inverfe des forces eft tout au phisnbsp;cclk des racines des diftances. Mais comme ce n’eftnbsp;qu’une conjeéture, je nc m’étendraj pas la-deffus.nbsp;N. d. T. ]

(a) sermo 8cc. 1. c. p, 246. [ p. 16. 17.de l’original. ]

(^) [ M. HE MM ER fait fci une remarque très-jufte. •,, Ceci, dit - il, eft connu pour l’Aimant, mais n’eftnbsp;,,vrai pour I’Kledtricite qu’au cas que ce foit un Con-j,duéteur qui touche Ie Corps éleéfrifé: 8c alors la cau-,,fc des differences eft, que Ic Fluide éleélrique paffenbsp;,, d’un Corps dans un autre, 8c non Ic niagnétlquc.nbsp;,,Mais, fx l’onprend un cas dans lequel cc paffagc n’ait

,,que

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§§4 I- mImöirè. P. I. S. VII. Ch. Iir.

M. A E p IN u s juge, h la Veritc, que cet^ te difference dépend de cirdonftances étrangè-res (c) : mais qviand nous admettrions ce fenri-ment, la différencc n’en feroit pas moitïs Unbsp;tnême: Car ce Phyficicn adopte le fyfteme denbsp;M. franklin, amp; par conféqucnt dl ad'nbsp;met qu’en approchant (Fig. ao.) le PolcN,nbsp;celui-ci repouffe par fon exces de Fluide lenbsp;Fluide de l’extrémité A: qu’ainfi ce Fluidenbsp;paffe de A en B j qu’il eft diminué en A au-dcffous de fa quantité naturelle, amp; qu’il s’ynbsp;forme un pole négatif, oppofé au Pole N.nbsp;Les chofes fe palTeroient ainfl, ft le Corpsnbsp;A B etoit un coercit if parfait, ft par conféquentnbsp;il ne puifoit rien du Fluide contenu dans N,

,,qu: peu ou point lieu, I’eiFet fera tout comme pour jjl’Aimant; c. a. d. que la panic du Corps non eleftri-,,fe mile en contaö acquerra une force oppofée a cellcnbsp;,, du Corps éleiffrifé: ce cas a lieu dans rÉleftrophofenbsp;t, de M. voLTAf le gateau de refine frotte avec uJienbsp;,,peau eft éleétriquc négativeinent: la partie inférieurenbsp;,,du chapeau (ou du plateau) qu’on applique I’eft po-,, litiveinent, fa fuperieurc I’eft ftégativement.” M.nbsp;Kemmer cue lap. 103. du 4e. Volume des Memoires denbsp;1’Académie de Manheim, oü il a prouvé ce point. Cette remarqiie elf fi jufte qu’il n’y a rien a repondrenbsp;quant aux Faits, N. d. T. ]

(r) itrmo Scc. p. 2ÓI, [ p. 21. de 1’original. ]•

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tie la Communie, des Forces avèc dés'Poles, jés

amp; elles ont lieit ausfi quand ie Pole N eft éloi-gné. Mais, en appliquant Textréiriité cê Pol» qui ne reprinie pas parfaitefnènt Ie Fluïde, ellé foütire Ie Flüide dü Pole N. Volknbsp;poufquöi Cette extrérüité devient pöfitivè, amp;nbsp;tout Ie prisme Ie devient ausfi. M. ae pinos trouve done la raifon de ce PfiériomeiVenbsp;dans 1’imparfaite idioeleftrichd des Corps élec-triques.

§. loa. Maïs , on peut objefter bien des ebofes a ce raifonnement.

iquot;. Si Ie Corps B A eft un coercitif im-parfait, 6c fi c’eft a caufc de cela qüe I’extre-mité A foutive Ie Fluïde [dü Pole N j , 11 dolt ausfi, par la même caüfe, Ie retenlr Im-parfaitement; il fortifa done avéc la iftême fa-eilité amp; dans Ie même temps qu’il eft entrénbsp;Ie Corps A B perdra done d’abord fon cx-'nbsp;eès, de Fluïde j 11 fera reduit dans fofi état naturel, 6c route k force feta détruke^ ce quinbsp;eft contraire a rexpérience.

a“.' S UI VA NT la même h'ypothèfe ,• Ie Corps NS perdra une partie de fon Fluïde^nbsp;celle que rextrémité A foutirej Ie CorpS Nnbsp;perdra doiic par cette communication quelqüe'nbsp;ebofe de fa forcej or, M. aepinus fou-tient (§. 187.) que les Corps éledrifés, qu^nbsp;'ï'O M E I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bbnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gom-»-

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lt;385 I. MÉ MO I RE. p. I. S. VII. Ch. III.

communiquent la force a d’autres, ne perdent rienxleleur force propre {a).

3°. SupposoNS qne tout fe pafle fuivant le raifonnement en qucftion. Alors, le Fluïde qui exifbe naturcllcment en A eft repouftenbsp;vers B [par la force du Pole N] , par confé-quent il diminue en A, 6c A devient négatif.'nbsp;Suppofons que la quantité qui manque foit q:nbsp;qii’il y entre a préfent en A une paitie dunbsp;Fluïde contenu en N : que cette quantité foitnbsp;p : le pole A ne deviendra pofitif qu’au cas quenbsp;p ^ q'• il n’y aura aucune force produite ftnbsp;p:=iq: clle fera négative ü p \ q. Il fau-droit done avant tout démontrer, amp; non ajfu-mer que p eft toujours dans ce cas plus grandnbsp;que q^ c. a. d. que I’attraction de la matièrenbsp;du Corps en A eft plus grande que la répul-fion du Fluide contenu dans AB: or e’eft cenbsp;que M. AEPiNus n’a pas fliit, amp; parcon-féquent fon explication eft purement hypo-thstique {h). Il tache cependant de la con-i

fir-(a) Ceci n’eft pas entièrement exadt; car M. aepi-Nus n’éublit cette propofition que pour le cas oil la coramunication des forces fe fait par le contadl. N. d. T. ]nbsp;(igt;) [ Ce raifonnement me paroit moins applicable aunbsp;As oil le contadt du Corps a eledtiler amp; du Corps élec-

irfc

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tgt;e la Communie, des Fo'rcei avet des Poles. 38^

firmer par cette raifon, que fi Ton place uij petit morcéau de Verre entre les deux Corps ^nbsp;l’elFet eft Ie même qu’il l’eft quahd on placenbsp;Ie Corps N C a üne plüs grande diftance:nbsp;or, on fait que Ie Verre empêche Ie paflagenbsp;du Fluide électrique. Maisj alors Ie Phéno-mène levient a celui - ci, que Ie Coiq^s élec-trique eft diftant du Corps qu’il faut éleftri-fér (c).

§. aoi*. Maïs, ajjumom tous ces raifon-hemens: la contradidtion qu’il y a entre ce Phénomène amp; les Phénomènes magnétiqitesnbsp;fubfiftera dans fon entier: car alofs, ce Phénomène électrique eft tel qu’on 1’obferve^nbsp;parceque Ie Corps a éledfcrifer foutire Ie Fluide du Corps électrifê, tandis que Ie Corps au-quel il faut communiquer la force magnéti-

que

trique fe fait d’abord, qu’a celui oü Ie Corps a éicélrifer aüroit d’abovd été pófé hors de la diftance eXpIofire diinbsp;Corps éleftrique, 8c viendroif enfuite a tirer' une etiii-Celk; car daiis ce cas, il s’eft réellemcnt fait d’abördnbsp;Hn épiiifemeiit en A, une condenfation en B; amp; il faü-dröit proüver que la quantité p que A foutire par rétin-telle eft plus grande que q: car fans cela A refteröit ertnbsp;partie épüifé, amp; la répulfion du pole N cmpêcheroit Ienbsp;Fluide accuniulé eh B de rèfluer vers A. N. d. T. ]

^f) [C. a. d. hors delai diftance éxplofivc, N. d, 'F.j

B b Si

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388 I. MiMoiRE, P. I. S. VII. Ch. III.

«

que ne reqoit pas de pareil Fluide de I’Ai-* mant {a). Les Corps électriques attirent donenbsp;ici le Fluide éledtrique avec nne plus grandenbsp;force que le Fer n’attire le Fluide magnéti-que j amp; la caufe de cette non-attrci£lion du Plui-de magnétique ell: que le Fer en eft un plusnbsp;parfait coercitif: que ce Fluide fe meut tres-difficilement par le Fer, quoiqu’on fiche d’ail-leurs que le Fer regoit ou perd en un momentnbsp;la force magnétique, amp; par confequent quenbsp;le Fluide qu’il contient naturellenient eft tresnbsp;promptement diminué dans une partie, 8c ac-cumulé dans I’autre: ce qui ne lauroit avoirnbsp;lieu, fans que le Fluide fe meuve dans cenbsp;Fer. Or, ce mouvement inftantané, ou dunbsp;moins tres-prompt, ne fauroit fubllfter avecnbsp;la propriété d’etre tin coercitif parfait, d’etrenbsp;tres-difficilement permeable {h}.

La

(a) [C’eft, comnie nous I’avons déja dit plufieurs fois, une fuppolition purement gratuite, qui fournit me- ¦nbsp;me des conféquenccs contraires aux faits: v. note d dunbsp;§. zoo. Pour que la loi des forces repondit aux Phe-

nomenes, il faudroit que-j-* = —: c. a. d. que fi I’Evacuation de C B etoit Pexcès en A C fut •

^ a nbsp;nbsp;nbsp;Ï nb

Sc confequemment que la quantile de Fluide fut variar ble- N. d. T.]

(^) r V. §. 92. note c; §. 93. note t, N. d. T.J

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Dc la Communie, des Forces av-tc des Poles. 389

' L A dilFérence que ce Phénomène indiqiie entre les Loix dc rEleftricité amp; celles dunbsp;Magnétisme me paroit done fubllfter dans fonnbsp;entier.

3. De la Communication par frottement.

§. 0,03. Nous avons déja dit (§. 191.) quelles différences il y a a eet égard. II fautnbsp;pour exeiter Ie Magnétisme un certain frotte-ment. Tont frottement eft indifférent pournbsp;rÉleélricité. Pour exeiter Ie Magnétisme, ilnbsp;faut, en faifant abftraflrion du Magnétisme denbsp;la Terre, Ie frottement d’un Corps déja ai-manté: au lieu que Ie frottement de deuxnbsp;Corps non èleétriques excite dans 1’un amp; dansnbsp;l’autre une force qu’aucun des deux n’avoit.nbsp;Ce fecond Phénomène me paroit indiquer unenbsp;trés-grande différence : car, s’il eft certain,nbsp;comme il l’eft, que la force n’eft pas excitécnbsp;dans ces Corps frottés parcequ’il y entre unnbsp;Fluide étranger, mais feulement paree que Icnbsp;Fluide, qui y exiftoit, y acquiert une certai-nc fituation, il s’en fuit que Ie frottement a-git bien plus puilfammeiu fur Ie Fluide élec-trique que fur Ie magnétique, puisque ceiui-ci, fi nous faifons abftraétion du Magnétismenbsp;terreftre, n’eft pas excité par Ie feul frotte-2^3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ment,

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393 I- MÉM o i RE. P. I. 6’. VII- Ch. m.

mant, mais requleit, pour être mis en action, un Corps déja rnagnétique (^).

§. ao3^. Mats, quelquc grande quc me paroifle cette difference, conliderons a pré-fent la chofc d’une autre fagon j amp; faildns uni-quement attention aux Poles, a la manierenbsp;dent ils font produitsj Sc voyons, s’il y a anbsp;cet egard quelque reffemblance ou quelqucnbsp;difference entre TEleclricite dc le Magnétisme.

Il

{a') [On (lira peut - être que cela vient de ce que le Per attire plus fortement le Fluide rnagnétique, que lesnbsp;Corps coercitifs n’attirent le Fluide éleétrique ; mais,nbsp;nous avons vu ci-delTus ( §. 134- note a ) qu’il faut né-cefTairement fuppofer que le Fluide rnagnétique exercenbsp;une repulfion plus forte, amp; au moins dans la même rai-fon. D’ailleurs, nous avons vu ausli (§. 191. note b)nbsp;que, de I’aveu même de M. hemmer, un petit trem-.nbsp;blement peut mettre le Flpidc rnagnétique en mouvement, vaincre fa cohéfion avec les parties du Fer; lenbsp;fröttement devroit done faire le même effet: 8c 1’Ai-mant frottant devroit ausfi bien communiquer fon plui-de au Fer frotté , qa’un frottoir éleétrique le fait aunbsp;Corps qu’il éleétrife. Ce tremblement même ne devroit-il pas, même dans- ce cas, tendre a étabür I’equilibre dunbsp;Fluide dans I’Aimant frottant, puisqu’il met le Fluide cpnbsp;mouvement, amp; par confequent diminuer fa force, Cfnbsp;qui n’a pas lieu. N, d. T. ]

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De la Communie, des Forces avec des Poles.. 391

IL eft des Phénomènes qui paroiflent pre-fentcr une reflemblance, en ce qu’ils produi^ iènt dans Ie mêrae Corps une Éleftncité po-fitive, amp; une Eleftricité négative: il en eftnbsp;d’autres, qüi paroiflent indiquer une difference en ce qu’ils rendent les Corps entière-*nbsp;ment pofitifs, ou entièrement négacifs.

V o I c I un des Phénomènes du premier genre.

Ex PÉ R. LXXXVII. Qu’on prenne im morceau de Verre rond, affez petit pour Ienbsp;couvrir des doigts; qu’on Ie frotte : une de fesnbsp;furfaces fera ¦ politive, rautre négative («).

M. MusscHENBROEK rappoi'te une Experience que je n’ai pas repetée {b).

Suspended une croix de papier a un fil; ayez un tube, intérieurement a moitiénbsp;rempli de fable chaud, 6c qui s’éleétrife par ienbsp;moyen de ce fable. La croix eft bien-tót re-pouffëe : clle fe tounie, 6c s’approche de queKnbsp;qu’autre endroit du tube qui l’attire.

Cet-v

(ii) Aepinus Senw amp;c. p. 146. [p. 14. de Torigi-nal. II eft clair qu’il faut tenir Ie doigt fur Ia. furface. inférieure pendant qu’on frotfe Ia 1'upérieure: Ie doigtnbsp;re9oit Ie Fluide expulfé de la furface inférieure. N. d,

(il) iTiirod. ad Phil. Katur. §. 99.6. p. 343, N®3.

Bb 4

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59^ i. memoir®. P. I. .S', yil. Ch. Ill;

Cette expérience’ fait voir, que la .croix acquiert des éledtricités oppofées:nbsp;que les differentes parties du tube n’ont pas lanbsp;méme forte d’Electricite. Mais, M. mustnbsp;SCHENBROEK rernarquc avec raifon,nbsp;dans I’Aimant les poles font fitués aux extrémi-tés, amp; qu’ici l’Éleftricité agit fur les cotésnbsp;non oppofés du tube. Du refte, M. M.

DU FAY (f) FRANKLIN Sc WILKE (i)

out fait de tres-belles expérienccs fur les Phér nonienes que fournilTent des tubes frottés amp;nbsp;remplis de différentes matières.

§. aoq. L’expÉrie NCE fuivantefe rapporto aux Phénomcnes dans lesquels les Corps acquierent a la vérité des Eleólricités diiféren-tes, mais ou chaque Corps n’en acquiert qu’u-jnbsp;ne feulc (^j).

Exp.

(f) [Af«w. de I'Acad. 1734. p. 356. N. d. T. ]

{d) Dans fes Notes fur la tradudion allemande des Zettres de M. franklin p. 173. §. 55. [Les experiences de M. FRANKLIN fe trouvent dans le §. 33. de fanbsp;quatrième lettre : ou §. 71. 72. p. 212. du Tome premier de la tradudlion frangojfe. M. cigna a fait d’ex-cellentes réflexions fur ce fujet §. S9-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fa belle dis-

fertation dc Navis Experimemis Eleólricis inferée dans les Mscel. 'Taxrinem. Tome III. p. 63. N. d. T. ]

(‘*9 Aepinus Tentamina p. Ó3. feqq. §. 35§. ïPquot;'

£11

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pe la Communie, des Vorens avec des Poles, 393

Exp. LXXXVIII- Qu’on prenne deux Umes de glace de miroir , qui ayent char-cune quatre pouces quarrées de liirface ; qu’onnbsp;les attache a des manches de Verre, amp; qu’onnbsp;les frotte Tune fur l’autre: elles deviendrontnbsp;toutes deux électriques, mals elles auront desnbsp;Éleftricités contraires: l’une fera pofitive,nbsp;l’autre négative, ce qui eft oppofé a cc qqinbsp;a lieu pour TAimant (^),

L A

[ II n’eft pas néceffaire que les deux lames foyent des Corps idioéleélriques quekonques, car cela eft égai: ilnbsp;fuffit qu’une des deux Ie foit ; l’autre peut dfre de Mé-tal. Mais il eft i remarquer que, felon M. Herbertnbsp;(Theor. Elelir. Cap. 4. Prop. 6.) fi les deux Corps idioé-ledlriquis font de même'matière , abfolument femblablesnbsp;pour Ie degré de chaleur, Ie poli, enfin en tout fens,nbsp;même pour la manière dont ils ^prouvent Ie frotte-ment, il n'y nait aucune Plleélricité. N. d. T. ]

{t) [La difference eft d’autant plus grande, que, li pn aimante un barreau de Fer, compofé de deux pieces , parfaitement jointes, ces deux pièces agiront, tantnbsp;qu elles font unies, comme fi elles ne faifoient qu’unnbsp;feul Aimant: mais fi on les fepare, la piece qui étoitnbsp;entierement négative p. ex., ou auftrale , dans la joncrnbsp;tion , acquerra fur Ie champ deux poles; un pofuif,nbsp;(boréal^ a 1’extrémitc qui joignoit; l’autre extrémiténbsp;reftera négative, mais fera plus fqiblc; M. aepinus anbsp;fait d’excellentes Recherches fur ce fujet. Tentam. §. 10:5,nbsp;feqq. N. d. T. ]

Bb 5

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¦59^

I. mÉmoire. P. I. S. VII. C//. III.

La difference a lieu encore, quand mê-me on confidcreroit les deux Corps comme n’en faifant qu’un feul, amp; qu oh voudroitnbsp;les comparer ainfi a un Amiant, donenbsp;une furface eft pofttive amp; I’autre négative:nbsp;car ces lames n’exercent, comme les Elec-tromètres le prouvent, aucüne force éleélri-que tant qn’elles reftent appliquées Tune anbsp;I’autre; au contraire de ce qui a lieu pournbsp;I’Aimant.

D E pareils Phénomènes ont lieu avee des* iTibans de foye, comme il paroit par ce quenbsp;nous avons dit fur k cohefion éledtriquenbsp;(§. 135. feqq.). II ont encore lieu 11 Tonnbsp;verfe du fouffre fondu dans un vafe ifolé :nbsp;tant que le fouffre refte joint au vafe, on ncnbsp;s’appergoit d’aucun figne d’Elelt;5tricité : mais ,nbsp;fi on ks fépare, on trouve que le fouffre eftnbsp;pofitif, amp; le vafe négatif (c). Qn voit faci

le) Aepinus Sen»} 1. c. p. 243. [ p. 14. note/ amp; Tentam. Theor. §. 59. M. hemmeb. dit que j’ai eu tortnbsp;d’avancer que le fouffre acqiiiert toujours une Élfétriciténbsp;pofitive, puisqii’il devient négatif quand on le coulenbsp;dans un vafe de Verre: ce fait eft tres-vrai. On peutnbsp;voir tin extrait des belles expériences de M. wiikenbsp;dans L'Hifioire de I'ÉleHricité du Dr. Priestley P. !•nbsp;fO'iod. X. Sedt. III. a la fin, amp; dans le Traité d'Éic'

tri-

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pe la Communie, des Forces avec des Poles^ 395

cilement que c’eft i ces Experiences qii’il fauE rapporterles Ekclrophores pcrpétuels {d).

§. ao5.

tmité^ie M. CAVAtio P. I. Ch. 4gt; Ion trouvg des. experiences femblablcs fur Ie chocolat. Mais qn’ilnbsp;jne foit pcnnis de remarqiier que je n’ai pas dit que cenbsp;fait « toujnrs lieu: pai cite FExpcrience de M. aepi-Nus dans kquelle 1’eiFet eft tel que je l’ai dit. Je n’ainbsp;pté cette experience que comme • un excmple. N. d. T. Jnbsp;(i) [ Cette indication de FÉleftrophore m'a para pou-voir fuffire a la rigueur; mais M. steiglehner 4nbsp;beaucoup mieux fait; les Phénomèncs de rÉledrophorenbsp;lui ont parit trop intérelTans pour ne pas être expofésnbsp;en- detail; if l’a fait avec beaucoup de précifion dans les

§. 71-78. de fon Mémoire.

M. HEMMES, a entendu la comparaifon que je fals des Éledrophores a ces Expérkms, comme s’il s’agiffoitnbsp;uniqiiement de Fexpérience du fouffre coulé dans unnbsp;vafe ifolé : il remarque ,, que cela eft erroné ; qu’on faitnbsp;5,les Experiences avec j’Éledrophorc fans oterle gateaunbsp;5 5 de fon basfm ; qu’il faut, foit longtems, foit peu avaninbsp;,,que de les faire, frotter Ie gateau; que Ie chapeaunbsp;,,ou Ie plateau de métal en eft une partie eftentielle,nbsp;j, tous points qui n’ont pas lieu dans l’expérience dunbsp;,, fouffre fondu. Ces diftimftions font très-vraies: amp;nbsp;je fuis mortifié de ne m’ctre pas exprimé de fagonnbsp;gu on ne put pas fe meprendre fur Ie vrai fens de mesnbsp;expreslions; j’ai compare 1’Éledropliore non a c»tc Ex~nbsp;férience, mais a ces Expériences, c. a. d. a toutes celles denbsp;ceux, qui ont eed de commun que les Corps appliquesnbsp;l’iin fur l’autre acquierent des Éledricites comraires, amp;nbsp;gtii, comme Ie titre du §. 1’indique, ne font alleguces

(lue

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gpó I- M É M o I R E. P.ï. S. VII. Ck. UI.

§• 105. 1l y a done a eet egard une difference, amp; line tres-grande difference, en-tre i’Eleétricitc 8c Ie Magnétisme. Nous en remarquerons enèorc une autre, fi nous confi-dérons la fituation des Poles. Dans Ie Magnétisme on obferve conftamment cette Loi,nbsp;que les Poles font lïtués aux extrémités desnbsp;barreaux, èi que la force de ceux-ci s’étendnbsp;felon leur Jongueur. Mais, Ie contraire a lieunbsp;pour les Corps éleétriques. Une furface de-vient réellement pofitive, l’autre négative,nbsp;de fa§on que la moitié de l’épailleur appar-tienne a rÉledtrické pofitive, 8c l’autre moitié

que pour prouver ce point , Icquel a lieu ausfi dans l’R-leClrophore, ce qui eft Ie fcul point cflentiel qui puifle faire comparer VÉleilrophore a rAimant. Du refte je He menbsp;ferois pas trompé , fi j’avois compare les Eleélropliores avecnbsp;la feule experience du foufFrefondu,puisque M. volta,nbsp;rinventeur des Eleftrophores, avoue lui - même, quenbsp;M. M. AEPiNüs amp;WILKE ont fourniun exemple d’unnbsp;vrai Eieélrophore dans leur belle expérience du foufFrenbsp;fondu dans un vafe de metal, dans lequel, dit - il, ilsnbsp;obfervérent des fignes d’Éledfricité, tant dans Ie vafe,nbsp;que dans Ie foufFre toiites les fois qu'ils féparoient cesnbsp;deux pieces Tune de l’autre, amp; même au bout de quel-ques femaines, ou de quelques mois. V. la lettre denbsp;M. volta a M. klinkosch, ProfelTeur a Prague,im-primée en allemand dans les Memoires de I’Academie dsnbsp;Bohème, Tome III. p. 104, N. d, T.]


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De la Communie, des Forces avec des Poles. 397

tié a la négative. Cette force s’étend done felon ’répaifleur.

Donc dans l’Éleétncité, même dans Ie cas oü un Corps devient en partie pofitif 6cnbsp;en partie négatif, toute une furface devientnbsp;pofitive, oil négative, 6c I’autre devient ennbsp;entier négative ou pofitive: au lieu que dansnbsp;le Magnétisme la furface même qu’on frottcnbsp;devient en partie pofitive , 6c en partie négative. Les Loix de la communication des forces font donc entierement dilFerentes {a).

III. Du Changement £5? de Vlnverfion des Poles.

§. ao6. Aussi longtems qu’on frotte le Fer du même fens, les Poles qu’il a une foisnbsp;acquis, reftent les memes apres chaque operation : ils font a la vérité plus forts ou plusnbsp;foibles, mais ils occupent la même place: le_nbsp;boréal ne devient pas auftral, ni I’auftral boreal.

I L. n’y a qu’une feule manière de changer' 6c de renverfer les Poles d’un Aimant foit na-

tu-

(«) [On verra ^i-deffous §. 164. quels artifices il favit employer pour que les Poles puiffent être dispofésnbsp;felon U largeur du Fer qu’on frotte. N. d. T.J

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I- MÉ MOIRE. P.l. 6'. Vli. Ill,

tiirel, foit artificiel i c’eft lorsqu’oii pkce un Aimant, ou froid^ ou ific'andefcent, dansnbsp;line fituation cdntraire entre les Poles oppo-fés d’Aimans extrèmément forts, ou qu’onnbsp;Taimante par la double touche, de forte qudnbsp;les Poles doivent fe former dans uh fens cori-n-aire. C’elf par ces moyens que b o y l e (a)nbsp;amp; HARTsoEKEK (^) önt déja changé lesnbsp;Poles des Aimans; amp; que M. K night, 6cnbsp;Ceux qui I’ont imité (f), I’ont fait enfirtnbsp;avec le plus grand fucces.

I L n’y a pas crautrcs manieres que celles-la: en tout autre cas le Fer, foit/roitl,- foit chaud, frotté du même fens, conferve fesnbsp;Poles a la méme place, foit qu’on le frottenbsp;ax'ec un Aimant vigoureux, foit qu’on en employe un plus foible, oU un plus epais, ounbsp;un plus mince: foit que ce Fer foit poli, ou

non:

(a) T)e Mechanica Magneih frodu£lion«, Tomo 3® Ope-fum p- 130.

(i) Principes de Phyfique i Chap. 51. §.

(f) [Phil. Tram. nbsp;nbsp;nbsp;474. Vél. XLIII. p. j6q.

N®. 484. Vol. XLIV. p. 657. amp; le Traité des Aimans mifiéiels du Dr; micheli., traduit en Frangois par lenbsp;P. R E v[o IR E * amp; augmenté d’une excellente preface inbsp;^ans laquelle ou trouve un précis hiilorique de ce qui *nbsp;été tait fur cette maticre. M. d, T. ]

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,X)e la Communie, des Forces mee des Poles. 395

non: mais combien ce qu’on obferve dans rÉledricité ne diffère-t-il pas de tout ce-ci! {d).

1°. Le Poli.

§. ao7. Un tube de Verre poli amp; frotté acquiert TEle^tricitc pofitive j mais s’il eftnbsp;mat, amp; qu’on le frotte, il en acquiert une

ne-


{d) M. hem MER remarque fur ce fujet, ,,que ce ,, que le poli, la chaleur, répailTciir des Corps, cir-;5 conftanCeS dans lesquelles je crois trouver une fouvcenbsp;j, fi abondante dc disparités , opèrcnt dans l’ÉIeétricité,nbsp;,, ils 1’opcrent ausfl, routes chofes d’aillcurs égales , furnbsp;jjl’Aimant: ces circonftances, dit-il, effedluent quenbsp;,, Tadhéfion des particules du Fluidc eft plus ou moinsnbsp;sj vaincue par le frottement; amp; la Théorie , fondée furnbsp;•gt;gt; l’Expérience, nous a déji mis au point ds pouvoirnbsp;jjdire d’avance quel fera celui des deux Corps frottésnbsp;5» dans 1’une ou 1’autre des trois circonflances indiquées ,nbsp;3»qui acquerra rÉledricité pofitive ou négative.” Cettenbsp;remarque ne diminue pas, cc me femble , le, moins dunbsp;monde la disparité: ces circonflances font qu’un Corps,nbsp;devient pofltif au lieu de devenir négatif, amp; recipro-quement; C. a. d. qu’elles lui donnent la faculté de s’é-puifer de Fluide au lieu d’,en re^evoir: aptitude qu’ellesnbsp;ne donnent pas au Fer, ou a l’Aimant, quoiqu’ellesnbsp;duflent ausli contribuer a diminuer Tadhéfion d« Fluidcnbsp;inagnétique i ces Corps; v. ci-deflus §. 203. note 4nbsp;191. note b, N. d. T.J

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400 i. M É M o ï RE. PA. S. VII. C’i. Ili.

négative {a): cependant un carréaü de Verre mat, armé, devient pofitif par fa fürface fu-périeure, 6c négatif par l’inférieure {h)^ ctnbsp;qui paroit tres - fingulier. De plus, fi ponnbsp;frotte un tube de Verre mat , avec un morceaunbsp;de Drap enduit de cire, il acquieit une Élec-tricité pofitivé.

Ces circonftances, qui agiffent fi puiflam-ment fur l’Eleélricitê, ii’agilTent pas Ie moins

dit

{a) Can ton Phil. Tranf. Vol. XLVIII. p. 781. [M. HE MM ER range parmi les errcurs qui fe trouvent dansnbsp;eette feftion, ce que jedisici, qu’un tube de Verre polinbsp;devient toajours pofitif par Ie frottement: je n’ai pas dienbsp;qu’il Ic devient toujours-, je n’ai fait qu’allèguer un ex-cmple: je fais bien qu’il devient négatif quand on I0nbsp;frotte avee une peau de chat, amp; felon M. cavallonbsp;{^Traité d’EUH. P. I. Ch. 3.) e elt Ie feul Corps qui rendenbsp;Ie Verre poli négatif: felon M. Herbert il faiidroit ynbsp;ajoutcr encore les criftaux {TJmria Gh. 4. Pr. 6. ); maisnbsp;ce Phyficien remarque que Ie Verre lui a préfenté desnbsp;effets variables. Enfin M. wiike foutient que tous lesnbsp;frottoirs quelconques rendent Ie Verre poli pofitif: amp; ünbsp;en conclut que e’eft de tous les Corps celui qui attire Icnbsp;plus puiffamment ie Fluide éleélrique (V. prxestlexnbsp;Hifi. de l’Elecir. P. I. Period. X. SeH. 3. a la fin) ; II a ce.*nbsp;pendant trouvé depuis que la peau d’un chat vivant faitnbsp;exception a cette regie, amp; quelle differe a eet égard dönbsp;la peau d’un Chat mort. N. d. T. ]

(è) WiLKE Mei». del’4cnd. de Snede iTome XX. p. de la trad, allemande.

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t)t la GommüHic. des Pörces as^ec des Pólis. 401

du monde fur TAimant. Les Loix felon les-ijuélles les deux Fluïdes agiflent font done très* différentes.

a®. La Chalear.

§. io8. M. BERGMANïfa fait ün três-grand nombre d’Expériences fur cefujet: j’eii allèguerai qüelqües lines, hiais je ne les ai pasnbsp;fepétées («).

F R o T T E z felon fa largeuf ün rüban de foye rouge avec un autre ruban femblable: Ienbsp;ruban frottant devient pofitifj Ié frotté né-gatif.

Si l’on chauffe Ie ruban frottant, cdlui-ei devient èlcclrique négativeinent, amp; 1’autfe po-fitivement.

L A feule chaleur change done rordte des Poles dans les mêmes rubans, qüqique Ie fröt-tement fe fafle de la même manière, amp; ellenbsp;rend ces rubans propres a recevöir TEleiStrici-té negative {b).

Dë»

(«) Mem. de l'Acad. de Snede, Tomé XXV. p- 34^-la trad. allem. VoyeZ ausli fur ce fujet, jEtOBRSiSJA. Sj^ecim. Phyf. de Calorie influxu in Elediricitatem.

(i) [On peut confulter fur ce fujet les Experiences

'ÏQME I. nbsp;nbsp;nbsp;Cq

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4oa

I. mÉmoire. P. I. i?. VII. Ch.\\\.

Des Phénomènes contraires ont lieu pour Ie Verre. Qu’on frotte une Lame de Verrenbsp;parallélepipède perpendiculairement fur unenbsp;autre; la Lame frottée devieiidra pofitive, lanbsp;frottmte negative, au contraire de ce qui anbsp;lieu pour des rubans. Qu on chauffe la La-nre frottante: elle deviendra politive, amp; lanbsp;frottée négative. La chaleur ne produit ce-pendant pas toujdurs Ie même effet: car, finbsp;une des Lames eft deux fois plus épaifle quenbsp;l’autre , elle deviendra toujours pofttive,nbsp;qu’elle foit la Lame frottante ou la frottée, amp;nbsp;la chaleur l^e trouble pus l’expérience.

L A Chaleur influe done conlidérablement fur la fituation des Poles, ou fur la nature desnbsp;Éleétricitcs produites par Ie frottement; amp; elle'n’influe pas de la même manière fur tons lesnbsp;Corps. -Mais, elle n’a aucune influence furnbsp;Ie Magnétisme.

§. aop. Je rappoite a l’aétion de la chaleur les Phénomènes de la Tourmaline. M. A p p IN u s compare perpétuelleraent cettenbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pier-

—--- “ nbsp;nbsp;nbsp;¦ ---—7---

de M. HERBERT, Theor'm Phaen. F.kPir. Cap. IV. Prop. (5. E'iles ne font pas tout es, d’accord avec celles de M.nbsp;E E R G M A N N , mals cllés n’cn confirment pas moins c*nbsp;dont il efl; queflion dans eet article. N. d. T. ]

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De la Communie, dés ForceÈ avec des Poles. -405

,pierre a TAimant (^) , Scc’eftde fes Phénoquot; mènes qü’il déduit une grande partie de l’A-nalogie qu’il étabiit cntre rAimant Scl’Élec-iiicité.'

Qu.and ori frotte une Tourmaline,' elk’ Tréfentc les mêmes Phénomènes que ie Vei re,nbsp;amp;; devient touce entiêre pofitive : mais, qüaildnbsp;on Ia chauffe,- un cotc devient pofitivement-•éledlrique amp; l’autre négativement.- Lorsqü’el-de fe refroidif, Ie coté qui étoit devcnu pbfitifnbsp;par la chaleui'i devient négatifi amp; celui qüinbsp;ctoit négatif devient pofitif.

V o IL A ce qu’il y a a obfefyer dans la Tourmaline par rapport a la rnatiere que nous trai-tons: a quoi il faut pourtant ajouter, qu’il y a dans cette Pierre deux èndroits , dans lesquelsnbsp;rattfaftion eft plus forte que dans d’autres , amp;nbsp;qu’on nomme par cette raifoii Poles.

Maïs, je Ie demande ^ qu’y a-t-il de com-mün entre ces Phénomènes amp; l’Aimant?

Rien y fi non que la Tournialine'a par fois ^eux Eleétrieités, deux Poles, comme rAi-'

mant

(-».) Sermo Sec. I. c. p. 141. [p'. ii. tic roriginalj. lt;ie polTède paï de Tourmaline affez grande pour pouvównbsp;ïépdter ces Experiences.

c« #

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404 I- mÉmoire. P.I. S. VII. C^. 111.

mant en a deux. Voila la feule reffemblance, mais que de differences ! (^).

1°. L’a I m a n t eft toujours dans un état contraire •, la Tourmaline;feulement quelquefois.

aquot;. L E Fer acquiert par Ie frottement deux Magnétismes oppofési la Tourmaline feule^nbsp;ment une efpèce d’Eleftricifé.

3°. La cbaleur ou Ie i'Froid n’influcnt pas fur la fituation des Poles magnétiques; ils de~nbsp;terminent au contraire la nature 6c la fituationnbsp;des Poles dans la Tourmaline.

4quot;. L A Chaleur affoiblit les Poles de l’Ai-mant: il excite celles de la Tourmaline.

5°. Les endroits polaires de la Tourmaline

{h) M. BRUCMANS a fait deux expéricnccs qni ffié-

ritent d’être rapportces ici, ainfi que la condiifion qin} ïire de la feconde: elles fe troravent dans fon Ma^netls-nm §. 32. p. 101.

j,Toutes les Tourmalines, dit-il, que j.’ai exami-,,nées,font attirécs par 1’Aimant. Le fuccin cft ausfi j,attiré: mais une efpèce l’eft plus que l’autre: fi on Icnbsp;.j frotte, avant que de le pofer fur le Mercure, Tattraa-,,tion en eft beaucoup augmontée, la force éledrique fenbsp;,,joignant alors a la magnétique; mais il n’acquiert cc-,, pendant pas de poles, comme il arriverort ccrtainc-,,ment, fi cette augmentation d’attraéüon étok un efFctnbsp;,,de Ia feule vertu magnétique: « unt preitvt dcnbsp;^»la dift'érente nature de ces Forces.” N. d. T. ]

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De la Communie, des Forces avee des Poles. 405’

ne ne peuvent pas changer de fituation (f) au contraire de ce qui a lieu pour les poles desnbsp;Aimans naturels, comme nous venons de Ie dire (§. aó6.)-

Or tous ces Phénomènes indiquent que 1’Eleétricité agit dans la Tourmaline felonnbsp;d’autres Loix que Ic Fluide magnctiquc n’agitnbsp;fur I’Aimant.

IV- Des Poles Confe'eutifs.

§. aio. Ajoutons encore un Pheno-mène que M. aepinus («)a parfaitement bien traité , amp; qui paroit analogue a ce qui anbsp;lieu pour I’Aimant.

Q u A N D on aimante un barreau de F er par le feul contaft d’un Aimant, ilfe forme quel-quefois, non deux poles, comme de coutu-me, mais trois, quatre , ou un plus grandnbsp;nombre, comme M. M. taylor (^),

MUS-

(c) MussCHENeroek Introj. ad Phil. Natar. §. 997. WILKE Mm. it I’-dead, de Suede. Tome XXIV. p. 63.

(a) Tentamina p- I9S’ nbsp;nbsp;nbsp;amp;c. I C. p. zjp,

[p. 21. de roriginal. ]

(i) Phil. Tranfi N**. 3^^. Vcl, XXXI. p, 304. fegq N.d. T.]

Cc 3

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4o6 ï- mé MO ire. P. I. S- VII. Ch. III.

MtJSscHENBROEK (f), amp; cl’autres Tont prouvé par beaucoup d’expériences., On nom-me ces poles Poles Cqnfécutifs ou Points Confé-cutifSf parceque les poles boréaux amp; auftrauxnbsp;fe fuivent alternaüvement- Qr, M. aepi-Nus a trouvé quelque chofe de femblablcnbsp;pour rEledricité.

Qu’on place fur une Table un tube de Verre de faqon qu’il en déborde une,partie:nbsp;qu’on approche de cette partie un tube élec-trifé, amp; qu’on en frotte quclquefóis l’extré-mité de l’autre tube. On trouvera alors qu’u-ne partie de celui-ci eft devenue polltive: unenbsp;autre négative; la fuivante pofitive j de fortenbsp;qu’il y aura trois poles.

Mats, il n’y a pas ici de reflemblancc parfaite avec 1’Ainiant: car, ce Phénomènenbsp;n’a lieu que pour les Corps idioéleftriques, Sc

non pour les Conducteurs, quoiqu’ik foyent ifolés.

(c) [Difert. de Mapiete p. 114. feqq. J’ai traité cette jnatière en détail dans mes 'Becherches fur les Aiguil. aimait-ties P. I. §. iio— 131. y. ausfi fur cc fiijet Ie §. 26.nbsp;fcqq. de la differtation de M. steiglehner. N. d, T.]

Con-

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De la Communie, des Forces avec les Poles. 40*^ Conclufion.

§. UI. Nous avonS exaéteraent examine les Loix felon lesquelles les forces éle6triqucsnbsp;amp; magnétiques font produites. Nous avon»nbsp;vu qu’elles font ordinairement différentes,nbsp;fouvent oppofées, quoiqu’il paroiffe y avoirnbsp;quelquefois de la reflemblance. II n’y a donenbsp;pas moins de dilférence a eet égard entrenbsp;les Phénomènes éleftriques amp; magnétiques,nbsp;qu’cntre les autres que nous avons examinesnbsp;qi -delTus.

Cc

SEC-

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408 I- MÉ MOIRE. P. I. S. VIII,

SECTION VIII.

EXAMEN DES differences QU! QUELQUES PHYSICIENS ONT ETArnbsp;BLIES ENTRE l’AïMANT ETnbsp;L’É LECTRICITÉ.

§. aia. Dans la comparaifon que eous avons faites jusqu’ici entre l’Eleclricité 6c Ienbsp;Magnétisme, nous avons principalement fail;nbsp;attention aux Loix felon lesquelles ces deuxnbsp;genres de forces agiflentj ^ nous avons prou-vé, ménie en admettant différentes hypothecnbsp;fes, qu’elles font différentes. Mais, d’autresnbsp;Ecrivains, 6c furtout M. musschent-BROEK, ont propofé quelques autres dispa»nbsp;rités: nous aliens en faire Ténumération, 8cnbsp;examiner fi elles font ausfi grandes que les Au»-teurs dont nous venons de pariet le penfent {a),

I. L9

(a) [M. HEMMKa penfe que toutes les differences ‘dont il eft queftion da»s cette Sedlion, proviennent de ccnbsp;que le Fluide éledtrique paffe d’un Corps dans un autre«nbsp;amp; »on le teagnétiquci N, d, T.j

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Hes différenccs entre VEleSIr. ö* VJimant. 409

I. Le Sifflement^ Ie Souffle.

§. ai3. M. CIGNA (^ï) établit lui-mê-me cette diflférence entre l’Aimanc 6c rEle,c-tricité, que le Fluide éledfcrique produït uti fifflement en paflant d’un Corps dans un au-*nbsp;ti-e; 6c que les Cors clectrifés excitent un certain fouffle; ce qui n’a pas lieu pour les Corpsnbsp;ipagnétiques. Ce fouffle, ce fiffiemcnt-, indi-quent, que le Fluide éleétrique fort des Corpsnbsp;avec une grande force, 6c fous forme fenfi-ble, au contraire de cc que fait le Fluide ma-gnétique. II faut done en conclure, ou quenbsp;le Fluide magnétique elf bcaucoup plus fubtilnbsp;que rélectrique, ou qu’il fe meut avec beau-Goup moins de violence, ou que ce Fluide finbsp;fubtil ne fe meut pas, mais qu’il refte en repos.nbsp;$i nous prenons ce dernier parti il faudra, ounbsp;foutenir avec M. aepinus (^), que lenbsp;Fluide magnétique n’exifte pas hors du Fernbsp;¦$c de rAimant, qu’il n’y a aucune atmosphere de Fluide qui entoure le Fer, ni l’Aimant,nbsp;6c par conféquent que ce Fluide agit par desnbsp;attradtions 6c des répulfions proprement ditesj

quoi-

(«) Misceli. Taurm. 1. c, §. 41.

(h) Tmtam. T],wm §. a74.-—§. 177, -p n

Cc 5


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410

I. m^moire. P. I. S. VIII.

quoique ce foit pour éviter celles - ci qu’on imagine ordinairement les Fluides: ou, il fau-dra pcnfer avec M. brugmans {c)^ quenbsp;le Fluide magnétique fe trouve en repos horsnbsp;du Fer 8c de rAimant. Suivant ce derniernbsp;fentiment, ce Fluide n’agit que gar fa preslionnbsp;ou fon éledlricité, au lieu que le Fluide élec-triqiie agit par impulfion, avec une force vi-ve. Le Fluide magnétique auroit done,nbsp;quand même il ne foutiendroit pas de plusnbsp;grands poids que le Fluide éleétrique, 8c quoique plus fuhtil que ce Fluide, une force denbsp;preslion: 8c il exerceroit une preslion plusnbsp;grande, ou il auroit une plus forte élafticiténbsp;que le Fluide éleétrique gt; tandis que celui-ci,nbsp;fi on ote le plus foible obllacle, comme 1’Aii'nbsp;p- ex. (§. 178. note a) s’etend par fon elafti-cité , ce que ne fait pas le Fluide magnétique.nbsp;Mais combien ne faudra-t-il pas augmenternbsp;cette force élallique, fi nous faifons attentionnbsp;a k grande diflférence qu’il y a entre les poidsnbsp;fputenus par FAimant ou par les Corps élec-trifés {dyi:

§. aiq.

(e) [Tmtam. de Mat. Magn.-pxo^. II , 14, l8. N.d. T.J («lt;) [V. ci-delTus note a du §. 134. N. d. T.]

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pe% difféfiences entire VÈleStr. 13 l'JipaJtt, 41 ?

§. 114. Il fuit de ce que rrous venons de dire, que Ie lifflement 6c Ie fouiBe qu’Gu- re-»nbsp;marqué dans Ie Fluide ékdtrique, 6c non dansnbsp;Ie magnétique, indiquent 1°. que Ie Fluidenbsp;magnétique eft plus fubtil que l’éleftrique.nbsp;ü°. OU que Ie Fluide magnétique eft en reposnbsp;pendant 'que réleébrique fe meut, ou qu’il fenbsp;meut avec une vitefle beaucoup plus petite:nbsp;6c par conféquent 3*. que ce Fluide eft plusnbsp;pefant que Ie Fluide éleftrique, ou qu’il a unenbsp;plus grande elafticité. Différences qui eq indiquent une grande entre les natures de cesnbsp;Fluides, 6c même entre les Loix felon les-»nbsp;quelles ils agiflent.

|I. rOdeur,

§. ai5. M. MusscHENBROEK cher^

qhe encore une différence, en ce que l’Ai-mant n’a aucunc' odeur, comme en, ont les Corps éleétrifés. Le Fluide n’agit done pasnbsp;fur l’organe de l’odorat, au contraire de cenbsp;que fait le Fluide éleéfcrique, dont la fingu-lière odeur eft connue de tout le fhondc. Jenbsp;ne doute pas que cette odeur ne foi't propre anbsp;ce Fluide: mais, quand on fuppoferoit qu’ilnbsp;ne faut l’attribuer qu’aux particules des Corpsnbsp;que ce Fluide entraine 6c potte avec foi, il

s’en

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4ia I- MEMOIR.E. P. I. S. VIII.’

s’en fuivroit néanmoins que Ie Fluide élpétri-que a la force d’emporter quelques paiticulesj force que Ie Fluide magnétique n'a pas, 8cnbsp;cela même indiqueroic une difference entrcnbsp;les Loix felon lesquelles ces Fluides agifTent.,

III. La Lumiere.

%. 216. M. MUSSCHENBROEK établit aicore cette différence, que Ie Fluide éieftri-que eft lumineux, êc que Ie Fluide magnétique ne l’eft pas.

II. y a dércchef a eet égard une grande différence entre ces deux Fluides j elle fem-ble même être d’autant plus grande qu’il eftnbsp;au moins très-vraifemblable par des Experiences faites tout récemment , que Ie Fluide elec-trique eft un vrai feu, puisqu’on revivifie parnbsp;fon moyen les chaux métalliques en métal,nbsp;tout comme au moyen du Phlogiftique ordinaire (a): or nous ne trouvons rien dans l’Ai-

mant

(a) [En écrivant eed j’avois en vue les Experiences de M. Ic Comte de nttir, inférées dans \t Journal dtnbsp;Pkyfique pour Jout 1774. T. IV. p. 146. p. 318. 319.nbsp;Mais les experiences de M. M. irisson amp; cadet,nbsp;qui fe trouvent dans les Memoires de l’Académie poutnbsp;t77j. p. 243. m'obligent a changer de fentiment, pu'*'

qu'cb

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Dei differences entre VEk^r. ö* t Ainants.

mant qui donne Ie moindre figne de lumière. Je fais bien qu’un Anonyme franqois a propofénbsp;Ie Feu comme la caufe du magnétisme j maisnbsp;d’une facon, a ee qu’il me fcmble^ abfolu-ment imaginaire {h'). On ne fauroit nief,nbsp;j;, dit-il, que Ie Feu ne foit la eaufe de l’at-„ traétion éleörriquej pourquoi ne Ie feroit-ilnbsp;„ pas ausfi de l’attraébion magnétique? Oanbsp;„ n’a pas encore vu Ie Fer donner des étincel-„ les quand on en approche un Aimant, maisnbsp;„ qui oferoit aflarer qu’on ne Ie veri'a jamais?”nbsp;Je ne fais fi je ne ferois pas aflez hardi pour ce-1*. D’ailleurs, quand même on admettroicnbsp;cette hypothèfe, il s’en fuivroit ccpcndant,nbsp;que la matièrc élcéliique s’élance d’elle-mêmenbsp;en lumière, en feu, au lieu que la magnéti-que ne Ie fera que par de nouveaux , mo-yens (f). 11 y a done une grande differencenbsp;entre les deux Fluides,

IV. Des

qu’elles prouvent qu’en employant toutes les précautions posfibles, ü ne fe fait pas de pareille reduélion desnbsp;chaux métalliques par Ie coup foudroyant. Ces Experiences font ft dctaillées, fi variées, qu’elles portent leurnbsp;démonftration avec elles: elles font vöir de plus en quoinbsp;Terreur des autres a confifté. N. d. T. ]

¦ (O Ijttre au. R. P. J.', Journal des Savans 1753. P- ^^6, £dit. d’Amfterdaiti.

(f) [CcHX qu’on a employés jusqu’ici ont été fani

effet.

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^14 nbsp;nbsp;nbsp;1. MBMÖIREé i’. ï* VIII/

I'V* Dés Corps qui changêni l'EleBricité^ de rInfluence du Temps.

§. 417. M. mussgHbnbroèk propb^ fe encore cette difference, que les changemeas

' • nbsp;nbsp;nbsp;denbsp;-tffet. - Je rapporterai pont Ie proüver une expérience denbsp;U: tE Roy, de l’Académie Royale des Sciences, quenbsp;ce celèbre Phyücicn m’a communiquée dans ia lettré dunbsp;;I2 Mai 1778., en reponfe a ce que je lui avois marqué ,nbsp;de mes idéés fur 1’Analogie de l’Ékélricité amp; du Magnétisme. ,,'Jefms enchamé, Monfieur* de m’être rencon-,, tré avec vous fur la non-timlopt des Phénomènes dénbsp;„j,l’Élcamp;icité amp; du Magnétisme, ou plütot de leur dif-,,fcrens Fluides. Dans Ie tems qu’on étojt Ic plus oc-jjcupé de cette Analogie, je fis une experience quenbsp;‘i,vous avez furement faite ausfi. Rerparquant que 1’^*nbsp;'jiieftricité s’échappoit ou cntroit par les pointes désnbsp;,, Corps élearifés qu non éleétrifés j amp; que la Ie Flüidenbsp;,,étoit lumineux, je penfois que, comme on voit ausfinbsp;V?lés-Angles folides -de barreaux aimanïés des Pierresnbsp;jjd’Aimantj fe charger en grande quantité de la H-maiUe d’acier, je penfai, dis-je, que Ie Fluide magnéti-, , que pourroit s’cchapper en plus gfande abondance parnbsp;ces Angles, amp; que, s’il avoit quelque analogie avecnbsp;.sj.le Fluide éleétrique, qu'il fut lumineux comme lui, jenbsp;^,m’en appercevrois en obfervant les Angles de barreauXnbsp;jjfortement aimantés amp; tres - vigoureux, dans une pronbsp;fbnde obfcurité; mais, avec quelque foin que j'a/enbsp;»,fait cette Expérience , quelque obfcurité que j’aye e»'nbsp;ployée, quelque ntoyen que j’aye mis en ufage,

gt;gt; ess

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Des différences entre VEleSlr. VAmmt. 415

de tems, qiii influent fur les Phénomènes élec-» triques, n’j^giflent pas de même fur les Ma»nbsp;gnétiques: qüe TÉleftricité eft foit alFoiblienbsp;par riiumidité, amp; que Ie Magqétisme ne l’efl:nbsp;pas: que TElectricité périt par Ie frottementnbsp;de l’huile amp;c.

Ces. difFérences ne me paroilTent pas ausfi grandes que les précédentes. i“. Tous lesnbsp;Corps, qui changent la force élearique fansnbsp;agir fur la force magnétique, iiidiquent feule-

ment.

,, exciter, felon mon opinion, la fortie abondante du ,, Fluidc magnétique, ou fon entree dans mes barrsauit,nbsp;,,je n’ai jamais pu y obfervcr Ie moindre atóme de lu-,,mière.''

M. Ie Comte de la cepède même, trouve a cèc égard une difference entre les deux Fluides: void com-me il s’exprime fur ce fujet ( Effai fur l’Eleflf. T. 11. p.nbsp;41-) r? fi Ie Fluide magnétique peut jamais éclairer, ;ilnbsp;,,devra, ce me femble, être alors encore plus accumulénbsp;,,que]e Fluidc éleftrique ne l’eft lorsqu’il rémplace lanbsp;jjUimière. Ne devons nous pas d’après cela Ie regardecnbsp;,, corame compofé de particulcs plus divifées encore quenbsp;,, celles qui forment Ie Fluide électrique, puisqu’il nenbsp;,, peut faire les toiiéfions de la lumière qu’en étant plusnbsp;,, accumulé que'Ie Fluide cleélrique n’a befoin de Fêtrenbsp;,, pour la repréfenter.; amp; par conféquent, puisqu’il.ati-,,roit befoin d’etre très-accurnulé pour produire les ef-j, fets que fait naitre Ie Fluide éleftrique , lors mêm*'

qu’il eft a pqne ramaffé ?” N. d. T, j

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4t($ ï- MÉMÖIliE. PA. S. VIIÏ.

ïnent, que plufieurs Corps agilTent fur l’Elec* tricité, amp;qu’il n’y a qüe Ie Fer feul qui agitnbsp;fur 1’Ainiant. Ils appartieniient done auxnbsp;Corps dont nous avons parlé dans la Tecondenbsp;Seftion, §. 8. feqqj

a°. Il ell certain que I’humiditd affóiblit la force magnétique^ C’efl: ce qui pafoit parnbsp;les obfervations des plus anciens Philófophcs,nbsp;qui penfoient même que l’Ail lintdut privoitnbsp;l’Aimant de fes forces: mais, M. hanów (a)nbsp;a prouvé que cela dépend de l’humidité.

3°. Il eft prouvé par les' Expéricnces de

M. M. LE ROI 6c BLONDEAU amp; pal'IcS

miennes propres que les forces des bar-reaüx aimantés font fujettes a des changemens continued, fans qu’on fache jusqu’a préfent anbsp;quelle caufe il les faut attribuer principalement.nbsp;II ell füv que les forces des Aimans font affoi-bliesparla chaleur. (§. 98.).

Il fuit de tout deci, que ces différences, établics par M. M u s s c h e n b r o e k , nenbsp;font pas ausli grandes qu’elles Ie 'paroilToieutnbsp;d’abord.

V. rp-

(a) EiioMterie Merkm.rdigkei en , p. 354. (i) [V. note o du 94. N. d, T. ]

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Des differences entre PEh5lr. £s? VAimênt, 41^ V. VEleSlricité de VAimant.

§. ai8. Voici enfin la dernièrc difFéren-ce que M. musschenbroek trouve entre l’Aimant amp; l’Éledricité: c’eft que l’Ai-mant peut devenir éleörique, amp; qu’un Corps éle£trique ne fauroit devenir magnétique. Ennbsp;effet les experiences ont prouvé que les Ai-mans, mêrae ceux qui portent des poids,nbsp;peuvent être éleótrifés, amp; qu’ils préfententnbsp;alors tous les Phénomènes ordinaires de l’E-ledtricité. l’Aimant reqoit done une nouvelle force, quoique Ie Fluide magnétique continue de produire fur lui les effets ordinaires^nbsp;II reqoit done un nouveau Fluide, indepen-dant du Fluide magnétique j ou celui - ci revolt de nouvelles modifications, par lesquel-les il peut produire des effets éleétriques, linbsp;tant eft que les Fluides éleétrique Sc magnétique foyent Ie même, mais différemment mo-difié. Au contraire, les Corps éleétriques,nbsp;a moins qu’ils ne foyent de Fer, ne peuventnbsp;produire aucun effet magnétique.

II en refulte done 1°. qu’au moins ces deux Fluides, Ie magnétique amp; réleélrique, agis-fent felon des Loix différentes. a”. Quenbsp;leurs actions ou modifications nc font pas ve-TOjfE I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dd.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ci-

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Obfervations générales Conchfion. 410

SECTION IX.

OBSERVATIONS GENiRALES ET CONCLUSION.

§. iig. Il pafoit fuffifamment prouvc par toutce que nous avons dit jusqu’ici, que lesnbsp;Loix, felon lesquellés les Fluïdes éleótriqucnbsp;amp; magnétiquc agiflent, font totalement dif-férentes, èC mêmc, fi nous faifons attentionnbsp;a plufieurs Phénomènes que nous avons citésnbsp;cn dernier lieu, je ne craindrai pas de con-clure, que ces Phénomènes font totalementnbsp;différens.

Nous avons examiné les principaux Phénomènes de l’attraétiön 5c de la répulllon, nous n’avons rien dit de la force dircétricc 6cnbsp;inclinatoire j 6c en effet l’on fait que la forcenbsp;direétrice n’eft qu’un effet de la force attraélri-ce de la Terre: mais il y a plus, M. aepi-Nus (^J:) a lalt une Experience élégante qui

prou-

(«) Senno amp;c. 1. C. p. lól. [V. ausli §. 87. 89. 91, du Memoire c!e M. s r eic t khne r. J'ai ent qy'jj

1 nbsp;nbsp;nbsp;ro'it

Oei ^

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4ao I. mÉmoire. P. \-'S. IX.

pTouve que des Corps éledtriques, préfentés a d’autres Corps, fe dispofent d’une certainenbsp;fagon.

V o I c I cette Expérience. Que la Bou-teille de Leide foit garnie a fa furface extérieure d’un fil de métal , d’abord horifontal, amp; enfuite plié perpendiculairement. Qu’onnbsp;pveiiiie un petit carreau éleólrique , garni anbsp;chaque fiirfacc d’un court fil de métal. Qu’onnbsp;éleétrife ce carreau, Sc qu’on Ie fuspende anbsp;un fil de foye. Si on approche ce carreau denbsp;la Bouteille, il prendra différentes fituations,nbsp;felon qu’on l’approclie de telle ou telle parlienbsp;de la Bouteille, amp; ces fituations feront afleznbsp;femblabies a celles que prend une x'l.iguillcnbsp;magnétique, qu’on fait mouvoir autour d’unnbsp;Aimant: II y a done une force direétricc pournbsp;l’Eleélricité {b).

lao.

Toit ütile d’ajouter une figure. A E F C D {Tig. 27.) eft la Bouteille; PA Ie crochet, chargé pofitivement: C N B Icnbsp;Fil, appliqiié a la doublure extérieure, amp; par confëquent,nbsp;négatif, i^eft Ie petit carreau éleftrique, «lont 1’armiirerr-amp; Ie fil qui y eft applique font pofitifs; amp; la furface OU Tannure «r amp; Ie fil c» font negatifs, N. d. T.jnbsp;{h) [La raifon en eft palpable: la Tige PA de Ianbsp;bouteille attire Ie fil négatif »c p. ex. du carreau;nbsp;mais celui-Cl eft repoufle par Ie fil négatif NB de 1*

Bouteille, par conféquent, felon les différentes diftan-

ces.

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Obfervations générales ^ Condufton., 4at

§. aao. Au reftc j’ai f:ulcment confideré les Analogies que foumifl’ent les Phénomè-nes, amp; non celles qn’oii pourroit déduire desnbsp;différentes hypothèfcs. M. aepinus a em*nbsp;ployé Ie fyftèrae de M. franklin, tantnbsp;pour rEledtrické que pour Ie Magnétisme.-D ’autres Phyficiens en admettent d’autres, pournbsp;Tune amp;C pour Tautre de ces forces. Je vais*nbsp;en dire un mot.

M. BRUG MA NS penfe, qu’il y a deux fortes de Fluide magnétique, un auftral, unnbsp;boreal j qu’ils font confondus dans Ie Fer; amp;nbsp;que l’aétion d’aimanter confiftc a féparer cesnbsp;deux Fluides 1’un de l’autre {a).

Beaucoup d’Expériences prouvent qu’il y .a deux fortes d’Eleétricité. M. wiL'nbsp;KE {h) amp; M. BERGMANN {c) penfent

qu’el-ces, ces deux forces coiitraires agiront plus ou moins obliquement, amp; obligeront Ie carreau a prendre difFé-rentcs fituations, tout comme en prendroit une Aiguillenbsp;magnétique c n autour de Ia quellc on feroit mouvoir unnbsp;Airaant, comme on fait tournet ici la Bouteille autournbsp;du carreau, fuspendu au fil de foye N. d. T. ]

(4) \_TMtam. de Mater. Magn. prop. ir. p. 79. feqq. N. d. T. ]

(.b') Mem. de 1'A(a;l. de Sue de, Tome XXVIII, p,

(f) Phil. Trans, Vol, LIV. p. 84.

Dd 5

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4ax I. MÉMOtRE. P. !• «y- IX.

qu’elles proviennent de deux Fluides éleétri-ques difFérens, amp; non comnie, Ie croit M. FRANKLIN, dc l’excès OU du défaut d’unnbsp;feul amp; même Fluïde. M. wilke appliquenbsp;la même Théorie a 1 Aimant, §c pcnle,nbsp;comme M. brugmans, qu’il y a deux-Fluides magnétiques. II en conclut, qu’il ynbsp;a de la reflemblance entre les manicres dontnbsp;les forces éleêtriques amp; magnétiques fe com-muniquent.

Maïs, déja longtems avant M. M.

BRUGMANS amp; WILKE, M. EELES a-

voit trouvé des Théories pareilles tant pour rÉletStricité que pour Ie Magnétisme: il avoirnbsp;taché de les confirmer par des Expériencesnbsp;très-ingénieufes. II envoya des Ie commencement de 1756, ce qti’il avoit écrit fiir cet-te matière , a la fociété Royale de Londres:nbsp;mais ¦ il eft arrivé par malheur que cette piecenbsp;n’a paru qu’en 1771. {d). Je n’ai pas parlénbsp;de ces hypothèfcs, ni d’autres femblables, par-ceque j’ai cru que les Phénomênes nous fuf-Elbient.

§. aai. Je penfe done, que l’Eleétricité

amp;

(«^) PhtUfopbied F.ffms, p, 47. feqq.

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Obfervations générales éj Poncïujtm.

êc Ie Magnétisme font deux genres de’forccs,-qui different totalement 1’une de 1’autre, 8c qui n’ont r^n de commun que cecij qu’cllesnbsp;attirent, amp; qu’elles répoiuTent totites deux desnbsp;Corps différens. Voici l«s raifons de mon fen-timent: en les expofant je fais une courtc recapitulation de tout ce que j’ai dit ci-deffus.

1°. Parceqiue Ie Fer eft Ie feul Corps' fur lequel TAimant agit, 8c que l’Ekélriciténbsp;agitiurun grand nombre de Corps. (§. 8.-§. i6.)

a°. Parceque la pulvérilittion, les fels, la vitrification n’empêchent pas que Ie Fer ncnbsp;foit attiré par l’Aimant 5 au lieu qu’ils modi-fient beaucoup les Corps éleélriques. (§. i6.-5. 41.)

3°. PARCEdu’iL n’y a aucun Corps qui foit un vrai Condudeur du Fluide magnéti-que, au lieu qu’il y en a beaucoup qui Ie fontnbsp;du Fluide éleélrique. (§• 46. — §. 68.)

4°. PARCEQ.UE, quand mêmc on fuppo-feroit que Ie Fer eft un Conduéteur du Fluide magnétique, il ne Ie conduiroit pas felon lesnbsp;mêmes Loix, felon lesquelles les Corps 'clec-triques conduifent Ie Fluide éleétrique, foitnbsp;que nous confidérions les caufes qui changentnbsp;l’aébion d’un Conduétcur (§. yx. — S- 79.)nbsp;foit que nous confidérions les effets de cette ac«

tion ($. 69 — 7a. §• 79 -^ §• 89.).

Dd 4 nbsp;nbsp;nbsp;5”. Par-

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I. mÉmoike. P. I. S. IX.

5°. Pa R c E ql u’i l n’y a dans le Magne-? tismc aucun Corps qui foit veritablcment lem-blabie auX'^Corps idioéledtriqucs. (§. 89.—'

§. 100.).

6°. Pa R c E Q,u’i I- ii’y ^ aucun Phéno-. ipène du Magnétisme qu’on puifle comparernbsp;avec la Bouteille de Lcidej foit qu’on confirnbsp;4ère la grandeur de la force, ou la charge,nbsp;amp; la décharge (§. 105. — §. laq.), fok qu’onnbsp;condère la fphère d’aétivité. (§. laq-g. 130*.)

7°. Parceque les Phénomènes de l’at-traétion amp; de la répulfion font entiérement différens j foit que nous confidénons la grandeur' de l’attraétion (§. 131.—§. iqa.) ,foit quenbsp;nous fasfions attention a fa conftance (§,nbsp;Ï46. — §• 147-)) aux diftances aux quelles el-le agit (§. 14a. ¦ §. 146. ) , foit enfin a la ré-pulflon, dans laquelle il y a ccci de commun ,nbsp;que la répulfion peut être changée en attractnbsp;¦tion. (§. 147. — §. 15a.)

8°. PARCEQ.UE le Magnétisme n’éprou-'Ve pas le moindre changement dans le Vuide, (§• i55- — §• 169.) au lieu que les Corpsnbsp;cleétriques y font changés, au moins accidentnbsp;tellement. (§. 169. —nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r8i.)

9°. PARC EauE les Loix, felon lesquelles les forces éleéiriques amp; magnétiques fe com-•ftuniquent, font totalement différentes, foic

’oa


qii

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Obfervsitlons générales £5? Conclufton,

qu’on confidère la conftance de la force ma-giiétique (§, iB'i. '—§• 187.) OU fa préfence fans avoir été excitéo p^i‘ k frottementi foitnbsp;qu’on fafle attention a la manière dont Ie Fernbsp;Sc les Corps éleftriques doivent être frottesnbsp;pour acquerir la force foit magnétique, foitnbsp;élcdtrique (§. 191 — §, I94-) 5 ou k pertenbsp;des forces, qui eft nulle dans l’Aimant, amp; quinbsp;s’obferve dansTEleftricite (§. i87.r-§-190. )inbsp;foit enfin qu’on reflechifle a la manière dontnbsp;les poles, ou les forces contraires éleftriquesnbsp;Sc magnétiques fopt produites (§. 196. —¦nbsp;§.¦2.04.), placées (§. 205.) amp; changées (§.nbsp;ao6. — §. 219.)3 Phénpinènes qui font tousnbsp;tres - différens.

10®, Pa Rc E QUE Ie Fluide éleètrique pos-^ fède quelques proprietés qu’on n’obferve pasnbsp;dans Ie Fluide magnétique, comme l’Odeurnbsp;(§r ‘4I5-)» Luraiere ( §. 216.) 3 ou qui s’ynbsp;trouvent dans un degré infiniment moindre,nbsp;comme Ie fouffle Sc Ie fifflement. (§. 213,nbsp;§. '2.14.).

11°. Enfin, paree que l’Aimant peut être modifié par l’Éleétricité amp; non celle-cinbsp;par l’Aimant (§. ai8.). Nous avoirs explknbsp;qué toutes ces différences au long dans Icnbsp;cours de ce Méraoire.

Dd 5

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4'Zlt;5 I- MÉM® T RE. P. I. S. IX.

§. l'i'i. Je penfc done, quoique Ic con-fentement presque iinanime des Phyficiens ies plus éclairés me foit conti'ftire, que je ne fou-tiens pas lans raifon, ou du moins fans quel-q e apparence de raifon, que Ie Magnétismenbsp;amp; l’Éicélricité font dèux genres de forces to-taienient différentes, qui n’ont presque riennbsp;de commun, amp; enrre lesquelles on ne fauroitnbsp;guères établir quelque Analogie vraiment ain-fi nommée.

Maïs, quoiqu’on ne puilTe faire aucunc coraparaifon entre ces Forces par rapport auxnbsp;effets qu’ils produifent, aux proprietés qu’ilsnbsp;pofledent, il ne s’en fuit cependant pas quenbsp;TEledtricité ne change pas la grandeur desnbsp;Phénomènes magnétiques, c. a. d. qu’elle n’anbsp;pas quelque influence fur Ie Magnétisme,nbsp;Nous tacherons d’examiner dans la fecondcnbsp;Partie s’il y a a eet égard quelque Analogienbsp;entre Ie Magnétisme amp; rÉledricité.

Fin de la premiere Partie.

S E C © N-

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4'i7

SECONDE PARTIE.

DE L’INFLUENCE DE L’ÉLEC-TRICITÉ SUR LE MAGNÉTISME.

introduction.

§. aag. 3^’a I déjadit que les Corps élec-triques, eil tant que tels, ne peuvent devenir magnétiques (§. aiS.)» que rAimant aunbsp;contraire devient éleftrique, amp; qu’il n’en ex-erce pas moins les effets magnétiques, de forte qu’il poffède alors les deux forces a la fois.nbsp;Lors que nous parlons de I’influence de cesnbsp;deux forces, ce fera done principalement denbsp;Tinfluence de I’Eleftricite fur Ie Magnétismenbsp;qu’il faudra parlcr.

C E qui doit fur tout nous occuper dans 1’examen de la Queftion, fi la force éleétri-que influe fur la magnétique, c’eft, fi les ef-fets que 1’Aimant produit aftuellement, ounbsp;qu’il a coutume de produire, font changes,nbsp;OU pour leur grandeur, ou pour leur nature,nbsp;lorsqu’on communique l’Eledricité a l’Ai-

mant,

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4aS I- memo IRE. P. II. Ck. I.

mant, ou qu’on place celui-ci dans I’atmos-phere électnque. C’eft, fi je ne me trom-pe, le fens de la Queftion le plus fimple, 6c Ic plus étendu, 6c c’eft dans ce fens que je ta-cherai de la refoudre- Pour le faire avec or-dre je diviferai en cinq Chapitres ce que j’ai anbsp;dire fur ce fujet. J’examinerai i°. fi i’Ai-mant devient éleétrique, jusqu’ou, 6c s’il a-git fur la force éleélrique; je parlerai a°. ^enbsp;I’influence de l’Eleétricité fur les attraftionsnbsp;6c fur les repulfions magnetiques: 3°. de fonnbsp;iiifluence fur la force direélrice: 4°. de fonnbsp;influence fur I’inclinaifon; enfin 5“. de fo*nbsp;influence fur la communication des forces.

CHAPITRE I.

De rEleilricité des Corps magnetiques.

§. Avant que de rechcrcher fi les forces magnétiqucs font augmentées ou dimi-nuées par l’Éleétricité, il s’agira d’examiner,nbsp;fi I’Airaant peut recevoir la force électrique.nbsp;On trouvera certainement étrange que je pa-roiflc rcvoquer ce point en doute, puisque j’ai

déjadit (§. iiS.) que I’Aimant peut devenir

elec-

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éleftrique. Mais, il y a qüelques expérien-ces qui pourroient nous en faire douter.

M. G RAY a trouvé qu’un Aimant armé, portant un clou, amp; éleclrifé, produifoit anbsp;peu pres les mêmes effets que d’autres Corpsnbsp;éleótriques (a). l’Abbé nollet a éiec-trifé un Aimant naturel amp; un Aimant artifl-ciel pendant dix heures de fuite, amp; ces Ai'nbsp;mans ont fourni fans interruption des écou-lemens éleftriques, amp; d’autres fignes d’Elec-tricité (^). M. BLONDEAü a fouvent é-lectrifé des barreaux d’acier bien aimantésjnbsp;pourquoi done douterons nous de ce Fait?nbsp;Les experiences deiVI. winkler Sc quel-ques autres nous y portent.

§. 11$. M. WINKLER dit (a) quMl n’a pu communiquer aucune force éledtrique anbsp;un morceau de Fer, qui avoit fervi longtemsnbsp;d’armure a un Aimant naturel j qu’il n’ennbsp;avoit pu tircr aucune étincelle. Dans cettenbsp;experience on tenoit l’Aimant contre Ie Globe

OU

(a) P/ü!. Jranfr5l. N°. 417. Art. 5, Vol. XXXVII. ?• 3i-

(^) Puchepches fur les Phénomèms lledriqucs, p. 338. Mams da l Acad. 1747. p. 3I.

(a) EsSAi/«r ïÉltêlricité. §. 85.

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430

I. MÉMOIRE. P. II, Ck r.

ou le Plateau de la Machine. Mais, du Fer aimanté doiinoit des étincelles a Tordinaire (é),nbsp;J’ai fouvent rcpété cette expérience, rnais ellenbsp;eft contraire a la précédente amp; a celles quenbsp;M. BEONDEAU a fouvent fakes il y a peunbsp;d’années. Ce Phyficien a trouvé que I’aciernbsp;bien aimanté eft peu propre a tirer I’etincellcnbsp;éleétrique. II a promis de traiter ce fujet plusnbsp;en détail dans le fecond Volume des Memoires de r Académie de Marine : mais cet ouvra-ge n’a pas encore paru que je fache. De plus,nbsp;M. WILSON (c) s’eft fervi avec le plusnbsp;grand fucces de barreaux aimantés en guife denbsp;Conduéteurs, ou de tiges de la Bouteille denbsp;Lside. Enfin M. winkler (d) a trouvé , qu’un tres-petit Aimant n’acquiert pas lanbsp;vertu éleébnque, fi on rapproche d’un gl^cnbsp;ou d’un Verre éleéfrifé i mais que le même,nbsp;foit nud, foit armé, ainfi qu’une armure ap-prochée du Conducteur de la machine, ac-quierent une telle force, que les étincelles quinbsp;en fortentj allument fur le champ les huiles es-fentielles.

§• aas*.

(b) nbsp;nbsp;nbsp;Ibid. §. 86.

(c) nbsp;nbsp;nbsp;Treatife af Eleélrichy p. up. fe'q.nbsp;Essai fur ÏEUélnóti. §. 87. 88.


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Ée VÈleUricitê des Corps magnétiques. 431

S. '2.2.5*. nbsp;nbsp;nbsp;combien ces Expéi'ien*

C£s font contvadiöioires i mais les contradictions ne finiflent pas encore: car nous en trou-vons de pareilles en paffant dss Machines élec-triques aux Corps qui paroilTent doués d’unc Eleftricité naturelle, jeveux dire aux Torpü-les 6c a Vjlnguille de Cayenne, qu’on fait ac-tuellement avec certitude ctre des Corps élec-triques , qui fournilTent même l’étincelle {a),nbsp;Ces poiflbns produifent, lorsqu’on les touche ,nbsp;une commotion lemblable a celle de la Bou-teille de Leide. Or, M. ba jon [V) a trou-vé qu’il ne fcntoit aucmte commotion en pré-,nbsp;lèntant a rAnguille de Cayenne un barreau denbsp;Fer bien aimante, au lieu qu’il 1’éprouvoit ennbsp;la touchant immédiatement après avec une la-Bie d’argent. Phénomène qui me paroit très-fingulier, puisque M. ’sGRAVESANDE anbsp;prouvé par fes expériences (lt;¦) qu’on éprouve

prin-

(a) [ Celt ce qui a cté proiivé cn détail pat les bel-ks expériences de M. walsb qu’on trouve dans lesP/5(-bf. Tranfail. Vol. LXIII. p. 4Ó1. Vol. LXIV. p. 46,-. Jeitritai dt V^f- Tf^fne IV. p. 205. Mem. de l’Acad, de Bru-stelles, Tom Hf ?• )¦ l’Hifioire. l’Eicpérience de rÉ,lec^nbsp;tricité met Ie fccau a toutes les autrcs.nbsp;i.i') Journ. de P/iyf Janv. 1774. p. 5*.nbsp;fc) ASl» Helretka, Tem 11» p. 33.

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principalement Ie choc de l’Anguille en Ia {ou-chant avec du Fer ou de; l’Aeief gt; amp; qu’il luit de celles de M. williamson (d)^ quenbsp;la commotion de l’Anguille eft parfaitementnbsp;transmife par un barreau de Fer de douzenbsp;pieds. La Force magnctiquCj Ie feul Fluïdenbsp;magnétiqüe, changeroit ^ il done fi fortementnbsp;-Ie Fer a eet égard? Voila bien des contra-diétions, amp; des contradiftions bien grandes:nbsp;qu’en faudra-t-il penfer?

§. aa5**. Pour cé qui eft des expérien-ces ds M. WINKLER, il eft clair, en les fuppofant même au-deflus de tout doute,nbsp;qu’elles indiquent feulement, que'Ie Fer ai-manté reqoit Ie Fluide immédiatement dunbsp;Verre avec beaucoup plus de difficulté que dunbsp;Conduéieur de la Machinej ce qui, quel-qu’étrange qu’il put paroitre , n’indiqueroitnbsp;cependant, felon les Expériences de M.nbsp;WINKLER lui -méme, aucune aftion particuliere entre l’Aimaiit 6c rÉlectricité , puis-que ce Phyficien a trouvé la même chofe pournbsp;la Viande, qui acquiert a peine rÉleclvicité

lors-

(d) Memoires de la Société de Haarlem. Tome XVII. Paf~ tie II. p. 103.

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lorsqu’ori la {5réfente au Vei'rè même: rrtais nne tres-forte, fi on rapproch'e du Conduc-*nbsp;téur. Ces experiences, confidérées• de cettenbsp;facon, coruttie il Ie faut, ne noüs règafdcntnbsp;done pas dans k matière préi'ente.

¦ MAiSj il s’en fiiut de beaucoup qüé Jkc* quiesce enrièrement a ces expcricncts dènbsp;M- WINKLER 5 car, je rie nl’étonne pasnbsp;qu’il ait pu arrivd' que l’aile d’une afmure aitnbsp;acquis difixcilement I’Elcdricite par communication, pareeque ces ailes font ordinairementnbsp;couvertes de rouillCj amp; què leFer roUille ac-quiert I’Eledcricitd plus difocilement que le Fcfnbsp;poli. *Quand 1’armure n’eft pas rouülée, ellenbsp;acquiert I’Eleftficite atisfi bien que tout autrènbsp;Fer ,• comrae l’expérience me I’a appris 5 Sc onnbsp;auroit facilement pu ptevoif qu’il en doit êttenbsp;ainfi, puisque les armures féparées de 1’Ai-mant Out a peine qtielques force magnetique,nbsp;êc qu’il ell certain que le Fer eft un des meil-foui-s Conducleursi ausfi M. nóllët a-t-il totijours employé pour Conducteurs desnbsp;barreaux de Fer lolide.

Cette Experience de M. aV inkle R ne pl'ouve done ricn J amp; il eft fur par cellesnbsp;de M. NOLLET, Sc d’autres Fhyficicns, gcnbsp;par les mienues pi'optes, que i Aimartt peut

acquerir lac force eleCtrique.

^ TOME I. nbsp;nbsp;nbsp;E«nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;§


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§• 126- Maïs, que penferons nous de H contradiftion qui fc trouve entre les expéricffl'»nbsp;ces de M. M. winkler 6c wils ohnbsp;6c celles de M. blondeau? Les premiers affirrnent que Ie Fer aimante efttrès-bonnbsp;pour tirer des étincellcs, 6c Ie dernier fou-tient qu’il n’y eft guères propre.

J’avoue que j’avois d’abord beaucoup de penchant a croire, qu’il s’étoit rencontré,nbsp;dans Ie tems que M. blondeau a fait fesnbsp;expériences, quclque circonftance qui avoicnbsp;aflfoiblic l’Éleétricité fans que ce Phyficien s’ennbsp;fut apperqu, 6c qu’ainli il auroit pü attribuernbsp;eet affoiblifTement a la kme même dont il fenbsp;fervoi?. Mais cette conjecture eft détruite par-ceque cet habile Profefleur dit: qu’il e» ejtnbsp;ctïtain, 6c qu’il traitera cette matière plus ennbsp;détail par la fuite. J’avoue done ne pas favoirnbsp;ce qu’il faut penfer fur ce fujet. En attendant j’ai fouvent médité la-delTus: je me fuisnbsp;dit que cet effet dépendoit, ou du Fer mê-ïiie, ou du, Fer aimanté, 6c j’ai confulté l’ex-périence.

Expbr. I. J’ai pris un barreau de Fer pur, ou du moins qui nc pofledoit qu’unenbsp;force extrèmément petite gt; 6c un autre barreajinbsp;qui en pofledoit beaucoup. Ces deux bar-seaux étoient par fakement égaux, amp; égale-

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Jje l' EleBricYté des Corps magnêtiques. 435^

hient durS. J’ai trouvé qü’ils tiroicntdu Con» dudieur dss étincelles également grandest 8cnbsp;fans aucune difféfence queiconque, lorsqu’ilsnbsp;ëtoient places i la mtrrie diltahce.

Ex; p É R. II. J’ai pris ürl excitateul' ordi-ftairc de laiton. J’ai tiré I’etincelle, amp; j’al troiivé quelque difference': ce qui ti’eft pa*nbsp;ëtonnant, puisqüe rexckatevir étoit garni d’u-ne boule, amp; n'avok pas d’ungles corrime Ienbsp;barreau rriagnérique j amp; quc Ie cuivre ett uiinbsp;tneilleur Condiidtcur quc Ie Fer, comrae M.nbsp;1gt;Rtesti.EY l’a trouvé.

Expkr. III. J’a'i enfuite chargé la Boil-teille de Leide, amp; j’ai placé I’Eledlometre de manière qu’il déchat'geolt la Bouteille aprèsnbsp;trcnte revolutions du plateau.

E X p É R. IV. J’ai dérechef chargé la Bouteille: j’ai placé Ie barfeau de Fer fur l’Elec-tromètre amp; -k k mênle diftance: la Bouteille fe déchargeoit après quarante revolutions dunbsp;plateau; ce qui n’eli pas étonnant a caufe desnbsp;raifons dounées ^i-deflus.

Ex PER. V. J’ai pris Ie barreau aimantés Ijue j’ai place for rEleétrofnètrc, dela mêmcnbsp;ïiiauière 6c a la meme diftance. La Bouteillenbsp;-Cc déchargeoit après quarante rekolutioni du

-J’Avaué qu’eu. confidérant Ie fuccès de

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430 I. MÉ MO I RE. P. II. C^. I.

ces Experiences, je conclurois volontiers fans héfiter, que le Per aimanté eft ausfi propre anbsp;river rccincelle que le Ferpuf- II vaudra ce-pendant mieux attendre les experiences ultc-lieures de Mr blondeau, avant que dcnbsp;prononcev avec trop dc hardiefle.

§. 127. Pas so NS enfin aux Experiences que nous avons dit avoir été faites fur I’An-guille cledlrique. Cette experience eft,je crois,nbsp;unique: mais flippofons qu’elle foit générale.nbsp;II s’en fuivroit, que le Per aimanté diminucnbsp;Pi force éleclriquc de I’Anguille, fie il femblcnbsp;en effet qu’il y ait quelque aétion particulierenbsp;entre ce poiflbn amp; I’Aimant. Les obfervatioiasnbsp;de M. SCHILLING (^a) paroiflent prou-ver cette opinion. Ce favant Medecin a trou-vé 1“. que les Torpillcs, placées dans le voi-finage de I’Aimant, en font attirées, amp; y re-ftent enfin appliquéesj mais que la force denbsp;I’Aimant doit être proportionnée a la grandeur de la Torpille. a®. Que les Torpilles fenbsp;détachent avec peine de I’Aimant, qu’ellesnbsp;font alors languiffantes, Sc qu’on les peut ma-

nief

(«) G. W. SCHILLING, Viatriie de Morbo in pene ignett, Jaws:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Trajj ad R/ienam,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

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JDe rEleSiricité des Corps mügnitiques. Apspp

nier fans aucune incommodité. 3®. Que, lors-^ que la Torpille s’eft dctachée de TAiniant,nbsp;celui-ci paroit couvert de particules de Fcr,nbsp;tout comme lorsqu’on Ie plonge dans de lanbsp;limaille. 4“. Que la Torpille qui languit re-couvre fes forces, quand on mêle de la liniail-le de Fer a l’eau dans laquelle elle iiage. Tout;nbsp;ceci indique réellement que la Torpille con-*.nbsp;tient du Fer, qui eft attiré par l’Aimant:nbsp;qu’elle s’affoiblit alors: maisilne s’enfuitpas,nbsp;quoique la commotion de la Torpille foit réel-Icment électrique, que rÉlcftricité n’efl pasnbsp;conduite par ie Fer aimantc, ou qu’elle eftnbsp;afFoiblie par Ie Magnétisme. Nous penfonsnbsp;done, qu’on ne fauroit tirer cette conclufionnbsp;des Experiences de M. M. bajon 6^nbsp;schilling: mais nous penfons en mêmcnbsp;tems, qu’il ell fort probable, en vertu dè cesnbsp;Experiences, qu’il y a entre la Torpille Scnbsp;l’Aimant une alïinité particuliere, qui n’eflrnbsp;pas encore fuffifamment comnue ( ^.

§. aaS.

(i) [ J’ai,rapporté les Expériences de M.scHimNs exaftement comme elks fe trouvent dans fon ouvrage,nbsp;je ne doutois pas de leut certitude: cependant il s’eftnbsp;trouvé que ces mêmes expériences, rcpetées en Europenbsp;par é’habiles Phyficiens, n’ont pas eu Ie mêrae fuccès

qti’e»e

Ee s

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I- MÉkjloliaE:. P:. X\. CJi. ï.

§. aaS.'Nous avons done vu que l’Ai-ïïiant •amp; ie Fcr aimanté peuv'ent devenir electric

q.n’cntre les roaias de M- schiii-ing. C eft aux foia? de M. HAHN, ceièbre l’rofcfl'eur de Mededne a Leide^'nbsp;^u’on eft redévable des éclairciffeiTiens acquis fur Cettenbsp;matière. Cet habile'Medecin amp; Phyficien avoit déj-a cn-trevu dans les experiences de M. schiccing des cir-Conftances, Qiti Ie faifoient douter, non des faits, maisnbsp;des conféquenees. déd'.lires de ces faits, amp; qui l’enga-geoient a penfer que les Phénomènes obfervés par M.nbsp;SCHILLING fiir IWiiguilIe de Suriname, (car c’eft a cenbsp;Poiflbn feu! qu’il faiit relireindre ici la denomination générale de Torpillc)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;être dus aux effets

lt;iu Poiflbn irrité, enfuite a fon epuifetnent naturel; au iable magtiétique que les fleuves de PAmértque cliaricnr,nbsp;amp; dont la peau gluante de 1’Anguille pouroit être abon-damment' couverte , ' amp; qui de fait fe trouvoit enfuitenbsp;adhérer i PAimant ; enfin a la reftauration des forces denbsp;PAnguille, par Ie 'teras, par Ie repos ,’pcut-étre par Pu-fage de lalirniillé. Telles étoient les conjedtures liien naturelles du favant Profefleiir; amp; peur-être s’y feroit-ünbsp;term, fi fes doutes amp; fa cöriofité n’avoient été reveil-J'ées par'unc lettre de M. schilling qui lui marquoit 9nbsp;que les Expérienees fur Ie Magnétisme de PAnguille font'nbsp;coiiftantcs, 8c qu'il cfpéroit d’en dédutre dés chofes utiles. .nbsp;Vóyei fi'ir tout ceci la favante Préface que M. hakn anbsp;mife a la Tetc du Livre de M. schilling , intitule dinbsp;CQmmentat’ionet ^ Leidiie 1778. 8'’. M. HAh'n invifa lesnbsp;Eavaris' a faire des Expérienees fur ce fujet, furtout dansnbsp;rin teras oü Pon parloit beaucoup 'de guerifoiis magné-iiques; rcmède auquel M. hahn ne croit pas, quoiqu'i'l

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T)e V JLle^ricitê des Corps magniüqüts. 43(j

tiïques, 6c qu’ils agilTent alors comme des Corps éledriles. Mais, les Corps éledtriques

n’acne vcuiUe pas entièrement nier I’infiucnce de la force Riagnétique univerfelle fur Ie Corps tiumain. Cette invitation engagea M. ingenhousz, qui fe trouvoit anbsp;Londres, a faire les experiences néceffaires fur l’Anguillcnbsp;éleörique qui ctoit alors dans cette Ville, amp; il s’affocianbsp;pour ce£ elFet M. beërenbroek, Dodleur en Mede-cine. II fit a M. hahn dans fa leltre du iz de, Juinnbsp;1778. Ie rapport fuivant de fes Experiences, ,,.Etantnbsp;,,pourvus de forts barreaux inagnétiques amp; de BoulTo-,,Ies, nous avons repeté les Experiences de M. sentt-„LiNC avec toute 1’attcntion posfible, mais nous n’a-

,, vans en auciin fuccès.

L’Aiguille aimantée ne

fut aucunement agitde a f entour du Vafe dans lequel ,,fe trouvoit Ie Poiiion, ni dans ce vafe, pas méme a,nbsp;j, la diftance d’un ponce de TAnguille, Celle-ci étoitnbsp;,, ausfi infenfible a un fort barreau airaanté qu’a uncnbsp;9, lame de métal quekonque; eile ii’cn étoit nuUementnbsp;59 agitée, mais fe comportoit comme avec d’auircs mé-jjtaux. Elle perdoit fi peu de fa force éleétrique quandnbsp;on pla^oit deux ou trois forts Aimans au deflbus d’el-j,le, qu’elie donnoit de fortes commotions 4 ceux quLnbsp;„ tenoient les deux mains dans l’eau au-deflus de ces La-

,, mes. - Je n’ai pas negligé de parlcr fur ce fujet;

,, a M. WAI-SH, qui a tout mis en oeuvre pour exa-„ miner fans préjugé les pretentions de M. schil-: il m’a prié de vous afl'urer de la haute confi. ,5deration qu’il a pour vous, amp; de vous imrquer avec,.nbsp;t, certitude pleinière en fon nom, que Ie prétendu ma-

Ee 4

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44P.

I. mÉmoire. B. II. Ch. I.

ii’acquievent pas la vcvtu magnétiqaxe, a moim' quüls nc fijyent de Fcr, LlAimant n’auroit-il

done

,, gnetisrae de I'AnguUle tremhUnte n’a pas la moindve ,, VraifemblaDce.quot; Void les ’ réfiexions que M. hahn a-faites fur cette kttre. ,, Le temoigHage de M. ingen-,,Housz, joint i cekii de I’iSIiiftre M. walsh Sc dunbsp;si Dr. EEEiiENEROEK, 116 laiffc gueres de donte quenbsp;,,M. SCHILLING' ii’ait été trompé dans fes expériencesnbsp;5, par quelque ciiconftance: peut-être par le fable ma-’nbsp;ssgnetiqoe, dans leqiicl les Anguilles fe vantrent,nbsp;ssdont leur peau peut quelquefois etfC' couverte, ainfi;nbsp;5, que je I’ai- conjedure dans ma Preface du traité de,-5, i.* tïfre. II eonviendra cependant d’attendre les éclair-:nbsp;siciliëmens ultérieurs de M. schilling a Paramaribo,nbsp;,, avaht que de .pqrter un jugement décilif fur tout' cc-vnbsp;ssd.” J’ai cru devoir faire'une mention ,détailiée deeds Expériences pour prevenir les erreurr dans les.nbsp;quelles eelles que j’ai alleguces'dans le Texte pourroien(nbsp;induiref Tout eet article eft tiré d’un Journal HoUanéis.nbsp;intitulé Genees- en- Natuurkundig Jaarboeken. Tome I. Parr,.nbsp;II. p. 142.

¦ Les Expériences de M. ingenhous.z viennent d’etre coniirmées par celles que l’Abbé spalanz ani a fai-, tes fur les Torpillee de la Mer-Méditerranée , amp; dontnbsp;il a coniigné les réfultats dans une lettre 'inprimée dansnbsp;les opuscolt fcelti. Vol. VI. partie 2. Voici Ia tradudioi»nbsp;de ce qui concerne les ohfervations du celèbre Abbé furnbsp;le iVIagnctisme'de la Torpille; je la.dois aux foins obli-.nbsp;geans de M. senebier, qui m’en a fait part. •:

,,Je me tms'ftrvi, dit le celèbre Naturalifte, d’uH ji-^imant, qui portoit cinq livres Sc demie, 8c d’un

,, autre

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done aucune influence fur I’Eleftricite? life pourroit que lés'écoülemens magnetiques, mc-

léï

a, autre qui portoit tteize livres: j’-employois Ic premier si pour une Torpille da poids de vingt-trois onces, amp; lenbsp;,,fecond pour une Torpille du poids de cinquante deuxnbsp;,, onces. Je ne puis exprtmer en combien de maniercsnbsp;,,j’ai tenté amp; repeté les Experiences, foit en appro-'nbsp;,, chant trés-prés I’Aimant des Torpilles pageant furnbsp;ssl’Eau, ou hors de I’Eau, oil en les tenant fuspenducsnbsp;,, en I’Air par de petites cordes avec les Aimans, denbsp;,,manicre que les Torpilles étoient ausli proches qu’ilnbsp;5,etoit posfible des Aimans, amp; qu’elles devoient fe tou-cher d’abord s’il y avoir eu la moindre attradlion;nbsp;,, foit en mettant les Torpilles en contadl immédiat avecnbsp;j,]es Aimans; foit en obfervant de placer les Aimansnbsp;j,vers les parties du poilTon, ou la fecouffe communi--,,quéc eft la plus forte [fav. vers le milieu dudos];

foit en faifant ces Experiences fur les Torpilles les ,,plus vives, comme fur celles qui languiftbient, Sc quinbsp;,, alloient mourir ; inais je puis dire avec la plus grandenbsp;,,candeur, que je ne me fuis jamais apper^n non feu-5, lement que les Torpilles fuffent attirées par rAimant,nbsp;5,mais même je n'ai jamais vu qu’elles s’en approcha»-,,fent en aucune manicre ,, ni qu’elles donnaffent lenbsp;5, moindre figne qui annongat qu’elles fuffent ou agitéesnbsp;,,ou remuées par la préfence de I’Aimant: I'attouche-5, ment de I’Aimant fur fa Torpille n’y produifoit pasnbsp;,,plus d’effet que celui d'un mofeeau de bois, amp; il nenbsp;,, falloic pas pins de force pour enlcver I’Aimant quenbsp;eelle qui ctoit necelTairc pour vaincre la réliftance pto-

dui-

Ee s


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44^^ Ir MÉ MO IR E. P. II. Ck. I,

lés aux éleöriques, diminueroient la force de i^eux-c}. Je ne connois d’autres Experiencesnbsp;fur ce fujet que celles de M. wiNkler (lt;?),nbsp;lesquelles fe reduifent a ceci: qu’un Aimantnbsp;ifolé, placé prés du plateau ou du globe de la

Ma-j, duite par fon poids. Quoique j’examinaffe les Tor-srpilles touchées par 1’Aimant, foit a l’oeil nud, foit jjavec des verres, je n’ai pas reraarqué la plus petitenbsp;„ parcelle de Fer: d’oü il rcfiike que mes experiencesnbsp;,, contredifent celles du trés - eélèbre Medecin d’Utrechtnbsp;,,[M. schilling]. Dois-iedonc les nier, en leanbsp;,,faifant regarder comme l’ouvrage de l’imagination, ounbsp;,, comme de pures vifions} je n’irai pas li loin : jenbsp;,,prieiai plutot ce .favant Hollandois de me permettre lanbsp;},fuspenfion de ma croyance pour fes expérienccs, jus-,,qua ce qu’ellcs foyqnt miles Uors de doute par quelquönbsp;jjPhilofophe impartial.”

Ces experiences de M. spalan zani , jointes a celles des Phyiicicns de Londres dont nous avons parlé, fontnbsp;bien propres, ce me femble, a fixer les idéés fur ce fujet. Je remarquerai encore, a l'occafion de lepaifemencnbsp;que M. SCHILLING a obfcrvé dans les Torpilles quinbsp;avoient éprouvé l’acfion de lAimant, que M. spalan-ï A NI a trouvé, que eet Animal perd pen a pen la fa-culté de communiquer ia fecou'ffe, ï force d’en fairenbsp;part; que lorsque Ie poiflbn eft tiré de l’eau, amp; qu’ilnbsp;eft fur Ie point de mourir, on ne fent pas de coupsnbsp;furs amp; détachés, mais une fuite de trés - petits coups: ijnbsp;a compté trois - cent - feize fecoulfes en fept minutes.

¦ Toutes les fecoulfes fmilTent un peu avantfa vie. N. d. T.j

i») Kjj'at fur l'Éleótricité. §. 89.

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PBleUrkité dies Corps magnit'iquts. 44.^

Machine, diminue rÉle£ti-icit6, tant pendant qu’on tourne Ie plateau, que quelque peu danbsp;tems aprcs. La premiere fois ce Phyficien anbsp;éleftrifé Ie même jour (a ce qu’il femble)nbsp;d’abord fans avoir approché l’Aimant, enfui-,nbsp;te immédiatement après l’avoir approché j Scnbsp;il a trouvé alors ^un affoibliffcrnent de force»nbsp;éleétriques fenfible. L’autre fois il a d’aboi#nbsp;pxamiité k force -du globe qu’il trouva trés-grande: ce ne fut que Ie lendemain qu’il ea.nbsp;approcha un Aimant, amp; il trouva que l’Èlec-tricité étoit alors beaucoup plus foible. Im-médiateraent après il employa un autre globenbsp;amp; il en trouva FÉledtricité forte. Enfin Icnbsp;Verre qui ferobioit affoibli par Fadtion de FAi-_nbsp;mant, avoit recotivré fa force au bout de queknbsp;ques jours.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

§. aap. J’av o u n que ces Expériences mé« fitent beaucoup d’attention ; qu’il y a d’unnbsp;coté des raifons qui ppurroient faire naitrenbsp;quelques doutesj mais que de l’autre, l’habi-. •.nbsp;lite reconnue de leur Auteur, Sc quelquesnbsp;circonftances mêmes de ces Expériences cmpê-chent d’établir avec certitude, que eet affoi-bliflement n’eftpas du a 1’aétion de F Aimant,nbsp;jnais a des circonftairces étrangèrcs, qui fe ren-^ontrent toujouis dans les Expériences éledri-

ques.


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ques. Ce qui me feroit douter, c’eft eet afFoi-bliffement qu’on dit avoir lieu encore quclquc terns après que l’Expérience eft achevée. Car,nbsp;l’Eleftricité excitée dans Ie Verre depend,nbsp;OU d’un Fluide, qui refide natureilement dansnbsp;Ie Verre, ou d’un Fluide qui vient de dehors:nbsp;fi la premiere alternative a lieu, il faudra étagt;nbsp;l^ir que I’Aimant diminue la quantité naturelle du Fluide, amp; que celle-ci revient enfuitenbsp;dans le Verre, qui recouvre fes premieres forces: mais, d’ou vient-ii? Si c’eft le fecondnbsp;cas qui a lieu, I’Aimant devroit acquerir Scnbsp;xecevoir la quantité de Fluide qui entreroit fansnbsp;cela dans le Verre, Sc Ten detoumer: mais ennbsp;ce cas ne devroit-il pas ctre rendu fort éleélri-que lui-même : Sc d’oii viendroit alors cet af-foibliflement qui refle après l’expérience ? Enrnbsp;fill il ces experiences font au - deffus de toutnbsp;doute, comment fe pourroit-il que l’Abbénbsp;NOLLET n’eut trouve aucun affoiblilTementnbsp;d’Éleclricité après avoir éleélrifé des Aimansnbsp;pendant dix heures? Je ne puis done quenbsp;teller en doute, Sc je pencherois a croire qu’ilnbsp;s'’cfl mélé ici quclques circonftances étrangè-res. M. WINKLER lui - merric ajoute avecnbsp;tine modeftie digne d’iyi vrai Philofophe:nbsp;J-, J’ai rapporté ce que j’ai vu: mais je n’exi-j5 ge pas qu’on en tire des conclufions géné-»

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§. 230. C’est ainll queje raifonnois. Jc n’ai cependant pas negligé les ExpérienceS-:nbsp;je les ai fouvent repetées de la manière lui-vante.

ExpÉr. VI- J’ai placé rEleéirromètrc i-une telle diftance du Conduóleur, qu’en n’employant aucun Aimant, il n’en fortit pasnbsp;d’étincelles continues, mais feulement avec interruption , de forte qu’on pouvoit compter Icnbsp;nombre d’ctincelles quifortoient du Conducteur pendant un certain nombre de revolutions du plateau.

ExpÉr. VII. J ’ai enfuite fuspendu a ua fil de foye 6c trés-prés du plateau une laifienbsp;d’acier pur, non aimanté, amp; que je favoisnbsp;ctre parfaitement ifolé. J’ai dérechcf compténbsp;Ie nombre des étincelles: amp; je l’ai trouvcnbsp;quelquefois ausll grand, quelquefois plus petitnbsp;que dans Ie cas précédent: ordinau-ement plusnbsp;petit.

ExpÉr. VIII. Enfin j’ai fijspendu de la même manière un barreau bien aimanté,nbsp;j’en ai agi de même; je n’ai trouvc aucuncnbsp;difference dans la vivacité des étincelles.


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i- MÉ MOIRÉ. P. 11. CL 1.

-anais leur riombre a quelquefois été plus grand amp; quelquefois plus petit quc dans Tcxpérien-te précédente. Cetre inégalité me paroit dé-pcndre de ce qu’il s’écliappe toujours un peünbsp;lt;ie Fluid*, tantat plus, tantot moins^ felorinbsp;h. diveffe pölition des angles.

§. 13i. Ces Experiences auroient pü tc: mais il m’a feroblé quc je devois procé-der encore d’unc autre rnanière: j’ai done faitnbsp;les Experiences fuivantes.

Ex PÉR. IX. J’ai établi au moyeri d’une chaine une Comnlunication entre la Bouteille,nbsp;Ie Condufteufj amp; l’Eleflrromètre. J’ai comp-té combien de revolutions du plateau il fal-loit pour décharger la Bouteille, l’Electromê-tre étaiit a une certaine diftance du Conducteur. Et Gomme je favöis que ce nombre n’eftnbsp;‘pas toujours Icmêmej j’ai repeté rExpérien-Ce trois óu quatre fóis.

ExpÉr. X. J’ai enfuite repeté 1’Expé-tience j rnais avee cette difference que j’avois fuspendü prés du Conduéteur uni Èarreau dcnbsp;Fer bien ainianté. Le nombre des revolution?nbsp;(du plateau néceffaifes pour décharger la Bouteille, a du être'ausfï grand, amp; quelquefoi?nbsp;igt;lus grand que dans TExpériencé précédente.

Èixp^Ri XI.- J’ai ernployé ertfukc unbare

iacé

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Se l'Eleamp;rkité des Corps ntagnéti^aes~i 447

rcau fortemcnt aimanté. Le nombre de fe* volutiöüs a dü être quelquefois ausll grand,nbsp;quelquefois plus petit, quelquefois plus grandnbsp;que dans l’Expériencc précédente. Et mêmcnbsp;cn repetant plufieurs fois ces deux Experiences alternativement, j’ai trouvé de grandes differences dans ces nombres.

IL paroit done que I’Aimant n’a aucune influence pour augmenter ou pour dirainucrnbsp;rÉlectricité: 8c, fi Ton joint mes Experiences a celles de M. nol let, Sc qu’on faitnbsp;cn meme tems attention a ce que nous avonsnbsp;dit de celles de M. w i n k l e r , on trouve-ra, a ce que je penfe, que celles -ci doiventnbsp;leur origine, non a l’aftion de TAimant,nbsp;mais a quelques circonllances étrangcres.

J E conclus done de tout ceci, amp; ce mc fcmble avec raifon, qu’il eft au moins probablenbsp;que le Magnétisme n’a aucune influence furnbsp;rÉleétricité. {a).

(“*) [M. hsmmer appiouve cette Gondufion. N. d. T. ]

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145 I. MÉ MO IRE. P. II. Ch. Ill

C H A P I T R E IL jye VAttraSlion.

Igl. On den\ande ü I’Eledfcricite aug** tnente ou diminue les forces attraamp;ices desnbsp;Aimans “?

Les Phydcieils ont fait peu d’ExpérienCeS Ilir ce fujet, amp; celles qüe je cönnois font dia-métralement oppofces les tines aüx autreS. Oilnbsp;examine ordinairement la force de l’Attraftioflinbsp;de trois manières. i°. Par Ie poids qu’urt Ai-mant porte: a”. par I’adtion de l’Aimant liirnbsp;une Aiguille de Bouffole: 3°. enfin par Ienbsp;nombre d’ofcillations que fait une Aiguille dé-tournée de fon Méridien fous un certain angle. J’examinerai ces trois manières.

I. Dn Poids q^u'un Aimant foutient.

§. as3. Je ne connois d’autres Expérien-ces fur cette matière que celles de M. M.

NOELET, WILSON 6C BLONDEAU.

M. NOLLET (.lt;?) a éleètrifé pendant dis

heu-

(«) TSccherches fur Us Vhén, ÉUHr. p. 337. Mm. 1747. p. 32.

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44«J

De l'TittraSiien.

ïieures de fliire deux Ainians, Tiin naturel j l’autre artificiel: Ie premier portoit quatre li-vres fix oncesj dix gros: l’autre dix onces Scnbsp;dix fept gros. II a trouvé que les forces ctoientnbsp;les mêmes, après que eeS Aimans avoicnt éténbsp;cledtrifésj qu’auparavant: d’oü il a conclu,nbsp;Sc ajuftc titrc, que les forces des Aimans nenbsp;font rii augmentées ni diminuées par les écou-lemens éleclriques qü’on dirige fur eux: M,nbsp;WILSON {h) a tro'uvé la même chofe en ap-pliquant pendant vingt minutes au Conducenbsp;teur des Aimans: amp; même en faifant palTernbsp;plufieurs commotions a travers ces Aimans,nbsp;Qui fe refuferoic a ces Experiences ? Confi-dérons celles de M. blondeau.

C E Phyficien a trouvé Ie 19 Juillet 1773 {c) qu’un i^imant en forrae de Fer a chcval, por-^nbsp;tant 4 livres amp; 11 gros, portoit ctant éledt'ri*nbsp;fc quatre livres Sc dcmie, Sc aa gros y oü quCi-l’attraStion étoit augmcntée d’une demi-livre.

L E 15 du mèmc raois un Aimant artificiel . compofé de plufieurs lames, portoit cinq livres Sc neuf ou dix onces: ékclrifé foiblementnbsp;gt;1 portoit deux livres deux onces de plus.

§• -^34^

(l/) [Treatife of Eleóirkity. p. 220. N. cl. T.] (c) Mem. de l’Aead. 4t Marine. Jofne I. p. 434,

ï • M Ê I. nbsp;nbsp;nbsp;Ff

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4^0 I. iVlÉ MOIRE. P. II. Ch. II.

§. 134. On voit combien ces Experiences font contiuires aux précédentes. J’avoue qnrnbsp;Pexces que M. blonbeatj a trouve dansnbsp;la force des Aimans éleftrifés eft ft grand,'nbsp;qu’il rend ces experiences peu croyables: amp;-dies me paroiflent d’autant plus doutcufes, què’nbsp;ée Phyficien ajoute avoir fait d’autres eflais,nbsp;ïïiais fans fucces, pareeque ces Experiences-font trcs-difficiles. J’en fuis fur pour I’avoirnbsp;cprouvé moi-mcme. Mais, quand routes lesnbsp;Expériencés de M. buondeau s’accorde-foient parfaitement, ¦amp; prefenteroient le mé-me rdftiltat pour les Aimans éleftrifés, on n’ennbsp;pourroit pas legitimement conclure que l’i\i-Riant éledhilé foutient un plus grand poids:nbsp;trar*il leur manque une circonftance effentielle :nbsp;IVI. BLONDE A‘u aui'oit du faire voir non'nbsp;Ifeulemenr que 1’Ainaant cledtrifé foutient unnbsp;plus grand poids, mais encore qu’il perd cecnbsp;execs quand on ceffe d’eleftrifcr: or e’eft unquot;nbsp;point que ce Phyficien a paffe fous filence.nbsp;Car, fi TAimant ne laiffe pas tomber le poidsnbsp;cn queftion, apres que rÉledtricité a ceffé,nbsp;cet exces ne dependra pas de FEledtricite mc-me: a moins qu’on ne voulut fourenir quenbsp;l-Aimant a acquis' par cette Eledlrricite une-augmentation de force qui continue, quoiqurnbsp;le Fluide éledlrique fqui le eaufoit] fe fc«e

reti-*

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45*

De TJttration.

fCtiré : affcitloh qui n’eft , ce me femblc, ap-piiyée fiir aucune preuve. Je penfe done ppuf dii faiCons, qué les Experiences de M. blonde Au né prouvent rien.

'2-35- On dira peut-être fi Ie fuccès dff ces Experiences eft certain, amp; s’il ne dependnbsp;pas de l’Éleöiricité, quelle daufe lui asfignera-t-bn done? Je'penfe qu’il depend de plu-(Teufs circonftances.

1°. Quand on a fuspendu un grand poidsa iMimant, il tombe fouvent, amp; Ie nouveac’nbsp;pbids qu’on y peut fuspendrc n'eft pas toujoursnbsp;Ié même y il eft quélquefois plus grand 3 fbu-vÊ'nt, éc méme d'’ordinaire plus petit, Sc ilnbsp;diminue beaücoup s’il tombe fouvent. Or j’ai'nbsp;trouvé dans Ie cours des Expérienccs que j’ainbsp;faites fur cc fujet pendant deux ans, que cesnbsp;differences montent quelquefbis a June demi-liv.rc, a unê livfe, 6c même a une livre 6c (ie-mie.

a'*- D È s que Ie poids eft attaché a I’Ai-maitt, les. forces de celui-ci aügnientent, dc forte qu’il peut Ibütehiir peu aprês un poidsnbsp;bfeaucóüp plus grand 3 ce qui arrive furtout i“.nbsp;fi*rón füSpend Ie poids paV parties, quoiqu’il fcnbsp;paffe quelque -tenas entre les différentes partiesnbsp;qu’on ajoute fuccesfivement. 2.“. Si Ic plu#.

F f a nbsp;nbsp;nbsp;grand

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45a. I. mÉmoire. P. II. Ch. II.

grand poids qu’on peut fuspendre a rAimanc a été auparavant beaucoup diminué de la ma-ïiicre que je viens d’indiquer; enfin, l’Aimantnbsp;accroit en force par la cautume (a) ^ commenbsp;Tious Tavon? déja dit dans la premiere partisnbsp;de cc Mémoire, Se6t. VI. Chap. I. (§. 161.nbsp;note c).

Telles font, ce me femble, les caulès de raugmentation que M. blondeau anbsp;trouvee. L’inconftancc méme de cette augmentation prouve qu’elle ne depend pas denbsp;rÉleftricité entant que telle. Au refte M.nbsp;BLONDEAU dit avoir inventé un autre in-flrument pour pouvoir faire ces Expériencesnbsp;avec plus d’exaótitimde; mais eet inftrument.nbsp;n’eft pas encore décrit que je fache.

§. 2.36. Ces Expériences lont, a cc qu’il me femble, extrèmément difficiles. J’ai faitnbsp;quelques efiais: 1°. lur l’attraétion en con-taéf: a°. fiir Fattradtion a quelqüe diftance,.nbsp;Je me fuis fervi pour eet effet d’un appareilnbsp;femblable a celui de la foixante-fixième Expé-rience, de la premiere partie de ce Mémoire

(§•133')

(«) Voyez entre autres ka zin Defer, iks Coxram gatoquit. p. 33. 34.

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45S

Be

(§. 133.) mais plus parfait, amp; plus mobile. J’ai employe, au lieu d’une Aiguille de cuivrenbsp;Unc latte de bois très-lcgère [fuspendue. denbsp;champ] a Tune des extrémités de laquelle eftnbsp;attaché urv fil ordiriaire, ou, viti fil de laitonnbsp;tres - ruitice, au quel on fuspend le Corps qu’ilnbsp;s’agit d’examiner. A I’autre extrémité il y anbsp;un cheveu, qui pafte fur un cilindre de Verre, amp; auquel ou fuspeud le contrepoLds né-celliiire pour réquilibre. Le tout eft renfer-mé dans ime bofte de bois couverte d’uuqnbsp;glace: cette boite eft fqrmée de tous cotes: ilnbsp;n’y a que deux fentes d’ouveites, par les^nbsp;quclles pafient le fil de laiton. Sc le cheveu,nbsp;En voila afTez de mon appareil.

ExpÉ R. XII. J’ai fuspendu au fil. de laiton une boule de Fer. J’ai placé au coté ê? en contafl: im barreau aimauté ifolé. J’ai examine quel poids il fivlloit pour detacher la boule de I’Aimant, amp; j’ai repété cet examen deuxnbsp;ou trois fois. J’ai joint au batreau ifolé unenbsp;chaine de cuivre pour y conduire I’Lleftricite:nbsp;j’ai éleÖrrifc, amp; je n’ai trouvé aucune difference. L’accroiftement amp; I’affbibliftement, quinbsp;paroiftbient quelquefbis avoir lieu ,,tomboientnbsp;entre les limites des poids qui avoient été né-eeffiires pour arracher I’anneau du baiTeautnbsp;^ ^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nen

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4,54 I- mzmoire. P. IL Ck. II.

not! éleftrifé^ eii faifant rexperience a divcr^ ¦fes reprifes.^

§* 137. L’appareil drtiit je me fuis (eryi pour les Expériences faites a line cerrainenbsp;diftance eli le rnême 5 mais albrs jc plage -ciurenbsp;le barreau aifflanté amp; la bouk une lame denbsp;Vérre) pour que les écoulémens éleftj-iquesnbsp;nc paryiennent pas a la boule: car, co.mmènbsp;cèlle-ci eft tres-mobile, elk feroit mife ennbsp;mouvement par ces écoukmens, ce qui trou-bkrqit k fticces de Texperience; ft la bouknbsp;h'étóit pas ifolce il y auroit attradlion; ft elknbsp;'1’étoir, répulfion: dans le premier cas, I’at-tradtion magnétique paroitroit augmentée, amp;nbsp;dat)S I’autr'e diminuee, quoique cette augmentation amp; cette diminution ne dcvroicnt pasnbsp;Ctre attvibuees a une augmentation ou a unenbsp;diminution de forces magnétiquesj ausft m’ar-rive-til d’interpofer non feukment une lamenbsp;de Verre i mais d’en employer deux ou trois.

Ex PER. XIII. J’ai fouvent fait des Experiences felon la méthode que je viens de dé-crire 6c j’ai trouvé qu’a la mêmediftance, il faut le même contrepoids, que I’Aimant foit^nbsp;éleétrifc ou non, 6c même lorsque je déchar-^eois une Bouteille de Leide a travers tin bar-

reatt

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45S

Tie VAttraSiion.

fcau aimanté. Dc plus quoique k mpindr? augmentation dc force fut enétat de faire aprnbsp;procher k boule de VAimant, elle ne s’en .eilnbsp;dependant jamais approchee pendant qu’onnbsp;cleflrrifoit cet Airaanc.

. J E conclurois done, qu’il n’y a a cet égard }iucune induence de l’Élcétricitc fur le Magnétisme: au moins cek efl-il tres - vraifera-bkble (iz).

JI. De VASlion dg VAimant fur les Aiguilles,

§. agS. Passons a l’aétion de 1’Aimant fur les Aiguilles. On fait qu’on peut examiner la force d’un Aimant au moyen de Tanglenbsp;fous lequel il détourne une Aiguille du Méri-

dien,

(a) [M. HEMMER admet que I’attraAipn de I’Ai-feant n’eft pas augmentée par l’ÉleAricité , mais il pen-fc que, fi nous poavions faire dés expériences alTez dé. iicates, nous trouverions toujom, en éleétrifant forte-ment, une diminution de la force attraélricc dans I’Airnbsp;inant: ,»car, dit-il, comme I’Eleamp;icitd dilate lesnbsp;J» Corps, I’attradion de leurt parties entr’ellcs amp; con-féquemment-Tadhéfion du Huide magnétique a cesnbsp;»gt; parties, feront aftoiblies: ce Fluide fe dilatera donenbsp;M davaniagc vers la panic épuiféc de 1’Aimant, réqui.nbsp;jAibre en fera moins trouble, amp; par confequent I'Ai-„ mant deviendra plus foible.quot; N. d. T, J

Ff 4

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^^6 I. MÉ MOIRE. P. II. Ci. II.

dien , 6c que cette force eft d’autant plus grande que cet angle eft plus grand: enfinnbsp;que cette force eft comme la Tangente dcnbsp;1’angle de déyiation loi'sque I’Aitnant eft place dans I’Equateur roagnétique (a).

Je ne connois pas d’Expériences fakes a des-fein de prouver que cet angle de déviation eft change quand on électiifé le barreau aiman-?nbsp;tc dont on fe fert. M. blondeau (^)nbsp;rappoite une feule obfervation, faite pendantnbsp;un violent tonnerre, favoir que 1’Aiguille,nbsp;qiii marquoit quatre degrés, a été détournéenbsp;pendant Torage jusqu’a 6 d. Le Tonnerrenbsp;avoit déja commencé a une heure: a 4 heurei

1’Aiguille etoit a 5- d. 8c le lendemain matin

¦ nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.4 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' '•

^ 4^ d. Mais cette obfervation depend-elle

Cn entier d’uné auirmentation de forces dans ; . . . ^......

I’Aimant? ou bien d’un changement dans la fttuation de rA.iguille même?, C’eft ce quenbsp;M. BLONDEAU n’indique,pas. Or ce dernier cas aura pu arriver d’autant plus facile-ment, que ce Phyficien tient fon aiguille dansnbsp;fon cabinet: or, fi on n’employe pas beaucoup

dc

(^a) Mem. de I'Aead. de Marine T. I. p. 42?.

(A) Voyci ct-deiTus me a du §. 51. N. d. T. ]

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437

Be VAttreMion'.

dc précautions, les raoindres tremblemens qui fe font dans la chambre influent fur 1’Aiguillenbsp;Sc changent fa fituation, comme je pourrois Ienbsp;dcmontrer par une longue fuite d’experiences.

J’ai fait d’ailleurs quelques Experiences direftes.

ExrÉR. XIV. J’ai préfenté un barreau aimanté ifolé i l’Aiguille: j’ai placé un car-reau dc Verre entre TAimant Sc 1’Aiguille :nbsp;j’ai éledrifé l’Aimant. 1’Aiguille n’a pas étënbsp;détournée Ie moins du monde dc fa fituatión.'

Ex PÉR. XV. J’ai enfuite attaché une fe-condc chaine au méme barreau, afin de pou-voir décharger ia Bouteille a travers y je 1 ai déchargée a diverfes reprifes, Sc je n’ai pqnbsp;'m’appercevoir d'aucun changement.

I l me femble done qu’on doir dérechef conclure que I’Eleclricite n’influe pas a eetnbsp;égard fur l’Aimant,

III. Du Nomhre d'Ofcillatims.

§. 2.39. On fait qu’une Aiguille aimantée, détournée de fon Méridkn, fait quelquesnbsp;ofcillations, qui font d’autant plus nombreufesnbsp;que 1’Aiguille a plus de force : il s’agit donenbsp;^’exan^iner fi TEkétricité influe fur Ie Ma-tnbsp;gnétisme a eet égard. M. blonijeau anbsp;F f 5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fait

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458 I. MEMO IRE, F. i|. Ch. II.

fait plufieurs expérki^es fur ce fujet j nous aliens les examiner.

On peut fuspendre une Ai^dle de deux fa^ons: ou a Tordinairej ou au moyen d’uncnbsp;fuspenfion magnétique. Je traiterai de Tuncnbsp;amp; de I’autre.

M- BLONDEAu n’a pas fait d’experiences avec des Aiguilles fuspendues de la premiere manière, cc qui me pai'oit cependant néceflaire, puisque oette fuspenfion eft fimple,nbsp;amp;qu’elle ne depend que d’un feul élément.

Ex PER. XVI. J’ai fuspendu une lame ai-jnantce. J’ai attache a la pointe de 1’appareil dont je me fers pour la fuspenfion (a) un filnbsp;jd’or trés-mince [de la capetille],, auquel j’ainbsp;communiqué l’Elcétricité, amp; qui ne troublenbsp;'pas les ofcillations de 1’Aiguille. J’ai éleélri-fé amp; j ’ai trouvé que 1’Aiguille j detournecnbsp;fous le même angle, faifoit le même nombrenbsp;d’ofcillations qu’auparavant. Je continuois d’é-leöirifer ausfi longtems que 1’Aiguille fe mou-voit.

. §. aqo. Mais M. blondeau s’eft

fer-

(4) [Cette fuspenfion eft celleque j'ai décrite dans mes l^ckcrches fur legt; Aii:iilUs aimantées. Part. f. 311* kqq-P- HI . N. d. T. J

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De r^ttraSllon,

^èrvi ii’via autie appareil^ dont. nous, avpns déja parlé, Part. I. SeSl. VI. Cb. I. (§.nbsp;158.')/ir a'employé une Aiguille , gaïnie [ai^nbsp;licu d’une cliappe]] d’une boule de Fer, quinbsp;adhere au barrcau magnétitjuc 6c y peut adrnbsp;hérer avec fi peu de force,‘qu’elle ait cepen^nbsp;dant un mouvement d’ofcillation. 11 cft pfou-vc en general que Ie nonibre de^s ofcijlatipnsnbsp;cft toujours d’autant plus petit que la force dunbsp;fuspenteur eft plus grande par rapport aq poidsnbsp;de l’Aiguille. Si done Ie nombre d’ofcilk7nbsp;tions diminue, il femble qu’on en peut con-clure que 1’Aiguille adhmx plus fortement aunbsp;fuspenfeur, amp; conféquerament que la force denbsp;celui-ci eft augmentée; or voici ce que M-BLONDEAu a trouvé : que (^a) 1’Aiguille éleclrifée a toujours donné un plus petitnbsp;nombre d’ofcillations qii’avant d’etre éleclrifée : que Ie peu d’exceptiops qu’il a obfervéesnbsp;font évidemment dues a des caufes étrangères ynbsp;au mouvement de l’Air, a celui qui pei^nbsp;avoir été communiqué a 1’Eleélromètre amp;cjnbsp;II a mcrae trouvé {b) que. l’intenfité magné-tique a été fenftblement 6c conftamment augment

(«) Mem. de l’Acad. de Marine. Toine I, p, 4518. ) Itid. p. 430. a la fin.

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` I. MEMOIR E. P. II. CA. m

'^mentée quelque tenis après que rEkftrieitl avok déja ceflee. II cite enfin fept cxpériencefnbsp;pour prouver fa Thcfe.

l‘’. I’Aiguille a fait douze ofcillations: en fuite cleótrifée 7i enfuke TEledtricité ayantnbsp;a peu prés cellce lo. après avoir entièreracncnbsp;cefTée la.

a®. rAiguillc a feit 14 ofcilfetions: pafla-blement éledriféc 9.

3°. rAiguille a fait 16 ofcillations: palTa-blemenc éleètrifée 13: plus fortcment 9.

4®. rAiguillc a fait 17 ofcillatioirs: pafla-bleraent éleètrifée 14, 13, 14.

5°. rAiguillc a feit 8 ofcillations: palTa' blenient cleclrifée 5, 4, 4.

,.6®. r Aiguille a fait 4 ofcillations. pafla-blement éleflrrifée 3— j 3 » nbsp;nbsp;nbsp;: peu aprcs l’É'

i nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

leétricité ceffant,

7°. rAiguille a fait 7 ofcillations: paiTa^ ^lemcnt éledvifée 6, 5j 4j 3: rÉleékriciténbsp;ceffant 3, 45 5-

Enfin M. BLONDEAtr (d) a feit dc

fem-

(e) [Et après qu’on èut defcendu Ie tout du Plateau on a eu trois fois, 5^ ofcillations. N- d. T.]

(.d) ihid. p. 4z6.

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461

Ds rAttraüion.

fembkbles obfervations quand l’Air ménagoit de Forage, ou qu’il en faifoit réellement: Ienbsp;nombrc d’olcillations diminue (e) ainü quGnbsp;lorsque F Air devient plus clraud.

§. aqi. Nous avons déja exatniné la lus-* penfion de JVl. blonöeau dans la premie-*’nbsp;rePartie de ce Mémoire, amp; nous avons prouvénbsp;qu’il a cc défaut, que F Aiguille adhere d’au-taut plus fortement au fuspenfeur qu^ellc y anbsp;déja adhere plus longtcms. Mars en cleétri-»nbsp;fant Fappareil, le Fluidc elcftriquc paffe dunbsp;fuspenfeur dans FAiguille, amp; il peur facile-*nbsp;ment paffer de FAiguillc dans FAir par les an-*nbsp;gles de FAiguillc; II fc produit done e'ntrc 1«nbsp;fuspenfeur 6c FAiguillc une attradion, quinbsp;depend dc l’Éledricité: car il n’eft pas né-»nbsp;ceflaire que le Fluids cledlique foutienne icinbsp;tout le poids de FAiguillc, il fliffit qu’il Ibu-tienne Fexces du poids, qui exprime la forcenbsp;actraccrice de FAiraanr, furie poids propredenbsp;FAiguillc. Il me paroit en refuker que nouJnbsp;avons ici un effet compofe, qui depend d*'

dif*

(O [C. a. d. pendant fexplofion del’Orage: car pex^ dant fa fornration le nombre des ofallatioi^ awgraeatpnbsp;jitttot qu’il HU dimiMue. d. T-}

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462,' I- mëmoire. P. II. Ch. II.

dïffércns élemens peu connus, 8c non im ef-fet fimplc comme ille faudroit. Je‘ n’ajoutc-raiquot; rich de plus, renvoyant a ce que j’-ai dit fur ce fujet dans la premiere paftie dc cc Me-moire .(§. 159 — 1Ó5.). Void pouitantnbsp;deiix Experiences que j’ai fouvent repctées.

Ex PER. XVII. J’ai fuspendu une Aiguille felon la methode de M. b l o n d e a u , je I’ai éledlrifée, de forte qu’il en fortitnbsp;d'abondans écoulemens éleftriques, dont onnbsp;{eiitoit le fouffle lorsqu’on en approchoit Icnbsp;doigt a une diftance de trois pouces. Elle fenbsp;mettoit d’elle-même en mouvement, cómmenbsp;une Aiguille de cuivre a coutume de le faire,nbsp;amp; conféquemment elle faifoit un plus grandnbsp;n'ombr'e d’ofcillatioris.

Ex PER. XVIII. Jc n’ai pas ifolé le fus-pénfeur, mais je I’ai dispofe de facOn que le Fkiide élecenque devoit pafler par lui avancnbsp;que de fe disperfer. I’Aiguille n’a pas fait plusnbsp;d’bfcillations que quand elle n’ed pas éledrifée.

Ces effets font entiercment oppofes a ceux qiie M. Btogt;fDEAu a obferves, mais con-formes a ceux dont nous venous de parler. Ennbsp;confidérant done ceux - ci, amp; reflechiiiant en-même terns fur ce que nous avons dit, quenbsp;celles de M. BEONDEAU font trop com-

pO'

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Tgt;e l» Direéion de V jfiguBle aimantée. 46^

pofées, je iie puis pas ne pas en conclure, que TEleftricité n’influe pas a eet egard fur Icnbsp;Magnétisme.

CHAPITRE III.

De la Dire^lion de 1'Aiguille aimantée.

§. a4agt; Presque tons les Phyficiens di-' fent que rEleétricité influe fur la Direélionnbsp;Ou la Déclinaifon de 1’Aiguille, amp; ils tirent-leurs raifons de deux genres de Phénoraènes,nbsp;favoir, de ce qui fe paffe en temps d’orage,-6u même quand l’Air ménacc d’orage, amp; denbsp;«e qui ajieu a 1’approche de l’Aurore boreale; car plulleurs Phyficiens regardent ce Mé-séore comme un Phénoinène élcétrique ausfrnbsp;certainement que fi la chofe étoit invincible-ment démontree : mals, quoique je penfe dif-féremmentnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jc fuppoferai actuellement

que

(quot;) [J’entrcrai dans tout Ie détail nécellaire fur cc fojet, dans mon Traité d’Aurore boreale, quc je comptenbsp;publier, amp; dont j’ai fait imprimer Ic Profpeélus ennbsp;1779. ff fe ti'W--veAans.lé'y5»nwfnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fw. 1780.'

T.

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464 i- MÉ MO I RE. P. II. €/^. IIÏ;

qiie 1’Aui'ore boreale eft un Phcnomène clecquot; trique. PafTons au développemenc des obfer*nbsp;Various.

M. öAAun (è ) a fouvent 'obfervé a Pe-tersbourg un certain balancement dans 1’Aiguille, un mouvement ofcillatoire de dix iui-iiutes, quc Ce Phyficien croit depehdre de rÉleCtricité de l'Air, amp; même tcllement^nbsp;qu’ii i-egarde TAigtiille coriime uh Élcamp;o-tnètre de 1’Atmosphere, quoiqu’il n’allègucnbsp;aucune raifon pottrquoi il prend ces agitationsnbsp;pónr uil efiht de Tjilcftricité;

L E Reverend Pere e o t x e , Cet excellent Métcoroiogille, dont j’eftime infiniment l’habilité (r), a trouvé que les Variations denbsp;r Aiguille font plus grandes dans les mois ounbsp;la; Tonnerres font les plus fréquens, ou lesnbsp;jours qui precedent ou fuivent leS jourS dc

Ton-

T. XV. amp; dans k Joum. des Savons, Nov. 1779. Ed. ó’.'lmfterdam. DifFérentes maladies m’ont empcchées d’a-chever eet ouvrage, diiqticl je m’occupe avec beaucoupnbsp;de foifi. N. d. T.

(è j Novi Comment. Petróp. Tomus VII. p, 407. [J’ai foü' vent obfervé eet etfet, roêmc dans les mouvemens ]e.snbsp;plus reguliers de l’Aiguille. N. d. T. ]

(c) Dans les obfervations Météorologiques qu’i] pif-blie tous les mois dans Ie Journal des Savans. Ohfervatioff de Mal Aoftt 1773. de Juin de Mat ijlSi

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tgt;é la ïiWeSHort de Pjfgmïle aïmMtêi. 465

*Fonnerre, oü ceux même auxquels il tonne, ll avoue pourtant qu’il lui ell arrivé de ne paSnbsp;Voir de variations en tems de Tonnerre: ilnbsp;même pafTé des mois que TAigUille s’eftnbsp;a peine müej cxcepté les jours dont nous ve*nbsp;norts de paflcr (^/). ll a ausli quelquefois öbfer-vé des agitations de 1’Aiguille en tems d’Au-tore boreale. Voici comme ce Phydcien s’ex-,nbsp;prime au fujet de ces irrégularités (e): „ Quel-„ ques Phyficiens perrlcnt que ces variationsnbsp;j. dependent de rÉledtricité de la glace quinbsp;,5 couvfe les boufToles: riiais, foit qu’elles dé-pendent de TElectricité de l’Air, ou denbsp;,5 celle du Verre, il n’eil ell: pas moins certainnbsp;que les efFets dü Magnétisme amp; de PElcc**nbsp;„ tricité fe repondent.^’ Enfin il eft des Phy-ciehs qui ajoutent i tout ce qui précède com-me un nouvel atgument, les mouVemens très-irréguliers qu’on obferve quelquefois dans 1’Aiguille lorsque l’Aurore boreale paroit, amp; quenbsp;M. WIDE BURG (ƒ) regardc comme des

cf-

(^) Öbfervations de Juin 1774.

(«) Journal dis Savans, Juitlet 1775. Oifertatiom de Jm-vier 1775,

(ƒ) Beobaclmngen md ^sthmajfungen über die fr. Jena. 8'^. 1771.

TOME I, nbsp;nbsp;nbsp;Crg

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^6(5 I. MÉMOIRE. Pi II. Ch. HI.

effete de ce Méïéore: agitations. que j’ai très« fouvent obftrvées moi -même {g)-

§. a43. VoiLA done une aflez grande, quantité d’obfervations, que j’ai verifiées lanbsp;plupart par mes propres experiences; j’établis.nbsp;done :

1°. Qu’il arrive quclquefois que les Ai* ^uill^s airpantées font agitees tnéme irrégu-.nbsp;Ijèreraenr, quand il tonne, ou que 1’Air mé-qace de Voraga, ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

a“. Qur dans les mois qu ,11 tonne ordi-jiairement le-plus fouvent, 1’Aiguille eprou-ye les pips grandcs variations. Mais, il faut pbferver, que ces mois font des mols d’été: Scnbsp;jju’ainfi cc Phénomène indique feulement^nbsp;que e’eft daPS; Iqs memes mois quo les variornbsp;.tions dc 1’ Aiguille font-les plus giandcs , Sc Icsnbsp;Tonnerres les plus fréquens.

3“.

(^) [II eft finguHer qu’il y ait des Phyficiens, qui nient les obfervations que d’autres difent avoir faites furnbsp;Tagitation de 1’Aiguille pendant rAurore^bqreale, Sequinbsp;rejettent ce Phértomène. M. steigiehner eft dnnbsp;nombre v. §. 154. de fon Méinoire. 11 eft importantnbsp;qu'on {bit defabufé fur ce point. C’eft ce quim’engage anbsp;ajouter a ce Recueil une Diffenation fur ce fujet, a lanbsp;quelle on pouira récourir pour les détails uitérieurs,nbsp;N. d. T.]

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De la Direction de VAiguille aimantêe. 46quot;^

3°. J’Établis enfin, que l’Aiguille ai-mantée eft fouvent, mais non toujours ^ irré-gt;-gulièrement agitée, quand l’Aurore boréalc paroit, OU quand elle va paroitre, ou mêmenbsp;après qu’elle a pam. Mais, que concluronsnbsp;nous de tout ceci ?

- SupposoNS que la petite irrégulatité de quelques minutes, car je ne fache pas qu’onnbsp;en ait vu de plus grandes, qu’on obferve quel*nbsp;quefois quand il tonne, dépende de TEledri-cité, de foite que l’Air devienne éle£trique.jnbsp;ou que ce foit la glace qui couvre la boufible,nbsp;qu’en conclurons nous? On fait que l’Elec-tricité met en mouvement les Corps qui fontnbsp;facilement mobiles j or l’Aiguille aimantêe eftnbsp;de ce genre: qu’y a-t-il done d’étonnantnbsp;qu’elle foit agitée par l’Eleélricité? Une Aiguille de cuivre, ou quelqu’autre que ce fut,nbsp;feroit agitée de même. Or, il eft évident quenbsp;l’Éleétricité s’étant communiquée a la glace,nbsp;l’Aiguille aimantêe peut facilement fe mou-Voir amp; acquérir un mouvement irrégulier: cenbsp;qui a éte confirmé par plufieurs experiences;nbsp;j’en citcrai quelques unes.

on

§• '2.44. U N Anonyme anglois a obferve 1746, que la glace d’une boüflble ayant

^ nbsp;nbsp;nbsp;ére

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4.68 I. mÉmoire. P. II. Ch. III.

cté frottée d’abord par hazard, enfuite a des-iein ((«), rAiguille a été agitée irrégulière-' ment, 6c n’eft revenue a fa fituation ordinairenbsp;qu’au bout de deux minutes, lovsque toutenbsp;l’Eleétricité fut disfipée. Cet Auteur penfenbsp;qu’un femblable effet peut avoii'lieu fans frot-tement: car que Ie Verre peut acquérir l’Elec-tricité par les feules agitations de l’Air, com-me Ie Tonnerre öcc., 6c confcquemment qucnbsp;VAiguille. paut s’agiter irrégulièrement. Ce-la eft d’autantplus vraifemblable que M. h a-L E s a obfervé que les Vitres de quelques fe-nêtrcs, ont été éleétrifées par la déchargenbsp;d’un canon [b).

M.

(a) Phil. Tranfaciions. 480. Art. Vl. p. 142.

(i) M. HEMMER dit que les Experiences de M.her*-kërt ont prouvé que j’ai admis fans fondement , qüe les Corps peuverit devenir életftriqnes pat Ie frottementnbsp;de 1’Ait; il cite, la p. ziz. du Traité Theor'm Phaenormn,nbsp;Ekclrk. Cette citation prouve qn’il s’agit d’une Edition différente de celle que j’ai Sc qui eft de 1772. nsaisnbsp;il me femble que M. hoereert avoue dans eelle-cinbsp;lt;P- 120.) qne Ie frottement de l’Air rend les Corps élec-triques. Au refte je n’ai aucune raifon de doiiter denbsp;l’obfervation de M. hales , qui fe trouve a Ia p. 680,nbsp;du Vol. XLVI,, des TranfaSliens Philofephiques; on, a olgt;-'nbsp;fervé, dit-il, que Ie Canon du Pare de St. Jamei éieernbsp;trife les earreaux des fenetres de la Treforerie.,


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De la DireStion de l'Aigtiille aimantêe. 469

M. wiKSTROM (f) a obfervé en, 1751. qu’une Aiguille, renfevmée dans une boite,nbsp;avoit été trouvée detournéc de la lltuationnbsp;après, qu’elle eüt cté cxpofée quelquc tems aunbsp;ibleil. L’obfervateur toucha cnfuite la glacenbsp;du doigt, amp; il trouva, que 1’Aiguille en fui-voit les mouvemens. .Le Verre s’ctant refi'oi-di, r Aiguille a dércchef acquis fa lituationnbsp;ordinaire. M. wikstrom penfc avec rai'nbsp;fon que cette irrégularité a dépendu de l’Élec-tricité, parccque TAiguille acquéroit unnbsp;mouvement femblable quand on frottoit Icnbsp;Verre, ou qu’on placoit un Corps élcótriquenbsp;pres de la boite. Quoique dans cette obfer-vation 1’Aiguille ait acquis d’elle-mêmc unnbsp;mouvement irrégulier, amp; qu’il n’y foit faitnbsp;mention d’aucun frottement préalabk, je ncnbsp;doute pas que celui - ci n’ait cu lieu: car com-bien n’y a^t-il pas pu avoir, amp; n’y a-t-il pasnbsp;eu vraifemblablement de caufes capables denbsp;produire ce frottement, comme p. ex. le feulnbsp;mouvement de l’Air? J’ai même fait quel-ques Expériences fur cc fujet.

ExpÉr. XIX. J’ai pris une Aiguille ex-trémément mobile: je l’ai couveite d’une glade

(c) Mem. de I'Acad. de S;ude. Tome XX. p. 157. dc a:ad. allemande.

Gg ^

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470

I. MÉMOIRE. P. II. Ch. Ill,

cc très-chaude: elle n’a acquis aucun mou^ vement: mais , en frottant le Verre mêraenbsp;très-legèrement, elle s’eft d’abord mue irre-?nbsp;gulierement.

L A premiere par-tie de cette Experience ¦femble indiquer que le frottement eft abfolu-pient nécelTairc.

Ex PER. XX. J’ai lubftituc a 1’Aiguille aimantée une Aiguille de laiton: j’ai fait lesnbsp;mêmes opérations: I’effet a été le même.

Ex PER. XXI. J’ai employe des pousfie-res fort legères au lieu de 1’Aiguille de cuivre ; elles out été attirées 6c répouflées.

.Ces Expériences ft on les confidère par rapport a l’Éleétricité, préfentent nombre denbsp;chofes remarquables, que M. aepinus anbsp;très-bieq developpées (lt;/),

§. 145, II fuit done de ce que je viens de dire, quel’Aiguille peut acquérir par l’E-^nbsp;leélricité uu inouvement irrégulier, mais quenbsp;cc mouvement n’indique auciin rapport entrenbsp;rÉleélricité 6c le Magnétisme, puisque lesnbsp;Phénomènes font les mêmes, quand on employe une Aiguille de laiton: nous aurons oe-palion de revenir la-defTus dans un moment.

Maïs,

(a) Cirnment. Petr. Tomns VII.

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Igt;e Id Direction 'de VAigtiille etmmtéê. 471-^

Maïs, quoique nous concédions que ces. irrégularités, qui font petites^ rates, amp; mo-mentanées, peuvent dcpsndre de I’Eledlrici-té, je ne nie pas moins que ces deux Phéno-mènes, l’un, que les variations de 1’Aiguillenbsp;font les plus grandes en été, Taucre que 1’Aiguille eft quclquefois irrégulièrement agitéc.nbsp;pendant quelque tems, comrae ausfi lorsquenbsp;l’Aurore boreale paroit, dépendent de l’Élec--tricité de 1’Atmosphere, ou de toute autre'nbsp;communiquée a la glace de la bouffole. Voi-ci les raifons de mon fontiment.

Si les variations de 1’Aiguille, qui font plus grandes, ou plus irrégulieres, dépendoient de;nbsp;rÉledtricité de 1’Atmosphere, elles feroienonbsp;d’autant plus grandes que rÉledtricité de l’Aiitnbsp;cft plus forte, amp; d’autant moindi-e que cellc^'nbsp;ci cft plus petite: or, un de mes amis a exa-inbsp;miné fréquemment rÉleéti-icité au mois danbsp;Mai, au moyen d’un Cerf-volant éleélrique^nbsp;il m'a communiqué fes obfervations que j’ainbsp;comparées a celles que je faifois dans Ie memonbsp;tems fur la déclinaifoh: 6c, j’ai-tröuvé,' qltónbsp;les'jours, auxquels l’Éleftricité de l’Air étoitnbsp;la plus forte, n’étoient pas ceux-auxquels Icnbsp;mouvement de l’Aiguille a été Ie plus grand ;nbsp;un jour p. ex. rÈleétricité de TAir étoit ex^nbsp;cesfivement grande, amp; Ie lendemain ï peu-Gg 4nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pres

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47'2^ ï- mÉmöire. P. II. Ch. III,

pres nulle ; la variation de 1’Aiguille étoit ce-pendant la même les deux jours, Ie premier réguliere, Ie fecond par-ci par-la irreguliere.nbsp;Je lais de plus, qu’on a fait depuis peu, ail-leurs, des obfervations correspondantes fembla'»nbsp;bles, qui ont fait voii', que CC n’a pas étcnbsp;aux jours oü l’Éledricité étoit la plus foite,nbsp;que les mouvemens de 1’Aiguille out été lesnbsp;plus grands {a). Voila ma premiere raifon,nbsp;qui me paroit folide, Sc a laquclle je nc voist-pas qu’on puiffc riem objefter,

§. a46. P’ailleurs, fi ces grandes Sc irrégulieres agitations dependent de rÉleétri'*nbsp;cité atmosphérique, eelle t ei devroit produi-re fes eifets ordinaires, entre lesquels fe trou-vc certainement celui - ci, qu’une Aiguille donbsp;laiton doit être agitée comme une Aiguillq

magnétique: j’ai done placé a coté de ma bous-^le ordinaire une autre boite, contenant une Aiguille (jde laitonj extrèmément mobile;nbsp;elle étoit placée de faqon que je pouvois ob-»nbsp;ferver les deux Aiguilles a la fais: je n’ai trou'

(4) [On trouvera Ie détail de ces obfervations dans U difl'ertation que j’ai promife dans la note a dunbsp;Ï43- N. d. T, 3

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De la Direllim de l'Aiguille aimantêe. 4~3

vé aucun changement dans celle de cuivre: elle ne s’écaitoit pas Ie moins du monde de finbsp;ütuation dans Ie tems qu’une agitation irréguliere faifoit parcourir a 1’Aiguille aimantêe, unnbsp;degré, daux, trois, amp; même quatre degrésnbsp;cn un moment, ce qui a cu lieu pluficui'S fois,nbsp;Cette agitation irréguliere ne dépend douQnbsp;pas de l’Electricité.

§. a47. Maïs, fuppofons qu’une pareillq Aiguille de laiton fe meuve, êc conféquem-ment qiie eet effet de 1’Aiguille magnétiqtienbsp;dépende de l’Eleétricité, s’en fuivroit-il quenbsp;rÉléélricité a une influence particulièi'e furnbsp;rAiguille? Cela indiquei'oit feulement, quenbsp;rAiguille, Corps trés-mobile, eft mife ennbsp;mouvement, ce qui eft cpnnu d’ailleurs.nbsp;Pour que cette conclufion en put être legitj-mement déduke il faudroit démontrer, quenbsp;rAiguille magnétique fe meut dans ces cas,nbsp;OU felon d’autres loix qu’une Aiguille non-magnétique, ou plus fortement, ce que per-fonne n’a fait jusqu’ici: amp; je ne vois pas comment on Ie pourroit faire, puisque la force di-reétrice univerfelle, dont il faut tenir comp-te, agit fur 1’Aiguille magnétique, amp; non futnbsp;celle de laiton: amp; qu’il eft connu d’aillcursnbsp;que rÉlcclricité n’agit pas de h même maniè-lt;

rc

Gg S

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re fur tout les Corps de matière ou de figure difFérentes.

• Qu’il nous foit done permis de conclur.c de tout ce que nous venons de dire, qu’il n’ynbsp;a pas d’obfervations qui demontrent que I’E-ledricité a quelque influence fur les Phéno-inénes de la direction des Aiguilles aimantées,nbsp;OU de leur déclinaifon, 6c de leurs variations,nbsp;puisque toutes les Experiences, alléguées pournbsp;prouver ce fentiment, font équivoques. Etnbsp;même, fi Ton refléchit fur celles que j’ai fai-tes avec des Aignilles de laiton, on ttouvera,nbsp;je penfe, qu’il n’y a réellement aucune influence fur ce point (a), Mais, je dois re-marquer au fujet de ces Experiences que .jcnbsp;les ai faites pour la premiere fois Ie 3 d’Avrilnbsp;177a, mais que j’ai vu depuis, qu’en vue dcnbsp;refoudre la queftion dont il s’agit , AI.nbsp;WINKLER avoit déja propofé des Expé^nbsp;riences femblables dans lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eruditorum

pour l’Anaée lydS. p. 34. Je penfe

(4) [M. HEMMER jugeqxie j’ai fait voir qu'il eft très-Traifemblable, pour ne pas dire certain, que les agitations de 1’Aiguille ne dépendent pas jde l’Éledlriciié de I’Aif.nbsp;ïi approuve également les raifonnemens du Chapitrenbsp;fidvaat. N. d. T.]

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Tie VInclimifm. nbsp;nbsp;nbsp;475

fe done qu’on en doit attvibuer tout le mérite a cet excellent Phyficicn, amp; que je n’y puisnbsp;prét^ndre aucune part.

CHAPITRE IV:

De r IncUmifon.

%. 148. J E ne fache pas que Ics Phyliciens ayent examine jusqu’ici 11 I’Eledtricitc influenbsp;fur rinclinaifon de 1’Aiguille magnetique. Jenbsp;ne connois qu’eme feule Experience faite parnbsp;M. COM us (^), 6c qu’il nomme une Txpé-*nbsp;Hence extraordinaire. Void a quoi elle fe rC'nbsp;duit.

IL a pofe une Aiguille bien fuspendue fin*

Un carreaii éleétrique, qu’il a éleélrifé; Ic carreau étoit chargé : rAiguille a monte dénbsp;fix degr-és: après la décharge elle eft revenuenbsp;a fa lltuation: dans le Vuide elle ne montoitnbsp;que de quatre degrés. 1°. Si Ton préfente cet-tc Aiguille a quelque atmosphere élcétrique,nbsp;I’iuclinaifon n’éprouve aucun changeinent.

Or

(a)JoHrn. de P/iyf. Fevr. ins- P- 75- Mm p.

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47lt;5 I- MÉ MOIRE. P. II. Ch. IV.

»»

gt;9

Or que déduit M. co mus de cettc Experience'? „ Cette Expérience, dit-il, prouvc „ que Ie Fluidc ambiant nc fait pas Ie mcmanbsp;effet fur l’Aiguille pendant qu’on éleélrifenbsp;cellc-ci, qu’auparavant, Sc que la presfioanbsp;„ de ce Fluïde eft différente, ou que l’Ai-„ guille perd quelque chofe de fon poids.nbsp;,5 Cette Expérience extraordinaire peut four-„ nir de nouvelles idéés fur la caufe du Ma-„ gnétisme. La caufe qui éleve 1’Aiguillenbsp;„ d’Inclinaifon paroit dépendre du Fluidcnbsp;„ igné, conftitué dans un mouvement vibra-„ toire, puisque l’Expérience fuccède dansnbsp;„ Ie Vuide.

§. a49. J’a I fait quclques expériences par lesquelles il. eft prouvé que l’effet en queftion,nbsp;(avoir l’élévation de 1’Aiguille, ne prouvc en

aucune fagon rinflucnce de rÉleamp;icité fur Ie Magnétisme.

ExpÉr. XXII. J’ai pris mon Aiguille, avant de l’avoir aimantéc: je l’ai placée furnbsp;Ie eerde fur lequel elle indique les degrés, 6cnbsp;enfliite j’ai placé eet appareil (lir un carreaunbsp;éleftrique. J’ai cledtrifé Ie carreau, de faconnbsp;que la chaine conduétrice ne touchat pas lanbsp;machine d’inclinaifon j 1’Aiguille a d'abordnbsp;cté élevée de quelques degrés.

EX'

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4?7

De VInclinaifofi.

Ex PÉR. XXIII. J’ai enfuite ainlanté l’Aiguille: J’ai repeté l’expérience: Ie fuccèsnbsp;en a été Ie même.

Ex PÉR. XXIV. J’ai pris une Aiguille de laiton, égale a la précédente: je l’ai faitnbsp;incliner, au moyen d’un petit contrepoids:nbsp;l’efFet a été Ie méme.

Cet effet ne dépend done pas de Tin--flueilce de rÉleélricité fur Ie Magnétisme.

Ex PÉR. XXV. J’ai repeté l’expérience avec l’Aiguille aimantée de fagon que la chai-nc conductrice touchat la colonne qui portenbsp;l’Aiguille. En éleétrifant cet appareil, l’Ai-guille n’a pas été élevée, maïs eilc cft defcen-due , jusqu’a ce qu’elle touchat k colonne {a).

Ex PÉR. XXVI. Le fuccès a été Ie mê-me avec l’Aiguille de laiton.

' nbsp;nbsp;nbsp;J B

* {a) [M. SCHAEFFER 3 pkcé fut Ic chapeau d’un É-leftrophore, iifie Aiguille d’lnclinaifon, fuspendue dans wn eerde de cuivre pofé fiif im Pied; ayant éledrifé.nbsp;1 EleiSrophore comme de coutunie amp; élevé Ic Chapeau ,nbsp;M. Schaeffer a cru obferver cjue l’AiguilIe defcen-doit fenlibletnent; mais il n’a pu rien déterininer d’as-fcz exaft; peut-être, dit-il, a caufe de rimperfedhon denbsp;Ja Machine: v. Sefchreibmg da btftendigen Èlsèirkltatts-iraegtrs, p. 38. N. d. T.]

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478 I. MÉ MO I RE. P. Hi C/^. V.

J E ne vois done dan' tou^'es ces Fxpérien-fcs que les efFets éleétriques ordinail'es, pro-duits par I’attradtion éieétrique; rien que le anouvement, que des Corps extr mément mobiles ont coutume de recevoir quand on lesnbsp;óiectrifp.

IL n’eft done nullemeftt prouve qu’il y a .dp I’influence-entre I’Ekdlricitd amp; le Magnétisme, eu égard a rinclinaifon de 1’Aiguille.

C H A P I T R È V.

I)e 1a Communication des Forces.

- §. 2,50. II. y a beaucoup d’obfei-vationS qui ont appris lt;jue la force magnétiqUe a Cte

communiquee au Fer par rÉledricité aitifi-qielle.: ou que celle que le. Fer pofledait a été affoiblie amp; renvcrfée: enfin que la foudre,nbsp;cette puiflante Eleétricité naturelle, a produitnbsp;les memes Phénomèncs. On demande done finbsp;ces Phenomenes indiquent quelque influencenbsp;dé rEleétricité fur le Magnétisme, ou non?nbsp;. Mais il fera utile de faire quelques remarques,nbsp;avant que de palTer aux Experiences mcmes.

1°. Quelque fentiment que pous em-

bras-

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J^e ïa- Communication des Forces. 4^

brasfions au fujet dc la force magnctique,-qu’elle dépende d’un Fluide, ou d’une force attraftrice inliérente, proprement dite, cel^nbsp;revient au même : il eft certain qu’il faut uncnbsp;certaine dispofition, une certaine fituatiorrnbsp;des particules du Fer {a)' amp; que la forcenbsp;qu’un barreau pofTède, peut être affoiblie,nbsp;changée, renverfée, s’il arrive feulement uqnbsp;changement dans la fituation des particules dqnbsp;Fer, OU fi Fon excite dans celles-ci unfortnbsp;tremblement. J’en appelle aux Expériencej

paf

(lt;») [M. HEMMER juge que mon opinion, qu’il faut une certaine fituation des particules du Fer pour la forcenbsp;magnétique, eft fans fondement, amp; qu’il y auroit beau-coup dc chofes a objeder contre cc fentiinent. J’ai iri-Jiqué les faits fur lesquels je me fonde; mais je nc ds-ïermine rien fur la nature même de cette fituation; jenbsp;n’admets pas , comme Tont fait quelqucs Phyficiens cq-lèbres, des valvules mobiles dans Ie Fer, qui permet-tent au Fluide magnétique un mouvement de fyftole Scnbsp;de diaftole: mais puisque Ia percusflon aiigmente' ounbsp;détruit b force magnétique, amp; qu’elle afFeéle iramédia-tement la fituation des particules, il faut bien que cclle-finbsp;contribue en quelque cliofc a la force magnétique, qcnbsp;fut-ce, comme Ie penfe M. hemmee, qu’a rendre Ienbsp;mouvement du Fluide magnétique plus facile quand elks séloignent 1’une de 1’autre, amp; plus difficile quanqnbsp;ellcs fe rapprocUent. N. d. T. ]'

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48ó Ï. mémóire. P. 11. Ch, V.

par Icsquelles il eft prouvé que la force qiie Ié Fer acqüiert de foi même, qnand il efl: placénbsp;dan^ Ie Méridien magnétique, eft aiigmentécnbsp;fi l’on frappe ce Fer a coups de itiartcau,nbsp;même que les poles pduvent être rendus fixeSnbsp;pat ce nioyen .¦ J en appelle dux Experiencesnbsp;par lesquelles il eft prouvé que ia force du Fernbsp;déja 'un peu aimanté eft affoiblie, amp; mêmenbsp;détmite^ fi Ton frappe ce Fer. Ör il eft égalnbsp;dans' ces Expériences que la p'ercusfion fe fas-fe du Sud aü Nord,- cm du Nord au Sud,nbsp;pourvü que la fttuation du Fer refte Ie même,nbsp;aquot;. On fait que. Ie Fer regoit d’autantnbsp;mieux ces forces, qu’il coincide davantagenbsp;avec Ie Méridien magnétique, êc furtout finbsp;on Ie fougit, amp; qu’on Ie laiffe refroidir.nbsp;C’eft ainfi que les écailles qui fe détachent dunbsp;Fer quand on Ie forge , devienncnt magneti*

ques, amp; fe trouvent couchées a terre dans la direétion du Méridien.

§. '2,51. pAiSöNs ausfi quelques téfleXioris fiir la manièrc dont Ie Fluide éleétriqüe agit,nbsp;amp; pafle a travers les Corps, non lorsqu’ilnbsp;pafte lentemeiit amp; tranqüillement j mais lors*nbsp;qu’il y paffe comme Ie coup foudroyant, c.nbsp;a. d. lorsqu’il fait paffer la commotion a travers de ces Corps. Ce Fluide agite ccrtainlt;?*

ment

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De la Cemmunkation des 'Force's. 4^1

ment alors les particules de. ces Corps, les fait tremblotter, les, frappe. C’eft ce ,qui paroitnbsp;par les Expériences qui prouvent 1°. que 1’é-tincelle foudroyante pcrce les Corps 5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.'i“.

qu’elle les fondj amp; même de . telle forte què des fils tres - minces font changes en fcories,nbsp;amp; brifés par une forte étiriceüe..., Or., da.nsnbsp;ces Expériences, Ie Fluide éleétrique entrenbsp;par un bout 6c fort |)ar Tautre, comme plu-fieurs obfervations.Sc Expériences Ie prouvent,nbsp;Ce Cl pofé, il eft clair, qu’on peut, s’ilnbsp;n’y a aucune influence particuliere de 1’Elec-tricité fur Ic Magnétisme,. amp; s’il ne feut aucune dispofltion particuliere, 8c jusqu ici in-connue, dans les particules du Fer, pour former telle OU telle polarité, qu’on peut dis je,nbsp;en ce cas comparer l’aélion du Fluide éleétri-que avec Ie choc que tout autre Corps donnenbsp;a un barreau de Fer aimanté; amp; de feit M.nbsp;FRANKLIN (lt;?)., qui a fait un fi grandnbsp;nombre d’Expériences. fur la communicationnbsp;du Magnétisme par rÉkétricité, penfe quqnbsp;ce Magnétisme eit uniquement produit par Ié

choc

'il''

, ('•) Uttre a M. barbbu ift louBG, dans ks oe% tres de FR AN Ktm Tome I. p.. 277.

T O M fi ï. nbsp;nbsp;nbsp;h

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ï. mImoire. P. II. Ch. V

M. AE’

choG entant que tel, fentiment que TiNus a ausfi embralTé (^).

§. a5a. SupposoNs done que k coup foudroyant, ou la foudre, ce qui revient icinbsp;au même, frappe fortement des lames placéesnbsp;¦dans Ie Méridicii magnétique, qu’en arrivera-t-il? Ces lames fortement frappées acquer-ront d’autant plus de Magnétisme, que leurnbsp;maffe fera plus propre a Ie recevoir, que knbsp;coup aura été plus fort, 8c furtout fi ces lamesnbsp;font mifes en fulion. Or, on fait que la Fou-¦dre 8c que rÉkctricité produifent de pareilsnbsp;¦effets. Quant a la Foudre, il y en a plufieursnbsp;¦cxemples dans les Tranfaêlions Philofophiques:nbsp;Je n’en citerai qu’un qui arriva en Juilletnbsp;¦de l’année 1731. II y avoit beaucoup denbsp;rcouteaux , d’aiguilles, amp; d’autres ferraillericsnbsp;¦placées dans unc caiffe : cette caiffe fe trou-

voit

(è) Tentamma novae Tlteoriae §. 370. 7». [ M.

MEK. eft du'mcmc fentiment. II penfe d’aiücurs qu“il n’y a pas dt raifon d’admettrc que l Éleélricité, entantnbsp;que telle, contribue a la communication ou a la dé-ftrucflion de k vertu magnctiqwe , puisqu’une -commo-Hon éleftrique violente, foit naturelle, foit artificiellc,nbsp;peut également aimanter un barreau de Fcr, amp; affoi-blir, OU détruirc la force d’un Aiinant. N. d. T. j

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dans un coin dé la chambre 3 amp; y faifoit ün angle a peu pres de 45 degrés avec Ié Me-ridien magnétique. La Foudre fuivit la direc-tioil de ce Méridien: la cailTe fut rompue,nbsp;ies fcirailleries furent 'difpeifées par la chambre } OU les troiiva en partie fonduéS, en par-tie airaantées 3 6c 3 ce qu’il faut bien remar*nbsp;tjuer3 elles étoient routes jettées dans la fitua-tiön du Méridien niagnétique. II n’y a donenbsp;dans Cé cas rien qui n’arrive également dansnbsp;les ËKpériences qu’on fait avec du Fer incan-defcent 3 qu’oa laifle refroidir dans k fituationnbsp;du Méridien magnétique^

a53. De même3 puisquhl eft prouvé que la force magnétique peut être affoiblicnbsp;par Ie choc, ón vok facilement comment ellénbsp;a pu l’être par les chocs éledtiques. G’eft cenbsp;que la fovxdre opère furtout luf les AiguilleSnbsp;aimantées: car 3 cellés-ci font rhobiles: qu’ennbsp;arrivera -1 - il done, fi la direétion de la foudre ne coincide pas avec Ie Méridien magnétique? La foudre tournera 1’Aiguille dans fanbsp;direction 3 la frappera, amp; lui comrauniqueranbsp;k force magnétique. Si done rextrémité bo-réale de 1’Aiguille fe trouve dans la partie au*nbsp;ftraiedu -Méridien 3 1’Aiguille acquerra dansnbsp;Cfiïte exïrciaitc un Pole aullral, amp; un Pole

H b Of nbsp;nbsp;nbsp;b**

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484 I- M É MO IRE. /*. II. Ch. Y,

boreal dans celle qui étoit auftrale: la polarité fe trouvera done changeej ou, fi cette forcenbsp;ne fuffit pas, celle que 1’Aiguille poffédoit fe-ra extrèmément affoiblie, on même fe trouvera exaólcment détruite, amp; 1’Aiguille ne pofle-dera plus aucun Magnétisme: elle fera para-lytiq^iiCj comme s’expriment les Marins; Lesnbsp;JExemples de ces Pliénomènes font trop con-nus pour qu’il foit néceflaire de s’y arrêter:nbsp;inais il fuit de la, que la force des Aiguillesnbsp;fera d’autant plus facilement changée ou ren-verfée qu’elle fe trouvera plus foible : amp; c’eftnbsp;furement la caufe de ce qu’a obfervé Ie Capi-taine may, que des Aiguilles, qui étoientnbsp;des lames du Dr.' knight bien aimantécs,nbsp;n’ont fouffert aucun changement d’un coup dcnbsp;Foudre, qui.tomba fur Ie vaiffeau, amp; quinbsp;changed, afFoiblit, ou renveria toutes Ics au-

tres Aiguilles plus foibles qui fe trouvoient dans ce Navire {a).

§. a54. ÏL y a plus, c’eft non feulemcnt Ie Fer frappé de la Foudre, mais ce font en*nbsp;core les pierres qui contiennent des partiesnbsp;fernigineufes Sc ochreufes, touchées par la

Fou-

(«) Mm. dt la SocUté dt Haarlem t '^rrm XII. p. jppi

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De la Communication des Forces. 485

Foudre, qui acquierent la force magnétiqiic. Le. R. p. B E c c A R I A (lt;ï) cclèbre Phyfi-cien .d’Italie, a recemment fait la deflus desnbsp;obfervations qui ont prouvé , que des Briques,nbsp;frappées de la foudte , font devenues magnéti-ques, qu’elles ont mêmc acquis des Poles, fé-:nbsp;Ion la Loi qu, exigeoit leur Situation par rap“nbsp;port aux Poles Terreftres. Mais je ne voisnbsp;rien dans ces Phénonlènes qui prouve, plusnbsp;que ceux dont nous venons de parler, une vé-ritable influence de rÉleftricité fur le Mag--nétisme: amp; j’en fuis d’autant plus perfuadénbsp;que B o Y L E a produit un Phénomènc fem-.nbsp;blable au moyen du Feu ordinaire. II a rou-gi une Brique 6c l’a fait réfroidir dam le Mé'-ridien magnétique. Elle pofledoit, après Ifc.nbsp;refroidifleraent, la vertu magnétique. Le mê^nbsp;me célèbre Phyficien a fait utie femblable ex-

périence avec de POclire d’Angleterre

2.55-{a) Jmrné l P/iyfique, Mai iTTi. Tome IX. p. 38t.

[ Ce n’eft que dans les briques les plus dures que le P. BECCARIA a obfervé ce Magnétisme, il pcnfe qu’il ea’nbsp;eft des Corps ferrugineux comine du Fer: que les plusnbsp;durs acquierent a la véritc 'le Magnétisme plus diföcile-mcnt, mais qu’ils k confervcnt mieux. N. d. T.]nbsp;ii) De Meclionka Mamethmi ^rodiiilione Expcr. XII,

Dans

Hh 3

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^8Ö I. MÉMOÏRE. P. II. Ck, V,

§¦ 'ï'SS- Si on n’obfervoit: rien de plus dans les Phénomènes, qui prouvent que la forcanbsp;magnétique eft coqirnuniquée au Fer, amp; au}^nbsp;Corps Ferrugineux par l’Elettricité ou parnbsp;Foudj'ej OU que celle que les Corps poflc?nbsp;4oient a été affoiblie 5c renverfée, on n’eqnbsp;pourroit certainement rien conclure qui.indi?nbsp;quat la moindre influence de rÉledtricitd-fur Ie Magnétisme: mais il efl: d’autres circon?nbsp;ftances qui méritent d’être examinées avecnbsp;plus de foin: j’entends la fituation des Poles.

Je paflemi les Experiences de M. wn.-! SON (^ï) fousfilence, parcequ’il eft fnr quenbsp;ce Phylicien a employé des harreaux tropnbsp;grands par rapport a rÉlectrické dont il a faitnbsp;Ufagc: je n? difai rien de eelles de M.

FRANK'»

pans Ie traité di Q^ialitatum ongine. Tome III. p. 153 , de l'Edition latine des oeuvres. [ Un HoUandois celèbre,nbsp;M. RE A El, plus connu comme Gouverneur des Indesnbsp;amp; Magiftrat de la Ville d’Amfterdam, que comme Phyr-ficien, avoit déja remarquc que les hriques dures, amp;nbsp;celles qui fe fondent ^ un feu trop violent, s’aimantcntnbsp;quand p.u les paffe fur l’Aimant, ou même quand ellesnbsp;font fimplement placées pendant Ipngtems felon leurnbsp;longueur dans Ie Méridien. V. fon traité fur FAimant,nbsp;(obfsrvatien aa^ ile» h/lagmtjken) publiq après fa jnoit eqnbsp;16Ji. N. d. T.]

(«) Treatf/e of Kkftriciiy. p. 119.


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De la. Communication des Forces. 4^.

sranklin (^), parcequc eet homme il-luftre avoue lui-même qu’il fe pourroit, a cau-fe du peu de tems qu’il a pu y donner, qu’el-les ne fuflent pas entièrement exadtes: nbsp;nbsp;nbsp;jc

ne parlerai que des découvertes de M. M. O’alibard Sc wilke.

§. l$6. M. d’alibard a trouvé que rextrémité, par laquelle Ie Fluide, entre, de-vient un pole boréal amp;; l’autre un pole auftral,nbsp;amp; ccla de quelque manière que rAiguille foitnbsp;placée. Suppofons p. ex. qu’elle foit dans Icnbsp;Méridien magnétique, amp; qu’on joigne a l’ex-trémité boréale la chaine qui eft au crochetnbsp;de la Bouteille, amp; a rextrémité auftrale lanbsp;chaine qui appartient a la furface extérieurenbsp;de la Bouteille: rextrémité boréale deyiendranbsp;un pole boréal, 6c Taullrale un pole auftral.

Si au contraire la chaine, qui appartient au crochet, avoit eu communication avec Ienbsp;bout auftral, êc l’autre avec Ie bout boréal, Ienbsp;bout auftral auroit acquis un pole boréal, 6c,

Ic

{h) Uttres fur l'ÉleBricitê, tradnHïon (ft M. d’aiibard. [Tomé II. p. 134—148. L’aveu dc M. frankunnbsp;s’y tiouve p. 145. amp; les reraarques fur les Espériencernbsp;de M. wnsoN p. 135. Ie refte contient les cxpénenc5$nbsp;de M. d’aiieard. N. d. T. ]

Hh 4

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4-88 I. mÉmoire. P. II. Ch. y.

]e boreal un pole aiiflral, ce qui eft I’invetfe de ce qui auroit eu lieu par la fituation feulc,nbsp;même qiiand on frappe la lame de Fer a coups'nbsp;de rharteau. II eut été a foubaiter que M.nbsp;Igt; A LI B A R D eut decrit cette experience plusnbsp;exaélement, qu il eut marqué s’il a pris routes les précautions posfibles, qu’il eut placénbsp;ausft 1’Aiguille dans I’Equareur magnétiquè,nbsp;fituation dans laquelle la force liiagtiétique ter--r^ftre n’agit pas, Sc qu’il eut examiné ft I’ef-fbt eft invariablemcnt le méme; il eut été anbsp;fouhaiter enfin , qu’il eut examiné ce qui anbsp;lieu en appliquant k chaine non aux extrémi-'nbsp;rés, mais au milieu de 1’Aiguille, Sc fi 1’Aiguille acquerroit plufieurs poles- en ce cas.

§. a57. Or on verra facilement, ou quc ces Experiences n’ont pas été p-arfaitement CX-

suctes, ou que I’effet en eft variable, ft on fait attention aux Experiences de M. wilke ia).nbsp;Pour abreger, j’-appellerai avec ce Phyficiennbsp;Chaim pofitivenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui .communique au cro

chet de la Bouteille, Sc Chaim négative eelle qui communique avec la furface extérieure.'

¦¦ nbsp;nbsp;nbsp;¦¦ Or

(a) Mtm. ie'^'Acai. de Sieede, Tome XXVIII. p. 3^?* i^eqq. de la Trad, allemande. ' ' '

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De la Communication des Forces. 489

Or M. WILKE a trouvé, que la fituation ies poles eft différente, felon que le Fer qu’onnbsp;employe eft placé dans le Méridien magnéti-que OU non : felon que fa fituation y eft plusnbsp;ouraoins exaéte, Sc que cette variété d’effetsnbsp;dépend de la force que ks baiTcaux acquier-rent par cette fituation feule, amp; qui eft aidécnbsp;ÓU troublée, ou vaincue par la force élecfri-que. Mais ', comme ccs Expérlences la n’ap-partiennent pas ft. direélemént a notre but, jcnbsp;dirai feulement, que M. wilke a trouvc,nbsp;que la force éleUrt'que produit par elle-mêmeynbsp;£5? enfant que telle ^ la force magnetique £5?nbsp;une polarité confante. II déduit cette Propoquot;nbsp;fition des Experiences fuivantes.

i“. En plaqant 1’Aiguille dans la direétion de rAiguille d’Inclinaifon j amp; en faifant pas-fer rÉleétricite par cette Aiguille, I’extrdmi-

té inférieüre acquicrt un pole boreal, la fiipé' rieure un auftral, comme il arriveroit par lanbsp;feule fituation, amp; cela de quelque manièrenbsp;qu’on place la chaine: mais cette force eftnbsp;plus grande fi la chaine pofitive touche I’eX'nbsp;trémité fupérieure, amp; la négative 1’inférieu-re. Done la chaine négative a une certaincnbsp;relation avee le pole boreal, la pofitive avecnbsp;I’auftral.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

5,quot;. Les Aiguilles qui font perpendiculai-

Hh 5 nbsp;nbsp;nbsp;res

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49^ I. MEMO IRK. P. II. Ch. V-

res a la direélion d’InclinaifoiVj C- a. d. qtii font dans le véritable Equateur nugnétique,nbsp;acquierent raremcnt, 5c foiblernent la forcenbsp;magnétique. par TÉledtricité: cependant denbsp;petites Aiguilles qui I’ont acquife, ont acquisnbsp;iin pole boréal a Textrémité qui tóuchoit lanbsp;chaine négntive, un auftral a eelle a laquellenbsp;la chaine politive étoit attachée. Voila donenbsp;encore une relation entre le pole boréal 6c lanbsp;chaine negative, 6c I’auftral 6c la chaine po'^nbsp;fitive.

3°. SI les Aiguilles font placécs horizonta-lement dans I’Equateur magnétique, elies ac-quierent une polarité foible, mais conlfante: le pole boréal fe trouve la ou eft la chainenbsp;négative, I’auftral la ou eft la politive.

^ 4®. Enfin, lion pofe les Aiguilles hori-^ontaleqient dans le Méridien magnétique , el-les acquierent toujours un pole boréal dans 1’extréraité qui regarde le Nord, li celle-cinbsp;tpuche la chaine negative; mais, li elle tou-che la politive, il arrive quelquefois a de peti-^nbsp;tes Aiguilles, que le pole auftral fe trouve anbsp;l’extrémité boréale.. Voila done dérechef lanbsp;même relation entre la chaine politive 6c lenbsp;pole auftral, entre la négative 6c le pole boreal.

§. asS.

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15s. E N refléchifïant fur ces Expérien» «CS de. M. wiLKE, je ne puis pas ne paStnbsp;établi? qu’i\ y a une ceitaine relation enue 1%nbsp;chaine negative 6c k pole boréal: entre lanbsp;politive 6c Ie pole auftral, Mais, on ignorenbsp;parlaitemei-u: quelle eft cettc relation, §C M»nbsp;wiLKE lui-même avoue qu’elle lui eft in*,nbsp;cpnnue. Pour la connoitrei, il faudroit favoir,nbsp;1°. En quoi confifte Ie Magnétisme: fi c’eftnbsp;dans un Fluide, 6c en ce cas fi ce Fluide’ eftnbsp;ftmple oir double, comment ü fe meut, com*,nbsp;ment il eft conftitué.

I i, faudroit favoir en quoi confifte l’E-leékricité; car quoique ks Éleétricités politive 8t negative foyent aétuellcment adroifes: par tous les phyliciens, ceux-ci fe partagentnbsp;cependant entre deux fentimens tres - diffé-rens: M m^s regardent f Electricité pofitivenbsp;comme un exces de Fluïde, amp; la negative:nbsp;comme un defaut du même Fluide: d’autres,nbsp;comme M, M- wilxe, cigna, sym-niES., bergman conftdèrent les Eleétri-cites politive 6c negative comme deux efpècesnbsp;différentes 6c oppofées; comme deux Fluïdes diftinéts; or, ausli longteins que ces questions ne font pas décidées on ne fauroit direnbsp;quelle eft cette relation.

Quoiftu’iL en foit, files effets que M...

WIL-

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I. mÉmoire. P. II, C^. V',

•WIL K E a obtenus dans fes experiences font conftans, univerfels, amp; hors de tout doute, ilnbsp;faui certainement établir, que la chaine po-fitive produit, toutes chofes d’ailleurs égaies,nbsp;un pole auftral, amp; ia negative un pole boreal:nbsp;amp; conféquemment, fi nous faifons attention Xnbsp;la definition que nous avons donnee qi - delTusnbsp;de rinfluence, favoir qu’elle a lieu, fi les ef-fets que l’Aimant produit aóluellement, ounbsp;qu’il a coutume de produire, font changes,nbsp;foit pour leur nature, foit pour leur grandeur,nbsp;lorsqu’on communique l’-iiledlricité a TAi-mant, il faudra certainement établir, que l’É-leétricité influe a eet égard fur Ie Magnétisme, puisque rÉleélricité fait, que les polesnbsp;font produits dans un ordre inverfe de celui,nbsp;dans lequel ils auroient été produits fans ellcjnbsp;OU, qu’ils font produits dans des caS OU ils

a’auroient pas eu lieu fanscela.

§. a59. Quoiq,ue je feuflè que les Ex-périences de M. d’alibard font contrai-res a celle de M. wilke, je penfois ce-pendant de cette manière, avant que j’euflè pu faire moi-même des Expériences fur ce fu-jet: car, quoique la Machine éieétrique dontnbsp;je mc fers foit excellente en elle-même, elicnbsp;n’eft cependant pas alTcz forte pour que je pus-

fc

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i)e la, Communication des Forces. 493,

ïê tenter de repeter les expériences de M. WI L K E. Mais dans la fuite roccafion m’ennbsp;a cté founiie par un Seigneur de la naiffance lanbsp;plus iiluilrej 8c d’un rang tres-diliingué, quinbsp;cukive la Phyfique, 8c qui pofféde de grandesnbsp;connoilTances dans cette fcience comme dansnbsp;plufieurs autres: qui occupe enfin par fon génienbsp;une des premieres places parmi les meilleursnbsp;Phyfieiens, que nous félicitons de pofledernbsp;un pareil Mecène («). Nous avons employénbsp;uné Machine garnie de deux plateaux de dix-huit pouces de diamètre j en outre deux batteries j felon la Méthode de M. priest-

LE Yi

(a) [Jcparle de S. E. Ie Prince de gallitzin, Ena voyé de S. M. 1’Impératrice de Rusfie auprès des Étatsnbsp;Généraux des Provinces Unies; Membre des Académies

de Petersbourg amp; de Bruxelles , DireCteur dc la Sociétc de Haarlem. Je ne faurois affez reconnoitre les bontésnbsp;dont ce Seigneur m’honore, amp; je me fais un devoir dcnbsp;lui en tcmoigner ici publiqiiement ma gratitude. Lesnbsp;Expériences, dont il eft queftion, ont été faites par Iénbsp;Princè de gallitzin, par mon frerc S. P. vannbsp;swinden, amp; par moi. Nous y avons employé plu-Reurs feances. L’ami que nous avons confultc par lettres eft feu M. bent AN de Senève, refidant alors a Ianbsp;Haye; une mort prématurée nous a enlcvé eet excellent homme, dont on ne fauroit trop déplorer Ia perte*nbsp;ïi. d. T.]

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494 ï- MïMótkÉ. F. tï. C^- V.

ï. E Y 5 chacune de foixante - quatre bouteilfes: enfin encoi'e une autre batterie plus petite dtfnbsp;quatre boutcilles, mais d’une force ctonnantc ,nbsp;6c au naoyen de laquelle on fond facilementnbsp;un fil d’archal. NouS avons fait ufage de tou*»nbsp;tes les precautions nécelTaires dans ce genr«nbsp;d’cxpérieiic'ês. Le feigneur dónt je viens denbsp;{)arler, 6c mon Frcte ont fait ces Expérien*nbsp;ces avec rnoi: 6c noiis avons confiilté fur quel*nbsp;ques unes d’éntr’elles ^ un de nos amis, M.nbsp;D**} Phyficien diftingué. Voici un abrégénbsp;de nos experiences, dans lesquelks nous nousnbsp;fbmmes fervi de morceaux de refforts dcnbsp;montre.

Ex p É R. XXVI. Le i8 de Juillet Ca77lt;5j ttoiis avons déchargé a travers notre lame. j°.nbsp;tjne batterie de foixante - quatre Bouteilles inbsp;enfuice une antre de cent * vingt - huit BoU'nbsp;teilles; nous avons repeté ces Experiences plusnbsp;d’une fois, 6c nous aVons trouvé:

1°. Que notre lame n’avoit acquis aucun Magnétisme.

0°. Que la force d’une Aiguille déja ai* mantée étoit affoiblie.

§. 7,60. En reflêchlflant fllr eet effet inat* tendu, la grande force de la batterie nous anbsp;fait naitre quelques doutes; car, peut*être

que

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t^e h CommunieAtion des Forces. 495

^ue cette force, au lieu de pénétrer la lame, n’a fait que glifler par deffus: je me rappelloisnbsp;d’ailleurs que M. wilke («) lui-mêmenbsp;avoit trouvé que les explofions peuvent êtrenbsp;trop forte*, amp;: Ie Phyficien dont j’ai parlénbsp;nous communiqua Ie mêffle doute* NouSnbsp;avons done repeté fans delai nos Experiences jnbsp;«n employantla petite batterie, dont j’ai faitnbsp;mention.

E X pB R. XXVII. Nous avons place dans Ie Méridicn magnétique une lame non aiman-tée, tellc que nouS en avons toujours emplo-yée dans nos cxpériences. La chaine pofitivenbsp;touchoit l’extrémité boréale, c. a. d. cellenbsp;qui etoit tournée vers Ie Nord: la négativenbsp;touchoit i’extrémité auftrale. Nous avons dé«nbsp;chai'o-é la batterie fix fois de fuite; l’effet a été

O

douteux.

ExpÉR- XXVIII. Dans cette experience la chaine négative touchoit l’extrémité boréale 5 la pofitive l’auftrale: nous avons dé* chargé la batterie fois; les deux extrémitésnbsp;ont acquis un pole auftral: Ie boréal étoit aunbsp;milieu.

Ex PÉR. XXIX. Nous avons dispofé les

cho-

lil—— I nbsp;nbsp;nbsp;.1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..................... . nbsp;nbsp;nbsp;1.1 »¦¦¦¦¦—»¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.lt;¦ ¦¦ii.M

(«) L. c. p. 311.

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496 I- MiMOIRE. P. II. CJt. V.

chofes tout comrae dans I’Expirience précé» dente. La chaine negative touchoit le polenbsp;boréal , la pofitive I’auftral. L’extrémité bo-réale eft devenu un pole auftral tres - diftindt:nbsp;I’autre un pole boreal, ausfi trés - diftindt.

C E s Experiences font done oppofées a celles de M. wir.KE, la dernière eft tres-conformc a cellc de M. d’alibard. Je luis done adtuellement en doute, amp; j’aurois dunbsp;penchant a. penfer que I’effet de ces experiences eft different felon la difference de beau-coup de circonftances, qu’on ne coniioit pasnbsp;encore comme il faut.

§. 161. (a) Il y a done une grande op-pofition entre les expdriences de M. franklin, celles de M. ö’a l i b a R d , celles de M. WILKE, amp; celles que j’ai faitCS moi-

mcme avec le Prince de g a l l i t 2, i n, Ot quoique M. beccaria eut fait depuisnbsp;longtems des expdriences fur cc fujet, je do isnbsp;avouer a regret, que je n’ai pas encore pu

me

(a) [Get article qui s’étend jusqu’au §. 165. a été compofé après que 1’Académie cut prononcé fon Juge-ment: jc I'ai envoyé a munich le 13 d’Avril 1778.»nbsp;amp; il a été imprimé dans I'original en forme denbsp;JN. d: T.']

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He la Communication dit Fórcèf. 4,^

me procurer ccs oüvrages. Mais, apres avoir envoyé ma diflertation a Munich j’ai trdu-vé dans lin Journal anglois (^) un extrait dunbsp;Traité deÜ' Elittricisma artificlale^ qu’on vé-noit de traduire, amp; j’ai vu qu’on avoit inferénbsp;dans cet extrait les Experiences de ce Phyfi-cicn fur le fujet dont il s’agit. Je vais donenbsp;traduire det article, afin qu’on voye dérechéfinbsp;combien font grarvdès les différences qtii fenbsp;trouvent entre ces Expériences amp; celles dolltnbsp;nous avons parle ci-delTus.

1°. Apres que 1’Auteur eut plaéé une dc fes Aiguilles dans le Méridien magnétique,nbsp;de forte que l’extrémité que nous nommerortsnbsp;N regardat le Nord, il déchargea a traversnbsp;die deux grandcs Bouteilles, de faqon que lenbsp;Fiuide entrat par l’extrémité boréalc 6c forticnbsp;¦par 1’auftrale. Cette Aiguille pkcée fur fon

llile, fe tourna vers le N ord par fbn extrémi-té boreale.

aquot;. L’aiguille ayatit été placee com-me dans TExpérience précédenten mais la décharge ay ant été faitc en fens contraire, c. a.

d.

AimthlyIRtvkv', Vol. Lt'II. p. 3Ó1. Nfytmb. 1777, La tradudiion de cet article finit au §. 264. [ Les Ex-périences dont il s’agit ici fe trotiv-eht 5. 733, 7^^^'nbsp;2^1. de I’onvrage da P. bscc.^rïa, N» i T. J

TOMS. I. nbsp;nbsp;nbsp;li

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^98 I. mImoire. P. II. Ch. V./

jduSudau Nord, la pointe fe tourna en^ jBore vers le Nord.

3°. amp; 4°. M. B E c c A R i.A a tourné 1’Aii* .guille, c. a. d. il a placé fon extrémhé bo-jdak. vers Ic Sudj 2c il a trouvé que I’explo-.fion transmife, a travers 1’Aiguille a changé lesnbsp;-poles Ï ¦ dc facon que l’extrémité boreale knbsp;tournoit versie Sud: amp; de plus, que le mêrnbsp;me; efFet a lieu foit qu’on faffe paffer le Fluidcnbsp;ékétrique du Nord au Sud, ou du Sud aunbsp;Nord.

§. '%6^. nbsp;nbsp;nbsp;plaqant rAiguille dans une

fituation yertieale, M. beccaria a trouvé que Ikxplofion, entrant pr la partie ill-•périeure, a fait .tourner Textrénaité inférieure de rAiguille, vers le Nord.

aquot;. L a mêmc direébion a eu lieu, en fai-

fant entrer le Fluids par l’extrémité inférieure.

3“. amp; 4quot;. En renveifaatd’Aiguille, amp; fai-fant paffer 1’explofion a travers elle, fa direction fut trouvée changée, foit que le Fluïde entrat pr la partie fupérieure, foit qu’il en-trat par rinférieure.

11. femble fiiivre de ces Expériences, qutf la direétion, donnée aux Aiguilles par la ma-tière éieélrique, n’a pas dépendu du courant

que

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De la Communication des FercêL 49^

sue cette inatièfe a fuivi'en entrant dans l’Ai* guille, mais de la pofition de celle-ci, lors^nbsp;qu’elle a recu Ie coup j de forte que Textréf-niité qui a regardé Ie Nord, ou Ie centre denbsp;la Terre j lorsqüe 1’Aiguille a été frappée, fcnbsp;tourne toujours enfuite vers Ie Nord, quellcnbsp;qu’ait été la direétion de la matiére élcétrirnbsp;que qui paffe par 1’Aiguille.

§. 16^. Lts dïets ont été trés - fitiguliers amp; inattcndus dans les Expériences fuivantes,nbsp;mais on peut les expliquer par Ie même priufnbsp;tipe.

M. BEccARiA a placé I’Aiguille hori^ zontalement, mais perpendiculairement au Mé-ridien magnétique, c. a. d. de rEfl a l’ouell.nbsp;1'’. En faifant paffer Ie coup faudroyant parnbsp;rAiguille, de facon qu’il entire par rextrémi-

té tournee vers TEft, amp; pla'^ant enfuite TAi-'' guille fur un ftile, 1’Auteur a reraarqué aveenbsp;étonnement, que 1’Aiguille avoir acquis unenbsp;polaritc trés - finguliére, li tant eft qu’on puis-ie rappeller ainfi; car iquot;. elle fe tourna versnbsp;l’Eft amp; rOueff: ffextrémite qui regardoit l’Eftnbsp;pendant qu’on faifoit paffer Ie coup foudro-yant, fe tournoit aétuelleraent vers Ie mémenbsp;Rhumb, a*. Le niême eftet a eu lieu en foifanc

I i 'i

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(500 I.MEMOIRÉ. P. II. C/!.V‘

•erltrer Ie coup foudroyant par rektrémité occidentale de rAiguille, la pofition reliant la •même que dans I’expdrience prccédente. 3quot;. 4°.nbsp;Mais, lorsque 1’Auteur renverfoit 1’Aiguille,nbsp;en lui faifant décrire un demi cercle, amp; fai-fbit palTer Ie coup foudroyant a travers, lanbsp;diredlion de I'Aiguille a été changéc dans lesnbsp;deux directions contraires, de forte que l’ex-tréraité qui fe tournoit auparavant vers l’Eft,nbsp;ft tournoit aéluellement vers TOueft.

„Je fuis oblige d’avouer, dit M. bec-„ CARIA, que j’ai employé beaucoup de „ tems avant que d’avoir découvert ce myllè-,, re, quoique fa raifon foit celle - la même,nbsp;„ pour la découverte Sc la confirmation de lanbsp;„ quelle j’ai d’abord été. conduit a faire cettenbsp;5, experience, favoir l’étincelle qui palle par

I’Aiguille. Qviand celle-ci eft placee a 5, angles droits avec Ie Mcridien magnétique,nbsp;„ Ie coup a donné la direéllon boreale a cettenbsp;„ partie qui regardoit Ic Nord, amp; raufiralenbsp;„ a celle qui regardoit Ie Sud.” En autres ter-¦mes, l’explofion, transmife felon quelque direction que cefoit, Sc quoiqtte l’Aiguiile fas-fc un angle droit avec Ie Mcridien magnétique, fait que ces parties la fe tournent vers Ienbsp;Nord, qui ont appartenu a la partie boreale

de

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3e la Communication des Forces. 501

^el’Aiguille, ou qui ont été tournees vers Ie Nord dans Ie temps que TAiguillc'a éfe tou-ehée par Ie coup fpudroyanc,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

'2,64. On voit facilement xornbien ces Experiences font oppofées a Cclles que nousnbsp;avons rappoitces ci^delTus. Si elles avoientnbsp;toujours lieu, ce qui n’eft pascomme ii fuicnbsp;de ce que nous avons dit, il feroit für que Icnbsp;€oup éleftrique agit dans la plupart des casnbsp;feulement comme un coup quelconque. IInbsp;faudroit en excepter Ie cas dans Icqucl 1’Aiguilrnbsp;Ie eft placée dans I’Equateur magnétique,nbsp;puisque dans cette fituation elle n’acquiert pasnbsp;de force par im coup ordinaire, au contrairenbsp;de ce qui a lieu ici. Mais, en fuppofant l’Exrnbsp;périence du P. be cc aria vraie dans tousnbsp;les cas, ce qui n’eft pas, la force-magnctiquenbsp;s’y eommuniqueroit felon une ioi bïen fingu-

licre. Car 1’Aiguille fe^dirige alors de faqon que Ie coté «1^ fe tourne vers Ie Nordj 6c Icnbsp;-coté sm vers Ie Sud. (Fig. ai.)- Or, celanbsp;ne fe peut a moins que la partie nh nc foit boreale, Sc la partie sm aullrale, c. a. d. a,nbsp;Bioins que les poles ne foyent places felon lanbsp;largeur de la lame, amp; non, comme de cou-•tüme, felon fa longueur, Or je m’étonne,nbsp;que Ie coup foudroyant, qui vraiiqmblable-

Ii

ment

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5oa I. MÉ MOIRE. P. II. Ch. V.

ment n’agit pas tiniformement dans toutes le^ parties, ait pu produire eet effet, puisque cenbsp;n’efl: que très-difficilement, amp; en employan^nbsp;beaucoup de précautions, qu’ont peut Ie pro-duirr j^au moyen d’Aimans^, comme 1’anbsp;prouvé M.- BRUG MANS (fl), qui Ie prernbsp;mier a découvert cette methode; car, il faut,nbsp;pour y réusfii-, que les deux cótés nh, sm dtnbsp;la lame foyent frottés en même tems par desnbsp;barreaux magriétiques,; dé piême forces, Scnbsp;prefles également. Si Pon couvre d’une gk?nbsp;ce une lame aimantée de cette manière, 6cnbsp;qu’on y repande de la limaille, celle-ci ncnbsp;skrrange pas en courbes, comme de coutu-megt; mais-elle s’étend, comme il Ie faut peurnbsp;de vrais poles, Ie long des lignes nb ^ s m ennbsp;lignes perpendiculaires a celle - ci, amp; fe cour-be en ns Sc b m. NI. b R u g M A N S n*a pasnbsp;•examine M direction des lames aimantées denbsp;cette manière; nuis la chofe eft évidente, iinbsp;toute la partie nb eft boreale, ^ sm auftra-Ie. On volt en attendant par tout ceci, com?nbsp;bien les Expérienceg'fm' 1^ polarité produite

. p'^r

(4) Tmiam. de Mat. Magn. p. 138. Planche III. Fig. 4. [ Jat‘'fruqu'il Tcroit • «tile d’ajoiiter ici. 1;^ figure.nbsp;N. d. Ti:l

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Dc'la Communication des Forces. 503

par l’Eleólricité, font jusqu’ici incertaines, Sc pen propres a nous permettre d’en tirer dosnbsp;conciufións qui ne laiffent aucun doute.

Conclujion de la Seconde Parties

§. 16%. Si nous raffemblons tout ce que nous avons dit de I’lnfluence de rÉlectricité

vn~.

fur le Magnétisme, U paroitra que cette fluenae. efl nulle par -rappovt a l’attraétion, ala.nbsp;diredtion, a I’inclinaifon, amp; feut-être (^?)nbsp;ausfi pour la communication des forces: quenbsp;les expériences dc M. wilke peuvent a lanbsp;verite faire dourer fi rÉlcdtricité polltive n’anbsp;pas avec le pole auftral amp; la négative avec lenbsp;pole boréal, quelque relation particuliere, jus-snbsp;qu’ici peu connuej mais qu’il eft d’autres Ex-»nbsp;périences coiitraires a celles-la,

(«) [En compofant ce Memoire je ne connoiffois pas les Experiences du P. eeccahia: je ferois adluel^nbsp;lement tenté d’oter le pmt-éire, amp; de concRire. affirma-fiyenient que^l’inflaence eil nulle a tous égards, N. d, Tft

CON*

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.5‘04 I. MEMO I RE. P. II. Ch. V.

CONCLUSION GENERALE

P E S

deux parties.

§. a66. Si nous refléchiffons fur tout ce qui a etc dit dans la premiere Partie de I’A-nalogie entre rElecfcricité 8c le Magnétisme,nbsp;8c dans la feconde, de ITnfluence de la premiere dc ces forces fur la derniere, on trou-vera, cc me femble, que ces deux genres de For -ces font totalement différens gt; qu’ils dépendentnbsp;de caufes différentes :¦ qu'ih agijfent felon desnbsp;loix différentes amp;C qu’iamp; n'cnt auciine influencenbsp;Vune fur Vautre, li ce n’eft peut - être entantnbsp;que rÉleétrické pofitive tache de produire uunbsp;pole auftral, 8c la négative un pole boréal,nbsp;quoique cette influence-la paroifle même tr'es~nbsp;douteufe (j? incertaine. C’eft done a cela menbsp;femble, 8c a cela feul, 8c tout au plus a cela,nbsp;8c encore tout au plus avec quelque probabiliténbsp;peut-être incertaine, que femble fe reduirenbsp;cette grande Analogie que plufleurs Phyliciensnbsp;out étabiie enu'e i’Electricité 8c le Magnétis-

. me

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SOS

Conchfion Générak.

tic (a), Du moins tel eft mon femiment, quoique je faehe qu’il eft contraire a l’opinionnbsp;presque générale des Phyficiens: maïs, j’ainbsp;expofé mes raifons, 6c j’ai taché de les con*nbsp;firmer par des experiences. Je foumets volon*nbsp;tiers tout ce que j’ai dit au jugement équitablènbsp;de rAcadémie. J’ai regret d’avoir été obli-gé de m’ecarter du fentiment de plufieurs ex-cellens Phyficiens, que j’eftimc tous infini-ment. Cette diflFérence d’opinions nc diminiienbsp;cependant pas Ie moins du monde la profondenbsp;admiration 8c l’eftime fincère que je dois a leuifnbsp;merite 8c a leur reputation; mais n’étant con-vaincu, ni par leurs argumens, ni par leursnbsp;cxpériences, j’ai expofé cc qui m’a paru s’ap-procher d’avantage de la Verité: foit que je,nbsp;m’cnfois inftruit par Ie raifonnement, ou quenbsp;c’ait été par l’expérience. Car, 1'Homme^ Unbsp;Mlniflre l' Interprète de la Nature ^ne fait ^nbsp;ne fait que ce qu'il a obferyé de l'ordre de la Na~

turi

(«) [M. HEM MER tetmine fes remarques fur cc Memoire en difant, que Ie leéteur verra fadlement d’a-prés ces remarques que ma couclufion générale n'cft pasnbsp;entièrement jufte. J’ai taché de repondre aux ebferva-tions de eet illuflre Phyficien, 8c de faire voir que feenbsp;objections ne diminuent pas la force des preuves effen-tielles fur lesquelles cette conclufion eff fcrndéc. C’cftnbsp;au Lefliïsr i jager j'ai réusli. N. d. T. J

l i 5:

V

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gO(5 I. MÉM o IRE. P. 11. Ck. V.

ture pat texpirience ou par Ie raifomiement: ^ il ne peut ^ ni ne fait rien au dela.

ƒ’a r achevé l’ouvrage-que j’avois coramen* ¦cc, amp; j’ai rcpondu comme je l’ai pu a la pre«nbsp;micre parrie dc la Quefcion propofée par l’illu-ilre Académie: y a-^t-il une Analogie véritablenbsp;phyfitpue entre la force êküriqüe Ici forctnbsp;magnétique ? mais comme j^ai nié cette Analogie, je crois que la iblution de la feconde pai'-tie ne me regards pas: car 1’Académie ne de-jnandc qj.ielle efi la maniere dont les forces élec^nbsp;trique iA magnétique agiJJ'ent fut les Animaux ^nbsp;qu’au cas qu’on cut prouvé qu’il y a de 1’Analogie entr’elles. Je prolongerois done inuti-lement mon travail fi j’expofois mes raifonsnbsp;furcefujet {h). II vaut mieux finir. Heureuxnbsp;jl mon travail ne déplait pas a. mes illuftresnbsp;Juges, amp; s’ils ne Ie trouvent pas entierementnbsp;dépourvu d’utilité! car je penfe que c’eft anbsp;Ctre utile que cpnfilt^ la plus grande gloire,nbsp;amp; c’ell la Ie but que je me fuis propofc dansnbsp;tous mes travaux: putsque, a moins que ccnbsp;que nous faifons ne foit utile, la gloire qui cnnbsp;refulte eil infenfée.

{h) [On troiivera de quoi fe fatisfaire fur ce fujet dans la feconde partie de Fcxcellente Differtation de M-STEiGLEHN EK. gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; dans Celle de M. hübnek.,

M. d. T. ]

Fin du premier Mérnolre.

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