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ESSAI

THÉORIQUE ET EXPERIMENTAL

SUR

LE GALVANISME,

AVEC UNE SÉRIE D’EXPÉRIENCES

PAITES EN PKÉSENCE DES COMMISSAIEES DE L’INSTITUT NATIONAE DE FBANCB ,

ET EN DIVEES AMPHITHÉATEES ANATOMIQUES DE LONDEES,

PAR JEAN ALDINI,

Professeur en 1’Universiié de Bologne , de Plnstitut national de la

Rëpnblique italieune, des Sociélés Galvaniqueet Académique des sciences de Paris, des Sociétés de médecine de Paris et de Londres,nbsp;de 1’Athénée des arts, des Académies de Bologne, de Turin,nbsp;Mantoue, etc.

Af'ec Plaiiches.

TOME SECOND.

PARIS,

l’iMPRIMERIE de FOURNIER FILS.

, JJ J ^ C EES TRÉKES ÏTHANESr , PEACE DU TRIBDNAT , N.o l354.

(. JOSEPH EUCCÜESINI, LIBRAIEE , A BOLOGNE.

ANXII.-M.DCCCIV.

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INTRODUCTION.

Les Mémoires que je vais publier dans ce volume nenbsp;eontiennent que des éclaircis-sements et des développementsnbsp;de mon Essai sur Ie galvanisme :nbsp;ils peuvent en être considé-rés comme une suite nécessaire;nbsp;ils doiveiit en conséquence ctre

compris sous Ie même litre, comme formant une vérita-ble partie du mème ouvrage.nbsp;Plusieurs raisons m’ont déter-miné a les publier séparément :nbsp;la principale est que les failsnbsp;qu ils eontiennent me paraissentnbsp;encore susceptibles dun plus

2.

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ij nbsp;nbsp;nbsp;l^iTKODUCTION.

haut degré de probabilité et d’exactitude, avant de pouvoirnbsp;être admis dans un corps denbsp;doctrine. J’ai jugé cependantnbsp;convenable d’ofï’rir ces nouvel-les recherches aux meditationsnbsp;des savants, comme Ie mojennbsp;Ie plus assure de leur acquérirnbsp;la mesure de confiance qu’ellesnbsp;doivent atteiadre pour consoli-der un jour cette nouvelle branche de la science.

Qu’il me soit maintenant permis de pareourir avee rapidité les principaux objets qui soninbsp;traités dans cette dernière parti e de mon Essai sur Ie galva-nisme. J’avais déja fait plusieurs

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INTRODUCTION. nbsp;nbsp;nbsp;Uj

experiences a la mer ponreva-luer la vitesse avec laquelle Tin-lluenCC galvaniqne parcoiirt de grands espaces au travers de sesnbsp;éaux. Dernièrement j’ai tenténbsp;des experiences comparativesnbsp;sur la Seine et sur la Marne. Cesnbsp;observations rapprocbent denbsp;beaucoup les propriétés du gal -

Tanisme de celles de 1 électriClté

générale, et forment l’objet du premier Mémoire.

Quelqiies éclaircissenleiits sur la théorie des sécrétions animales m’ont occupé dans Ie second. Je ne prétends point m’ap'nbsp;puyer des experiences de plu-sieurs physiologistes, ni même

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iv introduction. des miennes sur Ie sjstême glan-dulaire , a 1’aide du galvanisme ,nbsp;pour combattre les opinionsnbsp;déja établies sur les sécrétions;nbsp;je me bornerai a Texpositionnbsp;des faits. C est sur eux que j’ainbsp;élevé mon opinion particuliere ; il reste maintenant auxnbsp;phjsiciens et aux physiologis-tes a analyser mes conjectures ,nbsp;et a faire coiinaitre leur juge-ment.

Des vues philantbropiques m ont déterminé a faire unenbsp;suite d’expériences sur un cri-iriinel execute a Londres par Ienbsp;supplice de la corde ; je mynbsp;suis livré avec d’autant plus de

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V

INTRODUCTION, courage, qu’elles n’avaient pasnbsp;encore été entreprises. Le troi-sième Mémoire en donnera lesnbsp;détails. J’ai associé le galvanism©nbsp;a d’autres stimulants pour ennbsp;évaluer lenergie respective etnbsp;simultanée ; les résultats lesnbsp;plus satisfaisants m’ont engagé anbsp;proposer l’emploi de ces mojensnbsp;COiïibine.s dans le Cas d aspliy-

xie. J’ose espérer que les mé-decins trouveront ici un agent des plus énergiques pour rap-peler les forces presque éteintesnbsp;de la vie. Quoique le galvanisinenbsp;soit un principe inhérent a lanbsp;machine animale , il est néan~nbsp;moins en notre pouvoir d aug-

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yj nbsp;nbsp;nbsp;INTRODUCTION.

meoter et de rendre plus sensible son action par les noiiveaux procédés empriintés de la plij^nbsp;sique,

La torpille , le gymnotus elec-trique , le silurus, étudiés dans leurs Tapports avec le galva^nbsp;nisme, forment le sujet du qua-triènie Mémoire. Les animauxnbsp;doués au plus haiit degré dé-nergie ^ d’une faculté qui peut-ètre ne leur est pas exclusive ,nbsp;présentent de véritables pilesnbsp;animales, formées des mains denbsp;la nature , et accompagnées denbsp;pbénomènès égaux a ceux denbsp;nos appareils galvaniques arti-bpiels. Ud tel objet sans doute

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INTRODUCTION. nbsp;nbsp;nbsp;Vlj

était digne des recherclies de Galvani : aussi auait-il consacrénbsp;les derniers jours de sa vie anbsp;d’ingeuieuses expérienees , quinbsp;peut-être conduiront im journbsp;les plijsiologistes a resoudrenbsp;les plus grands problêmes denbsp;la vie animale. Je me félieitenbsp;de pouvoir faire connaitre icinbsp;ses travaux , et de les liec

a l etat actuel de nos connais-sances , pour en deduire en-suite des eonsequences générales.

J’ai examiné, dans un autre Mémoire, le pouvoir conducteur de la flamme , les phéno-mènes des attractions électri-s

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Vlij INTRODUCTION, ques, et les formes diversesnbsp;irnprimées aux corps par diffé-rentes électricités; et je finisnbsp;par m’occuper de la construction d’une nouvelle bouteille denbsp;Lejde. Cet opuscule , que Gal-yani n a pas jugé indigne de l’at-tention du public, occupe unenbsp;place dans son dernier ouvragenbsp;quil fit imprimer en 1797. Jenbsp;Ie reproduis aujourdliui, aug-inenté d’observations sur lanbsp;flamme, faites a Oxfort avec Ienbsp;professeur Christopfie Pegg, etnbsp;d’autres faites a Londres avecnbsp;M. Culthbertson.

Ceux qui connaissent This-' toire du galvanisme se rapel-

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INTRODUCTION. nbsp;nbsp;nbsp;ix

leront sans doute de lepoque I on pretendait expliquer lesnbsp;contractions musculaires parnbsp;Taction exclusive d une éleetri-cite metallique. Cette espèce denbsp;revolution dans le sjstême denbsp;Galvani vint a ma connaissancenbsp;lorsqu’il me prodiguait ses soinsnbsp;dans une fievre adinamique,nbsp;du caractere le plus meurtrier.nbsp;Echappé par ses efforts a unenbsp;mort presque inevitable , jenbsp;m’occupai d’abord avec zèlenbsp;d un travail a Tappui d une doctrine dont je restais convaincunbsp;malgre les attaques qu’on luinbsp;avait portees. J’étais bien aisenbsp;de pouvoir ainsi rendre bom-

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X nbsp;nbsp;nbsp;INTRODUCTION,

mage a la vérilé, et de donner en même temps aGalvani un té-moignage public de ma reconnaissance. J’entrepris done etnbsp;publiai en 1794 des expérien-ces propres a démontrer quenbsp;I on obtenait des contractionsnbsp;musculaires avec un seul metal , et qu’on pouvait les repro-duire en faisant usage de deuxnbsp;métaux hétérogènes, dont l’é-lectricité était préalablenientnbsp;mise en équilibre. L’on xerranbsp;la série de mes expérieneesnbsp;dans mon Mémoire , traduitnbsp;du latin avec beaucoup d’exac-titude, et enricbi de plusieursnbsp;notes par M. Dessaix. Je dois

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INTRODUCTION. nbsp;nbsp;nbsp;xj

consigner ici les obligations que j’ai a MM. Reynold etnbsp;Humboldt, pour avoir appuyénbsp;et agrandi mon travail parnbsp;une longue suite de faits cu-rieux , et d observations nou-velles.

L’ouvrage sera terminé par les experiences que j’ai faites anbsp;l Ecole veterinaire d Alfort avec

plusieurs membres de la So-ciété galvanique, dans l inten-tion de connaitre les effets du galvanisme sur de grandsnbsp;animaux. J y ajouterai encorenbsp;d’autres mémoires et quelquesnbsp;lettres concernant la sciencenbsp;galvanique , que je tiens de

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ESSAI

THÉORIQUE ET EXPÉRIMENTAL

SUR

LE GALVANISME.

ME MOIRÉ P

Concernant Ie passage du galvanisms; « travers une partie de l’Océan et des rivières.

Les rapports iiitimes qui existent en-tre les effets du galvanisme et ceux de rélectricité générale exigeaient qu’onnbsp;examinat Tinfluence du galvanisme anbsp;travers une vaste étendue d’eau. Lesnbsp;expériences faites au lac de Genèvenbsp;par les célèbres frères de Luc, a l’aidenbsp;de rélectricité artificielle , et cellesnbsp;que des phjsiciens anglais ont essajées

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a nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

sur la Tamise, en faisant traverser a ce fluide un grand espace d’eau, m’ontnbsp;engagé a tenter des expériences analogues , non sur des lacs ni sur des ri-vières , mais sur la mer même , ennbsp;comprenant ses eaux dans I’arc quinbsp;devait transporter le courant galva-nique.

De savants physiciens, auxquels je communiquai mon projet, voulurentnbsp;bien me faire part de leurs doutesa cetnbsp;égard ; savoir, que la vaste étenduénbsp;de la mer pourrait peut-être anéantirnbsp;le pouvoir conducteur, détourner sanbsp;force, OU empêcher son action.

Mon passage a Calais m’a fourni une occasion favorable de répondre parnbsp;l’expérience a toutes ces objections.

M. Sept-Fontaines, très-distingué par ses connaissances en phy sique ,nbsp;voulut bien se joindre a moi et menbsp;prêter beaucoup de moyens pour exé-cuter mon projet. M. Chely, olBcier

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SUR LE GALVANISME. nbsp;nbsp;nbsp;3

de santé, prépara tons les instruments relatifs aux expériences; et M. Debau-dre, ingénieur du port , disposa lanbsp;manceuvre nécessaire, afin d’arrangernbsp;de la manière la plus convenable lesnbsp;arcs galvaniques.

Pour combiner les circonstances les plus avantageuses au succes de l’en-treprise, il fallait avoir la nier tran-quille ; tout favorisa Fexpérience. Lenbsp;27 février le ciel fut aussi pur qu’ontnbsp;pouvait le desirer ; les eaux étaient cal-mes , et présentaieiit un passage facile

aux bateaux qui traversaient dun cóté a l’autre pour la correspondance desnbsp;opérations. Un vent léger souffla dunbsp;sud-ouest; la mer était pleine, sa tem-pérature a 8,6 degrés du tliermomètrenbsp;centigrade ; l’atmosphère a 9,7 degrés;nbsp;le baromètre a 771,5 miUimètres,

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Disposition des appareils gahaniques.

Le Fort-Rouge et la jetée d’Oiiest m’ont présente deux points fixes très-propres a faire passer le courant gal-¦yanique a travers un grand et pro-fond intervalie de mer. Une colonnenbsp;galvanique de 8o plaques d’argent etnbsp;de zinc fut placée au mousoir de lanbsp;jetée d’Ouest sur un tabouret isolé, etnbsp;les animaux qui devaient ressentir lanbsp;commotion étaient situés au Fort-Rouge ; la chaine galvanique était com-posée du tra jet de mer qui sépare lenbsp;Fort-Rouge de la jetée d’Ouest, et denbsp;trois fils d’archal disposés de la ma-nière suivante.

Le premier fil partait de la base de la pile, et, porté par un isoloir,nbsp;tombait verticalement dans la mer,nbsp;a trois brasses environ de profon-deur.

Le second fi.1, également isolé , par-

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SUR LE GALVANISME. nbsp;nbsp;nbsp;amp;

tait du sommet de la pile , et se pro* lougeait horizontalement a deux ounbsp;trois metres de hauteur au-dessus dunbsp;niveau de la mer, jusqu’a la plate-forme du Fort-Rouge.

Un troisièrae lil, toujours isolé, et placé a un angle de la. plate-forme ,nbsp;descendait perpendiculairement dansnbsp;la mer de la même manière que Ienbsp;premier.

E X P.

Les choses ainsi disposées , si line persomie, de la plate-forme, touchaitnbsp;1’extrémité du second et du troisièmenbsp;fil , et complétait ainsi Ie eerde gal-vanique , elle ressentait alors une commotion ; si , au lieu des personnesnbsp;achevant la chaine galvanique, l’onnbsp;substituait des animaux récemraentnbsp;tués, ils étaieut de même vivementnbsp;affectés. Nous en avons condu aussi-tot que la portion de feau de la mernbsp;2, 2

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6 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

(jui se trouvait entre la pile et Taui-mal frappé de factioii, faisait incon-testablement partie du eerde galva-iiique ; tel a été Ie corollaire naturel que nous avons cru pouvoir tirer denbsp;cette expérience. L’iutervalle d’eaunbsp;é(ait d’environ ciuquante mètres.

Nous avouerons avec ingénuité qu’eu répétant les expérieuces nousnbsp;avons vu qu’iln’était pas essentiel,pournbsp;avoir la commotion , de tenir dansnbsp;les mains les deux conducteurs , ma isnbsp;qu’il suffisait de toucher Ie seul lil d’ar-chal qui répondait au sommet de lanbsp;pile. Cette anomalie apparente troublanbsp;d’abord lerésultat de mes recherches;nbsp;aussi soupeonna-t-on que les commotions recues auparavant avaient éténbsp;ti’ansmises indépendamment de lanbsp;communication de la raer : il fal-lut done alors éloigner ces doutes parnbsp;des experiences nouvelles.

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SUR LE GALVANISME.

I I.

E X P.

J’ai essajé séparémeut dans la plate-forme faction des deux fils conducteurs ^ et j’ai apercu qu eil toüchant celui qui tombait a la mér, on n’avaitnbsp;jamais la commotion : alors j’ai prisnbsp;dans l’autre main celui qui répou-dait au sommet de la pile j et *nbsp;ajant ainsi équilibré son action , j’ainbsp;ressenti la secousse: pveuve l’in-fluence galvanique prenait son Courant de la base de la pile pour traverser 1’eaii de la mer.

III. E X IR

M. Sept-Fontaines proposa d’abaisser jusqu’au niveau de la mer Ie fil d’ar-chal qui, partant du sommet de lanbsp;pile, venait au Fort-Rouge. L’actioiinbsp;du galvanisme s’arrêta a finstant, etnbsp;parut de nouveau en réublissant Ie

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8 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

conduclenr dans sa première position. Ainsi, inalgré Ténorme masse d’eaunbsp;qui séparait les deux conducteurs raé-talliques , malgré l’agitation produitenbsp;paria marée , Ie galvanisme ne trouvanbsp;point d’obstacies a s j propager, et anbsp;poursuivre sa direction.

Il est évident, d’après tous ces faits, que , quoique les experiences décritesnbsp;plus haut soient analogues a celles fai-tes autrefois avec la bouteille de Leydenbsp;sur les lacs et les rivières, elles sontnbsp;néanmoins nouvelles dans leur genre,nbsp;et qu’ainsi elles pourront contribuernbsp;a mieux établir la correspondance quinbsp;existe entre les propriétés de Félectri-cité générale et celles du galvanisme;nbsp;j’ose même espérer que ces expérien-ces, poursuivies et variées avec soin,nbsp;pourront araener a des connaissancesnbsp;très-iutéressantes en physique.

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SUR LE GALVANISME. nbsp;nbsp;nbsp;9

IV. E X P.

Aprèsles observations faites au Fort-Rouge , M. Sept-Fontaiues et moi alla-mes a la jetée d’Ouest pour essajer la force de la pile iudépeudarameut d^ lanbsp;mer: nous éprouvames uue actix)n plusnbsp;vive, d’oü nous jugeames que quoi-que Ie galvanisme traversat la mer, sounbsp;action s’étaitnéanmoins affaiblie. Il estnbsp;a présumer qu'en propageant dans lanbsp;mer finfluence galvanique a des distances graduelleiiient augaieilteCS, OU

trouvera un point qui répondra au minimum de Taction , oü elle ne sera plu-s sensible : cette distance est encore anbsp;déterminer par de nouvelles observations. Tl reste de inême a constater avecnbsp;précision la difference de la propagation du galvanisme et de Télectriciténbsp;dans Teau salée et dans Teau douce *.

* A l'époqne de la découverte de rexpérieuce de Eeyde , MM. de Lue frèrcs iiiiaginèreDt de faire, utuj

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ja

V. E X r.

•J’ai reconiiu que les bords de la mer, encore liumides du baissement de lanbsp;marée, traiisportent aisémeut l’in-fluence galvanique a de très-graiides

belle experience aGenèvc , ienr patrie , en formant Ia plus grande partle dil circuit galvanitjue av'ec les conduits souterrains d 'seaux qu’iine machine hydrauliquenbsp;fait monter du Rhone jusqu'a la partie la plus élcvèe denbsp;!a viiie , a ia bantenr de 140 pieds; la elles atteigncntnbsp;on réservoir qui fournit 1’eau aux fontaines publiquesjnbsp;nu hl d’archal isolé se terminait a 1’une des surfaces denbsp;la hüuteille de Lejde, tandis que 1’autre surface étaitnbsp;mise en communication avec Ie fleuve; c’était auprésnbsp;de 1’une des fontaines que se trouvait 1’interruption dunbsp;circuit, et la on éproiivait la commotion en tenantnbsp;d’une main 1’extrémitè du hl d’archal, et en plon-geaut l’autre dans l’eau du bassin, üne experiencenbsp;analogue fut faitc ensuitè a Londres : la partie mé-tallique du circuit fut ctabiie sur toute la longueordunbsp;pont de Westminster, et la Tamise dans sa largeurnbsp;forrnait la partie aqueuse de ce circuit. Ces experiencesnbsp;ont èté répétées aussi a Paris.

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SUR LE GALVANISME. n clislauces. J’ai répétéplusieursfoismesnbsp;lentatives a eet égard, conjointemeutnbsp;avec M. Bastide , médecin a Calais; ilnbsp;me confessa avoir éprouvé de si fortesnbsp;secousses, qu’il s’eii ressentait encorénbsp;Ie jour suivant.

VI. EX P.

J’ai rendu plus sensible faction du galvanisme dans fexpérience précé-dente par Ie procédé suivant. Gn filnbsp;métallique isolé communique d une

part au sommet d’une pile, dont la base est plongéedans feau, tandis quenbsp;fautre extrémité, a la distance de centnbsp;pieds et raêraedavantage, aboutit dansnbsp;un vase de verre plein d’eau de la mernbsp;qu’une personne tient a la main. Dansnbsp;cetétat, si un ou plusieurs individusnbsp;ajantleurs chaussures légèreraent hu-mectées de feau du rivage, viennent anbsp;toucher d’une main feau contenuedans

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J3 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

Ie vase cle verre, ils ressentent une

forte seconsse.

Je me propose de mieux développer adleurs les circonstances et les modifications de cette expérience ; je menbsp;ixserve aussi alors d’exposer les résul-tats de faction de fatraosphère galva-nique, en ne plongeant que la basenbsp;de la pile dans la nier, et en commu-niquant son action a des animauxnbsp;places a des distances variées. J’ai ré-pété dernièrement une expériencenbsp;comparative a eet égard a la Sociéténbsp;galvanique , si zélée pour les progrèsnbsp;de cette branche des connaissancesnbsp;bumaines.

Je passe maintenant a quelques experiences comparatives faites dans feau pure. De retour de Galais, jennbsp;tentai quelques-unes sur la Seine, et jenbsp;vi.s qi’e ses eaux transmettaient l’ac-tion galvanique d’une manière un pennbsp;différente de celle des eaux de la mer.

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SUR LE GALVANISME. z3 Je m’étais proposé de déterminer avecnbsp;précision ces modifications , lorsquenbsp;étant allé a Alfort, je trouvai Focca-sion favorable de répéter mes expé-riences dans la Marne, entre Ie moulin.nbsp;de Cbarenton et Ie pont au-dessiis denbsp;la jonction de la Seine. Les eaux denbsp;la rivière étaient tranquilles, et per-mettaient de se livrer a toutes les ex-périences ; les instruments nécessairesnbsp;étaient soigneusement disposés; minbsp;batelet préparé favorisait loutes lesnbsp;maiicEuvres convenables. C’est dansnbsp;ces circonstances que Ie 2 de mai,nbsp;en présence de M. Cbabert, directeurnbsp;de FEcole vétérinaij’e d’Alfort, et denbsp;MM. Godin frères, et d’autres profes-seurset élèves du même établissement,nbsp;j’entrepris les éxpériences suivantes.

VII. E X P.

Je placai sur un tabouret isoléa Fun des bords de la rivière nne pde com-

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I4 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

posée de cent disqiies de zinc et de cuivre. Un conducteur parfait de lanbsp;base de la pile, et plongeait dans lanbsp;rivière, tandis qu’un fil d’archal longnbsp;d’environ cent mètres , s’élevait dunbsp;sommet de la mêine pile , gt; et étaitnbsp;soutenu isolé dans son trajet. Alorsnbsp;un individu, sur un tabouret isolé,nbsp;saisissait d’une main Textrémité de cenbsp;dernier conducteur, tandis que denbsp;l’autre il formaitle eerde galvaniquenbsp;en tenant une baguette métalliquenbsp;qu’il plongeait dans la rivière : et aunbsp;nioment même ou Ie circuit galvaui-que était ainsi achevé , l’individunbsp;éprouvait une secousse très-marquée.

VIII. E X P.

.1 ai répété l’expérience précédeute en substituant au fil métallique unnbsp;lil de chanvre bumecté par une dissolution de muriate de soude, ou par

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SUR LE GALVANISME. i5 1’eau de la rivière : I’actioii du galva-üisrae a de mêine eu lieu dans ce cas ;nbsp;mais la rapidité du courant galvani-quesemblait un peu diminuée. Si Tonnbsp;ótait de la rivière la communicationnbsp;du conducteur qui allait a la base,nbsp;OU celle de l’autre qui se portait aunbsp;sommet de la pile, les commotionsnbsp;galvaniques alors se refusaient cons-tamment; ce qui prouve que Ie courant galvanique était oblige* de traverser les eaux de la rivière avec unenbsp;très-grande rapidité.

ï X. EX P.

J'ai voulu tenter la contraction si-raultanée de la tête et du tronc d’un cbien braque de la petite race, ré-cemmenttué , quoique ses parties fus-sent séparées entre ciles d'un are denbsp;prés de 200 mètres. A eet effet un conducteur isolé parfait du sommet de la

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i6 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

pile, soutenu Ie long de la rivière par des supports de verre, et allait senbsp;terminer aux extrémités de l’animal;nbsp;de sorte qu’en baissant Ie fil, la moellenbsp;épinière découverte en trait en contact avec l’eau de la rivière. Un pareilnbsp;conducteur de métal, partant de lanbsp;base de la pile, était appliqué aux muscles cervicaux restés avec la tête dunbsp;chien ,dont lalangue étaitprolongée aunbsp;dehors. L’appareil ainsi disposé, d’uunbsp;cóté la langue et de Fautre la moellenbsp;épinière du tronc du chien furent ap-prochées de l’eau de la rivière : mal-gré la longueur du eerde que devaitnbsp;parcourir Ie courant galvanique, je visnbsp;des contractions simultaoées très-sen-sibles dans la tête et dans Ie tronc.

X. E X P.

Un fil de fer d’un centimetre et demi d’épaisseur, long de cent niètrcs ,

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SUR LE GALVANISME. 17 souteiiu de distance en distance aunbsp;ttioyen d’isoloirs, a un mètre au-dessusnbsp;du niveau de la rivière, soutenait anbsp;une de ses extréinités une clef ordi-naii’e de fer, et de l’autre une gre-nouille préparée, dont les nerfs scia-tiques étaient enveloppés d’une armature OU plaque d’étain. Dans i’instantnbsp;que la grenouille toucliait la surfacenbsp;de r 'eau par farmature des nerfs , unenbsp;partie de la clef étant de même immer-gée dans la Marne , on apercevait Ulienbsp;contraction bien sensible dans les muscles de la grenouille. Si fextrémité denbsp;la corde ne plongeait pas dans feau ^nbsp;et qu’on rait en contact avec la rivièrenbsp;farmature de la grenouille préparée ^nbsp;il n’était plus possible d’obtenir desnbsp;contractions ; car alors la partie de lanbsp;rivière embrassée par 1’étendue du filnbsp;ne formait plus une cliaine contigue , OU un eerde qui permettait au

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i8 nbsp;nbsp;nbsp;E S S'A I

Courant galvanique de suivre sa mai-

che ordinaire.

XI. EX P.

Pour éloigner encore davantage dans l’expérience précédente Ie soup-con des stimulus mécatiiques, j’ai cora-blné difFérentes grenouilles , en sortenbsp;que la inoelle de la première étaitnbsp;unie par Ie mojen d’un simple fil auxnbsp;muscles de la seconde; et la moellenbsp;épinière de celle-ci aux muscles de lanbsp;troisième, et ainsi de suite, lly avaifenbsp;dans cette expérience seuleinent deuxnbsp;argiatures, c’est-a-dire, Fétaiii appÜ-qué ala moelle épiniere de la dernièrenbsp;grenouille, et Ie bout du fil métalliquenbsp;quij étant appliqué aux muscles denbsp;la première , soutenait verticaleraentnbsp;toutes les autres.- La communicationnbsp;ainsi élablie avee les deux armatures

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SUR lp: GALVANISME. ig et les eaux de la rivière, toutes lesnbsp;grenouilles se contractèrent, quoiquenbsp;1’iinpulsion mécanique n’eut lieu quenbsp;sur la première.

XII. E X P.

J’ai enfin taclié de faire communi-quer les nerfs et les muscles d’une grenouille par Ie moven d’un fil denbsp;chanvre d’environ trente metres denbsp;longueur, humecté d’une forte dissolution de muriate d’ammoniac: il njnbsp;avait point de métal ni dans les nerfsnbsp;ni dans les muscles ni dans fare. Lesnbsp;contractions néannioins se sont malt ifestées en approchant simplementnbsp;Ie fil des nerfs et des muscles de ianbsp;grenouille. Par ce mojen j’ai forcénbsp;un fluide qui tient a I’economienbsp;animale a parcourir une distance don-Rée , et fa': pu apprécier la rapiditénbsp;fie sa marclie par uue méthode dilié-

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20

E S S A I

rente de celle emplojée jiisqua présent par les phjsiologistes-

De toutes ces expériences il résulte que legalvanismeparcourt, comme I é-lectricité, avec nnerapidité étonnautenbsp;de très-longs arcs conducteurs com-posés soit deseaux de rivlère, soit denbsp;celles de Ia mer, ou d’autres substances analogues. Une telle rapidité doitnbsp;cependant varier selou la différentenbsp;force des appareils emplojés , et selounbsp;la facilité dont sont doués les corpsnbsp;qui doivent transporter Ie courant gal-vanique. Ces variétés sont très-difïici-les a être évaluces par les expériences.

Lestentatives du professeur Vassalli, publiées dernièremenlr a Turin ^ vien-neiit a l’appui de mes observations. 11nbsp;a pris des cordons d’or de deux millimetres ( une ligne ) d’épaisseur ,nbsp;et de la longueur de quinze metresnbsp;( 46 pieds de Paris et il a mesuré,nbsp;par la sensation de l’éclair, Ie temps-

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SUR LE GALVANISME. 21 einployé h les parcourir par Ie fluïdenbsp;galvanique , au raojen d’une montrenbsp;a secondes fixes. Plusieurs essais ré-pétés lui persuadèrent, aiasi qu’a ceusnbsp;qui l’assistèrent dans ses expériences ,nbsp;que Ie fluïde d’une pile composée denbsp;35 couples de disques de zinc et denbsp;cuivre , entreinêlés de iS disques denbsp;drap trempés dans une solution denbsp;muriate d’aminoniaque ( dont il senbsp;sert ordinairement dans les experiences galvaiiiques ), avaifc la Vltessenbsp;de i5 mètres par seconde.

II a répété l’expérience dans son cabinet de physique , avec un cordon d’or un peu plus gros, long de 64 mè-tres, isolé par des tubes de verre, ennbsp;se servant d’une pile de 5o couples denbsp;disques des mêmes métaux. II a trouvénbsp;que Ie temps employé par Ie fluid©nbsp;galvanique a parcourir la longueur denbsp;64 mètres, n’était aucunement mesu-i'able par Ie moyen d’une j^endule qui

2.

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32 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

faisait deux vibrations par seconde 1.

Vassalli a fait passer a travers de l’eau un courant galvanique d’unenbsp;pile de 5o couples; il fit une trai-née sur une table de son cabinet,nbsp;longue de 12 mètres, en communication avec Ie pole positif, et il n’ennbsp;éprouva point , ou seulement denbsp;faibles secousses, a l’instant mêmenbsp;qu’avec un cordon dor on touchaitnbsp;l’extrémité négative de la pile. Cettenbsp;trainée aqueuse, mêlée è une solutionnbsp;de muriate d’ammoniaque, faisaitnbsp;éprouver une secousse plus vive dansnbsp;l’instant du contact.

Ce pliénomène est en correspon-dance avec mes observations faites a la mer, dont les eaux augmentaient denbsp;beaucoup les effets de l’influeuce gal-

1

Bióliothèque italienne, far MM. Giulio, Gio-liert, Vassalli-Eandi , et Rossi, ?ol. I, n.° 3 , Turin , an XI.

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SUR LE GALVANISME. aS

L’on pourrait peut-être expliquer cette augmentation d’énergie , ennbsp;supposant que Ie pole négatif de lanbsp;pile attire une plus forte quantité denbsp;galvanisme de la vaste étendue d’eaunbsp;avec laquelle il communique. De cettenbsp;manière Ton apercevrait la raison denbsp;faffaiblissement de l’influence galva-nique , lorsque la communication avecnbsp;la mer n’existe plus. Ainsi, commenbsp;dans une bouteille de Lejde, la quan-tité du fluide doiit elle est chargeenbsp;est en rapport avec Tétendue de l’ar-mature extérieure ; de même l’analo-gie promet de semblables résultatsnbsp;dans les appareilsgalvaniques. Jepensenbsp;qu’il serait utile d’examiner les variations qu’il pourrait y avoir dans unenbsp;bouteille de Lejde, ou dans un appareilnbsp;électrique quelconque , au cas oü leurnbsp;sjtême négatif serait mis en communication avec les eaux de la mer.

Je me propose de mieux développer

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24 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

les circoiistances et les modifications des tentatives faitessur eet objet, aussi-tótque je serai a même d’exécuter d’au-tres expériences comparatives: je me réserve aussi alors d’exposer les résultatsnbsp;de Faction de 1’atmosplière du galva-nisme, en plongeaiit seulement la basenbsp;de la pile dans ia mer, et commuu iquantnbsp;son action a des animaux placés a dif-férentes distances. J’ai montré derniè-rement iin essai de ce genre a la Sociéténbsp;galvanique 1. Il reste a présent k con-SLilterlanature, en étendant ces recherches a la mer et aux rivieres , a de plusnbsp;grandes distances, afin de pouvoirnbsp;mieux établir les petites difFérencesnbsp;dépendantes de la diversité des milieux, traversés par Finfluence galvanique.

1

Poiu’ mieux comiaitre les espé'riences exposées dans ce Méiaoire, voye/, la plancbe \’iri.

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MEMOIRE 11.

La théorie des sécrétions animales, qui avait donné naissance a un grandnbsp;nombre de questions phjsiologiques ,nbsp;semble avoir trouvé dans les expérien-ces faites récemment avec les appareilsnbsp;galvaniques , des lumières que jus-qu’a ce moment l’on avait en vain ré-clamées de l’anatomie, de la chimie etnbsp;de la médecine.

L’on savait depuis long-temps que la commotion électrique accélérait lanbsp;circulation du sang, et agissait d’unenbsp;manière spéciale sur Ie sjstême musculaire ; mais l’on en ignoraitlesphéno-mènes que Félectricité nous a présen-tésdepuis dansles organes sécréteurs,

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36 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

ainsi que dans les humeurs animales.

La pile galvanique nous ofFre une action très-puissante, principalementnbsp;sur Ie sjstême animal, et des efFetsnbsp;que l’on aurait de la peine a obtenirnbsp;de la machine électriqiie ordinaire.

Quelques phjsiciens trouveront sur-prenant, et peut-être même un peu bizarre, de supposer que les diversesnbsp;liqueurs animales soient séparées dunbsp;sjstême glanduleux par une propriéténbsp;galvanique, existante soit dans les glan-des elles-mêmes, soit dans Ie sang qui lesnbsp;traverse, ou mieux encore dans les ramifications nerveuses dont elles sont gar-nies. Mais si Ton examine avec impar-tialité les expériences faites sür la machine animale au inojen de différentsnbsp;appareils galvaniques; si l’onconsidèrenbsp;les conjecturestrès-ingénieuses propo-sées è. ce sujet par mon zélé collaborateur Ie docteur Benoit Mojon , dansnbsp;un Mémoire qu’il a lu a la Société gal-

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SUR LE GALVANISME. 27 Vanique de Paris, Pon verra que cettenbsp;nouvelle hjpothèse mérite peut-êtrenbsp;quelque supériorité sur celles qu’ontnbsp;proposées Vau-Helmont, Willis, Descartes , et nombre d’autres phjsiolo-gistes.

M. Larcher Daubancourt ajant soumis plusieurs liquides animaux a Faction de la couronne a tasses, a ob-servé qu’ils éprouvaient dilFérentes altérations. L’urine, par exemple, lais-sait précipiter de l’urée et de la ma-tière calcaire ; la bile et Ie lait, de

Falbumine, etc. J’ai aussi démontré a plusieurs Sociétés savantes de Paris etnbsp;de Londres que la pile métallique anbsp;la propriété de faire précipiter differents principes salins ou terreux denbsp;l’urine, et que la bile est aussi altéréenbsp;par eet agent.

M. Larcher a observé de plus que les liquides qu’il avait soumis è Faction galyanique , ne s’étaient pas

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s8 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

putréfiés.Ce phénomène lui a fait soup-conner qu’on pourrait attribuer au galvanisme uue propriété antiputride;nbsp;mais, comme ce simple doute a éténbsp;convert! plusieurs fois en axióme phj-sico-médical, applicable aux maladiesnbsp;putrides; et comme c’est, a mon avis,nbsp;s’exposer a de grands dangers que denbsp;vouloir appliquer aux vivants linenbsp;théorie très-iucertaine encore dans Jenbsp;corps mort, je crois qu’il ne sera pasnbsp;hors de propos d’insérer dans ce Mé-moire une expérience faite a Paris parnbsp;Ie docteur B. Mojon, ajant pour but denbsp;décider cette question.

Ila formé une pile de loo disquesde zinc et de cuivre, en j mettant pournbsp;corps humide Ja partiecharnue des muscles du bas-ventre d’un individu mortnbsp;depuis 28 heures. Il a mis ensuite ennbsp;communication les deux extrémités denbsp;cette pile avec un fil de laiton, pournbsp;former un courant conti nu el de gal-

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SUR LE GALVANISME. 29 Vanisme, aune température de 28 de-grésau-dessus de zéro du tliermomètrenbsp;de Réaumur. Au bout de deux jours lanbsp;chair interposée eutre les disques mé-talliques de la pile n’avait subi au-cuiie altération, tandis qu’un morceaunbsp;de muscle du même cadavre, qu’il ii’a^^nbsp;vait pas soumis a Taction de la pile,nbsp;était déja devenu livide, et dégageaitnbsp;une forte odeur ammoniacale. Mais,nbsp;ce qu’il j a encore de remarqua-ble , c’est que la chair qui faisaitnbsp;partie de la pile , et qui iTavaitpas emnbsp;core été altérée, commenca a éprou-ver la fermentation putride dès qu’ellenbsp;fut soustraite de Taction galvanique.

Il paraitrait d’abord que Ton pourrait conclure de cette expérience que Ienbsp;galvanisme empêche la putréfactionnbsp;des substances animales, en leur don-nant en même temps une dispositisnnbsp;a se putréfier beaucoup plus prorap-

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3o nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

tement lorsqu’elles ne sont plus ex-pos.ées a son action. Cependant,si nous faisons attention a toutes les circons-taiices qui ont eu lieu dans cette ex-périence^ nous verrons, comme le ditnbsp;tres-bien le docteur B. Mojon, que cenbsp;n’est pas au fluide de la pile que Ton.nbsp;doit attribuer une propriété anti-pu-tride , mais plutot a la grande alB-nité que les plaques métalliques, com-posant la pile, ont pour l’oxigène qui,nbsp;étant absorbé par les métaux, ne peutnbsp;se porter sur les substances animalesnbsp;pour j former du gazacide-carbonique,nbsp;de 1’acide nitreux , de I’eau, et d’autresnbsp;combinaisons qui ont toujours lieunbsp;dans la décomposition putride. J’es-pfere qu’on me passera cette petite digression , que je n’ai faite que pournbsp;montrer combien il est utile d’associernbsp;quelquefois des explications chimi-ques aux expériences phjsiques, afin

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SUR LE GALVANISME. 5x de ne pas attribuer avec trop de fa-cilité a certains corps des propriétésnbsp;qu’ils ne possèdent pas.

Si l’on fait passer la commotion de la pile a travers les glandes parotides,nbsp;il en résulte une abondante sécrétionnbsp;salivaire, comme viennent de l’obser-ver a Gènes les professeurs Brugnatellinbsp;et J. Mojon , sur la tête de deux bceufs.nbsp;Ces phjsiciens voulurents’assurer quenbsp;la salive obtenue ne dépendait pas

de la compression qu’exervaient les

muscles des joues sur les parotides, mais bien qu’elle était felfet d’une action particulière du galvanisme sur cesnbsp;glandes mêmes; ils ont óté les muscles massétères , et les buccinateurs, etnbsp;ils ont appliqué les arcs conducteursnbsp;aux parotides mêmes, et a leurs conduits excréteurs. Peu de temps aprèsnbsp;cette application, l’excrétion de la salive s’est manifestée en abondance. J’ai

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32 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

aussi remarqiié plusieurs fbis un phé-nomène pareil dans mes expériences sur les décapités. On peut, de la mêmenbsp;manière que l’on obtient la salive, senbsp;procurer de la bile, del’urine, et d’aii-tres fluides, en soumettant a Tactionnbsp;de la Colonne métallique les viscèresnbsp;destines a les sécréter.

J’ajouterai ici un pliénomène très-curieux concernant les sécrétions. Si Ton met les deux poles de la colonnenbsp;de Volta en contact avec les viscèresnbsp;d’une grenouille, on voit blanchir leurnbsp;surface a Tendroit oü touche Ie polenbsp;de cuivre ; il jr a apparence de production d’un mucus blanchatre. Quelquesnbsp;personnes ont pensé qu’il pouvaitêtrenbsp;produit par une espèce d’expressionnbsp;du tissu contractile des organes , ounbsp;par un mouvement intérieur, causénbsp;par Tagent galvanique ; d’autres avecnbsp;moi ont soupconné qu’il pouvait j

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SUR LE GALVANISME. avoir un changement chimique dansnbsp;Ie fluide qui lubrifie les surfaces sé-ïeuses et muqueuses.

Toutes ces observations niontrent évidemment que Ie galvanisme exercenbsp;Une action particulière sur les liquidesnbsp;animaux, et sur Ie sjstême glanduleux;nbsp;et cette action offre un champ vastenbsp;de recherches utiles au philosophenbsp;observateur des fonctions animales. Jenbsp;ne prétends pas aflSrmer que les sé-crétions se font purement par une action galvanique ; je me garderai aussinbsp;d’adopter fopinion des phjsiciens quinbsp;ontconsidéré Ie corps humain coramenbsp;une bouteille de Leyde : mais on menbsp;permettra de supposer qu’il existe ennbsp;nous un fluide qui se transmet prin-

* Voyez Ie Journal du galvanisme , rédigé par M. NaucVie , ii.° iii.

Experiments on galvanism , by professor Aldim, described in tlie philosophical Magasiu of Alexandernbsp;Tilloch, January, i8o3.

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54 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

cipalettient des nerfs aux muscles ; de regarder, d’après cette supposition,nbsp;tous les êtres vivants comme autantnbsp;de piles animales, et de croire que cenbsp;fluide a sur tous nos liquides et surnbsp;les organes sécréteurs une action dontnbsp;les efFets nous sont encore inconnus.nbsp;On pourrait aller plus loin , et consi-dérer toutes nos glandes comme autant de réservoirs du galvanisme, qui,nbsp;accumulé dans une partie plus quenbsp;dans l’autre, rendu plus ou moins li-bre, et modifié en différentes maniè-res, donneau sang qui parcourt la to-talitédu systême glanduleux, Ie mojennbsp;de subir tous les changements qu’ilnbsp;éprouve par différentes sécrétions.

Les divers corps glanduleux du sjs-tême animal sont destinés a séparer des liqueurs particulières qui semblentnbsp;s’éloigner plus ou moins de la naturenbsp;du sang d’oü elles pi’oviennent, sui-vant que ces glandes sont pourvues

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SUR LE GALVANISME. 35 lt;3’un plus OU moins grand iiombre denbsp;ramifications nerveuses. Nous vojonsnbsp;en effet que Thumeur de la transpiration , qui difFère très-peu du serum dunbsp;sang, est séparée ou paries extrémi-tés capillaires des artères, ou par denbsp;très-petits points gland uleux et cuta-nés, qui ne sont pourvus que d’unenbsp;très-légère ramification nerveuse, tan-dis que les viscères oü ces ramifications nerveuses sont en plus grandnbsp;ïiombre , séparent des humeurs d unenbsp;nature très-éloignée de celle du sang.nbsp;Nous en avons un exemple dans lestes-ticules, que les anatomistes regardentnbsp;avec raison comme l’appareil sécré-teur Ie plus abondamment pourvu denbsp;nerfs : l’humeur qu’ils séparent, dif-fère extrêmement du sang et des autresnbsp;liquides animaux, tant par sa quantiténbsp;que par ses propriétés.

Les glandes les plus simples, celles de la transpiration, et les plus compli-

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36 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

quées, celles de la génération, for^ ment les deux extremes d’une échellenbsp;surlaquelle on pourrait graduer tontnbsp;Ie sjstême glanduleux: il serait très-important d’examiiier dans chaquenbsp;échelon la quantité des ramificationsnbsp;nervenses qui lui appartient, ainsi qiienbsp;la qualité et les propriétés des sécré-tions qui forraent Ie corps glanduleuxnbsp;qui la produisent. Mais si nous regar-dons tous les iierfs comme autant d’a-gents du galvanisme, il est certainnbsp;que les glandes, fournies d’un plusnbsp;grand nombre de filaments nerveux ,nbsp;doivent être pourvues d’une grandenbsp;dose de galvanisme, destinée a pro-duire dans Ie sang qui traverse cesnbsp;glandes diverses modifications , dontnbsp;l’intensité doit être proportionnée anbsp;l’abondance de l’agent galvanique-Pour mieux déveiopper cette hypo-tbèse, et pour lui donner plus de force,nbsp;il faudrait faire des applications trés-

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SUR LE GALVANISME. Sy variées et très-iiombreuses de la pile,nbsp;OU de tout autre appareil galvanique ,nbsp;aux glandes, et aux huraeurs qu’ellesnbsp;fournissent, et en examiner attentive-ment les résultats. Mes travaux actuelsnbsp;sur un genre d’expériences qui intéressent de plus pres Ie développement denbsp;nos eonnaissances sur la nature du gal-vanisme, ne me pei’mettentpas pour Ienbsp;présent de m’occuper de ces recherches:nbsp;je me bornerai done ici k ramener l’at-tention des pRysiciens sur un point si

important de la phjsiqiie animale.

¦4

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38

MÉMOIRE III.

Sur des experiences galvanifjiies faitessiir tin suppliciè pendiiaLüudres, Ie 17 janvier i8o3é

Le spectacle de la mort a toiijours porté l’efïroi dans le coeur de Thommenbsp;sensible; le pliilosophe néanmoins estnbsp;obligé d’étoüfFer ce sentiment péniblenbsp;dans le desir d’etre utile a ses sem-blables. L’horreur redouble encore anbsp;l’aspect du cadavre d’un coupable quenbsp;le glaive de la loi vient d’immoler ;nbsp;mais, malgré la pitié qu’inspire a l’ob-servateur ce lugubre tableau , l’espoirnbsp;de reculer les born es do's connais-sances huraaines ranime son courage,nbsp;et fait taire la voix de la nature. Ennbsp;effet c’est dans cette défection de toutenbsp;action vitale que le médecin peutnbsp;évaluer avec le plus d’avantage les

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SUR LE GALVANISME. Sg ïi'iojens de suscitation propres a re-nouveler Ie jeu des forces, qui j loinnbsp;d’être éteintés, ne seraient que sus-pendues ; c’est également alors qu’ilnbsp;peut descendre jusqu^aux plus secrè-tes opérations de forgahisatioii, etnbsp;qu’ajant considéré l’appareil destinénbsp;anx foiictioiis les plus importantes, ilnbsp;en concoit et développe toüt Ie méca-nisrae. Pénétré de firnportance de pa-reilles recherches, comme j’avais essajénbsp;en Italië 1’Jnllueuce du galvanisme SUrnbsp;plusieurs décapités , j’ai cru qu’ilnbsp;élait utile de l’éprouver aussi sur desnbsp;pendus.

J’ai saisi avec d’autant plus d’em-pressement l’occasion que m’a présen-lée Ie Collége rojal des ciiirurgiens de Londres pour faire ces épreuves ,nbsp;qu’aucuue n’avait encore été tentéenbsp;jusqu’a ce jour.

Coiisidérant Ie pendu qui a été soumis a mes essais comme étant

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40 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

asphjxié, je me crus obligé de lui adrni-nistrer Ie traitement Ie plus conve-iiable a son état : aussi ai-je passé une heure et demie sans faire aucune incision sur son cadavre.

Les asphjxies étant très-fréquentes en Europe , soit parmi les hommesnbsp;qui parcoLirent habituellenient les rivieres et les mers, soit parmi les ou-vriers des mines, ou ceux qui se sontnbsp;imprudemment exposés a faction dunbsp;gaz acide carbonique, ou de tout autrenbsp;gaz délétère, j’ai pensé que la décou-verte d’un nouveau mojen propre anbsp;rappeler les asphjxiés a la vie, seraitnbsp;du plus grand avantage pour fhuma-nité. C’est done vers ce but important que j’ai dirigé mes premières recherches.

Forster, pendu a Londres comme ineurtrier, dans Ie courant de janviernbsp;dernier, a été Ie sujet de mes expé-riences. 11 avait 26 ans; il était d’une

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SUR LE GALVANISME. 4i constitution robuste ; son corps, aprèsnbsp;1’exécution , fut exposé pendant unenbsp;heure sur la place de Newgate , Ienbsp;thermomètre de Réaumur étant au-dessous de zéro.

Cette circonstance, qui devait geler Ie cadavre , et qui était propre a fairenbsp;perdre tout espoir de succès , m’auraitnbsp;forcé de renoncer a toute expérience,nbsp;si je ne m’étais rappelé d’avoir autrefois obtenu a Bologne des résultatsnbsp;satisfaisants sur des décapités exposésnbsp;a une semblable tenipérature. Suivantnbsp;les lois de fAngleterre, Ie cadavre futnbsp;remis a M. Keate, président du college des chirurgiens de Londres, qui,nbsp;d’après l’avis de cette honorable compagnie , aussi recommandable par sesnbsp;lumières que par son humanité, voulutnbsp;bien se prêter a mes recherches.

Trois cuves galvaniques furent raises en communication: j’estime qu elles correspondaient a la force d’une pde

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'4a nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

de Volta de cent-vingt paires de dis-ques de zinc et de cuivre. C’est k l’aide de eet appareil que j’ai entrepris lesnbsp;expériences dont je vais doiiner la description successive, et qni ont étéfaitesnbsp;en présence du président et des membres du Collége,

JÈEE experience.

Ajant appliqiié deux arcs conducteurs correspondants aux deux poles de l’appareil galvanique^ l’un a la bou-che, et l’autre a une oreille , partiesnbsp;qu’on avait humectées auparavant avecnbsp;une dissolution de muriate de soude,nbsp;les joues et les muscles de la face senbsp;sont horriblement contractés, et l’ceilnbsp;gauche s’est ouvert. J’ai observé qu’eiinbsp;administrant laction galvanique parnbsp;degrés, ces phénomènes avaient desnbsp;intensités relatives a la quantité denbsp;plaques employees dans rexpérience.

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Les arcs métalliques placés aux deux oreilles , uii mouvement s’est manifesté sup la tête ; Taction convulsivenbsp;s’est propagée dans tous les musclesnbsp;du visage ; les paupières ont obéi anbsp;de fréquents clignottements , et lesnbsp;mouvements ont été éncore plus manifestos en raettant une extrémité denbsp;1’arc en communication avec les na-rines , et l’autre avec une des oreilles,

Les conducteurs appliqués a une des oreilles et au rectum, ont exciténbsp;des contractions assez fortes ; Factionnbsp;des muscles même éloignés des pointsnbsp;de contact des arcs conducteurs, a éténbsp;augmentéesensiblement, en sorte qu’ilnbsp;senjblait j avoir une apparence denbsp;ï’éanimation.

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44

IV. EXP.

Cela fait, j’ai voulu essajerle poii-voir des stimulants chimiques, et, a cette fin, j’ai versé de lalkali volatilnbsp;dans les narines et dans la bouche;nbsp;mais je n’ai pu, avec rattentionla plusnbsp;scrupuleuse, découvrirlamoindre contraction , tandis que Ie stimulus gal-vanique en, a constamment déterminénbsp;de très-fortes.L’association de ces deuxnbsp;agents , I’ammoniaque et Ie galva-nisme, fixa mes regards; leur administration simultanée augmenta lesnbsp;convulsions ; celles-ci se propagèrentnbsp;aux muscles du crane, de la face etnbsp;du cou jusqu’au deltoïde. Des tenta-tives réitérées de la même manière,nbsp;tonjours paria combinaison des deuxnbsp;stimulants, ont constamment doiinénbsp;lieu a des contractions qui surpassè-rent mon attente.

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'4S

SUR LE GALVANISME.

V. E X P.

J’ai ensuite établi une communication entre une oreille et Ie biceps brachial mis a nu par la dissection; il s’est produit, au moment du contact, denbsp;violentes contractions dans tous lesnbsp;muscles du bras, et principalementnbsp;dans Ie biceps et Ie coraco-brachial.

V I. E X P.

Ajant fait une incision au poignet sur de petits filaments dérivés des nerfsnbsp;radiaux, et ajaiit mis l’arc en contactnbsp;avec eux, il se manifesta immédiate-ment une très-forte action des muscles de l’avant-bras. Dans cette expé-rience, corame dans la précédeiite, lanbsp;seule humidité animale a suffi pournbsp;conduire Ie principe galvanique sansnbsp;1’intervention de l’eau salée.

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Les courts fléchisseurs et adduc-teurs du pouce furent découverts et soumis a Taction de 1’appareil galva-nique : leur contraction alia jusqu’anbsp;fermer la main avec uu serrement as-sez considérable.

Les ejBfets du galvanisme, dans cette expérience, ont été compares avec ceuxnbsp;des stimulants mécaniques et chimi-ques; et, a eet égard, la pointe du scalpel fut appliquée aux fibres , et mêmenbsp;introduite dans la substance du bicepsnbsp;brachial, saus qu’il en résultat Ie plusnbsp;léger mouvement : il en fut de mêmenbsp;en faisant usage de Talkali volatil, etnbsp;de Tacide sulturique concentré; cenbsp;dernier a corrodé les muscles sansnbsp;mettre en jeu leur contractiiité.

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47

SUR LE GALVANISME.

IX. E X P.

Ajant ouvert la poitrine et Ie péri* carde , Ie coeur restant dans sa situa^nbsp;tion naturelle, j’ai taclié vainementnbsp;d’exciter la contraction de ses ventri^nbsp;cules : l’arc fut d’abord appliqué a sanbsp;surface ^ ensuite dans sa substancenbsp;fibreuse, sur les colonnes charnues, lanbsp;cloison des ventricules , et enfin surnbsp;Ie trajet des nerfs et des artères coro-naires, sans qu’on put aperccvoir au-

cune action, même après avoir mouillé ces parties avec de l’eaii salée.

X. E X P.

Dans cette expérience fare trans-porté sur Ie sinus droit, j produisit des contractions considérables, prin-cipalement dans Tappendice auricu-laire ; Toreillette gauche se contractanbsp;plus faiblement.

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XI. EX P.

Les conducteurs furent appliques a. la moelle de l’épine, et aux fibres char-Hues du biceps brachial, et ensuite aunbsp;gastrocnemien : il n’j eut qu’une très-faible action dans les extrémités cor-respondantes.

XII. E X P.

Le nerf sciatique étant mis a dé-couvert entre le grand trochanter et la tubérosité de I’ischium , et farenbsp;étant établi entre la moelle épinière,nbsp;et ce nerf dépouillé de son enveloppe,nbsp;nous n’avons pu observer, a notrenbsp;grand étonnement, aucune contraction dan.s les muscles, même en fai-.sant usage de l’eau salée; mais ensuite,nbsp;ajaut fait communiquer en difl’éren-tes maiiières un des conducteurs avecnbsp;ia membrane qui couvre le nerf

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SUR LE GALVANISME. % sciatique, il s’est manifesté au momentnbsp;nne très-forte action.

Quoique cette expérience ait été répétée sur des chiens , elle méritenbsp;xiéanmoins d’être examinée avec denbsp;grands soius, pour mieux établir lanbsp;différence dans Ie pouvoir conducteurnbsp;des pai'ties animales. .

X I I I. E X P.

Ayant fait communiquer les arcs avec Ie nerf sciatique et Ie muscle gas-trocnemien, j’ai obtenii fort peu d’ac-tion; ensiiite du nerf sciatique au nerfnbsp;péronien les contractions des musclesnbsp;correspon dants parurent de même très-faibles. J’observe que cette expériencenbsp;a été faite long-temps après la mort.

XIV. E X P.

Le nerf sciatique fut divisé vers Ie milieu de la cuisse; les arcs conducteurs

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5o nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

furent appliqués au bideps fémoral et au gastrocnemien : en eet élat lesnbsp;deux muscles entrèrent a-la-fois dansnbsp;line contraction bien sensible.

J’observe que les muscles ont continué a être excitables sept heines et demie après l’exécution ; quoique pendant eet intervalle les cuves galvani-ques fussent fréquemment renouve-lées, néanmoins a lafin des experiencesnbsp;leur force était beaucoup affaiblie.nbsp;Je ne doute pas qu’a faide d’im ap-pareil plus puissant , nous n’eus-sions observé les contractions muscu-laires plus long-temps. Au bout denbsp;quatre lieures ernplojées dans ces experiences , Taction d’une seule cuvenbsp;ne se trouvait plus suffisante pournbsp;développer, ainsi qu’elle Ie faisait aunbsp;commencement , la contractilité desnbsp;muscles ; raais Texcitabilité graduelle-ment diminuée dans ceux-ci, exigeaitnbsp;un accroisseraent proportionné de la

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SUR LE GALVANISME. 5i

force stimulaute des cuves galvani-ques. Cette circonstance indique assez qiie Ton n’aurait pu exécuter la longue série d’expériences que j’ai annon-cées avec la méthode des simples armatures galvaniques. Mon opinion estnbsp;qu’en général les armatures inventéesnbsp;par Galvani sont purement passives ,nbsp;et qu’elles ne conduisent que Ie seulnbsp;fluide préexistant dans Ie sjstême animal ; tandis quWec les batteries galvaniques de Volta les muscles sont misnbsp;en action par l’influence du fluide quinbsp;se développe dans l’appareil même. Denbsp;toutes ces expériences on peut établirnbsp;les corollaires suivants:

I. nbsp;nbsp;nbsp;Le galvanisme, considéré en lui-même, a un pouvoir très-considérablenbsp;sur les sjstêmes nerveux et musculaire, et il maitrise toute leconomienbsp;animale.

II. nbsp;nbsp;nbsp;Le pouvoir du galvanisme, re-gardé corame stimulant? est plus fort

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53 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

que tout autre remède de même genre^

111. Le galvanisme étant administré, soit k l’aide des cuves galvaniques ,nbsp;soit avec l’appareil de la pile, les efFetsnbsp;qu’il produit, différent de ceux quenbsp;donnent les simples armatures métal-liques, emplojées par Galvani.

I V. Lorsque les surfaces des nerfs et des muscles sont fournies de gran-des armatures métalliques, l’influencenbsp;galvanique est transportéebieii plus aunbsp;loin, et agit avec tant de'force, qu’ellenbsp;produit des contractions danspresquenbsp;tous les muscles du corps.

V. L’infiuence du galvanisme sur le coeur diffère de celle qu’il déploienbsp;sur les muscles dépendants de la vo-lonté, puisque, quand le coeur a cessénbsp;de répondre a faction galvanique, lesnbsp;muscles de la vie animale y restentnbsp;encore soumis pendant un temps plusnbsp;OU moins long. De même factionnbsp;du galvanisme sur les oreillettes com-

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SUR LE GALVANISME. 53 parée a celle qu’il produit sur les ven-tricules du cceur, montre égalementnbsp;des difFérences remarquables dans sanbsp;durée.

VI. Le galvanisme ofFre des mojens très-puissants pour raniraer les forcesnbsp;de la vie dans les cas oü celles-ci, ennbsp;différentes circonstances, sont suspen-dues. Les remèdes adoptés communé-inentcontre l’asphjxie, augmententennbsp;öctivité et en énergie lorsqu’ils sontnbsp;combinés avec finfluence galvanique;nbsp;cette association enricbit la matiërenbsp;médicale, et promet des succes plusnbsp;complets et plus sürs que si on les fai-saitagir séparénient dans les asphjxies.

Tels sont eii abrégé les principaux résultats de mes expériences. Pournbsp;terminer de la manière la plus avan-tageuse a fart de guérir , je vais exposer les observations faites, d’aprèsnbsp;1 autopsie du cadavre, par M. Car-pue, professeur d’anatomié , aidé de

3. nbsp;nbsp;nbsp;S

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54 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

M.Hutchins, étudiant en médecine. Le craneouvert on natrouvéaucun épan-chement sanguin au cerveau ; maisnbsp;les différents vaisseaux qni parcourentnbsp;la surface de eet organe étaient pro-digieiisement dilatés par le sang qu’ilsnbsp;contenaient en surabondance. Les ven-tricules ne renferniaient aucun sangnbsp;épanché ; les poumons, aftaissés surnbsp;eux-mêraes, étaient entièrement pri-vés d’air; les inteslins semblaient for-tement injectés , et dans un état voi-sin de rinflammation. La vessie étaitnbsp;très-distendne, et pleine d’urine. Ennbsp;général finspection du cadavre an-noneait que la mort avait été iin-inédiatement produite par une vériia-ble suffocation.

II n’est peut-être pas indiflPérent d’ob-server que pen de temps après l’exé-cution du criminel, ses amis, voulant diminuer ses souffrances , emplojè-rent les mojens usités pour accélérer

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SUR LE GALVANISME. 55 sa mort; c’est-a-dire qu’ils Ie tirèrentnbsp;par les pieds: ce dont au reste nousnbsp;n'avons d’assurance que par des rapports assez vagues.

Cet exposé, tel que nous venons de l’olFrir , laisse voir saus peine que iiosnbsp;expériences faites sur cependu, avaientnbsp;moins pour objet de raniraer Ie cada-Vre,que d’acquérir des connaissancesnbsp;sur une question de pratique de la der-iiière importance; savoir, si Ie galva-nisme peut être emplojé comme auxi-liaire, et ensuite jusqu’a quel point ilnbsp;peut réclamer la priorité sur les autresnbsp;mojens destinés a rappeler a l’exis-tenceun homme frappé d’asphjxie.

Quand Ie jeu de nos organes a été détruit par la suspension des phéno-mènes respiratoires, Ie sang noir, aprèsnbsp;avoir demandé vainement aux pou-mons les altérations qu’il était accou-tumé dj subir, au lieu de maintenirnbsp;dans nos diverses parties les condi-

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56 nbsp;nbsp;nbsp;£ S S A I

tioiis cle ia vitalité , ne leur porie plus qu’uue influence inutile ou délétère.nbsp;Alors le mouvement s’arrête par de-grésdans les différents appareils , et lanbsp;mort s’empare successiveinent de toutenbsp;la machine, enveloppée dans un en-gourdisaement général; le cerveaun’estnbsp;plus le siège ni de la perception ninbsp;de la volonté. C’est alors que sont im-périeusement exigés les stimulants lesnbsp;plus prompts et les plus énergiques.nbsp;C’est vers la respiration, source primitive des fonctions vitales, que lenbsp;médecin doit sur-tout diriger ses efforts ; 'il ne peut la réveiller qu’ennbsp;excitant la contraction des musclesnbsp;respirateiirs : c’est spécialement dansnbsp;cette vue que les stimulants de toutnbsp;genre doivent être imaginés; c’estnbsp;ici enfin que le gal vanisme offrira lesnbsp;secuurs les plus efficaces, et viendranbsp;mieuxreiuplacer en quelque sorte l’in-fluence du cerveau, rendu lui-même

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SUR LE GALVANISME. 57 incapable de commander les contractions musculaires.

Je suis loin de combattre ici l’em-ploi des remèdes déja connus et aux-quels jusqu’alors on a eu recours avec avantage ; j’ai voulu seulement recom-nianderlegalvanisme conime lemojennbsp;Ie plus puissant pour seconder et aug-menter Tefficacité de tons les autresnbsp;stimulants.

L’alkali volatil, comme je l’ai dé-montré plus haut, ne produit aucuu elFet toutes les fois qu’il est appliquénbsp;séparénient sur une partie quelcon-que ; mals lorsqu’on en fait usage con-jointement avec Ie galvanisme, Ie pQU'nbsp;voir de ce dernier sur Ie sjstême ner-veux et musculaire devient beaucoupnbsp;plus fort. II est possible que falkalinbsp;volatil, d’après son pouvoir conducteur, transporte avec plus de faciliténbsp;Ie galvanisme au cerveau, et qu’ainsi

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58 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

SOIT, action soit plus puissante dans Ie cas oil les forces de la yitalité sontnbsp;suspendues. Avec tous ces mojensnbsp;il sera bon de faire concourir la méthode de porter l’air atnaosphériquenbsp;dans les brónches pat- un procédénbsp;quelconque; mais encore ici est-il bonnbsp;d’observer que, pour mieux disposernbsp;les poumons k recevoir ce fluide , ilnbsp;serait très-convenable d’exciter Taction musculaire par Ie ministère denbsp;l’agent galyanique, et d’aider ainsinbsp;tout Ie sjstême de réconomie animalenbsp;a reprendre les fonctions de la vie.

Sous ce point de vue , les expérien-ces que je viens de décrire contribue-raient beaucoup a ravancenieut de la science et a l’utilité publique.

Je ne saurais terminer ce pi’écis sans témoigner ma reconnaissance auxnbsp;membres du Collége des chirurgiens,nbsp;pour rintérêt 'qu’ils ont pris a me^ '

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SUR LE GALVANISME. 5g recherches. M. Keate, président du Collége , proposa de faire des expériencesnbsp;Comparatives sur desanimaux, afin denbsp;mieux développer les phénomènes denbsp;la vitalité : M. Blicke observa que dansnbsp;de pareilles occasions il serait utile denbsp;plonger Ie corps dans un bain d’eaunbsp;salée, afin que faction galvanique putnbsp;mieux se communiquer a toute la surface du corps ; Ie docteur Pearson parianbsp;de substituer Ie ga^ oxigène a fair at-mosphérique, pour être injecté dansnbsp;les poumons : toutes ces différentesnbsp;modifications dans la pratique aurontnbsp;leur utilité a mesure qu’on répéteranbsp;les expériences. Mjiintenant qu’il menbsp;soit permis d’inviter les phjsiologis-tes a profiter de la sagesse des gou-vernements , qui destinent a des recherches de la plus grande importance pour Ie bien public la dépouillenbsp;des scélérats , violateurs des liens lesnbsp;plus sacrés de la nature :: la loi, en

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SUR LE GALVANISME. 6i

ME MOIRE IV.

Sur les organes des poissons électriques.

L A théorie du galvanisme et de l’é-lectricité animale conduit naturelle-ment a examiner, sous un nouveau jour, les organes des poissons électri-lt;iues. Galvani lui-même futpénétré denbsp;l’iitilité de cette recherche. Quoiquenbsp;aflaibli par l’age et par une maladienbsp;qui lui devint fatale, il se transportanbsp;vers les bords de la mer Adriatique,nbsp;oïi il fit sur la torpille plusieurs observations , dont quelques-unes furentnbsp;adressées publiquement en 1797 aunbsp;célèbre naturaliste Spallanzani; d’au-tres sont consignées seulement dansnbsp;ses manuscrits , que sou neveu Camillenbsp;Galvani a bien voulume co'mmuniquernbsp;avant mon départ d’Italie.

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6a nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

Redi et Lorenzini avaient fait con» naitre les organes de la torpille; etnbsp;déja les travaux de Cavendish , Walsh,nbsp;Monro , déraontraient faction d’unenbsp;véritable électricité animale. Outre lanbsp;description de la torpille, Hunter avaitnbsp;donné celle d’un appareil électriquenbsp;semblable dans Ie gjranote engour-dissant. Mais tons ces grands observa-teurs, bornés aux pénibles détails denbsp;fanatomie, s’étaient contentés de nousnbsp;développer isolément la structure denbsp;ces organes, sansy établir de rapprochements , et sans en déduire aucunenbsp;conséquence.

M. Geoff’roj, professeur au Muséum national d'bistoire naturelle, n’a pasnbsp;seulement enrichi la science de la description d’un nouveau poisson électrique qu’il a apporté de son vojage ennbsp;Egjpte; mais de plus il a comparénbsp;entre eux tous les organes électriquesnbsp;conn LIS , et il les a rapportés a une

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SUR LE GALVANISME. 65 construction uniforme. Je profiterainbsp;des lumières fournies par ces hommesnbsp;iUustres, pour rédiger un Mémoire quinbsp;présentera les organes électriques con-sidérés pour la première fois dans leurnbsp;rapport avec Ie galvanisme, et serviranbsp;a développer la théorie de la pile animale que j’ai proposée dansmon ou-vrage. Pour raettre plus de précisionnbsp;ct de clarté, j’adopterai la divisionnbsp;suivante.

ÈB.E


SECTION I.

Des organes électriqnes de la torpille.

On connait depuis long-temps la propriété singuliere qu’a la torpillenbsp;de se rendre redoutable en frappantnbsp;d’un engourdissement subit tons lesnbsp;êtres aniraésquifapprochent. Galvani,nbsp;prés de la mer Adriatique , y examinanbsp;la forte électricité de plusieurs tor-piiles, excitées par Ie mojen de deuxnbsp;corps-d’une organisation particulière ,nbsp;appelés organes électriques, lis suilt

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64 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A 1

formés d’une quantité de prismes lié-xagones, composés par un nombre in-fini de plans de la même figure: ils sont combi nés les uns avec les autresnbsp;dans un ordre si admirable etparunenbsp;reunion si parfaite, qu’on les croiraitnbsp;formés de plusieurs petits carreaux ma-giques , tous de la même figure et denbsp;la même grandeur, exactement superposés avec leurs angles et leurs cótésnbsp;correspondants. Telle élait la maiiièrenbsp;dont Galvani envisageait les organesnbsp;électriques , (pl. 8, fig. i.) conduit parnbsp;l’analogie de son hjpothèse del’artificenbsp;d’une bouteille de Lejde, qu’il crojaitnbsp;exister dans Ie sjstême nerveux et musculaire.

Geoffroj a fait voir que les organes électriques de la torpille consistentnbsp;dans un grand nombre de tubes apo-névrotiques, rangés parallèlement au-tour des branchies. Ces tubes, ou hé-xagones, ou pentagones, sont remplis

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SUR LE GALVANISME. 65 d’une substance que l’analjse chimi-que lui a fait reconnaitre pour de l’al-bumine combinée avec de la gélatine.

Les observations du professeur Geof-froj portent a croire qu’il n j a au-cune autre différence entre les raies ordinaireset laraie torpille, sinon quenbsp;dans celle-ci les tubes sont très-courts,nbsp;verticaux, rapprocliés etparallèles; tan-dis que dans les autres raies ils sontnbsp;beaucoup plus longs, se courbent au-tour des principaux muscles des machines , et se séparent en plusieurs pa-quets formésde rajonsdivergents.L’onnbsp;voit par-la que ces organes ne varientnbsp;dans chaque espèce que par un arrangement différent des parties , et qu ilnbsp;faudrait supposer que toutes les raiesnbsp;ont plus ou moins les propriétés élec-triques de la torpille. Après avoir ob-servé que ce poissona la faculté d’ab-sorber au plus haut degré ie gaz oxi-gène de 1’air atmosphérique , je me

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66 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

propose de rechercher quelle sera Taction de la raie ordinaire exposéeal’in-flence de Tair atmosphérique.

Dans les rkies ordinaire^ les tubes s’ouvrent au-dehors de la peau parnbsp;des orifices qui leur sont propres jnbsp;et qui sont autant d’organes excré-toires de la matière gélatineuse ren-fermée dans leur intérieur ; dans lesnbsp;torpilles , au contraire , tous les tubesnbsp;sont complétement ferinés, non-seu-lement par la peau qui n’est perfo-rée en aucun endroit, mais de plusnbsp;par des aponévroses qui s’étendent surnbsp;toute la surface de Torgane électrique.nbsp;L’on voit que la matière gélatineuse iienbsp;pouvant alors se répandre au-dehorsnbsp;est obligee de s’accuinuler dans cesnbsp;tubes, et d’augmenter leur diamètrenbsp;par eet effort ; d’oïi provient sausnbsp;doufe Taction continue qui produitnbsp;Télectricité foudrojante de la torpille.

L’on pourra, par Ia voie de Texpé-

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SUR LE GALVANISME. 67 i'ieace proposée ci-dessus , déterminernbsp;avec précision la difFérence du fluidenbsp;électrique excité par la diversité desnbsp;organes de la torpille et de la raie ordinaire, l’on pourra demême ajouternbsp;Texactitude aux résultats, en faisantnbsp;usage des condensateurs et des électro-mètres les plus sensibles.

Galvani avait obseiSé quelesprisines poljgones des organes de la torpille re-cevaient beaucoup plus de nerfs que nenbsp;semblait l’exiger leur structure : tousnbsp;les naturalistes ont reconnu dans cesnbsp;organes uii appareil aussi considérablenbsp;que celui de l’ouïe ou de la vue. Lesnbsp;nerfs qui sj rendent sont si gros quenbsp;leur volume a paru a Hunter aussinbsp;extraordinaire que les phénomènesnbsp;auxquels ils donnent lieu, lis s’épa-nouissent de même tout-a-coup dansnbsp;un mucus gélatineux; rién n’entravenbsp;leur libre communication avec lesnbsp;Corps extérieurs , et ils jouent un tres-

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68 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

grand role dans les phénomènes élec-triques : Hunter les crojait destin és a. former, rassemhler et diriger le Jluidenbsp;nerveux. L’influence des nerfs est asseznbsp;constatéepar les observations de Walsh,nbsp;Cavallo et Gebffroj, qui démontrentnbsp;quele concours de la volonté de I’a-nimal est indispensable pourdonnernbsp;la commotion. Clt;?s considérations ontnbsp;donné lieu a Galvani d’examiner sousnbsp;de nouveaux rapports rinfluence dunbsp;cerveau de la torpille sur Taction denbsp;ces organes électriques : ses recherchesnbsp;seront développées et détaillée.s dansnbsp;Tarticle suivant.

SECTION II.

De l’influence du cerveau de la torpille sur 1’action de ses organes électriques.

La disposition singuliere des organes de la torpille les fit considérer i Galvani conime les conducteurs et le.s

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SUR LÊ GALVANISME. 6^ condensateurs d’unfluide élaboré dausnbsp;d’autres lieux ; plusieurs liaturalistesnbsp;out regardé Ie cerveau cotnnie l’organènbsp;sécréteur. üne telle hjpöthèse, fruit dénbsp;fimagination, ne pouvait être admisenbsp;saus examen, etexigeait incessaalraenfenbsp;i’appui de nouveaux faits et de nou-velles observations. Galvani se livranbsp;done a ce travail: en voioi les résultatSinbsp;i.° II prit une torpille, et lui coupanbsp;longitudinalement une portion de sounbsp;corps avec un de ses organes électri-ques,en laissant intacte dans sa situation naturelle la portion qüi conté-nait fautre réuni a la tête : cette der-nière partie du corps donna unè se-cousse, tand is que fautre Vj refusanbsp;constamment.

Après avoir coupé la tête de la torpille, fexplosion de félectricité anfnbsp;male cessa bientót dans les deux or~nbsp;gaues.

3.° Le eoeur de la torpille étant 2. 6

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r^O nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

arraclié, elle donna néanmoins dans les organes, des secousses électriquesnbsp;qui cessèrent aussitót après la sous-traction dn cerveau.

Pour dédiontrer la correspon-xdance de eet orgaue avec l’efl’et des secousses électriques, il fit extraire ienbsp;cervéau d’une torpille vivantc avecnbsp;des précautions telles , que la circulation du sang n’en dut pas soufïrir Ienbsp;moindre déraugenient. Quoique dansnbsp;eet état Ie mouvement circulaire futnbsp;encore en pleine activité , Galvani nenbsp;put jamais obtenir aucune secoussenbsp;électrique.

En coupaut ou en compriinaut les gros cordons nerveux qui se dis-tribuent aux organes électriques , etnbsp;particulièrement ceux de la premièrenbsp;paire, il n’obtint ni la secousse ordinaire ni la moindre impression électrique.

D’après toiites ces observations il est

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SUR LE GALVANISME. 71 aisé de concevoir que Ie sjstême desnbsp;iierfs, qui sert a Faction des organesnbsp;électriques, difiere de celui que lanbsp;nature emploie pour exciter les contractions musculaires. II est encorenbsp;démontré par-la que Ie cerveau con-tribue beaucoup a la formation d’unenbsp;électricité animale proprement dite.nbsp;Or ii est difficile d’imaginer que For-gane qui prépare cette électricité fou-drojante de la torpille , ne doit pasnbsp;aussi concourir au développement denbsp;Félectricité animale , dont a besoiiinbsp;Faction ordinaire du s^^stême musculo-iierveux. Eu général, il est de la plusnbsp;grande importance en pbjsiologie denbsp;lier les phénomènes du systême loco-moteur avec les fonctions cérébrales.

Plusieurs anatomistes out regardé ce Viscère comme un organe sécrétoirenbsp;des plus esseiitiels a la vie : Boerhaavenbsp;J placa Félaboration d’un fluideéner-gique et d’émanations spiritueuses

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73 auxquelles il donna Ie nom (Tesprilsnbsp;animaux. Sans doute l’idée d’une tellenbsp;sécrétion était digne du grand ana-toraiste de Lejde; raais son école,nbsp;trop complaisante, ajant admis sur parole les assertions de ce grand maitre ,nbsp;l’hjpotlièse prit la place de la démonsrnbsp;tration. La voie de 1’expérience fut né-gligée , et de longues anilées s’écou-lèrent avant que l’on possédat riennbsp;d’exact ni de certain sur Ie róle dunbsp;cerveau dans Ie mécanisrae de la vie.nbsp;Enfin , il était réservé au génie denbsp;Galvaiii d’établir, par des observationsnbsp;incontestables et rigoureuses , que Ienbsp;cerveau possédait la faculté de pré-parer une électricité parfaitement ennbsp;rapport avec les fonctions de l’écono-inie animale. Il est h desirer que l’onnbsp;étende ces considerations aux animauxnbsp;a sang chaud, et que l’on cherche dansnbsp;cette nouvelle route des lumières nou-velles pour éciaircir Ie développement

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SUR LE GALVANISME. 7^ du principe qui sert aux sensations etnbsp;aux contractions musculaires.

Eh quoi ! la sage nature qui em-ploie les ramifications nerveuses pour exciter la contraction musculaire , au-rait-elle done voulu que Ie cerveau ,nbsp;dépot central de la substance médul-laire dont elles sont composées, ne futnbsp;chargé d’aucune fonction a eet égard?nbsp;N’expliquerait-oii pas ainsi pourquotnbsp;la Puissance éternelle a doueEhommenbsp;du cerveau Ie plus volumineux : 1’hom-me qui devait avoir un fluide plusnbsp;abondant et plus épuré pour servir anbsp;une intelligence plus élevée, a desnbsp;raisonnements plus sublimes, qui Ienbsp;placent au-dessus de tous les êtresnbsp;animés ? Ce ne sont que de simplesnbsp;conjectures , peut-être prématurées ,nbsp;que les travaux des phjsiologistesnbsp;pourront seuls confirmer.

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74 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

SECTION III.

De I’actioH de 1’électricité animale de la torpille peur exciter ie mouvement du cosur , et des musclesnbsp;d’antres animaux.

Qu’une grenouille préparée soit pla-cée, tantót sur Ie dos, tantót sur la tête, tantót sur Ie ventre d’une torpille , elle est vivement contractée ; ellenbsp;produit Ie même efFet sur plusieursnbsp;grenouillespréparées, si elles touclieutnbsp;en difFérentes parties la surface de sonnbsp;corps, II est mêrae intéressant de voirnbsp;que quelques grenouilles posées surnbsp;une table humide, éloignée du coi’psnbsp;de la torpille , soient néannioins con-tractées toutes les fois qu’elle déchargenbsp;sou électricité. Ces expériences démonsnbsp;trent évidernment que les grenouillesnbsp;sont susceptibles de se contracter aunbsp;plus petit degré d’électricité, en sortenbsp;qu’elles nous indiquent la force élec-trique d’une torpille, même lorsqu’elle

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SUR LE GALYANISME. 7^ ne donne plus aucune secousse, etnbsp;qu’elle n’est plus en él at de se rendrenbsp;manifeste par rélectromètre Ie plusnbsp;sensible.

Galvani ajant disposé sur Ie dos d’une torpille Ie coeur et d’autresnbsp;muscles d’une grenouille^j déterminanbsp;en même temps l’explosion de l’électri-cité animale sur ces parties. Quandnbsp;fanimal était tranquille il n’j avaitnbsp;point d’action dans les muscles de lanbsp;grenouille; mais lorsqu’on produisaitnbsp;la décharge de la torpille, tous lesnbsp;muscles et Ie coeur même étaient vi-Ycmeut contractés; cependant il fautnbsp;remarquer que les muscles de la grenouille entrèrent en action a 1’instantnbsp;même de la décharge de félecti-icité'nbsp;animale, et que Ie coeur n’était agiténbsp;que quelques moments après. Galvaninbsp;observa aussi que la force électrique denbsp;la torpille étant diminuée, elle con-servait néanmoins Ie pouvoir de faire

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E S S A I

contracter des morceaux musculaires de Ia grenouille , tandis qu’il n’y avaifcnbsp;point d’action sur Ie coeur. Ce phéno-mène conduit a établir un nouveaunbsp;point d’analogie entre Félectricité animale de la torpille et Télectricité gé-!nbsp;nérale qui a été jusqu’a présent in-connue; car une faible étincelle, capa-.nbsp;ble d’exciter les autres muscles , n’ex-^nbsp;cite point Ie cceur.

Galvani démoiitra , par une expé-rience très-ingénieuse , la propriété que nous venons d’annoncer. Il disposa comme dans une séiae, les mus-^nbsp;des cruraux de plusieurs grenouilles»nbsp;en y interposant Ie coeur qui avaitnbsp;été détaché; en même temps il fit passer par cette série de parties mus-culaires un courant tréstfaible d’é--lectricité : au moment du passage ilnbsp;vit aussitot tons les muscles se con-inbsp;trader , et Ie coeur peu de temps après,.nbsp;11 observa encore que lorsque la force

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SUR LE GALVANISME. 77 de 1 electricité était diminuée, Ie coeurnbsp;seul restait immobile au milieu desnbsp;contractious des aijtres parties muscu-laires.

Ces observations démontrent, a moii avis , d’une manière rigoureuse, quenbsp;Télectricité animale de la torpille, etnbsp;l’électricité générale, agissent de lanbsp;même fagon que Ie galvanisme sur Ienbsp;coeur ; elles nous fournissent uue nouvelle preuve de ce que nous avousnbsp;avancé dans notre dernier ouvrage ;nbsp;savoir, que eet organe est Ie premiernbsp;a se soustraire a son influence, tandisnbsp;que les autres muscles la ressententnbsp;encore assez long-teraps.

SECTION IV.

Dps organcs du gyiniiote engoïirdissaiit.

Après avoir ainsi décrit l’organi-sation et les phénomènes que la torpille présente aux anatomistes etnbsp;öux phjsiciens , je crois a propos

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78 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

d’appeler encore leur attention sur deux autres espèces de poissons qui jouis-sent des mêmes propriétés que la tor-pille, quoique avec une organisationnbsp;différente au premier aspect: j’entendsnbsp;parler du gymnote engourdissant, etnbsp;du silure trembleur.

Jean Hunter fut Ie premier qui donna une bonne description dunbsp;gymnote engourdissant. Ce poissonnbsp;appartient a l’ordre des apodcs : il anbsp;conséquemment Ie corps très-allongé,nbsp;et serpentiforme; sa queue forme lesnbsp;~ de sa longueur totale. La vessie na-tatoire, au lieu d’être simplement ren-fermée dans la cavité abdominale ,nbsp;s’étend dans fintérieur de la queue ,nbsp;et se prolonge jusqu’a son extrémité.nbsp;C’est au-dessus de cette vessie quenbsp;,1’oa trouve dans Ie gymnote engourdissant un appareil très-singulier,nbsp;dont il n J a aucun vestige dans lesnbsp;autres espèces de ce genre, et qn’il

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SUR LE GALVANISME. 79 PSt impossible de ne pas recoiinaitrenbsp;pour son organe électrique.Ilestforménbsp;par la réunioii de plusieurs aponévro-ses qui s’étendent dans Ie sens de lanbsp;longueur du poisson , comme autantnbsp;de couches horizontales , parallèles etnbsp;écartées les unes des autres d’un millimetre. Elies sont coupées presque anbsp;angles droits par d’autres lames ver-ticales de la même nature : de-la ré-sulte un réseau large et profond , com-posé d’un grand noinbre de cellules rhoraboïdales doiit l’intérieur estnbsp;rempli d’une substance onctueuse etnbsp;comme gélatineuse.

Cet appareil animal est évidemment partagé en quatre organes électriques,nbsp;deux grands et deux petits. Les premiers sont logés au-dessous de la ves-sie natatoire et des muscles verté-braux ; les deux petits sont placés a lanbsp;i'égion la plus inférieure de ia queue.nbsp;Les lames horizontales, au lieu detre

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So nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

parallèles dans toute leur longueur, sont onduleuses par intervalles. Hunter en a compté 84 dans un grandnbsp;organe, et 14 dans un petit. Tout cetnbsp;appareil electrique est rnis en jeu parnbsp;un systeme de nerfs procédant de lanbsp;moelle épinière , et distribués avecnbsp;un mécaiiisme admirable. Les différents rameaux d’un gros nerf, qu’onnbsp;trouve au-dessus de la colonne ver-tébrale de ce poisson, rampent d’a-bord a la surface de ces organes, etnbsp;linisseut par se répandre et s’épanouirnbsp;dans leurs alvéoles.

J’ai examiné,avec toute 1'attention dont je suis capable, les organes dunbsp;gy mnote engourdissant et de la tor-pille, dans le cabinet de Hunter; j’étaisnbsp;accompagné de M. Heviside, un desnbsp;plus zélés conservateurs de ce dépotnbsp;précieux pour la science. J’ai comparénbsp;ie dessein de mes planches ( pl. 8,nbsp;fig. 23.) avec les preparations origina-

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SUR LE GALVANISME. 8i les : fai admiré leur exactitude, et lanbsp;perfection des injections est allée jus*nbsp;qu’a me faire npercevoir les plus pe-tites ramifications du sjstême vasculaire qui se répand sur les organesnbsp;électriques.

SECTION V.

Des organes clugilurev

Le silure trembleur a été décrit pour la première fois par M. Geoffroy, Lesnbsp;organes électriques de ce poisson, aunbsp;lieu de se trouver sur les cotés de lanbsp;tête, comme dans la raie, et au-des-sous de la queue, comme dans le g)Tn-note, s’étendent tout autour du pois-son ( pi. 8, fig. 4 ). Placés immédia-tement au - dessous de la peau ils senbsp;composent de fibres aponévu'otiquesnbsp;et tendineuses très-serrées , qui s’en-trelacent et forment un féseau dont ilnbsp;»est impossible d’apercevoir les mailles

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82 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

a I’ceil nu : les cellules de ce tissu sont égaleinent remplies d’albuminenbsp;et de gélatine. Une tres-forte aponé-vrose couvi’e tout fappai^eil, et I’em-pêche ainsi de cöiumuniquer avec l’in-térieur. Les nerfs, qui coucourent anbsp;compléter l’organe électrique, sont denbsp;la huitième paire cérébrale : ils descendent en se rapprochant l’un denbsp;l’autre, a leur sortie du crane, vers Ienbsp;corps de la première vertèbre qu’ilsnbsp;traversent. Ils s’j introduisent d’abordnbsp;par un orifice propre a chacun d’eux,nbsp;et ils en sortent ensuite du cóté opposénbsp;par une seule ouverture ; après s’êtrenbsp;ainsi rencontrés, ils s’écartent tout-a-coup , et se rendent sous cliacune desnbsp;lignes latérales ; ils sont alors logésnbsp;entre les muscles de l’abdomen , et l’a-ponévrose qui recouvre tout Ie sys-^nbsp;tême électrique; ils pénètrent dansnbsp;la peau par de grosses branches, etnbsp;finissent par s’épanouir dans Ie réseau.

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SüPi LE GALVANISME. 83 SECTION V r.

Examen eomparatifdes organes électriques.

On peut tirer plusieurs conséquen-ces de l’examen comparatifdes organes électriques des poissons que je viensnbsp;de décrire: i.° Que Ie lieu ou se logentnbsp;ces organes est indifférent, puisqu’üsnbsp;sont réunis sur les cótés de la têtenbsp;dans la torpille, sous la queue dansnbsp;Ie gymnote , et tout autour du corpsnbsp;dans Ie silure. 2 ° Qu’aiicune branchenbsp;du systême nerveux ne leur est spé-*nbsp;cialement affectée , puisque dans lanbsp;torpille ce sont les nerfs de la cin»nbsp;quième paire qui sj distribuent, dansnbsp;Ie gymnote ce sont les nerfs cérébraux,nbsp;et dans Ie silure ce sont ceux de ianbsp;huitième paire. 3.° Que la forme dej;nbsp;cellules est de rnême indifférente ,nbsp;puisqu’elle varie dans chaque espèee,nbsp;fous ces corollaires qui découlent de

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84 nbsp;nbsp;nbsp;Ë S S A I

Tobservation anatomique, ontété déja présentés par Ie professeur GeofFroj^nbsp;Jen ajouterai quelques autres qu: sontnbsp;particulièrement en rapport avec lanbsp;théorie du gaivanisnie- 4*“ On peutnbsp;comparer ces organes électriques a denbsp;véritables piles animales composées denbsp;deux substances hétérogènes , tellesnbsp;que les nerf's et la pulpe albumino-gé-latineuse d’un cóté, et les feuillets apo-névrotiques dé l’autre. 5.“ 11 résultenbsp;des observations faites sur les poissonsnbsp;électriques , que la force de leur explosion est proportionnée, toutes chosesnbsp;égales, a la grandeur particuliere desnbsp;organes électriques. Le gjmnote donnenbsp;les commotions les plus considérablesnbsp;en raison de la grandeur de son organenbsp;électrique, qui, par Finspection anatomique, est a-peu-près égal au volume denbsp;Fanimal lui-même, étant fourni dunenbsp;épaisseur qui le double en volume»nbsp;Vient après le silure, qui donne ime

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SUR LE GALVANISME 85 commotion plus forte que la torpille,nbsp;et Fon voit aussi que son organe, quoi-que plus mince que dans Ie gymnotus,nbsp;entourant tout Ie poisson, ofïre plusnbsp;lt;le surface que dans la torpille, ou ilnbsp;est borné dans un petit espace aux environs des branchies. 6.° L’on voit enfin que, dans les mêmes espèces denbsp;poissons , il suffit d’un différent arrangement des mêmes parties, d’une différente manière de contenir des substances animales, pour être en état, onnbsp;de donner une forte action électrique ,nbsp;OU de la refuser constamment. Nousnbsp;vojons de pareils phénomènes dansnbsp;les piles métalliques , oü un changement opéré, soit dans la dispositionnbsp;des plaques métalliques qui la com-posent, soit dans Ie corps humide quinbsp;agit sur elle, Fon peut a volonté exciter ou empêcher Faction du galva-ïiisme.

D’après toutes ces considérations j

7

2.

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86 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

on voit I’anatomie, la phjsiologie et la phjsique s’accorder pour établir eii-lt;tre ces divers organes l’identité la plusnbsp;compléte : voila done tous ces appa-reils disposés par la nature, raraenésnbsp;a un inême sjstêrne d’organisation , anbsp;line raême force counue, qui agit denbsp;la même manière, et produit les mêmesnbsp;effets, quoique soumis a des modifications variées par des mojens différents. Je ne doute pas qu’en augnien-tant nos connaissances dans la familienbsp;des poissons électriques, 1’on ne par-vienne a étajer toujours davantagenbsp;l’opinion d’une véritable pilè animalenbsp;agissant dans leurs organes. J’ose mêmenbsp;croire que l’idée de cettte action n’estnbsp;pas bornée a quelques poissons épars ,nbsp;inais qu’il faudra l’étendre un jour anbsp;tout Ie règne animal. J’observe, avecnbsp;M. Geoffroj, que presque tous les ani-maux ont des nerfs qui vont se per-dre dans la peau: tous immédiatement

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SUR LE GALVANISME. 8^ 8u-dessous d’elle, sont plus ou moinsnbsp;pourvus de tissu cellulaire ; tous ontnbsp;done eii quelque sorte les rudimentsnbsp;d’un organe électrique.Dès-lors, si l’onnbsp;imagine que des vaisseaux sécréteursnbsp;déposent de la matière album in o-géla-tineuse entre les petits feuillets dunbsp;tissu cellulaire qui unit la peau auxnbsp;muscles sous-Cutanés, on aura faci-lement une idéé de la manière dontnbsp;cette efFusion peut donner lieu a lanbsp;formation et a I’existence d’une vraienbsp;pile animale, non-seulement dans lesnbsp;poissons, mais encore dans tons lesnbsp;au tres animaux. Cette hjpothèse ,nbsp;quand des faits plus nombreux l’au-ront confirmée , fera disparaitre Ienbsp;merveilleux de certaines observationsnbsp;d’liommes doués de propriétés élec-triques, et qui ont fixé l’attention * denbsp;plusieurs sociétés savantes.

’*'Acta Academiae Petropolitanas, an. 1779-Vojez encore les Mémoires de l’Académie des sciences^ 1777.

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88 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

Je suis néanmoins d’avis que les efFets de cette pile ne seront pas d’unenbsp;intensité égale chez tous les individus:nbsp;des differences dans l’organisation etnbsp;l’arrangement des parties , dans Ienbsp;noinbre et les proportions de leursnbsp;principes , devant nécessairement ap-porter des modifications dans leurnbsp;manièred’agir. Qui ne sait pas, en ef-fet, que toute sécrétion , que toutenbsp;fonction. quelconque, doit varier denbsp;plusieurs manières, non-seulementnbsp;dans des animaux de classes, d’ordres,nbsp;de genres et d’espèces différents ,nbsp;mais encore chez Ie même individunbsp;considéré a difFérentes époques? Etnbsp;pourquoi done la sécrétion électricjuenbsp;ferait-elle une exception a cette grandenbsp;loi de l’ëconoraie vivante ?

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SUR LE GALVANISME. 89

MÉMOIRE V.

Experiences sur J’électricité animale , adressées en 1797 au célèbre professeur Lacépède ^ membre*nbsp;du Sénat conservateur, et de l’Iustitut nationalnbsp;de France.

Permettez-moi de vous présenter de nouveau mes observations sur l’é-lectricité animale comme un hommagenbsp;qui vous est entièrement du, puis-qu’elles ont paru pour la première foisnbsp;sous vos auspices. L’estime alors m’ex-citait a vous les dédier, la reconnaissance aujourd’hui m’engage a en re-nouveler l’ofFrande. Ce sont vos leUnbsp;tres obligeantes qui m’ont introduitnbsp;a la Société royale de Londres; c’estnbsp;a votre renommée y et a la haute con-sidération dont vous jouissez auprès denbsp;tous les savants , que je me crois rede-vable de I’accueil flatteur et des égards

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90 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

dont m’ont honoré Ie chevalier président Banlis, et d’autres membres de cette illustre Société,

Dans mes expériences publiques a rinstitut de Bologne , j’avais démon-tré en 1795, Finsurmontable résistancenbsp;qu’oppose la flamme au passage denbsp;lelectricité animale. J’avais exposénbsp;dans deux Mémoires publiés en 1794,nbsp;que les bouteilles de Leyde, indépen-damment de leur forme ordinaire ,nbsp;peuvent en avoir d’autres tout-a-faitnbsp;différentes, et qui off’rent les mêmesnbsp;résultats. Enfin Ie desir de confirmernbsp;de plus en plus les vues phjsiologi-ques de mon oncle Galvani , me fitnbsp;souhaiter des éclaircissements ulté-rieurs sur les attractions électriques.nbsp;Ces idéés fugitives alors, et fixéesnbsp;maintenant par des expériences réi-térées, forment l’objet de ce Mémoire.

* Mes engagements et mon empressement a re-tüurner dan8| ina patrie ne m*ont pas permis de rêdi-u

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SUR LE GALVANISME. 91 Puisse-t-il être un témoignage de lanbsp;satisfaction que j’éprouverai toujoursnbsp;a me rappeler les gages nombreux quenbsp;j’ai recus de votre bienveillance.

§ I. Du poiLVoit conducteur de lajlamme.

La facilité avec laquelle l’électricité animale se communique par diversnbsp;corps conducteurs, comme je l’avaisnbsp;plusieurs fois observé, m’inspira Ienbsp;desir de soumettre a des expériencesnbsp;la flamme , qui, aux jeux des phjsi-ciens, tientle premier rang dans cettenbsp;classe ; je me plaisais a appujer par

ger ce Mémoire d’une nianière entièrement conforme a I’état actuel de nos connaissances : c’est pourquoinbsp;je n’en donne ici que l’extrait fait en 1798 parnbsp;M. Amoretti, et public dans les Opuscules de Milan ,nbsp;enricbi maintenant de quelques observations. Je me ré.nbsp;serve j dans une autre edition ^ d’j insérer de nou vellesnbsp;notions touebant la chimie atmospbêrique, en pre.,nbsp;nant en considération les belles idéés de M. de Lucnbsp;sur ce sujet.

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ga nbsp;nbsp;nbsp;E S vS A ï

ce rnojen, d’une preuve nouvelle, Ia théorie de Galvani. Je pris done deuxnbsp;conducteurs qui, d’un cóté communi-quant aux deux armatures appliquéesnbsp;aux nerfs et aux müscles d’une gre-nouille préparée, étaient séparés versnbsp;l’autre extrémité par un petit intervallenbsp;d’une ligne tout au plus; eet espacenbsp;était rempli par une vive flamme ;nbsp;vöila done un are composé de diversnbsp;corps propres h transmettre Ie fluidenbsp;électrique , qui réunit les muscles etnbsp;les nerfs préparés selon la méthodenbsp;ordinaire de Galvani. Néanmoins, anbsp;mon grand étonnement, je ne pusnbsp;obtenir la plus légère contraction. Jenbsp;craignis d’abord que la cause de eephé-nomène ne fut dans la flamme qui, parnbsp;safaculté conductrice, paraissaitdevoirnbsp;beaucoup influer sur Ie prompt excitement des contractions musculaires.

L’habile artiste Malagrida varia mon expérience de plusieurs manières, en

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SUR LE GALVANISME. gS remplissant l’intervalle qui séparaitnbsp;les deux conducteurs d’une flammenbsp;aoimée parun courant continuel d’airnbsp;semblable a celui de la lampe d’unnbsp;émailleur. Voila un courant |de feunbsp;brillant et aussi vif qu’il soit possible; cependant point de contractionsnbsp;musculaires. II en fut de raême ennbsp;usant de flammes variées par différentsnbsp;degrés d’énergie, et alimentées de diverses substances.

Ces résultats parurent si étranges , qu’on mit en doute la déféreiice de lanbsp;flamme si vantée par les phjsiciens :nbsp;quelques-uns pensaient qu’elle agis-sait en vertu de sa forme en pointe ; onnbsp;alia même jusqu’a soupconner que Ienbsp;corps de la flagime était privé de lanbsp;déférence nécessaire pour transporternbsp;une faible électricité. Ce qui favori-sait cette dernière opinion, c’est Ienbsp;raractère des parties hu ileuses et bi-tuniineuses qui alimentent la flamme ,

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94 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

et qui sont d’une nature idio-électri-que. Tel est aussi Ie gaz oxigène qui nourrit la flamme , dont la substancenbsp;est subtile et dilatée, selon les observations microscopiques de votre collè-gue Lamark. Toutes ces raisons portent a attribuer Ie refus du passagenbsp;de l’électricité animale au défaut d’unnbsp;degré convenable de déférence dans lanbsp;flamme.

Pour moi, loin de soupconner que la flamme fut privée de la déférencenbsp;nécessaire , je pensai au contraire quenbsp;l’excès de cette propriété était la causenbsp;du phénomène dont il s’agit. Je veuxnbsp;bien que les particules qui nourrissentnbsp;la flamme soient ordinairement d’unenbsp;nature idio-électrique; elles abandon-nent néanmoiiis cette propriété dansnbsp;la combustion, en vertu de laquellenbsp;elles deviennent déférentes. Lorsquenbsp;dans cette expérience j’interposais en-tre les deux conducteurs uu peu de

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SUR LE GALVANISME. gS Verre fondu au chalumeau, les contractions paraissaient , fait qui dé-montre Ie pouvoir de 1’état d’ignitioiinbsp;pour changer en déférents les corpsnbsp;idio-électriques, Voila cependant, d’unnbsp;cóté, la forme en pointe de la flamme,nbsp;propre a dissiper Ie fluide électrique,nbsp;et de l’autre la substance qui la compose , singulièrement propre a Ie transporter. L’extrême conductibilité de lanbsp;flamme peut done interrompre la li-bre transmission de félectricité animale , sans laquelle on attendrait ennbsp;vain les contractions musculaires :nbsp;quoiqiie je fusse porté a embrassernbsp;d’abord celte opinion, je crus nécessaire de consulter fexpérience, quinbsp;décida entièrernent la question.

Je dois ici témoigner ma reconnaissance au célèbre professeur Moscati, qui m’invita en 1796, a éprouver 1'é-lectricité de la flamme avec les élec-tromètres nouveliement inventés ; et

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gG nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

eest h. ses conseils que je dois les ex-périences dont s’étaie Fopinion que je viens d’avancer. Dans Félectromètre denbsp;Bennet, je determine un courant dunbsp;fluide électrique vers un conducteurnbsp;interrompu par Fintervalle d’une li-giie que je puis remplir è. mon gré,nbsp;en j appliquant Ie corps de la flamme.nbsp;Le fluide passe alors librement, et Fé-lectroraètre ne me présente aucunenbsp;divergence; d’oü je conclus que lanbsp;flamme ‘est un excellent conducteur.nbsp;De plus, sans placer la flamme dansnbsp;Fintervalle susdit, je Fécarte a la distance d’un pouce, plus ou moins,nbsp;suivantr la quantité de fluide mis ennbsp;mouvement, et j’observeavecsurprisenbsp;que Félectromètre ne diverge point.nbsp;J’éloigne tout-a-fait la flamme, et lanbsp;divergence de Félectromètre reparait.nbsp;Cette seconde expérience, a mon avis,nbsp;vient a Fappui de la première ; car, sinbsp;a la distance d’un pouce au mains, la

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SUR LE GALVANISME. 97 flamrae peut dissiper Ie fluïde électri-que, combien ne Ie pourra-t-elle pasnbsp;mieux, si oa l’applique au conducteur lui-mênie ?

Enfin, en mettant en mouvement Ie fluïde électrique dans Télectromètrenbsp;de Bennet, j’approclie tour-a-tour,nbsp;tantót Ie corps de la flamme a la distance d’un pouce , tantót sa sommiténbsp;la plus aiguë , a la distance seulementnbsp;de quatre lignes, de trois , et de inoinsnbsp;encore : dans Ie premier cas, l’électro-mètre cesse de diverger, et dans Ie second il n’éprouve que pen ou pointnbsp;de changement. De tous ces faits, ilnbsp;m’est permis de conclure, je crois,nbsp;que quoique j’applique a la plus faiblenbsp;électricité la déférence de la flamme,nbsp;elle surpasse de beaucoup celle desnbsp;métaux et des autres eorps.

Fort de ces expériences, je revins avec plus de courage a l’électriciténbsp;animale , vers laquelle seulement je

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98 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

dirigeais mes recherches. A des eHets égaux répondent des causes égales quinbsp;opèrent par les mêmes lois. Voila lanbsp;flamme, qui d’un cóté ra vit Ie mouvement a Télectromètre dans la machinenbsp;de Bennet, et de l’autre, appliquée anbsp;l’électricité animale , elle en arrête Ienbsp;passage : dans Ie premier cas, pointnbsp;de mouvement dans les électromètres;nbsp;dans Tautre , point de contractionsnbsp;musculaires.Mais je dois rappeler avecnbsp;assurance que j’ai produit ce défautnbsp;de mouvement dans l’électromètre parnbsp;la flamme : pourquoi n’argumente-rais'je pas de-la que Ie mouvementnbsp;musculaire est suspendu par une éma-iiation de l’électricité animale qui ,nbsp;fortement attirée par la flamnie, estnbsp;détournée , et ne peut achever sa circulation , sans laquelle les contractions musculaires ne sauraient avoirnbsp;lieu ?

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SUR LE GALVANISME.

§ II. Différentes constructions de la bou-teille de Leyde.

Je passe maintenant aux bouteilles de Lejde, qui, par les phénomènesnbsp;intéressants qu’elles présentent, mé-ritent les regards des phjsiciens. II menbsp;vint a l’esprit d’éprouver différentsnbsp;tubes de verre de forme cjlindrique,nbsp;dont les uns étaient ouverts d’un cóté,

les autres ferraés hermétiquement des deux bouts, d’autres tout pleins d’eau,

et d’autres enfin remplis seulement a deux tiers de leur hauteur. Je prendsnbsp;avec la main la partie inférieure denbsp;ces cjlindres , un peu au-dessous dunbsp;niveau du fluide ; j’environne Ie cj-lindre d’une armature métallique ,nbsp;que j’approche du conducteur chargé.nbsp;Après un certain degré d’électrisa-tion, je retire les tubes de verre chargés des deux électricités contraires,nbsp;qui se manifestent par de violentes

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lOO

E S S A I

secousses et de fortes explosions. VoiI4 pourtant une bouteille de Lejde dansnbsp;laquelle un corps idio-électrique sé-pare 1’armature intérieure de l’ex-térieure , et oü se faitTexplosion, quoi-que la matière électrique ne se communique pas directement a l’armaturenbsp;intérieure de l’eau enfermée herméti-quement , et que l’arc se porte auxnbsp;deux armatures extérieures, oü il senbsp;fait ordinairement dans les bouteillesnbsp;communément en usage. Vous trou-verez facilement cette forme de bouteille différente de celle qu adoptentnbsp;les physiciens, et vous sentirez parnbsp;cela même la nécessité de la réduirenbsp;aux principes généraux.

II me semble que, nonobstant les diverses formes de la bouteille denbsp;Lejde, Ie fluide électrique j observenbsp;la même manière d’agir, et les loisnbsp;connues de lelectricité. Cependant,nbsp;en analjsant la structure du cjlindre

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SUR LE GALVANISME. de verre, que je viens de décrire, jenbsp;serais porté a voir en lui I’action denbsp;deux bouteilles simples ordinaires ,nbsp;combinées et liées ensemble dans unenbsp;seule. Considérez l’appareil du profes-seur Barletti, composé de deux bouteilles communes, unies ensemble, denbsp;manière que la première est suspenduenbsp;au conducteur chargé, et la secondenbsp;attacliée è son armature extérieure. Hnbsp;y a, dans ce cas , quatre armatures,nbsp;dont deux, savoir la première et lanbsp;dernière , sont externes et séparéesnbsp;entre elles de la superficie du verre;nbsp;les deux autres sont au milieu, etnbsp;communiquent ensemble , de manièrenbsp;qu’elles paraissent n’en former qu’une.nbsp;Si vous usez de eet appareil, fexplo-sion aura cependant lieu , fare s’éta-blissant entre les deux armatures ex-ternes.

Ou découvre facileraent a présent les quatre mêmes armatures adaptéesnbsp;2. 8

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E S S A I

par un semblable artifice dans Ie tube de verre que nous avons déja décrrt.nbsp;La feuille de métal, appliquée extérieu-rement au-dessous du niveau de l’eau ,nbsp;vous offre une armature, et vous pou-vez en avoir ime autre dans la main,nbsp;appliquée a rextrémité du même niveau ; celles-ci sont les deux armatures extérieures. L’eau intérieure présente les deux autres armatures inter-médiaires, qui doivent être cliargéesnbsp;par deux électricités difFérentes, a lanbsp;manière des deux armatures placéesnbsp;au milieu , dans l’appareil de Barletti ,nbsp;et qui, malgré leur communieationnbsp;réciproque, sont fournies d’électrici-tés difFérentes. En efFet la premièrenbsp;armature extérieure , appliquée aunbsp;conducteur électrique, ne peut se charger positiveraent sans que Feau intérieure ne soit électrisée négativementnbsp;a sa surFace; et même Feau renFer-mée dans Ie tube de verre ne peut

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SUR LE GALVANISMË. lo3 se décharger de sa propre électricité^nbsp;sans la communiquer aux couches in-férieures d’eau qui se trouvent dans Ienbsp;même tube , et par la même raisoilnbsp;doivent s’éiectriser négativement. Onnbsp;a done dans Peau, que renferme Ienbsp;tube , les deux armatures intermédiai-i'es imprégnées par des électricitésnbsp;contraires : une partie de cette eaunbsp;étant en efïet négativement électrique^nbsp;et l’autre positivement.

Enfin, suivant la loi connUe de la charge des verres , la partie inférieurenbsp;de Peau dans Ie tube ne peut deve-nir positivement électrique , sans quenbsp;la surface opposée, Correspondante anbsp;la main extérieure qui soutient Ienbsp;tube , lie devienne négativement élec-*nbsp;trique. Après une telle analjse de lanbsp;différente électricité des armaturesnbsp;qui constituent Ie tube de verre, dontnbsp;iious avons donné la description , ilnenbsp;semblera plus étrange si ? en faisant

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io4 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

mi arc partant delamainnégativeinent électrique pour se rendre a Tarmaturenbsp;extérieure que nous avons démontrée,nbsp;remplie d’électricité contraire et positive , on a TefFet de la décharge, et on sentnbsp;lasecousse de l’explosion électrique.

Ajant soupconné , dans Ie cours de mes experiences, que ce phénomènenbsp;dépendait, au moins en grande par-tie, de la ténuité des verres, j’en clioi-sis de très-minces , et j’obtins la décharge, menie sans armature métalli-que. L’expérience ni’a constammentnbsp;et invariablcment donné ce résultat,nbsp;quoique répétée vingt fois dans desnbsp;lecons publiques de phjsique expéri-mentale, en présence de nombreux élè-ves : je me suis servi depetits cjlindresnbsp;de cinq a six pouces de longueur , surnbsp;un demi-pouce de diamètre, herméti-quenient ferniés et remplis d’eau ennbsp;totalité , OU seulement aux deux tiers.nbsp;On a done, par ce mojen, une bouteille

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SUR LE GALVANISME. io5 de Lejde chargée d’élecLricité , dansnbsp;laquelleiln j a point de contact entrenbsp;les armatures extérieure et intérieure,nbsp;et qui donne néamiioius de fortes explosions.

On voit dans cette bouteille que l’humidité ou les particules hétérogè-nes de fair, ou de la surface du verre,nbsp;sufSsent a former une zóne qui faitnbsp;l’ofEce d’armature, et ramasse 1’élec-tricité positive pour s’équilibrer en-suite avec l’armature negative , a la-quelle est appliquée la main. En efl’et,

si la personne qui tient Ie cjlindre se trouve isolée, la charge et l’explo-sion cessent d’avoir lieu,

D’après eet apercu on expliquera saus peine ces secousses extraordinai-res dont sont fréquernment surprisnbsp;les phjsiciens en touchant les verrcsnbsp;dans leurs expériences. Plus d’unenbsp;fois il m’est arrivé, en observant Té-^lair que présentent les tubes de

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ïo6 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

verre vides et électrisés , dans lesquels Ie mercure coule d’un bout a l’autre ,nbsp;d’etre ainsi frappé par une explosionnbsp;électrique , facile a rapporter au genrenbsp;de celles dont j’ai taché ci-dessus denbsp;donner l’explication. Ces expériencesnbsp;serviront aussi a éclairer la théorienbsp;des explosions électriques de la tor-pille, aussi-bien que d’autres phéno-mènes relatifs a la tourmaline , que lesnbsp;phjsiciens n’ont pas encore assez biennbsp;développés.

§ 111, Phénomènes conceniant les attract tions électriques.

La considération des attractions électriques me fit sentir conibieil lesnbsp;expériences étaient nécessaires pournbsp;éclaircir ce point important. Voicinbsp;done mes tentatives , dans l’espoirnbsp;d’obtenir des résultats satisfaisants anbsp;eet égard. Ajant décrit quelques tra^.

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SUR LE GALVANISME. 107 lt;^es d’électricité positive et négativenbsp;sur l’électrophore j J projetai succes-

* Quoique, dans les experiences ci-dessus, il aifc été nécessaire d’eraplojer Ie plateau résiueux ,nbsp;néannioins on peut se servir également ici du plateaunbsp;vitreus. Je voudrais ici que les pliysiciens fissentnbsp;plus généralement usage comme électropliore, denbsp;simples disques 011 lames de verre pour la faci-lité et la coinmodité. Tl n’y a pas a craindre, commenbsp;on 1’a suppose dans l’électrophore de verre, la fuga-cité et la rapidité du passage du fluide électrique. Jenbsp;me suis assure que dans une saison favorable, un dis-que de cristal qui avait environ sept pouces de dia-

inétre, restait chargé pendant plusieurs semaines, Quelqu’éloignés que soient les physiciens des gran-des villes et des comraodités qu’elles procuren t ,nbsp;ils peuvent se former de suite un appareil électrique ,nbsp;s’ils ont è leur disposition un plateau inétallique isolénbsp;tout pret. Ayant appliqué a un verre ordinaire ou anbsp;une assiette de faience un plateau de métal, 1’on a unnbsp;électropliore assez capable de donner des étincellesnbsp;électriques. J’en ai aussi obtemi avec plusieiirs marbres polis , spécialement avec des laves du Vésuve.nbsp;TJe petits morceaux de cristal oH’rent une élec-tricité trés-sensible ; un disque de cristal denviron


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ao8 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

sivement difFérentes substances pulvé-risées, empruntées des trois règnes de la nature. Le règue mineral menbsp;fournit les oxides d’étain et de plomb ;nbsp;le verre, Fantimoine, le cuivre jaune,nbsp;l’acier et d’autres raétaux réduits ennbsp;limaille ou en poudre. Parmi les vé-gétaux, je choisis la farine de bied ,nbsp;de maïs , d’orge , et des cendres denbsp;diverses plantes ; enfin les matièresnbsp;animales me donnèrent les poudresnbsp;de cantarides, de mille-pieds , d’os etnbsp;de coquilles d’oeuf. Quand on jetaitnbsp;ces poudres contre le plan résineux,nbsp;elles étaient toutes attirées, mais dansnbsp;un mode d’attraction totalement différent au plus léger changement desnbsp;circonstances. Il fallut alors en venirnbsp;a fexamen des causes qui produisaient

de 2 1 polices cïe diamètre , m’a donné une qiiantité de fluide électn'que siiffisante pour allumer plusieursnbsp;fois le gaz lijdrogèue dans Tappareil connu du pistolet électriqiie.

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SUR LE GALVANISME. lo-y dans les expériences de telles variétés.nbsp;Cette recherche me donna l’occasionnbsp;de modifier l’opération, et d’en examiner les résultats, d après les troisnbsp;conibinaisons suivantes. i.” Soumettrenbsp;la inênie poudre a Taction des deuxnbsp;électricités. 2.° Exposer diverses pou-dres a Tinfluence de la même électri-cité. 3.° Considérer enfin dilFérentesnbsp;poudres attirées dans Ie même tempsnbsp;par diverses électricités.

Je prends a eet efFet nne seule substance en poudre quelconque, par exemple , Toside rouge de plomb ; jenbsp;charge un plan résineux par Ie mqyennbsp;d’une bouteille, en j marquant des traces d’électricité positive ; la poudre denbsp;minium, répandue sur Ie plan, prendnbsp;une forme étoilée ; j j inscris de reelief d’autres traces d electricité néga-tive , et la même poudre attirée parnbsp;Ie plan présente une série continuenbsp;de surfaces orbiculaires. En faisaut

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no

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done des expériences sur les mêmes poudres prises Tune après l’autre, onnbsp;trouve qu’elles se disposent indistinc-tenient en forme rameuse on circulaire, en raison des différentes électri-cités auxquelles elles sont appliqiiées.nbsp;Tout ce que nous venous de dire estnbsp;reiatif a la première combinaisou.

En faisant ensuite usage , d’abord de la seule électricité positive, jenbsp;présente a lelectrophore deux différentes poudres mêlées ensemble anbsp;doses égales, telles que celles de minium et de soufre , et je vois Ie soufrenbsp;prendre une forme .étoilée, en se sé-parant du minium, qui, répandu avecnbsp;confusion sur Ie plan , ne présentenbsp;aucune forme régulière. Je charge denbsp;nouveau félectrophore de seule électricité négative, jj répands les deuxnbsp;mêmes poudres, et je vois alors aunbsp;contraire Ie minium s’arranger en eerde , et Ie soufre demeurer irrégulière-

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SUR LE GALVANISME. lïi nienC épars. Done Ie minium, quinbsp;dans la première expérience , étantnbsp;seul, se disposaifc indifFéremment ennbsp;forme étoilée ou circulaire , dans cettenbsp;seconde, étant uni a d’autres substances, semble plus naturellement at-tiré par l’électricité négative que parnbsp;la positive.

Ajant inscrit sur Ie plan résineux les deux électricités , j ƒ répandsnbsp;deux poudres mêlées, de couleur as-sez différente, afin que leur sépara-tion soit plus sensible; j’emploie, parnbsp;example , celles du cristal de rochenbsp;et du soufre. On est surpris de voirnbsp;comment ce nuage artificiel de pous-sière, au moment qu’il ressent faction électrique, se décompose , et en-voie ca et la les particules du cristalnbsp;et du soufre ; les deux substances sé-parées entre elles s’arrangent aussi-tot, fune en forme globulaire, fau-ti’c en forme étoiJée. Une semblabie

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séparatioli a égaleraent eu lieu en trai-tant de la même manière un x^(élange de cuivre et de céruse, d’antimoine etnbsp;de cuivre Jaune, de minium et de fa-rine de bied. La couleur opposée dausnbsp;les substances en limaille ou en poudrenbsp;est nécessaire et très-utile pour rendrenbsp;les pliénoipènes plus distincts.

Changeant l’ordre des expériences , il faiifc d’abord répandre la poudre surnbsp;Ie plan résineux, et ensuite en appro-clier a différentes reprises, et en dif-lérents endroits , Ie conducteur d’unenbsp;bouteille chargée positivenient : lanbsp;poudre sera repoussée, et, en se re-tirant, elle laissera des vestiges étoi-lés; seulement dans les points oü lesnbsp;traces de Telectricite positive soiit croi-sées avec celles de la négative, les pou-dres li’acquièrent ni la forme étoiléenbsp;ni la globulaire, maïs une tout-a-faitnbsp;irrégulière. On observe également cenbsp;phénomène dans un plan de verre. II

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SUR LE GALVANISME. ii3 faut ici remarquer que, comme élec-trophore, on peut substituer, et raêmenbsp;préférer en certains cas, un plateau denbsp;verre au plan résineux. Les phjsiciensnbsp;pourront, en examinant la différentenbsp;adhésion des poudres au verre et auxnbsp;résines , se procurer des faits propres anbsp;mieux connaitre les caractères des élec1nbsp;tricités opposées.

Ces premières expériences me coii-duisirent naturellement a les répéter sur des corps a l’état liquide 1. Ajant

1

L’huile électrisée présente plusieurs phénomènes qui confirment sa tendance a l’expansibilité. Si l’onnbsp;verse tjuelques gouttes d’liuile sur la surface d’unenbsp;certaine masse d’eau simplement électrisée par unnbsp;conckicteur, on les voit se subdiviser presqiéa l’in-fini, a tel point qu’elles deviennent si petites ,nbsp;qu’on a de la peine a les compter. La même chosenbsp;arrive si l’on verse mie petite quantité d’bulle sufnbsp;de 1’eau renfermée dans nne bonteille de Lejdenbsp;qui soit cbargée; l’huile obéit simplement avec nnenbsp;pfoniptitude étonnante a l’attractiou électrique. Jenbsp;prends un tube de verre ouvert des deux cótés , long

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Ii4 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

done placé une armature métallique

circulaire de six a huit lignes de dia^

lie 6 ponces environ , et de 3 ou 4 lignes de diamétre ; j’en plouge 1’un des bonts dans de l’luiile commune , a,nbsp;la profondeur d’un demi-poiice , et j’en ferme faiitrenbsp;bout avec un doigt, afin que la pression de 1’air sou-tienue 1’lmile dans Ie tube. Dans eet état des clioses,nbsp;je présente Ie tube par 1’esti‘émité oü il j a de Tliuilenbsp;4 un conducteur fortement électrisé , et je vois, a lanbsp;distance de quatre pouces et davanlage, liniile s’é-lancer vers ie conducteur, en formant nne fontainenbsp;composée de trois petits jets qui s’éparpillent d’unenbsp;manière presque imperceptible. Le même effet a lieunbsp;avec plus de force et a nne plus grande distance, sinbsp;je i'épète cette experience en substituant a fhuilenbsp;commune celle de térébenthine. Enfin ayant versé denbsp;riiuile sur de I'eau fortement clectrisée dans nne bou-teille de Lejde, je vis a Tinstant s’élever nne ebullition accompagnée d’un mouvement de la masse entièrenbsp;du liquide qui faisait erever les huiles contre les pa-rois du verre; et je ne pus rétablir le calme dans lanbsp;bouteille qu’eu faisant 1’équilibre eutre les armaturesnbsp;extérieure et intérieure. On avait dêja observe dunbsp;temps de Plinc, que , clans une tempète , on pou-vait, juscjii'a nn certain point, appaiser les Hotsnbsp;tumultueux autuiir d’un yaisseaii, en jetant a la mef

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SUR LE GALVANISME. ii5 Riètre sur un disque de résine , jenbsp;Ia circonscrivis d’une trace d’huile ;nbsp;puis , a l’aide d’une bouteille chargée,nbsp;je la reudis positivement électrique :nbsp;aussitót je vis l’lauile se répandre dansnbsp;tons les sens, et vibrer des rajons divergents , de facon a représenter as-sez bien un petit soleii. Alors je disposai sur Ie mêine plan résineux une autre armature , en tout pareille a la j^ré-cédente ; fy introduisis de nouveaunbsp;rélecti'icité positive, et j’j vis se for

mic assez


grande (juaiitité d’liiiile. M. Leyeld, pby-sicien , rappelle dans les Actes de Trévoux cette opinion des anciens qu’on avait laissé toinber dans l’ou-bli, et il exliorte les plijsiciens a entreprendre de nouvelles experiences sur ce sujet. Je les inviterainbsp;aussi a vouloir, en suivant les traces du profcsseurnbsp;Frisio, répéter et varier leurs expériences , afin denbsp;Confirmer un procédé aussi intéressant, et de justifierennbsp;même temps les sectateurs de Pliue , du reprocliecju onnbsp;Fur a fait, de vouloir reprcduire une coutuiue populaire , superstitieuse , et qui repose sur des fonde-iiicnts faux.

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ii6 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

mer de reelief uu petit soleil rayon-nant comme Ie premier. Ensuite je placai les armatures de sorte que lesnbsp;rayons d’une armature a l’autre nenbsp;pussent se toucher, malgré leur rapprochement. Alors ajant rendu né-gativement électrique une d’elles ,nbsp;j’observai que les irradiations des deuxnbsp;armatures, qui , auparavant n’occu-paient qu’un certain espace, se pro-longeaient réciproquement de Tunenbsp;a l’autre, et finissaient par former, ennbsp;se recontrant dans une ligne droite ounbsp;oblique , un seul rayon qui unissaitnbsp;les deux armatures.

Après avoir parlé des phénomènes de félectricité artificielle , je passe anbsp;ceux de félectricité naturelle. Je re-marque que la neige, a la manière desnbsp;poudres employees dans mes expé-riences, se dispose en petites étoilesnbsp;ou en globules , ou se condense en flo-cons irréguliers. Ainsi je pense que les

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SUR LE GALVANISME. 117 étoiles sont dues a l’électricité positivenbsp;des nuages; que les petits globulesnbsp;sont dus a leur électricité négative; etnbsp;les flocons irréguliers a Taction réciproque de toutes les deux. On ne doit pasnbsp;être étonné si Ton donne beaucoupnbsp;d’influence a lelectricité dans la formation de la neige; car si une électricité surabondante produit la grêlenbsp;pendant Tété, comnie Ie pensent beaucoup de phjsiciens , une faible électricité peut bien , dans un'e autre sai-son, former de la neige.

M. Beyer, pbysicien distingué de Paris, m’a montré de pareils attractions produites a la surface de Télec-trophore par Télectricité atmosphéri-que.La méthode d’examiner Ie genre denbsp;Télectricité naturelle, agissant dans Tat-mosphère a Taide de différentes substances pulvérisées, indique, commenbsp;je Ie crois, d’une manière assez exactenbsp;Ie changement de cette électricité. Des

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n8 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

observations curieuses, que M. Bejer a bien voulu me communiquer anbsp;eet égard, me font espérer que Tonnbsp;parviendra, par ce mojen , a éclair-fir faction de félectricité naturellenbsp;dans la formation de plusieurs raé-téores. L’on ne négligera pas des ten-tatives presque analogues a celles-ci,nbsp;faitesparle professeur Chladni, en di-rigeant Ie frémisseinent d’un archet denbsp;violon sur des carreaux de verre qu’ilnbsp;avait saupoudrés de difïérentes substances pulvérulentes.

Je pense qu’il serait utile de recueil-lir félectricité atmosphérique pendant qu’il tombe de la neige , et de voirnbsp;quelle serait la figure que différentesnbsp;substances pulvérisées recevraieiit parnbsp;son action dirigée a la surface de 1’é-lectrophore , et de la comparer avecnbsp;celle que ces mêmes substances pren-draient par faction de félectricité ar-tificielie, a un égal degré de tension.

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SUR LE GALVANISME. 119 Ces expériences pourraient, a monavis,nbsp;développer les phénomèiies concer-nant les changements de l’électriciténbsp;dans ratmosphère et Tattraction différente des vapeurs.

Bartoliiii, Cassini, et d’autres phj-siciens , avaient déja observé dans les petites étoiles de la neige six rajonsnbsp;placés régulièrement a un angle denbsp;60 degrés. Le professeur Beccaria anbsp;teuté d’expliquer cette tendance a lanbsp;forme hexagone, en supposant quelesnbsp;vapeurs dans les images étaient dispo-sées dans un plan a égale distancenbsp;entre elles; il démontre ensuite quenbsp;chaque vapeur , envisagée commenbsp;centre , étant aniniée d’une électri-cité différente de celle des vapeursnbsp;qui fenvironnent, attire les plus voi-sines ; et que celles - ci en attirentnbsp;d’autres a leur tour, jusqu’a ce quenbsp;^es petites étoiles hexagones soient for-raées.

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Pour moi, il me semble trouver dans Félectricité la propriété de don-iier la forme hexagoue aux corps surnbsp;lesquels elle peut agir , comme dansnbsp;la inatière de la neige. Voici les expé-riences qui me conduisent a cette lij-pothèse. Je commence par inscrire anbsp;la surface de félectropliore différentsnbsp;points électriques séparés les uns desnbsp;autres, et j’j répands dessus les di'nbsp;verses substances pulvérisées. J’ob-serve de petites étoiles, qui, selon Ie*nbsp;nergie de la charge , sont quelquefoisnbsp;douées de 12, quelquefois de 18, etnbsp;quelquefois même de 24 rayons. Sinbsp;je communique félectricité a l’électro-phore par une pointe attachée aux armatures delabouteille de Lejde, les petites étoiles paraissent plus distinctes.

Je ne saurais pas trop définir si une propriété constante , ou Ie hasard,nbsp;m’a fourni Ie plus souvent dans lesnbsp;étoiles un norabrede rayons qui avait

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SUR LE GALVANISME. pour multiplicateur Ie même nombrenbsp;C{ui expriine les rajons de la neige.nbsp;Ce que je puis assurer, c’est qu’en di-minuaiit avec quelque industrie lanbsp;force de félectricité , je parvenais ünbsp;l’afFaiblir a un tel point, qui me pré-sentait les petites étoiles forraées de sixnbsp;rajons , imitant assez bien la grandeur et la figure naturelles de la neige.

J’ai répété les expériences exposées sur les corps liquides : je répands donenbsp;sur Ia surface de Félectropliore quelquesnbsp;gouttes séparées d’huile commune- jenbsp;place verticaleinent ime aiguille aunbsp;centre de chaque goutte, et en commu-niquant, par la méthode ordinaire ,nbsp;a leurs extrémités une très-faible décharge , je vois plusieurs fois les petites étoiles liquides de figure hexa-gone. II me semble, je l’avoue , lesnbsp;apercevoir avecbeaucoup plus de Constance dans la méthode des poudres,nbsp;ci-dessus indiquée; mais je ne doute

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123

E S S A r

pas qu’en répétant difFéremmentrex-périence, on ne doive être amené aiix mêmes résultats, tant en faisant usagenbsp;des corps solides, que des liquides.

Je crois utile d’avertir ici des anomalies qu’on doit craindre, tant a cause de larésistance opposée même par les plusnbsp;petites irrégularités du plan résineux,nbsp;qu’a raison de la différente adhésionnbsp;des particules constituantes de Fhuilenbsp;même. II faudra diminuer de beaucoupnbsp;la force électrique , si, dans cette ex-périence, on fait usage de l’buile es-sentielle de térébenthine: elle disposenbsp;avec une -vicesse incrojable les fluidesnbsp;en forme de soleil rajonnant. J’ai misnbsp;a la surface de l’électrophore , dansnbsp;une même ligne, et a distances éga-les , différentes aiguilles au centre denbsp;plusieurs gouttes de la même buile;nbsp;taudis que j’appliquais l’électricité anbsp;la première aiguille, la seconde dis-posait aussi Ie fluide en forme étoilée.

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SUR LE GALVANISME. laS en éprouvant seulement ractioii denbsp;l’atmosphère électrique.

J’observe cependant que si Télectri-cité excitée par nos appareils, est capable d’attirer les Qorps pulvérisés sous des figures détermiuées, il est a pré-sumer que ce même fiuide recueillinbsp;dans les nues, donne des formes analogues aux vapeurs glacées, et nousnbsp;les présente sous l’aspect de neige. Jenbsp;crois de plus que de la figure naêmenbsp;de la neige on peut tirer un argument nouveau en faveur de factionnbsp;électrique dans ce météore. En efietnbsp;fon voit que, pour obtenir è la surface de félectrophore de petites étoi-les hexagones, il n’est besoin quenbsp;d’une électricité bien faible. L’on voitnbsp;aussi que fatmosphère, pendant flii-ver, n’est pas en général surchargéenbsp;d’électricité comine dans d’autres sai-sons, et a eet égard elle est plus anbsp;portée de former la neige. Je remarque

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encore que , comme Ie genre d’é-lectricité de l’atmosphère , dans un temps donné , est toujours lè même ,nbsp;on ne voit jamais tomber difFérentesnbsp;espèces de neiges mêlées ensemble ;nbsp;elles tombent successivement les unesnbsp;après les autres, soit dans différentsnbsp;jours , OU en différeiites heures dunbsp;jour même. La faible quantité d’élec-tricité qui est nécessaire pour iraiternbsp;les petites étoiles liexagones artificiel-les, nous fournit avanttout un fait quinbsp;nous porte a admettre que félectriciténbsp;atmospbérique concourt puissammentnbsp;a la production de ce météore. Je croisnbsp;inaintenant utile de déduire des expé-riences déja rapportées les corollairesnbsp;suivants.

I. Premièrement l’influx de lelectri-cité dans les sécrétions cliimiques est certain. On sait que Bergman séparait,nbsp;a 1’aide de Fétincelle électrique, Vacidenbsp;aérien de l’air atmospbérique, et que

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SUR LE GALVANISME. izS d'autres chimistes ont obtenu des ré-sultats semblables sur d’autres substances, en emplojant Ie même mojen.

II. nbsp;nbsp;nbsp;L’électricité a beaucoup d’acti-vité pour unir et séparer les particulesnbsp;des corps ; elle semble encore avoirnbsp;une faculté élective , mojennant la-quelle, parmi les corps déférents, ellenbsp;attire plus facilement les uns que lesnbsp;autres : d’oü l’on pourrait former unenbsp;table de comparaison de la déférencenbsp;plus OU moins gaande des corps soumis aux expériences.

III. nbsp;nbsp;nbsp;L’action de l’électricité artificiellenbsp;produit dans les corps diverses formes,nbsp;OU rajonnantes, ou circulaires, ou ir-régulières. Pourquoi done félectriciténbsp;naturelle ne pourrait-elle pas décidernbsp;les mêmes effets ? Ce principe ajant,nbsp;comme nous l’avons déja dit, beaucoup de part dans la formation de lanbsp;iieige, nous comprendrons commentnbsp;jl arrive qu’elle tombe quelquefois sous

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126 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

la forme de petites étoiles régulières gt; d’autrefois en petites masses globu-leuses, et enfin sous la forme de flo-cons. Je présume, avec confiance, quenbsp;les phjsiciens pourront un jour déter-miner, d’après la forme dela neige tom-bée, Ie genre d’ëlectricité qui fa pro-duite dans les régionsdefatmosphère;nbsp;ils pourront encore, en mesurant avecnbsp;leurs électromètres 1’état de l’atmos-plière pendant Thiver , sous Ie rapportnbsp;de l’électricitë , vérifij^r les conjecturesnbsp;que je leur propose.

IV. La loi fondamentale, d’après la-quelle les corps qui possèdent une électricité de même nature sont repousses , tandis que ceux qui sontnbsp;doués d’une électricité différente sontnbsp;au contraire attirés , est très-connue.nbsp;Les phjsiciens n’avaient observé jus-qu’a présent cette loi qu’eiitre les corpsnbsp;solides : nous pouvons a présent ennbsp;étendre fapplication aux liquides eux-

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SUR LE GALVANISME. 127 Riêmes, sur lesquels persoune n’avaitnbsp;encore fait de tentative a eet egard. Ennbsp;effet nous avons observe que deuxnbsp;goüttes de liquide électrisées différem-ment, s’avancaient en rajonnant surnbsp;la surface de l’électrophore , jusqu a cenbsp;qu’elles vinssent a se rencontrer: faitnbsp;qui démontre une véritable attraction.

V. Ayant changé la structure de la bouteille de Leyde , et supprimé lesnbsp;armatures métalliques, Ie verre nenbsp;cesse pas de posséder les deux électri-cités opposées, et de produire une décharge : ce que prouvent les tubes denbsp;verre décrits plus haut, qui sont sus-ceptibles detre chargés par les deuxnbsp;électricités,quoique feau qui en con's-titue l’armature intérieure soit sépa-rée de toute part de l’armature extérieure, par l’intermède du verre. Sinbsp;nous pouvons obtenir de tels résul-tats a l’aide de nos appareils; a plusnbsp;forte raison la nature, si riche en


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'128 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

mojens, pourra-t-elle établir dans la machine animale, par un artifice sem-blable a celui de la bouteille de Lejde,nbsp;la circulation du fluide électrique,nbsp;propre a pi’oduire les mouvementsnbsp;musculaires.

Telles étaient mes conjectures, pu-bliées avant la découverte de la pile en 1797 ; 1’on pourra entrevoir quenbsp;l’appareil de Volta rentre parfaite-inent dans les vues alors proposées anbsp;eet égard ; qu’il ne fait que confirmernbsp;la théorie de Galv^ni et mes idéés surnbsp;ce sujet, comme on peut s’en conyain-cre dans la Section xvii de mon Essai,nbsp;OU je développe la théorie et les prin-cipes de la pile animale.

J’ai vuchezM. Culthbertson, artiste distingue de Londres, que lorsqu’on plagait une bougie allumée entre l’extréinité de deux conducteurs, l’un électrisé positivement, l’autre néga-

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SUR LE GALVANISME. 129 tivement, la boule de ce dernier était constam-ment plus chaude que celle du pi’émier; j’ainbsp;répété cette experience curieuse dans Ie cabinetnbsp;de physique de l’Ecole de Médecine de Paris^ Ienbsp;1.quot; messidor de Tan xi, en compagnie denbsp;M. Thillaye Ills , physicien, et de M. Berger ^nbsp;médecin de Genève. Nous placèrnes les boulesnbsp;des deux conducteurs k la distance de 42 milli-mètres du centre de la flamme , et nous mimes en action la machine électrique pendantnbsp;trois minutes ; au même moment, ayant touchénbsp;les boules des conducteurs avec les doigts,nbsp;nous éprouvAmes tous une sensation de cha-leur sensiblement plus forte du cóté négatif quenbsp;du cóté positif. Nous répétkmes alors l’expé-rience en placant l’extrémité du conducteurnbsp;négatif un tiers plus loln du centre de lanbsp;flamme, que celle du conducteur positif, etnbsp;nous obtinmes toujours Ie même résultat. Nousnbsp;avons observe que la pointe de la flamme anbsp;toujours été un peu plus tournee du cóté négatif que du cóté positif. Cette expérience curieusenbsp;se rallie k celle de la carte, qui, placée dansnbsp;des circonstances semblables, et recevant lanbsp;décharge d’une bouteille de Leyde, se trouvenbsp;*ouJours percée dans la direction du conducteur négatif. J’ajouterai/ici que Ie professeurnbsp;I’egS, et Ie docteur Bancroft, ont applique la

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E S S A I

flamme dans les nouveaux appareils galvaniques, faisant usage , tantót des animaux a sang froid ,nbsp;tantót de ceux k sang chaud, toujours avec Ienbsp;méme succes. Les experiences ont été faites knbsp;rUniversité d’Oxford , dans Ie courant de no-venibre iSoa, avec beaucoup d’autres rappor-tées dans mon ouvrage.


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i5i

SUR LE GALVANISME.

ME MOIRE YI.

Concernant l’infiuence des niétaux sur 1’électricité animale , lu a une séance publique de 1’Académienbsp;de l’Institut des Sciences ii Bologne , et publicnbsp;en 1794.

traduit du LATIN PAR M. DESSAIX.

§ I. Si Ie commencement de rannèe qui vient de s’écouler, fut une époquenbsp;brillante pour notre Académie, par lesnbsp;progrès successifs dont s’enrichit lanbsp;découverte de l’électricité animale,nbsp;nos espérances furent uii peu trou-blées par la violence d’une controverse , capable, non-seulement d’at-taquer telle ou telle partie de la théorie nouvelle, maïs encore d’en reuverser l’édifice entier. En effet, si tou-tes les contractions musculaires sont

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i33 nbsp;nbsp;nbsp;E S S a I

des phénomènes dépendants de l’élec-tzicité métallique , quel renversement dans les idéés que nous nous sommesnbsp;formées jusqu’a ce jour sur la naturenbsp;de cette électricité , que Ton avait cruenbsp;d’abord inhérente a la seule organisation dés animaux !

Mes oreilles étaient frappées du bruit de ces débats , tandis qu’unenbsp;maladie des plus graves me retenaitnbsp;dans l’impuissance d’j prendre au-cune part. A peine échappé des portesnbsp;du tombeau par les soins et l’habi-leté de Galvani, je me hatai de l’in-terroger sur Ie sort de son électriciténbsp;animale j et la reconnaissance gui-dant mon zèle, je lui ofFris de fairenbsp;tous mes efforts pour appujer unenbsp;théorie que j’avais adoptée avec unenbsp;conviction parfaite. II me parut satis-fait de mes dispositions, et dès quenbsp;j’eus recouvré mes forces, je n’eus riennbsp;de plus sacré que de chercher , en

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SUR LE GALVANISME. i35 opposant aux déclamations une massenbsp;d’expériences nouvelles , a restituernbsp;aux animaux cette électricité inhérente naturellement dans leur économie , et dont on les avait presquenbsp;entièrement dépouillés. Guidé par l’a-mour de la vérité, et souteiiu par l’ap-probatioii et les conseils de Galvaninbsp;lui-même, je vais , avec coufiance, vousnbsp;rendre compte de mes travaux, et lesnbsp;soumettre a vos reflexions.

§ II. A peine l’électricité animale avait-elle pris naissance, et déja Fon,nbsp;commencait a répaiidre sur elle Ienbsp;soup^on d’un principe extérieur , efcnbsp;dont Faction était déterminée par Farenbsp;OU par les armatures. Galvani chercha,nbsp;comme nous Favons déja fait remar-quer ailleurs , a Fécarter par différentsnbsp;ttioyens. En se servant d’un are isolé,nbsp;il évita que celui qui faisait Fexpé-*’ience put rien communiquer de sonnbsp;électricité aux animaux qui en étaient

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i34 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

lesuiet;ilpriva desgrenouilles de toute communication avecles corps environ-nants ; il ne les touclia point avec lesnbsp;doigts, n’en approcha point Ie scalpel , mais emploja des instrumentsnbsp;de verre, et d’autres substances idio-électriques, pour découvrir leurs muscles et leurs nerfs: et les contractionsnbsp;eurent lieu comme a l’ordinaire. Gal-vaiii poussa lattentioii plus loin, ilnbsp;alia iusqu’a vouloir soustraire son ex-périence a Taction de Tair ambiant.nbsp;En conséquence il mit dans un vasenbsp;plein d’huile et les grenouilles et Tarcnbsp;isolé, et en portant celui-ci des nerfsnbsp;sur les muscles, il obtint les mouve-ments musculaires les plus prompts.nbsp;Cette électricité animale, développéenbsp;dans uil milieu parfaitement idio-électrique, ne pouvait dépendre denbsp;Tatmosphère , dont elle était totale-ment séparée. Tandis que nous nousnbsp;occupions de ces premiers essais ,

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SUR LE GALVANISME. Spallanzani vint a Bologne en retour-iiant a Pavie; il vit Galvani a la hate, luinbsp;fitbeaucoup de questions sur son nouveau sjstême, et finit par toucher quel-que chose du soup^on d’une électri-cité provenant du dehors. Après avoirnbsp;assez disserté I’an et l’aütre sur eetnbsp;objet; « Je suis , dit Spallanzani, telle-nient frappé de votre expérience de lanbsp;grenouille plongée dans l’huile, qu’anbsp;mon avis rien n’a été jusqu’ici trouvénbsp;de plus propre a repousser Ie doutenbsp;d’une électricité extérieure. » Je rap-pelle avec plaisir cette approbation,nbsp;d’un grand homme, dont Ie suffragenbsp;honore la théorie de l’électricité animale , et fait espérer que , si ellenbsp;peut un jour Ie voir se livrer avecnbsp;ardeur aux recherches qu’elle exige ,nbsp;elle trouvera dans la phjsiologie unnbsp;nouvel éclat a l’aide d’un aussi bril-lant génie.

S UI. A ces expériences vinrent

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naturellement s’ajouter plusieurs ré-flexioiis : comment,.et pourquoi , si l’atmosphère était la cause des contractions , verrait-on , par la mêmenbsp;électricité qui étend son influence surnbsp;un animal, rendre électriques par dé-faut quelques-unes de ses parties, etnbsp;quelques autres par exces ? pourquoinbsp;rélectricité n’afïluerait-elle pas égale-luent, quand on couvre l’extrémiténbsp;d’un are fort long d’une enveloppenbsp;idio-électrique ? enfin pourquoi verrait-on toujours que Ie même arenbsp;tenu par Ie même homme , dans lanbsp;même atmosphere, attire tantót l’élec-tricité la plus faible , capable a peinenbsp;d’imprimer des mouvements atix cuis-ses de grenouilles les plus grêles, etnbsp;tantót une beaucoup plus abondante ,nbsp;qui produirait des contractions dansnbsp;les cuisses bien plus volumineusesnbsp;d’un agneau ou d’un veau? Enfin nousnbsp;avons pensé qu’il serait avantageux,

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SUR LE GALVANISME. iSy pour les animaux, d’être doués d’unenbsp;électricité intérieure, propre a les ga-rantir des injures de Télectricité at-mosphérique surabondante. Sans cela ,nbsp;il serait a craindre que dans les ora-ges, les corps humains ne s’emparas-sent avec trop d’avidité de l’électriciténbsp;répandue autour d’eux, et n’en fussentnbsp;quelque jour malheureusement con-sumés. Voila sur quoi je réfléchissaisnbsp;en moi-même , tout en cherchant anbsp;établir par de nouvelles preuves l’exis-tence d’une électricité résidente dansnbsp;les muscles des animaux.

§ IV. Quelque capables cependant que fussent ces observations de di-minuer, ou même de détruire entiè-rement Ie soupcon de finfluence denbsp;fair, beaucoup de personnescrojaientnbsp;encore avoir a se défier de faction desnbsp;tnétaux. On vojait s’augmenter de journbsp;jour cette assertion déja si répan-.nbsp;contre l’électricité animale, que

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i38 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

toutes les contractions iiedoiventleur origine qu’a ceile qui se trouve dansnbsp;les armatures, et non a aucune vertilnbsp;électrique résidant intrinséquementnbsp;dans les animaux. Cependant Carra-dori, dans des lettres, modéra la vi-vacité de ses déclamations, paria avecnbsp;plus de réserve de l’électricité animale, qu’il avait d’abord dédaignée, etnbsp;alia jusqu’a mettre en avant, pour sanbsp;défense, plusieurs observations sa-vantes ; mais bientót Ie professeurnbsp;Volta , fameux par les expériences in-génieuses qui lui sont devenues si fa-milières , vint tout-a-coup élever lesnbsp;doutes les plus graves dans plusieursnbsp;lettres qu’il nous a d’abord adressées ,nbsp;et qu’il a ensuite rendues publiquesnbsp;dans Ie Journal de phjsique de Pavie:nbsp;mais tonte la force de ces objectionsnbsp;ne consiste qu’en ce que Fon est tou-jours obligé, pour produire une contraction , de se servir de métaus

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SUR LE GALVANISME. iSg hétérogènes , dont les uns attirent l’é-lectricité , tandis, que les autres lanbsp;donnent, et que Ion n’excite de mou-veraenfs musculaires que lorsque lanbsp;double électricité des métaux se metnbsp;en équilibre.

§ V. Qui pouvait ne point se laisser séduire par une théorie si simple, et présentée sous des dehors aussi in-génieux? Cependant les expériences denbsp;Galvani, et celles que j’ai faiLes moi-même par Ia suite, m’empêchèrentnbsp;entièrement dj adhérer. On voit ennbsp;effet, dans les premiers Mémoires denbsp;Galvani (corarae j’en ai souvent acquis la preuve ), que les muscles et lesnbsp;nerfs de grenouille, plongés séparé-ment dans deux vases rempiis d’eau,nbsp;éprouvent constamment les contractions les moins équivoques a l’appro-che d’un are métallique. Voila donenbsp;Une contraction musculaire détermi-uée par un seul are et par uii seul

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i4o nbsp;nbsp;nbsp;Ê S S A I

raétal. Des grenouilles suffoquées dans Ie vide ou dans un air condensé, etnbsp;disséquées ensuite a la manière ordinaire , manifestent des contractionsnbsp;sans aucune armature , a la simplenbsp;communication des muscles et desnbsp;iierfs par un arc d’argent; et ce n’estnbsp;pas seulement des grenouilles lesnbsp;plus grandes et les plus fortes qu’onnbsp;obtient un pareil effet, mais les plusnbsp;petites et les plus faibles Ie décidentnbsp;également. Certes , il faut bien alorsnbsp;qu’il n j ait pas dégagement d’élec-tricité des diverses armatures métal-liques , puisque c’est Ie même are quenbsp;Ton applique sur les muscles et sur lesnbsp;iierfs. Si l’on veut, en examinant farenbsp;dans ses différentes parties, Ie soup-^onner d’hétérogénéité, quelle raisonnbsp;y aurait-il de n’en pas accuser denbsp;même tous les autres arcs , avecnbsp;lesquels on pourrait obtenir les mê-mes résultats ? et si, après en avoir

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SUR LE GALVANISME. , 141 emplojé plusieurs, on en avait trouvénbsp;Un Ie moins hétérogène qu’il soit possible , certainement ce ne serait pasnbsp;dans rhétérogénéité de la matière mé-tallique, mais dans les diverses partiesnbsp;des animaux , qu’il faudrait clierchernbsp;Ie développement et Taction de Télec-tricité.

Au milieu de ces réflexions, Gal-vani vint annoncer a notre Académie qu’il avait reconnu des contractionsnbsp;dans des grenouilles nouvellementnbsp;disséquées, sans Ie secours de la ma-cliine pneuraatique , saus armaturesnbsp;d’aucune espèce , et par Ie simple at-touchementd’un are homogene. Carra-dori obtint Ie même résultat dans Ienbsp;cours de ses opérations; il hésita d’a-bord a adrnettre ce fait, mais il finitnbsp;par Ie regarder bientóteorame constant et assuré. Quoique mes observations soient parfaitement d’accord a veenbsp;celles de ces phjsiciens iliustres , j’ai

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143 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

trouvé en outre que Taction de la machine pneumatique , même sausnbsp;i’addition d’aucune armature, excitaitnbsp;dans les grenouilles une électriciténbsp;plus abondaiite.

§ VI. Cependant, afin que la suite de mes expériences vint toujours d’a-vantage a Tappui de la doctrine de Té-leclricité animale, et considérantla dif-ficulté de trouver des métaux solidesnbsp;qu’un chimiste scrupuleux put recon-naitre pour parfaitement homogènes,nbsp;j’eus recours a un métal liquide,c’est-a-dire au mercure, et je Ie fis auparavantnbsp;dépouiller, par tous les mqjens con-nus, des principes étrangers qu’il au-rait pu contenir. Pour que Ie métalnbsp;put remplir sürement les fonctionsnbsp;des armatures et de Fare qui les jointnbsp;ensemble , j’ai imaginé plusieurs ap-pareils, qui , quoique tendant tousnbsp;au même but, ont cependant chacunnbsp;besoin d’une description particulière,

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SUR LE GALVANISME. 145 a cause de leurs usages différents.nbsp;Deux vases de verre sont placés l’unnbsp;au-dessus de l’autre ( pl. io,fig 1 );nbsp;Ie supérieur, qui est rempli de luer-cure, recoit la moelle épinière d’unenbsp;grenouille préparée a eet effet; Ie fondnbsp;en est percé d’uii trou, que l’on ouvrenbsp;a volonté , et qui laisse couler Ie mer-cure , de manière a toucher dans quel-que point les muscles placés au dessous. Quand 011 établit cette communication , les muscles se contractent;nbsp;cependant fare est de raercure, l’ar-mature en est aussi; l’électricité estnbsp;la même dans tous les deux; done onnbsp;ne devrait attendee aucune action denbsp;l’électricité extérieure. Ainsi vous ob-servez une contraction dont on ne peutnbsp;en chercher la cause dans l’électri-cité des métaux. Mais Ie mercure, ennbsp;tombant, ne tirerait-il pas félectriciténbsp;des parois du verre contre lesquelsnbsp;il frappe , de même que la parüe

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supérieure d’un baromètre brille tont* a-coup d’une lumière électrique, lors-qu’on agite Ie iuercure par la plus légere oscillation ? Ceux qui craignentnbsp;eet eÖ'et de la part du verre nont qu’anbsp;employer des vases de bois , et ilsnbsp;reconnaitront aussitót combien leurnbsp;sonpeon était peu fondé.

§ VII. Dans l’emploi de eet appareil, il faut être en garde contre plusieursnbsp;circonstances, qui pourraient faire accuser la machine tandis qu’on ne se-rait en droit de blamer que celui quinbsp;en dispose avec maladresse. II arrive ,nbsp;par exemple, que la moelle épinière,nbsp;a cause de sa légèreté, demeure a lanbsp;superficie du mercure , tandis qu’ellenbsp;doit, au contraire, j être plongée. Onnbsp;se servira done d’un are de verrenbsp;OU d’un autre corps idio-électrique,nbsp;pour la presser de manière a en pro-duire rimmersion totale : sans cettenbsp;précaution, de facheuses anomalies

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SUR LE GALVANISME. 145 viendront s’opposer au succès de l’ex-périence. Pour les écarter encore plusnbsp;facilement, prenez un sjphon de verrenbsp;(pl. 1 o , fig. 2 ) a deux branches, dontnbsp;Tune soit plus large, et se replie su-périeurement au-dedans d’elle-mêmenbsp;en forme d’entonnoir terminé inférieure ment par une ouverture quenbsp;l’on puisse fermer a volonté. Verseznbsp;du mercure par la branche la plusnbsp;étroite du sjphon; il se portera dansnbsp;la plus large , mais il ne pourra par-venir jusqu’a fintérieiir de sa portionnbsp;conique, a moins que Ionn’en óte Ienbsp;bouchon. Après avoir disposé les cho-ses de cette manière, placez dans lanbsp;branche la plus étroite la moelle épi-nière d’une grenouille qui plonge dansnbsp;Ie mercure, et que ses muscles soientnbsp;repliés a la surface de la cavité conique , dans laquelle vous laisserez en-ti’erle mercure. Ce fluide, aussitót ennbsp;reprenant son équilibre, couvrira les

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muscles, et ilj aura contraction; car il se formera, de la moelle épiuièrenbsp;aux muscles, un arc de mercure pro-pre a les exciter promptement.

g VIII. Mais, pour arriver a Texpé-rience proposée de la manière la plus simple , voici Ie procédé facile quenbsp;j’ai mis en usage. Prenez un vase denbsp;verre rempli de mercure (pl, lo,nbsp;fig. 8.), sur lequelsurnagent les muscles d’une grenouille préparée , et quenbsp;la moelle épinière soitsuspendue a unnbsp;fil de soie, a quelque distance de lanbsp;superficie du métal, de sorte qu’onnbsp;pu isse l’en approclier a volonté en lais-sant descendre Ie fil. Lorsque vousnbsp;produirez ce contact, il ƒ aura Unenbsp;contraction qui ne manquera jamais , si 1 on substitue au mercure unenbsp;plaque d’or ou d’argeiit ; ce métalnbsp;néanmoins semble un peu inférieur anbsp;Tor dans la propriété de conduire l’é-lectricité animale. Ces phénomèue.s

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SUR LE GALVANISME. 147 ont lieu, iion-seulement sur une gre-nouille entière, mais encore sur cellenbsp;qu’on a longitudinalement divisée ennbsp;deux portions égales, et qui, au moment oü elle atteint Ie mercure par lanbsp;méthode que nous venous de décrire,nbsp;se contracte avec véhémence. Quandnbsp;je soumis ces expériences a l’examennbsp;de Galvani, auquel je faisais part denbsp;tous mes travaux, il me témoigna dunbsp;regret de voir qu’elles n’avaient encore été entreprises que sur des gre-nouilles, et m’engagea vivement k lesnbsp;recomraencer sur des animaux a sangnbsp;chaud. A l’instant il lui fallut subirnbsp;la peine de cette plainte^ dictée parnbsp;l’amitié; car, comme cegenre d’expé-rience exigeait toute l’adresse du dis-séqueur, j’eus recours a Galvani lui-même, comme sid’ailleurs l’électriciténbsp;animale, sollicitée par ses propres efforts, devait être moins difficile a senbsp;ïïiontrer. Ainsi je soutiens avec la

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main , dans une position verticale, la jambe disséquée d’un poulet ou d’unnbsp;agneaii, de manière que les muscles,nbsp;mis a découvert, communiquent avecnbsp;Ie mercure ; puis j’élève Ie nerf crural,nbsp;qui n’est garni d’aucune armature; etnbsp;Tabandonnant a lui-même, il touchenbsp;librement la superficie du métal; jenbsp;vois s’opérer alors des tremblementsnbsp;et des contractions violentes danstoutenbsp;la jambe : Ie même effet ne manquenbsp;jamais d’avoir lieu, si je fais usage denbsp;l’appareil décrit ci-dessus ( pL 10,nbsp;jfig. 2. } Voila les essais que j’ai tentésnbsp;sur des animaux a sang froid et a sangnbsp;chaud.

§ IX. Je n’ignorais pas, en les pu-bliant, que des phjsiciens attribue-raient les contractions obtenues a une action stimulante de mercure surnbsp;la moelle épinière , ou a une électri-cité communiquée par les corps en-vironnants, plutót qu’a l’électricité

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SUR LE GALVANISME. 149 propre des animaux.C’est pour celanbsp;que ]e proposerai volontiers a ceuxnbsp;qui partagent cette opinion, de sou-tenir verticalement avec la main l’ex-trémité des cuisses d’une grenouille ,nbsp;et dene presser sur la surface du mer-cure que la seule moelle épinière; ilsnbsp;n’auront jamais de contraction , tantnbsp;que les muscles ne toucheront pointnbsp;aussi ie mercure. Qu’ils plongent encore, s’ils veulent, la moelle épinière,nbsp;dans de l’eau salée ou dans du vinaigre,nbsp;la contraction manquera très-souvent,nbsp;quoique soilicitée par une puissancenbsp;mécanique, etbien que l’acide soit très-propre a faire les fonctions de stimulant On voit que, dans Ie sjphon dontnbsp;iious avons fait usage ailleurs ( pl. 10,nbsp;fig. 2. )} il nj a aucun effort, et l’onnbsp;II j découvre que Ie léger mouvementnbsp;d’oscillation dont le'fluide a besoinnbsp;pour se remettre en équilibre. Enfinnbsp;nous avons observé que les deux vases

2. J I

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i5o nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

étant remplis égalemeut de mercure , si Ton óte Ie bouchon , de majiièrenbsp;que Ie fluide en tombant ne frappenbsp;point les muscles, il s’opère néanmoinsnbsp;tine contraction, ce qui doit être unenbsp;preuve nouvelle que Telfort mécani-que n j prend aucune part.

§ X. Mais qu’avais-je a craindre de ces excitateurs, ayant déja reconnu, parnbsp;l’expérience, que, dans bien des cas,nbsp;Telfort Ie plus violent sur les musclesnbsp;et les nerfs, ne produit aucune contraction? J’ai fait des essais sur desnbsp;animaux morts, non pas dans Ie tempsnbsp;oü ils possédaient encore une irrita-bilité vive etbrillante, mais lorsque,nbsp;languissante, elle commencait a s’é-teindre : les aiguilles, les acides, lesnbsp;stimulants les plus actifs, ne pouvaientnbsp;plus la ranimer; elle paraissait tout-a-fait détruite. J’ai cependant vu dansnbsp;les animaux a sang chaud et a sangnbsp;froid, pourvu que Texpérience ne se

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SUR LE GALVANISME. iSt fit pas aii-dela d’uii certain temps , j’ainbsp;vu, dis-je, rirritabilité, indépendantenbsp;de tout effort mécanique, obéir cons-tamment a la puissance de fare, etnbsp;les mouvements décidés uniquementnbsp;par la tendance du fluide animal anbsp;réquilibre. Quant aux grenouilles,nbsp;corame elles sont plus commodesnbsp;pour les expériences , je les ai soumisesnbsp;a un plus grand nombre de stimulants mécaniques : je plongeais dansnbsp;les acides la moelle épinière ou lesnbsp;nerfs,je les percais avec une aiguille,nbsp;je coupaisles nerfs, quelquefois mêinenbsp;je retirais du canal vertébral toute lanbsp;substance médullaire , et tout celanbsp;n’opérait aucun mouvement. Ehbien!nbsp;ces mêraes nerfs, ces mêmes muscles,nbsp;qui avaient soutenu les attaques denbsp;stimulants si variés, se contractaientnbsp;subitement ^ fapproche de l’arc etnbsp;des plus petites armatures. Je me réserve d’étendre davantage ces détails

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i53 nbsp;nbsp;nbsp;E S S a I

lorsquune occasion plus convenable se présentera de comparer Ie pouvoirnbsp;des excitants hallériens avec les eflfetsnbsp;du galvanisme.

§ XI. Après avoir détruit toute action de la part des excitateurs , écartonsnbsp;maintenant Ie soupcon d’une électri-cité extérieure. Prenez un cjlindre denbsp;verre qui se termiiie par un col, etnbsp;mettez-y mie grenouille disséquée anbsp;l’ordinaire avec nne petite quantiténbsp;de mercure ; inclinez Ie cylindre, ennbsp;sorte que Ie mercure en occupe lanbsp;partie inférieure, et présente auxnbsp;muscles une armature qui leur soitnbsp;très-appropriée; que l’extrémité du colnbsp;du cjlindre soit fermée hermétique-ment a la lampe de lemailleur : il nenbsp;restera plus aucune communicationnbsp;entre la grenouille enfermée et fairnbsp;extérieur. Actuelleraènt si l’on donnenbsp;au tube une position telle que Ie mercure touche en même temps Ie muscle

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SUR LE GALVANISME. i53 et la moelle épiuière; l’arc ainsi forraé,nbsp;il j aura certainement contraction. Sinbsp;vous répétez la même expérience avecnbsp;Ie tube plongé dans l’huile, la contraction sera également déterminée;nbsp;mais il faut alors, avec un fil de soie,nbsp;détourner un peu Ie tube de verre denbsp;sa position, afin de pouvoir a volonténbsp;faire eouler Ie mercure, de manièrenbsp;qu’il soit établi un are entre les nertsnbsp;et les muscles.

§ XII. Il n’est pas permis, dans ce cas, d’attribuer les mouvements quenbsp;l’on a obtenus è. l’arc ou aux armatures,nbsp;qui, étant formés de mercure seul ,nbsp;lie peuvent produire une double élec-tricité nécessaire pour exciter la contraction. Et quand même nous vou-drions, en forgeant les suppositionsnbsp;les plus absurdes, accorder au rner-cure seul une double électricité , onnbsp;ïie pourrait en attendre qu’une seulenbsp;contraction, et non pas toutes celles

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qui la SUivent. Car, lorsque les corps inorganiques se sont une fois déchar-gés de leur électricité naturelle , etnbsp;qu’ils ne peuvent en puiser de nouvelle dans les corps qui les environ-nent, ils n’ont aucun moj^en de répa-rer la force qu’ils ont perdue; maisnbsp;cette puissance créatrice , dont sontnbsp;privés les corps inerts, Ton ne s’é-tonuera point de la trouver dans lesnbsp;parties animales, tant qu’elles restentnbsp;douées d’un principe de vie. D’ailleursnbsp;il n j a pas Ie plus léger doute a élevernbsp;sur la transmission d’une électricité extérieure , soit du tube de verre qui re-coit Ie mercure, soit de Tatmosphèrenbsp;environnante, et séparée de la moellenbsp;épinièreparune triple barrière de corpsnbsp;idio-électriques ; savoir, fair, Ie verrenbsp;et rhuile. J’ai vainement taclié de simplifier Ie procédé déja exposé ; j’ai ré-pété Texpérience précédente , en plon-geant une grenouille disséquée dans

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SUR LE GALVANISME.

Hiuile, et en approchant des armatures un are isolé. J’ai obtenu quel-quefois les contractions ; rnais j’ai toujours été forcé d’en revenir a manbsp;première méthode par d’inévitablesnbsp;anomalies; entre aulres inconvénients,nbsp;il arrivait que l’huile , en adhérant anbsp;Fare et aux armatures, s’opposait anbsp;uue communication immédiate entrenbsp;eux.

§ Xlir. En publiant ces détails , je prévojais sans peine que les partisansnbsp;de l’électricité provenante des métauxnbsp;me presseraient toujours vivement sur

ce que, soit en faisant usage d’arma-

»

tures pour obtenir des contractions, soit en les proscrivant, j’emplojais toujours Fare, qui est lui-même une armature. Je ne nierai point sans doute quenbsp;les métaux n’aient, dans ces cas, facib’ténbsp;Ie développement de cette éiectriciténbsp;animale, que la nature si féconde,nbsp;peut d’ailleurs par d’autres mojens

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il6 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

reproduire avec une variété saus bornes; mais , au lieu de regarder lesnbsp;substances métalliques comme la causenbsp;des contractions dans les animaux, jenbsp;persisterai toujours a les envisager seu-lement comme une condition favorable a la manifestation de félectri-cité qu’ils recèlent. Car, si vous aveznbsp;besoiu d’armatures pour électriser lesnbsp;corps idio-électriques , vous n’attri-buerezpas pour cela a fare ou aux armatures , la commotion produite par lanbsp;bouteille de Lejde. En elfet, Ie carreaunbsp;magique-électrique , ou Ia bouteille denbsp;Lejde, contiennent encore beaucoupnbsp;d’électricité après que les armaturesnbsp;ont été déchargées. Electrisez une boii-teille de Lejde remplie d’eau, videz-la ensuite, et de rechef remplissez-lanbsp;d’une eau qui ne soit pas électrisée:nbsp;au raojen de fare, vous mettrez ennbsp;communication les deux surfaces op-posées, vous ressentirezla commotion.

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157

SUR LE GALVANISME.

Cette expérience très-simple s’accorde avec beaucoup d’autres faites précé-demment par Wilson, Tibérius Ca-vallo, et plusieurs autres phjsiciens.nbsp;Les armatures servent done puissam-ment a attirer et a accumuler l’élec-tricité dans les corps; mais ce ne sontnbsp;pas elles qui leur fournissent celle quinbsp;sj trouve rassemblée.

§ XIV. Si vous admettez dans l’é-lectricité ordinaire , les raisonnements que nous venons d’exposer, il n’y anbsp;pas de motif pour les rejei^r dansnbsp;les pbénomènes de lelectricité animale; car nous vojons la contractionnbsp;dans les animaux, comme I’explosionnbsp;dans le carreau magique, ou dans lanbsp;bouteille de Lejde. C’est pourquoi,nbsp;afin de démontrer que faction desnbsp;métaux était absolument nulle, onnbsp;a emplojé d’abord les ressources denbsp;la phjsique, ensuite les simples forces de la nature ^ pour mettre en

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i53 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

équilibre rélectriclté des deux armatures et celle de l’arc. Un homme isolé, tenant a la main un are métallique etnbsp;une grenouille disséquée, garnie d’ar-matures hétérogènes, était chargé d’é-lectricité , avec tout ce qui lui ap-partenait. Voila un homme devenunbsp;électrique par exces , ainsi que la grenouille , les armatures et l’arc. Dansnbsp;cette expérience , tout ce qu’il j a denbsp;métallique ayant son électricité ennbsp;équilibre , ne peut produire de contraction ; done, si vous en observeznbsp;au simple attouchement de l’arc surnbsp;les armatures, on ne peut l’attribuernbsp;a lelectricité extérieure, mais seule-ment a celle qui est dans la grenouille.nbsp;Or, les contractions disparaissent,nbsp;si vous ne touchez que Tune ou l’autrenbsp;des armatures ; eiles reviennent aussi-tót si vous les faites communiquer aunbsp;moyen de l’arcrce qui démontre bieunbsp;la grande puissance de celui-ci pour

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SUR LE GALVANISME. i5g faire sortir l’électricité qui existe dansnbsp;Ics corps. Ce ne serait pas être constantnbsp;dans ses principes que de clierchernbsp;dans l’électricité commuuiquée parnbsp;1’iiomme isolé la cause des contractions observées ; car alors ce seraitnbsp;accorder a riiomme l’électricité animale , que l’on refuse a la grenouille :nbsp;opinion absolument insoutenable sousnbsp;tous les rapports.Mais enfin, puisqu’ilnbsp;•s’agissait dedétournerlesoupcon d’unenbsp;électricité communiquée, il fallait quenbsp;les expériences fussent absolumentnbsp;exemptes de toute influence d’électri-cité artificielle.

§ XV. Ainsi l’on rappelle l’équilibre dans les armatures, en les appliquantnbsp;Tune a l’autre. Cette manière simplenbsp;d’opérer est empruntée des physi-ciens , qui, lorsqu’ils veulent rétablirnbsp;l’équilibre, ont coutume d’appliquernbsp;corps électrisés par excès a ceuxnbsp;Ie sont par défaut. Plongcz dans

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J’eau la tnoelle épiiiière d’uiie gre-nouille privée de toute espèce d’arma-ture, etétendez les muscles sur un plan idio-électrique :1e vase doitreprésenter,nbsp;en quelque sorte, un sjphon par l’ad-dition d’un tube étroit, au mqyen du-quel il puisse recevoir la moelle épi-nière, non pas surnageant au fluïde,nbsp;maïs en étant recouverte entièrement.nbsp;Je fus satisfait de voir combien unenbsp;telle manière de procéder était con-venable a mes vues. Laissez flotternbsp;au-dessus de l’eau, maïs un peu loinnbsp;de la moelle épinière, une feuille d’é-tain ; tou^hez, d’une main légèrementnbsp;inouillée d’eau , les muscles , de l’au-tre, la feuille detain avec un are d’ar-gent, vous aurez une contraction su-bite. La constance de ce pbénomènenbsp;me frappa telleraent, que je ne pusnbsp;m’empêcher de raisonner ainsi: il s’o-père un mouvement musculaire lanbsp;oil la grenouille ne touche rien de

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SUR LE GALVANISME. i6i lïiétallique; car tout ce qui est métalnbsp;est éloigué de la grenouilie ; et si cenbsp;métal avait par lui-mêrae une électri-cité différente , elle se mettrait ennbsp;équilibre. Je ne vois done rien d’em-prunté au dehors, qui ait pu produirenbsp;la contraction dans la grenouilie; etnbsp;quoique les métaux viennent a se toucher en s’équilibrant, et que ee contact soit immédiateraent suivi d’unenbsp;contraction, on ne doit en concevoirnbsp;aucune crainte de communicationnbsp;d’une électricité extérieure. Ceci estnbsp;victorieusement prouvé par les taux eux-mêmes mis en équilibre avantnbsp;la contraction. Qu’une des mains lé-gèrenient mouillée touche les mus-cles,et que l’autre ,tenant une piècenbsp;d’or couverte en partie de la feuillenbsp;d’étain , la plonge dans l’eau , il y auranbsp;contraction rapide. Cependantlesdeuxnbsp;métaux étaient en équilibre avant elle;nbsp;ainsi ils ne peuvent réclamer aucune

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part dans la contraction, qui, par conséquent n’a dü avoir lieu qu’aunbsp;mojen d’une électricité intérieure. Sinbsp;vous substituez a Teau commune denbsp;l’eau salée, du lait, du petit-lait ounbsp;du sang, la contraction se manifes-tera pareillement. 11 en sera de mêmenbsp;si vous emplojez un morceau d’argent,nbsp;de fer ou de laiton couvert d’étain.nbsp;L’étain cependant, avant la contraction , était en équilibre avec les autresnbsp;métaux, et l’efFet n’en a été nullementnbsp;troublé. 11 n’estpas nécessaire non plusnbsp;de toucher les métaux avec la main ;nbsp;car, si quelqu’un approche de ses lè-vres OU de l’extrémité de sa langue lanbsp;feuille d’étain , et qu’un fil d’argehtnbsp;s etende depuis Tétain jusqu a lamoellenbsp;épinière, entièrement dépourvue d’ar-mature métallique, la contraction seranbsp;évidente toutes les fois que la mainnbsp;mouillée complétera l’arc en s’appli-quant aux muscles.

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SUR LE GALVANISME. i65 § XVI. Toutes nos recherches ontnbsp;été jusqu’ici dirigées vers les mouve-ments miisculaires : qu’il nous soitnbsp;done maintenant permis de les porter quelques instants du cóté des sensations. Au moyen d’une machine élec-trique ordinaire, chargez d’électriciténbsp;un homme isolé , et qu’il approchenbsp;l’arc d’argent de la pointe de sa lan-gue couverte avec la feuille d’étain:nbsp;cette augmentation de fluide électri-que rendra les armatures et l’arc élec-triques au même degré. On ne pourranbsp;done pas supposer que Tune des deuxnbsp;armatures soit positive et l’autre né-gative, et l’on ne devra s’attendre anbsp;aucun passage d’électricité, è, aucunenbsp;, saveur qui en soit l’indice; cependantnbsp;alors même la langue a été frappéenbsp;d’une saveur acide ; ce n’est done ninbsp;l’arc, ni les armatures qui Tont pro-duite , mais l’électricité naturelle desnbsp;muscles et des nerfs. Ainsi la nécessité

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d’un arc interne, qui s’annonce dans les phénomènes précédents : appuienbsp;l’action d’une électricité résidante; car,nbsp;pour frapper ie goüt par lelectriciténbsp;animale, il ne suffit pas d’approchernbsp;lextrémité de la langue de métaux différents ; mais il faut encore formernbsp;un arc vers les muscles de la langue,nbsp;OU vers d’autres plus éloigués. Aprèsnbsp;avoir fait, pour la première fois, cesnbsp;expériences, fai eu la satisfaction d’ap-prendre que Volta 1 les avait conlirmées

1

Le profeSseur Volta, en m’inFormant par ses Lettres qu’il avait rèpétécle mes expériences, ajoute :nbsp;« La plus facile et la meilleure nianiére de faire cettenbsp;* experience, est do plonger cn grande partie unnbsp;« plat d’argeut dans nn seait, ou nu vase de verrenbsp;«plein d’eau; de s’applicjuer ensuitc au bout de lanbsp;« langue une petite feuille d'etain , qui, par line ex-« trémité'sortant de la bouclie , se mettra en contactnbsp;« avec le bassin d’argent, soit d’nne manière imiué-« diate , soit au moyen d’un troisième ractal qiielcon-« que ; alors il faudra plonger la main dans I’enu ,

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SUR LE GALVANISME. i6S et enrichies de nouvelles observations;nbsp;car ce que j’avais obtenu dans l’eau, ilnbsp;l’a rencontré de plusieurs manièresnbsp;dans Ie charbon et dans les métaux.

§ XVII. Lexpérience suivante prou-vera, je crois , que les phénomènes rapportés plus liaut proviennent tousnbsp;de l’arc interne. Que d’une main mouil-lée on approcbe de rextrémité de la

« même avec Ie mètal, si 1’on veut sentir Ia savenr « aclde seclévelopper d’une mniiiéregraduée et brusque-« ment puur en recevoirrirapression subite. Au défautnbsp;•« clu plat d’argent, une cuiller de même mètal a moitiènbsp;« clans l’eau, poiirra, si die est d’une grandeur sulB-* santé , determiner Ie mèrae effet, a-peu-près dansnbsp;« une égale intenslté ; au contraire , un fil d’argentnbsp;« employé de la même inanicTe, ne donnera naissancenbsp;« qu’a une saveur trèsdègère. Si Ie vase qui renfermenbsp;«l’eau est d’argent, Ie plat et la cuiller sont égale-« ment superflus ,-ce vase lui-même étant alors Far-«mature la plus eonvenable du liquide5 il sufflranbsp;« d’j plonger la main, et de inettre en contact Ienbsp;« vaisseau avec la feullle cl’étain appliquée a la langue^nbsp;¦« pour sentir une savour trés-vive. »

2. nbsp;nbsp;nbsp;12

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langue un arc métallique oii un char-bon recouvert avec de l étaiii et non isolé, la sensation de la saveur acide ,nbsp;que l’on ne pouvait auparavant obte-nir, se produira sur-le-champ. Ce-pendant la même expérience présentenbsp;des deux manières des armatures dif-férentes mises en contact, et ramenéesnbsp;a l’équllibre ; pourquoi done Ie résul-tat de l’expérience n’est-il pas Ie même?nbsp;car, lorsque lecharbon on les métauxnbsp;touchent la main humide, il se faitnbsp;une circulation rapide et continuéenbsp;des muscles éloignés aux nerfs de lanbsp;langue , qui, se trouvant interrom-pue par l’interposition du corps idio-électriqiie, óte toute espêce de sensation de saveur. II reste done bien éta-bli que, pour exciter les sensations dunbsp;gout, il faut encore , outre lattouche-ment des armatures extérieures, unnbsp;are interne qui remette en équilibrenbsp;Télectricité animale. Carradori a justifié

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SUR LE GALVANISME. 167 mes observations d’une manière déci-dée *, lorsque, chercliant a exciter ennbsp;même temps dans deux hommes lanbsp;sensation du goüt, il a reconnu qu’il,nbsp;fallait absolument former entre euxnbsp;un are, soit par la jonction de leursnbsp;mains, soit en humectant Ie sol surnbsp;lequel ils élaient placés.

§ X V 111. Le célèbre Volta m’avait invité, par ses lettres, a essajer d’ob-

* De la mêrae noaniére cju’en opérant sur deux grenouilles, dont les nerfs cruraux sont égalenieiitnbsp;découverts, mais dont uii senl est armé, Ia contraction s’excite dans tontes deux , qiiand on établit uunbsp;conducteur entre Tarniature de Tune et le nerf denbsp;1’autre j de même j’ai observe que 1’on peut fairenbsp;éprouver a deux personnes a-Ia-fois la saveur alkalinenbsp;et la saveur acide , quand on couvre la langue d’unenbsp;feuille d’étain chez 1’ane, et d’une lame d’or ou d’ar-gent chez 1’autre, et (|ue 1’on fait coramuniquer lesnbsp;armatures. Mais ii est nécessaire qne les deux personnes aient dêja entre clles quelque communication jnbsp;d suffit pour cela que le sol soit bumide , et leursnbsp;chaiissures mi pen mouillées.

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tenir des contractions sans employer absolunient au cun métal : il rne van-tait beaucoup Ie charbon dont il avaitnbsp;fait usage Ie premier , comme d’unenbsp;armature excellente pour l’électriciténbsp;animale. Je n’eus done rien de plusnbsp;pressé que de répéter les procédésnbsp;divers exposés plus haut, ayant grandnbsp;soil! d’en écarter toute substance mé-tallique. J j fus encouragé par Ie pro-fesseur Laghi, qui, dans des vues d’in-térêt public, ayant présenté a notrenbsp;accadémie l’analyse du bois bitumnnbsp;neux du pays , voulut que ses procédésnbsp;chimiques fussent ouverts a mes recherches. II fut démontré constammentnbsp;que presque tous les charbons non fos-siles des végétaux fournissaient Ianbsp;plus excellente armature, et, lorsquenbsp;je m’en servais, je n’avais certainementnbsp;pas lieu d’en regretter de métalliques.nbsp;C’est pourquoi, dans l’expérience denbsp;Galvani, que l’on appelle Ie carillon

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SUR LE GALVANISME. '169 animal^ 011 a substitué avec avantagenbsp;une plaque de charbon a une d’argeiit;nbsp;les arcs de métal ont aussi fait placenbsp;a ceux de charbon. Tous ces phéno-mènes ont été produits par Ie charbonnbsp;Tégétal ordinaire : au contraire , onnbsp;n’a pu les obtenir avec la houille denbsp;notre pajs ,ni avec celle d’Angleterre.nbsp;J’ai ernplojé les divers éléinents tirésnbsp;des cendres de notre claarbon fossile,nbsp;savoir, de Facétite de chaux, de lanbsp;terre silicée a demi-vitrifiée par Ie se-cpurs de la potasse enfin de la terrenbsp;argileuse : mais toutes ces substancesnbsp;n’ont produit qu’une armature abso-lument sans effet pour Félectriciténbsp;animale. Les cendres de notre charbonnbsp;fossile et de celui d’Angleterre n’ontnbsp;pas réussi davantage.

§ X IX. Dans tous ces résultats je ne vois rien qui ne soit parfaitement d’ac-cord avec la théorie de félectricité générale ; car Ie bitume, naturellemen,t

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'jtyo nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

combiné dans Ie charbon devenu fos-sile , lui óte toute faculté de servir de conducteur a l’électricité animale. L’é-vènement a confirmé cette conjecture ; car j’ai emplojé , après les avoirnbsp;fait bruler , des charbons fossiles ,nbsp;tant de notre pajs que d’Angleterre,nbsp;et ils ont présenté aussitót une armature d’un excellent usage, paree quenbsp;faction du feu avait enlevé au charbon les principes idio-électriques quinbsp;arrêtaient aupatavant la circulation denbsp;félectricité animale. Au milieu de cesnbsp;opérations, il survint un phénomènenbsp;qui fit singulièrement éclater Ie carac-tère de félectricité; car ayaiit placénbsp;sous la moelle épinière des charbonsnbsp;fossiles brulés, et ajant formé unnbsp;are des muscles aux charbons , je visnbsp;la contraction se manifester constam-ment a certains points déterminés ,nbsp;tandis que toujours elle se refusaitnbsp;dans d’autres : ce qui tenait a ce

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SUR LE GALVANISME. que, dans Ie mênie charbon, l’actioiinbsp;du feu avait reiidu certaines partiesnbsp;propres a servir de conducteur , etnbsp;que d’autres, chargées d’un principenbsp;bitumineux plus abondant , étaientnbsp;restées dans leur premier état d’idio-électricité. Ainsi, quoiqueles charbonsnbsp;fossiles puissent devenir propres anbsp;faire des conducteurs, il sera toujoursnbsp;vrai que les charbons ordinaires doi-vent avoir la préférence. De-la na quitnbsp;l’espoir de ramener toutes les contractions aux méthodes que j’ai rapportées,nbsp;en n’emplojant que des armatures denbsp;charbon, et écartant toute espèce d’arcnbsp;métallique. Des grenouilles extrême-ment vigoureuses furent soumises anbsp;une nouvelle épreuve, et 1’on choisitnbsp;a dessein dans un grand tas de charbon , celui qui parut Ie plus pro-pre a transmettre l’électricité ani-*iiale : on peut juger, tant par les observations intéressantes de Tibério,

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'173 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

Cavallo, que par ce que nous avonseta-bli ci-dessus, quel soin il faut apporter acechoix. On couche done danslechar-bon les muscles d’une grenouiile dissé«nbsp;quée ; et la moelle épinière ^ sans armature, est suspendue a un fil de soie,nbsp;de manière qu’en la baissant a vo-lonté elle touche Ie charbon. Lors-que l’emplojais dans Texpérience desnbsp;grenouilles vigoureuses, la contraction était vive et rapide : ce que Gal-vani lui-même confirma ensuite par sesnbsp;observations. Ainsi voila une contraction produite sans Ie secours d’aucunnbsp;métal; comment done pourriez-vousnbsp;invoquer Ie pouvoir des métaux , ennbsp;ïie vous servant qiie de corps d’unenbsp;nature très-differente ? Si la moellenbsp;épinière, ou les muscles seuls com-muniquent séparément avec Ie char-boii, la contraction manque absoln-ment; ce qui fait bien voir que, pournbsp;lobtenir, ii faut que fare et les arma-

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SUR LE GAL VANISME. 17S tures soieut également forniés de ma-tières charbonneuses. Cette expériencenbsp;a mis Ie terme aux travaux que je m’é-tais proposés ; il ne me reste done plusnbsp;qu’a rassembler en peu de mots toutnbsp;ce que l’on peut déduire des faits quenbsp;j ai présentés en détail. '

§ XX. D’abord il est constant que i.^l’emploi des métaux différentsn’estnbsp;pas nécessaire pour opérer des contractions ; un seul sufEt a eet usage :nbsp;fargetit et Tor sur-tout sont a préférernbsp;pour exciter les aniraaux les plus ro-bustes.

2^. S’il reste quelque soupeon d’bé-térogénéité sur les métaux solides, on l’écartera facilement en se servant denbsp;mercure rectifié par les procédés chi-miques.

3.^ On j)roduit une contraction lorsque Tune des armatures et farenbsp;^'^nt de mercure , et que ce métalnbsp;coulant ne touche point les muscles:

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en conséqueuce on n’est pas autorisé a recoiirir a Faction d’un stimulant,nbsp;que beaucoup d’expériences ont démon trée nulle.

Quand Félectricitê externe des armatures et de Fare éqnilibré natu-rellenient, on par des procédés arti-ficiels, est incapable de déterminernbsp;aucun efï’et, il se développe néanmoinsnbsp;une électricité animale qui commandenbsp;les contractions.

Enfin il parait qu’il ne peut res-ter aucun soupeon de Félectricité des métaux, quand les arcs et les armatures sont de charbon; car, puisque vousnbsp;n’emplojez rien de métallique , vousnbsp;ne pouvez pas attribuer aux métauxnbsp;Ie développement de Félectricité animale.

Tels sont les travaux auxquels je me suis livré |)our confirmer Fexistencenbsp;d’une électricité inhérente aux ani-maux, résultante de leur organisation.

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SUR LE GALVANISME. lyS et eiitièrement indépendante de I’em-pire des métaux. Si je me suis rap-proché du but honorable que je m’é-tais proposé, je croirai avoir biennbsp;mérité et de la science elle-même etnbsp;des hommes illustres qui la cultivent.

Mais, si Ie succès atrompé mon es-poir, on pardonnera aux efforts que j’ai dii tenter pour repousser les attaques dirigées contre une doctrine nouvelle , dont notre Académie a été Ienbsp;berceau , et dont ma familie a vu dansnbsp;son seinse former Ie premier germe.

De toutes les questions auxquelles Ie galva-nisme a donné naissance, aucune n’avait au-tant agité les savants, aucune n’avait élevé, 4 l’époque oü j’écrivais Ie Mémoire précédent, denbsp;si vives et aussi longues discussions que cellenbsp;de savoir si les métaux homogènes , employésnbsp;comme armatures des nerfs et des muscles,nbsp;étaient susceptibles de déciderdes contractions.nbsp;Trop long-temps les assertions hypothétiques,nbsp;les Opinions vagues et particulières , s’étaientnbsp;arrogéle droit de donner des solutions diyerses

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lyG nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

a eet important problème. Peut-être les experiences que j’ai consignees dans ce Mémoire, auront-elles contribué a établir la vérité surnbsp;des bases certaines. Voici comment Ie célèbrenbsp;Humboldt s’exprime k eet egard, en m’accor-dant au reste des éloges bien supérieurs ktousnbsp;mes travaux. Ce morceau pouvant intéreper lesnbsp;amis de la Science, je me determine a Ie trans-crire , malgré ce qu’il m’en coute pour rappor-ter des expressions très-flatteuses , que je menbsp;crois loin de mériter.

« Aldini, a Bologne, a ouvert une route plus K sóre : il a fait connaitre ses experiences avecnbsp;« Ie mercure ; et il a surpassé tous ceux quinbsp;« l’avaient precede dans la méme carrière parnbsp;« la variété, par la délicatesse de ses expérien-

ces , et par la méthode ingénieuse qu’il a « adoptee. Mais ses résultats tendant è ren-« verser une théorie généralement reoue , et inbsp;« laquelle on était fortement attaché, il eut Ienbsp;K sort de tous les savants en pareil cas j on nianbsp;« les faits qu’il rapportait, on Faccusa d’erreur.

« Volta repondit aux experiences faites avec «Ie mercure, qu’il y a une grande différencenbsp;Cf entre la surface de ce métal et Fintérieur denbsp;« sa masse , paree que la surface s’oxide par Ienbsp;« contact de Fair atmosphérique ; qu’en consé-« quence, dans Fexpérience d’Aldini, Fare con-

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SUR LE GALVANISME. 177 * ducteur n’est homogène qu’en apparence, lesnbsp;« organes étant plongés a différentes profon-« deurs; que d’ailleurs Ie mercure produit iinnbsp;« choc dans ces essais , et que ce choc n’étantnbsp;« pas Ie même aux deux extrémités de Fare, ilnbsp;« en résulte un développenient inégal deFélec-« tricité. Les antagonistes d’Aldini n’opposentnbsp;K done aux phénomènes qu’il a décrits, que desnbsp;« refutations hypothétiques ; on pourrait leurnbsp;K répliquer de méme; mais comme il vaut beau-K coup mieux recourir aux experiences en phy-« sique , je me suis occupé de recherches pro-« pres 4 dissiper tous les doutes.

« J’ai puriflé Ie mercure par tous les moyens « connus; une grande quantité fut versée dansnbsp;« trois vases de porcelaine, et comme Je comprisnbsp;« que, si je faisais plusieurs experiences avec lanbsp;« méme quantité de mercure , on objecteraitnbsp;« qu’il était sale par Ie contact des substancesnbsp;«animales, Je ne lis qu’une seule experiencenbsp;« avec Ie mercure de chacun des vases.

« Je préparai plusieurs cuisses de grenouilles,

de manière qu’une portion du nerf crural, « et un morceau de muscle de même longueurnbsp;« fussent pendants. J’assujettis horizontalementnbsp;quot; un tube de verre au-dessus d’un vase conte-“ nant du mercure; Jeplacai autour de ce tubenbsp;« deux flls de sole, avec lesquels Je suspendisnbsp;tt la cuisse de manière k pouvoir faire descendre

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178 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

« k volonté Ie nerf et Ie muscle. J’approchai « la cuisse k deux lignes du. vase, et j’allongeainbsp;tc ensuite Ie lil assez pour que Ie nerf touchdtnbsp;« la superficie du métal. II n’y eut point alorsnbsp;« de contractions; mais, dès que Ie muscle futnbsp;« mis en contact par l’allongement du Hl de soie,nbsp;« tout Ie membre éprouva une secousse court vulsive.

« Le muscle et Ie nerf, dans cette experience, « ne touchaient le mercure qu’k sa superficie ;nbsp;K ils n’étaient nullement plongés dans ce métal,nbsp;« et on avait eu soin d’effectuer I’abaissementnbsp;« si doucement, qu’il était impossible de soup-« Conner qu’il y eut un choc , comme dans l’ex-« périence oh Aldini avait fait couler du mer-« cure a l’aide d’un syphon. Ce qui est encorenbsp;rt plus décisif, c’est qu’ayant posé sur Ie mer-« cure deux morceaux de chair musculaire, a-« peu-près d’une ligne et demie d’épaisseur, dèsnbsp;« que le nerf et le muscle venaient a les toucher,

« la cuisse se contractait fortenient ; si au con-« traire on avait couvert le mercure de petits « morceaux de papier sec , il ne se manifestaitnbsp;« pas de mouvements galvaniques, lors mêmenbsp;« qu’on occasionnait un choc très-fort entrenbsp;« les parties animales et Ie métal. — Humboldt;nbsp;Experiences sur Ie galvanisme , traduites parnbsp;Jadelot. Paris , 1799 , chap. Ill, pag. Sy.

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SUK LE GALVANISME.

E X T R A I T

Z)e quelques expériences sur Vélectricité animale, publiées d Bologne en .1794.

^I.^'^Le s notions que j’ai données dans inon dernier ouvrage, concernantnbsp;les efFets du galvanisme dans Ie videnbsp;et la célérité de sa propagation , peu-vent se lier avec les expériences faitesnbsp;autrefois : je crois par conséquent utilenbsp;de les rapporter ici comme un dé-veloppement ultérieur, propre a confirmer les idéés déja exposées a eetnbsp;égard. Le célèbre Moscati avait exa-niiné dans fair libre Télectricité denbsp;quelques animaux suffoqués aupa-ravant dans le vide; mais il n’avaitnbsp;P^s essaj’é Télectricité animale, eiinbsp;la faisant développer et mettre en

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i8o nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

équillbre dans Ie vide même. Cet examen exigeait des appareils adaptés a la nature des expériences.

§ 11. Je me suis servi, pour remplir ce but, d’un vase de verre, garni anbsp;sa partie supérieure d’une tige de mé-tal que Ton hausse ou baisse a volonténbsp;( pl. lo, fig. 6 ). Dans l’intérieur du ré-cipient on attache a rextrémité denbsp;la tige et a angle droit, un lil demé-tal, dont un hout soutient une gre-nouille suspendue par ses muscles, etnbsp;l’autre une petite chaine de métal unnbsp;peu plus longue que la grenouille : onnbsp;place sous l’appareil une plaque d’ar-gent. Après avoir soutiré l’air de lanbsp;cloche autant que possible, on baissenbsp;la tige de métal, en sorte que la chainenbsp;métallique, et ensuite Ia moelle épi-nière de la grenouille, garnie d’unenbsp;armature d’étain , touchent l’argentnbsp;emploj'é a faire dans Ie vide fofficenbsp;d’un are, Le développement de l’élec-

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SUR LE GALVANISME. i8i' tricité animale a toujours été Ie mêraenbsp;qu’ó. l’air libre; toutes les fois que Fon.nbsp;a formé un are, baissant la tige,nbsp;il j avait des contractions dans la gre-nouille.

Cette méthode a démontré facile-ment ce que peut une petite difFé-rence des contacts pour exciter des convulsions musculaires. Car , lorsnbsp;mêrae que la chaine et Fextrémité denbsp;la moelle épinière touchaienfc la plaquenbsp;d’argent, si Fon dérangeait tant soitnbsp;peu Fare établi, en remuant la tige,nbsp;il s’excitait de nouvelles contractions.nbsp;Ce genre d’appareils a été très-com-inode pour faire dans Ie vide les mê-ines experiences que Galvani avaitnbsp;npérées dans Fair libre.

§ III. Il était difficile de distinguer avec certitude si les contractionsnbsp;étaient plus vives dans Fair raréfié quenbsp;dans Fair libre: la différence de Félec-tricité respective était si petite, que

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Ton ne pouvaitpas distiiiguer tout de suite de quel coté elle était plus forte.nbsp;J’ai done voulu éclaircir ce doute parnbsp;de nouvelles expériences. J’ai coupénbsp;par Ie milieu une greuouille préparée,nbsp;et, au inojen de la machine dontj’ainbsp;donné la description , j’en ai plongénbsp;une partie dans Ie vide. Au bout denbsp;quelque temps )e l’ai comparée avecnbsp;celle qui n’avait point été exposée anbsp;I’action du vide, celle-ci produisait,nbsp;a rattoucliement de fare , des contractions plus fortes, tandis que lanbsp;première en donnait deplus faibles:nbsp;ce qui prouve évidemment une pertenbsp;delectricité occasionnée par Ie vide;nbsp;et comme les parties musculaires etnbsp;nerveuses soumises a 1’expérience ap-partenaient a la même grenouille,nbsp;on voit bien que toute la differencenbsp;ne venait que de la seule action dunbsp;vide.

§ IV. II n’j a personne qui ne sache

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SUR LE GALVANISME. i83 C|ue Ie vide attire iin peu d’électri-cité ; ainsi on ne doit pas être sur-pris s’il j a queiqiie déperdition dansnbsp;l’électricité animale. L’analogie de l’é-lectricité commune me giiida a desnbsp;espériences comparatives. Je prisdeuxnbsp;bouteilles de Lejde , garnies de lanbsp;raême armature, et je les chargeainbsp;d’une dose égale d’électricité j I’linenbsp;des deux bouteilles était dans l’air li-bre, l’autre sous Ie récipient de lanbsp;machine pneumatique. Ayant vidénbsp;l’air, je sortis la bouteille, et je la dé-chargeai avec ini are de métal: ellenbsp;lie donna plus qu’une faible étincelle ,nbsp;tandis que l’autre bouteille présentaitnbsp;encore une électricité très-forte. Jenbsp;chargeai de nouveau deux bouteillesnbsp;de I.eyde avec la même force , mar-quant Ie même degré a l’électromètre:nbsp;1’une des deux, placée pendant unenbsp;deini-beure sous Ie récipient de la machine pneumatique, et retirée ensuite.

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ne donna qu’une étincelle faible et presque nulle, tandis que l’autre bou-teille, placée hors de la machine ,nbsp;avait encore beaucoup d’électricité. Sinbsp;la bouteille fut restée plus long-tempsnbsp;sous la machine , on y aurait vu l’élec-tricité totalement éteinte, pendantnbsp;qu’elle se serait conservée dans cellenbsp;qui était au-dehors.

g V. Je n’ai rien négligé dans cette experience, pour marquer avec la plusnbsp;grande exactitude les variations pro-duites par Ie vide. ün grand récipientnbsp;couvrait la bouteille de Lejde placéenbsp;dans Ie milieu ; aquelque distance desnbsp;parois ce récipient de verre s’adaptaitnbsp;exactement au plateau de la machinenbsp;pneuraatique, et ne laissait aucun passage a fair extérieur, saus interposernbsp;des cuirs mouillés , afin que l’on nenbsp;put pas soupconner que la vapeur denbsp;l’eau s’élevant dans Ie vide par la sous-traction de la pression de fair, ne fit

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SUR LE GALVANISME. iS5 I’office d’un are. Pour que rélectriciténbsp;ne se remit pas sur-le-champ en équi-libre, les conducteurs des bouteillesnbsp;flnissaieat en boules: sans cette pré-caution , Pélectricité se serait bientotnbsp;évanouie. J’ai préféré cette forme pournbsp;augmenter la difficulté de l’électriciténbsp;a reprendre son équilibre , et imiternbsp;davantage l’adhésion iutime de l’élec-tricité animale aux animaux eux-inêmes.

§ VI. Après avoir bien constaté que Pélectricité animale se produit dansnbsp;Ie vide, j’ai recherché si cette électri-cité, excitée hors du vide, et conduitenbsp;dans Ie récipient pneumatique, pour-rait franchir une petite distance dansnbsp;Ie vide même. Que la tige de métal soitnbsp;a la plus petite distance du plateau denbsp;la machine pneumatique (pl. lo, fig. 7},'nbsp;plaeez au-dehors im membre de pouletnbsp;d’agneau disséqué eomme a Pordi-riaire, et dont les muscles commu--

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niquent au mojen de la petite chaiue de njétal avec Ie plateau de la machine , et Ie nerf armé avec Ia tige mé-tallique par Ie mojen d’un are isolé;nbsp;baissez la t'gf* après avoir fait sortienbsp;Fair , et approchez-Ia peu-a-peii dunbsp;plateau qui est au-dessous, sans ce-pendant (pi’ils se touclient: vous n’au-rez jamais de contractions; mais ilnbsp;s’eu manifestera aussitót, si Ton met Ianbsp;tige en contact réel avec Ie plateau.nbsp;Ainsi 1’électricité animale ne peutnbsp;franchir Ie plus petit espace dans Ienbsp;vide, et c’est en cela qu’elle prend Ienbsp;caractère de l’électricité artificielle,nbsp;qui ne peut pas circuler facilement ,nbsp;a moins qu’elle ne traverse inirnédia-tement d’exceilents conducteurs; carnbsp;une très-petilequantité de vapeur élec-trique rassemblée dans une bouteillenbsp;de Lejde, ne peut pas passer a traversnbsp;des corps moins propres a la transporter. C’est ainsi qiie nous vojons


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SUR LE GALVANISME. 187 t]iie Télectricité ordinaire passe pai-siblement au travers de l’eau , prise sé-parément; mais si elle doit traversernbsp;deux conducteurs raétalliques placésnbsp;a peu de distance, elle éprouve unenbsp;teüe diflSculté a passer dans l’eau, quenbsp;]e vase de verre, qui la contient, estnbsp;souvent hrisé. En effet, si une fortenbsp;étincelle électrique, en passant d’unnbsp;conducteur de métal a l’autre, rencontre de l’eau dans son passage, Telfort produit en cette occasion, est sinbsp;violent, qu’il se forme une vérita-ble explosion. Done, pour que Té-lectricité passe par divers corps dé-férents, il faut qu’elle soit en asseznbsp;grande quantité pour surmonter tousnbsp;les obstacles produits par les plus pe-tites variétés de la conductibilité desnbsp;substances qu’elle doit traverser; et parnbsp;conséquent on ne doit pas s’étonner denbsp;ce qu’une faible électricité animale nenbsp;puisse franchir Ie moindre espace dans

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i88 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

Ie vide. Suivons maintenant d’autres phénomènes qui regardent la production de Télectricité animale dans lanbsp;machine pneumatique.

§ VII. Posez [pl. 10, fig. 9.) dans nn récipient de terre , et dans une position horizontale, une grenouille dis-séquée , garnie de deux armatures ;nbsp;alors, a 1’aide d’unetige, abaissez l’arcnbsp;de manière qu’il touche les armaturesnbsp;sans toucher la grenouille : jamais lanbsp;contraction ne manque de se manifester ; il n’est pas même difficile d’exci-ter dans Ie vide , avec quelque industrie, une espèce de carillon animal, Met-tez (pl. 10, fig. 5.) sousun récipient denbsp;verre une plaque de métal hoi-izon-tale, sur laquelle il j ait une lame qui,nbsp;mojennantl’action de la tige verticalenbsp;mobile , retienne une cuisse d’une gre-nouille, ou la laisse tomber a volonté :nbsp;après avoir disposé ainsi Fappa-reil, placez une grenouille disséquée ,

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SUR LE GALVANISME. 189 dont une cuisse soitlixée par la tige,nbsp;sur la plaque métaliique ; que lanbsp;moelle épinière , garnie d’une armature d’étain, soit appujée sur la plaque d’argent; tourne2»la tige métalli-que de maiiière que la cuisse de lanbsp;grenouille puisse descendre librement:nbsp;alors cette cuisse, abandonnée a elle-même, tombera sur Ie plateau, et ilnbsp;se formera un are, des nerfs aux muscles , qui produira des contractionsnbsp;musculaires , répétées en proportionnbsp;de la vitalité de la grenouille.

§ VIII. Jusqii’ici ce ne sont que des grenouilles mortes qui out sou-tenu l’actiön du vide ; considérons-lesnbsp;maintenant dans l’état de vie. J’ai placénbsp;( pl. 10, fig /j.) une feuille detain surnbsp;Ie dos d’une grenouille attachée parnbsp;un fil de soie a une plaque d’argent;nbsp;deux Ills métalliques de dilFérentesnbsp;longueurs, abaissant la tige dans lanbsp;cloche de verre, touchaient la plaque

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igo nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

(1’argent et I’annature d’étain: eet are établi, on a produit constamment desnbsp;contractions. Cepeiidant les grenouil-les respiraient avec peine, tout leurnbsp;corps éprouvai^des convulsions sem-blables a celles qui précédent la mort;nbsp;et tous cessymptóines disparurent lors-qu’elles furent remises dansl’airatmos-phérique. L’air raréfié et condensé anbsp;olï’ert presqiie les mêmes phénomènes;nbsp;car, ajant extrait l’air au plus liautnbsp;degré de raréfaction, j’ai obtenu desnbsp;contractions extrémement fortes parnbsp;Ie simple attouchement d’un are ho-mogène. De mêrae des grenouilles vi-vantes, après avoir soutenu pendantnbsp;une demi-heure ou une heure entièrenbsp;I’action d’un air condensé deux foisnbsp;plus que fair atmosphérique, ont dé-veloppé également urieélectricité très-vigoureuse par Ie simple attouchement d’un are d’argent appliqué auxnbsp;muscles et aux iierfs. Yoila Ie résuhat

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SUR LE GALVANISME. 191 des expériences tentées dans Ie videnbsp;et dans Fair condensé.

§ IX. Tons les corps jusqu’a présent essajés dans la machine pneumaliquenbsp;ordinaire, avant de ressentir Tactioiinbsp;totale du vide, étaient soumis a unenbsp;pression qui diniinuait a mesure quenbsp;Fon augmentait la raréfaction dans lanbsp;cloche de verre. Cela m’a fait imaginernbsp;un appareil dont je me sers pournbsp;soumettre tout d’un coup , et commenbsp;d’une seule impulsion , tous les corpsnbsp;soit solides, soit liquides, a Factionnbsp;du vide. La cloehe de verre, raise ennbsp;communication avec la pompe pneu-matique , est partagée par un plan horizontal en deux capacités égales, entrenbsp;lesquelles on établit la communication a Faide d’une valvule : la partienbsp;supérieure est remplie d’eau , ou d’unnbsp;fluide quelconque ; dans la partie inférieure est Fair atmosphérique, quenbsp;Ion pompe avec la machine pnenma-

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iga nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

tique ordinaire. Les clioses ainsi dis-posées, si, après avoir raréflé l’air au-tanl que possible, Ton ouvre la valvule intermédiaire entre les deux cavités, Ie fluide s’écoule, et il estnbsp;exposé tout dun coup a Taction dunbsp;vide ; il en arrive de même a des corpsnbsp;solides plongés dans Teau a la partienbsp;supérieure de la cloche. Cet appa-reil m’a été dun grand sccours pournbsp;donner plus de précision a la méthodenbsp;proposée, d’exciter Télectricité animale dans Ie vide : mais , comme ilnbsp;peut encore servir en général a d’au-tres objets concernant les recherchesnbsp;physiques , je crois devoir renvoyernbsp;mes lecteurs aux détails sur sa construction, publiés a Bologne en I794.

§ X. Enfin i ai exposé Télectricité animale a Taction des üuides aéri-formes. Voici en quoi consiste toutnbsp;Tappareil , avec lequel j’essaie lesnbsp;dillérentes espèces d’air. Je prends

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SUR LE GALVANISME. 193 (pl. 10, fig. 3.) un vase de verre fermé parnbsp;en bas, et^dont lapartie supérieure fi-nit par un col que Ton peut fermer parnbsp;unevirole de cuivre garnie d’une tigenbsp;mobile, comme dans fappareil dontnbsp;nous avons donné la description. Lenbsp;vase étant ouvert, on le remplit d’eau ,nbsp;OU, afin d’obtenir un déplacementnbsp;plus facile, de mercure, et l’on plongenbsp;son col renversé dans une euve dontnbsp;on se sert pour recueillir les fluidesnbsp;aériformes. Oa introduit ensuite dansnbsp;le vase, par la méthode de Priestlej ,nbsp;une espèce particuliere d’air, de ma-nière qu’il ne touche pas a fextrémiténbsp;du col, mais qu’il reste au-dessus unenbsp;portion d’eau ou de mercure , qiünbsp;tombe au fond du vase, lorsqu’onnbsp;vient a le redresser. On ajuste alors aunbsp;col du vase la virolc de métal , et lenbsp;Conducteur auquel est adaptée la gce-Uouilie. Voila, au mojen de eet ap-pareil, la grenouille plongée a volonté

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dans Ie gaz acide carbonique , et d’au-tres fluïdes aériformes, afin de pou-voir éprouver Taction constante de Té-lectricité animale dans chaque espèce d’air. Toutes les fois que vous abais-sez avec la tige, la nioelle épinièrenbsp;de la grenouille , ainsi que Textré-mité du conducteur, vers la surfacenbsp;de Teau ou du mercure, vous aper-cevez les raouveraents musculairesnbsp;les plus violents. J’ai tenté jusqu’anbsp;présent mes expériences sur Ie gaznbsp;acide carbonique , et sur Ie gaz hj-drogène, en me réservant de les répéter sur d’autres üuides aériformes:nbsp;je passe maintenant aux expériencesnbsp;qui regardent la célérité de la propagation de 1’électricité animale.

§ XI. De grandes questions ont été agitées parmi les phjsiologistes pournbsp;évaluer Ténergie dont est fourni Ienbsp;principe excitateur des contractionsnbsp;musculaires : leurs calculs,appujés sur

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SUR LE GALVANISME. igS Uiie fausse doctrine , ont ainené a desnbsp;résultats peu satisfaisauts. Je n’ai pasnbsp;négligé de pvofiter des connaissancesnbsp;dont la physique s’est enrichie denbsp;nos jours , pour entreprendre, par unenbsp;méthode differente , la même recherche, et j’ai employé de longs arcs mé-talliques, auxquels j’ai fait parcourirnbsp;l’électricité animale a volonté. Un longnbsp;escalier qui conduisait depuis Ie hautnbsp;de la maison jusqu’en bas, avec desnbsp;détours multipliés, m’offrit une lamenbsp;de fer continue , très-propre a servirnbsp;de conducteur a félectricité. Je fis des-cendre du haut de l’escalier un filnbsp;inétallique, ce qui forma aussitót unnbsp;are dont la longueur était decent cin-quante pieds. Après avoir ainsi disposénbsp;l’appareil, je fis toucher des extrémitésnbsp;de ce long are les nerfs armés de la gre-ïiouille et les muscles. Aussitót 1’éiec-tricité animale se porta avec tant denbsp;rspidité d’un bout a l’autre de 1’arc ,

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tgö nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

que l’on ne pnt distinguer Ie moment oü la grenouille touchait l’arc , d’avecnbsp;celui de sa contraction ; Ie même elFetnbsp;eiiL lieu , en prolongeant Ie fil de fernbsp;jusqu’a 25o pieds. Cependant,pour quenbsp;l’on ne put pas attribuer un tel succèsnbsp;a Faction du conducteur raétallique, jenbsp;pris de longues cordes imbibées d’eaunbsp;salée,etlerésultatfuttoujourslemême.nbsp;Cette expérience a confirraé d’une ma-nière décisive, Ie caractère de l’élec-tricité commune dans les forces mus-culaires, et rectifie les idéés que beau-coup de phjsiologistes avaient aupa-ravant proposées a eet égard.

§ XII. Les principes de la théorie générale de félectricité nous promet-tent des résultats heureux de l’expé-rience que j’ai déja établie. Beccaria,nbsp;un des premiers observateurs de lanbsp;propagation de félectricité, a distin-gué une double excursion du fluidenbsp;électrique : Tune, lórsqu’elle ne fait

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SUR LE GALVANISME. 197 qiie passer a travers des corps conducteurs; l’autre, lorsque étant accu-mulée dans les corps idio-électriques,nbsp;elle est obligée de passer de Tarma-ture électrisée positivement a cellenbsp;qui Test négativement. Beccaria avaitnbsp;assigné a cette première espèce denbsp;transmission un espace de temps dé-terminé, mais aucun a la seconde. IInbsp;avait observéque Télectricitétransmisenbsp;a une distance de 5oo pieds dans unenbsp;minute-seconde, ilena fallu trois environ pour parcourirune corde de chan-vre de la même longueur, qu’on avaitnbsp;humectée d’eau. Au contraire , en dé-chargeant avec de longs conducteursnbsp;une bouteille de Lejde , il ne put jamais reconnaitre la plus petite fraction du temps emplojé dans cette excursion. Jalabert, Sigaud de la Fond,nbsp;et d’autres physiciens, ont essajé lanbsp;célérité du fluïde électrique, non dansnbsp;un cabinet, mais en plein air, Ie long

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igS nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I

des bords deslacs et desgrandes riviè-res : leurs résultats ont été les mêmes. Monnier pla^a deux fils de fer parallè-les , de la longueur de H07 pieds,nbsp;dont les extrémités aboutissaient a unnbsp;homnae placé au milieu, qui les te-nait dans ses mains ; mais dans cettenbsp;situation , il éprouvait la commotionnbsp;au moment même oü il apercevaitnbsp;l’étincelle tirée de la bouteille , et nenbsp;distinguait pas même Ie moindre in-tervalle entre l’explosion et la se-cousse : ce que Ton aurait pu remar-quer, si Ie temps emplojé dans Ie passage , avait pu être évalué au quartnbsp;d’une minute-seconde.

§ XIII. Je pense que, d’après la célé-rité avec laquelle se transporte l’élec-tricité animale dans nos expériences , l’on peut conjecturer de quelle manièrenbsp;elle agit dans Ie sjstême des nerfs etnbsp;des muscles; car s’il n'y avait dans cenbsp;passage qu’un seul genre d’électricité,

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SUR LE GALVANISME. 199 il conviendrait d’observer qiie l’élec-tricité animale, en circulantdes nerfsnbsp;aux muscles, par unfil de iSo pieds ,nbsp;devrait employer la moitié d’une mi'nbsp;nute-seconde, puisque eet are est lanbsp;moitié de celui que Beccaria avait employé en pareil cas. Cependant on nenbsp;remarqua pas la demi-seconde, quenbsp;les observations de Beccaria exi-geaient, lorsqu’il y a Taction d’unnbsp;seul genre d’électricité ; ainsi Tonnbsp;peut conclure que la transmission denbsp;Télectricité animale ne doit pas êtrenbsp;rapportée a uneseule électricité, maisnbsp;a un double courant de deux électrici-tés opposées, mises en circulation avecnbsp;une très-grande rapidité.

Un tel raisonnement acquiert plus de force, et centre mieux dans les vuesnbsp;de la physiologic , en considérant Ienbsp;courant galvanique excité sans aucunnbsp;tï^ctal, et transmis Ie long d’un fil denbsp;chanvre humecté d’une dissolution de

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200 nbsp;nbsp;nbsp;E S S A I, etc.

muriate de soude. L’oii pourra con-suiter ces expériences, et les déve-loppements ultérieurs donnés a ces recherches, dans mon Mémoire con-cernant Ie passage du galvanisme anbsp;travers l’Océan et les grandes rivières.


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VASSALLI-EANDI

PROFESSEUR DE PHYSIQUE A TURIN,

A M. A L D I N I ,

PROFESSEUR DE PHYSIQUE A BOEOGNE.

Turin , ce 17 Floreal an XI.

Le corn's des experiences publiques k J’Athé-née, que j’ai commence depuis quinze jours, et qui continuera encore six semaines; le pergt;nbsp;fectionnement des instruments météorologi-ques, dont je m’occupe pour obtenir un mé-téorographe qui doit marquer k chaque instant la direction et la force du vent, les variations du baromëtre, du thermomètre, denbsp;rbygromètre, de I’idiometre, de 1’atmidomë-tre et de rélectromëtre, le tout par uneseulenbsp;horloge, qui sert aussi au public pour i’églernbsp;leurs montres ; et quelques occupations denbsp;1’académie, neme permettent pas de donnernbsp;au galvanisme tout le temps que je voudrais,nbsp;et qu’il mérite bien, Cependant je m’en suis

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204 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

toujours occupé , et j’ai fait plusieurs experiences sur Ie corps des trois rëgnes de la nature , dont j’ai écrit les résultats, avec quel-ques düutes sur la nature du galvauisme et sur ses diverses combinaisons,ala Société Ita-lienne des Sciences; et, dans ce moment, jenbsp;fais des expériences sur faction du galvanismenbsp;sur la germination ,1a végétation , sur lesger-mes des animaux , et sur son action cliimiquenbsp;sur plusieurs corps , pour en déduire unenbsp;théorie satisfaisante des phénomènes que j’ainbsp;observes. Je dis de ceux que j’ai vus, car plusieurs faits que j’ai lus, et que je croyais vrais,nbsp;par [’analogie entre 1’électricité et Ie galvanisme , en les répétant avec toutes les precautions, ont cessé de me paraitre tels. C’estnbsp;ainsi que je me suis assuré qu’un médiocre galvanisme positif (tel que celui d’unenbsp;pile dé 2.5 couples de disques de cnivre et denbsp;zinc, de la grandeur d’une piece de 5 francS,nbsp;entremêlés de disques de laine mouillés dansnbsp;une sol ution de muriate d’amraoniac), bien loinnbsp;de favoriser la germination et la végétation,nbsp;tue les germes en leur donnant une teintenbsp;de café brülé ; tandis que Ie galvanisme né-gatif,de la même force, n’empêche pas Ia ger-

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SUR LE GALVANISME. aoS mination, ni la végétatlon , pas même lors-qu’ii donne nne teinte analogue aux germes.nbsp;Est-ce au fluïde ? est-ce a quelques parliesnbsp;des corps , dont la pile est composée, appor-tées par Ie Huide galvanique, cjue Ton doitnbsp;altribuer son action sur les germes végétaux?nbsp;Mes collègues Giobert et Rossi ne doutentnbsp;point que Ie galvanisme n’apporte avec lui desnbsp;parties des corps d’ou il se développe, ou parnbsp;lesquelsil passe; Ie premier soupconnemêmenbsp;que la decomposition de l’eau n’a point lieunbsp;dans Ie tube; mais que les gaz et les oxidesnbsp;y sont apportés tout faits de la pile par Ienbsp;fluïde. Les experiences directes (dont je vousnbsp;écrirai les détails une autre fois ,) que j’ai fai-tes pour éclaircir cette question, m’ont faitnbsp;adopter l’opinion contraire.

Je fis passer Ie fluide par deux tubes rem-plis de solution de muriate d’ammoniac plon-gés dans la même solution , contenue dans deux vases de cristal. Je fis usage de fils d’ornbsp;pur aux sommets des tubes , pour les fairenbsp;communiquer avec la pile,etd’un fil de cuivrenbsp;pour Ia communication des deux vases. Le filnbsp;d'or qui communiquait avec Textrémité positive de la pile , n’a point clonné en jaune; le

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2oS nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

bout du fil de cuivre qui plongeait dans Ie même vase, a donné du gaz en quantité, etnbsp;il l’oxida en bleu ; Ie fil d’or qui commxini-quait avec Textrémité negative de la pile,nbsp;donna du gaz en abondance, et il l’oxida ennbsp;noir ; Ie bout du fil de cuivre qui plongeaitnbsp;dans Ie même vase, ne donna point de gaz, etnbsp;il l’oxida en vert grisatre. Ajant pesé exac-tement les fils d’or avant et après Vexpérience,nbsp;Ie fil d’or qui communlquait avec l’extré-niité positive , diminua d’un quart de sonnbsp;poids ; l’autre fil d’or qui donna Ie gaz , nenbsp;diminua que d’un huitième de son poids environ. Plusieurs autres experiences me don-nèrent des résultats analogues.

Rossi m’a assure que Ie fluide galvanique prend difFérentes propriétés des animaux vi-vants et des cadavres par lesquels il passe.nbsp;Cette proposition acquiert aussi de Ia proba-bilité par mes experiences sur les corps orga-nisés, et sur Ia difference des divers liquidesnbsp;par rapport au fluide galvanique. Mais reve-nons a soa action sur les germes des végé-taux. Comme dans les expériences précéden-tes, j’avais toujours mis des disques de lainenbsp;mouillés dans une solution de muriate d’am-

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SUR LE GALVANISME. 307 rooniac entre les disques de cuivre et denbsp;zinc , jy ai substitué des disques de cartonnbsp;mouillés dans l’eau distillée, et j’ai obtenu lesnbsp;tnêmes résultats; c’est-a-dire Ie galvanismenbsp;positif un peu fort tue les germes ; quand ilnbsp;n’est sensible qu’a la langue, aux premièresnbsp;heures il accélère la germination, mais en-suite il 1’empêche. Le galvanisme négatifn’estnbsp;pas SI nuisible, et quelquefoisil parattmêmenbsp;lafavoriser. Les détails de ces experiences se-ront exposés dans un Mémoire que je me propose d’écrire sur ce sujet. Je vous observerainbsp;seulement ici que le galvanisme positif, tiiénbsp;d’une pile formée de zinc, cuivre, et solution denbsp;muriate d’ammoniac, et porté par des fils d’ornbsp;pur sur du cotoii mouillé, et flottant sur I’eaunbsp;distillée, m’a donné une odeur tres décidée denbsp;gaz nitreux, et le colon se trouva jauni presnbsp;du contact du fil d’or conducteur. Une odeurnbsp;analogue, mais beaucoup plus faible è deve-nir incertaine, se faisait sentir sur le cotonnbsp;galvanisé négativement; le vase de compa-raison que je tiens toujours dans les mêmesnbsp;circonstances, hormis la galvanisation , pournbsp;determiner les elFets du fluide galvanique ,nbsp;n excitaitaucune odeur. Le mêmephénomène

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ao8 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

Se présenta dans la pile faite avec les cartons mouillés dans l’eau distillée , et que je faisais agir sur les germes du lepidium sati-i^um, mis au colon flottant sur l’eau distillée , mals j’ai eu la tache jaune du cóté né-gatif; tandis que du cóté positif il se fit unenbsp;tache d’un centimetre environ dediamètre denbsp;couleur violette. J’ai mis des germes (tou-jours des mêmes) sur les colons galvanisesnbsp;par Ia pile précédente. Ceux du vase positifnbsp;furent en peu de temps noircis, et se présenta la tache violette sur Ie colon, du cóténbsp;que Ie fil d’or, de communication avec l’au-trevase, plongeait dans l’eau. II parait done,nbsp;que la tache susdite est clue a la matièrenbsp;des germes transportée par Ie fluide galva-nique. Si ce fluide porte avec lui une portionnbsp;des corps par lesquels il passe, combien denbsp;précautions ne doit-on pas avoir dans sonnbsp;usage , combien d’avantages ne peut-on pasnbsp;en tirer ? Vous voyez combien de questionsnbsp;importantes a résoudre. Je ne doute point,nbsp;comme je l’ai déja dit ailleurs, que Ie gal-vanisme, bien étudié, ne jette beaucoupde lu-miëre sur la composition de plusieurs corps,nbsp;et particulièrement des seis. Je vous disais


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SUR LE GALVANISME. 209 lt;jue mes experiences sur la deference de divers liquides appuientl’opinion déja annoncéenbsp;de Rossi: voici un apercu de ces experiences.

J’ai pris un tube de verre long de deux metres et d’un centimetre de cliamètre; je lui ai arrange deux bouchons de liège, au centrenbsp;desquels passent deux fils d’argent, qui res-tent environ trois centimetres dans Ie tube ,nbsp;et se replient dehors pour faire les communications ; j’ai rempli ce tube successivementnbsp;de différents liquides, et en faisant commu-niquer les extrémités du tube avec les extré-mités de Ia pile, je mesurais la deference desnbsp;liquides et Ia vitesse du fluide de la manièrenbsp;.que j’ai déterminé Ia vitesse du fluide parunnbsp;conducteur de 864 metres, dans Ie deuxiëmenbsp;n.°de]a Bibliothèque Italienne. Jemesurai lanbsp;force du fluide galvanique, soit en touchantnbsp;avec les deux index mouillés, 1’exlrémité dunbsp;tube et la base de la pile, soit en touchant 1’ex-trémité du tube avec 1’index , et la base denbsp;Ia pile avec la langue , tandis que Ie sommetnbsp;positif de la pile communiquait avec I’autrenbsp;extrémité du tube par un cordonnet d’or.nbsp;I^ans toutes ces experiences, j’avais la sensa-

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PIECES lion clans I’instant que le cordonnet d’ornbsp;touchait an sommet de la pile. Et tons lesnbsp;résultats furent vérifiéspar le preparateur desnbsp;expérieoces physiques de 1’Athénée, Hjacin-the Carepa, par le professeur Avocat Boyer,nbsp;ct par plusieurs aiitres person nes, en mesu-rant les degrés de force du fluide par l’ex-tension des sensations dans les doigts, et parnbsp;le goüt qu’on sent , ct par les éclairs qu’onnbsp;voit en touchant avec le bout de la langue,nbsp;quand Ie galvanisme n’était pas trop fort.nbsp;J’ai obtenu les résultats suivants desdéchargesnbsp;successives de la même pile è travers 1’urine,nbsp;5 de force^ goüt trés-acreéclair blanc; ènbsp;traverslelait, 4deforce, goütdoux, acidule,-éclair i'ouge ; a travers le vin , j degré denbsp;force, goüt acidule, éclair très-faible; a travers le vinaigre, 2 de force, goüt piquant,nbsp;éclair rouge ; a travers la bière , i de force,nbsp;goüt piquant, éclair blanchatre; cl traversnbsp;l’esprit-de-vin , point de force, point d’éclair,nbsp;gout acidule tres-sensible ; a travers feaunbsp;distillée, de même que par l’esprit-de-vin,nbsp;roais quelquefois on avait aussi une très-faiblenbsp;sensation d’éclair; a travers la solution de

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SUR LE GALVANISME. au inuriate de soude, lo de force; dans cettenbsp;expérience et les suivantes, on ne pouva'tnbsp;pas souffrir la sensation è la langue; a travers la solution de muriate d’ammoniac,nbsp;i3 de force; k travers la solution de nitratenbsp;de potasse , 12 de force; è travers la solutionnbsp;de sulfate d’alumine , la de force; k traversnbsp;1’eau avec un sixiëme d’acide nitrique, 12 denbsp;force; k travers 1’eau, avec un sixiëme d’acidenbsp;sulfurique, i3 de force; a travers une solution de nitrate de cuivre, i3 de force ; a travers Ie mélange d’acide nitrique, d’acide sulfurique, et d’eau, i3 de force.

Dans toutes ces expériences on avait une sensation très-différente dans les doigts , outre les degrés de force, selon les différentsnbsp;liquides par lesquelsle fluide passait; ainsi,nbsp;par exemple, la sensation que présenta Ienbsp;fluide en passant par 1’acide sulfurique, étaitnbsp;aiguë ; celle qu’il donna en passant par Ienbsp;muriate d’ammoniac, par Ie nitrate de potasse, et par Ie mélange des deux acides,nbsp;était d’un corps gros; en passant par Ie nitrate de cuivre , Ie fluide se fait sentir beau-coup plus piquant ; par Ie lait il paraissait

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acquérir line douceur , etc. Mais ce n’estpas dans une lettre qu’on peut marquer tous lesnbsp;details et les consequences de ces résultats,nbsp;qui demandent un Memoire assez étendu ^nbsp;seulernent pour les indiquer.

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SUR LE GALVANISME.

L E T T R E

Au PROFESSEUR ALDINI, PAR LE C«. SUE,

PROFESSEITR ET BIBLIOTHÉCAIRE DE d’É C O 1 E DE MÉDECINE DE PARIS.

Paris, ce ija messidor an lï. Eitoten COLDÈGüE,

Je me fais un devoir et un veritable plaisir de satisfaire a 1’empressement que vous m’a-Vez témoigné de connaitre particulièrementnbsp;ce qu’a écrit et découvert sur Ie galvanismenbsp;Ie célèbre Bichat, que l’implacable mort anbsp;précipité dans Ie tombeau au moment oünbsp;«es talents et sa gloire brillaient du plus grandnbsp;óclat, et a un ageoü bien des gens commen-cent a peine a balbutier les éléroents des scien-2.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iJ

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2i4 nbsp;nbsp;nbsp;pieces

ces. Je n’ai pu, dans 1 eloge historique de ce savant médecin, que j’ai prononcé dans Tam-phithéatre de 1’Ecole de médeeine *, en-Nnbsp;trer, sur ce que vous desirez, dans des détailsnbsp;que necomportait pas ce genre de composition,nbsp;J’en ai aussi dit quelque chose dans mon His-toirR du Gahanismc * * ; mais je n’ai pu par-ler alors des travaux galvaniques de Bichat,nbsp;postérieurs a la publication de mon ouvrage.nbsp;Ce que j’ajouterai ici sera Ie complément denbsp;sa doctrine, a laquelle sans doute il eüt donnénbsp;plus d'étendue, s’il eüt vécu. J’ai fait tousnbsp;mes efforts pour remplir vos desirs : je m’es-time trop heureux d’avoir trouvé 1’occasionnbsp;de faire quelque chose qui puisse vous êtrenbsp;agréable, et vous prouver mon sincere atta-chement et ma profonde estime.

Sue.

* J’ai prononcé eet eloge Ie 14 germinal an xl , pour 1’ou-verture de mon cours de BiWiograpIiie medicale. UueprcuYC bien frappante du grand intórét que prenaient les élèves aunbsp;récit des travaux et des vertus de Bichat, Vest raflluenccnbsp;avec laquelle ils se sont portés a 1’amphithéatre de 1’Ecole denbsp;incdecine pour entendre son eloge : afduenee qui fut lelie,nbsp;que Ie local, quoique très-vaste , a pu a peine contenir lanbsp;foule des auditeurs. Get eloge est insére dans Ie MaGASIXnbsp;EMYCLOrÉDiQUE, niessidor , an xi.

** Deuxvol.in-8,an XI, tome ii,pag. ai6—225.

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SUR LE GALVANISME.

NOTICE

Sur les travaus galvaniques de Br CHAT, médecin de 1’Hêtel-Dieu.

Les connaissances trës-étenduesde Bichat dans la physiologic, et dont il a donné desnbsp;preuves dans ses éciits, par les découvertesnbsp;qu’il y a consignees, maJgré 1’envie qui anbsp;voulu les déprécier, ne pouvant les lui ravir,nbsp;ont dü nécessairement Ie porter k tourner sesnbsp;vues vers Ie galvanisme naissant, a étudier etnbsp;a approfondir un nouveau genre de phéno-mënes, qui, avant qu’on j eüt reconnu lesnbsp;grands efFets de l’électricité, ofFraient a I’avidenbsp;curiosité des savants un sujet d’examen dontnbsp;i!s espéraient tirer un parti avantageux pournbsp;les progrès de la physique, et niême de Tartnbsp;de guérir.

J’ai déja donné dans YHistoire du Galua-nis me, que j’ai publiée l’année derniëre

Toine II 5 pag, ai6 j el suif.

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ai6 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

Ie détail des experiences de Bichat sur cette découverte. Un nouvel examen, avecquelquesnbsp;reflexions nouvelles, m’ont été demandésparnbsp;des personnes dont je respecte Ie savoir et Ienbsp;jugement. Je me suis fait avec plaisir unnbsp;devoir d’obtempérer a leurs desirs, quoiquenbsp;persuadé que cette tache eüt pu être rem-plie avec plus de succes par tout autre phj-sicien.

Quand Bichat ent repritses experiences gal-vaniques, il savait que Ie sujet qu’il clierchait aéclaircir, avait déja été l’objet d’une luttenbsp;entre les premiers phjsiciens de l’Europe. IInbsp;savait que Volta , eet illustre savant, a qui lanbsp;physique devait déja beaucoup, avant la découverte du galvanisme, et qui depuis a acquis de nouveaux droits a la célébrité, tantnbsp;par ses ingénieux appareils, que par ses curieuses et constantes experiences, qui ont dé-terminé la nature de ce singulier agent; Bichatnbsp;savait, dis-je, que Volta avait annoncé que Ienbsp;cceur et tous les autres organes musculeuxnbsp;qui sont hors du domaine de la volonté, étaientnbsp;insensibles a 1’action galvanique. Mezzini ,nbsp;Valli, Klein, PsaflP, Béhrends, avaient soutenunbsp;la même assertion, tandis que Grapengiesser,

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SUR LE GALVANISME. 217 Ie célèbre Humboldt, et Fowler, prétendaientnbsp;avoir reconnu I’influence galvanique, Ie premier sur Ie mouvement péristaltique des in-testius; Ie second, sur Ie cceur des animauxnbsp;a sang rouge et a sang froid; et Ie troisième,nbsp;sur celui des animaux a sang rouge et chaud.

C’estdans son ouvrage intitule : Recherches phjsiologicjues sur la vie et la mort * , etnbsp;dans l’article X de Ia seconde partie, ou ilnbsp;traite de tinjluence tjue la mort du cerceaunbsp;exerce sur celle du coeur, que Bichat a consigne son travail sur Ie galvanisme. Après avoirnbsp;rapporté les expériences, aunombre decinq,nbsp;par lesquelles il croit avoir prouvé que cenbsp;n’est point immédiatement que Ie coeur cessenbsp;d’agir, lorsque les fonctions cérébrales s’in-terrompent, «II est, dit-il , un autre genrenbsp;« d’expériences analogues a celles-ci, qui peu-« vent encore cclairer sur les rapports entrenbsp;« Ie coeur et Ie cerveau, ce sont celles du gal-« vanisme. Je nenégligerai point, ajoute-t-il,nbsp;« ce nouveau moyen de prouver que Ie pre-« mier de ces organes, Ie coeur, est toujoursnbsp;« indépendant du second, du cerveau. laitnbsp;* ces expériences avec une attention d’autant

* Ia-8 , publié en 1’an VIJI, pag. 3g3.

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ai8 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

«plus scrupuleuse , cjpie plusieurs auteurs «tres-estimables out avoué, clans ces dernlersnbsp;« temps , une opinion contraire, et ont voulunbsp;« etablir que le coeur et les autres muscles denbsp;« la vie org'anique ne different point, sous lenbsp;« rapport de leur. susceptibilité pour I’in-« Alienee galvanique, des muscles divers de lanbsp;« vie animale. »

Bichat commence par exposer les observations que lui ont fournies ses expériences sulles animauxa sangrougeet froid. Apres avoir armé plusieurs fois, dans une grenouille ,nbsp;d’une part son cerveau avec du plomb, et denbsp;I’autre, son coeur et ses muscles des membresnbsp;inférieurs avec une longue lame de zinc quinbsp;touchait au cerveau par son extrémité supérieure, et aux membres par son extrémiténbsp;inférieure, la communication étant établienbsp;avec de 1’argent entre les armatures des muscles et celles clu cerveau, il en est constam-ment résulté des mouvements dans les membres , mais aucune accélération n’a paru sensible dans le coeur, loi-squ’il battait encore,nbsp;et aucun mouvement ne s’est manifesté quandnbsp;il cessa d’etre en action. Selon Bichat, quelnbsp;que soit le muscle volontaire f|ue 1’on arme

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SUR LE GALVANISME. 219 en même temps que Ie coeur, afin de comparer les phénomènes qu’ils éprouvent lors denbsp;Ia communication métallique, il y a toujoursnbsp;une difference tranchante.

Bichat a armé sur d’autresgrenouilies, par unetige métallique commune, d’une part, lanbsp;portion cervicale de la moelle épiniëre dansnbsp;la région supérieure du cou, afin d’etre au-dessous de l’endrolt d’ou les nerfs qui vontnbsp;au sympathique et dela aucceur, tirent leurnbsp;origine; d’autre part, Ie coeur, et un musclenbsp;volontaire quelconque. II a toujours observe,nbsp;en établissant Ia communication, un résultatnbsp;analogue a celui de 1’expérience précédente.nbsp;Toujours il a apercu de violentes agitabcrsnbsp;dans les muscles volontaires, jointesaudéfautnbsp;de changement manifeste dans les mouve-ments du coeui’.

11 a ensuite taché de mettrea découvert les nerfs qui vont au coeur des grenouilles: quel-ques filets grisatres, a peine sensibles, dontnbsp;au reste il n’a pu certifier positivement la nature, ont été armés d’un métal, tandis quenbsp;Ie coeur reposait sur un autre. La communication établie par un troisiëme métal, n’a dé-terminé aucun effet sensible.

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329 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

Ces essais, déja en partie tentés par d’autres phjsiciens avant Bichat, sont sans doute trës-convenables , au moins les deux premiers,nbsp;pour determiner positivement si Ie cerveaunbsp;influence directement Ie coeur, sur-tout si onnbsp;a soin de les répéter, comme a fait Bichat,nbsp;en armant successivement et tour-a-tour lanbsp;surface lant interne qu’externe du cceur, etnbsp;sa substance même. On a vu qu’alors la disposition naturelle est conservée entre les diverses parties qui servent è unir Ie coeur aunbsp;cerveau.

Bichat parJe dhm autre mode d’expériences qui consiste, i.^a detacher Ie coeur de la poi-trine, 2.° a Ie mettre en contact avec deuxnbsp;métaux differents par deux points de sa surface, OU avec des portions de. chair arméesnbsp;de métaux, 3.“ a faire communiquer les armatures par un troisième métal. C’est alorsnbsp;Humboldt a vu des mouvements se manifester. Quoique Bichat dise que Ie plus souvent, en répetant exacteraent ces experiences ,nbsp;il n’a rien vu de sembJable; il convient ce-pendant avoir quelquefois distingue un petitnbsp;mouvement très-différent de celui qui animaitnbsp;Ie coeur, et qui paraissait tcnir a l’influence

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SUR LE GALVANISME. galvanlque. Mais, malgré 1’autorité respectable d’Humboldt, malgré celle non moinsrespectable d’une foule d’autres pbysiciens trës-estimables, qui ont reconnu dans leurs essaisnbsp;Tinfluence du galvanisme sur Ie coeur, lors-qu’il y est applique de la maniëre qui vientnbsp;d’être décrite, Bichat parait encore douter denbsp;cette influence, et il est tenté de prendre Ienbsp;mouvement qu’il a apercudansce viscëre pournbsp;l’efFet seul de l’irritation mécanique des armatures. « Je suis loin, dit-il, de prétendrenbsp;•lt; avoir mieux vu dans mes experiences quenbsp;« ceux qui se sont occupés avant moi du mêmenbsp;« objet: je dis et Je rapporte seulement ce quenbsp;«j’ai vu et observe. Au reste, ajoute-t-il, lesnbsp;« experiences ou les armatures ne portent pasnbsp;« d^un cóté sur une portion du S3'stême ner-« veux, et de 1’autre sur les fibres charnues dunbsp;« coeur, ne me semblent pas trës-concluantesnbsp;« pour decider si I’influence que Ie cerveaunbsp;« exerce sur eet organe (sur Ie coeur } estnbsp;« directe. Quelle induction rigoureuse peut-on.nbsp;« tirer des mouvements prodnits par 1’arma-« ture de deux portions charnues? »

II ne suffisait pas d’avoir fait des experiences sur des aniinaux a sang rouge et froid ;

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Ü23 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

ii fallait aussi en faire sur les animaux a sang rouge et cliaud ; elles étaient d’autant plusnbsp;nécessaires^ que le mode de contractilite desnbsp;premiers est, comma on sait, absolument différent de celui des derniers.

Bichat eut, dans I’hiver de 1’an V 11, I’au-torisation pour faire differents essais sur les cadavres des guillotines, qu’on mit a sa disposition trente ou quarante minutes après l’exé-cution.Chez quelques-uns, touteespëce de mo-tilité était éteinte ; chezd’autres, on ranimaitnbsp;cette propriété plus ou moins aisément dansnbsp;tous les muscles par les agents ordinaires; etnbsp;elle se développait plus facilement parle gal-vanisme dans les muscles de la vle animale.nbsp;Mais, de quelque maniëre qu’il ait agi dansnbsp;ses expéi'iences^ il a toujours été impossiblenbsp;a Bichat de determiner le moindre mouvement, en armant soit la moelle épiniëre et lenbsp;cceur, soit eet organe et les nerfs qu’il recoitnbsp;des ganglions par le sympathique , ou dunbsp;cerveau par la paire-vague. Cela tenait il ,nbsp;demande l’auteur , a fisolement oü étaientnbsp;depuis quelque temps les filets nerveux dunbsp;cceur d’avec le cerveau ? Mais alors pourquoi,nbsp;répond-il, les filets nerveux des muscles

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SUR LE GALVANISME. saS volontaires, également isolés, seprêtaient-ilsnbsp;aux phénomënes galvaniques? Pour avoir plusnbsp;tréclaircissements a ce sujet, il a fait les experiences suivantes.

II a armé de deux métaux différents, sur des chiens et sur des coclions-d’inde, d’abordnbsp;Ie cerveau et Ie cmur, ensuite Ie tronc de Ianbsp;moelle épinière et Ie cceur, enfin Ie coeur etnbsp;Ie nerf de Ia paire-vague, duquel il recoitnbsp;plusieurs nerfs. Aucun résultat sensible n’anbsp;été apparent; les deux armatures ajant éiénbsp;niises en communication, Bichat n’a pointnbsp;vu les mouvements se ranimer aprës avoirnbsp;cessé, ni s’accélérer lorsqu’ils continuaientnbsp;encore, II est essentiel d’observer ici que, dansnbsp;toutes les experiences, il ne faut établir lanbsp;communication que quelque temps aprësnbsp;que I’armalure du cmur a été placée, afinnbsp;de ne point attribuer a l’effet du galvanismenbsp;ce qui n’est que 1’elïët de Firritation métal-lique.

Les nerfs cardiaques de deux chiens ont été arrnés dans leurs filets, tant antérieursnbsp;postérieurs; une autre armature a éténbsp;placée sur Ie cceur a sa surface. La communication des armatures .a produit quelques

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234 nbsp;nbsp;nbsp;PIECE S

mouvements, mais qui k peine étaient sen-

sibles.

Bichat dit avoir plusieurs fois lente inuti-lenient, et n’avoir po i’éussir qu’une seule fois^ apres avoir détaché promptement lenbsp;coeur, avec le soin d’y laisser quelques nerfsnbsp;isolés, a exciter des contractions en armantnbsp;ceux-ci d’un metal , et en touchant I’arma-ture avec un autre metal, quoique Humboldtnbsp;ait ditque celalui a souvent réussi, Mais aussinbsp;Bichat ajoiite qu’il a presque constammentnbsp;réussi a produire des contractions sur les ani-maux a sang rouge et chaud^ aprës leur avoirnbsp;arraché le coeur, en le mettant en contactnbsp;par deux points differents avec des métaux, etnbsp;en établissant la communication : c’est leseulnbsp;moyen qu’il croit capable de produire avecnbsp;efficacite et évidence les phénomènes galva-niques sur eet organe.

Quoiqu’il ait répété un trës-grand nombre de fois et avec les precautions les plus minutieu-ses, chacune des experiences galvaniques dontnbsp;il vient d’etre question; quoique la plupart nenbsp;soient pas d’accord avec celles d’autres phy-siciens qui ont donné des résultats differents,nbsp;il ne prétend pas pour cela jeter des doutes

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SUR LE GALVANISME. szS sur Ia réalité de celles-ci, paree qu’on saitnbsp;combien sont variables les effets des experiences qui ont les forces vitales pour objet.nbsp;Au surplus , en admettant même les résul-tats differents des siens, cela n’empêcbe pasnbsp;de reconnaitre que, sous Ie rapport de l’ex-citation galvanique , il j a une differencenbsp;énorme entre les muscles de la vie animalenbsp;et ceux de la vie organique *. Rien de plusnbsp;propre, selon lui, a reconnaitre cette difference dans les experiences sur Ie coeur et surnbsp;les intestins que d’armer toujours avec Ienbsp;même métal , qui sert a l’armature de cesnbsp;muscles, un de ceux de la vie animale , etnbsp;d’établir ainsi un parallële entr’eux, « D’ail-« leurs, dit Bichat, et c’est par oü il terminenbsp;« ce premier apercu , en supposant que lesnbsp;« phénomènes galyaniques causent sur cesnbsp;« deuxespëces de muscles une égale influence,nbsp;« que prouverait ce fait ? Rien autre chose,nbsp;« sinon que ces phénomënes suivent , dansnbsp;« leur succession , des lois toutes opposéesnbsp;« a celles des phénomënes de 1’irritation

* On sait que cette distinction des deux vies est doe a Bichat : distinction qn’it déduit spccialeinent de la forme exterieure des organes.

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236 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

« ordinaire des nerfs et des muscles auxquels « ces nerfs correspondent. »

A la page 419 du même ouvrage ^le§ Re~ chei'ches sur la vie et la mort), Bichat nousnbsp;apprend qu’il a répété, par rapport a 1’esto-mac, aux intestins, a la ve.ssie, a la matrice, etc.nbsp;les experiences galvaniques dont il vientnbsp;d’exposer les résultats par rapport au coeur;nbsp;qu’il a armé d’abord de deux metaux différents le cerveau en particulier, chacun desnbsp;viscëres dont il vient d’etre question , et qu’au-cune contraction n’a été sensible a I’instant denbsp;la communication des deux armatures; chacunnbsp;de ces viscëres a ensuite été armé en mêmenbsp;temps que la portion de la moelle épiniëre pla-cée au-dessus d’eux. Enfin il a armé simultané -ment et les nerfs que quelques-uns recoiventnbsp;de ce prolongement médullaire, et les orga-nes eux-mêmes, en sorte que Testomac et lesnbsp;nerfs de la paire-vague, la vessie et les nerfsnbsp;qu’elle recoit des lombaires, ont été armésnbsp;ensemble. « Or, dans presque tous les cas, ditnbsp;« Bichat, la communication des deux arma-« tures n’a prodult aucun effet bien marqué:nbsp;« seulement dans le dernier, j’ai apercu deuxnbsp;« fois un petit resserrement sur I’estomac et

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SUR LE GALVANISME. 227 « sur la vessie. » 11 produisait cependaut dansnbsp;ces diverses experiences, de violentes agitations dans les muscles de Ia vie animale, qu’ilnbsp;armait toujours du même mélal que celuinbsp;dont il se servait pour les miiscles de la vienbsp;organique, afin d’avoir un lerme de compa--raison.

Dans tous les cas precedents, ce sont les diverses parties du sjstême nerveux cérébralnbsp;qui ont été armées en même temps que lesnbsp;muscles organiques. Bichat a voulu galvani-ser aussi les nerfs des ganglions avec les mê-tnes muscles. La poitrine d’un cliien étantou-verte, on trouve sous Ia plèvre Ie grand sjm-pathique, qu’il est facile d’armer d’un métal.nbsp;Comme, suivant I’opinion commune, ce nerfnbsp;se distribue dans tont Je bas-ventre, on pou-vait espérer en armaut d’un autre métal cha-cun des viscères qui s’y trouvent contenus,nbsp;et en établissanl des communications; on pou-vait, dis-je, espérer d’obtenir des contractions,nbsp;a-peu-prfes comme on en produit en armaiitnbsp;Ie faisceau des nerfs lombaires et les diversnbsp;muscles de la cuisse: cependaut aucun effêtnbsp;tl a été sensible.

D après les preuves en grand nomhre

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aaS nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

qu’aUègue Bichat, page 416 de son ouvrage, pour établir que « Ie grand sympathiquenbsp;« n’existe réellement pas, et que les commu-« nications nerveuses qu’on a prises pour lui,nbsp;« ne sont que des accessoires au systême desnbsp;tlt; ganglions, on concoit ce défaut d’eff’et, pareenbsp;«lt; que les ganglions intermédiaires aux orga-« nes gastriques et au tronc nerveux de lanbsp;« poitrine , ont pu arrêter les phénomènesnbsp;« galvaniques.» Qu’a fait Bichat? il a mis anbsp;découvert les nerfs qui portent des ganglionsnbsp;pour aller directement a 1’estomac , au rectum et k la vessie , et il a galvanise par cenbsp;mojen les divers organes : aucune contraction n’a paru en résulter. Quelquefois un petit resserrement s’est fait apercevoir; mais ilnbsp;était bien faible en comparaison de ces vlo-lentes contractions qu’on remarque dans lesnbsp;muscles de la vie qu’il appelle animale, pourvunbsp;toutefois que, dans ces experiences, on aitnbsp;grande attention de bien distinguer ce quinbsp;appartient au contact mécanique des métaux,nbsp;d’avec ce qui est Teffet du galvanisme.

Laténuité des nerfs, des intestins, rend plus difficile sur eux 1’expérience galvanique. Maisnbsp;comme ces nerfs forment un plexus très-sen-

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SUR LE GALVANISME. 229 sible autour de l’artère mésentérique qiii vanbsp;avec eux se distribiier dans Ie tissu des intes-tins, on peut,en mettantcette artèreè nu, etnbsp;en i’entoiirant d’un métal, tandis qu’un autrenbsp;est placé sur un point quelconque du tube in»nbsp;testinal, galvaniser égaleraentee tube. Céttenbsp;experience n’a pas produit plus deffêt, et au-cun résultat bien manilèsle n’a été obtenu.

Tous ces essais auraient été faits sur des animaux a sang rouge et chaud : Bichat en anbsp;tenté d’analoguessur des animaux a sang rougenbsp;et froid. Le cerveau et les viscères musculeuxnbsp;d’unegrenouille, les mêmes viscères et la portion cervicale de Ia moelle épinière, ont éténbsp;armés en même teraps de deux métaux divers. Uien de sensible n’a paru a I’instant denbsp;leur communication^ et cependant les musclesnbsp;de la vie animale étaient ordinairement ennbsp;contraction, mêtne sans êire armés , et parnbsp;le seul contact d’un métal sur 1’armalure dunbsp;systême nerveux. On observera que ce n’anbsp;pas été faule de multiplier les points de contact sur les viscères gastriques que le succès anbsp;tnanqué : car Bichat avait soin de passer unnbsp;fil de plomb, paree que tout le tube intestinal pouvait lui servir d’armature-

3 nbsp;nbsp;nbsp;16

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z5o nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

Quant aux nerfs qui vont directement aux fibres cbarnues des organes gastriques , ilsnbsp;sont si ténus chez la grenouille, qn’il est très-difficile de les armer. II est pourtant de faitnbsp;que Ie C. Jadelot a obtenu, dans une experience qu’il a faite, un resserrement lent desnbsp;parois de 1’estomac, en agissant directementnbsp;sur les nerfs de ce viscère. Mais Bichat fait anbsp;Ce sujet la remarque juste, que certainementnbsp;ce resserrement, analogue sans doute k ceuxnbsp;qu’il a souvent observés dans d’autres experiences , ne peut être mis en parallèle avec lesnbsp;elFets étonnants qu’on obtient dans les muscles volontaires, et qu’il sera toujours vrai denbsp;dire, que sous Ie rapport des phénomènes gal-vaniques, comme sous tous les autres , unenbsp;énorme difference existe entre les effets quenbsp;produisent les muscles de la vie animale, etnbsp;ceux que produit la vie organique.

On aurait pti objecter a Bichat qu’il fal-sait ses experiences avec de simples armatures ; mais plusieurs des physiciens qui avaient donné avant lui les mêmes observations, etnbsp;qui avaient eu de pareils résultats , avaientnbsp;fait leurs experiences de la mêrae raanicre.nbsp;Au surplus ajant eu occasion de faire d’autres

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SUR LE GALVANISME. a5i experiences semblablesavec la pile de Volta, ilnbsp;les a faites; et voici quelle a été cette occasion.

Dans un entretien particulier sur Ie galva-nisme entre Bichat et les CC. Burdin et Moreau, il futbeaucoup question des expériences du premier sur les résultats desquelles Ienbsp;C. Moreau éleva quelques doutes , éiantnbsp;porté è croire, d’après des vues difFérentes denbsp;celles de Bichat sur les lois fondamenlalesnbsp;de la vie, que les organes qu’il avait soumisnbsp;a ses expériences devaient répondre è leurnbsp;manière , sur-tout si, au mojen du nou-vel appareil de Volta, on rendait l’irritationnbsp;plus énergique. Bichat n’était pas heureuse-ment susceptible de prevention, sur-tout ennbsp;fait d’expériences; et comme il ne cherchaitnbsp;que la vérité dans celles qu’il faisait, on n’a-vait pas de peine a Ie determiner è les répéter, lorsqu’on paraissait douter des résultatsnbsp;qu’elles lui avaient donnés, C’est ce qui ar-riva dans l’occasion dont il s’agit. II consentitnbsp;è faire avec ses deux amis de nouvelles expé-riences, et des femelles de cochon-d’inde nu-biles en furent les victimes *. Ils employèrentnbsp;lieu de 1’ancien appareil galvanique une

* Voyez 1’Histoire natuheme DE LA TEMJtE, par J. L. Moreau, ia-8 , lome. 11, pag. jzB.

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232 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

colonne de Volta composée de 6o paires de disques, et munie de deuxrubansmétalliquesnbsp;c]iïe Ton pouvait aisément conduire sur lesnbsp;dilFérentes parties de I’anitnal , préparé denbsp;maniëre que tous les viscëres du ventre et denbsp;la poitrine, ainsi que plusieurs nerfs et muscles , fussent mis a découvert. Les experiencesnbsp;ne furent commencées que lorsque les mou-veraents orageux et 1 etat de convulsion quinbsp;devaient nécessairement résulter d’une operation aussi cruelle, parurent un peu calmés.

Les ovaires furent d’abord excites: quoique l’effluve électrique fut trës-considérable , onnbsp;n’observa aucune contraction , aucune oscillation bien sensible dans 1’organe; mais nosnbsp;jeunesexpérimentateursn’en furent pasmoinsnbsp;portés a croire que fimpression qu’éprouvaitnbsp;Tanimal était trës-vive , paree qu’a chaquenbsp;décharge, les parties environnantes étaient agi-téesde spasmes et de convulsions; cequi fut encore plus évident par l’excitation des trompes.

L’utérus excite demeura également oislf et silencieux en apparence; mais l’excitation pro-fonde et intestine, dont il fut tourmenté, senbsp;propageant au loin, on vit, par une suite denbsp;cette communication, les parties contractilesnbsp;plus voisines de eet organe , et même les

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253

SUR LE GALVANISME.

muscles des membres, éprouver de violentes contractions. II laut observer que toutes lesnbsp;parties sur lesquelles on opérait, étaient dé-pourvues d’épiderme; d’ailleurs l’arc excita-teur dont on se servait, ayant assez de forcenbsp;pour produiz'e immédiatement de vives irrigt;nbsp;tations, on n’a pas remarqué de difference biennbsp;réelle lorsque les nerfs et les organes oü ilsnbsp;se distribuent ont été armés, et lorsque, né-gligeant cette precaution , on a seulementnbsp;attaqué forgane et fait passer dans son intérieur Ie jetélectrique, dont la colonne était lanbsp;source inépuisable.

Ce qui a frappé Ie plus nos jeunes méde-cinsdans teurs expériences, ce qui a sur-tout fixé leur attention, c’est Ie phénomëne quinbsp;leur a été offert par les contractions vives etnbsp;par Ie spasme presque général qvii résultaientnbsp;de l’excitement de 1’utérus , et qui se mon-traient avec toutes les apparences d’un accèsnbsp;d’h3'stérisie. Que serait-ce done, si on inter-rogeait ce viscère dans I’état de gestation , ^nbsp;1’époque oü sa partie fibreuse et contractilenbsp;®st plus développée ? n’est-il pas probable^nbsp;q'jff donnerait des preuves non équivoquesnbsp;de resserrement et de contraction ? C’est ce

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a34 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

que Ie C. Moreau se propose d’examiner in-cessamment avec Ie C. Dupuytren, chef des travaux anatomiques de I’EcoIe de médecine,nbsp;en opérant sur une chienne ou femelle d’unnbsp;autre quadrupëde. H y a apparence que l’ir-ritation galvanique provoquera un avorte-ment.

Les recherches des CC. Moreau, Burdin et Bichat, se sont portées sur d’autres organes,nbsp;qu’ils ont vus égalemént répondre , suivantnbsp;leur nature, aux excitations : ils ont vu, parnbsp;exemple, dans Ie cceur I’accélération de sesnbsp;pulsations, dans les intestins celle du mouvement vermiculaire, et dans Ie tissu cellulairenbsp;lui-même quelques points du systême séreuxnbsp;frémirjSe froncer, et donner dessignes bleunbsp;marqués de crispation. Le C. Dupuytren anbsp;observe des phénomènes analogues dans lanbsp;vessie ; et en galvanisant eet organe , aprèsnbsp;avoir introduit dans sa cavité un tube de Verre,nbsp;et lié fortement Je canal de 1 urètre, il a vunbsp;l’urine s’élever dans ce tube k dilïërentes hauteurs, suivant force des contractions.

Ces nouvelles experiences ont prouvé que les organes compris dans la sphere d’activiténbsp;du systême nerveux, qui parait spécialement

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SUR LE GALVANISME. 255 afTecté a la vie intérieure et nutritive , ne re*nbsp;fusent pas de répondre aux excitants gal va-niques; ce que niait Bichat;qu’a la vérité ils nenbsp;Se contractent pas tous, paree qu’il nest pasnbsp;de leur nature de manifester ainsi leur vie jnbsp;mais qu’ils sont excités a leur manière, qifilsnbsp;éprouvent par Tirritation galvanique des impressions plus OU moins vives, et révèlent parnbsp;des phénomènes non equivoques, la secoussenbsp;que leur fait éprouver Ie contact électiiquenbsp;OU galvanique. Voilaen quoi consistent tousnbsp;les travaux de Bichat sur legalvanisme. D’au-tres travaux plus urgents, des cours multiplies,nbsp;un service régulier è l’Hótel-Dieu, qui était Ienbsp;théatre presque unique de toutes ses observations et expériences physiologiques, enfin sanbsp;mort prématurée,rontsans douteempêché denbsp;porter plus loin ses recherches sur cette par-tie de la science.*

* L’on voit dans ce rapport qne Bichat s’^est borné a faire nsage de simples armatures , et deja il aurait substitué lanbsp;pile dans ses expériences, lorsque la mort Ie ravit a la science.nbsp;Je dois remarquer que les premiers essais , a 1’aide de la pile surnbsp;Ie cadavre des supplicics, ont été tentés par mei en Italië : ce quenbsp;i’avais déja annoncé dans raon Essai, sans avoir connaissance desnbsp;travaux de Bichat, dont mon collègue, Ie professeur Sue, a bieanbsp;voulu donner la notice. Je ne lui saurais trop témoigner m^nbsp;reconnaissance pour avoir éclairci ce point, el bcaucoup d’au-_nbsp;ires , concernaut 1’Hisloire duGalvanisme. (Note d’AtDlsi.),

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s36

PIECES

E X T R A I T

Dii rapport des experiences galvaniqiies faites h I’Ecole vétérinaire d’Alfort, en deux séan?es , dnnbsp;Ifloréal, et 8 prairial an x i.

Ij ES professeurs Gauditie ayant prévenu ïa Société Galvanique dont ils sont membres ,nbsp;que 1’Ecole d’Aliort avait k sa disposition desnbsp;animaux, et notamment des cbevaux attaquésnbsp;delamorve^ surlesquels onpourrait faire desnbsp;experiences galvaniques, Ie président Nauchenbsp;convoqua a eet effet les membres a Alfort, j eud inbsp;l5 du présent. Une grande partie des membres de la société s j rendit a midi; tous lesnbsp;appareils étaient dresses^ et bientót M. Al-dini, conjointement avec les membres desnbsp;deux Commissions des experiences et des applications médicales réunies, et les professeursnbsp;de l’Ecole vétérinaire, procédèrent a la sérienbsp;des experiences dont je ne dois en ce momentnbsp;que vous soumettre 1’histoire, dans Ie mêraenbsp;ordre oü elles ont étéfaites, enprésence d’un

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SUR LE GALVANISME. 237 grand nombre de savants, d’amateurs étran-gers, et des élèves de 1’EcoIe.

EHE

E X P.

Cinq piles de Volta, fonctionnant énergi,. quement, d’environ 1000 paires de disquesnbsp;de cuivre et de zinc; MM. Aldini, Paroisse,nbsp;Mojon, Gaudine , ont donné d’abord lanbsp;commotion a un chien barbet, d’environ dixnbsp;b douze pouces de hauteur, en placant l’arcnbsp;zinc dans l’oreille droite, et l’autre dans lanbsp;gauche : l’animalapoussédes cris trës-aigusanbsp;la première commotion, et a laché involontai-rement ses urines. A la seconde commotion,nbsp;il a Jeté des cris aussi violents, a rendu desnbsp;matiëres fécales trës-liquides; la geule a parunbsp;teinte de sang, sans cependant qu’il s’en soitnbsp;répandu une seule goutte; il n’a cesssé de criernbsp;et de faire des efforts pour se soustraire a cesnbsp;essais.

I I. E X P.

Ajant été déeapité, et Ia poitrine ouverte, Ie coeur s’est contracté; mais Ie galvanismenbsp;rendait les pulsations plus fiëquentes et plus

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s38 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

fortes. Cette action sur Je coeur, quoique bien prononcee, n’était pas k beaucoup pres comparable a celle qui s’est produite sur tout lenbsp;sjstême musculaire soumis k la volonté.

III. EXP.

La tête étant rapprochée du tronc, les deux arcs places, l’un k l’anus, 1’autre a l’oreillenbsp;droite, les contractions de tous les autres or-ganes musculaires étaient étonnantes : la pu-pille s’est dilatée et resserrée, les machoiresnbsp;semblaient mues comme par une forte mastication ; le mouvement péristaltique des in-testins était augmenté; les poils de la tête senbsp;sont hérissés et rendus divergents, comme il ar-'nbsp;riverait par Taction d’une machine électriquenbsp;ordinaire; une grenouillepréparée, présentéenbsp;sans armature au cou du chien que Ton avaitnbsp;cessé de galvaniser , est entree en contraction.

Une jument morveuse Jouissant aupara-vant d’une santé et d’une vigueur extraordinaire, étant abaltue , soa pouls donnait 6q

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SUR LE GALVANISME. z3g pulsations par minute : c’est dans cet étatnbsp;quelle aétégalvanisée. Les deux excitateursnbsp;placés dans les deux oreilles. Ia commotionnbsp;portée sur Ie cerveau a determine des contractions épouvantables de tous les muscles :nbsp;la respiration est devenue grande, fréquentenbsp;et brujante; l’animal faisait des efforts violents pour se relever a chaque commotion.nbsp;Le pouls est devenu singuliërement accéléré,nbsp;dur, par fois inteimlttent: par seconde deuxnbsp;pulsations, ou, ce qul estlamême cbose, 120nbsp;a isS par minute; ses paupiëres obéissaient knbsp;de fréquents et grands clignottements.

V. E X P.

L’un des conducteurs placé a l’anus , la respiration a paru s’accélérer et devenlr plusnbsp;pénible. Les contractions des muscles abdomi-nauxontétéexaltées;rarc placé a l’anus étaitnbsp;fortement repoussé, sans cependant donnernbsp;lieu a l’expulsion dematiëres fécales. L’excita-teur de l’oreille, porté dans une incision ounbsp;plaie pratiquée au cou, dans la direction denbsp;la jugulaire , I’animal a été plus agité ; lenbsp;pouls, exploré par le professeur Chaumantel,

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aZ o nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

conservait de rirrégularité, de Ia diireté, et

de Ia frequence.

VI. EX P.

La plus grande énergie du systême musculaire a eu Iieu en transportant les arcs, l’un dans les nariues, l’autre dans Ia plaie a l’en-coluure: alors la transpiration a été subitementnbsp;augmentée a la partie interne des cuisses ; Ienbsp;pouls était prodigieuseinent accéléré. La ju-ment a été tuée par l’injection de Fair dansnbsp;Ia jugulaire. Le galvanisme a été réappliquénbsp;a 1’anuset dans 1’oreille droite: les machoiresnbsp;se sontsur-toutouvertes et resserrées, lespau-pières étaient d’une mobilité extreme.

VII. E X P.

Des soubresauts faisaient sortir la langue, inais d’autres mouvements contractiles Ia for-caient de rentrer; retenue avec une certainenbsp;force, 1’efFort des puissances musculaires lanbsp;retirait dans la bouche a chaque attoucbementnbsp;galvanique. L’extrémité antérieure droite en-levée, on a remarqué que la section du nerfnbsp;a déterminé une contraction de cette extré-

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SUR LE GALVANISME. 241 mité seulement. Le galvanismea aussi donnénbsp;lieu a de pareilles contractions.

VIII. EXP.

La tête a été séparée du corps et placée sur une table. Les conducteurs galvaniques intro-duits dans les narines et dans Ie trou occipital,nbsp;développaient des contractions horribles : lesnbsp;yeux avaient Ie hideux convulsif. M M. Mojon,nbsp;Bonnet, et plusieurs autres membres, ont vunbsp;très-distinctement la contraction de Ja pupille.nbsp;Les oreilles, abandonnées a elles-raêmes, senbsp;penchaient en arriëre, mais se redressaientnbsp;avec vitesse, et rendaient cette tête plus ef-frayante. Les muscles buccinateurs, pyrami-daux et releveui s des naseaux , donnaient knbsp;ces organes un aspect tel , une action si dé-véloppée, qu’il ne manquait que le bruit pournbsp;le hennisseraent.

IX. E X P.

La tête remise en contact, les mêmes plié-nomenes que ceux décrits lorsque l animal a

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342 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

été galvanisé avant d’etre décapité, se sont repi’ésentés. La tête éloignée du corps d’en-viron deux et même trois pieds, 1’action gal-¦yanique s’est également répandue sur la têtenbsp;et sur les autres parties , comme si elles n’é-taient pas séparées. La tête isolée sur unenbsp;table, et éloignée d’environ quatrea cinq piedsnbsp;du reste de Tanimal, n’a plus joui d’aucunenbsp;espèce de contractilité; mais l’épaule droitenbsp;mise acoté de la tête, etgalvanisant les deux,nbsp;rextrémité est entree en contraction, celles denbsp;la tête n’ont été que faiblement excitées. Unenbsp;grenouiiJe dépouillée a la manière accoutu-tnée , suspendue et touchant successivementnbsp;( sans aucune armature métallique ) è différents points de la tête du cheval, la grenouillenbsp;a donné des contractions

X. EXP.

Un conducteur placé i l’anus, 1’autre au cou , les muscles de 1’encoluure et ceux desnbsp;extrémités postérieures étaient ceux qui con-servaient encore au plus liaut degré la pro-priété vitale, la contractilité. Le diaphragmenbsp;galvanisé obéissait a de fréquentes et petites

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SUR LE GALVANISME. 343 oscillations contract!les. La moelle épinièrenbsp;de la jument raise è découvert, les deux exci-tateurs places,l’unsur la moelle et Tautresurnbsp;les organes musculaires les plus correspon-dants, nulle action ne s’est manifestée ; lesnbsp;armatures reportées, 1’une sur les enveloppesnbsp;de la substance médullaire, et l’autre plongéenbsp;dans Ie trou cervical, Ie systême musculairenbsp;n’a donné aucune contraction, en sorte qu’ilnbsp;reste a determiner si Ie sjstême médullairenbsp;ne faisait pas en cette circonstance, les fonc-tions d’arc conducteur, sans transmettre parnbsp;les paires-nerveuses aucune irradiation galva-nique aux organes loco-moteurs.

XI. EX 1».

Le galvanisme, dirigé sur la portion musgt;-culeuse du diaphragme et è Ia colonne cer-vicale , la contraction s’opérait jusque dans les muscles pectoraux et intercostaux. Dirigénbsp;sur la portion tendineuse du diaphragme, onnbsp;ne remarquait aucun mouvement. Les intes-tins grêles ont joui fort long-temps de leurnbsp;™ouvement péristaltique , MM. Chabert ,nbsp;Gaudine et Bonnet, n’ont jamais pu le pro-

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344 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

pager dans les gros intestins, même a 1’aide du stimulus galvanique : il est vrai que cenbsp;paquet intestinal n’étant plus inaintenu dansnbsp;ia capacité abdominale , éprouvait des ti-raillements en obéissant a son poids.

XII. EXP.

De tous les organes musculaires , Ie coeur est Ie seul qui soit complétement demeurénbsp;impassible aux violentes commotions galva-niques, lors même qu’il les recevait en l’ar-mant d’un des arcs. Le vfntricule droit, percénbsp;avec l’une des extrémités du conducteur mé-tallique, il en est sorti des bulles enveloppéesnbsp;d’air, formant une mousse rosacée assez sem-blable è celle du savon qui aurait été dissous etnbsp;battu dans une eau colorée en rouge. Le coeurnbsp;était flasque, molasse , dilate,et ne contenaitnbsp;presque plus de sang. Ce phénomène a éténbsp;spécialement remarqué par MM. Chabei’t,nbsp;Petit-Radel, Bonnet, Gaudine , Dubourg,nbsp;Graperon, etplusieurs auCres.

XIII. E X P.

Les membres qui dirigeaient les experiences, ont invité les élèves de l’Ecole vétérinaire a

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SUR LE GALVANISMS. MS former une chaine galvanique, composee clenbsp;quarante a cincjuante individus se tenant parnbsp;les mains humectées avec une dissolution denbsp;muriate de soucle; I’experience p’a pu reussirnbsp;qu’avec la precaution de se placer sur la par-tie du sol privee d’humidite. Un fait qui mérite d’etre note, est celui d’un élève * de I’e-cole vétérinaire , agé de a3 ans , dont lesnbsp;mains étaient moins calleuses que celles denbsp;ses camarades, el qui étaient presque insensible ^ la commotion et au courant galvani-ques des cinq piles , tandis que ses camaradesnbsp;les trouvaient insupportables et poignantes.

Je passe maintenant aux expériences faites

* Pénélré de I’importance de ce fait, j’ai invité cet clève a se soustraire a la longue chaine galvanique, et a formci'nbsp;un arc lui-mcme avee ses mains aux pftics opposes de Cappa^nbsp;reil. Dans cet ctat, quoique les mains fussent bien mouil-lees , il n’e'prouva que de très-faibles secousses , Undisnbsp;que les aulres ne pouvaient pas résister a la force et a lanbsp;violence du courant qui les frappait. II sera bon de suivrenbsp;avec bcaucoup d’attcntiou des phénomènes analogues , et denbsp;les comparer avee ecus de la bouteille de Leyde. L’ou saitnbsp;qu’il y a des individus qui ne ressentent point ou fort peunbsp;la commotion produite par une forte décharge électrique. Itnbsp;sera utile de voir si ces mèmes individus eprouvent les mé-uies tfi'els par 1’action du galvanisme : ce qui donnerait unnbsp;argument de plus pour etablic les veritables rapporU quinbsp;existent entre le pouvoir de ces deux agents.

2. nbsp;nbsp;nbsp;jy

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a46 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

a Alfort dans line autre séance, tenue Ie 8 prai1 rial. La commission des experiences et desnbsp;applications medicales avait chargé MM. Al-dini, Legallois et Bonnet, de tracer un plannbsp;qui fut présenté et disculé par la Société.nbsp;M. Aldini avait été charge de présider a lanbsp;direction et a I’exactitude des expériences quenbsp;1’on se proposait de faire. L’appareil, cette fois^nbsp;élait compose de i6 piles d’environ 2,820 plaque métalliques, sur lequel nombre il y avaitnbsp;24odisquesde quatreacinq pouces de diamè-tre, percés au centre : il fonctionna d’abordnbsp;d’une manière si énergique, que les person-nes cjui, comme le secrétaire Bonnet, en re-curent la commotion involontaire , le caracte-riserent a bon droit et sans peine d’appareilnbsp;formidable. Le président de la Société, plu-sieurs membres, et beaucoup d’autres savants,nbsp;se rendirent a la seance ou 1’on procéda atjxnbsp;expériences suivantes 1.

1

Je m’abstieiis ici d’inserer une longue .série d’expériences concevnant, l’économie animale, .luxquclles la Société se propose de donner des developpements ullérieurs, et qui sc-rout publiecs par elle-mème; je me suis borne aux fails quinbsp;sent en correspondance avec ceux déja annoncés dans inonnbsp;ouvrage. J’appellc ici 1’attention des physiciens sur les expériences faites dans 1’iatenlion de verifier jusqu’k quel point

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247

SUR LE GALVANISME.

XIV. E X P.

Sur une jument alezan , de six ans, très-ir-ritable, très-vive, moi’veuse depuis trois ans. Pouls , avant d’etre abtfttue, 45 pulsations ;nbsp;abattue, 55; galvanisée, 60. M, Chaumantel,nbsp;explorant Ie pouls a la queue, reent une commotion fatigante.

Lesarcsplacésdansroreilie et danslanarine droite, la première commotion a prodigieu-sement excite l’animal: de violentes contractions, des cris aigus et plaintifs, attestaientnbsp;de vives douleurs. La seconde commotion anbsp;rendu les secousses comme convulsives; mê-mes cris douloureux et pénibles ; une hémor-ragie nasale trës-abondante a fait cesser toutenbsp;galvanisation ; Ie sang était cbassé avec force.nbsp;MM. l.egallois, Charpentier-Saintot, Gau-dine, Cbabert, les Sénateurs Porcher,La-martillière, et autres, out remarqué que lanbsp;première effusion du sang a eu lieu par la

les aiiiiïiaux sont susceptibles de soulenir Ia force *du courant gaivaiiique, et quels sont les eflets d’une pareille administration. II scmble , comme vient de l’observer Ie professenr Vas-salli 5 que ie galvanisrae et réJeclricite exerceiit une aelion,nbsp;diflérente sur Ic système nerveux et musculaire.

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narine ou n’était pas I’excitateur. On pent re-procher a cet instrument sa forme aigue, et è celui qui le dirigeait, de 1’aVoir introduitnbsp;trop profondement. H eut été bon de n’admi-nistrer la commotion qu’apres avoir placé lesnbsp;arcs sur des parties moins irritables de Fani-mal, attendu sa grande sensibilité.

La jument déliées’est brusqueinent relevee, elle a été conduite a Fécurie. Le trainde derrière obéissait mal a la volonté; on eüt ditnbsp;qu’un fardeau outre mesure, ou qu’un effortnbsp;considerable, avaientengourdi les organes loco-moteurs. Quant a 1’hémorragie qui s’est ma-nifestée, nous nous bornerons a rappeler quenbsp;la jument était morveuse des deux cbtés; quenbsp;conséquemment la membrane pituitaire étaitnbsp;malade,ulcérée, en partie détruite; que pro-bablement les membranes des nombreux vais-seaux sanguins qui la tapissent, dcvaient êtrenbsp;amincies et corrodées dans plusieurs points :nbsp;desorte qu’il serait difficile d’affirmer si rettenbsp;hémorragie n’auiait pas en beu tut ou tard ,nbsp;au moinrlre effort de Fanimal. Le Sénateurnbsp;Aboville a rappelé que les chevaux attaquésnbsp;de la morve étaient sujets a de fréquentesnbsp;hémorr.vgies pendant la troisième période de

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SUR LE GALVANISME. ?49 ia mal-aclie; cjue Ia jument suumise a l’expé-Hence était a la quatrième période, et n’ennbsp;avait pas encore eu avant 1’adniinistration denbsp;ce violent stimulant.

D’apiès l’observation et Ie rapport des pro-fesseurs d’Alfort, I’hémorragie a Fourni du sang assezabondamment pendant deux heures : ellenbsp;s’est renouyelée pendant la nuit et Ie lende-main de Texpérience, au point de débiliternbsp;beaxicoup Ia jument. La raarcbe de la mala-die a été accélérée, et, au bout de deux ounbsp;trois jours, les ulcères de la membrane nasalenbsp;ont paru faire des piogrès étonnants, et Ienbsp;pus prendre un earaclere ichoreux.

L’elFet de la commotion galvanique peut être compare ou assimilé en quelque sortenbsp;a celui d’un exercice violent, qui, en aug-mentant la circulation, poi te, dans Ie mêmenbsp;temps et avec plus d’impétuosité, une plusnbsp;grande quantité de sang a la tête, ainsi quenbsp;dans tout Ie reste du corps, et determine parnbsp;fois la rupture de certains vaisseaux frappésnbsp;de quelque vice d’organisation , ou amincisnbsp;par Ie voisinage et Ie contact de quelque or-'nbsp;gane en suppuration.

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XV. EX P.

Un cheval liongre, de i8 ans, hors de service , abandonné; après avoir été abatlu , Ie pouls donnait par minute 36 pulsations;nbsp;galvanise , 58. Les arcs introduits dans lanbsp;narine et I’oreille bien mouillées, les muscles n’ont pas a beaucoup prés été aussi ir-ritables cpie ceux de la jument; les Hécbisseursnbsp;I’emportaient sur les extenseurs; I’eau du muriate ammoniacal, qu’on avail versée dans lanbsp;narine , a été expulsée avec force a la cin-quieme commotion. Les jeux n’ont cessé d’ê-tre convulsifs ; la transpiration était abon-dante, tout le corps humide, la respirationnbsp;difficile et élevée.

XVI EXP.

Les narines et la bouche ajant été tampo-nees, I’animal n’a été suffoqué qu’a la dix-hui-tibme minute. Une bougie allumée, présentée aux naseaux sans galvaniser, nul mouvementnbsp;oscillatoire de la fiamme ne s’est manifesté ;nbsp;mais, galvanisé, la flamme de la bougie a été

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SUR LE GALVANISME. zSi vivemeot agitée a chaque commotion. L’ex-périence'ne paraissant pas encore concluante;nbsp;Ia trachée-artère a été disséquée, et une lamenbsp;circulaire antérieure des cartilages, de la lar-geur d’un demi-pouce environ, étant enlevée.nbsp;Ia bougie a été éteinte a cbaque contact dunbsp;conducteur. La flamme était dirigée en dedans, et n’était cependant soufflée jusqu’a extinction qiie lorsqu’ellesedirigeait en dehors;nbsp;en sorte que l’inspiration n’avait que peu d’ac-tion sur la flamme, et Texpiration, détermi-née par les secousses g-alvaniques, éteignaitnbsp;la bougie presque a cbaque attoucliement gal-vanique. M. Aldini proposa de substituer a lanbsp;bougie allumée un pendule compose d’un fi!nbsp;soutenant un petit disque de papier; les oscil.nbsp;lations eurent lieu cornme dans les fentativesnbsp;faites avec la flamme. La trachée-artère , en-tièrement coupée de devant en arrière , anbsp;donné les mêmes résultats : ils autorisent anbsp;penser que Ie galvanisme, portant son actionnbsp;sur Ie diapbragme, augmente et diminiie lanbsp;capacité thorachique, puisque l’air y entre etnbsp;en est chassé par l’inspiration et 1’expiration.nbsp;I^e-la on peut présumer que Ie galvanismepeutnbsp;ctre de quelque secours dans les as{)liyxies..

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XVII. EXP.

Les deux cavités thorachiques et abdomi-nales ouvertes , les muscles dorsaux et tris-planchniques armés, et successivement Ie dia-phragme et les nerfs, les contractions de tous ces muscles n’ont pas été douteuses ; mais sinbsp;les armatures étaient placées sur Ie nerf seu-lement , de manière a être trës-rapprochées,nbsp;OU presqu’en contact, Ie nerf étant éloignénbsp;des muscles, il ny avait pas de contraction.nbsp;Le nerf diaphragraatique isolé ou éloignénbsp;comme ci-dessus, a deux ou trois pouces denbsp;son insertion , soit qqe les deux excitateursnbsp;reposent sur lui , soit que l’un soit placé surnbsp;le nerf et Fautre sur lediapliragme, des mou-vements de vibration, plutot que de fortesnbsp;contractions, ont eu constamment Ueu sansnbsp;une différence notable d’action.

XVIII. E X P.

Le nerf phrénique fortement llé n’a pu ero-pêcher la communication ni les contractions diaphragmatiques: ce qui semble établir une

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SUR LE GALVANISME. 253 dissimilitude entre Ie principe galvaniqueet Ienbsp;principe nerveux, puisque la ligatureempêchenbsp;la circulation du dernier, et n’oppose aucunnbsp;obstacle ^ celle de l’autre

X I X. E X P.

Les deux chevaux décapités, les têtes ont été rapprochées : celle récemment séparée anbsp;donné un spectacle plus efFrayant et plus hi-deux que l’autre : lesyeiix roulants clans leurnbsp;orbite ^ les oreilles se reclressant , les na-seaux se dllatant , les machoires s’écartant ,nbsp;se serrant, et frappant , comme si 1’animalnbsp;eüt eu encore ses fonctions diverses a rem-plir. L’autre tête ne partageait que faiblementnbsp;cette Influence, qui, dans des temps de barbaric et d’ignorance, eüt peut-être enfanténbsp;une foule de préjugés sinistres et funestes.

XX. E X P.

La tête distante du troncde plusieui's pieds,^ faction galvanique s’est cgalement répancluenbsp;sur tout Ie systême musculaire , comme s’ilnbsp;correspondait et appartenait toujours a un


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centre vivifiant et commun. La tête, éloignée autant que les localites le permettaient, etnbsp;enfin portee a 33 pas clu tronc , les mêmesnbsp;phénomènes ont eu egalement lieu. A quellenbsp;distance le galvanisme aurait-il cesse d’éten-dre sa puis.sance sur le tronc et la tête ? Lenbsp;professeur Aldini resta le jour suivant è Al-fort pour examiner ce point, en faisant ennbsp;grand cles experiences sur la propagation dunbsp;galvanisme dans les eaux de la Marne : 11 ennbsp;publiera sans doute les details.

Nous ne saurions terminer ce rapport sans rappeler ici le zele et l’intérêt que M. Cha-bert, directeur de 1’Ecole vétérinaire d’Alfort,nbsp;et tons les Professeurs, out apporté a secondernbsp;les vues de la Société.

Les deux séances furent levées a trois heu-res pour se rendre a un banquet 1'raternel. Le savoir et les lumiëres dirigèrent les recherches expérimentales; mais Ja gaieté etnbsp;l’esprit présidèrent au repas.

Ces deux réunions a-Ia-fois instructives et amicales font sentir de plus en plus la né-cessité d’établir de fréquentes communications parmi les savants qui composent cctte

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SUR LE GALVANISME. 255 Société. La science j trouvera son avantage,nbsp;et les membres leur délassement et leur satisfaction.

Paris, i5 germinal, an xi.

Bonnet, rapporteur.

Les phenomènes dc la ligature des nerfs ont ële considered parGalvani et par moi, jusqii’a 1’époque de 1792 , conime unenbsp;des plus grandes dii'ficultés contreles principes de l’éleclricilénbsp;animale qui avaient été établis. J’ai soutenu de fortes disputes a eet égard dans i’amphitbéatre anatomique de TUni-versilc de Bologne, et Ton est convenu que quoique cette diffi-culté en apparence ait beaucoup de poids , elle ne peutnbsp;ïiéanmoins reuverser la théorie de Galvani. J’invite en consequence ceux qui croient inexplicables les phéiiomènes de lanbsp;ligature 5 a vouloir bien..consultor ia théorie de la circulation dc Félectricité animale développée par Galvani méinenbsp;dans son dernier ouvrage adc:essé a Spallanzani, et aussi mesnbsp;notes sur ce point, jointes a sob premier Mémoire. (Note denbsp;l'anteur a Texp. XTIII, pag. 252. )

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L E T T R E

DEM. FERRY,

srofmsseur de physique et de chimie,

ADRESSÉE

AÜ PROFESSEÜR ALDINI.

V

¦ Paris, ce 2g prairial an XI.

Vo u s m’avez demande, monsieur, le precis de I’opiiiion que j’ai emise dans un discoursnbsp;que j’ai prononce dans une Société savantenbsp;de Paris, pendant que vous etiez en Angle-terre.sur cede question : Est-ilpermis, pournbsp;faire aoancer le galpanisme, et pour jeternbsp;un plus grand jour sur la vérltable théorienbsp;qiii doit le régir, de faire des expériencesnbsp;sur les membres des indioidus cjui ont mérité la mort por leurs forfaits , et tjue lanbsp;loi a frappés , et d’j exciter des contractions et des mouoements conoulsifs ? lenbsp;voici.

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SUR LE GALVANISME. aSy J’ai avancé alors (et je Ie soutiendrai tou-]ours) , que , dans Ie doute ou 1’on est que lanbsp;sensibilitésoit eteinte dans ces individus, tan-dis qu’ils peuvent donnet’ encore des marquesnbsp;de vilaüté par Ie niojen du galvanisme , onnbsp;doit s’abstenirde semblables experiences , quenbsp;j’ai représentées comme injustes et immo-rales , paree qu’elles peuvent prolonger Ienbsp;supplice de ces malheureux. « Rendons ce-« pendant justice , me suis-je écrié dans cenbsp;«discours, aux savants qui ont fait de pa-«reiiles recherches; ils ne se sont livrés a leurnbsp;«zèle que paree qiRils n’ont point fait lesnbsp;« reflexions que je viens de faire; et de cenbsp;« défaut de réflexions il est résulté des vé-«rités importantes qui resteront. Mais au-«jourd’hui que je viens de proclaraer a eetnbsp;«égard Ia vérité, de nouveaux succes clansnbsp;«ce genre seraient des tbrts 'que l’amournbsp;« des sciences ne saurait faire excuser. » Aunbsp;reste, j’ai offert a ceux qui veulent fairenbsp;avancer Ie galvanisme sous ce rapport, lanbsp;classe des quadrupèdes, dont 1’organisation anbsp;tant de rapports avec la notre , comme pou-vant les faire parvenir a leurlntt.

Je pense qu’on ne répétera plus ce qu’on

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a déja dit, qu’en m’élevant centre les experiences qu’on a faites, et centre celles qu’on voudrait faire encore sur les cadavresnbsp;des individus supplicies, je bands Jes operations anatomiejues dans lesquelles on taille etnbsp;on divise bien davantage Jes chairs ; ce quinbsp;doit , a-t-on dit, occasionner a 1’individu denbsp;plusgrandes soufffances, selon uies principes.

Ceux qui out pretendu cela , n’ont point réfléchi qu’il y a une grande difference en-tre les cadavres sur lesquels 1’on fait ordi-nairenaent Jes dissections anatomiques, etnbsp;ceux que 1’on destine aux operations du gal-vanisme. Les premiers sont ceux de personnesnbsp;qui ont succombea des maladies clout la longueur ou la violence soutenue pendant c|uel-ques jours, a detruit presque toute leur vi-talite, et qui certainement se trouve éteintenbsp;après Ie délai legal de 2,4- beures. Les secondsnbsp;appartenaient a des hommes sont mortsnbsp;de Ia manière la plus violente; et c’est pareenbsp;que la vitalité, bien loin d’etre éteinte ennbsp;eux ^ y est au contraire presque tout en-tière, qu’on en fait les sujets du galvanisme.nbsp;Ce que je dis des cadavres de ces individus,nbsp;fj//i peiH’enc avoir encore de la sensihilité ,

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SUR LE GALVANISME. aSg ne peut nullement s’appliquer a ceux desnbsp;personnes qui sontmortes de malaclie.

En m’opposant aux experiences que la cu-i’iosité OU Ie desir d’avancer la science , vou-drait faire sur les cadavres des individus sup-pliciés, je n’ai point prétendu qu’il fut tou-jours illégitime d’en faire sur des individus c|ui sont dans un état de mort apparente.nbsp;Lorsqu’un homme a cessé subitement de vi-vre par asphjxie ou autrement, et qu’on anbsp;employe tous les mojens connus pour Ienbsp;rappeler a la vie , rien n’empêche qu’on nenbsp;puisse mettre a nu quelques-uns de ses nerfsnbsp;et de ses muscles, et faire sur lui les opéra-tion galvaniques : que dis-je! la raison etnbsp;rhumanité Ie cotnmandeut. (Je mepermelsnbsp;de supprimer (juehjues lignes contenant desnbsp;expressions rrop flat/euses que je dois a Va-mitié de 1’auteur.) *

Salut, amitié, et très-liaute consideration,

G. B. T. F E R K Y,

* Je Irouve asscz prudcntes les reflexions de 1’aulcur sur l’adminlstration dn galvanisme dans les cadavres des suppli-ciés ; inais je tiens toujours qu’il y a beaucoiip de points ennbsp;pfljsiologic aéclaireir, que 1’on ne saiiralt trop decider sansnbsp;iaire usage du galvanisme en pareilles circonstances ; je croisnbsp;meme que ces essais pourront mellre en etat d’emplo^ er avecnbsp;beaucoup plus de succes les secours de eet agent dans lesnbsp;cas de mort apparente.

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NOTICE

Atlressée au professeur Aldini, par GaüDINE jeuue, professeur vétérinaire a Alfort.

Le i3 messiclor an xi, Ie maire d’Alfort me fit appeler pour galvaniser un jeune Iiommenbsp;qu’on venait de retirer du courant de lanbsp;Marne, oü quatre clievaux qu’il conduisaitnbsp;a I’abreuvoir l’avaient entrainé.

Les renseignements qui me fiurent donnés prouvaient que le malheureux jeune hommenbsp;n’avait été retire de l’eau qu’une demi - lieurenbsp;et même trois quarts d’lieure après son immersion ; depuis une fieure on lui prodiguaitnbsp;en vain tous les secours de l’art, les frictions ,nbsp;les fumigations, 1’insufïlation, même on avaitnbsp;fait 1’ouverture de plusieurs vaisseaux vei-neux.Descontusionsprofondes, des échimosesnbsp;étendues sur la tête, et dans les autres regionsnbsp;du corps,semblaient annoncer que leraalheu-reux était mort plutót des coups qu’ii avait

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SUR LE GALVANISME. 261 iquot;ecus des quatre chevaiix fixes les ims auxnbsp;Sutres, que des suites de Timmersion ; toutnbsp;annoacaitenfia qu’il ne restait plus d’espoir denbsp;Ie rappeler a Ia vie.

Je soumis a l’action galvanique ce cadavre deux Iieures aprèssa submersion, plutót pournbsp;expérimenter, que dans l’espoir de produirenbsp;un effet avantageux. üne pile composée denbsp;soixante paires de disques de zineet de cui-vre, fut disposée avec la precipitation que Ianbsp;f’üule et les circonstances d'un tel accident nenbsp;manquent pas d'occasionner : faible par Ienbsp;nombre de disques et par son mode d’arran-gement, elle fut placée sur un isoloir presnbsp;de la tête du cadavre étendu sur un mate-las; un conducteur métallique partant denbsp;la base de la pile, fut fixe sous I’aisselle gau-clie ; un autre fil placé dans la narine dunbsp;même cote , venait former fare k la partienbsp;supérieure de ia pile. A chaque attouchementnbsp;les muscles des paupieres, des levres, de lanbsp;face, éprouvèrent des contractions sensibles,nbsp;le bras gauche opéra des mouvements de retraction faciles a distinguer; cependant lenbsp;rcste du corps parut ne point partager cette

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action contractile; je changeai alors la disposition de I’appareil ; Je conducteur partant de la base de la pile, fut placé dans I’anus ,nbsp;et I’autre introcluit dans le lajynx : au premier attouchement tous les nmscles de lanbsp;face se contracterent, et deux jets d’un liquidenbsp;écumeux sorti des naiines , me prouverentnbsp;que le diaplnagme avait participé a cettenbsp;action ; I’anus permit egalement la sortie deSnbsp;malières fécales contenues dans le rectum. Jenbsp;répétai cés attouchements, toujours accom-pagnes des memes pliénomènes; mais I’actionnbsp;decroissante de la pile , et l’inutilité de cesnbsp;essais pour ranimer un cadavre, me cleter-minèrent a ne paspousser plus loin cette ex-périence.

Appujé de 1’opinion du professeur Aldini, ne m’est-il pas permis dé croire que 1’agentnbsp;galvanique serait le moyen le plus puissantnbsp;pour rendre a la vie les noyés retires de I’eaunbsp;a temps, et que les soins ordinaires ne peu-vent ranimer ? Ne peut-on pas le considerernbsp;dans ce cas comme le maximum des effortsnbsp;de Tart? Cette question est importante anbsp;résüudre; elle ne peut manquer de fixer

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LETTER

OF SIR CHRISTOPHER PEGG,

PE.OFESSOK. OF ANATOMY,

Upon some esperiments of professor Aldini^ on galvanism lately repealed at the University ofnbsp;Oxford.

Oxford , 20 december 1802.

Sir,

Y have had the satisfaction of publickly exhibiting at my lectures the curious experiments on the effects of the galvanic fluid, which you were so good as to display, whennbsp;you honoured me with a visit in Oxford.

The effects were very striking when the metalic arc was conveyed thro the mediumnbsp;of the pile, which was made with eightynbsp;pieces of zinc, and as many of copper.

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SUR LE GALVANISME. sGS

The convulsions ot' the animal were very strong even when the head was removed adnbsp;short distance from the Body provided thenbsp;intervening surface of the table was moistendnbsp;with salt and vvater.

Y next tried your interesting experiments when the arc was wholely animal by introducing a finger of my left hand into the thecanbsp;vertebralis of a dog, and of a rabbit so as tonbsp;touch the spinal marow, and holding in mynbsp;right hand a frog prepared accordinly to yournbsp;own directions brought in contact with thenbsp;inside of the thorax of the animal so thatnbsp;the section of the spine of the frog wherenbsp;the nerves go off the lower extremities shouldnbsp;touch the side of the thorax, when the muscles of the thigh and leg of the frog werenbsp;sensibly convulsed. Care had previously beennbsp;taken to moisten my own hands, etc. with anbsp;strong solution of common salt.

We then tried to affect the heart of the animal both in and out of the body by meansnbsp;of the pile; and, i must confess it appearednbsp;obedient to the same power tbb in a verynbsp;slight degre, and we were all sensible ofnbsp;the movements of the heart and especialy of

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the right auricle, the instrument having been

brought in contact with the right ventricle.

Doctor Bancroft, M. Price and several of ray friends tried the effects of passing thenbsp;fluid thro flame : there was none producednbsp;when the flame was touched; but when anbsp;metallic instrument was passed thro thenbsp;flame so as to touch the spirit of wine ornbsp;the silver sjl^on in which it was burning andnbsp;which was placed at the top of the pile , thenbsp;shock was then as considerable as usual.

y have the honour to be with great respect.

Sir,

Your most obedient servant.

Christopher Pegg,

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SUR LE GALVUliNISME. ^67

ALD INI,

PROPESSEUR DB L’UNITERSITÉ DE BOLOGNE,

Au professeiir VA SS A L L [-E A N D [ de Turin.

Paris, 28 thermidor an xi.

Aotre lettre du 17 floréal an Xi, vientd’en-richir la théorie du galvanisme d’expériences fort intéressantes. Je fais mention dans mon on-vrage de la propriété que je vous coinmuni-quai avant de passer en France; savoir, que Ienbsp;galvanisme emporte avec lui des parties desnbsp;corps oü il se développe, ou par lesquelsnbsp;il passe : je suis bien aise d’appiendre vosnbsp;belles découvertes faites sur ce sujet avec Ienbsp;célèbre chimiste Giobert. Je répète a présent avec du fil de platine, les essais coin-mencés en Italië, a l'aide de fils de cuivienbsp;argenté, et je ne doute pas que l’usage denbsp;ce métal ne donne des résultats plus sa-lisfaisants ; car, si les oxides des métauxnbsp;employés dans la pile sent transportés h

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differents points de Fare de platine, 1’on ne pourra pas attribuer i'i Faction du galvanismenbsp;sur la platine les oxides étrangers que Tonnbsp;trouve è sa surface.

Ce résultat acquiert encore plus d’impor-tance lorsque nous considérons la simple action du galvanisme animal ; car, si Ie galva-nisme,en passant dusystême des nerf’s a celui des muscles, emporte avec lui des substances animales dans les differents organes oü il agit, Ton pouira un jour dévelojjper ,nbsp;en physiologic, bien des pliénomènes quinbsp;n’ont recu jusqu’a présent que des explications hypothétiques. J1 est encore a remar-querque Ie courant galvaniqne, qiii, au commencement , semble n’opérer aucun changement sur les fluitles animaux, vient d’y manifester sou action d’une raanière étonnantenbsp;par son influence continuée et répétée pournbsp;mi temps donné. Ainsi une force galvanique,nbsp;quoique faible en apparence par elle-roême,nbsp;produit néanraoins de grands efFets, en rai-.son du temps qu’elle exerce son pouvoir surnbsp;les substances soumises a son action. L’on nenbsp;ne doit pas, a mon avis, comparer ces efFetsnbsp;a ceux d’une .simple é!ectri.sation, et Eon ne

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SUB LE GALVANISME. 269 pent pas même les produire avec Ie courantnbsp;(l’une bouteille électrisée.

Qu’il me soit maintenant permis de vous informer, ainsi que vos collègues, dedifFérentssu-jetsconcernant l’état actuel de la science du gal-vanisme ; je tacherai de choisir ceux qui pour-ront plusdirectement intéresse!’vos recherches-L’appareil de M. Allizeau, dont particuliè-reraent vous me demandez la description, consiste en disques de cuivre et zinc soudésnbsp;ensemble , et sertis dans leur contour avecnbsp;un anneau plat de métal couvert d’un vernis. A Ia partie supérieure de chaque couplenbsp;est mastiqué un anneau de faience ou denbsp;porcelaine, dont la cavité recoit du sel com-mun OU muriate de soude , qu’on n’a pasnbsp;réduit en poudre fine. Ce sel est huraecténbsp;de manière que I’eau remplisse enlièrementnbsp;les intervalles de ses cristaux. La cavité denbsp;1’anneau est tellement remplie, que ia surface inférieui’e de l’étage qui repose immé-diatement sur lui , qui par conséquent ré-pond au coté cuivre de eet étage, est, dansnbsp;tons ses points, en contact avec Je sel .solidenbsp;l'eau interposée, et que fair n’interromptnbsp;point ce contact, autant qu’il est possible.Le

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muriate tie somle et 1’eau ayant peu d’action sur le cuivre sans le concours de Pair, etnbsp;I’anneau de porcelaine bien dressé fermantnbsp;assez exactement I’acces de I’-air environnant,nbsp;son action sur la surface des disques et I’oxi-dation qui en est 1 effel, sont reduits a très-peu de chose. II n’en est pas de même lots-que rintermédiaire est forme d’eau pure ounbsp;d’une dissolution liquide , ou de muriatenbsp;d’ammoniaque, ainsi que M. Allizeau s’ennbsp;est convaincu dans des tentatives antérieures.nbsp;II a egalement observé que le muriate denbsp;soude en poudre tres-fine ne reussissait pasnbsp;è cet égard autant que le sel qui est en cris-taux: c’est dans cet état qu’est ordinairementnbsp;le sel de cuisine. Le reste de I’appareil nenbsp;différe point des appareils ordinaires.

Lescommissaires de I’lnstitut National ont mis en comparaison cet apparell avec unenbsp;pde ordinaire composee de quarante COUpIeSnbsp;semblables, et a-peu-pres de même diamètre.nbsp;Les efïets de Tune et de 1’autre pile compares étaient sensibiement égaux, avec la difference que son action était beaucoup plusnbsp;durable, et que les plaques, en parite denbsp;eirconstances 5 étaient moius oxidccs que dans

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SUR LE GALVANISME. les appareils ordinaires. Ils ont observe I’ac-tioQ de eet appareil josqu’a cinqiiante-troisnbsp;jours; mais, a Ja force qu’il avait aJors, il an-noncait assez qu’il aurait pu fonctionner encore davantage. Quand I’appai'eil commencenbsp;a s’afï’aiblir , 1’on peut faire reparaitre sonnbsp;énergie en 1’liumectant avec de 1’eau pure.nbsp;Vous trouverez dans cette construction beau-coup d’analogie avec d’autres appareils imagines par mol, et décritsdans mon ouvrage.nbsp;M. Allizeau faisant differents essais sur sanbsp;pile, apercut qu’il était possible d’y mettrenbsp;jjlus de simplicité, et il fut conduit a proposer, sur les mêmes principes, un autre appareil composé de couples zinc et cuivre, fon-*nbsp;dus ensemble en forme de calottes concavesnbsp;du cüté supérieur , et convexes du cóté inférieur. On les remplit de sel solide humecténbsp;d’eau ; et ainsi disposés , 1’on concoit quenbsp;Ie contact doit être aussi complet qu’onnbsp;peut Ie desirer, et que Fair extérieur n’a d’ac*nbsp;ces que sur les bords^ dans les points sensible-ment élevés au-dessus du niveau de 1’impres-sion formée dans Ie sel par Ia partie convexenbsp;de Ia calotte supérieure a cliaque étage. Cettenbsp;pile comparée a 1’autre, a sensiblement les

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mêmes avantages ; on en répare l’humidité avec encore plus de facilité, et sa construction est * beaucoup moins coüteuse.

Si les hornes d’une lettre Ie permettaient, fe passerais volontiers a des détails intéressants , concernant Ja construction des appa-reils galvaniques. La conversation de beaucoup de savants nationaux et étrangers quenbsp;Ton rencontre dans de grandes villes, tellesnbsp;que Paris et Londres, m’a fourni beaucoupnbsp;de lumières a eet égard ; j’ai admiré Ie superbe appareil de M. Pepys, qui a bien voulunbsp;meprêterson assistance dans les experiencesnbsp;faites a ramphithéatre anatomique de Tbo-¦pital Guy et St.-Thomas de Londres. Son appareil est compose de deux grandes cuvesnbsp;galvaniques tournant sur des pivots, et metnbsp;d’une manière étonnante tous les métauxnbsp;en combustion. II y a un double entonnoirnbsp;trës-ingénieux pour remplir a-la-fois plusieursnbsp;cellulesdeces cuves. A cette occasion j’ai vunbsp;dans son laboratoire une pompe pneumatique

^ M. AUizeau a bien votiln me perniettre lt;le voiis donner ces notices originales , Lelies qu’elles sont iascrées dans I’eatha ixnbsp;du Rapport de Ia classe des Sciences physiques cl lualhchnaliqviesnbsp;de 1’Institut national j du 8 messidor an XI.

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SUR LE GALVANISME. 275 en ader, d’une construction entièrement nouvelle , dont il rendra bientót compte lui-inême au public. J’ai appris que Ton a cons-truit aussi de grands appareils galvaniquesnbsp;en Russie, et que l’Empereur, protecteur etnbsp;ami très-distingué des sciences et des arts, favo-rise particuliëreinent les progrès de cette dé-couverte. J’attends des détails sur plusieurs experiences faites par les pbysiciens du Nord,nbsp;lesquelles seront insérées dans mon Histoirenbsp;du Galvanisme.

L’on a dernièrement substitué k la dissolution du muriate de soude des draps trempés dans de la bile, et l’on m’assure que 1’action denbsp;la pile est très-forte. Je pense qu’en formantnbsp;plusieurs piles avec des draps imbibes de différents fluides animaux, l’on pourrait, toutesnbsp;choses égales, juger de leur conductibilité, etnbsp;de Faction du galvanisme sur eux. J’ai commence quelques essais dans ce genre avecnbsp;l’appareil de couronne a tasses remplies denbsp;divers fluïdes animaux. M. Dumotiez m’a observe qu’il est bon de préférer, dans la construction de la pile, les draps blancs a ceux denbsp;toute autre couleur ; il trouve que 1’oxida-tion des plaques est moindre ; ce qui est uu

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274 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

avantage k considerer. M. Fortior m’a montre tine méthode d’emboiter les plaques de zincnbsp;avec celles de cuivre , de manière qu’ll n’estnbsp;pas nécessaire de les souder ensemble, afinnbsp;d eviter 1’oxidation des surfaces qui sont ennbsp;contact. J’ai vu chez M. Robertson une pilenbsp;formée de pieces d’argent, d'oxide noir et denbsp;manganëse, et chez M. Craperon un appa-reil ingénieux dont il se serf pour faire passer le courant galvanique a travers différents fluides animaux, sans que les arcs mé-talliques soient en contact avec eux.

L’on cultive encore avec beaucoup de zele le galvanisme en Amérique. M. Priestley *nbsp;jette de grands doutes sur la décompositionnbsp;de I’eau , et il croit avoir trouvé dans le gaUnbsp;vanisme des preuves pour appuyer son ini-mitié déja connue contre les fondements denbsp;la nouvelle cbiniie. Mais sa principale observation de I’huile placee a la surface de 1’eau,nbsp;qui empeche selon lui le développementnbsp;des fluidesaeriformes, n’est pas encore asseznbsp;constatée: d’ailleurs,' les tentativesf'aites a cet

* Observations sur la colonne de Volta, par M. Prieslley. • Annalen der physik von Gillicrt, an. 1802 ,

IttI

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SUR LE GALVANISME. 275 égard a Berlin et en Allemagne, ou Ton s’oc-cupe du galvanisme avec Ie plus grand succes, prouvent Ie contraire.

Le due de Saxe Golha vient de faire cons-truire une grande pile composée de six cent couples de cuivre et de zinc. Le prince denbsp;Ia Tour-Taxis s’est procuré uu appareil gal-vanique d’une grande énergie, dans 1’intentionnbsp;de soulager I’liumanite souffiante. II est dé-dié a Esculape, et en forme de temple , dontnbsp;six colonnes qui le soutiennent sont les pilesnbsp;mêmes. Cette grande balterie galvanique estnbsp;exposée dans un appartement de la residencenbsp;du prince, oü tous les savants nationaux etnbsp;étrangers ont un llbre accës pour faire desnbsp;essais , sous la direction de M. Winkler, raé-decin de la cour, et de M. Gérolt, profes-seur de chirurgie ; 1’on tient un journal denbsp;toutes les expériences reniarquables, et desnbsp;phénomënes qui accompagnent Tadministra-tion du galvanisme.

M. Veber fait mention d’un accident singulier qui mérite d'etre rapporté ici. Le prince devint sourd de 1’oreille droite; il ynbsp;avail déja environ un mois qu’il était alfecténbsp;de cette maladie : foreille fut galyanisée, et,

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376 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

après une courte administration , elle fut en-tièrement rétablie. Ainsi ce Prince, ami de riiumanite, après avoir forme cette belle institution , dans I’intention de guerir les autres,nbsp;a joui le premier des fruits de sa philanthro-pie, et s’est ti’ouvé recompense de sa noble entreprise.

Parmi les savants qui se sont distingues en Allemagne, I’on doit nommer M. Ritternbsp;pour Timportance et la multipbcité de scsnbsp;travaux : j’espère que vous voudrez bien menbsp;permettre de vous en rendre compte, puis-qu’iis sont entièrement lies a vos recherches et aux miennes.

Suivant M. Ritter, Taction du pole positif de la pile dispose les metaux a se combinernbsp;avec Thydrogene. Si Ton arme le pole positifnbsp;d’une feuille d’or battue, et le négatif dunnbsp;morceau de charbon , lorsqu’on etablit la com*nbsp;inunication entre ces substances, la feuillenbsp;d’or brule avec une lumiere éclatante, et lenbsp;charbon reste intact ; mais si Ton place lenbsp;charbon du cote positif, et Tor du cote négatif, c’est le charbon qui brule , et Tor senbsp;fond. Le contact du pole négatif sur la sur-

* Veber, JoitrnAI- DU GalvAjSISMë, vol, I. Lalidsiiaul, iBois.

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SUR LE GALVANISME. 277 face brillante du mercure laisse une tracenbsp;differente de celle que produit Ie pole posltif.

M. Ritter prétend aussi que tous les effeis de la pile sur Ie corps animal se rédiiisent knbsp;des expansions et a des contractions. Toutesnbsp;. les parties du corps humain prennent iin plusnbsp;grand volume au contact du pöle positif;nbsp;elies se resserrent par Ie contact du pole né-gatif: par exemple, I’action du pöle positifnbsp;sur la languey produit, au bout de quelquesnbsp;minutes, une légere élévatlon ; au lieu quenbsp;Ie pöle n’y produit qu’un petit enfoncement.nbsp;Si une même personne touche les deux polesnbsp;avec les deux mains mouillées, Ie pouls s’ac-croit d’intensité dans Ia main qui est en contact av^ Ie pöle positif; il diminue de forcenbsp;dans fautre : Ie nombre de ses battemèntsnbsp;reste toujours Ie même. L’extension produitenbsp;de cette manlère dans les organes est suivienbsp;d’une sensation de chaleur, et Ie resserrementnbsp;d’une sensation de froid. L’oeil en communication avec Ie pöle positif voit les objets rouges, plus grands et plus distincts; en contactnbsp;®vec Ie pöle négatif, il les voit bleus, plusnbsp;petits et plus confus. La langue recoit dunbsp;pöle positif Ie goüt aclde; du négatif Ie gout

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278 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

alkalin; les oreilles étant en contact avec le

premier, tons les sons semblent pliisbas; avec

le second ils semblent plus hauts. En general

les deux poles de la pile produisent des elfets

opposes.

Je ne pourrais pas parcourir dans une let; tre les nombreux travaux des pbjsiciens d’Al-lemagnejdontj’ai recu dernierement a Parisnbsp;plus de vingt ouvrages ; je me propose d’ennbsp;developper les notions principales dans monnbsp;Histoire du Galyanisme. En attendant vousnbsp;pourrez consulter vous-meme ces notices pré-cieuses rassemblees dans les productions denbsp;Ritter, Veber , Augustin, Reinhold, publiéesnbsp;cette année a Berlin, Leipsick, Jena, etnbsp;Landshut; vous y trouverez toujours adoptenbsp;le nom de galyanisme. Je crois bien que Tonnbsp;ne pourra pas me reprocber de m’en êtrenbsp;constamment seryi dans mon Ouvrage , aunbsp;lieu d j substiiuer celui d’électricité animale,nbsp;OU simplement d’électricité. Sans entrer dansnbsp;les raisons qui pourraient appuyer la nomenclature adoptée, j’observerai qu’ellene vientnbsp;pas des physiciens d’Italie, mais qu’elle anbsp;été créée et conservée jusqu’a présent parnbsp;loutes les Académies de 1’Europe , et que par

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SUR LE GALVANISME. 379 conséquent 1’on n’est pas autorisé, sans desnbsp;arguments ultérieurs , k enlever a une dé-couverte Ie nom du génie qui ?a faite. Aunbsp;reste je ne tiens pas aux mots; quel quenbsp;soit 1’expression que l’on préfere, mon ou-Vrage, quant au fond, sera toujoursie niêmenbsp;aux yeux des vrais philosophes et de tous ceuxnbsp;qui se rappelleront avec Tullius : non vtr-horum opijictm, sed rerum inquisitorem,nbsp;deceits se philos ophum.

J’ai l’bonneur dc vous témoigner ,

' iEsticae et amitié^

A L D I N I.

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2,8o

PIECES

RAPPORT

De quelques experiences galraniques sur Ie platine, ADREssÉ A S. E. LE Chevalier Nicolasnbsp;AzziARA , Ambassadeur d’Espagne présnbsp;LA Répüblique francaise.

L A difEculté de substituer Ie platine aux différents métaux qui composent Ja pile, anbsp;été, a mon avis, jusqu’a présent iin obstaclenbsp;k la perfection de nos expériences galva-niques, perfection que l’on aurait obtenue ennbsp;employant ce métal. V. E. a bien voulu,nbsp;dans cette circonstance , montrer l’intérêtnbsp;qu’elle prend a tout ce qui regarde les pro-grès de la science, en me fournissant Ie platine nécessaire k de telles recherches. Jenbsp;m’empresse en consequence de vous trans-mettre 1’exposé des résultats obtenus avecnbsp;mes appareils , auxquels ^interposition d’unnbsp;métal qui n’est pas oxidable a dpnné beau-coup de précision. Le célèbre chimiste Vau-quelin m’a ouvert son laboratoire, et m’anbsp;aidé de ses lumières. M. Gennetj, artiste

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SUR LE GALVANISMS. aSi tres-habile en tont ce qui concerne Ie travail sur Ie platine, s’est prêté avec beaucoupnbsp;de zcle a mes essais.

Nous avons commence par former différents alliages avec neuf parties de cuivre et une de platine; et, variant ensuitc par de-grés la proportion de ces métaux , nouS sommes parvenus a unir ensemble trois parties denbsp;cuivre avec une de platine : Ie bot de cesnbsp;différents alliages était d’ayoir un composénbsp;malleable, sans être sujet è s’oxider; mais,nbsp;malgré tous nos efforts, nous n’avons pu ob-tenir eet heureux résultat ; car quand il ynbsp;avait peu de platine dans l’alliage, il étaitnbsp;très-oxidable, et lorsqu’il y en avait beaucoup , il n’était que trës-peu malléable , et nenbsp;pouvait être laminé sans se graisser et senbsp;fendre. M. Gennety croit qu’il faudrait multiplier et modifier les expériences , sok ennbsp;donnant une chaleur plus forte et plus long-temps continuée , soit en variant les proportions des substances métalliques , etnbsp;qu’ainsi 1’on arriverait a un alliage malléable, qui serait a-peu-près aussi difficile 4nbsp;s’oxider que Ie platine lui-même.

En attendant les résultats des essais que

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rBz nbsp;nbsp;nbsp;pieces

M. Gennetj exécutera sur eet objet, je i’ai engairé a me faire une pile de 5o plaquesnbsp;de platine pur, afin de Ie combiner a volonténbsp;avec differents métaux. C’est l’appareil avecnbsp;lequel Ie professeur Vauquelin et moi nousnbsp;avons enirepris les expériences suivantes,

1°, Nous avons formé une pile de 5o couples de cHsques de platine et de zinc, avec les draps trempés dans une dissolution de muriate de soude ; faction du galvanisme a éténbsp;bien faible. Répétant 1’expérience en mouil-lant les rondelles de drap dans l’acide ni-trique étendu d’eau, les effèts ont été unnbsp;peu plus prononcés; ils étaient néanmoinsnbsp;peu énergiques en comparaison de Tactionnbsp;que Ton obtient du zinc combiné avec dunbsp;cuivre ou de Targent. Des observations m’ontnbsp;appris qu’il était utile d’emplojer ce derniernbsp;acide dansles autres expériences, ce qui estnbsp;utile pour établir Ia parite des circonstances.

2°. Nous avons composé cette fois la pile de plaques de même diamètre,de platine etnbsp;d’argent, avec Ie drap trempé comnie a Tordi-naire; Taction était très-faible,et elle ne deve-nait sensible que lorsque Ton approebait lanbsp;main découverte en quelque partie de son épi-

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SUR LE GALVANISME. 283 clerme; les électromètres a condensations ,nbsp;qne nous avons employés pour essajer Faction de cette pile, ne montraient que de peti-tes variations.

S'*. Une pile composée de 5o plaques de platine et de cuivre, a donné une très-fortenbsp;secousse et une électricité bien sensible a l’aidenbsp;des condensateurs ; les effèts ont augmenténbsp;en faisant la combinaison avec des disquesnbsp;de platine et de fer-blanc.

4°. Pour eloigner, dans la composition de la pile, Ie platine et Ie zinc, nous l’avonsnbsp;composée cette Fois de plaques de cuivre etnbsp;de fer-blaric, avec la même dissolution ordinaire : les effets ont été plus sensibles quenbsp;dans les combinaisons précédentes , non seu-lement a Pélectromètre è condensations ,nbsp;raais encore au systême animal approchénbsp;de 1’appareil: il suffisait de 3o paires de cesnbsp;plaques pour avoir la secousse et un éclairnbsp;très-brillant.

Ces expériences m’ont conduit a entrer dans une discussion déja élevée par les physi-ciens , savoir, si les elFets de la pile doi-vent être considérés comrae un produit denbsp;combinaisons chimiques. Nos expériences

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semblent nous determiner a reconnaltre une forte influence des agents chimiques pournbsp;exciter le galvanisme , puisque 1’on obtientnbsp;des eff'ets qui sont en proportion avec lesnbsp;différents procédés. Nous avons voulu réa-liser nos conjectures en répétant la secondenbsp;expérience avec une dissolution capable d’a-gir sur I’argent et le platine mèrae ; a cetnbsp;effet nous avons compose une pile avec cesnbsp;deux métaux, en y interposant des draps.nbsp;mouillés d’acide nitro - muriatique étendunbsp;d’eau. L’action de cette pile a été beaucoupnbsp;plus forte que celle ou on avail fait usage denbsp;I’acide nitrique, qui attaquait seulement unnbsp;des métaux. Nous avons pu constater cenbsp;résultat par la divergence beaucoup plusnbsp;considerable des électromètres.

Ces expériences sont très-conformes aux essais que j’avais fails au College royal d’Es-pagne a Bologne^ qui favorisa avec beaucoup d’intérêt mes recherches, et me fa-cilita les moyens de faire en grand des essaisnbsp;sur 1’influence de I’or dans le galvanisme.

J’ai formé différentes piles k lo, a zo, et jusqu’a 5o paires de plaques d’or et d’ar-gent, en y interposant la dissolution de mu-

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SUR LE GALVANISME. aSS riate de soude : Ie galvanisme refusa cons-tamment son action. J’ai répété l’expériencenbsp;avec Ie même nombre de plaques d’or et denbsp;zinc^ et Ie galvanisme se manifesla sur-le-champ, quoiqu’11 n’y eüt que Toxidalion d’unnbsp;seul métal; il est a présumer que l’or employé dans Texpérience ne pouvait contractei-l’oxidation, paree que les plaques d’or n’étaientnbsp;pas de la monnaie moderne , mals des piecesnbsp;OU médailles anciennes, qui contenaient très-peu d’alllage.

6. “ J’ai renfermé dans des cloches de verrenbsp;difïërentes piles composées de plaques d’ornbsp;et d’argent, et ensuite des piles dont lesnbsp;métauxétaientcombinésavec du zinc commenbsp;a 1’ordinaire: il ne parut aucune altérationnbsp;dans l’air de Tappareil, et la bougie intro-duite sous la cloche un ou deux jours aprësnbsp;ne s’éteignit point ;les résultats variërent dësnbsp;que Ton fit la combinaison de roretdel’ar-gent avec Ie zinc.

7. ” J’ai substitué, clans les experiences pré-cédentes, a Ia dissolution de muriate desoude,nbsp;une autre qui pouvait agir sur un des métauxnbsp;qui composaient la pile. En consequence j’ainbsp;lorméune pile a plaques d’or et d’argent, en

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z86 nbsp;nbsp;nbsp;PIECES

y interposant des draps mouillés avec 1’acide nitrique étendu d’eau, qui ne décomposa pasnbsp;sur-Ie-champ les plaques de métal, mais fitnbsp;action sur elles. Dans eet état, la pile a 5onbsp;plaques d’or et d’argent donna une petitenbsp;commotion, qui était plus sensible lorsqu’il ynbsp;avait a la main une légere excoriation.

Ces experiences répétées dans la série en-tiëre des métaux, en faisant usage de plaques de même épaisseur et de même diamëtre, etnbsp;toutes autres circonstances d’ailleurs égales,nbsp;pourraient donner une table complete de lanbsp;différente conductibilité des métaux, et denbsp;leur différente aptitude a exciter l’influencenbsp;galvanique. L’on pourrait mettre toute lanbsp;précision possible dans cette nouvelle échellenbsp;en essaj^ant Télectricité des plaques a 1’aidenbsp;des condensafeurs, et en examinant Ie plus ounbsp;Ie tnoins d’absorption d’une quantité donnéenbsp;de gaz oxigène dans laquelle serail plongée lanbsp;pile; Ton examinera même s’il pourrait êtrenbsp;utile d’essaj'er la quantité de fluide aériformenbsp;qui seraitdéveloppée pendant un temps donnénbsp;dans l’appareil connu de la décomposition denbsp;l’eau. En tout casgt; on trouvera indispensablenbsp;d’étendre les experiences galvaniques a la sé-


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SUR LE GALVAN ISME. 287 rie entière des métaux , afin de compléternbsp;1’échelle imparfaite que nous avons jusqu’anbsp;présent ; I’on pourrait même y comprendrenbsp;les alliages métalliques les plus connus, telsnbsp;que Ie métal des cloches, Ie cuivre jaune, etnbsp;Ie palladium de M. Cbenevlx *, et même d’au-tres substances, telles que les sulfureset car-bures de fer , les charbons et les schistes.nbsp;Mais une telle série d’expériences faites avecnbsp;la précision et la ricbesse des moyens qui se-raient nécessaires, ne pourrait pas être ache-vée sans de grands secours ; il appartient'nbsp;aux Sociétés savantes de la faire exécuter ave©^nbsp;l’étendue qu’ellé mérite.

Revenant au platine qui 'est l’objet spécial de ce rapport, je remarquerai avee M. Vau-quelin que , vu Ie haut prix de ce métal et lanbsp;difficulté de s’en procurer , il serait bon denbsp;construire des plaques de différents métauxnbsp;doublées en platine. M. Pictet, auquel j’avaisnbsp;fait part de plusieurs tentatives consignées

* The effects of galranic electricity upon palladium were the same as upon gold and silver. No oxidizcment of the substance toot place, but oxygen gas Was emitted, during thenbsp;whole time it formed a part of the galvanic cerclc in action.nbsp;— Enquiries concerning the nature of palladium ,nbsp;by Richard Chenevix. London , i8o3.

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dans mon Ouvrage, m’engagea a une pareille recherche. J’ai eu d’abord recours a M. Gen-netj, qui m’a montre ses essais en ce genre,nbsp;entr’autres une capsule de cuivre doublée ennbsp;platine, dans laquelleM. Vauquelin avait for-tement échauffé des acides concentres , sansnbsp;qu’il y eut la moindre dissolution de cuivre.nbsp;Le célèbre Guyton - Morveau possede dansnbsp;son laboratoire, riche en objets de platine,nbsp;des cuillers doublees de ce métal : tout celanbsp;m’a fait naitre 1’espoir de former les plaquesnbsp;avec la méthode qtie je m’etais déja proposée.nbsp;En effèt M. Gennetj' est occupé actuellementnbsp;a me construire eet appareil, dont je profi-terai pour .suivre ces recherches en Italië.

Des conférences sur le platine, tenues avec d’habiles artistes, m’ont mis en état de fairenbsp;une nouvelle application de ce métal; et quoi-qu’elle ne concerne pas le galvanisme, il seranbsp;bon néanmoins de le rapporter ici. M. Le Noirnbsp;me montra un pendule a compensations, d’unenbsp;forme ingénieuse , imagine par lui , et ennbsp;même temps un étalon du metre en platine;nbsp;ce qui nous conduisit a nous entretenir long-temps sur la dilatation du verre, è-peu-prèsnbsp;égale a celle du platine. Le pyromètre dont

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SUR LE GALVANISME. 289 Ie professeur Gujton - Morveau a fait partnbsp;dernièrement a I’Institut national, vient a 1’ap-pui de mes idéés a eet égard. Je me sitis donenbsp;livré k faire construire des thermomètres qninbsp;devaient servir a des expériences délicates,nbsp;avecl’echelle en platine. Jetais d’autant plusnbsp;porté a cette construction, que l’on pourraitnbsp;éviterl’inconvénient ordinaire, que les degrésnbsp;de dilatation du fluide dans les thermomètresnbsp;ne sont pas en correspondance avec 1’échellenbsp;qui devrait les représenter. J’ai vnil j a long-temps , dans Ie cabinet de Florence, eet inconvenient évité en gravant les degrés de 1’échellenbsp;du thermomètre sur Ie tube raême du verre.nbsp;Mais, soit que Ton fasse cette gravure a 1’aldenbsp;d’une machine , soit qu’on l’exécute par Ienbsp;mojen de 1’acide fluorique, on ne peut jamaisnbsp;avoir des subdivisions aussi délicates et aussinbsp;apparentes que sur une plaque de platine ,nbsp;avec laquelle nous avons aussi l’avantage denbsp;pouvoir plonger l’instrument dans les acidesnbsp;les plus lorts sans Ie dissoudre.

M. Le Noir ajant approuvé cette idee, je me hatai de la faire exécuier par M. Gennety,nbsp;qui me dit avoir recu une pareille commission de la part de M. Proust, chimiste dis-

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tingué qui honore I’Espagne, et qui a, je crois, i’iutention de présenter a V. E. un instrumentnbsp;plus exact que ceux qui se font ordinairement.nbsp;J’ai été charmé de trouver mes projets con-formes a ceux de ce savant j et son autoriténbsp;m’encourage è recommander le platine pournbsp;en faire usage dans la construction des ther-mometres, toutes les fois qu’on voudra con-naitre avec la plus grande precision les différents degrés de température.

Pourrevenir sur mon sujet, je rapporterai les résultats que j’ai obtenus avec M. Vau-quelin sur la conductibilité de quelques procédés chimiques a 1’égard du galvanisme.nbsp;Nous avons soumis a son action 1’éther sul-furique, qui a refusé constamment le passagenbsp;au courant de la pile; alors exposant sépa-rément k Faction du galvanisme falkool etnbsp;i’acide sulfurique, les effëts furent presquenbsp;toujours les mêmes. J’ai répété l’expériencenbsp;avec une solution d’opium dans Falkool: quelques minutes après il 3? a eu une précipita-tion très-sensible de Fopium.

Dans cette occasion, nous avons essajré encore Fappareil fait par M. Dumotiez pour éprouver Faction du galvanisme dans diver-

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SUR LE GALVANISME. agi ses espèces de gaz- La cloche a été remplienbsp;de gaz acide carbonique , soumis k l’infliiencenbsp;galvanique d’une pile de 5o plaques d’argentnbsp;et de zinc. La pile , explorée chaque jour ,nbsp;montrait son action ¦ ce qul a eu lieu jjusqu’aunbsp;cinquième jour. L’expérience a été faite a lanbsp;fin du mois de messidor dernier, lorsque Ienbsp;thermomètre marquait les plus hauls degrésnbsp;de chaleur. Ce résultat est conforme aux experiences faites par MM. Biot, F. Cuvier etnbsp;par moi, dans Ie vide, et dans plusieurs fluïdes aériforraes.

Nous avonsenfin essayé trois piles, dont la première était formée de quatre plaques denbsp;platine combinées avec autant de cuivre ; lanbsp;seconde, du même nombre de plaques de pla-tine et argent; la troisième, de platine et denbsp;fer-blanc. Ces piles ont été convenes par desnbsp;récipients de verre d'un pouce de diamètre etnbsp;8 de hauteur, en interceptant toute communication avec l’air atmosphérique, et placantnbsp;eet appareil dans la cuve hjdro-pneumatique.nbsp;Dix-huit heures après j’ai examine les troisnbsp;piles, et j’ai observe qu’elles avaient toutesnbsp;absorbé une portion d’oxlgène de l’air atmosphérique ; mais que l’absorption dans celle

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coinposée de platine et de cuivre était beau-coup plus considérable que dans les autres. 11 serail utile de suiyre ce genre d’expériencesnbsp;avec des piles plus énergiques , en variant lanbsp;combinaison des métaux qui les composent.nbsp;En attendant, qu’il me soit permis de fairenbsp;quelques reflexions générales sur les expé-riences déja exposées.

Si des seis de nature différente et des aci-des plus OU moins délayés sont capables d’aug-menter ou de diminuer faction d’une pile composée de différents métaux, soit qu’il y aitnbsp;beaucoup d’opposition entre eux , comme Ienbsp;zinc et 1’argent, soit qu’il y en ait peu, commenbsp;entre I’argent et Ie platine; il semble qu’ennbsp;pared cas les pbjsiciens, sans compter surnbsp;1’hétérogénéité des métaux, doivent recourirnbsp;a des raenstrues différents qui agissent surnbsp;les plaques de la colonne. Ce genre de recherches 5 entièrement nouveau en soi - même ,nbsp;répandra beaucoup de lumières ?ur les effetsnbsp;galvaniques des métaux, lorsqiffun sel ou unnbsp;acide les met en action. Supposez, parexem-ple, qu’une pile de vingt paires de plaquesnbsp;d’argent et de zinc, ayant pour corps humidenbsp;une dissolution de muriate de soude, donne

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SUR LE GALVANISME. 293 dix clegrés d’électricité , qu’un autre appa-reil d’un nombre égal de plaques métalliquesnbsp;de la merrie nature et du même diamètre,nbsp;donne, avec l’acide nitrique délajé, une in-tensité électrique égale a seize ; alors il seranbsp;évident que quoique les métaux soient les prln-cipaux agents de I’electricite, néahraoins ellenbsp;est développée par Taction que les seis ou lesnbsp;acides exercent sur les substances métalliques.

II est également constant que de la plus OU moins grande oxidation des métaux , lesnbsp;effêts électriques sont augmentés ou dimi-nués, et qu’enliti ces eff'ets éprouveront dunbsp;changement en raison de ce que Toxidationnbsp;aura lieu dans les deux métaux , ou dans unnbsp;seulement. Nous avons vu en efFet que Ie muriate de soude, capable d’oxider Ie zinc seul,nbsp;n’excitait dans la pile sur laquelle il agissaitnbsp;que dix degrés d’action, et que la pile hu-inectée avec Tacide nitrique propre a oxidernbsp;également Targent et Ie zinc, en fournissaitnbsp;seize, de manière que les six degrés de cettenbsp;plus grande intensité doiveni être attribuésnbsp;a Toxidation de Targent, laquelle n’a pointnbsp;eu lieu dans Ia pile humectée avec la dissolution de muriate de soude. II reste pourtantnbsp;2.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;20

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a examiner si Faction est pins durable dans cetie derniëre pile, (]ue danscelle qui estmon-téeavec le drap humecté par 1’acide nitrique :nbsp;ajors la plus grande activite de celle-ci auraitnbsp;lieu pent-être aux depens de la duree du tempsnbsp;de son action. Quoicju’il en soit, il est certainnbsp;qne divers menstrues produisent une intensitenbsp;diflerente d’effets; que Faction de ceux-ci nenbsp;doit point être considérée comme un simple ré-suitat d’une propriété conductrice, mais biennbsp;com me une puissance oxidante; qu’enfin, cettenbsp;puissance oxidante changera le degré d’actionnbsp;de la pile en raison de ce qu’elle agira ou surnbsp;un raétal ou sur tous ceux qui la composent.

Telle est la série des faits et des considé-rations que je vous pjrie d’agréer comme un tribut public de mon respect particulier et denbsp;ma reconnaissance : veuillez bien en fairenbsp;part aux savants d’Espagne, qui profiterontnbsp;sans doute d’un métal précieux dont votrenbsp;Nation semble avoir la possession exclusive,nbsp;pour augmentei' ét enricbir nos connaissan-ces, et contribuer aux progrès de la science.

J’ai l’honneur de tcmoigner A. V. E.

Ma plus haule estime et mon profond dévouemcnt, A L D I N r.

«è


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igS

SUR LE GALVANISME.

NOTE.

J’ai regu, en termiijant eet ouvrage, plusieurs Notices que j’aurais été bien aise de pouvoir in-sérer. J’apprends que MM. Pagès et d’Hombresnbsp;ont récemment obtenu la guérison parfaitenbsp;d’un idiotisme Ie plus complet è. l’aide du gal-vanisme : ce qui doit inspirer une nouvellenbsp;conüance pour la méthode que j’ai proposéenbsp;dans Ie traitement de la folie mélancolique.nbsp;M. Orsted ^ docteur en TUniversité de Copen-hague , me donne avis des travaux galvaniquesnbsp;qui occupeni les savants de ce pays, ainsi quenbsp;des nouveaux appareils inventés par lui-méme.nbsp;Le docteur Masuyer, professeur k Strasbourg,nbsp;m’aniionce , par salettre du 1.“'^ thermidor annbsp;11, quelques experiences propres k développernbsp;les phénomènes de l’économie animale. II cróitnbsp;qu’il y a' peu de circonstances oh un fluidenbsp;mis en contact avec un liquide ne determinenbsp;un mouvement quelconque du Jfluide électri-que , OU un changement dans son équilibre ,nbsp;et que la plupart de toutes les saturations sontnbsp;également accOmpagnées d’électro-motions ; ünbsp;est aussi porté a croire que l’action hydrogé-nante et oxygénante, et peut-étre mémenbsp;l’acidité et falkalinité de plusieurs substances.

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296 PIECES SUR LE GALVAINISME. sont dues i uue puissance particulière de cenbsp;fluide. Le docteur Mongiardini et le professeurnbsp;Joseph Mojon sont actuellement occupes knbsp;Génes de I’administration du galvanisme a dif-ferentes maladies ; ils recherchent aussi k cons-tater I’influenee de cet agént dans les végétaux.nbsp;Mes collègues Vassalli et Giobert de Turinnbsp;se sont livrés k de grgnds travaux sur la decomposition de I’eau , et sur d'autres pheno-mènes intéressants en physique et en chimie.nbsp;Le professeur Dumas , par sa lettre du 10nbsp;therraidor an n , me promet un Mémoire surnbsp;le galvanisme , considéré comme moyen auxi-liaire dans les expériences de physiologie, etnbsp;dans le traitement des maladies : ce Mémoirenbsp;sera accompagné d’une lettre sur le galvanismenbsp;en general, et sur mes essais en particulier.nbsp;Si mes occupations actuelles, et la nécessiténbsp;de rentrer dans mes foyers , m’empêchent denbsp;poursuivre ces recherches , et d’enrichir pournbsp;le présent cet ouvrage des travaux et des lu-inières qu’ont bïen voulu me communiquer cesnbsp;illustres savants, je m engage néanmoins a sai-sir avec empressement une autre circonstancenbsp;d’en rendre compte au public.

FIN.

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¦DES MATIÈKES CONTENUESDANSCE VOEUMB.

Introduction...................... j

MÉmOIRE I. Concernant Ie passage du galva-nisrae a travers une partie del’Océan et des

nvières......................... i

Mém. rr. Conjectures concernant l’action du gal-

vanisnie sur les secretions nbsp;nbsp;nbsp;animales...... 2S

Mém. Ifl. Sur des experiences galvaniques fai-tes sur im siipplicié a Locdres, Ie 17 janvier i8o3....................... 38

Mem. tv. Sur les orgaues des poissons électri-

qnes rapportés a la théorie nbsp;nbsp;nbsp;dunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;galvanisme. 61

Mém. V. Experiences sur I’clectricite animale , adressées en 1797 célèbre professeur

Lacépéde , meinbre du Sénat-conservateur et de 1’lustitut national de France.. . . . •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;85

Mém. Vf. Concernant l’influence des niétaux sur rélectricité animale , lu a une séancenbsp;publicjue dans FAcadémie de Plustitut desnbsp;Sciences k Bologne, et public en 1794. i3i

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\

298 TABLE DES MATIERES.

ExTRAiT de quelqiies experiences sur 1’électri- pag.

cité animale , piibliées a Bologne en 1794. 179 Lettre du professeiir Vassalli ïi 1’Auteur , sur

de nouvelles experiences faites a Turin. , nbsp;nbsp;nbsp;20S

Lettre du profcsseurSue a l’Auteur, suivle de

THistoiredes travaux galvaniques de Bicliat. 313 Extrait du Rapport des experiences galvaniques faites a 1’EcoIe vétérinaire d’AIfort. . 236nbsp;Lettre du professeur Fcrrj , sm- des inconvé-nients a craiiidre dans l’application du gal-

2S6

vanisme aiix suppiieiés..............

Lettre du professeur Gaudine jeune, sur 1’ad-niinistration du galvanismedans Ie cas d’un

60

no jé...........................

364

Lettre de Sir Gbristopher Pegg , sur les experiences d’Aldini faites Oxford......

Lettre del’Autenr au professeur Vassalli de Turin, ct Notices concernant 1’état actuel

du galvanismc........... ......... 267

Rapport de quelques experiences galvailiques faites sur une pile de platlne avec Ie professeur Vauqiielin, dans son laboratoire denbsp;ebimie, adressé a S. E. Ie Chevalier A'/.zara,nbsp;ambassadeurd’Espagne.............. 381

J? I N ,n E E A TABLE.

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TABLE GÉNERALE

ET ALPHABETIQUE

DES MATIÈRES.

Ahilgaarda. soumis la tdrpille aux procédés gal-vaniques, vol. I. nbsp;nbsp;nbsp;pag. 49

Agneau. Experiences faites sur la tête de eet animal a l’aide de l’électricité générale, dé-chargeant unebouteille dansle canal extérieurnbsp;de chaque oreille, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;106

'Almant: son rapport avec l’électricité, vol I. 338. — Moyen d’aimanter une aiguille par Ienbsp;galvanisme.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SSg

Air expulsé par latrachée-artère du tronc d’un 'chien, vol. 1.209.—Róle que joue l’airatmos-phérique sur les appareils galvaniques. agS.

_Experiences pour reconnaitre Taction de

la pile sur Tair atmosphérique. Ihid.—Air expulsé de la poitrine d’un cheval, vol. II.

Air atmosphérique. De ses principes absorbés

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3oo TABLE GENERALE par la bouteille de Leyde, la pile^ et les substances animales^ vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3i

Alfon. Assistance des professeurs de cette école aux experiences faites sur I’eau de la Marnenbsp;même , vol. II.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i3

Allizeau a form^ une pile d’une nouvelle construction, vol. I. nbsp;nbsp;nbsp;3i6

Analogie entre l’électricité et Ie gaivanisme, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3o

Animales. (Parties) Développement des contractions par leur contact immédiat, vol. I. s. — Elles absorbent des principes de l’airnbsp;atmosphérique.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3i

Anschel a employé Ie gaivanisme dans les affections rhumatismales, vol. I. nbsp;nbsp;nbsp;sSg

Appareils galvaniques propres a fonctionner sans aucun arrangement préliminaire, vol. I.nbsp;3i2. — Dispositions des appareils galvaniques i Galais^ vol. II.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4

Are animal qui excite la contraction sans 1’in-tervention des métaux, vol. I. 137- — R n’est pas toujours nécessaire pour obtenir des contractions , vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i3 et 17

Armatures métalliques. Contractions produites par leur communication , vol. I. 2. — Ellesnbsp;augmentent faction du gaivanisme. 3. —nbsp;Elles ne sont pas toujours nécessaires. 8. —nbsp;Lesarmatures homogènesproduisentles con-

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DES MAT IE RES. Soi tractions musculaires , vol. II. — Lesnbsp;experiences d’Humboldt acet égardprouventnbsp;cette propriété.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ibid.

Asphyxie, ( Application du galvanisnie i 1’ )

vol. I. 174__A ses différentes espèces. 206.

— Experiences faites a ce sujet sur plusieurs animaux. 207. — Application du galvanism®nbsp;sur des lapins suffoqués. 212. — Soins que l’onnbsp;doit avoir pour les asphyxies. 259. — Le gal-vanisme est le plus prompt secours que I’onnbsp;puisse employer dans ces maladies. 285. — Lesnbsp;remèdes adoptés -communément dans cettenbsp;maladiedeviennentplusefficaceslorsqu’ilssontnbsp;combines avecle galvanisme^ vol. II. 53. —Lenbsp;galvanisme peut réclamer la priorité surnbsp;tout autre remède contre l’asphyxie. 56nbsp;Atmosphere galvanique. Elle peut servir a l’expli-cation de beaucoup de phénomènes, vol. I. i5nbsp;Attraction entre les nerfs et les muscles, vol. I.nbsp;i3. —Le méme phénomène observe par Fontana et par les professeurs d’Oxford. 14 —nbsp;Cette attraction prouve l’existence d’une atmosphere galvanique. i5. — Elle peut con-tribuer a expliquer quelques phénomènesnbsp;concernant les sensations. 16. — Attractionnbsp;électrique sur les particules pulvériséesnbsp;d’une méme substance , vol. IL rog.— Attraction exercée sur diverses poudres par

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5oz TABLE GENERALE

un seul genre d electricité, iio.' — La méme sur différentes poudres j produite parnbsp;l’action simultanée des deux électricités.nbsp;1 og. — La méme ^ exercée sur des corps anbsp;l’état liquide. ii3.— La méme, très-fortenbsp;sur l’huile de térébenthine.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;114

Aveugles soumis a Tadministration du galva-nisme , vol. I. 196. — Precautions qu’il faut prendre pour son application aux aveugles-

nes.

^97

Babyngthon propose d’essayer l’action du gal-vanisme surla resine, vol. I. nbsp;nbsp;nbsp;i8t

Bancroft, assiste aux experiences faites a Oxford, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;14

Bennet : son électromètre, vol. I. nbsp;nbsp;nbsp;55

Berihollet doute que Ton puisse expliquer par les affinites ehimiques plusieurs phénomènes gal-vaniques , vol. I. 89. — Sa Statique chimi-

335

que.

BertJiolo?i : ses applications électriques dans des cas d’aménorrliée, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;287

Bichat: ses experiences galvaniques sur les sup-plicies, faites a I’aide de simples armatures, vol. II. 216. '— Ses travaux sur le coeur. 220.nbsp;— Experiences sur la vie différente de diversnbsp;organes. 229. — Commencement de quelquesnbsp;experiences faites a I’aide de la pile. aSa

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DES MAT IE RES. nbsp;nbsp;nbsp;3o5

Bichoff applique Ie galvanisnie dans Ia paralysie et plusieurs autres ma^dies, vol. I. aSg et24inbsp;sa nomination par l’Institut pour répéternbsp;et examiner plusieurs experiences galvani-ques , vol. I. 89. — Ses experiences avec F.nbsp;Cuvier sur les fluides aériformes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3oo

Bceuf. Experiences galvaniques faites sur la tête d’un boeuf sans métaux, vol. I. 4. — Surnbsp;Ie tronc , et en combinant deux tétes par unnbsp;seul are d’humidité. 5. — En faisant Fare denbsp;la moelle d'un veau et de celle d’une gre-nouille, Ie tout isolé. 8. — Tête soumise anbsp;1’action d’une pile de 100 disques. 99. — Experiences faites sur la tête et sur la langue.

101. nbsp;nbsp;nbsp;— Contraction simultanée dans lanbsp;tête du boeuf et la patte d’une grenouille.

102. nbsp;nbsp;nbsp;— Are établi entre les oreilles et lanbsp;moelle épinière. 104. — Contraction dansnbsp;tont Ie corps , établissant l’arc entre les deuxnbsp;oreilles. Ihid. — Sur deux tétes combinées ensemble par les deux sections. 109. — La

. méme experience faite sur deux troncs. Ibid. — Action de la pile sur Ie cerveau. 110. —nbsp;Experience sur Ie coeur. m. — Sur les meninges et sur la corticale du cerveau. iSy.—Lanbsp;vigueur des boeufs anglais augmente les ef-fets du galvanisme. 181. —Experiences faitesnbsp;par J. Mojon.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ibid.

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3o4 table generale

Bonnet a observe la contraction dans Ia pu-pillejVol. 1. nbsp;nbsp;nbsp;i8i

Bouteille de Ley-de : elle a la faculté d'absorber desprincipes de l’air atmosphérique^vol.1.3i.nbsp;—La flamme empêcheson action. 41.—Lors-qu’elle est chargée, elle augmente l’action dunbsp;galvanisme. 5. —Différentes constructions denbsp;cette bouteille , vol. II.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gg

Bouvier dit avoir dissous un calcul urinaire, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ago

Brown, Stimulants proposes par lui, vol. I. 65 Brugnatelli publie dans son Journal, en 1788 ,nbsp;une lettrede Voltasurlegalvanisme,vol. I. la.nbsp;— Ses doutes sur I’exactitude des experiencesnbsp;faites sans metaux. aS. — II a été témoin desnbsp;tentatives galvaniques faites sur les fous. aaS

Cahanis croit qu’après la décollation , il n’y a plus de douleur, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;248

Cadavres. Experience faice sur des criminels dé-capités, vol. 1.16, 17,131 a i53.—Experiences galvaniques faites sur des sujets morts na-turellement ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;16. — Experiences galvani

ques sur des individus succombes k différentes maladies , 170. — Conclusions a ce sujet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;177

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DES mat IER ES. 3o5 Calais. Experiences galvaniques faiteskla mer,nbsp;vol. II.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3

Carcel : ses machines pour l’administration du gal vanisme j vol. !•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3i8

Carillon électrico-animal, vol. I. nbsp;nbsp;nbsp;ai et 6o

Carpue, ses observations faites d’après l’autop-sie cadavérique, vol. II. nbsp;nbsp;nbsp;53

Cataracte. Moyen galvanique a employer pour reconnaitre si elle peut étre opérée avec suc-cès, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;288

Cavallo. Condensateurs qu’il a fait exécuter k Londres, vol. I. 11. —Hadémontré l’analo-gie qu’il y aentre les fluides électrique et ma-gnétique.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;538

Cerclegalvanique établi entre Ie sytême des nerfs et des muscles indépeadamment des métaux,nbsp;vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;83

Cerveau, (Forte action galvanique sur les lobes du ) vol. I. i3o. — Autres effets.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;216

Cévade a obtenu, par Ie galvanisme^ des avan-tages dans les affections de l’ouïe et de la yue, vol. I,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;240

Chaine animale augmente beaucoup Faction du galvanisme, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;16 et \ j

Charbon végétal. Excellent conducteur du galva-nisme, vol. II. 168—Charbonjossile. Celui de 1’Angleterre ne conduit pas Ie galvanisme. i6g.nbsp;—même reduitil’etat decoaks,acquiert la

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oo6 TABLE GENERALE pouvoii’ de Ie conduire. 171. — Différentsnbsp;procédés chimiques du charbon essayés avecnbsp;Ie galvanisme.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;173

f*

CJieval. Fortes contractions des muscles du cheval : elles imitent Ia mastication ^ vol. 1.nbsp;116. —Contractions de ceux de la téte. 117

Cliiens. Leurs muscles, principalement ceux de la téte , éprouvent des contractions remar-qiiables, vol. 1.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ii5

Cigale, Le galvanisme agit sur son organe de la voix, quelque temps après sa mort, vol. I. 119

Coeur. Expérierfces faites sur ce viscère, vol. I. 110.—'Les expériences galvaniques démon-trent qu’il perd en très-peu de temps le pou-voir de se contracter. ii3 et i36. — Expériences galvaniques faites k Turin, töo et 163,nbsp;et a Bologne, sur le coeur de plusieurs boeufs.nbsp;161. — Différentes manières d’essayer l’in-lliience galvanique sur le coeur. 162.—Experiences faites par M. Rossi sur eet organe.nbsp;164. — Mèmes expériences faites par M. Nys-ten. 166. — Opinion dè Halier suiTes motive-meu'fl du coeur. 168. —• Rapport fait b l’Académie de Turin , concernant les 'expériencesnbsp;sur le coeur. 179. — Manière d’exciter sonnbsp;mouvement par Faction de Félectricité de lanbsp;torpille, vol. II.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;74

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Cornilé galvanique de Turin : son origine ; services qu’il a rendus ii Ia science, vol. I. iSg. — Description de quelques-imes de ses experiences.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;178

Condensateurs : augmentent l’action du galva-nisme, vol. I. nbsp;nbsp;nbsp;11

Coulomb. Experiences a tenter avec sa balance électrique, vol. Lnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;298

Crèigt;e : sa méthode pour distinguer laniortvraie de l’apparente, vol. I. uSj. ¦— Piéfutation denbsp;cette méthode.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;258

Culthhertson construit une machine pour l’ad-ministration du galvanisme medical, vol. 1.202 Cuvier {Franc.): ses experiences avec Biot surnbsp;l’action de Ia pile, dans les différents gaz.

Jdavj achangé les pMes du galvanisme par une

solution de sulfure de potasse, vol. I. 77,_

II a compose une pile sans métaux. 81 et 342 DelucJlrères. Experiences qu’ils ont faites è Genève, vol. 11.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 et .2

Dents. Experiences pour connaitre par l’élec-tricité la dent saints de celle affectée de ma-ladie, vol. I. 204- — Le galvanisme prod uit les mémes effets.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ibid.


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3o8 TABLE GENERALE Diaphragme. Experiences particnlières sur cenbsp;muscle, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i36

Dumotiez, Appareil fait par lui, vol. 1. nbsp;nbsp;nbsp;5o5

Eau salée conduit Ie galvknisme, vol 1. nbsp;nbsp;nbsp;116

Eclair galvanique ,yo\. nbsp;nbsp;nbsp;iga

EÏGctricitc* Galvani (jualifie Ie principe galva-nique du nom d’électricité animale, vol. I. 3. —Les animaux ont une électricité qui leurnbsp;est propre, 7. — La simple transfusion denbsp;l’électricité ordinaire s’augmente par Tactionnbsp;de la pile , 48- — Si elle est concentrée dansnbsp;une bouteille de Leyde, elle augmente Tactionnbsp;du galvanisme , 5i. — Elle a la plus grandenbsp;analogie avec Ie galvanisme. 68. — Ses rapports avec Ie magnétisme. SSg. — Experiencesnbsp;faites au lac de Genève,vol. II. 1. — L’élec-tricité animale préserve des mauvais effets denbsp;Télectricité atmosphérique , iSy. —¦ EHe estnbsp;développée quancl les armatures employéesnbsp;sont mises en équilibre, i58. — La mêmenbsp;chose arrive lorsque les armatures sont élec-trisces,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;169

EJu a calculé la vitesse aveclaquelle la lyftiphe parcourt les végétaux, vol. 1.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sag

Experiences, sur des boeufs, vol. I. 4 gt; 5 et 8.—

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DES M A T I E R E S. Sog Sur un cheval. 6. —• Destinées k démontrernbsp;l’approchement des nerfs d’une grenouille knbsp;la main. i3eti5.—Faites è. Oxford. 14.—Surnbsp;Ie cadavre d’un décapité, 16 et 17. —Qui dé-montrent que les contractions musculairesnbsp;dérivent de Faction du galvanistne. 18. ~nbsp;Destinées a obtenir les contractions sans mé-taux. 26. — Pour démontrer que Fhétérogé-néité des métaux augmente les contractionsnbsp;musculaires. 28. — Pour déterminer Factionnbsp;qu’ont différentes substances sur Fair atmos-phérique. 3i k — Pour voir les ef-fets de la flamme dans Ie galvanisme. 41. —nbsp;Qui determinant Faction de plusieurs fluidesnbsp;sur Ie systéme de la pile. 44* — Faites k Géuesnbsp;sur des torpilles. 47- — Exécutées pour determiner Faction de la pile conjointeinenta cellenbsp;de la bouteille de Ley de. 5o.~Pour déinon-trer la célérité avec laquelle Ie galvanisme par-courtunespacedonné. 53. — Pour confirmernbsp;la théorie de Fatmosphère électrique. Sg. —nbsp;Pour voir les effets de Fopium sur Faction denbsp;la pile. 63. — Sur plusieurs animaux k sangnbsp;chaud. 95. —Sur des suppliciés. 121. — Surnbsp;les meninges, Ie cerveau et Ie coeur. i53. —nbsp;Sur Ie cadavre de Fhomme, dans Ie cas denbsp;mort naturelle. i3i. — Sur les organes de lanbsp;vue et de 1’ouïe. igzt—Sur les asphyxies. 206.

3. nbsp;nbsp;nbsp;21

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3io TABLE GENERALE —Experiences sur les liquides animauï. a63.nbsp;— Faites dans Ie vide et dans Fair condense.nbsp;295. — Sur plusieurs fluides aériformes. 307.nbsp;—Faites sur les végétaux. SaS. — Sur des aiguilles aitnantées, SSq.—• Concernant Ie passage du galvanisrae dans l’eau, vol. II. ia34.nbsp;— Sur les liquides animaux. 27. — Sur unnbsp;supplicié. 38 k 60. —¦ Sur l’électricité ani- -male. 8g. — Sur Ie pouvoir conducteur denbsp;la flamme. gi. — Avec plusieurs bouteillesnbsp;de Leyde. 99. — Concernant les attractionsnbsp;ëlectriques. 107. — Faites avec de l’huilenbsp;électrisée.

F

Ferry croit qu’il n’est pas permis de galvaniser Ie corps des suppliciés, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;253

Flamme {ha.) empêche Faction de la pile et des contractions musculaires. vol. I. 4^ j 4^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4^-

—’La méme détruit Faction de Félectromètre dans l'appareil de Bennet, vol. II.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gS

Fluide. Galvani regarde les contractions muscd-laires comme Feffet d’un fluide, vol. I. i'. — L’art Ie soumet k quelques expériences^ maisnbsp;il n’est pas encore parvenu a imiter la nature. 10nbsp;Fluides aériformes. Experiences pour reconnai-tre les altérations qu’ils recoive nt de Factionnbsp;delapile, vol. 1. 3o6,—Influenceparticulière

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DES MATIERES. 3ii de la pile sur Ie gaz acide carbonique , sur Ienbsp;gaz oxigène et hydrogène.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3o6

Folie inélancoiique. Administration du galva-nisme dans cette maladie, vol. I. ai5. — Observations qui viennent a l’appui de cette application. 317. — Deux cures opérées par Ie galvanisme. 319.—Precautions è prendre dansnbsp;cette administration.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aSt

lontana a observe l’attraction dans les nerfs d’uue grenouille, vol. 1- i3.—II a vuqu’un©nbsp;pie , arèi avoir été plongée dansl’eau, don-nait encore une action. — II expliquenbsp;la raison pour laquelle souvent Ie galva-nisme n’est sensible qu’après une sorte denbsp;repos.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;345

Forces vitales, (Reflexions sur Ie pouvoir du galvanisme sur les) vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;176

Fourcroy a compose une pile avec des plaques d’un pied carré , vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yS

Galvani regarde Faction d’un fluide particulier dans 1’excitement des contractions muscu-laires. vol. I. 1. — II qualifie ce lluide par Ienbsp;nom d’électricité animale. 3. —* H a mis ennbsp;evidence ce principe en employantj pour exciter les contractions miisculaires, des arcs et

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II a imagine deuï

5iz TABLE GENERALE des armatures isolés. 7.nbsp;méthodesingénieuses pour obtenir les contractions sans Taction des corps extérieurs. 20.nbsp;— Les contractions musculaires qu’il a ob-tenues par Tatinosphère électrique ordinaire,nbsp;sont conformes t\ celles que Ton produit avecnbsp;la.pile. 56. —Les nouveaux fails concernantnbsp;le galvanismen’ontpasdétruitsonsystéme. 78.nbsp;-—La théorie qu’il a proposée pouvait s’eclai'*nbsp;rer par celle de Volta, et ainsi réciproque-nrent. 80. — Les principes établis sur la pilenbsp;métallique ne sont pas en opposition avec lesnbsp;siens. 83. ¦— II explique Taction de Télectri-cité animale, supposant dansles nerfs et dansnbsp;les muscles Tartifice d’une bouteille denbsp;Leyde. 83. — Les principes qu’il a avancésnbsp;ont conduit quelques physiologistes a croirenbsp;que la vie est un procédé continuel du galva-nisme. 241.—Les armatures qu’ilainventéesnbsp;sont purement passives dans les effets galva-niques , vol. II. 5i. — H s’est porte k la mernbsp;Adriatique pour faire des expériences sur lanbsp;torpille. 61. — 11 a examine la force électrique de plusieurs torpilles. 63. — Ses observations sur les organes électriques de ces pois-sons. 64. — 11 a examine Tinfluence du cer-veau de la torpille sur Taction de ses organesnbsp;électriques. 68—Expériences qu’il a faites a

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DES M A T I E R E S. ce sujet. Sg. — Ha determine Texplosion denbsp;l’électricité animale sur Ie coeur et les muscles de la grenouille. yS.—Expériences quinbsp;confirment sa théorie.

Gnlvanique (Fluïde). Galvania qualifié ce principe du nom d’électricicé animale, vol. E 3. —-II est modifié par les forces vitales. 3. — Ha beaucoup de ressemblance a Ihdectricité. 68nbsp;—Sa difference avec Ie fluide électrique. 72.

Galvanisme, ainsi appelé poürrendre hommage èl’auteur de cette découverte ,vol. I. 2.—Sonnbsp;action est augmentée en raison de la forcenbsp;de la vitalité des corps qui Ie fournissent. 5nbsp;et 6. — 11 est un fluide propre h la machinenbsp;animale, g. — H se développe dans les ani-maux , indépendamment des métaux. 11. —nbsp;II peut se développer par la seule applicationnbsp;des nerfs sur les muscles. 19. — II passenbsp;d’un lieu k l’autre ayec une rapidité analoguenbsp;a. celle de l’électricité. 53.—Son pouvoir surnbsp;les forces vitales. gS. — Son application k lanbsp;médecine. 83. — Difference entre son administration et celle de l’électricité ordinaire. 186.nbsp;— Ses effets surl’oeil et l’ouïe. i8g. — Sonnbsp;application aux nojés et aux asphyxies , 206.nbsp;— A la folie et autres maladies. 2i5. — Precautions a prendre dans son application. 241.nbsp;¦— II ne doit pas étre confondu avec le Mes-

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5i4 table generale

mérisme et Ie Parkinisme. 247. — Son influence sur les fluides aniinaux. 260. — Ses propriétés et ses effets sur l’écononiie animale. 273. — Son action sur différents fluides aériformes. 3oi. —Ses rapports avec lesnbsp;règ nes vegetal et mineral. 322. — Son passagenbsp;è travers la mer et les rivières, vol. II. i. —nbsp;Le galvauisine entraine avec lui des particulesnbsp;des corps qu’il traverse. 332. — Excite surnbsp;de« auimaux suffoqués daös le vide. 179. —nbsp;Développé par différents appareils dans lenbsp;vide même, 180.—Produit dans des recipientsnbsp;remplis d’air condense et différents fluidesnbsp;aériformes. 192. Amelioration de ces appareils pour donner plus d’exactitude auxnbsp;experiences, igi. —Le galvanismene peut pasnbsp;franchir leplus petit espace dans Ie vide. i85.nbsp;— Le méme excite dans le vide sur des ani-maux vivants.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;189

Gautheroc a observe que l’on peut composer une pile sans métaux j vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;81

GepZ/ro/. Description dun nbsp;nbsp;nbsp;nouveau poisson

électrique, vol. II. 62. — II a fait voir que les organes électriqiies de la torpille consistentnbsp;dans plusieurs tubes aponévrotiques. 64. —nbsp;II a constate 1’influence des nerfs pour determiner la commotion. 68.—11 a le premier dé-crit le siLure trembleur,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;83

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DES MATIERES. 3i5 Gimnote(Le) ovl gimnotus electricus, VoyezVois-sons électriques.

Girtanner: sa théorie sur les contractions , vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Zj

Giulio a fait plusieurs experiences sur des dér capités , vol. I. 98. — II proposa de faire desnbsp;experiences sur Ie cerveau en trépanant Ienbsp;crAne. i58. — 11 a assisté a toutes les expé-riences faites saus aucun métal.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iSg

Goüt. Experiences galvaniques relatives k ce sens , vol. II.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i65

Goutte sej-eine. Einploi dugalvanisme dans cette nialadie, vol. I. 200. — Application proposéenbsp;par Grapengiesser, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;288

Grapengiesser a vu Ie mouvement des intestins s’augmenter par Taction du galvanisme ,nbsp;vol. I. ii4- — II a applique Taction galva-nique dans un cas d’hernie scrotale. 334. —nbsp;II dit que Ie galvanisme pourrait étre employénbsp;comme résolutïf. sSg. — II n’a pas exagérénbsp;les effets médicamenteux dugalvanisme. 291nbsp;Grève croit que Ie galvanisme suflit pour dis-tinguer la mort vraie de la. mort apparente ,nbsp;vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^57

Guillotin pense qu’après la decollation , ü n’y

a plus de douleur, vol. I. nbsp;nbsp;nbsp;248

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3i6 TABLE GENERALE

Hales : ses calculs sur la transpiration des végé-tauxj vol. I. . nbsp;nbsp;nbsp;Sag

Hallé a éi,é nommépar l’Institut pour examiner plusieurs experiences galvaniques , vol. I. 89.nbsp;II a administré Ie galvanisme avec pru

dence.

291

Haller. Comparaison entre les stimulants proposes par lui, et Ie galvanisme, vol. I. 120. — II croit a l’insensibilité des meninges. i53. —nbsp;Les experiences galvaniques ne contredisentnbsp;point sa doctrine. i58.—Le galvanisme luinbsp;était inconnu.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;169

Hernie scrotale. Observation particulière h. ce sujet, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;233

Homr/ie. Experiences galvaniques sur le cadavre humain, vol. I. 121.—Hommes doués denbsp;propriétés électriques, vol. 11.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;87

Humboldt: ses experiences pour prouver l’exis-tence d’une atmosphère galvanique, Vol. I. i5. — II a cherché k obtenir ses effets galvaniques par la seule application des nerfs sur lesnbsp;muscles. 19. •— II a excite des contractionsnbsp;avec du mercure. 28. -— II ranime les forcesnbsp;musculaires avec l’acide muriatique oxigéné.nbsp;37. — II a administré le galvanisme dans les

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DES MAT IE RES. Siy affections rhumatismales. aSg. — Il a copnunbsp;des sujets chez qui Ie galvanisme ne produi-sait pas d’éclair dans les yeux. a88. — II n’anbsp;pas exagéré les effets médicamenteux du gal-vanisme.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;agi

Uumidité animale : conduit très-bien Ie galva-nisme , vol. !• nbsp;nbsp;nbsp;127

Hunter. Expériences faites dans son amphitheatre, vol. I. Hl, — II a donné la description de la torpille, vol. II. 62. — II est Ie premiernbsp;quitó' dëcrit Ie gymnote ehgourdissant. 78nbsp;//uzflrd.ObservationfaitesyrunchevaljVol.I.iiy

Insectes. Recherches sur les fibres irritables dc ces animaux par Ie galvanisme , vol. I. 119nbsp;Insdtut national. Experiences faites k l’Institutnbsp;de Bologne, vol. I. 26 et 56. — Discussion soutenue 3ans deux séances de l’Institut national. 88, — Rapport fait a l’Institut nationalnbsp;de France. 90 k 94. — Extrait du mémenbsp;rapport. 114. — Experiences communi-quées a l’Institut de Rologne. 252. — Demonstration d’un nouvel appareil fait a l’Ins-titutdeBologne. 340. —Expériences faites de-yant les commissaires del’Institut de France.

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3i8 TABLE GENERALE

Zi^i. — Mémoirelu a Flnstitut de Bologne, vol. II.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i3i

Intestins. Experiences galvaniques avec iesquel-les on a produit de forts mouvements péris-taltiques, vol. I. 235. — Lesmèmes, répétées sur les inlestins d’iin malade attaqué d’hernie.nbsp;Ihid.—Instructions que l’on en peut tirer poufnbsp;. Ie traitement de cette maladie.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ibid.

K

Keate, président du collége des anatomistes de Londres, a prété son assistance a de nou-velles experiences galvaniques , vol. II. 41- —nbsp;II proposa de faire des experiences comparatives.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sg

Lacépède. Mémoire adressé k ce savant sur l’é- ^ lectricité animale , vol. II.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;289

Laplace ; ses doutes pour donner to.ute exactitude aux experiences galvaniques, vol. I. 89

¦ M

Magnétisme. Voyez aimant.

Marno, (Experienced faites Sur la) vol. II. i3 |usqu’4nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;24

Médecine. Galvani a appliqué Ie premier Ie

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des mat ie res. 5i9

galvanisme i la médecine, vol. I. 5 et i85.

— nbsp;nbsp;nbsp;Utilité du galvanisuie au soulagement denbsp;i’homme malade. i85. — Le galvanisme estnbsp;utile dans les maladies de la vue et de l’ouïe.nbsp;189. — Dans les asphyxies. 206. —Experiences faites k ce sujet par M. Rossi, 212. —nbsp;Avantages obtenus par le galvanisme dans lanbsp;folie. 2i5. —Grapengiesser l’a mis en usagenbsp;dans une hernie. 235. — Mojon a guéri unenbsp;amménorrhée. 2.5'/- — Ritter et Bichat Tontnbsp;administrë dans les paralysies. i3g. —Rossi,nbsp;dans l’hydrophobie. iSg. — Gévade, dans les

affections de l’ouïe et de la vue. 240--Mon-

giardini, dans plusieurs maladies dlfférentes. 241. — Utilitedugalvanismedansl’apoplexie.nbsp;253. — Precaution a prendre dans l’adminis-tration médicale du galvanisme. 248 et 287

Mémoires publiés en 1794 , vol. I. g. •— Insérés dans les Opuscules de Milan. 26.—De la So-ciété médicale de Génes. 244. — De M. Grève,nbsp;de Metallorum irriiamento. 2S’/.—De M. Mon-giardini, delY appUcazione del gahanismo alianbsp;medicina. 268. —Mémoirelu h la Société aca-démique des sciences de Paris. 321.— Du pro-fesseur Giulio sur les effets du galvanisme applique aux végétaux. 325. —¦ Concernant lenbsp;passage du galvanisme a travers l’eau, vol. II. i.

— nbsp;nbsp;nbsp;Concernant l’action du galvanisme sur les

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Sao TABLE GENERALE secretions animales. 2,5.—Lu ilaSociétégal-vanique par M. Mojon. 26. — Sur des expé-riences galvaniques faites sur un pendu. 38.nbsp;—Sur les organes des poissonsélectriques. 61.nbsp;— De rAcadéniie des sciences. 87. —Sur l’é-lectricité animale, adresséaM. Lacépède. 89.nbsp;— Concernant 1'inlluence desmétaux sur l e-lectricité animale.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i3i

iV/eni«^e5 (Les) etla substance corticale du cer-veau semblent ne pas obéir a Taction du gal-A’^anisme : d’autres experiences prouvent Ie contraire, vol. I. 1.40 a i44- —Reflexions a cenbsp;sujet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i53

Mercwe. Trois méthodes pour exciter les contractions musculaires k Taide de ce métal, vol. II. 143.—Les mémes procédés confirmésnbsp;par les experiences de M.,Humboldt. 176. —nbsp;Les effets precedents ne • pêuvent être at-tribués k Taction d’un stimulant.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i5o

Mesmer: son opinion désapprouvée ét meprisée par les savants de la France, vol. I. 245nbsp;Métaux, lis ne sont pas toujours essentielle-ment nécessaires pour produire les contractions musculaires, vol. I. ij i6 et 28.—Leurnbsp;hétérogénéité augmente les contractions musculaires, vol. I. 28. — Les métaux homo-gènes produisent les contractions musculaires.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jbid.

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DES M A T I E R E S. 5ai Moelle épinière ( Experiences sur la) de plu-sieurs animaux, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5

A/p/dn(5.).-ses experiences sur la torpiIle,vol. 1.47

— nbsp;nbsp;nbsp;Experiences faites è Paris pour voir Ianbsp;contraction de Ia pupille. 181. —II est Ie premier qui ait appliqué Ie galvanismedansie casnbsp;d’aménorrhée. aSy.—Soin qu’il a eu pour em-pécher Ia precipitation des seis de l’urine. 238.

— nbsp;nbsp;nbsp;Ses nouveaux essais sur cette maladie. 23g.nbsp;—Expériences sur les cadavres humains. 261.

— nbsp;nbsp;nbsp;Ses conjectures sur la théorie des sécré-

— nbsp;nbsp;nbsp;tions , vol. 11. 26. —II a compose une pile

avec des substances animales. 28. —Explication qu’il donne k la vertu anti-putride du galvanisme.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3o

Mojon (ƒ.) ; ses expériences sur la torpille. 39, 4°nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;47'—Sur les cadavres humains.

261. — Ses expériences galvaniques sur la végétation. 328 et 329. —11 a aimanté desnbsp;aiguilles par Ie moyen du galvanisme. SSg.nbsp;— Ses expériences sur la téte de deux boeufs,nbsp;vol. II.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3i

Mondini a fait des dissections anatomiques sur Ie cerveau avec beaucoup de soin , vol. I.nbsp;izS et i56. *— II a été témoin des expériencesnbsp;faites sur Ie cceur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i6i

Mongiardini a cultivé avec zèle l’administra-lion médicale du galvanisme, vol. I. 241.—.

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223 TABLE GENERALE

Son opinion a I’egard de son administration aux indivldus morts naturellement. 258. — IInbsp;estime l’accélération dupoulspar Taction dunbsp;galv'anisme,a cinq pulsations par minute. 281,nbsp;Montagues (Les) developpent, dans leur sein,nbsp;une grande quantite degalvanisme, vol. 1.335.

— nbsp;nbsp;nbsp;Le méme principe y porte son action , et

produit beaucoup de phénomènes dans le rè-gne mineral. nbsp;nbsp;nbsp;535

Mort. Application du galranisme pour distin» guer la mort vraie de celle qui n’est qu’appa-rente , vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aSy

Muscles involontatres , ( Contractions excitees dans les) vol. I. 114.—Dans les intestins.iZ'/J.

— nbsp;nbsp;nbsp;Dans Testomac.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ibid.

Weige : ses differentes figures, vol. II. 120. — Explication donnee par le professeur Becca-riu. iig. —Influence de Télectricité sur sanbsp;formation.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;123

Mer/s. Leurs armatures metalliques, vol. I. 2. — Appliques sur les muscles, ils peuvent dé-velopper le galvanisme sans Tinterventionnbsp;d’autres corps. 19. — Leur contraction aprèsnbsp;la ligature, vol. I. 25. — Les contractionsnbsp;cessent entièrement lorsque la ligature est

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DES MATIERES. faite au point de l insertion des nerfs dansnbsp;les muscles.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;26

Nicholson. Résumé des dernières expériences faites k Londres par l’auteur, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;341

Aojés. Reflexions sur les secours qu’on peut leur administrer, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;206 a 214

Ocean, (Expériences faites sur 1’) vol. II, i jus-qu’è. nbsp;nbsp;nbsp;12

OEil. Effet du galvanisme sur diverses parties de eet organe, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;181 ii 187

Ouïe. Action du galvanisme sur les organes de Ia vue, de l ouie , vol. I. 187. — Plusieurs pro-fesseurs ont applique Ie galvanisme dans lesnbsp;alterations de ce sens^vol. I. 201.—M. Culth-bertson a imaginé un instrument pour admi-nistrer Ie galvanisme dans les cas de surdité.

202.—Ce mémeinstrumentmodifiéaParis.2o3 Oxford, (Expériences faites è PUniversité d’)nbsp;vol. I. 343, vol. II.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i5o

Oxigène absorbé par la pile, vol. I. 5i a 41. — Son effet sur la pile.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3oi

Parkinson : ses tracteurs métalliques n’ont au-cune action, vol. I. nbsp;nbsp;nbsp;246 a 247

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324 TABLE GENERALE F ear son substitue le gaz oxigène a I’air at-mosphérique, vol. II.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5g

Pegg ( Christopher) a présenté ses expérien-ces faites a Oxford , vol. I. nbsp;nbsp;nbsp;14

Pfajf a démontré la vitesse du courant galva-nique^ vol. I. — II propose le galvanisme pour connaJtre la cataracte operable , denbsp;celle qui ne Test pas.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;288

Pile : elle absorbe des principes de I’air atmos-phérique , vol, J. 3i.—La flamme empéche son action. 41.—Un arc compose de différents fluides n’empeche pas ses effets. 44- —'nbsp;Son action est augmentée par I’opium^le quinquina^ etc. 63. — Pile percee au milieu. 69. —•nbsp;Hypothèse d’une pile animale. 81. — La pilenbsp;parait donner une irritabilite permanente auxnbsp;muscle# de la tête. 129.— Piles de diffe-rentes constructions. 3ii.— Avantages denbsp;la pile horizontale,ou cuve galvanique. 3i 1.—nbsp;Les memes avantages obtenus par une pil®nbsp;verticale de construction nouvelle. Sia. —-Autre appareil pour avoir les memes ef--fets. 3i3. — Pile a tonneaux de verre, imagi-née par M. Hobb. 3i5.—Pile composee denbsp;petites rondelles de faience , proposee parnbsp;M. Allizeau.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5i6

Pinel s’est prêté avec zèle aux experiences gal-vaniques, vol. I. nbsp;nbsp;nbsp;^7^

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DES MA TIE RES. §25 i^ittaro a imagine ua nouvel appareil pour Ianbsp;decomposition de l’eiu, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;32i

Pladne, Action d’une pile composée de ce métal, vol. II. 280. ~ Sa cömbinaison avecnbsp;Ie cuivre. 281. — Plaques dé ce mênie riiétalnbsp;oxidées par l’acide nitro-muriatique. 284.—nbsp;Plaques de cuivre doublées en platine. 1288.nbsp;— Experiences faites au laboratoire du pró-fesseur Vauquelin.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ago

Poissons électriques. Effets de latorpille sur l’at-mosphère, vol. I. 40. — Manière d’obtenir la secou^se de la torpille., 47. — La torpille élecgt;nbsp;trisée n’augmente par son action. 49. Tousnbsp;les .poissons électriques: présentent l’arrange-ment de véritables piles animales. 82. — Observations sur la torpille, adressées k M. Spallanzani, vol. II. 61. — Description des orga-, nes électriques de Ia torpille. 68. r-f-Influencenbsp;, ,du, cerveaif de la.t.orpille sur l’action de sesnbsp;organes électriques.'68. ^Action, de Pélec-tricité animale de la torpille. 74. — Description des organes du gymnote engourdissant.nbsp;^7. — Des organes du silure. 81. — Examennbsp;comparatif des organes électriques de cesnbsp;poissons.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;83

Portal: són ouvrage sur Ie traitement des as-phyxiés peut donner des lumières aux applications galvaniques, vol. I. nbsp;nbsp;nbsp;208

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3a6

TABLE GENERALE

Ritter a appliqué Ie galvanisme dans plusieurs maladies, Yol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aSg

Romanesi a fait des tentatives sur l’aiguille ai-mentée , yol. I. nbsp;nbsp;nbsp;340

a fait plusieurs experiences sur des déca-. pités, vol. I. 98. —11 proposa de faire des ex' périences sur Ie cerveau en trépanant Ienbsp;ordne; 157. — Ses experiences sur Ie cerveau.nbsp;i38ai5g. — Surle coeur. 169. — Sur des la-pins sttffoqués. 31a. — II dit avoir guéri par Ienbsp;- galvanisme une hydrophobic.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;339^242

Sariff rehdu liquide et vermeil par Taction du galvanisme; vol. I. 137. ~ Action du galvanisme sur la partie fibreuse du sang. ^80nbsp;Soussüre s’est servi des électromètres pour examiner Telectricité animale, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n

Seis : leur influence a produit des contractions , vol. 1. nbsp;nbsp;nbsp;27

Sept-Fontaines a présidé aux expériences fai-tes è. Galais, vol. II. 2. — II a modifië les expériences en plusieurs manières. 7 et 9

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DES MATIERES. 837 Sigaud de la Fond a applique l’électricité dansnbsp;les cas d’aménorrhée^ vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;237

Silure. Voyez Poissons électriques.

Sociétés scieruijiques. Rapport des experiences faites k Alfort, vol. I. 74.—Question propo-sée par I’Academie des sciences deHarlem. 77.

— nbsp;nbsp;nbsp;Experiences communiquées par M. Nistennbsp;k la Société des Observateurs de Thomme. 166.

— nbsp;nbsp;nbsp;Rapport présenté a l’Académie de Turin.nbsp;178. — Mémoires de Ia Société médicale denbsp;Génes. 344. — Mémoire lu par M. Mongiar-dini k la Société d’Emulation de Génes. 258.

— nbsp;nbsp;nbsp;Démonstration faite k la Société académi-

que des sciences de Paris. 322. — Vues communiquées k la Société philanthropique de Londres. 345. — Démonstration faite k la Société galvanique, vol. II. 34' — Mémoire lunbsp;a la même Société par M. Mojon. 36. — Collége royal des chirurgiens de Londres, qui anbsp;donné lieu k faire des expériences galvani-ques.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;39

Soemmering croit que la douleur existe encore après la décollation , vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;248

Stimulants de Haller, incapables d’exciter encore des contractions sur les muscles des animauxnbsp;k sang chaud, qui sont contractés fortementnbsp;par Ie galvanisme , vol. I,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lao

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328 TABLE GENERALE Sue : son opiilion sur la douleur après la decollation , vol. 1.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;246

Sue Vainé. Notices sur les travaux galvaniques de Bichat, adressees a 1’auteur , vol. II. 67

Torpille. Elle absorbe des principes de I’air at-mospherique, vol. I. Sg. — Experiences faites a cet égard par J. Mojon. 40- — Son actionnbsp;électrique est détruite si I’on interposenbsp;une flamme entre I’arc qui touche son dosnbsp;et son ventre. 4^* — Experiences faitesnbsp;a Genes. 47* — Abilgaard a soumis la torpille aux procédés galvaniques. 49- — Travaux de Galvani sur ce poisson, vol. II, 63.nbsp;— Description des organes électriques de cetnbsp;animal. 64. —Influence du cerveau de la torpille sur ces mêmes organes. 68. —De 1’actionnbsp;de son électricité pour exciter les contractions du cceur, et des muscles d’autres ani-maux.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;74

Tourdes a observe la contraction dans la fibrine du sang, prqduite par le galvanisme, vol. I. 180nbsp;Tourmaline: plongee dans I’eau, donne des si-gnes électriques, vol. II.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;44

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DES MATIERES. Sag

V

ValU a cherché k dérelopperlegalvanismepar Ia seule application des nerfs sur les muscles,nbsp;vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;19

Van-Marum a démontré la vitesse du courant galvanique, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;54

Vassali a fait passer Ie courant galvanique par Ie corps d’une grenouille, vol. I. 7S.—II a faitnbsp;plusieurs experiences sur des décapités. 98,nbsp;—•11 a assisté aux expériences faites sans aucunnbsp;mé tal. 169. — II a fait des expériences sur plusieurs fluides. 270. — II a mesuré Ie tempsnbsp;qu’employait Ie fluide galvanique i parcourirnbsp;un long espace, vol. II. 20. — Lettre écrite anbsp;l’auteur concernant de nouvelles expériencesnbsp;galvaniques , vol. 11.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2o3

T^auquelin. II a composé une pile avec des plaques d’un pied carré, vol. I. yS.—Expériences faites dans son laboratoire. 266. — D’autresnbsp;faites sur Ie platine et sur les fluides aéri-formes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;290

Végétaux, (Vues générales sur les effetsdugal-vanisme sur les ) vol. I. 322. — Giulio a fait des expériences k ce sujet. 324* — Recherches de Mojon i ce méme sujet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3z8

Vers Inisanls: brillentdavantage par faction du galvanisme, vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;119

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33o TABLE GENERALE, etc.

Vide, ( Divers effets du galvanisme dans le ) vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;agS

Volta a cherché a developperle galvanisme par la seule application des nerfs sur les muscles jnbsp;vol. I. 19. — Son appareil è. tasses. 5o. —Let-tre qui lui a été écrite par Van-Marum. 54. —•nbsp;Sa colonne. — II a découvert l’électriciténbsp;métalllque. 84. — II a démontré que I’oeil nenbsp;souffre pas Taction des arcs métalliques. 190nbsp;Wilson. Experiences faites dans son amphi-thedtre , vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;366

Woolaston. Appareil pour la decomposition de reau,vol. I.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3n et 3i9

Zanotti. Ses experiences sur la cigale et sur les vers luisants, vol. 1.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ii8

KIN DE LA table generale.

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