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L’ÉLECTRICITÉ

sou MIS E

A UN NOUVEL EXAMEN,

Dans différentes Lettres addrejjees a M. l'Abbé NOLLET y

Et dans quelques Queftions de Phyfique, préfentées fous la forme Scholaftique :

D tout, fdon une Théorie nouvelle, appuyée fut les Experiences les plus incontejlables.

Avec Figures,

Ear TAuteur du Diftionnaire de Phyfique,-

A AVIGNON,

Ehez Ia Veuve Girard amp; Franc. Seguin , Imprimeurs-Libraires) Place S. Didier.

M. D C C. LX VII1.

•AVEC PERMISSIOif DES SUPÉRlSm^.^

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A MONSIEUR

VABBÉ NOLLE!

1’Académie Royale des Sciencesquot;', de la Société Royale de Londrcs gt;nbsp;de l’Inftitut de Bologne , 8cc. Mal-tre de Phyfique amp; d’Hiftoire naturelle des Enfans de France, amp; Pro-fefleur Royal de Phyfique expéri-mentale au College de Navarre.

ONSIEUR,

\N dêdie fes livres a des Sfa^

vants j pour étendre far éputcu-

___tion , dit un des plus grands

^^yficiens de ce liecle j, les dédie

» üj

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1%

vj nbsp;nbsp;nbsp;É P I T R E.

h des Amis , pour exprimer les fen^ timens de fon coeur. Pour moi , ennbsp;offirant mon Ouvrage a un Sfavaninbsp;qui veut hien me permettre de prendre avec lui Ie nom d’ami , je fuisnbsp;ajjuré de recueillir l’un l'autrenbsp;avantage, Oui , Monfieur , Pintérêtnbsp;que vous voule^ hien prendre au nou-vel Ouvrage que je mets au jour ,nbsp;0i les marqués d’ejlime que vousnbsp;m'avex^ données , dans Ie terns memg

que vous ave\ cru devoir écrire centre ma maniere de penfer en fait d*ElePlricité , font hien plus capahlesnbsp;de me faire un nom , que les livresnbsp;de Vhyftque (d de Mathématique quenbsp;j'ai donnés jufqu’a prêfent au Public,nbsp;Ad ais ce qui me flatte encore d'avan-tage^ c'efi que je ff ais que notre dif.nbsp;pute littéraire , en devenant Ie mo-déle des difputes , ne contrihuera pas

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É P I T R Ë. nbsp;nbsp;nbsp;vi)

p£u a cimenter l’union qui regne en. ^re vom lt;t! moi depuis hien des annêes.

Permette^ - moi cependant de vous dire , Monfieur j vous ave^ unnbsp;peu trop étendu les droits de Pami—nbsp;3 lorfqu'en me permettant de met.nbsp;*^e votre Nom d la tête de mon Ou’nbsp;quot;^^^ge , vous m'ave\ inter dit ce quinbsp;devoit faire Ie plus bel ornement denbsp;^on Epitre dédicatoire , je veux dire»nbsp;jttjles éloges que je comptois don^nbsp;d vos talents amp; d vos vertus •nbsp;ai-je été tenté plus d’une foisnbsp;manquer d la promeffè que jenbsp;vou\ ai faiie , comme malgré moi.nbsp;T^out ce qui me tranquillife , c’ejlnbsp;q^'en fupprimant Ie détail tntérejfantnbsp;fervices que vous ave^ rendusnbsp;vous renden tous les jours auxnbsp;faiences , je nai fupprimé dans Ienbsp;fond que ce que toute l'Europe publie»

a IV

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viij É P I T R E.

t! ce qu'attejïeront vot Ouvrages darJ les fiecles a venir , tant que dureranbsp;Ie goüt de la tonne Vhyftque. JouiJJe^nbsp;long-tems d’une rêputation ft hien me-ritée. Soyes^ perfuadé qu*il n^ejl per-fonne au monde qui y prenne plus denbsp;part que mei , paree qu’il n'ejl per-fonne qui foit avec plus de refpeSl ófnbsp;plus d'attaehement ,

MONSIEUR,

Votre trés - humble amp; très obéiflaat Serviceur.

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PRÉFACE

Nontenant des détails intérejjants Jur Ifs grande quejlion de /’Éleftricité.

LEs plus grands Phyficiens de nos jours regardent l’Éledtri-^ité non-feulement comme une quef*nbsp;tion trës-agréable , amp; qui préfentenbsp;phénoménes les plus amufantsnbsp;^ les plus diverfifiés j mais encorenbsp;cornme Ia queftion peut-être la plusnbsp;intéreffante que 1’on puiffe agiternbsp;Phyfique : tant eft effentielle lanbsp;liaifon qu’elle a avec Ie fyftéme gé*nbsp;ïiéral de l’univers. Defcartes qui nenbsp;^onnoiffoit encore de l’Eleétricité ^nbsp;Ie pouvoir qu’ont les corps élec-tfifés d’attirer Sc de repoufler les

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X PREFACE. pailles 5 les plumes, les petites feuil-les de metal, amp;c. , ne s’en formanbsp;pas cependant une idee moins éten-due. Ce Génie créateur, fait pournbsp;occafionner dans 1’Empire des fcien-ces les plus heureufes révolutions »nbsp;craignit pas d’affurer que la

ne

matiere de fon premier Élément , qu’il regardoit comme 1’ame dunbsp;mcinde phyiique, n’etoit pas diftin-guée de la matiere éleSlrique, Cenbsp;fait que nous ne faifons ici qu’in-diquer , eft trop glorieux a la mé-moire du Reftaurateur de la Phyfi-que, pour que nous ne nous faf-fions pas un devoir de le difeuternbsp;^ fond dans une des Lettres quinbsp;compoferont la premiere Partie denbsp;ce Livre.

C’eft la précifément le point de Yue fous lequel nous avons toujours

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P R E F A C E. xj confidéré TEleftricité. Aufli avons-^ous traité cette queftion avec lanbsp;plus grande étendue dans la plupart des Ouvrages que nous avonsnbsp;au jour depuis une dizaine d’an-^^es , amp; fur-tout dans notre grandnbsp;^iftionnairede Phyfique, imprimé ennbsp;^année 1761. Ce que nous avonsnbsp;^crit fur cette matiere dans ce Dic-'lonnaire , nous paroit avoir mériténbsp;^ attention de M. l’Abbé Nollet jnbsp;puifque parmi les Lettres qu’il vientnbsp;donner au Public , il m’a faitnbsp;^ honneur de m’en adrefler une, ennbsp;^eponfe k mon article Eleölricité-célébre Phyficien m’y parle ennbsp;termes.

Mon Révérend Pere ,

»gt; J’ai regu avec la Lettre obli-»» geante que vous me fites Thon-

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xij P R E F A C Er „ neur de m’écrire Ie 26 Mai 1761Jnbsp;„ Ie cahier en forme de Profpedlus ,nbsp;j, contenant l’articie Eleëlricité denbsp;„ votre Diftionnaire de Phyfique ,nbsp;„ amp;, peu de tems après l’Ouvragenbsp;„ en tier , dont les trois Tomes menbsp;„ furent remis par Meflieurs Defaintnbsp;,, amp; Saillant : je vous en fis alorsnbsp;3, mes remerciments, amp; je vous lesnbsp;,, réitére avec plaifir. Si eet arti-„ cle imprimé n’eut point fait parnbsp;„ tie d’un Ouvrage tout pret anbsp;3, être publié, j’aurois pu , en vousnbsp;3, envoyant mes remarques 3* commenbsp;„ vous me faifiez l’honneur de menbsp;„ les demander , vous propofer d’ynbsp;3, faire quelques changements , amp;nbsp;„ cela fe feroit paffé entre nous ;nbsp;„ mais ce que vous avez écrit furnbsp;„ l’Eleftricité étant devenu public»nbsp;^ avant que je pufle vous dire en

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P R E F A C E, xiij n particulier ce que j’en penfe ; jenbsp;»gt; vous crois trop judicieux poujnbsp;gt;» trouver mauvais que je vous faflenbsp;»gt; publiquement mes obfervations ,nbsp;en me renfermant toutefois dansnbsp;« ce qui m’eft perfonnel.

« Ce n’eft point un excbs de fen-fibilité qui me potte a prendre ce parti ; je me ferois volontiersnbsp;n determine pour toujours au fi-lence que j’ai gardé depuis qua-gt;gt; tre ans, fi l’Ouvrage dans lequelnbsp;Vous avez configné vos opinionsnbsp;fur TEleétricité , amp; vos jugemensnbsp;gt; gt; fur celles d'autrui , étoit, com-me quelques autres aufquels je nenbsp;répons point , condamné ^ refternbsp;chez Ie Libraire i mais un Dic-’» tionnaire , tel que Ie vótre , nenbsp;»gt; peut manquer de fe répandre beau.nbsp;*gt; Coup ; g’eft un dépot oü Von ira

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xiv PREFACE.

„ chercher ce que chacun a Fait ,, pour Ie progrès de la Phyfique;nbsp;„ il importe done aux Auteurs qu’onnbsp;„ leur y fafle honneur de leur tra-j, vail; il importe a la vérité qu’onnbsp;,, leur conferve dans toute leur pu-„ reté , les découvertes qu’ils ontnbsp;„ faites ; amp; s’ils ont ï eet égardnbsp;quelques plaintes a faire , ellesnbsp;„ leur font d’autant plus permifes,nbsp;„ qu’ils ont meilleure opinion dunbsp;„ Recueil ou ils font eompris.

„ Bien loin d’avoir rien a déli-rt rer, mon Révérend Pere, fur leg 5, termes dont vous vous êtes fervi,nbsp;,, lorfque vous avez fait mentionnbsp;„ de ma perfonne ou de mon tra-„ vail , je n’ai pu lire fans une ef.nbsp;,, péee de confufion les éloges qugnbsp;„ votre politelfe m’a comme prodi-,, gués : je lui rends grace de Ia

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P R E F A C E. XV M trop haute opinion qu’elle vous anbsp;3gt; fait prendre de moi, Sc je fens,

« on ne peut pas mieux , combien 5 5 je dois être attentif a mefurernbsp;»gt; fi bien ce que j’ai k vous direnbsp;»» dans cette Lettre , que vousnbsp;»» n’ayez point a me reprocher d’avoirnbsp;»gt; mal répondu a des fentiments iinbsp;» honnêtes 6c fi généreux : je fuisnbsp;» bien sdr que mes exprefTions nenbsp;« démentiront point l’eftime trés.nbsp;gt;gt; fincere que je conferve pour vo-tre perfonne 8c pour vos talents •nbsp;« mais la franchife eft Ie langage

” de la vérité que nous aimons vous « 8c

»» cho


moi ; je vous parlerai done 5» fans fadeur 8c fans détpur j jenbsp;« me 'flatte que vous ne vous en

qiierez pas. „

^^^Prés ce préambule diété par ^^^gance 5c la politelfe même , M.

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xvj P RE F A C E.

TAbbé Nollet entre en matiere j amp; après avoir attaqué, en lui-même amp;nbsp;dans fes fondements , mon fyftémenbsp;fur les caufes phyfiques des phéno-ménes éledriques , il porte fon ju-gement fur les explications que j’ainbsp;données de la hluette éledlrique y dunbsp;coup fulminant, de la fluidité amp; denbsp;plufieurs autres experiences de l’Elec-tricité. J’avois d’abord réfolu d’in-férer en entier dans cette Préfacenbsp;la Lettre de eet illuftre amp; redou-table adverfaire ,• mais , toutes ré-flexions faites, j’ai penfé qu’il vau-droit mieux en citer en notes les en«nbsp;droits principaux , a mefure que *nbsp;dans Ie cours de mon Ouvrage ,nbsp;l’occafion fe préfenteroit de ré-pondre aux difficultés qui m’ont éténbsp;propofées. Je croirois inutile d’aver-

tir Ie Leéteur que, dans mes attaques

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P R E F A C E. xvij ^ues Si. dans mes réponfes, )e n’ou-t»lierai jamais les égards que je doisnbsp;^ celui que je regards comme 1®nbsp;chef des Phyficiens éledrifants.

Lörfque j’eus fait la leéture la plus réfléchie de la Lettre de M*nbsp;^’Abbé Nollet , amp; que je crus ap-Pcrcevoir que mon fyftéme » biennbsp;^éveloppé y me fourniflbit des ar-, non-feulement pour me défen»nbsp;) mais encore pour attaquer di-^céfement , amp; d’une maniere utilenbsp;^ux fciences, routes les théories quinbsp;Cut paru jufques a aujourd’hui futnbsp;caufes phyfiques de TEleétricitê gt;-je penfai férieufement aux moyens;nbsp;Slue je prendrois pour faire parourenbsp;réponfe. Le premier qui fe pré=-^uta \ rnon efprit y ce fut de re-^ue mon article EleSlricité, amp; d’at-ïendre pour le publier , une nou,-

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xviij V R E F A C E. veile édition de mon grand ou denbsp;mon petit Didtionnaire de Phyli-que. Je mis tout de fuite la main.nbsp;^ 1’oeuvre j mais a peine eus-je tracénbsp;mon nouveau plan , que je m’ap-perqus qu’il étoit affez étendu pournbsp;devenir la matiere d’un livre ; amp;nbsp;qu’il rétoit trop, pour être dans unnbsp;Diétionnaire la bafe d’un articlenbsp;ifolé. D’ailleurs je fuis perfuadé quenbsp;l’Eleétricité eft une matiere aflez in-téreflante amp; affez neuve , pour êtrenbsp;encore pendant plufieurs années Ienbsp;fujet de bien des ’ livres. Voici ennbsp;peu de mots tout Ie plan amp; toutenbsp;réconomie de celui que je préfentenbsp;au Public.

Je divife en deux parties Ie nou-vel examen que je. vais faire de l’Eleétricité. La premiere Partie feranbsp;formée de neuf Lettres^ toutes adref-

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P R E F A C E. xix fées a M. 1’Abbé Nollet. Je n’ennbsp;sxpoferai pas ici les fujets différents;

réferve ce détail pour Ie com-fiaencement de ma premiere Lettre* J’avertis feulement les jeunes Phyfi*nbsp;ciens entre les mains de q^ui ce Li-^te ne fqauroit manquer de tonvnbsp;j qu’ils trouveront dans VAvant-^^opos de la prewisrc Vattie toutesnbsp;notions nécelTaires ^ I intelligence de l’Eieftricité ; amp;. dans lesnbsp;^otes qui fuivront chacune des neufnbsp;Lettres , la manier e doni ils doi-^ent s’y prendre pour faire, facile-^ent 6c avec iuccès, toutes les experiences que font par Ie moyen denbsp;^3. Machine éleétrique , les Phyfi-^ieiis les plus confommés : ce fontnbsp;L des détails , fouvent minutieux ^nbsp;a été, néceffaire de faire entrer

un Ouvrage de cette elpéce 3

bij

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XX P R E F A C E,

8c qui auroient étè fort déplacés dans les Lettres. Voilk pour ceuxnbsp;qui aiment qu’on donne l’Eledri.nbsp;cité de la maniere dont on en parlenbsp;dans les Académies , amp; dont lesnbsp;S^avans eux-mêmes en parlent dansnbsp;leurs converfations particulieres.

Pour eeux qui par état ou par gout vGudroient , pour apprendrenbsp;PEleétricité , employer la langue la-tine amp; la forme purement fcholafti-quo , je leur préfente la fecondenbsp;Partie de mon Ouvrage ; elle leurnbsp;eft, pour ainfi dire, confacrée. Aprèsnbsp;on Avant-Vropos dans lequel je leurnbsp;ferai toucher au doigt rinfuffifaneenbsp;de tout ce qui a été fait jufqu^anbsp;préient en ce genre , je leur don-nerai- la Théfe de VEleSlricité avecnbsp;toute rétendue dont elle eft fuf-ceptible. De cette Théfe je tirera^

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PREFACE, xx| ^ois grands corollaires. Le premiernbsp;^ontiendra la queftion du Tonnerre ;nbsp;^ Second , celle des Tremhlementfnbsp;terre j amp; le troifieme, celle dcnbsp;ce n’eft que par 1’Elec.nbsp;qu’on peut expliquer d’unenbsp;*^aniere raifonnable ces trois grands-P^enoménes.

eft terns de terminer cette Pré* face par la formule ordinaire , c’eft-^~dire, par 1’énumération des avan-qu’en qualité d’Auteur jenbsp;•^’iniagine que cet Outrage doitnbsp;^voir fur la plupart de ceux qufnbsp;ont paru jufques a aujourd’bui furnbsp;même ftijet. Ceux-ci ne renfer-’^ent que trop fouvent des taton-^^ments fans nombre. N’en f§a-pas mauvais gré a leurs Au-i ils ont compofé dans uu'nbsp;^ems ob eette matiere n’étoit p^-

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xxij P R E F A C E, encore bien éclaircie. Le mien eftnbsp;^ 1’abri de ce défaut. Je viens lenbsp;dernier de tons. Appuyé fur unnbsp;grand nombre d’expériences, j’aflu-rerai hardiment dans 1’occafion quenbsp;telle chofe ejl , amp; que telle autrenbsp;n'ejl fat.

Les Ouvrages qui ont précédé le mien , ne font utiles qu’a un certain nombre de perfonnes ; celuircinbsp;le fera a tous les états amp; a toutesnbsp;les nations: cette queftion y eft trai-tée en frangois amp; en latin, fuivantnbsp;la méthode des Académies amp; felonnbsp;la forme fcholaftique.

Les autres Ouvrages fur cette matiere ne préfentent chacun qu’unnbsp;fyftéme particulier ; c’eft celui quenbsp;1’Auteur a ou inventé ou adopté.nbsp;On trouvera dans le mien les différents fyftémes de tous les Auteurs

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P RE F A C E. xxiij ^onnus, avec leurs beautés amp; leursnbsp;avec ce qu’ils ont de bonnbsp;^ ce qu’ils ont de tnauvais.

Pour avoir ce qu’il y a de plus ^^téreffant fur l’Éleétricité , il a fallunbsp;jufques a préfent , (p procurer, ^nbsp;g^'ands frais, un très-grand nombrenbsp;volumes. J’obvie a eet inconvé-, en aflurant Ie Public qu’ilnbsp;trouvera dans un feul Volume in-12nbsp;^cs plus belles découvertes des Phyfi-ciens éleétrifants, a commencer de-Puis Vimmortel Defcartes.

Enfin ce grand nombre de per-fennes qui fe font procuré les Ou-'^rages de M. 1’Abbé Nollet , amp; ceux qui fe les procureront dans lanbsp;^üite, ne pourront gueres fe difpen-fer d’y joindre celui-ci gt; on aimenbsp;peur 1’ordinaire Ie pour amp; Ie contre jnbsp;^ eet illuftre Auteur a parlé de

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xxiv PREF A C E. rÉledïricité, non-feulement dans desnbsp;Ouvrages qui he font que fur cenbsp;fujet, mais encore dans fes Le9onsnbsp;de Phyfique expérimentale» dont onnbsp;ne f9auroit trop recommander lanbsp;leélure aux jeunes Phyficiens. Si j’a^nbsp;Ie goüt de la bonne Phyfique ,nbsp;j’avoue avec reconnoiflance que c’eftnbsp;la que je l’ai puifé en très-grandenbsp;partie.

L’ELECTRICITÉ

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XXY

Sr ¦-i'a'^A-i^A'iÏP M nbsp;nbsp;nbsp;)k,

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L’ÉLECTRICITÉ

5 o f/ Af I 5 £

A UN NOU VEL EXAMEN.

premiere partie.

AVANT-PROVOS.

A Nature préfente de tems L ® en tems les phénoménes lesnbsp;plus compliqués £c les plusnbsp;lurprenants. Le vulgaire étonné Ienbsp;Contente de fe livrer k vine fterilenbsp;admiration ; il laiffe aux Phyficiensnbsp;^ttentifs le foin d’en chercher lesnbsp;caufes, amp; d’examiner par quels ref-

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xxvj AVANT-PROPOS. forts fecrets tant de prodiges peu-vent s’opérer. Les nouvelles mer-veilles que la Machine életftriquenbsp;nous met tous les jours fous lesnbsp;yeux , ont ouvert a nos recherchesnbsp;un champ dont l’étendue n’efl; quenbsp;trop vafte ; amp; je ne fgais pourquoinbsp;. l’ardeur des Phyficiens frangois pa-roit s’être rallentie , dans un temsnbsp;oü nous pouvons appuyer nos fyfté-mes fur les expériences les plus nom*nbsp;breufes , les plus frappantes £c lesnbsp;plus infonteftables.

Voudroit-on par cette inaftion nous faire xegarder l’Éleftricité com*nbsp;me une queftion ifolée amp; de peunbsp;de conféquence ? Mais il eft surnbsp;qu’elie eft évidemment liée avecnbsp;Ie fyftéme général de l’Univers, amp;nbsp;qu’il n’eft rien par conféquent denbsp;plus intéreflant que la foluiion denbsp;ce fameux probléme.

Prétexteroit-on rimpoffibilité morale de parvenir jamais a découvrir les caufes ph^ifiques de ces efpéces

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AVANT-VROPOS. xxvij miracles que nous ofFre tout globenbsp;verre éleftrifé , amp; par la mêmenbsp;^’inutilité de pareilles recherches ?nbsp;Mais les travaux glorieux des Nallet,nbsp;Jallahert , des Franklin , desnbsp;^'Alihard , amp;c, amp;c. démontrent 1’in-Fftice amp; la fauffeté de cette ma-uiere de penfer j amp; la Phyfique fe-rbit encore enfevelie dans les hu-^iliantes ténébres de l’ancien Péri~nbsp;P^tétifme , fi Defcartes amp; Newtonnbsp;fuCTent livrés a une aufli dange-reufe pufillanimité.

Q.uelques-uns enfin diront-ils qu’il plus rien a défricher dans unnbsp;champ qu’on cultive avec tant denbsp;fi)in depuis un certain nombre d’an-^ées, 6c que tout eft trouvé, finonnbsp;cn fait d’expériences, du moins ennbsp;fait de fyftémes fur 1’Éledricité ?nbsp;^ais ce n’eft pas ainfi que Ie pen-fcut , encore aujourd’hui , les pre-ïïiiers Maltres de 1’art i 8c je luisnbsp;bien afiuré que les efforts que j’ainbsp;faits pour prélenter fous un nouveau

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xxviij AVAf^T-VROVOS. point de vüe cette grande queftionnbsp;de Phyfique, ne 1'eront pas défap-prouvés par celui * qui a fourninbsp;cette carrière avec tant d’éclat amp;nbsp;tant de fuccès.

C’eft a lui feul que je parlerai dans la premiere Partie de eet Ou-vrage ; amp; la maniere dont j’efpérenbsp;de Ie faire , empêchera tout hommenbsp;raifonnable de trouver étrange quenbsp;je m’adrefle a M. 1’Abbé Nolletlui-même , pour lui dire que tous lesnbsp;jfyftémes que 1’on a fairs fur l’Elec-tricité , fans en excepter Ie Hen ,nbsp;font fujets a une foule de difficul-tés auxquelles je ne vois pas tropnbsp;ce qu’on peut répondre. Peut-êtrenbsp;me trompé-je. Mais enfin fi je fuisnbsp;dans 1’erreur , qui pourra mieux m’ennbsp;convaincre que eet habile Phyficien ?nbsp;Et fi mes raifons font fans replique ,nbsp;je fqais , a n’en pouvoir douter ,nbsp;qu’il s’emprefiera de défendre desnbsp;vérités dont l’exiftence lui fera pour

¦* M, l'Abhé Nolle\

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. ^AVANT'PROPOS. xxix ^örslt;'onftatéè. du’il me foit permis ,nbsp;avint que d’entrer en matieré, denbsp;prefenter' en -peu de mots les premieres notions de TElèftricité; ellesnbsp;^^eront nécelTaires aux jeunes Phyfi-cierïs qui n® fe feroient pas encorenbsp;fervi de la Mac-liine dont nous al-lons faire la defcrip'tion la plus exaéfenbsp;Sc la plus détaillée.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

La Machine éleftrique , repre-lentée par la Figure , de la Plan-che jre j doit être compófée i°. d’un globe de verre G.» dont Ie diame-^re ait environ un pied , amp; dontnbsp;1’épaiffeur foit d’une ligne amp; demienbsp;moins ¦: 2°. d’un tour T , Scnbsp;d’une roue R. qüi communiqué a veenbsp;L globe-G pir Ie möy-en d’une'corde gt;nbsp;^ quï- en toUtrianc- lüi invprirae unnbsp;mouvement de rotation '¦ q®- d’unnbsp;Couflinet couvért de péaü qui frottenbsp;giobét, lörfqu’il eft en mouve-ment^''il vtin't-'encore'mieux ie bother avex: la main nue M » pour vu

qu’éile Vfoi^ bien- .féche : 4°-

^ «1«

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XXX AFANT-PMOPOS. barre de fer , , ou d’un tube de fernbsp;blanc A B , fufpendu par Ie moyerjnbsp;de quelques cordons de foye DE,nbsp;FH: la barre de fer, ou Ie tube denbsp;fer blanc , doit communiquer avecnbsp;Ie globe de verre par Ie moyen d’unnbsp;peu de clinquant C, ou d’une petite frange. de métal qui s’avancenbsp;d’un pouce , 6c qui puiffe touchernbsp;impunément fur la fuperficie dunbsp;verre ; 5*^. d’un gatteau de réfine,nbsp;ou de verre qui ait 7 a 8 poucesnbsp;d’épaifleur , 8c qui foit aflez largenbsp;pour appuyer commodémcnt les piedsnbsp;de la perfonne qui dpit y monternbsp;deflus; rel eft Ie gatteau K fur le-quel fe trouve placé rhommeiélec*nbsp;trifé H , repréfenté par la Figure anbsp;de la Planehe 2. Voila cc qu’il ynbsp;a d’eflentiel dans la Machine élec-trique. Le globe de verre en eftnbsp;comme l’ame. Auffi nouse.faifons-nous un devoir d’avertir que lesnbsp;bouteilles de verre noir , connuesnbsp;fous Ie nom de bouteilles ïd’Afjgle^

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AFANT'PROPOS. ^^^5

ferre , font quelquefois preferables

aux meilleurs globes. Nous averu» ïons encore que 1’air intérieur dunbsp;globe OU de la bouteille, doit ne-ceflairement communiquer avec 1 airnbsp;extérieur. Nous avertirons enfin quenbsp;1’on a coutume d’appeller conduSieurnbsp;Ie tube de fer blanc AB, fufpendunbsp;fur les cordons de foye DE, b b ,nbsp;Pig- I. Pl. I. Cela fuppofé, venons-eu aux notions qui doivent etrenbsp;communes ^ tous les fyftemes rai-fonnables que 1’on peut propofer ennbsp;*^atiere d’éleélricité ; elles font routes fondées fur des faits incon-tefiables.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

I. On connoit qu’un corps elt parfaitement éleétrique , lorfquonnbsp;lui voit attirer Sc repoufièr lesnbsp;Corps légers, tels que font les

, les plumes , les feuilles de m -tal : réledricité d’un corps fe ma-*^'fefte fur-tout par les bluettes de que Von en tire. Lors done c^enbsp;^öus voudrez fi^avoir fi 1^ globe O y

c iv

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xxxij AVANT-PROPOS. frotté par la main M , a rendu par-faitement éledlrique Ie condufteurnbsp;AB, Fig. I. PI. i, i vous approche-rez Ie bout de votre doigt de cenbsp;même condufteur, a la diftance denbsp;cinq a dx lignes; amp; fi vous éprou-vez une piquure très-fenfible , cau-fée par une brillante étincelle, vousnbsp;conclurez que votre conducteur fenbsp;trouve dans 1’état ou il doit etre ,nbsp;lorfqu’on vent faire les experiencesnbsp;de 1’Eledricité.

2®. Un corps eft ifolê , lorfqu’il cft fufpendu fur des cordons denbsp;foye , OU bien, lorfqu’il eft pofé futnbsp;la réfine, Ic verre , en un mot futnbsp;un corps quelconque éledtrifable patnbsp;frottement. LeconduCteut KB, Fig. i.nbsp;VI. I , amp; rhomme H , Fig. 2. PI. 2,nbsp;font done des corps ifolés.

3”. Prefque tous les corps peu-vent devenir éledtriques ou par frottement OU par communication 5 on ne peut gueres excepter de cettenbsp;régie générale que la fiamme 6c les.

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AVANT-PROPOS. xxxii) ^Utres fluides qui fe diflipent parnbsp;mouvement rapide.

4°. Les matieres vitrifiées 6c les *^atieres réfmeufes s’éleftrifent très-facilement , lorfqu’on les frotte , ounbsp;la main nue , bien féche , ounbsp;un morceau d’étoffe. Le frot-^ement cependant ne communiquenbsp;pas a ces difFérentes efpéces de corpsnbsp;même dégré d’éle£tricité. Nousnbsp;^9avons par expérience qu’a frotte-ment cgal, la cire blanche devientnbsp;^oins éleftrique que la cire dEf-pagne , amp; celle-ci moins éleftriquenbsp;le verre.

Les corps qui ne peuvent pas ^eledFrifer par frottement , s’éleclri-pour 1’ordinaire très-bien , lorf-•lu’après les avoir ifolés, on les faitnbsp;^otnmuniquer par le moyen ? ounbsp;une frange de métal , ou d unenbsp;^haine de fer, avec des corps par-^aitement éleftriques. L’on a conf-^arnment remarqué que les corps vi-^ants 6c les métaux £ont les deux

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xxxiv AVANT-VROVOS. efpéces de corps qui re^oivent Ie plusnbsp;aifément amp; Ie plus fortement 1’élec-tricité par communication.

6°. Les corps qui deviennent élec-triques par communication ne Ie deviennent prefque jamais par frotte-ment ; amp; les corps qui deviennent éledtriques par frottement, ne Ie deviennent prefque jamais , ou dunbsp;moins Ie deviennent trés - peu parnbsp;communication. Le verre cependantnbsp;acquiert dans certaines experiencesnbsp;une trés-forte éledlricité par voyenbsp;de communication ; mais c’eft \ïnbsp;une exception a la régie générale ;nbsp;amp; le frottement eft le moyen lenbsp;plus facile amp; le plus court que 1'onnbsp;puiffe employer , pour rendre le verrenbsp;irès-éleéfrique.

7°. Un corps éleélrifé perd com-munément toute fa vertu par 1’at-touchement de ceux qui ne Ie font pas. En effet pour défeleétrifer unnbsp;condufteur , il fu|ïit qu’une per-fonne non ifolée eri tire des bluet-

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’AFANT-PROPOS. xxxv » OU Ie touche avec un corpsnbsp;eleftrifable par communication. Lenbsp;Verre eft encore une exception knbsp;^^tte régie générale. Soit qu’il aitnbsp;éledlrifé par frottement, foit quhlnbsp;1 ait été par communication il gardenbsp;lt;^ette vertu beaucoup plus long-temsnbsp;les conducteurs ordinaires , amp;nbsp;1’attouchement ne le défèleCtrife pas.nbsp;La bouteille L, Fig. 3 • PI. ^ ^ dontnbsp;^ous parlerons dans la fuite fous lenbsp;^otn de houteille de Leyde gt; donnenbsp;marqués très-fenfibles d’éleCtri-, après 30 ou 36 heures.

8'’. Tout corps éleftrifé , foit qu’iï ^’ait étè par frottement ou par communication ) eft entouré d’un fiuidenbsp;^res-fubtil qui s’étend plus ou moinsnbsp;loin , fuivant que l’éleCtricite eftnbsp;plus ou moins forte. Ce fiuide fertnbsp;*1 athtnofphére au corps aCluelle-Uient éleftrifé. Pour vous convain-de tout ceci $ faites pafTer lenbsp;^^vers de votre main le long dunbsp;^uuduCteur AB, F/g. !• P/- i a ^

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xxxvj AVANT-PROVOS. line petite de diflance de fa furfa-ce , tandis qu’on continue de frot-ter Ie globe : vous fentirez fur lanbsp;peau une légere impreffion , a peu-près femblable a celle que pourroitnbsp;faire du coton bien cardé : c’eft 1^nbsp;1’expreffion dont fe fert M. l’Abbénbsp;Nollet. Ce Phyficien attentif nousnbsp;apprend encore que toutes les foisnbsp;qu’il a approché Ie vifage du mêmenbsp;condudteur k cinq ou fix pouces denbsp;diftance , il a fenti une odeur qu’onnbsp;peut comparer k celle du phofphorenbsp;d’urine.

90. Le fluide qui fert d’athmof-pbére aux corps qui font dans Tétat aftuel d’éleébrifation , n’eft pas l’airnbsp;grolfier que nous refpirons , puifquenbsp;les corps ‘s*éle6lrifent dans le réci-pient de la machine pneumatique ,nbsp;apiès que Ton en a pompé l’air.

' nbsp;nbsp;nbsp;10°. L’athmofphére des corps ac-

tuellement éledtrifés', eft formée par les particüles qui s’élancefet conti’-nuellement de leur fein , 6c qui fe

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AFANT-PROPOS. xxxvij portent plus ou moins loin , fuivantnbsp;quel’éleftricité eftplus ou moins forte.

Car enfin l’athmofphére des corps éleftriques a a peu-pres la memenbsp;origine que l’athmofplvére des corpsnbsp;odoriférants i mais vme veritable eTniFnbsp;fion produit celle-ci; done c’eft unenbsp;pareille emiffion qui produit celle-la.

1Les athmofpbères eleftriques ire font pas compofées de la ma-tiere propre des corps èle^trifés. Erinbsp;effet 1’on éledrife un globe de verrenbsp;autant , amp; auffi long tems qu’onnbsp;Ie veut, fans qu il en fouffre aucunnbsp;dechet fenfible i done la matierenbsp;èlea:rique qui en fort, amp;. qui fert anbsp;former fon atbmofphére , n’eft pasnbsp;ia matiere même du verre i done ennbsp;général les athmofpbères eleètriquesnbsp;ne font pas compofées de la matierenbsp;propre des corps éleètrifes.

Le fluide fubtil qui ^’athmofphére des corps eleanles ,nbsp;? iufinue fans peine a travers esnbsp;lt;^orps !es plus durs amp; les plus com-

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xxxviij AVANT-PROPOS. pafts. Pour vous en convaincre ,nbsp;mettez des fragments de feuilles d’ornbsp;dans Ie vafe V, Fig. 2. PI. 2; coii-vrez ce vafe d’une plaque de métal jnbsp;la main éleitrifée M agitera très-vivement routes ces feuilles. Donenbsp;Ie fluide fubtil qui compofe 1’ath-mofphére des corps éledlrifés , s’in»nbsp;finue fans peine a travers les corpsnbsp;les plus durs amp; les plus compads.

15®. On foup9onne avec affez de raifon que la matiere éleétrique tra-verfe plus difficilement Pair , qu’ellenbsp;ne traverfe les corps éledtrifablesnbsp;par communication, t^ls que font lesnbsp;-corps vivants, les métaux , amp;c. Cenbsp;foup^on effc fondé fur l’expériencenbsp;fuivante. Si la machine éledlriquenbsp;fe trouve dans un lieu obfcur , amp;nbsp;que vous préfentiez Ie bout de votrenbsp;doigt, OU quelque morceau de métal a rextrêmité du conduöleur èlec-trifé ; vous remarquerez que lesnbsp;rayons enflammés de 1’aigrette élec-trique fe courberont 6c fe plieront

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AVANT-PROPOS. xxxix pour entrer dans Ie mètal, ou dansnbsp;votre doigt i ce qu’ils ne feroientnbsp;pas fans doute , s’ils ny trouvoientnbsp;pas une entree plus libre j que dansnbsp;1’air qui les environne.

14°. Le fluïde fubtil qui compole 1’athmofph.ère des corps eleftrifes ,

^ que nous pouvons appeller ma^ tiere éleSlrique , fe trouve plus ounbsp;«ioins abondamment dans tous lesnbsp;Corps ; Von peut même conjeiturernbsp;que cette matiere eft répanduc parnbsp;tout, amp; qu’elle n’a befoin que d unnbsp;tel degrè de mouvement pour lenbsp;tendre fenflble. Ce n’efl qu’en par-tant d’un pareil principe , qu’on p^tnbsp;cxpliquer d’une maniete raifonnabienbsp;comment l’éleitricité fe communique , prefque en un inftant, par unenbsp;corde de plus de douze cens pieds,nbsp;a laquelle on a fait faire un tres-grand nombre de tours 8c de retours.

15°. La matiere éledrique elt une ¦heritable matiere iguée , c’eft unnbsp;'heritable feu qui , pour agu avec

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xl AVANT-VROVOS. plus de force , s’unit a des partiesnbsp;hétérogenes qu’il trouve ou dans lesnbsp;corps qu’on éleftrife, ou dans l’ath-mofphére de ces corps. Nous ap-porterons dans Ie cours de eet Ou-vrage les expériences les plus décill-ves en faveur de cette aflertion jnbsp;elles feront toutes a peu-près de lanbsp;force de celle-ci. Ayez dans unenbsp;cueiller de métal de 1’efprit de vin,nbsp;OU route autre liqueur inflammable , légérement chauffée ^ préfenteznbsp;3e tout a Thomme éledlrifé , placénbsp;fur Ie gatteau de réfine K , Fig. 2,nbsp;Vl. 2 ; il allumera infailliblementnbsp;cette liqueur, en en approchant Ienbsp;bout du doigt. Prenez garde quenbsp;Ie doigt qui doit caufer finflamma-tion , ne touche la liqueur ; l’effetnbsp;doit avoir lieu , lorfqu’il en eft ^nbsp;une diftance de quelques lignes. S’ilnbsp;eüt écé plongé par mégarde , il fau-droit, OU 1’effuyer, ou en préfenter unnbsp;autre j fans cette précaution vousvousnbsp;expoferiez a manquer 1’expérience.

i6\ Un

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'AVANT-VROV.Qamp;- *')

tS'ï.iUn corps , ^ nbsp;nbsp;nbsp;®

éleitrifé, ne perdpas foii eleftncite» globe de verre. ¦»' exempts •»

öTen patoit que plus ,éleÖ;ri(^ue , ^rss

avoir, été ékftrifé lt;i?ux a tróis neu-fes 'de fuite. ¦ nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

17quot;. L’élearicité réuffit mieux ^ans un tems fee , que dans uu tem

liuitii^e elle réulïlt mieux en. yver gt;

qu’en été ; nouvelle preuve matiere eledrique eft unnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦

feu. L’experience nous ayant app lt;lue Ie feu ordinaire n’agit jamanbsp;avec plus de force fur Ie bois» qunbsp;iorfque la bize foufile , ou lorlquenbsp;tems eft bien froid ; devons-nounbsp;^tre étonnès que l’aéfion unbsp;éleariqne foit plus violente , } anbsp;prefque dit plus terrible , dans enbsp;tems des glacés 6c des frimats , qftnbsp;dans toute autre faifon denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,v

’^ufii ne dok-on dans ce s appi^oc]^gj. (jg la. Macbirre e e

qu’avec de grandes nbsp;nbsp;nbsp;-!l

teile OU telle experience ne ieioit

d

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xlij ArANT-^PROPOS^ que trop capable de donner Ia mortnbsp;aux perfonnes les plus robuftes 8cnbsp;les plus intrépides.

i8®. On peut fe fervir de la Machine éleftrique pour communiquer aux corps ime plus grande fluidité.nbsp;Nous fommes sürs que Teau élec-^^nbsp;trifée coule avec beaucoup plus denbsp;vitefle, que la même eau non élec-trifée ; amp; nous croyons être en droitnbsp;d’avancer que eet écoulement accé-léré ne peut s’expliquer d’une ma-niere phifique , qu’en fuppofant quenbsp;Teaii re9oit par réleftrifation unenbsp;veritable augmentation de fluidité.nbsp;Cette découverte nous a paru fi in*nbsp;téreflante , que nous en avons faitnbsp;la matiere d’une Lettre particuliere}nbsp;c’efl: Ia fixieme de la premiere Partienbsp;de eet Ouvrage. Le Leéleur pourranbsp;examiner a loifir la nature des preu*nbsp;ves dont nous nous fommes iervisnbsp;pour étayef nOtre fentiment. Con-tentons-nous pour le préfent de luinbsp;imettre fous les yeux i’expérience qus

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AVANT-VROVOS. xliij us regardons comme Ie fondementnbsp;®J^otre aflertion.

^ ^“quot;enez deux gobelets égaux de verre . ^ Sc B, F/g, 2. PA I ; rempliffez-lesnbsp;même eau ; 6c fervez ¦ vous»

^ les vuider , de deux fiphons §aux C amp; D, dont la plus longuenbsp;^3-nche foit terminée en tube ca-Piuaire. Par Ie moyen de la chainenbsp;2 fer e , faites communiquer avecnbsp;5 ^ondudleur m , n 1’eau contenuenbsp;^^ns Ie gobelet A ; 6c ne donneznbsp;^J|cune communication de 1’eau dontnbsp;rempli Ie gobelet B , avec cenbsp;conducteur. Des 1’inftant quenbsp;'^ous ferez jouer la Machine éleCtri-|ïiie, vous verrez 1’eau éleClrifée cou-2r avec beaucoup de rapidité parnbsp;^ extrêmité du fiphon C , tandis quenbsp;non éleCtrifée continuera a nenbsp;fouler que goutte a goutte par l’ex-‘femité du fiphon D.

, i9°- L’éleftricité augmente fenfi-lernent Ie mouvement des fucs dont “s plantes tirent leur nourriture, 6c

d ij

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xliv AVANT-VROPOS. contribue par la même a leur végéquot;nbsp;tation. M. Jallabert prit divers oi-gnons de jonquille , de jacinthe amp;nbsp;de nardfle , qii’il pofa fuivant lanbsp;coiitume fur des carafFes de verrenbsp;pleines d’eau. II choifit, pour cettenbsp;experience, des oignons dont la plupart avoient déja pouffé des raci-nes , amp; dont quelques-ims mêmenbsp;avoient des boutons a fleur afieznbsp;avancés. II mefura la longueur desnbsp;racines, des tiges amp; des feuilles denbsp;ces oignons. II éleétrifa l’eau con-tenue dans quelques-unes de ces ca*nbsp;rafFes , au moyen de certains filfrnbsp;d’archal qu’il y fit plonger , amp; quinbsp;partoient du condufteur de la Machine éledrique. La düFérence dunbsp;progrès des oignons éledlrifés , com-paré a celui d’autres oignons de même efpéce également avancés, amp; traités de même , a l’éleélrifation pres ,nbsp;fut très-fenfible. Les oignons éledtri-fés augmenterent plus en feuilles 6enbsp;en tiges j leurs feuilles s’étenciirent

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, AFANT-fROVOS. *

^’avantage , 6c leurs nbsp;nbsp;nbsp;s p

noirirent plus promptetus’^^* ,

M. PAbbé Kollet a fait une experience a peu'pres femblable fut graine de moutarde. Une egalenbsp;tité de cette graine femeedans enbsp;vafes de métal, égaux,nbsp;même terre , expofés au menae o »

Sc dont Pun étoit éleftrife , 5 » nbsp;nbsp;nbsp;’

beures par jour, végeta nbsp;nbsp;nbsp;e

bie« dfeinte! La graine aeamp;Ae Uva plus \ite, Sc fit conftammen P

de progrès enforte nbsp;nbsp;nbsp;buitie

Kur elle avoit pouffe des tiges e a 16 lignes de hauteur, tandtsnbsp;les plus longues tiges de la feine«cenbsp;iton èleftrifée qni avoit germe , nnbsp;cedoient pas 3^4 lignes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

20°. L’Élearicitèneftpasunphw-

Boraénede purecuriofeè. lervi avec avantage pour ^^5nbsp;de plufieurs maladies. ll eft sv qnbsp;pat Ie mo^en de la Machine ekan-que , M. Jallabert a ditfipè une panbsp;^yfie très-invétérée. Le mala ®

feriuriei: de Genève, appelleKo-

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xlvj AVANT-VROVOS. gués, agé de 5 2 ans, amp; depuis long-tems paralytique du bras droit. M»nbsp;Jallabert l’éledrifa depuis Ie 26 Dé-cembre 1747 , jufqu’a la fin de Fé-vrier 1748 , environ demi heure ,nbsp;prefque chaque jour. Après ces épreu-ves on vit Nogués prendre une groflenbsp;barre de fer, amp; la lever en la tenantnbsp;par Ie bout. J’ai connu des perfonnesnbsp;très-refpe£lables qui ont fait expresnbsp;Ie voyage de Genève, pour examinernbsp;Ie fait; elles m’ont afluré qu’il n’ynbsp;avoit rien d’exageré dans la relationnbsp;que nous en a donnée M. Jallabertnbsp;dans fon Ouvrage fur l’Éleftricitè.

M. de Sauvages nous raconte dans fes Ouvrages qu’il a guéri a Montpellier plufieurs paralytiques , en les élec-trifant. Ses deux cures les plus frap-pantes font celles d’un nommé Ga-roulle amp; d’un nommé Lafoux. Le premier , agé de 70 ans, étoit depuisnbsp;10 ans paralytique de la moitié dunbsp;corps i il étoit prefque privé de la vüe,nbsp;amp; il avoit une foiblefle de reins qui lenbsp;mettoit hors d’état de fe lever, fans

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AFANT-TROVOS. xlvij 1 aide de quelqu’un- M. de Sauvagesnbsp;l’éle£trifa Ie 29 , Ie 30 Sc 3 ‘

'Vier, Ie 1 , Ie 4, Ie 6 , Ie 7, Ie 10 , ie 13 , Ie 14 , Ie 15 , Ie 16 , Ie 17 ,nbsp;ie 18, Ie 19, Ie 23 Sc Ie 27 fevrier

^749- Le 31 Janvier Garoufte fut en

ètai de lire un livre d’un très-petit ca-radere, Sc il marcha fans baton. Le 4 Février il marcha encore plus libre-lï^ent, Sc il coula de fes yeux beau-coup de larmes. Le 19nbsp;fa vCie fe fortifia , Sc la douleur qu snbsp;reflentoit auparavant dans les reins »nbsp;fe diffipa entierement. Enfin le 27nbsp;Février Garoufte jouit d’une parfaitsnbsp;fanté.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Pour Lafoux , il n’étoit agé que e 15 ans. Des 1’cnfance il fut paralyti-que de la moitié du corps. M- de Sau-'vages Veledrifa a Montpellier , prel-^ue tous les jours depuis le 8 de mars ^nbsp;iufqu’au 3 de mai 1749-Eafoux leva de terre une chaile. enbsp;il frappa des coups de marteavi. enbsp;^5 il étendit librernent le pouce e anbsp;*'^in «nalade , courbé auparavant gt;

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xlvii) AVANT-VROVOS.

amp; caché fous lès autres doigts. Le.p avril Ie malade marcha librement.nbsp;Enfin ie 3 mai Ie malade fe trouvanbsp;parfaitement guéri.

LesParalitiques ne font pas les feuls malades qu’on puifle éledtriferavec ef-pérance de guérifon. M- de Sauvagesnbsp;nous raconte encore qu’en la mêmenbsp;année 1749 , il éleftrifa trois fois anbsp;Montpellier un nommé Julian , amp; quenbsp;cela luffit pour difliper des vertigesnbsp;opiniatres qui lui obfcurciflbient lanbsp;vüe , Sc qui Ie faifoient marcher d’unnbsp;pas chancelant.

N’entronspas dans un plus long détail 5 celui que nous venons de faire ell affez curieux , pour engager les jeu-nes Phyficiens a fe mettre au fait d’unenbsp;Machine, par Ie moyen de laquelle onnbsp;opére de fi grandes merveilles. Nottsnbsp;efpérons que la le.élure de notre Ou-vrage leur mettra fous les yeux tout cenbsp;qu’il y a d’efl’entiel a fqavoir fur unenbsp;matiere aufli intéreflante, foic pournbsp;la thiéorie , foit pour la pratique.

LEmRES

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Lett res

SUR L’ÉLECTRICITÉ

A M- UAEBÉ NOLLET

Académie Royale des Sciences, ^ Societc Royale de Londres , de inbsp;de Rologne , amp;c. Maitre denbsp;d’Hiftoire nararellc des Enfans de Fran ^ ^nbsp;^ ProfclTeur Royal denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;expe i

ia\entaie au College de Navarre.

^ Premiere lettre.

l^jent ee Recueil,

préfente. RégUs qu'on cjl réfoln y objcri gr. Sujets des différentes Lettres qui com-

----- T

ÖNSIEUR, .

’AI lu avec un p’aifir iftfini


les nouveües Lettres que vous venez de donner aunbsp;Public fur VEiearické , amp;nbsp;^ '^ous avez eu la bonté de m’en-

A

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2 nbsp;nbsp;nbsp;Vreirnere Lettre

voyer un exemplaire , prefque a I’inf-tant qu’il eft forti de la preffe. J’ai infiniment fenfible a cette marque noUnbsp;equivoque de votre précieux iouve-nir , amp; je puis vous aflurer que 1^nbsp;grandeur de ma reconnoiffance nenbsp;cede qu’a la grandeur de 1’eftime qusnbsp;je conferverai route ma vie pour unnbsp;Phyficien d’un mérite auffi diftingusnbsp;que Ie votre.

Parmi les Lettres dont votre excel' lent Recueil eft rempli , vous comquot;nbsp;prenez qu’il en eft une que j’ai luSnbsp;avec plus d’attention amp; avec plusnbsp;d’intérêt que les autres ; c’eft cellsnbsp;que vous m’avez fait 1’honneur dsnbsp;m’adrefler , en réponfe a l’articlsnbsp;EleSlricité de mon grand DiftionnairSnbsp;de Phyfique. La leélure réfléchie quSnbsp;j’en ai faite, m’a bien convaincu qu’i^nbsp;eft dans eet article plufieurs explicaquot;nbsp;tions qui ne font pas trop de votrsnbsp;goüt j mais comme e ejt une maxbninbsp;re^ue parmi nous, que les raifons va'nbsp;lent mieux que les autorités {Tom. ^

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fur l'EleBricité. nbsp;nbsp;nbsp;3

Legons de nbsp;nbsp;nbsp;3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3®4 )»

^ous ne ferez pas fans doute furpris, J'donfieur , que je ne foufcrive pasnbsp;tout de fviite ^ ma condamnation.nbsp;^ eft done pour établir de plus en p usnbsp;folidité de mes conjeauves fur iesnbsp;caufes phvfiques des pKcnomenes èlec-triques , 6c leur exade conformitenbsp;avec les loix les plus inviolables de lanbsp;^échanique , que je me détermmenbsp;a entrer avec vous dans une dinbsp;téglée i elle ne fqauroit manquer denbsp;tourner au profit des fciences , “

Vous engage ^ enrichir la République littéraire de quelque nouvelle pro

duaion.

Je me rappelle ici fort a propos oe que vous avez avancé dans votrenbsp;ftr mt6lricité ifeconde édkion, pag-H7 ^ 248 ) quepour difputer radon-

rrabkment Sc d’une maniere intèrel-

l^^ute ^ il faut premierement s eoteri-

^re j enfuite fixer les objets de la dil-Pute, 8c ne point pafler d’une quel-tion a Vautre, quand il s’agit ds re-

A 2

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4 nbsp;nbsp;nbsp;Premiere Lettre

foudre line difficulté ; il faut enfin montrer de part amp; d’aiitre une bonnenbsp;foi irreprochable, qui établifle la con-fiance entre les parties beiligérentes.nbsp;Voila des régies infiniment fages aux'nbsp;quelles je me foumets de grand coeur,nbsp;amp; que je fuis reiolu de garder avecnbsp;Texaftitude la plus fcrupuleufe ;nbsp;pour voiis en convaincre des le commencement de la difpute , je vaisnbsp;vous prélenter, comme fous un pointnbsp;de vue general, tout ce que j’ai a vounbsp;dire dans les différentes Lettres quenbsp;je prends la iiberté de vous adreffer.

Mes conjeélures fur les caufes phyquot; fiques des phénomenes éleétriques ,nbsp;préfentées avec le plus d’ordre amp; lenbsp;plus de clarté qu’il me fera poffible :nbsp;La difFérence qui fe trouve entre manbsp;théorie amp; celle des plus célébres Phy-ficiens éleftrifants 5 voila ce qui va fairenbsp;la matiere des deux Lettres qui fui-vront immédiatement celle-ci. Je lesnbsp;regarde comme les plus efientielles denbsp;ce Recueil; ce fera la que je ne crain-

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j ^ fur VEleSlricitè. nbsp;nbsp;nbsp;5

pas de vous renvoyer, lorfque je Jous prierai de prononcer une fecondenbsp;ois fur la nature de mes explications.

•A. ces premieres Lettres en fucce-yStont quatre autres dans lefqnelles répondrai aux objeftions que vousnbsp;faites contre la maniere dont je ra-^ene aux Principes de la Méchani-les phénoménes éleftriqucs lesnbsp;P^‘Us frappants amp; les plus intéreffants.nbsp;^e n’eft point, je vous Paffure , unnbsp;exces de fenfibilité qui me porte anbsp;prendre ce parti j les termes dont jenbsp;me fervirai , vous prouveront quenbsp;mon objet principal eft de procurer Ienbsp;progres amp; 1’avancement d’une fciencenbsp;qui vous doit tant de belles découver-res, amp; a laquelle a votre tour vousnbsp;^evez 1’immortalité dont vos Ouvra-ges ne fqauroient manquer de jouir.

Ma huitieme Lettre pourra fervir fupplément a 1’hiftoire de PeleÊtri-dans laquelle vous jouez un finbsp;Dean rolle. Elle vous convaincra quenbsp;mon eftime pour Deicartes 6c pour les

A 5

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6 nbsp;nbsp;nbsp;Premiere Lettre

aiitres Auteurs qui ont écrit avant vous fur cette matiere , ne diminuenbsp;pas celle dont je fuis pénétré pour lenbsp;Chef des Phyficiens éledlrifants; carnbsp;c’eft la le tkre que je ne crois pasnbsp;qu’on puiffe raifonnablement vous refuser , lors même qu’on ne fuit pas lenbsp;fyftéme que vous avez propofé.

Enfin ma neuvieme amp; derniere Let' tre roulera fur le tonnerre que vous ave2nbsp;été des premiers a -regarder comme lenbsp;plus effrayantdes effets de l’éleftricité.nbsp;J’expliquerai ce terrible météore , da-bord fuivanr les Prin ipes que vousnbsp;avez établis dans votre théorie ,nbsp;enfuite fuivant ceux que j’ai adoptésnbsp;dans mon hypothéfe ^ amp; je foumettrainbsp;ail jugement du public Pune Sc Pautrenbsp;de ces explications. S’il me condamne,nbsp;je vous afllire que je n’en ferai pasnbsp;honteux. Q.uelle honte pourroit il ynbsp;avoir a être vaincu par un Auteur, desnbsp;éloges duquel le Monde fqavant re-tentit depuis un fi grand nombrenbsp;d’années!

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fur l’EleSlricité. nbsp;nbsp;nbsp;7

Avant que d’entrer en matiere , P^rmettez-moi, Monlieur , de difcu-ter un fait dont vous croyez que desnbsp;gens ignorans ou mal intentionnesnbsp;Pourroient abufer, pour traiter d'ima-Kination tout ce que vous avez écritnbsp;Hir l’E'edricitè. Vous mereprochez,nbsp;coiumencement de votre Lettrenbsp;(**) » d’avoir donné mal a propos Ienbsp;^om de conjeBure k ce que vous ap-PeUez fpécialement votre fyfléme ; 6cnbsp;¦^ous me dices , aufli poliment quenbsp;P^ut Ie faire un homme qui Tenbsp;P'aint, qu’il y a plus de 15 ansnbsp;9,ue les noms de conjeSlure 8c d’hj/-pothéfe ne conviennent plus a la théo-que vous avez tirée de 1’expérience.nbsp;n’eft pas ici Ie lieu d’examiner' linbsp;que vous avancez fur les pores desnbsp;^°rps éleSlrifés (nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fmul-

^^neité réelle lt;Ö phyji(jue des deux cou-oppof és (c) , ne préfentcroit rien ^arbitraire 8c dehazardé i nous au-occafion de Ie faire dans la fuite.nbsp;ce que je ne f9aurois m’empêcher

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8 nbsp;nbsp;nbsp;Vrernicre Lettrc

de vous rappeller , c’eft que Ie fyfté-me que vous avez expofé dans Ie fi-xieme volume de vos lemons de Phy-fique expérimentale , c’eft-a-dire, Ie fyftéme que vous foutenez aujourd hui,nbsp;eft précifément Ie même, que celuinbsp;que vous expofates, il y a 14 ans,nbsp;dans la feconde édition de votrenbsp;Eflai fur \’Ele5lricité. Vous crutesalorsnbsp;devoir lui donner Ie nom de conjeSlu-res ; pourquoi paroftre maintenantnbsp;étonné que je me fois fervi d’un termenbsp;que nulle raifon amp; nulles preuves nou-velles ne m’ordonnent de changer inbsp;d’un terme que je n’ai employé , quenbsp;pour ne pas vous confondre avec cesnbsp;Auteurs hardis 8c préfomptueux quinbsp;voudroient afiujettir tons les Phyfi-ciens a leur maniere de penfer; d’unnbsp;terme enfin qui fuppofe que perfonnenbsp;n’a encore donné la Phyfique avecnbsp;plus de prudence amp; plus de fageflenbsp;que vous (d). Cependant puifquenbsp;cette expreflion vous déplait, je vousnbsp;promets de ne m’en jamais fervir, a


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Y nbsp;nbsp;nbsp;fi-ir l’EleElricitê.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;9

occaüon de votre théorie. Jedéclare

l'-’i donne lè nom de ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans Ie bon fens, c’eft-

-Qire , en la regardant comme un

fondarnenta-ont chacune a de^ preuves. Fout ce me concerne , non-feulement jenbsp;confens, mais encore je fouhaite que

V nbsp;nbsp;nbsp;donne Ie nom de pures conjeSluresnbsp;3- tout ce que je vais dire dans Ia Let-^te fuivante Air les caufes phyfiques

^sphéncménes éled'triques. J’ail’hon-iieur d être , amp;c.

Notes pour la premiere Lettre,

Cj*) C’eft ainfi que me parie M. l’Abbé •,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;: Vous dites dans votre préambule, que

1’exemple de ces Phyficiens qui n’ont onné leurs découvertes en Eleftricité quenbsp;coinix^e de pures conjeftures. Si cela étoitnbsp;rat, 6c que mes fculs Ouvrages fur cette par-de la Phyfique m’euiTent alTuré Timmor-, comme vous me faites la grace de ienbsp;dans !e même endroit, il faudroit con-'^ir que la récompenfe auroit prodigieufe-, snt furpalTéle mérite. Non , mon R. P. rieanbsp;® que j’ai fait n’eft capable de m’immor-

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I o nbsp;nbsp;nbsp;Premiere Lettre

talifer ; mais auffi j’ofc vous aiTurer que ines Ouvrages fur I’EIeftricite, ne font pas de pu-res conjeftures. II eft vrai que mon premiernbsp;Memoire fur cette matiere, eft intitule : Con-jeótures fur la caufe des phenomene; elrHriqves.nbsp;Mais il a 20 ans de date. Depuis cette premiere tentative qui préfentoit pourtant plusnbsp;que de pures conjeftures , j’ai public ( Scnbsp;vous ne 1’ignorez pas fans doute ) fur le mezncnbsp;fujet, quatre volumes, dans lefquels on peutnbsp;voir ft je n’ai pas prouve par les faits les plusnbsp;furs Sc les plus évidents, tout ce que j’avoisnbsp;conjedturé alors. II y a plus de 15 ans que lesnbsp;noms de cenjeiture amp; a^bypothefe ne convien-nent plus a la théorie que j’ai tirée de I’expe-hence 3’explique les phénoménes élediriquesnbsp;par un certain nombre de propofitions fon-damentales dont chacune a fes preuves. Sinbsp;Ton veut leur conicrver le nom de fyftéme,nbsp;bene Jitmais qu’on fe fouvienne qu’un lyfte-me n’eft pas toujours un alTemblage de fup-pofitions hazardees , ou fimplement probables ; celui-ci git en faits bien conftatés Scnbsp;bien decififs. Je rends juftice a vos intentions •,nbsp;je penfe qu’en écrivant ce que je viens denbsp;relever , vous n’avez pas prévu Tabus qu’onnbsp;en pourroit faire. Je n’en parle done quenbsp;pour fermer la bouche a certaines gens , quinbsp;ne m’ont peut-être jamais lu , Sc qui prennentnbsp;encore plaiftr a traiter ffitnaglnat'wns ,d’/iypt’-tbe'fes, See. tout ce que j’ai écrit fur 1’Elec-tricite. Lettre ip'. ƒ?«- I'Eleilricite, pag. 181.nbsp;amp; 182.

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fur l’EleSlricité. nbsp;nbsp;nbsp;11

ypila les plaintes de M. l’Abbé NoIIet, amp; ma juftification dans toutes les formes •,nbsp;® ‘6 n’eft qu’indiquée dans ma Lettre.

j-orfque je compofois mon grand Diftion-hfy! Pbyfique , je me fis une löi inviola-de rapporter les divers fentimens des Au-, tels qu’ils font donnés dans leurs pro-P’^es Ouvragcs. Lorfqu’il fut queftion d’expo-Jyt Ie fyftéme de M. FAbbé Nol'et furies cau-les phyfiques des phénoménes éleftriques, je Prisfon Fjfai fur C£le£tricitéamp; je copiai motnbsp;par mot fon fyftéme, tel qu’il eft expofé ,nbsp;138.:gt; [ui vames. Ce fyftéme a pourtitre ynbsp;‘‘^^jeitures thees de ['experience fur les caufes denbsp;Yf^ricïtè, Pouvois-je lui donner un titre dif-lérent, fans manquer a la fage lol que je m’é-

^0'simpofée?

C’on ne me dira pas fans doute qite j’aurois confulter y non pas l'Ejfui fur l’Eleclricite »nbsp;^3is Ie 7óme (ixieme des lemons de Pbyfiejue ex-Pfimentale dn métr.e Auteur ; amp; que la je n’au-rqis pastrouvéfon fyftéme propofé d’une^ma-•\*ere conjeéfurale ^ on doit f^avoir que 1 edition de mon Dièionnaire a precede de 3 cu 4nbsp;ans celle de ce fixiéme volume.D’ailleurs Ie ti-jic conjectures a été donné dans une occafionnbsp;OU il renfermoit 1’éloge même de M. Nollet.nbsp;L On en jugera par ce qui fuit y c’eft Ic commencement de Partiele Eletiriclte de monnbsp;S’^and Diéfionnaire.

Il étoit réfervé k notre fiecle de produire , Ie moyen de la machine eleédrique , lesnbsp;phénoménes les plus furprenants. Depuis en-

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12 nbsp;nbsp;nbsp;Premiere Lettre

viron $o ans les plus grands Phyficiens fe font occupes d en chercher les caufes. Les uns ,nbsp;timides amp; pufillanimes , ont avoue qu’on nenbsp;pouvoit rien prononcer for une matiere auffinbsp;obfcure^les autrcs,hardis Sc prefomptueux,ontnbsp;propofe des fylleines dans les formes, Sc Ontnbsp;%'oulu alTujettir tons les Phyficiens h. leur ma-niere de penfer; quelques-uns enfin , plus Pages amp; plus retenus , n’ont donne leurs dccou-vertes en ce genre que comme de puresnbsp;conjedtures. M. l’Abbé Nollet, a qui fes feulsnbsp;onvrages fur l’éleöricité auroient alTure Pim-mortalité , a foivi 1’exemple de ces derniers :nbsp;je n’ai rien vu de meilleur, que ce qu’il anbsp;compofe for cette matiere •, auffi nous a-t-ilnbsp;fervi de guide dans une route encore fi peunbsp;frayée. Grand DiStionnaire de Plyfique , lome

l’Abbé Nollet foutient que/er porej par lefquels la matiere eledrique [on du corpsnbsp;e'ledrife', ne font pas en auffi grand nomhre quenbsp;cetix par lefquels elley ev.tre; Sc c’efi: en preuvenbsp;de cette affertion , qu’il apporte Pexpericncenbsp;foivante : Quandon éleéfoife une barre de fer,nbsp;for laquelle on a repandu du fon de farine ,nbsp;onvoit d’abord toutes les parties les plus grof-fieres emporteespar la matiere éleédrique quinbsp;s’elance du corps éleftrifé : mais auffi 1’on ob-ferve conftamment que route la furface du fer,nbsp;quoiqu’eleftrique , demeure couverte d’unenbsp;pouffiere impalpable. Fffai fur Fe'ledricitd ,nbsp;feconde e'dition , pag. 8i. Je n’examine pas icinbsp;quel eft le degrc de bonté de cette preuve 5 Is

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fur meariclté,

Phyriclen qtil s’en fert, eft incapa

porter de pofitlveraent inauyaifes. r^,-neja

bien fur qu’une pareille preuve ne

)amais une demonftration. nbsp;nbsp;nbsp;.

(c ) Le même PhyficLen prétend eleclrife lance de totitesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Arches

tlere e'lectrh^ne qai s’etendent en , nbsp;nbsp;nbsp;^^

dm Vair, m dans les autres corps q«e tmt que durent cesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;///,fty;fcPour

sstatkre vlentde toutesfurts aucorp r,,-„,ar,te :

le prouver, il rapporte I’esperienc^ nbsp;nbsp;nbsp;au’on

fi Poa met fur la main ‘I nbsp;nbsp;nbsp;de

élefelfe , un carton couvert de feuilles de métal, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ frau

de cethomme, onprdfsntede pat.as^^

meats k s ou 6 nbsp;nbsp;nbsp;Jf aSrés , tandis

maripuera que ceux-ci feron ^ne les autres s’élanceront ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-„„veaue

pag. 76. Cette expérience ne la flmultanéité fenfible , amp; non pa ^ ,^snbsp;tanéité réelle amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de

eleftriques. Pour établir la derm J fimtdtanéité , il faudroit que le P ? ^nbsp;cxiM,. Or Ls femoniens ‘'«quot;“quot; 'quot;quot;Xenbsp;ii’exifte , ni dans les effaces ce e snbsp;dans Pathmofpliere terrettre.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„,,„;,icre, la

^ (i). Relifez , pour vous enconvaumte,

“ït de la note a.

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14

SECONDE LETT RE.

ConjeSlures nouvelles fur les caufesphy fiques des phénoménes éleëlriques.nbsp;Réponfes a quelques ohjeSlions denbsp;M. rAhhé Nollet contre ces con-jeölures.

VOus avez expérimenté cent fois 5 iMonfieur, que lorfquenbsp;celui qui frottoit Ie globe de votrenbsp;Machine éledtrique , vouloit recevoirnbsp;réleftricité , il ne manquoit pas denbsp;mettre un gateau de réfine fous fesnbsp;pieds. Les bluettes que vous avez ex-citées en approchant alors votre mainnbsp;de la fienne , ont toujours été trésnbsp;réelles amp; trés fenfibles. De cette ex-périence , dont perfonne avant moinbsp;n’avoit fait aucuh ufage pour rame-ner aux principes les plus fimplesde lanbsp;Méchanique tous les phénoménes denbsp;l’éleétricicé , j’ai conclu que toute lanbsp;matiere qui fort du globe de verre


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^ nbsp;nbsp;nbsp;fur l'Eleëlrhitê.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ 5

^ enfile pas Ie -tube de fer blanc ; que celle qui fe répanddans Vair n y eftnbsp;pas oifive ; qu’on peut titer grandnbsp;P^tti du courant éleftrique qui ne vanbsp;pas dans Ie tube ; qu’en un mot cettenbsp;^xpérience , toute fimple , toute con-ttue qu’elle étoit des Phyficiens, pou-yoit donner occafion de faire des conjectures nouvelles , mais en memenbsp;ïems plaufibles , fur les caufes pbyü-ques des phénoménes éleCtriques.nbsp;^vant que de vous les propoier ,nbsp;^onfieur, je vous avouerai ingenue-

*ttent que j’ai eudela peine ^bien com-

ptendre la partie de votre Lettre que cru devoir vous remettre ici lous lesnbsp;ycax. (a) J’ai relu avec toute Vat-tention poffible Partiele Eleölricité denbsp;tnon grand DiCtionnaire de Phyfique,nbsp;^ je ne vois pas comment, en Ie li-fant, vous avez pvt foup^onner que jenbsp;pretendois enlever aux partilans denbsp;Franklin 1’honneur d’avoir parlénbsp;^^ant moi des ékSlricités en plus Ö ennbsp;3 amp; a vous la gloire d’avoir fait

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ï6

Seconde Lettre

étinceller une enclume ifolée , cn Ia tenant fufpendue a plus d’un pied dunbsp;globe. Tout ce que j’ai avancé, amp; toutnbsp;ce que j’avance encore, c'eft que per-fonne, avant moi, n’a faitufagede 1'ex-périencedont il s’agit, pour entirer desnbsp;Principes qui ayent quelque rapportnbsp;avec ceux que je vais vous mettrenbsp;fous les yeux. Leur cnfemlle formeranbsp;ma nouvelle théorie, ou pour parlernbsp;plus exadement, mes nouvelles con-jeéliires fur les caufes de 1 éiectricité.nbsp;Vous vousrappellercz, s’il vous plait,nbsp;cette loi inviolable de l’hydroftatiquenbsp;qui dit que deux fluïdes femhluhles ncnbsp;peuvent pas fe toucher , fans fc meiernbsp;enfernhle ,0 fe mettre en équilibre l'unnbsp;avec dautre.

1°. Je regarde la matiere qui fort du globe de verre , comme divifée ennbsp;deux courans, dont Tun enfile Ie tubenbsp;de fer blanc , amp; 1’autre fe répand dansnbsp;l’air i puifque Ie tube fufpendu fur desnbsp;Ills de foye , amp; Ie frotteur liblé fur Ienbsp;gateau, font éleétrifés en même tems

Vous

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y nbsp;nbsp;nbsp;fur l'EleSlricité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;17

M nbsp;nbsp;nbsp;^^'^'oquerez pas en doute gt;

^ ^ leur, cette premiere propofition i m avertiflez dans votre Lettrenbsp;tenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Phyficien n’a jamais pré-

^ u que toute la matiere éleftri-^ ^ 5 emanée du globe , paflat dans ^ Conducteur; amp; vous me faites partnbsp;occafion de deux belles expé-é!nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prouvent que Ie courant

^ trique qui n’enfile pas Ie tube , j je ne dis pas éleftrifer a detrii gt;nbsp;. ^is encore faire étinceller des corpsnbsp;cctrifables par communïcation , pour-''¦j qu’ils foient ifolés , amp; qu’Üs nenbsp;pas éloignés de la Machine.

2». Lepremier courant rend Ie tube ^ iet blanc totalement êleëlrique , puif-1 on en tire des bluettes tres vi-Le fecond met en mouvement lanbsp;^atiere éledtriquerépandue dans 1’air»nbsp;tend feulement h demi ékdiriqucnbsp;51^“ environne la Machinenbsp;etre ifolé , pourvu qu’il ioit élec-‘‘dable par communication. Cettenbsp;eft fondée fur le raifonne-B

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18 nbsp;nbsp;nbsp;Seconde Letire

ment fuivant : Le courant éleftriqu^ qui fe répand dans 1’air , éledtrife to*nbsp;talement des corps ifolés , peu éloi'nbsp;gnés de la Machine ; done il éleftril^

amp; demi de (emblables corps non ifol^^ qui entourent la même Machine ¦nbsp;pour n’être pas ifolés , en devienquot;nbsp;droient-ils inéleélrifables ? QjnicoU'nbsp;que' n’accorderoit pas cette confé'nbsp;quence , feroit capable de fouteni^nbsp;que la flamme qui confume prefqu®nbsp;a l’inftant le bois fee, ne doit avoigt;^nbsp;aucune aétion fur le bois verd.

3°. Les corps totalement éleftrifé^ font entourés d*une athmofphére deu' ;nbsp;fe ; 6c ceux qui ne font éleftrifés qu’^nbsp;demi , font entourés d’une athmor'nbsp;phére rare.

4®. Lorfqu’un corps a demi éleSlri' que s’approche d’un corps totalemet^^ 'nbsp;éleölrique, alors Tathmofphére de ce'nbsp;lui-ci, par la loi de 1’équilibre entr^nbsp;deux liquides homogénes , fe port^ 'nbsp;vers 1’athmofphére de celui-la, ^ pe^'nbsp;pres comme Vair extérieur fe por'i^

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fur l'Ele5lricifé.

vers I’air contenu dans une c am ‘ians laquelle on vient d aWumer

feu. Ces deux athmofphéres compo

fees de particuks inflammables melent ^ fe choquenr, amp; parnbsp;s’enflamment.

5°. Le mélange 6c Vlnflammatio

dont je viens de parler , font a v caufe du petit bruit dont lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

eft accompagnèe, paree que Vair place entre 1’athmofphere denfenbsp;pHére rare, eft cbaffè par le melangenbsp;Sc dilaté par I’infiammation.

6°. Les deux courans qui font le ton-dement de cette hypotbefe ’ nbsp;nbsp;nbsp;»

ttre regardés comme une E e affluents. La matiere qne cesnbsp;courans determinent a fe ren renbsp;fe globe , amp; les deux courans eux-nvemes , réfléchis, rotalement ounbsp;Partie, vers le méme globe par es

eur

eftes de Pair environnant , on ^.^ritable EleSlricitenbsp;^fegue done a votre exemp e ¦gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

mais dans un fens ^en

B ^

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20 nbsp;nbsp;nbsp;Seconde Lettre

rent, Ia matiere éleftrique en effaenfc amp; affiuente. La premiere fort du globenbsp;de verre , amp; rend certains corps tota^nbsp;hment, amp; certains autres d demi élec-triques. Le ffottement 6c Ie mouvement de rotation font les caufes phyfi-ques de Veffluence qui fe fait du feitinbsp;même du globe, Ces caufes font plusnbsp;que fuffifantes pour donner une pa-reilleémifllon , puifque Ie mouvementnbsp;Ie plus fimple fait fortir un grandnbsp;nombre de particules du fein des corpsnbsp;odoriférants. Pour ce qui regarde Ianbsp;matiere affluente , j’admets non-feu-lement la matiere éle£trique qui fenbsp;porte de Pair dans le globe de verre ,nbsp;mais encore Ia matiere effluente elle-même, que les couches de 1’air envi-ronnant réfléchiflent fouvent vers lenbsp;globe totalement ou en partie ^ peut-être eft-ce pour cela que Péleêtriciténbsp;eft plus forte pendant Phyver ou Pairnbsp;eft tres denfe 6c très-éJaftique , quenbsp;pendant Pété ou Pair elf aflez rare ,nbsp;a aflez peu de reflbrt. La loi de Péqui-

'l!

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fur me^ricité. nbsp;nbsp;nbsp;**

^’bre cntre deux liquides dont Vun fait des peïtes tres

prefque parfait autour de ^ ^^errt la rèfiftance de Vair inbsp;communiqué au fetinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p^,reftre »

rèfide dans Vatbmofpbere ^ nbsp;nbsp;nbsp;^

font done les caufes nbsp;nbsp;nbsp;,

V«flye«ce , tantdt dune n tantot de b mSme matiere versnbsp;iein du globe de verre-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

7“. Uyafouventun cho nbsp;nbsp;nbsp;^

lent entre la matiere nbsp;nbsp;nbsp;celle-l^

ïnatiere agiuente , nbsp;nbsp;nbsp;celle-

fprt du globe en rriême nbsp;nbsp;nbsp;gft-elle

ei s'y rend. Cettey^^?ï«^^^”^^ nbsp;nbsp;nbsp;, a e\is

réelle amp; pbybque , ou nbsp;nbsp;nbsp;encore

q«e fe.fibk V No® nbsp;nbsp;nbsp;eftion ;

renvoyer Vexamen de cett^ ^^„auifent Vune Sc Vautrefir/^ultawtt^Vnbsp;prècifément les mêtnes enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-^cipes

Tds Wt, Monfev« , to

^tmples Sc lumineux que J nbsp;nbsp;nbsp;.

pofet id, pour expliqnor a “ ,

^’nne naaniete probable j les p ®

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2.2 nbsp;nbsp;nbsp;Seconde Lettre

nes éleftriques les plus difficiles amp; plus compliqués.' Examinez-les aveCnbsp;attention , je vous prie, amp; vous vet'nbsp;rez fi je mérite les efpéces de repro'nbsp;ches que vous me faites dans la partisnbsp;de votre Lettre que je viens de rap'nbsp;porter. Vous me dites d’abord qiiSnbsp;bien long-tems avant moi les parti'nbsp;fans de M. Franklin ont fait ufage desnbsp;éleéfricités en plus amp; en moins. Je le^nbsp;en félicite de tout mon coeur; maisnbsp;je fuis bien affuré que les miennes ^nbsp;les leurs n’ont rien de commun quenbsp;Ie nom. (h) Perfonne avant moi, quenbsp;je facbe , n’a penfé a regarder commenbsp;a demi éleSlriques des corps non ifo'nbsp;lés j beaucoup moins a-t-on penfé anbsp;leur donner des athmofphéres éleélri'nbsp;ques rares , amp; a tirer de leurs com'nbsp;bats avec des athmofphéres éleélri'nbsp;ques denfes une foule de nouvellesnbsp;explications.

Vous m’avertiflez enfuite qu’aucurx Phyficien n’a jamais prétendu quenbsp;toute la matiere éleétrique, émanée

\i: II:

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fur lEleèïricitc- nbsp;nbsp;nbsp;^5

globe , paffat dans un tube de let Hanc difpofé pour être condufteur.

vous remercie de cei avis , vous ’^oyez que ie m’en fuisfervi pour don-*^er k mes nouvelles conjeaures unnbsp;i^ouveau degré de probabilité. Pournbsp;tne convaincre de plagiai, d fau roitnbsp;que quelque Phvficien avant tnoi lenbsp;fut fervi, comme je le fais, du counbsp;rant élearique qui n’er^filo pas le tu enbsp;de fer blanc ; jC ne crois pas en cenbsp;point avoir été prévenu par perlonne.

Vous prétendez enfin que le cou ^ant élearique qui fe diCperfe ansnbsp;1’air ambiant, éledrife totalementdesnbsp;enclumes amp; des hommes ifoles^ Ü »nbsp;Monfieur, qui a penfé jamais a vousnbsp;le difputer ? Ces deux experiences quenbsp;i’ai faites cent fois fur des corps momsnbsp;pefants, ( c) n’ont fervi qu’a uae confirmer dans mes premieres 'dees- ^ ounbsp;ue pouvez attaquer mon fyneine ,nbsp;qu'en me prouvant par quelque bonnbsp;taifonnement , ou par quelque nounbsp;veile expérience , que le courant e

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a4 nbsp;nbsp;nbsp;Seconde Lettre

trique qui fe difperfe dans l*air am^ biant, ne communique aucune ibrtönbsp;d’éleftricité aux corps non ifolés qulnbsp;environnent la machine, amp; qui fontnbsp;élecfnfables par communication. Ennbsp;attendant votre réponfe, j’ai l’hon'nbsp;neur d’etre, 6cc.

Notes pour la fcconde Lettre.

(d) Qnand vous prites !e parti de confacrci' trois inois de votre teins a faire des recherche^nbsp;fur !a caufe phyfique des phénoménes éieC'nbsp;triques, pour tacher de diffiper ce pirronifnbsp;ine, dont la leöure d’aucun oiivrage n’avoitnbsp;pu vous guerir apparemment, il y avoit hiepnbsp;8 ans que les partifans de M. Franklin fai'nbsp;foient valoir de leur mieux, en faveur deSnbsp;Eleéiricitcs en plus amp; en moins, cette expe^nbsp;rience dont vous vous avifates enfin , amp; doritnbsp;V0US penfiez que perfonne n’avoit encore faitnbsp;ufage : fi c’eft la ce qui a diffipé vos ténébres gt;nbsp;il tenoit a bien pcu de ebofes que vous nOnbsp;vifficz auffi clair que vous Ie defiriez ; aucuönbsp;Phyficien que je fijaebe , n’a jamais prétendnnbsp;que toutc la matiere éleflrique , cmanésnbsp;du globe , paffat dans un tube de fer blanCnbsp;difpofé pour être conduflcur •, de tous ceüJSnbsp;qui out fait des experiences éledbiques il

ei*

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fur VEkSirmtc-eft peu, ie crois , qui nbsp;nbsp;nbsp;dans la

eorps éleftrifable qvai fe trou nbsp;nbsp;nbsp;ftotte gt;

fpbére d’aftivité du verre qae ïegou réleö:ricitc fuivant qn inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous

irioins fufceptible de cette ver 7 nbsp;nbsp;nbsp;_

étes dans Terreur, nbsp;nbsp;nbsp;Tair am--

tion de nratiere qui fe ditperle^a . nbsp;nbsp;nbsp;^lt;-,01^

biant, ne puiffe éleftrifer qa me vous dites •, i’ai vü mamnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

clume fufpendue a plus d rm p fQ^tement éünceller , fans comparailqn Pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;même

que Ie tuyau de métal qui nbsp;nbsp;nbsp;. ^ous

tems de condufteur pour d au verrez auffr, quand il vous pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^otte Ie

Komme éleftrifé a detnt , , nbsp;nbsp;nbsp;fi toujours.

globe, Ie fera autant que 1 nbsp;nbsp;nbsp;fa

monté fut Ie nbsp;nbsp;nbsp;du’verre , que

mam a une petite durance nbsp;nbsp;nbsp;. ggpen-

vous fevez frotter par un «oidem^ J dant, felon vos idees , eetnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

cueillant la matiere éledrvque . JL nbsp;nbsp;nbsp;que

devroit étinceller encore plus for nbsp;nbsp;nbsp;, .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2,ef-

quand il a fa main appliqueu § tre 19'. /«r l’Bleüriciiè p^g-^ „A-eur , ie Ienbsp;( b ) Pour en convaincre Ie » Nol-priede lire la 12' lettre de IVJ.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

lef, elle eft fur les dle^tmites P moins des partifans de M.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Lfiti'ves amp;

let, leur dit que leurs eletlrici gofj^enf^-njgatives.^n plm ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ deS

tion 8c par raréfaüion ion nbsp;nbsp;nbsp;, ayec Ie

dtres métapbyfiques , nbsp;nbsp;nbsp;c ^oute boiine

mécbanifme qui doit regnei dans toute o

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26 nbsp;nbsp;nbsp;Seconde Lettre

Pliyfic^ue. Je ne crains point qu’il prenne cette voye pour attaquer mes nouvelles conjectures fur les caufes de FéleCtricité.

(c) Ce n’ell pas après coup que j’avance tout ceci. Dans la troifieme edition de monnbsp;petit DiCtionnaire de Phyfique qui a precedenbsp;de quelques mois celle de la troifieme par-tie des Lettres de M. 1’Abbé Nollet fur l’Elec-tricité , voici ce qu’on lit torn. i. ^dg. 532 ^nbsp;333. Sufpendez deux timbres au tube de felnbsp;blanc dc la machineéleCtrique, l’un par un filnbsp;d’archal, amp; l’autre par un cordon de foye-Ecartez-les l’un de Fautre . d’un pouce ounbsp;environ, amp; placez entre deux un battantnbsp;fort léger qui pende du tube par un fil denbsp;foye trés mince. Faites communiquer avecnbsp;Ie pavé, par Ie moyen d’une chaine de fer ¦,nbsp;Ie timbre fufpendu au tube par un cordon denbsp;foye. Toutes les fois que vous ferez jouefnbsp;la machine, Ie battant vous donnera une el-péce de carillon en fe portant avec beau-coup de vitefie , tant que durera TéleCtri-cité, d’abord vers Ie timbre fufpendu païnbsp;un cordon de foye, enfuite vers celui qui eitnbsp;fufpendu par un fil d’archal. Mais Ie battantnbsp;demeurera prefque immobile , fi vous óteZnbsp;la communication établie entre Ie timbrenbsp;fufpendu par un cordon de foye amp; Ie pavé denbsp;la chambre.....

Mais pourquoi, dna-t-on, Ie carillon celie-t-il, lorfqu’il n’y a plus de communication entre Ie timbre fufpendu par un cordon denbsp;foye èi Ie pavé de la chambre 3 Ie timbre

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ifol',1 • nbsp;nbsp;nbsp;ï’EleSlricité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;27

Ie b nbsp;nbsp;nbsp;affez éleftrique , pour que

les nbsp;nbsp;nbsp;trouvant alors entre deux inatie-

la n' nbsp;nbsp;nbsp;force prefque égale, fut par

de nbsp;nbsp;nbsp;privé de prefque tout mouvement

^ranfport ?

tirer^^ la conféquence direfte qu’il faut quot;ranrl'^ ™ phénoméne qui me caufa la plusnbsp;Per ^ l^^prife , la premiere fois que je 1'ap-ji Mais après l’avoir cxaminé avec toutenbsp;dont je fus capable, je me con-de fju’on pouvoit Fapporter en preuvenbsp;un ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de mon hypothéfe. En elfet '11

un nbsp;nbsp;nbsp;fufpendu au tube de fer blanc par

fa' cordon de foj^e, amp; par la même par-ifolé du tube , s’éleélrife cependant t pour empêcher Ie mouvement du batch' ’ Pourquoi tout ce qui environne la ma-trouve éleftrifable par com-^^^-cation, n’acquerra-t-il pas une éleöri-I n ouparfaite, ou un commencement d’é-ro’ i Et fi cela eft , comme on ne fgau-ell^ “louter, notre liypotbéfe ne devient-in ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pyftéme fondé fur les loix les plus

violables de la Mécbanique, amp; fur les ex-^^quot;¦'^quot;oes les plus palpables amp; les mieux

‘^onftatées?

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TROISiEME LETTRE.

Exatnen de la d?0rence qui fe trouve entre Ie fyfiéme expofé dans la Let-tre précédente , amp; les fyjiémes denbsp;MM, Nollet , üufay , Vrivat denbsp;Molières , Jallahcrt Ó Franlilin,

'St-il, bien vrai Monfieur ,

___qu il n’y a prefque rien dans

mes eonjeSlures , que vous n’ayez mis fous les yeux du Public , il y a plusnbsp;de vingt ans ? Pour m’en convaincre,nbsp;vous me demandez fi je n’attribuenbsp;pas, comme vous, les effluences aunbsp;frottement du verre ; fi je ne recon-nois pas , comme vous, que les affluences viennent de Pair environ-nant j ou des autres corps qui avoi-finent Ie verre frotté ; fi je ne disnbsp;pas, avec vous, que les affluences ontnbsp;pour caufe la tendance que toutnbsp;fluïde a pour fe mettre en équilibre

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g nbsp;nbsp;nbsp;fur l’EleSïrlclté.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'29

SC lui-même , amp; pour fe répandre les endroits oü il manque; fi jenbsp;loutiens pas , comme voüs , qüenbsp;CS afïlviences réparent les pertes qüenbsp;Ie verre frotté. Vous auriez en—nbsp;pu demandcr , fi vous 1’euf-‘Cz voulu , fi des dix-huit propofi-|^|ons qui compofent votre théorie (a),nbsp;^ y cn a pas au moins douze qüenbsp;J adopte purement amp; implement jnbsp;}c Vous aurois répondu qu’oui , amp;nbsp;^^canmoins j’aurois conclu qu’il n’ynbsp;^ Pcut-être point de theories en cettenbsp;^^tiere qui fe reflemblent auffi peünbsp;la votre amp; la mienne, dans cenbsp;1’on doit appeller Propofitions fon-_^^entales Sc caraSleres di/iinSlifs.nbsp;j trons fans autre préambule dansnbsp;c detail de mes preuves.nbsp;yous en convenez , Monfieur , cenbsp;diftingue votre fyftéme d’éleélri-de tous ceux qui ont parti furnbsp;cette matiere , ce n’eft pas précifé-^ent l’ejflaence 8c Vaffluence , Def-^3.rtes en avoit parlé pres d’un fiéde

C3

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00 nbsp;nbsp;nbsp;Troifteme Lettre

auparavant {}) '¦, c’eft ia fimultanéité de 1’une bc de l’autre, c’eft-a-dire,nbsp;c’eft d’avoir foup^onné Ie premier qiienbsp;la matiere affiuente entroit par certains pores dans Ie globe éledtrifé ,nbsp;précifément en même tems que lanbsp;matiere effluente en fortoit (c). Vousnbsp;avez encore été Ie premier, je pour-ïois dire Ie feul, a afllirer que les pores par lefquels la matiere éledlriquenbsp;s’élance du corps éleélrifé , ne lontnbsp;pas en auffi grand nombre que ceuxnbsp;par lefquels elle y rentre. Voila cenbsp;qui vous appartient en propre ; amp;nbsp;voil'^ en même tems les carafteresnbsp;diftinftifs de votre théorie. Tout Ienbsp;refte , je vous Ie répéte , doit êtrenbsp;adopté par quiconque voudra parietnbsp;fur réieétricicé d’une maniere raifon-nable , quelque hypothéfe qu’il imagine pour ramener les phénoménesnbsp;éleélriques aux regies inviolables denbsp;la Méchanique.

Pour mon hypothéfe , ce qu’elle a de particulier, ce qui en fait Ie carac-

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fur VEUSlrichè. nbsp;nbsp;nbsp;^ 3 i

tere , c’eft la fimpUché , \^foUditc , ia génêralité Sc la nouveauté. La irnpnbsp;cuè ; elle eft fondèe fur ce feul Principe de Mèchanique ; deux futdesjent-

diables qui fe tauchent , fe melent en femhle , fe rnettentnbsp;l'un avec l’autre. Lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

agens font deux courans dont Pexiftence eft conftatee par esnbsp;experiences les plus nombreu es ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

plus fares , les plus frappantes _ nbsp;nbsp;nbsp;'

plusfaciles. La généralite 5 Ie nouve ufage que ie fais de ces deux couran 5

me foinit une explication naturelle

de tous les pbénomenes intere an bElearicité : i’efpére vous en cotv-vaincre dans les Lettresnbsp;Enfin la nouveauté j’^i u tovnbsp;qui s’eft fait de bon fur cett^- tnanbsp;depuis Defcartes juCftues anbsp;d’hui, amp; je fuis bien fur qu aucuanbsp;Phyficien élednfant ne m a app .nbsp;que Ie courant èkétriqv^ qtu n .nbsp;pas Ie conduéteur , éle^rtfou a

certains corps non ifoLs q|^i cgt;u P

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32 nbsp;nbsp;nbsp;'Troifteme Lettre

de la Macliine, amp; leur communiquoit une athmofphére beaucoup moinsnbsp;denfe que celle des corps totalementnbsp;éU6lrifés. Je luis encore plusfür qu’aU'nbsp;cun Phyficien avant moi n’a penfé anbsp;faire combattre les athmofphéres denquot;nbsp;les amp; rares, amp; a tirer de ce conflift ?nbsp;véritablement méchanique , Texpliquot;nbsp;cation de plulieurs phénoménes qu’ilnbsp;feroit difficile d’expliquer dans toutnbsp;autre fyftéme que lemien : je comptenbsp;vous Ie prouver bicntót de la manierenbsp;la plus convaincante Si j’en viens anbsp;bout , vous ne direz plus fans doutenbsp;qu’il n’y a aucune difference effen-tielle entre votre théorie amp; la inienne;nbsp;encore moins ajouterez-vous qu’il ynbsp;a plus de vingt ans que vous avez misnbsp;fous les yeux du Public tout ce que jenbsp;donne ici pour conjeSlures nouvelles.nbsp;Vos Ouvrages font lus par trop denbsp;perfonnes , pour qu’il vienne en pen-iée ^ un Auteur , qu’il pourra impu-nément s’approprier quelques-unes desnbsp;découvertes qu’ils renferment.

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fur meSlriclté.

Q.uelqu’un peut-être m’accufera de P^agiat , paree que dans mon hypo-je fais ufage des effluences amp; desnbsp;affluences. Je les admets , j en

; je ne vots pas même commen on peut expliquer les attraSiions esnbsp;rèpulfions cleblriques , fans le fecoursnbsp;de ces deux courans fenfiUer/ient Ji'nbsp;multanés. Mais ie ne crains pas, Monteur , que vous me faffiez un parednbsp;reprochei vous f^avezmieux q^e pen-fonne que je prens ks effluencesnbsp;e^ffluences dans un fens tout differentnbsp;du votre. Dans votre fyfteme fa rna-ttere effluenie ne rend efectriques qunbsp;fes corps ifoles ; dans monnbsp;efle rend èledriques fes corps i o ^nbsp;St fes corps non ifofés, ceux~ci a erni^nbsp;St ceux-la totalement. f^ansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;

tenae fa mattere effluente ne jamais matiere affluente s dans m _nbsp;hypothefe elle Ie devientquefqueiois.nbsp;an moins en partie , a caufe enbsp;ticité de Vair environnant. Dansnbsp;tre fyftéme enfin fa fimultccnettc

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34 nbsp;nbsp;nbsp;Troifieme Lettre

deux courans , effluent amp; affluent, eft réelle amp; phyfique j dans mon hypo^nbsp;théfe elle n’eft qu’apparente amp; fenft-'nbsp;hie : il eft démontré que le plein parfait n’exifte pas, merne aux environsnbsp;de la Terre {d) ^ 5c cependant ce pleinnbsp;devroit exifter pour que la fimulta-néité que vqus admettez, put avoifnbsp;lieu.

Vous m’objedez a cette occa-lion , je le fqais , que dans le vuide de Boyle un corps éleftrique attirenbsp;amp;. repoufle les corps légers (e). Maisnbsp;prenez garde , Monfieur , que dansnbsp;le vuide les corps s’eleftrifent plusnbsp;foiblement que dans le plein (ƒ). Cenbsp;n’eft pas done tine pareille experiencenbsp;qui fera capable de me faire cliangetnbsp;de fentiment. Propofez-la , j’y con-fèns, a ceux qui ne reconnoiflent pournbsp;maiiere affluente que celle qui a éténbsp;auparavant effluente ; elle les embar-raflera ; mais vous devez fqavoir quenbsp;ce n’eft pas la mon lyftéme (g).

II me refte encore un point, e’eft

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de K’ nbsp;nbsp;nbsp;l’EleSlricité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3 5

len vous convaincre que les ca-’’^cteres diftinftifs de mon hypothéfe ont rien de commun avec ce qu’ontnbsp;rouve les autres Phyficiensde réputa-gt; je veux dire , MM. Dufay,nbsp;l^ivat de Molières, Jallabert amp; Fran-Je vais 1’entreprendre en peunbsp;^ niots, pour ne pas paffer les bor-d une lettre ordinaire.

M. Dufay pretend que tout corps ^^uellement éleftrique eft entourénbsp;d un tourbillon , Sc qu’il y a dans lanbsp;Nature deux éle(9:ricités réellement dif-^inftes §c fpécifiquement différentesnbsp;elles j 1’une vitrée , c’eft cellenbsp;du verre , du criftal, des pierres pré-^leufes, amp;c.; l’autre réftneufs , c’eftnbsp;^^de de 1’ambre , du jayet , de lanbsp;Summe copal, See. (/z). Je vous Ienbsp;demande , Monfieur, avez-vous riennbsp;^u de pareil dans mon hypothéfe ?

Privat de Molières ne diftingue la matiere éiedtrique des molécu-dont rhuüe eft compofée. II veutnbsp;^ue ces molécules forment chacuns

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56 nbsp;nbsp;nbsp;Tro'ifteme Lettre

• autant de petits tourbillons. II tient que ces petits tourbillons fe troU'nbsp;vent en plus grande abondance dan?nbsp;les corps éleilrifables par communïci^'nbsp;tion , que dans ceux qui Ie font pA^nbsp;frottement Enfin il attribue les étinquot;nbsp;celles éledfriques a la fermentationnbsp;qui fe fait pat Ie melange des molécu'nbsp;les d’liuile avec d’autres moléculeSnbsp;groffieres , telles que peuvent être celles de l’infenfible tranfpiration qifinbsp;fortent du bout du doigt qu^on ap-proche du corps éleótrique (r). du’oHnbsp;life amp; qu’on relife mes conjediures fufnbsp;les caufes de TEledlricité 5 je fuis af-furé , Monfieur , qu’on ne trouveranbsp;tien dans ce fyftéme qui leur aitdonnénbsp;naiffance.

Pour M Jallabert, il adopte dans fon hypothéfe Ia plupart de vos pro-pofitions qui doivent être communesnbsp;a tout fyftéme raifonnable d’Éledtri-cité. Ce qui Ie diftingue de vousnbsp;des autres Phyficiens, c’eft qu’il re-garde Ie fluide éledlrique comme na-

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-e«e„ei“:ifSfts Ws co| rares, amp; naturelkment tresnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

^es corps denfes (k)* nbsp;nbsp;nbsp;r

pas avoir fondé mon hypotKefe tu pareii

Etifin

ncipe


Franklin prétend ex-P'jjuer tous les phénoménes de 1’É-^^«ricité, en fuppofant que la ma-^rere éleariqueeft fpécifiquement dif-^*nguée , non-feulement de toute au-matiere non éleftrique, mais mê-du feu élémentaire : que les parti-^ules de la matiere éleétrique ont un

«louble pouvoir, 1’un aftif de fe re-Pouffer mutuellement , Vautre paflif fortement attirées par routenbsp;Matiere non éleétrique : qu’enfin lesnbsp;pointes ont la propriété de ti-rer , auflinbsp;bien que de pouffhr Ie fluïde éleétri-^rie a.de plus grandes diftances, quenbsp;Ie peuvent faire les corps émouflés,nbsp;t eft-a_dire , que comme la partienbsp;Pointue d’un corps éleélrifé decliar-pa 1’athmofplière de ce corps , ounbsp;communiquera plus loin a un au-

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38 nbsp;nbsp;nbsp;'Troljlerne Lettre

tre corps, de même la pointe d’u^ corps non éleftrifé tirera rathniofquot;nbsp;phére éle(5trique d’un corps éleélrif^nbsp;de beaucoup plus loin, qu’une partisnbsp;plus émouffée du même corps nonnbsp;éiedtriféne Ie pourroit faire (/). Voilnnbsp;Ie fyftéme de M. Franklin j vous mSnbsp;feriez plaifir de m’indiquer en quoinbsp;Ie mien lui reflemble. II s’agit main'nbsp;tenant d’examiner les explicationsnbsp;que je tire de mon hypothéfe ; ellssnbsp;vont faire la matiere des Lettres fui'nbsp;vantes. J’ai 1’honneur d’être, amp;c.

Notes pour la troijieme Lettre..

(a)Le fyftéme de M. l’Abbé Nollet fur Ie® caufespliyflquesdes phénoinénes éleftriqiies?nbsp;eftrenfermé dans les 18 propofitions fuivanteS;

1. nbsp;nbsp;nbsp;L’éleftricité eft Teffét d’une matiere

fe meut au tour , ou au dedans du corps éleC' trifé.

2. nbsp;nbsp;nbsp;Ce fluïde n’eft hi la matiere proprenbsp;corps éleftrife , ni 1’air que nous refpirons.

3. nbsp;nbsp;nbsp;II y a tout lieu de croire que la matier®nbsp;éleftrique eft la même que celle du feu élémentaire amp; de la Inmiere, unie a quelqu’an'nbsp;tre fubftance qui lui donnc de Todeur,

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fur l'B.le5lricitc, nbsp;nbsp;nbsp;39

.,.4gt; Cette matiere eftpréfente partout, aas * intérieur des corps , comme dans 1 air qnbsp;ins environne.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ,

S- La matiere éleftrique excitee ou mi

, fe meut, autant quelle peut, en ïpe droite. quot;

naire nbsp;nbsp;nbsp;^ mouvement pour I’ordi-

Porte f mouvement progreffif qui tranf-g ins parties.

Poiir ^ Jii^linre eledlrique eft aftez fubtile ¦lu,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au travers des corps les plus

7- M nbsp;nbsp;nbsp;compares.

Hinnie nbsp;nbsp;nbsp;pénétre pas tous avec la

1’ean f ^'“iiiln. Les corps vivans, les metaux, peinenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lefquels elle a le plus de

foipn* r'^^inii'nr, d moins que ces corps ne lent frottés ou chauffes.

tant n uotre athmofphere n’eft pas au-qng jP^iméable pour la matiere éleélrique , s metaux , les corps vivans, I’eau öcc.nbsp;coroc- '^^’^ matiere elecftrique fort d’unnbsp;débn tieaucoup d’impétuofité , amp; qu’ellenbsp;• nonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foitqu’elle foit vifiblejOU

*1111 for ^ divife en plufieurs jets divergents, Jo ^^^niune efpece de gerbe ou d’aigrette.nbsp;nointiinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;éleörifépar frottement ou par

yuns d nbsp;nbsp;nbsp;, lance de toutes parts des ra-

li„,, nbsp;nbsp;nbsp;^ matiere eledlrique qui s’etendent en

Corn* ,,i°ims dans Fair, ou dans les autres ^ps d alentour.

PnreVll ^ nbsp;nbsp;nbsp;durent ces emanations, une

cleft -piiiiiime vient de toutes parts an corps p’’ forme de rayons convergens.

' Les deux courans de matiere dleftri-

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40 nbsp;nbsp;nbsp;Troifieme Lettre

que , qui vont a fens contraires, exercent leurs mouvements en même tems, amp; 1’un desnbsp;deux eft plus fort que l’autre.

13. nbsp;nbsp;nbsp;Les pores parlefqueis la matiere élec-trique fort du corps éleófrifé , ne font pas ennbsp;auffi grand nombre que ceux par lefquelsellenbsp;y rentre.

14. nbsp;nbsp;nbsp;La matiere éledlriqire qui vient au corpsnbsp;éledrifé, ne lui eü pas fournie par l’air feu-lement, mais par tous les autres corps dunbsp;voifinage , qui font capables de s’eledlrifer patnbsp;communication.

15. nbsp;nbsp;nbsp;La matiere qui fort du condufteurnbsp;ifolé , paries diiférentes parties de fa furfacenbsp;qui n’aboutiffent point au globe , vient ennbsp;bonne partie de ce globe amp; du corps quinbsp;Ie frotte.

ló. La matiere éleftrique qui vient de tou-tes parts au conducteur ifolé , fe rend en grande partie au globe amp; au corps qui Ie frotte , d’oü elle paflé dans l’air environnant, ounbsp;dans les autres corps contigus.

17. nbsp;nbsp;nbsp;Les corps éleftrifés par communicationnbsp;perdent aifément leur vertu par 1’attouche-ment d’un autre corps non ifolé.

18. nbsp;nbsp;nbsp;Le verre éleétrifé par frottement ou parnbsp;communication ne fedéfeleftrife pas de même,nbsp;amp; peut garder fon éleétricité bien plus long-temps que les conducteurs ordinaires.

Ce fyltéme elt tiré mot par mot du Tome 6 des Lemons de Pliyfique expérimentale denbsp;M. l’Abbé Nollet, pag. 407 amp; (uivantes. IInbsp;feroit difficile de préfenter les chofes d’une

maniere

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fur rEleSlricité. nbsp;nbsp;nbsp;4i

manlere plus claive , plus agréable 6c plus prenante que 1 a tait ce cenbsp;brePhyficien. Durefte je Ie crois affez eqmta-6c aiïez sénéreux pour avouer que enbsp;Propofuions, il n’en eft que peu quinbsp;ce quHl a droit d’appeller fpécialement ion^nbsp;fyftéme. II ignore moins que perfonne que lanbsp;plupart font fondées fur veritcs qui o tnbsp;eté regardées comme autant de Prin»- p gt; -f.nbsp;ConteftaMes par les Pliyficlens qui ont ec-f ant lui for cette matiere. Nous vefervonsnbsp;la difouffion de ce fait pour la l^uitieme lettr^

. ( fc) Confokez la note foivatue amp; la iiui-

'‘™) Voidlommcn. pa.le M;‘ ^ la fin de fa if Lettre fur 1 eleancite. Jenbsp;u’ai point imaginé Ie prenrier ?u i y ^

Une naatiere en mouvement autour u P éleftrifé ^ mais je me fuis apperlt;;u enbsp;konne Ireure qu’il falloit que ceti.enbsp;fe müt en deux fens oppoies:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

que moi Pont fenti, 6c ont fuppole quf ui matiere éledrique, émanéenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

trifé, revenoit for elle-même. On a torme dilFérentcs hypothéfes , pour expliquer comment cela fe pouvoit faire. Mais on peu inbsp;que tous ceux qui ont pris ce pui^i? P .nbsp;Ptévenus par Defcartes , amp; qu iN P u” ,

que renouveller fon opinion,

lt;iémontré que des Muenccs amp; nbsp;nbsp;nbsp;ulte -

natives de la même matiere , nc pouvorent pas produire certains plienoménes bien connbsp;fotés, öc elle m’a conduit enfin |^reconnot*

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42 nbsp;nbsp;nbsp;'1’rotfieme Lettre

tre les deux courans jimultdne'f. C’eft cette fimultanéité des deux courans oppofés quinbsp;eft , ^ proprement parler , ma découverte ,nbsp;amp; ilir cela j’ofe dire qu’on ne me prouveranbsp;jamais que j’aye été prévenu par perfonne.

(i/) Cette démonftration peut fe propofer en ces tenues a un homme qui nie toute eC-péce de vuide aux environs de la Terre. Si Ienbsp;Plein parfait exiife dans 1’athmofpliére ter-ïeftre , il eft de toute evidence qu’un piednbsp;cubique d’air contient autant de matiere ,nbsp;qu’un pied cubique de fer, de plomb amp; inê-me d’or. Tirons un coup de canon que doit-ilnbsp;arriver dans Ie fyftéme du Plein ? Le bouletnbsp;ne pourra pas parcourir dans Pair la longueurnbsp;de ton axe , fans faire changer de place a unenbsp;quantits de matiere a peu pres égale a fa mafnbsp;fe 5 amp; comme la vitelTe du corps choquantnbsp;fe communique en raifon diredfe de la malfenbsp;du corps choqué , amp; que le corps choquantnbsp;perd autant de vitelfe , qu’il en communiquenbsp;au corps choqué ; il s’enfuit évidemment quenbsp;le boulet doit, dans le fyftéme du plein parfait, perdre a peu prés la moitié de fa vitelfe gt;nbsp;toutes les fois qu’il parcourt dans Pair la longueur de fon axe. Mais 1’expérience journa-liere nous apprend le contraire 5 done Pex-périence journaliere nous apprend qu’il nenbsp;regne pas un plein parfait aux environs de lanbsp;Terre. Voyez ce point de Phyfique rappro-cJié de fes Principes dans notre Iruité de paixnbsp;entre DefcartesOquot; Newton^ Tom. i. p4g. 231»nbsp;246 amp; 272.1'om. 2.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;[hïvantes^Tonk

S3 8c [uivantes..

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fur l'EleSiricitê'. nbsp;nbsp;nbsp;4 5

. C ^ ) Plufieurs , dit Ai. CAbbe Nollet dass i i *. Lttire fur I’EleBrkite', ont dit que Pairnbsp;‘le I’atlimofphere pouffé 8c comprimé jufqu’anbsp;Uti certain point par les rayons de matiérenbsp;^¦iianés du globe , ou du tube éleédrifés , lesnbsp;^epoulToit auffi-tót vers leur furface envertunbsp;fon reflbrt; mais il ne faut qu’un motnbsp;P^ur renverfer eet edifice : un corps élec-^ique attire amp; repouffe dans Ie vuide denbsp;“pyle , comine en plein air , a quelques ir-^egularités prés dont il eft aifé de rendre raifon.

(f) nbsp;nbsp;nbsp;C’efl dans fes recherches, pag. 336,nbsp;M. Nollet nous avertit que l’éledlricité

du verre , du foufre , de la cire dTfpagne, plus foible dans Ie vuide qu’en plein air. IInbsp;Prouve la même vérité par des expériencesnbsp;fort curieufes , au Tome 6 de fes Le?onsnbsp;de Phyfiquc ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;530. II me paroit qu’on

u aura point de pelne a rendre raifon de tous pliénoménes , lorfqu’on voudra biennbsp;uvoucr que 1’air dont Ie reflbrt eft en certain tems prodigieux, renvoye vers Ie globenbsp;Une partie plus ou moins confidérable de Ianbsp;utatiére que Ie frottement amp; Ie mouvementnbsp;de rotation en avoient fait fortir. Cela n’em-pèche pas de foutenir que Ie gros de la matierenbsp;‘’ffluente eft fourni par Pair amp; les corps en-vironnants.

(g) nbsp;nbsp;nbsp;Relifez Ie num. 6 de Lalettre precédente.nbsp;(.h) Lorfque je lailTe tomber , dit A4. Ai:-

f‘fy 5 une petite feuille d’or très-légère fur un tube de verre bien frotte amp; pofé horizonta-*tóient, elle fe. tient dans une pofition verti»

D i

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(44 nbsp;nbsp;nbsp;Troifieme Lettre

cale OU a peu prés ^ mais dans Ie moment fuivant elle s’élance en l’air d’un mouvementnbsp;très-vif , amp; elle s’éleve a la liauteur de 8 oiinbsp;1 o pouces, oü elle fe tient prcfque immobile. Si on éléve Ie tube vers la feuille denbsp;métal , on la voit s’éléver de la mêmenbsp;quantité ; elle defcend de même , fi onnbsp;abbailTe Ie tube ^ amp; cela dure, tant que Ienbsp;tube conferve fa vertu. U eonckit de cettenbsp;experience que tout corps éleftrifé eft en-touré d’un tourbillon qui s’étend plus ounbsp;moins loin. J’avoue que je ne comprens pasnbsp;la bonté de cette conféquence.

Le même Phyficien nous fait remarquer que, fi au tube de verre rendu éleftrique , onnbsp;préfente un corps qui le foit devenu par lenbsp;eontaêt , ou par 1’approclie de 1’ambre , lenbsp;corps fera furement attiré par le tube ^ amp;nbsp;au contraire un corps qui aura contraöé l’é-leéfricité par le moyen du verre, fera re-poufle par ce même tube. 11 tire dé la I’exif-tence de deux efpéces d’éleêlricités , Tunenbsp;vitree , 1’autre re'fineufe. L'on difcutera a la finnbsp;de eet Ouvrage lafaulfeté de Tune amp; l’autrenbsp;confcquences. Ceux qui voudroient lire cenbsp;qu’a fait M. Dufay en matiere d’éleftricité ,nbsp;eonfulteront les.Mémoires de I’Acadcmie Royale des Sciences, aux atinées 1733, 1734 Ócnbsp;1737.

(i). Lifez lés 24 dermeres pages de la 14®. le^on de M; Privat de Molières 3 c’eft lanbsp;qu’il développe fon fyftéme fur l’éléêlricité.nbsp;E alfure, en propres termes. (nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;431) quer

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_ nbsp;nbsp;nbsp;fur rEle^rieiïé. 45:

3thmofphére qui fe forme amour des corps deviennent élediriques par Ie frottement,nbsp;®tant lumineufe dans Tobfcurite , amp; prenatitnbsp;lorfqu’on en approche Ie doigt on nenbsp;doqter que les particules de cette ath-^ofphére, ne foient de véritables moléculesnbsp;“uile qui étant forties des pores du corpsnbsp;on a frotté , fe font extrêmement éten-'lues dans les pores de 1’air, puifque ce n’eft.nbsp;aux molécules de Thuile qu’on dolt altrijer la vertu de s’enflammer.

quot; ajoute (pa^. 43 4 ) que lorfque ces mole'-cules d’huile qui font tout prés de s’enflammer, ^'lennent a fe meier avec d’autres moléculesnbsp;plus groffieres , telles que peuvent être cellesnbsp;je l’infenfible tranfpiration qui fortent dunbsp;jout du doigt qu’on approcbe du corps élec-^i’ique ; il n’ell: pas furprcnant que ces deuxnbsp;juatieres extrêmement fluides, contenues dansnbsp;les pores de Fair , venant a fe meier, y fer-ijentent ^ 6c qu’en conféquence elles pren-jent feu vers la fuperficie du corps frotté ,nbsp;jj la matiere éleêlrique eft en plus grandenbsp;ubonda'nce ^ ni que cette flamme fe portenbsp;u abord vers Ie doigt d’oü fort la matiere quinbsp;Ptoduit cette fermentation •, ni que cettenbsp;flamme fe répande enfuite dans toute 1’ath-jiofpbére éleélrique , confume routes les-^olécules de 1’huile dont elle elf formée,nbsp;^ detruife en un inftant toute cette ath-luofphére;

. ( ^ ) Confultez l’Ouvrage de M. Jallabert, “ititulé ; Expermces fur 1‘Eleüricite 3 nve.s

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46 nbsp;nbsp;nbsp;Troifieme Letire

(juelques corjL'ctures far la caiife de fes effets ; vous y trouverez fon hypothéfe trés bieiinbsp;expliquée. Vous lirez en particulier ( pag-176 ) ce qnifuit; Je fuppofe d’abord un fluidcnbsp;trés délié,très élaftique,rempJiirant l’universnbsp;amp; les pores des corps même les plus denies 5nbsp;tendant toujours a réc[uilibre , ou a rempla-cer les vuides occafionnés. Je fuppofe encore que la denfité de ce fluide n’eft pas lanbsp;corps qu’il elt plusnbsp;amp; plus denfenbsp;que

les

den fes.

meme dans tous rare dans les corps

dans les corps rares ^ enforte que les m-terftices que lailTerit entr’elles les particules de Fair renferment un fluide plus, denfe ,nbsp;que ne font , par exemple , pores dunbsp;bois OU du luétal.

(/) Pour être parfaitcment au Fait de Pliy-potbéfe générale de M. Franklin fur les cau-fes phyliques des pliénoménes éleftriques , il faut lire les ^4 premieres pages du premiernbsp;Tome de FOuvrage intitulé : Expe'rieticcSnbsp;amp; Obfervations fur L'Eltüïicke ¦, faites a Phi'nbsp;ladelphie en Amétique , par M. Franhlin , amp;nbsp;traduites parnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d' Alibard. La matiere élec-

trique , dit-il gt; pag. j , diflfére de la matiere commune , en ce que les parties de celle-cinbsp;s’attirent imuuellemenf , amp; que les partiesnbsp;de la premiere fe repoulfent mutuellement.

II ajoute ( page 6 ) que quoique les particu-les de matiere éleéfrique fe repoulfent Fune Fautre , elles font fortement attirees pa?nbsp;toute autre matiere.

If veut (pag. 7 ) que la matiere commune

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„. nbsp;nbsp;nbsp;fur lEleSlrieité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;47

vine efpéce d’éponge pour Ie fluide élec-

Il avertit (pag. 8 ) que dans la luatiere com-^une, il y a, généralement parlant, autant de ^^atiere eleiftrique qu’elle peut en contenirnbsp;ans fa fubftance Sc que fi 1’on en ajoute davan-, le furplus refte fur la furface , amp; formenbsp;*^6 athmofphere éledlrique autour de ce corps..nbsp;, alTure ( nag. 21 ) que les corps éleStrifésnbsp;^chargent leur atlimofphére fur les corpsnbsp;éleftrifés avec plus de facilite Sc a unenbsp;grande diftance , de leurs angles Sc denbsp;pointes, que dq.leurs cotes unis,nbsp;avance enfin (pag, 23. ) que les pointesnbsp;ont la propriété de tirer le fluide eleSlriquenbsp;^ de plus grandes diftances que ne le peu-vent faire les corps émouffés ^ c’eft-a-direnbsp;comme la partie pointue d’un corpsnbsp;e'eflrifé dechargera rathmofphere de cenbsp;^°vps , ou la communiquera plus loin a un^nbsp;^^tre corps, de même la pointe d’un corpsnbsp;”pn éleéfrifé tirera I’athmofphere eleSfriquenbsp;d'vtn corps éleftrifé de beaucoup plus loinnbsp;^vi’une partie plus émouffée du même corpsnbsp;vion éleéfrifé ne le pourroit faire.

Tels font les Principes fur lefquels eft fon-dee I’hypothefe générale de M. Franklin fur caufes des phénoménes éleftriques. Nousnbsp;surons occafion de parler dans lafuite de 1’ana»nbsp;qu’il a établie entre le tonnerre Sc l’élec-Stricité. Voyez ce que dit de ce Phyficien Scnbsp;de fes partifans M. 1’Abbé Nollet dans fes Let-^ gt; 3 ? 4 ? S j 6 Sc 7 fur rEleftricité.

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48

Q.UATR1EME LETTRE.

res.

Etincelle éleSlriqae. Explication de ce phénoméne , d'ahord dans l’hypo^nbsp;thêfe expofée dans la feconde Let-tre ‘ enfuite dans Ie Jy(léme de M.nbsp;l’Abbé Nollet • enjin dans lesnbsp;mes de Mejjieurs Privat de Molie*nbsp;Jallabert ^ Eranklin.

yOus Ie fgavez, Monfieur, lorf-qu’on approche Ie bout du doigt y OU un morceau de métal, d’unnbsp;corps quelconque fortement éleftrifé ,nbsp;on apperqoit une ou plufieurs étincel-les- très-brillantes qui éclatent avecnbsp;bruit j amp; fi ce font deux corps animésnbsp;que 1’on applique a cette épreuve ,nbsp;reiFet.dontil s’agit, eft toujours ac-compagné d’une piquure qui fe faitnbsp;fentir de part amp; d’autre , amp; fouventnbsp;même d’une commotion trës-fenfible.nbsp;Voila ce que Ie vulgaire regardenbsp;cornme la plus commune , comme

la

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fur VEleBricitê.


moins remarquable des expériences de l’éleftricité ; 8c voila celle qu'uanbsp;Pbyficien attentif doit regarder com-^0 le fait le plus intéreffant : il ren-ferme en petit, 8c fi je puis ainfi par-, en germe les phénoménes éleftri-S.ues les plus frappans 8c les plus terri-tgt;’es. Audi doit-on adopter avec em-P’^effement 8c fans crainte la théorienbsp;Qui fournira la meilleure explicationnbsp;de 1’étincelle éleétrique. Vojp cellenbsp;•^ui fuit naturellement de I’hypothefenbsp;que j’ai expofée dans ma fecondenbsp;Lettre.

Un homme non ifolé approche-t-il

hout du doigt d’un corps quelcon-

fortement élelt;ftrifé , par exemple^

conducteur de la machine ? Alors

3-thmofphére denfe de celui-ci, par

a loi de 1’équilibre entre deux liqui-

homogenes, fe porte vers I’ath-

•^^orphére rare de celui-la, a peu prés

conune Pair extérieur fe porte vers

Sl^elle on vient d’allumer du feu.

E

^ir contenu dans une chambre dans la

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50 nbsp;nbsp;nbsp;Quatrier/ie Lettre

Ces deux athmofphéres,compofées de particules inflammables , fe mêlentnbsp;avec impétuofité , fe choquent avecnbsp;force, amp; par la même s’enfiammentnbsp;néceflairement.

Si c'eft au contraire un homme ifolé fur Ie gatteau de réline a la manierenbsp;ordinaire, c’eft-a-dire , un hommenbsp;communiquant par une chaine de fernbsp;avec Ie tube de la machine, fi c’eft,nbsp;dis-je y un tel homme qui approchenbsp;fon doigi du condu5leur , il n’eft pasnbsp;a craindre qu’il en excite des bluettes.nbsp;Eh comment pourroit-il en exciter lnbsp;Nefonnils pas entoures l’un amp; 1’autrenbsp;d’athmofphéres d’une égale denfité ?nbsp;Vous êtes trop au iait des loix de 1’é-quilibre , pour ne pas voir que cesnbsp;deux athmofphéres fe mêleront pai-ftblement, amp; fans qu’il y ait entrenbsp;leurs molecules aucun choc capablenbsp;de donner une bluette éleélrique ;nbsp;eft-ce que l’air extérieur entre dansnbsp;yotre chambre, lorfque fa denfité n’eftnbsp;pas plus grande que celle de fair in-

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, nbsp;nbsp;nbsp;fur VEleSlridtê.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;51,

^erieur? ((2)Nemedites done pas qu’il fache ux que mes Principes menbsp;^onduifent a convenir que 1’inflam-^ation n’a plus lieu , quand les deuxnbsp;^thrnofphéres font fortes , e’eft-a-^^gt;¦6 , font précifément aufli denfesnbsp;1‘une que I’autre (V); jerenoncerois ^nbsp;Principes, s’ils me conduifoientnbsp;^ un tout autre réfultat.

Pour vous, Monfieur , vous croyez devoir expliquer ainfi l’expériencenbsp;de rétincelle (c). “ Qjuand on préfentenbsp;» un corps non ifole ( fur tout fi c‘eft unnbsp;» animal ou du métal) , a un autrenbsp;» Corps fortement èleftrifé , les rayonsnbsp;” effluents de ce'ui-ci, naturellementnbsp;»gt; divergenS)amp; par confequent raréfiés,nbsp;acquierent une plus grande force pournbsp;55 deux raifons; 1 paree qu’ils coulentnbsp;” ^vec plus de viteflei 2°. paree que leurnbsp;» divergence diminue, amp; qu’ils fe con-” denfent: deuxcirconftances qu’il eftnbsp;” d’obferver , ft 1’on préfente lenbsp;” doigt aux aigrettes lumineufes , 6enbsp;’’ S[ui s’expliquent aifément, quand on

E2

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ƒ 2 nbsp;nbsp;nbsp;Quatriem^ Lettre

gt;9

fgait d’ailleurs quelamatiere éleftri-„ que trouve moins de difficu té a pé* „ nétter dans les corps les plus denies,nbsp;„ que dans 1’airmêmede l’athmofphé-„ re. Ce n’eft done plus feulement unenbsp;„ matiere effluente amp;. rare qui heurtenbsp;5, une autre matiere venant de 1’air avecnbsp;„ peu de vitefle ; c’eft un fluide con-,, denfé amp; accéléré qui en rencontrenbsp;,, un autre ( celui qui vient du doigt )nbsp;„ prefque auffi animé que lui amp; parnbsp;,, les mêmes raifons; ainfi Ie choc doit

plus violent, Tinflammation

être

Voila , Monfieur , de beaux amp;

„ plus vive , Ie bruit plus éclatant. »

tmr

doigt vers la machine ? N’y a-t-il pas

grands Principes. II eft facheux qu’ils vous conduifent ^ dire qu’un hommenbsp;ifolé fur Ie gatteau de réfine a la ma-niere ordinaire j doit tirer une très-fortenbsp;étincelle, lorfqu’il approche Ie boutnbsp;du doigt du- conduSleur éleftrifé. Ennbsp;effet pourquoi dans votre fyftémenbsp;rhomme, auffi éleétrifé que Ie conducenbsp;approcheroit-il impunément Ie

¦i

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fur t'EleSlriché. nbsp;nbsp;nbsp;5 ^

devroit tirer aucune ^ c’eft-a‘dire , que 1 experience détruit vos principes, tan-uis qu’elle confirme la vérité desnbsp;^’^lens. Vous me feriez plaifir de ré-

I r nbsp;nbsp;nbsp;__11 _

choc tres-violent entre les rayorxs fortent de fon doigt, amp; ceux quinbsp;^'ennent du conduBeur ? Ces rayons nenbsp;iont~i)s pas aflezpres de leur fource ,nbsp;pour avoir une divergence prefquenbsp;infenfible ? II devroit done dansnbsp;^otte occafion éclater une étincellenbsp;horrible , une inflammation beaucoupnbsp;plus vive que celle qui éclate dans lenbsp;cas de I’homme non ifolé. Vous f^a-cependant qu’ilneparoit pasalorsnbsp;deftige de bluette. La grande diiFé-^once qui fe trouve done entre vosnbsp;principes amp; les miens, e’eft que vosnbsp;l^nncipes vous conduiient a dire quenbsp;* homme ifolé devroit tirer une étin-^elle du condufteur éleétrifé, 8c qu'ilnbsp;luit des miens que I’homme ifolé n’en

Pondre a cette difficulté. C’eft celle-^?ienie qui me fait regarder votre yfteme comme infulfifant , 8c qui

TT»

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54 Quatrieme Lettre m’aengagéa former celui que jevousnbsp;ai expofé dans ma feconde Lettre.

Comme les étincelles que je tire du globe de verre , ne font pas a beau-coup pres aulli piquantes que cellesnbsp;que je tire du condudeur, j’ai con-clu que la matiere éledrique fortoitnbsp;plus pure du globe de verre , que dunbsp;tube de fer blanc. Vous n’adoptez pasnbsp;cette conféquence; amp; pour m’en fairenbsp;fentir la faufleté, vous m’aflurez que Ienbsp;verre èltdiniQpar communication p'mQQnbsp;auffi fort qu’aucun métal (d) Je ne Ienbsp;fqais que trop \ mais pour m’engagernbsp;a changer d’opinion , ne devriez-vousnbsp;pas me prouver que la matiere quinbsp;vient éleftrifervotre verre par communication , y entre aufli pure que cellenbsp;qui fort du globe éleilrifé par frotte»nbsp;ment ? II faudroit faire un pas de plus;nbsp;amp; après avoir rejetté mon explication,nbsp;il faudroit en donner une plus conforme que la mienne aux loix de la fainenbsp;Phyfique.

G’eft précifément ce que vous

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fur l’Ele^ricité. nbsp;nbsp;nbsp;55

fait, lorfqu’il s’eft agi de deux ^orps animés qui tirent des bluettesnbsp;de 1’autre , amp; qui a cette occa-fentent des piquures tres-fortes,nbsp;^ous m’avez fiit remarquer qu’il nenbsp;^uffifoit pas de dire que rien n’agitnbsp;*3nt fur les corps animés que le feunbsp;^nflammé j amp; tout de fuite vous aveznbsp;^joute que pour ex.pliquer la douleur,nbsp;que la commotion qui s’étendnbsp;P^üs loin , il faut recourir aux deuxnbsp;filets de matiere enflammée qui ,nbsp;^Pres s’etre rencontré en fens contrairenbsp;^ s’etre choqué fortement, fouifrentnbsp;chacun une répercuffion qui rend leurnbsp;Mouvement rétrograde; amp; cette réac-tion d’un filet de matiere en s’enflam-l^ant, doit diftendre avec violencenbsp;pores de la peau , ou remonternbsp;^eme affez avant dans le bras , com-il arrive en efFet le plus fouventnbsp;\0- J’adopte votre explication avecnbsp;^ autant plus d’empreflement, qu’ellenbsp;^ 3- rien de contraire aux Principesnbsp;j’ai pofés dans mon bypothéfe.

E4

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56 nbsp;nbsp;nbsp;Ouatrieme Lettre

Mais je voudrois bien qu’en parlan^t de la commotion , vous euffiez faitnbsp;mention de fair élaftique qui reprendnbsp;fon premier état, apres avoir été dilate par Tinflammation. C’eft fansnbsp;doute cet air que vous regardez com-me la caufe du petit bruit dont lanbsp;bluette eft accompagnee. Je crois ,nbsp;Monfieur , avoir rapporté affez aunbsp;long VOS penfées 6c les miennes fur lanbsp;maniere d’exciter Tétincelle éledlri-que , pour qu’il foit facile de décidernbsp;laquelle des deux explications méritenbsp;la préférence. II ne me refte mainte-nant que de vous mettre en peu denbsp;mots fous ies yeux ce qu’ont écrit furnbsp;cette matiere quelques autres Phyfi-ciens d’un mérite diftingué. Par lanbsp;je vous convaincrai toujours plus quenbsp;je fuis, non pas un plagiaire , mais lenbsp;véritable inventeur de mon hypothéfe.

J’ai déja remarqué dans ma troi-lieme Lettre , que M. Privat de Molières attribue les étincelles éledriques a la fermentation qui fc fait par le me-

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fur VEleSiricitê, nbsp;nbsp;nbsp;57

lange des moléculesd’huile avec d’au-molecules plus grofiieres , telles ^ue peuvent être celles de l’infenfiblenbsp;^ranfpiration qui fortent du bout dunbsp;qu’on approche du corps élec-trique(/).

Le fiuide éle£lrique, dit M. Julia-^g) 5 pénétrant librement les êtres ^nitnés 6c les métaux , leur approchenbsp;^^la barre Ten fait fortir avec autantnbsp;d abondance que d’impétuofité s Sc fesnbsp;particules s’entrechoquant avec force,

® enflamment tout-a-coup i ce qui caufe une raréfaftion fubite dans 1’air,nbsp;^ Ie bruit remarquable qui accompa^nbsp;les étincelles.

Pour M. Franklin , il foutient que tout ce qui a rapport aux étincelles.nbsp;^ aux inflammations éleétriques , anbsp;pour caufe phyfique une efpece denbsp;^ombat entre Ie feu commun 6c Ie feunbsp;^^ectrique (/?). Toutes ces conjeéfu-tfis me confirment toujours plus dansnbsp;^on premier fentiment; je fouhaitenbsp;vous m’en fafliez voir Ie faux. J’ainbsp;^ Wnneur d’etre 6tc^

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Quatrietne Lettre

Notes pour la quatrieme Lettre.

{'4) L’on comprend qu’on précinde ici du vent, OU de toute autre caufe femblable quinbsp;poufieroit 1’air extérieur dans la chambre jnbsp;malgré fon égale denlité avec l’air intérieur.

58

11^

M. 1’Abbé Nollet me parle ainfi dans fa 19'. Lettre, p4?. r88. Suppofer a 1’liommenbsp;qui n’eft point ifolé une athmofphére éleftri-que ( forte ou foible ) c’eft fuppofer qu’ilnbsp;eft éleftrifé, pourquoi done dites-vous quel-ques lignes après, on ti’eleHrifir.'i jamah annbsp;carps éleBrifable par ccmmunication , s’il nV/?nbsp;ifolel II me femble que vous n’êtes point icinbsp;d’accord avec vous-meme.

Cette difficulte pourroit prefque palTer pour une chicane. II s’agit dans I’article d’ounbsp;ceci eft tire , d’une éleftricité totale 5c par-faite. Y a-t-il done I’ombre de contradiftionnbsp;a dire qu’un corps éleörifable par communi-eation ne s’éleftrifera jamais totalement, s’ilnbsp;n’eft ifolé, quoiqu’il puifle s’éleftrifer a demi,nbsp;fans être ifolé.

Après Cette premiere difficulte , M. I’Abbe Nollet m’en propofe une feconde en ces ter-mes: Mais quand l’athmofphére de I’hommenbsp;non ifolé exifteroit réellement, comme vousnbsp;le prétendez , le fimple mélange ou plutótnbsp;I’union de deux portions d’une matiere homogene ne nous offire point, ce me femble ,nbsp;une caufe fuffifante d’inflammation ; plus les

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^ _ fur VEleSlricité, nbsp;nbsp;nbsp;5 9

quot;uides font mifcibles par analogie , moins ils jnontrent d’irritation amp; de fracas, en s’unif-^|it. Le choc eft nne raifon plus plaufible anbsp;^‘^éguer, quand il s’agit de inatiere éleftri-5 inais il eft facheux qiie vos Principesnbsp;''ous^ conduifent a dire que l‘inflanimation n'’anbsp;lieu, quand les deux atlmofphe'res font fortes jnbsp;alors le choc doit être plus violent, amp; parnbsp;^onféquent plus propre k produire fon effet,nbsp;Cette feconde difficulté demande les re-^3rques fuivantes. 1°. Je n’ai avancé nullenbsp;part que le mélange feul des athinofphéresnbsp;‘Menfes amp; rares causét rinflamination ^ c’eft lenbsp;^boc joint au mélange des parties inflammables dont ces athinofphéres font compofées ,nbsp;9^e j’ai apporté pour caufes de eet effet. 1°.nbsp;JP- 1’Abbé Nollet me dit que plus les fluidesnbsp;lont mifcibles par analogie , moins i^ mon-lient d’irritation amp; de fracas, en s’unillant. Jenbsp;Pourrois lui accorder cette propofitiofl , amp; niernbsp;loutes les conféquences qu’il en tire contrenbsp;bion fyftéme. Je remarquerai cependant quenbsp;^^tte propofition générale demande bien desnbsp;^xceptions. L’air extérieur amp; l’air intérieurnbsp;lont très-mifcibles par analogie ; Pon f^aitnbsp;‘^.opendant avec quel fracas amp; quelle irrita^nbsp;bon ils s’unilfent, lorfque 1’un eft plus denfenbsp;^Ue l’autre. 3°. Mes Principes me conduifentnbsp;^dire ce que m’apprennent les loix de lanbsp;Méchanique , amp; ce qui m’eft confirmé parnbsp;1 ^xpérience journaliere , que quand les deuxnbsp;3lhrnofphéres font fortes, c’eft-a-dire , fontnbsp;u une égale denfité , leur mélange doit être

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ÉO Qmirieme Letire

paifible , Ie choc de leurs parties infenfihiê f

6c Finflamination nulle.

(i:) Cette explication eft tirée mot pat mot de FEilaifur réle£tricité,plt;f^. 182 , amp; dunbsp;fixiéme tome des lemons de Phyfique,plt;*,^. 458.

(d) Jene croispas que vous ayezraifon de conclure que la matiere élecftrique fort plusnbsp;pure du verre que d’un tube de fer blanc ,nbsp;paree que celui-ci vous donne des étincellesnbsp;plus piquantes. Le verre éielt;ftrifé par communication , ft vous voulez Féprouver, vous pin-cera auffi fort qu’aucun métal. Letire XIX,nbsp;fag. 19?.

(e ) Deux corps animés qui tirent des étincelles 1’un de i'autre doivent fentir des pi-quures très-fortes: amp; pourquoi ? Vous répon-dez, me dit nbsp;nbsp;nbsp;Ahbé Nollet dans lamême Let

ire, pag. 193 ^ paree qu’il n’eft rien qui agifle tantfur les corps animés, que le feu enflammé

.....C’eft un effet qui ne s’expliquera jamais

par le prétendu mélange de vos deux athmof-phéres, l’une denfe , l’autre foible .... Mais pourquoi chercher dans des hypothéfes la rai-ïbn d’un effet dont nous avons la caufe fous lesnbsp;yeux ? Quand Fétincelle éleélrique eft prêtenbsp;a éclater, ne voyons-nous pas difiinéfementnbsp;deux traits de feu venantdu corps éleftrifé amp;nbsp;de celui qui ne Feft pas, aller a la rencontrenbsp;Fun de Fautre, amp; s’animer de plus en plus ,nbsp;a meftirequ'ils s’approchent ? II eft done com-me évident que Fexplolion eft caufée par leurnbsp;choc,amp; que Ia douleur qui fe reftent de part amp;nbsp;d’autïe, ainfi que la commotion qtü s’étend

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. nbsp;nbsp;nbsp;fur rEleSlricité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;61

s’ gt; vient de la repercuffion , qui doit ^nluivre, fur deux rayons d’une matierenbsp;Jss-dure , 8c três-élaftique , telle en un motnbsp;1 on iuppofe celle qui opere les phéno-quot;^enes de 1’élearicité.

^ ^^ette explication de M. I’Abbe NoIIet eft Elle feroit encore inieux, fi I’onynbsp;3Uoit mention de 1’air que rinflasninationnbsp;athmofphéres dilate amp; qui ne peut pasnbsp;^ femettre dans fon premier état, fans con-nbuer a la repercuffion dont il eft ici quef-Nous avons parle de cet air dans 1’ex-P®ntion de notre bypothefe, Le'.tre i, nunt. 5.

(f) Lorfq ue les molecules d’huile qui font P^’ctes a rompre 1’equilibre avec celles dunbsp;P ’’emier élément, 8c de s’enflammer par confé-jluent, viendront afe mêleravecd’autres mo-^cules plus groffieres, telles que peuvent êtrenbsp;^^lles de 1’infenftble tranfpiration qui fortentnbsp;bout du doigt qu’on approche du corpsnbsp;^^sftrique ^ il n’eft pas furprenant que cesnbsp;inatiéres extrêmement fluides, conte-dans les pores de 1’air, venant a fe mê-y fermentent, amp; qm’en confequencenbsp;prennent feu vers la fuperficie du corpsnbsp;°tté, ou la matiere éleéfrique eft en plusnbsp;Sï’ande abondance ; ni que cette flamme fenbsp;Porte d’abord vers le doigt d’oii fort la mallere qui produit cette fermentation ni quenbsp;Cette flamme fe répande enfuite dans toutenbsp;* ^thmofphére éleftrique , confume routes lesnbsp;^olécules de I’huile dont elle eft formée 8cnbsp;détruife en un inftant cette athinofphére.

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62 Quatrieme Lettre , (tSc.

Lemons de Phyfique , Tom. 3. pag. 434. Tout ceci a trop 1’air de roman , pour être conforme aux loix de la bonne Phyfique,

(^g) Page 285 de fon Ouvrage , intitule: Expediences fur I'Eleitricite', avec quelques con'nbsp;jetliires fm In caufe de fes offers. Cette explication dit plutot le fait, que la caufe Pby-fique de Peffet dont il s’agit.

(h) Lorfque le feu eledfrique traverfe un corps , il agit fur le feu commun contentinbsp;dans ce corps, amp; met ce feu en mouvement ; amp; s’il y a une quantité fuffifante denbsp;cllaque efpece de feu , le corps fera en-fiammé. C’efi: ainfi que parle M. Franklinnbsp;dans fon Ouvrage flir PEleftricite , Tom. i*nbsp;pag. 36. Pour admettre une pareille explication , il faudroit regarder comme vraisnbsp;les Principes fur lefquels eft fondee 1’hy-pothéfe de ce Phyficien , amp; fur-tout celuinbsp;qui fuppofe que le feu eledlrique eft diftiuquot;nbsp;gue fpecifiquement du feu ordinaire, amp; parnbsp;confequent du feu élémentaire. Nous avonsnbsp;rapporté ces Principes a la fin de k Lettrenbsp;précédente.

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6?

CiNQUIEME LETTRE.

^^Plication de l'expêrience de Leyde. ^éponfes a quelques ohjeSlions denbsp;l'Ahhé Nollet contre cette exrnbsp;plication,

LE Phénoméne éleftrique Ie plus frappant , celui contre lequel

faut être Ie plus fur fes gardes , ceft

fans contredit, Monlieur , celui la commotion , {d) ou de l’expé-de Leyde (b)- II paroit par vo-^''2 Lettre que vous n’êtes pas mé-^'^ïttent de ce qui fait Ie Principal amp;nbsp;fond de l’explication que j’en ainbsp;^onnée. Mais j’ai fait a cette occa-bien des conjeftures dont quel-^ues-unes vous déplaifent. II en eftnbsp;^si^taines fur lefquelles je paflerai vo-lontiers condamnation ^ elles font ,nbsp;pour ainlidire , étrangeres a ma théo-i qu elles foient vraies ou faufles,nbsp;* effentiel de mon hypothéfe n’en fera

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64 nbsp;nbsp;nbsp;Cinquieme Lettre

pas moins incontefiable. J’en vois d’autres que vous ri jettez , ce fem-blö , im peu vite , amp; en faveur def-qiielles je vais vous apporter des preu-ves que je regarde comme décifives.nbsp;Entrons dans un examen qui fera d’au-tant plus intéreflant, que je ferai pa-roftre plus dïmpartialité dans manbsp;propre caufe.

A l'articleE/eêZr/aVéde mon grand Didlionnaire de Phyfique , lorfquenbsp;j’eus a expliquer lafameufe experiencenbsp;deLeyde, après avoir fuppofé qu’ennbsp;éle6frifant Ie fil de métal de la bou-teille 3 je Ie chargeois de matierenbsp;ignée , a peu pres comme Ton chargenbsp;de poudre un piftolet que l’on veurnbsp;tirer ; je pourfuis ainfi : en appro-chant Ie doigt du fil de métal élec-trifé 5 je mets Ie feu h. la matiere dontnbsp;il eft comme imprégné , 8c je décharge mon fil , a peu pres commenbsp;Ton décharge un piftolet , en met-tant Ie feu a Ia poudre contenue dansnbsp;Ie baflinet. Un courant de matiere

ignée

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. nbsp;nbsp;nbsp;^ fur l'EleSlricité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6%

mon corps par la main qui a tire ^ bluette : un fecond courant de ma-

jgnee fort alors avec impétuofité de ^xrrêmité fupérieure du fil, amp; entre

j’ere ignée fort avec prefque autant force de l’extrêmité inferieure dunbsp;fil j traverfe Ie verre, amp; entrenbsp;. mon corps par la main qui tientnbsp;“outeille. Ces deux couransfe cho-9:Aient violemment ^ amp; ce choc menbsp;cette commotion terrible quenbsp;reflens jufques dans mes entrailles.nbsp;demande-t on pourquoi jene ref-aucun coup , lorfque je fais cettenbsp;^^perience avec une bouteille de mé-Je répons fans héfiter que la bou-f^Ki de métal étant un corps éle£fri-j , ‘S par communication , revolt amp;nbsp;palTer une grande partie de l’é-etricité communiquée au fil de fernbsp;j ^ l’eau. Le fil de fer n’eftdonc plusnbsp;3.ns cette occafion chargé de ma-éledfrique , amp; il eft de toutsnbsp;^PofTibiliré que j’éprouve la moindrenbsp;^niiïiotion, en en approchant le doigt.

F

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6 6 nbsp;nbsp;nbsp;Cinquieme Letire

Quoique vous ayez cru devoir voüï élever avec force centre cette explication (r) , vous convenez ce-pendant avec moi , Monfieur , denbsp;i’exiftence de deux courans éledlri-ques, de leur fortie par les deux ex-trêmités du fil de métal, amp; de leufnbsp;a6bion violente fur difiFérentes partiesnbsp;du corps. Hé comment pourrions-nousnbsp;n’être pas d’accord fur tous ces pointsnbsp;eflentiels ? N’avons-nous pas éprouvsnbsp;eent fois dans l’expérience du tableaunbsp;magique {d') , qu’on ne reflent au-cune efpéce de commotion , lorfqu’onnbsp;fgait faire combattrejhors de fon corps,nbsp;les deux courans l’un contre 1’autre ?nbsp;Il faut pour cela que la même mainnbsp;qui tient la chalne inférieure , en ap-proche 1’extrêmité tout-a-fait pres dunbsp;condudleur ou du tableau. Une flam-me a peu pres femblable a celle d’unenbsp;grolTe chandelle, 6c un bruit aulli fortnbsp;que celui d’un petard , font alors lesnbsp;feuls effets de cette belle expérience.nbsp;En quoi done différe ici yotre ma-.

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fur rEleBrscité’ nbsp;nbsp;nbsp;67

de penfer de la mienne ? en ^üelques circonftances feulement quinbsp;.ont fouvent alTez légères. Ec d’abordnbsp;prétens avec M. Jallabert (e) quenbsp;^ choc des deux courans fe fait dansnbsp;® corps même de la perfonne qui re-la commotion ; amp; vous, (ƒ) vousnbsp;^^itenez qu’il fe fait un double chocnbsp;Ijcrs de Ion corps, 1’un entre le con-dufteur Sc le dojgt qui tire I’etincelle ,nbsp;^Utre entre la bouteille Sc la mainnbsp;la foutient, ou qui touche le fup-de métal fur lequel elle eft pofée.nbsp;^otre Lettre m’a donné occafion denbsp;de nouvelles réflexions fur cettenbsp;^^tiere j Sc je vois maintenant quenbsp;pour expliquer la commotion , il n’eftnbsp;pus abfolument neceffaire de faire en-^’¦cr les deux courans dans le corpsnbsp;do celui qui tire I’etincelle , quoiqu’ilnbsp;oit très-néceffaire que ce foit dansnbsp;jon corps que fe fade le choc. En effetnbsp;le fluide éle£l:rique, tres-fubtil Sc tres-^juftique de fa nature, non-feulementnbsp;^sfide par-tout, au dedans commc au

F 2

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€ § Cinquieme Lettre dehors des corps, mais encore il jouicnbsp;en nous d’ime continuité , finon par^nbsp;faire, du moins fenfible. Que doit-ilnbsp;done arriver , lorfqu’on décharge la-fameufe bouteille ? Le fluïde éleftri-que qui eft en nous, eft alors mis eanbsp;mouvement, jd’un cóté par le courantnbsp;que donne Textremite fupérieure , denbsp;ï’autre par celui que donne 1’extrê-mité inférieure du fil de métal. Cesnbsp;deux courans oppofés occafionnentnbsp;dans le corps de celui qui rente 1’ex-périence de Leyde, un , ou mêmenbsp;plufieurs chocs des plus violents i Scnbsp;tous ces chocs produifent plufieursnbsp;commotions auxquelles les perfonnes-d’une poitrine foible ne doivent ja?nbsp;mais s’expofer. Voila de quelle ma^nbsp;niere j’expliquerai dorénavant les e£-fets du coup fulminant. Vous com-prenez, Monfieur, que ce petit changement ne caufe aucun dérangementnbsp;dans mon hypothéfe.

Nous différons encore vous amp; moi-fur un point un peu plus important, r.

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, nbsp;nbsp;nbsp;fur rEleSlricité. 6^

^ou]£2 qu’elle y foit auffi iibre que les condudieurs ordinaires : amp;

^ la maniere dont la matiere elec-fe trouve dans le fil de metal. ^ dans la bouteilie de Levde. Vous

, I . nbsp;nbsp;nbsp;_____

- nbsp;nbsp;nbsp;-----j nbsp;nbsp;nbsp;—

les conducteurs ordinaires : amp;

» j’avance qu'elle y eft dans un heritable état de compreffion, Je nenbsp;''Oils apporterai pas en preuve de mon.nbsp;^flertion , l’aütorité de MM. Franklin.nbsp;iO amp; Jallabert (/?); je f^ais qu’ertnbsp;oyfique les autorkés les plus refpec-ne font pas d’un grand poids.nbsp;Mais je coramencerai par vous oppoot vous-même a vous-meme ; amp; d’a~nbsp;^ord je vous demanderai pourquoi.nbsp;'^oiis rejettez dans votre 19^ Lettrenbsp;explication que vous femblez avoirnbsp;^doptée dans vos autres öuvrages fur.nbsp;^ledtricité. En effet ne nous dites-'^ous pas (Ejjai y. feconde éditionnbsp;205 ) que YEleBricité communi~nbsp;d un vafe de verre plein d’eau j.nbsp;conftdtrahlement de celle quenbsp;lt;*utres corps acquierent pur la mcmenbsp;jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vertuy efi, pour ainfu

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70 Cinquieme Lettre dire , concentrée quelle y tient Hennbsp;autrement que dans une égale majfenbsp;de toute autre mature ‘ amp; que fes ef-fets annancent une force , une énergienbsp;qui n’ejl pas commune ? Je ne f^ais finbsp;je me trompe , mais il paroit, Mon-iieur, que les termes concentrée amp;nbsp;comprimée, ne portent pas a Tefpritnbsp;une idéé bien différente. Vous parleznbsp;encore plus clairement dans Ie 6^nbsp;Tome de vos Lemons de Phyfiquenbsp;(^pag. 475 ) ; lorfqu’aprés avoir mé-tamorphoré votre condudteur en unenbsp;efpéce de bouteille de Ley de {/) ,nbsp;vous cherchez pourquoi les étincellesnbsp;qu’on en tire alors, font fi fortes amp; ffnbsp;fenfibles; vous répondez que la ma-tiere éledlrique pouffée par Ie globe ,nbsp;ayant peine a percer a travers l’épail-feur du verre , revient dans Ie con-dufteur, amp; fo précipite avec impé-tuofité vers Ie doigt qu’on y préfente.nbsp;Votre réponfe eft excellente ; mais jenbsp;vous Ie demande: un conduéleur ainfinbsp;chargé par fos deux extrémités, n’eft-

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fur l’EleSlricité. nbsp;nbsp;nbsp;ji

pas un condufteur dans lequel la ^atiere éleftrique eft fortement com-primée ; amp; eet état de comprefTionnbsp;pas démontré par 1’impétuo-lité avec laquelle elle fe précipiteversnbsp;doigt qui tire la bluette ?

Vous m’objedtez que fi Ie feu élec-^dque étoit fortement comprimé dans fil de métal de la bouteille , on nenbsp;*5 verrolt pas de lui-même s’écoulernbsp;^ous la forme d’aigrettes , amp; qu’il at-^^ndroit pour en fortir , qu’un corpsnbsp;^on ifolé vint toucher Ie métal qui Ienbsp;^ontient. Peut-être me trompé-jé,nbsp;^onfieur , mais il me paroit que jenbsp;P^is apporter en preuve de la bonténbsp;mon explication , l’objeétion mê-que vous me faites. Oui , eetnbsp;^^oiilement fpontané qui forme unnbsp;^éritable jet éleélrique , eft pour moinbsp;marqué la plus fiire de Tétat denbsp;^ompreffion oü fe trouve Ie fluidenbsp;^§uée dans Ie fil de métal , amp;c dansnbsp;toute la bouteille de Leyde , lorf-Slu’elle vient d’etre éledrifée. C’eft

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7 * Cinquieme Lettre eet écoulement la même qui met atinbsp;large Ie fluide auparavant comprimé ynbsp;auffi la commotion eft-elle d’autantnbsp;plus foible, qu’il y a plus de tempsnbsp;que la boiiteille a été chargée , c’eft'nbsp;è-dire, qu’il y a plus de temps quenbsp;récoulement a commencé. Ma com-paraifon du piftolet chargé de pou-dre, qu’on fait partir en mettant Ienbsp;feu a l’amorce , ne préfente done pas gt;nbsp;Comme vous Ie dites, une idéé faufle,nbsp;puifqu’elle n’indique que l’état ou fenbsp;trouve Ie fluide éleélrique, lorfqu’onnbsp;regoit la commotion.

Vous me marquez bien pofitive-jnent (k.) que vous ne goutez pas les raifons que je donne , lorfqu’il s’agitnbsp;d’expliquer pourquoi Texpérience denbsp;Leyde ne réuflit pas, quand on fubf-titue un vafe de métal a la bouteille,nbsp;OU au carreau de verre. Si ces raifonsnbsp;Gonfiftent a dire que la mattere élec-trique demeure concentrée dans /’ex-trêmité du conduëleur, ne pouvant pé~nbsp;%étn-r dam les pores du verre, pour

pajjer

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fur rEleSiricité. nbsp;nbsp;nbsp;75

Puffer outre , vous faites' bien de ne les approuver. Mais je n’ai avancénbsp;part pareilles faufletés (/). Jenbsp;que la matiere éleétrique n’eftnbsp;plus comprimee dans le fil de mé-que dans le refte de la bouteille 5nbsp;, je fqais encore mieux que cette ma-tiere comprimee trouve moyen de pé-’^etrer les pores du verre éleélrifé parnbsp;^^^munication , puilque j’ai dit ennbsp;ptopres termes qu’ww fecond courant denbsp;Matiere ignte fortoit avec force de Eex-inférieure du fil de métal, tra-'^^'cfoit le verre , lt;0 entroit Jans rnonnbsp;par la main qui tenoit la hou-

^^ille.

que j’ai avancé dans l’article ^eSiricité de mon grand Diélion-5 amp; ce que j’avance encore icinbsp;V^^'Volontiers, c’eft que 1’expériencenbsp;^ Leydè ne réuffit pas avec une bou-^eille de métal , paree que cette bou~nbsp;3 pofée même fur un fupport denbsp;e Ine , étant un corps éleótrifable parnbsp;uni cat ion , laiffe évaporer une

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74 nbsp;nbsp;nbsp;Cinquier/ie Lettre

tres-grande partie de Téleétricité coni' muniquée au dl de fer amp; a 1’eau.nbsp;verre au contraire étant par les voyeSnbsp;ordinaires très-peu , ou pour parlefnbsp;plus exaólement , très-difficilemenJnbsp;éledlrifable par communication , re-tient cette même éleilricité dans unnbsp;ctat de co'tnpreffion , amp; comn^e danSnbsp;une efpéce de captivité (»?). Aq)rèsnbsp;eet aveu réitéré , m’accuferez - vousnbsp;encore , Mondeur, de ne pas fair^nbsp;mention de la nature du verre danSnbsp;Texplication du coup fulminant (w) •nbsp;je penfe , aind que vous , que la d'nbsp;berté que Ton a de toucher Ie verre gt;nbsp;fans Ie déféleftrifer, eft une conditionnbsp;fans laquelle 1’expérience de Lcyd^nbsp;ne fgauroit réudir. Je crois encore gt;nbsp;comme vous, qu’il n’eft point de dif'nbsp;férence eflentielle entre la matief^nbsp;ignée amp; Ie feu éledlrique 5 vousnbsp;avez donné dans vos Ouvrages d’alf^^nbsp;bonnes preuves , pour qu’il ne foi*^nbsp;pas befoin de recourir, ni a l’exp^'nbsp;rience qui apprend que la bouteille

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I nbsp;nbsp;nbsp;fur l’Ele5lricité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;75

¦^^yde a plus d’e£fet avec de Teau ^^aude , qu’elle n'en acommunémentnbsp;de I’eau froide , ni a celle quinbsp;, routes chofes égales d’ail-, réieftricité réuffit mieux parnbsp;terns froid , que par un ternsnbsp;^^aud (o). Cette feconde expériencenbsp;^’¦'tout paroit tout-a-fait étrangerenbsp;queftion. Je vous ai déja fait rernbsp;^^rquer dans ma feconde Lettre ,nbsp;elle pouvoit tout au plus nous fairenbsp;^^Bgonner que la inatiere éledlriquenbsp;^Buente devenoit affluente totale-, ou en partie, lorfque 1’air étoitnbsp;denle 6c plus élaftique. J’ai 1’hon*nbsp;d’etre, dec.

Notes pour hi cinguieme Lettre,

Quiconque revolt la commotion elec-fent une violente lecoufle non-feu-la nbsp;nbsp;nbsp;deux bras, mais encore dan*

le nbsp;nbsp;nbsp;1 dans les entrailles amp; dans tout

coun^f^' nbsp;nbsp;nbsp;1^ ce que nous appellons le

^ P j’tlmlnant. Ce coup donne la mort ^ cer-, comme oifeaux , poulets, pi-’’s occ. II donneroit infailliblement la mort

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j6 nbsp;nbsp;nbsp;Cinquieme Lettre

aux hommes, s’ils Ie recevoieiit avec aufli peu dc precaution que les animaux. L’exem-ple de M. Richman , Profeffeur de Phyfiquenbsp;a Pétersbourg, doit faire trembler Phommenbsp;Ie plus intrépide. II fut tué fur Ie coup , nonnbsp;par Ie tonnerre , mais par la commotion terrible qu’il reifentit, en tirant la bluette d’unenbsp;barre de fer fortement éleéfrifée. Cet accident arriva Ie 6 Aout 1753. J’en fuis d’au-tant moins furpris, que j’ai vu tomber entrenbsp;mes bras, prefque fans connoiffance, un jeunenbsp;homme , agé de 19 ans, qui voulut tirer Ienbsp;coup fulminant dans Ie tems oii la machinenbsp;va Ie mieux , c’eft-a-dire, lorfque pendantnbsp;Phyver la bife fcuffle. On ne fit revenir cenbsp;jeune imprudent, qu’en lui frottant les na-rines amp; les tempes avec de Peau de la Reinenbsp;d’Hongrie. Je fus témoin de tout ceci a Avignon au commencement de Janvier de Pan-née 1761. L’on trouvera dans la note fuivantenbsp;la meilleure maniere de donner Ie coupnbsp;fulminant.

(Ij) i°. C’efl: M. PAbbë Nollet qui a donné au phénoméne de la commotion Ie nomnbsp;perience de Leyde. II nous apprend (Torr,.(gt;nbsp;fes Lemons de Phyfique expe'rimentale , pag. 480.)nbsp;qu’elle n’a étéconnue en France , qu’au commencement de Pannée 1746 , par deux Lettres dattées de Leyde , Pune de M. Mufchein-broek, amp; Pautre de M. Allaman. M. Jallabcrtnbsp;( pag. 120 ) détaille ainfi la maniere don.tnbsp;M Mufehembroek éprouva Ie premiernbsp;commotion, De Pextrêmité du conddteur D

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fur l’EleSlrlcité. nbsp;nbsp;nbsp;jj

plus éloignée du globe , pendoit un fil dc ^uiton. Ce fil plongeoit dans I’eau dont unnbsp;de verre étoit a moitié rempli. Le culotnbsp;ue ce vafe pofoit fur la paume de 1’une denbsp;mains. De 1’autre 11 tira une etincelle dunbsp;^°nducieur ; amp; a I’inftant il reflentit dans lesnbsp;^^ux bras, dans la poitrine , Sc en géneralnbsp;uans tout fon corps une fecoulTe , telle qu’ilnbsp;crut être dans un grand peril.

. 2 . Maintenant, pour donner la commo-) on prend un vafc ou une bouteillc de ^2cre. On en remplit d’eau les trois quartsnbsp;fa capacité. On y plonge un fil de fernbsp;de laiton , dont 1’extrêinité inférieure tou-fond du vafc , amp; Pextrêinité lupérieurenbsp;® ejéve de quelques polices au-delfus dunbsp;^‘Ctne vafe. On place le tout lur un fupportnbsp;'uétal , par exemple , fur une affiéte d’é-juin ou d’argent. On éledfrife le fil de fer ennbsp;^ faifant cominuniquer avec le eondtilteur,nbsp;alors la bouteille fe trouve prête pour I’ex-P'^rience de la coiiiinotion. On la recevranbsp;Jutaillibleij^gnt, fi 1’on met une main fur lenbsp;‘Upport , amp; que de 1’autre on excite la bluettenbsp;® f extrêmité fupérieure du fil de fer.

3 • Si 1’on forme une chaine de a 6o ^rlonnes qui fe tiennent routes par la main ,nbsp;^ ^e le dernier de la bande tire I’etincellenbsp;u fil de fef ^ tandis que le premier appli.nbsp;fon doigt fur le fupport de métal ^ tousnbsp;.^ui participeront a cette experiencenbsp;jf ,^'^tiront en même terns la commotion,nbsp;formé des cliaines de plus de loo per-

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78 nbsp;nbsp;nbsp;Cinquieme Lettre

fonnes, amp; celles qui fe trouvoient au mi' lieu, recevqient un coup auffi violent quanbsp;celle qui tiroit l’étincelle. On auroit Ie mêmenbsp;fuccès, qnand rnême la chaine feroit coni-pofée de plus de deux mille perfonnes.

4°. M. Jallabert a éprouvé que la commotion eft beaucoup plus forte, lorfqu’on met de 1’eau chaude dans la bouteille de Leyde jnbsp;amp;: qu’elle eft des plus terribles , lorfqu’on ynbsp;met de 1’eau bouillante. II n’a expofé qu’unnbsp;feul paralytique a cette dangereufe épreuve,nbsp;amp; dès-lors il prit la réfolution de n’y expofernbsp;jamais perfonne dans la fuite. M. 1’Abbénbsp;Nollet trouve un autre inconvenient a fe fer-vir pour cette experience d’eau cliaude ounbsp;bouillante. Cette eau , dit-il, s’exhalant ennbsp;vapeurs, mouille la partic du vaifteau quinbsp;doit néceftairement refter vuide amp; féclie.

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5°. Le verre mince eft fans contredit la meilleure matiere dont on puilTc faire lanbsp;bouteille de Leyde ce n’eft pas cependantnbsp;la feuie. On pourroit y lübftituer avec unnbsp;certain fuccès la porcelaine , 1’émail, lenbsp;rais, le criftal de roclie , le talc , amp;c.nbsp;'our ce qui regarde une bouteille de métal •gt;nbsp;elle ne feroit bonne qu’a faire manquetnbsp;l’expcrience,

6°. M. Franklin couvre d’une feuille de métal le dedans amp; le dehors du vafe dontnbsp;il fe fert pour donner la commotion. II metnbsp;dans la bouteille, non pas de 1’eau, mais dunbsp;menu plomb. M. Nollet qui a fubftitué anbsp;l’eau, du mercur» , de menu plomb , des

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, nbsp;nbsp;nbsp;fur rEleSlricité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;79

^'^fluettes , de la limaille de fer, de cui-? amp;.C. donne fans héfiter la preference ^ 1’eau.

. 7“. La figure du vafe eft une chofe fort ^’’uifferente ^ on fe peut fervir d’une jatte ,nbsp;liey d’une bouteillc. Une grande bouteillenbsp;cependant mieux qu’une petite. M.nbsp;Abbé Nollet a donne la commotion avecnbsp;Vaifteau de verre qui ne contenoit ninbsp;, ni metal, mais qui etoit bien purgenbsp;( Tom. 6 des Lemons de Phyfique, pagenbsp;). IInous raconte aumême endroitqu’unenbsp;I'^rfonne reffentit une commotion femblablenbsp;® Celle qui caraöérife l’expérience de Leyde,nbsp;frottant d’une main le dos d’un chat ,nbsp;que I’autre main étoit a une tres-pe-diftance du nez de ranirnal, II ajoatenbsp;^Ue cet effet eft rare, paree qu’il faut unnbsp;C'ns très-favorable a I’cleflricite , amp; un chatnbsp;res-éle(ftrifirble. II avertit enfin que fi Tonnbsp;fait reflai, on doit tenir le chat fur quel-etoffe de foye , amp; le frotter un certainnbsp;avant quede porter le doigt a fon nez.nbsp;Le même Phyiicien allure que la com-‘^^tHion eft plus forte , quand la bouteille re-fur un fupport eletftrifable par cominu-p^cation , que lorfqu’on la lailTe ifolee. M.

tankliri nie formelletnent le fait. II nous ^ ^ C Tom. i.pdg. 58. ) qu’il prit z bou-ciiles de verre parfaitement egalesqu’ilnbsp;cs eleitrifa également amp; en même terns aunbsp;^cine condufteur ^ qu’il les pofa enfuite ennbsp;terns fur la même table , I’une fur ua

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8o nbsp;nbsp;nbsp;Cinquieme Lettre

plateau de verre , Fautre fur un plateau de bois a peu pres égal ^ amp; qu’il trouva quenbsp;Ja commotion donnée par la bouteille po-fée fur Ie fupport éledlrique , étoit la plusnbsp;forte. II ajoute mème qu’il répéta plufieursnbsp;fois cette experience, amp; qu’il eut toujoursnbsp;Ie même réfultat.

9^^. En parlant du carreau de verre fubftinii a la bouteille de Leyde , nous apprendronsnbsp;comment on donne la mort aux animauX jnbsp;par Ie moyen de la commotion ëleftrique.

(c) M. l’Abbé Nollet dans fa Lettre XlX me propofeles difficultés fuivantes. Vous fai-tes entrer a la vérité , me dit-il, Ie choc desnbsp;deuax conrans dans 1’explication de 1’expé-ricnce de Leyde ^ inais vous fuppofez qu’ilnbsp;fe fait dans Ie corps de la perfonne qui excite rétincelle j óc cela ne me paroit pasnbsp;vraifemblable : il eft comme évident que cesnbsp;deux traits fe choquent aux endroits oü ounbsp;les voit s’enflammer ^ c’eft-a-dire, d’une part,nbsp;entre Ie doigt qui tire l’étincelle amp; Ie con-duéfeur , amp; de l’autre part , entre la bouteille amp; la main qui la Ibutient. Sur ce piednbsp;la Ie torrent de matiere ignée qui fort du filnbsp;plongé , n’entre point, comme vous Ie di-tes , dans Ie doigt qui fe préfente a lui ilnbsp;heurte ruderaent contre un pareil courantnbsp;qu’on en voit fortir , amp; c’eft de la répercuf-lion que nait la commotion qu’on relTent.

Votre comparaifon du piftolet chargé de poudre , continue M. l’’Abbe' Nollet , qu’onnbsp;fait partir en mettant Ie feu a 1’amorce , pré-

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fe

Jur l'Elcölricité» nbsp;nbsp;nbsp;81

nte.


5 felon moi, une idee fauffe ^ elle double ^ntendre , amp; vous Ie dites nettement quel-lignes après, que Ie lil de fer plongé fenbsp;,, de feu éleftrique , amp; que ce feu y eftnbsp;orteinent comprimé. Si cela étoit, il atten-pour en fortir, qu’un corps non ifolénbsp;toucher Ie métal qui Ie contient ^ ce-P^odant r^us f^avez qu’il s’écoule de lui-mê-fous la forme d’aigrettes •, öc que eetnbsp;^Jj^ouleinent fpontané eft la marque la plusnbsp;a laquelle on reconnoit que la bouteillenbsp;^ Leyde eft préparée , ou fuffifammentnbsp;chargée , pour me fervir de Texpreffion desnbsp;^ankliniftes.......

furface

tion. Au refte, s’il eft dangereux ¦* ^^périence avec de l’eau char

chaude , je

Si la bouteille avec de l’eau chaude a plus t;ftét qu’elle n’en a communément avec denbsp;‘^au froide, je ne voispas que cela fournilTenbsp;preuve évidente de Fanalogie ( mieuxnbsp;Ptouvée d’ailleurs ) de la matiereignée avecnbsp;^ feu éledlrique , lur-tout après que vousnbsp;9vez fait remarquer vous-même que 1’élec-^ticité réuflit mieux par un tems froid, quenbsp;P3tun tems chaud. Maïs ce qu’on peut direnbsp;Poür rendre raifon du fait, c’eft que la bou-, quand elle eft chaude , ne fe chargenbsp;P3S extérieurement, comme étant froide ,nbsp;des vapeurs aqueufes qui font prefque toutesnbsp;^^pandues dans 1’air, amp; qui s’attachant a fanbsp;nuifent beaucoup è fon éleörifa-de répéternbsp;ne

comprens pas pourquoi vous dites qu’on la peut faire eu employantle carreau de verre

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82 nbsp;nbsp;nbsp;Cinquieme Letire

dcre d’une maniere prefqiie anffi efficace , amp; cependant avec moins de rifque. Le ino^nbsp;prefque eft ici de trop ; tous ceux qui ont vu 1nbsp;ou répëté ccs fortes d’experiences , ftjaventnbsp;que le carreau de verre enduit de metal eftnbsp;capable de produire des effets , pour le moinsnbsp;auffi grands que ceux qu’on peut attendrenbsp;d’une bouteiJle, meine avec la circonftanccnbsp;de 1’eau chaude. Lcttre ilt;)‘ fur I’’tb Uricué ¦gt;nbsp;png. 199. Iln’eft aucune deces objedtions quenbsp;nous laiffions fans reponfe.

III

(d) Le carreau de verre couvert de metal eft un tableau magique auffi efficace amp; foeaucoup moins coutcux que celui dont M-Franklin nous fait la defeription, Tom. i.ptig-167 cb (uivantes. Voici comment on le prepare. On prend un carreau de verre blanc, denbsp;18 pouces de long fur ii de large. On collenbsp;en deffus amp; en deflbus de ce verre deux plaques de metal, de 15 pouces de longueur,nbsp;amp; de 10 de largeur. On pofe ce carreaunbsp;ainfi couvert fur un corps eledlrifable patnbsp;communication , amp; on place letoutfous lenbsp;condudleur. On fait communiquer par unenbsp;petite chaine la partie fuperieure du carreaunbsp;avec le conduédeur , Ton met une fecondenbsp;ehaine fous le carreau. Si quelqu’un tientnbsp;d’une main cette feconde chaine , amp; qu’ilnbsp;tire de I’autrc une bluette de la feuille denbsp;metal ; il fentira une commotion plus fortenbsp;encore , que celle qu’on tire par le moyennbsp;de la bouteille de Leyde préparée avec i’eaunbsp;£roi,de, amp; même avec I’eau chaude. Je ne

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^ nbsp;nbsp;nbsp;fur l'EleSlricité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;85

^utre une étincelle de la barre , Ie feu dont

fSche pas avoir dit Ie contraire nulle part. ® lt;ïne j’ai dit, amp; ce que je répéte ici, c’eftnbsp;ia commotion donnée par Ie moyen denbsp;a bouteille de Leyde préparée avec I’eaunbsp;, eft encore plus forte que celle dunbsp;^Weau magique. M. Jallabert en a fait Fé-P^euve. II iubftitua è Feau froide de Feaunbsp;paude, amp; a Feau chaude de Feau bouil-Alors, dit-il, des eclats de lumiere très-parurent d’eux-mêmes, avant qu’on ap-Pj'ochat la main du vafe : ils devinrent encorenbsp;F US vifs Sc plus nombreux, quand on y ap-Pbqua la main : amp; au moment que la per-pnne qui Ie touchoit d’une main , tira de

® Vafe fe remplit parut tout-a-coup d’une ^‘Vacité inexprimable. La fecoulTe fut pro-“'Steufe, Sc au même inftant un morceaunbsp;^’’biculaire du vafe de 2 lignes i de diamétrenbsp;lancé contre Ie mur qui en étoit a 5 piedsnbsp;^ diftance. Le morceau en fut emporté fansnbsp;^lure au vafe. Jallabert, pag. 127. Je ne croisnbsp;P3s que le tableau magique ait encore pré-un pareil phénomé»e. Ceci fervira denbsp;j^ponfe a la remarque que fait M. FAbbénbsp;a la fin de la Note précédente.

. Fon met fur le carreau de verre un oi-ƒ , de la tête duquel on ait óté les plumes, p Ia même main qui tient la chaine in-^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bluette de Ia tête de Fani-

0^1 j Foifeau feul éprouvera la commotion ^ expirera fur le coup.

gt; au lieu d’un oifeau, Fon met un car-

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'84 nbsp;nbsp;nbsp;Cinquieme Letire

ton fur Ia fenille de métal, amp; que la mêmc main qui tient la chaine inférieure , tdcliénbsp;d’en tirer une étincelle, elle Ic percera en excitant une flamme amp; un bruit très-confidé-rables. M. Franklin ( Tom. i- pjg- 162 ) anbsp;percé plufieurs fois jufqu’a 160 feuilles denbsp;papier commun avec une glace de iioonbsp;pouces quarrés, étamée fur fes deux faces.nbsp;L’on n’a jamais en pareil cas aucune eipécenbsp;de commotion.

Les animaux qui périiïent fur Ie tableau magique , fe trouvent après la mort dans 1’é-tat de ccux qui font foudroyés par Ie tonner-rc. Auffi établirons-nous dans notre neuviemenbsp;Lettre une veritable analogie entre la matierenbsp;du tonnerre ik celle de Véleftricité. Aprèsnbsp;les célébres experiences de M. Franklin quinbsp;démontrent 1’identité de ces deux matieresnbsp;de la maniere la plus inconteflable , on nenbsp;doute plus que nos meilleures machines élec-triqucs ne foieht les images de ces nuagesnbsp;effra^'ants qui portent dans leur feinje plusnbsp;terrible des météores.

(e). Au moment de 1’expérience de Ley-de , dtt AT Jallahert ,p^S- 303 gt; deuxcourans d’un fluide très-élaftique , mus avec violence,nbsp;entrent amp; fe précipitent dans Ie corps parnbsp;deux routes oppofées 5 fe rencontrent , fenbsp;heurtent ; amp; leur mutuelle répulfion caufenbsp;une condenfation forcée de ce fluide en di-verfes parties du corps.

(ƒ) Tout nous indique , dit M. l’’Ahhê Nollet 5 6c nous porte a croire que la matiere

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, nbsp;nbsp;nbsp;_ fur l'EleSlricité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;85

^ 2'^riqu^* eft un fluïde très-flibdl qui réfide P^rtout, en dedans comme au dehors desnbsp;II eft par conféquent au dedans denbsp;^Oüs-inêmes ^ amp; fi nous en jugeons par lanbsp;avec laquelle 11 y entre amp; 11 en fort,nbsp;par I’extreme finefle de fes parties, amp; par lanbsp;Porofité de notre matlere propre , nous n’au-pas do peine a coraprcndre qu’il jouiflenbsp;nous d’une parfaite continuité , amp; quenbsp;rnouvemens foient au inoins femblablesnbsp;* Ceux des autres fluïdes que nous connoif-

Or en fuivant ces idees.....ne puis-je

pas dire que dans les cas ordinaires, lorf-Un homme non eleiftrique fait etinceller Corps éledfrlfé , la répercuffion des cou-^ans cleftriques ne fe fait fentir qu’a la peaunbsp;uu doigt, ou tout au plus dans le bras, par-flue la matlere choquée qui n’eft appuyeenbsp;retenue par aucune aftion contraire , anbsp;^®ute la liberté de reculer amp; obeir au coupnbsp;elle revolt ; au lieu que dans le fait ennbsp;“ï^ieftion 1’eiFort elsiftrique delate en mêmenbsp;par deux endroits oppofss fur un filetnbsp;uiatiere qui s’étend d’une main a I’autrenbsp;traverfant le corps , amp; qui, a la raanierenbsp;fluides , communique le mouvementnbsp;il eft animé , a toutes les parties de fonnbsp;?9éce , qui fe trouvent dans le même fu-

......La commotion plus ou moins grande,

plus ou moins complete que nous eprouvons ^ns I’experiencc que j’elTaye d’expliquer,nbsp;done s’attribucr avec beaucoup de vrai-^‘uiblance a la double répercuffion que regoit

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86 nbsp;nbsp;nbsp;Cinquierne Lettre

en même teins Ie fluïde éleftrique qui réfid« en nous, comme par tout ailleurs. Eff-ü fgt;qnbsp;l’EUdricite , (econde Editionfag. 194 amp; fu!'nbsp;vantes. Le même Phyficien aflïgne bicn net-tementles endroits oü fe font le choc amp; l3nbsp;répercuflïon dans fa Lettre 19'. Relifeznbsp;note c de cette Lettre.

(g) M. Franklin allure ( Tom. i. pdg-47 ) que le nl d’archal amp; le dedans de l3 bouteille de Leyde font éleftrifés pofnivernentnbsp;OU pluf. Cette expreflion ne fignifieroit rien ,nbsp;fi elle'ne marquoit pas que le fluïde éleftrï-que eft comprimé dans le fll d’archal amp; danSnbsp;la bouteille.

(/;) La violence des fecoufles doit auffi ? en partie , être attribuée a la réaétion dunbsp;fluide élaftique amalTé amp; condenfé dans l’eaunbsp;du vafe. Ce fluide, poulTé fans celfe en avantnbsp;par celui qui, du globe , paiTe da.ns la barre,nbsp;fait des efforts continuels pour s’étendre aunbsp;travers du verre •, il doit done réagir puiffam-ment fur le fluide qui eft repouffé vers lenbsp;vafe , amp; lui iinprimer en fe rétabliffant, unnbsp;mouvement violent qui fe communique anbsp;toutes les parties du corps analogues a cenbsp;fluide. Ce qui favorife cette explication , c’eftnbsp;que , lorfque le fluide éleéfrique pénétre Ienbsp;corps , fans y rencontrer d’obftacle qui' lenbsp;force a rebrouffer , 1’on n’ëprouve aucunenbsp;commotion. JaIIAbort, pag. 504.

(i) On métamorphofe un conduéteur en une efpéce de bouteille de Leyde, engarnif-fant de verre celle de fes extrêmités qui eftnbsp;oppofée au globe, Les étincelles qu’on tire de

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fur l'EleSlricité. nbsp;nbsp;nbsp;87

^condufteur ainfi prepare , font plus fortes ^ plus fenfibles que celles qu’on tireroitnbsp;'^tnême corps fans cette circonftance. Nol-3 Tom. 6 lies Lefons de Phyfiqiie , pag. 475.nbsp;,.a) J’avoue que I’experience de Leyde nenbsp;pas , quand on fubftitue un vafe denbsp;a la bouteille ou au carreau de verre 5nbsp;je ne peux goiiter les raifons que vousnbsp;^Onnez , en difant que la inatiere eleftriquenbsp;derneure concentrde dans Textreinite du con-^veeur , ns pouvant petie'crer dans Les pores dunbsp;quot;^^ere pour pajfer outre, comme elle pet^ fairenbsp;travers du metal. Celui-ci fans dcnite eftnbsp;plus permeable pour elle ; mais elle traverfenbsp;, quoique plus difficileinent, route I’e-PuilTeur du verre, amp; fe fait bien fentir aunbsp;dela. Pen ai donne bien des preuves qu’ilnbsp;fuut qae vous detruiliez , fi vous voulez quenbsp;Jfifouferive èvotre fuppofition. Nollet, Lettrenbsp;pag. loi. La note fuivante prouveranbsp;^2 je n’ai jamais penfe de la forte.

(i) L’experiencede Leyde ne reuffit, que PUrce que la matiere eleeftrique que Ton anbsp;‘^uinmuniquée au fil de fer amp; a I’eau contc-dans le vafe , ne fe diffipe pas a traversnbsp;les pores du verre, ou ne va pas fe perdrenbsp;dans ces mêmes pores. II faut done fe fervirnbsp;d un vafe, ou de verre , ou de porcelaine ^nbsp;Purce que ces deux corps étant éleflrifablesnbsp;par frottement, le font tres-peu par com-’^unication les vafes de metal au contrairenbsp;etant très-éledlrifables par communication,nbsp;receyroient amp; lailTeroient palTer une grandenbsp;Partie de I’eleftricite communiqués au fil

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88 Cinquieme Leiire

d^x^er Si a l’eau •, Ie fil de fer ne feroU done plus chargé de matiere éledtrique 9nbsp;amp; par conféquent je ne devrois pas rellentirnbsp;la commotion. Grand Dittionnaire de Phyfique»nbsp;lom. 2. pag. 38. Je ne vois pas comment onnbsp;peut conclure de cette explication , que j’ayenbsp;jamais regardé Ie verre comme impermeablenbsp;a la maticre éleftrique.

(w) M. 1’Abbé Nollet me parle ainfi dan* fa i9'Lettre,p4^. 202 : vous ajoutez, que Ie verrenbsp;ne s’e'l^rife que très-peu , par communication 7nbsp;amp; t’ey encore un fait dont je ne puis convener;nbsp;je fais plus, js foutiens que I'experience dont ilnbsp;eft queflion , ne re'affit qu’/utant que le verre efinbsp;fortement éhdrife' par communieation.

Je prie M. l’Abbé Nollet de fe rappeller qu’en difant que le verre s’éleftrife très-peunbsp;par communication , je me fuis fervi de fesnbsp;propres paroles. Voici comment il parle dansnbsp;fon E^ai fur 1‘Eleólricice', pag. $3 de la fecondenbsp;e'dition. Les corps qui s’éleörifent le mieu3£nbsp;par frottement, le verre, le foufre , les gommes, les refines, dec. ne re?oivent que peujnbsp;ou point d’éleftricité par communication.

(n) Cette accufation fe trouve dans la Let-tre laquelle je repons. On y lit en termes expres , page 200 : C’eft a la nature du verrenbsp;( dont vous ne faites ici nulle mention ) qu’ilnbsp;faut attribuer 1’énergie extraordinaire quenbsp;prend la matiere eleftrique dans cette experience 5 la rude commotion qu’elle fait ref-fentir, amp; la libertd que I’on a de touchernbsp;cette partie du condufteur fans le déféleftri-

fer,

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fur rEie^ricité. nbsp;nbsp;nbsp;89

) liberté , au moyen de laquelle on peut ^^Cevoir en même teins par les deux bras lanbsp;'^^Pcrcuffion du fluide éleftrique qui rélide ennbsp;, cornme par tout ailleurs.

(0) Relifez la fin de la note c de cette Let-? Si vous comprendrez Ie but que je me P^opofe. Je ne vois pas en eft'et comment lanbsp;^.'^Onde experience peut être une preuvenbsp;^'ïionftrative de l’identité de la matiere ignéenbsp;^ du feu éledlrique.

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90

SIXIEME LETTRE.

La Mature éleSlrique corftdérée com-me caufe de la fluidité des corps. Eau éleBrifée plus fluïde que lanbsp;même eau non éleStrifée. Accéléra'nbsp;tion de mouvement dans l’eau élec-trifée, expliquée par une augmenta-’nbsp;tion de fluidité.

JE fuis charmé, Monfieur , de vous avoir donné occafion de vous ex-pliquer nettement fur les caufes Phy-.nbsp;liques de la fluidité. Après avoir lunbsp;tout ce que renferment vos Lemons denbsp;Phyfique expérimentale fur cette importante matiere , j’avois eu quelquenbsp;peine kdéterminer quel eft en ce pointnbsp;ie fyftéme que vous adoptiez. On s’ima-gine d’abord que, marchant fur lesnbsp;traces de Gaffendi (a) , vous faitesnbsp;confifter la fluidité dans la mobiliténbsp;des parties dont les liquides font com-pofés (b). Point du tout 5 quelques pa-

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fur l'ElcSlricité. nbsp;nbsp;nbsp;91

après, cette grande aptitude au Mouvement ne devient qu’une purenbsp;Condition , amp; vous nous donnez l’airnbsp;^libtil comme la caufe phyfique amp; im-•^édiate de ce grand phénoméne {c)-^epuis lors fans doute vous avez faitnbsp;nouvelles reflexions 5 amp; dans lanbsp;Lettre que vousm’avez fait Thonneurnbsp;m’adrefler , vous me marquez ex-pteflement que vous penfe^ comme moi^nbsp;^ue Ie feu élémentaire répandu dansnbsp;^oute la nature , amp; par conléquent Ienbsp;^eu éleftrique , ejl ia principale caufenbsp;^ la plus générale de la fluidité. Cetnbsp;^veu intéreflant, vous Ie faites a l’pc-^afion de 1’expérience qui nous apprendnbsp;flue 1’eau éieditriféei couie avec beau-^oiip plus de vitefie j que la mêmenbsp;non éleftrifée. Vous ne gouteznbsp;P^s a la vérité 1’explication que j’ainbsp;^onnée de cette expérience curieufenbsp;J’efpére cependant vous ramenernbsp;^ uia maniere depenfer; amp; c’eft pournbsp;venir plus lürement a bout, quenbsp;me determine a vous préfenter en

Ha

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9 2 nbsp;nbsp;nbsp;Sixieme Lettre

grand amp; fous toutes fes faces mon fyf' terne fur les caufes phyfiques de lanbsp;fluidité des corps.

i». On doit regardcr les fiuideS-comme des amas de petits corps foliquot; des, aflez mobiles les uns a l’égardnbsp;des autres, pour fe féparer au moindrsnbsp;choc.

2°. Lesparticulesdontles corps fluïdes font compofés, font très-déliées amp; aflez communément rondes 5 de-liées, elles font très-propres k tous lesnbsp;mouvemens qu’on veut leur commit'nbsp;niquer , paree qu’elles ont très-peu denbsp;force d’inertie \ a peu pres rondes, elles n’ont pas les unes avec les autresnbsp;line cohéfion fenfible , paree qu’ellesnbsp;ne fe touchent pas par beaucoup d’en-droits.

3o. Les parties infenfibles de tousles fluïdes, de ceux-la même qui paroif-fent être dans Ie repos Ie plus parfait,nbsp;font toujours agitées d’un mouvementnbsp;en tout fens. Celt pour cela fans doutsnbsp;que les fluides ont la vertu de diflbtt-dre Iss corps les plus durs*

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fur l’EleSlricité. nbsp;nbsp;nbsp;95

leu ? On voit tout de fuite repren-

dr,

4'’- Le feu élémentaire dont iln’eft impoffible d’expliquer le mouve-en tout fens (^e') , produit évi-®*^ment cette efpéce d’agitation in*nbsp;^^ftine qui regne dans les fluides. L’onnbsp;done alTigner ce feu pour la caufenbsp;Pnyfique amp; immédiate de la flui-Les preuves de cette affertronnbsp;Spréfentent comme d’elles-mêmes.nbsp;^^ut-on oter a l’eau fa fluidité ? L’onnbsp;fait fortir une partie du feu qu’ellenbsp;^^nferme dans fon fein ; amp; par cettenbsp;^P^tation on la voit comme méta-Jporphofée en un corps tres dur amp; très-olide. Vient-on a bout d’introduirenbsp;la glace une certaine quantiténbsp;feu ? On vnir rnt

p ^ aux parties dont e'Ile eft co'mpo-gt; une fluidité qui leur eft comme ^^turelle. Ce n’eft pas feulement Ianbsp;, ce font les corps les plus durs ,nbsp;métaux eux-mêmes , qui fe chan-§®nt en corps fluides, lorfqu’on lesnbsp;°^met a l’aélion du feu. Pourroit-onnbsp;^ptes des expériences fi frappantes,

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54 nbsp;nbsp;nbsp;Sixieme Lettre

ne pas regarder eet élément comin^ la véritable amp; l’unique caufe de l^-jfluidité ?

5°. La matiere éleétrique eft un vs* ritable feu ; il eft impoftible de ne paSnbsp;en convenir, lorfqu’on la volt enflarn-mer 1’efprit de vin , rallumer unSnbsp;chandelle, amp;c. (ƒ). 11 feroit inutile ?nbsp;Monfieur ^ de vous prouver plus aUnbsp;long une pareille propofition ; il n'eftnbsp;perfonne qui foit auffi perfuadé quenbsp;vous (^) , que Ie feu , la lumiere 5^nbsp;réleéfricité dépendent du même principe , amp; ne font que trois modifications différentes du même être : c’eftnbsp;même a cette occafion que vous nousnbsp;invitez a admirer la fage oeconomi®nbsp;qu’on voit régner dans 1’univers, oUnbsp;les caufes phyfiques font employeesnbsp;avec épargne , amp; les effets multipliesnbsp;avec magnificence.

6^. Le feu élémentaire fe joint-i^ a des particules inflammables , telles que font les parties huileufes, ful'nbsp;phuteufes , bitumineufes, amp;c ?

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fur lEleëlricitê. nbsp;nbsp;nbsp;95

Prend Ie nom de feu mixte ou ufuel ^ Ie nom me feu éledlrique , lorfquenbsp;pour fe rendre vilible, il fe joint anbsp;^^rtaines parties du corps éleftrifé, ounbsp;rnilieu par lequel il a pafle (^).nbsp;•1 Out cela fuppofé , voici ie raifon-^^nient que je fais, il me paroit unenbsp;^^ritable demonftration.

premiere Affertion. Le feu élémen-^^Ire eft le même que le feu éleftrique;

le feu élémentaire produit la ^^lidité ; done le feu éleélrique la pro-aufli,

Seconde Affertion. Plus un corps ^oide acquiert de feu éleélrique, amp;nbsp;P;^s fa fiuidité augmente. Si celanbsp;*^_^toit pas ainfi, les caufes néceflairesnbsp;^^uroient pas toujours leur effet.

'^roifieme Affertion. Plus un corps ^cquiert de fiuidité, amp; plus grandenbsp;la vitefle avec laquelle il coule ;nbsp;Puifque les écoulemens font les effetsnbsp;’^^ceflaires de la fiuidité.

Quatrieme Affertion. L’eau éleélri-contient plus de feu que la meiae

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9 6 nbsp;nbsp;nbsp;Sixif^e Lettre

eau non éleélrifée , ou du moins ( qui dans le fond reviendroit au metnSnbsp;par rapport a I'effet dont il s’agit )nbsp;feu que contient I’eau é'lèftriiéenbsp;en plus grand mouvement que celu*nbsp;qui fe trouve dans la mgt;.'rne eau nonnbsp;éledfrifée; done I’eau éleótrifée doitnbsp;couler plus vite que la même eau nonnbsp;éleftrifée. AulTl lorfqu’on demandsnbsp;pourquoi par un fiphon dont la pinsnbsp;longue branche eft terminée en tuyannbsp;capillaire, I’eau éleétrifée coule in'nbsp;comparablement plus vite que la mO'nbsp;me eau non éledlrifée, eft-il naturelnbsp;de répondre qu’il faut attribuer cetnbsp;effet a 1’augmentation de fluidite qusnbsp;réledlrifation aprocurée al’eau. Voilnnbsp;ce que j’ai fait a Tarticle EleSlricité denbsp;mon grand Didtionnaire de Phyfiqiie jnbsp;amp; voila préciiément 1‘explication quenbsp;vous rejettez dans votre 19® Lettre jnbsp;examinons les raifons qui vous ont en'quot;nbsp;gagé k prendre ce parti.

Et d’abord vous paroiflez con-vaincu que 1’augmentation de ftniy

ditd

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, ^ ^ fur rEleSlricitê.

'te luit toujours Taugmentation fen-'^¦e de chaleur 3 amp; comme réledlrifa-n’a jamais échauffé fenfiblement, folide , ni liquide inanimé , vousnbsp;l^ous croyez en droit de conclure quenbsp;eau éleftrifée n’eft pas plus fluïde quenbsp;^ nrême eau non électrifée. Vous ap-P^ez votre fentiment fur l’expé-’^'ence qui vous a appris que Ie mercu-d’un thermométre fortement élec-ne montoit pas d’un centiémenbsp;^e degré.

Mais, Moiifieur , que répondriez-'ous a un Phyficien qui, après avoir ^'^'oué que 1’augmentation de chaleurnbsp;Ie moyen Ie plus ordinaire dont onnbsp;^ ^ert pour augmenter la fluidité desnbsp;^tgt;rps j ajouteroit qu’il doit y avoirnbsp;la nature plulieurs autres caufesnbsp;^^Pables de produire Ie même efFet ?nbsp;j egt;us fera-t-il permis de conclure quenbsp;bierre ne peut point caufer d y-, paree que Ie vin eft )a liqueurnbsp;fe fervent ordinairement ceuxnbsp;s’enyvrent ?

I

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5 8 nbsp;nbsp;nbsp;Sixier/ie Lettre

D’ailleurs eft-il bien décidé Taugmentation de fiuidité foit en rai'nbsp;fon direfte de Taugmentation de cha'nbsp;leur , dans une eau qui fe trouvenbsp;dans fon état naturel ? Newton nenbsp;penfoit pas ainfi. II aflure en termednbsp;formels (i) que la chaleur n’augquot;nbsp;mente que la fluidité des liqueUfSnbsp;dont les parties ont beaucoup de tequot;nbsp;nacité amp; beaucoup de vifcofité, tebnbsp;que font Thuile , Ie miel , amp;c.nbsp;croit même que i’eau chaude n’e^^nbsp;gueres plus fiuide que 1'eau froide gt;nbsp;puifque 1’une amp; l’autre oppofentnbsp;même degré de réliftance aux corp^nbsp;folides qui les traverfent. Je pen^^nbsp;done, avec Ie commun des Phyficiens?nbsp;que Ie propre de la chaleur eft plutotnbsp;de raréfier l’eau amp; les autres liqueur®nbsp;dont les parties ont peu^e cohérene®nbsp;entre elles, que d’en augmenternbsp;fiuidité- Si cela n’étoit pas ainh ,nbsp;fe verroit force de dire que l’eau bouil'nbsp;lante eft incomparablement plus ftuJ'nbsp;de que l’eau froide j ce qui eft conquot;

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j, , fur l'EleSlricité. nbsp;nbsp;nbsp;99

k toute forte d’expériences. je ^nviens done qu’en éledlrifant forte-j Sc long-temps de fuite l’efpritnbsp;^in OU Ie mercure de votre ther-ométre, vous ne Ie ferez pas mon-d’un centiéme de degré ; amp; je con-de la, non pas que Ie feu élcdtri-ne contribue pas a la fluidité desnbsp;maïs qu’il ne contribue pas anbsp;raréfa£fion (^).

j,.''ous ajoutez enfuite que , puifque ^coulement de Teaii par un tuyaunbsp;^^pillaire, s’accélérea l’inHant mêmenbsp;on 1’éleéirife, amp;c qif il recommencenbsp;faire goutte-a goutte amp; avec len-j dès qu’on cefle de l’éleftrifer;nbsp;ne pouvez pas vous réfoudre knbsp;tribuer a une augmentation de flui-l’impétuofité de ce mouvement.nbsp;Maïs ne vous eft-il pas démontrénbsp;y.'® 1’éleftricité doit avoir prefque anbsp;^^^ftant Ibn eifet a des diftances très-j.°^^dérables (/)? pourquoi done pa-^*^iire2-vous étonné de 1’inftantanéiténbsp;adion? Pourquoi encore ne vou-I 7.

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100 nbsp;nbsp;nbsp;Sixieme Lettre

lez-vous pas que 1’écoulement accfiquot; léré cefle , lorlqu’on fait cefler TéleC'nbsp;trifation de Teau? N’eft-il pas naturelnbsp;que l’effet dilparoiïïe avec la caufsnbsp;qui Ie produit néceflairement ^ amp; nsnbsp;voyons-nous pas tous les jours que 1^nbsp;conduëleur perd fon éledlricité, anbsp;tant qu’on ceffe de frotter Ie glob^nbsp;de Ia Machine éleftrique ?

Vous attribuez enfin Tefièt dont il s’agit, aux effluences qui débouchentnbsp;par Textrêmité du tuyau capillaire gt;nbsp;qui s^y manifeftcnt par un 1'oufflenbsp;par une aigrette, amp; qui augmententnbsp;indubitablement la vitefie de 1’écoU'nbsp;lement, en lui communiquant unenbsp;partie de la leur.

Mais ces noqvelles effluences n’ont elles pas pour caufe une nouvel^nbsp;Ie matiere ignée qui fe rend danSnbsp;l’eau qu’on éleélrile ; amp; cette nouvellenbsp;matiere ignée peut-elle être introduit^nbsp;dans l’eau, lans en augmenter la fiui'nbsp;dité , amp; fans accélérer fes écouls''nbsp;mens ? II ne paroit done pas q^’**

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j». nbsp;nbsp;nbsp;fur l'EUSlricité,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lOt

pofTible de bien expliquer 1’expé-*^^^nce dont il eft ici queftion , fi 1’on regarde pas 1’eau éleétrifée com-beaucoup plus fluide que la mê-eau non éle£irifée. J’ai l’honneurnbsp;^ etre amp;c.

Notes four la Jixieme Lettre.

{j (ƒ) Gaflendi eftperfuadéqu’un corps n’efl:

gt; que paree que les particules dont ii ^ ‘^ornpofé font trés petites, amp; qu’elles peu-’'*fe mouvoirindépendamment les unes desnbsp;6nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comment il s’exprime au chap,

la Sedhion i de fa Phyfique. Fluiditas nm oriri videtur, quant ex eo quad atomt, feunbsp;tlnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quihus corpus fluïdum conftat, fpa-

ta r nbsp;nbsp;nbsp;haheant , amp; fic inter fe diffocia-

, ut fint invicem mobiles circum Juperfi^ fe contsngunt. ha fe rem haberenbsp;^ ^higimus , primum in acervo granorum fru~nbsp;quodlibet, ob fpatiola intercepta ,nbsp;ytre ft circa contigua capax efi : ex quo fitnbsp;^nio^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;partem volueris acervum

ipr , aut intra quodcumque vas reponere, fenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;emoveantur, effundantur, accommodent

fi ^fiterieri figura vafis...... ha verb con-

eji fe fe rem habere in 4/nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘*'fde?n difcrimen folumintdo eft quod gra-

** 5 feu eorpufcula ex quibus acervus, (eu ma-

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I o 2 nbsp;nbsp;nbsp;Shieme Lettre

vis, moles éf cumulus aqudt contexitur , ^nt IH' compamhUiter miner a , tenutoraque, amp; ince'0'nbsp;paralil'tter anguflioribus intercepta fpatiolis gt;nbsp;quhn conclpi corpufcula vale ant cujujlibet p‘*^'nbsp;veris , quern detcrere artificio liceat.

(b) croirois done volontiers, dlt M‘ I’Able Nollet, ati Tome 2 defes Lemons de Ph)pnbsp;jique expe'rimentale , pag. 449 , que les li'nbsp;queurs n’ont point cn elks mêmcs vin moU'nbsp;vement particulier qui les rende telles \nbsp;qu’elles font dans cet état feulement, paresnbsp;que leurs parties font extrêmement mobilesnbsp;entr’elles. L’objet de cet article eft done denbsp;faire connoitre, autant que nous le pourrons gt;nbsp;ce qui peut entretenir cette mobilité refpec-tive j lt;Sc conime être dur eft I’ctat oppofé »nbsp;celui de liqueur, les caufes de I’un doiventnbsp;nous indiquer celles de 1’autre.

f f } On lit enfuite au mcme Tome, pag. 46i • plus il y a d’air fubtil dans I’interieur d’unnbsp;corps, moins ce corps eft dur ; paree qu’a-lors les parties folides qui le compofent, 1®nbsp;touchent par moins de furface , amp; quenbsp;preffion du dehors eft plus foutenue p3*'nbsp;celle que k fluide tranfmet au dedans. Quandnbsp;la cire , par exemple, s’amollitfenfiblement)nbsp;e’eft que fair fubtil dont elk eft pénétrde inbsp;dilate par la chaleur , dilate de niême lesnbsp;efpaces qu'il occupeSc comme ces efpacesnbsp;nc peuvent s’augmenter que par 1’écartementnbsp;des parties folides qui les entourent r, le con-taftde celks-ci devientplus rare , kur jonc-tion moins exadte , leur coherence moin*nbsp;forte.

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_ nbsp;nbsp;nbsp;fur fEleSlricitê.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;105

On enfin a la pag. 471 : Les deux etats jPPofés, je veux dire , la folidite amp; la flui-c’ ft’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;done de la même caufe j

\ 1 air fubtil qui fixe les parties d’une la 1 lorfque fa preffion extérieure excédenbsp;,^^/®3£l:ion qu’il fait en dedans \ amp; e’eft cenbsp;tnnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rend 8c entretient les parties

•ante

en s’introduifant entre elles enfuf-

quantite.


M. l’Abbé Nollet dans fa Lettre 19'. qq' ? nie parle de la forte : Je penfenbsp;jj vous 5 que le feu élémentaire ré-bai dans tome la nature , eft la princi-^ Caufe 8c la plus générale de 1 fluidité ;nbsp;pv^^^njedfure encore avec prefque tous lesnbsp;yficiens , que ce fluide fubtil qui fait nal-auV^ chaleur 8c I’inflainmation , produitnbsp;ip n pbénoménes de l’éledfricité

mais


)e


gg.^?ais pareillement que pour ces divers , il faut qu’il foit differemment modi-Quand il met un corps en fufion, quandnbsp;^ augmente la fluidité, e’eft en le ren-fenfiblement plus chaud ; ce qu’il nenbsp;pas ordinairement en produijfant les phé-°*i^énes éleftriques: L’efprit de vin , ou lenbsp;^^'quot;Cure du thérmométre le plus fenfible , nenbsp;P3S de ïls de degré, quoi qu’on 1’élec-, r fortement 8c long-tems de fuite : vousnbsp;.^chaufTerez jamais ni folide,ni liquide ina-^ p® par la feule éleftricité.

Comment voulez-vous done que je croie ^ec vous qu’un écoulement éleftrifé, d’inter-^ftent qu’il eft devient continu , 8c s’accé-

I4

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104 Sixieme Lettre lére par une augmentation de fluidite', qu^aU^nbsp;cune bonne raifon ne m’autorife afuppofer?nbsp;8t que Fexpérience niême feinble démentiJ'-Mais quand on voudroit admettre cettenbsp;caufe , quiconque aura vü Ie fait, quiconqu^nbsp;1’aura examine , ne pourra fe réfoudre ^nbsp;penfer que la divergence des jets, toutes lesnbsp;.diteftions qu’on peut leur faire prendre io'nbsp;diiFéremment, l’impctuofité de leur mouve-

de

d’une plus commence écnbsp;réleéfrifation. Carnbsp;, que 1’écoulcment s’ac-

gran

ment, foient les effets mobilité de parties quinbsp;dans un inftantnbsp;c’eft un fait conftant,nbsp;célëre al’inftant méme qu’on 1’éleélrife , amp;nbsp;qu’il recommence a fe faire goutte a goutte onbsp;dès qu’on celïe d’éleflrifer. On trouvera 1^nbsp;vraie caufe de eet effet, fi Ton fait attention aux effluences qui débouebent par l’eX-trêmité du tuyau capillaire, qui s’y mani-feftent par un fouffle , ou par une aigrette.nbsp;amp; qui augmentent indubitablement la vitelfenbsp;de 1’écoulement , en leur communiquantnbsp;une partie de la leur.

(e) Imaginez-vous un globule infiniment petit du premier ordre , autour duquel fe trou-vent des globules infiniment petits du fecondnbsp;ordre; chacun de ceux-ci fera fenfiblementnbsp;attiré par celui-la , amp; par la même cliacuonbsp;de ceux-ci aura une force centripéte vers celui-la ; puifque les infiniment petits du prr-mier ordre font infiniment plus grands que Ie*nbsp;infiniment petits du fecond ordre. Imaginez-vous enfuite que la caufe premiere a impri'

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fur l’Eleëlricité. nbsp;nbsp;nbsp;105

3 cliacun des globules places a la circon-^ï'ence, une force de projeélion proportion-^^lle ^ leur force centripéte ces globules ^niinés en même terns par ces deux forces ,nbsp;obliges de tourbillonner autour dunbsp;globule infiniment petit du premier ordre ,nbsp;^ peu prés comme la Lune eft obligee denbsp;^ourbillonner autour de la Terre j amp; voilanbsp;lt;lu’on peut appeller un veritable tourbillonnbsp;'Mee. Mettez enlemble plufieurs de ces tour-®ulons ^ ils formeront un fluide agité ennbsp;fens , des mouvemens duquel il iera fa-de rendre raifon d’une maniere trés mé-^^anique , quelque irréguliers que paroif-•snt ces rnouvements. Voulez-vous des tour-^illons ignées encore plus petits que ceuxnbsp;®°nt on vient de faire la defcription ? Placeznbsp;centre tantót un globule infiniment petitnbsp;'*'1 fecoud ordre entouré de globules infini-|^2nt petits du troifteme ordre ^ tantót un glo-infiniment petit du troifieme ordre en-*Oüré de globules infiniment petits du quatrie-ordre , amp;c. , vous aurez Ie feu Ie plusnbsp;*J^btil que Ton puiffe imaginer. Voila ennbsp;P®Ux mots quelle idéé on doit fe former dunbsp;élémentaire , lorfqu’on veut rendre rai-du mouvement en tout fens dont il eftnbsp;^S'té. L’on trouvera cette matiere traitéenbsp;plus au long amp; rapprochée de fes Principes ,nbsp;*}on.feulement, a Partiele Feu de la troifiemenbsp;'^'fition de notre petit Diftionnaire de Phyfi-Sue , rnais fur-tout au Tome 5'. de notrenbsp;raité de paix entre Defcartes 6c Newton ,nbsp;86 amp; fuivantes.

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10^ nbsp;nbsp;nbsp;Sixieme Lettre

(f) nbsp;nbsp;nbsp;Placez une perfonne fur Ie giteau ienbsp;réfine : éleftrifez-la par Ie moyen du globenbsp;de verre , amp; prefentez-lui dans une cuillernbsp;de métal, de 1’efprit de vin , ou une liqueurnbsp;inflammable , légérement cbauftee j la perfonne en queftion allumera la liqueur avecnbsp;ie bout du doigt.

L’on verra dans Ia note fuivante copiment ®n peut avec Ia matiere éleitrique rallumernbsp;une chandelle éteinte.

(g) nbsp;nbsp;nbsp;Pourfe convaincre que Ie feu éleöri-que n’eft pas diflingué du feu élémentaire ,nbsp;il faut lire ce qu’a écrit fur cette matierenbsp;M. PAbbé Nollet depuis la page 2^)8 jufqu’anbsp;la page i6o du Tome 6'. de fes Lemons denbsp;Phyfique expérimentale. Voici ce qu’il y anbsp;de plus décifif dans ces i z pages. Eleétrifeznbsp;une barre de fer, dont Ie bout Ie plus reculénbsp;foit un peu arrondi : préfentez Ie doigt anbsp;cette partie , comme pour en tirer une étin-celle; amp; placez entre Fun amp; Fautre Ie lumi-gnon d'une chandelle nouvellement éteinte.

Si lorfque Fétincelle éclate, Ie trait de matiere éleftrique traverfe Ie jet de fuméenbsp;qui_ fort du lumignon ^ vous verrez prefqucnbsp;toujours la chandelle fe rallumer.

La matiere qu’on voit Briller dans cette ex-périence eft évidemment la matiere éleétri-que. Or cette matiere luit amp; éclaire, brule amp; enflainrae. La reflemblance dahs les effets annonce alTez fürement 1’identité des caufes.nbsp;Done on peut condure , avec beaucoup denbsp;vraifembiance, que ce fiuide reconnu par les

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p, nbsp;nbsp;nbsp;fur VEleSlricitê.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;107

^ yficiens fous Ie nom de feu élémentaire , 8c attribuent la propriété de produirenbsp;lumiere , eft auffi celui que la nature em-r*oye pour tous les phénoménes éleöriques,nbsp;ne peut pas dire , remarqiie M.nbsp;Nollet, que la matiere eleftrique foitnbsp;P’l'fement 8c {implement 1’élément du feunbsp;'I^Pouillé de toute autre fubftance ; I’odeurnbsp;elle fait fentir ferable prouver que celanbsp;pas. On peut ajouter que quand cettenbsp;^atiere s’enflanlme , elle paroit fous diffe-®gt;ites couleurs, tantót violette ou purpuri-» felon la nature des corps d’oü elle fort,nbsp;^ felon 1’état aftuel des milieux oü elle eftnbsp;Tame 6 des Lemons de Fhyjique expéri-^^nule, page 260.

(i) Caltr multum facit ad fluiditatem, lt;?/-^‘»uendo tenacitatem corporum. Fluida reddit ^^it4 corpora, qua alioqui fluida nonfunt-, au-lt;nbsp;fluiditatem liquorum, «r elei, balfami,nbsp;f{/ix j eorumque vim reftjlentem eo paéo im~nbsp;At aqua vim refiftentem non multum m~.nbsp;‘’^UéS; quod utique faeere deberet , fi quUentnbsp;'*?«lt;« refijientia pars aliqua notata digna orireturnbsp;attritu vel tenacitate parttum fuarim. Opti-.nbsp;de Newton, Livre 3', Queftion 28',nbsp;P^ge 296.

( ^) Je ne connois aucun Phyficien qui ait ®?^pliqué les efFets du thermométre par Ienbsp;plus qu Ie moins de fluidité du mercure qu’ilnbsp;'^ontient. Ils difent tous que eet inftrumentnbsp;P^étéorologique eft très-propre a nous indi-luer les variations qui arrivent dans l’athmof-

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io8 nbsp;nbsp;nbsp;Sixieme Lettre

phére par rapport a la chaleur amp; au froid» paree que la chaleur dilate, amp; que Ie froidnbsp;condenfe Ie mercure. Ils eoncluent de la avecnbsp;raifon que Ie mercure du thermométre doltnbsp;d'autant plus monter, que Ie tems eft plusnbsp;chaud , amp; doit d’autant plus defcendre , quenbsp;Ie tems eft plus froid. Eh comment pourroit-on en Phyfique propofer férieufement unenbsp;explication différente de celle-ci ? Pour ennbsp;faire fentirle faux, nefuffiroit-il pasderap-porter la m.aniere dont fe conftruit Ie ther-mométre de Reaumur ?

On prend un verre dont la boule ait prés d’un pouce, amp; Ie tube une demi ligne denbsp;diamétre dans toute fa longueur qui eft d’unnbsp;pied.

On remplit de mercure Ia boule amp; environ les deux tiers du tuyau.

On plonge la boule dans un vafe plein de glace pilée bien menue, amp; on 1’y laifte juf-qu’a ce que la liqueur ait regu tout Ie froidnbsp;qu’elle y peut prendre, c’eft-a-dire, jufqu’anbsp;ce qu’elle celTe de defcendre dans Ie tube.

Après cette premiere operation, ontranf-porte la boule du thermométre dans un vafe rempli d’eau bouillante \ on l’y laifte plongéenbsp;jufqu’a ce que la liqueur ceflê de monter, amp;nbsp;lorlque Ie mercure eft élevé a cette hauteur,nbsp;on ferme hermétiquement 1’orifice du ther-inométre , de telle forte qu’il n’y ait pointnbsp;d’efpace dans Ie tube qui ne foit rempli denbsp;mercure.

On prépare enfuite une planche fur la-

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fur l’EleSlricité. 109 on puilTe appliquer le verre du ther-^onrétre , amp; fur laquclle encore foil traceenbsp;echelle dont les points les plus intéref-font o amp; 80.

^On fait enforte que le point de réchelle 1’on a marque o, correfponde a I’endroitnbsp;, tube ou la liqueur s’eft fixée , lorfquenbsp;9 Doule du thermometre etoit plongee dansnbsp;ƒ vafe plein de glace pilee ^ amp;: que le pointnbsp;p® 1‘éclielle ou Ton marque 80, ioit vis-a-visnbsp;®tdroit du tube ou la liqueur s’eil élevéenbsp;P^tle moyen de 1’eau bouillante.

Knfin on divife en 80 parties , ou 80 de-égaux, i’efpace de réchelle qui marque ^ difference qu’il y a entre le mercure plongenbsp;p^'isla glace pilee amp; le mercure plongé dansnbsp;bouillante. Cette même divifion fert anbsp;psduer la partie de l’échelie qui fe trouvenbsp;delfous de o.

^e cette conftruflion il fuit evidemment le mechanifme du thermometre ne dé.nbsp;p.^5nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moins de fluidité ,

uniquement du plus ou du moins de ^datation du mercure ; 6c comma il eft très-.^'^ile qu’un corps augmente en fluidité ,nbsp;augmenter en dilatation , il n’eft pasnbsp;pennant que le mercure d’un thermometrenbsp;prteinent éleftrifé, ne monte pas d’unccn-•ppe de degré , quoique par l’éleiftrifationnbsp;toit devenu beaucoup plus fluide, qu’au-P^tavant.

^ O M. 1’Abbé Nollet avoue ( Tome 6 des Le-dePhyJiquf experimintale,p‘ig..i,^i) (inamp;ÏE-

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iio Sixiewe Lettre , (Öc. ieftricité fe communique prefque en un inftaJ’fnbsp;par une corde de douze cent pieds amp; plus, anbsp;laquelle on fait faire plufieurs retours. _ ,nbsp;M. Jallabert démontre que I’Eleflricit®nbsp;fe meut plus rapidement que Ie fon. J’arre-tai ( dit-il pag. 95 ó' 96 ) a la barre qui felquot;-voit de conduÓeur , une chains de méplnbsp;d’environ 1050 pieds de longueur, Après dif'nbsp;férents détours, 1’autre bout , auquel étoitnbsp;appendu une plaque de métal, étoit conduitnbsp;au delTous d’un gueridon couvert de parcellednbsp;de feuilles dor. Pour intercepter la matiercnbsp;éleamp;ique, une perfonne , non ifolée, toü-choit Ie bout de la cliaine contigu a la barrenbsp;qu’on éledlrifoit j amp; lorfqu’a un fignal con-venu elle Ie lacha, il fut impoflible d’obfer-ver aucun intervalle de eet inftant a celui oUnbsp;les fragments de feuilles d’or furent agités*nbsp;Done 1’Eledlricité fe meut plus vite que 1®nbsp;fon : tout Ie monde f^ait que Ie fon ne par-court, è chaque feconde de tems , que i73nbsp;toifes de Paris.

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h

i'


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111

SEPTIEME LETTRE.

^^ponfes a quelques OhjeBions moins ^^njidérables répandues dans la 19®nbsp;Lectre de M. l’Abhé Nollet.

LEs plus fortes objeftions que vous m’ayez propofées, Mon-, dans la Lettre que vous m’aveznbsp;I’honneur de m’ecrire , font fansnbsp;^ontredit celles qui ont rapport a I’c-^^ncdle éleSlrique , au coup fulmi-, amp; a la fiuidité des corps confi-comme 1’effet immédiat de TE-^^ftricité. II me femble y avoir ré-Pondu dans mes trois dernieres Lettresnbsp;^ üne maniere fatisfaifante, Sc vousnbsp;^yoir prouvé que ces phénoménes in-^¦^reffants s’expliquent dans mon hy-P^tKéfe de la maniere du monde lanbsp;P'us naturelle. Ilreftc encore quelquesnbsp;^^jedlions beaucoup moins confidé-^ables que les premieres. Je vais menbsp;propofer en peu de mots i je vous

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11 2 Septieme Lettre promets de n’en laiffer aucune fansnbsp;réponfe.

I®. Tout corps éledlrifé, me dites' vom, attire 6c repouffe les corps légers jnbsp;c’eft la line définition de nom qu’o^nbsp;pourroit prefque ériger en Principe*nbsp;Mais les corps qu’on fuppofe entouresnbsp;d’athmofphéres rares , n’attirent,nbsp;ne repouflent les corps légers j don^nbsp;ils ne font pas éledtrifés j done cesnbsp;athmofpheres rares font une pni'^nbsp;imagination (lt;3).

Eft-il bien fvir, Monfieur , que Is® attraébions 6c les répulfions foient Is®nbsp;efFets de toute efpéce d’éleélricité :nbsp;ne le crois pas ; je crois au contrair^nbsp;que ce font la les efFets de la feule élec-tricité totale. A cette occafion je vou®nbsp;prie de remarquer que TEledlricite eftnbsp;unequeftion encore toute neuve. C’sftnbsp;aux Phyficiens de ce fiécle a propois*'nbsp;difFérentes theories j 6c ce fera a no5nbsp;fucceh'eurs a décider dans la fuite laquot;nbsp;quelle mérite la préférence. Quells®nbsp;font done les définitions qu’il vous eft

pern'll®

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fur VEleSlricité. 115

d’attaquer ? Sont-ce celles qui

penfer ? point du tout ^^^porcant de la forte

j ^ont pas conformes a votre maniere enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

^ ^Ititueriez juge dans votre propre

vous vous

, font celles qui ----- —

par l’expérience, ou qui ^ s accordent pas avec Ie fyftémenbsp;propofe. Je crois avoir debon-^aifons pour avancer que certainsnbsp;‘Ps. lors même qu’ils n’attirent 6cnbsp;ds ne repouflent pas les corps lé-

OU

ce

'I 5 font entourés d'athmofphéres „ ^^'friques rares, 6c je dis que cesnbsp;^Ps font é/e5?rryex a demi. Donnez-j quelque experience qui démontrenbsp;taufl'eté de mon aflertion , ou biennbsp;^^Vez-moi que ma définition nenbsp;..^j^corde pas avec les Principes quenbsp;^\Pofés; alors je l’abandonnerai..

n’allez pas me dire, pour m’en-p.S^r a changer de fentiment, qu’il Ir de VOS definitions que tout corps,nbsp;.^ftrifé , quelque efpéce d’éleétri-Sl^’il ait re^ue j doit attirer 6c

K.

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¦ 114 Septieme Lettre repoufler les corps légers j vousnbsp;forceriez a vous repondre que cel^nbsp;ne fuit pas des miennes , amp; qi*’’nbsp;n’efl: point de pays plus libre quenbsp;Phylique.

2°. Vous ne voulez pas que je ni® ferve de comparaifons , lorfqu’il s’a'nbsp;git d’expliquer les phénoménes éleC'nbsp;triques. Vous ne voulez pas fur-tou£nbsp;que j’emploie celle du ftifil k vent»nbsp;pour faire entendre comme l’éleétr*'nbsp;eité fe rallentit amp; s’éteint dansnbsp;corps que 1’on fait ét inceller plulieui'Snbsp;fois de fuite; amp; ce qui vous engage ^nbsp;rejetter cette comparaifonjC’eft qu’ell^nbsp;fuppofe qu’il eft des cas ou la matier^nbsp;éleftrique fe trouve fortement coii^'nbsp;primée dans le fujet qui la reqoitC^’^

Mais ft le cas de la compreffion pas un cas metaphyfique , ma comp^'nbsp;raifondu fuftl a vent ne fera-t-ellenbsp;des plus heureufes ? Or je crois avoifnbsp;prouvé dans ma cinquieme Lettre q’^^nbsp;la matiere éleftrique eft tres-compdquot;nbsp;mée dans la bouteillede Leyde.

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fur l'EleSïricitê. nbsp;nbsp;nbsp;115

permettrez done de continuer a ^otnparer cette bouteille a un fufilnbsp;^ Vent, amp; d’expliquer par la pour-le coup qui fuit la feconde étin-eft beaucoup moins fort , quenbsp;^^lui qu'on reflent apres avoir tiré lanbsp;I^^'emiere.

courans dans les explications ou indifpenfable de le citer.

^ais de quels courans voulez-vous parler ici ? e’eft fans doute denbsp;P^tre matiere effiuente amp;c affiuentej je ne-’s^che pas en avoir grand befoin dansnbsp;occafion. J’excite ici la premiere

K 2

Vous attaquez enfin de routes les fa-la maniere dont j’explique pour-un homme éleftrifé qui pafte lé-êerernent fa main fur une perfonne ifolee, vetue de quelque étofrenbsp;^ ot ou d’argent, la fait étinceller denbsp;’¦'^Ute part, non-feulement elle , maisnbsp;^'ïcore toutes les perfonnes qui fontnbsp;^abülées de pareilles étoffes, amp; qui la.nbsp;^^Uchent (c). Et d’abord vous menbsp;^^tes que je perds de vue le choc des

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116 Septieme Lettre étincelle, de la même maniere donfnbsp;je fais étinceller le conducteur; puif”nbsp;que I’homme qui pafle la main, eftnbsp;cntoure d’une athmorphére eleCtriq^enbsp;denfe , amp; que les etoffes d’or ou d’aiquot;'nbsp;gent font entourées d’une athmofquot;nbsp;phére éleCtrique rare.

Vous ajoutez enfuite que je n’e^' plique pas cette experience en difan*^nbsp;que le feu qui fort du corps éleCtrifé »nbsp;communique fon mouvement a celu*nbsp;qui eft renfermé dans I’etoffe ; pui^'nbsp;que , ft cette explication fuffifoit, leSnbsp;conducteurs ifolés, des qu’ils feroientnbsp;expofés a I’aCtion du globe, devroien^nbsp;letter des étincelles de toute part.

Mais, Monfieur, vous qui nouS expliquez cet effet par le choc deSnbsp;matieres effluente amp; o^uente , (is/)nbsp;pourroit-on pas vous faire remarque^nbsp;que vous avez précifément la mêm^nbsp;difticulte a réfoudre que moi ? Vou^nbsp;me répondrez , je le fgais , quenbsp;étoffes d’or amp; d’argent contiennentnbsp;de petites lames de metal féparées

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fur lEleSlriché^ nbsp;nbsp;nbsp;117

des autres par la foye, ou en gé-^^ral par les matieres qu’on a fait en-avec elle dans le tiflTuau lieu les condudleurs font compofésnbsp;^ ^ne matiere continue, fenfiblemenrnbsp;^•^inogene. J’approuve cette réponfe ;nbsp;^ais je vous prie de remarquer qu’ellenbsp;l.^adre auiTi bien avec mon explica-qu’avoc la vbtre.

,, Vans ne voulez pas enfin que pour •tïiinuer la furprife que caufe cettenbsp;^^périence , )e compare la matierenbsp;^^ftrique renfermée dans I’etofFe d’ornbsp;d’argent, a une infinite de grainsnbsp;V ® poudre , rangés Tun apres I’autre.

fera ce que vous voudrez j mon ^^plication fubfifte toute entiere fansnbsp;comparaifon ; amp; je me foutiensnbsp;bien dans mes Principes, pournbsp;^ 3-voir pas befoin d’un pared appui.nbsp;^ ferois cependant charmé de f§a-en quoi précifément elle eft dé-^'^Ueufe, II me paroit que vous aveznbsp;^^coyrs a une parité femblable , lorf-s’agit d’expljquer comment f’é’»

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j} S nbsp;nbsp;nbsp;Septieme Lettre

leftricité fe communique prefque un inftant par une corde de 1200nbsp;pieds (e).

Voila , Monfieur , ce que vous avez cru devoir me repréfenter, en msnbsp;confidérant comme Auteur d’une nouvelle hypothéfe i 5c voila les réponfesnbsp;que j’ai cru devoir vous faire en cettenbsp;qualité. Dans Ie refte de votre LettfSnbsp;vous me confidérez comme Hiftorien jnbsp;6c vous me dites que ce titre vousnbsp;donneroit matiere a quelques remar-ques; mais que pour terminer votesnbsp;Lettre , que vous regardez déja com'nbsp;me erop longue , vous vous bornerennbsp;a une feuie.

Avant que d’en venir a 1’examen de cette remarque unique qui vous anbsp;tenu lieu de toutes les autres, vousnbsp;me permettrez bien de vous repréfeU'nbsp;ter qu’il n’eft rien dans mes Ouvrags^nbsp;qui ait pu vous donner lieu de mSnbsp;mettre au rang des Hiftoriens de 1’Ë'nbsp;ledlricité. Après avoir expliqué Is^nbsp;pnénoménes életfltriques felon les Pti*‘

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fur rEleëlricité. nbsp;nbsp;nbsp;119

^gt;pes établis dans la nouvelle hypo-^eie que j’avois imaginée, j’invitai Ledteurs a fe déclarer pour quel-autre fyftéme , s'il arrivoit qu’ilsnbsp;^fouvaffent mes explications peu na-l^^relles , ou peu conformes aux loixnbsp;, ® la faine Phyfique; amp; pour leurnbsp;^P^rgner Ia peine de feuilletet biennbsp;livres, je me déterminai a rap-Pofter d’une manierê purement hifto-^^S^e, amp; fans rien changer au textenbsp;Auteurs, les fyftémes de tout cenbsp;Siuil y eu deplus grands Phyficiensnbsp;Jnatiere d’Eledlricité. Je n’ai ja-prétendu qu’un travail auffinbsp;me donnat lieu d’afpirer a lanbsp;Sl^alité d’Hiftorien ,• une bonne Hif-de l Ele^lricité eft un ouvragenbsp;^ longue haleine , Sc un ouvragenbsp;nous manque ; il feroit a fouhai-qu’il vous vint jamais en penféenbsp;® ^’entreprendre; je ne connois per-^^ne qui foit mieux en état d’y réu^-que vous.

Apr'es cette efpéce de préambule ^

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I 20, SeptieTne Lettre il eil terns de difcuter la remarque^nbsp;qui termine votre dix-neuvieme Lettre (ƒ). Vous me dites d’abord qu’i^nbsp;y a long-temps que vous aviez prevunbsp;que Ton finiroit par vous difputer 1^nbsp;_ découverte des effluences amp; des affluences éledlriques, Vous ajoutez qusnbsp;vous gardez parmi vos papiers la retractation d’un Auteui célébre quinbsp;avoit voulu en faire honneura Boyle*nbsp;Vous avouez enfuite que Defcartes anbsp;parié le premier de tous, des efflueri'nbsp;ces Sc des affluences fucceffives. VoUSnbsp;annoncez enfin a tous les Phyficiensnbsp;que la découverte qui vous eft pro-pre , c’eft d’avoir trouvé la fimul0'nbsp;néité des deux courans oppofés. Comnienbsp;je me fuis contenté d’attribuer a Def-cartes la découverte des effluencesnbsp;des affluences fucceffives , amp; que jenbsp;vous aitoujours regardé comme I’in-venteur de la fimultanéité , vous menbsp;feriez plaifir de me dire a qui eft-cenbsp;que cette remarque peut s’adrefler*nbsp;Je vous fais cette demande avec d’au-

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fur l’EleSlricité. nbsp;nbsp;nbsp;ï 21

plus d’afllirance , que vous con-que vous n’avez rien a me re-Pi^ocher de ce cóté la. Vous feriez aulli ^ché que moi, fi quelques perfon-mal affedlionnées abufoient denbsp;paroles, pour m’attribuer des in-^^¦^tions que je n’ai jamais eucs j 6znbsp;je Tuis incapable d’avoir, J’ainbsp;^onneur d’etre amp;c.

Notes pour la fepiieme Lettre.

j, La premiere objeftlon eft tirëe de Ia 1^7 de la 19' Lettre, ou M. TAbbcnbsp;quot;et nie parie de la forte : Revenons unnbsp;t^^^ent a ces athmofpberes qui font prefqiienbsp;la difference de nos deux opinions. Si

J lont des athmofpliéres vraiement éleftri-felon vos Principes amp;: les miens, eJles être compofées d’effluences amp; d’af-fimultanées; les corps qu’elles en-Ce °PP?at doivent attirer amp; repouficr : ornbsp;Uj j' 'lai ne font point ifolés , ne niontrcntnbsp;ni répulfion , d’oii je conclirsnbsp;ji( ^^^j^n’ont point d’athmofphéres ni fortes

^oU ^ comparaifons, me dit M. l'A' be' 5 n’expliquent rien ^ amp; fcuvent cllesnbsp;prendre des idees fauffes, a caufc de la

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12 2 nbsp;nbsp;nbsp;^ ’ Septieme Lettre

difparité qvii fe trouve entre les objcts coifl' pares. Geile du fufil a vent dont vous vow^nbsp;i'ervez, pour faire entendre comment i’eleC'nbsp;tricité fe rallentit amp; s’éteint dans un corp®nbsp;que Ton fait étinceller plulieurs fois de tnbsp;n’eft point heureufe. Votre Leéfeur qui f^aiit^nbsp;qu’un fufil a vent eft un inflrument dans l^'nbsp;quel on comprimé une certaine quan^^^nbsp;d’air, qu’on en laiile échapper une portio^^nbsp;pour cbaque coup que l’on veut tirer, amp;

Ie relfort de celui qui reile va toujours en s’aG foiblilTant a proportion de la quantité qui fort gt;nbsp;ce Ledleur, dis-je, ne manquera pas d’imiJ'

, giner d’après votre explication , qu’un corp* éledfrifé eft une efpéce de magazin dansnbsp;quel on a renfermé une certaine dofe de tfnbsp;tiere éleéfrique : que quand on en approch®nbsp;Ie doigt, on en fait fortir une portion (nbsp;qu’on figache comment) , que les premier^nbsp;jets s’ëlancent avec plus d’impétuofité quel^®nbsp;derniers, paree qu’a mefure que la cliaJ'^^nbsp;diininue, elle fe trouve moins compriin^*^nbsp;dans Ie corps qui la contient.

qui met ce fluide fubtil en jeu, recevant fonds

Ce n’eft pourpant point la , Je penfe , que vous avez intention de faire entendre*nbsp;puifque vous faites confifter l’éledlricité daf”*nbsp;les mouvemens oppofés Sc fimultanés de dett^nbsp;courans de matiere que vous amp; moi no^'nbsp;mons effluences Sc affluences, ce quinbsp;pofe que Ie corps éledtrifé n’eft qu’un

s autant qii’il fournit de fon ptop^^ , Sc n’étant jamais furchargé.

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fur rEleStricité. 123 *^yenir au fait dont il s’agit, ne vaut-il pasnbsp;dire qu’un corps éleftrifé perd fa vertu,nbsp;P^rcequeces etincellesproduites eommeileftnbsp;dible, par le choc réitéré des deux courans,nbsp;^'^caiionnent dans Tun amp; dans 1’autre, des ré-^’^^gradations, des répercuflïons qui rallentif-leur aftivité , amp; les réduifent enfin aunenbsp;''^^ftion totale. Lectre 19'. fur l‘Elcd:rkite ^nbsp;196 ch iqy.

’article FAnBriciu' de mon grand pi'“tionnaire de Phyfique , J’explique ainfinbsp;j experience dont il s’agit ; je ine repréfentenbsp;^ étofies d’or ou d’argent coiume rempliesnbsp;^ Pénétrées de la matiere éleftrique en re-Je me repréfente un homme éleéfrifénbsp;rempli éc pénétré de la matierenbsp;•,^^tique en mouvement. Lorfque 1’liommenbsp;e«riic paffe légcrement fa main fur unenbsp;^f^lonne non ifolée vêtue de quelque étoffenbsp;egt;r Ou d’argent, il en fort une matiere quinbsp;^ en mouvement amp; en feu celle qui étoitnbsp;j,^gt;^fermée dans 1’étoffe d’or ou d’argent ^nbsp;doit done voirfortir des etincelles, non-. .^ycinent de la perfonne que Thoinme élec-touche , mais encore de toutes celle*nbsp;^ ^ font vêtues de pareilles étoffes , amp; quinbsp;p;^ Communication avec elle. Lon fgait quenbsp;j /^'^ncité fe communique , prefque en unnbsp;Pi 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;corde mouillée de 120a

eds . ^ forte raifon doit-elle fc com^ ^/‘niquer a quelques perfonnes qui fe tou-Ciu, amp;;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vêtues de pareilles étoffes

'¦••• Pour expliquer cette mêmc expériijiw

L 2

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ï 24 nbsp;nbsp;nbsp;Septieme Lettre

ce, faurols prefque été tenté de regarder ]a matiere éleétrique renfermée dans Fétoldenbsp;d’or OU d’argent, comme une infinite denbsp;grains de poudre rangés l’un après 1’autre gt;nbsp;ck dont Ie premier elt mis en feu par les rayons de matiere qui fortent de la main denbsp;i’homme éleéfrifé. Grand Dictionnairc de Phy^nbsp;jlqtte , lome 2, pag. 35.

M. l’Abbé Nollet attaque ainfi 1’explica-tion précédente ; vous perdez de vue ce cboc des deux courans dans les explications ou dnbsp;eli indifpenfable de Ie citer ; ou bien vousnbsp;ne vous expliquez pas d’une maniere conve-nable. Comprendra-t-on, par exemple, continent un galon , une étoffe d’or ou d’argentnbsp;étincelle en plufieurs endroits de fa furfacenbsp;en touchant un corps éleftrifé , fi vous vousnbsp;contentez de dire pour toute raifon , quenbsp;Ie feu qui fort du corps éleftrifé , communique fon mouvement a celui qui eft renfet-nié dans l’étoffe , Sc que les parties de celm-ci éclatent en s’enflammant, comme une inp'nbsp;n’ite de grains de poudre range's l‘un après l’autr^’'nbsp;Ne faut-il done qu’un mouvement quelcon-que a la matiere éleftrique pour la faire étin-celler 1 Si cela fuffifoit, les condufteurs ifo-lés , dès qu’ils feroient expofés a l’adlion dunbsp;globe, ne jetteroient-ils pas des étincelle^nbsp;de routes partsSc tons ceux qui ne fontnbsp;point ifolés, Sc qui avoifmentun corps ciu’ounbsp;cleftrife , auroient-ils befoin de s’en appto-cher de fi prés pour produire Ie même effet ?nbsp;N’ell-il pas bien prouvé que la matiere éleC'

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fur fEleSlrichê. nbsp;nbsp;nbsp;125

fe met en mouvement en eux, aufll-qu’ils entrent feulement dans la fpliere “aftivite du corps qu’on éleftrife. Lettre if.nbsp;197 cr 198.

(f) Ca fait ( celui de rhoinme éleflrifé fait etinceller les ctoffes d’or ou d’ar-Sent ) n’eft aufond que celui-ci qiii eft plusnbsp;^onnu. Tandis qu’un fll de metal non ifolënbsp;^ait etinceller en « ( Fig. i. pi. i. ) un corpsnbsp;S[a on elcflirife, il etincelle lui-même parfonnbsp;autre extrêmité ƒ , s’il s’y rencontre quel-^'a autre corps non ifole qui lui foit prefquenbsp;'^Qatigu; amp;r on peut multiplier cet eftet ennbsp;^‘¦tangeant ainfi de pareils corps a la fnite denbsp;^^lui qui fe prefente au corps éleftrifé, ennbsp;“lervant toujoiirs de les tenir fëparës lesnbsp;Us des autres par un très-petit intervalle.nbsp;Je dis que le fait dont il s’agit revient sinbsp;.^‘Ui-la car ce font de petits fils, ou de pe-lames d’or amp; d’argent dont la continuitenbsp;interrompue par les accidents que I’e-fte a foulFerts ¦, ce font des portions de me'-féparées les unes des autres paria foye, ounbsp;general par les matiercs qu’on a fait entrernbsp;elles dans le tifiu : il ne s’agit done plusnbsp;^ p de rendre raifon de ce dernier fait, amp;nbsp;comment on le peut faire,nbsp;p xUand le premier de ces fils de métal quinbsp;u la fuite les uns des autres , fe trouvenbsp;Près du corps qu’on detftrife, la ma~nbsp;n effluente de celui-ci, amp; la matiere af-qui vient de celui-la, s’enflammentnbsp;choquant, amp; cette collifion rend ces

L3

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126 nbsp;nbsp;nbsp;Septieme Lettre

deux courants de matierc' éleftrique rétrogt; grades. Voici ce que cela produit dansnbsp;petits intcrvalles f , g, h , i. amp;c Ianbsp;tiere qui fortoit du premier corps pour aÜ^'’nbsp;au condufteur ifolé , étant repcrcutée versnbsp;ƒ , rencontre amp; repercute a fon tour , cellsnbsp;qui débouche du fecond avec la même tendance ; celle ci, en rétrogradant, fait Ia it^s-me chofe en amp; ainfi de fuite j amp; tant q^snbsp;ces répercuflions font aifez fortes, elles isnbsp;inanifeifent par des coups de lumiere , ^nbsp;par des fecouifes fcnfibles, quand elles abo’J'nbsp;tilFent ades corps animés. lom. 6 des /,e^ons dsnbsp;PhyHque expcrm-:titiile , p,ig. 465 amp; fuhdnti^'nbsp;Cenx qui prendrent la peine de rapproebs’^nbsp;l’explication de M. 1’Abbé Nollet de cellsnbsp;que nous avons donnée du niême fait al^nbsp;note c, remarqueront fans dome que noti®nbsp;nous fervons 1’un amp; l’autre d’une comp3'nbsp;raifon pour nous rendre plus fenfibles.nbsp;leur lailTea decider fi celle des grains depof'nbsp;dre ranges de file , ne vaut pas celle de pl^i'nbsp;fieurs fils de metal mis a la fuite Fun de I’autts-{e) Comment peut-ilfe faire que la inatis-re eleftrique palTe fi promptement d’un boutnbsp;a Tautre d’une corde de iioo pieds amp; plu^;nbsp;e’eft tine fuppofition très-vraifemblable ,nbsp;pond M. 1'A‘,be Nollet , amp; que les plus habi-les Phyficiens n’ont pas fait difficulté d’avan-cer ou d’admettre que, dansles corps les pb’^nbsp;denfes, il y a plus de vuide que de pleiu ?nbsp;plusde pores que de parties folides 5 on psU^nbsp;done croire, a plus forte raifon , que dan®

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fur l’EleSlriché, nbsp;nbsp;nbsp;127

corde , dans une verge de fer amp;c. Ia Porofité eit telle que la matiere élcdtriquenbsp;' ftnide fubtil qtii réfiie par tout } jouit d’unenbsp;^^ntinuité de parties non interrompue. Ainfinbsp;es jgj rayons ou les filets de cette ma-^ere très-mobile par elle-même , fontpouf-

par un bout____je concois que Ie mou-

*^'iient eft bientót tranfmis jufqu’a l'autre ; ou que les parties venant a fortirnbsp;onnent lieu aux autres de les fuivre fansnbsp;a peu-près comrae Ie mouvement fenbsp;’’^nfinet par une file de corps élaftiques 6cnbsp;^ontigus •, OU bien comma Teau d’un canalnbsp;® 'neut toute entiere , dèsqu’on luipermct,nbsp;Ru’on la force de couler par un bout.

*pri

fiere

vous me donnez bien encore iiia-“’-'fe a quelques remarques mais il faut '¦'niner cette Lettre qui eft déja bien lon-5 je me bornerai a cell^e-ci.

L4


Ainfi quand j’éle{Etrife une corde de deux toifes par 1’une de fes extrêmités, je nenbsp;Pletens pas , continue Ie méme Phyfic'ien, quenbsp;pns Ie premier inftant, les rayons effluents denbsp;.^ntre bout foient individuellement la ma-éledfrique du tube qui ait parcourunbsp;^te la longueur de la corde , mais feule-^°nt une matiere femblable , qu’elle anbsp;''°uvé réfidente dans la corde , amp; qu’ella anbsp;Pouflee devant elle. Tema 6 des Lemons de Phy-¦‘l-'t extse'rhnentale , pag. 443 amp; fuivantes.nbsp;^^(f) Voila , M. R.P. dit M. PAhbeNollef,nbsp;^ Tne j’avois a vous repréfenter, en vousnbsp;'fidésant co mine Auteur. En qualité d’Hif.


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128 Septkme Lettre , t!c.

J’ai prevu il y a long-tems que quand on 1^' toit las de combattre mes effluences amp;rnes ^j'nbsp;fluences, onfiniroitpar m’endifputerladéco'J'nbsp;verte ; un Auteur célébre , en adoptant tn®nbsp;fyfte'me d’éleftricité , a déja dit que je tiroi®nbsp;tomes mes explications d’un fluxus amp;nbsp;de la inatiere ele£lrique, lequel, dit-il, n’aP®?nbsp;été inconnu a Boyle. II ell vrai que qn^nnbsp;je I’ai prie de in’indiquer I’endroit ounbsp;pourrois trouver cette idee du Phyfici^'^nbsp;Anglois , il m’a repondu pair une lettre tre5'nbsp;bonnête que j’ai gardée, que je n’y tromnbsp;verois rien qui relFembl^t a la mienns '7nbsp;qu’il ne le penfoit pas ^ amp; que par ces deugt;»nbsp;mots, il n’avoit point eu intention de le fan®nbsp;penfer a perfonne. Je fuis bien perfuadé qn®nbsp;vous n’avez pas eu plus que lui un tel det'nbsp;•fein , en difant que, felon Defcartes, 1®*nbsp;phénoménes de l’éleftticité n’pnt pour caul®nbsp;Pbyfique , que i'effluence Sc L‘affluence d’un®nbsp;matiere trés-fubtile. Je le crois d’autautnbsp;moins, que vous ajoutez incontinent après 1®*nbsp;mots d’effluence Sc d’affluence, nonnbsp;fimultane'e , mats fuccejjive. Mais comme dnbsp;a des gens qui abufent de tout, vous voudre^nbsp;bien me permettre de dire ici a quoi fe bot'nbsp;nent mes pretentions. Lettre fur Pnbsp;triché ¦ pag. 204 amp; juiv. Relifez la note c d®nbsp;la troifieme Lettre, pag. 41 , vous y trouvere^nbsp;en quoi confiflent les pretentions de M. 1’Abb®nbsp;Nollet en fait d’éleftricité. Je crois qu’il aU-roit pu , fans être contredit par perfonne 7nbsp;porter fes vues beaucoup plus haut qu’il n® -1’a fait.

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129

Huitieme lettre.

^^Pplément a rHiJioire de l’ElePlriché. ^écouvertes d’Otto de Guericke ^nbsp;de Boyle. Place que doivent occupernbsp;P^rmi les Phyficiens éleSlrifants ,nbsp;^efcartes (Ö M. l’Abhé Nollet.

' O u s ceux qui ont traité l’È* leélricité d’une maniere hii-'ique , donnent , Monfieur, les

lor

que , par le moyen u un m l^anfniit la vertu de ce globe jufqu’anbsp;^ diftance d’une aune. Ils alfurentnbsp;^^fin qu’il remarqua que ce globe,

, uonncnt 5 iviuniicui y P'us grands éloges a deux célébresnbsp;l^^yficiens du liecle paffé, Otto denbsp;^^ericke (^ï) 5c Boyle (amp;)• Hs ra-^ontent avec complaifance que Ie pre-^'^rimagina de faire tourner fur fonnbsp;une b^oule de foufre, grofle com-la tête d’un enfant , 6c qu’il lanbsp;éledlrique par Ie frottement 8cnbsp;® mouvement de rotation. Ils ajou-^”nt que , par Ie moyen d’un fil, il

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ï 30 nbsp;nbsp;nbsp;Huitienie Lettre

frotté dans Tobfcurire, répandoit de lumiere. Pour Boyle, ils Ie regardednbsp;comme Tinventeur des expériencesnbsp;éleftriques qui fe font dans Ie vuid^'nbsp;Ce grand Pliyficien foupqonna d’a^nbsp;bord que la matiere éledlrique ^toifnbsp;diftingitée de 1’air que nous refpiror'^'nbsp;Pour s’en convaincre parfaitement ? ^nbsp;éleftrifa un morceau d’ambre-jaune '¦gt;nbsp;il Ie fufpendit dans une fiole au delfii®nbsp;d’un corps leger ; il pompa Pair de 1^nbsp;fiole ; il laifla defcendre 1’ambre'nbsp;jaune pres du corps léger j amp; celui-dnbsp;en fut attiré fenfiblement. II conclu^nbsp;de la que la vertu éleélrique une fo^®nbsp;excitée , fe conferve dans Ie vuide , ^nbsp;que la matiere qui la produit,nbsp;pas 1’air groffier dans lequel nous vi-vons. Ces belles découvertes, faitesnbsp;dans un tcms ou la Phyfique étoitnbsp;prefque au berceau , méritent a, cesnbsp;deux grands Hommes, je l’avoue ,nbsp;place honorable qu’ils occupent danSnbsp;l’hiftoire de TÉleftricité. Mais ce qn^nbsp;je ne comprens pas, Sc ce que je nS

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fur l’EleSlricité. nbsp;nbsp;nbsp;13 ï

Pourrai jamais comprendre , c’eft que ittimortel Defcartes n’y occupe au-rang , lui, qui quelques annéesnbsp;^' ant Guerieke amp; Boyle, avoir avancénbsp;Ie

verre étoit Ie plus éleSlrifable tous les corps : que la mature élec~nbsp;^^/que n'étoit pas difiwguée de la ma-ignéè : que cette rnatiere fe ma-^fejioit en forme de bandelette : qu’c//enbsp;mouvoh plus facilement dans Ie verrenbsp;dans Vair : qu’enfin ii falloit re-les efjïuences amp; les affluencesnbsp;¦^^ccefflives de cette mattere , comme lanbsp;^f^fe la plus naturelle des phénomênesnbsp;^^^Slriques qu’on connoiffoit de fonnbsp;^^mps, ^ de ceux dont on feroit la dê-Verte dans la fuite (c). Audi menbsp;jplicité-je d’avoir été Ie. premier anbsp;^aire rendre a ce reflaiirateur de Ianbsp;layfique , la juftice qu’il mérite ennbsp;^atiere d’éleftricité {d) ; 6c c’eft tou-I^urs dans la 'même vüe que je menbsp;^Êtermine a démontrer que ce n’eftnbsp;par hazard , mais en vertu d’unnbsp;‘yftïme fuivi , que Deicartes a propose routes fes afiertions.

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132 Huitieme Lettre nbsp;nbsp;nbsp;,

Et d’abordeft-il bien vrai qiie cartes ait regardé Ie verre comm^nbsp;plus éleftrifable de tous les corps ? ^nbsp;me paroit qu’on ne peut pas raifon'nbsp;nablement en douter, lorfqu’onnbsp;attention que ce Phyficien a fait dequot;nbsp;pendre la force de l’éleftricité denbsp;nature du verre amp; de ia maniere do^tnbsp;fes parties font arrangées les unes ^nbsp;régard des autres (e) , lui quifgavoi^nbsp;cependant que plufieurs autres corp^nbsp;ne pouvoient pas être frottés,nbsp;attirer Sc repoulTer les corps légers (ƒ)'nbsp;II n’eft pas moins vrai qu’il anbsp;connu 1’identité de la matiere élelt;9:’'‘'nbsp;que Sc de la matiere ignée , puiiquot;quot;nbsp;qu’après avoir alligné la matiere diinbsp;premier élément pour la caufe du fetJ»nbsp;il la donne encore ici pour êtrenbsp;caufe de l eleélricité (g).

On peut, fans s’écarter beaucoup de fes idéés , donner a la matiere éleC'nbsp;trique la forme de rayon ; il nsnbsp;fait pas difficulté de nous dépeindrenbsp;les particules dont elle cft compofée gt;

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fur l'EleSlricité, 135 des efpéces de bandelettesnbsp;, larges amp; oblongues

—vo j laigamp;s nbsp;nbsp;nbsp;vjunjiiguwa y lYl

^‘^fdam quaji fafciolas tevues, latas °^hngai eformari (^).

eft perfuadé que ces particules fe ^Uvent plus difficilement dans l’air,nbsp;jj ^ dans les corps électriques i il l’af-deux fois dans Ie même article ,nbsp;«^¦i^aniere a ne laiffer la-defllis aucunnbsp;dans Tefprit de fes Leóleurs (/).nbsp;^ reconnoit enfin des effluencesScnbsp;affluences fuccefflves , puifqu’il faitnbsp;^ ^snir dans Ie verre les mêmes parti-f que Ie frottement en avoir faitnbsp;anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Q.*Jelle idéé ne doit-on pas

^'^pendant , Monfieur , malgré Ces éloges, je contimierai a vous

Pfes cela fe former de Defcartes ; amp; K autre qu’un Genie créateur a punbsp;^ der d’une maniere fi raifonnablenbsp;un temps oü 1’on ne voyoit dansnbsp;Q ^.^orps éleéfriques , que la vertunbsp;Pa'ii^ d’attirer amp; de repoufler lesnbsp;5 les petites plumes , les peticesnbsp;quot;quot;lies de métal ta.!


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134 Huitieme Lettre regarder comme Ie chef des Phyficien^nbsp;éleélrifants; amp; fij’étois chargé d’écrir®nbsp;rhilfoire de l’Éleélricité, je fiiisnbsp;afluré que vous n’auriez pas a voUSnbsp;plaindre de moi, amp; encore moinsnbsp;rang que je vous y donnerois (O'nbsp;Je divilerois en deux clafles tousnbsp;qui ont écrit fur cette important^nbsp;queftion de Phyfique. La premie*'^nbsp;feroit compofée des plus Anciens , ^nbsp;la feconde des rnoins Anciens. So^snbsp;Ie nom de plus Anciens , je comprei^quot;nbsp;drois Gilbert , Defcartes , Ottonbsp;Guericke , Boyle , Fabri, Hauksb^^nbsp;amp; Gray (w). Pour la claffenbsp;moins Anciens , elle contiendroitnbsp;ceux qui ont compofé fur PÉledricit^nbsp;depuis 1730, jufques a aujourd’hu^'nbsp;Je mettrois Defcartes a la têtenbsp;plus Anciens amp; je démontrerois qi^fnbsp;perlonne ne mérite cette diftinélion ^nbsp;plus jufte titre que lui. J’en viendroi^nbsp;enfuite aux moins Anciens 5 amp; apf^^nbsp;avoir Invité mes co'légues a fuivr^nbsp;mon exemple, je n’héhtérois pas ^

P'i

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fur L'EleBricité. nbsp;nbsp;nbsp;13 5

Vie

jOiis reconnoitre pour notre Chef. ^ On trouveroit dans l’analyfe que jenbsp;de vos ouvrages , les motifs lurnbsp;j ^Uels mon fulfrage feroit fondé , 6cnbsp;^ droit inconteftable que vous avez anbsp;pared honneur. Je ferois entrernbsp;^ns cette analyfe 1'invitation quenbsp;p^Os fites autrefois (w) a tous lesnbsp;j^yficiens de faire des fyftémes furnbsp;caufes de 1’Éleftricité , 6c 1’avisnbsp;Vous leur donnates de ne pasnbsp;^'^‘jndre un ton décifif 6c impérieux,nbsp;ne peut pas convenir daps unenbsp;^^tiere audi problématique que celle-¦ C’eft la en partie ce qui m’a en-a vous prendre pour arbitre denbsp;nouvelles conje6lures, quoiqu’op-en certains points a votre ma-^'ore de penfer. Pouvois-je m’adreflernbsp;juge plus équitable 6c plus éclairé?nbsp;avec de pareds fentiments d’efti-que je fuis 6c que je ferai toute ma

6cc.


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Notes pour la Huitieme Lettre.

(a) nbsp;nbsp;nbsp;Otto de Guericke , Conful de Mag^^'nbsp;bourg, s’addonna avec beaucoup de fucces ?nbsp;vers le milieu du fiecle palTé , a lanbsp;expérimentaie. Newton le regardenbsp;I’inventeur de la Machine pneumatiqtte-Boyle ne convicnt pas de ce fait. II avoü®nbsp;feulement que cet Auteur a fait desnbsp;périences qui lui ont donne les premie''®^nbsp;idees de cette fameufe Machine. II niour^'-a Hambourg en Fannee 1686.

(b) nbsp;nbsp;nbsp;Robert Boyle naquk a Lifmore en k'

lande le 25 janvier 1627. nbsp;nbsp;nbsp;regarde

raifon comme le pere de la Phyfique expc/^' mentale. S’il n’a pas invente , il a du inoin^nbsp;tellement perfetlionné la Machine pneuir-^'nbsp;tique , qu’on ne la connoit gueres plusnbsp;fous le nom de AdMbine de Boyle. II nioa'nbsp;rut a Londres le 30 Decembre 1691 7 ^nbsp;Page de 65 ans.

Xc) Defcartes fit paroitre fon faiue^^ Livre des Principes au milieu de Fannednbsp;1644. C’eft dans la 4' Partie de cet Oa-vrage, art. 185, qu’il s’explique ainli.fur N®nbsp;caufes pliyfiques de Féleflricité du vetr^-Ex modo quo vie rum generari diltmn efi •gt; ƒ**'nbsp;cite coUigitur , prater ilia majufcula ifitervall'^ ’nbsp;per qua glohuli fecundi elementi verfiisnbsp;partes tranfire poffunt, multas etiant rhuul-'^^nbsp;eblongas inter ejiis particulas reperiri,

cum

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fur l’EleSlrielté.


137


y JW angujliores, qtiam ut ifios globulos re*


PUb


j foil materu primi eltmenti tranfitum


putandumque eft hanc materiam primi


,^rrr»v nbsp;nbsp;nbsp;Y’ •''»»»

‘«(Z 0-nnum meatuum quos ingreditar,figuras in ^Jfuetam , per rimiilas i^as tranfeundo ,nbsp;quAji fafciolas tenues, latas amp; oh-^fformari , qua cum [miles rimulas innbsp;ft, ''^\lt;^lt;tmjacente non inveniant, infra vitrttm

10 non midtum eva~


^^nr, gfr nbsp;nbsp;nbsp;gjn^ particulas eonvoluta ,

ex unis ejus rimulis


•^tuquot; ’ J

quodam circulari


«/,


^ j t.;v Hftii KJHi i

^‘*f fluunt. Quamvis enim materia


prtmi


- tnaqualiter agitatis , ut in tertia partis


fluidifjima fit, quia tarnen conflat mi-


tf^^7 amp; 88 expHcui, ratiml confentaneum


'. oreiamus multas quidem ex maxime con-


uf ojus minutiis, a vitro in aeyem affiduè

, /tliAinfiP alb /iPYfl tit liitvtiyit p/iYuni fnrn


aliafque ab acre in vitrum earum loco


; fed cum ea qua revertunttir non fint


ooncitata , illas qiu minimum ba-


nif ‘’gitationis , verfus rimulas, quibus nulli


‘lgt;i


in aere correfpondent , expelli , atque


He-


- v V « • »• j ^ • WWW” • -r y .w wm jw w w w w y w-w wj^rwlt;

Altls adharentes ^ fafciolas iftas conipo


' qlt;ia fafcioU , idckco [ucceffu temporis fi-


' ncquiYunt determinatas, quas non facile ffif’'^ poJfunt. Unde fit ut fi vitrum fatis validénbsp;? ita ut nonnihii incalcfcat, ipfa hoc


if nbsp;nbsp;nbsp;excujfa , per asrem quidem vicinmn

yjp.-


Hyy.fiP^^gant, aliorumqtie etiam corporum vici-


meatus ingrediantm, fed quia non tain


in^’oenlunt ,fiatim ad vitrum re


j amp; mlntitiora corpora, quorum me a-


fi*'-t mpl’cita , fcigim adducant. C’eft-a-
M.


i

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1^8 Muitieme Lettre

dire , de tout ce que nous avons dit ]uf(?-^ ® préfent, il eft aifé de conclure qu’onnbsp;fgauroit fe difpenfer de 'diftinguer dan®nbsp;verre deux efpéces de pores , les uns gt;nbsp;grands amp; les autresplus petits. Les preiuie^’nbsp;è peu-près ronds , donnent pafTage auxnbsp;bules du fecond élément les leconds,nbsp;peu oblongs, ne laüTent paffer que la maticf*nbsp;la plus fubtile amp;; la plus déliée. Mais cotn^^nbsp;cette matiere du premier élément, alTezlbil’nbsp;blable au Protée de la fable ¦ prend très-i^'nbsp;cilement toute forte de figures, il eft coin’J’*:nbsp;nécclTaire qu’en traverfant les pores quinbsp;font pratiqués dans Ie verre , elle fe trai^'nbsp;foroe en efpéces de bandelettes minces ?nbsp;larges amp; ' oblongues. Ces bandelettesnbsp;trouvant pas dans Fair environnant desnbsp;fages difpofés d les recevoir, fe tiennent da^lnbsp;Ie verre, ou fi elles s’en éloignent tant Ip*nbsp;peu, ce n’eft que pour exercer autour denbsp;parties dont il eft compofé , amp; a lanbsp;des petits pores dont il eft comme cribl''’ ’nbsp;Ie mouvement circulaire qui leur eft ’nbsp;¦lurel. Le premier élément eft a lanbsp;¦très-fluide de fa naturemais cependant qttc ^nbsp;•que grande que foit fa fluidité il eft coid'nbsp;pofé de particules plus agitées les unesnbsp;Jes autres , comme nous 1’avons expftfi’’ 'nbsp;dans la troifiéme partie de eet Ouvrage ,

87. amp; 88. II eft done probable que fes ticules les plus agitées paffent eontinueb'''nbsp;ment du verre dans l'air . tandis que d’atit''nbsp;'leviennqnt de 1’uir dans Ic verre. Mais

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fur VEleSlriche. nbsp;nbsp;nbsp;139

celles ci, deftinées a remplacer les pre-^‘eres , n’ont pas toutes un egal degré d’a-^^ation \ celles qui ont le moins de mouve-, font chaüees vers les pores du verre font le moins analogues a ceux de Fair,nbsp;la que fe joignant les unes aux autres,nbsp;J^sfonnent des efpeces de bandelettes dontnbsp;j confervent dans la fuite conftainmentnbsp;® figure. Vient-on après cela a frotter lenbsp;avec affez de force pour lui commu-un commencement de chaleur ? Ces

andelettes forcees de quitter la place , fe j^Ortent vers Fair amp; vers ies corps environ-j?ats ¦, mars n’y trouvant pas la des pores


pré,

avi

cipitation dans le verre , en emmenant elles les corps legers qu’elles rencon-*'Srit fur leurs pas. „

. nbsp;nbsp;nbsp;) Nous avons deux hiftoires de Felec-

^ficite Tune de M. du Fay , Fautre de M. j.oIit)ard. La premiere parut en 1733 , la fe-‘^conde en 1756. Dans aucune des deux onnbsp;Parle point de Defcartes. Cette omiffionnbsp;caufe que j'expofai le fyftème de cenbsp;^fire Philofophe , d’abord a Farticle Elec-de mon grand Didlionnaire de Phyfi-5 pa^. 45, amp; enfuite dans mon Traité denbsp;entre Defcartes amp; Newton , Tsuk. t jnbsp;^ 5 amp;: Tom. 3 , pag. 97.nbsp;j Vquot;) Dans la quatrieme Partie du livrenbsp;Principes Defcartes parle du verre , de»nbsp;Farticle 124 jufqu’a Farticle 133. II ennbsp;^ent enfuite a Faiman atiquel il confacre

M Ï


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140 Muitieme Lettre 50 articles. L’on trouve dans 1’articlenbsp;l’énumération des corps les plus éleflrique^'nbsp;C'eft enfin dans 1’article 185 qu’ilnbsp;quelle peut être la caufe de l’éledriciténbsp;Verre, comrae nous l’avons déja rémarci'^®^nbsp;è la note r.,

(ƒ) Defcartes rangeoit dans la clalTe de*’ corps éleédriques , non feulement Ienbsp;mais encore 1’ambre , Ie jayet, la cits ^,nbsp;la réfine. Hk aatem occafione magnetisnbsp;trahit ferrum , aliquid addendum efi de fücck^ ’nbsp;gagate , eer a , refind , vitro amp; fimilibus jnbsp;omnia minuta corpora etiam trahunt.nbsp;quart. Principierum , art. CLXXXIV.

{g) Tout Ie monde f^ait que Defcatts* admet trois élémens Le premier eftnbsp;pofé d’une matiere très-fubtile ^ lefecond'nbsp;d’une matiere globuleufe j amp; le troifiems ?nbsp;d’une matiere irréguliere. Le premier éls'nbsp;ment donne le feu 5 le fecond , la lumiets jnbsp;Ie troifiéme , les corps opaques. VoyeZnbsp;troifiéme partie du livre des Principes depu^^nbsp;Partiele 46 jufqu’a Partiele 126. Nous sHnbsp;avons donné Pabrégé dans notre Traité dsnbsp;paix entre Defcartes amp; Newton , Tom. lnbsp;237 amp; fuivantes.

(h) Relifez la note c de cette Lettre. .

(i ) Dans cette même note c on lit d’aboi'“ que la matiere éleörique ne trouve pas daf*nbsp;Pair environnant des pores difpofés a la tS'nbsp;cevoir. On lit enfuite que c’eft la Ia rail®'’nbsp;pourquoi la matiere éleörique revient daa®nbsp;le verre, apres en avoir été chalTée parnbsp;frotteioent.

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fur l'EleSlricité, nbsp;nbsp;nbsp;141

ik) Rclifez la fin de la note c.

) C’eft a vous que Je m’addrelTe, dit M, ube Noll et d M. Fr anhlin ^-ooxir vous dire toutnbsp;^Urellement ce que je penfe fur des quef-auxquelles j’ai droit de m’intérelTer plusnbsp;^Uiculierement que bieii d’autres , par Ie

i |oüt

j’v a nbsp;nbsp;nbsp;^ P^PP^ication que

donne depuis noinbre d’années: perfuadé f ^ Vous prendrez la peine de péfer mes rai-5 Sc que vous ne cliercherez pas a m’im-

w d’autre motif que celui d’éclaircir la 'erité.

p^oasferez peut-être furprisd’entendre ainfi ^ /6r un homme qu’on ne vous a point nom-j^^parmi les Phyficiens éleflrifants de 1’Eu-Pe. Si vous cherchez apénétrer la caufe denbsp;Vq omiffion qui n’eft pas fort importante ,nbsp;pouvez croire, fi vous Ie voulez , quenbsp;Ijl^^^^ur qui a pris foin de vous en envoyer lanbsp;5 n’ayant entrepris qu’une Hiftoire abrF-Pj.® de i'Eleüricite', s’eft contenté de citer lesnbsp;fg^^ifirs Maitres de Tart , amp; qu’il m’a re-Q pour Ie fupplément , s’il en donne unnbsp;Vq^ jour. Quoi qu’il en foit, puifque jenbsp;fgi^^Puis tout-a-fait inconnu, je fuis commenbsp;^ire^ m’annoncer moi même , amp; de vousnbsp;5 que ma place , fi j’en dois avoir une ,nbsp;fnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dufay avec qui j’ai eu Tlionneur

Pu ^y^iller pendant plufieurs années , amp; les I f. .'^*^ns d’Allemagne, qui n’ont commencenbsp;4 parler d’eux que vers l’année 1742 ,nbsp;encore plus tard en France , amp;nbsp;d du. peu de correfpondance qu’ils y

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14^ Huitieme Leitre avoient. Letne 2 de M. PAbbe' l^olUtnbsp;l‘Eled:riciti\ pag. 15 amp; fuivantes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

(ni) Nous avons déja fait connoitre ' cartes, Otto de Guericke amp; Boyle ünbsp;refte h parler de Gilbert , Fabri , HauksO^^nbsp;amp; Gray.

1°. Gilbert Médecin Anglois . vivoit 1’an 1600. Voici ce qne dit de lui M.nbsp;dans les Mémoires de I’Academie Royale de^nbsp;Sciences , amée 1733 , pag. 23 amp; (uivantlt;’^’.

bouts de cette aiguille un corps éleftriqtry il 1’attire plus ou moins fortement fuivaut^^nbsp;force de fon éleöricité. II a reconnu pafnbsp;moyen que non-feulement l’ambre amp; Ienbsp;ont cette propriété , mais qu’elle eft eotunbsp;mune a la plupart des picrres précieiu®* tnbsp;comme Ie diamant , Ie faphir , Ienbsp;I’opale, 1’amethifte, 1’aigue-marine, Ie crunbsp;de roche qifonla trouve auffi dans Ie vette?nbsp;la belemnite, ie foufre, Ie maftic, la goto^t

Pour ne m’arrêter qu’a ceux qui ont fur PEledfricité avec plus d’intelligencenbsp;qui y ont fait quelque dccouverte confidét^'nbsp;ble, amp; fur l’exaéfitude defquels on peut Nnbsp;plus compter , je commencerai par Gilbert 7nbsp;qui a ajouté au nombre des corps éledlriqt'^*nbsp;une infinite de matieres dans lefquelles cett^nbsp;vertu n’avoit point été rcconnue. Comrue 1nbsp;y en a dans lefquelles elle eft très-foible ,nbsp;imaginé , pour la rendre plus fenfible 5 de 1nbsp;fervir d’une aiguille , de quelque métal qtgt;nbsp;ce foit. fufpendue fur un pivot cominenbsp;aiguille aimantée : fi l’on approche d’un

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fur rEleSlricitê. nbsp;nbsp;nbsp;145

, la ré fine cnite, Tarfenic, Ie felgem-é'ff' nbsp;nbsp;nbsp;de roche. Toutes ces

fe nbsp;nbsp;nbsp;iTiatieres lui ont paru attirer non-

’dement la paille , mais tous les corps lé-quot;^^5 coinme Ie bois, les feuilles, les mé-^ ! foit en limaille ou en feuille, les pierr même les liqueurs , comme l’eau amp;

Le P. Fabri Jéfuite , contemporain de nous a lailTé une Phyfique tropnbsp;pour qu'il n'ait pas tenté d’y ex-

^ lui a femblé même qu’il y avoit des ^?rp5 qui n’étöient nullement fufceptiblesnbsp;jjj^^eélricité , comme 1’émeraude , l’agate ,nbsp;^Ornaline , Ie jafpe, la calcedoine , l’al-j^3tre,l2 porphyre, Ie corail , Ie marbre ,nbsp;Pierre de touclie , Ie caillou , la pierre hé-, rém.eril, les os, l’ivoire, les bois lesnbsp;^ '¦'5 durs, les métaux , Taiman,nbsp;jj, remarque que tous les corps éleöriquesnbsp;aucune vertu , s’ils ne font frottés, ëcnbsp;ji u ne fuffit pas qu’ils foient échaufïes,nbsp;par Ie feu par Ie foleil, ouautrement,nbsp;^ aaci même iis feroient brulés ou mis ennbsp;fur *1^ II ajoute plufieurs autres obfervationsnbsp;^ ‘p changement qu’apporte l’interpofitionnbsp;mfferens corps.

^efcartes,

^^er la propriété qu’ont les corps éleédri-

d’attirer amp; de repouffer les corps lé-j II nous a/Iiire au 4 nbsp;nbsp;nbsp;212 amp;:

hf V’ 1’ambre , la cire d’Èfpagne , amp; '.‘’afiears autres corps de cette _e{iréce nenbsp;éledtriques , que paree qu’ils contieU'

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144 Huitieme Lettre

nent, avec beaucoup de particnles nbsp;nbsp;nbsp;gt;

un fuc gras Sc gluant. Frottez-vous, nbsp;nbsp;nbsp;

ces fortes de corps ? vous agitez Ie fea dont ils font comine pénétrés. Cefeuagiténbsp;en forme de trait , des filamens de ce fcc-,nbsp;Ces filamens n’abandonnertt pas entierernen*^nbsp;Ie corps éleéfrifé ; leur vifcofité naturellenbsp;y ticnt attachés par une de leurs extrêmitef*nbsp;Attenués Sc tendus, ils fe rompent par 1’ordi'nbsp;naire vers Ie milieu ^ c’ell alors qu’un de leur®nbsp;fegmens fe replie comme néceiTairement versnbsp;Ie corps éleörifé, amp; emporte avec lui tons l^®nbsp;corps légers qu’il trouve fur fon chemin ,nbsp;que font Ie tabac en poudre , les pailles, 1^®nbsp;petites feuilles de métal amp;c. Un fecond fil^'nbsp;ment, ou Ie même tendu une feconde foistnbsp;ramenera avec lui ces mêmes corps; done tou*^nbsp;corps éleftrifé doit tantót attirer amp;: tanto*^nbsp;repoulfer les corps légers qu*on hti préfente-

Pour trouver ce fyftéme fupportable ¦, faut fe rappeller qu’ii y a plus de loo ans qunbsp;a été mis au jour.

fembla fes principales

3*^. Hauksbée fit imprimer a Londres eU Pannée 1709 un ouvrage dans lequel il r^l'nbsp;es principales découvertes fur Pélec-

’lur

qu

tricité. G’elt la qu’il nous apprend tuyau de verre long d’environ 30 pouce!’_’nbsp;gros d’un police , ou un pouce amp; deriU ?nbsp;amp; bouché par Tune de fes extrêmités, étau*^nbsp;frotté avec la main , du papier , de la laine gt;nbsp;de la toile amp;c. devenoit 11 fort éleéfriqus ?nbsp;qu’il attiroit , ^ un pied de diftance,nbsp;feuilles de métal 3 qu’enfuite il les repoulfor*-

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fur l'EleSlricité. nbsp;nbsp;nbsp;145

gt; on en voyoit fortir une lumiere conii

4quot;

^ force, amp; leur donnoit en tons fens di-inouvemens très-fnguliers. II nous ap-Ij, ^d encore que les effets de l’éleftricité °''tlamais étéplus confidérables, que lorf-1’nir a été pur amp; ferein : que cette vertunbsp;prefque entierement detruite , lorfquenbsp;de verre étoit vuide d’air : qu’elle fenbsp;*^9b!iifoit , lorfqu’on I’y laifloit rentrer ;nbsp;lorfque le tuyau étoit frotté, amp; qu’on ennbsp;j-Pprochoit les doigts, ou quelqu’autre corps,nbsp;le touclier, on entendoit un petillementnbsp;ia fiirface du tuyau 5 que fi on le inet-^j.’\procI:e le vifage , on fentoit comme unenbsp;Psce de yoile déüé, ou de toile d’araigneenbsp;^ ' t'enoit frapper la peau. Hauksbée ajoutenbsp;® lorfq u’on frottoit le tuyau dans I’obfcu-

«rablc; amp; que cette lumiere demeuroit en

^ns du tube , lorfqu’i! étoit vuide d’air.

il le mit en etat de tourncr

_ nbsp;nbsp;nbsp;Si'VlXV' ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 IW lliit WIl Wltlk VIV

^ axe par le moyen d’une grande roue ,

f‘3%Cnryc mil nbsp;nbsp;nbsp;1

^it 1 I’experience litivantó eft fans contre-tgj ^ plus frappante de toutes ^ auffi a-t-elle ^nu le nom d’experience d’Hauksbee. Cenbsp;gi j'u PhyOcien nous raconte qu’ayant pris unnbsp;*lu#erre

^v,

-prés comme nous faifons aujourd’hui Vh machines ëleéfriques. II fit enfuitenbsp;^ p cercle de fer qui entouroit le globe,nbsp;Il ^^''’'on un pied de diftance de fa furface.nbsp;'lui a ce demi cercle des fils de lainenbsp;étoient pas tout-a-fait aftez longs pournbsp;la furface du vaifteau. Il frotta ce

avec la main .

dans le terns qu’il tour-

N‘

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146 Huitieme Lettre noit rapidement' fur fon axe ^ amp;: alors les fi ^nbsp;qui auparavant pendoient librement, étoie/j.nbsp;attires tous enfemble par Ia furface du val -feau fpbérique , 8c feinbloient tendre ve*'*nbsp;fon centre , lorfque Ie frottement avoitnbsp;fait fur 1’équateur du globe .¦ au contraire s Jnbsp;avoit été fait vers un des poles , Ie poin*nbsp;tendance fc trouvoit dans faxe , maïs p/^’nbsp;proche de ce pole que de 1’autre. La direiti^^nbsp;de ces fils étoit dérangée, lorfqu’on app^®'nbsp;choit de leur extrêmité Ie doigt, ou qu^^'nbsp;qu’autre corps ^ Sc ils en étoient attirésnbsp;repoulTës fenfiblement.

Hauksbée ayant introduit dans ce mefi^^ globe un axe garni dans fon milieu d’un eKnbsp;lindre de bois ou de liége , a la furfacenbsp;quel étoient attachés de pareils fils , un Pvnbsp;trop courts pour atteindre la furfacenbsp;rieure du globe 5 ces fils s’écartoient en rayo”/’nbsp;lorfque par la rotation du globe, amp; lanbsp;appliquée delTus , on avoit excité fa vetnbsp;éle£tri(]^ue : ainfi ces fils tendoient alorsnbsp;centre a la circonférence, au lieu que d^nbsp;i’expérience précédente , lorfqu’ils étoi^^nbsp;places au dehors du vaiffeau , ils paroifioid -tendre de la circonférence vers fon ceu^^®'nbsp;On troubloit de même cette direftion , dc ^

Ia dérangeoit, lorfqu’on approcho:t Ie doiamp;^ ds la furface extérieure du globe , fansnbsp;pendant la toucher. Le même’ ddrangeiu^dnbsp;étoit caufé , en foufflant fimplement avecnbsp;bouche , a la diftance de deux ou trois P'*^ ^ |nbsp;du globe. Mémoires de l'Académie des Sci^^ )nbsp;(es , année 1753 ? fag. 28 amp; fuivames.

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^ fur rEleSlrictté. nbsp;nbsp;nbsp;147

iri,


Elles font fans nombre. Voici celles

• M. Gray , Phyficien anglois , fe déter-1720 a faire part a la Société Royale . Gondres de fes découvertes en fait d’élec-

paroilTent les plus frappantes. Par Ie yen d’un tube de verre de trois pieds danbsp;5 amp; d’un peu plus d’un pouce de diamé-M. Gray tranfinit i’éleétricité, d’abordnbsp;gt; enfuite a 52 , amp; enfin a 886 pieds denbsp;'^unce.

'lui

JUO'

lon

pieds , lorfqu’il mettoit Ie tube prés

fiifpendit un enfant de buit a dix ans fur cordons de foye dans une fituation a peu-. horizontale ; amp; ayant inis Ie tube denbsp;proche des pieds de 1’enfant, il s’ap-^ que fa tête , fes cheveux, fon vifagenbsp;y^.cnoient éleftriques : la même chofe arri-

Ju tête.

^itiême Phyficien remarqua que les corps '^one nature amp; de mêir.e efpéce étoientnbsp;^^^tfeinent fufceptibles d’éleftricité, relati-a leur couleurenforte que Ie rouge,nbsp;amp; Ie jaune attiroient trois ou quatre .nbsp;Sg ^ plus fortement que Ie verd , Ie bleu amp;nbsp;Mémone de Académie da Sc'mi-1 ^nne'e 1733 , pag. 31 amp; fuivantes.

\ ” ) Si j’ai a vous parler de vos fyftémes ^ y^’os conjeftures , dit M. l’Abhé Noll et a.nbsp;^ed' ^***^^'” j ce ne fera pas pour trouver anbsp;fiue vous en ayez faits ; je penfe quenbsp;^Uenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;permis amp; même utile en Phyfi-

tj^, » pourvu qu’on en ufe fobrement , amp; les donne , comme vous faites, pour

N 2

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148 Huitieme Lettre ^ élc.

ce qu’ils font : je ne les défaprouve 7 quand on y met un ton décifif amp; impérieu’^Jnbsp;qui ne peut convenir tout au plus que P®'^nbsp;les réalités les luieux prouvëes amp; lesnbsp;évidentes : je trouve qu’il y a bien de 1nbsp;conlëquence a citer , comme on Ie :nbsp;l’exemple de Newton 6c des Phyficiensnbsp;fe piquent Ie plus de luivre la méthode denbsp;grand homme , pour nous óter 1’envie ^nbsp;nous pourrions avoir de rifquer quelques P)nbsp;pothéfes , a moins qu’on ne leur en aecorP^^nbsp;Ie privilége exclulif. Seconde Lente dt; 'nbsp;i'jibbé NüUet (m l'Electncké, pag, 37-

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149

neuvieme lettre.

de la mattere éleSlrique lt;Ö de ^^lle du tonnerre , prévue par M.nbsp;l'Ahhé Nollet, amp; prouvée par M.nbsp;^Ttanklin. Nouveau fyjiéme fur Ienbsp;tonnerre. Explication des phénomé-de ce météore dans ce nouveaunbsp;¦fyjléme. Application de cette théorienbsp;O’Ux tremblements de terre.

onneur a M. Franklin, que 1’ex-^dence de Leyde n’en a fait a M. j ^ilchembroek. Celle-ci n’a été dansnbsp;® fond que l’efFet du hazard {b') 'tnbsp;au contraire a été Ie fruit d’un

’Expérience de Marly-la-Ville Monfieur, faic encore plusnbsp;^Onnp.nr a M. Franklin . niip.

^ie créateur, né pour enrichir la ‘yfique des plus heureufes Sc des plusnbsp;hles découvertes. M. Franklin , biennbsp;K^fuadé de 1’identité de la matierenbsp;• ^'^tique Sc de celie du tonnerre ,nbsp;tous les Phyficiens (c) a dref-N 3


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150 Neuvieme Lettre fer fur les toits d’un edifice élevé,nbsp;tige de fer , ifolée fur un fupport ^nbsp;réfine ou de verre; amp; il leur pre^*nbsp;qu’ils en tireroient des bluettes treSquot;nbsp;fenfibles, lorfque Ie nuage quinbsp;Ie tonnerre auroit palTé par delfos*nbsp;M. d’AIibard , l’un des plus célébf^®nbsp;partifants de M. Franklin , drelTanbsp;appareil au milieu d’une belle plain^ ’nbsp;a Marly-la-Ville j amp; Ie 10 Mainbsp;entre deux amp; trois heures après mi^^ ’nbsp;Texpérience réuflit avec routesnbsp;circonftances énoncées par celuinbsp;en avoir donné les premieres ideesnbsp;Ce fait memorable , qui doitnbsp;d’époque dans l’hiftoire denbsp;cité , a ére répété par tous lesnbsp;ciens éledbrifants. Nous avonsnbsp;fait drefler des appareils , plusnbsp;nioins femblables a celui denbsp;la-Ville (e) ; 6c il eft mainteu^^^nbsp;bien décidé que la matiere dunbsp;nerre efl précifément 8c abfoluros'^''nbsp;lamême que celle de l’Éleélricité'^nbsp;Perfonne, Monfieur, ne doii

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fur l’EleBricité. nbsp;nbsp;nbsp;151

P‘Us porté que vous a foutenir une pa-aflertion. Long-tems avant que Franklin nous fit part de fes con-l^lt;^ures fur les caufcs du tonnerre,nbsp;'ous vous déterminates h. traiter toutnbsp;lt;iui a rapport k ce terrible météorenbsp;^ans VOS Lemons de Phyfique expéri-^sntale. Après avoir explique ce pointnbsp;Phyfique avec cette elegance ,nbsp;^^tte clarté amp; cette aménité qui vousnbsp;propres (ƒ) j amp; tandis que nousnbsp;penfions qu’a donner a vos explications tous les éloges qu’elles niéri-^'^gt;ent, vous parutes tout-a-coup com-luécontent de vous-meme : vousnbsp;^ous avertites qu’on pourroit vous re-PtocKer d’avoir jetté plus d’incertitu-, que d’inftru6tions dans i’efpritnbsp;Vos Lefteurs; amp; vous nous imfita-a chercher une véiitable analogienbsp;Ctttre le tonnerre amp; l’éleftricité. quot;Cenbsp;de génie vous caraftérife tropnbsp;j , pour ne pas m’emprefier de vousnbsp;^ temettre fous lesyeux. Voici com-^£nt vous vous exprimez auTome 4

N 4

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ï 5 2 Neuvierrse Lettre de vos Lemons de Phyfique, pag- 3nbsp;amp; 315 , imprimé en i’année 1/4^'nbsp;Si quelquun , par exewple, entr£f^^‘nbsp;noit de pröuver par une comparaifi^nbsp;hien fuivie des phénoménes , qV-^nbsp;tonnerre e/i entre les wains de lanbsp;' ture ce que réUSlricité e/i entrenbsp;notres • que ces merveilles dontnbsp;d if pof ons ?naintenant a not re gré,nbsp;de petites imitations de cesnbsp;effets qui nous efrayent , amp; quenbsp;dépend du mème méchanifme : finbsp;faifoit voir qu’une nuée préparéenbsp;l’aSlion des vents , par la chaleur ¦gt; P^tnbsp;Ie mélange des exhalaifons ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^y.

vis-a-vis d'un objet terrefre , ce qa Ie corps éleclrifé , en préfe'^-^e amp; anbsp;certaine proximité de celui cj^ui ne inbsp;pas ‘ favoue que cette idéé , fi clle étod^nbsp;hien foutenue , me plairoit heaucotf pnbsp;0 pour la foutenir , comhien dcnbsp;fons fpécicufes ne fe prcfentent pat ^nbsp;un hoinme qui ejl au fait de Péltéitt'nbsp;cité ? Uuniverfalité de la matitrenbsp;trique , la promptitude de fon aSlio^ *

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„ nbsp;nbsp;nbsp;fur lEledlricité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;15 3

lsigt;


'^nflarnmahilité lt;Ö fon aUlivité a d’autres matieres ,• la pro-qu’eile a de^ frappcr les corps ex-^^f^^urement amp; intérieurcment jufquesnbsp;leurs moind-re^ irtics ,* l'exemplenbsp;'^ë’ulier qus nous avons de eet effet dansnbsp;^xpérience de Leyde ; l’idée qu on peutnbsp;'^^^irnement s’tn faire^en fuppof nt unnbsp;grand degré de vertu éleSlrique ,

' Tous ces points disanalogie que je ^^dite depuis queleque terns , commen-^^nt d jyiQ faire croire qu^on pourroit,nbsp;prenant l’éleElricité pour modéle ,nbsp;ƒ former touchant Ie tonnerre ^ lesnbsp;Polairs , des idéés plus faines amp; plusnbsp;^^fifemblahles que tout ce qu'on a ima-jufqu’d préfent.

Je ne vous cacherai pas, Monfieur, 5^’après ce magnifique début , amp;nbsp;après Ie fuccès de Texpériencenbsp;^ Marly-la-Ville, je m’attendois anbsp;^fQuver dans quelqu’un de vos Ou-''^jages, Texpolition d’un nouveau fyl-^errie fur les caufes du tonnerre , au-^uel vous avez donné Ie nom d’£/ec*

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154 JSJeuvieme Lettre nbsp;nbsp;nbsp;^

tricité naturelle (g). J’ai été un furpris , lorfqiie , dix - huitnbsp;après 5 vous noüs avez dit , au co'^nbsp;mencement de votre vingtiemenbsp;qon , que vous ne parleriez quenbsp;occafion de cette efpéce d’éleftricit® ’nbsp;amp; feulement quand vous y feriez H’quot;nbsp;vité par des phénoménes quinbsp;roient y avoir quelque rapport.nbsp;ne nous avcz que trop tenu parole '¦gt;nbsp;amp; tout ce que vous avancez denbsp;pofitif fur cette maticre , c’eft lt;3^^nbsp;vous imaginez ( Tom. 6 des Lefons^,nbsp;Vhyfique , ^ag. 255) que Téleftrici^nbsp;naturelle peut s’exciter dans not''^nbsp;athmorphére par Ie frottement de de^^nbsp;courans d’air qui gliflent 1’un furnbsp;tre avec des direftions oppofées?nbsp;qui arrive ordinairement dans lesnbsp;orageux j amp; que cette vertu fe cotUquot;nbsp;muniquant aux nuages, les metnbsp;état d’étinceller Sc de fulminer contt^nbsp;les objets terreftres , quand ils en fo^*'nbsp;a une certaine proximité.

Je fuis fincerement faché ,

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^ nbsp;nbsp;nbsp;fur VEledlrieitê.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^55

» que vous n’ayez pas tenté de ^ous expliquer les principaux phéno-quot;^snes de VEleSlridté naturelle par Ienbsp;des Principes établis dans vo-éme fur VEleSlricitê artificielle.nbsp;^voue que je ne vois pas commentnbsp;^Otrc ftmultanéité effluence dquot;af-^^ence ^ vous tireroit d’affaire en centnbsp;^'^cafions délicates i lorfqu’il s’agiroit,nbsp;exemple , de nous faire fentirnbsp;Pourquoi tel nuage eft éledlrique , amp;nbsp;?.utre eft dépourvu d’éledricité;nbsp;Pourquoi de tel nuage il fort des éclairs,nbsp;^ de tel autre iln’en fort aucun; pour*nbsp;tel nuage éclate en foudres amp;nbsp;carreaux , amp; tel autre nous donnenbsp;^ pluye la plus abondante amp; la plusnbsp;^lutaire , 5cc. amp;c. Pour moi, je fuisnbsp;ce cóté ïk dans la plus parfaitenbsp;^^nquillité j amp; mes éleSlricités malesnbsp;partielles, mes athmofphéres denfes

rares me fourniflent les explications plus naturelles de tous ces phénomé-effrayants. J’efpére vous en con-^^Incre , lorfque je vous aurai expofé


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156 nbsp;nbsp;nbsp;Neuvier/ie Lettre

mes conjectures nouvelles fur les fes phyfiques du tonnerre. Les voicJnbsp;en peu de mots.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

1°. La matiere propre , amp; s’ü permis de pariet ainfi,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du ton'

nerre , n’eft autre chofe que Ie éleCtrique. L’experience de Marly-l^'nbsp;Ville en eft une preu.ve des plus con'nbsp;vaincantes.

Le feu éleCtrique eft répan^^* dans t ute l*athmofphére terreftre j ^nbsp;il ne fe rend jamais plus fenfible ,nbsp;lorfqu’il fe joint k des parties inflan^'nbsp;mables qu’il trouve raflemblées amp; bi^^nbsp;préparées. II eft en cela mêmenbsp;blable au feu élémentaire qui ne pi'^quot;nbsp;duit jamais un plus grand embraf^'nbsp;ment , que lorfqu’il agit fur un boi^nbsp;bien fee Sc bien difpofé.

3*^. II s’éléve du fein de la dans la région oü fe forme le ton'nbsp;nerre , une grande quantité d’exha'nbsp;laifons nitreufes, huileufes , fulpb^'nbsp;reufes amp; bitumineufes 5 ce fontnbsp;exhalaifons que je regarde comme 1^^

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fur l’EleSlricité.

157

^ 'nients du feu éleftrique. Q,ue de

Pareilles exhalaifons s’élévent du fein

j ^ ^3. terre dans la région oü fe forme

^ '^onnerre, je ne crois pas que Ton

PüilTe Ie révoquer en doute ; les ton-

^'^Tes ne font jamais plus fréquents,

dans les pays ou la terre produit

^^Ucoup d’exhalaifons de cette ef-

; 6c dans les endrois ou ie ton-

*^erre eft tombé , 1’on fent toujours

odeur de foufre 8c de bitume.

4°- Les nuages font des corps en.

Portie hltdixWzhXts par frottement ^ 6c

partie éleétrifables par cormnunica-

En effet les nuages contiennent

particules aqueufes, 6c des parti-

lulphureufes, bitumineufes, 6cc.

j ^au s’éleétrife par communication :

“ foufre 6c Ie bitume ne s’éleétrifent

par frottement. Done les nuages

des corps en partie éleélrifables

frottement, 6c en partie éledtrifa-blpc ^ nbsp;nbsp;nbsp;•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

par commumcation-

5°. Parmi les nuages les uns font

éledriques , les autres ne

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15 8 Neuvieme Lettre font eledriques qu’a demi, les autresnbsp;enfin n’ont aucune efpéce d’éleftt*'nbsp;cite aduelle. Les premiers contien-nent des particules fuiphureufes ^nbsp;bitumineufes qui fe trouvent dans 1’^'nbsp;tat adtuel d’éledtricité. Les feconlt;l®nbsp;font pen éloignés des premiers.nbsp;troifiemes en font tres-éloignés.

Cell ici fans dome , Monfieur gt; que vous me demanderez parnbsp;mecanifme les particules fulphureur^snbsp;amp; bitumineufes reqoivent les frott^'nbsp;ments néceflaires , pour paflernbsp;1’état de non éleSlriché a celui d’él^j^'nbsp;triché. J’aurai l’honneur de vousnbsp;pondre qu’on ne peut faire la delfi^®nbsp;que de pures conjeftures; amp; aprèsnbsp;aveu modefte , je vous dirai qu’ilnbsp;rive très-fouvent que des particul^^nbsp;fuiphureufes amp; bitumineufes font éle-vées par I’aftion du foleil dans I’ath'nbsp;mofphére terreftre , dans un temsnbsp;régnent des vents contraires.nbsp;vents portent ces particules , encot^nbsp;chaudesj les unes contre les autres j ^

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. nbsp;nbsp;nbsp;fur l'EleElricitê.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;159

différents chocs produifent le même que produit le frottement fur unnbsp;° ^be de verre ou de cire d’Efpagne.nbsp;Les nuages totalement eleftri-font entourés d’lme athmofpherenbsp;denfe ,* les nuages a deminbsp;pftriques font entourés d’une ath-^phére éleétrique rare ; amp; les nua-qui n’ont aucune efpéce d’éleétri-i. ® 5 fontprivés de toute athmofphérenbsp;^^'^rique.

7°. L’athmofphére élecdrique rare vient aux nuages a demi éleftri-^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt; que paree qu’ils fe trouvent

le voifinage des nuages totale-éleélriques.

jLes feuls nuages totalement élec-font ceux qui portent le ton-dans leur fein. Et comme un

des

particules qui fe font éle-

n’eft totalement éleéfrique, que pu’il contient beaucoup de parti-ss fulphureufes amp; bitumineufes quinbsp;trouvej^^. dans I’etat aétuel d’élec-’^*té , e’eft-a-dire , lorfqu’il con-

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ï6o ISJeuvieme Lettre vees dans I’athmofphere terredre, dan^nbsp;un tems oü des vents contrairesnbsp;gnoient , n’avons-nous pas raüonnbsp;conclure qu’il y a plus de nuagesnbsp;tonnerre, qu’il n’y en a qui renfsi'quot;nbsp;ment ce terrible météore dansnbsp;fein ?

Voila , Monfieur , Ie fylléme vous amp; M. Franklin (h) m’avez doni}nbsp;occafion de faire fur les caufes phy*|.^jnbsp;ques du Tonnerre- Je comprens T''nbsp;ne fera pas du gout de ceux quinbsp;jettent mon fy ftéme général furnbsp;tricité i niais je comprens aulTinbsp;s’il a queique degré de bonté » 'nbsp;rendra par la même probable tontnbsp;que j’ai dit dans la feconde amp; la tro^'nbsp;fieme Lettre de ce Recueil- Toutnbsp;que je vous demande, c’eft,nbsp;de prononcer pour ou contre , d’e^^nbsp;miner avec attention les explication^nbsp;fuivantes j il me paroit qu’elles n®nbsp;contiennentrien de forcé, riennbsp;qui ne foit naturel.

Et d’abord dans ce fyftéme la lO-

matio'^

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^ _ fur rEleSlricité. nbsp;nbsp;nbsp;i 61

des éclairs fc préfente comme ; ce font plufieurs groflesnbsp;^^cttes que donne Ie nuage éleétrifé.nbsp;^ effet eft-il poffible que les ventsnbsp;^^ntraires portent un nuage a deminbsp;^j^'^dque contre un nuage totalementnbsp;^^ftrique , fans que I’athmofphérenbsp;de celui-ci envoye de fa ma-a 1’athmofphére rare de celui-ia ?nbsp;^ polTible que cela arrive, fansnbsp;ait melange, choc amp; infiam-^don d’un nombre innombrable denbsp;^^rticules inflammables ? Done dansnbsp;^ fyftéme la formation des éclairs fenbsp;^^ente comme d’elle-méme.

1 ^’explication phyfique du bruit qui ^ccompagne , nous coute encorenbsp;j| ®^s k trouver. L’inflammationdontnbsp;. ^ ^git, dilate fair qui fe trouve en-^es deux nuages. Cet air dilate eftnbsp;élaftique pour fe remettre a l'inf-^ dans fon premier état; amp; c’efl;nbsp;g/^^’y remettant, qu’il ca'ufe ces bruitsnbsp;'‘Oyables qui jettent la conflerna-dans 1’ame même des plus intré-

f'les. nbsp;nbsp;nbsp;O ¦

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Ie

162 Neuvieme Lettre Voulez-vous 5 Monfieur ,nbsp;nuage qui porte Ie tonnerre éclate enbsp;foudres 6c en carreaux. Suppofe^nbsp;vents contraires aflez forts, pournbsp;eer avec violence Ie nuage anbsp;trique contre Ie nuagenbsp;éleftrique ; 1’un 6c l’autre fe briref^J.^nbsp;€n des millions de piéces i amp; tan ^nbsp;que Ie premier donnera la pluyenbsp;plus abondante , Ie foufre 6c Ienbsp;me enflammés fortiront avecnbsp;tuofité du fein du fecond. Les ennbsp;de ces exhalaifons embrafées fontnbsp;Tordinaire des plus terribles , 6cnbsp;on les explique très-facilement- ^nbsp;n’en eft pas ainfi, lorfqu’ils font bi^^nbsp;res ; 6c nous n’étions pasnbsp;dans un petit embarras , lorfq*^nbsp;nous demandoit pourquoi certains t^ ^nbsp;nerres avoient fbndu la lamenbsp;épée , fans en endommager Ie .nbsp;reau s amp; pourquoi certains ,nbsp;avoient brulé Ie fourreau, fansnbsp;dre l’épée. Le fyfléme que je viensnbsp;vous expofer , nous dévoile tout

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fur ^EleElriché. nbsp;nbsp;nbsp;16 5

9^ il y a de caché dans ce mécanifrpe.

2 feu éleétrique eft-il joint a des ex-^iaifons fort légéres ? il n’agira que les corps qui n’auront pas desnbsp;rOtes aflez ouverts pour lui donner unnbsp;*'2 paflage ; il fondra done la lamenbsp;^ épée , fans en endommager Ienbsp;^^•¦reau. Le feu éledtrique au con-^ire a-t-il pour aliment une exhalai-plus groffiere ? fon aélion ne fenbsp;^^•quot;tera que contre les corps dont lesnbsp;i-P^es font aflez grands amp; aflez éva-5 elle fera nulle vis-a-vis ceux dontnbsp;pores font reflerrés; ce fera donenbsp;js ïourreau qui dans cette occafionnbsp;le feul endommagé.

Ï1 fuit enfin de mon fyftéme , que ,'^^s devons avoir quelquefois desnbsp;^^lairs fans tonnerres, amp; quelquefoisnbsp;tonnerres fans éclairs. En eflet lenbsp;d'un nuage a demi éleétrique,nbsp;^^^tre un nuage totalement éleétriquenbsp;^ft-il pas aifez fort pour briler 1’unnbsp;. ^’autre en des millions de parties ?nbsp;^'^Us avons alors néceflairement des

Oa

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164 Neuvieme Lettre écjairs fans tonnerres. Cettenbsp;au contraire fe fait-elle , amp; fe trouwe'nbsp;t-il entre notre oeil amp; les nuagesnbsp;fés 5 quelque autre nuage capa^nbsp;d’abforber la lumiere que donnentnbsp;bluettes éledbriques ? ïl eftnbsp;que nous n’ayons pas alors des toonbsp;nerres fans éclairs.

j nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-- -- -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;--nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

mes athr/iofphéres denfcs amp; rares. ^ roit-il poflible que de faux princip^^nbsp;conduililTent a des réfultats fi conf^*^nbsp;mes a ce qui fe paffe tous lesnbsp;fous nos yeux ? je ne fgauroisnbsp;l’imaginer.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p

Pour donner a cette importante fertation toute l’étendue dont elle e ^nbsp;fufceptible il me paroit nécefla^^'^'quot;nbsp;d’établir que l’Éledlricité n’ed

Vous voyez ^ Monfieur, avec q«S\ facilité les explications des phénom^,quot;nbsp;nes fe déduifent de mesnbsp;totales amp; partielles , de même que

de

moins la caufe des tremblemens

terre , bu des tonnerres terreftres

cpmmeparle Plinele naturalifte (0

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fur l'EleSlricité. nbsp;nbsp;nbsp;16 5

eft la caufe des tonnerres ordi-OU céleftes. Ce fut une penfée me vint autrefois, en lifant lanbsp;du dernier tremblement denbsp;^^¦quot;re qui mit Lisbonne a deux doigtsnbsp;perte (^) j Sc cette penfée nr’oc-ft fonemenc , que quelques fe-^^ines après Ie renverfement d’unenbsp;^^’’tie de la capitale du Portugal, jenbsp;en état d’aflurer , fur des preuvesnbsp;convaincantes , qu’on n’expli-^^eroit jamais d’üne maniere phyfi-lous les effets des tremblemens denbsp;j fans avoir recours k PEleftri-(/). Void done comment jenbsp;devoir expliquer ces terriblesnbsp;^^enoménes.

p ^epréfentez-vous , Monfieur, un ^ys dans 1'intérieur duquel foientnbsp;|-'‘^^fées des cavités immenles. Suppo-gt; au fond de ces cavirés, des tasnbsp;de foufre amp; de bitume biennbsp;^'^^Parés , c’eft-a-dire , en état de re-^^®jr par un frottement équivalentnbsp;Une très'forte éleélricité. Allu-

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K:.!

166 Neuvieme Lettre mez dans ces mêmes cavitcs,nbsp;moyen de la matiere éleftrique^. ^nbsp;Ie mouvement de la terre ( w ) »nbsp;h. tant de caufes accidentelles amp; ^nbsp;geres qui fe trouvent dans Ienbsp;notre globe (o) 5 eft capable ,nbsp;ter d’une maniere très-violente;nbsp;mez 5 dis-je , des feux effroyablnbsp;dont Ie foufre , Ie bitume amp;nbsp;autres corps éledriques par eux i^^^nbsp;mes, feront 1’aliment ordinaire- Pnbsp;cez par deflus ces feux , desnbsp;fpacieux dans lefquels foit renfer’^ ^nbsp;une grande quantité d’eau ou denbsp;peurs; amp; rempliflez d’air tout Tefp^ ^nbsp;libre qu’il peut y avoir jufqu’a 1^^ ^nbsp;perficie concave de ces cavernesnbsp;terraines: il eft évident que ces ^nbsp;voirs intérieurs feront comme aut3 ^nbsp;de chaudieres auxquelles les feuxnbsp;terrains ferviront de fournaifes-fuppofé , voici comment je raifoi^^^^nbsp;L’eau amp; 1’air échauffés par desnbsp;tr'es-violents, doivent néceflaireni^,nbsp;fe raréfier; ces deux éléments rar^l^


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^ nbsp;nbsp;nbsp;fur rEleElricité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\6j

^‘^ployent toutes leurs forces pour pUvoir occuper un plus grand efpace;nbsp;®^fs forces , proportionnées a cellesnbsp;feu qui les dilate , amp; du reffortnbsp;ils font doués, font inexprima-j j ils employent done des forcesnbsp;^xprimables pour fe faire une iffuenbsp;^ pour fortir de leurs antres ; eft-ilnbsp;^Jonnant que la Terre tremble, qu’ellenbsp;^.^ntr’ouvre , amp; qu’elle vomifle denbsp;fein , des feux amp; des flammes dé-^¦¦antes ? Telles font vraifemblable-les caufes phyfiques des tfem-^tïiens de terre ; vous voyez , Mon-, que rÉleftricité n’y joue pasnbsp;des moindres r61es. Ce qui m’atta-e ^ ce fyftéme , c’eft que l’explica-des effets ordinaires des grandsnbsp;^ttiblements de terre , s’y préfentenbsp;®^rne d’elle-même.nbsp;ƒ• d’abord les matieres fulphureu*nbsp;amp; bitumineufes enflammées doi-gt; en fortant du fein de la terre ,nbsp;j^^^iter une flamme très-vive Sc très-''dlante j aulTi les grandes fecounes

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168 NeuvUme Lettre ont-elles été plus d’une fois accornp*^nbsp;gnees ou fuivies de tourbillons denbsp;amp; de fumée (p).

gut

Ces memes feux , joints avix pears amp; aux exhalaifons qui s’éch^'nbsp;pent avec violence par les ouvertut^^nbsp;qu’elles fe font pratiquées, doiveii^nbsp;fortement comprimer 1’air extériei^}^ ’nbsp;I’air extérieur comprimé doit, parnbsp;reflbrt, fe reniettre dans fon preirgt;’^^|nbsp;état, amp; c’eft en s’y remettant jnbsp;caufe ces bruits eftroyables quinbsp;im eifet nécetfaire des grands tremble''nbsp;ments de terre, Quelquefois ’nbsp;avant que la terre s’ouvre, Tonnbsp;tend an bruit femblable a annbsp;ble mugiffemcnt; je Tattribuerois ^nbsp;loaders k I’air dilaté qui fait unenbsp;nité de tours amp; de retours , avant lt;3'^^nbsp;de fortir de la terre par des ouvert^^nbsp;res affez peu confiderables qu’il troi’-''nbsp;pratiquées fur fa furface. Ce quinbsp;gage a- faire cette conjefture, c’enbsp;que le fon de I’indrument denbsp;que Ton nomme le firpent, ne

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. nbsp;nbsp;nbsp;fur l'EleSlricité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;169

^ du mugiflement des animaux, que Pair n’en fort qu’apres avoirnbsp;Une infinite de tours amp; de retours.nbsp;I ^pres cela fera-t-on étonné quenbsp;grandes fecoAifles renverlen tlCvSnbsp;grands édifices ? Ne voit-on pas

Plu

doit y avoir un inftant ou ces ^^rdes maffes , après avoir penchénbsp;d’un cóté amp; tantot d’un autre,nbsp;^ leur ligne de diredtion hors de leurnbsp;amp; qu’alors leur chute devient

^ ï-nfin fi les maladies épidémiques fuccédé quelquefois aux grandsnbsp;j- ^^blements de terre , c’eft qu’il eftnbsp;du fein de notre globe entr’ouverr,nbsp;j^^^exhalaifons fulphureufes amp; bitumi-qui ont infedle affez au loinnbsp;de notre athmofphére (lt;3').

^ C’eft

ici , Monfieur , ou vous ne ^queviez pas de me faire 'remarquernbsp;^ Routes ces explications font com-q a tons les fyftémes de Phyfiquenbsp;^ * On a trouvés jufqu’a aujourd’hui,nbsp;Wen particulier le rolle que je fais

P

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Neuvieme Lettre

I/O

jouer a la matiere éledtrique eft r vague , pour s’accorder avec les ,nbsp;4'érentes hypothéfes furnbsp;que j’ai expofees dans mesnbsp;précédentes. C’eft done pournbsp;nir une objedlion aufii raifonnab ’nbsp;que je vais faire ufage de mes cUlt;^nbsp;cités totales 8c partielles , de ^nbsp;que de mes athmofphéres denfi^ ^nbsp;rares. Je ne veux pas qu’onnbsp;reprocher leur inadlion dans unenbsp;cafion aufli importante que cells'

Scdeveniis^ft tiiques par un frottement équi'^^

amp; il n’eft que trop vrai que je n pas fait une mention exprefte amp;nbsp;cite dans I’explication que jenbsp;de donner des tremblements de tenbsp;11 s’agit done , 8c c’eft ici lenbsp;eflentiel , d’exciter mécbaniqnej^nbsp;1’étincelle qui a mis le feu aunbsp;8c ail bitume renfermés dans 1^^,,,^/nbsp;vernes fouterraines

(r). Le voici en deux mots.

uvs*!

Le foufre amp; le bitume ne pe^ pA‘ ts être dans 1’état aftuel d’e*^


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. ^ fur l'EleSlricité, nbsp;nbsp;nbsp;17 i

ll^'liiers dans Ie fein de notre globe , ^^^tera une terre a der/ii éleclrique

3 fans rendre totalement éleSiri-les métaux avec lefquels ils font l^^les, les pierres amp; la terre dont iisnbsp;couverts , amp;c. , 6c fans rendrenbsp;lt;^e)72i éleSlriques les métaux , lesnbsp;^'^rres 6c la terre qui fe trouvent auxnbsp;^^^irons; paree que dans Ie premiernbsp;les métaux,. les pierres 6c la terrenbsp;ifolés, 6c que dans ie fecondilsnbsp;^ Ie font pas. Lors done qu’une caufenbsp;*i^elconque, tel'e qu’il s’en trouve de

^excitera néceffairement une étin-

p^^^e j en faudra-t-il davantage pour

^^“ammer un tas de foufre 6c de bi-^Ur

fur

une terre totalement éieSirique

bien difpofé? Mais en voila affez

, Une matiere que je dois bientót ^^^lenter fous un nouveau point denbsp;I Sans cela ma Lettre , quelquenbsp;qu’elle foit cn elle-méme , pa-^troit bien courte a ceux qui fontnbsp;fait de la Phylique. Je la finis ennbsp;réiterant que je ferois inconfola-

P ?

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17^ Neuvieme Lettre ble fi , dans Ie feu de ladifputSj **nbsp;¦Hi’étoit échapé quelque termsnbsp;vous déplüt. Je puis vous affurer qu’^nbsp;n’eft perfonne au monde qui Iditnbsp;plus d’attachement, plus d’eftime ^nbsp;plus de refped, amp;c.

Notes pour la neuvieme Lettre.

(a) L’expcrience qui nous a appris Ie nuage qui porte Ie tonnerre, éledtrife ^nbsp;tige dé fer ifolée , avec encore plus de ^nbsp;que Ie globe de nos machines éleftdq^j^nbsp;ordinaires n'élcftrife Ie condufteur, s’apPy^nbsp;Ytxpe'rieticede A4iirly-la-ViLle, paree qu^^nbsp;Tendroit ou elle a été faite pour lanbsp;fcis. La tige dont on fe fervit , étoit ronnbsp;Elle avoit un pouce de diamètre , qU3T^'*‘,gnbsp;pieds de longueur , amp; elle étoit fortnbsp;par fon extrêmité fupérieure. On lanbsp;nir , pour la préferver de la rouille 5 ^

Le bout inférieur de la barre de fer étoJt lidement appuyé fur le m.ilieu du tabot^^^^nbsp;cledlrigue , bu l’on avoit fait creuferun .

Ia dreïïa au milieu d’une belle plains , Marly-la-Viile , dont Ie fol eft fort

ret ¦oil

nque , propre i le

recevoir. Ce tabouret ait

de la cinqtilei^'^ !. p/tg-. 75'

con'fiiloit en une planche quarrée par des fupports de verre.

( b ) Pvelifez la note b Lettre de ce Recueil, num.

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fur VEleElricité. 175 .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;) Pour décider fi les nuages qui contien-

la foudre , font éleftrifés ou non , j’ai p^^gine , dit M. Frmklin , de propofer unenbsp;xérience a tenter en un lieu convenable anbsp;^ effet. Sur le fommet d’une haute tour ounbsp;clocher, piacez une efpece de guerite ,nbsp;j grande pour contenir un homme amp; unnbsp;oiiret ele£trique. Du milieu du tabouretnbsp;une verge de fer, qui pafle en fe cour-hors de la porte, amp; de la fe releve per-. P^diculairement a la hauteur de 20 ou 30nbsp;jl®ds, ^ fe termine en une pointe fort aigue.nbsp;tabouret cleftrique eft propre lt;Sc fee , unnbsp;qui y fera placé , lorfque des nuagesnbsp;^pftrifes y pafteront un peu bas , peut êtrenbsp;^^'ftrifé , amp; donuer des étinceües, la vergenbsp;lui attirant le feu du nuage. S’ilyavoitnbsp;r'^lque danger a craindre pour 1’hommenbsp;' 'ïüoique je fois perfuadé qu’il n’y en a au-) qu’il fe place fur le plancher de lanbsp;I !®rite , amp; que de terns en terns il tire desnbsp;‘'^Celles de la barre de fer. Ouvrage de M.nbsp;fay i'‘Elrcir'scite', traduit de L'Anglaisnbsp;d'Alibard , Tom. 2 , pag. 45 amp; fuiv.

^ M ^ nbsp;nbsp;nbsp;lettre de M. le Prieur de Marly

Je fuis alle' chez. Coiffier , qui f^‘^»i‘avoit d/pdche'uti enfant que fai rencontrénbsp;, pour me prier de venir \ fai douhlsnbsp;Pi

^ d’Alibard^ elle eft dattée du 10 de Mai annonce, Monfteur , ce que vuusnbsp;yf*^de~_ L’expe'rience efl complete. Aujourd huinbsp;^ henres 20 minutes apres midi, le tonnerrenbsp;^£^onde' diredtement fur Marly ^ le coup a e'ténbsp;fort

J (I ]

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174 Nemieme Lettre .

Ie pas a travers un torrent de grélc. nbsp;nbsp;nbsp;^

i’’ endroh eu eji la tringle coude'e , fat ,

Ie fl (Parckal.....il efl forti de la

petite colonne de feu hleudtre fentant Ie qui venoit frapper avec une extréme vivacj^^nbsp;tenon dufil di’archal, amp; occafminoit m hruit ffnbsp;blable d ctlui qu’on fereit en frappant fur la tfgt;nbsp;gle avec une clef, J'ai re'pe'te' fexpe'riencenbsp;moins fix fots dans l’efpace d’envircnnbsp;nutes en pre'fence de plufieurs perfonnes, amp;nbsp;que expe'rience qtiefai fake a dure' l’efpace d

Pater amp; déun Ave.....J'e'tois ft occupe', daf‘

moment de f expe'rience , de ce que je qu’ayant e'te frappe' au bras au dejfus du jJnbsp;je ne pms direfi c’eft en touchant aufilnbsp;OU d la tringle , je neme fiiispasplaint duntf ? ¦nbsp;nfavait fait Ie coup dans Ie moment qttenbsp;re^u 5 mats comme la douleur continuoit j ^f. ^ (nbsp;tour chez, mot f ai decouvert rnon bras en pref quot;.'rnbsp;de Coiffier , amp; nous averts upper ca sme mefl^ .Lnbsp;fure tournante auteur du bras, fetnblable d f^, 'nbsp;que feroit un coup defil-d'archal ^ftj’eti avoknbsp;frappe' d nud. En revenant de chez, CoificrJnbsp;rencontré M. Ie Vicaire , M. de Milly ^nbsp;Maitre d’e'cole , d quij'ai rappor te' ce q**^ gt;nbsp;nok d'arriver ; ils fe font plaint tons let jnbsp;qu'ils fentoknt une odeur de foufre quinbsp;pok d'avantage, d me fure qu’ils approchokdlnbsp;mot ij'ai porte chez, mot la mime odeur y y . ^nbsp;domeftiques s‘en font apper^u , fans que jfnbsp;ale rien dk. Même Ouvrage , amp; même To^nbsp;pag. 1 n amp; fuivantes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

(e) L’appareil le plus fiinple amp; l'ï P

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fur l’EleSlricité.


175


'^'Wiode que Ton puifle dreirer ^ eft celiu-Choififfez une chainbre qui foit au dernier M^Sc de la maifon , amp; qui n’ait d’antrenbsp;que le toit de Tedifice. Faites a ce


s

‘oil:


icher uii trou circulaire , proportionné au


J’au de verre dont vous devez le garnir. La


(gt;^‘§neur du tuyau n’eft pas déterminée ^ tout Ig ^'¦von doit defirer , c’eft qu’il empêchenbsp;communication de la tige de fer aveclenbsp;lt;16 la maifon. Faites paffer par le trou quenbsp;f avez pratique au plancher, une tige denbsp;’ dont Fextrêmité fupérieure -s’éléve denbsp;®lques pieds au deffus du toit, amp; dont l’cx~

ii

'^tieure de la tige de fer , pour prévemr la


inférieure foit fixée dans la réftn .. le verre BrunÜfez , ou dorez la partie


ou


I gt;'0


j^^'dle qui ne manqueroit pas de s’y mettre ; ^^.^tripêchez que le tuyau de verre, ne re-ia pluye , en le garniifant d’un pavilionnbsp;blanc : vous aurez la machine que de-


M. Franklin, pourdifpofer a votre gré * éleftricité' du tonnerre. Vous


pourez ,

5 moyen de votre tige , amp; du condufteur Vous lui adapterez , faire toutes les ex-^,^’^iences de Péleftricité naturelle , amp; lesnbsp;Qi^Jparer avec celles de l’éleéfricité artiS-L ‘1*^ 5 en mettant dans cette même chain-® tine bonne machine éleftrique.nbsp;ff/) Qu’eft-ce que cette lumiere vive amp;nbsp;^ gt;te qui s’élance d'un nuage entr’ouvert ,nbsp;Q^Ta’onnomtne Eclair'i Quelle eftlacaufe denbsp;^i'tuit terrible que nous entendons au deflusnbsp;''Os têtes, qui éclate de mille manieres

P4


le)



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1/6 Neuvieme Let ire nbsp;nbsp;nbsp;^

différente^,, dc qu’on appelle Tonnert^ nbsp;nbsp;nbsp;i,

qu’eft-ce que cette matiere que nous Ions Foudre ou Carreau qui renverfenbsp;din d’oeil les edifices les plus folides ?nbsp;brule amp; qui fond les corps les plus duis \nbsp;dont les effets tiennent du prodige , non-lement par leur grandeur , mais encore Pnbsp;par leur fingularité.

Pour expliquer ces pliénoménes., M. 1 j Nollet a recours a irn mélange d’exhalednbsp;capables de s’enflammer , en fermentaut?nbsp;par le choc 6c la prefilon des nuees qi'® jnbsp;vents agitent 6c pouffent violemment les unbsp;contre les autres.

Get habile Phyficien fent mieux Pv fonne Pinfuffifance d’une pareille caufe.nbsp;termine-t-il cet article par ces parolesnbsp;quables : Après tout ce que je viens de dnbsp;liir les météores enflammés , ne menbsp;chcra-t-on pas d’avoir jetté plus “I’dcertinbsp;des que d’inftruclions dans 1’efprit de dnbsp;Lefteur ? J’ai cependant compte 1’inftrud®/nbsp;en lui montrant les endroits foibles du vnbsp;téme que j’expofois, afin que s’il n’en eft Pnbsp;plus content que je le fuis, il fufpende fon 1^.^nbsp;gement comme je fufpens le mien , 6c qdnbsp;fe tienne toujours pret d examiner fans ^nbsp;vention tout ce qu’on pourra elfayer denbsp;par la fiiite fur le même fujct. Tom- 4nbsp;^ons de Phyfique expe'rimentale , pag. 3°^nbsp;ftiivantes.

(g ) Oui, je ne crains pas de le dire, pointes de fer éleélrifées en plein air d^

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j nbsp;nbsp;nbsp;fur rKleSlriché. 177

teins d’orage , amp; toutes les épreuves de genre qui ont été faites depuis , amp; quinbsp;font encore tons les jours, nous montrentnbsp;^^'’'^onteltableinent que Ie tonnere eft un phé-


‘'ïiéne éleftricfue ; que la matiere de ce

tnétg' nbsp;nbsp;nbsp;^


¦'^téore cftlamême que nous voyons briller , ^Uour de nos tubes, de nos globes, de nosnbsp;de fcr ; 6c cjue tous les jeux pbilófo-'gues dont nous nous occupons depuis tant


?années dans nos caMnets , font de petites

!»._? nbsp;nbsp;nbsp;l .Anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.?_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;___


c ‘quot;«tions, OU plutót des portions d« ces redoutables qui enflamment l’athmof-, 6c des foudres qui menacent nos tê-II faudra done dorefnavant diftinguernbsp;fortes d’éleftricité , eu égard aux dif-pfentes inanieres dont cette vertu peut nai-: on appellera E/eclricite artificieile cellenbsp;nous avons connue jufqu’ici, 6c que nousnbsp;^^citons par Ie frottement; il faudra nom-Elechicité naturelle ou Eleóhic’te' me'te'orenbsp;^®lle que nous venons de découvrir, qui naitnbsp;aucun elFort humain, 6c qui regne ennbsp;'^^'¦tains tems dans l’air. Ltttre feptume de


i'Ahbe' Nollet fur Ee'lectricke , pag


IS8


r (h) M. Franklin propofe fon nouveau fyftér ¦'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' r ^


'lue fur les caufes du tonnerre dans les


premieres pages du Toine 2 de fon ou ^®ge. En voici les points principaux ; on

Vej-j.- nbsp;nbsp;nbsp;•gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 •nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 n j!/r^------


“{ra par-la combien grande eft la difference ^rii fe trouve entre fon fyftéme 6c Ie nótrenbsp;Ie inême fujet.

L’océan eft un compofé d'eau, corps



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178 ^euvieme Lettre _

non éleörique , amp; de fel, corps rcinent éleörique.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

2. nbsp;nbsp;nbsp;Les nuages formes des eaux de lanbsp;font fortement éledfrifés, amp; ils retienn^’’^nbsp;Ie feu cleörique , jufqu’a ce qu’ils aye'^nbsp;occafion de Ie communiquer.

3. nbsp;nbsp;nbsp;Les t*bmpétes qui regnent fur la

amp; qui portent les particules d’eau les r”’ contre les autres , caufent des efpécesnbsp;frottements qui rendent les eaux de lanbsp;amp; par conféquent les nuages qui ennbsp;formes , des corps aéfuellement éledtriqu^*'

4. nbsp;nbsp;nbsp;Le foleil fournit, ou femble fournirnbsp;feu commun a toutes les vapeurs qui s eJ 'nbsp;vent tant de la terre , que de la mer.

5. nbsp;nbsp;nbsp;Les vapeurs qui ont en elles du 7^nbsp;ëleftrique amp; du feu commun , fontnbsp;foutenues que celles qui n’ont que dunbsp;commun. Car lorfque les vapeurs s’élevennbsp;dans la region la plus froide au delTus denbsp;terre, le froid, s’il diminue le feu comiH^^^^nbsp;ne diminue point le feu éleftrique.

6. nbsp;nbsp;nbsp;De-la les nuages formes par desnbsp;peurs élevëes des eaux fraiches de la terre»nbsp;desvégétaux, de la terre.humide amp;c. ,nbsp;pofent leur eau amp; plus vite amp; plus aiie'nbsp;ment, n’ayant que peu de feu eleftriq^®nbsp;pour repouffer les molecules amp; les tenir le'nbsp;parées, de forte que la plus grande par^®nbsp;de 1’eau élevée de la terre, eO: abondonnee»nbsp;amp; retombe für la terre.

7. nbsp;nbsp;nbsp;Les nuages formes par les vapeursnbsp;rées de la mer , ayant les deux feux? ^

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, nbsp;nbsp;nbsp;179

f-tout line grande quantite de feu élec-i/'lue , fomiennent fortement kur eau, I’e-

fur rEleElricité.

a iine grande diftance 5 Sc étant agi-^ par les vents contraires, peuvent 1’ame-au milieu du plus vafte continent.

Si ces nuages font poufies par des vents ^^tre des montagnes, ces raontagnes étantnbsp;'''‘°ins éleftrifées, les attirent , amp; dans lenbsp;^ontaa emportent leur feu éleéirique 5 amp;nbsp;'^^'ïirne elks font froides , elks emportent

Igyj fgy

commun de-la les mokcu-preffent vers ks montagnes amp; fe pref-ent Tune Tautre. Si fair eft peu chargé , f ituage tombe feukment en rofee fur lenbsp;p'^'timet amp; fur ks cotes des montagnes ; ilnbsp;des fontaines amp; defcend dans ks val-en petits ruilTeaux, qui par kur reunionnbsp;^Ont ks grands courans amp; ks rivieres. S’ilnbsp;fort chargé , k feu ékftrique fort toutnbsp;^ fois d’un nuage entier , amp; en 1’aban-'^°nnant il brille comme un éclair, amp; cra-avec violence : ks particuks d’eau- fenbsp;ï^'iniiTent d’abord faute de ce feu, amp; tom-^®nt en grofles ondees.

. 9- Lorf^ue le fommet des montagnes at-ainfi ks nuages , amp; tire k feu éleftri-du premier nuage qui I’aborde , celui fuit, lorfqu’il approche du premier nuagenbsp;^ftuellement dépouillé de Con feu, lui lancenbsp;® fien, amp; commence a dépofer fon eau pro-Pte. Le premier nuage langant de nouveaunbsp;feu dans ks montagnes, le troifieme nua-êe approchant, amp; tous ks autres arriv^nt


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18o Neuvieme Lcttre . fucceffivcment, agiffent de la même 5nbsp;re. De-la les deluges de pluie , les tonneJ'^nbsp;les eclairs, amp;c.

10. Quoiqu’un Pays foit uni amp; fans tagnes qui interceptent les nuages electr*nbsp;il y a cependant encore des moyens po^*-obliger a dcpofer Icurs eaux ^ car fi unnbsp;ge éle£lrifé venant de la mer ,nbsp;dans 1’air un nuage elevc de la terre, ^nbsp;confequent non éleftrifé, le premier laacnbsp;fon feu dans le dernier , amp; par ce iXiO')nbsp;les deux nuages feront contraints de a^Pnbsp;fer fubitement Icurs eaux. En efFet, lesnbsp;ticules propres du premier nuage fe fcUnbsp;rent, lorfqu’elles perdent leur feunbsp;ticules de 1’autre nuage fe reflerrent ,1.5nbsp;le recevant. Dans I’un amp; dans I’autre elnbsp;ont ainfi la facilite de fe reunir ennbsp;La commotion ou la fecoulTe donnee ^ Inbsp;contribue auffi a prdcipiter 1’eau, non *ƒnbsp;lement de ces deux nuages , mais desnbsp;qui les avoifinent; de-la les chutes de ppnbsp;foudaines imiuediatement après la luin*^nbsp;des eclairs.

II. Lorfqu’un grand nombre de nua^^ de mer rencontre une quantité de nuag^^nbsp;de terre , les etincelles eleftriquesnbsp;fent s’elancer de difterens cotesamp; coin*^nbsp;les nuages font agites , 5t mêlés parnbsp;vents, ou rapproebes par la force de 1 ^'nbsp;trattion eleftrique , ils continuent a donJi^nbsp;amp; a recevoir etincelles fur etincelles ,nbsp;qu’a ce que le feu elefirique foit egalenieilnbsp;repandu dans tous.

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fur VEleSlriché. nbsp;nbsp;nbsp;181

Quand les nuages éleftriques paffent 'in pays, les fommets des inontagnes amp;nbsp;3rbres, les tours élevées, les pyramides,nbsp;fnats des vailTeaux , les clicminées, amp;c. jnbsp;autant d’eminences amp; de pointes ,nbsp;(j 'rent le feu eleftrique , amp; Ic nuage en-s’y décharge.

[’’quot;1 abailfé vers I’exterieur du bitiment dans ^,^.rerre,ou autour d’un des haubans d’unnbsp;i'^iau, ou fur le bord jufqu’a ce qu’il tou-i’eau. Ces verges de fer ne tireroient-pps pas probablement le feu eleftrique ennbsp;‘*®nce hors du nuage , avant qu’il vint affeznbsp;pour frapperamp; par ce moyen ne pour--'Otis-nous pas être préfervés de tant de dé-

(^'5- La connoiiTance du pouvoir des poin-Pourroit être de quelque avantage aux ^^'^tries pour preferver les maifons , lesnbsp;fpfes, les vaifleaux, «Sec. des coups de lanbsp;^.quot;dre , en nous engageant a fixer perpen-^’'•'ilairement fur les parties les plus élevéesnbsp;'^es edifices des verges de fer faites ennbsp;d’aiguilles amp; dorees pour prevenir lanbsp;j?'''lle , amp; du pied de ces verges un fil d’ar-

es fouiains amp; effroyables ? t- On doit entendre fort peu de tonner-

rcs de

ydéine de M ''«inerre. Onnbsp;pr'avenir que cenbsp;h'l'fies dans l’efpritnbsp;''ncipes.

en mer , lorfque Pon eft fort éloigné f 'a terre. Voila les points principaiix dunbsp;’nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'* Franklin far les caufes du

re. un ne peut pas s’etnpêcher de P'hyucien a des resourcesnbsp;pour fzire valoir fes


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ï82

Keuvien^e Lettre

(i) Neque aliud ejl in terra tremor gt; in nube tonltruwn ; nee hiatus aliud , qudninbsp;fulmen erumpit: ineltifo fpiritu lull ante ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

libertatem exire nitente. Plinius , lib. 2-LXXXI. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Le I Novembre 1755 fera a , memorable dans I’liilloire par un tremb^nbsp;ment de terre qui porta Ie trouble amp; la “nbsp;folation dans plulieurs villes de l’EuroP *nbsp;Cadix fut ébranlé jufques dans fes fo'^‘: ^nbsp;mens 3 Seville fut agitée par les fecouflbs snbsp;plus violentes 3 amp; Lisbonne fut prefqa^nbsp;levelie fous fes ruines. Le Nonce dunbsp;gal écrivant a celui de Madrid, nè crut Vtnbsp;exagerer, en d^tant fa lettre du lieu oiinbsp;tolt ci-devant Lisbonne. On lit dans toutesnbsp;relations de ce tems-la, que les trois ^nbsp;de la ville furent renvcrfés par les fecou**nbsp;les plus terribles, amp; qu’il y périt plasnbsp;cent mille hommes, dont la plupart ftaf ^nbsp;engloutis dans le fein de la terre , d’ou 1 ^nbsp;vit fortir les flammes les plus alfreufes- ^nbsp;malheur fut annoncé par un bruit feinblaanbsp;a celui du tonnerre , amp; par les plus gra^anbsp;agitations dans les eaux de la mer. _nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

difiribuer un prograai^^'

(l) J’enfeignois la Philofophie a Provence, 1’année même du renvcrfeiuent ^nbsp;Lisbonne. Bien des perfonnes m’inviterea*^^^nbsp;faire expliquer en public , par quelquesnbsp;de mes éléves , les caufes phyfiqucs anbsp;tremblements de terre. Je me rendis anbsp;invitations 3 amp; fur la fin du mois de

17SS 5 je fis

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fur l’EleSlricité. nbsp;nbsp;nbsp;183

^'^primé dans lequel après avoir établi une ''Writable analogie entre les tonnerres amp; lesnbsp;Ifejublements de tcrre , j’affurois que la ma-‘ere éleftrique étoit la veritable caule desnbsp;l^is 8c des autres. Je donnai tout ceci fousnbsp;noiTi de pares conjeUares. Si elles ont ac-^ï^is depuis ce tems-la qiiclques dcgrés denbsp;I’'^obabilité , c’eft que plufieurs Phybciens,nbsp;Peut-être a mon excmple , ont traité cettenbsp;jï’ejne niatiere, amp; ont adopté purement amp;nbsp;‘'^pleiiient toutes mes idees. Je fais cettenbsp;’^^rttarque, pour qu’on ne regarde pas com-un plagiat la partie de ma Lettre qui anbsp;^3pport aux tremblements de terre.

, ('«) 11 doit y avoir dans Ic fcin de la terre millions de caufes capables de fuppléernbsp;frottemcnt que nous employons , pournbsp;’^ttre Ie foufre amp; Ie bitume dans l’étatnbsp;'-tuel d’éleftricité. Les vents contraires quinbsp;*^®gtient dans les cavernes fouterraines quinbsp;des ouvertures oppofées , me paroilfentnbsp;^ournir une caufe bien propre i éleftrifernbsp;jOrtemcnt des particules déja chaudes, quenbsp;ƒ inoindre frottemcnt mettroit en état denbsp;^Hner des bluettes très-fenfibles \ nouvellenbsp;peuve de l’analogle entre les tonnerres amp;nbsp;tremblements de Verre.

, V a) La terre fe meut d’occident en orient, «aque jour fur fon'axe, Sc chaque annéenbsp;'gt;nsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le premier mouvement

•ji fait parcoitrir environ neuf mille lieues ^^quejour; amp; le iecond, environ deux censnbsp;^dlions de lieues chaque année. Ces mou-

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184 Neuvieme Lettre vements font 1’un amp; l’autre affeznbsp;pour agiter la inatiere éleftrique quinbsp;dans Ie fein de la terre.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

fa) Les vents qui foufflent dans ^ rieur de notre globe, les fermentations,nbsp;rivieres qui feperdent pendant un certainnbsp;dans la terre, les éboulements gt; tant denbsp;qu’on creufe tous les jours, tant denbsp;tions auxquelles doivent être fnjettes _nbsp;contrées fouterraines amp;c. , amp;c., voila Pnbsp;des caufes qu’un Phyficien attentif peut innbsp;tre en oeuvre , s’il veut expliquer d’une j,nbsp;niere vraifemblable comment, dans Ie

in»

de la terre , Ie foufre amp; Ie bitume déja cha^ peuvent acquerir une très-forte ëleftricim-(p) Pline raconte que dans un treiuunbsp;ment de terre, arrivé Pan de Romonbsp;deux raontagnes fituées aux environsnbsp;Modéne , s’entrechoquerent plufieursnbsp;avec un grand fracas, amp; que du milit^^nbsp;ces montagnes on vit fortir la flamme ^nbsp;fumée. Faëum ejl femel , quodnbsp;EtrufjA difciplins volminlbm invenf,nbsp;terrarum portentum , L. Adarcio , fex-Cejf. in agro Adutincnf. Namque monternbsp;inter fe concurrermt, crepitu maximanbsp;tes , recedentefquc , inter eos ftamniinbsp;in caelum exeunte interdiu , fpeclante enbsp;milla magnd equitum Romanorim ,nbsp;que 5 amp; viatorum multitudine. Eo concurfi*nbsp;emnes elifé : anlmalia permulta , q'U intranbsp;ram , exanimata fimt, anno ante jocialc bclF

Plinius lib, z. eap. LXXXIII.


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fur l'EleSlricité. nbsp;nbsp;nbsp;185

Ij ^2 1 Septembre 172Ó , il y eut a Palenne , ^remblcment de terre , dont voici lesnbsp;’ftcipales circonftances. On entendit d’a-un bruit épouvantable qui dura présnbsp;c[uart d’heure , dans un tems ou il n’ynbsp;ni nuage, ni vent. On vit enfuite deuxnbsp;‘Onnes de feu fortir de la terre , amp; allernbsp;lj®*ifoncer dans la mer. On éprouva enfinnbsp;^ freinblement qui dura 5 a 6 minutes ,nbsp;h fiui renverfa une partie des maifons denbsp;®^rme.

il 1 .pourquoi aller chercher des exemples Oin ? Ne fgavons-nous pas que , fi unenbsp;tj ^^2 de Lisbonne a été renverfée par Ienbsp;jj'^'ï’bleinent de terre du i Novembre

partie a été bien endommagée par Ie ^ue Ton a vü fortir des entrailles de lanbsp;§,'^’’2, qui ne s’eft ouverte, qu’avec un bruitnbsp;fracas horrible ?

jj| V ? ) Denis d’HalicarnalTe park d’un trein-q^v^ont de terre, qui infefta tellement Fair, *iu unbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’une efpéce de pelk , dans la-

j)®h2 perit un grand nombre d’hommcs amp; ^•limaux.

^1^7*2 tremblement de terre qu’éprouva Ia 5^j|?2 Ie 30 Septembre 1730, eut un eifetnbsp;fenfible. A 4 lieues au nord de Peking,nbsp;s’ouvrit, amp; de cette ouverture iinbsp;Ijj, Une fumée , ou pour mieux dire , unnbsp;|)j*^^‘Ilard infeft. Cette ouverture ne s’eftnbsp;ï’cfermée. Elk fut long-tems couvertenbsp;Ifg 2 eau noire en quelques endroits, jauna-2n d’autres, 6c ailkurs noire amp; jaunatre.

Q

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i86 Neuvieme Lettre, lt;éfc. nbsp;nbsp;nbsp;,,

Enfin noiis-avons appris que d’aborfi Ie tremblement de terre du inbsp;1755 » humoit a Lisbonne un airnbsp;de particules nitreufes, fnlphurenfes ^nbsp;tiiiuineufes ^ ce qui fans doute a étenbsp;des caufes de la maladie épidémiqns Hnbsp;défola ce pays ert l’année 175.6,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y

(r) Relifez les notes m , n , o avons expliqué en quoi conijfte Ie fr®nbsp;ment équivalent du loufre amp; du bitutn^’

Fin de la premiere Parite,

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A UN NOUVEL EXAMEN.

SECONDE PARTIE.

AVANT-PROPOS.

'^téreflante , tantót

Kift.©'*

ie ton


ll«r®^^UsQu’A préfent nous avons ® traité rÈleéVricité felon lanbsp;méthode des Académies lesnbsp;P‘Us célébres de TEurope. Dans cesnbsp;^^y!es refpeélables de Ia fcience amp;nbsp;bon gout , on a pris , pournbsp;f^ndre raifon de cette découverte


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i88 AFANT-PROPOS. rique , amp; tantót Ie ton denbsp;tion. On a, employé Ie premiernbsp;tout ce qui a eu rapport a Ia ^nbsp;expérimentale ; on s’ett fervi du inbsp;cond pour ramener ces mêmesnbsp;riences aux Principes les plus avounbsp;de ia Méchanique. Mais depuis q^^^nbsp;ques années cette grande queftiuunbsp;Phyfique a paffé des Académiesnbsp;les Ecoles • amp; fans doute qu’il u ^nbsp;point acluellement de Collége ou »nbsp;ne foumette a une difpute reglée q^^ ^nbsp;qu’un desfyftémesqui ontparu fut//nbsp;caufes des phénoménes de l’éleétri^^^^^]nbsp;C’eft 1^ ce qui nous engage a pre^^nbsp;ter en latin amp; dans la forme feunbsp;laftique la plupart des chofes ‘3'^^nbsp;nous avons avancées dans nosnbsp;Lettres précédentes. Une longuenbsp;périence nous a appris que lesnbsp;gens ne f9avent bien les queftious ^nbsp;Phyfique , que lorfqu’on les ^nbsp;données lous cette forme. Peut-^^ ^nbsp;nous ferions-nous épargné cenbsp;vail, fi cette matiere eut eté

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AVANT-PROVOS. 189 ^^'ec 1’étendue qu’elle mérite , dans lesnbsp;^'fférents cours latins de Philofophienbsp;1’on a donnés au Public ces dernie-années. Mais on aura de la peine anbsp;^'•^aginer avec quel laconifme cesnbsp;^yjficiens , Auteurs d’ailieurs d’imnbsp;l^érite très-diftingué , ont parlé denbsp;. vertu éleftrique dans les plus beauxnbsp;i^urs de l’Éleétricité. Qiie 1’on menbsp;l^^rniette done de rendre compte ennbsp;fsii de mots de ce que 1’on trouve furnbsp;^ette importante matiere dans lesnbsp;^'5‘Urs de Philofophie de M. Le Mon-, du R, P. ScherfFer Jéfuite , denbsp;Sgravefande , amp; du R. P. Jac-^üier Minime.

, M. Pierre Le Monnier enfeigna per^-prit long-tems avec beaucoup d’éclat ^ Philofophie , au college d’Har-^®utt 3 a Paris. li fit imprimer en 6nbsp;in-12 , en 1’année 1750 , lesnbsp;cayers qu’il avoir diélés a fesnbsp;‘^Ves, avec ce titre, Curfus Philofa-ad Scholarum ufum accommoda-Les grandes quefiions dePhyfi-

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ipo AFANT-PROPOS. que y font traitées pour Vordioa'nbsp;avec beaucoup d’étendue , beauco^Pnbsp;de méthode amp; beaucoup denbsp;La queftion de 1’éleftricité eftnbsp;être la plus négligée de routes inbsp;Ge qu’il a écrit lur cette matiere anbsp;remplir a peine trois petites P^^^^nbsp;imprimées en aflez gros caradtere ?nbsp;font les pages 418, 419 amp; 420nbsp;cinquieme volume. Ce Phyhcie*^ ’nbsp;après avoir rapporté avec beauco rnbsp;de précifion , les plus beaux phét^^^nbsp;ménes éleélriques, fans en excep* ^nbsp;celui de Leyde, déclare qu’il onbsp;connoit pas la caufe. II efpérenbsp;lesnouvelies experiences qu’onnbsp;teia, amp; fur-tout la comparaifon lt;3^ ^^nbsp;fera des unes avec les autres , pour^nbsp;nous conduite a cette découveft^’nbsp;dont la bafe fera Ie feu que conti^^^nbsp;nent les corps éleélriques parnbsp;ment. Quod attinet ad caufaw ^nbsp;cam effeSluum tam Jlupendorutn , Jnbsp;tendum efl ipfam nondum fuiffcnbsp;'lam j unde expeSlandum donef ^

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AVANT-PROPOS. 191

tentata fuerint experimenta , quotidie nova dcteguntur : ex com-^^'^atione enim omnium illorum expertquot;nbsp;^^quot;ntorum , ^ attentione data ad om-circumjïantias , detegi tandem po-^it genuina ipforum caufa. Interim

Md,

1 ^'¦ffer Jéfuite , Profefleur de PhL ^^phie dans l’Univer/ité de Vienne

^ e verifimile fnihi videtur mate-ignis inter partes corporum om-j. interceptam , genuinam ejje cauquot; illorum omnium effeSluum • qua^nbsp;pus per vihrationes per friëlionem ex-^Mtas , removentur partes ah ignisnbsp;pteria diverfa. ^ amp; multi quafi ignisnbsp;coacervantur , ficut in operefpe-^ gallico prohare conahor. II ap-de fa 80' année , lorfqu’ilnbsp;j,^ cette promefle au Public. La mortnbsp;^fïipêcha de 1’exécuter. II mourutnbsp;Sjielque tems après dans une honora-^viellefle, laiflant deuxfilsd’un mé-tr^s-diftingué, tous les deux mem-’^Ssdel’AcadémieRoyale des fciences.nbsp;En 1’année 1752 Ie Reverend Pere

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192 AVANT-PROPOS. . en Autriche, fit imprimer desnbsp;tions dePkyfique , en 2 gros voU'W’ ^nbsp;in-o5lavo , remplis de tout ce qu’fi Y

de plus fqavant amp; de plus curieux da

certe fcience. L’Eleftricité n’y auffi bien traitée qiie la plupart desnbsp;tres queftions. L’Auteur , marcfiaJ^^nbsp;fur les traces de M. Le Monnier,en tap^nbsp;porte d’abord les principales expérisianbsp;ces i amp; il ajoute que leurs caufes nnbsp;étant pas encore bien connues»nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^

garde de fe flatter d’etre en état de p’'® pofer une hypothéfe dans laquel*^/^^nbsp;explique d’une maniere fatisfaiia^nbsp;tons ces phénoménes intéreffants- ^nbsp;que kxc fiint pramp;cipua pf^^nomenanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

trica, quorum caufa vix adhuc tuerunt. Unde canjeéïuram nojlr^^nbsp;paucis ivjinuahimus , nequaquar/i ^ ^nbsp;hts hlandientes, quafi omnibus ph^^^nbsp;menis faceret fatis. Apres eetnbsp;didlé par une modeflie a laquelknbsp;doit donner des éloges , il ditnbsp;la matiére éleftrique ne lui paroit p^nbsp;étre diftinguée d’une ePpéce

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AVANT-VROPOS. 195 de particules fulphiireufes tres-^l^otiles 6c très-déliées. Videtur él^~nbsp;^^nati magnum ejje curn fulphure

.....ut pandt dicam ^

“^ent ü

aLterum ahforbeat , attraëlio Tout ceci fe trouve au Tomenbsp;^'^Ond des Inftitutions de Phyfiquenbsp;Scherffer , entre les pages 45 9nbsp;c’eft-a-dire, que eet Auteurnbsp;R

‘^^^riam eleplricam utherem ejje ejiif-fuhtilipjimas exhalationes vehen-exiflimo. 11 ajoute que eet éther ^ produit les phénoménes éketri-. que lorfqu’il eft en mouve-At nequit hic uther in phoeno-^'^is eleSlricis eJJe in quiete ; agita-j impeliitur i refilit. lladmeten-^ gt; a 1’exemple de M. Franklin ,nbsp;attradlions 6c des répulfions parnbsp;j^Uelles il tente de rendre raifon denbsp;^ ^fieurs efFets très-compliqués. Infe-utique tffeSium idio-eleSlricorumnbsp;^^pporum per fe eleölricorum ) pro-effe repulfionem rrMtuam, fi con-'^?gt;^nturiatft dreumfufatn materiam

t

ff

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AVANT-PROPOS. ^ a prétendu renfermer en 7 pages eetnbsp;giginde amp; importante queftion •nbsp;chofe me paroit bien difficile ,nbsp;jie pl^ dire impoffibïe.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..

apres

pas content.

La même année 1752 ., M- ^ man donna au public en 2 gros vo r ^nbsp;mes in-quarto la troifieme éditionnbsp;la Pliyfique de fon illuftre Maitre» ^nbsp;célébre Guillaume , Jacquesnbsp;fande, fouscetitre: Phyficeselei^^'^nbsp;Mathetnaiica experimentisnbsp;Dans cetOuvrage, dont on nenbsp;roit trop recommander la ledture » ^ Inbsp;pour mieux dire , 1’étude anbsp;que veut enfeigner la bonne Pbynbsp;que, TEIedlricité eft peut-être lanbsp;queftion dont on ait eu lieu de n ^ , 1nbsp;L’Auteur anrès a'^^

expofé les principales expérien d’Hauksbce dont nous avonsnbsp;mêmes rendu compte dans les notes ^nbsp;notre liuitieme Lettre, tire commenbsp;tremblant , les conféquencesnbsp;tes , qu’il érige en autant d’aflérii*^nbsp;probables. Si ad omnia pracedontii^ ^

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AFANT^PROPOS. ujs ^^^damus experimenta , fequentes con-^'^fiones ex illis deduci poffè videntur ,*nbsp;, non ut certas tradimus , fed utnbsp;quot;^^Ide prolabiles.

i - Le verre a dans fon fein, amp; au-de Juj ^ des particules que le frot-excite , amp; aufquelles il com-^^nique un mouvement de vibration.

^trum in fe continere , hujufque fu~ ^^’'ficiem circumdari athmofphAvd qua-, qua attritu exchatur, tS motunbsp;‘'^^^Tatorio ogitatur.

2. Le feu , renfermé dans loverly ^ eft chafle par 1’athmofphére dont ^ Verre eft entourè, ou ie meut dunbsp;^'^oins avec cette athmofphere. Ignit,nbsp;contentus , aFtione hujus ath-^^rph^rx expellitur , faltem cum hacnbsp;^^^tnofpha.ra movetur-. 3- Le feu amp; l’athmofphére dont onnbsp;''.'^nt de parler , fe meuvent plus fa-^’Went dans le vuide , que par toutnbsp;^ ^^’JJeurs. Athmofph/zram lt;0 ignemfaci-moveri in vacuo etiam patet. Voilanbsp;ce que diCiur l’éledlricité le Iqa-

R 5

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ic)6 AVANT^VROVOS. vant Sgravéfande, au commencen^^^^nbsp;du chapitre 1du Livre 4® denbsp;Piiyfique. II comprenoit mieuxnbsp;perfonnecombien fes aflertionsnbsp;infuffifantes pour rendre railonnbsp;phénoménes éleftriques les plus ƒnbsp;pies Sc les plus communs. Aud^ ^nbsp;t-il eu foin d’avertir dans fanbsp;face qu’il ne parieroit de 1’éledl-'’'^quot;nbsp;cité que par hazard , amp; a Toc^^nbsp;lion du feu , avec lequel cettenbsp;tion a une connexion elTentielle-indique même les endroits desnbsp;faótions phÜofophiques amp; desnbsp;moirés de TAcadémie royale d^“nbsp;fciences, que 1‘on pourra confult^'',’nbsp;fi Ton veut étudier cette matiere ‘nbsp;fond. Occüfione ignis pauca dedi ^nbsp;EleSiricitate , ut pateret co?:ne^^^nbsp;nem dart inter pkoenomenanbsp;ignis , amp; ipjarn eleSlricitatem. 1nbsp;En i’année 1761 , Ie Révére^^^nbsp;Pere Jacquier Minime , moinsnbsp;lébre par la gloire qu’il a d’eRnbsp;affoeié aux principajes Acadéiï’^

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AFANT-PROPOS. 197 1’Europe , que par fon fqavantnbsp;^oinmentaire du fameux livre desnbsp;^’quot;‘ncipes de Newton , fit imprimernbsp;ji I^ome un cours entier de Philo-l^phie ,• en 6 volumes , in-dou^e ,nbsp;1’ufage du Collége de la Propa-^^nde qui fe glorifiera toujours denbsp;^voir eu pour Profefleur. J’avouenbsp;^Ue je m’attendois a trouver dansnbsp;Ouvrage l’Éleétricité traitée ennbsp;S^and 5 Ie Pere Jacquier a écrit dansnbsp;tems OU les plus beaux phéno-^enes éleédriques étoient connus de-une dizaine d’années. Quellenbsp;fut pas ma furprife , lorfque jenbsp;cette queftion donnée en 7 a 8nbsp;I^^ges in-12 5 comme par hazard ,nbsp;^ dans Partiele même de l’aiman ;nbsp;'¦^nime fi l’Éledlricité ne méritoitnbsp;d’etre traitée a tête repofée ,nbsp;^ dans un article féparé l Ma fur-Pdfe augmenta bien davantage ,nbsp;^rlque je lui entendis dire qu’ilnbsp;*^stoit -pas encore tems de riennbsp;^^ononcer fur Téleélricité , amp; qu’il

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198 AFANT-PROPOS. falloit bien prendre garde a ce 9Pnbsp;avanceroit fur cette matiere , ƒnbsp;peur de s’expofer a ne dire quenbsp;mots, amp; a courir après desnbsp;d’explications. Fatendum ejlnbsp;turwm , ut im dicam , adhuc ^Jjnbsp;argumentum illud , longd fortaffènbsp;norum atque experimentorum feri^

perficiendum.....ac proinde

titre

Jiudia Theologica prAfertim eicco^ wodatA. Sans doute qu’il a eu “nbsp;bonnes raifons pour Ie compofernbsp;II n’eft pas difficile de s’appef^-^

auditores hortamur ut in difficd'i^'^^ hus id genus qu/sjiionibus nihilnbsp;tins proferant , vani/jimafque esf *nbsp;catimum umbras ti inanes verbor^'^nbsp;fonos ampleëlantur. Peut-être Isnbsp;Jacquier a-t-il craint que lesnbsp;périences de réleftricité nenbsp;naflent k fes éléves du dégoutnbsp;Ia Théologie, ^ laqueile fonnbsp;de Philofophie n’eft qu’unenbsp;de préparation ; aufli a-t-il P®^^nbsp;¦ ïnjlitutiones Philofophie^ ^

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AVANT-VROVOS, 199 , fur-tout dans les deux volu-qui regardent la Phyfique ,nbsp;1’Auteur eft beaucoup plus fqa-gt;nbsp;'^^nt que fon livre.

I C’eft ce, laconifme avec lequel Phyficiens fcholaftiques ont af-de parler de 1 eleftricité, quinbsp;'^^’engage a traiter k fond cettenbsp;P^nde queftion de Phyfique, felonnbsp;méthode ufitée dans les écoles.nbsp;vais la confidérer d’abord en elle-^^me 5 amp; enfuite dans fes efFetsnbsp;f^fiticipaux , tels que ' font en par-^^'^ulier Ie tonnerre amp; les tremble-p^nts de terre. Comme ceux quinbsp;'font ceci , font au fait des abré-)^'^tions philofophiques , il feroitnbsp;pfitile d’en donner ici Ie long 8cnbsp;^/nnuyeux catalogue. Ils fqaventnbsp;K^puis long-tems que R. fignifienbsp;^fpondeo ,* P , Proha ,* D , Dijlin-v^° ,* C , ConcedoN , Negö , tfc.

fgt;s abréviations ne feront pas ce-^ff'dant aufii fortes. Au lieu de ) par exemple , Refpondeo ad

R4

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20Ö AFANT-PROPOS. primum argumentum , negonbsp;dem. Ad fecundum , ncgonbsp;Ad tertium , dijlinguo antectd^^^ fnbsp;nous dirons Refp. ad i. neg-ftd 2. neq. feq. ad 3. difi. ant- ^^nbsp;Yoila aflez pour n’être pasnbsp;dans la ledture de ce qui va

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QUjESTIO

ï» H Y S I C A

VIRTUTE ELECTRIC^.

Irtus eleftrica manifeftari folet per attraftiones , repiilfiones ,nbsp;Icintillas, inflaminationes , com-motiones amp;c. De caufis hujusnbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;virtutis, quain ignotam non ha-

*^erunt antiquiores Philolophi , maximS animorum contentione ab annis fermenbsp;3'^inquaginta difputatur apud recentioresnbsp;j^ficos. Quseftionem hanc fusè admodumnbsp;Nadere decrevimus. Eam ob rem methodumnbsp;/*6gitnus fequentem : i°. Prseraittemus de-^\tiones aliquot quas jure vocantur frim^nbsp;^tïoyies eleclricitatU. 2°. Eleftrica referemusnbsp;• ^perimenta quae necelTarib debent exponinbsp;^ qualibet hypothefi phyfica •, 3“. Variasnbsp;j'^^demus Phyficorum fententias circa ma-eleöricam , ipfarumque noevos indi-®oiinus 3 4°. Sententiam noftram aperie-


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20 2 nbsp;nbsp;nbsp;Quixjlio Pliyfica

mus, in eaque plioenomena jam relate

tabimus exponere ^ 5“. Denicfue

mus amp; folvere conabhmir difficultates pquot;^

cipuas qu3B contra noftrant hypothefiif

ab adverfariis.

ARTICULUS PRIMUS-

Qucejlionem

De

Notionibus ad

ehclriciB freeatnhulis.

Otio I’. Componitur eleamp;ica 1°. globo vitreo cujus diameter p®nbsp;eife major vel minor 51°. rotd lignea cuja®nbsp;motus rotationis imprimitur vitre#nbsp;qnem manus ficcior afFricat ; 3°. tubo ynbsp;rep qui per tenuiffimas oriclialci laU^nbsp;cum vitreo globo communicationem bab /nbsp;4°. funiculis fericis' qui ferreum tubumnbsp;penfum tenent horizontaliter ; 5quot;. denilt;P^^nbsp;fcabello refinaceo, in modum placentaenbsp;fefto, in quopolEt homo', fuis ereöus p^^lt;nbsp;bus , facilè commodeque conftitui. E^anbsp;admodum repraefentatur haec machina Pnbsp;figurant l. Tabuht 1.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nr-

Notie 2». Corpus a£l:u eleélricum efl ^ pus versus quod eunt amp; a quo redeunt ^nbsp;pora quaeque leviffima , qualia funt taba^’-’nbsp;fritum , orichalci folia tenuiffima ,nbsp;plumulae amp;c. Sefe prodit etiam virtusnbsp;trica per flammam caeruleam quae cui» ^

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fe elecÉlrica. Metalla autem amp; corpora

de Virtute EleSlncL 205 ntü excitatur ex finu corporis elefirici. Lo-pirnur hic de hac eleftricitatis fpecie quamnbsp;’’pGfterum xotaltm Scpcrfettam appellabimus.nbsp;t^^otlo 3*, Ex corporibus alia font per fe ,nbsp;I 3lia per communieationem eleftrica. Ceranbsp;.^gnatoria , fuccinum , aluinen , adainas ^nbsp;p^'ftalluin , ac prsecipuè vitrum funt corpora

, ^ntia funt corpora per communie at lonetn

''eftrica.

f ^otio 4’. Corpora per fe eledrica virtutem inanifeftant , quotiefcumque panno ,nbsp;papiro , vel manu ficca fricantur. Cor-autein per communieationem eledlricanbsp;eleclricam perfeftam concipiunt , quo-'.^foumque per filuin ferreum , aut per fu-i'^^ulum cannabinum coinmunicationem ha-

'’iv,

cum corporibus per fe Sc a£l:u ele(ftr-icis«. . ¦S7otio 5*. Corpora per fe eleftrica nullamnbsp;quad nullam virtutem eledricam pernbsp;^^'riinunicationem , amp; corpora per aommunl*nbsp;cleftrica nullam aut quafi nullamnbsp;^^tutem eleftricam per friélionem acquw

^leatiomm ele£lrica.

^otlo 6» Omnia omnina orbis bujus cor-font verifimiliter aut per fe aut pit com-


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204 QuaJÜo Vhyfica

ARTICULUS SECUNDUS-

De Praecipuis Experimentis elecirici^’

TT Iftoricè tantum in hoe articulo

-*¦ experimenta praecipua quae fieri ^ ope eleftricse machinss, ipfifque per moo'-hnbsp;okfervartonum fubjiciemus experimenta ^nbsp;nus praecipua amp; quafi fecundaria.

E X P E R i M E N T U M P R I M U M.

t)C

Motus aliquis circularis imprimatur, rotae , globo cuidam vitreo , interea^anbsp;affricatur manu ficcè. Sufpendaturnbsp;taliter , funiculorum fericorum ope,nbsp;aliquis, ex albo ferro confedus, qui cütJ]nbsp;treo globo per tenues aliquot orichaldnbsp;minas communicationem habeat taR^®'nbsp;vim eledricam concipiet ferreus hicnbsp;ut ftatim flammulam caeruleam ex ipfias j}nbsp;cum crepitu profilientem videas, fi adnbsp;admoveas digitum , clavim , uno verbo cOnbsp;pus quodcumque per communieaiianemnbsp;tricum.

Obfervatlones.

funiculo^^ vim eleöf_^

1°. Tubus idem ferreus , cannabinorum ope fufpenfus , vu*. --cam vel nullam , vel admodumnbsp;concipit, quantocumque motu rotationisnbsp;netur vitreus globus,

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de Virtute EleSlrica. 205 , Ex tubo ferreo eleétrici virtute do-nullam omninö Earn mam excitabis ,nbsp;j,.''ersus ipfum admoveas ceram obfignato-, tubulum vitreum, uno verbo corpusnbsp;“^odcumque fer je eleftricum.

. -5 . Ex tubo ferreo nondum eleftricè vir-: nbsp;nbsp;nbsp;donato pendeant duo fila cannabina fibi

''•cem parallela \ a fe invicem haec duo fila .Cedent , atque angulum efficient, ftatimnbsp;j ^viin eleöricam concipiet ferreus tubus.

quidcm eb major erit angulus a duobus . effetfus , quo vividior erit eleftricitasnbsp;Hinc Eleèrometri nomen habent haecnbsp;cannabina fila.

Experimentum Secundum.

^municationem liabeat hoe animal cum

^Uper corpus per fe elc'Elricum , qualis eft ^centa refinacea , collocetur corpus ali-i«od vivens , quodcumque fcilicet animal,nbsp;^J'onale aut irrationale ; dc ope fili ferrei

. o de quo loquebamur in experimento pri-,i tantam vim eletlricam quafi fubitb con-^ plet, ut fi digitum admoveas, ex ipfo cum Jfpitu prorumpat flainma coerulea quae turnnbsp;' 5 turn ipfi dolorem pariat adeb fenfibi-

ut vos aciculam leviter pupugiffe ftatira

'^^edid,

eritis.

Objervationes.

Ad quamcumque diftantiam ex tubo


reperiatur placenta refinacea

icpcriacur piacema iciiiideca ^ is qui ^Jper ülani collocatus, virtutem eleciri.

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2o6 nbsp;nbsp;nbsp;Quixjlio Phyficanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

cam ftatim acquiret , duminodö per nbsp;nbsp;nbsp;^

ferreum aut per funiculum cannabinutn didum cum eleürico tubo coinmunicaf^®nbsp;nem liabeat.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

2°. Qui fuper placentam refinaceam nbsp;nbsp;nbsp;^

iocatur, is fiammam non excitat ex elecrf' tubo quocum habet communicationein.

3°. Si quis humi pofitns manu teneat ^ aliquod metallicura in quo reperiatur fpJi'* .nbsp;vini calidus , iplumque ofFerat homininbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

placentam refinaceam collocato ; liqu^r^ ^ Ininc homo jam eleftricus inflammabit,nbsp;tiefcumque ignem ex illo tentabit excitaf^'nbsp;4°. Idem prorfus phoenomenum accidl ’nbsp;cum homo jam eleftricus vas metalb^'’\-manu tenet, amp; homo eleftricd virtutenbsp;tutus flammarn, tentat excitare.

hacum tritum, auri laminae tenuiores, av pluraulae , amp;c. nunc attrahuntur versusnbsp;pus eleftric^ virtute donatum , nunc rep®/nbsp;luntur ab hoe corpore , nunc adhasrent h*’ ^nbsp;eidem corpori. Imb quidem fofe manif®'*nbsp;eledrica virtus per itus éc redituj corpora''nbsp;hujufmodi levililmorum.

Obftrvationts.

1°. Eleftricae machinae tubo ferreo imponatur patera quaedam mctallica innbsp;reperiantur corpora leviffima ^ tubum if’nbsp;reum fugient haec omnia corpufcula ,nbsp;ut virtutem elediricam tubus concipiet.

Experimentum tertiuM-Corpora quaeque Icviffima , qualia

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de Virtute EleBrica. 207 Si tubo ferreo fubjefta fuillet haec ea-•in patera, versus tubum attrafta fuüTentnbsp;.^¦¦pora leviffima ipfi impofita, ftatim ut vir-“^ein eleöricam tubus concepiffet.

Experimentum quartum.

Sit lagena vitrea, aquis femiplena amp; folio ^®tallico exteriüs cooperta. Sit in liac lagenanbsp;‘Uin ferreuin perpendiculariter ere£i:um,quodnbsp;^ fundum ufque protendatur. Filo huic fer-communicetur eleftrica virtus •, expe-'^^^tia conftat qubd fi quis lagenain hanc un^nbsp;^3nu per partem ipfius inferiorem fuftineat

' c

altera manu flammam excitet ex fupradiclo p ° 5 ita violenter commovebuntur duo ip-cubiti amp; peplus , ut corpus totum quannbsp;^‘¦iiine taédum judicaverit.

Obfervationes.

'Lagena de qud loquimur, cominunl-/bonem habeat cum tubo ferreo eleftrico, ^ ^uifpiam una manu partem inferiorem la-tenens, aut etiam tangens, alterd manunbsp;^?'nmam excitet ex tubo , is eamdem om-”^0 commotionem experietur.

. Junftis manibus catenam efForment ho-j'iRes non pauci. Primus ex illis partem in-j,®''iorem lagenae manu fuftineat; ultimus verb ^'nrnam excitet ex ele(ftric3e machinse tubo,nbsp;^^iies fimul amp; eodem inftanti percutienturnbsp;adem commotione, turn in cttbitis, turn innbsp;l^Sttore.

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20 8 nbsp;nbsp;nbsp;Qutzjlio Phffica

Experimentum quintum.

Involvatur charts quidam denfiori pars all' qua tubi ferrei machinae eleétricae. Super p^nbsp;teram metallicam collocetur lagena

cum

funduin inter amp; pateram metallicam riatur filum ferreum •, experientii coninbsp;quod fi quis ex eSdem hac manu qu^ uiH^jnbsp;ferreum tenet , fiammam cxcitet eX charnbsp;eledfrici tubi partem aliquain involvent^ 'nbsp;maximo cum fragore pcrforabitur charnbsp;haec denfiffima.

tubo ferreo communicans. Lage”

Obfervationes.

1°. Si, cbartae loco , ponatur avis ali^P?’ mortem ipfi certiffimam afferent aliquotnbsp;tillse ex ipfius implumi capite excitatse. ^

2°. Loco lagenas aquis femiplense de lt;j loquebamur in experimento 4° amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5

mus uti quadrato vitreo cujus operiantur pquot; fuperior amp;; pars inferior folio quodaiu iinbsp;tallico ad extremitates ufque vitri vix *nbsp;extendente. Notum eft hoc experimentnbsp;fub nomine tabellae magicae.

Experimentum sextum- ^

Super teftum alti cujufdam pedificii tituatur placenta refinacea aut vitrea.nbsp;fupcr placentafn perpendiculariter ^fig^^^nbsp;aliqua virga ferrea experientia conftat qt ^nbsp;fi nubes aliqua, fulmen infinu fuo defere^^^nbsp;virgae huic ferreae fuperimmineat, ex ea

citabum*quot;

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de Virtute EleSlricd. 209 '¦itabuntur fcintillae eodem prorsus modo ,nbsp;fi virga communicationetn habuilfet cuinnbsp;''¦treo globo exiiniae cujufdatn elecdricae ina-'•binae.

ERIftSENTUM SEPTIMUM.

Super placentam refinaceain conftituatur pobi vitrei fricator , is non modo vim elec-fenfibilem concipiet, fed etiam flam-Jbatn excitabit ex tubo machinae jam elec-^*co ad quem digitum fuum admovet. Exnbsp;^2morid veftra non excidat ultimum hoe ex-^^timentum.

Ohfervatio.

Pricator idem in pavimento pofitus , non '¦'^icipit vim eleédricam fenfibilem. Haec funtnbsp;^^Perimenta praecipua quorum conabimur innbsp;bculo fequenti explicationem aiferre fal-probabilem.

articulus tertius.

Dt caujls eleclricce virtutis.

^/^Eras eleftricae virtutis aflignare caufas, e hoe opus , hic labor femper fuit in Phy-t[uemadmodum apiiarebit enumeratione

Venti.

^^TENTIA PhIEOSOPHORUM ANTIQUIORUM. \^Eum omninb negotium philofophis an-a^boribus faceiTebant elcóirica phoenomena»

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2 10 Quamp;fiio Phyjiea

!n p^'omptu ipfis erant , vel qualitas ‘ occulta corporibus eleftricis elTentialis amp; * ^nbsp;trinfeca , vel innatus quidam horror vac _nbsp;Prsèvalebat in fcholis haec ultima fententJ^^’nbsp;plurimi enim apud antiques affirmabantnbsp;per effluvium eledlricum expelli, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' g.

Qui adduci corpora quaecumque levilh’ , Rifu potius quam feriis rationibvts debet nnbsp;fententia confutari.

Sententia Cartesii-

ia

per rimulas iftas tranfeundö

tenues amp; oblo^ö^^ j , quae , cuin fimiles rimulas ^ fc jnbsp;circumjacente non inveniant, intra vitru’’^^^,nbsp;continent , vel certè ab eo non multum c' ^nbsp;gantur, amp; circa ejus particulas convoh’^nbsp;motu quodam circulari, ex unis ejus riit|.^nbsp;lis in alias fluunt. ^uamvis enimnbsp;primi elenienti fiuidiflima fit , quia taiti |

De caufis eleamp;icae virtutis ex profeflo Cartefius. Sic enim loquitur Parte 4nbsp;piorum , p4g. 210 amp; ’II , art. CLX^-^ ^nbsp;( Ex modo quo vitrum generari diRuip ^nbsp;facilè colligitur, prseter illa majufculanbsp;valla per quae globuli fecundi elemeati''nbsp;sus omnes panes tranfire polTunt ,nbsp;etiam rimulas oblongas inter ejus partieelnbsp;reperivi , quae ciim lint anguftioresnbsp;ilios globulos recipiant, Ibli materiae gnbsp;elementi tranlltum praebent ; putanduffl^nbsp;ell hanc materiam primi elementi,nbsp;meatuum quos ingredkur , figuras indr’nbsp;affuetam , per

quafdam quafi fafciolas tenues amp; efformari

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ds Virtute EleSlricd. 2 i f

«5-

,

affiduè migrate , aliafque ab aere in ^ earum loco reverti : fed cum eae qutenbsp;'’ertuntur, non funt aequè concitatae , illasnbsp;tninimum habent agitationis , versus ri-^^lasquibus nulli meatus in aere correfpon-, expelli , atque ibi unas aliis adhseren-fafciolas iftas componere: qusE fafciolae,nbsp;^'^ircb fuccelFu temporum figuras acquiruntnbsp;Ij^erininatas, quas non facile mutare polTunt.nbsp;. ^de fit ut , u vitrum fatis validé fricetur,nbsp;üt nonnihil incalefcat, ipfae hoe inotunbsp;l^tas exculTae , per aerem quidem vicinumfe

minutiis inaequaliter agitatis , ration! ^“nfentancuin eft ut credamus multas quideinnbsp;rnaximè concitatis ejus minutis a vitro in

j^i^pergant , aliorumque etiam corporum vi-(^’’Otiim meatus ingrediantur ; fed quia non . ^ faciles ibi vias inveniunt , ftatim ad v;-revolvantur , amp; minutiora corpora ,nbsp;r'^turn meatibus funt implicitse , fecum ad-

K'^^nt.....Quod autem hic de vitro notavi-

de plerifque aliis corporibus etiam credi ^^bet^ nempè quod interltitia quaedam internbsp;V particulas reperiantur , quae cum ni-angufta fint ad globulos fecundi element!nbsp;.^iittendos , folam materiam primi reci-^nbsp;) Ex di£fis fequitur Cartefium admifilTenbsp;^biluam principia totidem., ea quae fe-WUntur.

In vitro quolibet extant pori majores

l»,

minores. lili , materiae primi ele-illi verb globulis elementi fecundi

Pori

nti

S.i

turn preebent.

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2 12 nbsp;nbsp;nbsp;Quajlio Vhyftca

2°. Materia primi dementi difficilius W®.' vetur in aere , quam in poris minoribus vit^'

3®. Propter hanc refiftentiam aeris maten primi dementi citb revertitur in vitruin e-quo fuerat propter fridionem egrelTa.

4°. Materia primi dementi amp; materia ele^' trica nullo modo diftinguuntur inter fe.

Juxta Cartefium dedrica phoenome*’'^ pendent a fuccdfiv^ quèdam effluentia ma^f'nbsp;rise primi elementi ex poris minoribus vitt*’nbsp;amp; affluentia ejufdem materige versusnbsp;minores ejufdem vitri ficcè manu fricati.

Annotationes.

I Gratis amp; abfque fundamento tanqü^'^ principia ponuntur eaquae fuerunt enunci^*^nbsp;man. i. 2. 3. 4.

2°. Effiui ntia amp; affluentia materiae eledric^ videtur eiïe potius fimultanea, quam fucce^'nbsp;iiva , ut annotabitur inferius.

3°. Peculiaris baec fententia CarteCi cit^ materiam dedricam pendet evidenter ab Jp'nbsp;Pus fidemate generali, quod falfom effenbsp;inonftratur a rliyficis.

4quot;. Eas omnes ob caufas nobis effe cienda videtur Cartefii fententia circa ma^^'nbsp;riam dedricam.

Sententia Hokorati Faeri-

Neque profedb fententiam probabilioret^ ¦propofuit Honoratus Fabri, Cartefii coset®'nbsp;neus. Sic enim loquitur , Tom. 4. Phyfi(f ’nbsp;pag. 212 , 213. ( Succiniun amp; cera Hifpani*-^

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de Virtute EleSlricd'. 21 5 •^ulto igne conftant amp; pingui fucco 5 qupdnbsp;''el ex filaminibus fuccini liquefcentis conf-; nempè in longum ducuntur illa filaminanbsp;Quorum lentor tenacitas in dubiuin revo-non polTunt.... Partes ignis quae fuccinonbsp;'fifunt, continuo agunt in humiduin illud vitnbsp;'^ofum amp; lentum , quod deindè calpris vi ra-'’efcit, avolatque in halitum qui etiam Jen-'ös 8c vifcofus eit ; hinc in filamina duciturnbsp;ÏUantumvis infenfibilia .... Porrb emittitur

Ptaediftus halitus ad inflar jaculi____ Quia

propter lentorem materiae filum emifium Poro adhaeret, inde fit, prae impetus violen-ut filum quod plus aequb in longum du-'^itur amp; valdè attenuatur, vel tandem rumpa-fiir circa medium , vel non rumpatur qui-, fed poft validam tenfionem ex prim^nbsp;'ll^ emiffione derivatam ftatim redeat etiam

’•rtm impetu____Analogiam babes in chorda

'ens^ , quae fi vel dimittatur , vel frangatur prae nimi^ tenfione , fegmenta reducunturnbsp;^ersüs alteram extremitatem cui affixa eft :nbsp;^inc fi fegmentum illud cujus extremitas poranbsp;adhaeret, 8c non fine aliquè vi versus poruinnbsp;^ fuccinum reducitur , incidat in minutiffimanbsp;'^Orpufcula quae facilè moveri poffint, ea fe-^pnr rapit 8c ipfi fiiccino affigitquid clarius ?)

centum 6c triginta abhinc annis de elec-'ricitate fentiebat Honoratus Fabri.

ylnnotationes,

1°. In fententia mox expofita non explican-'br pboenomena corporum per eommutiicatic-

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2 14 Quinjlio Vhyfica

tien: eleöricorum \ volebat enim P, Fabri nul' lum omnino corpus, nequidem metalla, bernbsp;poiTe per communicationem eleftrica. Corf^^^nbsp;\cahrwn-, inquit ille, pag. 212, mulle ,nbsp;dullile . illa vi caret.

z°. Non explicatur in bac eadem fenteni'^ undenam oriatur in vitro tanta vis eleftric3’nbsp;Affirmat enim author hujus hypothefeosnbsp;ram obfignatoriam amp; fuccinum elPe corpo’’^nbsp;omnium maximè eleörica ^ de vitrinbsp;eleftricitate vix per tranfennam loquitur-

3°. Denique non explicantur in Itac ie'?' tentia pleraque plioenomena quorum noftb^nbsp;hifce diebus ftupendum eleftrica mach*quot;^nbsp;fpeöaculuin praebet ; ergo rejicienda eft fef'nbsp;tentia P. Honorati Fabri, tanquam infullicieU*nbsp;ad exponenda eleftrica plioenomena.

Sen TENTIA Domini Dufay-

Primus fuit in gallia D. Dufay qui virtutis eleftricsË quaeftionem ordine quodam amp; inC'nbsp;thodo perpenderit. Experimenta iplius prseei'nbsp;pua confignantur in aftis Academige fcientiS'nbsp;rum parifienfis , annis 1733 , 1734 amp; i73'7'nbsp;Is affirmat duplicem ellc eledtricitatem ip^'nbsp;cificè diverfam , yitream nempe amp; rcfinU'nbsp;ceam. Si duplex eft eledfricitas fpecificènbsp;verfa , ingult ille , cfiiplex erit materia eleC'nbsp;trica fpecificè diverfa ; fi duplex eft eleftrieUnbsp;materia fpecificè diverfa, facile admoduiUnbsp;exponentur ele£i:rica phaenomena per coU'nbsp;flichiiu fcibcet'duplicis hujus materige. Vuitnbsp;etiam D. Dufay materiam eleüricam oiU''

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de Virtute EleSlrica. 2 1*5: ^6tti vorticosè girare circa corpus cleö:ri-, tanquam circa centrum proprium.

Annotatlones.

„ 1®. Vis eleiEtrica vitri videtur tantum inten-¦or eflë vi eleétricS refinae, ergo ipecifice ’’On diflerunt eleébicitas vitrea amp; reiinacea;nbsp;^ieftncitas \ alioquin dicendum foret fpeci-difFerre fervidiffimum ignem ab igne mi-*'Us fervido.

i®. Nullum eft expeiimentum affignabile ^*10 probabiliter etiam innuatur motum ali-ïüem vorticofum exiftere in elecftrica mate-*^*^5 ergo tanquam falfa rejicienda eft fen-Domini Dufay circa materiam elec-^ficam.nbsp;s

ïntentia D. Privat De Molières.

, Vcrfüs fine m lecftionis fuae 14®. fenten-fuam expofuit D. Privat de Molières ; quinque quail pundlis comprehenditur.

'^'tes funt oleofi vorticuli in mctallis amp; ^liis corporibus per (ommumcAt'mem elec-

• Non diiFert eleörica materia a vorticulis ^^i intra quodcumque corpus cleftricumnbsp;^'itentis. 2°. Per affriftum manüs ficeae co-êUntur ex eleflrrico corpore in aerem egredinbsp;^£ofi vorticuli , quorum plerique fefe pernbsp;^odum athmofpïTaerae dilponunt circa corpusnbsp;^*^lt;ftricum. 3®. Sefe in asre extendunt oleofinbsp;j'^.^'ticuli, atque propterperfectum abnbsp;l^'ïjo mundi perfeverans 'n naturd , vorticulinbsp;huiles verfus corpus eleöricum affluunt. 4®

iij

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2i8 Quajlio Phyfwa ¦ nbsp;nbsp;nbsp;,

fucciao , vitro ,, adamants , quam ifl 3^*^® ^ aqud amp;c.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, n

. 2°. Caetera omnia funt in Mc aut yera, aut faltem probabilia; ergo rnbsp;jicienda eft fententia D. Jallabcrt,nbsp;innixa falfo fundamento •, bafis enimnbsp;bypothefeos eft materiam ele£l:ricainnbsp;fiorem efle in corporibus raris , quainnbsp;corporibus denfis.

Sententia D. Franklin-

In Sententie Franklini haec funt notatu digna. Materia eleörica nönnbsp;lüm ab igne elementari^ fed etiam 3nbsp;terid quacumque coinmimi fpecificènbsp;guitur. 2°. Exiftit vis repulfiva internbsp;culas eleftricae materiae , amp; vis attra^^ •nbsp;inter-*y»artieulas materise eleiSricse amp;nbsp;culas fnaterise non eleftticae. F’.'Cörpusnbsp;tricum angulofum facitó adföodumnbsp;gulos fuos materiam eleöricanl amitïit' Vanbsp;Corpus acuminatum non eleftricum pnbsp;admodum eleélrico córporijMo autüPjj^nbsp;licibus diftanti, materiam eiéiftricam

^nnotationes, ,.

1°. Nihil probat ignem eleftricum elementari fpecificè diftingui.,

1°. Datur evidenter caufa phyfica « * ^ mediataphoenomenorum eleftricorum,nbsp;inferiüs determinabimusyergo non lie?*nbsp;currere ad qualitates attraédivas amp;nbsp;vas de . quibus in opufeulo fuo Fraohd

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de Virtute EleSlrica. 219 ^Oquitur, amp; confequenter fundamento nullonbsp;•'uitur Phyfici hujus Sententia.

Sententia D. Nollet.

Hic eft proprius Sententiae Nolletiange ca-, fimultanea fcilicet tff.uentia amp; af-^‘gt;entia materise cujufdam fubtiliffimse. Sic hanc totain expofuit vir ille celeberri-'^Us,atque de Phyfica oplimè meritus. i“. Ma-^®na eleftrica nihil eft aliud quam ignis ele-^entaris qiii plus , minufvè abundanter re-^ritur in omnibus omninb corporibus. 2“.nbsp;l/Uine corpus eleSiricnm, (ivè per fritiionem,nbsp;*''è per commimlcAUoncm virtutem hanc con-'^^Peritjdonatur atlimofphxra quMam igneS,nbsp;ad majorem, miBoremvè diftantiam fefenbsp;^^tendit , prout intenflor vel remifEor eftnbsp;’^^ïporis elecftricitas. 3°. Ex finu corporisnbsp;^'öörici continuo effluunt ignea corpufculanbsp;^^ibus componitur liujufmodi athmofphaera.

üt

jj‘'^ere eft in operibus quae fuerunt ab ipfo circ^ materiam in lucem edita.

T2

Non folum ex aëre , fed etiam ex omni '^^'quot;Cumftanti corpore continuo affluit versusnbsp;j'^tpus eleftricum , v. g. versus globum vi-/'SUm ficca manu fricatum, ignc-a materianbsp;jaöuras abundè reparat quas ob frionbsp;^'onem vitreus globus patitur. jquot;- Confliè-exiftit inter materiam eleflricam effluen-materiam eleftricam affluentem,at-ex eo confliftu Nolletius deducit- phoe-^fflenorum eleiftricorum explicat'ionem

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2 20 Qu/xjiio Phj'ftca

Annotatïoms.''

^ 1°. Propter refiflentiam 8c elaftlcitater^ acris , pars aliqna, neque fanè exigua,nbsp;tric3e_ materige quas, per afFriiftuin amp; inotutfnbsp;rotationis , fuerat ex finu vitrei globi

in ipfummet globtun redit, PeU quot; vix enini aliter exponi poteft

fiuetjf,

/ijjluens , ,«» nbsp;nbsp;nbsp;j-_

tempore frigido amp; ficco vividior exinat trica virtus, quain tempore calido 8i ^nbsp;mido.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

1°. In Sententia Nolletiand non vide exponi polTe ciir homo fuper piaeent^^^^nbsp;refinaceam more folito conftitutus, non Pnbsp;lit flammulam excitare ex tubo ferreonbsp;trico ad quem digitum admovettune 'nbsp;confiiftus maximus exiftit inter mater;nbsp;exeuntem ex eleörico digito, öc materie ,nbsp;effluentem ex tubo pariter eleftrico ^nbsp;non exponuntur in Sententia Nolletiana enbsp;jiia oinninb eleftrica phsenomena.

Sententia Nostra.

Duobus veluti principiorum generibns^^d^ nititur noftra haec elediricitatis theoria jnbsp;rum alia recipiuntur ab omnibusnbsp;Phyficis, alia verb nobis funt prorsus Pnbsp;liaria. Principia communia funt numeronbsp;i“. Datur materia quaedam eleftric®’ ^nbsp;verb dantur eledlrica corpora , ergo dnbsp;materia qusedam hanc ipfis virtutem conbsp;lians.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ igiP

2°. Materia eledirica eft materia

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de Virtute EleSlrica. 221

ma amp; fluidiflïma ; pcnetrat enimin-corpora dcnfiffima, qMalia funt metalla, ^pides amp;c.

5°. Materia eleftrica eft materia igtiea 5 ^aoniam, materiae hujus ope , infiamma-^^r fpiritus vini , accenditur candela amp;c.

4°. Materia eleftrica non eft homogenese ^cnfitatis-, dantur enim corpora quae funtnbsp;aliis magis eleédrica.

S®. Omne corpus eleftricum, five per Y’ciionem, five per communieatlonem virtutemnbsp;^anc conceperit, emittit ex Gnu fuo igneanbsp;^orpufcula , quorum plurima in modumnbsp;^^hniofphaerse fefe difponunt. Et verb eonbsp;^’''Orsus modo formatur athmofphsera corpo-eleöricorum, quo' formatur atlimof-ï'asera corporum odoriferorum. Sed athmof-Pagera corporum odoriferorum per verainnbsp;®aiiflionem efformatur. Ergo per veram emif-'°nem pariter efformatur athmofphaera cor-Paruni eleftricorum.

6°. Tot ignea corpufcula affluunt ver-.as corpus ele£tricUm, quot effluxerant ex 'Pfius linu. Suam enim eleftricitatem nonnbsp;^aittit globus vitreus, poft friftiones innu-*a6ras amp; jadturas immenfas quas paffus eft ;

jadturas fuas evidenter reparat. Non l'^eft autem corpus eledlricum refarcirenbsp;.adxuras, quin tot ignea corpufcula versusnbsp;(Pfiim affluant, quot effluxerant ex ipfiusnbsp;'‘au ^ ergo amp;c.

Jam verb quod fpeiftat ad Principia quae ^uis funthac in re peculiaria, illa funt na-,nbsp;*^ero quinque.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T 3

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2 20 Qusjiio Phjfica

^nnotationes.'

1°. Propter refiftentiam 8c elaftlciwt^^ aëris , pars aliqna, neque fanè exigua,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

tricae materiae quae , per aff'riftum amp; rotationis, fuerat ex finu vitrei globinbsp;fiuetis, in ipfummet globiim redit,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

/tffliiens •, vix enim aliter exponi poteft tempore frigido amp; ficco vividior exiftat el^nbsp;trica virtus, quam tempore calido amp; ‘nbsp;mido.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;., f ir

2.°. In Sententia Nolletianü non vide exponi polTe cur homo fuper placentanbsp;rennaceam more folito conftitutus, non P°nbsp;fit flammulam excitare ex tubo ferreonbsp;trico ad quem digitum admovet 5 tune ennbsp;confiiftus maximus exiftit inter materinnbsp;exeuntem ex eleftrico digito, amp;c materie ,nbsp;effluentem ex tubo pariter eleftriconbsp;non exponuntur in Sententii Nolletiana onbsp;jiia omninb eleftrica phsenomena.

Sententia Nostra.

Duobus veluti principiorum generibas nititur noftra haec elediricitatis theoria 5

ine

ah omnibus omn

rum alia recipiuntur Phyficis, alia verb nobis funt prorsusnbsp;liaria. Principia communia funt numeronbsp;i“. Datur materia quaedam eleftrica-verb dantur eleftrica corpora , ergo da^.^nbsp;materia qusedam hanc ipfis virtutem conbsp;lians.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5 jU

2®. Materia eledrica eft materia

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de Virtute RleBlricd. 221 ina amp; fluidiflima ; pcnetrat enim in-corpora dcnfiffima, q;ualia funt metalla,nbsp;^apides amp;c.

5°. Materia eleftrica eft materia ignea j lüoniam, materiae hujus ope , infiamma-fpiritus vini , accenditur candéla amp;c.

4°- Materia eleftrica non eft homogenere '^enfitatis^ dantur enim corpora quge funtnbsp;aliis magis eleftrica.

..S”- Omne corpus eleftricum, five per , five per communicationem virtutemnbsp;®anc conceperit, emittit ex finu fuo igneanbsp;^otpufcula , quorum plurima in modumnbsp;^^hmofphaerre fefe difponunt. Et verb eonbsp;P’’orsus modo formatur atlimofphsera corpo-him eleftricorum, qao' formatur atlimof-Paaera corporum odoriferorum. Sed athmof-Paaera corporum odoriferorum per veramnbsp;^aiiffionem efformatur. Ergo per veram emlf-‘°nem pariter efformatur athmofphaera cor-Porum eleftricorum.

^6°. Tot ignea corpufcula affluunt ver-corpus eleftricUm , quot efiluxerant ex Pfius finu. Suam enini eleftricitatem nonnbsp;^'ftittit globus vitreus, poft friftiones innu-’^sras amp; jafturas immenfas quas pafifus eft ^nbsp;^^§0 jafturas fuas evidenter reparat. Nonnbsp;1 autem corpus eleétricum refarcirenbsp;j ^turas, quin tot ignea corpufcula versusnbsp;affluant, quot eiHuxerant ex ipfius

. nbsp;nbsp;nbsp;g].g^

T3


Jam verb quod fpeédat ad Principia quae funt hac in re peculiaria, illa funt na-,

quinque.



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2 20 Qu/njlio Vhyftca

Annotationts.'

1°. Propter refiüentiam amp; elaftlcitaW*^ aëris 5 pars aliqna, neque fanè exigua ¦,nbsp;tricae materiae quae , per afïriöum amp;nbsp;rotatioms, fuerat ex finu vitrei globinbsp;fiuens, in ipfummet globuin redit,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

affluens •, vix enim aliter exponi poteft ‘' tempore frigido amp; ficco vividior exiflat el^nbsp;trica virtus, quain tempore calido amp; ^nbsp;mido.

z°. In Sententia Nolletiana non exponi poile cur homo fuper placen^nbsp;reunaceam more folito conftimtus,noonbsp;fit flammulam excitare ex tubo ferreo ^’9nbsp;trico ad quein digitnm admovet 5 tunenbsp;conflidus maximus cxiftit internbsp;exeuntem ex eleörico digito, Sc materienbsp;effluentem ex tubo pariter eleftriconbsp;non exponuntur in Sententia Nolletian^nbsp;nia omninb eleörica phsenomena.

Sententia Nostra.

Phyficis, alia verb nobis funt prorsus p®, ^ liaria. Principia communia funt numeronbsp;i'*. Datur materia qusedam eleftrica-verb dantur ele£trica corpora , ergonbsp;materia qusedam hanc ipfis virtutem coi^nbsp;iians.

Duobus veluti principiorum generibas nititur noftra haec eleöricitatis theoria , 99 ^nbsp;rum alia recipiuntur ab omnibus

2°, Materia eledrica eft materia

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de Virtute EleSïrica. 221

amp; fluidiflïma ; pcnetrat enim in-corpora denfiffima, q^alia funt metalla, ^^pides amp;c.

3°. Materia eleftrica eft materia ignea j ^Uoniam, materise hujus ope , infiarama-fpiritus vini , accenditur candela See.

, 4°- Materia eleftrica non eft homogeneae '‘j^nfitatis ^ dantur enim corpora quae funtnbsp;aliis magis eleftrica.

fi,


°-*iem pariter elFormatur athmofphaera cor-Porum eleftricorum.

6°. Tot ignea corpufcula affluunt ver-.4s corpus eleftricüm, quot eftluxerant ex Püus linu. Suam enim eleftricitatem nonnbsp;‘Hittit globus vitreus, poft friftiones innu-2ras Se jadturas immenfas quas paflus eft 5nbsp;jaefturas fuas evidenter reparat. Nonnbsp;1 autem corpus ele£tricum refarcirenbsp;j^^^utas, quin tot ignea corpufcula versusnbsp;affluant, quot effluxerant ex ipfiusnbsp;•, ergo amp;c.

Jam verb quod fpeiftat ad Principia quae °bis funt hac in re peculiaria, illa funt nu^nbsp;quinque.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T 3nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

, .Squot;. Omne corpus eleiffricum, five per y^iiionem, five per comnmnicationem virtutemnbsp;conceperit, emittit ex finu fuo igneanbsp;^'^tpufcula , quorum plurima in modumnbsp;^^mofphserse fefe difponunt. Et verb conbsp;l’forsüs modo formatur athmofplisera corpo-eleftricorum, quo' formatur atlimof-P^sera corporum odoriferorum. Sed athmof-P^apra corporum odoriferorum per veramnbsp;^’^iffionem effbrmatur. Ergo per veram emif-

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2 24 ^uxjlio Phyftca

PROPOSITIO UNICA. •

In Sententla modb tf.aiita ¦ reéè exfonul^^^^-eleciricitatis phenomena.

Proh. Enumeratione fequenti, revocant^*^ fcilicet ad caufas fuas phyficas experim^^^^nbsp;•prsecipua.qnae fuerunt jn articulc -fecun®nbsp;quaeftionis hujus relata. gt;

ExPLICAtiÓ ExPÊKÏMENti PRIMI.

Ex globo vitreo ficcè mariu fricato ? ^ motu circulari donate, exeunt igneanbsp;pufcula, quorum alia ingrediuntur ferreui^nbsp;tubum , -funiculorum. Jericornm ope. ^ 'nbsp;penfum horifontaliter j alk: verb fefe coip'nbsp;municant aëri amp; corporibus hinc indé cHquot;'nbsp;cumftantibus. Per hanc etniffionemnbsp;eleélricus redditur ferreus tubus lionfon^^'nbsp;liter fufpenfus , ¦ Sc mtialher tantumnbsp;trica redduntUT aër 6c; corpora; hinc i”quot;®nbsp;circumftantiai Quo. fuppofito j ficnbsp;nor ; cum versus tubuin ferreumnbsp;eleftricum admoveo digitum initialiter duk'nbsp;taxat eleöricum, tuin , juxta legesnbsp;librii, debet athmofphsera ejedirica deJ’'®nbsp;tubum ferreum circumdans deferrinbsp;•dthmoCfhxiam eleöricam raram digitnknbsp;meum ajnbientem , ,non fecüs:; ac. aërnbsp;•terior fertur in cubiculnm cujus fuitnbsp;interior igne accenfo rarefaftus. In ednbsp;tione confiidfus vehemens exiftit inter,nbsp;tsriaoi eleitricam tubum ferreum circulö'

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de Virtüte EleSlrica. 225

^antem, amp; materiam eleftricain ambien-digitum ¦, atque per hunc confliftum ^^citatur fiammula cserulea cum crepitunbsp;ï’*'ofiliens. Confute epfiolam quartam hujusnbsp;quot;Perh.

ExPLICiTIO Exferimenti secundi.

Tubus inachinae eledtricae , filum fer-quod manu tenctur , amp; homo fuper ï*^acentam refinaceara coUocatns funt trianbsp;'•Orpora per communlcationem eleftrica, quo*-ultimum feparatur , ope refinae , a pa-’''tïiento per communicationern eletftrico •, ergo ,nbsp;imprimitur globo vitreo ficcS manunbsp;^''icato motus aliquis rotationis,detiunt ttibus,nbsp;^Eim, ferreum, amp; homo^fiiper placentamnbsp;'^^finaceam collocatus vim eleédricam con-F'pere maximanv: debet amp; dolorem fenli-procreate flamma cserulea ex cor-Pore viventi excitata-, quis enim non vi-fiammam liane caeruleam efle verumnbsp;^ propriè diöuin ignem ?

Explicatio Experimenti tertii.

, Admittimus amp; nofmetipfifimultaneam quam-pOa eff.uentiam particularum ignearum ex '/lu corporum eledlricorum , Sc afflaen-particularum ignearum versus eademnbsp;^’edlrica corpora. Per particulas igneas af-^'fontes attrahuntur corpora quaecumque le-versus eleélrica corpora , amp; pernbsp;Particulas igneas efLuentes repelluntur cor-fora quaecumque levifiima ah. iifdem cor-

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de Virtute EleBlrica. 227 communicat corporibus machinam elec-circumftantibus; ergo vim eleftri-fenfibilem Fricator concipere debet,nbsp;'‘^inmodb fit fuper placentam refinaeeamnbsp;'•Onftitutus.. Debet amp; Fricator idem flam-•Jiam excirare ex mbo ferreo ad quem di-S^tum admovet ^ in illo enim vis eledtricanbsp;debilior eft , quam in mbo ferreo.

Solvuntur Argumenta opfojita.

Ohj. i”. Explicatio primi experiment! non in hac fententia nova conformis legibusnbsp;*an5j Pbyficse, ergo rejicienda eft hsec fen-*®ntia. Prob. ant. Si tubus ferreus per fu-*’*culos fericos fufpenfus vim ele.ftricam con-^iPit propter caufas affignatas , pariter amp;nbsp;eleétricam concipere debet tubus idemnbsp;.^’quot;teus per funiculos cannabinos fufpenfus^nbsp;cquens, ergo amp; ant. prqb. feq. tamnbsp;‘^^•nmunicat cum globo vitreo tubus ferreusnbsp;funiculos cannabinos fufpenfus , quamnbsp;fufpenditur per funiculos fericos ; ergonbsp;dcc.

ad I. neg. ant. ad 2. neg. feq.. ad dijt, ant. Tam amp; eodem m‘odo commu-Jjicat cum globo vitreo tubus ferreus pernbsp;JUniculos cannabinos fufpenfus , quam cumnbsp;J^fpenditur per funiculos fericos , neg. ant.

6c modo longè diverfo communicat Ijibus ferreus amp;c. conc. ant amp; neg. cquam.nbsp;cubus ferreus per funiculos fericos fufpen-¦concipit vim eleftricam , ut illamnbsp;aut quafi omninb retineat; fufpen-

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2 28 nbsp;nbsp;nbsp;QuaJUo Vhyfica

ditur enim ope funiculorum fer fe eleftr*' corum. Contra verb tubus ferreusnbsp;niculos cannabinos fufpenfus, ita concip*nbsp;vim eleftricam , ut illam magna exnbsp;ainittatfufpenditur enim per fu'niculosnbsp;funt per communieationem ele£l:rici.

Injl. I, Si versus tubum ferreum tric^ virtute donatum admoveaturnbsp;toria cera , nulla omninb excitatur feint'* 'nbsp;Quo fuppofito , lie ratiocinor: ex hSc 1^nbsp;tentia nova fequitur qubd in eo cafunbsp;mula cum crepitu debeat excitari ex tt'^nbsp;ferreo falf. experienti^ cquens , ergt' .nbsp;ant. Prob. feq. Obfignatoria cera nonnbsp;diftans ab eleftrica machina, fieri debetnbsp;tiaitter eleéhrica ^ ergo ex hac nova fen^®^^nbsp;tia fequitur amp;c. Prob. ant. Ferrumnbsp;cumque non longè diftans ab eleöricanbsp;china , fit initialiter eleöricum; ergo a P^^^nbsp;obfignatoria cera non longè diftans abnbsp;trica machina j fieri debet imtialittrnbsp;trica.

Refp. ad i. Admitto experiemiam amp; feq. ad 2. neg. ant. ad 3. conc. ant.nbsp;cquam amp; paritatem. Ferrum non longs d'.nbsp;tans ab eleèlrica machina acquifivit athi^®^'nbsp;phaeram eleftricam raram •, eft enimnbsp;rum per communieationem eleöricum :nbsp;tra verb obfignatoria cera ptr affriilamnbsp;taxat eleèhrica, nullam acquirit athm^'/nbsp;phaeram elecftricam, quamvis non diftel ^nbsp;eledrica machina.

Infi. 2. Ex hac fententia nova faltem

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de Virtüte EleSlrlca. 229

^uitur qubd flammula debeat excitarl ex ^übo ferreo eleftrico versus quem admo-''^tur obfignatoria cera ficciori manu fri-S^ta ¦, falf. experienti^ cquens, ergo amp; ant.nbsp;pfob. feq. Obfignatoria cera ficciori manunbsp;‘ficata , athmofphaeram eleftricam acquifi-j ergo ex liac nova fententia fequitur amp;c.

_ ^e/p. 1°. ad I. nep:, feq. ad x. difi. ant. Obfignatoria cera ficciori manu fricatanbsp;^^bmofphssram eleftricam acquifivit, quaenbsp;^què denfa eft , ac athmofphaera tubinbsp;‘^trei eleftrici gt; conc. ant. quae rarior eftnbsp;'i’Jam atbmofpliaera tubi ferrei eletftrici neg.nbsp;^*it. Sc cquam. Flammula non excitatur,nbsp;^ifi per mixtionem athmofphsrae denfaenbsp;athmofpbaera rara ; ergo flammula nonnbsp;''sbet excitari, cum aiubvetur cera tota-eleftrica versus tubura ferreum tota-eleiftricum.

Kefp. x°. ad 2. dlft. ant. Obfignatoria cera bcciori manu fricata , athmofphaeram elec-^''icam acquifivit heterogeneam cum athmof-Pb^ra tubi ferrei eledfrici, conc. ant. ho-'^ogeneam, neg. ant. amp; cquam. Quamvis ma-^^ria eleftrica pura fit eadem ih omnibusnbsp;^'ïininb corporibus , nihilominus tarnennbsp;Athmofphaera cer^ eledtricse , Sc athmof-Phaera tubi eleftrici poflunt elTe heteroge-componuntur enim duae iftse athmof-Phaerae ex materia eleflrica mixta. Si he-terogeneae funtduae praediftae athmofphaerae,nbsp;Arunt immifcibiles , eo prorsus modo_ quonbsp;ttumifcibilia funt oleum amp; aqua. Si im.

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2^0 QuaJIio Vhyfica

niifcibiles funt, non excitabitur cum admovebitur eleamp;ica cera versusnbsp;bum ferreum eleftricum.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Inft. 5. Saltern in bac nova fententia u explicatur cur ex tubo ferreo eleftrico cu ^nbsp;crepitu quodam flammula foleat excita^ ’nbsp;ergo tanquam infufficiens rejicienda ellnbsp;nova lententia. Prob, ant. Mixtio inateli^nbsp;eleftricae tubum ferreum circumdanusnbsp;materiae eleftricae digitum ambientis ,nbsp;beret fieri fine crepitu j ergo amp;c.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

ant. Duae flammae contiguae iefe immu^® fine crepitu ; ergo a pari duae athmofpbs^nbsp;eleéfricae fefe deberent fine crepitunbsp;inifcere.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

Refp, ad i. neg. ant. ad 2, ncg. ant-3. (onc. ant. amp; neg. cqrum amp; parit^tt' ^ Duae atlimofpborae eleftricae de quibus •* ,nbsp;quirnur , expellunt aerem intermedium »nbsp;nullo modo , vel mediocriter dumtaxatnbsp;latatum, ac proindè expellunt aeremnbsp;pitum edendi capacem. Contra verb du^^nbsp;flammae contiguae fefe immifcentesnbsp;lunt aerem nimis rarefaftum , quamnbsp;crepitum edere queat.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

Obj. 2. Experimenti fecundi expb/-^ , non videtur elle conformis Pliyficae legi^^fj’nbsp;ergo rejicienda elf. Prob. ant. Haecnbsp;catio fupponit hominem fupernbsp;refinaceam conllitutum codem praecisenbsp;tanti concipere virtutem eledlricam ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘.r

placenta refinacea multam , five parum tet ab eiedric^ machina ; atqui hoc u ’

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de Virtute Ele5lricd. 231 '^^’^nforme videtur Phyficae legibus 5 ergonbsp;¦^Perimenti; fecundi explicatio non vide-efle conformis Phyfkae legibus. Prob.nbsp;Juxta Phyiicae leges, non debet elec-materia ex globo vitreo exiens eo-tempore fpatia diverfa percurrere -ócc

^^fp. aA I. neg. ant. ad 2. conc. maj. amp; min. ad, 3. difl. ant. Juxta Phyficae le-, non debet eleftrica materia ex globonbsp;Ureo exiens eodem tempore fpatia. diverfanbsp;“®rcurr«re , eodem, inquam, tempore realinbsp;ant. eodem tempore fenfibili, fubdiJftin-, fupponendo quod fpatia differant ali-|I^ot millibusleucarura c.fupponendo qubdnbsp;differant aliquot pedibus, aut etiamnbsp;?.ffuot leucis N. ant. amp; cquam, Incredi-quidam velocitate donatur eleéirica,nbsp;ignea materia 3 debet igitur baec mate-eodem fenlibiliter tempore ad pedemnbsp;^^ntefimum amp; ad pedem vigcfimum perve-

1 Ex hac fententia nova fequitur qubd fuper placentam refinaceam more fo-'^0 collocatus, deberet pofle flam mam ex-^'tare ex tubo ferreo eleArico, quocumcom»nbsp;^^^nicationem habef 3 falfum experientialnbsp;ï^ens, ergo amp; antec. Prob. feq. Homo pa-'ittento innixus flammulam excitat ex tubo

. ®freo, quocum non communicat \ ergo a pn homo fuper placentam refinaceam col-deberet pofle flammulam excitarenbsp;tubo ferreo, quocum habet communica-

nem.

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. £ uamp;Jlio Phyjlca

Refp. ad i. tieg. feq. ad 2. conc. ant¦ ^ neg. cquam amp; paritatetn. Homo fuper pl3lt;nbsp;centam refinaceam collocatus sequè elec-tricus eft ac tubus ferreus, ac proindè ci-'nbsp;cumdatur athinofpliaera eleftric^ sequè densa tnbsp;ac athmofphsera ferrei tubi. Contranbsp;homo pavnmento innixus müal'iter tantao^nbsp;eft eleOTicus, amp; confequenter circunida'nbsp;tur athmofphser^ eleddric^ rar^, intereadiii^^nbsp;ferreus tubus cingitur athmofphaeranbsp;tric^ densamp; \ ergo , juxti principianbsp;expofita, debet bic ex tiibo ferreo aliqiia*^’nbsp;ille verb nullam flammulam excitare.

, At hiquies. Quonam mechanifmo infla^Vquot;’ ^tur fpiritus vini, de quo fit mentionbsp;annotatione 3a, experimenti 2'.

Refp. Eodem prorsus modo inflainmaW'^ fpiritus vini, quo ex tubo ferreo flamnu’d^nbsp;quaedam excitatur,

Obj. 3°. Non datur in hèc novè fentert' tiè caufa phyfica afflucntia particularunvnbsp;nearura versus corpora afl;u eledtrica 5 C^§^.nbsp;admittenda non eft explicatio experijn^*'^*nbsp;tertii, Prob. antec. Antequam imprimereti'^nbsp;globo vitreo motus aliquis rotationis 3nbsp;tcria eleflrica quae reperiebatur in acre rnbsp;non affluebat versus globum vitreumnbsp;versus tubum ferreum.; ergo neque affluef^nbsp;debet, poftquam vitreo globo fuit inotu*nbsp;aliquis rotationis impreftus.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

Refp. ad 1. neg. ara. Datur in plisera inferiori plenum fenfibile , aernbsp;elafticus, Quibus praefuppofitis, ficratioci'

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de Virtute Ele^ricd- 255 quot;or. Globus vitreus fieri non poteft elec-bicus, quin ignea multa corpufcula ex finunbsp;luo emittat, 8c quin novum motum ac-^oirat materia eleftrica quae reperitur innbsp;®ere amp; in corporibus machinam eleftricamnbsp;quot;jnc indé circumftantibus. Haec autera om-quot;ia non poflunt accidere , quin , propternbsp;®2rem elafticum 8c propter plenum fenlibile,nbsp;^ffluentia particularum ignearum ex finu vi-''^ei globi, correfpondeat affluentia earum-aut fimilium particularum ignearumnbsp;''orsus eumdem globum vitreum. Quoddenbsp;globo vitreo diftum eft, boe de tubo fer-dicatur proportionaliter ; ergo in bacnbsp;quot;ova fententia datur caufa phyfica particu-*^rum igneaium versus eleftrica corpora»nbsp;¦^d 2. conc. ant. amp; neg. cquam amp; parita-In primo cafu jafturam nullam pa-^^obatur vitreus globus, amp; novum motumnbsp;quot;on acceperat eleftrica materia quse repe-*'itur in aere 8c in' corporibus maebinamnbsp;®leftricam hinc indé circumftantibus. Innbsp;^cundo autem cafu immeniam quafi jac-*^ram particularum ignearum patitur vi-globus; amp; novum motum acquifivitnbsp;®*0(3:rica materia quse reperitur in aere amp;nbsp;corporibus machinam eleédricam bincnbsp;*«dè circumftantibus.

inqtües. Qusenam eft caufa pbyfica *Sluentm particularum ignearum ex finu vi^nbsp;globi fieed manu fricati ?

; ^efp. Effluentta haec debetur fridlioni motui lotationis»

y

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3 5 4 QuaJUo Vhyftca nbsp;nbsp;nbsp;I

Dices iterum. Quanain igitur de iCX gloho metallico ficc^ manu fricato ¦gt; ^nbsp;vehementiffimo motu rotationis donate itnbsp;effluunt igneae particulse ?

Re(p. Exiftit phaenomeni liujus cauia S mina: iquot;®. multb pauciora funt ignea ^nbsp;pufcula in metallis amp;: in corporibus ftrnbsp;municMiomm eleiiricis, quam in vitro ^nbsp;corporibus eieftricis per fe. t°. Habent pt ^nbsp;babiliter inetalla partes rigidiufculas qntnbsp;friöio motum hunc non imprimit eX 4:nbsp;enafcitur corpufculorum igneoruinnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

Obj, 4. Ex hdc nov^ fententi^ qubd , fi filum ferreum de quo fitnbsp;in experimento 4°. , includeretur innbsp;metallica , commotio foret multbnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j,

mentior, quam cüm filum ferreum in^ ditur in lagend vitreè ; falf. experiejtnbsp;cquens , ergo amp; antec. prob. feq. Sinbsp;ferreum includeretur in lagenl metallic inbsp;profiuviurn igneum ingrediens pernbsp;quae partem inferiorera lagenae metaln*'nbsp;mftinet, multb majus foret, quamnbsp;experientid fit ope lagense vitreae^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„t,

t0'

in'

Re/p. ai i. neg. am. ad 2, neg. ant'

hac novamp; fententi^ fequitur amp;c. prob. ^ ' Eleftrica materia multb faciliüs permeat _nbsp;gen am metallicam, quamlagenam vitreai^ ’nbsp;ergo fi amp;c.

gtiam falfum fupponem. Filum ferreum clufum in lageni metallica, non fieretnbsp;fibiliter eleöricumper poros enimnbsp;lalli evaporaretur materia eleörica *

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de Virtute EleBiricd 23 5 communicata. Hinc ad tertium c. ant.nbsp;cquam,

Obj. 5. Non datur in hac novè fententid phyfica fragoris de quo fit mentio innbsp;^.^perimento J®, ergo ex hac parte fenten-noftra peccat. Probi aht. Confliédns ve-^®tnens duorum profluvioruni eleftficorumnbsp;deberet fragorem tantum excitdre ,nbsp;non datur Sic. ¦

'td I. neg, ant. ad 2. difi, ant. Gon-**'ftus vehemens duorum profluviorum elec-J^icorum in loco aere vacuo fragorem tan-^'11 non deberet excitare, C. ant. ^Conflic-Vehemens duorum profluviorüm' elec-hicorum quae rarefaciunt amp; expellunt aerenï *'’termedium, fragorem tantum non debe-excitare N. ant, amp; cquam. Revocenturnbsp;^ memoriarh ea quae Ip.eéiant ad fonum,nbsp;evaneftét difficukas.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ‘

Obj. Nubes fulrnen in firiu^luo defe-, jton' eft corpus ele£ïricum , ergo non explicatio experimenti fexti.'Prob. ant.nbsp;'ubes fulmen in finu fuo deferens , eftnbsp;aqueum 5 'èrgb hasc nubes non eftnbsp;'^'¦püs elefdricum.

^efn. :ad -l. neg. anti ad 2. dïfl, ant. Nu-fulmen in finu fuo deferens, eft cór-ps aqueum totaliter N. ant. partialiter C. ant. amp; N. cquam. Nubes ful-j ®n in finu fuo deferens , eft corpus confinbsp;. 'particulis aqueis, fulphureis, b'itumi-p nitrofis amp;c. Exponemus in artfcülonbsp;piiinis quoriam inechanifrao nubes hsec vininbsp;®'tncam acquirat.

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2^6 nbsp;nbsp;nbsp;ph’fm ¦ ' ^

Ohj. r f/. Ex hac nov^i jfeiiténtia quod Fricator de quo fit me^tio dqnbsp;^imento'y”;, non deberet fl^mmamnbsp;cx tubo ferreo. ad quem digitumnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

¦iuovet 'y, falfiim experienti^ cquens, jj -antec. Prpb. ,feq. Homo.fupernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

isfinaceam -iqore .foiitOi collocatus , anam non excitat ex itubo quocumcpui^ .nbsp;nicat per filum ferreum ^ ergo a pargt; ^nbsp;-cator fuper placentam refinaceam cpquot;®, ^nbsp;tus , flammnm non debet excitare , ex. *nbsp;ferreo quocum per globu|n vitreupi^®^nbsp;municationein babet

naceam more folito collocatus , tam

jR. Jd I. JSJ. (eq. tid , a. C.. ant. amp; 'tquam amp; par. Homo; fuper placentam ^

________ _______ quot; -_11 nbsp;nbsp;nbsp;v***

ei


eledlricus, quam tubus ferreug qrtoeum P' filum ferreum communk^t. Contra-Fricator multb minus ;;eft ;ele£bficuftnbsp;tubus ferrétisli^t Go!B,ftituatug fyper P*^^nbsp;centam refinaceamu, ergo debet hk:nbsp;fprreo aliqnam y iilq-iverb nullam flami^nbsp;lam excitare.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;¦

Qutres i“. Quanam^-de pausd eis P^ trica’ debilis eft humido aut calido temp®’^ ^nbsp;amp; vis eadem eledkica viyidior eft temp‘dnbsp;Ecco aut frigido. .,qnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Rs(p. ifumido aut calido tempore j ^ multb minus eft elafticus., quam temP^nbsp;licco aut frigido y ergo, tempore ficco ^nbsp;frigidp, debent ignea corpulcula exnbsp;j)oris. .eleftrki primum emilfa , mebft® ^nbsp;jdem corpus xepercuti ^ quaiiamp;tpwn

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de Virtute EleSlric^. 257 'ft liumidum aut calidnm ; ergo vis elec-lt;nbsp;ftica debet vividior efTé tempore ficco , autnbsp;‘'^igido, quam tempore humido aut calido.nbsp;. Quares z°. Quafiam de caus^ homo ini-eleélricus fcintillam vividam excitatnbsp;tubo ferreo ad quem d^itum fuumad-*^ovet, amp; idem homo flammam debilio-^em excitat ex globo vitreo ad quem di»nbsp;fiitum eumdem admovet.

. Refp. Phaenomenum hoe nobis indicai^ ''idetur materiam eleétricam multb purio-exire ex globo vitreo , quèm ex tubönbsp;'^treo.

^ Q_iires 3®. Utrum inateria eleélrica pof-elTe contra paralyfim remedium prseiens. Jljarratur enim non modb Paralyticitm unumnbsp;^enevae è Domino Jallabert, fed etiamPa-^^lyticos multos Monfpelii fuilTe a Domino de Sauvages curatos ope eledricasnbsp;^^Schinse.

Refp. Affirmativè. Et verb , juxta Medi-, paralyfis eft fenfüs amp; motüs, vel al-j^tutrins in una corporis parte , vel pluri-“üs partibus privatio, cum laxitate nervo-in partibus afFeSis. Laxitatem hanc P'erumque inducit obftru£tio quaedam fa£lanbsp;^ tubulis nervorum. Materia eleédrica eftnbsp;^ateria quaedam ignea fubtiliffima quae do-. 9tur motu velociffimo. Debet hic ignis fefenbsp;/^finuare per poros materiae tubulos nervo-rH'n obftruentis, panlatim amp; qltaft fenfimnbsp;i’ie fenfu obftruftionem omnem diflipare,nbsp;^ confequenter praefens elTe remediutn cöii-paralyfim.

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138 Qutxjlio Vhyfica ^mes 4°, Quid fint Phofpliori. , ^nbsp;ilt;efp., Pliofphort omnes jure fpecidanW’-recentioribus Phyficis tanquam corporanbsp;affrictum eleéirica. Hinc t°. phofjjhorüS aï^nbsp;tificialis ex fulpliureis amp; falinis urinae pa^'nbsp;, tibus conftans , non modb corufcare deb^^nbsp;in tenebris, fed amp; partium afFrifita acc^^'nbsp;di, ac obvia corpora comburere.

Hinc 2“ , mare agitatum, faccharuin leri motu concufllim , ligna putrida,nbsp;mae pifcium , cum putrefeere incipiuntnbsp;fcintillas emittere debent.

Hinc 3° , certa barometra lucent, agitantur in tenebris.

Hinc 4“ , fcintillas habebis , fi dorfa i®' lium pilis adverfis fricueris.

COROLLARIUM I.

De Tonitni prout EUBricitati connexO’

Tria diflinguamus in Tonitru , nempè , fragorem amp; fulmen. Repentinanbsp;rufcatio fubitb perftringens oculos , nom®nbsp;habet fulgurh. Sonus quidam horridus * ^nbsp;athmofphsera boans amp; reboans diciturp.'nbsp;gor. Denique accenfa qusedam exhal^^'nbsp;quae faepè ingenti cum firage adnbsp;ufque detruditur , vocatur fulmen. Ousef'^^nbsp;fint caufse phyficas fulguris amp;; fragorisj !,nbsp;facilè determinabimus , poftquamnbsp;perpenderimus undenam oriatur fubb®’’’nbsp;Sit itaque.

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de Virtute EleSlricd. 239

P R o P S I T I o PRIOR.’

Ji^ateria eleürica efl caufaphyf.cafulminis.

. J^emonftratur experientil fequenti quara quaeftione praecedenti retulimus , amp; quamnbsp;in probationem afferre necelTe eft. Su-teftum alti cujufdam sedificii confti-'^atur placenta rellnacea aut vitrea. Hancnbsp;**^*per placentam perpendiculariter erigaturnbsp;^bus aliquis ferreus •, experientiS conftatnbsp;Suod fi nubes aliq ua , fulmen in finu fuo de-,^rens,tubo huic ferreo fuperimmineat, exnbsp;excitabuntur fcintillae, eodem prorsüsnbsp;’^odo ,, ac fi tubus bic ferreus, funiculo-fericorum ope fufpenfus horifontaliter ,nbsp;^oitimunicationem habuilTet cmii vitreo glo-eximiae cujufdam eleftricae maehinse 5nbsp;materia éledlrica eft caufa phyfica ful-'’inis. Confute nonam bujus operis epifiolam.

PrOPOSITIO POSTERIOR.

P ¦ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

^^ticuU hitumnofd, fulpbure^ , nitrofit

funt alimetita fulmtnis. ^^imonflratur. i Ibi fulmen eft frequens »nbsp;* reperiuntur fodinse fulphuris , bitumi-f'* 5 nitri amp;c. 5 ergo particulae bituminofae ,nbsp;^'phurese, nitrofae amp;c. funt alimenta ful-'^inis. ’

^ ^ • Si quis verfetur in loco qui, cafu quo-inifero, fuerit fulmine taöus , is bitu-, fulphuris amp; nitri tetrum fpirabit j ergo particulae bituminofae , fuU

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2^4© QiuJlio_ ph^yjica pliureae, nitrofse amp;c. funt alimentanbsp;nis.

Solvuntur a^pofita argument4.

Crt

Ohj. I. Si materia eleftrica foret cau ^ pliyfica fultninis , fequeretur quod ” ^nbsp;fulmen in finu fuo deferens effet aéiti eisnbsp;trica, falfum confequens , ergo amp; ant.nbsp;min. Nihil eft quod nubem hujufmodi fSnbsp;dat eleéfricam ; ergo falfum eft quodnbsp;eleftrica fit nuhes fulmen in fiau fuO ^nbsp;ferens.

Refp. ad l. conc, fee. amp; neg. mm. ' neg. ant. Particulse bituminofse,

amp; nitrofae per aéfionem folis^ in athit'^ ^ phaeram terreftrem elevatae, reddunt elfnbsp;tricam nubem quam videmus fulmen innbsp;fuo deferentem.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Infl. Particulas fulphureae, bituminofs® jlitrofie de quibus hic agitur, non, fsf** rnbsp;fiatu aftuali eleétricitatis ^ ergo non P®‘nbsp;funt elelt;ftricam reddere nubem quaenbsp;defert in fuo finu. Prob. ant. Particular Pnbsp;tuminofse, fulphureae amp; nitrofae quae f'nbsp;vantur in athmofpliseram terreftrem ?nbsp;tionem nullam patiuntur j ergo nonnbsp;jftatu aéduali eleftricitatis.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p. .

Refp. ad i. neg. ant. ad 2. dl ft. ant. ticulae bituminofae amp; nitrofae quae sle^^nbsp;tur in athmofphaeram terreftrem, frilt;ftif^^|jnbsp;nullam patiuntur , neque patiunturnbsp;quod aequivaleat fricElioni, neg. ant.nbsp;pa,tiuntur aliquid quod aequivaleat

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de Virtute Ele5tricd. 241 'One. ant. amp; neg. cquam. Ssepè accidit utnbsp;J^articulse bituminofae , flilphurese amp; nitrofse,nbsp;’'egnantibus ventis contrariis, eleventur innbsp;^thmofphseram terreüreni. Hse particulas,nbsp;lam calidsE, maximam tune patiuntur agi-|ationcm. Fritiioni validiflïinae sequivalctnbsp;uaec agitatio; fieque facilè pervenitur adnbsp;ftatum aftualis eleftricitatis.

Non potell autem nubes aliqua bitumen, ^ülphur amp; nitrum adtu eleftricum in finunbsp;ftio continere, quin pars ipfuis aquea fiatnbsp;conimunicittionem eleöirica. Ea igiturfolanbsp;^'Ubes fulmen in fuo finu defert , quae eftnbsp;eledirica; amp; ea fola nubes efi aéiunbsp;. ^ledrica, qu9e continet particulas bitumi-'’ofas, fulphureas amp; nitrofas , regnantibusnbsp;''^ntis contrariis, in athmofphaeram terreC.nbsp;^rein eletmtas.

Obj. 2. Multa funt phsenomena fulmen ^Peftantia quas non pollunt exponi in fen-l^fitia propoiita, ergo rejicienda eft hsccnbsp;|®ntentia. Prob. ant. Non poteft exponi innbsp;fententia quaenam fit caufa phyfica ful-^tis ergo amp;c. Prob. ant. Non datur innbsp;^^Sione nubium conflidius atlimofphasraenbsp;^'odiricas denfss cum athmofpbserd eleftricanbsp;Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ergo non exponitur in hac fententii

'i'^aenam fit caufa pbyfica fulguris.

ad 1. neg. ant. ad 2. neg. ant. amp; ^pono phanomenum propofitum. Cum nubesnbsp;^müs eledfrica fertur in nubem magis elec-^^oam , tum fulgur habetur eodem prorsvisnbsp;^^chanifmo , quo excitatur eledriea fcin-

X

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242 Qua/Iw 'Ph)ftca

tilla de qua loquebamur in experiinetito primo quaeftionis prascedentis.

anr. Nubes fulmen in finu deferens, eft corpus totaliter eiectn-amp; confcquenter corpus athtnolpl^'^.

cum,


-i-

elsftrica denfifiïml circumdatum, qnod dit initutliter eleöricas nubes vicinasnbsp;fulmen in finu juo non habent ergo .nbsp;fententi^ propofitü dari poteft , dc renbsp;datur in regione nubium conflidlus arbmO'^nbsp;phaerae elcamp;icae denfae cum athmoip^'*'^nbsp;electric^ rara.

Infl. I. Ex diöis fequitur qubd nullum gur elTe deberet, cum nubes totaliternbsp;ca habet in vicinia fua nubes totaliternbsp;tricas ^ durum confeqnens ergo 8c anf^f

Refp. (Oii. [eq. Ex diftis fequitur nullam fulgur efle deberet, cum nubesnbsp;talker eleftrica habet in vicinia fuanbsp;totaliter eleéfricas , fi nubes omnes euifd 'nbsp;habeant gradura totalis eleiftricitatis, c®”nbsp;feq. fi gradum habeant diverfum *otalUnbsp;tricitatis, neg. feq. 8c fic diftinfla minenquot;^^’nbsp;neg. cquam. Fricator fuper placentanbsp;naceam conftitutus, fit totaliter eleftrie^nbsp;is tarnen fcintillam excitat ex tubonbsp;totaliter eleftrico , quia feiiieet vis ele^*^nbsp;multb 'debilior eft in fricatore, qn^t”nbsp;tubo •, ergo a pari ex duabus nubibusnbsp;liter eledlricis icintilla debet excitari,nbsp;modo una fit magis vei minus elelt;S^^‘'nbsp;quam altera.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

At iiiquiis, Quagn^m eft in fententi^ P

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de Virtute ElcSlricd. 243 caufa pliyfica fragoris in athmofphgerinbsp;’^oantis amp; rcboantis ?

. Re\p. Fiilgur düatat aerem contentum ‘titer nubein inagis cleftricam amp; nubemnbsp;•tiinus eleöricam quse fibi znutub occur-‘tint. Hic aer fiibitb dilatatus compriinitnbsp;'terem vicinuni. Aer vicinus, eximio elate-‘to donatus, fefe rcflituit in primam fuainnbsp;%urarn, atque fcfe reftituendo , fragoremnbsp;^onidum excitat qnem audimus in ath-’t'ofphsera boanteni amp; reboantem.

Ex Mc explications pbylica haec necof-Erib fequuntur , i”. , nonnuinquam dart pbent fulgura , quin fragor audiaturcinnnbsp;IcUi eet vel nimium diitainus a loco in quonbsp;''^tfatur nubes electrica , vel cum aer con-jeiitus inter nubem magis eieöricam amp; nu-miniis elediricam, fufficientein non ac-'Mfivit dilatationeni.

^ 2°. Nonnunquam audiri debet fragor, quin ‘ttgur habeatur ^ quod accidit cum terrain in-dc nubem eleftricam reperitur nubes ali-tt^ craffior nubes enim hujurmodi radios lu-“nis abforbet es quibus Éilgura coniiant.nbsp;j 3°. Non rarb judicare debemus fonumnbsp;j nubium vifcera quafi difcurrere ; fonusnbsp;I .Ntn fsepè refledïitur vel a diverts nubiumnbsp;..‘‘tibus , vel a diverfis raontibus amp; eau-S:c.

Fragfir non auditur cx magnd diftan-,^5 fonus enim, non feeds ac motus, per '^tttiiumicationein amittitur.

Squot;. Facile cognofci potelt quantum dif-

X ’

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244 Quamp;Jlio Phyftca

tet a nobis nubes quae fulinen in continet. Et verb lumen fulguris ad n®nbsp;ufqiie, intra fpatium infenfibile tempons ?nbsp;tranfmittitur foniis autem , intra unuin n’*'nbsp;nutum fecundum temporis, 175nbsp;parifinas tantummodb percurrit. Sinbsp;fulgur inter amp; fragorem numerenturnbsp;tu'or ininuta fecunda temporis, indé if*nbsp;retur evidenter nubem eledricam 692nbsp;pedis parilinis a nobis effe diflantem._

6^^. Si fragor audiatur codem inllanti pf^ cisè quo micat fulgur, tiim inferenduinnbsp;proxiraiorem effe nubem eleftricam.

Dices iterum , Quandenam amp; quanr.nf causa frangitur nubes fulmen in finu ^nbsp;deferens ?

Rtfp. Turn frangitur nubes fulmcf' j linu fuo continens , cum validior eilnbsp;qui fert nubem minus electricam cp^. ^nbsp;nubem magis cleflricam , vel cum vivid'^^nbsp;eft eleftricitas quae viget intra nubisnbsp;tricae vifeera. Neque profedlo ullusnbsp;qui vim amp; efficaciam hujus ultimae •nbsp;revocet in dubium ^ nemo enim nefcifnbsp;miam propter eledlricitatem, hibernq pf ^nbsp;cipuè tempore , confraeftos fuiffenbsp;globos) ergo k fortiori nimiam propternbsp;tricitatem faepius frangi debent elefft’'**'nbsp;nubes.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ „

Ex di£tis haec fequuntur evidenter.

halationes bituminofae, fulphurese amp; quae reperiuntiir intra vifeera nubium^'fnbsp;tricarum, amp; quae funt alimenta fulnunJ* ’nbsp;accenduntur per ignem eleflricum.

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de Virtute EleSlrica. 245' i”. Ex iis exhalationibus alias funt craf-alias tenues. Exhaiationes craffae aguntnbsp;corpora quorum ampliorcs funt pori ,nbsp;^ intafta relinquunt corpora quorum porinbsp;^i'ftiores funt. Eam ob c .ufarn fuiminanbsp;'lüasdam nonnunquam vaginam , intaftonbsp;^nfe, confumpfere. Tenues autem exha-J^tiones agunt in fola corpora compacfa.nbsp;Exhalationibus hujus fpeciei conftabant ful-•^ma quae liquaverunt enfem , intaS^ va-ginl

Dices denique , Undenam- oritur vis ftu-f*enda exhalationis accenfae?

Refp. Oritur vis ftupenda exhalationis ac-^nfae , primüm ab ipfa velocitate ignis, ^üam incredibilem effe norunt omnes;nbsp;?einde ab ipfo elaterio aeris qui reperiturnbsp;particulas fulphureas , bituminofas amp;nbsp;’^itrofas ex quibus exhalatio conftat,

Hk autem eft diligenter annotandum non ®iUne fulmen, feu non omnem exhalatio-accenfam in terram decidere. Ea tan-ktn exhalatio cadit, cui nubes fuperioresnbsp;kfiflentiam majorem opponunt ^ quam nu-inferiores.

/»/?. 2. In fententid propofita exponi non 1*01611 undenam oriatur lapis fulraineus ^nbsp;^^go funt phsenomena fulmen fpeftantianbsp;5uae in hk fententia non polfunt exponi.nbsp;^rob. ant. Lapis neque eft_materia, nequenbsp;^Einentum fulminis ^ ergo amp;c.

, R fgt;.Ncgo totiim hoe argu?nentum tanquam fttpponens. Quascumque narrantur de:

X 3

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¦24^ Qtiamp;Jlio Vhyfica

lapide fulmineo , hasc habentiir a viris «is tanquam aniles fabulae. Lapisnbsp;neus nihil eft aliud qubn’ lapis exih^'’®nbsp;in loco ad quem fulmcn pervenit , ^ ^nbsp;accensa cxhalatione fenfibiliter immutat^*'

Haec circa tonitru tradenda habiu®^^' Jam verb poftulat, naturalis ordo utnbsp;dicarnus de terras motibus , quibufcutunbsp;nitru videtur inagnam analogiam habe'^^‘

COROLLARIUM II.

De terra matihits pront ab EiecirUïtati pendentibus.

Si quis unquam In dubium rcvoeave’'quot;*' diverfos terrae traélus validis aliquandb iT’®'nbsp;ttbus fuccuti, is interrcgare poteritnbsp;Uliffiponenfes quorum urbs praeclaranbsp;violentam propter terras coneuffionem 5nbsp;pxim^ Novembris anni 17^5 , nonnbsp;fubverfa , fed amp; quafi abforpta. Utnbsp;funeili bujus phaenomeni caufas phyfi-^^nbsp;certiüs Sc faciJius inveniamus, base mihinbsp;dentur effe nccefiarib praemittenda.

I®. Prseter ignem quem in centro admittunt non pauci Phyfici , Sc quemnbsp;centralens appellant, dantur infuper innbsp;dem terrse finu iqnes multi fubterranei.

oriuntur flammae quas evomunt inons nasus in Sicilid, inons vefuviusnbsp;Neapolitano. Scc.

2°. Sine pabulo non fervantur ignss

* nbsp;nbsp;nbsp;T\ t lt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

sef'

av'

tra^i

iÜO'

fubterranei. Pabulum autem

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de Virtute EleSlricd. 247 commune funt fulphur , bitumen , ninbsp;, cseteraque corpora foflllia quorumnbsp;Plurima funt per ajfricitm eleftrica. Hincnbsp;mirum eft qubd frequentes fint ful-Phuris amp; bituminis fodinae in iis terrarumnbsp;^taöibus fub quibus fubterranei grafianturnbsp;%ncs.

, Accenduntur in ipfo terrse finu par-ficulss fulphurese, bituminofge amp; nitrofse calidae per motum imprelTum eleftricaenbsp;’’laterise quam continent. Excitatur auteinnbsp;^ic novus motus, feu potius sequivalens hsecnbsp;ftiftio , nunc a ventis contrariis in intimanbsp;^errse vifcera per ingentcs ipfius meatus pe-’¦'etrantibus nunc a lapide fuper acervu.mnbsp;*rgt;aterise combuitibilis cafu quodam inopi-•lato decidente j nunc ab eleédrica fcintillanbsp;modo excitata , quo jam expqfuimus,nbsp;^üb finem fcilicet epiftolse nonx hujus ope-^is 6cc. amp;c. Hinc fequitur dari corpora prrnbsp;eleftrica inflammabilia, 8c corpora pernbsp;eleöirica non inflammabilia. Primi ge-'’eris funt materiae omnes fulphuress , fe-eundi generis materiae vitreae.

4°. Dantur in finu terrae fpecus fubterra-•’eae, quibus itt plurimum ingentes mon-moles incumbunt.

X4

5°. In fpecubus fabterraneis reperiuntur ^gnis, aqua, aer, ita tarnen ut ignis, feunbsp;potius materia combuflibilis accenfa locumnbsp;^pferiorem occupet, aqua verb locum me-'^mm , aer autem locum fuperioretn. Htsnbsp;Ptasmiffis, 8c quafi totidem Principiis pofi-

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248

QuaJUo Phj’Jic»

Pr o POS IT to UNICA.

Trinc’piorum m«x traditonm ope, ^ cUè admodwn exponmtur tnis, mow-

C 'f

Trob, propojitio explicatione fet]U(t!tt- j ingens fpecus fubterranea , cui regionbsp;urbs aliqua fuperincumbat. In inferior!nbsp;bujus fpecus accendantur, per ignem 'nbsp;tricum , materiae fulphures , biturniool/^^’nbsp;nitrofae Sic. Partem mediara fpecusnbsp;dem aqua ; amp; partem fuperiorem ita occO'nbsp;pet aer ^ ut panca tantum admittanturnbsp;cuola. (^viibus fuppofitis , fic ratiocinor.

Res in hoe ftatu effe non poffunt, nbsp;nbsp;nbsp;,

ab igne fubterraneo incalefcant aqua amp; incalefcere non polTunt aqua amp; aer , 4^'^nbsp;mirum in modum rarefiant : rarefierinbsp;poffunt, qnin inajorem locum occupare copnbsp;nentur. Quo faciliüs igitur ab iis anguft'^®nbsp;fefe expediant atque liberentur, proprio^nbsp;carcerem attollent, ipfum difrumpent, atqt^®nbsp;vehementi cum fragore inde erumpea* ’nbsp;quid mirum igitur qubd terra validis tui^^nbsp;fuccutiatur motibus ? Ea fuit probabilh®^nbsp;caufa phyfica non folum violentae hiqus coil'nbsp;euffionis qua nuper fubverfa fuit urbs Eib'nbsp;liponenfis mifera, fed etiam omnium emnU*^nbsp;terrae motuum de quibus ampla ft aponbsp;Hifloricos mentio.

Funefti hujus phasnomeni fenfibilein vo-bis pr^bent imaginem cuniculi militarcs-Et verb fi pulvere pyrio fele£fo cuniculu^^

i

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. nbsp;nbsp;nbsp;de Virtute EleBricd» 249

^'iftruas, amp; probè majores omnes meatus ^^rtruas^ pulvis pyrius accenfus certunt ter-traftum , non movebit modo , fed pe-’’^tus fubvertetergo Principiorum tradi-'oruin ope , reétè amp; facilè admodum expo-quidquid ad terra? motus attinet.

Solvuntur oppojïta yirgummtn^

OJf I. Tota liTC explicatio terrae mo-falfum fupponit, ergo amp; ipfa falfa Prob. ant. Tota hxc explicatio terra:nbsp;^otuum fupponit ignes accenfos exiftere innbsp;^'¦'ndo fubterranearum fpecuum ; atqui hoenbsp;*^lfum eft ^ ergo tota hxc explicatio terr.enbsp;jhotuum falfum fupponit. Prob. min. Si exif-®rent ignes accenli in fundo fubterranea-^'^tn {pecuum, exifteret amp; aer in eodemnbsp;^ndo ^ atqui non exiftit aer in fundo fub-'*^tranearum {pecuum; ergo neque ibi exif-ignes accenfi. Prob. min. Aer occupatnbsp;Partem fuperiorem fpecüs ^ ergo non exif-in fundo fubterranearum fpecuum.

ad I. neg. ant. ad 2. conc. maj. amp; min. ad 3. conc. maj neg. mln. adnbsp;diji, ant. Omnis aer fubterraneus occu-partem fuperiorem fpecüs , neg. ant.nbsp;A ^axinia pars fubterranei aeris occupat par-¦nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuperiorem fpecüs, conc. ant. amp; neg.

^jlpain. Quemadmodum in excipulo ma-?üna: pneumatics ex quo fuit aer cx-?auftus , exiilere non poteft accenfus ignis 3 i^ a pari non exifterent ignes accenli iunbsp;‘'•¦ado fubterranearum fpecuum , fi fundum,

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250 Puamp;Jlio V hyp ca

hoc effet prorsus acre vacuum. Quamvis igi' tur maxima pars aeris fubterranei reperiaturnbsp;in parte fuperiori fpecüs , non dubium e»nbsp;quin multus aer exifiat in ejus fundo.

Ohj. 2. Si terns mptus penderent a caU-fis fuperius alïlgnatis, fequeretur qubd \oc3 maritima non deberent elbe terrx motibusnbsp;magis obnoxia , quam loca non maritiuia jnbsp;falfum experientia cquens , ergo amp;

Prob. feq. In fententiè prafenti, maris pr®' ximitas non fuit alEgnata tanquam unanbsp;caufis pliyficis terrse motuum j ergonbsp;maritima non deberent elTe magis obnoXJ^nbsp;terrae motibus, quam loca non mariti®^'

R^fp. Ad I, ntg. [eq. ad 2. d':ft. ant- ® fententia prsefenti maris proximitas non f®*nbsp;affignata diredtè tanquam una ex caun®nbsp;phyficis terrae motuum , conc. ant. indireC'nbsp;tè , neg. ant amp; cquam. Mare fuppedita*nbsp;ignibus fubterraneis materiam combuftiht'nbsp;lem ; ergo loca maritima debent eflenbsp;gis obnoxia terrae motibus, quam locanbsp;maritima.

At iijquies , quomodo fieri poteft ut? ciun terra tremit, turn fsepè mare inW-mefcat.

y:fp. Cum terra tremit, faspè maris ft®' dum elevatur. Non mirum eft igitur quèdnbsp;mare tune intumefcat ^ non mirum eft etia*^^nbsp;qubd ipfius aquae hue illuc in utramque pa^'nbsp;tem , non finu quodam terrarum diluvio jnbsp;excurrant.

Hinc explicabis i °, cur olim- in terras

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de Virtute 'EleSlrica. 251 *iiotu aquje tagi in utramque partem flu-ïJcrant, amp; ficca in medio vada , non finenbsp;fpeffantium ftupore, vifa fnnt.

Explicabis 2°, cur in terrse motu trac-tus maris , abforptis undis , ficcus aliquando tcmanfit ^ tune enim apertis quae lué marinbsp;erant fubterraneis fpecubus , tant^ voraginenbsp;aquK exbauftae funt, ut tradtus ficcus re-tnanferit.

Explicabis 5° , cur intumefcentia 6c inun-datio fluminum faepè fuerit terrae mo-Uium efieAus. Et verb quoties babemus Magnum aliquem terrae motum , toties fun-dum maris attoUitur, amp; ipfius aqu« intu-Qiefcunt: quoties fundum maris attollitur ,nbsp;toties fluminum aquae non poflunt maris al-Veum ingredi j quod cüm accidit, turn aquaenbsp;fluviatiles neceüarib hue illuc in utramquenbsp;partem , non fine terrarum diluvio , excur-runt.

Explicabis 4®, cur in quibufdam terrae ïtiotibus alTurrexerint infulae novae. Tunenbsp;«nim aer per ignes fubterraneos dilatatus,nbsp;ita terrain fub aquis delitefcentem attollit,nbsp;ru haec eadem terra fublimior evadat aqua-rnm fuperficie. Ea fuit probabiliter origonbsp;pertarum infularum quae in archipelago amp;nbsp;tn oceano atlantico afllirrexerunt.

/»/?. ï. Si terrae motus penderent a fobs caufis fuperius memoratis , fequeretur lubd loca montofa frequentiores terrae motus pati non deberent , quam loca nonnbsp;Montofa j faifum experientia cquens, ergo

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2.5 2 Quamp;Jiio Vhyftca amp; ant. Prob. feq. In fententi^ prasrentrnbsp;montes non annuinerantur inter caufas ter-rae motuum ^ ergo loca montofa pati nonnbsp;deberent frequentiores terrse inotus, quaO’nbsp;loca non montofa.

.Re(p. ad i. ne^. feq. ad z. d'if. ant. fententiS praefenti montes non annumerar.'nbsp;tur direöè inter caufas terrae motuuin»nbsp;Gonc. ant. indiredè neg. ant. amp; cquam. I'i^®nbsp;loca montofa frequentiores motus patiuntnr gt;nbsp;quia ut plurimum fub illo montium tuinO'nbsp;re, cavge fpecus reperiuntur. Porro fp^'nbsp;cus -fubterranea , ut fuperiüs annotavim’JSrnbsp;eft conditio fine qua non haberetur tetr^nbsp;motus.

Hinc explicatur facilè cur tremat nunC major , nunc minor terrse traftus. Id pt^^'nbsp;cipuè pendet a majore vel minore cavet'nbsp;nae profunditate amp; latitudinefj quo profnn'nbsp;dior enim amp; latior eft lubterranea cavernnt

eb majus evidenter efle debet fpatium terrs^ quod attoli-itur,

/»/?. 2. Ex didlis fequitur quod idem rae motus non polTet duas urbes concutere gt;nbsp;quin amp; coHCuteret omnia loca intermedia?nbsp;falfum cquens, nam ultimus terrae inotns?nbsp;quern Uliffiponenfem vocare poffumus, plnf*'nbsp;mas Europae urbes aut concuflit aut fn^'nbsp;vertit, nec tarnen omnia loca interme^^nbsp;detrimentum aliquod palfa fuerunt, ergo ^nbsp;falfum eft anteccdens,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Refp. difi. (‘-q. Ex di(ftis fequitur qf^® idem terrae motus non pollet duas urbe®

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de Virtute Eleclrica. 255 COKCutere, quin amp; concuteret omnia locanbsp;Intermedia , fupponendo qudd hic terrasnbsp;iriotus pendeat ab unico igne in unica fpecünbsp;fubt erranea accenfo , conc. feq. Tupponendonbsp;^ubd hic terroe motus pendeat a pluribusnbsp;ignibus accenfis in diverfis fpecubus fubter-^aneis, neg. feq. amp; fic diitinöi minore ,nbsp;'leg. cquam. üitimus terras motus pendebat evidenter a pluribus ignibus accenfis innbsp;diverfis fpecubus fubterraneis, qux per venasnbsp;fulphureas inter fe communicabant.

übj. 5. Multa funt phaenomena ad terrae ^otus pertinentia quae non polfunt exponinbsp;in fiftemate praefenti ^ ergo infufiiciens eftnbsp;boe fiftema. Prob. ant. enumeratione fe-^wenti. In fiftematc prasfenti non videturnbsp;cxponi pofie ph^nomenum fequens ; vifinbsp;funt terrse motus per quos novas fcaturigi-nes apertae funt , amp; antiquae fcatur'^inesnbsp;ficcatae fuerunt \ ergo amp;;c.

Refp. ad i.. mg. ant. ad. 2. netp. ant. amp; fxpono phanemenum propojituni. Terras motusnbsp;per quos rupti fuerunt aggeres qui priusnbsp;squas quafi inclufas detinebant , novas fca-^urigines aperire debuerunt. Contra verbnbsp;^errse motus per quos novi aggeres fluenti-bus aquis oppofiti fuerunt , antiquas de-b’aerunt ficcare fcaturigines, ipfafque a prif-finïl vi^, apertis aliis meatibus , avertere^nbsp;^'go in fiftemate prasfenti redè exponiturnbsp;phaenomenum propofitum.

'inqme.’:, quomodo fieri potuit ut in fiuibufdam terrse motibus aquae prius frigidae

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254 Qu^Jllo phyftca evaferint calid;K, in aliis verb aquse priusnbsp;•calidse frigefaöae fuerint ?

Refp. Motus o'mnes qni juxta laticcs ali' quot novum ignem accsndunt , debei’’-aquas calefacere quse prius erant frigid'J^ gt;nbsp;nemo autem dubitat qiiin per motumnbsp;cendi poffint materise combudibiles.nbsp;tiefcumque verb poft aliquem terras niotüi^nbsp;extinguuntur ignes antiqui, five per cvap®'nbsp;rationem, five per aliam quamcumquc ca'-''nbsp;fam extinguantur, toties frigcfcere debcquot;^nbsp;aquse quas prius calefaciebant ignes rcccquot;*nbsp;extinddi.

Dices iteru'gt;7t, Quomodo ex certls terf^ motibus peftilentia procedsre potuit ?

Refp. In quibufdam terras inotibus exe'quot;^ ex ipfo terrse finu exhalationes bituminois® ’nbsp;fulphureas, nitrofe «Sec. quse inficiuntaere'quot;’nbsp;ergv ex certis terras motibus debuit ptoc^'nbsp;derc peftilentia.

COROLLARIUM ÏII.

De Fluldïtate corporum pront Lleóiricitst^^ connoxL

Ea font corpora fluida quse partium rum fenfibilium divifioni non refiftunt,nbsp;quorum partes infenfibiles funt in motu coquot;'nbsp;tinuo amp; perturbato. Ex hac defcriptioquot;®nbsp;hsec videntur necefiarib fequi.

1°. Corpora fluida conftant particulis guis. Si enim partes ipforum elFent majquot;^'nbsp;culse amp; craffiores, non polTent huenbsp;facilè moveri*

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tie Virtute Ele5lrica, 255 1°. Plerumque rotunda efl figura parti-^'ilarum ex quibus fluida conldant. Et verbnbsp;Particulse hujufmodi facile feparaatur aliasnbsp;aliis •, ergo ant parum , ant nihil internbsp;cohserent; ergo illas plernmque rotun-eile afllrrnari potell. D.ixi , plsrumqae ^nbsp;•^on enim negaveriin nonnullas ex iis par-^iculis oblongas efl'e , conicas nonnullas,nbsp;'^onnullas cilindricas aut alterius cujufcum-ï’Je figurse.

3°. Fluida communia penetrantur a fluido ^'ihtiliori, quod ab igne eleffrico indiftinc-effe credhnus. His praemiffis, fit.

P R O P O S I T I O PRIMA.

^‘irtes ir.fenfililles corporum f.iddorum f:mt femper m wotti perturbiito.

Proh. Sublato motu continuo amp; pertur-“3to in partibus infenfibiiibus corporum ^^tndorum , explicari non pofiunt pleraquenbsp;*’3tura: phaenamena admiflb autem hocnbsp;^otu , facile admodum explicantur haec ea-phaenoinena ^ ergo partes infenfibilesnbsp;^Orporum fiuidorum font femper in motunbsp;f’.'^tturbato. Prob. ant. Sublato mota con-bnuo Sc perturbato in partibus infenfibili-corporum fiuidorum , explicari non po-’ V. g. cur fales cxfolvantur in aquanbsp;jfigida; cur metalla dilTolvantur in aquisnbsp;vgiis See ; admifib autem hoc motu , ns-fiotium nullum faceffit horum cfFeSfuum ex-Hicatio, queinadmodum vcl Icviter confi-^cranti patebit 5 ergo amp;c.

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2iy6 nbsp;nbsp;nbsp;Quitjlio phyftca

Propositio secunda.

Jgnls Intra fiuida Utitans , eft caufa motu^ continui amp; ptrturbati quo agnantur pATtêSnbsp;hfenfibiles corpsrum flaidormn.

Proh. Motus continuus amp; perturbatus agitantur partes infenfibiJes corporomnbsp;dorimr repetendus eft ab illo corporenbsp;partes funt femper in motu perturbaio ?nbsp;at-qui partes' ex quibus ignis componiwr 7nbsp;funt femper in motu perturbato, ut fateJt'nbsp;tur omnes omnino rhyfici ; ergo mottt*nbsp;continuus amp; perturbatus quo agitantur p^'’quot;nbsp;tes infenCbiles corporum fluidorum , rep^'nbsp;tendus eft ab igne intra hujufinodi corpo^^nbsp;latitante.

%

Propositio tertia.

Igms prvducens motim csntinmm amp; pertni^'*’^ turn in partibus infenfibiLibm corporumnbsp;dorum , mn videtur ejfe difiinüus ak iS'‘^nbsp;cleótrico.

Proh. Ignis augens fluiditatem corpom'’’’ non videtur eife diftinöus ab igne lianenbsp;dem fluiditatem producente 5 atquinbsp;eletftricus eft ignis augens fluiditatemnbsp;pórum ; ergo ignis eleöricus eft ignisnbsp;eamdem fluiditatem producens. Prob.nbsp;experienti^ fequenti. Sint duo vafa perfelt;-aequalia A amp; R fig. i.tab. i.quge adimple3H*^^nbsp;eadem aqua. Eleftrica fiat aqua in vafe Anbsp;tenta, remaneatque non ele^rica aqu^ ^

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dc Virtufe RleSïrica. 257 B comprehenfa. Duobus iftis vafis fuc-ceffivè applicetur idem fipho capillaris ^ ex-perienti^ conftat qubd aqua eleftrica multbnbsp;^elocius fluet, quam aqua non eleftrica^nbsp;^^u , quod idem eft , experientil conftatnbsp;^ubd aqua eleftrica fluidior erit, quam aquanbsp;l^on eleörica ; ergo ignis eleéiricus eftnbsp;^ais augens fiuiditatem corporum.

Solvuntur oppojita argumenta.-

Ohj. I. Si corpora fluida femper eflent mom permrbato, fequeretur qubd omnianbsp;fluida forent fenfibiiiter calida ^ falfumnbsp;^duens, ergo amp; ant. Prob. feq. Naturanbsp;^aloris fenbbilis confiftit in motu pertur-flato partium corporis calidi ^ ergo fi amp;c.

Sefp. ad I. neg. feq. ad i. dlft. ant.- Na-*üra caloris fenfibilis confiftit in motu per-*Urbato partium fènfibilium corporis cali-) conc. ant. partium dumtaxat infenfibi-flum corporis calidi , neg. ant. amp; cquam. Motus perturbatus partium infenfibilium ca--'orem tantummodb realem conftituit. Calornbsp;^Utem fenfibilis producitur per motum per--^^rbatum partium fènfibilium.

Inft. Si corpora fluida femper effent irr perturbato , numquam dici poflent effe:nbsp;^ quiete ; falfum cquens, ergo amp; ant.

J^^fp- dijl. fen. Si corpora fluida femper .flent in motu perturbato partium fuaruminbsp;**’fenfibilium, numquam dici poflent elTe innbsp;i'itete partium earumdem infenfibilium conc..nbsp;numquam dici poffent efle. in quiete:

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zjS ^Uizflio Vhyftca

partiuJn fuaruin fenfibilium, neg. feq- ^ iic (Jiftinftii ininore, neg. cquain. Eanbsp;da quiefcere diciintur, quorum partes fen-Ebiles exiftunt in quiete refpeciiva.

Obj. 2. Ignis non eft in mciu continuo^ -ergo non eil caufa fluiditatis corporu!”'nbsp;Prob, feq. Motus perpetuus non esiftitnbsp;rerum natura 5 ergo ignis non cft innbsp;«ontinuo.

Refp. ad i. neg. ant. ad 2. dtfl. ant. Motu® perpetuus non exiftit in renifn natura ,nbsp;cft, non exiftit in rerum natura motus Jf-mei imprelTus qui conftanter idem amp;nbsp;eodem prsecisè gradu perfeveret, conc.nbsp;lioc eft non exiftunt in rerum naturanbsp;pora , quse femper fint in aliquo inotu,nbsp;majore, nunc minore , neg. ant. amp; cqtia'r’'nbsp;Sic autem explicamus amp; ad mechanics^ 1^'nbsp;ges reducimus inotum ignis quem libet^’^^nbsp;fupponimus.

1°. Dantur in rerum natura moleculss £nitè parvss, aut quafi infinitè parvsenbsp;mi, fecundi, tertii ordinis 6cc. A Georf^'nbsp;tris repraefentari folent hujufmodi molecü*^

per hos caraöeres _i. , _L-, JL amp;c.

°° nbsp;nbsp;nbsp;00^ oo?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j'rttS

z°. Molecula infinitè parva primi oid/’*' eft infinitè major, aut quafi infinitènbsp;quam molecula infinitè parva fecundi ^ jnbsp;dinis. Item molecula infinitè parvanbsp;ordinis eft infinitè major, aut quafinbsp;nitè major, quam molecula infinitènbsp;tertii ordinis. amp;c.

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d'e VirtUt'e'EleSlrica. 259 _ 5”! Molecula A, v. g. vorticose gyrabitnbsp;circa moleculain B, fig. 4. tal. z. fi done-^tir eodcm tempore amp; perfeveranter motunbsp;Perpendiculari feu centripeto juxta lineamnbsp;B, (Sc motu horifontali, feu projeiüio-•^is juxta lineam A C. Non alio meclianif-*^0 luna gyrat circa terram , amp; planetaenbsp;circa folem periodica moventur.

4'’. Damonllravit Newtonus quod mole-cula A inlinitè parva fecundi ordinis fenfi-^jbter tender, feu motum centripetum lia-bebit in moleculam B infinite parvam pri-ordinis , durrrmodo duae iftae moleculse ^on multum diftent a fe invicem. Sic igiturnbsp;c^pono motum continuum 8c voxticofum.nbsp;^'einentaris ignis.

ï^tolccula' centralis fit quantitas infinitè

Ignis clementaris, feu igneus quicumq.ue Orticulus componitur ex moleculd infinitènbsp;Part'd ordinis fuperioris circa quam vorti-gyrant raoleciil* infinitè parvae infe-^'otis ordinis, fimul amp; perfeverantet dbnatse-' Projeftionis amp; vi centripetd. Si mole-ya centralis fit quantitas infinitè parvanbsp;yiini ordinis , moleculae gyrantes cruntnbsp;^.^antitates infinitè parvae fccundi ordinis

Pa'


gyrantes

tva fecundi ordinis, moleculs

amp;:c.

quantitates infinite parvae tertii or-^inis quot;

fi quis a me qussmt qusenam fit l^gv-^ ‘trotds pro'jetdionis 8c motus centri-ficiibus locuti fumus hatirenus. R^fp.-c in re neceffario recurrendum cfiTe adi

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2 So Quétjlio Thyfica

caufam primam, quemadmodum probatut'

a Ph}’ficis in quseftione de igne. _ nbsp;nbsp;nbsp;.

In Me noftra fententi^ exiftet ignis, alio fubtilior.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

In hamp;c eadem fententia diflinguemr in elementaren! amp;: ufualem : igneinnbsp;•mentarem conilitnent nudi vorticuli 5nbsp;lis aiitein ignis efibrmabitur ab iifdem 'nbsp;ticulis qui fecum abripuerunt particnlas vnbsp;tuminofas , fulphureas , oleofas , nitr®'nbsp;fas amp;c.

Inft. r. Saltern ignis non babet moW. perturbatum ergo ignis non eft caufanbsp;ditatis corporum. Prob. ant. Motus peftn^^nbsp;batus non eft motus mechanicus \ ergo iénbsp;nis non babet motum perturbatum.

Refp. ad i. mg. ant. ad z.dtfi, ant. Mof ^ pefturbatus in uno eodemque vorticulo iS'nbsp;neo non eft motus mechanicus, cone, a” 'nbsp;in variis vorticulis igneis , neg. ant. amp; cqn3‘ ^nbsp;Motum perturbatum babet certa quanli*^^nbsp;ignis; conftat enim hsec quantitas innint'.nbsp;ris vorticulis cirea innumera centra p^^nbsp;cularia gyrantibus.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Inft. 2. Ignis fsepè donatur niotu vrgo non donatur motu perturbato autnbsp;ticofo. Prob., ant. Ignis fape lucet jnbsp;ignis donatur motu refto.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j.

Raft, ad T. dift. ant. Ignis fa;pè motu reftp conjungibili cum motunbsp;cofo , cone. ant. inconjungibili cum i’’®nbsp;vorticofo , neg. ant. óc cquam.

jid z, cone, ant, ^ amp; diji. cquens ut

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de Vïrtute EleSlricd. 261 Vorticulus idem igneus eodem tempore niotunbsp;re£l:o , motuque vorticofo donari poterit.nbsp;Dum enim vel centrum vorticuli , vel etiamnbsp;totalis vorticulus feretur per lineam rec-tain ^ vorticose necelFario gyrabunt molecule que conftituuntur in ipfius circum-ferentia. Nonne globus idem fuper planum quodcumque volutus , donatur eo-^em tempore, amp; motu per lineam reftam,nbsp;^ motu rotationis circa centrum fuum ?nbsp;ergo motus reflus non eft inconjungibilisnbsp;'cum motu vorticofo.

Ohj. 3. Si per eleftricitatem fluidior fie-f-et aqua jam fiuida , pariter per cleftrici-tatem augeretur mercurii fluiditas, falfum cquens ergo amp; ant. Prob. min. Si pernbsp;eleftricitatem augeretur mercurii fluiditas,nbsp;fcqueretur qubd mercurius altior elfe debe-tet in thermometro cui communicata fuitnbsp;t'ivLdior eleftricitas, quam in flmili thei-ntometro mod nullam acquifivit eleftrici-tatem ; falfum experientia cquens , ergo amp;nbsp;^t. Prob. feq. Si per eleftricitatem au-getur mercurii fluiditas , fequitur qubdnbsp;jnajor ipfi communicatur ignis quantitas jnbsp;^ed fi mercurio thermometri communica-*tir major ignis quantitas, profectb altiornbsp;debet in thermometro mercurius ynbsp;fi 6cc.

ad I. conc. feq. amp; neg. min. ad 2. feq. ad 3 dïft. fq. Si per eleftricita-*em augetur mercurii fluiditas , fequiturnbsp;^od ipajor ipfi communicatur quantitas

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26j ^uixjlio Phy/ica

ignis cleélrici, 6c quafi elemcntaris , conC. feq. ignis mixti Sc quafi ufualis, neg- leq-amp; fliih Jifin. Sed fi mercurio thermometrinbsp;eommunicatur major quantitas ignis mixtinbsp;6c quafi ufualis, profeöo altior elTe debe*nbsp;in t.liermometro mcrcurius conc. min. nia-jor quantitas ignis eleftrici amp; quafi eleinen-taris, altior effe debet in tliermometrqnbsp;mercurius , neg. min. amp; cquam. a majotJnbsp;vel minori dilatatione pendet altitudenbsp;ciirii in tberirion-ietro. Hxc autem dilata-tio èfiedfus eft ignis mixti amp; quafinbsp;lis, non verb ignis eleflrici amp; quafinbsp;mentaris; ergo mercurius altior efie nonnbsp;de.bet in rhermometro cui communicatanbsp;vividior eleflricitas, qu^m in fimili thcvino-metro quod nullam acquifivit eleftricim'nbsp;tem. Cunjule fextam hyus operis ep'folM}''

GOROLLARIUM ULTIMUM-

Ex diSis baöenus, tum in ipfamet qu.t^-tione de Virtute eleéfricd, tum in Corol-lariis ex ea qu.rftione deduébis , fequiW' evidenter probabilitate non deftitui octo pto-pofitiones fic enunciatas.

Propositio prima. EleiRricitas arte medica eft adhibenda.

Propositio secunda. Elefttj' eitas aiiget natural'em animalium tranfpi'nbsp;rationem.

Propositio tertia. Htc celeratio tranfpirationis in hominibus fit pet

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de VirtuteEltSlrica. 265 vafa caplllaria CKlialantia, amp; non per glan-dulas fubcutaneas.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Propositio quart a. Fluidum nerveum fluidum eleftricum dici debet.

Propositio quinta. Nervi fen-forii a motoriis non funt diftinfti.

Propositio sexta. Hemiplegiac caufa proxima efl: immeabilitas fiuidi nervei pernbsp;nervos.

Propositio septima. Hemiplegia: pre reliquis morbis efl eleörifatione cu-tanda.

Propositio octava. Etiam fe-bris intermittens eleftrifatione debeilari po-teft.

Pveipfa fupradifte Propofitiones ab anno. I751. qiiotidie propugnaiitur in Univerfl..nbsp;'ste Pragenfi.

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254

254

de la, re,bndf^

M- F’illctte. /mpofj

D E R N 1 E R E LET T A M. L’ABBÉ KOLLET.nbsp;Dijficulte pTopofee a l’Abb/ Nollet p^^

dans Ie fyfie'me de ce Phyfidev.

tire's du fyfléme que muf venous d'expoj^quot;

dans eet Ouvrage^

M ONSIEUR ,

Me voici enfin fur Ie poin^ de terminer l’Ouvragenbsp;Totre dix-neuvieme Lettre fur I’E*quot;nbsp;ledlricité m’a donné occafion denbsp;paroitre. J’efpére que vous y troU'nbsp;verez ma nouvelle théorie beaucoupnbsp;mieux expliquée, amp; beaucoup pl^®nbsp;folidement étabiie, qu’elle ne 1’^'nbsp;voit été dans Partiele EkSlriciténbsp;mon grand Didlionnaire de Phy^'nbsp;que , amp; je crois n’avoir laiffé bai’^nbsp;réponfe aucune des difficultésnbsp;vous avez eu Ja bonté de me

pofer^ a 1’occafion de eet te théod^;

11

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für l'EleSIriciiê. nbsp;nbsp;nbsp;26 j

K eïl encore une ou deux remarques que je vous fupplie de faire avecnbsp;moi 5 je les regarde comme très-importantes-

M. Villette 5 Opticien'du Prince de Liége, vous a écric qu’il ne vo-yoit pas comment dans votre fyl-téme 1’on pouvoit expliquer Ie phé-noméne fuivant; deux hommes places fur deux gateaux de réiine , amp;nbsp;deveniis éleftriques par la communication qu’ils ont avec Ie conducteur éleétrifé , ne peuvent pas ie titer des bluettes 1’un de l’autre,nbsp;quoiqu’ils en tirent tres - facilementnbsp;non-feulement des perfonnes qui nenbsp;Communiquent pas avec Ia machine, mais encore du frotteur ifolénbsp;St fenfiblement élecfriié («).

Vous marquez a M- Villette qxi’ii eft vrai que pour 1’ordinaire les deuxnbsp;dommes en quellion ne peuvent pasnbsp;tirer des bluettes 1’v.n de l’autre 5nbsp;^ vous ajoutez enfuite pour routenbsp;^ëponfe que cette régie n’eil pas pour-

7.

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2 66 Derniere Lettre tant fi générale, qu’elle n’ait fes exceptions (Z?). Je ne fgais , Mon-fienr , ce qu’aurapenfé M. Villette,nbsp;en recevant votre lettre j mais jsnbsp;Iqais bien que fi j’étois a fa place»nbsp;j’aurois plus d’une queftion ultérieurenbsp;a vous faire. Et d’abord il fuffit qu^nbsp;pour l’ordinaire deux hommes éga-lement éleélriles, ne puiflent pas Isnbsp;tirer des bluettes i’un de fautre»nbsp;pour que vous foyez obligé de trou-ver dans vos Principes Texplicationnbsp;de ce fait. Je vous ai propol^^nbsp;une, difficulté toute pareille dan^nbsp;ma quatrieme lettre j je vous ainbsp;même prié très-inftamment denbsp;donner une réponfe politive. Jenbsp;vous ai pas dilTimulé que c’étoi^nbsp;cette difficulté la même qui me fai'nbsp;foit regarder . votre fyftéme comir*^nbsp;infuffifant, amp; qui m’avoit engagenbsp;a former celui que je viens de voüSnbsp;expofer dans eet Ouvrage ; j’efp^'^^nbsp;que, pour la réfoudre, vous entr^'nbsp;rez dans Ie détail Ie plus circondanquot;

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fur l'EleBricitê. nbsp;nbsp;nbsp;267

dé; c’eft la , je vous Ie répéte, Ia plus grande difficulté que Ton puilTenbsp;Vous oppofer.

D’ailleurs, Monfieur , eft-il bien Vrai que l’expérience dont il s’agit,nbsp;foufPre des exceptions ? je ne Ie croisnbsp;pas. Lorfque vous avez vü une per-fonne ifolée faire étinceller avec fonnbsp;doigt une chaine de fer, qui étoitnbsp;employee comme conduéteur, Sc quinbsp;l’embraffoit comme une ceinture ; jenbsp;fuis alTuré que Ie doigt Sc la chai'nenbsp;ti’avoient pas un égal degré d’Elec-Iricité. Peut-être Tiiomme entourénbsp;de la chaine, étoit-il vêtu d’unenbsp;étoffe de foye, ou de quelque autre étoffe qui s’oppofoit a la com-ttmnication de TEleélricité ? De mê-ït^e vos deux frotteurs ifolés, ne fenbsp;tiroient des bluettes l’un de Tautre,nbsp;que paree qu’ils n’avoient pas acquisnbsp;|e même degré d’Eledtricité. Vousnbsp;^tes trop éclairé pour ne pas voirnbsp;que ce ne font pas la des exceptionsnbsp;^ la régie générale qui noiis apprend

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2 63 'Deniere Lettre que deux hommes également éleftrl-fés ne fe font jamais érinceller 1’unnbsp;l’autre: régie, pour Ie dire en paf-lant, qui paroit détruire la plupartnbsp;des Principes fur lefquels votre théorie eft fondée.

Je n’ai pas 1’honneur d’etre correfpondance avec 1’illuftre Opticien du Prince de Liége. Je ferai ce-pendant enforte que mon Ouvragonbsp;parvienne jufqu’a lui. J’efpére qti’iinbsp;y trouvera 1’expücation la plus de-taillée amp; la plus naturelle du phs-noméne qu’il vous a propofé ( c).nbsp;n’eft pas plus étonnant que deux hom'nbsp;mes également éleétrifés ne fe tirentnbsp;aucune bluette 1’un de l’autre , qu’i^nbsp;left qu’aucun des deux n’en tire donbsp;conduéteur avec lequel il communique par une chafne de fer. Ornbsp;dernier phénoméne ^ bien loin de détruire ma théorie , comme il détruitnbsp;routes les autres, me paroit démoo-trer vifiblement la bonté amp; la fo^t-dité des Principes fur lefquels elle

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fur rEleStricitê. 2-69 établie. Si je me fais illufion , c’eft anbsp;vous a me Ie faire connoltre j maisnbsp;auffi fi je raifonne conféquemmervtnbsp;aux regies de la plus inconteftablenbsp;méchanique, vous êres aflez equitablenbsp;8c affez généreux, pour retradler Ienbsp;jugement que vous avez porté contrenbsp;mes conjeftures nouvelles fur les cau-fes phyfiques des phénomenes éledlri-ques.

J’ai l’honneur d’etre amp;c,

P. S. Vous ne ferez pas furpris , Monfieur ^ de ne rien trouver dansnbsp;eet Ouvrage fur les Purgationi élec-triques Sc la tranfmijfion des odeurs'^nbsp;vous fqavez mieuX que perfonne quenbsp;toutes ces merveilles Italiennes fontnbsp;autant de Fables inventées a plai-fir (^/).

Notes pour la derniere hettre,

f 4 ) Deux perfonnes ifolées amp; éleftrifées è la maniere ordinaire , ne peuvent pas s’ex-citer des étincelles Tune è 1’autre : c’ennbsp;eft de mêrae fi elles cominuniquent toutes

Z 5

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2/0 Tierniere Lettre depx a Ia fois avec Ie couIEn ifolé , ou avecnbsp;Ie condufteur j il faut efTentiellement j pournbsp;qu’elles puiffent fe faire étinceller y quenbsp;Tune communique avec Ie couffin , 1’autrenbsp;avec Ie conducteur. D’oü vient cela ? de-mande M. Villette. Tom. 3 des lettres denbsp;HAbbe' Nollet fur l’e'lellricite'y pag. 220.

(b) Voua fuppofez , re'pond M. l'.ribbe Nollet a M, Villette , qne deux perfonnesnbsp;ifolées amp; éleétrifées a la maniere ordinaire rnbsp;nepeuvent point s’exciter des ctincelles l’unc

5 nbsp;nbsp;nbsp;Fautre y j’avoue que c’eft Ie cas ordinaire^

6 nbsp;nbsp;nbsp;je conviens que fi Fon veut les faire étirt-

celler plus furernent amp; d’une irianiere plu® lenfible , la régie eft que Fune des deux nenbsp;foit point ifolée , ou fi elle Fell , qu’ellenbsp;comttiitnique avec leèoufEn ,'tandis que 1’autre fait partie du conducteur. Maiscéttenbsp;régie pourtant h’eft pas fi générale, qu’eU^nbsp;n'ait fes exceptions.. J’ai remarqué p|usnbsp;d’une fois qu’urie perfonfie ifolée faifoit étin-cellèr avec fon doigt une cliaine de ftt»nbsp;qui étoit employee comme condufteur, dcnbsp;qui Fembraffoit comme une ceinture :nbsp;plus , j’ai fait voir ik des témoins dignes denbsp;fbi y que deux perfbnnes éleCtriiees par 1^nbsp;même globe, faifoient naitre des ctincelles?-en fe préfentant Ié doigt Fune a Fautre y ^nbsp;c’en eft alTez , ce me femble, pour montrernbsp;que ces feux peuvent réfülter de FaCtion cOUi'nbsp;binée de deux Electricités. Même ouvrage 7nbsp;page. 254.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

M. FAbbé Nollet avoit raconté ailleufscetté

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fur VEleSlricitê. 271 dernlere experience en ces termes ; Ie globenbsp;ifolé fut frotté par deux perfonnes ifolées ,nbsp;qui appliquerent chacune une de leurs mainsnbsp;a deux endroits diamétraleinent oppofés denbsp;fa furface : ces deux perfonnes devinrentnbsp;foiblement éledfriques , alTez cependant pournbsp;tirer de petites étincelks 1’une de 1’autre.nbsp;Tome 2 des lettres de M. I'Ahbe' Nollet furnbsp;PEleclricite', pag. 267

(f) II fuit évidemraent du fyftéme que ie viens de propofer , que deux hommes éga-lement éieftriques ne f^auroient fe fairenbsp;étinceller 1’un 1’autre. En effet ces deuxnbsp;hommes font entourés d’athmofphéres d’unenbsp;égale denfité ^ ces athmofphéres fe mélerontnbsp;done paifiblement, amp; fans qu’il y ait entrenbsp;leurs molecules aucun choc capable de donnet une bluette éleörique. Voyez ce pointnbsp;de Phyfique traité trés au long dans tout Ienbsp;cours de eet ouvrage , amp; nommément dansnbsp;la premiere partie 14. amp; {uivantes, pag.nbsp;48 amp; fuivantes , Sc dans la feconde partienbsp;pag. 224 , 231, amp; 256.

(d) L’Italie , dit M. L'‘Abbé Nollet , plus heureufe que les autres pays , fembloit pof-féder Ie fecret d’éledlrifer falutaireinent amp;nbsp;a coup für. Des remédes appropriés a cha-que maladie , amp; renfermés dans les globes ,nbsp;OU dans les tubes de verre , ne manquoientnbsp;pas, difoit-on , de palTer au dehors , dèsnbsp;que Ie frottement avoit dilate les pores dunbsp;vaiffeau ^ amp; la vertu éleftrique fervant denbsp;véhicule a ces exhalaifons médicales , les

Z 4

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Verniere Lettre

faifoit pénétrer profondément dans Ie corps du malade , amp; les portoit infailliblement aunbsp;fiége du mal: lespurgatifspaflbientde mèmenbsp;jjufques dans les entrailles , lorfqu’on fe faj-foit éledtrifer en les tenant dans fa main , ^nbsp;paria on s’épargnoit Ie dégout qu’on a na-turellement pour toutes ces potions défa-gréables qu’on appelle msdec'mes.......

Un féjovtr de deux mois amp; demi que £s dans Ie Piémont, me mit a portee 4®nbsp;voir fouvent M. Bianchi , célébre Médecinnbsp;anatomiife de Turin , dc qu’on peut regar-der comme Ie premier Auteur des purgations ëledtriques. J’obtins fort aitétuentnbsp;de fa politelTe amp; de fa complaifance ,nbsp;grace que je lui demandai, de répéter avecnbsp;ïui-même toutes les expériences dont il in’a'nbsp;voit fait part dans fes lettres amp; dans fes memoires ....

Mais Ie croira-t’on ?¦ ce réfultat fê réduit a dire que de trente perfonnes ou environnbsp;de différents fexes , de différents dges amp;nbsp;de différents temperaments, que nous avonsnbsp;effayé de purger élcdiriquement en diverfesnbsp;fois , fous les yeux Sc la dirediion de M-Bianchi , amp; avec les drogues qu’il nousnbsp;avoit eboifies lui même, k Ton grand éton-nement 6c au mien , perfonne ne Ie fut»nbsp;fi 1’on en excepte un gargon de cuiGne qutnbsp;nous avoua depuis qu’il avoit pris des bouillons de chicorée , pour une incommoditonbsp;qu’il avoit alors6c un autre jeune domef-tjqpe , dont Ie téjnoignage nous devint plu^

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fur rEleSlricitê: nbsp;nbsp;nbsp;275

lt;pie fufpeft par les extravagances dont il voulut I’enjoliver ......

De Turin je paffai a Venife avec le même defir de m’inftruire au fujet de la tranfmif-fion des odeurs .... On me conduifit cheznbsp;M. Pivati qui en étoit prévenu ,, amp; qui avoirnbsp;convoque une nombreufe affemblee. Après

quelques experiences ordinaires---- je de-

mandai a voir tranfmettre les odeurs: mais quelle fut ina furprifie amp; mes regrets, lorf-que M. Pivati me declara nettement qu’ilnbsp;ne I’entreprendroit pas ; que cela ne luinbsp;avoir jamais reuffi qu’une fois ou deux ,nbsp;quoiqu’il eut fait , ajouta-t’il , bien desnbsp;tentatives depuis pour revoir le même eifet ^nbsp;que le cylindre de verre dont il s’étoit fervinbsp;pour cela , avoir peri, amp; qu’il n’cn avoirnbsp;pas même gardé les morceaux.....

Lorfque je me trouvai a Bologne , je ne manquai pas de voir M. Veratti.... L’ex-. trême politeffe avec laquelle il me re§ut,nbsp;me donna lieu de lui expofer avec confiancenbsp;les doutes que j’avois fur la tranfmiflionnbsp;des odeurs.....

M. Veratti me repondit qu’il avoir fait plufieurs cpreuves par le refultat defquellesnbsp;il lui fembloit que 1’odeur de la térében-thine amp; celle du benjoin , s’etoient tranf-mifes du dedans au dehors d’un vaiffeaunbsp;cylindrique de verre , femblable a celuinbsp;qu’il me montra , amp; qui ce jour la ne nousnbsp;fit rien fentir , quoique nous le frotaffionS;nbsp;foïtement avec la main.

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274 nbsp;nbsp;nbsp;Verniere Lettre

Sur cc que je lui repréfentai que ce vaif-feau n’étoit bouché qire par des couvercles de bois alTez minces , amp;: qu’on pouvoitnbsp;óter au befoin pour faire entrer ou fortir lesnbsp;matieres odorantes , amp; qu’il pourroit êtrenbsp;arrivé que ces odeurs pouffées par la cha-leur, eulTent paffe par les pores du bois tnbsp;il me répondit que cela étoit pofllble , ^nbsp;que , quoique de fortes apparencesnbsp;porté a croire la tranfmiffion des odeurs pafnbsp;les pores du verre, il avoit cependant uu-

pendu fon jugement fur eet effet____jufqu ^

ce que de nouvelles épreuves, faites avec plus de precautions , euffent diflipé tou*nbsp;les doutes.....

Je n’ai rien appris dans les autres Vills®^ d’Italie , qui n’ait encore beaucoup aug-menté mes doutes fur les phénoménes denbsp;FEleélricité que j’avois entrepris de vériamp;fnbsp;dans Ie cóurs de mon voyage. Le P. de 1^nbsp;Torre, Profeffeur de Phiiofophie a Naplestnbsp;M. de Ia Garde , Direéteur de la monnoyenbsp;a Florence amp; fort occupé de ces fortes dcnbsp;recherches , M. Guadagni , Profeffeur denbsp;Phyfique expérimentale a Pife, M. le Dolt;^'nbsp;teur Cornelio a Plaifance , M. le Marqaisnbsp;Maffei a Vérone , le P. Garo a Turin , toesnbsp;avec des machines bien montées amp; biej?nbsp;afforties , avec la plus grande envie de réiu-lir , ont effayé maintes fois de tranfmettrenbsp;les odeurs amp; l’aftion des drogues enferméesnbsp;( mais foigneufement ) dans des vaiffeau^snbsp;eylindriques ou fphériques de verre j en les-

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fur rEleSlricité. 2^^ éleftrifant •, tous ont effayé de purger nom-bre de perfonnes : amp; felon Ie téinoignagenbsp;qu’ils m’en ont rendu , jamais ils n’en fontnbsp;venus a bout, ou Ie peu de fuccès qu’ilsnbsp;ont eu, leur a paru trop equivoque pournbsp;cn tirer des conféquences conformes a cenbsp;que M. Pivati a cru voir dans fes experiences.

Je fuis done comme certain maintenant j continue M. 1’Abbé Nollet, de ee que jenbsp;commenqois a croire , lorfque je fis impri-fner mes recherches fur les caufes particulie-res des phénoménes ëleftriques je fuis ,nbsp;dis-je , comme certain que M. Pivati a éténbsp;trompé par quelque circonftance a laquellenbsp;il n’aura pas fait attention. Ce qui me lonbsp;fait croire encore plus que jamais , c’eft qu’ilnbsp;m’a avoué lui-même conformément a cenbsp;qu’il m’a écrit , que cette transfufion desnbsp;odeurs Sc des drogues a travers des vailTeauxnbsp;cylindriques ,ne s’efi manifeftée a lui qu’unenbsp;fois OU deux immédiatement, je veux direnbsp;par une diminution fenfible du volume, Scnbsp;par des emanations qu’on pouvoit reconnoitre par 1’odorat.....

J’ai déja cité plus haut plufieurs habiles Phyficiens d’Italie qui ont elfayé inutilementnbsp;de répéter les expériences de M. Pivati , 6cnbsp;qui n’ont aucune confiance en fa raédecinenbsp;éleéfrique ^ mais voici quelque chofe de plusnbsp;fort encore. Depuis un an il paroita Venifenbsp;luême un ouvrage par lequel on voit qu’unonbsp;cotupagnie de Sgavants, Médecins 6c autre.s j.

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27quot;6 Derniere Lettre , amp;c. fe font unis pour répéter avec tout Ie fo^inbsp;imaginable , «amp; en préfence de témoins rnbsp;toutes les expériences- qui concernent lanbsp;decine éledlrique , Sc fpéeialement celles denbsp;M. Pivati. Tout y paroit conduit avec intelligence. ri eft dit même que plufieutsnbsp;Membres de cette compagnie étoient préve-iius OU en faveur des purgations éleéfriquesnbsp;eu en faveur de leurs Auteurs ^ Sc malgtfnbsp;cela tous les réfultats s’y trouvent oippoCésnbsp;h ceux de M. M. Pivati Sc Bianchi, commenbsp;deux propolitions contradiéioires Ie fontnbsp;entre-elles, comme Ie oui amp; Ie non.nbsp;fur l'Llectriciie des corps , fecoridenbsp;pag. 210 amp; [uivantes.

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277

CONCLUSION.

En matiere d’Eledtricité , ce ne font pas les experiences qui nousnbsp;manquent; c’eft plutot un fyftémenbsp;dans lequel on explique d’une ma-niere conforme aux régies de la mé-chanique , tous les pliénoménes quenbsp;la Machine éleftrique nous met lousnbsp;les yeux. Je n’ai garde de me flatter d’avoir réulTi dans mon entre-prife. Cependant quand même j’ynbsp;aurois échoué , je ne regarderois pasnbsp;mon travail comme tout-a-fait inutile ; peut-être mon Ouvrage don-nera-t-il occafion a quelqu’auirenbsp;PJayficien, plus habile que moi , denbsp;trouver Ie véritable fyftéme de lanbsp;nature.

FIN,

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TABLE

Des Matieres contenues dans eet Ouvrage.

J—J Pitre dédicatoire nbsp;nbsp;nbsp;^

Preface contenant des détails intérefquot; fants far la grande quejiion de-l’EleSlricité.

PREMIERE PARTIE.

A Fant‘Propos contenant des notions^ néceffaires aux jeunes Phjficiens qutnbsp;ne font pas au fait de l’EleSlrFnbsp;cite 5 foit pour la théorie , foit poufnbsp;la pratique.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxV

Premiere Lettre. Caufe de la difquot; pute entre M. l’Ahhé NoUet éfnbsp;PAuteur de eet Ouvrage» Régiesnbsp;qFon ef réfolu dy obferver. Sa-jets des différentes Lettres qui com'nbsp;pofênt la premiere Partie de ee

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contenues dans eet Ouvrage. 279 Livre,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Page i

Notes pour la première Lettre. 9 Seconde Lettre. Conjectures nou-velles fur les caufes phyftques desnbsp;Phénoménes éleSlriques. Réponfes a.nbsp;quelques objeSlions de M. l’Abhênbsp;Nollet contre ces conjeSlures. 14nbsp;Notes pour la feconde Lettre. 24nbsp;Troisieme Lettre. Examen de lanbsp;difference qui fe trouve entre Ienbsp;Jj’Jlême expofé dans les Lettres pré-cédentes , les fyjlêmes de MM.nbsp;Nollet., Dufay, Privat de Molières, Jallahert amp; Franklin. 28nbsp;Notes pour la troifieme Lettre. 38nbsp;Q,uatrieme Lettre. Etincelle êlec-trique. Explication de ce Phéno-méne , d’abord dans Vhypothéfe eX‘nbsp;pofée dans la feconde Lettre en-fuite dans Ie fyfiême de M. L’Abbénbsp;Nollet ’ enfin dans les fyjlêmes denbsp;MM. Privat de Molières, Jalla-lert amp; Franklin.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;48

Notes pour la quatrieme Lettre. 58 C1NQU1EME Lettre. Explication denbsp;l'expérience de Leyde. Réponfes d

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iSo Table des Matieres

quelques objeSlions de rAbhe Nollet contre cette explication» 63nbsp;Notes pour la cinquieme Lettre. 75nbsp;SiXiEME Lêttre. La matiere élec~nbsp;trique conftdérée comme_ caufe denbsp;la fluidité des corps. Eau éleSlrifesnbsp;plus fluide que la même eau ttonnbsp;éleSlrïfée. Accélération de mouvement dans l’eau éleSlrifée, expll~nbsp;quée par une augmentation de flu^’nbsp;dité.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gO

Notes pour la fixieme Lettre, lOi Septieme Lettre. Réponfes d quel‘nbsp;ques objeSlions moins confidérahlesnbsp;répandues dans la dix-neuvierne Let”nbsp;tre de M. L'Ahhé Nollet a laquell^nbsp;eet Ouvrage fert de réponfe. 111nbsp;Notes pour la feptieme Lettre. I 21nbsp;Hüitieme Lettre. Supplément dnbsp;l’HiJloire de L'EleSlricité. DécoU-vertes d'Otto de Guericke amp; denbsp;Boyle. Place que doivent occupernbsp;parmi les Phyjiciens éleSlrifants gt;nbsp;Defcartes M. l’Abhé Nollet. i 2?

Notes pour la hüitieme Lettre. 13^

Neuveeme Lettre.

Identité de lu


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contenues dans eet Ouvrage. , 281 matiere éleSlrique lt;Ö de celle dunbsp;tonnerre, prévue par M. l’Ahhénbsp;Nollet 3 tl prouvéepar M, Franklin.nbsp;Nouveau Jyjiéme fur Ie tonnerre»nbsp;Explication des Phénotnénes de cenbsp;- Météore dans ce fyfiëme. Application de cette théorie aux trem-hlements de terre.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;14^

Nates poür 'la neuvieine Lettre. 172

(SECONDE ; PART IE.

Fant Propos dans lequel on prouve la nécejjité de préfenter la quejlionnbsp;¦ de l'Eledlricité fdüs la forme fcho-lajïique 3 t! ' Vinfuffifancé de toutnbsp;ce qui a été fait jufqu^d préfentnbsp;en ce genre.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;187

Quajlio phyfea 3 de Virtute elcAri-

ca.

2or

ARTlCULliTS PRIMUS, dë Notionihus ad quaflionem Virtutis eleélrica,nbsp;praamhulis.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;202

Articulus secundus 3 de pr^cipuis Experimentis eleShdcis.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;204

Articulus TERTius y de caufts eiec-

A a

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209'

281 nbsp;nbsp;nbsp;Tabite- dé^- Matieres-

antiqu^°‘

209

trie A virtutis,,

Sententia Philofophórum rum.

Sententie Cnr-tefii,

de

Sententia üenWMi F-ahriy Sententia jPpmini ^Duf0gt;.

Sententia Domini Privat

lieres. nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ 5

Sententia Domini Jallalert, * * ^ Sententia Domini Franklin.

Sententia. Demlni F^oUet, nbsp;nbsp;nbsp;219

Sententia Authoris hujus opufcnli- 220 Vropofitio unica. In Sententia modonbsp;tradita reSlh exponuntur ekSlriCiquot;nbsp;tatis pkdtnomena.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Explicatio Ëxperijnenti pritpi, Explicatio Experimenti feeundi, 225nbsp;Explicatio Experimenti tertii. ihidettinbsp;Explitatio Experimenti qutirti. ^ iynbsp;Explicatio Experimenti quinti-Expiióatio Experimenti Fexn.nbsp;Explicatio Experimenti feptimi. ibideP'nbsp;Soïvuntur oppoftta Argumenta. 2*7nbsp;Quamp;ritur tpuanam de caufa vis ek^*nbsp;trica debilis fit humido aut caü^^nbsp;tempore 3 vis cadem

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cbntemies dans eet Oavrage. 283 vividior fit tempore ftcco aut fri~nbsp;gido,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;236

Qus,ritur qudnam de caufa homo ini-tiaUter eleölricus fcintillam vivi-dam excitet ex tuho ferreo ad quem digitum fuum admovet, idemnbsp;homo flammam debiliorem excitetnbsp;ex gloho vitreo ad quem digitumnbsp;eumdem admovet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;237-

Quaritur utrum materia eleSlrica pof-fit effe contra Paraf f m remedium prafens, 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibidem

Q^ux,ritur quid fint Vhofphori ? nbsp;nbsp;nbsp;258

CoROLLARiUM I. De Tonitru pront Eleêlricitati connexo.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibidem

Propolitio prior. Materia eleSlrica efl caufa phyfica fulminis.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;239

Propofitio pofterior. ParticuU hitu-tninofa , fulphurea , nitrofa amp;c ,, funt alimenta fulminis- ibidemnbsp;Solvuntur oppofita Argumenta. 240nbsp;CoROLLARiUM 2. De terra motibusnbsp;prout ab ÈleSlricitate pendenti-hus.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;246

Propofitio unica. Principiorum tra^ ditorum ope , reamp;è. faciil adma^

Aa i-

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284 Table des Matleres

dutn exponuntur terna motus. 248 Solvuntur oppofita Argutnenta. 249nbsp;Corollarium 3. De fluiditate cor‘nbsp;porum prout EleSlricitati connexa-

254

Propofitio prima. Vartes infer.fthiles corporum fluidorum funt fempcr tnnbsp;motu perturhato.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;255

Propofitio fecunda. Ignis intra fiuida latitans ejl caufa motus continui èfnbsp;perturhati quo agitantur partes iti'nbsp;fenfthiles corporum fluidorum. 256nbsp;Propofitio tertia. Ignis producens mo-turn continuum amp; perturlatum mnbsp;partibus injenfibilibus corporum flut'nbsp;dorum, non videtur ejje dijlindlttsnbsp;ab igne eleSlrico.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ibidem

Solvuntur oppofita Argumenta. 257 Corollarium ultimum. Continent

enuntiationem o5lo Vropofttionum ph}gt;fico-medicarum ah EleSlricitatonbsp;pendentium-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;262

Derniere Lettre d M. l'Abbé Nollof‘ Difficulté propofee par M. Villott^^nbsp;a M.,l*Abbé Nollet. Impoffibilfl^nbsp;de la réfoudre dans le Jjflléme

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contenues dans eet Ouvrage,

. ce Vhyficien. Solution tirée des Vrin-cipes étahlis dans eet Ouvrage, 264 l^otes pour la derniere Lettre, 269nbsp;Conclufion,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2,7 6

Fin de la Table.

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2U

' Finutcs a- corrigcr-

PAge 114 comme lifex comment Pag. par UJex pournbsp;Pag. 178 abondonnée aban-donnée

Pag. 211 minutis minutüs*

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AFERTIS SEMENT.

Xj Qn trouye chez Ja Veuve Girard amp;• Franqois Seguin , Imprimeursnbsp;Libraires , les autres Ouvrages denbsp;TAuteur de VEleölricité foumife anbsp;un nouvel examen j

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