m nbsp;nbsp;nbsp;
4
-ocr page 5-i-^
ft ■ ■
-i
y-j‘
klt;
' l.Vu
gt; -.•/
vr:
AIIll ARTISTES ET AVX AlIATEIJRS,
SUR L�APPLICATION
(CAMERA LUCIDA )
Instruction th�orique et pratique sur eet instrument, ses diff�rentes formes et son utilit� dans les
(Fils de Vincent Chevauer) ,
Ing�nieur-opticien, membre de la Soci�t� d�encouragcment et de cellc entomologique, l'un des premiers laur�ats a l�eiposition nationale dcnbsp;18a4, etc.
-ocr page 8- -ocr page 9-AUX ARTISTES ET AUX AMATEURS,
SUR L�APPLICATION
UE LA
(camera locida).
La chambre claire [camera ladda), invent�e en 1804 par Ie c�l�bre Wollaston, acquiert cbaque jour de nouveaux partisans ; Ie temps n�est peut-�tre pas bien �loign� o� son usagenbsp;deviendra g�n�ral.
Offrant tous les avantages de la cbambre obscure, la camera lucida l�emporte sur ce dernier instrument. Elle est plus portative, car, 4 Texception de la tablette qui doit re-cevoirle papier, et du support de cette tablette, tout l�ap-pareil tient facilement dans la poche; elle permet de dessinernbsp;des int�rieurs aussi bien que des paysages, m�me lorsque lesnbsp;objets sont faiblement �clair�s; elle offre un plus vaste cbampnbsp;de vue et n�exige pas, comme la cbambre obscure, un �tablissement que les localit�s rendent quelquefois impossible, etc.
Plus tard nous reviendrons sur les avantages qui placent incontestablemerit eet appareil au dessus de tous lesinstru-
-ocr page 10-mens destin�s ^ reproduire par le dessin les diiT�rens objets qui frappeut nos regards.
On a r�cemment tent� de substituer ii la chambre claire d�autres appareils d�une construction compliqu�e, faciles hnbsp;se d�ranger, difliciles li conduire, co�teux ^ r�parer, g�nansnbsp;par leur volume et par leur poids, et qui n�ont pas m�me lenbsp;m�rite de la nouveaut�. Accueilli d�abord,le diag/mpAe, quinbsp;ressemble beaucoup tl I�instrument cathoUque ou universel denbsp;perspective, de Louis Cigalas, peintre de Florence (1), seranbsp;bientot abandonn� par tous les artistes, pour la chambrenbsp;claire qui se transporte dans la poche , et dont les r�sultatsnbsp;ont une pr�cision bien sup�rieure a celle que peuvent offrirnbsp;les moyensrn�caniques les plus d�licats ou les plus ing�nieux.nbsp;Plus de 1,500 chambres clairesm�ont pass� paries mains; jenbsp;me suis servi de toutes, h plusieurs reprises,soit pour les es-sayer, soit pour en d�montrer les avantages aux personnesnbsp;qui d�siraient acqu�rir un moyen silr et expeditif de reproduire fid'element la nature; j�ai examin� avec la plus scrupu-leuse attention les appareils de divers genres qu�on a voulunbsp;leur substituer; j�ai voulu avoir sur cette mati�re I�opinionnbsp;d�hommes comp�tens, et cette opinion s�est trouv�e conformenbsp;hlamienne. Les Bouton, les Daguerre, les Lassus, etc., etc.,nbsp;ont reconnu les avantages de la chambre claire. MM. Aragonbsp;et Gay-Lussac ont, de leur c�t�, publi� dans les Annates denbsp;chimie el de physique, que � la camera lucida est l�instrumentnbsp;oleplus commode et le plus parfait qu�on ait imagin�jusqu�icinbsp;)gt;pour tracer avec fid�lit� sur le papier les contours d�unnbsp;))�difice, d�un monument, etc. � C�est la m�me opinion quinbsp;a d�termin� lesnombreuses recherches de M. Amici pour per
il) Vojez 111 Perspective cnrieuse du p�re Niccron, page 130 a 135. Paris, 16(gt;3.
�4^
-ocr page 11-fectioimer eet instrument, et qui lui a fail dire dans son m�-molre :� La camera lucida est sup�rieure d toide esp'ece de pan-tographe, non seulement ii cause du peu d�espace qu�elle oc-cupe, mais encore paree qci�en employant le paniographe , le crayon ne trace les lignes ni avec la precision , ni avec la d�licatesse donl la main scale est susceptible. �
Avec la chambre claire, on peut ex�cuter des dessins de toutes dimensions, tandis qu�avec les pantographes, sousnbsp;quelque d�nomination qu�on les pr�sente au public, pournbsp;faire de grands dessins, il faut se servir d�un grand appareil,nbsp;et par cons�quent d�une grande table solide, et n�cessaire-ment lourde et erabarrassante. Quel artiste voudra se cbargernbsp;en voyage d�un pareil fardeau, lorsque, saus la moindre dif-ficult�, il peut transporter dans sa poebe un appareil beau-coup plus parfait et s�en servir ii la minute dans toutes lesnbsp;localit�s ?
On trouvera b la fin de cette notice une lettre qui nous a �t� adress�e par le capitaine Basil Hall, de la marine royalenbsp;anglaise. C�est un document que nous produlrons toujoursnbsp;avec reconnaissance ; d�ailleurs cette lettre est remplie d�ex-cellens conseils, et pourra, non seulement servir de guidenbsp;aux artistes qui font usage de la chambre claire, mais encorenbsp;leur sugg�rer des id��s nouvelles sur son emploi.
Le capitaine Basil Hall fait un fr�quent usage de la camera lucida : pour lui eet instrument se plie ii toutes les exigences.nbsp;Les passages suivans sont extraits d�une lettre qu�il �crivait ennbsp;mai 1830 ii Georges Dollond, sur eet admirable instrument:
� La camera, employ�e de la mani�re convenable , nous Dpermet de vaincre trois des diificult�s les plus fatigantesnbsp;�de Tart du dessin, c�est-li-dire la forme, la proportion etnbsp;�la perspective......
�Quelques persomiesse sont mis dans l�esprit qu�on attache �moins de m�rite amp; une esquisse faile au moyen de la camera,
-ocr page 12-�qu�i celles ex�cut�es par les moyens ordinalres, et elles ��prouvent une sorte d�humiliation a recourir i l�assistancenbsp;�d�un instrument. Elles sont mortifi�es d�avoir d�pens� tantnbsp;�de temps et de travail pour apprendre ce que tout Ie mondenbsp;smaintenant peut ex�cuter sans effort.
7) Mais un peu de r�flexion d�montrera que Ie d�sir de se �faire connaitre comme dessinateur est ou doit �tre pournbsp;�Ie moins subordonn� au d�sir de repr�senter correctementnbsp;�les objets naturels. Et il y a peu i craindre que, quelquenbsp;�habile que l�on soit, quelque instruction qu�on ait acquisenbsp;� dans Tart du dessin, on pliisse, ra�me avec Ie secours danbsp;igt;la chambre claire, reproduire la nature elle-m�me. Or,nbsp;stant que ce point ne sera pas atteint, les dessinateurs n�au-�ront aucun motif dese plaindre que leur tache soit si facile,nbsp;�qu�elle soit indigne d�eux.
� Mais Ie fait est que c�est particuU�rement aux personnes �qui out appiis a dessiner, et auxquelles les difflcult�s denbsp;�repr�senter les objets dans une perspective exacte, sont Ienbsp;�plus famili�res, que la camera est surtout utile; tandis qu�anbsp;�ceux qui n�ont pris aucune le^on de dessin , elle fournitlesnbsp;�moyens les plus prompts et les plus encourageans d�obtenirnbsp;�dans eet artun degr� de talent qui rende Ie dessin agr�ablenbsp;�au dessinateur lui-m�me, et instructif pour ceux qui n�ontnbsp;� pu voir ce qu�il a �t� assez heureux de rencontrer.
�Je suis done d�cid�ment d�avis que les maitres de dessin, �au lieu de r�pudier l�emploi de eet instrument, serviraientnbsp;�mieux leurs propres int�r�ts, ainsi que Ie plaisir et l�avan-�tage de leurs �l�ves, et par cons�quent celui du public, s�ilsnbsp;�clierchaient a r�pandre davantage l�usage de la chambrenbsp;�claire : nous verrions alors les jeunes gens s�occuper a fairenbsp;�des esquisses qui auraient au moins Ie m�rite d��tre exactes;nbsp;�et cesfroides caricatures de la nature qui aujourd�hui nousnbsp;�d�go�tent presque toutes les fois que nous ouvrons un al-
-ocr page 13-�bum, leralent bient�t place ^ des dessins plus vrais et de � meilleur go�t........�
On nous pardonnera, sans doute, ces courtes citations. Lorsqu�il s�agit d�une semblable autorit�, il serait contraire iinbsp;l�int�r�t g�n�ral de ne pas s�y arr�ter au moins pendant quel-ques instans.
Peut-�tre e�t-il �t� n�cessaire de rappeler quelques r�gies d�optique pour faire comprendre la th�orie de la cham-bre claire : mais, comme nos lecteurs connaissent, sansnbsp;doute, les principes de cette science, et que du restelesnbsp;livres de physique sont ^ la port�e de tous les hommes quinbsp;veulent s�instruire, il nous suffira de dire que tous lesnbsp;points d�un objet �clair� envoient une infinit� de rayons lu-mineux dans toutes les directions et en ligne droite. N�ces-sairement ces rayons doivent aboutir en un point quelconquenbsp;de l�espace, et y peindre une image du point dont ils �manentnbsp;s�ils y sont recus par une surface r�fl�chissante qui, les ren-voyant dans toutes les directions, en fait entrer une certainenbsp;quantit� dans Toeil du spectateur qui apercoit distinctementnbsp;l�image, pourvu toutefois que les circonstances soient tellesnbsp;que d�autres rayons ne vlennent point rendre cette imagenbsp;diffuse OU la faire enti�rement disparaitre.
II est �galement indispensable de savoir que lorsqu�un rayon lumineux passe de Fair dans Ie verre, il est r�fract�, c�est-h-dire infl�chi et d�tourn� de sa direction primitive, et qu�ennbsp;sortant du verre pour rentrer dans Fair, il reprend, non lanbsp;m�me direction, mais une direction parall�le k celle qu�ilnbsp;avail avant de p�n�trer dans Ie verre, si les surfaces d�entr�enbsp;et de sortie sont planes et parall�les; que la forme du verrenbsp;modifie cette r�fraction; qu�ainsi les surfaces convexes ren-dent les rayons plus convergens et que les surfaces concavesnbsp;les rendent plus divergens ; qu�enfin, lorsque les surfaces dunbsp;verre font un certain angle entre elles, la surface de sortie.
-ocr page 14-� 8 �
au lieu de laisser passer des rayons lumineux, devient Ie mi-roir Ie plus parfait qu�on puisse se procurer, et r�fl�chit ces rayons dans une direction qui fait avec elle un angle �gal Jinbsp;celui d�incidence, la refraction �tant alors c/iang�e en reflexionnbsp;totale.
Nous avions d�abord Tintention d�extraire simplement quel-ques passages du m�moire de Wollaston (1); niaisun examen plus attentif nous a pleinement d�montr� qu�il�tait impossiblenbsp;de donner plus exactement la th�orie de la chambre claire.nbsp;Ce que nous aurions pu dire n�aurait remplac� qu�imparfaite-ment la lucidit� qui r�gne dans tout ce m�moire.
�Ily a quelque temps, dit l�auteur anglais , je m�amusais essayer d�esquisser quelques vues int�ressantes; maisnbsp;�comme Tart du dessin m�est peu connu , mes id��s se por-�talent naturellement sur les moyens de transporter facile-�inent sur Ie papier les positions relatives, apparentes desnbsp;oobjets places devantmes yeux; et j�ai l�espoir fond� quenbsp;�rinstrument imagin� par moi pour remplir ce but, pourranbsp;��tre favorablement accueilli, m�me par les dessinateurs quinbsp;�ont acquis une grande habilet�, a cause des avantages in-�contestables qu�il a sur la chambre obscure ordinaire.
�On comprendra probablement les principes sur lesquels �est fond�e sa construction, si je retrace ici les id��s succes-�sives qui m�ont conduit a ce r�sultat.
�Si, lorsque je regarde directement de haut en bas une nfeuille de papier plac�e surma table, j�interpose entrel�oeilnbsp;�et Ie papier un morceau de verre plan, inclin� de mani�renbsp;�a faire avec moi un angle de Ifr degr�s dont Ie sommet se-�rait en haut, je vois par r�flexion, sur Ie verre, Ie paysagenbsp;�plac� devant moi, et cela dans la m�me direction dansla-�quelle je vois inon papier a travers Ie verre. Je puis done
(1) Philosophical Magazine , t. xxvin, pag. 313,
-ocr page 15-� 9 �
�tracer alors une esquisse du paysage; mais les Images serout �renvers�es.
�Pour redresser ces images, il est n�cessaire d�avoir deux �r�flexions. Dans ce but, le morceau de verre transparentnbsp;�doit faire avec le rayon visuel vertical, un angle de la moi-�ti� de 45 degr�s ou de 22 degres 1/2; puis on place au des-�sous de ce verre un morceau de glace �tam�e faisant lenbsp;�m�me angle avec lui. Au moyen de cette disposition, lesnbsp;j) rayons horizontaux qui partent de I�objet k dessiner sontnbsp;�d�abord r�fl�chis par la glace �tam�e, puis par le verrenbsp;�transparent auquel la premi�re les renvoie, et dirig�s versnbsp;�I�oeil de 1�observateur. Les images des objets lui sembleiitnbsp;�alors plac�es sur le papier comme auparavant, mais ellesnbsp;�sont droites au lieu d��tres renvers�es; et de cette mani�renbsp;�elles sont suffisamment distinctes pour qu�on puisse en d�-�terminer les principales positions.�
Voili de la mani�re la plus claire l�expos� de la th�orie des camera lucida. G�est en partant de ce point que Wollastonnbsp;parvint A construire la cbambre claire, telle que nous lapos-s�dons aujourd�liui, sauf quelques modifications que nousnbsp;avons fait subir A 1�instrument du c�l�bre physicien. Dans l��-tat actuel nous la consid�rons comme le plus exact, le plusnbsp;parfait des instrumens de ce genre (1).
(1) Dans la notice, dont nous avons publi� la premi�re �dition en mat 1829, nous accordions la sup�riorit� � la camera lucida de M. Amici.nbsp;Veut-�tre sera-t-on surpris de nous voir �mettre mainlenant une opinionnbsp;diam�tralement oppos�e? Nous croyons devoir en donner la raison.
A cette �poque (1829), nous n�avions pas sur la camera les connaissan-ces que nous poss�dons aujourd�hui. Toutes les personnes qui voulaient acqu�rir cel instrument, choisissaient de pr�f�rence la cbambre claire denbsp;M. Amici, se basant sur Ia grande facilit� de son usage; nous-ni�mes,nbsp;suivant l�opinion commune, nous trouvions cette construction sup�rieurenbsp;a cellc de Wollaston. Mais un examen altentif de ccs deux apparcils, des
-ocr page 16-� 10 �
Suivons l�auteur dans Ie d�veloppement de ses id��s,nous ne saurions rien pr�senter de plus exact ni de plus clair :
�N�anmoins, ajoute Wollaston, dans la m�me position de l�oeil, on ne pourra voir ^ la fois et Ie crayon et les images desnbsp;objets qu�ildoit tracer, amp; cause de la dilT�rence des distancesnbsp;entre ces in�mes objets et l�oeil, et entre celui-ciet Ie crayon;nbsp;les efforts qu�il faut faire pour adapter successivement l�oeilnbsp;a ces deux distances, deviendraient tr�s p�nibles s�ils �taientnbsp;fr�quemment r�p�t�s.
� Pour rem�dier h. eet inconv�nient, on peut regarder Ie papier et Ie crayon k travers un verre convexe dont Ie foyernbsp;soit tel qu�il n�exige pas plus d�efforts qu�il n�est n�cessairenbsp;pour voir distincteinent les objets'�loign�s, ou, si l�on veut,nbsp;qu�il rende les pinceaux de rayons �man�s du papier et dunbsp;crayon aussi divergens que ceux qui arrivent des objets �loign�s qu�on veut dessiner. Ces objets paraltront alors avoir lanbsp;m�me direction et �tre ^ la m�me distance que Ie papier.Onnbsp;pourra done les dessiner facilement et avec la plus grandenbsp;pr�cision.
� On comprendra sans doute mieux la disposition que j�in-dique ici en recourant a la fig. 1, dans laquelle a b d�signe Ie verre transparent, h c\e miroir plac� au-dessous, d une len-tille plano-convexe (de 12 pouces de foyer), e la position de
exp�riencesnombreuses et l�opinion de plusieurs savans nous mirent bieu-t�t a m�me de reconnaitre noire erreur. Certainement les gens du monde, qui redoutent les moindres difficuU�s capables de retarder leurs jouis-sances, pr�f�reront 1'appareil d�Amici, mais aussi ces jouissances serontnbsp;inoins parfaites, Disons-Ie, cependant, la camera du professeur Amici estnbsp;sans contredit d�un usage plus facile, et nous la recommandons a toutes lesnbsp;personnes qui ne Youdront pas faire des �tudes sp�ciales. Qu�on nous per-mette de rappeler ici nos bonnes et affectueuscs relations avec Ie savant dcnbsp;Mod�ne; on peut diff�rer d�opinion, sans pour cela i|ue les lions sociauxnbsp;doivent jamais en soulTrir.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C. C.
-ocr page 17-� 11 �
l�ceil, et f g It la marche des rayons lumlneux qui vlenneht de l�objet l�oeil.
� Dans certains cas, une construction diff�rente peut �tre pr�f�rable. L�emploi d�un verre convexe ne pourrait conve-nir tl des yeui qui, sans 1�aide de lunettes, ne peuvent voirnbsp;distinctement que des objets tr�s rapproch�s. Ponr ceux-lii ilnbsp;faut, au contraire, placer un verre concave au-devant desnbsp;rayons qui viennent des objets �loign�s pour les rendre plusnbsp;divergens et faire voir ces objets plus distinctement. On voitnbsp;en t /c, fig. 2, la monture d�un verre de cette esp�ce, tournantnbsp;en U sur la m�me charni�re que l�anneau l m, qui renfermenbsp;un verre convexe, de sorte que l�un ou l�autre de ces verresnbsp;peut �tre employ� exclusivement selonque Ie dessinateur estnbsp;myope ou presbyte. Les personnes dont la vue est presquenbsp;parfaite, peuvent k volont� employer l�un ou l�autre de cesnbsp;verres.
� Ma�s rinstruinent repr�sent� dans cette figure diff�re de celui que j�ai d�abord d�crit, et par lequel j�ai voulu com-mencer pour que l�action des r�flecteurs employ�s f�t plusnbsp;g�n�ralement comprise. Les personnes qui sont familiaris�esnbsp;avec les principes de l�optique, se feront facilement l�id�e desnbsp;avantages qu�on peut obtenir, dans ce cas, de la r�flexionnbsp;prismatique interne. En effet, lorsqu�un rayon lumineux p�-n�tre dans un morceau solide de verre et tombe sur une surface inf�rieure qui fait un angle de 22 k 23 degr�s, commenbsp;nous l�avons suppos� plus haut, la puissance r�fringente dunbsp;verre est telle que celui-ci ne laisse passer au dehors aucunenbsp;portion de lumi�re, et que ia surface interne sur laquelle tombenbsp;Ie rayon, devient, dans ce cas, Ie r�flecteur Ie plus brillant qu'onnbsp;puisse employer.
� C�est d�apr�s ces consid�rations que je me suis d�cid� ii faire usage d�un prisme de verre solide, dont la fig. 3 repr�-sente la section. Les deux reflexions qu�exige la th�orie que
-ocr page 18-� 12 �
je vl�ns de d�velopper, s�nt produites par les surfaces � b et b c, de mani�re que Ie rayon lumineux fgb, apr�s s��tre d�a-bord r�fl�chi en , et ensuite en h, est renvoyc li I�ceil dansnbsp;la direction h e, faisant un angle droit avec sa direction primitive f g. Gette construction pr�sente une autre circonstancenbsp;tr�s importante et qui a besoin d�explication.
� Lorsque, dans ma premi�re supposition, la seconde reflexion �tait produite par un verre plan transparent, il est �vident que les objets plac�s derri�re ce verre (s�ils �taientnbsp;suffisamment �clair�s), pouvaient �tre vus d travers, en m�menbsp;temps que l�image r�fl�chie des objets �loign�s; mais lors-qu�on se sert d�un r�flecteur prismatique pour produire Ienbsp;m�me effet, les rayons qui sont dirig�s de bas en liaut sur lanbsp;surface � a du prisme, ne peuvent en sortir suivant la m�menbsp;direction, puisque Ie prisme r�fracte la lumi�re et nepeutlanbsp;transmettre en ligne droite; ces rayons n�arrivent done pointnbsp;� I�ceil. II faut alors que celui-ci se place dans une positionnbsp;telle qu�une portion seulement de la pupille soit intercept�enbsp;par 1�ar�te du prisme, ainsi qu�on Ie voit en e, fig. 3; alorsnbsp;cette portion de l�ceil recevra les rayons �man�s des objets �loign�s, par la double reflexion prismatique interne;nbsp;tandis que les rayons venant du papier et du crayon, entre-ront directement dans lapartie de cette m�me pupille qui estnbsp;en arri�re de 1�ar�te du prisme.
� Selon que l�ar�te du prisme entame plus ou moins avant Ie eerde de la pupille, la vivacit� relative des deux impressions qui r�sultent en m�me temps de la vision directe et desnbsp;images produites par la double r�flexion, varie si I�ceil s�a-vance trop sur Ie prisme; on ne voit plus que l�image des objets �loign�s, Ie crayon et Ie papier disparaissent; si, au contraire , Foeil est trop en arri�re, on ne voit plus que Ie crayonnbsp;et Ie papier; les images des objets ext�rieurs s��vanouissent.nbsp;Mais il y a une position interm�diaire de l�ceil que l�usage fait
-ocr page 19-� 13 �
bient�t acqu�rir, et dans laquelle on apercolt en mfiine temps, avec un degr� de clart� �gal et suffisant, les images, Ie papier et Ie crayon (1). Pour �viter les inconv�niens qui peu-vent r�sulter des mouvemens involontaires de l�u�l, on peutnbsp;chercher ti fixer sa position et r�gler les quantit�s relatives denbsp;lumi�rc qu�il recoit h la fois du papier et des images r�fl�-chies, au moyen d'un petit trou pratiqu� dans une lame denbsp;laiton qui, sc mouvant autour du centre c, lig. 2, peut s�a-dapter a toutes les in�galit�s de lumi�re. Le trou de cettenbsp;lame de laiton se pr�sente sur le bord du prisme, et, ennbsp;poussant la lame plus ou moins en avant ou en arri�re , onnbsp;trouve, par uu court tatonnement, le point le plus convena-ble pour la double vision, lorsque l�ceil est plac� tout pr�s denbsp;cette ouverture. L�appareil est soutenu par un pied que 1�onnbsp;lixe tl une table sur laquelle on peut le placer k diff�rentesnbsp;hauteurs.
�L�instruinent devant �tre situ� tr�s pr�s de l�oeil, n�a pas besoiu d�avoir de grandes dimensions, et Pon peut r�duirenbsp;debeaucoup son volume sans nuire k l�effet. G�est d�apr�scesnbsp;motifs et quelques autres que je me suis d�cid� ^ le con-struire aussi petit qu�il est possible de le faire avec pr�cision,nbsp;et que je l�ai ex�cut� sur une �chelle telle que les lentillesnbsp;n�ont que trois quarts de pouce de diam�tre (2).
� Bien que ma premi�re intention e�t �t� de faciliter, au moyen de eet appareil, le dessin des objets naturels dans leurnbsp;v�ritable perspective, et que ce soit li son principal usage,nbsp;eet avantage est loin d�etre le seut qu�on en puisse tirer, car lanbsp;m�me disposition de r�flecteurs peut tout aussi commod�ment
(1) nbsp;nbsp;nbsp;Geile position doit �tre telle , quo l�image de 1�objet ne soit pas trop
lumincuse , et que le crayon soit parfaitement distinct. nbsp;nbsp;nbsp;C. C.
(2) nbsp;nbsp;nbsp;Depuis quelques ann�es je construis pour des usages parliculiers des
prismes de cliambre claire tr�s exacts, n�ayant pas plus de deux a quatre lignes de longueur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C. C.
-ocr page 20-- 14 �
s�employer pour copier des dessins d�j4 fails que pour dessi-ner d�apr�s nature; et rinstrument peut ainsi aider les commen-lt;;ans h acquerir I�habitude de faire des esquisses correctes.
� Lorsqu�on I�emploie 4 cet usage, il faut placer le dessin 4 copier, autant qu�il sera possible, 4 la m�me distance denbsp;Tappareil que Test le papier plac� au-dessous ; dans ce cas,nbsp;la copie a la m�me grandeur que I�original, etl�on n�a be-soin de lentille ni du c�t� du dessin 4 copier, ni du c�t� dunbsp;papier sur lequel on dessine.
� En employant convenablement cet instrument, on peut l�appliquer aux m�mes usages que lepantographe ordinaire;nbsp;car on peut r�duire un tableau dans des proportions don-n�es, en le pla^ant 4 une distance qui soit avec celle �� senbsp;trouve le papier sur lequel on copie, dans le m�me rapportnbsp;que la r�duction que l�on veut faire; c�est-4-dire, que plusnbsp;on voudra diminuer les dimensions de la copie, plus il faudranbsp;�loigner Foriginal.
� Mais, dans ce cas, il fautse servir d�une lentille pour que l�oeil puisse voir d�une mani�re �galement distincte 4 deuxnbsp;distances in�gales; et afin qu�une lentille puisse servir 4 tousnbsp;les cas, on trouve beaucoup d�avantage 4 ce que l�intervallenbsp;que le prisme peut parcourir sur son pied de haul en bas etnbsp;de bas en haut, soit un peu grand, paree que cela donne plusnbsp;d��tendue 4 l��chelle des reductions.
� Les personnes qui connaissent l�optique comprendront fa-cilement les principes d�apr�s lesquels on doit d�terminer la hauteur du prisme sur son pied, 4 une distance du papiernbsp;convenable 4 l�objet qu�on se propose de reproduire.
� En effet, lorsqu�on veut dessiner les objets �loign�s, comme les pinceaux de rayons �man�s du papier sont rendusnbsp;parall�les pour l�oeil quand il les recoit au travers d�une lentille dont le foyer principal est �gal 4 la distance de cettenbsp;m�me lentille au papier(parall�lisme n�cessaire, paree que les
-ocr page 21-� 15 �
rayons venant des objets �lolgn�s, sont sensiblenient paral-l�les); de m�me lorsque I�objet, dont I�image est form�e par la double r�flexion , est si voisin de I�ceil que les pinceauxnbsp;de rayons qu�il envoie sont sensiblenient divergens, il fautnbsp;que ceux qui viennent du papier aient le m�me degr� de divergence , pour que I�image de roriginal et le papier soientnbsp;vus avec la m�me nettet�. On doit done alors rapprocher lanbsp;lenlille du papier ^ une distance moindre que son foyer principal. On a, en cons�quence, marqu� sur le support a tiragenbsp;qui porte I�instrument, certaines divisions ^ diff�rentes distances, et sur lesquelles les foyers conjugu�s r�pondentnbsp;plusieurs proportions, comme deux, trois, quatre, etc., iinbsp;un; de sorte qu�on peut obtenir, danstous les cas, la visionnbsp;distincte en pla^ant roriginal loin de I�appareil, i des distances qui soient entre elles comme les nombres deux, trois,nbsp;quatre, etc., la distance de I�ceil au papier �tant consid�r�enbsp;comme l�unit�.
1) En placant la lentille convexe sur ledevant de I�appareil, et en renversant les distances proportionnelles (c�est-ii-direnbsp;en placant I�original des distances moindres que la distancenbsp;entre I�ceil et le papier), I�artiste pourrait dessiner correcte-ment de petits dessins sur une grande �chclle, et le natura-liste, en se servant d�une lentille dont le foyer serait tr�snbsp;court, pourrait copier de tr�s petits objets dont les imagesnbsp;seraient alors consid�rablement amplifi�es.
� Comme la camera lucida a �t� iinagin�e pour remplacer Jusqu�k un certain point la chambre obscure, il est naturel denbsp;les comparer Tune � I�autre (1).
(1) II n�est pas inutile de faire remarquer au lecteur qu�a l'�poque ou Wollaston ecrirait son m�moire, la chambre obscure n�avait point encorenbsp;�t� perfectionn�e, soit par lui, soit par nous , et que les d�fauts qu�il luinbsp;reproche ici ont en partie disparu dans sa chambre obscure p�riscopique ,nbsp;et presqu�enti�rement dans notre chambre obscure a prisme m�nisque.
C. C.
-ocr page 22-� 16 �
� On reproche h la chambre obscure:
� 1quot; D�etre d�un volume trop considerable pour qu�onpuisse commod�ment la transporter avec soi;
� La chambre claire est d�un aussi petit volume et aussi portative qu�on puisse le d�sirer.
� 2�Dans la chambre obscure, tous les objets qui ne sont pas situ�s au milieu du champ de la vision, sont plus ou moinsnbsp;d�form�s;
� Dans la chambre claire , cet inconv�nient n�existe pas ; il n�y a aucune deformation des images, de sorte qae les rayons lesnbsp;plus �loign�s du centre du champ de vision sont aussi droits quenbsp;ceux qui passent par ce centre memo.
� 3� Le champ de la chambre obscure ne s��tend pas au-debi de trente ou tout au plus trente-cinq degr�s, lorsqu�on veut conserver aux images une nettet� suflisante;
� Mais dans la chambre claire, on peut voir d la fois, et de la manihe la plus distincte, tous les objets conipris dans unnbsp;angle de 70 d 80 degr�s. �
II suffit de lire attentivement cet excellent m�moire de Wollaston pour avoir une connaissance exacte de la chambre claire. N�anmoins, nous ajouterons comme suppl�ment cenbsp;m�moire, les renseignemens que nous fournissent les travauxnbsp;du capitaine Basil Hall, du docteur R. B. Bate, de M. Amici,nbsp;aiusi que ceux qui r�sultent de notre propre exp�rience.
On peut lire , dans les Transactions philosophiques, ann�e 1812, un m�moire dans lequel Wollaston d�crit I�applicationnbsp;du syst�me p�riscopique au prisme de la camera. Cette modification avait pour but de supprimer le verre concave ounbsp;convexe, mais nous n�avons pas cru devoir adopter cettenbsp;nouvelle construction; au reste, la fig. 4 suffira pour donnernbsp;une id�� du prisme p�riscopique de Wollaston.
II est surtout un point sur lequel nous appellerons sp�cia-lement I�attention du lecteur, c�est le grand nombre d�ap-
-ocr page 23-plications que 1�on pent faire de eet instrument. En ie dis-posant convenablement, nous I�associons au microscope. La mesure des distances, celle du grossissement des lunettes,nbsp;du microscope, etc., etc., se d�terminent tr�s simplement anbsp;l�aide de la camera. Nous reviendrons sur ces propri�t�snbsp;nouvelles dont la d�couverte nous appartient. Quant auxnbsp;modifications que nous avons fait subir h rinstrument denbsp;Wollaston, les voici en peu de mots :
Nous avons supprim� Ie diaphragme mobile que Wollaston destinait a d�terminer la position de l�ceil; cette partie denbsp;rinstrument est plus nuisible qu�utile, comme on pourra s�ennbsp;convaincreen lisantla lettre du capitaine Basil Hall, et sur-tout par l�usage. Les anciens prismes des chambres clairesnbsp;n��taient mobiles sur leur tige qu�en deux sens: 1� autournbsp;de leur axe, 2� autour de la tige. Nous y avons appliquenbsp;depuis loiig-temps un troisi�me mouvement ou mouvementnbsp;vertical, au moyen d�une charni�re a vis de pression, quinbsp;r�unit la tige a l�extr�mit� du prisme. Deux petits verres co-lor�s sontplac�s contre la face du prisme qui regarde les ob-jets et peuvent se mettre ou s�enlever avolont�. Les verresnbsp;convexes ne sont plus a demeure sous Ie prisme; renferm�snbsp;dans l��tui, on peut les changer facilement et en avoir telnbsp;norabre que l�on jugera convenable.
La tige est compos�ede trois tubes qui glissent lesuns dans les autres; Ie plus petit pr�sente a sa partie sup�rieure unenbsp;petite roue dent�e qui fait marcherunecr�maill�re, au moyennbsp;de laquelle on peut ajuster rinstrument Ie plus exactementnbsp;possible et faire disparattre compl�teraent les inoindres restesnbsp;de parallaxe. Inf�rieurement, une charni�re avec arr�t anbsp;barrette (imagin�e par nous et mise en usage en 1823), per-met de donner a la tige tous les degr�s d�inclinaison et de lanbsp;fixer soudement au point convenable. En examinant Ie m�-moire de Wollaston et ces divers changemens, on aura la
2
-ocr page 24-� 18 �
description exacte de la camera lucida, telle que nous la conslruisons aujourd�hui.
Quels sont les avantages que pr�sente la disposition ac-tuelle ?
1� L�image des objets et Ie crayon se voient en m�me temps et de la mani�re la plus distincte, aussit�t que l�onnbsp;coniprend bien la th�orie de I�instrument et qu�on a misnbsp;de c�t� toute id�� pr�confue relativement aux pr�tenduesnbsp;difiicult�s que pr�sente son emploi.
2quot; La parallaxe n�existe plus, c�est-i-dire que lorsqu�on a pos� la pointe du crayon sur uti point quelconque de l�image,nbsp;cette pointe parait toujours au m�me point, quelles quenbsp;soientles positions qu�oft donne i 1�oeil..
3� L�instrument a une grande flxit�, tout en ofTrant la plus grande mobilit� lorsqu�elle est n�cessaire.
Li' Get appareil est d�un usage d�autant plus facile qu�on peut 1�employer avec tous les genres de lumi�re, et dansnbsp;telle position que se trouve Ie dessinateur, soit dans l�int�rieurnbsp;d�un appartement, soit en pleine campagne.
5� II est d�un transport aussi facile que commode, car ainsi que nous l�avons dit, �i l�exception de la tablette et de sonnbsp;support, tout peut tenir dansla poche.
6quot; Le dessinateur est au grand jour et tous ses mouvemens sont libres. S�il veut comparer son esquisse avec la nature,nbsp;un simple mouvement de t�te, ou m�me, avec un peu d�ha-bitude, l�ouverture alternative ou simultan�e des deux yeux,nbsp;dont l�un regarde dans l�appareil et 1�autre volt directementnbsp;le papier, sulTisent pour faire cette comparaison.
7� Le champ de vue est considerable, puisqu�il est com-pris dans un angle de 45 degr�s de haut en bas et de 80 dans la direction horizontale.
8quot; On peut avec la chambre claire et du premier jet, dessiner non-seulement les contours des objets, mais indiquer
-ocr page 25-� 19 �
les ombres, donner les traits de force; en uii mot, rendre avec sentiment I�ensemble du sujet. II est m�me possible denbsp;colorier les dessins.
Passons de suite a la mani�re de se servir de rinstrum.ent.
Et, d�abord, que 1�on se p�n�tre bien du principe suivant: la connaissance exacte de la structure et de la th�orie de l�instru-ment est indispensable a. celui qui voudra Ie mettre en usage.
Lorsqu�on veut copier un objet, il faut fixer Ie pied de 1�ap-pareil ^ une table solide et incliner Ie support ou tige de ma-ui�re k ce que Ie prisme corresponde au milieu dupapier main-tenu immobile sur la table. On fait alors mouvoir Ie prisme et Ton tourne son c�t� ouvert en face de l�objet k copier; ap-pliquaiit I�ceil sur la petite �chancrure, on continue de fairenbsp;tourner Ie prisme sur son axe, jusqu�k ce qu�on voie, de hautnbsp;en bas, l�image droite de l�objet qui semble projet�e sur Ienbsp;papier.
La grandeur de l�image est k celle de Toriginal, comme la distance de 1�appareil au papier est k la distance de ce m�menbsp;appareii k l�objet; c�est-k-dire que si la chambre claire estnbsp;plac�e k un pied du papier et k deux de l�objet, l'image estnbsp;diminu�e de moiti�; si l�appareil est �loign� d�un pied du papier et de trois de l�objet, l�image est r�duite au tiers; il estnbsp;inutile de dire que Teffet contraire aura lieu si l�objet est plusnbsp;rapproch� de l�inslrument que celui-ci du papier.
Cette observation nous conduit naturellement k parler de la tige k coulisses et de son usage.
Veut-on copier un dessin, etc., de grandeur naturelle ? Sup-posons ce dessin plac� k un pied de distance de I�appareil, il faudra allonger la tige jusqu�k ce que le prisme se trouvenbsp;k la m�me distance du papier. On voit clairement quelle seranbsp;la marche k suivre pour avoir des repr�sentations plus ounbsp;moins grandes de I�original.
-ocr page 26-� 20 - -
Voili done I�instrument plac� de mani�re Ji correspondre exactement au centre du papier, donnant une image nette denbsp;1�objet, et situ� ii hauteur convenable pour que cette imagenbsp;soit de la grandeur d�sir�e; on fixe alors l�appareil d�unenbsp;mani�re invariable au moyen des vis et des �crous destin�s iinbsp;eet usage.
Pour r�gler la lumi�re, on dolt chercher � la r�partir con-venablenient et sur l�objet, et sur Ie papier.
Pour yparvenir,on regarde verticalement dans Pappareil de mani�re a ce que la pupille soitpartag�e en deux segraens parnbsp;l�ar�te ou sommet de Tangle aigu du prisme. On porte ensuitenbsp;la pointe d�un crayon sur un point quelconque de Timage,etnbsp;lorsque cette image et Tinstrument destin� � en tracer lesnbsp;contours sont visibles tous deux, on est assure que Ie journbsp;est convenablement r�parti.
Nous avons dit, dans une note ajout�e au m�moiredeWol-laston, que la position de la pupille doit �tre telle que Timage soit peu lumineuse, tandis que Ie crayon doit �tre parfaite-ment visible. Pour bien se rendre compte des changemensnbsp;que la position de la pupille peut faire �prouver a la nettet�nbsp;de Timage, il est n�cessaire de consultor la fig. 5. D E estnbsp;une ligne prolong�e ind�finiment et passant pr�s de Ta-r�te du prisme P. A R G sont trois pupilles. C est la pupille �galement partag�e par Tar�te, etrecevant �galementnbsp;les rayons �man�s de Timage et ceuxquiviennent du crayon.nbsp;R recoit plus de rayons de Timage et voit mal Ie crayon. Anbsp;se trouve dans les conditions oppos�es. Cette derni�re position sera la plus favorable pour dessiner facilement les ob-jets.
Avant d�indiquer les proc�d�s mis en usage pour distribuer convenablement la lumi�re dans Ie cas o� Timage et Ienbsp;crayon ne s�apercevraient pas distinctement, nous devonsnbsp;parler d�un ph�nom�ne qui se pr�sente lorsque Tappareil
-ocr page 27-� 21 �
n�estpas convenablement dispos�, nous voulons parlor de la paraltaxe.
Lorsque la pointe du crayon est fix�e sur un point de l�i-mage ou qu�une ligne a �t� reproduite, si l�ceil fait un mouvement d�avant en arri�re ou lat�ralement, soit pour aper-cevoir les objets plac�s dans les points les plus recul�s du champ de vue, soit sans intention, la pointe du crayon ou lanbsp;ligne trac�e ne r�pondront plus h l�image. C�est ce changement de position relative entre Ie crayon et Ie point qu�on luinbsp;compare durant les divers mouvemens de l�oeil, que l�onnbsp;nomme parallaxe. Toutefois ce changement de rapport n�anbsp;lieu que dans ie cas o� l�instrumentn�est pas a �gale distancenbsp;du papier et de l�objet a reproduire. Nous ne croyons pas n�cessaire d�allonger cette instruction, en donnant la th�orienbsp;de ce ph�nom�ne, d�ja expliqu� dans Ie m�moire de Wollaston ; nous devons simplement indiquer la mani�re de Ie pr�-venir.
L��tui de l�instrument renferme plusieurs verres convexes mont�s de facon h pouvoir s�adapter separ�ment a la camera;nbsp;pour �viter Ie d�faut de rapport entre la pointe du crayon etnbsp;l�image, ou la parallaxe, il faut placer l�une de ces lentillesnbsp;dessous leprisme; Ie choixde la lentille sera subordonn� a lanbsp;distance de l�objet. Quelquefois, malgr� l�emploi de cenbsp;moyen, il reste encore un peu de parallaxe; il faut alors senbsp;servir de la cr�maill�re en �levant peu a peu Ie prisme; parnbsp;ce moyen on pourra obtenir laplus grande exactitud� de rapport entre Fimage et la pointe du crayon;
Si l�objet a copier et Ie papier se trouvent a �gale distance du prisme, Ie verre convexe devient non seulement inutile,nbsp;mais nuisible.
Quant a la repartition de la luini�re, l�objet peut �tre trop �clair� ou trop obscur, coinpara�vement a l��clairage du papier sur lequel on veut dessiner; dans Ie premier cas, on ne
-ocr page 28-22
voit plus la main iii Ie crayon, ou on les apercoit tr�s pen; dans la seconde hypoth�se, c�est Tiinage de l�objet qui dispa-rait OU qui se montre trop faiblement.
Ce n�est done que dans Ie cas o� la lumi�re est �galement r�parlie que l�on peut employer l�appareil avec Ie plus d�a-rantage et de facilit�.
La meilleure m�thode pour r�gler la lumi�re est la sui-vante:
Si l�objet est tellement �clatant qu�il ne laisse pas voir Ie crayon [ce qui arrive fr�quemment quand on copie des paysa-ges vus d�uue fen�tre), on doit rapproclier la table de cettenbsp;fen�tre jusqu�^ ce que Ie papier re?oive assez de lumi�renbsp;pour que l�on apercoive distinctenient Ie crayon , sansnbsp;n�anmoins que cela affaiblisse trop Timage. Si cette pr�cau-�on ne suffit pas, il faut �leyer 1�un des verres color�s et Ienbsp;placer verticalement devant Ie prisme pour diminuer l��clatnbsp;des objets.
II peut n�anmoins arriver que, inalgr� ces pr�cautions, on ne parvienne pas h voir �galement bien dans tous les points,nbsp;l�imageetle crayon, paree que les diverses parties d�uu m�menbsp;objet peuvent �tre, les unes plus, les autres moins �clair�es,nbsp;OU offrir une couleur diff�rente. Dans ce cas il est n�cessaire,nbsp;avant tout, de placer la table dans une position telle, que lanbsp;clart� du papier �gale celle des parties les plus brillantes denbsp;Tobjet. Quand ces parties sont dessin�es, et, sans rien changer k l�appareil, Ie dessinateur peut, h l�aide de la main gauche, projeter, degr� par degr�, de l�ombre sur les partiesnbsp;du papier qui r�pondent aux parties les plus obscures del�ob-jet, et r�gler ainsi k volont� la lumi�re, de mani�re que dansnbsp;tous les points on apercoive �galement bien Ie crayon et l�i-mage.
Ce moyen de projeter de l�ombre sur Ie papier avec la main gauche, devient encore n�cessaire lorsqu�on veut co-
-ocr page 29-pier (les objets renferm�s dans une chambre. On doit d�a-bord les exposer la plus grande lumi�re directe que puisse donner Ia fen�tre; puls on se place avec Ia machine de raa-ni�re h pouvoir, comme nous l�avons dit, �ter ou donner denbsp;la lumi�re au papier, selon les circonstances.
On �vitera I�emploi de ce proc�d�, pour donner de I�om-bre au papier, en se servant d�un papier noir, et en dessinant dessus avec du crayon blanc. On pourrait encore placer, surnbsp;Ie papier noir, du papier v�g�tal h travers lequel on verraitnbsp;Ie premier, etse servird�un crayon de mine de plomb; denbsp;cette mani�re l�image de l�objet est parfaitement �clair�e, etnbsp;les commen^ans r�ussissent plus facilement h en suivre lesnbsp;contours. On peut employer un papier noirci d�un c�t� h lanbsp;mani�re ordinaire, et frott� de l�autre avec du carbure denbsp;fer OU mine de plomb en poudre. Ge papier ainsi pr�par� etnbsp;plac� sur un papier blanc pr�sente de grands avantages, car,nbsp;en suivant les traces de l�iinage avec une pointe mousse ennbsp;ivoire ou en ader, Ie carbure de fer d�calque nettementnbsp;toutes ces traces sur Ie papier blanc.
Des verres color�s, adapt�s h nos chambres claires, permettent de modifier h volont� la lumi�re venant denbsp;l�objet, et de voir avec la m�me nettet� l�image et lanbsp;pointe du crayon qui doit en tracer les contours. Ainsi,nbsp;lorsque l�appareil est dispos� de mani�re ii faire voir, surnbsp;Ie papier, l�image de l�objet, si cette image est trop brillantenbsp;et fait presque enti�rementdisparaitre Ie crayon,il est n�cessaire de placer, devantle prisme. un verre plus ou moins co-lor� qui att�nue la trop vive lumi�re del�objet etlaisse voirnbsp;distinctement Ie crayon.
II est quelquefois n�cessaire, pour unm�me dessin,d�em-ployer alternativement soit les verres color�s du c�t� del�ob-jet, soit I�ombre projet�e i l�aide de la main sur Ie papier, paree que tous les points d�un m�me objet n��tant pas �gale-
-ocr page 30-� 24 �
inent �clair�s , cette manoeuvre devient n�cessaire pour inettre constamment, dans Ie in�me rapport, l��clairage denbsp;Fobjet et celui du papier.
L�usage des verres color�sestsurtout indispensable avecla chambre claire d�Amici. Avec celle de Wollaston, Ie d�pla-cement de la pupille au-dessus de Far�te du prisrae, suffitnbsp;dans Ie plus grand nombre de cas.
Le dessinateur qui, une seule fois, se sera rendu compte par exp�rience de 1�effet des verres color�s, sera, dans toutesnbsp;les circonstances possibles, en �tat de disposer ces verres denbsp;mani�re A en tirer tous les avantages qu�on peut d�sirer, etnbsp;dessinera, avec autant de facilit� sur le papier blanc que surnbsp;le papier noir dont nous avons parl� plushaut.
Nous ferons encore remarquer que la lentille convexe est presque toujours n�cessaire, paree qu�elle a la propri�t� denbsp;d�truire la parallaxe qui produit un changement de positionnbsp;r�ciproque entre la pointe du crayon etl�image, quand Fobjetnbsp;se trouve plus �loign� de la machine que Fappareil ne Festnbsp;du papier.
Un temps obscur, et par cons�quent les approches de la nuit, ne sont point favorables pour dessiner les objetsplac�snbsp;dans une chambre peu �clair�e.
Le contraste mod�r� des couleurs facilit� le trac� des contours; c�est ainsi qu�on dessinera mieux les cheveux et les habits d�une personae, si Fon place un �cran blanc derri�re elle.
Si Fon veut faire le portrait de quelqu�un, il est bon que Foeil du dessinateur, et par cons�quent Fappareil lui-m�me,nbsp;se trouvent ii peu pr�s A la hauteur des yeux du mod�le A lanbsp;t�te duquel on doit donner un point d�appui, paree que le plusnbsp;l�ger mouvement d�truirait la ressemblance.
Les myopes et les presbytes peuvent faire usage des besides dont ils se servent habituellement, s�ils ne voient pas assez distincteraent dans la chambre claire.
-ocr page 31-� 26 �
Si Ton avail i retracer un ample contour, ou ii �x�cuter la copie d�un dessin tellenient rapproch� de la machine qu�onnbsp;ne p�t le faire entrer tout entier dans le champ de la vision,nbsp;on op�rerait tr�s commod�ment en trawant sur le papier etnbsp;sur le mod�le des compartimens r�ticulaires semblables, denbsp;mani�re que l�instrument embrassdt k la fois toute l��tenduenbsp;d�un carr� du mod�le et du carr� correspondant sur lenbsp;papier; de sorte que dessinant successivement ce qui se pr�-senterait dans chaque carr� , on obtiendrait ainsi un dessinnbsp;d�une �tendue consid�rable.
Si l�on voulait dessiner sur du papier ou sur une toile une figure enti�re en relief, comme une personne, une statue,nbsp;etc., et la copier d�une grandeur h ne pouvoir �tre vuetoutnbsp;enti�re dans l�appareil, on �loignerait d�abord le mod�le denbsp;celui-ci jusqu�h ce que l�image f�t enti�rement comprise dansnbsp;le champ de l�instrument: alors on dessinerait cette image,nbsp;qui serail plus petite que celle qu�on d�sirerait avoir; puis onnbsp;tracerait sur cette premi�re copie et sur le papier o� l�onnbsp;voudrait ex�cuter le grand dessin, des carr�s semblables hnbsp;ceux dont nous avons parl� plus baut, et, se servant de cettenbsp;copie comme d�un original, on obtiendrait ainsi un dessinnbsp;aussi grand qu�on pourrait le d�sirer.
11 n�est pas inutile de faire remarquer que les carr�s cor-respondans de l�original et du papier, quoiqu��tant des figures semblables , ne co�ncideraient pas dans l�appareil, si le plan de l�original ne faisait pas un angle droit avec celui de lanbsp;copie, et si le rayon perpendiculaire au plan de l�objet n��-tait projet� perpendiculairement h la surface du papier.
Cette condition est remplie lorsque l�original est dans une position bien verticale, que le papier est plac� bieu horizon-talement, et quand l�axe du prisme est h la fois parall�le aunbsp;plan vertical et au plan horizontal. 11 est bon de disposernbsp;constamment l�appareil de mani�re k ce que l�objet et le pa-
-ocr page 32-� 26 �
pier soient dans les conditions dont nous venons de parler ^ m�me lorsqu�on n�emploie pas Ie proc�d� des carr�s corres-pondans, afin de ne pas alt�rer, dans la copie, la ressem-blance qu�elle doit avoir avec roriginal.
Lorsqu�on dessine des objets de grand es dimensions, on peuts��viter la peine de tracer des compartimens sur l�objetnbsp;et sur Ie papier, en allongeant Ie soutien de l�appareil au lieunbsp;d��loigner celui-ci de l�objet, et en dessinant ensuite avec unnbsp;porte-crayon d�une longueur suflisante, ou avec un morceaunbsp;de fusin attach� �i une baguette assez longue, si la distancenbsp;de l�appareil au papier est trop consid�rable.
Lorsque les circonstances Ie permettent, on peut �lever OU abaisser l�objet, ou bien Ie faire mouvoir i droite ounbsp;gauche, afin que son image se trouve �galement distribu�enbsp;autour de la ligne qui, de l�oeil, tombe perpendiculaireraentnbsp;sur Ie papier.
II faut, lorsqu�on dessine, prendre garde que les cheveux, Ie bord du chapeau, ou tout autre objet, n�interceptent lesnbsp;rayons qui viennent peindre dans l�appareil l�image de l�ob-jet. Souvent on s��tonne de ne point voir ou de voir tr�s mal,nbsp;et l�on ne s�aperQoit pas qu�il se trouve devant l�instrumentnbsp;nn �cran opaque.
La chambre claire peut se disposer tr�s avantageusement de la mani�re suivante, dans tous les cas o� la main du des-sinateur re(:oit une trop grande quantit� de lumi�re. On faitnbsp;tourner Ie prisme autour de sou axe pour Ie diriger, nonnbsp;plus vers l�objet, mais vers Ie papier, flg. 6. Alors, Ie dessi-nateur regardant horizontalement h travers l�ouverture dunbsp;prisme qui est tourn�e vers lui, voit directement les objets h copier; et, s�il fait en m�me temps courir son crayonnbsp;sur Ie papier plac� sur la table, il aper^oit la pointe de cenbsp;crayon qui lui paralt se mouvoir sur les diverses parties denbsp;l�objet, comme si elle y �tait transport�e. Par ce moyen, il
-ocr page 33-27
en pourra desslner les contours en sulvant la trace de 1�original avec l�image r�fl�chie du crayon.
Comme dans les autres dispositions de l�appareil, si la pointe du crayon ne paralt pas co�ncider avec Ie m�me pointnbsp;de l�objet quand on donne i l�oeil diverses positions surnbsp;l�ouverture du prisnie, il est n�cessaire d�approcher ou d��-loigner l�instruinent de la table, comme nous l�avons d�jiinbsp;expliqu�.
Nous devons faire observer ici que, si l�on adopte la premi�re m�thode, celle de regarder de haut en bas, l�objetdoit �tre plac� de mani�re � se trouver plus �clair� que Ie papiernbsp;sur lequel on veut copier, et cela paree qu�on ne l�apercoitnbsp;qu�au moyen de deux r�fiexions qui lui font perdre l�exc�snbsp;de lumi�re qu�il a relativement au papier.
Au contraire, si l�on emploiela seconde m�thode, qui con-siste h regarder l�objet directement et horizontalement, ce-lui-oi doit �tre expos� h une lumi�re moindre que celle du papier qui, �tant vu alors au moyen des deux r�flexionspro-duites par Ie prisme, perd un peu de la surabondance de lumi�re qu�il a sur l�objet.
La chambre claire, qui est tr�s utile aux personnes qui ne connaissent pas Ie dessin,n�estpas moinsavantageusea cellesnbsp;qui ont de l�habilet� dans eet art, puisque Ie dessinateur ounbsp;Ie peintre, apr�s avoir pris Ie contour des objets au moyennbsp;de l�appareil, et appliqu� ensuite, sans aucun interm�diaire,nbsp;les ombres ou les teintes qu�il croitconvenables,peut comparer son travail avec l�image naturelle en placant l�un a c�t�nbsp;de l�autre, et appr�cier ainsi avec une extr�me facilit� ce quinbsp;manque a son ouvrage pour qu�il repr�sente v�ritablementnbsp;l�original.
Le commencant, en ex�cutantde simples esquisseset en les comparant ensuite atten�vement avec les contours des images produites par l�appareil, pourra acqu�rir cette justesse
-ocr page 34-� 28 �
de coup-d�oeil qui est si n�cessaire l�exacte distribution des diverses parties d�un dessin.
L�artiste habile s��pargnera beaucoup de temps en d�ter-minant avec eet instrument les principaux contours d�un dessin compliqu� qu�il voudrait ex�cuter d�apr�s nature, oucopier sur un tableau d�jci ex�cut�.
Le docteur B. Bate a publi� une instruction sur la chambre claire de Wollaston et sur la mani�re de s�en servir, quenbsp;l�on pourra consulter (i3.U^\amp;Nicholson�sJoarnal^octobre 1809.nbsp;Nous allons en donner quelques extraits :
�.... L�appareil demeurant stationnaire, on pourra remar-quer qu�en portant I�ceil un peu plus en avant du c�t� du prisme, et en regardant en dedans du c�t� oppos�, 1�imagenbsp;continuera de se projeter plus avant vers le dessinateur; onnbsp;obtiendra son prolongement dans le sens oppos� en portantnbsp;I�oeil plus en arri�re, et l�on r�unira ainsi successivement, surnbsp;le papier, l�image r�fl�chie et distinctede touslesobjetscom-pris dans un angle de 45 degr�s de haut en bas. �
Enfin, en portant �galement I�oeil dans une direction perpendiculaire 4 la premi�re, c�est-4-dire 4 droite et4gauche, on pourra obtenir un champ horizontal d�environ 80 degr�s,
�tendue bien suffisante dans tous les cas........................�
�Cet instrument est surtout pr�cieux pour un jeune artiste qui sait 1�employer avec intelligence. �
� Par exemple , il esquissera un ou deux des objets situ�s vers le milieu du champ qu�il veut dessiner. II regardera en-suite ce m�me champ en se servant de la face sup�rieure dunbsp;prisme, comme moyen de direction pr�cis vers l�objetde l�ob-servation. Alors il pourra exercer son ceil et son jugementnbsp;A d�terminer par son esquisse deji trac�e, les grandeurs etnbsp;les distances relatives des objets qui restent a dessiner dansnbsp;le champ du paysage. II comparera ensuite la place qu�il leurnbsp;aura assign�e dans son dessin, avec celle que Ie prisme don-
-ocr page 35-29
nera lui-m�me leurs images; et ces corrections attentive-ment observ�es, peuvent 1�aider beaucoup ii acqu�rir une
grande justesse de coup-d�oeii.....� � L�artiste consomm�
pourra aussi gagner beaucoup de temps, surtout lorsqu�il aura une grande complication d�objets ^ dessiner, en em-ployant eet appareil pour determiner les positions relativesnbsp;de tons les points de son tableau qu�il consid�rera commenbsp;importans; car on sait que c�est encore une des propri�t�snbsp;caract�ristiques de eet instrument, de placer toutes les projections qu�on peut en obtenir dans la perspective la plus ri-goureuse......�
Les personnes curieuses de connaltre tout ce qui a �t� pu-bli� sur eet admirable instrument, liront avec plaisir l�int�-ressant m�moire de M. Ie professeur Amici de Mod�ne, in-s�r� dans les Annales de physique, t. XXII, p. 137. On y trouvera la description de diff�rentes chambres claires ima-gin�es par ce savant professeur. Le cadre de cette notice nenbsp;nous permet pas de reproduire ce travail. Quant A la lettrenbsp;du capitaine Basil Hall, nous la donnerons en entier A la fmnbsp;de cette instruction; nous conseiilons aux amateurs de la lirenbsp;attentivement.
Dans la premi�re �dition d�une notice sur la chambre claire publi�e par nous, aumois de mai 1829, nous avons donn� lanbsp;description d�une autre esp�ce de chambre claire tr�s facilenbsp;A construire.Nousl�avions m�me fait repr�senter fig. 26, pi. 3.
Cette forme particuli�re peut int�resser les amateurs, par la facilit� de sa construction; aussi nous reproduisons le dessin de notre premi�re planclie, quoique eet instrument nousnbsp;paraisse d�fectueux sous plusieurs rapports.
II est compos� d�un petit miroir m�taliique ou de verre, A B, fig. 7 ,inclin� sur une glace transparente A surfaces pa-rall�les A C.
Les rayons �man�s d�un objet R, arrivant au miroir B A,
-ocr page 36-30
sont r�fl�chis en T, sulvant la direction � D, et sont r�fl�chis de nouveau par Ia premi�re surface de la glace transparentenbsp;qui les renvoie en O i l�oeil de l�observateur. La transparencenbsp;de la glace A C, permet i roeil de distinguer i la fois cettenbsp;image et la pointe du crayon plac�e en S.
II est facile de comprendre foute l�importance de la cham-bre claire. N�anmoins, il faut Ie dire, eet instrument ne fut pas appr�ci� ^ sa juste valeur, m�me par son c�l�bre inventeur.nbsp;On a reconnu que non seulement la camera �tait destin�e bnbsp;reproduire imm�diatement les objets qui nous environnent,nbsp;mais encore qu�eile pouvait servir ^ dessiner les objets vus aunbsp;moyen d�une lunette ou d�un microscope. Wollaston, Bate etnbsp;Amici donn�rent ci ce sujet des r�gies g�n�rales, sans avoirnbsp;approfondi la question.
Dans son m�moire, Wollaston nous dit: � En placant la �lentille convexe sur Ie devant de l�appareil, et en renver-�sant les distances proportionnelles (c�est-i-dire en placantnbsp;�Foriginal k une distance moindre que celle qui existe entrenbsp;�roeil et Ie papier), 1�artiste pourrait dessiner correctementnbsp;�de petlts dessins sur une plus grande �chelle, et Ie natura-�liste, en se servant d�une lentille dontle foyer seraittr�snbsp;�court, pourrait copier de tr�s petits objets, dontles imagesnbsp;�seraient alors consid�rablement amplifi�es. �
Evidemment voili Ie germe d�une des plus belles applications de la chambre claire.
Le docteur Bate, guid� par les aperous de Wollaston, �crivait: a Je crois essentiel d�ajouter qu�on peut aussi em-�ployer dans ce cas un microscope compos�;quot;mais qu�il estnbsp;�plus commode de s�en servir en laissant au prisme sa positionnbsp;�horizontale, et en placant le microscope aussi horizontale-�ment en face du prisme contre lequel on applique l�oculairenbsp;�de ce m�me microscope. On peut disposer de la m�me ma-�ni�re un t�lescopc ou une lunette ordinaire, en appliquant
-ocr page 37-� 31
�son oculaire centre la face ant�rieure du prisme. On obtient �ainsi sur son papier I�image d�un objet distant, et on pentnbsp;�en tracer les contours d�une mani�re �galement nouvelle,nbsp;� agr�able et correcte. �
Pour coinprendre l�indication de M. Amici, il est n�cessaire de donner en entier Ie passage de son m�moire o� il d�crit une quatri�me esp�ce de camera lucida (1).
x Par la combinaison d�un prisnie de verre et d�un miroir gt;gt; de m�tal, j�obtiens une quatri�me esp�ce de camera lucida.nbsp;� Voici sur quels principes elle est construite : A B G, fig. 8 ,nbsp;�repr�sente un prisme isoc�le de verre, rectangle en B; lanbsp;�face B C est parall�le au miroir m�tallique M N, et en estnbsp;gt;gt; un peu �loign�e; une fente de moindre largeur que Ie dia-� m�tre ordinaire de la pupille, r�gne au milieu de ce miroir,nbsp;�suivant la direction longitudinale M N; alors les rayons denbsp;�l�objet �loign� Q entrent en quelque point de la surface A B,nbsp;�se r�fl�chissent snr A C, sortent par B C, et vont rencontrernbsp;�la surface polie du miroir, qui les renvoie de bas en haut.nbsp;�gt; L�o�il situ� vers P, voit l�objet �loign� projet� en X sur Ienbsp;� papier, pendant qu�� travers la fente du miroir il apereoitnbsp;�en m�me temps la main qui dolt dessiner.
�On remarquera, continue M. Amici, que les d�fauts re-�proch�s � la construction du docteur Wollaston, sont un xpeu diminu�s. Supposons en effet que R S, fig. 9, repr�-ssente la pupille plac�e sur la fente X Y du miroir m�tal-�lique; il est clair que l�oeil pourra faire de petits mouvemensnbsp;�vers la droite ou vers la gauche, sans que cela am�ne denbsp;� changemens sensibles, ni dans la clart� de l�objet, ni dansnbsp;�celle du papier. Quant aux mouvemens dans Ie sens X Y,
(1) Tous les m�moires que nous avons cit�s dans cette instruction sont consign�s dans notre notice . publi�e en 1829; et dans Ia deuii�menbsp;edition 1833.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C. C.
� 32 �
�ils n�occasionnent absolunieiit aucune variation. Au reste, *cette construction rem�dierait A peine aux d�fauts des ca-
� nbsp;nbsp;nbsp;inera ordinaires, qu�il faudrait encore l�adopter, tant A
� nbsp;nbsp;nbsp;cause du grand champ qu�elle perinet de d�couvrir, qu�A
� nbsp;nbsp;nbsp;raison de l�usage qu�on peuten faire comme micrometre,nbsp;�en l�appliquant aux microscopes et aux t�lescopes, ainsi quenbsp;�je me propose de Ie faire voir dans une autre occasion. �
Plus tard, je fis des experiences nombreuses sur les applications de cette merveilleuse machine, et, A l�aide de mes microscopes, je m�assurai que la chambre claire peut servir:
1� A dessiner parfaitement les objets vus par Ie microscope. Dans ce cas on peut s'en servir pour mesurer les angles des cristaux microscopiques d l�aide (Tun simple rapporteur-2� A mesurer Ie grossissement du microscope.
Squot; A reconnaitre rigoureusement Ie diam�tre des objets soumis a l�instrument, et cela, k un 4000** ou 5000� demil-lim�tre pr�s, etc.
Ce dernier emploi de la chambre claire appliqu�e au microscope est d�une utilit� incontestable pour appr�cier Ie diam�tre des fils de soie, de coton, de laine, de lin; la gros-seur des fils m�talliques tr�s d�li�s, l�ouverture des tubes ex-cessivement capillaires, etc, etc.
Dans ces derniers temps, j�ai soumis k la soci�t� d�encou-ragement de nouvelles vues sur les propri�t�s de la chambre claire; j�ai d�montr�, premi�rement, qu�une chambre clairenbsp;appliqu�e k une longue-vue ou t�lescope donne:
1� La mesure exacte du grossissement de l�instrument.
2� La distance d�un objet connaissant son diam�tre et r�ci-proquement.
3� Toutes les dimensions des objets plac�s sur Ie m�me plan et k la m�me distance qu�un objet �loign� dont on saitnbsp;pr�alablement les dimensions.
-ocr page 39-� 33 �
li� La facilit� de dessiner les contours et les plus petils d�tails d�un objet �loign� ou inaccessible.
Secondement. J�ai pr�sent� une nouvelie chambre clalre double OU jumelle qui donne plus de champ de vue que lesnbsp;anciennes, mais qui me parait surtout fort importante en cenbsp;qifelle fournira aux physicietis, aux m�decins et aux opticiens un moyen d��tudier, d�une mani�re pratique et sure,nbsp;les divers ph�nom�nes de la vision, soit naturelle, soit aid�enbsp;par Tart, relativement l�emploi s�par� ou simultan� desnbsp;deux yeux.
Troisiemement. Enfin, une chambre clairecurieuse par la petitesse de ses dimensions et qui permet aux artistes d�em-porter cette utile machine en toute occasion avec autaot denbsp;facilit� qu�un compas (1).
Pour mesurer rigoureusement ie grossissement d�une lunette OU d�un t�lescope quelconque,
II suffira de placer une r�gie divis�e a une certaine distance de la lunette , d�appliquer la face ant�rieure de la chambrenbsp;claire sur i�oculaire et de dessiner une des divisions de cettenbsp;r�gie sur un papier plac� pr�alablement sur une table, puisnbsp;ensuite de faire glisser lat�raiement la chambre claire, et hnbsp;l�aide de eet instrument seul, de tracer sur te in�me papiernbsp;les extr�mit�s de la r�gie. Ceci �tant elfectu�, il est �vident que Ie grossissement exact de la lunette sera indiqu�nbsp;par Ie rapport qui existera entre Ie trac� d�une division vuenbsp;au moyen de 1�appareil amplifiant et celui de la mire ounbsp;r�gie vue k l�aide de la chambre claire seule.
Pour mesurer la distance des objets avec une lunette arm�e d�une chambre claire,
II faut fixer h cette lunette une r�gie ou tringle tenant soli-dement h 30 ou 50 centim�tres ou plus de distance, au-dessous de Pociilaire une petite tablette ou support fixe; puis
^1) Voir Ia lellre de M Itasil Hall.
-ocr page 40-� SA �
avoir une mire ou r�gie de deux m�tres ou plus de longueur.
L�appareil �tant dispos� de la sorte, il sera n�cessaire d��-talonner une fois pour toutes la lunette et de la graduer sui-vant la vue de l�observateur. Pour cela , on mesurera li la r�gie OU ii la chalne, mais avec soin, une base de 50, 100,nbsp;200,400 m�tres ou plus; ensuite, on portera la lunette k 100nbsp;m�tres, par exemple, de la mire d�jci indiqu�e, et, sur lanbsp;tablette, on tracera, ii l�aide de la lunette arm�e de la cham-bre claire, 1�espace compris entre les extr�mit�s de laditenbsp;mire ; puls on r�p�tera la m�me op�ration k 200,300 et 400nbsp;m�tres et plus, si on Ie juge convenable; on �tablira ainsinbsp;une �chelle sur la petite tablette. Ce travail une fois fait, ilnbsp;suffira de regarder 4 l�aide de la lunette une mire ou un ob-jet dont une dimension serait connue, pour en conclure denbsp;suite sa distance d�apr�s l�espace que la mire comprendra surnbsp;la petite tablette �� l��chelle a �t� pr�alablement trac�e.
II est clair que l�inverse aura lieu et que par cons�quent il sera facile de juger de la grandeur d�un objet, connaissantnbsp;sa distance. On pourra done, de la mani�re la plus facile,nbsp;obtenir par ce nouveau proc�d� tous les avantages des lunettes microm�triques.
II est naturel de penser que toutes les parties d�un objet, plac� 4 distance et sur un m�me plan, pourront �tre exacte-ment compar�es. Quelles applications ne peut-on pas faire denbsp;ce moyen ?
Puisque la lunette grossitles objets �loign�s, ils se trouvent ainsi dans les conditions de ceux qui sont rapproch�s; rien,nbsp;par cons�quent, n�emp�che d�en dessiner exactement tous lesnbsp;d�tails.
II y a sans doute encore beaucoup 4 obtenir des pro-pri�t�s de la chambre claire associ�e aux Instrumens d�op-tique; je m�occupe s�rieusement de cette question, et puis promettre quelque chose de nouveau en ce genre.
-ocr page 41-� 3ft �
M. Ie capitaine Rlchoux, ancien professeur de topographic h Saint-Cyr, s entretenant avec moi de mes nouvelles applications, coHQut la possibllit� de mesurer les distances d l�aidenbsp;de la camera scale. Rentr� chez lui, il lit des exp�riences quinbsp;r�ussirentparfaitement,et quesans doute il fera connaitre aunbsp;public.
Je crois devoir donner ici la description succincted�un nou-vel instrument destin� aux peintres et aux naturalistes.
Souvent on veut reproduire, soit avec la camera seule, soit avec cette derni�re et une loupe, des objets contenus dansnbsp;un vase, ou des pi�ces anatomiques plac�es sur une table etnbsp;plus ou moins �loign�es de l�observateur, vu la n�cessit� o�nbsp;il se trouve d�avoir devant lui Ie papier sur lequel il dessine.
Avec la camera ordinaire seule il �tait impossible d�y par-venir. J�avais d�jh construit plusieurs appareils qui remplis-saient plus ou moins bien Ie but que l�on se proposait, lors-que je congus l�id�e de ce dernier instrument :
BP, PC. sontdeuxprismes triangulairesde grandeursdiff�-
-ocr page 42-� 36 �
rentes, dispos�s de la mani�re indiqu�e dans la ligure, au moyen d�une monture mobile fort simple. A B C D indl-quent la marche des rayons qui viennent se rendre A l�oeilnbsp;en D.
On peut, li volont�, placer des lentilles de divers foyers, soit au-dessus du prisme PC, soit au-dessous du prisme BP,nbsp;OU bien m�me dans ces deux points, et i�on obtiendra des amplifications de deux k dix fois et pius, avec un vaste champnbsp;visuel.
S�agit-il de copier un plafond, circonstance qui peut se pr�senter souvent dans les mus�es, il suffit de changer la situation respective des prism es, ce qui se fait avec la plusnbsp;grande facilit� au moyen de la monture mobile. Dans ce cas ,nbsp;les deux prismes auront la m�me position quant aux surfacesnbsp;r�fl�chissantes, et Ie prisme BP transmettra 1�image du plafond en m�me temps que la pupille partag�e par Ie bord dunbsp;prisme P C, laissera voir Ie papier et Ie crayon.
II suffit de comprendre la premi�re description pour con-cevoir de suite la th�orie de cette derni�re camera.
J�ose esp�rer que eet appareil m�ritera les suffrages des hommes sp�ciaux, surtout lorsqu�ils seront h m�me d�en fairenbsp;1�application dans un grand nombre de circonstances o� ilsnbsp;se trouvaient embarrass�s, et, par suite, retard�s dans leursnbsp;travaux.
Jetermineraipar la description succincte de quelques cham-bres Claires dont les deux premi�res sont tr�s int�ressantes sous Ie rapport de leur application au microscope.
Soemmering a fait construire une pfetite camera; elle s�applique a l�oculaire du microscope au moyen d'un anneau. C�est tout siraplement un petit miroir d�acier d�un diam�trenbsp;moindre que celui de la pupille. Les objets plac�s sur Ienbsp;porte-objet du microscope, sont r�fl�chis par ce miroir ennbsp;sortant del�oculaire. En regardant verticalement, on aper-
-ocr page 43-37
?oit rimage au moyen du mirolr, dont la tr�s petite dimension permet a l�oeil de recevoir les rayons qui partent ,du crayonnbsp;et de reproduire cette image sur Ie papier.
On trouve, dans un M�moire de M. Amicl, la description d�une chamhre claire horizonto-verticale de son invention , destin�e li reproduire, avec la plus grande facilit�, les objets vus au microscope. La combinaison d�un miroirm�tal-lique perc� et d�un prisme rectangulaire, constitue cette machine fort ing�nieuse et de l�usage Ie plus commode.
Au surplus, M. Amici a fait construire un grand nombre de chambres claires. La premi�re, qu�il regarde commesup�rieure A la camera de 'NVollaston, est repr�sent�e fig. 10.nbsp;Si on compare ce nouv�l appareil A la construction de Wollaston , fig. 1quot;, on trouvera beaucoup de ressemblance;nbsp;c�est ce qui fait dire A M. Amici: � Je ne dois point tairenbsp;nque Ie c�l�bre docteur Wollaston avait d�jAconcule projetnbsp;� de combiner un verre plan avec un miroir �tam� sous l�in-ncliuaison de 135 degr�s, et que cela m�me fut Ie principenbsp;�qui Ie conduisit plus tard A la d�couverte du prisme, au-�quel il donna la pr�f�rence. Cette id�� 'est en effet consi-�gn�e dans son M�moire, mais jel�ignorais enti�rement quandnbsp;�je fis mes premi�res tentatives. �
M. Amici a chang� Ie r�flecteur qui, �tant en ui�tal, �vite la double r�flexion de la glace �tam�e. La figure 11 est lanbsp;representation de eet appareil mont�.
Ayant observ� que dans eet instrument il y avait une double r�flexion produite par les deux faces du verre plan, M. Amici propose de d�polir une portion de ce verre. Dunbsp;reste, voici comment il signale eet iuconv�nient et Ie moyennbsp;d�y r�m�dier:
� Suppos�us que A iB, fig. 10 �is, repr�sente Ie faisceau de lumi�re partant de 1�objet �loign� qui, apr�s avoir rencon-
-ocr page 44-� 38 �
tr� Ie miroir m�tallique en B, vient frapper Ie verre plan au point C, IJi une portion du faisceau se r�fl�cliit suivant Cnbsp;G, tandis qu�une autre partie , r�fract�e en C D, �prouve iinbsp;son tour une r�flexion sur la seconde face, et sort dans la direction F E, quine formerait aucun angle avec C G, dans lanbsp;supposition d�un exact parall�lisme entre les deux surfacesnbsp;du verre. Alors, aussi, les images de l�objet�loign�, produitesnbsp;par les deux r�flexions, co�ncideraient parfaitement; mais sinbsp;l�on ne veut pas admettre la supposition d�un exact parall�lisme entre les deux faces du cristal, il n�en demeurera pasnbsp;moins �vident que Ie faisceau F H, se trouvant assez distantnbsp;de C G, tl cause de l��paisseur du verre, onsera Ie maitredenbsp;se d�barrasser en��rement des f�cheux effets qu�il p�urraitnbsp;produire, en d�polissant la portion D M qui ne sert k rlen. �
Ensuite, Ie c�l�bre professeur de Mod�ne imagina une seconde disposition, fig. 12. G E D est Ie miroir m�tallique in-clin� sur Ie verre plan, sous un angle de 45 degr�s; Ie verre transparent A B G D se tourne du c�t� de l�objet. En ex�cu-tant eet appareil, M. Amicl avait pour but d�agrandir Ienbsp;champ de vision de haut en bas. II convient, du reste, quenbsp;les rayons doivent �prouver quelqu�affaiblissement, oblig�snbsp;qu�ils sont de traverser Ie verre A B C D avant d�arriver aunbsp;miroir m�tallique, et que Ie verre plan produira deux r�flexions.
La troisi�me esp�ce de camera du professeur ne diff�re de la pr�c�dente qu�en ce que Ie verre plan est remplac� parnbsp;un petit miroir m�tallique de figure elliptique, plus petit quenbsp;la pupille et support� par un fll d�aeier qui l�isole. Moyennantnbsp;cette construction, les rayons partant de l�objet arrivent li-brement au grand miroir d�o� ik sont r�fl�chis sur Ie petitnbsp;En regardant verticalement ce dernier, l�anneau de la pupillenbsp;qui d�passe la circonf�rence du miroir, apertoit Ie crayonnbsp;et permet de reprodiiire Tiniage.
-ocr page 45-39 -
Nous avons d�critla quatri��ue esp�ce, flg. 8 et 9, en citant Ie passage de M. Amici, relatif aux microscopes.
Enfin, la cinqui�me forme, fig. 13, est constitu�e par un prisme de verre isoc�le ABC dont la surface A B fait un angle de 135 degr�s avec Ie verre plan M N. G N est une lamenbsp;de cuivre perc�e d�une fente par laquelle on doit regarder.
Ce dernier appareil est celui qui 1�a eraport� sur tous les autres du m�me auteur, et c�est ainsi que se construit au-jourd�hui la camera lucida de M. Ie professeur Amici.
Apr�s les d�tails qui pr�c�dent sur les constructions diVer-ses et l�usage de la cliamLre claire, il n�est pas inutile d�a-jouter quelques mots sur l�emploi du mirolr noir.
On s�en sert avantageusement pour colorier les dessins dont Ie trait a �t� pris avec la chambre claire. On disposenbsp;pour cela Ie miroir de mani�re A ce qu'il r�fl�chisse les m�mesnbsp;images que celles qu�on a dessin�es, et on peut les copiernbsp;alors avec la plus grande pr�cision, puisqu�elles sont r�duitesnbsp;et qu�elles conservent l�exactitude la plus rigoureuse, tant denbsp;formes que de coloris. L�emploi du verre noir est bien sup�rieur k celui des glac�s blanches noircies; les images pro-duites sont beaucoup plus nettes et plus brillantes. Les effetsnbsp;de lumi�re y sont beaucoup plus sensibles, et Tensemble desnbsp;objets qui s�y trouvent naturellement encadr�s est exaeteraentnbsp;celui que la peinture doit reproduire.
-ocr page 46-LETTRE DU CAPITAIi^E BASIL HALL,
INGENIEUR-OPTICIEN BREVETE ,
l'aris , cc 28 mats 1836.
�J�ai re?u, ily a peu de jours,mon cher Monsieur, la jolie petite camera lucida que vous avez eu la bont� de me per-mettre de regarder, et que j�ai examin�e depuis. Elle me pa-ralt �tre tout aussi bonne � �tre employ�e que celles d�une dimension plus grande, et je crois que vous avez rendu un service important aux artistes et aux amateurs, en rendant eetnbsp;utile instrument plus portatif et moins couteux, sans nuire anbsp;ses autres qualit�s. Vous me faites l�honneur de dire que monnbsp;autorit� en faveur de la camera lucida peut �tre utile auxnbsp;arts et aux artistes, et que mes instructions pourl�usage qu�onnbsp;peut en faire, doivent diminuer les difficult�s que lescom-mengans trouvent en se servant de eet instrument; j�auraiunnbsp;grand plaisir es vous communiquant les r�sultats demonex-p�rience, en dessinant par Ie moyen de la camera lucida.nbsp;J�observe, pourtant, que vous m�avez d�ja fait l�honneur denbsp;traduire et de faire imprimer la lettre que j�ai �crite d. M. Dol-lond de Londres, sur ce sujet, et quoique depuis cc temps
-ocr page 47-� 41 �
j�aie fait un assez grand usage de la camera lucida, je n�ai que peu 4 ajouter h ce que vous avez publi�.
� Je prends la libert� d�appeler Tattention des artistes de profession sur ie tr�s grand secours que donne ia cameranbsp;lucida pour copier les tableaux. La fid�lit�, la promptitudenbsp;et la facilit� avec lesquelles, par Ie moyen de la camera, onnbsp;peut non-seulement esquisser, mais aussi ombrer les dessins,nbsp;sont vraiment �tonnantes, et je crois qu�elle peut �pargnernbsp;uil temps pr�cieux h un artiste, et aussi de l�attention et denbsp;la peine.
� II arrive raremeiit qu�un artiste, en r�duisant ou en co-piant un tableau, consid�re cette op�ration comme une chose d�art; ce qu�il d�sire avoir, c�est un contour exact, afin quenbsp;les masses de lumi�re, d�ombre et de couleur, aussi bien quenbsp;leurs formes, soient indiqu�es avec precision. Mais s�il doitnbsp;faire une telle esquisse sans l�aide d�un instrument, son attention est fatigu�e par Ie degr� de soin avec lequel une partienbsp;tr�s subordonn�e, mais tr�s n�cessaire du travail, doit �trenbsp;faite; tandis que s�il se sert de la camera lucida, il fait sansnbsp;peine les contours les plus exacts en quelques minutes ,nbsp;et il peut ainsi r�server tout son g�nie et presque tout sonnbsp;temps pour I�ouvrage sup�rieur de I�application des cou-leurs.
� Pour les personnes qui veulent r�duire des grands tableaux , la camera lucida est sans prix, et aussi pour ceux qui veulent avoir des repr�sentations exactes d�ornemensnbsp;d�architecture, ou copier des gravures ou des inscriptions; ennbsp;un mot, apr�s un peu d�exercice, on peut dessiner tout objetnbsp;immobile.
� Qu�il me soit encore permis de faire mention de son utl-lil� admirable pour dessiner des costumes, car la vitesse avec laquelle elle peut �tre employ�e est si grande, que de simples figures, m�me des groupes , peuvent �tre esquiss�s avant
-ocr page 48-� 42 �
que les mod�les vivans soient fatigu�s de la position dans la-quelle on les a plac�s.
DC�estde m�me extr�mement utile pour les �difices et pour d�autres esp�ces de dessins compliqu�s qui demandent beau-coup de temps et de travail, quand on se sert des moyens or-dinaires.
�Je suis tr�s content que vous ayez adopt� la construction de la camera lucida du docteur Wollaston, avec un seulnbsp;prisme 4 quatre c�t�s, qui est pr�f�rable, a mon avis, et 4nbsp;beaucoup d��gards, 4 celle de M. Amici, compos�e d�unnbsp;prisme A trois c�t�s et d�un verre plat.
s Avec la camera lucida de Wollaston, l�artiste peut varier sans l�aide de verres color�s et A chaque moment selon sanbsp;volont� , l�intensit� de la clart� (si oa peut se servir de cettenbsp;expression ) du mod�le qu�il a devant lui; et ceci, je vousnbsp;assure, est un tr�s grand avantage en copiant des tableaux.
� II me parait que eet important caract�ristique de la camera lucida de Wollaston, est en grande partie gAt�nbsp;par l�usage du petit diaphragme mobile qui couvre Ie trounbsp;par lequel l�artiste regarde, et je vous conseille fortementdenbsp;Ie supprimer, car non-seulement il est incommode, rnaisnbsp;m�me il est nuisible. L�oeil de l�artiste doit �tre avanc� plusnbsp;ou moins sur Ie prisme, selon que l�objet est obscur ou clair,nbsp;de quoi il est emp�ch� quand il fait usage de la plaque ocu-laire mobile; car il arrive rarement que toutes les parties denbsp;l�objet soient �galement �clair�es, et par cette raison on estnbsp;oblig� de changer continuellement la position de l�ceil ennbsp;avant ou en arri�re, ce que l�on ne peut faire suflisammentnbsp;quand on emploie un diaphragme oculaire.
� Je crois que vous devriez placer au moins une len�lle sous Ie prisme, comme vous Ie faites dans les grandes chambresnbsp;claires, afin de corriger la parallaxe qui a lieu par la diver-geuce des rayons en certaines circonstances. J�ai trouv� tr�s-
-ocr page 49-� 48 �
utile d�avoir line grande vari�t� de ces lentilles, pour pouvoir dans tous les cas, et quelle que soit la distance, d�truire lenbsp;d�sagr�ment de ce mouvement parallactique. Je trouve ex-tr�mement utile d�avoir un verre rapetissant propre 4 �trenbsp;plac� devant le prisme, non-seulement pour ceux qui ont lanbsp;vue courte, mais aussi, dans certaines circonstances, pournbsp;les presbytes. Je vous conseillerai aussi de faire I�instrumentnbsp;avec un double mouvement en bas, de mani�re k ce que lenbsp;prisme puisse �tre mis 4 l�instant perpendiculairement surnbsp;chaque partie du dessin; je sais par exp�rience que ce pointnbsp;est d�une grande utilit�, et vaut bien plus que la diff�rence dunbsp;prix que 1�addition co�tera.
� Quand on copie des tableaux, on est oblig� souvent de mettre le papier dans l�ombre pour rendre presqu�invisible lenbsp;crayon et le dessin, la position des tableaux dans quelquesnbsp;galeries �tant telle, que si 1�artiste ne fait pas attention 4 cenbsp;point il manquera souvent son but; aussi j�ai trouv� tr�s-utilenbsp;d�envelopper toute la machine dans un demi-cylindre de carton , de mani�re ii exclure presque toute la lumi�re du dessin que je faisais.
t Si l�on agit ainsi, le crayon est naturellement ii peine visible, et souvent le dessin ne Test pas du tout; le tableau, cependant, est vu tr�s clairement et les lignes en sont tr�snbsp;distinctes. Dans ces cas o� on voit l�g�rement le crayon, onnbsp;peut cependant, avec une grande facilit�, tracer les lignesnbsp;sur le papier, et, suivant ces directions, copier les tableauxnbsp;les plus obscurs et ceux qui sont plac�s dans une lumi�re peunbsp;favorable; tandis que, sans la pr�caution d�obscurcir le papier , il serait tout 4 fait impossible de r�ussir. D�apr�s lesnbsp;m�mes principes, j�ai trouv� beaucoup mieux de ne mettrenbsp;que rarement un verre color� entre le prisme et l�objet quinbsp;(loit �tre dessin�, car il m�a toujours �t� plus facile de r�gler
-ocr page 50-- 44 �
rintensit� de l��clat du dessin, premi�rement, en avangan OU retirantl�oeil; secondement, en diminuant ouaugmentantnbsp;la quantit� de lumi�re sur Ie papier.
� On doit avoir grand soin, dans tous les cas, de placer la table tout 4 fait horizontalement et d�ajustef Ie prisme denbsp;mani�re que ses coins soient parall�les avec la surface de lanbsp;table et avec les c�t�s du papier; si on ne fait pas attentionnbsp;4 cela, quelque mauvaise repr�sentation aura lieu.
�II est important de remarquer que la plupart des per-sonnes qui se servent de la camera lucida de Wollaston, trouvent toujours aa commencement de grandes difflcult�s, etnbsp;comme l�emploi de la camera lucida d�Amici est tr�s facile,nbsp;elles abandonnent l�emploi d�un instrument d�une si grandenbsp;efficacit� pour un autre qui, en comparaison, est tr�s limit�nbsp;dans son utilit�, surtout dans les endroits peu �clair�s. Maisnbsp;un peu de pers�v�rance assurera presqu�4 tout Ie mondenbsp;l�emploi de eet admirable instrument.
� Je recommande aussi 4 toutes les personnes de commen-cer en ouvrant les deux yeux, cequi emp�che de les fatiguer, et, je Ie r�p�te, de ne jafnais se servir du diaphragnie ocu-laire, car il est vraiment tr�s nuisible.
�Je ne crois pas avoir rien 4 ajouterquisoitde quelqu�uti-lit�; et je serai tr�s heureux si mes remarques encouragent 4 employer eet instrument qui est d�une grande valeur dans lesnbsp;mains d�un amateur, et encore d�une plus grande dans cellesnbsp;d�un artiste; et j�ose ajouter , apr�s une assez longue experience, � qu/aacun voyageur ne deorait se metlre en campagnenbsp;sans eet instrument. J�aurais beaucoup de satisfaction aussi denbsp;Ie voir introduit dans les �coles et pensions oii l�on enseignenbsp;Ie dessin; alors nous pourrions esp�rer de voir des representations tol�rables de la nature, par de jeuncs dames et de
� 45 �
jeunes messieurs, au lieu de ces horribles caricatures qui offensent si souvent notre go�t.
. �Recevez, je vous prie,
�Monsieur,
�Les assurances de ma haute consid�ration, �BASIL HALL.
� Cnpifnine de vaisseau de la marine royale anglaisc.�
Sup�riorit� de la camera lucida sur Ie diagraphe. Opinions de plu-
sieuis artistes et de MM. Arago et Gay-Lussac............... 4
Quelques passages d�unc lettre adress�e par Ie capitaine Basil-Hail
a M. G. Dollond.......................................... 5-6
Quelques r�gies d�optique..................................... 7
M�moire de Woilaston ; d�couverte de ia chambre claire......... 8
Premi�re forme de l�instrument. Note sur les raisons qui ont port� J�auteur de cette notice a adopter la chambre claire de Wollaston
pr�f�rabiement a toute autre................................ 9
Suite du m�moire de Wollaston............................... 10
Deuxi�me forme de la chambre claire.......................... 11
Double vision, position de Toeil................................ 12
Usages de l�instrument et mani�re de l�employer................. 14
Comparaison de la chambre obscure avec la chambre claire; avan-
tages de cette derni�re...................................... 16
Modifications apport�es par l�auteur a \achambre claire deW ollaston. nbsp;nbsp;nbsp;17
Avantages de la construction actuelle.......................... 18
Mani�re de disposer l�appareil. Amplification ou diminution des
images.................................................... 19
V�ritable position de la pupille................................ 20
Parallaxe. Verres convcies.................................... 21
R�partition de la lumi�re................. ^22
Papiers noircis pour faciliter Ie dessin, verres color�s............ 2:t
-ocr page 54-� 48 �
Extraits de I�instruclion du docteur B. Bate sur la mani�re de sc
servir de la ehambre elaire de Wollaston..................... 28
Nouvelle forme de la ehambre elaire, mauvaise construction...... ' nbsp;nbsp;nbsp;29
Apercus de Wollaston , Bate et Amici, relativement a dc nouvelles
applications de la ehambre elaire............................ 30
Nouvelles applications par I�auteur.......... 32
Mani�re de mesurer exactement le grossissement d�une lunette ct la
distance des objets.............. 33
Nouvelle ehambre elaire invent�e par I�auteur.................. 35
Description succincte de quelques chambres elaires.............. 36
ehambre elaire de Soemmering............................... Id.
Id. de M. Amici.................................. 37
Autres du m�me auteur...................................... Id.
Du miroir noir............................................... 39
Lettre adress�e par le capitaine Basil Hall a M. Charles Chevalier. 40
IMPKIMEBIE n��D 1'UOtIX et (gt;. niiE !VEnv�-nES-�oxs-E?rF.lt;gt;'s. 3.
-ocr page 55-