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-ocr page 5- -ocr page 6- -ocr page 7-C 13 7lt;tö I^ouö
lequel on donne les régies óquot; les proportions qu'il faut objerver pour faire toutes fortes de Lunettes déapproche , Aiicrojcopesnbsp;Jimples amp; compofés j lt;amp; autres Ouvrages quinbsp;dependent de l'Art,
Avec une inftriiftion fur l’ufage des Lunettes ou Conferves pour toutes fortes de vues.
M D C C X L I X.
Avec Approbation amp; Privilege du Rot,
-ocr page 8- -ocr page 9-A MONSEIGNEUR
Garde des sceaux de erance,
L E Traité qiie 'f annonce aujour-d'hui a cela de commm avec plujieurs excellents OtivrageSj quil doitfon origine au zéle de VOTRE Grandeurnbsp;pour le bien public 0^ la perfeblionnbsp;des Sciences Ó' des Arts. Je nau-rois jamais eu la hardiejfe de I'entre-prendre, fije navois pas été encouragenbsp;par les ordres dont vous m'avez honoré.
J'ofevoustoffrir, Monseigneur^ ce fruit de mes Experiences amp; de mes
fejlcxions, comme un témoignagè de mon obéijfance. 11 ejl ajfez conjldéra*nbsp;ble par f importance de la matiere,nbsp;dès-ld qiie vous l'avez jugé digne denbsp;vos attentions. Paroi[jant fous vosnbsp;Aufpices j mon injuffifance peut feulenbsp;en diminuer Ie prix.
Cette derniere circonjlance m'in-t er dit l’éloge des Vertus éclat antes , amp; des Lumieres fupe'rieures qui vousnbsp;afsürent dans l’Empire des Lettres unnbsp;rang égal d celui que vous occupeznbsp;dans la Magijlrature i mais elle nenbsp;Jfauroit affoihlir la vive admiration,nbsp;ér Ie profond refpedi avec lejquelsnbsp;f ai Ihonneur d'etre,
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TOut ce que les plus fc^avans Auteurs ont jufqu a préfentnbsp;écric fur l’Optique ^ appartientnbsp;moins a la Pratique qu’a la Théorie. J'ai entrepris de fuppléer a cenbsp;défaut, en réduifanc en précepresnbsp;les proportions amp; les combinai-fons néceiTaires pour la conftruc-tion des Vertes optiques, a me-fm-e que Texpérience m’endémon-troit la juftelTe. Dans Texécu-tion de ce deffein, j’ai eu prin-cipalement en vüe, ceux d’entrenbsp;les Artiftes qui ont befoin d’etrenbsp;inftruits , pour fuivre avec méthode amp; avec connoiflance les di-procédés qui appartiennentnbsp;a leur profelïion.
a iij
-ocr page 12-II eft certain que la plupart des Ouvriers ignorent jufqu’aux ter-mes de leur Art. Pour me mettrenbsp;a Jeurportee, j’aiévité^autant quenbsp;je Pai pu , de me fervir des expref-Ilons f(^avantes , inufitées parminbsp;eux : ÖC lorfque la neceffite m’anbsp;contraint d en employer quelques-imes, j’ai ,pris foin de les expli-quer. Cet Ouvrage , qui eft ex-trémement abrégé , quoiqu’infé-rieur a ceux que les grands Mai-tres ont ecrit fur cette matiere ennbsp;dilFerentes langues, ne laifTera pasnbsp;d’etre utile aux Artiltes qui ontnbsp;du talent, amp; qui ne fc^avent quenbsp;le Francois : car j’ai tranfporte icinbsp;une infinite de connoiflancesnbsp;eparfes dans les Livres etrangersnbsp;qui n’ont pas été traduits, ou donenbsp;les Exemplaires font très-rares.
Un Li vre tel que celui-ci ne peut fe paffer de Planches öc de
N
-ocr page 13-PREFACE, vij démonftrations; mais je ne les ainbsp;employees que dans les caS;, ou rela-tivernent au mechanifme , 1’exac-titude des operations exigeoic Tintel Ugeiice de certaines proportions de Geometrie,néceflairemencnbsp;liées avec les principes de TOp-lique. Hors de-la j’ai cru devoirnbsp;épargner a mes Ledteurs la peinenbsp;éc Ie dégout de comparer fansnbsp;celfe les figures avec Ie difcours,nbsp;de parcourir les lettres alpha-betiques qui les accompagnent:nbsp;exercice qui demande un genrenbsp;d’application dont quelques-unsnbsp;ne font pas capables.
Peu verfé dans TArt d’écrire, amp; uniquementoccupé des recherches qui pouvoient me conduirenbsp;a la perfection du Méchanifmenbsp;de ma profejfion, on ne fera pasnbsp;^tirpris que j’aye négligé cette par-tiGj ou les Auteurs Francois ex-
aiv
-ocr page 14-viij PREFACE. cellent aujourd’hui , amp; qui eft finbsp;propre a attaclier Ie Leóleur, jenbsp;veux dire la pureté de la diólion,nbsp;dc les graces du ftyle. Comme c’eftnbsp;rintérêt public qui m’a engage anbsp;mettre cec Ouvrage au jour, denbsp;même que les Reflexions qui ennbsp;compofenc la fecoride Partie ,nbsp;j efpere qu on me fera grace furnbsp;1 elocution. Mais quant a ce quinbsp;regarde Ie fond amp; l’objet de monnbsp;Art, jeprielesConnoilTeurs de menbsp;juger dans la plus grande févérité.nbsp;Pai pü me trompet, amp; je ne préfu-mepasalTez de mes lumieres, pournbsp;douter que je ne me fois efledf ive-ment trompé en quelques points:nbsp;il elf important que mes fautesnbsp;en ce genre foient relevées. Unenbsp;critique vraie , loin de me chagri-ner, me caufera d’autant plus denbsp;joie , qu’elle concourra plus fü-rement au but que je me fuis pro-
-ocr page 15-PREFACE. ix poCéj cjui eft d’une part, I’inflruc--tion des Artiftes; amp;c de I’autre,nbsp;niulci plication des connoiflan-ces nécelTaires au Public fur lufagenbsp;journalier des Lunettes. Leurnbsp;cboix eft d’autant plus important,nbsp;cju’on ne f^auroit fe procurer parnbsp;elles un veritable di folide fecoursnbsp;en les prenant au hazard j il fautnbsp;avoir égard a ladifpofition adtuellenbsp;de 1 organe , amp; fe proportionneranbsp;fes befoins : fans cette attention onnbsp;s’expofe a des inconveniens quinbsp;rendent les Lunettes nuihbles plu-tor qu’avantageufes ^ ou qui met-tent avant le terns dans la necef-lite d’ y avoir recours.
Pour ne rien lailfer a defirer fur cet article , j’indique des moyensnbsp;ftniples amp; naturels de confervernbsp;L vue, amp;c de fe conduire foi-me-dans le choix des Lunettes,nbsp;iorfque lage, les inhrmites, ou
-ocr page 16-X PREFACE, les occupations d^état nous y obli-genc. On trouvera a la fin de cenbsp;Traité une diflertation fur le reta-bliflement de la vue dans quelquesnbsp;fujecs ages. L’explication de cenbsp;Phenomene fournira un motifnbsp;de confolation ou d^efpérance anbsp;ceux qui craignant le dépériflfe-ment total de leur vue, ne peu-vent fe refoudre a porter, des Lunettes.
Je termine mon Ouvrage par fexpofition de trois difficultes,nbsp;dont la folution pent jetter denbsp;graiides lumieres fur le travail desnbsp;Ardfies, amp; redifier les jugemensnbsp;du Public. II me paroit merne quenbsp;la pcrfedfion de la Dioptrique pratique en depend. Pofe efperernbsp;que ies Slt;^avants , animesduzelenbsp;du bieii commun , voudront biennbsp;prendre la peine d’examiner amp;nbsp;de refoudre ces trois Problemes.
-ocr page 17-PREFACE. xj ^epuis la publication d’unnbsp;ElTai que j’ai donne en 1746.nbsp;pour fervir d’inftru£lion fur 1’u-des Lunettes , j’ai vu avecnbsp;^^tisfadlion que plulieurs per-fonnes n’en portoient plus, pareenbsp;^u elles ont compris que cet ufagenbsp;¦etoit premature a leur égard •, d’au-tres ont change d’avis fur le choixnbsp;des Lunettes, amp; ont appris a dif-cerner celles qui leur convenoient.nbsp;II y a desparticuliers, fur-tout d-enbsp;la Province , qui fe font exercésnbsp;avec fucces a determiner la portéenbsp;de leur vüe, amp; font ainli devenusnbsp;capables de jugerpar eux-meines,nbsp;fi les Lunettes qu’ils faifoient ve-nir de Paris, étoientproportion-nées a leurs befoins.
C'eft pour étendre amp; perfec-^jonner ce premier Ouvrage ^ que j^i compoié celui que je donnenbsp;aujourd'hui, qui,comme je lef-
4'
-ocr page 18-XIJ
pere , produira des fruits encore plus confidérables. J’aurois voulunbsp;Ie donner plütótj mais les occupations indifpenfables de ma pro-fellion m’ont oblige de dilférernbsp;fexécution de mon projet.
''I
Ö’OPTIQUE MECHANIQUE.'
NOTIONS PRELIMINAIRES. De rOptiqtie,
l’O P TIQU E ell la fclence |Je la vifion ; elle fait pattibnbsp;|des 'Mathématiqaes , en cenbsp;que toutes fes opérations de
pendent du cercle amp; de l’angle : cette fcience nous enfeigne de quelle ma-*^iere la vifion fe fait dans i’oeil, fon nomnbsp;tiré d’un mot Grec qui fignifie voirgt;nbsp;ïegatder; comme il y atrois fortes de
A
-ocr page 20-de virions, 1’Optique eft divifée en tfols elpèces; 1’Optique proprement dite,nbsp;la Catoptrique 6c la Dioptrique. II menbsp;paroif a propos, avant de parcourir lesnbsp;membres de cette divifion, de donnet une idéé générale du cercle 6c denbsp;Tangle, pour fervir en quelque fortenbsp;de prélude géométrique a tout ce quenbsp;nous allons dire des opérations amp; desnbsp;jnftrumens de la Catoptrique 6c de lanbsp;Dioptrique , notions néceflaires 6c relatives a rOptique pour entendre plusnbsp;parfaitement le méchanifme de 1’art,nbsp;compofé des deux dernieres parties denbsp;notre divifion, qui peuvent être fpécu-'latives ou pratiques ; fpéculativesfil’onnbsp;entreprend de donner les raifons denbsp;leurs effers,6c pratiques fi elles prefcri-vent des régies, 6c donnent des proportions pour parvenir a Texécution ; c’eftnbsp;de ces deux facons que je me fuis pro-pofé de traiter cette fcience; il feroitnbsp;a fouhaiter que les Artiftes poffédaf-fent Tune 6c 1’autre.
-ocr page 21-^dée du circle en general.
^ ^ eerde eft une figure comprife fous feule lignCi Voyez la premierenbsp;figure de la premiere planche Ai A. ennbsp;eerde;Ie point B. qui eft au milieunbsp;appellé centre. Le centre eft égale-ïï'ent éioigné de tous ces points de lanbsp;dreonférence A. C. A. D. Les lignesnbsp;tjue Ton tire de ce point font routesnbsp;égales entre elles. Tout eerde fe di-Vife en 3^0 parties appeliées dègrést.nbsp;Ces parties font routes proportionnel-les; c’eft-a-dire, plus grandes dans lesnbsp;grands cercles, amp; plus petkes dans lesnbsp;petits. 1 80. degrés font par conféquentnbsp;ïc demi-eerde , amp; 5)0. le quart dunbsp;cerclci
On entend par diametre du eerde une ligne comme C. D. qui du pointnbsp;C. de la dreonférertee paffent par Icnbsp;centre B. amp; s’étend jufqu’a l’autre pointnbsp;de la même circonférence; la moi-B. D. ou Bi C. s’appelle demi-dia^nbsp;metre ou rayon» Le rayon donne la
mefure du eerde entier. Les ligneS inferites dans Ie eerde amp; qui ne paf.nbsp;fent pas par Ie eentre, font appdléesnbsp;cordes, amp;c fervent a terminer des arcsnbsp;de eerde de différentes grandeurs.Voyeznbsp;figure II. planehe. Un eompas.dontnbsp;les deux pointes font éeartées felon lanbsp;longueur du demi-dianietre A. B. d’unnbsp;eerele queleonque, fert a former desnbsp;arcs de eerde pour avoir des calibresnbsp;de routes efpèces j comme on Ie diranbsp;dans la fuite en parlant des inftrumensnbsp;propresa exécuter les ouvrages d’Opti'nbsp;^^ue.
Idéé de tangle en general.
Vangle eft Ie concours de deux li-gnes a un point, comme A. C. amp; B.C. au point C. figure II. de la planehe.nbsp;La grandeur de Tangle A. C. B. ne dé-pend pas de la grandeur des lignes quinbsp;Ie forment, naais de leur ouverture, la-quelle fe mefure par la quantité de Tarcnbsp;de eerde qu’elle comprend. AinfiTarcnbsp;JV. B. eft la naefure de Tangle A. C. B,
-ocr page 23-D’ ö P T T o U E. ^ 3c forte qu en fuppofant les lignes A.C.nbsp;amp; B. C. plus grandes ou plus petites,nbsp;ia quantité de Tangle A. C. B. refte tou-jours la même.
Tout eerde étant 'également divifë ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3 5o degrés, quand Tarc compris en-
tre les cótés de Tangle eft de 9 o degrés^ i’angle eft droit; quand il en a plus de.
o, il eft obtus; quand il en a moins, il eft aigu. Tout angle eft plan ou folide.nbsp;Le plan eft forme par la rencontre denbsp;deux iignes ou de deux fuperficies planes. Le folide eft fait de 3. fuperficiesnbsp;planes. L’angle plan eft ou reftiligne,nbsp;ou curviligne , ou mixte. Le redlili-gne eft formé de deux lignes droites. Lenbsp;curviligne de deux courbes, par exem-ple de deux arcs de cercle qui fe cou-pent, tels font les angles d’un verrenbsp;Convexe des deux cótés. Voy ez la UI.nbsp;figure 1” planche. Le mixte eftfaitd’u-ligne droite 6c d’une ligne courbe, telnbsp;que ceux d’un verre plan d’un core, 6cnbsp;convexe de Tautre, figure IV. On traitenbsp;encore en, Optique de trois. fortes d’ant
gles; angle d’incidence, angle de té^ flexion, amp; angle intérieur de vifion,nbsp;r^ous en parlerons dans Ie corps de eet*nbsp;Ouvrage, Voila tout ce que je puisdirenbsp;de plus clair amp; de plus précis, Difonsnbsp;maintenant quelque chofe de la lumie-re, afin de rendre la définition de TOp'nbsp;tique plus fenfible. II y a trois chofes anbsp;confid^rer dans la lumiere par Ie moyennbsp;de laquelle fe fait la vifion : ce font lanbsp;propagation, la réflexion, amp; la réfrac-tion.
La propagation de la lumiere eft Tac-^ tion par laquelle elle fe répand fur tou-.nbsp;tes fortes d’objets.
La reflexion eft I’aflion par laquelle la lumiere répandue fur les objets,re~nbsp;jaillit a nos yeux.
La refraBion eft I’aflion par laquelle la lumiere qui palfe obliquement d’unnbsp;milieu dans un autre , de fair , parnbsp;cxemple, fur le verre, fe détourneplusnbsp;ou moins de ia ligne droite, en s’ap-proebant ou s’éloignant de la perpen-jèigulaire^ Yoyez la figure du verr^
-ocr page 25-convexe, 5c celle du verre concave, clles vous rendront i’une amp; Tautre,nbsp;cette derniere adtion de la lumierenbsp;plus fenfible , figure V. amp; VI.nbsp;planche.
Les rayons de lumiere A. A. figure V. qui viennent de Pair tomber fur Ienbsp;Verre convexe B. B. fe brifent deux'nbsp;fois j I®. en entrant par C. G. 2°. ennbsp;fortant par D. D. 6c en s’approchantnbsp;les uns des autres , s’approchent denbsp;Paxe E F. On appelle axe Ie rayon quinbsp;tombe perpendiculairement, 6c qui parnbsp;conféquent ne fouffre point de refraction. Ces mêmes rayons de lumierenbsp;continuent de s’approcher les uns desnbsp;autres, lorfqu en fortant ils s’éloignentnbsp;de la perpendiculaire D. D. On entendnbsp;ici par perpendiculaire , une ligne droi-te tirée du centre du verre. Le pointnbsp;de réunion F. ou ils fe croifent, efi lanbsp;pointe du foyer du verre, qui produit lenbsp;tttême effet d’un cóté comme de 1’autre.nbsp;Lette réunion s’appelle convergence dénbsp;tétyons^
A iy
-ocr page 26-A regard du verre concave, figure (VI. iquot; planche, les rayons paralleiesnbsp;de la lumiere G. G. qui entrent dansnbsp;ie verre H. H. s’éloignent les uns desnbsp;autres en s’éloignant de 1’axe 1.1. 6cnbsp;s’approchant de la perpendiculaire K.nbsp;Lorfque ces rruêmes rayons fortent,ilsnbsp;eondnuent de s’éloigner les uns des autres en s’écartant de 1’axe 1.1. amp; de lanbsp;perpendiculaire L. L. Cet écart s’ap-pelle divergence de rayons.
C’efl: la différente réfiftance des milieux qui efl: caufe que les rayons obliques de lumiere paffant d’un milieu dans un autre, s’éloignent ou s’appro-chent de la ligne perpendiculaire, qu’onnbsp;conqoit tirée du centre de la courburenbsp;des verres dioptriques. Revenons main-tenant a la premiere partie de notre di-yifion.
L’Optique proprement dite, confl-dere la vifion qui fe fait par des rayons de lumiere qui viennent direélement 6cnbsp;immédiatement de l’objet a Toeil, figurenbsp;VII. A* A. eft I’objet d ou partem les
-ocr page 27-o P T I o u E. p rayons de lumiere qui viennent frappernbsp;Poeil de celui qui regarde. B. efi: lanbsp;pointe de Tangle que forment les rayonsnbsp;de lumiere qui partent duhaut 6c du basnbsp;de cette tour. Plus nous en fommesnbsp;^loignés, plus elle nous paroit petite ,nbsp;paree qü’alors ces rayons forment unnbsp;angle plus petit. Si nous approchonsnbsp;Vers C. elle nous paroitra beaucoupnbsp;plus grande, paree que Pangle de reflexion va en s’élargiflant a mefure quenbsp;Pobjet s’approche de nous, ou que nousnbsp;nous approchons de lui dans la Cato-ptrique: la vifion fe fait des rayons qui nenbsp;vont pas immédiatement de Tobjet anbsp;Poeil, mais qui n’y arrivent que par lanbsp;reflexion de quelqu’autre corps, com-me d’un miroir dont Ie propte eft denbsp;réflechir. L’image des objets , voyeznbsp;figure VIII. Vquot; planche. A eft Ie miroir B. C. 6c B. E. font les rayons denbsp;lumiere qui partant du vifage B. B. denbsp;*^elui qui s’y regarde peignent fon vi-fur Ie miroir; d’oii étant réflechisnbsp;par 1 oppofltipn du miroir, (qui eft unt;
-ocr page 28-glace ëtamée par derriere, pour empê^ cher fes rayons de paffer outre ,) ils re-viennent a l’oeil de la perfonne B. B.nbsp;On fuppofe en Catoptrique que Tanglenbsp;de réflexion eft égal a Tangle d’inci-dence ; c’eft-a-dire , que ü Ie rayonnbsp;B. E. tombant obliquement fur la fur-face plane C. C. forme avec cette fur-face Tangle B. E. C. de 8 o degrés;nbsp;Tangle de réflexion C. E. B. fera pa-leillement de 8 o degrés. A Tégard desnbsp;rayons perpendiculaires, tels que B. C,nbsp;ils fe réflechiflent fur eux-mêmes.
La Dioptrique traite des rayons bri-fés, amp; elle nous dirige dans ia conftruc-tion des Lunettes. INous venons d’ap-prendre qu’un rayon de lumiere paflTant obliquement d’un milieu dans un autre,nbsp;fe détourne en s’éloignant j ou en s’ap-prochant de la perpendiculaire; il s’ennbsp;éloignCj fi Ie milieu dans lequel il en-tre eft plus difficile a pénétrer que celuinbsp;d oil il fort; mais il s’en approche, fi Ienbsp;milieu dans lequel il paffe eft plus aifé anbsp;pénétrer que celui qu’il quitte ; ainfl
-ocr page 29-Dioptrique traite des routes de lalu-rniere a travers les corps tranfparens»
LE principal inftrument pour la con-ftrudion des verres optiques s’ap-pelle baffm; il y en a de deux fortes. Les uns font concaves, amp; les autresnbsp;convexes. Les premiers reffemblent anbsp;l’intérieur d’une calote, amp; les fecondsnbsp;a l’extérieur. Les uns fervent a figurernbsp;des verres convexes, amp; les autres desnbsp;concaves : Voyez figures IX. 6cX. Lesnbsp;uns 6c les autres font partie d’un eerdenbsp;plus OU moins grand , felon Ie foyernbsp;que l’on veut donner aux verres. Si onnbsp;par exemple, des verres de lanbsp;pouces de foyer , il les faut travaillecnbsp;ua baffin de douze pouces. Or
-ocr page 30-comme Ie foyer d’un baffin fe trouvë a la diftance de deux fois Ie rayon de fanbsp;courbure, pour connoitre ce foyernbsp;il ne s’agit que de connoitre la mefurenbsp;du diametre de cette courbure. Nousnbsp;montrerons un peu plus bas la manierenbsp;de trouver ce diametre j qu’il ne fautnbsp;pas confondre avec ce que nousappel-lons Ie diametre ou calibre du baffin;nbsp;c’eft-a-dire, avec la ligne droite , quinbsp;fcrt de corde a fare de fa courbure;nbsp;car on fait rarement des baffins d’unnbsp;calibre égal au diametre entier dunbsp;eerde dont ils font partie. II s’enfuitnbsp;de ce que l’on vient de dire, que pournbsp;conftruire un baffin, il faut d’abord dé^nbsp;terminer la grandeur du foyer que l’onnbsp;veutlui donner. Voyez fig. XI. amp;; XII.nbsp;de Ia i’^^planche. Le foyer une fois dé-terminé , vous tracez un are de eerdenbsp;d’une corde quelconque, ( qui néan-moins ne peut jamais exeéder le diametre du eerde entier,) fur un cartonnbsp;fin qu’il eft nécelTaire de couper en-tierement, pour en donner w calihm
-ocr page 31-|ufte a un Tourneur, qui a mefure qu’il Tintérieur du morceau de boisnbsp;do^t il veut faire Ie modéle, doit ap-pHquer Ie calibre donné , jufqu a cenbsp;qu’enfin la portion du eerde du calibre porte également par-tout d’un pointnbsp;de la circonférence dumodèle au centre , amp; du centre a l’autre point oppo-fé de la circonférence; enforce qu’ilnbsp;ait pas Ie moindre vuide entre Ie calibre donné 6c Ie modéie figuré, placé patnbsp;oppofition l’un fur l’autre. Cela fait,nbsp;donnez votre modèle a un Fondeurennbsp;cuivre, pour mouler deflus un baiflin.nbsp;Vous en aurez un au fortir de la fontenbsp;qui fera du foyer dont vous aurez donné Ie calibre.
La chaleur de la fonte occafionnant nécelfairement certaines inégalités ounbsp;élevations des petites parties de la ma-tiere, pour plus grande régularité, 8cnbsp;afin d’avoir des baflins propres a falt;;on-ner 6c finir promptement des verres, ilnbsp;eft a propos de les mettre entre lesnbsp;plains dun habile Tourneur,pgt;our ré-
-ocr page 32-former ces inégalités fur Ie tour, ce qu! fe fait par la confrontation du calibrenbsp;auxbalTins. Jene connois perfonnedansnbsp;Paris plus capable de drelfer un modélenbsp;amp; tourner un baffin que Mr. Hezette,nbsp;Maitre Tabletier a 1’Image Si Charles,nbsp;au coin du Quai de 1’Horloge du Palais,nbsp;vis-a-vis ie Méridien de la Ville, dontnbsp;j’indique la demeure a ceux qui peuventnbsp;i’ignorer, pour leur procurer Favantagcnbsp;que j’ai moi-même retiré de la connoif-fance de eet habile Artifte : avec desnbsp;baffins fords de fes mains, on fera plus fürnbsp;de la juftefle du foyer: que fi Ton prendnbsp;Ie pard que prennent certains ouvriers,nbsp;qui cohfifte a dégroflir les verres avecnbsp;du grais ou de Temery, en fuppofantnbsp;même que cette operation fe fït dans lanbsp;derniere régularité , enforte que la mainnbsp;n’appuyat pas plus d’un cóté que denbsp;l’autre, ( défaut affez commun parminbsp;bien des gens qui ont Ie fecret de ren*nbsp;dre très-défeöueufe la courbure du baffin Ie plus exaft,) on ne pourra jamaisnbsp;s’aflurer de confervei: ie mêine foyer
-ocr page 33-dubaflin queTon veut avoir, a moins qu’on ne figure plufieurs verres, 6c qu’oanbsp;n applique fouvent Ie calibre au baffin,nbsp;pour óter les inégalités de 1’élevatioa
la matiere, ce qui n’eft pas Ie che-Ie plus court.
A 1’égard des baflins convcxes, ce ^ue nous venous de dire des concavesnbsp;fetvira de régies pour les figurer. L’arcnbsp;du eerde extérieur du carton découpénbsp;qui a donné Ie calibre intérieur du baffin concave, donnera Ie calibre pour Ienbsp;ba{Iin convexe du même foyer. Le dia-metre de ces deux fortes de baffins nenbsp;palfe guère j a d pouces, depuis lesnbsp;foyers de 8 pouces, jufqu’a ceux de 6nbsp;7 a 8 pieds. Les baflins d’un diametrenbsp;plus confidérables entrainent avec euxnbsp;plus de difficultés, lorfqu’on veut réuf-fir a faire des verres réguliers 6c pro-pres. Voila la raifon qui a déterminénbsp;les Artiftes a préférer un diametre inférieur a un plus long. Ceux qui font ufa-ge des baflins de fer battu ou corroyé,nbsp;les font ordinaireraent d’un diametre plus
-ocr page 34-grand, toujours proportionné cependanl au diametre entier du eerde dont ilsnbsp;ont pris Ie foyer auquel ils font inférieurs de quelques lignes au moins.nbsp;circonftance qui donne. Ia commoditénbsp;de pouvoir dégroilir plufieurs verres a lanbsp;fois; mais en fuivant cette méthode, rare-ment les ouvriers confervent la régu-larité de la courbure, a caufe des chan-gemens alternarifs de la main gauche anbsp;ia main droite , qu’il eft néceflaire denbsp;faire de tems a autre pour les dégroilirnbsp;avec une certaine exaditude. Cepen-dant il eft néceflaire d’avoir de ces fortes de bafllns, pour y figurer d’abordlesnbsp;verres qu’il faut en quelque forte facri-fier a la conservation de la régularité denbsp;la courbure de ceux de cuivre, quenbsp;Ton ne deftine qu’a adoucir les verres ,nbsp;pour enfuite les conduire au poli.
Nous venons d’apprendre la manie-re de faire pour les baflins des calibres de tous foyers; void celle de connoi-tre la courbure, 6c par conféquent Ienbsp;foyer de routes fortes de baflins. Prenez
premiérenient ia mefure du diaraetre dü baiïin • fecondement de la profondeuunbsp;Tirez une ligne droite un peu pluslon-^nbsp;gue que diametre du baffin : marqueznbsp;points écartés l’un de Tautre de lanbsp;longueur précife de ce diametre; au def-fus de cette ligne fakes un 3° point quinbsp;fok ëlevé perpendiculairementfur Ie mi-iieu^de cette ligne, amp; qui en fok éloigné 'nbsp;de la profondeur jufte du baffin ; enfuitenbsp;d’une des extréraités du diametre quinbsp;vous fervira de centre, ouvrez Ie com-pas a volonté pour former un arc denbsp;eerde, qui ne palfe pas cependant Ienbsp;point du milieu; faices-en autant a TaU'nbsp;tre point oppofé avec la même ouver^nbsp;ture de compas; puis du 3^ point com-me centre, tracez un troifiéme eerdenbsp;qui coupera les deux premiers en deuxnbsp;endroks. Cela fait, tirez de chaque cóténbsp;One ligne droite qui paffe par les fedlionsnbsp;de chacun des premiers cercles; ia rencontre de ces deux lignes qui fe cou-perontformera un angle, dontla pointenbsp;£OUS fervira de centre pour tracer uft
-ocr page 36-dernier eerde dans lequel vos tróls points doivent fe trouver, 6c qui vousnbsp;donne par conféquent la courbure denbsp;votre baflin, fon calibre, 5c fon diame-tre, lequel eft égal, comme on l’a dit,nbsp;a la diftance du foyer: cette opération ,nbsp;dont les Géometres démontrent la juf-telTe j s’appelle commimément Fopéra-tion des trois points perdus. Elle fert anbsp;nous donner la profondeur 6c Ie calibrenbsp;de toutes fortes de courbures intérieu-res. L’dévation des courbures extérieu-res öc leurs diametres nous donnent pa-reillement leur foyer.
Pour rendre cette opération plus fen-fible, voyez la figure XIII. planche iquot;. A.B.eftune ligne droite longue a volon-té. C. D. font les deux points de la longueur du diametre du bafiin dont on de-mande 6c Ie calibre 6c Ie foyer. E. eftnbsp;Ie point de convexité Ie plus élevé fur lanbsp;ligne A. B. d’ou fe prend Ia mefure denbsp;ia profondeur du baflin. G. H. eft Ienbsp;premier are du eerde. I. L. eft Ie fe-icond. M. N. font les deux fe£lions du
-ocr page 37-D» o T I Q Ü E. iF premier are de cercle. O. P. font cel-fos du fecohd. Q. S. amp; R. S. fontnbsp;les lignes tranfverfalles des feöions^nbsp;^1* N. Oi P. S. eft la pointe de Tanglenbsp;forme la rencontre des Tighes Q.S.nbsp;*^R.Si La diftance depuis E. jufqu’anbsp;S. eft la moitié de la longueur du foyetnbsp;du baffin, ceft-a-dire j Ie rayon ou de-^nbsp;nii-diametre du cercle dont il fait por*nbsp;tion.C. ¥, Di en eft Ie calibrcinbsp;II eft une autre forte de bafllns dont lanbsp;matieren eft ni cuivre ni fer , dont quebnbsp;quesArtiftesfont ufage , 6c quldeman-dent quelques precautions pour leurnbsp;teftiruer de tems en rems Ie foyer qu’unenbsp;certaine continuité d’exercice peut al-térer. A cela prés , ils font auffi pro-pres que lesbaftins de cuivre pour fairenbsp;d’excellens vetres. Ce font des frag-rnens de glace brute d’une épaiffeurnbsp;proportionnée au foyer qu’on leur veutnbsp;donner, amp; qué Ton figure a force denbsp;grais ou de gros émery dans d’autresnbsp;fc’alïins. Lorfquils ont requ la cour*nbsp;Jjure intérieure ou extérieure qu’on veu£
-ocr page 38-ieur donnet, on les arrondit pour qu ils ayent une figure circulaire moins fu-jette a inconvéniens, lorfqu’on fa^onnenbsp;les verres, que n’en feroitune a pans*nbsp;Le dernier inftrument dont on faitnbsp;ufage dans l’Optique, s’appelle com-lïiunement Rondeau. C’eft une efpècenbsp;de baflin de fer ou de cuivre qui n’anbsp;aucun foyer j dont onfe fert pour dref-fer un plan parfait; lorfqu’on vent fa»nbsp;Conner des verres convexes ou concaves d’un cóté feulernent, amp; s’afltirernbsp;que le plan du morceau de glace ne foknbsp;en aucune facon capable d’altérer ounbsp;changer le foyer du verre par une cour-bure qui lui leroit particuliere. Pournbsp;connoitre fi le plan d’un rondeau efl:nbsp;parfait, ii faut travailler deffus deuxnbsp;verres, amp; après les avoir douci 6c polinbsp;fur le même rondeau, il les faut appU-quer 1’un fur 1’autre; fi l’un enleve Fau-tre, ie plan eft parfait autant qu’ü peutnbsp;l’être, c’eft-a-dire fenfibleraent: car onnbsp;fqait qu’abfölument parlant , il n’y anbsp;point de plan phyfique dont tous le§
-ocr page 39-o P T I Q u Ë. 2 ? pointsfoientréellement de niveau,. Ja-voue que cette efpèce de baflfm eft denbsp;tous les inflrumens Ie plus difficile anbsp;render i^égulier, ou a reformer quandnbsp;^ Une fois perdu la perfedion de foanbsp;plan , ce qui arrive très-aifément : onnbsp;peut cependant Ie réparer en prenantnbsp;morceau de glace bien applaiii j denbsp;•luoi il faut s’affürer par rapplic.ationnbsp;d’une régie bien droite. Enfuite on fa-qonnera ce morceau de glace fur Ie rondeau ; la friaion réformera les petitesnbsp;courbures que I’inclination de la mainnbsp;auroit pü occafionnenmais en réformantnbsp;Ie premier plan,Ie fecond fe trouvera fa-crifié. Voila ce que l’expérience uousnbsp;apprend tous les jours. Jelaiffe aux Sca-vans Ie foin d’en rendre raifon. Peut-être que Ie mouvement quon eft obligenbsp;de faire pour cette réforme amp; l’inéga-lité de l’appui de la main, eft ia caufenbsp;de la courbure que prend Ie fe.condnbsp;plan j car il en prend réelletnent une,nbsp;quoiqu’^ la. vérité peu conftdérable,nbsp;conime de .3.0 q. pieds de foyer; c’el^
Bii)
-ocr page 40-ce que Ton connoit évidemment par l’application d’une régie parfaitementnbsp;droire, qui ne fe joint plus égalemencnbsp;a tousles points du plan. Voici main-tenant la maniere de connoitre l’irrégn-larité des balTins courbes.
Pour connoitre Tirrégularité de tou-tes fortes de baffins en général, Ie poli eft la vole la plus fure. Après avoir fi-.nbsp;gure un verre, ( c’eft-a-dire après luinbsp;avoir fait prendre une premiere formenbsp;dans un baffin de fer,) amp; l’avoir doucinbsp;dans un ballin de cuivre; fi Ie verre ennbsp;Ie poliflant dans ce même baffin prendinbsp;couleur au centre , c’eft une preuvenbsp;qu’on a travaillé irrégulierement dansnbsp;ce baffin, paree que Ie poli doit prendre généralement partout. II ne s’enfuknbsp;pas pour cela que Ie centre doive êtrenbsp;auflltót perfedionné que la circonféren-ce, paree que pour peu que fépaifleurnbsp;du papier qui fert a polir les verres, amp;nbsp;dont on va parler dans Ie Chapitre fui-Vant, ait change la furface de la cour-bure dq baffin , il faut néceffairement
-ocr page 41-que lesbords du verre fe déclarentavant Ie centre d un poli plus vif. Voici la
wtaniere de reformer rirrégularité qu’on ^ pu occaftonner a un baffin'.fa^onnez-ynbsp;des verres d’un tiers du diametre de vo-tre baflin, vous Ie réformerez. Cet exer-cice a la vérité fera un peu long, Sc Ienbsp;cbangera un peu de foyer : mais il eftnbsp;plus avantageux d’avoir un baffin, pacnbsp;exemple de 12 pouces moins une 011nbsp;deux iignes ^ que d’en avoir un qui foitnbsp;de 12 pouces aucentrcj Sc de 14 ou t ynbsp;a la circonférence ; défaut comniun denbsp;tous les mauvais verres, qui vient aufli'nbsp;bien de l’irrégularité du baffin, que dcnbsp;la mauvaife mamere de ceux qui ennbsp;travaillant un verre rendent Ie baffin Sc.nbsp;Ie verre auffi mauvais Tun que Faurrc.nbsp;Ceux qui travaillent Icurs verres au tour,nbsp;font moins fujets a rendre irréguliersnbsp;leurs baffins, que ceux qui les font a lanbsp;main feulement, Sc quelques précau-inbsp;dons que prennent les uns Sc. les autresnbsp;pour conferver la régularité de la cour-bure 3 leurs baffins, a force de fervir |
B iüj
-ocr page 42-ce que Ton connoit évidemment pai^ rapplication d’une régie parfaitementnbsp;droire, qui ne fe joint plus égalemenrnbsp;a tousles points du plan. Voici main-tenant la maniere de connoitre Tirrégu-larité des baffins courbes.
Pour connoitre Tirrégularité de routes fortes de baffins en général, Ie poli eft la voie la plus fure. A prés avoir fi-guré un verre, ( c’eft-a-dire après luinbsp;avoir fait prendre une premiere formenbsp;dans un baffin de fer,) 6c l’avoir doucinbsp;dans un baffin de cuivre; fi Ie verre ennbsp;ie poliffiant dans ce même baffin prendnbsp;couleur au centre , c’efl: une preuvenbsp;qu’on a travaillé irrégulierement dansnbsp;ce baffin, paree que Ie poli doit prendre généralement partout. II ne s’enfuitnbsp;pas pour cela que Ie centre doive êtrenbsp;auffitót perfe£tionné que la circonféren-ce, paree que pour peu que répaiffeurnbsp;du papier qui fert a polir les verres, 6cnbsp;dont on va parler dans Ie Chapitre fui-Vant, ait change la furface de la cour-bure du baffin » il faut néceffairement
-ocr page 43-B'OPTIQUE. 25 que les bords du verre fe déclarentavanÊnbsp;Ie centre dun poli plus vif. Voici lanbsp;*^aniere de reformer Tirrégularité qu’onnbsp;^ pw occaftonner a un baffin.’fa^onnez-ynbsp;des verres d’un tiers du diametre de vo-baffin, vous Ie réformerez. Cet exer-cice a la vérité fera un peu long, amp; Ienbsp;changera un peu de foyer : mais il eftnbsp;plus avantageux d’avoir un baffin , parnbsp;exemple de 12 pouces moins une ounbsp;deuxlignes, que d’en avoir un quifoknbsp;de 12 pouces au centre, 6c de 14 ou r ƒnbsp;a la circonférence ; défaut commun denbsp;tous les naauvais verres, quivient aufliquot;nbsp;bien de Tirrégularité du ba£lin,quedsnbsp;la mauvaife maniere de ceux qui ennbsp;travaillant un verre rendent Ie baffin 6cnbsp;Ie verre aulïi mauvais l’un que l’autrc.nbsp;Ceux qui travaillent Icurs verres au tour,nbsp;font moins fujets a rendre irréguliersnbsp;leucs baffins, que ceux qui les font a lanbsp;main feulement, 6c quelques précau^nbsp;tions que prennent les uns 6c. les autresnbsp;pour conferver la régularité de la cour-j. leurs baffins, a force de fervki
B iüj
-ocr page 44-amp; extérieures, cle changer de tems eri tems de cóté ie baflin concave ou convexe dans lequei ou fut lequel ils ferontnbsp;cette réforme, paree que quelque ha-bileté qu’un Artifte ait acquis par fonnbsp;application amp; par un travail affjdu amp; ré-flechi, la main a toujours une inverfionnbsp;particuliere, dont on ne s’apperqoit pasnbsp;a la vérité en travaillant, mais dont onnbsp;connoit la réalité au poli, comme nousnbsp;avons dit ci-devant ; cela eft fi vrai,nbsp;qu’en fait de verres objeélifs de lunettesnbsp;d’approehe, on en fait rarement a lanbsp;main plufieurs de fuite dans Ie mêmenbsp;baflin qui foient d’une dgale perfedlion*nbsp;Voilacequi doit obliger ceuxquitra-vaillent a la main a réfomier plus fou-vent leurs baflins, que ceux qui travail-lent au tour horizontal ou vertical. Je nenbsp;prétend pas dire pour cela que tous lesnbsp;verres des premiers foient inférieurs anbsp;ceux des derniers , paree que Je fc^ainbsp;qu on en peut faire de parfaits a la main:nbsp;comme au tour. Mais avec ce derniernbsp;inftrument, onfera plus affuré de con**
-ocr page 45-ferver la régularité de toutes fortes de courbures, amp;c fuppofé même qu’en fi-niffant un verre ,la main eüt occafionnénbsp;bafïin quelque léger défaut, celancnbsp;jamais fehfible au poli: amp; en y fa-Sonnant un fecond verre, en deux ounbsp;trois coups de tour, ce défaut fera ré-formé. La régularité de toutes fortesnbsp;de courbures donne aux verres de toutes fortes de foyers, la perfection dontnbsp;la matiere eft fufceptible , amp; qu’il eftnbsp;tien néceffaire de connoitre pour donnet la préférence a Tun plutót qu’a l’au-tre, comme nous l’allons voir dans Ienbsp;Chapitre fuivant.
-ocr page 46-’Remarques fir k travail des VevresV
La glace eft la matière la plus coni' venable pour tous les ouvragesnbsp;d’Optilt;jue ; maïs cotiune il en eft denbsp;deux fortes, f^avoir, des glacés fouf-flées , amp; des glacés coulées, les poresnbsp;de celles-^la ne fe trouvant pas aulïïnbsp;droits que ceux de celles-ci, ilfaut parnbsp;conféquent donner la- préfërence auxnbsp;fecondes, fur-tout pour faire des ver-res obje£lifs, qui detnandent pour leurnbsp;perfeöion la régularité de la matiere,.nbsp;comme celle de la fa^on ; il fe trouvenbsp;dans ces deux fortes de glacés trois fortes de défauts ; impureté de matiere,nbsp;points OU bouillons, amp; dis de verres.
On dok rejetter particulierement dans Ie choix des morceaux de glacésnbsp;que I on deftine a faire des yerres d 0£«
-ocr page 47-D’ o P T ï o U E. tique, €eux ou Ie premier amp; Ie dernieSnbsp;de ces défauts fe rcncontreroient. L itn»nbsp;pureté, premier défaut, forme toujoursnbsp;nuage femblable a une graifle fin©
OU poufliere légere i amp; ie dernier dé-faut, qui confifte dans ce qu on appelle fils de verres, caufe une convexité quinbsp;cft extrêmement préjudiciable a la bon-ïe d’cn verre, comme a la vue de ceuxnbsp;qui peuvent avoir befoin de fe fervir ha-bituellement de lunettes, Le fecondnbsp;défaut, ( que nous avons nommé pointsnbsp;OU bouillons,) vient des petites partiesnbsp;d’ak qui font entrécs dans la matiere aunbsp;tems de la fufion); c’eft le moins damnbsp;gereux pour la vue; il n’empêche pasnbsp;un objeöif d’être fort bon, paree qu’unnbsp;certain nombre de points dans un verrenbsp;ne peut tout au plus que détourner ounbsp;intercepter une très-petite quantité denbsp;rayons de lumiere s’il eft poflible d’a-quot;voic de la matiere fans points , les ver-en feront plus parfaits. Comme lenbsp;défaut provenant des fils de verres eftnbsp;•plus difRcde a gonnqitre que les deux
-ocr page 48-iiutrés j paree que ces fils font une pot-tion de la matiere du Verre, plus dur a la vérité que Ie refte j puifqu’ils gardentnbsp;une élevation que Ton peut aifémentnbsp;diftinguer des parties collaterales gt; 6cnbsp;qu’ils détournent felon toute leur capa-cité, les rayons de lumiere de la routenbsp;qu’ils devroient tenir. II faut prendrenbsp;une loupe qui grofliffe beaucoup, 6c re-garder les morceaux de glace au grandnbsp;jour; on s’affurera pat ce moyen d’unenbsp;maniere fenfible de la préfence ou denbsp;l’abfence des fils. ^
II n’eft point de glacé qui n’ait quelquè couleurdes Artiftes ne font pas d’aCGordnbsp;fur celle qui mérite la preference entrenbsp;lejaune 6c Ie blancj les uns preferentnbsp;la couleur qui tire un peu fur Ie jaune,nbsp;a ia blanche , qui femble n’avoir aucunenbsp;couleur; 6c d’autres a celle qui eft plusnbsp;conforme a Ia couleur d’eau tirant unnbsp;peu fur Ie verd. J’ai vu d’excellens ver-res de Tune 6c l’autre teinte. J’avouerainbsp;cependant qu’une matiere un peu jau-ïiatre me paroit plus propre que toutQ
-ocr page 49-autre a faire d’excellens obJe£lifs, amp; qu’elle eft moins fujette a teindre desnbsp;couleurs de l’Iris dans une lunette a deux
a. quatre vertes. Peut-êtte fuisqe prévenu en faveur de cette inatiere,
^ caufe du fyftême de Campana, Ie plus habile Dioptricien, a mon avis, qu’ilnbsp;y ait eu dans Ie monde; j’ai fuivi fa méthode , qui n eft pas a la vérité la feulenbsp;eftimable, car nous avons k Paris d’ha-biles Artiftes qui font arrivés au mêmenbsp;point de perfeétion par un autre che-min. Tout cë que nous avons de verresnbsp;de Campana font formés de matierenbsp;jaunes , amp; aflez remplis de points ;nbsp;mais on n’y trouve pas un fil de verre.nbsp;S’il avoir eu, comme nous, la faciliténbsp;de choifir des verres dans une Manufacture Royalle, ii y a lieu de croirenbsp;que fes verres feroient encore plus parfaits qu ils ne font. Mais il a été privénbsp;lt;ie ce fecours.
Pourrufagejournalier des lunettes. Ia matiere eft de deux fortes;celle qui eftnbsp;de couleur d’eau , amp; celle qui tire un
-ocr page 50-peu fut Ie jaune, mais Ie plus iegéré« ment qu’il eft poflible. La premiere eftnbsp;avantageufe aux vues foibles amp; longues;nbsp;elle rompt la lumiere avec une viva-cité que rapplatiffement de leur criftal-lin commence a leur refufet. La fe-conde eft favorable aux vues courtes,‘nbsp;en rempérant la trop grande force desnbsp;rayons; elle rend la vüe des objets d’unenbsp;maniere plus douce amp; plus proportion-nde a la difpofition de ces perfonnes,nbsp;qui la plupart, s’ilm’eft permis de parietnbsp;ainfi, femblent s’applaudir davantage denbsp;Ia finefle de leur vue , lorfqu’elles ennbsp;font ufage dans I’obfcufitd , que lortnbsp;qu’elles font éclairées du grand jour.nbsp;Voyez l’Inftruftion fur l’nfage des lunettes , Chapitre des vues courtes. Paf-fons maintenant a la maniere de taillernbsp;les verres.
Maniere de tailler les V
*
La matiere étant bien choifie pour les verres que Pon veut faire, il faut lanbsp;pouper au diamant. 0n arrondit les
O P T I Q U E. hiorceaux avec une pince de fer cora-mun I celles d’acier trempé ne valientnbsp;rien pouc rognet des fragmens de gla-j qui ttouvant un inftrument plus durnbsp;Us ne font eux-mêmes, fe brifent ennbsp;pstites parcelles inutiles , plütót quenbsp;prendre la figure circulaire qu’on anbsp;coutume de leur donner. II faut ce-pendant prendre garde, en tenant lesnbsp;pinces de fer commun, d’occafionnecnbsp;aux morceaux de glace , des languesnbsp;infenfibles qui ne fe de'clarent que tropnbsp;dans lafuite du travail. Comme ces fortes d’accidens , qui arrivent quelques-fois a des morceaux de peu de confd-quence, peuvent fort bien arriver a desnbsp;glacés d’une plus grande valeur lorC-qu’on les veut cintrer^ volei la manierenbsp;de prévenir la perte entiere , ou dunbsp;ntoins une diminution confidérable dunbsp;prix du volume.
II faut premiereraent avoir grand foin de remarquer de quel cóté parok lanbsp;langue ; amp; difcontinuant fur Ie champnbsp;darrondir la glace, défigner Ie terms
-ocr page 52-OU la pointe de la langue avec de Ten* ere; enfuite il faut former une portionnbsp;de eerde ou un angle, felon I’exigen-ce la plus avantageufe du morceau , 6cnbsp;la plus conforme a la figure que la langue fembloit vouloir décrire , en ponc-Tuant avec une plume ou crayon unnbsp;chemin tout différent de celui qu’ellenbsp;prenoit, 6c la ramener en quelque fórtenbsp;par une route collaterale amp; oppofée anbsp;celle qu’elle avoit tenue d’abord.
Secondement j prenez un charbon de feu bien aliumé , amp; fuivez exa£le-ment la trace que vous avez fait avecnbsp;1’encre ou crayon, en foufflant Contl-nuellement Ie charbon fur la glace.nbsp;La chaleur du feu détournera eet langue , amp; lui fera fuivre la trace que vousnbsp;lui aurez prefcrite, pourvfi que vous lanbsp;fuiviez régulierement vous-mêmes avecnbsp;ie charbon que vous tiendrez a l’aidenbsp;d’une pincette. Remarquez que la glacenbsp;demande a être échauffée a plufieursnbsp;reprifes , fur-tout fi elle eft bien épaiffe.nbsp;Si Ie feu tout feul n’eft point capable de
-ocr page 53-faire declarer cette langue,ilfaudraalors faire ufage l’eau froide j dans lacjuel*nbsp;ic on trempera un pinceau de plumenbsp;peu poinru j qui fervira k fuivre lanbsp;quot;trace qug vous avez faite avec de l’en-cette eau froide faifittout d’un coupgt;nbsp;^ fait partir la langue que la chaleutnbsp;t'^avoit pü forcer a fe déclarer. On entend même alors un peu de brult dansnbsp;cette partie de la glace que vous aveznbsp;facrifiée pour fauver Ie refte^
On peut encore eriipêcher d’une autre maniere Ie progrès une langue dans un morceau de glace. Après en avoirnbsp;marqué Ie terme comme nous Venonsnbsp;de Ie dire ^ il faut prendre üne régie, 6cnbsp;cotnmencer avec Ie diamant la coupenbsp;•au point marqué jüfqu’a Tautre bout op- ,nbsp;pofé ; puts frapper du bout de cuivre ounbsp;de fer dans lequel eft enchaffé Ie diamant fous les derniets pas qu’il a fait furnbsp;1^ glace. La coupe venant a s’ouvrirnbsp;rejoindte la pointe de la langue ennbsp;fortne d’angle. Mais il eft plus rare denbsp;ïéuflic de cette derniere facon, amp; fou*
Ci]
-ocr page 54-vent la hardieffe en fait tout Ie mérite i mdaces fortuna juvat, dit Virgile. Lenbsp;fuccès peut feul juftifier la préférencenbsp;que quelques ouvriers donnent a cettenbsp;méthode.
Maniere de cimenter les Vènes,
Lx cimcnt ou maftic des verres fe fait comniunement avec de la poix noirenbsp;mêlée de cendre paflee au tamis, ounbsp;de blanc d’Efpagne pulverifé : on ennbsp;fait de deux fortes, l’un gras amp; l’autrenbsp;fee, qui fervent felon les faifons. Lcnbsp;premier qu’on appelle cimentgras, eftnbsp;celui dans lequel la poix domine plusnbsp;que la cendre ou autre poudre. Le feenbsp;au contraire contientplus de cendre quenbsp;de poix. L’un eft pout l’hyver, amp; fautre pourPété. Si le maftic n’éroit pasunnbsp;peu gras dansi’hyver, le froid reflerantnbsp;les pores de tous les corps, les verresnbsp;ne demeureroient pas longtems attachésnbsp;fur l^s molettes, qui font ordinairementnbsp;faites de bois, amp; aflez femblables a desnbsp;^jÉmdons de tonneau j excepté qu’elles.
-ocr page 55-o P T I Q U E. ^7 doiventêtre un pcu concaves inténeu»*nbsp;i^rnentalafurface fur laquelle les vertes doivent répofer, pour recevoir lanbsp;fphéricité de ceux qu’on a déja travaillénbsp;^ un coté. La furface de la molette doitnbsp;lïioins étendue que Ie diametre dunbsp;vette ; amp; eet excédent du verre par-•^eflus la molette doit être garni de ci-itient, pour empêcher Ie grais ou 1 é-meri de féjourner fur les bords du verre ; paree qu’il eft néceflaire de Ie fairenbsp;chauffer au feu, qui fert a amollir Ie ci-ment dont la molette eft enduite , afinnbsp;que l’union du verre au eiment foit plusnbsp;ctroite. II ne feut pas eraindie que cenbsp;morceau de glacé caffe au feu, a moinsnbsp;qu il n’y ait une langue de féparationnbsp;commencée , que Ie feu continue a-lorsnbsp;d^ouvrir d’un bout a 1’autre; s’iln’y ^nbsp;point de langue, Ie morceau de glacenbsp;deviendra plutótrougejcomme unC; batte de fer a la forge, que de caffer, ounbsp;caufer quelque accident. Si vous Ie laif-fez exceiftvement chauffer-, 6c que vousnbsp;ne puilffez plus Ie retirer du feu avec
C iij
-ocr page 56-vosdolgts, gardez-vous de Ie prendcq avec une pince de fer pour Tappliquernbsp;fur votre molette, car Ie froid du fer denbsp;ia pince feroit caffer Ie verre.
II n efi: pas néceffaire de ra’arrêter ici a chcrcher la raifon phyfique de ce fair,nbsp;II vaut mieux vwus faire remarquer erv-^nbsp;core que fi vous travaillez a l’eau froidenbsp;un verre encore chaud , amp; qui vientnbsp;d’être cimenté, il fe fendra en plufieursnbsp;morceaox, ou du moins quittera Ie ci-ment, ce qu’il feraaifé de reconnoitrenbsp;par la différente couleur qui paroitra furnbsp;iafurface du verre, laquelle au lieu d’êtrenbsp;noire vous paroitra blanche. Le mêmenbsp;effet peut être occafionné par les grands,nbsp;froids de l’hyver: car alors on apperlt;;oitnbsp;fouvenr des verres qui ayant été montésnbsp;ia veilie, amp; étant bien noire fur le ci-ment, lelendemain nous paroiffent routnbsp;blancs. Dans Tun öc l’autre cas, le partinbsp;•Ie plus fur eff d’achever de les décirnbsp;menrer pour les attacher une fecondenbsp;fois. Cette opération eft aifée, il n’y a,nbsp;^’a frapper legérement avec un petit
-ocr page 57-B’OPTIQÜE. maillet de bois fur les bords du cimencnbsp;qui approchent Ie plus ceux du verre ,nbsp;sutrement on courroit rifque de les dé-rnbsp;tscher en les facjonnant ^dans ie baffin ^nbsp;^ qui eft fujet a une infinité d’incon-*nbsp;vdniens, fur-tout quand on les doucit ^nbsp;OU qu’on les polk d.u fecond cóté.
¦Maniere de dégrojjir les Verres j amp; de les arrondir ou déborder.
Vos verres étant bien cimentes amp; re-froidis , vous pouvez les dégroflir en leur faifant prendre avec du grais amp; denbsp;Icau une premiere forme fphériquenbsp;dans un baffin de Ier de mêrae calibrenbsp;que celui de cuivre dans lequel vousnbsp;devez les doucir. Pour les dégrofllrnbsp;avec une cerraine rdgularité , il faut lesnbsp;conduire bien circulairement du centrenbsp;a la circonférence , 8c de la circonfé-rence au centre, en décrivant des cet-cles qui foient contigus les uns aux au-tres. Plus les verres font grands, plusnbsp;Ou conferve la régularité de ces fortesnbsp;de baflnns ; ajoutez a cela Ie foin de
Ciiij
-ocr page 58-changer Ie cóté du bafïin a chaque verre que vous fakes ; 6c afin que Ie verrenbsp;s’ufe également j amp; ne fe rrouve pas plusnbsp;e'pais dun cóté que de 1’autre, il fautnbsp;tourner ia molette fur laquelle Ie verrenbsp;cft cimencé , au moins deux fois furnbsp;elle-même chaque tour dc baflin. Sinbsp;vous ne voulez fa^^onner vos, verresquenbsp;d’un cóté, il faut les dégrolTir, c’eft-a-dire, les réduire a répaiffeur la plus juftenbsp;que vous pourrez rélativement a lanbsp;courbure dont ils prennent Ie foyer jnbsp;paree que inoins la lumiere a de corpsnbsp;étranger a traverfer , plus fes rayonsnbsp;font direfls, 6e plus 1’objet eft fenfible :nbsp;niais ft vous voulez les travailler des deuxnbsp;cótés, il faut alors ménager la matiere,nbsp;amp; lui laiffer une épaifleur fuffifante pournbsp;la courbure oppofée que vous vouleznbsp;donner a f autre cóté. Vos vertes érantnbsp;bien dégroffis amp;c figurés, 51 faut les dé-border; c’eft-a-dire, leur faire un bordnbsp;OU bizeau dans une efpéce de cone denbsp;fer förgé , appellée débordoir. Pournbsp;cela il faut premierement faire entree 4
-ocr page 59-force la molette fur laquelle eft atta-ch^e Ie verre dans une efpéce de canon deferblanc, auboutduquel eft un pivot qui entte par une ouverture fake ex-près dans un jetton de corne qu on tientnbsp;d une main, pendant que l’autre tournenbsp;Un arcbet qui donne au canon un mouvement circulaire. Ce mouvementnbsp;doit être d’abord conduit doucement,nbsp;6c enfuite plus vivement a mefure que Icnbsp;bord commence a perdre 1 irrégulariténbsp;de fon contour par Ie frottement des parties du gros graisquiagiffent fur Ie verre.nbsp;Alors on prend un débordoir de cuivrcnbsp;pour les doucir, fi on eft curieux denbsp;bords propres.. En ce cas il faut fe fer-vic de fablon ou petit grais de meule,nbsp;OU de 1’émeri fin en place de gros grais,nbsp;qui quelque ufé qu’il fok , confecvenbsp;toujours des parties très-inégales entrenbsp;^Ues, lefquelles nous empêchent d a-voir un bord d’une furface parfaitementnbsp;unie cette faqon de faire des bords ounbsp;bifeaux a 1 archet eft la voie la plus fim-ple, la plus réguliere amp; la plus promptenbsp;qu’on altnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jufqu ici.
-ocr page 60-jD» douci amp; du poli des Verréu
Un verre figuré amp; débordé comme nous venous de Ie dire dansun baffin denbsp;fer d’une courbure de même foyer quenbsp;celui de cuivre dans lequel on fe pro-pofe de Ie doucir, fe trouvant rarementnbsp;d’une convexité parfaitement égale a lanbsp;courbure de ce dernier baflin , il eft anbsp;propos de Patteindre par une fecondenbsp;fa^on, fe fervant de grais déja ufé, amp;nbsp;qui a d’abord fervi a dégroffir, ou biennbsp;de grais de meule, par-la Ie verre pren-dra une forme parfaitement femblablenbsp;a la courbure du baffin dans lequel onnbsp;Ie veutfinir. II faut enfuite Ie faire paf-fer par différens doucins, ou petitsnbsp;grais plus fins les uns que les autres gt;nbsp;OU par trois fortes d’émeris que 1’onnbsp;trouve affez communément chez lesnbsp;Marchands Quincailliers qui vendentnbsp;toutes fortes d’outils 6c de limes. Onnbsp;peut s adreffer particulierement a Mr.nbsp;Perreauj fucceffeurde Mr. Malbefte anbsp;Paris, a la fiotte d’Angleterre pres Ie
-ocr page 61-o P T I Q u E; 45 Palais, qui fe pique d’être un des mieuxnbsp;affortis en différens émeris des Indes,nbsp;^liaque doucin par leqüel on faitnbsp;paffee un verre doit raffembler troisnbsp;fortes de marche; la premiere eft fem-blable a un eerde que Pon décrit dansnbsp;Ie centre dubaffin; la feconde a différens cercles qui coupent Ie premier,nbsp;en fe difpofant par degrés a remonter anbsp;la circonférence toujours d’une manierenbsp;circulaire ; la troifiéme a d’autres cercles dont la circonférence ne fe trouvenbsp;pas entierement comprife dans Ie baflinnbsp;même, paree qu il eft néceffaire de fairenbsp;fortir du baflin Ie verre du quart de fonnbsp;diamette pour entretenir la régulariténbsp;de la courbure, aufli bien a l’extrémiténbsp;de la circonférence du baflin comme aunbsp;centre. Ces trois fortes de procédés fenbsp;comprendront encore mieux par la vuenbsp;de la premiere figure de la feconde plan-che.
Mais tous ces contours réguliers que i on fait faire au verre dans chaque dou-cin par Icquel on Ie fait paffer, au fujet
-ocr page 62-ycfquels on doit obferver dc tenir le verre bien a plomb fur les eourburesnbsp;différentes Intérieures ou extérieures deanbsp;|)affins : tous ces contours , dis-je , nenbsp;fuffifent pas encore pour le doucir pac-faitement, il fautflt;^avoir mouiller a propos le doucin ; car 1’excès ou I’infuffi-fance d’eau font capables d’occafionnernbsp;bien des accidens. II faut garder unnbsp;yufte tempérament entre le trop amp; lenbsp;trop pen. L’expérience en appren-dra plus que toutes les inftru£tions dunbsp;monde.
Voici un principe général fur le dou-ci des verres. Un verre ne peut jamais être trop douci. Je f^ai qu’a le vouloirnbsp;poufler trop loin quelquefois on courtnbsp;quelques rifques, comme de le rayer ,nbsp;amp; être obligé de le recommencer: maisnbsp;auffi s’il n’eft pas affez douci, on eftnbsp;plus longtems a le polir; la dernierenbsp;operation étant bien plus longue que lanbsp;premiere , je penfe que le chemin lenbsp;plus court eft celui que Ton doit préfé-rer j c eft - a - dire, qu’il vaut beaucoup
-ocr page 63-jmieux paffer une heure a redoucir urS verre,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paffer huk ou dix a Ie
polk pom. venir ^ bout d’emporter la pi-exceffive qu’un doucin croqué a fur la furface d’un verre ; au lieunbsp;*1^ Un verre bien douci fera quelquefoisnbsp;poli en deux ou trois heurcs. Je nenbsp;parle pas de ces verres dont bien desnbsp;Ouvriers en poliffent deux douzaines eninbsp;Une heure. Ces fortes de gens ffont pasnbsp;befoin de nos principes; ils aiment anbsp;abréger Ie travail, 6c ne s’embarraffentnbsp;pas de la route qui conduit a la perfection. C’eft ce que nous aliens prouvernbsp;fenfiblement par l’expofition des con-féquences qui fuivent de diyers principes de Tune 6c i’autre méthode.
II y a deux fortes de maniere, de polic les verres. La premiere eonferve la ré-gularité de la courbure qu’on a donnéenbsp;au verre. La feconde alfére non-feule-ment la convexité du verre, mais luinbsp;^n procure une feconde quelquefois denbsp;*2 1^ amp; ig lignes de différence denbsp;foyer de la circonfétence au centre.
-ocr page 64-Ainfï Ia meilleure maniere de polir léS 'Verres amp; la plus fuivie de tout ce qu’il ynbsp;a eu amp; de tout ee qu’il y a aujourd’huinbsp;d’habiles Artiftes en Optique, a Paris,nbsp;en Italië, amp;-en Angleterre, eft de lesnbsp;polir dans Ie baffin même dans lequelnbsp;on les a douci» Après l’avoit exaftementnbsp;effuyé, on prendune bande du meilleurnbsp;papier d’Hollande Ie plus uni que 1’on.nbsp;puifle ttoüver, qu’il faut couper unpeunbsp;plus longue que iediametre du baffin,nbsp;amp; un peu plus large que celui du verrenbsp;que 1’on veut polir. li faut coller cettenbsp;bande de papier dans Ie baffin avec unnbsp;peu d’empoix bleu: je dis bleu, pareenbsp;qu’il y en a auffi du blanc. La différen*nbsp;ce du bleu a la couleur du papier nousnbsp;feta plus aifémentdifcernerles endroitsnbsp;OU il s’en pourtoir ttouver trop, ce quinbsp;fetoit capable de faire quelquè élévationnbsp;fujette a faire déchirer Ie papier en polif-fant Ie verre. Lorfqué cette bande denbsp;papier eft féche, il faut prendre unenbsp;pierre de ponce, qu’on aura eu la prd-cautieft de figurer dans eé même' baffia
-ocr page 65-avec un peu de grais 6c d’eau avant que d’y doucir les verres pour lui fairenbsp;prendre la même courbure; frottez-ennbsp;” bout a l’autre votre papier, vousnbsp;etileverez les indgalités qui pourroientnbsp;® y rencontrer : foufflez enfuite exafte-iiient la pouffiere qui en eft fortie, puisnbsp;poudrez cette bande d’un peu de pierrenbsp;pourie,ou du tripoli de Venife gratténbsp;3U couteau très-légërement ; paffez en-fuite Ie doigt fur votre bande d’un boutnbsp;a l’autre ^ pour expulfer les parties tropnbsp;inégales qui pourroient encore fe rencontrer dans cette pouffiere fi menuenbsp;qu’elle foit. Je fuppofe dans .un bonnbsp;Artifte Ie ta£l fin 6c délicat; car il eftnbsp;bien des gens qui ne fentent rien la oiinbsp;réellentent il y a quelque chofe; celanbsp;fait, prenez votre verre des deux mainsnbsp;entre quatre doigts , fqavoir les deuxnbsp;pouces 6c Ie premier doigt de chaquenbsp;main : tenez-les Ie plus prés du balïinnbsp;que vous pourrez, afin de pofer Ienbsp;verre perpendiculairement a la courbure avec toute l’exadlUucle poffible.
-ocr page 66-Enfulte pouflez votre verre fur Ia bande de papier d’un bout a l’autre, lége-rcment d’abord jufqu’a ce que vous jfoyez fur qu’ii n’y a aueune inégaliténbsp;qui puifle vous arrêter, ou caufer aunbsp;verre quelque accident, Gomme desnbsp;raies , ou du inoins des fillonemensnbsp;quelquefois trés - longs a atteindre aunbsp;poli. Si vous fentez de Tégalité tout dunbsp;long de cette bande qui vous fert denbsp;poliflbir, vous pourrez alors pouffernbsp;votre verre plus promptement amp; plusnbsp;hardiment : il faut Ie retourner de temsnbsp;en tems fur lui-mênie, afin que Ie polinbsp;prene également par-tout. La piercenbsp;pourrie ou Ie tripoli dont on a poudcénbsp;cette bande de papier devenant impalpable par Ie frotement, amp; perdant peunbsp;a peu fa force, on eft oblige de temsnbsp;en tems d’en remettre du nouveau, anbsp;Tapplication duquel il faut appottecnbsp;les mênies foins que nous avons exi-gés pour la premiere fois, c’eft-a-dire,nbsp;éprouver du bout du doigt fi on n’y fentnbsp;aueune inégalité, il eft néceflaire dans
k
-ocr page 67-ie cours de Topération, de faite üfagé d une loupe ou lunette a la main quinbsp;gcoflilfg beaucóup ^ par éxemple de 1Snbsp;iignés de foyer , pour voir fi lènbsp;poli s’avance gt; amp; fi la piqure du graisnbsp;Gu de r émeri c^ui doit être extrêmemehtnbsp;fioe lorfque ie verre a été bien doucinbsp;Gft totaiement enlevéi
Cortime Ie centre d’uh verre eft tóu-’ )öurs plus long a atteindre au poli quènbsp;la circonférence , il arrive fouvent què-faute de loupe on Ie laifle nloiiis par^nbsp;fait que les bords; c’eft cependant lanbsp;partie la plus elTentièlle d’un verre ^nbsp;paree que c'eft au centre que fe fait lanbsp;rdunion des rayons ; s’il s’y trouvenbsp;qUèlque obftaclè dönt mênie on nènbsp;puiffe pas s’appercevoic a la liraplénbsp;Vue, tel qu’eft ordinairetnent une ef-»nbsp;pdee de petite graiffe fine amp; legére,nbsp;qui ne ptouve dans un verte bien faitnbsp;d ailleurs qu’une infuftifance de poli;nbsp;les rayons dé lumiere en pafiaiit par cenbsp;milieu perdront quelque chofe de leutnbsp;yivacité. Pour qu un verre fok parfait j
il faut done abfolument enlever ces obftacles a force de Ie poiir, enfortenbsp;qu’avec la loupe on puifle s’affürecnbsp;qu’il eft au centre auffi brillant amp; auflinbsp;vif qu’a la circonférence. D’ailleursnbsp;on ne court jamais de rifque de tropnbsp;poiir un verre de cette fa^on-la, pareenbsp;qu’il ne peut changer de courbure:nbsp;j’excepte les vertes objedifs d’un longnbsp;foyer , qui doivent être fuffifammentnbsp;polis , mais dont on pourroit altérernbsp;la courbure , fi on les pouffoit tropnbsp;longtems au poli: dès qu’on reconnoitnbsp;avec la loupe que Ie centre eft atteint,nbsp;il faut s’arrêter 6c préférer i’inconve-nient de quelques petites raies ou fi-landres qui pourroient y refter, a unnbsp;poli exceftif qui les enleveroir. Unenbsp;raie ou flandre ne furent jamais dansnbsp;un objedif un défaut eftentiel , c’eftnbsp;tout au plus un défaut de propreté.nbsp;P-our plus grande diligence, ceux quinbsp;voudront poiir leurs vertes au tour,nbsp;fèront obliges, au lieu de cette bandenbsp;de papier, d’en couvrir la, Curf^ge en-
-ocr page 69-B’ o P T I Q U E. y 1 tiere de leur baffin ; maïs lis doiventnbsp;les découper avec adrefle pour éviternbsp;les plis papier, que la cavité ounbsp;B convexité des balTins entraïnent ne-cefiairenaent avec elle. Mais fi ce fontnbsp;^es verres objedifs, la meilieure ma-ï^iere eft de les polk a la bande amp; anbsp;main , paree que ia vivacité desnbsp;Jïiouvemens du tour occafionne foU'nbsp;Vent a la main des appuis inégaux, quinbsp;font quelquefois d’une grande confé-quence, 6c nuifent beaucoup a Ia per-fedion de ces fortes de Verres.
Voici ma derniere facon de polir un objedif, qui eft la plus fure, amp; que j ainbsp;apptife d’un des plus célébres Artiftesnbsp;d’Angleterre , dont j’ai pris quelquesnbsp;lecons pendant Ie féjour qu’il fit a Paris il y a environ fept ou buit ans.nbsp;Votre objeftif étant douci, cimentez-le fur une molette de plomb du poidsnbsp;d une livre, ou de deux ou trois s il eftnbsp;dun grand diametre 6cd’un foyerbiennbsp;long. Vous conduirez feulement cettenbsp;d’un bout a Vautre de votre
bafTm couvert d une bande de papiergt; fans y faire aucune predion que cellsnbsp;que fait le poids de votre molette. Isnbsp;verre objettif prendra peu a peu le poli ^ amp; dela maniere la plus réguliere,nbsp;par Tappui égal de la moiette de plombnbsp;for tous les points de la furface de votrenbsp;verre, Cette facon de polir des objec-tifs eft extrêmement longue ; fi quel-qu’un vouloit mettre le prix a raifon dunbsp;terns que I’Artifte y emploie, on feroitnbsp;fur d’avoir des verres de la derniere ré-gularité ; amp; afin d’épargner la peine denbsp;ce procédé a ceux qui feroient tenténbsp;d’en faire ufage , je fuis bien aife de leurnbsp;avouer que pour polir im objeélif denbsp;12 pieds de foyer, amp; deux pouces 6cnbsp;demi de diametre, j’ai été buit joursnbsp;6c demi a en atteindre le centre: ceuxnbsp;qui feront armés de patience amp; d’incli-'nbsp;nation po jr cequ’onpeut faire de plusnbsp;régulier en ouvrage d’Optique , ap-prendrontpar i’expérience qu’ils en feront par la fuite eux-mêmes, que cettenbsp;derniere facon de polir les verres, quoi-
-ocr page 71-iquela plus longue eft cependant pré-
férabie a toutes celles dont on i^'^qua préfent.
I^ifons maintenant quelque ehofe ia plus commune maniere de policnbsp;les vertes, qui eü: en même tems la plusnbsp;iïiauvaife.
Piufieurs Ouvriers poliflênt leurs ver* ïes üardes poliflbirs plats de bois, couverts d’une bande ou lifiere de drapnbsp;noir, OU même de chapeau. S’il fautnbsp;avouer que cette derniere maniere denbsp;poUr eft la plus courte, il, faut dire auftlnbsp;que c’eft la plus irréguliere , pareenbsp;quelle airére- beaucoup la convexiténbsp;d’un verre ; enforte que ceux qui- fontnbsp;d’un foyer long , ont fouvent différerrtesnbsp;courbures dans la même furface , felonnbsp;Pappui inégal de la main, qu'on ne peutnbsp;dviter dans. l’oppofitiön de la courbure.nbsp;du verre au plan du poliffoir : généra^nbsp;i^ment parlant tous les verres polis.denbsp;Getre falt;^on-la ont au moins deux fortesnbsp;de foyers, Lorfqu’un verre a éré doucinbsp;dans un baOin de xa pouces ,.pat exem-
ple, rinverfion qu’on lui donne pout en atteindre les bords au poli, lui fairenbsp;prendre une courbure a la circonféren-ce dc onze pouces , quelquefois mêmenbsp;de dix, pendant quele centre, fuppo-fé qu’on y ait apporté bien des foinsnbsp;pour ne Ie point altërer, en aura confer-vé douze. Comme je ne me fuis arrêténbsp;a en parler que pour en faire fentir lesnbsp;défauts , paffons maintenant a des re-marques plus intéreflantes.
Kemarques Jur la fafon des verres ^ avee une Table pour eonnottre en quelle proportion un verre convexe grojjit les ob~nbsp;jets, amp; de combien un Vme concavenbsp;les diminue.
Je crois m’être affez expliqué fur ce qu’il eft abfolument ndceffaire de f^avoitnbsp;touchant la maniere de faire les verres:nbsp;il ne me refte plus qu’a communiquetnbsp;les remarques particulieres que j’ai fai-tes fur cefujet; jen prouverail’utiliténbsp;en parlant des principes que j’ai déja
-ocr page 73-B’ o P T T Q U E. y y
expofés, ce qui rendra mes demon-ftrations plus intelligibles, 6c Texécu-tion plus facile.
un
Si vous ne travaillez vos verres que un cóté , vous n’aurez pas befoin denbsp;ïïiorceaux de glace fi épais que fi vousnbsp;ies voulez faqonner des deux cótés,nbsp;paree qu’une courbure oppofée a unenbsp;autre courbure dans un même diame-tre, fouffre toujours la perte du tiers denbsp;fon diametre, comme on Ie peut voknbsp;par la figure 14= planche premiere A.B.nbsp;diametre du verre C. D. courbure dunbsp;verre travaiilé d’un cóté E. F. diametre du verre travaiilé des deux cótésnbsp;G. H. courbures intérieures oppofées,nbsp;amp; épaiffeur du verre, laquelle étantfor-mée aux dépens du diametre de celuinbsp;qu’on n’auroit travaiilé d’abord que d’unnbsp;cóté A. B. qui avoit ip lignes amp; demi environ de diametre , n’en a plusnbsp;que 13 ^ E. F. Ie tiers de ip. ^ ou anbsp;peu prés ; ce tiers de diametre doit êtrenbsp;Fippléé par un tiers en fus d’épaifieurnbsp;de matiere pour faire un verre d'
-ocr page 74-roême (Jiatnetre amp; d’un même foyef, I^’épaiffeur du verre I. L. faqionné de§nbsp;deux cótés, qui a environ 3 lignes^nbsp;pour êtr^ du grand diametre amp; du même foyer queA.B.dokêtre fait dun moi^Tnbsp;ceau de glace brute qui potte envirounbsp;cinq lignea d’êpaiifeur, quoiqu’a la ri-?nbsp;gueur ii ne les faille pas tout-a-fait:nbsp;mais paree qu tl eft rare de s’arrêternbsp;dans Ie travail des verres au terme fixQnbsp;de ce qui el| nécelfaire pour la cour-rnbsp;bureon peut prendre un morceau denbsp;glace de fix lignes j même pour êtrenbsp;moins géne : mais en même-tems onnbsp;court rifque de donnet au verre, un dia^nbsp;metre un peu plus long. Ainfi dans Te-;nbsp;xemple cité ^ Ie verre tout faqonnénbsp;pourroiü avoir alors u.n peu plus denbsp;lignes de diametre,
JL’Opération que nous avons nom-^ mée ci-devant des trois points perdusnbsp;eft la clef de toutes celles de la Dio-tnbsp;ptrique ; c’eft elle qui nous apprendnbsp;aufii de quel foyer répailfeur dun mor-?nbsp;^eau de glace eft fyfceptible. 3 up-
-ocr page 75-B’ o P T I Q U E. 57 pofons-le , par exemple , dé cinq li-gnes d’épaiffeur (ur environ 14 de dia-metre ; tirez premierement une lignenbsp;droite j enfuite marquez par deux pointsnbsp;cette même ligne la longueur dunbsp;dianietre de votre morceau; puis éleveznbsp;un point au-deffus de la ligne diametrale autènt éloigné d’elle que votre morceau a d’épaifleur; repetez enfuite l’o-pdration qui a été indiquée ci-devant,nbsp;pour prendre Ie foyer de routes fortesnbsp;de baflins. Après avoir décrit les arcsnbsp;du eerde amp;; les fe£lions, vous aureznbsp;deuxlignes tranfverfales dont la rencontre forme un angle qui vous donneranbsp;depuis fa pointe jufqu’au point dlevénbsp;d’épaiffeur ia moitié du foyer dont Ienbsp;morceau eft fufceptihle. Vous trouve-rez que eet angle depuis fa pointe jufqu’au point élevé a environ neuf lignes;nbsp;Ie verre par conféquent pourra être tra-vaillé d’un cóté dans un balTin de i 8 lig.nbsp;environ^ou des deux cótés dans un baffinnbsp;de 3 pouces, qui vous donnera alors lanbsp;meme grandeur qui eft repréfentée dans
-ocr page 76-la quinziéme figure de la premiere plan-che. Quand on connoit bien, amp; quel’on pratique cette opérarion, on ne travaillenbsp;jamais un morceau de glace au hazard.
Il eft encore néceffaire de fcavoir que deux courbures intérieures ou exté-rieures oppofées raccourciflent de moi-tié la longueur d’un foyer donnd. Sinbsp;vous fa(^onnez des deux cotés un verrenbsp;dansun ballin de 12 pouces de foyer,nbsp;au lieu d’avoir 12 pouces il n’en auranbsp;plus que fix : car Texpérience nous ap-prend qu’en mefurant au foleil ou a lanbsp;lumiere fimple du jour Ie verre falt;^onnénbsp;d’un feul cóté, nous avons a la pointenbsp;de fon foyer, c’eft-a-dire, Ma diftancenbsp;de 12 pouces a travers ce verre la re-préfentation d’unobjet, amp; que lorfqu’ilnbsp;a été faconné des deux cotés dans Ienbsp;même bafiin, nous n’en avons plus lanbsp;repréfentation qu’a 6 pouces. On peutnbsp;parFopération dont j’ai donné l’analyfenbsp;fe convaincre de ce que je viens de dire;nbsp;de ïïiême qu’en joignanf par les furfacesnbsp;planes deux verres travaillés d’un feul
-ocr page 77-cóté j car ces verres qui féparément ont 12 pouces de foyer,étant joints n’en ontnbsp;plus que fix.
Si vous falt;jonnez un verre des deux cotés dans deux ballins de courburesnbsp;différentes , la diminution des foyersnbsp;lera aufii de la moitié ; mais les diftan-ces inégales de ces foyers feront rddui--tes proportionnellement a des diftancesnbsp;dgales. Excmple. Prenez un verre dontnbsp;une fourbure ait quatre pouces de foyer^nbsp;6c l’autre fix, il en réfultera de part amp;nbsp;d’autre un foyer de cinq pouces, quinbsp;font Ia moitié de la fomme i o.
Ce que l’expérience vient de nous apprendre fur la facjon des verres tra-vaillés des deux cótés, nous conduit anbsp;un calcul bien fimple de leur foyer;nbsp;celui qu’on aura faqonné dans un baffinnbsp;de 2 4 pouces de foyer des deux cótésnbsp;u aura plus que 12 pouces ; 6c celuinbsp;fiu’on travaillera dans deux baffins denbsp;courbures différentes, n’aura de foyernbsp;que Ie qu^rt du produit de Ia valeurnbsp;des deux foyers pris enfemble; ainfi ui^
-ocr page 78-Verre qul aura éré faconné égaletnenc des deux cores dans un baflin. de cinqnbsp;pieds , amp; qui avoir trente pouces denbsp;foyer n’en aura que i y fi on Ie faqonnenbsp;dans Ie baflin de trois pieds d’un cóté,nbsp;amp; dans celui de deux pieds de Pautre*..nbsp;Quoique la fomme de ces deux foyersnbsp;reviennent au mêraje pourle calcul, cenbsp;n’eft pas a dire que les deux angles op-pofés amp; inégaux foient égalenient dif-tans du point élevé de ia courbure.nbsp;Les explications qui onr précédés fontnbsp;fuffifamment entendre ce que je dis ici:nbsp;mais fi les deux courbures étoient par-faitement paralleies, elles feroient Ienbsp;iiiême effet que deux plans réunis d’unenbsp;glace ordinaire, c’eft-a-dire, qu’ellesnbsp;ne grofliroient ni ne diminueroientpaanbsp;plus les objets qu’une glace parfaitementnbsp;plane au travers de laquelle on les re-^nbsp;garderok.
Voici une Table de verres de diffé--tens foyers qui aidera a connoitre en quelle proportion un verre convexenbsp;grolfit le§ objets, 6c a.u contraire com:^
-ocr page 79-Ö’OPTIQUE. St
Dieii un verre concave Ie diininue, On pourra calculer fur cette efpece d’é-chelle, combien d autres a propordotinbsp;d un foyer plus long ou plus court grof-;nbsp;fitont OU diminueronf.
Un objet de lix lignes de diametre Vu avec un verre de 12 pouces denbsp;^oyer paroit avoir 12 lig. de diametre,
Avec un verre de 11 p.
I o p. 13 1.
5 p. nbsp;nbsp;nbsp;1 y 1.
$?• nbsp;nbsp;nbsp;ï; r
2 p. • nbsp;nbsp;nbsp;1 8 1.'
II faut faire remarquer ici aux Ar-tiftes qu’il en eft des operations qui ap-partiennentarOptiquecomrae de cells
-ocr page 80-'des autres Arts,oü Ton a diverfes difficult tés a efluyer: il eft des jours oü Ton réuflitnbsp;a tout ce qu’oti entreprend ; d’autresnbsp;'dans lefquelles on ne fait rien de bien :nbsp;cela peut venir de trois caufes: i®. denbsp;i’intempérie de Tair, qui en difFérensnbsp;tems fait fur les métaux des impref-üons diffdrentes, 2°. De la qualité de lanbsp;matiere, qui étant plus ou moins cuite,nbsp;eft plus OU moins fufceptible d’une cer-taine perfe£tion. 3°. Des difpofitionsnbsp;de la main, qui fe trouvent moins avan-tageufes certains jours que d’autres : onnbsp;fcait que les Deffinateurs, les Peintres,nbsp;les Graveurs, ont auffi leurs jours ounbsp;ils travaillent d’une maniere plus légere amp; plus hatdie qua lordinaire:nbsp;les Artiftes amp; les connoiffeurs en toutnbsp;genre feront d’accord fur ce fujet avecnbsp;les Opticiens.
-ocr page 81-Miroirs ardens, des Verves con-^ vexes amp; concaves.
Des Miroirs ardens.
ON appelle Miroirs ardens Ie mlrolc de métal concave femblable a la figure des baffins qui nous fervent a fairenbsp;les verres de dioptrique ; ce miroirétantnbsp;expofé aux rayons du foleil, brüle parnbsp;reflexion a la diftance d’environ Ie quartnbsp;du diametre de la fphere dont il efl: unenbsp;portion ,les matieres combuftibles qu’onnbsp;lui préfente, comme Ie bois 6c autres.nbsp;II faut excepter Ie papier blanc, dont lanbsp;furface difperfe les rayons : niais Ienbsp;plomb, l’étain, 6c les autres matieresnbsp;fufibles pourront y être fondues, pareenbsp;que la furface concave de ce miroir eftnbsp;tellement difpofée par fa courbure, quenbsp;les rayons réflechis fe réuniflent 6c s’af-femblent yjj PqjH; petit efpace au
-ocr page 82-quart de diametre de la courbuce oü eft ld point brülant du miroir; amp; par la forcenbsp;que leur prête cette reunion,ils pénétrentnbsp;ëbranlentjagitentamp;décompofentlespar-ticüles des métaux 6c dés autres corps quinbsp;y font expofés .* la lumiete du foleil eft unnbsp;feu; fes rayons étant raflemblés par Ienbsp;moyell de ce miroir produifent des ef-fets pareils a ceux du feu tommun*nbsp;Cette forte de miroir eft eompoféè dênbsp;cuivre rouge 6c d’étain d’Angleterre*nbsp;L’arfenil qu’on fait entrer aüfli dans fanbsp;compofitioii purifie i’alliage de cesnbsp;deux métaux : on les fond fur des calibres comme les baftins ordinaires quinbsp;fervent a figurer les verres optiques;nbsp;lorfqu’ils font fortis de la fonte on lesnbsp;tourne de même; 6c après avoir faqon-né dans leur concavité un certain nom-bre de verres qui prennent la courburenbsp;du foyer qu’on leur a donné, on lesnbsp;douclt avec différens émérils plus finsnbsp;les uns que les autres ; enfuite on lesnbsp;poiit : 6c afin d’y conferver la régula-lité de la courbure, Ie poli s’exécute
fur
-ocr page 83-t)’ Ö p T I Q Ü E* ïiit uhè balie de glace parfaitement at*nbsp;rófidie dans cette efpèce de baffinjnbsp;laquelie eft couverte pour eet efFet d’unenbsp;bande de papier légérement endultenbsp;^ huile d’olive 6c de potéé d’étain, ounbsp;wipbil de Venife.
II eft bon d’avertic que cette fa^bn tie polir ces fortes de miroirs, eft extrê*nbsp;tbement longue , paree que la furfacenbsp;tie cette matiere, quelqüe bien doucienbsp;«lu’elle puiffe êtrCj eft töujours très-du-re ; mais je ne f4ai pas de maniere plusnbsp;réguliere ni plus courte.
II eft une feconde forte de miroirs ürdens qui brulent aulïi pat réflexion *nbsp;ils font faits d^un motceau de glacenbsp;d’une cettaine épaiffeut ptoportionnéenbsp;^ la Coürbure qu’on veut leur donner;nbsp;ces miroirs convexes d’un cóté, 6c plansnbsp;de l’autre ^ font enduits d’étain 6c vif-argent du cóté de la convexité j qu’onnbsp;au tain dans Ie balfin même dansnbsp;lequel on les a figurés pour y fixet Ienbsp;vif-argent. On les faqonne d’ün cóténbsp;pomme les vertes ordinaires de la Diop-;
E
-ocr page 84-trait E'
trique, amp; on leur donne rarement plus de trente pouces de foyer. On les faitnbsp;plus communément dans un balTin denbsp;trois ou quatre pieds de foyer; 6c ceuxnbsp;qui font d’un grand diametre, dans unnbsp;balTin de cinq, fix, fepr, ou huit pieds.nbsp;Ce miroir eft inférieur pour I’effet a celui de métal, 6c ne brule pas fi promp-tement, paree que les rayons du foleilnbsp;ont deux furfaces a pénétrer, furfacenbsp;extérieure 6c interieure. La preuvenbsp;de ce que j’avance eft aifée a faire:nbsp;qu’on préfenre une chandelle allu-»nbsp;mée vis-a-vis ce dernier, vous en au-Xtz deux reprefentarions. La furfaconbsp;extérieure a une certaine diftance,vousnbsp;donnera I’image de la chandelle dansnbsp;une fituation droite, telle que vous lanbsp;préfentez; 6c la furface inférieure vous-ia donnera renverfée; au lieu que le miroir de metal ne vous donnera qu’unenbsp;repréfenration de 1’objet renverfé.
Ces deux fortes de miroirs repréfen-tent a une certaine diftance Tobjet plus grand 6c plus gros quU n’eftqg lubmê?
-ocr page 85-D’ o P T I Q U E. H me i paree que les rayons réfléchls patnbsp;la furface concave font un plus grandnbsp;angle que s’ils étoient réfléchis par unenbsp;furface plane, telle que celles d’un mi-roir ordinaire: fi on regarde un objet oUnbsp;foi-mêine d’un point plus éloigrié que Ienbsp;foyer du miroir, c’eft-a-dire, que Ie pointnbsp;OU les rayons s’uniffent, l’objet vous par-toitra renverfé, ou vous femblerez marcher la tête en bas amp; les pieds en haut,nbsp;paree que les rayons doivent fe croifernbsp;dans Ie foyer amp; s’dcarter enfuite; denbsp;forte que ceux qui viennent de Ia par-tie fupérieure de l’objet , foient en basnbsp;avant que d’entrer dans roeiI,amp; ceux quinbsp;viennent de la partie inférieure, foientnbsp;en haut. Que 1’on préfente vis-a-vis cesnbsp;miroirs la pointe d’une épée, l’imagenbsp;de eet objet femblera fortir en deqanbsp;du miroir, amp;. s’avancer fut Ie fpeöa-teur.
II me paroit a propos de dire quelque chofe du miroir plan des deux cótés, ap-pellé miroir fimple, paree qu’iln’eft com*'nbsp;pofé que de furfaces également plane„%
amp; paralleles. L’une des deux futfaces efl enduite d’étain amp; de vif - argent,nbsp;pour bien répréfenter les objets dansnbsp;leur fituation naturelle; l’autre furfacenbsp;doit êrre parfaitement plane amp; de couleur d’eau vive , autrement les objetsnbsp;qu’on lui préfente fe colorent de diver-lès teintes. On voit dajis ce niiroir lesnbsp;objets réfléchis par la lumiere qui re-vient a nous, a caufe de roppofitionnbsp;d’un corps au-dela duquel elle ne peutnbsp;paiïer, tel que celui de Tétain 6c du vif-argent; ce miroir nous repréfenre 1’ob-jet auffi grand qu’il efl: dans fa fituatlortnbsp;naturelle, amp; aufli enfoncé au-dela dunbsp;miroir qu’ii en eft éloigné en-decLnbsp;11 faut aufli avertir qu’une glace unnbsp;peu épaiflfe 6c alTez large multiplie lanbsp;vüe d’un objet. Si vous regardez d’unnbsp;feul oeil 6c obliquement ou de cóté,nbsp;dans un miroir la flarame j par exemple ,nbsp;d’une cbandelle j vous en aurez fix ounbsp;fept repréfentations de fuite, a caufe denbsp;la multiplicité des réflexions. Pourexpli-guer cette multiplicité d’images, U faut
-ocr page 87-o P T I Q U E. faire attention qu’ii y a auffi deux fortesnbsp;de furfaces dans un miroir planfurfac®nbsp;extérieure, 6c furface intérieure; cettenbsp;derniere eflcelle qui eftenduite d’étainnbsp;amp; de vif-argent. Les deux plus clairesnbsp;images viennent de la reflexion de lanbsp;premiere furface , laquelle arrête unenbsp;pactie des rayons qui tombentoblique-ment de Tobjet fur Ie miroir, 6c lesré-fiéchit bbliquement a 1’ceil qui voltnbsp;Cette image de cóté : l’autre vient denbsp;U réflexion de la feconde furface quinbsp;le^oit obiiquement Tautre partie desnbsp;rayons qui ont pénétré jufqu’au fond danbsp;miroir , d’ou étant réfléchis oblique^nbsp;ment vers la premiere furface , elle eanbsp;arrête quelques-uns; mais elle lalffe for-dr les autres qui font voir cette fecond®nbsp;image ^ mals d’une maniere plus foible ,nbsp;6c amft des autres, qui peua peu per--dant de leur vivacité i deviennent ea**nbsp;fin infenfibles..
Si on veut voir cette multipliciti d objets fans regarder obiiquement dansnbsp;la glacé j il faut faire placer deux glace|l
E ii|
-ocr page 88-'70
bien vis-a-vis Tune de l’autre, une per-fonne s’y regardant en face, s'y Verra multipliée trois feis au moins d’unenbsp;maniere ciaire amp;: diftinöe. Quant auxnbsp;renverfemens des images cauféspar lesnbsp;miroirs plans, en voici la raifon. Lcnbsp;rayon d’incidence amp; celui de rdflexionnbsp;ferment un angle; mais paree que lanbsp;fenfation de la vüe fe fait a lextrë-miré des rayons droits , c’eft commênbsp;fi ces deux rayons prolongés au-de-ia du miroir fe croifoient; d’oii ii arrive que ce qui eft a gauche nous paroitnbsp;être a droite , amp; ce qui eft a dróifé nousnbsp;Ie voyons a gauche. Si on expofe de l’é-criture a un miroir plan, Ton verra lesnbsp;lettres a rebours, telles qu’on les voitnbsp;fur une forme d’Imprimerie prête a êtrénbsp;mife fous la preffe , de forte qu’on ne lanbsp;peut lire, fi Ton n’eft accoutumé , 'com-lïie les Imprimeurs, a cette falt;yon denbsp;lire a rebours. H eft un grand nom-bre d’autres cxpëriences que l’bn peutnbsp;faire foi-même , en difpofant diffd-femment les glacés auxquellês je ne
-ocr page 89-w artêterai point, afin de pafTer prora* ptement a des chofes plus intéreflan-, amp; plus utiles au public 6c auxnbsp;Artiftes. II eft aifé, par exeir.ple, denbsp;rappeller par ie moyen de plufieurs mi-roirs des objets extérieurs au dedansnbsp;d’un appartement, 6c il ne faut avoitnbsp;que des yeux pour placer les miroirsnbsp;de maniere a produire un pareil éffet*nbsp;On fait aulli des miroirs plans de mé-tal, qui nousrepréfenrent les objets pairnbsp;réflexion; mais ils différent des glacés ^nbsp;en ce que n’ayant qu’une furface réflé-chiffante, les rayons de lumiere vi'en-nentplusdiredemeiit, 6c nous fontvoitnbsp;les objets mieux dans Ie vrai, 6cd’unenbsp;maniere plus conforme k la nature ; carnbsp;ces rayons ne fouffrent pas dans Ie mé-tal la même altétation qu’ils éprouventnbsp;en traverfant l’épaiffeur de la glace. Ce*nbsp;pendant comme les miroirs de méralnbsp;fontfujets a d autres inconvénienstrès-confidérables, on donne aujourd’hui lanbsp;P’^dférence a ceux de glacés qui érantnbsp;dune matiere pure amp; d’une épaiffeuc
médiocre, font d’une ufage blen pl\is commode,paree qu’ils ne perdentpasTé-dat de leur poli auffi promptement quenbsp;ceux du métal : ceux-ci font fufeepti-bles de routes les influences de l’air, amp;nbsp;il eft néceflaire de les polir fouvent pournbsp;en faire l’ufage que Ton fait ordinaire-ment des miroirs. D’ailleurs je feroisnbsp;renté de croire que l’ufage fouvent re--pété de ces fortes de miroirs pourroitnbsp;bien a Ja longue devenir préjudiciablenbsp;a la vüe, par Texade direétion des rayonsnbsp;de lumiere qu’il réfléchit : ainfi felonnbsp;moi , fauf naeilleur avis, un miroir denbsp;glacé eft plus convenabie aux vues dé--iieates, a caufe de Taltdration que fouf-frent les rayons de lumiere, quinere--viennent a nous qu’après avoir traverfénbsp;répailTeur de la glace; par-la ils per-dent ce qu’ils pourroient avoir de rropnbsp;vif, amp; de peu proportionné aux vuesnbsp;foibles. L’expérience femble prouvernbsp;ia vérité de ce que j’avance. Le tropnbsp;grand jour nous ébloüit plutpt que de
la vüe direfte des rayons dufoleU. Maïs tout Ie monde les regarde fans peine denbsp;coté; Toblicité dc leur réflexion al’té-tant la vivacite de leur incidence ennbsp;rcnd la vue plus douce, amp; caufe a lanbsp;ratine un ébranlement moins confidd-rable.
Des Vents eonvexesl
II y a deux fortes de venes convexes; les uns font plans d’un coté, amp; convexes de Tautre ; les autres convexesnbsp;des deux cótés, amp; font appellés pournbsp;cela biconvexes.
Les verres plans convexes font faits de morceaux de glace figurés d’un cornbsp;té dans des baffms concaves amp;c laiffésnbsp;plans de l’aujrre, comme on les trouvcnbsp;a la JVIanufa'^ure des glacés. Si 1’on veutnbsp;avoir des verres régulierement plans,nbsp;il faudra néceflairement les travaillernbsp;de nouveau, paree qu’il n’eft pas poiri-de la maniere dont on polit lesnbsp;grandes glacés a la Manufacture, d’ennbsp;conferyer la fégularitd du plan :
-ocr page 92-pérlcnce Ie prouve tous les jours. Car les glacés qui fortent du douci de lanbsp;Manufaöure , appliquées les unes furnbsp;les autres, fe féparenr les unes des au-tres bien plus dillicilement que lorf-qu’on les a polies; ce qui ne peut ve-nir que de i’indgalité du poli, amp; parnbsp;conféquentdel’altératicn du plan. Nousnbsp;avons donné dans Ie Chapitre précédent la maniere de faire un plan régulier , amp; d’en connoitre la perfeöion:nbsp;c’eft poürquoi il cft inutile de s’y arrê-ter davantage.
Les verres biconvexes font fairs aufli de morceaux de glace, figurés des deuxnbsp;cótés dans un même ballin concave,nbsp;OU dans deux d’inégale fphéricité. Plusnbsp;ces deux fortes de verres Ipnt convexesnbsp;d’un cóté, OU des deux cótés, plusilsnbsp;groflTiflent l’objet a nos yeux; paree quenbsp;la grandeur ou la grolTeur des objetsnbsp;fe mefurant fur Tangle vifuel, plus lesnbsp;rayons qui tendent de Tobjet vers Tocil,nbsp;en s’approchant toujours Tun de Tautrenbsp;pour fe réunir, amp; qu’pn a appellé pout
-ocr page 93-D’ Ö P T 1 o U E. ccla rayons convergens: plus ces rayons,nbsp;, s’écartent de la ligne perpendiculaire en fortant des verres , plus^nbsp;l’angle de réfra£lion eft grand, commenbsp;on Ie peut voir par la figure 4 planchenbsp;feconde.
Les verres convexes des deux cotds font appellés verrei ardens, fur - toutnbsp;quand ils font d’un foyer un peu court,nbsp;cotnme de deux, trois a quarre pouces.nbsp;Expofés au foleil ils embrafent des ma-tieres combuftibles h. la pointe de leurnbsp;foyer, c’eft-a-dire, la oü les rayons dunbsp;foleil fe raffemblent amp; forment un petitnbsp;eerde de lumiere, qui plus il eft petit amp; court, plus il met Ie feu prompte-ment, paree que fes rayons fe diftipentnbsp;moins : Ie verre ardent peut fondrc Ienbsp;plomb amp; l’étain, amp; d’autres métaux.nbsp;La différence qu’il y a èntré üh miroitnbsp;ardent 6c un verre ardent, c’eft que Ienbsp;premier brule par réflexion, amp; Ie fe-cond par réfraöion. L’un brüle environ,nbsp;au quart de fon foyer, 6c Tautre a lanbsp;pointe précifément, c’eft-a-dire, qu’uit
-ocr page 94-niirolr (3e trente pouces ^de foyef mei-tra Ie feu a 1’objet vis-a-vis duquel on Ie ptdfentc a feptpoueesfix lignesdedif-tance. Un verre ardent de trois poueesnbsp;de foyer brulera a trois pouces; celui-ci mettra même Ie feu a des furfacesnbsp;blanches, comme celles du papier, 6cnbsp;Eautre ne Ie fera pas, du moins j’y ainbsp;cffayé, 6c je n’en ai pu venir a bout :nbsp;mais j’ai réufll avec Ie verre ardent,nbsp;( malgré Ia prevention que Ia ledure denbsp;différens Auteurs m’avoit infpirée, quinbsp;ni’avoit jufqu’ici fait regarder Teffetnbsp;comme impoffible,) a mettre Ie feu anbsp;une feuille de papier Ie plus fin 8c Ienbsp;plusblanc d’Hollande que j’ai pu trou-ver, 8c cela dans Ie mois d’Avril, dansnbsp;lequel Ie Soleil n’eft pas encore a fonnbsp;degré de force, tel que celui qu’il anbsp;dans les mois de Juillet 8c Aoüt.
On entend par réflexion la fimple brifure des rayons de lumiere qui re-jailliflent du miroir, 8c par réfraöion,nbsp;la double brifure que les rayons fouf-frent en traverfant les deux furfaces da,
-ocr page 95-Verre; comme on Ie peut voir dans les figures 2' amp; 3' de la planche fecondejnbsp;Le miroir ardent A. brife une fois feu-lement les rayons du foleil qu’il recoit ^nbsp;^ qu’il renvoie au quart de la diftancenbsp;la oü les rayons réfléchis forment Tangle B. au lieu que dans Ie verre ardentnbsp;C. les rayons du foleil fe brifent deuxnbsp;fois ; 1 en y entrant par D. D. amp; ennbsp;fortant par E. E. Cette feconde réfrac»nbsp;tion forme un angle dont la pointe F*nbsp;eft Ie foyer du verre.
Des Virres concaves'.
II y a aulli deux fortes de venes concaves ; les uns font concaves d’un cóté amp; plans de 1’autre ; les autres concaves des deux cótés, qu on nomme bi-caves.
Les verres concaves plans font faits «Ie fragmens de glace figurés d’un cóténbsp;un baflin convexe, amp; laiffé plans
1’autre.
deux cótés fur un mêtne baffin convexe, OU fur deuxbaffins de courbure inégale. Plus ces deux fortes de verrenbsp;font concaves, plus ils diminuent l’ob-jet a nosyeux; paree que plus les rayonsnbsp;de lumiere s’approchent de la lignenbsp;perpendiculaire, plus Tangle deréfle-xion eft étroit amp; aigu, la grandeur desnbsp;objets dépendant de Tangle fous lequelnbsp;nous Ie voyons , plus il fera ferré, plusnbsp;ils nous paroitront petits; mais coinmenbsp;les rayons en fórtant d’un verre concave s’écartent Tun de Tautre, on les anbsp;nommés rayons divergents. Voyez lanbsp;figure planche feconde.
II eft une derniere forte de miroirs concaves d’un cóté, amp; laiffés plans denbsp;Tautre, femblable a nos verres de lunettes plans concaves, enduirs d’étainnbsp;6c de vif-argent du cóté plan. II nousnbsp;répréfente les objets plus petits qu’ilsnenbsp;font en eux-mêmes , paree que la courbure de ces miroirs fait que les rayonsnbsp;efficaces ne font réfléghis jufqu a Toeilnbsp;q[ue par me fort petire furface, amp; qu’iis
-ocr page 97-ne viennent Ie frapper que fous de fort perirs angles auxquels Tifnage de Tob-jet doit répondre. On fait aulli de cesnbsp;fortes de miroirs en métal.
On appelle ce miroir, multipUcateur f lorfq u’on fait ftlr un même morceau denbsp;glace plufieurs facettes ou cavités. Sinbsp;Vous vous metrez vis-a-vis Ie milieu denbsp;cette glacé, vous vous voyez repréfenténbsp;aurant de fois qu’il y a de cavités dans Ienbsp;xniroir. S’il y en a i 2, öc que trois per-fonnes s’y préfentent, vous en verreznbsp;former une compagnie de trente-fix,nbsp;qui font a la vérité plus petites que nature , par la raifon que nous venons d’eanbsp;donner, amp;. qu’il eft inutile de tepetet*
-ocr page 98-I
JRegles amp;“ proportions des foyers des oculair es concaves, amp; des objec-tifs convexes pour la Lunette d’ap-proche d deux verres , appelleenbsp;ordinairement Lunette de Spebia-^nbsp;cle y OU d’Op era.
ON dolt a Jacques Metius, Hol^ landois, de la Ville d’Alkmar, lanbsp;découverte des Lunettes : fa premierenbsp;occupation fut de conftruire des miroirsnbsp;amp; verres ardens. Pour réuflir a les faire , il avoir figuré des verres de diffé-rentes manieres; les uns fe trouverentnbsp;convexes , amp; d’autres concaves, fui-vant la diverfité des courbures fur lef-quelles il les avoir fa^onnés. On pré-tend même qu’en ayanr abandonnénbsp;plufieurs j a caufc de. leurs imperfections f OU de leur inutUité pour Ie but
qu’il
-ocr page 99-qu’ll fe propofoir. Seis enfans ayaht ra* maffé ces verres en jouant, les place*nbsp;rent a une certaine diftance, 1’un vis-a*nbsp;vis de r autre; amp; fe racontantl’effet nouveau pour eux de ces vertes ainfi dif-pofés j donnerent, pour ainfi dire, anbsp;leur pere la premiere lec^on de la Dio*nbsp;pttique expérimentale , pour obfervernbsp;des corps bien dloignés de nous, aux-t^ueis nos yeux ne peuvent atteindrenbsp;fans ce fecours. La perfection a laquellenbsp;Get art a été porté enfuke, a donné lieunbsp;a une in^nité de découvertes curieufes jnbsp;comme nous le dirons bienton Metiusnbsp;tnit fi bien a profit Cette ddcouverte,en*nbsp;fantée en quelque forte parle hazard , 6cnbsp;d s’avifa fi heureufement de placer cesnbsp;Verres aux extrémités d’un tuyau, qui in*nbsp;tercepte tous les rayons vagues, de lanbsp;lumiere, qu’il joüit le premier de I’ex*nbsp;pdrience la plus fiatteufe Sc la plus ex*nbsp;traordinaire. C’eft done lui qui fit lanbsp;premiere Lunette d’approche, que nousnbsp;appellons aujourd’hui Lunette d’Opdragt;nbsp;^en inférieure a ceile a quatre verres |
Ê
-ocr page 100-que des recherches plus profondcs gt; ê£ des txavaux infatigables ont découvertenbsp;amp; perfedionnée dans ces deniers tems gt;nbsp;de forte qu’il ne paroit pas qu’on puiflenbsp;aller plus loin. Elles fervent a nous fairenbsp;voir les objets plus grands amp; plus dif-tin£ls, ce quL dépend uniquement denbsp;ce qu’elles renvoyentfous un plus grandnbsp;angle les rayons départis des extrémhnbsp;tés de 1’objet, amp; de ce qu’elles réunif-fent plus exaftement fur la rétine lesnbsp;rayons partis d’un feul point. Cesnbsp;deux chofes font Ie feul objet de routesnbsp;les différentes conftrudions des Lunettes , amp; de routes les combinaifons qu’onnbsp;peut faire de plufieurs verres, foit parnbsp;leur nombre plus grand ou plus petit,nbsp;foit par leurs différentes figures; c’eft-a-dire, par leur convexité ou concavité,nbsp;foit par 1’égalité ou inégaliré de cesnbsp;convexités on concavités , foit enfinnbsp;par la diftance de leur foyer,
II y a trois fortes de Lunettes d’ap-proche. La premiere eft compofée dc deux verres , dont 1’un eft concave,
-ocr page 101-b’ o ï» T ï 0 Ü Ê.
Tautre convexe ; la fecohde de quatre vertes convexes , amp; la troifiétne denbsp;deux vertes convexes; On appelle eel-le-ciTelefcope, paree qu’elle fert poutnbsp;découvrir les objets éloignés , telsnbsp;que les Aftres. Le Chapitre fuivantnbsp;traitera des deux dernieres gt; êc celui'cinbsp;quot;de la premiere»
La Luriette d’apptoche a deuxVer^* xes eft compofée d’un feul verre convexe , qui fe nomme ObjeBifj pareenbsp;qu’il eft placé du cóté de l’objet, 6cnbsp;d’un verre concave ^ que l’oh appellenbsp;Oculaire, paree qu’il eft du cóté de i’oeii.nbsp;Le premier raffemble les rayons ^ le fe-Cond les fépare amp; les éqarte, afin qu ilsnbsp;he fe réuniffent pas dans Toeii avantnbsp;que de tomber fur la rétine.
Cette Lunette , qu’on appelle cn-^ core Lunette d’Opera ou de Spe£laclegt;nbsp;eft compofée de deux tuyaüx qui en-tfent l’un dans Tautre j aux extrémitésnbsp;defquels font placés les deux Verres;nbsp;le tuyau de Toculaire dok être afieznbsp;long pour pouvoir être tiré oupoulfdg
felon la longueur de 1’oculaire, auffe» ment dit coutte-vue. A i’extrémité denbsp;ce tuyau eft un diaphtagme ou petitnbsp;eerde de bois pered a jour dans Ie milieu , pöur etiipêcher amp; exclure toutsnbsp;lumiere étrangère qui viendroit d’unnbsp;autre objet que de celui que Ton veutnbsp;obferver. La grandeur de fon ouverture doit êtreproportionnée a celle dunbsp;verre objeftif qui eft enfermé a l’extré-mité du tuyau oppofé qui Ie reqoit.nbsp;L’ouverture du diaphragme eft aflez or-dinairement du tiers du dianaetre denbsp;i’objetiif.
Pour faire une bonne Lunette )l deux verres, il faut que la courte-vüc foknbsp;fa^^onnée des deux cótés, ce qui n’eftnbsp;pas nécelfaire pour Ie verre convexenbsp;qui lui fert d’objeftif. Car il fuffit quenbsp;Ie plan foit parfait, foit pour la matierenbsp;amp; pour Ie travail,ceft-a-dire , bien dou-ci, bien poli; foit encore pour la té-gularité du plan, dont on connokra ai*nbsp;fdment Ie défaut en préfentant ce plannbsp;un objet fort éclaird. Si eet objet s’y
-ocr page 103-dépeint d’une maniere confafe j ou ff on voit doubler les bords de rextcémitdnbsp;de eet objet, ce font des marques cet-taines de l’irrégularité du plan. Commenbsp;n’eft pas aifé de réuffir a avoir desnbsp;plans parfaits, voici Ie parti qu’il fautnbsp;prendre. II faut doucir une fecon-fois ces plans fur un baiïin nom*nbsp;ordinairement rondeau , qui n’aknbsp;^Lucun foyer, c’eft-a-dire, parfaitementnbsp;droit , lequel doit être poli aufli fur Ienbsp;ïnême rondeau ; après quoi on Ie pré-fentera un.e feconde fois au jour, pournbsp;s’affurer qu’il rend les objers d’une ma-niere fimple amp; tranchée. II faut biennbsp;obferver auffi 1’égalité d’épaiffeur dansnbsp;la matiere, autrement Ie foyer du vettenbsp;ite ferok pas au centre du diametre,nbsp;condition abrolument néceflaire pournbsp;faire une bonne Lunette, fok, a deux,nbsp;fpit a quarre verres^
On peut faire de bonnes Lunettes d’Opéra de différentes longueurs aveqnbsp;ces ptoportions-ci,
courte-vüe de 20 lignes aveQ Fiij
-ocr page 104-till objeöif de dnq pouces, ou cmq pouces fix lignes de foyer.
Unc courte-vue de dix-huit lignes, avec un objeöif de quatre pouces, ounbsp;quatre pouces fix lignes.
Plus Ie verre concave ©ft d’un foyer court , plus il allonge la Lunette.
Si Ton veut faire une Lunette plus . longue que ne font ordinairement lesnbsp;Lunettes de Spe£tacle , il faut mettrenbsp;une courte-vue de vingt lignes avec unnbsp;objedif de fept pouces , la Lunettenbsp;aura cinq pouces de tirage ou longueur^
Autves proportions.
Pour une Lunette d’un pouce 6c demi, une courte-vue de huit lignesnbsp;avec un objeftif de deux pouces.
. Pour la Lunette de deux pouces 6c demi, une courte-vue de dix lignes,6cnbsp;un obje£tif de deux pouces,
- Pour une Lunette de trois pouces^ une courte-vüe de onze ou douze ILnbsp;gnes,i 6c un obje^if de trois pouces.
-ocr page 105-, Pour une Lunette de trois pouces amp; demi, une courte-vüe de treize a qua-torze ligne , avec un objedif de troisnbsp;pouces.
Pour une Lunette de quatre pouces, une courte-vue de treize a quatorze li-gnes , avec un objeöif de quatre poucesnbsp;amp; demi.
Pour une Lunette de fix pouces en deux tuyaux, une courte-vue de feizenbsp;lignes, avec un obje£tif de fix pouces.
Pour une Lunette de fept pouces , une courte-vue de dix-huit lignes, avec un objeöiif de huit pouces, ou huitnbsp;pouces amp; quelques lignes.
Pour une Lunette a trois tuyaux ^ une courte-vue de -vingt-quatre lignes, avecnbsp;un objedtifde douze a quatorze pounces.
•Pour une Lunette a quatre tuyaux, une courte-vue de trentc-trois lignes,nbsp;avec un objeftif de feize a dix-huit pouces.
II eft une dernierc fórte de Lunette d’Opéra, qu’onnomme communément
Lunette 'de jaloufie ^ qui a les mêrne? proportions que la premiere, quant knbsp;ia faqon des verres, mais dont Ia difference confifte a avoir un miroir ex-pofë obliquement dans une boete per-cée a Jour par devant, qui tient a vis knbsp;rexrréniité de fobjectif. Son ufage ©ftnbsp;de nous faire voir diredeiuent des ob-jets que nous femblons regarder de có-té, paree qu'alors ce n’eft pas lobjetnbsp;inême que nous voyons , mais fa re-préfentation dans Ie miroir. On auroitnbsp;pü les nomnier Lunettes de bienfean-ce , puifqu’il n’y a rien qui y foit plusnbsp;contraire, que de prendre une Lunettenbsp;ordinaire d’Opéra pour regarder quel-qu un en face. Les perfonnes qui ontnbsp;la vüe courte fe férviroient plus volon-tiers de ces fortes de Lunettes, quenbsp;ceux qui ont la vue longue, paree qu’ilsnbsp;font ordinairement mieux vüs de plusnbsp;loin par ces derniers,qu’ils neles voyentnbsp;eux-mêmes de plus prés ; d’ailleurs ceuxnbsp;qui pnt la vüe longue, peuvent de plusnbsp;lom eachpr 1’inftrument cjui fert a regar-i
D’ Ö P T I Q U E.
3er quelqu’un qui fe préfente a eux, qu’ils ne peuvent cependant pas reconnoitre par Ie feul fecours de leurs yeux.nbsp;Cetre efpéce de Lunette eft toujoursnbsp;inférieure aux Lunettes ordinaires,pareenbsp;que les rayons réfléchis font des impref-fions plus foibles que les rayons direds.
La Lunette d’approche \ quatre vertes, compofée de plufieurs tuyaux, felon la longueur que Ton veut lui donnet , voyez planche III. figure 6^, a pournbsp;premier verre un objedif que Ton nomine ainfi, paree qu’il eft placé vers I’ob-jet; il convexe d’un cóté, ou desnbsp;deux cótés , amp; doit être d une cer-taine épaiffeur, afin qu’en I’enfermantnbsp;dans la boete qui eft a Textrémité de la
-ocr page 108-Lunette d’approche , il ne foit pas (uf« ceptible de 1’impreffion que la vis pour-roit faire fur lui, laquelle altéreroit lanbsp;courbure de foa foyer , felon Teffortnbsp;plus ou moins grand que 1’on feroitnbsp;pour ferret la vis; elle a trois autresnbsp;verres que Ton nomtne oculaires, pareenbsp;qu’ils font du cóté de 1’oeil. Ces troisnbsp;verres doivent topjours être convexesnbsp;des deux cótés. Ëlle nous rapprochenbsp;amp; fait voir les objets plus grands qu’ilsnbsp;nele font en cux-mêmes, Toutes les.nbsp;réfrafl:ions que les rayons de lumier©nbsp;qui paflent par cette Lunette, fouffrentnbsp;cn traverfant les verres de cet inftru-ment, nous rendent a la vérité I’objetnbsp;moins clair qu’il ne paroitroit a la fim-pie vue, mais elle les rapproche denbsp;maniere qu’il paroit n’être éloigné denbsp;nous que de la longueur de la Lunettenbsp;qui nous fert a I’obferver.
Pour obferver les Aftres, on fuppri-mc de la Lunette d’approche deux oc-culaires , amp; elle devient une feconde forte de Lunette , qu’on raccourcit en
-ocr page 109-faifantrentrer en dedans Ie dernicrtuyauj dont l’ufage n’étant que pour les objetsnbsp;fort éloignés, reis que font les Aftres,nbsp;lui a fait donner Ie nom de Telefcopejnbsp;i’inftrument eft alors compofé de deuxnbsp;Verres d’un objedifs amp; d’un oculaire,nbsp;qui nous fait paroitre les objets renver-fés, 6c plus petits qu ils ne font, maisnbsp;d’une maniere plus claire 6c plus dif-tin£le. L’objet paroit renverfé , pareenbsp;que les rayons partis des extrémités denbsp;eet objet, fe croifent entraverfant lesnbsp;verres.
Dans la Lunette d’approche a quatre Verres, les rayons fe croifent plus fou-vent. VoyezlaplanchelII. figure premiere. Premierement, entte 1’objeöifnbsp;A. 6c Ie premier oculaire B, cette premiere tranfpofition renverfe 1’objet. Se-condement, entre les deux derniers ocu-laires C. D. ces verres redrefient Tob-jet, 6c détruifent TefFet du premier ren-'^erfement. 3°. Les rayons fe coupentnbsp;dans Ie fond de l’oeil fur la rétine E. F.nbsp;amp;renverfentPobjet, 6cle repréfentent
-ocr page 110-de la maniere qu’il doit être vü , cat Tame rapporte la vue des objers a 1’ex-trémitë des rayons droits qui touchentnbsp;Torgane de la vüe, Cette Lunette fern-ble être d’intelligence avec 1’oeil, pournbsp;dëtourner trois fois de leur route lesnbsp;rayons de lumiere qui parrent des extré-mités de Pobjet: amp; pour en donner lanbsp;repréfentation entiere d’une manierenbsp;droite amp; naturelle j par une raifon contraire : fi Pon veut voir Pobjet renverfe',nbsp;il faudra qu’il foit peint fur la rétincnbsp;dans une fituation droite. Tel eftPeffetnbsp;du Telefcope de réfraftion, qui n’a que^nbsp;deux verres, ne produit que deux chan-gemens. Voyez pianchelll. figurenbsp;Le premier fe fait entre les deux premiers verres A. B. amp; la feconde entrenbsp;le verre C. amp; la rétine D, E. d’oii fuitnbsp;la tranfpofition des rayons qui peignentnbsp;alors Pobjet renverfe.
E)ans la Lunette d’Opëra donton a parlé dans le Chapitre précédent, lesnbsp;rayons de lumiere parviennent a Poeilnbsp;lans fe couper. Voyez figure III, plan-
-ocr page 111-chc cette Lunette augmente l’appa-rence des objets, paree qu’elle rend les rayons fqrt divergens , amp; prefque pa-ralleles lorfqu’ils entrent dansl’oeii. Ce-pendant elle groffit raoins les objetsnbsp;^üeneferoit la Lunette a quatre verreS,nbsp;non-feulement paree qu’elle n’eft pas finbsp;compofée, mais encore paree que fonnbsp;oculaire diminuant les objets par lui-même, al tére la réfradlion du criftallin gt;nbsp;qui fert a peindre fur la rétine la repré'nbsp;fentation des objets.
La difFérence qu’il y a entrel’efFet d’une Lunette d’approche 6c d’un Te^nbsp;lefcope de réfraélion , c’eft que Tunenbsp;groflit plus les objets que 1’autre; amp; l’a-vantage que Ie Telefcope a fur la Lunette d’approehe, c’eft qu’il fait voicnbsp;i’objet avec plus de clarté amp; de diftinc-tion. Je l’appelle Telefcope de réfra^ion,nbsp;paree qu’il en eft un autre qu’on nom-me Telefcope de réflexion, compo-gt;nbsp;de miroirs de mdtal 6c d’oculaires,nbsp;dont on doit Ia découverte au célèbrenbsp;Newton, 6c,ia. perféöion a de grands
-ocr page 112-Arnftes d’Angleterre. Meffieurs Paris j Gonichon, amp; Paflemant, a Paris, fcnbsp;foat rendus très-habiles dans U compogt;»nbsp;fition de ces derniers Telefcopes.
‘Régies pom la compofition de la Lunette d’approcke»
Les tuyaüx qui conlpofent la Lu* nette d’approche doivent avoir a leurnbsp;extrémité des diaphragmes dorit PoU''nbsp;Verture foit proportionnée a Ia grandeurnbsp;du verre objetiif, qüi eft Ie verre principal d’une Lunette d’approche. Plusnbsp;eet objeÊlif fera parfait , plus il doilne-ra d’ouverture, amp; nous fera voir l’objetnbsp;d’un plus grand champ dans Ie demiernbsp;tuyau. On place les trois oculairesinbsp;éloignés les uns des autres de la Ion*nbsp;gueur du foyer du balTin dans lequel ilsnbsp;ont été travaillés des deux cótës, c’eft-k-dire, a ttois pouces l’un de l’autre,nbsp;s’ils ont été tous travaillés dans un ballinnbsp;de trois pouces de foyer. Par cette po-fition, les rayons fe croifetit a du-huit
-ocr page 113-lignes de diftance , amp; caufent Ie ren^ verfement de l’objet qui fe fera voir d unenbsp;nianiere claire amp; diftinfte, fi les ocu*nbsp;laires font faqonnés régulierement: quel-. ^uefois on ne met que deux oculairésnbsp;égaux de foyer entre eux, amp; Ie troifié-me eft d’un foyer, ou plus court, ounbsp;plus long; plus court fi Ton veut forcernbsp;amp; grolfir davantage l’image del’objet,nbsp;plus long fi on veut Ie voit plus claire-ment amp; plus diftin£tement; mais eetnbsp;oculaire étant d’un foyer différent desnbsp;deux autres, fe placent différemment.nbsp;Les uns Ie mettent Ie premier aprèsnbsp;i’objeétif qui eft placé a l’extrémité dunbsp;tuyau antérieur, les autres premiers dunbsp;cóté de l’oeil, mais toujours de faconnbsp;qu’il procure avec celui des oculairésnbsp;vis-a-vis duquel il eft placé, la vuedenbsp;l’objet renverfé: amp; pours’aflurer du ren*nbsp;verfement de fimage de Pobjet par lesnbsp;trois oculairés, foit qu’il y ait entre euxnbsp;^galité de foyer, foit qu’il n’y en aitnbsp;point ^ il faut fupprimer celui du cóténbsp;,de 1 obje^if, OU celui du cóté de l’oeil
-ocr page 114-5 nbsp;nbsp;nbsp;lt;f traite'
l’un après l’autre , paree que tons leS trois enfemble rendent infenfibles cenbsp;renverfement , qui eft effentiel a unenbsp;lbonne Lunette d’approche. Le dernietnbsp;oculaire qui eft le plus proche de l’oeil,
6 nbsp;nbsp;nbsp;le fecond qui eft du eóté de l’objec-tif, doivent avoir entre eux un diaphrag-me d’une ouverture des deux tiers denbsp;leur diametre; celui qui eft le plus présnbsp;de l’ceil doit en être éloigné de la longueur de fon foyer; c’eft - a - dire # quenbsp;fi le verre a dix - huit lignes , il doknbsp;être éloigné de l’oeil de dix-huit lignes.nbsp;Le tuyau porte-oculaire peut être tirénbsp;plus OU moins, felon la difpofition denbsp;ceux qui s’en fervent; mais les autresnbsp;tuyaux doivent refter a la marqué dé-terminée de la longueur de la Lunettenbsp;d’approche. PalTons maintenant aux dif-férentes proportions des verres qui doivent fe régler fur la diverfité des longueurs des Lunettes d’approche.
3D' o P T I Q ü E.
Proportion des foyers des objeSlifs amp; deÈ oculahes de la Lunette dapproche dnbsp;quatre vertes , amp; du Telefcope d deuxnbsp;verres, diametre ordinaire des ohjec-tijs amp; des oculair es , óquot; de touver*nbsp;ture que doivent avoir les diaphragm-mes des objeSlifs de dijférens foyers,.
Pour une Lunette d’un pied, l’ob-j edif doit avoir fept pouces fix lignes , OU huit pouces de foyer, 6c hult lignesnbsp;de diametre; ouverture de 1’objedif,nbsp;trois lignes 6c demie, ou quatre lignes inbsp;foyer des oculaires, onze a douze lignes j diametre ordinaire des oculaires,nbsp;fix lignes.
Pour une Lunette de quatorze ou quinze pouces.
Foyer de l’objeclif, neuf ou dix pouces.
Son diametre, huit lignes.
Son ouverture , quatre lignes.
Foyer des oculaires, treize ou quai torze lignes.
Grandeur des oculaires, cinq lignes*
-ocr page 116-Pourune Lunette dc dix-huitpouces.
Foyer de i’objedif, quatorze ou quinze pouces.
Diametre de Tobjedif, huit lignes 6c demie.
Son ouverturcjquatre lignes 6c demie.
Foyer des oculaires , quatorze ou quinze lignes.
Pour une Lunette de vingt pouces^
Foyer de l’obje£lif, quatorze ou quinze pouces.
Diametre, neuflignes.
Son ouverture, cinq lignes 6c demie.'
Foyer des oculaires, quinze ou dix-huit lignes.
Leur diametre, fix lignes.
Pour une Lunette de deux pieds.
Foyer de I’objedif, 18 ou 2 o pouces.
Diametre, 10 lignes.
' Son ouverture, 6 lignes.
Foyer des oculaires , 18 ou 20 lig*
Leur diametre, 7 lignes.
-ocr page 117-Pour une Lunette de trente ou trem te-deux poucesi
Foyer de robje£lif^24 ou 26pouceSè Diametre, i 2 iignes.
Son ouverture gt; 6 lignes L Foyer des oculaires, 20 ou 24 llginbsp;Leur diamettre, p ligneSi
Pour une Lunette de trois pieds. Foyer de l’objeöif,2 8 ou 5opouces«;nbsp;Diametre, 14 lignes.
Son ouverture, 6quot; ou 7 lignes*
Foyer des oculaires , 20, 2 i ou 22 I» Leur diametre, i o lignes
Pour forcer la vüe de 1’objet donné a 1’oculaire du cóté de Foeil, 18 ILnbsp;gnes de foyer^
Pour une Lunette de quarante pou-ces.
Foyer de fobjedtif, 285 55 OU 54 P« Son diametre, i y a t lignes.
Son ouverture, 7 lignes.
Foyer des oculaires, 2 2 Hg. ou 2 Leur diametre, i i a 12 lignes.
G ij
-ocr page 118-Pour une Lunette de quatre pleds. Foyer de Tobjeftifj 5 6^ ou 40 pouces.nbsp;Diametre, iS lignes.
Son ouverture, 7 lignes
Foyer des oculaires, 24 ou 27 lig.
Leur diametre, 12 lignes.
Pour une Lunette de cinq pieds. Foyer de Tobjedif j 4 pieds.
. Diametre 20 lignes.
Son ouverture, 8 lignes.
Foyer des oculaires, 2 pouces^. Leur diametre, 13 lignes.
t
Pour une Lunette de5'piedslt;5’pouces; ' Foyer deJ’objedif, 4 piedsnbsp;Son ouverture, 8 lignes.
Premier ou dernier oculaire, 2 pou-'ces 6 lignes de foyer.
Les deux autres, 3 pouces de foyec chacun.
Grandeur de i’ocülaire, 13 ou 14 1.
Pour une Lunette de fix pieds. Foyer de l’objeaif, y pieds.nbsp;Diametre j 21 lignes.
-ocr page 119-D’ Ö P T I Q U E. ibi-Son ouverture, p lignes.
Foyer des oculaires, 2 pouces li» gncsjou 3 pouces.
Sa grandeur, 140U 13 lignes.
Pour une Lunette de fept pieds. Foyer de Tobjedif, 5 pieds ^ ou 5nbsp;pieds.
Son ouverture, p ou 10 lignes. Foyer de Toculaire, 3 pouces 3 lig»nbsp;Sa grandeur, i 5 ou iS lignes.
Pour une Lunette de huit pieds.
Foyer de Tobjeaif, 7 pieds.
Son ouverture, 11 lignes.
Foyer de 1’oculaire, 3 pouces 6 lignes, OU 44. lignes.
Sa grandeur, i y ou i lignes.
Pour une Lunette de neuf pieds. Foyer de 1’objeclif, 8 pieds.
Son ouverture, I 2 lignes.
Foyer de Foculaire, 44 ou 48 lig, Sa grandeur, 16 ou 17 lignes.
Pour une Lunette de 10 ou 12 pieds. Foyer de l’objeftif, p ou i o piedsi
G iij
-ocr page 120-Son ouverture, 12 lignes.
Foyer de Toculaire, 4 pouces, ou 4 pouces öquot; lignes.
Sa grandeur, 17 ou 18 lignes.
/lutïes proportions felon dtmtrss Artifees^
Pout une Lunette de trois pieds.
Foyer de robjedtif, 20 ou 21 pouces.
Les deux premiers oculaires, de 3 pouces.
Le troifiéme du cóté de l’objeftif, de 2 pouces La Lunette tirera troisnbsp;pieds juftes.
L’ouverture de l’obje£tif, conime J1.0US venons de dire ci-devant.
Pour une Lunette de 3 pieds amp; demi.
Foyer de l’objeftif, 30 pouces.
Trois oculaires de foyer différens,
Le premier du coté de i’ceil, de 3 pouces de foyer,
Le fecond, de 2 pouces-.
pour une Lunette de cinq pleds amp; demi^
Foyer de Vóbje£lifj 4 pieds,
Trois oculaires de 2 poucesL Si on veut la rendre plus claire, otlnbsp;mettra Ie premier otculaire du cóté denbsp;VobjeQif de 5 pouces de foyer.
Ouverture de TobjeSif, 10 lignes.
Pour une Lunette de fept pied.
Foyer de-bobjeclif, $ pieds, ou ^ pieds
Les trois oculaires faqonnés des deux GÓtés dans un baffin de 6 pouces )¦, quinbsp;produiront 3 pouces de foyer.
Ou bien mettez trois oculaires de différens foyers; flt;;avoir un de 2 pouces , un de 3 pouces ^ , 6c un de 4nbsp;pouces
Pour une Lunette de fept pieds. Foyer de l’objedif, 5 pieds.
G iVj
-ocr page 122-Trois oculaires égaux de 5 pouces j de foyer.
Si on veut qu’elle grofliffe davanta?» ge, ii faut que Toculaire qui eft Ie plusnbsp;prés de Fobjeéfif fok de 3 pouces denbsp;foyer, II faut prendre garde que Ie dia-phragme ne foit, ni rrop grand, ni tropnbsp;petit pour cette grandeur de Lunette.
L’objeftif doit avoir 8 k 51 lignes (d’ouverrure. II faut des diaphragmes anbsp;Fextrémité de tous les canons, amp; quenbsp;ie diaphragme qui eft placé après Ienbsp;dernier oculaire, foit un peu plus grandnbsp;que celui d’entreles deux premiers oculaires : en un mot, ces diaphragmes doi-vent s’agrandir fucceftivement jufqu’anbsp;l’objeöif, lequel, s’il eft parfait, fouf-frira 12 lignes d’ouverture.
Pourune Lunette deneufpieds.
Foyer de robj'edlif, 7 pieds avec trois oculaires; feavoir les deux premiers du cote de Toeil de trois poueesnbsp;amp; demi , amp; le troifiéme du edté d©nbsp;robjedlif, de 3 pouces p, ou même 3nbsp;pouces, fi on yeut que la Lunette grof^
-ocr page 123-D’OPTIQÜE. lof
fiffe beaucoup. Je fuppofe PobjeSif des meiileurs, en ce cas quand il auroit uanbsp;demi pied de plus de foyer que nousnbsp;n’avons dit, il pourroit fort bien fervirnbsp;pour eette longueur de Lunette. Lenbsp;diaphragme de 7 lignes d’ouverturenbsp;entre les oculaires de 3 poucesdenbsp;foyer.
Proportions pour les Telefcopes de réfraölion.
Pour les Aftres on peut faire des Telefcopes de réfradlion de différenres longueurs. Le plus court eft celui denbsp;4 pieds, auquel on met un objeöif denbsp;4. pieds de foyer, amp; 18 lignes de dia-metre, avec un oculaire de 20 lignesnbsp;de foyer , amp; i o a 12 lignes de dia-metre.
Pour un Telefcope de einq pieds.
L’objedlif, y pieds de foyer, amp; 20 lignes de diametre, avec un oculairenbsp;de 2 pouces de foyer, amp; 13 lignesnbsp;i de diametre.
-ocr page 124-Pour un Telefcope de fix pieds de Jongueur.
L’obje6fifdoit avoir 6 pieds de foyer. Vingt lignes de diametre.
Son oculaire, 2 pouces 3 lignes de foyer.
De diametre, 13; lignes.
Pour un Telefcope d? huit pied.
Un objeftif de 8 pieds.
Diametre, 2 pouces.
Son oculaire, de 2 pouces de foyer. Diametre, 16 lignes.
Pour un Telefcope de dix pieds.
Un obje£tif de lo pieds.
Son diametre, de 2 pouces.
Son oculaire , de 2 pouces de foyer.
De diametre ,18 lignes.
Pour un Telefcope de douze pieds. Un objeftif de i 2 pieds.
Son diametre , 2 pouces.
Son oculaire, 3 pouces de foyer. Son diametre, 20 lignes.
-ocr page 125-D’OPTIQUE. ,07 Cette forte de Lunette d’approchenbsp;fait paroitre les objets renverfes; maisnbsp;il importe peu en quelle fituation lesnbsp;Aftres pacoiffent j on s’accoutume bien-tot a diftinguer leur partie oriëntale d’a-yec 1’occidentale.
II ne faut pas fuivre a la lettre routes les régies 6c proportions que nous ve-nons de donner, il faut avoir égard a lanbsp;bonté des verres. Plus Pobjedif fe-ra parfait , plus il fouffrira aifémentnbsp;une grande ouverture j au contraire,nbsp;s’il n’eft pas excellent, fon ouverturenbsp;auramoins de champ, 6c fes oculairesnbsp;devront être d’un foyer plus long.
Maniere deprouver ft un objeclif efi bon ,* amp; maniere de ff avoir en quelle proportion une Lunette d’approche grojftnbsp;le diametre des objets.
Vos verres étant préparés pour une Lunette d’approche d’une longueur dé-terminée, fivous voulez éprouveren-tre plufieurs objeélifs lequel eftle meil-leur f Yoici deux raanieres de le faire.
-ocr page 126-Premierement , on peut eflayer un objeftif avec un des trois ocu-laires qui lui font deftinés, en ferrantlesnbsp;tuyaux jufqu’a ce que I’objet fe faflenbsp;voir avec clarté amp; diftindion, inaisnbsp;renverfé; ce qui n’empêchera pas denbsp;connoitre auquel des objedifs qu’on anbsp;a eflayer on doit donner la préférence.nbsp;Un obje£bf qui ne donnera qu’une vuenbsp;confufe de i’objet doit être rejetté.
Secondement , on peut eflTayer un obje£bf de fept a huit pouces de foyer;nbsp;par exemple, avec une courte-vue denbsp;quinze lignes de foyer; avec cette fortenbsp;de verre, les objets ne vousparoitrontnbsp;pas renverfes , mais droits.
Un objeftif de neuf, dix, douze ou quatorze pouces de foyer , peut êtrenbsp;combine avec un verre concave denbsp;vingt ou vingf-quatre lignes.
Celui de feize , dix-buit , vingt, vingt-quatre pouces , avec un verrenbsp;concave de vingt-quatre lignes.
Un objeêbf de trente ou trente-fix pouces, avec une courte-vue de trenta
-ocr page 127-D’ o P T I Q U E. Yo^ t3u trente-fix lignes, amp; ainfi des autresnbsp;a proportion.
Si on veut f(javoir en quelle proportion une Lunette groffit les objets , voici une nianiere d’en faire Ie calcul:nbsp;divifez la -longueur du foyer de Tob-jeöif par Ie foyer de l’oculaire, Ie quotient donnera Ie nombre de fois qucnbsp;la Lunette groffit Ie diametre de l’ob-jet. Soit, par exemple j une Lunette anbsp;.quatre verres dont robjedif eft decinqnbsp;pieds de foyer, amp; Fun de fes oculairesnbsp;de trois pouces j il faut compter com-bien de fois Ie nombre de trois fe trou-ve dans foixante , vous l’y trouvereznbsp;vingt fois , done la Lunette d’appro-che ainfi proportionnée donne une ap-parence vingt fois plus grande quenbsp;J’objet,
D’autres Artiftes difent, je ne f^ai fur quel fondement , qu’un objedlifnbsp;d’un pied de foyer, avec un oculairenbsp;dont nous venons de donner les proportions, repréfente les objets douzenbsp;-fois plus grands; un objedüf de deu^
-ocr page 128-pieds) vingt fois ; un de trois pleds gt; vingr-fept fois; un de quatre pieds,nbsp;trente-trois fois; un de cinq pieds, quinbsp;felon Ie calcul que nous venons de mar-quer, ne donneroit 1’apparence de i’ob-jet que vingt fois plus grande, l’aug-mente fèlon eux jufqu'a trente-huit.L’ob-*nbsp;jedif de fix pieds jufqu’a quarante-trois,nbsp;celui de fept pieds a quarante - buit,nbsp;celui de huit pieds a cinquante-deux,nbsp;celui de neuf pieds a cinquante-quatre ^nbsp;celui de dix pieds a foixante, celui denbsp;onze pieds afoixanteöc quatre, celui denbsp;douze pieds a foixante amp; huit, celuinbsp;de treize pieds a foixante ^ douze, celui de quatorze pieds a foixante öcquin^nbsp;ze,celui de quinze pieds a quatre-vingts,nbsp;celui de feize pieds a quatre-vingt-deux,nbsp;celui de dixTept pieds a quatre-vingt-fix,nbsp;celui de dix-huit pieds a quatre-vingt-neuf, celui de dix-neuf pieds a quatre-vingt-douze , celui de vingt pieds anbsp;quatre-vingt-feize fois, celui de vingtnbsp;amp; un pieds a quatre-vingt-dix-neuf,nbsp;celui de vingt-deux pieds a cent deux,
-ocr page 129-telui de vingt-trois pieds a cent cinq ^ celui de vingt*quatre pieds a cdht huit,nbsp;celui de vingt-cinq pieds a cent douze ,nbsp;celui de vingt-fix pieds a cent quatorze,nbsp;celui de vingt-fept pieds a cent feke ,nbsp;celui de vingt-huit pieds a cent dix-huit,nbsp;enfin celui de trente pieds a cent-vingt-cinq fois. Coname on en fait rarementnbsp;de plus longues, il eft inutile d’aller plusnbsp;loin, amp; je laifle aux fi^avans a décidernbsp;quel eft ie fentinaent Ie plus probable.
Nous allons pariet maintenant des effets de la Lunette d’approche amp;cnbsp;du Telcfcope , utiles 1’un öc Tautrenbsp;aux vues courtes , comme aux vuesnbsp;longues. Je fuppofc les premieres,nbsp;courtes de naiffance amp; bonnes , carnbsp;pour celles qui de longues qu’ellesnbsp;dtoient ennaiffant, font devenues courtes par accident, ou par maladie, rarement leur fonr-elles de quelque ud-litd:pour les vues longues, fi foiblesnbsp;qu elles foient, elles en dreront toujoursnbsp;quelque avantage.
-ocr page 130-Ü'li
Des ejfets de la Lunette dapprochè»
La Lunette d’approche a quafre vertes , compofée d’un objedlif 6c denbsp;trois oculaires, 6c longue de fixpieds jnbsp;eft celle dont on fait Ie plus ordinal-rement d’ufage pour la terre, fur-toutnbsp;quand on peut avoir cinq ou fix lieuesnbsp;d’horizon ou de pays a parcourir, 6cnbsp;que les objets interpofés, ne peuvencnbsp;pas y bomer la vüe. Cette Lunettenbsp;nous repréfente Timage de l’objetplusnbsp;grande qu’il n’eft, 6c féparant, ou dif-tinguant mieux fes dilférentes parties,nbsp;en rend rimprefllon plus forte dans Icnbsp;fond de l’oeil. Ainfi elle nous procurenbsp;des fenfations très-agréables. Souvent onnbsp;prend plaifir a voir diftindtement desnbsp;endroitséloignés, a remarquer ce qu’onnbsp;y fait, a fe récréer la vüe d’une multitude d’objets inférieurs , quand on eftnbsp;placé fur un lieu élevé pendant unnbsp;tems ferain. On examine encore desnbsp;campemens d’armées , des fiéges denbsp;yille, leur attaque 6c leur défenfé. On
yoit
-ocr page 131-voit de loin fi les ennemis font en grand nombre , leurs préparatifs , leurs tra«nbsp;vaux, leurs approchesquelquefoisnbsp;nae leurs ftratagêmes*
Pour découvrir fur mer les objets éloignés, on fe fert de Lunettes plusnbsp;courres. Elles n’ont ordinairement quenbsp;trois pieds ou trois pieds èc demi, ounbsp;quatre pieds tout au plus : on obfervenbsp;amp;c on reconnoit avec eet inflrumentlesnbsp;Vaiffeaux qui paffent, amp; eeux qui ap“nbsp;prochent duport.
Effets dn Telejcope d refraSïion.
Le Telefcope a refraction eft defti'* hé a nous faire faire des obfervationsnbsp;dans le Ciel, que les Anciens ont igno-rees faute de ce fecours. On pretend re-inarquer dans la Lune des montagnes,nbsp;des valides, des plaines, des mers, desnbsp;fleuves, desfotêts, amp; d’autres plages,nbsp;qu’on croit être des champs 6c des ter-res, au rapport des Philofophes 6c desnbsp;Aftronomes:on en conclut que eet Aftcenbsp;eft un corps raboteux 6c indgal, fembla'»
H
-ocr page 132-ble a la terre que nous habitons, car a mefure que la Lune s’approche ou s’é-loigne du Soleil, les ombres de cesnbsp;iBonragnes éclairées obliquement, amp;nbsp;qui forment une partie de fes taches,nbsp;deviennent plus grandes ou plus pe-tites. Dans la pleine Lune ces ombres font plus petires que dans lesnbsp;autres pliafes, amp; même plufieurs dif-paroilTent, paree que les rayons du So-ieil y font re^üs plus diredlement aunbsp;bord de la partie éclairée lorqu’ellenbsp;cro'k ou décroit.
Pour obferverle Soleil, il faut avoir la precaution de mettre un verre denbsp;couleur d’un verd foncé devant Tocu-laire, afin que l’oeil ne foit pas la vic-time de 1’obfervation, amp; donner très-petite ouverture au diaphragme de l’ob-je£tif. Pour fcavoir fi les taches quenbsp;Pon croitêtre dans Ie Soleil font des dé-fauts des verres, il n’y a qu’a tournet lesnbsp;tuyaux de la Lunette , mettant Ie deffusnbsp;deffous j 6c Ie defibus deffus : alors finbsp;les taches font dans quelques verres ^
-ocr page 133-D’OPTIQUE. II ƒ eilestournerontcomme ]a Lunette; finbsp;elles font dans Ie Soleil, elles demeu-reront toujours dans la même place.
Les Telefcopes de réfradion nouS font voir un nonibre incroyable d’étoi-les dans les endroits mêmes du ciel oünbsp;i’on ne penfoit pas qu’il y en eut. Ilsnbsp;nous apprennent que cette blancheurnbsp;que nous voyons au ciel daus un temsnbsp;ferein , appellée voie laSiée, n’eft qu’unenbsp;multitude d’étoiles, que Ton pretendnbsp;même être autant de Soleils ou de fateLnbsp;lites femblables a notre Soleil amp; anotrenbsp;Lune, mais beaucoup plus éloignésnbsp;qu’eux; pour découvrit un grand nom-bre d’étoiles fixes dans les endroits dunbsp;ciel OU on en voit très-peu avec les yeux,nbsp;ilfaudra donnet a Tobjedlif du Telefi'nbsp;cope une grande ouverture , 6c retran^nbsp;cher entierernent Ie diaphragme.
-ocr page 134-TRAITE'
Mlcrofiope efi: un terme Grec , qui llgnifie un inftrument qui ferranbsp;vok depetits objets. Le petit nombrcnbsp;lt;des rayons de Jumiere qui partent denbsp;ia furface d’un objet extrémement perk igt;ous le rend infenfible, paree qu’a-lors il ne peut fe réunir fur la rétine ennbsp;affez grande quantité pour y tracer l’i-mage de Tobjer-. L’invention du Mi-crofcope a remédié a ce défaut; eetnbsp;inftrument raffemble tous les rayons quinbsp;fe difperferoientavant que d’entrerdansnbsp;i’ceil, amp; nous procure par-la lefpeö-a-cle d’une infinité de beautés inconnuesnbsp;a nos peres. C’eft bextrême convexiténbsp;des verres dont il eft compofé, quinbsp;réunit dans un fcul foyer tous les rayonsnbsp;de lumiere partie 'de cbaque point denbsp;l’objet: cette réunion étant fake, tout
-ocr page 135-ce qui avoic été pour nous invifi-bie,. nous devient aulïi fenfible que de^ objetsun millier de fois plus gros, amp; lesnbsp;vues les plus foibles aidées de eet infgt;nbsp;trument deviennent aufli per^antes quenbsp;celles qui font naturellementle mieuxnbsp;difpofées. Voyez planche IV* figurenbsp;premiere.
I^ivifton des Microfcopes.
II y a deux fortes de MicrofcopesX’un eft fimple, amp; 1’autre compofé.
Lc Microfcope fimple eft d’une feule lentille.,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
Le Microfcope cömpofé eft de trois fortes; Ie premier eft compofé de deuxnbsp;verres, fqavoir, d’un oculaire 6t d’unenbsp;lentille; le fecond de trois verres,, fca-voir de deux oculaires amp; d’une lentille ;nbsp;le troifiéme de deux oculaires 6c deplu-fieurs lentilles, qui s’appliquent deiTousnbsp;le fecond oculaireles unes après lesau^nbsp;ti’es, au nombre de deux, quatre ou fixnbsp;de différens foyers, pour groftir par de-grés les objets* Le dernier Microfcope^
Hiij
-ocr page 136-compofé efl: appellé ordinairement Mi-crofcope univerfel, paree que fa con-ftrudtion efi: plus compofée que celle du fecond; il ferr a nous faire voir lesqua-iitës des folides amp; des fluides , amp; Ienbsp;mouvement interne des liqueurs, telnbsp;que la circulation du fang dans les ani-maux.
Des Microjcopesfimpks,
Le Microfcope Ie plus fimple eft celui qui eft d’une feule lentille ; lorfquenbsp;cette lentille n’a qu’une ligne ou unenbsp;demi-ligne de foyer, on la place entrenbsp;deux petites plaques de plomb en feuillenbsp;bien minces , après avoir fait avec Ianbsp;poi-nte d’une aiguille bien fine une ouverture au centre de ces deux plaques.nbsp;On peut faire de ces fortes de lentillesnbsp;bien promptement : on prend un petitnbsp;morceau de glace qu’on enleve au boutnbsp;de la pointe d’une aiguille mouille'e, 6cnbsp;on la préfenre au feu d’une lampe allu-mée, 6c animée par le vent d’un cha-lutneau le plus court qu’ii fera pofiible;
-ocr page 137-ff
D’OPTIQUE, up dans l’inftant la glace fe fond, 6c formenbsp;un petit globe qui fert de lentille, dontnbsp;Ie foyer eft d’un quart de iignejd’une de-mi-ligne, 6c quelquefois d’une ligne.
Cette forte de Microfcope s’appelle engifcipe, dont Tétymologie fe tire denbsp;la langue Grecque , fic fignifie que Tob-jet dok être placé bien prés de la lentille pout être va .* la furface convexenbsp;de ces perires lentilles étant fort prochenbsp;des objets 6c des yeux, les rayons denbsp;lumiere s’y brifent davanrage , amp; fontnbsp;recüs en plus grande quantité dans lanbsp;prunelle , a caufe de la petiteffe de cesnbsp;verrcs.
Le Microfcope a boete n’eft aufll compofé que d’une lentille élevée furnbsp;une efpéce de tuyau cimenté en hautnbsp;amp; en bas : on le place fur une boete ,nbsp;dont la longueur peut porter des len-tilles de huk, dix, douze 6c quatorzenbsp;lignes. II faut que ce canon de verrenbsp;fok de-la mefure précife du foyer de lanbsp;lentille.
II eft une autre forte de Microfcope
Hiv
-ocr page 138-fimple, autrement nbsp;nbsp;nbsp;Loupe; c’efi;
un gros verre convexe des deux cótés , dont Ie foyer eft extrémement courr,nbsp;comme d’un pouce , ou de dix-huit li-gnes. Les Graveurs j les Horlogers,nbsp;les Cizeleurs amp; autres Artiftes , fe fervent communéinent de cet efpéce denbsp;Microfcope pour pouffer ieurs ouvragesnbsp;a un certain point de perfection. EHesnbsp;fervent auiïi a ddchiffrer les vieiiles écri-tures, h. connoitre les de'fauts des dia-manSj des dentelles, amp;c:.
^utre Microfcope, appelU communémen% Microfcope en Lunette d’approche^
Ce Microfcope eft compofé de deux tuyaux garni de deux bonnertes d’ébe-ne aux deux exrrémifés , lefquelles fontnbsp;percées a jour Tune amp; i’autre. Le premier tuyau a une vis 6c un dcrou, pournbsp;recevoir la lentille , qui eft renferméenbsp;dans Ie couronnement de la boete, la-quelle eft pareillement a vis/6c quenbsp;fon démonte quand on veuteffuyer lanbsp;lentille ; le dernier tuyau peut être tird
-ocr page 139-D’ Ó P T T Q U E. 2i'
autant qu’il eft befoin, pour faire ap-percevoir Fobjet d’une maniere claire amp;c diftincte. II porte fur une rénure inférieure deux glacés, dont Tune eft fphé-rique amp; placée au centre, amp; 1’aurrenbsp;plane des deux cótés ; c’eft fur cettenbsp;derniere que Ton affujettiflesobjets quenbsp;Ton veut obferver, tels que les infeftesnbsp;vivans renfermés dans les liqueurs. Cette efpéce de Microfcope ne peut fer-vir qu’a confidérer les gorps diaphanesnbsp;OU tranfparens.
Dejcription mêchanïque , amp; ujage d’une
derniere forte de Microfcope ftmple , appellè Microfcope dgenouiL
Le Microfcope fimple , appellé eommunément Microfcope a genouil,nbsp;dont je vais décrire la conftruttion j eftnbsp;fait avec un cylindre d’argent ou de cui-vre , figure II. planche 4. A. B. attachénbsp;par A. a un pied qui fert de foutien anbsp;toute la machine. La partie fupétieurenbsp;B. fe joint a un autre cylindre de mêmenbsp;matiere, auquelileft lié,de fort©qu’oa
-ocr page 140-peut Béchir a volonté, c’eft-a-direi élever ou abaiffer la pointe C. du pe-tit cylindre , ce qui forme une efpécenbsp;de genouil. Cette pointe étant a vis en-tre dans l’écrou du eerde C. D. quinbsp;borde une petite boete ou porte-lentillenbsp;d’ëbene, confiftant en une calotte quinbsp;tourne k vis pour retirer la lentille, amp;nbsp;l’efluyer quand il eft néceflaire. Cetrenbsp;petite boete eft percée a jour des deuxnbsp;cótés; l’ouvcrture du cótë de la lentille eft plus petite que celle du cóté denbsp;l’oeil , paree qu’eile doit être propor-tionnée au foyer de la lentille. II fautnbsp;avoir foin de ne pas approcherle verrenbsp;fi prés de l’oeil,qu’il puifte être terni par lanbsp;tranfpiration de eet organe. On ne peutnbsp;pas avoir moins de deux lenrilles amp; por-te-lentilles, fi on veut faire quelquesnbsp;obfervations un peu intéreflTantes , l’unnbsp;pour les folides ,avec une lentille d’en-viron cinq ou fix lignes de foyer, amp;nbsp;l’autre pour les liquides amp; la circulationnbsp;du fang dans les animaux , avec unenbsp;lentille de deux lignes, deux lignes öc
i
-ocr page 141-D’OPTIQUE. 12J dcmie , ou trois lignes de foyer tout aunbsp;plus. Le long de la branche de ce Mi-crofcope eft une couliffe qui monte 6cnbsp;defcend par le moyen d’un petit reffort,nbsp;alaquelle tient aufli une pince un peunbsp;longue , qui fert a fixer les animaux quenbsp;Ton veut voir vivans , amp; que Ton peutnbsp;confidérer des différens cótés , par lesnbsp;mouvemens divers que l’on fait faire anbsp;la pince en la tournant, ravanlt;jant 6c lanbsp;reculant. A 1’extrémité de cette pince eftnbsp;un tambour E. noir d’un cóté, 6c blancnbsp;de l’autre, qui fert de porte-objet. Lesnbsp;objets blancs fe mettent fur le cóté noir,nbsp;6c les noirs fur le cóté blanc, que Tonnbsp;fait tournet 6c approcher de la lentille,nbsp;jufqu’a ce que i’objet fe découvre avecnbsp;la clarté 6c la diftinélion requife.
Pour obferver différens animaux, dé-montez le tambour E. vous trouverez a 1’extrémité du pas de vis une pointe quinbsp;entroit dans l’écrou placé dans i’épaif-feur du tambour, laquelle vous ferviranbsp;a les embrocher, de même qu’a vifernbsp;fur ie même pas de vis une palette
-ocr page 142-percéc a jour, pour recevoir une gouttc de liqueur, qui la retient aifémenten I’ynbsp;trempant une fois. Si la premiere pêche n’eft pas avantageufe, ce qui arri-vera fur-tout quand il fait froid, ii ennbsp;faut faire plufieurs a différentes reprifes.nbsp;On peut auifi fixer dans le bee de lanbsp;pince de ce MicrofcopCjune petite bande de glace, pour recevoir des liqueurs,nbsp;amp;c Y decouvrir les ferpentaux ou petkesnbsp;anguilles, telles que celles qui fe trou-vent dans le vinaigre, fur-tout dans celui qui eft compofe. On peut y fixer, finbsp;Ton veut, certains petits animaux. Pournbsp;cet effet on les couvre d’un peudetalcnbsp;de femblable grandeur de la glace, dontnbsp;ilfaut faire tenir les extrémités avec unnbsp;peu d’eau gomde. On verra auffi la circulation du fang dans les animaux en lesnbsp;fixant entre les deux pointes de cettenbsp;pince. On les obferve a la lumiqrenbsp;d’une chandelleou bougie, encore plus,nbsp;commodement qu’a celie du jour»
I
-ocr page 143-Des Microfcopes compofés j régies ^ proportions quil faut obfervernbsp;pour les faire,
Lc premier Microfcope compof^ eft afforti de deux verres, fcavoir, d’unnbsp;oculaire 6c d’une lentille; 6c ily a deuxnbsp;tuyaux qui entrent Tun dans l’autre, denbsp;maniere que Ie premier puiffe être tel-iement enfoncé dans Tautre, que lcnbsp;foyer de l’un des verres paffe au-delinbsp;du foyer de l’aurre. Celui qui doit êtrenbsp;du cóté de i’oeil peut porter un oculairenbsp;d’un pouce , ou un pouce 6c demi denbsp;foyer.Le fecond tuyau porte une lentillenbsp;d’environ deux ou trois lignes de foyer.nbsp;Plus on ëcarte ces deux fortes de verresnbsp;l’un de l’autre, plus 1’objet eft groffi,nbsp;6c paroit dans une fituation droite 6c naturelle.
Autre proponion pour Ie premier Microfcope compofé de deux verres,nbsp;f?avoir, d’un oculaire 6c d’une lentille;nbsp;1’oculaire aura quatorze ou quinze li-gnes de foyer , lajentille quatre, ou
-ocr page 144-quatre lignes Sc demie. La diftatice de ces deux verres fera de dix ou douzenbsp;lignes. On peut encore fe fervir ici d’unnbsp;oculaire d’un pouce ^ ou de quinze anbsp;dix'huit lignes de foyer, avecunelen-tiije de trois ou quatre lignes de foyer.
Le fecond Microfcope compofé de trois verres, eft pareilleincnt afïbrti denbsp;deux tuyaux; celui qui eft du cóté denbsp;l’oeil porte a fon extrémitd un verre, quinbsp;eft le premier oculaire, d’un pouce, ounbsp;d’un pouce amp; demi de foyer; Sc a i’au-trebout, un verre de trois pouces, ounbsp;trois pouces un quart, a la diftancel’unnbsp;de l’aatrc d’environ trois pouces amp; demi. L’autre tuyau, dans lequel celui-cinbsp;s’emboëte, porte une lenrille de deuxnbsp;lignes, deux lignes amp; demie, trois lignes , OU trois lignes Sc demie de foyer:nbsp;la diftance entre le verre du milieu Scnbsp;la lentille peut être de quatre pouces.nbsp;II faut que ie Microfcope foit monté denbsp;faqon qu’on puiffe facilenient 1’éloignernbsp;ouTapprocher de Tobjet.
D’OPTIQUE. ,27 crofcope a trois vertes. Pour Ie premiernbsp;oculaire j huit lignes de foyer; pour Ienbsp;fecond, dix-huit lignes; pour la diftaH'nbsp;ce de ces deux vertes , douze lignes;nbsp;pour la lentille , quatre ou cinq lignesnbsp;de foyer; diftance de la lentille au verrenbsp;du milieu, trente lignes.
Auttes proportions.
Une lentille de quatre lignes de foyer, avec un fecond verre de vingt-cinq ounbsp;trente lignes, 6c un oculaire de dix lignes , qu’il faut éioigner du fecond verre de vingt lignes.
Autre proportion.
Pour Ie Microfcope a trois vertes. Un premier oculaire de deux poucesnbsp;de foyer, éloigné de Toeil de dix-huitnbsp;lignes ; un fecond oculaire de quatrenbsp;pouces, éloigné du premier de quatrenbsp;pouces fix lignes.
Derniere proportion.
Pour Ie Microfcope a trois verred,
-ocr page 146-Le premier oculaire j fixlignes de foyerj le fecond gt; douze lignes de foyer; lanbsp;lentille, deux lignes de foyer; diftancenbsp;de I’oeil au premier oculaire, quatre lignes ; celle du premier oculaire au fe-coftd, quinze lignes; celle du fecondnbsp;a la lentille, quatre lignes.
Le troifidme Microfcope compofe, appelld Microfcope univerfel, eft affordnbsp;de deux tuyaux qui entrent Tun dansnbsp;i’autre; le premier, qui eft du cote dcnbsp;I’oGil, porte un oculaire d’un pouce dcnbsp;foyer, travaillé des deux cótdsdansunnbsp;baffm de deuxpouces; ce premier verrenbsp;doit être d’un diametre beaucoup plusnbsp;petit que lefecond,qui eft a l’autre boutnbsp;oppofé,amp;; qui porte un pouce amp; demi denbsp;foyer, faqonné des deux cótés dans unnbsp;baffm de trois pouces;ils doivent être places a environ deux pouces un quart denbsp;diftancei’un de l’autred’éloignement denbsp;ce dernier verre a la lentille,peut être denbsp;deux pouces trois quarts.On fait ordinai-rement ufage avec ce Microfcope denbsp;quatre lentilles; la premiere doit avoir
D’ o P T I Q ü E. 12P cinq OU fix lignes de foyer; la fecon-de, quaere lignes; la troifiéme^ troisnbsp;lignes; la quatriéme, une ligne amp; de-lïiie OU deux lignes. Le Cylindre quinbsp;renferme ces verres peut avoir, toutnbsp;monté, fept pouces de hauteur. Avantnbsp;que de donner la conftrudion amp; l’ufagenbsp;du Microfcope univerfel, il eft a propos de dire quelque chofe de la manierenbsp;de faire des lentilles.
De la facon de faire des lentilles.
Nous avons dit au commencement de ce Chapitre, qu’on pouvoit fairenbsp;des lentilles au chalumeau: mais commenbsp;ii en faut fouffler un grand nombre pournbsp;réuflir a quelques- unes,cette operation,nbsp;qui d’ailleurs eft nuifible a la fanté ,nbsp;n’eft pas non-plus la voie la plus füre ; ilnbsp;faut les travailler a la main autant quenbsp;faire fe peur : cela demande quelquesnbsp;attentions, pour éviter ce que les Ou-vriersappellent de les calbotter; c’eft-a-dire, d’en renverfer trop les bords : ce^
l
-ocr page 148-excès donne des lentilles d’un foyer plus court que Ie baffin même dans Ie-quel on les a faites , inconvenient quinbsp;n’eft de conféquence pour la fuite,quenbsp;paree que la courbure du baffin venantnbsp;a changer, ou plutót Ie baffin prenantnbsp;deux fortes de courbures , on n’y peutnbsp;plus faire de lentilles régulieres.
Les plus petites lentilles fe peuvent faire a 1’archet, évitant toujours avecnbsp;foin un trop grand contour, qui en nousnbsp;faifant fortir du baffin, eft fujet a biennbsp;des inconveniens. 11 faut dans cettenbsp;operation , comme dans la faqon desnbsp;verres d’un plus grand diametre , s’é-carter Ie moins que l’on peut de la li-gne perpendiculaire aux différentesnbsp;courbures des baffins , comme nousnbsp;l’avons dit ailleurs. Pour polir les plusnbsp;petites lentilles , il faut pétrir un peu dcnbsp;papier, y imprimer la figure de la len-tiile; amp; lorlqu’il fera fee, y mettre dunbsp;tripoli de Venife , ou de la potée d’é-tain, amp; y polir la lentille a la main,nbsp;OU a Tarchet. On peut auffi imprimer
-ocr page 149-D’o p T r Q Ü E* i|ï
leur figure fur uil morceaü de carton^ dans lequel on les poiira de même»
ConJlrvMion amp; ufage du Microfiope com^,
pojé, appellé Microjcope univerjel y ü réjiexien j réfraBiom
Le Microfcope compofé 6c uftlvef-fel eft ainfi nommé ^ paree que fon ufa* ge eft plus général que celui des autreSnbsp;Microfcopes. II iious découvre les qua^nbsp;iités occuitesdes corps folides 6c des liqueurs ; on y joint un miroir expofénbsp;obliquement aux rayons de la lumiere ynbsp;dans une boëre quarrée 8c percéea joutnbsp;par devant, fur laquelle il eft monté,nbsp;pour faire appercevoir les corps tranf-parens. Voyez figure I. planché q.%nbsp;c’eft pour ceJa qu’on l’appelle a réfie-xiom Mais afin d’éclairer les objetsnbsp;d’une lumiere plus vive 6t plus abon-dante que n’eft ceiie du jour, on ynbsp;ajoute encore une Loupe, montée anbsp;vis fur la partie fupérieure de la boete ,nbsp;dans une efpéce de génouil. On placenbsp;une bougie derrière cette Loupe,
-ocr page 150-occafionne degrandes réfradions de lu-miere fur la furface extérieure de Tob-jet, 6c 1’éclaire de ia maniere du monde ia plus vive. Voila pourquoi eet inUru-ment eft auiïi appellé a réfratlion.
On ie nomme encore Microfcope a trois verres, paree qu’il eft compofé denbsp;deux oculaires , êc d’une lentille j quenbsp;Ton peut changer a fon gré pour ennbsp;fubflituer d’autres plus fortes/elon i’exi-gence des fujets, qui plus ils font in-fenfibles, plus ils demandent des len-tilles d’un foyer court. Les lentilles quinbsp;fe peuvent combiner avec les deux oculaires renfermés dans Ie canon intérieurnbsp;du Cyiindre de ce Microfcope , fontnbsp;au nombre de quatre , fcavoir, deuxnbsp;pour les folideSj une autre pour les liqueurs, 6c la quatrléme pour voir la circulation du fang dans la queue d’un té-tard, par exemple, dans Ie mefanterenbsp;d’une grenouiile, 6cc.
Pour obferver avec ce Microfcope, il faut premiere ment démon ter la vis
D’ o P T I Q U E. rieur , enfuite tirer Ie canon jufqti’auxnbsp;points marqués fur Ie velin a fleur dunbsp;Cylindre , revêtu de chagrin ou faqonnbsp;de chagrin. Secondement, haufler oUnbsp;baifler Ie corps du Microfeope Ie longnbsp;de la tige de cuivre, vers l’objet qu’onnbsp;aura expofé fur un tourteau, lequel doitnbsp;être placé dans l’ouverture qui eft au-delTus du miroir , amp;; immédiatementnbsp;fous la lentille, enferméè dans unenbsp;efpéce de cul - de - lampe , faifantnbsp;la pointe du Microfeope. Ce tour-teau OU porte - objet doit être noirnbsp;d’un cóté, amp; blanc de l’autre , afin denbsp;rendre plus fenfibles les objets blansnbsp;qu’on met fur Ie noir, 6c les noirs qu’onnbsp;met fur Ie blanc.
Pour obferver par Ie moyen du miroir la furface extérieure des folides, il faut qu’il y ait un miroir paraboliquenbsp;d’argent, bien poli, attaché fous Ie por-te-lentille même , 6c percé au centre, pour la communication de la lu-miere au Cylindre du Microfeope, 6cnbsp;que Ie porte-objet foit extrémemenii
liij
-ocr page 152-étroit amp; attaché avec un fil de laiton Ie plus fin qu’il fera poflible, afin d’inter-ceptec Ie moins que 1 on pcurra des reflexions qui partent dn miroir enferménbsp;dans la boete quarrée , au-deflus duquelnbsp;eft une ouverture pour recevoir cettenbsp;efpéce de dame ou tarnbour dont onnbsp;yient de parler.
Si les corps que l’on veut voir font tranfparens, il faudra les expofer furnbsp;une des petites glacés que l’on trouve-ra dans Ie tiroir de la boete du Microf-cope : on fait entrer cette glace dans lanbsp;coulüTe de cuivre en forme de palettenbsp;percée quarrément, qui tourne a volon-té j amp; qui eft a vis du cdté du Microf-cope. Pour ces fortes d’obj’ets, ii fautnbsp;faire ufage du miroir de reflexion j afinnbsp;d’éclairer l’objet par-deffous; il fera aifénbsp;de donner a ce miroir l’inclinarion con-venable, pour faire paffer Ie jour a travers Touverture qui eft au-delTus , ennbsp;tournant les boutons qui font aux deuxnbsp;cores de la boete; mais il faut avoir foinnbsp;de bien éclairer la furface du miroir,
-ocr page 153-D’OPTIQUE. 15^ amp; en baiflant la loupe qui efl: attachécnbsp;a une vis fur Ie bord de la boete au-detnbsp;fous de la lenrille du Microfcope,nbsp;les rayons qui palTeront a travers cettenbsp;loupe donneront a la pointe de fon foyernbsp;la vüe claire amp; diftinOie des parties in-térieures de i’objet; ces deux fortes denbsp;lumieres reunies enfemble j rendrontnbsp;fenfibles les parties les plus déliées d’utinbsp;corps diaphane. Si Tobjet efl: extréme-ment petit, il faudra óter la l^ntille dunbsp;premier degré, 6c en mettre une fecon-de, qui groflifle davantage : puis uncnbsp;troifiéme , amp; mênie une quatriéme. Lesnbsp;différentes ouvertures des porte-lentillesnbsp;indiquent la difference de leur foyer;nbsp;les deux derniers font d’un diamerrenbsp;beaucoup plus court ; leurs lentillesnbsp;grofliffent par conféquent beaucoupnbsp;plus que les premiers. Le corps dunbsp;Microfcope doit être abaiffé fur les ob-jcts jufqu’a ce qu’ils en augmentent lanbsp;grandeur le plus qu’il efl poflible, cnnbsp;les offrant néanmoins d’une manierenbsp;claire fic diflinae. Voila les qualU
lités effentielles d’un bon Microfcoper II fert a obferver les mouvemens desnbsp;petits aniniaux qui font dans Ie vinai-gre, dans 1’eau d’huitres j dans l’eau cor-rompue , dansles infufions d’herbes, denbsp;fleurs, de poudre de bois pourri, denbsp;poivre noir, Scc. Ces animaux fe ma-nifeftent en grande quantitéj après vingt-quarre heures de fermeqration. L’hy vernbsp;on en volt moins que l’été; amp;c plus il faitnbsp;chaud, plus on en découvre. On metnbsp;une goutte de ces liqueurs fur une desnbsp;glacés que Pon trouvera dans Ie tiroirnbsp;du Microfcope : fi la premiere pêchenbsp;n’eft pas heureufe , il faut y retournernbsp;avec Ie bout d’une plume qui ne foit pasnbsp;taillée; il eft d’une grande conféquen-ce de bien éclairer certains objets; ilnbsp;en eft d’autres qui demandent peu denbsp;lumiere a Pégard des corps tranfparens.nbsp;Voici deux manieres dont on peut fairenbsp;ufage de ce Microfcope : faites dans Ienbsp;volet d’une fenêtre une ouverture dunbsp;diametre de celle de la boete du Mi-(crofcope , dans laquelle eflr enfermd
-ocr page 155-D’OPTIQUE. 13-/ votre miroir de réflexion ; faites-en au-tant dans la même chambre a une autre fenêtre éclairée du Soleil : lanbsp;ces deux ouvertures vous donrierontnbsp;deux fortes de réflexionSj qui vous fe-ront tirer d’un bon Microfcope tout l’a-vanrage amp; rout Tagrément qu’on peutnbsp;en attendre. La chambre deftinée a cesnbsp;expériences dolt être exaftement fer-mée^ amp; il ne dolt venir de jour que celui qui peut paffer alternativement parnbsp;celle des deux ouvertures dont on a par-lé, 6c dont les rayons font réfléchis parnbsp;Ie miroir. La circulation du fang dansnbsp;les animaux eft beaucoup plus fenfiblenbsp;par cette méthode; mais la loupe alorsnbsp;qui eft fur Ie devant de la boete devientnbsp;inutile. La troifiéme lentille , c’eft-a-dire, celle dont l’ouverture n’eft pas finbsp;petite que celle de la derniere, eft deftinée pour les liqueurs.
La quatriéme lentille fert particulie-rement a obferver la circulation du fang dans les animaux , ce qui s’exécutenbsp;de deux fa.^ons ; la premiere en fixant
-ocr page 156-138 TRA IT r i’animal par quelques parties du corpsnbsp;dans le bee de la pince, qui eft placéenbsp;de córé fur la planche qui recoit le Mi-crofeope, amp; qui s’ouvre en ferrant entrenbsp;deux doigtamp;les deux boutons de cuivre;nbsp;elle tourne a volonté étant placée furnbsp;un génouil; alors faifant paffer I’animalnbsp;entre la lentille 6c I’ouverture qui eft aunbsp;delTus du miroir j fi le corps de I’ani-mal eft bien tranfparent, Ton en verranbsp;aifement la circulation du fang, faifantnbsp;toujours ufage du miro 'r de réflexion, 6cnbsp;de la loupe, excepté dans la chambrenbsp;obfeure dont nous venons de parler;nbsp;Tune 6c I’autre éclairant les parties internes de I’animal, en rendront lesmou-yemens plus fenfibles.
La feconde fa^on eft de fixer I’ani-mal, s’ii eft bien petit, entre deux glacés, dont Tune ne fera pas arrêtée ; par ce moyen il aura un peu de liberte pournbsp;fe mouvoir, ce qui facilitera I’obferva-tiondujeu de fes organes; s’il efttropnbsp;gros pour être ainfi retenu, il n’y a qu’anbsp;le lier fur le porte-glace, amp; y fixer la
-ocr page 157-D’ o P T I Q U E. ,5^
partie la plus tranfparente de Ibn corps , qu’il faut aiors expofer fur l’ouverturenbsp;qui rec^oit la lumiere du miroir, 6cnbsp;celle de Ia loupe. La pouffiere delailenbsp;d’un papillon , 6c autres objers pareils,nbsp;peuvent fe merrre fur une glace planenbsp;des deux cores, qu’on fait entrer dansnbsp;Ie porte - glace , 6c qu’on dclaire ,nbsp;comme il a été dit ci-deflus. On ver-ra par Ie moyen de ce Microfcopc ,nbsp;que la pouffiere de 1’aile d’un papillon reffemble aux plumes des oifeaux,nbsp;6cc,
Nousavons donné les différens foyers de ces quarre fortes de lenrilles dans lesnbsp;proportions pour la compofition desnbsp;Microfcopes a trois verresdl fuffit de direnbsp;que les deux dernieres étans deftinéesnbsp;a obferver les objers les plus déliés;nbsp;plus l’objet eft petit, plus rouverturcnbsp;du porte-lentille doit êrrepetite;pareenbsp;qu’une grande quantité de rayons denbsp;lumiere feroir capable d’effaceri’imprefnbsp;fion des foibles rayons qui partenr denbsp;l’objet que l’on veut voir. Voilapour-
-ocr page 158-quoi ces fortes d’objets fe voyent beaucoup mieux a la lumiere d’unenbsp;bougie que Ton met devant Ie mi-roir, dans une chambre dont on a ferme tous les volets, qu’a 1’aide du grandnbsp;jour.
'Mantere de connoitre combien Ie Microf-cope grojfit les objets.
Pour connoitre combien Ie Microf-cope groffit les objets , regardez a travers eet inftrument, l’objet fixé fous la lentiJle; tenez d’une main un compasnbsp;ouvert de la largeur dont l’objet vousnbsp;paroit; répétezplufieurs fois l’obferva-tion, pour vous bien affürer de la con-formité de la grandeur apparente denbsp;l’objet, aTouverture de votre compas:nbsp;faites fur un papier blanc deux pointsnbsp;diftans 1’un de rautre,comme les pointesnbsp;de votre compas : enfuite prenez Ie dia-metre de l’objet hors du Microfcope,nbsp;amp; tel qu’il peut paroitre aux yeux,nbsp;la comparaifon de^ ces deux mefuresnbsp;yous donnera ce que vous cherchez:
-ocr page 159-öe même fi vous examinez la route des rayons de la lumiere a travers lalentillenbsp;du Microfcope, planche IV. amp; figure 5% avec un compas , vous pouveznbsp;mefiirer combien l’objet A. grofiitnbsp;entre les deux oculaires B. C. carnbsp;quoiqu'il fe repréfente fur Ie fond denbsp;la rétine D. E. prefque aufli petitnbsp;qudl Peft en lui - même , cependantnbsp;comme la fenfation de la vüe fe fait anbsp;l’extrémité des rayons droits , l’objetnbsp;en D. E. nous paroit aufli grand qucnbsp;B. C.
Effets Jürprenans du Microfcope^
Le Microfcope a trois verres, ac-compagné de quatre ou fix lentilles de diflférens foyers , nommé Microfcopenbsp;univerlël a réflexion amp; a reflation, eftnbsp;celui de tous les Microfcopes le plusnbsp;agréable amp; le plus inftruêlif; ilnous dé-couvre des qualités dans la nature, dontnbsp;nous n’aurions abfolument aucune ideenbsp;ians fon fecoursj ü nous apprend quc
-ocr page 160-t42 traite'
Topacké des corps vient uniquement dé Fobftacle que leurs parties folides op-*nbsp;pofent a la luniiere dont i\s interceprentnbsp;les rayons en obftruant les pores, ennbsp;les interompant, ou en les rendant obli*nbsp;ques amp; tortueux. Si 1’opacité étoit óte'cnbsp;de tons les corps, nous ne pourrionsnbsp;Voir que les corps iumineux , pareenbsp;qu’alors rien ne pourroit réfle'chir lesnbsp;rayons qui pafferoient outre fans réfif-tance. Le Microfcope groffit tous lesnbsp;objets qui échappent a notre vue, denbsp;forte qu’une petite pincée de fablon fem*nbsp;ble être un amas de morceaux différem*nbsp;ment taillés, 6c auffi tranfparens que dunbsp;criftal de roche. La poudre blanche denbsp;l’aile d’un papillon expofée au Microfcope , nous montre une infinité de dé-coupures 6c 6c de figures diverfementnbsp;arrangées, que nous n’y aurions jamaisnbsp;foupconnées. J’en ai vu qui reiïem-*nbsp;bloient a des tulipes. Unbrin de poil,nbsp;de plume, paroit être une autre plumenbsp;lui-même; c’eft-a-dire, compofé d’unnbsp;tuyau dans le milieu , 6c d’autrcs petits
-ocr page 161-polls de chaque cóté. Si on examine quelques échanrillons d’étofFe de foie,nbsp;on fera tout étonné d’en voir quelquesnbsp;polls dune autre couleur que cellequinbsp;paroit a nos yeux. Si on veut onpourranbsp;compter tous les brins de foie qui com-pofent la trame amp; la chaine de ces étof-fes. Si on en éfile un brin, on compteranbsp;même jufqu’aux fils qui les compofent.nbsp;Une petite moififfure paroit un jardinnbsp;rempli d’berbesamp;de planres. Une gout-te d’eau oü il y a eu quelques plantes in-fufées f reflemble a une mer qui con-tient une infinité d’animaux vivans. Lenbsp;Microfcope nous prouve que Fair 6cnbsp;l’eau font des corps diaphanes, quoi-qu’ils ne foient pas durs comme le crif*nbsp;tal, la glace , le verre , le talc, 6cc.nbsp;que le différent arrangement des parties du même corps peut lui faire perdrenbsp;fa tranfparence, comme il arrive quandnbsp;on dégroffit un verre, pour, de plan qu’ilnbsp;étoitjlui faire prendre une forme fphé-rique: rnais le douci amp; le poli lui refti-tuent la diaphanéité , 6c débouchent
-ocr page 162-144 TRAIT E' les pores. Tous les objets que Tonnbsp;confidére avec Ie JVIicrofcope, offrentnbsp;aux yeux des fp-eftacles admirables quinbsp;furprennent d autant plus qu’on s’y arend moins.
'Gonftru(ftioa^ L’Autcur du Livre intitulé, Conp léflexTon^fTmpri- truBion du Tekfcope de reflexion, a faitnbsp;mé a Pans chez pJufieurs obfervations curieufes fur cette
lottin rue laint i nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
Jacques a la véd-matiere,iiait, page lap ; „Que lespe-
99
d’acier qui tombentfurla „ mêche,lorfqu’on fait du feu avec Ie fu-„ fil, paroilfent comme de petites bal-„ les de plomb rondes par dehors, amp;nbsp;„ creufes en dedans , ce qui prouve,nbsp;j, dit-il, combien efl; grande Paöiviténbsp;„ de ces étincelles qui fondent en unnbsp;„ infiant ces parties d’acier, amp;: les ren-„ dent alfez liquides pour prendre ennbsp;„ tombant une figure fphérique du cóténbsp;qui divife 1’air, amp; creufe de 1’autre có-itéjqui eft au-deflus oü la matiere anbsp;, manqué. La poulliere qui fe trouvenbsp;„ dans Ie bois verd-moulu, fe-voit rem-,, plie d’une infinité de petits ani-jjmaux yivans, aulTi bien que Ie fro-
mage.
-ocr page 163-), mage j lorfqu’en fe féchant il tombe 3, en poudre ; prefque routes les plan-tes deiléchées donnent naiffance a di-3j verfes efpeces de perirs infeêtes quinbsp;fortent des oeufs qui y éroient répan-
3, nbsp;nbsp;nbsp;dus. La fauge, par exemple ^ n’étantnbsp;33 pas lavée, eft fouvent très-pernicieu-33 Te. On aremarqué que cetre maligni-33 té provenoit d’une multitude depetitsnbsp;33 animaux qui font fur les feuilies de
4, nbsp;nbsp;nbsp;cette plante, qui y dépofent leursnbsp;33 oeufs, amp; fe couvrent d’une toille fem-„ blable a celle des araignées,maisinfen-33 fible a la vüe.Un ciron qui neparoitquenbsp;33 comme un point, fe voit tout couvertnbsp;33 de poil, amp; prefque femblable a unnbsp;j, ours. Une puce a les patres velues,nbsp;33 amp; comme arraées de pointes très-ai-
guës, 6c reflemble a peu prés a une „ écrevilfe. Si i’on examine la queuenbsp;33 de certains petits poilTons qui font unnbsp;,, peu tranfparens, on voit la circulationnbsp;„ de leur fang qui va 6c qui revient, desnbsp;,, arteres dans leurs veines. Si on prendnbsp;33 une goutte d’eau od ayent trempé utj
K
-ocr page 164-,, jour OU deux du foin, ou d’autresher-jj bes féches, on y apperlt;^oit un nom« ,, bre furprenant de petites anguilles,nbsp;„ qui y nagent auffi bien que dans Ie Vi-5, naigte. Dans une goutte d’eau d’Hui-5, tre a Pécaille , nous en découvronsnbsp;j) plufieurs autres de même efpéce. Sinbsp;5,1’on met dans de l’eau du poivre noirnbsp;„ infufer une nuit, ie lendemain on ynbsp;5, remarque de petits animaux dont onnbsp;5, diftingue les pieds, la queue, la térenbsp;j, 6c les yeux, d’ou Ton peut juger dcnbsp;5, quelle délicateffe font les os , lesnbsp;,5 nerfs, les veines, les arteres qui lesnbsp;5, conapofent; quelle eft la fubtilité desnbsp;,, pellicules 6c des liqueurs de leursnbsp;j, yeux; quelle doit être l’organifationnbsp;55 de leurs mufcles, de leur cerveau, denbsp;5, leur coeur, 6c de quelle fiuidité ilnbsp;5, faut que foit leur fang, 6c fur-tout cesnbsp;5, efprits animaux qui donnent Ie mou-„ vement a ces petits infeéles. Ce quenbsp;les meilleure's vues ne peuvent apperce-voir fans Ie fecours du Microfcope,nbsp;dont Dieu a permis que i’on découvrit
-ocr page 165-Ie méchanifme, pouc ftous donner uné haute idee de fa grandeur amp; de fa puif^nbsp;fance infinies. Nos peres ont été pri-vés de eet avantage, amp; pat conféquentnbsp;d’une infinité de connoiflances utiles 6cnbsp;curieufes que nous procure ce Microf-cope : peur-être que les fiecles a venicnbsp;trouveront quelque invention plus par-fake encore, 6c plus avantageufcinbsp;Je ne ni’arrêterai point a détailler icinbsp;les différentesinfufions que chacun peutnbsp;faire gt; pour ne point óter a rnes leöeursnbsp;Ie plaifir qu’ils fe procüreront par leursnbsp;propres découvertes. D’ailleurs nous nénbsp;Voyons pas tous les mêmes objets éga-lement; les uns ont la vüe longue j lesnbsp;autres Tont courte; les premieres Voyentnbsp;les objets de relief, 6c les autres d’unOnbsp;maniere plus impatfaite. Le réfultat denbsp;plufieurs obfervations que j’ai faire*nbsp;moi-niême , pourroit ne pas paroitrenbsp;Uniforme a d’autres yeux : chacun fenbsp;fatisfera avec eet inftrument, felon lanbsp;difpofition de fa vüe. L’avis que je don-ici j ne fera pas inutile a ceux qui
X
-ocr page 166-i[48 TRAITEquot;
voudront y faire attention ; il leur ap-prendra a ne pas fe forcer la vüe pour découvrir un objet de la même faconnbsp;dont un autre l’avü; ildétruira encorenbsp;la fauffe idéé de quelques-uns, qui at-tribuent fans fondement, au vice dunbsp;Microfcope , la diverfité des apparcn-ces qu’ils voyent dans les objets, lorf-qu’ils les compacent aux obfervationsnbsp;des autres.
Des Prifmes OU Triangles.
LE Prifme eft un foÜde de criftal ou de glacé j 'qui a trois furfaces paral-lelogranimes planes Sc polies,terminéesnbsp;de chaque cóté par une bafe triangulaire. Les objets que i’on regarde aunbsp;travers du Prifme, paroiflent ornés denbsp;couleur rouge , jaune , verte , bleue,nbsp;6c violette. Le Prifme ne dok avoir denbsp;jui-même aucune couleur dominant©
-ocr page 167-D’ Ö P T I Q U E.
dans fa matiere; plus cette matiere fera blanche amp; exempte de fils de verre ,nbsp;plus la réfradlion des rayons de lumierenbsp;y fera fenfible : mais cette rëfraöionnbsp;elle-même , caufée par Tobliquité desnbsp;furfaces du Prifme ^ fournit les nuancesnbsp;dontil colore les objets. Voyez plan-che III. figure
Maniere de faf omerles Prijmes.
II y a deux fortes de Prifraes; les uns font faits de morceaux de glacé brute amp;nbsp;taillés en forme de Prifme ; les autresnbsp;font compofés de trois bandes de glacenbsp;d’égale longueur amp; largeur, donr lesnbsp;bords font travaillés en bizeaux plansnbsp;furun rondeau parfaitement droit j afinnbsp;que ces glacés appliquées obliquementnbsp;les unes conrre les autres, tiennent en-femble , comme tiendroient deux gla-ces planes exadlement travaillées. Lesnbsp;trois bandes de glace ainfi réunies,nbsp;font fixées d’un cóté dans un bout' denbsp;cuivre, dont les bords fe replient furnbsp;iextrémité des glacés : cela étantfait.
Kiij
-ocr page 168-,1J0 TRAIT E‘ on remplit entierement d’eau Ie Prifhiönbsp;pat l’autre bout oppofé, que Ton couvrenbsp;de même d’une plaque de cuivre j donenbsp;les bords également repliés , fegarnif-fent de ciment ou maftic , pour empê-cher 1’eau de s’échapper du Prifme. En,nbsp;voila aflez touchant cette feconde ef-pece. Ceux de la premiere font plus dif-rnbsp;ficiles a faconner, c’eft pourquoi fajou-terai l’inftrudion fuivante, Le morceaunbsp;de glace deftiné a faire un Prifme, fenbsp;taille d’abord quarrément ; enfuite Unbsp;doit être encimenté, felon fa longueur ,nbsp;dans un morceau debois , taillé de fa-^on qu’il embraffe 1’un des angles foli-des amp; deux furfaces du morceau de verre : après quoi on ufe, a force de grais,^nbsp;1’angle oppofé fur un rondeau de fer quinbsp;foit d’un plan exad; par-la le morceaunbsp;de glace qui étoit d’abord un paralleli-pipede, devient prifmatique, Ce travailnbsp;demande quelque attention. Si on veutnbsp;avoir un Prifme dont les furfaces paral-inbsp;lelogrammes foient égales entre elles;nbsp;5près que le Pdfoie a paffe furie ron;-
-ocr page 169-D’OPTIQUE. deau de fer, il faut Ie doucir avec Ienbsp;rondeau de cuivre fur lecjuel il faudranbsp;encore Ie polir au papier, comme nousnbsp;avons dit en parlant de la conftrudlionnbsp;des verres plans. .Le morceau de glacénbsp;brurequ’ona coupé quarrément n’ayantnbsp;qu’une furface polie après cette premiere opération, on eft obligé de fa-^onner la feconde furface avec le mê-me foin. La troifiéme, route polie qu’el-le paroiffe d’abord paria coupe du verre,nbsp;dok être au (Ti perfeclionnée de même ,nbsp;fans quoi elle ne feroit pas réguliere-nient plane, 6c ne prendrok pas égale-ment par-tout fur le rondeau , même ennbsp;la dégrofliffant ^car clle conferveroitnbsp;par endroits certains reftes de fon poli,nbsp;qu’il eft .abfolument néceffaire d’atrein-dre pour faire un plan régulier. Ces rroisnbsp;furfaces ayant été atteintes, doucies 6cnbsp;polies, on fait armer 6c garnir les deuxnbsp;extrémités de ces Prifmes aVec des plaques de cuivre ou d’argent, terrainécsnbsp;pat un bouton qui fert a les manier plusnbsp;commodément, 6c a empêcher quel^
Kiy
-ocr page 170-1^2 traite'
vapeur occafionnée par la chaleur des mains, ne couvre la furface du verre,nbsp;ce qui nuiroit beaucoup a ia réfraéiionnbsp;des rayons de la lumiere. Voyez la figure IV. planclie
On fait des Prifmes dans les Verre-ries; mais ils font bien inférieurs a ceux dont nous donnons la conftruélion. Entte plufieurs défaurs de ces premiers,nbsp;on peut compter l’irrégukrité du plannbsp;de leurs furfaces , jointes a un grandnbsp;nombre de fils ou fillonemens , dontnbsp;leur matiere eft ordinairement remplie.nbsp;II n’en faut pas davantage pour altérernbsp;la réfraétion amp; Pinflexion des rayons denbsp;la lumiere;d’ou il fuit que ces Prifmes re-pandent très-peu de couleurs fur les ob-jets, 6c nous privent de la vue des beautés qu’on a droit d’en attendre.
EJrts du Prijme.
Monfieur Newtoti, dans fon traité d’Optique, prétend que la lumiere eftnbsp;compofée de plufieurs rayons hétéroge-aes, qui ont tous différentespropriétés j
-ocr page 171-c’éft-a-dire, qu’il y en a qui excitent dansles yeuxla fenfation du rouge, d’au-tres la fenfation du jaune , ou des autresnbsp;couleurs ; que parmi ces rayons, lesunsnbsp;fe brifent davanrage, amp; les autres moins,nbsp;quand ils palTent obliquement par desnbsp;milieux diaphanes de différentes efpe-ces, d’ou il fuit que ces rayons fe réflé-chilfent différemment.
La lumiere nous fait appercevoir les corps qui nous ehvironnent, fans nousnbsp;faire connoitre ce qu’elle eft en elle-même : c’eft pourquoi, malgré tout cenbsp;que nous en ont appris les Philofophes,nbsp;on peut encore dire d’elle ce qu’en di-foit S. Augultin: Si quarts a me quid fitnbsp;lumen , nefcio ; fit non quaris yfcio. Si vousnbsp;me demandez ce que c’eft que la lumiere, je vous repondrai que je n’en fi^ainbsp;rien : fi vous ne me le demandez point,nbsp;je le fcai. Ainfi fans entrer dans des dif-cuftions fur la nature de la lumiere, quinbsp;ne font pas de mon reflbrt, je me contente ici d’en juger par les impreffionsnbsp;qu’eile fait fur les organes propres a la
-ocr page 172-recevoir. Or ces impreffions ou fenfa-i tions, ,qui font que les corps paroiflentnbsp;jannes, bleues amp; violets, s’appellerontnbsp;rayons jannes, bleus amp; violets, pournbsp;entrer dans Ie fentiment d’Ariflote , quinbsp;dit qu’ilfaut parler commeIe vulgaire,nbsp;êc penfer comme Ie petit nombre : Lo-quendum ut multi, jentiendum ut pauci.
Mais pour veniraux expériences quc 1’on peut faire par Ie moyen du Prifme ,nbsp;je dirai que les plus curieufes font celles que M. Newton a imaginées. II fautnbsp;pour cela fe mettre dans une chambrenbsp;cxaftement fermée, amp; que Ton rendnbsp;inacceffible a la lumiere, fi ce n’eft parnbsp;une petite ouverture qui donne paffagenbsp;aux rayons du Soleil: vis - a - vis cettenbsp;ouverture il faut tendre un drap, ou unnbsp;papier blanc, fur la furface duquel puif-ient être recüs les rayons. Lorfque cesnbsp;rayons auront paffés au travers du Prifme, ils feront paroitre deux images furnbsp;Ie papier, amp; dans chacune d’elles cinqnbsp;couleurs principalesfemblables a cellesnbsp;de ïAïc-m~CieL Si on veut oppofer au
-ocr page 173-D’OPTIQÜE. Asf Prlfme ainfi difpofé, un grand verre anbsp;facette, amp; un objedtif de trois, quatrenbsp;OU cinq pieds de foyer, il paroitra furienbsp;papier autant de places colorées qu’il ynbsp;aura de faces ace verre j ces images fe-ront même plus brillantes qu’aucunenbsp;pierre précieufe : mais a Tendroit ou cesnbsp;images fe toucheront, on verra commenbsp;une étoile d’un dclat admirable. C’eftnbsp;par les effets du Prifme queM. Newtonnbsp;prouvé la diftindion des rayons du So-leil, de même que leur inflexion, amp;nbsp;leur differente réfrangibilité. Geux quinbsp;voudront s’inllruire amplement furcettenbsp;matiere, peuvent confulter les Ouvra-ges de ce célébre Philofophe, oulesnbsp;Entretiens Phyfiques du Pere Regnaultnbsp;tome III. OU les Lemons Phyfiques denbsp;M, TAbbé Nolet, amp;c^
-ocr page 174-ïy(?
traite'
De la PerfpeSlive illufoire iPOptique.
La Perfpeöive illufoire d’OptIque eft ainfi nommée , paree qu’ellenbsp;trompe notre vüe, en nous faifant voirnbsp;des objets tout-a-fait différens de ce qu'ilsnbsp;font en eux-mêmes, par Ie moyen d’unnbsp;verre taillé a facettes angulaires.Onmecnbsp;un OU plufieurstableaux^qui repréfenteatnbsp;diverfes chofes dans une boete quarrée,nbsp;au bout de iaquelie fe trouve élevé unnbsp;verre angulaire taillé en pyramide, ounbsp;terminé en pointe, amp; renfermé dans unnbsp;tuyau d’environ trois pouces de longueur , dont les faces planes regardentnbsp;Ie tableau, amp; les angles font tourneesnbsp;du GÓté de l’oeil. A l’autre extrémité dunbsp;tuyau ^ eft une petite ouverture perpen-
-ocr page 175-D’OPTIQUE. Iff. lt;iiculaire a la pointe de ces angles, 6cnbsp;parallele au tableau que Ton veut voir;nbsp;alors tournantle dos au jour, pour re-cevoir les rayons réfléchis qui partentnbsp;du tableau, 6c viennent fur la furface dunbsp;Verre; ceux qui rencontrent perpendi-culairement cette furface, nefebrifentnbsp;point, tous les autres qui la rencontrentnbsp;obliquement fe brifent. Ces rayons vontnbsp;direöement a Toeil, qui les appercoitnbsp;comme s’ils venoient en ligne droitenbsp;des points de 1’objet, paree que Tamenbsp;eft accoutumée a rapporrer les objets anbsp;rextrémité des rayons dire£ls qui frap-pent Torgane de la vue, quoique fou-Vent cette imprellion foit caufée par desnbsp;rayons brifés ou réfléchis.
Le Peintre qui execute les tableaux de cette Perfpeéflve illufoire , doit ennbsp;Cachet i’artifice. Si Ton veut, par exem-ple, repréfenter une figure humaine, ilnbsp;faur en delTinerles différentes parties ennbsp;différens endroitsdu tableau , éloignéesnbsp;les unes des autres. Pour cela ie Peintrenbsp;obligé d’avoir toujours ce yerre a
-ocr page 176-cettes a ïa main pour diriger fon pinCèatfj car ces parties^ quoique réellementfépa-ïées, doivent paroitre compofer un toutnbsp;irégulier. La perfedion de ces tableauxnbsp;confifte a les difpofer de maniere ,qu’ilsnbsp;puiffent cauferbeaucoup de furprife jpacnbsp;la difFérence des objets vüs fimplement^nbsp;d’avec les mêmes objets vüs a traversnbsp;Ie verre» Letableau, par exemple, re-préfentera un bois, ou une raaifon denbsp;campagne, qui difparoitront fur la py-ïamide, pour ne laiffer voir quela fi-»nbsp;gure d^une bouteille de vin , ou d’unnbsp;animal placé diredement au milieu dunbsp;tableau, enforte que Ton n’apperqoivenbsp;aucun rapport de l’un a l’autre. Un autrenbsp;tableau pourra repréfenter un excellentnbsp;déjeuné, compofé de jambons, debou-teilles de vin, des carafFes pleines d’eau,nbsp;du pain, des couteaux, Fourchetres, amp;Cinbsp;'A travers Ie verre on ne verra qu’un pa*nbsp;pillonqui s’envole. On trouve diffici-iement des Peintres capables d’inven-ter cês fortes de tableaux, paree qu’il ynbsp;faut obferver des proportions très-exacr
-ocr page 177-D’OPTIQUE. tes , qui puiflent également co ivenir anbsp;des fujets difparates.
II eft une feconde forte de verres zt’ facettes, que l’on appelle multiplica-teurs, OU multiplians; ils ontplufieurs faces j au travers defquelles on apperqoJcnbsp;un objet en autant de lieux différcnsnbsp;qu’il y a de facettes fur Ie verre. Cesnbsp;images féparées amp; diftinéles caufent lanbsp;ïuême fenfation que cauferoient plufieursnbsp;objets femblables. On a connu par Icnbsp;moyen du Microfcope, que les yeuxnbsp;des mouches ont un grand nombre danbsp;facettes.
L’Auteur du Spectacle de la Nature prétend que cette ftrufture admirable eftnbsp;très-néceffaire a ces animaux , poucnbsp;mieux appercevoir les objets qui les en-vironnent , afin d'éviter ceux qui leurnbsp;font nuifiblesjöc qif elle fupplée au défautnbsp;de mouvement qu’ils ne fcauroient donnet a leurs yeux, ni même a leur tête.
II y a une feconde efpdce de PerC-peflive optique, que l’on nommePerf-peiftive amufante i c’eft celle qui par Ie
’150 TRAITE' moyen d’un miroir placé obliquemenCnbsp;au haut d’une boete, rappelle les objetsnbsp;de bas en haut, amp; de perpendiculairenbsp;qu’ilsfont lesunsaux autres, les faitpa-roitre paralleles, amp; plus éioignés qu’ilsnbsp;ne font réellement. Le jeu de ce miroirnbsp;exige les précautions ou préparationsnbsp;fuivantes. II faut que les figures dont onnbsp;veut faire ufage foient difpofées en forme de pyramides renverfées, ou tra-cées, felon les proportions de la Perf-peftivej enforte que la plus éloignée,nbsp;qui fera placée au fond de la boete, foknbsp;la plus petite, amp; les autres plus gran-des , a proportion qu’elles feront plusnbsp;voifines du miroir. Cet artifice eft unenbsp;imitation de la nature , qui nous peintnbsp;les objets dans l’oeil. Une avenue d’ar-bres, par exemple, fous la forme d’unnbsp;angle, dont la pointe femble rapprochernbsp;les plus éloignés, tandis que les plusnbsp;Yoifins femblent s’écarter a mefure quenbsp;les cótés de Tangle vifuel s’élargilTent.nbsp;C’eft pour cela que les figures dont nousnbsp;parlons doiyent être dilpofées a la ren-
yerfe^
-ocr page 179-D’ o P T I Q U E. isi Verfe , car Ie miroir les redreffe, 6c finbsp;elles étoient droites, elles paroirroieni:nbsp;renverfées dans Ie miroir. Nousavonsnbsp;déja fait voir aiileurs que les rayons dénbsp;lumiere , en fe croifanr, produiient cenbsp;renverfement, qu’il eft néceffairè denbsp;prévenir ici j afin de voir les objers dansnbsp;leur fituation naturelle fur Ie miroir op-tique. Ce miroir n’eft autre chofe qu’unénbsp;fimple glace plane des deux cótés, 6cnbsp;mife au tain , enduite de vif-argent d’urinbsp;cóté. 11 faut de plus fe pourvoir d’urinbsp;objedlif qui foit dirigé précifément versnbsp;ie milieu de la glacé, vis a-vis d’une ouverture faite exprès a la boete. Le foyernbsp;de ce verre doit être de la longueur dénbsp;la boete. Si la boete potte deux piedsnbsp;de haut, l’objedtif doit avoir vingt-qua-tre pouces de foyer, 6c ainfi des autres anbsp;proportion.
Cette forte de Perfpedlive repréfehté les objets élöignés de deux ou trois piedsjnbsp;comme s’ils étoient a plufieurs töifes gt;nbsp;amp; cela a la diftance de cinq a fix pouces j qui peut fe trouver entre l’objedtif
-ocr page 180-amp; Ie mirolr. Ce miroir, que 1’on place au haut de la boete, doit être incliné denbsp;quarante-cinq degrés a Thonzon. L’ou-verture de la boete doit s’étendre jufqu’anbsp;ia figure qui eft la plus proche de la par-tie inférieure du miroir, lequel doit êtrenbsp;arrêté exaêlement dans la boete , pournbsp;former une Perfpeêlivebien éclairée amp;nbsp;bien parfaite. Ilfautdonc obferverqua-tre chofes. i°. La difpofition des figures amp; leur arrangement en forme pyra-midale. 2°. L’inclination de la glacenbsp;principale, qui doit être étamée,dou-cie, bien polie, amp; Ia plus parfaitementnbsp;plane qu’il fera poffible j autrement lesnbsp;objets paroitront un peu tortus. 5°. IInbsp;faut encore tapilfer les cótés de la boetenbsp;de deux autres glacés pofées parallele-ment vis-a-vis 1’une del’autre, pres denbsp;la glace principale qui eft dans Ie fonds.nbsp;4°. Avoir un objeêlifle plus parfait quilnbsp;fera poffible.
Du Cylindre.
métal. Le premier eft convexe d’un có-té, concave de Pautre^ amp; reflemble a la moitié d’un tuyau ou canal coupénbsp;Verticalemenr. Voyezplanche feconde,nbsp;figure Le fecond eft convexe aufli,^nbsp;inais coupé en angles 6c furfaces planes i on 1’appelle Cylindre a panSénbsp;Voyez planche feconde, figure 7% Lenbsp;troifiéme, nommé pyramide, eft aulfinbsp;a pans coupés ; raais tous fes angles fenbsp;terminent a une feule pointe parfaite-ment aiguë. Voyez planche feconde ,nbsp;figure 8®. Le quatriémes’appelle cone,nbsp;6c relfemble a un pain de fucfe , dont lenbsp;bout eft parfaitement en pointe j 6c lanbsp;bafe circulaire. Voyez la figurenbsp;planche feconde.
Effets du Cylindre,
L’effet des Mlroin cylindriqués ó* coniques, eft de ralfembler les rayonsnbsp;écartés, 6c d’écarter ceux quifont réu-nis. Par leurs figures mêlées de la lignenbsp;droite 6c de la circulaire , ils partici-pent des ^oirs plans, öc des miroirs
M
-ocr page 182-convexes ; s’iis font fairs d’un mdtalbieh pur, bien régulier, amp; bien poli, ils de-viennent aulfi intéreffans que ceux de Ianbsp;Perfpeftive illufoire; car ils font paroitrenbsp;régulieres des images peintes d’une ma^-niere difforme, amp; oü Ton ne connoitriennbsp;en les regardant a la fimple vue. Ces figures étant defiinées ou peintes fur unnbsp;carton, fi onexpofe au milieu une pyra-mide dont les faces foient polies, ennbsp;placant foeil au-deflus de la pointe denbsp;cette pyramide, on appercoit l’imagenbsp;qui eft peinte fur Ie carton ^ repréfentéenbsp;cxadement dans fes proportions fur lesnbsp;faces de cette pyramide. Les furfacesnbsp;convexes du Cylindre de la premierenbsp;efpece , nous repréfentent les imagesnbsp;plus petites que fi elles étoient repré-fentées par des miroirs plans; c’eft pour-quoi cette image eft delfinée fort aunbsp;large. Voyez figure i o planche fecon-de , 6c paree que leurs courbures rétre-ciflent extraordinaitement l’image réguliere des objets, 1’objet eft repréfenténbsp;très-difforme a la vüe fur Ie carton ^ui
-ocr page 183-ces fortes de figures.
D’OPTIQUE. cft pofé fous ce Cylindre : c’eft a quoinbsp;doivent avoir égard ceux qui peignen?
Maantere de repréfenter les ohjets ren-^ verfés dT redrejfés dam un Charn-bre objcure, par Ie moyen des ver-res convesces de la boete d’Op-tique y autrement dite Chambrenbsp;noire,
L’(Eil eft femblable a- une chambre feriiiée, oü il n’y a qu’une petitenbsp;ouverture , par laquelle paflent les.nbsp;rayons de lumiere. Les humeurs con-tenues dans cette organe , fervent dqnbsp;vertes convexes , qui réunilfent lesnbsp;rayons, amp; peignent les objets renver-fés fur la rétine, comrne fur une toilsnbsp;OU papier. Ces objets néanmoins nenbsp;npus paroiflent pas renverfés , paree
que, comme nous Tavons déja dit ail-leurs, nous rapportons chaque impreC-fion a Textrémité des lignes drokes for-mdes pat les rayons de lumiere. On leur donne Ie nom de Pinceaux opri-ques , paree qu’on fe les repréfentenbsp;comme deux cones oppofés par Ianbsp;pointe, 6c formes par un nombre indé-fini de rayons , que chaque point denbsp;i’objet envoie, 6c qui couvre toute lanbsp;prunelle de 1’oeil, C’eft la que les rayonsnbsp;yenant a fe rompre fe rapprochent les unsnbsp;des autres, 6c après s’être croifés, vontnbsp;fe réunir fur un feijl point de la ré'nbsp;tine,
C’eft done la méchanique dePoeil qui a donné Fidée de la Chanibre obfcure;nbsp;elle dolt être tellenient clofe, qu’ellenbsp;ne reqoive de jour que par une ouverture pratiquée a un volet a la hauteur des objets que 1’on veut voir. IInbsp;faut enfuite y ajufter deux tuyaux quinbsp;puiffent entrer 1’un dans 1’autre ; a l’ex-trémité du fecond tuyau, on met unnbsp;yerre objeffif de fix, huit, dix ou douze
-ocr page 185-D’OPTIQUE. l6^ j^ieds de foyer, amp; 1’on tend un drapnbsp;blanc de toile au foyer de ce verre. Lesnbsp;objets qui feront vis-a-vis feront repré-fentés exaclement avec leurs couleursnbsp;fur Ie drap dans une fituation renverfée.nbsp;Si quelqu’un vient a pafferj il paroitranbsp;fur Ie drap marcher les pieds en haur, 6cnbsp;la tête en bas.
Le verre obJe£l:lf dont Ie foyer fe trouve fur le drap,réunit amp;raffemblenbsp;exaftement les rayons de lumiere qu’ilnbsp;relt;^ok de chaque point des objets extérieurs. Ces rayons de luniiere qui par-tent de chaque point éclairés de l’objet ,nbsp;paffent a travers ce verre, amp; s’étant croi-.nbsp;fés, fe raffemblent-'fur ie drap dansunnbsp;ordre renverfé 6c fans confufion, pareenbsp;que ces rayons de lumiere qui partentnbsp;du bas de l’objet vont rencontrer le baS.nbsp;du drap. Voyez la figure planchenbsp;3, Les rayons ainfi croifés au foyer denbsp;Tobjeélif, doivent faire paroitre ces ima-^nbsp;ges renverfées; mais comme toutes lesnbsp;parties de ces objets extérieurs ne réflé-chiffent pas la lumiere avec une égalq
L iv.
-ocr page 186-force jiil y a des parties de Timage plus OU moins vivement ëclairées, d’ou fenbsp;forme un mélange d’ombres amp; de lu-loiere qui donne du reliefalarepréfen-tation. On y remarque auffi quelques-unes des couleurs donr les objers extérieurs font teints, amp; fur- tout l’azure dqnbsp;ciel, ce qui vient de la differente configuration des furfaces réfléchiflantes quinbsp;les rend plus OU moins propres a ren-voyer certains rayons colorés que d’au-tres.
Si Ton veut voir les objets dans leur état naturel, il faudra mettre deux ver-res objeöif au lieu d’un dans cestuyaqx;nbsp;Ie premier,H’extrémité du premier tuyau,nbsp;portera fix pouces de foyer ; Ie fecond,nbsp;a rextrémité du fecond tuyau , porteranbsp;neufa dix pouces de foyer, amp; on les pla-oera a dix-fept pouces de diftance l’unnbsp;de Fautre, Timage des objers extérieursnbsp;qui étoient auparavant renverfée fur lanbsp;toile fera redreflée amp; diftinéle, matsnbsp;plus petite. On peut encore appliquernbsp;^eux: qbjeöifs places de maniere que
-ocr page 187-D’OPTIQUE, leurs foyers foient proches l’un del’au-tre ; alors les rayons de lumiere s’érantnbsp;brifés en pafTant au travers du premiernbsp;verre, amp; s’étant raflemblés au foyer fenbsp;croifent enfuire, 6c rencontrant un fe-cond verre convexe, fe brifent encorenbsp;une fois, 6c repréfentent les objets dansnbsp;un ordre, 6c avec des couleurs tout-a-fait femblables a celles qu’ils ont réellenient. Dans cette experience les objetsnbsp;paroiffent a la diftance du foyer du verrenbsp;objedif, c’eft-a-dire , a douze pieds ounbsp;environ, fi Ie foyer du verre eft de cettenbsp;longueur.
On peut aulfi voir les objets renver-fés hors de la Chanibre obfcure, par Ie nioyen de deux oculaires mis en oppo-fition dans un tuyau. Ces deux verresnbsp;doivent être de même foyer; par exern-ple, de deux pouces fix lignes chacun,nbsp;facpnnës dans un bafiin de cinq poucesnbsp;des deux cótés, 6c places a cinq poucesnbsp;de diftance l’an de 1’autre; ils niontrentnbsp;les objets renverfés très-diftin£lement,nbsp;mais plus petits qu’ils ne font en eux-
-ocr page 188-mêmes. Si on les veut voir a peu prés dans leur grandeur, on peut faire unenbsp;efpece de Lunette d’approche compo-fëe d’un obje(5i;if6c d’un oculaire. Si on lanbsp;veut d’un pied, par exemple, on y mettranbsp;un objedifdequatorze a quinzepouces,nbsp;avec un oculaire de douze lignes.
On peut faire une Chambre obfcure, même fans faire ufage des verres. Lesnbsp;objets fe peindront aufli dans une fitua-tion renverfde , mais plus confufdment,nbsp;paree que la trop grande largeur de l’ou-verture que Ton a faite a la fenêtre ,nbsp;écarté une partie des rayons de lumierenbsp;qui partent de 1’objet, au lieu que Ienbsp;verre objedif les réunit tous, 6c lesnbsp;peint avec des couleurs prefque audinbsp;vives que celles de 1’objet même.
Ue la Boete d’Optique, autrement dite , Chambre noire.
La Chambre noire appellee Boete etOptique, eft une machine par Ie moyennbsp;de laquelle on peut palfer pour habilesnbsp;dans Tart de deffiner fans 1’avoir jamais
-ocr page 189-appris; elle tranfporre fur un papier les images des objets extérieurs révêtus denbsp;leurs couleurs, amp;; tracés fuivant les régies de la Perfpeétive la plus exaéle dansnbsp;une fituation droite amp; non renverfée. IInbsp;ne s’agit alors que de fixer cette imagenbsp;fugitive avec Ie* crayon ou 1’encre denbsp;la chine, en fuivant trait pour trait l’ef-pece d’eftampe que Ia lumiere a impti-mée fur Ie papier,
II y a deux fortes de chambres noires. Voici la defcription de la premiere.nbsp;C’eft une boete ou caifle oblongue dontnbsp;la furface intérieure eft peinte en noir,nbsp;pour exclure routes les réflexions étran-geres. Au fond eft une glace étamée ,nbsp;parfaitement plane, pofée obliquement,nbsp;au deffus de laquelle eft une autre glacenbsp;polie de part 6c d’autre j pofée horizon-talement , 6c foutenue des deux cótésnbsp;par des rénures oii elle eft enchaffée. Onnbsp;laiet fur cette derniere glace un papiernbsp;huilé ou autre qui foit tranfparent, dontnbsp;on colle les extrémités pour Ie tenirnbsp;tendu 6c droit, afin que les objets s’y
-ocr page 190-peignent régqlierement amp; dlftin£ie-' ment. II eft aifé de deffiner fur ce papier la reprdfentation de Tobjet, puif-qu’on n’a qu’a fuivre avec Ie crayon Ienbsp;contour marqué par les ombres. Si vousnbsp;ne voulez que voir un objet fans Ie defli-ner, il fuffit de prendre une glace quinbsp;ne foit polie que d’un cóté, 6c feule-ment doucie de 1’autre, mettant Ie polinbsp;du cóté du fond de la boete, amp;; Ie doucinbsp;de votre cóté extérieurement a la boete,nbsp;vous verrez alors l’objet tout tracé fur lanbsp;furface extérieure. Au milieu de cettenbsp;boete, eft une planche de féparation ,nbsp;dansje milieu de laquelle eft un tuyau;nbsp;a l’extrémité de ce tuyau eft un objec-tif dont Ie foyer eft égal a la longueur denbsp;la boete; par exemple , de douze pou-ces fi elle n’a qu’un pied, amp; ainfi. desnbsp;autres. Si on veut fe fervir de deux vertes, il faudra alors deux tuyaux qui en-trent l’un dans l’autre, a Textrémité def-quels vous mettrez les verres, obfervantnbsp;de les placet refpeétivement de la ma-niere convenable a Ja mefure de leur
-ocr page 191-D’ o P T I Q U E. 175 foyer, felon que vous voudrezvoirlesnbsp;objers plus ou moins grands, amp; pour ce-la vous n’aurez qu’a allonger ou accour-cir les tuyaux. Ayez grand foin que lesnbsp;tubes ne lailTent pas ie moindre accèsnbsp;au jour, car il ne faut de luniiere quenbsp;celle qui paffe au travers des verrespournbsp;produire un bon effet. Au deffus de lanbsp;glacé fur laquelle vous appliquerez vo-tre papier , mettez une elpéce d’abat**nbsp;jour, garni des deux cótés d’éroffe ounbsp;de cuir pour exclure route lumierenbsp;étrangere : au deffaut d’abat-jour, on fenbsp;couvre d’un manteau, afin de ne rece-voir de lumiere que Geile qui vientdenbsp;ia Lunette.
La feconde forte de Chambre noire efl une boete quarrée, haute de deuxnbsp;pieds, noircie intdrieurement, au deffusnbsp;de laquelle eft placé extérieurement anbsp;quarante-cinq degrés d’inclination, unnbsp;iriiroir plan étamé d’un cóté; fes deuxnbsp;fupports doivent être conftruits de fa-con qu’on aitlaliberté d’incliner Ie mi-ïoir un peu plus, ou un peu moins^feloö
-ocr page 192-moms miroir,nbsp;cé,
1’exigence. Entre ces fupporrs,au milieu de la boete , eft une ouverture dans la-quelle entte un tuyau long de deux ounbsp;trois pouces; dans ce tuyau eft enferménbsp;un objedtif qui doit être de deux piedsnbsp;de foyer, fi la boete eft de cette mefure.nbsp;A fun des angles de la boete, fur cettenbsp;même planche,eftune feconde ouverture oü l’on place un autre objeöifdu même foyer que Ie grand ; ce derniet fertnbsp;a voir ft les objets fe peignent bien dansnbsp;Ie fond de la boete, 6c a donner plus ounbsp;d’oblicité ou d’inclination aunbsp;lequel étant une fois bien pla-doit être arcêté a demeure gt; afinnbsp;que l’image de l’objet ne change pointnbsp;de fituation. Cela fait,il faut couvrir cenbsp;petit objeêlif, afin qu’il n’envoie pointnbsp;de iumiere inutile dans Ie fond de lanbsp;boete ; il faut mettre une feuille de papier blanc fur laquelle l’image de fobjetnbsp;ie trouverarepréfentée: il faut outre cela que l’entrée de la boete foit bien fer-mée de rideaux êpais; on y place alorsnbsp;la tête amp; les mains, pour fuivre avec Ie
-ocr page 193-crayon les contours de Timage, fi Ton Veut en conferver Ie deflein. Ces ri^nbsp;deaux en excluant route lumiere inutile,nbsp;font caufe que l’objedlif communiquenbsp;tout feul la lumiere, Tobjet en eftmieuxnbsp;terminé, amp;; pat conféquent plus aifé anbsp;deffiner avec une certaine exadtitude.nbsp;On fait de ces fortes de Chambres noi-res affez grandes pour tenir une table,nbsp;une chaife , amp; s’y enfermer commenbsp;dans un cabinet. C’eft par ce moyen-lanbsp;qu’on a tiré les plans des environs denbsp;Paris qui fe voient au Louvre. Toutesnbsp;les maifons y font fi bien repréfentées,nbsp;qu’il eft aifé de les reconnoitre chacunenbsp;en particulier.
II eft néceffaire que Ie miroir que Pon deftine a la compofition de cesnbsp;fortes de boetes d’optique foit bien plan,nbsp;amp;: que l’objeöif foit fait dans un ballinnbsp;dont ia courbure foit bien réguliere; carnbsp;les deffauts qui peuvent fe trouver dans lanbsp;repréfentation de 1’objet, viennent tou-jours , OU de 1’irrégularité du plan dunbsp;miroir j ou de ceile du verre, dont ia
-ocr page 194-Gourbure étant défedueufe , ne rend point les objets dansPexade vérité. Cetnbsp;inftmment rappörte en petit ce que lesnbsp;objets font en grand; il eft par confé-quent très-commode pour deffiner desnbsp;Perfpedlives; on p«ut dire de lui quènbsp;c’eft Ie compas de proportion Ie plusnbsp;commode qui ait jamais pü être inven-té j puifque par ce moyen Ie contour desnbsp;figures, amp; la difpofition des ombres amp;nbsp;des jours fe placent régulierement d’eux-ntêmes fur Ie papier. Quand on a unenbsp;fois tracé l’efquiire dans la Chambre noire , il n’eft pas difficile d’en multipliernbsp;les copies. Pour cela il faut enduire unenbsp;feuille de papier blanc de mine de plombnbsp;de la grandeur du deffin que vous aveznbsp;tiré : attachez enfemble ces deux feuil-les de papier : joignez une troifiémenbsp;feuille de papier blanc oppofé au cóténbsp;frotté de mine de plomb; enfuite preneznbsp;une aiguille de tablette a écrire; fuiveznbsp;les traces que vous aviez d’abord faitesnbsp;la premiere fois dans la Chambre noire,nbsp;yous tranfporterez ainfi votre deffein fur
un@
-ocr page 195-Ö P T I Q Ü E. iyf bne autrefeullle depapier.Cette dernierênbsp;Chambre noire eft plus commode quanbsp;la premiere, en ce que Ton peut tirernbsp;tout d’un coup fur un papier blanclenbsp;deffein d’une Perfpeöive , au lieu quanbsp;dans la première il ie faut faire a deuxnbsp;fois, en fe fervant d’abord d’un papieifnbsp;huilé OU tranfparent, comme celui quenbsp;l’on appelle papier de ferpente, qü’ilnbsp;faut enfuite calquer pour Ie tranfporternbsp;fur un papier blanc:c’eft ainfi qu’a l’aidenbsp;de la Chambre noire on peut dellinecnbsp;fans maitre , 6c fans l’avoir jamais ap-pris. On en fait en forme de livre de lanbsp;grandeur d’un in-folio, dont un cóté denbsp;ia couverture s’ouvre, pour enfermernbsp;dans l’intérieuc tout ce qui la compofe *nbsp;qui étant ajufté 6c retenu pat différentnbsp;crochets de cóté 6c d’autres,forme alorsnbsp;une boete d’une ceftaine grandeur, 6cnbsp;d’uné élevation aflezCommode pour pou-voir delliner toutes ces pieces, 6c 1’efpe-ce de livre qui les contient pouvant êtrenbsp;aifémenttranfportéjC’eft alots uneCham-»nbsp;bre noire portative* Voyea la figurenbsp;planchelV,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
-ocr page 196-178
TRAITE'
De la Lanterne de Chajfe amp; de Pêche.
AVant que de parler de la Lanterne Magique, il faut en annoncer unenbsp;autre dont ie nom ne paroit pas fimyfté-rieux, c’eft Ia Lanterne de Chajfe amp; denbsp;Pêche.
Cettc Lanterne eft fake comme une Lanterne fourde quarrée, de fer-blancnbsp;OU de cuivre, dont Ie devant eft garninbsp;d’un gros verre plan d’un cóté, amp; convexe de l’autre , de maniere que lanbsp;chandelle ou bougie eft au foyer de cenbsp;verre. Les plus grands pour Ie diametre,nbsp;6c les plus convexes pour Ie foyer, réu-niffent plus de lumiere, amp; donnent parnbsp;conféquent plus de clarte'. Une lamps
-ocr page 197-pleine d’huile efi: meilleure qu’une ehandelle, paree qu’en s’ufaht la mêchenbsp;de la lampe ne fort pas du centre dunbsp;foyer, amp; refte toujours au même degrénbsp;d’élevation vers Ie fond de la L^nterne.nbsp;On met un miroir concave de tndtalnbsp;poli dans une ouverture faite exprès,nbsp;OU bien un miroir de glace étamé dunbsp;cóté de la convexité , d’environ fix,nbsp;fept OU buit pouces de foyer propor-tionnellement au verre plan convexenbsp;qui dojt être au devant de la Lanternenbsp;dans un tuyau de fer-blanc, qu’on puilTenbsp;éloi-gner ou rapprocher de la lumiere ,nbsp;pour Ie mettre en même-tems au foyernbsp;du miroir, 6c a celui du verre. Ces fortes de Lanterne fervent a chaffer la nuirnbsp;aux Allouettes, qui s'imaginant voir Ienbsp;Soleil, viennent a la lumiere, 6c fenbsp;l^iffent prendre. Elles peuvent fervirnbsp;auffi a raffembler les poiffons, 6c lesnbsp;faire venir au bord d’un étang, aulli-biennbsp;que les écreviffes, que Ton prend patnbsp;ce moyen avec beaucoup de facilitd.
Ceux qui veulent faire ufage de cc»
Mij
-ocr page 198-fortes de Larernes, pour lire pendant la nuit de fort loin de gros caradères ,nbsp;OU pout obferver des objets fort éloi-gnés 5 verront ces objets a douze ounbsp;quinze pieds de diftance. Si Ie verrenbsp;de la Lanterne porte fix ou huit poucesnbsp;de foyer, les rayons de lumiereréflé-chis par les objets ainO placés, rencon-tranr Ie verre convexe, au lieu de continuer a s’écarrer , fe brifent amp; fe raf-lèmblent en forme de cylindre, dansnbsp;lequel l’oeil étant pofé, recoit une emotion capable de faire appercevoir plusnbsp;diftindement ces objets. La même Lanterne peut fervit a deux perfonnes a lanbsp;fois, en mettant un fecond miroir 6c unnbsp;fecond verre avec la même lumiere anbsp;un des cótés de la Lanterne.
De la Lanterne Magique,
Ce qu’on entend proprement par Ie nom de Magie, n’entte pour rien dansnbsp;Ia conftrudion de la Lanterne, appel-lée commundment Lanterne Magique.nbsp;Pn y fait ufage, comme dans les ma-.
-ocr page 199-üclimes dont nous avons ci-devant don» né la defcription de la fcience de l’Op-tiqueiainfi cette dénominarion n’eft pro»nbsp;pre qu’a en impofer au vulgaire ignorant. La magie dont il s’agk ici eft unenbsp;magie blanche amp; naturelle , dont je nenbsp;ferai pas fcrupule d’enfeigner les principes.
Régies amp; proportions qu'it faut ohfervet pour conjlruire la Lamerne Magique^
' La Lanterne Magique eft compo-fée d’un miroir concave de métal j amp;: de deux verres convexes des deux cótés.nbsp;Le miroir peut avoir fix, fept ou huitnbsp;pouces de foyer. Le premier verre doknbsp;avoir au plus fix pouces de foyer; le fe-con d huif pouces; 6c tous les deux troisnbsp;pouces de diametre : on les ajufte dansnbsp;deux tuyaux de fer-blanc féparésnbsp;qui entrent 1’un dans l’autre, pour êtrenbsp;allongés ou accourcis felon Texigencenbsp;du cercle'de lumiere qu’ils re^oivent,nbsp;tL qui fera plus ou moins grand., anbsp;portion de leur diaiBetrc. La diilanc^
' Müj
de la Lanterne au drap de toile blancfié tendu verticalement ^ fur lequel les figures doivent fe peindre, fera propor-tionnée au foyer du miroir; s’il a fixnbsp;pouces de foyer ^ il doit être éloignénbsp;du drap de fix pieds; s’il en a moins, onnbsp;rapprochera la Lanterne; amp; s’il en anbsp;plus j on l’éloignera. Je fuppofe Ie miroir amp;c les verres parfaits pour la facon;nbsp;car moins ils Ie feront, plus ilfaudranbsp;rapprocher la Lanterne du drap.
On fait ordinairement ces fortes de Lanternes quarrées en fer-blanc; dans lanbsp;partie fupérieure, on place une efpecenbsp;de tuyau de cheminde, 6c des foupi-raux avec des abat-jours,pour empêchernbsp;la lumiere de fortir, 6c faciliter l’dva-fion de la fumée. Voyez la figure cinq,nbsp;plance IV. Sur un des cótés de cettenbsp;Lanterne, eft foudée une piëce de fer-blanc, qui forme unpaffage étroit; maisnbsp;cependant aflez libre pour que l’on puif*nbsp;fe aifément y introduire les bandes denbsp;•verre ou font peintes routes les figuresnbsp;ique l’on veut reprdfenter fur Ie drap.
-ocr page 201-II faut renverfer ces bandes , en les faifant paffer par la Lanterne, paree quanbsp;les rayons de lumiere fe croifent a lanbsp;rencontre de leurs foyers, amp; redreffentnbsp;par conféquent les figures qu’ils pei-gnent fur la toile avec des couleurs fortnbsp;vives.
La Lanterne Magique que l’on donne en fpedacle de maifon ennbsp;maifon dans Paris, eft moins com-pofée que celle dont je viens de parler,nbsp;aufli n’a-t-elle pas un fi grand effet; Icnbsp;eerde de lumiere n’y cft pas fi grand;nbsp;on n’y emploie que deux verres oculai-res, dont Ie premier peut avoir trois anbsp;quatre pouces de foyer, Ie fecond huknbsp;a neuf pouces; Ie premier de ces verresnbsp;eft fondu dans un nioule du calibre re-iatif5 amp; par conféquent il ne f^auroitnbsp;être bien régulier. On ne voit pas d«nbsp;miroir de réflexion au fond de eette Lan^nbsp;terne, ce qui caufe une grande diminution de lumiere , amp; rend conféquem-ment les objets moins fenfibles amp; plusnbsp;goïi^üs,
D’OPTIQÜE.’ i%f
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D’OPTIQUE MECHANIQUE,
contenant une Inftru(9:ion fur l’ufagQ des Lunettes,
SECONDE PART IE.
De FceiL
AVant que d’entrer dans aucun detail fur les feeours que la Providence nous a fournis dans ces derniers tems pour Ie foulagement amp; 1’amplifi-cation de la vüe, il eft abfolument né-ceffaire de connoitre la conftruöiion naturelle de l’organc qui lui eft deftiné, amp;nbsp;ia nianlere dont la vifion s’exécute.
-ocr page 204-La vüe eft fans contredit Ie plus dé-licat amp; Ie plus noble de tous les fens; elle nous découvre la diftance ^ la grandeur, lecoloris, la figure, Sc Ie mouvement des corps qui nous environnent;nbsp;c’eft par elle que nous joiiilTons du fpec-tacle pompeux 6c toujours varié que lanbsp;nature nous étale : fans elle nous ferionsnbsp;privds d’une infinité de connoiffancesnbsp;néceffaires, utiles ou agréables.
Quels foins ne doit-on pas apporter pour la confervation d’une faculté linbsp;précieufe , que rien ne peut fuppléer,nbsp;amp; dont aucun art ne peut reparer lanbsp;perte.
Defcription de ïceil.
L’ocil, OU plutót les yeux, font l’or-gane de la vüe ; car la nature nous en a donné deux, dont un feul peut fuffire ,nbsp;fi l’autre vient a périr par quelque accident. lis font places dans la partie fu-pdrieure 6c antérieure de la tére, pournbsp;diriger TaiSfion de nos mains, 6c Ie mou»nbsp;vement de nos pieds.
-ocr page 205-On diftingue dans Ie globe de Fceil trois membranes propres, amp; troisnbsp;meurs difFérentes.
La premiere membrane on tunique , s’appelle la Cornée; elle eft tranfparentenbsp;dans fon milieu, amp; aflez femblable a denbsp;lacorne; c’eft pourquoi on la nommenbsp;Cornée. Le refte de la membrane eft opa-'nbsp;que, amp; potte le nom de Sclerotique, ounbsp;Cornée opaque.
Sous cette premiere enveloppe il j en a une autre qu’on appelle Uvée, qninbsp;eft de même opaque, maïs qui eft percécnbsp;dans le centre d’une ouverture exadte-ment ronde, laquelle s’e'largit ou fe re-trecit, pour n’admettre que la quantiténbsp;néceflaire de rayons de lumiere. Cettenbsp;ouverture s’appelle la Prunelle les fibres qui l’environnent, fervent par leurnbsp;tenfion ou par leur relachement a aug-rnenter ou diminuer fon diametro; l’unnbsp;OU l’autre de ces mouvemens font invo-iontaires. Lorfque nous fommes dans unnbsp;lieuobfcur, la prunelle s’élargit d’elle-même, pour donner entree a un plusnbsp;grand nombre de rayons; mais lorfque
-ocr page 206-nous fommes placés au grand jour, cotn* me dn plein midi, pat un tems clair 6cnbsp;ferain, cette ouverture devieht plusnbsp;petite, afin fiue Toeil ne foit pas blefle parnbsp;üile ttop grande abondance de lumiere*nbsp;De-la il eft aifé de reconnoitre la bonnenbsp;oü la mauvaife difpofition d’un oeiLnbsp;Aptès avoir abaiffé la paupiere fupérieu-tejfaites-la relever promptement: fi vousnbsp;voyez alors la prunelle changer de dia-metre en fe retrecilTant fubitement, l’oeilnbsp;eft fainrfi ce changement fe fait avec len-teür j la vüe eft foible : fi la prunelle eftnbsp;immobile, c’eft un figrte d’aveuglementénbsp;Cette feconde membrane s’appellenbsp;UiJe'e, patce qu’elle teflemble au grainnbsp;de raifin : en Latin Uva^ Les couleursnbsp;dont dlle eft enduite s’appellent JmXesnbsp;tins Pont bleüe ou roufle ; d’autres d’unnbsp;gris tirant fur Ie verd, ou fur Ie noir. Lenbsp;tiffu qui fert de continuation a PUvée, amp;nbsp;qni tapiffe toutl’intérieut du globe d e l’oeilnbsp;avec la Sclerotique, s’appelle Chorqïdetnbsp;Devant amp; derriere PUvée on trouvenbsp;d^abord une liqueur claire 6c tranfpa-tente comnlè de Peau, dans laquelle
-ocr page 207-D^OPTlOtfE. i§5gt; ellebaigtie j qu’on nomme pourcettenbsp;ïaifori, humeur aqueufe,
Au-dela amp; vis-a-vis de la ptutielle, il y a un corps pareillement diaphane,nbsp;maisfolide comme du criftal; ils’ap-pelle CrifialUn ^ 6c fa figure reflemble anbsp;unc lentille*
AprèsieCriftaliin la cavitéde l’oell fe trouve remplie d’une humeur clairenbsp;6c luifante, dont la confiftance tient Iénbsp;milieu entre la fluidité de rhumeucnbsp;aqueufe, 6c la folidité du Criftallin; 6cnbsp;paree qu’elle eft aflez femblable a dunbsp;verre fondu, on la nomme humeur vitree^nbsp;Enfin Ie fonds de Toeil eft tapiffe' d’unenbsp;membrane noiratre extrémement délicate , qu’on croitêtre une expanfion dunbsp;nerf optique. On 1’appelle Rètiney pareenbsp;qu’elle eft compofée de fils très-déiiés,nbsp;entrelafles comme une efpece d» retznbsp;OU filet.
L’oeil a une figure a peu prés orbicu-laire; il eft enchaffé dans une emboëture offeufe, comme dans un moule qu’ilnbsp;remplit entiérement, garni de fes muf-cles 6c de fes graiffes, 6c oh il fe meut
-ocr page 208-néanmoins avec une facilité amp; une vi-teffe prodigieufe, afin de fe porter vers les différens objets, fans que nous foyonsnbsp;obligds de trop remuer la tête.
Les mouvemens de Foeii s’exécutent par Ie moyen de fix mufcles. Le premier fert a élever l’oeil; le fecond a Pa-baiffer; le troifiéme dirige eet organenbsp;vers le nez; le quatriéme le ramene versnbsp;rextrémité appellee le coin de l’oeil ,nbsp;OU Canthus ; les deux derniers le meu-vent obliquement. Si ces derniers mufinbsp;des agiflent avec une force égale, nosnbsp;regards font droits amp; réguliers; maisnbsp;fi l’un des deux a plus de vigueur quenbsp;l’autre, il nous oblige a regarderles objets de travers, ce qu’on appelle lou-cher. II faut encore remarquer que lesnbsp;mufcles s’allongent pour recevoir dif-tinélement l’image des objets voifins ,nbsp;amp; qu’ils fe raccourciffent lorfque nousnbsp;confidérons les objets éloignés.
Definition de la vüe.
La vue eft un fens ou une faculté de difcerner les objets corporels par le
-ocr page 209-moyen de la lumiere qu’ils réfléchiflenr, amp; dont les rayons paflant du travers desnbsp;membranes amp; des humeurs de 1’oeil ^nbsp;peignent Pimage de ces objets fut lanbsp;rétine.
On appelle rayon tont filet de lumiere qui eft renvoyd par Pobjet, amp; qui paffe dans Toeil par Touverture de lanbsp;prunelle. Chaque point d’un objetéclai-ré réfléchit plufieurs rayons qui peuventnbsp;être confidérés comme un cónc de lumiere : 6c Ie rayon direéi qui paffe patnbsp;Ie centre de la bafe de ce cóne, amp; pacnbsp;Ie centre des humeurs de Toeil, s’ap-pelle l’axe optique.
Comme nous avons deux yeux, il faut diftinguer deux axes optiques. Lorffnbsp;que la pointe de ces axes fe confond furnbsp;ie même objet , nous n’en recevonsnbsp;qu’une image ; mais fi les axes font di-rigés vers différens points, Pobjetnou*nbsp;paroitra double : c’eft ce que l’on peutnbsp;éprouver foi-même , en foulevant unnbsp;peu Ie globe de l’un de fes yeux.
II faut aufli diftinguer deux cones
-ocr page 210-,1Sgt;* TRAITE' oupyramides optiquesy le fommet dênbsp;i’un eft du cóté de Tobjet; la pointe denbsp;I’autre eft dans I’oeil; par conféquent cesnbsp;deux cones font oppofés h la bafe.
'Mantere dontJe fait la vifion, amp; dont tes objets fepeignent furPorgane immédiatnbsp;de la vue.
La defcrlption que nous aVons don-^ née de la Chambre obfcure dans la pre*nbsp;miere partie de ce Traité^ peut nousnbsp;fournir une jufte idee de la manierenbsp;dont fe fait la vifion j car le méchanif-me de cette Chambre eft exadementnbsp;imité de la conftrudtion de I’oeil. Voyeznbsp;le Chapitre de la Chambre obfcure,nbsp;Partie I.
Les rayons de lumiere qui partent de I’objet, paflant par la prunelle, foncnbsp;remits dans les humeuts de I’oeil, dontnbsp;la convexite force les rayons obliques de fe brifer en s’approchant de lanbsp;perpendiculaire; amp; ces rayons fe réu-niflant enfin fur la rétine, y peignentnbsp;i.lmage de Tobjet, telle qu’on le voit
repréfent4
-ocr page 211-D’ o P T I Q U Ë. ïepréfencé fur Ie drap de la Chambrenbsp;obfcure.
La rétine ébranlée par I’inipulfion des rayons qui la frappant, communique fon mouvement au nerf optiquejnbsp;celui-ci Ie tranfmet au cerveau : amp; Tame, en verru de fon union avec Ienbsp;corps, eft excitée par ces mouvemens.
Selon que ces images font peintes plus OU moins confufément fur la rétine,nbsp;la vüe de Tobjet eft plus ou moins par-faite. La couleur noiratre de la rétinenbsp;contribue beaucoup a la diftindion desnbsp;parties de TobjetjCn abforbant les rayonsnbsp;qui fe réfléchiroient fans cela, amp; ren-droient Timage confufe.
Certains objets font infenfibles a la lumicre du jour, comme les étoiles ennbsp;plein midi, paree que Tabondance denbsp;la iumiere du Soleil,efface Timprefllonnbsp;trop foible de la Iumiere des étoiles, quinbsp;devientfenfible pendant la nuit, d’autantnbsp;mieux que la prunelle fe dilate dansnbsp;Pobfcurité, comme on Ta vü précédem-baent; c’eft pourquoi ceux qui viennen^;
-ocr page 212-du grand jour dans un iieu obfcur, ne' voient rien d’abord, a caufe que la pru-nelle n’a pas pu s’agrandir fur Ie champ.nbsp;Ceux au contraire qui paflent tout-a-coup des ténébres a une grande lumic'nbsp;re 3 reffentent une petite douleur, cau-fée par rimpreffion fubite d’une grandenbsp;quantité de rayons que reqoit la prunellenbsp;trop dilarée. C’eft par la même raifonnbsp;que les Hibous, qui ont ia prunelle fortnbsp;ouverte, fuient Ie grand jour, amp; lui pré-férént I’obfcuritd de la nuir.
Les objets nous paroiflent plus grands bu plus petits a proportion de la diftancenbsp;oü ils font places a notre égard, pareenbsp;que Tangle fous lequel nous les voyons,nbsp;devrent plus pent a mefure qu’ils s’éloi-gbent. Nous nous fominesfervis ailieursnbsp;de Texemple d’une allee d’arbres placésnbsp;a Tentrée ; les arbres qui font a Tautrenbsp;extrémité nous paroilTent fe toucher;nbsp;*mais a mefure que 1’on avance , Tanglenbsp;de vifion s’élargir, amp; les arbres de Tal-lée fembient s’écaftèr. II en eft de mê-xne d’une tour quarrée vüe de loih ^ elle
-ocr page 213-Kous paroit ronde, paree que fes angles fe confondent; fi nous approchons ilsnbsp;deviennent fenfibles.
Les vieillards voient mieux les ob-jets un peu éioignés, que ceux qui font trop voifins, paree que fage ayant rela-ché les fibres amp; les mufeles de l’ccil,nbsp;les humeurs ont perdu quelque ehofenbsp;de leur convexité, ee qui fait que lesnbsp;rayons réfléeis par un objet trop voifingt;nbsp;parviennent a la rétine avant leur reunion j 6c les repréfentent eonfufément.nbsp;La même chofe arrive aux jeunesgens^nbsp;lorfqu ils envifagent un objet de tropnbsp;prés.
Ainfi pour avoir la vüe claire 6c difquot; tin£te dun objet, il ne fuffit pas qu’ilnbsp;foit bien éclairé; mais il faut eneore quenbsp;les rayons qui partent des divers pointsnbsp;de fa furfaee, fe réuniffent fur autant denbsp;différens points de la rétine. Au refte ilnbsp;n’y a rien de plus admirable que ce tableau tracé par la lumiere dans Ie fondnbsp;de l’oeil, lorfqu’on fait attention a lape-titeffe qxtrême de la rétine, qui n’apas
Nij
-ocr page 214-T E'
comme chaquë rayon forme un cone lumineux, amp; quenbsp;Jes parties de la bafe font en proportion avec celle du fommet, on con^oitnbsp;qu’il en réfulte dans chaque point denbsp;la rétine, une impreffion compofée,nbsp;qui nous fait juger de Tétendue des corpsnbsp;qui réfléchilfent la lumiere.
On doit rappeller ici cc que nous avons dit en plufieurs endroits de la premiere partie de ce Traité, que les ob-jetsfe peignentfur la, rétine d’une ma-niere renverfée ; cependant ils nous pa-roilfent droits, paree que l’ame rapportenbsp;la fenfation a l’extrémité des rayons di-feéts.
-ocr page 215-LEs verres que Pon deftine a ferviC de fupplement a la vüe, devroientnbsp;être aufli parfaits que les yeux mêmes,nbsp;Mais comme les ouvrages humains nenbsp;fqauroient égaler ceux du Créateur^ ilnbsp;faut fe contenter d’en approcher Ie plusnbsp;qu’il eft pollible.
II n’y a pas de matiere folide plus analogue aux huraeurs de Poeil que lanbsp;glace; mais cette matiere même eft fuf-ceptible de plufieurs défauts, qu’il fautnbsp;évirer avec foin dans la eompofition desnbsp;Lunettes, reis q-ue font les fils de verre,nbsp;graiffes amp; bouillons , dont nous avonsnbsp;déja parlé ailleurs.
Ces impuretés nuifentbeaucoup ala réfraél'iojQ réguliere des rayons i elles
Niij
-ocr page 216-,p8 TRAITE' font mêmes préjudiciables a Ia vüe^nbsp;paree qu’elles tiennent lieu de corpsnbsp;dtrangers, dont rinterpofition la fatigue, bien loin de l’aider dans Texercicenbsp;de fes fonftions.
|:i
Nous avons encore rapporcé les dif-férens fentimens des Artiftes fur la couleur des glacés qui efl; la plus convenable aux Lunettes. En general tout Ie mondenbsp;convient que les verres faits de mor-ceaux de glace couleur d’eau , font preferables aux autres, paree que telle efl:nbsp;en effet la couleur des humeurs de nosnbsp;yeux. Ces fortes de verres font par con-féquent propres aux perfonnes qui ontnbsp;les yeux gris, 6c qui font Ie plus grandnbsp;nombre. Mais il y a des vues foiblesnbsp;6c tendres qui ne s’accommodent pasnbsp;fi bien d’une mariere blanche 6c bril-lanre, que de celle qui tire un peu furnbsp;lejaune. Cette derniere couleur con-vieni particulierement aux yeuxnoirs ,nbsp;d’autant mieux qu’elle dépouille lesnbsp;rayons rouges de ce qu’ils ont de tropnbsp;yif. A1 egard des yeux bleus, les ver-
-ocr page 217-D’OPTIQUE. 1^3, res de couleur d’eau paroiffent les plusnbsp;convenables.
Des vertes convexes propres üux vues longues.
Les verres convexes font ceux qui conviennent aux vues longues, pareenbsp;qu’elles ont Ie criftallin plus applati quenbsp;les autres, ce qui exige qu’on les foula-ge avec une matiere propre a reunir lesnbsp;rayons delumiere; amp; c’eft ce que fontnbsp;les verres convexes.
II y en a de deux fortes; les uns font plans convexes, c’eft-a-dire, convexesnbsp;d’un cóté, 6c plans de l’autre. La fur-face plane, 6c celle qui eft convexe,nbsp;doivent être polies 6c faconnées régu?nbsp;lierement avec un foin égal.
La feconde efpece comprend les verres biconvexes, c’eft-a-dire , congt;nbsp;vexes des deux cótés, que Ton appellcnbsp;aufli courbes oppofées.
L’une 6c l’autre efpece fe compofent avec des morceaux de glace , pris anbsp;la Manufadure Royale du Faubourg
2oé TRAITE'
S. Antoine : car ceux qui feferviroient pour cela de verres ordinaires, cour-reroient rifque de manquer Ie point denbsp;perfection qu’exigent ces fortes d’ouvra-ges j paree que la matiere du verre com-mun elf plus rendre amp;; moins cuite.
L’ufage des verres biconvexes eft parfaitement analogue a la configuration des humeurs de i’ocil.
Diametre des verres de Lunettes.
On peut dire en ge'nëral, que les verres des Lunettes ne doi vent pas exedder Ie diametre de 1’ceil, qui eft de 14 , 1 ynbsp;a I 6 lignes, afin que l’axe vifuel fe trou-ve toujours dirigé vers Ie foyer du verre , c’eft-a-dire, vers Ie point oülesnbsp;rayons de lumiere fe raffemblent.
II faut faire une exception pour les vues louches, auxquelles on doit don-ner des verres d’inégale grandeur, ob-fervant de placer la petite Lunette dunbsp;cóté de 1’oeil droit, fi leur axe optiquenbsp;fe dirige a gauche j ou du cóté gauche,nbsp;s’il fe tourne a droke. Cette difpofitioq
-ocr page 219-D’OPTIQUE. 201' eft très-commode a leur égard, pareenbsp;qu’elle facilitela rencontre du foyer desnbsp;verres avec leur regard, qui eftoblique.nbsp;M ais ordinairement les perfonnes louches ne fonrufage que d’un oeil, amp; nenbsp;fe fervent par conféquent que d’un feulnbsp;verre , qu’elles dirigent proportionnel-lement a l’obliquité de leur vüe.
Régies générales fur Ie choix des Lunettes.
La meilleure régie, 6e la plus générale que Ton puiffe prefcrire fur Ie choix des Lunettes, c’eft de préférer cellesnbsp;qui nous facilitent davantage lavuedesnbsp;objets au naturel, 6c qui n’obligent pointnbsp;Ia pruneüe a fe dilater, ou a fë retrecir;nbsp;niles mufcles optiques a s’allonger, ounbsp;a fe raccourcir.
Afin de mettre cefte obfervarion importante dans tout fon jour, il faut re-marquer qu’il n’y a de bonnes Lunettes que Celles qui procurent aux yeux dunbsp;repos 6c de Taifance : fi elles nous fati-guent, nous devons conclure de cesnbsp;quatre chofes Tune i ou que nous n’en
-ocr page 220-avons pas befoin, ou qu’elles font mal-faites, OU que la matiere en eft défec-tueufe , OU bien enfin qu’elles ne font pas proportionnées a notre point denbsp;yue.
On peut aifément prendre Ie change, en choififfant foi-même des Lunettes,nbsp;fi Ton n’eft pas dirigé dans Ie choix parnbsp;un Artifte habile 6c expérimenté : fou-vent même la capacité de l’Artifte fenbsp;trouve en deflfaut, paree qu’il ne lui eftnbsp;pas toujoürs poftible de connoitre aunbsp;premier coup d’oeil la difpofition habi-tuelle des yeux des perfonnes qui s’a-dreffent a lui. II faudroit cependantnbsp;qu’il la connut avant que de lui fairenbsp;éprouver des verres de difFérens foyers.nbsp;En voici la raifon.
Lorfqu’on préfente a quelqu’un une Lunette qui n’eft pas accommodée anbsp;fon point de vue , fon oeil fait effortnbsp;pours’eii aider, d’ouil arrive que Ie dia-iTietre de la prunelle change alternatenbsp;vement a 1’effai de plufieurs verres. Cependant comme il faut enfin fc décider.
-ocr page 221-D’ o P T I Q U E. 205 on fe determine a celui qui parok ac-tueiiement Ie plus avantageux, quoiqu’ilnbsp;ne foit pas toujours Ie mieux proper-tionné a ce point de vue habitueile:nbsp;inais lorlqu’on eft de retour chez foi, 6cnbsp;que Ton veut faire ufage de fa nouvellenbsp;eraplette, que Ton croit excellente ynbsp;l’oeil s’étant remis dans fon état naturelnbsp;pendant eet intervale, on eft tout éton-né qu’elle ne nous parok plus fi bonne.
Cet inconvenient, qui eft trés-extraordinaire , me fair juger qu’un Opticien , amp; non fimplement un Marchand denbsp;Lunettes, ne doit faire effayer aux ache-teurs que Ie moins de Lunettes qu’il eftnbsp;poffible ; amp; l’acheteur lui-même doitnbsp;être perfuadé que plus il en éprouvera,nbsp;êc plus il s’expofera a fe tromper dans Ienbsp;choix. Ri^n de plus prudent en ces cir-conftances , que de livrer d’abord fonnbsp;oeil a Texamen amp; auxréflexions de l’Ar-tifte avant que d’en venir a Feffai. Jenbsp;fuppofe dans cet Artifte Thabileté amp; lanbsp;probité néceflaireSjpour préférer la veritable utilité de ceux qui lui donnent
-ocr page 222-leur conflance a un prompt débit de fa marchandife. Si les Macchands mêmenbsp;entendoient bien leurs intéréts, ilscon-noitroient que ce fyftême eft Ie plus lu-cratif pour eux, commeil eft ie plusnbsp;avantageux au public.
Ce que Je viens de dire ne doit pas nous faire donner dans 1’extrémité op-pofée, qui feroit de penfer qu’on doknbsp;choifir la premiere Lunette qui fe pré-fente, avec laquelle on appercoit lesnbsp;objets d’une faqon claire öc diftinéte. Lenbsp;coup d’oeil ne fuffit pas en cette matie-re, paree qu’il y a divers degrés de per-fedion dans la vue des objets confidé-rés au travers d’une Lunette, amp; qu’ilnbsp;eft important de choifir celle-la précifé-ment qui eft la mieux proportionnée anbsp;la difpofition de nos yeux, autrementnbsp;i’on fe chargeroit d’un meuble nuifible,nbsp;paree que les dilférens foyers que Tonnbsp;peut donner ayant une étendue déter-minée, on en épuifera bientót le nom-bre : amp; parmi ceux qui font obligés denbsp;prendre des Conferves de bonne heure,
-ocr page 223-D’ o P T I Q U E:
ba en verra plufieurs qui a de yo OU 6o ans, ne trouveront plus de Lunettes aflez fortes.
Enumeration des différentes ejpeces de vues longues.
II n’y a propremenr que deux fortes de vues ; les vues longues, amp; les vuesnbsp;courtes. Les premieres, qui font Tobjetnbsp;principal de eet article, peuvent fe di~nbsp;vifer en fix efpeces différentes.
La premiere efpece de vue longue, eft celle de la plus grande partie desnbsp;jeunesgens bien conftitués, a qui Ic travail ni les maladies n’ont encore caufénbsp;aucune alte'ration dans l’organe ; jleurnbsp;confeiller 1’ufage des Lunettes pour lanbsp;confervation de leur vue, ce feroitvou*nbsp;loir perfuader a un homme lt;iifpos, qu’Unbsp;dok toujours aller en voiture, ou fe fer-vir de bequilles , pour ménager fesnbsp;jambes.
La feconde efpece comprend les vues longues, mais foibles par nature ^nbsp;pu par accident. Nous donnerons bieitr»
-ocr page 224-20lt;? T R A I T r tót les marques les moins .equivoques^nbsp;auxquelles on peut reconnoitre Cl Tonnbsp;eft dans ce cas, amp; li par conféquent onnbsp;abefoin de Lunettes.
La troifiéme eft des vues mixtes, c’eft-a-dire , dont la foibleffe eft plusnbsp;confidérable dans un ceil que dans rau-,nbsp;treces fortes de vues demandent biennbsp;dés attentions de la part des Artiftes.nbsp;La principale confifte a ne jamais leurnbsp;donnet des Lunettes dont les deux vertes foient de mênie foyer, il faut donenbsp;qu’ils fe fervent de Lunette , dont cha-¦que verre eft un foyer différent, amp; pro-portionné au pöinude vue particulier denbsp;'eff^eun des yotix. ¦
Póur réuflit a' connoitre ce quileur convienr, en ce cas on fait fermer Toeilnbsp;gauche : par example, 6c Lon riïetroeiinbsp;droit a Teffai de différens vétrês, jufqu’anbsp;ce que 1’on ait rencontré celui dont Ienbsp;foyer eft plus propre a eet oeil. Enfuitenbsp;oh procédé dé la même fa(^on pournbsp;i’oeil gauche , d’ou il réfultera une Lunette qui aura peut-être 18 pouces de
-ocr page 225-foyer d’une part, 6c de i’autre 12,14. OU 15'. II eft clair que ceux qui font obliges de fe fervir de ces Lunettes com-pofées, doivent avoir grand foin de fairenbsp;une marque a leurs Lunettes j pour con-noitre de quelle maniere ils doivent lesnbsp;mettre en s’en fervant , 6c afin de nenbsp;point confondre leurs foyers.
LArtifte qui négligeroit d’avoir égard a cette différente exigence des yeuxnbsp;d’une même perfonne, lui nuiroit,biennbsp;loin dé lui être utile; car il eft certainnbsp;qu’en voulant rappeller ces organes anbsp;un foyer égal, on augmente leur fol-bleffe par I’effort auquel on les affujetit.nbsp;La difproportion d’un oeil a I’autre, eftnbsp;quelquefois fi grande dans le mêmenbsp;fujet, que Je me fuis vu obligé d’affortirnbsp;un verre de 12 pouces de foyeravecunnbsp;autre de 6 pouces pour certaines vues.
Au refte PArtifte doit plutót conful-ter fon jugement 6c fon experience, quand il s’agit de faire ou de ne pas fairenbsp;ces fortes d’affortiffemens , que s’en te-niraufuxiple expofédes acheteurs. Plu^
-ocr page 226-Gems, nous difent , qu’iis ont un oeiï plus foible que i’autre; mais commenbsp;cette inégalité ne vat ordinairementnbsp;qu a quelques lignes de difference,dansnbsp;ce cas il feroit inutile de s’y arrêter, fui-vant Taxiome qui dit, que Ie peu doknbsp;êtrecomptépour tien.
Je mets dans la quatriéme clafle des vues Iongues,celIes qui font louches;carnbsp;1 une amp;; l’autre qualité peuvent fubfifternbsp;enfemble, lorfque Ie louchern’apas af-foiblilavueau pointdelarendre courte.
A l’égard de celles-ci, il faut fuivre Ie principe general que nous avonsnbsp;adopté par rapport au choix des Lunettes pour les vues longues ordinaires jnbsp;c’eft-a-dire, qu’il faut les faire paffernbsp;fucceffivement par des verres de foyersnbsp;différens, jufqu’a ce qu’on alt rencontrénbsp;celui qui eft Ie plus conforme a leurnbsp;point de vüe.
La cinquiéme efpece eft des louches mixtes, chez qui l’axe del’undesyeuxnbsp;feulement ne fuit pas la diretlion naturelle, c’eft-a-dire, qui ne louchentque
d’un
-ocr page 227-nez
D’ o P T I Q U E. d’un cóté. Ces fortes de vues exigent,nbsp;outre les précautions générales qui ontnbsp;éfé indiquées ci-devant, qu’on leurnbsp;donne des verres de Lunettes\de grandeur inégale , Ie plus petit fèra pournbsp;l’oeil louche ^ fi Ie vice eft du cóté dunbsp;mais fi Pon louche du cóté de la
temple, il faut lui deftiner Ie plus grand. Dans ce dernier cas Ie diametre du petitnbsp;verre ne doit pas excéder Ie diametre denbsp;Poeii bien di^pofé. Voyez ce quiaéténbsp;dit fur cette matiere dans Partiele desnbsp;diametres des verres de Lunettes.
O.
La fixiéme amp; derniere efpece com-prend les vues que Pon peut appellei: exceiïivement longues. On voit quel-ques perfonnes qui ne fcauroient confi-dérer un objet qu’en Péloignant beau-coup de leurs yeux; eet accident arrivenbsp;plus communément fur Ie retour de Page ; ii provient d’un relachement des fibres auxquels Phabitude de regarder ain-fi de loin contribue quelquefois; fi Ponnbsp;négligé de remédier a ce défaut, la vuenbsp;peut s’allonger au point, que la longueu^
-ocr page 228-210 TRAITE' des bras ne fuffife pas pour porter Tob-jet a la diftance convenable, ce qui de-vient très-incommode,fur-tout pour certains Artiftes y qui font obligés de va-quer de prés a leurs occupations. Onnbsp;peut rappeller ces perfonnes au pointnbsp;de vüe ordinaire dont elles joüiffoientnbsp;auparavant j en leur donnant des Lunettes de deuxpieds de foyer,oumêmenbsp;d’un foyer plus court, comme de 22 ,nbsp;20 amp; 18 pouces, Cl elle^ont longtemsnbsp;fatigué leur vüe par l’habitude vicieu-fe dont nous parlons.
Pour m’expliquer encore plus préci-fément fur eet article, j’ajoute qu’iln’eft pas fi aifé de déterminer un point fixenbsp;pour ces fortes de vues, que pour lesnbsp;autres. On doit examiner avec foin leursnbsp;difpofitions, 6c l’effet que produifentfurnbsp;eux les verres de différens foyers qu’onnbsp;leur fait eflayer, afin de decider plusnbsp;fürement quel eft celui dont elles peu-Vent retircr une plus grande utilité.
-ocr page 229-Marqués auxqueiles on feut conmttre fi l'on a bejoin de Lunettes ou Conjerves.
L’age ne decide point abfolumentle befoin de Lunettes. Queiques perfon-nes joüiffent d’une vüe excellente juf-ques dans l’extrême vieillefle; 6c quel-quefois la vüe s’aiFoiblit de telle maniernbsp;re dans les jeunes gens, qu’ils font con-traints de fe fervir de verres optiques.nbsp;Cet afFoiblilfement peut venir de troisnbsp;caufes. 1°. D’une maladie interne quinbsp;altere peu a peu la tranfparence des hu-meurs de Tceil, par les liqueurs vicieu-fes qui s’y mêlent, d’oti vient quelque-foié un aveuglement total ^ quoique lesnbsp;yeux paroiflent fains 6c enders comnienbsp;dans la goutre fereine qui affedle la rétinc,nbsp;les fecrets de l’optique ne peuvent riennbsp;fur ces maladies^ qui fontjComme les au-tres , l’objet propre de la médecine.
De I’affaiflement de la cornée, qui augmente Ie dianietre de la prunelle.nbsp;3°. De rapplatilfement du CriftaHin.nbsp;Ces deux derniers accidens obligent
d’avoir recours aux verres convexes, dont Ie propre eft de procurer la réu-nion exafte des rayons de la lumiere ,nbsp;6c de forcer la prunelie aferefferrer,nbsp;pour les recevoir dans leur état de con- ¦nbsp;vergence. L’un 6c 1’autre proviennentnbsp;delachaleur du temp era mm ent, oudenbsp;quelques indifpofitions qui defféchentnbsp;les humeurs de Toeil, ou qui relachentnbsp;les fibres des mufcles optiques.
On peut fe reconnoitre fujet a ces incoHvéniens. i°. Si Ton eft obligenbsp;d’approcher ou d’éloigner plus que denbsp;raifon , 1’objet que l’on veut apperce-voir diftinflement. 2°. Si 1’objet quenbsp;i’on confidere devient confus, ou pa-roit fe fouftraire a la vüe, dans Ie temsnbsp;qu’on ie regarde avec Ie plus d’atten-tion. 3Si en lifant un livre, par exem-ple, les lettres ou les lignes paroilfencnbsp;fe mouvoir, ou fe doubler, ou enjam-ber les unes fur les autres. 4°. Si ennbsp;exercant notre vüe nous fentons quel-que douleur dans l’organe, ou fi nousnbsp;fommes contraints de faire des efforts,
-ocr page 231-D’ o P T I Q U Ë. iïf qui nous engagetit mênie a fermer .lesnbsp;yeux de tems en tems pour leur donnetnbsp;du relache, ou a les promener fur difféinbsp;rens objets,comme pour faire diverfion anbsp;la contention trop peniblé qu’exige fob-'nbsp;jet principal que nous voulons examiner.
Ceux qui n’éprouvent aucun de ces effets n’ont befoin, ni de Lunettes, nïnbsp;de Conferves; ceux qui en éprouventnbsp;une partie, ou qui n’en relfentent que denbsp;légères atteintes, doivent prendre desnbsp;Conferves ; elles foutiennent Ia vue,nbsp;rapprochent l’objet, en facilitant la reunion des rayons de la lumiercj amp; accoü-tument nos yeux a voir les objets dansnbsp;la diftance naturelle , dont nous les ap-percevions auparavant.
On peut rappeller ici ce que nous avons dit dans l’article qui précéde im-médiatement celui-ci, en parlanr desnbsp;vues exceffivement longues. Ceux quinbsp;font dans Ie cas, ne doivent pas tardetnbsp;a ufer de Conferves, ou de Lunettes ,nbsp;felon que raffolbliffenient de leur vuenbsp;eft plus ou moins confidérable : plus il^
Oiij
-ocr page 232-214 TRAIT E'
difïéreront j amp;: plus Falrérarion augmen-tera ; par-la ils fe mettront dans la né-celTité d’avoir recours ades verres beau-coup plus convexes qu’il n’eut été be-ibin dans les commencemens, amp;; ils eprouveront a leurs depens la vérité dunbsp;proverbe:
Principiis obfta , fero medicina paratur y
Cum mala per longas invahme moras.
Pour combatrre la faufle honre de ceux qui ne veulent pas ufer de Lunettes, dans la crainte de pafferpournbsp;plus ages qu’ils ne font, il fuffira de leurnbsp;repréfenter qu’il ne faut pas s’expofer anbsp;on mal reel j pour éviter un mal imaginaire. L’expérience m’a appris que desnbsp;perfonnes a qui ii n’auroit fallu d’abordnbsp;que des Conferves de fix pieds de foyer,nbsp;ignorant le befoin qu’elles avoient denbsp;s’enfervir, amp; ayant lailfds affoiblirleurnbsp;vue , ont été obligées de prendre desnbsp;Lunettes de i 8 amp; même de i 2 pouces,nbsp;ce qui fait une étrange différence; catnbsp;nous entendons par des verres de fix
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pieds de foyer, ceux par Ie moycn def-quels on peut voir un objet jufqua fix pieds de diftahce , 6c plus aifémentnbsp;encore a une diftance moindre : maisnbsp;les vertes de 18 amp; de 12 pouces nenbsp;donnent l’objet qu’a cette diftance denbsp;18 OU 12 pouces gt; quoiqu’ils les repré-fentent plus grands que Ie naturel, cenbsp;que ne font point les ConferveSjqui aug-mentent très-peu fon diametre.
Je ne pretend pas pour cela qu’on doive donner a tout Ie monde des premieres Conferves de fix pieds de foyer;nbsp;car on a vü que Ie befoin qu’on en a ,nbsp;peut venir de faffaiffement de la cor-née, OU de 1’applatiffement du criftal-lin, OU de^us les deux enfemble. Ornbsp;ceux dont la vüe exige les verres du plusnbsp;long foyer, n’ont pas encore Ie criftal-lin applati; leur cornée peut aifëmentnbsp;reprendre fa convexité, après s’être fer-vis quelque tems de Conferves, commenbsp;fai vü qu’il eft arrivé a quelques per-fonnes a qui par conféquent les Lunettes font devenues un meuble fuperflu,
Quant a ceux qui ont befoin de verre 'd’un foyer un peu court, il y a toutenbsp;apparence que leur criftallin eft alteré.
Ainfi quand raffoibliflement de la vüe vient de quelque indifpofition pafla-gere , on ne rifque rien de prendre desnbsp;Conferves d’un foyer convenable. Leurnbsp;ufage ne fait point contrafler la nécefli-té de s’en fervir toujours, pourvü néan-moins qu’elles foient bonnes amp; régulie-res, car il ne faut pas attendre de pareil-les effets des Lunettes communes, quenbsp;1’on qualifie fouvent, mal-a-propos, dunbsp;nom de Conferves. Celles-ci loin daalder la vüe, contribue a fon dépériffe-ment; c’eft ce que nous allons montrernbsp;plus particulierement dans^llarticle quinbsp;fuit.
Inconvenient amp; dangers des Lunettes communes.
Les Lunettes communes, travaillées au hazard, amp; fakes, pour ainfi dire, a lanbsp;groffe, de routes fortes de matieres dé-fedueufes , comme de verre de vitres.
-ocr page 235-D’ o P T I Q U E. '217 bu verre blanc d’Allemagne, Tont celles dont on a Ie plus grand debit. Maisnbsp;fi Ie public connoiffoit les funeftes ef'nbsp;fers qu’occafionne leur ufage, il n’au-roit garde de faciliterun commerce quinbsp;lui eft fi préjudiciable.
II eft certain que ces Lunettes font plus propres a dégrader la vüe, qu’anbsp;la conferver. 1°. Leur aflbrtiment eftnbsp;irrégulier, l’un desverresétantordinal-rement d’un foyer différent de Tautre.nbsp;2°. Elles font mal doucies, ce quial-tere leur tranfparence. 3°. Elles ne fontnbsp;jamais de la même épaiffeur dans lesnbsp;deux vertes. 4°. Leur matiere eft com-munément remplie de fils de verre, denbsp;bouillons, amp; d’autres imperfeélions fansnbsp;nombre. j°. Chaque verre n’eft pas dé-terminé a une feule courbure, mais ilnbsp;en contient plufieurs de différcntes fortes : ce qui ne peut guère arriver autre-ment, paree qu’on en fait au moins fix anbsp;la fois, amp; que les deux mains font oc-cupees a les falt;^onner. Or les habillesnbsp;Artiftes conviendront avec raoi, qu il
-ocr page 236-eft moralement impofllble de faire a Ia main plus d’un verre a ia fois, qui aitnbsp;toutes les qualités requifes dans un verre
parfait.
Nous avons fait voir dans la premiere partie de ce Traité, qu’une des prin-cipales attentions de 1’Ouvrier , doit être de conferver dans la facon de fesnbsp;verres ^ 1’unité amp; la régularité de leursnbsp;courbures : pour cela il faut, lorfqu’onnbsp;les rravaille, les tenir bien perpendicu-^ laires a la courbure du baflin ; mais comment en venir a bout, en ne travaillantnbsp;même que deux verres a la fois ? ni l’unnbsp;ni Tautre ne feront jamais parfaits, anbsp;caufe du changement alternatifde droitcnbsp;a gauche, amp; de gauche a droite, quenbsp;i’on eft obligé d’obferver de tems ennbsp;tems, pour conferver l’égalité d’épaif-feur. D’ailleurs s’il faut tant d’atrentionnbsp;pour faire des verres parfaits, en les fa-brlquant feul a feul, il eft aifé de con-clure qu’il doit fe trouver une infiniténbsp;de défaut dans ceux que Ton fabriquenbsp;deux a deux, amp; ftx a la,fois. Lorfque
-ocr page 237-D’OPTIQUE. aip parmi ces derniers il s’en rencontrenbsp;quelques-uns de paffables, c’eftua efFetnbsp;du pur hazard.
II eft vrai que la modicité du prixde ces verres eft un appas pour la multitude , fur quoi je ne puis m’empêchernbsp;de de'plorer Tignorance de plufieurs,nbsp;qui eftiment fi peu ce que 1’on peut ap-peller la moitié de la vie : car il n’etinbsp;eft pas des foulagemens qu’exige lanbsp;vue , comme des autres befoins dunbsp;corps. Par exemple , de la néceffiténbsp;de vêtir. II eft peu important pournbsp;lafanté, que l’on foir couvert d’dtoffesnbsp;fines amp; précieufes : mais la vüe nenbsp;peut fe foutenir que par 1’ufage desnbsp;verres régulierement faconnés. Lesnbsp;meilleurs ne font jamais trop bons, pournbsp;fuppléer a ce que Ie dépériffement denbsp;i’organe commence a nous refufer. Jenbsp;connois des perfonnes qui ont confervénbsp;pendant des i o, i j amp; 20 ans le mêmcnbsp;degré de vüe; avantage que les Lunettes communes ne leur auroit certaine-inent pas procure. II eft bon d’en*
-ocr page 238-trer fur cc fujet dans quelque ddtaiL’
Comme les verres communs ont diverfes courbures, il eft très-ordinai-re qu’ils ne repcéfentent point les ob-jets droits amp; feints de leurs couleurs naturelles ; mais ils les font paroitre courbes 6c imprégnés des nuances de l’Irisnbsp;fur toute leur circonférence , ce quinbsp;caufe dans les yeux une efpece d’attrac-tion en forlt;^ant les mufcles obliques anbsp;s’allonger pour voir l’objet plus diftinc-tement.
La difparité des foyers produit auffi d’étranges défordres. Un verre communnbsp;aura quelquefois au centre 12 poucesnbsp;de foyer , amp; 10 a la circonférence.nbsp;Outre cela, pour compofer une Lunette , on l’alTortira avec un autre verrenbsp;dont la circonférence fera de 14 pouces de foyer, 6c Ie centre de 1 o ; d’ounbsp;il eft aifé de conclure Ie donimage quenbsp;des yeux foibles, mais d’une égale por-tée, recevront d’une pareille Lunette,nbsp;qui obligera la prunelle de changer dsnbsp;diametre a chaque inftant.
-ocr page 239-D’ o P T I o U Ë. ^2% Ces verres défedtueux produifentnbsp;quelquefois des efpéces d’dteincellesnbsp;,qui proviennent de ce que les rayons denbsp;la lumiere s’y brifent irrégulierement:nbsp;on ne parvient a faire entierement ceflernbsp;eet inconvenient que par 1’ufage des verres de couleur verde, jaune ou bleue.nbsp;Or ces teintes étrangeres font-elles mê-mes capables de nuire a la vüe , pareenbsp;qu’elles l’accoütument peu a peu a voirnbsp;les objets différens de ee qu’ils font, amp;nbsp;de ce que tputle monde les voit, ce quinbsp;s’appelle tomber de Cilia en Caribdenbsp;c’eft-a-dire, éviter un mal pour tombernbsp;dans un autre.
On eft alors fort embarraffé fur Ie parti que l’on doit prendre. Continuera-t-on l’ufage des mauvaifes Lunettes ?nbsp;mais elles feront contraöer 1’habitudenbsp;de ne recevoir rimpreflion de la lumiere ^ que d’une maniere oblique amp;nbsp;tortueufe ; habitude que les verres lesnbsp;plus réguliers ne peuvent plus corrigernbsp;lorfqu elle eft invétérée, paree que lesnbsp;pufcles ont perdu leur fouplefle.
-ocr page 240-J’avoue que nous fommes quelque-fois contraints de tolérer cette pratique , dans les yeux mal affedés, a qui les Lunettes les plus irrégulieres paroif-fent les meilleures. A la vérité il y au-roit ici un tempéramment a prendre,nbsp;ce feroit de donner a ces perfonnes desnbsp;Lunettes femblables j c’eft-a-dire , dunbsp;même genre d’irrégularité que cellesnbsp;qui ont alte'ré leur vüe : raais cela n’eftnbsp;pas fans difficulté, paree que quoiquenbsp;les verres irréguliers foient très-com-muns, on ne trouve pas aifément de ianbsp;reffemblance ou de la conformité entrenbsp;les uns les autres; c’eft pourquoi tousnbsp;nos foins amp; tous les fecrets de notre artnbsp;deviennent quelquefois inutiles dans denbsp;pareilles circonftances. Si la même mainnbsp;fourniffbit toujours des verres a la même perfonne, FArtifte feroit plus a portee de déterminer ce qui convient a fonnbsp;état: mais hors de-la il eft prefque im-poflible d’y réulfir.
Un autre effet des Lunettes communes , c’efl: de caufer a la longue des ta-
-ocr page 241-D’ o P T I Q U E. 225
cKes OU des calofités a la cornée amp; aa criftallin. On s’imagine lorfqu’on regar-de Ie Ciel, de voir de petits corps vol-tiger dans Tak; on veut les chaffer avecnbsp;fa main, comme des moucherons iin-portuns : mais on ne fait que de vainsnbsp;efforts ; ces mouches pre'tendues n’é-tant autre chofe que des parties de Ianbsp;cornée ou du criftallin defféchées ounbsp;endurcies par la trop grande abondance de lumiere, que de mauvaifes Lunettes laiffent paffer dans l’oeil. Ces calofités empêchent une partie des rayonsnbsp;de parvenir fur la rétine, tandis quenbsp;d’autres y tracent l’image de l’objet quinbsp;femble parfemée de points obfcurs : ennbsp;même-tems la vacillation de l’axe opti-que nous fait attribuer des mouvemensnbsp;divers a ces corps légers.
Comme Ie défaut Ie plus ordinaire des verres communs confifte dansnbsp;Tirrégularité de fes courbures, il ne feranbsp;pas hors de propos de donner ici lama-niere de Ie reconnoitre fenfiblement.nbsp;On fi^ait que tout verre convexe amp; bien
-ocr page 242-^24 TRAITE' figuré, étant expofé au Soleil, decritnbsp;un eerde lumineux a l’endroit de fonnbsp;foyer. Si Ton fait cette épreuve avec unnbsp;verre malfait, Ie eerde qu’il formera nenbsp;fera ni parfaitement rond, ni aufli petit,nbsp;ni aufli vif que eelui d’un bon verre,nbsp;Cette expérienee nous fait en même-tems eomprendre comment l’irrégula-rité du cóne lumineux, que forment lesnbsp;verres communs, force la prunelle quinbsp;Ie recoit, a s’élargir, ou a fe retrecirnbsp;outre mefure.
Malgré tout ce que je viens de dire contre les Lunettes communes, je nenbsp;doute pas que Ie grand nombre ne continue a en faire ufage : tel eftl’empire denbsp;l’habitude; mais j’efpere que Ie publicnbsp;intelligent me fcaura quelque gré desnbsp;efforts que j’ai faits pour lui être utile;nbsp;quoique ces mauvaifes Lunettes foientnbsp;celles dont nous avons Ie plus grand debit , je n’ai pas héfité a m’élever contrenbsp;elles, touché du trifle fort d’une infiniténbsp;de perfonnes qui en deviennent les vic-tiraes j öc qui font réduites a cette extré-
mité
-ocr page 243-D’OPTIQUE. say
mlté, de ne plus tirer de fecours, ni de leurs yeux, ni d’aucune forte de Lunettes.
Preventions Jur Pufage des LmretteSt
Cet article regarde particuliere-ment deux genres de perfonnes qui donnent dans des exces oppofés pacnbsp;rapport a l’ufage des Lunettes. Les unsnbsp;font perfuadés qu’il faut prendre des Lunettes pour conferver la vüe, amp; que Ienbsp;plütót eft Ie meilleur; fur quoi ils difentnbsp;en forme de maxime, que pour êrre long-tems jeune, il faut faire Ie vieillard denbsp;bonne heure; ils n’examinent point s’ilsnbsp;ont réellement befoin de ce fecours ; ilsnbsp;croyent apparemment que les Lunettesnbsp;font comme des yeux de poche, qui tan-dis qu’on s’en fert, laiffent nos organesnbsp;dans l’inadion, amp; les empêchent, poucnbsp;ainfi dire, de s’ufer, ce qui, felon eux,nbsp;les entretient dans leur force.
Pout les défabufer, il fufïlt de rdpd-tet ici la comparaifon dont je me fuis fervi ailleurs. Si Von confeilloit a uii
P
-ocr page 244-homme qui fe porte bien, amp; qui cfi: difpos de fes jambes, d’aller toujoursnbsp;en voiture, fous prétexte de les confer-ver dans leur vigueur ; il re'pondroitnbsp;qu’un exercice modéré, loin de nuirenbsp;anos organes, eft au contraire Ie moy ennbsp;Ie plus propre a maintenir la foupleflenbsp;de leur relTort. Pourquoi porterions-nousun jugement différent de lorganenbsp;de la vüe l s’il y a quelque difparité, onnbsp;peut dire qu’elle eft a Tavantage de lanbsp;théfe que je foutiens ici; car la matierenbsp;des Lunettes forme une interpofition ,nbsp;qui ne peut manquer de gêner la vüe ,nbsp;jufqu’a ce qu’on y foit fair, Concluonsnbsp;done que les Conferves ne portent cenbsp;nom que rélativement a ceux qui en ontnbsp;réellement befoin, c’eft-a-dire, a ceuxnbsp;dont la vüe commence a s’affoiblir.
II en eft d’autres qui malgré Ie dépé-ïiffement de leur vüe, refufent de s’affu-jétir a 1’ufage des Lunettes. Ils ignorent que les momens font précieux; dès quenbsp;Ie befoin fe fait fentir, il ne faut pasnbsp;différer de courir au reméde j qui de-
-ocr page 245-D’ o P T I Q y E. 227 viendroit bientót inutile centre la violence d’un mal qui empire tous lesnbsp;jours.
II eft vrai cependant que Ia néceflSté de prendre des Lunettes eft plus ounbsp;moins grande, felon Ie genre d’occu-pation auquel notre profeffion nousnbsp;engage, comme on Ie verra dans 1’ar-tide fuivant.
A quels Artijlp on peut conjeillex /ufage. des Lunettes,
Les Artiftes qui ont Ie plus d’intdrêe a menager leur vüe, font en généralnbsp;tous ceux qui travaillent fur des objetsnbsp;fort petits, OU dont Tart confifte dans lanbsp;délicateffe de 1’ouvrage ; tels que lesnbsp;Peintres en miniature, les Graveurs,nbsp;les Horlogers, les Metteurs-en-oeuyre gt;nbsp;Ls Cizeleurs, les Brodeurs, 6cc.
On doit faire une exception en leur faveur a la régie que j’ai donnée ci-devant, de n ufer de Lunettes que lorf-qu’on fent quelque afFoibliflement ounbsp;alrération dans la vüe i la raifon en e^
-ocr page 246-fenfible. Leurs yeux , quelqüe bons qu’on les fuppofe, ne font pas des ml-crofcopes; Tattention continüelle qu’ilsnbsp;font obligés de donner aux parties lesnbsp;plus fubtiles de la matiere qu’ils facoii-nent , fatiguent extrémement la vüe,nbsp;amp; leur indique la nécefliré oü ils fontnbsp;de fe fervir de verres qui groffiffent unnbsp;peu les objets,s’ils ne veulent pas fenbsp;rendre inhabiles aux fondions de leurnbsp;art, après20, 15', 10, ouunmoindrenbsp;nombre d’années de travail. Les Bro-deurs 6c Brodeufes en or 6c en argentnbsp;doivent fur-tout ufer de Conferves,nbsp;avant que d’en lèntir un befoin marqué.nbsp;L’expérience nous apprend que cesper-fonnes-la font fujettes a perdre bientótnbsp;ia vue, lorfqu’elles ne prennent pas cettenbsp;, precaution , paree que les deux mé-taux fur lefquelles elles travaillent ayantnbsp;des furfaces extrémement brillantes,nbsp;caufent des reflexions trop vives, quinbsp;ébtanlent continuellement les fibresnbsp;de Toeil. Pour en tempérer reffet, Jenbsp;leur confeillerois de prendre des Con-^
-ocr page 247-ferves, iegwement teintes de couleur verte, plütót que de fe fervir de verresnbsp;blancs.
Si i’on demande pourquoi les petits objets fatiguent davantage la vue quenbsp;ceux qui font plus grands ^ je répondsnbsp;que ces petits objets, a caufe de leurnbsp;petitefle même, envoyent une moindrenbsp;quantité de rayons, amp; fait une plus légèrenbsp;impreffionfurlarétine, ce qui nous oblige a faire des efforts pour les appercevoirnbsp;diftiniSement. C’eft pourquoi commelesnbsp;Microfcopes , qui font fort convexes ,nbsp;réuniffent un grand nombre de rayons,nbsp;ils foulagent par confëquent l’organe.
Je f^ai que quelques Artiftes fe fer-vent de Loupes qu’ils tiennent a la main; mais ils n'ignorent pas que eet inftru-ment les gêne infiniment dans leursnbsp;operations : d’ailleurs, il elf rare qu’ilsnbsp;ayent attention de les ehoifir bien pro-portionnées a leur vüe, ce qui leur ap-porte un prejudice 6c une aite'ratlon con-fidërable, dont ils ne s’appercoiventpasnbsp;d’abord, mais qui leur caufe dans la
Piij
-ocr page 248-230 TRAITE' fuite de Vlfs regrets. Ainfi s’ils veulehtnbsp;m’en croire, ceux d’entre eux qui ont lanbsp;vüe bieti bonne 6c bien faine, fe fervi-rontdeConferves de fixpieds de foyer;nbsp;6c les aütres a proportion prendront unnbsp;ifoyer plus court, comme de y , de 4,nbsp;OU de 3 pieds; mais ils doivent avoirnbsp;üne fmguliere attention a n ufer que denbsp;verres très-exaftement faqonrrés, autre-ment la précaution que je leut confeillenbsp;deviendroit nuifible.
II eft d’une égale importance , Je Ie tépéte , que ceux qui commencent anbsp;prendre des Lunettes, les choififfent Iénbsp;plus conformes a leur point de viiequ’ilnbsp;éft pofiTible, fans cela ils rifquent de dé'nbsp;grader leur vüe, paree quelesyeuxs’ac-coütument au foyer de la Lunette, au-lieu que la difpofition de eet organe doitnbsp;décider du foyer. C’eft ce qui m’engagénbsp;a traiter la matiere plus en détail dansnbsp;Ie Chapitre fuivant.
-ocr page 249-Du point de vue, amp; des régies générales d obferver dans la dif-tribution des Lunettes.
LE point de vue n’eft autre chofe quelafaculté de voir diftinöementnbsp;uti objer a urie certaine diftance, qui eftnbsp;proportionnée a la convexité du criftal-lin. Plus cette humeur de nos yeux eftnbsp;applatie j plus Ie point de vue s’dtendnbsp;au loin; au contraire moins elle eft applatie, amp; moins Ie point de vue aura denbsp;longueur. Ainfi Ton donne des verresnbsp;convexes pour corriger Ie trop grandnbsp;applatiffement ducriftallin, amp;des verres concaves pour fupprimer Peffet de fanbsp;trop grande convexité.
N ous avons déja fait voir que Ia bon-td rëlative d’une Lunette, confifte uni-quement dans fa conformité avec notre point de vüc ; ceux qui fe font fervis
P iv
-ocr page 250-pendant longtems de verres dont Ie foyerétoit hors de leur point, l’ayantnbsp;altéré par cette mauvaife habitude, nenbsp;peuvent fouventrecevoir aucunfecoursnbsp;de notre Art. Ils ne trouvent point dcnbsp;Lunettes affez fortes, ou, fuppofé mêmenbsp;qu’ils en trouvent , il eft quelquefoisnbsp;dangereux quhls s’en fervent; pareequenbsp;la grande quantiré de rayons que raflem-blenr les verres extrémement convexes,nbsp;eft capable parfon impreffion trop forte,nbsp;de ruiner bientót Ie peu de vigueur quinbsp;refte a leur organe. La maniere la plusnbsp;fimple amp; la plus fure de connoitre fonnbsp;point de vue, c’eft d’en déterminer lanbsp;longueur fur la diftance qui eft entrenbsp;notre oeil 6e i’objet vü clairement 6e dif-tindement. Les régies que nous don-nerons ailleurs fur ce fujet doivent êtrenbsp;fubordonnées a celle-cl.
II s’eft préfenté a moi plufieurs per-fonnes qui ont haté Ie dépériffement de leur vue, en lui relufant les fecours né-ceflaires ; je me contente de citer unenbsp;Dame de foixante ans; (l’ufage des Lu-
-ocr page 251-nettes n’eft point prématuré a eet age , les bonnes vues commencent pour Tor-dinaire a s’en fervir en ce tems-la,) ellenbsp;m’avoua qu’il y avoit plus de quinzenbsp;ans qu’elle avoit fenti pour la premierenbsp;fois Ie befoin de prendre des Lunettes,nbsp;aux marques que j’ai fpécifiées ailleurs;nbsp;mais ne l’ayant pas fait par une fauffenbsp;bonte, la foiblefie de fes yeux étoit aug-incntée au point que je ne pus pas luinbsp;fournir de Lunettes d’un foyer afleznbsp;court pour fon fervice; quoique d’ail-leurs elle joüit d’une fanté parfaite. Jenbsp;fus done contraint de lui confeiller unenbsp;Lunette a la main, qui lui procura quel-que foulagement. Cependant Je fuis biennbsp;ëloigné d’approuver abfolument 1’ufagenbsp;des Monocles / ils font fujets a diversnbsp;inconvéniens que je détaillerai a la finnbsp;de ce Chapitre.
Mais il eft très-important de diftin-guer ici Ie jout d’avec la lumiere dont on fe fert la nuit: il y a bien des gensnbsp;qqi n’ont pas befoin de Lunettes pendant la journée, 6c qui s’en fervent uti-
-ocr page 252-TRAITE'
lement Ie föir , paree qu’eiles rafleni-blent une quantité de rayons fuffifante pour remplacer en quelque forte ^ ounbsp;pout égaler la lumiere du jour. La mê-me obfervation a lieu a i’égard de ceuxnbsp;qui ufent de Lunettes pendant la jour-iiée : il leur eft avantageux d’avoir pournbsp;la nuit des Lunettes plus fortes. Nousnbsp;reviendrons ailleurs a cette diftindion.
Nous avoiis déja dit que T^e n eft point une raifon décifive pour Ie choixnbsp;des Lunettes. II m’eft arrivé plufieursnbsp;fois de donner Ie même foyer a deuxnbsp;perfonnes, Tune de 40,6c l’autfe denbsp;80 ans j notamment a Tégard d’une mere 6c de fa fille. Cependant la méthodenbsp;ordinaire pour la diftribution des Lunettes eft fondée fur ce principe. Ennbsp;voici Ie plan détaillé.
Depuis 2 j jufqu’a ans, on donne des verres de ^, 4, 3 pieds, ounbsp;même 30 pouces de foyer.
Depuis 3 J ans jufqu’a 4 5;, des foyers de 24, 22, 18 6c pouces.
Depuis 4y ans jufqu’a yy , des
-ocr page 253-D’OPTIQUEi 23 ƒ foyers de 12, 10,^ amp; 8 polices.
Depuis 5:3 ans jufqu a 70, des foyers de 12, io,p,8amp;7 pouces.
Depuis 70 ans jufqu’a po, des foyers de8,7,ö',yi,y,^^, 6c même 4.nbsp;pouces.
Selon cette progreflion, on ne diC-tingue que vingt fortes de foyers diffé-rens pour aütant de différens vues longues, dans lefquelles font comprifes les perfonnes du plus grand age. A l’égardnbsp;de celles qui om fouffert Topdration denbsp;ia catarafte, on leur deftine commune-ment des foyers plus courts, comme onnbsp;Ie verra dans Ie Chapitre fuivant.
Je ne prétends pas m’infcrire abfo-lument en faux contre cette gradation; je m’en fers quelquefois moi-même lorC-qu’ii s’agit de contenter des perfonnesnbsp;de Province, qui demandent des Lunettes , 6c qui ne donnent point d’autrenbsp;indication du befoin qu'elles en ont ^nbsp;que celle de leur age.
Mais on peut conclure de routes les
-ocr page 254-¦a;S TRAITE' obfervations qui ont été faires cl-de-vant, 6c de celles que nous ferons dansnbsp;lafulte de eet Ouvrage, que cette régie rrop générale dolt foufFrir une infi-nité d’exceptions, 6c que pour faire unenbsp;bonne emplette en fait de Lunettes, ilnbsp;faut les choifir foi-même : 6c pour met-tre les acheteurs en état d’en juger j jenbsp;joins ici l’article fuivant.
^Quallté des Lunettesparfaites.
Les verres des Conferves ou Lunettes , pour être parfaits, doivent avoir fix qualités.
1. nbsp;nbsp;nbsp;Pureté de matiere, c’eft-a-dire,nbsp;exemptions de grailfes, bouillons 6c filsnbsp;de verre.
2. nbsp;nbsp;nbsp;Egallté dans Tépaiffeur de lanbsp;courbure, fans quoi les centres des deuxnbsp;furfaces ne fe trouveroient pas vis-a-visnbsp;Tun de 1’autre, 6c les rayons de lumie-re fe détourneroient de la route qu’ilsnbsp;idoivent fuivre.
3. nbsp;nbsp;nbsp;La perfeélion du douci.
Geile du poli.
-ocr page 255-La régularité des courbures.
6. L’égalité des foyers dans les deux verres d’une même Lunette.
La premiere des fix qualités que j’exi-ge dans un verre parfait, fe connoit ai-fément en l’examinant attentivement au grand jour.
La feconde fe manifefte en mefurant Ie verre, quoique contenu dans fa cliafie,nbsp;avec un compas d’épaiffeur, que 1’onnbsp;applique a tous les points de la circon-férence.
La troifiéme paroit au grand jour, en ce qu’un verre bien douci doit êrrenbsp;clair amp; net comme une goutte d’eau,nbsp;enforte qu’on n’y apperqoive aucunenbsp;piqure de grais ni d’émeri.
La quarriéme deviant fenfible par la rranfparence du verre ; celui dontnbsp;la furface eft couverte d’une efpecenbsp;de grailfe fine n’eft pas fuffifammentnbsp;poli.
La cinquiéme n’eft pas plus difficile a conftater; on n’a qu’a regarder desnbsp;caraöères imprimés au travers du verre
-ocr page 256-538 TRAITE' que Ton veut éprouver; s’ils parolflentnbsp;aufli gros a ia circonférence qu’au centre, c’eft un figne certain que Ia cour-bure eft réguliere 6c uniforme. La plusnbsp;grande partie des Lunettes pêche parnbsp;eet endroit, fok paree que l’Ouvriernbsp;s’eft fervi de baflins irréguliers, fok paree qu’il n’a pas travaillé avec affez denbsp;précaution; car il eft aifé de changer lanbsp;courbure, en variant l’appui de la main ,nbsp;niême dans un baftin régulier.
La fixiéme fe fait remarquer par Tef-fai des deux verres tenus fucceflive-ment a la même diftance de l’objet. Si ces verres ont un foyer égal, l’objetnbsp;paroitra de la même grandeur.
Les perfonnes qui demeurent en Province, amp; qui s’adrefleront a nousnbsp;afin de fe pourvoir de Lunettes , peu-vent eflayer celles des gens de leutnbsp;connoiflance , 6c nous envoyer pournbsp;modéle Ie verre qui convient Ie mieuxnbsp;a leur vue, auquel nous nous confor-merons exaélement, en leur fournilfantnbsp;des veïtes exemts des défauts qui pour-
-ocr page 257-D’OPTIQUE. 235gt; roient fe trouver daus Ie modéle. Maisnbsp;paree que eette raéthode n’eft pas abfo-iument fure, qu’on n’eft pas toujoursnbsp;maitre de difpofer de ce qui ne nous ap-partient point, amp; qu’il peut même arri-ver que Ton ne trouve pas parmi fes con-noiflances, Ie modéle dont onauroitbe-foin, j’indique dans Partiele fuivant Ienbsp;moyen d’y fuppléer.
Manier e de prendre Ie foyer de routes fortes de lunettes.
Premier moyen. Prenez un pied de Roi, que vous tiendrez perpendiculaire»nbsp;ment fur un livre imprimé, ou manuf»nbsp;crit, pofé fur une table : tenez ia Lunette dont vous cherchez Ie foyer a cóté dunbsp;pied, amp; hauffez-la jufqu’a ce que Ienbsp;verre ne repréfente plus alTez diftiniEle-mentPobjet; ce qui arrive a ypoucesnbsp;de hauteur ou environ, fi Ie verre a 6nbsp;pouces de foyer, a p pouces s’il en anbsp;8, amp;c.
Si les verres dont on cherchc la mefute ont plus d un pied de foyer, ij
-ocr page 258-faudra fe fervir d’une régie graduée double OU triple d’un pied de Roi, 6cc.
Second moyen. Préfentez la Lunette au jour de la fenêtre d une chambre,nbsp;vis-a-vis Ie mur ou la tapifferiej lesnbsp;carreaux du chaflis de fenêtre pourrontnbsp;vous fervir d’objet, car les rayons qu’ilsnbsp;réfléchiffent paffant au travers du verre , traceront leur image fur la furfacenbsp;du mur.
Ainfi prenez une toife ou autre me-fure, que vous tiendrez parallelement a l’Horizon ; enfuite approchez ou éloi-gnez Ie verre, en Ie promenant fur lanbsp;toife, jufqu’a ce que 1’image des carreaux foit diftinêtement repréfentée furnbsp;Ie plan vertical, ou plutót jufqu’a cenbsp;que les traits de cette image commen-cent a paroitre moins diftinêts, vous ennbsp;conclurezla mefure du foyer du verrenbsp;comme par Ie premier moyen.
Troifiéme moyen. Comme Ie foyer des Conferves eft extrémement long,nbsp;puifqu il va même jufqu’a fix pieds öcnbsp;plus, il faut, pour en avoir la mefure,
y
-ocr page 259-D’ÖPTÏQÜE. ^44
y faire pafler la repréfenration d un objet beaucoup plus éloigné que les chaffisnbsp;d’une fenêtre; on. pourra Ie choifir aunbsp;dehors s’il efl éclairé par la lumiere dunbsp;Soleil; on en aura 1’image diftinde aünbsp;foyer du verre.
Lorfqu’on voudra abréger l’opéra-tion, on pourra, ( fi ce font des Lunettes pliantes amp;c d’une pareille cour-bure,) pofer les deux verres l’un de-vantTautre; alörsil fera plus aifé d’en mefurer Ie foyer, qui pat cette jondioitnbsp;des deux vertes fe trouve raccourci denbsp;moitié, conime nous l’avons dit ailleurs.nbsp;Mals il faudra fe fouvenir de doubler Ienbsp;foyer lorfque vous demandereZ des Lu«nbsp;nettes. Celles , par exeniple , de 24nbsp;pouces n’en produiront que 12. les vertes étant unis : il faudra done demandernbsp;des Lunettes de ^24 , ainfi des autres anbsp;proportion.
Quatriénie nioyen. Prenez la Lunette que vous avez trouvée la plus conforme a vofre point de vüe; appliquez-la fur de la cire d’Efpagne que vous au-
-ocr page 260-242 TRAITE' rez fait chauffer , l’empreinte de la cour-bure du verre reftera fur la cire; il n’ennbsp;faut pas davantage a 1’Artifte pour con-noitre précifément , amp; pour vous en-voyer des Lunettes du même foyer.
¥:
Remarquez qu’avant que d’appliquer Ic verre fur la cire chaude, il eft nécef*nbsp;faire de Tdchauffer un peu lui-même, denbsp;peur qu’il ne fe brife : en faifant cettenbsp;operation, il faut tenir la Lunete a lanbsp;main ^ afin que la chaflTe n’en foit pas en-donimagée par Ie feu.
On conqoit que ce dernier moyen eft également propre aux verres concavesnbsp;amp; aux verres convexes.
Ceux qui ont déja des Lunettes con-venables a leur point de vuCj ne doi-vent pas être embarraffés , fi par accident elles viennent a fe calfer; car ils peuvent en envoyer un fragment dansnbsp;une lettre, lequel fuffira a 1’Artifte pournbsp;en faire de nouvelles, exadement fem-blables aux premieres.
En finiffant eet article, je dois pré-venir certaines perfonnes peu inftruites.
-ocr page 261-D’ o P T I Q U Ë. 24^ lefquelles nous demandent quelquefoisnbsp;des verres qui groffiffent les objers , 6cnbsp;qui en même tems les fafletit apperce-voir de loin , que c’eft exiger 1’impofli-*nbsp;ble : ce pnvilége eftrefervé Ha Lunettenbsp;d’approche a deux ou a quatre verres.nbsp;Dans la Lunette fimple plus Ie foyernbsp;en eft court, 6c plus elle groffit les ob-jets; niais par une conféquence nécef*nbsp;faire, moins elle eft propre a faire voifnbsp;les objets éloignés.
Comment Ie verre cofivexe grojfit les ohjetSè
Cer article fervira d’explication a l’obfervation précédente. On a fait voirnbsp;ailleurs que les objets nous paroiflentnbsp;grands a proportion de la grandeur,c’eft-a-dire, de l’ouverture de Tanglefous Ie»nbsp;quel nous les voyons. Or les rayons quinbsp;partent de Tobjet venant a rencontrer lanbsp;furface du verre convexe, s’y brifent ennbsp;approchant de la perpendiculaire ; d’ou.nbsp;il arrive qu’ils fe réuniflent plütót, 6cnbsp;forment par conféquent un angle plusnbsp;obtus, une plus large ouverture qu’ils
n’aurolent fait fans Finterpofition du verre. Ainfi ils nous repréfentent Tobjetnbsp;d’autant plus grand, que la courbure dunbsp;verre eft plus confidérable.
Le verre convexe a encore un autre avantage, c’eft qu’il raflemble 6c fait en-trer dans l’oeil une quantité confidérablenbsp;de rayons, qui, fans fon fecours , fe fe-roient difperfés, öc feroient devenus inu-tiles ; cette abondance de rayons nefertnbsp;pas peu a diftinguer les parties de Fob-jet, mieux qu’on n’auroit fait a la fimplenbsp;vüe.
C’eft apparemment a cette caufe qu’il faut attribuer en partie la différence re-marquable qui fe trouve entre certainesnbsp;perfonnes, dont les unes voyentles ob-jets de beaucoup plus loin que les au-tres avec un verre de même foyer, parnbsp;exemple, de 12 pouces. II faut dire quenbsp;leurs yeux raflemblent en plus grandenbsp;quantité les rayons fortis de la Lunette,nbsp;OU que ces rayons fe brifent dans leurnbsp;organe d’une maniere plus nette 6c plusnbsp;précife. On ne doit done pas toujours
-ocr page 263-s*en prendre au verre, s’il ne produit pas les mêmes effets dans les diversnbsp;fujets, mais plütót a la différente conformation de leurs organes. Voyez Ienbsp;Chapitre 10' de cette feconde partie.nbsp;Réponfe a la troifiéme difficulté,
Ce qui prouve fenfiblement la réu-nion des rayons de la lumiere dans Ie verre convexe , c’eft qu’ils embraffentnbsp;les matieres combuftibles au point denbsp;leur foyer.
Deux efpeces de Lunettes h Pufage de^ vues longues,
Ceux qui voudront prendre unfoin particulier de Ia confervation de leurnbsp;vue, ne doivent pas fe contenter d’unenbsp;feule efpece de Lunettes ; ils fetrouve-ront mieux d’en avoir de deux fortes,nbsp;les unes pour Ie jour, les autres pour lanbsp;nuit : fi celles du jour font, par exetn-ple, des Conferves de fix pieds de foyer,nbsp;celles de nuit pourront être de cinq, ounbsp;niême de quatre pieds. La raifon denbsp;cette différence, c’eft que les Lunettes
Qiij
-ocr page 264-d’un foyet court étant plus convexes que celles d’uii foyer plus long, raflem-blent plus de rayons, êc fuppléent la diminution de lumiere caufée par Tabfen-ceduSoleil, dont 1’éclat ne peut êtrenbsp;égalé pat les bougies, lampes ou cban-delles. L’oeil retirera un grand avan-tage du moyen que je propofe , pareenbsp;que recevant toujours a peu prèslamê-me quantité de rayon , il fe fatigueranbsp;moins , amp;c la prunelle ne fera pas obli-gée de s’ouvrir fi confidérablement Ienbsp;foir, ce qui maintiendra plus longtemsnbsp;les organes dans Ie degré de vigueur ounbsp;ils fe trouveront. Par une fuite néceflai-re , la longueur du point de vue ne di-minuera pas, 6c ce n’eft pas uri médiocre avantage; car quoique les vues cour-tes foient quelquefois auffi bonnes quenbsp;les longues, il eft cependant fort dif-gracieux d’avoir toujours Ie nez fur lesnbsp;objets j comme il arrive prématurémentnbsp;a ceux qui ne s’alTujétiflent pas Ie plusnbsp;qu’ils peuvent a porter des Lunettes d unnbsp;foyer un peu long,
-ocr page 265-'247
Des Lunettes biconvexes.
Les Lunettes ou Conferves biconvexes , c’eft-a-dire, dont les vertes font convexes des deux cótés, conviennentnbsp;mieux aux vues longues , que celles quinbsp;n ont qu une furface convexe i amp; celanbsp;pour deux raifons.
La premiere fe tire de la conformité des vertes biconvexes avec Ie criftal-iin , qui eft la principale humeur denbsp;l’oeil. Les Lunettes étant fakes pournbsp;fupplder au défaut de Torgane affoibli ynbsp;il y a lieu de croire que plus elles appro-cheront de fa figure, plus elles lui pro-cureront de foulagement.
La feconde , c’eft que les Lunettes qui nc font convexes que d’un cóté, amp;nbsp;plattes de l’autre ^ exigent une attentionnbsp;continuelle, pour les placer toujoursnbsp;de maniere, que la furface .plane foitnbsp;la plus proche des yeux, amp; la conve-xité du cóté des objets ; faute de cet-te attention, la vue fouffre amp; s’altèrcnbsp;infenfiblement, comme ceux qui font
dans Ie cas peuvent Tavoir dprouve.
Pour s’en convaincre, il fuffit de rappeller Ie principe general de la Diop-trique, dont on a fi fouvent parlé dansnbsp;Ie cours de eet Ouvrage; fqavoir, quenbsp;les rayons de lumiere qui tombentnbsp;obliquement fur la furface d’un verre biconvexe fe brifent deux fois;nbsp;Tune en entrant, 6c l’autre en fortantnbsp;du verre, ce qui hate 6c facilite leurnbsp;réunion,
Si Ie verre ëtant convexe d’un córé, amp; plan de l’aufre, les rayons entrentnbsp;par la furface convexe, ils s’approchentnbsp;de la perpendiculaire, 6c qette convergence n’eft point dt^truite par la furfacenbsp;plane qui leur fert d’ilTue,
Si au contraire les rayons palTent d a-bord par la furface plane, ils continuent leur chemin en reftant dans leur état denbsp;divergence, jufqu’a ce que Ia furfacenbsp;courbe par laquelle ils fortent les ren-dent convergens.
On voit que dans Ie premier cas les rayons fe réuniff^nt plütót que dans Ie
-ocr page 267-D’ o P T I Q U E. 24jgt; fecond de toute répaiffeur du verre.nbsp;L’expérience s’accorde ici avec Ie rai-fonnemeuf. Prenez un de ces verres mix-tes, 6c ayant tourné la furface plane dunbsp;cóté de Tobjet, par exemple, des ca-raéJères imprimés , la divergence desnbsp;rayons , deviendra fenfible a la cir-conférence du verre lorfque vous re-garderez au travers. C’eft ce que lesnbsp;Ouvriers appel lent berluer : tournez Ienbsp;verre , cerre divergence difparoitra. IInbsp;eft done conftant que les Lunettes bi-conves font préférables a celles qui nenbsp;font convexes que d’un cóté : ceci doitnbsp;s’enteridre toutes chofes égales; car Jenbsp;préférerois fans doute des Lunettesnbsp;mixtes bien travaillées, aux Lunettesnbsp;communes convexes de part 6c d’au-tre.
Mais a Tégard des bonnes Lunettes, ii y a encore une obfervation a faire. IInbsp;nous vient tous les jours des perfonnesnbsp;qui n’ont befoin que des Conferves lesnbsp;plusjeunes, c’eft-a-dire, du plus longnbsp;foyer , lefquelles nous difent qu’el-
-ocr page 268-les voyent les objets plus diftindement avec les yeux, qu’avec les meilleuresnbsp;Lunettes que nous puiffions leur fournir.nbsp;On croiroit d’abord que 1’ufage des Lunettes leur eft prdjudidable, ou tout aunbsp;moins inutile; mals il ne faut pas tou-jours en juger ainfi : il y a des vues dé-licates que I’interpofition de la Lunettenbsp;bleffe amp; incommode , paree qu ellenbsp;femble répandre un petit nuage fur lesnbsp;objets. Mais outre que 1’habitude peutnbsp;beaucoup en ceci, voici ce qu’il fautnbsp;faire pour obvier a cette difficulté ; c’eftnbsp;de ne donner auxplus jeunes Confervesnbsp;que ie moins d’épaifleur qu’il eft poffi-ble. Or on peut les réduire a la Juftenbsp;étendue qu’exige la convexité de leurnbsp;foyer , enforte que ces verres foientnbsp;dans tous les points de la circonférencenbsp;aufli aigus que les bords d’un fol marqué. Alors les Lunettes feront moinsnbsp;incommodes pour ceux qui commen-cent a en porter, ou iis s’y accoutume-ront plus aifément.
-ocr page 269-D’ o P t I Q U E. st ^ i
Des Monocles ou Lunettes h let tnain.
Les Lunettes a un feul verre qu’on tient a la main, appellées commune-ment Monocles j ou Lancetiers , plai’-fent a certaines perfonnes mieux que lesnbsp;Lunettes ordinaires que Pon met fur Ienbsp;nez. On slmagine que celles-ci don-nent un air de vieilieffe, 6c répandent,nbsp;je ne f(^ai quêl ridicule fur la perfon-ne de ceux qui les portent; au lieunbsp;que les Monocles, fans être fujets a denbsp;pareils inconveniens, peuvent être maniés avec grace.
Je ne marrêterai point a combattre ees frivoles avantages: je me contente»nbsp;rai de remarquer, que l’ufage des Lunettes a deux verres eft plus conformenbsp;a la nature que celui des Monocles.nbsp;Nous avons deux yeux dont les axesnbsp;d’abord féparés , fe réunilfent enfuitenbsp;dans un feul point; cette approximationnbsp;des axes ne doit point être forcée, il fautnbsp;qu’elle fuive fans effort la diredlion quenbsp;lui donnent les mufcles optiques. Or
-ocr page 270-en fe fervant de Lunettes a deux vet-res , qui ont chacune leur foyer dif-tin£l, cettq dire£lion n’eft point gênée. II n’en eft pas de même, lorfqu’on ufenbsp;de Monocles, les deux axes optiquesnbsp;font obligés de fe confondre dans Ie mê-meverre j qui naqu’unfeulfoyer. L’ef-fort qu’il faut faire pour cela altère évi-demment Ie jeu de 1’organe; amp; c’eft lanbsp;véritable raifon pour laquelle ceux quinbsp;fe fervent de Monocles fentent bailTernbsp;leur vüe en très-pcu de tems. Souventnbsp;même il arrive que les axes optiquesnbsp;ayant contradé l’habitude d’une fauflenbsp;diredion, ne peuvent plus fe prêter anbsp;l’ufage des Lunettes a deux verres,nbsp;Cet inconvenient devient nul a l’é-gard de ceux qui ne voyent que d’unnbsp;ocil, ainfi ils ne courent aucun rifquenbsp;de fe fervir de Monocles i mais ils nenbsp;f^auroient éviter Tincommodité quinbsp;fe trouve dans Foccupation, de Tunenbsp;des deux mains , amp; dans Ie mouve^nbsp;ment que fa tête eft obligée de fairenbsp;pour fuivrelamain lorfquelle promene
-ocr page 271-D’ o P T I Q U E. cette Lunette fur les objets que 1’onnbsp;confidere.
Comme les Monocles font ordinai-tenient plus larges que les Lunettes a deux verres, la meilleure maniere denbsp;s’en fervir confifte a les tenir bien présnbsp;de l’oeil; par-la on évite Ie changement de foyer, amp; la variété des réfle-xions, qui eft: Ie fecond inconvenientnbsp;de cette efpece de Lunette.
On comprend que la main quifou-tient Ie Monocle a quelque diftance de l’oeil 6c de 1’objet, ne fjauroit être fixe ,nbsp;non plus que la tête qui fuit fon mouvement, d’oü ii arrive que Toeil s appro-che OU s’éloigne a chaque inftant dunbsp;foyer, ce qui change Ie diametre de lanbsp;prunelle, 6c fatigue l’organe.
Outre cela lorfque Ie Monocle fe trouve a une diftance a peu prés égalenbsp;entre l’oeil 6c l’objet, Ie foyer donne denbsp;part 6c d’autre un double produit, dunbsp;moins fi Ie verre eft convexe des deuxnbsp;cdtés; par-la Tobjet fe trouve confidé-rablement grofll, 6c la vue s’accoutu-
-ocr page 272-mant k ce fecours dilpropomonn^ a fon
befoin baiffe en peu de tems,
II eft vrai qu’on peut pater a eet inconvenient , en fe fervant d’un foyer plus long, comme de 12 pouces ; alorsnbsp;on verra les objets auili grands qu’avecnbsp;un verre de 6 pouces que Ton tiendranbsp;prés de l’oeil.
En general, ceux qui ne voudront point quitter l’ufage des Monocles gt;nbsp;malgré tout ce que nous en avons dit,nbsp;doivent êrre atrentifs a prendre des vertes biconvexes d’une courbure pareilienbsp;de part amp; d’autre, paree que l’inégalitdnbsp;en ce genre ne manqueroit pas de préju-dicier a leur vüe ; car la furface moinsnbsp;convexe repréfente i’objet d’une ma-niere un peu louche, amp; diminue la convergence des rayons de la lumiere dansnbsp;l’autre furface, qui eft plus convexe.
Au refte les perfonnes de la Province quis’adrelTeront a nous, pour avoir denbsp;ces Torres de verres conforines a leurnbsp;point de vüe , pourront connoitre Ienbsp;foyer done iis ont befoin, par les mé-
-ocr page 273-D’OPTIQUE. ayj thodes que nous avons ci-devant don-nées.
Ce que nous avons dit jufqu’ici re-garde les vues longues. Quant aux vues courtes dont nous parlerons inceflam-ment, quand elles fe fervent de Monocles ^ elles ont coutume de les tenir présnbsp;de l’osil. Ainfi il convient de leur donnet Ie même foyer des Lunettes a deuxnbsp;verres dont elles pourroient ufer.
ON entend ordlnairement par vues courtes, celle des perfonnes quinbsp;ont Ie criftallin extrémement convexe;nbsp;ce qui fait que les rayons de lumierenbsp;fouffrent de plus grandes réfraétionsnbsp;dans leur organe, êc fe réuniflent plusnbsp;promptement que dans les perfonnesnbsp;qui ont la vue longue,
C’eft pour cela que ces fortes de vue
-ocr page 274-TRAÏTE'
s’approchent Ie plus qu’il eft pollible de Tobjet qu’elles confidérent amp; demanquot;nbsp;dent a être aidées pat des vertes concaves qui rendent les rayons diver-gens , amp; les empêchent de fe raflem-bler avant que d’être parvenus au fondsnbsp;de roeil.
La premiere efpece de vüe courte, comprend celles qui Ie font de naif-fance. Ces fortes de vues , quoiquenbsp;courtes, peuvent être très-bonnes, 6cnbsp;fe paffer de Lunettes : leur en perfua-der l’ufage, ce feroit les aflujétir fansnbsp;nécelTité, corame fans fuccès. On ennbsp;voit qui parviennent a l’age Ie plus avancé, amp; qui meurent fans avoir jamaisnbsp;eu befoin de nous appeller a leur fe-cours.
II paroit même que la vue courte eft un avantage naturel qui nous rendnbsp;capables des operations les plus déli-cates. Corabien d’Artiftes exécutentnbsp;avec Ie feul fccours des yeux, mais a lanbsp;vérité de fort prés ^ des ouvrages ex-trémement fins, que les vues longues
ne
-ocr page 275-D’ o P T I Q U E. ite peuvcnt appercevoir qu’avec desnbsp;Loupes» Les gravures deCalot , de Ienbsp;Clerc, amp; d’autres maitres qui ont tra-vaillé dans Ie même goüt ^ ont dté faitesnbsp;fans Lunettes.
Les Peintres en miniature les plus célèbres, ont eu pout Ia plupart la vüenbsp;courtejamp;cpar-la même ils fembloient nésnbsp;pour eet Art. Dumoins eft-il fort heu-reux pour Ie public , qu’ilsayent fait fer-vir les difpofitions qu’ils avoient recüesnbsp;de la nature a -la perfection d’un genrenbsp;d’ouvrage, ou l’on demande une exaCtiquot;nbsp;tude fi recherchée.
Cette reflexion m’engage dans une autre qui pourra paroitte étrangère a lanbsp;niaticre que je traite j mais j’efperenbsp;qu’on i’approuvera en faveur de i’inté-rêt public, qui me l’a infpiré : elle re-garde ceux qui ont des enfans nésavecnbsp;des vues courtes. J’ai reconnu dans Ienbsp;plus grand nombre des talens finguliers,nbsp;les uns pour une chofe, amp; les autresnbsp;pour une autre, ce qui efl: bien plus rare dans les enfans qui ont la vüe longucj
R
-ocr page 276-2j8 traite^
II feroit a fouhaiter que les parens y fif-fent une attention particuliere , amp; qu’ilg applicaflênt ces enfans aux occupationsnbsp;les plus conformes a cette difpofition ,nbsp;qui les mettroit en état d’exceller dansnbsp;Ie genre qu ils auroient choifi. On fqaitnbsp;qu’il n’eft pas pollible de réuflir quandnbsp;on marche hors de ia voie que la Providence femble nous tracer par les donsnbsp;naturels qu’elle nous diftribue. II eftnbsp;certain que les vues courtes jugent plusnbsp;fürement que les longues de routes fortes d'ouvrages de rnéchanique. Onnbsp;pourroit en rapporter la raifon phyfi-que ; ii faut moins de lumiere a ceux-lanbsp;qu’a ceux-ci. L'excès de lumiere ébloüitnbsp;les derniers, amp; les rend, pour ainfi dire,nbsp;aveugles fur une infinité de défauts. Lesnbsp;derniers au contraire examinant toutnbsp;avec une fcrupuleufe attention , on di-roit que leurs regards pénétrent jufqu’anbsp;la feconde furface des objets, amp; riennbsp;n’échappe a leur examen.
L’expériencem’a encore appris que Ie plus grand nombre des Ouvriers qui
-ocr page 277-D’ o P T I Q U E. as9 travaillent fur *des matieres extréme-ment brillantes, comme l’or, Targentnbsp;6c la foie ^ perdent bientót la vüe, ounbsp;font contraints d’abandonner ce genrenbsp;d’occupation. Parmx ces Ouvriers ceuxnbsp;qui om Ia vüe courte, feroient plu5 uti-lement employés a travailler fur desnbsp;matieres brunes ou noires, qui fatiguentnbsp;les vues longues; car les vues gourtesnbsp;nom pas befoin de beaucoup de lu-miere pour appercevoir les plus petitsnbsp;objets : 6c lorfque les rayons font tropnbsp;abondans j leurs mufcles s’énerventparnbsp;1’efFort qu ils font pour en écarter Ienbsp;fuperflu, ce qui rend peu a peu Tor-gane tout-a-fait infenfible.
II y a des gens qui prétendent que les vues courtes dont je parle doiventnbsp;prendre des Conferves a un certain Ige,nbsp;On allégue que par-la ils ménagerontnbsp;leur vüe, 6c ne courront jamais rifquenbsp;de la perdre totalement, ou au moinsnbsp;donncr occafion aux gatarattes, dont onnbsp;parlera dans ia fuite de ce Chapitre .,nbsp;gomme il eft arjriyé a plufieurs pour avoie
ïl ij
-ocr page 278-2(^0 TRAIT E' négligé cette précauc^n. Je ne pulsnbsp;approuver ce fentiment , amp; j’ai déjanbsp;jnontré que l’%e précifément n’eft pointnbsp;line marque certaine du befoin qu’on anbsp;de fe fervir de Lunettes. Ainfi je ré-ponds que les vues courtes a qui ellesnbsp;paroiffent néceflaires, en ont contraélénbsp;ia néceffité par un travail forcé , ou parnbsp;quelque indifpofition qul leur eft furve-nue. En ce cas, amp; avant que la vüe foknbsp;confidérablementbaiffée, il eft bon denbsp;leur donner d’abord des verres d’un foyernbsp;un peu long, comme de dix a douzenbsp;pouces. On les gêneroit extrémementnbsp;ü Ton vouloit les affujétir a des foyersnbsp;beaucoup plus courts. Au refte commenbsp;lage n’y fait rien , ces foyers de dix anbsp;douze pouces peuvent convenir a desnbsp;perfonnes de 2 j , 40, 70 a 60 ans. IInbsp;faut avoir égard aux difpofitions parti-culieres des fujet, bien plus qu’a toutenbsp;autre chofe.
La meilleure raifon que Ton puifle donner pour juftifier 1’ufage des Con-ferves j a l’égard des vues courtes öc
-ocr page 279-D’ o P T I Q U E. 26ï bonnes, c’eft que ces Lunettes ^ pour-vü qu’eliesfoient très-régulteres,abré-gent une partie du chemin qui fe trou-ve entre Toeil êc I’objet , amp; ne fatiguentnbsp;pas tant Torgane, paree que fon effortnbsp;n’eft tenu d’aller que jufques au centrenbsp;du verre ou foyer qui fait.feul Ie reftenbsp;de l’ouvrage. Mais ce raifonnement nenbsp;paroitra pas convainquant a ces vuesnbsp;fortes, que les Conferves embarraffent,nbsp;au lieu de les aider. II faut toujours ennbsp;revenir au point décifif qui d;oit réglernbsp;Tufage des Lunettes, foibleffe ou alré-. ration dans l’organe.
Ce font en effet les vues courtes de foibleffe que je place au fecond rang,nbsp;qui doivent appeller les Lunettes a leurnbsp;fecours. On peut leur enfournir de troisnbsp;fortes j Lunettes ordinaires a mettre fucnbsp;Ie nez, avec des vertes concaves; Lunettes d’approche a deux verres. Punnbsp;concave, amp;I’autreconvexeyenfin Lu^nbsp;nettes a la main a un feul verre.
Mais fi Ton fe fertde ces dernieres, il faut être attentifs a les porter tantot ^
R iij
-ocr page 280-^52 TRAIT R droit, amp; tantot a gauche, pour Confef-Ver une égale force dans les deux yeux 5nbsp;fans cette précaution I’ceil qu’on aban-donne a lui-même perd une partie de fanbsp;vigueur, 6c baiffe quelquefois jufqu’aunbsp;point de ne trouver aucun foulagementnbsp;dans notre Arn
La troifieme efpece coniprend les perfonnes qui ont la vue d’un oeil plusnbsp;court que celle de i’autre ; il n’eft pasnbsp;aifé de les fervir: il faut y apporter denbsp;grartdes attentions; examiner fcrupu-leufement le point de vue de chaque oeilnbsp;en particulier, 6c leur donnet des Lunettes dont les verres foient propor-tionnés a leurs différerts befoins cettenbsp;proportion affemble quelquefois dansnbsp;une mênie Lunette, un verre concavenbsp;avec un verre convexe, ou des verresnbsp;concaves de foyer trés-différent. Nousnbsp;tenvoyons le Lefteur a ce nous avonsnbsp;dit fur cette matiere dans Farticle desnbsp;vues longues, troifiéme efpece.
La quatriéme efpece eft des vues louches i car le loucher peut fe trouver
-ocr page 281-D’ o P T I Q U E. 263 ^galement dans les vues courtes j com-me dans les vues longues. A Pégardnbsp;de ceux qui ont ce défaut, il faut examiner fi les deux yeux font de la mê-me force : en cas d’inégalité, on doknbsp;leur donner des Lunettes compoféesnbsp;de vertes a foyer inégaux, 6c marquernbsp;foigneufement les cotés de la Lunette,nbsp;pour diftinguer celui qui convient a Toeilnbsp;droit j de celui qui eft propre a Tceilnbsp;gauche. Voyez ce qui a été dit dansnbsp;Tarticle du diametre des Lunettes, cha-pitre fecond, vous y trouverez une ob-lervation importante pour les vues louches. ¦
En voici une autre qui n’eft pas d une moindre conféquence.
Les vues louches font celles qui voulant regarder un objet, font obligeesnbsp;de diriger l’axe de l’un des yeux d’uncnbsp;part, tandis que l’axe de l’autre oeil fenbsp;tourne d’un autre cóté. Ce défaut vientnbsp;de ce que la partie la plus éminente denbsp;la cornée , chez les perfonnes louches ,nbsp;ell: fitoé dans un oeil différemment qu^
R iv
-ocr page 282-dans l’autre. Or comme Tobjet qiie Ton veut confidérer doir êrre placd vis-a-vis cette partie plus faülante de la cor-nee, afin que les rayons qui en font ré-fiéchis parviennent a larétine, ils’en-fuit que les louches ne fcauroient diri-ger uniformement leurs axes optiques.nbsp;C'eft pourquoi ils paroiffentregarder denbsp;travers, cc que les autres hommes re-»nbsp;gardent diredemenr.
On eoncoitque i’elfét de cette obli-qulté diminue a proportion de 1’éloi-gnementdes objets ; c’eft la raifon pour laquelieles louches voyentde loin avecnbsp;des Lunettes a vertes concaves , quinbsp;rendent les rayoos divergens, ficfaci-litent par conféqüent leur entree dansnbsp;la prunelle amp; Ie fonds de Toeih Par unenbsp;raifon contraire les verres convexes nenbsp;fcauroient leur eonvenir.
Je place dans Ie cinquiéme rang ceux qui ont foulFert l’opdration de Ianbsp;catarade d’un feul oeil, I’autre reliantnbsp;court, tel qu’ii étoit auparavant. Cesnbsp;foïtes de j)erfonnes doivent apporter de
-ocr page 283-D’ o P T I Q ü E.
grandes precautions dans Ic choix des verres qui conviennent a leurs yeux: ilnbsp;faut fur-tout avoir égard a Pinégalité denbsp;force de l’un 6c fautre oeil, pour leurnbsp;donner des Lunettes compofées alorsnbsp;de difFérens foyers, comme de diffé-rentes courbures.
II y a une derniere efpece de gens, qui font obliges de cligner les yeuxnbsp;lorfqu’ils obfervent un objet; ce font desnbsp;vues délicates qu’unetrop grande quan-tité de lumiere blefle 6c fatigue; c’eft cenbsp;qui nous arrive a tous lorfque nous ve-nons des ténèbres au grand jour, ounbsp;lorfque nous regardons Ie Soleil. L’ha-bitude de clignoter peut encore venirnbsp;du vice de la prunelle, qui étant tropnbsp;large , recoit plus de lumiere qu’il nenbsp;faudroit: celle des Hiboux eft ainfi con-formée, auffi cherchent-ils leslieuxfom-bres pour fe dérober au grand jour. Denbsp;niême les perfonnes dont nousparlonsnbsp;voyent mieux quand Ie jour baine,6cnbsp;quand il eft prefque nuit clofe, qu’ilsnenbsp;font en plein midi. Comme les verres
-ocr page 284-2^.? TRAITE' concaves font diverger les rayons , ilsnbsp;font propres a ces fortes de vues.
Des verves concaves propres aux vues courtes»
C’eft la trop grande convcxité du criftallin dant les vues courtes qui lesnbsp;oblige d’avoir recours aux verres concaves , pour empêcher la reunion tropnbsp;prompte des rayons delalumiere. Maisnbsp;il en eft des verres concaves commenbsp;des convexes , c’eft-a-dire, qu’ils fontnbsp;de deux fortes; les uns concaves d’unenbsp;part feulement, 6c plans de 1’autre ; lesnbsp;feconds concaves des deux cótés. Ceux-ci font les plus convenables , non-pointnbsp;par aucune fimilitude avec la configuration du criftallin , comme il a été ditnbsp;a 1’égard des verres biconves; mais plu-tot au contraire, paree que les verresnbsp;concaves des deux cótés , corrigent parnbsp;leur figure oppofée, 1’excès de cohve-xité des vüs courtes j mieux 6c plusfü-rement que ne feroient les verres concaves d’un feul cóté.
-ocr page 285-De-la il eft évident que les vertes con-vexes ne font point propres aux vues couttes,paree qu’ils aident la réunion desnbsp;rayons qui n’ell déja que trop hatée a leurnbsp;égard. Mais fi les verres concaves leurnbsp;font utiles en retardant cette réunion,parnbsp;une conféquence néceüaire ilsrapetif-fent les objets, en les faifant voir fousnbsp;un plus petit’angle.
Quant a la matiere des verres concaves, elle doit être aufli pure amp; auffi exaétement fa^onnée que celle des verres convexes.Les couleurs les plus avan-tageufes pour les vues courtes, font celles qui tirent fur Ie jaune ou fur Ie verdnbsp;d’eau; mais Ie grand blanc leur èft or-dinairement nuifible»
Je paffe a la détermination des foyers. Nous avons fait voir que les vues courtes de naiffance, mais bonnes d’ailleurs,nbsp;n’ont pasbefoin de Lunettes ni de Gon-ferves. Si cependant quelques perfon-nes en veulent uferpar précaution, il ncnbsp;faut point leur donner d’autres verresnbsp;que eeux qui font précifément l’effet de
-ocr page 286-leur vues, c’eft-a-dire, dont Ie foyer eft a leur point, autrement leur vüe bajfle-ra infaiiliblement ; auquel cas les premieres Conferves qui leur conviennentnbsp;font de 4pieds, 5 pieds amp; demi, ounbsp;3 pieds de foyer. On peut enfuitepaf-fer, felon Ie befoin, a des foyers plusnbsp;courts, comme de 20, 18, 15 pou-ces, 6cc. en obfervant ce qui a été ditnbsp;ailleurs pour les vues longues.
II faut en ufer a peu prés de même a l’égard des vues courtes amp; foibles quinbsp;forment la feconde efpece, amp; prendrenbsp;garde fur-tout de ne pas forcer leur vüenbsp;par des foyers trop courts, de pèur d’ennbsp;hater Ie dépériflement.
La troifiéme efpece, qui eft des courtes vues mlxtes, exige bien des attentions ; il faut leur faire eflayer, comme aux vues longues, différens verres , amp; affembler dans une même Lunettenbsp;ceux qui feront juftes a leur point. II arrive quelquefois, après un férieux examen , que l’on eft obligé de joindre ut»nbsp;yerre convexe avec un concave, tant U
-ocr page 287-D’ o P T I Q U E. fe peut trouver de difparité entte lesnbsp;yeux d’une même perfonne. D’autre foisnbsp;il faudra joindre deux vertes concavesnbsp;de foyer très-différent, comme de dou-ze, amp; de fix pouces, amp;c.
II eft important d’obferver ici,que plus les vues font foibles 6c défeöueufes,nbsp;plus les vertes qu’on leur deftine doi-vent être parfaits. La moindre irrëgula-rité étant capable de leur caufer un grandnbsp;préjudice.
On dok encore avoir ëgard a ThabL tude qu’elles ont contratlée. Je m’ex-plique. Un verre de Lunette fe cafle.nbsp;Quand il s’agit dele remplacer,PAr-tifie doit être attentif Ldonner un autrenbsp;verre de meme couleur que Ie premier;nbsp;6c pour ne s’y pas trompet,il faut fenbsp;fervir du moindre fragment que l’ou auranbsp;püconferver, comme d’une piece denbsp;comparaifon.
Il n’eft pas moins indifpenfable de donner a ce fecond verre la courburenbsp;du premier. Pour cela, il faut être biennbsp;fót du baflin fur lequel on Ie facfonneraj
-ocr page 288-270 TRAIT E' nous avons fait voir ailleurs, que lesnbsp;baflins changent aifément de courbu-re en travaillant. Si Ton veut pouflernbsp;I’exaditude jufqu’au point ou elle peutnbsp;aller, on doit faire travailler chaquenbsp;cóté du verre fur des baflins différents ,nbsp;mais pat le même Ouvrier; car il y en anbsp;qui pouflent le douci plus loin que d’au*nbsp;tres.
Quant a I’age, il eft aflez inutile d’y faire attention. J’ai donné le mêmenbsp;foyer de deux pouces amp; demi a troisnbsp;perfonnes ; 1’une de 2 8 , la 2' de 5* 5quot;,nbsp;amp; la 3quot; de 80 ans. Une autre fois lenbsp;même foyer de quatre pieds a un jeunenbsp;hommede 24 ans, amp; a une Dame dcnbsp;70, tons s’en font bien trouvés, pareenbsp;que ces vertes étoient proportionnés anbsp;leurs difpofitions. Ainfiles perfonnes denbsp;Province doivent s’attacherj lorfqu’el-les nous demandent des Lunettes, anbsp;nous faire connoitre Tétendue de leurnbsp;point de vüe, plutót que leur age, J’ainbsp;donné plufieurs moyens dont elles peu-yent fe fervir pour connoitre ce point.
-ocr page 289-D’ o P T I Q U nbsp;nbsp;nbsp;271^
J’en donnerai inceflamment un autre pour les vues courtes en particulier.
Nous n’ajouterons rienici a ce que nous avons dit ailieurs touchant la qua-triéme efpece de vues courtes; la principale précaution confifte , comme anbsp;régard des vues mixtes, a proportion-ner les verres des Lunettes , a la diC-pofition particuliere de chacun de leursnbsp;yeux.
Pour la cinquiénae claffe, il faut dif-tinguer fi Popération de la catarade, qui naétéfaite que fur un oeil, il peutnbsp;fe faire que Pautre oeiln’en ait pas éténbsp;affoibli i amp; dans ce cas les Lunettesnbsp;dont il ufolt auparavant, pourront encore lui fuffire. Mais comme il eft rarenbsp;que Ie point de vue n’en ait pas été con-fidérablement altéré, on fera obligé denbsp;recourir a des verres d’un foyer plusnbsp;avantageux.
Tl faut dire Ia même chofe dc Poeil qui a fouffert Popération; je veux direnbsp;qu’il faut lui donner un verre convena-ble a fon point, que Pon affemblera
-ocr page 290-^72 TRAITE' dans une même Lunette, avecleverrênbsp;proportionné a l’autre oeil. Si pat ha*nbsp;zard, ce qui eft fort rare, Toeil fain nenbsp;fe fervoit pas auparavant de Lunettes;nbsp;comme l’ceil malade ne fcauroit s’ennbsp;pafler, il faut compofer une Lunettenbsp;dont l’un des verres foit plan des deuxnbsp;cótés, amp; qui par conféquent ne faffenbsp;aucun effet dans Toeil bien difpofé.
Quant a ceux qui ont fouflfert l’opé-ration fur les deux yeux, il eft difficile d’dtablir quelque chofe de précis a leurnbsp;égard. On peut dire en général que lesnbsp;jeunes gens font plus a portee d’êrrenbsp;fecourus , que les perfonnes les plusnbsp;avancées en age; mals il eft bon dat-tendre qu’ilfe foit écoulé au moins troisnbsp;mois depuis l’opération pour prendrenbsp;fon patti. Cet efpace de tems eft né-ceffaire pour juger fainement de Té-tat des yeux des malades , commenbsp;nous allons Ie prouver inceflamment.
Quelquefois la vue fe trouve telle-raent affoiblie après l’opération, qu’elle ne peut rccevoir de foulagement des
meilleures
-ocr page 291-D’ o P T I Q U È. 271^ mellleures Lunettes. Mr Gèndron,nbsp;l’un des plus célèbres Oculiftes de no-tre fiécle, m’a fait l’honneur de m’a-dreffer plufieurs perfonnes auxquellesnbsp;on avoit fait i’opération. J’ai tachénbsp;d’être utile a tous ; mais j’ai avoué anbsp;quelques-uns, que les fecours de 1’attnbsp;ne leur étoit d’aucune utilité, vü leurnbsp;difpofirion adtuelle ; qu’iis devoient fenbsp;contenter du peu d’avantage que la fim*nbsp;ple vüe poütroit leur fournir j plütórnbsp;que de forcer, amp; par conféquent dé*nbsp;grader de plus en plus la vigueur quiinbsp;reftoit dans leurs organes, par l’ufagdnbsp;des Lunettes extrémement convexeSjnbsp;qu’on feroit obligé de leur donner; quenbsp;Ie repos étoit Ie meilleur reméde qu’onnbsp;peut leur confeiller dans la circonftan-ce; amp; qu’entin Ie tems apporteroit peut-êrre quelque changement dans leur fi-tuarion, qui les metrroit en état de tirernbsp;du fecours des vertes optiques.
Généralement pariant , on prétend que les vues courtes font plus fujetresnbsp;a la Cataratte que les longues i ceft
274 nbsp;nbsp;nbsp;TRAIT E'
pourquoi J’al remis a parler des unes amp; des autres en cet eadrok.
Jdée de /’operation de la Catara6le.
L’opération de la Cataraöe eft lafup-preffion d’une partie eflentiei a la per-fedtion de la vuc, je veux dire le crif-tallin, quiayant perdu fa tranfparence, intercepte alors leg rayons de lumierenbsp;qui paflent au travers de la prunelle gt;nbsp;amp; arrête route communicaton d’ima-ges, d’objets extérieurs fur la rétine. Cenbsp;criftallin une fois forti de 1’axe de I’oeil,nbsp;6c abattu inférieurement a I’humeurnbsp;aqueufe, 6c a Thumeur vitrée, les rayonsnbsp;de lumiere nous repréfente de nouveaunbsp;les objets que nous avions perdus dcnbsp;vue , beaucoup plus foiblement a lanbsp;vérité qu’avant cet accident. Voilanbsp;pourquoi on eft obligé de fuppléer aunbsp;criftallin , non-feulement par des ver-res d’une convexite fupérieure aux Lunettes, même les plus agées, mais encore paree qu’ordinairement la vue denbsp;ceux a qui on a fait cette opération^refte
-ocr page 293-D’ o P T I Q U E. par la perte du criftallin beaucoup plusnbsp;baffe que celles des perfonnes les plusnbsp;avancées en ige. Je n’en ai encore trou-vé aucune, qui après Fopération putnbsp;lire OU écrire une ligne facilement fansnbsp;ce fecours; 6c j’en ai vd plufieurs poucnbsp;qui ces fortes de Lunettes étoientnbsp;préjudiciables, auxquelles j’ai confeil-ié de fe bien donner de garde de leurnbsp;ufage , amp; de profiter de cette nouvellenbsp;vue , quoique foible, que 1’opérationnbsp;feule avoir été capable de leur procurer.
Les verres convexes conviennent done aux vues courtes , comme auxnbsp;vues longues dans Ie cas de la Cata-rade abattue. L’opération de la Cata-rade n’e'tant autre chofe que I’abaiffe-ment ou la dépreffion de la lentillenbsp;du criftallin ; l’humeur vitrde prenantnbsp;alors la place de ia criftalline d’unenbsp;maniere conforme a fa figure lenticu-laire, en exerce les fondions, amp; re-tablit par conféquent la vue; la tropnbsp;grande convejeité naturelle de cette
humeur criftaUine n’eft done plus un obftacle a l’ufage des verres convexes.nbsp;On pourra leur en fournir depuis 4nbsp;pouces de foyer jufqu’a 18 lignespournbsp;les plus foibles. S’il y a quelques vuesnbsp;qui demandent de Ia régularité pournbsp;ia courbure des verres , c’eft fans con-tredit, celles qui ont fouffertes l’opé-ration de la Catara£te. L Opticien doitnbsp;fe fouvenir que dans pareil cas, fonnbsp;verre doit être pour ces perfonnes-lanbsp;un criftallin artificiel , qui doit parnbsp;conféquent avoir toute la perfedionnbsp;dont Tart foit capable, autrement ilnbsp;courra les rifques de faire remonter lanbsp;CataraÊle, comme je vais Ie prouver,nbsp;amp; faire perdre Ie fruit d une opérationnbsp;quelquefois bien faite.
Quand j'exige qu’ori ne donne des Lunettes aux perfonnes opdrées quenbsp;troismois après l’opération, c’eft pournbsp;plufieurs raifons,
Premierement , c’eft que les Lunettes peuvent occafionner Ie retour de ia C^tarafte^ par la contraction que
D’ o P T I Q U E. 277 l'excès OU Tirrégularité de la cour-bure des verres , peut procurer a toutnbsp;Ie globe de l’oeil. Et Ie cas dans lequelnbsp;les Lunettes peuvent être extrémementnbsp;nuifibles , c’eft lorfqu’on a haché Ienbsp;criftallin avec fa capfule, (ce qui arrivenbsp;toujours, lorfque la Cataradte eft adhe-gt;nbsp;rente j) plufieurs lambeaux fe trouvantnbsp;repréfentés au fond lt;ie l’oeil pat la furfa-ce du verre, qui au lieu d’être un moyerinbsp;de fenfation plus exadle öc plus réguliere, devient par fa proxiinité immé-diate del’organe, un obftacle très^pré-judiciable par tous les ébranlemens quenbsp;l’image de tous ces lambeaux occafiomnbsp;ne fur la rétine,
Secondemenc, l’humeur vitree ayant pris la place de la criftalline, amp; étantnbsp;moins denfe qifelle , eft plus fujettenbsp;avec Ie tems a devenir plus convexe inbsp;dans lequel cas nous fommes obligésnbsp;alors de donnet des verres d un foyernbsp;plus long que nous n’en aurions don-né quinze jours après Topération. Importante raifort de diffe'rer J ufage de§
-ocr page 296-Lunettes, pour apprendre par le terns 1’efpece de courbure que prendra i’hu-meur vitrée , pour décider d’une ma-niere plus fure pour les malades lenbsp;foyer des verres qui leur fera le plusnbsp;avantageux.
Derniêre raifon. 11 arrive quelque-fois en abattant la Cataradle , furt-tout lorfqu’elle eft laiteufe j une extrava-fion de liqueurs , qui trouble la lim-pidité de route la fubftance de I’oeil,nbsp;de facon que les rayons de la lumiere nenbsp;peuvent nous donner que des imagesnbsp;confufes des objets; il faut done aullinbsp;attendre la clarification des liqueurs desnbsp;yeux.
Je n’ai rien a dire de particulier tou-chant la fixieme clalTe j qui eft compo-fée des perfonnes fujettes a cligner les yeux^ fi ce n’eft qu’ii convient de leurnbsp;donner des verres concaves , qui fervi-ronta écarter une partie des rayons dontnbsp;la trop grande abondance les fatigue.nbsp;Mais il faut ici, comme ailleurs, avoirnbsp;égard dans le choix des verres a la force
-ocr page 297-D’OPTIQUE. 27_9 plus OU moins grands de leur point denbsp;yüe.
On peut dire encore, fuivant 1’cxpé-rlence que j’en ai faite, que ces fix fortes de vues courtes fe foudivifent entrentenbsp;efpeces différentesj puifque les moinsnbsp;courtes font fufceptibles de fecoursnbsp;avec des verres de 6 pieds de foyer j ynbsp;pieds, 4 pieds, 5 pieds, 50 pouces,nbsp;54, 20, 18, \ 6f 14, 12, io,pamp;8nbsp;pouces. Les plus courtes fe fervent denbsp;verres des foyers de 7 pouces , 7 pouces , 6 pouces ~, dquot; pouces, y poucesnbsp;y pouces, 4 pouces ~, 4 pouces , 5nbsp;pouces 5 pouces, 2 pouces 27 U-gnes, 2 pouces 2 i lignes. Les plusnbsp;courtes öc les plus rares, 18 6c 15 li-gnes.
Moyens dont les vues courtes peuvent fe fervirpour connottre leur point de vüe»
Une perfonne de Province, qui a la vue courte, m’écrivit il y a quelquesnbsp;années, qu’après avoir eflayé diflférentcsnbsp;fortes de verres chez les Marchands d®
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Lunefres , elle n’avoit point encore réuiïï a en trouver de convenables a fanbsp;Vue , les unes ou les aurres étant ou tropnbsp;courtes, ou trop longues ; amp; que fautenbsp;defecours elle éroit fouvent obligée denbsp;demeurer dans 1’inaöion.
Je lui re'pondis qu’olle pouvoif m’en-voyer fon point de vue, en fe fervant pour cela d’un dernier expedient quenbsp;j’avois imaginé, amp; qui a dté fuivi d’unnbsp;heureux fuccès a l’égard de plufieursnbsp;yues courtes qui s’etoient adreflees anbsp;moi. II confifte a mefurer avec un filnbsp;Tefpace ou la diftance des yeux jufqu’anbsp;i’objet VÜ diftindement; cet objet doitnbsp;être, par example, des caradères im-primes ou manuferits, amp; a m’envoyernbsp;ce fil: la perfonne dont je parle fuivitnbsp;rnon confeil. Par l'étendue du fil, je ju-geai qu’il lui falloit des verres conca^nbsp;ves de huir poaces de foyer. L’expé-rience confirma ce jugemenr. Cettenbsp;perfonne fut trés - fatisfaite des verresnbsp;de ce foyer; elle me fit renir dans lanbsp;fuite environ deux douzaines de verres
-ocr page 299-D’ o P T I Q U E. 281 achetés chez di vers Marchands. A présnbsp;en avoir fait Texamen, je trouvai quenbsp;les uns avoient 14, 1 5 , 15, 18 6c 20nbsp;pouces de foyer, 6c les autres 10,5’,nbsp;4 6c 3 pouces. C’eft pourquoi aucunnbsp;n’étoit proportionné a fon point de vüe.
Lorfque les vues courtes qui ont be-foin de Lunettes fe préfentent a nous , il nous eft aifé de connoitre leur pointnbsp;par la diftance que nous leur vqyonsnbsp;prendre pour difcerner les objers, ounbsp;par Ie foyer des verres que nous leurnbsp;faifons effayer. Mais a l’égard des abfens,nbsp;je n’ai point encore trouvé de moyennbsp;plus abrégé 6c plus commode, que celuinbsp;que je viens d’indiquer. II eftnéanmoinsnbsp;fujet a quelques exceptions.
Exceptions at* moyen donnê.
Les exceptions que je vais propofer dans eet article, font fondées fur deuxnbsp;fairs furprenans, dont je puis attefter lanbsp;vdrité, puifquilsfe font paffes fous mesnbsp;yeux.
Premierement, Une Dame agde d©
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ou ’^6 ans , s’étant adreffée a moi pour fe procurer des Lunettes, je re-contius par diverfes expériences, qu’eLnbsp;le ne pouvoit lire diftin£tement qu’ennbsp;tenant fonlivre a fix pouces de diftancenbsp;de fes yeux. Je lui fis eflayer d’abord desnbsp;verres de 4 amp; j pouces, 6c fucceflive'nbsp;ment de óquot; 6c 7 pouces, 6cc. elle ne putnbsp;ike commodément que lorfque je luinbsp;eus donné un verre de 18 pouces denbsp;foyer.
Je f^ai aufli que quelques courtes vfies qui ufent de Lunettes, ont trou-vd plus d’avantages dans celles quinbsp;avoient un foyer double de leur pointnbsp;de vue, que dans celles qui dtoient de lanbsp;même mefure.
Secondement. J’ai fervi un jeune homme de 24 ans, qui voyoitdiftin£le'nbsp;ment a la diftance de 7 pouces. Lesnbsp;verres de ce foyer ne lui procuroientnbsp;point d’aifance, 6c n’augmentoient pasnbsp;i’étendue de Ion point; il retiroit encorenbsp;moins d’avantage des verres d’un foyernbsp;plus long. Je m’avifai de lui faire ef-
-ocr page 301-fayer des foyers plus courts, amp; je par-vins avec un verre de 3 pouces öcdemi a lui procurer la vüe claire amp; diftinflenbsp;des objets a 1 y , amp; mêine 18 poucesnbsp;d’éloignement.
J’avoue que ces exemples font rates; mais ils n’en font pas moins conftans.nbsp;Je n’entreprendrai point ,( amp; fans doutenbsp;Ie public judicieux ne l’exige pas denbsp;moi,) d’expliquer ces phénomenes, ilnbsp;eft certain qu’ils dépendent d’une conf-trufbon finguliere des organes. Dans Ienbsp;premier cas, peut-être que la longueurnbsp;du foyer force Ia prunelle a s’élargir,nbsp;amp; par-la procure la vüe de Tobjet a unenbsp;diftance éloignée ; tandis qu un foyernbsp;plus court lailTe la prunelle dans fon étatnbsp;ordinaire.
Dans Ie fecond cas, ne pourroit-on pas dire, qu’un foyer plus court procu-rant une plus grande abondance denbsp;rayons, fait une plus forte impreflionnbsp;fut la rétine amp; fur les mufcles optiques,nbsp;qui donne pat confdquent la faciliténbsp;d’appercevoir lés objets éloignës mieux
-ocr page 302-que ne ferolt un foyer plus long.
Quoi qu il en foit, j’ai été bien aife de communiquer aux Artiftes ces Obferva-tions fingulieres. Elles previendront lanbsp;furprife oü pourroit les jetter l’expé-rience qu’ils auront peut-être occalionnbsp;d’en faire eux-mêmes. Elles les mettrontnbsp;audi en garde contre une préventionnbsp;aufli commune que mal fondée j quinbsp;fait foupt^onner a quelqueS'Uns, que lesnbsp;acheteurs nous en impofent, lorfqu’ilsnbsp;nous déclarent l’effet que nos verresnbsp;produifentfurleursorganes. Quel pourroit être en cela leur but, amp; peut-onnbsp;croire qu’ils veuillent fe trompet eux-mêmes en cherchant a noü^ induire ennbsp;erreur ? II eft bien plus raifonnable denbsp;croire qu’il y a une infinité d’effetsnbsp;dont nous ignorons les caufes j maisnbsp;qui n’en font pas moinsréels. Une étude aflTidue, 6c les inftruêlions desScja-vans, nous en procureront peut-être unnbsp;jour la connoiffance.
Malgré ces exceptions , Ie moyen que j’ai propofd ne laiflera pas d’être
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D’OPTTQÜE. 28;
d’une grande utiiité, paree que les deux cas dont j’ai parlé ne font pas communs ,nbsp;ainfi que je Tai déja obfervé. Et dans Ienbsp;fonds cette méthode nous conduiratou-jours a quelque chofe de plus fur,qucnbsp;d’envoyer au hazard des verres de i o gt;nbsp;12 a i j pouces de foyer, a des per-fonnes qui auroient befoin de ceux de ynbsp;6c 6 pouces, ou de 20 6c 24.
Voici même une précaution que Ton peut prendre lorfqu’on a lieu denbsp;craindre Terreur, c’eft d’envoyer avecnbsp;Ie verre du foyer que Ton demande,nbsp;deux autres verres, Tun d’un foyer fu-périeur, 6c Tautre d’un foyer inférieur.nbsp;Par exemple, fi la longueur demandéenbsp;eft 12 pouces, on enverra trois verres ; Ie premier de i o, lefecond de 12 ,nbsp;6c Ie troifiéme de 14 pouces. II arriveranbsp;rarement que Tun des trois ne conviennenbsp;pas a celui qui nous aura donné la com-mirtion.
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LE loucher dans la plupart des enfans ne vient d’aucun vice de con-foriuation, mais de la mauvaife habitude qu’ils (Tonrradent de tourner leurs yeux en même-tems de différens cótés.nbsp;Cet accident leur arrive Ie plus fouventnbsp;lorfqu’ils veulent imiter d’autres enfansnbsp;déja louches, ou lorfqu’onleur prdfentenbsp;plufieurs objets a la fois.
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On en voit encore qui s’accoutu-ment a loucher , lorfqu’ils font placés pendant un tems confidérable a cóténbsp;d’une chandelle, ou bougie, ou d’unenbsp;fenêtre, ou enfin de quelqu’autre objetnbsp;ëclairé, capable d’attirer leurs regards.nbsp;Alors, foit par pareffe, foit par craintenbsp;qu’on les reprenne, au lieu de tournernbsp;les deux yeux öc toute la tête vers l’objetnbsp;de leur curfofité, ils fe contentent de
-ocr page 305-D’ o P T I Q U E. 287 Ie regarder comme k la dérobéc avecnbsp;l’oeil qui en eft Ie plus voifin; d’oü naitnbsp;enfuite la défunion des axes optiques ,nbsp;OU l’habitude de loucher.
J’ai connu une Dame qui s’dtoit oc-cupée dans fon enfance a contrefaire les perfonnes louches; elle y réuffiflbitnbsp;11 bien, qu’elle devenoit, quand elle Ienbsp;voulolt, méconnoiffable a ceux mêmenbsp;qui la fréquentoient tous les jours. Anbsp;Page de trente ans, l’un de fes yeux,nbsp;( c’eft apparemment celui qui s’étoir Ienbsp;plus exercé au jeu que Ton vient de de-crire,) baifla fi confidérablement, quenbsp;lorfqu’elle refolut de faire ufage de Con-ferves, dont elle avoir extrémementbe-foin, je fus obligé de lui en donnernbsp;d’aflbrties de verres proportionnés aunbsp;point de vue de chacun de fes yeux,nbsp;mais très-diflférens enrre eux ; car l’unnbsp;étoit convexe de 4 pieds de foyer, amp;nbsp;Tautre concave de pouces.
La premiere fois que je vis cette Dame, je m’apper^us d’abord que (csnbsp;j/’eux n’étoient pas bien allignés, amp; que
-ocr page 306-288 TRAITE' i’un d’eux failliflbit confidérablementnbsp;hors de fon orbite. II eft évident quenbsp;i’exercice qu’elle lui avoit donné, avoirnbsp;allongé les ligamens , amp;; affoibli parnbsp;conféquent les mufcles optiques. Onnbsp;peut juger, par eet exemple, de quellenbsp;conféquence il eft de veiller a ce quenbsp;les enfans ne contraftent pas Thabirudenbsp;de loucher. Ce défaut néanmoins n’eftnbsp;pas incurable , lorfqu’on y apportenbsp;promptement Ie reméde que nous allonsnbsp;indiquer.
Demi Mafques pour guérir les enfans de rhabitude de loucher.
Pour corriger les enfans de l’habitu*. de de loucher, on fe fert d’unlnftru-ment appellé Mafque d louchette; il eftnbsp;compofé d’un morceau de Velours, ounbsp;du Raz de Saint Maur, oul’on ajuftenbsp;deux efpeces de moules ou boutonsnbsp;creufés amp; percés de maniere que lesnbsp;ouvertures fe trouvent vis-a-vis la pru-nelle des yeux des enfans, a qui Tonnbsp;applique ce mafque.
d
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Ces ouvertures , qui dans Ie commencement doivent être fort petites, obligent les enfans a fe tournet direfte-ment vers les objets qu’ils veulencre-garder, pour recevoir les rayons de lu-miere qui portent leur image dans l’oeil.nbsp;Par ce moyen les mufcles optiques fenbsp;relachent 6c perdent peu a peu la fitua-tion tortueufe que Thabitude contrairenbsp;leur avoir fait contraöer. A mefure quenbsp;Ton s’apperqoit de eet heureux changement , on agrandit les ouvertures juG-qu’a ce qu’enfin cette précaution deve-nant inutile, 6c les enfans étant gué-ris, on ceffe de leur faire porter Ie maf-que.
J’ai imagine une autre efpece de demi mafque, a Toccafion d’une jeune Demoifelle de Province qui me futnbsp;adrelTée, 6c qui louchoit trop confidé-rablement pour efpérer de la guérir parnbsp;Ie mafque ordinaire. Je fis dépolirdeuxnbsp;morceaux de glace de la mefure dunbsp;grand diametre de fes yeux; Ie centrenbsp;de ces vertes, de la grandeur d’une len,-
-ocr page 308-2po TRAITE' tille} ayant été faconné des deux cótésnbsp;fur un plan régulier, fut mis a la placenbsp;des deux moules ou boutons du mafqucnbsp;commun. Elle portoit eet Inftrumentnbsp;pendant Ie jour, amp; ne l’ótoit qu’en fenbsp;couchanr. Le fuccès répondit a mesnbsp;efpérances ; en fix mois de tems les axesnbsp;optiques fe redrefferent, la Demoi-felle fut parfaitement guérie.
Dans la compofition de ce dernier mafque, il efli important de prendrenbsp;exaftement la mefure du grand diametro des deuxyeux, amp;defefpace com-pris entre l’un amp; rautre,afin d’appliquernbsp;le centre des verres vis-a-vis de la pru-nelle, autrement Ton fortifieroit la cau-fe du mal au lieu de Taffoiblir. A Tégardnbsp;du mafque ordinaire , il deviendroit pa-reillement inutile , ou même préjudi-ciable aux enfans qui s’en ferviroient, finbsp;les perfonnes qui les foignent, n’appor-toient une attention particuliere a em-pêcher que ces enfans ne dérangent lanbsp;pofition droite de ce mafque.
Une autre Demoifelle agée de 7 a 8
-ocr page 309-D’OPTIQUE. apt ans, louchoit également des deuxyeuxnbsp;depuis r%e de trois ans. Je confeillainbsp;a fa Gouvernante de ne point la laiffernbsp;jouer a d’autre jeu qu’a celui du volant;nbsp;comme eet exercice fe trouva du goütnbsp;de la jeune perfonne, Tapplication qu’el-le y donna reforma en fix mois de temsnbsp;Tobliquité des axes optiques: on en voitnbsp;la raifon; ces deux axes s’accoütume-rent a fuivre la même diredlion pournbsp;fe fixer fur Ie volant.
II y a des gens qui penfent que Ie miroir fuffit pour redrefler la vue desnbsp;enfans. On leur préfente tous les matins lorfqu’ils s’éveillent; 6c on les oblige , en les amufant, de s’y regarder pendant une heure au moins. Si Ie vicenbsp;n’eft point invétéré, on peut elfayer cenbsp;moyen , qui n’eft pas fi efficace quenbsp;les précédens. Mais au lieu d’un mi-toir de glace, je voudrois qu’on fe fer-vit d’un miroir de métal. En voici lanbsp;raifon.
La glace Ia plus parfaite ayant quel-que épailTeur, 6c par conféquent deux
2P2 TRAITE' furfaces refléchilTantes j caufe toujoursnbsp;quelqüe alteration dans la repréfenta-tion des objets. Mais Ie miroir de mé-tal put amp; fin, étant bien régulier pournbsp;Ie plan, amp; exactement poli, neréfléchicnbsp;les rayons que par fa furface extérieure;nbsp;d’oti il fuit qu'il peinr les objets mieuxnbsp;dans Ie vrai, 6c qu’il eft par conféquentnbsp;plus propre a reformer la vüe. J’avouenbsp;qu’il donne plus. de fujétion que la glace , 6c qu’il faut Ie repolir de tems ennbsp;'tems ¦, paree, quê Fhaleine öcl’attouche-.ment des ènfans leternilfent, 6c luifontnbsp;perdre aifément fon luftre. On alTurenbsp;qub.ce. miroir de métal a guéri plufieursnbsp;-enfans de rhabitude de loucher. Nousnbsp;ne diffifhulerons pas néanmoins que finbsp;•Ie mal refl: a- un certain point, ou fi desnbsp;•accidens étrangers y ont donné lieu,nbsp;¦comme, la paralyfie , ou les douleursnbsp;de dents fuivies de convulfions, 6cc.nbsp;alors les.fecr'ets :de l’Optique, 6c lesnbsp;foins des Artiftes, ne font pas capa-gt;bles d’y remédier. 11 arrive quelque-:fois au jcontraire gt; ^ue des enfans fur
-ocr page 311-D’OPTIQUE. 29r qui les remédes n’ont produit aucun eamp;nbsp;fet, guériffent avec Ie tems.
De U duplicité dans la vüe des objets.
Quelques perfonnes s’imaginent que les louches voyent les objets doubles ;nbsp;c’ell: une erreur : mais il eft certain qu’ilsnbsp;voyent fouvent deux objets a la fois,nbsp;paree que les axes de leur vue fe dirigent de deux cótés différens j Sc quel-quefois oppofés.
L’yvrefle ne caufe pas non plus de duplicité dans la vue des objets ; ellenbsp;peut feuletnent occafionner des mou-vemens irréguliers dans les mufeïes op-tiques, qui font vaciller les axes vifuels)nbsp;amp; les empêche de fe fixer fur Ia mêinenbsp;partie de l’objet: de-la vient qu’un hom-me pris de vin , croit voir les objetsnbsp;doublesraais s’ll ferme un oeil rillufionnbsp;ceffera.
Tii]
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NOus n’avons parlë ailleurs des verres colorés que par occafion ; il eft bon d’en traiter plus fpécialement ici.
Quelques Oculiftes en confeillent l’ufage a leurs malades, fondés appa-remment fur cette raifon, que les vuesnbsp;déja affoiblies font bleffées par la tropnbsp;grande vivacité de la lumiere que tranf-mettent les verres blancs, au lieu quenbsp;les verres colorés érant moins tranf-parens interceptent une partie desnbsp;rayons.
De-la il faut conclure, que fi Ton ne reffent point cette foiblefle , on nenbsp;doit pas fe fervir-des verres de couleur,nbsp;paree qu’ils font aifément contraéternbsp;i’habitude de voir les objets différensnbsp;de ce qu’ils font, amp; d’une autre ma-niere qu’on ne les voit ordinairement j
-ocr page 313-D’ o P T I Q U E. 29S enforte que fi i’on vient enfuite a lesnbsp;quitter pour prendre des verres blancs,nbsp;on a de la peine a s’accoütumer a ceux-ci,par Topinion dont on étoit prévenu ennbsp;faveur des premiers. Cette obfervationnbsp;s’adrefle particuiierement a ceux quinbsp;par état font intéreffés a écarter de lanbsp;iurface des objets, tout ce qui peut ennbsp;altérer Ie coloris, ou y caufer quelquenbsp;iliufion.
Maïs fi 1’on eft obligé de fe fervir de verres colorés, on dok remarquer quenbsp;Texpérience nous a appris , qu’il n y anbsp;quettois couleurs favorables 6c avan-tageufes a la vuej fcavoir, Ie verd celadon , OU autre qui ne fok pas haut ennbsp;couleur; Ie bleu clair; amp; quelquefoisnbsp;Ie jaune, par rapport a certaines per-fonnes. Ces verres feront d’autant plusnbsp;utiles, que la matiere en feraplüs pure ,nbsp;la teinte plus légère, amp; Ie travail plusnbsp;parfait. Sans ces qualités les verres denbsp;couleur font moins ellimables que lesnbsp;verres ordinaires, paree que Ie brun denbsp;leur teinte joint aux défauts de la ma-
Tiv
-ocr page 314-tiere, forme un double nuage qui nous dérobe une grande partie des rayons lu-tnineux, 6c qui en altère quelquefois lesnbsp;réfraftions , jufqu’au point de forcer lesnbsp;organes a prendre des formes vicieufes,nbsp;pour fe rendre les objets fenfibles.
On dok done profcrire fans exception tant de mauvais verres, que Ton débite fans difcernement a Paris 6c dansnbsp;les Provinces, tels que font les verresnbsp;de couleur verd de pré, verd de mer,nbsp;gros bleu, jaune foncé, violet, pour-pre, rofe, 6cc. La matiere en eft or-dinairement remplie de défaut, qui nousnbsp;empêchent de les travailler avec exactitude , 6c de les poulfer au point denbsp;perfection nécelTaire, pour qu’ils foientnbsp;de quelque utilité.
De la vüe bajje,
II ne faut pas confondre les vuiesbaf-fes avec les vües.courtes, quoique l’or-gane des unes 6c des autresait beaucoup de relfemblance a lextérieur. En effetnbsp;les vues balTes ont ordinairement les
-ocr page 315-D’OPTIQUE. yeux a fleur de tére ; mais il eft alfé denbsp;les reconnoitre a Teflai des Lunettes:nbsp;la plupart ne tirent aucun fecours desnbsp;verres concaves j qui conviennent auxnbsp;vues courtesil leur faut des verres con-vexes comme aux vues longues, malsnbsp;proportionnées a leur foiblefle, qui eftnbsp;leur caradlère diftinölf: c’eft pourquoinbsp;j’ai jugé a propos d’en traiter a part,nbsp;de crainte que quelques Artiftes, trom-pés par l’apparence, ne perfuadent anbsp;ces fortes de vues Tufage des verresnbsp;concaves, qui leur feroit très-préjudi-ciable, fur-tout lorfqu’ils s’en ferviroientnbsp;pour obferver des objets peu éloignes;nbsp;par exemple, W,7,ou 8 pouces denbsp;diftance.
Je ne diflimulerai pas néanmoins, que l’on rencontre quelquefois certai-nes perfonnes qui peuvent pafler pournbsp;avoir lavuebaffe, c’eft-a-dire , foible,nbsp;a qui les verres concaves d’un longnbsp;foyer, comme de 4, 5 a lt;5quot; pieds fontnbsp;plus avantageuxj ce qui provient fansnbsp;doute de la différente configuration du
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criftallinimais Ie plus grand nombre s’ac* commode mieux des verres convexes.
Manier e de [e fervir des Lunettes d’appro-che j amp; des verres d la main.
La plupart de ceux qui fe fervent de Lunettes d’approche a plufieurs verres , ont -coütume de fermer un oeil,nbsp;tandis que l’autre eftoccupé a confidé-rer les objets a l’aide de la Lunette.nbsp;Mais il en eft d’autres qui ne prennentnbsp;pas tant de peine, amp; qui tiennent lesnbsp;deux yeux ouverts, quoiqu’il n’y en aitnbsp;qu’un en adion. Ce n’eft pas que l’oeilnbsp;qui eft hors de la Lunette ne reqoivenbsp;alors rimpreflion des objets qui fe pré-fente a lui; mais cette imprelïion eftnbsp;extrémement foible , paree que l’atten-lion de Tame fe porte prefque toute en-tiere a la confidération des objets quinbsp;font vus au travers de la Lunette.
II n’y a rien la qui doive nous fur-prendre , fi Ton fait reflexion qu’il y a une grande difference entre voir 6c re-garderi enmarchant, il arrive fouvent
-ocr page 317-D’ o P T I Q U E. qu’on n’eft point affeclé par les diversnbsp;objets que 1’on rencontre , paree quenbsp;l’on prend feulement garde au cheminnbsp;par oh 1’on va ; quelquefois notre efprit,nbsp;profondement occupé de quélques pen-fées, n’eft point frappé par ce qui fe pré-fente a fes yeux ; en forte qu’on peutnbsp;dire en ces circonftances, qu’en voyantnbsp;on ne voit pas. II en eft de même a 1’é-gard de ceux qui ont un oeil ouvert horsnbsp;de la Lunette d’approche : d’ailleursnbsp;comme les objets paroiflent plus voi-fins au travers de eet Inftrument, anbsp;caufe que les rayons brifés par les vertes Gonvexes, forment de plus grandsnbsp;angles dans l’oeil ; eet organe re^oitnbsp;alors des mouvemens, amp; une figurenbsp;convenable, a la perception des objetsnbsp;vus de prés; au lieu que l’autre oeil,nbsp;qui n’eft point dans la Lunette, voitnbsp;les mêmes objets comme éloignés,nbsp;teis qu’ils font réellement: les rayonsnbsp;de ces objets formant de plus petitsnbsp;angles, font par conféquent fur l’or-gane une moindre impreffion.
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Si Ton me demande a quoi tendent ce ralfonnement 6c ces explications j Ienbsp;voici. II eft important de s'accoütumernbsp;a tenir les deux yeux ouverts en fe fer-vant.de la Lunette d’approche; car outre 1’incommodité qu’il y a d’employernbsp;une main pour clore Fun ou Fautre,nbsp;il eft des profeftions oir Fon a befoinnbsp;d’une main pour opérer , tandis quenbsp;Fautre s’occupe a tenir la Lunette. Jenbsp;puis citer entre autres la profeflion quenbsp;j’exerce dans laquelle FArtifte ne figau-roit ajufter les verres d’une Lunette d’ap-proche a leur vérltable point, fans fe fer-yir en même tems de Foeil 6c de la main.
Si Fon obje£le que Fon peut clore un oeil fans y mettre la main, je répondsnbsp;en premier lieu, que tout Ie mondenbsp;n’y trouve la même facilité; quelquesnbsp;perfonnes mêmes n’en fqauroient venirnbsp;about. Secondement, ce clignementnbsp;a toujours quelque cbofe de contraint,nbsp;qu’il eft bon d’éviter. Or Fhabitude denbsp;tenir les deux yeux ouverts en fe fervantnbsp;de la Lunette d’approche eft très-aifée
-ocr page 319-D’o P T I Q U E. 501 a contraster, amp; ceux qui voudront s’ynbsp;affujécir en reconnoitront bientót Ta»nbsp;vantage.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_
Ce qiie nous avons dit de Ia Lunette d’approche doit s’appliquer aux Lanfcetiers ou verres a la ruain, dontlésnbsp;vues longues amp; courtes font ufage pournbsp;lire ou pour e'crire. On peutacquérirnbsp;Thabitude dont je parle fucceiTivemeni:nbsp;amp; par degrés : il faut commeiicer a s’ynbsp;exercer la nuit avec une ou plufieursnbsp;bougies ^ que Ton approche de l’objetnbsp;vu au travers du verre. Cet exercicenbsp;fouvent répété, nous conduit au pointnbsp;d’appliquer, même en plein jour, no-tre vbe a un objet déterminé par ia Lunette, fan^ faire attention aux diveps obi-jets qui font placés devant foeil qui eftnbsp;Jiors de la Lunette.
On me reprochera peut-être d’être entré dans un trop grand détail, parnbsp;rapport a la cliverfité des vues longuesnbsp;OU courtes , amp;c d’avoir fouvent ufé denbsp;répétitions. Mais J’aicru qu’il valloitnbsp;mieux m’expofer a la cenfure des per-
-ocr page 320-fonnes habiles, a qui den n’ëchappè, qiie de manquer Ie but que je me fuisnbsp;propofé , qui n’efi: autre que Tutiliténbsp;commune, amp; l’inftruöion des Artiftes,nbsp;dont plufieurs ignorent les principesnbsp;de leur Art, (malheureufement pour Ienbsp;public : Ie nombre des Opticiens eftnbsp;bien inférieur a celui des Marchandsnbsp;de Lunettes.) Ceux-ci feront convain-cus que j’ai réellement travaillé pournbsp;eux, en dévoilant tous les petits fecretsnbsp;que l’expérience m’a appris, amp; que jenbsp;ne pretends point être Ie feul qui méritenbsp;ia confiance du public. Mais fi quelques-uns d’entre eux jugent mal de mes intentions , OU blament ma conduite, ils menbsp;juftifieront eux-mêmes dans l’efprit desnbsp;gens cenfés, lorfqu’ils fe verront obli-gés de faire ufage des principes répan-dus dans eet Ecrit , pour partager Ienbsp;fervice exaét du public, auquel uneper-fonne feule ne peut fuffire.
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de la
vüe.
LEs rayons de la lumiere bleffcnt les yeux lorfqu’ils les frappent di-redement : pour voir, il n’eft pas nd-cefTaire que l’organe fok ébranlé parnbsp;cette lumiere direde; il fuffit que l’ob-jet fok éclaire', amp; que les rayons qu’ilnbsp;réfléchit parviennent fur Ia rétine. IInbsp;fuit de ces principes , que Ie premiernbsp;6c Ie principal moyen de conferver lanbsp;vue, efl d’évker j autant qu’il eft poffi-ble , de fe mettre vis-a-vis Ie jour, ounbsp;la lumiere , fur-tout lorfqu’on travaillenbsp;a des ouvrages qui demandent une cer-taine application. II faut fe placer denbsp;facon qu’on re^oive Ie jour de cóténbsp;lorfqu’on veut lire, dcrire, 6cc.
J ajouterai que l’oppofition direöe d’une fenêtre vktée eft encore plus
-ocr page 322-préjudiciable a Ia vüe. Ces vitres étant de verre oommun , ne font pasnbsp;parfaitement planes; elies ont des fur-faces plus ou moins convexes , qui bri-fenr fort irrégulierement les rayons lu-mineux, amp; qui peuvent occafionner desnbsp;mou vemens nuifibles aux yeux les mieuxnbsp;difpofés. II feroit done a propos quenbsp;ces fenêcres fulfent garnies de carreauxnbsp;de glace polie. Ceux qui ne font pas ennbsp;état d’en faire la dépenfe, peuvent ufernbsp;de chaffis de papier huilé, qui ont encore eet avantage, que les réflexionsnbsp;de la lumiere font bien plus douces ennbsp;palfint par ce milieu, que par tout autre. Je cönfeiüe ces fortes de chaffis anbsp;ceux, qui par la difpofftion de leur logement, ne peuvent fe difpenfer de tra-vailier vis-a-vis de leurs fenêtre, 5c ennbsp;face du jour.
Second
moyen.
Nous venons de dire que les rayons direfts de la lumiere endommagent lesnbsp;yeux» piienfent la raifon j c’eft qu’ils
ont
-ocr page 323-D’ o P T I Q U E. sof ont alors une force, une vivacité peunbsp;proportionnée a la délicatefle de eetnbsp;organe. La même chofe arrive, lorfquenbsp;la luraiere re(^ue même obliquemerltnbsp;entre dans 1’oeil en trop grande quan-tité.
De-la il faut conclure, que rien n’efl: plus contraire a la confervation de Ianbsp;vue, que de travailler aü Soleil. Lanbsp;prunelle fe contraêle extrémement pournbsp;exclure cette abondance exceffive denbsp;lumiere capable de déchirer les fibres Öcnbsp;Ie tiffu de l’oeil.
Par la raifon oppofée, on fe gate Ia vue en travaillant au clair de la Lune.nbsp;Sa lumiere blanchatre eft aflez éclatante , paree qu’elle ne fouffre qu’unefeulenbsp;reflexion. Mais comme cette reflexionnbsp;eft foible, a caufe du grand éioigne-ment ou nous fommes de cette Pianette , lorfqu’on veut fe fervir de cette lu-luiere, la prunelle fe dilate prodigieu-fement, pour donner paflage a la quan-rité de rayons neceflaires, les mufclesnbsp;fe roidiflfent, amp;c. amp; après avoir répété
V
-ocr page 324-3oS TRAITE' quelquefois ce pernicieux exercice,nbsp;on s’apper^oit quela vue baiffe amp; fe dé- ^nbsp;grade.
Cet avis s’adrefle particulierement a certaines perfonnes j qui voulant faire parade de Texcellence de leur vüe,nbsp;lamettent a ces dangereufes épreuves,nbsp;dont ils ne prévoyent pas les confé-quences.
Troiftéme moyen,
Ceux qui font obligés de courir la pofte, OU d’aller fouvent a la campagne , ne peuvent rien faire de mieuxnbsp;pour conferver leur vüe , que de fe fer-vir d’un demi mafque a deux verres,nbsp;qui garantira les yeux du froid, du ventnbsp;6c de la pouffiere, 6c qui les empêcheranbsp;en même tems de recevoir les rayonsnbsp;vagues de lumiere ^ qui tantót plusnbsp;vifs j tantót plus foibles ^ obligent lanbsp;prunelle a fe dilater ou a fe retrecir anbsp;chaque inftant, fans ordre ni mefure;nbsp;fans parler du criftallin , qui de fonnbsp;cóté eft contraint de prendre diverfes
-ocr page 325-D’ o P T I Q U E. 307 formes pour s’accommoder aux difFé-rentes influences de 1’air.
Les verres de ces demi mafques doi-vent être places fur la même ligne, vis-a-vis des yeux^ 6c compofé d’unenbsp;glace exemte de fils de verre, la plusnbsp;pure 6c la plus mince que Ton pourranbsp;trouver. II faut aufli qu’ils n’ayent au-cune courbuïe, mai$ qu’ils foient par-faitement plans de part 6c d’autre, 6cnbsp;d’une égale épaifleur dans tous lesnbsp;points de leur circonférence. On mon-tera ces verres dans des chaffes denbsp;corne ou d’écaille de forme ovale,nbsp;dont Ie grand diametre excédera d’unnbsp;tiers Ie diametre de Poeil. Cette precaution eft néceflaire pour empêchetnbsp;que la vüe ne foit pas plus bornée quenbsp;fi 1’on n’avoit point de mafque.
Quatriéme moyen.
Avantage du garde-vüe.
Lorfque Ton a befoin de lire ou d’é-crire Ie foir a la lumiere, il faut avoir foin de mettre a cóté, 6c non devant
Vij
-ocr page 326-foi, la chandelle ou bougie dont on
fe fert.
Mais pour parer encore plus füre-ment auxinconvéniens que produifent les rayons direds, il eft très-avantageuxnbsp;de faire alors ufage du garde-vüe.
On appelle de ce nom une efpece de bordure quarrée, compofée de fil denbsp;fer, amp; garnie de taffetas verd. On faitnbsp;auffi des gardes-vües de forme circulaire, OU en éventail ; on les inferenbsp;dans une pince qui embraffe la bougie,nbsp;6c qui peut être éievée ou abaiffée a vo-lonté, felon la hauteur ou la lumiere eftnbsp;placée.
Les gardes-vües interceptent une partie des rayons dont la trop grandenbsp;abondance pourroit bleffer Porgane, 6cnbsp;par ce moyen 1’oeil ne revolt d’autre im-preftion que celle qui eft produite parnbsp;la lumiere que les objets rdfléchiffent,nbsp;laquelle fuffit pour nous les rendre fen-fibles. Comme il faut moins de lumierenbsp;aux vues courtes qu’aux vues longues ,nbsp;rinftrument que je propofe fera plus
-ocr page 327-utile aux premieres qu’aux fecondes, ce qui n’empêche pas que celles-ci mêmesnbsp;ne puiffent s’en fervir trés - avantageufe-ment , en fe tenant dans Ia diftancenbsp;convenable de 1’objet. C’eft de quoinbsp;Ton peut aifément fe convaincre, ennbsp;mettant la main devant .les yeux lorf-qu’on travaille au grand jour.
II eft une autre efpece de garde-vüe fait en forme d’entonnoir, dont Ia fur-face intérieure eft argentée : on l’appel-le Chandelier d’Etude. Le but de ceuxnbsp;qui ont imaginé eet Inftrument, a fansnbsp;doute été de multiplier les réflexionsnbsp;de la lumiere; mais ils n’ont pas fait attention , que cette abondance pouvoitnbsp;être nuifible, comme elle 1’eft effeöi-vement , fur-taut a l’égard des vuesnbsp;courtes. Ainfi loin de fe fervir d’un enton-noir argenté , on fera beaucoup mieuxnbsp;d’en avoir un qui foit noirci en dedans.
Je confeillerois même aux perfon-nes qui font obligées de beaucoup lire OU écrire , de fe fervir d’une efpecenbsp;d’abat-jour ou carton plié en eerde, ea
Viij
-ocr page 328-guife de demi bonnet, doubld de papier OU de taffetas noir, qu’il faudroit mettre fur Ie front, 6c fixer fousle chapeau, de fa^on que les yeux en fuffentnbsp;couverts. Ce meuble eft très-propre anbsp;conferver la vüe, en fe garantiffant desnbsp;rayons collatéraux , qui font inutiles tnbsp;lorfqu’on travaille dans Ie cabinet.
Deux préfervatif contre l'ufage des Lunettes,
Premier préfervatif.
Prenez Ie foir en vous couchant un peu d’eau-de-vie, Ia plus pure 6c la plusnbsp;forte que vous pourrez trouver, que vousnbsp;mettrez dans Ie creux de la main, amp;nbsp;dont vous baflinerez les fourcils, lesnbsp;paupieres fupérieures , les tempes, 6cnbsp;Ja fontaine de la tête; cette eau-de-vienbsp;confommée, mettez-en de la nouvellenbsp;en affez grande quantité pour humedernbsp;la paume de vos deux mains, que vousnbsp;appliquerez enfuite fur vos deux yeuxnbsp;exa£lement fermés, jufqu’a ce que cettenbsp;eau-de-vie foit entierement évaporée.
-ocr page 329-D’OPTIQUE. 311
On prétend qu’après cette opération on doit fentir une chaleur douce amp; pé-nétrante , qui fortifie les nerfs 6c les 11-gamens de 1’ceil au point de rétablitnbsp;leur fouplefle, 6c leur donner Ia faciliténbsp;néceffaire pour s’allonger ou fe raccour-cir, felon I’exigence des objets que Fonnbsp;veut voir.
Cet exercice dolt être répété Ie matin en fe levant; 6c Fon peut, dit-on, y avoir recours dès que Fon fent quelques-unes des foiblefles qui indiquent ordi-nairement lebefoin des Gonferves ounbsp;Lunettes.
On affure que ce reméde a été pra-tiqué avec fuccès par plufieurs perfon-nes ; 6c c’eft ce qui m’a engage a Ie com-muniquer au public, quoiqu’a dire vrai, je n’yajoute pasbeaucoup de foi. Voicinbsp;les raifons fur lefquelles mon doute eftnbsp;fondé.
I o. J’ai de la peine a croire que dc fimples fridbons foient capables de ren-dre au criftallin fa convexité, lorfquenbsp;Fage OU les maladies Fauront altérée.
V iv
-ocr page 330-512
2°, Nos yeux font compofés d’hu-meurs j qui pour être utiles a la vue, doivent être fort tranfparentes. Or il menbsp;paroit que rien n’eft plus propre a dimi-nuer cette tranfparence, que les liqueursnbsp;chaudes amp; remplies de fels, telles quenbsp;I’eau-de-vie. Qu’on prenne le criftallinnbsp;d’un oeil de Veau, amp; qu’on le mettenbsp;dans 1’eau-de-vie, ou même dans I’eaunbsp;fimple j mais tidde, auflTi-tot fa tranfparence difparoir. A I’egard des fels, onnbsp;concoit qu’en pénérrant le tiffu desnbsp;corps , ils en bouchent les pores, 6cnbsp;s’oppofent par conféquent au paffage denbsp;la lumiere. Ajoütons qu’il eft encorenbsp;moins aifé de comprendre commentnbsp;Teau-de-vie peut donner de Ia fouplelfenbsp;aux nerfs 6c aux ligamens de 1’oeil; carnbsp;les liqueurs fpiritueufes deffechent plü-tót qu’elles n’amollifTent les corps quinbsp;en font frottës,
De ce raifonnement, que je foumets aux lurnieres des Lefteurs intelligens ,nbsp;je crois être en droit de conclure,qu’ennbsp;general tout ce qui échauffe eft contraire
-ocr page 331-a la vüe. L’expérience nous apprend que rien n’eft plus préjudiciable a eetnbsp;organs ^ que de regarder Ie feu long-tems amp; fixemenr. Auffi voyons-nousnbsp;que les petits Chiens des Dames ^ quinbsp;font prefque toujours couchés auprèsnbsp;du foyer , deviennent ordinairementnbsp;aveugles. Les Boulangers , les Pati-ciers, les Ouvriers qui travaillent dansnbsp;lesVerreriesjamp;c.reffentent pareillementnbsp;dans 1’organe de la vue les atteintesnbsp;d’une chaleur trop continue, qui deffe-che la cornée amp; Ie criftallin, amp; abforbenbsp;la lymphe de l’humeur aqueufe, dontnbsp;ces parties doiventêtre abreuvées, pournbsp;conierver leur tranfparence amp; leur poli.nbsp;Ainfi il vaut mieux fe laver les yeux avecnbsp;de l’eau fraïche qu’avec route autre liqueur.
Second préfervatif.
Malgré ce qui a été dit dans Ie Cha-pitre précédent, on fe fervira peut-être avantageufement du reméde contrel’af-foibliffement de la vüe, qui ni’a été
-ocr page 332-communicjué par Ie célèbre Mr. Gen-dron, Médecin Oculifte : faites infufer trois prifes de thé, amp; après avoirféparénbsp;l’eau qui a fervi a I’infufion, expofez vosnbsp;yeux a la fumée du mare, dont vousnbsp;empêcherez la diffipation en vous cou-vrant la tête d’une ferviette.
On affüre que cette vapeur peut re-foudre les humeurs vicieufes dont Ie fé-jour altère Forgane de la vüe, amp; dif-penfe par conféquent de recourir aux Lunettes. Cependant fi Ie thé infufé nenbsp;produit pas Feffet qu’on en attendoit, onnbsp;confeille de lui fubftituer la quantité denbsp;trois prifes de caffé, que Ton dit êtrenbsp;bien plus efficace pour fortifier la vue.nbsp;Mais au cas que ces remédes foientnbsp;inutiles , on fera toujours a terns denbsp;chercher du foulagement dans Fufagenbsp;des Lunettes ou Conferves.
Inconvéniens de fujage du Bocal.
On appelle Bocal une efpece de bouteille ronde de criftal ou de verrenbsp;blanc, remplie d’eau, dont fe fervent
-ocr page 333-D’OPTIQUE; 515 plufieurs Artiftes j tels que les Metfeursnbsp;en oeuvre , les Lapidaires, les Graveurs, amp;;c. pour fe rendre plus fenfiblesnbsp;les objets de leur travail.
II eft vrai que Ie Bocal groffit extré-niement les objets, paree qu’il raflem-ble une grande quantité de rayons, qu’il les tranfmet avec beaucoup de vi-vacité. Mais ce qui paroit d’abord unnbsp;avantage, n’eft au fond, pour peuqu’onnbsp;y réfléchifle , qu’un inconve'nient très-confidérable par rapport au plus grandnbsp;nombre.
On a pü fe convaincre par les preu-ves que nous en avons apportées dans Ie cours de ce Traité, qu’il n’y a rien denbsp;plus préjudiciable a la vue, que les vertes qui ne font pas proportionnés aunbsp;point de chacun. Or comme Ie Bocalnbsp;n’a qu’une feule ÖC même maniere denbsp;réunir les rayons, il n’eft pas pofliblenbsp;qu’ii convienne a tout Ie monde; il eftnbsp;même évident qu’en groffiftant démé-furément les objets, ü eft très-proprenbsp;a faire promtement baiffer la vüe de
-ocr page 334-ceux qui s’en fervent, 6c qui ne font pas inftruits du danger auquel ils s’ex-pofent.
Je n’avance rien ici qui ne fok con-firmé par Texpérience ; ceux qui ont fait pendant quelque tems ufage du Bocal j font obligés de prendre, non pasnbsp;des Conferves, mais des Lunettes très^nbsp;fortes. Je puis en citer un exemple re-marquable; c’eft celui d’un Artifte agénbsp;de 2 8 ans, a qui j’ai été obligé de don-ner une Lunette de 8 pouces de foyer,nbsp;qui ne convient ordinairement qu’auxnbsp;perfonnes de 70 ou 80 ans; en-de^adesnbsp;8 pouces , 1’art ne fournit que 4 a ynbsp;degrés de foyer, plus courts 6c fupé-rieurs en force. Quelle fera done lanbsp;relfource de ce jeune-homme lorfqu’ilnbsp;avancera en age , 6c que fa vue auranbsp;éprouvé l’alrération journaliere a la-quelle nous fommes tous fujets ? Je croisnbsp;que ces raifons font fuffifanres pour engager les Ouvriers a profcrire l’ufage dunbsp;Bocal, amp; a lui préférer les Lunettesnbsp;dans Ie cas de nécelfité.
-ocr page 335-D’OPTIQUE.
Avis four emfêcher que la vüe des enfans ne baijje ou ne devienne courte,
Ceux qui réfléchiflent fcavent que tout ce qui intérefle les enfans, enttenbsp;néceflairement dans Ie plan de l’utiliténbsp;commune; paree que deftinés a nousnbsp;fuccéder , ils doivent un jour formernbsp;eux feuls ce que nous appellons Ie public. C’eft ce qui m’engage a placernbsp;ici quelques Obfervations relatives anbsp;mon fujet.
Lorfque les enfans apprennent a lire OU a écrire, la plupart d’entre eux con-traftent la mauvaife habitude de regar-der leurs lettres de très-près; ils s’ima-ginent que par-la ils réulïlront mieux anbsp;ce qu’ils font. Or quand on ne fait pasnbsp;valoir fa vüe dans Ie degré d’étenduenbsp;dont elle eft fufceptible, c’eft une nécef-fité qu’elie baiffe infenfiblement, a caufenbsp;du relachement des fibres amp; des muf-des qui eft la fuite de cette habitude.
II eft done très-important que ceux qui font prdpofés a l’éduc^tion de la
-ocr page 336-jeunefle, foient attentifs a ce que les enfans tiennent leur livre 6c leur écritnbsp;dans la diftance convenable a leur pointnbsp;de vüe. C’eft quelquefois la craintenbsp;d’être févérement repris qui les réduit anbsp;cette pofture gênante, perfuadés quenbsp;l’on étudie avec plus de fuccès de présnbsp;que de loin. Un peu plus de douceurnbsp;de la part des Maitres pourroit dimi-nuer ces inquiêtudes,amp; Ie mauvais effetnbsp;qu’elles produifent, les larmes en fe-roient auffi moins fréquentes, ce qui eftnbsp;encore une raifon d’un grand poids; carnbsp;on fqait que les pleurs exccffives defle-chent Ie cerveau, amp; enflamment lesnbsp;parties de Toeil.
J’efpere que les Maitres cenfés pren-dront ces avis de bonne part; leurs Inf-truêlions, quelques excellentes qu’on les fuppofe , ne fqauroient compenfernbsp;Ie dépérifiement d’un fens auffi utilenbsp;que ia vüe. Au refte l’attention qu’onnbsp;peut exiger d’eux en ce genre n’eftnbsp;bien pênible. II ne s’agit d’abord quenbsp;de diffingu«r parmi les enfans qui font
-ocr page 337-D’ o P T I Q U E. 51^ confiés a leurs fobs ., ceux qui one lanbsp;vüe plus foible de ceux qui Font plusnbsp;forte. Les premiers doivent être plusnbsp;ménagés, amp;c traités avec plus d’indul-gence.
II fera aifé de connoitre Ie point de vüe d’un commenc^ant, en remarquantnbsp;la diftance qu’il prend pour regardernbsp;fon livre dès la premiere lec^on ; carnbsp;alors la crainte n’a pas encore fait d’im-preffion fur lui; Famour de la nouveauté , ou la curiofité, eft pour lui un puif-fant attrait, qui écarté ordinairement lanbsp;géne de fes premiers exercices.
Si Ie fujet paroit fi timide qu’on ait lieu de foupqonner Ie contraire, il fautnbsp;ufer d’adrelfe, amp; Fépier dans quelquenbsp;moment de bonne humeur, ou de ré-création , pour f^avoir précifément anbsp;quoi s’en tenir. Le point de vüe de Fen-fant étant une fois connu, il faut Fo-bliger a n’en pas fortir, lorfqu’il lit, ounbsp;lorfqu’il écrit. Mais il eft bon de remar-quer que les enfans y regardent ordinairement de plus prés lorfqu’il s’agit
-ocr page 338-320 TRAITE'
^ d’écrire, a caufe de la double application de la mainuamp;de l’oeil que demande eet exercice. C’eft pourquoi les Mai-tres redoubleront alors de vigilance.
Précis des réjlexions les flus impor-tantes fur l'ufage des Lunettes, (èr de la gradation quil y fautnbsp;obferver.
COmme la longueur de cette Inftru-dtion fur les Lunettes pourroit dé-tourner quelques perfonnes de la lire en entierjj’ai cru qu’il étoit a propos denbsp;terminer ce Traité par un précis desnbsp;points les plus importans, pour la con-fervation de la vue, en faveur de ceuxnbsp;qui font obligés de fe fervic de Lunettes.
L’article eflentiel en cette matiere confifte a bien connoitre foh point denbsp;vue, amp; a fe choifir des Conferves ou
Lunettes
-ocr page 339-ILunettes qui lui foient exa^lement pro-portiotinées; amp; afin que pérfonhe ne puiffe s’y tromper, on remarquera ,nbsp;1°. Que les premieres Conferves anbsp;Pufage des vues longues, doivent êtrenbsp;telles qu’elles ne groffiflent prefque pasnbsp;Pobjet. Quant aux vues courtes , com-me elles ne peuvent être foulagées quenbsp;par des vetres 'concaves, qui diminuentnbsp;Tapparence des objets , leurs premieresnbsp;Conferves ne fcauroient Taugmenter,'nbsp;mais elles doivent Ie diminuer très-peu.nbsp;Ici la clarté amp; la diftindfion que la Lunette produit dans la vüe des objets gt;nbsp;corapenfe avec ufure la diminution dnnbsp;diametre, amp; par-la foulage réellemencnbsp;les Vues courtes.
2°* A mefure que Vzge. oules maladies affoibliilent notre vue , on a recours a des verres plus concaves, ounbsp;plus convexes; mais il faut être atten-tifs a ne pas excéder ie degré qui nousnbsp;eft nécefifaire. On peut aifément con-noitre qu’une Lunette eft trop forte re-lativement a notre difpofition aduelle,
X
-ocr page 340-522 TRAITE' lorfque les yeux fouffrent ou reflententnbsp;quelque douleur en s’en fervant, ou biennbsp;lorfqu’on eft oblige de rapprocher ex-ceffivement Fob jet.
Ceux qui auront foin de fuivre ré-gulierement la gradation des divers foyers que Tart peut fournir j conferve-ront toujours la faculté de voir les ob-jetsala diftance naturelle. On ne craintnbsp;pas de dire que routes les Lunettes quinbsp;nous écartent de cette diftance, font ir-régulieres 3 foit abfolument par Ie dé-faut de la matiere 6c de la fa^on , foitnbsp;relativement 6c par rapport a notre pointnbsp;de vüe.
r Suppofons done ce qui arrive en cfFet Ie plus ordinairement, que quelqu’unnbsp;qui commence a avoir befoin de Con-ferves, en prenne une de fix pieds denbsp;foyer, comme la plus conforme a fonnbsp;point de vue , 6c en même terns la plusnbsp;jeune, e’eft-a-dire, la moins forte quenbsp;Fon puifte donner: cette premiere Con-ferve lui fuffira pendant plufieurs an-nées^après lefqueiles, s’ii s’apperqoit que
-ocr page 341-fa vue n’en eft pas aflez foulagée,amp;que fes yeux font effort pour s’en aider, ilnbsp;aura recours aux Lunettes de y , de 4.,nbsp;ou même de 5 pieds de foyer. C’eft fur-tout a la lumiere dont on fe fert pendantnbsp;la nuit, qu’on remarque plus furementnbsp;I’infuffifance des premieres Lunettes.nbsp;Souvent même il arrive que celles quinbsp;font bonnes le jour, ne fuffifent pas a lanbsp;lueur des bougies ou des chandelles,nbsp;dont la lumiere eft bien inférieure a cel-le du Soleil. En ce cas il n’y a pas denbsp;difficulté a fe fervir de deux foyersnbsp;differens; Tun pour le jour , amp; I’autrenbsp;pourlanuir. Siraffoibliffement dePor-gane nous contrainta changer de foyer,’nbsp;il faudra remplacer la Lunette de journbsp;par celle de la nuit , amp; fubftituer unnbsp;foyer plus aftif a cette dernierc. Parnbsp;cxemple, fi 1’on fe fert d’un verre denbsp;5 pieds de foyer pour le jour, amp; de 5 onbsp;pouces pour le foir, lorfque ces Lunettes deviendront infuffifantes, ilferabonnbsp;de prendre pour le jour desverres de 30nbsp;ou même 24 pouces, 5c pour le foir 22nbsp;ou 20 pouces, 5cc.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X ij
-ocr page 342-Maïs il faut prendre garde de ne pas précipiter ces différens degrés, de peurnbsp;d’abforber trop promptement les ref-fources de 1’art j amp; d’en venir au pointnbsp;de ne plus trouver de Lunettes affeznbsp;fortes dans un age avancé, terns auquelnbsp;la plus grande confolation qui nousnbsp;refte , confifte a pouvoir encore lire amp;nbsp;écrire avec Ie fecours des verres opti-gues.
Un autre moyen de retarder les pro-grès du dépériffement de la vue , c’eft de ne jamais faire ufage de Lunettesnbsp;communes , amp; achettées au hazard,nbsp;mais feulement de celles qui font fa*nbsp;connées également des deux cótés avecnbsp;toute la régularité polTible.
Lorfque Ie foyer de 20 pouces ne fera plus affez fort pour Ie foir, il faudranbsp;prendre celui de 18 , amp; referver celuinbsp;de 20 pour Ie jour , amp; fucceffiyementnbsp;Ie foyer de 18 pouces pour Ie jour, avecnbsp;celui de 1 ó” pour Ie foir; enfuite iSnbsp;pouces pour Ie jour, amp; 14 pour Ie foir:nbsp;enfin 14 pouces pour Ie jour, 6c iz
-ocr page 343-D’ o P T I Q U E. 52? pour la nuit. Ce dernier degré efl; celuinbsp;OU l’on refte plus longtems; de centnbsp;perfonnes auxquelles ce point de vüenbsp;eft avantageux, il y en a au moins qua-tre-vingts qui continuent a s’en accom-moder pendant lo , 15' a 20 ans.
Achevons notre gradation. Aprèsles verres dont je viens de parler,viennentnbsp;ceux de 12 pouces pour Ie jour ^ amp; 1 onbsp;pouces pour Ie foir. On refte encorenbsp;affez longtems a ce point ^ a la fuite du-quel il faut ufer de beaucoup de circonf-peöion.Du verre de i o pouces de foyernbsp;pour Ie jour, on pafte a celui de ^ pouces pour Ie foir.
Du p pour Ie jour, au 8 pour Ie foir; du 8 pour Ie jour, au 7 pour. Ie foir. Cenbsp;degré eft celui auquel communémentnbsp;les perfonnes Ie plus avancées en agcnbsp;fe tiennent pour toujours. Cependantnbsp;comme il fe trouve des vues extréme-ment foibles, on pourra les aider avecnbsp;des Lunettes de 7 pouces pour Ie jour,nbsp;6c ^ pouces pour Ie foir; 6 pouces pournbsp;Ie jour, 6c y i OU même ? pouces pout Ie
Xiij
-ocr page 344-S2S TRAITE' foir: enfin pouces pour Ie jour, amp;nbsp;4 ^ OU même 4 pouces pour Ie foir.nbsp;Les vues longues les plus foibles amp; lesnbsp;plus baffes ne palfent jamais ce derniernbsp;degré, ou du moins rarement.
L’art fournit des fecours plus abon-dans aux vues courtes qui ufent de ver-res concaves:du foyer de 4 pouces, on peut les faire palTer a celui de 3 poucesnbsp;amp; demi ; enfuite du 3 poudes au 3nbsp;pouces; de-la au 2 pouces amp;; demi ^ 2nbsp;pouces amp; 18 lignes, qui eft Ie derniernbsp;foyer des vues courtes. II eft même rare d’en trouver quipuilfent s’en aider.
On voit par ce quenous venons d’ex-pofer,que la gradation dans Tufage des divers foyers de Lunettes, fuit lapro-greftion des années relativement a Taf-foibliflement de la vüe. Ainfi plus onnbsp;avance en age, amp; plus les foyers desnbsp;verres deviennent courts. Si 1’on ufe,nbsp;par exemple , a 30 ans d’une Confcrvenbsp;de 6 pieds , on a befoin d. 60 d’une Lunette d’un pied de foyer. C’eftpourquoinbsp;les Lunettes du plus long foyer s’appel'»
-ocr page 345-D’ o P T I Q U E. 537 lent les plus jeunes , amp; celles du plusnbsp;court,prennent Ie nom de plus vieiiles.nbsp;Ces dénominations leur font même at-tribuées dans les cas particuliers quifor-tent de la loi ordinaire. Par exetnple,nbsp;il peut arriver, il arrive même fouvent,nbsp;qu’un homme de 40 ans, a raifon de lanbsp;foiblelTe de fa vüe, a befoin d’une Lunette plus vieille , qu’une autre agé denbsp;70 OU 80 , amp; au contraire.
J’ai parlé au Chapkre 7“ de cette fe-conde partie, d’une efpece d’abat-jour propre a conferver la vue des gens d’é-tude. Ceux qui portent des Lunettesnbsp;peuvent s’en fervir utilement pourécar-ter les rayons inutiles qui partent desnbsp;objets environnans 6c étrangers a celuinbsp;que l’on veut obferver; 6c portent leursnbsp;images fur les bords antérieurs ou cité-rieurs de la Lunette; ce qui inquiéte 6cnbsp;caufe des diftraêlions lorfqu’on étudie.nbsp;Je fuis perfuadé que les perfonnes quinbsp;font dans Ie cas ont fouvent éprouvé eetnbsp;inconvénient. Ils peuvent faire l’eflai denbsp;l’abat-jour que je propofe, a peu de frais.
Xiv
-ocr page 346-Maniere de conjerver Ie poli des verres^
Les meilleurs verres amp; les plus réguliers fe terniffentaifément parTurage; l’attouchement, ou la tranfpiration dunbsp;vifage , leur óte Ie poli, en introdui-fant dans les pores une efpece de graiG-fe, qui forme un voile, au travers du-quel on ne voit plus les objets fi com-modément, ni fi diftindement ^ amp; quinbsp;peut même préjudicicr a la vue par l’ef-fort qu’elle occafionne.
Pour diffiper cette graifle, 6c réta-blir la tranfparence des verres , prenez un peu d’efprit de vin qui ne foit pasnbsp;évenré , ou même de bonne eau-de-vie,nbsp;6c lavez-en vos verres,que vous effuiereznbsp;d’abord des deux cótés avec un lingenbsp;bien propre; 6c plus exaélement enfui-te avec un morceau de gand de caftor,nbsp;OU de peau blanche. Cette leiTive rendnbsp;les verres audi brillans que s’ils fortoientnbsp;des mains de TArtifte. Les verres desnbsp;Lunettes d’approche ont befoin d’êtrenbsp;ainfi lavés de tems en tems, pour em-
-ocr page 347-D’ O P T I Q U E: nbsp;nbsp;nbsp;3
porter la pouffiere qui s’y attache, a l’aide de Thumidité répandue dans Tair,nbsp;OU de la tranfpiration de ceux qui s’ennbsp;fervent.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'*
Dijfertation fur te retablijjement de la vüe dans quelques perfonnes avan-cées en dge,
RIen de plus étonnant que Ie Phé-nomene doht il eft ici queftion; conformément a la difpofition de nosnbsp;corps j qui ne font pas faits pour fubfi-fiertoujours dans Ie même état, l’organenbsp;de la vüe s’affoiblit infenfiblement avecnbsp;Tage. Or dans Ie tems que cette mê-me caufe, qui acquiert chaque journbsp;de nouvelles forces , femble nous me-nacer d’une privation totale, il arrivenbsp;quelquefois que la vüe des vieillards fenbsp;rétablit, 6c reprend prefque entierementnbsp;fa premiere vigueur.
-ocr page 348-J’ai fervi plufieurs perfonnes tres-Sgées, qui après avoir fait un long ufa-ge des Lunettes convenables a leur fltuation, au lieu d’en prendre d’autresnbsp;d’un foyer plus court, ont été obligdcsnbsp;d’en prendre de plus jeunes, amp; fontnbsp;parvenues fuccelTivement au point d’u-fer des premieres Conferves, qui fontnbsp;celles de fix pieds de foyer, ou mêmenbsp;de les abandonner abfolument, les forces de leur ofgane étant fuffifantes pournbsp;fe palTer de tout fecours ëtranger.
Ce retabliffement de la vüe n’eft pas toujours fuccefiifi il y a des vieillardsnbsp;qui ceffent tout a coup d’avoir befoinnbsp;de Lunettes i mais il ne joüiflent pas finbsp;ïongtems de eet avantage fingulier. Onnbsp;peut comparer leurs yeux a ces lampesnbsp;qui jettent un grand éclat au terme dcnbsp;leurentiere extinction.
Pour expliquer ce jeu de la nature, qui femble tenir du prodige , il faut d’a-bord fe rappeller la difference qui ellnbsp;entre les vues longues amp;les vues cour-tes. Cesdernieres font telles, a caufe
-ocr page 349-D’ o P T I Q U E. de la trop grande convexité du criftal-iin, qui nous oblige a leur donner desnbsp;verres concaves pour corriger eet ex-cès. Or il n’eft pas difficile de conce^nbsp;voir que I’age venant a defTecher lanbsp;cornée, 6c a relacher les fibres, dimi-nue la convexité de Toeil, amp; par con-féquent Ie befoin des Lunettes, par rapport aux vues courtes dont nous parlons,nbsp;tandis que les vues longues fe raccour-ciflant tous les jours, amp; par Ia raifonnbsp;contraire j font obligés de prendrenbsp;des Lunettes plus fortes qu elies ne fai-foient auparavant.
C’eft par Ie même principe qu’il faut juger du redreffement de la vue dans lesnbsp;perfonnes louches. Les mufcles opti-ques n’ayant pas dans les vieillards Ia vi-gueurêcla foupleffe qui fe trouvent dansnbsp;les organes des jeunes gens, nepeu-vent plus obéir a la mauvaife habitude qui donnoit de Tobliquité aux axesnbsp;de vifion.
Cette explication eft confirmée par 1’expérience, qui nous démontre que les
-ocr page 350-vues courtes amp; louches éprouventplus communément la reftkution dont il s’a-gk. II n en eft pas de même des vuesnbsp;longues ; Ie phénomene du retablilTe-ment eft affez rare a leur égard, ‘ou dunbsp;moins il l’eft bien davantage qu’a Pé-gard des vues courtes.
II faut conclure de-la j qu’iln’eftpas alfé de déeouvrir la caufe qui rend auxnbsp;yues longues leur premiere aélivké. Jenbsp;ne craindrai pas néanmoins de dire cenbsp;que j’en penfe, en attendant que quel-que habile Phyftcien nous donnc fur cenbsp;fujet des lumieres plus vives amp; plusnbsp;abondantes.
C’eft ordinairement dans 1’age viril que les vues longues commencent anbsp;s’affoiblir; cette alteration peut être at-tribuée a la chaleur du tempérammentnbsp;qui eft alors dans toute fa force, öc quinbsp;deffeehe peu a peu la lymphe dont lesnbsp;membranes 6c les humeurs de 1’oeil fontnbsp;abreuvées. Les fibres amp; les autres ref-forts de eet organe ainfi delfechés, amp;nbsp;privés de la liqueur adive, qui en faci-,
-ocr page 351-D’ o P T 1 Q U E. 533 Ikolt Ie jeu amp; Ie mouvement, perdentnbsp;infenfiblement leur élafticité, d’oü s’en-fuit, OU i’applatiflement du criftallingt;nbsp;OU Ie relachement du riflu dela rétinCjnbsp;OU même runamp;l’autre enfemble. L’ap-pladffement du criftallin fait que lesnbsp;rayons de lumiere fe réuniffent moinsnbsp;promptement, amp; nous engage a re-courir aux verres convexes. D’autrenbsp;part le relachement du tiffu de la rétinenbsp;détruit le rapport exad d’une certainenbsp;diftance qui doit fe trouver entte cettenbsp;membrane, fur laquelle fe peint 1’imagenbsp;des objets, amp; les humeurs de Poeil ounbsp;fe brifent les rayons lumineux, ce quinbsp;rend la vifion confufe, amp; en détangenbsp;confidérablement Toecoriomic.
Cette chaleur funefte a la vue caufe plus de ravage dans les tempérammensnbsp;bilieux, paree qu ils font les plus ardens:nbsp;mais la vieilleffe venant a fuccéder anbsp;Page viril, ce feu diminue de jour eixnbsp;jour ; les membranes 6c les mufclesnbsp;optiques s’imbibent de 1’humeur qui ynbsp;afflue deformais fans obftacle, 6c re-’
-ocr page 352-prenant leur fouplefle , retabliflent la convexité du criftallin j la même humeur en s’infinuant dans la rérine quinbsp;tapifle Ie fond de l’oeil, la gonfie amp; rac-courcit fes dimenfions i dès lors 1’or-gane ayant recouvré fon ancien état,nbsp;la vifion s’execute avec la même faciliténbsp;que dans Ia jeunelfe.
II eft vrai que cette admirable refti-tution n’eft pas d’une égale durée dans les différens fujets, 6c que dans ce re-nouvellement même la vifion, quoiquenbsp;peut-être auffi parfaite, ne s’exécute pasnbsp;dans Ie degré de force 6c de confiftancenbsp;dont on joüilToit au premier age : la rai-fon de cette différence fe tire du changement que Ie tems apporte aux partiesnbsp;infenfibles de nos corps. Les organesnbsp;s’ufent par leurs propres operations, anbsp;caufe des frottemehs continuels qu’ellesnbsp;leur font elfuyer. Qu’on ne foit donenbsp;pasfurpris que la vue, quoique rétablie,nbsp;d’un vieillard,ne foit pas capable des mê-mes efforts, qui lui paroifibient un jeunbsp;dans un %e moins avancé. C’eft pour-
-ocr page 353-D’OPTIQUE. 35 j quoi ceux qui ont lebonheur dMprouvernbsp;rheureux changement qui faitlamatierenbsp;de ce Chapitre, doivent être extréme-ment attentifs a mcnager cette nouvellenbsp;vue, s’ils veulent confetver plus long-teras ce bienfait peu attendu, dónt la nature les gratifie dans leur vieillefle.
CHAPITRE DIXIEME.
DiJ^cultés d Optique propofées aux Spavans.
TOut ce que j’ai dit fur Tufage des Lunettes amp; des Conferves, ne menbsp;paroit pas fuffifant pour refoudre quel-ques difficultés qui marrêtent quel-quefois dans Ia pratique. Je vais les ex-pofer naïvement, avec les réponfes quenbsp;je me fuis fakes a moi-même. Commenbsp;ces réponfes ne me contentent point,nbsp;j’efpere que les S^avans voudront biennbsp;jn’aider de leurslumieres, amp; me four-
-ocr page 354-nir en faveur de 1’intérêt public des fo-lutions plus profondes amp; plus recher-chées.
Premiefe difficuhé*
Utie longue expérlence ni’a appris que l’ufage des Lunettes eft avantageuxnbsp;a la plus grande partie des hommes;nbsp;qu’il y en a cependant quelques-uns quinbsp;n’en tirent aucun foulagement ^ 6c d’au-tres qui s’en trouvent incommodés.nbsp;Quelles font les caufes de cette exception ?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•
Réponje.
II eft certain que les vertes bien faitS facilitent la reunion des rayons de lanbsp;lumiere , s’ils font convexes, 6c lesnbsp;tendent divergens, s’ils font concaves jnbsp;il doit done palfer pour conftant, qu’ennbsp;general les premiers font utiles auxnbsp;vues longues qui s’afFoibliffent, 6c lesnbsp;derniers aux vues courtes.
Mais comme la fouplefle des orga-nes n’eft pas égale dans tous les hommes,
-ocr page 355-mes, il arrivé que pluileurs de ceux qui ont befoin de Lunettes s’en ferventnbsp;d’abord avec peine, 6c ne s’y accoütu-ment pas aifément; jufques-la que quel-ques-uns les rejettent avec obftinationnbsp;6c aiment mieux s’expofer au dépérifle-ment total deleurvüe, que d’emprun-ter ua fecours qui leur paroit trop gênant.
Refte a f^avoir s’ils ont ralfon d’en ufec ainfi, 6c s’ils ne feroient pas mieux denbsp;vaincre leur répugnance. Je crois qu’ilnbsp;eft bien peu de ces perfonnes dont lesnbsp;organes foient aflez délicats pour êtrenbsp;réellement bleffées par Pufage des Lunettes bien faites.
A l’égard de ceux qui regardent les Lunettes comme inutiles, quoiqu’ilsnbsp;foient dans Ie cas de ceux qui paroiffentnbsp;' en avoir befoin: ne peut-on pas dire quenbsp;leur opinion eft fondée, fur ce qu’ilsnbsp;n’ont point encore pü trouver de Lunettes aflez proportionnêes a leur pointnbsp;de vüe ? Sans doute que leur organe eftnbsp;tellement conftruit, que Ie moindre dé-
X
-ocr page 356-338 TRAITE' faut dans cette proportion, anéantlt anbsp;leur égard l’effet des verres optiques.nbsp;Jepenfeiqu’ils ne doivent pas fe rebutef,nbsp;amp; qu’a force d’eflayer différens verres jnbsp;ils en trouveront enfin d’une courburenbsp;convenable a leur difpofition. Voyez cenbsp;qui a été dit au Chapitre troifiéine denbsp;cette feconde partie, article des JLunet-tes biconvexes.
feconde difficulté.
Ceux qui ne fe fervent point de Lunettes, font plus communement fujets a perdre enfin totalement la vue, quenbsp;ceux qui en font ufage, dès qu’ils ennbsp;fentent Ie befoin; quelle en eft la rai-fon ?
Réponf.
Cette obfervation, qui eft très-favo-rable au débit des Lunettes, nous prou-ve qu’elles foutiennent la vüe, amp; don-nent aux fibres amp; aux mufcles optiques un certain repos qui conferve pluslong-teins leur reffort i il en eft peut-être
-ocr page 357-D’OPTIQUE. comme du baton fut lequel les vieil-lards s’appuyent en marchant. On voitnbsp;qu’il n’eft point ici queftion du fecoursnbsp;aduel que la Lunette procure par la reunion plus OU moins prompte des rayonsnbsp;de lumiere; mais qu’il s’agit du foula-gement habituel quc l’oeil en re^oir.
Sur ce pied-la nous devons rendrea la Providence de grandes adtions denbsp;graces, pour la découverte des Lunettes. Nos peres ont été privés de ce bien-fait ineftimable, qui, fans parler de Pa-vantage perfonnel que nous pouvons ennbsp;retirer, nous met a portée de joüir plusnbsp;longtems du fruit des études d’une in-finité d’habiles gens.
Troifiéme difficulté.
J’ai remarqué plufieurs fois, avec un grand étonnement, que Ie même verrenbsp;convexe ou concave d’un certain foyer,nbsp;produit des effets différens fur des vuesnbsp;longues ou coürtes, dont l’état femblenbsp;a tous egards exiger la même courbure;nbsp;cnforte que ce verre donne aux uns la
Yii
-ocr page 358-vüe de l’objetau point jufte de fon foyefj aux autres elle la donne a une diftancenbsp;double, triple, ou quadruple, amp;c.
Par exemple, j’ai rencontré des vues |ongues qui me paroiflbient d’une forcenbsp;égale j donti’une néanmoins, avec unnbsp;verre de 12 pouces de foyer, voyoitnbsp;I’objet a la diftance de la pouces, tan,-dis que l’autre Ie voyoit a 18 pouces.
J’ai éprouvé quelque chofe deplus Jurprenant encore dans des vues cour-tes, dont Tune, avec Ie même verrenbsp;d’un pied de foyer, voyoit a un pied denbsp;diftance l’objet que l’autre voyoit a 12nbsp;pieds. 1 D’ou peut provenir cette dif-férence ?, 2°. Ne courre-t-on aucun rif-que en faifant valoir tout Ie produit dunbsp;verre amp; dans toute fon étendue;oufaut-ilnbsp;prendreun milieu dans Ie choix des verres,^nbsp;Sc prcférer celui qui étant d’un foyer plusnbsp;long, donneroit la vue de l’objet a unenbsp;moindre diftance ? Je ne parle pasicinbsp;de ceux qui ne pourroient point voirnbsp;l’objet a cette diftance moindre; car ilnbsp;eft évident qu’un verre de S pouces dq
-ocr page 359-D’ o P T I Q U E.
foyer, par example, quiferoit capable de porter la vüe de l’objet a cent pieds^nbsp;feroit préférable, routes chofes égales ,nbsp;a celui d’un foyer plus long. Je deman-de done s’il ne faudroit pas ménagernbsp;ceux qui voyent bien a une diftancenbsp;moindre, en ne leur permettant pas denbsp;donner a leur vüe tout Teffor que lesnbsp;vertes optiques peuvent faciliter.
Réponfe d la premiere quejlion.
Les caufes naturelles n’ont qu’une même maniere d’agir fur des fujets par-faitement femblables; par conféquent finbsp;Ie même verre produit des effets diffé-rens fur certaines vues, il faut de routenbsp;néceflité que ces vues foient different-ment difpofées.
li eft vrai j amp; c’eft en quoi confille la difficulté, que les indications exté-rieuresfont des preuvestrès-équivoquesnbsp;des difpofitions internes amp; infenfibles.nbsp;Les premieres peuvent être femblablesnbsp;dans deux fujets, qui pour cela paroif-fent exiger des vertes d’un pareil foyer ,
Yiij
-ocr page 360-,542 TRAITE' tandis que les dernieres font très-diffe-rentes. L’examen de ces difpofitionsnbsp;internes n’eft pas du reffort des Artiftes ,nbsp;il appartient fans doute a la Phyfique,nbsp;OU a la Medécine. II me fuffira donenbsp;de remarquer ici, que deux perfonnesnbsp;peuvent a la fimple vue voir un objetnbsp;diftinélement a lamême diftance, com-me de fix pieds; mais que eet effet peutnbsp;provenir dans chacune d’une configu-aration différente dans 1’organe ; l’un,nbsp;pat exemple, aura Ie criftallin d’une cer-(taine courbure, qui rend l’objet a la dif-tance fufdite ; 1’autre aura Ie criftallinnbsp;d’une courbure plus ou moins grande ;nbsp;lïiais en recompenfe la rérine fera plusnbsp;OU moins diftante du criftallin. C’eftnbsp;ainfi que des caufes équivalentes, quoi-que diverfes, produifent un effet pareil.
Or fi je donne a ces deux perfonnes des verres d’une égale courbure , on nenbsp;fera pas furpris qu’ils produifent fur cha-jeune des effets différens.
-ocr page 361-Réponjè d la feconde quejlion,
Maintenant pour decider s’il eft a propos de perniettre a l’organe toutnbsp;Teftbr que Ie verre de Lunette peut luinbsp;donner, je n’ai qu’un mot a dire ; fqa-voir, qu’il faut s’en rapporter a Texpé-rience.
Si eet eflbr ne géne point la vüe, amp; s’il ne l’altére point, ce qu’on peut aifé-nient connoïtre par l’ufage , quoi denbsp;plus naturel que de profiter de eet avan-tage ?
Si l’on fent au contraire quelque altération dans la vue , occafionnéenbsp;par la trop grande étendue que lui don-ne un certain foyer, il faut en ufer icinbsp;comme ailleurs ; c’eft-a-dire, fe ref-traindre a un point mieux proportionnénbsp;a la délicateffe des fibres.
En general, rien ne feroit plus utile en cette matiere, que de pouvoir con-noitre précifément Ie degré de forcenbsp;dont les fibres qui compofent les mufinbsp;des amp; les tuniques de 1’oeil font fufeep-
Yiv
-ocr page 362-S44 traité' D’ÖPTIQUÉ. tibles dans les perfonnes qui implorehÉnbsp;ie fecours de notre Art, de méme quenbsp;ia courbure de leur criftallin, afin d’ynbsp;proportionner les foulagemens que cenbsp;même Art nous fournit, 6c de ménagernbsp;ia vigueur naturelle des parties de Tor-gane. En attendant que les Sqavans ap-profondiflent ce fujet, qui me paroitnbsp;digne de leur application, nous fom-tties obligés de nous en tenir a une ef-pece de tatonnement , guidé par lesnbsp;connoiflances-pratiques que Texpérien'nbsp;jce nous fournit.
DES MARCHANDISES
qui fe vendent chez Auteur 3 au Miroir ardent, entre la Fontainenbsp;S. Bénoit Ie College du PleJJis,nbsp;rue S. Jacques d Paris.
LEs perfonnes qui voudront bleA m’honorer de leur confiance, trou-veront chez moi tous les Ouvrages quinbsp;font du reffort de l’Optique; flt;javoir,nbsp;des Conferves amp; Lunettes de toutesnbsp;fortes de foyers, travaillées des deuxnbsp;cótés , propres aux vues longues, cour-tes, OU bafles, en verre blanc amp; denbsp;couleur, les plus avantageufes pour lanbsp;vüe. Des Gardes-vües garnis de taffetas verd, pour lire Ie foir a la lumie-re , amp; pour fe garentir des réflexionsnbsp;trop fortes du grand jour. Des Verresnbsp;pour les vues qui ont fouffert Topéra-
-ocr page 364-tion de la CataraQie. Des Monocles ou Lunettes a la main. Des Lunettes montées en écaille amp; en cuir ap-prété, a reflbrtd’or, dargent, amp; d’a-cier , a la maniere d’Angleterre ,nbsp;très-proptes amp; trés-commodes. Desnbsp;Lunettes a branches d’argent amp; d’a-cier, qui tiennent fur les temples, amp;nbsp;n’ótent point la liberté de refpirer. Desnbsp;Fortes - Lunettes d’argent amp; d’acier,nbsp;Des Bezicles pour empêcher les enfansnbsp;detournerla vue, 6c de devenir louches. Des demi - Mafques a deux vertes pour aller en campagne, amp; défen-dre les yeux du froid, du vent, 6c de lanbsp;poufEere , trés-commodes pour ceuxnbsp;qui courent la pofte. Toutes fortes denbsp;Verres propres a groflir ou diminuernbsp;les objets , en les rendant plus fenfi-bles; c’eft-a-dire , en les faifant apper-cevoir plus clairement 6c plus diftinde-ment. Des Loupes quot;pour déchiffrer desnbsp;vieilles écritures , amp; qui peuvent encore fervir de Microfcopes ou de Lunettes a la main , très-utiles aux Gra-
veurs j Horlogers, Cizeleurs, amp; autres Ouvriers qui veulent poufler leurs ou-vrages au dernier point de perfection,nbsp;dont ils font fufceptibles. Bilouppesnbsp;pour la Botanique. Des Verres a fa-cettes qui multiplient les objets, pro-pres aux Graveurs en Taille*douce.nbsp;Des Verres triangulaires ou Prifmes ,nbsp;utiles aux Peintres amp; a tous ceux quinbsp;veulent faire des expériences fur lesnbsp;couleurs. Des Verres propres a dimi-nuer les objets pour les Peintres ennbsp;miniature. Des Lunettes d’approche denbsp;routes fortes a deux amp; a quatre verres,nbsp;pour obferver Ie Ciel, la Terre, ou lanbsp;Mer. Des Lunettes de poche montéesnbsp;en or, en argent, 6c en cuivre , doréesnbsp;d’or moulu , garnies de leurs étuis ennbsp;Chagrin , Requien, Rouifette , 6c fa-qon de Chagrin. Des Microfcopes denbsp;routes fortes, grands 6c petits, propresnbsp;a obferver les parties des Solides 6c desnbsp;Fluides, 6c la circulation du fang dansnbsp;les Anitnaux , ou de la feve dans lesnbsp;Plantes. Des Miroirs ardens de glace
-ocr page 366-amp; de métal, ptoptes allumei; du feu par Ie moyen du Soleil. Des Verres ar-dens qui produifent Ie même effets parnbsp;réfradion. Des Miroirs qui groffiflentnbsp;les objets, amp; qui fervent a examinernbsp;fi Ton eft rafé exaftement; on les em-ploie auffi pour fe nétoyer les dents.nbsp;Des Miroirs multiplicateurs. Des Cylin-dres de métal poli, avec des Cartes tra-cées felon les régies de POptique parnbsp;les meilleurs Deffinateurs. Des Conesnbsp;amp; Cylindres a pans de métal poli. Desnbsp;Perfpeélives illufoires garnies de diversnbsp;tableaux. Des Boetes optiques, ditesnbsp;Chambres noires, propre a tracer desnbsp;delTeins de Perfpeélives. Des Lanternesnbsp;magiques, avec routes fortes de Gro-tefques peints fur Ie verre. Des Perf-pedives amufantes, qui rappellent lesnbsp;objets de bas en haut j amp; rendent parallelles ceux qui font perpendiculai-res les uns aux autres. Enfin toutesnbsp;fortes d’Ouvrages qui appartiennent anbsp;la Dioptrique, ou a la Catoptrique.
-ocr page 367-TABLE
Des Titres contenus dans cet Ouvrage,
De rOptique i • nbsp;nbsp;nbsp;page I»
Idee du cercle en general, nbsp;nbsp;nbsp;3.
Idee de f angle en general, nbsp;nbsp;nbsp;4.
CHAPITRE I, Des Infirumens done on fait ufage pour les opérations qui dé-inbsp;pendent de lOptique,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n.
CHAPITRE II. nbsp;nbsp;nbsp;Des Verm,
Remarques fur le travail des Verres , 23. Maniere de tailler les Verres ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;32,
Maniere de cimenter les^I^erres, nbsp;nbsp;nbsp;3 6,
Maniere de degrojjir les Verres, amp; de les arrondir on deborder,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3p,
Du douci amp; du poli des Verres, nbsp;nbsp;nbsp;42.'
Remarques fur la fapon des Verres, avec me Table pom connoitre en quelle pro-*nbsp;portion m Verre convexe grojfn les ohy
-ocr page 368-TABLE
jets y lt;amp;“ de combien un f^erre concave les diminue,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;psge y^..
CHAPITRE IIL DesMiroirsar-dens y des Vmes convexes concaves.
Des Miroirs ardens y nbsp;nbsp;nbsp;5^.
Des yenes convexes, nbsp;nbsp;nbsp;75.
Des Venes concaves, nbsp;nbsp;nbsp;77.
CHAPITRE IV. Régies amp; pro-portions des foyers des oculaires concaves y amp; des objediijés convexes pour la Lunette d’approche d deux Verres y appellee ordinairement Lunette de Spectacle y OU ^OpérUynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;80.
Autres proportions y nbsp;nbsp;nbsp;Z6.
CHAPITRE V. De la Lunette dapproche d quatre verres convexes jnbsp;amp; du Telefcope d deux verres convexes ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ‘nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8p.
Régies pour la compojition de la Lunette dapproche,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pq..
Proportion des foyers des ohjeSlifs amp; des oculaires de la Lunette dapproche d quatre. verres, amp; du Telefcope d deux verres.t diametre ordinaire des objeSlifs amp;,
1' des oculaires .y. amp; de touverture que,
-ocr page 369-doivent avoir les diaphragmes des jeólifs de différensfoyers ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;page 5)7.'
Autres proportions Jelon dautres Artif
tes.
102.
Aatresproportions pour des Lunettes d qua-tre verres de differentes longueurs ,105. Proportions pour les Telefcopes de réfrac-
uon.
lOJ.
Maniere déprouver ft un obje^if efi bon ; amp; manier e de ff avoir en quelle proportion une Lunette d'approche grojft hnbsp;diametre des objets,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;107.
Des effets de la Lunette d’approche, 112.
Effets du Telefcope d réfraSlion , nbsp;nbsp;nbsp;113.
CHAP. VI. Des Microjcopes , 11 öquot;.
Divifton des Microjcopes^ nbsp;nbsp;nbsp;117.
Des Microjcopesftmples j nbsp;nbsp;nbsp;118.
Autre Microfcope , appellé communément Microfcope en Lunette d’approche ,120.
Dejcription mèchanique, amp; ufage dune derniere forte de Microfcopefimple, appellé Microfcope dgenouil,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;121.
Des Microjcopes compofés 3 régies proportions qu il fant ebferver pour les faire inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,125.
-ocr page 370-TABLE
ylutres proportions, nbsp;nbsp;nbsp;page 127.
^utre proportion, nbsp;nbsp;nbsp;Ibid.
Derniere proportion f nbsp;nbsp;nbsp;Ibid.
De la fafon de faire des lent Hies, nbsp;nbsp;nbsp;1 sp.
ConjlruBion amp; u/age dtt Microfiope com-pofe f appelle Microfcope univerfel^ ct reflexion, amp; rifraBion,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;13 i.
Maniere de connoitre pomhien le Microf . copegrojflt les objets ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;140.
Effets furprenans du J^icrojcope, nbsp;nbsp;nbsp;141.
CHAPITRE VII. DesPriJmesou Triangles ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;148.
'Maniere defaponner les Prijmes , nbsp;nbsp;nbsp;14^,
Effets dtt Prijme, nbsp;nbsp;nbsp;1 y 2.
CHAPITRE VIII. De la PerJpeBive illufoire d’Optiqae amp; du Cylindre,nbsp;De la PerJpeBive illufoire dlOptique, i 5 öquot;.nbsp;Du Cylindreynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;162,
Effets du Cylindre, nbsp;nbsp;nbsp;16^,
CHAPITRE IX. Maniere de reprejenter les objets renversesnbsp;redreffes dan's une Chambre obfcure jnbsp;par le moyen des verres convexes denbsp;la boete dtOptirpue j amrement ditenbsp;Chambre mireynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i6lt;p.
De
-ocr page 371-De la Boete d’Optique, autrement dkg Chambre noire jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;170.
CHAPITRE X. De la Lanterne de Chdjje amp; de Pêche,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.178.
De la Lanterne Alagique y nbsp;nbsp;nbsp;180.
Régies amp; proportions quil fautobfer-ver pour conjiruire la Lanterne Magi-que, nbsp;nbsp;nbsp;- 181.
SECONDE PARTIE.
CHAPITRE I. De tceil,
Defcription de tceil y
iSy; iSöquot;.
Definition de la vüe y nbsp;nbsp;nbsp;1 p o.
Maniere dont fefait la vifion, amp; dont les objets Je peignent Jür Corgane immédiatnbsp;de la vüe ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ipa.
CHAPITRE II. nbsp;nbsp;nbsp;Quelle efi la ma^
tiere la plus avantageufe poür la confi truëiion des Ferres optiques,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^7.
Des verres convenespropres aux vues longues , nbsp;nbsp;nbsp;ipp»
Diametre des verres de Lunettes, nbsp;nbsp;nbsp;200,
-ocr page 372-Régies générales fur Ie choix des Lunettes , nbsp;nbsp;nbsp;p3ge -201.
Enumeration des différentes e/pecesdevües longues^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;20$.
Marques auxquelles on peut connoitreft Ton a bejoin de Lunettes ou Conferves, 2\\.
Inconvéniens amp; dangers des Lunettes communes , nbsp;nbsp;nbsp;2 1 6.
PréventionsJur Fujage des Lunettes ,22$,
A quels Art ijl es on peut confeiller F ujage des Lunettes,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;22 j.
CHAPITRE III. Du point de vüe , des régies générales a ob-ferver dans la dijiribution des Lunettes ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2$\.
Qualité des Lunettes parfait es, nbsp;nbsp;nbsp;236quot;.
Maniere de prendre Ie foyer de toutes fortes de Lunettes ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;235).
Comment Ie verre convexe grojjit les ob-jets, nbsp;nbsp;nbsp;243.
Deux ejpeces de Lunettes d Fufage des vues longues,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;243’.
Des Lunettes biconvexes, nbsp;nbsp;nbsp;247.
Des Monocles ou Lunettes d la main,
DESTITRES. bS^ CHAPITRE IV. Des différentesnbsp;ejpeces de vues courtes, page 2 5 j.
Des V°nes concaves propres aux vües courtes,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2 66.
Idee de Poperation de la CataraPle, 274.
Moyens dont les vües courtes peuvent Je fervir pour connoitre leur point-de-vüe,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;27p.
Exceptions au moyen donné, nbsp;nbsp;nbsp;2 S r.
CHAPITRE V. Du loujcher dans les Enfans ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2^6.
Demi Mafques pour guérir les enfans de Ihabitude de toucher,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;288.
De la duplicité dans la vüe des objets y
2p3.
CHAPITRE VI. Des Ferres de couleur,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2^4.
De la vüe bajfe, nbsp;nbsp;nbsp;2^6.
Maniere de Jè Jêrvir des Lunettes dappro-che, amp; des verres d la main, nbsp;nbsp;nbsp;2^8.
CHAPITRE VII. Premier moyen pour la confervation de la vüe,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;303.
Second moyen, nbsp;nbsp;nbsp;304*
Troiféme moyen, nbsp;nbsp;nbsp;30(5’.
Quatrième moyen. Avantage du garde-^
Zij
Deux prèjervatif contre tufage des Lunettes. Premier préfervatif, nbsp;nbsp;nbsp;310.
Second prefervatif, nbsp;nbsp;nbsp;3 13 •
Inconveniens de lujage du Bocal, nbsp;nbsp;nbsp;314.
Avis pour empecher que la vue des enfans ne baijje ou ne devienne courte,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;317.
CHAPITRE VIII. Précis desré-
j! exions lesplus import antes fur tufage des Lunettes ^ amp; de la gradation quilnbsp;y faut obferver jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;320.
Maniere de conferver le poli des verres,
328.
,C H A PIT R E IX. Dijfertation fur le retablijfement de la vue dans quelquesnbsp;perfonnes avancées en age,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3 2 p.
CHAPITRE X. Difficultés iOp-tique propofées aux Sfavans f 3 3 5’. Premiere difficulté ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;336quot;
Réponfe, nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ibi
Seconde difficultéy nbsp;nbsp;nbsp;3 3
Réponfe y , nbsp;nbsp;nbsp;Ibi
Troifiéme difficulté ) nbsp;nbsp;nbsp;33
Réponfe d la premiere quejlion, nbsp;nbsp;nbsp;34
Réponfe d la feconde quejlion, nbsp;nbsp;nbsp;34
FIN.
-ocr page 375-357
a. A JA amp;/ «jg
® nbsp;nbsp;nbsp;^_t_ # WWIE
A Bat-Jour propre aiix gens de Cabinet, page ^09 (S' fuiv. amp; a ceux qui fenbsp;fervent de Lunettes, 3276' fuiv.nbsp;jingle , Sa definition, 4. Ses difFerentes ef-peces, 3.
L’age n’eft pas ce qui doit decider I’lifa-ge amp; le choix des Lunettes, z^4. 270. 6* fuiv,
'Artifes auxquels on peut confeiller Fufage des Lunettes , 227 amp; fuiv. Avis aux Ar-tiftes qui fe fervent de Loupes a la main,nbsp;zz^ amp; fuiv.
Axe optique; ce que c’eft , 7 6-191.
Bajfins , Leur ufage , 11.6- fuiv. Leur con-ftruftion ,12 amp; fuiv. Maniere' de con-noitre leur foyer, 17 6- fuiv. Maniere de
Z iij
-ocr page 376-connoltre amp; de reformer leur irregular!-té, zt. amp;fuiv.
Bocal; Son ufage eft pernicieux, 514.Exem-ple remarquable fur ce fujet, ? r 6.
Boete optique. Foye^ Chambre noire.
Cataracle ; Precautions néceflalres dans le choix des Lunettes , pour ceux qui ontnbsp;fouffert Topération de la Catarafte, 2.64nbsp;6* fuiv. 271 amp; fuiv. II ne faut leurnbsp;donner des Lunettes que trois mois aprèsnbsp;l’opération, 272 6* fuiv. Preuves de cet-te propofition gt;275 6* fuiv. zj6 amp;nbsp;fuiv. Quelquefois I’operation laifle uneftnbsp;grande foiblefle qu’on ne peut tirer aucunnbsp;fecours des Verres optiques, 272 amp; fuiv.nbsp;En quoi confifte cette operation , 274 amp;•nbsp;fuiv.'Les verres convexes conviennent auxnbsp;vues courtes comme aux vues longuesnbsp;après I’abbaiflement de laCatarafte, 275.
Catoptrique , fon objet^ 9.
Cercie, Ce que c’eft ; comment on le divi-
Chambre noire; Sa defcription amp; fon ufage , 170 (S' fuiv. Ses differentes efpeces , 171nbsp;amp; fuiv.
Chambre obfcure comparee è I’oeil, 16^ amp; fuiv. Sa conftruftion , \6€ amp; fuiv.
Chandelier d’étude ; fon utilite ,3096- fuiv.
Chorolde y 1B8.
-ocr page 377-miere, 191.
Cylindre, ou Miroir cylindrique; Ses diverfes efpecesjpa^. i6z o* fuiv. SesefFets, 165nbsp;amp;¦ fuiv.
Ciment des VerreS. FoyqMaftic.
Cligmment d’yeux , Quelle en eft la caufe ^ zd) amp; fuiv. Quels Verres conviennentnbsp;^ ceux qui clignotent, ld mêmc amp;
Cóm OU Miroir conique , 165. Ses efFets, Lu memc.
Cónes optiques formes par les rayons de lii-
Conferves, A qui elles conviennent ,1156-fuiv. nbsp;nbsp;nbsp;amp; fuiv. Leur utilité, lu mê-
me. Ne portent ce nom que relative-ment au befoin que Ton en a , 2. z 6. Méthode pour prendre Ie foyer des Conferves , 240 amp; fuiv. Avis touchant répailFeur des Conferves, 2^0. Qualités requifesnbsp;dans les premieres Conferves, ? 2 1. Pour-quoi les premieres Conferves font appellees Jeums ,3266* fuiv.
Cornie187.
Courbes oppofées ,199.
Courbure, Quelle diminution foufFre un mor-ceau de glace , auquel on fait prendre une fimple ou une double courbure , y 3 lt;S*nbsp;fuiv. De combienles courbures oppoféesnbsp;raccourcilFent la longueur du foyer, ^ 8nbsp;lt;5- fuiv. Comment on connoit l’irrégula-rité de la courbure des Verres optiques,nbsp;zi? «S- fuiv.
Courte-vüe, voyez Oculaire.
Crifallin^ Sa configuration, 189- _
Z iv
D.
Dtmi Mafque, VOyez Mafque a louchette.
Demi Mafque a deux verres , utile a ceux qui voyagent,3o6 amp; fuiv. Qualltes de cet Inf-trument, 307.
Diaphragms , Ce que c’eft ,84. Proportion qui doit être entre le diaphragme amp; lever-re objeöif, la même.
Diametre dii cercle, 3 •
Dioptrique , Son objet ,10.
Foyer des Verres optiques 7. Divers moyens pour connoitre le foyer des Lunettes, 1396' fuiv. Deux faits qui prou-vent que des Verres de même foyer nenbsp;produifent pas toujours un effet parednbsp;fur des perfonnes qui paroiffent néan-moins egalement difpofées. 3396' fuiv.nbsp;Deux autres faits qui prouvent qu’un foyernbsp;egal au point de vue n’eft pas toujoursnbsp;plus avantageux ,181 amp; fuiv.
-ocr page 379-3^1
Garde-vüe , Ses avantages, pag. j 07 (S- fuiv, Defcription. de eet Inftrument, 308.
Glace, Matiere des Verres optiques , i8. Défauts dont elle doit être exempte , ldnbsp;même, $¦ fuiv. Quelle couleur mérite lanbsp;préférence, 30 amp;fuiv,
Hiboux, Pourquoi ils fuyent Ie grand jour , 194. amp; i6s.
Humeurs de Toeil, Leur defcription, 187 amp; fuiv.
Humeur aqueufe ,188.
Humeur vitrée, 189. Elle prend la place du criftallin après l’opération de la Catarafte,nbsp;Z7J.
L*
Langues qui fe ferment en taillant les Verres ; comment on peut en empêcher Ie pro-grès , 3 3 Gfuiv.
Lanterne de Chaffe amp; de Pêche, Sa conftruc-tion, 178 amp;fuiv.
Lanterne Magique, Sa conftruftion, i8o 6-fuiv.
Lanfliers, voyez Monocles.
Lenti^es , Comment on les fabrique , 119 amp; fuiv.
Loucher, Quelle eft la caufe de cedéfaut,
-ocr page 380-190 amp; 2-5?. D’oii vient que plufieufS Enfans deviennent louches, 286 amp; fuiv.nbsp;Hiftoire d’une Dame qiii s’étoit accoütu-mée a loucher, 287 amp; fuiv. Maniere denbsp;cörriger ce vice dans les Enfans, 288 S'nbsp;fuiv. Demolfelle corrigée parTexpériencenbsp;du jeu du Volant, 290 amp; fuiv. Cedéfautnbsp;peut être corrigé par Ie Miroir de glace ounbsp;de métal ,2916* fuiv.
Louches mixtes , Quelles precautions ilsdoj-vent prendre dans Ie choix des Lunettes, zo8 amp; fuiv.
Loupe Ses ufages, izo. Avis aux Artiftes qui s’en fervent ,2296- fuiv.
Lumiere, Sa propagation, fa reflexion, fa , réfraflion, 6 amp; fuiv. 76. Difference denbsp;la lumiere du jour, amp; de celle dont onnbsp;fe fert pendant lanuit, 2 s ? S' fuiv.
Lunettes k Ia main, voyez Monocles.
Lunettes biconvexes conviennent mieux que d’autresaux vues longues, 247.
Lunettes concaves des deux cótés, font plus avantageufes que celles qui ne font conrnbsp;caves que d’un coté ,266.
Lunettes convexes d’un feul cóté; Leur inconvenient , 247 S' fuiv. Leur effet ,249-
Lunette d’approche, Ses différentes efpeces , amp; leur effet ,826' fuiv. , 11 2 S fuiv.nbsp;Son utilité amp; fon agrëment, ihid. Sa conf-truöion ,896' fuiv. Sa difference avec Ienbsp;Telefcope, 9 ? S* fuiv. Proportions Régies qu’il faut obferver dans fa compo-fition, 94 S' fuiv. 97 S’ fuiv. Maniere
-ocr page 381-DES MATIEaES. ^6j de connoitre combien la Lunette d’appro-che groffit les objets ,1056* fuiv. Comment il faut fe lervir de la Lunette d’ap-proche, 198 amp;fuiv.
Lunette de Jaloufie; Sa conftmöion Sz: fon , 8 8 «S’ fuiv.
Lunette d’Opéra, ou Lunette a deux Verres , par qiii inventée ,806* fuiv. Conditionsnbsp;d’une bonne Lunette a deux Verres 84 «S*nbsp;fuiv. Proportions qu’il faut obferver dansnbsp;fa conftruftion, 8 5; «S- fuiv.
Lunette dont on fe fert pour obferver en Mer, Quelle eft fa grandeur ordinaire,nbsp;II?-
Lunettes ordinaires , Défaiits que l’on doit éviter dans leur conftruöion, 197 amp;fuiv.nbsp;Quelle eft la couleur la plus avantageufenbsp;aux Lunettes, 198. Verres de Lunettenbsp;convexes, a qui ils conviennent , 199.nbsp;Diverfes fortes de Lunettes convexes, lanbsp;méme. Quel dolt être Ie, diametre des Lunettes , 100 amp; fuiv. Régies fur Ie choixnbsp;des Lunettes, zoi amp;fuiv. Quel eft Ie veritable intérêt des Marchands de Lunettes,nbsp;2.04. Marques qui indique Ie befoin denbsp;Lunettes, zti amp; fuiv. Faufle bonte quinbsp;fait rejetter 1’ufage des Lunettes , zi4nbsp;^ fuiv. z]t, Inconvéniens amp; dangernbsp;des Lunettes communes, zi6 «S* fuiv.nbsp;Prevention furTufage des Lunettes ,zz')nbsp;'amp; fuiv. Ceux qui ont befoin de Lunettesnbsp;ne doivent pasdifférer de s’en fervir, zz6nbsp;^ fuiv. A quels Artiftes on peut confeiller
-ocr page 382-364 nbsp;nbsp;nbsp;TABLE
les Lunettesamp;fidv.Lechoix des Lu= nettes doit être relatif an point de vue denbsp;chacun , z 51 6*fuiv. La lumiere du jour,nbsp;amp; celle dont on fe fert la nuit, exigentnbsp;fouvent des Lunettes d’un foyer différent ,13?. ? z 5 fuiv. Plan de la méthode ordinaire pour la diftribution desnbsp;Lunettes, 234 6* fidv. H faut choifir fesnbsp;Lunettes foi-meme, z 3^. Qualites des Lunettes parfaites , la mime amp; fuiv. Moyensnbsp;pour reconnoitreces qualités, z 6-fuiv.
Avis aux perfonnes qui font en Province , amp; qui veulent tirer des Lunettes de Paris, z 3 8 amp; fuiv. Divers moyens pournbsp;prendre le foyer de toutes fortes de Lunettes , z 3 9 6- fuiv. Deux efpeces de Lunettes a I’ufage des vues longues, 245^nbsp;amp; fuiv. Point decifif qui doit regler I’ufagenbsp;des Lunettes , 2Ó i. Trois fortes de Lunettes propres aux vues courtes, z6i. Quel-les Lunettes conviennent aux vues louches , 262 6-fuiv. Deux prefervatifs con-tre I’ufage des Lunettes , 31 o (S*fuiv. Précis des reflexions les plus importantes furnbsp;I’ufage des Lunettes ; gradation qu’il ynbsp;faut obferver, 320 amp; fuiv. II ne fautnbsp;pas precipiter cette gradation, 3Z4 6*nbsp;fuiv. Pourquoi quelques perfonnes ne re-tirent aucun foulagement des Lunettes,nbsp;amp; que d’autres en font incommodées, 35^nbsp;amp; fuiv. Pourquoi ceux qui n’ufent pas denbsp;Lunettes font plus fujets que d’autres anbsp;perdre la vue ,3386-fuiv. Pourquoi une
-ocr page 383-DES MATIERES. 365 Lunette de même foyer ne produit pasnbsp;toujours Ie même effet fur différentes per-fonnes qui paroilTent également difpofées,nbsp;339 ^/wiV.
Marchands de Lunettes; Quel eft leur vérita-table intérêt, 2,04. Avis aux Marchands de Lunettes, 301.
Mafqm a louchette , corrige les enfans de [’habitude de loucher, zSS. Defcriptionnbsp;de eet Inftrument, ld même. Autre deminbsp;Mafque de l’invention de rAuteiir ,
amp;fuiv.
Majlic pour cimenter les Verres; De quoi il eft compofé, 3 6 6* fuiv.
Membranes de l’oeil, Leur defcription , 187 amp;fuiv.
Metius, ( Jacques ) Inventeur de la Lunette d’Opéra , ou k deux verres ,806- fuiv.
Microfcope , Pourquoi il groffit confidérable-ment les objets ,1166- fiiv. En quelle proportion il les groflit, f 40 6* fuiv. Sesnbsp;différentes efpeces, 117 6-fuiv. Ses effets ,nbsp;1416' fuiv.
Microfcope k boete , Sa conftruftion, 119,
Microfcope i genouil, Sa conftruöion, iij amp; fuiv. La maniere de s’en fervir, 115nbsp;amp; fuiv.
Microfcopes compofés , Leur conftruöion, I z 3 6* fuiv. Proportions qu’il y faut ob-feryer, ld même, amp; fuiy.
-ocr page 384-365 nbsp;nbsp;nbsp;TABLE
Microfcope en Lunette d’approche ; Sa conf-truftion amp; fon ufage ^ no amp;fuiv. Microfcope fimple; Sa conftmöion, 118.nbsp;Microfcope wmveritl , ii8, iz8 amp; fuiv.nbsp;Sa conftruftion amp; fes ufages , l ? l amp;nbsp;fuiv. Ses efFets furprenans 5 141 amp; fuiv.nbsp;Miroirs ardens; Leur ufage, 6 5 amp; fuiv. Leurnbsp;conftruöion, la mime. Différence des Miroirs de metal d’avec ceux de glace , 6 jnbsp;amp; fuiv. ji amp; fuiv.
Miroir multipUcateur ; Ses efFets , 79,
Miroir fimple , ou Miroirplan, 6y amp; fuiv. Explication de fes effets,68 6*fuiv. Peutnbsp;corrigerles Enfans qui louchent, zpi 6*nbsp;fuiv. Le Miroir de glace altere la reprefen-'nbsp;tation des objets , la mime.
Molenes, A quoi elles fervent ,quot;36.
Monocles, Inconvénjens de leur ufage, z 5- r amp; fuiv. Quelle eft la maniere de s’en fer-vir la plus avantageufe, ^ 5:3 • k ceuxnbsp;qui s’en fervent, z^4. Comment il faiitnbsp;s’enfervir, Z98 amp;fuiv.
Mufcles del’oeil, Leur denombrementSc leurs fonftions, 150,
Ohjeclif, 8 3. Maniere d’éprouver fa bonté , 107 lt;5- fuiv. Diverfes combinaifons denbsp;robjeaifavecToculaire dans la compofi-tion de la Lunette d’approche, 108 amp;nbsp;fuiv.
Ohjets, ne font pas vus également de tout Ic
-ocr page 385-DES MATIERES. 367 monde, 147 amp;fuiv. Pourquoi ils peuventnbsp;paroitre doubles, 191. Pourquoi certainsnbsp;objets font infenfibles è la lumiere du jour,nbsp;19}- Pourquoi la vüe des objets eft plusnbsp;OU moins diftinfte , la méme amp; 19 y. Cenbsp;qui fait paroitre les objets grands ou pe-tits ,1946- fuiv. Pourquoi ils fe peignentnbsp;dans Toell la renverfe ,91. Pourquoi lesnbsp;petits objets fatiguent la vüe ,119. Pourquoi certaines perfonnes voient les objetsnbsp;de plus loin que d’autres , avec des verresnbsp;de même foyer,^44 amp;ywiv.Erreur de ceuxnbsp;qui croyent que les perfonnes louches ounbsp;yvres voyent les objets doubles ,193,nbsp;Oculaire, 836'fuiv,
(Si/, compare a la Chambre obfcure,
amp;fuiv. Utilité de eet organe ,1836- fuiv. Son méchanifme, i8é O'ywiv.Defcription,nbsp;de fes parties , 187. amp;fuiv. Comment onnbsp;peut reconnoitre fa bonne ou mauvaifenbsp;difpofition, 188. Sa figure amp; fes mouve-mens , 18 9 iS* fuiv. Ufage amp; dénombre-ment de fes mufcles ,190* Comment l’oeilnbsp;juge de la grandeur des objets ,196.nbsp;Optique , Sa definition ,1. Difficultésnbsp;d’Optique propofées aux S9avans , 5 3 ynbsp;amp; fuiv.
Optique. proprementdke; Son objet, 8.
Perpendiculaire, 7.
Pefpeclive amufante, Son méchanifme ,159 amp; fuiv, Ses effets, 161 6- fmv.
-ocr page 386-Perfpccilve Illufoire, Defcriptionde cette ma* chine, 156 amp;fuiv. Artifice de fa conf-truftion ,1^76- fuiv.
Poi/2f-de-vue, doit fervir de régie dans la diftribution des Lunettes ,231 amp; fuiv.nbsp;Maniere de connoitre fon point-de-vue,nbsp;232 amp; fuiv. Moyen particulier pour lesnbsp;vuescourtes, 279 amp;fuiv. Exceptipn k cenbsp;moyen ,2816' fuiv.
Poli, Maniere de conferver le poli des Ver-res, ^28 amp;fuiv.
Precaution a prendre dans I’envoi des Lunettes pour les perfonnes abfentes, 285 6* fuiv.
Prcfervatifs contre I’ufage des Lunettes ,310 amp; fuiv.
Prevention mal fondee de quelques Artifles oil Marchands de Lunettes ,284.
Prifne, 148 lt;5-fuiv. Qualités d’un bon Prif-me , la mime. Diverfes manieres de le fa-4onner, 149 6* fuiv. Ses effets, 152 6* fuiv.
Prunelle., Son ufage amp; fes fonftions ,187 amp; fuiv.
Pyramide optique ,163, Ses effets , la mime 6' fuiv.
Pyramides optiques, formqes par les rayons delalumiere, 19^»
du cercle, 3.
DES M ATI ER ES. 369 leur divergence, 7 6* 8. Comment ils fenbsp;croifent dans la Lunette d’approche, 91nbsp;amp; fuiv. Comment FOptique les confidere,nbsp;191. Les rayons direös ofFenfent la vüe,nbsp;3 03 amp;fuiv.
Rétinc ,189. Ses fonfltions, 193. Petitefle de fon diametre, 19 j 6- fuiv.
Rondeau , Sonufage, xo amp; fuiv. Maniere d’en connoitre amp; d’en corriger 1’irrégula-rité, la même.
S.
T.
Sclerotidcy 187.
Telefcope , Sa conftruftion ,-8 3 amp; 90. Sadlfi-férence ave la Lunette d’approche 936-fuiv. Proportions qu’il faut obferver dans fa compolition, 97 lt;5- fuiv. Precaution ènbsp;prendre lorfqu’on obferve Ie Soleil avecnbsp;leTelefcope, 114.
TtUfcope de réfraftion, 9 3. En quoi il différe duTelefcope de reflexion, la même. Sesnbsp;proportions, 1036* fuiv, Ses eflets amp; fonnbsp;ufage ,113 amp; fuiv.
Vem$ ^ facettes, ou multiplians , leur effet, 119-
Vtrres colorés , leurs avantages amp; leurs in-conveniens, 194 lt;5- fuiv, Doivent être
370 nbsp;nbsp;nbsp;TABLE
parfaits pour être utiles, 2,9 f 6- fulv.
Vtms communs , comment on peut connoi-tre rirrégularité de leur cóiirbure, 2.13
6 nbsp;nbsp;nbsp;fuiv.
Vcms concaves , leiirs dilférentes efpeces , •77 amp;fuiv. Leur elFet, 78. Sont propresnbsp;aux vues courtes , ^66. RappetilTentnbsp;les objets , z6i. Quelle ed: la couleur quinbsp;leur eft plus convenable, la même.
Vcms convexes , leurs difFérentes efpeces ,
7 nbsp;nbsp;nbsp;3. Leur effet, 75- amp; fuiv. Comment ilsnbsp;grofliffent les objets, 2.4 3 amp; fuiv. Avan-tage du Verre convexe, 244 amp; fuiv.
Vems mixtes , Voyez Lunettes convexes d’un feul cóté.
Verres optiques, manlere de les tailler, 3 2 amp; fuiv. De les cimenter, ^6 amp; fuiv. Denbsp;les dégrollir, amp; de les arrondir ou débor-der, 3 9 amp; fuiv'. De les doucir amp; polir, 41nbsp;amp; fuiv. Combien Ie Verre convexe grolïïtnbsp;les objets, Sr combien Ie Verre concavenbsp;les diminue , 34 6- fuiv. 61 amp; fuiv.nbsp;De quelle matiere ils doivent être conf-truits ,(976* fuiv. Maniere de confervernbsp;leur poli, ’,186- fuiv.
Vieillards, Pourquoj ils voyent raieux de loin que de prés, 193, Leur vüe fe réta-blit quelquefois , 3 19 6* fuiv.
Fifion , Comment elle s’exécute , 19Z amp; fuiv. Ce qui rend la vüe d’un objet clairenbsp;amp; dillinéle, I9t.
Uvée, Pourquoi ainfi nommée , Ses diverfes couleurs, 188.
-ocr page 389-Vuii Sa definition, 190 ó' fuiv. Pourqiioi les petits objets froguent la vüe, 2,19.nbsp;Le point de vüe dok decider dans Ie choixnbsp;des Lunettes , 2316* fuiv. Maniere denbsp;connoitre Ia portee de fa vüe ,232 Plu-fieurs moyens pour la confervatipn de lanbsp;vüe, 303 amp; fuiv. Tour ce qui échaufTenbsp;eft contraire a la vüe, ? 12 amp; fuiv. Lanbsp;vüe baiffe quand on ne la fait pas valoirnbsp;dans Ie degré d’étendue dont elle eft ftif-ceptible ,317. Rétabliflement de la vüenbsp;dans quelquesperfonnes avancées enage,nbsp;319 amp;fuiv. '
yiies bafles , ne doivent pas être confondues avec les vues courtes, 296 amp;fuiv. Quel-les Lunettes conviennent aux vües baftes ,nbsp;297 amp;fuiv.
Flies courtes , Quelle forte de verres leur convient , 25 T ^ Diverfes efpecesnbsp;de vües courtes , 256 ó' fuiv. La vüenbsp;courte eft plus avantageufe que Ia vüe longue , la même. Avis aux Parens qui ont desnbsp;Enfans dont la vüe eft courte , 2 37 6- fuiv.nbsp;Les vües naturellement courtes, amp; bonnes d’ailleurs, peuvent fe pafter de Lunettes OU Conferves, 260. Trois fortesnbsp;de Lunettes propres aux vües courtes amp;nbsp;foibles, 261. Precaution qu’elles doiventnbsp;obferver , 262. De qiiel foyer doiventnbsp;être les Conferves pour les vües courtes ,nbsp;z6-^ amp;fuiv. Moyen dont elles peuvent fenbsp;fervir pour connoitre leur point de vüe ,nbsp;279 amp;'fuiv. Exception a ce moyen, 281nbsp;amp; fuiv.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A a ij
-ocr page 390-37i TABLE DÉS MATIERES.
yües courtes mixtes ,attentions qui les regardant dans Ie choix des Lunettes , z6S.
f^ues longues, Quelles Lunettes leur con-viennent j 199. DifFérentes efpeces de vues longues, zoj amp; fuiv. Précautionsnbsp;qui les concernertt, z i o.
'Vitts louches , quelle efpece de Lunettes leur conviennent, zoo amp; fuiv. zoS , t6z amp;nbsp;fuiv. Utilité des verres concaves pour lesnbsp;vues louches , z64.
f^ues mixtes, zo6. Quelles Lunettes leur font utiles, la même.
^ fbid. 1 • 10. pafTenc, Ufe^, paffe.
Page 9- f * 4* dans Ia Caroptrique: Ufe\ Dans la Catoptrique.
Ibid. I. 19. refléchir. L’image des objets , li[e\ refléchir 1’image des objets.
Page 4. /. i. lui faire gt; life\ lui fait. •
Ibid, derniere ligne ^ enparlanc, ///f 2; en partant.
Ibid l. 11. rarfenil, Ufe:{ l’arfenic.
Page 75 1.6. la ratine, lije\ la ictine.
Page yi, /. 18. mette\un point après Ie mot saCUrelIc,
Ibid. l. 14.. quin’a, lffe\ qui n’ayant.
Page 7. «?. fe placenr, life\ fe place.
Ibid, l i5. les autres premiers , hfe\ les autres Ie tnettent Ic premier.
Page 1?^. / 11 jufqu’acequ’il s’en augmenteiit j life\ jufqu’a c« qu’il enaugmente.
Page ii9. /. ï3. de vêcir, Ufe\de fe vêtir. jbid. l. 13. Cilia , Scylla.
Page 113. l. 1. après criftaDiii, ajoüie:^: celles de cclui-ci con*
duifent fouven: aux Cacara-les.
Page lip l.p amp; fair,Sc font.
Vexes.
Page zlt; i.l 4. Lancetiers, life:{ Lanftiers.
Pagei66.l 18. biconves gt; biconvexes.
Ibid l II des vüs,des vues.
Page 171. I II ii i’operation , lije\, (1 dans 1’opératiom Page 174. l.S’ eflaitiel, elfentielle.
Page i9igt;l. 16. les empêche, Ufe\ les empêchent.
Page 2.9S. l. 16. qui fe préfente, life'^ qui fe préfentent.
Page 5 o I. cr. Lanfceciers, life\ Lanftiers,
-ocr page 392-J'Ai ïü par ordre de Monfeigncur Ie Chancelier, un Manufcrit inciculé) Traité d'Optique Méchanique, aans lequel on donnenbsp;U\ régies les proportions qn’d faut obferver ponr faire toutesnbsp;fortes de Lunettes d'Approche ^ Microfcopes fimptes ^ compofés,nbsp;autres Ouvrages qui dependent del*^rt. ^vec une Injirtdiionnbsp;fur Tufage des Lunettes ou Conjerves pour toutes fortes de ¦vues ,nbsp;far M, Mitouflet Thomin, Ingénieur en Optique , de la Soctéténbsp;des u4rts, amp; je crois que 1’Impreflion en Icra utilc au public.nbsp;A Paris ce Juin 174^.
CLAIRAULT dc PAcadémie Royale des Sciences.
LOUIS par Ia grace de Dieu , Roi de France amp; de Navarre : A nos amés amp; féaux Confeillers les Gens tenans nos Cours de Parlement , Mairre des Requetes ordinaires denbsp;.notre Hotel, Grand-Confeil, Prevót de Paris, Baillifs , Séué..nbsp;chaux» leurs Lieuceaans Civils, amp; autres nos Jufticiers qii’il ap*nbsp;partiendra , S a l u t. Notre amé Ie Sieur * * Nous a faitnbsp;expofer qu*il delïreroic imprimcr amp; donner au Public un Ou-Vrage qui a pour cicre , Traité d'Optique Méchanique , dam Ie-tqueL on donne les régies tiP l'es proporttons qu*il faut ohferver pomnbsp;faire toutes fortes de Lunettes d'approche , Microfcopes fimplesnbsp;compofés, ^ autres Ouvrages qui dependent de l^u4rt. odvecnbsp;etne InfiruBioH fur l*ufage des Lunettes ou Conferves pour toutesnbsp;fortes de vues y par M. Mitouflet Thomin, In. énieur en Opti“nbsp;squcy de la Société des gt;Arts : s’il Nous plaifoit lui accordcr nosnbsp;Lettres de Privilege pour ce néceflaires. A cij causes,nbsp;voulant favorablement traiter 1 Expofant , Nous lui ayonsnbsp;Ipermis amp; permettons parces Prefcnte^ , de faire imprimernbsp;fedic Ouvrage en un nu plufieurs Volumes , amp; aurant dcnbsp;fois que bon lui fcmblera , amp; de Ie faire vendre , amp; débi-ter par rout notre Ro/aume pendant Ie tems dc trots annéesnbsp;confccutives , i compter du jour de ia date des Prefentes.nbsp;Faifons défelifes a tous Ubraires , Imprimeurs amp; autres per-fonnes de quelque qualité amp; condition qu’elles foienc, d’en in-troduire d’impreflion étrangére dans aucun lieu de notrenbsp;obéifTance , A la charge que ces Prefentes feront enregiftreesnbsp;tour au long lur Ie Regillre de la Communauté des Librairesnbsp;amp; Imprimeurs de Paris, dans trois mois de la date d’icelles 5 que
-ocr page 393-Hinpreaion Hudit Ouvrage feta faire dans notre Royaume Sc nonailleurs, en bon papier amp; beaux caraöères , conforme-tnent a la feuille accachée pout model fous Ie concre-fcel defdicesnbsp;Préfentes , que 1’Impétrant fe conformera en tour aux Régle-meiis de la Librairie ; amp; notamment a celui du lo. Avril lytf.nbsp;qu’avam de 1'cxpofer en vente, Ie Manufctit qui aura fervi denbsp;copie a I’impreliioji dudir Ouvrage , feta rctnis dans Ie niêraenbsp;état OU 1’Approbation y aura écé donnée , ès rnains de‘notrenbsp;tres - dier amp; féal Chevalier Ie fleur Daguesseau , Chancelietnbsp;de France , Commandeur de nos Ordres ; 8c qu’ilen feta enfuitenbsp;remis deux Exemplaires dans notre Bibliotheque publique , unnbsp;dans celle de notre Chateau du Louvre, Sc un dans celle denbsp;notredir irès-cher 8c féal Chevalier Ic Sieur DaguessEau. Chan-celict de trance , Ie tour a peine de nulliré des Préfentes. Dnnbsp;contcnu defquelles vous mandons 8c erjoignons de faire joUirnbsp;ledit Expofant ou fes ayans caufe , pleinement 8c paiflblement,nbsp;fans fouffrir qu’il leur foit fait aucun trouble ou empêchement.nbsp;Voulons qu'a la copie defdites Préfentes, qui feta imprimée tournbsp;au long au commencement ou d ia fin dudit Ouvrage , foinbsp;foitajoucéecommeal’Original. Commandons au premier notre Huilliet OU Sergem fur ce requis de fairepour 1’exécution d’i-cellcs tous Aftes requis 8c néceuaires, fansdemander autre per-miflion , amp;c nonobllant Clameur de Haro , Chatte Normande ,nbsp;8c Lettres a ce contraires. Car tel eft notre plaifir. Donne’ dnbsp;Paris Ie 30. jour duraois d’Aouc , 1’an de grace mil fept centnbsp;quarante neuf, 8c de notre Régne Ie crcnic-quatriéme. Pat Itnbsp;Roi en fon Coafeü.
S A I N S O N.
Jtegifircfir Ie Re^lfire Xll. de U Chgmbre Royale amp; Syndicalt des Ltbraives Imprimetiri de Parts, namero xt6. folio zof,nbsp;sonforrnement au Hc^Ument de 17X3. fait défenfe ars, 4. «nbsp;tonics per/onnes de quelqae qualitè qiteLles foient, attires atte lesnbsp;Libratres (sr Imprimturs de vend re, dchiier amp;• faire afficher an-cuns Livres pour les vertdre en leurt noms, foit qnils s'en difentnbsp;les ^Auteurs ou autrentent, Cd* d éu charge de fournir d la fttlditenbsp;Charribre huis Exemplaires prefcrits par Part, 108, dft meme Rienbsp;gltmtnt, -d Paris se 1. Septemhre 1749.
p. CAVILLER, Syndie.