-ocr page 1-

L E D E P A R T

DES ALEMANDS

POLONOIS

DV chasteav

DE MEVDON

EN VERS BV REES HV ES.

A PARISH , nbsp;nbsp;nbsp;- .,

9hez IAcqVEs GvitLERY, tuë dcsSept-yoyts» «ant Ie College de Fottct, ptochc Mont-Aigt».nbsp;MTDCr XLÏX.

'JVEC PERMISSION

-ocr page 2- -ocr page 3-

L E DE S P A R T

DES ALLEMANDS

POLONOÏS

DV CHASTEAV

DE MEVDOH

EN rERS BVRLESQyES.

L faudra done qu’ala marheure.

Nous quittions Tilluftre demeure Du pkiiant Chaftpu de Meudoxanbsp;Qm futtrois mois a i abandonnbsp;De cette troupe Polonoife, ‘

Q^ne Ie peut pas quitter fans novfe,

^ar grand butin la fe trouua,

Q^nd cette bande y arriua. ï-t ce feroit vne fadaizenbsp;De de mander fi moult fut aize,

A ij

-ocr page 4-

. 1 ^

Oümainte andouille,Si maint iambon, De fe planter en lieu fibonnbsp;Pour regaller noces ruftiqnes,

(Tels mets font des feftes bachiques Les apprefts les plus delicats,

Done Iebeuueuricjait faire cas)

Ces viandes done affaifonnées,

Sous Ie manteau des clieminées,

De peur des inauuais gamemens Tant Polonois comme Aliemands ,

‘Se cachoienc auecquerrifteHes,

Mais plus que tout grandes richeiles^ Qi^ des enuirons les moins fotsnbsp;Auoienc mis la comme en depots.nbsp;Demyceints, 6 merueille étrange,nbsp;Eftoientlacommeau pont au chatigenbsp;Peut eftrele deftin voudra,

QiuV^ pontau changeon les vendra, Allemands auec grande ioye.nbsp;Voudrontles changer en monnoye,nbsp;Car Allemands ny Polonnois

D’anncauxiic pareet point Icvirs doigts^

Card’anneaux la grande abondance Ie Ie dis auec afleurancenbsp;Dedans ce Challeau furent rnis,.

Car on ne crut point qu’ennemis DeulTent auec tant d’infolencenbsp;Traider ce Chafteau deplailance,

Mais Allemands amp; Polonnois Ne furenC’iamais bien eourtois,

Sans calomnie on peut defcrire,

( Car Dieu nous delFend de medire,) Q^ilsnefont guere moins brutauxnbsp;des mulcts ou des cheuaux,nbsp;N’ont-ils pas fair, dire ie n’ofenbsp;N’ont ils pas fait bien autre chofe,

Dans

Dontmaint pauure mangeur delarcl Pourrpit ellre iugé cornard

-ocr page 5-

Dans cette faifon lt;ie ionnence.

Chant de Covicou,comtne le penle Pourroitfairerongir quelqvi vn,

T outefois cc mal eft comtnvin,

Dans cc rencontre il cft ^ croire 0^ femme bknche.on femme noire,nbsp;Vieil\eouieune,il n’importe pasnbsp;Toutesprefqueont paffe le pas.

Mars eft ribaut,quo'y qn’on en die, fft Venus eft fa bonne amie,

Venu-s la femme de Vnlcan Qui ie met fouuental’encan,

Venus cette bonne commere,

Q.in le fait,OU qui le fait faire,

Vn autre dirapour certain , V enus fut iadis putain,

I Elles’ennt,quoy queTon dize,

,1 Offeilefaitatous-Marcbandize,

1 Bien fouuent a moins d’yn tefton ,

Maïs apres tout,c’eft vn diit-on,

Qu’elle foit fage ou libertine,

N em’étant ny fceur ny couGne N y moins ma mere que ie croy,nbsp;le m’en gabe deffus mafoy,

Et tout de bon ribon ribene Autre que moy s’en mette en peine.nbsp;Maïs retournonsa moniujeö:

Q^e charmé par vn autre objeö:

quot;Tant Dame Venus eft charmante, d auois quitté (que ie n’en mentd,)

1 ant elle a fur moy de pouuoir ^i^eienepuisrien conceuoirnbsp;pompeux que fonimagenbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chacun vient rendre hommage,

koutons ce que dit icy Cendarmes tout proche d’ifty,nbsp;,^’oule Roy vent qu’ils faffent gilles,nbsp;^ tous ils tirent leur quilles,

-ocr page 6-

Mais de fe pkindre ils n’oiit raifon,quot; Ils ont trouué biens a foifon,

Dont ces gens faits au badinage En ont remply tout leur bagage,

Sans des pauures auoir mercy Mais ils vont d’éloger d’icy,

Dieu foit beny, qu’il les emmeine Dedans quelqueterreloingtaine,nbsp;Mais Dieu pourtant,comme ie croynbsp;N’eft pas auec ces gens fans foy,

Qui par tout ont fait des rauagcs Qmpar tout ont fait des outrages.nbsp;Qui font trembler tous lesmortels,nbsp;Car fans refped pour les Autels,

Ils ont pillé la Sainde Eglife,

Et quelque chofe qu’on en dife Ils ont cent fois fait plus de mal:

Mais vn iour au laind Tribunal, Ilfaudraqu’ilsenrendent conténbsp;Etc'eft la que couuerts de bonte,

Ilsne fqanrontmafoy comment Sedéliurerdu traidement,

Q^on deftine a l’horreur des crimes La bas dans les |gt;rofonds abybnes.nbsp;LailTonsdonclaces Rodomontsnbsp;Auecque Meffieurs les demons,

Ces fier-abras, ces bradauaches Qm moutons, qui bocufs, amp; qui vaches,nbsp;Qui tout ce que 1’on peut mangernbsp;Ontflt;^eumalgré nous efgorger.

Et toydigneobjed que l’on berne Racontenous pauure d’Auuergne,

Les maux qu’ils firent dans clamart Quand on y vint griper ton lart,nbsp;Q^nd ces maroufles,quand ces traitresnbsp;Ontpris chalits, verroux,feneftre5.

Et tout ee qui dans la maifon Pe«t feruir en toutefaifon.

-ocr page 7-

7.

Carontiettt que cetre canaille Detoute chofe fait rïpaille,

Ce debris te fit mal au coeur Ie croy que pour f^auoir ta peurnbsp;Ne penfe pas que ie megauffenbsp;llfaudroit voirtonhautde cbauffe,nbsp;Povtr moy quine fuis curieuxnbsp;Efpargnons mon nez 8c mes ycux.

Sur tel fujet, 8c il faut fe taire 11 faut remettre cette affairenbsp;A quelque iour que de loifir,nbsp;Pouriouyr du charmant plaifirnbsp;Quele prin-temps apportc en croupe^nbsp;On ira ckez toy vuidercoupe^nbsp;lentens trinquer comme AUemandsnbsp;Mais apres tout dy fi ie mens.

Et quittons U, noftre efcritoire, ^ar ie fens qu’il eft temps de boire.

F lï N.

-ocr page 8-