\u^
DE LA
A
^Vec SES PL aintes
Reine, contre le Cardinal Maza* Et fes prieres pour la Paix, amp;Ienbsp;^^tour de leurs Majeftez a Paris.
L.B.E.S.D.G.M.O.D.R.
‘if’
A PARIS,.
M.DC.XLIX.
-ocr page 2- -ocr page 3-^ SéinB Germain 3 Auec fes plafates a la ^eynCyContre Ie Cardinal oSAaXarin. Stnbsp;fisprieres pour la T^aix, Ie retour denbsp;^^urs Majefiezj d Tarü.
l^’^'ESPER.E pasMufe profane,
Q^pourauoirl’oreille d’AnnEj ^ Ie reclame icy ton fccoursjnbsp;'uftice de ma querelle,
^ue route ièule i’y cours, plaider feule anfli ma caufe deuant die.nbsp;vne Dame efplorée^
Si
de cette grande Ville, a celle de Saindt Germaia ,
^•^üminoit ces Vers, marchant d’vn pas habile.
cheueux efpars ihr fa face, j^^'^pefchoient point d’en voir Ia grace5nbsp;È.ll^J' que fon paue maintien jnbsp;^uoit pour equipage,
blanc pour fon fouftien, jPpinr dautrc attirail ,nul Laquais, point de Page.nbsp;Ie ivanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;attrapce,
Èt tn« nbsp;nbsp;nbsp;efpée,
Eftoit f nbsp;nbsp;nbsp;que Ie fcr
ït fi .. nbsp;nbsp;nbsp;grand aduerfaire i
qif'
1 weime^ aux yens clle ne pouuoit tasire^
^ ij. ^
Q® douleur iufqu’au cocur outréa gt; rencontray au chemin,
-ocr page 4-Ié connus grande inquietude.
Grande haine a Ja feruitude,
Vn cocurvaillant Scgenereuxj Mais vne grand’ douceur de fillcjnbsp;Ec fonentrerien gracieux
M’appricqu’elle cherchoita ferendretranquilled C^ie pour eet eifet Ma R e y N enbsp;Ellealloitraconter fa peine;
Cecy merendic plusdifpos-lei’accompagne^ amp;arriuée,
A Ia Reyne tinftcepropos,
Dont la fuitte eft icy, nullement corurouuée.
Voyez, foulcilleufe Princess i,
Comme lêule a vous iem’addrelTe,
Pour vous faire entendre les cris,
font les Peoples 6c les P r i n e e s,
Non feulement dedans Paris,
Maisgeneralement dans routes les Prouinces, ' Vousfèriez partrop endurcie,
Si cette parole tranfie,
Ne vous attendrilToit Ie coeurj Elle f’cftendiufques aux Poles,
Tous les Eftats en ont horreurj Preftezluy donc 1’oreiile, 6cnon pas les efpauics.nbsp;Dedans vos vrgentes affaires,
Les repugnances populadres Ont irrité voftre courroux jnbsp;Mais c’cfti’effetdela mifere,
D’vn Peuple, qu’on fucce toufiouss,
Et quin’aplus dequoy vous pouuoir fatisfairé.
On ne vid iamais de fupplice Eftabiy finon pour Ie vice,
Comme leprixpourk vertu:
Onne void non plus fimpuiffance
Dans refpricfouselleabbaru
Receuoir^tKrenan queceluy d’Innoccncc. .
-ocr page 5-^^lP°^rtant,ópui{rante Reyne!
,.*^ocens font a la chaine. S^;/vfagedelibené,
K celuy.qu’ils ont de nature,
^ «e pcuc pas leur eftre ofte,
hire a foil Autheurvne trop grande injure, ^Qn les effets d’vne haine,
, non pas de Reyne*
Vti mal-heureux Eftranger,
Qui nbsp;nbsp;nbsp;vn perfide Miniftre,
Sonjl**^'^'^'^oftre Eftat rauager,
Titre, jamais nefut quetrop finiftre.
A M E, c’eft vn Traiftre,
^''cut vn jour fe rendre Waiftre Htnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ee floriflant Eftat j
point d’artifice •
®’^gïige a eet attentat,
Pq P’^etexte toüjoursde vous rendre feruice. Pjr ^ loütenir fes entreprifes,nbsp;ilnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Finances font prifesj
la nuid des Roys Y de fa grande Ville,
1-^1 todjours de nos bons Roys
P^'efent fecours, amp; Ié plus fort azyle. ïl vgP^^ffant plus auant I’ouurage,
^ A ^ V * ^
ij Nobles Parifiens,
veur auoit pat famine,
ft les Siciliens nbsp;nbsp;nbsp;Carinei
plus riches qu’cux,en bkdsouCn ferine* P^^ia les Troupes venuesnbsp;avenues,
ï.t eftoient pour Ie Roy,
V-ce qu’il a dans fes Gardes,
Ht ’^out mettre «n defarroy^ nbsp;nbsp;nbsp;«nurdea
tve void plus rien , que ces Troupe* nbsp;nbsp;nbsp;!.
^ c«. fentir fa rage '
-ocr page 6-Onfaidrles Bours:s6c Villages,
On boulche auffi.t-ft les Paffagesj ,
On vcur donner vn f êin a I’Eau,
Poureuv. tivher queIaRiuiere Porte a ;:ns aueur Batteau,
Er ne 'uy icnde p' j ón fécours ordinaire:
Paris furpns, h rme fes portes,
On Ie defttquot; ¦' d^.ces Cohortes:
Et pour ioulagerdes miliiers D’vn Peuple qui craint la Famine,
On crouue d’Iiluftres Giierriers, QnyrepoiiifentrefFortdes Troupes MazarineSa.
Le veritable Sangde France Prend Ie party de 1’innocence,,
Conty. Longueviile, Beaufort,
Auec eux Eibeuf amp; ia Motte,
Et d’autres qui par IcurefForr,
Ont faicaux grandi Conuoisiufqu aParisefcortiïi Puis Dieu qui les Innocens vange,
D u coftéde Paris Fe range;
II permet vn deluge d’eaux,
Q^ayans emportc les Digue.s,
Laille Ie palTage aux Batteaux,
En vins,bleds,bois,8cfoins,plurquejam'aisprodig’^ Ainfi vous voyez, Grande R.e y n e,
Que toute la plus grande peine,
Que Ie peuple peut rclTenrir,
N\ft pas k difette de viurc,
Maisd’auoirfceu Ie R o y partir,
De nuid, amp; enlcué, amp;l ne 1’auoir pü fuiure.
Dece bon P b^ince on plaint i’£nFancegt;
On Fe plaint que voftre prefence
Aiteftca l’Enleuementj
Cela Fai'Fant aux Peuples croire
Q^ vous preftiez conFcntement
Au rapt de cc voleurperfide amp; ranguinamp;ire.
-ocr page 7-gt;1 ternira voflre gloire, nbsp;nbsp;nbsp;quot; ’ ’ ' 7!'
. alencirala memoirc,
® vcfftre haute Pieiéj^ puis fi^achantqxie céc Infamenbsp;gt; ^ ^nnemy de Chafteté,
® voftre auroic bien peine a sexempter du blame, j^X^oyqu’on n’ait point de méfianccnbsp;p^Joftre chafte confcience,
3 nbsp;nbsp;nbsp;pourrartt certains Efprits
ormentdiuerfes penfées, j°^* rellen t dpris,
cequ lis en voyent Papparenceeffacée;
(ï a ^ ce beau Cardinal de Rome,
Q^l’^'il bon Dofleur de Sorbone)
Vous expofe a céc affrontj p^yqu’on n’aic pascette crèancejnbsp;^ Püis tout TEllat f^aic au fond,
vous n’auez que crop dc Con fcience,
Pj., sutres Princes par maxime, ï.t f fomencent fon Crime,nbsp;vn tiltre fpecieux,nbsp;ïlsl ^^ rnain a fon caprice,
^ ® lont plus ambitieux, p^oins capable encor’d’ëcouterlaluftice.nbsp;(^yj^^^Pendant ce Grand Miniflre,nbsp;jadis vn petit Cuiftre,
Qa.fl y^.’^^^inllmaintenu-,
1’Eftat par ces Pcftes, qui lont fouftenu,
pj iP’^^^ire de bien par routes leurs Conqueftes. t)edar!*^*^*’ d fomente les Cuerres:
^^^r luvVVilles, amp; nos Terres ïlvoulT'^nconfufion:
endortvwftrincesj
ambition
Subjets de Paris, des Prouinces»
B ii
-ocr page 8-l:.,quot;
il:
lilt
8
On void les Villes defolées,
Tanc de belles Maifons pillées.
Tout Ie Commerce renuerfcj Lelang d’vn Frere parvn Frere,
D’vn PerC;, par Ie Fils verfé.
Voila ce que produic ce braue Minifterer Les embrazemens des Villages,
Les Viols, Blafphémes, Carnages,
Les Volsaux Villes commeaujsChampsj Tovrtes vos Finances taries,
Sont de ce Miniftre méchanc L’cfFet qu’ont fuggeré fes hautes barbaries^nbsp;Les vrais Tuteurs de la lufticenbsp;Ont efprouué fes artifices:
Ec perfonne , hors les Maltoutiers,
Ne peut dire que 1’Eminence N‘ait de fon bicn plus des deux tiers,
S’il n‘a pu fur fon lang exercer fa vengeance, Mais bien plus \ Car fon impudencenbsp;A monte jufqu’au fang de France,
Voulant étouffer de nos Roys
Ces Surgeons, par tout rant Illuftres; Ecpourmieux établirfesloix,
Oftertout ce qui fait de i’ombragea fonluRre, Ces Arcs-boutans de la Couronne,
Qui font prés de voftre Perfonne,
Dont quelques-vns contrc TEftat,
Fomentent routes les malices,
Pourront fentir fon attentat,
Et vn jour éprouuer fur eux fes artificcsi^
Celaeft peu a fon courage,
II veut quon reffente fa rage lufqu’aux Lieux confaerez a D i e v,
Les Filles y lont violces,
Sans refped du Voile 6c du lieu,
Et pourfa palfion la plulpart enicöées,’
-ocr page 9-V nbsp;nbsp;nbsp;^
. *^tcequi fait horreur a dire j
• nbsp;nbsp;nbsp;de prouoquerl’ire
^ here commun des Mortelsj
mctfous les pieds lesReliquei j
‘a dépoüille des Autels,
^ a veu reueftir de fales Impudiques,
Mais on void que ces dereftables
nos Temples font leurs Eftables»
'^oid parvneimpieré,
paffe la diabolique,
^^ttre aux pieds la Diuinité,
¦ craindredela haut vn chalHment tragique.
pp Hiftoire vn iour en feralire,
ffü’a prcfent ie n en pe ux dire j
^eux lanen dirontaJlez,
p^^^ftentencor furlaterrej nbsp;nbsp;nbsp;r
qV ceux qui defia trefpaffez ^•^inelsauxEnfers/ontdepuis cetteGuerre.nbsp;Q^elas pitoyable R e g e n c £!nbsp;effrenée licence,nbsp;la Diuinité:
^ ^^cela quepeut on plaindre? viol, feu, pauureté,
tj'P^iPefte amp; Mort, leronttoufioursacraindrc.
‘i'-ffn’aura encores crainte,
Ne f Tyran fous qpelque femte Etqy ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R o Yj
h nbsp;nbsp;nbsp;»^ous voyansfans Pere,
Cruel? 'quot;quot;r nbsp;nbsp;nbsp;Loy,
Po nbsp;nbsp;nbsp;^ubjets, 8c honteufe a fa Mere?
pQqr nbsp;nbsp;nbsp;cette enorme defpence,
hors de France,
Cardinal;
^'^'jiltro A^* craindre, M a d A m E,
Original
P. ruenirau butqu’il propofeen fon ame?
c
-ocr page 10-lO
Héf pourquoy teint de Tyrannie?
Aquoy bon cettefelonnie ?
Da moins vn deffein fi profond Tend a mettre 1’Eftat en pieces,
Afin den attraper Ie fond ,
Et faire a vos Enfans des Femmes de fes Niepces, Et quand D lEvquideffend la Francenbsp;Reprimcra cette arrogance:
Toufioursces exploits belliqueux Aurontfaitvn petitMonarque,
Qn’onnommeraIe Roy des Gueux,
Alle aTEftrangerdenleuer de fa Barque.
Voyla ce que vofire R e g e n c e ,
Aura fouffert de 1’,Eminence;
Vovlales nierueilleux fecours Que vousaurez de fon feruice,
D’auoir perdu en peu de jours
Vn Eftac fioriflanc pourfuiurc fon caprice.
D I EV deftourne cerre tempefte De nofireEftat) devoftre cefie,
11 yadefurropde cemps,
Que nousfuiuonsla Monarchie^
Nous ferons toufiours bien contens,
De ne point éprouuer i’Efiac d’Oligarchie D IE V nous preferue de i’injure,
Qned edans cetteconjondiure,
N ous feroit ce Sicilien;
Ce vray Diablede Nature,
OutcHitau moins iMagicien,
Faifantpis qu vn Demon fous voltre couuerturc» Le plus grand maliieur de TafFaire,
E ft que l’on vöut toufiours voas taire Le mal, qu’on fait fous voftre nam:
Les flatteurs vous perdent, Madame,
11 mettenc bas voftre renom ^
Et D IE V fqair, fi ce mal n^ira point I’ame*
It
p y Alls fSr trop intereffée, pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ylaifler enlacée,
la vcrite ?
^,y «}üi Ajaic que voftfeclemence, lv]gt;g'^^Ample temeritc,
jamais exigcfi rude penitence.
Q, •^'^^nevoyezpas cpus les glaiues ^ïoncles OrphelinsSi Vefves;
^f^'^pliffencnos Hofpicaux,
plaintesfans pareilles, ïtnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jufqu’a VOS portaux,
One encore pu atteindre vos oreillcs,
OYp^*^^^z,-lesj amp; plusexorabie,
Aa nbsp;nbsp;nbsp;dit aille au Diablcj
Cardinal r
n’eft venudans la France y faire rant de mab
5 ^‘^ir pour jamais I’eclac dela Regetice, voeux qw’vne Populace,
5n j5)^)'‘^dans telledifgrace,
5t nbsp;nbsp;nbsp;fon affl)dtion3
Vq ®^oher en ce qui luy refte,
So„f'quot;‘‘era„ifaaln.
li nbsp;nbsp;nbsp;I’Aureurd’vn mal-heur fifuneAe,
Ney,; nbsp;nbsp;nbsp;que jamais dc Rome
plusa ai-heureuxhomme^
¦ nbsp;nbsp;nbsp;ad AME^ayezegard,
l^slamoindreparr^
j nbsp;nbsp;nbsp;pour vous vne melrnepriere,
i Nacy^gt;Pquot;?''l«e.
t^'^’onnp^ ^^Aement cercaine,.
point dereftat,
quclques coeurs coarre vous delahainCr
-ocr page 12-Mhli.
It
Commencez, s’il vous plaifl:,‘M a d a m e7 Par chaffer de vouscét Infame-,
Et que jamais dedans TEftac Onenaic Ia moindre memoire;
Qu’il aille a Ion Cardinalac,
I/onnerfujet pourluy d’vne meilleure Hiftoire.quot;
Suyuez 1’avis detancdeSages,
Qui reffenroient bicn cesprelages,
Quandils ontenfemblearrefté,
Que nul Eftranger dansla France
N'aiiroit auecla Majeftë
Aux affaires d’Eftar, ny voix, ny Intendance.
S’il veutauoir vne Couronne,
Qu’il aille conquerir a Rome,
Celle-^la de laPapautéj II aura de quoy fatisfairenbsp;A cette grande auidité,
Qui de tousles Eftats larendu aduerfaire.
Toutes foisj Non. Quece bonliomme Nefoic point fait Pape de Rome,
Ses Minifteres interdids,
Pourroient de nous tirer vengeance.
En nous fermant Ie Paradis j Du moinsn’aurions nous iamaisplus d’lifdulo-en^^'nbsp;Qi^ilfoicouvous voudrez, Madame, ^nbsp;Pourueuqu'ilfe rencontre vne Ame ^
Hors de la refolution,
De Ie traitter comme il meritej Ie n’en feray pas caution,
Car tous Ie voudroien t \ioir come vn^aatre Que s’il trouue vn lieu d’affèurance,nbsp;QuiiabandonnelaREGENCE, ’
Q^il neus laifle en Paix deformais II n’ydeuroitpasauoir peine,
On f^ait qu’il ne I’ayma lamais Ettoujours témoigmluy porter de Jahaine.
-ocr page 13-^3
^«nferme dans fon Chafteau-Rbux, ans Mourre, on dans la Tour de Bourge,nbsp;d fuïra Ie courroux
fur tont qu’il rende a la France,
^ü’il a volé de Finance,
/ d par fes fortes raifons,
dans les Petites-Maifons
pour jamais établir fon Empire. j^^to4joursécoutez ces Sages,
¦^^^'’eflez aux avantages j Koy^de Vous,§cde l’Eftar;
p'^ais piu5 d’Eftrangers en France,
^ plongervosSubjetsdanslaraerde fouitrance.
* nbsp;nbsp;nbsp;font ces Senateurs Auguftes,
^ H'ii ne faut point tant de luftes,
^ Vraii Proreèfeurs de nos R.01S,
^Pour glotre de leur feruice, t que la pratique des Loix,
^^endre i vn chacun, felon Dieu,laïuLlice. t ^'^isramencz ooftre M o n A rnbsp;vous deuxjcètte grande Barque,nbsp;lp ^foira iamais eftre au port:
5j^^*'^indra lemefmeorage^
vj «üs nefeites vn effort, nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r
l affeurcr qu*elle eft cc coup hors lt;3ti Naufr^C-
Q 0'jsvoulonsvoircesbeauxVifageamp;,
durant PHyuer,les nuage?
Pa^T fi triftcmcnt cache:
cette tendrefle ^
Quo ^1^‘^^‘bnocent pêché,
blama jamais vne bonne Princefle.
-ocr page 14-H
LaPATX q«i duCielcfl laFille,
Sans vous (les Diei-^xdecette Ville, l.es Di eiix deceptnflantFftac)
Aura peine de nous paroiftre,
Perfonne n’enfcra eftar,
Si vous ne ramenez pour la Faire conuoiftre.
paris, eft vn grand Corps faas vie,
ÏDepuis que TAme en fut rauie j II faut, pourlereiTufciter,
Reuenirau pluftoft. Madame,
Er faire auec vous raporter
Nollre Roy, voftre Fils, for amour 5c Ton Ame.
Ainfile Prophete Elifée,
Par la Sunamite aftligce,
Kequis de voirfon Enfant mor c.
Va chezelle en propre perfonne,
Ou tiran't de ce trifte forc L’Enfant priué du jour, TEfpricil luyredonne.
Faires-nous vn jufte parrage De cét E N F a N T, noftre heritage,nbsp;Puifqueparvn vocuordonné,
Qu’il pleuft a D.eu vous faire Mere:
Apres vingtans il l’adonné,
A nosardens fouhaits,a nos juftcs prieres.
Vousf^auez b rdjoiidlance,
Qg’on leceut i cetteNaiflanccj Ce D A V p H I N fit toute la joye,
Qui deuoi', diffiper la Guerre^
Et d’vne generale Paix,
Arborerl’Éftendar deflus route la Terre.
Paris n’a %s portes ferrnces, nbsp;nbsp;nbsp;^
pour repoulTer les Armées,
De tou« ces iUuftres Bourreauxj EcfifcdefFendreeft vn crime,
Ils ont defia de Icurs couftcaux
auec innocence,’
^f ^^^P^^urconferuer la France,
^’vn vr^'^ 1 oppreffion,
^en’ nbsp;nbsp;nbsp;tyr^nniquCj
^ai H nbsp;nbsp;nbsp;Rebellion,
j^^denoftrevertu, vneilluftre pratique, pendant cous ces outrages,nbsp;pas moins leurs hommages;
AV
. ‘^Ov illt;; fnnr rniifiours ouuerts,
a tons nos bons Princes,
Pq^j^§lt;^65 Ennemis couuerts,
'^blendeParis,pourlebiendesProuinces. tlonc dedans voftre Ville,
Au^^''^‘''’ons la Guerre Ciuile tej dedans le tombeau;
S§ nbsp;nbsp;nbsp;de ce grand Empire
Uiy ^^^^'ronede nouueau,
^y^pporcantlaPaix ,vous ferez fon gw.nd Mire^
a nos fouhaics propice,
Heg^*^ '^^^rra la luftice
^aR Vousplusqueiamais;
Pre,!‘'gion eclypfëe
l^on luftre deformais^
Vo nbsp;nbsp;nbsp;viendra, latempcfte pafiTee.
Voh?^ '^^ftabhrez le Commerce;
Votj^^'^pUrez toutd’allegrelTej d’oppreffion
A cg nbsp;nbsp;nbsp;qui (eruoitde marche
d’ambitioD,
Voug^'’^^'^ furVous la premiere demarche.
^1 fct^L j^ilbrez tous nos defaftres:
^^sAftres,
Eip nbsp;nbsp;nbsp;leurs plus doux afpeds;
Vpifpg j*'^auec nous leurs refpeds,
chemins d’vne gaye verdure.
-ocr page 16-ï é
L’Avril n’eutijamais tant de Rofes^
Que vos Lys en verront d’édófes,
II
Pourvn bon-heur fi folemnel 5 Et iamais les Ames bien néesnbsp;N’adrelTerent a I’Eternel,
De plus ardens fouhaics,que pour ces DeEinées.
O ! que vous ferez glorieufe;
Que Ia France (era heureufe:
Le Roy amp;c Vous,nos beaux Vainqueurs, Trouuerez commedans vn Louurc,nbsp;DesTrónesau fonddenoscoeurs,
Qu’vn amour violent en Vous attendant, Quure.
Apres vos Peuples fous les Armes,
N’auront iamaisde plus grands charmes,
Q^d’allerfuries Ennemis Porterl’Authoricé Royalle,
Afin que les ayans (oumis,
lis les falTent figner vnePaix Generalle.
Ainfifinit la Noble Dame,
Ayant ce qu’elleauoit dans 1’ame A la Princes SE déchargenbsp;Ie connos que c’eftoit la F R. A N cE ^
Par fon habit de Lys chargé, Q^elleauoitdécouuerc pourauoir Audiance.
La Reine, qu’vne douleur viue Auoit rendu fort attentiue,
Tiraducocur quelquefoupir;
Puis dans (on Cabinet lemmcne;
Et moy tout preflé de partir,
Ie vinSjSc comme vous,j’attens qu elle reuknne.