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P L A I N T E S

de la

FRANCE

R E Y N E

TOVCHANT LA

GVEKAE svsc'itee

PAR- IVLES MAZAR-IN.

A PARIS,

M. DC XLiX.

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VE LJ frakce ^ ia

^0*^ , uucham U guerre J'uJcire ^ar lules Muz^arin,

Eyne de qui la piet 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lagcfl lans fccondc

aucc raifon merite Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Empire du Monde :

' nbsp;nbsp;nbsp;^(l ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ genoux, -

rendoit ialoux, j^es Pinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp; par fa gloirc

Eftats,

^ous les Potentats

( nbsp;nbsp;nbsp;regner eftudioient rHiftoirc.

! p ^ nbsp;nbsp;nbsp;Royal veftement

j ^^Uty les fleurs de Lys pcintes Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Purler plus aifement

^ entendre mes plaintcs 5 j^Vp ^extreme pafleur ,nbsp;excex de douleur inbsp;5 Vojj. ^effus nron viftge :

K nbsp;nbsp;nbsp;oil ie languis ,

de rage :

gt; '^out nbsp;nbsp;nbsp;iaraais pour qui ic firis.

^es raains de la nbsp;nbsp;nbsp;

^^^'ert-ilqucdvnfardeau

^mon voit fur cc nianteau

rtoa, nbsp;nbsp;nbsp;xzii^ntre

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Et dvn tuneltc .itat dc glcrre;

Ces nouucaux peuples coriqucftez,

Tant de villes de tous coftez.

Sur tant de nouuclles Riuiercs Mcpourroient donncr quelque rangjnbsp;Mais que me feruent ces frontier es,

Si pour des fleuues deai; ien ay donn Helas ! ie defefpcroisnbsp;Que vous me fufliez pitoyable :

Mais il me (buuicnt qu'autrefois Vous auez cft mirerable.

Vous pouuez iuger dVn bienfait.

Par Ie plaifir qu on vous euft fait y Vous deliurant dvne puiflanccnbsp;Qm traittoit voftre Majeftnbsp;Auec Ia meime violencenbsp;Que vous pouuez fouffirir dans Ia raaioritenbsp;Qui m'euftalTeur.que la mortnbsp;De Richelieu Iimpitoyable,

Ne dcuft finir Ic mauuais fort,

Dont Ia rigueur cncorc maccabic

Qui meuft affeur que lEftat De voftre ieune Potcntat,

Au lieu dvn theatre de guerre,

Ne deuoit eftre deformais Qiie jq^ delves* d,elt;4a terre , .

^e la Paix donne fur la tefrc^

Et Ie Temple facr dvnc immortelle pai^C Mais loin de goufter les douceurs

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I^^prouuc toutes les ngucurs

la famine amp; de la guerre,

^outesfois ce neft pas mal-heur,

^ins vne legere doulcur,

i en cfprouue vne bcaucoup pirc \

^ de voir cjue depuis vingc ans Sceptre dvn fi bel Empirenbsp;^ ^^oiiue en dautrcs mains que de mes vraj- s en ans..nbsp;lrancjnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;remplis deeoeur j

J quot;'^ous genereux Sang de France,

1 ce petit Vfurpateur ^^'^l^aifnera voftre PuilTance?

^ lont ces deux courages hardis, .

^^faifoiciit tout trembler jadis nbsp;nbsp;nbsp;-

. ^^Uez-vous endurer fans crime deteftabk attentat,nbsp; 'lue ce Tyran qui m opprimc ^

dififi dc Ia Trance vn tyianniqueEWat.

^t vous Souucrains Maglftrats, fera-ce que voftre foudrenbsp;des plus rudes chts,nbsp;^^duiracemonftreenpoudre;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

^^^tiriuez par vos Arrefts

^ gloire de ma Couronne, on f^ache par FVniucrsnbsp;Fe - ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lEftat vous donne

j^^'l^fendre mes interefts , nbsp;nbsp;nbsp;y

* i-oy de 1 jiitac vuua wv**.-

jP^Uoir daffranchir voftre Prince des fers^ grande Rcyne, ceft de vous

B

V

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Qiie Ton attend cettc viloire Voftrc courage eft trop ialouxnbsp;Pour cn abandonncria gloirc.

Au/Ti bien mon peupic irrit Ne connoift plus dauthoritnbsp;Qiie de mes vcritables Princes,

Et las de voir dans le danger Lc Monarque de mes Prouincesnbsp;Proteftent de chafter ce Miniftre eftranger.

VoLis pouuez tres-facilement Diflfiper cette tyrannic,

Et rendre a mon Parlement Lauthorit quon luy dnit,

Ordonnezque ce Tabarin:

Retourne en fon'pais Latin :

Autrement vous mettrez en armes Le Peiiple que vous contraigneznbsp;A viurc dediias Ics alLrmconbsp;Si loing de nous cc Tyran vousne bannilTezi

Faites enfin qu vn de ccs iours le puifle voir les funeraillesnbsp;De ces detcftables Vautoursnbsp;Qui inc dechirent les cntrailles^

Rendez ces Palais enchantez Q^e mes fuers out cimenteznbsp;A ceux dont lc fang le reclame Jnbsp;Et que voftre feueritenbsp;Falfe de cette race infamenbsp;Vn excmplc dhorreur a la pofterit.

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Prance a peine euft dit ces mots ^^lt;^urante contenancenbsp;)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ coup mil fanglots

au filence ,

^^^5'^rnpt euanouiflement Allnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans cc moment .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Milieu de fcs pleurs baignec. j C*T^is dans ces abboisnbsp;!nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoit efl feigne

I fort peu dc temps en plus de mille endroits*

[ . - - ,

fin. ,

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