SOVSPIRS
3
SVR LA PAIX
louxte la Copie imprim�e a Anuers.
M. DG XLIX.
-ocr page 2- -ocr page 3-DChcf-d�oeuurc de lafchet�!
Eft-il poflible que la France c�t infame traitt�,nbsp;fihonteufemcnt Toffcnfe?nbsp;faui-il quele bruit qui court fi-toftfiloin,nbsp;qu�au Siecle ou nous fommesjnbsp;France ait produit des hommesnbsp;^^^iftres iufqu�a I�auoir delailT�e au befoin,
* eftre alTociez a des fourbes fupr�mcs,
vcndreleurPatrie, en fe vendans eux-mefraes� poltrons I coeurs abaftardis,nbsp;or, ou quel art, ou quels charmesnbsp;ont fi a coup eftourdis,nbsp;jj �Us oftant le fens amp; les armes?nbsp;q^MI lafcher le pied.fansaucun coupdc main,,nbsp;h *ans vne paix honorable ?
Ic moins il la faudroit ftable,
^ ^^�eftans mal traittez, le traitt� full: certain� ^^.^'^^raitter fans honneur ,ians gain, fans aflcuiancc,nbsp;frahir fans efprk, fans coeur ,fans conlciencc.nbsp;lafches Deputez,nbsp;braues
*^ot de folennitez , faire les efvlaues?nbsp;d�vn faquia que vous aiiicz jugcnbsp;perturbateur notoire;nbsp;manque de memoire
^11^^�^^ changez d�auis ? eft-ce qu�il a change ? ^l^'^fiours vn _pcrfide, amp;,ne fut iamais autre :
'' ^ cache fbn crime, cn failant voir le vollrc,
A ij
-ocr page 4-On dit qu�il a tant d�pcnf�,
Q_u�il n�a qu�vn faax Loh�$ de reftc.
Comment? Teuft-oniamais penf�gt;
Veu fa Jcfine manifeftc?
Mais il eftoic perdu, s�il nc vous cuft gagnez.
II a bien fait d�cftre prodigue Pour roinpre vne fi forte brigue.
II fe vengc d�s-la,de vousqoil�elpargnez.
Et atteint doubicmcnt au but qu�il fe propofe:
Car il vous perd d�honncurjgaignant ainufacaufc.
Mais cc ne fera pas Ia tout,
II fait bien voir par Ia conduite,
Qiul pretend poufl'cr iufqu�au bout Cette vengeance qu�il medite,
II n�cipargncra pas ceux qui Tont efpargn�.
Paris refous-toy au pillage,
Aux feiix, aux viols, au carnage.
S�il fc peilt voir vn iour dedans ton fang baign�, lamais il ncs�eft pleu dans fapourpre Romaine,
Au poind que celle-la fatisfera fa haine.
Si tu en doute,ouure les yeux,
Vois*tuces Campagnes fumantes.
Et ces maffacres en tous fieux?
Entends-tu ces voix gemiffantes ?
i})
C�efl: d�vn tas d�innocens, qii�vnHcrodc nouueau Perfecute dans ta Prouince,
Par les mains cruelles dVn Prince,
D vn Prince qni veut bien luy feruirdebourreau!
O bourreau de Paris, falloit-il miferable Perdre tant d�innocens, pour fauuer vncoupablc?
C�euft efte peu des cruautcz,
On a veil iufques dans les Temples D'effroyablt s impictcz,
Qui iamais n�auoient cu d�exemples.
On y aveu loger les hommes amp; cheuaux.
Et au lieu d�Autcls, leur mangeoirc,�
Et au licu d�adions de gloirc, nbsp;nbsp;nbsp;' oa
-ocr page 5-ilj n*r r nbsp;nbsp;nbsp;� *nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;---------g
On , nbsp;nbsp;nbsp;iatnais aii fond des Enfers inefmes
^es nbsp;nbsp;nbsp;CCS Monftrcs nouueaux�
^t(jp nbsp;nbsp;nbsp;dcschemlfcs,
^es (' � a leurs cheuaux, orncmens des Eglifes.
Vcer'l nbsp;nbsp;nbsp;Autels on aveu ces voleurs
Anjj. , filles amp; les femmes ,
^aijsj. ^'�^i^tcmens infames,
Pcfter Ie lieuj ny Dicu,ny les Pafteurs,
Pr*^a ^ s'oppofer a ces horribles crimes, p CS qu�ils eftoient ont cft� faits vidtimcs.nbsp;cft I !ou eft voftre cceurJnbsp;'c fcnt�Tient fidele,
^rnier voftre valeur ^ cruelle?
^ouffrirez-vous qu�vne bande de gueux '^oij|t^^^_que voftre Patricnbsp;Wj^^cux d�eftrc ainfi fleftric,
dans leur fang ces outrages liontcux? ^^�Vous aller tous ces hommes fans ame,
^ Voftre bien, amp; vouslailfant ce blafme^ ies intcreftshumains,
^''^^�vous que ces impies ,
^Ut h leurs prophancs mains tra'-^ ^lt;iorabIcs Hofties,
Peut-il qu�en ces cxc�s ^�Qnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foient de lajpartie?
gt;*^on,cc ncfopt plus mpfois,
P^^^cfus-Chrift dans ce S. Sacrement plus deteftablenbsp;confeiller Ie Diable,nbsp;b ^iel gt; ^ deflus leur plusfalc excrement,nbsp;etifpj. 'pas-tu point cu de foudres pour ces crimes?nbsp;Mail pas dcu leur ouurir tes abyfincs?
-S�ils font la guerre a leur Patrie.
Cc font tous Eftrangers, Conde,Harcour, Prafliu� Grancey, Perfan , Guichc amp; le rcflenbsp;De cette fadtion funefte:
Cc font tous les bourreaux du Tyran Mazarin ,
Qm Dieu mercy n�a pas pour fes delTeins aiiguftes Vn feulhommedc bien,quoy qu�il ait tous les ludcs.
Grande Reyne n�eftimez pas,
Qu^onfeme a faux ce bruit finiftre,
L�exaggerant pour mettre a bas Le credit de voftre Miniftre.
Pluft aDieuqu�i) full vray, nous ferions plus heurcuS; Et vous fericz moins accufable;
Mais vn tel mal heur nous accabic,
Q^e nous nepouuons plus,tant il eftdefaftreux!
Ny nous qui lefouifrons dire au poind qu�ilexcede, Ny vous quile caufez y donner de remede.
Quel remede a des mauxfi grands,
A rant de maifons defolees,
A tant d�outrages de brigans,
A tant de femmes violces,
A tantd�hommes meurtris, a tantd�Autels pollus,
A tant d�Eglifes propban�es,
Enfin,a tant dames damn�es,
Dans ces troubles fanglants que vous auez voulus ?
O que d�accufateurs! craignez 6 pauure Reyne,
Pour VOS Confcils d�enhaut vne Cour, Souucrainc.
C�cft celle oil I on ne pourra plus CalTcr les Chambres de luftic�,
Ny fauuer parvn peu d'Efleus,
Tous le'reprouucz du lupplice.
C�eft celle ou Mazarin, amp; tous fes Partifans Ne trouueront pasbien leur compte,
C�eft celle �u la peur amp; la honte nbsp;nbsp;nbsp;- .
Ferontvoir fur leiir front des traids d�agonizans, Quand Dieu viendra chercher dans leur fein par foW �
-ocr page 7-de VorphcliOj amp; Ie pain de Ia vefuc. quot;
Qiii nbsp;nbsp;nbsp;certains Coibcaiix
Poijj.. '* ^^ '-'Our tons ces maux, nbsp;nbsp;nbsp;,
S^�on les paye amp; les croye.
� ^onftres d�Eglife, Apoftres a^oftats, �'topL^^ ^�h Aireux j d^ menfonges ,
(^Uj nbsp;nbsp;nbsp;prefchcz vos fonge^.,
Slip nbsp;nbsp;nbsp;qu�onfe fauue enperdant les Eftats,
Maltoutiers, qui pour des Benefices, Q toiithaut les plus grands maleficcs.
1 ^^�^ogiens fans foy,
''^peurs du monde aifolsnt,
^iii j nbsp;nbsp;nbsp;fcruent bien Ie Roy,
pillcnt amp; qui Ie volent,
rcmpefchcr nous ferons fadlieux! canbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cette iulte defpenfe,
^ ^�ajc�c qu�on oflFenfe!
I^Opj^^^'t-onapres tout, oftcr encor lesyeux? ^^iJenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fort bien l�authorit� Royale
O.
Oh.^'^^�^Maaarin^Sc toute facabale.
, nous fominesbons Franpois,
iamais bien ny vie.
donnions mille fois
quot;Oys amp; noftre Fatrie.
^^and des tfirangers, des Tyrans fauoris.
I
r nbsp;nbsp;nbsp;noms auguftes
p nbsp;nbsp;nbsp;delTeins comme iuftes,
^ont auiour d�huy pour ruiner Paris.
^ nbsp;nbsp;nbsp;tefaiitmonftrer la ton courage,
p^^fite ton nom , amp;: Ie prend d�efclauage, faudroit prefcher ,
pas'^ ^^g�e de la corde, nbsp;nbsp;nbsp;,
^ nbsp;nbsp;nbsp;lt;}u�on vous accorde.
chiens muets nc ffachans aboyer
-ocr page 8-Si cc� n�efl; apres les Abaycs Qwifc toiunent fouucnt en baycs,
H� ! que n�exhortc^^V�us la Reyne a larmoycr
Sur cct embrafement fi grand amp; fi a pla ndre, nbsp;nbsp;nbsp;. ^
Q^ie despleurs de mille ans ne pourroicnt pas
Pourquoy ne luy dices-vous pas,
Qu�eile eft deaanc Dieu rcfponfable De tons ces horribles d�galls,
Qj,ii font fon peuple mifcrahle?
Ge peuple qu'on a veu fi viuement percc Des douleurs de cctte PrinceflTe,
Fauc-il qu�elle mefme ropprefle,
Elle qui Ie pleuroit Ie voyant* oppreflf� i Son coeur n�a-il piti� qu�ayant de la mifcrc,
Et ne veuc. il du bien que quand iln�en peut faire ?
Mais vous Confcl�eurs de la Cour,
Comment liurcrcz vous a Pafques,
Commc fit ludas a ce iour,
lefiis a ces Demoniaques nbsp;nbsp;nbsp;'
Du party Mazarin, a ces Chefs de voleurs,
Sans reparer tant de pillages,
De vols, de viols, de carnages ?
C�cft vous qui perdez tout, myftiques rcceleursy Spauans pour excufer, ignorans poiif refoudre,
Lafchcs pour corriger,amp; hardis pour abfoudre.
La Paix eft Ie bien du commun,
Majs a moins que l�on reftitu�,
Ce qui appartient a chacun ,
Feignant de Ia faire, on Ia tuc.
France, prends garde-la j fi ta Paixn�acepoin�f, Croy-moy, ce n�eft point la la tiennc,
C�eft vne Paix Italiennc,
Qiii Paix en apparence, en effet nc Feft point,
La veritable Paix ennenne du vice,
Eft mere du bon-hcur, mais fille de luftice.