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S V I T T E
P O E T I Q^V E
DE LA GVERRE
^fdié emx CmftruAtmrs du Rojj des Loix de la Patrie. Par M. Q. dit F o R T. L Y s.
jr]sJZJ£SME S EP M AI N E,
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L faut quitter Ic pis pour embraiTet Ie mieux, j Ecviurcdcformaiscontensparmy ccs lieux.nbsp;OntraittcdcIaPaixacê coup fort 6c ferme,nbsp;nc fc foueic plus des ardcurs dVncallarmc:nbsp;Princes amp; Generaux fcrontbicmcoft daccord,nbsp;oti nc f^auta plus ce que c’cft que difcord.nbsp;v?^rucü, grandDieu, pourucu que voftre volonté,nbsp;^^üs faffe a tous gQuftcr dc la Paix la bonté.
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-ocr page 2-Tandis quoncontinue Jcs fortifications,
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A Vüle luituc, nos gens font de belles anions.
Ce grand Due d'Elbcuf, du Camp de noftre ztméc Relcue dc Boiiillon, dont Tardeur animecnbsp;Fait paroiftrc par tout qu U eft ic deffenfeurnbsp;Dc nos Earifiensj amp; qua leur opprcftcurnbsp;il r^ait donner des !oix amp; chafticr la teftcnbsp;Qui caufe cn ce lieu cette rude tempefte.
Et nosbraues Bourgeois du Faux-bourgSaineft Gerrn^’^’ Pour faire fcxercicc n’attendcnt au Icndcmain:
Car le Dimanche mefrne ils vont raprcfdinee, loyeux aux Prez-aux-Clers, place a ce deftince,
Pour mieux fc fagonner aux aubades dc Mars,
Afin de nc trembler au milieu dcs hazards,*
Et morguct I’ennemy du repos de la France,
En foubnt fous Icurs pieds la fuperbe arrogance.'
Dc Ics voir on prenoic vn grand contcntemcnc e’eftoient tous hommes fairs qui marchoient Icftemcf’hnbsp;AU nombte de fix mille amp; plus, dont Icvifagcnbsp;Monftroient appcrtcmentqu ils auoicntdu courage,
Ht quils auoieiit enuic d’acquerir dcs La.urkrs,
En nc voulant ceder aux plus hardis Guerriers;
Ce grand Due dc Beau-fort Ics vid a fon plaifir,
Ec la Mothe Houdaneourt contenta fori defir,
En voyant nos Bourgeois d'vne fa^on gcntillc,
Zclcz amp; preparez pour defendre la Villc,
En CAS que I’cnncmy vouluft faire vn party,
Cc Camp eftoit pour eux affez bicn aflbrey;
Car jl n y manquoit ricn; amp; chacun fous ccs armes
^^e faifoitquctrop voir qu ils eftoiem bons Gcnfd'af??^^'
-ocr page 3-T nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
[«tv nbsp;nbsp;nbsp;vingt amp; deux cc bon Coadjutciit
L au Parlement5qui eCt noftre Tuieur,
. y faire f^anamp;ir rardcnic volonté,
/'^cc de Conty,amp; mefme fa bonté»
’^^irpofition nc luy ayant permw
en pcrfonnci Meffieurs,il m’a commis,
de vous dire qu’il a teccu nouucllc
Leopold done Ia teneur eft tcllc,
^5 entré en France, il n'a autre delTcin
%^y chercher la Paix amp; vn eftroit lien,
deformais vnir les deux Couronnes,'
U Chreftienté font les fortes Collonncsgt;
^’a nulic enuie d’entretcnir Ia Guerre,
Vde fouler noftre Fran^oife terre.
rS^ que la Reyne par vn commandement
j*tQ *^^5 Deputez pour raccommodcmcnt
\ differcnds, amp;: afin deparfaire,
|\ bien peil de temps, vne fi fainéfc affaire.
'^^^^leigneur Ic Prince ne defire rien p|us
i'lL^der fon defirj vous laifiant au furplijis
I':
'kolome, d’cn difpofer en forte
pour Ie bien communi amp; que Tonportc
de cecy au Roy Ic Icndemain,
’'(j^pb^eputez qui font a Sainét Germain,,
‘^ti'^^Pplier fa Royale bonté
lile pj’’‘^yer la Paixfuffe fa volonté,.
1^1^^ Leopold vouloit fc preualoir
dc la France, il luy feroit f^auoirr
^ point icy Ie lieu dc fa naiffance,
^oüs domptcr il n’a pas. Ia paifTaacc^
-ocr page 4-On laiiïe cependant repofer nos Genfd’armcSj , Lcur donnanc pour trois jours la furfeanccd’arin^^’nbsp;Mais ce n eft pas a Tours que cefle cc meftier,nbsp;Chacun les armes cn main conferue fon quarti^f»nbsp;Depuis qu’ils ont furpris Ic Sicur de la Folainc?
Et ccluy de Cange Chcualicr jdont la haine,
Qu’il portoit fans fujet aux fidcls TourangcauXj S’cft veue cnfeuelic dans Ics fafeheux gluauxnbsp;D’vnc mefme prifon pour expicr le crimenbsp;fa'tcmcrite a commis par maxiinenbsp;D’hftat jLeur faifanc voir fa lafchc trahifon;
Et qu’il eft de I’Enfcr Ic dangcreux tyfon,
Qiji vouloit embraftcr cette Villc de Tours,
Et donncrala Guerre vn bicn plus ample cours» Ses dcux-cy rccogncus feulemenc par foupjon»
On obferue aufli-toft Icur geftc amp; leur fajon.
Car tout mauuais deflein fccognoift au vifag^ D’vn traiftre quand il fait fon rude apprentiflaê^^nbsp;Qm fe voyant furpris ncfjauroic que fonger,
Et qui ne peut former qu’vn propos menfong^^' Ceux cy fc voyant pris, efperent dans leurnbsp;Trouuer quelquc douceur j mais la prompte p^*^^nbsp;Des Bourgeois de ce lieu,qui parmy Ics trac^^^^nbsp;Ne fjauent cc que e’eft que d’eipargner IcufS rnbsp;11s vont a Marmouticr, Cette Noble Abbay®»
OÜ CCS deux tout de bon ioüent a febayC’
Ils font tirez dela des Habitans du lieu,
Ec croyent qua cc coup iis doiuent pricr ^ Afin de toft finir leur mifetable vie jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-
Mais de les tourmenter on n euft aucunc
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on leur prit plufieurs Commi'fïionsJ firent defcouurir eeux de leurs fadions.
Ênce temps l’on apprit qu’a faindt Germain en Layc, ^^uieurs les Depucez que Roücn y enuoye,nbsp;cftoient arriucz, auccquc du renfort,nbsp;hn de terminer èc, de brifer Teffortnbsp;^j^fbaljinenaflant nos plus belles Prouinces jnbsp;1’inïmitic au milieu de nos Princes,nbsp;ont.rcmonftrc qu'vn mauaiais Miniftere,nbsp;dans peu de iours gafter tout Ie rayClercjnbsp;Qnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e ftp it leant de punir vnc offence,
peut en vn moment perdrc toute la France ^
^ 1‘on deuoie vn peu Ic peuplc foulagcr,
'^^ignant Ie congé d’vn malin Eftranger.
Maires, Efeheuins , amp; les Officiers fameufe vüle que Ton nomme Poidiers^nbsp;par leur Depute en pleinc aftemblcenbsp;(). ^^oftre Parlement, dy qu’ils auoient dembice jnbsp;^ armes en main pour deft'endre Ie Roy,nbsp;fe garantir du martial effroy;
Ja Cour euft efgard a leurs foufmiffions ^ ^itc expedier plufieurs Commiflions;
feroiene en bref temps leucr des gens dcGucrre, propre pays amp; fur leur propte terre^
^^acun pour ce fait, fourniroit de l’argenr,
J ?^cunc frayeur d’Huiflier ny de Sergent,
Q Ia TiimoüiJIe i(s feroient refiftancc; ne manqueroient d’aucunefubfiftance;
accordé de par nos Senatcurs, durant cc tcm.ps nos vrays Conlcruateurs.
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La Cou^ a arrefté q ic Ton continuemir,
De vcndre a Mazarin tout ce quon trouucroic Dc mcubIes:Et auffi quelques Tapiireriesnbsp;LntaiTcz en balocs recous des piperics,
De Petit Reccueur des rentes, pour fc faire Retircr.fans delay, vers Ie party contraire.
Voicy d’autres nouuelles , qui me rende ioyèux : La Reyne deformais, promec de traiitcr mieuxnbsp;Son Pcuple de Paiis,amp; quelleagrande enuie,
Que cecte Guerre foic d’vnc Paix tofl: fuiuic,
Qu eile na autre defir que de rendre contens Nos Chefs Sc Generaux,6c tons les mal-contens;
Et qu’enfin ellc a pris Ie Comte delBricnnc,
Pour au Nonce annoncer cette voionté fienne.
Et qu'eUc enuoyeroic auec plein pouuoir,
Par deuers Leopold pour luy fgauoir,
Q^felie defiroic fort vne Paix generale Pour Ie eommun repos de Ia tyge Royale.
Pallons a Villc-Iuifae vifiter nos Soldats,
Pour voir s’iis ont du cocur pour aymer les combslt;^^’ Ne voy'a pas qu’efl; beau pour de J’Infantcricjnbsp;fviais contcinplons plufloft noftre Caualcrie,
Voyla des gens bien faits dontic ferain vifagc Fait paroiftre afl'ez qu’ds ont bien du courage,
Qiii iamais eut penfe qu’on cut dans vn Paris, Trcuué en vn moment des gens fi aguerris?
Ie croy que Tenncmy n’a qu'a fe prendre garde?
Et de faire bon guct dedans fon Corps-Car il eft tres-certain que s’d liurc combat,
II cognoiftra combien luy vaut vn tel debat.
-ocr page 7-ICe nbsp;nbsp;nbsp;- '
|^5P^iidant vn bruid court du Due de Longucville,quot;
'^^gueres (aifi d’vne alTez forte ville,
I ^ ^oniiüilliersj Et que fon Lieutenant
de Lizieuxjpour chafler maintenanc
de Mare pour Ie party contraircgt;
cc pays par de i’argcüt fouftraire,
Q ? gf^and Due vouloit tefmoigner fa valcur,
afllegeoit Ja Villc dc Har-FJeur.
fious dit foudain que ie Haurc de Grace
mis en chemin pour fecourir la place 5
Dj ^ 'ayant rencontré vn norabre fuflBfant
\ vaiJJans Guerriers,qui alloient au deuant
^ ^ nouueaux Soldats,leur firent prendre la fuincj
^ournanc Ic dos regagncr leur guerkte.
qu’en peu de temps Camboy rcmply dc coenr^
a compofuion la Ville dc Har^FIeur.
fc preualoir cit cette oceafion:
afliegcr fans apprehenfion 3 ^
beau Sc fort, du Sieur Fontaine Martel^»
^ ^iioit pas preueu a vn accident tef
^ pieces de Canon furent pris dans la place 5
Cfj dedans Roüen menées de bonne grace,-
refioüyt icy tres-amplemcnc,
Dj ii'entretcnoit en ce lieu {implement,
^ui fe pafToitj dedans Ja Confcrancc j
Q ne difoit rien qu’aucc rcuerance.
^ty^P^^dant è Paris on renforce ics Gardes,
% nbsp;nbsp;nbsp;de nuick demeure aux Corps-dc-Gard$sy
Piijj la lafcheré commela trahifon,
c/pions font traifnez en prifon ^
-ocr page 8-Deteftabic Demon pernicieux defTcin Pciix tu auoir con^cu ce forfait dans ton fcin?nbsp;Quoylpenfe m bruflerla plus noble des Villc»
Et deftruire par Ie feu des millions de families? Non , non., Dieu ne veue pas jfon peuple cha(Vic^gt;nbsp;Auec tant ds rigueur. Vn monde tour entier:nbsp;Tu veuxata fureur confacrer de la force;
Quoy! faut-il que ton corps encore la terre porc^ ¦ N’eft elk point fafchéc dc fupporter tes pas:
Non j car dans pcu de temps elic te mettrabasj Nöus auons bien defia preueu a cecte ad'aire,nbsp;L'eau nc nous manque pointj He! que penfois tHnbsp;Tu n’as qu’a te fauuerjaufli-bien peuapeUjnbsp;Tu te confommeras dans ce nuifible feu^
Êt Ton fcrai^aucir parmy route la terre,
Que tu-cs Ie vilain, Aucheuc dc cette Guerre j Er que tu-cs Ie Chef d’vn tas dc Partifans,
Qui caufent tous les iours la mort des Artifans; Que tu rauit Ie pain qu’ils defirent raanger.
Et que tu mets chacun en extrelme danger.
Enfin que dira-t on voyant ton arrogance, ^ En ton pays natal jC’efi: Ie fleau de France?
Son courroux ne ffauroitsappaifer,que ce licu Ne foit reduie en cendres amp;: les Temples de Dieihnbsp;Appaire-toy,malin ,fois fage deformaisjnbsp;Va-tkn OU tu voudras amp; nous lailTe cnPaix.
A PARIS,
Dc rimprimerie dela.veufued’AN t hoineCoylon» ^ auxtrois Cramaillieres.