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P O E T I Q^V E
ÖE LA GVERRE
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® C$nfèruateurs.du Klt;y, des Loix de la Patrien
Par M. Q.dit Eokt-Lys.
^VZIBS UB SEP MAINE.
Ej^nous voulons bannir Ic cliquctis des armes, ® ^our embrafler la Paix nc foyons plus G enfd’armef.
poor gouftcr vnfiui!il,qui fcul nous peut nouirirj Vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;viurc amp; non pas de mourir.
ilcj^^^üQns foufFert au fujet de Ia guerre, de conferuer les douceurs de la terre.
Dieujfans vous,qui ne peut rien porter, ^ajefté ne la vient fupporter^
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On paric de Ia Paix,amp; oa nc voit pcrfonné;
Qui pour vn tel fujet modeftement raifonne.
L’vn die, nous Taurons pas; 1’autre fouftient que eygt; £t vn plus Llegaatj die tout hautj La voicy.
Lettres de ;gt;ain6t Germain m’ont eftc cnuoyces, JPortant j Que nos cnfcigncs fcront bien toft ployées •nbsp;Braues Pafificns5Vous ne deucz trembler jnbsp;On ne vous fcra plus deformais aflcmblcrnbsp;Au milieu de la nuiól: La Reine vous accordc 'nbsp;Vn pardon General j amp;Ta mifcricordenbsp;Veut que d’orcfnauant vous viuicz plus joyeuxjnbsp;Et qu’aucc plaifir vous habitiez ces licux jnbsp;Quoy qu on ne r9achc icy Ie cours de cette affaire?nbsp;Si cft-cc que Ton dit j La Paix fc va parfaire?nbsp;jVn chacun cft d’accord j Sc remis dans fon bien?nbsp;Les Chefs amp; Generaux nc fouhaittent plus rien,
Ils font tous tres-contensjmefmes Icurs Majeftez, Ont aboly les maux, qui fe font projettez jnbsp;Ils ont tout pardonné lans cxccpter perfonne,
Cher aray,pricz Dicu, pour eux amp; leur Couronnc- .
Tout Ie monde efcoutoit cette homroejMais Vn ignorant mutin,qui luy refpond ainfi,
Penfe-tu nous charmer par tes belles paroles?
Ce que tu dis ncft pas, ce ncft rien que friuolU^^quot; Tu crois trop de leger 5 Dis moy done, par ta fh/'nbsp;Penfe-tu dans Paris j bien-toft reuoir Ie Roy?
Oiy, luy repartit 1’autrc j amp; c’eft raon elpcrance? ; De voir dans peu de jours la Paix dedans Ianbsp;L’on trauaille i ccia, amp; ie fuis bien certain
pous aurons tres-grand marchc de P
-ocr page 3-noüs viürönscon'téns fans plusgarder les portes; . ^ fans craindrc du Roy gt; les fupetbes Cohortes.nbsp;^ous yrons pourmcncraccPrin-tcmps nouueaujnbsp;. ^ ne verra plus rien jlt;^ui ne föit doux amp; beau jnbsp;bleds de toutes parts viennent en cette Villc.nbsp;w Ce mutin luy rcrpondgt;tu es vn mal habile jnbsp;s efcriant ,il die, Voicy vn Mazariji,nbsp;faut époufferi Sus, ayde moy Marin ?
^ Marin oyant cecy, quitte la compagnie,
^ ^ITc cc fantafque aucc fa manie;
fc voyant fcul commen^a de fonger Y ^fapperoit celuy qu il difoic menfonger.
ne manque point-, d’entrer dans Ie combat j Ij^^ Vntour fort fubtil defchirc Ie rabatnbsp;Mn fier enneray. lis auoient des cfpées,
1 Pm_____ nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ C -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r(' - -fLnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ -
|u^^y ce qui fut fait j La colcrc l emportc, t * jcttc fut luy dVnc affez belle fotte.
dj jf Mreni pour cc fait auffi-toft occupies,
Pointent tous deux, amp; d cux on voit Ie fang èj^f^^ürprer Icurs habits. Tu ne tiens pas ton rangj;
^Mrs rAggreiTcur; Pare cc coup de graces prend ceftuy-cy, pour feul de ta difgrace ?
. MlTent tous deux encore par deux fois j'
% des regardars on ciitendit les voix,
c cfl: . (Tcz, tout beau, tout beau,tout bcau^ V pas chercher pouf fi pcu Ie tombeau.nbsp;f Ms fepara , finilTant leur quercHc,nbsp;s en aHa repofer fa ccruellc,
lestrous qu'üs s'eftoient faits expres, ‘
Lors ie dis,SMaPalx icy nous fait Ia guerrc^
Qui pourra dcmcurer paifiblc cn ccttc terre? . ^ Si pour vn mot ou deux, il fauc s’encrctuer, ^
Qm fcra fi ofé de s y habitucr?
Ainfi ie rcpaflbis dedans ma fantaifie,
Cc combat, qui n’cftoit que de pure freneficj Quand i entendis foudain de fembJables difcoursinbsp;La Reine a odroyé la Trcfuc pour trois ioursgt;
Tandis que Ionfera vn accord dcfirable,
Qui rendra bien-hcurcuxlc pauure miferablc.
Les vns cftoient contens de ces bonnes nouuelles, Les autres nc pouuoicnt les bien eftimcr telles.
Si bien ququot;oa encendoit vn murmurc fccret,
Qui troubloic Ic repos du corps Ic plus diferct.
Parmy ces altercas dans Ia Gour du Palais,
Ic vis bcaucoup de gens, qui dernandoient Ia Paix, Etprioicnt nos Mellieurs de procurer cc bien jnbsp;De leur dire Ic temps, quand , eomment, amp; eombi^^^nbsp;II failloit fapporter vne tcllc mifere,
Qui tuoit Torphelin aulTi bien que la mere.
Courage mes crifans, difoit-il hautementj Nous nous verronsbiemtoft exempts de cc tourmci^*''nbsp;II nc faut plus qu vn peu prendre de patience,
Et quitter deformais route rimpaticncc,
Que nous pourrions auoir jcar defia no» amis,
Ont abbaifle les eoeurs de nos fiers enaemisi Dedans peu voqs yerrezr vne tranquilité,
Qui chaficra bicn loing Ia rude hoftilitéi Cbacun retournera , aucc I'aydc de Dieunbsp;Chez foy, ppur habitcr fon deledable licui
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Q. ^ goutèrons Je fruid dyne Palx adörabIe^ pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parloitcctte ame Venerable,
j ^pendant a Paris, on Tc tient fur fes gardesj!
^ point abandonnec de nuid les Corps-dc-Garcies; Roy commanda, que pour k feuretcnbsp;Habicans du lieu, en route purcte^jnbsp;è. obfèrucr amp; fans cmpcfchcmcnt,
commandement,
^^^'^alors qu’on auroit accordé les affaires, on les Icueroit n’eftant plus ncccffaires,nbsp;qu il n arriuaft quclque inconuenient,nbsp;traittant de Paix arriue bien fouuent.
It ? ^0 temps Ton con^euc vne bonne efperance, l)^j ^cun meditoic faymablc temperance,nbsp;crauaux paffez jOn fcrcfioüifToit,nbsp;du trafic, Ic monde dcuifoir,nbsp;qu’au Parlement Meffieurs font afTcmblécïnbsp;voit plus Ic pcuple auoir fame troublec,nbsp;bien que ce n eft que pour les fccourir,
[\]^ Ics empefeher feulemcnt dc mesurir. jsj^^ytuent la lufticc, amp; chcriffent les Loix*
Jtj; ^fit vn Dicu, qui gouucrne les Rois :
‘ ^s^onnant vne douc? pïicre ,
.^®nt la Paix, chaiTant la loy guerricrc.
Jlc de Conty, qui a toufiours bien falc^
Due d’EIbeuf, que Ion tientfi parfait,
^ *lfcmblcc, amp; y eurent audiancej S ^ rcccurcnt bcaucoup dc dcffcranGC.'
Beaufort, de Boiiillon, dc Luyncs de Briflaj , ecus gens dc bonnes mines,
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Et cé grand Marcfchal dc Ia Mothe Houdancouf », Parent tous aflcmblez ce jour en cette Cour,
Le Dug ds BoüiÜon rcnionftra fagement^
Qu’eux tous n’auoicnc aymé que Ic foulagcmcnt Du peuple laBguiflant; amp; bref que leurs armesnbsp;N’afpiroient qu’i la l^aix amp; non point aux allarmcS-Que s il plaib ir au Roy feur accordcr ce pointj,nbsp;lis feroiene heure 'X dci/y elhiuer point.
Audi-co 1 N )d';igncurs Icóture firent faire,
Des Relponccs du Koy , qui touchoir c.ét affairegt; Ainfi iU fc trouueretit l4iisfaits amp;c Gomens,
Quoy que Ion fit counir quMs eftoient mabcont^^^ Mcflicurs les Gens, du.Roy leprcfcntercnt en fuit^^'nbsp;Sa Declaration , amp; ce qu’clic mcditC;,
Qui eft que les Arrells donnez au Parlement,
Et les Comraifllons aufli parcille.ment.
Du Preuod des Marchands^Efcheuins de Paris,, Soient d’orcfnauant detenus a mefpris.
Traittez, lettres , efcrits i Êt encore cc qui fcmbl^ Empefcher le repos, foit annullé cnfemble.
Que perfonne , pour cc , puidc eftre recherché Ny vn temps aduenir luy elite rcproché.
Et puis fa Majcfté fccondemcm ordonne A tous Officiers, qui font de la Courorme,
De caffer les Arrefls, prononcez contte nous^,
Et lettres dc cachet :amp; qu’oo en foit abfous. ^ Dau^ntage , il entend que chacun dans fonnbsp;Rcnrre Iicucmcnt, fans qu’il luy fqit dit rienJnbsp;Qu’on viue deformais auecque affpurance,nbsp;louifTant de la Paix, qui cft noftre fcfpcrance»
-ocr page 7-|) toüs les gens dé guerre qüc l'oh aciolt léucz
Princes amp; Seigneurs feront liccniicz:
fculcmcnt eeux que fa Majefté,
(c fcruir aura pu^ de luy arreOé.
i xüe tous les prifbnnicrs pris pendant cette gUerre
Ia liberté , tant fur eau que fur terre.’
surs autres articles, qui lëroient cnnuycufes
J*'-^pporter icy n’cftant pas cuneufes.
P nbsp;nbsp;nbsp;-
reprendray mon fil qu’il ma fallu lailTcr J continüant, pour nc te point laffer,nbsp;murraurer Ic commun populaire;nbsp;fc rcfioüiffoit pour vne bonne affairc^^
^ ^ enquis que c'eftoit a vn de mes voifins,
^enoit du Palais j Nous voyla tous coufins,. ^.^^it-il, cn r. .nr, Certes la Paix eft faite,
bonne , b’ien concluë amp; fens eftre iraparfaltcy fes qualitez. y font ircs-largcmcnt,nbsp;l^'^donne aux Soldatsvn prompt deflogementnbsp;cnuirons d’icy; comme des autres licux jnbsp;rna foy , mon voifin , cela me rend joyeux.nbsp;A^rcffe du Canoacn Ia place de Gicvc^
voic, s‘il vousplaiftjfi cela nc vous grevcj^ bcurons choppinette a la fanté du Royjnbsp;:S3y OU eff Ic bon, c cfl: chez Monficur Darroy»nbsp;fus lors ff rauy d*cntcndre ce difcours,
Ic.crcus que ma vic alloit laiffer fon cours;
nefperois pas vne tclle nouueJle. rcucnir a.m^y j monamc.ie r’apDelIe,-,
\ ^^y dis , mon voifin, allons.doncv
ce bel appareil gt; c’eft mon-contentementj;
.‘(r'
, V»
V:y
Nous y achcmitiafmcs plus vide quc la foudré^ Ncantmoins nos foüillcrs nciirent volcr la pouefrc^Jnbsp;Car ii faifoit fort laid, au moinsfur Icspaucz,
Et la pluyc cn cc jour ne les auoic laiicz,
Mais bicn auparauant. Voicy vne fortune,
Qui n eft pastrop heureufe , mais pluftoft imporW^’ Cc fut vn igt;aueticr com me i’ay entendu,
Qui frappa vn Laquais, qui faifoit I’entenduy Cc Laquais fc fentant actaquer dc la forte,
. Met i’cipcc a la main , vne botte luy portc, Cbatoiiille mon galland au moule du pourpointjnbsp;II nc fut pas bicfte dc fang on nen vid point.
Mon rufé Saucticr qui entend,la manique,
Galoppe rant qu il peut pour trouucr fa boutique:
La ii trouuc vn voifin , a voir bon compagnon,
Qui ne fjauoic que e’eft dc faire Ic mignon.
On prenoit grand plaiftr contemplant Icur pofturcj Gar ils eftoienc tous deux comrefaits dc nature,
Si I’vn eftoit boflu, Tautre ferabloit boitteux}
Mais raa foy,ic vous jure, ils n’cftoient’point gouttJi’^ Leur mine monftroit bicn qu’ils n'auoient pas enuienbsp;Dc long temps conferuer a ce Laquais la vie.
Le Saucticr auoit vne forme cn fon poing,
L’autre qaatrcplombeaux,afin d’attcindre loing.
Ainfi CCS deux Voifins fc monftrant valeureux,
Sont beaucoup, plus hardis quetimidcs amp; peure^^’ Qui voyant cc Laquais hors du Pont-Noftrc-DarH®^nbsp;Leur courage foudain dautant plus fc r'emflame»nbsp;ils acfaquenc'vaillans leur ennemy dc front.
Le Saueticr luy jette fon arrne fur le front,
-ocr page 9-^Uoic rencontré deux iours auparauanr,'
^ cc que Tón faifoit pleins de rcfioüyflancc;
'^oir auant Ia mort Ie repos dans Ia France, toft que Ie jour commeh^a de paroiftre,nbsp;f\ ftr i Horifon, vn blefme Solcil naiftre,nbsp;nous mena^oit que d’abondanee.d’eaux,nbsp;l^j^Pables de grofïir les plus profonds ruiflèaux jnbsp;contcmplant Tcftoille matinalcjnbsp;^hafte ne peut- eftre a vne autre cfgalcjnbsp;qu’ellc a pouuoir dc donner Ie ferain,nbsp;rendrc Ie foir femblable au'tnatin.nbsp;lors eftonne d’cntendre des merucillès,nbsp;1'Jj^^attoient mes efprits , 5c charmoient mes oreillcs»nbsp;L ^^dis Ie doux fon dVn viol Ion plaifant,nbsp;y^^l fcul fe rendoit capable 5c fuffilant ,nbsp;ij^^^nner vn bon jour , a vne ayn éa. Maiftpeflcquot;nbsp;picine d’amour ^ de beauté , 5c d adrclTc.nbsp;^^^9ens des labord que ie fentois Ie temps3,nbsp;faifoit jadis I^auourcr Ic Prin temps :nbsp;n’eulfe efté en la Sepmaine Sainte,nbsp;creu cette joyc comme friuolle ou fcinre: ¦nbsp;tres-certain que c’cftoit vn bon journbsp;gt; qui venoit faire en ce lieu fon lejour.’nbsp;leuc aufll-toft , amp; lourrcmply de joyc,
''ay en TEglilc ou mes gcnüüils ie ploye, cc Dieu , qui finit les combats,nbsp;l'^fo • niettre en Patx les plus falchcux debars;.nbsp;^(i^rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conttruit pour 1’oraifo-n,
^ de venir habiter ma maifbn^ diuercy par vn homme f^auanr,
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II cftoit defireux de fg iuoir qaclquc clipfe De ce qui ce palToic. Tauois la bpuche clofê;
II me diC j mon amy , nc m’apprendcez-vous rien Qm foit pour noflce mal, comme pour noftrc bicó-Lorsic luy refpondis ; Monfieur, route ma vienbsp;De r^auoir Ic feGret de TEftic n’eusenuie,
Ie ne veux penctrer dedans Ie Cabinet j
Qui cft , OU qui doit eftre en cc lieu pur öc net,
11 nous eft pas permis dc iugcr en nous mefmes, Des affaires d’autruy 3 Ce feroient des blafphcmcamp;jnbsp;Que dc penfer former vn fi fol iugemeni,
N’ayanc rien que cc lieu pour noftre logement.
11 fuffit dc vous dire que iioftrc Paix eft faitc,
Et que fon ennemy aduance fa retraitte.
Qudl ne doit point venir de long temps a Paris, Ecqu’au lieu de nos^plcurs nous piaccrons les ris*nbsp;Nouuelles font vcnuës de la Ville de Laon,nbsp;JPortanc que Leopold marche comme vn Paonnbsp;Vers icelle , a deftcin dy faire quelque pril’c,
Et que Pleffis Praflin corrompt cette entreprifc, Puis que s’eftant campé vis a vis l’enncmy,
II Ie veut repoufTer; amp; non pas a demy,
Car, pour cc , i! attend quelqucs forces nouuell^* Qu'on luy doit ehuoyer, qui font Icftes amp; belles*
Et que cct Archiduc eft allé vifitcr Lc camp du Due Charles, afin dc I’infitctnbsp;Contre nos gens choifis 6c contre noftre arme'e,nbsp;Qui eft , a ce qu’on dit, prcfque route formcc»
Et que Meftieurs dc Laon cn eftat fc font misgt;
~our ncpouffer tous ceux qui leur font ennerois# ,
-ocr page 11-'Stté
3rinc que ic dis, cc n cftoit qu’vnc formed ijj ^endic ce Laquais ejnticremcnt diiFormc.
bien alors de remporicr Ie prix;
^eft- • nbsp;nbsp;nbsp;voifins penfcrent cftrc furpris.
k quatrc Laquais , qui pour leur camaradc, ^ Tefpee en main pour faire vnc algaradenbsp;A deux diffbrmez i qui ne branflercnt pas,nbsp;mieux endurer tur Ie champ Ie trefpas,nbsp;fuïr en quittanc amp; rhonneur Si la place:nbsp;^anipcnt tous deux d’vnc fbri bonne grace.nbsp;Ijj.^^etier premier fe remparc d’vn coing,
Ie fecondc vn plombeau cn Ton poing, y Hos fanfarons auecque leurs efpées,nbsp;pointe nos Soldats , Aufla-tofl: les plombéesnbsp;fur I’eftomach du plus rude amp; vaillant,nbsp;V^^^uoic eftë Ic premier afTaillant.
‘cul coup fon corps tombe a Ia renucffc,
^5: ^^der foudain fur fa partie aduerfe,
Itj adroi(5I:cmenc, amp; luy prend fon coufteaUji font fur luy j Son fecond dVn plombeau.nbsp;point fon coup faifant baifcr la terre,nbsp;^^de vilain piller dc cette guerre,*
'ïi
fit prendre coeur i nos vaillants ^oldats, 'Qijj^^^oient pcudemment fouftenir tels combats,nbsp;j Compagnon, cc dit Ic Sauctier,
^ dcux-cy vn cour dc ton meftier. difoit CCS mots, vn des Laquais s’auancc^nbsp;W ^ fia elaire efpéc luy donne dans la panec,nbsp;s’cfcrie,Hai voifin ie fuis more,
Pdfe j aufli bien tu n cft pas Ic plus fort.
Bb
-ocr page 12-Prcnd, prend , cher voifm, prcnd fculcmcnt Ife vay b cn toft cclTer Tardeur de cct oragc.
11 n’cuft pas acheué la fin dc ccs difcours,
Qi^e voicy les Bourgeois qui Icurs donncnt fecours? Et fare lit ticftaler ccs gallands promptcmcnt,
Quj i.tamp; voulns vouloieut traiiterfi rudcmcnt.
Cc pauure Saueticr n eft pa^tnort dHa playCj On I’a veu du depuis a Sam(ft Germain en Laye,
OÜ il flit rcrxonue par fvn de ccs Laquais,
Qui nc fit point pourtani conirc luy Ic mauuais.
VoiU cé (juc nous vifmcs en allant a la Grcvc, . Dc conter ce voyage , il faut done que i'acheue.nbsp;Nous croyons y trouuer quantité de Canon,
II n^y en auoit point, ie le dis tout de bon,
I’y vis bicn vne place poury tirer des boetes,
Qui a donne fujet a beaucoup de Poetes,
Dc chanter les lóüanges de noftre puiffant Roy,,
A caufe qu il nous a tous ofte hors d’cfmoy.
Le loir eftant venu ,.on fit des feux dc joyc,
Dc boirea qui mieux mieux tout le monde s’empllt;jy^' Aliens done mon voifin , vous eftes foucieux,nbsp;le vous porre cc coup de vin delicieux,
A la finite du Roy : le vous Fcray raifon,
Ne deufie-]c porter vn double a !a maifon.
Compere mon amy, te fiouuient il du jour, ce fin Cardinal nous joüa cc bon tourfnbsp;Ne parlons de ccla , amy ie te fiupplic,
Mah bcuuons dc cc vin , ic croy.qu'il multiplicj Car vous ns beuucz point y Cc nedlar vicht desnbsp;C’a,^.3,gouftons-cii done nous deux a qui mieux
-ocr page 13-/^c.parcillemem ceux de Rheïms en Champagne, ‘¦3quc Icurs Canons pour battrc h campagne.nbsp;Icurs armes, afin dc rcfifternbsp;y ’^^hiduc, amp; Due, s’ils s’y veu'cnt poftcr.
dautres nouuelles, qui vienne dc Calais^ cn fortant de la Salie du Paiaisnbsp;, a, prefene , Gouucrncur dc Dunquerquenbsp;j du Grand Rantzau, qui cft hom mede merque)nbsp;''Hr ’ prudent, Matiamc dc Rantzau,nbsp;ll|j ,*^^cndrc vn fcrain amp; vn calrac nouucau.
I)i,j P’^is logement chez les Rcligicufcs,
I Hofpiia!, qui en font tres joyeufes,
^ que fes maux finiront quclquc jour,
(^j reuiendra contemplcr cc fejour.
^'gnon cft venu a Roüen noble Vilic,
amp; falüër Ie Due dc Longuevillc,
; Que l armcc cftoit en garnifon,
U i’^ute la P rouince j ainfi qrc de raifon.*
V , qui nous rcfioüyt, fut Tadion gcntülc, prifonniers mis hors dc la Baftillcnbsp;y ^‘f^e libcrfc ; Ce fut vn coup dc Dicu,nbsp;fera iamuis oublié en ce lieu,nbsp;y^^dcrnain dc Pafqucs, Tarmce qui fut leuéc,'
Nih nbsp;nbsp;nbsp;raifrit beau dc voir,
chacun Soldat cftoit a fon deuoir, gens de guerre enfin f jrent payez,nbsp;W *eurs fup Ie champ furent li centiezjnbsp;Regimens dc Ia Caualencnbsp;**^cna a Praflin , amp; de 1’Infanterie j
S(1 ^^’^•’dre Paris fit a la relcuéc,
101
Afia , commc iay dit, dc chaffer fenncmy Hors dc France , y ayant plus d\'n pied amp;c dem/.
Lc mcfmc jour Moniieur Ic Prince de Condc Fut dcfb i cher fiere a Clialliot fccondé,
Mclinc on y vid aufli Madame de Longuevilic, toufiours a efte aymec en cette Villcjnbsp;Lc Due de Bouillon s’y rencontra atfli.
La, faiüercnt Ie Pnnee , puis ils reuinrcnt icy.
Voyla ce qai fut fait ce iour la matinee.
Mais voyons cc qu’on fit durant rjprcfdine'c,
On chanta , Te Tgt;eum laudamus , hautement, Auquel alfiftcrcnt Mellieurs du Parlement,
Les Cours Souucraincs, amp; Officiers de Vilicf On tira les Canons reftez dans la BaftiHe.nbsp;L'Arfenal ne manqua de faire affez dc bruid,nbsp;Durant Ie Te Dettm , amp;dés lors quM fut nu-id,nbsp;Onffit par tout Paris des feux ardens dc foyc ,
Ec raefme aux Fauxbourgs. Tout beau ic me roublk)is a vous dire pn G idre accident,
Qui arriua en Greve i Qjt fut, que ccpcndanc Qi^e Ton rendoit a Dieu les adions de graces.nbsp;Pour Ia Paix lanc dc fois defirée a nos races 5nbsp;ll y cut vn coquia qui s’cn vint qucre/lcrnbsp;Le Boute feu des bodes, amp; ainG i^ppdJertnbsp;Tu CS vn beau lean f.... au refped dc tanbsp;Si ie prends vn ballon , ic jure fur mon arac,
Que ie tc boer Cray en diable amp; demy;
Lots Ie Boute feu voyant eet ennemy Lc morgucr tout dc bon ,, frappe dc fa fourch^^f^^nbsp;Sur la teftc du dioilc, amp; a fes picds lc icttc..
-ocr page 15-« W ft
ftippon relcué l(iy portc vn coup de poing ^eflus fon eftomach : L'autrc nc manque pointnbsp;sapprochcr dc luy , amp; deiTus fa rpouftachc,nbsp;foufflci dciplaifant de fa main i) luy lafchc.
^^sfc prcnncnc au coHec prcfquc cn mefmc-tcmpSy chacun dcfiroit dc volr ec paflTe-tempsjnbsp;Cc battcoc tous deux d*v aCCcx bopne (brtc,nbsp;^hacun fon ennemy ne fiappant de main morte,nbsp;les viene feparer; mais ic nc fjay commentnbsp;feu pric a Ja poudre en vn petit momeni:nbsp;les boetes ^ftoient pour tirer arrangcesnbsp;^otnme il faut, 6c tres bien amorcéc , chargccs^nbsp;tamponecs auflï , afin de micux joücr.
if
¦f:
^ais voicy Ie mal-hcur il !c faut aduoücr. fiat Je Boute-feu , qui aucc fa mefchc,nbsp;battant vid foriii d ice Ie vnc ftamefcJie^^nbsp;mit ie feu par tout aux poudres d'aflcntour jnbsp;^ui a eet AggrcfiTcur ioijcrent vn mauuais tour,nbsp;J^fembJoit qu’ih vouloicnt deffendre leur bon Maiftre^,nbsp;ce que luy faifoit cc dcteftable traiftrc.nbsp;pour t/oublcr la Feficauoit rant entreprisnbsp;rendre Ie loüable fous les pieds du mefpris^
5“^ feu done dcipité , faifit cette pc fonne 1 auoit prouoquc ; l u s l’air auJfi refonne,nbsp;cris des aflifians , qui eftoient venus vciir,nbsp;top cutieux d’apptcndrc,amp; trop prompts de f^auoirnbsp;Out cc qui cc pafioit en la pla^c de Greve,
'^^Siid k penfê a cecy gt; mon amc fc foufleue: fi eet Aggrefleur tut feulcment /buffertnbsp;^ mcritoit bien , ie me fulTc ofiert
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De rendré mille voeux a la bonte diuinc;
Mais dix furcnt compris dedans cette ruïne, luuify nc rcccut vn defaftre pareil,
Bien qu'il vid dcuant luy vn nombre nomparcil De Soldacs animezjquoy qu'ils nc fuflene forts.nbsp;Pour foullenir de Mars les pcnibici efforts.nbsp;L'AggrcfTcur fut bruflé , en danger de fa vie,
Etd ix auecque luy, qui n eurent autre enuie,
Qutf d y laifier brufler fculcmcnt Ie manicau,
Et les autres eftoufferent ce feu de leur chappeaul Or voyla faccident que ie vous vou'ois dire,nbsp;Pcrmeis moy, cher Lclt;^cur , vn pcu que ie refpirc^nbsp;Ie vous ferray bien toft voir la Conclufiofj,
Puifquc c’eft ton attente amp; mon intention;
Nous traitterons de Paix amp; de ces nobles frui(ïl:s, Nous banirons la guerre auec les faux bruióts inbsp;De grace cxcufc moy j puifqu’vnc maladienbsp;M’a depuis quelque temps la main toutc engourdie»nbsp;Ie me porte vn peu mieux, puis qu ’il plaift a monnbsp;Pour vn petit moment, mon cher amy, adieu.
A PARIS.
J)c rimprimcrie de la Veuf“e d’A nthoine Covlon» ruc ^
aux ttois CumsiiUeies.