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S V I T T E

lO YRN AL

POETIQ^VE

de la gverre

l^ARISIENNE

aux Cm/èmatmrs du Roj, des Lolx, de la Patrie.

Par nbsp;nbsp;nbsp;^ oRt-L y s.

gt;SJXJSSME SEP MAINE.

y s CLv E s a quand, S eigneur, ton courroux irrité iChafl:ira-il celuy qui ne l’amerité?

'Auez-vous decrcttédepunirrinnocence,

'\siQ - £tau lieu de vertu eftablir Tinfolence?

fur nous, monftrer vos chaftimensj •’Uifans nos corps qui font vos baftimens?

DieujCC neft pas ce que veut efperer pcuple crainüf j qu on vc^t defefperer.

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Ie nc vcux point parlcr icy de rAnfgléterre, Ghacun fait Gcqu’ilpeut pour defFendre fa terrenbsp;Natale i deTeflort que fait vn ennemj..

Dés lors quclon luy void fon vifage blefmy.. lene parleray point de ce.qu’oniic Dimanchcnbsp;A Monfeigncur Molé;car cn cc Ifeuie panchcnbsp;Du coftéqu'ilnic fauttomber dans peu de temps 3nbsp;Ainfi qne fur les Beuis d’vngracieux Prin-tempstnbsp;ïë diray feu lemen t que Ic vis de mes yeux,

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S^cre dansqa Sorbonne Euefque dc Bayeuxj Ift qu’il faifoit beau voir cette ceremonienbsp;Car les diuins accords d’vne douce harmonie,nbsp;RauiflToient les cfprits dc tous les affiftans,,

En ployant les rochers des coeurs plus refiftans.

Et vncbacun difoitjContcmplant fa pofture'3 Que Dieu Pauoit efleu en cette prclaturc,

Mais en cemefme iour Ie Prouoft des Marchand^ Auec les Efeheuins , firent que les Chamberlans,nbsp;Comme les Chefs d Hotel; entretiendroient lanbsp;Quoy qa’üsn’euflcnc vaillans qu’vne pointed^Halleb^^nbsp;Et que ii lis manquoient huiéi liures Parilis,nbsp;lis payeroient d’amandc 3 oü leurs meubles failis,nbsp;Satisferoient pour ciixj Auffi-toft Pon vid vendrenbsp;Au profit dc daucuns;cc quon auoit peu prendrenbsp;Au logis dVn Ma^oUjqui languiffbit de faim,

Et tout fa familie cn attendant du pain;

Gêcy me fit horreur ;amp; nc me peus tenir,

Dc former quelque pIaintc;alors ie vis venir Vn tres-bomme dc bien;difant, tout beaunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Vous faitcs'la vn traid qui neft pas des mcillcur^j

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Viffe,

jjcilicurs da Parlemcntjny rios Mcfïreürs de Vi Ij ^^tendcnt pas qu’on ruïne vnc pauure familie*'nbsp;^ fauc addrcffera ceux qui orit du bien.

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P'ïUt bien chafticr vn traiftre fans tourment.

pas a fes geus qui nc poïTedent licn i ^®vous fert d affiigcr Torphelin Silaveufuc,nbsp;'Cendant a l enean cette chemife ncuftie?nbsp;^'^dc3r.Icur mes amysjie payeray pour cux,nbsp;j^ilTez viure en PaiXjfes pauures mal-heureux.'nbsp;I'^^lcoutois tout cecy jamp; dans ma-fantaific,nbsp;^ftoisjcn mon cccrurj vnc tel Ie faific jnbsp;^ 'lifois :o grand Dicu,mettcz fin a cccy,nbsp;^f^üoyant la Paix a cc Pcuple icy ?•nbsp;p Prince de Condé enuoya vne lettrcnbsp;b ^onfieur de Boüillon, afin de semremettrenbsp;^ Ie Parlement,pour fiirfcoir Ie Proceznbsp;bon Chcualicr gt; qui commit eet cxccz,'nbsp;*^^tant des billets és ruës de cette Villc,nbsp;recogncu pour vnc amcimbecillc ï ¦nbsp;'^outesfóis la Cour fut Ie champ ordonnanbsp;mcublcs (croiene vendus pour cc fait-la,nbsp;la quantitc qu il auoit de vaififelle,nbsp;bien-toft changée cn cfpcces nouuelles,'nbsp;cc qu on luy fit pour luy monftrer comment

jg ^/iarefchal de la Mothe-Houdancourt, ^,1 Confeiller honoraire en la Cour,nbsp;i^ptcs auoir fait Ic ferment cut feance

Ie P^flefnent pour fruilt;3;de fa prudence, oragc vient icy fe faire entendre ?

' SoifTonsas lucu quclqac enuic deterendre

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Es mains de l’enncmy de tes chcrs nourrilTons^

En as'-tucul'cnuic ? Hai non^Tu es SoilTons ?

Ie fgay que ta candeiirilluftrc noftrc France ;

Que ton eoeur te fait mal quand elle cft en fouffran.^^^ Que fill pleut furellejil defgoutefur toy;;

Que fii clle patift , tu en as de I’cfraoy.

Que fi il te failloit d’vn fcr ouurir ta veine,

Tu ne t enfoucierois 3 pour l’ofter hors de pcine.

Que fi ellc voajoit Iiabiter dans tes lieux,

Tu y croyrois tenir ia nourrice des Dieux^

C’eft donc icy Soiflfons,qu’iI faut que tutemontre Vn miracle d amour^en deftruifanr ce Monftre.

Qüi n’aynie quelc fang,ne sen pouuant fouller,

Mais qui f^ait comraeil faut les Autelsfoüillcr?

Nous f^auons dés long-temps que tu hays tous les traii^i^^^ Les ayans veu chez toy quelqucsFois eftre Maiftres.nbsp;Tefmoin Ic Marquis d’Aocre en qui ion fc fioitjnbsp;Mais fculcment Paris prudent s’cn meffioit;

N‘eftok-ii pas venu du coeur de lltalic,

Ainfi que ceftuy-cy , pour abregerta vic ?

Xe fies-tu a ces dits^ non plus qu’en ces eferits?

Ne fgais-tu pas quiitrompeentout temps les efprits?

Et que fon naturel n’aymc aucune perfonne,

En fiJruant indifcret ccluyqui plus luy donne?

Ha! que tu as bien fait d’ainfi te comporter,

Sans te laiffcr tout vif, a cc mal craportcr?

Tes Maire amp; Efeheuins , penfant vendre ra Viüc,

Ont vendu lafcheraent ihonneur de leur familie.

Puis que s’cftant monftrez én vers-toy fiingrats, guc de ^uit^r ton lieu pour y plager dg? mh

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J^ytïic la verm de tous ccux quifontbien:

ncüiTcnt point ecffé dc rongcr rlt;5$cntfaiile$, faifant fcntir l’aigrcur des funcrailles.nbsp;n® Ia pas voulu, pour tc monftrerconatbien

I__________ 1 nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ^ ______ 1-:____

j) nbsp;nbsp;nbsp;que ton ren om foit mis dans nollrc Hiftoirc.

. ^is qm’cn tc conferuant, il augmente ta gloire^

VeiiiÉ._________________:^ j________ilTT:n._i

.^^ets,-cloncquc ma voix finilTc ce difeours,, de voir chtrer en cc lieu du fecours.nbsp;vn petit Conuoy de quarantc charrettes,nbsp;^^^3rincs,dcbleds,amp;de liqueurslêcrettcs»

Ia Boullayc conduit de ChaftresfousMontIhery ^ de nos Bourgeois entierement cheryjnbsp;‘^^•'de Gc quarticr^la fans cefTc il nous amcincnbsp;^*^fiours aflfez de quoy pour nous oftcr de peinenbsp;b^otificur Ie Due d’Elbcuf auecque fes enfans,nbsp;l^^^^rcnt de Charcncon gaillards Sc triomphans jnbsp;i!{*^Hafteau de Vincenneauee fa garnifon,nbsp;enuie qu’il vine en fa maifon:nbsp;ll ^yanc attaque 5 ie ne fgay pas commentnbsp;bv^ Pcuft efebapper fi courageufement jnbsp;S;, qu*il fc voyoit quantité d’enncmis

**5 nbsp;nbsp;nbsp;*

V P*^^d point de temps, il tuë leur Condudcur,

brasjqui eftoient tres-forcsjamp; bien munis.

plufieurs des fiens, qui fentireat fa valeur; bg ^^^^traignant Ie refte qui tenoient vn bon ordrCj

f\ ^Cr * nbsp;nbsp;nbsp;xwpnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x»xa^.«xxwv.gt;,

Xn: ^ötaCharenton , pour prendre des farines^ ^doient de la jSricjou bien pour cnlcuecnbsp;^ i'^ldfaniciie ,quelque pare ou qua^tier j

en vn tres-grand defordre. des Ie Icndcmain les trouppes Mazarines

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AS-

Mils on ÏCS repouffa d’vne fi vine forte,’

‘Qu’ils n curcnt pas loifir de fortir par la ports Quilesauoient fans brui^,fibien laiflez cnirer^

En gaignant ks iardins qu’ils peurcnt rcnconrrerJ Us nc laifferent pas dc brufler deux maifons,nbsp;Abandonnant le lieu ainfi quc des coyons.

Montrcuil cfl le vray lieu de Icur dcrpartemenCj,

Q.ui fut a eet abord pillé entierement.

Cc Bourg leur fourniflbicnt Ja contribution:;

Mais pour mieux les ruyner firent cette adion.

Melïicursles Gens du Roy ayant cu pafleport A Saind Germain en Layearriucrcntabonporc.

Nos ennemis , amys, tefmoigne I’èfperance,

Dc voir cn Ics voyant Ic repos dans la France.

Ccpcndanc vn grand bruid vint frapper nos orcil^^^' Qui iamais nc fut creu 5 Spachant bien que Ics veilR^nbsp;Du Due de Longuevillc n auoient auttc deflein,

Que dc faire loger la Paix dans noftre fein,'

Mazïrin difoit-on, le fera Conneftablc,,

Bn luy donnant rcfpec. ilefl: trop ferme amp; liable? ’ Son coeur ne peut commettre vne lafche adion,,

II eft pour noBre Roy , amp; pour la nation. nbsp;nbsp;nbsp;- .

Ah /mal-hcur ? qukft-cccy , feroit il bien polTibl^^’ Quc Cohon fut retif ? Non , il eltlmpoflibk ?nbsp;Quoylferoit-il bandé conirc nos Citoyens;

Q^y ! Tcut'il ruyner les bons Parifiens ? “

Ha! c’eBpar crop parler, d^vne nuiCbk affaire ? '

Toutesfois ie ne veux en cét endroid me tairc 5'

Il ell traihre ,.on Jc fjait, pliis que fuffilammentj Car Mazarin,fón coeur.ppffcdc puiffammenr,.

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faifoit f^anoir , cc que dans ccttc Villc I P^fldit tous les iours; n‘eftoit-iI pas habilleï'

K ^ais on ne 1’cuft dit; QuVn homme dc f^auoir h ^manqué cn cc point,^fonpieuxdeuoir,

. plaircalcnnemy capita! dc la France,

f :!'l

^ cJc la cirer dc fa pcinc amp; foulfrancc. j^jcuefquc de Aire fcroitfon compagnon j

fnt né Man^eau , I’amre eftoit Bourguignon.’ ^aune en fut auffi, amp; tous les tiois cnfèmblc,nbsp;fi bien kur icu , que noftre Paris tremble,nbsp;^^aint fort que 1’effcc de leurs mauuais deifcins,

5!' Paffe pas tomber les armes de leurs mstiiïs. (®“tcsfois ,nos Mefficursjd’vnefain^c Prudence^»)nbsp;firent arrefter ca toute diligence jgt;nbsp;dc s'enqueftcr dc leurs faits odieux,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

font rougirla terrc,amp; offcncenc les CicusJ'

^ Leopold cependant cnuoye de fa main, lettrc eferitte encontie Mazarin,

^'^^ïionftrant a la Cour fa noire trahifon J ^^^ortant dè chaffèt loing dc nous cc poifonnbsp;fi fubtilement s’cmparoit de nos vcincs,

^^ous faifent foufkir des langoureufes peines, bj^uffi. toft r 'on nous dit,Ie Sicur de Noirmonfticr Jnbsp;vailJant Scyldat qui (fait bien-^fon meftierjnbsp;l^^^iUcmmené dc Tabondante Bric,nbsp;bleds, amp; des farines a fa ebere Patriennbsp;n^*‘andequantité,‘f^auoir quatrea cinq censnbsp;Q^rrettes dompta tous les cmpefcbcmcnsnbsp;luy fit dc Grancay, qui tira dc Corbeil,,

. dc Lagny auffi? auant que Ie Soldi

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'arut lur rHSïïonTVfi nombre de Soldats Mazatinsobftinczau milieu des combats,nbsp;lis vindrcnt cn quanticciraaisen pccitc troupenbsp;lis fgeurene rctourncr,au point dc leur ctcrouce^nbsp;Le Prince de Marfillac, d’vn coup de Piftoletnbsp;Fut blclTé, amp; le Comte do Rofaa d’vn raoufquctnbsp;L’vn fut frappé au col, amp; Tautre cn la cuilTe,

Saus danger toutesfois, Sifans qu’aueun pcrilTe. Le Marquis de Vitryymonftra fon courage,

JEt nos Officiers qui parfirent Ipuuragc.

Refioiiys toy Paris,dreffie desfeux de joyc, Le Ciel pour leurs forfaits vne Paixil t’cnuoye,,nbsp;Le trauail ne dok plus affoiblir ton franc coeur,nbsp;Tu ne feras vaincuj ains tu feras vainqueur,

Ton Roy reuiendra tofi:,aucc toutc fa Cour, On ne parlera plus de fang ,• maïs de 1’amour jnbsp;Nos Princes gcnereux,delailfcront les armes.

Et on ne yerra plus prés de toy des Gensd*arraés,j Cliacun trauaillcra, amp; viuant tres-content,

On n fra plus gardcr les portes fi fouucnt j Lc bon temps reuiendraj amp; Ia noble lournécnbsp;.Qui nous a dés long-temps promis vnHymcnéc ;nbsp;Capable d:’appaifer les coeurs audacieuxnbsp;ïiQui menafTpient, dans peu, d'ancandr ces lieux.

A PARIS,

0cntnprittiê£i€^la vcufucd’ANT hoiïïeCo aux trois CraraailU^ies.