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V

LE SECOND

THEOLOGIEN

DE STAT'

A MBSSIEVRS

Les generavx.

A PARIS * ARNOVLD COTINET, rucdes

Carmes, au petit IE S V S.

M. Er G. X L I X.

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LE SECOND

Theologien

D E S T A T,

A MESSIEVRS

Ies gener a vx.

ES-SIE VRS

La bonté Diuine qui ne fait pas tour dVa coupfentir aux teftes criminelles Ie poids denbsp;fa main vengerefTe, m’auoit donné des prieresnbsp;Icsplaintesdansla confideratiou de nosmal heiH-s,poiirJesnbsp;dans Ie coeur de celle qui n’eftoit plus ny accelfible, nynbsp;ft,^‘'ablc, pourprefter 1’oreilleau recit de noslarmesamp;alaiii-j^^^ation de noftre innocence. Les menaces dü eiel amp; de Ianbsp;gj’'^|5’ontpürabattrefes funeftes deifeins, la raifon ne l’a pasnbsp;la douceur ne l’a pas ployée , les larmes ne lont pasnbsp;fibl ^ 5 aux iuftes demandes elle eft fourde, aux plaintes infen-qy^®'3^tixoffenfesi)retenduës implacable.Dieu s’cftoit enquel-Ecanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;liirmonté foy-mefme dans vn fi grand delay de fa ven-

(^jj.’^f^jmaisfalufticeiuftement irritée,refoluë qu’elle eft de lij ~^^later fon foudre,nG treuue maintenant qiie vos brasjpournbsp;^n j‘^‘*^*'d’inftrumensa lancerfes carreaux fut les Autheurs denbsp;*ïief ^‘‘uautez amp; prophanations que ces Barbaresontcommis,nbsp;‘^^^«flesAtttels: Sci’ay crüMelïieurs jquevos oreilles me

A il


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feroientplijs fauorables pour écoutcr nos pleurs, amp; efifeinb^ J.csraifonsqui vous y portent dansles Loix natiirelles, ciudamp;siStnbsp;morales, Ia caufe de Dien, du public amp; la voftre.

II n’yariendans laNacurequi netendeafafin ,amp; qui ploye routel’eftenduë de fa veitu pour pouuoir i’obtenir.nbsp;appetit, Mcjüicursjeftfiauantgraué danstout cequ’elle cnl^nbsp;re, qii’il femble qu’elle air pris plaifir ay mettre vnenbsp;commune, amp;r faire que contre fes propres Loix , routes fes p*^^'nbsp;dudlionsy fullent parfaitemenc amp; vnanimemcnc fcnfiblcs.C^J*^^nbsp;verité n’ell que.trop ciairepourauoirbefoind’appuy. Toutesl*^nbsp;creatures publienthautement dans routes leurs fondionsjnbsp;leurs efforts ne fe portent qu’au bien qui leur eft propte jnbsp;leurbien n’cftantautrcque leur fin, elles doiuent confom^^^nbsp;routes leurs puiffances dans Ia recherche de fa pofTeflion. ^nbsp;commepour y arriucr il en faiit prendre les moyens, dont 1 ^nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plus courts font toufiours les plusafrcurez, aufïi la fin eftclle^^ ,

méc plus OU moins noble felon la grandeur du bien qui en Quid eft te. C’cft pour quoy Dien borne routes nos fins fubalterncsjnbsp;vniucrfaie CC que dc fa pofipifion DOLis n’en poiiuons tirerquedesbiens**^nbsp;s'. Tanias finis.Tout Ic mal-hcut des hommes npprend fafburce qu’eOnbsp;X a ar^sonbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^'bi^aginantsqueIcsvtais moyens quilcs peuuent

DefidcLbo duirc aieurfin,fefontceuxqui eftans plus accommodezamp;l®

rum fun- table, aleut nature corrompuëjpeuuent combler leur vie dep*

«ftomle'ifo- pminentes profperitez. Et c’cft en quoy nous reconnoiflons num amp; fatis foiblcffe s’atfachaiis fi paffionnément aux chofes mondaine'^nbsp;mu! cpeuuenton aucunc fapon établir leur bon heur ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Ptoforogij; ncantmoins routes leursforccs pour tafeher d’en venir a s. Bernard, par vnc ambition inconceuablc;n’cftimansiamais pouuoft^ ^nbsp;Bcatus qui d’vnparfait repos,qu’eftanséleuez ala faueur, d’ou ils p*^**nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5

linquamiu nbsp;nbsp;nbsp;s’cftans faits toutes fortes de violences pour ^

vmbram nucr dansIcsbonncs graces du Prince done ils recherene ^uL?inusnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;connoiffance amp; bappuy , experimente*^^ r

defierlestrairSs de la fortune, penfans eftre a I’abry de PoffeffI 0-* fes attcintps dans cp heu dp delices, quiles liure le plus j.,nbsp;nerat,ama- aucoiii'S Ordinaire de foninconftance amp; les immolea fai^^nbsp;rantquot;?amif. N‘cft-ccpoiiKpar ccttcraifon qucIcs pJus grands Fau^ri®nbsp;fa crucianc. CentIcui'pcrtc 60 aiun^ant lour fortune ?N’cft cepointpo .

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qu’il y a des dcgrez poiir inonter aux grandcsfclicitcz, qii’il jj’y en a point pour en defcendre ? amp; que leur ambition furaiim quinbsp;^y^nttoufiourscfté que dans l’excez, leur chcutcauffi ncpcutnbsp;j accompagnéc quc d’vn mal-heur fans refource. Toutcs l ^ de fa.nbsp;^^^Hiftoires nefontrcinplies quc de telles decadences. VnSejan

I’Enipire Romain nous peut bien faire apprcndrefa puif- pat^aTcx-abfoluëi mais il ne nous fera iamais comprendre la hau- ccif* mms facheute. Vn Hybraim Arbitie de toute la Turquie,

. üs donnera fujet de l’admirer dans fon énorme bon heur. cffct cafui, „3*sfafinmal heureufe nenous rempliraque d’extraordinairenbsp;^tincment. Pour monlxrcr quc li cctteaueiigleeneleucquel-maneruin*.nbsp;jj.’^foisde lacendre a lagloire, cctte infidelc, conftante dansnbsp;/’^^onftance, 1 CS precipite peu aprcs, de la gloirc ala cendre,amp;

^ leur fait Ipauoir quetrop toftjpar Icurspropres experiences, r 1^5 pompes de cc monde rcluifcnt comme dedor, dies fenbsp;comme du verre, qui eft la montée aux fublimes profperi-dont la cime n’cft que tremblemcnt, la dcfccnte que preci-Tous les defordres des Hllats prennent ordinairement leurnbsp;^^dfancede ces fatales ambitions; Siheureufesfont les Prouin-^ui n’cn fouffrent point ks exces ny les tyrannies iHeurcu-^ ^dis ie,puisque leur libertc les affranchitdetantdemiferesnbsp;j.j^^^peincs, qui fuiuent infcparablement eeux qui cn recher-^•^tpar toutesfortes d’induftrièle rcinede. Celle de ce mal-A^eux qui fait auiourd'huy, ruiffcler nos Fleuues dc tant denbsp;innocent ,amp;quiluy fait fouhaitter. auec plusdefureur quenbsp;^^l^ifoit autrefbis Neroarembrazement de Rome,rincendie Comd.

^^ttebelIeVillc -.n’a t’elle point feulecaufc tous les troubles Neron.'*' l^ix ^ ^^nips, qui font gemir tant dc pauures raiferables fous Icnbsp;^ d*; fa tyrannic Sc de fon inouye cruauté ?

3,tpuifc nostrefors,fi ce n’eftfon extréme ambition, fi CeIon infameauaricc? qui adcmoly toutesnos fortunes, finbsp;tcijnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ic cours ordinaire dcicsdércglemens? qui a violc les Au- Tutfej. in

‘ ^on’eft l’efTay defa vcngeancc,qu’il iette comme vn autre par Antiochus, contrclcCiel, ne lapouuantfaire exercernbsp;l^arbares cruautcz dclTus I’innocence de fes lugcs ? Lanbsp;Hous jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bourreau de la viej combien y a t’il qu’il

l^it fouffrir ? La mort eft Ic plus grand de tous les maiixj dames innocentes en ont dies reftenty la rigueur?

B

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C’cft vn grand vice dc forcerfemmes amp; fillcs, mefine les gicufcs.Si ces inhumanitez tant dc fois mifes en vfagenbsp;arreftées cn cc poind, ce feroit peu, nos miferes feroient bje^nbsp;douccs afuppotter, amp; nos plaintes neparoiftroient quecrii^’^'nbsp;nclles.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

C’cft Vn crime horrible amp; qui crie vengeance au Ciel , Terre , qiie de les euentrer apres les aiioir forcees. Cenbsp;encore peu de chofcyfi Icur rage n'cftoit paffee au deUjO*^,^nbsp;nen cuflions vericaucunekrnicdasvos cociirs. [e ne parlepoi»^nbsp;de tant d'ihnocens tuez cn prefence dc leurs parens. le p^j*nbsp;aufti fous filence tant d’iufor,tunecs Keiigieufes qui ont Tub;nbsp;les mehnes cruautez. le nc dis ricn de tant dc biens ietteznbsp;les grands cheminspar I’cxcezde leur manie. C’cft vnfacri^^p^nbsp;infupportable de commettre de ft noirs attentats furIcsAnrfnbsp;d’vn Dicu viuant amp; juftcjmaisd’auoir arrachc entrenbsp;Sacerdotalcs Icprecieux Corps de Died tout-puiffant, maisnbsp;I’auoir prophane par des outrages amp;blarphemcs inexplicablenbsp;Ce funcftc amp; veritable recit, ne fait-il point, Mcffieurs,ff^^^nbsp;routes les parties de vos corps i Ne vous fait-il point voir 6^'nbsp;cher au doigt I'intercft d'vn Dieii ft crucilement attaquéïCcb^l^nbsp;du public amp;' levoftrcj a combatre ces Monftres dela Natd^nbsp;Dcft-il pas capable de vousanimera pourfuiurefans reconcd*nbsp;tion aucune, cet ennemy dc I’Eftat amp; dc la Vertu ? CroycZ'^^®^nbsp;faire centre la Loy de la Nature, puis que vous eu auez aulu binbsp;que nous tant fouffertjamp; qu’cllcpermetdercpouffer la viol*^'^nbsp;par la violence mefme JPenfez vous enfraindre laCiuileff^^^nbsp;qu’il en eft le dcftrudfceur 5 ou la Morale, puis que Ic premia'-tous nosbiens c’cft de ne pas ppeher, amp;lc fc-onde eftde*^^^nbsp;riger amp; extermineï les pecheurs? Mais les arbres: qui font

fommet des plus hautes MontagneSjfont les plus batus des vo ,

?ilia Deus VC

qui fe fert quelqucfoismefme des plus foibles to nbsp;nbsp;nbsp;^

nconfoodrci’orgucilleufeauthoritéjleurkt a

lt;oafund« vengereffe,


amp; nous voyons que, Dicu confondtoufiours i'orgueil deccsamestemeraucs, qui foulantauxpicds routes lesnbsp;uines amp; humaincs, n’onrpour objet que leurs interefts^nbsp;crables palftons. L’cxemple prefent nous le faitafl'ez reconnbsp;ftrcjcn nous formant tout cniemblc d’admirer fa diuinenbsp;re,pour faire reffentira tous fes fcmblables le poidsde k

mens pour en I

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fetter Sicraindre toutenfemblc leur deplorable eftat, doiitia p^cn’eftque le penchant cle leur mine: Sedans la p^je naturenbsp;®plus lore des Metaux, n’cft-il pasconfomme par laroiiille Jnbsp;'^elquefois auffi il y employe tne vertu égale, quclquefois plusnbsp;ê^^ande, comme il eft aift de voir dans toutes les Hiftoires,qui ncnbsp;^^Usreprefentent autres éuenemens des affaires, que la mine denbsp;^^sfiiperbes Coloffcs defortune, precipitez en vninftantdansnbsp;defaftre ,qui leur oftant tout moyen depreteridre iamais annbsp;d’ou ils fontdecheus,leur permet feulement d’admirernbsp;^ f^connoiftre fa diuinc prouidence dans les voyes dont elle-feruie pour les perdre. Mais Dieu n’y met pas toufiours lesnbsp;^ pointes de fon tonnerre pour r’animer amp; releuer les coeursnbsp;-5^peuples iniuftementopprelfezitantoftilprend l’vne,tantoftnbsp;Text de 1’autre. Et ilfaut auouer que dans ce rencontre, fanbsp;P^iflTance amp; fa bonté y font intereffees également, puis que lanbsp;^^niiere y employe les trois Eftats pour defendre I’innocen-^ perfecutée j la feconde fait voir, qu’eftant toufiours égalenbsp;j^Yy-mefmc, amp; nepouuant eftre ny altcrceny Corrompiië parnbsp;longueur des ficcles, nouslarcffentons de plus en plus infi-^ ^ dans la protedion.qu’ellc nous donne,amp; que nous trouuonsnbsp;j^Qsvoftre generofitc.N’eft ce pas,Mefficurs, pour ce fujctqiienbsp;arme vos bras pour proteger l’innocencc de Ia caufe publigt;nbsp;^^jfaireiéclater par tout la candeur dc toutes vos adions prefen-* refpondent ouuerremenc aux paffées, amp; cternifcr voftronbsp;j^^^omniée en fcruanr de neceflaireamp; notable cxépldalapofte-N’eft-ce point la caufe qui vousfait contreminer les-def-de ceperfide ge decctinfolent ambitieux,qui n’ayantia-eftudié que voftre propie riiine (preparéea chacun de vousnbsp;e^^^'ticulièrpar de particulieres êeexecrablespratiques) vous.nbsp;dn ^**;*^aintenant embrafièria jiifticedans la punitionpropor-0^^*^^cafes demcrites? Voftre vertu ayant eftc iufqu’a prefenrnbsp;et par Ia quantitc des tenebres qu’y apportoit le nbirnbsp;du Cardinal Mazarin ,amp; n’y ayant eu que voftre fang quinbsp;rendu digne amp; fuffifante caution detoutes vos proctdii-nig euffiez fans doute cfté expofez au cours de fa tyran*nbsp;ne s’enfuftvifiblement monftre le proiedeur.Sinbsp;blcj^ naiftre cette occafion, dans laquclle vous ne reffem-Balmier,d’^iuant pluspui^ant qu’ileft abaiire,amp; doiji

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lavcrtu n’cft iamais plus forte,que quandelle eftplusviucmcnc combatiië. Vosa(5i:ions n’eftoient aaparauant femblables qunbsp;plus viues couleurs, qui durant la nuid n’ont qu’vnenbsp;émouffce amp; enfeuelie dans Ia matieremais deflors que Ie SoI^^|nbsp;épand fes rayons fur, ces bcautez languiflantcs,il les faitnbsp;ftre dans leur luftre. Et comme les contraires cclatent pl^**nbsp;viuement par Icurs contraires, ainfi répailTeur de la nuiötnbsp;tafchoit en vain de ternirvoftre gloire s’eftantdiilipéeparce^^®nbsp;fauorlble occafionjfa lumiere imite cellc du Soleil,dont la bc^^nbsp;té eft lans proportion plus charmante apres fon eclipfe, qunbsp;ii’edoit pas auparauant.

C’eft done maintenant, MelTieurs, qu’il faut combatre ^ eftouffer ce MonftrCjpuifque vousauezdu iourpoiir lercco^'nbsp;noiftrCr-G’ell maintenant qu'il faut repoufler toutes fes viol^*’nbsp;CCS,amp;:faire que fonpropre venin retourne contre luy-mef’’*quot;*nbsp;L’on ne f^auroit alTembler trop de fupplices ny crop dcb^i*^nbsp;reaiix pour punir de li horribles attentats; il faut que la peine ^1^nbsp;vous luy hnpofcrez, foit telle qu’en accablant ce coupabl^

bles. Vous 1’aucz recherche dans tantdefauorables eucnem

Ic coup, ellehumilic les complicespat lacrainteamp;.pai Principijs «ement. Aux playes dangereufes on y applique au plufto^ ^nbsp;obfta.Ouid remede, amp; niefprifcr ou diS^ererla punition des grands crif^^^*'nbsp;c’cflen permettre de plus grands, c’eft authorifer Ie vicenbsp;d’en retarder la jufticeamp;Ia vengeance. Et quiconqueautho^ ^nbsp;Ie mal, eftaulfi coupable que celuy qui eft conuaincu. Hnbsp;point de charmes plus puifTans pour vous conferucr dans lanbsp;veillance du peuple, que de luy procurer la paix,envous ^P? jnbsp;fant a tout ce^qui Ia trouble. Vous vousy eftes genereufe*!^^nbsp;oppofez dans tous CCS commencemensheroiques ,qiii oo^*^nbsp;fait Voir aux plus faroiiches, que lesinterefts publics js,nbsp;choice bien plus que les voftres.Ce peuple profterne a vos P’^^^nbsp;vous coniure de liiy donner Ton repos amp; fa fin. Vous en anbsp;Icsmoyens, vous y eftes obligez par toutes lesobligatioosp^ .

pfO'

d’ou ilaiugcdesoffresamp;rdeselFctsdcvoftrfeleruice, cooani

togenesdelaligned’Apelles, qu’ils ne pouuoicnt fortir q Princes les plus courageuxdetoutclaFrancc, despluszcicnbsp;les intcrefts publics,desplus paflionnezpour Iclalut def -^r-peuplcs. Pouirez,MclIieurs,pouirczde fi genereux

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I^iuezdefiloüablcs cntreprifcs, qui vous doiuent dautarit plus ,quclles fontfondécs amp;fouftenucsdc la luftrcc, dubkrïnbsp;Public , de voftrc propre gloire , qui Tont les colomnes amp; fon-^ctncns , lur kfqucls doiuenc toufiours baftir les plus grandenbsp;princes. C’efl: IVnique remede pour appaifcr routes nos in-*°rtüncs ; c’efl: Ie philtre Ie plus violent pour atcircr a voftrcnbsp;®tUour tour Ie peuple amp; route la pofterité. 11 eftmaincenant de-'^^Os fa Canicule , routes fes parties trauarllcnt, route ia natu-fe reflentde fon feu , routes les Prouinces mefraes veulcntnbsp;Partagcr fachalcur, amp;luy viennent apporter Ics offres aufli-toflnbsp;’ï'^crVniondcleursferuicesauecles voftres: amp; les ennemis iu.^nbsp;de ce Royaume y contribuent de toute 1’eflenduë de leutnbsp;^^üuoir. Vous voyez comme fon repos n’eft alteré que par Ie voi-jkage qua Ie Confeil d’enhaut auec cette maligne amp; fatale eftoil-P ) qui décournc routes fes douccs inclinations, amp; influeirces, quinbsp;quecontrefa propre nature il neluy eftplusnybeninnyfa-^^^^ablc. Si auec vn rayon dc micl 1’on peut aifemene purifier lesnbsp;^^taines d’eau trouble, vn rayon de voftre iuftice purifiera bieii-tousles defordres du temps, delquels comme voftre vertu tirenbsp;^ grandeur de ia force, aufti fera-t’elle, qu’en imitant'le Poiffoirnbsp;, qui naift vigoureuxdans les tempeftes que fa prcfence cal-peu apres, ainfi calmcra-t’ellc ees troubles par la continuationnbsp;fa prcfence amp;: de fon fecours. Les tonnerres qui naiftent a l’au-^ duiour , font toufiours les plus dangereux Demcfme cettenbsp;^'^ctre ciuile, au commencement deceRegnc, eftde tres-dan-^küfe confequence, amp; demande vn prompt amp; fouuerain reme-j 1’ S^hnepeut sbppliquerqueparla Iuftice. Cette bale inebran-^^nosfclicitez, qui cft au monde cc que la prUnellc eft anbsp;f fame au corps, amp; l’Autelau Temple: fans ellcla violencenbsp;P^^Scnourritfacilementtoutesfortcs de defordres jclle cft anbsp;Ctj^^yaumc cc que fontlesfondemensa vnemaifon. Les Prin-'^ntnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prb^cipal fbin eft de la rendre aux hommes, la doi-

VQy^^berir, comme cellc quipeucteucadiouftera leur grandeur. f9aucz que trop que fon cours a cfté interrompu par Ienbsp;Miniftercdeceluy qui en deuoit eftrefineorruptible di-’ qi^E tout fon luftre n’a' cfté cache que par fes vices^ amp;nbsp;/^aincenant dans Ia vic que les deux mccontentemensnbsp;^idesFauoiy de Ptolomcc Sifon égal dansfesexcez,de nc

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TO


pouuoir plus croiftre, tant il eft infoiciit dans fa fortune , 8^ nbsp;nbsp;nbsp;.

EfFundite iram vcftranbsp;in gentesnbsp;quse Domi*nbsp;num nonnbsp;nouetunt,

amp; comede-tant lacob, locam eiusnbsp;deColaae-runt, amp; pol-luerunt tcmnbsp;plum fan-dlum ciiis.nbsp;Plalm.?*.

reuenude la maifon Royale eft; crop petit pQur pouuoir 1’. nri‘-^^ dauancage, Les deux Poles,fur lefquels roulentles pluspuilfti^f^*nbsp;deïtez de I’Eftat j font la rGCompenfe Se la peine , done la luio^nbsp;cneftladifpenfatrice j clle implore voftre afliftance, cmpclchecnbsp;qu’clle eftpar legiaiuc amp;par le fer qui afticgcnt le lieu ou cnbsp;auoic iu/qua prefcntérablyronThrofne.Ses fondions ordin^^'nbsp;res IbnttGutescefteeSjamp;fivousnelesvenez fanimer par voft*^nbsp;fccourSjOnlesverra bien tofteftcintes dans rimpuiftancedcrenbsp;mettreiamais. Preftez, Meftieuts, preftez de ft charirablesnbsp;cesacetcc infortunée clans vne fipreftante Sc vrgente neccfti^^'nbsp;Preftez VOS bras pour le feruice dccelle qui vousen coniure au^^nbsp;tantd’cquicé. Elle eft menacce dufoudre, qui ne fe peut décoii’^nbsp;ncr que par ces quatre chofes, le vent, la pluye, le bruit, lanbsp;reduSoleil. Et vous ne pourrez auciinement reuflirdanslenbsp;fein que rous auez pris de les deftourncr , ft la fplendeur ofonbsp;naire de vos illuftres adions ne commandc dc fonner lanbsp;pettc pour alter contre cet ennemy de I’Eftat , amp; perturb^'nbsp;teur dll repos public , luy faifant reflentir Sc a fesnbsp;par vne grefle inopince de coups, la force de vos armes ^ .nbsp;pe/antcur de vos bras. Q^e s’ll n a plus ricn a defirer , dnbsp;auoir tout a craindre , puis qu’elks ne refbnnent quenbsp;mieux confpirer faruine, Que vos courages ne s’eftcndent P*nbsp;qua Ton extermination, puis que fa prefence eft la feule caul^nbsp;tant de facrilcges. que vos pcnfées nefc bornentqu’cnionei .nbsp;gnement, puis que tantd’Eglifes ont cfteprofances pour ^nbsp;fiiict , amp; que tantde iaindtes ames ont efté immolées pour 1^nbsp;faire ala cruelle vengeance. Tout ce peuple n’attend quenbsp;refolution, pour imiccr pluftoft ceux d’Aralpe , que deln/P^-^nbsp;mettredaeantage la continuation de tant d’inhumanitez-luyferoit dorcfnauanc indifferente, s’jI la voyoic encore ynbsp;cxpoféejamp;illamectroit pluftot parmyles pluseminensdaognbsp;que d’eftre plus fuiet aceluy de perdre fa liberté. Tant pknbsp;corps ont dclumiere, tant plus aufli doiuent-ils auoir de r^nbsp;bles influences pourlesobicts qui en font capables : ^ F

quin’eftaprelcntqu’encre refclauage amp; la libcitc, attend la

nierede voftre illuftre naiflance, fecondéede voftre Toutes les a(aions de fon cnneniyont efté femblables a ces e

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^ 'iialheiireMfe!;, qui ne peuuent exerccr aucune vertu, paree l^ur nature les a mifêsfur la Sphere du feu; demefme quandnbsp;I.^^^uroicnt pü auoir quelque apparence de bonne intention,,nbsp;j. .^Sauroienttouhoursbouluerfécet Eftat, lesUimiercs descon-force nyvigucur, dans les flammes des intcrellsnbsp;^ ^^sbtutalcs paflions, aiirquellesil eft attaché par fes habitudesnbsp;p^^uifes OU pluftoft naturelles. Accordez. !uy cetee faueur, gtandsnbsp;J*^ccs, fa perte amp; fon falut font entre vos mains. II fera infail-l^nientvn trifle naufrage parmy tant d’efcueils amp; de vagues,

^ ie menacêc dVnc mort certaine amp; lamcntablejfï vos courages Q,, ^yfont [’office d vn fanal pour iuy faire recouurer fa pointe.

^ nbsp;nbsp;nbsp;par lafeuleinent que vous pouuez monter au plus haut point QuoniaiTt

j^^bpctfeólion, puifque vos vertus ne feront plus qu'’exemplai-ha nbsp;nbsp;nbsp;par la que vous pouuez acquerir la felicité humaine dans Fcr^ina'a-.

, amp; qui ont du danger dans Ie retarderaent , doiucnt eflre pfaim.50. '^ftot faites qnc confultées. II n’y faut rien faire a demy. Maisnbsp;^preffanccs, Ia deliberation efl bien fouuent inutile. Tibere nenbsp;^^'^^oitfourfrir qu’on choquafll’authorité Royale, qui pourdou-

'lefenfe publique; amp; reternelle, en ayant pris lacaufe de Dieu ‘at: fufti-, amp; l’ayant fecondé de toute Teflenduc de vos forces. Ht^rn'ocmi-j Ie promec luy-raefme, il y a engage fa foy amp; fa parole, que num,ipri _ vosaftions feront autant de viftoires. Les affaires d’impor-^d.tabac

^ent qu’on la touche, on Ia bleflc.Cc'jMiniffi e infidele ne I’a- t’il toute ruinée , amp; mifoa deux doiVtsde/aruine ? Ce peuple quinbsp;.^^ciPcdeporterfamain furfab)ef[eure,amp;:implorantvoftre aidenbsp;pi'f rapport qu il vous fait de fes plaintes^ commence defia a ref-ti‘ ft ’ Voyant vos cceurs vnis amp; zclez pour fon falut. Voflrc vertunbsp;pemblable quacelle delapierre Ceraunia,quieftferme dansnbsp;f OU Ie Cicl a lafc hé fes maiflreffes pieces de batterie amp; fonnbsp;its ƒne Le pouuez redouter, puis que vos armesfor t cel-® Maximilian, i'entends vn Aigle a deux tefles, qui d’vn becnbsp;j^^^vnFoudre, del’autrevnéPalme, fous laquclle autrefois Ianbsp;Jhe Deborarendoiciuflice.

p^j .^'^oublez-donc, rcdoublezvoflre vertu, gencreux Princes, fans elle route la France fe porteroit dans des extremiteznbsp;fg^gerculês. Tout Paris en cflantfruftré,amp;rpar confequene nenbsp;plus de viure, entreprendra de mounr amp; de tuer, pournbsp;^oir conferuer fi pcuquilluy rcfle. Sile defefpoir maifltife

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tenementvneamc,qu’il la fait quelquefois reuffir dans treprifes qui paroiffenc impolTibles dans leur cifee, craignczlt;5nbsp;tout vn peuple ne s’en arme , Sc n’efpargnant pas mefmes cenbsp;qui l’auront aflifté, ne feprecipite dans de plus malheurcufcy

fuës. Arrcftcz,arreftezlemal, tandisqiiele icmedeeflenvol

puiflance. Tantplusvouslc negligerez, tancplus haut icttera-t fcsracines. C’eftainfique vous prendrez Ie party denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*1

vous prend pour les inftrumens de la ve ngcance de rant dc tez amp; de violences qu’ont exercé iufqucs auiourd’huy cesnbsp;bares,mefmesfur les Autels, C’cft ainfi qne vous chafTcf^^nbsp;ennemfs, eeux du public amp; les voftres. Le Cicl nemanqueranbsp;de fauorifer vos voeux amp; vos entreprifes; Ie public ne dcuranbsp;fonrcposamp;faviequ’alavalcurdevosbras. Et voftre gloiref®'’'nbsp;déc forla icule luftlcc, fera dans vn poin£t, que n cftant plusnbsp;teaux atteintes de Pambition del’enuie, elle vous comb*^'^^nbsp;enfin dc routes fortes dcfelicitez.