^ nbsp;nbsp;nbsp;LA
RESOLVTION
TENV A SAINCT GERMAIN,
pour la confirmation de la Paix.
LES NO welles SECRETTES D'VN Pere Recolet de SunB Germa,m, enuoyées anbsp;Pere de Paris, du mejmc Ordre.
M. DC. X L I X. JVEC PERMISSION.
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LA RESOLVriON DV CONSEJL de (^onfcknce, tenu d S. Germain» pour lanbsp;conjirmatton de la Paix; u4uec les nouuelleinbsp;Jecrettes d •vn Pere Recolet de S. Germam,nbsp;enHojées d lt;vn Pere de Paris du mefme Ordre*
O N Reu er end Pere, nbsp;nbsp;nbsp;Salut
cnlESYS-CHiiisTj Les obliga* tionsinfiniesquei'ay a voftre bon-
______ té, amp; l'eftime quc ie fais de vollrC
vertu ne me permettent pas de ricn denier ny ^ vos priercs, ny a voscommandemer)s,detoutnbsp;ce qui eft en mon pouuoir. Que ii ie ne vous:nbsp;ay pas frfouuent mandé tout ce qui fe pafToit anbsp;faind Germain, amp;: dont ie poüuois auoir co-gnoiffancc, c'eft queiemefuisperfuadc qull nynbsp;a que de deux fortes de nouuelles qui vous puif-fcnt eftrc agreables, celles qui regardcnt Ia gloi-re de Dicu, ou celles qui annonccnt la Paix auxnbsp;ilommcsj cftant certain quc Ic Sauueur naiffantnbsp;^ monde, pour marque infaillible de fa venuë,
appoï ta vne Paix generale a route la tcrre.Et eer-tes.mon Reucrend Pere, vousf^auez mieux que nioy que cette fille du Ciel ne peut venir a nous,nbsp;fi Dieu mefme nenous Tenuoye, 6c ne nous dif-pofc quant 6c quant a la receuoir. S^achez done,nbsp;trcs-aimable Pere, que ie crois que nous l’auronsnbsp;alTeurement, 6c qu en bref elle fera publiéc: Icnbsp;dis cecy auec cognoiiTance de caufe, 6c voicynbsp;fur quoy ie Tuis fondé. La Reyne allifta hier auxnbsp;Vefpresdu Conuent, 6c enfuiteentenditla Predication de Monfieur de Montauban , lequelnbsp;auec des penfées tres-doétes , tres-fublimes 6cnbsp;tres-eloquentes, fit cognoiftre a fa Majefté, qu anbsp;l imitation du Pils de Dieu, elle deuoit fouhait-ter la Paix a fes peuplcs, 6c leur procurer vn bien,nbsp;qui apres Dieu, ne dependoit quedefaMajefle.nbsp;Illuy prcfcha auffi commetoutesles actions dunbsp;Sauueur,nauoient butté qua nous reconciliernbsp;afon Pere Eternel, de qui nous nous eftions ren-dusennemis par nos defobeïffances 6c nos dilquot;-folutions j comme fon triomphe de I rufaleninbsp;n’auoit efté quVn tiiomphc de Paix 5 comnicnbsp;dans Ic temps de fa Pallion, qui eR Ie temps oh ünbsp;cut de plus grandes prifes, 6c de plus rudes gu^*^quot;nbsp;res auec fes perfecuteuis, il n’cut autre deiP^iUnbsp;que celuy dela Paij(,5 6c comme enfin, rnouranc
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iurleCalualre,ilauoitfigné cette Paix aucc les eaiadtei es de fon proprelang.Ce difcours animénbsp;dezeleamp;cde ferueur , toucha tellement lefpricnbsp;de la R eync, que Ton remarqua en fon vifage 6cnbsp;dans fes yeux vn tres-notable changement. Etnbsp;certes il eft a croirc que fon ame en fut extreme-ment efmeuc, puisqua la fortie de la Predication , apres quelquespricresacheuées, elle fitap--peller Monfieur de Montauban , Ie Pere Vincent , noftre Pere Gardien , 6c apres les auoir en-tretenus long-^temps auec vne douceur 6c vncnbsp;ciuilite extraordinaire , leur tefmoigna qu'ellcnbsp;cftoit entierement difpófée a Ia Paix, 6c que do-ïefnauant elk ne vouloit plus qu on luy paria denbsp;la guerre. De vous dire routes les particulariteznbsp;de ce Gonfeil de eonfeience , ie ne puis, pareenbsp;qu’ellesnc font pas venues a ma cognoiifance:nbsp;mais bien vous puis-ie alfeurer que Ton n*y a par-Ic que-desmoyensdVne Paix generale, 6c a vnnbsp;parfait repos pour tout Ie monde. Lquot;on dit mef-mc, amp; ielcf^aydctrcs-bonnepart,que fa Ma-iefté tefmoigna dè grands regrets, d auoir efté en ’nbsp;partic la caufe de cette guerre, d auoir efcoutcnbsp;ceux qui luy en auoient fait les premierespro-pofitionsgt;amp; quelle fouhaitteroit de tout fonnbsp;eoeur, que cc fut a commencer. Ednf^ait de
B
-ocr page 6-plus.quViletefmoigna clans cc Confeil, n^auoir plus aucune inclination pour.le Cardinal , amp;nbsp;qu il deuoit fe refoudre a bien-toft fortir de France : qu'elle cognoiffoit bienqu'il eftoit hommCnbsp;fourbe amp; diffimule, amp; qui n auoit iamais rendunbsp;reruice a la Couronne, quepar intereft-Ellepro-tefta dailleurs quelle deliroit paflionnementnbsp;que les Defputcz , tant du Parlementde Paris,nbsp;quedeceluy de Roiien , terminalTent bien-tollnbsp;leurs differens, amp; qu cn fuite Ton mill fin a ton-tes les Conferences, ll eft certain qu’elle a eunbsp;tous fes fentimens, puis que des lots elle tefmoi-gna beaucoup de froideur au Cardinal ,dciieluynbsp;youlutpasparler. Dcpuis ceConleil d’on a re-marquc' tant dmquietudes, de Cfanfports , dcnbsp;frenefie dans rcfprit de Mazarin, que fon amcnbsp;bourieleene luy: jrmet plus aucun repos , n/nbsp;diuertilTcment. Les plus lenfez iugcnt bien qu ilnbsp;y a du.changementen fa fortune, amp; qurlcrairUnbsp;auecfondement, quefarouele brifera pluftoft,nbsp;que de lefleuer. Voila , mon ReuerendPere»nbsp;tpus les fecrets dc ce Confcil de confcience.nbsp;Commevous eftes extremement afFecStionneanbsp;la villede Paris, aufti bien qu’a laPaix, ie vousnbsp;Conjure decomrauniqucr ces bonnes nouuellcs,nbsp;a nos meiileurs amis, mais fecrettemenc.
-ocr page 7-rant dans icelles vne Paix folidc Sc dedure'e. £n attendant que i en apprcnne d’autres qui vousnbsp;puidenteftreagreables , Scatous nos bons Pa-rifiens, ie conjure voftte bonté de continuer vosnbsp;Sacrifices Sc vos voeux , pour la piofperité de lanbsp;^eyne: Bile nous fera cogno’ftre a la fin, qu’el-le efl.noflreMerc, aufïïbien que noftreSouue-taine. Sc quenous deuons attendre d’elle beau-coup defoulagement. Tenez-moytouüoursmnbsp;lESyS-CHRISTi
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