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amp; du pouuoir des Peuples fur les ROYS.
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Koys Jur les Peuples ^ f0 du pouuoir des peuples Jur les 7{oys.
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BI E N qu'onaye defiafört agitéctttematie-ré j 'Sc quc plüfieurs plumes raycnt grauée z la poftcrité jaUec des caraóterès qui nc s’effaceroncnbsp;iamaisj Ncantmoins, fans pr^tendre mieux reüf-lir que ceux qui l’ontexpofec en partie au public;nbsp;Ie veux, auec vn difcoiirs plus general, poulTer ennbsp;auant cc qu’on n’a pas fait aflcz éclore gt; afin denbsp;remplir Ie jugement des perfonnes qui doiuentnbsp;eftreperfuadées de laVerirépar la verité mefme,nbsp;¦tant pour regler tputcs cfiofes a fon niueau, en dé-xonurantTintention diuine, qu’afinde difcernernbsp;lesparticularitez de cefujec, apresles aiioir faitesnbsp;‘Cpanoüir.
Pour dilater mon point ie fais cette qucftion , S^auoir; Silcs Roys font immediatefiicnt cfleusnbsp;de Dieu fur les Peuples , ou s’il leur adonne2 cnnbsp;fuite de leur demandc ? Le Tcxte facie efl toutnbsp;¦formel j tant pour refpondre a cecy, qifafin denbsp;•fious «inpefGher d’èirraire enquefte : C’efi; pour-quoy il le lit au cHapitre 8. du premier liure desnbsp;Roys, que Samueleftantvenu ancien, il coiifti-tua fes filspour luges d’Ifraëlj Et d’autant qu’ilsnbsp;V,eaoicnt auares-gt;amp;: qu’ils extorqüoient des dónsnbsp;injuftes des Peuples, pour l’adminiftration dc lanbsp;Iuftice,ilsluy diraic en femblables termes;
tj es 'venu Ancien , ordonne nous 'vn Roy ufn de mus iiiger comme les autres Nations, farce que tes enfans nenbsp;/uiuent pas tes njoyes, V oy Ia la demande amp; la raifonnbsp;pour laquclleellc fefitj quieft ladeprauation desnbsp;luges. Cectercquifitiondeplutncantmoinsfi forenbsp;au Prophete, qu’il pria Dieu pour connoiftre lanbsp;deflus fa volonté : amp; Ie Seigneur Ie voyant dc-poüillë de fintereft qu’il pouuoic prendre en fesnbsp;enfans, luy dit, Efcoute en tout lamoixdes Peuples,nbsp;^fqache quits net'ont pas dehout chains d tnoy, ajin quenbsp;ie ne regne plus fur êux.
lts demandent v« Roy, pour rnouhlier/ur térre,
T rechercher ma patx 0*y trouuer leur guerre.
Toutesfois te(iijie leur les charges lt;fue leur impoferA Ie Roy qu tls m'ont demandé j amp;c. C’eftia refponfequcnbsp;Dieu fit a Samuel, pour deftourner les Ifraclitesnbsp;duRoy qu’ilsluy requeroienr. Samuel leurnoti-fie ainii, fans qu’il luy fut pofiible de les en dilTua-der,afin de les en faire repentir: Tel ferule Royquinbsp;dominera fur lt;vous : II prendra y os fis CjT* les mettranbsp;a fes Charriors: Jlconflitmra lesvns Jes fheuaucheurs gt;nbsp;^ les autres fes fapitaines fenteniers , d. ceux-cy dnbsp;fera forger des armures , tl ordonnera ceux - ldnbsp;pour moijfonner fes champs: It fe feruira de Vos fUeSnbsp;pour les occuper d, fa houlangerie , d eftre fes cutfnie^nbsp;res cb* d faire fes oignemens: ll enuahira njos fvignesnbsp;pour les donner d fes feruiteurs: Jl dixmera Vox hleds ePff*nbsp;mos troHpeaux f afndeles difrihuer d fesEunuques: llnbsp;ramravosferfs ^ mos chamhrieres, Vox jouuenceaux
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'Pos j^/hes 3 pour les appliquer ^ fa hefonine: Et au iour de ces fuhfides ‘¦vom cnerez^ deuant la face du Roy quenbsp;'Pous aurez^ejleu, Ie Seigneur ne quot;pous exaucera pas ïnbsp;paree que vous l'aurez. demandépour \gt;ous regir.
Ir!
Voila ce que.Samuel die au Peiiple de Ia part ïle Dicu, afin de Ic degouter d’vn Roy; mais 11nbsp;He voulur pas l’écouter, ainsluy fitrefponfe^ Nousnbsp;koulans V» Prince fur nous: nous ferons comme toutesnbsp;^es gens y nojire Roy nous iugera ira deuant nous ennbsp;eonduijant nosbatailles.
Samuel qui voyoiclemauuaisamegonidclTous Vnfi aparamantbon apaft, ayancoiiy la dernierenbsp;tefolutiondes Ifraelites,en fit le rapport au Seigneur; lequel cofideranc qu’ilny auoitpasmoyennbsp;dc les deftourner d’vn Chef, luy dit, Ordonne leurnbsp;^e Roy, afin quit les conduife: ce qui fut fait : Et ilnbsp;leurfut donné eilfuitedeleur demande, commenbsp;Vne chofc qui deplailoit moralement a Dieugt; parccnbsp;qu’il confideroit que les Roys adonnez a I’ido-Jatrie, a caufe que les plaifirs font qu’ils s’oublient,nbsp;ies feroient idolatrer comme eux ; ce qui arriua,nbsp;ainfi que nous ferons voir plus clairement dans lanbsp;fuitc, laquelle feruira d’exemple amp; d’authorite anbsp;Cette piece.
Dieu'peutepouuanterfonpeupleypariesfieaux .
Dont fa 'poix le menace enyn Prince feuere :
Aiais il a fait infiance pour obtenir les maux
quot;iDefquels par Samuel y il le ^?ouloit difiraire.
Saiil fut efleu en confequcnce pour eftre foa ’'Oadu(5leurj amp; auant que Samuel luy manifeftafta
B
-ocr page 6- -ocr page 7-Et mm Ie prejentons dejia dejjus U tejie.
Samuel les cxliorteiieantmoins des’y comporter en la crainte de Dieu : mais il conclud* pour nenbsp;flater pas Ie Röy ny fesSübjeéls , en difant, Si^gt;om ^ Au der-perfeuerez^ en mdice, '^omnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'\gt;oflre 'Royperlrez.. au ch^ iz.
I^er/euerans au mal i quechacunde njom tremble:
Car njom amp; 'voflre Royperirez.par enfemUe.
Eten effet 3 nousvoyonsqueDicucxecutacettc menace, quand ilcommandaaSaül, paria boii-chedeSamuël detuërfansreferiie les Amalecyces;nbsp;cequeneantmoins il ne fit pas*, c’eft.pourquay ü.nbsp;luy paria en ces termes, * Tource que tu cvs rejetté lanbsp;parole du Seigneur j Ie Seigneur te rejette j afinnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ch.^du
foü plus RoP’ nbsp;nbsp;nbsp;liure des
, nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ro) sver,
Pourn'auoir obey auSeigneurEternét, V ' nbsp;nbsp;nbsp;;
Eu ne regiras plm le Peupled^ J/raèl,
Dauid, fils d’Ifaï, fut mis en fa place, auquel Salomon fon enfant fucceda *, amp; paree qu’ii fiftnbsp;furcharger les Pcuples de quelques impofitions,nbsp;que Roboam fon fils hereditaire ne leur voülutnbsp;pas ofter, tantfuiuant leur inftance, que Ie con-feilqui luy enfutdonné des anciens j toutes lesli-gnées fe retrancherent de luy, fans qu’il luy en de- ¦nbsp;mcuraft quelafeule de lüdaV Ce qüi montreqiTcnbsp;toutdemefme que les Tributs curentle pouuoirnbsp;de s’élire Dauid pour Roy, apres la mort de Saiil ,
-ocr page 8-* Aui. V, * qu’ils eurent dröit de fe feruir de la mefme puif-fancearejerter Roböam, apresle dccedsde Salo-desRoys. mon fonperc, pour la raifon quedefTus. *
des RoySj au.iz. ch.'
^ ^ Les Gens frennent^nKoyipourlcsregirenpaixy MaIs aiqp: qttil lespexe a tort dejjus la tèrre,
Jls en font 'vn rejet, paree quil ejl mauuais,
6t euxmefme dia fnluy lanfentletonnerre.
* Au 4. chap, du
Ifraëlapres lareje^^lion de Roboam, filsde Salomon, enfant de Dauid , qui Teftoit d’lfaï, fit cliois de leroboam, tantpour Ie dominer qu’afinnbsp;dele defendrcdudit Roboam, lequel s’appreftoitnbsp;de Ic combatre,. a‘caufe qu’il en auoit fecoiie Ienbsp;jöug.Et d’autant qüè leroboam,apres eftre Prince, fitadonner les Ifraelites a 1’idolatrie pour diners rcfpedls, Ie Seigneur luy fit predirc qu’il Icnbsp;deftruiroir.*
,, Dieu fait chois nbsp;nbsp;nbsp;bonPrince yComme dit leProphcte,
^ iiti des nbsp;nbsp;nbsp;^
Roys ver. Mais quandilyientmefchant, fonejfrh Ie rejette.
II. 12. 13,
amp; 14. A raifon de cela TefFet s’en enfuit: car Baafa tua ^Au3 li Madab ^ fils de leroboam, 6c tousceux defafe-des Roys, mence , amp; fut en fa place Roy: Mais paree quenbsp;Baafafut imitateurde la malice de celuy qu’il auoicnbsp;mis a mort, pourdepareillesfautesquelesfienncsjnbsp;il luy fut predit queluy amp;c lesfiensferoient traite^nbsp;c! ^dV^' mefme: cequeZambrimitenexecurion^enUnbsp;liure des^ perfonncd’ElafiDn fils, amp;: règna pour luy.
^5^4!quot; nbsp;nbsp;nbsp;' Jinf le Tout-pmjfant dilatte fa lufice,
^10. Pour la faire fentir d chacun tour d tour:
^ nbsp;nbsp;nbsp;---------- Il
-ocr page 9-Itfittflient nbsp;nbsp;nbsp;^ reprouUe le Vice
DeceuxqM ont hail'ohjet de fon amour.
* Amri fucceda aux pechez amp; au Royaumc de Zambri, par la force des armes; A.^hab fon fik,nbsp;lequclfutle plus mefchant des Roys d’lfrael, he- du5. liurènbsp;ritadefonTrone Sc dcfescrimes: * II fit mourirnbsp;Nabot par le moyen de lezabelle la femme, pournbsp;luy oiler fa vignei a raifonde quoy Dieuluy en-hure des*nbsp;uoya Helie, lequel luy tintccsdifcours. * Voicynbsp;ditle Seigneur yieferayvenir cemadjurtoyri ofleraytesnbsp;fitccejfcurs, reduiray ta maifon commecelle delero- 2j, amp;nbsp;l^oam fls de ^abat y celle deBaa/a enfant d*tie inbsp;paree qu (nfaijdnt pecher J/raeljtu m a6 prouoque dliarci.nbsp;Couroux: Les chiens mangeront lezjibelle au champ de
lejra'dy cis^c.
Courant dans la Cite, les chiefJS te mangeront,
^y^ais f tu meurs aux champs ie teferay la proye quot;Des reptiles du Qel^ qui té deuorerone,
Pour auoir Jait tucr Slabotdedanslayoye.
A a ch. dll 4.nbsp;: des
Or pour abreger, lehii fit vn malTacre de la maifon d’Achab,apres lequelildomina’j ^ II fit iettcr lefabelle par vne fenellre cn lefrael, amp; voulanr du 4. Jiu.nbsp;I’honoreracauleqiii’elleelloitfilledeRoy ,ilcom- t’esRoys*nbsp;mandade 1'inliumer 'gt; mais pouraccomplir ce quinbsp;auoit clle predic d’elle, ceiix qui elloient deputeznbsp;afin de luy rendre cet ojfficela trouuerent mangee,nbsp;les entrailles des chiensluy feruirent dc monument-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
A * la qjUatrierae generation , pour de pareils ij forfaits que ceux d’Achab, la maiion de lehu pe-wt. Dieu fufeita Sellum contre Zachaiias fon petit 10. amp; 13!
C
-ocr page 10-I.O
¥ Au 13 fils, amp;regnajenfoalieu*
ver.ch.i,] Manaliem tua Sellum; amp; eüt Ic Septfèpoür
liure 4.5 fon. payement.
* Auijr* * PhaceefitmourirPhaceia fils deManahcm i ch. du 4^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ caufe ck fes mcfchancecez, que pour celles
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lurev 1 . jg pQ^ pere» èn fuite dequoy il fut Ie Souucrain dlfraël.
Brcf, pour n’enuy er pas Ie Le6teur auec la compilation funebre dc ces exemples tragiques, lef-quclles fonevoir la rigoureufe punition que Dieu a exercéefur les Princes d’lfrael, confecutiuementnbsp;les vnes fur les autres,afin de faire triompher fa lu-ftice; laquellefejoiioicenles faifant deftruire parnbsp;eux-mefme Ié me contenteray de dire que desnbsp;lors qu’ilss’oublioient, la Majefté diuineleurexi-toit des aduerfaires ; par ie moyen defquels ellenbsp;renuerfoit leurs maifoiis de fonds en comble, Scnbsp;en les enralTant les vnes furies aucres, elle en eflcuanbsp;vne haute Piramideala gloire de fes vangeances.nbsp;Cequifait voir queleSouuerainDieu abhorelesnbsp;tyranies amp; les Ty rans: puis qu’il les punitaucedenbsp;fi iuftesfeuericez, Sc qu’il detefte les mauuais Roysnbsp;qui vex ent les Peuples, puis qu’il les retrancha Scnbsp;renouuella fept ou huiét fois en Ifrael, pour ncnbsp;s’eftrepas bien comportezenuers leTout-puilTantnbsp;Sc leurs Subjects.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
^ui fait mépris de Dieu j ^itandill’aejlefté,
Ture d'ambition, ou bien de conuoitife,
^en trouue tojlou tart iufiement reprouué j ¦
Et en föite dlajïnluy^me/me femépvife.
Sur ce difcours ie pric Je' Lefteur dc faire
-ocr page 11-cette confidcration, en apliquanti que les hommes ayans eflcu leurs Roys afin de leur admi-niftrer la iuftice, il eft raifonnable de les ofter j quandaulieudeleurrendrcjilsles moleftenc fousnbsp;pretexted’vneiniufte authorite'qu’ils ontvfurpécnbsp;par fraude, autre que celle du droitH:, amp; laquelle ilsnbsp;rondent fur vnc grandeur de fumée. Vn Peoplenbsp;n’apaschoifivn Prince afin qu’il letyranife i d’au-tanc que c’eft centre Dieu amp; fa nature, a caufequenbsp;Dieuveut Ic repos des humains, amp; que dans leurnbsp;inftint ils Pappettent: mais il en a rait efledlionnbsp;pour empefeber les defreglemcns qui arriuent tousnbsp;les iours entre freres, pour raifoii de mille dilFerensnbsp;qui leur furuiennent, defquels ils ne fe peuuent ac-corder, paree que leur intcreft les aueiigle dans leurnbsp;fait propre.
Pour rendre a v» chacun ce qui luy appartient,
12on a ejleu quot;^nKoy, cornme tres-neceffaire:
Cela tant feulement njn hon Prince entretient,
Sans quoy l'homme nen a aucunement affaire.
Or eft-il, que puisqueles Pèuplesncle chofif-fentviiRoy, comme vne tierceperfonne, qu’afiii d’empcfcher leur zifanie, ainfi qu’il eft porté aunbsp;texte de rEfcritnre Sainte, dont nous auons faitnbsp;mention *gt; il s’enfuit qu’ils Ie doiuent forclorc, lui-uantlcs Loix diuincs amp; humaines: quand au beunbsp;de les maintenirenrepos,luy-mermeleurgliilelanbsp;perturbation publique. Paree que iamais Ie Peupienbsp;n’a entendu fefoumettre a la force du Prince, qu’anbsp;condition que ce feroit en luy adminiftrant la iu^nbsp;ftice, amp; nonpas.a Ia charge de l’égorger, n’y a
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defTein qu’il luy rauilTefon heritacte. Quand les Hraelires mcfmes fe feroient aueuglémcnt hafar-ciez a de telles claules, en acceptant Ie Souuerainnbsp;qu'ils auoientrequisjcequ’ilsne firenc pas, Dieunbsp;neles pourroit confentir (pour I’inrereft dn droid)nbsp;ny’par confequenr cancelerafindelesrendre vala-bles, paree que de tons coftez elles feroient pernbsp;nicieuies gt; C’eft poiirquoy il donneroit lieu auxnbsp;Requeftes Ciuiles des Inpplians, pour les rcleucrnbsp;en iugement de la fraude qu’ils auroient en ce casnbsp;pratiquéefur euxniefmes. Maistant s’enfaiitquenbsp;les creatures ay ent demandé des Roys pour les ve-xer, commeles flateursleurfont entendre,ciiofenbsp;qu’ils leiirconfirment par les faints Efcritsd^fq^clsnbsp;chacunleur tronque, comme fi Ic Verbe equitable deuoic nuthorirer ce qui luy eft aiicipatique rnbsp;qu’nu contraire leur intention , en requerant vnnbsp;Chef, eft afin de les tenir dans fordre , commenbsp;nous au ons reprefenré, amp; comme les deux Tefta-mens font elairement voiraceux quiontdesyeuxnbsp;a la teftc.
Il y a bien difference, flateiirs des Grands, de la fa§on aucc laquelle vous couchez cc paffage,nbsp;pour appuyer les Roys dans leurs tyranies: Il pren-dra ygt;osjïls- pour ks mettre d fes chariots /vos hiens^'\^inbsp;troupeauxyfi/c. Delamaniere fuiuant laquelle il eftnbsp;coucliéau /. liuredesRoys,ch 8. verf. 11.11. i j. 14*nbsp;15.!(?. 17. amp; 18. Samuel reprefente les tyranies aunbsp;Peuple, pour Ie dégoïifter d’vn Roy : mais il ne lesnbsp;ordonne pas auRoy afin d’en tyraniferfon PeupR^nbsp;T ant s’en fuit qu’il ayc enjoinc auPrince d’acablec
{cs
-ocr page 13-fes Subje(flsde charges, qu’au contraire il a perrnis queles tributs d’ifraelfefoientretirees dc Roboam,nbsp;pour ne leur auoir pas yoiilu ofter celles quc Salomon fon pere leur auoitimpofees. Bienloin quc lenbsp;Seigneur entende qu vn M onarque enleuera le biennbsp;de fes Sub;elt;fis de gie onde force , cömme vous luynbsp;perfuadez qu’il peut faire, qu’il condamne cette in,nbsp;iufte procedure fur Achab amp; lezabelle fa femme,nbsp;Souuerains d’lfrael, a caulc quepour auoir malgrenbsp;luy f heritage de Nabpt,ils en firent faire vn mafacre,nbsp;pour diuers crimes dont ils le firent accufer faulfe'nbsp;ment.
Vous comprenez mal I’Efcriture, hipocrites de
Cour , qhand vouslacórrompczen I’interpretant en
faucur des TyranS;, comme faifoiept les luifs le
commandement de 1’honneur que les enfans doi-
uentaleurs peres,aleur vtilicé; * Car au lieu que la
Loy ordonne, honore ton^ere(^ta mere : qui maudira
per e ou mere meur ede mort • IlsdiCoient par leur tradi-* Aucha.
I--:.
tion • aukonque aura dk d Con pere oudfa mere, tmt don d
? r ¦ nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r rnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 Mac.vcrf.
mi te/mafattde par moy /era a ton projitiier^i vne cho- 4. fc fufiifantej, afin de.ratisfaire^al’Qrdoniiance. Dcnbsp;foarte qu’cncore qu’ik Aa’eulfent pas hjonoré,lèurs ge-niteurs,ils vouloient eftiefainscoulpe par leurs Com-mentaires: Sc parconfequent ilstachoient d’eludernbsp;la pofition d’vneXoy precife, par vn equiuoque quinbsp;ne conclud ricn,c amp; lequel a eilc aufii mal entendurnbsp;par le palTc, que les paffages de 1’Efcriturc, aucc I’au-?nbsp;thorite de laquelle vous perdez Ifes Princes a prefent.
lien de leur prejeher .la pure lt;verité t,:
^ X/ous ntles repaifftz^que i^jctrmn ^ de fongesy.
D
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les fakes croitpk dam leur mefchanceté y 6t ne Imrpufdiez^ f ce nef lt;T'os menfonges. •.nbsp;Dieufi’a pasmtslesfens i commenjouspretendcz.inbsp;A ladijcretion deceux anilauthorifè,
ne l'entend pas comme yous l'entendez^,
. A'IiSnfrés qm d^mre^ nbsp;nbsp;nbsp;ronge2i/on Sglife. 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘
Quéfiaü iS.verfet du 8.chap, du premier liure de Roys, Ie Seigneur dit aux PeuplCS qii’ils crieront de-uant Ie Roy c^u’iis ont efleu fur eux, fans qu’il lesnbsp;exaucè,afiiY deles fortir de fes tyrartiesi Cela n’eftnbsp;pas vn ArreR fuiuant lequcl Dieu les abandonne anbsp;leur fureur, paree quedele feulemcnt peiifer feroitnbsp;Vil crime qüi choqueroit (a bonté amp; fa iuftice i d’au-tanrqu’elles fontenclincs ala protedlion des inno-cens que des^éoupables affligenr, Sc öppofées auxnbsp;malinspourdefendre lesbonnes ames; Aucontrai-re, c’ert vne Sentencequi n’eft pas difinitiue, laquellenbsp;leur a efté prononcée pour leur monftrer que luynbsp;ayant ( en aueugles) demandédesRoys,illeur vou-loitdonner comme des verges, maisafin de lesbrü-Ier enfuitte. La T ragicomedie des Princes d’Ifrael,nbsp;cy-deuant rcpreféntée, monftre comme lp Souuerainnbsp;prenoitacoeur ieur chaftimét, amp; donne a conjedtu-rer de queÜe fa^on il traitera ceïix qui les furpaifencnbsp;en malice, puis qu’il lesexrermina les vnsapres lesnbsp;aütres,amp; les vns par Ie? autres a caufe de leurs crimes»nbsp;Ie vous iailfe a penler-, Ëmpereurs de la Terre;, ünbsp;voüsn’eftes pas a la veille lt;i’vnc femblable déconfiture pour vos mcfchancetezl
Voila ce qiic iauois a*vous dire pour les Princes que IcS'Peirples fe fonc cfleus: chacun gt; fiuuant’
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rEfcritureen parle , peutconfïderercomme Dieu amp; Ics hommes, en s’oubliant,les ont reprouuez. Lesnbsp;creatures en ont fait lademande, Dieu Icur a concede auec deplaihr: mais quand ils n’ont pas tour a toutnbsp;fuiuilaiufticejillesaconfecutiuementretrancliez.
Pour ceux qui fubjuguent vne nation auec vne force tyranique, il eft conftant que quand de telsnbsp;Roys veulent mal trailer leurs Subjects fubinguez ,nbsp;qu’ils ontautant de droieft de fecouer vn mefehantnbsp;ioug, s’ils penuent, comme les Tyrans Princes denbsp;leur inipofer par force, amp; encore plusi par ce qu’vnnbsp;homme amoinsderaifon d’en faire des milionsef-claues, puifque Dieu a fait Ic monde cgalement pournbsp;tons', que plufteurs de chercher leur naturelle liberté,nbsp;fanseftre( queparordre') affujettis aaucun. Or lesnbsp;tyrans Roys les aftujettilTent auec mille defordres:nbsp;done ils les peuuent rejctcer-, par ce que les troubles font antipatiques a la nature des hommes, amp; parnbsp;confequentoppofees a la parole de Dieu. Ma defini-,nbsp;tion eft hardie, mais elle n’a ricn de ronrrecuidance,nbsp;a caute qii’elleeftauthorifee de la candeur desEferi-tures, amp; fondee furvn immuable droit. LesSujets,nbsp;raal traiteez n’ont pas obligation d’obeïr aux mef.'nbsp;chans Princes, comme on v cut an pied de la lertre,nbsp;qne S. Pierre amp; S. Paul commandenf, par ceqiie s’ilsnbsp;ordonnent de faire contreDieu amp;.le prochain, com-mee’eft leur ordinaire, ils font moins obligez de leurnbsp;condefeendre, quede leur refiftcr. Quand vn Mo-narque ne s’en prend pas direcftement a rEterncI,nbsp;ny a fesfrcres,enfaueur defquels Iesvs adit,ce quenbsp;Vous leur faitese’efta moy, alors on luy doit foumif-
111
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fion,pour difficile qull foitv mais s’if touche ces deux GordcSjqui n’eu font qu’yiie, par des charges que toutnbsp;Ie monde abhorre» toiis peuuent prendcc la reuange,nbsp;Sc demeurer a leur tour veinqueurs par luftice, denbsp;ceux qui les ontaflliiettiscyranniquement.
Laraijon le.permet,lt;faandon ejimal traitte.
Et TDieu yeut qtv'en cela fa jujlict nom ^vange,
^^onf colie Ie ioug dé latyrannité,
Et que paree moyen on prenne fa reuange,
Cela eftaifez intelligible a ceux qui auront tant foit peu Ie fens cömmun, amp; aux perfonnes qui ferontnbsp;moinsd’eftat des belles chimères de pluheiirs beauxnbsp;tiltres,quedelaiufteraironordonnée alapaix.
' Ceux qui font de t'honfieür au tiltre feulementt Sans rsgardet auKoytquvne accidence mmesynbsp;JsJ'ont pas l'ejjprit racis 3 ils fontfans lUgement,
Et nont iamais conneu la qualité du Prince.
Suiuant ce difcours, pretendons-nous d’abolir vn Roy ?tant s’eii faut, nous TeftablifTons , par cc quenbsp;nous luy marquós Ie iufte pouuoir qu’il a fur les gens,nbsp;amp;celuy qu*ont les gens en fon endroit. S’il outre-paifc les bornes queTequite, les peuples, amp; l’Eternelnbsp;luy ont préferiptes, alors nous entendons qu‘on nenbsp;lendurepas,oupourmieuxdire,Dieu l’enioint.
VnRoyeft vtile pouradminiftrer laluftice,afin de tenir par ce moyen l’ordre parmy lés humains,nbsp;quoy que cenefoic pas vneabfolüenccefficé, quandnbsp;iis veulent s’accorder enfemblement, d’autailt que
la OU eft Taccord, on n’a befoin que de l’efprit Diuin» pour rentretenir par vn Prince i mais fi luy-mefm®nbsp;au lieu de faire fon office les trouble, pac’desindeucs
vexation
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Vexations : II eft bien plus iuftc qa'il pcrifl'e com-meSaiil,que tous les peuples qull domine, ,par ce qu’vn Prince fans people amp; fansfagefte, ncferoitpasnbsp;Roy, amp; quc tous les homesj s’ils font iuftes, feroienr,nbsp;quand ils n’auroient point de Chef^i dc trcs- illu-ftres Potentats:
^ela parle de foy yjdns cfu on aye hefoin ‘ iyaucune authorité pour lt;tppuyer cedirernbsp;Que chacun feulement j 'auec^gt;n peu dé Jo in,
Se donne de la.peine gt; pour s'en 'vouloir injirmre.
Vn Prince doieviuredefon Dömainé,fuppofé qu*il en ait, amp; les Officiers fur lefquels il fc decharge,pournbsp;adminiftrer la lufticej dVn loyer conuenable a leurnbsp;merite, 5c proportionné ala raiföilitant pour ne lesnbsp;obii^erpas devendreieUrsarrets aux parties,encxi-gcantdes raporcs, quepour empefeher le murmurenbsp;des Sages, lefquels feroienc fcandalifez, fi on leur or-donnoir vnexceffifpayemenr;lcs Loix civiles,con-ceues de lamagnanimite, amp; les reigles dela morallenbsp;engendrees routes genereufes, out delafympatie anbsp;ce qui conuient a noftre nature, amp; Dieu pour nousnbsp;transformer en luy par ces maximes de droit, s’infufenbsp;en tous ceux qui cn embraftent la pratique, en lesnbsp;conuertiffant. Outre cela, on ne doit contraindrenbsp;perfonneades plusgrandes charges que celles qu’ifnbsp;emportc du berceau i Scauoir, de fupporter fon amenbsp;en patience, puifque lecorps mefme luy eft impor-tun : Si ncantmoinsileft expedient pour quelquene*nbsp;ceffitejcommepour guerres, amp; aiitres chofes nota-^nbsp;bles: les peujr.es font oblige7,non feulement defouf.nbsp;amp;ir qu’qn les coltife, mais encore de s’impofer eux-
E
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raefrae» lt;èc qui efl: de luftice, pour Ia conreruationdc I’E ftac, quand ce n‘eft pas vnc guerre a palifir.
Paree (juils feroiene mal y ne lay feruant d'apuy,
Vm nbsp;nbsp;nbsp;Bjyy ne les peut des ennemisdefendrcy
S iUne font Imrsefforts,aumoins auecejue luy.
Et ne luy font toucher cequil luy conuient prendre. Voulez-vous necraindre pas la puifTance, dit S.nbsp;P.aul aiix Peuples, Sc moy auccque luy, pour finir ccnbsp;traitté ? faites bien, car les Prjncipautezi'ontordoii-nèesde Jpkiij.afin de.corriger les mefchans. Maisnbsp;voulez-vo^§;n’aprehenderpas les pêuples, dis-je auxnbsp;Princes, amp;l'A poftr eau ec moy? faites bien au{Ii,carnbsp;Ie Seigneur les a.eliablis, afin de renuerfcr les tyransnbsp;Monarq.ues,quijlniufl:ement les oppriment- Órvnnbsp;Roy ne dolt pas redouter fes Su jets en faifant de bonnes CEULires, mais des mauuaifes i ny lesvaflaux Icurs^nbsp;S oiiuerains en fuiuant l’equite, mais en abadonnantnbsp;la raifon- Superieurs faires trembler vos inferieurs,nbsp;s’ils marchent defordonément: petis, épouuantez lesnbsp;grands, fi pourvous troublerils viennentdéreglez.nbsp;‘Eeaple crains par v« Koy Ie chajiiment de Dieu,
Car U l'aordonné pour chajiier tonnjice\
Prince,redoute aufi, fi tu en donnes lieu,
De fa fatale main nbsp;nbsp;nbsp;reuers par iufike.
D’icy chacun doit a bon droiótconclure qu’vn Roy eO; vn homme efleu par les hommes, tant pour les iu-ger fans fraude, que pour les defendreaux occurreii-cesde leiirsenncmis, amp; par confequent on luy doitnbsp;£iire oaïr que non feulement les hommes Ie peuuentnbsp;fuppediter, quand il les trouble, aufli Idenqu eflirenbsp;pour les cenir en repos', mais mefmes qu’ils y font
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oi)Hgez s'il les oppreflTe, au prejudice des Loix Diivu nes Jkhumaines iactenduqu’il viole la foei eten aru-rclle, amp; qu’il empefche Ie commerce interieur denbsp;Dicuauecles ames, au grand detriment des bonnesnbsp;mcEurs, amp;audomra3ge de la beatitude celefte, quenbsp;tOLisfoupirentfur laterrc.
Etayantégard auxcxemples amp; authoritez del’E-criturc Sainte^tronquée aux Princes par leurs flat-teurs'ï chacun doitmettre au neant les fuittes maii-uaifes qui arriuent de ce defordre, faire auorter les maunaifescoutumes quien refultétj amp; declarer leursnbsp;diaboliques interpretations abufiues , iniurieules anbsp;Dieu, contraires a la focieté humainc, Sc perturbatri-ces du repos public: amp; dautant que rEterncl ne veutnbsp;pas que Ic pecheur periffe, quand il fe conuerrit de fanbsp;voye, ains qu’il viue j onluy doit remonftrer fon forfait, apresquoy,s’ilncfecorrigc. Pon ne doit au oirnbsp;aiicun egard a fa perfonne, non plus que Dieu n’eilnbsp;eut pointaSaübauxRoysd’ifraél, ny aceuxdelu-da, voyant qu’ilsnes’amendoient pas a la parole desnbsp;Prophetesrpar ce que tat s’en faut que les Souuerains,nbsp;a caufe d’vne on(Stion d’huille , foient ce que plu-beurs bas efprits s’imagincnt, pour en deuoir cftrenbsp;plusconfiderez js’ils netafchent de bien viure, amp; finbsp;Ls vertus ne font éclatter leurs qualirez ', qu’ils ennbsp;lont méprilables,{i 1’vnne correfponda fautre ;parnbsp;ce qu’ens’attachans au lymbole exterieur, amp; a la let-trequi tue, ils n’ontpas la viuifiante^ réelle difle-étiondu S.Efprit.LesRoysn’onrpas fait les peoples,nbsp;maïs les peupies les Roys: les Princes ne font que cenbsp;que les hommes veulent qu’ils foient gt; mais les hom-
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mes ne peuu ët eftie lt;^ue ce qu’ils ont cfté, qu’ils rontgt; amp; qu’ils feront. Les bons Roys ont raifon de brifernbsp;les peuples mefchans j mais les iuftes affligez peuuencnbsp;niettre les Princes malins aufli bas, quand ils s’ou-blient, comme ils les ont efleuez , a caufe du biennbsp;t^u’ils en ont pretendu; c’eft afTez dit,
Ceux qui quot;voits ont faits hauts, o Princes des humainSj Sivotts ne /uiuez.pa^ Ie train de la Sagejfe,
Ont droit de njoas plonger, quoy que leurs fomerains Dedans ^;oJire nouuelle (^anciennebajjejjè.
Ie m’cmpefche de faire aucune des obiedtions chime* riques, qhe les Docmatiftes du iourd’huy pourrontnbsp;apporterfur ccttcmaticrcjplutoft afin de conferuernbsp;leurs gages, que pour defendre équitablemcnt les in-iuftes Princes j car outre quauec les indues parolesnbsp;auec ^efquelles ils les exaltenc,ilsfe font eux-mefmesnbsp;vn affez ample difcourspour les deftruirc,amp; fe com-battre, ie dois eftrefatisfait, quand ils m apreftcroietnbsp;vne foudreafin de fela faire braquerfur la teftc,parnbsp;cequ’ilsmcvangent dem’araquer en les defendant.nbsp;La verité qu’ils m’apliqueront deformais, a deffeinnbsp;d’appuyer leurmcnfonge, feta vnmiroir qui me rc-leucra mal-grc leurcnuic, amp; quilescouuriradecomnbsp;fijfion en me iuftifiant.
^uon lottè' les mefchans ^ les bons Roys ie fotifienSi.
Ie pefè torn les deux dans la iufle balancey Ie eondamne leurs mauxy OU exalte leurs biens,
Et fDieu en 'sgt;eritéy m dit ce que i en pen/e,
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