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UNIVERSITEITSBIBLIOTHEEK UTRECHT
4100 6325
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(Puy-de- Dome'
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(Puy-de-Döme)
par nbsp;nbsp;nbsp;l’-A-ToToé BOT:JI-.-A.quot;5r
Professeur a I’Universite catliolique de Lille
PARIS
Chez F. SAVY, Lihraire
Boulevard Saint-Germain, 77
1
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Ce n'est pas dans notre pays que l’on s’est préoccupé en premier Ueu de savoir queUes planies vivaient d l’époqiie du pliocene, au moment oü, en l’absence de l'hormne, desnbsp;mastodontes, des tapirs, les premiers éléphants, de nombreux Iroupeaux de gazelles etnbsp;d’antilopes peuplaient nos conlrées et surtout la France méridionale. Massalongo pournbsp;les environs de Sénigallia, Th. Gaudin pour Ie val d’Arno, avaient publié des travauxnbsp;importants sur la flore pliocene en Italië, de 1850 d 1860, lorsque, en France, la florenbsp;fossile de celte époque n’avail livré que des indices sans grande importance.
C’est seidement d partir de l’année 1872 que la paléontologie vègétale a pris chez nous un véritable essor dans celte direction d la suite des recherches de AIM. de Saportanbsp;et Marion, sur les planies fossiles des travertins de Meximieux, des travaux de MM. Famesnbsp;et de Saporta sur la flore des cinérites du Cantal. Plus récemment, Fontannes a signalénbsp;dans les marnes plaisanciennes de la vallée du Rhone de nombreux gisements de plantesnbsp;fossiles, mais briévement, dlune fagon en quelque sorte incidente. Les études plus détailléesnbsp;que j’ai entreprises en 1885 sur Ie même sujet, montrent dès ce moment que eest peut-étre en France que la flore pliocene est représentée avec Ie plus d’abondance et de variété.nbsp;Les cinérites des volcans du Plateau central et les marnes de la vallée du Rhóne, du deltanbsp;du Var, etc., contiennent sous cc rapport des richesses preseque inépuisables.
Les localités francaises ont cVailleurs eet avantage qu’elles se rangent sur l’échelle géologique, a un niveau parfaitement précis, indiscutable, en sorte que la flore des marnesnbsp;d Nassa semisti'iata de la vallée du Rhóne est appelée d devenir pour l’étude des flores plusnbsp;anciennes ou plus rècentes un terme de coniparaison, un point de repére des plus précieux.
Le travail que je publie ici contient un certain nombre de ces documents d\in passé déjd lointain, sans être dépourvu de points d'attache nombreux et trés remarquablesnbsp;avec l’ordre de choses actuel. On comprend Vintérêt qiCil peut y avoir d préciser l’état denbsp;la fl,ore d la flin de l’ére tertiaire, lorsque les glaciers vinrent l’anéantir dans les régionsnbsp;montagneuses et la modifier profondèment même dans les conlrées plus mèridionalesnbsp;qu üs n'atteignirent qu indireclement. II est certain qu’d cette époque il se produisit des
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changements eoctraordinaires dans Ie régime des eauoc et dans les conditions clinialèriques; les popiüations animales et vègétales en suhirent fatalement Ie contre-coiip. De nonibreuxnbsp;détails nous manquent poitr exposer cette histoire; cependa/nt chaque jour nous rapprochenbsp;du hut etil nest pas impossible que de magnifiques décoiwertes viennent couronner, a unenbsp;date plus ou moins èloignée, les efforts des pionniers de la science.
Les plantes fossiles décrites et figurées dans ce mérnoire onl été recucillies prés du lacChambon, dans la haute vallée de la Couze de Champeix au pried du Mont-Dore (Puy-de-Dóme). C’est Ie résidtat de mes explorations dans cette oordrée, en 1888, 1880 etnbsp;1891.
¦Te me propose de dommer la suite de mes recherches en publiunt aussitól que possible la flore pliocene de la rallêe du Rhone et la flore du rniocène supérieu.r des environs denbsp;Privas (Ardxche).
N. BOL'LAY.
Lille, Ie 20 -Tanvier 1802.
-ocr page 11-A la sortie de Murols, la vallée de la Couze est barrée a 1’ouest par Ie Tartaret, ce volcan a peine refroidi, 1’un des plus récents de l’Auvergne. Quand 1’explorateurnbsp;débouche, a un kilometre plus loin, dans la petite plaine encaissée de toutes partsnbsp;au milieu de laquelle s’épanouit Ie lac Cbambon, il apercoit, a sa gauche, sur Ienbsp;contour intérieur du lac, de nombreux monticules de pierres volcaniques, entremêlésnbsp;de prairies et de cultures. Sur la rive gauche du lac, prés du point oü la Couze s’ennbsp;échappe, il remarquera saus doute deux de ces monticules d’un aspect particulier.nbsp;Par leur couleur blanche ils se détachent vivement des amas de pierres noiresnbsp;rencontrés jusque-la. Ils sont formés d’une roche tendre, friable, se réduisant sansnbsp;peine en une poudre impalpable. Au premier abord, on est tenté d’y voir un dépotnbsp;marneux, mais la roche ne fait pas effervescence avec les acides et en y regardantnbsp;de plus prés, on voit qu’il s’agit d’un amas de tuf ou cinérite blanche vomie par Punenbsp;des bouches volcaniques du voisinage et déposée au fond d’im premier lac. Plusnbsp;tard, sans doute au moment de l’ériqDtion du Tartaret, Ie fond du lac fut relevé et
-ocr page 12-4 nbsp;nbsp;nbsp;FLORE PLIOCENE DU MONT-DORE
disloqué. L’oeuvre de destruction a été continuée par des érosions diverses et il n’est resté des couches sédimentaires anciennes que les deux monticules dont il est icinbsp;question. Ils n’ont que quatre a six mètres d’élévation au-dessus de la surface dunbsp;lac et une vingtaine de mètres de longueur chacun. lis contiennent, surtout Ie plusnbsp;rapproché de la sortie du lac, des empreintes de feuilles, des graines de conifèresnbsp;et d’autres débris organiques qui prouvent la nature sédimentaire de ces amas.
Au point de vue paléontologique, Ie gisement n’est pas riche. Les empreintes sont assez rares et souvent fragmcntées, lesnbsp;couches de dépot ayantnbsp;été violemment dislo-quées et refoulées surnbsp;elles-mêmes. Je n’ainbsp;rencontré des empreintes que dans une seule zone trés mince, plus régulièrement et plus hnement feuilletéenbsp;que Ie reste de la masse. Les spécimens les plus remarquables que j’y ai recueillisnbsp;sont des feuilles du hêtre actuel, Fagus silvulica L., tout a fait semblables a cellesnbsp;que portent les hêtres qui croissent de nos jours sur Ie même terrain. Une autrenbsp;feuille, quoique incomplète, se rattache a la familie des Juglandées et parait biennbsp;appartenir au Juglans Sieboldiana Maxim.
Diverses empreintes recueillies a eet endroit montrent la i)résence des genres Quercus, Carpinus, Ulmus, mais ne sont pas déterminables quant a l’espèce. Dans Ienbsp;nombre, je soupeonne l’existence de VAlnus glutinosa Gmrtn., forme a grandesnbsp;feuilles, fréquente au pas de la Mougudo, sans pouvoir en acquérir la certitude.
Deux autres gisements beaucoup plus riches ont livré la presque totalité des matériaux mis en oeuvre dans ce travail.
Le premier est situé prés du hameaii de Varennes, sur la rive gauche du lac. Un petit ruisseau coule prés des dernières maisons, a l’ouest. A ce point, onnbsp;remarque la confluence de deux lilets d’eau. L’un vient d’un groupe de ravins quinbsp;entament vivement la colline au nord du village; l'autre descend d’un point situénbsp;plus a l’ouest et suit, avant de rejoindre le premier, une direction oblique.
C’est au-dessus et le long de ce dernier biet d’eau que se trouve la région de la colline la plus riche en empreintes fossiles. Par raison de brièveté, quand il seranbsp;question des gisements de Varennes, je les distinguerai par les termes de ravins dv,nbsp;nord et de ravin de Vouest.
-ocr page 13-I. — NOTIONS TOPOGRAPHIQUES
1» Ravin de I’ouest. — Sur la rive gauche du petit ruisseau qui coule au pied de I’escarpement de la colline, on remarque des roches cristallines anciennes dési-gnées, sur la nouvelle carte géologique détaillée de la France, sous Ie titre de schistesnbsp;salines et quartzites. Ces roches dont je n’ai pas a ni’occuper autrenient ici sontnbsp;recouvertes immédiate-
ment par Ie gisement a empreintes végétales dontnbsp;la puissance ne dépassenbsp;pas deux metres. II con-siste en une roche décolo-rée, grisatre ou brunatrenbsp;a Ia surface, d’un bleunbsp;plus ou moins foncé dansnbsp;la profondeur. Cette rochenbsp;est formée d’uu tuf volca-nique trés tin, dans lequel on ne distingue, a l’oeil nu, aucuii élément particulier.nbsp;C'est la cinériie ponceuse des géologues modernes. La masse est stratifiée régulière-ment et les feuilles fossiles qui abondent sont couchées a plat dans toute répaissein-de la zone fossilifère.
L’ensemble des couches est relevé vers Ie nord-ouest ou pend vers Ie sud-est, sous uil angle qui a première vue semble ètre de 25 a 30“. Ce dépot qui ue présentenbsp;a dècouvert qu’une saillie assez restreinte est surmonté d’uiie masse énorme de tufsnbsp;grossiers et moins régulièrement sti'atifiés.
J’ai exploré ce gisement a plusieurs reprises, sans pouvoir assurer néanmoins qiie j’en ai dècouvert toutes les richesses. Je n'y ai trouvé que des feuilles, desnbsp;samares, des graines ailées, en un mot des objets légers, facilernent transportablesnbsp;par Ie vent.
Voici la liste des espèces que j’y ai reconnues ;
Hypnum... Torreya nucifera S. et Z. Juniper LIS... Cedrus... Picea... Abies... Piiuis... (graines). Bambusa Cambonensis N. Boul. |
Typha latissima A. Br. Alnus insignis N. Boul. Betula... samares. Salix Integra Heer, Populus tremula S. Carpinus Betulus L. — orientalis Lam. Quercus Senogalliensis 'Mass. |
FLORE PLIOCENE DU MONT-DORE
Quercus Etymodrys Ung. — Pseudo-Castanea Goepp. — Parlatorii Mass. — nbsp;nbsp;nbsp;Cardanii Mass. — nbsp;nbsp;nbsp;Scillana Gaud. — roburoides Gaud. Myrica Gale L. Platanus aceroides Heer, Ulmus ciliata Ehrh. — acuminata N. Bold. Zelkova crenata Sp. Laurus... ou Phoebe... Sassafras Ferretianum Mass. |
Eleeagnus acuminatus O. Web. Pterocarya fraxinifolia C. A. Mey.nbsp;Carya Bilinica Ung. Juglans acuminata A. Br. Cornus Buchii Heer, Colutea Salteri Heer, Cassia Pliaseolites Ung. — Berenices Ung. Rhus Heufleri Heer, Celastrus Acheruntis Ett. Acer laetum C. A. Mey. — decipiens A. Br. — Pseudo-Platan us L. |
2® Ravins du Nord. — Leurs couloirs, au nombre de trois principaux, rayonnent d’un point commuu et entament profondément le fianc de la colline. Denbsp;même que dans le ravin de I’ouest, dont ils ne sont distants que d’une centaine denbsp;mètres, ce sont les couches inférieures qui sont bien stratitiées et fossilifères. La rochenbsp;est cependant formée d’une pate moins uniformément fine. Le pendage des couchesnbsp;vers le sud-est est plus prononcé. Mes recherches n’ayant abouti sur ce point qu’a lanbsp;récolte de feuilles déja constatées pour la plupart dans le ravin de I’ouest, je me suisnbsp;ontenté d’une seule visite a cet endroit.
Le troisième gisernent principal est a la Dent-du-Marais, ou Saut-de-la-Pucelle, a une distance presque égale de Varennes et de Murols.
La Dent-du-Marais constitue une roche volcanique trés escarpée a l’entrée sud-ouest d’un cirque qui a toutes les apparencesnbsp;d’un ancien cratère,nbsp;comblé par éboulementnbsp;ou effrondement.
Le fond du cirque, incliné vers le sud, estnbsp;trés irrégulier, bosselénbsp;par des monticules denbsp;pierres et de tufs volca-niques; vers le dehors,nbsp;il est en partie défrichénbsp;et cultivé.
-ocr page 15-1.
NOTIONS TOPOGRAPIIIQUES
Lots do mes explorations, iin des monticules attaqué par des travanx de nivelle-ment, montrait a une faible profondeur au-dessous de la surface,nbsp;une zone peu épaissenbsp;de sediments fossili-fères ; la pate de lanbsp;roche est sableuse, plusnbsp;grossière qu’a I’ouestnbsp;de Varennes.
C’est dans ce gisement et d’autres semblables, qu’il y a le plus de chance de rencontrer, outre des feuilles et des semences légères, des corps pesants, des fruits,nbsp;des glands, des branchages. II s’y trouve aussi des debris d’animaux; j’y ai recueillinbsp;une aile de libellule. Un paysan m’a dit avoir trouvé des poissons dans cettenbsp;même zone.
Dans les trois visites que j’ai faites au cirque de la Dent-du-Marais, j’y ai recueilli ;
Quereus Parlatorii Gaud.
— Scillana Gaud.
— linguiformis N. Boul. Myrica Gale L.
Ulmus...
Zelkova crenata Sp.
Sassafras Ferretianum Mass. Juglans acuminata A. Br.nbsp;Pterocarya fraxinifolia C. A. Mey.nbsp;Rhododendron retusum Goepp.nbsp;Rhus Heiifleri Heer.
Hypnum...
Polypodium vulgare L.
Picea... Ecaille de cone, graines. Pinus. Feuilles, graines.nbsp;Potamogeton quinquenervis X. Boul.nbsp;Alnus insignis N. Boul.
Betula alba L. feuilles, samares. Salix Integra Heer,
Carpinus Betulus L.
Quercus Senogalliensis Mass.
— Etymodrys Ung.
II résulte des détails de.scriptifs qui précédent que les plantes fossiles de cette région se rencontrent dans des sediments tins, réguliérement stratiliés. Ces dépotsnbsp;ont dü se former dés lors au fond de lacs plus ou moins étendus ou d’anses tran-quilles. A voir ces feuilles disséminées, jamais accumulées, ni empilées, on est porténbsp;a penser qu’elles sont arrivées la poussées par le vent et que les .sédiments out éténbsp;fournis par des pluies de cendre plutót que par rentrainement d’eaux courantes. Cecinbsp;parait plus particulièrement vrai du dépot situé a l’ouest de Varennes. Les feuilles ynbsp;sont presque toujours entières et bien conservées. A la Dent-du-Marais, la macérationnbsp;est poLissée plus loin et souvent il ne reste guère que des empreintes, cc qu’il fautnbsp;attribuer a la porosité plus grande des sédiments et peut-être aussi a des transportsnbsp;dont il sera question plus loin. Les couches de ces différents dépots sont disloquées
-ocr page 16-8 nbsp;nbsp;nbsp;FLORE PLIOCENE DU MONT-DORE
ct inclinées en divers sens, malgré I’age relativement récent de Ia formation toute entière. Ces fails ne doivent pas surprendre, vu qu’ils se sont passés durant le coursnbsp;d’une période agitée par des eruptions voicaniques sinon incessantes, du moinsnbsp;répétées a plusieurs reprises.
L’age relatif de la flore qui est décrite ici se déduira des comparaisons qui font 1’objet des paragraphes suivants. Dans I’intervalle, on peut se demander si les troisnbsp;gisements principaux qui ont été explorés sont exactement synchroniques.
II est hors de doute que les deux gisements de Varennes, au nord et a I’ouest, appar-tiennent a un seul et même dépót. Malgré la différence des sédiments et des conditions stratigraphiques sur lesquelles il y aura lieu de revenir, celui de la Dent-du-Maraisnbsp;est exactement synchronique aux gisements de Varennes, si l’on s’eri tient auxnbsp;données paléontologiques vu que de part et d’autre, ce sont les mêmes espèces avecnbsp;la même abondance relative.
L’ège du petit dépót blanc des bords du lac est seul controversable. Malheureu-sement les espèces, trop peu nombreuses qu’il a livrées, ne fournissent qu’une base insuf fisante a la discussion. Remarquons toutefois la présence dans ces tufs du Fagusnbsp;silvatica actuel qui n’a été rencontré dans aucun autre gisement pliocène denbsp;l’Auvergne et peut-être aussi de VAlnus glutinosa a larges feuilles, avec desnbsp;empreintes d’arbres exotiques qui empêchent d’y voir un dépót quaternaire.
Les dépots de Varennes et de la Dent-du-Marais montrent les tranches de leurs couches en affleurement sur le fianc des collines, a des altitudes de 20 a 50 metresnbsp;au-dessLis du fond de la vallée oü se trouve le gisement de la sortie du lac. L’érosionnbsp;qui a enlevé la portion sud des premiers aurait dü détruire également le dernier s’ilnbsp;avait existé. II semble done rationel d’admettre, a la suite des dépots désignés, sur lanbsp;carte géologique, sous le titre ó.’alluvions ponceuses, de nouvelles dislocations et desnbsp;ravinements qui ont approfondi la vallée de la Couze. En arrière d’un barrage s’estnbsp;formé un premier lac au fond duquel les couches a Fagus silvatica se sont déposéesnbsp;soit directement jiar précipitation atmospliérique, soit plutót par le remaniementnbsp;des dépots antérieurs.
A une époque beaucoup plus récente, le fond de ce premier lac a été disloqué et linalement un second barrage créé par les déjections du Tartaret a donné origine aunbsp;lac Chambon actuel.
Saus attacher trop d’importance a cette conclusion, je considère les dépots situés prés de la sortie du lac comme postérieurs a ceux de Varennes et de la Dent-du-Marais.
-ocr page 17-II
C’est dans une liste générale des plantes fossiles pliocènes de la haute Auvergne (jue se trouve la base des considérations suivantes.
\quot;oici d’abord cette liste dans la mesure oü j’ai pu prendre connaissance de ses elements ;
Hypnum Mastodontum N. Boul.. Trichomanes aspleniiforme Sap.nbsp;Litobrochia Cantalensis Sap.nbsp;Polypodium vulgare L. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, 'l’orreya nucifera S. et Zucc. Pinus Ramesi Sap. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Abies Ramesi Sap. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Larix Europeea L..... Rambusa Lugdunensis Sap. Smilax Mauritanica Desf. . Alnus glutinosa Goertn. — nbsp;nbsp;nbsp;forma orbicularis Sap. — nbsp;nbsp;nbsp;— Aymardi Sap. . |
Perrier. Niac (Cantal). id. Dent-du-Marais (Puy-de-Dóme). A^arennes, ravin O. (Puy-de-Dóme).nbsp;Chambeuil (Cantal). Pas-de-la-Mougudo (Cantal). Tireboeuf (Haute-Loire). Pas-de-la-Mougudo, Saint-Vincent, Niac.nbsp;A^arennes, ravin O. Dent-du-Marais, Chambeuil. Varennes, ravin O. Niac. Pas-de-la-Mougudo. Ceyssac (Haute-Loire). |
10 FLORE PLIOCENE DU MONT-DORE
10 FLORE PLIOCENE DU MONT-DORE
Alnus insignis N. BouL. .
Betula alba L......
Populus tremula L. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Salix alba L......
— Integra Heer, . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Fagus pliocenica Sap. . nbsp;nbsp;nbsp;.
— silvatica L. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Quercu-s alpestris Boiss.. .
— Senogalliensis Mas.s —nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Etyrnodrys Ung. .
— nbsp;nbsp;nbsp;Pseudo-Castanea Goepp
— Parlatorii Mass. .
— roburoides Gaud. .
— Cardanii Mass.
— Seillana Gaud. . nbsp;nbsp;nbsp;.
liaguiformis N. Boul
Corylus insignis Heer, Carpinus Betulus L. .
— orientalis Lam. .
Myrica Gale L.....
Platanus aceroides Heer, . Ulmus ciliata Elirb. .
— Larnottii Pom. . nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;palmomontana Sap.
— nbsp;nbsp;nbsp;acuminata N. Boul.
Zelkova crenata Sp. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Planera Ungeri Ett. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Oreodaphne Heerii Gaud. . Sassafras Ferretianum Mass.
V. pliocenicum Sap — Cantalense N. Boulnbsp;Lindera latifolia Sap. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Eleeagnus acuminatusO. Web.
Vai eimes, Dent-du-Marais.
Varennes, 0. Dent-du-Marais. Saint-A^incent, Abirennes, 0.
Ceyssac, Niac (forma).
Varennes, O. Dent-du-Marais. Pas-de-la-Mougudo, Saint-Vincent.
Lac Cham bon, Niac (foroia). Saint-Vincent.
Varennes, Dent-du-Marais.
Varen nes, Den t-du-M ara is.
Varennes.
Aharennes, O. Dent-du-Marais.
A^arennes.
Varennes.
A'^arennes, Dent-du-Marais. Dent-du-Marais.
Niac.
A^arennes, 0. Dent-du-Marais, montagne de Perrier.
Pas-de-la-AIougudo, Saint-Vincent. A^arennes, 0.
A^arennes, 0.
Pas-de-la-Mougudo; Varennes, 0. Montagne de Perrier.
Ceyssac (1).
Varennes, 0.
Pas-de-la-Mougudo, St-A'inceiit, A^ar., 0. A'arennes, 0. Dent-du-Marais.nbsp;Pas-de-la-Mougudo.
La Sabie, AVirennes, 0.
Saint-Vincent.
Joursac (Cantal).
Saint-A’incent, La Salhe.
Den t-du-Marais.
(1) Lots de ma dernière visite a Ceyssac, en septembre 1891, le gisoriient de plantes fossiles ctait coni-plèteraent épuisé.
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FLORES PLIOCENES DU PLATEAU-CENTRAL 11
Morus rubra Willd......
Jug'lans acuminata A. Br. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— Sieboldiana Maxim. .
Carya maxima Sap.....
— Bilinica Ung.....
Pterocarya fraxinifolia C. A. Me
Praxinus gracilis Sap. et Mar.
— Lecocpiii Pom . nbsp;nbsp;nbsp;.
Rhododendron retusum Goepp. Andromeda vacciniifolia Ung.nbsp;Vaccinium parcedentatum Sap.
— uliginosnm L. . nbsp;nbsp;nbsp;.
Viburnum Tinus L.....
Cornus Buchii Heer, ....
Hedera Helix L......
Hamamelis latifolia Sap.
Parrotia pristina Star. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Pirus subacerba Sap. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Cratsegus oxyacanthoides Goepp (Jassia Phaseolites Ung. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— Berenices Ung. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Colutea Salteri Heer, . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Celastrus Acheruntis Ett. . nbsp;nbsp;nbsp;.
Xizyphus ovata O. Web. . nbsp;nbsp;nbsp;.
Ilex Aquifolium L. forma Boule Vitis subintegra Sap. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Sterculia obtusiloba N. Boul. .
Tilia expansa Sap.....
Grewia crenata Heer, . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Acer opulifolium Vill. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— Magniui Rér.....
— Creticum Sap......
— integrilobum G. Web.
Saint-Vincent.
Varennes, 0. Dent-du-Marais.
Lac Chambon.
Saint-Vincent.
Varennes, 0.
Pas-de-la-Mougudo, Saint-Vincent, Niac, Varennes, Dent-du-Marais.
Ceyssac.
Montague de Perrier.
Dent-du-Marais.
Varennes, 0.
Pas-de-la-Mougudo.
Ceyssac.
Niac.
Varennes, O.
Niac.
Pas-de-la-Mougudo.
Joursac.
Ceyssac.
Ceyssac.
Varennes, O Varennes, O.
Varennes, O.
Varennes.
Varsnnes, Dent-du-Marais. Pas-de-la-Mougudo.
Pas-de-la-Mougudo.
Ceyssac.
Pas-de-la-Mougudo.
Saint-Vincent, La Sabie. Dent-du-Marais.
Pas-de-la-Mougudo, Niac. Pas-de-la-Mougudo.
Saint-Vincent, Niac, Chambeuil. Pas-de-la-Mougudo.
Ceyssac.
Pas-de-la-Mougudo.
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12 FLORE PLIOCENE DU MONT-DORE
Dent-du-Marais.
Varennes, 0. Dent-dn-Marais.
Varennes, O.
St-Vincent, Niac, Ceyssac, Varennes, 0. Saint-^dncent.
Niac.
Acer angustilobum Heer, . nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;decipiens A. Br.....
— nbsp;nbsp;nbsp;Pseudo-Platanus L. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;Isetum C. A. Mey.....
— nbsp;nbsp;nbsp;polymorphum Sieb. et Zucc.
Ranunculus Atavorum Sap. . nbsp;nbsp;nbsp;.
Plusieurs plantes remarquables, mais dont l’étude n’a pu aboutir qu’ti une approximation générique ne figurent pas sur cette liste. Celles qui out été adinisesnbsp;n’ont pas toutes la même valeur; plusieurs ne sont connues que par un seul exem-plaire, parfois même incomplet; d’autres ne sont qu’enregistrees et n’ont été ninbsp;décrites, ni flgurées. Quoi qu’il en soit de ces difficultés inévitables pour Ie moment,nbsp;la flore pliocene de la haute Auvergne compte actuellement une centaine d’espècesnbsp;dont 84 ont regu des noms spéciflques. Sur ce nombre 41 ont été rencontrées dansnbsp;les divers gisements du Cantal, Pas-de-la-Mougudo, Saint-Vincent, Niac, Chambeuil,nbsp;la Sabie, Joursac; 9 a Ceyssac (Haute-Loire); 41 dans les tufs poncenx du Puy-dc-Dome autour du lac Chambon.
Dix sont communes aux deux flores des cinérites du Cantal et des tufs ponceux du Puy-de-Dóme.
Ce sont ;
Zelkova crenata Sp.
Pterocarya fraxinifolia C. Mey. Sassafras Ferretianum Mass.nbsp;Acer decipiens A. Braun.
— laetum C. Mev.
Potamogeton quinquenervis N. Boni. Populus tremula L.
Carpinus orientalis Lam.
Fagus silvatica L.
Ulmus ciliata Ehrh.
Cette proportion de 10 espèces communes sur un total de 84, soit d’environ 12,2 Vo, n’est pas trés élevée; elle mérite d’autant plus d’etre examinée attentivementnbsp;et de fait elle se prète a des déductions intéressantes.
Le Potamogeton qinnquenervis, trés abondant a la llent-du-Marais, ne Test pas moins dans une certaine zóne a Chambeuil (Cantal). Je crois l’avoir égalementnbsp;recueilli a Ceyssac, mais au dernier moment, je ne retrouve plus les specimens denbsp;cette localité.-
Le Populus tremula L. a été constaté a St-Vincent oü il est rare et a Varennes, O. oü il est fréquent. Dans cette dernière localité on trouve les petites feuilles orbiculairesnbsp;du printemps et les grandes feuilles ovales-cordiformes de la végétation estivalenbsp;développées sur les rejets et les rameaux vigoureux.
Le Carpinus orientalis Lam. a livré un de ses involucres au Pas-de-la-Mougudo
-ocr page 21-FLORES PLIOCENES DU PLATEAU-CENTRAL 13
et des feuiiles a Saint-Vincent. Prés de Varennes, ses involucres sont fréquents ct ses feuiiles se montrent ca et la parfaitement caractérisées.
II y alien de supposer que le Carpinus grandis Heer, dont j’ai retrouvé une feuille a Joursac, rnais sans I’involucre ne diffère pas du C. Betidns L., qui est cominunnbsp;a Varennes et a la Dent-du-Marais, représenté par des feuiiles et des fruits.nbsp;II faudrait des lors considerer cette espèce comme faisaiit partie simultanémentnbsp;des deux flores.
Je n’aborderai pas ici la question du hêtre fossile dont M. le Marquis de Saporta a traité longuement a diverses reprises et en particulier dans les Nouvelles Observationsnbsp;surla Flore fossile de Mogi. Je me contenterai pour le moment de notcr quelques faitsnbsp;saillants.
Dans le Caiital, les feuiiles d’un hêtre spécial, Fagus plioceaica Sup., assez différent de notre F. silvatica ordinaire, abondent au Pas-de-la-Mougudo, comme anbsp;Saint-Vincent. Dans les tufs du Mont-Dore, le F. plioceniea u’a pas été constaténbsp;jusqu’ici ; c’est le F. silvatica qui le remplace, mais trés rare dans un seul des troisnbsp;gisements, celui des bords du lac qui semble être le plus récent. Je le porte uunbsp;nombre des espèces communes aux deux flores, paree que M. de Sapoi ta vient denbsp;signaler a Niac « des formes de Fagus touchant de prés a notre F. silvatica etnbsp;accompagnées d’involures fructifères ne différant de ceux de I’espcce moderne quenbsp;par la longueur proportionnelle du pédoncule (1). «
Les feuiiles d'Ulmiis rencontroes jusqu’ici prés du lac Chambon sont assez nombreuses et de formes variées dénotant plusieurs types spécitiques. Toutes sontnbsp;petites. Dans le Cantal, les feuiiles que M. de Saporta rappoi-te a ÏF. ciliata Ehrh.nbsp;avaient d’abord été attribuées a VU. Cocchii Gaud., espèce fondéc sur vine feuillenbsp;d’assez grandes dimensions et vivement incisée-dentée. Celles de ’Shvreinies quenbsp;j’attribue a la même espèce, sont moyennes ou petites, simplement dentees. On n’anbsp;pas encore trouvé de part ni d’autre les samares caractéristiques nécessaires pournbsp;assurer la détermination de l’espèce.
M. de Saporta dit trés explicitement du Zelkova Ungeri: « Les vestiges répétés qu’elle (cette espèce) a laissés dans les cinérites du Cantal attestent qu’a ce momentnbsp;aucune nuance sensible ne la séparait du Zelkova crenata ou Planera Rickardi actuel.nbsp;11 en est de mème des empreintes signalées par M. Rérolle dans les lits mio-pliocènesnbsp;de Cerdagne et ré unis avec raison par cet auteur au Zelkova crenata actuel. Dans cenbsp;gisement on trouve associé au Z. crenata une autre forme, Planera suhkeaki Rér., quinbsp;retrace les traits décisifs d’une espèce actuelle du Japon, le Z. stipulacea Francli. dont
(1) Recue générale de Botaiiique, 1890, p. 232.
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elle represente comme un ancêtre collateral. Au Japon, du reste, cette rnème espèce s’est trouvée fossilc dans le pliocene de cette région (1). »
Prés du lac Chambon, les choses se passent exactement comme en Cerdagne. On y trouve pêle-mèle des feuilles de Z. crenata et d’autres plus grandes, acuminées et anbsp;dents pointiies, qui representent le Z. subkeaki de M. Rérolle. C’est la même plante quinbsp;a été signalée dans une foule do gisements de lepoque miocène sous le nom denbsp;Planera Ungeri. Ne voulant pas discuter ici la valeur de tons les documents paléonto-logiques qui se rattachent au genre Zelhova, je me suis contenté d’attribuer aunbsp;Z. crenata une feuille que rien ne distingue de celles de I’espoce actuelle, et j’ainbsp;laissé toutes les autres sous le titre provisoire de Zelkova ou Planera Ungeri.
Le Pterocarya fraxinifolia C. Mey. fréquent dans le Cantal, a Saint-Vincent et ailleurs, Test aussi a, Varennes et a la Dent-du-Marais. Les feuilles de ces diversnbsp;gisements sont exactement semblables.
Le Sassafras Ferretianum Mass, n’est pas aussi homogène, cependant les formes types tigurées par Massalongo se retrouvent a la fois prés du lac Chambon et dansnbsp;le Cantal, a la Sabie.
Parmi les érables, c’est VAcer ketum qui est I’espece la plus caractéristique du pliocene de la haute Auvergne. II présente des feuilles nombreuses et de mêmenbsp;type dans la plupart des gisements, a Varennes, Saint-Vincent, Niac et Ceyssac. Aunbsp;total, les espèces communes aux deux flores du Cantal et du Puy-de-Dome, si on senbsp;borne a celles qni sont fréquentes, bien étudiées et dés lors caractéristiques, senbsp;réduisent a six ;
Populus tremula L. Carpinus orientalis Lam.nbsp;Zelkova crenata Sp.
Pterocarya fraxinifolia C. Mey. Sassafras Ferretianum Mass.nbsp;Acer hietum C. Mey.
N’est-ce pas un fait digne d’attention que ces six espèces soient toutes des espèces actuelles, arrêtées dans leur configuration et douées dès le pliocène d’une largenbsp;dispersion dans I’espace ?
Après avoir précisé les termes communs au.x deux flores, il convient de signaler les divergences. Dans un examen détaillé de la flore des cinérites, M. de Saportanbsp;distinguait trois groupes d’espèces ; les groupes américain, japonais, indigène.nbsp;Cette répartition n’est pas adéquate de tout point au but qu’il s’agit d’atteindre ici,nbsp;mais elle met en relief certains faits marquants. A ce titre elle peut servir encore.nbsp;Le groupe indigène ou européen est caractérisé dans le Cantal surtout par la présence
(1) Origine palêontologique des Arbres, p. 215.
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des fimilax Mauritanicu, Ahals glutinosa, Populm trcmula, Salixalba, Fagus silcatica, Quer'cus alpestris, Ccvpinus orientalis, Ulmus ciliata. Viburnum Tinus, lledera Helix,nbsp;Ilex Aquifolium, Acer opulifoliwn, ii cóté desqaels prennent place, clans la Haute-Loire, Larix europjcea, Yacciniiim uliginosum, Cratcegus oxyacanthoides, Acer Crelicuni.
A rexceptiou des Popmlus tremula, Fagus silcatica, Carpinus orientalis, Ulmus ciliata dont il a été question .déja, ces espèces n’ont pas été constatées dans Ienbsp;voisinage dn lac Charnbon. L’absence denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;si fréquent au Pas-de-la-
Mougudo et a Ceyssac est des plus remarquables.
En revanche on peut signaler prés du lac Chain bon une assez longue série d’espèces analogues non constatées dans Ie Cantal : Polypodium vvlgare^ Betida alha,nbsp;Quercus sessiliflora, Carpinus Betuhis, Myrica Gale, Acer Pseudo-Platanus. Ces deuxnbsp;dernières espèces présentent inêine un caractère boréal trés prononcé. Le Myricanbsp;Gale, dont je n’ai trouvé, il est vrai, que deux feuilles, est une espèce actuelle dont lanbsp;présence dés le pliocène est signalée pour la première fois. V’Acer Pseudo-Platanusnbsp;avait été indi€[ué par Gaudin dans les travertins de Massa maritima, en Italië, a lanbsp;limite du pliocène et du quaternaire; ici, cette espèce est bien du pliocène. Le Poly-podium viilgare, bien qu’il jouisse actuellement d’unc diffusion trés large vers le midi,nbsp;est encore trés digne d’attention, vu surtout qu’il n’avait pas été reconnu a i’état fossile.
Si au lieu de mettre en relief les divergences, on voulait grouper les faits du même genre, il faudrait réunir, sur une mème liste, les espèces pliocenes du Cantal,nbsp;de la Haute-Loire et du Puy-de-Dóme, qui se rencontrent encore do nos jours dans lanbsp;mème région. Cette liste comprenclrait les espèces qui suivent :
Myrica Gale,
Ulmus ciliata,
Vaccinium uliginosum, Hedera Helix,
Crataegus oxyacanthoides. Ilex Aquifolium,
Acer Pseudo-Platanus.
PolypodiLIm vulgare,
Alnus giutinosa,
Betula alba,
Populus treinula,
Salix alba,
Fagus silvatica,
Quercus sessiliflora.
Carpinus Betulus.
Le groLipe des espèces américaines compte, dans le Cantal : Sassafras Ferrc-tianum trés semblable au S. officinale, Morus rubra Willd., Carya maxima Sap. voisin du C. alba. La florc du lac Chambon manque du Morus rubra, mais peut citeren revanche le Platanus aceroides, plus voisin du PI. occidentalis q\\Q du/V. orientalis.
Le groupe des espèces japonaises ou de Textrème Orient est plus riche. Dans le Cantal, on connaissait les Acer polymorphum, Iwtum, cratcegifolium. Prés du lac
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CliaiTibon, on retrouve fréquemment VAcer Icetum. sinon l’A. polymorphum dont la présence est trés douteuse, et de plus les Torreya nucifera et Juglans Sieboldiana.
A la suite de ces rapprochements et de ces comparaisons nous restons en l)résence de deux séries d’espèces disparates qu’il faut énumérer.
Prés du lac Chambon, ce sont :
Bambusa Cambonensis. '1'ypha latissirna. Alnus insignis. Salix Integra. Quercus Senogallieusis. — Etyinodrys. — Pseudo-Castanea. — Parlatorii. — nbsp;nbsp;nbsp;roburoides. — Cardanii. — Scillana. — nbsp;nbsp;nbsp;ling'uiformis,nbsp;Juglans acuminata. |
Juglans Sieboldiana. Carya Bilinica.nbsp;Rhododendron retusum.nbsp;Andromeda vacciniifolia.nbsp;Cornus Bucbii. Cassia Pbaseolites. — Berenices. Colutea Salteri. Celastrus Acheruntis. Rhus Heufieri. Stère Lil ia obtusiloba. Acer decipiens A. Br. |
De leur cóté, Ie Caiital et la Haute-Loire ont livré des espèces qui n’ont pas encore été rencontrées jirès du lac Chambon,
Ce sont ;
Trichomanes aspleniiforme. Litobroebia Cantalensis.nbsp;Pinus Ramesi. Abies Ramesi. Bam 1)usa Lugd u nensis. Corylus insignis. IJlmus paliEomontana. Oreodapbne Heerii. Lindera latifolia. Carya maxima. Praxinus gracilis. Vaccin iu m parcedentatum. Sassafras Cantalense. |
Hamamelis latifolia. Pirns subacerba. Crateegus oxyacanthoides. Zygophyllum Bi onnii.nbsp;Dictamnus major.nbsp;Zizyphus ovata. Vitis subintegra. Tilia expansa. Grewia crenata. Acer opulifolium. — Magnini. Ranunculus Atavorum. |
Le Bamhusa Onruhonensis remplace prés du lac Chambon Ie B. Lugdunensis égalernent fréquent dans le Cantal, mais dont les feuilles sont une fois plus larges, la
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difference est Irop prononcée et trop constante pour ctre négligée.
l.'AlnuH insignia, décrit d’abord par Gaudin sous le nom de Betula insignia est line espèce du Val-d’Arno trés fréquente a la Dent-du-Marais et a Varennes. II estnbsp;étonnant, vu sa frequence dans ces deux gisements, qu’elle n’ait pas été rencontréenbsp;dans le Cantal.
On pourrait en dire autant du Juglans acuminata A. Br. qui diffère a peine de notre /. regia et mériterait dés lors de prendre place sur la liste des espèces actuelleSinbsp;C’est, entre autres, un termo de passage des plus intéressants entre le passé lointainnbsp;du miocène et l’état présent.
Le Carga Bilinica remonte au moins jusqu’a la base du miocène; c’est proba-bleincnt nne espèce disparue; on n’a pu jusqu’ici I’identifier rigoureusement avec aucune espèce actuelle.
On remarquera sans doute la variété et I’abondance des Juglandées dans la haute Auvergne jdiocène. Prés du lac Chambon, il n’y avait pas moins de quatre espècesnbsp;de cette familie, dont trois out laissé des traces fréquentes. Ce sont:
Juglans acuminata A. Br.
— ï^ieboldiana Maxim.
Carya Bilinica Ung.
Pterocarva fraxinifolia C. A. M.
Une feuille nornméa Rhododendron retusum se rapporte trés bien a la figure de Goeppert; il est pourtant désirable quede nouveaux documents viennent asseoir plusnbsp;solidement cette attribution. La presence en Auvergne d’un Rhododendron a grandesnbsp;feuilles, a l’époque pliocene, serait remarquable. Dans I’intervalle, je garde lenbsp;soupcon qu’il s’agit la encore d’une feuille Ae. Juglans acummata dont le sommet a éténbsp;tronqué par une cause accidentelle.
L’abondance et la variété des feuilles de Quercus constituent peut-être le trait le plus caractéristique des gisements de Varennes et de la Dent-du-Marais. On en trou-vera plus loiu I’analyse détaillée. Il suffit de faire remarquer ici que la plupart de cesnbsp;feuilles se rattachent ai.sément a des formes déja décrites par Massalongo et Gaudinnbsp;pour le pliocene d’ltalie et d’autre part qu’en les comparant aux espèces actuelles,nbsp;on les ramène aux deux types du Q. sessiliflora et du Q. Lusitanica, 1’un et I’autrenbsp;trés répandus de nos jours sous des formes variées.
Le Q. alpestris Boiss. signalé dans le Cantal appartient au Q. Lusitanica.
Je ne ferai que mentionner un certain nombre d’espèces miocènes retrouvées prés du lac Chambon. Les Andromeda vacciniifolia, Celastrus Acheruntis, Cornusnbsp;Buchii, ne sont connus chacun que par une feuille unique. Les folioles du Rhusnbsp;Heufteri sont, au contraire, assez fréquentes, mais l’interprétation de 1’espèce étabiienbsp;par Heer me parait entachée de quelque doute. La détermination de VAcer decipiens
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A. Br. est plus assurée; la pr-ésence de cette espèce miocène a la Dent-du-Marais est également trés significative.
On trouve encore dans les ravins de Varennes des folioles de léguminenses arborescentes qui correspondent a trois on quatre espèces. Ces folioles isolées nenbsp;donnent sans doute qu’une idéé trés imparfaite de l’espèce; toutefois, dans le casnbsp;particulier, elles correspondent bien a des organes de mème genre que Ton rencontrenbsp;dans le miocène de la Suisse et d’autres localités de I’Europe centrale.
Si Ton veut recueillir tons les indices qui penvent nous renseigner sui- l’état de la végétation prés dn lac Chambon, il ne faut pas négliger les vestiges constatesnbsp;jnsqu’ici de la classe des Gymnospermes. Une seule espèce intéressante a pu êtrenbsp;reconnne, le Torreya nucifera; cependant des écailles de cones et des fenillesnbsp;disséminées montrent la présence d’un cèdre, d’espêces des genres Abies, Pinus.nbsp;Juniperiis, Cupressus.
11 reste enfin une dizaine de feuilles on portions de fenilles qui témoignent de I’existence d'autant d’espèces certainement distinctes de celles qui viennent d’êtrenbsp;énumérées, bien que leur état de conservation n’ait pas permis de les nommer.
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Dans les pages qui précédent, cette flore a été rapportée au pliocène. C’était préjuger une question qu’il faut étudier de plus prés, afin de mettre en évidence lesnbsp;motifs qui justifiaient la conclusion. II faudra de plus préciser, autant que possible,nbsp;ie niveau dans la série pliocène.
Les comparaisons détaillées que Ton vient de lire, avaient pour but, au moins en partie, de fournir une réponse a la question de savoir si la flore des tufs ponceux dunbsp;Mont-Dore doit être assimilée sans restriction a celle des cinérites du Cantal etnbsp;placée par suite exactement sur Ie même horizon. Or, on sait dés maintenant que lesnbsp;espèces communes aux deu.x flores sont en somme peu nombreuses, tandis que lesnbsp;divergences sont trés appréciables.
On pourrait supposer .sans doute que les deux flores, trop imparfaitement connues, ne sc prêtent pas encore a un jugement définitif; on pourrait chercher anbsp;expliquer les divergences en recourant a l’influence de Taltitude et des autres causesnbsp;actuelles qui aboutissent a modifier sensiblement la composition de la flore d’unnbsp;point a un autre, a d’assez faibles distances. II ne faut cependant recourir a cesnbsp;hypothèses qu’a la dernière extrémité et lorsque l’application des principes ordinairesnbsp;de la paléontologie se refuse a guider nos pas dans l’étude du passé.
En nous placant au point de vue paléontologique nous pouvons d’abord établir deux proposition trés certaines :
1® La flore des cinérites du Mont-Dore, comme celle des cinmntes du Cantal est trés distincte de celle des terrains quaternoAres. Elle est tertiaire.
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FLORE PLIOCENE DU MONT-DORE
La flore des terrains quaternaires du midi de la France, contemporaine de YElephas antiquus, étudiée par AIM. G. Planchon et de Saporta se compose, pom-plus des trois quarts, d’espèces qui vivent encore dans les rnèmes lienx on dn moinsnbsp;se rencontrent dans la même région. Les espèces émigrées, a tendances plusnbsp;méridionales, on pins spécialement rencontrées a l’état fossile dans le tertiairenbsp;supérieur, sontrares; on ne cite guère que le Laurus Canariensis. Avec les précé-dentes, on trouve aussi des espèces actuelles refugiées plus haut sui- le tlanc desnbsp;montagnes et qui tendent a prouver que le climat des temps quaternaires était plusnbsp;humide, sinon plus froid que de nos jours. Les Firms pumilio, Pyreaaica, Acernbsp;opulifolium rentrent dans cette catégorie. J’ai eu recemment roccasion de constaternbsp;des faits de rnême genre dans rexamen des tufs de la vallee de la Vis prés denbsp;Madières (1).
Un depót quaternaire situé prés de Saint-Saturnin (Puy-de-Dóme), a une altitude inférieure k cede du lac Chambon, montre également la flore actuelle du paysnbsp;installée dès cette époque, avec quelques espèces émigrées plutót vers les montagnesnbsp;élevées que vers les régions plus basses. Cette flore est trés disparate a l’égard denbsp;celle du lac Chambon. Les espèces communes sont en trés petit nouibre et n’ont riennbsp;de particulièrement significatif; tandis que, d’une part, les espèces de Saint-Saturninnbsp;absentes des tufs ponceux sont tout a fait caractéristique de Tépoque actuelle et n’ontnbsp;pas été trouvées a l’état fossile, telles que Sorbus torminalis, Corylus Avellana L. Tilianbsp;silmstris Desf., Populus nigra L. etc. et que, d’autre part, les espèces du Chambonnbsp;absentes de Saint-Saturnin sont en grande partie des espèces tertiaires, souventnbsp;constatées dès le miocène, mais jamais rencontrées dans le quaternaire (2).
(1) nbsp;nbsp;nbsp;N. Boulay, Notice sur la flore des tufs quater-naii es de la Vallee de la Vis (Héraull), iJans lesnbsp;Annales de la Société scientijique de Bruxelles^ t. xi, 1886-1887, p. 186.
(2) nbsp;nbsp;nbsp;II me semble extrêmement probable sinon tont a fait certain que M. Pomel voulait pai lei’ du inéinenbsp;gisement lorsqu’ils consignait dans le Bulletin de la Société yéologique France les renseigneinents quinbsp;suivent: « Dans la vallèe de la Monne, prés Saint-Sandoux, il existe aussi sous une coulee basaliique, unnbsp;depót de débris végétaux du même S,ge, dans lequel M. Burin, pbarmacien, a Irouvé de norabreuses feuillesnbsp;de ctêne, qui paraissent semblables a celles de Perrier, et des fruits du même genre, ainsi que des cónes denbsp;pin, qu’il n’a pas ètè possible de comparer avec les analogues actuels, paree que la subtanoe végétale ayautnbsp;été remplacée par du phosphate de fer, les détails de forme out tout a fait disparu. » {Bulletin de la Sociéténbsp;rjéologique, 2« sér., t. ii, p. 102).
Le dépot que j’ai exploré, dans la vallée de la Monne, au lieu dit le Bésao, est sans doute plus rapproché de Saint-Saturnin, mais Saint-Sandoux n’en est guére qu’a trois kilomètres ; les feuilles dominantes par lenbsp;nombre sont bien des feuilles de chêne et de plus les fruits assez fréquents dans ce petit dépot sont généra-lement transformes en phosphate de fer. Toutes ces circonstantes reunies ne permettent pas de douter qu’ilnbsp;s’agisse la d’une seule et même localité. Dans une notice publièe par la Société saientifique de Bruxellesnbsp;(Annales 1886-1887, 2® partie, pp. 177-185), j’ai montré que les tufs fossilileres du Bézac reposent sur lesnbsp;basaltes récents et que la flore de ces tufs est quaternaire. Les cupules de chêne que l’on y trouve, groupéesnbsp;en fascicules de 2-3, vn’avaient paru se rattacher au Q. pedunculata Eh.; j’avais donnè moins d’attention anbsp;la longueur du petiole des feuilles, bien que ce dernier oaractère soit rnentionné dans ma notice. De nou-
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Des fails cle ce genre soot bien cotinus des specialistes ; il u est pas iinitile cependant de rappeler que, en France du moius, une grande lacune cxiste, dans lanbsp;série paléontologique végétale entre Ie tertiaire et lo quaternairc.
Les glaciers dela première époque quioutoccupéleshautes valléesde 1 Auvergne ont dü anéantir la végétation antérieure, en sorte que Ie repeuplement qui a suivi Ienbsp;retrait des glaciers s’est fait dans des conditions tout autres et avec des élémentsnbsp;nouveaux. Dans tons les cas, les gisements quatemaires les plus anciens ne inontrcntnbsp;plus aucune trace de ces espèces remarquables disparues ou conservées aux Canaries,nbsp;dans les Etats-Unis d’Amérique, en Orient et au Japon, telles que ïorreija nucifera.nbsp;les Bamhusa, Carpinus orientalis, Oreodaphne lleerii. Sassafras hcrretianum, Lt/ideranbsp;latifolia, Juglans Sieboldiana, Fderocarya fraxinifolia, Greiria crenata, Acer ladam,nbsp;polymorphum^ etc, etc. La présence, de ces espèce est caractéristique pour lesnbsp;llores fossiles de la haute Auvergne a 1’égard du quaternairc. Dans la périodenbsp;interglaciaire, on ne signale guère en France que les Laurus nohilis. Ficus Caricanbsp;ef Cercis Siliguastrum pour jutifier un certain réchauffcment du climat glaciairenbsp;antérieur, aucune des espèces précédentes ne tigure sur les listes de la vegélatiounbsp;de cette période (1).
2° Les flores fossiles de la haute Auvergne sont ppostêrieurcs au miocéne el par suite pliocenes.
Nous avons, en France, uu point de repcre excellent pour delimiter vers la base les formations qui contiennent uos tlores fossiles de l’Auvergne. Cenbsp;sont les couches fossilifères des Coirons (Ardcche). Ces dernières, comnie ou Ienbsp;sait, appartiennent au miocène supérieur; elles tendent inème, pour Cliaray,nbsp;vers Ie pliocene. Or, si Ton compare cette tlore fossile de 1 Ardèche a cellesnbsp;velles comparaisons me portent aujourd’hui a penser que ces fouilles a long petiole (Sómm) appartiennentnbsp;au Q. sessiUJlora Eh. La présence du Q. pedunculata dans ce dépót me semide encore probable, inais inoins
certaine que celle du Q. sessiliftora.
Plus récemment, M. Pèragallo a bien voulu faire une étude trés soignée ries Diatomées de ce giseinent du Bézac. J’extrais de sa notice encore inédite les lignes suivantes qui confirment absolument les rósultats
auxquels 1’étude des Phanérogames rn’avait conduit.
« Si I’on s’en rapporte a 1'habitat ordinaire actuel des espèces de Diatomées que 1’on tvouve dans ce dépót, on en conolut qu’il a dü s’effectuer dans un lac peu profond ou un marais berbeux formè par des eauxnbsp;froides en descendant de montagnes èlevèes... Presque toutes les espèces se rencontrent actuellemcntnbsp;encore, d’après i’ouvrage de M. Brun sur les Diatomées des Alpes et du Jura, dans le.s lacs et les marai.s denbsp;la Suisse et dans les ruisseaux des Alpes ; quelques-unes mëme sont signalèes comme habit,ant le.s altitudesnbsp;les plus fortes. »
M. Maurice Pèragallo n’a pas reconnu moins de 122 espèces dans ce dépót du Bézac.
(1) Bleicher et FTiche, Recherche.^ relatiees a guelquea tufs quatemaires du A'ord-Est de la F/anee. Buil, Soc. géol. de France, 1889, p. 566.
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do rAuvergiie, la distance qui les sépare dans I’ordre de succession, ap[)arait aussitot et devient trés manifeste. Elle aifecte an moins la valenr d’un étage.
Aucune des espèces indigenes signalées p. 15, ne descend an nivean du miocène supérieur, a I’exception peut-être des Betula alba, Ulnms ciliata etnbsp;Carpinm Betulus. II y a la douze espèces dont la presence caractérise trésnbsp;positivement la flore de I’Auvergne a l’égard de celle du miocène de TArdéclie.nbsp;Les autres espèces actuelles japonaises ou américaines sont dans le même cas.
D’un autre cóté, a Rochesauve et même a Charay, on trouve de nombreuses espèces des genres Lauras, Cinnamomum, Ficus, Cellis, etc., qui, trés caractéristiquesnbsp;du miocène, manquent au pliocêne de I’Auvergne. Pour le beste, les genresnbsp;sont fréquemment les mêmes de part et d’autre, mais les différences d’espècesnbsp;sont trés nombreuses et trés significatives. Les Callitris Brongniarti, Betulanbsp;macrophylla. Carpimis pyramidalis, Quercus drymeia, rnediterranea, Populus latior,nbsp;balsanioides ylandulifera, Porana inmquiloba, Andromeda protogea, Stercidianbsp;lenuinerms, Dombeiopsis Decheni, Sa,pindus falcifolius, Berchemia niidtinervis, etc.,nbsp;sont des espèces miocènes bien connues, présentes la plupart, fréquentes mêmenbsp;a Rochesauve ou a Charay et absentes de I’Anvergne. Elles caractérisent positivement le miocène de l’Ardèche a l’encontre du pliocêne de l’Auvergne.
En résumé, la flore des cinérites du Cantal et celle des tufs ponceux du Puy-de-Dóme comprenaient sans doute un assez grand nombre d’espèces venantnbsp;du miocène, dix-hnit environ sur quatre-vingts, mais a cóté de ce fonds communnbsp;de provenance antérieure, apparaissent plus nombreuses encore et déja fréquentesnbsp;les espèces actuelles, indigènes ou dispersées a l’est jusqu’au Japon, a l’ouestnbsp;jusqu’aux Etats-Unis, sous des climats plus tempérés.
Ces flores se détachent dés lors trés nettement du miocène, même le plus élevé, de la flore d’CEningen [)ar exemple. Comme, d’autre part, elles s’arrêtentnbsp;au-dessous du quaternaire, elles appartiennent de plein droit au pliocêne.
Est-il possible de faire un pas de plus et de préciser, dans la série pliocêne, la zone exacte de la flore contenue dans les cinérites des environs du Mont-Dore?
Cette question a rcQU déja des réponses qu’il faut rappeler avant d’aller plus loin.
Dés 1873, M. de Saporta, a la suite des découvertes de M. Rames, reportait le phénomène qui avait mis fln a la flore des cinérites du Cantal « vers le début ounbsp;tout au plus vers Ie milieu de la période pliocêne (1). »
(1) Bull, Soc. géol. de France, 3= sèr., t. I, p, 213.
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II établissait les rapports de cette ttore avec celle de Meximieux et coustatait la presence de cuiq espèces communes a Tune et è I’autre.
\)-Ans \lt;d Monde des Plantes acant Vapparition de I'homnic, eii 1879, M. de Saporta formulait, p. 339, a peu prés la même opinion dans les termes suivants’nbsp;« La presence du bambou de IMeximieux et les indices tirés des études stratigra •nbsp;phiques de M. B. Rames permettent de croire que les forêts jDliocènos du Cantalnbsp;étaient a pen prés contemporaines de celles des environs de Lyon. »
La légende de la feiiille 185 de la Carte géologique détaillée de la France, Carte de Saint-Flour, se decide, en 1882, pouv \e pliocène inférieur. « Get étage, dit la légende,nbsp;est caractérisé en Auvergne par un vaste dépot de cinérite qui provient d’éruptionsnbsp;andésitiques; on la retrouve aussi localement enpetits lits parfaitement stratifiés parnbsp;les eaux courantes et déposés dans les bas-fonds. Elle présente alors de nombreusesnbsp;erapreintes de feuilles et parfois même des lits de lignite. »
Pendant la Reunion extraordinaire de la Société géologique qui ent lieu dans Ie Cantal en 1884, les cinérites a feuilles furent généralement attribuées au pliocenenbsp;inférieur (1).
M. de Lapparent, dans la deuxième edition de son Traité de Géologie, parle dés cinérites du Cantal a Toccasion du pliocene, sans les rapporter a aucune zonenbsp;spéciale et il ajoute ; « De la même époque datent les tufs ponceux de Varennes,nbsp;prés Murols, et de la Bourboule, avec nombreuses variétés de chênes, dont quelques-unes asiati([ues (2). »
Sur la Légende de la feuille 166, Ctermont, de la carte géologique détaillée, publiée en 1887, Ie terrain qui nous occupe remonte au pliocene mogen, avec la descriptionnbsp;suivante. « Alluvions fluviatiles ponceuses, alternant avec des sables et des caillouxnbsp;roulés de quartz, de granite et de basalte, a grands cristaux (porphyroïde). Ellesnbsp;contienuent une llore voisine de celle de Meximieux (Bambusa Liigd%m,ensis) et unenbsp;f'aune caractéristique ; Mastodon arvernensis, M. Borsoni, Rhinoceros elatus, Tapirusnbsp;aroernensis. Antilope antiqua, etc. » II n’y pas de pliocène inférieur indiqué sur cettenbsp;feuille de la carte.
MM. Michel-Lévy et Munier-Chalmas out expliqué et complété ce résumé dans leur Etude sur les environs d’Issoire. Voici les observations qui se rapportent plusnbsp;particulierement a l’objet de ce mémoire.
« A Pardines, .sur Ie calcaire de Beauce repose un lit de galets de quartz (Miocène supérieur) qui supporte Ie basalte du plateau de Pardines (Pliocène
(1) nbsp;nbsp;nbsp;BtiU. Soe. (jéo!. de France, sér., t. ah, p. 807.
(2) nbsp;nbsp;nbsp;Traité de Géoloyie, d«uxièrae êdition, 1885, p. 1222.
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inférieur). Ce basalte a été ravine par ies eaux qui ont creusé les vallés du Pliocene moven et qui ont déposé snivant les points ;
1quot; Des cailloux roulés, formés de basaltes porphyroïdes, dehasaltes de ParcUnes, de quart/, de granite, de granulite ou de gneiss, etc. II faut ajouter a ces roebes,nbsp;dans la vallée de Ia Cou/e, des PhonoJites, des Andesites et des Trachytes,
2quot; Des graviers avec lits de galeis intercalés, surmontés soit par des argiles sableuses, soit par des bancs de cinérites formées de projections ponceuses, avec litsnbsp;de ponee intercalés.
Les graviers et les galets renferment la faune étudiée par Bravard, Pomel et Depóret, Mastodon aroernensis, Gaz-eUa, Felis et nombreux Cervidce.
Los ai'giles et les cinérites renferment la flore qui les caractérise dans Ie Can tal, Acer polymorphum, Fagiis pliocenica, Bambusa Lugdunensis et d’autresnbsp;végétaux parrni le-^quels on peut citer des conifères et de nombreuses Moussesnbsp;trés bien conservées.
Au milieu des couches du Pliocene moyen, sur un lit de galets qui forme leur base, repose un deuxieme basalte remarquable par sa richesse en zéolithes.
Après ces dépots, la region qui nous occupe a été soumise de nouveau a un système de cassures qui amènent la formation de failles dont l’amplitudenbsp;peut aller souvent de quarante a cent metres (La Bourboule, Perrier, etc.).
Ces tailles détermiuent Ia formation des gradins successifs qui ont amené, sur certains points, la surélévation du Plateau-Central, surélévation qui a permisnbsp;aux glaciers de s’établir sur les flancs du Cantal et du Mont-Dore pendant Ienbsp;Pliocene supérieur. »
lis ajoutent un peu plus loin : « Le Pliocene inférieur et moyen est caractérisé, comme on le sait, par les grandes eruptions trachytiques, ponceuses, andésitiquesnbsp;et basaltiiiLies du Cantal, du Mont-Dore, etc., etc.
Après Ie dépot des assises de Cinérites (plioc. moy.), de nombreuses fractures apparaissent et amènent sur certains points du Plateau Central une surélévationnbsp;qui va permettre aux glaciers du Pliocene supérieur, découverts par M. Julien, denbsp;s’établir sur les flancs des deux grands édifices volcaniques dont nous avons parlé.
11 résulte de ces faits que les oscillations et les fractures qui avaient fait disparaitre les grands lacs du Plateau-Central et qui avaient déterminé, pendantnbsp;le Miocene, le Pliocene inférieur et moyen, la venue des roebes éruptives nenbsp;paraissent pas avoir produit de grands changements orographiques dans lenbsp;Plateau-Central. Mais, contrairement a ce qui .s’est passé dans la régionnbsp;alpine, oCi le grand mouvement ascensionnel a eii lieu pendant le miocène
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supérieur, le Plateau-Central ii’a eu son grand mouvement orogénique tertiaire, qu’entre le Pliocene moyen et le Pliocene supérieur (1). »
En résumé, MM. Michel-Lévy et Munier-Chalmas distinguent dans le Pliocene trois étages qu’ils désignent simplement par les termes de Pliocènenbsp;inférieur, moyen et supérieur, saus indiquer aucune synonymie. Leurs observations,nbsp;appuyées d’ailleurs sur les recherches antérieures de M. Julien, tendent èinbsp;éloigner de plus en plus les deux faunes de Perrier que d’autres géologuesnbsp;out confondues ou rapprochées a divers degrés.
Quelques pages plus loin, dans le même volume du Bulletin de la Société yéologique, se trouve un article intéressant de M. Viguier, sur le Pliocène denbsp;Montpellier, qui nous permettra de raccorder les étages pliocènes du Midi avecnbsp;ceux de 1’Auvergne (2).
Laissant de cóté le Messinien qui n’est pas représenté dans l’Hérault, M. Viguier distingue également dans la Pliocène trois étages, le Plaisanciennbsp;(marin), VAstien et VArnusien, ces deu.x derniers d’eau douce.
II y aura lieu de revenir sur le Plaisancien] pour le moment, il suffit de faire observer que M. Viguier laisse dans eet étage les marnes et sables a Potamidesnbsp;Basteroti. \JAstien (d’eau douce) comprend, surtout dans sa partie moyenne, desnbsp;graviers et des sables parfois agglutinés, caractérisés par une faune de grandsnbsp;mamifères terrestres, tels que Mastodon arvernensis, Tapirus arvernensis, Rhinocerosnbsp;leptorhinus. Sus proeincialis. Or, on le sait déja, cette faune est celle de la zone n” 2,nbsp;des environs d’Issoire, et immédiatement au-dessus des sables et des graviers oünbsp;l’on rencontre ces animaux viennent les tufs ponceux et les cinérites qui contiennentnbsp;la fiore dont nous traitons ici. Cette flore appartient done a \' As tien et se trouve plusnbsp;récente que celle des marnes jjlaisanciennes de la vallée du Rhone de toute lanbsp;valeur chronologique d’un étage; elle est, au contraire, synchronique de celle denbsp;Meximieux dont les tufs sont de même astiens.
Ces rapprochements offrent certainement le plus grand intérêt ; ils ne dispensent pas toutefois de chercher dans l’examen de la flore elle-mêmenbsp;comparée a celles qui lui sont connexes, d’autres éléments de solution ou desnbsp;vues particulières.
En trance, les travertins de Meximieux se rangent done au niveau de 1 astien. Je n’ai aucune raison de contester cette attribution proposée parnbsp;tontannes; mais la flore de ces travertins, sur 40 espèces, n’en a guère que
(1) nbsp;nbsp;nbsp;Bul. Soc. géol, 38 sér., t. xvu, 1889, p. 267.
(2) nbsp;nbsp;nbsp;Buil. Soc. géol. p. 379, v. tableau synoptique, p. 422.
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3 de communes avec celle des tufs ponceux, Am- Icetwm, Torreya nucifera et Platanus aceroides, et encore ces deux dernières espèces existaient déja dans lenbsp;messinien. C’est trop peu pour justifier une assimilation détaillée comme cellenbsp;que nous voulons.
La flore des marnes plaisanciennes dans la vallée du Rhone se trouve a un niveau tout a fait précis. Elle compte dès ce moment plus de 70 espèces; mais, il fautnbsp;en convenir, ses relations avec la flore des tufs ponceux de 1’Auvergne n’ofi’re guèrenbsp;plus de consistance. Les espèces communes sont également peu nombreuses, cenbsp;sont: Carpinus rjrandis (Betuhis), Qiiercus Senogalliensis (sessiliflora) et Etymodrysnbsp;(Lusitanica), Platanus aceroides, Lauras nobilisl Sassafras L'erretianum, Zelkovanbsp;a'enata, Cornus Buchii (mas?).
Or, ces espèces existaient déja dès le messinien de Sénigallia oii nous trouvons 10 espèces des tufs ponceux :
Quercus Senogalliensis Mass. — Cardanii Mass.
— Etymodrys Ung.
— Pseudocastanea Goep. Rhus Heufleri Heer.
Torreya nucifera S. et Z. Sassafras Ferretianum Mass.nbsp;Platanus aceroides Heer.nbsp;Acer Pseudocreticum Sap.nbsp;Planera Ungeri Ett.
Les argiles inférieures du Val-d’Arno, tout au plus plaisanciennes, peut-être messiniennes, n’ont pas moins de 8 espèces communes avec les tufs ponceux dunbsp;Puy-de-Dome. Plusieurs sont des plus remarquables :
Carya Bilinica Ung. Alnus insignis N. Boul.
Salix Integra Gcepp. Quercus Parlatorii Gaud.nbsp;— Scillana Gaud.
Ces cinq espèces s’ajoutent a celles de la série précédente de Sénigallia. Rappelons enfin la présence dans nos tufs d’espèces relativement nombreuses anbsp;physioiiomie franchement miocène :
Andromeda vacciniifolia Unj Cassia Phaseolites Ung.
— Berenices Ung. Colutea Salteri Heer.
Celastrus Acheruutis Ett. Rhus Heufleri Heer.
Acer decipiens A. Br.
— angustilobum Heer.
II semble résulter des faits qui viennent d’etre exposés, que les afflnités aug-mententa mesure que l’on se rapproche de la base du pliocene. Peu nombreuses avec Meximieux, elle augmentent avec la flore des marnes de la vallée du Rhóne et
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semblent atteiiidre uii maximun avec les flores plus éloignées, mais plus anciennes du Val-d’Arno et de Sénigallia.
Les comparaisons détaillées établies plus haut avec la fiore des cinérites du Cantal conduisent de niême a penser que la flore des tufs ponceux du lacnbsp;Chambon présente une physionomie plus archaïque ou dolt être plus anciennenbsp;d’un degré que celle du Cantal.
Les faits qui suggèrent cette manière de voir peuvent être résumés dans les termes suivants :
1“ La flore des tufs ponceux du Mont-Dore, comparée a celle des cinérites du Cantal, manque de plusieurs espèces d’un caractère boréal; l’absence denbsp;VAlnus glutinosa, si fréquent au Pas-de-la-Mougudo et a Ceyssac, est particulièrementnbsp;remarquable.
2° La flore fossile du Cantal a des affinités plus nombreuses avec celle de Meximieux relativement récente. Les Bamhusa Lugdunensis, Oreodaphne Ileerii,nbsp;Tilia expansa, Vitis subintegra, Acer opulifolium. Viburnum rugosum et Tinus denbsp;Meximieux et du Cantal n’ont pas été observés dans les tufs du Mont-Dore.
3“ Des espèces nombreuses, quinze au moins sur quarante-deux, caractéristiques du pliocene tout a fait inférieur ou mème du miocène supérieur, se rencontrentnbsp;dans les cinérites du Mont-Dore et non dans celles du Cantal. Trois espècesnbsp;de papilionacées, citées plus haut, l’abondance des chènes du Val-d’Arno et denbsp;Sénigallia militent dans ce sens.
4® Prise dans son ensemble, la flore fossile du Mont-Dore semble adaptée a un climat plus chaud que celle du Cantal.
Si nous revenons au point de départ, nous voyons que la difficulté consiste a savoir si réellemement les couches a plantes fossiles de Varennes et de lanbsp;Dent-du-Marais sont synchroniques des alluvions ponceuses de Perrier.
C’est la faune de ces alluvions ponceuses qui a fourni la caractéristique de l’étage et c’est a Perrier que se trouve la localité classique ou Ie type dunbsp;pliocene moven.
Le 19 septembre 1890, la Société géologique de France, dans une excursion a Pardines, Perrier et Issoire, a visité de nouveau le célèbre ravin de lanbsp;Grand’Combe, entre Perrier et Pardines. Dans le compte-rendu de cettenbsp;excursion, M. Michel-Lévy précise la nature et ia superposition des couches ;nbsp;il donne, en particulier, le tracé d’une coupe schématique de la colline etnbsp;une légende avec des signes de repère se référant a la notation de la cartenbsp;géologique. II est indispensable de reproduire ici textuellement cette légende.
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« La coupe du Pliocene moven fluviatile pent être relevée en grand détail, a Test de la faille; les ravins en présentent en effet des coupes entièrement décapées ;nbsp;en voici Ie détail de haut en bas :
I Cinérite avec bloes glaciaires et perles d’obsidienne, ravinant les couches fluviatiles sous-jacentes.
Cote tie SJ50 mèteefs
Environ 20 mètres de sables quartreux, micacés et ponceux, alternant avec de petits délits argileux.
Cote tic irgt; 1 O Miètr’csi!
Cinérite fine jaunatre.
po
Couches fissiles avec empreintes de plantes. Marnes argilo-sableuses.
Marnes verdatres micacées.
Cote tic 400 ïnèti*eslt;
Poudingue inférieur avec basalte et grande aliondance de galets de quartz, de granite, de granulite, de gneiss.
Cote tie -tSO mèti-es
Manie a Limnées (1).. »
Dans Ie courant de cette année 1891, j’ai visité Ie mème ravin ofi j’ai fait les observations suivantes ;
A la sortie O. du village de Perrier, si on prend Ienbsp;chemin de Pardines, onnbsp;arrive bientót au ravin denbsp;la Grand’Combe. Sur unenbsp;longueur de 30 a 40 mètres,nbsp;avant d’en atteindre Ienbsp;thalweg, Ie talus de lanbsp;colline, a droite et au contactnbsp;de la route a été récemment
(1) Buil. Soc. géol. 3® sér. t. xvni, p. 933.
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avivé; c’est la que se trouvent les couches fissiles avec empreintes de plantes, cle la série P° 2, de la coupe donnée par M. Micliel-Lévy. Les empreintes n’existentnbsp;qu’a la partie inférieure du talus sur une zone continue de quelques décimètresnbsp;d’épaisseur. Les feuilles de dicotylédones y sout trés rares. Je n’en ai trouvénbsp;aucLine qui permette une determination assurée; j’ai cru y recounaitre uuenbsp;feuille de charme ou de Zelkova. En revanche, comme M. Munier-Chalmasnbsp;l’avait constaté déja,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a des mousses abondantes etnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’une trésnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;belle
conservation. Elies m’ont paru toutefois se rattacher a une mème espèce que j’ai nommée Hypnum Mastodontiim. Aucune de celles que j’ai examinées nenbsp;portait de fructification. Dans les meines couches j’ai recueilli des rhizomes denbsp;monocotylédones dunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;typenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;défini, ils pourraieut peut-êtrenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;se rattachernbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aux
groupes des Liliacées ou des Iridées, mais la détermination exacte d’objets de ce genre paraitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;biennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hasardeuse. L’exploi'ation d’unnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autre ravinnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trés
profond et d’un difficile accès, situé a l’ouest du premier, a une distance approximative de 40nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a 50nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mètres, m’a fait voir que lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;couches dans eet
étage, subissent des modifications profondes d’uu point a un autre. J’ai retrouvé la des feuilles de dicotylédones aussi mal conservées que prés de la route,nbsp;des mousses semblables indiquant la continuité du dépót, puis des branchesnbsp;d’arbres nombreuses, des graines, mais peu d’objets déterminables.
1. nbsp;nbsp;nbsp;Calcaire a Limnées (miocène).
2. nbsp;nbsp;nbsp;Pouclingiie inférieur.
8. Cinérites contenant versie tiers inférieur des empreintes végétales.
4. Sables micaoès, argileux ou ponceux, souvent flneinent stratifies.
Dans la direction opposée, vers Test, au-dessLis du centre du villagenbsp;de Perrier, l’ensemble des couchesnbsp;attribuées au pliocèue moyen, quinbsp;possède au ravin de la Grand’Combenbsp;une épaisseur totale de 35 mètres,nbsp;d’après M. Michel-Lévy, est trésnbsp;aminci; il présente une série de couches fines, régulièrement stratifiées,nbsp;qui ne m’ont donné qu’une feuillenbsp;maigre de dicotylédone paraissantnbsp;appartenir au genre Quercus.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o. niocs giaciai res einpatés dans la cinéi’ite.
Ces couches sont bien visibles, dans une ancienne cave ; la base du dépót est masquée par des éboulis, mais presque aussitot on aboutit en contrebas au calcaire anbsp;Lirnnèes dont les couches supérieures montrent un niveau a Cypris trés abondant; cenbsp;niveau a Cypris existe aussi dans les ravins de la Grand’Combe. Au point de vuenbsp;paléontologique, ces résultats sont peu signilicatifs ; on ne peut guère en déduire quenbsp;la presence, dans les cinérites inférieures de Perrier, d’un niveau a empreintes
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végétales; il est sansdoute rationnel,en se basant sur la stratigraphie, d’assimiler ce niveau a celui qui contientégalement des débris de végétaux, autourdu lac Chambon ;nbsp;mais cette identification ne trouve jusqu’ici presque aucun appui dans l’étude desnbsp;tlores respectives.
Dans une lettre que Ton trouvera plus loin in extenso, M. Pomel constate que ses explorations dans les mêmes ravins ne lui ont fourni que des plantes «assez raresnbsp;et en assez mauvais état.» II n’y a signalé de fait que des samares d’ Uhnus (U. Lamottiinbsp;PomJ de Fraxinus (F. Lecoquii,) un fruit de Carpiniis (C. hrachyptera), des feuilles denbsp;saules, denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et un Carea;. Ces données ne permettent pas jusqu’a présent de
conduce au synchronisme des alluvions ponceuses de Perrier et des cinérites a plantes de Varennes. On lit sans doute dans l’article cité plus haut de MM. Michel-Lévy et Munier-Chalmas que les argiles et les cinérites du ravin de Perriernbsp;renferment la flore qui les caractérise dans Ie Cantal, Acer polymorphum, Fagusnbsp;pliocenica, Bamhusa Lugdunensis, toutefois je suis tenté de croire, sauf une affirmationnbsp;plus catégorique de leur part, que ces géologues n’ont voulu relever que les espècesnbsp;les plus caractéristiques des cinérites du Cantal qui constituaient pour eux Ie typenbsp;auquel ils rattachaient les couches inférieures de Perrier, sans dire qu’ils les avaientnbsp;reconnues de fait dans cette derniêre localité. Remarquons d’autre part que la faunenbsp;inférieure de Perrier n’a pas été constatée, que je sache ni a Varennes, ni a la Dent-du-Marais, ni a la Bourboule dont il sera question un peu plus loin.
Dès lors, sans préjuger les découvertes réservées a des recherches ultérieures, nous pouvons affirmer que Ie synchronisme des alluvions ponceuses inférieures denbsp;Perrier et de Varennes n’est pas prouvé, pas plus que Ie synchronisme des mêmesnbsp;tufs ponceux de Varennes et des cinérites a feuilles du Cantal.
II n’en est pas de même des trois gisements principaux de Varennes, de la Dent-du-Marais et de la Bourboule dont Ie synchronisme au moins paléontologiquenbsp;peut être aftirmé dès ce moment.
II a été question déja des deux premiers ; cependant la Société géologique, postérieurement a mes recherches, s’étant occupée de la Dent-du-Marais, il y a peut-être lieu d’y revenir encore.
On sait déja que les tlores de Varennes (ravin de 1’ouest) et de la Dent-du-Marais sont identiques ; ce sont les mêmes espèces, conservées a peu prés dans les mêmesnbsp;proportions. Toutefois les conditions stratigraphiques des deux gisements sont trésnbsp;différentes. Le dépót de Varennes recouvre immédiatement les roches cristallinesnbsp;anciennes; il est formé de sédiments trés fins et déposés de telle fagon qu’on peut
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leur attribuer uiie cliute aérienne dans des eaux tranqiiilles. De plus il est reconvert par uiie énorme épaisseur, au moins 40 metres de tufs variés, grossièrement stratifies.
A la Dent-du-Marais, au contraire, le gisement que j’ai exploré comportait une faible zone, de 2 ou 3 décimètres d’épaisseur, bien statifiée, formée de sédimentsnbsp;plus sableux qu’a Varennes, paraissant lavés par les eaux ou d’apparence fluviatile.nbsp;Ce mince dépot reposait dans une masse de tufs grossiers imparfaitement stratifiés,nbsp;dont la puissance inconnue semble en tout cas considérable. Par contre, la couchenbsp;fossilifère était a peine recouverte; elle occupait le sommet d’un monticule dont lanbsp;surface raboteuse était parsemée de boes volcaniques plus ou moins arrondis (1).
Cesparticularitésdu dépot sont intéressantes. Au premier abord, ellestendraienta faire supposer que le cirque volcanique de la Dent-du-Marais préexistait au dépot desnbsp;cinérites qui l’auraient comblé. Toutefois, divers indices prouvant que le basaltenbsp;émis par cette bouche est postérieur a la chute des cinérites, il faut chercher unenbsp;autre explication. On pourrait, a la rigueur, admettre que le cone du volcan s’étantnbsp;produit par soulèvement ou par explosion dans la masse des cinérites, des lambeauxnbsp;de ce cone sont demeurés en place sur le contour ouest et nord, tandis que le rempart du midi s’est effondré; les débris disloqués supporteraient les monticules aunbsp;sommet desquels il y a des chances de retrouver des fragments d’une assise fossilifère primitive formée a la base des cinérites.
Une théorie beaucoup plus simple me semble, au dernier moment, devoir éliminer une bonne partie des difficultés que suggère la présences d’assises stratifiées avecnbsp;feuilles fossiles dans le cirque de la Dent-du-Marais. Elle consiste a supposer quenbsp;les monticules situés a l’entrée sud du cirque sont de nature glacaire. Les cinéritesnbsp;fossilifères qu’ils contiennent ne sont pas en place; elles n’appartiennent pas a unenbsp;couche réguliere, ayant eu, a eet endroit, une certaine continuité. Ce sont desnbsp;lambeaux d’ailleurs trés restraints, arrachés, par le glacier qui plus tard remplit lanbsp;vallée, au dépót de Varennes et tranportés par lui jusqu’a la Dent-du-Marais. La desnbsp;crêtes rocheuses faisaient obstacle a la marche réguliere des bandes latérales dunbsp;glacier, en même temps que le diverticulum du cirque servait a recevoir le dépót desnbsp;moraines venant de plus haut.
II faut admettre encore que ces faits ont eu lieu pendant la phase de fusion des glaciers les plus récents; on n’expliquerait pas autrement l’état intact de ces monticules formés d’éléments meubles et sans cohésion.
S’il en est ainsi, le gisement de la Dent-du-Marais n’a plus d’autonomie ; il se rattache a ceux de Varennes qui devaient être beaucoup plus développés vers le Sud.
(I) V. la coupe de ce monticule, p. 7.
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La iiOLivelle carte géologique n’indiquaiit pas de dépot glaciaire entre la Dent-du-Marais et le lac Chambon, j’avais d’abord bésité aémettre ces vues qui paraissent cepeiidant plus aptes que toute autre a rendre un compte satisfaisant de cette singulièrenbsp;station.
Comme on le verra plus loin, dans le Résumé historique, Lecoq s’était préoccupé a plusieurs reprises d’expliquer les fails qui se rattacbenta la Dent-du-Marais.
Cette localité curieuse recut en 1890 la visite de la Société géologique de France et fut, a cette occasion, l’objet d’interprétations variées, sans rapport direct, il estnbsp;vrai, avec les questions de paléontologie traitées dans ce mémoire (1).
Au sujet de la Bourboule, M. Pomel avail remarqué la similitude des sédiments fossilifères provenant de cette localité avec ceux du Saut-de-la-Pucelle. Les mêmesnbsp;fossiles que j’ai vus a Clermont se rapportent a la flore de Varennes ou du Saut-de-la-Pucelle.
D’oü provenaient exactement ces spécimens de la Bourboule? M. Pomel pense qu’ils auraient été envoyés par M. Cboussy. Pour mon compte je n’ai pas obtenu denbsp;renseignements précis a eet égard, je sais seulement que quelques empreintes denbsp;feuilles ont été trouvées plus récemment lors du creusement des fondations de lanbsp;nouvelle église, au centre du bassin de la Bourboule.
M. Micbel-Lévy dit a ce sujet;
« x\ux environs delaBourboule, diversgisements ont été signalés, malbeureuse-ment avec trop peu de précision. Dans la carrière decinérite, prés Murat-le-Quaire, qui estouverte au-dessus du basalte de cette localité, au bord de la route du Mont-
(1) V'oici les principaux passages du Balletin qu’il semble utile de reproduire ici;
« La brèche basaltique qui compose le paroi oriëntale du Saut-de-la-Pucelle (ou Dent-du-Marais) est ensuite l’objet d’un examen attentif et d’une discussion a laquelle prennent part MM. Gosselet, Bertrand,nbsp;liarrois et Boule.
M. Boule fait observer qu’a la partie supérieure vers le nord, il existe des indices de stratification avec pondages opposès qui pourraient être rapportés a un lambeau démantelé d’un cone volcanique. M. Gosseletnbsp;rapporte toute la brèche au reraplissage, par projection et retombèe, d’une cheniinée volcanique. M. Michelnbsp;Lèvy se rallie, pour la partie supérieure avec indices de stratification, a 1’hypothèse de M. Boule, mais ilnbsp;pense que le reste de la brèche constitue un dyke éruptif qui a été poussé de bas en haut et dont le niveaunbsp;correspond a une cheminée volcanique, inférieure a la base des cones de projection. II montre a la Sociéténbsp;que le dyke en question se rattache aux ooulées basaltiques voisines, superposées a la cinèrite a plantes etnbsp;recouvertes par plusieurs lambeaux glaciaires. Ces basaltes correspondent done a la déflnition qu’il a donnéenbsp;de la notation V de la carte. » — ü’atL ib. p. 920.
Plus loin, p. 926, M. Boule revient sur les mêmes phénomènes. « Quand on relève avec soin, dit-il, Failure des brèches des cette petite région, il est bien difficile d’échapper a 1’idée que tout eet ensemble représentenbsp;1’ancien cratère d’un volcan basaltique. Nous avons la les ruines d’un des nombreux appareils de sortie quinbsp;ont donné naissance au basalte qui couronne les plateaux des environs. On pourrait aller plus loin : unenbsp;étude minutieuse des abords de ce pittoresqne accident permettrait de reconstituer sürement l’ancien cóne.nbsp;Je croirais volontiers que la partie inférieure de 1’escarperaent représente la cheminée volcanique dansnbsp;laquelle retombait une partie des projections aériennes. Ainsi s’expliquerait son apparence plus massive, sanbsp;liaison insensible avec la partie supérieure bien stratifiée. Ce serait done une sorte de culot déchaussé versnbsp;1’est par 1’effondrement qui a donné naissance au cirqne du Saut-de-la-Pucelle. »
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Dore, derrière les maisons, ou trouve des couches sableuses avec grains de perlite entrainés. J’y ai découvert une empreinte de feuille, mais les plus belles empreintesnbsp;de la région paraissent avoir été découvertes au voisinage immédiat de la Bour-boule, dans Ia cinérite domitique la plus inférieure, lors de la construction de lanbsp;route au Mont-Dore par Lusclade.
Si ces empreintes permettent d’assimiler la flore de ce niveau a Meximieux, on pourra aflirmer que toutes les cinérites du Mont-Dore sont contemporaines dunbsp;Pliocene moyen, et que lamajeure partie de ses éruptions se sont produites avantnbsp;l’ère du Pliocène supérieur (1). »
Bien que je n’aie pu juger des plantes fossiles de la Bourboule que par celles qui sont déposées au musée Lecoq a Clermont, ces empreintes sont tellement semblablesnbsp;sous tous les rapports a celles du Saut-de-la-Pucelle qu’elles dénotent une végéta-tion identique et par suite un vrai synchronisme, aucune autre considération nenbsp;paraissant devoir intervenir dans ce cas particulier (2).
En résumé :
1° La flore conservée dans les cinérites de la Bourboule, de Varennes et de la Dent-du-Marais est tout a fait bomogène.
2“ Cette flore, quoique pliocène, présente des divergences trés sensibles a l’égard de ceile des cinérites du Cantal.
3“ Elle appartient au pliocène inférieur; elle est messinienne ou tout au plus plaisancienne, ses affinités les plus marquées la rapprochant de la flore de Sénigallia,nbsp;du Val-d’Arno, de la Cerdagne, etc.
4° La flore des cinérites du Cantal attribuée d'abord au pliocène inférieur est plus récente ; elle se lie a ceile de Meximieux et, comme cette dernière, se rattachenbsp;au pliocène moyen ou astien.
5® La flore, encore peu connue, des tufs blancs du bord du lac Chambon, caractérisée par la présence du Fagus silvatica actuel et peut-être de VAlmis glutinosa,nbsp;est moins ancienne que ceile de Varennes et de la Dent-du-Marais.
6® Ceile des couches inférieures de Perrier ne se prète jusqu’ici a aucune attribution rigoureuse.
(1) Buil. Soe. géol., ibid., p. 778.
(S'! Dans une communication récente, M. Ie Dr Madeuf m’affirme, a la suite d’observations nombreuses et prolongées pendant plusieurs années, que les empreintes vègètales de la Bourboule proviennent d’une seulenbsp;coucbe.
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C’est par les frères Héribaud Joseph et Adelphe, professeurs au pensionnat de Clermont-Ferrand, que j’eus connaissance, ily a quelques années, des plantesfossilesnbsp;du lac Chambon. Dans Ie cours de mes recherches, j’ai appris que les divers gisementsnbsp;de cette région ont été explorés a plusieurs reprises par M. Julien, professeur denbsp;geologie a la faculté des sciences de Clermont et par des amateurs, en particuliernbsp;M. l’abbé Forestier, alors curé de Saint-Nectaire, et M. Ie D‘' Gourbeyre, d’Ambert.nbsp;Quant a la première découverte, elle était attribuée vaguement a M. Pomel, maisnbsp;sans aucune référence bibliographique. Le savant directeur de l’École supérieure desnbsp;Sciences d’Alger, a qui je me suis adressé pour éclaircir ce détail, a bien voulu menbsp;répondre par la lettre suivante qui est de première importance au point de vuenbsp;historique. « C’est, en effet, moi, en collaboration avec Bravard, qui ai le premiernbsp;fouillé le gisement de plantes fossilesde Varennes, dans l’automne de 1849. Le produitnbsp;de ma récolte a été déposé au Musée Lecoq, oü se trouvait déjaune série fort belle denbsp;laBourboule, donnée, je crois, a Lecoq par M. Choussy.
Je n’ai rien publié sur cette découverte qui mérite d’etre cité. J’ai du la signaler sommairement quelque part; mais il me serait difficile de dire oü, car ce n’a éténbsp;qu’incidemment. C’est en tous cas postérieur a ce qui a été publié sur Perrier dans lenbsp;Bulletin de la Société géologiquede France.
C’est aussi dans la collection Lecoq que j’ai vu quelques échantillons provenant du Saut-de-la Pucelle sur une roche trés semblable a celle de la Bourboule, j’ignorenbsp;qui en a été le collecteur.
C’est moi, qui, au Congres de l’Association francaise a Clermont, ai conduit M. de Saporta au musée Lecoq oü je l’ai mis en relation avec mon ami Lamotte.
Les plantes que j’ai recueillies a Perrier, dans le ravin dit du Creux de Traverse,
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Ces conclusions ne sont pas de nature a surprendre beaucoup les géologues dont j’ai reproduit les théories quelque peu différentes. Ce n’est pas, en effet, sausnbsp;hésitation et sans réticences, que M. Michel-Lévy les propose. Après avoir décrit denbsp;nouveau Ie type du pliocène moyen, pris a Perrier, la succession des couches qu’ilnbsp;embrasse, ses limites inférieures et supérieures, il ajoute :
« Mallieureusement les clioses ne sont pas aussi simples, et divers indices font supposer qu’une partie au moins des éruptions trachytiques du Mont-Dore est plusnbsp;ancienne que Ie niveau de lafaune inférieure de Perrier.... Le Pliocène moyen pour-rait fort bien être postérieur, non seulement aux basaltes porpbyroïdes p‘, auxnbsp;cinérites ponceuses de la base, aux phonolites inférieurs ;p‘, mais encore ü certainesnbsp;coulées P et, par suite, a la majeure partie des projections cinéritiques du Mont-Dore (1). »
De mon cóté, après avoir analysé et discuté aussi exactement que possible, les faits acquis dès ce moment a la science des végétaux fossiles, je n’ose affirmer quenbsp;des faits nouveaux ne viendront pas dans l’avenir apporter encore quelque correctif anbsp;mes idéés présentes.
Dans tons les cas, il est impossible de rendre un compte exact de la flore qui nous occupe, sansrecourir al’influence de Taltitude. Traitant de la physionomie denbsp;la flore des cinérites du Cantal, M. de Saporta a dit avec beaucoup de raison : « Unenbsp;foule d’indices, aussi curieux qu’inattendus, nous avertissent que nous sommes icinbsp;placés sur un sol montagneux et que nous remontons, a travers des pentes boisées,nbsp;jusqu’a une altitude suffisante pour admettre une végétation différente de cellenbsp;des vallées inférieures... Les cinérites du Cantal vont nous introduire au milieunbsp;d’une flore appropriée aux escarpements sous-alpins auxquels elle servait denbsp;couronnement (2). n
Cette remarque s’applique avec non moins d’exactitude a la flore fossile du Mont-Dore, le mélange, dans cette flore, comme dans celle du Cantal,nbsp;d’espèces miocènes délicates avec des espèces boréales actuelles, sollicitera toujoursnbsp;une explication que la difference d’altitude parait seule apte a fournir. Pourquoi,nbsp;en effet, la flore astienne de Meximieux est-elle si homogène, sinon pareenbsp;qu’elle se développait dans une vaste plaine, loin de tout massif montagneux,nbsp;tandis que la flore de Varennes présente des contrastes étonnants si Ton éliminenbsp;l’influence de l’altitude. Par trente-cinq de ses espèces sur quarante, elle se
(1) nbsp;nbsp;nbsp;Buil. Soc. géol., ib., p. 777.
(2) nbsp;nbsp;nbsp;La Monde rfe.s Plantas, p. 340.
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réfère a des ages qui ont précédé le dépót de Meximieux, ea rnême temps que par cinq ou six autres, elle parait d’age plus récent, presque quaternaire.
Cette physionomie a double face est tout naturelle, si on adniet, a cóté des collines basses, moins hautes que celles qui avoisinent le lac Chambon actnel,nbsp;des pics atteignant une altitude supérieure de quelques centaines de metres.
La présence des Betula alba, Fagus silcatica, Acer Pseudoplatanus, est particu-lièrement significative sous ce rapport. II faut remarquer d’ailleurs que le Fagus silcatica n’a été rencontré que dans le dépot relativement récent des bords du lac;nbsp;que I’Acer Pseudoplatanus l’espèce la plus caractéristique des régions montagneusesnbsp;n’a été trouvé qu’a Varennes représenté par une fenille unique; le Betula alba n’anbsp;été constaté qu’a la Dent-du-Marais, représenté, il est vrai, par plusieurs feuillesnbsp;et des samares assez fréquentes.
Des contrastes de ce genre n’existent pas a Meximieux comme on vient de le voir, ni dans la vallée pliocène du Rhone oü la flore siirement plaisancienne est égalementnbsp;dépourvue d’espèces venant des montagnes (1).
Au total, I’analyse attentive de ces Sores fossiles nous laisse entrevoir des phénomènes beaucoup plus compliqués, beaucoup plus riches de détails que ne lenbsp;donnaient a entendre les premières formules.
Dans une lettre récente, M. Karnes me disait qu’il considère comme a peine ébauehée la recherche des plantes fossiles dans les cinérites dn Cantab
Quand on considère, dans le Puy-de-Dome, les vastes surfaces recouvertesparles tufs ponceux, rayonnant dans tons les sens autour du Mont-Dore, il y alieu de croirenbsp;que plusieursgénérations de chercheurs devront passerpar la avant d’avoirpu fouillernbsp;tons les vallons et exhumer toutes les richesses du passé.
Dans la vallée du Rhone, la flore plaisancienne, il y a quelques années a peine, n’avait livré que de simples indices, aujourd’hui elle compte plus de 70 espèces etnbsp;promet beaucoup plus encore. Il n’est pas douteux que des recherches persévérantesnbsp;dans les hautes vallées du Cantal et du Puy-de-Dome et en même tomps dans lesnbsp;marnes a Nassa sewiistriata, ne donnentrétat trés complet de la végétation arborescentenbsp;durant cette période intéressante du pliocène qui termine les temps géologiques etnbsp;confine aux temps actuels.
(l)Cf. Apjoendtce concernant la flore pliocène de la vallée du Rlióne.
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entre ce village et Pardines étaient, en effet, assez rares et enassez mauvais état. J’eii ai parlé dans une note insérée au Bulletin de la Société géologique, probablementnbsp;vers 1844 a 1846, je ne puis en ce moment Ie vérifier. Un Carpinm était surtout bieiinbsp;caractérisé par la samare. Peut-être ces échantillons sont-ils au Jardin-des-Plantes,nbsp;avec une petite collection de Gergovia que j’avais remise a M. Brouguiart. — Alger,nbsp;Ie 2 novembre 1891. »
La plupart de ces indications trés précises jettent une vive lumière sur plusieurs points qui seraient demeurés trés obscurs pour l’avenir.
C’est dans la 2® série, t. II, p. 102, année 1844-1845, du Bulletin de la Société géologique que M. Pomel a signalé plusieurs espèces végétales conservées dans lanbsp;zone a mastodontes de Perrier. Void Ie texte ; « Les terrains meubles trachytiquesnbsp;et basaltiques de la montagnede Perrier, si célèbres par les mammifères fossilesqu’ilsnbsp;coutiennent, mastodonte, tapir, rhinocéros, felis meganthereon, etc, out fourni a nosnbsp;recherches plusieurs espèces remarquables qui indiquent Ie voisinage des forêts ; cenbsp;sont : 1“ un Fraxinus bien caractérisé par son fruit, beaucoup plus court que l’ailenbsp;membraneuse qui Ie termine, ce qui lui donne une forme ovalaire ; 2“ un Ulnvusnbsp;différant des espèces vivantes pai' un fruit beaucoup plus grand et encore plus allougénbsp;que celui de VVlmus effusa ; 3“ un Carpinus dont les bractées ont une lorrne asseznbsp;différente de celles des espèces vivantes et fossiles, par leur lobe moyen plus allougé,nbsp;plus étroit surtout ü la partie supérieure, par les lobes latéraux plus courts, plusnbsp;aigus, ce qui est Ie caractère opposé du C. macropiera d’Armissan (Ad. Brong.) ;nbsp;des saiiles, un chène et un carex ne nous sont qu’imparfaitement counus par leursnbsp;orgaues les moins essentiels. Nous proposerons pour les premières espèces lesnbsp;norns spécifiques suivants ; Fraxinus Lecoquii, Ulmus Lamothii, Carpinus In^aelujptera.nnbsp;Les diagnoses latines données par l’auteur sont reproduites dans la partie descriptivenbsp;de ce travail (1).
Dans un article subséquent, publié par la Société géologique de France, séance du 19 Janvier 1846, M. Pomel distinguait dès cette époque dans les terrains fossililèresnbsp;relativement récents du Plateau-central, trois divisions, dont la seconde, comprenantnbsp;seulement les espèces enfouies dans les alluvions volcaniques inférieures auxnbsp;conglomérats ponceux de la montagne de Perrier, est bien certainement une fauiienbsp;de Vépoque pliocène, comme Ie démontre l’analogie de ses espèces, je dirai mèmenbsp;la ressemblance parfaite d’un grand nombre d’entre elles avec celles des terrains
(1) M. Pomel signale dans Ie cours de eet article la looalitè de Saint-Vincent (Cantal), oü il indique un Acer qui dolt être l’A. polymorphum. Ce gisemont était d’ailleurs connu plus anoiennement. .1. B. Bouillet ennbsp;parle déja en 1834 dans sa Description historique et seientijique de la Haute-Aueergne (Département dunbsp;Cantal).
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subapennins de la Toscane. M. Rozet, avec lequel nous avons en le plaisir de faire quelques courses en Auvergne, a de même ëté conduit ü considérer les phénomènesnbsp;basaltiques de l’Auvergne comme une dépendance immédiate et synchronique dunbsp;soulèvement des Allies, dans la chaine du Valais en Autricbe, dislocation qui a,nbsp;comme le démontre le savant Professeur du Collége de France, mis fln au dépótnbsp;des terrains subapennins (1).
Plus loin, p. 224, M. Pomel signalait la continuité de ces tufs fossilifères sur les pentes des collines de la vallée de Champeix, jusqu’au dela de Murol, dans la valléenbsp;de Chaudefour.
Le volumineux travail de H. Lecoq sur les Epoques géologiques de 1’Aucergne est pauvre de documents relatifs aux plantes f'ossiles. Les idéés que Lecoq s’étaitnbsp;faites sur la succession des phénomènes géologiques dans le Plateau-central ne luinbsp;permettaient pas d’ailleurs une saine appréciation des fossiles. Pour ce géologuenbsp;l’époque trachytique était « en partie parallèle, et en partie postérieure aux derniersnbsp;dépots de l’époque tertiaire. »
« II est certain toutefois, ajoutait-il, que la vie était trés active lors.des éruptions trachytiques. Une foule de débris d’animaux, une multitude d’empreintes végétalesnbsp;ont été recueillies dans les conglomérats, dans les cinérites et dans les alluvions.
Aucune des espèces végétales trouvées dans nos terrains trachytiques ne peut être considérée comme appartenant a la flore actuelle. Les échautillons recueillis a lanbsp;Bourboule et aux environs de Varennes prés du lac Chambon, se rapprochent plutótnbsp;des formes de l’Amérique du Nord que de celles de la flore européenue. Les Chênes,nbsp;les Erables, les Saules sont étrangers a notre flore (2). »
A deux reprises, H. Lecoq atenté d’élucider la structure si complexe et si curieuse du cratère de la Dent-du-Marais ; plusieurs de ses observations sont a relire etnbsp;prouvent que cette question si restreinte en apparence n’est pas encore épuisée (3).
M. de Saporta lisait, en 1876, a Clermont-Ferrand, dans la cinquième session de l’Association francaise pour l’avancement des sciences, un mémoire oü nousnbsp;remarquons le passage suivant. Les plantes fossiles « des calcaires concrétionnésnbsp;de Meximieux, des cinérites du Cantal et des tufs ponceux du Puy-de-Dóme,nbsp;dont 1’horizon ne saurait s’écarter beaucoup de celui de Perrier, offrent un mélangenbsp;bien évident d’espèces éteintes ou nettement miocènes, comme le Glyptostrobusnbsp;europceus Hr., le Liquidambar enropceiim A. Br., le Platanus aceroides Hr. le Sassafras
(1) . Buil. Soc. géol. de Fr., 2e sér., t. iii, 1846, p. 202.
(2) nbsp;nbsp;nbsp;H. Lecoq, Les Époques géologiques de l'Aueergne, 1867, t. iii, p. 110.
(3) nbsp;nbsp;nbsp;Ibid., t. ut, p. 257 et t. tv, p. 429.
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Ferrctianwn Mass., Ie Grew ia crenala Ung. Ie Liriodendron Procaccinii Ung. etc. et (J’espèces encore vivantes, soit en Europe soit en dehors de notre continent surnbsp;divers points de l’Asie, de l’Afrique et de TAméidque; je citerai parmi ces dernières,nbsp;Ie hètre, Ie laurier des Canaries, Ie peuplier blanc, Ie tremble, Ie laurier-rose, etc. (1). »
En 1877, M. de Saporta qui avait pris connaissance au musée Lecoq des magnitiques feuilles Me chènes récoltées, comme on l’a vu, a la Bourboule et anbsp;Varennes, signalait, dans les Comptes-^^endiis de 1’Académie des Sciences, plusieursnbsp;espèces on variétés remarquables provenant des tufs ponceu.x du Mont-Dore. 11 ynbsp;indiqnait en particulier Ie Q. Scillana Gaud. Ie Q. infectoria arvernensis Sap.nbsp;(la Bourboule), Ie Q. Mirheclni antiqua Sap. (AMrennes). « Trois espèces d’Auvergne,nbsp;ajoutait-il, ont certainement appartenn au type de nos Robur; elles ne s’écartent pasnbsp;plus des formes actuelles de ce groupe que ces formes ne différent entre elles. Cenbsp;sont: 1quot; Ie Quercus robur pliocenica Sap., dont Ie pétiole est trés court et dont lesnbsp;lobes sont simples, obtus, pen profonds; il diffère pen de certaines formes dunbsp;Q. sessiliflora ; mais la brièveté du pétiole Ie distingue de celui-ci ; Ie ö. amplifoUanbsp;Sap., dont les feuilles largement obovées ont au contraire de longs pétioles et desnbsp;lobes plus pu moins prononcés ; 3“ Ie Q. Lamottii Sap. aux feuilles également largesnbsp;et obovées, mais atténuées inférieurement et partagées jusqu’a la base en créneluresnbsp;larges, obtuses, peu profondes. Aucune de ces trois formes pliocènes ne saurait êtrenbsp;directement assimilée avec nos races actuelles de Robur ; il semble, au contraire, quenbsp;rassimilation est possible et naturelle en ce qui concerne les Gallifera des mêmesnbsp;localités ; en sorte que ceux-ci auraient revêtu avant les autres l’apparence déflnitivenbsp;qu’ils ont de nos jours (2). «
Dans sou livre sur Ie Monde des Plantes avant l’apparition de 1'Homme, M. de Saporta consacrait a la flore pliocéne de l’Auvergne quelques lignes qui en donnentnbsp;trés exactement la physionomie générale.
« Les flores pliocènes d’Auvergne, encore imparfaitement connnes, malgré leur richesse, donneraient lieu a des remarques semblables. Les cliênes, les charmes,nbsp;les ormes, les peupliers, les érables, les frênes et les noyers, y multiplient les tracesnbsp;de leur présence et les preuves de leur prépondérance.
Notre tremble s’étendait alors partout; il en est de même du type dn noyer. Les chênes offraient les formes les plus variées, et malgré les difficultés quinbsp;s’opposent a l’exacte détermination de lenrs espèces, on voit qn’a cóté de formes
(1) nbsp;nbsp;nbsp;Assoc, ffcme. Clermont, p. 645.
(2) nbsp;nbsp;nbsp;de Saporta, Préliminaires d'une étude des chênes européens oieants et fossiles compares ; donnéesnbsp;paléontolotjiqucs. Comptes-Rendus, 1877, t. 84, p. 288-289.
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alliées de prés a nos rouvres, il en existait d’autres comparables soit au Quercus Mirheckii Du Rieu, d’Algérie, soit au Quercus Lusitanica d’Espagne, soit enfln aunbsp;Quercus infectoria de I’Asie Mineure; ou bien encore dénotent des types aujourd’huinbsp;disparus ou émigrés vers des régions plus chaudes ou plus reculées dans la directionnbsp;du Slid (1). » A la page 347 du même ouvrage, on trouve la figure de deux chênesnbsp;indiqués d’une facon générale comme provenant de I’Auvergne, mais ciui de faitnbsp;avaient été recneillis dans les gisements de la Bourboule ou du lac Chambon;nbsp;ce sont les Quercus Mirbeckii antiqua et Lamottii Sap.
Dans son travail plus récent sur l'Originepaléontologique des Arhres, M. de Saporta touche de nouveau a la question des chênes fossiles de l’Auvergne ; il figure (p. 175)nbsp;un spécimen de la Bourboule, sous Ie nom de Q. lacerata Sap.
Les résultats de mes premières excursions, en 1888, a Varennes et a la Dent-du-Marais, sont consignés, avec l’indication des localités dans mon Mémoire sur la Flore pliocène des environs de Thèziers (2).
M. Boule a revu Ie gisement de la Dent-du-Marais, en 1890 ; les beaux spécimens qu’il a recueillis dans cette localité ont été communiqués a M. de Saporta.
h'Etude sur les environs d'lssoire, publiée dans Ie Bulletin de la Société géologique de France, en 1889, par MM. Michel-Lévy et Munier-Chalmas intéresse vivement Ienbsp;.sujet que je traite ici; elle a été analysée plus haut, p. 24.
La Reunion extraordinaire de la Socièté géologique de France^ a Clermont et au Mont-Dore, du 14 au 22 septembre 1890, a provoqué de nouvelles recherches dont lesnbsp;résultats viennent d’étre publiés, au moment même oii les première feuilles de cenbsp;mémoire allaient être livrées a l’impression. J’ai reproduit plus haut et discuté lesnbsp;passages du compte-rendu de cette réunion qui présentent un rapport direct avec Ienbsp;sujet particulier que je traite ici. II ne reste plus qu’a glaner quelques détails pournbsp;compléter cette revue historique.
Dans une étude trés soignée sur Ie Mont-Dore et les alentours, M. Michel-Lévy, après avoir établi Lorde de succession des principales variétés de projections et denbsp;roches volcaniques du Mont-Dore s’applique a synchroniser cette série avec celle plusnbsp;complexe encore du Cantal en s’appuyant, pour ce dernier massif et la partie sud dunbsp;Mont-Dore, sur les recherches de M. Fouqué.
Au Cantal, il y a deux séries bien distinctes d’éruptions, commenqant toutes les deux par de grandes explosions qui ont coïncidé avec la projection et 1’accumulationnbsp;de cinérites acides. A la base de chacune de ces cinérites existent des coulees
(1) nbsp;nbsp;nbsp;Le Monde des Plantes, p. 344.
(2) nbsp;nbsp;nbsp;Mémoires de l'Académie de Vaucluse, t. vni, année 1889, 3® trimestre, ettirage a part.
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basaltiques dont la plus aucienne, aux environs d’Aurillac, se montre nettement antérieure aux graviers miocènes supérieurs a Hipparion du Puy Courny. Denbsp;récentes observations démontrent qu’une partie de la cinérite domitique ou inférieurenbsp;est probablement contemporaine de ces dépots.
Ce sont les cinérites supérieures acides, a la base de la seconde série, qui contiennent la flore bien connue assimilée a celle de Meximieux (Pliocene mojmn).
M. Michel-Lévy admet, a la suite de M. Fouqué, une correspondance exacte entre les termes de la série supérieure du Cantal et ceux du Mont-Dore quinbsp;s’échelonnent également a partir etau-dessus des cinérites supérieures ou ponceuses.nbsp;La difticulté consiste a retrouver au Mont-Dore les termes de la série inférieure dunbsp;Cantal. Après avoir exposé les faits de divergence, M. Michel-Lévy ajoute : « lanbsp;discussion des points oü ont été recueillies des empreintes de plantes caracté-ristiques, nous amènera a penser que la cinérite inférieure du Mont-Dore pourraitnbsp;n’être qu’un épisode de début de la série supérieure du Cantal et ne descendraitnbsp;en aucun cas jusqu’a la série franchement miocène de la dómite inférieure dunbsp;Lioran et d’Aurillac.
« II me parait done prudent de considérer Ie Mont-Dore tout entier comme contemporain de la seconde série du Cantal, ce qui justitie d’ailleurs l’idée théoriquenbsp;émise précédemment, que Ie début des éruptions s’est produit de plus en plus tard, anbsp;mesure que les centres volcaniques ont progres.sé du Sud vers Ie Xord (1). » Plus loin,nbsp;Ie même géologue reproduit ces conclusions dans les termes suivants ;
« Quant au Mont-Dore, toutes ses éruptions paraissent contemporaines du Pliocöne moyen ; les tufs acides de la base contiennent une flore analogue a celle denbsp;Meximieux ; les ponces fluviatiles a Mastodon Avvernensis présentent déja des galetsnbsp;de trachyte; Ie Pliocene supérieur a Elephas meridionalis est rempli de bloes de toutesnbsp;les variétés de roches du Mont-Dore(2). »
Des recherches ultérieures montreront si j’ai eu tort ou raison de m’arrêter a une opinion quelque peu différente.
(1) nbsp;nbsp;nbsp;Ball. Soa. géol., 3« sér., t, xvm, p. 752-753 (aout 1891).
(2) nbsp;nbsp;nbsp;Ibid., p. 843.
-ocr page 50-A. PoMEL, Note sur les basaltes de Gergovia {Auvergne) et sur Vamp;ge des calcaires qui paraissenl intercalés dans cos roches volcaniques, dans Ie Buil. Soc. géol. de France, 2= sér., t, ii (I84i-1845),nbsp;pp. 97-101. C’est dans cette note que sont décrites trois espèces de Perrier.
DE Saporta, Sur les caractères propres a la végétation pliocene, h propos des découvertes de M.J.Rames dans Ie Cantal. — Buil. Soc. géol. de France, 3® sér., t. i (1872-1873), pp. 212-232.nbsp;’ (Contient des listes de plantes fossiles recueillies a Meximieux, au Pas-de-la-Mougudo, anbsp;Saint-Vincent et a Cejssac).
— nbsp;nbsp;nbsp;Forêts ensevelies sous les cendres éruptives de l’ancien volcan du Cantal, obsei'vèes par
M. J. Rames, et consequence de cette découverte pour la connaissance de la végétation dans Ie centre de la France a l’époque pliocene. — Ann. des Sc. nat., 5® sér., t. xvn (1873), pp. 402-406.
DE Saporta et Marion, Sur les couches supérieures a. la mollasse du bassin de Ttiéziers {Gard], et les plantes fossiles de Vaquiö7-es. — Buil. Soc. géol. de France, 3“ sér., t. ir, pp. 272-287, 2 pl.nbsp;(1873-1874).
— nbsp;nbsp;nbsp;Rechei'ches sur les végètaux fossiles de Meximieux, précédées d’une Introduction sirati-
graphique, par A. Falsan. — Archives du Muséum d’Histoire naturelle de Lyon et tiragc a part, in-4, 17 pl. (1876).
DE Saporta, Prélirninaires d’une étude des chênes européens vivants et fossiles compares ; définiti07i des races actuelles. — Comptes-rendus de l’Acad. des Sciences, t. 84 (janvier-juilletnbsp;1877), pp, 244-247 et suite, pp. 287-290.
¦— Sur quelques types de végétaux récem^nent observes a l’élat fossile. — Comptes-Rcndus de l’Acad. des Sciences, t. 94 (1882), pp. 1020-1022.
— nbsp;nbsp;nbsp;Nouvelles observations sur la Flore fossile de Mogi. — Ann. des Sc. nat. 6' série, t. xvn.
— nbsp;nbsp;nbsp;Sur quelques types de Fougères terliaires, nouvellemeiiL observées. — Comptes-Rendus, t. 104
(1887), pp. 954-957.
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HISTORIQUE
DE Saporta, Origine palèonlologiquc des arbres cultivés ou ntüisés par l’homme. — Paris, 1888^ in-12 (passim).
N. Boulay, Flore pliocene des environs de Théziers (Gard), dans les Mém. de l’Acad. de Vaucluse, t. VIII (1889), 7 pl. et tirage a part, chez Paul Klincksieck (1890).
— La Flore pliocene dans la Vallée da Rhone. — Revue de Lille, livraison du premier décembre 1890 et tirage a part.
DE Saporta, Revue des travaux de paléontologie végétale parus en 1888 ou dans Ie cours des annéos précédenles. Période pliocene, dans Revue générale de Botanique, t. ii (1890), pp. S30-236.
A. DE Candolle, Etude .sur l’Espèce a l’occasion d’une. Révision de la familie des Cupulifères. — Ann. des Sc. nat., 4® sér., 1.18, p. 59 (1862).
A.-S. OÏRSTED, Etudes prèlimmaires sur les Cupulifères de Vépoque actuelle, principalement au point de vue de leurs rapports avec les espèces fossiles. — Copenhague (1872).
DE Saport A, Préliminaires d’une étude des chênes européens vivants et fossiles compares. Comptes-Rendus de l’Acad. des Sciences (1877), t. 84, pp. 244 et 287.
— Origine paléonlologique des arbres cultivés ou utilisés par l’homme (1888), p. 159.
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Embranchement I. |
CRYPTOGAMES |
Quelques vestiges de conferves et de champignons épiphylles, trop mal conservés pour se prèter a une déterminatiou même générique.
11.
Classe I.
MUSCINEES
PI. I fig. 2
Varennes, ravin de 1’Ouest.
Cette empreinte sur laquelle on reconnait une sommité de tige dressée, garnie de feuilles distiques, on aplanies-distiques, lancéolées, aiguës, probablementnbsp;deiiticulées, permet d’y reconnaitre une mousse de la section des Acrocarpes. II estnbsp;impossible de préciser le genre et a plus forte raison l’espèce. Ce pourrait êtrenbsp;un Mnium, de la section du M. serratum, peut-être encore une grande espècenbsp;du genre Fissidens. A un certain moment, j’ai cru a la possibilité d’un rameaunbsp;du Hijpmmi Mastodontumces incertitudes montrent assez, qu’il faut renoncer anbsp;nommer des debris de ce genre.
-ocr page 53-DESCRIPTION DES ESPECES 45
2. nbsp;nbsp;nbsp;Hypnuin.*»»?
PI. I, flg. 1.
Varennes, ravin de I’Ouest.
Une portion detige avec rameauxdenses, paraissant distiques. Le port, si on compare la plante fossile a des espèces francaises actuelles, laisse entrevoir une certaine similitude a l’égard des llypnum filiciniim L. ou commutatum Hedw. 11 est impossible de songer a une déterminations rigoureuse, le spécimen ne permettant pas denbsp;vérifier si les feuilles ont une ou deux nervures, si leur contour est entier ou denténbsp;ni a plus forte raison, quels peuvent être les caractères du tissu foliaire.
3. nbsp;nbsp;nbsp;llypnuni Mastodontum N. Boul.
Dans le ravin de la Grand’Combe entre Perrier et Pardines, sur le talus a droite du chemin avant d’arriver au thalweg du ravin. CC.
Au moment oli l’on extrait les spécimens du talus, ils paraissent d’une fraicheur parfaite. Je n’ai pasnbsp;observé de capsules. La tige aplanie dans les sédimentsnbsp;atteint 5-10 centira.; elle est garnie de rameaux quinbsp;semblent plus ou moins aplanis-distiques, longs denbsp;5-15™“, trés diversement étalés, ascendants ou étalésnbsp;a angle droit.
Les feuilles sont étalées, plus ou moins aplanies, oblongues-lancéolées, acuminées, entières, munies d’unenbsp;nervure étroite qui s’arrète a la base de 1’acumen.
Des portions bien conservées soumises au microsco23e laissent voir un tissu compose, en travers, de chaquenbsp;cóté de la nervure, de 10-15 séries de cellules linéaires, flexueuses, obtuses,nbsp;10-15 fois aussi longues que larges. On juge de ces cellules par la cavité médianenbsp;plus translucide, les parois adjacentes sont plus obscures, brunies et comme fonduesnbsp;par la maceration. Les cellules se raccourcissent vers la base et vers le sommet.nbsp;Je n’ai pas constaté de cellules spéciales constituant des oreillettes aux anglesnbsp;externes de Ia base.
-ocr page 54-4() KLOUE PLIOCENE DU MONT-DORE
Malgré la conservation de ces mousses bien supérieure è celle des deux numéros précédents, leur détermination spécifique demeure trés problèmatique.nbsp;Le mode de floraison, la forme de la capsule et du péristome sont indispen-sables pour une saine appréciation de l’espèce. En jugeant ces mousses par cenbsp;que nous en savons, c’est-a-dire, par le port et les caractères des feuilles, onnbsp;est porté a les considérer comme const!tuant un type flottant entre le Hypnumnbsp;riparium L. dont elles reproduisent le port et certaines espèces du groupe adun~nbsp;cum ponr le tissu. II est assez singulier que la ramification corresponde a cenbsp;qui se voit dans les formes méridionales du H. riparium, plutót que dans lesnbsp;variétés répandues dans le centre et le nord de la France; toutefois le tissu,nbsp;par ses cellules linéaires, obtuses, flexueuses ne permet pas d’admettre que ce soitnbsp;le H. riparium actuel.
Classe II.
4. Polypodium vulgare L. — N, Boul., Flore pliocène des environs de Théziers, p. 55, pl. Vil, fig. 5.
Dent-du-Marais.
Un specimen fertile, comportant la partie supérieure d’une fronde, avec 7-8 paires de pinnules, dont 3 ou 4 completes et chargées de sporanges.
La forme allongée de ces pinnules qui atteignent 3 centimètres, leur disposition étalée, sous un angle de bO-GOquot;, montrent des similitudes particulière-ment frappantes avec une variété de la même espèce qui est fréquente dans les fissures des rochers frais et ombragés du midi et de l’ouest.
C’est la première fois que cette espèce est rencontrée a Tétat de fossile dans le tertiaire.
L’aire de distribution du Polypodium vulgare est, de nos jours, trés étendue. Common dans toute l’Europe, il se rencontre au sud jusqu’au Cap de Bonne-Espérance; il est répandu dans toute l’Amérique du Nord jusqu’en Californie etnbsp;au Mexic^ue; en Asie, il s’étend jusqu’au Japon. A cette diffusion dans l’espace,nbsp;correspond aussi, comme on le voit, une longue durée dans le temps. Ce quinbsp;est vrai de cette espèce doit l’être de la plupart de nos plantes communes, trésnbsp;largement répandues; elles doivent remonter a des époques plus ou moins éloi-gnées dans le passé. II est dès lors naturel de rechercher, parmi les plantesnbsp;fossiles des étages les plus rapprochés de nous, les formes qui se rattachent plusnbsp;OU moins directement a nos plantes actuelles.
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Embranchement IL |
PHANEROGAMES |
I.
5. Xorreya nueifera Sieb. et Zucc.
PI. I, flg. 3-4.
Varennes, ravin de 1’Ouest.
La variété hrevifolia, de Meximieux, décrite par MM. de Saporta et Marion, est caractérisée par des feuilles n’atteignant que 16-17““ de longueur, lorsque celles denbsp;la plante vivante du Japon mesurent 20““ en moyenne et 25 pour les plus grandes (1).nbsp;Les feuilles de Varennes atteignent de 22 a 30““ et par conséquent, sous Ie rapportnbsp;de la taille, sont tout aussi développées que celles du type. Les spécimens que j’ainbsp;recueillis les années dernières a Meximieux ont également des feuilles dont lanbsp;longueur oscille entre 20 et 30““. Elles ne différent pas de celles du lac Chambon.
II y alien de supposer que run desrameauxde Bilin attribués pard’Ettingsbausen au Sequoia Langsdorfii, appartient plutót au Torreya nueifera (2) ; les bandesnbsp;stomatifères si caractéristiques des feuilles de Torreya ne sont pas, il est vrai,nbsp;apparentes sur la figure en question. Massalongo attribue également au Sequoianbsp;Langsdorfii des spécimens qui, a en juger par ses figures, se rapporteraient mieux aunbsp;Torreya nueifera (3).
Observ. — Les bandes stomatifères sont trés nettes, imprimées en creux a la face inférieure des feuilles, et en relief sur Ternpreinte.
O) Recherches sur les cégétaux fossile» de Meximieujc, Lyon, 1876, p. 90, pl. xxii, fig. 6-7.
(2) nbsp;nbsp;nbsp;Die fossile Flora oon Bilin, Taf. xin, fig. 9.
(3) nbsp;nbsp;nbsp;Studii s. Fl./oss. d. Seniyalliese, t. 6, fig. 13 et 15.
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6. «luniperuis....?
PI. I, fig. 5.
Varennes, ravin de 1’Ouest.
Je ne signale ce genre que comme objet de recherche. La figure 5 ci-dessus représente une petite feuille trés aiguë ou brièvement acuminée qui semble avoirnbsp;présenté, a l’état vivant, une section triangulaire. Cette feuille unique et mêmenbsp;incomplete, rappelle mieux, pour autant que Ton puisse en juger, certains Juniperusnbsp;que tout autre type.
I.
Picea....?
PI. I, fig. 7-10.
Varennes, Dent-du-Marais.
La belle écaille, provenant de la Dent-du-Marais et représentée, f. 10, appartient a un Picea et non a un Abies. Sa forme obovée, relativement étroite, avec des fossettesnbsp;destinées a contenir les graines, creusées sur l’écaille elle-même justiflent cettenbsp;atti'ibution. L’empreinte figurée montre la face supérieure de l’écaille; on y distingue trés bien, surtout a la loupe, Ie contour de l’aile des graines, tandis que Ienbsp;corps de celles-ci se retrouve a la base, mais écrasé et méconnais,sable dans Ienbsp;détail.
Des comparaisons avec les espèces actuelles dont je possède des cones ne m’ont conduit a rien de définitif. C’est Ie Picea Morinda Link qui présente la plusnbsp;grande somme de ressemblances soit pour la forme de l’écaille, soit pour lesnbsp;graines , quoique beaucoup plus petites, dont deux (f. 7 et 8), proviennent denbsp;Varennes et la troisième (f. 9), de la Dent-du-Marais. « En Europe, dit M. de Saporta,nbsp;dans Ie mïocène supérieur des conglomérats volcaniques d’Auvergne, un trés beaunbsp;cóne que nous avons observé, dénote un Picea comparable au Picea Morinda (1). »nbsp;Comme on Ie voit, les objets recueillis dans les tufs ponceux du lac Charabonnbsp;fournissent des données concordantes.
(1) Origine paléontologique des Arbres, Paris. 1888, p. 81.
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8. Abies.... ?
PI. I, fig. 11, 12, 13.
Varennes, ravin de I’Ouest.
Une feuille assez longue et émarginée au sommet. Ce dernier caractère est trés net snr la feuille conservée a l’état charbonneu.N et sur I’empreinte laissée dans Ie tuf.nbsp;Cette particularité indique une espèce différente de VAhies Ramesi Sap. du Cantal,nbsp;dont les feuilles sont atténuées en pointe mousse au sommet.
Les figures 12 et 13 pourraient provenir d’ime autre espèce d'Ahies ; il ne me semble pas non plus impossible qu’elles soient du Taxodium dubiuni Heer.
9. Pinus....?
PI. I, f. 14-16.
Varennes, ravin de l’Ouest et Dent-du-Marais.
Trois graines correspondant a deux, peut-être a trois espèces. Jai trouvé, a la Dent-du-Marais, des paquets de feuilles du genre Pinus, mais conservées de tellenbsp;fagon qu’il a toujours été impossible de préciser Ie nombre exact des feuillesnbsp;engagées dans une même gaine, en sorte que je n’ai pu, pour ce genre, détérminer lanbsp;section.
10. Cedrus____?
PI. I, f. 6.
Varennes, ravin de l’Ouest.
Une écaille qui concorde exactement avec celles du tiers inférieur des cones du Cedrus Atlantica actuel. C’est la face supérieure qui est conservée; l’impressionnbsp;du contour de l’aile des graines n’est pas distincte. Le pli transverse au tiersnbsp;inférieur de l’écaille est assez bien rendu sur la figure 6, mais le lithographenbsp;n’a pas accentué suffisamment l’échancrure qui existe a ce niveau de chaquenbsp;cóté, au bord externe. II est bien possible que le cèdre du lac Chambon, soit lenbsp;même que celui que j’ai signalé a Charay pour le miocène supérieur, sous lenbsp;nom de Cedrus Vivariensis N. Boul.
7
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On sail d’autre part que le cèdre de 1’Atlas diffère trés pen de celui du Liban. Je viens de recevoir par M. Mourcou, de Lille, un cone pris sur l’un des plus vieuxnbsp;cèdres du Liban. II est un peu ombiliqué a la base et non brièvement atténuénbsp;comme le montrent les cones du cèdre de l’Atlas qui sont a ma disposition, maisnbsp;la grandeur est presque la même.
Observ. — Des portions restreintes de rameaux et une graine laissent entrevoir de plus la présence prés du lac Chambon, d’un Thuya ou d’un Cupresaus.
' La détermination des nombreuses espèces de conifères qui croissaient pendant Ia période pliocène, dans cette vallée, est trés laborieuse ou mème impossible anbsp;l’aide des matériaux que j’y ai recueilles. On peut du moins aftirmer la présencenbsp;des genres suivants:
Cedrus : 1 espèce.
Ahies: 1, peut-être 2 espèces.
Picea : 1 espèce.
Pinus : 1-3 espèces.
Cupressus : 1 espèce.
Torreya nucifera S. Z.
Juniperus : 1 espèce.
C’est un indice, entre beaucoup d’autres, de la variété et de la richesse de la végétation arborescente pendant le tertiaire. De nouvelles recherclies permettrontnbsp;certainement d’étendre et de perfectionner nos connaissances sur ce groupenbsp;intéressant des gymnospermes.
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DESCRIPTION DES ESPECES 51
II.
11. JBaiiibusa Canibonensis Boul.
PI. I, f. 17-2.3.
Varennes, ravin de 1’Ouest.
B. folds lanceolatis, basi subrotundis, e petiokilo brevi expansis, 6-10““ latis, 6-8 centim. longis, ad paginam superiorem nervulis circiter 30 in folds augustior.nbsp;50 in latioribus notatis.
Les empreintes de feuilles appartenant a ce type sont fréquentes dans les tufs de Varennes. La base rétrécie en un pétiole court, comme on le volt sur la fig. 17,nbsp;indique trés nettement une espèce de groupe des Bambusées. La largeur de cesnbsp;feuilles varie peu, de 6 a 9““, les plus larges n’atteignent pas ou a peine 10““ annbsp;milieu, tandis que cedes du B. Lugdunensis de Meximieux et du Cantal varient denbsp;15 a 20““ de largeur. La différence est trop grande et surtout trop constante pournbsp;qu’il soit possible de la considérer comme accidentelle.
Mes empreintes de Varennes semblent conservées par leur face supérieure et par suite ne laissent pas voir le relief de la nervure médiane saillante au-dessous.nbsp;Elle est raarquée plutot par un léger sillon, ce qui correspond en effet, a la facenbsp;supérieure. On ne distingue, pour le même motif, que trés confusémeut, dans lenbsp;réseau, des nervures secondaires plus saillantes que les autres, ou du moins on nenbsp;parvient pas a saisir la loi de leur arrangement. An total, on constate une treiitainenbsp;de nervures subsimilaires sur des feuilles assez étroites , ce nombre s’élève a présnbsp;de 50 sur les feuilles les plus larges, sans qu’il paraisse rigoureusement déterminé.
Ces feuilles n’étaient pas trés longues; la fig. 18 en présente une presque compléte ne mesurant que 4 centimetres ; la fig. 17 en montre une autre quinbsp;atteignait plus de 6 centimètres.
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L’extrême somrnet est presque toujours flétri et contourné, comme on le remarque d’ailleurs sur les feuilles de Bambusa actuelles qui se sont désarticuléesnbsp;et que Ton peut ramasser en hiver sur le sol. Ces feuilles concordent assez bleu avecnbsp;celles du Phyllites bambusoides Nath. Contrib. a la Flor. foss. du Japon, p. 35, pi. 1,nbsp;f. 5-7. M. Nathorst compare ces feuilles fossiles a celles des Bambusa arundinacea etnbsp;Arundinaria tecta. Sans vouloir rien affirmer de plus, je me bornei'ai a fairenbsp;ressortir l’intérèt que présente une seconde espèce de ce groupe dans I’Auvergnenbsp;pliocène, accompagnant ou pi écédant le Bambusa Lugdunensis.
Observ. — L’analyse donnée f. 23 ne correspond qu’au nombre des nervures; k la loupe on apergoit plus ou moins distinctement la nervure médiane et desnbsp;nervures latérales plus saillantes; mais il est difficile d’en préciser le nombre exact;nbsp;il a semblé dès lors plus vrai d’omettre ces données restées douteuses.
12. Xypha laiissima A. Br. Stizenb. Verzeichn.; Heer, Flor. tert. Helv. I, p. 98.
PI. I, f. 24.
Varennes, ravin de I’Ouest.
Une portion de feuille, sans nervure médiane, a nervation tine, comme on en voit de signalées fréquemment dans les terrains tertiaires, sans qu’il soit possiblenbsp;de préciser a quoi répondent exactement ces empreintes.
13. l*otainog;eioii qiiinquenervis N. Boul. Flore pliocène des environs
de Théziers, p. 28.
PI. 1, fig. 25-28.
Dent-du - Marais.
Feuilles rubannées, souvent cassées en fragments, longues de 6-8 centimetres, larges de 4-5”'™, brièvement rétrécies, obtuses ou subobtuses au somrnet. planes et entières aux bords, munies d’une nervure médiane, élargie vers la basenbsp;de facon a occuper par une bande sombre tout I’intervalle entre les deux nervures
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seconclaires voisines, a droite et a gauche; plus haut, elle se reduit successi-vement et vers le sommet on ne distingue que cinq nervures fines subégales et équidistantes; de fines cloisons transverses pen apparentes complètent le réseau.
J’ai recLieilli aussi quelques fragments de tiges (fig. 25) qui portent des débris de feuilles; sur un spécimen, j’ai cru voir une petite grappe de fruits qui pourraientnbsp;appartenir a la même plante.
Cette espèce fossile semble isolee. Le Potamogeton Morloti Ung. Iconogt\, t. VI, f. 6, a des feuilles beaucoup plus larges et la nervation construite sur un autre type.
Le P. orhiculare Rér. dela Cerdagne a des feuilles inférieures jusqu’a un certain point analogues, mais rétrécies subacuminées, tandis que les feuilles supérieuresnbsp;sont dilatées suborbiculaires.
De nos jours, les Potarn. obtusifolius, compressus et surtout acutifoliiis ont des feuilles organisées a peu prés de la même fagon que le P. quinquenervis,
Cette espèce est extrêmement abondante a la Dent-du-Marais; il en est de même, dans une certaine zone a Chambeuil (Cantal); je pense I’avoir remarquéenbsp;également a Ceyssac (Haute-Loire).
II.
14. Saiix Integra Goepp. Tert. Floy\ v. Schossn., p. 25, t. XIX, fig. 1-lG; Heer, Flor. tert. Eelv. II, p. 32, t. LXVIII, fig. 20-22; Gaud. Feuilles foss.nbsp;de Toscane, p. 30, pi. Ill, fig. 6
PL I, fig. 33-35.
Varennes, ravin de I’Ouest, A C.
Concorde avec certaines figures données par Gceppert de son S. Integra, plus particulièrement avec les fig. 2, 7 et 8. Cependant les dimensions, sont ici en généralnbsp;un peu plus fortes, le sommet souvent plus atténué, les nervures plus espacées quenbsp;ne le montrent les fig. 1, 6 et 10 de Gceppert. Get auteur rapproche son S. Integra dunbsp;R. repens actnel, ce qui ne serait pas applicable a la plante du Chambon. Mesnbsp;empreintes trés nettes prouvent que les feuilles étaient glabres, ce qui n’est pas lenbsp;cas de celles du S. repens.
La plupart des figures de Heer et sa description de la plante d'QEningen
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s’appliquent plus exactement a mes spécimens. II y a certainement identité. Je n’oserais en dire autant de la feuille figurée par Gaudin, sous le mème nom ; lesnbsp;dimensions sont beaucoup plus grandes, les nervures plus nombreuses et par suitenbsp;plus rapprochées.
15. l*o]iulus tremula L.
PI. II, f, 5-8.
Varennes, ravin de 1’Ouest, A C.
II est facile de trouver sur le tremble de nos bois des feuilles qui s’appliquent trés exactement sur les feuilles fossiles de Varennes. Les plus grandes, fig. 7 et 8,nbsp;correspondent aux feuilles estivales développées sur les pousses vigoureuses de lanbsp;seconde sève et sur les rejets, tandis que les petites, f. 5 el 6, sont de celles que l’onnbsp;voit sur les pousses printanières ; les plantes croissant sur des sols secs et maigresnbsp;n’en out souvent pas d’autres.
Le Populus HeliadumVing., particulièrement celui d’CEningen (Heer, tlor. tert t. LVIl, f. 4-5) est extrêmement voisin, probablement de même espèce.
Le P. treniula L. est aussi de nos jours uiie espèce trés largement répandue dans 1’hémisphère nord ; elle parait toutefois manquer a l’Amérique.
16. i%.lnus Bnsig;iiis N. Boul.; Betula insignis Gaud. Val-d’Arno, p. 39, pl. X, f. 1-2.
PI. II, f. 1-4.
Varennes, ravin de l’Ouest, C.; Dent-du-Marais, C.
L’acumen, long et étroit des dents qui correspondent a la terminaison des nervures secondaires, est tout a fait caractéristique; la forme largement ovale,nbsp;tronquée a la base, le nombre et la direction des nervures secondaires justifient unenbsp;identification compléte avec la plante décrite et figurée par Gaudin. Cet auteurnbsp;hésite sur l’attribution générique; il finit cependant par se prononcer en faveur dunbsp;genre Betula., contre le genre Alnus, paree que « les Alnm,A\i-'\\, ne se terminent pasnbsp;en une longue pointe. « Cette raison ne me semble pas convaincante; un certainnbsp;nombre d’aunes ont, en effet, des feuilles obtuses ou mème tronquées, mais d’autresnbsp;les ont acuminées a divers degrés et tout autant que dans le genre Betula. Je suisnbsp;disposé a préférer le genre Alnus pour cette espèce, paree que dans l’A. mridis, type
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doué d’une large diffusion et du reste trés variable, les dents sont habituellement conformées comme dans notre plante fossile, les principales formant une languettenbsp;étroite, souvent arquée, qui dépasse longueriient Ie reste du contour. II faut direnbsp;cependant que je n’ai trouvé aucun fruit d'Alnus dans les gisements du lacChambon,nbsp;mais la raison en est peut-être dans leur poids, le gisement de ^quot;arennes nenbsp;contient que des corps légers, faciles a soulever par le vent.
Ces feuilles ressemblent jusqu’a un certain point a celles du Betula macro-Heer, qui est fréquent a Charay (Ardèche); mais la denticulation n’est pas faite SLir le même type. J’espère avoir du reste I’occasion de revenir sur cettenbsp;question.
17. Betula alba. L.
PI. I, f. 29.
Dent-du-Marais; Varennes.
Si Ton prend le Betula alba dans un sens un peu large, en y comprenant les B. pubescens Ehrh. et carpatica Willd., ce type est susceptible de formes extrèmementnbsp;diverses, dont plusieurs montrent des feuilles exactement semblables a celles denbsp;Varennes et de la Dent-du-Marais ; les dimensions de celle qui est figurée ici sontnbsp;bien des plus fortes, cependant sur des plantes vigoureuses du bouleau actuel, il n’estnbsp;pas difficile d’en trouver d’aussi grandes ; j’ai recueilli, a la Dent-du-Marais d’autresnbsp;feuilles de moindres dimensions, de forme rhomboédrique, atténuées vers le base.
Les samares du mème genre (fig. 30-32) recueillies a Varennes appartiennent également aux formes moyennes du B. alba. Les écailles bractéales des chatonsnbsp;femelles qui pourraient fournir un indice de plus n’ont pas été rencontrées.
IS. Carp in us Betiilus L.
PL 11. f. 11 (feiiille), pi. Ill, f. 2-1 (fruits).
Varennes, ravin de 1’Ouest.
Le genre Carpinus est représenté a Varennes par une double série de feuilles et de fruits.
La première série montre (PI. II, f. 11.) des feuilles qui concordent avec celles que les paléontologistes les plus autorisés attribuent au C. grandis Ung. ; les fig. 20,nbsp;22, 23 et 24, pi. LXXII, du Flora tertiaria Helv. de Heer sont particulièrement dans
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ce cas. D’autre part, ces feuilles ressemblent immédiatement aux feuilles moyennes OU assez grandes du C. Betulus actuel.
Des fruits bien conservés (pl. III, f. 2-4) ressemblent, de leur cóté, a ceux que Heer attribue au C. grandis et mieux encore a ceux du C. Betulus actuel. II y a lieunbsp;d’admettre dès lors que ces feuilles et ces fruits appartiennent a une même espècenbsp;qui peut être identifiée au C. grandis Ung., mais qui ne semble pas différer non plusnbsp;du C. Betulus de nos jours. Je crois devoir adopter ce dernier nom commenbsp;l’expression d’un fait et par raison de symétrie, vu que ia seconde espèce de Carpinusnbsp;réclame aussi Ie nom d’une espèce actuelle.
19. Carpinus orientalis Lam.
Pl. Ill, f. 1 (feuille), f. .5-7 (fruits).
Varennes, ravin de l’Ouest.
La feuille (f. 1) me semble concorder trés exactement avec certaines feuilles du €. orientalis actuel par sa forme, ses dimensions et la vivacité de la denticulation.nbsp;Le pétiole et la nervure médiane a la base montrent peut-être une épaisseur plusnbsp;grande sur la feuille fossile, mals il est possible d’expliquer ce détail par le retraitnbsp;et la contraction du sédiment.
Les fruits, réduits a l’involucre, sont trés caractéristiques, parfaitement d’accord avec ceux du C. orientalis, trés distincts de ceux du C. Betulus.
M. de Saporta avait signalé depuis longtemps la présence de cette espèce dans les cinérites du Cantal.
II reste deux feuilles (pl. II, f. 9 et 10) qui appartiennent aussi au g. Ca^^pinus, mais le défaut de netteté dans certains caractères empêche d’arriver a unenbsp;détermination spécifique rigoureuse. La fig. 11 de la pl. II ne rend peut-être pasnbsp;aussi exactement que possible tous les détails de la denticulation qui est plusnbsp;généralement double que cette figure ne le donne a entendre, sans que la dentnbsp;principale soit beaucoup plus saillante. Sur le spécimen original, le pétiole estnbsp;incomplet, il est représenté de même ; eet organe est parfait sur la feuillenbsp;représentée par la fig. 1, pl. III.
jM. Pomel a donné la description suivante du fruit d’un Carpinus découvert par lui dans les couches ponceuses inférieures de Perrier :
« Carpinus Irachyptera (Pom.), Bractea florifera, semi-involucrante, mem-
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branacea, riuculam solitariam, ovatam, compressam, tricostatain in qualibet facie (costa media asperius notata), perigonii limbo apiculatam cingente, trinervia,nbsp;trilobata, margine integra ; lobo medio productiore, angusto, sensim attenuate,nbsp;obtiisiusculo, ex petiolo ad apicem 15 millim. et transverse 8 millim. sequante ; lobisnbsp;lateralibus brevissimis (14 millim. long.) attenuatis, acutis, subquadratim diver-gentibus; nervo simplici in quolibet lobo, nervulis subperpendicularibus, tenuibus,nbsp;reticulatim ramosis (1). »
D’après cette description, le lobe médian de I’involucre est un peu plus long sur la plante de Perrier que sur celle de Varennes, mais cette difference est largementnbsp;comprise entre les limites des variations que présente le C. Betulus actuel; il en estnbsp;de même de la largeur de ce même lobe, de la longueur et de la forme aiguë ounbsp;subobtuse des petits lobes, de leur denticulation, etc. Je suis done disposé a croirenbsp;(jue le C. hracliyplera ne diffère pas spécifiquement du C. Betulus.
20. nbsp;nbsp;nbsp;silvatica L.
PI. Ill, f. 8.
Lac Chambon, prés de la sortie de la Couze, R.
Plusieurs feuilles, dont Tune parfaite correspond aux feuilles moyennes presque petitesdu hètre actuel. Comparée sur place aux feuilles du hètre qui crolt sur I’amasnbsp;sedimentaire d’oii elle venait d’etre retirée, la feuille fossile ne présentait vraimentnbsp;aucune difference appréciable. Gaudin {Mèm. 7, Sur quelques gisements de feuillesnbsp;fossiles de la Toscane, p. 31) siguale le F. silvoMca dans les sables jaunes supérieursnbsp;du Val-d’Arno et dans les travertins de Jano. La feuille qu’il figure du Val-d’Arnonbsp;• (pi. VI, f. 6) est notablement plus grande que celle du lac Chambon et de formenbsp;nil peu différente; elle est bien cependant du hètre actuel.
Dans le Memoire IV, Tratcriins toscans, p. 20, Gaudin signale encore des feuilles do hètre absolument semblables a celles de l’espèce vivante. Celle qu’ilnbsp;figure (PI. I, f. 20) ne diffère pas de celle du lac Chambon. A première vue, onnbsp;croirait que les nervures secondaires sont frès nombreuses, paree que les plis ontnbsp;été mal rendus par le dessin, maïs rauteur a soin de dire que ces feuilles n’ontnbsp;que 8-10 nervures secondaires.
Sismonda {Maténaiix, pi. XII) représente, sous le nom de Fagus Deucalionis,
(1) SaU. Soc. gèol. lt;lcgt;F. 2' sér., t. 2, p. 101,
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a cóté de feuilles vivement dentées, une feuille (fig. 1) assez semblable a celle du hètre actuel. On trouve également dans le grand ouvrage de Massalongo, surnbsp;la flore fossile de Senigallia, des feuilles qui ne différent pas sensiblement denbsp;celles du F. silvatica. Citons le F. Chieriei Mass. (t. XXXII, fig. 5), le F. Deucalionisnbsp;(t. XXX, fig. 9).
Ce genre est abondamment représenté, surtout a la I)ent-du-Marais et aux ravins situés an nord de Varennes, moins dans celui de I’ouest, par des feuilles denbsp;toutes les dimensions et souvent trés bien conservées. Les vestiges de glands et denbsp;cupules sans ètre absents sont plus rares.
A la suite d’un triage attentif de mes récoltes, j’ai formé une série de spécimens qui résument a peu prés tout ce que les autres peuvent avoir de démonstratif. Ilsnbsp;sont figurés avec soin et servent de base aux discussions résumées dans les pagesnbsp;suivantes.
Le genre Quercus actuel, comme tous les genres a espèces nombreuses, est d’une spécification laborieuse. II comprend des types, comme les Q. Robur,nbsp;Lusitanica, Suber et d’autres qui embrassent des sous-espèces plus ou moinsnbsp;nombreuses, subdivisées, a leur tour, en races et variétés innombrables. L’examennbsp;des feuilles isolées peut conduire, dans certains cas, a des approximations d’unenbsp;grande probabilité, ou mème a une véritable certitude; le plus souvent, il fautnbsp;le reconnaitre, on n’aboutit par cette voie qu’a des groupes composés d’élémentsnbsp;disparates. La méthode que j’ai suivie ici, comme dans les autres parties de cenbsp;mémoire, est trés simple; du reste, il n’y en a pas d’autre qui soit vraimentnbsp;scientifique.
J’ai commencé par rapprocher mes spécimens des espèces ou variétés de même genre établies par d’autres paléontologistes, en notant chaque fois la valeurnbsp;des approximations. Ces relations étant établies au double point de vue bibliogra-phique et historique pour le passé, j’ai procédé de la même facon a, l’égard desnbsp;espèces actuelles en faisant ressortir les afflnités qui apparaissent comme autant denbsp;faits matériels entre les cliênes pliocènes du Mont-Dore et ceux de nos jours. Lesnbsp;résultats acquis de la sorte sont tont a fait positifs, si l’on évite d’en fausser lanbsp;signilication par des hypotheses qui dépourvues en elles-mêmes de toute valeurnbsp;scientifique, ne peuvent rien ajouter d’utile aux constatations faites par des méthodes
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21. öuercus Senog^allicstsis Massal. Stud. .mil. Flor. foss. d. Senigall.
p. 184, t. 22-23, fig. 9.
PI. IV. f. 1, 2, 5, 6, PI. V. f. 5. — Var. oblongifolia N. Boul.
Varennes, Dent-du-Marais.
Le feuille décrite par Massalongo était assez iiicomplète; cependant ses grandes dimensions, la longueur du pétiole, la forme de la base, celle des lobes et leurnbsp;direction concordent avec ce qui existe sur mes exemplaires. La figure originale dunbsp;Q. Senogalliensis montre une feuille relafivement plus longue et plus étroite, desnbsp;lobes Lin peu plus profondément découpés. La se bornent les differences, tandis quenbsp;les similitudes me paraissent prépondérantes.
Massalongo comparait son Q. Senogalliensis au Q. macrocarj^a Michx. Les feuilles de cette dernière espèce, au moins celles dont je dispose, ont des lobesnbsp;séparés par des sinus parfois trés profonds ; la base de ces feuilles est plus atténuée,nbsp;le pétiole plus court. A mon sens, des relations beaucoup plus étroites et plusnbsp;naturelles relient ces specimens fossiles au Q. sessiliflora Ehrh.
Cette soLis-espèce du Q. Robur se distingue du Q. pedunculata Ehrh. parson long pétiole et du Q. pubescens Willd. par ses lobes trés généralement simples, nonnbsp;lobulés et la glabrescence des feuilles en-dessous. Ajoutons que ces trois sous-espèces ne sont pas de valeur égale, le Q. pubescens est plus rapproché du Q. sessilifloranbsp;que du Q. pedunculata.
En France, le Q. sessiliflora qui est surtout répandu dans le centre, plutot qu’au nord OLi domine le Q. pedunculata et qu’au midi ou le Q. pubescens multiplie sesnbsp;formes changeantes, le Q. sessiliflora a des feuilles trés généralement obovées, plusnbsp;larges vers le tiers supérieur qu’au tiers inferieur et assez brusquement terminées ;nbsp;on ne compte de chaque cóté, que 4-6 lobes, trés rarement 7. Cependant, cettenbsp;espèce n’est pas tellement fixée que Ton doive attribuer une importance majeure auxnbsp;caractères qui viennent d’être rappelés. Le Q. aurea Kotsch., réuni par M. A. denbsp;Candolle a la var. communis du Q. sessiliflora^ montre des feuilles a 6-8 lobes denbsp;chaque cóté. La var. Szovitzii A. D C. a des feuilles étroites et multilobées.
Si done on tient présente a I’esprit la notion de la variabilité constatée a l’époque actuelle dans le type du Q. sessiliflora, [on devra admettre que le Q. Senogalliensis denbsp;Massalongo fait partie intégrante du cycle de ces variations, comme forme a feuillesnbsp;étroites, allongées et multilobées (9-10 lobes). Ce point admis, entraine commenbsp;conséquence que la feuille de la Dent-du-Marais représentée ici, pl. IV, f. 1, se lie
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trés étroitement d’une part au Q. Senogalliensis et de I’autre se rapproche un pen plus de la forme actuelle ordinaire du Q. sessiliflora. Cette feuille est encore ailongóe,
étroite, a lobes nombreux (9), mais une légere tendance vers la forme obovée se dessine déja. Sur la fig. 1, le petiole est cassé, mais il est entier sur la fig. 2 et ne
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mesure pas moins de ,28 milliin. La tig. 5 montre une feuille de la mêrne série trés compléte, a G-7 lobes seulemeiit, relativement large et courte et a lobes moiusnbsp;saillants ; elle me parait provenir de la base d’un rameau.
La feuille de la bg. 6 et celle de la f. 5, pi. V se rattachent au même groupe. Elles appartieiment a, des arbres vigoureux; l’ampleur du feuillage n’indique pas,nbsp;ce me semble, une variété particuliere ; il ne dénote que la vigueur de la végétationnbsp;propre a des individus croissant dans certaines conditions spéciales de milieu, dansnbsp;un sol frais et fertile.
On passe directement des fig. 1 et 5, pl. IV, a la tig. 11 ci-contre, montrant une feuille recueillie également a la Dent-du-Marais etnbsp;a la tig. 3, pl. V. Ces deux dernières feuilles plusnbsp;petites que les premières en reproduisent les carac-tères généraux, la longueur du pétiole (fig. 11) lanbsp;forme oblongue du limbe, les lobes nombreux (8-9),nbsp;ces lobes, en somme assez peu profonds.
Si on ne perd pas de vue la variabilité des découpures dans les feuilles du Q. sessiliflora et surtoutnbsp;du Q. puheseens on ne pourra séparer du type fossilenbsp;que nous étudions les tig. 6 et 7 de la pl. V, représentant des feuilles profondément découpées; lesnbsp;tig. 1 et 2 montrant de simples fragments sont au.ssinbsp;de la même série.
Tout eet ensemble tient par un de ses termes au Q. Senogalliensis, pour Ie passé, et se rattache d’autrenbsp;part au type actuel du Q. sessiliflora. Par rapport anbsp;ce dernier, les feuilles fossiles des cinérites du lacnbsp;Cbambon sont caractérisées par leur forme un peunbsp;plus allongée, oblongue et non obovée (1), a lobes plus
(1) Je possède également quelques feuilles plus nettement obovées que les prècèdentes, mais la base et Ie pétiole faisant défaut, je crois bien faire de me bomer, a une simple mention.
Dn reste si la forme obovée est babituelle et par suite caractèristique des feuilles moyennes du Q. sessiliflora, comme Ie montre la grande feuille A de la figure 10, prise sur un chêne de cette espècenbsp;croissant a Sainte-Sabine, prés de Remiremont (Vosges), d’autres individus qui ne sortent pas du type etnbsp;ne peuveut être oonsidèrès comme constituant une variété proprement dite, montrent des feuilles oblonguesnbsp;comme celle de la fig. B, qui pour la forme générale et celle des lobes, a Texeeption du nombre de cesnbsp;derniers, coincident exactement avec des feuilles plioeènes, telles que la f. 3 de la pl. V. La petite feuille,nbsp;f. C, a èté prise a, la base du rameau qui portait plus haut la feuille A. Par sa forme ovale contrastant avecnbsp;la forme obovée de la suivante, elle indique qu’une relation de même genre doit exister entre les fig. 5 et 1nbsp;de la pl. IV.
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nombreux (souvent 8-10); la dénornination de var. oblongifolia, muUüobata rappelle ces différences. On pourra noter encore, si on Ie vent, des variations quinbsp;n’ont saus doute qu’une valeur individuelle, par lesnbsp;termes de foUisnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;appliqué aux flg. 1, 2, 5 et 6 de
la pl. IV et a la fig. 5 de la pl. V, celui de fol.mediis, mhlobatis, aux fig. 3 pl. V et 11 ci-contre, et enfin celuinbsp;de fol. minoribus profunde lobatis aux fig. 1 et 2, 6 et 7nbsp;de la pl. V.
Comme on Ie verra par un texte que je cite plus loin inextenso, M. de Saporta distinguait dès 1877, danslesnbsp;eindrites de l’Auvergne un Q. amplifolia Sap. qu’il carac-térisait en quelques mots comme possédant des feuillesnbsp;largement obovées^ avec des lobes plus ou rnoins prononcésnbsp;et munies de longs petioles. Ce Q. amplifolia que M. denbsp;Saporta ne mentionne plus dans ses publicationsnbsp;récentes, correspond sans doute aux grandes feuilles dunbsp;lac Chambon que J’ai rattachées plus directement aunbsp;Q. Senogalliensis. II distinguait encore un Q. Lamottiinbsp;Sap., « aux feuilles également larges et obovées, ma is atténuées inférieurement etnbsp;partagées jusqna la base en crénelures larges, obtuses, pen profondes. »
M. de Saporta, dans Ie Monde des Plantes, p. 347, a donné la figurenbsp;d’une feuille de son Q. Lamottii,nbsp;figure reproduite exactement ci-contre. Outre les caractères indiquésnbsp;dans la diagnose rappelée ci-dessus,nbsp;on remarque sur la figure, la brièveténbsp;du pétiole qui est représenté avec unenbsp;petite dilatation terminale commenbsp;.s’il était complet. S’il en est ainsi, Ienbsp;Q. Lamottii se rattacherait au Q.nbsp;pedunmlata plutót qu’au Q. sessili-flora. Je dois dire cependant quenbsp;deux des caractères du Q. Lamottiinbsp;se retrouvent de nos jours sur cer-taines feuilles des pousses estivales
I Filt;ï. 13. Q. pubescens Willd. Fig. 14. Q. pubesceas Willd. du Q. pubescens. Cgs föuillGS sont dGlH Feuille estivale.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Feuille vernale moyenne.
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DESCRIPTION DES ESPECES
forme oblongue, plus atténuées au sommet que les feuilles vernales ; elles onl des lobes plus nombreux et sont découpées jusqu’a la base ; de plus, faitnbsp;remarquable, Jeur pétiole n’atteiot en longueur que la moitié du pétiole desnbsp;feuilles ordinaires. On remarquera sans doute la grande similitude qui existenbsp;entre la ligure du Q. Lamottii et la tig. 11, p. 62, ci-contre, a l’exception de la formenbsp;du limbe a la base et de la longueur du pétiole ; or, comme on vient de Ie voir,nbsp;ces derniers détails distinctifs sont loin d’être inexplicables.
Dès lors je suis disposé a croire que Ie Q. Lamottii est compris dans Ie cycle des variations individuelles que présentait Ie Q. sessüiflora a l’époque du pliocene.
Quant au Q. Rohur pliocenica Sap. trouvé a Saint-Vincent (Cantal), son auteur l’a rattacbé plus récemment au Q. alpestris Boiss.
Heer {Flor. foss. arct. II, Alaska, p. 32, t. VI, f. 1-2, t. V, f. 10) décrit et figure, sous Ie nom de Q. Furuhjelmi Heer, de grandes feuilles qu’il rapproche dunbsp;Q. Senogalliensis Mass, et aussi du Q. macrocarpa Michx. La fig. 1 de la pl. VI denbsp;Heer offre des similitudes de port remarquables avec Ie Q. Senogalliensis, cependantnbsp;tOLites choses égales d’ailleurs, Ie nombre des nervures secondaires et par suite desnbsp;lobes est notablement plus élevé, 15-16, dans la plante fossiie du Nord que dans lanbsp;nótre et celle de Massalongo, oü ce nombre ne dépasse guère 8-10; il s’arrête a 9nbsp;dans les spécirnens de Varennes et de la Dent-du-Marais; les découpures des feuillesnbsp;sont aussi beaucoup plus profondes sur Ie chêne de Murols que sur celui de Ianbsp;presqu’ile d’Alaska.
Massalongo comparait encore son Q. Senogalliensis au Q. Buchii Heer, mais les feuilles de cette dernière espèce ligurées dans Ie Flora tertiaria, tout en paraissantnbsp;bien appartenir a ce groupe sont trop imparfaites pour se prèter a des comparaisonsnbsp;approfondies.
J’ai recu communication par M. Viguier d’une base de feuille de chêne recueillie par M. Castets, a Montpellier, dans la zone du Potamides Basternti, et appartenantnbsp;a ce mème groupe. La longueur du pétiole qui atteint 25™™, la forme arrondienbsp;subtronquée de la base de limbe, celle des premiers lobes concordent avec lesnbsp;caractères correspondants du Q. Senogalliensis de Murols.
II faut mentionner encore Ie Q. roburoides Gaud. Val-d’Arno, pl. III, f. 14. Cette feuille de chêne n’est certainement pas dépourvue d’une certaine ressernblancenbsp;avec les fig. 6 et 7 de ma pl. V. II n’y a pas lieu toutefois de lui consacrer un articlenbsp;a part, vu que toutes ces formes rentrent dans Ie type du Q. Robur. Le pétiole faisantnbsp;défaut sur la plante de Poggio-Montone figurée par Gaudin, on ne peut se décidernbsp;pour Tune ou pour l’autre des grandes séries du Q. pedunculata ou du Q. sessüiflora.nbsp;De plus la forme obovée de la feuille de Poggio est plus prononcóe que sur lesnbsp;miemies.
m;
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22. fjuercus Etymotlrys Uiig. Foss. Flor. v. Gleichenb., p. 18, t. Ill, I. 3; Massal. Stud. Flor. foss. SenigalL, p. 178, t. 22-23, f. 3, 5, 7, 11, 12, 14 ;nbsp;Gaud, (F mew.., pi. Ill, f. 11.
PI. V, f, 8; PI. Ill, f. 9?
Varennes.
La feuille représentée, pi. V, f. 8, concorde trés bien avec les fig. de Ma.ssalongo, particulièrement avec les fig. 7, 11 et 12. On remarquera, de part et d’autre, la formenbsp;elliptique du limbe, brièvement atténuée aux deux extrémités, la directionnbsp;ascendante des nervures secondaires (40°), les lobes relativement supei-ficiels,nbsp;subaigus, a contour extérieur convexe-obtus, le bord supérieur étant au contrairenbsp;plus OU moins concave. C’est aussi le Q. Eiymodrys de Gaudin (Puzzolente). Lanbsp;figure princeps d’Unger concorde également avec mon sécimen. Massalongonbsp;considère la fig. 5, pl. XXXII du Chloris protogea d’Unger, attribuée par eet auteurnbsp;au Q. mediterrauea comme identique a sa var. microdonta du Q. Eiymodrys. Notonsnbsp;que sur ce spécimen marqué f. 5, ilnbsp;y a deux feuilles, celle de droitenbsp;parait bien être du Q. medAterranea,nbsp;mais celle de gauche pourrait être dunbsp;(4. Elipnodrys. Massalongo rappro-che le Q. Eiymodrys des Q. Castanea,
Hohur, Cerris, prinos v. acuminata, ce qui est trop vague. II est possiblenbsp;d’éliminer, en tout cas, la série dunbsp;Q. pedunculala, en raison de lanbsp;longueur du pétiole que présente lanbsp;feuille fossile. II nous reste alorsnbsp;dans le groupe Hobur, le Ö. sessili-fiora, dont les feuilles prises sur desnbsp;individus rabougris, croissant surnbsp;des terrains rocheux, secs, peuventnbsp;être encore assez .sernblables.
Le Q. Cerris, de son cóté, présente aussi dans certaines variétés,
des feuilles qu’ou ue pourrait distin- Fia. 15. Quercus sessiUJlora de Plombiórcs (Cöte-d’Or).
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guer de celles que nous examinons; mais on n’a pas retrouvé, prés du lac Chambon, les cnpules appartenant an groupe dn Q. Cen-is, celles en petit nombre que j’ainbsp;recueillies a la Dent-du-Marais, sont du type Robur.
II est possible que la petite feuille représentée ici, pi. Ill, f. 9, appartienne égalementau Q. Etymodrys; elle concorde d’ailleurs avec Tune ou I’autre des feuillesnbsp;que 1’on rencontre a la base des rameaux du Q. sessiliflom croissant sur lesnbsp;terrains secs.
On rencontre plutot dans certaines formes du Q. Lusitanica, dans le var. Broteri et dans la série Orientalis DC. des feuilles trés semblables a celles du Q. Etymodrys.nbsp;II est prudent de réserver I’attribution de la plante fossile a Tune ou a I’autre desnbsp;espèces actuelles pour s’en tenir a la notion paleontologique, tout en faisant ressortirnbsp;line parenté plus étroite a l’égard du Q. Lusilanica.
23. Quercus Cardanii Massal. Stud. s. Flor. foss. SenigalL, pi. 22-23, f. 4.
PI. Ill, f. 17, pi. IV, f. 3-4, pi. V. f. i.
Dent-du-Marais (pi. IV, f. 3. pi. V, f. 4), Varennes (pi. IV, f. 4).
Si Ton compare les fig. 4 et 5 de la pi. IV, on se convainc aisément que ces deux feuilles du Cbarnbon, a peu prés de même taille, n’appartiennent pas a lanbsp;mème espèce. La fig. 5 se rattache au Q. Senogalliensis, tandis que la fig. 4 montrenbsp;line fenille de forme obovée obtuse, a nervures secondaires plus nombreuses et plusnbsp;serrées, plus ascendantes, avec des lobes plus superficiels. Elle me parait senbsp;rattacber au Q. Cardanii de Massalongo. La fig. 17 de la pi. Ill montre une autrenbsp;feuille également presque compléte et de même type ; la fig. 3 de la pi. IV est encorenbsp;de la même espèce aulant qu’il est possible d’en juger.
Ces trois feuilles, pi. Ill, f. 17, pi. IV, f. 3 et 4, rappellent, parmi les espèces actuelles, le Q. Mirbeckii Dur., plus que tout autre. La feuille figurée par M. denbsp;Saporta, Monde des plantes, p. 347, f. 1, montre une base plus large et mêmenbsp;légèrement cordiforme, assez différente au premier abord ; mais il faut se rappelernbsp;que des feuilles semblables se rencontrent a la base des rameaux dans le Q. Mirbeckiinbsp;actuel, tandis que les feuilles moyennes et supérieures sont obovées, atténuéesnbsp;diversement vers la base.
Si done rassimilation des feuilles fossiles du lac Cbarnbon au Q. Mirbeckii paraissait douteuse, ce serait au Q. Cardanii Dur. qu’il faudrait revenir pour rendrenbsp;Tapproximation aussi exacte que possible.
Le Q. Mirbeckii, actuellement répandu dans toute l’Algérie, au Maroc et dans la région sud-ouest de I’Espagne, est rapproebé du Q. Lusitanica comme sous-espèce
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Bcelica, par M. A. de Candolle. II est susceptible, dans la forme de ses feuilles, de variations qui pourraient, a la rigueur, se retrouver dans plusieurs autres de nosnbsp;spécimens fossiles; les formes a feuilles oblongues ou elliptiques a dents obtusesnbsp;ou aigues pourraient s’appliquer au Q. Elymodrys (v, pi. V, f. 8 ou rnême a la tig. 3,nbsp;même planche).
De grandes similitudes existent également entre les feuilles du Q. Mirheckii et celles de plusieurs formes du Q. Prinos de l’Amérique du Nord (1).
24. Queiffus iSciilana Gaud., 2** Mém. Val-d’Arno, pi. Ill, f. 11-13, pi. IV, f. 13-1.3.
PI. Ill, f. 10-12, 14.
Varennes.
Mes feuilles de Varennes, figurées ici, jil. Ill, f. 10-12, correspondent bien aux figures de celles du Val-d’Arno, Gaud., pi. IV, f. 13, 14 et 15. Elies .sont de mêmenbsp;beaucoup plus petites que d’autres attribuées par Gaudin a la même espèce, pi. Ill,nbsp;f. 11-13. Aussi ma première intention était de voir, sinon deux espèces, au moinsnbsp;deux formes notables dans ces deux séries. J’ai du renoncer a cette idéé ennbsp;considérant que les nombreuses feuilles de chênes de la Cei'dagne décrites et figuréesnbsp;par M. Rérolle, sous le nom de Q. Hispanica (Reo. Sc. nat. de Montpellier, 1884, pi. Vt),nbsp;prennent place exactement entre les deux séries de Gaudin et que finalement mesnbsp;échantillons correspondent au.v plus petites feuilles de VI. Rérolle, en particuliernbsp;a sa fig. 7.
Je possède d’ailleurs une autre feuille, pl. III, f. 14, (pü diffère sensiblement de celles des f. 15 et 16 par des nervures plus étalées, elle se rattache trés bien aux tig. 2nbsp;et 7 du Q. Hispanica de M. Rérolle, comme a la tig. 13, pl. Ill du Q. Scillana denbsp;Gaudin.
M. Rérolle considère son Q. Hispanica comme appartenant au type d’ailleurs trés polymorphe du Q. Lusitanica Web. Sur les nombreuses formes de cette espèce,nbsp;on peut reconnaitre, en effet, des feuilles qui s’adaptent a celles du Q. Hispanicanbsp;fossile et même a celles de Varennes que nous étudions, bien que celles-ci soientnbsp;des plus petites.
Sur la fig. 14, pl. III, le pétiole est représenté trop épais et comme s’il était con-servé en grandeur naturelle, ce qui n’existe pas sur le spécimen original.
(1) Prodr. Uega. veget. t. XVI, 2, p. 21 et F. A. Mioliaux, Histoire den arbres forestiers de lquot;Amérique aeptentrionale, t. II, pl. 8 et 9.
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25. H«erciis Pseudocasianea Goepp. Beitr. z. Tertioerflora Schles. in Palceontograph. II, p. 274, t. XXXV, f. 1-2; Massal. Stud. Flor. foss. Senigall.nbsp;pi. 22-23, f. 2 et 6; Q. lacerata Sap. Orig. palêontol. des Arhres., p. 175, f. 1.
PI. Ill, f. 18.
D ent - du - M arais.
Je n’ai qu’un fragment de feuille remarquable par ses lobes étalés, aigus; ee qui reste montre que la feuille était de forme obovee.
Mon specimen concorde d’une fagon frappante avec la fig. 6, pi. 22-23, de Mas-salongo; la fig. 2, mème planche, attribuée par cet auteur au Q. Cardanii semble se rapporter ici.
La lig. 2, pi. XV, de Sismonda {Matér. Palóont. du Piémont) est assez d’accord avec ma plante de Varennes. C’est plus exactement encore Ie Q. lacerata Sap. denbsp;la Bourboule. Si l’on veut une déterminalion immédiate, c’est ce dernier nomnbsp;(pi’il faut adopter. Celui de Q. Pseudocastanea a été proposé par Goeppert pour unenbsp;plante des lignites tertiaires de Silésie. A en juger par les figures, la similitudenbsp;est assez grande a l’égard de l’espèce de Varennes, cependant tout se borne anbsp;une certaine probabilité vu fimperfection des éléments de comparaison. En réalité,nbsp;c’est a la plante de Sénigallia figurée par Massalongo sous Ie nom de Q. Pseudo-easlanea Goepp. que je rattache mon empreinte. Parmi les formes divergentes dunbsp;Q. Lusitanica, la var. faginea Boiss. forma, subpinnalifida, montre des feuilles remar-quablement semblables a celle de ma lig. 18, pl. III. On en trouve égaleinentnbsp;qui reproduisent les mêrnes traits, sur Ie Q. humüis Lam. qui d’ailleurs est trésnbsp;voisin du Q. Lusitanica. Je suis disposé a ne voir la qu’une feuille estivalenbsp;d’une forme (pielconque du Q. Lusitanica. Le Q. Syriaca Kotscb., Die Eich. Eur.nbsp;t. I, qui rentre dans le mème groupe, en montre de semblables.
20. Ü uei'ciis Parlatorii Gaud. 1“‘’ Mém. Feuilles foss. de Toscane, p. 32, t. VII, f. 2 ; Q. Lucunionum Gaud. 2® Mém. Val-d’Arno, p. 43, t. IV,nbsp;f. 11 et 12, t. X, f. 12 ?
Pl. III, f. 13, 15-16.
Varennes.
Une feuille a peu prés compléte, f. 16, munie d’un long pétiole (1. 15-20™quot;'), le limbe allonge (10-11 centim.), étroit, de forme lancéolée, subarrondi, légèrementnbsp;rétréci vers la base; le sommet ne semble pas terminé d’une facon normale.
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Les nervures secondaires, au nombre de 8-12 paires, ont une direction tres ascendante; elles sont subrectilignes, trés légèrement arquées. Lesnbsp;lobes ovales, rétrécis en pointe obtuse, sont peu profonds; leurnbsp;direction ascendante correspond a celle des nervures.
La moitié inférieure d’une autre feuille, f. 15, compléte la première. La sommité, fig. 13, laissée d’abord indécise, trouve encorenbsp;sa place ici par suite de la découverte plus récente d'une feuillenbsp;(f. 16 ci-contre) qui permet de relier les f. 13 et 15.
La figure du Q. Parlalorii de Gaudin me semble concorder assez exactement avec mes exemplaires pour faire admettre l’iden-tité d’espèces.
Les feuilles du Val-d’Arno représentées par eet auteur sous Ie nom de Q. Lucumoniim pl. IV, f. 11 et 12, surtout fig. 12, me sem-blent encore trés semblables aux miennes, toutefoisla fig. 12 de lanbsp;pl. X, dans Ie même mémoire est troiD disparate.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fm. i6. Quercus.
D’autre part, et c’est l’avis de Schimper, Traité de Palèontol. II, p. 637, les Q. Lucumonum et Parlatorii ne différent probablement pas. Dés lors, j’ai cru plusnbsp;rigOLireux de conserver ici Ie nom de Q. Parlatorii dont la figure unique ne prête anbsp;aucune ambiguité, de préférence a celui de Q. Lucumonum appliqué a des fqrmesnbsp;trop diverses.
Le Q. macranthera F. et Mey. pour ce que j’eii ai vu, a des feuilles longues et étroites, a nervures et lobes trés ascendants qui correspondent trés bien a celles dunbsp;Q. Parlatorii, k l’e.xception toutefois du pétiole qui reste court dans la plante actuelle,nbsp;tandis qu’il est relativement long sur les feuilles fossiles.
Boissier {Flora orientalis, IV, 2, p. 1165) fait observer que la var. mannifera du ö. sessilifiora est assez semblable au Q. macranthera, ce qui permettrait de renvoyernbsp;encore au Q. sessilifiora, le Q. Parlatorii de Gaudin en tant qu’il est représenté par lanbsp;fig. 2, pl. VII citée plus haut {Feuilles foss. de Toscane) et par la fig. 16 de ma pl. III,nbsp;ci-contre. Quant aux feuilles qui se rattachent plus spécialement au Q. Lucumonumnbsp;Gaud., rattribution a l’un ou a l’autre des deux groupes du Q. Lusilanica et dunbsp;Q. sessilifiora, demeure plus problématique ; en se rapprochant du Q. Elymodrys,nbsp;elles suggèrent, a leur tour, les réserves que j’ai formulées a l’occasion de cenbsp;dernier.
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27. Qiiercus linj^uiformis N. Boul.
Fig. ci-contre.
Une feuille, recueillie récemment a la Dent-du-Marais, bien qu’elle soit unique, me parait mériter une attention particulière. Ellenbsp;était velue en desssous; on voit trés bien a la loupe sur le sedimentnbsp;trés fin la trace des polls entre-croisés; c’est a la mème cause qu’ilnbsp;faut attribuer la faible impression des nervures, malgré Texcellentenbsp;conservation des autres détails.
Cette villosité de la feuille écarté toute identification avec des feuilles de mème forme générale, mais qui devaient être glabres,nbsp;rapportées par divers paléontologistes a des Laurinées ou a d’autresnbsp;genres analogues. Le Laurus ocotceoides de Massalongo, SenigalL,
t. nbsp;nbsp;nbsp;24, f. 3, est dans ce cas; le Ficus Gavillana Gaud. (P Mém., pi. Ill,nbsp;f. 8, malgré une certaine analogie, ne concorde pas mieux. Bln réaliténbsp;c’est au genre Qiiercus et dans la section des chênes-verts que cettenbsp;feuille trouve sa vraie place. Elle se range a cóté des Q. Suber et Ilex,nbsp;sans que je puisse I’identifier a I’un ou a I’autre, ni a d’autres espèces
Fig. 17. Quercus
fossiles du mème groupe. nbsp;nbsp;nbsp;Unguiformis.
Le Q. Ilex présente fréquemment dans le midi de la France, des feuilles comme celle-ci, mais elles sont trés généralement beaucoup plus petites, arrondies ou mèmenbsp;un peu émarginées a la base, de la mème fagon que celles du Q. prcecursor denbsp;Meximieux; les nervures secondaires sont aussi par suite plus étalées et surtout onnbsp;ne voit pas la paire inférieure remonter, comme ici, parallèlement aux bords.
En Orient et en Afrique, le chêne-vert plus vigoureux présente parfois des feuilles plus semblables a cede qui est ici en question. Kotschy {Die Eichen Europa’s
u. nbsp;nbsp;nbsp;d. Orient’s, t. XXXVIll) a représenté un rameau de ce chêne avec des feuillesnbsp;oblongues lancéolées, entières, certainement trés rapprochées de cede de la Dent-du-Marais, saus qu’il soit possible de conclure aussitót et nécessairement a 1’identiténbsp;de l’espèce.
Le Q. Suher montre de sou cóté, des feuilles peut-être plus semblables encore, par la forme atténuée de la base, la direction ascendante des nervures inférieures,nbsp;la course variable des autres nervures, mais par centre le sommet est fréquemmentnbsp;aigu. Au total, le Q. Unguiformis que j’établis ici, désigne une forme alliée de trésnbsp;prés a 1’une ou 1’autre des formes a feuilles entières du Q. Suher ou du Q. Ilex.
11 faudra .se rappeler encore que le Q. Lusitanica présente des variétés a feuilles plus ou moins complètement entières et non sans analogie avec celle-cilt; Le
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Q. Pfeeffingeri Kotsch. Eioh. Europ. pl. XXIII est bien dans ce cas. La principale différence consiste en ce que la base de la feuille est ici atténuée symétrique, et Ienbsp;sommet également rétréci quoique mutique ; tandis que sur Ie Q. Pfceffmgeri, lesnbsp;feuilles sont trés généralement émarginées a la base et un peu asymétriques, l’unnbsp;des cótés étant prolongé plus bas que l’autre. Je ne sais si la feuille figurée ici,nbsp;p. 72,.lig. 18, C, appartient j\ la même espèce que celle de la p. 69 et servirait a lanbsp;relicr a un autre type.
Les feuilles de Quercics recueillies prés du lac Chambon souvent trés completes, d’une conservation magnifiques, présentent, on Ie voit, une grande diversité ; ellesnbsp;se répartissent entre six ou sept formes déja décrites comme espèces par diversnbsp;paléontologistes.
Ce sont, a n’en pouvoir douter, les Quercus pliocenes d’Italie, décrits par Massalongo et Gaudin, qui montrent avec ceux de nos cinérites les afflnités les plusnbsp;frappantes. Bien que, depart et d’autre, les, organes les plus importants pour unenbsp;détermination rigoureuse, tels que les cupules en connexion avec Ie feuillage nousnbsp;fassent Ie plus souvent défaut. les similitudes présentées par les feuilles sont tropnbsp;norabreuses, trop concordantes pour être accidentelles.
Si maintenant nous cherchons a saisir les relations qui pourraient exister entre les chênes pliocènes du Mont-Dore et ceux de l’époque actuelle, nous arrivons auxnbsp;résultats suivants.
Deux groupes de chênes, les Q. Robur et Liisitanica, trés riches de nos jours , en formes variées et occupant run et l’autre une aire géographique trésnbsp;étendue, nous apparaissent dés Ie pliocene inférieur avec leurs traits les plusnbsp;caractéristiques et même un cortege de formes secondaires déja trés imposant.
Le Q. Robur est représenté, a Varennes et a la Dent-du-Marais, par des formes qui appartiennent positivement a Tune de ses sous-espèces, le Q. sessilifloranbsp;Ehrh. Ces feuilles sont toutefois, pour la plupart, moins nettement obovées,nbsp;plus obloïigue.s, plus longuement atténuées vers le sommet, a lobes diversementnbsp;profonds, mais plus nombreux que de nos jours.
La question de savoir si le Q. Etymodrys Ung. se rattache a cette espèce ou au Q- Tjusitanica demeure en suspens.
Nous ne savons si le Q. pedunculata existait déjè, il en est de même du (i. pubescens Willd., dont les feuilles sont trés généralement lobées et lobulées,nbsp;tandis que nos feuilles fossiles ont des lobes toujours entiers, jamais lobulés.
Le Q. Lusitanica semble avoir possédé, dès le pliocène, une variété d’aspect
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non moins grande que de nos jours. II y a lieu de rapporter a cette espcce les diverges feuiiles fossiles décrites sous les noms de Cardanii, Scillana.nbsp;Parlatorii, Lucumonum et d’autres encore.
La rélégation actuelle du Q. Lusitanica vers le S.-O. de I’Europe, aux Canaries, le long du littoral méditerranéen de I’Afrique et en Orient, nousnbsp;fournit de précieux indices sur la nature du climat qui régnait en Auvergnenbsp;lorsque survint la formidable explosion du Mont-Dore qui couvrit de cendresnbsp;toute la contrée.
A cóté de ces chênes variés existait aussi, a la mème époque, une espèce voisine de nos chènes-verts ou de nos chênes-liège, mais a feuillage plusnbsp;plus ample que celui des formes de ce groupe qui vivent de nos jours dansnbsp;le midi de la France.
Au moment de I’impression, je reQois la notice intéressante que M. Ti'abut vient de publier sur le Q. MirhecMi Dur., variété du Q. Lusitanica qui m’étaitnbsp;peu connue lorsque j’ai rédigé cet article concernant les chênes fossiles. 11nbsp;résulte de la lecture de ce travail que les teuilles des fig. 4, pi. IV, et 17, pi. Ill,nbsp;appartiennent bien au type du Q. Mirbeckiij soit a la forme du littoral denbsp;l’Algérie; que le Q. Lamottii Sap. se rattache assez bien a une forme particulierenbsp;de la même espèce et de la mème zone, dont uue feuille est hgurée parnbsp;M. Trabut (Rev- gén. de Bot., t. 4, pl. 1, f. 4), a l’exception du lobe terminalnbsp;qui est plus long dans la feuille fossile ; que certaines feuilles, portant ici lenbsp;nom de Q. Etyrnodrys semblent se référer plutót au Q. Mirbechii qu’au Q. sessilifiora,nbsp;la feuille hgurée, pl. V, f. 8, est dans ce cas.
D’ailleurs, M. Trabut conclut de ses observations que Ie Q. Mirbeckii diffère a peine du Q. sessiliflona; il admet cependant que les feuilles du premier sontnbsp;trés rarement et trés faiblement lobées, plutót crénelées ou dentées (1). Cettenbsp;donnée et aussi la comparaison des feuilles hgurées par M. Trabut, montrentnbsp;cpi’il est rationnel de rattacher pour ce motif les hgures 1, 2, 5 et 6 de ma pl. IN ,nbsp;et les hg. 1, 2, 5, 6 et 7 de ma pl. V, au Q. sessilifiora plutót qu’au Q. Mirbeckii.
D’autre part, si plusieurs des differences que Ton supposait valoir entre ces deux espèces ont perdu tout ou partie de leur importance, il reste vrai que lesnbsp;diverses formes du Q. Mirbeckii s’allient plus étroitement encore a d’autres sirni-laires des Q. Lusitanica et infecloria, de facon a constituer un groupe trés complexenbsp;plus proche allié qu’on ne l’avait cru du groupe également touffu du Q. Robtir. Au
(1) La feuille reprèsentée ici, f. 11, provenant de la Dent-du-Marais, est des plus remarquables sous ce rapport. Elle tient tout a fait le milieu entre le, Q. Mirbeckii et le Q. sessilifiora ; au pointnbsp;de vue paléontologique, elle oscille entre les Q. Senogalliensis et Etymodrys.
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FLORE PLIOCENE DU MONT-DORE
point de vae paléontologique, il est positif que, a l’époque du pliocene, Ie Q. Mir-heckii, comme tel, n’existait pas seal au Mont-Dore, que des formes attribués plus spécialement au Q. Luntanica s’y rencontraient également. Les variétés' microphyllesnbsp;(quoiqu’il en existe aussi dans Ie Q. Mirbeckit) décrites et flguréesici sous Ie nomnbsp;de Q. Scillana semblent être particulière-
ment dans ce cas; les feuilles des fig. A et B, ci-contre se rattachent trés bien anbsp;d’autres prises sur la var. alpestris du Q.nbsp;Lusitanica il en est sans doute de mèmenbsp;de la fig. 12, pl. III, tandis que les feuillesnbsp;relativement plus longues et plus étroitesnbsp;a nervures plus nombreuses des fig. 10nbsp;et 11 se relient mieux a la var. Broteri;nbsp;elles peuvent constituer Ie point de dé-part d’une série qui comprendrait les
feuilles longues et étroites décrites ici sous les noms de Q. Parlatorii et Lucumonum. Fig. 18. Feuilles fossUes de la Dent-du-Marais.
On reviendrait encore par cette voie au Q. Elymodrijs qui tinalement serait plutót du groiqie Lusitanica que du groupe Rohm' sessiliflora. Les f. 10 (pl. 2) et 19nbsp;(pl. 3) de la notice de M. Trabut représentent des feuilles de Q. Mirheckii quinbsp;correspondent assez bien a d’autres que Massalongo attribuait a son Q. Elyniodrys.
On rernarquera que la forme particuliere de la feuille tigurée ici sous Ie nom de Q. Pseudo-Gastanca (pl. III, f. 18) reparait encore dans la série du Q. Mirheckii {Rev. de Bot., pl. 2, f. et pl. 3, f. 18) tout comme dans celle des var. fagineanbsp;et nrientalis subordonnées de mème au Q. Lusitanica. Au total Texamen desnbsp;matériaux dont j’ai pu disposer sernble prouver que I’enchevetrement des variétésnbsp;et formes secondaires est plus grand dans Ie type du Q. Lusitanica que dansnbsp;celui du Q. Robur; Yécamp;vt sous ce rapport, était encore plus prononcé au débutnbsp;du pliocene. A cette époque, en ce c|ui concerne la France et I’Italie, Ie Q. Roburnbsp;n’était guère représenté que par des formes pen nombreuses de la série dunbsp;Q. sessiliflora, tandis que Ie Q. Lusitanica montrait déja une diversité au moins denbsp;feuillage comparable a celle qu’il affiche encore de nos jours (1). Cette observation est d’accord avec les conclusions formulées par M. Ie marquis de Saportanbsp;sur Ie mème .sujet. Cf. ante, p. 39.
(1) Je dois a 1’obligeance de M. Henriquès, Professeur de Botanique a 1’L’niversité de Coïmbre, une belio série de chênes du Portugal, qui m’a rendu les plus grands services dans cette étude.
„tg
DESCRIPTION DES ESPECES 73
28. Jllyrica Cïrale L.
PL I, fig.' 36.
Varennes, ravin de I’Ouest.
Une feuille unique, conservée par les empreintes de ses deux faces. C’est la face supérieure qui présente le plus de netteté. La feuille étant unique, ilnbsp;n’est pas possible de discuter utilement si la forme assez largement obovée dunbsp;sommet correspond a une race particulière dans l’espèce.
Quoi qu’il en soit, il y a coincidence parfaite pour la forme générale et la nervation avec certaines feuilles du Myrica Gale actuel et en grande partienbsp;avec la figure 44 donnée par d’Ettingshausen, Beitr. z. Erforsch. d. Phylogenienbsp;d. PfianzenaHeri,, III-VII, 1880, t. XI.
J’ai recueilli une seconde feuille, I’an dernier, a la Dent-du-Marais; elle est plus petite, également obovée, garnie vers le sommet de dents rares (2-3 denbsp;chaque cóté) et superficielles ; le pétiole est de même assez long. La feuillenbsp;représentée ici, pl. I, fig. 36, n’étant pas conservée d’une facon parfaite aunbsp;sommet, la denticulation n’est figurée qu’aproximativement.
29. Plaianuïi» aceroideK Goepp. Tert. Flora v. Schossn. p. 21, pl. IX, fig. 1-3.
Pl. VI, fig. 1.
Varennes, ravin de l’Ouest.
La variabilité des feuilles de platanes est trés grande; aussi est-il trés difficile d’assimiler une feuille fossile unique avec Tune ou l’autre de cellesnbsp;qui ont déja été tigurées; celle de Varennes se rapproche au plus prés d’unenbsp;autre figurée par Massalongo sous le nom d’Acer Ileerii v. trilobahmi (Stud. Flor.nbsp;Senigall. pl. 17, fig. 1).
Ici, bien que certains détails soient mal conservés, on peut constater cependant que l’extrême base, prés du pétiole, était, non pas atténuée, mais plutót cordiforme.nbsp;II semble aussi que Ia feuille avait cinq lobes dont les deux inférieurs trésnbsp;restreints ] les deux intermédiaires sont assez bien conservés pour qu’on puissenbsp;s’en faire une idéé exacte. Le lobe terminal a été obliquement froissé.
Telle qu’elle est, cette feuille ne laisse aucun doute sur la présence du Pl. aceroides en Auvergne durant le pliocene.
10
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FLORE PLIOCENE DU MONT-DORE
ULMUS
Les feuilles appartenant a ce genre ne sont' pas précisément rares a Varennes, ravin de I’Ouest, ni même a la Dent-du-Marais, mais leur spécificationnbsp;est des plus laborieuses, par suite du défaut d’association des fruits caractéristiquesnbsp;des espèces avec les feuilles dont les particularités sont extrèmement mobilesnbsp;et variables.
Je n’ai recueilli qu’une samai'e; elle est même trop peu définie pour .se prêter au dessin qui affirmerait fatalement des détails qui ne se trouvent pasnbsp;sur l’original.
Les feuilles, a première vue, permettent de soupconner la présence de trois OU même de quatre espèces qui, dans ces conditions, ne doivent être proposéesnbsp;que sous toutes réserves.
30. Ulmus eiliata Willd. ?
PI. VI, fig. 6, 7, 9.
Varennes, ravin de l’Ouest.
Les trois feuilles indiquées ci-dessus montrent un type moyen du genre ; rattribution spécifique ne comporte qu’une probabilité restreinte. Ces feuillesnbsp;conviennent certainement aux feuilles relativement petites de VU. eiliata \ elles senbsp;distinguent des feuilles trés semblables encore de VU. campesUis, par leur ba.se plusnbsp;vivement asymétrique, l’un des bords s’atténuant longuement en ligne droite sur Ienbsp;pétiole, tandis que l’autre circonscrit une large oreillette. La .samare dont il a éténbsp;question plus hautest relativement petite, ce qui convient a VU. eiliata. Enfin c’est anbsp;cette espèce que M. de Saporta rapporte les feuilles d’ormes des cinérites du Cantal.
Au point de vue historique, mon spécimen, fig. 7, correspond trés bien a la fig. donnée par Kovats de son U. plurinervis (Kov. Flor. foss. ad Erdoebenye, t. IV,nbsp;f. 9, 10, 11).
Est-ce bien VU. plurinervis d’ünger ? Cela parait douteux. Sur mes exemplaires comme sur les figures de Kovats, ces feuilles sont inéquilatérales, trés asymétriques,nbsp;comme il vient d’etre dit. Les figures primitives de IV/fi plurinervis Ung. Chlorisnbsp;protog. t. XXV, f. 1-4, montrent des feuilles, a peu de chose prés symétriques ;nbsp;tOLitefois mon spécimen, f. 11, pourrait peut-être se rapporter a la fig. 4 d’Unger.nbsp;Plus tard, Ie même paléontologiste dans Ie Foss. Ftora v. Gleiehenberg, figurait
DESCRIPTION DES ESPECES 75.
pi. IV, f. 3-4, des feuilles qui correspondent assez bien a mes fig. 6 et 9 et il les considérait toujours comme appartenant a son U. plurinercis. C. d’Ettingshausen,nbsp;Foss. Flor. V. Bilm, t. XVIII, a figuré, a son tour, une feuille de même apparencenbsp;f. 27, mais il la rapporte a VU. Braunii. Heer, en effet, dans I’intervalle, avaitnbsp;introduit, FI. tert. Helv. t. LXXIX, f. 14-21, un U. Braunii, formé d’élémentsnbsp;assez disparates. Les fig. 13-14 et 15 pourraient a la rigueur convenir a mesnbsp;specimens, fig. 6 et 7.
Citons encore Gaudin qui, dans les Feuilles foss. de Toscane, pi. IV, f. 7 et 11, a représenté des feuilles trés semblables a celles de mes fig. 6 et 9, sous le nomnbsp;certainement faux de Carpinus pyraynidalis qui ne convient qu’a sa fig. 9.
Ce qui précède fait voir suffisamment que plusieurs des feuilles d’ormes du lac Chambon coincident avec d’autres de provenance miocène décrites tantót sous lenomnbsp;d’Z7. plurinercis, tantót sous celui d’Z7. Braunii, sans qu’il soit possible do s’arrêter anbsp;I’un de ces noms plutot qu’a I’autre.
D’autre part, ces mêmes feuilles concordent bien avec certaines feuilles de petite dimension des U. campestris et ciliata, et particulièrement du dernier.
31. Ulmufs L.amothii Pomel, Bull. Soc. gèol. de F. 1844-1845, p. 101.
Zone inférieure de Perrier (Pomel).
« Samara monosperma, enerve, membranacea, compressa, peripterygia, elon-gata, elliptico-lanceolata, long. 40 millim. et lat. 13 milim. mquante ; capsula oblongo-ovata, vel alse subconformi, 18 millim. longa, et 5 millim. lata; folds'?nbsp;ovatis symetricis, dentato-crenatis. »
Les dimensions de la samare sont extraordinaires; malheureusement, je n’ai pas de termes de comparaison dans les objets recueillis prés du lac Chambon; lanbsp;forme symétrique des feuilles, si elles sont bien de la même espèce, ce dontnbsp;M. Pomel lui-même parait douter, les éloignerait de ce que j’ai trouvé a Varennesnbsp;et a la Dent-du-Marais.
32. BJImMS acuminata N. Boui.
PI. VI, f. 10.
Varennes, ravin de I’Ouest, R.
U. folds ovato-lanceolatis, basi inaequilateradbus, uno latere angustatis, altero dilatato-auriculatis, apice longe et temiiter acuminatis, acumine paudsper curvo ;nbsp;nervis secundariis per paria 15-16, patuds arcuatis, externe seepe bifurcatis ; marginenbsp;fold dentato, dentibus subeequadbus, patidis, siibtriangularibus, acutatis.
-ocr page 84-76 nbsp;nbsp;nbsp;FLORE PLIOCENE DU MONT-DORE
Cette feuille est tres disparate a l’égard des autres feuilies d’ornies du mèmc gisement. Elle se distingue, au premier abord, par un acumen saillant, fin etnbsp;légèrement courbe; la denticulation se compose de dents assez petites, étalées, trian-gulaires, nullement convexes sur le contour externe et terminées en pointe vive. Lesnbsp;nervures secondaires nombreuses, 15-16 paires, sont relativement étalées, arqwies-ascendantes.
Je ne vois aucune espèce actuelle ou fossile qui corresponde a cette feuille.
Observ. — Les figures 8 et 11 de la pi. Vi représentent deux autres feuilies A'TJlnius assez distinctes de celles qui viennent d’etre énumérées; en raison de leurnbsp;petitesse et de leur isolement, il semble convenable de ne pas leur attribuer denbsp;dénomination .spécifique.
33. Zelkova crcnata Sp.
PI. X, f. 9.
Varennes, ravin de I’Ouest.
Cette feuille concorde trés exactement avec les feuilies moyennes du Zelkova crenata, par sa forme obovée subobtuse, les dents du contour obtuses, ni acurainées,nbsp;ni même apiculées, la présence de 6 a 8 paires de nervures secondaires seulement.
34. Planera Ungeri Ettingsh. ; Zelkova, subkeaki Rér.
PI. VI, t‘. a-i. PI. X. f. 8.
Varennes, Dent-du-Marais, C.
Dans ces deux gi.sements, on rencontre fréquemment des feuilies qui différent sensiblement de celle qui vient d’etre mise apart sous le n°33. Elies sont en général,nbsp;de forme plus allongée, oblongues ou lancéolées, nettement acuminées, munies denbsp;nervures secondaires plus nombreuses, 10-15 paires ; les dents du contour sontnbsp;acuminées ou rétrécies en un apicule pointu bien visible.
Au point de vue historique, toutes ces feuilies, y comprise celle qui a été rapportée au Zelkova crenata, appartiennent au Planera Ungeri des paléontologistes,nbsp;type trés répandu dans toute I’Europe tertiaire, dés la base du miocène, mais lanbsp;plupart des aufeurs qui I’ont décrit ne se sont que rarement préoccupés de lanbsp;comparaison de ces feuilies fossiles avec celles des Planera ou Zelkova de nos jours.
'Dans .Contributions Ü la flora fossile du Japon, M. Nathorst a figure, pi. 4dl,
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f. 3, SOUS lu nom de Planera Keaki, une feuille qui ne diffère vraimeiit pas de celle que je représente ici, pi. X, f. 8 ; la fig. 2 de ma pi. VI moiitre une feuille qui senbsp;réfère également au PI. Keaki ou Zelk. acuminata Planch, par le sommet trésnbsp;distinctement acuminé, et la forme rétrécie apiculée des dents.
M. Kérolle a recueilli dans la Cerdagne des feuilles trés semblables a celles du lac Chambon ; il les englobe sous le nom de Z. subheaki; Tune de ces feuilles pi. IX,nbsp;f. 12, semble être du Z. acuminata, tandis que la tig. 13 rappelle mieux le Z. crenata.nbsp;D’autre part M. de Saporta pense que le Planera mhkeaki Rér. « retrace les traitsnbsp;décisifs d’une espèce actuelle du Japon, le Z. stipulacea Franch. dont elle représentenbsp;comme un ancètre collatéral. »
35. l^aupus.
PI. VII, f. 3.
Varennes, ravin de I’Ouest.
Le réseau des nervures de quatrième ordre composé de petites mailles courtes, polyédriques, correspond a celui des Laurus; la direction rectiligne trés ascendantenbsp;des nervures secondaires semble indiquer de plus le Laurus nohilis. Cependant lenbsp;fragment de feuille est trop restreint pour autoriser plus qu’une certainenbsp;présomption nullement improbable d’ailleurs, vu que cette espèce était répandue ennbsp;France durant le pliocene.
36. ^assafra*ï Ferretianuiii Massal. Flor. foss. d. SenigalL, p. 268, t. Xll, f. 1-3, t. Xlll, f. 1; Gaudin, Val-d’Arno, p. 50, pl. 10, f. 8.
PI. VII, f. 1-3.
Varennes, ravin de 1’Ouest.
Une grande feuille de cette localité a été flgurée déja dans ma Flore foss. de Théziers, pl. iv, fig. 1; j’en représente ici deux autres. La fig. 2 montre unenbsp;feuille reraarquablement dilatée a la base et plus brièvement rétrécie, senbsp;rapprochant par la dans une certaine mesure de celle que M. de Saporta anbsp;ligurée, du Cantal, sous le nom de Sassafras officinaru-ni v. pliocenicum Sap.nbsp;Ann. Sc. nat., 6® sér., t. 17, pl. 7, fig. 1. Dans cette dernière figure, la base denbsp;la feuille est tout a fait arrondie ou mème tronquée; les deux grandes nervures
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latérales se détachent du pétiole a la base du limbe et non comme ici a une distance de 15 a 20““.
iMes feuilles du lac Chambon correspondent bien aux figures citées ci-dessus de Massalongo ; les . feuilles que j’ai de Théziers sont toutefois un peu plusnbsp;petites et plus maigres; elles se rapportent mieux encore a la figure donnéenbsp;par Gaiidin pour une feuille du Val-d’Arno.
Ces feuilles fossiles sont tellement semblables a celles du Sassafras officinale Nees, que l’on peut admettre l’identité d’espèce avec une grande probabilité.nbsp;D’après Meissner (DC. Prod. XV, 1, p. 171), ce Sassafras se rencontre, dansnbsp;l’AmériqLie du Nord, du Canada a la Floride et au Missouri. J’en ai vu unnbsp;pied cultivé, d’une belle venue et ègé au moins de soixante-dix a qiiatre-vingtsnbsp;ans, dans Ie pare de M. Baillieu d’Avrincourt, prés de. Bruges.
II ne faut pas oublier que, dans l’espèce actuelle, les feuilles inférieures et supérieures des rameaux sur la plante male et la plupart des feuilles de lanbsp;planté femelle ne sont pas trilobées. II devait en être de même sur la plantenbsp;fossile; 11 y a done lieu de rechercher ces feuilles entières. L’empreinte figuréenbsp;pl. VIII, fig. 9, pourrait s’y référer; Ia nuance et divers détails de fossilisation»nbsp;la nervation offrent de grandes similitudes qui cependant n’excluent pas toutenbsp;incertitude.
37. Ela^ag-nu!» acuminattis O. Web. Tert. Flor. d. Niederrh. Braun-kohlf. 1852, p. 71, t. III, f. 13; Heer, Flor. tert. t. XCVII, f. 16-18.
PL VIII, I'. 8.
Varennes, ravin de l’Ouest.
Cette feuille légèrement détériorée a Ia base et cassée au sommet, mais dont Ie réseau nerveux est trés bien conserve, concorde d’une facon remarquable avecnbsp;les fig. 16 et 18 du Flora tertiaria de Heer, en sorte que je ne doute pas denbsp;l’identité d’espèce. Heer pense, d’autre part, que sa plante d’QEningen ne diffèrenbsp;pas de celle qui a été décrite par Weber. Son témoignage n’est pas inutile pournbsp;donner cette conviction, vu que, sur la figure de Weber, les nervures secondairesnbsp;paraissent plus étalées et beaucoup moins longuement ascendantes et que la nervation de 3® ordre fait défaut. Quant a la question de savoir .s’il s’agit bien icinbsp;d’une espèce iVElasagnus, il faut convenir qu’elle demeure trés obscure. Les feuillesnbsp;(FElceagnus ont un revêtement de polls écailleux qui masquent en bonne partie la
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nervation; si Ton maintient rattribution proposée, il faut supposer que Ie processus de fossilisation a fait disparaitre d’abord ce vestimentum et réduit Ie paren-chyme de facon a donner aux nervurps de 3® ordre Ie relief trés net qu’on leur voit sur Ie specimen du lac Chambon. A la rigueur, il est possible que les choses senbsp;soient passées de la sorte. Je ne vois pas du reste d’interprétation meilleure anbsp;donner de cette feuille qui est restée longtemps pour moi au nombre des objetsnbsp;indéterminés.
38. nbsp;nbsp;nbsp;Pteroearya fraiKÏuifolia Spach; Cas. de Cand. Ann. Sc. nat. 4® sér,
t. XVIII; A. de la Vallée, Arbor. Segrez., p. 73, pl. XXI,
PI. VIII, f. 1-5
Varennes, Dent-du-Marais, C.
La forme des feuilles oblongues-lancéolées, acuminées, présente, a l’égard du F. fraxinifolia Sp. des similitudes assez marquées pour donner a cette attributionnbsp;une probabilité sérieuse. M. de Saporta admet cette identité pour la plante desnbsp;cinérites du Can tal qui ne diffère pas de celle du lac Chambon, tout en conservant Ienbsp;nom paléontologique de P. denticulata Heer. II faut noter, a ce sujet, que les foliolesnbsp;représentées ici, f. 1-5, sont relativement plus larges et plus courtes que celles dunbsp;P. denticulata, tel qu’il est tiguré par Heer dans Ie Flora tertiaria Helvetia}, tandisnbsp;que la ressemblance est beaucoup plus étroite a Tégard du P. fraxinifolia actuel.nbsp;Ces folioles sont fréquentes a Varennes et a la Dent-du-Marais, les fruits n’ont pasnbsp;été rencontrés.
J’espère avoir prochainement l’occasion de revenir sur Tétude de nos Pterocarya tertiaires qui abondent dans Ie gisement de Charay (Ardèche).
39. nbsp;nbsp;nbsp;Carya Bilinica Ung. Syll. 1, t. XVH, f. 6 et 7 ; Heer, Flor. tert. Helv.
Hl, t. CXXX, f. 5 et 6 ! ; Gaudin, Feuill. foss. de Tosc., t. IX, f. 1 ; Ettingsh.
Foss. Flor. V. Bilin. t. LH, f. 3, 4, 7, 11.
Pl. VI, f. 12.
Varennes, ravin de l’Ouest, R.
Cette feuille unique dilïére de celles plus fréquentes du Pterocarya fraxinifolia, par sa forme plus large, moinsatténuée a la base; les nervures secondaires sont plus ascendantes et rernontent plus loin Ie long des bords en s’anastomosant
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sant avec les ramifications détachées de la nervure supérieure. La denticulation est trés différente. Dans le Pterocarya fmxinifolia, on compte en moyenne 10 dentsnbsp;par centimetre de contour; ici il n’y en a que 4-5; ces dents sont plus rampantes,nbsp;mntiques et non acuminées; elles comportent beaucoup plus fréquemment unnbsp;filet nerveux bien visible, aboutissant an sommet de la dent.
La détermination spécifique de cette empreinte dernande quelques explications.
Elle est fondée en première ligne sur la similitude qui me parait compléte avec les figures 5 et 6 du Flora tertiaria de Heer , représentant des feuilles denbsp;Monod (Suisse). Elle est encore suffisante avec une feuille de Montajone figuréenbsp;par Gaudin.
D’Ettingsliausen a donné dans le Fossile Floi^a von Bilin des figures qui ne concordent pas toutes aussi bien dans le détail; mais peut-être y a-t-il lieu denbsp;douter de I’exactitude du dessin, malgré sa perfection apparente; I’auteur admetnbsp;la synonymie de Heer.
Unger, I’anteur du nom de Carya hilinica, afiguré un grand nombre de folioles; les fig. 6 et 7 concordent suffisamment avec la feuille de Varennes, mais lesnbsp;figures 1-4 et même la fig. 5 sont-elles bien de la même espèce?
En résumé, en se basant sur ces données bibliographiques, il y a lieu d’ad-mettre 1’identité de la plante du lac Chambon avec celle de Monod, figurée par Heer, trés pi'obablement avec celle de Montajone, figurée par Gaudin, probable-ment aussi avec la plante de Bilin, figurée par Unger et d’Ettingshausen. Cepen-dant s’il fallait admettre tous les synonymes cités par ce dernier, il deviendraitnbsp;impossible de donner quelque précision a la notion de l’espêce qui est en cause.
Une autre espèce du même genre, le Carya maxima Sap. a été signalée par M. de Saporta, dans les cinérites du Cantal, a Saint-Vincent; elle n’a pas encorenbsp;été figurée.
40. lt;fu;;;laus acuminata A. Braun ; Heer, Flor. tert. III, p. 88,
t. CXXVIII et CXXIX, f. 1-8.
Dl. VII, f. 4-7 ; pl. VIII, f. 6.
Varennes, ravin de l’Ouest, Dent-du-Marais, A C.
La fig. 4, pl. VII, représente une trés belle feuille comportant trois paires de folioles. Par leur forme ovale, plus large au tiers inférieur qu’au tiers supérieur,nbsp;terminées par un acumen bien prononcé, ces folioles correspondent exactement aunbsp;type du J. acuminata A. Br. ; la fig. 5 montre une foliole plus grande, quoiquenbsp;de même espèce. Ces folioles sont trés brièvement pétiolulées, subsessiles.
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La tig. 6 de la pi. VIII montre I’empreinte d’une feuille conservée par sa face inférieure ; il en résulte que les nervures sont profondement gravées dans lenbsp;sédimeiit; le pétiolule est un pen plus long que celui des autres folioles.
Les fig. 7 et 8 representent de petites feuilles brièvement elliptiques, obtuses^ assez particulières; cependant je ne crois pas qu’il y ait lieu d’y attacher une grandenbsp;importance ; on en rencontre de semblables sur les noyers de nos jours. Eliesnbsp;niontrent toutefois entre le Juglans acuminata des paléontologistes et le J. regianbsp;actuel des similitudes qui vont jusqu’a l’identité. Heer considérait le J. acuminatanbsp;comme identique an ./. regia, ou en tout cas comme trés rapproché de cette espèce.nbsp;II n’est pas douteux que le J. regia comporte des variations qui englobent tout anbsp;fait la forme fossile. J’ai déja signalé ce fait que Ton rencontre prés des fermes dansnbsp;les montagnes de TArdèclie, des noyers de type ancien, dont le feuillage maigre etnbsp;étioit reproduit trés exactement toutes les particularités de nos feuilles fossiles.
Observ. — II est possible que la plante représentée pi. VIII, f. 7, sous le nom de Rhododendron relusum appartienne encore a un noyer, Juglans vetusta Heer, v.nbsp;plus loin. La feuille de la fig. 9, merne planche, pourrait appartenir a I’un ou anbsp;1'autre de ces noyers a feuilles entières; je n’ai pu fixer mon opinion a ce sujet.
41. *lug^laiis j§»ieboldiana Ma.xim.
PI. X, f. 12.
Gisement de la sortie du lac Chambon, tufs blancs.
Une foliole incomplète, mais intéressante, paree qu’elle se trouve associée a des feuilles du Fagus silvatica dans le gisement des bords du lac.
Cette foliole de fornie générale obovée est un pen ébréchée au sommet et légèrement incomplète a la base. La nervure médiane, trés dilatée inférieurement,nbsp;s’atténue assez vite. Les nervures secondaires, également trés prononcées,nbsp;parallèles et presque rectilignes s’approchent trés prés du bord de la feuillenbsp;avant de s’infléchir en avant. Le bord même de la feuille semble avoir éténbsp;plus OU moins réfléchi ou roulé en dessous, de telle sorte qu’il est rarementnbsp;bien net; cependant sur quelques points, vers le sommet, on constate qu’ilnbsp;est garni de petites dents un pen inégales et conniventes. Malgré la finesse dunbsp;•sédiment, l’empreinte ne conserve la trace que des nervures principales etnbsp;nullemeiit du réseau ultérieur, ce qui s’explique si l’on adraet que la feuillenbsp;était garnie d’une villosité qui masquait les fines nervures.
Toutes ces particularités se retrouvent sur les feuilles du Juglans Sieholdiana
11
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Maxim., espèce japonaise trés rustique qui se laisse cultiver et murit ses fruits dans le nord de la France. L’empreinte du lac Chambon concorde égalementnbsp;avec les figures données par M. Nathorst des feuilles fossiles de Mogi qu’ilnbsp;rapporte a la inême espèce ; il y a lieu de la comparer en particulier avec lanbsp;fig. 14, pi. 1, des Contributions d la Flore fossile du Japon.
La présence, en Auvergne, a l’époque pliocène, d’uiie espèce maintenant confinée au Japon n’a pas lieu de surprendre ; c’est un fait nouveau qui s’ajoute anbsp;d’autres tout a fait du même genre. 11 suffit de rappeler ce que l’on sait déja desnbsp;Torreya nucifera, Acer polymorphum, pictum, etc.
42. nbsp;nbsp;nbsp;llt;'raxinus IL.eeoquii Pomel, Buil. Soc. géol. de Fr. 1844-1845, p. 101.
Zone inférieure de Perrier (Pomel).
« Samara obovato-elongata, acuta, nervo medio simplici ad apicem evanescente et nervulis obliquissimis, arcuatis, approximatis notata, 34 millim. longa etnbsp;7 millim. lata; capsula coriacea, obovata, compressa, 11 millim. longa, supernenbsp;in alam foliaceam duplo longiorem ex pansa; foliis? pinnatis, foliolis elongatis,nbsp;crenatis, basi rotundatis. »
Je ne puis qu’insérer ici la dianose de ce Fraxinus ] les matériaux recueillis prés du lac Chambon ne m’ont rien fourni qui puisse être rattaché a ce genre.nbsp;M. de Saporta a figuré, de Ceyssac, des folioles et une samare d’un Fraxinusnbsp;(F. Gracilis Sap.); l’aile de la samare dans cette derniére espèce semble êtrenbsp;3-4 fois aussi longue que la nucule et par suite beaucoup plus longue que dansnbsp;le F. Lecoquii de M. Pomel.
43. nbsp;nbsp;nbsp;Andromeda -vaeciniifolia Ung. Foss. Flor. v. Sotzka, p. 43,
t. XXllI, fig. 10-15 ; Heer, Helv. Hl, pl. Cl, fig. 25.
PI. Vin, fig. 10.
Varennes, ravin de l’Ouest.
Je n’ai recueilli de cette espèce qu’une feuille dont la forme générale rappelle bien celle des feuilles de YAndro7}ieda mcciniifolia tigurées par Unger et aussi desnbsp;feuilles de Rochesauve que je rattaché a la même espèce. Elle est conservée a l’étatnbsp;charbonneux et semble avoir été plus ou moins coriace, ce qui fait sans doute que
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Ie réseau des nervures est a pen prés indistinct; c’est a peine si l’on parvient a saisir vaguement Ia direction des nervures secondaires, a l’exception d’une petite portionnbsp;du limbe oü Ie réseau correspond a ce qui a été figuré pour ia même espèce parnbsp;Heer, Helvet. III pl. Cl, f. 25®. L’espèce a été indiquée a Sotzka par Unger et a Monodnbsp;dans Taquitanien par Heer.
44. nbsp;nbsp;nbsp;Khododendron reéusum Gcepp. Schossn. t. XXII, f. 15.
Pl. vin, f. 7.
Dent-du-Marais, li.
La similitude de cette feuille avec la figure de Goeppert est, on peut Ie dire, compléte. L’extrême base manque sur la figure de Goeppert, Ie pétiole fait égalementnbsp;défaut et de plus la base de la feuille est légérement asymétrique, ce qui paraitnbsp;singulier pour une feuille du genre Rhododendron. Schimper disait, de son cóté.nbsp;Traité de Palèont. III, p. 241 : « M. Heer pense que les Rhododendron rugosumnbsp;et retusum Goepp. pourraient appartenir a ce noyer {Juglans vetusta Heer); la basenbsp;oblique les exclut en tont cas du genre Rhodod,endron. M. d’Ettingshausen rapportenbsp;cette espèce au J. Parschliigiana. » Des matériaux plus nombreux et plus completsnbsp;sont nécessaires pour asseoir une opinion bieii motivée au sujet de cette plante.
45. nbsp;nbsp;nbsp;Cornats Bucliii Heer, Flor. tert. Helv. III, p. 2G, t. CV, f. 8 et 9.
Pl. VIII, f. u.
Varennes, ravin de l’Ouest, K.
C’est Ie sommet d’une feuille qui n’avait pas, a l’état complet, plus de trois a (juatre paires de nervures secondaires. Cette. empreinte correspond bien a la fig. 9nbsp;de Heer citée ci-dcssus et tout aussi bien a celle de Gaudin, d® il/eni., p. 18, pl. II, f. 9.nbsp;Ce dernier auteur rattache cette feuille au Cornus mas. Je ne partage pas cettenbsp;opinion. Dans Ie C. mas, les nervures secondaires de la paire supérieurenbsp;prennent leur origine bien au-dessous du milieu de la feuille, vers la tin dunbsp;tiers inférieur, tandis que sur la feuille fossile, les nervures secondairesnbsp;supérieures naissent au-dessus du milieu, ce qui donne a la nervation uiinbsp;aspect tout autre. Parmi les espèces actuelles, c’est Ie C. florida L. de l’Amériquenbsp;du Nord qui reproduit Ie plus exactement les caractéres de la plante fossile,nbsp;soit pour les dimensions des feiiilles, la forme acuminée du .sommet, soit pournbsp;la nervation.
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LEGUMINEUSES
46. Colutea .^aKeri Heer, Flor. tert. Helo. Ill, t. G.
PI. VIII, fig. 20.
Varennes, ravin de I’Ouest, R.
Une foliole qui ressemble trés bien a celles que Heer nommo Colutea Salieri. La foliole est obovée, émarginée au sommet, atténuée vers la base; Ie pétiolulenbsp;est ti’ès mal indiqué. II y a 3-4 paires de nervures secondaires bien visibles,nbsp;trés ascendantes, reliées par des anastomoses en are.
Une autre foliole trés petite, pl. VIII, fig. 21, présente quelque analogie avec celles que Heer a llgurées et nomrnées Ccesalpinia Toicnshendi^ Flor. tert. III,nbsp;t. CXXXVII, fig. 26-37. Sur la même pl. VIII, fig. 22, on a représenté im axenbsp;d’inflorescence de papilionacée, portant une fleur; une deuxième fleur estnbsp;détachée, mais conservée a cóté sur la même plaque.
47. Cassia Phaseolites Heer, Flor. tert. Helv. III, p. 119, t. CXXX\''[I, fig. 66-74; an Unger, Foss. Flor. v. Sotzka, t. XLV ?
Pl. VIII, fig. 12.
Varennes, ravin de l’Ouest.
Cette foliole bien conservée, dont la nervation est trés visible, Concorde, pour la forme générale, avec Ie Cassia ambigua Ung. tel que Gaudin Ie représente,nbsp;Val-d’Arno, pl. IX, fig. 5, 6, 7, particulièrement tig. 7. Cet auteiii' indique, p. 5lt;',nbsp;pour cette feuille des nervures secondaires fines, recourbées en are, mais ilnbsp;ne les figure pas.
Heer, Flor. tert. t. CXXXVIII, fig. 29-36, donne pour Ie Cassia ambigua, des figures qui sont concordantes pour la forme, mais les dimensions restent denbsp;moitié plus petites, en sorte que rassimiliation devient au moins douteuse.
La feuille de V^arennes concorde beaucoup mieux avec Ie Cassia Phaseolites Heer, Flor. tert. t. CXXXVII, fig. 66-74, en particulier avec les fig. 69, 72, 73; lanbsp;description de l’auteur, p. 119, est également applicable.
Le type d’Unger, F'oss. Flor. v. Sotzka, t. XLV, montre des folioles notablemcnt plus grandes, pétiolulées, plus généralement asymétriques ; il est possible quenbsp;ce soit une simple race ou forme de la même espèce, toutefois l’identité restenbsp;contestable.
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II n’est pas possible non plus de ramener notre feuille fossile aux espèces actuelles de Papilionacées ligneuses qui supportent notre climat, par exernplenbsp;des genres Robinia, Gymnocladus^ Sophora, Ceratonia, etc. II suffit pour lenbsp;moment d’avoir indiqué un rapport marqué avec l’espèce miocène de la Suissenbsp;décrite par Heer sous le nom de Cassia PhaseoUtes.
48. nbsp;nbsp;nbsp;Berenices Heer Flor. tert. t. CXXXVII, lig. 42-56; an Ung.
Foss. Flor. V. Sotzka, t. XLIII, fig. 4-10 ?
PI. VIII, fig. 13.
Varennes, ravin de I’Ouest.
II s’agit ici, exactement comme dans l’espèce précédente, de similitudes plus oil moins approchées, mais qui n’arrivent pas jusqu’a l’identité. Cette feuillenbsp;ressemble, pour la forme et la nervation, d’une facon remarquable a celles dunbsp;Ceratonia Siliqua, mais sur ces dernières, le sommet est tronqué ou mêmenbsp;légèrement émarginé, surmonté par un court mueron fourni par la saillie denbsp;la nervLire médiane. Ici, au contraire, la feuille se contracte en un large apiculenbsp;obus, sans mucron. La différence me parait assez nette pour exclure toiitenbsp;identification d’espèce. Peut-être pourrait-on y voir une espèce nouvelle du mêmenbsp;genre. De nouvelles recherches amèneront .sans doute au jour des spécimeiis plusnbsp;instructifs.
49. nbsp;nbsp;nbsp;Celastms A^cheruntis Ettingsh. Tert. Flor. v. Hairing, p. 71, pl. 24,
f. 14; Heer, Flor. tert. Helv. Hl, t. CXXI, f. 47-52.
PI. VIII, f. 15.
Varennes, ravin de l’Ouest.
La forme obovée de cette feuille, longuement rétrécie vers la base, crénelée obtusément sur le contour, terminée au sommet en pointe mousse, est trésnbsp;concordante avec les figures citées de Heer. Sur mon spécimen, les nervuresnbsp;secondaires sont a peine perceptibles; I’empreinte est noire, chargée de matièrenbsp;organique, ce qui denote que cette feuille était, a l’état vivant, épaisse et plus ounbsp;moins coriace. Heer indique le C. Acheruntis, a Monod, dans l’aquitanien; c’estnbsp;a un niveau plus ancien encore, a Hiering, que d’Ettingshausen a signalé cettenbsp;espèce en premier lieu.
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50, Kliu!§i lleufleri Heer, Floy\ tert. Helv. Ill, p. 85, t. CXXVII, f. 3-6.
PI. Viri, f. 16-19.
Varennes, ravin de I’Ouest, Dent-du-Marais, A C.
Malgré quelques différences de Tune a I’autre, toutes ces feuilles appartiennent certainement a une même espèce. Les fig. 16, 18 et 19 montrent des feuilles entières,nbsp;tandis que la feuille de la fig. 17 porte sur le contour supérieur des dentsnbsp;superficielles, mais non douteuses; la feuille, fig. 18, est émarginée an sommet,nbsp;lorsque les autres sont arrondies.
Heer attribuait u son Rh. Heufleri des feuilles trifoliolées, doht la foliole terminale aurait été obovée subtronquée et les latérales, elliptiques subaiguës.nbsp;II rapprochait d’ailleurs sa plante fossile du Rhus lucida actuel. Or dans ce derniernbsp;la foliole terminale est arrondie au sommet, tandis que les latérales sontnbsp;légèrement émargées ; dans certaines formes, elles peuvent être plus ounbsp;moins dentées.
II s’en suit que Ia plante du lac Chambon correspond bien dans une certaine proportion au type du Rhus lucida L. du Gap, 11 faut ajouter que lesnbsp;dimensions des feuilles de la plante actuelle dépassent fréquemment celles desnbsp;feuilles fossiles, bien qu’il y en ait d’aussi petites.
D’autre part, Massalongo a décrit et figuré, sous les noms de Banksia Archippw, Stud. Flor. Senigal., t. XXIX, fig 13 et 14, t. XXXIV, fig. 12, de Banksianbsp;gieseckioefolia, t. XXIX, fig. 11-12, de Celastrus Agricolce, t. XXIX, fig. 10, desnbsp;feuilles qui paraissent identiques, au moins la plupart, a celles du lac Chambon.nbsp;L’attribution générique, en l’absence des fleurs et des fruits, reste dans unnbsp;cas comme dans l’autre, trés douteuse. Pour ma part, je suis disposé a admettrenbsp;de préférence Thypothese d’un Celastrus plutot que celle d’un Banksia ou mêmenbsp;du Rhus lucida, la presence d’autres Célastrinées étant trés probable a l’époquenbsp;pliocene dans le midi de la France lorsque d’ailleurs le Celastrus cassinoidesnbsp;continue a vivre aux Canaries.
La question de priorité des noms proposés est d’un autre cóté asse/. épineuse, le 3° volume du Flora tertiaria de Heer, et les Studii de Massalongo, ayantnbsp;paru la même année 1859. Cependant le nom de Banksia Archippce, avait éténbsp;j)ublié, au moins partiellement, plus tót, sous celui diEmbothrium Archippce. Sinbsp;on voulait conclure dans ce sens, il faudrait adopter le nom de Celastrus Archippce.
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51. i%per Pseudoplataiiiis L.
PI. IX. fig. 1.
Varennes, ravin de I’Ouest.
Cette espèce actuelle des régions tempérées et montagneuses de I’Europe moyenne est peu connue a l’état fossile. Gaudin l’a signalée a Massa-Maritima etnbsp;a Cannstadt, dans son 3® mémoire, p. 16. C’est de la fenille de Cannstadt appartenantnbsp;au quaternaire et tigurée pl. I, f. 2, que notre feuille de Varennes se rapprochenbsp;Ie plus.
C’est relativement une feuille de petites dimensions. Les nombreuses nervures secondaires du lobe médian, ainsi que leur direction trés ascendante sont trésnbsp;caractéristiques. La forme des lobes et leur denticulation sont égalementnbsp;concordantes.
Je n’ai pas trouvé de samares conformées comme celles de l’.i. Pseiidoplatanus.
52. Acer laeium C. A. Mey.
PI. IX, flg. 1-3.
Varennes, rayin de l’Ouest.
La üg. 3 représente une feuille parfaitement normale de cette espèce, semblable a celles que l’on rencontre dans les cinérites du Cantal, a Ceyssac et a Meximieux.
La feuille, f. 2, malheureusement incomplète, avait Ie lobe médian plus allongé que dans Ie type; on rencontre encore des feuilles semblables sur certains rameauxnbsp;de l’Ac. pictum actuel.
Quand a Ia tig. 1, elle montre une feuille de taille plus ample que d’habitude, d’une forme générale plus arrondie, a sept lobes au lieu de cinq qui est Ie nombrenbsp;habituel. Gaudin, 6® mém., p. 20, pl. IV, f. 7, représente, sous Ie nom d’A.nbsp;integemmuni Viv. une feuille trés semblable qu’il rapproche de l’A. Lohelii.
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53. i%.cer clecipicns A. Be. Stizenh. Verzeiclin. p. 84; Heer, Flor. tert. Ill,
p. 58, t. CXVII, f. 15-22.
PI. IX, f. 5 et 6.
Varennes, f. 5; Dent-du-Marais, f. 6.
Je ii’avais trouvé d’abord de cette espèce que deu.x. spécimens, pi. IX, f. 5-6, assez peu satisfaisants, lorsqu'en septembre 1891 , j’ai recueiili , a la Dent-du-Marais, un exemplaire trés ins-tructif dont je reproduits ci-contre lenbsp;dessin. Rapproché des deux autres,nbsp;il ne laisse aucun doute sur la déter-mination de eet érable. Ces différentsnbsp;spécimens concordent absolument avecnbsp;plusieurs de ceux que Heer a figurésnbsp;de son A. decipiens. M. Rérolle a repré-senté la même plante, de la Cerdagne,
PI. XII, f. 1.
Heer attribue a l’A. decipiens des nbsp;nbsp;nbsp;Fig. 19. Acer decipiens.
samares qu’il figure, t. CXVH, f. 22, a, b, c. Je n’en ai pas trouvé d’exactement semblables a Varennes; celle qui s’en rapproché le plus est représentée ici PI. X,nbsp;f. 5; toutefois si on tient compte de la surface de contact des deux samares,nbsp;qui est conservée, elles devaient faire entre elles un angle plus ouvert que dansnbsp;le type de l’A. decipiens. Cet Acer élait voisin de VA. Monspessidanum; certainesnbsp;formes de ce dernier assez rares, du reste, a lobes aigus ou subacuminés, rap-pellent, jusqu’a un certain point, le type dont il s’agit en ce moment.
On remarque, k gauche de l’entrée du jardin botanique de Clermont-Ferrand, un A. Monspessulanum v. aciitilobum trés digne d’attention sous ce rapport.
L’A. decipiens est une espéce ancienne qui remonte, en Europe, jusqu’au début du miocéne et qui, durant sa longue existence, a produit de nombreuses variétés.nbsp;La forme qui est fréquente a Rochesauve (Ardéche) est en particulier trés dis-tincte de celle-ci par ses feuilles a limbe plus ample, a lobes plus larges, moinsnbsp;profoudément divisés, plus brusquement acuminés.
C’est I’A. Creticum L. avec A. sempervirens Ait. comrae synonyme que M. de Saporta cite a Ceyssac. Toutes les feuilles que j’ai recueillies dans cette localité,nbsp;au nornbre de 5 ou 6 bien conservées, appartiennent a I’A. Monspessulanum L.
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actue]. Sur Tune de ces feuilles, Ie pétiole mesure 20™™; il devait être plus long,, car il n’est pas conservé en entier. Les lobes sont découpés trés avant.vers lanbsp;base, a contour entier et non denticulé, Ie sommet obtus; quelques feuilles, les plusnbsp;grandes, montrent des traces trés superficielles, obtuses de lobules, et de chaquenbsp;cóté des lobes vers leur sommet, comme on Ie voit sur les feuilles de l’A. Mons-pessulanum ] la base du limbe a la jonction du pétiole est constamment un peunbsp;émarginée.
La présence a Ceyssac d’une érable aussi complétement semblable a VA. Mons-pessulanum, jointe a d’autres indices du même genre confirme Ie soupQon, déja émis par M. de Saporta, de l’age relativement récent de la florule de Ceyssac.nbsp;Prés du lac Chambon, nous trouvons des érables du même type spécifique, maisnbsp;dont la race tient de plus prés aux formes miocènes, plus anciennes.
Je n’ai pas vu VA. integrilobum O. Web. indiqué par M. de Saporta au Pas-de-la-Mougudo, mais il y a lieu de croire que c’est un simple synonyme de l’A. decipiens, saus qu’il me soit possible de dire laquelle des formes variées que l’onnbsp;groupe sous ce nom a été trouvée de fait dans Ie Cantal (1).
54. Acer anj^ustilobum Heer, Flor. tert. t. CXVIII, f. 1, 2, 3 : Ettingsh, Foss. Flor. V. Leoben, t. VIII, f. 7.
PI. X, f. 6.
Dent-du-Marais.
La ressemblance entre les samares de Ia Dent-du-Marais et celles figurées par Heer {loc. cit.) est trés frappante en raison de Tangle aigii que les ailes desnbsp;deux samares font entre elles, sans être tout a fait parallèles, et en raison denbsp;Tétranglement trés prononcé que Taile subit au-dessous du corps de la samare. Lanbsp;similitude de mes spécimens avec les figures données par d’Ettingshausen estnbsp;encore plus compléte. Mais ce dernier auteur n’a pas constaté, dans la même localiténbsp;que les samares, la présence de feuilles qui puissent être assimilées a celles quenbsp;Heer attribue a son A. angustüobum.
Il en est de même prés du lac Chambon ; j’y ai bien trouvé les fruits, mais non les feuilles de VA. angustilobum. Je ne serais pas surpris si plus tard on arrivait anbsp;démontrer que ces samares appartenaient a TA. decipiens. Celles de VA. Monspes-
(1) Cf. Recherches sur les plantesfossiles. de Meximieu.x, p. 64.
12
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sulanum acutilobum actuel montrent a peu prés le même col entre I’aile et le corps de la graine ; a Leoben, les prétendues samares de I’A. angustilobum ont éténbsp;rencontrées avec des feuilles d’une forme particulière de I’A. decipiens.
55. Acer canipestre L.
PI. 10, f. 3.
Varennes, ravin de I’Ouest.
C’est a cette espèce que se rapporten! le mieux les samares représentées, pi. X, f. 3. Mais cette détermination n’a pas encore trouvé la confirmation désirablenbsp;dans la constatation des feuilles caractéristiques de l’espèce. On pourrait luinbsp;rattacher peut-être certaines petites feuilles, comme celle qui est figurée, pi. X, f. 1;nbsp;on en trouve en effet, de trés semblables vers la base des rameaux sur I’A. campestrenbsp;de nos jours. J’ai déja signalé une feuille du même type dans le pliocéne denbsp;Théziers (Flore pUocène des env. de Théziers, p. 43, pi. VI, f. 12) sous le nomnbsp;d’A. Creticum (groupe). Massalongo en avait représenté une autre commenbsp;A. trimerum, v. anot'male Mass. Stud. Flor. Senigall. t. 15-16, f. 8.
Cette feuille est caractérisée par les deux petits lobules qui rampent a la base des lobes latéraux et ne s’en détachent que par une saillie obtuse. Certaines feuilles,nbsp;sur les pousses estivales vigoureuses de I’A. Monssulanum présenten! des lobulesnbsp;analogues, souvent plus prononces; les A. Creticum et Ibericum montrent des faitsnbsp;de même genre, sans qu’il soit possible de préciser davantage la déterminationnbsp;de ces feuilles fossiles. L’absence des samares caractéristiques du groupe desnbsp;A. Creticum, Monspessulanuni, etc, rend toutefois I’attribution a ce groupe de lanbsp;petite feuille, f. 1, moins probable qu’a celui de I’A. campeslre dont on possêdenbsp;les fruits.
Les samares représentées, ici PI. X, f. 4, appartiennent encore au même groupe, mais a une espèce distincte, autre que I’A. campestre. Dans ce dernier, lenbsp;corps de la samara occupé par la graine ne s’atténue pas en pointe en arrièrenbsp;vers la cote dorsale de I’aile, comme on le voit sur la fig. 4; sur la fig. 3, lenbsp;contour extérieur du corps de la graine est arronii, I’aile montre aussi quelquenbsp;différence. Ces samares, f. 4, pourraient appartenir au groupe de I’A. Imtum.
La grande samare de la fig. 2, pi. X, quoique trés bien conservée reste indéterminée. Elle offre une vague ressemblance avec quelques-unes de celles quenbsp;Heer rapporte a I’A. trilobatum. M. d’Ettinghshausen (Foss. Flora v. Leoben t. IX,
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f. 1) a représenté une samare trés semblable, on peut même dire identique. II la rattache a son Acer palceocampestre, dont les feuilles n’ont pas été rencontrées aunbsp;Chambon.
Dans l’ouvrage de M. Rérolle sur les plantes fossiles de la Cerdagne, on remarque de grandes samares analogues, laissées de même sans nom, (loc. cit.nbsp;pl. XIV, f. 4-8), malheureusement la ligne de contact de deux samares élémen-taires a été négligée. — La détermination de cette suture est d’une grande importance; c’est elle qui permet de reconstituer l’ensemble du fruit, même dans Ienbsp;cas oü l’on n’en possède qu’une moitié.
D’autres indices portent a croire que Ie nombre des espèces fossiles du genre Acer est assez élevé dans les tufs ponceux du lac Chambon. J’ai cru reconnaitrenbsp;au moment des fouilles, une feuille d’A. polymorphum S. et Z. mais dans un étatnbsp;qui n’a pas permis de la conserver; dans tous les cas, cette espèce est trésnbsp;rare, si même elle existe dans Ie massif du Mont-Dore.
56. SÜtcrculia obtusiloba N. Boul.
Pl. IX, f. 7.
Dent-du-Marais, R.
S. foliis amplis, 5-lobis ; lobis anticis late lanceolatis obtusis, ultra medium liberis, integerrimis ; nervis secundariis tenuibus, primo patulis deinde sursumnbsp;arcuatis ; lobis posticis angulo recto patulis, brevibus (?) — Ad Stère, majolianamnbsp;Mass, propius accedit.
Une feuille, probablement 5-lobée, montrant deux lobes bien conservés, Ie rnédian et Ie latéral de gauche, avec des traces, a la base, de nervures correspondantnbsp;a une paire de lobes inférieurs. Les lobes existants, rnédian et latéral, sont largementnbsp;lancéolés, obtus, entiers, séparés par un sinus de TO® ; les nervures primaires sontnbsp;bien marquées; les secondaires trés fines peu apparentes, d’abord trés étalées, puisnbsp;arquées ascendantes. II n’y a aucune trace du réseau ultérieur.
Le Slerculia tenuinerois Heer, Flor. tert. t. CIX, f. 7, offre quelque ressemblance avec l’empreinte du lac Chambon, mais il n’a que trois lobes et ses lobes sont aigus.nbsp;C’est plutót dans la flore pliocène de Sénigallia qu’il faut chercher des terrnes denbsp;comparaison plus rapprochés.
A cóté des feuilles de Slerculia trilobées, comme celles du S. Labrusca Ung. in
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Massal Stud. Flor. Senigall. t. 12, f, 6, il y en a de 5-lobées, comme celles de YAcer sterculicefolium Mass. ib. t. 15-16, f. 5, qui n’est pas d’un Acer, mais plutot d’uiinbsp;Sterculia. La ressemblance de cette feuille avec celle da lac Chambon est trés grande,nbsp;sans aboutir cependant a l’identité d’espèce. Dans la plante du Pay-de-Dome, lesnbsp;lobes sont plus profonds; cenx de la paire postérieure devaient être notablementnbsp;plus petits et faire avec le lobe médian un ange de 90°.
Le S. majoliana Mass. ib. t. 20, f. 3 est peut-être encore plus rapproclié par certaijis cótés du St. obtusiloba. II a des feuilles 5-lobées, les lobes de la pairenbsp;postérieure relativement petits et étalés; rnais ces lobes sont atténuées, subaigus,nbsp;séparés par des sinus plus étroits, moins profonds; les nervures secondaires sontnbsp;beaucoup plus ascendantes.
On pourrait citer encore de la même série, le Liquidambar Scarabellianum Mass. ib. t. 20, f. 1, dont I’auteur était tout aussi disposé a faire un Sterculia qu’unnbsp;Liquidambar; il semble avoir présenté également des lobes atténués aigus ounbsp;subaigus. Le trait distinctif le plus saillant du Sterculia de la Dent-du-Marais anbsp;l’égard des formes similaires de Sénigallia consiste dés lors dans le contournbsp;obtus des lobes; c’est ce caractère que formule le nom spécitique A!obtusiloba. Onnbsp;a vu déja que d’autres différence l’éloignent de 1’Acer sterculicefoUum qui a desnbsp;lobes également obtus.
57. Dombeiopsisx* •
PI. X, f. 7.
Varennes, ravin de I’Ouest.
Cette feuille tient le milieu entre celles des D. Decheni Qi pentagonahs de Weber, Niederrhein. Braunkohlf. 1852, t. IV, fig. 10 et 11; elle se lie encore aux D.nbsp;(Enhausiana Goepp. in Weber, ib. t. VIII, f. 3 et D. tridens Ludwig, Foss. Pflanz.nbsp;der Rhein. Wetter. Tert. Form. p. 127, pi. XLI, f. 3 et,3. Malgré ces affinitésnbsp;diverses, elle ne se laisse identifier a aucune espêce déjd décrite ; malheureusementnbsp;l’état imparfait du spécimen ne perraet pas de préciser certains détails comme il lenbsp;faudrait pour établir une espèce nouvelle.
On constate le départ, a la base, de trois nervures principales dont les deux latérales font chacune avec la médiane un angle de 30 ii 35°.
Ce caractère ne permet pas de rapporter cette feuilles au Yitis subintegra^ap. vu que, dans dans ce dernier, les nervures latérales correspondantes font avec la
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médiane un angle de 50 a 60®. II s’ensuit que Ie pointement des lobes latéraiix du V. siibintegra reste au-dessous du milieu de la feuille, vers Ie tiers inférieur. Cf. denbsp;Saporta, Monde des Plantes, p. 343, f. 5. Ici, au contraire, Ie sommet des lobesnbsp;non douteux atteint Ie tiers supérieur; par suite encore la physionomie de la feuillenbsp;dans son ensemble est notablement différente.
Ici Ie contour de la base, jusqu’au tiers inférieur, parait bien entier; il est sinué, obtusément denté dans Ie V. subintegra.
Faut-il signaler encore la possibilité d’une identification avec Ie Tilia expansa Sap. dont l’examen, d’après M. de Saporta lui-même, « soulève encore de grandesnbsp;incertitudes. »
On trouvera sans doute par la suite des échantillons plus satisfaisants de cette espèce dont il n’est possible en ce moment de marquer la place que d’une faQon plusnbsp;OU moins approximative.
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Ce dépót est connu depuis longtemps. Dès 1834, J.-B. Bouillet le décrivait en ces termes : « A la cascade du Batein, entre Servières et Joursac, oü Tonnbsp;peut observer de beaux prismes de basalte, dont quelques-uns sont parfaitementnbsp;articulés, il existe, au-dessous de ce même basalte, sous la cascade, une espècenbsp;d’argile noire feuületée, assez semblable en apparence, au schiste bitumineuxnbsp;de Ménat. Le basalte, dans cette localité, repose aussi sur un tuf ponceux, espècenbsp;de cinérite, contenant des empreintes de feuilles et de branches de végétaux;nbsp;d’autrefois ce tuf est d’une grande finesse et assez léger pour se soutenirnbsp;sur I’eau (1). »
Lors de la Reunion extraordinaire de la Société géologique de France a Aurillac, en 1884, des opinions assez diverses se produisirent sur I’age de la flore fossilenbsp;de Joursac.
M. Rames était d’avis que la vraie cinérite pliocène inférieure est encore inconnue dans le nord-est et dans Test du Cantal. « Les gisements regardésnbsp;comme tels, ajoutait-il, celui de Joursac, dans la vallée de l’Allagnon, et celuinbsp;d’Andelot, prés Saint-FIour, appartiennent au tortonien; ils sont constitués parnbsp;de fines argiles schisteuses, micacées et par des grès psaminites fissiles formésnbsp;aux dépens du terrain primitif. Les, feuilles fossiles y sont mal conservées;nbsp;elles se trouvent souvent dans de minces lits de feuilles de mica. L’Acer trilohatum
(1) J.-B. Bouillet, Description historique et scientijlque de la Haute-Aueergne (département du Cantal). Paris, 1834, p. 24.
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et Ie Carpinus pyramidaUs, si communs a QEningen sont les deux seules espèces déterminées jusqu’a présent (1). »
D’autre part, M. Fouqué rendant compte de Texcursion faite par la Société a Neussargues, Ie 2 septembre, disait : « La cinérite se retrouve encore etnbsp;beaucoup plus développée de l’autre coté du village de Joursac, prés denbsp;Pont-du-Vernet. Elle y est recouverte et comme écrasée par une masse énormenbsp;de basalte des plateaux sur laquelle un ruisseau s’épanche en formant unenbsp;petite cascade. La cinérite trés riche en empreintes de plantes dont l’age estnbsp;rapporté par M. de Saporta au pliocene inférieur a été évidemment amenée ennbsp;ce lieu par un cours d’eau; elle a rempli une petite vallée, puis dénudéenbsp;partiellement elle-même, elle a formé Ie fond et les bords d’une dépressionnbsp;qui a été remplie plus tard par Ie basalte. Telle est l’opinion qui semble avoirnbsp;prévalu parmi les membres de la Société.
L’accord entre eux a paru moindre relativement a l’hypothèse d’un grand lac ayant occupé tout Ie bassin de Neussargues et détruit par l’ouverture dunbsp;barrage qui Ie fermait a Pont-du-Vernet. On a fait remarquer avec raison quenbsp;ia granulite n’a pas en ce point Ie développement que lui attribue la feuille denbsp;Saint-Flour, (carte géologique détaillée de la France). Mais on dit, d’autre part, quenbsp;I’accumulation trés locale de la cinérite a Pont-du-Vernet, s’expliquait trés bien ennbsp;supposant que Ie cours d’eau qui amenait la cinérite se déversait dans un lac douénbsp;d’une grande profondeur d’eau (2). »
En 1886, j’ai visité cette localité. Voici Ie résultat de mes observations.
Fio. 20. Carte des enoirons de Joursac.
pour consolider la berge de droite; a gauche, on avait entamé un terrain stratifié, sur plusieurs metres d’épaisseur. Des bloes de déblais provenant de ces travaux
Quand, a la sortie de Joursac, on suit Ie chemin qui conduit a Servières, on arrive bientót a unnbsp;étroit vallon qui descend sur TAllagnon. Ce vallonnbsp;a été creusé par un cours d’eau actuellement trésnbsp;restraint, qui forme, comme Ie dit Bouillet, unenbsp;petite cascade au dessous du pont. Un peu au delanbsp;de ce point, Ie chemin avait donné lieu récemmentnbsp;(lors de ma visite) a des travaux d’entretien consi-dérables. Un mur de soutènement avait été élevé
(1) nbsp;nbsp;nbsp;Ballet. Soc. géol., 3’ sér., t. xn^ p. 809.
(2) nbsp;nbsp;nbsp;Ihid., p. 827.
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étaient rejetés sur Ie bord opposé du chemin. Certaines couches de ces bloes, comme Ie dit encore Bouillet trés exactement, avaient l’apparence d’un schistenbsp;bitumineux comme celui de Menat, parfois d’une grande finesse et trés léger.
Ces schistes contenaient une énorme quantité de petites graines analogues a celles que M. Marion a flgurées sous Ie nom de Rhus atavia Sap. (1).
Mais on congoit que la seule empreinte d’objets de ce genre ne permet pas une détermination rigoureuse. Je recueillis en outre diverses empreintes denbsp;feuilles, mais rarement cotnplètes et déterminables.
Cependant Ie Carpirms grandis Ung. s’y trouvait parfaitement caractérisé; les Fagus pliocenica, Parrotia pristina% Vlmus, une samare que l’on peut rapporternbsp;a YAcer trilobatum présentaient des vestiges au moins probables, et enfin des portions de feuilles dont il sera question plus loin, sous Ie nom de Sassafras Can-talense.
Quand on remonte Ie cours du ruisseau au-dessus du pont, on voit qu’il se fraye un passage dans des cinérites gris-bleuatre, homogènes et finement stratifiées.nbsp;L’ensemble présente une épaisseur énorme, mais ces couches sont trés pauvresnbsp;en fossiles; je n’y trouvai qu’une seule empreinte en mauvais état, paraissantnbsp;appartenir a VAlnus glutinosa Gmrtn. v. orbicularis Sap.
Prés du chemin, les schistes bitumineux contenaient en assez grand nombre de petits poissons réduits a l’état de squelettes.
Je ne pus retrouver en place ces schistes dont la tranche est sans doute masquée par Texhaussement du chemin ; on en voit d’autres Ie long de cenbsp;mème talus a gauche du chemin interstratifiés avec des cinérites blanches ounbsp;bleuatres, mais ils sont a peu prés complètement stériles.
Ces documents, sans être particulièrement remarquables, m’ont paru cependant devoir être conservés. Ils attestent, sur ce point, la superposition de deuxnbsp;séries de couches. Les couches inférieures ont été déposées au fond d’un lacnbsp;préexistant aux dernières éruptions volcaniques; la nature de ce dépot estnbsp;suffisamment indiquée par la présence de squelettes de poissons.
Les couches supérieures sont forrnées par les cinérites délayées et stratifiées dans les eaux du lac; elles sont pliocènes.
Si plus tard on exécutait sur Ie flanc de la colline des tranchées pour la rcherche des lignites, ces travaux améneraient sans doute au jour des matériauxnbsp;d’étude plus complets et plus significatifs. C’est une localité qu’il ne faut pasnbsp;perdre de vue.
(1) De Saporta, Originepaléontologique des Arbres, p. 300.
13
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^Sassafras canialense N. BouL, pl. X, fig. 14.
Foliis trilobatis, basi attenuatis; lobis lanceolatis, obtusis, integerrimis, ascendentibus, sensim e medio patulis. Nervo primario folii robusto, versusnbsp;basin ramulum tenuem secus marginem lóborum lateralium ad medium usquenbsp;protensum emittente; nervis secundi ordinis per paria 5., e nervo medio lobinbsp;emissis sursum arcuatis, inter se et nervum medium rete tertii ordinis tenuinbsp;eleganter connexis. Coetera desunt. — Ad Araliam Tschxdymensem Heer proximenbsp;accedit.
Feuille incomplète, trilobée; a nervure médiane épaisse; un lobe latéral parfaitement conservé, lancéolé-obtus ou mutique, eiitier, d’abord ascendant,nbsp;puis légèrement étalé en dehors. Le caractère qui m’a paru tout d’abordnbsp;distinctif a l’égard du Sassafras officinale se trouve dans la fine nervure qui,nbsp;un peu au-dessus de la base du limbe, nait de la nervure primaire de la feuille,nbsp;au-dessous et a distance de la nervure médiane du lobe, se prolonge le longnbsp;du bord jusque vers le milieu, puis se rattache a la nervure latérale de lanbsp;deuxième paire par de petites branches de raccord.
Ce caractère est trés net sur la figure 14, se retrouve également sur une autre feuille, fig. 21 ci-contre, moins finement moulée, maisnbsp;plus compléte sous certains rapports. File montre mieuxnbsp;l’atténuation du limbe vers la base, un pétiole relative-ment large et court, la nervure médiane trés forte, le lobenbsp;médian en longue connexion avec les lobes latéraux.
II en résulte pour moi la conviction qu’il s’agit la d’un type notablement différent du S. Ferretianum. Cesnbsp;feuilles présentent quelque analogie avec VAralia Tschu-limensis Heer, Fl. foss. arct. V. Beitr. z. foss. Fl. Sibiriensnbsp;u. d. Amurlandes, p. 42. Lesquereux a décrit égalementnbsp;des formes plus ou moins semblables dans son Cretaceousnbsp;Flora, en particulier, le Platanus recurvata, pl. X, f. 3,nbsp;dont il dit : « Seems to be a deviation from the platanoidnbsp;type, passing to that of Sassafras (Axmliopsis) and,nbsp;therefore, may not represent the same species. »
Sur les feuilles du Sassafras Ferretianum, comme sur celles de S. officinale, la nervure médiane n’émet, au-dessous de la bifurcation desnbsp;nervures principales des lobes latéraux, que de minces et courts filets, souvent
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mêrae étalés a angle droit ou presque droit; c’est seulement sur les feuilles entières du S. officinale, que l’on remarque a la base une première paire de nervures plusnbsp;fines que les suivantes, courant Ie long du bord et assimilables a celles que j’ainbsp;remarquées sur les feuilles du Cantal. Quoi qu’il en soit, il y avait lieu de signalernbsp;une particularité que la découverte d’exemplaires mieux conservés permettranbsp;ultérieureraent d’apprécier a sa juste valeur.
La publication d’un travail d’ensemble sur ce sujet nécessitant des recherches que je désire continuer encore pendant quelques années, je crois utile de mentionnernbsp;les résultats les plus remarquables, acquis par des explorations récentes.
I. En 1884, Fontannes avait indiqué, entre Chusclan et Bagnols (Gard), sous Ie Bois de Gicon, une faune a Potamides Basteroti avec « empreintes végétales (1). » Lenbsp;desir de m’assurer si les conditions du dépot présentaient quelque analogie avec cenbsp;qui existe a Vaquières m’a déterminé a faire une nouvelle exploration de cette localité.nbsp;Une première excursion, en 1889, ne permit guêre qu’une reconnaissance généralenbsp;de la région; une seconde, en compagnie de M. Ie capitaine Caziot fit voir, l’annéenbsp;suivante, que c’est dans les profonds ravins, du reste mentionnés par Fontannes,nbsp;rayonnant au pied des ruines du chateau de Gicon, qu’il faut porter son attention.nbsp;Dans le courant de septembre 1891, j’ai fait sur ce point des fouilles qui ont amenénbsp;la découverte d’une trés belle fronde de palmier; malheureusement le pétiole avait éténbsp;emporté par le ravinement et il ne restait que le limbe.
La pl. B (2) qui donne l’empreinte de la face inférieure de la fronde prouve qu’il s’agit d’une espèce du genre Sabal. Les rayons, au lieu de s’insérer sur le contournbsp;demi-circLilaire du sommet du pétiole, comme dans le genre Chamcerops et autresnbsp;adherent latéralement, pour la plupart, a un prolongement xiphoïde du pétiole ounbsp;rachis.
L’examen de la phototypie et mieux encore du specimen original ne laisseaucun doute sur le caractère générique.
(1) nbsp;nbsp;nbsp;Buil. Soc. géol. de Franee, 1883-1884, 3» sér., t. xii, p. 419.
(2) nbsp;nbsp;nbsp;M. le Dr Pierre Bernard a bien voulu reproduire par la phototypie les deux empreintes de ce palmier;nbsp;je prie mon obligeant Collègue d'agréer 1’expression de ma reconnaissance.
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On peut remarquer de plus, en suivant la direction rapidement convergente des rayons, que Ie rachis était étroit et long de quelques centimètres seuienaent. Lenbsp;nombre des rayons n’est pas aussi facile a reconnaitre, toutefois il semble comprisnbsp;entre 30 et 40. Les portions extremes et aplanies de ces rayons font voir que la ner-vure médiane était faiblement prononcée; sur certains points, on compte 12-15 ner-vures secondaires.
Parmi les espèces fossiles, c’est incontestablement du Sabal Hceringiana Schimp. {Paléont. végét. 11, p. 488) que le palmier de Gicon se rapproche le plus. Lesnbsp;fig. 1 et 4, pl. I, données par M. d’Ettingshausen dans son Tert. Flora v. Hon ing,nbsp;sont particulièrement concordantes. Quant au S. Lamanonis de Heer que I’onnbsp;rattache a la même espèce, il montre des rayons a nervure médiane peut-ètre plusnbsp;prononcée, mais il est difficile de se faire une opinion sur ce détail.
Quoi qu’il en soit, en l’absence des caractères de floraison, de fructification et même d’ordre végétatif qui permettraient de formuler une diagnose rigoureusenbsp;et définitive, j’accepte le nom de S. Hceringiana Sch. (Ung.) paree qu’il semblenbsp;avoir en sa faveur un certain droit de priorité et de raison. Ce Sabal décrit parnbsp;d’Ettingshausen , sous le nom de Flabellaria raphifolia Sternb. est commun anbsp;Heering et, d’autre part, la figure donnée par Unger de son FI. Hceringiananbsp;s’accommode assez bien a notre palmier, sans être des plus caractéristiques. IInbsp;y a lieu de s’en rapporter a la discussion de M. d’Ettingshaussen, tout ennbsp;préférant le nom proposé par Unger. Je laisse done provisoirement le palmiernbsp;de Gicon dans le groupe du S. Hceringiana, comme sous-espèce pliocenica N.nbsp;Boul., cette denomination fera ressortir la longévité d’un type qui, du miocènenbsp;inférieur, s’est conservé dans la vallée du Rhóne, au moins jusqu’au milieunbsp;du pliocène; elle réserve d’ailleurs le cas de différences plus tranchées quinbsp;viendraient a être constatées a 1’égard des palmiers de Heering.
Quant a la zone exacte oü cette fronde a été trouvée, elle appartient au.x couches marneuses a Nassa semistriala et non a celles du Potarnüles Basleroli.nbsp;Les empreintes de feuilles bien conservées, saus être absentes, sont rares surnbsp;ce point, bien que les couches soient finement et trés régulièrement stratifiées.nbsp;En revanche, on y remarque en abondance, des morceaux flottés de bois etnbsp;d’écorces. Je suis disposé a croirc que Fontannes avait ces derniers objets ennbsp;VLie quand il signalait a eet endroit «des végétaux dont les empreintes sontnbsp;malheureusement indéterminables. «
II n’est pas nécessaire d’insister ici sur l’intérèt que présente la consta-tation de la présence d’un palmier du genre Sabal en plein pliocène dans la vallée du Rhóne.
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II. — M. J. Estassy, maitre-tuilier a Saint-Marcel-d’Ardèche, comme M. Robert et MM. Hugiies a Théziers, a bien voulu recueillir et m’envoyer toutes lesnbsp;empreintes de feuilles qu’il rencontre dans son exploitation (1).
Les marnes fossilifères explorées par M. Estassy sont déposées a mi-cóte sur Ie flanc d’une colline exposée en plein midi a Test et prés du village denbsp;Saint-Marcel.
Les spécimens recueillis jusqu’ici sont au nombre de 850; ils permettent de reconnaitre la présence, sur ce point, de prés de 50 espèces d’arbres ou arbustes.nbsp;Pour un grand nombre, les déterminations peuvent être considérées commenbsp;arrêtées; pour d’autres, il est désirable que des échantillons plus nombreux etnbsp;plus complets viennent confirmer ou modifier une première attribution.
La liste suivante donne en tout cas la physionomie de la flore enfouie sur ce point qui devait appartenir a, l’ancien estuaire de TArdèche.
Woodicardia radicam Sap. et Mar. R.
Sequoia Langsdorfii Brgt. C. — Représenté par des ramules de tormes variées; outre Ie type figuré dans ma notice sur la flore pliocène de la vallée du Rhone, onnbsp;rencontre a Saint-Marcel des rameau.x a feuilles dressées, ou, au contraire, anbsp;feuilles allongées et trés étalées, comme ceux qui ont été figurés par Massalongo,nbsp;dans la flore fossile de Sénigallia, pl. 6, f. 4, 8, 11 et f. 7, sous les noms denbsp;Chamcecijparües Hardtii et de Taxodium duhium.
Glyptostrobus europceus Heer. A C. Ramules.
Ph^agmites (Eningensis A. Br. R.
Alnus acutidens N. Boul. A C.
Populus alba L. A C.
— leucophylla Ung. in Gaud, l®quot;quot; Mém. pl. IV.
Salix...
Quercus. Groupe des Q. sessiliflora et Lusitanica.
Feuilles maigres, jusqu’ici trop peu nombreuses ou trop peu complètes pour fournir les éléments d’une étude approfondie. L’une de ces feuilles correspond a lanbsp;fig. 1, pl. lil, de Gaudin (Travert. toscans); une autre rappelle Ie Q. Pseudo-Castaneanbsp;de Sismonda, pl. XV, f. 2.
Q. Montebambolina Gaud. 6® Mém. pl. III, f. 13.
— Cappellini Gaud. Val-d’Arno, pl. VI, f. 4.
(1) M. Estassy rencontre ègalement dans ses carrières, des mollusques, des ècliinides et des crustacés f'ossiles qu’i! met a la disposition des amateurs qui lui en feraient la detnande.
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Q. Scillana Gaud. ib. pl. VI, f. 4.
— nbsp;nbsp;nbsp;Gmelini Gaud. Mém. pl. VII, f. 3, feuille rappelant aussi Ie Q. Zoroastrinbsp;Ung. Kumi, pl. VI, f. 23-28.
Q. meditey'ranea Ung. A R.
— nbsp;nbsp;nbsp;neriifoUa Heer, Helv. III, pl. 152, f. 3 ?
Castanea atavia Ung. R.
Fagus... Une feuille identique a celle de Gaudin, 1®“^ Mém. pl. VI, f. 7.
Platanus aceroides Heer. CC. Feuilles de moyenne grandeur ou même petites, jamais trés grandes.
Oreodaphne Heerii Gaud. A R.
Cinnamomum polymorphum Heer, Helv. II, pl. 94, f. 21.
Trois feuilles recLieillies jusqu’ici ne permettent plus de doute sur Ia présenec d’un Cinnamomum a Saint-Marcel a l’époque du pliocène.
Laurus Canariensis L. S. et Mar. Mexim. pl. XXVII, f. 6.
— Lalages ou Stvoszoioiciana.
Persea Braunii Heer. Une feuille trés bien conservée, correspondant aux fig. de Heer, Helv. III, pl. 153, fig. 1 et 2, mais moins exactement a celles denbsp;la pl. 89. Coincide plus complètement avec la figure donnée par M. Rérollenbsp;d’un Persea qu’il laisse indéterminé (Cerdagne^ pl. X, fig. 4).
Sassafras Ferretianum Mass. Feuilles petites ou même trés petites.
Ficus ?
Ulmus ?
Zelkova crenata Sp. R. Trés petites feuilles.
Diospyros Protolotus Sap. et Mar. ?
Bercliemia. A considérer au moins comme une race trés saillante ou une sous-espèce du B. multinervis. La feuille est ici oblongue-lancèolée, étroite,nbsp;longuement atténuée è la base et au sommet, les nervures secondaires sont trésnbsp;ascendantes. (B. lanceolata N. Boul.)
Zanthoxylon juglandinum Heer.
— serratum Heer.
Pterospermum tilicefolium Sap. R.
Acer Pyrenaicum Rér. Sans doute une forme de l’A. opuUfolium Vill.
Cocculus latifolius Sap. et M.
La maigreur, les dimensions souvent trés restreintes des feuilles rencontrées dans ce gisement témoignent d’une végétation développée sur une collinenbsp;sèche, exposée au soleil et a ce qu’il semble peu fertile, bien que Ie nombrenbsp;des espèces soit élevé.
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Comme il était naturel de s’y attendre, les points de contact se multiplient entre les flores plocènes de la vallée du Rhone et du Val-d’Arno, en Italië.
II convient d’ajouter que, dès ce moment, malgré la différence des stations la moitié des espèces signalées dans les travertins de Meximieux ont éténbsp;retrouvées dans les marnes plaisanciennes de la vallée du Rhone.
3°
Quand on parcourt les environs de Saint-Nectaire on remarque, sur les deux versants du vallon, de trés nombreux monticules de travertins; les uns sont terminés,nbsp;devenus fossiles, les sources qui les ont formés ayant cessé de couler; d’autresnbsp;continuent de s’accroitre. Pour Ia plupart cependant il visible quece phénomène estnbsp;sur son déclin.
M. Pomel les assimilait en 1844 a ceux de Coudes, de la Tour de Rambeau etc. « On n’y reconnait, ajoutait-il, que des plantes semblables, même spécitiquement auxnbsp;végétaux des sites voisins, souvent même a des espèces exotiques naturalisées par lanbsp;culture dans la contrée (1). »
Dans un texte cité par M. l’abbé Forestier, dans sa Notice sur l’église et la paroisse de Saint-Nectaire, M. Descloizeaux a signalé plus récemment un dépótnbsp;siliceux qui dornine la route a droite et a mi-distance de Saint-Nectaire-le-Bas et denbsp;Saint-Nectaire-le-Haut. Outre des diatomées, on y remarque des empreintes que cenbsp;minéralogiste a rapportées a des roseaux du genre Arundo « très-voisins, dit-il, denbsp;ceux qui ne vivent que dans les parties les plus chaudes de la France (2). »
Pour M. Michel-Lévy ces Arundo sont devenus des prêles. On lit, en effet, dans Ie Compte-rendu del’excursion de la Société géologique de France, en 1890, a Murolsnbsp;et a Saint-Nectaire, les lignes suivantes : « Les eaux thermales ont déposé, entrenbsp;Saint-Nectaire-Ie-Haut et Saint-Nectaire-lé-Bas, des travertins et des tufs siliceuxnbsp;qui moulent des prêles encore conservées (3). «
En 1889, M. Ie Gourbeyre me lit voir l’endroit précis oü M. Descloizeaux avait remarqué des Arundo-, les spécimens que j’y ai recueillis appartiennent a
(1) nbsp;nbsp;nbsp;Bull. Soc. géol. de Frame, 3844-1845, 2« sèr. t. 2, p. 103.
(2) nbsp;nbsp;nbsp;L’abbé Forestier, VÈglise et la paroisse de Saint-Nectaire, 1878, p. 156.
(3) nbsp;nbsp;nbsp;Bulk Soc. gcol. de France, 1889-1890,'S'- sèr. t. xviii, p. 921.
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des rhizomes de graminées. La longueur des entre-noeuds varie de 1 a 3 centim.; Ie diamètre transverse oscille de 4 a 12“™. Ces dimensions sont trop faibles pournbsp;¦convenir a \Arundo Dmax L. du midi de la France.
La structure conduit également a d’autres approximations. Sur des coupes transverses, les rhizomes silicifiés laissent voir un canal central de 4-6™“ denbsp;diamètre; on remarque sur certains exemplaires bien conservés, au-dessous denbsp;l’appareil tégumentaire, une série circulaire de grandes lacunes aériennes, donnbsp;les analogues existent dans Ie Phragmites communis 1^., mais non dans les Arundo.nbsp;Quand la macération de ces rhizomes a été poussée plus loin, les tégumentsnbsp;ayant été enlevés, les lacunes mises a découvert sont devenues des sillons séparésnbsp;par dos faisceaux plus tenaces, relevés a l’état de cótes. Ces rhizomes ressemblentnbsp;alors plus ou moins a des tiges cannelées A'Equisetum et on s’explique la méprisenbsp;d’un minéralogiste a leur sujet.
En citant Ie Phragmites communis, je n’entends parler que d’une certaine similitude de structure, sans aftirmer que Ton se trouve bien en présence de cettenbsp;espèce; en réalité les objets recueillis a eet endroit ne permettent aucune déter-mination générique un peu rigoureuse. On ne peut done trouver la une preuvenbsp;que Ie climat se soit modifié depuis que les sources chargées de silice ont cessénbsp;de couler sur ce point.
Si Ton démolissait les buttes de travertins qui paraissent les plus anciennes, un examen attentif des empreintes qui se rencontreraient dans les couches infé-rieures, conduirait peut-être a des résultats d’un certain intérêt; ils seront lanbsp;récompense du géologue qui fera exécuter les travaux longs et coüteux, nécessaires pour mener a bonne fin cette entreprise (1).
(1) En terminantj je tiens a donner ici un témoignage de reconnaissance aux enfants de M. Goigoux, instituteur. a Saulzet-le-Froid, propriétaire au Chambon, et en particulier a M. Eugène Goigoux qui m'anbsp;donné un concours actif et trés intelligent dans Ie cours de mes recherches autour de Varennes.
-ocr page 113-Pages,
Avant-Propos.................... 1
Notions topographiques................. 3
Age relatif de la flore du Mont-Dore............ 19
Historique.............‘........ 36
Bibliographic..................... 42
Description des espèces................. 44
Appendices :
1» Gisement de Joursac (Cantal)............ 95
20 Flore pliocene de la vallée du Rhone......... 99
3“ Les Travertins de Saint-Nectaire..........103
14
-ocr page 114-
Pages. Bourboule (la)......30. nbsp;nbsp;nbsp;32 Chambon (lac).....2. 3. etc. Dent-du-Marais......6. nbsp;nbsp;nbsp;31 |
Pages. — nbsp;nbsp;nbsp;Nectaire.......103 — nbsp;nbsp;nbsp;Sandoux.......20 — nbsp;nbsp;nbsp;Saturnin.......20 — nbsp;nbsp;nbsp;Vincent....... 9 Saiit-de-la-Pucelle (v. Dent-du- Marais) ........ |
Les caractères gras désigoent les espèces appartenant a la flora pliocène de la région du Mout-Dore; les espèces pliocenes du Cantal ou de la vallée dunbsp;Rhone sont indiquées par des italiques; les synonymes et les espèces étrangèresnbsp;a la flore pliocène de la France sont en caractères remains.
Abies liamesi Sap. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— ?
Acer angustilobum Heer.
— nbsp;nbsp;nbsp;campestre L. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— Creticum L. . nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;decipiens A. Br. .
— Heerii, var. Massal.
— nbsp;nbsp;nbsp;integerrimum Viv.
— nbsp;nbsp;nbsp;integrilobuni O. Webnbsp;— Isetum C. A. Mey.
— Magnini Rér. . nbsp;nbsp;nbsp;.
— Monspessulanum L.
— nbsp;nbsp;nbsp;opxdifolium Vill.
— nbsp;nbsp;nbsp;palseocampestre EU
— nbsp;nbsp;nbsp;polymorphain S. Z.
— nbsp;nbsp;nbsp;pyrenaicum Rér. .
— nbsp;nbsp;nbsp;sempervirens Alt. .
— nbsp;nbsp;nbsp;sterculiaceum Mass.
— nbsp;nbsp;nbsp;trilobatum A. Br. .
— nbsp;nbsp;nbsp;trimerum, var. Mass.nbsp;Alnus acuticlens N. Boul.
— nbsp;nbsp;nbsp;glutinosa Goertn. .nbsp;— V. Aymardi Sap. .nbsp;— V. occidentalis Sap.
— nbsp;nbsp;nbsp;insignis N. Boul. .
Pages.
9
12. 89 .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;90 .
88. 90 12. 88nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;73
12. nbsp;nbsp;nbsp;87nbsp;. 11nbsp;, 88
11. 102 .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;91
12. 91 . 102nbsp;. 88nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;92
90. 97 .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;90
. 101
9
9
54
Andromeda vacciniifolia Ung. Aralia Tschulimensis Heer
Arundo .......
Bambusa Gambonensis N.
— Luydunensis Sap Banksia Archippse Mass.
— nbsp;nbsp;nbsp;gieseckiaefolia Mass.nbsp;Berchernia lanceolata N. Boul
— nbsp;nbsp;nbsp;muUinervis Heer,
Betula alba L.....
— nbsp;nbsp;nbsp;insignis Gaud. .
— nbsp;nbsp;nbsp;macrophylla Heer.nbsp;Carpinus Betulus L. .
— nbsp;nbsp;nbsp;hrachyptera Pom
— nbsp;nbsp;nbsp;grandis Ung. .
'— orientalis Lam
Gary a Bilinica Ung. . nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;maxima Sap. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Boul
Cassia ambigua Ung. . .
— Berenices Ung. .
— Phaseolites Ung. Castanea atavia Ung. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Cedrus Atlantica Dest'. .
— Vivariensis N. Boul.
Pages.
82
98
103
51
51
86
86
102
102
54
54
55
55
56 i5. 97
56
79
80
84
85 84
102
49
49
TABLE ALPHABETIQUE
Celastrus Acheruatis Ett. .
— Agricol® Mass. . . . Cham®cypai’ites Hardlii Massalnbsp;Cinnamomum poU/morphum Heeinbsp;Cocculus latifolius Sap. et M.nbsp;Colutea Salteri Heer. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Cornus Buchii Heer. . nbsp;nbsp;nbsp;.
— mas L......
Corylus msignis Heer. . . Cratxgus oxyacanthoides Goeppnbsp;Dombeiopsis Decheiii Web.
— nbsp;nbsp;nbsp;OEnhausiana Goepp
— nbsp;nbsp;nbsp;pentagonalis Web
— nbsp;nbsp;nbsp;tridons Ludw.
Elaeagnus acuminatus Web Embothrium Archippae Massalnbsp;Fagus Chieriei Mass. . .
— Deucalionis Ung. .
— nbsp;nbsp;nbsp;pliocenica Sap. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;silvatica L. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Ficus Gavillana Gaud. . .
Flabellaria raphifolia Sternb. Fraxinus gracilis Sap. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— Lecoquii Pom. . Ghjptostrobus europxus Heer.nbsp;Greivia crenata Heer. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
llaniamelis latifolia Sap.
I leder a Helix L.....
Hypnum Mastodontum N. B _
Hex Aquifoliura L. forma Boulet Juglans acuminata A.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Br.
— nbsp;nbsp;nbsp;Parschlugiauanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ung.
— nbsp;nbsp;nbsp;Sieboldiana Maxim
— nbsp;nbsp;nbsp;vetusta Heer,
Juniperus.....
Larix europxa L. . .
Lauras Canariensis L.
— Lalages Ung. .
— nbsp;nbsp;nbsp;ocotffioides Ung
It
oul
(Sap
Lindera latifolia Sap. Liquidambar Scarabellianumnbsp;Litobrochia Canlalensis Sap.
Mnium........
Morns rubra WilJd. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Mass
Pages,
85
8(j
101
10-2
102
84
83
83
10
11
92
92
92
92
92
78
80
58
57 7 102
58 69
102
100
82
82
101
11
11
II
45
45
11
80
83
81
81
48
9
102
102
09
77
10
92
9
44
10
Paiges.
Myrica Gale L. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Oreodaphne Heerii Gaud. Parrotia pristina Slur. .nbsp;Persea Braunii Heer. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Phragmites OEtiingensis A. Pbylliles bambusoides Nathnbsp;Picea Morinda Link
_ ?.....
Pinus Bamesi Sap.
— ? .
Pirns subacerba Sap.
Planera Keaki Natb.
— Ungeri.
Platanus aceroides Goepp — recurvata Lesq,nbsp;Polypodium vulgare L.nbsp;Populus alba L.....
— nbsp;nbsp;nbsp;leucopliylla Ung.
— nbsp;nbsp;nbsp;tremula L. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
PotamogetonMorloti Uug.
— nbsp;nbsp;nbsp;orbicularis Hér.
— nbsp;nbsp;nbsp;quinquenervis gt;nbsp;Pterocarya denticulata Heer
— nbsp;nbsp;nbsp;fraxinifolia Sp.
Pterospermum tilixfolium Sap Quercus alpestris Boiss. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;amplifolia Sap.
— nbsp;nbsp;nbsp;Buchii Heer. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;Capellini Gaud.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;Cardanii Mass.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;Etymodrys Ung.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;Furuhjelmi Heer.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;G me Uni Gaud. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;Hispanica Hér. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;lacerala Sap. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;LamoUii Sap. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;linguiformis N. Bou’
— nbsp;nbsp;nbsp;Uucumonum Gaud.
— nbsp;nbsp;nbsp;viediterranca Ung.
— nbsp;nbsp;nbsp;montebambolina Gauc
— nbsp;nbsp;nbsp;neriij'ulia Heer.
— nbsp;nbsp;nbsp;Parlatorii Gaud.
— nbsp;nbsp;nbsp;prxcursor Sap. .
— nbsp;nbsp;nbsp;pseudocastanea Gcep
— nbsp;nbsp;nbsp;roburoides Gaud.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;Sciliana Gaud.
— Senogalliensis Mass Ranunculvs atavormn Sap.
Br
Bou
04
73
102
97 102nbsp;101
52 48
48 9
49 11nbsp;76nbsp;70
102
98 40
101
101
54
53 53nbsp;52nbsp;79nbsp;79
102
03
62
03
102
65
04
63
102
60
67 02
68 67
102
101
102
67
02
07
63
102
59
12
TABLE ALPHABETIQUE 109
Pages.
Rhododendron retusum Goepp. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;83
Sabal Hxringiana Sch......
— nbsp;nbsp;nbsp;pliocenicanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;N. Boul. . ... 100
Salix alba L.......... 10
— nbsp;nbsp;nbsp;Integra Goepp....... 53
— nbsp;nbsp;nbsp;?...........101
Sassafras Cantalense N. Boul. ... nbsp;nbsp;nbsp;98
— Ferretianum Mass. . nbsp;nbsp;nbsp;. 77.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;102
— nbsp;nbsp;nbsp;officinarum v. pUocenicum
— nbsp;nbsp;nbsp;ot'llcinalenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nees......78
Sequoia Langsdorfii Brg' .... nbsp;nbsp;nbsp;101
Smilax Mauritanica Desf..... 9
Sterculia nbsp;nbsp;nbsp;Labrusca Ung.....91
— nbsp;nbsp;nbsp;Majoliana Mass. ....nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;92
— nbsp;nbsp;nbsp;obtusiloba N. Boul. . .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;91
— nbsp;nbsp;nbsp;tenuinervis Heer. ...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;91
Taxodium dubium Heer. . . nbsp;nbsp;nbsp;. 49. 101
Tilia expansa Sap........ 93
Torreya nucifera S. et Z. . . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;47
Trichoinanes aspleniiforme Sap. Typha latissima A. Br. .nbsp;Ulmus acuminata N. Boul.
— nbsp;nbsp;nbsp;Braunii Heer.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;ciliata Willd.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;Lamottii Pom.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
— nbsp;nbsp;nbsp;palceomontana Sap.
— nbsp;nbsp;nbsp;plurinervis Ung.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Vaccinium parcedentatum Sap
— uliginosum L. . Viburnum Tinus L. .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Vitis subintegra Sap. . nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.
Woodwardia radicans Sap. et M Zanthoxylon juglandinum Heernbsp;— serralum Heer.nbsp;Zelkova acuminata Planch
— nbsp;nbsp;nbsp;crenata Sp.
— nbsp;nbsp;nbsp;stipulacea Branch
— nbsp;nbsp;nbsp;subkeaki Rér. .nbsp;Zizyphus ovata 0. Web.nbsp;Zygophyllum Bronnii Sap.
Pages.
9
52
75
75
74
75
10 74nbsp;11nbsp;11nbsp;11nbsp;92
101
102
102
77
102
77
70
11
11
76.
Les dénominations inscrites sur les planches ayant été arrétées, il y a prés de quinze mois, tandis que la partie descripUve a subi jusqu’a ce jour des retouches successives,nbsp;quelques discordances se sonl produites entre les deux textes. On trouvera ci-dessous lesnbsp;interpretations qui me semblent en ce moment les mieux justifiées.
Fig.
2.
3-4.
5.
6.
7-9.
10.
11.
12-13.
14-16.
17-23.
24.
25-28.
29.
30-31.
32.
33-35.
36.
Hypnum. Espèce incléterminée, peut-être voisine des H. filicinum L. ou commuta-tum Hedw.
Hypnum ? Mnium ? Mousse de genre indéterminé,
Torreya nucifera S. et Z.
Juniperus...
Cedrus... L'échancrure qui est manifeste sur Ie specimen fossile au niveau du pli transver.se, de chaque cöté de l’écaille, nfest pas rendu sur la figure.
Picca... Graines.
— . Ecaille de conifère. Picea ?
Abies... Feuille émarginée au sommet.
Abies ? Taxodium ?
Pinus... Graines de formes assez diverses, témoignant de la presence de plusieurs espèces.
Bambusa Cumbonensis N. Boul. La fig. 21 montre des nervures secondaires plus apparentcs que dans Ia réalité ; sur la fig. 23, une portion de limbe vu a la loupenbsp;présente des cloisons transverses peut-être aussi un peu exagérées.
Typha latissima A. Br.
Potamogeton quinquenervis N. Boul. Sur la fig. 25, Ie diamètre transverse de la tige semble exagóré, ce qui vient sans doute de raplalisseraent qu’elle a subi.
Betula alba L. Une feuille de grandes dimensions; j’en ai recuilli plus tard d’a\Ures de même forme générale, mals plus petites.
Deux sarnares ordinaires.
Samare du genre Betula notablement plus grande que les deux précédentes.
Salix Integra Goepp.
Myrica Gale L. La denticulation du sommet de la feuille n’est pas douteuse, mais difficile a saisir exactement sur ie spécimen fossile.
-ocr page 119-111
EXPLICATION DES PLANCHES
Fig. 1-4. nbsp;nbsp;nbsp;znstgnis N. Boul. Feuilles diverses.
Ö-8. Populus tremula L. Fig. 5 et 8, feuilles ordinaires ou vernales; fig. 6 et 7, 1'euilles estivales des pousses vigoureuses de seconde sève ou des rejets.
0-10. Carpinus. Feuilles d’espèce indéterminée.
11. Carpinus Betulus L. ou C. grandis Ung.
Carpinus orienlalis Lam. Feuille.
Carpinus Betulus L. Fruits.
Carpinus orientalis Lam. Fruits réduits a la bractée.
Fagus silvatica L. Feuille des tufs blancs de la sortie du lac Cliambon.
Quercus. Soit une feuille reployée sur elle-même, soit deux fragments de feuilles superposées et aboutissant a une cassure du spécimen, il u’y a probablementnbsp;pas lieu d’insister sur la détermination de cette feuille.
Q. Scillana Gaud. Petites feuilles, trés superflciellement lobées ou crénelées.
— Feuille un peu plus large, elliptique et plus nettement lobée.
Q. Parlatorii Gaud. C’estla flg. 16 qui représente Ie plus complètement Ie Q. Parlatorii. La flg. 16 Concorde certainement pour la partie conservée. Quand a la flg. 13, ellenbsp;ne montre qu’un sommet de feuille, mais la découverte d’une feuille entière flguréenbsp;dans Ie texte, p. 68, permet de s’en i’endre compte, elle oscille évideinment entrenbsp;les flg. 14 et 15. Finalement elle me parait plus rapprocliée dn Q. Lusitanica que dunbsp;du Q. sessüiflora.
Q. Cardanii Massal. Appartient au type du Q. Mirbechii Dur.
Q. Pseudocastanea Goepp. Feuille estivale du Q. Lusitanica.
Fig.
17.
18.
Fig. 1,2,5 et 6. Quercus Senogalliensis Massal. 3-4. Q. Cardanii Massal.
Fig. 1,2,3,5,6,7. Quercus Senogalliemsis Massal. Formes diverses se référant plutót au groupe du Q. sessih'ffoj'a qu’a celui .du Q. Lusitanica. Le nom de Q. roburoides Gaud, appliquénbsp;aux flg. 3, 6 et 7 est a négliger.
4. Q. Cardanii Massal.
8. EtymodrysUng.
-ocr page 120-112
EXPLICATION DES PLANCHES
Fig. 1. Plalanus aceroides Gcepp.
2-5. Planera Ungari Etiiigsh. C’est la fig. 2 qui représeute le type ; la feuille de la fig. 3 vient sans doute d’une pousse gourmande; la feuille, fig. i, est flxée a une portionnbsp;de rameau grêle, celle de la fig. 5 correspond a la base d’un rameau.
6,7,9. Ubkus ciliaia Willd.?
10. U. acuminata N. Boul. Feuille as.sez longiiement et finement acuminée; dents aigues.nbsp;8,ll. Ulrnus. Feuilles indéterminées.
12. Canja Dilinica Vüg.
Fig. 1-2. Sassafras Ferretianum Massal.
3. Laurus.
4-7. Juglans acuminata A. Br.
Fig. 1-5. Plcrocarya fraxinifolia S'gach..
6. nbsp;nbsp;nbsp;Juglans acuminata A. Br. Pétiolule plus long que d’ordinaire.
7. nbsp;nbsp;nbsp;Rhododendron retusum Goepp f Juglans votusta Heer f
8. nbsp;nbsp;nbsp;Elceagnus acuminatus O. Web.
9. nbsp;nbsp;nbsp;Sassaf7'as. Feuille entière ? Juglans ? Incertain.
10. nbsp;nbsp;nbsp;Andromeda vacciniifolia Ung. La fig. ne rend que partiellement I’impression produite
par I’examen du specimen.
11. nbsp;nbsp;nbsp;Foliole indéterminée.
12. nbsp;nbsp;nbsp;Cassia Phaseolites Ung.
13. nbsp;nbsp;nbsp;— Berenices Ung.
14. nbsp;nbsp;nbsp;Cornus Buchii Heer.
15. nbsp;nbsp;nbsp;Celastrus Acheruntis Ettingsh. Feuille épaisse.
16-19. Rhus Heufleri Heer.
20. nbsp;nbsp;nbsp;Colutea Salieri Heer. Le petit apicule obtus du sommel n’existait pas sur la feuille;
il s'explique par une poussóe oblique du sédiment qui porte I'empreinte.
21. nbsp;nbsp;nbsp;Caisalpviia Townshendi Heer.
22. nbsp;nbsp;nbsp;Inflorescence ds Papilionacée, I’axe porte encore une fleur, une autre fleur git a cóté.
-ocr page 121-EXPLICATION DES PLANCHES
Fig. 1-3. Acer Ixtum C. A. Mey.
1. A. Pseudoplatanus L.
5-6. A. decipievs A. Br.
7. Sterculia obtm^iloba N. Boul.
Fig.
Acer Ixtum C. A. Mey. f Petite i'euille. A. palxocampestre Ettingsh.
A campestre L. ? i. Acer... (Samare).
6. nbsp;nbsp;nbsp;A angustilobum Heer.
7. nbsp;nbsp;nbsp;Tilia expansa Sap.
8. nbsp;nbsp;nbsp;Zelkova subkeaki Rér.
Z. crenata Sp.
Phyllites.
Acer. Feuille peu normale.
Juglans Sieboldiann Maxim,
Acer trilobatum A. Br.
Sassafas Cantalense N. Boul.
Fig. 1, p. 2. Carte synoptique cles principales iocalités citées dans ce mémoire.
2, nbsp;nbsp;nbsp;p. 3. Carte des environs de Murols ei du lac Chambon.
3, nbsp;nbsp;nbsp;p. 4. Coupe du monticule E. des bords du lac, montrant dans la masse des traces
de stratification.
i, p. 5. Vue de la colline a I’ouest pres de Varennes.
.5, p. 6. Vue du cirque volcanique de la Dent-du-Marais, avec dépots glaciaires, sous la. forme de petits monticules, a l’entróe du cirque.
(5, p. 7. Coupe de Fun de ces monticules oü Ton a recueilli des débris de plantes dans les blocs stratifiés.
7, nbsp;nbsp;nbsp;p. 28. Carte des environs de Perrier.
8, nbsp;nbsp;nbsp;p. 29. Coupe scliématique de la colline de Perrier, a partir de la faille a Fouest du
ravin, dans la direction de Fest.
b, p. 4Ü. Hypnum Mastodontum N. Boul.; en haut, a gauche, une feuille grossie, vue a la
loupe; au-dessous, une portion de tissu prise vers le tiers inférieur do la
. \
feuille, du bord a la nervure médiane. — Grossissement ^ .
10, nbsp;nbsp;nbsp;p. (10. Quercus sessiliflova Ehrli. — A, une feuille normale, prise dans la forêt de
Sainte-Sabine, au-dessus de Remiremont (Vosges), sur les rochersde serpentine; C, petite feuille de la base du rameau qui a fourni la feuille A; B, une feuille oblongue de la forêt de Villers-Cotterets (Oise).
11, nbsp;nbsp;nbsp;p. 61. Feuille fossile recueillie a la Dent-du-Marais, de forme indécise entre les
((1. scssiliflora et Mirbeckii.
12, nbsp;nbsp;nbsp;p. 6:2. Quercus LamoUii Sap. feuille reproduite par photogravure, du livre de
M. de Saporta, le Monde des planter, page 347.
13 et li, p. 60. Quercus pubescens Willd., des environs d’Aix (Bouches-du-Rhone); deux feuilles prises sur le même rameau.
15, p. 64. Quercus sessilifiora, Ehrli. de Plombières (Cóte-d’Or). Deux feuilles prises sur le mfeme rameau, a nervures trés ascendantes, a lobes subaigus, montrantnbsp;quelque rapprochement vers certaines feuilles du Q. Etymodrys fossile ou dunbsp;Q. Lusilanica actuel; toutofois les lobes sont peu nombreux.
-ocr page 123-115
FIGURES DANS LE TEXTE
Fig. 16, p. OS. Une 1'euille fossile de la Deni-du-Marais, servant a relier les fig. 1-3,14 et 15 de la pi. Ill; a rapprocher de certaines formes du Q. Lusitanica..
17, nbsp;nbsp;nbsp;p. 69. Querciis linguiformis N. Boul. de la Dent-du-Marais.
18, nbsp;nbsp;nbsp;p. 72. Trois feiiüles fossiles de la Dent-du-Marais. A et B se rattachent au Q. Lusi-
tmiica; C, feuille d’une interprétation plus obscure.
19, nbsp;nbsp;nbsp;p. 88. Acer decipiens A. Br. de la Dent-du-Marais.
20, nbsp;nbsp;nbsp;p. 96. Carte des environs deJoursac.
21, nbsp;nbsp;nbsp;p. 98. Sassafras Cantalense N. Boul. de Joursac; la nervure primaire et le pétiole sont
flgurés trop maigres.
LILLE.
IMPIUMERIE VICTOR DUCOULOMRIER
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Alarncs :i Nassa semistriata sous Ie Bois de Gicou, prés de Bagiiois (Gard)
Sepl. 1601 (Boulay).
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I.Hypnum.-2 .^id- 3.4.Torreyaniicifera..5 Jumperus._ 6.Cedrus._ 7,9. Picea (grames)_10 (Ecam6\_i2,l3.Akes
id-.-ie.Pmus (grames)_i7r23. BamPusa cam]]onensis._ 24.Typlia lalissima.- 25-28 .Polamogelon quinquenervis.
29-32. Belula alPa._ 33r35. Salix mlegra,-36. Mynca Bale
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E-Jacquemm lilh
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Imp.Edouar'ii Bry Paris
EJacgue-mmlith
i.Carpinus orienlalis (feuine)_5.2. C.or. (frmts)-2,4-, C. Belulus.. 8 Fagus silvaüca g.Quepcus Etymodrys 10,12.14.(l.Scillana._ i3.CL.sessiliflora._i5.i6, CL.Parlator]]._ n. CL.Gapdanii._ is.Q. Pseodo-Caslanea
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N.Boni.del
E.Jaceaemm.liih.
1.2.5.6. Quepcus senogalliensis . _ 3. 4 . Cl. Gardami.
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PIV.
N Houl del.
E Japeminlith
i.2.Cl.uercus sössiliflopa.^ 3.6,7. Q..ro'buroides._4.0,. Capdani]._5, Q. senogalliensis..a.Cl.Etymodrys.
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Jacquemin.liÖi
lni|gt; liiltmai’tl Rry.Pans
N.Boil! del.
IPlalarms aceroi(les._ 2-5 Planera Ungeri._ 6.7.9.Ulmus Giliata,_ lo, U. acuminata.
8.Ulmus._ n.Ulmus.- iz.Carya bilmica.
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Imp Edouard Brv.Pc^ns.
E.Jarojueinin.Etr,
1-2 , Sassafras FerreLianum._ 3. Laurus._ 4-7-Juglans acuminata.
-ocr page 142- -ocr page 143-1.5. Pterocarya fraxinifolia.._6.Juglans acianiiiata..^7.Rhododendron relusum._8.ElcEagniis acuminaliis. 9. Sassafras..?-10 Andromeda vacciniifoha.11.7-12.Cassia Phaseoliles . _13. C .Berenices.
!4.Gorrius Buchn.^lS Celastrus Achenmntis..1699.Rhus Heuf!eri._20.Colutea Saltepi.-21.22.?
-ocr page 144- -ocr page 145-IrS.Acer l£Blum._4-. A-Pseudoplatanus. _5r6.A. decipiens._7. Stepculia obtusiloba
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-ocr page 147-N Boul.del,
Imp.Edouapd Bry.Pans.
EJaccuemin. lilh.
ï-ë.W.li.Acev.ffeüiUes et samares /•_7.Dombeiopsis._8. Planera Ungeri._9.Zelkova cpenata._10.Phyllites.
12.Juglans Sieboldiana.-W. Sassafras Cantalense.-
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