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TOME PREMIER

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M. R. Zeiller, — notes sur la flore houillèp.e des asturies.

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IMPRIMERIE ET LIBRAIRIE SIX-HOREMANS 244, Rue Notre-Dame

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MÉMOIRES

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Mémoire N® 3

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MÉMOIRES

DE DA

SOCIETE GEOLOGIQUE

DU NORD

TOME PREMIER

III

M. R. Zeiller. — notes sur la flore houillère des asturies.

LILLE

IMPRIMERIE ET LIBRAIRIE SIX-HOREMANS 244, Rue Notre-Dame

1882

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NOTES

SUR LA

FLORE HOÜILLÈRE DES ASTÜRIES

PAR

M. R. ZEILLER.

M. Ch. Barrois a rapportéen 1877, des Asturies, un assez grand nombre d'échan-tillons de plantes houillftres qu’il a bien voulu me communiquer et dont I’examen m’a fourni quelques résultals que je crois intéressant de signaler.

Je donnerai d’abord la liste des espèces que j’ai reconnues, en indiquant, s’il y a lieu,les remarques paléontologiques auxquelles m’a conduit leur étude; je ferai connaitrenbsp;ensuite les conclusions qu’on peut tirer, au point de vue de I’age des couches dont ellesnbsp;proviennentj de la présence, parmi ces empreintes, de certaines espèces caractéristiques.

La Commission de la Carte géologique d’Espagne a publié dans son Bulletin, en 1875, une liste des plantes houillères des divers bassins de la péninsule ('). Parmi elles, 45 espècesnbsp;sontcitées commeprovenant des Asturies; mais iln’est pas possible d’en tirer des indicationsnbsp;précises sur l’ége relatif des dépóts dans lesquels elles ont été rencontrées. On aurait, en efïet,nbsp;d’après cette liste, trouvé sur les mêmes points des espèces franchement supérieures,nbsp;telles que les Annularia longifolia Brongt., Pecopteris arborescens Schlot. (sp.) (compre-nantntême Ie P. cyathea Schlot. (sp.) que Scbimper y réunissait), Pecopteris oreopteridianbsp;Schlot. (sp.), Pecopteris nnita Brongt., et d’autres au contraire qui sont propres auxnbsp;couches inférieures du vrai terrain houiller, é l’étage que j’ai appelé, avec M. Grand’Eury,

(1) Boletin de la Comision del Mapa geologico de Espana, T. 11 (ISIS), Sinopsis de las especies fosiles que se han encontradon en Espana, par 1). Lucas Mallada; p. 127 amp; 159. La plus grandenbsp;partie des renseigneraents relatifs aux plantes houillères contenus dans ces pages sont la reproductionnbsp;des lisles publiées en 1874 dans les Anales de la Sociedad Espanola de historia natural (T. 3, p. 225,nbsp;Enumeracion de plantas fosiles Espanolas, par D. Alf. de Areitio y Larrinaga).

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l’étage houilier moyen, telles que les ISevropteris gigantea Sternb., Alethopteris lonchitica Schiet, (sp.), Ulodendron pimctahm Lindl. et Hutt. (sp.), Sigillaria Saullii Brengt.,nbsp;Sigillaria Cortei Brengt., etc., et même des espèces encere plus anciennes, cemme Ienbsp;Sphenopteris tenuifolia Brengt., dent Ie type vient de St-Geerges-Chdtelaisen (Maine-et-Leire), c’est-i-dire de l’étage heuiller inférieur, du culm, eu Ie Knorria imbricatanbsp;Sternb., du même niveau.

Les figures dennées de ces espèces dans les ternes III et IV du même Bulletin n’appertent aucune preuve a l’appui de ces déterminatiens, car elles sent empruntées auxnbsp;ouvrages classiques de paléentelogie végétale et Ten ne treuve parmi elles aucune repré-senlatien des empreintes eriginales qui ent pu servir de base a l’établissement de la listenbsp;centenue dans Ie terne II.

Je crois denc qu’en ne deit accepter qu’avec certaines réserves la liste paléente-legique donnée dans Ie Bulletin de la Cemmissien de la carte géelegique d’Espagne, et il me parait, netamment, d’après 1’examen que j’ai pu faire des empreintes recueillies parnbsp;M. Cb. Barrois, que les discerdances que je viens de signaler doivent être attribuées anbsp;des erreurs de détermination assez faciles commettre: ainsi je crois 'que les nomsnbsp;de P. arborescens, P. oreopteridia, P. unita, ont bien pu être attribués aux diversesnbsp;formes du P. abbreviata Brongt., trés abondant dans Ie bassin central, et qui ne figurenbsp;pas sur la liste en question. L’auteur de cette lisle a d’ailleurs admis, avec Schimper, lanbsp;réunion de cette espèce, qui est du houilier moyen, avec Ie Pecopteris polgmorphaBrongl.,nbsp;qui est du houilier supérieur, et qu’il cite dans les couches de San Juan de las Abadesasnbsp;(prov. de Gerona), oü il se trouve en effet, et dans celles de la province de Burgos.

II n’entre nullement dans ma pensée, en faisant ces réserves, de critiquer un travail qui donne sur la flore houillère de l’Espagne des renseignements intéressants,nbsp;mais je ne pouvais me dispenser de rectifier des indications en contradiction avec cenbsp;que j’ai reconnu moi-même et de nature ci laisser une grande incertitude sur 1’êge réelnbsp;des dépóts houillers des Asturies et particulièrement des couches du bassin central de lanbsp;province d’Oviedo.

En 1877,dans la deuxièmepariie de sa Flore carbonifere, M. Grand’Eury a donné une liste d’espècesde Langreo, d’après lesquelles il conclut: a que Ie grand massif carboni-ygt; fère des Asturies est moyen en général et non contemporain du calcaire carbonifère 3gt;,nbsp;comme on l’avait supposé f’).

(1) Grand’Eury, Flore carbonifère du dèp. de la Loire et du centre de la France, p. 431.

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La liste des espèces de Mieres, déterminées par lui un peu plus tard, confirmait cette conclusion (').

II ajoutait cependant, d’après des indications k lui données par M. Bignon, que peut-êlre les couches exploitées k Arnao, au nord d’Oviedo, sur les börds du golfe denbsp;Gascogne, apparliendraient k un niveau plus élevé et posséderaient déjk des espècesnbsp;propres k la flore de l’étage, houiller supérieur. C’est, d’ailleurs, ce qui résulte d’unenbsp;liste de plantes publiée par M. H. B. Geinitz et sur laquelle je reviendrai plus loin.

Je n’ai pu vérifier moi-même ces indications, n’ayant eu entre les mains qu’une seule empreinte d'Arnao, a peu prés indéterminable; mais j’ai constate l’exlstencenbsp;de la flore houillère supérieure a Ferrones, au sud d’Arnao, ainsi qu’a l’ouest d’Oviedo;nbsp;quant au bassin central, toutes les espèces que j’ai examinées me font rapporter lesnbsp;couches de ce bassin k l’étage houiller moyen.

Les localités oü M. Barrois a pu recueillir des empreinies végétales, ou du moins des échantillons bien conservés et déterminables, sont; Mieres, Felguera, Olloniego,nbsp;Sama, Ciano, Santa-Ana, Mosquitera, dans te bassin central; Onis, k Test de ce bassin,nbsp;Santo-Firme au nord d’Oviedo; Quiros, Lomes, Tineo, au sud-ouest ou k l’ouest, etnbsp;enfin au sud, Cordal de Lena.

L’examen de ces empreintes m’a permis de reconnaitre les espèces suivantes:

Calamites Suckowi. Brongniart.

Mieres, sud-est d^Olloniego, Sama, Mosquitera; Onis.

Calamites Cisti. Brongniart.

Felguera, Sama; Santo-Firme.

Asterophyllites equisetiformis. Schlotheim (sp).

Ciano. Cette espèce, sur l’identité de laquelle je ne puis avoir de doute, se présente sous la même forme qu’en Belgique et dans Ie nord de la France; elte n’avait pas, k manbsp;connaissance, été signalée encore dans Ie bassin houiller des Asturies.

Annularia microphylla. Sauveur.

Je crois devoir rapporter k cette espèce, dont j’ai recu de Belgique, grace k la bienveillante obligeance de M. F. Crépin, des échantillons authentiques, de petits fragments Annularia de Santa-Ana.

(1) Annates des Mines, ’3« série, t. XIl (6« livraison de 1877), p. 372.

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Annularia sphenophylloides. Zenker (sp).

Sama. Cetle espèce, qui est surtout abondante dans Ie terrain houiller supérieur, se rencontre déjj dans les couches les plus élevées du terrain houiller moyen, ainsi Lens,nbsp;Dourges, Bully-Grenay, dans Ie Pas-de-Calais, a Mons, en Belgique.

Annularia stellata. Schlotheim (sp).

Tineo, OU el\e paralt commune, et oii on la trouve accompagnée de ses grands épis de fructification (Brukmamia luberculata Sternberg).

Je ferai sur cette espèce, indiquée, comme je Fai dit, è Mieres et a Langreo dans Ie Bulletin de la Commission de la carte géologique d’Espagne [An. longifolia Brongt.), lanbsp;même remarque que pour la précédente, è cette différence prés qu’elle est beaucoup plusnbsp;rare dans 1’étage houiller moyen que VAn. sphenophylloides: je ne 1’ai observée jusqu’ici,nbsp;dans cel étage» qu’a Bully-Grenay.

Sphenophyllum cuneifolium. Sternberg (sp).

Sama, Ciano.

Sphenophyllum saxifrag^folium, Sternberg (sp).

Sama. Ce n’est toutefois qu’avec quelque doute qne j’inscris ici cette espèce, en raison de Fétat fragmentaire des empreintes qui paraissent s’y rapporter.

Sphenophyllum emarginatum. Brongniart.

Felguera, Ciano, Santa-Ana, Mosquitera. Cette espèce se présente sous ses deux formes, tantót avec des feuilles è peine échancrées ou sans échancrure, tanlótnbsp;avec des feuilles nettenient émarginées, conformes au type de Brongniart.

Sphenophyllum oblongifolium. Germar et Kaulfuss (sp).

Tineo. Ce Sphenophyllum n’était signalé par Ie Bulletin de la Carte géologique d’Espagne qu’è Barruelo, dans la province de Palencia, et avec quelque doute.

Sphenophyllum angustifolium. Germar.

Tineo. Cette espèce n’était pas encore, que je sache, indiquée en Espagne.

Sphenopteris FORMOSA. Gutbier.

Je crois pouvoir rapporter a cette espèce plusieurs petits échantillons de Sama, qui me paraissent d’ailleurs identiques a un Sphenopteris assez abondant h Lens, dans Ienbsp;Pas-de-Calais, ainsi qu’autour de Mons en Belgique, et dont j’ai signalé les fructi-

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fications (’) comme Ie faisant renlrer dans Ie genre Oligocarpia Gceppei t.

Sphenopteris sp.

M. Ch. Barrels a recueilli a Tineo un fragment de penne d’un Sphenopteris du groupe du Sph. chcerophylloïdes Brengt, (sp.), qui se rappreche de cette espèce ainsi quenbsp;du Sph. cristata Brengt, (sp.), sans que je creie peuvoir l’idenlifier i l’un ni èi l’autre, etnbsp;qui me parait surteut trés veisin de l’espèce que M. Grand’Eury a figurée, sans lanbsp;nemmer, é la pl. Vil, fig. i, de sa Flore carbonifère. Gel échantillen est fructiflé, maisnbsp;il est impessible de recennaitre Ie mode d’organisation des sporanges, Fempreintenbsp;offrant la face supérieure de la penne, sur laquelle les sores placés en dessous fermentnbsp;des boursouflures arrondies, semblables è celles que l’on observe chez beaucoup denbsp;Polypodes.

Diplotmema distans. Sternberg (sp).

Cordal de Lena. C’est a ceite espèce, propre é Fétage du culm, qu’appartiennent les seules empreintes déterminables rapportées par M. Barrois de cette localité.

Mariopteris latifolia. Brongniart (sp).

Quelques empreintes de Ciano se rapportent incontestablement au Sphenopteris latifolia Brengt., signalé seulement en Espagne dans les couches houillères de San Juannbsp;de las Abadesas.

Nevropteris tenuifolia. Schlotheim (sp).

Sama, Ciano, Santa-Ana. Cette espèce parait abundante dans ces différentes loca-lités; elle s’y présente sous des formes diverses, mais cantonnées cependant dans un eerde de variations assez peu étendu, et qui me paraissent décidément dislinctes du Nevropterisnbsp;heterophylla Bnmgt. auquel Schimper avait proposé de la réunir; elle en diffèrerait par lanbsp;moindre variabilité de forme et de taille de ses pinnules, par la forme mème de celles-ci,nbsp;toujours plus allongées proportionnellement a leur largeur. par sa nervation plus fine.nbsp;Les pinnules sent normalement fibres a leur base, c’est-è-dire fixées au rachisnbsp;seulement par un point; mais vers Fextrémité des pennes, elles se soudent au rachisnbsp;d’abord du cóté inférieur, par lequel elles se montrent légèremeut décurrentes, puis parnbsp;Ie cóté supérieur aussi, et sont alors attachées par toute leur largeur, comme dans Ienbsp;genre Odontopteris; pour compléter la ressemblance, un certain nombre de nervuresnbsp;secondaires naissent directement du rachis dans la partie soudée.

(!) Explic. de la Carle géol. de la France. T. IV, 2quot; partie, Vdgét. foss du lerr. houiller, p. 39,

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C’est, d’ailleurs, ce qu’indique trés nettement la figure type de l’espèce, PI. XXII, fig. I, du Petrefactenknnde de Schlolheim (Filidles tenuifoUus).

Sur réchantillou figuré par Brougniart, PI. 72, fig. 3, de VHistoire des végétaux fossiles, le fragment de penne qui occupe la gauche de la figure présente aussi, versnbsp;le haul, des pinnules soudées an rachis et décurrentes par leur moitié inférieure.

Je crois que c’est sur ces formes k pinnules plus ou moins soudées, S nervation plus OU moins odontoptéroïde, qu’ont été fondées diverses espèces, qui devraient êtrenbsp;réunies, par suite, au Nevropteris tenuifolia.

Ainsi VOdontopteris neuropieroides Roemer, de Piesberg et d’lbbenbühren {’), me parait ne représenter qu’une de ces formes, è pinnules soudées au rachis par leurnbsp;moitié inférieure; réchanlillon figuré sous ce même nom par M. de Roehl (’), èi lanbsp;pl. XXXII, fig. 10, 10 a, de sa Flore houillère de Westphalie, appartient encore plusnbsp;nettement au Nevropteris tenvifolia, avec ses pinnules contractées en coeur a la basenbsp;et attachées seulement par leur milieu.

De même, les échantillons figurés par M. Geinitz k la pl. 26, fig. 8, 8 A, de sa Flore houillère de Saxe (’) sous le nom A'Odontopteris brilannica et par M. de Roehl,nbsp;sous le même nom, k la pl. XX, fig. 12, de l’ouvrage précité, représenteraient lesnbsp;formes a pinnules complètement soudées au rachis, correspondant k la partienbsp;supérieure des pennes.

On ne connait d’ailleurs, jusqu’ici, que des fragments trop peu étendus de cette espèce pour se rendre compte exactement de la forme générale de la fronde et desnbsp;pennes qui la constituaient, et du degré de variabilité de leurs folioles.

Nevroptews Scheuchzeri. Hoffmann.

Felgtiera, Sama, Ciano. Cette espèce parait trés abondante dans ces localités; elle se présente en pinnules isolées, tantót petites, de forme orbiculaire, de 7 k 10 millimètresnbsp;de diamètre, ou ovale, de 7 k 8 mill, de largeur sur 10 k 12 mill, de longueur, tantót trésnbsp;grandes, atléniiêes vers le sommet en pointe aiguë ou obtusément aiguë, k base généra-lement inéquilatérale, atteignant 10 centim de longueur sur 20 ou 25 mill, de largeur et

(1) nbsp;nbsp;nbsp;F. A. Roemer. Beilr.z. geolog. Kenntniss d. no7'dwestl. Hai'Zgebirges. IS60 {PatcBontographica,nbsp;t. IX). p. 187, pl. XXX, tig. 2.

(2) nbsp;nbsp;nbsp;V. Roehl, Fos5. Flora d. Steinkohlenform. Westphalens (Palceontographica, t. XVIII. 1868).nbsp;l3) H. B. Geinitz. Die Versleiner. d. amp;leinkohlenform. in Sachsen. 185.5.

(4) VOdontopteris britannica de Gutbier me parait différent.

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davantage encore. Va caractère cornmun a ces pinnules, quelle que soit leur taille, consiste, outre Ie mode de disposition des nervures, trés obliques, arquées et serrées,nbsp;dans la présence de poils raides, plus ou moins abondants, fréquents surtout é droitenbsp;et a gauche de la nervure médiane et atteignant 2 k 3 mill, de long: la face inférieurenbsp;des pinnules paralt seule garnie de ces poils, tandis que la face supérieure semblenbsp;parfaitement glabre.

Sur tous les échantillons des localités précitées je n’ai vu que des pinnules détachées, mais j'ai observé, nolamment fi Ciano, -des fragments de rachis portant denbsp;petites protubérances spiniformes, qui me paraissent pouvoir appartenir è cede fougère,nbsp;dont les folioles, comme celles de certaines espèces vivantes, devaient être éminem-ment caduques.

Cetle espèce, l’une des plus anciennement connues, puisque, après avoir été figurée en 1700 par Scheuchzer ('), elle a élé nommée, décrite et flgurée en 1826,nbsp;par Hoffmann (’), est aussi Tune de celles qui ont regu Ie plus de noms différents, etnbsp;il ne me parait pas sans intérêl d’enlrer a eet égard dans quelques détads.

Je rappellerai d’abord que M. Leo Lesquereux, en la nommant en 1838 Nevroptefis Ursula (’’), a Ie premier insisté sur la présence de ces poils caracléristiques,nbsp;et annoncé qu’il croyait pouvoir réunir sous ce nom, en une seule espèce, lesnbsp;Nevropteris Scheuchzeri Hoffmann, N. angustifolia Brongt., N. acutifolia Brongt., etnbsp;N. cordata Brongt., bien que, pour aucun d’eux, les auteurs qui les ont créés n’aientnbsp;indiqué Texistence de ces poils, pourtant si constants et d'ordinaire si visibles.

Un certain doute pouvait done subsister, pour ce motif, sur l’identité de ces diverses espèces, et Schimper avail cru devoir les maintenir séparées (‘j. Mais l’examennbsp;que j’ai fait, au Muséum, des types figurés par Ad Brongniart m’a prouvé qu’ènbsp;1’exception du JV. cordata la réunion indiquée par M. Lesquereux était absolumentnbsp;justifiée.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Les échantillons types des Nevropteris angustifolia et iV. acutifolia (®), prove-

(1) nbsp;nbsp;nbsp;Scheuchzer, Herbar. diluv., p. 48, pi X, fig. 3 (édilion de Leyde, n23).

(2) nbsp;nbsp;nbsp;Hoffmann, in Keferslcin, Teutschland geogn.-geolog. dargesleUl, t. IV, p. ISTi, pl. 1 b., fig. 1-4.

(3) nbsp;nbsp;nbsp;L. Lesquereux, in Kugers, Geology of Pennsylvania, vol. II, pt. 2, p. 85T, pl. Ill, f. 6, pl. IV,nbsp;fig. 1-16.

(4) nbsp;nbsp;nbsp;Schimper, Traité de paléonl. végét., 1.1, p. 445 et 446.

(5) nbsp;nbsp;nbsp;Brongniart, [list. d. vegét. foss , p. 231, pl. 64, fig. 3, 4.

(6) nbsp;nbsp;nbsp;Brongniart, loc. cil , p. 231, pl. 64, fig. 6, T.

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nant, les uns de Camerton prés Balh, ou de Bath, en Angleterre, les autres de Wilkesbarre en Pennsylvanie, présenten! nettement les polls en question, bien que lesnbsp;figures n'en indiquent pas l’existence, et ils ne différent guére entre eux que par leursnbsp;dimensions, les pinnules rapportées au N. angustifolia étant seulement plus étroitesnbsp;proportionnellement è leur longueur. Les collections du Muséum possédent, d’ailleurs,nbsp;étiquetés sous Ie nom de N. acutifoUa par Brongniart, de trés beaux échantillonsnbsp;provenant, les uns de Sydney (Gap Breton, Canada), les autres de Saarbrücken, quinbsp;offrent de grandes portions de froniles avec les pinnules encore attachées au rachis.nbsp;Les grandes pinnules é sommet atténué en pointe aiguë sont accompagnées é leur basenbsp;par une ou par deux petiles pinnules orbiculaires ou ovales; vers Ie sommet, cesnbsp;petites pinnules disparaissent et la penne est alors simplement pinnée.

C’est d’ailleurs ce qu’expriment les figures données par Gutbier (’) el Geinitz (’) d’un trés beau spéclmen de N. aculifolia, figures qui en reproduisent trés exactem-entnbsp;la nervation, mais ne représentent pas les poils, parfois peu visibles, du reste, surnbsp;1’empreinte de la face supérieure des folioles.

Quant au Nevropleris cordata Brongt., il ne m’a pas été possible de retrouver au Muséum l’échantillon représenté é la pl. 64, fig. 5, de VHistoire des végétaux fossiles,nbsp;lequel constitue Ie type de cetle espéce; mais j’ai vu, étiquetés sous cenom, plusieursnbsp;échantillons parmi lesquels il y a certainement deux formes différentes, Tunenbsp;identique aux N. aculifolia et N. angustifolia et raunie des poils caractéristiques,nbsp;l’autre différente par sa nervation et par l’absence de poils, et représentée par desnbsp;spécimens d Alais, de Saint-Étienne et de Carmaux. Or, Brongniart indique pré-cisément Alais et Sainl-Etienne comme provenances de son JV. cordata, et je n’ai jamaisnbsp;vu d’aucune de ces deux localités un seul échantillon muni de poils, pouvant êtrenbsp;rapporté a l’espéce dont je parle en ce moment. C’est done a tort, é mon avis, qu’on anbsp;désigné cette espéce, é diverses reprises, sous Ie nom de N. cordata.

Ainsi je crois que Ie N. cordata de Lindley et Hutton (’), de Leebotwood, prés Shrewsbury, devrait être rapporté plutót au N. acutifoUa, c’est-i-dire au N. Scheuchzeri,nbsp;avec ses grandes pinnules aiguës, accompagnées de folioles orbiculaires ou ovalesnbsp;beaucoup plus petites. En tout cas, comme l’a fait remarquer M. Lesquereux, il ne

(1) nbsp;nbsp;nbsp;Gutbier, Abdr. und Versteiner. d. Zwickauer Schwarzkohlengeb., p. 52, pl. Vil, flg. 6, 6 a.

(2) nbsp;nbsp;nbsp;H. B. Geinilz, Die Versteiner. d. Sleinkohlenform. in Sachsen, p. 22, pl. 27, fig. 8, 8 A (repro»nbsp;duisant t’échantillon déjA figure par Gutbier).

(3) nbsp;nbsp;nbsp;Lindley et Hutton, Fossil Flora of Great Britain, t. I, pl. 41.

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saurait y avoir aucune hésitation pour Ie N. cordata du Cap Breton figuré par Bunbury (‘) avec les poils donl j’ai parlé, et auquel l’auteur lui-même rattache. commenbsp;variété, Ie N. angustifolia.

De même Ie N. cordata de Piesberg et d’Ibbenbühren, figuré, sous Ie nora de Dictyopteris cordata, Roemer (’), présente les mémes poils caractéristiques; Ie dessinnbsp;donné par eet auteur n’indique pas de vraies anastomoses des nervures entre elles,nbsp;mais bien une nervation uévroptéroïde; d’ailleurs les empreintes laissées par les poils,nbsp;couchés obliquement sur les nervures, simulent souvent de fausses auréoles. M. denbsp;Rcehl, qui a étudié la flore des mêmes localités, n’a pas hésité S replacer dans Ienbsp;genre Nevropteris réchantillon figuré par Roemer, mais il n’en a pas moins conservénbsp;comme génériquement distinct Ie Dictyopteris cordata, qui avait été pourtant fondé surnbsp;eet échantillon, et il a représenté sous ce nom deux empreintes dont Tune paraltnbsp;réellement ofïrir une nervation aréolée (’), tandis que l’autre, celle de lapl. XV, fig. 12,nbsp;est encore, trés certainement, un Nevropteris identique au N. acutifolia.

Enfin, il me parait trés probable que c’est cette même espéce, dont j’ai constaté 1’existence è Lens et a Bully-Grenay, que M. 1’abbé Boulay a signalée dans Ie bassinnbsp;houiller du nord de la France ê Somain et é Vermelles sous Ie nom de N. cordata (‘).

R faut done, comme l’avait indiqué M. Lesquereux (“), réunir toutes ces formes sous un seul et même nom , mais la découverte d’un caractére nouveau, quelquenbsp;saillant qu’il puisse être, n’autorise pas é créer un nom nouveau pour une espéce déjénbsp;décrite, et il faut évidemment conserver Ie nom de N. Scheuchzeri, qui a incontesta-blement la priorité. Je ne pense pas d’ailleurs qu’il puisse y avoir de doute surnbsp;l’identité de 1’espéce d’Hoffmann avec celles que je viens de passer en revue : je n’en ainbsp;pas vu les échantillons types, mais la forme en est caractéristique, et Ie N. angustifolia

(1) nbsp;nbsp;nbsp;Bunbury, On foss. plants from the coal form, of Cape Breton. Quarterly Journ., i. 3 (1847),nbsp;p. 423, pi. XXI, fig. 1. 1 A, B, C, D, E, F.

(2) nbsp;nbsp;nbsp;F. A. Rcfimer, toe. cit., p. 186, pi. XXIX, fig. 4.

(3) nbsp;nbsp;nbsp;V. Roehl, loc. cit., p. 50, pi. XXI, f. 7 b.

(4) nbsp;nbsp;nbsp;N. Boulay, Le terr. houiller du Nord de la France et ses végét. foss., p. 29.

(5) nbsp;nbsp;nbsp;Plus récerameiit, notammenl dans sa Coal Fora of Pennsylvania, p 89, M, Lesqueréuxa séparénbsp;le TV. angustifolia Broogt. de son N- hirsuta, en indiquanl 1’espèce de Brongniart comrae dépourvuenbsp;des poils qui caractérisent le N. hirsuta, el de plus comme ayant des I'euilles plus étroiies li nervationnbsp;plus serrêe. J'ai dil plus haul que les échantillons types de Brongniart étaient manifesiemenl munisnbsp;de poils; quant A la forme, elle m’a paru varier dans des limiles trop étendues pour servir de base Anbsp;une separation en deux espèces; M. Lesquereux reconnait du resle lui-même (p. 91) que ce caractérenbsp;seul ne permetirait pas la distinction et qu’il peut rester un doute sur la valeur des espèces ainsinbsp;séparées.

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Brongt. lui est certainement identique, tandis que Ie N. Scheuchzeri de Brongniart (') ne lui ressemble pas autant; je n’ai pu retrouver au Muséum l’échantillon représenténbsp;sous ce nom i !a pl. 63, fig. 5, de VHistoire des végélaux fossiles, et m’assurer s’ilnbsp;possédait bien les poils qui caractérisent si nettement cette espêce; mais j’ai trouvé,nbsp;étiquetés sous ce nom, des échantülons de Wilkesbarre en Pennsylvanie, qui sontnbsp;bien identiques au N hirsnta de M. Lesquereux. Les figures d’Hoffmann ne représententnbsp;pas ces poils, mals ils sont indiqués, comme je l’ai dit, sur les figures des échantillonsnbsp;de la mêrne localité, de Piesberg, que Roemer a publiées sous Ie nom de Dictyopterisnbsp;cordata, et qui me paraissent bien répondre a la même espèce, correspondant seulementnbsp;d des pinnules de grande taille. Roemer a également figuré, et placé dans Ie genrenbsp;Bictyopteris, un Nevropteris Scheuchzeri, de Piesberg (’), dont la nervation, évidemmentnbsp;névroptéroïde, n'offre aucune anastomose véritable. Quant au Dictyopteris Scheuchzerinbsp;de M. de Roehl, les nervures paraissent, d’aprês la figure qui en est donnée O, formernbsp;de véritables aréoles, et cette espèce doit, par conséquent, rester d part, d moins quenbsp;Pauteur n'ait été trompé par Ie croisement des poils avec les nervures, ce que 1’examennbsp;de Péchantillon original permettrait seul de vérifier.

En résumé, la synonymie de cette belle espèce peut être indiquée ainsi qu’il suit:

rvevropteris SciieucUzeri. Hoffmann (1826). an Brongniart? non Gutbier (‘).

Hevropteris angustifolia. Brongniart (1828-1836).

Nevropteris acutifolia. Brongniart (1828-1836). Gutbier. Ettingshausen. Geinitz. Roemer, an Sternberg ?

Nevropteris cordata. Bindley et Hutton. Bunbury. Roehl. Boulay. non Brongniart.

Nevropteris hirsuta. Lesquereux (1858).

Dictyopteris Scheuchzeri. Roemer, non Roehl.

Dictyopteris cordata. Roemer. Roehl (pars).

Dictyopteris süb-Brongniarti. Grand’Eury.

Mieres, Felguera, sud-est d'Olloniego, Sauna, Ciano, Santa-Ana, Mosquitera. C’est

(1) Brongniart, loc. cit., N. Scheuchzeri, p. 230, pl. 63, fig. 5.

02) F. A Roemer, Diclyopleris Scheuchzeri, loc. cit., p. 186, pl. XXXII, fig. 1.

(3) nbsp;nbsp;nbsp;V. Roehl, loc. cit., p 49, pl. XXI, f. 12.

(4) nbsp;nbsp;nbsp;II no rae parait pas possible de róunir k cette espèce l’échantillon figuré sous ce nom par Gutbier,nbsp;loc. cit., pl. VIII, tig 4 et 5.

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évidemment celte espèce, abondanle dans Ie bassin central des Asturies, qui a été citée sous Ie nom de D. Brongniarti dans Ie Bulletin de la Commission de la Carte géologiquenbsp;d’Espagne, comme rencontrée sur divers points du bassin.

J’ai indiqué (') les caractères qui Ia séparent de Fespèce de Gutbier, et ne crois pas utile d’y revenir ici: elle se présente dans les Asturies sous les mêmes formes que dansnbsp;Ie nord de Ia France, et associée avec les mêmes espèces. Geile association si conslantenbsp;me fail me demander si ce ne serail pas elle qui aurait servi de type ci Bunbury pour l’éta-blissement de son Dictyopteris obliqua {'); mais la figure donnée par eet auteur ne permetnbsp;guère d’identification, la nervation ne paraissant pas reproduce trés fidèlement. Lesnbsp;figures plus complètes données par M. Lesquereux dans son Atlas to the Coal Flora ofnbsp;Pennsylvania, pl. XXIII, fig. -i ^ 6, viennent S 1’appui de cette hypolhèse, mais ne per-mettent pourtant pas de résoudre la question en toute certitude.

Je dois done me bomer a appeler l’attention sur ce point, en faisant simplement remarquer que Ie Dictyopteris sub-Brongniarti se trouve associé en Espagne et dans Ienbsp;Pas-de-Calais, comme Ie Dictyopteris obliqua au Canada, avec Ie Nevropteris Scheuchzeri etnbsp;Ie Pecopteris abbreviata, sans parler du Nevropteris rarinervis Bunbury, que je n’ai pas vunbsp;des Asturies, mais dont j’ai constate la présence assez fréquente èi Lens et k Bully-Grenay.

T^nioptëris jejunata. Grand’Eury,

Tineo. Gette espèce, dont j’ai pu voir plusieurs spécimens étiquetés par son auteur, facilement reconnaissable d’ailleurs k sa nervation, se montre k Tineo bien conforme auxnbsp;échantillons du centre de la France, et surtout complètement identique k ceux de lanbsp;Grand’Combe, dans Ie Gard. Elle n’avait pas encore été signalée hors de France.

Alethopteris lonchitica. Schlotheim (sp).

Santo-Firme. G’estla seule localité d’oü M. Ch. Barrois ait rapporté des empreintes de cette espèce, et je ne l’ai vue d’aucun des points oü elle est citée par Ie Bulletin de lanbsp;Commission de la Carte géologique d’Espagne (Sama de Langreo, Mieres, Cangas de Tineo).nbsp;J’ai bien vu de Ciano une empreinte qui semble être celle dun Alethopteris, mais bien qu’ellenbsp;ne soit pas déterminable spécifiquemeni, elle n’apparlient certainement pas k l’A. lonchitica, qui m’a paru, en général, dans Ie nord de la France, cantonné dans des niveauxnbsp;inférieurs k ceux oü se rencontre, par exemple, Ie Dictyopteris sub-Brongniarti.

(1) nbsp;nbsp;nbsp;Explication de la Carte géologique de la France. T. IV, 2’ par lie. Végét. foss. du terr. houiller,nbsp;p. 55, pl. CLXV, fig.1, 2.

(2) nbsp;nbsp;nbsp;Bunbury, loc. cit, p. 427, pl. XXI, fig. 2,

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Pecopteris arguta. Bi'ongniart.

Tineo.

Pecopteris oreopteridia. Schlotheim (sp).

Tineo. Absolument identique aux échantillons du bassin d’Alais avec lesquels je l’ai comparé.

Pecopteris arrorescens. Schlotheim. (sp).

Tineo.

Pecopteris cyathea. Schlotheim. (sp).

Lomes. Je ne crois pas me tromper en inscrivant ici Ie nom de cette espèce; toutefois l’état fructifié des échantillons que j’y rapporte peut laisser un certain doute surnbsp;ridentification.

Pecopteris abbreyiata. Brongniart.

Sama, Ciano. Cette espèce parait être particulièrement abondante dans cette dernière localité; j’en ai vu de Ciano de nombreux échantillons, les uns fertiles, les autres stériles,nbsp;montrant toutes les variations de forme qu’on observe suivant les différentes parties de lanbsp;fronde auxquelles on a affaire. Ils sont absolument conformes aux échantillons du nordnbsp;de la France qui se trouvent, soit au Muséum, et qui ont servi de types a Brongniart (‘)nbsp;pour 1’établissement de cetie espèce, soit k l'Ecole des Mines. Suivant la face des pinnulesnbsp;que présenten! les empreintes, suivant aussi, sans doute, l’état dans lequel se trouvaientnbsp;lespennes de cette fougère au moment de leur enfouissement dans les vases qui nousnbsp;les ont conservées, tantót la nervation apparait parfaitement nette, tantót elle estmasquéenbsp;plus OU moins complètement par des poils courts, tins et abondants, appliquésnbsp;sur la face supérieure du limbe, qui dissimulent parfois absolument les nervures. J’ainbsp;constaté sur les échantillons mêmes de Brongniart l’existence de cette villosité, qui peutnbsp;être, com me je viens de Ie dire, plus ou moins visible, et qui a souvent fait désigner cettenbsp;espèce sous Ie nom de Pecopteris villosa. Ainsi il y a certainement identité entre tenbsp;P. abbreviata type et les figures donnéesparCeinitz souslemm de Cyatheitesvillosus, dansnbsp;la Flore houillère de Saxe (’), a la pl. 29, fig. 6 k 8, parmi lesquelles la figure 7 A repré-sente la nervation et la villosité de cette espèce avec une fidélité parfaite. Les échantillonsnbsp;que j’ai vus de Mazon Creek, dans Tlllinois, étiquetés sous ce nom de Pecopteris villosa,nbsp;semblent se rapporter aussi k la même espèce.

(1) nbsp;nbsp;nbsp;Brongniari, loc. cil., p. 321, pl. 115, fig. 1-4.

(2) nbsp;nbsp;nbsp;H. B. Geinitz, loc. Ctt., p. 25, pl. 29, fig. 6 8.

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II ne serait pas impossible, du reste, qu’il fallüt réunir Ie P. abbreviala et Ie P. villosa Brongt. (’), qui proviennent, il est bon de Ie remarquer, des mêmes localités ou J peunbsp;prés; du moins celui-ci est de Camerton prés Bath, en Angleterre, et l’un des échan-tillons types de celui-la, celui qui est figure a la pl. 115, fig. 1, de VHistoire des végétauxnbsp;fossiles, vient des environs de Bath. J’ai examiné au Muséum Ie type du P. mllosa : lanbsp;nervation en est absolument indistincte et il est même trés difficile, réchantillon ayantnbsp;été sans doute un peu altéré par Ie temps, de discerner la trace des « écailles sétacéesnbsp;flliformes » qui, d’après Brongniart, garnissaient la face inférieure des pinnules; sur unnbsp;des angles de eet échantillon apparait un fragment de penne k pinnules plus petites, ennbsp;parlie soudées entre elles, beaucoup plus analogue au P. abbreviala. Mais il n’est pasnbsp;possible de se prononcer positivement sur les rapports exislant entre ces deux espèces;nbsp;dans Ie P. abbreviala, \es polls me paraissent occuper la face supérieure et non la facenbsp;inférieure des pinnules; de plus les rachis, toujours striés en long, ne présgntent,nbsp;en général, que quelques ponctuations rares et assez peu marquées, tandis que Ienbsp;P. villosa possède, ainsi que l’indique la figure, des rachis trés nettement ponctués;nbsp;enfin les pinnules du P. abbreviala n’aiteindraieut pas la dimension de celles dunbsp;P. villosa; il estvrai que ces deux derniers caractères, grandeur des pinnules, fréquencenbsp;et netteté des ponctuations, pourraient correspondre aux portions les plus inférieuresnbsp;de la fronde, les rachis y étant munis d’écailles qui, comme cela a lieu d'ordinaire,nbsp;seraient devenues plus rares dans les portions plus voisines du sommet. En résumé, lanbsp;nervation du P. villosa type restant inconaue, je doute qu’il faille lui réunir Ienbsp;P. abbreviala (’), malgré sa villosité bien constatée.

Une autre question, qui a été soulevée a propos du P. abbreviala, est de savoir s’il n’est pas identique au P. Millóni Artis (sp.) (h, dont te nom, datant de 1825, auraitnbsp;alors la priorité. J’ai cherché a la résoudre, é l’occasion de l’examen des empreintes desnbsp;Asturies, mais bien que je n’aie pu, non plus, arriver k une conclusion tout è fait sure,nbsp;je peuche cependant vers la négative. La forme générale des pinnules indiquée par

(1) nbsp;nbsp;nbsp;Brongniart, loc. cil., p. 316, pl. 104, fig. 3.

(2) nbsp;nbsp;nbsp;Si 1’identilé des deux espèces était établie, Ie nom du P. villosa, figuré dans la 8* livraison etnbsp;décril dans la 9* livraison de VHistoire des végétaux fossiles, dovrail, par droit de priorité, prévaioirnbsp;sur celui de P. abbreviala, décril dans la 9* livraison et figuré seulemeni dans la 10’. 11 est vrai quenbsp;Ie nom de P. abbreviala se irouve seul cité dans le Prodrome de 1828, k l’exclusion du P. villosalnbsp;mais il n'est que cité et non décrit, ce qui ne constiiue pas la publication de 1’espèce.

(3) nbsp;nbsp;nbsp;Artis, Antedil. Phylology, pl. XIV, Filiciles Milloni,

. I

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la figure d'Artis paralt bien analogue éi celle du P. abbreviata; mais la nervation n’est pas figurée, ce qui rend a peu prés impossible une assimilation, ce caractère étant Ienbsp;seul sur lequel on puisse s’appuyer surement; de plus la figure et la diagnose donnéesnbsp;par l’auteur indiquent des sores marginaux ou presque marginaux, tandis que, commenbsp;je l’ai sigrialé ('), chez Ie P. abbreviata les groupes de capsules couvrent toute la facenbsp;inférieure des pinnules etne sont nullement marginaux. Les figures données par Geinitznbsp;sous Ie nom de Cyatheites Miltoni (’) montrent aussi (pl. 30, fig. 6, 6 A; et mèmenbsp;C. Miltoni, var. abbreviatus, tig. 8, 8 A, 8 B) des fructifications presque marginales.nbsp;Ce caractère, de la disposition des sores, me parait assez important pour que je croienbsp;devoir regarder Ie P. abbreviata comme décidément distinct du P. Miltoni. Quant a sanbsp;réunion avec Ie P. polymorpha Brongt., proposée par divers auteurs, il est h peine utilenbsp;de rappeler que les caractèrcs de la fructification séparent absolument ces deux espèces,nbsp;Ie P. abbreviata ayant des capsules courtes A'Asterotheca, et Ie P. polymorpha denbsp;longues capsules aiguës de Scolecopteris C). Elles appartiennent, du reste, èi desnbsp;niveaux différents.

Pecopteris dentata. Brongniart.

Ciano, Santa-Ana; Tineo. Outre des pennes parfaitement nettes de cette espèce, que Brongniart avait déjè signalée dans Ie terrain houiller des Asturies (‘), èi Sama,nbsp;j’ai observé, parmi les empreintes de Ciano, les expansions foliacées irrégulièrementnbsp;découpées (Aphlebia) qui occupent, chez cette fougère, la base de chaque penne a sonnbsp;point d’insertion sur Ie rachis principal. Je n’ai pas vu de pennes de Sama, mais mêmenbsp;en l’absence de Findication de Brongniart, son existence y serait établie par 1’existence,nbsp;parmi les écliantillons recueillis par M. Barrois, de ces Aphlebia caractéristiques, biennbsp;conformes è la figure du Fucoides filiciformis, var. e Gutbier (’).

(1) nbsp;nbsp;nbsp;Loc. cit., p 85, 86.

(2) nbsp;nbsp;nbsp;H. B. Geinitz, loc. cit., p. 21; pl. 30, filt;;. 5-8; pl. 31, fig. 1-4.

(3) nbsp;nbsp;nbsp;Le ƒ'. Miltoni de Brongniart {Hist. cl. végél. foss., p. 333, pl. 114. lig. 1-8), au contraire, me parait,

d’après le caractère même de la Iructiöcation, devoir ótre réuni au/’, polymorpha'. les échantillons représentés è la pl. 114, fig. 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6, de VHisloire des végélaux fossiles, ne différent de cette espèce par

aucun caractère appréciable; la localilé indiquée comme provenance, le Bousquet prés Lodève, correspond ii l’étage houiller supérieur, c’est-è-dire au niveau du P. polymorpha et non du vrainbsp;P. Miltoni; enfin réchanlillon fructifié de la fig. 1 présente précisément les grandes capsules aiguës denbsp;.8co/ecojotms qui caractérisent le P. polymorpha. Quant è 1’échantillon fig. 8 de la même planche,nbsp;indiqué comme étant de Saarbrücken, Schimper en a fait le type d’une espèce.nouvelle, sous le nom denbsp;Goniopteris brevifolia {Traité de paléont. végét., t. 1, p. 546).

(4) nbsp;nbsp;nbsp;Brongniart, Hist. d. végét. foss., p. 346.

(5) nbsp;nbsp;nbsp;Gutbier, loc. cit, p. 11, pl. I, fig. 8.

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Pecopteris polymorpha. Brongniart.

• Lomes, Tineo.

Pecopteris Bucklandi. Brongniart.

Tineo. Cetle espèce n’avait pas encore, je crois, été signalée dans les Asturies; mais, d’après Ie Bulletin de la Commission de la Carte géologique d’Espagne, elle auraitnbsp;été observée a Guardo, province de Palencia.

Pecopteris Pluckeneti. Schlotheim (sp).

Tineo. Du moins je crois devoir rapporter i cette espèce une empreinte trés analogue è certaines formes réduites du P. Pluckeneti, portant des pinnules plus petites que Ie type,nbsp;mais découpées de la même manière, que j’ai observées fréquemment è la Grand’nbsp;Combe, dans Ie Gard.

Lepidodendron aculeatum. Sternberg.

Mier es.

Lepidostrobüs variabilis. Bindley et Hutton.

Santo-Firme.

SiGiLLARiA TRANSVERSAUS. Brongniart.

Santo-Firme.

Santo-Firme.


Mier es.


SIGILLARIA ScHLOTHEiMi. Brongniart. SiGiLLARiA Candollei. Brongniart.nbsp;SIGILLARIA CONFERTA. Boulay.

Santo-Firme.

SIGILLARIA iiEXAGONA. Brongniart.

Santo-Firme. Je crois devoir désigner sous ce nom, plutót que sous celui de S. eie^'ans,réchantillonrecueilli h Santo-Firme par M. Ch. Barrois, malgréla réunion indiquéenbsp;par Brongniart pour ces deux espèces, les cicatrices foliaires du S. hexagona, ennbsp;forme d’hexagone presque régulier, me paraissant différer de celles du S. elegans, dansnbsp;lesquelles la portion inférieure de 1’hexagone est beaucoup moins haute que la portionnbsp;supérieure.

SIGILLARIA TESSELLATA. Brongniart.

Mieres.

Outre ces espèces, bien déterminables, M. Ch. Barrois a rapporté de Santo-Firme

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plusieurs fragments de Sigillaires décortiquées et qui par suite ne peuvent être nommées; quelques-uns paraissent appartenir au groupe du S. Cortei Brongt., k cótes étroites et Snbsp;cicatrices espacées. Un autre fragment, provenant i'Olloniego, rappelle Ie S. contractanbsp;Brongt.; un autre, des environs de Pola de Lena, Ie S. elliplica Brongt.; mais ils sontnbsp;Irop mal conservés pour permettre une déterminaüon spéciflque.

II a recueilli aussi k Mosquitera un petit échantillon, malheureusement trés fragmentaire, qui semble appartenir a la section des Clathraria et se rapprocher dunbsp;S. Brardi Brongt,; il en diffèrerait cependant par ses mamelons plus hauls, moins étirésnbsp;dans Ie sens transversal, et présentant la forme d’un hexagone régulier. II n’est pasnbsp;possible, sur un fragment aussi peu complet, de Juger si Ton a affaire é une espècenbsp;nouvelle.

CoRDAiTES BORASsiFOLius. Sternberg (sp).

Jlfiem. Outre les feuilles de Mieres que je rapporie é cette espèce,J’ai remarqué,parmi les empreintes recueillies é' Onis, un rameau de Gordaïte portant des cicatrices foliairesnbsp;trés nettes (Cordaicladiis), trés analogue, sinon identique, ^ celui que M. Grand’Eurynbsp;a flguré k la pl. XXVIII, fig. 1, de sa Flore carbonifère; et, parmi les échantillons denbsp;Quiros, un moule d’étui médullaire tout é fait semblable é YArtisia approximata Bindleynbsp;et Hutton (sp).

Enfin je signalerai, comme appartenant peut-être a des végétaux du même groupe, un petit Trigonocarpus de Cümo, et une graine ailée, de la même localité, qui paraltnbsp;se rapporter au genre Jordania Fiedler.

Walchia piniformis. Schlotheim (sp).

Tineo. Ce n’est qu’avec un certain doute sur la détermination spécifique que j’inscris ce nom, l’échantillon que j’ai examiné étant fort incomplel: c’est un fragment d’unnbsp;gros rameau non muni de ramules, mais portant seulement des feuilles aiguës; ilnbsp;appartient manifestement au genre Walchia et se rapproche plus du W. piniformis quenbsp;de tout autre, mais je ne puis Ie nommer d’une fagon absolument sure.

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En reprenant les indications de localités qui viennent d'être données pour chaque espèce, on peut former les listes suivantes, qui donnent un aper^u de la flore desnbsp;diverses localités explorées par M. Ch. Barrois.

BASSIN CENTRAL.

NOMS

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E SPEC ES

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Calamites Suckowi...........

— Cisti.............

Asterophylliles equisetiformis........

. .-h- •

Annularia microphylla......¦ . t .

— sphenophylloïdes.........

Sphenophyllum cuneifolium........

— nbsp;nbsp;nbsp;saxifragaefolium.......

— nbsp;nbsp;nbsp;emarginatum........

... .

. . . .

Sphenopteris formosa..........

Mariopteris latifolia...........

Nevropteris tenuifolia..........

— nbsp;nbsp;nbsp;Scheuchzeri . . .......

Dictyopteris sub-Brongniarli . ........

• • ¦

.. ..

. . . .

Pecopteris abbreviata. ..........

. .-f-- •

— nbsp;nbsp;nbsp;deniala............

..

Lepidodendron aculeatum.........

Sigillaria Candollei...........

• ¦ -

......

— tessellata...........

Cordaites borassifolius..........

¦ • ¦

.

Gette flore est celle de l’étage houiller moyen et plus particulièrement celle des parties élevées de eet étage, telle exaclement qu’on l’observe i Lens et S Bully-Grenaynbsp;dans Ie Pas-de-Calais et autour de Mons en Belgique, el je n’hésite pas k rapporter èi cenbsp;niveau, c'est-a-dire è l’étage supra-moyen de M. Grand’Eury, l’ensemble du bassinnbsp;central des Asturies. Le petit nombre d’espèces que j’ai eues sous les yeux, bien qu’il


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si les couches exploitées sur ces divers points sont rigoureusement contemporaines ou s’il y a entre elles des différences d’Sge secondaires. II serait possible, par exemple,nbsp;que les couches de Mieres, oü les Sigillaires semblent, d’après Ie tableau précédent, plusnbsp;abondantes que sur les autres points du bassin explorés par M. Barrois, correspondissentnbsp;è un niveau plus bas et fussent utl peu plus anciennes que celle de Sanaa et de Giano.nbsp;Mais il faudrait, pour rafflrmer, et pour arriver S leur classement relatif, connaitre ènbsp;fond la flore de ces diverses localités; ce n’est que par des études prolongées faitesnbsp;sur les lieux qu’on pourrait résoudre en toute certitude ces questions de détail.

BASSINS SEPTENTRIONAUX

SANTO-FIRME.

Du petit bassin de Santo-Firme, au nord d'Oviedo, j’ai reconnu les espèces sulvantes:

Calamites Cisli. Alelhopteris lonchitica. Un Pecopteris peu déterminable qui pourrait être Ie P. cequalis Brongt. Lepidostrobus variahilis. Sigillaria transversalis;nbsp;S. Schlolheimi; S. conferta; S. hexagona; avec des fragments décortiqués, dontnbsp;quelques-uns, comme je l’ai dit, appartiennent au groupe du S. Cortei.

Ges diverses espèces sont de 1’étage houiller moyen , mais elles paraissent indiquer un niveau un peu plus bas que la flore du bassin central. L’absence dunbsp;Nevropteris Scheuchzeri, du Dictyopteris sub -Brongniarti, des Pecopteris abbreriata elnbsp;denlata n’est, il est vrai, qu’une preuve négative S laquelle on ne saurait attacher denbsp;valeur sérieuse, surtout en présence d’un aussi petit nombre d’échantillons; de inêmenbsp;l’abondance relative des Sigillaires peut n’être que fortuite etl’examen fait sur les lieuxnbsp;pourrait seul prouver s’il en est ainsi dans la réalité. Mais deux ou trois des espècesnbsp;que je viens de citer fournissent des preuves positives dans Ie même sens: VAlelhopterisnbsp;lonchitica me paralt, d’après mes propres observations, conformes è celles de M. l’abbénbsp;Boulay, caractériser dans Ie nord de la France les régions moyenne et inférieure denbsp;l’étage houiller moyen; il est, notamment, commun S Vicoigne, oü l’on exploite lesnbsp;couches inférieures du bassin. G’est de Vicoigne également que provient Ie Sigillarianbsp;conferta. Le Sigillaria transversalis et, si son existence élait bien établie, Ie Pecopterinbsp;wqualis, viendraient témoigner dans le même sens.

Aussi, saus pouvoir rien afflrmer, ce que ne permet évidemment pas une

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connaissance aussi peu compléte de leur flore, suis-je porté è regarder les couches exploitées è Santo-Firme comme appartenant é la partie moyenne, sinon a la parlienbsp;inférieure du terrain honiller moyen, é 1’étage moyen proprement dit de M. Grand’Eury.

ARNAO.

Je n’ai vu d’Arnao qu’un fragment de tige mal conservé, portant des mamelons rhomboïdaux saillants éiroitement imbriqués, qui semble, mais sans certitude, senbsp;rapporter au Sigillaria Brardi. Get échantillon ne suffirait pas pour fixer lAge desnbsp;couches de ce petit bassin; mais M. Geinitz a publié, il y a quinze ans, (') une listenbsp;d’pspèces de cette provenance, que je crois utile de reproduire ici:

t Calamites cannwformis; Cal. Suckowi. Nevropteris gigantea {?) Odontopteris Brardi. Cyatheites dentatus. Alelliopteris Pluckeneti. Sigillaria Brardi; Sig. cyclostigma ;nbsp;Sig. Knorri (?); Sig. Dournaisi {?); Sig. mamülaris. Cordaites borassifolius. »

La présence, parmi ces plantes, du Pecopleris Pluckeneti, du Sigillaria Brardii et surlout de YOdontopteris Brardi, indique formellement l’étage houiller supérieur:nbsp;l’Odontopteris Brardi ne se trouve guère, en France, que dans la région moyenne denbsp;eet étage, correspondant aux couches de Saint-Étienne; d’un autre cóté les Sigillairesnbsp;cannelées n’ont persisté qu’assez peu de temps dans Ie houiller supérieur, de sorte quenbsp;la présence simultanée de ces diverses espèces végétales conduit é ranger les couchesnbsp;d’Arnao au sommet de l’étage sous-supérieur ou é la base de l’étage supérieur propremennbsp;dit de M. Grand’Epry.

FERRONES.

La collection Paillette, déposéeau Muséum d’Histoire Naturelle, renferme plusieurs belles empreintes du petit bassin de Ferrones, au sud d’Arnao. J’y ai reconnu les espècesnbsp;suivantes;

Annularia sphenophylloïdes; An. stellata. Odontopteris Brardi. Pecopteris oreopteridia; P. dentata; P. polymorpha; P. unita. Et un beau Sphenopleris du groupenbsp;des Sphenopteris pécopteroïdes, se rapprochant beaucoup du Sph. goniopteroïdes Lesq. (’),nbsp;dont il diffère cependant par ses nervules plus arquées et pour la plupart dichotomes, lesnbsp;inférieures divisées même par deux dichotomies successives.

Un échantillon de la même provenance, qui se trouve dans les collections de l’Ecole des Mines, m’a offert en outre Ie Pecopteris arguta.

(1) nbsp;nbsp;nbsp;H. B. Geinitz, Neiies Jahrb. f. Mineral. 1861, p. 283, Beitr. z. aelteren Flora u. Fauna.-

(2) nbsp;nbsp;nbsp;L. Lesquereux: Coal-Flora of Pennsylvania, p. 269; pl. LV, fig. 34.

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Ces diverses plantes sent celles du houiller supérieur, et je ne pourrais, au sujet de VOdontopleris Brardi, que répéter ce que je viens de dire h l’occasion de sanbsp;présence dans Ie bassin d’Arnao, Les couches de Ferrones me paraissent done devoirnbsp;être rangées dans 1’étage houiller supérieur proprement dit, ou tout au moins au sommetnbsp;de 1’étage sous-supérieiir.

BASSIN OCCIDENTAL.

TINEO.

La flore de Tineo est bien représentée dans la collection de M. Barrois et permet de fixer assez exactement FSge de ce bassin. Elle comprend:

¦ Annularia stellaia. Sphenophyllum oUongifolium ; Sph. angustifolium. Sphenopteris voisin du Sph. chcerophylloïdes. ToBniopteris jejumta. Pecopteris arguta; P. oreopteridia;nbsp;P. arborescens; P. dentata; P. polymorpha ; P. Buchlandi; P. Pluckeneti. Walchianbsp;piniformis.

Toutes ces plantes, a l’excepiion du P. dentata qui se montre déja dans l’étage houiller moyen, sont essentiellement propres è l’étage houiller supérieur; c’estnbsp;exactement la flore que l'on peut observer dans Ie bassin du Gard, h la Grand’Combe etnbsp;plus particulièrement dans les couches les plus élevées de cette houillère, dans Ie faisceaunbsp;de Champclauson. Je rangerais, d’après cela, sans hésitation, les couches de Tineo dansnbsp;l’étage sous-supérieur de M. Grand’Eury, et plutót dans la région la plus élevée denbsp;eet étage.

LOMES.

Je n’ai reconnu, de Lomes, que deux espèces, les Pecopteris cyathea et polymorpha: dies sufflsent pour permettre d’affirmer que les couches exploitées dans cette localiténbsp;appartiennent au terrain houiller supérieur, mais sans préciser davantage; d’ailleursnbsp;il résulte des observations de M. Ch. Barrois que les couches de Lomes appartiennentnbsp;encore au bassin de Tineo, dont dies occupent la partie inférieure. Ce bassin, situé èinbsp;50 kilomètres environ é 1’ouest de celui d’Oviedo, et complètement séparé de celui-ci,nbsp;en est aussi, comme on Ie voit, différent comme niveau; il s’est même, peut-être,nbsp;écoulé un certain intervalle de temps entre la fin de la formation de l’un et Ie commencement des dépóts qui ont donné naissance èi l’autre.

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M. Barrois n’a pu trouver aucune empreinte dans Ie petit bassin isolé de Gangas de Tineo; il pense qu’il n’a été séparé de celui de Tineo, dont il estnbsp;extrêmement rapproché, que par des dénudations récentes. Le Bulletin de la Commissionnbsp;de la Carte géologique d’Espagne cite en effet, de cette provenance (p. 149), lesnbsp;Alethopteris aquilina et Grandini, qui sont bien du terrain houiller supérieur; il indique,nbsp;il est vrai, de la même localité, le Sphenopteris tenuifolia, qui est du culm; mais on doitnbsp;penser, comme je 1’ai dit plus haut, qu’il a pu y avoir dans les listes de ce Bulletinnbsp;quelques erreurs de détermination, et l’on doit avoir affaire ici é I’une d’entre elles.

RÉSUMÉ.

En résumé, les empreintes recueillies par M. Ch. Barrois ('jétablissent positivement 1'existence, dans les Asturies, des deux grands étages dans lesquels se subdivise lenbsp;vrai terrain houiller (‘).

Le houiller supérieur est représenté a Tineo, a Lomes, h Arnao et a Ferrones,

(1) nbsp;nbsp;nbsp;J’avais espéré que l’exameD des plantes houillères de la collection De Verneuil pourrait me fournirnbsp;quelques renseiguemenls complémentaires sur la flore carbonifère des Asturies; mais je n'y ai irouvénbsp;pour ainsi dire, aucune empreinte de ce bassin. 11 n’y a, d’ailleurs, que deux localités qui soient repré-sentêes dans cette collection par un nombre tant soit peu notable d’échanlillons : ce sont Ogasa, présnbsp;San Juan de las Abadesas (prov. de Gerona), et San Felices (prov. de Palencia). D’après les indications,nbsp;un pen insufBsantes, fournies par ces échantillons, les couches d’Ogasa me paraissent appartenir a lanbsp;base du houiller supérieur, et celles de San Felices au sommet du houiller moyen.

(2) nbsp;nbsp;nbsp;Ce travail était rédigé depuis quelques semaines, quand j’ai regu, de M. Ch. Barrois, communi-calion d’une note manuscrite de M. Grand’Eury, qui avait eu ces empreintes entre les mains, et avaitnbsp;été conduit, par l’examen rapide qu’il en avait fait, é des conclusions stratigraphiques entièrementnbsp;semblables é celles que je viens d’exposer. Cette note, que j’ai été heureux de trouver en concordancenbsp;si compléte avec la mienne, vient d’être publiée dans les Annales de la Société géologique du Nordnbsp;(T.IX, p. 1 1881).

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— sales depóts de Tineo et de Lomes venant se placer dans l’étage sous-supérieur et vraisem-blablement, tout au moins pour ceux de Tineo, vers Ie haut de eet étage; ceux d’Arnao et de Ferrones occupant peut-être une position un peu plus élevée encore, e'est-k-direnbsp;Ie sommet même de Tétage sous-supérieur, sinon la base de l’étage supérieur propre-ment dit.

Le houiller moyen est représenté dans tout Ie bassin central et è Santo-Firme, les couches de Mieres, Sama, Ciano, etc., appartenant è Tétage supra-moyen, et cellesnbsp;de Santo-Firme paraissant se rapporter plutót ó Tétage moyen proprement dit, sinonnbsp;S Tétage sous-moyen.

Enfin le terrain houiller inférieur, Tétage du culm, se montre dans la Cordal de Lena, è Touest de Pola de Leiïa.

Quant aux petits bassins de Quiros et d’Onis, les quelques empreintes que j’en ai vues ne permettent pas d’en fixer TSge, vu leur petit nombre et Tabsence, parmi elles,nbsp;d’espèces tant soit peu caractéristiques.

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Mémoiie lu è la Société Géologique du Nord dans sa séance du 7 Décembre 1881.

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