DÉCOUVERTES ET CO^~QlJETKS UES EUROPÉENS DANS LINDE.
Cette immense coutrée de l’Asie, conniie sous lo nom classique de l'Inde, est divisée par les Européensnbsp;en presqu’Ue en^deca et presqu’ile au-dela du Gange.nbsp;C'est dans la première, désignée plus communèmentnbsp;sous Ie nom d’Indostan ou Uiudoustan , que se trou-vent les établissements francais.
Avant les conquètes d’Alexandre, il ne parait pas que l’on ait eu des notions Lien exactes sur Vlnde ,nbsp;quoique les sages de Tantiquité allassent s’y instrniienbsp;comme a la source de toute science. Les successeuisnbsp;du conquérant macédonien reculèrent beaucoup losnbsp;connaissances gcographiques du cóté de TOrient, tantnbsp;par mer que par terre; les cótes furent exploiées, etnbsp;la grande ile de Taprobane, aujourd’bui Ceylan,fiitnbsp;découverte. Enliu, on voit parTouvrage dePtoloméo,nbsp;que vers Ie milieu du second siècle de l’ère clirétienne,nbsp;on avait découvert les cótes occidentales de la presqu’ilenbsp;au'dela du Gauge,
Les écrits tronqués de ce savant, joints aux notions faibles, vagues et éparses des Arabes, aux décou-vertes de Marco-Pol, et de quelques voyageurs qiunbsp;avaient pénétré par terre en Asie, formaient, avant Ienbsp;quinzième siècle, toutes les connaissances gèograpblquesnbsp;surlesludes. Le commerce qui se faisait par 1’interinc-diaire des Arabes et des Maures, en Egypte et auxnbsp;Echelles du Levant, était entre les mains des républiqiiesnbsp;d’Italie, de Gènes, et surtout de Venise, qui ètait ainbsp;faite desa puissance, lorsque les découvertes des Por-tugais firent changer la face des affaires.
Après soixante ans d’efforts et de perseverance, ils doiiblèrent le Cap des Tempêtes, aujourd’hui Cap denbsp;Bonne-Espérance; de nouvelles terres , de nouvellesnbsp;mers s’offrirent a leurs yeux, et en 1498» sous lanbsp;conduite de Vasco de Gama, ils abordèrent a Calicut,nbsp;sur la cóte occidentale de l’Indostan.
Ce fut en i5oo qu’ils y firent leurs premiers éla bllssements, sous la conduite de Pedro Alvarez Cabral,nbsp;qui avait treize vaisseaux sous ses ordres. Dans sa routenbsp;les vents contraires l’ayantpoussé versl’Est, il décou-vrit la cóte oriëntale de cette partie de 1’Amérique a la-quelle il donna le nom de terre de Sainte-Croix, aunbsp;jourd’hui le Brésil.
De Calicut, ou ses projets d’établissements avaient écboué, Cabral se rendit a Cananor et a Cochin , oilnbsp;il établit des relations commerciales.
Le second voyage de Gama, le quatrième des Por-tugais aux Indes, en iSoa, est reraarquable par la guerre qu’ils soutinrent contre pliisieurs princes dunbsp;Malabar, par leurs exploits, par les établisscinentsnbsp;qu’ils fondèrent, et par leurs progrès jusqu’en iSo^.nbsp;Ce fut a cette époque que tous les peoples de FOiieut,nbsp;soulevés par la revolution que la découverte des Por-tugais causait dans leur commerce, entreprirent de lesnbsp;expulser des Indes. La cour de Portugal redoublantnbsp;alors ses efforts pour s’assurer Ia preeminence qu’ellenbsp;avait acquise, envoya aux Indes une flotte de vinglnbsp;deux vaisseaux, sous les ordres de Francois d’Abney de,nbsp;qui fut Ie premier vice-roi de l’Inde; des villes fureulnbsp;brulées, des forts furent construils, et des princesnbsp;se reconnurent tributaires des Portugais. En i5i7, ilsnbsp;s’emparèrent de Ceylan, a la faveur des divisions intestines qui régnaient parmi les différents princes dunbsp;pays. Les Hollandals , unis aux Ceylanais, leur eulenbsp;vèrent toutes leurs possessions dans l’ile. Ceux-ci ennbsp;ont été dépossédés a leur tour par les Anglais a la liiinbsp;du siècle dernier.
Les Anglais, après avoir lutté pendant plusieuis années contre la puissance maritime de FEspagiie etnbsp;du Portugal réunis, tentèrent enfin de s’ouvrir unenbsp;route aux Indes ; ce fut vers 1600 qu’ils commeucènbsp;rent a paraitre sur ses mers. La compagnie fondée parnbsp;la reine Elisabeth y envoya sesflottes, qui Irouvènbsp;l ent les Portugais disputant aux Hollandals le privilegenbsp;d’y commei'cer seuls. Ses progrès furent rapides et sesnbsp;accroissements considerables. Malgré les obstacles quenbsp;lui opposèrent les Hollandais et les autres niarcbaudsnbsp;anglais eux-mêmes, elle parviiit a établir des factoronbsp;ries sur toutes les cótes de la presqu’ile eu-tleca dnnbsp;Gange.
Depuis prés d’un siècle, le monde entler retculfssalt des exploits des Portugais et des Espagnols; les Indesnbsp;et le Nouveau-Monde étaient devenus leur proie, etnbsp;Ton ne parlait qu’avec admiration des ricbcsses qu’üsnbsp;tiraient de ces sources inépuisables, saus que les Fraunbsp;cais, leurs plus proches voisins, aspirasseiit encore anbsp;les partager. La première tentative fut faite en 1601 ,nbsp;par une compagnie formée a Saint-Malo; uiais ce nenbsp;fut que sous Louis XIV que les francais acquirentnbsp;dans l’Inde quelque preponderance.
ASPECT GENÉRAL DE L’INDOSTAN. Cette contrée présente l’aspect le plus diversiflé ; d imnbsp;menses fleuves, des rivières innombiables descendentnbsp;des frontières du Thibet, ou s’élève la chaine denbsp;montagnes de \Himalaya^ la plus haute de la terre,nbsp;ou bien de la chaine des Ghattes, qui s’étend du nord aunbsp;sud, dans la partie occidentale et méridionale de lanbsp;presqu’ile; elle jette dans rintérleur plusieurs ramifications, dont Ia principale est celle connue sous le nomnbsp;de Ghattes orientales. L’industrie humaine a contribuénbsp;avec Ia nature a I’embeilissement de ces coutrées pii-vilégiées; partout ou voit s’élever des villes florissantes,nbsp;des aldées ou villages pittoresques, des pagodes d’nnenbsp;structure élégante, et d'énormes roes isolés, surmoiitésnbsp;de forteresses inexpugnables.
SOL. li est d’une grande fertilité et se prète a toutes les productions de la nature. A l’exception de quelquesnbsp;espaces qui ne produisent que des roseau’x épineux ounbsp;des arbres a résine, et des terrains souvent marécageuxnbsp;silués prés de I’emboiichure des grands fleuves ,nbsp;partout Foeil découvre de vastes prairies, de gras pa-turages, des champs couverts de riches moissons,nbsp;qui se renouvellent deux fois l’an, et des valléesnbsp;oü la végétation déploie toute sa pompe et sa ri-ebesse.
PRODUCTIONS. Riz et grains de nos climats, ainsi que tous nos legumes; parmi les productionsnbsp;propres a l’Inde, ou remarque l’ananas, l’igname,nbsp;i’indigo, le jaiap, lecotoii, le bétel, l’opium, le car-damone, le poivre , le sesame, qui fonrnit une huilenbsp;excellente, la canne a sucre; outre les arbres fruitiersnbsp;de i’Europe, l’Inde prodult l’arbre a pain, le goya-vier, toutes les diverses espèces de palmiers, cocotier,nbsp;bananler; l’arbre des Banians ou figuier indien, avbrenbsp;révéré des Indous. Les forèts fouruissent tous les arbres d’Europe, et beaucoup d'autres inconnus a nosnbsp;climats, tels que le tek, bois dur et incorruptible, lenbsp;pouna, arbre toujours vert, le bois defer, Pebene,nbsp;ïe sandal, Ie dragonnier, Ie gommier a laqué et anbsp;gomme gutte, Ie cannellier et autres arbres aromati-ques. Les fleurs se font remavquer par leur éclat et
leur inuonibrable variété. I.e règne mineral offre de grandes riebesses; mines d’or, fleuves et rivières auri-fères ;-inines de cuivre; Ie for se Irouve sur tous lesnbsp;points; almant, étain, zinc, mercure et autimoiue.nbsp;Nulle part les diamants ne sont aussl beaux et aiissinbsp;nombreux que dans l’Indostan; onyx, saphirs, amé-tbystes et autres pierres précieuses. Les anliuaux sont:nbsp;Ic ebameau et le dromadaire , le mouton , la clicvre dunbsp;Thibet, Ie ba*uf, le buffle, ranlilope; l’éléphant, lenbsp;rhinoceros, grand nombre de serpeuts et de crocodiles; les poissons abondent sur les cótes; versa sole,nbsp;peiToquels, coqs d’Inde; singes, tigres, pautbères,nbsp;ours, hyènes.
CLTMAT. L’Inde ne counait que deux saisons, Ia sèche et la pluvieuse, produites par les moussons dunbsp;S. O. et duN. O., avec les modifications qii’entraiiienbsp;la diversité des expositions. Au Bengale , la pluicnbsp;dure plusieurs jours sans se ralentir, et il tombe en unnbsp;njois de vingt a vingt-cinq pouces d’eau. C’est en avrilnbsp;OU en mai que commence la saison pluvieuse dansnbsp;rintérieur, et elle finit au mois d’octobre: elle commence plus tard sur la cóte de Coromandel; et si lesnbsp;tempéles y sont moins violentes que sur la cóte denbsp;Malabar, elle est plus exposée que celle-ci aux cha-leurs et aux sécberesses qui causent quelquefois d’af-freuses famines. Dans la plus grande partie de ce vastenbsp;pays, la salubrité de Fair répond a la beauté dunbsp;climat.
PoifuiCHÉRY, chef-lieu des établissements et centre du commerce francais dans FInde, situé par le ii*nbsp;5a’ de lat. N.,et le 77° i5’ de long. E., prés de la riviere Arian-Koupansy dans le Carnate. Cette ville est
gi ande et lielle; elle est piivéc d’un port comme toutes railes balies sur cetle cóte, mais elle a une rade commode, et les vaisseaux peuvciit moiiil'cr prés du i'Lage.
Sou territoire, qui a environ trois iieues de long sur nne lieue de large, pi-ésente un sable sterile sur lesnbsp;bords de la mer; mais le reste est propre u la culturenbsp;du riz, des legumes, et d’une racine iioinraée chayaver^nbsp;qui sert aux couleurs. Deux petites rivières traversentnbsp;le pays ety apportent la fertilité. A une lieue etdemienbsp;de la place, s’élève un coteau de iqS niètres d’éléva-tiou au-dessus du niveau de la mer; il sert de guidenbsp;aux navigateui’s qui le découvvent a sept ou buit Iieuesnbsp;de distance, avantage inestimable sur une cótegéuéra- .nbsp;lement très-basse. A 1’extréralté de cette hauteur, estnbsp;un vaste étang dont les eaux arrosent les environs denbsp;la ville.
L’administration se compose : d’un commandant de cypahis, milice composée de gens du pays; d’un re-ceveur du doinaiueet directeur des salines; d’uncom-missaire de la marine; d’uu eapitaine de port; et d’unnbsp;trésorier de la marine.
INDUSTRIE. On fabrique a Pondicbéry, des tolles dites guinces, bleues et blanches, des garas, desnbsp;toiles peintes, des raouchoirs coramuns, des basins,nbsp;des organdis, des taruatanes, des betilles et autresnbsp;mousseliiies communes. Les eaux des deux petites rivieres qui| arro.sent son territoire , sont excellentesnbsp;pour les teintures, particulièreraent pour le bleu.
COMMERCE. Pondicbéry est avantageusement situé pour recevoir les marebandises, les productions et les vivres du Carnate, du Mysore ct du Taujore; lesnbsp;articles d’exportation avantageux a la France, sont :nbsp;les riz, les drogueries, Fopium, le sucre et Findigo.
DUPRAT-DUVERGER , EDIÏEUR, RUE DES FOSSES-SAIKT-GEhMAIN-DES-rRÉS , H
Ceux d’lmportation sont ; les den.telles, quelques articles de mode, des menbles, des lgt;qotix, des ai^iiesa feu, des livres. Le fer, Ic pioinh, ie cnivie, sont Jesnbsp;marebandises d’Europe dont on irouve Le plus de debit a Püiidicbéry, el qui présententie plus d’avantages;nbsp;une grande partie est placée a Moka, en échauge dunbsp;café. Les belles toiles bleues du Coromandel s'y expedient aussi en grande quaulité. Cette ville tire aussinbsp;une grande quautité iFarticles d’industrie, toiles, mous-selines, etc., des provinces qui Favoisinent. Ces objetsnbsp;de fabrique, et la correspoudance de cette ville avecnbsp;les autres établissements francais , donneut a Pondi-chéry un grand mouvement et beaucoup d’activité.
Les revenus de eet établissement étaient portés a 200 mille francs avant Ia revolution, mais ils étaientnbsp;insuffisants pour les dépenses et I’enlretien qu’exige lenbsp;cbet-lieu.
La compagnie francaise établie par Louis XIV, anéantie en 1712, se releva dans Pondicbéry en 1720;nbsp;ce fut alors que cette ville prit eet immense accroisse-ment qui en fit dans la suite un des principaux établissements des Européens dans les Indes.
En 1742, Dupleix, qui avait long-temps dirigé Ie comptoir de Cbandernagor, et a qui cette ville devaitnbsp;le haut degré de prospérité ou elle était par venue, futnbsp;nommé gouvemeur-général des établissements fx’aucaisnbsp;a Pondicbéry,
La guerre qui, a cetle époque, s’alluma entre la France et FAngleterre, eut lieu aussi entre les compagnies de ces deux puissances qui exploitaient le commerce de l’Inde; Malié de la Bourdonnaye, gouverneur des iles de Bourbon et de France, dispersa Fes-cadre anglaise qui inquiétait Pondicbéry et déi’endaitnbsp;Madras, viut meltre le siége devaut cetle ville et s’ennbsp;l3. — DE D’lMrRIMtlUE DE FIRMIN DIDÜT, RUE JACOB, W*’ 2/}.
ejiipara en nbsp;nbsp;nbsp;Mals ia jalou.sle qui s’éleva bienlót
entre Dupleix et lui, nuisit l)eaucoup aux intéréts de ia France.
Bieutót Jes Anglais assiégèretit a leur tour Pondi-clrciy par terre et par mer, mais la ville fut .sauvée par le courage et Factivilé du gouverueur.
Après la paix de 1748? Dupleix qui avait conservé le peu de troupes qu’il avait, prit parti dans la guerrenbsp;que se firent les souverains de ces contrées; et sa politique autanl que ses armes lui valurent des honneursnbsp;jusqu’alors inouïs pour un Europeen, et a la compagnie des Indes francaises un territoire de 180 Iieues d’é-tendiie du nord au sud , sur 5o a 60 de largeur, lenbsp;long des cótes d’Orissa, depuis la cóte du Coromandelnbsp;jusqu’a Ganjain, comprenant entre autres les villes denbsp;Masulipatam et de Cbicaeoie. Les Anglais , réveillésnbsp;par ces succes, avaient pris parti pour ia familie vaiu-cue; ainsi on vit la guerre allumée entre lescomptoirsnbsp;de France et d’Angletevre. Mais tant de prospérité nenbsp;fut pas de longue durée. Dupleix, en 1752 , voulutnbsp;faire le siége de la capitale du Maduré, dans le voisi-nage d’Arcat, malgré Fiinpossibilité de Fentreprise;nbsp;les Anglais y envoyèrent du secours, les asslégeauts fu-rent vaincus par les assiégés, et de ce jour data la decadence de la compagnie francaise.
En 1756, lorsque la guerre éclata en Europe, le comte Lalli fut envoyé a Pondicbéry; il eut d’abordnbsp;quelque succes ; il prit le fort David et la ville de Madras, a Fexception du fort, en 1758 ; mais après plusieurs pertes, il se retira dans Pondicbéry, qui, bientótnbsp;assiégé par terre et par mer, se rendit le 16 janvier 1761,nbsp;faute de vivres. Les Anglais en rasèrent les fortifications, les magasins et les principaux monuments. Ounbsp;connait le sort^du Heuteuant-général Laliy, qui eut la
léte tranchée a Paris en 1766. Depuis que les Anglais sont maitres de tout l’Indostan, Pondicbéry devientnbsp;leur proie, aussitót que la guerre s’alluiiie.
Karikae. Cette ville est située a i5 Iieues E. de Tanjore, etaSo S. de Pondicbéry, sur une des branches du Cavery^ avec un temtoire de deux Iieues denbsp;Jong sur une lieue de large, qui est très-fertile et ren-ferme plusieurs aldées ou villages indieus; elle renfer-luait autrefois 15 mille habitants.
Cette plaee est précieuse pour la France; ia rivière qui Farrose lui forme un port, qui peut recevoir desnbsp;batiments de i5o tonneaux. Outre les marebandisesnbsp;ue.sesfabriques, telles que mouchoirs communs et toilesnbsp;propres a Fusage des naturels du pays, elle fournit anbsp;Pondicbéry des vivres que sou territoire produit ennbsp;abondance.
Jja France tirait autrefois de eet établissement deux cents balles de toiles ou mouchoirs pour FEurope , etnbsp;beaucoup de riz pour l’approvisionnement de ses autres colonies.
Les toiles forment encore anjourd’hui Farticle le plus important de son commerce.
IJ y a un chargé de service.
Mahk, petite ville, seule possession francaise sur la lt;;óte de Malabar. Elle est située sur Ia rive droite et anbsp;Fembouebure d’une petite rivière, par le nquot; 82’ denbsp;lat. N-, et le 72'’ i5’ de long, E., a dix Iieues N. N. O.nbsp;de Calicut.
Les Francais s’en emparèrent en 1725, et elle leur fut assurée par Ie traité qui sulvit cette conquéte, et quinbsp;fut fait avec le souveraiu du pays.
La compagnie des Indes avait fait élever plusieurs forts sui les hauteurs qui la dorainent, pour Ia mettrenbsp;a Fabri des attaques de.s iioirs et des rajahs du pays,nbsp;lis furent détruits par les Anglais qui, en 1760, s’é-taient emparés de ce poste, qii’ils nous rendirent en eetnbsp;«Tat en 1763. Ils s’en emparèrent de nouveau en 1783,nbsp;et il est en quelque sorte aujourd’bui dans la dépendance de la compagnie anglaise, depuis la conquéte desnbsp;ctats de Mysore et Ia mort du sultan Tippo-Saxb.
Mabé, essentiel a la France comme point de relacbe, roinme établissement politique et comme place de commerce, est situé très-avantagcusement; il peut rece-voii’ des navires de cent a cent vingt tonneaux dans sonnbsp;port, formé par Fembouebure de la rivière qui baignenbsp;ses murs, et dont Fentrée est défendue par un promon-tnire au bord de la mer , sur lequcl il existait un fortnbsp;autrefois.
liC territoire ne s'étend qu a deux iieues de rayon ; 011 u’y voit que quelque.s palmars ou terrains plantésnbsp;d’arrequiers, de cocotiers et de bananiers.
Le poivre forme le principal article du commerce de Mabé. L arbuste ou liane qui le porte, ressemblenbsp;beaucoup au lierre; il se plaiKdaiis les climats chaudsnbsp;et Immides, a Fombre de.s arbres touffus. C’est le mou-reru , espece d arbi e qui a des épines larges en formenbsp;de crochets, qu’on lui donne pour tuteur; il ramejus-qu aux branches, et porte des grappes qui reufermentnbsp;einquantc ou soixante grains. Chaque tuteur, autournbsp;-lUi^uel s elèvent cinq ou six pieds de poivrier, donne denbsp;cinquante a cent livres de poivre par an, et souventnbsp;bien davantage.
Celui qui nous vient de Mabé est liré des aldées, OU villages situés depuis ie pied des Ghattes jusqu’aunbsp;bord de la mer, dans la province de Malabar.
Les autres articles de commerce consistent en caida-mone, cauuelle, sandal et autres bois aromatiques. Le commerce se fait prlncipalement par les Maures, et parnbsp;line classe d’hommes appelés Maplets.
Les marebandises d’Europe qui y ont ie plus de debit , sont: les fers, le plomb , le cuivre , les draps légers, les toiles a voiles, les armes a feu, les eaux-de-vie et les vins fins.
Il y a un chef de comptoir.
Chanderhagok, CliancJeruagor est le seul établissement des Francais dans cette partie dc Flndostan. Cette ville est dans nne situation agréable et salubre, sur lanbsp;rive droite de la rivière ó'Ougfy, qui est un des brasnbsp;«ine 1'orine le lleuve du Gange, a buit Iieues nord denbsp;Calcutta, par le aaquot; 5i’ a6” de latitude N., et le Sb”nbsp;9’ i5” de longitude'; E. Elle a une lieue de long. Sanbsp;population, eu 1812 , s’élevait a 41,377 bab.; maisnbsp;depuis cetle époque elle est probablement dlminuée.nbsp;Ees rues en sont droites et bien pavées; les inaisonsnbsp;baties en briques et blanchies extérienrement ont toutes deux étages, des toits en terrasse, et sont ornéesnbsp;de colonnades sur Ie devant-
Sou industrie cousiste dans la fabrication des toiles de coton.
Le commerce dc cetle ville , aulrefois très-llorlssant, est prijsque nul aujourd’bui; elle n’est plus fréquentéenbsp;par les vaisseaux , qui s’arréteut ordiuairement a Maya-pour, oü les marebandises sont apportées sur des bateaux du jiays. L’article le plus important du commercenbsp;de Chandernagor, est l’opium; on en tire par an 400nbsp;caisses, évaluées a i,5oo,ooo Iraucs. Les autres articles consistent eu velours, brocarts, camelot, salpê-tre raffiné qui sert de lost aux navires, musc et rbu-barbe de Tartarie.
JI y a un commis.saïre de la mariue.
Les Francais obtiurent, en 1676, de Nioual-Chaïta-Kban , la permission d établir un comptoir a Cbander-nagor. Quelque temps après, cette ville leur fat eédée, et ils la fortiliereut. En 1785, la compagnie des Indesnbsp;y établit nne factorerie et nu comité de trois employésnbsp;principaux. Les Anglais, maitres du Bengale depuisnbsp;1765, choisirent Calcutta pour la capitale de cettenbsp;province; Cbandeinagor, enclavé dans leurs possessions , a été , pendant les gnerres , plusieurs fois oecnpénbsp;par eux.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^
Depuis le traité de paix de 1814 , elle a été restituée a la France, mais sans fortifications.
Taxoit ou Gawjam, ville très-cominercante, avec un port commode , sur la cóte d’Orissa ; a dou/.e Iieuesnbsp;S. O. de Jagarnaut. Ou y construit des vaisseauxnbsp;marchands. Elle est 1’entrepót des cantons voisins.nbsp;Les Francais y ont un chef de comptoir.
F S URATE, ville considerable du Candeisch, située sur la rive droite et a quatre Iieues de Fembouebure dnnbsp;lapty, dans le golfe de Cambaye, a trente Iieues S.nbsp;S. E. de Cambaye. Les Francais ne palent que deuxnbsp;et demi pour cent sur les marebandises importées etnbsp;exportées. Son commerce, qui est immense, consislenbsp;enépiceries, parfumeries et toiles. ImporUition. Por-celaine de Chine, poivre, perles, parfums d’Arabie,nbsp;épiceries des Moluques, qaincaiüerie d’Europe. Exportation. Contils, toiles blanches de Cambaye , mous-.selines, toiles peintes,gazes, schales précieux, coton,nbsp;le plus beau de Einde.