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INTRODUCTION A LETUDE COMPARATIVE

LANGHES INDO-EHROPENNES

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DU MEME AUTEUR

Recherches sur lcmploi du gnilif-accusatif en vieux slave, 1897, Paris (Bouillon;; Champion, successeur).

De indo-europaea radice *men- clt; mente agilare , 1897, Paris (Bouillon;.

Champion, snccosscur).

tudes sur ltymologie ct Ie vocabulaire du vieux slave, i'^^parlie, 1902; 2partie, igoS, Paris (Bouillon; Champion, successeur).

Esquisse d'une grammaire compare de l'armnien classique, igoS, Vrienne (A.utriche), chez les P. P. Mehhitharistes.

De quelques innovations de la dclinaison latine, IQ06, Paris (Klincksieck).

Los dialectes indo-europcns, 1908, Paris (Champion); 2' edition, en preparation.

Armenisches Elementarbuch, 1918, Heidelberg (Winter).

Apergu d'une histoire de la langue grecque, 1918, 2 edition, 1921, Paris-(Hachette).

Grammaire du vieux perse, igiS, Paris (Guilmoto; Challamel).

Caractres gnraux des langues germoniques, 1917 ; 2 edition, en preparation . Paris (Hachette).

Les langues dans VEurope nouvelle, 1918, Paris (Payot).

Linguistique historique et linguistique gnrale, 1921, Paris (Champion).

Grammaire de la langue polonaise, 1922, Paris (Champion).

CaAR-rRES. - IMPttlMERlK DRAND, B U E FUIBERT.

RIJKSUNIVERSITEIT UTRECHT

0534 0546

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A. MEILLET

PROFESSEU AU COLLGE DE FRAWCE DIRECTEUR dTDES A lCOLE DES HAUTES ETUDES

INTRODUCTION A LETUDE COMPARATIVE

DES

LANGES INDO-EUROPENNES

GINQUIME DITION REVXJE, GORRIGE ET AUGMENTE

LIBRAIRIE HACHETTE

79, BOULEVARD SAIMT-GERMAIN, PARIS

1922
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A MON MAITRE

FERDINAND DE SAUSSRE

A L-OCCASIOK

DES VINGT-CINQ ANS COULS DEPUIS LA PUBLICATION DU MMOIRE SVR LE SYSTME PHIMITIF DES VOYELLESnbsp;DANS LES LANGUES INDO-UROFENNESnbsp;(1878-1903)

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AVANT-PROPOS

Ce livre a un objet tres limit: celui dindiquer brlvement les concordances qun observe entre les diverses langues Indo-euro-pennes et les conclusions quon en peut tirer.

II nestpas destine aux personnes qui saventla grammaire com-pare des langues indo-europennes : elles ny trouveraient ni une id nouvelle ni un fait nouveau. II prsente seulement un apergunbsp;de la structure de lindo-europen, telle que la grammaire com-pare la rvle.

La connaissance du Sanskrit est utile pour avoir une vue mdme superficielle du sujet, et ceux qui voudralent pousser un peu avantnbsp;ces tudes ne sauraient sen dispenser non plus que de celle du grec;nbsp;maiselle nest pas ncessaire pour lire Ie prsent ouvrage,et, biennbsp;quon ait du naturellement citer des fails emprunts aux diverses langues de la familie, on sestnfforc de rendre lexpos intelligible anbsp;tout lecteur qui a tudi Ie grec.

Une esquisse de la grammaire compare des langues indo-europennes nest pas un trait de lingulstique gnrale : les principes gnraux de la lingulstique nont done t indiqus que dans lanbsp;mesure o il a paru indispensable de Ie faire. Les lecteurs curieuxnbsp;de lingulstique gnrale voudront bien se reporter aux ouvragesnbsp;signals dans la bibliographie, et notamment au Cours de F. denbsp;Saussure et au Langage de M. J. Vend ryes.

Ge qui forme Fobjet du prsent expos, ce sont uniquement les traits partlculiers et caractristiques dune familie de languesnbsp;dfinie, la familie indo-europenne. Mais on na pas cherch anbsp;suivre Ie dveloppement de tell ou telle langue du groupe; cest

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VIII AVANT-PROPOS

affaire aux grammaires compares de lindo-iranien, du grec, du germanique, etc. dexposer cette histoire ; ce livre ne porte quenbsp;sur les concordances entre les diverses langues de la familie.

Ge nest pas nonplusunegrammairedelindo-europeen : lindo-europen est inconnu, et les concordances sont la seule ralit quait a tudier Ie comparatists. La grammaire compare na pasnbsp;pour but de reconstruire Iindo-europeen, mais, grace a la determination des elements communs indiqus par les concordances,nbsp;de mettre en evidence ce qui, dans chacun des idiomes histori-quement attests, est la continuation dune forme ancienne de lanbsp;langue, et ce qui est du a un dveloppement propre et original.nbsp;Elle se propose moins encore dexpliquerlindo-europen : aucunenbsp;mthode connue ne permet de faire, pour expliquer lindo-euro-pen, autre chose que des suppositions invrifiahles.

Toutesles hypotheses relatives a Information du systme movpho-logique indo-europen ont done t omises, et il na pas sembl utile de mentionner mme celles qui passent pour Ie moins dou-teuses: a qui a Ie souci de la certitude et dune rigueur scienti-fique, ce qui importe avant tout en pareille matire, cest de savoirnbsp;beaucoup ignorer.

On sest abstenu de meier aux problmes prcis et aux solutions certaines de la linguistique les questions obscures relatives a lanbsp;race, a la religion, aux usages des peuples de langue indo-euro-peenne : ces matires ne peuvent tre traites avec succs par lesnbsp;mmes mthodes que la grammaire compare ou par des mthodesnbsp;analogues.

Lintrt dune matire ainsi rduite risque de paraitre mince a beaucoup de lecteurs ; il est pourtant trs grand. En effet nulnbsp;phnomne social nest plus universel ni plus essentiel que Ie lan-gage, nulle manifestation de lesprit humaln nen traduit plusnbsp;compltement nl dune manire plus dlicate et plus varie toutenbsp;lactivit ; Ie sociologue et Ie psychologue ont done besoin davoirnbsp;sur la linguistique des notions prcises ; et la familie des languesnbsp;indo-europennes, detoutes lamieux tudie et dailleurs la plusnbsp;importante, est celle qui peut leur fournlr les tmoignages les plusnbsp;utiles. Or, on ne saurait, dune manire quelconque, en tirer parti

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AYANT-PROrOS IX

sans faire un depart exact entre ce qui appartient k toutes les lan-gues de la familie et ce qui provient dinnovations propres a cha-cune. Le grammairien qui tudie une langue indo-europenne, sil ne connait pas la grammaire compare, doit se rsigner a lanbsp;pure et simple constatation des fails, sans en jamais tenter lexpli-cation ; car autrement il sexpose a expliquer a lintrieur dunenbsp;langue, et par des particular!ts propres a celle-ci, des fails ant-rieurs a cette langue et qui reconnaissent de tout autres causes.nbsp;Un hellniste par exemple peut noter la coexistence de im ilnbsp;est et de gisi ils sont , mais il na pas le moyen de rendrenbsp;compte du rapport de ces deux formes ; il peut apercevoir lalter-nance de sv, cv et a dans tsv, tvci;, -rx-rs;, mais il nen sauraitnbsp;donner aucune interpretation. On le voit, le grammairien na lenbsp;droit dignorer la grammaire compare quautant quil est capablenbsp;de sarrter a la simple observation des fails bruts et de ne jamaisnbsp;essayer de les comprendre.

Les exposs lmentaires qui permeltent de sinitier a la grammaire compare rpondent done a un besoin urgent. V. Henry a donn satisfaction a ce besoin du public francais pour les languesnbsp;les plus communment tudies par ses Prcis de grammaire compare du grec et du latm, dune part, de langlais et de lallemand,nbsp;de 1autre. Onoffre ici uneesquisse densemble qui permet dem-brasserdun coup dceil tout legroupe indo-europen, sans sarrternbsp;particulirement sur 1une des langues qui le composent.

Comme pour toute autre langue, les dilfrentes parties du systme linguistique indo-europn forment un ensemble o tout se tientnbsp;et dont il importe avant tout de comprendre le rigoureux enchai-nement. Un livre de grammaire compare nest pas fait pour trenbsp;consult aloccasion comme une grammaire descriptive, mais pournbsp;tre lu dunbout a lautre, et il est impossible de tirer profit de lanbsp;lecture dun fragment isol. Demander a la grammaire comparenbsp;lexplication dune diiicult de dtail dune langue donne avantnbsp;de savoir exactement en quoi la structure densemble de cettenbsp;langue diffre de celle de lindo-europen, cest dja navoir pasnbsp;compris. Chacun des traits de lindo-europeen a done t ana-

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AVANT-PROPOS

lys ici avec toute la precision quon a pu y mettre, mais il na son sens que dans 1ensemble dont il fait partie.

Outre cette ncessit dembrasser un grand groupe de faits, la grammaire compare prsente uneautre dilEcult toute technique:nbsp;dans les formes considres, on ne doit jamais envisager que Ienbsp;point en discussion, en faisant abstraction de toutes les autresnbsp;questions, toujours trs multiples, qui peuvent se poser a proposnbsp;de ces mmes formes. Si par example Ie grec XeiTuw, Ie lituanien tknbsp; je laisse , Ie latin linqu sont cites au point de vue de la gutturale finale de la racine, il ne faut fixer lattention que sur la cor-respondance de grec k, lituanien k, latin qu, en oubliant provi--soirement la difference de formation, et par suite de vocalisme,nbsp;des prsents grec et lituanien dune part, latin de lautre. Lesnbsp;personnes qui posscdent la grammaire compare sont celles qui,nbsp;dans un cas de ce genre, peuvent se reprsenter rapidement toutnbsp;Ie dtail de ces formes et de leurs variations depuis la priode indo-europenne ; les dbutants ou les personnes qui veulent se bomernbsp;aux lments doivent concentrer leur attention sur la partie dunbsp;mot qui est tudie, en ngligeant Ie reste : ceci est surtout vrainbsp;dun ouvrage gnral comme celui-ci ou il talt impossible donbsp;justifier dans Ie dtail les rapprochements cits et dexpliquer lesnbsp;menues particularits propres a telle ou telle langue.

La tache dexposer des faits aussi complexes et aussi dlicats naurait pas t aussi ralisable si les maitres dont fauteur dunbsp;prsent livre a relt;;u les logons ne 1avaient ds longtemps faci-lite: Michel Bral qui, par ses livres et par son brillant ensoi-gnement au Collge de France, a su imposer la grammaire compare au public frangais et a toujours soutenu depuis lattentionnbsp;quil a si heureusement veille ; leregrett AbelBergaigne et sonnbsp;minent successeur, Victor Henry, qui ontinstitulenseignementnbsp;de la grammaire compare a 1Universil de Paris; Ferdinandnbsp;dc Saussure enfin de qui 1on sest surtout elforc de sassimilernbsp;et de reproduire la doctrine prcise etsystmatique et la mthodenbsp;rigoureuse: les personnes qui ont eu Ie bonheur dentendre lesnbsp;legons de F. de Saussure ou qui ont mdit ses trop rarosnbsp;publications apercevront aisment tout ce que ce livre lui doit. On

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AVANT-PROPOS nbsp;nbsp;nbsp;XI

a use sans scrupule du riche rpertoire de faits bien controles et bienclasss etdidesjudicieusesquest IeGrundrissde^MM. Brug-mann et Delbrck. Si Ie prsent livre est capable derendre quel-ques services, cest surtouta ces savants que Ie mrite en est du.

Au cours de 1expos il na t intercal aucune indication biblio-graphique; les questions controverses ont t autant que possible vites, et 1on sest efforc de sen tenir aux rsultats dont tout Ie monde doit convenir. En appendice sont ajouts un brefnbsp;bistoriqne de la grammaire compare, indispensable pour com-prendre comment cette science sest constitue, etune srie dindi-cations sur les ouvrages a consulter. En outre, un index renverranbsp;aux dfinitionsde termes techniquesdonnes au cours de 1ouvrage.

Lacinquime dition a profit des progrs raliss depuis quel-quesannes paria linguistique gnrale et paria grammaire compare. La thorie gnrale des langues a pu tre serre de plus pres, 1indo-europen a pu tre dtermin de manire plus prcise etnbsp;prendre quelque chose de plus rel. Des erreurs de dtail ontnbsp;pu tre corriges. Quelques faits nouveaux ont pu sajouter.

On sest aussi efforc damliorer la rdaction, de la rendre plus claire et plus exacte.

Les regretts V. Henry, R. Gauthiot, et MM. P. Boyer, M. Grammont et J. Vendryes ont conseill lauteur lors de la premire dition.

Plusieurs des corrections apportes au texte depuis la seconde edition sont dues a des suggestions du regrett Gauthiot et denbsp;M. J. Vendryes, dautres aux traducteurs du livre en allemand,nbsp;en russe et en polonais, MM. Printz, Kudriavskij et Michalski,nbsp;OU a des lecteurs obligeants.

Enfin MM. Jules Bloch et J. Vendryes ont bien voulu revoir Ie texte de cette nouvelle dition qui leur doit des amliorationsnbsp;sensibles.

Janvier 1932.

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ABREVIATIONS

Dans les travaux relatifs a la grammaire compare, o des mots appartenant k des langues diverses se trouvent cte k cte,nbsp;on est convenu de faire prcder chaque mot cit dune abrvia-tion indiquantla langue a laquelle il appartient; ces abrviationsnbsp;sinterprtent aisment et narrteront sans doute jamais Ie lec-

teur; les

principales sont :

alb.

albanais.

got.

gotique.

all.

allemand.

gr-

grec.

angl.

anglais.

h. a.

bant allemand.

arm.

armnien.

hom.

homrique.

att.

attique.

i.-e.

indo-europen.

balt.

baltique.

ion.

ionien.

bot.

botien.

iran.

iranien.

bret.

breton.

irl.

irlandais.

eelt.

celtique.

isl.

islandais.

class.

classique.

lat.

latin.

dial.

dialectal.

lesb.

lesbien.

dor.

dorien.

lit.

lituanien.

ol.

olien.

ombr.

ombrien.

fr.

frangais.

osq.

osque.

gall.

gallois.

pers.

perse.

g^th.

gathique.

pol.

polonais.

germ.

germanique.

prakr.

prakrit.

pruss.

prussien.

tch.

tchque.

sax.

saxon.

tokli.

tokharien.

skr.

Sanskrit.

vd.

vdique.

sl.

slave.

zd

zend (langue de 1Avesta).

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XIV ABREVIATIONS

Un V. plac devant une abrviation signifie vieux; airisi V. sl. signifie vieux slave, v. pruss. vieux, prussien, etc.;nbsp;m. signifie moyen, mod. moderne.

II est inutile dexpliquer en dtail des abrviations telles que nom. pour nominatif, aor. pour aoriste, etc.

Labrviation cf. (confer') signifie comparez .

Les chants des pomes homriques sont dsigns par des lettres, majuscules pour lIliade, A, B, F, A, etc., minusculesnbsp;pour rOdysse, , g, y, S, etc.

Lastrique indique toujours une forme restitue pour la clart de lexposition, mais non atteste, une forme indo-europenne,nbsp;par exemple, une forme prhellnique (ou hellnique commune,nbsp;cest-a-dire remontant a lpoque prhistorique de la communautnbsp;hellnique), etc.

Un petit trait plac avant ou aprs une forme indique que cette forme nest pas cite au complet, ainsl skr. syat quilnbsp;soit est un mot complet, mais on crira s- por la racine, -ya-pour Ie suffixe et -t pour la dsinence de ce mot.

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TRANSCRIPTIONS

Suivant Iusage ordinaire en linguistique, ies langues autres que le grec qui nemploient pas 1alphabet latin sont citcs nonnbsp;dans leur alphabet original, mais dans des transcriptions.

La difficulte essentielle de la question des notations graphiques provient de ce quun phoneme est chose trop complexe pournbsp;quun signe unique en puisse exprimer la valeur exacte. Parnbsp;exemple le t latin indique une occlusive dentale sourde, et le dnbsp;latin une occlusive dentale sonore, et 1on peut convenir de nem-ployer t ei d quen ce sens ; mais le contact de la pointe de lanbsp;langue et du palais qui caracterise t et d peut se produire en des.nbsp;points diffrents depuis les dents jusqua la courhure du palais ;nbsp;on peut convenir de designer par t et'd les dentales dont Iocclu-sion est ralise plus ou moins pres des alveoles et par les lettresnbsp;pourvues dun signe diacritique t el d les dentales prononcees ennbsp;^rrire, mais ceci mme ne delinit le point darticulation que parnbsp;a peu pres grossier. La voyelle quintroduit le t peut com-Oiencer immdiatement aprs 1explosion ou en tre spare'parnbsp;souffle plus ou moins prolonge: la difference sera indiquee,nbsp;'ais toujours sans prcision, par t et th ou par t eit \ Les lettresnbsp;^0 notent jamais directementle degr dintensit de 1articulation.

En ce qui concerne les langues anciennes auxquelles la gram-^sire compare a surtout affaire, la question se pose dune *'^nnire particulire. En effet la-prononciation nen est pas con-*^Oe avec la mme prcision que celle dune langue vivante, et, sinbsp;veut se tenir aux faits sans y meier dintcrprtation, la

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XVI TRAXSCniPTIOXS

transcription doit pnrement et simplement calqucr Ialphabet original, sans rien aj outer k ce quenseigne celui-ci et sans en riennbsp;oter, cest-a-dire tre une simple translittration : les transcriptionsnbsp;donnes ici sont pour la plupart conformes a ce principe ; elles nenbsp;renferment quun minimum dinterprtatlon et permetlent parnbsp;suite de retrouver aisment la graphic orlginale.

Mais les transcriptions nont pas t faites suivant un systeme arrt et de la mme manire pour toutes les langues, et ilnbsp;resulte de la les plus facheuses et les plus singulieres incoherences : dans la transcription du slave et de Iarmenien, le c estnbsp;employe pour transcrire une consonne mi-occlusive non chuin-.nbsp;tante, celle par exemple du mot russe car roi quon transcritnbsp;blen en francais par tsar, et c est la chuintante correspondante,nbsp;cest-a-dire le cde Iitalien ci, lech de IanglaiscM^f; au contraire,nbsp;dans la transcription du Sanskrit, c transcrit un phoneme iden-tique non au slave c, mais au slave c. La lettre y sert presquenbsp;partout a noter Vi consonne, mais, dans la transcription du slave,nbsp;elle note une voyelle particulire, sorte df postpalatal et, dansnbsp;Iorthographe du lltuanlen, elle note la voyelle i long. Et ainsi denbsp;beaucoup dautres cas.

Enfin les linguistes ne sont pas encore parvenus a se mettre daccord; et, pour une seule et mme langue, il existe des sys-tmes de transcription diffrents dans le detail. On a adopte icinbsp;ceux qui sont employs dans les meilleurs manuels de chaquenbsp;langue et qui sont usuels en France. Une entente internationalenbsp;au moins sur les translitterations des divers alphabets en carac-teres latins serait chose urgente, et, semble-t-il, facile.

SA.XSK.KIT

Lalphabet Sanskrit est syllabique, mais les voyelles y sont indiquees dune manire precise, si bien quil se transcrit sansnbsp;difficult avec les caracteres latins. Le systme employe ici estnbsp;en principe celui qua recommand le IX' Congrs des Orienta-llstes (a Geneve) etquia t adopt gnralement; 11 nendiffre

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tRANScaiPtioirs

que par des particularits dimportance secondaire (en partie signales entre parenthses) :

Voyelles brves : a, i, u, r (f), l.

Voyelles longues ; a, I, , f.

Anciennes diphtongues a premier lment bref : e, o (pro-noncs , , toujours longs).

Diphtongues a premier lment long : ai, au (cest--dire ai, au).

Sonantes consonnes: y, v, r, l (ce sorit les consonnes qui rpondent respecliYement aux voyelles i, u, r, |; toutefols v nestnbsp;plus u consonne, mais labio-denlal, comme Ie v francais); Ienbsp;vdique a aussi l (cacuminale).

SOURDKS SOUBDES 80N0RES SONOBES NASALBS

ASPIRES

ASPI RES

Occlusives :

Labiales

p nbsp;nbsp;nbsp;ph

b

bh

m

Dentales

t nbsp;nbsp;nbsp;ih

d

dh

n

Cacuminales (ou crbrales)

t nbsp;nbsp;nbsp;th

d

dh

V

Gutlurales

k nbsp;nbsp;nbsp;kb

g

gh

n

Mi-occlusives :

Palatales.

(prononces chuintanles ; c, ch,

c nbsp;nbsp;nbsp;ch

h 1^)-

i

ih

n

rois siilanles sarticulent a pen prs aux mmes points que les occlusives dentales, cacuminales et palatales : r, et f(lranscritnbsp;par / dans les propositions du Congres des Orientalistes); x et rnbsp;sont des chuintanles, telles que s.

Le h Sanskrit nest pas un soullle sourd, mais une articulation sonore du larynx. Le h au contraire est un soullle sourd; cestnbsp;toujours par h que sont reprsentes les silllantes a la pause :nbsp;toute sifflante finale sera done indique par h dans les mots citsnbsp;isolment.

On dsigne par tn une mission nasale qui se produit sans point darticulation propre dans la bouche et sans doute dans lanbsp;position arliculatoire de la voyelle prcdente.

Meillt. nbsp;nbsp;nbsp;j

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XVIII

TBASSCRlPTIONS

LANGUE DE L AVESTA ET VIEUX PERSE

Lcriture du texte de lAvesta est alphabtique : 1ancien alphabet pehlvi, qui nest quune forme de lalphabet aramen, ennbsp;constitue Ie fond, mals, outre leur forme ancienne, la plupart desnbsp;caractres y sont aussi reprsents par des formes modifies quinbsp;servent a noter, avectoutes sortes de nuances, les unes les voyelles,nbsp;qui dans lalphabet pehlvi et dans la graphieoriginale de lAvesta,nbsp;ntaient pas notes dordinaire, les autres divers dtails de larti-culation des consonnes; il est impossible de determiner avecnbsp;precision quelles articulations indiquent certains des signes.

Les signes des voyelles sont a, a, i, l, u, , e, e, o, (la difference entre e et , o et nest pas une difference de quantit) ;nbsp;a, a (sortes Ae muets) ; a {a nasal) ; a (sorte de diphtongue aonbsp;a premier lment long).

Le systeme des consonnes est le suivant ;

OCCbUSIVBS

SOURUE8


SPIRANTKS

SOXORRS


OCCLUSIVES

SONORKS


SPJRANTES

SOURDES


rn

n

Labiales. Den tales.nbsp;Gutturales.

A quo! il faut ajoutcr ; le t, sorte de t employ seulemenl a la fm des syllabes devant des consonnes et surtout a la fin des mots ;nbsp;les mi-occlusives chuintantes c et les nasalisations postpa-latale et prepalatale n', et les sifflantes et chuintantes ;

Sifffantes.

Chuintantes-.

(avec plusieurs notations)

Iaspiration h, ecrite avec plusieurs caractres dont on ne connait pas la valeur prcise, et les sonantes : y, v, r.

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TB.V:iSCRlPTIO;(S XIX

Le vieux perse, cril en caraclres cuniformes, a a peu prs Ie mme systme phontique, mais on ny trouve pas de notation des spirantes sonores w, S, y ; les seules timbres vocaliquesnbsp;distingus sont a, i, u ; la quantit des voyelles nest pas indiquenbsp;la plupart du temps. Le systme grapliique employ ne permetnbsp;pas de distinguer entre vart, vrat et v]'t par exemple, et lesnbsp;transcriptions usuelles comportent une forte part dinterprtation.

SLAVE

Le vieux slave est crit au moyen de deux alphabets : 1un, le glagolitlque, tir d'une minuscule, est encore employ parnbsp;quelques Dalmates catlioliques; lautre, le cyrillique, tir de lanbsp;capitale grecque, est demeur en usage chez tous les peuplesnbsp;appartenant a lglise orintale qui parlent une langue slave. Lesnbsp;deux alphabets comprennent des signes nouveaux crs pournbsp;noter les phonemes inconnus au grec.

Les voyelles (sans quantit dterrninable) sont :

Srie dure : a, o, u, y, , g.

Srie molle : , e, i, i, t, e.

g el e. dsignent des voyelles nasales qu'on prononce a pcu prs comme on et in en frangais dans pont, vin (au lieu de g, quonnbsp;prfre maintenant avec raison, on employait jusquici g) ; et inbsp;sont des voyelles tres rduites, de timbre mal dtermin, et nonnbsp;pas u et i brefs ; y est une sorte de i postpalatal; la position denbsp;la langue est presque celle du u, mais les levies ont la positionnbsp;de f; le est un e tres ouvert. Les deux sries de voyelles senbsp;rpondent exactement; devant les voyelles de la srie dure, lesnbsp;consonnes se prononcent durcs, devant celles de la srie molle,nbsp;lles se prononcent molles, cest-a-dire avec une mouillure : le tnbsp;de to nest pas le mme que \e i de te ; l de lo est l vlaire (/),nbsp;^ de le est / palatale ; devant les voyelles de la srie dure onnbsp;Irouve h et g, devant celles de la srie molle c, (aussi devant d)

c, dl (i), etc.

Le systme consonantique est ;

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\x TlUNSCRIPTlOxN'S

Occlusives nbsp;nbsp;nbsp;labiales

nbsp;nbsp;nbsp;dentales

nbsp;nbsp;nbsp;gutturalesnbsp;Mi-occlusives sifflantes

nbsp;nbsp;nbsp;cliuintantes


P

t

k

c

c


m

n


Les sifflantes et cliuintantes sont:

Sifflantes.

Chuintantes.

II y a deux spirantes, la gutturale sourde, transcrite plus ordi-nairement par ch, et ici par ,v (signe preferable a tous gards), et la sonore v (bilabiale ou dja labio-dentale ?). II y a de plus deuxnbsp;liquides r et /. Le yod joue un grand role dans la langue, malsnbsp;navait pas de notation propre dans Ialphabet, paree quil nenbsp;sisolait pas de la consonne prcdente et de la voyelle suivante ;nbsp;il est indiqu de manieres compliquees, differentes suivant lesnbsp;alphabets, en combinaison avec ce qui precede ou ce qui suit;nbsp;dans la transcription, on Iindique par j, pour simplifier, quellesnbsp;que soient les notations complexes des orlglnaux : eest une inler-prtation, non une translitteration.

LITUANIEN

Le lituanien secrit en caracteres latins ; suivant 1ancienne orthographe quon trouveia dans la plupart des livres de linguis-tique, ^ y note, comrne en polonais, la chuintante sonore, etnbsp;(ou la lettre double allemande (3) la chuintante sourde s; c:^ lanbsp;mi-occlusive c. Les voyelles et o sont longues et fermes ; y estnbsp;i long; est une sorte de diphtongue prononce uo; est i;nbsp;e et a sont danciennes voyelles nasales qui ont perdu leur nasa-lit dans le lituanien occidental, forme sous laquelle le lituanien

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THANSCRIPTIOXS XXI

est cit ici en principe. Le lituanien littraire actuel a une notation plus simple : s et c, au lieu dancien s'^ et ; au lieu de ; K et uo au lieu de et . On acceptera ici pour s et c cette ortho-graphe moderne, qui est claire et commode. On conservera i, nbsp;et a cause de la notation de laccent et de lintonation.

Les voyelles et diphtongues lituaniennes sont souvent sur-niontes de signes qui indiquent 1accentUation : une voyelle simple accentue breve regoit un accent grave, soit a ; une voyellenbsp;longue simple accentue regoit laccent aigu si elle a des le dbutnbsp;le maximum de hauteur et dintensit et quensuite la hauteur etnbsp;1intensit dcroissent, soit par exemple ; elle regoit le signe~,nbsp;soit par exemple , si elle a deux sommets dintensit Fun aunbsp;commencement et Fautre a la fin, et un sommet de hauteur a lanbsp;Fin. II en est de mme dans les diphtongues : on a ainsidii et a,nbsp;-n (avec a demi-long en lituanien occidental) et an, ir (avec inbsp;bref en lituanien occidental) et if, etc.

ARMENIES

Lalphabet de Farmnien classique a toutes les lettres de Falpha-bet grec, avec de nombreuses additions. Le systme consonantique, tiot avec une remarquable prcision, est le suivant :

SOUROES nbsp;nbsp;nbsp;SOUHDEnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SONORESnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;NASALES

ASPIRLE

Occlusives


ph

th

kh


labiales dentalesnbsp;gutturalesnbsp;sifllantesnbsp;chuin tantes


P

t

k

c

c


m

n


^i-occlusives


II y faut joindre les sifllantes sourde s et sonore et les chuin-b'intes sourde s et sonore de plus la spirante gutturale sourde x, V sans doute labio-dental, et un w qui tait certainement plusnbsp;pres de u consonne, y qui est i consonne, / et ^ (ce dernier taitnbsp;''elaire), r (dentale) et f (r plus roule) et Faspiration h.

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xxu TRASSCBIPTIOXS

Les vojelles sont a, e, i, o ] de plus u est crit ow, daprs Ie grec OU ; ce signe double est transcrit ici par u. La voyelle , quinbsp;reprsente une anclenne diphtongue, nexiste quen syllabenbsp;accentue; a (sorte dg muet) quen syllabe inaccentue. Lesnbsp;voyelles armnietines nont pas de distinction de quantit ; lanbsp;difference entre et nest pas une difference de dure, mais denbsp;timbre, tant plus ferme; la transcription r serait done meil-leure, mais elle est inusite.

GERJIAJUQUE

Lc gotique est crit avec un alphabet derive de lalphabet grec ; les signes employs ici pour Ie transcrire nappellent presque pasnbsp;dobservations. Les voyelles et o sont longues et fermes. Lenbsp;caractre f dsigne la spirante dentale sourde(t^ anglais sourd) ;nbsp;le w (quon transcrit aussi par v) est u consonne, tres voisin parnbsp;consquent du w anglais ; est i consonne ; enfin le groupe hwnbsp;transcrit un caractre unique de lalphabet original, et q dsignenbsp;un phoneme complexe analogue au qu latin. Le groupe ei note inbsp;long ; ai et au notent des diphtongues ai, au et aussi, dans cer-taines conditions dtermines, et o brefs ouverts.

Dans lislandais, un accent mis sur une voyelle marque la quantit longue et non pas laccentuation ; a est done a long.nbsp;Les lettres barres et cf indiquent en principe les spirantesnbsp;sonores labiale et dentale; toutefois d est crit aussi pour lanbsp;sourde en vieil anglais.

Le ^ du vieux haut allemand note en partie une mi-occlusive sourde, comparable au c slave.

IRLANDAIS

Lalphabet des plus anciens manuscrits irlandais nest quune forme de lalphabet latin, et la transcription ne prsente aucunenbsp;dlfficult ; th indlque la spirante dentale sourde note en germa-nique par ^ ; ch la spirante gutturale sourde (ch de lallemand).

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rRA.?!SCRIPTIOlS xxni

Entre voyelles, h, d, g notent en gnral les spirantes sonores b, 'i; en revanche une sourde intervocalique comme Ie t de cre-hw je crois note 1occlusive'sonore d ; on prononcera kredhn-Ea valeur des voyelles est difficile a prciser ; la prononciationnbsp;''arie suivant leur position dans Ie mot.

ITALIQE

Le latin a l repioduit tel quel, sans aucune part dinterprta-***^ii, par suite sans distinction de i et j, m et z;; dans beaucoup donvrages, i voyelle et i consonne sont galement notes par i,nbsp;^ndis que u voyelle est note par u, et u consonne par v ; cettenbsp;'difference nest pas justifiable; 11 faut conserver la graphie ori-^'iiale OU faire la distinction de la voyelle et de la consonne dansnbsp;d* deux cas galement, La quantit longue a t marquenbsp;les voyelles.

Ees mots osques et orabriens ont t transcrits en lettres ita-j'ffues sils sont emprunts a des inscriptions crites en caractres '*bns, en romaln espac sils sont emprunts a des inscriptionsnbsp;^fites dans les alphabets locaux (qui tous remontent au grec,nbsp;/^'ectement ou indirectement). Dans les alphabets locaux osques,nbsp;u notent e et o.

TOKHABIEN

^ Ees textes dits tokhariens rcemment trouvs en Asle sont crits au moyen dun alphabet indien, la hrdhmt.nbsp;ffuelques mots cits ici des deux dialectes A et B sont trans-. suivant les mmes procds que pour le sanskrit. La voyellenbsp;*gneune voyelle rduite.

j^J''^irle dtail de la prononciation et de la graphie des diverses '^es, on se reportera aux grammaires et aux manuels de

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/ ■quot; nbsp;

,.v ■ f ,


^ I

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introduction a LTUDE comparative

LANGUES INDO-EROPENNES

GHAPITRE PREMIER MTHODE

I.A NOTION DE LANGUES INDO-EUROPEENNES

Le Sanskrit, le perse, le grec, le latin, Tirlandais, le gotique, vieux slave, le lituanien, larmnien prsenten! dans leurnbsp;rammaire et leur vocabulaire des concordances frappantes;nbsp;1 hbreu, laramen, le babylonien, Tarabe, lthiopien coincidentnbsp;name entre eux, mais non avec les langues prcdentes; denbsp;mme encore les Cafres, les habitants du bassin du Zambzenbsp;de la plus grande partie du bassin du Congo ont dans leursnbsp;Parlers de nombreux traits communs qui ne se retrouvent ninbsp;lun ni dans lautre des deux premiers groupes. Ces con-ordances et ces differences obligent a poser trois families denbsp;ngues : lindo-europen, le smitique, le banton. Des faitsnbsp;Analogues permettent de determiner plusieurs autres familiesnbsp;'rtguistiques. Lobjet de la grammaire compare dun groupenbsp;langues est 1tude des concordances que ces langues pr-^iitent entre elles.

^tte tude est possible dans les trois cas indiqus et dans ^ombre dautres. Lobservation des ressemblances du Sanskrit,nbsp;^ orec, etc. conduit i des conclusions prcises. II nen va pasnbsp;rneme de toutes les coincidences analogues que prsenten!nbsp;ux populatiQjjg; par example, en dpit des ressemblances quenbsp;V. Meiilet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

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2 nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MTHODE

lon constate entre les religions des Hindous, des Iraniens, des Grecs, des Germains, etc., on na pu constituer un corps denbsp;doctrines de religion compare de ces divers peuples. Maisnbsp;les conditions gnrales dexistence des langues donnent aunbsp;linguisle des facilits que nont pas les historiens des mceurs etnbsp;des religions. Du reste, tous les groupes de langues ne se pr-tent pas galement a la grammaire compare; lindo-europen,nbsp;Ie smitique et Ie bantou prsentent trois cas particulirementnbsp;favorables.

Bien quils ne soient pas propres aux langues indo-euro-pennes, il importe de poser ds labord quelques principes; il sera ais ensuite de dfinir ce quon entend par une langue indo-europenne.

I. Principes.

I. Garactre de singuearit des faits linguistiqes. Entre les ids et les mots considrs a un moment quelconque dunbsp;dveloppement des langues il ny a aucun lien ncessaire: a quinbsp;ne Fa pas appris, rien ne peut indiquer que fr. cheval, all. pferd,nbsp;angl. horse, russ. lsad', gr. mod. aXoyo, pers. asp dsignent unnbsp;mme animal. Rien dans 1opposition des formes de fr. cheval etnbsp;chevaux ne marque par soi-mme lunit et la pluralit, riennbsp;dans lopposition de fr. cheval et jument ne marque la diffrencenbsp;du male et de la femelle. Mme pour les mots expressifs, la formenbsp;ne peut tre prvue a priori: fr. siffer diffre beaucoup de all.nbsp;pfeifen ou de russe svistt' par example. De la vient quun textenbsp;crit en une langue inconnue est indcbiffrable sans traduction :nbsp;si lon a pu lire les inscriptions de Darius, cest que Ie vieuxnbsp;perse dans lequel elles sont crites est la forme ancienne dunbsp;persan, quil diffre assez peu de la langue de lAvesta dont deSnbsp;traductions livrent la cl, et enfin quil est troitement apparentnbsp;au Sanskrit; au contraire, en labsence dlnscriptions bilingueSnbsp;instructives, on nentrevoit dans les restes de 1trusque autre cboscnbsp;que ce qui est indiqu par divers dtails extrieurs, et, malgr

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PRINCIPES GENERAUX

nombre des inscriptions et 1tendue du texte dcouvert sur ^es bandelettes dAgram, la langue trusque reste en grandenbsp;Partie incomprise.

fo


en

Des lors Ie systme phontique, les procds particuliers de flexion, les types spciaux de groupement syntaxique, Ie voca-Waire qui caractrisent un idionie ne peuvent se reproduirenbsp;lorsquils ont t transforms on quils ont disparu. Les moyeitsnbsp;flexpression nont avec les idees quune relation de faiij non unenbsp;felation de nature et de nicessit ; rien ne saurait les rappeler anbsp;^existence lorsquils ne sont plus. Ils nexistent done quunefois;nbsp;fls sont singuliers; car, mme indfmiment rpts, un mot,unenbsp;Tme grammaticale, un tour de phrase sont toujours les mmes

principe.

Si done deux langues prsentent dans leurs formes gramma-l^cales, leur syntaxe et leur vocabulaire un ensemble de concor-fl^Hces de dtail dfinies, cest que ces deux langues nen font en '^alit quune: les ressemblances de 1italien et de, 1espagnolnbsp;P*'oviennent de ce que ces deux idiomes sont tous deux des formesnbsp;^odernes du latin; Ie frangais, qui leur ressemble dja moins,nbsp;y pourtant aussi du latm moderne, mas plus modifi. Ainsi lesnbsp;^^rgences peuvent tre plus ou moins grandes, mais toutnbsp;ttseinble de coincidences prcises dans la structure gramma-licale de deux langues suppose quelles sont des formes prises parnbsp;mme langue parle a date antrieure.

aire anglais et du vocabulaire persan montre quon nen peut lel]nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;simples ressemblances de structure gnrale,

qne celles qui existent entre Ie turc et Ie finnois, ou entre ^ ^fl'nois et Ie dahomen, par exemple ne prouvent rien. Maisnbsp;^faits de dtail isols ne prouvent pas davantage.

2 nbsp;nbsp;nbsp; rsulte la definition de la parent de deux langues : deux

^^iues sont dites parentes quand elks rsultent l'-une et Vaiitre de

^ 1 arrive parfois que deux langues expriment indpendamment ^ 'neme id par un mme mot; ainsi en anglais et en persannbsp;neme groupe darticulations bad signifie mauvais , sansnbsp;Ie mot persan ait rien a faire avec Ie mot anglais; maisnbsp;un pur jeu de la nature . Lexamen densemble du voca-

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4 METHODE

dmx volutions differentes dune mme langue parle antrieurement. Lensemble des langues parentes forme ce que Ton appelle unenbsp;familie de langues. Ainsi Ie frangais et Ie persan sont parentsnbsp;paree que tons deux sont des formes de lindo-europen ; ilsnbsp;font partie de la familie dite indo-europenne. En ce sens, lanbsp;notion de parente de langues est chose absolue et ne comportenbsp;p'as de degrs.

Mais, a lintrieur dune mme familie, une langue qui est devenue diffrente de la forme ancienne peut se diffrencier a sonnbsp;tour en plusieurs langues: ainsi du fait de la dissolution denbsp;lempire remain, Ie latin de Rome qui est une forme de Findo-europen sest diffrenci en italien, espagnol, provengal, frangais, roumain, etc. ; il sest cr par la une familie romane quinbsp;fait partie de la familie indo-europenne, et dont les membresnbsp;sont plus troitement apparents entre eux quils ne Ie sont avecnbsp;les autres langues indo-europennes : ceci signifie que les languesnbsp;de la familie romane, tant toutes du latin transform, ont commence k diverger en un temps o divers groupes indo-europensnbsp;taient devenus distincts les uns des autres. Gette seconde definition nest quune consequence de la premire.

Enfin quand une langue volue sur un domaine continu, des innovations et des conservations identiques ou semblables ontnbsp;lieu en des regions plus ou moins tendues ; ainsi se produisentnbsp;les dialectes. Les parlers qui sont employs en des rgions voi-sines les unes des autres et qui se sont dvelopps en des conditions analogues prsenten! des particularits communes. II ynbsp;aura lieu de revenir sur ces faits qui ont de grandes consquences;nbsp;ils sont dune espce diffrente de ceux quexprime Ie terme denbsp;paren t de langues. Les ressemblances particulires que lon peutnbsp;constater entre Ie frangais et Ie provengal par example ne tiennentnbsp;pas a ce que, a un moment quelconque de lpoque impriale, ilnbsp;aurait t parl en Gaule une forme spciale du latin vulgairenbsp;reprsent par les autres langues romanes ; mais, sur Ie territoirnbsp;frangais et sur celui du provengal, les conservations et les innovations ont t, ds lpoque romaine, en partie pareilles, sinonnbsp;identiques. En pratique, il est souvent impossible de discernef

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C05TIJUITE LTNCnSTlQUE nbsp;nbsp;nbsp;

ces ressemblances dialectales de ce qui est du a Ia parente proprement dite des langues, cest-a-dire a lunit du point denbsp;'ipart.

On na russi jusquici a construire une grammaire com-paree que dans les cas o il y a eu srement une langue commune initiale, ainsi Ie latin pour les langues romanes. Faute depouvoirnbsp;poser un gallo-roman commun ou un frangais commun ,nbsp;cn eprouve un grand embarras pour faire une thorie comparativenbsp;lies parlers gallo-romans ou des parlers frangais.

2. CovTiNiT LiNGuisTiQE. Au point de vue de 1indi-la langue est un systme complexe dassociations incon-^eientes de mouvements et de sensations, au moyeii desquelles il peut parler et comprendre les paroles mises par dautres indi-^idus. Ce systme est propre a chaque homme et ne se retrouvenbsp;cxactement identique chez aucun autre; mais il na une valeurnbsp;jln autant que les membres du groupe social auquel appartientnbsp;individu en prsentent de sensiblement pareils; sinon celui-ci nenbsp;^crait pas compris et ne comprendrait pas autrui. La languenbsp;^ existe done que dans les centres nerveux, moteurs et sensitifs,nbsp;c chaque individu ' mais les mmes associations simposent anbsp;lous les membres dun groupe avec plus de rigueur quaucunenbsp;^ntre institution ; cbacun vite toute dviation du typenbsp;Horrnal et se sent choqu de toute dviation quil apergoit cheznbsp;nutres. Immanente aux individus, la langue simpose dautrenbsp;P^i'*' a eux ; et cest par la quelle est une ralit, non pas

'^culeinent physiologique et psychique, mais aussi, etavant tout, sociale,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

^ Ce systme dassociations ne se transmet pas directement individu a individu; comme on la dit, Ie langage nest pasnbsp;oeuvre, un 'pyjv, cest une activit, une vepysta. Lorsquilnbsp;Pprend a parler, chaque enfant doit se constituer a lui-mme unnbsp;y^tenie dassociations de mouvements et de sensations pared anbsp;^ Ues personnes qui 1entourent; il ne regoit pas des autres-procds darticulation : il parvient a articuler comme euxnbsp;i'cs des ttonnements qui durent des annes; il ne regoit pas

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METHODE

des paradigmes grammaticaux : il recre chaque forme sur Ie modle de celles quon emploie autour de lui, et cest pour avoirnbsp;longtempsentendu dire; nous mangeons, vous mangey; nous jetons,nbsp;vous jetes;^ que lenfant saura dire au besoin vous leves^ sil anbsp;entendu nous levons ; et ainsi pour toutes les formes. Mais malgrnbsp;leffort intense et constant quil fait pour se conformer a ce quilnbsp;entend, lenfant, qui doit refaire Ie systme entier des associations,nbsp;narrive pas a reproduire dune manire complete la languc desnbsp;membres du groupe dont il fait partie : certains dtails depronon-ciation ont chapp a son oreille, certaines particularits de lanbsp;flexion a son attention, et surtout les systmes quil sest consti-tus ne recouvrent quen partie ceux des adultes ; a chaque foisnbsp;quun enfant apprend a parler, il sintroduit done des innovations.

Si ces innovations sont des accidents individuels, elles dispa-raissent avec la mort de la personne chez qui elles se sont pro-duites; les particularits qui en rsultent provoquent la raillerie et non limitation. Mais il y a des innovations qui ont desnbsp;causes profondes et qui tendent a apparaitre chez tous les enfantsnbsp;qui apprennent a parler dans une mme localit, durant unnbsp;certain laps de temps. A partir dun moment donne, tous lesnbsp;enfants qui apprennent a parler au mme endroit ont telle ounbsp;telle articulation diffrente de celle de leurs ains, ignorent mmenbsp;rarticulation ancienne; par example, dans la France du Nord,nbsp;les enfants ont t, a partir dun certain moment, different pournbsp;chaque localit, incapables de prononcer / mouillee et y ontnbsp;substitue ley qui en tient aujourdhui la place dans les parlersnbsp;frangais. De mme, a partir dune certaine date, les jeunesnbsp;enfants prsentent telle ou telle nouveaut dans la flexion ; ainsinbsp;le nombre duel sest conserve en Attique jusqua la fin du v sicle,nbsp;mais, vers 4io av. J.-G., il commence a tre nglig dans lesnbsp;inscriptions ; et en effet les auteurs ns de 44o a 42 0 qui, commenbsp;Platon et Xnophon, crivent le dialecte attique, Iemploientnbsp;encore, mais sans constance absolue; puis 11 cessedetre employenbsp;au nominatif-acGusatif tandis que, sous 1influence de Baow, ilnbsp;subsiste au gnitif; Dmosthne (383-322) dit BySoXoi', maisnbsp;Suov oSofoiv ; enfin il disparait mme au gnitif et, a partir de

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CONTINIT LINGISTIQUE nbsp;nbsp;nbsp;7

Sag

) ne se rencontre plus sur les inscriptions attiques. Les chan-genients de ce genre, tant communs a tous les enfants depuis un certain moment, se transmettent aux generations nouvelles :nbsp;lis s accumulent done, et, suivant la rapidit avec laquelle ils ontnbsp;lieu, transforment la langue au bout dun temps plus ou moinsnbsp;long. Dans certaines langues, a certains moments, les innovationsnbsp;e precipitant tandis que, ailleurs, Ie mme parler se conservenbsp;longtemps presque intact.

Dans tous les cas il y a continuit: les changements qui ont lieu spontanment et qui ne rsultent pas de limitation denbsp;guelque parler tranger ne proviennent pas dun dsir dinnover;nbsp;lis se produisent au contraire malgr leffort fait par lenfantnbsp;pour reproduire exactement la langue des' adultes, et a aucunnbsp;instant ils ne sont si grands ni si nombreux que les generationsnbsp;dont les reprsentants vivent simultanment perdent Ie sentimentnbsp;lie parler une mme langue.

de 1

dim

Ilautre part, 1usage qui est fait de la langue contribue a la liansformer. A chaque fois quune expression est employee, ellenbsp;ilovient moins surprenante pour celui qui lentend et plus aise anbsp;i'oproduire pour celui qui 1met; cest leffet classique de lhabi-*'iiile. La valeur expressive des mots sattnue par lemploi, leurnbsp;lofce diminue; et ils tendentase grouper ensemble. Pour main-tenir la force expressive dont on a besoin, on est done conduit anbsp;reuouveler les termes; cest alnsi que les mots qui expriment Ienbsp;^nperlatif, comme trs, fort, extrmement, etc., tendent a sortir

usage au fur et a mesure que leur force, grande au dbut, iinue. Des mots, dabord autonomes, se rduisent par lusagenbsp;H otreplus que des elements grammaticaux: en latin, habeonbsp;i^nit foute sa valeur dans habeo aliquid factummais, par lefietnbsp; In repetition, fai de fr. fai fait a perdu progressivement toutenbsp;^iilonomie; aujourdhui, trois termes autrefois indpendantsnbsp;^'So, habeo et factuni) qui ont abouti a fr. fai fait ne constituentnbsp; qu une forme grammaticale quivalente a lat. feci et qui nanbsp;valeur expressive. Les mots qui deviennent ainsi desnbsp;ents grammaticaux, des accessoires de la phrase, se pronon-d une manire particuliere, souvent abrge, et Ie traitement

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8 METHODE

phontique difl're de celui des mots principaux; ainsi Ie dmon-stratif latin illam group avec un nom suivant aboutit a larticle frangais la, tandis que Ie traitement de la forme autonome, toutnbsp;diffrent, est elle, qui sert de pronom, et qui, a son tour, a prisnbsp;Ie rle dun lment grammatical.

Tel est Ie type de lvolution linguistique spontane. II rsulte de la succession naturelle des gnrations, de lemploi qui estnbsp;fait du langage et de lidentit de tendances et daptitudes quenbsp;prsentent les membres dune suite de gnrations pendant unenbsp;priode de temps donne. Bien quils se produisent indpendam-ment dans chacun des parlers dune rgion, on doit sattendre anbsp;ce que les changements de ce type aient lieu, a des dates diff-rentes, mais voisines, et avec de lgres variantes, dans toutes lesnbsp;localits occupes par une population sensiblement homogenenbsp;parlant la mme langue et place dans des conditions semblables;nbsp;ainsi l mouille est devenue y dans toute la France du Nord ; Ienbsp;duel a disparu des avant la priode historique dans 1olien etnbsp;lionien dAsie Mineure et dans Ie dorien de Crete, et au iv siclenbsp;av. J.-G. en attique, en dorien de Laconie, en botien, en del-phique, cest-a-dire dans les parlers de la Grce continentale. Lesnbsp;conditions en gnral inconnues des changements, pournbsp;autant quelles ne sont pas propres a une localit, agissent surnbsp;des domaines tendus.

A ct de ces changements, raliss dune manire propre dans chaque parler, mme quand ils en dpassent de beaucoup lesnbsp;limites, il en est dautres varis daspect, mais qui tous se ram-nent a un mme phnomne: Vemprunt a dautres langues. Ennbsp;effet, aussitt que les membres dun groupe social sont en rapportsnbsp;commerciaux, politiques, religieux, intellectuels avec les membres dautres groupes, et que certains hommes acquirent lanbsp;connaissance dune langue trangre, apparait la possibilit din-troduire dans Ie parler indigene des lments nouveaux. Si lanbsp;langue en question est essentiellement diffrente du parler local,nbsp;on ne lui pourra prendre que des mots isols ; Ie grec a pris auxnbsp;Phniciens quelques termes commerciaux comme Ie nom de la

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CO^TOUITE LINGUISTIQE

toile demballage, aiv.v.oq, clelor, ypac, dun vtement, leyiTwv,

tc. ; (Je

mme Ie francais a emprunt des mots anglais : quel l'i en soit Ie nombre, ces emprunts ne changent rien a la structure dun idiome. II nen est pas de mme sil sagit dune languenbsp;3ssez proche du parler indigene pour que lon sente lidentitnbsp;toncire des deux : Ie parler de Paris tant seul employ dans lesnbsp;relations entre les populations de langue fraiiQaise, tous les autresnbsp;Parlers francais empruntent de plus en plus des elements parisiens,nbsp;uon seulement de vocabulaire, mais aussi de prononciation et denbsp;flexion; sil a constat par exemple que toi, moi, roi, prononcsnbsp;rnw, rw dans son dialecte sont, en francais normal (aunbsp;|dnd parisien), twa, niwa, rwa, un paysan qui pourra navoirnbsp;J^uiais entendu prononcer Ie mot loi saura substituer naturelle-^ent luja a la forme de son parler Iw; des substitutions de cenbsp;flnre aboutissent.a un rsultat qui peut tre pared a celui de chan-Senients du type normal, et, une fois quelles sont opres, ilnbsp;flvient souvent impossible de les en distinguer ; elles nen sontnbsp;moins diffrentes ; car dans Ie second cas il sagit dempruntsnbsp;Un autre parler. Sous 1une et lautre formes, lemprunt nestnbsp;P un phnomne rare et accidentel; cest un fait frquent, ou,nbsp;puur mieux dire, constant, et dont les recherches rcentesnbsp;^^ontrent de plus en plus limportance. Car chacune des grandesnbsp;unlles linguistiques (germanique, slave, hellnique, etc.) rsultenbsp; ^ extension dune langue commune a un groupe dhommesnbsp;plus Ou moins considrable. On na pas Ie moyen de dterminernbsp;flufle a t la part de lemprunt dans les faits tudis ici quinbsp;s sont antrieurs a la priode historique. Mais il nest jamaisnbsp;e de supposer quun parler donn rsulte de la transmissionnbsp;l^ugage de gnration en gnration et des changements quinbsp;produisent du fait de lusage et de la transmission ; partoutnbsp;^ parlers dominants sont imits et les sujets se proccupentnbsp;reproduire Ie langage dautres sujets habitant une autrenbsp;^ ite OU ayant une situation sociale plus releve qui passentnbsp;wieux dire. Si ce souci de reproduire des parlers domi- u existait pas, la langue se diffrencierait a linfini et nenbsp;r^it plus servir de moyen de communication entre des

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10 METHODE

groupes dhommes tendus. En fait, tous les parlers atlests proviennent dune srie de generalisations et de diffrenciationsnbsp;successives.

Un troisime type de transformation a lieu enfin lorsquune population change de langue. Quand des circonstances politiquesnbsp;amnent une population a apprendre la langue de vainqueurs,nbsp;de colons trangers ou, comme 11 arrive aussi, de sujets plusnbsp;civilises, les adultes qui la composent ne parviennent pas anbsp;sassimiler exactement la langue nouvelle; les enfants qui ap-prennent a parler une fois que la langue nouvelle a pntrnbsp;russissent mieux ; car ils 1apprennent comme une langue ina-ternelle; ils tendent alors a reprodulre non Ie parler dfectueuxnbsp;de leurs compatriotes adultes, mais Ie parler correct des trangers, et ils y russissent souvent dans une large mesure : cestnbsp;ainsi c[uun enfant n en France dun Francais et dune tran-gre et lev panni des enfants franfjais ne reproduit gure lesnbsp;dfauts du parler de sa mre. Nannioins il subsiste des particu-larits ; et mme, si une population apprend une langue profon-dment diffrente de la sienne, elle pourra ne jamais sassimilernbsp;certains traits essentiels : les esclaves ngres qui se sont mis anbsp;parler frangais ou espagnol nont pu acqurir ni une prononcia-tion exacte ni 1emploi correct des formes grammaticales, ennbsp;partie par suite du caractre trs diffrent de leur idiome origi-nel, en partie surtout paree que ayant une situation sociale irr-mdiablement infrieure, ils nont pas senti Ie besoin de parlernbsp;aussi bien que leurs maitres ; les patois croles ont gard desnbsp;caractres de langues africaines. Au contraire, lors des nom-breuses substitutions de langues qui ont eu beu au cours denbsp;lhistoire et qui ont beu actuellement encore, les populationsnbsp;europennes se sont montres capables dacqurir assez exactement la langue les unes des aulres. Rien ne permet de croirenbsp;que les particularits qui caractrisent les langues romanes datentnbsp;pour la plupart du moment o Ie latin a pntr dans Ie pays onbsp;on les parle. 11 ne faut pas exagrer limportance de ce type denbsp;changements. Mais aussi cest sans doute par la quon peut

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REGULARITE DU DEVELOPPEMENT I t

xpliquer certaines transformations tendues du systme articu-Oire telles que les mutations consonantiques du germanique OU de larmnien; ce nest pas un hasard que Ie systme desnbsp;Occlusives de Farmnien soit identique a celui du gorgien ounbsp;seul entre toutes les anciennes langues indo-europennes, Ienbsp;Sanskrit ait des dentales cacuminales, dites crbrales, commenbsp;langues dravidiennes dont il occupe en parlie la place. Aunbsp;surplus, ds que la substitution de langue est accomplie, onnbsp;centre dans Ie cas du changement par dveloppement continu;nbsp;seuleinent Ie caractre propre de la population qui a accept unenbsp;utre langue provoque des alterations relativement rapides etnbsp;Uunabreuses, qui pcuvent ne se manifester que longtemps aprsnbsp;o changement de langue. Pour apprcier Fimportance de cenbsp;^cteur, il suffit de constater que toutes les regions qui ont unenbsp;stoire un peu ancienne ont a date historique change de languenbsp;u naoins une fois, et souvent deux ou trois fois. Et, dautrenbsp;les langues changent dautant moins que la population quinbsp;s parle est plus stable ; Fextrme unite des langues polynsiennesnbsp;j o^plique par Funil de race des habitants de la Polynsie ; surnbsp;o domaine indo-europen, la Lituanie o la population semblenbsp;j, voir gure t renouvele depuis longtemps a un parler dontnbsp;^chasine est remarquable. Au contraire, Firanien, langue denbsp;'^onqurants qui se sont rpandus sur un vaste domaine, a changenbsp;j et relativement tres tt. Et les parlers iraniens sont, dsnbsp;o dbiu de Fre chrtienne, a un niveau linguistique comparable anbsp;olui quont atteint les langues romanes unedizainede sicles aprs.

^ 3. Dj. rgulauit du dvecoppemxt des langues. lude du dveloppement des langues nest possible que pareenbsp;|loe les conservations de Flat ancien et les innovations prsententnbsp;rgularit.

du son et de Farliculation : cest la part de la de 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres sont lies au sens exprim; cest la part

^^^rphologie (la grammaire) et du vocabulaire.

y a deux sortes de conservations et dinnovations. Les unes gy }nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;matrie! sonore qui sert a Fexpression linguistique,

Phon,

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12 METHODE

Les regies suivant lesquelles ont lieu les conservations et les innovations relatives k la prononciation ont t nominees loisnbsp;phontiques . Si une articulation est conserve dans un mot,nbsp;elle est conserve galement dans tous les mots de la mmenbsp;langue o elle se prsente dans les mmes conditions : ainsi nbsp;initiale latine est conserve en francais dans fiel {fel), four (fur-nutn) et dans tous les mots comparables; elle devient h en espa-gnol dans hiel, homo, etc. Au moment oii linnovation apparait,nbsp;il arrive parfois quelle se manifeste dabord dans quelques motsnbsp;seulement; mais comme elle porte sur Ie procd darticulationnbsp;et non sur tel ou tel mot, elle ne manque bientt en aucun cas,nbsp;et, pour les longues priodes qutudie la grammaire compare,nbsp;ce flottement des premires gnrations o se manifeste Iinno-vation est indiscernable. II y a eu un temps o les anciens p, t,nbsp;k de lindo-europen sont devenus en germanique ph, th, kh,nbsp;cest-a-dire p, t, k spars de la voyelle suivante par lmissionnbsp;dun souffle; dans ces occlusives suivies de souffle, locclusionnbsp;est faible ; elle a t supprime, et Ie germanique a eu f, fgt;, x {xnbsp;servant a noter ici la spirante gutturale, cest-a-dire un phonemenbsp;de mme sorte que Ie ch de lallemand moderne) : il y a donenbsp;eu des gnrations germaniques pour lesquelles p, t, k taientnbsp;impronongables, et en effet p, t, k, initiaux ou intervocaliques denbsp;lindo-europen ne sont jamais reprsents en gotique par p, t,nbsp;k, mais toujours par f, fgt;, h (ou respectivement par h, d, y dansnbsp;des conditions dtermines). Tel est Ie principe de la constancenbsp;des lois phontiques, quon nomme plus exactement rgularit desnbsp;correspondances phontiques-

Sil nintervenait aucune autre action, on pourrait, avec la simple connaissance des correspondances rgulires, dduire dunnbsp;tat donn dune langue son tat a un moment ultrieur. Maisnbsp;tel nest pas Ie cas. Le dtail des actions particulires qui, sansnbsp;contrarier Ie jeu des lois phontiques , en masquent la con-stance, serait infini; il convient seulement de signaler ici quel-ques points importants.

Tout dabord, les formules des correspondances phontiques ne sappliquent, par dfmition, qua des articulations exactement

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REGULARITE DU DEVELOPPEMEXT l3

comparables les unes aux autres. Les mots qui ont une pronon-oiation particulire chappent done en partie i leur action. Ainsl los mots enfantins, comme papa, maman, etc., sont a part. Lesnbsp;termes de politesse ou dappel sont sujets k des abregements quinbsp;les rendent mconnaissables : wcy nest pas un traitement pho-ntique rgulier de mon sieur; il en est de meme de tous lesnbsp;mots quil suffit dindiquer pour quon les comprenne et quonnbsp;prend pas ds lors la peine darticuler compltement : v. h. a.nbsp;(all. heuie) nest pas un traitement normal de hiu tagu cenbsp;jour . Dune manire gnrale, un mme lment phontiquenbsp;eet' plus bref dans un mot long que dans un mot court (1A denbsp;Patisserie est plus bref que celui de pdte), dans un mot accessoirenbsp;Ie la phrase que dans un mot principal; Ie traitement risque dsnbsp;lors detre diffrent. Certaines articulations, notamment celle denbsp;L sont sujettes a tre anticipes, comme dans Ie fr. trsor reprsentant lat. thesaurum, ou transposes, comme dans gr. mod.

de 'Tuxpc, sans quon puisse toujours ramener a des formules gnrales ces altrations qui tiennent a la structure parti-^nlire et aux conditions spciales demploi des mots o elles se fencontrent. Dautres articulations enfin se continuent trop long-lemps, ainsi labaissement du voile du palais de \'n de all. genugnbsp;est maintenu, si bien que Ie mot arrive a sonner dialectalementnbsp;S^nung^ etc. Une innovation phontique rsulte la plupart dunbsp;femps de la coincidence de plusieurs actions distinctes etnbsp;mdpendantes ; il arrive que les actions, tant complexes,nbsp;soient particulires k un mot et ne se laissent pas formuler ennbsp;* lois .

En second lieu, des associations de formes introduisent des ehangements; ainsi, en attique o s initiale est reprsente parnbsp;'^n esprit rude, cest *lai (issu denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui devrait.rpondre k

santi, got. sind ils sont ; en fait on trouve lesprit doux, daprs sip.1, s, etc. Cest ce que lon appelle les change-'gt;nents par analogie. Ainsi Ie sens intervient et rompt la rgularitnbsp;In traitement proprement phontique; il y a interfrence de lanbsp;morphologie ou du vocabulaire avec la phontique.

Enfin certaines drogations sont dues k des emprunts. Ainsi,

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i4 METHODE

a Rome, un ancien ou devient et un ancien *dh aprs u devient b entre voyelles : a lit. radas, got. raufs, v. irl. radnbsp; rouge , etc. rpondrait done *rbus; mais dans dautres parlersnbsp;latins OU est reprsent par , par exemple a Prneste : au moinsnbsp;par son , rbus nest pas un mot romain ; dans certains parlers latins, *dh est reprsent par /entre voyelles : de la rfus',nbsp;Ie mot romain attendu *rubus nest pas attest directement, maisnbsp;il subsiste dans les derives rbig (a cl de rbg) et rbidus.nbsp;Quand les circonstances historirjues dterminent beaucoup dem-prunts de ce genre, la pbonlique dune langue fmit par offrir unnbsp;aspect incoherent : cest Ic cas du latin ou, parmi les languesnbsp;modernes, de langlais. Les empruiits a la langue crite sontnbsp;dans la priode historique une autre cause de trouble; ainsi Ienbsp;tVangais a pris au latin crit une quantit de mots : par exemplenbsp;frdgilem a naturellement abouti amp; frle, mais plus tard on a prisnbsp;au latin crit Ie mme mot en en faisant fragile; cette cause denbsp;trouble, grave a 1poque moderne, nexiste pas pour les priodesnbsp;prhistoriques considres par la grammaire compare.

Plus on examine les choses de prs, et plus on voit que presque chaque mot a son histoire propre. Mais les changements qui,nbsp;comme la mutation consonantique du germanique ou de lar-mnien, portent sur lensemble du systme articulatoire ne sennbsp;laissent pas moins reconnaitre et dfinir.

Rien dans tout cela ne va contre Ie principe de la constanee des lois phontiques , cest-a-dire des changements qui Intressent larticulation indpendamment du sens : ce principe exigenbsp;seulement que, lorsque dans lapprentissage de la langue par lesnbsp;generations nouvelles, un procd articulatoire se maintient ounbsp;se transforme, Ie maintien ou la transformation ait lieu dans tonsnbsp;les cas OU cette articulation est employe de la mme manire,nbsp;et non pas isolment dans tel ou lel mot. Or, comme 1exp-rience Ie montre, les choses se passent ainsi quand on considrenbsp;non pas Ie rsidtat, mais Yacte. Les effets dune lol peuventnbsp;tre entirement dtruits au bout dun certain temps par desnbsp;changements propres a certains mots, par des actions analo-giques, par des emprunts ; la loi ne perd pour cela rien de

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REGLARITE DU DEVELOPPEMENT 1 5

sa ralit, car toute cette ralit est transitoire et consiste en la manire dont pendant une priode dtermine les sujets ontnbsp;fix leur articulation; mais la loi pourra chapper au lin-Suiste 5 il y a ainsi des lois phontiques incoanues et quinbsp;xesteront inconnues, mme dans des langues bien tuu 'es, pournbsp;Peu quon nait pas une srie continue de documents.

Toutefois, il est rare quon puisse observer lacte do rsulte 1 changement phontique ; on constate quun e francais repondnbsp;a un a latin accentu (pamp;ler ' pre, amtum ' ciime, etc.), qu un onbsp;grec initial rpond a un bh Sanskrit, a un b germanique ou arm-(gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;skr. bhdrami, got. baira, arm. berem) et rien de

plns. Ce quon appelle dordinaire loi phonetique est seule-'^cnt la formule dune corr^spondunce rguliere, soit entre deux Icrnaes successives, soit entre deux dialectes dune mme langue.nbsp;1^1 cette correspondance rsulte la plupart du temps non d unnbsp;unique, mais d'actes multiples et complexes, qui ont de-^and un temps plus ou moins long pour saccomplir. II estnbsp;Bcnralement impossible de discerner ce qui provient de chan-Bettients spontans et ce qui provient demprunts.

He qui est vrai de la phontique 1est aussi de la morphologie , de mme que les mouvements articulatoires doivent tre com-hlns a nouveau toutes les fois quon met un mot, de mmenbsp;lotites les formes grammaticales, tous les groupements syn-laxiques sont crs inconsciemment a nouveau pour cbaquenbsp;phrase prononce suivant les habitudes fixees lors de 1 apprentisnbsp;8^e du langage. Lorsque les habitudes changent, toutes lesnbsp;fermes qui nexistent quen vertu de 1existence generale du typenbsp;changent done ncessairement : quand, par exemple, en francais,nbsp;a dit, daprs tu aimes, il aime(t), a la C' personne/aiOTr aunbsp;hen de lancien faim (reprsentant Ie lat. amo), tous les verbosnbsp;dc la mme conjugaison ont rcQu aussi e a la iquot; personne :nbsp;^extension de r a la i personne est une loi fnorphologique amsinbsp;'igoureuse que nimporte quelle loi phontique . Les innova-hons morphologiques ne sont ni plus capricieuses ni moins rgu-heres que les changements phontiques. Et les formules quel on

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t6 METHODE

possde nexpriment anssi que des correspondances, non les actes eux-mmcs do rsultent les innovations.

Toutefois il y a une diffrence entre les lois phontiques et les lois morphologiques : quand une articulation est trans-forme, elle tend a 1tre dans tous les cas ou elle apparait, et lesnbsp;gnrations nouvelles deviennent incapables den raliser la pro-nonciation antrieure; par example aucune / mouille ne subsistenbsp;dans les parlers deFIle-de-France aprs Ie passage de 17 mouillenbsp;a y ; au contraire quand un type morphologique est transform,nbsp;il en peut subsister certaines formes qui sont fixes dans lanbsp;mmoire. Ainsi lindo-europen avait un type verbal de prsentsnbsp;caractris par 1addition directe des dsinences a la racine etnbsp;lalternance dun vocalisme pourvu de e au singulier et sans t aunbsp;pluriel dans cette racine; par exemple gr. si-jj.i, pluriel -;j.v, etnbsp;skr. i-mi je vais (ancien *di-mt), pluriel i-mah nousnbsp;allons ; cette srie, autrefois importante, a t limine denbsp;1usage dans loutes les langues indc-europennes ; mais des formesnbsp;du verbe tre ont subslst jusquaujourdhui paree que la fr-quence de leur emploi les avait fixes dans la mmoire, et cestnbsp;ainsi que Ie latin a encore gs-t: s-unt, dou Ie fr. il est: ils sont;nbsp;de mme lallemand a er ist: sie sind. Le type a disparu long-temps avant la premire fixation du latin ou de lallemand parnbsp;1criture, mais 1une de ses formes demeure.

Lune des utilits les plus videntes de la grammaire compare est de faire comprendre par une norme ancienne des formes ano-males de lpoque historique. Le type est, simt, qui est excep-tionnel en latin, est un dbris dun type qui tait normal enindo-europen. Grace a la grammaire compare, on apergoit, au coursnbsp;du dveloppcment dunc mme langiie, des normes successives.

Le fait que les lois phontiques et morphologiques sappli-quent a tous les mots oii figurent les lments viss dans leur formule est naturel; le fait quelles sappliquent a tous les enfantsnbsp;dune mme gnration est moins attendu, quoiquau fond peunbsp;surprenant: il exprime en effet ceci que les mmes causes pro-duisent les mmes effets sur tous les enfants qui apprennent unenbsp;mme langue dans les mmes conditions. La circonstance, au

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REGULA.RITE DU DEVELOPPEMENT nbsp;nbsp;nbsp;l'J

premier abord frappante, que tons les enfants dune mme loca-prsentent dune manire indpendante les mmes innovations Ie mme temps nest quune consequence dun fait remar-uable : tous les enfants placs dans les mmes conditionsnbsp;^Pprennent la mme langue de la mme manire (sauf anomalienbsp;ndividuelle). En effet :

r Sil est vrai que les elements de la langue nont avec les idees h ^^Primer aucun lien ncessaire, du moins ils sont lies entreeux parnbsp;|*rie infinite dassociations, et chaque langue forme un systmedontnbsp;^ ^ parties sont troitement unies les unes aux autres. La phontiqucnbsp;'r slave fournit de ce principe une bonne illustration. Le slavenbsp;^imun possdait deux sries de voyelles, les unes dures, prc-s de consonnes dures; a, o, u, y, , les autres molles, prcdes denbsp;'-OHsonngg molles: ,e,i, ; les langues qui, comme le russe et lenbsp;Polonais, ont conserve la distinction des deux sries ont aussinbsp;^onserv la distinction de y (sorte de i prononc vers la partienbsp;Postrieure du palais), et de i et la distinction des voyelles et ,nbsp;oos la forme de o et e en russe, e (dur) et ie en polonais: lenbsp;osse a done syn fils et silo, force ; den' jour (de *dm)nbsp;j sommeil (de sn) ; mais les langues slaves qui, commenbsp;orbe, ont perdu la distinction des deux sries ont confondu ynbsp;^ L u et j; \'i (Je serbe sin est le mme que celui de sila; le inbsp; din est reprsent par a tout comme le de snti: serbe dannbsp;San ; la distinction de y et de i, de et de i ntait done quunnbsp;(Ju systme et na pas persist une fois le systmenbsp;danbsp;nbsp;nbsp;nbsp;naturel que ce changement se soit produit

tous les parlers serbes et que des changements analogues OU lieu dans les autres langues slaves mridionales et mmenbsp;phnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Toute altration grave dune partie du systme

Uetique ou grammatical dune langue a des consquences qu^^ reste; en germanique, ce nest pas une srie docclusivesnbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;transforme, ce sont toutes les sries, et il ny a la rien

^labl ' ^'^nien par exemple olfre des innovations sem-os, leg occlusives sourdes indo-europennes p, t, k, y sont jg ''ontes par des aspires *ph (dou h'), th, kh qui prsententnbsp;premier degr de laltration suppose en germanique, et lesnbsp;Meillet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

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i8 METHODE

sonores i.-e. b, d, g par des sourdes faibles p, t, k, comme en germanique. De mme, certains dialectes bantous ont pournbsp;p, t, k du hrro et du souahli par exemple, ph, th, kh, ainsi Ienbsp;kond ; dautres ont dja , r (notation dune vibrante sourde denbsp;ces dialectes), x (spirante gutturale sourde), ainsi Ie pli; enfinnbsp;Ie douala a des sonores a Ia place de sourdes, par exemplenbsp;I y rpond a t du hrro, r du pli, de mme que Ie haut allemandnbsp;d est issu du ^ germanique (th anglais sourd) ; par exemple Ienbsp;nom de nombre trois est hrro -tatu, kond -thathu, plinbsp;-rarQ, douala -IIq. Ge qui change dans les cas de ce genre, cenbsp;nest pas une articulation isole, cest la manire darticuler.

2 Les combinaisons darticulations par lesquelles, dans une langue donne, sont raliss les phonraes sont chose particulierenbsp;k cette langue; mais les mouvements linentaires qui figurentnbsp;dans ces combinaisons sont determines et limits par des conditions gnrales anatomiques, physiologiques et psychiques ; il estnbsp;done possible de fixer de quelle manire peut voluer une articulation dans un cas donn. Soit par exemple Ie phoneme s, quinbsp;suppose une lvation de la langue pres des dents, avec coule-mentdair constant, et qui est constitu par un sifllement : si lanbsp;langue est releve dune manire insulFisante, il devient un simplenbsp;souffle, cest--dire h, Ie bruit du frottement de Fair entre lanbsp;langue et les dents disparaissant; si la langue est releve avecnbsp;excs, s sera remplac par ^ (Ie th anglais) ou mme par loc-elusive t; enfin, si lon ajoute des vibrations glottales j et sinbsp;Ton affaiblit en consquence 1intensit du souffle, on aboutitnbsp;a la sonore : en y ajoutant Ie passage a i en diverses conditions,nbsp;on a les variations possibles dun phonme Sj quelles que soientnbsp;les particular!ts darticulation. Soit encore un groupe tel quenbsp;anana ou anania o un mme mouvement articulatoire, labais-sement du voile du palais, est excut deux fois : si, comme ilnbsp;arrive, lun des deux mouvements est omis, ce sera en principe 1nbsp;premier; Ie phonme o ligurait Ie mouvement supprim subdnbsp;des altrations qui Ie rendent pronongable et lui permettent denbsp;figurer dans Ie systme de la langue: anana ou anama devienneolnbsp;alors alana, alama ou arana, arania. Les possibilits de cham

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DEFINITION DE L INDO-EROPEEN nbsp;nbsp;nbsp;IQ

gements de formes grammaticales ne se laissent pas formuler lt;1 one manire aussi simple et aussi gnrale que celles des chan-gements phontiques, paree quelles ne dependent pas directementnbsp;conditions anatomlques et physiologiques, mais, dans chaquenbsp;donn, elles ne sont pas moins limites.

de

^ En somme les possibilites de changement sont definies par systme propre de chaque langue et par les conditions gn-j'ales anatomiques, physiologiques et psychiques du langagenbsp;iniain ; quand un mme ensemble de conditions vient a provo-tl'ier des innovations, il produit des effets ou identiques ou pareilsnbsp;^ns aux autres chez des indivldus de mme origine qui parlentnbsp;'^*1 mme langue, et les membres dun mme groupe socialnbsp;*^cndent a prsenter indpendamment les mmes conservations

ctat ancien et les mmes innovations.

11. Application des principes a la definition de 1indo-europen.

Oiuns

prises

^rninien, Ie grec, Ie germanique, Ie celtique, 1italique (latin).

Definition de la. notion de langues indo-europennes. 3ines langues qui commencent a apparaitre dans 1histoirenbsp;1000 av. J.-C., depuis lHindoustan a lEst jusquaux rivesnbsp;. ^ ^ ^llantique a lOuest, et depuis la Scandinavi au Nord,nbsp;a la Mditerrane au Sud, prsentent tant de traits com-quellcs se dnoncent comme tant les formes diversesnbsp;par un mme idiome, parl anlrieurement; celles quinbsp;*^prsentes encore aujourdhui par un au moins de leursnbsp;ctes sont: lindo-iranien, Ie baltique, Ie slave, 1albanais,

convenu dappeler indo-euro^

o

(les Allemands disent indnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eet idiome inconnu. On appellera dom langue

^ieu nbsp;nbsp;nbsp;langue qui, a un moment quelconque, en un

PHs nbsp;nbsp;nbsp;^ WW degr daltration quelconque, est une forme

^ nbsp;nbsp;nbsp;idiome, et qui continue ainsi, par une tradition ininter-

^ ^^^ge de Vindo-europien. .

dfinition estpurement historique ; elle nimplique aucun

indo-

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20 METHODE

caractre commun aux diverses langues, mais seulement lefaitque, a un moment du pass, ces langues ont t une seule et mmenbsp;langue. II ny a done aucun trait auquel on paisse reconnaitrenbsp;en tout cas une langue indo-europenne. Par exemple Iindo-europeen distinguait trois genres ; mais cerlaines langues, commenbsp;les langues romanes, les langues scandinaves et le letto-lituanien,nbsp;nen ont plus que deux ; dautres, comme Iarmenienet le persan,nbsp;ignorent toute distinction de genres.

Pour etablir quune langue est indo-europenne, il faut et il suffit quon y montre un certain nombre de particularits denbsp;dtail propres a lindo-europen et qui par suite seraient inexpli-cables si cette langue ntait pas une forme de lindo-europen.nbsp;Les coincidences de formes grammaticales particulires sont pro-bantes; les coincidences de vocabulaire ne le sont au contrairenbsp;presque pas. En elfet, on nemprunte pas a une langue trangrenbsp;nettement distincteune forme grammaticale ou une prononciationnbsp;isole ; on ne peut emprunter que 1ensemble des systmes mor-phologique et articulatoire, et eest ce qui sappelle changer denbsp;langue; mais on emprunte souvent un mot isol, ou un groupenbsp;de mots appartenant a un certain ordre de choses ; les empruntsnbsp;de mots ont lieu indpendamment les uns des autres et peuventnbsp;dailleurs se faire en nombre illimit. De ce que le finnois ren-ferme beaucoup de mots indo-europens il ne suit done pas quilnbsp;soit indo-europen, car ces mots sont emprunts a Iindo-iranien,nbsp;au baltique, au germanique et au slave; de ce que le persan ren-ferme une foule de mots smitiques, il ne suit pas quil ne soit pasnbsp;indo-europen, car tous ces mots sont emprunts a Iarabe. Ennbsp;revanche, si diffrent de lindo-europen que soit Iaspect dunenbsp;langue, il ne rsulte pas de la que cette langue ne soit pas indo-europenne : avec le temps, les langues indo-europennes ont denbsp;moins en moins de traits commons, mais, aussi longtemps quellesnbsp;subsisteront et si fort quelles se transforment, ces langues nenbsp;pourront perdre leur qualit de langues indo-europennes, carnbsp;cette qualit ne tient qua un fait historique.

Les ressemblances gnrales de structure morphologique ne prouvent a peu prs rien ; car les types possibles sont au fond

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DEFINITION DE L INDO-EUROPEEN 21

Peu varies. Ce qui prouve, ce sont les faits de dtail particuliers, excluent une concordance de hasard. II ny a pas de raisonnbsp;soi pour que le cas sujet soit caractris par une desinence-j.nbsp;6 fait quune langue a un nominatif singulier a -s final donnenbsp;d autant plus lieu de croire que cette langue est indo-europeennenbsp;dans la plupart des langues, le cas sujet se confond avec lanbsp;forme mme du nom et na aucune desinence.

Si 1on ne possedait pas le latin et si les dialectes italiques taient reprsents seulement par le frangais qui na plus 1aspectnbsp;general dune langue indo-europeenne, il ne serait pas pour celanbsp;^ttipossible de demontrer que le frangais est indo-europeen. Lanbsp;^edleure preuve serait fournie paria flexion du present du verbenbsp;quot; otre : 1opposition de (i7) est : (ils) sont (prononces il e : ilnbsp;|Ori plutt zj repond encore a celle de skr. dsti il est ;nbsp;^^nii ils sQjjj-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gQ(._nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(jg Y_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; les pro-

^onis personnels moi, toi, soi, 'nous, vous, qui rappellent si exac-fment skr. mam, tvam, svaydm, nah, vah et v. si. me, te, se, vy, completent la demonstration, que plusieurs details de lanbsp;xion Verbale viendraient acliever. On voit ici combien lesnbsp;_afls de la morphologie peuvent tre durables: des patois fran-dont le vocabulaire est presque tout emprunt au frangaisnbsp;*^ornial et ou les mots ont t presque entirement conforms anbsp;type francais normal, conservent encore, en partie au moins,nbsp;morphologie propre. Mais le frangais ne prsente dja plusnbsp;floe peu de traces pareilles, et il ne faudrait plus beaucoup denbsp;^ogements pour en liminer les derniers restes. La qualit indo-^ropenne du frangais nen subsisterait pas moins puisquellenbsp;prime seulement le fait dune tradition ininterrompue depuisnbsp;mdo-europen jusquaujourdhui, mais elle ne comporterait plusnbsp; preuve directe.

eu Prit done quil y ait dans le monde des langues indo-la d nbsp;nbsp;nbsp;meconnues. Mais eest peu probable : ainsi, malgr

, . recente ofi il est attest et malgr la gravile des alterations 1 albanais a t facilement reconnu pour indo-europen.nbsp;ant'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;flrie lindo-europen soit une forme dune langue

iure reprsente par telle ou telle autre langue subsistant

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22 METHODE

aujourdhui ou atteste par de vieux textes, et cest mme vrai-semblable ; on a dja signal entre lindo-europen et Ie finno-ougrien ou Ie smitique des concordances curieuses ; mais aussi longtemps quon naura pas relev entre la grammaire indo-europenne et celle dun autre groupe des coincidences plus nettesnbsp;et plus nombreuses, cette communaut dorigine demeure ind-montre. Si 1on arrive un jour a tablir une srie probante denbsp;concordances entre lindo-europen et tel ou tel autre groupe, ilnbsp;ny aura dailleurs rien de chang au systme; seulement unenbsp;nouvelle grammaire compare, sans doute relativement maigre,nbsp;se superposera a celle des langues indo-europennes, comme lanbsp;grammaire compare des langues indo-europennes se superposenbsp;a la grammaire compare plus riche et plus dtaille des languesnbsp;no-latines par exemple ; on remontera dun degr de plus dansnbsp;Ie pass, mais la mthode restera la mme.

II navait t rencontr jusquici que des langues indo-europennes remontant a un original commun sensiblement un. Mais on peut se reprsenter que llndo-europen commun ait t 1unnbsp;des dialectes dun groupe tendu dont les autres dialectesnbsp;auraient disparu. Des textes notes en criture cuniforme trouvsnbsp;a Boghazki, en Cappadoce, et qui datent du xv sicle av. J.-C.nbsp;environ, offrent une langue, dite a tort hittite, qui, a en jugernbsp;par ltat actuel du dchiffrement, ressernble trop a lindo-europen pour en tre spare, et en diffre trop pour se laisser consi-drer comme un dveloppement de la langue reprsente parnbsp;lindo-iranien, Ie grec, etc. II se pose ici un problme nouveau,nbsp;dont les prochaines annes apporteront peubtre la solution.

2. La RESTITUTION DE lindo-euroven. La parent de plusieurs langues une fois tablie, il reste a determiner Ie dvc-loppement de chacune depuis Ie moment oii toutes taient sensiblement identiques jusqua une date donne.

Si la forme ancienne est atteste, ce qui est Ie cas du roman, Ie problme semble au premier abord relativement simple ; onnbsp;determine les correspondances entre la forme ancienne et lesnbsp;formes postrieures et 1on saide de tous les renseignements bis-

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RESTITUTION DE liNDO-EROPEN nbsp;nbsp;nbsp;23

toiiques pour suivre du plus pres possible les transformations la langue dans les divers lieux, aux divers moments. Si lanbsp;forme ancienne nest pas connue, ce qui est Ie cas des vieillesnbsp;langues indo-europennes, on na dautre ressource que de determiner les correspondances quon peut constater entre les formesnbsp;lias diverses langues. Au cas o les langues ont tres fortementnbsp;iliverg et o les correspondances sont rares et en partie incer-^ines, on nepeut gure faire plus que de constater la parente.

our les langues indo-europennes, les circonstances sont heureu-6ment plus favorables ; ces langues prsenten! en effet des concordances nombreuses et prcises; deux dentre elles, lindo-iranien et Ie grec, sont attestes a date assez ancienne et sous une rme assez archaque pour que lon puisse entrevoir ce qua dnbsp;clio 1 indo-europen. Le systme de toutes les coincidences pr-6ntees par les langues indo-europennes permet ainsi une tudenbsp;mthodique et dtaille.

fln exemple tir des langues romanes donnera une id du procd employ. Soient les mots :

italien

pera

tela

vero

pelo

espagnol

pera

tela

vero

pelo

sicilien

pira

tila

vim

pilu

vieux francais

peire

teile

veir

peil

(fr. mod.

poire

toile

voirc

poil)


^1 connu par la comparaison des grammaires que ces langues iit parentes, on a ici quatre mots de la langue commune, ennbsp;ospece, du la tin vulgaire ou roman commun ; la voyellenbsp;quot;iccentue tant la mme dans les quatre, on peut poser quon anbsp;ce a Une voyelle de cette langue, voyelle quon dfinira par

correspondances:

it.

On

: esp. e = sic. i v. fr. ei (fr. mod, ot).

Pourra convenir de dsigner par e ferm le phoneme dfini Ont correspondance. Mais certains dialectes de Sardaignenbsp;^me part, pira, pilu, et de lautre, veru; comme la diff-cotre i et e ne sexplique pas par Pinfluence des articulations

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2.4 METHODE

voisines, elle dolt tre ancienne, et lon est amen a poser deux correspondances distinctes :

- V. fr. ei V. fr. ei

sarde i = ii. r = esp. r = sic. i-. sarde r = it. e=esp. rr^sic. i:

On distingue ainsi deux sortes dV ferme du latin vulgaire. Si Ie latin ntait pas connu, on ne pourrait aller plus loin, et lanbsp;grammaire compare des langues no-latines nautorise aucunenbsp;autre conclusion. Le hasard qui a conserve Ie latin justifie cettenbsp;conclusion en la prcisant : le premier e ferme represents un inbsp;bref du latin ancien : pira,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le second est un ancien r long:

urum, tla.

La grammaire compare des langues indo-europennes est dans la situation o serait la grammaire compare des languesnbsp;romanes si le latin ntait pas connu : la seule ralit a laquellenbsp;die ait affaire, ce sont les correspondances entre les langues attestes.nbsp;Les correspondances supposent une ralit commune ; mais denbsp;cette ralit on ne peut se faire une id que par des hypotheses,nbsp;et par des hypothses invrifiables : la correspondance seule estnbsp;done objet de science. On ne peut restituer par la comparaisonnbsp;une langue disparue: la comparaison des langues romanes nenbsp;donnerait du latin parl au rv'sicle ap. J.-C. ni une id exacte,nbsp;ni une id complte ; il ny a pas de raison de croire que lanbsp;comparaison des langues indo-europennes soit plus instructive.nbsp;On ne restitue pas rellement 1indo-europen.

Ceci pos, il est permis, pour abrger le langage, de dsigner par un signe chaque correspondance dfinie. Soit par exemple:

skr. mddhu miel et hydromel = gr. pOu, cf. v. isl. migdr (v. h. a. meto')

skr. adhat il a pos = arm. ed, cf. gr. sOjxs, got. (ga-)-de-ips action

il rsulte de la une correspondance :

(i) skr. dh gr. 9 = arm. d = germ, d (got. d, v. h. a. t) Soit maintenant:

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RESTITUTION DE L INDO-EROPEEN 25

je porte , arm. berem, got. haira, gr. ^opw ^bhah (( nuage = gr. vtpc?, cf. v. sax. gja/

rsulte de la une correspondance :

skr. bh = gv. 9 = arm. b = germ. b.

pourra convenir de designer la premire par dh, la seconde bh, puisque sans doute il sagit doccluslves sonores, 1unenbsp;tale, Iautre labiale, suivies ou accompagnes dune certainenbsp;fticulation glottale; mais les correspondances sont les seuls failsnbsp;Positifs^ et les restitutions ne sont que les signes par lesquelsnbsp;tt expriine en abrg les correspondances.

^ La rgularit des correspondances que fait attendre le principe la Constance des lois phonetiques est souvent trouble ennbsp;Pparence. A part les anomalies dues a 1analogie, a Iemprunt,nbsp;y a deux grandes causes dirrgularits apparentes:nbsp;t Deux phonemes anciennement distincts se confondentnbsp;tivent; on a vu comment t et du la tin aboutissent dans lanbsp;part des langues romanes k un mme rsultat; a un seul pho-f ^une langue, dautres repondent par deux phonmes dif-tits ; ainsi en iranien, en baltique et en slave, en celtique, lenbsp;tteme d qui rpond au systme:

skr. dh = gr. G = arm. d=germ. d

pond aussi au systme:

skr. d = gr. 2= arm. f = germ, t

V. si. dar don rpond a gr. Swpov, comme ^ ^edu miel, hydromel a gr. [asGu.nbsp;la ^ phonme peut avoir deux traitements distincts suivantnbsp;tialT^^^'^ jnil occupe ; en latin par example, cest qui, a Iini-le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a skr. bh = gr. 9, mais entre voyelles on a ^; de la

^ontraste de fer et de nebula.

Sou nbsp;nbsp;nbsp;de ce second principe oblige a des combinaisons

quot;lie ^ nbsp;nbsp;nbsp;delicates. Ainsi quand on rapproche got. WwJflw

) skr. bandhdh lien , bdndhuh parent , gr. revGepc?

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20 nbsp;nbsp;nbsp;MTHODE

beau-pre du ct maternel (littralement alli ), on est lente de poser une correspondance :

(4) nbsp;nbsp;nbsp;skr. 4 = germ. 4 = gr. x

qui supposerait un phoneme particulier *b^; car elle est diffrente de celles quon observe par ailleurs ;

(1) nbsp;nbsp;nbsp;skr. 44 = germ. 4nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;= gr. 9

(2) nbsp;nbsp;nbsp; b = - pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;= P

(3) nbsp;nbsp;nbsp;/(resp.):

Mais, si 1on se souvient que, en Sanskrit et en grec, une aspire en dissimile une autre (Ie fait est antrieur aux plus anciensnbsp;textes), on voit que skr. bandhah, bandhuh peuvent reprsentefnbsp;de plus anciens *bhandhdh, *bhdndhuh, et que gr. xevOeps peutnbsp;reprsenter un plus ancien *i}gt;v6spi? ; et comme, en dehors des casnbsp;o il y a deux aspires dans Ie mot, il ny a pas de correspondancenbsp;skr. 4= germ. 4 = gr. x, il ny a lieu de poser ici aucun phoneme indo-europen distinct.

Compte tenu des traitements particuliers a chaque langue, uU phoneme indo-europen est dlini par un systrae rgulier denbsp;correspondances. Le nombre de ces systmes indique Ie nombrenbsp;minimum de phonemes indo-europens distincts; lindo-euro-peen en a pu distinguer dautres, mais la grammaire comparenbsp;na aucun moyen de les determiner et na dailleurs pas intrt anbsp;le faire, puisque son objet nest pas la chimrique restitutionnbsp;dune langue disparue, mais 1examen mthodique des coincidences entre les langues attestes.

En morphologie on procd de la mme manire. Ainsi dsinence de 3' personne sing, primaire active du prsent ath-matique est skr. -li, gr. --et (dialect, -jt), v. russe -t, v. lit. 4i)nbsp;eelt. *-ti, lat.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;si lon est une fois convenu de dsignet

par le phonme dfini par la correspondance skr. t = gr-r = balto-slave t, etc., et par *i le phonme dfini par la corres-pondance skr. i = gr. t=v. russe i = lit. etc., on peut dim que la dsinence en question est i.-e. *-ti: skr. ds-ti il est gt;nbsp;gr. Vtt, V. russe jes-t, v. lit. es-ti, got. is-t^ lat. es-t; rexempl

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RESTITUTION DE L INDO-EUROPEEN nbsp;nbsp;nbsp;27

*1^1 vient dtre cite permettrait de mme de dfinir un thme Verbal {nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

^ nbsp;nbsp;nbsp;est en mme temps une racine) i.-e. *es-.

ll nbsp;nbsp;nbsp;coincidences rsultent de developpements paral-

dans plusieurs langues et des lors ne prouvent pas pour *ndo-europeen; ainsi la i personne sing, primaire active dunbsp;Pi'^sent du verbe porter est: skr. bhdrami, serbe brm, arm.nbsp;et Ton serait tent de conclure de la que, dans les verbesnbsp; Ihematiques (les verbes grecs en -w), cette personne taitnbsp;ractrise par une dsinence *-mi; mais ceci est contredit par lenbsp;P gathique bara, gr. ospo), lat. few, got. baira ; et en effet onnbsp;^ instate que est une addition rcente dans toutes les formes;nbsp;p, T'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;na pas *-mi, et blrm napparalt quau cours de

et 1 nbsp;nbsp;nbsp;serbe ; le vieil irlandais a do-biur, qui suppose *bher,

p ^ nbsp;nbsp;nbsp;V. irl. berim, souvent cite, est au moins incertaine;

bereni ne prouve rien pour diverses raisons dont le dtail trop long a donner ; enfin le type gathique bard suffit anbsp;er que skr. bhdrdmi ne reprsente pas la forme indo-ira-'innbsp;nbsp;nbsp;nbsp;done utiliser une correspondance quaprs

du nbsp;nbsp;nbsp;serre. Des formes anomales et isoles, comme est

Uiais

.JA.A AAAAA ^AAAVAAA VA AA AA AJA.AAA.AA. AAA AAAA.A A. AA A AAAAAAAAA.

^ 'quot;^ut que reprsentant du type, et le rapprochement de dor. ^P-Vki avec skr. bhdranti ils portent ne prouve pas spciale-qu^*^ ^ **tence dune forme i.-e. *bhronti; il ne peut servirnbsp;du ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dune manire gnrale, la structure des verbes

j, 'quot;^P de gr. (pipw, skr. bhdrdmi. Les formes doivent tre p uees, non pas une a une, mais systme a systme.

ur Se former une id juste de lindo-europen, il importe restituer autant quil est possible des mots particuliers denbsp;proc^d^'^ us bien dfmis, et 1on y russit souvent. Mais lenbsp;^ypenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comparaison met surtout en vidence des

de p nbsp;nbsp;nbsp;de formation, ce qui entraine un caractre abstrait

eu nbsp;nbsp;nbsp;mme ou 1on parvient a poser des mots indo-

^puens, cestle systme qui doit ressortir avant tout.

^'^ult grave rsulte ainsi de ia mthode mme. Une une langue historiqiiement atteste ne peut passer pour

et ist du gotique, peuvent tre rapproches une a une ; une forme qui fait partie dun systme ne doit tre utilise

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28 METHODE

surenient ancienne que si elle nest pas susceptible davoir t faite en vertu du systme general de la langue o elle est atteste-Ainsi lat. est: sunt et got. ist : sind sont srement anciens pareenbsp;que Ie procd par lequel ces formes sont obtenues est trangernbsp;au latin et au gotique. Mais la comparaison de gr. ayw et de lat-ag ne prouve que pour 1ensemble du type de ces premiresnbsp;personnes, paree que ces deux formes sont conform es au para-digme gnral du grec et du latin. Par suite, on ne peut restituernbsp;un mot indo-europen ou une forme indo-europenne avecnbsp;certitude que dans la mesure o la formation de ce mot, la structure de cette forme sont devenues anomales. Cest surtout avecnbsp;des anomalies de 1poque hlstorique quon restitue la regie denbsp;1poque indo-europenne. Les formes rgulires de lindo-euro-pen ne survivent encore a 1tat de normes, a lpoque histo-rique, que dans un petit nombre de cas. La restitution denbsp;rindo-europen doit permettre dexpliquer les systnaes attestsnbsp; date historique; mais chacun de ces systmes est une crationnbsp;nouvelle, et Pon serait loin de la vrit indo-europenne ennbsp;cherchant simplement a dgager de ce systme les parties communes ; il faut se reprsenter Ie dveloppement entre lindo-europen commun et chaque langue.

Lensemble des correspondances phontiques, morphologiques et syntaxiques permet cependant de prendre une id gnralenbsp;de llment commun des langues indo-europennes; quant aUnbsp;dtail, soit de lindo-europen, soit du dveloppement de lindo-europen entre la priode dunit et les formes historiquementnbsp;attestes de chaque langue, il chappe ncessairement dans unnbsp;large mesure.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

Du reste, une notable partie des faits indo-europens doH chapper paree que les seules langues connues k date anciennenbsp;et sous une forme archaqu sont un dialecte oriental, Tindo-iranien, et un dialecte central, Ie grec. Les langues de lOuestnbsp;sont connues a des dates plus tardives, et sous une forme plusnbsp;altre. La comparaison de 1indo-iranien et du grec ne rvle paSnbsp;tout de rindo-europen. Par exemple on a pu croire longtempsnbsp;que la dsinence en -r a valeur passive tait une proprit de

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RESTITUTION DE L INDO-EUROPEES 39

RESTITUTION DE L INDO-EUROPEES 39

Iitalo-c


celtique; la dcouverte du tokharien en a montr Ie ^aractere indo-europen. Le fait que Ion na pas de formes trsnbsp;^'chaques des dialectes occidentaux entraine une grande imper-'on dans la connaissance de lindo-europen.

plus,rindo-europen nest connu que par les formes quont Portes sur des domaines de plus en plus tendus des groupesnbsp;^onqurants. Gest une langue de chefs et dorganisateurs imposenbsp;P*quot; le prestige dune aristocratie. La part familire ou vulgairenbsp; la langue ne sest conserve que dans une faible mesure.

somme, ce que fournit la mthode de la grammaire com-Paree nest jamais une restitution de lindo-europen, tel quil a Parl: c'est un systme dfini de correspondances entre des languesnbsp;^^oriquement attestes. Tout ce qui est expos dans Ie prsentnbsp;*^*^vrage, sous quelque forme que ce soit, doit tre entendu ennbsp;^ aens, mme dans les passages o, pour abrger, lindo-euro-paen est pos comme connu.

j ous le bnfice de cette rserve, la grammaire compare est . a forme quaffecte la grammaire historique pour les parties dunbsp;aioppement linguistique qui ne peuvent tre suivies k 1aide

a documents.

Toute grammaire historique est du reste avant tout compa-^hve, car, mme pour les langues les mieux connues, il sen de beaucoup que le dtail de lvolution de chaque parlernbsp;attest par des textes, et lon ne peut utiliser les diversesnbsp;attestes, surtout dans les parlers locaux, que par lesnbsp;procds comparatifs. Mme la linguistique romane recourt a lanbsp;l^^thode comparative qui seule permet dapprcier la valeur etnbsp;j,. ^'unification des formes des vieux textes. En effet, commenbsp;'nropen, le latin vulgaire sur lequel reposent lesnbsp;ftUes romanes nest determinable que par lexamen des corres-divnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nntre les formes postrieures ; les textes latins des

poques fournissent des prcisions et des controles; mais nlement par la comparaison des parlers romans quonnbsp;des nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;systme et utiliser les donnes des manuscrits et

mas

inscriptions et les tmoignages des grammairiens. La con-nce du latin apporte aux romanistes des commodits ;

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3o MTHODE

cest la comparaison seule qui donne une base de dmonstration-A la 3' personne du pluriel du perfectum, Ie latin crit offr dlxre, dlxrunt et dlxrunt; seule, la comparaison de formenbsp;romanes telles que v. fr. distrent enseigne quelle tait la formenbsp;romane commune. II peut y avoir une grammaire historiquenbsp;dune langue crite; pour des langues parles, il ny a quunenbsp;grammaire compare.

Toutefois, ce qui fait roriginalit et la difGcult de Ia gram-maire compare gnrale des langues indo-europennes, cest quelle ne dispose dancun moyen autre que la comparaison.

Les dfinitions qui viennent detre donnes liminent ds 1abord deux conceptions errones et contraires a 1esprit de lanbsp;mthode;

iquot; On a longtemps cru que lindo-europen tait une langue primitive : on entendait par la que la grammaire compare per-mettait dentrevoir une priode organique o la langue senbsp;serait constitue et ou sa forme se serait tablie. Mais lindo-europeen nest pas par rapport au sanskrit, au grec, etc. aulrcnbsp;chose que ce quest Ie latin par rapport a litalien, au francais,nbsp;etc. ; la seule difference est quon ne possde aucun tmoignage,nbsp;ni direct ni indirect (par voie comparative), qui enseigne rien surnbsp;Ie prindo-europen. Assurment les populations qui parlaientnbsp;lindo-europen devaient tre a un niveau de civilisation analoguenbsp;a celui des ngres de lAfrique ou des Indiens de lAmrique dunbsp;Nrd : mais les langues des ngres et des Indiens nont rien denbsp; primitif ni d organique ; chacun de leurs parlers a unenbsp;forme arrte, et Ie systme grammatical dont les types sontnbsp;du reste trs varies en est souvent dlicat et complexe. Lanbsp;grammaire compare des langues indo-europennes ne fournit pasnbsp;la moindre lumire sur les commencements du langage. Lindo-europen nest sans doute pas plus ancien et, en tout cas, pasnbsp;plus primitif que lgyptien des pyramides et Ie vieux baby-lonien (accadien).

2 Sans avoir 1illusion que la grammaire compare puisse rien rvler sur la manire dont sest constitue une langue, ou

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RESTITUTION DE liNDO-EUROPEN nbsp;nbsp;nbsp;31

souvent de donner des formes indo-europennes des expli-^^tions historiques. Par exemple on sest demand si les dsi-^nces personnelles des verbes ne sont pas danciens pronoms ^uflixes OU si les alternances vocaliques telles que celle de

ne seraient pas dues a certains changements phontiques. ^ 'S) pour vraisemblables quelles soient en partie, les explicationsnbsp;genre nen chappent pas moins a toute dmonstration. Ennbsp;On ne peut expliquer historiquement une forme que par unenbsp;j plus ancienne; or, ce qui manque ici, ce sont prcismentnbsp;formes plus anciennes : non seulement elles ne sont pas attes-) mas on ne peut les restituer par aucune comparaison :nbsp;aura Ie moyen dexpliquer historiquement lindo-europennbsp;dans la mesure o 1on en aura dmontr la parente avecnbsp;^litres families de langues et o lon pourra poser ainsi desnbsp;ystmes de correspondences, et, par ce moyen, prendre unenbsp;lo^ priode prindo-europenne. Ge que 1on sait du dve-Ppement des langues montre que les faits sont trop complexesnbsp;g^p*^ laisser deviner ; il serai t puril dexpliquer Ie francaisnbsp;j ne connaissait ni les au tres langues romanes, ni Ie latin ;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 est pas moins dexpliquer lindo-europen, et cest plus

rae, puisquon ne possde pas lindo-europen mme, mais ^'ilement des systmes de correspondences qui en donnent indi-*^leinent une id. Les hypotheses qui ont t faites pour expli-'1'^^r Ie dtail de la flexion indo-europenne seront done passesnbsp;^'^us silence.

n envisagera ici quune chose : celles des concordances les diverses langues indo-europennes qui supposent dan-qui ^rmes communes ; cest lensemble de ces concordancesnbsp;^onstitue ce que lon appelle lindo-europen.

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CHAPITRE II

LES LANGUES INDO-EUROPENNES

Dans chacune des divisions du groupe social o elle est parle, une mme langue prsente certaines particularits de prononcia'nbsp;tion, de grammaire et de vocabulaire. Ge fait st universal; oHnbsp;doit done considrer comme certain a priori que, mme au tempnbsp;o 1indo-europen ne formait a proprement parler quune languenbsp;et o ceux qui lemployaient ntaient pas encore disperses, lesnbsp;parlers indo-europens offraient entre eux des differences.

Quand on observe Ie dveloppement des idiomes historique' ment attests, on reconnait que la plupart de ces particularitsnbsp;ne sont pas propres une seule localit, mais se retrouvent dansnbsp;plusieurs groupes dhommes voisins les uns des au tres. Pa*quot;nbsp;exemple la prononciation e de Va accentu latin (chanter rpon'nbsp;dant a cantdre') se retrouve dans tous les parlers du Nord de lanbsp;France; de mme la prononciation v An p latin entre voyellesnbsp;OU phonemes de caractre semi-vocalique (chvre rpondant nbsp;cciprd). Mais chacune de ces particularits a ses limites propres Inbsp;par exemple Va latin accentu est reprsent par e dans des par-Iers o Ie p latin entre voyelles ou lments vocaliques est repr'nbsp;sent non par v comme dans Ie Nord de la France, mais par inbsp;comme dans Ie Midi : tel parler situ a la limite des parlers sep'nbsp;tentrionaux et mridionaux de la France a, dans Ie mot lat-cdpra, e comme Ie frangais chvre et b comme Ie provengal cabrtt;nbsp;et dit iye. On dresse ainsi des cartes de France o est marqunbsp;la limite propre de chacune des innovations de prononciatioOnbsp;de grammaire ou de vocabulaire qui slant produites au cour

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DIALECTES nbsp;nbsp;nbsp;33

la^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;de la langue latine sur Ie territoire frangais, y ont

leur trace. Les particularits des parlers indo-europens de mme chacune leurs limites gographiques, et lon ennbsp;^6connait aujourdhui encore des indices : ainsi les gutturalesnbsp;autrement dans les parlers do sont sortisnbsp;danbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1armnien, 1albanais, Ie baltique et Ie slave que

p nbsp;nbsp;nbsp;dou sont sortis Ie grec, Ie germanique, Ie celtique,

co-oinbrien et Ie latin; aprs r et k, la consonne s est repr-les nbsp;nbsp;nbsp;'iido-iranien, en baltique, en slave autrement que dans

autres langues ; les types de verbes tels que gr. -cstvoj et de slav^*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gr. tvo^ jouent en indo-iranien, en baltique, en

idi ^ nbsp;nbsp;nbsp;grand rle, un trs petit dans les autres

de vd. hhaye. je crains , hhimah redoutable , yente ils craignent , persan blm crainte , v. sl. bojgnbsp; je crains lit. bijas ie crains , baim crainte , v.nbsp;fair nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; (v- h. a. bibn trembler na rien a

Ual^ j dautres nexistent quen germanique, celtique et ainsi lat. uastus, irl. fas vide , v. h. a. wmsii

quot;^vst.

et ^^ucoup de mots sont communs au baltique, au slave ^ ^ ^ndo-iranien et ne se retrouvent pas ailleurs, jaar exemple

Jyi ,.

des

^wactres communs : on appelle dialede un ensemble de desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;identiques les uns aux autres, prsentent

rdinaire un certain nombre de parlers locaux prsentent

Purlers

onien

ne forme pas pour cela une unite, et, en fait, Ie j^^j^^.*^^^^^^isndifrrait de celui dArgos, de celui de Gortyne, etc.

^ectes nont pas de limites dfinies, puisque chacune de pnrticularits a son extension propre; on ne saurait dire onbsp;dialectes frangais du Nord et ou finissent les dia-

communes et un air gnral de ressemblance ion; ^ sujets parlants. On oppose ainsi en grec Ie dialectenbsp;dialecte dorien, au dialecte olien, etc.; mais Ie dorien

Ip ,. ^gfemps quil nintervient pas daccidents historiques,

^ lt;fialectps nbsp;nbsp;nbsp;.1.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;______ _i________ 1.

Jeurs

'^ntutQ,

^^^tes ru ^ * 1* nbsp;nbsp;nbsp;*

Uignj. T ^*dionaux; certains groupes gallo-romans sont franche-

^nues nbsp;nbsp;nbsp;dautres franchement du Midi, mais il y a des

intermdiaires. Seuls des accidents historiques dterminent

Meillet. nbsp;nbsp;nbsp;3

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34 LES LANGUES IADO-EUROPEANES

Ia creation de frontires nettes : Ie langage de Paris tend 4 se rpandre sur toute la France ; il vient ainsi a la rencontre denbsp;forme du toscan sur laquelle repose 1italien littraire et qui tendnbsp;4 se rpandre sur toute 1Italie : il y a ds lors contact de deu*nbsp;dialectes autrefois spars, et la limite peut tre trace avec pr^'nbsp;cision, tandis que, entre Ie parisien et Ie toscan, les parlefSnbsp;locaux prsentent des transitions souvent insensibles.

Les anciens peuples de langue indo-europenne ncrivaieP^ pas, surtout les choses religieuses, et, mme aprs que Ie contadnbsp;stait tabli avec des peuples qui crivaient, ils ont vit lusagnbsp;de lcriture : les druides, par exemple, ncrivaient pas; 1nbsp;premires inscriptions de lInde sont dues a un souverain boud'nbsp;dhiste, et ce sont les religions a proslytisme, Ie christianisUinbsp;et Ie bouddbisme, qui ont fait crire la plupart des langues indo'nbsp;europennes.

Les dialectes indo-europens nont done t fixs par lcritu qua des dates o depuis longtemps les groupes de population*nbsp;qui les parlaient staient spars, o chacun des dialectes avadnbsp;subi dans son dveloppement isol des changements profond*nbsp;inconnus a tous les autres, o les idiomes ainsi constituc*nbsp;staient tendus par emprunt a de nouveaux groupes dhomfflO*nbsp;o, en un mot, il stait constitu, avec des lments dorigi**nbsp;indo-europenne, des langues communes de type nouveau.nbsp;distinction ne prsente ainsi aucune diflicult, et Ie nombre de*nbsp;groupes indo-europens conserves ne prte nulle part a contest^'nbsp;tion. Outre Ie tokharien, dont on a rcemment trouven A**nbsp;centrale quelques textes, ce sont: 1indo-iranien, larmnien,nbsp;baltique et Ie slave, lalbanais, Ie grec, Ie germanique, Titaliq'nbsp;(latin et osco-ombrien) et Ie celtique.

Trois groupes seulement sont connus par des documents sui''* antrieurs a 1re chrtienne ; 1indo-iranien, Ie grec et litalici'^'nbsp;Tous les autres ne sont attests qua partir du momentnbsp;lapostolat chrtien ou bouddhique y a fix la langue par crdgt;nbsp;cest-a-dire a une date de plusieurs sicles plus basse que cellnbsp;des premiers textes des groupes prcdents, et aprs que 1nbsp;fluence des civilisations hellnique et romaine sest exerce.

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INDO-IHANIEN 35

Quelle que solt lpoque do datent les plus anciens lextes, , '^ue des langues indo-europennes prsente un systme pho-^tiqueet morphologique diffrent du systme indo-europennbsp;^urtunun. Ainsi lindo-iranien a confondu dans Ie seul timbre anbsp; trois timbres vocaliques a, e. o de 1indo-europen ; Ie ger-J^^nique et 1armnlen ont une mutation complete des occlusives;nbsp;j a transform ou limin s et y, deux des phonemes lesnbsp;uuportants de 1indo-europen. Chacun des groupes est donenbsp;^^ctris par des innovations tendu es et systmatiques.

'^ur comparer les langues indo-europennes entre elles et les ^Wploygj, ^ restituer 1indo-europen commun, Ie fait quenbsp; langues sont attestes k des dates diverses et a des degrs denbsp; Ppement diffrents cre une dlicult. Entre la date desnbsp;te {nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;textes vdiques ou iraniens et celle des plus anciens

lituaniens, il y a quelque deux mille ans de diffrence. *udo-iranien est connu sous une forme archaque, relativementnbsp;^u type indo-europen, tandis que Ie germanique appa-ph 1^ nioment o Ie systme phontique et Ie systme mor-^Eique avaient entirement chang. Quand on rapproche unnbsp;dun fait lituaijien ou dun fait germanique, il fautnbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;penser la date respective des fails et a la difirence des

^ternes linguistiques.

I.

Indo-iranien.

|q^^^*^*^'i*'anien comprend deux groujses distincts, celui de ^^mbnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;riran. Ges deux groupes prsentent un grand

^e p nbsp;nbsp;nbsp;particularits communes et ne different pas plus lun

Les ^'**^*^ nbsp;nbsp;nbsp;1 haut allemand du bas allemand par exemple.

Ie j^L^'^lations qui les parlaient se dsignaient galement par

mme de lIran reprsente encore ^ fonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ancien : cest Ie gnitif pluriel aryanam qui

Un nbsp;nbsp;nbsp;ran du moyen persan, prononc ensuite Iran.

antj,g^ P^pre correspondant a celui-ci ne se trouve dans aucun ^lecte indo-europen; seuls les dialectes indo-iraniem

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36

LES LANGUES TNDO-EROPENNES

portent done lgitimement Ie nom de aryens, et en effet en Alle-magne on dsigne correctement par arisch ce qui est appel ici indo-iranien. Le mot aryen a t vit dans ce livre pour parer anbsp;toute ambigut.

I. Lindo-iranien dans lInde. Les plus anciens textes datables ne remontent pas au dela du milieu du iii* sicle av.nbsp;J.-C. ; ce sont les inscriptions du grand souverain bouddhistenbsp;Agoka. Ges inscriptions, qui se trouvent dans les regions les plusnbsp;diverses de 1Inde et jusquen plein Dekhan, prsentent desnbsp;rdactions locales qui diffrent sensiblement suivant les rgions,nbsp;mais qui ont ce trait commun de ntre pas en Sanskrit et denbsp;reprsenter une forme plus rcente de la langue : le plus anciennbsp;texte dat de lInde nest pas du vieil indien, cest du moyennbsp;indien.

On possde des textes non datables, mais qui, par leur langue et par leur contenu, se dnoncent comme antrieurs aux inscrip'nbsp;tions dAgoka ; ce sont les textes vdiques; en premier lieu,nbsp;grande collection des hymnes rcits dans les sacrifices par 1unnbsp;des prtres, le hotar : ces hymnes, composs en strophes, ontnbsp;form dabord plusieurs recueils diffrents avant detre runinbsp;dans le recueil qui est connu sous le nom de Rgveda (Vda deSnbsp;chants); cest de tous les textes de 1Inde celui qui a la langunbsp;la plus archaque; mais la forme quil prsente, pleine de fof'nbsp;mules toutes faites, suppose un dveloppement littraire antrieufnbsp;et une tradition fixe. Les autres recueils dhymnes, sans trnbsp;moins anciens au point de vue du fond, ont un aspect moinnbsp;archaque au point de vue linguistique; cest le cas du plus im'nbsp;portant dentre eux, lAtharvaveda. Les textes en prose dn*nbsp;brdhmanas o est expose la thorie de la religion vdique pr'nbsp;sentent un aspect du Sanskrit plus rcent encore. La langue de*nbsp;brahmanas se rapproche de celle dont le grammairien Panini *nbsp;donn les regies et qui, avec de menus cbangements, est devennnbsp;celle des grandes popes, le Mahabhdrata et le Ramayand,nbsp;enfin celle de la littrature artificielle de Pinde ; la littratuf*nbsp;classique, tout entire postrieure au iiP sicle av. J.-C., date

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XNDO-IRAIIIEN nbsp;nbsp;nbsp;87

du

temps Oil ltage sfinskrit tait dpass dans Ie langage parl Ie peuple ; ainsi la langue dans laquelle elle est rdige devaitnbsp;^istence a une tradition littraire et grammaticale et ne fournitnbsp;un tmoignage linguistique direct et immdiat; les linguistesnbsp;servent done du Sanskrit classique que la o par hasardnbsp;donnes vdiques font dfaut ou dans les Cas o Ie Sanskritnbsp;^sique rflchit un type dialectal distinct du vdique.

veda a t compose dans Ie Nord-Ouest de 1lnde, nom-pg lans Ie Pendjab et la rgion immdiatement voisine a j Au moins les parties anciennes de ce texte offrent un dia-to *^l^tivement pur reposant sur des parlers du Nord-Ouest,nbsp;etant dja une langue littraire fixe et qui porte la tracenbsp;nfluences dialectales diverses. Les particularits des textesplusnbsp;s proviennent, en partie, de diffrences dialectales, en par- lveloppement linguistique au cours des sicles. Lenbsp;classique nest quun compromis traditionnel et rglnbsp;les grammairiens entre la langue vdique et les langues par-surtout a lEst du domaine du vdique le plusnbsp;desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aucun texte Sanskrit, on na le moyen de dfinir

Le

ffrences dialectales exactes.

^^^yen indien est reprsent par les inscriptions les plus dh'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;depuis Agoka, par le pali, langue religieuse du boud-

jg du Sud, et par ies textes prakrits ; les prakrits sont des les^*^^* llraires employes par certains crivains, notammentnbsp;dramatiques qui mettent dans la bouebe de leurs per-cnd^p^* le sanskrit, soit tel ou tel prakrit, suivant leurnbsp;'Isibl ciale. La langue des plus anciennes inscriptions anbsp;lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;un caractre local, mais sans rigueur; dautre part

portent pour la plupart des noms locaux, comme langue du Maharastra , faurasent langue dunbsp;tude ^ ^^^f'dsena , etc. Quoi quon puisse penser de 1exacti-locale^'^^^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;textes reproduisent telle ou telle langue

langy* nbsp;nbsp;nbsp; y trouve presque rien qui ne sexplique par la

id d^ ^^^ue. Les documents du moyen indien donnent une de gy ^''cloppement de la langue, mais ils ne^ermettent pasnbsp;poser quil y ait jamais eu dans Pinde a date ancienne un

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38 LES LANGUES IKDO-EUEOPEENJiES

dialede qui ait diffr de celui que reprsente Ie vdique autre-ment que par des dtails dimportance secondaire.

Tous les dialectes indo-iraniens employs actuellement dans 1Inde, de 1Himalaya a Ceylan (Ie singhalais est un dialedenbsp;indo-iranien), semblent provenir de lextension progressive anbsp;travers la pninsule de dialectes dont Ie reprsentant Ie plusnbsp;ancien est Ie texte du jRgveda et qui taient parls dans Ie Pendjabnbsp;par les Aryas qui sy sont tablis, ou de dialectes trs voisins-Aujourdhui encore les dialectes indo-iraniens ne couvrentnbsp;pas rinde entire, et des langues non indo-europennes sontnbsp;parles, surtout dans les rgions les plus loignes du Pendjab,nbsp;a savoir la cte orintale dune part et tout Ie sud du Dekhan denbsp;1autre.

2. LlNpo-iRANiEN DANS lIran. Ici on rencontre ds Ie dbut deux langues crites distinctes, mais assez semblables Funnbsp;a 1autre :

a. Le vuux perse des inscriptions de Darius (rol de 52 2 486 av. J.-C.) et de ses successeurs, qui est la langue de la Per-sis, est crit en une criture cuniforme trs simple ; les inscrip'nbsp;tions de Darius sont les plus anciens textes dats de grandenbsp;tendue quon ait dune langue indo-europenne. De la cbute denbsp;1empire achmnide a la fondation de 1empire sassanide, 1nbsp;langue de la Persis cesse detre employee officiellement. EUnbsp;reparait sous une forme plus rcente et beaucoup moins archaqnnbsp;dans les inscriptions pehlvies des rois sassanides ; la plus anciennenbsp;quon possde est du fondateur mme de la dynastie sassanide,nbsp;Artaxsatr i Pdpakan, cest-a-dire Ardachir (226-241 ap. J.-C.)inbsp;il subsiste de plus une littrature mazdenne dans le pehlvi qu*nbsp;sest fix durant le dveloppement nationaliste qui a immdiate'nbsp;ment prcd lavnement de la dynastie sassanide ; et on a de-couvert rcemment dans 1Asie centrale des dbris de texteSnbsp;manichens en un peblvi un peu diffrent, mais sans doutenbsp;a une date un peu moins ancienne, dont la graphic est plquot;nbsp;simple et plus claire que celle du pehlvi des Mazdens. Lepersanbsp;littraire apparait lorsque, aprs la conqute arabe, il slve de

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INDO-IRANIEN nbsp;nbsp;nbsp;Sq

y^asties musulraanes nationales, au ix.' sicle ap. J.-G.; il y a depuis cette date des changements de dtail, mais aucunenbsp;siormation de cette langue qui a toujours t celle de la Persenbsp;et qui semble ne reposer que sur ua petit groupe denbsp;P^ders locaux du Sud-Ouest de Tiran.

Un autre dialecte improprement nomm zend est conserv Ie vieux texte religieux du mazdisme, VAvesta; TAvesta,nbsp;^^^1 ne subsiste quune petite partie, na t compil et fixnbsp;manire dfinitive qua Tpoque des Sassanides; on nenbsp;iinait ni les dates auxquelles les diverses parties ont pu trenbsp;frites^ ni Ie pays des auteurs. Le texte cpmprend deux partiesnbsp;j ^ctes : dune part les gdtha, presque toutes en strophes ana-^oUes aux strophes vdiques, et dont Tarchasme ne le cde pasnbsp;du .^gveda mme, de 1autre tout le reste du livre, critnbsp;lanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;partie, sinon en totalit, en une langue qui ntait pas

ngue usuelle des auteurs, mais un idioine savant, comparable c uirovingien ou carolingien. La langue a dabord tnbsp; dans Talphabet aramen tres pauvre quest encore Talpha-; puis elle a t transcrite, daprs une prononciationnbsp;tranbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tres fautive, dans Talphabet dcrit ci-dessus; cette

^inscription a seule t conserve, et elle donne a beaucoup ^^^gards une id inexacte de la langue des auteurs anciens denbsp;innbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pehlvi du Nord-Ouest dont on a une idee par les

i'vesti


. Plions en chaldo-pehlvi des rois sassanides et par une des textes en pehlvi manichen repose sur des parlersnbsp;Pirthes dont le type nest pas loign de celui de la langue

ique.


^ndpendamment de ces deux lansues crites anciennes, on

connait i nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

fnod nbsp;nbsp;nbsp;moins partiellement un grand nomhre de parlers

employs depuis les valles du Pamir jusquau Kurdi-Q depuis le Baloutchistan et TAfghanistan jusqua la mer lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parlers permettent de combler en quelque mesure

'^'ines que laissent subsister Tobscurit et la brivet des les ^i^tes. Parmi les parlers modernes, Tosste, parl dansnbsp;gi,^^*'*'ignes du Caucase, est peut-tre un reste de Tandennbsp;P seyihique^ tout a fait distinct des types perse et avestique

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4o nbsp;nbsp;nbsp;LES LANGUES INDO-EUROPENNES

signals ci-dessus, et dont on nentrevoit la forme ancienne qu^ travers quelques noms propres de personnes de la regionnbsp;Pont-Euxin; il est apparent a la langue des anciens lextes sog'nbsp;diens, rcemment trouvs au Turkestan chinois, qui reprsentaitnbsp;une autre partie du groupe scythique et au yagnobi actuellemeotnbsp;parl a lEst de Samarkand ; les premiers textes sogdlens connunbsp;remontent au commencement du premier sicle de Tre chr'nbsp;tienne. Les parlers du Pamir forment un autre groupe distinct'nbsp;Lafghan est intermdiaire entre ces parlers et ceux du Sud-Ouestnbsp;auxquels appartlennent Ie vieux perse et Ie zend. En outre, oHnbsp;signale, parmi les textes trouvs en Asie centrale, de nombreiiJ^nbsp;ouvrages crits en un dialecte iranien oriental de la rgion mn'nbsp;dionale. Pour tudier Tiranien, Ie caractre fragmentaire et 1*nbsp;brivet des anciens textes obligent a recourir dans une largnbsp;mesure aux textes dpoque moyenne, pehlvis ou sogdiens, et auJ^nbsp;parlers modernes.

Lindo-iranien est de tous les dialectes celui dont les plu* anciens textes ont Ie moins profondment altr laspect gnralnbsp;de la morphologic indo-europenne; cest Ie seul qui permettnbsp;dentrevoir Ie rle ancien des racines ; ie seul qui ait conservenbsp;date historique la distinction des buit cas de la dclinaison indo'nbsp;europenne ; etc. Cest pourquoi la grammaire compare de^nbsp;langues indo-europennes ne sest constitue que Ie jour oii lof*nbsp;a rapproch 'lindo-iranien du grec, du latin et du germaniquC)nbsp;et, sans une srieuse connaissance des anciens textes de lindo'nbsp;iranien, il est impossible de poursuivre sur eet ordre de queS'nbsp;tions aucune recherche personnelle ou mme darriver a possdetnbsp;sur Ie sujet autre chose que des notions gnrales.

Mais, comme les conqurants de langue indo-iranienne sc sont tendus sur des territoires trs vastes et ont fourni leutnbsp;langue a des populations nombreuses, les parlers de lInde et dcnbsp;riran ont commence tres tt a se transformer, et ds avant 1nbsp;dbut de lre chrtienne, ils taient a un stade de dveloppementnbsp;pareil a celui que les parlers romans ou germaniques ont atteiu^nbsp;dix sicles plus tard.

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4i

GREC

II. Le grec.

^ la date ou conimencent la tradition littraire et la tradition cest-a-dire du vii' an v' sicle av. J.-C., chacunenbsp;jjjjj,, grecques a son parler propre ; mais ces parlers nenbsp;pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pas assez les uns des autres pour empecher de sentir

gro'^*^^ ^^^amentale de la langue : un Hellene devait pouvoir en hell'^-^ comprendre en un point quelconque du doniainenbsp;niqne La repartition des groupes dialectaux est la suivante :nbsp;lonien-attique. a. Lionien tait employe : dans la Dode-ceu ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mineure : Herodote y distingue quatre dialectes,

^ de Milet, dEphese, de Samos et de Chios, que les textes Unenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;connus ne permettent pas de caracteriser, dans

P8rtie des Cyclades : Paros, Thasos, Naxos, Ceos, dans I^ube^ et en outre dans de nombreuses colonies, jusquennbsp;y les inscriptions indiquent peu de particularits propres anbsp;par'^dnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cites. Le dialecte ionien a t crit ds le vii' sicle

ds 1 nbsp;nbsp;nbsp;tels que Archiloque de Paros et Callinos dphse,

par des prosateurs, notamment Herodote (environ 484-^ond*' nbsp;nbsp;nbsp;Comme Plonie a t la premire partie du

Ig nbsp;nbsp;nbsp;a dvelopper une forte civilisation, elle prsente, ds

et nbsp;nbsp;nbsp;tradition, une langue commune qui seule estcrite

dissimule la plupart des particularits locales, est*^ ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;est a beaucoup dgards proche de Iionien; il

av nbsp;nbsp;nbsp;Pr de nombreuses inscriptions depuis le viP sicle

}g^ nbsp;nbsp;nbsp;par une riche littrature en vers et en prose dont

monuments attestent encore une influence ionienne.

1^ forme attique que le grec est cit ici suivant 1usage; ijjaj^i'!'^^ du reste le seul parler grec quon connaisse dunenbsp;20 ^iWement complte.

bien nbsp;nbsp;nbsp;Cypriote. Les inscriptions dialectales de Cypre,

dy nbsp;nbsp;nbsp;remontent pas pour la plupart au dela du iv' et

difreJ'-C., sont crites dans un alphabet syllabique '^lrt^ ^ alphabet grec ordinaire et prsentent par 14 unnbsp;p6cial. Larcadien a quelques traits communs avec Iio-

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42 LES LAT^GEES INDO-EEROPEENNES

nien. Le pamphylien, dont on a quelques inscriptions, appartien^ au mme groupe que larcadien et le Cypriote.

3quot; Parlers du Nord-Est (Botie, Thessalie, Lesbos et villes oliennes dA-sie Mineure). Les potes lesbiens, Alceet SaphOjnbsp;qui crivaient a la fin du vii sicle av. J.-C. et au commence'nbsp;ment du vi*, ont employ le parler de leur ile natale, Lesbos nbsp;cest le dialecte littraire olien. Corinne a crit en botien aHnbsp;v' sicle av. J.-G. Le thessalien etle botien sont surtout conmJSnbsp;par des inscriptions; les inscriptions botiennes sont remarquablenbsp;par Ie soin avec lequel Ia prononciation locale y est note ^nbsp;chaque poque.

4quot; Groupe occidental. Les parlers doriens diffrent notable' ment entre eux; labsence dun dialecte littraire constitu dnbsp;bonne heure a permis a chaque cit de noter la manire locale-Appartiennent au dorien : la Laconic et les colonies laconienneS;nbsp;Tarente et Hracle la Messnie Argos Gorinthe et seSnbsp;colonies, Gorcyre et Syracuse Mgare et ses colonies 1nbsp;Grte dont chaque localit a ses particularits propres les ile*nbsp;doriennes : Egine, Gos, etc. Le dorien est surtout connu par de*nbsp;inscriptions dont les principales sont la loi de Gortyne (en Grte)nbsp;et les tables dHracle. Les textes littraires, peu nombreux, ina^nbsp;conservs, ne donnent quune id trouble du dialecte. Lalanganbsp;de la lyrique chorale est artificielle. II y a eu en Sicile et enltaUnbsp;une langue commune dorienne dont les fragments dEpichartne)nbsp;quelques idylles de Thocrite et la prose dArchimde donneidnbsp;une id.

Des parlers du Nord-Ouest (pir, tolie, Locride, PhO' cide, etc.) on na que des inscriptions; les mieux connus soa*nbsp;celui de Delphes dont on suit lhistoire depuis le v' sicle a'-J.-G. De VUen, qui appartient au mme groupe, on na aussi qanbsp;des inscriptions, surtout dOlympie. Ges parlers se distinguea*'nbsp;peu du dorien.

Les pomes homriques, lIliade et lOdysse, dont les parti* essentielles sont antrieures au reste de la littrature grecquanbsp;sont rdigs en une langue littraire qui a au premier aboi'nbsp;laspect gnral de lionien, mais dont le fonds ancien est oliea

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ITALO-CEr,TIQUE 43

ITALO-CEr,TIQUE 43

- langue homrique ne reprsente Ie parler cVaucun lieu ni aucun moment dfmi; elle a conserve par tradition beaucoupnbsp; vieilles formes eoliennes.

Les parlers locaux nont pas subsist ; des Ie iv' sicle av. -r 1

lan

, il

ae constitue sur la base de Iattique avec une influence

J.-G.

nsible, surtout dans le vocabulaire, une langue com-qui limine progressivement les particularites div 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v-oi'iTi hellenistique que reposent les

parlers du grec moderne.

pen ancien est la seule langue indo-europeenne connue a la mme date que jrindo-iranien ; la morphologienbsp;aubnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y est moins bien conservee, mais le vocalisme y a

aiicr**^^ a'aas une forme plus claire; et la connaissance du grec aoin ' surtout dHomere, nest pas moins indispensable aunbsp;Paratiste que celle de Iindo-iranien.

III. Dialectes italo-celtiques.

Trf


%ue^* ^^arenls entre eux, au premier aspect, les dialectes ita-

dp ., aeltiques semblent cependant avoir pass par une priode uevelo


Ppement commun altestee par des particularites singula gnitif en -I des themes en -o-, les formes du passif et


^*ares du d


g^trg^P^^aut, des subjonctifs en -a et en -s- indpendants des verbaux, comme uenam en regard de ueni et de


etc.


1 Dialectes italiques.

irjjjji groupe de langues indo-europennes autres que lindo-^'auiie nbsp;nbsp;nbsp;attest antrieurement a lre chr-

sojj|. aelui des dialectes dits italiques. Les langues dItalie 'lUe 1 ^'otes avec des alphabets dorigine grecque. Ltrus-^ u aucune raison de rattacher a lindo-europen, nennbsp;Ou g j P^^b) non plus que divers parlers indo-europens dontnbsp; inscriptions courles et dinterprlation hypothtique :

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44 LES LANGUES INDO-EEROPEENNES

Ie vnte, Ie messapien, par exemple, nont rien de commi' avec ces dialectes, qui ferment deux groupes ; Ie latin et loscO'nbsp;ombrien :

iquot; Le latin, reprsent par Ie parler de Rome et des environs de la vllle, nest rellement un peu connu qua partir de la secondnbsp;moiti du m sicleav. J.-C. ; les textes plus anciens, non dats,nbsp;ont peu dimportance; on sait peu de chose des parlers rurauXinbsp;qui, a en juger par les anciennes inscriptions de Prneste, diff'nbsp;raient notablement de celui de Rome. La langue de la bonnnbsp;socit romaine, toute nourrie de linfluence grecque, est devenunbsp;une langue de civilisation, rigoureusement fixe ds avantla fin dnbsp;lpoque rpublicaine. Le type en est encore archaque comnnnbsp;celui de lindo-iranien et du grec; mais le dveloppement en e*'nbsp;relativement avanc; le systme pliontique et le systme mo'nbsp;phologique offrent beaucoup de traits nouveaux.

Par leffet de la conqute romaine, ce latin cultiv est devenn la langue de toute la partie occidentale de lempire remain ebnbsp;quand Pempire sest dissous, il sest dvelopp dune maniernbsp;indpendante dans chaque localit; avec la constitution des noU'nbsp;velles nations europnnes, il sest tabli ainsiune srie delangu*nbsp;indpendantes les unes des autres qui reprsentent autant dnbsp;formes du latin : litalien, lespagnol, leportugais, le francais, 1nbsp;provengal, le roumain, etc. Depuis le xvr sicle, la colonisationnbsp;europenne a donn a ces formes rcentes du latin une extensionnbsp;nouvelle : le portugais est la langue du Brsil, lespagnol celle dnnbsp;reste de lAmrique du Sud et de lAmrique centrale jusquau^nbsp;tats-Unis au Nord, le frangais est parl au Canada, en Algennbsp;et sur un grand nombre de points dAmrique, dAfrique ^nbsp;dAsie. Grace a ces extensions successives, la langue de Roflinbsp;sest rpandue sur presque toutes les regions du monde.

2 De Tosco-ombrien, il ne reste que des dbris ; a. Lombrien nest gure connu que paries tables eugubin*nbsp;rituel de sacrifice, non dat, antrieur a 1re chrtienne, grav nnbsp;partie avec un alphabet spcial, en partie avec Talphabet latin

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ITALO-CELTIQUE 45

1osque on na aussi 'que des inscriptions trouves dans i,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en Lucanie, en Campanie (notamment a Pompi,

Capoue), et au Nord jusque dans Ie Samnium.

osque et Tombrien different profondment du la tin, tout en iiiant avec lui beaucoup dinnovations communes; ils senbsp;entreeux dans une large mesure. Les divers parlersnbsp;*1168 ont tous cd la place au latin au commencement de lre

'^hrtienne.

jj *'^Pprocbe souvent Ie latin du grec, mais au point de vue ^guistiqug^ Ie latin nest pas particulirement proche du grec,nbsp;surnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mesure o il est une langue de civilisation, calque

grec. Et, sil est un groupe de dialectes que sa prhistoire

lieu de rapprocher de ceux de lItalie, ce sont les dialectes celtiques

2 Dialectes celtiques.

Les parlers celtiques sont connus en partie dune manire ^Plete, en partie a une date tardive. On distingue trois groupes:

la r S^rilois, que des expeditions militaires ont rpandu sur 3ule et 1Italie du Nord et jusquen Asie Mineure, a t li- Partout ds les premiers sicles de lre chrtienne; il nennbsp;textnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lexte tendu ; les noms propres conservs dans les

grecs et latins permettent cependant davoir quelque id *^onTnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dont laspect est archaque; les inscriptions,

la principale est Ie calendrier trouv a Goligny (dans Ie de lAin), sont trop rares et trop obscures pournbsp;pntre la morphologic et la syntaxe.

j brittonique, langue de la Grande-Bretagne, a t refoul *'lat'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nest plus reprsent que sous trois formes

rcentes, reprsentant un stade de dveloppement gue a celui des langues romanes :

depuis Ie xi sicle; trs vivace;

es


Lttr nbsp;nbsp;nbsp;dans Ie pays de Galles, attest par des textes

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46 LES LANGUES INDO-EUROPEENNES

b. nbsp;nbsp;nbsp;Le cornique, en Cornouaille, connu par un glossairenbsp;xm' sicle el quelques textes a partir du xvquot;; mort depuisnbsp;xviu' sicle;

c. nbsp;nbsp;nbsp;Le breton connu par quelques gloses ds le viiiquot; sicle,nbsp;des textes littraires depuis le xiv', encore parl dans les partie*nbsp;rurales de lArmorique frangaise. Le breton nest pas un restnbsp;du gaulois; cest la langue dmigrants venus de Grande'nbsp;Bretagne, surtout au moment de la conqute saxonne.

3quot; Le galique, attest depuis le iy' sicle ap. J.-G. envirof par des inscriptions dites ogamiques, brves et qui apprenneplnbsp;peu de choses, puis par de nombreuses gloses irlandaises dsnbsp;vii' sicle aprs J.-G. et ensuite par une littrature abondante e**nbsp;Irlande ; parl aujourdhui encore dans une partie de lIrlandenbsp;de lcosse et dans Pile de Man. Lirlandais est la seule langnbsp;celtique qui, sous ses formes les plus anciennes, ait conservnbsp;une flexion riche et archaque. Mais les plus anciens textes taieU*nbsp;de simples gloses ne resultant pas dune veritable fixation litte'nbsp;raire ; ils ont du reste t notes a un moment o la lang^nbsp;se transformait rapidement, et o 1tat ancien saltrait. Ils son^nbsp;difliciles a utiliser.

IV. Dialectes germaniques.

Les dialectes germaniques offrent des innovations commune trs graves : une mutation totale de la prononciation des occlu'nbsp;sives, une flexion spciale des adjectifs, une structure caracte'nbsp;ristique des verbes. Ils forment trois groupes:

iquot; Le gotique, reprsent par les resles de la traduction de Bible qua faite lvque Wulfila, au iv' sicle ap. J.-G., avenbsp;un alphabet soigneusement adapt a la phontique de la lang^gt;nbsp;et suivantun systme arrt ; quelques chartes crites au vi sidnbsp;en Itali sont rdiges a peu pres dans la mme langue.nbsp;xviquot; sicle, il y avait encore en Grime une population parlef*^

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GERMANIQE 47

rl^ nbsp;nbsp;nbsp;sans doute gotique dont Ie Hollandals Busbeck a

leure.


quelques mots ; ailleurs Ie gotique est mort de bonne

2^ T

^ UiC germanique septentrional, reprsent tont dabord par brves inscriptions runiques, dont les plus anciennes nenbsp;niontent pas au dela du iii' sicle ap. J.-G. II comprend plu-urs dialectes;

L islandais : les plus anciens manuscrits datent de la fm du iecle : cest la langue conserve dans ces manuscrits quonnbsp;'^PPelle vieil islandais et qui est cite dordinaire en grammairenbsp;pare comme Ie reprsentant du germanique septentrionalnbsp;Qorrois.

di^ norvgien, tres proche de 1islandais, qui nen est quun et attest a peu pres a la mme date.

Le sudois.

Le danois.

30 T

u,e germanique occidental, moins un que le germanique P^fintrional. On y distingue :

des nbsp;nbsp;nbsp;allemand, qui na lui-mme aucune unite ; cbacun

^ ^ textes reprsente un parler diffrent; du vm' sicle on na ? que des gloses ; la littrature commence au ix' sicle: lenbsp;ailenaand proprement dit comprend le bavarois et lalma-dicf^' dernier reprsent notamment paria rgie des Bn-de squot; Saint-Gall (ix sicle) et les oeuvres de Notker, moinenbsp;Cq aint-Gall (x* sicle) ; le franconien est, sous ses diversesnbsp;langue de Trves, Cologne, Fulda, Wrzburg, Bam-1alf' ^'^y^nce. Francfort, Worms, Spire. Comme lirlandais,nbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp; not sans systme bien arrt, et il y a autant

Htt la langues et de notations que de textes. Lallemand raire moderne sest fix dans des villes de Saxe colonises aunbsp;fy 8 at repose essentiellement sur des parlers de type

Le bas

anconien.

allemand a pour texte le plus ancien le pome du eompos vers 83o et conserve dans des manuscrits du

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48 LES LANGES INDO-EUROPENfES

IX'' et du i' sicles; on dsigne sous ce nom la langue de ce pomc et de quelques autres de date postrieure. La seule langue ofB'nbsp;cielle qui reprsente aujourdhui Ie bas allemand est Ie nerlandaisnbsp;OU flamand; mais dans toute la plaine allemande a lest denbsp;region du Rhin les parlers locaux sont du bas allemand. Lenbsp;nerlandais a t transport dans lAfrique du Sud par les anciensnbsp;colons europens, les Boers.

c. Le frison et Ie vieil anglais. La langue des Angles et des Saxons est devenue celle de la plus grande partie de la Grandc'nbsp;Bretagne ; elle est atteste, avec des formes dialectales sensible'nbsp;ment diverses, depuis le ix sicle, et lon dsigne particuliere'nbsp;ment sous le nom de vieil anglais ou anglo-saxon la languenbsp;dAelfred le Grand et dAelfric. Les notations et le dtail de 1nbsp;langue varient dun texte a lautre. Langlais est devenu a datenbsp;rcente lidiome de lAmrique au nord du Mexique, de lAuS'nbsp;tralie et de beaucoup de rgions plus ou moins tendues dans 1nbsp;monde entier.

V. Baltique et slave.

II y a ici deux langues distinctes ; le baltique et le slave; l nombreuses ressemblances quelles prsentent entre elles tienneutnbsp;au paralllisme de leur dveloppement autant et plus qua unnbsp;sparation tardive des deux groupes ; car on y rencontre deSnbsp;innovations pareilles plutt quidentiques. La dclinaison, coU'nbsp;servatrice, est semblable dansles deux groupes, leverbe, novateuf)nbsp;tres diffrent. Et en effet, ce qui donne au baltique et au slaV^nbsp;leur aspect si curieusement archaque, cest, dune part, lenbsp;que les changements phontiques ny ont gure altr la structufnbsp;gnrale des mots, moins quen grec ancien par exemplenbsp;et, dautre part, que la flexion nominale y est demeure trs richnbsp;et que, avec presque autant de cas distincts que lindo-europeflinbsp;la phrase a conserv le type ancien.

et

I. Baltique. A. Vieux prussien, aujourdhui mort,

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BALTIQUE ET SEAYE nbsp;nbsp;nbsp;49

seulement par un vocabulaire du xv' sicle contenant 1pnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par une traduction de trois petits catchismes et de

^cheiridion de Luther (cette dernire date de i56i).

Letto-lituanien, comprenant deux groupes de dialectes


encore


aujourdhui parls :


Le lituanien ; Ie plus ancien texte est seulement de i547 P- J.-C.; les principales differences quon observe entre lesnbsp;diverses regions de la Lituanie apparaissent ds lesnbsp;es des xyje gj xvii sicles et, sauf la perte de quelquesnbsp;Xv enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^a langue actuelle ne diffre que peu de celle du

iec]e. Le lituanien est remarquable par son aspect danti-europenne; on y trouve encore au xvi sicle et


^it indo-^

i '^jonrdhui des formes qui recouvrent exactement des , '^^^es vdiqr

gr. ,,

I nbsp;nbsp;nbsp;'

div nbsp;nbsp;nbsp;uluos. Toutefois, en raison de la date tres tar-


jues OU homriques, par exemple sti il est = skr. OU gyvas vivant (y est la notation de i long)


ant nbsp;nbsp;nbsp;connu, le lituanien a un systme grammatical

ine le systme indo-europen; le verbe, en particulier, a une foute nouvelle. Le vieux prussien na pas un caractrenbsp;que, mais il nest connu que trop imparfaitement,


^rncturg

archa,


et


^ord^*^ ris la forme du lituanien littraire occidental quon cite


faire le baltique en grammaire compare.


Le letti


e est connu vers la mme date, mais sous un aspect r que le lituanien.


So

Ig ^a forme moderne sous laquelle on les cite ordinairement, Unnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f I lette, demeurs jusquen plein xix' sicle des

ffiles^^ paysans, ne donnent pas moins denseignements par ]'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gotique, connus tant de sicles auparavant:

gt; fri peut entrevoir le singulier archasme de ces langues.


Slave.

Dili nbsp;nbsp;nbsp;au del du ix'sicle ap. J.-G., le slave prsente

r'sieurs fl;.,! nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rquot;

^ ^ maiectes qui se repartissent en trois groupes :

orieut mridional. a. Macdonien et bulgare. Les aptres

de nbsp;nbsp;nbsp;Slaves, Gyrille et Mthode, originaires de la rgion

f Jf e, et leurs disciples ont traduit au ix sicle dans leur

Meillet, nbsp;nbsp;nbsp;4


Ds les premiers textes, dont le plus ancien ne


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5o LES LANGDES INDO-EUROPENNES

dialecte natal, mas pour des Slaves de Moravie, 1vangile dautres textes ncessaires au culte et a lenseignement du chris'nbsp;tianisme ; cest la langue de ces textes conserves dans quelqunbsp;manuscrits non dats des x'-xi sicles quon appelle vieux sla^nbsp;et qui reprsente dordinaire Ie slave en grammaire compare!nbsp;on ne doit pas oublier que cette langue a de nombreuses partic'nbsp;larits dialectales, et il serait erron de considrer les autrenbsp;dialectes comme en tant issus ; mais cest Ie dialecte slavenbsp;plus ancien et Ie plus archaque qui soit attest ; il est encore trenbsp;voisin du slave commun, et, au moment o il a t fixnbsp;crit il tait sans doute aisment compris sur tout Ie domaine denbsp;parlers slaves. La langue des vieux traducteurs est reste pendao^nbsp;Ie moyen age la langue religieuse et savante de tous les Slavenbsp;appartenant a lglise dOrient ; mais elle a pris un aspect spci^nbsp;dans chacun des pays o on la employee, si bien quil y a n*'nbsp;slavon de Bulgarie, de Serbie et de Russie; par suite aucun do^t'nbsp;ment ancien de ces pays ne peut passer pour reprsenter exacte'nbsp;ment Ie parler local: la tradition du vieux slave domine toujorr^^nbsp;plus OU moins les crivains et les scribes. Aujourdhui encotnbsp;lorthographe russe prsente des anomalies dues a Iinfluence d**nbsp;vieux slave. Les parlers de Macedoine et de Bulgarie ont bea^'nbsp;coup diverg les uns des autres; ils sont actuellement les langn^nbsp;slaves le plus altres. Le bulgare littraire actuel reposenbsp;des parlers diffrents des parlers macedoniens.

d

b. Serbo-croate (anciens royaumes de Serbie et de Mofllquot; ngro, anciennes Dalmatie, Bosni et Croatie ; la plupart denbsp;parlers serbo-croates font maintenant partie du royaunbsp;yougoslave).

Slovene! ; a part quelques pages isoles des monuments

e.

Freising, attest seulement depuis le xv sicle; les parlers venes (dans le sud de Iancienne Autriche et un peu en Itaܮ)nbsp;sont assez diffrents les uns des autres.

1

B. Husse. On y distingue le petit russe ou ruthene et grand russe, tres diffrents Iun de Iautre ; a part le blanc rusnbsp;a IOuest, les parlers du grand russe sont rests tres pareilsnbsp;uns aux autres. Le grand russe nest devenu qua date rcente

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BALTIQE ET SLAVE 5l

la


de la plupart des regions o on Ie parle : Moscou date

de nbsp;nbsp;nbsp;et Nijni-Novgorod a t fond en 1220 au milieu

j^^^^P'^l^dons mordves (done finno-ougriennes) ; 1extension du

aux populations fmnoises du bassin de la Volga se poursuit ncore


est


niaintenant; dautre part, les limites du russe du ct de


lO nbsp;nbsp;nbsp;cesse : en Sibrie il a atteint les bords de

^cifique, et en mme temps il se rpand sur Ie versant ^ u Gaucase et en Transcaspie.

^ Groupe occidental. a. Tchque (et slovaque).

Sorabe de Lusace, parl seulement par quelques dizaines Jilliers dindividus.

^labe, sur Ie cours infrieur de 1Elbe, dans Ie Hanovre;. *exte ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cours du xvni' sicle ; reprsent par divers


d intrieurs a la disparition.


*iot;


Polonais (et divers parlers, trs diffrents du polonais, irrunent Ie slovince et Ie kachoub).


populations qui parlent ces langues sont ou taient avant g|,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*ne catholiques romaines; par suite les textes tchques


Hforr


du moyen age quon possde sont crits en caractres dia[ P^sentent sur les textes de mme poque des autres


da nbsp;nbsp;nbsp;slaves 1avantage davoir en gnral chapp a linfluence

cyj nbsp;nbsp;nbsp;slave et dtre une notation sincere de la langue des

^*ns et des scribes. Mais ils sont en gnral tardifs.


les dialectes baltiques, les dialectes slaves ont t pi li civilisation mdlterranenne ; ils ont con-ils aspect archaque, malgr la date relativement basse oirnbsp;estnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et, au moins au point de vue de laccent qui

^ atip^^* nbsp;nbsp;nbsp;vieux textes, on est constamment amen

da nbsp;nbsp;nbsp;formes raodernes russes, serbes et bulgares. Seule,

ommun.


^Uve nbsp;nbsp;nbsp;comparaison des divers dialectes permet dutiliser Ie


VI. Albanais.


Lalb

inais nest connu qua dater du xvri sicle, et sous des


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52 LES LAWGUES INDO-EUROPENNES

formes extrmement altres : la plus grande partie du vocabulaire se compose de mots emprunts au latin, au grec, au turc, au slave, a 1italien.

Vil. Armnien.

Larmnien est attest par une traduction des textes sacrs et par toute une littrature dont la date traditionnelle est Ie v siclenbsp;ap. J.-C. ; seule cette langue crite est connue a date ancienne;nbsp;et les dialectes modernes, qui ne difl'rent pas assez les uns deSnbsp;autres pour empcher entirement les Armniens de sentendrenbsp;entre eux, ne supposent pas 1existence de dialectes nettemeU^nbsp;distincts a la date o commence la littrature. On a peU'nbsp;dant longtemps rattach a tort Iarmnien au groupe indo-iranieUinbsp;mais larmnien a efnprunt de nombreux mots aux pariet*nbsp;parthes de liranien.

Les sept groupes qui viennent detre numrs sont represented a la fois par des textes littraires ou pigraphiques plus ou moiitnbsp;anciens et par des parlers actuellement vivants. Les trouvaillnbsp;faites en Asie centrale ont r vel Fexistence, avant Ie x sie^nbsp;ap. J.-C., de parlers indo-europens jusquici inconnus, d**nbsp; tokhariens n, dont peu de textes sont encore interprts et do*nbsp;il serait prmatur de vouloir dfinir la place, mais qui napp*^quot;nbsp;tiennent pas au groupe indo-iranien et qui constituent un groupnbsp;autonome ; les textes conservs de cette langue offrent de't^nbsp;dialectes dits A et B ; Ie dialecte B tait parl a Koutchanbsp;vii sicle ap. J.-G.

Des noms propres et quelques inscriptions, dinterprtati douteuse, donnent une id, tres vague, des dialectes illyricf*'nbsp;notamment du vnte et du messapien (en Calabre). Le peunbsp;1on sait du phrygien ne permet pas daffirmer ou de niernbsp;Tarmnien soit, comme le disent les anciens, une forme dunbsp; gien; les rapports du thrace et du phrygien, aussi indiqus Pnbsp;les anciens, ne sont pas mieux reconnaissables avec les do'

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EXTENSION DE liNDO-EUROPEN nbsp;nbsp;nbsp;53

^ents dont on dispose. On narrive pas a determiner si Ie mac-'^nien, dont on a des mots isols, mais pas une ligne de texte est OU non un dialecte hellnique; sil est vraiment hell-^ique, il est en tout cas tres aberrant. Les noms propres et lesnbsp;BIOSes que Pon connait ne suffisent pas a rendre certain que Ienbsp;^ 8'ire soit ou ne soit pas indo-europen. On soupQonnait depuisnbsp;gtemps, et la dcouverte imprvue des textes tokhariens nbsp;^ confirm que nombre de langues indo-europennes ont disparunbsp;9ns laisser de traces.

Ce quon a russi a dchiffrer des inscriptions lyciennes montre ^Ue Ie lycien est loin du type indo-europen; les autres languesnbsp;^sie Mineure, notamment celle des Lydiens et celle des Cariens,nbsp;ontpas mieux connues; elles semblent apparentes au lycien.

Le trait Ie plus saillant de Thistoire des langues indo-euro-Pennes est leur extension croissante; la pntration de 1indo-'*'^nien dans Pinde est en grande partie un fait historique; elle Poursuit actuellement; encore au v sicle av. J.-G., il y avaitnbsp;Crete des populations de langue non hellnique, quon appellenbsp;Etocrtois,' et Pon en possde des inscriptions, dont Ie sensnbsp;inconnu; cest seulement Ie latin qui a limin Pibre de lanbsp;^*iinsule ibrique, et Ie basque est jusquaujourdhui un tmoinnbsp;^Sractre non indo-europen des langues parles autrefois dansnbsp;^6tte partie de PEurope; enfin Pextension des langues romanesnbsp;^Pagnol, portugais et frangais), de Panglais et du russe date desnbsp;^rniers sicles; sur certains points, elle commence seulementnbsp;^Puis quelques annes. La mme ou Pindo-europen a reculnbsp;^^''^ant des langues non indo-europennes, il na en gnral pasnbsp;j ^P^ru : en Asie Mineure, Ie turc na limin ni Ie kurde (dia-iranien), ni Ie grec, ni Parmnien ; et Pimmigration juivenbsp;introduit Pespagnol.

a do


angue dune nation qui avait Ie sens de Porganisation et de

iination, Pindo-europen sest impose au loin.

aiiri

Hcun tmoignage historique nindique comment Pindo-p^^Pnn sest rpandu sur PEurope presque entire et sur une m de lAsie o on Ie rencontre ds Ie seuil de Ppoque histo-

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54 LES LANGHES INDO-EUBOPEENNES

rique; les peuples de langues indo-europennes nont en effet appris rcriture que des peuples de langue smitlque, et a unenbsp;date o ceux-ci crivaient dja depuis de longs sicles. Ils appa'nbsp;raissent pour la premire fois peut-tre sur une inscription gyp'nbsp;tienn du xiii' sicle av. J.-C. qui relaterait des incursions denbsp;pirates achens, mais la chose est douteuse; un texte trouv ennbsp;Cappadoce atteste 1existence dans une region voisine, au xi^*nbsp;sicle av. J.-G., dune population qui adorait des divinits indo'nbsp;iraniennes, Indra, Mitra, etc. ; des noms de nombre nettementnbsp;de forme indienne se lisent dans dautres textes trouvs en Gap'nbsp;padoce et remontant a la date indique ; et lon a de nombreuSnbsp;noms propres qui conflrment cette donne ; les Perses sou*nbsp;mentionns parmi les peuples contre lesquels a combattu Ie roinbsp;dAssyrie Salmanassar III en gSS av. J.-G.

Mais, si aucun texte ne permet de suivre de pres les vne' ments au cours desquels les dialectes indo-europens ont couvef*'nbsp;1Europe et en partie 1Asie, il y a lieu de supposer que cettnbsp;extension sest opre comme celles quon observe historiqu'nbsp;ment : par conqute, par infiltration lente, par colonisation eH'nbsp;trainant limination de la langue des vaincus au profit de ceUnbsp;des conqurants et des colons; on ne saurait naturellement dirnbsp;dans chaque cas particulier quelles ont t les parts respectivenbsp;de la colonisation dune part, de 1absorption des vaincus dnbsp;lautre. De plus un peuple resultant dun mlange de colons e*nbsp;dindignes parlant autrefois des langues distinctes et parvenu nbsp;lunit de langue peut devenir a son tour conqurant et coloU*'nbsp;sateur : ainsi Ie peuple anglais, autrefois de langue celtique et q^'nbsp;a rcQu Ie germanique des envahisseurs Angles, Saxons et Jute-La langue, qui dpend dvnements historiques, est done ind'nbsp;pendante de la race, qui est chose physique; la definition dnbsp;langues indo-europennes est prcise, mais toute historique ; ^*^nbsp;implique seulement quil a exist durant un certain temps d^nbsp;populations parlant une mme langue qui avaient une unite dnbsp;civilisation. La dfinition dune race indo-europenne pnbsp;rait tre obtenue si lon reconnaissait que certaines populatio*^nbsp;sont issues de parents ayaht les mmes particularits anatomiq

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EXTENSION DE L INDO-EUROPEEN 55

si a un moment donn ces populations prsentaient des ca-^'^cteres anatomiques et physiologiques particuliers; mais il ny ^ ^ucune raison de croire que les limites des langues indo-euro-P^ennes et dune race ainsi tablie concideraient; en fait les po-P'^lations de langue indo-europeenne ont depuis longtemps desnbsp;pects diffrents, et ne possedent aucun caractere physiquenbsp;ptnmun qui les distingue des populations parlant dautresnbsp;^gues. On a moins encore le moyen de dmontrer que les po-P'llations de langues indo-europennes soient issues danctresnbsp;^onamuns. On evitera done absolument de parler de races dans cenbsp;''re consacr aux lanmes.

^ Li Unite des faits de civilisation quetudie Iarcheologie pre-'storique nemporte pas non plus unite de langue; et, en Ietat ^rtuel des connaissances, il est presque toujours impossible denbsp;''elier les doctrines des archeologues celles des linguistes.

Au surplus, on ne salt ni ou, ni quand, ni par qui a t parl 'diome qui a abouti aux langues historiquement attestees etnbsp;on est convenu dappeler lindo-europen. On a cru long-'quot;ps, sans raison serieuse, que eetait en Asie; il a paru plusnbsp;^raisemblable ensuite que Findo-europeen a t parl en Europe,nbsp;pas dans la rgion mditerranenne ni a 1Occident, maisnbsp;les rgions du Nord-Est. On recommence maintenant anbsp;j^'Pposer une origine asiatique ; peut-tre sagit il de la rgion oiinbsp;^ frontire entre FEurope et FAsie est arbitrairement trace. Onnbsp;. '''erne pens rcemment a FOuest de FEurope. Cette question,nbsp;^'I'Sressante pour Fhistorien, est au fond indifrente au linguistenbsp;ig aurait tre rsolue par Fexamen de donnes linguistiques:nbsp;linguiste na en effet qua interprter les systmes de cor-Pondances quon peut constater entre les diverses langues ; or,nbsp;1 indo-europen ait t parl en Europe ou en Asie, ceci nenbsp;^^nge rien a ces systmes qui sont la seule ralit saisissable etnbsp;suite le seul objet de la grammaire compare des languesnbsp;o-europennes.

ri peut, par convention, qualifier de tribus indo-europennes roupes dhommes qui parlaient Fidiome indo-europen nbsp;Ppos par ces correspondances. Mais, pour une priode histo-

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56 LES LANGDES INDO-EUROPEENNES

rique quelconque, ancienne ou moderne, on ne saurait parler que de peuples de langue indo-europcnne; lexpression peupl^^nbsp;indo-europens (ou improprement aryens) est dnue de sens-Beaucoup sans don Ie la plupart des hommes qui actuelle'nbsp;ment parlent une langue indo-europenne descendent de parentsnbsp;qui, a la date o se parlait 1indo-europen, avaient une autrenbsp;langue, et lon ignore quels sont parmi ces hommes ceux qui ontnbsp;parmi leurs ascendants une proportion plus ou moins fortenbsp;i Indo-europens, et ceux qui sont de purs allognes. Les expressions de peuples smitiques, finno-ougriens, etc. sont galementnbsp;dnues de sens, comme aussi celle de peuples latins; il y a deSnbsp;langues no-latines, il ny a pas de peuples no-latins ; 11 y a deSnbsp;langues indo-europennes, il ny a pas de peuples indo-europens-

En labsence de tout document crit, on na aucun moyen de dfinir, a quelques sicles prs, la date de sparation des dialecteSnbsp;indo-europens. Mais on ne voit pas pourquoi cette date serait ante-rieure par exemple a celle des plus anciens textes crits de 1nbsp;Bahylonie et de lgypte; Ie cours du troisime millnaire av-J.-C. peut tre admis comme une date plausible : lindo-eurO'nbsp;pen est la iorme ancienne des langues indo-europennes; ce nest;nbsp;a aucun degr, on la vu, une langue primitive.

De mme que Ie frangais est une forme prise par Ie latin, qu Ie latin est une forme prise par 1indo-europen au cours du de'nbsp;veloppement historique, lindo-europen est la forme prisenbsp;une langue parle antrieurement. Pour 1expliquer, il faudradnbsp;dcouvrir dautres langues apparentes et qui seraient a lindo'nbsp;europen ce que Ie grec et Ie Sanskrit sont au latin par exempl'nbsp;si, comme Ie croient certains linguistes, lindo-europen, Ie snH'nbsp;tique, Ie caucasique du Sud avec les langues mditerranennnbsp;du lycien au basque, et Ie linno-ougrien sont issus dun mionbsp;idiome, il pourrait se constituer une nouvelle grammaire coil*'nbsp;paree pour une priode antrieure (cf. p. 22). Mais la preu'''^nbsp;rigoureuse na pas t faite jusqua prsent, et lindo-europen e*nbsp;Ie dernier terme quatteigne maintenant sur ce domaine une bl*'nbsp;guistique historique qui exige des dmonstrations exactes.

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GHAPITRE in PHONTIQUE

PHONEMES.

I. Les

systme phontique de lindo-europen comporte trois Oftes de phonmes : i les consonnes proprement ditesnbsp;^^Qiprenant deux espces diffrentes au point de vue du modenbsp;Articulation ; les occlusives et les sifflantes : 2 les vovelles; 3nbsp;Aonantes.

I. Occlusives et sifflantes.

Occlusives.

aussi nommes muettes ou momentanes Aractrises par un arrt du passage de lair en un point

occlusives

sont

^'^lconque de la bouche; au moment o a lieu 1occlusion, p ^Aission de lair sarrte, cest Yimplosion ; au moment o cessenbsp;remission de lair reprend brusquement, cest Yexplo-

Si 1

ra pression exerce par la langue sur Ie palais ou par les Pur raliser 1occlusion est intense, les occlusives sontnbsp;ainsi p, t, k en frangais ; si la pression est faible, ellesnbsp;on douces, ainsi h, d, g en frangais. Si, a un moment quel-depuis limplosion jusqua lexplosion (comprise), loc-st accompagne de vibrations glottales, la consonne estnbsp;ainsi fr. b, d, g, accompagns de vibrations ds Ie com-

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58 PHONETIQUE

mencement de Iimplosion, ou arm. b, d, g, pourvus de vibrations seulement au moment de Iexplosion dans certains dialectes; sil ny a pas de vibrations glottaleSj'locclusive est sourde, ainsinbsp;fr. p, t, k. Les sonores sont toujours donees et les fortes toujoursnbsp;sourdes, mais Iinverse nest pas vrai; les Alsaciens par examplenbsp;ont des donees qui ne sont pas sonores. Si remission dair continue apres Iexplosion, sans vibrations glottales, avant quenbsp;voyelle commence, 1occlusive est dite aspire; une occlusivenbsp;aspiree st ordinairement douce.

Si 1occlusion est produite par le rapprochement des levres, on a des lahiales; si elle Test par le contact du bord de la languenbsp;et du palais, des dentales; si enfin elle Test par le contact denbsp;la surface de la langue et du palais, iamp;s, gutturales- Les occlusionsnbsp;peuvent avoir lieu en divers points du palais : les dentales sontnbsp;produites a hauteur des alveoles, au-dessus des alveoles ou pinnbsp;loin encore en arrire ; le frangais a ainsi des dentales propre-ment dites, 1anglais des cacuminales (dites crbrales); de mmngt;nbsp;suivant que le dos de la langue touche la partie anterieure, me-diane ou postrieure du palais, on distingue des prpalatales;nbsp;des mediopalatales et des postpalatales (ordinairement nommesnbsp;vlaires, paree que le contact se produit au niveau du voile dnnbsp;palais) ; il ny a pas de limites precises dune srie a Iautre. Pntnbsp;suite de la brusque courbure de la partie antrieure du palaiSnbsp;il est malais de realiser dans cette region une occlusion corn'nbsp;plte par contact de la surface de la langue : les prpalatales nnbsp;comportent que difficilement une occlusion psrfaite, elles snbsp;mouillent, ce quon indique par un accent aprs la lettre (ainsi ^nbsp;pour k prpalatal mouill), et tendent enfin a devenir des ro^'nbsp;occlusives, telles que si. c ou c-

Les occlusives sont la partie la plus complete et la plus devc' loppe du systeme phontique de 1indo-europen. Au point dnbsp;vue de lintensit, de la sonorite et de Iaspiration, on y distingtnbsp;trols sries princlpales : les sourdes, les sonores, les sonores ditnbsp;aspires, et, en outre, une srie moins importante de sourdenbsp;aspirees, peut-etre fortes. A Iegard du point darticulation, d ^nbsp;a aussi quatre sries : labiales, dentales, prpalatales, vlaires.

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OCCLUSIVES 59

A. Sourdes simples.

Abstraction faite des altrations particulires a certaines situa-les sourdes non aspirees sont dfinies par ce tableau de '^oi'respondances :

SER,

ZD

V. SL,

LIJ.

ARM.

GR.

LAT.

IRL.

GOT.

P

P

P

P

h(wf

7:

P.

))

j(hf

t

t

t

t

th

T

t

t

^(df

f

s

s

s

s

y.

c

c

Hgf

k(c)^

m

k(c,cy

k

kh

lt;^y

qu

amp;

hw(wf

es :

Not

. skr. c, zd c, si. c devant les reprsentants de la voyelle et de la sonante i (voyelle on consonne) ; si. c devant nbsp;i) issu de i.-e. *oi, *ai.

arm. h a 1initiale, w (v) entre voyelles.

o

devant s, -i] dans la plupart des parlers.

Le gaulois et le brittonique repondent par p an indo-J^ropeen^ qui est encore note par un q distinct de c dans Ial-abet ogamique du vieil irlandais.

Les sonores germaniques, entre voyelles on sonantes, ^band la syllabe prcdente, initiale du mot, ntait pas toni-(il sagit ici du ton indo-europen, non de 1accent germa-; en dehors du cas des consonnes intrieures aprs lanbsp;abe initiale, les faits sont compliqus, en partie obscurs. Les

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6o PHONETIQUE

sonores b, d, g du germanique taient spirantes entre voyelles-Le hw gotique est une consonne une^ note par un signe spcial.

Exemples des diverses occlusives sourdes :

skr. patih maitre, poux , lit. pat(i)s lui-mme , gr-iri'.i; poux , lat.pohV, got. -fai{gt;s dans (bruf-^fafs fianc skr. prd- avant , v. sl. pro, gr. irpo, lat. pro-, got. fra-,nbsp;irl. ro (le *p est entirement amui en celtique).

skr. dpi aussi , zd aipi, gr. im a ct, en plus , arm-ew aussi, et .

*t ;

skr. tanuh mince , v. sl. tink, lat. tenuis, v. isl. ^unnf (all.) dnn ; gr. -cava;, irl. tan(a)e.

%:

skr. pdvah gloire , gr. y.Ki(F)oq, v. irl. cl gloire , lat-cluor nbsp;nbsp;nbsp; (glose); zd sravah- parole , v. sl. slow p'

role ; skr. frutdh entendu , gr. -/.Xji?, lat. (in-')clitus ; v-h. a. hlt haut (en parlant de la voix) .

*k'^:

vcd. kptti il fait , lit. kuri je batis , gall, peri faire et prydydd pote , irl. creth posie .

lit. lk je lai.sse , gr. Xsittw je laisse , got. leihwa J prte ; skr. rindkti il laisse (avec un inlixe nasal -fl-))nbsp;lat. linqu\ arm. elikh il a laiss B = gr. IXtus (% dapr^nbsp;IXiTcov, etc.).

skr. cdyate il punit v, gr. Tetax! payer (thess. Tretaat) gt; zd kana punition , gr. xoivr; rangon, prix du sang, v. sl-cna prix .

A en juger par laccord de lindo-iranien, du baltique, dit slave, de lalbanais, du grec, du latin et du celtique, les pbit'nbsp;nmes de cette srie taient des occlusives sourdes non aspires gt;nbsp;larmnien en a fait des sourdes aspires, le germanique des spi'nbsp;rantes f, p, h (ancien x), hw (ancien x'^), issues sans doutnbsp;danciennes sourdes aspires faibles.

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OCCLUSIVES 6l

B. Sonores.

Tableau des correspondances :

I--E.

SK.H.

ZD

V. SL.

LIT.

ahm.

GB.

LAT.

IBL.

GOT.

*b

b

b

b

b

P

b

b

P

*d

d

d

d

d

t

S

d

d

t

*

^1

i

1

i

C

s

g

k

V

g(j)'

g(i)

g(A)'

g

k

u(gu)

b

Notes :

la

skr. , zdj, si. ^ devant les represen tan ts de i.-e. *1 et de onante i, voyelle ou consonne.

gr. S devant s. ou r,, dans la plupart des parlers.

Exemples des diverses occlusives sonores ;

*b:

Le b est relativement rare; il ne figure dans aucun suffixe iQiportant ni dans aucune dsinence; il semble secondaire dansnbsp;parlie des mots ou on le rencontre, ainsi skr. pihami jenbsp;j , v. irl. ihim je bois , lat. bibo (avec b initial par assimi-3tion) a Fair dune forme a redoublement en regard de skr. pahinbsp;quot; l^ois gr. Y. si. piti boire , lat. pculum coupe ,nbsp;*b indo-europen y rsulte sans doute dune alteration;nbsp;^^utres mots sont imitatifs, ainsi gr. ^dtpSapo?, lat. balbus, etc. ;nbsp;^^utres sont limits a peu de langues et ont Fair demprunts

*'cents.

:

ddmah maison , v. si. domu, gr. Spio?, lat. domus. ccusatif skr. pddam pied , gr. nSa, lat. pedem, got. fotu,nbsp;otn.

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62 PHONETIQUE

skr. jiinah race , arm. cin naissance , gr. y'vo;, lat-genus; skr. jantuh race , zd T^antus tribu ; got. huni race, familie .

skr. gayah tat demaison , zA. gay vie , serbe^d/ pros-prit ; skr. jlvdh vivant , zd j()v, lit. gyvas, v. si. lat.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;osq. bivus uiui (nomin. plur.), v. irl. got-

qius; cf. gr. ^ioq vie , arm. ham je vis .

Cette srie reprsente des sonores ; larmnien en a fait deS sourdes douces, et Ie germanique, qui pousse en gnral Ie changement un degr plus loin que larmnien, des sourdes fortes.

C. Sonores dit es aspires. Tableau des correspondances:

I.'E.

SKR.

ZD

V. SL.

LIT,

ARM.

GR.

LAT.

IRL.

GOT.

*bh

bh

b

b

b

b

?

f(by

b

bquot;

*dh

dh

d

d

d

d

6

f(dr

d

d^

h

i

i(i)

X

h

g

ft

gh(h)'

iW

g

g(])'

?(97

f(uf

g

0)\

Notes :

1. nbsp;nbsp;nbsp;skr. h, zd j, sl. arm. j devant les reprsentants de i.-^'nbsp;*i et de la sonante voyelle on consonne.

2. nbsp;nbsp;nbsp;gr. 0 devant e ou yj, comme plus haut x et S.

3. nbsp;nbsp;nbsp;lat. b, d, u (consonne) entre voyelles.

4. nbsp;nbsp;nbsp;En position intervocalique, b^ d, g notent les spirantes b,nbsp;d, Y, non des occlusives ; Ie *g'''h est alors reprsent par w.

Exemples des diverses sonores aspires :

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OCCLUSIVES


63


*hh :

kr. hharami je porte , zd barami, arm. hcrem, gr. sepw, lat. got. baira, v. irl. -biur, v. si. berg-ndbhah nuage , gr. vfpoc, v. si. nebo del ; gr.nbsp;lat. nebula, v. sax. nebal nuage .

*dh :

kr. dhtimah fumee , lat. ffmus, lit. dmai, v. si. dym', sans doute aussi gr. souffle vital, courage .nbsp;gih ;

*kr. vdhati J il va en char , zd va^aiti, v. si. veret, lit. vtXa, uehit; got. (^a-)wigan mettre en mouvement ; gr. oyoqnbsp;* diar = v. si. vo:(u.

i'^'h :


fra


kr. fidnti il frappe , ghndnti ils frappent , zd jainti il Ppe ; gr. Osivu, Ixsavov, ovo; ; arm. gan coup ; lat.nbsp;'V')fen~(d) ; irl. gonim je blesse .

snae^aiti il neige (avec ^ issu dey entre voyelles), snaizvs neige , lit. snlgas, v. si. sng ; gr. (accusr)nbsp;?* = lat. niuem (nomin. nix').

sono

j^'^Pl sont devenues sourdes ; en Sanskrit, elles sont reprsen-^ par des sonores suivies dune rsonance glottale sonore, % ^amp;oee par h, qui en est mme venue a rpondre a elle seule anbsp;) et aussi a *g'^h devant un ancien *i et devant *i. En grecnbsp; houve les sourdes aspires 9, 0, y, et en italique les spirantesnbsp;eles *f ^anciennement bilabiale),nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*x, qui, en latin de

P' nbsp;nbsp;nbsp;abouti h. f, f, h a Finitiale. Les sonores aspires de

Par nbsp;nbsp;nbsp;se distinguaient des sonores simples, sans doute

Xa t*^^ ^^ficulation glottale quon napas Ie moyen de dterminer

^ ^ans les deux sries prcdentes, Ie seul examen du tableau correspondances rvlait la nature du phoneme indo-europen.nbsp;en est pas de mme ici. II sagit de sonores ; car, en iranien,nbsp;baltique, albanais, celtique (sauf un reste de distinctionnbsp;la vlaire), les sonores dites aspires sont confondues avecnbsp; sonores simples ; en armnien et en germanique, les anciennesnbsp;aspires sont sonores, tandis que les anciennes sonores

einent.

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64 PHOMETIQUE

D. Sour des aspires.

Aux trois grandes classes prcdentes qui offrent au total douze groupes de correspondances distinctes dfinissant autant de pho-nmes indo-europens, sajoute une quatrime categorie dimpor-tance moindre, celle des sourdes aspires. Le Sanskrit a ph, th,nbsp;kh, a quoi repondent en zend /'^ 0, x, en armnien ph, th (ennbsp;partie confondu avec le reprsentant de i.-e. *i), x, et en grec nbsp;(identique au reprsentant de i.-e. '^bh et *g'^h'), t (identique aiinbsp;reprsentant de i.-e. *t), ^ (identique au reprsentant de i.-e-*giV), en slave p, t (identiques aux reprsentants de i.-e. *p, *i)inbsp;sans doute x (ce qui est contest). Dans les autres langues, i.-*nbsp;*ph, *th, *kh ainsi dfinis semblent se confondre avec i.-e. *p)nbsp;*t, *k. Les exemples sont peu nombreux et ne se prsentent paSnbsp;en toutes conditions; on trouve des sourdes aspires notamment

iquot; dans des mots imitatifs :

skr. kakhati (mot de lexiques) il rit (par dissimilation daspiree au lieu de Iancien *khakhat{), gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(de

arm. xaxankh rire bruyant , v. si. xoxot (mme sens), v. h. a-huoh raillerie , lat. cachinnus (ch est une orthographe hell' nisante).

skr. phut-karah action de soullier, de sillier , arm. phuk^ souffle , gr. aaa souffle , lit. pUsti soullier .

2 aprs s :

skr. skhalami je fais un faux pas , arm. sxalini (mme sens) j cf. peut-etre lat. scelus.

3 en alternance avec une sonore aspire a la fin de certain racines (v. ch. iv).

4 dans quelques mots isols :

skr. prthukah petit dun animal , arm. orth veau (av th issu de i.-e. *th; aprs r, le th, issu de i.-e. *t, devient arn-d), gr. TcpTt; veau .

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OCCLUSIVES 65

Remarques sur les gutturales.

^ Chacune des langues indo-europnnes a deux sries depho-6ines issus de gutturales, on Ia vu; les deux correspondances P^'iHcipales peuvent se rsumer dans les formules :

( 1 lat. c skr. q : i.-e. *ki')

I 2 lat. ^M = skr. : i.-e.

La premire srie de correspondances dfinit des prpalatales Sigt; *gih, qui sont reprsentes par des gutturales ennbsp;itallque, celtique et germanique, cest-a-dire dans Ie groupenbsp;^^cidental, ainsi gr. v, lat. c, g, h, etc., et par des mi-^^clusives, des silllantes ou des chuintantes en indo-iranien,nbsp;baltique, armnien, et albanais cest-a-dire dans Ie groupenbsp;*ienlal, ainsi arm. s, c, j. Dans Ie premier groupe de langues,nbsp;^ Cent se dit gr. (l.-)/.aTv, lat. centum, irl. ct, got. hund, et,nbsp;^ns Ie second groupe, skr. faidm,idsat3m,y. sl. sto, lit. siihtas.

, La seconde srie de correspondances dfinit des pos'tpalatales C- k^,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*gquot;h, accompagnes dune emission labio-vlaire qui

faisait

parlie intgrante- Dans Ie groupe occidental, ces cones conserven! leur aspect ancien, ainsi en latin et en germa-

onn, Ui,


: lat. quis, got. hwas; la o larticulation labiale se trans

en occlusive, il y a passage aux labiales, ainsi en ^co-oinbrien, osque^ qui , et en grec, xorepoq lequel desnbsp; ) en celtique Ie passage a la labiale est pancellique pournbsp;g^*^cce simple, mais ne sest produit pour la sourde quennbsp;Cis et en brittonique : en regard de lit. keturi quatre , lat.nbsp;^ ^or, Ie vieux gallois a petguar, Ie gaulois petor-, conservnbsp;di^^ ^ enaprunt latin petor-ritum char a quatre roues ; cesnbsp;ont ainsi restitu un p, alors que Ie p indo- europennbsp;Con ^^^Leru en celtique commun ; au contraire Ie galique anbsp;av ^ (attest dans les inscriptions ogamiques) et en a fait cnbsp;^ la date des plus anciens textes llttraires : v. irl. cethirnbsp;'iC'atre . Dgms Ie groupe oriental, on a de simples gutturales,nbsp;A-. MhilLET.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5

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66

PHONETIQUE

devenues mi-occlusives devant i.-e. *1 ou *i (voyelle ou con-sonne) dans une partie des dialectes : skr. hah qui , quid); zd cis qui ; v. si. k-to qui , cl-to quoi , lit. t-tnbsp; qui , arm. khan que . Les postpalatales labio-velairesnbsp;sont des phonemes uns et non pas des groupes de consonnes Jnbsp;est tout autre chose que *hiW: le *kiVj, atteste par skr. fV,nbsp;lit. sv, dans skr. dfvah cheval , lit. a'sva jument , estnbsp;reprsent en grec par icu dans '(-c.ac,, et non par un simple ifnbsp;comme le *]i^ denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cf. lat. sequor et lit. sekii je suis .

Les langues indo-europennes ne sopposent pas ici une a une, mais groupe a groupe, et 1cn est amen a tracer une ligne dunbsp;traitement phontique des gutturales, ligne qui separe un groupenbsp;occidental (lat. centum) dun groupe oriental (zd satim) a cenbsp;point de vue. Cette double coincidence nimplique pas que leSnbsp;memes dialectes coincident a dautres gards (v. chap. ix).

La place de la langue de certains textes trouves en Asie centrale, le tokharien , est indtermine : les deux series de gutturalenbsp;y sont galement rendues par k, ainsi dans kant cent , dunnbsp;part, et de lautre, dans le participe kakJau, traduisant skr-nivfttah tourn , done a rapprocher du groupe de v. sl.

roue , crt. TeXoizai, hom. iTpt-xX;j-evoc.

11. Outre les deux correspondances qui dnissent, 1une le* prpalatales, lautre les postpalatales labio-vlaires, il en existnbsp;une troisime : a un f Sanskrit ne rpond jamais un qu latin,nbsp;mais on peut avoir :

lat. c = skr. k(c)

OU, dune manire plus gnrale :

lat. cgall. c = germ. h gr. y.

= skr. k(c') = s\. h(c) \t. k = arm. kh-

On a souvent conclu de la que lindo-europen avait une sn de mdio-palatales intermdiaire entre les deux sries tablies ci'nbsp;dessus. Mais dans aucune langue indo-europenne ces trois typnbsp;ne coexistent. Dautrepart le type de correspondence lat. r = skr-

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SIFFLANTES nbsp;nbsp;nbsp;67

^ ^Pparait surtout dans certaines conditions particulires, notam-lient :

ji^ nbsp;nbsp;nbsp;r: skr. kravih viande crue , v. sl. krvt sang ,

krajas sang , en regard de gr. %p(F')xq viande lat.

* nbsp;nbsp;nbsp;nest pas

Levant a : lat. cacmen, skr. kakpo. sommet ;

P*'es r : Ut. skiri je spare , en regard de v. h. a. sceran ^^couper^ tondre et de gr. y.s(p) je tonds (pour lalternancenbsp; k-, V. Ie chap, iv);

racines, surtout aprs u : skr. rcate il brille , ^ ^(iocah- lumire , lit. lahas qui a une tache blanche ,nbsp;lucl lumire ; en regard de gr. T.eux.g, lat. lcre, got.nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; lumire ; il y a souvent, dans legroupe oriental, alter-

^6 entre les reprsentants de i.-e. *ki et ceux de i.-e.

rgant- brillant , arm. loys lumire a ct des


skr.


*hoti


rits.


a

suspects de rsulter de situations particulires, et il peut ^'^nciens *ki, gi, gjj traits dune manire spciale parnbsp;, *^6 leur position. Ds lors, lexistence dune srie interm-de gutturales indo-europennes ne saurait passer pournbsp;et, sans perdre de vue la correspondance lat. c = skr.


^ ans la plupart de ces cas, les k, g, gh du groupe oriental sont


yj qui nest pas rare, on se tiendra aux quatre sries docclusives dfinies ;

^^biales : skr. p = lat. p dentales : skr. t lat. tnbsp;P^'palatales ; skr. g (et k, c) = lat. cnbsp;P'^stpalatales labio-vlaires : skr. k(c) \amp;t. qu-


Sifllantes.


Si

Cq indo-europen, Ie systme des occlusives est riche et ^^d^riui des consonnes continues formes par rtrcisse-d^ passage de 1air, des fricatives, est au contraire pauvre. II


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68 PHONETIQUE

ne cornprend, k proprement parler, quun phoneme, la sifflante S, dont 1emploi est dailleurs frequent. Le traitement de i.-e. *s estnbsp;une des parties les plus compliques de la phontiquc indo'nbsp;europenne, paree que Iinfluence des articulations voisinesyjouenbsp;un grand role.

A Finitiale, les correspondances sont : ^ en Sanskrit, slave, baltique, germanique, gaulois et gaelique, italique, h en iranien,nbsp;armenien, grec, brittonique ; le passage a h rsulte dune prO'nbsp;nonciation faible et apparait dans les langues on Iarticulation desnbsp;occlusives est relativeinent peu ferme; le traitement albanai*nbsp;nest pas clair ;

skr. sdnab K vieux , lit. senas, got., sinista le plus vieux V. irl. sen, gaul. seno-, lat. senex, mais zd hand, arm. hin, gr. s'A;nbsp;(dans hi-t] -/.at vea), bret. hen.

Larticulation de la sifflante s est conservee en certaines posi' tions dans toutes les langues, notamment entre e et t :

skr. vaste il se vet , id vaste, gr. Filt;ss3.lt;.; lat. uestis, arm-(^-')gest a vtement .

Lune des particularitcs du traitement de s se retrouve soii^ une forme presque identique dans des dialectes contigus les uHnbsp;aux autres et sollicite 1attention par le fait quelle indique ain'nbsp;des parentes dialectales. Aprs k, r, i, u, en indo-iranien, Farb'nbsp;culation de s se transforme en celle des ebuintantes ; skr. s,nbsp;s ; par exemple le futur en -sya- de la racine indo-iranienne vdi'nbsp; parler est : skr. vakfyhmi je parlerai , gath. vaxsydiF^^^^nbsp;la spirante x rempla(;ant rgulirement k devant v); le local*nbsp;pluriel en -su des thmes pitf- pre , dvi- brebis ,

skf' e**

fils est skr. pitfsu, dvisu, snyu. Dans les memes condition on trouve, au lieu de s des autres langues, des ebuintantes da**^nbsp;certains mots baltiques ; ainsi, en regard de gr. -spaoixzi je

dessche , v. angl. ^yrst, v. h. a. durst soil , on a tfsyati il a soif , lit. tirstas pateux, a demi dessch !nbsp;slave, X a pris la place de Iancienne chuintante : Iaoriste en

etlt;*'

le

de rehp je dis est rx (de *rek-xu); les locatifs de thmeS

-- et en -- sont -l-x = ?lt;kr.--yu, --x~skr. -u-fU', Mais, si le slave a x devant voyelle dans tous les cas o**

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SIFFLANTES nbsp;nbsp;nbsp;69

Sanskrit a et Tiranien s, le baltique a souvent 5 aprs i, u (sans on puisse poser une rgie), par example la pnce est ennbsp;^nanien Uusa en regard de v. si. blxa, et, en armnien, onnbsp;n trace de la prononciation s aprs /e, le traitement de 1in-''Ocalique est *h, dou zro, et non s, aprs i et u, ainsi a lat.

i On lerv

Esprit rpondent zd mananh, gr. [aeveo?, [aevgu? ; au gnitif-'^l^latif Y. sP nbsp;nbsp;nbsp; du ciel rpond gr. viso;, vsou; ; au skr.

de la race rpondent gr. pveo;, pvoo; el lat. gmt-etc. II ny a pas lieu de donner ici le dtail infini des faits les diverses langues.

us bru (de *nu'j^s, *nusus)., v. angl. snoru (de *snusa) et _ snufci, v. sl. snxa, Tarmnien rpond par m (de ^nuhos),nbsp;(de *niihohy), tout comme gr. vj?. En somme, lanbsp;^mtante apparait en indo-iranien, en slave, en baltique et unnbsp;en armnien, cest-a-dire dans les langues du groupe orientalnbsp;offrent un mme traitement des gutturales.nbsp;tntre voyelles, 5 est tres sujette a des alterations : dans lesnbsp;langues o 5 initiale a dja anciennement donn h, ellenbsp;^''ent h, qui subsiste en iranien, et tombe en armnien et ennbsp;^ ^ ! elle devlent sonore en italique, et le ainsi produit devientnbsp;latin, etc., par exemple au gnitif-ablatif skr. manasah de

ell ^ *^^ore de r, le 7^, na pas en indo-europen dexistence par 'Qieme; elle nest autre chose que la forme prise par lanbsp;oe ^ dans certaines conditions. Soit par exemple la racinenbsp;avg 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gr- 5^2? sige , got. sitan tre assis , etc. ;

Po ^ nbsp;nbsp;nbsp;^^oalisme au degr zro, elle est *sd-, do, par assimila-

lait^ sourde s a la sonore suivante, *'^d-; 1indo-iranien la ^illnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;souvent du prverbe *m- qui na subsist par

ap^*^*^* luen armnien ; skr. ni-fdati il sassied , persan sasseoir , arm. n-stim je massieds ; le grecnbsp;*ni- par -/.ara- (par exemple y.aO-i(w); mais *ni- taitnbsp;ob j,^^*^pen, comme le prouve le substantif i.-e. *ni-xdo- eunbsp;assis, tabli : *nixdos donne indo-iranien *ni^dasnbsp;1Ij^^ ^riintante sous Finfluence de i prcdent), do, dansnbsp; nijdas, ntddh (vd. nildh); en armnien nist, avec la

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70 nbsp;nbsp;nbsp;PHONTIQUE

sifflante conserve aprs i, Ie d devenant t sulvant la regie gne' rale et tant par suite change en s ; ailleurs Ie mot sest fixnbsp;au sens de nid : lat. nidus (de *ni:(dos), v. irl. nett (tt notantnbsp;d occlusif entre voyelles), v. h. a. mst; Ie lit. l'i^das nid nbsp;subi une alteration de 1initiale, mais a conserve Ie :(d intrieurnbsp; La forme sonore de 5 est aussi employe devant les sonorenbsp;aspires : v. sl. m^da (de *mizdd) salaire , got. mi:(do,nbsp;ml^dsm, vd. mllhdm prix (du combat) (de *mi^dhdni);nbsp;grec, la sonore aspire tant reprsente par une sourde, Ie e''nbsp;devenu a : [AtaBo?.

La sifflante s est done Ie seule fricative autonome quon soi^ en droit de tenir pour indo-europenne; toutefois tandis quenbsp;grec anbsp;nbsp;nbsp;nbsp; droit et Ie vieil irlandais dess en regard de skr-

ddkfinah droit , rA danna-, v. sl. desna main droite , 1*' dexter, got. taihswa, on observe une autre correspondance daUnbsp;quelques mots, par exemple dans gr. apz-vo? ours , v. irl.nbsp;en regard de skr. fksah, zd arA, lat. ursus (dun plus anci**nbsp;*orcsos') ; il semble difficile dexpliquer ce contraste sans pose*^nbsp;des fricatives diffrentes dans les deux cas. La srie sonofnbsp;aspire fournit un traitement pared, ainsi : gr. ^'Omv,nbsp;irl. d(sLCc. don'), skr. kfdh (loc. ksdmi) terre. Ge dtail,nbsp;portance minime en lui-mme, montre quon ne peut fixer av^nbsp;prcision Ie nombre des phonmes employs par rindo-europei*'

2. Voyelles prophement dites.

el

Les deux voyelles essentielles de lindo-europen sont brves *e et *0 ; leur importance en morphologie ressortiranbsp;alternances exposes au chapitre iv; leur frequence rvlenbsp;reste a elle seule 1tendue du rle quelles jouent. Elles sonbsp;dfinies par les correspondances suivantes :

i.-e. *e : gr. e, ital. e, eelt. e, germ, e (==got. i, occidental scandinave e ou i suivant des regies compliques), balt. e, 1nbsp;arm. e, alb. e, indo-iranien a.

i.-e. *0 : gr. o, ital. o, eelt. o, arm. o, germ, a, balt. a, sl alb. a, indo-iran. a.

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71

VOTELLES

Exemples :

lit.

^ str. sdcate il suit gr. Iitexai (avec ti daprs lirojxai), je suis , lat. sequitur, v. irl. -sechetar ils suivent .nbsp;o : lat. rota, v. irl. roth, v. h. a. rad (de germ. *ra^an), lit.nbsp;^tas roue , skr. rdthah char , zd raO.

Ito; branche (de i.-e. *'^dos'), arm. o^t^.got. asts.

, Ee seul idiome o et ne soient plus distincts est lindo-^*'anien ; mais lexistence antrieure de la distinction y est atteste P Ie fait que i.-e. *k'^o y a donn skr. ka, zd ka, et i.-e. *k'^enbsp;^ ca, zd ca :

*'^dical

^doubL

^Er. katarah lequel des deux , zd katar, en regard de gr. got. hwafar, lit. katras, v. sl. kotoryji et koteryjt;nbsp;ca, zd ca et , en regard de gr. xe, lat. que.nbsp;parfait o la voyelle du redoublement est e et la voyelle denbsp;lacine o au singulier, type gr. [zizova, SSopza, etc., lindo-*en a done une opposition de la gutturale pure devant Va

J ei aval , jaghdna (de *jhaghand) jai frapp .

*e et *0, lindo-europen avait une troisime voyelle ''eve, pjag rare, et qui ne joue pas de rle dans les alternancesnbsp;Ptoyes en morphologie, a savoir *a, dfini par les correspon-

reprsentant o et de la gutturale mouille devant Va du ement reprsentant e ; vd. cakara jai fait , jagdra

etices:

celt. a, germ, a, lit. a, sl. 0, arm. a, alb. a.

. p- a, ital.

^'^o-iran. a,

'~dire distinct de *0 seulement en grec, en italique, en . *4^16 et en armnien (il faut aiouter le tokharien) : la confu-

10n dp * nbsp;nbsp;nbsp;. 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; n 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

le * . nbsp;nbsp;nbsp; *ae 0 dans une grande partie des langues indique que

a mdo-europen tait tres ouvert.

Exemples :

je conduis , zAagami, arm. acem, gr. ayw, lat. sk^ 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(subjonctif) agant ; v. isl. aha conduire ;

\g ^o.tdh papa , gr. xaxa, lat. tata, moy. bret. tat pre ; latnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;langage enfantin a une autre forme dans gr. axxa,

nourricier , got. atta pre , v. sl. * pare (avec un suffixe de drivation); cf. skr. atta maman .

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PHONBTIQE

En ce qui concerne les brves, Ie vocalisme peut done tre rsum par Ie tableau suivant de correspondances :

I.-E.

GR.

UAL.

CELT.

ARM.

GERM.

LIT.

SL.

INDO-IRAN.

c

e

e

e

e(i)

e

e

a

C

0

0

0

a'

a

0

a

*a

a

a

a

a

a

a

0

a

La voyelle *a, telle quelle vient detre dfinie, nest pas toU' jours aise a distinguer de deux autres phonemes indo-europens nbsp;*3 et *'.

i Dans beaucoup de mots, skr. i, zd i rpondenta gr. a, lal-a, eelt. a, germ, a (en syllabe initiale), arm. a, lit. a, v. sl. o'i on dsigne par Ie pbonme indo-europen que suppose eeltnbsp;correspondance; example :

skr. pit (( pre , zd pifa^ en regard de gr. nbsp;nbsp;nbsp;lat. paUf^

V. irl. a/h'r, got. fadar, arm. hayr.

En gree ce pbonme peut tre aussi reprsent par e ou o soS 1influence dun r; ou dun co avec lequel il est en alternanee rgi^'nbsp;lire; de la trois cas :

(jTats = skr. sthitdh, ef. dor.

0Tc = skr. hitah (altr de *dhitdH), ef. dor.

SoT; = lat. dcitus, cf. Siocojju.

Cette particularit met en relief Ie trait caraetristique de i ' qui autorise a distinguer ce pbonme de la voyelle *a, bi!*nbsp;quil ne soit distinct de a quen indo-iranien : *3 est en alt'nbsp;nance rgulire avec *a, *, *, tandis que *a est isol, commenbsp;Ie verra dans la thorie des alternances (chap, iv) ; la mmenbsp;il sagit dun mot non attest en indo-iranien, 1alternance avnbsp;une voyelle longue indique done en principe quon est en pnbsp;sence de *3, ainsi dans lat. sdtus sem , moyen breton

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VOTELLES nbsp;nbsp;nbsp;73

* enaence , en regard de lat. s-men, s-ul, lit. ski semer . VUand On na ni la forme indo-iranienne ni une alternance voca-il est impossible de dterminer si Ton est en presence denbsp; Ou (Jg *g jjijjgj dans Ie nom du sel arm. al, sr. aXc, lat.

tnl' nbsp;nbsp;nbsp;'O*'

(pluriel), V. irl. salann, got. salt, v. sl. soil.

En seconde syllabe non finale de mot, i.-e. *3 tombe en ira-slave, baltique, armnien et germanique ; ainsi a skr. ^ita fille gr. 0uYi-:v;p (avec une correspondance inexpli-de skr. h et de gr. y), tokbarien B tkacer rpondent : gatb.nbsp;^Pdd (disByllabique), persan duxt, v. sl. dsti, lit. dtikt, arm.nbsp;^istr^ got. dauhtar. Dans la syllabe finale du mot, 3 subsiste :

a. anut (de *anud') canard , o m reprsente *3, en regard ^ anas. Aprs les sonantes y, w, r, l, m, n, la chute de *3nbsp;consequence en baltique, en slave, et peut-tre mmenbsp;Sofmanique, une intonation particulire de la diphtongue quenbsp;*oiait ds lors devant une consonne suivante la sonante avec lanbsp;. jetle prcdente : a une diphtongue sanskrite an rpond unenbsp;^^quot;^''ogue lituanienne montante et a double sommet (douce)nbsp;kr. mdntrah formule de prire , lit. (pa-ynenklas mo-, ent ; au contraire, a un groupe tel que skr. ani issu denbsp;^eul rpond une diphtongue lituanienne descendante a unnbsp;souimet (rude), n ; ainsi, avec m : skr. vdniiti n il vomit ,

ui'a (( vomir , lat. uontitus : lit. vmti vomir , ou, pour ^ lit '

fails 'bnit

o-ntis canard en face de lat. anas. Le slave prsente des

cS'tpsv tarire , ^topvr; courtisane , en face de hom. rJ.pa-

parallles a ceux du lituanien. Aprs y, le sanskrit repr-^ par a en premire et en dernire syllabe du mot et par aiileurs. Le grec nadmet pas le reprsentant de anbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;syllabe a vocalisme o, do Tpjj.oi; trou , en regard

, .

deg 'f '^ondu , etc. Llment est done sujet a samuir en ^'^irconstances div erses.

psr nbsp;nbsp;nbsp;'voyelle, *3 nest conserv dans aucune langue : la 3

(de

s- nbsp;nbsp;nbsp;on trouve seulement skr. jdn-ah race , gr. vv-

gen-us.

u *^0 pluriel de skr. vdmi-ti est vam-dnti ils vomissent ; Sard de skr. jani-ta, parens , gr. vev-twp, lat. geni-tor

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y4 nbsp;nbsp;nbsp;PHONTIQUE

2quot; A ct de *9, quelques correspondances engagent peut-tre a reconnaitre une voyelle rduite dsigne ici par qui alterne'nbsp;rait avec , , et qui est reprsente en latin et en armniennbsp;par a, en grec par i, en germanique par u.

arm. tasn dix , v. h. a. ^wein-:(ug vingt , en regard de gr. 8xa, lat. decent, etc.

lat; quattuor, sl. nbsp;nbsp;nbsp;(suppos par tch. ctyri quatre , etc.)

hom. maijpsq, en regard deatt. ttTttxpsq, skr. catvarah, lit. hetuTh V. sl. cetyre, etc.

Les Yoyelles de timbres e, o, a existent aussi avec la quantit longue et sont attestes avec cette quantit par les correspondance^nbsp;suivantes :

l.-E.

GR.

LAT.

CELT.

ARM.

GERM.

LIT.

V. SL.

INDO-IRAN.

*

Her

i

d

*

0)

a(f

u

,o

a

d

a

a

d

d

a

0

a

d

Notes. i gr. a dans tous les dialectss aiitres que Tioniei^' attique, o il est reprsent par -q (encore distinct de 1ancieflnbsp;a Naxos au vii sicle av. J.*-.).

2quot; j et fl en syllabe intense, ^ et en syllabe inaccentue.

Exemples :

*:

skr. md (negation prohibitive), gr. (panhellnique) ar*

mi;

lat. smen, v. sl. sme semence , lit. slmenys semerice V. h. a. sdmo (avec a reprsentant normalement germ, e);nbsp;[mana-\sefs humanit , littralement semence dhommes gt;nbsp;V. irl. sl semence .

X nbsp;nbsp;nbsp;t

skr. ddnam don , lat. dnum, gall, dawn (aw represent*

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VOTELLES 75

., lui-mme issu de en syllabe intense) v. sl. dar quot; 'ion , gr, Spov, arm. turkh lit. dti donner .

mdtcL mre , dor. lAaxvjp, arm. mayr, lat. mater, v. irl. ^athir V. jsl. mder, v. sl. mati, lit. mt cc femme .

^ ^es voyelles longues manifestent souvent une tendance a se fOier : et sont des voyelles plus fermes que et dans lesnbsp;^ *octes italiques ; en celtique, devient ; en gotique, e et o,nbsp;st-a-dire et , sont tres ferms ; en lituanien, et o ( et 0)nbsp;ot aussi ferms; en armnien, i.-e. *et *0 sont reprsents par inbsp;p,^ Iv), dabord ouvert, du grec ancien est devenu i ds avantnbsp;epoque byzantine. Ailleurs les voyelles longues sont traitesnbsp;i^'alllernent aux brves correspondantes et peuvent mrae devenirnbsp; ouvertes : *, *, *a aboutissent a d en indo-iranien.

*-'6 fait que Ie timbre a t connu de lindo-iranlen est attest Ie traitement des gutturales; les gutturales pures sont em-^ jes devant *a : skr. kamp;sate cc il tousse , cf. lit. hsiu cc jenbsp;((nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'io'^sot *d : accus. skr. gdm

en

'iranien, en slave, en baltique, en germanique, d et 5 ont un j ^0 traitement, mais 1un des deux groupes du baltique, Ienbsp;g^^t*^'iitoanien, reprsente souvent certains *0 par alors que *anbsp;bonjours reprsent par lit. o, lette a, comme les autres *.nbsp; traitement de certains * en letto-lituanien a conduit inbsp;Oer a lindo-europen deux sortes de *; mais lhypothsenbsp;p^^*^tive en debors du letto-lituanien aucun appui, et il nestnbsp;^ialnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dentrevoir un moyen dexpliquer k lintrieur du

est nbsp;nbsp;nbsp;diffrence du letto-lituan. et de lit. o, lette a : lit. o

est nbsp;nbsp;nbsp;'ioos la partie radicale des mots toutes les fois quil

^ nbsp;nbsp;nbsp;alternance avec un : stgiu cc je couvre : stgas cc toit ;

Oii^^ iorme isole, ainsi dans dti cc donner , dans les pre-eent^* P^^sonnes en de verbes comme *l'k cc je laisse (repr-P^r lk), en face de gr. AsiTto), et dans dautres formes

^ oeuf dor. gwv ; mais la mouillure se trouve dans 1ancien janth cc femme , cf. got. qens lt;c femme . Les languesnbsp;tendent a confondre et a sont les mmes que celles quinbsp;l'^'iiondent et d ; toutefois, 1albanais distingue entre et o ;

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76 nbsp;nbsp;nbsp;PHONTIQUE

grammaticales. On na done aucun droit de poser deux sortes de en indo-europen.

En lituanien, les anciennes longues sont reprsentes en syllabe intrieure par des longues rudes (dintonation descendante, a uOnbsp;seul sommet) e, , \ a la finale, outre ces longues rudes (alte'nbsp;rees secondairement en , h, ti), il y a des longues douces (diii'nbsp;tonation montante, a deux sommets) , , ; or, on constate quejnbsp;dans la syllabe finale du mot, aux longues rudes lituaniennes 1nbsp;grec rpond par des longues qui sont oxytones, si elles ont 1nbsp;ton, et aux longues douces par des longues prispomnes (ei'nbsp;tant quelles sont toniques). Ce contraste est surtout net dansl*nbsp;thmes fminins n *-a-:

nom. smff.

*-fl: Ut. *(nierg-'), do {rnerg-)a, gr.

gn. sing. *-as . lit. (merg-')ds, gr. (l/,ep-)a;.

Divers faits de quelques autres langues, dont Ie dtail ne saurai* tre reproduit ici, notamment des faits germaniques, montrefl^nbsp;que lopposition dintonation de lit. *- (-d) et -d, de gr. -a etnbsp;remonte a lindo-europen ; Ie plus remarquable de ces faitsnbsp;que les longues de lindo-iranien qui rpondent, dans la syllabnbsp;finale du mot, a des longues douces du lituanien et prispomnnbsp;du grec, comptent parfois pour deux syllabes dans les vernbsp;vdiques et avestiques : ceci rappelle lintonation lituanienne nbsp;double sommet et Ie prispomne grec ; ces longues sembl!^nbsp;dailleurs tre issues, en partie, de contractions indo-eur*'nbsp;pennes; ainsi lintonation du gnitif lit. -5s, gr. -5c, en face d*nbsp;nominatif lit. *-, gr. -a, sexpliquerait par Ie fait quenbsp;repose sur i.-e. *-as qui reprsenterait *-a- du thme plusnbsp;dsinence du gnitif, et non -a- plus la forme *-s de ceU^nbsp;dsinence (cf. p. 255).

3. Les soxantes.

variees

On comprend sous Ie nom de sonantes 1ensemble des foriO que prennent, suivant leur position, les phonemes y, *

M

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SONANTES nbsp;nbsp;nbsp;77

Les sonantes occupent une situation intermdiaire entre les '^yelles et les consonnes.

^-'Omme les consonnes, les sonantes y, w, r, ni, n, intro-isent les voyelles proprement dites e, o, a ou des sonantes

Gomme les voyelles, les sonantes comportent essentiellement la prononciation normale a voix haute une resonance glot-modifie par Ie rsonateur que constituent les organes de lanbsp;^che et du nez, et excluent toute occlusion complte; w et mnbsp;prononcent avec occlusion de la bouche (dentale ou labiale),nbsp;avec un abaissement du voile du palais qui permet unenbsp;^ission continue de 1air par Ie nez ; cette occlusion buccale estnbsp;^ dleurs la plus faible de toutes, plus faible mme que celle denbsp;j de pour l, la pointe de la langue touche Ie palais, maisnbsp;bords sont abaisss (ou au moins lun des bords) de manirenbsp;^'^6 1 emission de lair ne soit pas interrompue; r des anciennesnbsp;*^gues indo-europennes est caractris par une vibration de lanbsp;binte de la langue, sans arrt durable de lmission ; enfin y etnbsp;ont les formes consonantiques de i et u qui sont les plusnbsp;*''ies de toutes les voyelles, mais des voyelles.

du

j^yelles, telles que i, etc., et peuvent servir a marquer les ^^ites des syllabes : ce sont des phonemes caractriss par unnbsp;rrenaent plus grand du passage de lair que celui employnbsp;yr les voyelles proprement dites, , o, 3, et comportant parnbsp;une articulation plus marque.

^ * rsulte de la que les sonantes peuvent jouer Ie double role r ^^Les et de consonnes suivant quon met en evidence leurnbsp;et leur continuit ou Ie mouvement articulatoirenbsp;fermeture. Le parti que lindo-europen a tir de cettenbsp;icularit constitue lun des traits les plus oriffinaux de sa

que.

II


^^iontiq

, y n quatre traitements dilTrents des sonantes suivant la (Jj .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ces quatre traitements indiquent autant de fonctions

des sonantes en indo-europen : 1 Consonne: a lini- du mot, devant voyelle ou devant sonante; entre deux

) et aussi entre consonne proprement dite et voyelle.

econd lment de dipbtongue ; entre voyelle et consonne

'^yelles a

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yS nbsp;nbsp;nbsp;PHONTIQUE

(proprement dite ou sonante consonne). 3quot; Voyelle devaO* une autre voyelle. 4 Voyelle : a linitiale devant consonne?nbsp;OU entre deux consonnes. La racine *phu- flotter, naviguernbsp;fournit des exemples des quatre emplois de w :

I w consonne : skr. plamp;vate il flotte , v. sl. plovet,

2 tu second lment de diphtongue : skr. plofyati (de indo' iran. *plausyat) ilflottera , gr. TjAcuaojxa., v. sl. plux Jnbsp;navigu (cf. gr. ix'Aeuaa).

3 w voyelle devant voyelle, not ici quot;z : skr. parfait puplu'^^ il a flott (de *pupl'^tuai).

4 u/voyelle, cest-a-dire: u: skr. pluth.

A ces quatre traitements il convient dajouter Ie cas importaD* de: sonante suivie de *d, qui olfre des complications.

a. Sonantes consonnes.

Tableau des correspondances:

I.-E.

SKR.

ZD

ARM.

SL.

LIT.

GR.

LAT.

IRL.

GOT.

y

y

y

?

;

;

i

*w

V

V

g, V

V

V

F

u

r

w

V

r

r

r

r

p

r

r

r,l

r

1

1

1

X

1

1

1

n

n

n

n

n

V

n

n

n

m

m

m

m

m

m

m

m

Note:

I. A linitiale du mot, i.-e. *r est prcd en grec et en arin^' nien dune voyelle prothtique breve, a, ou o.

Les nasales m, n sont conserves partout. De mme ans^ r et /; lindo-iranien tend a confondre r et I , Ie dialede

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SONANTES 79

SONANTES 79

lei

*and:

9uel repose Ie fonds ancien de la langue du ^gveda ignorait l,

que des parlers orientaux de Pinde (la magadhi) ont gn-*'9lis I et prsentent lja au lieu de rdjd roi ; mais certains P*'lers avaient gard en position initiale et intervocalique lanbsp;'^linction de r et / consonnes, comme on Ie voit par quelquesnbsp;^^ots du Sanskrit classique.

j Les deux sonantes les plus vocaliques, y et tu, sont celles dont ^ lorme consonantique a subi Ie plus daltrations.

Stic:


_ ^ 1initiale, *y a subsist en indo-iranien, en slave, en litua-en germanique, en italique, en brittonique; la tendance ^Ugmenter ltendue du mouvement articulatoire de fermeturenbsp;^Pparait que postrieurement aux plus anciennes priodesnbsp;'^^'^Hues de la langue, par exemple dans Ie passage du vieux persenbsp;p6rsan, ou du latin au roman: lat. iacet est devenu fr. git; ennbsp;Ie est devenu sourd et la fermeture du passage de Pair estnbsp;^enue moindre; aussi y est reprsent par h (not H sur les

hennes inscriptions, ' chez les Alexandrins), qui a dispara ds les premiers textes dans certains dialectes et qtie lanbsp;^ conserv nulle part; Ie y initial est tomb de la

XOIVY)

Irlandais. A Pintrieur du mot, entre vovelles, v est serv^ - -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

en

mme manire con-

Le\

CrI 1

j de sa double articulation : le dos de la langue rapproch

en indo-iranien, slave, baltique, germanique, mais samuit ^ ^rnanien, grec, latin, irlandais. Le grec ignore Ie phonmenbsp;dn yQ^ Palphabet smitique les Grecs ont fait la notationnbsp; ^oyelle i.

^ a une histoire plus complexe encore que celle de *y a

Partie postrieure du palais, et les deux lvres rapproches ^ de Pautre et arrondies. La tendance a substituer a la sonantenbsp;jjj^i _pirante labio-dentale v est ancienne: dja pour les gram-

iin

iP:

*iens de Pinde, le v sanskrit est une labio-dentale et non plus - M latin est devenu v dans les langues romanes; denbsp;pj,J'^^germ. *w en allemand; en baltique et en slave actuels onnbsp;*^Hce V. La ou le rapprochement de la langue et du palais a tnbsp;U) est devenu puis g: ainsi a Pinitiale en arm-n, ^ brittonique ; la o cest le rapprochement des lvres,nbsp;devenu h a Pinitiale, ainsi en persan dans certaines condi-

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8o PHONETIQUE

tions. En grec, Ie F qui reprsente i.-e. *zv a une articulation tres faible; entre voyelles, il a disparu dans presque tons lonbsp;dialectes avant la date des plus anciennes inscriptions ; a 1ini'nbsp;tiale, il na cess detre mis que vers Ie v= et Ie iv'= sicles aV'nbsp;J.-G., sauf en ionien-attique o il nexiste plus ds les pin*nbsp;anciens textes; dans certains parlers, notamment en laconien,nbsp;nest sans doute jamais tomb. Presque partout on entrevoi*nbsp;encore Ie temps o -y et w taient de pures sonantes; ainsinbsp;persan reprsente w initial de liranien commun, tan tt par ggt;nbsp;tantt par b, ce qui suppose que Ie vieux perse avait encorenbsp;sonante w et non un v labio-dental, et en efl'et w sest mainteiinnbsp;dans nombre de parlers iraniens; en celtique, Ie w initial e**nbsp;reprsente par en iidandais, par gw en brittonique : Ie celtiqnnbsp;commun avait done encore w.

Exemples :

skr. yakrt foie (gnit. yakndh), lat. iecur (iecinoris), 1^*'' jeknos (pluriel); zd yakard, gr. (^71x1:3;).

skr. yuvafdh jeune , got. juggs (c.-a-d. jutgs^, gall.

V. irl. ac, lat. iuuencus, ombr. iuenga gnisse .

*-ye- dans les verbes dnominatifs ; skr. (prtana)ydti combat , v. sl. (Igka)jet il trompe , lit. (lank)ju je plienbsp;gr. (tip-ijw jhonore .

skr. mddhyah u qui est au milieu , gaul. Medio-(ldnUfgt;^) (o Pon trouve milieu et plaine ) , lat. medius (avec )nbsp;reprsent par i voyelle aprs consonne) et osq. mefiai' dat.nbsp;sing., got. midja (fminin); la consonne prcdente est alti'^nbsp;par ley dans; hom. [aso-cjo?, [ascjo; (denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i ^rm-

milieu ; v. sl. me\da limite , russe me\d, polon. serbe mda (prononcer mg'd).nbsp;w:

skr. vig-, zd vls~ Tillage , v. sl. vist uicus , alb.

lieux ; gr. FoV/.oq maison , lat. ulcus, got. weihs bourg skr. vrdh homme , zd vlr, lit. vyras; lat. uir, irl-gall, gwr, got. wair.

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SONANTES 8i

sravati il coule , gr. nbsp;nbsp;nbsp;lit. srava coulement

V ang) ))^ dor. ^hoF(x (k Gorcyre), att. pon^.

*r:

de

i.-e. *r initial, suivant la rgie du grec), v. sl. ridr (de lat. ruber (avec b reprsentant b issu de ^ aprs ), lit.

rudhirdh rouge , gr. puOpc (avec prothese vocalique

*1:

got. rau^s, V. irl. niad-

Xtiyja, jelche , lat. ling, v. irl. ligim, got. (bi-yaigon echer Ut. l^i je lche , v. sl. arm. li:(em, vd.

et skr. classique lehmi (zd *n et *ni.

kr. nama nom , v. p. et zd ndrna, lat. nmen; got. namo, 3vsij.a.

Hemarque. Dans quelques cas, Ie grec rpond par un et par un h (note '), a uny des autres langues, ainsi:

. Cuysv, en regard de skr. yugdm joug , lat. iugum, got. ^ gt; tchque jho (de *jtg);

S''- CwsTi;, en regard de zd ydst, lit. jstas ceint dune ture V. sl. (^po-)jas ceinture .nbsp;j ^e traitement ^ napparait qua 1initiale du mot, et aucunenbsp;^^^gue ne confirme la distinction suggre par Ie grec; on estnbsp;tio^^ en presence dune innovation hellnique dont les condi-ie se laissent pas determiner avec certitude.

Sonantes dans les diphtongues.

b.

iiphtongue est une emission vocalique continue dont Ie mjj*'^^cement et la fin sont articuls dune manire nettementnbsp;tionbsp;nbsp;nbsp;nbsp;partie mdiane est constitue par la transi-

fo ^ 1une des deux articulations k lautre. Lindo-europen ^n ^ diphtongues avec ses voyelles *e, *o, *a, suivies denbsp;U ''^^lconque de ses sonantes ; la voyelle, cest-a dire la partienbsp;onverte de 1articulation, est au commencement, et lanbsp;qui est la partie la plus ferme, a la fin.

^i'eserve souvent Ie nom de diphtongues aux groupes formes Meillet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6

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Sa PHONETIQE

par *e., *o, *a, avec les sonantes *y et *vj, mais il ny a pas d difference de nature entre ces groupes et ceux qui sont formasnbsp;a-vec les autres sonantes : *r, % *m, *n. Le paralllisme deSnbsp;diphtongues formes avec les six sonantes est clair en lituaniennbsp;les diphtongues telles quenr,an, am sont susceptibles des deuJ^nbsp;intonations, douce et rude, comme ai et au, soit :

ai

dl


ai

ai


am

dm

au

du


ar

dr


an

dn


Dans lit. an le passage continu de la voyelle a i la nasale n manifeste par ceci quelafin de Va est nasale, et, dans les parietnbsp;orientaux du lituanien o 1ancien ^ {a nasal) est reprsent p^nbsp;u, an est reprsent par unVa de an tait done, du moins enbsp;partie, nasal. En grec, une diphtongue ev est susceptible dtrnbsp;prispomne comme une dipbtongue st par exemple ; ce quinbsp;montre, cest que les deux groupes jouent le mme rle dans 1nbsp;cas daddition dun mot enclitique: il se dveloppe un ton secoH'nbsp;daire dans IvGa xe comme dans sTxa xs.

Les sonantes employes comme seconds lments de dip^' tongues ont des traitements spciaux et devraient en bonPnbsp;mthode tre notes par des signes particuliers. Conformme|nbsp;aux usages de lalphabet grec et latin, elles seront dsignes i'nbsp;par i, u, r, l,n, m', ces notations prsentent une inconsquenc 'nbsp;les sonantes y et w j sont dsignes par leur forme vocalique, 1*nbsp;autres par leur forme consonantique; pour tre consquent,nbsp;faudrait crire : ey, ew, er, el, en, em, ou ei, eu, ef, el, ei}, etfi-

Les diphtongues indo-europennes sont dfinies par les corre' pondances suivantes (1lment vocalique initial a en principenbsp;mme traitement qua ltat isol : i.-e. *e, *o, *a sont galemen''nbsp;reprsents tous les trois par indo-iran. n; l.-e. *o et *a par lil- ^nbsp;et sont confondus dans slave o; etc.) :

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SONANTES 83

No


eti

er

*el

en

ern

ot

Ou

Or

ol

On

otn

ai

au

ar

al

Ufi

am

skr.

ZD

V. PERSE.

V. SL.

LIT.

ABM.

GR.

LAT.

IBL.

V. ET. A.

a, i

ai

i

'\ei

(?)

t

f

, ia

i

0^

ao, 3u

au

ju

ia'

oy

tf'

, a

eo, iu

ar

ar

ar

rB

ef

er

er

er

er

ar'^

ar

ar

l^

el

el

iK

ul

el

el

an

an

a(n)

e

en

hl

V

en

(en)

in

dm

om

am

e

em

im

SIX

em

(em)

im

a, i

ai

(if

?,at

Cl

if

oe

ai, ei,

0^

ao, Ou

au

u

a

oy

O

0, a

au, OU,

ar

ar

ar

ra^

af

or^

op

or

or

ar

ar'

ar

ar

Ia

al

ol

OA

ul

ol

al

an

an

a(n)

P

an

un

ov

on

(on)

an

atii

om

am

P

am

um

OIJ.

um

(om)

am

a, i

ai

(i)^

f,ai

ay

ai

ae

ae

ai, ei,

0*

ao, Ou

au

u

au

aw

a-J

au

, a

au, OU,

ar

ar

ar

ra^

ar

ar^

ap

ar

ar

ar

ar^

ar

ar

la

al

al

aX

al

al

al

an

an

a(n)

P

an

an

av

an

an

an

ani

Otn

atn

p

am

am

am

am

aiu


'otes

Sk

^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;longues issues danciennes diphtongues

au conserves en vieux perse; Ie fait quelles


et


ntdes diphtongues est reconnaissable en Sanskrit mme par les grammairiens indignes. Les diphtongues


Vu


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84 PHONTIQUE

indo-europennes en */ sont reprsentes par des diphtongu* sanskrites en r.

2 Les conditions de la diffrence des traitements dune eij ai de Iautre, en letlo-lituanien ne sont pas compltement col*'nbsp;nues. Le vieux prussien conserve exactement lesdiphtongues-

3quot; Les diphtongues ei, oi, ou sont encore notes sur les anciennes inscriptions latines et nont pas t entirernent rduil*nbsp;k , , avant la fin du in' sicle av. J.-C. Losque a exa'nbsp;tement conserv les diphtongues, ainsi 3' p. plur. deicafisnbsp;regard de lat. dicant; dat. plur. nesimois en regard de lat. pro^^'nbsp;mis (mme sens).

4 SI. -i reprsente i.-e. *-(n, *-ai k la fin du mot dans certai*** cas ; la rgie ne se laisse pas clairement dterminer.

5 Le passage de er, el, or, ol a r, l, ra, la nest pas sla'^^ commun : le russe rpond a v. sl. ra, la par oro, oio et lenbsp;nais par ro, lo] k v. sl. r issu de *er, le russe rpond pafnbsp;le polonais par rs;e, rs^o', v. sl. l issu de *el, le russe rp^'^j,nbsp;par oio, le polonais par le ou lo. H y a des traitements spcia'*^ nbsp;1initiale.

6quot; Arm. er, of, af en certains cas, surtout devant n.

Exemples de quelques diphtongues :

*ei.

gr. sTat il ira , skr. ti il va , v. perse aitiy, zd lat. it (de *it, *eit\i\, cf. w), v. lit. eiti il va .

V. pruss. deiws Dieu , lit. devas Dieu (mais deiv tme , de *deme), lat. deus (de *deios, *deiuos) pluriel dluhnbsp;deivai diuae , v. h. a. Zo et v. isl. Tjr (de germ.nbsp;irl. dia, skr. defudh dieu , zd dav dmon .

au

efd

fh

lat. augmen accroissement , lit. augm gnitif aug^^\


croissance , skr. ojmd gnit. ojmdnah force ; lat. got. aukan croitre ; gr. ai^dtvo).

thdh

on

Y, sL ppt chemin , arm. hun passage , skr. pn.

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SONA?)TES 85

SONA?)TES 85

(avec t issu de th aprs w) chemin ; lat. pons pont ,


et

ans doute gr. ttvto; mer . otn :

'**ipar les cts dune poutre , v. isl. kambr peigne (all.

S'quot;- nbsp;nbsp;nbsp; dent , v. si. dent , lit. ^ambas angle

rgt;D,. AtAr. ____________ .. nbsp;nbsp;nbsp;.. ;..Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.. : .. /-ii

skr. jdmbhah dent .

*er :

utrt je tourne , skr. vdrte je me tourne , got. devenir , lit. versli tourner ; v. si. vreteno (russenbsp;firtas et gall, gwerthyd fuseau .

Or ;

lit. vartyti tourner , v. si. vratiti (russe vorotit', polon. got. fra-wardjap, gater (cf., pour le sens, lat. per-skr. vartdyati il fait tourner .

:

S*quot;- aXipv;, lit. alga salaire , skr. arghdh prix, valeur , le ary prix ; exemple incertain, paree que gr. ak peut

r sur i.-e. % et lit. al, indo-iran. ar suri.-e. *ol.

^pres une voyelle et devant une consonne, une sonante ne peut principe avoir dautre forme que celle de second lment denbsp;^Phtongue : ainsi, en face denbsp;nbsp;nbsp;nbsp; je brise , lolien a

^oriste ebpi-fq et non *kFp3iyr un adjectif apr,)CTo; et non ^ ^PiiXTo;(hom. atppr,/.To; est refait sur p-i^yvipii); le parfait moyennbsp;ydjati il sacrifie nest pas *ya-yj-e, mais yej, eest-

0

tie -

qni est surtout claire en indo-iranien, et, dans une moindre en grec :

gt;ose:

a

y^-ij-ai.

Hire les correspondances prcites, il en existe une seconde

skr.

ai

au

an

dm

dr

zd

ai

ail

an

ant

dr

(

(C

YiV

(.(

np

gr.

lt; at

av

((

ap

( nbsp;nbsp;nbsp;(i)t

lt;(

(1)V

((

wp

^Hiit les diphtongues a premier lment long, soit i.-e.

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86 PHONKTIQUE

86 PHONKTIQUE

eu.

m, *em, *cr (et *e/), etc. Rien nindique pour ces diphtong^* la duree de voyelle longue plus sonante, cest-a-dire trois teinp*gt;nbsp;alors que les diphtongues a premier lment bref auraientnbsp;deux temps seulement; dans les vers vdiques et grecs ancien*nbsp;une diphtongue a premier lment long compte pour deux tecnp*nbsp;comme une longue ou une diphtongue a premier lment brefnbsp;or, dautre part, pour que le premier lment dune diphtong*^nbsp;semble long, il suffit quil soit plus long que la voyelle ne I*nbsp;dans le premier type, et que la sonante soit relativement brvnbsp;la diffrence entre *ei et *ei peut done avoir consist simpleimnbsp;en ceci que, dans *ei, Ie tait plus long et Vi plus bref que nnbsp;1taient respectivement e et i dans *ei. Ce qui rend probable qn'nbsp;en tait ainsi, eest que la sonante des diphtongues a premi*^nbsp;lment long sest souvent amuie soit au cours de lhistoirenbsp;diverses langues, soit dj en indo-europen Ainsi la diphtong^nbsp;*-i, encore note en grec ancien, du datif zd whrkai, gr.

(crit Xxw), lit. vilkui (avec -ui reprsentant *-i, tandis que issu de -ai, reprsente *-ot) sest progressivement rduite a - ''nbsp;grec o la prononciation - de 1ancien -tu'. est gnrale au moigt;*nbsp;ds le ii sicle av. J.-G.

)))

ve

6*


* * ru, (i)u,

Les diphtongues a premier lment long tendent a se tr^ former en diphtongues a premier lment bref devant consoUnbsp;suivante du mme mot; ainsi a la finale *-is de linstrumen^nbsp;pluriel atteste par skr. vfkaih, zd vdhrkais, le grec rpondnbsp;-siq, le lituanien par -ais, le latin par -is (issu de -eis, ancieU*^nbsp;ment *-ois): gr. Xu/otg, lit. vilkais, lat. lups (cf. osq. ncsif^^^nbsp; proximis ). Le grec rpond a skr. dyciuh ciel, gduh boeufnbsp;nduh bateau par Zeg, Po;, vaO;, avec eu, ou, au, et nonnbsp;*aj; si lionien a vy);, cest que la longue des auW'

cas, acc. sing. *v3/'a, gnlt. Sa/g, etc., y a t introduit P' analogie; et en effet Zeug et goug dont la flexion navalt de voy


longue quau nominatif (et a laccusatif) singulier ont conserve OU dans tous les dialectes. Les diphtongues a premier ln

dit

or

'n:a'c-/)p, ax,[/.(i)V, Y)[/.epav.

qui reprsentent les diphtongues a premier lment long, *'

long ne subsistent done universellement qua la finale, ainsi Dans Pinde, les diphtongues ai e*'

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SOSANTES nbsp;nbsp;nbsp;87

d

*tinctesen Sanskrit, se confondent avecles autres dans les prakrits. ^es lpoque indo-europenne, 1lment sonantique relative-^ent bref des diphtongues a premier lment long a disparunbsp;^ certains cas ; par example, Iaccusatif pluriel des themes ennbsp;avail, du moins dans certaines positions, *-d-s issu dunnbsp;acien *~d-ns: skr. -ah, lit. -hs (dun baltique ancien *-s) ; Ie grecnbsp;*'cintroduit la nasale (daprs les autres dclinaisons) et abrgenbsp;consquence la voyelle i, donbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conserv en crtois par

^^^ple, et cest ainsi que Iaccusatif pluriel de xp.a, ion. att. '^'1, est *Tr[j,5v;, do ion. att. xpia?, lesb. xtgjc.?. De mme i etnbsp;^ aont tombs dans les accusatifs indo-europens des themesnbsp; ciel, jour ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; boeuf , *ri- richesse : skr.

S^tn

y^m, gdm et hom. Zyjv, dor. (Bwv, lat. rem, cest-a-dire *dym.

rm, de *dyuni, *gquot;'um, *rim, pr-indo-europens.

ch;


Sntti

lt;iaus

'iiie

, indo-europen, Ie point darticulation de la sonante nasale indpendant de celui de la consonne suivante: Ie lituaniennbsp;devant t, par example dans simtas cent , remitnbsp;Ppuyer , Ie gotique devant^, ainsi dans ga-qtim^s arrive ,nbsp;Levant s, ainsi dans ams paule . Si done on trouve, pournbsp;ancienne m, une n devant dentale, cest par suite dunenbsp;^^^ovation : ainsi devant t dans lat. centum et devant d dans got.nbsp; )g mme il est possible que la nasale gutturalenbsp;'9nt une occlusive gutturale provienne dune innovation denbsp;'l*ie dialede, bien quelle soit assez gnrale : skr. anhahnbsp;*^*'ochet , gr. oyy.oq ; lat. qunque (avec j issu de e devant nasalenbsp;^rale tandis que e subsiste devant n dentale, par exemplenbsp;^entum) ; Ie Sanskrit a une nasale palatale devant palatale etnbsp;nasale gutturale devant gutturale : skr. pdnea cinq etnbsp; groupe de cinq .

II


Sonantes voyelles devant voyelle.


arrive souvent quun groupe phontique constitu par ^^ante suivie dune voyelle forme deux syllabes ; alors la sonantenbsp;^ ^cprsente dans toutes les langues indo-europeennes par une

1.. nbsp;nbsp;nbsp;^


une


''yell,


brve suivie du phonme qui reprsente la sonante con-


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88 PHONETIQE

sonne intervocalique. On peut designer cesgroupes, parexetnp* devant la voyelle e, de la manire suivante :

*ye, *'gt;we, *gt;re, *He, ?me.

Mais comme, en fait, *quot;y et *quot;ii/ se comportent toujours de que *i et *u voyelles suivies de *y et *w, on crit dans ces de'^^nbsp;cas :

*iye, *uwe.

v^'

Exemples ; *iy :

gr. 13 tos are (Ie y intervocalique tombe en grec), j(i)yi corde darc (crit jyh, mais encore dissyllabiquenbsp;plusieurs passages du ^gveda), lit. gijet fil de trame .

uw :

vd. d(ii)vdv, d(u)vd deux (orthographies dvWv, dvd, dissyllabiques dans les vers), zd d(u)va (dissyllabique), boO'*'nbsp;S), att. 50, lat. duo, v. sl. dva.

skr. gnit. bhruvdh du sourcil , gr. i^puos de V. sl. accusatif brvt, lit. accus. brvi.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(VettJ

Le traitement des autres sonantes voyelles devant voyelle rsum dans le tableau suivant :

I.-B.

Samp;R.

ZD

GR.

L\T.

IRI,.

GOT.

UT.

*Of.

ir, ur^

ar

ar

P

ar

ar

aur'

ir, ur^

ir, ur (il, ul)

ar

al

aX

al

al

ul

il, ul

?

?

an

av

an, in^

an

un

in, un

?

?

am

aii.

ani, ini'

am

um

irn, um

Ir, Af

ll,

ln,J^ Itn, A

Notes :

I Les timbres i et u en sanskrit sont en grande partie dt*^ mins par les consonnes prcdentes.

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SONATTES nbsp;nbsp;nbsp;89

^ Les timbres i et u en baltique et en slave apparaissent dans conditions encore inconnues pour la plupart.

Lat. in, im devant un i de la syllabe suivante, par ^einple dans sine de*sni, cf. v. iv\..sain (eelt. *sani) spar-*'ent .

^ Got. aur, paree que germ, u devient au (notant o ouvert) c^ant r en gotique; ur subsiste dans les autres dialectes ger-ll'aniques (u passant a o dans les conditions o Ie changement anbsp;dans ces dialectes).

Exemples :

\ .

^ purah avant )), _zd par, gr. Tuajso? ; v. h. a. furisto . prince ; irl. ar devant , gaul. Are-morica (region pres denbsp; mer).

.

(( jeter , lit. guUti tre couch (pour Ie sens iacre jeter et iacre tre couch ).

n

L minti penser , lit. rninki, got. munan penser , v. ^l^'.'^^oinethar il pense (doh. -moinethar'), gr. [j,av;vai trenbsp;. Lg traitement an du latin apparait dans la racinenbsp;cnyme *men~ rester ; manere, de *mn-.nbsp;ni :

^ nbsp;nbsp;nbsp;dans ou-a[jLct aucuns , got. sums quelquun ;

a. sumar t , arm. amarn ; v. irl. sam.


Sonantes voyelles.

^ces entre deux consonnes ou a 1initiale devant une con-

d.

Pi,

1

sonantes servent de voyelles. Les sonantes voyelles *^cfinies par les correspondences suivantes :

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9 PHO?(ETIQUE

9 PHO?(ETIQUE

t.-E.

SKB.

ZD

GR.

V. 8L.

LIT.

GOT.

ARM.

LAT.

IRL.

*i

i

i

i

i

i

i

i

u

u

u

u

u

u

u

r

dro

pa, ap

r

if, ur^

aur'

ar

or

ri

r

W

Xa, aX

It, l'

il, uP

ul

al

ul

li

^V'

a

a

a

e(f

in, ufd

tin

an

en

(v. note)

1

a

a

7.

e(f

ini, und

um

am

em

(v. note)

--


Notes.

iquot; Les conditions dans lesquelles Ie grec a pa ou ap, Xa on ne sont pas exactement dtermines.

2 Les conditions dans lesquelles Ie vieux slave a It on (cest-a-dire I voyelle ou i voyelle), etc., le lituanien il onnbsp;etc., sont inconnues.

3 Le traitement de *n et en irlandais est trop pour tre rsum dans le tableau.

4 Got. aur reprsente germ. *tir.

Exemples :

*i :

skr. di(- direction, rgion , lat. die- dans dicis causa) owTf) droit, justice ; lat. dictus (ital. delta), skr.

nlontr ; v. angl. tigen montr .

4:

u :

skr. gn. fiinah du chien , zd suno (aussi crit srt)! ^ vt'jvs?, V. irl. con (de celt. *kunos), lit. sun(e)s.

de


skr. pjcchdli il demande , zd pwsaiti, arm. harci J interrog , lat. posc (de *porcsc) ; v. h. et. forsca demai^'nbsp;(avec or de germ. *ur); lit. pifsti flaneer .

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SONANTES 91

SONANTES 91

y.paBtr/ (et /.apoiV/) coeur , lat. coi', cordis, v. sl.


V. iri. cride- nbsp;nbsp;nbsp;~ ^aArb(jJclt;d.) haArt(^otj.

*l ;

kr. vfkah loup , zd vahrk (avec notation par h dune pararite due sans doute au Ion), lit. vilkas, y. sl. vUk, got. yr (avec unefdue a une influence particuliere).

V-

d(-jnatah) inconnu , gr. (-vvwto!;), lat. igntus, j *''a-dire iMtus, de *in(-gntos), v. irl. in{-gnad), got.nbsp;arm- an{-camivth).

:

gr. (-)y.aT5v, lit. simtas, v. sl. ^ (avec un traitement contest a tort), got. hund (de *hum-lat. centum, gall, cant, v. irl. ct.

1 nbsp;nbsp;nbsp;^ l voit, *i et *u sont, au point de vue indo-europen, seu-

^^Qimeil (de *spn') sont a skr. svdpnah sommeil , v. isl. quot; sommeil , ce que skr. pfcchciti il demande , etc. sont

nbsp;nbsp;nbsp;prdfnah question , lat. precs, got. fraihna jinter-

* nbsp;nbsp;nbsp;) skr. distdh montr , etc. sont a gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; jai mon-

les formes vocaliques des sonantes *y et *w, exactement *gt; *1, *W-, *^5 sont les formes vocaliques des sonantesnbsp;*w, *n : skr. suptdh endormi , gr. u-vo?, v. sl. sn

yin

^ skr

) lat. dlc (de deic') et ce que skr. baddhdh li , got. li sont a skr. bdndhuh alli , got. binda jenbsp;lit. behdras associ .

s sonantes voyelles *i, *u, *f, *1, *rp. sont brves au point l^rv^^ l^do-europen : Ie sanskrit les reprsente toutes par des

(ou ,

b u, r, f,a,a', Ie grec galement, sauf *f et *l dont il fait

ua^paas est, chez Homre, un tandis que Ie locatif pluriel vd. pitfsu lt;gt; chez les pres nbsp;q hois brves suivant 1usage indo-europen; Ie traitementnbsp;pfejnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(P^r exemple dans suto) prsente aussi une breve ;

Partout ailleurs quen indo-iranien, i.-e. *f, *{, *i}, *ni *^Prsents par une voyelle suivie de r, 1, tn, n et deve-Mnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mme des diphtongues, comme gr. ap, aX, ont pris

de longues; mais Ie r sanskrit et les traitements indo-

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92 PHONETIQUE

iranien, hellnique et 1un des traitements slaves de et *0 indiquent que cette quantit longue rsulte dun dveloppementnbsp;postrieur a lpoque de 1upit indo-europenne.

On sest souvent demand si les brves i.-e. taient de pures sonantes vocalises comme i et u, ou si ces arti'nbsp;culations comprenaient une voyelle extrmement breve precedenbsp;OU suivie de r, l, m, n consonnes ou seconds elements de dipl^'nbsp;tongues. Cette question na quune importance secondaire, catnbsp;Tessentiel nest pas de dterminer si *r, *1, *n se sont pr'nbsp;nonces de telle ou telle manire, mais quels en sont les reprseO'nbsp;tants dans les diverses langues et quelle en est la place dansnbsp;structure de Findo-europen. Lexistence dun lment voca'nbsp;lique trs bref, indpendant de la sonante, ne pourrait tre solgt;'nbsp;dement tablie que par des coincidences de timbre des reprseH'nbsp;tants de cette voyelle dans les diverses langues; Ie fait Ie pl^**nbsp;remarquable a eet gard est Ie double traitement baltique ifnbsp;ufj auquel rpondent les deux traitements slaves communs

ds

confondus dans v. sl. r^ mais distincts dans russe er et lt;^gt; et qui ont entrain des formes diffrentes des gutturales en sla''nbsp;commun ; ainsi on trouve dune part v. sl. crn (denbsp; noir , vmsecrnyj, v. pruss. kirsnan, lit. kirsna (nom proptnbsp;de rivire, la Noire ), cf. skr. krfpdh noir , mais delauttnbsp;V. sl. krma poupe (de *krmd), russe kormd, et, a ce d*nbsp;nier mot Ie grec rpond peut-trepar xpuij.va, upuiJ.vr, poupnbsp;avec un traitement pu de *r qui rappelle Ie sl. *r, et qui di^^^nbsp;du traitement ordinaire pa. Les fails de ce genre sont trop isolnbsp;pour quil soit possible de faire une thorie complte.

Le fait essentiel est celui-ci : *i, *u, nbsp;nbsp;nbsp;*rri, *1} sont

clments parallles les uns aux autres et jouent dans la laO^ un seul et mme rle, rle vocalique.

e. Sonantes devant *3.

Dans les groupes de la forme : voyelle sonante -f- *3 -fquot; sonne, soit *emt- par exemple, la sonante consonne et *3 ont 1nbsp;traitement normal, et il ne se pose aucune question, cest le typnbsp;skr. janitd, gr. yevxcop, lat. genitor

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SONANTES nbsp;nbsp;nbsp;93

dans urie langue a chute de 3 intrieur (iranien, armnien, baltique, germanique, v. p. 78), zd Bantus de ^g^en^tu-,nbsp;kind enfant de *g^en3t-.

^ans les groupes de la forme : consonne (ou initiale du mot) ^^sonante j-q-consonne, il est difficile de determiner Ie trai-^ient. La sonante sera dsigne ici par y, w, r, l, m, n, sansnbsp;*1'^ cette graphie implique aucune hypothese sur son caractrenbsp;^alique ou consonantique.

I*onr y Qi nbsp;nbsp;nbsp;il y a une forme hien tablie : *i et *;

'lites les langues concordent:

krltdh achet , irl. crithid emax . tyah fort , lit. ilas plus dun, maint , v. pruss.nbsp; beaucoup ; gr. t6Xy) enflure .

, ^ais Ie grec connait, a ct du traitement t, reprsentant -e.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jgg formes telles que la, ua, qui semblent reprsenter

skr. kritdh achet .

quot;^our *r, *l on a en Sanskrit Ir ou r (r reprsentant k la

*iy3, *uw9, par exemple dans Tcp(aa0ai acheter , en face

gt;' et cf. p. 83 et suiv.), et pour skr. 2 devant dentale,

traitement de nbsp;nbsp;nbsp;en sanskrit est mal connu. On a t

itdei.

'^^duitamsi a poser i.-e. *f, % *tp., *n paralllement k *l et *. ^ans un certain nombre dexemples, Ie grec rpond par apa,nbsp;iza, ava, cest-a-dire que tout se passe comme silonpar-

e. *r3, *h, nbsp;nbsp;nbsp;Mais a ct de ce traitement, on

est

houve un autre : pa, Xa (et peut-tre, en certains cas, pw, lAa, va, souvent ambigu paree quon ne saurait dire sil nenbsp;pas de i.-e. *ra, *la, *ma, *na (v. chap, iv), et dont parnbsp;on est tent de douter ; toutefois, a priori, ce traitement

^^raisemblable; car, a ct de lindo-europen a du con-


nal

; or, Ie grec ne prsente gure pa que dans des cas o

ogie justifie une forme nouvelle de ce type, cre en grec

ftl:

ifte.

a des formes du type ara, ala, etc., qui correspon-(le nbsp;nbsp;nbsp;a de mmean, ali, etc.

souvent avec syncope latine de la voyelle intrieure). A gt; On a eelt. ra, lat. ra, et eelt. la, lat. la, etc., qui rpondent

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PHONTIQUE

4 gr. pa, 7.x, etc. II semble done que les deux traitements grec* se retrouvent en celtique et en italique.

Quant aux langues o 3 intrieur tombe (v. p. et suiv ) les deux traitements distingus par Ie grec, 1italique et Ie cel'nbsp;tique se confondent entre eux, et de plus se confondent avec 1nbsp;traitement ordinaire de *1, *ii, *m ; toutefois Ie baltique et 1nbsp;slave distinguent par lintonation *f et *f :

: lit. if OU uf serbe f (sous Faccent).

*f : tr ovl r f nbsp;nbsp;nbsp;

et de mme pour toutes les sries. Lindo-iranien distingue aU*' *1} et *1}, do :

*1} : lit. in ou un serbe ando-iran. a.

: In OU n ou nbsp;nbsp;nbsp;a.

On entend ici par *f, *J*rn *i}, Fensemble de ces traitemeflt complexes de *r, *1, *ni, *n~{-p.

Les exemples suivants donnent une id des faits : f

skr. girndh aval , lit. glrtas ivre et grkli (accusatiO gosier , v. sl. grlo (serbe gfl) gosier ; gr. gapaGpsv (1^nbsp;de iPpwv reprsente i.-e. *o).

V. sl. (s-)trt us, frott , serbe ifti frotter, user , Tpavi^; pntrant (Fexemple parait sur); v. irl.

tarire .

skr. sphrjati il clate, il se montre, il fait du bruit , asapa^o), lit. sprgas bouton, pousse , lat. sparg (de *sp^nbsp;rag ?).

, nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- i

skr. dlrghdh long , zd dar^y (dissyllabique), v. sl. dw

(serbe dg) ; lit. ilgas (sans d initial).

gr. 'jtaXap.r,, lat. palma (de *palama7'), v. irl. lam main

V. angl. folni (de germ. *fulnia) plat de la main .

skr. prndh plein , v. sl. pln (serbe pun), lit.

got. fulls (de germ. *fulnaf), v. irl. lan.

)'

skr. jatdh n , zd rial, lat. (g)naHis, gaul. (Citdf*' gnatus', got. (guma-)kunds mtlle (litt. n bomme )

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SONANTES 95

yhta femme du frre du mati , lat. ianitrics-* (pa-)itntas connu , got. kun^s.

|5.' nbsp;nbsp;nbsp; (la) mort , a ct de 6vv]ti; (dor. vaT?).

(-)Sa'f(.aT0?, a ct de SiJ.r,T? (dor. Sp.a't;).


lit


hrnsras couleur alezan brl .


forme comme gr. va dans i:6va[xv, k ct de xlOvigaa, par analogie; cf. Isxapsv, a ct de loTvjy.a. De mmenbsp; i^auis, qui prsente ra issu de *r3, repose sur un fminin


s^m-

U):


analogique dune forme telle que *plth3w (skr. prthivt, laiaQ. Les cas de ce genre sont rares.


^orrespondances notes par *f, *1, nbsp;nbsp;nbsp;*m, nexistent pas

des combinaisons *r~^3, nbsp;nbsp;nbsp;etc. On nen saurait


^itant de * et *. En effet ces sonantes longues alternent avec *i et *u brefs :

^kt '

if| quot;^roh homme , zd vlr, lit. vyras, mais lat. uir, v.

(de *wros'), got. wair (de *wira:(). gj, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; maintenant , gr. v3v, v. sl. nyn, mais skr. n,

lat. nu(^dis'), v. irl. nu, v. sl.


nu.


Da


mots, 1emploi de *i ou *i, de * ou * tait sans Ifts ^ ^^^^rmin par des raisons de rythme; par exemple, dansnbsp;k redoublement, 1? du redoublement est long devantnbsp;l^rve dans skr. ririsat il a nui et bref devant syLnbsp;8ue dans skr. didpat il a brill ; en gr. 1u du nom du


long dans Ie nominatif monosyllabique, bref en cer-


dg Ttup, xjps?. Ces longues rsultent dailleurs en partie eg ^^j^lPPements indpendants propres i chaque langue; onnbsp;preuve par ceci que, en Sanskrit, Ie i reprsentant i.-e.nbsp;^'ivent long; or, eet i est purement indo-iranien.

^Ocun cas, ces*f et * ne sont autre chose que des sonantes ) ainsi Ie de *n est w dans Ie mot de mme familienbsp;^^Vah nouveau , gr. vl(E)3;, lat. nouos, v. sl. nov.


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9lt;gt; PHOUETIQUE

Remarque sur les sonantes.

Les conditions dans lesquelles apparaissent les diverses formes des sonantes ne pourront tre tudies qua propos de la syllabenbsp;et, au chapitre iv, i propos des alternances vocaliques. Ce jeUnbsp;des tormes varies des sonantes est 1un des traits caractristiquesnbsp;de Findo-europen; aucune langue atteste ne la conserve aunbsp;complet; Ie sanskrit mme, qui la Ie mieux gard, en a djinbsp;perdu quelque chose; laspect archaque du lituanien est d ennbsp;parlie la conservation du systme des sonantes, dont, seul denbsp;toutes les langues indo-europennes vivantes, eet idiome donnenbsp;aujourdhui encore une idee approche.

II. La syllabe.

Une suite de phonemes comprend une srie de divisions naturelles quon appelle syllabes ; les voyelles (voyelles proprement dites OU sonantes voyelles) reprsententles tenues, etles consonnesnbsp;(consonnes proprement dites ou sonantes consonnes) les mouve-ments de passage ; les voyelles ont pour lment essentiel, dannbsp;Ie parler normal a haute voix, la vibration glottale modifienbsp;Ie rsonateur buccal et nasal, les consonnes Ie mouvement artien-latoire douverture et de fermeture; il y a done des tenues dnbsp;sons, les voyelles, spares par des mouvements articulatoirenbsp;douverture et de fermeture, les consonnes. Soit par exemple unnbsp;srie schmatique de phonmes telle que :

atesoyonugiuiitpe.

Les tenues sont a, e, o, o, u, i, n, e; les consonnes qui spareu^ ces tenues sont t, s, y, ii, g, iv,p\ dans les unes la fermeture e*nbsp;totale, ainsi dans /, g, p, dans les aulres elle est partielle, ain*nbsp;dans s, y, n, w, dans les unes il y a des vibrations glottale*nbsp;ainsi y, n, g, ugt;, dans les autres il ny en a pas, ainsi s,nbsp;mais, ce qui est commun toutes les voyelles, cest quelnbsp;sont essentiellement des tenues, et cequi est commun k toutesnbsp;consonnes, cest quelles comportentun mouvement defermet

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LA SYLLABE nbsp;nbsp;nbsp;97

dun mouvement douverture; et un mme lment est ''^^yelle OU consonne, i ou y, u ou w, ito\i n, suivant que, daprsnbsp;position dans Ie groupe, il sert de tenue ou darticulation denbsp;^otureet douverture ; Ie point darticulation, la qualit sonorenbsp;*^stent les mmes, mais ce qui est mis en vidence est dans unnbsp;la tenue, dans lautre Ie mouvement articulatoire.nbsp;j L,a voyelle appartient'tout entire a la syllabe dont elle formenbsp; centre; au contraire la consonne est souvent partage entrenbsp;deux syllabes quelle limite ; sapartie de fermeture ou, autre-dient dit, ^implosion (en gnralisant la valeur du terme dfininbsp;*'* dessus p. 57) termine une syllabe, et Ie moment douverturenbsp;en commence une autre; dans la prononciationnbsp;j deaise dun groupe tel que epe, la fermeture des lvres terminenbsp;Premire syllabe, qui comprend aussi la dure de locclusion,nbsp;1 Ouverture des lvres commence la seconde syllabe. La mmenbsp;^ oition sapplique aux consonnes sonores: dans ebe, il ny a pasnbsp;dioment de silence, darrt du son, puisque les vibrations

dfrt de 1mission du souffl qui marque la limite des deux 68. Quand il sagit de sifllantes, comme s, ou de sonantes.

^ ottales continuent, mais il y a, lors de la fermeture des lvres, dn ar,

yllab

V ---- o nbsp;nbsp;nbsp;7nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----- ----------7

drrt

d^die nbsp;nbsp;nbsp;p 11^ de continues en un mot, Ie souffle nest

di6nt du passage de Fair, un temps de fermeture relative et un ^ddvement de rouverture: la dfinition de la limite de la syllabenbsp;dpplique done ici aussi ; et, en un sens tendu, on peut encore

Oulle part, mais il y a un mouvement tendant au rtrcis-

pari,

^ Of ^'implosion et .'explosion. Dans le cas de h, qui est un p^^P^d souffle et ne comporte ni fermeture ni rtrcissement dunbsp;jj, dfle de lair en aucun point, il ny a pas a proprement parlernbsp;et de fermeture, mais seulement arrt (ou absence)nbsp;glottales de la voyelle : cest ce qui fait sans doutenbsp;il P^onme est souvent peu durable et que, entre voyelles,nbsp;'iirri ffnral k tre limin : ehe tend a devenir ; rien nin-'6 du reste 1existence de h en indo-europen.

*'taines langues nadmettent pas dautre forme syllabique que ^P6 simple constitu par une srie de voyelles spares lesnbsp; '^os autres chacune par une consonne. Tel nest pas le cas denbsp;Meillet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7

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98 PHONETIQUE

Iindo-europeen. Llment consonantique peut y tre complexe outre la forme simple decrite ci-dessus, il peut se composer dnbsp;deux occlusives, par exemple kt, pt ; de sifflante el occlusive;nbsp;ainsi st,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; docclusive et sifflante, ainsi ts', docclusive (o*

sifflante) et sonante consonne, ainsi ty, sn. La graphic ne dod naturellement pas faire illusion sur la nature des elements q**'nbsp;composent ces groupes: le k et \e I dun groupe ekte ne peuveD*nbsp;tre identiques au k de eke et au t de ete: le ^ de ekte a une impl'nbsp;sion pareille a celle de eke, mais Iexplosion se fait dans la plupa^nbsp;des langues pendant Iimplosion de t et nest accompagnee da'nbsp;cune emission dair; et Iimplosion de t ayant lieu pendant Io'nbsp;elusion de k nest pas immdiatement prcde dun arrt dnbsp;remission dair; il y a done dans ekte deux articulations cons^'nbsp;nantiques distinctes, mais toutes deux diffrentes k quelqU*nbsp;gards de celles de ^ et de t intervocaliques, bien quappartena'nbsp;aux memes types consonantiques.

Que llment consonantique soit simple ou complexe, taf* donne une srie de phonmes, la syllabe est la tranche cotnpf^^^nbsp;entre deux termes extrmes des mouvements d'ouverture et de fermetut^'

Geci pos, il est possible de dfinir les notions de syllabe long et de syllabe brve, telles que la comparaison de la prosodienbsp;Sanskrit et du grec, et aussi, dans une moindre mesure, d*nbsp;autres langues, permet de les fixer.

Est brve toute syllabe dont llment vocalique est une bf'^ (voyelle ou sonante) suivie ou non dune consonne simple, a'^*'nbsp;la premire syllabe de kkx. sdcate il suit , gr. Ins-ra'., lat.nbsp;tur (ou qu note une articulation une), lit. sek je suis ,nbsp;saihwa je vois (hw notant une articulation une) ; de skr.

nus allons , gr. {[j.sv; de skr. p^thiih large (th est consonne simple); etc.

Une syllabe est longue en deux cas :

iquot; Quel que soit llment consonantique suivant, quand lment vocalique est une voyelle longue, une sonante longu ^nbsp;une diphtongue, ainsi la premire syllabe de skr. bhrata frt ,nbsp;gr. ifpatwp, \a,t. frater, v.irl. brathir, got. hrofar, lit. broter(-'^^*^\nbsp;de skr. ptitih pourri , lat. j^tidus, v. h. a. fl pourri i'quot;

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I.A SYLLABE nbsp;nbsp;nbsp;99

quot;uOd) jg fgjg pourrir , lit. pti pourrir ; de gr. fciSoc, skr.

je sais , got. ivait; de skr. pdnca, gr. resvre, lit. penki (in. penkios).

2 Quelle que soit la quantit de llment vocalique, quand clment consonantique qui suit celui-ci est un groupe de con-onnes : ainsi la premire syllabe de skr. saptd, gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lat.

; de skr. pitr a un pre , hom. ixaxpwv a des pres ; skr. vaste il se vt , gr. (/)ilt;jTai, lat. uestis; etc.nbsp;k lment consonantique, simple ou complexe, qui prcde lanbsp;dune syllabe ne contribue en rien a dterminerla quan-^ de la syllabe : la premire syllabe de axw^, rpfw, a-cpiifonbsp;pas moins une brve que celle de I9 ou de v4lt;pc; ;nbsp;j de la quantit part du commencement de la voyelle. Masnbsp;^ clments ex-, xp-, exp- font position pour la syllabe dont lanbsp;|quot;e est finale dun mot prcdent. Hom. x y.paxo? estun dactyle.nbsp;quantit longue de la premire syllabe de groupes comme

^ste sexplique; dans este, toute la dure de la sifllante fait ! dlnbsp;) dnbsp;la

epig

de la premire syllabe qui ne se termine quavec 1explosion gt; dans les groupes de deux occlusives, par example dans

Ig ' premire syllabe comprend, outre la dure de la voyelle, Ignbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ncessaire pour articuler la labiale et sans doute aussi

Periode docclusion de la dentale.

Une explication que fournit la phonlique du Sanskrit; ^eriptlons des grammairiens de 1Inde montrent en effetnbsp;de u,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;putrdh fils se pronongait piittrdh, ou du moins

eti

cas dun groupe comme etre ou peile est plus embarrassant; ^^ktnire syllabe se termine ici avec 1occlusion du t commenbsp;gyjl et en effet, dans les groupes de ce genre, la premirenbsp;qUe ^ brve en altique ou en latin ; mais en prosodie vdi-, cotnuag en prosodie homrique, elle est longue, et cecinbsp;i^ande

de

*i^un


ftianire 1 Prakr


a donner 1impression dun t gmin ; de l vient que, OU les groupes de consonnes se simpliflent, skr. putrd-gTounbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par putta-, et non pAv puta-; de mme en grec, Ie

quot; nbsp;nbsp;nbsp;attest par skr. dfvah cheval , lit. ah'd

4 nbsp;nbsp;nbsp;aboutit non a -v-, comme Ie denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mais

tioc, OU -y.y,-; syr. ix/o?; *-dhy- devenu -y- aboutit

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lOO PHONTIQU

en grec commun -o-j- et non ^ -u-, et ce -jj est encore coH' serve dans certains dialectes et partiellement chez Homre : hom-de *iz83'oi;, cf. skr. madhyah qui est au milieu . Si 1nbsp;groupe consonne plus sonante consonne sufEt a determiner 1nbsp;quantit longue de la syllabe que termine la consonne en indo'nbsp;europeen, cest que son premier lment est plus long quunnbsp;consonne intervocalique ; il ne suit pas de la que cett consonDnbsp;gmine soit aussi longue quune consonne gmine intervocab'nbsp;que et doive avoir Ie mme traitement ; Ie t de *etre est traitnbsp;autrement que Ie tt de *ette.

II rsulte de ce fait une consquence : si une racine se termi par une consonne et quil lui soit ajout un suflixe commengaO*nbsp;par la mme consonne snivie de sonante, tout se passe cominnbsp;si Ie suflixe commengait par la sonante : au point de vue denbsp;phontique indo-europenne, *pet-tro- (avec sufTixe *-tro-) n^nbsp;pas. distinct de *pet-ro- (avec suflixe *-ro-): dans les deux casnbsp;prononciation est *peHro-. Si la racine est terinine par unbsp;sonore et que Ie suflixe commence par une sourde, la diffreflnbsp;apparait : *med~ro reste *medro (prononc *meddrd), mais *0^'nbsp;tro- devient *me-tro-, qui se confond avec *mtro-, et cest ai*nbsp;que, en regard de lat. modus mesure et de got.

V. angl. metan mesurer , Ie grec dpoque homrique a prononc [x^xpov, dont Ia premire syllabe est longue dans la pos^nbsp;pique.

Sur Ie groupe voyelle longue plus consontie plus sonante co sonne, soit Ie type tre, la prosodie nenseigne rien, car skr. at^

atra, hom. sxps et-gxpe ont mme valeur en mtrique ; mais on supposer a priori que, aprs voyelle longue, la consonne tait sinPnbsp;et non gmine. II semble dallleurs que certaines sonantesnbsp;moins aient eu dans ce cas, non la forme consonantique, m*nbsp;forme de sonante voyelle devant voyelle ; Ie vdique a dordi'quot;^nbsp;consonne plusy consonne aprs voyelle breve, so\i dtya ; mais'^nbsp;sonne plus iy aprs voyelle longue, diphtongue ou voyelle

d'

consonne : dtiya, artiya, astiya; ainsi, des lao cas o la dsin** ^ skr. -bhyah de datif-ablatif pluriel a dans Ie .Rgveda lanbsp;ciation -hhiyah, dissyllabique, deux seulement ont une siP

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LA SYLLABE lOI

^'^yelle breve avant Ie bh] tous les autres iy sont aprs syllabe ^'^ngue, comme par exemple dans tbh(i)yah a ceux-ci ; Ie ynbsp;toujours consonne dans str. saiyah, zd haidy vrai , voyellenbsp;'^ans vd. mdrt(i')ydh, v. perse martiya homme ; tel tait sansnbsp;*ioute ltat indo-europen, a en juger par Ie contraste de skr.nbsp;^ddhyah qui est au milieu , hom. piaco;, ou skr. pddyahnbsp;* pdestre , gr. xeCs?, avec *y consonne, et de skr. vef({)yamnbsp;quot; laison , gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avec *iy. Quant aux sonantes autres

les faits sont peu clairs.

^avi

tgt;ns ))^ Fisti vous savez , et v. sl. veste vous savez . De l'te pour les sonores, le zd da^di donne repose sur *ded-dhi,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/quot;w' sache sur *iuid~dhi ] le skr. dein donne

^Ppose aussi *da^dbi, forme atteste par le zend da:{di; cette forme que le sanskrit na pas chapp a laltration et quenbsp;de traces de llmcnt spirant dans le cas de -tt- tient anbsp;^novation hindoue.

En dehors de 1emploi dans les groupes du type consonne plus ^fiante tels que *ty ou *tr, il semble que lindo-europen a tendunbsp;^ liminer les consonnes gmioes. Le groupe *ss tend a se sim-PElier la ou il tait amen par des circonstances morphologiques:nbsp;''^tisi la 2' pers. prs. sing, de la racine *es- est *si (skr. dsi, zdnbsp;att. ei), et *.essi, quon trouve aussi (hom. et dor. aat, arm.nbsp;lat. ess dans la prosodie des plus anciens auteurs), peut sex-l^^^uer par analogie. La o il rsulte de la rencontre dune den-terminant un lment morphologique avec le t initial dunnbsp;^^ond lment morphologique, le groupe -ti- nest pas conservnbsp;quel entre voyelles a ltat isol: en iranien, en baltique, ennbsp;et en grec, il donne -st-] en latin, celtique et germanique,nbsp;le Sanskrit a -tt-, mais comme *-tst- y aboutit aussi a -tt-,nbsp;^he consonne gmine ny reprsente pas 1etat indo-europeen,nbsp;a en juger par toutes les autres langues, comportait unenbsp;^ ^ration de locclusive t. Ainsi de la racine *sed- et du suffixenbsp;done de *set-to-, on a skr. sattdh assis , zd hast, lat.nbsp;] de *wid- et de *~to-, on a zd -vist- connu , gr.nbsp;r. irl, -jess, v. h. a. (^gi)uiisso; cf. aussi gr. /quot;(opsv nous

'h:

et

U

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102 PHONETIQ0E

Laltration des groupes nbsp;nbsp;nbsp;*-ddh- est dautant plus remar-

quable quelle na pas lieu dans les cas o la gemination a uti valeur expressive, et notamment dans les termes propres au la'nbsp;gage enfantin, dans les hypocoristiques, ainsi gr. xx-zx, lat, att)nbsp;got. atta papa , gr. ti'tOy/ nounou , gr. Naoxo) hypocoris'nbsp;tique de NtxsxXeta. La gemination expressive est frquente ennbsp;indo-europen ; elle tait sans doute courante surtout dans la langnnbsp;familire sur laquelle la comparaison enseigne peu de chose;nbsp;elfet la langue indo-europenne a t porte par une aristocratienbsp;dominante (v. chap, ix), et cest la langue noble qui sest prO'nbsp;page. II ne manque cependant pas dexemples tels que skr.

maman , gr. Axxw, lat. Acca (Larentia) ; gr. axux papa! v. h. a. Sicco hypocoristique de Sigbert; gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;je risani^

clats ; gr. yuvvti; tre effmin (cf. Yn'ci/) j delph.

femme en couches ; lat. lippus (cf. gr. Xi-oc, etc.) ; v. h. lecchn lcher (cf. grec Xsi^w, Xe^xvo;) ; gr. exy.ov, en facenbsp;oxwxa, lat. ociilus, et Ie k de arm. akn suppose aussi une anciennnbsp;gmine, etc. Gette gemination nest pas rare dans des nomquot;nbsp;danimaux tels que lat. udcca (cf. skr. vasci) ; v. isl. bokkr, i*^'nbsp;bocc bouc ; etc..

Les groupes de consonnes sont soumis aux rgies suivaiite*'

i Chaque phoneme conserve Ie point darticulation qui lui propre, ainsi k reste une gutturale devant t: lat. dictus.

lU'^'

2 Une consonne proprement dite (occlusive ou siflante) sourde ou sonore devant consonne proprement dite, suivant nbsp;celle-ci est sourde ou sonore. De la racine *yeug- de lat.nbsp;iuguni, ladjectif form avec sufExe *-to- est: skr. yuhlcih join*'nbsp;zd yuxt, gr,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lat. iunctus, lit. jnktas ; laoriste en '*

est; skr. dyuksi jai attach , gr. iCsu^x, lat. iunxt. Limp''^ til' en *-dhi de *gs- est zd ;^di sois , gr. i'sOt (sur:^^ v. p. 69)'

ij

3 Devant les sonantes consonnes, les occlusives sourdes gardent au contraire leur qualit de sourdes comme ell^nbsp;feraient devant une voyelle. Examples:

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LK SYLLABE nbsp;nbsp;nbsp;I o3

tdsya de celul-ci , gath. tahyct, hom. -oTo (de *xcA^o); -oy (de *-ohy).

caivArah quatre , lat. qualiuor; lit. ketvirtas, v. sl. eet- quatrime ;

aftnd pierre , gr. axj^wv enclume ; cf. lit. akm quot; pierre ;

gr.

svdpnah sommeil , zdOTa/ho^ lit. sdpnas, v. isl. smfn,

U^vog;


fvafrh mere du mari (avec s initiale devenue q par ^Illation au q intrieur), lat. socrus ;

^r. pdtram vase , lat. pculum (de *ptlom').

Ie groupe complexe *-ptm- a cependant abouti a ^-bdrn-*^ebdmo- septime, attest par v. sl. sedm,gT. IjSSoizo?, ^gard de skr. saptd, gr. itxa, lat. septem, cest quil sestnbsp;sp'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;indo-europen des sonorisations dans des circonstances

^ quot;^lales; Ie grec a -yS- dans oySocc, en face de q-atw, done entre ^pi^ ulgintl, trlgintd en face de dor. Fv/.av., att.

j a vu ci-dessus, p. 6i, Ie Z' de skr. pthami je

) Gtc,

(o ^ groupes du type : sonore aspire plus consonne sourde risive OU s'), aboutissent en indo-iranien, non pas au groupe :nbsp; plus sourde, attendu daprs la rgie gnrale, mais a unnbsp;iftd ' ^re plus sonore aspire ; ainsi de *dfbh-, avec suffixenbsp;'iranien *-ta- (i.-e. *-to-), skr. drbdhamp;h attach , zdnbsp;*bhudh-, avec Ie mme suffixenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;skr. biiddhdh

on,

; etc. Lexistence en indo-europen dun groupe a pire est rendue certaine par gr. (v. p. 70) et skr.nbsp;riquot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k?anii (mee skr. issu de*^^f;), en regard

gr . nbsp;nbsp;nbsp;^ *gih initial zd :(amp; terre , (loc.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de *^am),

iat- humus. Mais, dune manire gnrale, Ie traite-il ^^^o-iranien nest pas reprsent dans les autres dialectes; ir-^J^ Psible que ceci rsulte dinnovations analogiques : ennbsp;Pr rnenae, ds 1Avesta rcent, ce traitement est liminnbsp;la 3c * ^'^fions analogiques ; ainsi de indo-iran. *augh- dire nbsp;P^rsonne moyenne daoriste qui encore dans les gathas est

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io4 PHOMiTIQUE

aogdda il a dit (cest-a-dire aogda), est dans lAvesta rcent aoxta, daprs toutes les troisimes personnes secondairesnbsp;moyennes en -to. Quoi quil en soit, les autres langues ne pr-sentent pas un exemple sur du traitement du groupe tel qunbsp;apparait en indo-iranien ; Ie grec par exemple a constammentnbsp;sixTo?, msTc, etc. en regard denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ESiQsiAat, etc.

Lorsque deux sonantes sont en contact, la question se pose d savoir quelle est la forme employe pour chacune. II y a cinq casnbsp;a distinguer ;

i Entre deux consonnes aprs syllabe breve ou dans la syl' labe initiale du mot : la premire sonante est consonne, inbsp;seconde voyelle : ainsi skr. srutdh coul , gr. putc; sknbsp;gvdbhih par les chiens (de *kgwi}hhis) et non *(umbhih; g^'nbsp;(ppacji (de *bhritst) chez Pindare et en vieil attique, etc. ; lit-ketviftas quatrime , v. sl. cetvri reprsentant *ketwrtoinbsp;Le traitement phontique de *-wr- entre consonnes est dailleurnbsp;Ie renversement *-ru-, tel quil est attest par zd ca^ru- (dannbsp;calt;iru-ratus qui a quatre maitres ), gr. -rpu- (de *TCTpu-), 1^'nbsp;quadru- (ainsi quadru-pes, avec un d secondaire; cf. ci-dessuS;nbsp;p. io3), gaul. petru- (ainsi Peiru-corii a ct de Tricorit)',nbsp;cest plutt *calruthah que *catvrthah que remplace la forme aU'nbsp;logique skr. catiirthah quatrime (daprs 1accusatifnbsp; quatre ) ; ce renversement reste conforme a la rgie ennbsp;que la sonante voyelle suit la sonante consonne. Aprs sy^nbsp;labe longue, les exemples clairs manquent.

De la regie il rsulte quil nexistait pas en indo-europen diphtongue constitue par sonante voyelle plus sonante secoPnbsp;lment de diphtongue ; quand done, dans un mot de date indnbsp;europenne, le germanique a iir ou le lituanien ir, ur, devant co*

sonne, il ne sagit jamais danciens


*u r, mais toujo


danciens . II y a exception a ce principe dans les prsents

nasale infixe (v. p. i8o) qui prsentent des diphtongues telles in, un, rn : skr. ri-n-canti ils laissent , a ct de rindhUnbsp;laisse , lat. U-n-qu, v. pruss. (^po-)li-n-ka il reste , ou skr.nbsp;n~tdn tournant (participe prsent de kpydtti il tourn

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LA STTLLABE io5

2quot; Entre consonne prcde de syllabe brve et voyelle : la premire sonante est voyelle, la seconde consonne : skr. fnahnbsp;e dn chien , gr. -/.uvo?; skr. (accus.) catrah quatre , lit.nbsp;trromin.) heturl (Ie gr. Td-txaps?, xdxxapa? est analogique ; cf. dor.nbsp;r^xopsj et ion. xdaaspsg); skr. divdh du ciel , gr. A'.Fq ; zdnbsp;K'^ni de lhiver , gr. -xiizos, skr. himdh hiver . Done skr.nbsp;P^^^{i)yah paternel , gr. ixatpio?, lat. patrius sont embarras-9nts : on attend i.-e. *p3tfyos; on est en presence dune alt-^^tion due a 1analogie. Dune manire gnrale, 1applicationnbsp;^ la rgie est limite par beaucoup dactions analogiques, ainsinbsp;Sanskrit a Qufruve il a t entendu , et non *(nffve, sousnbsp;influence de gugrdva jai entendu , gugryt quil en-*nde ))^ etc. Mais Ie lituanien oppose tvirtas solide , denbsp;a turki avoir (littralement tenir ), de *tur-; denbsp;^^ine skr. cahrvan ayant fait a pour gnitif cakrgah.

Aprs voyelle, devant consonne ou a la fin du mot : la premire sonante est consonne, la seconde voyelle; ainsi skr.

(( neuf , lat. nouem, gr. vv(/)3c, de *nwi}, ou skr. nava-; 90 , de *newi}tis, v. pruss. newints neuvime , got. (de *newunda-') neuvime .

Entre deux voyelles ; la premire sonante est second l-^^^rit de diphtongue et lautre est consonne ; ainsi v. perse aiva 'rn , cypr. o'.Foq seul et v. lat. oinos (do nus^ un ,nbsp;ains, v. pruss. ainan (accus.), gr. olrq as ; lit. dervdnbsp;^ ^cus. defva) bois de sapin , v. sl. drvo (russe drevd), gall.

chne ,hom. (gnit.) Boup? (dissimulant SopEc).

y a une place a part, et certains des groupes o il figure ne


sont

eivye

(*1 *neuyos)^ Ie sanskrit rpond par ndvyah nouveau , dtinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*'gt;^Fyoq)^ Ie gaulois par Novio- (Novio-

nouvelle citadelle ), etc.

pas conforrnes a la rgie gnrale; ainsi un groupe tel que sla ^ ^ second lment de diphtongue ety consonne en iranien,nbsp;lituanien, gotique, mais w el y tous deux consonnes ennbsp;(, ^rit, grec, italique, celtique; par exemple a lit. najasnbsp;.^euveau (avec au au lieu de iau par dissimilation), got.

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io6 PHONETIQUE

5 A Iinitiale : il ny a pas de rgie gnrale. Ainsi y nest consonne devant aucune autre sonante, mais w, r, I, m, n peu-vent tre consonnes devant y; w peut tre consonne devant y,nbsp;r, I, ainsi gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mais est toujours voyelle devant n et

w ; etc. Les exemples sont rares et manquent mme entirement pour la plupart des groupes.

III.

Le mot et la phrase.

Accentuation.

Le mot nadmet pas, comme la syllabe, une dfinition pho-ntique; en effet la notion de mot nest pas phontique, mais morphologique et syntaxique. On peut dterminer avec rigueurnbsp;o commence el o finit un mot morphologique indo-europen;nbsp;mais la limite du mot phontique peut tre diffrente. Soit lenbsp;vers dHomre ;

A 8a eijopwv Tptwv xe tzoKu xai vyja? Kyjx'.'i.

Tpuojv et te y sont deux mots indpendants, le premier flchi, 1 second invariable, jouant dans la phrase un rle indpendant,nbsp;et ils ont chacun leur signification propre ; mais au regard de 1nbsp;phontique Tpwwv xs ne forme quun mot: le mot xs, autonomnbsp;par le sens et par 1emploi dans la phrase, est atone et li dansnbsp;la prononciation au mot prcdent; cest ce que lon nomme unnbsp;mot enclitique. Dans les inscriptions perses achmnides, o il ynbsp;a une marque de sparation entre les mots, le diviseur nest pnbsp;marqu entre un mot et lenclitique suivant.

Nanmoins, grace a la structure morphologique de 1indo' europen, le nombre des mots de chaque phrase se laisse dt'nbsp;miner. En francais il est difficile de dire combien il y a de motnbsp;dans il est venu a Rome, car il est venu nest en un certain seOnbsp;quune forme une exprimant une certaine id, et pourtant onnbsp;peut dire il n'est pas venu ou il y est venu ou il n'y est pas encogt;'^nbsp;venu, et les trois lments de il est venu sont alors spars dans 1

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LE MOT nbsp;nbsp;nbsp;107

mme de la phrase, comme ils Ie sont par lcriture: au iitraire, dans Ie latin mnit Romam, reprsentant exactement icinbsp;type indo-europen, la forme grammaticale ne permet aucunnbsp;oute sur Ie nombre des mots.

Aussi Ie mot indo-europen est-il en gnral limit dune ma-^lere precise mme au point de vue phontique : il est lermin un phoneme qui a une prononciation particulire a cettenbsp;position, et il ne comporte quune seule syllabe tonique.

Pin de mot. Le caractre particulier de la fin de mot est ^ttest ds 1abord par la mtrique : dans les vers de plus de buitnbsp;syllabes, le vdique, lavestique et le grec ancien ont dordinairnbsp;^Oe coupe, qui consiste en une fin de mot oblige, a une placenbsp;onie; de mme ausssi le saturnien latin; la coupe des versnbsp;^^bqngg diffre essentiellement de la csure de lalexandrin clas-ique frangais, laquelle comporte une certaine suspension de sens.

On

Piosion

. Pos occlusives finales sont traites autrement que les occlusives 'ttrieures. Pour le Sanskrit, les dfinitions des grammairiensnbsp;tf^ontrent quelles taient bornes a Flment implosif et quellesnbsp;P^raissaient crases (pdita-); elles sont sourdes ou sonoresnbsp;^tnvant quelles sont suivies dune sourde ou dune sonore (con-sonante ou voyelle), tandis que, sauf devant occlusivenbsp;j^^^t'e, les occlusives de lintrieur du mot conservent leur qua-^ Propre ; le Sanskrit oppose done -at la-, -ad da-, -ad ra-, -adnbsp;* ia finale a -ana-, -ata-, etc. qui sont licites a lintrieur dunbsp;^^t. Ejj grec, en slave, en baltique, en germanique, en celtique,nbsp;^omnien, les occlusives finales ainsi rduites a la simple im-ion ne sont plus reprsentes : a skr. dbharat il portalt nbsp;gree rpond par (et Parmnien par eber'), a skr. iat

genre le latin a

sifllante finale est traite dune mauire parallle aux occlu-En Sanskrit, a la fin dun mot qui nest pas uni dans la

-cl, ainsi isiud, v. lat. fced; le -t des troisimes per-^ comme ueMt (do frlt par analogie) provient de ce que ch lanciennes finales en *-eti (cf. skr. vdhati il va ennbsp;V. russe veietf) dont le *-i final est tomb en latin.

SlVi

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io8 PHONETIQUE

prononciation a un mot suivant, il ny a pas a proprement parler de -5, raais un simple souffle quon dsigne par -h; etnbsp;tandis que, a Tintrieur, s reste sourde devant les voyelles et lesnbsp;sonantes (indo-iran. *-asa, *-asya-, *-asna-, *-asra-, etc.), a lanbsp;fin -s est sonore en indo-iranien devant toute sonore, voyelle,nbsp;sonante ou consonne, et ce *-;( final, absolument difierent denbsp;Intcrieur, comme *-s finale est diffrente de *-s- intrieure, subitnbsp;divers changements et provoque diverses altrations ; *-a:{ devantnbsp;consonne donne skr. -o dfvo cheval ; Ie pali a gnralis Ienbsp;-o correspondant, et Ie nbminatif ordinaire du mme type efet ennbsp;-o : pali asso ; la chuintante finale qui, aprs *i et *ii, reprsentenbsp;i.-e. *~s est en indo-iranien devant sonore ; ainsi Ie correspon-dant de gr. oj3- au premier terme des composes (avec traite-ment de la finale et non de lintrieur) est devant toute sonorenbsp;zd du^-, skr. dur- (avec r reprsentant ^ final) : zd du^-ita- mal ( ou 1on va mal ), skr. dur-itd- ; zd du^-vacah- qninbsp;a une mauvaise parole , skr. dur-vacas-; etc. En slave, *-5finalenbsp;disparait en principe, mais sest conserve aprs consonne dansnbsp;quelques prepositions et prverbes monosyllabiques unis dans lanbsp;prononciation au mot suivant, comme vs-, v\- (de *ups, *ub^inbsp;et la repartition de r et rpond exactement a la repartitionnbsp;indo-iranienne : vs-xoditi monter , mais vx_-iti monter nbsp;Le latin a gnralis la sourde -s, mais avec une prononciationnbsp;affaiblie: dans les plus anciens textes, la sifflante nest parfois pasnbsp;crite, et les potes de 1poque rpublicaine ont pu nen panbsp;tenir compte au point de vue prosodique; Ennius crivait coU'nbsp;ramment des vers comme celui-ci :

postqmm lutnina sis oculis bonus Ancu(s) reliquit.

En germanique, la sonore finale, usuelle devant les sonores, ^ t gnralise au moins dialectalement; elle est conserve ennbsp;islandais sous la forme ~r et aussi dans les dialectes occidentauX;nbsp;dans les monosyllabes, par exemple v. h. a. hwer qui , ef-skr. kdhj et en gotique devant les enclitiques a initiale sonore nbsp;hiua^-ei. Sans examiner le dtail, on voit que le traitementnbsp;-s finale difl're du traitement de *-s- intrieure.

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LE TON nbsp;nbsp;nbsp;109

^ la fin du mot, les nasales ont aussi un traitement a part: grec ne connait que -v, ainsl 'fewov en regard de lat. equom,nbsp;^fvam cheval ; Ie vieux prussien et 1irlandais nontnbsp;qygnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jjgg [g^g^gs comme 1armnien, Ie slave, Ie

garrnanique, o la nasale finale est tombe, on trouve, en cer-l^ines positions particulires, des traces de -n, et non pas de -m.

^ 'Ht du latin est un signe de nasalisation plutt quune labiale ^sale, car -tn finale nempche pas llision ; anim-adue^'tcre denbsp;^^^utn-aduertere ; de mme, en sanskrit la nasale finale nest, knbsp;^'itrieur de la phrase, quun prolongement nasal de la voyellenbsp;h|'cdente, Vanusvara-, et non un phonme ayant un pointnbsp;Articulation propre.

^ ^prs voyelle longue les sonantes finales taient mme sujettes ^ disparaitre en indo-europeen ; Ie sanskrit a mata mre , Ienbsp;^^tianien mtt, en regard de dor. jxatip, lat. mater; de mmenbsp;j .Qina pierre et lit. ahnii, mais gr. dV.ixwv, cf. Ie typenbsp;^rn homo, horninis; Ie *-w final de vd. d(u)vAv deux senbsp;fetrouve dans v. irl. dau, en face de vd. d(u)va, hom. Suw, v.


Ie


dvi


a.


Enfin, la voyelle de syllabe finale du mot est sujette a v,... allongements ; par exemple Ie vdique a hatd et haf anbsp;^ ^rappg2 ,) . ig preposition (et prverbe) i.-e. *pro a aussi unenbsp;'^riie *pr, par exemple vd. pra- et prd-, sl. pro- et pra-, lat.

et prg^ gr. wpa et TCfa)-(::paa!). Le grec a en gnral une ^^^^tit fixe a eet te place; mals en vdique la quantit flotte anbsp;finale dans beaucoup de formes entre la longue et la breve,nbsp;ceci semble indo-europen. Le vocatif lit. vilk loup ,nbsp;At 1e repose sur une ancienne longue, soppose a l final denbsp;gr. kxe, lat. lupe, v. sl. vlce.

eut concourt done a tablir que la fin de mot tait marque


cer-


fo:


pr-


en

*tiot


indo-europen par des particularits de prononciation. Le AVait ainsi son individualit phontique dans la phrase.


, AA. Dans ce groupe darticulations, termin par des pho-


ketti:

Ati,


Aes prononcs dune manire particuliere, quest un mot pho-lune des syllabes peut tre prononce plus haute ou


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1 lO PHOSTIQE

phis intense que les autres. Lacuit particulire dune syllabe sera appele ici ton, et la syllabe la plus aigu du mot la syllabenbsp;foniqiie; la ou il y aura lieu de marquer lopposition avec Ie ton,nbsp;Ie nom gnrique Sl accent sera rserv a lintensit, et par suitenbsp;la syllabe intense sera dite alors accentue', Ie mot atone sapph-quera a 1absence de ton, et Ie mot maccentu a labsence A'in'nbsp;tensit. Le ton et laccent coincident souvent.

Chaque syllabe du mot porte dans les textes vdiques un signe qui, daprs les indications des grammairiens, marque la hauteui 'nbsp;a laquelle doit se prononcer 1lment vocalique de cette syllabe;nbsp;sauf un certain nombre de petits mots, particules ou pronomS;nbsp;qui sont toujours atones, tout mot vdique a, ou du moinsnbsp;peut avoir, en certaines conditions, le ton sur lune de ses syl'nbsp;labes qui est dite udatta- leve ; ainsi bharati il porte nbsp;peut suivant les cas tre atone ou tonique,et, quand il est toniquenbsp;a le ton sur bha : bharati. De mme chaque mot grec (exceptionnbsp;faite dun petit nombre datones) a une syllabe oxytone, pro-nonce plus haut que les autres, a un intervalle dune quintnbsp;daprs Denys dHalicarnasse. Or, on observe aisment que Dnbsp;syllabe oxytone du grec rpond a Vudatta- vdique; par exempl)nbsp;pour les themes neutres en *-es-, la syllabe radicale a le ton dans:nbsp;skr. ndbhah nuage , gr. ; skr. sddah sige , gr-eSo?; etc. ; au contraire le suffixe a le ton dans le fminin skr-U{ah aurore , hom. -riw; ; parmi les themes en *-o-, lesabstraitsnbsp;ont le ton sur la racine, les adjectifs et noms dagents sur le *-0'nbsp;final du thme, ainsi gr. -uosj-o? coupure et -zo;;.!? coupantnbsp;skr. vdrah choix et varah prtendant ; gr.

navigation et skr. plavah bateau . Le ton indo-europe dfini par cette correspondence du vdique et du grec anciel*nbsp;fait partie intgrante du mot, et les dsaccords que prsentent nbsp;eet gard les deux langues appellent chacun une explicationnbsp;comme toute autre divergence.

De mme que 1accent du grec moderne occupe en principe place du ton grec ancien, laccent du lituanien, du russe,nbsp;serbe, etc. occupe encore la place du ton que possdaient le bal'nbsp;tique commun et le slave commun. Ainsi russe nbo, serbe

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LE TON III

LE TON III

^hah

sont accentues i la mme place ou gr. vioo? et skr. na-ont le ton. Malgre de trs nombreuses innovations quon a silleurs en partie russi a classer, Iaccent de certains dia-ctes baltiques et slaves represente done le ton indo-europen.nbsp;^ accent coincide du reste avec une trs notable elevation de lanbsp;^oix qui^ gjj sgrije par exemple, nest pas moins importante que

intensit.

Enfin si le ton indo-europen ne sest pas maintenu dans les *ectes germaniques, du moins sa persistance en germaniquenbsp;^^Oimun est atteste par un de ses trs rares effets phontiques :nbsp;Landis quune sifllante ou spirante sourde y devie^t sonore ennbsp;*gle gnrale entre deux elements sonantiques (voyelles propre-'^^nt dites ou sonantes), la sourde est conserve aprs le ton, aunbsp;'^oins aprs le ton frappant la syllabe initiale du mot (loi de Ver-De I deux traitements germaniques des anciennes sourdes,nbsp;sxemple pour i.-e. *k :

V. h. a. swehur beau-pere , en regard de ; skr. fvdfurah, russe svekor ;

V. h. a. swigar belle-mre , en regard de : skr. fvagruh, raamp;st svekrv'

pour t :

V. angl. wori^t je deviens , wearj^ je suis devenu a, mais wurdon nous sommes devenus a, worden devenu a, en regard de ;nbsp;skr. vartate il se tourne a, vavdrta je me suisnbsp;tourn a, mais vavrtmd nous nous sommesnbsp;tourns a, vfttdh tourn a ;

pour

got. amsa- nbsp;nbsp;nbsp; epaule a, cf. skr. driisa-.

mini:(a- nbsp;nbsp;nbsp; viande a, cf. mamsd-

comparaison du vedique, du grec, des dialectes slaves et germanique commun il rsulte que le ton indo-Poen a trois caractrisliques essentielles :

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PHONETIQE

Iquot; Chaque motpossde un seul ton. Si, dans les mots longS) il a existe un ton secondaire, on nen saurait rien dire : aucunnbsp;fait surement atteste par plusieurs langues nen indique Iexistence.

2 Le ton peut occuper dans le mot une place quelconque les exemples cites ci-dessus suffisent a illustrer ce principe. Lnbsp;limitation du ton aux dernieres syllabes du mot, telle quellnbsp;apparait en grec, est une innovation hellnique; ni le vediqucinbsp;ni le baltique, ni le slave, ni le gerraanique nont rien de pared nbsp;levediqueale participe enbharamdnah portanten facednbsp;gr. (pspigsvs? et, au fminin, bhdramaiid en face de gr. fspigsv!nbsp;Les diffrences dintonation du type y.jpa : hy,updc (v. p. 76)3011^nbsp;misesen vidence par le ton, mais en sont independantes ; on sadnbsp;par le lituanien quelles existent la mme ou le ton ne les fadnbsp;pas ressortir.

3 Le ton na exerce sur les voyelles des anciennes langu* indo-europennes, et en particulier sur les voyelles du vdique, d**nbsp; grec ancien, du slave commun, du baltique commun, du germ'nbsp;nique commun, aucune action comparable a laction exerce pnbsp;laccent sur les voyelles des dialectes no-latins, celtiques, gerin'nbsp;niques, russes, etc. Gest que laccent de ces dialectes compoflnbsp;surtout une forte intensit jointe dordinaire a un allongemebnbsp;tandis que le ton indo-europen consistait en une lvation denbsp;voix, sans intensit appreciable et surtout sans aucune prolong'nbsp;tion de dure de lavoyelle.

Rythme. Le ton des mots na aucune influence sur

le

rythme de la phrase indo-europnne. Ni en indo-iranien, ni grec commun, ni en slave commun, ni en baltique comnai^'nbsp;ni en germanique, done dans aucune des langues o 1on ennbsp;state la persistence, il ne provoque ces changements du timbrnbsp;de la quantit des voyelles qui rsultent ordinairement denbsp;presence de lintensit. II ne sert jamais de temps fort du

comme laccent du frangais, de lallemand, du russe, etc.;


est tenu aucun compte dans la mtrique vdique ou dans du grec ancien. Quant aux multiples actions du ton sur les voynbsp;quon admet souvent, il nest pas certain que ces actions

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LE RTTHME 113

Piisent quun lment dintensit tait joint i 1lment de hau-et en second lieu, elles font partie de ces phnomnes pr-indo-europens dont lexamen est exclu du prsent ouvrage par

^^finition.

les

revanche, toute syllabe de 1indo-europen ayant, daprs ' principes poss ci-dessus, une quantit brve ou longue fixenbsp;V en une certaine mesure, a la finale), les oppositions quan-^bves taient tres sensibles a loreille et constantes : cest donenbsp;iilenient sur Ie retour rgulier de syllabes brves et de syllabesnbsp;^gnes ^ des places dtermines, joint a certaines observancesnbsp;stives a la fin de mot, que repose la mtrique du vdique et dunbsp;ancien; en dau tres termes, lerythme de Vindo-europeen taitnbsp;^^^ythnie purement quantitatif, non un rythme dintensit.

la

rythme quantitatif est chose souple et dlicate. Une longue pas la dure exacte de deux brves la o lon a pu mesurer lesnbsp;'Oppositions. Un i OU un u durent, par nature, moins quun e ounbsp;a ot surtout quun a ; un 2 ou un u longs ne durent done pasnbsp;ant quun a long. Une syllabe longue par position pouvaitnbsp;^r une dure assez diffrente de celle dune syllabe longuenbsp;^^ar nature . La valeur longue ou brve dune syllabe dpendnbsp;pj^^finient des sujets parlants; un l long, mme sil ne dure pasnbsp;^ loun a bref, passe pour long, par Ie fait quil soppose anbsp;* bref. Ge qui importe, ce nest pas la dure absolue, cestnbsp;(j, Pposition des brves et des longues, toutes choses tant galesnbsp;En grec, les oppositions sont plus rigides quelles nenbsp;jj^.fo^^^tlavoir t en indo-europeh ; 1tat homrique, quoiquenbsp;lix, offre encore une libert qui napparait plus par

les dialectes sans exception, aucun rle dfini, abstrac-

gt;nd ^ ^ ^ pas trace que lintensit ait jou dans la phontique de t ^'^o^^Pdamre, telle quelle apparait dans la priode ancienne

naturellement des diffrences de force dtermines par

Proi

svr dinsister sur tel ou tel mot, diffrences accidentelles, a Une phrase donne mise a un moment donn, et quinbsp;icjnbsp;nbsp;nbsp;nbsp; faire avec Ie systme de la langue, seul en question

^utensit initiale que lon observe en germanique et en Meillet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8

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ii4 PHONTtQUE

irlandals (mais non en brittonique) provient dinnovations de c* langues o elle a provoqu une multitude daltrations de toutesnbsp;sortes.

Les syllabes du mot indo-europen ne se groupaient done pa* autour dun sommet dintensit comme en allemand, en anglais?nbsp;en russe, ou comme les notes dun motif musical execute sur uanbsp;piano; elles variaient de hauteur et de dure, comme les note*nbsp;dun motif excut sur lorgue.

Conclusion.

Le systme phontique qui vient dtre dcrit a des traits ori' ginaux ; la richesse de son systme docclusives prononces avenbsp;fermet comme en francais, le manque de spirantes, la frqueonbsp;de s. Ia monotonie dun vocalisme sans nuances born en pn^'nbsp;cipe aux timbres lt;? et o et parfois a, le jeu complexe de snbsp;sonantes et du a, la varit de structure de ses syllabes a quantdnbsp;toujours dtermine, la limitation prcise des mots les unsnbsp;rapport aux autres, le grand rle des diffrences de hauteur,nbsp;caractre quantitatif du rythme. Laspect phontique de lind'nbsp;europen tait tout autre que celui de 1un quelconque des repr^'nbsp;sentants actuels de la familie.

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CIIAPIRE I\


PRINCIPES DE LA MORPHOLOGIE


I. Analyse du mot.


est ^xprimer ce quexprime Ie frangals par Ie donateur ^ ^enu , Ie grec a Swrwp ^XOs; pour les donateurs sontnbsp;j gt; il a 01 Soops; ^X0ov ; pour la maison du donateur ,nbsp;^ ^(Tspjg olxo^, et pour la maison des donateurs , -cwvnbsp;pounbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donateur , tov SwTopx oioov, et

^ nbsp;nbsp;nbsp;* jai vu les donateurs , ooi? Swtopx? etSov ; pour je

au donateur tw Sokopi SCSoipii, et pour je donne aux 5jxot? Stropot S!Sw;j.i. Dans tous ces cas, Ie nombrenbsp;quinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pluriel et Ie rle dans la phrase du mot donateur

j, ont exprims en frangais (lorthographe mise a part) par ent^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;preposition et par la place respective des mots

Ten /^^^Tis en grec par les lormes du nom Bwtwp : Ie grec nte a eet gard, avec fidlit, ltat indo-europen que Ie


^prsenterait galement bien.


l,


,^iand


on examine ces formes de Swxwp, on y reconnait un


', '^onamun Swtop- ou Swxwp- etun lment variable : zro, -eg, -xg, -wv, -ci. Llment variable, qui sert a mar-TTombre, Ie rle dans Ja phrase (et aussi, pour les noms.


'I:


Ie

Sfitiri


Vqj^ naasculin-fminin ou neutre ; pour les verbes, la aijjgj fretrouve dans un nombre indfini dautres noms,nbsp;v)o ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; animal ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ev;p-g, G;p-t; 6^p-es, vjp-ag,

PrJI nbsp;nbsp;nbsp;on lappelle la desinence \ la partie du mot qui

dsinence et a laquelle est attach Ie sens se nomme Ie


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ii6 PRINCIPES DE LA MORPHOLOGIE

thme. Le thme peut tre irrductible, comme dans O-^p ; allleurs, il est analysable, ce qui est le cas de Sw-cup : en elfet Su- snbsp;retrouve, joint a lide de donner , dansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Swau, ISwica e*

dans Swpov, oei;, SwttvY), et -top- (-twp-) dans une srie de noms dagents, comme axxwp conducteur en regard de ayw jnbsp;conduis , yjpaTwp o. chasseur en regard de O-z^pau Jnbsp;chasse , etc. Le thme SwTip- se compose done de deux l'nbsp;ments, lun Soi-qui indique lide gnrale de donner , 1autrnbsp;-Top- auquel est due la valeur du mot comme nom dagent : 1nbsp;premier est la racim, lautre le suffixe.

Le mot indo-europen comprend ainsi trois parties : la racitt^ le suffixe et la desinence, dont chacune a un rle distinct :nbsp;racine indique le sens gnral du mot, le suffixe en prcise Inbsp;valeur, et la dsinence en marque (concurremment avec les altef'nbsp;aances vocaliques et la place du ton) le rle dans la phrase.

De ces trois parties aucune nexiste a ltat isol, en dehors d lunit du mot : la dsinence -o? de SoWopo; nest pas un pe^dnbsp;mot qui sajoute au thme Swtsp- et qui en puisse tre spnbsp;comme la preposition de en francais dans : la maison de ce richenbsp;gnreux donateur; le thme Sw-uop- nexiste pas davantage isol'nbsp;ment : au singulier, le nominatif SwToip et le vocatif Sw-copnbsp;pas de dsinence, il est vrai, mais, ce qui caractrise cesnbsp;cas, cest prcisment labsence de dsinence, par contrastenbsp;les au tres cas qui ont telle ou telle dsinence ; la dsinence ^nbsp;zro; considrs dans lensemble de la flexion, Sc-cup et Bcs-ipnbsp;sont pas des thmes nus, ce sont des formes a dsinencenbsp;Enfin il ny a pas de racine nue: il y a seulement des thP^*nbsp;qui sont caractriss par labsence de suffixe, ou autrement ditp^nbsp;le suffixe zro : tel est le cas de 6170-. Le nominatif 6^p estnbsp;forme a suffixe et a dsinence zro.

De ce que les trois parties du mot indo-europen forment unit et ne sont pas sparables autrement que par analyse sci,nbsp;tifique, il ne rsulte pas quelles naient pas t, dans un p

plus ou moins lointain, trois mots indpendants les uns


autres. La ressemblance de la dsinence *-mi des premires sonnes du singulier du type athmatique a lactif, gr. eigo

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ANALSE DU MOT nbsp;nbsp;nbsp;I I 7

V. %\.jesmi je suis , avec Ie pronom personnel de premire Prsonne du singulier gr. ii.s, skr. mam, v. sl. me moi (anbsp;ccusatif) a suggr lide que la desinence *~mi serait un anciennbsp;P^'onom. Mais comme cette desinence est a peuprs la seuledontnbsp;'essemblance avec un pronom soit frappante, la coincidencenbsp;Put etre fortuite. Et puisque, en tout cas, 1hypothse chappenbsp;^ ''verification, elle est ngligeable. On peut imaginer aussinbsp;tel lment morphologique a t dtach dun type de radi-dont il faisait originairement partie intgrante, par examplenbsp;1*16 Ie (jg themes daoristes passifs grecs comme axpafjvai ennbsp;^gard de cipsw ou dinfinitifs latins comme manre en regardnbsp;, Sf- iJ.vw (gsgvjy.a) aurait t emprunt a une srie de motsnbsp;aurait appartenu a la racine ; mais cette hypothese, plausiblenbsp;elle-mme, nest pas davantage susceptible de vrification etnbsp;par suite galement nglige ici.

du nbsp;nbsp;nbsp;ignore

'^ot indo-europen, lai

la fagon dont sest constitue lunit analyse en racine, suffixe et dsinencenbsp;^ pas pour cela un procd arbitraire dont on ne se serviraifnbsp;dclaircir et de faciliter Ftude. Elle nenseigne rien surnbsp;^ j^rigines et sur Ie dveloppement de la flexion indo-europenne,nbsp;est Ie seul moyen a Paide duquel on puisse 1exposer.nbsp;^ examine fr. aimer, faime, nous aimons, vous aimez^, jai-I .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tc., et rouler, je roule, nous roulons, vous roule^, je rou-

mais les l-

i\i a nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;frangais de radical isol aim- ou roul-,

'^nts


dsinence isole -er, -e, -ons, -e^, -ais, etc. ;

atni-^ roul- dune part, -er, -e, etc., de 1autre, sont ceux aiffnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les uns auxnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres suivant Ienbsp;nbsp;nbsp;nbsp;sens exprimer,

associ nbsp;nbsp;nbsp;a lide d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aimer , -ons a Pide de moi et

de p gt; nbsp;nbsp;nbsp;airn-, roul-, etc. dune part, -on:{, e:^, etc.

autre sont reels en tant nbsp;nbsp;nbsp;qulments denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;substitution. De

dQj^t? nbsp;nbsp;nbsp;acine,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ie suffixe etnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la dsinence denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1indo-europen,

tej, est dailleurs diffrent de celui des radicaux et des lUenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du francjais, nont pas a tre envisags autrement

des lments de substitution : par exemple -5 et -ts se

'pii

ant 1un Paulre dans gr. '^epe-? et fcps-rs suivant 'veut dire tu portais ou vous portiez ; mais, ainsi

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ii8 PHINCIPES DE LA MOBPHOLOGIE

congus, ils sont des ralits. II appartient aux psychologues de determiner comment soprent les substitutions dans lesprit desnbsp;sujets parlants; la tache du grammairien est de reconnaitre ceSnbsp;lments, de les classer et den suivre les transformations. Lnbsp;linguiste a affaire a la langue dune manire objective, sans avoirnbsp;pour cela le droit doublier jamais que les lments de substitution quil isole represen tent des procs psychiques complexes.

Ainsi les lments morphologiques en lesquels on analyse motindo-europeenne sont pas des abstractions des grammairiens:nbsp;ce sont les symboles au moyen desquels sexpriment les systeinesnbsp;dassociations commons aux divers membres dune mme coin-munaute linguistique. Un paradigme est la traduction gramina'nbsp;ticale dun ensemble de faits psychiques qui se retrouvent sensi'nbsp;blement identiques dans un groupe dhommes.

Sans doute la racint nest pas une simple abstraction. Laplupa'^ des racines avaient des formes nominales et verbales a sulfurnbsp;zro, qui tendent a seliminer au cours du dveloppement de*nbsp;divers dialectes, mais qui taient un lment essenliel de lindu'nbsp;europen commun ; la racine tait done par elle-mme un thiunbsp;utilisable, cest-a-dire une ralit concrte. Tel est le cas denbsp;dans skr. dd-mi je mange ou de *ivekquot;'- dans lat. ux.

Nanmoins la racine sera entendue ici comme un lment corr' latif du suffixe et de la dsinence, et non comme un lioef*'nbsp; primitif dont les mots seraient derives par composition etnbsp;derivation : une manire historique denvisagerla racine naur^nbsp;aucun sens, puisque de la prhistoire de Tindo-europcnnbsp;ignore tout. Ainsi un mot appartient a une racine, cest-a-dirnbsp;quil fait partie dun ensemble de mots ayant en communnbsp;groupe de phonemes auquel est associ un certain sens gnr^*nbsp;mais il nest pas iir, il ne sort pas dune racine.

Tous les mots nappartiennent pas a des racines ; beaucoup thmes nominaux ne comportent pas lanalyse en racine et S'nbsp;fixe, mme dans les cas o Plment final a la forme dun su֒^*^nbsp;connu : ainsi, bien que le mot skr. anah voiture de chargnbsp;lat. onus ait la forme dun thme en *-es-, cest-a-dire dunnbsp;nominal assez frquent en indo-europen, on ny discerne auc'

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ANALYSE DU MOT nbsp;nbsp;nbsp;I IQ

j'^cine connue. II arrive souvent quun nom soit isol et ne se aisse rapprocher daucun autre thme nominal ou verbal.

^ Le thme analysable ou non en racine et suffixe et la *^sinence sont les elements essentiels de la morphologic indo-'iropenne. La comparaison des formes frangaises aimons, rou-etc., indique ci-dessus, donne une premire idee gnralenbsp; leur nature, mais nen fait pas mme soupgonner Iimportancenbsp;plus quelle nindique le caractere propre de leuremplol. Ennbsp;n9ais, en effet, ce sont des pronoms non autonomes, maisnbsp;^core sparables, qui indiquent les personnes et les nombres;

^^e manire gnrale, chaque mot francais est entour de Petits mots, plus ou moins indpendants et toujours sparables,nbsp;expriment la plupart des rapports grammaticaux. Au con-^^aire lindo-europen marqu tous ces rapports dans le mot lui-^eine k laide de ces lments et de certains autres procds; lanbsp;J^^leur du motindo-europen est done complexe. Soit par exemplenbsp;B^aTo il a regu , la racine y exprime Pide denbsp;recevoir , le suffixe -aa-, la notion de 1aoriste, la dsi-''^ence --5^ le fait quil sagit dune troisime personne, dun sin-^^ller, dun moyen, dun pass, etc.; labsence de suffixe aprsnbsp;liontre quon nest pas en prsence dun subjonclif ou dunnbsp;Platif, mais dun indicatif; SSaxo indique a lui seul tout cela,nbsp;grec reprsente exactement ici ltat indo-europen.nbsp;j P-Q somme, le thme est le mot en tant quil dsigne une notion;

J r . nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XI.

desinences et par des variations du vocalisme du thme et de la de du ton. On nest done pas surpris de constater que le thmenbsp;de mot dans la phrase sans tre pourvu dune dsinence:nbsp;^ /dl les noms, le vocatif singulier, toujours, et le nominatif (casnbsp;Jdv. dans une large partie des cas, et, parmiles verbes, limpralifnbsp;^ guller (cest-a-dire la forme du commandement, la principalenbsp;tormes verbales) sont constitus par le thme seul. Au pre-rlnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;composes, le thme nu figure et joue a lui seul le

jus^ nbsp;nbsp;nbsp;(v. chap. vi). Certains noms sont dnus de flexion

ld a lpoque historique ; les noms de nombre de cinq a

^le du mot dans la phrase, en mme temps que certaines ^lgories de nombre, de genre, de temps, etc. sont indiques par

Plai

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120 PRINCIPES DE LA MORPHOLOGIE

dix , les pronoms personnels. Tout isols quils soient dan une langue dont la structure est dominee par la flexion, ces faitsnbsp;suffisent a montrer que Ie thme reprsente la forme pr-indo-europenne du mot lui-mme.

En indo-europen, beaucoup de themes se composaient de Is racine seule ; on entrevoit done un tat ancien o chaque racinenbsp;pouvait servir de thme, sans tre pourvue dun sufflxe. II resultsnbsp;de la que chaque racine a t un mot, de valeur a la fois nomi'nbsp;nale et verbale, a peu pres comme love en anglais.

Ces observations permettent de deviner, derrire Ie typ flexionnel indo-europen, si 'singulier, un tat antrieur, de typnbsp;plus banal, ou les mots taient in variables ou peu variables. Onbsp;comprend ainsi pourquoi il est malais de trouver entre lindo'nbsp;europeen et dautres groupes linguistiques des concordances mof'nbsp;phologiques, pourquoi, par suite, aucune demonstration rigoU'nbsp;reuse dune parente de 1indo-europen avec un autre groupe na p^*nbsp;tre donne jusqua prsent.

Lordre des trois elements : racine, suffixe, desinence est fix la racine est au commencement du mot, la dsinence a Ia fin, *'nbsp;Ie ou les suffixes dans la partie mdiane.

Lindo-europen na pas de prefixes : Ie seul quon pourra'* allguer est 1augment : skr. a-hharat, il portalt , gr.nbsp;arm. e-her il a port ; mais laugment ne faisait pas partinbsp;intgrante de la forme verbale, on Ie verra (p. 2o5). A eet gardnbsp;lindo-europen se distingue profondment dautres langues nbsp;flexion riche, comme Ie smitique et Ie gorgien, qui font graodnbsp;usage de la prfixation.

Quant a linfixation, on la rencontre dans un seul type, cel'J* des verhes a nasale : la racine *leikquot;'-,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; laisser, trelaiss r

par exemple, a un thme de prsent ^li-ne-k-, nbsp;nbsp;nbsp;attest

par skr. riij,dkti il laissc , rincanti ils laissent , lat. v. pruss. (po-')lnka il reste .

Le mot indo-europen est done dlimit au point de vue phologique par sa racine dune part, par sa dsinence de lautr

Abstraction faite des composs, un mot ne comprend quu**

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A!AL'SE DU MOT I2I

'^cine et quune desinence ; si une forme russe telle que poidfnte quot; allons toi et moi , dailleurs exceptionnelle en russe mme,nbsp;nible comprendre pour Ie sujet parlant deux dsinences : -m-*^6 premire personne et -te de seconde, cest une innovation dunnbsp;'quot;^ractre trange et imprvu.

^ Mais un mme mot peut avoir un nombre indfmi de sulTixes.

themes *swep-no-, *swop-no-, *sup-no-, attests par skr. ^^pnah sommeil , lat. sommis, gr. jwog, v. sl. sn, sontnbsp;1'rs, avec un sufExe secondaire *-iyo-, dautres themes attestsnbsp;P*quot; skr. svdpn(^i)yam rve , lat. somnium, gr. (v-)gt;jxv'.v,nbsp;^ snje (Ie type indo-europen tait sans doute '^swp-no- [etnbsp;^'^^p-no- ?] : *sp-n-iyo-, v. ci-dessous, p. 288). A la racine i.-e.nbsp;feugt;3- ((nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; appartient skr. tdvi-^-t force , avec deux

de

^'iffixes, dou, avec un troisime, tdvi-s-l-van pourvu de , et, avec un quatrime, tdvi-f-l-vat-tara-h plus pourvunbsp;force ; de mme en grec y.ap-t-e grace , yapi-ZEVT-pourvu de grace , avec deux suffixes, do, avecun troisime,nbsp; plus pourvu de grce . Chaque suffixe sajoutenbsp;Ihme, comme un premier suffixe a la racine ou comme unenbsp;*inence au thme.

Outre laddition des elements morphologiques, lindo-europen de deux caractristiques grammaticales : Ia place du tonnbsp;alternances vocaliques.

Va llmlte par aucune rgie phontique, la place du ton *^it suivant les mots et les formes grammaticales et par suitenbsp;q, utuait un moyen de caractriser chaque mot et chaque forme.

*^ut dabord Ie ton peut manquer bcaucoup de mots sont ^J^ctriss

par Ie ton zro, par latonie: ainsi des particules skr. ca et , gr. xs, lat. que, ou, dans certains cas, desnbsp;(Y g* '^uime skr. asti, gr. icxi, etc. Le vers suivant du ^gvedanbsp;7), qui comprend onze syllabes rparties entre quatrenbsp;gt; ^ a quun seul ton :

prdfastim nah kr'uuta rudriydsah pour nous clbrit, Rudriyas . Ailleurs, la place du

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132 PRINCIPES DE LA MOBPHOLOGIE

ton varle suivant Ie sens, ainsi dans gr. t;ac; la coupe oppose a togs? coupant (cf. p. iio), ou suivant la formenbsp;grammaticale, ainsi dans Ie nominatif pluriel gr. itSs? pieds gt;nbsp;skr. padah, oppose au gnitif singulier gr. TtoS?, skr. padamp;hnbsp; du pied , dans russe Ijdi les gens (nominatif), opposenbsp;au gnitif ljudj des gens . Un mot indo-europen nest donenbsp;dfini que lorsquon connait la place occupe par Ie ton dansnbsp;chacune des formes de sa flexion.

Les alternances appellentune discussion spciale.

11.

Alternances.

A. Alternances vocaliques Les alternances vocaliques son* les seules quemploie normalement la morphologie indo-eurO'nbsp;penne.

Gest par les langues smitiques quon voit Ie mieux quel rol peuvent jouer dans une grammaire ces sortes dalternances. Unnbsp;racine arabe nest caractrise que par ses consonnes ; quant ao*nbsp;voyelles, chaque consonne de chaque racine peut tre suivienbsp;a, d, i, i, , OU zro, soit en tout sept formes, et chacune lt;1nbsp;ces sept formes serta caractriser la fonction grammaticale. Sodnbsp;la racine arabe q t l . tuer , son parfait actif est qatala, s*'nbsp;imparfait actif ya-qtulu, son parfait passif qutila, son imparfadnbsp;passif yu-qtalu, son parfait actif de troisime espce qdtdl^nbsp;limparfait correspondantnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ie parfait passifnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1id*'

parfait yu-qdtalu, linfinitif du premier type qatlun, Ie particip qatilun, etc. Dans les noms, au singulier, Ie nominatif est car^nbsp;tris par -un, 1accusatif par -an, Ie gnitif par-m et, au plu'^'nbsp;Ie nominatif pax-na, raccusatif-gnitif par -wa.Les voyellenbsp;servent qua la formation des mots et a la flexion, et la signifi^nbsp;tion de la racine est altache seulement aux consonnes.

Lindo-europen emploie ses voyelles de la mme mani*^' Ce ne sont jamais les voyelles qui caractrisent une racine ounbsp;sufTixe, ce sont seulement les consonnes et les sonantes; et cnbsp;uniquement Ie type de formation qui est indiqu par Ie vocalistd

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ALTEHNANCES nbsp;nbsp;nbsp;123

sxemple, le vocalisme e de la racine indique le prsent dans ^^quot;cojAai je vole , le vocalisme zro Iaoriste dans I-xc[j,y)v,nbsp;le vocalisme o Iiteratif dans TcotdtoiAai; le vocalisme de ll-prdsinentiel sert a caractriser le nominatif singulier dansnbsp;le vocalisme le nominatif pluriel dans TOxipe?, le voca-riie zro le gnitif pluriel dans ujtxpwv ; etc.

Les phonemes qui constituent la partie fixe et significative des i^ents morphologiques sont les consonnes, les sonantes et lenbsp;r oneme *3; les phonmes vocaliques employs dans les alter-^nces (avec valeur purement grammaticale) sont *e et *0 et,nbsp;^niant des series speckles, les 'voyelles longues *a, *e, *0nbsp;^ rnant avec *3). La voyelle *a ne figure pas dans les alter-^^tces quemploie la morphologie.

type normal des alternances se resume dans la formule ^vante :

Tout lment morphologique comprend une voyelle qui appa-


kit


ous 1une des formes :

c (ou ) nbsp;nbsp;nbsp;0 (ou )

Les degrs et tant borns a quelques cas (presque tous dans

Ln du.......


zero


mot), la formule essentielle est :

e nbsp;nbsp;nbsp;onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;zro.


Par

xeinple en grec :

aott).

*'^aX'0jji.3c nbsp;nbsp;nbsp;7cX-o$nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-irX-o|xr)v

a'/'w (de *v/~) nbsp;nbsp;nbsp;oy-o^ TSelui qui tient -sy-s')

i.-e. *segih-)

O,

^o'imera ici les lments morphologiques daprs leur

'^tgt;yelle rduite * (dfinie ci-dessus, p. 74) nest quun des gj, du degr zro, ainsi danslat. patere, gr. w'xvrjpt, en face de

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124 PHIPiCIPES DE LA. MIIPHOLOGIE

La presence de sonantes complique laspect des alternances Yocallques, sansles changer au fond. Dans Ie cas des diphtongues,nbsp;les alternances ont laspect sulvant (en reprsentant la sonante dunbsp;degr zro par sa forme vocalique) ;

ei

ot

l

eu

OU

u

er

or

r

el

ol

]

en

on

V'

cm

om

Exemples :

Ki-KClO-ac 7c-X!6-p.V foed-us fid-snbsp;hius hus-umnbsp;Ss-Sopx-a: '-SjSz-svnbsp;talp-d tilp-tinbsp;x-TOV-x l-::a:0~svnbsp;kams-a kims-ti

gr. xeiO-afAac je crois lat. fld- jai confiance nbsp;got. kius-an prouver nbsp;gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; je vois

lit. ielp- jai de Ia place pour gr. tcv6-5i; douleur nbsp;lit. kems- je bourre

OU, en utilisant des rapprochements entre plusieurs langues : lit ef{~ilo.s ta- gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; testicule

Ion arm. (jnt)orj-i (iJi.v)opx? * nbsp;nbsp;nbsp;ti^Iu

Dans Ie cas de sonante consonne plus voyelle, on a ;

we

re

WO

-ro

etc., par exemple :

V. isl. suefn sommeil arm. khun (de *swopnos') gr. 'jVvi lat.


precs prire

I V. isl. fregna

demandeP


procus

prtendant V. sl. prositinbsp; demander


posc

(de *porcsc) skr. pfcchddnbsp; il demand


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ALTERNANCES T2U

Quand 1lment morphologique se termine par la sonante, ^lle-ci est sujette a apparaitre sous ses diverses formes ;

/c(f)-a nbsp;nbsp;nbsp;xxu-TOti

/,sij-[Aoc nbsp;nbsp;nbsp;skr. ju-hv-e il a t sacrifi

OU

gr.

~sv-tv tendon (avec n con-sonne)

in-tram fil (avec n secondnbsp;lment de diph-tongue)


TJV-O?

ta-tan-tha tu as tendu


Ta-To;


skr.

ta-tn-e 11 a t tendu nbsp;gr. vav-a;

mlnce .


difference entre Vm-, quon trouve dans gr. x[i.x, '^sm-, on trouve dans gr. [Ai'a ou dans Ie compos ;a-uvu^, et *sm-,nbsp;on trouve dans gr. a-Tca?, a-rcXo;, nest pas une dlffrencenbsp;degr vocallque; 11 ny a lel que trois formes phonliques dunbsp;bre zro. SI Ie sanskrit a ju-hv-e 11 a t sacrifi mals gu-^ entendu , cest que la dlffrence de structurenbsp;'^itlale de la raclne provoqualt des conditions phontlquesnbsp;^rentes dans les deux cas.

^eux

^onantes conscutives ; 11 ny a done pas de raclne Indo-

^ mme lment morphologique ne peut pas renfermer aprs le

- l/pj y A* A* J nbsp;nbsp;nbsp;VAV./AAV'

*'Penne de la forme *teul- ou *leirp-, etc., mals *tleu-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*t!ou-

possible. Dans *tlu-, les deux sonantes sont en contact, acci-

P9s de V

^^lllement, paree que Ie vocalisme est au degr zro. Ilnexlste raclne *dheurgb-, mals 11 y a une raclne *dhreugh- :

-driogan tromper nbsp;nbsp;nbsp;v. isl. draugr fantme

skr. drghah offense V. sax. drugun lis ont tromp nbsp;skr. dnlhyati 11 nuit .

done on rencontre v. lat. {com-^moinis (lat. communis), got.

Si,

nn T'/3Tipr\nrrp v laf i/'/ifw-vm/iffjf lt; i lar rnvn'tnii'H't q \ ...

O'-

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126 PRINCIPES DE LA MOHPHOLOGIE

(^ga-)tnains commun , lit. mamas change , v. sl. min^ changement, contrat , on peut affirmer a priori que la racinenbsp;est icinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;non 1moin-, et quil y a un suffixe commenejant p1quot;

n : et en effet skr. mciye jchange lette miju indiquent une raclne

Les degrs longs et , sans tre frquents (sauf a la fin de mot) dans les racines o ils alternent avec et et zro, se ren'nbsp;contrent; ainsi:

*sd-

lit. sd-mi je suis assis got. set-un ils se sont assis nbsp;*sd-

V. sl. saditi planter


*sed-

gr. 'S-o? sige got. sita je suis assis nbsp;*sod~

got. sat il sest assis


En tenant cpmpte de tous les degrs et des diverses foTToe^ des sonantes, on peut done trouver pour un mme lment mof'nbsp;phologique les aspects suivants :

De la racine 1kileu- entendre ;

e : 1kjeu- : got. hliuma oue , zd sraoman- oue . *1

1

kilew- : gr. v.'k(^F)oq, skr. (rdvah gloire x. l: 1ktlu~ : skr. (a^fraufit il a entendu .

*kjw- : sans exemple sur dans cette racine. o : 1kilou- ; skr. gugrotha tu as entendu .

*kilow- : skr. grdvah rsonnant, oue . : 1kju- : sans exemple sur dans cette racine.

*kjw- : V. sl. slava gloire , lit. r/oi/ (mme sens). zro :1kju- : skr. grutdh entendu , gr. xXutc;, lat. -clitus-*kjuw : skr. fugruve jai t entendu .

De 1sem- un, mme :

e : 1sem- (1em diphtongue) : gr. hq (st.;), ev, got. simle autr' fois .

*sem- (m consonne) : lat. seniel (?) o : 1som~ (^om diphtongue) : v. sl. sp-(sd) voisin ,nbsp;sam-(sdd-) assemble .

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ALTERNAJCES

*

som- (m consonne) ; gr. 6s*!;, got. sama mme , irl. som , arm. omn quelquun , skr. samdh mme .nbsp; ' sOm- : V. sl. sam mme , zd hama- mme .nbsp;zero ;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. gf arm. mi un .

; gr. a-(ita^), skr. sa-(kft') une fois , sm~ : gr. apia et -olim- (oiS-ajAs- pas un ), got. sumsnbsp;(indfini), quelquun ; v. irl. samail ressemblance (etnbsp;doute lat. similis), arm. ham--

-ter- des noms de parente :

*-ter- (er diphtongue) : gr. iiaTep, skr. pitar (vocatif).

. -ter- (r consonne) : gr. ^tarps?, skr. pitdrah pres '^'ominatif plur.).

-tr- (r diphtongue) : gr. warVip.

-tor- (or diphtongue) : gr. aTtarop.

gt;mbre,


-tor- (r consonne) ; gr. aTtarops?, skr. (tvAt-')pitarah qui pour pre (Yd Sanskrit atteste indirectement un ancien

-

' -tr- (r diphtongue) : gr. axatwp.

Zero ; nbsp;nbsp;nbsp;. gj.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;skr. pitffu (locatif pluriel).

*-tr- : gr. irarpiLv (gn. plur.), skr. pitr (dat. sing.).

formule gnrale :

He

() () zro

*^Slt pas a rendre compte de tous les types dalternances *^'^'6uropens. Soit en effet 1opposition de skr. ;

bi-bhar-mi je porte bhr-tdh port ,

^ Hii saurait sparer les oppositions parallles de skr. :

On

' ^ nbsp;nbsp;nbsp;(cf- gr. '(-0if;-ixi) je pose , (d)hi-tcih (c. gr. 0s-

pos ;

quot;-aTa-jxt je me tiens , skr. sthi-tdh se tenant (cf.

nbsp;nbsp;nbsp;(cf. gr. Si-Su-jjn) je donne , di-tih (cf. gr. Sai;

de donner .

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laS PRINCIPES DE LA MORPHOLOGIE

A 1t du Sanskrit lelatin rpond par d dsins fdc-t-us, std-tid, dd' tus. Soit encore lopposition de gr. ;

9p-iJ.x nbsp;nbsp;nbsp;op-pi9

on nen saurait sparer gr. :

(a;va)6Ti-[i.x

Done a ct du type gnral dallernances vocaliques :

zero

I. e{e) o() il y a trois autres types :

II. nbsp;nbsp;nbsp;e

III. nbsp;nbsp;nbsp;

IV. nbsp;nbsp;nbsp;d

OU, du moins, deux si 1on admet que, dans Ie type III, Ie typ manque par hasard, comme il est probable.

On peut illustrer ces types par des exemples tels que les sui'

vants :

gr-

^5yp,a

p(oyiJ.i;

^ay-TSva'.

II. j

l-O-lAl

(a(s-)-(i)'y.a

-TC

(

lat.

s-men

got. sai-so il a sem

lat. sd-tus

III.

lat.

d-num

dd-tus

IV.

dor.

Le fait dappartenir au type gnral dalternances, i, o,

OU a lun des types a voyelle longue essentielle (avec degr s) , a; a, 3; , 3, caractrise le sens dun lment morphologic'*^nbsp;au mme titre que le fait davoir telle ou telle consonne ou s*nbsp;nante; une racine *ugt;rg- *wr^g- (telle que celle du gr.nbsp;est diffrente dune racine *wreg-, *wfg- ; cest seulement aiquot;*nbsp;trieur de chacun des quatre types que lalternance a une valquot;*^nbsp;grammaticale.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Quand une sonante prcde la voyelle longue, le a du degl zro se combine en principe avec elle de la manire indicquot;*^nbsp;p. 92 et suiv. : ainsi le degr zro du suffixe de loptatif skr. '

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RACINES DISSYLLABIQtES 129

*'- 'tv;-, lat. -i- est skr. --, lat. -i~, v. sl. -i-, etc. ; et lon *plique de mme lalternance de :nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;//-

va/, nbsp;nbsp;nbsp;.

dragh-ma longueur nbsp;nbsp;nbsp;dirgh-dh long

draj- nbsp;nbsp;nbsp;daryy-

V. sl. dlg- (serbe dug)

une racine la forme gr. (F)pat.^'ai ne serail done pas PWtique.

^^evant voyelle, tombe suivant la rgie gnrale; de la la ^ pers. plur. skr. dd-d-ati ils donnent , v. sl. da-d-et ilsnbsp;^ iineront , et, sans doute par analogie de cette forme, skr.nbsp;^'d-tndh nous donnons , en regard de gr. 5(-5o-iasv (att. Si-S-est analogique).

L alternance :

les longues * et *lt;5 ont une autre signification que dans Ie type 'V) (), zro, est parallle a Talternance ;

01

ei

^ *eniple; et alors quil nexiste aucune racine de la forme

f-* *

Par

Parg

j to-^ t- nbsp;nbsp;nbsp;; etc,, une srie de racines se terminent

, OU par seulement ou par a seulement, ainsi gr. 0v;-(0w),

' 2) OW-, oa-, soa-, etc.

l^^^ uotable partie des racines indo-europennes comprend un es/^^^ de plus ; la consonne ou la sonante qui termine la racinenbsp;dune longue *a, * ou *, alternant avec *3; alors, ennbsp;Ulo '^ '^ue rgie gnrale daprs laquelle un mme lmentnbsp;pj.^'^l'ologique ne renferme pas deux ejo simultanment, si lanbsp;partie est au degr e ou o, la seconde partie est au de'grnbsp;et ^ t-a-dire a ici la forme *3 (qui tombe devant voyelle),nbsp;lei 1 ^ 6oonde partie est au degr e (ou 0) cest-a-dire si elle anbsp;lorrne * ou *d, la premire est au degr zro. Les ra-Port* oette forme sont dites dissyllabiques paree quelles com-Sojj/^ deux lments alternants ; inais la plupart deleurs formesnbsp;fait monosyllabiques. Une racine dont les consonnesnbsp;Meillet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;9

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[3o PRINCIPES DE LA MORPHOLOGI

sont p et ^ et qui admet une voyelle de seconde syllabe *, alternant avec * et *'i, peut se prsenter sous les aspects sulvants :

DEVAST CONSOSNE


DEVAST VOTELLE


*ptt2- {*pP- nbsp;nbsp;nbsp;[?])nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*pt-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(*pt-)

*pdt3- Cpt3- nbsp;nbsp;nbsp;[?])nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*pt-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cpt-)

*pt-

*pt-

*pt3- nbsp;nbsp;nbsp;*pt~

*pt3- nbsp;nbsp;nbsp;*pt-

Cette racine est en elfet atteste au sens de tomber . e/zro ; *pet3- ; *7iX-oiLai, do xso-oizat, !ieao5;j,at je 100'nbsp;berai .

*pet- : lat. pet. zro/e ; *pt- dans hom.nbsp;zroj : *pt- ; gr. ss-Tctw-xa, Tciw-oig.nbsp;zro/zro : *pt3- : sans doute dans skr. pati-tdh tomb )nbsp;i.-e * est bien reprsent en sanskrit par a (cf. gr.

*pt-; gr. Tvi-xx-d) je tombe .

La nasale infixe du type verbal skr. rindkti il laisse , linqu est intercale immdiatement avant la voyelle finalenbsp;racine, do un thme gr. siixva- (de *ptnd~'), indirecteni'nbsp;reprsent par Ie verbe en -oj irixvo) je tombe .

En grec, il y a une racine voisine a -a- final, celle de lAZ! je vole , dor. -uxa-v, -'ixx-(jc(5v ; mais, hors du greC) .nbsp;ny a que des formes monosyllabiques, skr. *pat-, ainsinbsp; il vole , comme gr. xax-o[j.ai, -icx-iJ.-r,v.

La longue finale nest par hasard pas atteste dans la raci e/zro : *pleth3- : skr. prathi-mcin- largeur .

*pleth- : skr. prdth-ah largeur , zd fraO-. o/zro : *ploth3- : v. sl. plosk (de *ploth3skos) large,

Af'

zro/zro ; *plth3- : pfthi-vi terre (litt. la large )lt; IlXaxawi (de VAaxa/yxi), celto-lat. Litavia, gall. Llydazv nbsp;morique , v. gall, lita-n large .

*ploth- : lit. plat-s large .

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RACINKS DTSSYLI.ABIQliES nbsp;nbsp;nbsp;I 31

Pith- : skr. pflh-h large et gr. xActTu?.

plth3- : arm. layn large , lit. splis-ti stendre .

Les racines dissyllabiques les plus nombreuses sont celles qui une sonante avant leur longue finale; elles prsentent unnbsp;^pect complexe par suite des formes diverses que' prend lanbsp;^^Hante et des combinaisons o elle entre avec 13. Quelquesnbsp;^^emples feront apparaitre cette varit :

Lacine 1pel3-, 1pl- emplir, tre plein ;

^/zro : 1pelg- ; skr. pdri-mo-n- abondance (avec l au lieu

'yp-ss).

pd- : got. fil-u beaucoup , v. irl. tl-o/zro : ^pol- : gr. roX-?, v. a^ngl. feal-a.

*ero/e : 1pl-: hom. '-TtXrjTo, skr. d-pra-t il a empli, lal. pl-arm. U plein .

^'-ero/ : 1pl- : vd. pa-pra il a empli .

: 1pl- : skr. pr-ndh plein , v. sl. pl-n (serbe '0) lit. pil -nas, V. irl. la-n, got, ful-ls (de 1fnl-nasi).

P^~ ' skr. pi-pr-ati ils emplissent (dou pi-par-ti il em-par analogie des racines monosyllabiques).

Pl- : skr. pur-uh abondant .

Pl' dans Ie verbe a nasale infixe skr. ppiAti il emialit , 1^aante a la forme breve puisquelle est spare de 13 par lanbsp;La racine ne perd dailleurs son 3 quen apparence; carnbsp;compris dans la voyelle longue qui suit linfixe nasal, et denbsp;dans les autres cas analogues cits plus bas.

ViW- engendrer, naitre :


ah


race (gn. jdnasah).


1

1gien9- : skr. jani-ta, gr. ysvi-Tup, ysve-T-i^pj 1^1- gini-

S\e-n- : gr. ysVc;, lat. gen-us, arm. cin naissance , skr.

1giOn- : gr. yi-yov-a (plur. ys-ya-p.v, daprs Ie type ((nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;skr. jajdna jai enfant ; yv-op, skr jdnah

1 (gn. jdnasya').

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i32 PRINCIPS DE LA MORPHOLOGI

zro/ : *gin- : gr. nbsp;nbsp;nbsp;et peut-tre skr.jna-tih parent

zro/ : *gin : gr. yvw-ts, frre , lette ^no-ts gendre got. kno-^s race .

zro/zro ; *gii}- : skr. jd-tdh n , zd :(a-t^ lat. {g)na-tus, et sans doute got. kunds.

*gin- : gr. nbsp;nbsp;nbsp;lat. gi-gn-, %\s.j-ajn- je suis n

got- samU'kuns (de *kuna^') (;.s-yv!c; .

La racine *g^en9-, ^gifi- connaitre ne se distingue de 1^ prcdente que par Ie sens; mais les formes verbales sont eOnbsp;grande partie empruntes au type *gin- et ne se confondent panbsp;avec les prcdentes; les formes homonymes ont t vitesnbsp;dans chaque langue :

ejzTO : *gien9- lit. ^n-klas signe . o/zro ; *gion3- : got. han-n il sait .nbsp;: gT. ysytova je fais connaitre , v. h. a. kumi brave ,nbsp;isL kcmn habile .

zroj : *g\n : v. h. a. knd-an : connaitre (v. h. a. ii r' prsente germ. *) ; sans doute skr. jhd-tum connaitre .

zro/ : *gin-: gr. nbsp;nbsp;nbsp;yi-y'm-cv.td, lat. (g)nd-sc, v. sl.

ti connaitre ; v. ^ex^e xmcL-samp;tiy quil reconnaisse .

zro/zro : *gi}~ : lat. (g)nd-rus, et sans doute lit. (pay^titdA^ connu , got. kun-^s-

*gn- : lit. ^in-ti connaitre, arm. can-awth connu'

Racine *g'^er^-(^g'rd-) avaler, engloutir : c/zro : *g'^erlt;i- : arcadien apj-Opsv (de *S=p-0p3v) gouffre gt;'gt;nbsp;lit. gr-ti boire .

e/zro ; *g^er- : arm. gn. ker~oy nourriture . /zro : *g'quot;r- : lit. gr- il a bu .nbsp;o/zro :nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;: gr. (3sp-c, gourmand , skr. gar-Ah

son , lat. Mr-dra, (carni~')uorus.

zro/zro : nbsp;nbsp;nbsp;gir-ifAh aval , lit, glr-tas i''

(Ie ppt- de gr. sgpuv reprsente gquot;'r-).

*g^rd- : gr. gapa-Opov.

*g'quot;r- : skr. gir-Ati il avale , v. sl. ^r-et il avale

: sbr. gpjati il avale (verbe a infixe nasal).

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RACISES DISSYLLABIQUES nbsp;nbsp;nbsp;l33

Racine *ten-, *tr- frotter, user en frottant :

^/zro ; *ter3- : gr. Tps-tpov, lat. tere-bra.

*ter- : lat. ter-.

o/zro : *tor3~ : gr. xjp-iJ.o; trou , v. isl. 'par-mr, v. h. a. intestin .

*ior- : gr. xop-? pergant . zero/e :nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;: gr. xp-g-xi?, v. h. a. dra-jan tornare .

zro/ ; *tr- : gr. xi-xpw-r/.w.

^ Zero/zro ; *tf- : gr. xpa-v-rj; pergant , v. sl. trti (serbe ^^^0 frotter .

*tr3- : V. irl. tara-thar tarire . tr- : V. sl. tr-g je frotte .

^ nbsp;nbsp;nbsp;; gr. xp-igu, lat. tr-itus-

Racine *pew3- purifier ;

^/zro ; *pew3- : skr. pavi-tram ce qui sert a purifier .

pew- ; skr. pdv-atc il purifie . a/zro : *pw- : skr. d-pav-i^uh ils ont purifi .

/zro : *pi4/- : skr. pav-dyati il purifie , m. h. a. vaewen-zero/zro ; *p- : skr. pil-tdh purifi , lat. p-rus. puw- : skr. pu-puv-uh ils ont purifi .nbsp;pu-, dans Ie verbe a infixe nasal skr. puhdti il purifie .

^^cine *g''''ey3, *g'^y- vivre ;

^/zro : *g'gy-- fiom. 3-op.a'. je vivrai .

Serbe

^^zro ; '^g'^oy-: skr. gdy-ah tat de maison , zd gay- vie , i] paix .

zero/g. *gylt;y^.- gr_ je vivrai , iA]yd-lus vie . *aro/ ; *g'''lt;iy-; gr. |3tw-va!.

zr

'at.

O'zro : *g'^l- : skr. ji-vdh vivant, v. sl. lit. gy-vas^

' ^i'Uos. g'^iy- : gr.

racines dissyllabiques se terminent ^ar leur voyelle longue avec a: il y a des racines du type ^-, il n y en

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i34 PRINCIPES DE LA MORPHOLOGIE

a pas du lype *petik-: *ptk- ou *pel3s-: *pts-. Les exemples quon pourrait allguer contre ce principe sont en gnral limits a unenbsp;seule langue et peu clairs.

Etant donn que *a, *, * ont la mme valeur que voyelle plus sonante, on doil sattendre a rencontrer des racines termincsnbsp;par voyelle plus sonante ; en fait on trouve des racines de lanbsp;forme : *petu- : *pteu-, par exemple celle du gr. .FeXu-tpsv enveloppe , lat. uolu- je tourne arm. gelu-m je lords , elnbsp;du verbe a intixe nasal correspondant skr. vpiti il couvre gt;nbsp;cest-a-dire indo-iran. *vf-na-uti. Llment *-eu- a Ie caractrenbsp;dun largissement (cf. p. i44 et suiv.).

Outre la complication de leurs formes, les racines dissylla' biques prsentent cette difficult que lusage de leurs degrs voca-liques a voyelle longue finale Iels que *gin- ou *g{n- dans la *nbsp;morphologie indo europcnne nest pas encore determine d'unenbsp;manire precise. Ge degr fournit notamment des aoristes telnbsp;que s'yvw, 5i(, ItXy) (dor. l-Cka, etc.), des parfaits comme vd-papra, paprau il a empli , hom.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vTXa|Av, etc. ; 6*

les cas a vocalisme r et o de noms racines au deuxime terme d composes tels que gr.

Les alternances qui viennent detre dcrites nexpliquent pa tous les cas quon peut rencontrer, mais elles sont les seules qu*nbsp;aient un rle dfini dans la morphologie indo-europenne. On unbsp;saurait par exemple rendre compte ainsi de gr.nbsp;ter , skr. an-amga il a atteint , irl. ro-anaic il a attaintnbsp;V. si. nesg je porte , lit. nes- je porte , etc., ou du restnbsp;ne figuren t que les formes *enh-, *nek-, *nok-^ cest-a-dire Ie j*^nbsp;de e, o, zro, avec des complications spciales; il est impossiblenbsp;dentrer ici dans Ie dtail de ces fails qui est infini. Quelq*'nbsp;oppositions comme celle de gr. '-epcev (glos par isigYjusv), Ie*quot;'nbsp;terreeldamp; skr. trdsati il tremble , gr. rpso) trouveront 1quot;^nbsp;explication dans la thorie des racines ; de mme que lon a e**nbsp;principe *gien3- et *ggn-, on a ici *Urs- et *tres-, avec un seul ^nbsp;actuellement prsent (cf. p. 129).

Une racinc k deux voyelles toutes deux au degr plein, conaui gr. y.Xij-, xoXo'jO- dSns -/.XsuQo;, i-xsXsuOo;, est chose excP

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VOTELLE A i35

^lonnelle et limite a une seule langue, contraire a lusage indo-uropen: skr. an-aniga peut tre ancien, gr. vyjvEYjxat a peu de chances de ltre, et lon sait que v^vs)'a est une creation ralisenbsp;par Ie grec a 1poque historiqe.

En tenant compte de Iequlvalence morphologique de % * de *e plus sonante, tablie p. 128 et suiv., on peut poser ennbsp;Pi'incipe que toute racine ou tout suEFixe comprend au moinsnbsp;voyelle alternante de la forme : e (ou ), o (ou ), zro.

La voyelle *a napparait gure que dans certaines conditions ^paciales, de mme quelle ne figure pas dans les alternancesnbsp;P- 123) :

Dans Ie langage enfantin, comme:

, gi'. TTa (c papa , lat. atta^ got. atta, v. sl. ot-tc pre, aite pre nourricier ; skr. tata papa , gr. rara, lat.nbsp;^ata, bret. tdd.

dans des mots expressifs comme : hakhati, gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lat. cachinn, etc.

Dans des mots isols et, par la mme, suspects detre des

^'^Pnints (en partie de date indo-europenne), comme :

faba^ V. sl. bob fve , v. pruss. babo.

^ barbaQe premier b, au lieu de f, par assimilation), v. h. a.

lit. har:(da, v. sl. brada barbe .

. far, farina ; got. barixeins dorge ; v. s\.brasrw nour-iture ;

^^Aucun de ces trois mots na de correspondant en indo-iranien, ^rttinien, ni en grec ; on rencontre pourtant a dans quelquesnbsp;*^ples attests en indo-iranien, ainsi :

Lr. hamsah sorte doiseau aquatique , lit. oie , v.

^ gans, lat. anser (forme rurale au lieu de *hanser), gr. gnit.

(de *y_av(3-ic).

'^^e *-a^ et non une nasale voyelle.

doute dans quelques dsinences, notamment celle de P^rsonne active du parfait au singulier *-a'. gr. Fooa, skr.nbsp;je suis , got. wait; cf. v. irl. cechan jai chant , qui

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i36 PRINCIPES DE LA MOBPHOLOGIE

4 A linitiale de certains mots : soit isolment, comme dans :

gr. syp?, lat. ager, got. akrs, skr. djrah champ, campagne

soit en regard de formes sans a, par exemple: gr. aaT'^p, aatpov et arm. astl astre ; zd star- toile )nbsp;vd. stf-bhih par les etoiles , v. h. a. sterna toile , et lat-Stella.

gr. feu , skr, dhah hois a brMer , lat. aestds,

rr.

Oap? clair , skr. idhmdh hois a bruler .

got. arms bras v. si. ramo paule (dont Iintonation suppose i.-e *ardmo^ : skr. rmth bras , v. pruss. irn^^nbsp; bras , avec *f, initial.

gr. ayxw, lat. ango, augustus, got. aggwus troit , v. sb gXk, arm. anjuk, skr. anihuh: v. si. (v)e^ je lie (qui suppose

Ge type dalternances *a: zro, propre a Iinitiale, se rencontre concurremment avec le type normal *e, *o, zro.

lat. augeo, got. aukan croitre , lit. augu je crois , skr-6jah force : skr. ugrah fort ; gr. a(F)?(j) je crois : skf-vavamp;kfa il a cru , got. wahsjan croitre ; gr. ocj^w, lib aukstas grand : skr. tck^ant- croissant ; cest-a-dirnbsp;*weg-(weh-'), *wog-(*ufoks-), *ug-(*uks-') : *aweg-, *awog-, *aug'nbsp;(^aweks-, etc.).

Lat. aures, irl. au, oreille , tarent. xrx (de *x'jsxrjc, ef-av0a sTSo? svwxco'j 'irxp AX/.j/av;, Hesych.), en face de la form a degr zro de v. si. us'i les deux oreilles , arm.

oreille , et de la forme a a- de gr. ojzxa (de Xjaaxa), et a de dor. f(f)axa.

Lalternance de V: zro qui figure a Iinitiale sans avoir rle morphologique ne se retrouve pas k lintrieur du mot: inbsp;rapprochement de skr. ydjati il sacrifie , istdh sacrifi nbsp;de gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; jai un respect religieux pour , qui supposera^

un *a alternant avec zro, est born a deux langues, ce qui lui ota priori toute certitude, et dailleurs il est peu satisfaisant pour 1nbsp;sens et nest pas recommand par une concordance de formes.

X

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ALTERNANCES CONSONANTIQUES nbsp;nbsp;nbsp;187

Alternasges gonsonantiques. Les alternances conso-'^ntiques nont pas de rle morphologique ; mas des variations forme des sonantes et des consonnes apparaissent dans lesnbsp;^^cines, les suffixes et les desinences.


Alternances des sonantes.

Sanskrit vdique, la finale du nominatif-accusatif duel ^^sculin a trois formes qui, dans les parties les plus anciennesnbsp;-^gveda, se rpartissent ainsi; -au a la fin de la phrase ou dunbsp;-av devant voyelle initiale dun mot suivant, -a devant con-iine ou sonante initiale dun mot suivant, soit : uhhhv agvaunbsp;quot; deux chevaux , ubhi, devdu les deux clieux a, ubhAnbsp; les deux faucons , ubha yamdu les deux jumeaux .nbsp;e alternance'est ancienne au moins dans les noms de nombre;

effet a vd. -a rpondent zd -a, v. sl. -a, lit. -u (de *-7z),

'w, lat. - (dans anib), 1autre forme -au,


pond,


-av a ses corres-


^nts dans v. irl. ddu, v. isl. tuau deux , en face de vd.

et de mme, si gr. o-/.vw et lat. . sont identiques a vd. astd huit , cest a vd. astdunbsp;que rpond got. ahtau, et Ie latin a trace de *w dans Ie


Wt'j hom. o'j), V. sl. dva;


ct


^riv

B,


octduos.


autres diphlongues, finales de mots, a premier lment long ^otent la mme alternance de longue plus sonante: longuenbsp;Le thme en -i- indo-iranien *sakhai- compagnon anbsp;. ^ oominatif skr. sakhd, zd hdxa ; en grec les nominatifs


(crit Ayjvw) et A-^tw du thme A-^toi- (vocat. A'/jts::) ot coexister. En regard de gr. ix^TYjp, lat. mater, arm.nbsp; mre , le sanskrit a mati etle lituanien mU.; en regard


(!

^etnbi,


L O xutv, le Sanskrit a eva, le lituanien s\ le latin flchit Wnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;olo- Llment snantique par lequel se terminent

it^^j^^PP*'Ongues (ou plutt certaines diphtongues) a premier l-^ finales de mots tait done sujt a manquer. lojj onante second lment de diphtongue a premier lmentnbsp;aussi sujette a manquer devant sonante ou consonnenbsp;(de *2^^ ^ot; les nominatifs skr. dyduh ciel, jour , gr. Ze;

et skr. gamp;uh boeuf , gr. go0lt;; (de *P(a?) sont


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138 PRINCIPES DE LA MORPHOLOGIE

Rccompagns daccusatifs skr. dyamp;m, hom. Zr;v, lat. diem et skr-gdm, dor. gv. Le thme *ri-, attest par Ie nominatif pluriel skr. rdy-ah richesses , a un accusatif singulier skr. rdfHnbsp;lat. rem (cf. p. 86 et suiv.). La desinence daccusatif plurielnbsp;qui est *-ns aprs voyelle breve, ainsi dans le dmonstratif crt-T-/;, got. ^a-ns, V. pruss. sta-ns ceux-ci , est seulementnbsp;dans les themes en -a-: skr. -ah, lit. -as (de *-05); de mme 1nbsp;Sanskrit a mdh lune, mois et le slave ms-ecl (mme sens) cOnbsp;face de lat. mensis et de gr. (gnit. lesb.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;supposapl

*p.;vtroc); le Sanskrit a mah chair en face de skr. mdriisd^ chair , v. sl. mes o, got. minis.

Quelques racines ont une alternance de 3y, i, i : , , ^ ainsi :

skr. dhdy-ati il telle , v. sl. doj-g je tette , got. daddj^quot;^ tter , avec degr zro *-3y-, car, avant ou aprs y, en syllabnbsp;initiale, i. -e. *3 est reprsent par a en indo-iranien.nbsp;skr. dh-nd vache nbsp;skr. dhdy-ase pour tter , v. h. a. td-an-skr. dhd-rh tlant , gr. 0y;-X'j; femelle , lat.

tter , Ut. (^pirm')dil primipare (se dit dune vache). skr. dhi-tah tt , lat. f-lius.

Ou encore :

V. sl. poj-p je fais boire .

skr. pay-dyati il fait boire .

skr. pd-ti il boit , pd-tram coupe a boire , lat. p-culd^'^ Ut. p-ta buverie , ol. irw-'. bois .

skr. pi-tdh bu , v. sl. pi-ti boire , gr. x-0i bois

Labscnce de la sonante dans *dh-, *p- sexplique par la br''**^ relative de llment sonantique dans une diphtongue a preii*^'nbsp;lment long (cf. p. 85 et suiv.).

A linitiale, le groupe consonne plus sonante consonne alt' avec la consonne simple, sans sonante:

skr. locatif iv en toi , gr. dat. loc. ac (de *-:Fci): skr.

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ALTERNANCES CONSONANTIQUES nbsp;nbsp;nbsp;1 Sg

atone te, v. sl. ti; accusatif skr. tvm, tvd toi , gr. os V i/e) : V. sl. te (cf. tvoji ton ), v. h. a. dih.

gr. (( gix gall, chwech (de *sweks), zd. xswa (de : sex, got. saihs (de *seks), skr. sat. (de *saks).

sytdh cousu , lit. sitas cousu , v. sl. siti (de*sjytt) coudre : skr. strani- fil , lat. siUus.

prdii centre , gr. ::psTi, xpo;, v. sl. proti-v contre : perse patiy, dor. gr. kov., %o;, lit. pas (de *pats').

Sot. hrkan briser , hrukans bris , lal. franco, fragilis ^ e bhrg-'), frg: skr. bhdjati il partage , bhandhti il brise ,nbsp;hekanem je brise (et gr. (pavstv manger .gt;).nbsp;skr. prathimdn- largeur , lit. plats large , gr. uXa-xXaT'J;, ()[Ao-)7cXd':Yj, v. sl. pieste paule : zd pa%ana-lendu , gr. xsTavvgt jtends , lat. patere tre tendu ,nbsp;petys paule .

'at.

gosier , v. b. a. querechela (mme sens), lit. garguliju des^ entendre un bruit du gosier , et dans gr. ydyypatva ;nbsp;. iots a redoublement, / a pass a des simples: arm. hlaneni

k-nfin dans les racines qui ont un redoublement intensif (com-P^'lant rptition de la sonante radicale), on rencontre des alter-lat nbsp;nbsp;nbsp;sonantes r, l, n : ainsi a ct de IV de gr. 'gpwv,

uorare, lit. grti (cf. ci-dessus, p. iSa), il y a / dans \amp;t. gur-

ePul (( il a aval , v. h. a. chela gosier , v. irl. altnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dvore , lat. gula, gr. y.a-^Xsi y.axa-xtvi Hes. Ces

proviennent de dissimilations ; par exemple un type *g^er-g'^er-e- est devenu *g'^er-g'^el-e-, et *g'^er-gr-e-'oitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*g^'en-gr-e- : r second lment de diphtongue a, on Ie

W- w nbsp;nbsp;nbsp;dans lat. vulgaire *cinque (fr. cinq'), soit

dou gnralisation de g au lieu de g' '^^'tains cas. Les alternances de r et l sont nombreuses, et

ijjj. autre traitement que r consonne, et Ie passage a n semble pour ce plionme un relvement trs incomplet dunbsp;gel^ palais; Ie traitement de la consonne iniliale dans irl.nbsp;ajjg h. a. chela, gr. ydYypaiva indique que la gutturale taitnbsp;Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et quil sest produit une dissimilation comparable

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i4o PnilSClPES DE EA MORPHOLOGIE

on en rencontre la mme o Ie redoublement intensif ne sest pas conserve, ainsi en regard de skr. (i-gir-dh froid , v. isl-hla (de *he-hl-an) geler , on a lit. sarnd givre , arm-safn Ie froid , v. isl. hiarn neige solidifie , et dautre partnbsp;lit. salna, v. sl. slana givre .

2 Alternances des consonnes.

Une initiale *s plus consonne (ou sonante) alterne souvent avec une consonne (ou sonante) ; ainsi:

*sp-, *p-skr. spdg- espion , zdspasyeiti il voit , lat. specigt; V. h. a. spehn observer : skr. pdcyati il voit .

*5t-, *t- : got, stauta je heurte : skr. tuddti il heurte 'h lat. tund.

*sk-, *k-: V. h. a. skeran tondre , v. sl. skora peau; lat. scortum: gr. y.zipu) je tonds , v. sl. hora corce , lat'nbsp;corium.

*sm-, *w-: V. h. a. smel:(an fondre : v. angl.

fondre , v. h. a. mal:( malt , gr. ij.XSw.

*szo-^ *zv-: gr. F^, gall, chwech six ; arm. vee six ; et, avec la forme a vocalisme zro, v. pruss. uschts sixime

En tenant compte de Talternance : *s- dja constate p. iSg, il apparait une alternance; *sweks (gr. T;), *seks (1*'nbsp;sex^, *weks (arm. vecy, dans un cas de ce genre, la forme com'nbsp;plte peut par hasard ne pas tre atteste ; on aper^oit ainsinbsp;moyen de rapprocher gr. ekzw je tire (avec esprit rude, magt;nbsp;sans F initial), lat. sulcus sillon (de *solhos) de lit. velk,nbsp;sl. vlkg je traine en supposant un ancien *sw- initial.

On a vu, p. io3, Talternance dutype^Otiv ; -/aiAai, lat. Lexemple nest pas isol; on retrouve, entre autres, gr.nbsp;face de lat. herl.

A la fm des racines, les occlusives sonores aspires alterne^ parfois avec des sourdes aspires :

*gquot;'h : *kh: gr. ovjS, ovu^zo;, lat. unguis^ v. irl. ingen ongl lit. nagas ongle , v. sl. nogti ongle ; skr. nakhdh, per^nbsp;naxun ongle .

*dh: *th : skr. ddha: dtha et, alors .

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ALTERSANCES CONSONARTIQUES nbsp;nbsp;nbsp;1 4 I

: *ph: skr. nSbhih nombril, moyeu de roue , v. pruss. ^^his (( nombril , lat. umbilicus, irl. imbliu: zd naf, pers. nafnbsp;Nombril ; Ie 9 de gr. ojj.saXs et Ie b de v. h. a. nabob peuventnbsp;^^poser soit sur *bh, soit sur *ph.

y a aussi quelques cas dalternances de sonores aspires et onores simples, ainsi *dh et *d dans skr. budhndh v fond , gr.nbsp;st\ec dh, et v. angl. botoni fond , avec *d. Dans unenbsp;de cas, skr. h rpond a un *g des autres langues :

ahdni, zd azom moi (nominatif) : gr. iyw, lat. ego, ?ot.

mahdm grand (acc. sg.): arm. mee, gr. ij.iyx^, got. Sibils^ lat. magnus, magis.

hdnuh menton ; arm. enawt, gr. yavu;, lat. genunus ^ got. kinnus^\^iM^l)

duhitd, g4th. dugida (a\QCgd issu de*ght, ce qui atteste la sonore aspire est indo-iranienne) ; gr. OuyaTYjp.nbsp;ans Ie nom du cceur , 1indo-iranien a une sonore aspire:nbsp;^ hfd- et zd ^rod~, skr. hfdayam et zd gdrdham, pers. dt (de

^'^ide


en regard de la sourde simple des autres langues ; arm. ' sl. srdice. Ut. sirds, gr. xotpst'a el z-^p, lat. cor, v. irl.

got. hairto.

sonore simple alterne parfois avec sourde, notamment d


line

avec

t ;

SziB- dizaine . skr. dagdt-, v. sl. deset-. Ut. dsimt.

1- tvrd ferme : Ut. tvirtas.

^ pibati il boit , v. irl. ibid, lat. bibit, thme de prsent ^^*'doblement de la racinenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vue ci-dessus, p. i38 (sur

^ P- 61, et cf. p. io3).

La nasale finale. En tin de mot, on observe souvent

entre des formes termines par une voyelle simple de cette alternance est Ie -v phelcystique de 1ionien-

Plus

Uiq^ , nbsp;nbsp;nbsp;M. ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

oans des cas tels que : l'pspe, ; scrti, Itov ; tos'!, xosCv ; dg j.' pirj^i.v; etc. La comparaison prsente souvent Ie casnbsp;fnies les unes termines par une voyelle, les autres par

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I 42 PRINCIPES DE LA MOHPHOLOGIE

Yoyelle suivie de nasale, sans aucune difference de sens. Alnsi aU datif instrumental duel liranien a -bya, et Ie Sanskrit -bhydni^

3' personne sg. active secondaire du duel, Ie Sanskrit a -tdw et grec -Tiv, tandis que Ie slave a -t ; a la personne de pluri*nbsp;active, lindo-iranien a -ma, et Ie grec -jxsv. Dans les cas de enbsp;genre, la nasale finale nest pas organique.

III. De la forme des elements morphologiques.

Les regies du vocalisme dterminent dja Ia forme des racin* et des suffixes indo-europens. De plus chacun de ces lment*nbsp;prsente des particularits.

^ I. Forme des racines.

a. II ny a pas de racine qui commence et finisse par occlusive sonore non aspire : *hheudh-, *gquot;'endh- etnbsp;existent dans gr. Ksasij.ai (de *lt;pyj[;.a!, cf. skr. bdhati *nbsp;observe de *bhaudhati, got. -biudan),nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(de *g'^'itdhds)

fsiSoiAai ; mais une forme telle que skr. gddati il dit exemple na pas hors du sanskrit de correspondant certain.

3- Une racine qui commence par une occlusive sonore aspi^ ne finit pas par une sourde, ou inversement : *bheudh- et *bhcf^,nbsp;existent, mais non *bheut- ou *teubh-. Toutefois, une racinenbsp;commence par n plus consonne sourde peut finir par une son*^nbsp;aspire, ainsi : skr. stighnute il monte , v. sl. stigng jir'nbsp;gr. aTst'xw, got. stdga je monte , v. irl. tlagu jevais

y. Une racine ne se termine ni par deux sonantes ni par consonnes proprement dites non susceptibles dtre spares P^''nbsp;une voyelle alternante (v. p. i42).

II


Aucune racine monosyllabique ne se termine par la voj*

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PORMK DES RACINES nbsp;nbsp;nbsp;143

Proprement dite t, o, zro ; une racine peut tre de la forme *ei-, ten-^ *pek'-^ etc., non de la forme *'e-, *te-, *pt-, etc. Si, commenbsp;Ie fait parfois, on tient pour une partie de certaines racines Ienbsp;^ des formes dites thmatiques telles que skr. vdh-a-ii il conduitnbsp;char pluriel vcih-a-nti, v. sl. vex_-e-t, pluriel ve^pt (cest-'dire *ve:(-o-nti), lat. ueh-i-t, ueh-u-nt (cf. gr. osp-s-re, 9p-s-;Avnbsp;Pour la flexion), la rgie subsiste, car il est vrai quaucunenbsp;^9cine verbale na la forme *1-, *t,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;etc. : on ajoutera sim-

P nient quil y a des racines dissyllabiques termines par e, o, ^ro. Dureste, quelle qualt t la nature de la voyelle thmatiquenbsp;pr-indo-europen, cette voyelle apparait dans des racines onbsp; ne saurait passer pour radicale, ainsi dans *^,3-, *gn- :nbsp;^ *' jnate il engendre , gr. eysveio; gr. yiyverat, lat. gignit',nbsp;*'- yvoq, skr. jdnah', etc.* Cet emploi du type thmatique est, ilnbsp;cst Vrai, exceptionnel; mais les racines a prsent et aoriste th-l^^^dques comme celles de Xemw, 'XtTov, admettent courammentnbsp;parfait, qui est une forme athmatique, gr. AeXoixa, XXstppai,nbsp;j. ^^''ersement, des racines qui fournissent un prsent athma-'Ue fournissent un aoriste a redoublement thmatique, ainsi skr.nbsp;^hndn tuant , hom. r.s.s'is.X't, en face de skr. hdnti il frappe .

^aste done probable que Ia voyelle thmatique sert dlment de ^^ation. Le cas des racines en *: V : *a * : *d, comme

7(0. nbsp;nbsp;nbsp;Jnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f

diff'^'' nbsp;nbsp;nbsp; f3TY);Ai (dor. taTagi): raxapiev,' Si'Swjju : Si'5o[Av, est

rent de celui des racines thmatiques, on 1a vu p. 129. a nombre des types possibles de racines monosyllabiques estnbsp;lots assez rduit ;

^^p-ah chaleur ; *ten-. gr. tsv-uv, lat. ten-re', *legh-

' . el 7 ^

Ct-ah tre couch

'h'oc.

^ Gonsonne (ou sonante) plus e (r tant le symbole de 1alter- o, zro) plus consonne (ou sonante) : *tep- : lat. Up-or,

got. lig-an tre couch , gr.

a


gr.


l^onsonne (ou sonante) plus e plus sonante plus consonne ;


skr. tarp-dyati il rassasie, il satisfait .


(on ^^oone (ou sonante) plus sonante plus t plus consonne xpr,(de*xp4y-3;).


5 nbsp;nbsp;nbsp;\nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Xnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

* nbsp;nbsp;nbsp; uertit ; skr. trdy-ah


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i44 PRINCIPES DE LA MORPHOLOGIE

4 Gonsonne (ou sonante) plus sonante plus e plus sonante pl*^ consonne: skr. tvef-dh agit, violent (de *twois-s'), gr.

A linitiale, chacune des consonnes peut tre remplace dan ces formules par *s plus occlusive ou occlusive plus s (ou Ie phO'nbsp;nme indiqu p. 70).

skr. tdks-a charpentier , gr. -rdy.t-wv-got. -skiub-an dplacer , v. sl. skub-g jarrache , skub-rs rapide .

Dans chacun des types, la consonne initiale peut manquef'

ainsi: *

'es- : skr. ds-ti il est , gr. j-xi, lat. es-t (cf. type 1).

*eus- : skr. f-ati il brle , gr. su-oi (de nbsp;nbsp;nbsp;plus ancie*'

*eus-), lat. r- (cf. type 2).

Dans tous les cas, les longues *d, *, *d en alternance avec ^ peuvent tre substitues k e plus sonante, suivant Ie prindpnbsp;pos p. 127.

En tant quelle soppose au sulBxe et a la desinence, la racio forme une unit, mais, considre en elle-mme, elle se laiss^nbsp;souvent analyser.

Ainsi gr. /Xit-), F-foXz-x, Fs.KT:-ig supposent une racio *welp-; mais Ie rapprochement de lit. vil-i jespre ,

esprance permet disoler un lment *wel- esprer dune manire plus gnrale, dsirer : lat. uelle, got.

V. sl. velti ordonner , etc. ; dans la racine *wel-p-, on di*' tinguera done une racine plus simple *wel- et un largisseW'^nbsp;*-p-; la mme racine simple apparait avec un autre largissem*nbsp;*d- dans gr. FXo-og.'M, hom. fko-wp. On na proprementnbsp;droit de parler dlargissement que la o la racine largi *nbsp;fournit a la fois des thmes verbaux et des thmes nominau^^'nbsp;autrement, il peut ne sagir que de sulTixes verbaux ou de si'nbsp;fixes nomlnaux. Mais il est impossible de faire un dpart exac^'

Certains largissements se rencontrent dans des sries de veri^^ de sens voisins, ainsi -t- dans :

1quot; lat. plec-t-, (am-)plec-t-or, v. h. a. fleh-t-an tressef y. sl. pletg je tresse ; cf. gr. irAx-co, lat. (du-)plex;

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FORME DES RACi:VES nbsp;nbsp;nbsp;145

^ got. fal-p-an plier , gr. (S(-)!caA-T-sj, (3t-)itXaquot;!o? ; cf, dans lat. (du-')pl-us, gr. (8i-)tcgt;v-slt;; ;nbsp;lat. pec-t- pec-t-en ; gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xtsi? (^pkten-); cf. gr.

arm. toison (de ?); lat. nec-t-,

(ga-)tvi-d-a (avec prtrit (ga-)wa-t), v. h. a. wi-t-u

quot; jelie .

qne nbsp;nbsp;nbsp;rcnferme un largissement *-ek-, avec alternances :

ombr. (tu-)plak double (de *plk-). d- des exemples cits ci-dessus est done au degr zro.

L largissement peut avoir e aussi bien que la racine ; mais la do nadmet quun seul e actuellement prsent (cf. p. 129).

(tt,

^ans les exemples i, 3 et 4, le groupe final h rvle la pre-tice dun largissement; car une racine ne se termine pas par occlusives non plus que par deux, sonantes.nbsp;oisque llargissement est un lment morphologique, il doitnbsp;*'Qtrer dans les regies gnrales du vocalisme et prsenter lanbsp;^'^yelle alternante e, o, zro. Et en effet, si Ton compare les racinesnbsp;et *pelt- et quon isole la partie commune *pel-, *pl-, on

ce que montrent les largissements de *ter- trembler 'Ost par skr. taralah agit, tremblant ) :

1, nbsp;nbsp;nbsp;: skr. tfprdh agit , lat. trepidus, v. si. trepetu trem-

* dt .

krs~ . gj. nbsp;nbsp;nbsp;chez Hesychius, lat. terreo.

tlp/^^'^' ifdsati il tremble , gr. Tpsw, horn. Tp-^pwv epi-ds du pigeon (de *trsrn ou *tr'srii).

nbsp;nbsp;nbsp;: gr. (o:-)Tpey.^s, zd twsaiti il tremble , lit. iris

'te .

tremble

tr,

'e?n- ; ''^nis-

De

gr. Tpp.w, zpiii.oq, lat. trem, lit. /nmi je tremble . (ou *trens-?') : v. si. Imp je tremble .

brie

dime, a ct de *preki- attest par lat. precis, procus, got. demander , v. b. a. fragln, v. si. prositi (mmenbsp;P On trouve lit. perm a je demande , v. h. a. fergn

P^ri^. .

' oiais nulle part on ne rencontre *perekc-

ombr. persclu precatione , qui semblent supposer ais mnbsp;Meihet.

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lts PRINCIPES DE LA MORPHOLOGI

Les racines indiquant des bruits et ayant une valeur expressii' se prsentent avec les largissements les plus varies, ainsi *kr-lat. coruos, cornlx, gr. y.pci^, xopwvyj, skr. karavah corneill *nbsp;(mot de lexiques), etc., frquent dans des mots qui indique*nbsp;des bruits tels que :

V. sl. krakati croasser , lat. crci, v. isl. hrkr corneill et gr. y.pa^), y.sxpaYi, y.pw^w;

V, sl. kricati (i crier , hom. xpfy.e et gr. y.pt^w, xs/piyst^? V. isl. hrika craquer ;

skr. krfati il crie , lit. krauki je croasse , v. sl.

corbeau , et gr. xpauyij, got. hrukjan croasser ;

lit. kranki je croasse ;

lat. cnp ;

etdemme Ie synonyme trs frquent aussi, dans gr. xXw'quot; V. sl. kliknpH crier , etc.

r

La racine indo-europenne nest done pas un lment ductible et fixe; mais il est impossible de donner une tho^^nbsp;complte de ses variations; on rencontre tous les cas intern^nbsp;diaires comprls entre les deux types extremes suivants ;

a. Elargissement dune racine au moyen dune sorte de fixe, ainsi largissement par *-s- de *kjeu- entendre

sl' Ce

skr. fru-}-tih obissance , zd srao-s- obissance slu-x- audition , sly-s-ati entendre , v. h. a. h!o'^

gef

couter a, v. sax. hlu-s-t oue , gall, clu-s-t lt;( oreille largissements rappellent les suffixes ; dans ce cas particulier'nbsp;nen saurait sparer la caractristique -s- des dsidratifs qmnbsp;examinee au cbapitre du verbe; la valeur dsidrative est snbsp;sible dans skr. prusHh obissance , par exemple.

(3. Simple communaut dinitiale dans des mots de sens sins; ainsi *st-, *t- dans une srie de mots signifiant appr^^^nbsp;sur, heurter :nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.r

lat. tundo et sUide, got. stautan heurter , skr. tudad heurte .

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REDOUBLKJIENT


i47


i6z~Wf et cijTca^s'. (glos par ppevtS, nbsp;nbsp;nbsp;w); lat.

^^^pre, stuprum;

tunjati il heurte , v. li. a. stoc Mton , lit. t:{giu quot;J claque , gr. a-6^w ;

gr. nbsp;nbsp;nbsp;arm. stipem je presse ;

S*quot;- lt;iTp.6(a, V. h. a. stampfOn frapper (la terre du pied); stigqan heurter , lit. stngtis rsister ;

^ 9utres encore.

L largissement *-eu- est particulirement frquent et impor- Ainsi, en face dune racine *ser- alteste par vd. sarat, il ^ coul et dontla forme radicale est purement aoris-on a obtenu un prsent indo-europen par addition denbsp;^ ' *^ans skr. srdvati il coule , gr. piu), et dans irl. sruairn,nbsp;. straimr courant , irl. sruth fleuve , etc. Le grec a


peut


gt; spvij;;.-, en face de hom. wp-co et depp/ (de *or-sma'). 11 *dnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^e forme non largie ne soit pas alteste ; ainsi

eu~ de skr. drdvati il court avec largissement i en

55, par *dr-em- (vd. dandramyale il court , gr. Bp5tp.5v, '-^psp-z)

Llar


et par nbsp;nbsp;nbsp;(vd. drdhi cours , gr. sSpav).


syllabi


'gissement par *-u- peut mme sajouter a une racine dis-


rique ; on nen trouve alors que la forme a degr zro. Gest

^i fiiiQ D-_ _ *


que r,


on a'^-zu' dans skr. jivati ilvit , v. sl. ^ivg je vis , g^ljnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et dans skr. jivdh vivant , v. sl. \iv, lit. gyvas,

foce nbsp;nbsp;nbsp;lel- ^'dos, OU dans skr. jjysati il dsire vivre , en

vie , V. sl. \iti vivre , arm. ham je vis , Y,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Sttav. En face de vs'pwv et de Y^pac, le grec a vpaup (ion.

1ave^j ni q^e le Sanskrit a jrvati il se consume et


lat.


Ces


qrie :^aurva vieillesse .


4t quot; elargissements sont une cause dimprcision en manire


^yfoologie^ car il est galement impossible et de les ngliger ^ foire une thorie exacte et complte.

tliii quot;'^Ploi


j^OUBLEMENT.


La seule modification des racinesqui aitun


Le nbsp;nbsp;nbsp;en morphologie est le rcdoublement.

et ^'lcublement ne consiste pas dans la reproduction pure P de la racine; cest un procd de formation qui com-


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i48 PMSCIPES DE tA MORPHOLOGIE

porte des formes dfinies, au nombre de deux, Ie redoublement intensif et Ie redoublement normal ; dans les deux, la racine nestnbsp;rpte que partiellement.

3c. Redoublement intensif. Le redoublement Ie plus compleb et celui qui a le sens le plus fort, est celui qui caractrise Is*nbsp;verbes dits intensifs et qui se rencontre aussi dans quelques norns-II comprend; iquot; la consonne ou sonante initiale de la racine 1nbsp;2 une voyelle; 3 la sonante qui suit la voyelle de la racinenbsp;ou il en existe une. La consonne finale nest pas rpte : unnbsp;racine *ter- et une racine *terp~ seront done redoubles denbsp;mme manire, *tor-tor-, *tor-torp-. Ce type nest largeroen^nbsp;reprsent quen indo-iranien, mais les autres langues en ont dnbsp;traces.

skr. j-huv-dnah appelant , zd 2pio-:(ao-mi jappelle i skr. vamp;r-var(f)-ti il tourne , 3' plur. vdr-vrt-ati;nbsp;skr. d-di?-te il montre , zd da-dis-t il a montr .

Le timbre de la voyelle de ce redoublement est difficile ^ dterminer; le grec a c dans T:opupio, piopixupu et x dansnbsp;(pai'vo), YxpyxipM, etc.; lo slave de v. sl. gldgoljg (sl. comm^^nbsp;*golgoljg) je parle ou de russe toro-tr-it' ich..

bavarder (sl. commun *tortorti) peut reprsenter on tt larm. cicalim je ris suppose *gioigi''l-, avec voyelle o (o^nbsp;dans le redoublement, dont le vocalisme a la forme de diphtong'*^nbsp;en -i- atteste par ailleurs ; la voyelle du redoublement tend so*nbsp;vent a reproduire celle de la racine.

Redoublement normal. Le redoublement ordinaire se cot^ pose de la consonne (ou sonante) initiale de la racine suivie d

lment vocalique (voyelle proprement dite ou sonante voye Llment vocalique est dordinaire *i ou *e :

.eW'

i, notamment dans des prsents comrae : skr. pi-ptlf' iplis , hom. rd-zlrrli-i; gnbsp;e : au parfait : gr. pt-piova, lat. me-min, vd.

jemplis , hom. ref-TcXij-p.i; gr. yt-yvoizai, lat. gi-gn;

(3' pers. duel moyen) ils ont pens ; lat. ce-cin, v. irl. ^ a jai chant ; skr. ja-ghana jai frapp , moyen ja-gbtt^gt; (nbsp;Tti-fata'., v. irl. (rojge-gon jai tu ; et au prsentnbsp;aussi de prtrit) : skr. dd-dhami je pose , lit. de-dtf v. sl-

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HEDOUBLEMENT lig

et, avec valeur de prtrit, v. sax. deda jai fait ; ie grec seul a prsenter i pour ce verbe: Ti'-O-fjp.t. II y a dailleurs sou-'^ent hesitation entre e et i; Ie vdique a si-sakti il snit aunbsp;^^gulier et sa-gcati ils suivent au pluriel, et cette dernirenbsp;rme rappelle laoriste grec k-cTtsQxi suivre .

P^o-gegoi^se ; lindo-iranien mme, o Ie redoublement par i et u racines a sonantes i et u est de regie, prsente skr. ba-bhva

^ Les racines qui comprennent les sonantes i et u sont sujettes ^ prsenter i et u dans Ie redoublement du parfait en indo-iraniennbsp;en italo-celtique ; Ie grec a e dans les parfaits XD.otira, itsxuarat,nbsp;Ie Sanskrit a i dans ri-rca il a laiss et w dans bu-bdhanbsp;quot; 'I a observ ; Ie latin a scicidi, mais sescidl; il a tu-tudl ennbsp;^^gard de skr. tu-tud jai heurt , mais il a aussi pe-puger anbsp;de pu-puger ; Ie vieil irlandais a calae il a entendu (cf.nbsp;gall. cigleu), de *kklowe, mais -roigu il a choisi , de

*les

il

^ Enfin, en sanskrit, les racines commengant par v ou y suivi ont souvent pour tout redoublement la forme vocalique denbsp;^ donante u, i', ainsi skr. u-vAca il a dit , plur. ch (denbsp;ucuh) a ct de vd. va-vaca il a dit . Ceci ne peut gufenbsp;pour une innovation indienne, bien quaucune autre lansue

11 n(r nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;unbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o

lie Ce procd.

Lans tous les types de redoublement, quand la racine a une

st devenu .

complexe, cette initiale tend a se simplifier.

*^tiale

O .

commence par consonne plus sonante, la consonne ^ figure dans Ie redoublement:

(, , nbsp;nbsp;nbsp; fu-frtva il a entendu , m. gall, cigleu, gr. -/.-xkijSt

gQj/ racine commence par une sifllante suivie docclusive, Ie et Ie latin redoublent au parfait Ie groupe tout entier ;nbsp;^kai-skai} il a spar et de mme lat. sci-cidt (avecnbsp;^fi'ie de s intrieur, comme dans steti).

Slffl,

skr

1 Sanskrit ne redouble que locclusive, les autres langues que

daccord avec

je me tiens , mals gr.

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i5o IRIJICIPES DE LA MOBlHOLOGIE

zd hi-stami (diffrent du Sanskrit), lat. si-st, v. irl. si-ssiurft J me tiens ;

skr, ta-sthima nous nous sommes tenus , mais gr. l-at*' lAv ; au perfectum Ie latin a ste-ti, daprs ce qui vient dtre dit-

Dans les racines commengant par une voyelle, Ie redouble-ment intensif conserve sa clart, mais se substitue parfois au re-doublement normal, ainsi 1aoriste gr. p-apev ajuster , arm-ar-ari jai fait , ou hom. X-:az il a cart , qui font partie du groupe, important en indo-europen, des aoristes th-matiques a redoublement; Ie redoublement normal k i ou e snbsp;rduit a son lment vocalique; ainsi i dans skr. iy-arti il ncitnbsp;en mouvement , en regard du prsent intensif dl-arti il *nbsp;met en mouvement , et e, qui se contracte avec la voyellnbsp;initiale du mot, par exemple, dans Ie parfait skr. dsa d nbsp;t , hom. il tait . Le type gr. oo-G)3a, crc-wica avenbsp;repetition dune occlusive terminant la racine parait se retrouvenbsp;en armnien.

Le redoublement indo-europen est un procd grammatic' employ soit pour renforcer le sens, soit pour marquer la rp'nbsp;tition ou la dure de 1action, soit enfin pour en indiquer lachv'nbsp;ment complet.

2. Forme des suffixes.

Ghaque suffixe sajoute a une racine ou a un thme dont 1 vocalisme est dtermin par la regie de formation du type; a''nbsp;le suffixe des noms dagents *-ter~ se joint a la racine au degr ^ nbsp;skr. nian-td celui qui pense , gr. Mfv-xwp, ou, dans les racinnbsp;dissyllabiques, a la racine a vocalisme e de Ia premire syllab nbsp;skr. jani-td celui qui engendre , gr. yevs-TOp, ysvs-xjp)nbsp;geni-tor', au contraire le suffixe *-to- de skr. ma-tdh pens ^nbsp;got, niunds et de skr. jd-tdh n , lat. nA-tus sajoute a ^nbsp;racine au degr zro (a double degr zro dans les racines disr^nbsp;labiques). Mais le thme tant une fois pos, le seul lb**nbsp;dont le vocalisme ait des alternances significatives pour la fle***^

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FOHME DES SUFFIXES nbsp;nbsp;nbsp;l5l

Flment prdsinentiel, cest-a-dire celui qui precede imni-*^iateinent la desinence ; il niinporte dailleurs nullement que eet clment soit un suffixe comme dans Ie cas de ycvitwp, ou lanbsp;^^cine comme dans 1:06^; Ia o il y a un sufExe, Ilment pr-pBixal est pos pour toute la flexion nominale ou verbale. Ainsinbsp;^ Sanskrit a : nominatif singulier jani-t, acc. jani-thr-am,nbsp;jani-tcir-i, dat. jani-tr-; Ie grec a : nom. vsvs-rwp, acc. ysv-avec variation de la prdsinentielle et fixit de la pr-stiSixale; de mme il y a alternance , , zro devant les dsi-^Qces zro, -x, -05 dansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r^y,zip-x, TOTp-?, mais t:x- reste

^^nstant. Les noms qui, comme vd. dSr-ti bois gnit.

Prin,


ont une variation du vocalisme de la prsufllxale pr-^^tent aussi des variations des suffixes, en Iespce addition dun ^*^xe *~en- (au degr zro), et par suite ne contredisent pas Ie

cipe.


ath,


^6s themes nominaux ou verbaux sont dits thmatiques ou

nratiques suivant quils se terminent par la voyelle e alter-


A nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;---- J-----------

^ avec o, OU par une consonne ou sonante; les tbmes ter-^'rgt;s par une voyelle longue *0, *e, * occupent une situation a Done 9p-, pepo- de gr. ^sps-xe, ippo-ijisv est thmatique,nbsp;^ontraire ^sp-de hom. ^p-rs est athmatique ; ^po-c est th-^^Ue, mais cojp est athmatique. Les langues indo-euro-^nes tendent a substituer des formes tbmatiques a de plusnbsp;)^nes formes athmatiques. Mais il est rare quune mme

Pce

au

^ati

ait eu, dslpoque indo-europenne, des tbmes de mme thmatiques et athmatiques; Ie cas de *bher-, pour lequelnbsp;^ prsent thmatique skr. hhdrati il porte , gr. oepst,nbsp;^rtnnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;arm. ber, mais aussi les

Port^* ^^timatiques vd. bharti il porte , gath. haril, quil 'b hom. (pp-, lat.yrt, est exceptionnel.

^istinction des types thmatique et athmatique est essen- ^ plusieurs gards :

Pla nbsp;nbsp;nbsp;les formes athmatiques, Ie ton se Iransporte a des

diirentes au cours de Ia flexion; ainsi il est sur linitiale dans skr. -mi je vais et sur la dsinence dans skr.

nous allons ; dans les formes thmatiques Ie ton a une


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i52 PRINCIPES DE EA MORPHOEOGIE

place invariable et nest jamais sur la dsinence, a moins qu celle-ci ne fasse corps avec la voyelle thmatique : skr. bhdratntnbsp; je porte , hhdramah nous portons , ou tudAmi je heurte gt;hnbsp;tudhmah nous heurtons .

Dans les formes athmatiques, la dsinence reste presqu toujours bien isole du thme; dans les formes thmatiques, nbsp;a souvent des contractions, ainsi Ie datif singulier de Tathnia'nbsp;tique skr. pitcir- pre est pitr-, mais Ie datif du nom tb'nbsp;matique indo-iranien *wfhi- loup est en zend vihrkai, cf. Hbnbsp;vilkui, gr. Xyxw, ou il est impossible de faire Ie depart entre 1nbsp;thcme et la dsinence.

V. Les formes athmatiques ont des finales en partie distinctes des thmatiques; ainsi en regard de la dsinence primairenbsp;de la iquot; personne sing, active de Tathmatique *es~ : skr.nbsp;v. sl. jesml, gr. elfzi, Ie prsent thmatique ^bherejo- a unnbsp;final; gath. bara je porte , gr. (fpo), lad. fer, got. haira,

De ceci rsulte que Ie type thmatique a en grande partie de mots a finales caractristiques, mais non des thmes et des ds*'nbsp;nences : dans des formes comme lablatif lat. lupod ou la *nbsp;pers. sg. gr. plpw, il ne saurait tre question dune analysenbsp;thme et dsinence. Lexistence de ces finales non analysables nbsp;t de grande consquence pour Ie dveloppement ultrieur d*nbsp;langues indo-europennes.

Les suffixes sont dits primaires ou secondaires suivant qn'*^ sajoutent a la racine ou a un thme employ dans la langue *nbsp;suffixe *-es- du thme skr. frdv-as gloire = gr.nbsp;est primaire paree quil sajoute a la racine *kjeu-, au contradnbsp;Ie suffixe i.-e. *-vejo- de skr. fravas-(t)ya- digne de gloire nbsp;secondaire paree quil sajoute au thme *ktlewes-. II est inesse**'nbsp;tiel que ce thme soit compos dune racine et dun ou plusie**'^nbsp;suffixes, comme dans lexemple cit, ou quil soit une simp^nbsp;racine : skr. pdd-ya- pdestre et gr. r:e'C-(*r,sh-yi-') o'ntnbsp;suffixe secondaire ajout au thhme*ped-, *pod-, de skr.nbsp;gr. Tioq, lat. ps. Par suite Ie dpart est souvent impossh*^nbsp;entre les thmes primaires, rattachs immdiatement a la racii*nbsp;et les thmes secondaires, tirs dautres thmes existant daps

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FORME DES DSISESCES nbsp;nbsp;nbsp;l53

Car, pour quun thme secondaire, comme skr. pddyah, derive dun thme a suffixe zro, puisse passer pournbsp;primaire, il sufit que Ie nom dont il est tir sorte de 1usage;

llimination de ces thmes-racines est Ie cas ordinaire, romme on Ie verra, p. 219.

3. Forme des desinences.

On observe des alternances vocaliques proprement dites dans ^^rtaines desinences, notamment celle du gnitif singulier : *-esnbsp;vat. Y jj(. Y. sl. -r), *-os (gr. -o?, lat. dial, -us), -s (lit.

skr. -h^ got. -s, ainsi dans Ie type lit. snas, skr. snh, got. ^^naus du fils , OU lat. mans, etc.). Lalternance ejo appa-dans la dsinence de i^personne plur., ainsi dor. -[jisg.-lat.nbsp;(de -mos).

klais des oppositions comme celles des desinences de 3' pers. sing. .

Active 'ti.

primaire *-ti : skr. -ti, gr. -v., lat. -t, v. russe -ti, v.

n. -ti

active secondaire *-t : skr. -t, lat. -d, gr. zro, v. sl. zro, rnyenne primaire *-tai : skr. -te, gr. -lai, got. -da,

*nyenne secondaire *-fe/o : skr. -ta, gr. -xo, lat. -tu-(r), ^0'Ombr. -te-r.

He


rcntrent pas dans les formules du vocalisme indo-europen.

^^st curieux du moins que la dsinence secondaire moyenne

f 1 alternance eto, et que la dsinence secondaire active soit la Ormp lt; ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

quot; a Oegre zero correspondante.


'len,


O' '11

Hnleurs, a la diffrence des racines et des suffixes, les dsi-


port^^* admettent les formes les plus varies ; elles peuvent com-Ifis prsence dune voyelle avec alternances, comme dans OU sans alternances, comme la dsinence du nomi-

? 1 nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;___ __ nbsp;nbsp;nbsp;___________


gt;Wen.,


pluriel *-es (skr. -ah, gr. -sc, v. lit. -es), ou se composer


act '^Ht dune voyelle comme la dsinence de 3' pers. sing, parfait : gr. -e = skr. -a] mals il peut galement ny


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I54 PRINCIPES DE I.A MORPHOLOGIE

avoir pas de voyelle proprement dite, comme dans la desinence du nominatif singulier skr. -h, gr. -q, lat. -s, lit. -s, ou dansnbsp;celle du locatif singulier skr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gr. -i. La dsinence peut

stendre sur deux syllabes, comme celle de 3 plur. act. *-entt (skr. s-dnti ils sont , dor. v-n, de *h-vni, got. s-ind)',nbsp;premire de ces deux syllabes comporte Ie jeu complet des alter-nances (voir cliap. v). Ailleurs, la dsinence est zro, commenbsp;dans des vocatifs tels que na-cep, Xuv.e, ou des impratifs tels que

ps.

La libert de forme des dsinences prsente avec la rigueur des regies relatives aux racines un contraste frappant.

Remarques gnrales sur les lmenls morpbologiques.

iquot; Les trois lments : racine, sufExe et dsinence, sont net' tement distincts les uns des au tres; deux dentre eux ont daunbsp;chaque forme grammaticale un vocalisme dfini, et 1un des troi*nbsp;reQoit OU peut recevoir a 1occasion Ie ton dont la place ^nbsp;toujours une valeur significative : ces particularits se congoiveO*'nbsp;dans une langue qui navait pas daccent dintensit, ou du moiu*nbsp;ou lintensit ntait quaccessoire, et dont Ie rythme tait quaU'nbsp;titatif et la prononciation unie ; elles seraient impossibles dans uunbsp;idiome o chaque mot aurait un fort accent dintensit qui md'nbsp;trait en vidence 1une des syllabes et lui subordonnerait 1nbsp;autres. II y a done accord entre la description phontiqr*nbsp;donne p. io6 et suiv. et la structure morphologiqie de lindu'nbsp;europen.

2quot; Alors que la racine smitique a en principe trois voyelles alternances, la racine indo-europenne en a au plus deux;nbsp;encore, dans les racines dissyllabiques, lune des deux voye^^*nbsp;est-elle ncessairement au degr zro. La racine et les alternaUCnbsp;de son vocalisme ont done dans Ie mot indo-europen unenbsp;moindre que dans Ie mot smitique; la prlixation obscurcir*^nbsp;par suite la racine indo-europenne, tandis quelle ne saurait eiU'nbsp;pcher Ie sujet parlant de percevoir nettement la racine smitiq^ nbsp;de la lemploi de la prfixation en smitique et labsence de

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ESPCES DE MOTS nbsp;nbsp;nbsp;l55

P^Ocd ea indo-europen. Dautre part, Tiado-europen, ayant dans sa racine moins de ressources dexpression que Ie smitique,nbsp;*'court dans une plus large mesure aux suffixes et aux dsi-^nces.

On ne remarque pas assez a quel point tout se tient dans la structure dune langue.


IV.


Des


DIVERSES ESPECES DE MOTS.


^ indo-europen a deux flexions distinctes : celle des noms et des verbes. Nulle part la distinction des noms et des verbesnbsp;aussi nette quelle Test en indo-europen. Le dtail des diffnbsp;^^ces entre les flexions nominale et verbale ressortira de Iexposenbsp; chacune. Les faits gnraux sont les suivants :

La flexion nominale et la flexion verbale ont une categorie ^'iniunej le nombre ; toutes deux ont les trois nombres : singu-pluriel et duel. Lemploi du singulier et celui du plurielnbsp;ppellent pas dobservations. Quant au duel, a en juger par


* indo *ltti,


iranien, les anciens textes des dialectes slaves et le vieil il tait de rigueur toutes les fois quil sagissait notoire-


^ent de


gt;s

On


V.


deux personnes ou de deux choses : sans doute vd. si. vltka, V. att. Auxd) ne signifient pas a eux seuls deuxnbsp;car le duel nexprime pas le nombre par lui-mme, et


dg POat employer ces formes sans les faire prcder du nom , ^otnbre deux que si les interlocuteurs savent dja quilnbsp;git de


deux loups ; mais dans ce cas, et naturellement


e O le nom de nombre deux est exprime, on ne ren-

. nbsp;nbsp;nbsp;/nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*.1

les


Oj, pas dautres formes que celles du duel; par suite ^^Sanes pairs sont nommes au duel, ainsi les yeux : skr.nbsp;si. oci, horn. Sajs. Le nombre duel est encore attestenbsp;nom et pour le verbe dans les anciens dialectes indo-


l.'^iens,


Iq on grec ancien (surtout en attique), en vieux slave, en


Oi,


il survit dans les plus anciennes formes du germa-


les


pour le verbe et le pronorn personnel, en vieil irlandais


noms.


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i56 PRINCIPES DE LA MORPHOLOGIE

La flexion verbale indique les personnes, celle qui parle, celle * qui lon parle, celle dont on parle : lat. dtc, dicis, dicit.

La flexion nominale indique Ie cas, cest-a-dire que les nom ont des formes diffrentes suivant Ie rle quils jouent ; il y nbsp;une forme pour Ie sujet ; Ie nominatif; une pour Ie complmentnbsp;direct: Vaccusatif (cette distinction du nominatif et de laccusatifnbsp;nexistant que pour Ie genre anim); une pour Ie' tout dont oonbsp;prend une partie : Ie gnitif; une pour Ie nom indiquant Ienbsp;OU Ie temps o une chose se fait: Ie locatif, ou do elle vieiit nbsp;lablatif; Ie datif indique a qui ou a quoi Faction est destinc, etnbsp;Vinstrumental avec qui ou avec quoi elle est accomplie ; Ie vocatijnbsp;dsignela personne qui est interpelle. II y a ainsi huit cas.

Les verbes sont done en indo-europen les mots dont la flexion indique la personne, les noms les mots dont la flexion indiqnnbsp;plus ou moins compltement Ie cas, definition toute formelle etnbsp;qui, on Ie verra, sapplique et encore dune manire incom'nbsp;plte a un moment transitoire du dveloppement de lindo'nbsp;europen. Lemploi et Ia valeur de ces deux espces de mots nnbsp;se laissent pas rsumer en une dfinition, et ressortiront denbsp;usages qui seront analyss dans les chapitres suivants. On p'^*nbsp;dire seulement iel que Ie verbe indique un proces, et Ie nottnbsp;une notion (Ie nomdsigne un tre, un objet, une qualit, etc-)'

Certaines formes nominales apparliennent a des thmes ver' baux : ce sont les participes; elles prsentent Ie sens propre dnbsp;ces thmes, mais rentrent dans la dfinition gnrale des nonr'nbsp;Les participes ne sauraient tenir dans la phrase la place do''nbsp;verbe a forme personnelle : la sparation davec Ie verbe est dof*'nbsp;justifie mme au point de vue de la structure gnrale dnbsp;phrase.

Outre les cas, les noms distinguent par la flexion Ie anim et \e genre inanim.

Le genre inanim est dit neutre; il est caractris par certai dsinences, par un certain vocalisme de la prdsinentiell t-peut-tre aussi parfois par une certaine place du ton); ainsi If*'

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ESPEGES DE MOTS i57

(iliu-d se distingue de aliii-s par la desinence, gr. nbsp;nbsp;nbsp;se

^stingue de /jSiwv par Ie vocalisme de la prdsinentielle, etc. sens propre du neutre se volt dans les dmonstratifs commenbsp;id ceci , OU les adjectifs pris substantivement, commenbsp;aliud autre chose : Ie neutre sert pour les choses et nenbsp;^signe (jgg personnes quautant quelles ne sont pas envisagesnbsp;'^Ottirne personnes, ainsl lat. mancipium esclave ; il est aussinbsp;^iploy dans les diminutifs, ainsi gr. avSpiov, diminutif de av^p,nbsp;gaitein chevreau , diminutif de gaits chvre , v. pruss.nbsp;^osistian chevreau , a ct de wosee chvre .

Le genre anim comprend deux sous-genres : Ie masculin et Ie La distinction du masculin et du fminin ntant pasnbsp;fprime par la flexion, nest pas homogne avec celle du neutre :

les types de suhstantifs admettent indiflfremment les deux genres masculin et fminin ; ainsi les mots -jcar^p et p.-^TT,p nontnbsp;dans leur forme qui fasse reconnaitre dans lun un masculin,nbsp;1autre un fminin: ita-v^p est reconnu pour masculin a cenbsp;il est prcd de , p.-vTjp pour fminin a ce quil est precedenbsp;y V Dans les adjectifs, le fminin est caractris par un suffixe,nbsp;au thme masculin skr. sdna- ancien , lit. sena-^ gr. Ivs-'^Ppose un thme fminin skr. sdna-, lit. seno-, gr. eva- : unnbsp;^^bstantif masculin est celui qui demande la forme masculine dunbsp;enie de ladjectif qui sy rapporte, un substantif fminin celuinbsp;'l'ii demande la forme feminine du thme de ladjectif. La dis-du masculin et du fminin appartient done dune part k lanbsp;, orie de la formation des themes nominaux dadjectifs, de lautrenbsp;^ syntaxe, tandis que le neutre relve de la dclinaison, toutnbsp;^onaportant aussi laccord de ladjectif et du substantif.

'eoB-6; indique a la fois le gnitif et le singulier, -uv de ^oS'tv a la fois le gnitif et le pluriel; -i dans skr. pad-i

trait caractrlstique de lindo-europen est que les cat-grammaticales ny ont pas chacune une expression propre j ^^^le ; il ny a pas comme en turc, une marque du pluriel, anbsp;^fl^elle sajouteralt la naarque ducas (et du genre) pour les noms,nbsp;1 personne et des autres categories pour les verbes: ainsi -cc

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t58 PRINCIPES DE LA AIORPIIOLOGIE

dans Ie pied est la marqu du locatif et du singulier, -su dan* skr. pat-s dans les pieds la marqu a la fois du locatifnbsp;du pluriel, etc. De mme pour les verbes, -ti de dor.nbsp;(=ion.-att. -5'. de xtGrjai) indique a la fois quil sagit dun sin'nbsp;gulier, dune 3 personne, dun actif (non dun moyen) et dunnbsp;prsent (non dun imparfait). La valeur dune forme flcbisnbsp;indo-europenne est done multiple, et ce nest quepar abstractionnbsp;quon peut lanalyser; il ny a de marque gnrale ni du noUinbsp;OU du verbe, ni du singulier, du pluriel ou du duel, ni du nonH'nbsp;natif, de laccusatif, etc., mais seulement des marques du nonai'nbsp;natif singulier masculin-fminin, du nominatif-accusatif-vocal'^nbsp;singulier neutre, du gnitif pluriel, etc., et encore ces marqunbsp;different suivant que Ie thme est thmatique, athmatique, etc-

Ainsi Ie mot indo-europen est un objet tres complexe : 1^ lments qui servent ci 1expression du sens et ceux qui serveU^nbsp;a 1expression de la forme grammaticale y sont intimement uoinbsp;et, par Ie jeu des allernances vocaliques et des variations efnbsp;place du ton, stendent sur toute la longueur du mot ;nbsp;mme temps les lments grammaticaux expriment a la foisnbsp;sieurs categories; dans vd. daru bois , gn. -abl. sg. dri}^^nbsp;ce qui exprime Ie sens de bois et ce qui exprime les cat'nbsp;gories de nombre (singulier), genre (neutre) et cas (nominatif'nbsp;vocatif-accusatif et gnitif-ablatif) se trouve rparti sur toutnbsp;ltendue de ces deux formes; tout y sert a la fois a indiquer fnbsp;sens de bois et chacune des categories. Lindo-europen offrnbsp;ainsi Ie cas Ie plus complet de ce type linguistique ou lexpressiot'nbsp;du sens du mot et celle des categories grammaticales, se pntreU^nbsp;mutuellement ou mme sont simultanes, type quon nononunbsp;Jexionnel.

Toutefois, a travers Ie type indo-europen, si compltein*' flexionnel, on entrevoit encore un type tout autre, a foriunbsp;peu OU pas flchies, et dont les premiers termes de composs, f*nbsp;formes de nominatif-accusatif neutre, les vocatifs de genre aniuinbsp;une part des nominatifs de genre anim, les pronoms personnelnbsp;les noms de nombre de cinq a dix sont des rest*nbsp;(v. p. 119 et suiv.).

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ESPECES DE MOTS iSg

De plus, en dehors des verbes et des noms, qui constituent deux grandes classes de mots flchis, 1indo-europen a desnbsp;ots mvariables, dont beaucoup semblent tre des formes fixesnbsp;isoles de mots anciennement flchis, mais dont une part aussinbsp;compose de formes qui nont sans doute jamais eu de flexion.

Des adverbes, indiquant diverses circonstances de lieu, de ^rops, etc,

Tcspa-t, ion. att. -sp'jas, arm. heru, m. h. a. vert, v. irl. (pnn-')urid ab anno priore ; skr. parut 1an dernier nbsp;(locatif a dsinence -i dans les premires langues, a dsinencenbsp;*ero en sanskrit, dun compos *per-ut~ lautre anne , cf. skr.nbsp;P^irah loign, de la-bas et gr. Fx-olt;; anne ).

skr. afifi en face, devant , gr. vtc, lat. ante, localif en -i ^'*1 thme *ant- dont Ie gr. a'r.x prsente laccusatif.

conserve dans zd k o mais gnralement largi par lment de formation; vd k(i)v-a o , skr. k-hanbsp;plus ancien *k-dha'), gath. ku-da, v. sl. k-de, ombr.nbsp;P^^'fe (et lat. ubi) o? lit, ku-f, arm. u-r o? .

Les adverbes de cette sorte sont nombreux dans chaque mais peu se retrouvent identiques dans plusieurs etnbsp;Puvent tre attribus a Tindo-europen.

hes prpositions et prverbes, comme : prd, v, sl. pro, lit. pra-, got. fra-, v. irl. ro, lat. pro-,nbsp;(il y a aussi une forme a ; v. sl. pra- (en composition),nbsp;pro, gr. Tcpw-, etc.).

ce^*? cours du dveloppement des langues indo-europennes, aiunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tendance a se grouper soit avec Ie nom,

^ Sc- ~pb ob\j.m OU IXiG; iip, et on les appelle alors prposi-OU avec Ie verbe, ainsi gr. icpotppw, et on les appelle alors ilsnbsp;nbsp;nbsp;nbsp; mais, en indo-europen, ils taient des mots distincts;

i[ nbsp;nbsp;nbsp;groupaient intimement ni avec un nom ni avec un verbe;

'=eUe

apposition (v. chap, vu); les anciens dialectes indo-ira-ger^** langue homrique etlionien, Ie baltique, Ie celtique, Ie ^Snique et aussi Ie latin ont conserv de nombreux restes denbsp;indpendance, ainsi 7:pi S ;v.-^x sa chez Homre, A 208,

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i6o PRINCIPES DE LA MOHPIIOLOGIE

OU sub uos placo en ancien latln, k ct de supplico uos. Les trois places possibles de icpo;: isol, appos a un nom, appos a unnbsp;verbe, se voient dans ces vers dHomre :

E 632 Tov xal TXt)usXp.o; itpsTspog xpo? p.i36v e(f)encsv a celni-ci Tlepolemos Ie premier dit une parole

E 274 nbsp;nbsp;nbsp;amp;lt;; 01 TOiauxa Ttpo? i'AXrjXooq aypsuov

ainsi ils disaient de telles choses les uns aux aulres

E 276 Tcv Ttpxepo; zpolt;y(f)et7:e Auxaovo; nbsp;nbsp;nbsp;uto?.

a celui-ci Ie brillant fils de Lycaon dit Ie premier

Par un dveloppement qui sest produit de manire parallel*^ et isolment dans toutes les langues indo-europennes, ces rootnbsp;dabord indpendants, et tout au plus apposs, ont t rattachenbsp;soit a un nom, soit 4 un verbe ; Ie type de construction du vernbsp;E 682 a ainsi t limin tandis que les deux autres subsistaiefitnbsp;en sisolant lun de lautre.

Les prepositions et prverbes, comme les adverbes, sont moins en partie des formes fixes de noms plus anciennemeo*'nbsp;dclins.

3 Des particuUs comme skr. ca, gr. lat. que et skr. nc, v. sl. ne, lat. ne(jqu) nepas .

Les particules ne sont pas des formes flchies ; elles seroP*' tudies ici a la suite des noms, dont leur emploi les rapprocb-

Dune manire gnrale, 1indo-europen ne distingue lt;1'* deux grandes classes de mots: les noms et les verbes- Les roo^nbsp;invariables servent parfois a unir des elements juxtaposs daPnbsp;la phrase, comme skr. va ou , lat. uesouvent, ils apporte**'nbsp;a un mot voisin un renforcement en ajoutant une nuancenbsp;sentiment ou une prcision de sens ; mais ils ne servent jaoa*nbsp;a caractriser des formes grammaticales ou a exprimer des rapnbsp;ports syntaxiques et ne font a la flexion aucune concurrence-

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CHAPITRE V LE VERBE

A. Gnralits.

Pour se faire du systme verbal indo-europen uneide exacte, l^aut dabord oublier la conjugaison, telle quelle apparait ennbsp;en germanique, en baltique, en slave, en armnien, en grecnbsp;^tioderne, etc. ; seules les formations homriques et vdiques ounbsp;^^estiques ont conserve ou laissent entrevoir les traits essentielsnbsp; Ce systme.

En latin par exemple, un mme thme fournit dune part Ie me du prsent aviO, amas et celui du parfait amaul denbsp;: il y a une conjugaison de amare dont toutes les formesnbsp;coiimandent les unes les autres ; tant donn amat, on peutnbsp;crminer, sauf anomalie, les autres formes du verbe.

, En indo-europen, au contraire, chacun des themes verbaux indpendant de tous les autres. A la racinenbsp;nbsp;nbsp;nbsp; laisser,

paf exemple se rattachent les thmes suivanls attests par ccord de deux lang ues au moins :

En thme paroxyton, a vocalisme e de Ia racine, indiquant P^'ocs qui se dveloppe, *lik''''e- : gr. Xefestv, Xsraw, lit.nbsp;quot; je laisse (avec dplacement de 1accent), got. Jeihvjanbsp;quot; jc prte .

^ En thme oxyton, a vocalisme zro de la racine, indiquant . Pi'ocs pur et simple ou parvenant a son terme, *lik^-: gr.

IXtu =arm. elikh il a laiss =rskr. class, aricat il

' , V. h. a. liwi tu as pr t . A. Meillet.

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i62 L VEnB

3quot; Un thme a nasale infixe, encore athmatique en indo-iranien : skr. rindkti il laisse , rincdnti ils laissent , devenu thmatique dans lat. lin^u et v. pruss. Q)o)linka il reste ; cenbsp;thme semble indiquer Ie commencement du proces.

4 Un parfait indiquant Ie procs accompli: gr. bsXircx, skr. rirca jai laiss ; cf. got. laihw.

5quot; Un thme de causatif a vocalisme radical o et suffixe *-ye' (ou *hik^-cye- (*lo-ikquot;^t-') : skr. recdyati il fait laisser w ; cf-V. isl. leigia louer et lit. ]aikyti'lt;.lt;. tenir cest-a-dire fairenbsp;rester .

Aucune de ces formes ne suppose 1existence des autres, et a ct delles il a pu et mme du en exister plusieurs qui ont dis'nbsp;paru OU qui se sont maintenues dans une seule langue, commanbsp;par example celle que reprsente skr. ricydte il est laiss ,nbsp;les dsidratifs reprsents par skr. reksyate il laissera et pafnbsp;gr. hst'iu, formes rgulires qui ne dmontrent pas lexistencenbsp;dun mot indo-europen particulier, et supposent seulemef^nbsp;lexistence dun type de formation.

Les formes verbales secondaires, tires de mots existant dan la langue et non pas rattaches directement a des racines, nm^nbsp;done quun seul thme; ainsi Ie verbe dnominatif (cest-a-dmanbsp;derive dun nom) skr. namas-yd-ti il adore na que Ie tbmnbsp;de prsent, et la conjugaison complte que prsente un dnom*'nbsp;natif comme gr. tiJ.aw, aor. xigrica, parf. xxi;xr)xa, etc., est unnbsp;innovation hellnique. Par suite, la formation de thmes autrnbsp;que celui du prsent dans les verbes dnominatifs rsulte de dv'nbsp;loppements indpendants des diverses langues, et en effetnbsp;forme de ces thmes diffre de 1une a lautre; lat.nbsp;plantaui; got. salbo joins , salboda jai oint ; lit. pdsaW

je raconte , pdsakojau jai racont ; v. sl. dlajg je fais dlax j'ai fait; arm. yiisanijespre , yiisacay jai espr nbsp;irl. marbaim je tue , ro marbus jai tu ; etc.

Les thmes indo-europens dits temporels nexpriment P* proprement Ie temps ; un thme de prsent grec indique Ienbsp;qui dure, un thme daoriste, Ie procs sans consideration de durnbsp;un thme de parfait, Ie procs accompli; et, a eet gard, 1

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THEMES VERBAX l63

THEMES VERBAX l63

^sprsente en gros ltat indo-europen. Dans la mesure o Ie Ifinips est exprim, cest par la flexion et, dlalectalement, parnbsp;' augment: Ie thme de gr. Xsi'itu et de lgt;.t::ov est Ie mme ; mais


indique Ie prsent, et IXemsv Ie pass. La valeur des themes quot; temporels indo-europens est done semblable a celle desnbsp;* aspects slaves, non a celle des temps latins.

Enfin une racine indo-europenne nest par elle-mme ni transitive ni intransitive, et les themes verbaux qui sy rattachent admettent les deux valeurs: gr. signifie je tiens, jai ,nbsp;t'aais aussi je me tiens dans /.axwi syui je suis mal ; fipunbsp;signifie je porte , mais Siafipio je suis diffrent (littrale-*tient je me porte diffremment ), et de mme lat. fer etnbsp;; lat. norte id signifie tourne ceci , mais wrte hdcnbsp;quot; tourne-toi de ce ct ; lit. J'k signifie je laisse , maisnbsp;je reste ( je suis laiss hors ); skr. vcihati peut senbsp;'faduire galement par lat. uehit (aliquid) et par uehitur ; got.nbsp;par vtir (quelquun) et se vtir .

B. F


ORMATIOX ET VALEUR DES THEMES VERBAUX.

i Themes dits temporels.

_*^as; (jgg thmes de prsents, les uns se rattachent a des les autres sont drivs de noras ou dautres thmesnbsp;Mais, si la plupart des types de formation ne fournissent

^ Les types du prsent-aoriste, qui indiquent un procs, sont j, ^at's. Les dsinences, les formations de participes, Ie jeu du voca-*Jhe sont les mmes dans tous ; ils diffrent seulement en partienbsp;^|'i^nt que Ie type est thmatiqueou athmatique. Entre Ie prsentnbsp;aoriste, la diffrence nest pas dans la nature du thme ; onnbsp;prsent un thme qui admet a la fois les dsinences pri-et secondaires, aoriste un thme qui admet seulement lesnbsp;^'^ences secondaires (v. ci-dessous 1tude des dsinences).nbsp;themes daoristes se rattachent tous directement a des

Pas


aoristes, en revanche, les formations qui fournissent des

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164 LE VERB

aoristes, a Iexception dune seule, fournissent aussi des presents. Laoriste est tres souvent une formation radicale sans aucun suffixe.

Une racine donne ne comporte pas tons les types de formation, mais elle en prsente presque toujours plusieurs.

I. Thmes de prsents et daoristes a suffixe zro. Ainsi quon doit Iattendre, ces thmes notent, sans aucune nuancenbsp;spciale, le procs indiqu par la racine. La valeur de prsent onnbsp;daoriste apparait dans des conditions differentes suivant que lanbsp;racine est monosyllabique ou dissyllabique et quelle fournit unnbsp;type thmatique ou athematique.

a. Type athfnatique. Le type athematique nest representc dans la plupart des langues que par peu de verbes, et lenbsp;exemples en sont dautant plus nombreux dans une langue qunbsp;celle-ci a un aspect plus ancien; ainsi le vedique en a plus qunbsp;le grec, et le lituanien, si archaque a plusieurs gards, en a rela-tivement beaucoup, surtout dans les vieux textes (des xvi' elnbsp;XVII' sicles).

Le cas des racines monosyllabiques et celui des racines dissylla' biques diffrent beaucoup par le sens et par la forme.

a. Racines monosyllabiques. Si la racine indique un procs q* dure, on obtient un thme de prsent qui admet 1indicatif anbsp;fois les desinences primaires (type grec en -gt) et les dsinence*nbsp;secondaires (types grecs en -v ou -a) : ainsi gr. r,gi,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Si

racine indique un procs pur et simple, sans dure, le thc^ nadmet dordinaire que les desinences secondaires a 1indicatif inbsp;cest un aoriste ; tel est le cas de skr. astham = gr. jenbsp;suis mis debout, je me suis arrt . Quand le thme a sufB^nbsp;zro a la valeur daoriste, on obtient le prsent en recourant hnbsp;autre formation, notamment k la racine avec redoublement, aicnbsp;skr. dddhami je pose , gr. {Qijgt, etc., en regard de skf-ddham jai pos , gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;arm. ed a il a pos .

II arrive que le prsent et laoriste qui rendent un mme sci* appartiennent a des racines diffrentes, 1une durative, Tauhnbsp;exprimant Faction pure et simple: ainsi la racine durative denbsp;Mmi a je mange , horn. ISgsvai et de arm. utem ne fournit lt;1^

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THEMES VERBACX nbsp;nbsp;nbsp;l65

*ies presents ; Iaoriste correspondant est exprime par des racines Riverses: en Sanskrit par a-ghah il a mang , en grec par e-ipays,nbsp;D armnien par e-ker. La racine *es- exister fournissait unnbsp;prsent (et un parfait), mais pas daoriste, et cest ce qui faitnbsp;^rie Ton a recouru dans une large mesure a *hhew3- ; skr. cihhiitnbsp;quot; d a t , V. si. by ttbyst, lat. fuit, etc. La racine *et- aller nbsp;fournissait pas daoriste, ni sans doute de parfait, dou ennbsp;8''ec i^Xv et horn. slXriko'jQx en face de sljv.t, en slave Hd tantnbsp;ll en face de jidg (ancien jdg') je vais, jirai .

Exemples de racines duratives fournissant des prsents :

*/- : skr. mi je vais , itndh nous allons , ydnti ils , dyam jallais ; gr. slj/t, g.vr, lit. eimi je vais ;nbsp;iSj it, mms, itis.

*es-, *s- : skr. dsti il est , smcih nous sommes , sdnti quot; 'Is sont , dsam jtais ; gr. eqj,'. (lesb. eixpii), sv., eh'. (denbsp;attest en dorien; ancien */;vc) ; v. lit. esti, v. sl. jesm (plur.nbsp;^Pt ilsquot; sont ); lat. est, sunt; got. ist, sind-

*id-, *d-: skr. ddmi je mange , lat. st ( attest par des *'inoignages de grammairiens), lit. dmi je mange , st(i) ilnbsp;^ange ; v. sl. jamt, jast ; traces isoles dans rinfmitif hom.nbsp;et lancien subjonctif, qui a pris valeur de futur, lo-o-iAat,nbsp;iS-vT- c( dent ; arm. iitem suppose *d-mi.

*bher- : vd. hhdrti il porte , lat. fert, hom. fpte ; Ie type ^^'iuatlque est plus ordinaire : gr. lyspo), etc.

bici-: skr. (te il est couch , zd sate gr. xeirsu.

; skr. vaste il se vt , zd vaste = gv. Fotci'..

Exemples de racines fournissant des aoristes:

^tha-, *sth3- : skr. dsthdt il sest tenu , moyen asthila; gr. (dor. eara).

dh-, *dh3- ; skr. ddhat il a pos , moyen ddhita ; arm. ed

a pos ; gr. sOep.ev, iOexo.

d-, *d3-: skr. adat il a donn , moyen ddiia ; arm. rt il ^ quot;lonn ; gr. eSoixsv, 'hoxo.

: skr. dg an il est venu (i pers- dgamam), ekn il est venu , v. angl. cyme (subjonctif preterit, anciennbsp;^Ptatif dathmatlque *gquot;''m-i-t')

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i66 LE VEBBE

*g'^'a-: skr. dgdt il est venu , gr. s;3r, (dor. ; cf.- Ie prsent vd. jigdti, dor.

*kileu--, *kil-: vd. dfrot, il a entendu , frudhi entends , gath. sraotcL entende?,, hom. x7vu0t.

*pj(i)-, *pl- : skr. dpat il a bu , att. tO'., lesb. -kw, uSjQ'. ; Izwv rsulte dun passage secondaire au type thmatique.

Toutefois cette valeur aoristique est tablie seulement pour lindo-iranien, Tarmnien et Ie grec. En germanique et en latin,nbsp;les mmes thmes fournissent des prsents indiquant un procesnbsp;dont Ie terme est envisage. Le latin a ainsi d, ddmus en face denbsp;vd. addt il a donn , gr. ISsj^.sv, etc. Le vieux haut allemandnbsp;a tt (tuot, tuat) il pose , en face de vd. ddhat il a pos ,nbsp;gr. leiJisv, et le latin a (con-)dit. Le latin a de mme tcol-l nbsp;veut en face de vd. d-vf-ta il a cboisi .

0. Racines dissyllabiques- Le prsent est caractris par le vocalisme degr e ou o du premier lment (au moins auxnbsp;formes qui ont le vocalisme plein), degr zro du second, tandisnbsp;que laoriste a le degr zro du premier lment, et le degr j ounbsp;a du second alternant a vee zro. Le grec offre, a eet gard, desnbsp;exemples earaetristiques, dont le plus remarquable est le prsentnbsp;itxa-ixai oppose a raoriste -xxi-jzjv (xw- est attest par lanbsp;forme aetive, hom. /.xxa-x:-quot;'lt;iv, s^-s-x-yj).

Exemples de prsents:

*reloud3~, *rud3-: vd. rodi-ti il gmit , rndi-mah nous gmissons , rud-anti ils gmissent ; lit. rdud-mi jnbsp;pleure .

Le greea plusieurs exemples de ee genre, notamment y.psgx-gx'- etle vdique en a de plus clairs eneore, tels que brdvl-ti (zd mraoid)nbsp;((il parle , S'plur. hruv-dnti, moy. hr-t, ou vdmi-ti il vomitnbsp;3' plur. vam-anti.

Exemples daorisles;

*pl-, *p-J: vd. a-pra-t il a empli , impr. tgt;ar-dht emplis ; hom. xX^-to.

Les exemples sont nets, surtout en grec. Homre a ain* pX^xe, etc., et avec vocalisme zro, 3* plur-^aXov, partic. paXwv, sur quoi ont tfaits iquot; sg. ^aXov,

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THEMES VERBAUX nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;167

tc. Le vocalisme a le timbre - dans ^luyv, en face de suppose par le derivenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(^w, i^9jg) servant de present. On a demme

Y'^wv, dont Io se retrouve dans le derive lat. (g)n-scj v. perse '^Wsatiy quil reconnaisse .

li y a trace de beaucoup de prsents athmatiques indo-euro-peens. Ainsi vd. vdfnii je veux , ufmcisi nous voulons , vas3m, usmahl na pas de correspondant hors de 1indo-^ranien ; mais Iadjectif gr. Fb-zm'i volontiers , qui a le tonnbsp;^ la mme place que llt;0v allant , est le participe dunnbsp;prsent, non conserv, qui correspondrait a vd. vdfnii- Un pr-6nt correspondant a skr. ks-ti il habite , zd saiti nest con-serv en grec que dans le compose horn. i-j-y.Ti'jj.cVo?, et parnbsp;^dleurs gr. v,r!^w remplace Iancien prsent athmatique. Au pr-ent athmatique ancien sont souvent substitus dautres types,nbsp;'firiables suivant les langues . en regard de vd. rihmi jenbsp;^eche, Ie grec a le prsent thmatique A''x, le baltique et Ienbsp;lave Ia forme a suIFixe *-yc/o- : v. sl. lit. U^i, le latinnbsp;forme a infixe nasal lingo, le gotique un itratif en -d-,nbsp;i^^-)laigon, etc.

Pour Iaoriste, le type athmatique est moins ais a metlre en ^''Idence. Mais, par example, le caractre athmatique de vd.nbsp;^^o.rfam jai vu , adargma, adrgma nous avons vu , donnenbsp;lieu de croire que gr. ISpaxov a pass secondairement au typenbsp;^^tnatique en partant de la 3' plur. ISpaxov et du participe Spaxwv.

Le type radical athmatique tait lune des formes principales 'll! vcrbe indo-europen.

Typt thmatique. Ce type est largement reprsent a Poque historique, et souvent des themes appartenant au typenbsp;^lliniatique y sont entrs au cours du dveloppement. Ainsi skr.nbsp;rodajni

Pr:


je pleure , lat. rd et v. h. a. riu^XF je pleure sont jg formes a vocalisme e du prsent athmatique corres-P^dant a vd. roditi il gmit , et skr. class, riidati, lat. rdnbsp; formes a vocalisme zro : lat. rdunt rpond a la 3' plur. vd.nbsp;^^^danti ils gmissent en face de roditi- Le germanique anbsp;*^en au type thmatique presquetous ses verbes forts. Quelquesnbsp;^ents attests dans plusieurs langues, comme ^sneig^hejo-, zd

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168 LE TEBBE

sm^aiti il neige , lit. stiega, gr. vsiyet, v. lat. nluit, v. h. a. sniuuit, sont surement anciens.

Le type thematique a deux formes: racine tonique avec voca-lisme e, et voyelle thematique tonique avec racine au degr zro, et ces deux formes ont des valeurs diffrentes: lorsquune mmenbsp;racine a les deux, le thme paroxyton sert parfois de prsent, lenbsp;thme oxyton daoriste; ainsi;

skr. bdhati il tient son attention dirige sur , hom. itsuOs' (Tx'. (prsent) comprendre, saisir , v. sl. hljudp jobservenbsp;got. -biuda jordonne ; gr. i:u9-s0ai (aoriste).

Les contrastes du type gr. Xetuwv, Xiuuv ou hom. TtcjQirfx'-) ituOaOai ne se rencontrent un peu frquemment quen grec ;nbsp;mais, on la vu p. i6i,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et iXtTiiv ont lun et lautre des

correspondents. 11 arrive souvent quune racine offre seulement le prsent thmatique, ainsi skr. vabati il mne en char , pam-phyliennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lat. ueh, v. h. a. wi^u, lit. veipu, v. sl. vexg, o'i

seulement laoriste, ainsi vd. dvidat (viddf) il a trouv , arm. egit-

Le ton est conserve sur la voyelle thmatique dans quelques impratifs grecs comme (/).8, XaS, etc. L'opposition dunbsp;prsent gr. SpxeaOai voir a laoriste Spaxsv est une innovation ;nbsp;car la forme athmatique skr. ddargam jai vu joue le rolenbsp;daoriste en face du prsent pdgyati il voit .

Les prsents (formes a dsinences primaires et secondaires concurremment) que fournit le type oxyton marquent le ternienbsp;de laction (aspect determine du russe). Ainsi skr. tdrati il estnbsp;en train de passer a a ct de lui tirdti qui est la seule formenbsp;employe avec le prverbe pra : prdtirati il traverse . Skr.nbsp;girdti R il avale et v. sl. T^lret (mme sens) indiquent unnbsp;procs qui nveille pas lide dune dure. Skr. digdti signihnbsp; il indique (cf., avec mme place du ton, v. norvg.

montrer ), en regard de lat. dc (de deico) je dis , got-teihan r montrer . Skr. jugate r il trouve plaisir a a un imparfait dont la valeur est aoristique dans le ^gveda, II, 37?nbsp;4, tandis que gr. ysiiejOa. et got. kiasan sont des prsents sign'nbsp;fiant prouver, choisir . On comprend ainsi comment le typnbsp;oxyton a pu tre affect a laoriste en grec et parfois ailleurs.

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THEMES VERBAUX 169

THEMES VERBAUX 169

la

Quelques themes ont dans certaines Jangues le vocalisme 0 de racine, ainsi : got. mala, lit. maUi a je mouds ; mais il y anbsp;''ocalisme e dans irl. melim je mouds (et dans le derivenbsp;'' si. nieljp), et le vocalisme zero dans gall, malaf, arm. malemnbsp;quot; J^^l'roie ; Iode lat. mold'peut reprsenter e ou 0. Les presentsnbsp;amatiques de ce genre remplacent des presents athematiquesnbsp;gt;Qdo-europens a vocalisme 0 : *meU- estune racine dissyllabique,nbsp;un prsent thmatique nest pas normal; les alternances voca-lues indiquentun prsent athmatique *melo-, *mob-, *nLh-. Denbsp;^artie les prsents thmatiques a voyelle radicale longue remplacen tnbsp;^anciens athmatiques; lit. Mgu je cours el sl. *bgQ (pol.nbsp;supposent *bhg'^-: v. lit. bgmi; le grec anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avec .

sl. padp je tomberai suppose *pd-mi-

_ Themes de prsents et daoristes a redoublement et a suffixe Ges themes se distinguent des prcdents par la prsencenbsp; la forme normale du redoublement (v. p. i48); ils servent denbsp;l^^asents et, souvent aussi, dans le type thmatique, daoristes.

. Type athmatique. II fournit des prsents grecs et indo-^lens D o la racine sans suffixe donne 1aoriste athmatique.

Ti6;]At, xiGepiev, en regard de I0[;.-^ (cf. p. i64).

ype

^lest conserv en grec et en indo-iranien dans plusieurs racines ^^''aines par voyelle longue, telles que skr. dddhami je pose ,nbsp;fQnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;skr. dadami je donne , gr. SSuia, avec trace dune

analogue dans v. lit. dsti il donne (^d-d-tf), v. sl. a il donnera ; skr. jigami je vais , hom. (cf.nbsp;desnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lindo-iranien conserve de plus

-fc -

sekquot;'-^ vd. pl. sa-cc-ati ils suivent .

'^ypi thmatique. La racine a le vocalisme zro :

^d-fc-ati (prsent) il suit en regard de sdcate il suit, sknbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(aoriste) en regard du prsent IxeoOai.

en ^^'la-ghn-an tuant (participe prsent), gr. nbsp;nbsp;nbsp;(aoriste)

du prsent athmatique reprsent par vd. hdnti clt; il indirectement, par les drivs gr. Orivw, lat. -fen-d.

genre pour dautres types de racines, ainsi vd. zd hishaxti, remplagant *hi-sax-ti (racine

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170 LK VERBE

gr. lat. gi-gn-, en regard de laoriste de forme anomale gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et des prsents skr. janati il engendre

V. lat. genunt ils engendrent . Le grec a de mme xi'y.xti) (de en face de laoiste anomal ste'/.sv.

La o il coexiste avec un autre prsent, ce prsent ne sen distingue que par une nuance : il sert a montrer quon enxdsagnbsp;la fin du procs, ainsi gr. (de *si-ggh') a ct de lyjo, cf. skr.nbsp;sahate il acquiert , et de laoriste oyii') ; ou gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a cte

de [xsv) je reste . En qualit daoristes, ces thmes a redoU' blement ont souvent une valeur factitive : cf. gr. Xxy'i obtenirnbsp;en partage etnbsp;nbsp;nbsp;nbsp; faire obtenir en partage ; skr-

asifvapat signifie il a endormi et rpond, avec la valeur aoriS' llque, au prsent causatif svdpayaii il endort . La valeur dunbsp;redoublernent est parfois peu sensible, ainsi dans skr. dvocatnbsp;a dit , thmecf. hom. 'i(J')v.T^t(Ae*-we-tik'^-e-t)-

3 Parfait. Le parfait se rattache toujours directement une racine. Et, sauf exception (celle de la racine *ei- aller gt;nbsp;par exemple), toules les racines en possdent un.

Cest un type atiimatique caractris : iquot; par certaines des*j nences spciales, qui sont la seule caractristique essenlielle (*'^ ^nbsp;la I pers. sing., etc.), et par Ie sufSxe de son participc actd'nbsp;2quot; par le vocalisme o de la racine aux personnes qui ont aunbsp;sent ie vocalisme prdsinentiel e ou o dans le type athmatiqu nbsp;3quot; dans une partie des cas, par le redoublernent (v. ci-dessU?nbsp;p. i48). Lindo-iranien fournit le plus dexemples de ces ihmnbsp;et les plus nets, mais le vocalisme est plus clair en grec :

TOtOopiX'.

kaoi/.t

p-'ioq

xvOoi;

(f)p4YviJ.i

xicoi.6at

hom. e'ikiikouQx hom. ij,jj.ovanbsp;TcsTcovOanbsp;EfOopa:nbsp;Txpoipa

Ippwya

v.yc^x

xxi6p.v att. Af,yu0[j.v

p.S[JLa|AV

hom. ixETcaOu/] (participe) e^Oapjxainbsp;T9paij.p.ainbsp;

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THEMES VERBAUX

tales

Le vocalisme radical o est confirme par Iopposition des palaat des gutturales dans les formes indo-iraniennes : skr. '-^nara jai fait , jagama je suis venu , jaghdna jainbsp;. Pp j par Iirlandais on (ro)gegon a jai frapp rpond a skr.nbsp;^'^Shana et ou (g-o)reraig u il a tendu suppose *reroge ; par le ger-quot;^aniqyg enfin ofj gubsiste quelques formes a redoublement denbsp;Baines a voyelle longue ayant au preterit le vbealisme ;

lailot jai laisse saiso jai seme

sot. leta je laisse : saia je seme :

et

''erb,

les prtrito-prsents et les preterits ordinaires des anciens

primaires indo-europens, tout eti nayant pas le redouble-quot;^t, ont conserve le vocalisme Oj ainsi en gotique :

^ ' pers. sing, man je pense , plur. munum.

(ida a jattends : baif jaiattendu , bidmn (cf., au moins la forme, hom. -iiroiOst,

je commande : -bauf jai commande , -budum. ^nda je lie ; band jai lie , bundum.nbsp;y avait des Iindo-europeen des parfaits sans redoublementnbsp;le principal est:

^* i nbsp;nbsp;nbsp;gt; ^da, pers. plur. vidmci;

at

fg quot;^aeda; got. wait, witnm] v. si. vd je sais (ancienne a dsinence moyenne) ; v. pruss. iMissd tu sais , wai-

nous Savons .


Par ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ constitu son perfectum et le germanique son preterit

ted tnlange danciennes formes de parfaits, en partie sans j,^.^^igt;lement, et daoristes indo europens; v. b. a. liwi tu asnbsp; en face de hom. Xixe; ; got. hitun ils ont mordu nbsp;af( ^^*^0 la 3 personne du pluriel actif de Iaoriste athematiquenbsp;P^g^^Par vd. bht il a fendu , participe bhidant-, etc.; Iin-formes a pu contiibuer k la perte du redoublementnbsp;ji^. formes a vocalisme o de parfaits, comme v. h. a. Uhnbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;etc., got. bait jai mordu ;

le vocalisme r de lat. frgt,. v. h. a. brdhhun ils ont * st peut-etre celui danciens aoristes athematiques com-

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1~2 LE VERBE

parables pour la forme a lat. st, stis, lit. st(t) ilmange ,etc-Mais Ie germanique a aussi hrit de formes indo-europennes de parfait sans redoublement. Lfl (issu de i.-e. *) des preteritsnbsp;irlandais tels que tdich (qni glose confugii), de *tke, en regard denbsp;techim je cours , rappelle, malgr Ie manque de redoublement,nbsp;les 3* personnes indo-iraniennes a d (i.-e. *6) prdsinentielnbsp;comme skr. cakdra il a fait . Les participes passs actifs dnnbsp;slave et du baltique ont Ie sufSxe du participe parfait, mais nontnbsp;pas de redoublement; v. sl. -mr (fm. -mlrsi), lit. mres (fm-mirust) tant mort , cf. skr. mani^van (fm. mamrfi)- Lnbsp;formes sans redoublement des dialectes autres que Ie grecnbsp;1indo-iranien reprsentent un type indo-europen, qui avait sannbsp;doute une grande extension dans certains dialectes. Le sanskrdnbsp;mme a quelques formes sans redoublement comme le participnbsp;sdhvn a ct de sasdha il a conquis .

Comme le vocalisme -o- des formes a vocalisme plein retrouve en partie au prsent et que le redoublement nest p*nbsp;constant, ce sont seulement les dsinences qui caractrisentnbsp;parfait indo-europen : cest par la dsinence -a que se marqtnbsp;le caractre de parfait de gr. Fha ; cest uniquement par la di^quot;nbsp;frence des dsinences que se distinguent les 3 personnes pi^'nbsp;vd. sofcati ils suivent et sagcuh ils ont suivi .

Le parfait indique un proces actuellement accompli, rali' gr. ei'wSx signifie jai pris et jai encore 1habitude ,nbsp;fifrdya je reste appuy , etc. Lexemple suivant, emprunt-liomre, montre la valeur prcise de ces themes:

B 27a i) TJOTOi, T) B'f; piupi OSjo-aeli; saOXa

^sukai; 1:' ^apy_iv ayafy'xq nbsp;nbsp;nbsp;xs y.op'jojwv

vv o xio ix'/ apiuxov v ApYSii'.o-.v epe^sv,

0^ xov AwSjxyJpa (F')sKeG6'Ac') ay yspawv.

loni'

Le pote oppose lensemble des belles actions quUlysse a acco ^ plies [(/)(F)opY| et par lesquelles sa renomme sestnbsp;une chose particuliere quil vient de faire (Ipc^sv) : lenbsp;indique ici ce qui est acquis. Le parfait grec est accompo

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THiVIES VERBA.L'1 173

'in pass : xi^rqv.t il est mort , 'tsBvVjy.st vl tait mort , Ie vdique a quelques a plus-que-parfaits analogues.nbsp;Lorsque lexpression du temps a prls plus dimportance aunbsp;*^ours du dveloppement des langues indo-europennnes, Ie parfaitnbsp; foumi a la fois des prsents et des prtrits : lat. tutud sert anbsp;*^_^primer Ie pass, mais meminl est un prsent; got. hand il a

est un prtrit, mais man je pense est un prsent.


^^ftout la forme de parfait sans redoublement cite plus haut, gr. skr. vda, got. wait, etc., signifie simplement je sais ,nbsp;est-a-dire jai acquis et je possde la connaissance .

Intensif. Le prsent intensif, constitu par la racine **^'^nie du redoublement intensif et le suffixe zro, nest conservnbsp;en indo-iranien, dordinaire sous forme athmatique:nbsp;skr. dedis-te il monlre , 3' plur. ddig-aU ils montrent ,nbsp;dadis-t il a montr ,

^^'ement sous forme thmatique:

^^nani^aitiil nettoie (?) en regard de skr. nenik-te il se lave . 1on ne possdait en dehors de lindo-iranien quelquesnbsp;^^emples de ces thmes largis par le suffixe secondairenbsp;^ ' P- 182), comme v. sl. glagoljg je parle , gr. TrojS^upw,nbsp;^?-lt;poci'vu)j etc. on pourrait contester le caractre indo-europennbsp;^ l'ype. En Sanskrit mme, les intensifs, frquents en vdique,nbsp;'^'eunent beaucoup plus rares dans les textes postrieurs.

, valeur de lintensif ressort de la formation ; il indique la petition OU Inergie de laction : les participes dintensifsnbsp;actlf rrih-at et moyen rrih-dnah signifient lchant knbsp;sieurs reprises , tandis que rhmi veut dire je lche ;nbsp;^ ^dnikran(t')-ti insiste sur lintensit du bruit quindlquenbsp; il crie, il mugit . La valeur propre de lintensif nestnbsp;sensible quautant que la forme non intensive a subsist :

je rappelle, je clbre , qui est isol, na ^ intensif dans le sens. Sur les aoristes gr. ipap-EM arran-*) arm. arar il a fait , cf. p. i6g.

5

Thmes k voyelle longue finale. A la fin dun thme

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174 nbsp;nbsp;nbsp;LE VERB

verbal, les voyelles *a, *amp;, *0 sont ambigus. Souvent elles la longue finale dune racine dissyllabique, ainsi dans dor.

jai support en regard de nbsp;nbsp;nbsp;xaXa; ; hom. 7:XifjT5,

aprat il a empli , en regard de skr. par^dh Yii.

plein ; gr. nbsp;nbsp;nbsp;shr. jha-iah connu en regard de ht'

-nklas signe (voir p. 78 et iSa). Dautres fois, */ et ^ sont des suffixes, ce quon reconnait a lun des caractrnbsp;suivants : 1 les lments en *~-j-- ou *-a- ont une vale'^^nbsp;significative dfinie. 2 La racine 4 laquelle ils sattacb^^nbsp;nest pas dissyllabique. 3quot; Une mme racine a des formesnbsp;*~d- et en *'/-; comrae *d nalterne pas avec ^jo, 1unenbsp;deux formes au moins renferme un suffixe. Ainsi.de la racilt;nbsp;monosyllabique *men- avoir dans 1esprit il existe a la foisnbsp;thme *nfn-, indiquant 1lat, attest par v. sl. ninit pensernbsp;lit. minhi, got. munai^ il pense (et peut-tre par gr. ij-avrSv*'-) ^nbsp;un thmenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rappeler dans loptatlf skr. mMaydt coniir^

moret et dans les drivs dor. [i.va-o;;.at, [j,[j.vaiaai. De la raci homonyme *men- rester il existe *m'n- dans lat. manrenbsp;gr. !X|xiv)ra) et une forme en-a- dans lat. mnam je reste nbsp;*mna- o\i.*mnd-T). De la racine dissyllabique *bhew3- croitr*^nbsp;devenir , il y a, dune part, gr. puvjvat, v. sl. b il tad nbsp;(thme exprimant 1tat) et, dautre part, lit. bvo il tait gt;nbsp;lat. -ba- dans Ie type amdbas. II y a done lieu de poser des squot;nbsp;fixes *-/- et *-a-.

%. Type en *-/-. Bien reprsent en slave, en baltilt;3'^ en germanique, en latin et en grec, ce type manque ennbsp;iranien. Au grec il fournit les aoristes a vocalisme radicalnbsp;portant Ie ton sur v) ; att.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y.Xa'Krjvai, y-Xaitsi; : y.h-xr-''

au slave, Ie thme daoriste et dinfinitif correspondent dor^

naire a un thme de prsent en -i-: mln--ti penser ;

-xu j'ai pense ; min-i-i il pense ; bd--H tre veill , btd-i-t il tait veill (de *bd--ti, *hd-i-t) ; stnrd'^'^''^nbsp; puer : smrd-i-t il pue ; etc. ; au lituanien, de m',nbsp;les thmes dinfinitif correspondent aux prsents en -i- qui i*'^!nbsp;quent 1tat, ainsi srnird--H puer ; smird-i il pue )nbsp;aussi a dautres, ainsi lit. tek--ti courir : tk-a il coufl

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THEMES VERBAUX 175

germanlque et en latin, ou 1oppositlon du prsent et de ^ aoriste ne sest pas maintenue et ou les denominatifsnbsp;'-ye/o- ont les formes en -e~, -a-, comme senes, fugas, le suffixenbsp;'- a donne des prsents : lat. tacre, v. h. a. dag-n (de germ.nbsp;idy-'). Ces thmes indiquent un tat, et leur valeur propre estnbsp;'lfinie par 1opposition de lat. iacre jeter et iacre trenbsp;amp;*|pnt , lit. gultis se coucher et guUti tre couch . Parnbsp;^iite la plupart sont intransitifs, mais ceci nest pas essentiel, et,nbsp;exemple, le thme *wid-- est transitif dans lat.- uidre, got.nbsp; il observe , gr. /to-r;- (du futurnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et dans v. sl.

'^^d-ti voir (avec *i radical, par suite dune contamination le thme a sulFixe zro *weid-, conserv dans vi^di vois );nbsp;mme le v. h. a. hah-m je tiens, jai soppose a got.nbsp; je leve (cf. lat. cap-id), Ut. tur-ti avoir k tvr-tinbsp;* prendre , lat. hab-re avoir a v. irl. gaibim je prends ,nbsp;le gj.gc mme anbsp;nbsp;nbsp;nbsp; jaurai ct de yM jai , aor.

Le suffixe exlste sans douteaussi sous la forme --, ainsi

gr. '/aXwvai, en face de '/aXt'c'xoij.a

da;

les

fo,

Type en *d-. Les thmes en *-d- sont moins clairs que Prcdents et ne sont conserves presque nulle part sous leurnbsp;ancienne. Le slave en prsente de bons exemples, mais unnbsp;Pri ambigus paree que sl. a peut reprsenter i.-e. *d et *; onnbsp;peut dcider si v. sl. jimamt, polon. mam jai (sl. comm.nbsp;reposent sur *m-a- ou sur *'m- en regard du verbenbsp;^Primant Taction pure et simple yVmp (thme *me-') je prends nbsp;duratif jemljg je prends (thme *eniye-'), cf. lat. emnbsp;^ 1 chte (ex-im jenlve ) et ombr. emantur accipian-Gest sans doute le thme en *-d- qui fournit au slave lenbsp;dinfinitif et daoriste de ses duratifs : pjsa-ti crire nbsp;*pik,-a.-) en regard du prsent pwp jcris (thmenbsp;^ ^i-yefo-') : dans ce cas comme dans le prcdent, la racine a lenbsp;Usme zro ; en latin, on a de mme parO (^parare') de *pra-de pari (parer), de p^r-ye/o-. Le suffixe *-d- se trouwenbsp;lent dans les itratifs ordinaires a voyelle radicale longuenbsp;prenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'gdtati presser en regard de gnetg je

*) mtati jeter ; le lette a aussi mtd-t jeter et le

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176 I-E VERBE

latin cla-re en regard de (oc-)cul (de *kel), de v. h. a.

cacher et de v. irl. ceJim je cache . La valeur durati'^ jointe a lexpression de 1tat se retrouve dans lat. (pc-')cupare,nbsp;capere ; (ac-^cubare, cf. (ac-^cuntberc, etc., et dans arm. kea-mnbsp;vis (thme i.-e.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o Ie vocalisme est au degr

comme dans v. si. psati. On arrive ainsi h une sorte de valeu^ rflchie, par exemple dans lat. lauare se laver en regardnbsp;lauere laver , ou dans v. irl. scar aim (de *skquot;ra-quot;) jenbsp;spare en regard de lit. sMri je spare . Le vocalisme o dnbsp;V. h. a. man-n avertir et de lit. (t-Jmana je comprend'nbsp;(i-ynano il comprend est sans doute emprunt au typenbsp;*-eyejo- de BLinmone, cf. lit. (i-)manyti comprendre ; lari'^'nbsp;(t-)manam je comprends a le vocalisme zro et suppose pe*^^'nbsp;tre *mna-.

Le type en -a- fournit au baltique et a litalique un type prtrits (comparable pour la forme au preterit en --, tvpe r*'nbsp;ixav/)v) en -dans lat. eram, eras et en -ba- dans monbam,nbsp;osq. fufans ils taient , lit. bvo il tait , liko il a laissnbsp;etc., et a litalo-celtique un thme de subjonctif indpenda'|nbsp;du prsent correspondent, ainsi lat. adiienat, tulat, en regnbsp;de ueni, toll, v. irl. -bia quil frappe en regard de be0^''nbsp;je frappe , etc.

6 Suffixe *-yr/o-: *-i- (*--)- Le baltique et le slave ont srie de prsents athmatiques indiquant ltat, qui sontnbsp;triss en lituanien par -i- (bref), en slave par -i- (long,nbsp;dintonation douce) ;

lil. rnin-i- nbsp;nbsp;nbsp;v. sl. mn-i-t il pense

smird-i- nbsp;nbsp;nbsp;smrd-i-t il pue

nbsp;nbsp;nbsp;bld-i-t il est veill

ei*'

^6


En latin et en germanique, ces prsents sont presque tons*' placs par les formes en *-- qui rpondent aux tbmes tels ^nbsp;lit. budhi, V. sl. Udti tre veill ; toutefois le latin en ^nbsp;trace dans les drivs en *-ske- comme (re-)mim-scor,nbsp;fnin-scor. Le grec et lindo-iranien nont que la forme thio

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THEMES VERBAX nbsp;nbsp;nbsp;177

; Ie sens et Ie vocalisme radical zro de gr. ^aipw, 9avojj,ai (aor.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;av?j-va.,), bien distincts du sens et du vocalisme

Sfpo), Teiw, etc., dnoncent une formation parente de celles du ^^Itique et du slave ; en Sanskrit, les passifs en -ya- nen sau-^^ient tre spars : budh-ya-te 11 est ^veill rappelle videm-^^ent V. sl. Hdi-t (de hdi-t) ; de mme skr. pil-ya-ti ilnbsp;Pue est form comme lit. smrdi, v. sl. smrdit il pue ;

Vocalisme zro et Ie sens concordent exactement. Enfin il ^^ut citer les passifs armniens teis que berim je suis port ,nbsp;^vec -j- comme Ie baltique et Ie slave, en regard de berem jenbsp;P^rte . Sur la place du ton il y a incertitude; Ie Sanskrit anbsp;^ordinaire Ie ton sur Ie suffixe, mais parfois aussi sur la racine,nbsp;9insi mcyate a ct de mucydte il est laiss , et en lituaniennbsp;trouve tris ayant a ct de regls voyant .

7 Causatifs et itratifs en *-ye- : -- (--). Les prsents Pfirnaires indo-iraniens en -aya-, portant en Sanskrit Ie ton surnbsp;I premier a du suffixe -dya-, ont en tout cas Ie vocalisme indo-**'9aien a de la racine devant sonante plus consonne, ainsi skr.nbsp;'^ndyati il fait tourner ; ils ont devant une seule consonnenbsp;sonante finale de racine Ie vocalisme indo-iranien a, surtoutnbsp;*^ans l0g racines monosyllabiques ; vd. sd-aya-ti il faitnbsp;^seoir , et Ie vocalisme d, notamment dans les racines dissylla-^^Ues ; skr. prath-dya-ti il tend .

^6 grec rpond par Ie type (popw je porte constamment (en ^gard de ?ipw), 906=10 je fais peur en regard de 96op.ai jainbsp;, Ie latin par moneO je fais penser, javertis , noce jenbsp;^*s du mal a (cf. nex meurtre ), sponde (cf. gr. cntvBw).nbsp;_at\s ces formes grecques et latines, Ie suffixe est *-yelo-, thema-comme en Sanskrit, et Ie vocalisme radical est .nbsp;slave Ie vocalisme radical est aussi , mais Ie suffixe, ath-^^bque^ a la forme -i- (i long, dintonation douce) sauf k lanbsp;personne du singulier: v. sl. vrati-t il fait tourner ennbsp;Sard (Je skr. vartdya-ti; budi-t il veille en regard de skr.nbsp;^^^dya-ti^ etc. : mais la i' personne du singulier est vraHg,nbsp;\dp (dLe*vort-jp, *bud-jg). Le latin a aussi spl-s tu endors nbsp;A. Meillet.

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178 nbsp;nbsp;nbsp;LE VEKBE

en regard de skr. svapdya-si, mais i pers. spi] de mme go^-(^fra-ywardf il fait prir (a ct de [fra-]wair^if il prit) mais 1 pers. (Jra-')wardja; cest Ie suffixe qui porie Ie lot*-

Le vocalisme radical des causatifs comme skr. svamp;pdyati * fait dormir et lat. sdpjt se retrouve aussi en slave, par exemptnbsp;dans (ji2[-')bavit il sauvera quelquun (il fera en sorlenbsp;quelquun soit hors) en regard de skr. bhvayati il fait tre gt;nbsp;en germanique la o le prsent non causatif a le vocalisW^^nbsp;(germ, a) ; v. h. a.. fuorm (germ, ^rjan) conduire en f^nbsp;de far an aller .

Les formes de lirlandais, guidim je prie (cf. hom. guirim je chauffe , etc., peuvent sexpliquer soit par *-ryg'nbsp;par*-!-.

Abstraction faite des differences de dtail relatives a la forn^ thmatique ou athmatique du sulExe et au vocalisme bref ou loOrnbsp; OU , de la racine, ce type est clair; les exemples en sontnbsp;hreux, ainsi ;

gr. (f)oym je fais aller en char , got. {ga-)wagja je ni^ en mouvement , v. sl. vo^i il va en char (itratif).

skr. lobhdyati il veille le dsir , got. {us-)laubjan mettre .

te)

8quot; Aoiiste sigmatique. Laoriste sigmatique prsente P^'^ sieurs particularits singulires :

La caractristique est *-5-, sans voyelle. Ls dun aoriste


que hom. ky.zptcax nappartient pas au sulFixe ; il estlesec^ lment de la racine dissyllabique, aussi attest par Pintonatinbsp;de la syllabe radicale de lit. srti nourrir (voir ei- dess

P- 73). nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

ite

de


p. La racine est au degr a Pactif: skr. dvak?am jai en char (3quot; pers. sing, avat), v. sl. vs, lat. iixl; aunbsp;le vocalisme est e comme dans vd. manisi jai pens , ou^*^nbsp;comme dans skr. adikn jaimontr . La racine est done trai

ici non comme prsuflxale, et par suite invariable au couf la flexion, mais comme prdsinentielle, et par suite sujel*nbsp;alternances. Ce trait est a rapprocher du fait que la caract^

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THEMES VERBA-UX nbsp;nbsp;nbsp;1 Q

tique ne comportant pas de voyelle, nest pas un veritable ulBxe. II est impossible de determiner si i dans gr. I3=i;a,nbsp;dans gr. I'rspil^x, etc. reprsentent *i, *r, on *ei, *er, etc.,nbsp;en pareille position *ei, *r, etc. et *ei, er, etc. aboutissentnbsp;8alement a gr. st, ep. Soit par analogie de ces formes, soit parnbsp;^tension du vocalisme du moyen et du subjonctif actif, le grecnbsp;^ ^ pas trace de Iancien vocalisme a Iaoriste en -s-.

'! Quoique la flexion soit athmatique, le ton reste invariable-sur la racine, dans la forme sans augment; ainsi ladsinence *'^oyenne ne porte pas le ton dans ved. vdnisi jai gagn , nonnbsp;P^us que Je guflixe du participe dans ved. dahsat ayantbrul ;nbsp;place du ton dans gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c:ai.

Les aoristes de denominatifs, comme gr. nbsp;nbsp;nbsp;v. si. dlax

* J si fait et v. irl. ro charus jai aim , rsultent de dve-Ppements independents en grec, en slave et en celtique ; la PLontique suit a lindiquer, car ni le u inlervocalique de gr.

Lne forme en *-is- de Iaoriste est alteste par dassez nom-

et de v. irl. ro charus, ni le .v aprs a de v. sl. dlax ne '^nt conformes aux lois phontiques dutraitement de i.-e. *s dansnbsp;diverses langues.

examples Sanskrits Iels que cibhdrisam jai port , par xsnsvisd que je satisfasse (subjonctif} et par le -is- dunbsp;'P lat. g-is-ti, g-is-tis, g-r-imt.

9 Formes en *-se-, *-sye-. Le futur indo-iranien en *-sya-, ^'lst par skr. vak-syA-mi, gath. vax-sy je parlerai , est anbsp;Pprocher du futur lituanien : Uk-siu ie laisserai , et aussi du

Siifp nbsp;nbsp;nbsp;onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

^xe*-se/o- de gr. y.dw je laisserai , lat. dix, etc.; lalter-Ce de *-syelo- et *-se(o- nest pas plus surprenante que celle des ^*iaences de gnitif *- syo et *-so dans gath. ca-hyd de qui etnbsp;ce-so de quoi , v. h. a. hwe-s de qui . Gette corres-futnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prsente dune manire particuliere. Dune part le

est une raret dans les plus anciens textes indo-iraniens: le tout en tier na quune quinzaine dexemples de formesnbsp;iinelles du futur (le participe est un peu moins rare), et lanbsp; du futur ne devient frquente que dans les textes Sanskrits

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i8o LK VERBE

postrieurs; de mme Ie slave nen a quun exemple, Ie particip bysesteje ce qui doit tre . Dautre part Ie futur lituanlen nenbsp;rpond pas exactement au futur indo-iranien: la flexion est ennbsp;-si- OU en -s- suivant les dialectes ; par exemple la t personnenbsp;du pluriel est liksime ou Uksme, diffrente du type skr. vak-^ySquot;nbsp;mah nous parlerons . La place du ton atteste par gr. Asis'V,nbsp;ne saccorde pas avec celle quindique Ie skr.

il parlera , mals avec celle du partlcipe lit. Dhses devant laisser .

Au latin et h lirlandais, la formation en*-jg/o- fournit des sub' jonctifs, type lat. faxit, v. irl. tis (de *steik-se-t) quilaille-En irlandais, ces themes en -se- accompagns de redoublementnbsp;fournissent un futur; ainsi en face de v. irl. guidim je prie gt;nbsp;on a Ie subjonctif -gess que je prie et Ie futur -gigius nbsp;prierai .

A ct de *-selo-, il existe, surtout aprs sonante finale de raclne; une formation en *-dsejo-'. skr. kar-i^yd-ti il fera , gr. ij.=v-W-

De mme que Ie futur grec des verbes a raclne termine p^^ V, p, [j,, X- est en -sw (ancien *-3s), Ie dsidratif Sanskrit a ponrnbsp;suflixe i.-e. *-selo- aprs consonne, et i.-e. *-'3selo- aprs sonante;nbsp;face de rlrihati il desire laisser , on a ainsi ctklryati il dsirnbsp;faire , o -ir^- reprsente *r *^s (la racine est monosyllabi'nbsp;que, comme Ie montre krtdh fait v); Ie lituanlen a de mmnbsp;kldusia il interroge (il veut entendre) de *Uow-3s-, en regai^nbsp;de klaso il entend de *klou-s-.

Toutes ces formes en *-s- ou en *-0s- semblent avoir en indo-europen la valeur dsidrative. Les futurs indo-iranie^S)nbsp;grecs, baltiques, etc. ne sontpas danciens futurs, mais dancieo*nbsp;prsents dsidratifs.

lo Thmes h nasale infixe. Les themes a nasale InfiJ^ ne sont nettement conserves quen indo-iranien; tout se p*^nbsp;comme si un lment *-ne-j-n- tait infix avant Ie dernier l'nbsp;ment phontique de la racine; la racine a Ie vocalisme zronbsp;comme dans les formes athmatiques, llment *-m- suivi del^nbsp;finale de la racine constitne la prdsinentielle et prsente fall^'

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THEMES YERBAHX nbsp;nbsp;nbsp;l8l

nance e: zro dans les memes conditions qne dans les autres formes athmaliques. Ainsi;

rac. *yeug- : skr. yu-nd-k-ti il joint , 3 plur. yu-n-j-cinti. rac. *bheid- : skr. bhi-nd-t-ti il fend , 3 plur. bhi-n-d-dntinbsp;(an face dun aoriste atbematique dbhet il a fendu ).

rac. *leikquot;- : skr. ri-nd-k-ti il laisse , zd iri-na-x-ti, 3 plur. skr. ri-n-c-dnti (en face dun aoriste tlimatique, gr. eXtite, arm.nbsp;^Ukh^ V. p. i6i et suiv.).

Comme toutes les formes comparables, ces themes ne sont oonservs nulle part ailleurs sous leur aspect atbematique; dansnbsp;^6 dveloppement mme des langues de Ilnde ils sont devenusnbsp;Ifimatiques de trs bonne heure, et le pali a par exemple bhin- il fend ; dqa en vedique, on na plus que le tlimatiquenbsp;'^'nddti il trouve , tandis que 1Avesta conserA-e encore le typenbsp;atbematique ancien vlnasti il trouve , 3 plur. vindmti. Lanbsp;nouvelle forme tlimatique est seule atteste en latin : iung (cf.nbsp;'L jimgiu, aA'ec suffixe *-ye-^, findd, linqu, etc., et en baltique :nbsp;' pruss. (^po-)ltn]ia il reste . Il est du reste probable que lenbsp;ypo thmatique de skr. sincdti, zd hincaiti il verse , en facenbsp;'fa 1aoriste skr. asicat il a vers , est ancien dans quelquesnbsp;Racines.

Soit maintenant une racine dissyllabique termine par u, telle Ine *zoelu- (lat. uolud, etc., cf. p. i34 et 1^7), le theme k nasalenbsp;*iol-ne-u- : skr. vn,imi je couvre, jenveloppe ; de *steru-,nbsp;(got. strauja je repands ), *str-ne-u , *str-n-u- : skr.nbsp;^^Vmi a jtends , strnumdh nous tendons , gr.

A '6c 5 an lieu de eu par suite dune action analogique), axipvj-j de *(p)reu- (gr. ipouw), *r-ne-u-(^or~ne-u-') : skr. r-r}-mi je njets en mouvement , gr. spvOp,'.. Par suite dactions analo-f'^'lnes,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*-nu- est apparu de bonne heure comme un

j'ffixe, et le grec sen est servi comme dun substitut de 1an-^|6iine forme atbematique a infixe, ainsi nbsp;nbsp;nbsp;en regard de

yundkti, lat. iunm.

J oit encore une racine dissyllabique termine par voyelle '8oe alternant avec par exemple *menih-, *im}tha- atteste

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iSa LE VERBE

par skr. mdnthi-ta celui qui agite , matha-ydti il agite ) mathi-tdh agit , v. sl. metg je trouble ; on attendnbsp;ne-3-, *mnth-n-'S-, et en effet la premire personne du pluriel estnbsp;skr. math-ni-mdh nous agitons (avec au lieu de i pour re-prsenter *3) ; quant a *m^th-ne-9-, tout se passe comme si *e9 senbsp;contractait en d, et Ton a skr. mathncimi; on a vu (p. gS que *y9,nbsp;*zi9 sont reprsents par *i, *ii; au point de vue morphologique,nbsp;joue Ie mme rle que voyelle plus sonante (cf. ci-dessusnbsp;p. 128 et suiv.). De mme, de *peh- (v. p. i3i), on a *plnd';nbsp;*pln3- : skr. ppidti 11 emplit , prnimdh nous emplissons gt;nbsp;de *pew9-, *pund- (v. p. i33), *pum- : skr. punamp;mi je purifie )nbsp;punvmdh nous purions ; en grec, dor.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sajj.va;/.; en

regard de hom. Socij.xTja, dor. o;j.aO;v ; nbsp;nbsp;nbsp;(Tispvap.'.), 'i?'

va;j.v, en regard de -pa-aa, Erapai/.w ; en vieux haut allemand? ginm je baille en face de lat. hid-re, lit. p-ti tre bant nbsp; Comme *-neu-, Ie *-nd- ainsi produit sest parfois tendu ^nbsp;des racines non dissyllabiques dans telle ou telle langue, et denbsp;*bhendh- par exemple Ie Sanskrit a form badhnSti il lienbsp;forme nouvelle, qui ne se retrouve mme pas en iranien.

11 SuEQxe*-yr/-. Le sulBxe nbsp;nbsp;nbsp;a eu une grande fortune '

cest celui qui fournit la plupart des prsents en usage dans le langues historiquement attestes.

II sert a former la plupart des prsents tirs de themes noiui' naux, et ces prsents sont les seules formes de dnominatifs quadnbsp;eucs rindo-europen, ainsi:

de themes en *-i'- : de skr. dpas- oeuvre , apas-yd-ti il*quot; actif ; do gr. liXtc- fin , tsXsio) jachve (denbsp;de got. rtqis tnbres , riqi'^ja je mobscurcis ;

de themes en *-n- : de skr. vf^an- male , vffan-yd-ti est en rut ; de gr. *xenxvi- (t/.twv charpentier ),nbsp;de *5vo(;.cv- (vip-a), vop.aivw; de got. namin- (namo) nomnbsp;namnja je nomme ;

de themes en -i- : de skr. jani- femme , jan-yd-ti cherche femme , cf. v. sl. jpnit se il se marie ; de gr.nbsp;iropn-u ;

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THEMES VERBAUX i83

de themes en ^-ejo-: de skr. vasnd- prix de vente , skr. '^^^na-yd-ti il trafique , cf. gr. wvs; etnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; de *sem-

quot; '^leux (skr. sdnah, lit. Senas'), lit. sen-ju je vieillis , lat. ^^ne-; gr. oiq'/.sw de o-^Xo?; lit. dagfiju je moissonne de ddgasnbsp;quot; ioisson ;

de themes en *-a- : de skr. pftand- combat , prtand-yd-ti '' d combat ; de gr. t[ji.3c-,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; de lit. (pd-)sako- recit ,

)P^~)sako-ju je raconte ; de v. si. kotora- combat , koiora-quot; je combats .

fixe *

^ensemble forme par la voyelle finale du theme et par le suf-yejo- a t souvent trait comme un suffixe et a servi a de ^'oiivelles formations ; ainsi, en latin, on a operctrl derive de opera ;

daprs le rapport de opus et operarl, on a tire uolnerare de ^jnus, etc. En grec, des formes telles que t7:::sj(i) de iirTirsjc anbsp;denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ont donn naissance a un type en -sjw qui sest

Ucoup rpandu; on a, par example, Oepaxsuw, de Opaii (a de Qap dtxwv), etc. Les innovations de ce genre sont nom-eases.

^ Le suffixe *-yejo- fournit aussi des prsents drivs de verbes, dverbatifs; ainsi des drivs:

hs

intensifs, comme skr. dedif-yd-te il montre de ddis-te;

_ Souvent la forme primaire nest pas conserve, comme dans


Vd,

Hi:

coska-yd-te il protege ; en grec et en slave, la forme du suffixe secondaire est la seule atteste; v. si. glagol-jgnbsp;parle , gr. xonpuao'u (de *x;t3'jy.-yw), xap.saivu (de

^6 thmes i infixe nasal, comme lit. jimg-iu jattache en de skr. yundkti, lat. iungo ; att. v.kvno, y.At'vvw (cest-a-direnbsp;de *klind-,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cf. v. sax. hlinn sappuyer ;

(cf.

I

hour

^ themes a voyelle longue finale, comme gr. nbsp;nbsp;nbsp;de *mna-

ci-dessus, p. 175 et suiv.) et les itratifs slaves du type da-jg ((jg presse .

VUand *-yejo- suit immdiatement la racine, il ny a pas lieu '^cla de considrer le theme comme primaire : un presentnbsp;sfir. pdg-ya-ti il voit , lat. spec-iO peut tre un dno-du theme a suffixe zro *speki- celui qui regarde , par

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184 nbsp;nbsp;nbsp;LE VERBE

exemple dans lat. au-spex qui regarde les oiseaux ; un present tel que v. si. v-jg je souffle , got. wai~a (mme sens) peut tre un dverbatif du thme a suffixe zro ^w-, attest parnbsp;skr. va-ti il souffle , grecnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gr. etvw est un driv de

la forme athmatique conserve par skr. hdnti zd jainti frappe, , dont Ie participe Osvwv, pris pour un aoriste et surnbsp;lequel on a fait un subjonctif, un impratif et un infinitlf, est unnbsp;debris. Et lon peut interprter de mme tous les verbes comnienbsp;gr. Tiivu, ayiCii), v. sl. lit. je lche , etc. (v. ci-

dessus p. 167); cette formation est particulirement frquente en

grec, en baltique et en slave.

Ainsi que Ie montrent les exemples cits, *-yejo- na aucune valeur smantique propre : il sert simplement a la drivation.

En indo-iranien, en grec, en armnien, en slave, en baltique; Ie suffixe est constamment thmatique. En latin, en celtique et ennbsp;germanique, il a des formes athmatiques a ct des formes the'nbsp;matiques, ainsi, dune part lat. capi, capiunt, got. hafja jnbsp;leve , hafjand', mais dautre part lat. cap-s, cap-t, capi-ntu^)nbsp;cap-iis; sagl-s, sagi-t (de sdgi~t), sdgl-mus, sdg-tis ', got. hafji'^nbsp; tu lves (au lieu de *hafi-s; la forme ancienne est conservesnbsp;en germanique occidental : v. h. a. hevis, v. sax. hefis)., etc-rnbsp;sokeis tu cherches . Le vieil irlandais a -gaib il prend (^nbsp;*-gahtt'), gaib prends (de *gabi; cf., pour la finale, lat. cap^tnbsp;de *cap), et -lici il laisse (de *-lct), lic laisse nbsp;*lcl, cf. Ie type lat. sctgi) ; il prsente done des formes pareillnbsp;a celles du germanique et de litalique. A ct des prsents ePnbsp;*-a-yelo- et en *-t-yelo-, il y a en latin, en germanique, en bal'nbsp;tique, et mme en grec dans des parlers oliens, des formes ennbsp;-a-, --, telles que lat. smes, fugas; got. karom nous nonnbsp;occupons ; Ut. jicstoine nous ceignons ; lesb. -syvap.xvu.

Les dnominatifs Sanskrits ont dordinaire Ie ton sur le sulB^ ainsi dans les exemples cits prtanaydii il combat , etc., mainbsp;parfois aussi sur la prsuffixale ou a une autre place du tbmnbsp;nominal: mantrdyate il dit une prire (un nidntra-); cest enbsp;quon retrouve ailleurs : russe igrd-ju jejoue , de igrd', 1^^'nbsp;pdsako-ju de pdsaka ; gr. TtiJ,dt-a)v, (participe) de Tp. i n

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THEMES VEHBAX i85

ur la presuffixale quest le ton dans les verbes on *-ye- suit itQmdiatement la racine: skr. pcif-ya-ti il voit , russenbsp;(theme si. *U:(-je-') il leche , lit. saiik-ias criant (parti-cipe), gr. Tfviv, Tsivwv, got. hafja je lve .

2 Sufiixe *-skelo-. La forme de ce sufGxe est fixee par la ^orrespondance ; iquot; pers. sing. act. gr. -jy.w =lat.v. h.

-sku; le Sanskrit a -ccha- et le zend -sa-, par exemple skr. Sacchati, zd jasaiti il va en regard de gr. gicjxo); skr. icchati,nbsp;isaiti il desire en regard de v. h. a. eiscn demander ,nbsp;Ribr. eiscurent poposcerint ; skr. -cch- = zd -5- est le traite-tient phontique normal de indo-iranien *-sk- devant i.-e. * ; lenbsp;k de ce groupe est un k oriental (v. p. 65 et suiv.) et non k^,nbsp;en slave, cest jiskg je cherche qui repond a skr. icchaminbsp;quot; je desire ; skr. icchati a sa gutturale traite comme celle denbsp;si. jistet il cherche (de *ji5Cetu), et icchanti ils dsirent ,nbsp;-anti represente un ancien *-onti, doit Ialteration de sa gut-^tirale Ianalogie de icchati.

Le sufiixe nbsp;nbsp;nbsp;est secondaire : ainsi en grec yTipi-T/.ugt; je

'leillis de nbsp;nbsp;nbsp;p.O-ijzu jenivre de [j,Oy ; les prsents

fa


^rivs de themes en *-i- (cf. ci-dessus, p. i84), tels que epi-aXt-(7/.ip.a! a ct de themes en *-- comme sipr,-(cyw), ou en comme aXw-vai, etc. ; en latin hia-sce-re de hiart, nibs-ce-renbsp;ntbre, (ob-^dorm-sce-re de dorm-re, etc.; en iranien le thmenbsp;'tri-sa sveiller , derive dun thme en *-i-, de mme quenbsp;ijpiV/.w, etc.; zd taf-sai il schauffe derive du thme anbsp;quot;dfixe zro altest par leparticipemoyen skr. tap-anah schauf-

tut


, tandis que le lat. tep-scere est driv de tepre. Un thme


est

fiv du thme k sufiixe zro attest par skr. dgan, arm. ekn il

celui de skr. gdcchati il va , zd jasaiti, gr. gaa-zo) dr

quot;'^enu (v. p. i65); et, si Ton ne rencontre pas le thme a zro do est derive skr. prcchdti il demande , zdnbsp;^ ^^aiii^ lat. posc (de *porcsc), arm. haixi jai demand (avecnbsp;^ *'^prsentant v h. a. forscn rechercher , cest sansnbsp;'ite par basard.

^our le sens, *-ske/o- a dans la formation secondaire a peu prs

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i86 LE VERBE

Ie mme rle que linfixe nasal dans la formation primaire; indique Ie commencement de Taction. Quelques racines pr-sententconcurreramentune forme en*-jfe/o- etune forme a infixe;nbsp;ainsi en regard de la forme a infixe de skr. jmAti il connalt )nbsp;got. kunnan connaitre , Ie latin a (^g)n~scO et Ie grecnbsp;iTKw (et plus ordinairement Yr/vur/.w) tires du tlime daoristenbsp;*gn- attest par gr. yvCi-va'.; Ie vieux perse oppose mme adatiAnbsp; il connaissait a xsnasdtiy quil reconnaisse . En regard denbsp;la forme a infixe de gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; il se met en mouvement ,

Ie zend a susaiti (de iran. *cyu-sa-') du thme daoriste a suffixe zro *kyeu-, attest par vd. cydv-anah qui se meut et parnbsp;hom. Ie JUTS (de *e-kyu-to); cf. skr. cydvate il se meut etnbsp;gr. jiuio.

i3 SulBxe *-ne/o-. Ge suffixe sert a tirer des prsents in-choatifs de themes radicaux, notamment de themes daoristes. H existe sous la forme *-nejo- surtout en armnien, slave et gernaa-nique, et isolment ailleurs ; arm. dmm je pose (de *dinem)nbsp;fait sur Ie thme daoriste di- = skr. dha- (v. p. i65); v. sl. stan?nbsp; je me dresserai , de xt' = skr. stha-, dor. jta- (v. p. i64)inbsp;got. fraihna jinterroge (cf. ci-dessus skr. prcchdti, etc.), gr-Ttivd), lit. aun je mhabille , etc. Une forme*-nr/o- a la mnaenbsp;fonction en baltique, en armnien et en grec : lit. hdinu j'nbsp;veille ; arm. Ikhanem je laisse , fait sur Ie thme daoristenbsp;*likhe- = gr. k'.xe- (la forme a suffixe tient ici la place de TaO'nbsp;cienne forme a infixe : skr. rindkti il laisse , lat. linqu)nbsp;akoavt, fait sur aXaitv. Le grec joint ce suffixe a la forme **nbsp;infixe: doii Truvavo'i.ai, en face de lit. bundi je mveille nbsp;Quelques prsents en *-ne/o- rsultenl du passage de pisents ennbsp;*-na- au type thmatique, par ex. gr. /.xjww, k ct de /J.j.x'fr)nbsp;/.[j.TjTi;; (y.;i,aT6c) et de vd. (amnye tu prends de Ia peine . Lenbsp;types en *-we/o- et en *-nejo~ quon rencontre dans diverses languenbsp;rsultent dinnovations compliques et ne reprsentent pas direC'nbsp;temen t un tat indo-europen.

14 De quelques autres formations. Outre les trols suffix

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THEMES VERBAUX nbsp;nbsp;nbsp;iSj

6condaires precedents, il parait y en avoir eu plusieurs autres dont 1extension et la valeur ne peuvent plus tre dtermines.nbsp;^insi le grec a trace Ae*-dhelo- dans le -bs.jo- de dor. horn. sa-oj,nbsp;'I'Ji remplace un ancien prsent athmatique, cf. skr. ctd-nii jenbsp;tiange (v. p. 165);nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cf. s-izXrr'co et skr. dprat a

ipli ; ayi-Q), cf. layov ; srsXiOw je mapproche de i:i-etc. ; et ce mme *-dhelo- parait se retrouver dans got. walda je doraine , v. si. vladg (de *voldg) (mme sens), lit. vldu, ennbsp;*egard de v. irl. jiaith souverainet et de lat. uol, twit, etc.nbsp;~~ Le *-k- de att. Serjua (plur. SOsi^jv), \at. fe-c-i (en face de skr.nbsp;^dhat il a pos ) et de ^-/,-a (T;ji.v, prsent a redoublement t'-r,-i*quot;-)) lat. i-c-l est aussi un suffixe secondaire, mais athematique.nbsp;On pourrait multiplier les exemples de ce genre.

2quot; Themes modaux.

Il y a des formes speciales pour trois modes :

h'indicatif, caractris par Tabsence de toute addition au iQe temporel tel quil vient dtre dcrit.

. Le subjonctif, caractris par Faddition de la voyelle thma-*1'ie *-g_ au thme temporel .

^ Voptatif, caractris par Faddition dun suffixe secondaire : *-j- aux formes athmatiques et, dans le type thmatique,nbsp;suffixe *-i- formant diphtongue avec la voyelle prcdente

gr.

^ ^ inipratif ntant caractris par aucune forme particulire thme ne saurait tre mis sur la mme ligne que les troisnbsp;ainsi dfinis.

Indicatif. Lindicatif sert a indiquer quun procs a lieu ^ ^ pas lieu, ainsi chez Homre:

^78 nbsp;nbsp;nbsp;1 y.apTspi? la-o'i, Gsi? itsu aot vs y 2Swy.V

* si tu es fort, cest que cest un dieu qui te Fa donne .

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i88 LE VEKBE

2quot; Subjonclif. La formation du subjonctif est transparente dans Ie type athmatique :

indicatif prsent, skr. as-ti il est , lat. es-t ' subjonclif, vd-as-a-ti, ds-a-t~z.anhaiti, anbat quil soit , v. lat. esedQ)? lat. er-i-t il sera (lancien subjonctif ne subsiste en latin quennbsp;qualit de futur).

aoriste sigmatique: subjonctif, vd. nf-a-ii, nf-a-t quil coO' duise (avec Ie degr vocalique e comme au moyen, et non 1nbsp;degr de lindicatif skr. dnai^am jai conduit ), hom.

[J.cV, Tsij-a-TS.

parfait: subjonctif, skr. tatdn-ati, tatdn-a-t quil tende , hom-i:7:3i0-5-;xv. Le vocalisme prsulixal est e, ainsi vd. vd-d'^ lt;( quil sache , hom.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feiS-s-zs en regard de (f):S-x i

le vocalisme o de hom. 7:xii65ij.v est emprunt a xsxitGx. Le ton est sur llment prsuffixal.

Les futurs attiques ico;Ax et xi'o;j.at sont les subjonctif* des formes athmatiques attestes encore par linfinitif hom-IS'jisvai et limpratif aoriste att. -On

Dans le type thcmatique, tout se passe comme si la caractn*' tique *-e-, *-o- se comblnait avec la voyelle finale du thme, ce qn'nbsp;dohnait *--, ainsi gr. cppo)-iJ.s'^, oipri-:i, vd. bhard-t^'nbsp;bhdra-t quil porte , lat. fer-s tu porteras (subjonctifnbsp;ancien servant de futur) ; le vocalisme prsuffixal et la place dnnbsp;ton sont les mmes c[ua lindicatif.

Le subjonctif indique un proces quon compte voir se ren' liser, soit quon le veuille, ainsi vd. agnhn stavdni je veux louefnbsp;Agni (le feu) , fpidvad vdcdmsi me quil entende mes parolesnbsp;et chez Homre:

u 296 nbsp;nbsp;nbsp;aXX ays (''f)^'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qsaiv

soit quon 1attende simplement, ainsi vd. vifvdh pftand tu vas tre victorieux dans lous les combats , hom. Z 49nbsp;xo-c Tt; (f)!x(;cri et quelquun va dire ou e 465nbsp;Tl'xaOw ; hlas, que va-t-il marriver? .

3 Optalif. Dans les formes athmatiques, loptatif

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THEMES VERBAUX nbsp;nbsp;nbsp;189

^aractrls par le suffixe *-ye- : *-y3- (cest-a-dire *-y- devant ''oyelle, *-z- devant consonne); Tlment prsuffixal a le voca-^isine zro ; le ton est, suivant les cas, sur le suffixe *-yi- on surnbsp;^a desinence:

theme : skr. s-ya-t, s-(i)yA-t quilsolt , s-y-tih, s-(i)y-uh * quils soient r ; lat. s-ii-s tlX SOlS )) ^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;TIOXIS

aoyons (doii stm, sis par analogie). Le grec a pris le voca-^isiiie radical de

theme *dedd-, *did- : skr. dad-ya-t quil donne , moyen Aad-j-td quil donne : v. si. dad-i-m donnons (du themenbsp;d(5d[3]-) j gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;St5o-T-[;.V.

theme de parfait *wewort-, *wewft-: skr. vavrt-yA-t quil ^oule , moyen vavrt-l-td ; de mme v. h. a. i pers. plur. wurt-^'tnes devenons (de germ. *wurd-i- dont le d suppose unenbsp;Pt'suffixale atone).

Dans les formes thmatiques, 1optatif est caractris par *-i-^oriUant diphtongue avec la voyelle thmatique qui a le timbre ; suivant la rgie gnrale du type thmatique, le vocalismenbsp;la place du ton propres au thme ne variant pas ;

il

^ theme *bhro-: skr. bhcire-t quil porte , gr, ospi'., got. V. si. beri (2 pers. plur. her-te portez ), cf. lit. te nes

peut porter .

thme *wid-: skr. vid-t quil trouve , gr. (/)i'Bo.. Loptatif a deux valeurs smantiques distinctes :

Il indique une chose possible, par contraste avec Iindicatif indique une ralit. Ainsi skr. kdmdyeta il peut dsirer nbsp;Cette phrase vdique : kamdyeta ramp;ja samrAd bhdvitum unnbsp;peut dsirer devenir roi suprme ou gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans ce

h^ssage homrique :

3o3 Ennbsp;556

^(spjAaStsv \ix6b xeipi TuSeiSji;, [Aya (^F^lpyc'i 0 oi Stjo -a avSps ppctv

u ce sens, Ioptatif sert a indiquer une condition, ainsi chez

'ttnre;

pia 9cs yIiXwv y.ai a(j.ho3xq rji^^p oi'Se-riTro'j? SupTicratTO.

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IQO LE VERBE

un dieu qui Ie voudrait pourrait aisment donner de meillenrs chevaux que ceux-ci , et dans cette phrase vdique^yat pacey'U^nbsp;kravyadam kiiryuh sils faisaient cuire (de la \iande), ils Ie (Jnbsp;feu) rendraient carnivore .

2 Loptatif indique une chose souhaite, ainsi chez Homre: 298 alt-ixa TcvaiVjV puiss-je mourir a 1instant! et vd. vif^nbsp;ca h^atraya ca samddam kuryani entre Ie people et la noblessenbsp;puiss-je crer une inimiti! De la lemploi de loptatif dansnbsp;les prescriptions : vd. ddvipat agntyalam que les (deux) maitrnbsp;de maispn (cest-a-dire Ie maitre et Ia maitresse) mangent .

La traduction frangaise par puiss-je montre comment 1 seconde valeur peut sortir de la premire.

Les nuances de sens exprimes par lindicatif, Ie suhjonctif loptatif sont done respectivement celles des procs ; positivemenlnbsp;airm ^ attendu simplement possible.

C. Flexiox des verbes.

Trois procds sont employs concurremment; dsinenceS) alternances vocaliques, place du ton.

a. Dsinences.

Le systme des dsinences verbales comprend : iquot; Deux sries completes de formes, dites les unes actives etnbsp;autres moyennes^ qui caractrisent les deux voix active etnbsp;actif dor.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(ion. att. xiO-gat) et moyen Ti6e-Ta'..

Ces deux sries nexistent clairement quen indo-iranien, grec ancien, et en quelque mesure en gotique. De plus le latinbsp;et le vieil irlandais en ont trace dans lopposition de lactif etnbsp;dponent (et aussi dans le passif latin).

2 Dans les deux sries active et moyenne, deux sries dit VvLmprimaire, lautre secondaire, ainsi en grec au moyen, prim*^

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FLEXION VEBBALE I9I.

-xai, secondaire xiOs-xs; il y a de plus des desinences propres 1indicatif du parfait aclif et une flexion propre a Vimpratif.

3quot; Dans chacune de ces sries, il y a une forme propre pour chequenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a chaque

Une desinence est done dfinie quand on a marqu si elle est: 1quot; active ou moyenne; 2quot; primaire ou secondaire (ou dindicatifnbsp;parfait ou dimpratif); 3 de i', 2 ou 3 personne; 4 denbsp;Sombre singulier, pluriel ou duel; ainsi la desinence -xai de gr.

V. est une desinence de 3 personne du singulier


Moyenne primaire. De plus les desinences (ou les finales) de ^indicatif prsent-aoriste diffrent en partie suivant quil sagit dunbsp;'ype thmatique ou du type athmatique.

iquot; Dsinences actives.

. Dsinences primaires.

Singulier. i personne. Dans les atlimatiques, *-nii: skr.

je suis , v. s\. jes-mt, gr. eiijit, arm. em, alb. jam^ got. (et lat. suni). Cest a cette dsinence que les prsents ath-^atiques doivent Ie nom, commode et justifi, de verbes en *-mi:nbsp;^ypes gr. SiSwjj.'., xiYj.y.t, ot-/.vi3[j.t, S3!;j.vy;|a!, etc.

Dans les thmatiques, la i personne correspondante a une ^^Cale en *-0: gr. opw, lat./er, got. baira, v. irl. (do-')biur (denbsp;'beril) ; lat. ueh, lit. vetp (de*vei) ; gath.p^m jedemande m,nbsp;posc; laddition de -mi est une innovation ralise spar-gjj Sanskrit et dans une partie de 1iranien, do skr.nbsp;^iratni je porte , vdhami je vais en char , pjecheiminbsp;Je demande ; Ie slave a une forme k nasale finale ajoute,nbsp; berg je prends .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

personne : *-si; skr. -^i tu vas , att. v. (de ^ei-st) ; dor. j-tji tu es , v. lat. es-(5), arm. es (de *essi).nbsp;bhetra-si tu portes , got. bairi-s, lat. legi-s ne repr-^tent sans doute pas ltat indo-europen pour Ie type thma-; la finale tait plutt *-U quattestent pit. nesi (de *nefe)

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192 LK VEBBE

tu portes , gr. yspsi-; (avec ~s surajout daprs les formes a dsinence secondaire), v. Irl. (do-')bir. Pas plus que dans Ianbsp;i personne, gr. os'pw, etc., on ne peut marquer dans cetlenbsp;forme thmatique Ie point de separation enlre Ie thme et lanbsp;dsinence.

3 personne: *-ti: skr. as-ti il est , gr. la--:, v. rnssejes-ih V. lit. es-ti, V. irl. is (de *es-ti), got. is-t, lat. es-t.

skr. vciha-ti il va en char , v. russe ve7^e-ti, got. nbsp;nbsp;nbsp;lat-

uehi-t, peut-tre v. irl. berid (de *bereti?) saccordent a indiquer que, a la 3quot; personne du singulier primaire, la dsinence seraitnbsp;la mme dans Ie type thmatique et dans Ie type athmatique ;nbsp;mais Ie gr. oipv. et Ie lit. v\^a il conduit en char coromenbsp;aussi V. irl. (do-)beir (de *-berei) supposent une finale quinbsp;doit reprsenter 1tat ancien pour Ie type thmatique ; aux troisnbsp;personnes actives primal res du singulier, Ie type thmatiqunbsp;aurait done eu des finales distinctes de celles du type athmatique-

Pluriel. 3'personne : nbsp;nbsp;nbsp;dans les formes athma-

tiques sans redoublement: skr. sant-i ils sont , dor. vvt (a'J lieu denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ion.-att. elm, omhr. s-etit, got. s-ind et lat. 5-HWh

V. sl. s-gt (v. russe sut).

*-nti dans les formes athmatiques prdsinentielles longues OU a redoublement: vd. tdks~ati ilscharpentent ; v. sl.

ils mangent ; skr. ddd-ati ils donnent (i.-e. *dd-^tt)j V. sl. dad-et (v. russe dad-jati) ils donneront , dor.

(i.-e. *did^?itt), et dans les formes thmatiques: skr. bhdra-fi^^ ils portent , dor. ^po-ni (att. (plpouj'.), got. baira-nd, l*'quot;nbsp;uehu-nt (v. lat. tremonti), v. sl. ve^pt (v. russe veguti).

Dsinences secondaires.

Les dsinences nettes, thmatiques ou athmatiques, des troi^ personnes du singulier et de la 3 du pluriel ne different des desi'nbsp;nences primaires correspondantes du type athmatique que p'


-ar


1absence de Singulier,

chaque langue : skr. dbhara-m je portals , gr. $spe-v;


1 personne *-m ou *-n suivant la phontiqu^


de

sl'


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FLEXION VERBALE nbsp;nbsp;nbsp;igS

Plt;^d je suis tomb (lt;\e*pdo-n'); skr. astha-m je me suis mis *^ebout , gr. (7t-/;-v ; skr. sycl-m que je sois , lat. si-m, gr.

; gr. iTcia-a, Y. sl. ns-i jai port (avec - reprsen-tant*-^r).

2' personne ; *-s : skr. cihhara-h tu portais , gr. ifspe-c ;

sl. pade lu es tomb (cle *pde-s); skr. cisthd-h tu tes mis 'Jebout ; gr. lTr,-; ; skr. sy-h que tu sois , lat. si-s, gr.nbsp;^ got. witei-s que tu saches .

3. personne; -t : skr. dbhara-t il portalt , gr. ifsps (les ^^ccluslves finales tombent en grec); v. sl. pade il est tomb nbsp;*pade-t)', skr. dstha-t il sest mis debout , gr. arrp, skr.nbsp;^yd-t quil soit , v. lat. si-d, gr. zir^.

Pluriel. 3 personne : *-ent, *-ont et *-nt (dans les condl-Pons OU la desinence primaire est *-enti, *-onti ou : skr. s-^'^(de*dsant) ils taient ; gr. ojpotsv ; hom. -Ijsv ils allalent ; stdnhat ils se sont mis debout (aorisle en -r-), v.nbsp;vse ils ont conduit skr. ctbhara-n (de *ahhara-nt),nbsp;e^spo-v ; V. sl. padg ils sont tombs (de *pOdo-nt) ; lanbsp;P^'^sence du -t final est indique par des fails de phontique syn-![''ct)qne du vdique, par Ie traitement slave, et par gr. -sv de

-IV de

V- dans hom. oip.sv, dor. vviv, etc.

Pa distinction des dslnences primalres et secondaires estmoins autres formes.

Pour la !' personne dupluriol, Iindofiranien distingue : pri-^aire vd. -masi = '/A -main, skr. -mah, et secondaire vd. , zd -ma; partout ailleurs il y a confusion ; en grec,

'orien, -i;.iv (uvcc -v inorganique, v. p. i4i el suiv.) dans les '.'quot;''es dialectes ; en latin, -mus ; en slave, des formes varices '

'ant Ie dialede, loutcs dorigine plus ou moins amhigu : -ni vieux slave), -mo, -me, -my; en lituanien -ma; etc.nbsp;itanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;duel, il y a un certain accord delindo^

^ et du gotique : primaire skr. -vah, 'id -vahi, got. bidjas ^Us (deux) prions , et secondaire : skr. -vamp;, zd -va; Ie goti-A. Meillet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i3

afiti saj

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194 nbsp;nbsp;nbsp;LE YERBE

que a magu nous (deux) pouvons , sitaiwa que nous (deux)' soyons assis ; le vieux slave a -v partout, le lituanien -va-

Pour la 2 personne du pluriel, Iindo-iranien a une distinction qui consiste seulement dans le contraste de th et de ^ : primairnnbsp;skr. -tha = g4th. -6a^ secondaire skr. -ta = gath. ~ta. Gommenbsp;et t sont confondus partout ailleurs, on ne saurait rien recon-naitre : gr. -xe, v. si. -te, etc. sont a la fois primaires et secon-daires, et Ton ne peut dire si gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v. si. herete repondent a

skr. bharatha (primaire) ou a itrat (secondaire). Le latin a -Usgt; avec un -s final dont Iarmenien a peut-tre aussi trace.

Pour les 2 et 3 personnes du duel, on constate de fortes divergences ; le Sanskrit distingue 2 pers. -thah, 3 -tab;nbsp;maires, de 2 -tarn, 3 - tarn secondaires ; la grec 2 -xsv primairnbsp;et secondaire, mais 3 -xov primaire, dor. -xav (att. -xr;v) secoU'nbsp;daire ; le gotique et le lituanien nont que la 2 personne ; got.nbsp;et lit. -ta, a la fois primaires et secondaires ; le vieux slave anbsp;2 -ta, primaire et secondaire, 3 -te et -ta, sans distinction dnbsp;valeur (-te a t limin a la 2 personne paree quil se confondadnbsp;avec le pluriel) ; il y a done une forme specialement secondairnbsp;de 3 personne du duel *-ta, avec ou sans nasale finale (v. p. i4r) nbsp;celte forme a t transporte par analogie la 2 personn)nbsp;sporadiquement en grec, regulirement en lituani^et en slave-

v. Desinences particulires au parfait.

*-o e*


Singulier. i personne : *-a : skr. vdd-a je sais , FoXo-x, got. wait; v. irl. ceeban dans forroichan jal enseign nbsp;suppose un primitif termin par une voyelle finale *-a ou *-exclut a la fois *-e et *-y..

2 personne ; skr. -tha : vt-tha tu sais : got. -t (traiteHi''^*' rgulier seulement dans certains cas speciaux) ; wais-t; gr- -0^ nbsp;Pow-Oa ; cf. le-;- delat. mdis-t-i. Le 0 du grec suppose plutoti-'nbsp;*dh en regard du *th indique par les autres langues.

3 personne: *-e : skr. vd-a il salt ,gr. nbsp;nbsp;nbsp;got.

le V. irl. cechain il a chant suppose une voyelle finale palatale, telle que -e.

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FLEXION TEBBALE nbsp;nbsp;nbsp;IqB

Plurlel. Lindo-lranien a des desinences differenles de celles 'iu prsent, a la 2 personne : skr. vid-a vous savez (en regardnbsp;gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et a la 3: skr. -tth (-ur), cf. gath. -ws, zd -ar9,

vid-tih ils savent .

2quot; Dsinenccs moyennes.

Desinences primaires et de parfait.

Les dsinences des trois personnes du singulier et de la 3' per-onne du pluriel se distinguent des dsinences actives correspon-^^ntes par la presence de ^-ai la o celles-ci ont ~i.

Singulier. i personne : gr. -[axi (thmatique et athma-Lque): gr. nbsp;nbsp;nbsp;dont on rapproche v. pruss. asmai

'' suis , lit. es-m (de *es-me) ; mais les formes baltiques prouvent pen, paree que la forme active du type athmaiiquenbsp; st pas atteste ; or, la desinence est simplement *~ai en indo-^*'nien : skr. hruv- je dis ; la finale thmatique est aussinbsp;ainsi skr. bhdre je porte , et de mrne v. isl. heite jenbsp;ppelle . Ceci conduit h supposer que Ie grec serail du anbsp;innovation analogique daprs lactif. Au parfait, il y a -ainbsp;P^^tout ; skr. tutud- jaiheurt , lat. tutud-l, v. i\.vd- jenbsp;)) (unique en slave).

personne : *-sai: skr. -se, gr. -crxi, fit. -si (de -se), got. -:(a; dhat-s tu poses , gr. -iO-xxi; skr. bhdra-se tu portes ,nbsp;?2p-a., got. baira-^a tu es port .

_ personne: -ai, dans une partie du type athmatique, vd. il est couch , duh-l il trait , comme aussi au parfait,nbsp;tuiud- il a heurt ; *-tai : skr. (-te il est couch ,nbsp;8'.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j skr. bhcira te il porte , gr. cipe-soci, got. baira-da.

efis

Lluriel. 3 personne : *-ntai : skr. fay-ate ils sont cou-hom. y.-aTxc; skr. bhdra-nU ils portent , gr. espo-got. baira-nda.

^ ' personne : Ie gr. -gsa de /.=E-p,c6x, ^ep-psOa est a la fois

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igG I.E YERBE

primaire et secondaire; 1indo-iranien oppose la desinence pri' maire *-madhai (skr. -mahe, par exemple dans dad-mahe nonsnbsp;donnons , zd -maide) a la dsinence secondaire *-madhi (sk*quot;nbsp;-inahi, gath. -maidi), de {.-e. *-medh3, ce qui peut tre une innovation de ce dialecte. Les formes dponenles lat. loqiimiurnbsp;V. irl. lahrirnmir, -/nirnmmnr nous parlons ont tfaites apresnbsp;lpoque indo-europenne sur les formes actives correspondantes-

2* personne : la dsinence primaire est en indo-iranien *-dhiuat skr. -dthve, gath. -duy; la dsinence secondaire *-dhwam: skr--dhvam, gath. -dm, zd-Zu/Pm(avec nasale finale sans doute inor-ganique, v. p. 141) ; legrec a -crOe, a la fois primaire et secondaire-Le lat. /ogwimmi est une forme nominale ; v. irl. labrithe,-labraidnbsp; vous parlez sont identiques aux formes actives. Les dialectesnbsp;occidentaux, germanique, celtique, ilalique, ne prsentent donenbsp;aucune forme propre a la i'' et a la 2 personnes du pluriel pournbsp;le moyen.

Duel. Lindo-iranien et le grec ont des formes divergenleSj influences a la fois par les desinences du duel actif et du pluridnbsp;moyen.

g. Dsinences secondaires.

Plusieurs dsinences secondaires ont *-0 alternant avec *-c la on les dsinences primaires du moyen ont *-ai.

Singulier. i personne. Le grec et Pindo-iranien divergent, comme pour la dsinence primaire correspondanle. Le grec *nbsp;dor. -;z5v, ion. att. -[xrft: dor. iOf-jzav, sysp-izx/, ion. att.nbsp;ispd-'j.rjv, avec un sans doute ajout par analogie. Lindo-iranien a-i : skr. d-kri jai fait , gath. aoj-l jaiparl inbsp;-i forme diphtongue avec la voyelle thmatique prcdente nbsp;*(ct)bhara-i skr. dbhare je portals , zd haire, ce qui seml'^nbsp;indicjuer un i.-e. *-i; mais k loptatlf la dsinence est -j ce c(nnbsp;est en indo-iranien la forme normale de i.-e. aprs y ' kf'nbsp;hhdrey-a, zd baray-a je pourrais porter . On se demandenbsp;suite si le attest par lindo-iranien nalternerait pas avec Inbsp;~a- attest par gr. -(|a)-5-(v).

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FLEXIOK VERBALE 197

2' personne: gr. --o dans htOe-jo, lOs-o, nbsp;nbsp;nbsp;etc.; indo-

(Jans Iq gubjonctif gath. danha que tu donnes (de '^d-sa), zd bara-sa tu pourrais porter ; lat. -re (de *-s) dansnbsp;^^que-re, cf. hom, hc^-o. Le Sanskrit a generalise une dsinencenbsp;'ihah^ qui rappelle le deponent v. irl. no labrither tu paries.

coexistence de deux desinences diffrentes dans les parlers '^do-iraniens, dune part, italo-celtiques, de lautre, est a noter.

te


3quot; personne: *-/o dans des formes telles que vd. dduh-a il '^Oyait , ei *-lejo : skr. ddi-ta il a donn , gr. Ss-xo; skr.nbsp;^bhaj-a-ta il portalt , gr. 讣ps--o; lat. sequi-tu-r; osq. sakara-

r sacratur , ombr. her-te-r il veut .


Pluriel. 3 personne ; *-ento, *-onto, *-ntelo : vd. skr. tsata quot;dstaient assis , hom. zi-xio ; skr. dbhara-nta ils portaient,nbsp;opo-vTo ; lat. sequo-ntu-r, cf. hom. lz2v:o, osq. kara-nte-rnbsp;se nourrissent .

Irnpratif (actif et moyen).

Pes caractrisliques dimpratif sajoutent au thme de lindi-'^^df; au point de vue morphologique, 1impratif ne constitue done un mode comparable a loptalif et au suhjonclif qui ont desnbsp;_ iies propres; il exprime un commandement ferme et participenbsp;^'iisi au sens affirmatif de Tindicatif auquel il appartient pour lanbsp;orttie.

La 2 personne du singulier a 1actif est caractcrisce paria sinence zro :nbsp;j.^^ype athematique : thme *ei-: gr. cc sors , lat. (ex-f),

^^nu tv

^i~k va (avec une particule, -hi, -k); thme *strneu-: skr. tends , gr. iripvD.

^ ype thmalique : skr. bhdra porte, gr. esps, arm. ber, got.

V. irl. skr-. nbsp;nbsp;nbsp;conduis , gr. ays, lat. age, arm. ac.

% athmatiques peuvent aussi recevoir une caractristique . ^ qui sajoute a une forme a vocalisme zro: thme Vi- : skr.nbsp;* (de *i-dhi) va , zd i-li, gr, i'Ot thme *es- : zd :(^dinbsp;))j gf._ iv_g, thme *weid-: skr. vid-dhi sache , gr.

6:.

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igS nbsp;nbsp;nbsp;LE VERBE

Une autre caractrlstique dimpratif est ; skr. -tat, v. If'*'--td (lat. class, -t), gr. -tw ; en Sanskrit et en latin, elle sert a la fois pour la 2 et la 3 personnes ; en grec, seulement pour lanbsp;troisime, mas largie par -c, aussi pour la seconde dans certains parlers, ainsi ksTto;- IkOs a Salamine daprs Hesychius ;nbsp;skr. bhara-tat (i porte, quil porte , gr. ospi-Tw; skr. vdhn-tdtnbsp; va en char, quil aille en char , lat. uehi-t ; skr.

sache, quil sache ; lat. es-t sois, quil soit . Cettecaracte-ristique i.-e. nbsp;nbsp;nbsp;qui sajoute a la forme a desinence rro sans

avoir de valeur personnelle, est suspecte dtre un mot isol, prO' hablement lablatif du dmonstratif i.-e. *to-; quot;^-dhi pourrait lrenbsp;une ancienne particule ; alors la seule vritable caractristique denbsp;limpratif serait la dsinence zro qui sest maintenue a la 2 per'nbsp;sonne du singulier actif, mals qui, a en juger par lemploinbsp;\veghe-, dans la forme pourvue de *tt, ne se rapportait propr'nbsp;ment a aucune personne, et qui ne se serait fixe a la 2 personnenbsp;que par suite de la frequence particuliere de eet emploi. Certainsnbsp;indices donnent mme lieu de croire que, en grec prhisto-rique,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a servi pour Ie pluriel comme pour Ie singulier. On

entrevolt done un type ancien o *hhere, qui tait Ie thme nu aurait t limpratif general, valant pour tous les cas, que fai*nbsp;attendre la structure de la forme.

A Ia 2 personne plur. active, Ie commandement sexprime p^r Ia forme de la 2 personne secondaire : skr. bhcira-ta porteznbsp;gr. (pips-Tz, lat. fer-U.

Diverses langues indo-europennesont au singulier moyen et an pluriel et au duel actifs et moyens des desinences spciales a lina'nbsp;prallf, mais qui different dune langue a 1autre.

Desinences en *-r-.

Le Sanskrit a une dsinence de 3 personne du pluriel a 1 actif -uh ( ur devant voyelle), au moyen -rg, -ire ; le zend rpond pnjnbsp;-ara et -ara a lactif, -re au moyen ; skr. ds-b ils ont t gt;nbsp;dnh-arsskr. eikit-h ils saperqolvent , zd cikif-are^nbsp;f-re, zd si-re ils sont couchs ; le -uh Sanskrit peut tre soi*-*-r, soit *rs, avec un traitement spcial a la fin de snot;

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FLEXION VERBALE nbsp;nbsp;nbsp;I gg

rnploy au parfait, mais aussi a Fimparfait, a 1aoriste et a 1op-*-tif, ainsi sy-iih quils soient . On rapprochera les 3 per-sonnes du pluriel latines telles que dixre et tokhariennes B lt;^omme wenare ils out dit .

En brittonique, les formes en -ir, -ar, -er ont une valeur iTOpersonnelle, la personne tant indique par un pronom rgime:nbsp;cornique en tas anef ym gylwyr on mappelle pre du ciel ,nbsp;^^gt;^eton armoricain neni gueler on ne me verra pas , ou con-sacrer on te consacre . En vieil irlandais, les formes corres-Pondantes ont la valeur des 3'* personnes passives : berir il estnbsp;porie ; il a par suite t forme une 3' personne du pluriel, ainsinbsp;hrtir ils sont ports ; et, mme au singulier, -r est parfoisnbsp;'Jout a une forme pourvue de desinence, ainsi gaibthi-r il estnbsp;ohant (cf. gaibim je chante ); Ie deponent seul atir de lanbsp;flexion contenant -r (ou respectivement -r-(-voyelle, denbsp;litnbre i ou o) a la plupart des personnes. En italique, Ie sub-Jonctlf ombrien/rrar on portera et lindicatif prsent ornbriennbsp; on va attestent 1existence dun impersonnel; en latin,nbsp;'r napparait plus quajout a des formes dja pourvues denbsp;desinences, a la 3 personne neki-tu-r, en regard de la 3 pers.

secondaire moyenne vd. vdha-ta, et de mme au pluriel ^^hu-ntii-r et aussi a dautres personnes : uehor et uehimur ; cettenbsp;flexion en -r tient la place des anciennes desinences moyennes:

deponents lat. sequitur etv. irl. sechithir rpondent au tbme '^onstamment suivi de desinences moyennes de gr. eTterX et de

cl nbsp;nbsp;nbsp;?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

sdcate il suit .

Le tokharien a aussi des desinences en -r dont la valeur erable nettement mdio-passive ; -r y est, comme en latin, ajoutnbsp;dsinences, par exemple tokh. B kal-ir il sarrte .

Il est possible que *-r ait caractris un impersonnel indo-^'iropen ; la 3 personne du singulier en -r a encore souvent la '^aleur impersonnelle en latin : tur on va . La disparitionnbsp;fl la forme en *-r dans la plupart des dialectes sexpliquerait par

earactre anomal de eet impersonnel qui est isol dans la **aorpbologie indo-europenne et qui na subsist presque nullenbsp;fl^ft avec sa valeur ancienne.

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200 IE VERRE,

b. Vocalisme de Tlment prdsinentlel.

a. Type thrnatique- La voyelle qui termine Ie thme a lal' ternance de timbres e : o', cette alternance est conserve devantnbsp;les desinences primaires actives dans les paradigmes suivants ; onnbsp;notera que les formes altres a eet gard y sont supprimes, et,nbsp;dautre part, que gr. na aucun rapport tymologique avecnbsp;got. -iviga, lat. tieh :

dor.

GBEC

GOTiqvE

LATIS

VIEUX SUAVE

iylt;t)

-wiga

ueh

vegp

-wigis

uehis

vej^esi

ey jS t

'-luigip

tiehit

ve^et

e)joij.v

-wigarn

))

r/T

-wigip

vcT^ete

iyyv-i

-wigand

uehunt

veggt

lyyr.Z')

ve^ta

lytxi'!

ve^eta

De mme devant les desinences secondaires actives ;

VIEUX SLAVE

SpCV

loep

;ppS[XV

Ipipsvs

eospcv

spTOV

oeprry

pad je suis tomb (-m de

pade (-g de

pade (-e de *-ei)

padom

padete

padg (-p de *-ont)

padeta

padeta

Le sermon de Cambrai, ie plus ancien texte littraire irlaH' dais, a encore o a la 3 pers. plur. tuthegot (qui) vont .

De mme au moyen : gr. cipcp.at, espsat, ospevat,

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FLEXION VERBALE nbsp;nbsp;nbsp;201

9-P59, ospovta:'., et kozp6[j.T,'), k(fipso, ipps-ns, ^Epp-iOx, liyspsaO, ^po'J;o. Done la voyelle thmatique a Ie timbre o a la i' per-onne du singulier et aux iquot; et 3* du pluriel, Ie timbre e auxnbsp;et 3 personnes du singulier, a la 2 du pluriel, aux 2 et 3nbsp;duel.

(3. Type athmaqm. Llment prdsinentiel a Ie voca-^'siue e OU o (au parfait, o rgulirement) aux trois personnes du iitgulier actif primaire ou secondaire et dans certains impratifsnbsp;^ desinence zro, Ie vocalisme zro dans les autres formes. Ainsinbsp;l'our la flexion primaire active :

impratif

e-mi je vais

-yi

tl (de *ei~si)

-ti

sJ.-s'. (de el-ti)

i-mcih

i-p.v

i-thd

IT2

y-anti

i-thcih

V

t-T5V

i-tdh

rf

l-TCV

ygt;

el

i-hi

1-8'.

Ou, de mme, dans Ie typeen-wfl- de skr. ppjami jemplis ,. Sa|j,vap.i, gr. Sip.vyjjxt :

SRB.

DOR.

ATT,

sing, -n-mi

-n-si

-va-;

-na-ti

-va-quot;'

-vr^-cT'.

plur. -n-mah

-va-[ae;

-va-;j.ev

-n-thd

-va-xe

-va-'s

-n-anti

. -va-vxt

-vait

duel. -nl-thah

-va-'cv

-nl-tdh

))

-va-TOv

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202 nbsp;nbsp;nbsp;LE YERBE

Ou, au parfait saus redoublement;

SKR.

GR.

GOT.

sing, vd-a je sais

Fcio~oi

wait

vt- tha

/oc-Oa

wais-t

vd~a

EoiB-

wait

plur. vid-md

JtS-jj.v

wit-am

vid-d

Eic-ts

wit-u^

vid-h

(^Ficsy.dC)

wit-un

dans les parfaits a redoublement, hom.

laip.iv-a,


Aux i'' et 2 personnes du pluriel a desinences secondaireS; 1indo-iranien et Ie grec ont souvent Ie vocalisme e. la ou,nbsp;daprs la rgie, on attend Ie vocalisme sans c. ainsi skr.

il est venu , dor. 185, 3* pers. plur. skr. ag-iih ils sont venus (avec vocalisme zro), mais skr. agatna nous somnaeSnbsp;venus , hom.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; skr. dhar il a fait et dkr-an ils onl

fait , mais i^plur. dkar-ma, 2' plur. dkar-ta ; skr. sya~t soit et sy-h quils soient , mals plur. sya-ma, 2* plur-syi-ta. Et, au prsent, en face de skr. s-thd vous tes ; gr. sj-rS)nbsp;V. sl. jes-te, lat. es~tis, en regard de v. si. s-gt, lat. s-unt.

Au prsent Ie vocalisme prdsinentiel nest pas conserve clairement; on Ie suppose daprs des formes passes au typnbsp;tlimatique, comme got. mala, lit. malu (v. p. i6g). A laoriste)nbsp;Ie grec a des formes claires, ainsi en face de D?;v; lyvo),nbsp;face de v. h. a. knaan (v. p. i32).

Certains themes a sufFixe zro ont de plus trace dune alter' nance : ] ainsi vd. tas-ti il construit , 3 plur. tdkf-ati nbsp;construisent (attest une seule fois) ; lat. s-t (daprs un tuioi'nbsp;gnage de grammairien) : ed-unt; 1une des formes du thme teU^nbsp;alors a se gnraliser : Ie Sanskrit a dt-ti il mange daprsnbsp;anti ils mangent, et Ie russe djdt (v. sl. d-et) ils mangentnbsp;daprs st il mange . II y a *od- dans gr. io-ivT- et *dnbsp;dans arm. utem je mange .

Certains aoristes de racines dissyllahiques ont generalise 1* forme a sonante longue, ainsi skr. dhhiit il a t =gr-

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FLEXION VERBALE 2o3

Devant les desinences moyennes, Tlment prdsinentiel a ^ordinaire Ie vocalisme sans e, ainsi, dans Ie type de skr. pp^ami,nbsp;Sr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;:

SKR.

GR.

Primaire.

Sing.

-n-

-nl-s

-va-jat

-nl-t

-va-xa'

Plur.

-ni-mahe

-va-[;,0a

-n-at

va-vx7t

Secondaire.

Sing. 3 pers.

-n-td

~'n-xo

^opposition des vocalismes est nette en Sanskrit :

primaire

hrdv-ti il parle

br-t

juh-ti il fait libation

jubu-t

yundh-ti il unit

yunh-t

agn-ti il alteint

agnu-t

parfait

cikt- a il a apergu

cikit-

secondaire

agno-t il a atteint

hgnu-ta

dkar-(f) il faisait

dkr-ta

bry-t il pourrait dire

bruvl-td

La mme opposition se voit en grec dans ;

Ti'9-(i.a.

TlOpap.-]i.agt;.

'ciO-[i.y;v


Ti'0y;-[jw

TiTpOO-a

t{0vquot;;-V

primaire

parfait

secondaire


Loutefois certains themes radicaux simples qui nadmettent que desinences moyennes avaient Ie vocalisme prdsinentiel e :

gr. 7,l-Tal /quot;d-Tat

vd. gay-e il est couch vds-te il se vet nbsp;ds-te il est assis

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2o4 LE VERBE

et de mme gr. -A^i\xx\i.yx, gxi^-.xx, etc., zd staota il a lou , etc., etc.

c. Place du ton.

Toute forme verbale pouvait, suivant la position et Ie rlo dans la phrase, tre tonique ou atone; eet tat est conserve ennbsp;vdique, et Ie recul constant du ton en grec sexplique par la.

Dans les formes toniques du type thmatique, Ie ton frappe 1une des syllabes du thme, la mme dans toute la flexion denbsp;cheque thme, ainsi skr. bhdra-ii il porte , bhdra-nti dsnbsp;portent , mais srjd-ti il met , srja-nti ils mettent .

Au contraire, dans les formes toniques du type athmatiqne, Ie ton peut frapper Ie thme ou la desinence, et sa place varienbsp;au cours de la flexion. A en juger par la plupart des formesnbsp;sanskrites et germaniques, la prdsinentielle tait tonique auxnbsp;trois personnes du singulier actif, et la desinence aux autresnbsp;nombres de 1actif :

skr. -mi je vais vd-a n je sais nbsp;yundk-ti il unit nbsp;jagrdhh-a jai saisi


imdh nous allons vid-md nous savons nbsp;yunj-dnti ils unissent nbsp;jagrbh~md nous avons saisi


De mme v. h. a. ^h (de germ. *taih') jai montr , en regard de skr. didg-a, et v. h. a. :{ig-un ils ont montr , ennbsp;regard de skr. didig-h, supposent *dik,-a : *dikrn't.

Dans les prsents vdiques a redoublement, Ie ton se place tantt sur Ie redoublement et tantt sur la desinence : skr. bibhaf'nbsp;mi je porte , bibhr-mdh nous portons ; dddha-mi jnbsp;pose , dadh-mdh nous posons , dddh-ati ils posent ).

Dans les formes personnelles de la flexion verbale grecque autres que quelques impratifs, la place du ton, fixe par unenbsp;rgie gnrale, na plus de valeur significative; mais les formesnbsp;nominales, parlicipes et infinitifs, conservent la trace de laU'nbsp;cienne place ; i-iv allant saccorde avec skr. i-mdh nous

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FLEXION VERBALE 200

allons , T0t^ avec skr. dadh-nidh, etc. Si done, a Iaoriste igmatique vedique, le ton rcste invariablement sur le theme,nbsp;moyen vdin-s-i jai gagn , et si en grec les participesnbsp;infinitifs correspondants ont le ton sur llment radicalnbsp;T{-7ac), on pent conclure qua Iaoriste sigmatiquenbsp;ton ne passait pas sur la dsinence en indo-cnropen (voir

P- 179)-

En ce qui concerne les desinences moyennes, ellcs ont en general le ton en vedique, ainsi yunht il unit , jagrhhi, a jainbsp;aisi ; toutefois le type ved. fdye^, (te a le ton sur la syllabe ini-bale, comme le participe gr. /.st'jji.evi;, tandis que la place du tonnbsp;participe gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;garantlt Iantiquite du parfait skr.

Joghrbhi, oxyton. Dans le type des prsents a redoublement, gr. -JaOai, c.ii;j.5vo; concordent avec skr. ddde je donne v, etnbsp;'^tontrent que, an prsent du moins, les mouvements du tonnbsp;^vaient lieu comme dans le nom non entre prdsinen-belle et dsinence, mais entre initiale du mot et dsinence.

d. Augment.

Laugment consisle en un lment *e- qui peut tre plac decant celles des formes de lindicatif qui ont les desinences secon-^^ires. II napparait que dans un groupe de dialectes : indo-banien, armnien et grec ; les au tres langues lignorent; ctait en indo-europen un fait dialectal.

En vdique il a le ton nbsp;nbsp;nbsp;dans lesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;formes toniques :

'''ed. d-bharat il portalt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;arm.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e-ber il a port nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gr.

ddhat il a pos nbsp;nbsp;nbsp;e-d il a pos

a-ricat il a laiss nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e-likh il a laissnbsp;nbsp;nbsp;nbsp; l-K'.r.z

^ Eevant les sonantes, il admet la forme , ainsi dans vd. ^''^Vak il a tourn , hom. v;-(E)t?ei; lu savais , ou dans nbsp;^sd. aima nous allions . Quand le thme com-*^^nce par une voyelle proprement dite, laugment se contraclenbsp;^''^c celle-ci ds lpoque indo-europenne :

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2o6 LE VERBE

thme *es- : skr. ah il tait , dor. thme *dgie- : skr. ajat il conduisait , dor. ays att.nbsp;arm. ac il a conduit .

Laugment ne fait pas partie du verbe ; dans la langue home-rique et dans la langue vdique, lemploi en est facultatif, et 1on trouve, avec Ie mme sens, des formes comme hom. eysps et ppSjnbsp;vd. dbharat et hhdrat il portalt ; les plus anciennes inscriptions Cypriotes offrent peut-tre des prtrits sans augment commenbsp;^e/'a jai vers ; en armnien, laugment est employ seule-ment dans celles des formes de laoriste qul, sans cetle additioDjnbsp;seraient monosyllabiques : e-ber il a port soppose a bet'-inbsp; jai port ; chez Homre, en vdique et dans les prakrits, lanbsp;presence ou labsence de laugment est aussi en rapport avecnbsp;ltendue du mot : on lit toujours hom. jamais *sye.

En grec, la rgie suivant laquelle Ie ton ne peut pas reculerau dela dun premier prverbe (-Kap-v-Oc; et non *zap-v-0cc) sap-plique a laugment, et lon trouve (riy.p-i-jyo') et nonnbsp;v-jcjav et non *'v-r,!7av. A eet gard, laugment est done trait ennbsp;grec comme un prverbe, cest-a-dire comme un mot ancienne-ment indpendant. II ne faisait pas partie intgrante de la forrnenbsp;verbale a lpoque indo-europenne. Et en effet lindo-europennbsp;ignore la prfixation.

e. Signification des formes de la flexion verbale.

Chacune des distinctions reconnues dans la morphologic a sa valeur smantique propre.

i Nombre. Le Sanskrit, lavestique, Ie gotique, Ie norrois runique, le vieux slave, le lituanien et certains dialectes grecsnbsp;anciens (principalement le vieil attique) ont conserv la distinctionnbsp;des trois nombres indo-europens : singulier, pluriel et duel-

La forme verbale se suffit a ellc-mme : :plp'.; ne sadresse qn ^ une personne, ospevs a un nombre de personnes indtermin,nbsp;ptV a deux ; aucun pronorn nest ncessaire.

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FLEXION VERBALE nbsp;nbsp;nbsp;20J

2quot; Personm. De mme que Ie nombre, la forme indo-euro-Peenne indique la personne sans Iaddition dun pronom. La o pronom figure dans la phrase, il a la valeur dun mot in dependant ; lat. amas at esurio signifie tu fais lamour, mais jainbsp;, et tu amas ai ego esurio, toi, tu aimes, mais moi, jainbsp;. Gr. jaX^n'^s! sans sujet signifie quelquun joue denbsp;trompette , on joue de la trompette .

Au point de vue dun moderne, un impersonnel tel que U'. il pleut signifie que de la pluie tombe , mals Ienbsp;ens ancien est autre : alors que chaque phnomne naturel taitnbsp;*enu pour Ie rsultat de lactivit dun tre analogue k un trenbsp;^iim, u( signifiait Ie dieu, Ie gnie pleut ; en fait, Homrenbsp;pas st, mais seulement deux fois M 25 = ^457 ;

us o cpoc Zeg.

Le latin a loue tonante, etc. Lexpression vdique vAto vati Ie '^nt vente est plus caractristique encore. Ge ne sont done pasnbsp;impersonnels qui expriment les phnomnes naturels, maisnbsp;troisimes personnes dont Ie sujet , qui est un tre plusnbsp;rnoins vaguement couqu, nest pas indiqu avec prcision. nbsp;Les vrais impersonnels indo-europens taient ceux dont lesnbsp;^oriues en -r- tudies p. 198 et suiv. font entrevoir 1existence.

Voix active et moyenne. Les dsinences moyennes indi-^'lent que Ie sujet est intress dune manire personnelle au '^ocs, tandis que les dsinences actives nexpriment pas cettenbsp;'^'^ance ; skr. vaste, gr. (f)axxt il se vt ; gr. 6yw veut direnbsp;quot; Je fais un sacrifice , Q6o;jxi je fais un sacrifice pour obtenirnbsp;*l'^elque chose ; Ie prtre qui fait un sacrifice pour autrui ditnbsp;yajami je fais un sacrifice ; Fhomme qui prend part,nbsp;Ie prtre, un sacrifice fait a son profit dit vd. yaje jenbsp;Un sacrifice (pour moi) ; gr. ayei, skr. d/ati signifient ilnbsp;xyixxi, djate il conduit pour lui, ouavec lui , ainsinbsp;Homre:

A 19 auTt; B Apve/jv 'EXv;v MevfXac; yctTC

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2o8 LE VERBE

En grec, a je lave soppose XcjsTat tic les mains et de mme vd. pant civa nenikte il se lave Ienbsp;mains . Lactif skr. gdcchati il va soppose au moyen scui^nbsp;gacchate il se rencontre avec... . Le moyen nest pas ui^nbsp;rflchi, mais il exprime souvent des sens voisins de celui dunbsp;rflchi. La nuance de sens qui spare le moyen de laclif, nettenbsp;dans des exemples comme les prcdents, devient parfoinbsp;iuyante, et il est curieux par exemple que les formes qui servantnbsp;de futur aient eu normalement en grec commun des desinencesnbsp;moyennes, ainsi ao\i.7.i: dij.i, ootxai: cOiw, Eswogai: -itirr/M, etc-

Le verbe indo-europen prsente le proces essentiellement en tant quil est loeuvre dun agent, et il ne comporte gure unenbsp;formation a valeur passive. Mais des formes employes absolu-ment comme gr. opii) etnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;signiliaient a la fois je porte

et je me porte , comme on la vu p. i63; alors la forrne moyenne ispju.aq grce a sa signification particuliere, se prtaitnbsp;bien a lexpression du passif, et cest un usage qui nest pas rarenbsp;en grec, surtoul au parfait qui, de par son sens, admet le passifnbsp;mieux que le prsent-aoriste ; les formes a dsinences moyennesnbsp;fournissent aussi le passif du gotique ; nasjada il est sauv inbsp;ce rle de passif est moins frquent en indo-iranien.

Par suite de leur sens, certains themes verbaux ont reQU exclusivement ou presqueexclusivement les dsinences moyennes,nbsp;ainsi que skr. sacate il suit , zd hacaite, gr. ^jrat, lat. sequiHOnbsp;V. irl. -sechelhar (type deponent du latin et du vieil irlandai,nbsp;combin avec les dsinences en -r). Avec un mme sens, ifnbsp;arrive du reste que le prsent et Iaoriste aient seulement la dsJ'nbsp;nence moyenne, et le parfait les dsinences actives, ainsi ge-'iYVop.a'., ysvjp.riV, mais ysyova. Et mme la rpartilion des desinences actives et moyennes peut varier a lintrieur dun mninbsp;thme : Homre ne connait que les dsinences actives du pr'nbsp;sent ; mais, au prtrit, a-o est beaucoup plus courantnbsp;que 9^, et n'en diffre pas pour le sens.

4quot; Vahur des dsinences primaires et secondaires et de ment.

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FLEXION VERBALE nbsp;nbsp;nbsp;300

Lopposition de valeur des desinences primaires et secondaires Se laisse pas raraener a une formule simple.

II ny a lieu de tenir compte ici que de Iindicatif du present-^oriste; le parfait indicatif a ses desinences actives propres; Voptatif ^ 3 que les desinences secondaires: skr. sycLt quil soit , gr. eCi);nbsp;subjonctif, le grec na que les desinences primaires, ainsi fspw,nbsp;et Iindo-iranien prsente a la fois les dsinences pri-*iaires et les dsinences secondaires, ved. dsati et dsat, zd anhaitinbsp;^^a.fihat quil soit , sans difference de sens appreciable.

A Iindicatif, les dsinences primaires indiquent un proces qui ^ lieu au moment ou 1on parle, soit quil se produise actuelle-^ent, gr. (ppu je suis en train de porter , soit quil vaillenbsp;^ Une manire gnrale, comme lat. homo mortalis est- Une formenbsp;^ desinence primaire peut tre employe en sanskrit avec purnbsp;'' Uuparavant et chez Homre avec irapo? pour noter unenbsp;'^lose vraie depuis un certain temps et qui na pas cess de ltre,nbsp;^insi;

A 264 aXX opasa 7rAsp.6vS oTop itapo; s^i

l^es dsinences secondaires indiquent souvent le pass: vd. hom. pspst signifient il porte ; vd. bhdrat, bom.nbsp;'p signifient il portalt ; hom. Wrce il a laiss , etc., etnbsp;Qime hom. (7)s(/')';/,v)v en face de (F)i{Fy.%xo'i. Toutefois,nbsp;gg nest pas le seul emploi des dsinences secondaires,nbsp;expression du pass est ambigu; elle peut tre prcise parnbsp;.^'^gttient, mais seulement dans un groupe de dialectes contigus:

armnien et grec : la o les dsinences secondaires accompagnes de laugment, la forme nexprime que lenbsp; uinsi skr. dhharat il portalt , gr. lyspe, arm. eher il a


sa', eivai.


ih


te


tjjv quot; i /c.7:e, arm. elihh il a laiss . Quand un meme j. ^*Ue admet a la fois les dsinences primaires et secondaires, lesnbsp;^'Uies a dsinences primaires constituent le prsent proprementnbsp;j tr. hhdrati il porte , gr. (ppsi, et les formes a dsinencesnbsp;^Uudaires, prcdes ou non de laugment, limparfait ; skr.nbsp;Wat V il portalt, gr. (Ijasps. En slave, ou 1 augment


^ist(


pas, il ne subsiste plus que quelques formes dindicatif


A.. Meillet.

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210 LE VERBE

o un tlime de prsent a dsinences secondaires exprime 1 pass, et elles servent daoristes ; ainsi v. sl. pade il est tombe nbsp;(avec -e de *-e-t) en regard de padet il tombera et les 3 e*nbsp;3quot; personnes telles que rece il a dit en regard de recet nbsp;dit . Cest done au moyen des dsinences secondaires et, acces'nbsp;soirement, dans un groupe de dialectes, de laugment que lindo'nbsp;europen exprime lqpposition du prsent et du pass.

En vdique, les formes dindicatif a dsinences secondair* sans augment adniettent aussi un sens a peu prs identiqne ^nbsp;celui du subjonctif: hhcirat quil porie , surtout avec la ng*'nbsp;tion prohibitive nia: mh bharah ne porte pas , mamp;

quil ne porte ; et de mme en iranien, dans les gathas d lAvesta ; cest eet emploi que lon appelle Vinjonctif; il nest p**nbsp;attest de manire sure hors de lindo-iranien. Lusage des dsi'nbsp;nences secondaires dans les formes de lindicatif qui servent *nbsp;exprimer un dsir ou une defense Concorde avec lusage fait lt;1nbsp;ces mmes dsinences a loptatif et, dans une partie des cas,nbsp;subjonctif.

Remarque sur la valeur des themes de prsents et daoriste*- Une mme racins fournit Ie plus souvent a Iindodranien, grec, larmnien et au slave un ou plusieurs prsents et aorist*nbsp;qui ont chacun unlhme diffrent; ainsi en grecnbsp;Ij.ivetv etnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ysyfcrOjct; ayEiv,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

,rfagt;'

ypiaen, ypaijfat; Ssixvavai, ; tiOvoc, Osivai ; etc. ; envedi*!^ rmakti il laisse , Araik il a laiss (avec augment^) nbsp;dddhati il pose , adhett il a pos , etc. ; en armniennbsp; je fais , arari jai fait ; luanam je lave (cf. gr.nbsp;lat. laud), luaci jai lav ; en slave, stang je me lverainbsp;stax je me suis lev , etc. Mais, ce qui caractrise laori**^nbsp;au point de vue morphologique, ce nest pas la forme du thennbsp;car, sauf les formations en -s-, tous les types de themes empJnbsp;i laoriste se retrouvent au prsent; ainsi quon la vu p-et suiv., un thme daorisie se definit morpbologiquement unnbsp;qui, a lindicatif, prsente seulement les dsinences secondaires-

les langues qui, comme Ie slave el larmnien, ont un imp*

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FLEXION VERBALE 21 I

FLEXION VERBALE 21 I

'^ouv

^^ractris par un sufExe particulier, le mme theme peut servir P^rfois de prsent avec les dsinences primaires et daoriste avecnbsp;dsinences secondaires : arm. here (de *hhm-tt) signifie ilnbsp;P*'te et Iancien imparfait e-her (de *e-bhere-t') il a porte ;nbsp; prsent v. si. padet signifie il tombera (le prsent dunnbsp;'rbe perfectif slave se traduit par un futur), et Iaoriste padenbsp;V icien imparfait) il est tomb . Un theme de prsent indo-^ropen sera done dfini: un theme qui, a Tindicatif, admet lesnbsp;^sinences primaires et secondaires. Le parfait, qui a des desinencesnbsp;^Pciaies, nest pas un prsent; au contraire un Ihme a infixenbsp;comme celui de skr. vrnti il couvre , un causatif, telnbsp;skr. vdrayati il fait couvrir , sont des prsents, pareenbsp;peut dire, avec les dsinences secondaires: dvrnot il

rait , dvarayat il faisait couvrir .

quot;Pons les types de themes ne sont pas susceptibles de fournir des ^*^*'istes; il nexiste daoristes que dans les types radicaux commenbsp;Osvat, k'Tisfv,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dans le type en -s- et dans les types

-a- et --, comme p-av^-vai. Le type a infixe nasal, le type en ^ les types derives en *-yejo-, *~skelo-, *-nejo-, les causatifs ennbsp;^yr/o- fournissent exclusivement des prsents. Par rapport aunbsp;ent, Paoriste est dordinaire une forme plus lgere, ainsi les


hri

kri


ents gr. nbsp;nbsp;nbsp;etnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en face de Paoriste suOscrOczt.

themes de prsent fournissent: i un indicatif, compre-

* un prsent proprement dit, un imparfait et un impratif

subjonctif 3quot; un optatif. Ainsi en grec 'kv.tm (as'ts'.;),

j. nbsp;nbsp;nbsp;Xstue 'i.tir.ii) (/.sr-fje) Xskoip.i, soit cinq sries de

p.. nbsp;nbsp;nbsp;Les themes daoriste fournissent de mme: i un indi-

'-atif

^'^^P^uuant Paoriste proprement dit et Pimpratif 2' un y,.^''''utif 3 un optatif: gr. skresv, Xfes Xittw Qdrrrfi) nbsp;sries de formes. De mme en vdique ; pr-^ ^udicatif: prsent proprement dit frnti il entend ,nbsp;dfpjoi il entendait , impratif Qrnudhl entends ;nbsp;euj.'^^^utif grndvat quil entende ; optatif fpiuyqt il pourraitnbsp;(( 1 aoriste agrot 11 a entendu , impratif grudhinbsp;j subjonctif gravat qu11 entende ; optatif gryatnbsp;Pur ) il pourrait entendre .

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212 LE VERBE

Les themes de prsent et daoriste nindiquent pas des tegt;np^ diffrents : un imparfait D.sixov qui appartient au thme du prsent nest pas moins un pass quun aoriste IXi-ov ; et un sub-jonctif aoriste V.tm nen est pas plus un que Ie subjonctif prsentnbsp;XsiTcw. Le mot prsent, qui est traditionnel, ne doit pas induirnbsp;en erreur : on distinguera toujours le systme du prsent, qui com-prend diverses formes, parmi lesquelles un prtrit tel quenbsp;et un subjonctif tel que 'KdrM(\tiTa^lt;C) appliqu surtout a Favenirnbsp;et le prsent proprement dit Xsixia (Xsksic), qui seul exprime ui'nbsp;fait actuel et auquel le systme doit son nom.

En grec, le thme de prsent indique un procs considr dans son dveloppement, dans sa dure; le thme daoriste, Ie procesnbsp;pur et simple: lun peut tre symbolis par une ligne, 1autrenbsp;par un point. Soit la phrase suivante de Xnophon (Heil-1, 3); k\j.ayo'no ]xiyp'. oi ASrjvao'. axiXeusav, le sens est; nbsp;ont combattu (action envisage dans son dveloppement et snbsp;dure, do limparfait) jusquau dpart des Athniens (le fai^nbsp;pur et simple du dpart est envisag: do lemploi de laoriste)'nbsp;Tous les emplois du prsent et de laoriste se ramnent cenbsp;notions gnrales; ainsi d'p^s'.v signifie tre chef (dune m'nbsp;nire durable), ap?ai signie, entre autres choses, prendrenbsp;commandement (fait pur et simple). On exprime souvent anbsp;laoriste une chose qui a dur, mais quon envisage dans sonnbsp;ensemble sans songer expressment a la dure, ainsi cheznbsp;dote, II, iSy; f; quot;A^wts? dxajiwv xoXfwv lx'; xXejvcvnbsp;v.zi'jIvTt u'r.icyB Azotos a rsist(fait envisag dans son ensembl)nbsp;plus longtemps que toutes les autres villes . Laoriste peut mmnbsp;indlquer un fait gnral, pourvu quon ne considre pas Iactmt^nbsp;indique dans son dveloppement, mais seulement en tant I'tnbsp;fait, dailleurs susceptible de se rpter indfiniment (aoristenbsp;mlque): Thognis, 829 ;

VM nbsp;nbsp;nbsp;eSlijuXo? EtXsv Ta^'uv dvopa Siwxwv

un homme lent, mais adroit, prend un homme rapide


11


poursuit . En armnien, le prsent indique un procs dveloppe sans terme dfini (done considr dans son develoP


S6


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FLEXION VERBALE 2i3

Pfitnent), 1aoriste, le procs en tant quil aboutit a un terme ^efini; la valeur de Iaoriste armnien est senslblement diffrentenbsp;Celle de Iaoriste grec et reproduit peut-tre mieux ltat indo-^^ropen. Malheureusement, la nuance de sens qui separe lenbsp;Present de Iaoriste nest pas claireen indo-iranien, et la structurenbsp;slave ne se prte pas non plus a une dlinition nette de celtenbsp;*^uance. Si 1on est sur que le prsent indique le procs qui senbsp;^veloppe, on ne saurait determiner avec precision la valeur denbsp;soriste: proces aboutissant a un terme dfini ou procs pur etnbsp;iiple. Quoi quil en soit, Iopposition du present et de Iaoristenbsp;Sans doute celle des partlcularites des verbes indo-europeensnbsp;a eu pour le dveloppement ultrieur de la flexion verbale lesnbsp;Consequences les plus importantes.

skr.

Pri

D,

'ai,


^^sata (3 personne plur.), un ca.us3.lU vartdyati, un aoriste (a ^ Ur causative) avvrtat, un dsidratif (atlest au participe

^ na t tenu compte ici que des formes attestes par Iaccord moins deux langues, et un grand nombre de traits des for-^tions verbales ont t omis. Nanmoins ces indicationsnbsp;oonent une id de ce qua t la complexit du verbe indo-^^^open, avec la multiplicit de ses tbmes et la richesse de sanbsp;^oxion : cest par centaines que se comptent les formes possiblesnbsp;Une mme racine dans la langue vdique ou la langue hom-si Pon flchit tous les tbmes a tous les nombres, a toutesnbsp;personnes, a toutes les voix et avec toutes les sortes de dsi-; primaires, secondaires ou dimpratif. Ainsi la racinenbsp;vart- tourner fournit dans le .^gveda ; un prsent vartaienbsp;tourne (et concurremment, par exception, la forme ath-ll'^'-ique vcirti, de *varttt), un prsent a redoublement vavarti, unnbsp;ont intensif vavarti, un parfait vavdrta, un aoriste sigmatique

^fluente, les divers modes, les diverses personnes, en partie des 'nences primaires et secondaires, etc., soit environ 4o formesnbsp;la o lactif et le moyen existent concurremment), cest-

chaq ue thme admettant, dune manire plus ou moins

d,

(on Nir

6 pour tous les tbmes un total de plusieurs centaines de Cs possibles, a quoi il faut ajouter les parliclpes rattacbs a

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2i4 LE VERBE

cliacun, avec toutes leurs formes casuelles et lexpression du genre-Cette complexit immense, dont toutes les langues conservent encore au moins des traces, a t simplifie au cours de 1histoirenbsp;de chacun des dlalectes et napparait plus clairement qrtenbsp;dans les formes anciennes des langues de Flnde, de 1Iran et denbsp;la Grce.

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GHAPIRE VI LE NOM

Lindo-euopen avail Irois varits de noms distlnctes et pour ^6 Sens et pour la forme:

A. nbsp;nbsp;nbsp;Les substantifs et adjectifs.

B. nbsp;nbsp;nbsp;Les dmonstratifs, interrogatifs et mots assimils.

C. nbsp;nbsp;nbsp;Les pronoms personnels (dont la forme est tout a fait a

part).

Outre Ie nombre, qui appartient a toutes les formes flchies, ^es trois sortes de mots tendent a exprimer la distinction desnbsp;genres anim et inanim et la distinction des cas.

A. Substantifs et adjectifs.

Les adjectifs nont pas de flexion diffrente de celle des substan-

; Ie seul trait qui les caractrise est la distinction des trois

enres; fls ont a ct du thme de masculin-neutre un thme f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

^ois du masculin et du neutre aux trois cas o ces flexions distinctes, tandis que les substantifs nont dordinaire quenbsp;des deux, au moins au singulier. Lemploi de la forme de

^^inin derive, et Ie thme de masculin-neutre admet la flexion a

1'

j., nbsp;nbsp;nbsp;quot; auquel il se rapporte; mais, comme les formations de

***inin et la flexion du masculin et du neutre que prsenlent les ^%ctifs nont rien qui soit propre a ceux-ci, il ny a pas Leunbsp;^ttstituer pour eux des divisions spclales, et ils seront tudiesicinbsp;les substantifs.

^^un des trois genres dun adjectif est determine par Ie sub-'antif ^ttiiniT

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2i6 LE NOM

a. Formation des themes.

Les themes primaires nominaux se rattachent a la raclne au mme titre que les thmes primaires verbaux; aussi leur rlenbsp;est-il a peu pres pared a celui des noms verbaux dansles langu*'nbsp;plus modernes. Par exemple en Sanskrit un nom dagent en -Wapent se construireaveclaccusatifcommele verbe correspondant:nbsp;data vdsu il est Ie donneur de bien ; Ie lat. dator est gale-ment primaire, quoique influence par Ie vocalisme du verbenbsp;dare; sur Ie modle de quot;ces noms primaires ont t formes desnbsp;noms verbaux comme pugnator de pugnare, etc.: la formation denbsp;noms verbaux de cette sorte est un des traits caractristiques denbsp;presque toutes les langues indo-europennes historiquement con-nues; ainsi au lieu du nom primaire ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;attest par skr-

ril^tih faveur, satisfaction , got. (ga-')kusts preuve , q^^ serait *Y!ja--'.;, Ie grec anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;derive denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; ces noms verbau^^

ont dailleurs hrit des proprits des thmes primaires.

Le nombre des types de formations nominales est grand. L seule racine *men- penser , qui noffre, il est vrai, aucune foriuenbsp;radicale sans sufflxe, prsente les thmes suivants attests p^'quot;nbsp;laccord dau moins deux langues:

*mn-es- : skr. mdnah (gnit. mdnasah) pensee , zd man, S p.vo? (gn. i).'gt;soc).

*nin-men-'. skr. mdnnia (gnit. mdnmanah') v pensee, prire? V. irl. menme esprit ; cf. lette mma nigme .

*mPn-ei~'. skr. milnih personnage inspire , got. nmns plur. munins) pense .

*men-ter-'. skr. niantd celui qui pense , gr. Mfv-cup; 1^' mentor, commenlor.

*mn-tro-, *nin-tlo- : skr. mdntrah formule religieuse ) ^ mq-^r (mme sens), lit. (pa-^menklas monument .

*mn-t- skr. matdh pens , zd mat, lit. mihtas, munds, lat. (coni-^mentus, peut-tre gr. (aiTs-)p.aT:?.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

*nin-tei- : skr. niatih, mdtih pense , lat. mens, (pa-yneti souvenir , lit. (at-ynintls (mme sens),nbsp;(ga-)munds (mme sens).

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THEMES NOMINAX 217

Gest sans doute par hasard que le thme *mn-teu- de skr. ^nantuh acte de penser nest pas attest dans deux langues.

Toutefois il importe de constater que la langue courante ne forme pas librement des termes nouxeaux. Les thmes employsnbsp;sont dordinaire dja dans lusage, et il est assez rare quun sujetnbsp;parlant ait occasion den former un quil nait pas encore entendu ;nbsp;seuls les mots les moins usuels sont analyss et ramens menta-fornent a leurs clments constitutifs. La formation de thmesnbsp;Douveaux na gure lieu que lorsquil sintrodult des notions nou-''^elles, des techniques inconnues(et elle est alors le fait de languesnbsp;pciales), on lorsquon doit remplacer un mot frapp de quelquenbsp;interdiction, ou enfin, notamment dansla langue religieuse, lors-fiuon veut sexprimer avec intensit. II sagit done de circon-^lances dfinies.

Il suffira de donner un apergu des principaux types de formation, a litre dexemples.

1 Thmes a suffixe zro; type athmatique. Llment Pfedsinentiel soumis aux alternances vocaliques de la flexion estnbsp;racine, et il en rsulte que ces mots se prsenten! parfois sousnbsp;aspects diffrents dans les diverses langues :

*ped- pied : skr. pat, nom. plur. padah, gn. abl. sing. Padah ; gr. dor. tmc, tcoSe?, to; (prdsinentielle s dans Tad-yrbe lesb. aprs et le composenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de

sandale ); arm. otn (nominatif-accusalif, issu de ^ccusatif), nom. plur. otkh ; lat. pis, pedis, pedis ; got. fotus faitnbsp;lacc. sing, fotu, pourvu lui-mme de la du nominatif.nbsp;Jexion indo-europenne ; nom. sing. *pots, nom. plur. *pd-es,nbsp;^ii. sing. *ped-/o-s.

gen. o~c;, acc. ckk.

Ujckquot;'- parole : skr. vak, zd vaxs (Instr. vaca); lat. ux; hom. 1nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

sl.

^ek,- clan, village : skr. acc. sing. vtfa77i, v. pers. vits-, t- vist; Ie gr. /o?z.x-5e signifie a la maison (avec mouve-; lit. vcs(jpais') seigneur (littralement chef de clan ),nbsp;Pruss. wais^-pattiri) maitresse .

roi : skr. rdj- (nom. sing, rat) ; lat. rlx, rlgis;

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2i8 LE HOM

V. irl. rl^ rlg] gaul. -rg- par exemple dans Dumno-rix, cest-a-diresans doute roi du monde .

*sneigh'''- neige: gr. acc. sing, 'r.sx (Hsiode); lat. nix^ niueni-*leuli- luiiiire ; skr. ruk-, dat. sing, ruc-] lat. lx, lcis-gr. y.rtp, arm. sirt, v. pruss. srm coeur , lat. cor, cordis ; V. lit. gnit. plur. sirdti.

skr. hshh terre , acc. sing. kfAm, loc. sing, kpcimi, gn-jrmh (de indo-iranien *g\hmas'); gr. )/9wv, yfi'tai.; zd :^d, gn-sing, gsm nbsp;nbsp;nbsp;monosyllabique), loc. sing. :(pmi (^:(ami, dis-

syllabique), cf. gr. y7.\i.x- Sur lalternance gr. y^- (= skr. k{-): (=:zd ;(-) V. ci-dessus, p. io3.

skr. gduh boeuf, vache , acc. sing, gm, loc. sing. gdvi\ gr. go3;,acc. sing. dor. jSwv, dat. loc. sing. ^o{Fy. \ lat. (empruntnbsp;a un dialecte rural non latin, sans doute sabin) bs, bouis; v. irbnbsp;b', y. sax. k; arm. km vache .

skr. nth souris , nom. plur. mfah; gr. jj,3r, [zus;; lal-ms, nulris', v. h. a. nis; v. sl. my (ancien accusatif). Aucunc alternance vocalique nest atteste dans ce mot, pas plus q^enbsp;dans Ie suivant; eet emploi du seul degr zro est frquent dannbsp;Ie cas des sonantes longues.

skr. bhrnh sourcil , gn. bhruvdfp', gr. iop;, ocpi;; v. sb brv (ancien accusatif sing.).

gr. 6/]p (ol. 9^p), Ojpi;; lit. acc. sing, ^vri; cf. la forffi thmatique lat./w.

Les themes a suffixe zro sont frquents en indo-iranien ; grec en prsente encore nombre dexemples, commenbsp;mbiv.q craintif etnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rr-xr-q (issus dune ancienne flexioi*

k'cay.^) en regard de nbsp;nbsp;nbsp;'/.XtaTti? voleur gt;

et

regard de Y'rixxu); V., XiSc ce qui goutte, source en regar*^ de Xd.oM ; OU, isols de tout verbe, yt'Kq ; y.i;, y..c; etc. 0'^nbsp;en trouve surtout au deuxime terme des composs, ainsi gr- yF?'nbsp;viti, yip-'r.6cq, en face de viTo)^ futur vi'iiw, cf. skr. nir-nij- ocn^nbsp;ment ;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(avec un accusatif kxzi-xxYx chez Hrodote

ailleurs) qui est sur Ie point daccoucher , en face de lat. tubi-cen, en face de can; au-spex qui examine les oiseaux gt;nbsp;en face de speci, cf. skr. spdf- qui voit ; etc. Souvent

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THEMES KOMINAUX nbsp;nbsp;nbsp;2 I (J

thme indo-europen a suffixe zro nest attest quindirectement par la presence de themes a suffixes secondaires, ainsi un thmenbsp;i--e. *meus- mouche est suppose par les derives ; lat. mus-ca ;nbsp;Id. mtts-l, gr. [J^uu (denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v. si. ms-ica (de *mus-l-kd};

niun (de *mus-no-) ; v. si. muxa (de *fnous~a) ; par exemple le V. si. muxa mouche est tire denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme v. %\.juxa

ragout de viande, soupe dune forme a vocalisme o du theme a suffixe zro attest par lat. is, skr. yh ragout, sauce denbsp;Plande , et dont on a aussi les drivs lit. js- soupe , v.nbsp;pruss. jus-e.

Les themes a suffixe zro du type athmatique sont dautant mieux reprsents dans une langue que celle-ci est atteste sousnbsp;dne forme plus ancienne, et ils disparaissent rapidement aPpo-*lue historique. Its existaient sans doute normalement pres desnbsp;Iacines qui fournissaient un prsent radical athmatique. Ilsnbsp;Occupaient parmi les formations nominales de Pindo-europennbsp;^une des places les plus importantes.

2. Themes caractriss par la voyelle thmatique. Ge type de differe du prcdent que par la presence de la voyelle thma-Lque a la suite de la racine ; cette voyelle change dailleurs toutnbsp;^aspect de la formation, car elle entraine fixit du vocalisme denbsp;racine et dela place du ton dans la flexion.

Le cas le plus important est celui des thmes a vocalisme y^dical 0 et ton sur la racine, indiquant Paction; frquents ennbsp;ffido-iranien, en slave, en baltique et en grec, ces noms sont peunbsp;*'prsents dans les dialectes occidentaux: germanique, italique,nbsp;dfiUique. Ils apparaissent, comme on Pattend, surtout en face denbsp;prsents radicaux thmatiques. Examples :

si. sng neige (gr. russe snga), lit. snigas, got. ^quot;daivjs, en facede lit. smga il neige , etc. (cf. *sneig''''h- dansnbsp;''d autre groupe dialectal, p. 2x8).

zd

*d toko courant , v. si. tohu courant (gnilif sing, russe cf. v. si. tekg il court . lit. tka, irl- techid il fuit ,

tacaiii il court .

*^est le type de gr. oipz, oipw; Aiyo?, ksyw; ~A(I^5r,

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220 LE NOM

'!CA(/')()) ; cTor/oc, iTTsi'^) ; etc. Assez souvent, il sert a nommer des objets, ainsi skr. jdmbhah dent , v. sl. ^gb (gnitif russenbsp;Xba), lit. {amhas angle de deux poutres , gr. fiij.:pog, v. h. a.nbsp;iamb peigne , en regard de skr. jambhate, v. sl. x^bet nbsp;dchire , ou v. sl. w:( voiture (gnit. russe vxd), gr-{F^byoc, en regard de v. sl. ve:(p je conduis en voiture .

Les mmes thmes, avec Ie ton sur la voyelle thmatique, indi-quent lagent de Faction, Ie rsultat de Faction, et ont souvent Ie caractre dadjectifs : gr. toij.; coupant , a ct de -i;;.:;nbsp; coupure , cf.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; roue , k ct de 'pbypi

course , cf. nbsp;nbsp;nbsp;; kcra; reste , cf. XstVu ; g-zok; guct-

teur, surveillant , ct de cy.=i:Top.ai; \v.lt;; ce qui est tir, trace , cf. IXy.w; skr. vardh prtendent , a ct de vdrahnbsp; choix ; fokdh brillant , a ct de fkah clat ; skr. gha-ndh massue , a ct de gr. oovo^ meurtre , russe gortnbsp;(gnit. gnd) cbasse , etc. (cf. ci-dessus, p. rio). Lelat. proms prtendant (cf. prices') repose sur un tbme indo-europennbsp;oxyton de cette forme; mais Ie latin nen laisse rien entrevoir-La place du ton sur la fin du mot semble dailleurs caractriscrnbsp;dune manire gnrale la valeur adjective, concrete, par oppo'nbsp;sition aux abstraits qui ont Ie ton sur la racine, cest-a-dire surlamp;nbsp;commencement du mot.

Les thmes qui ont Ie ton sur la voyelle thmatique admettent Ie vocalisme , ainsi : gr. cup:; monceau , a ct denbsp;(cf. pour Ie fminin lit. tvord clture ; la racine *tiver^'nbsp;signlfie saisir, embrasser ); u/s;, skr. ctmdh, arm. (h)uii^nbsp; cru (a ct de irl. om, avec ); v. sl. riag nu (russenbsp;nomln. fminin naga), lit. nagas; got. Jro^s (dsiX. frodaninid)nbsp; sage , a ct defrafjan com prendre ; skr. nayiih coU'nbsp;ducteur , a ct de ndyah conduite ; bhardh fardeau , nbsp;ct de bhdrah action de porter , gr. ippiq tribut .

Des thmes a vocalisme radical zro se rencontrent notamrneiil au second terme des composs, comme gr. vss-yvi-; nouveaU'nbsp;n ; i.-e. *ni^-d (skr. nlddh, arm. nist lieu ou Fon eslnbsp;tabli , lat. nidus, v. h. a. nest) de la racine *sed- tre assisj'

Beaucqpp de mots thmatiques ne rentrent dans aucune catc

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THEMES NOMINAX 221

gorie dfinie, ainsi skr. vfkah loup , zd whrk, v. si. vlik (gnit. sing, russe vlkd), lit. vilhas- II y a une petite categorienbsp;dadjectifs a vocalisme radical e; le plus remarquable est skr.nbsp;^anah vieux , lit. sinas, v. irl. sen, arm. hin, gr. Ivo? ; le gr.

a cote de aoutosv point blanc du bois du sapin et a ce mme vocalisme. II y a aussi des neutres a vocalisme radical e comme gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v. h. a. were, o dans arm. gore

oeuvre (cf. gr. dr^iJM'jpy^ de *5ap.io-/opYO?)) dans got. ^aurk sont dus a des influences particulieres. Mals on observe lenbsp;^'ocalisme radical zero dans Iadjectif skr. dlrghcth long , v. si.nbsp;^lg, etc. et dans le substantif neutre skr. yugcini joug , gr.nbsp;Cuyov, lat. iugum, got. juk. II y a une breve, de timbre inconnu,nbsp;dans skr. (aphdh sabot (de cheval) et zd safi, une longuenbsp;dans V. isl. hofr et v. h. a. huof (mamp;m.6 sens).

Souvent les noms thmatiques semblent drivs de noms ath-tiatiques, ainsi skr. paddni pas, trace , zd patsm trace , 'Ko't sol , V. isl./et pas, arm. het trace de pas , denbsp;ped- a pied ; skr. himcih hiver , lat. blnms (de *bi-himos')nbsp;quot; de deux ans , de *gj)men-, attest par lat. hienis, zd ^ydnbsp;(gnit. yini) hiver; gr. Ttispi-, iriap?, skr. pvardh gras,nbsp;ct de gr. iGap ; skr. udrdh, zd udr sorte danimal aqua-^''lue , gr. uSpo;, V. isl. otr loutre , a ct de gr. OSwp,nbsp;h. a. wayjar eau ; etc. Les langues orientales ont desnbsp;'drivs de noms de nombre employs notamment avec les nomsnbsp;l^i nont pas de singulier (type latin ; bina castra) : skr. trayAh,nbsp;sl. troji, lit. trejl trois , aussi collectifs neutres v. sl. troje,nbsp;^Usse trje groupe de trois ; v. sl. cetvori quatre , russenbsp;-^vero groupe de quatre , skr. catvardm place quadrangu-. Dans ces drivs, le vocalisme prsulExal et la place dunbsp;sont mal dfinis : les dsaccords entre les langues sont fr-^'lents. Lindo-iranien a largement dvelopp les drivs denbsp;genre a vocalisme long (quon nomme en sanskrit vrddhi) denbsp;iment initial du mot: skr. mdnasdh qui a rapport a lesprit nbsp;indnah esprit , saindhavamp;h qui a rapport a 1Indus , denbsp;^^^dhuh fleuve, Indus . En dehors de lindo-iranien, 1allon-^^lient de 1lment initial est peu attest ; nanmoins il y en a,

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222 LE NOM

des exemples, notamment en grec (type hom. -^vopr, en face de avv^p), en baltique et en slave.

3 Sufiixe *-es-. Le sulExe *-es- fournit des noms prlmalres abstraits, de genre neutre, a vocalisnie e de la racine, ton surnbsp;1lment prsulBxal :

*kileu- : skr. grcivah gloire (gnit. sing, gravasah), gr. y./i-(/')sc ; zd sravah- mot , v. sl. slovo parole (avec o issu de e devant w), russe slvo-

*gien3- : skr. janah race , gr. yavo;, lat. genus.

Et de mme, la o la racine est moins nette :

skr. ncibhah nue , gr. v. sl. nebo ciel , russe

skr. rafah espace sombre , gr. p5o^, got. riqis tnbres arm. erek soir (pass aux themes en -o-).

Le vocalisme zro dun mot comme gr. Oapjo:, Gpic;:^ est du a rinfluence de ladjectif Gpacru? et Gpacjvo?, et le nom proprenbsp;olien lu^^o-Gpjri; conserve le vocalismer ancien; le vocalisme o denbsp;hom. o/a, cysaov est du anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et Hesychius atteste la forme

attendue, 'yccrif.v, dans une glose ; lo de lat. pondus (cf. le verbe pend) provient de *pondo-, conserv dans Whlamp;iipondetc.

A ct des abstraits neutres ayant le ton sur la racine, il y avail des adjectifs ayant le ton sur le suffixe, ce qui rappelle lenbsp;contraste denbsp;nbsp;nbsp;nbsp; coupure et -cop.s? coupant (p. 220)1

ainsi skr. apAh cc actif a ct de apah cc oeuvre , gr. zjs'bi; cc menteur a ct de '{isuosc; le type apparait surtout en composition, OU ladjectif en *-es- soppose a un adjectif non compose, dautre formation, ainsi:

skr. ce'tah clat

prdthah cc largeur

gr. zM-cog (daprs

zd drdj cc longueur

citrah cc clatant prthh cc large

dar^y lt;c long

acetcih a qui na pa^ dclat nbsp;saprathah cc pourvnbsp;de largeur nbsp;i-kaT-fji;

\anu-dra']d qui a 1 longueur du genou


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THEMES K0MI:NAIJX

Quand la notion designee par le theme en *-es- est congue comme agissant, le mot est du genre anim (masculin ounbsp;fminin) ; alors le sufllxe est tonique et a, an nominatif et a quel-lues autres formes, le vocalisme de timbre o :

skr. usAJp aurore , hom. att. mq (de *ausos)', cf. le driv lat. aurora; en tant que phnomne naturel, 1 aurore nbsp;st anime et divinisee.

gr. acc. zIm de *al(F)Qhx ; loc. xl{F)iq et o'.i(/')! (de xiFthi) quot; toujours .

gr. aisti;, cf. Iadjectif av-aiSv^; et le verbe derive alhio\xxi, ^tur bom. a.Sitjjojj.ai.

lat. angor (et angus-tus), en regard du neutre skr. dmhahj zd 9^0 angoisse et de lit. ank-s-tas troit .

Les formes de genre anim et de genre inanim (neutre) ont pu exister concurremment, suivant la conception,nbsp;insi quen tmoignent lat. decus et decor, tenus et tenor.

4 Suffixe *-eu-. Avec *-eu- sont formes de nombreux ad-l^ctifs, ayant le ton sur le suffixe; le vocalisme radical ordinaire st zro, ainsi:

skr. gur-tih lourd , gr. ^ap-y-c, got. kaur-u-scf. lat. Srauis (de *gquot;'rs-w-is ; v. p. gS).

skr. trp-u-h assoiffe , got. 'paursus sec (avec j dapres forme verbale -pairsan le ancien, reprsent par r, est con-^'^rv dans V. isl. furr, v. h. a. diirri).nbsp;gr. pa-bc, en regard de ^i'/Ooq.

Le vocalisme radical est o dans dautres cas, ainsi : gr. r.oX-j-:, v. angl. feal-a beaucoup , en regard de skr.nbsp;P^r--}p abondant , et du vocalisme e imprevu de got. fil-unbsp;* Leaucoup , v. irl. il.

le

Les substantifs en *-eu- ne forment une categorie une ni pour sens ni pour la forme (plusieurs appartiennent du reste a desnbsp;'^ncines qui ne sont pas connues par ailleurs) :

skr. paguh (masc.) et pAfu (neutre) troupeau , got. faihu quot; possession, argent , la,i. pecus et pecu.

^^r. hanuh machoire (sur initial, v. p. i4i), gr. ysva?,.

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224 LE NOM

got. Idmus, V. irl. gin (gnit. gmo), lat. genu-(tnus) de Ia tna-choire .

skr. heth apparition, signe , avec vocalisme o de la racine et ton sur Ie sufixe, comme got. haidus manire .

V. sl. dom gn. domu maison , lat. domus gn. domus sont suspects de devoir leur vocalisme a *dnw- (skr. ddmahnbsp; maison , gr. Soi^oc), aveclequel ils sont contamins.

Le sufixe *-eu~ semble secondaire dans une partie de ses em-plois; ainsi skr. manyh colre = zd mainyus esprit a lair dun driv du thme *mnei- attest par got. muns pensee ; les mots grecs en du type oope;, ocp9}(F)ii (att. 95-pioc) sont en principe des derives de noms thmatiques, cf. gr-opoc.

5quot; Suffixe *-yo- (*-iyo). Le sufixe *-yo- (*-iyo~), secondaire, fournit des adjectifs et des abstraits derives de noms.

*gquot;'ow- bceuf : skr. gdv-ya-h de boeuf , zd gao-yu-, arm. kog-i beurre ; gr. (ivva-)5itO(: (de *-^:f-yo-g).

La voyelle qui termine un thme de forme tbmatique nest pas conserve devant ce sufixe :

skr. svcipn-(t)ya-m songe de svdpna-h sommeil , lat. somn-iu-m de somnu-s, v. sl. sn-je songe de sn som-meil , gr. (v-)-viov de {Ittvo-c.

skr. dfv-iya-h de cheval de dpva-h cheval , gr. de 17:7:5-9.

Le sufixe *-yo- (*-iyo-) a continu de fournir des mots a lindo-iranien, au grec, au slave, au latin, etc., ainsi gr. -cikciog (*7sas' y:-:) de Cgt;v09, 6sX/.-4p-i-v de Ssk-z-^p, etc.

La o il semble fournir des tbmes primaires, comme gr. jY' 1,0-9 hassable , v. sl. l^ menteur (l^-je-'), il sagitnbsp;ralit de drivs de tbmes a suffixe zro *stug-, *lugh-,nbsp;peuvent par hasard ntre pas attestcs. Du reste a-u; existe peuknbsp;tre, et est suppose par a'cyo9, a7uyv9, 07uyp9.

Le suffixe *-yo- C~iyo-') marque lopposition entre plusieur personnes ou plusieurs choses, tandis que *-ero-, *-tero- marquet'*'nbsp;une opposition de deux, ainsi:

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THEMES NOMINAUX 225

*al~yo- autre dans gr. aXXo;, lat. alius, got. aljis, v. irl. {yX*an-yo- dans skr. anyah autre , zd anyo), en regard denbsp;got. an^ar, lit. an-tra~s autre (en parlant de deux), Tunnbsp;(des deux) et de lat. alter, fait sur alius.

Le gr. nbsp;nbsp;nbsp;et le lat. dex-ier ont done tous deux des suf-

fixes marquant opposition, mais axec une nuance de sens origi-*iairement diffrente dans les deux cas. Dans skr. ndv-ya-h nouveau , lit. na-ja-s, got. niu-ji-s, gaul. nov-io-, le suffixe *-yo-a marquer la nouveaut en Iopposant a tout ce qui nestnbsp;I'^ns neuf; 11 y a en regard un suffixe en -er- dans gr. vsxpc, lat.nbsp;^ouer-ca, arm. nor nouveau .

6 Suffixe *-en- Gomme le prcdent, le suffixe *-en- est ^oondaire ; ainsl dans got. gtima gnit. gumins_ homme , lat.nbsp;^^0, hominis, driv du thme *gj]eni- de zd :(ym- terre , gr.

fo

lit. ^m- terre , lat. hum-u-s : 1homme est Ietre ^ lerrestre par opposition aux dieux clestes ; dans skr.nbsp; roi (nom. sing. rajA, gnit. rajhah) driv de raj-lat . rex. Toute la dclinaison faible du germanique renfermenbsp;nfflxe secondaire, ainsi v. h. a. Q]eri-\ogo gnit. {heri-\ogennbsp;' (darme) , en regard de lat. due- (nom. dux'). Gontractnbsp;la voyelle finale dune forme thmatique, le suffixe donnenbsp;voyelle longue dans axpawv gnit. a-rpatavo?, de c-cpxSi;,nbsp;zd mq-Udn- celui qui dit la parole sainte driv de niMra-

^liule sainte , etc. (type qui sest du reste tendu hors de

^intltes anciennes)

Qnelques mots isols, sans doute drivs danciens thmes a zro, ont ce mme suffixe, ainsi ;

amp;kr.

skr.


tdh-an- charpener , zd tas-an-, gr. tsht-ov-. uks-dn- taureau , got. auhs-in-.

zd,


5^^ -^'S-an- (( male , hom. xpa-v-, fpa-sv-, arm. afn blier


ars ge nbsp;skr.


yv-an- jeune , zd y(ti)v-an, lat. iuu-en-(is).


Suffi


ixe *-no~. Un emploi secondaire est attest par des


A.. Meillet.


i5


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326 nbsp;nbsp;nbsp;LE NOM

formations comme lat. anus (1ayes-no-s') de aes, ebur-nu-s de chur-, gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(^aXyes-vo-g} de cO^yog; csXfjV;, dor. asAavai

lesb. asXavva (^o-sXaj-va) lune (littralement pourvue de-dat ) de ciXxq, etc. ; un exemple indo-europen est :

zd raoxs-na brlllant , v. pruss. laux-nos astres , la^-lna Qosna kVrnesi)^ v. irl. lilan, v. sl. Irma lt;i lune , cest' ^t-dire un thme 1louks-no- ; gr. 7.yyoq reprsente 1luks-no-s; dansnbsp;les deux formes, on a affaire a un derive dun thme 1leuk-es-,nbsp;est attest par zd raocah- lumire .

Souvent aussi Ie sufExe 1-no-, portant Ie ton, sajoute a 1 forme sans e de la racine et fournit des adjectifs synonymes denbsp;adjectifs en 1-to- du type skr. gru-ta-h entendu , gr.nbsp;lat. (in-')cli-ttis, qui seront tudis p. sSo, ainsi :

skr. pr-iid-h plein ; v. sl. pl-n, lit. pl-na-s, got.

(de 1fid-na-QP), v. irl. lan ; cf. lat. pl-nu-s, avec un autre voca' lisme (v. p. i3i).

Ce type est frquent en Sanskrit : tlr-nd-h travers , na-h cc fendu , etc.

Le mme suffixe ajout k la racine (ou plutt a un thm suffixe zro) portant le ton et avec des degrs vocaliquesnbsp;dfinis, mais notamment avec le vocalisme fournit des nonJnbsp;daction :

*swp-no-, dans lit. sap-na-s, arm. khun, skr. svdp-na-h so meil , lat. somnus (les deux derniers pouvant aussi represent1^

*sup-no-, dans gr. i-v-o;, v. sl. s-n, v. irl. san, gaU- , cc sommeil , sexplique peut-tre par linfluence dun der1nbsp;*supniyo- (v. p. 22/1 et 288).

skr. dd-na-tn cc don , lat. d-nu-m. skr. stha-na-m lieu de repos , lit. st-na-s situation

*szcp-no, comme v. isl. suef-n cc sommeil ); le vocalisme *nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ytt

Ou, avec 1-na


er-


1

kquot;quot;ot-nd : zd ka-na vengeance , v. sl. c-na prix ? 0

Tvoi-vr^.

Le vocalisme o de la racine est normal dans le type grec : !X'K-q, cf. ;^(7)-u); Fpy-mo-'l, cf. (F)ipyo'r, etc.

Le suffixe dadjectif admet aussi la forme 1-mo- dans got-

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THEMES KOMIKAUX 327

cache a cote de filha je cache et dans le type des par-hcipes slaves tels que v. si. vUc~n tire a cote de vUkg je , lit. velkii, et la forme *-ono- dans le type des participesnbsp;amp;ermaniques tels que got. bit-an-s mordu a ct de beita jenbsp;'^ords (cf. skr. hhin-na-h cite ci-dessus), v. h. a. (g{)wort-annbsp;quot; devenu . La forme *-ono- a aussi fourni des substantifs surlenbsp;'ype desquels repose Iinfinitif germanique ; got. itan manger ,nbsp;skr. dda-nam; le grec anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ainsi fjSovij, en regard de

8quot; Suffixe *-mo-. Avec le sullixe *-mo- sont formes des ^djectifs secondaires, comme gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; ou Ton peut passer ,

(cf. 'i(/')!;), lit. drty-ma-s proche , skr. ruk-mci-h quot; trillant (du theme a suffixe zero ^leiik- : lat. lilx, skr. ruc-y,nbsp;dans quelques-uns, comme gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;arm. jer-m chaud

(et zd gan-ma- chaud , lat. for-mu-s, irl. gorm bleu , vocalisme 0 de la racine), le theme primaire dou est drivnbsp;^djectif en *-ino- nest par hasard pas atteste. Comme *-yo-,nbsp;suffixe marque une opposition en'tre plus de deux objets, ainsinbsp;*t. plr-ma-s premier , got. frunia^ lat. primus (cf. prior ennbsp;^^dant de deux), gr. irpoixo;.

En outre, le mme suffixe fournit des substantifs, les uns nette-^ent secondaires, comme ;

dru-md-h arbre , gr, Spa-ij.dt foret ; cf. skr. ddni, drunah arbre , et gr. Spa, SpDc,nbsp;auires difficiles a analyser prcisment, comme :

Er. dhii-md-h fume , lit. du-mai (au pluriel), v. si. dy-ni ' ^'nne , lat. f-nm-s (et sans doute gr. Op.;).

skr. ir-ma-h bras , zd ar^-ma-, got. ar-m-s, v. sl. ramo ^ pE*ule (de *oromo, ^ en juger par lintonation de serbe ram),

' Ptuss. irmo bras .

ffisi

quot;^Oi


isL halnir paille , lat. culmus, lette salms, v. sl. slama, soloma, serbe slama (Ie suffixe slave est ici *-ma-), avec


^alisme o du premier lment de la racine dissyllabique, soit


fi V

'Cal zro (v. p. 287), qui sest tendu ii zxgt;ap,C(;, tandis c^ue *quot;01 slave a regu le vocalisme du masculin.


'0- et le driv a suffixe -d- gr. -/.aXaur, avec un vocalisme


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228 LE NOM

Enfin, un type dabstraits en *-snio-, sans doute a vocalisrne prsuffixal o et ton sur *~smo-, est attest par les mots lituaniensnbsp;tels que lank-sma-s action de plier , cf. lenki je plie , valk'nbsp;sma-s action de tirer , cf. velk je tire , et grecs, tels qu6nbsp;7Xo);;j.6; (denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cf.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; a;;^.a|j.s (denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;af-

cX'Zm ; oX;j.:? mortier de *ol-smo-s, en face de Xm ; etc. Le suffixe est plus rare sous la forme *-ma- ; mais on lobserve dansnbsp;quelques cas, comme gr. avsjj-o;, lat. animus, anima, en regardnbsp;de skr. aniti il souffl , anilah vent , got. anan souffler gt;nbsp;V. irl. anal et gall, anadl respiration .

9quot; Suffixe *-er. Ce suffixe ntait sans doute plus productie ds une date ancienne. II fournit:

a. Des noms de parente non analysables, comme : skr. svcisa soeur (thme svdsar-), zd xvanhar-, arm. kho}'^nbsp;(de *swesr, donnant *khehur, kheur, dofi khoyr), lit. sestl (ga-sesers), lat. soror, v. irl. siur, got. swistar.

skr. deva frre du mari (thme devr-'), gr. Bavjp, arm-taygr, lit. dvers, v. sl. dverl.

g. Des nominatifs-accusatifs neutres singuliers de noms dont Ie reste de la flexion a Ie suffixe -en- :

skr. fidhar sein , gnit. dhnah; gr. cjdxp, cOaxoc ; lat. likaf'i V. h. a. utar.

Les derives de ces mots ont aussi *-r-, ainsi : gr. izX(F)xp (k ct de Txtwv, skr. piva gras ) : 7rt(/)p^nbsp;skr. pvarah gras , et fminin : gr. Td(F)v.p%, akv. pivar-

~f. Des adverbes indiquant opposition de deux choses : skr. up-dr-i au-dessus , gr. Tc-ep, et lat. stip-er, en regni^nbsp;de skr. upamdh suprieur , et lat. summus. II est remarqual|nbsp;que ces formes pourvues de suffixes marquant opposition sigt'^'nbsp;fient sur , tandis que les formes simples, skr. pa, gr-et lat. suk, signifient sous (mais non pas v. h. a. zt/ sur gt;

V. sl. vs-, marquant mouvement de bas en hant).

zd ao-air-i en bas , got. undar sous , en regard de sk''quot; adhamdh, lat. (dorigine dialectale) infimus.

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THEMES NOMISA.DX nbsp;nbsp;nbsp;2 2t)

t)e la sont drivs des adjectifs en *-ero-, *-ro- marquant opposition de deux objets (cf. *~tero-, p- 233) ; gr- jTc-spo-; pilon , et lat. sup-eru-s-skr. adh-ara-h infrieur , lat. (dialectal) inf-eru-s.

On a vu, p. 225, gr. viapo?, etc.

h

*}{'''oit-r-, et skr. cit-rah brillant ; le vocalisme zro est le frquent : skr. gurdh fort , zd^M-r-, gr. (de-)y.ij-po-5 ; cf.nbsp;gdv-ah force .

10quot; Suffixe *-ro-. Le suffixe *-ro- (ou *-ero-') sert a former *^68 adjectifs synonymes de ceux en *-eu-j ainsi gr. -/.px-c--g et y.pxz- fort ; il est souvent secondaire, ainsi dans gr. Xiyu-pi-?,nbsp;95s-p6-s, etc. ; mais il sattache aussl h des racines dunemanierenbsp;^Uiindiate, et alors le vocalisme radical est o ou zro : got. bait-1 amer (littralement mordant ), de *bhoid-r-s, et v.nbsp;' hittar amer de *hhid-r-s', v. h. a. heitar brillant ,

y *1'* Suffixe *-lo-. Le suffixe *-lo- ne fait gure qulargir le J'^et dont il est driv dans skr. bahu-la-h abondant , gr. Tia^yu-de skr. bahh, gr. jra/uj;; skr. ndbh-la-m nombril , gr.

lat. umbi-l-(cus), v. h. a. naholo, etc. Un mot tel que sit-l-s siege (cf. lat. sella, laconien XXa) peut tre tenunbsp;Pjiiir driv dun thme a suffixe zro *sed-, cf. vd. accus. sing.

dat. sdd-e pour sasseoir et le compos la.tin (prae-)ses, ''itHe gr. p.aX; sort de ;j.d;, et lat. similis, irl. samail res-'*iklance de *sem.- un, pareil (gr. sTg, Iv).

suffixe *-lo- a fourni desnoms dagents comme lat. bib-iilus, j^'ULus, trem-ulus, do les participes slaves et armniens ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;sk nesl {jesmi) jai port et arm. gereal {ent)

tie nbsp;nbsp;nbsp;rinfinitif armnien, gerei prendre ; le tokha-

^ aussi beaucoup dvelopp les participes en -1-.

Hun il a donn des diminutifs: lat. agel-lu-s de ager ; porcu-parS-l-{is), v. h. a. farheli petit pore .

y 1

Suffixe *-et- {*-ed-). Le suffixe *-et- a surtout pour role des thmes, trs souvent des themes a suffixe zro, dans

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23o LE NOM

skr. stil-t- louange , zd st-t- celui qui loue ; skr. dt- courant ; gr. Orj-r- ; skr. (bhara-) bhf-t- porteur dnbsp;fardeau ; gr. (a-)YV(--- ; pu dautres thmes: skr. da(d-i'nbsp; dizaiiie , v. sl. dese-t-, lit. desim-t~, ou, avec -d-, gr. S/.a-S'inbsp;gr. |3apu--c-aT- (^aptr;?) en regard de skr. guruta lourdeur jnbsp;skr. sarvdt-a-t-, zd haurva-t-a-t- intgrit , gr,

{b'K6vr^q), derive dun thme *solwo-ta-, etc., etc. Le -t- est un lment de formation a peu pres dnu de sens propre : skfnbsp;ydkr-t- foie a -t en face de zd yctkar^ (mme sens);nbsp;thme neutre en *-n- a repu en grec une dentale, qui est peut-tre partie de la forme de nominatif-accusatif singulier, ainsi gf-ovsjjiaTS? (daprs *vo[j.aT), en face de gr. oviij.aivw, et de 1^'nbsp;mmen, etc. Le gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et le got. hliftus voleur sont deu'^

largissements diffrents dun thme *klep-t-, lui-mme largi d *klep-, quatteste gr. -/.Xilyh.

II est difficile danalyser :

lat. noc-t-(nox, nocHs)', gr. rjz, 'w/.-k; got. nahfs nuit ) V. lit. gnit. plur. nakt-ti.

skr. ndp-at petit-fils ; lat. nepos, nepiis; v. lit. nepoti^ i V. irl. niac gnit. niath neveu .

i3. Suffixe *-to- (*-do-). Le suffixe nbsp;nbsp;nbsp;portant le toH)

sajoute k la racine au degr zro pour former des adjectifs:

skr. fru-td-h- entendu , zd srutO, gr. y./ej-c;, lat. (jn') clitus, V. h. a. Hlot-(hari), nom propre ( dont larmenbsp;clbre , arm. lu connu .

skr. sy-td-h cousu , Ut. si-ta-s, v. sl. si-t (de *sjy'^^^ lat. s-tu-s.

Ge type est reprsent par un nombre indfini dexe'

P^es. ^ nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. la

Le mme sufUxe donne des drivs de noms, indiquaffi possession de telle ou telle chose; lat. sceles-tu-s, denbsp;harba-tu~s, de harha, cf. v. sl. brada-i barbu , denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

lit. bar:(d-ta-s barbu , de barxdi', gr. nbsp;nbsp;nbsp;de

lit. haln-ta-s qui a des collines , de kdlnas colline j S (tin-')qeni-^-s non mari , etc.

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THEMES KOMINAHX aSr

Ges deux emplois sont identiques a ceux de *-no- (v. p. aaS) ; par exemple lat. fisstis (de i.-e. *bhit-to-s) se comporte commenbsp;skr. hhinndh, et lat. sceleshis comme gr. aAYstvc.

11 y a aussi des substantifs en *-to- a vocalisme radical o et ton sur la racine; gr. oip-xc-lt;; fardeau , a ct de oepw ;nbsp;'la-xo-c retour , a ct de vsoiv.xi (thme *mse-^ ;

couche , a ct de xst-ixai; v. pruss. dalp-ta-n, v. si. dla-to ciseau ; v. pruss. pan-to entrave (fminin), v. si. pg-tonbsp;(serbepilto), a ct de v. si. peti, etc. Quelques-uns out dautresnbsp;vocalismes, ainsi gr. -/.ip.a-Tc-; et v. sax. morth meurtre ; cesnbsp;derniers noms peuvent dailleurs rpondre des noms en *-tha-de Iindo-iranien, du type skr. uk-thd-m, zd ux-l3-ni parole ,nbsp;Les substantifs en *-to- (ou *-tho-) sont paralleles, pour le sens

pour la forme, au type *sivp-no-, cit p. 226. Lemploi secondaire existe aussi pour les substantifs: v. si. ^ivo-tii vie ,nbsp;P'c-Ti-;; au fminin: lit. gyva-ta vie, lat. ti-ta (denbsp;uiuo-ta), gr.

Une forme *-eto- est attestee par divers mots, comme gr. kp-K-=r-v; gaul. nem-eto-n, v. irl. nem-ed sanctuaire ; et *-oio par ot. naq-a^-s nu .

Paralllement a 1alternance -t-: -d- de skr. dagdt-: gr. ScxaS-, On observe une alternance de *-to- et *-do-, ainsi lit. tvir-ta-snbsp; ferme et v. si. tvr-d (mme sens); got. naq-af-s nu ,nbsp;otlat. mldus (de *nogquot;'-IJos) ; le -do- de lat. for-da se retrouvenbsp;dans le driv v. si. br\da (de *bher9-d-ya') pleine, grosse nbsp;^e latin a loute une srie : calidiis, horridus, etc.

i4. SulTixe Le suffixe *-fo- est la forme thematique *^0 *-ek-: skr. marya-kd-h petit homme est a rapprocher denbsp;iJ-stpx;; V. si. novakii de gr. vs(/)a; ; skr. dnta-ka-h quinbsp;ost a la fin est driv de dntah fin , v. si. jino-k, got. aina-lat. ni-cu-s, de i.-e. *oino- seul ; v. si. krat-knbsp;quot; court (russe korotk brivement ), dun thme *kortii-, cf.nbsp;karliis , amer , et skr. katuh piquant (au gout [mot prisnbsp;le Sanskrit au prakrit et reprsentant *krthj) avec le drivnbsp;^^t.u-ka-h (mme sens); gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ouoi-y.6-lt;; etc., sanalysent

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LE NOM

deux-mmes ; on notera en particulier *-sko- dans gr. xaiSi-'/s-r got. ^iudi-sk-s payen etc.

15. Suffixes *-yes- (^-yes-) et *-istho-. Ce sont les suffixes primaires qui servant a la formation des comparatifs et super-latifs ; la racine a le vocalisme e et le ton : skr. vds-yas-, zdnbsp;van'h-yah- meilleur ; att. accus. hXziQai (-w de -o*, anciennbsp;*-os^), V. si. gorjis (c pire ; skr. svad-lyas- plus doux , att.nbsp;accus. -/jS-td); -ir- de lat. suau-ior, sen-ior, etc. peut reprsenternbsp;*-ys- OU *-yOs-. Le germanique a le suffixe *-yes- sous la formenbsp;sans Cy suivie dun suffixe secondaire : got. hard-i:(-an- plus dur , comparable pour la forme au thme ionien yjS-t-cv- inbsp;lopposition attique du type en *-lyos- de laccus. sing. etnbsp;du nom. plur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et du type en *-is-on- des autres cas, gn-

sing. h,Uo')sq, etc. ('avec daprs nbsp;nbsp;nbsp;ifitouc) reprsente sanamp;

doute 1tat indo-europen.

Le vocalisme et la place du ton ressortent des exemples :

vdr-iyas- plus large ddv-iyas- plus loign nbsp;tj-lyas- plus aigu nbsp;ndv-yas- plus neuf nbsp;na^d-yah- plus proche

ion. xpiO-awv (de ^xpcx-ywv).


skr. ur-ti- large d-rd~ loign nbsp;tig-nia- aigu nbsp;ndv-a~ neuf nbsp;zd asndt de prs nbsp;(de *i}xd-na-)nbsp;gr. hXlyoq

xpaTUi;, xpaxep?


Ces mots ne sont pas drivs des adjectifs correspondants mais se rattachent immdiatement aux racines; ce ne sont pnbsp;des comparatifs, mais des sortes dIntensifs; vd. ydj-ljd^'nbsp;signilie qui sacrifie particulirement bien . On trouve ^nnbsp;vdique aussi bien vdslyah ce qui est trs large quenbsp;vdrlyah tres large relativement au large , cest-a-dire cenbsp;est plus large que le large .

Ces intensifs avaient sans doute dabord le caractre de substan-tils plus que dadjctifs: sans doute, en indo-europen orientaL tant en indo-iranien quen slave, ils ont une formation de fmi'

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THEMES NOMINADX 23J

^in, ainsi skr. varlyasl en face de varlyan ; raals le grec et 1italo-celtique conservent un tat ancien o il ny avail pas de thme Propre au fminin : gr. et lat. suauior sont fminins aussinbsp;^ien que masculins. Or, on le verra p. 244, la formation dunnbsp;fminin est ce qui caractrise 1adjectif indo-europen.

Le sufixe de superlatif *-istho- est driv de -yes- par addition ^6 *~tho- ; skr. svM-i^tha-h le plus doux , gr. v^S-ia-co-?, v. h. a.nbsp;^Uo^-isto. La difference de vocalisme radical entre gr. /ptcjwvnbsp;le driv -/.pat'.s-co; peut tre ancienne (v. p. 288).

16. Suffixe *-tero-, *-toro-, *-tro~. Le suffixe secondaire *-tero-'^arque une opposition de deux objets, ainsi:

thme */equot;'- ; skr. ka-tard-h lequel des deux , gr. Tr-Tepo-c, amp;ot. hwa-far, v. sl. ko-teryjl, ko-toryjl, lit. ka-trd-s, lat. u-ter.nbsp;gr. a'xspo; (et avec une alteration daprs eI; et h, Itepo?), got.nbsp;skr. dntarah, lit. antras, probablement v. sl. vtornbsp;quot; autre (en parlant de deux), second , tandis que le mot pournbsp;quot; autre (en parlant de plus de deux) est gr. aXXog, got. aljis,nbsp;alius (oppose a alter), v. p. 226. skr. anydh v. .jin.nbsp;akr. dn-tara-h intrieur , gr. Iv-xspo-v, lat. interior (avecnbsp;^fdition de -ior, qui est devenu la caractristique de tous lesnbsp;'^ornparatifs en latin), k ct de skr. antdr 4 lintrleur ,nbsp;inter.

La valeur ancienne du suffixe est conserve par exemple ^ans ces mots dune inscription lenne: jaxte psevaixspav ;j.aquot;Enbsp;^'I^'UTEpav ni m41e ni femelle ; gr. ipu-xEpo-g ne signifie pasnbsp;'' plus montagneux , mais de la montagne , par oppositionnbsp;^ quot; de la plaine ; le skr. agva-tard-h mulet dsigne unenbsp;'^rte danimal, analogue au cheval, et qui soppose au cheval;nbsp;a lat. mdter-tera sosur de la mre une personne proche denbsp;a Jire et quon oppose 4 celle-cl; etc. Grace 4 ce sens, *-fro-devenu suffixe secondaire de comparatif en grec, wiro-xepo-g denbsp;et en indo-iranien, skr. amd-tara-h plus cru de amdhnbsp; en irlandais, il marque 1galit; le sens ancien ntaitnbsp; plus cru , mais cru par comparaison avec autre chose;nbsp;viuxc Ki'affX (A 272).

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^34 LE NOM

Le suffixe *-tero- se compose de deux suffixes : nbsp;nbsp;nbsp;et *-ero'

(cf. p. 229) ; un suffixe correspondant qui marque oppositiou de pfusieurs objets a pour premier lment *-t(p)-, comme celui-C9nbsp;et pour second lment *-mo- (cf. p. 227) :

skr. ka-tama-h lequel (de plusieurs) , lat. qo-tumu-s. skr. cin-tama-h qui est a lintrieur , lat. in-timu-s-Le lat. ul-timu-s signifie ainsi le dernier (de tous), etnbsp;finitimu-s qui est tout au bout .

17. Suffixe *-ter- (et nbsp;nbsp;nbsp; Le suffixe des noms dagent sc

prsente en grec presque uniqiiement hors de lionien-attiqu sous deux formes; -Tip- (nom. - Twp, gn. -'quot;ipjc) et -T^p'nbsp;{nom. -r'qp, gn. -Tv'poi), au fminin -mpa (de *-\zp-yci) ; enlatinnbsp;sous la forme -tr-, fmin. -tr-i-c- ; en slave, au contraire, souSnbsp;la forme -ul- (largie par -je- aux cas du singulier) ; r de indo'nbsp;iranien -tar- (skr. nom. -ta, acc. -tctrani, dat. -tr-) peut repr'nbsp;senter soit i.-e. *r, soit i.-e. */. La racine avait le vocalisme i'inbsp;dans les racines dissyllabiques, cest la premire partie du voca-lisme, qui est au degr e ; la place du ton est incertaine et variadnbsp;sans doute au cours de la flexion :

skr. jani-ta celui qui engendre , gr. ysvs-T^p (YcVc'yJpsp) 7Vc-TU)p (YEvsTopo), lat. geni-lor.

skr. bddha qui observe , gr. *wgt;jjTr;p (dans V. sl. hljustelji observateur .

Lopposition du vocalisme radical plein et du vocalisme sans ^ dans hom. Bwiwp, ^wtwp, -i-S-qriiip et Bovi^p, l3oTr,p et ^ari^pnbsp;pas fortuite, car on retrouve un contraste pareil entre Xipwvnbsp;X'.jri^v, dtcTpix et aiTp.^v.

18. Suffixes *-tro- C-tlo-) et *-dhro-, *-dhlo-. Les deu^ formes *-tro- etnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dsignant 1instrument de Faction, soi^^

Hl


: est le mme, le ton est sur la racine ; ainsi skr. gr-t^^'

attestes et apparaissent comme les formes thmatiques suffixes precedents: skr. man-tra-h, zd mg.-^r formulenbsp;gieuse, prire , et lit. (^pa-)men-klas monument ne peuv ^nbsp;tre spars de skr. manta (thme man-tar-') ; le vocalisme radi^

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THEMES KOMIJfAUX 235

Oreille , a cot de (r-td celui qui entend (thme fr-tar-'); Ie grec na que-xpo-; As'/.-xpo-v, vte-xpo-v, etc. ; Ie slave a tracenbsp;de -tro- dans v-tr vent ; Ie lituanien a i.-e.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;repr-

sent phontiquement par -Ma- : x_n-kla-s signe (racine dis-syllabique, v. ci-dessus p. iSa) ; Ie latina les deux formes, ainsi 1's-tru-m et p-culu-ni (cf. skr. pd-tra-m vase a boire ); denbsp;nime lirlandais : cra-thar crible , et- c-tal chant (denbsp;et Ie germanique: got. smair-^r graisse et v. h. a.nbsp;sta-dal grange (de germ. *sta-^la-'). On congoit ds lorsnbsp;que, pour un mme mot, on rencontre les deux formes du suffixe,nbsp;ainsi:

gr. apc-xpo-v, ir\. arathar charme ,arm. arawr(de*ard-iro-') charrue , lat. arci-tru-m, mais lit. dr-kla-s charrue .

Un autre suffixe, synonyme et parallle, *-dhro-, *-dhlo-, est reprsent par des mots comme lat. crl-bru-m et sta-bulu-m (ennbsp;regard de irl. crathar crible et de v. h. a. stada), etc.; gr.nbsp;YVi-OXi-v, quot;/u-xAs-v, (de *y_Q as-v, par dissimilation), etc. ; tchquenbsp;I'd-dlo (v. si. raid) charrue , en face de gr. apo-xpov, etc.

19. Suffixe nbsp;nbsp;nbsp; Le suffixe sert a former des noms

iaction, k vocalisme zro de la racine ; la place du ton variait Sans doute au cours dc la flexion ;

skr. gd-ti-h et ga-ti-h venue , got. {ga)qum-^-s, gr. ga-ui-i;; peut-tre lit. (pri-)gimtis qualit inne (cf. lit. ghh-ti naitre ,nbsp;^tralement venir ?).

skr. bhr-lih action de porter , got. (^ga-haur-^-s) naissance We *l)}}2'-tei-), v. h. a. {gi-)bur-t naissance (de *bhr-ti-), v.nbsp;*rl. bri-th (infinitif) porter .

En italique, ce suffixe nest plus reprsent que par des mots rsols et daspect altr, tels que mens en regard de skr. mdtih,nbsp;^atih pensee : dans 1usage ordinaire, cest une forme elargienbsp;-On- qui est employee, ainsi lat. mentio, mentiOnis ; (con-)nbsp;en regard de skr. gamp;tih, gatih ; etc. ; de mme en iriandaisnbsp;an armnien.

Ee mme suffixe est souvent secondaire, ainsi dans skr. Po-dk-ti-h^ v. si. petl groupe de cinq ; lat. smen-ti-s', v. si.

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236 LE WOM

gZps-ti, V. h. a. angus-t angoisse , en face de themes en *-j-, shr. dmhah et lat. angor, angus-(tus).

20. nbsp;nbsp;nbsp;Suffixe *-teu-. Le suffixe *-teu- donne aussi des nomsnbsp;daction, mais olide de 1acteest plus en vidence ; skr. gdn-tu-h indique 1acte de marcher , plutt que la venue ; denbsp;la vient que ce sont les mots ainsi forms qui ont fourni le supinnbsp;en latin: it cubitum, en lituanien: iks vdlgytu va manger , ennbsp;slave: ceso ji^idete vidt qutes-vous alls voir? , et en Sanskritnbsp;des infinitifs en -tum (identiques pour la forme aux supins precedents), -toh (gnitif-ablatif), -tave (datif), -tavai. A en jugernbsp;par lindo-iranien, le vocalisme radical est e (ou o), et le ton estnbsp;sur la racine. Mais quelques mots isols ont le vocalisme zro:

'lApdsu-s gu , p3r3-tu-s pont (les deux formes repr-sentent *prtus)^ lat. por-tu-s, v. h. a. fur-t (germ. *fur-du- de pr-t-), gaul. Ritu-(magus), nom de lieu (aujourdhui Radepont)nbsp;qui signifie (champ du) gu,v. hretonn^ glosant lat. uadutn,nbsp;V. iri. -rith gu .

lat. gus-tii-s, got. kus-tu-s essai .

21. nbsp;nbsp;nbsp;Suffixe *-men-. Le suffixe *-men- sert former desnbsp;noms daction neutres ou masculins; les neutres sont frquents;nbsp;ils ont le vocalisme e de la racine (et le degr e du premier lment des racines dissyllabiques) et le ton sur 1lment prdsi-nentiel. Ainsi;

skr. bhdr-ma action de porter , gr. ipsp-ji.a; ou, avec une forme dissyllabique de la racine, skr. bhdri-man- action denbsp;porter , v. sl. brtne (russe bermja, serbe brme) fardeau

La forme masculine a souvent le mme vocalisme et la mme place du ton, ainsi, a ct de skr. tdrma extrmit du piliernbsp;de sacrifice , gr. xlg-ga, lat. ter-men, on a gr. -tsp-p.wv, lat. ter-m',nbsp;k ct de lat. hinten (de *leuksmn), on a v. sax. lio-mo (dnbsp;*lioh-md) rayon de lumire , etc. Mais le vocalisme zro de lanbsp;racine et le ton sur le suffixe se trouvent aussi dans: gr.nbsp;k ct de asTiza;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; 6-(r^v. Le mme suffixe donne gal'

ment des noms dagent, comme gr. fS-iAwv qui sait, skr-

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THEMES NOMINAUX nbsp;nbsp;nbsp;287

dhar-mA qui tient ; le skr. brdhim (neutre) signifie priere brahma (masculin) prtre, brahmane .

Les noms de ce type semblent avoir t souvent largis par le suflixe secondaire ainsi skr. (r-ma-ta-m rputation ,nbsp;V. h. a. (]j)liu-mun-t, en regard de zd sraoman- ouie , got.nbsp;kliuma; en la tin, ce fait est frequent: augmen et augmentum, etc.,nbsp;dou le type en -mentum de monumentum, etc.

De mme que Ton a *-smo- a ct de *-mo-, on trouve *-snun~ 3 ct de *-OTW- : gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; ecriture (a Argos) de *ypxs-

quot;p.x, V. si. cisme nombre en face de cUg je compte , lat. Itlnien de *leuk~smi}, etc.

22. Sufilxe nbsp;nbsp;nbsp; Le suffixe secondaireestattest

par 1accord de indo-iran. *-zuant- et de gr. nbsp;nbsp;nbsp;: skr. putrd-

, zd pu^ra-vant- qui a un fils , gr. yxp[-(F')vr~ qui a de la grace .

Remarques gnrales. I. Lnumration prcdente ne *^omprend que des suffixes simples ou qui fonctionnent commenbsp;tels : un suffixe *-wen- ny figure pas, paree quil peut tre couqunbsp;^oiime un suffixe -u- (forme k vocalisme zro) largi par -m-,nbsp;ainsi: gr. ov-F-i'i, en regard de lat. ae-iio-m, got. ai-w-s duree,nbsp;aternit et de skr. hyu-^- dure . Mais certains des suffixesnbsp;Hielle comprend et qui apparaissent comme simples rsultentnbsp;aans doute de 1accumulation de suffixes secondaires; eestnbsp;*iotamment le cas du dernier suffixe indiqu,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(*-iu-en-i-?).

Et les accumulations de suffixes ont jou de bonne heure un S^'and role; ainsi un groupe *-i-ko-, fminin ^-i-ka- se rencontrenbsp;f la fois en Sanskrit et en slave dans le driv diminutif du motnbsp; souris et muscle du bras : skr. ms-ka souris ,nbsp;sl. mys-lca bras ,pol. myska souris ,russe myska ais-aella ; le latin a de mme son suffixe complexe de diminutifnbsp;J-'ulus dans le driv du mme mot msculus, ct de ms. Lesnbsp;de ce genre sont innombrables.

lE Dans les formations secondaires, llment qui prcde

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238 LE NOM

immdiatement Ie suffixe secondaire a, en regie gnrale, Ie Yocalisme zro, ainsi :

i.-e. nbsp;nbsp;nbsp;et non *-yes-, dans *-is-tho-, skr. -is-tha-, gr. -ii-

Tj-, got. -is-ta-, V. ci'dessus p. 233.

i.-e. *-u-, et non *-eu-, dans skr. guru-td lourdeur , gr.

i.-e. *-i-, et non dans skr. avi-kd brebis , v. sl. ov-ca-i.-e. *-?-, et non *-er-, dans skr. pltr-iyah paternel , gr. Tidtxp-iop, lat. patr-is.

Dans les ihmes tirs dun mot qui renferme dja un suffixe, non seulement 1lment prsulfixal nouveau, mais aussi llmentnbsp;radical prcdent, tendent a avoir Ie vocalisme zro : si lesnbsp;exemples sont rares, ceci tient a ce que lanalogie en a limin lanbsp;plupart, et a ce quont seuls subsist ceux que des circonstancesnbsp;particulires ont prserves, ainsi ;

de *k'^etwer- (skr. catvar-ah quatre , dor. xjxips;, etc.); *'ktiir~yo-, zd (a-^xtinm pour Ia quatrime fois , tirynbsp; quatrime , skr. turiyah quatrime , ou *k'^trto- dans gr.nbsp;xap-'/;;zpwv quart , latin de Prneste Quorta.

de *dei-wo- dieu (skr. devdh,\amp;^.deus, etc.) : skr. div-yd-h divin , gr. STiq (de *o'./'-ji-;) ; lat. dus (de *diu-io-s), soit i.-e-*diw-yo--

Les verbes dnominatifs ontd prsenter aussi cette parlicula-rit, tmoin att. gAxxw je coupe Ie miel (de *mlit-yo) drive de 'j.X'.T-.

III. Le redoublement joue dans les formations nominales un rle moindre que dans les formations verbales, et il ny a panbsp;une valeur aussi nettement dfinie :

redoublement intensif, par exemple dans skr. kar-kar-i-h (sov\^ dinstrument de musique), v. sl. kla-kol, r. klo-kol cloche nbsp;(de *fo/-fo/o-),lIt. nom. plur. kan-kl-s (sorte dinstrument anbsp;cordes), kankalas clochette ; ou skr. kar-ka-tah (forme pra.'nbsp;krite dun ancien *kar-ki'-ta-h) crevisse , lat. cancer QhrdSnbsp;*kan-kr-, de *kar-kro-, cf. p. iSg).

redoublement ordinaire, avec *e ou *i, comme dans skr. cdk'

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THEMES NOMINAUX nbsp;nbsp;nbsp;289

^cim, zd ca-xr3m roue , v. angl. hweohhol, hweowol, hwo roue (de *hwe-hla-, *hwe-wla-, anciens *^'V k^lo- et *kquot;'e-gr. y.uvXcq (de *k'^e-k'^lo-s), lit. ka-klas cou (qui peutnbsp;quot;eprsenter un plus ancien lit. *ke-klas'), a cote de la forme sansnbsp;redoublement v. si. kolo, v. pruss. kelan, v. isl. huel roue ;nbsp;ou lat. fe-bcr castor , lit. hi-hrus, cornique be-ftr, skr. ha-^hrh brun , a cote du redoublement avec *i dans lat. fi-bernbsp;* castor , gaul. Bi-br-(ax), v. si. b-br, v. h. a. bi-bar.

Les exemples montrent que le redoublement a une valeur Expressive dans ces formations.

Participes. Outre les thmes nominaux precedents, pri-*iiaires et secondaires, Iindo-europeen aA'ait des thmes nominaux de thmes verbaux, ou participes. Des adjectifs comme gr. /.Xu-ou aTuYquot;'''S E sont pas des participes indo-europeens pareenbsp;fuils ne sont pas derives de thmes verbaux; eest seulementnbsp;lors du developpement des diverses langues que des themes pr-6ntant ces suffixes ont t incorpors au verbe, ainsi amatus ennbsp;tiffin ou dlan fait , dlal en vieux slave.

Toutefois les causatifs sont accompagns dadjectifs en *-to-ffui presentent un *-i- appartenant au theme verbal:

darfdyati il fait voir ^Et. {ga-yarhjan distinguer nbsp;mone

laika je tiens

darfi-t'd-h montre (^ga-)tarhi-^-s mal fame nbsp;moni-tu-s

laiky-ta-s tenu ,

de V


eest ces formes que se rattachent les infinitifs comme lit. ^aikyti tenir , v. si. biiditi veiller , oulegr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; cote

'Aopiio).


Les participes indo-europeens proprement dits sont les suivants :

. 1 Participes actifs de prsents et daoristesen Quand ajoute aux themes athmatiques sans redoublement, le suffixenbsp;*-cnt-, *-ont-,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ainsi skr. s-dn tant , nom. plur.

^'^nt-ahj gn. sing, s-ai-dh, en face de skr. ds-ti il est , ^nti its sont ; v. si. s-y tant (de *s-ont-s') en face de

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24o LE NOM

jes-t il est , s-pt lis sont ; gr. wv (au lieu de *(ov); lat. (prae-^s-ens, etc.; quand il sajoute aux thmes athmatiques anbsp;redoublement (et a celui daoriste en -5-), il a la forme *-nt- ^nbsp;tous les cas : skr. nom. sing, ddd-at (de *ded~r}t-s) donnant gt;nbsp;grec Tiei'? (de *0i0 -vTc); dans les deux cas, llment qui precede Ie suffixe du participe a Ie vocalisme zro. Quant auxnbsp;thmes thmatiques, Ie type skr. hhdran portant , nom. plur.nbsp;bhdrant-ah, gnit. sing, hharat-ah ; gr. ^pwv, ppov-s;, ^spsv-Tog; lat. uehens, uehentis; lit. vei;as, v. sl. ve^y (nom. pl.ve:(gste)nbsp; conduisant en char admet deux interpretations : *bhrelo~nt,nbsp;^wgjiejo-nt- ou ^hhr-ejont-, *wgJ}-elont-, suivant quon con-sidre Tlment ejo comme la voyelle thmatique des thmesnbsp;*bhire-, *wgihe-, ou comme la voyelle du sufTixe. Quoi qunbsp;en soit, ce suffixe sajoute a tous les thmes de prsents et dao-ristes; ainsi gr. -cctvu, tivwv xd'io'noc o:zp.vYiij.i, Sa[Avagnbsp;eXceov, /.iTctv AtzvTog; Xiw, Aeitiwv keitl'ovtsg ; 'Teua, xdsiinbsp;TeiaavcGc ; etc.

2quot; Particlpes aetifs de parfaits en *-wes- {*-zuet-'). Le suf-fixe a deux formes qui sans doute alternaient au cours de la flexion j Tune, *-wes-, est atteste par skr. nom. sing, -vdn, nom. plur.nbsp;-vims-ah (avec intercalation proprement sanskrite dune nasale),nbsp;gn. sing, -^-ah, fminin nom. sing, -tif-t; gr. neutrenbsp;fm. -ua (de *-uj-ya); v. sl. fmin. -s-i, Ut. fmin. -usi', lautrenbsp;forme, *-ivet-, est atteste par skr. instrumental -vdd-bhih, loc.nbsp;plur. -vat-su ; gr. gnit. -/'i-og. Llment prsuffixal a souventnbsp;le vocalisme zro; ainsi:

skr. ririk van ayant laiss , Ut. fmin. Uk-us~i; skr. nianii-vcln tant mort , fmin. mamr-iifl, Ut. fmin.nbsp;mr-us-i, v. sl. fminin -mir-s-i.nbsp;gr. [jie[A*-(/')(g, SS(f)i-(/')(4g, etc.

Mais lopposition de gr. /eiSwc, ^tS-ua (en regard de skr. vid' van sachant , fmin. vid-^i) montre que le masculin a eu ennbsp;indo-europen le vocalisme e de la prsuffixale, et le fminin 1nbsp;vocalisme sans e : cette difference sexplique par le fait que 1nbsp;fminin renferme un suffixe secondaire ajout au thme du maS'

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THEMES HOMINAUX nbsp;nbsp;nbsp;24 I

lt;^ulin, et Ton rentre ainsi dans le cas general signal p. 238; le '^ocalisme e. de la presuffixale se retrouve dans got. iveitwo^snbsp; temoin , ancien particlpe parfait rpondant ^ gr. /quot;ei-Sw?. Lenbsp;grec a encore hom.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;etc. et avec extension

grecque du vocalismeo^ hom. tis'ksvOw?, iceTcajij.

3quot; Particlpes moyens du prsent-aoriste et du parfait. Dans type thmatique, le grec a (9ps-);Acvo-(;, le Sanskrit (bhara-)nbsp;^aija-h portant , le zend (yazp-ymna- sacrifiant m, le latinnbsp;iyirtu-)mnus (seulement des traces isolees), le vieux prussiennbsp;^o-klausi-)mana-s entendu , et le tokharien B weskemanenbsp;quot; disant , de sorte que Ton a des vocalismes varies dun mmenbsp;^ulTixe, avec e, avec o, avec vocalisme zro, avec longue. Le *-Tno-^'1 type V. si. ve-zo-m conduit en char , lit. veza-tna-s estnbsp;diffrent; on sest demand si *-nio- ny serait pas une rductionnbsp;de *-mno- faite dja en indo-europen. Dans le type athma-dque, le Sanskrit a -ana- au prsent duh-anci-h trayant commenbsp;parfait bubudh-and-h stant veill ; le grec a -jj.svo-,nbsp;'^Omme dans le type thmatique : Tt9-[j,V5-lt;;, y.ei'-izevs-c, et denbsp;au parfait : Ksiyjy-'fifvoc, etc.

Les participes conserventtoute la valeur smantique des themes ^erbaux dont ils sont tirs, et ils ont, de plus, on le voit, la dis-ditction de prsent-aoriste et de parfait et des voix active etnbsp;f^'^yenne; la place du ton est la mme que dans les formes ver-^les personnelles correspondantes, et dans le type athematique,nbsp;mme que celle des formes a ton sur la fm du mot, ainsi gr.nbsp;etc.

tre

ch,

don a quelque autre mot.

^ ^^finitifs. Les racines prsentent, h ct des themes verbaux, themes nominaux qui ne sont pas drivs de ceux-ci, matsnbsp;) taisant partie du mme groupe de mots, ont des sens voi-A. Meillet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i6

^ ^importance des participes en indo-europen rsulte du carac-

appositionnel de la construction qui sera mis en videnco au J^^pitre VII: le participe est une forme qui semploie en appo-

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2^2 LE NOM

sins; ces themes nominaux ont done la valeur quont prise par ha suite les noms dcrivs des thmes Yerbaux et peuvent jouer 1nbsp;mine rle que jouent ailleurs des substantifs verbaux ou desnbsp;infinitifs ; ainsi un datif vd. dj-e pour la conduite du thmnbsp;a sulRxe zro skr. aj- quivaut au frangais pour conduirenbsp;et Ie lat. ag y peut rpondre exactement pour la forme; Ie datihnbsp;dun thme skr. vid-nidn- connalssance , soit vid-mdn-^gt;nbsp;signifie naturellement pour savoir ; un infinitif commenbsp;semble ds lors reprsenter Ie locatif ^ desinence zro de thmnbsp;en *-men- comme vd. dhdr-man dans Ie fait de tenir,nbsp;tenant , etc.

En revanche rien ne prouve que lindo-europen ait possd d vritables infinitifs, cest-k-dire des formes nominales, flchiesoi*nbsp;non, rattaches aux formes verbales, bien moins encore des forme*nbsp;nominales tires de thmes verbaux, comme on a gr.

X'-xstv, XetUetv, XsXswvai, lat. Unquereel liquisse, esse et/wVrr-h* formes de lindo-iranien en *-dhyai, par example vd. vdha-dhj^^

conduire en char du thme vdha- de vdhati il conduit char , rappellent Ie type des infinitifs moyens du grecnbsp;tout en en tant bien dlffrentes. Dans Ie lat. ferl-bani,nbsp;ham, mon~b', jalbo-da jai oint , salbo-dedum nous avonbsp;oint ; V. sl. ved-ax je conduisals , etc., Ie premier memh*nbsp;serait une sorte dinfinitif, de type inconnu par ailleurs, etnbsp;second une forme verbale personnelle accessoire signifianta tr

OU faire .

Sur lorigine des formations diffrentes dune langue a 1autr^ on ne peut faire que des hypothses incertaines. Sans doute

type gr.

;ire

peut sexpliquer par un locatif de thmes en

largi par -en-, soit *bher-es-en, et Ie vdique offre en quelques locatifs en -s-an-i, qui servent de noms daction ; |nbsp;finale de lat. es-se, uelle, dcere, dxisse peut tre celle d'^*nbsp;locatif de thme en *-es-; mais ce nest pas chose dmontrah^nbsp;Et 1on ignore ce que peut tre Ie -m du type gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

En somme, Findo-europen ne semble pas avoir eu dinfinit toutes les langues nont pas un veritable infinitif, et la

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LE FEMEMiN 24s

y en a, les formes ne concordent pas mme dans les langues les plus voisines. Gette absence dinfinitifs sexplique par Ie carac-^ere de Tindo-europen, ob il ny a pas de formes exprimantnbsp;1ide gnrale du mot, comme un infinitif francais peut servlr anbsp;euoncer un verbe, et o il y a seulement des formes flchiesnbsp;liverses exprimant des nuances diverses.

de

et

La formation du fminin et les suffixes *-d-, *-ya-. Mme lUand ils dsignent des tres sexus, les substantifs indo-^uropens nont pas la marqu du masculin ou du fminin ; lesnbsp;*'ems de parente tels que lat. pater et frater, mater et soror nont,nbsp;dans leur thme, soit dans leur flexion, rien qui les carac-*'6rise comme masculins ou comme fminins. Les thmes en*-/o-il est vrai, Ie plus souvent masculins ou neutres ; mais Ienbsp;Srec et Ie latin en ont de fminins, ainsiles noms darbres commenbsp;ipYjysq (dor. (payi;), lat. fagiis (Ie mot germanique correspondent est devenu thme en -a- comme Ie suppose Ie v. h. a.nbsp;^^ohha)', et larmnien en a euaussi, comme Ie montre mm, gnit.nbsp;^Uoy bru , en regard de gr. vuig (fminin). II y a done eu desnbsp;fehstantifs thmes en -e/o- indo-europens de genre fminin ; maisnbsp;de ont t limins presque partout; ainsi i.-e. *snus- bru estnbsp;dnvenu thme en-a- dans skr. snufd, v. sl. snxa, v. angl. snoru,nbsp;populaire 7iora, et thme en -u- dans lat. nurus (sous linfluencenbsp;^ocrus). Un nom tel que gr. apxTo? dsigne a la fois 1 ours nbsp; ourse , et tel tait ltat indo-europen; aussi Ie fmininnbsp;du latin est-il form autrement que Ie fminin skr. rkn de

^hah. Le gr. feot; dsigne a la fois Ie cheval et la jument,

toutes concordantes quelles soient, les dsignations de la nt, skr. cifva, Ut. asvd(de *esva), lat. equa, sont descrationsnbsp;y dpendantes du sanskrit, du lltuanien et du latin. Les substan-thmes en *-a- et *-ya- sont pour la plupart fminins ; mais cesnbsp;^ ^es suffixes servent a former des noms, le plus souvent com-. dsignant des tres males et qui sont par suite masculins,nbsp;l^t. agricol-a, v. sl. sluga serviteur , (vojefvod-a con-darme (cf. le type arm. snker compagnon, instr.nbsp;littralement qui mange a vee ?), gr.

I

intn,

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2 44 LE NOM

(nomiii. nbsp;nbsp;nbsp;ou v. sl. bal-lji (acc. bal4jg) mdecin gt;

skr. ratU- (nomin. rathih) conducteur de char , etc.

Mme les substantifs thmes en -ejo- ou en -a- nont done pa par eux-mmes de distinction des genres masculin et fminin;nbsp;Ie genre masculin ou fminin dun substantif indo-europen ne senbsp;reconnait qua la forme de 1adjectif qui se rapporte ou peut senbsp;rapporter a ce substantif (cf. ci-dessus, p. 215).

Les adjectifs caractrisent Ie fminin par les suffixes, essentiel-lement secondaires, *-d- et *-yd~ : 1existence de deux thmes, lun pour Ie masculin, 1autre pour Ie fminin, est lunique trait denbsp;forme qui distingue ladjectif du substantif ;

iquot; *-d- (vocalisme zro *-3-). Gest au moyen de q sont forms les fminins dadjectifs du type thmatique : a skr-sdna-, gr. hc-, lit. sena- vieux rpond un fminin skr. sanA')nbsp;gr. svit-, lit. smo-; i skr. gruta-, gr. -/.X-j--, lat. -dito-, uHnbsp;fminin skr. fruta-, gr. y.Xuxa-, lat. -ditd-; etc.

2 *-yd- (^-iya): avec vocalisme zro, *-i-(*-iy3-'). Le suflfi^^ *-yd- est en usage pour les adjectifs du type athmatique. La dif'nbsp;frence denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et *-iyd- semble avoir tenu en indo-europe^^

uniquement la quantit de 1lment prcdent; gr. irhipi-, \iFep-yx, et rroz'/ix-, de ^itsxv-'.ya-, reprsentent sans doutenbsp;ancien : le nominatif de lun devrait tre *i:ip (avec - denbsp;et celui de 1autre uTv.a (avec -ix de *-iy3'), mais le grec a gne'nbsp;ralis Vd du type zixvta et a un nominatif xisipa en regard de vd-pivart; inversement lindo-iranien a gnralis -t, et le nominatifnbsp;qui correspond a gr. exvix est skr. pdtn- maitresse ;nbsp;gnralisations semblables ont eu lieu dans les autres langues-Devant *-yd-, llment terminal du thme de masculin-neutrenbsp;a dordinaire au fminin le vocalisme zro, mais aussi parfois nnnbsp;autre vocalisme ;

thme des participes tels que *bhront- : fmin. *bhront-)A'' skr. bhdrant-yd-, gr. *9=povx-ya- (nomin. att. ipipouax, dor.nbsp;piacx, lesb. ^fpotaa), v. sl. bergsta- (de *bergt-ja-), de mme L*quot;'

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LE FEMIISIS 24)

*ve^ant-j- (nomin. veiant-l) conduisant en voiture et got. frijond-jo- (nomm. frijond-t) amie .

skr. thme masc. yilvan- jeune , fmln. nomin. yn~, cf. in--(^-x).

skr. thme masc. svaddv- : nom. fmin. svadv-i; mals gr. f'fisXx (de *'F'2iF-voi; avec extension du vocalisme de Ta-etc.).

Le fminin tait sans doute dabord driv du radical ind-Pendamment du masculin correspondant; on na aucune raison 'le croire quil ait t perdu un *w dans des formes telles que gr.nbsp;'skka- (icoWri) regard de ttsXj;, got. kaurjo- lourde ennbsp;'egard de Itaurus lourd , lit. placo- (de *platjo-) en regard denbsp;piats large , etc. Le fminin skr. pamp;likni grise est ind-Pendant de palitah gris , et Vn du fminin skr. pdtnl, gr.nbsp;'v'.a, V. lit. -paint ne se retrouve pas dans skr. pdtih maitre ,nbsp;V. lit. palis. Les thmes en *-rln-, qui nont -r- quaunbsp;quot;erninatif-accusatif singulier neutre (gr. Tciap par exemple) etnbsp;'leut tout le masculin repose sur Ia forme en -n- ainsi gr. 7:iiva,nbsp;''ed. pivanam a Taccusatif singulier) doivent a la forme en -r-fminin gr. ms.pa, vd. pivari. Le fminin a done d trenbsp;I'saucoup plus indpendant du masculin quil ne semble a ennbsp;l'^ger par ltat quoffrent a date historique les langues indo-^''i'opennes attestes.

Les suffixes *-a- et *-yd-, qui servent a former le fminin des ^'Ijectifs, fournissent aussi des derives de substantifs.

Le *-a-, on a ainsi beaucoup de noms fminins parallles aux *^^sculins du type thmatiqu, ainsi gr. .sy.r, a ct de %gt;.i-avec un contraste de la place du ton entre le thme masculinnbsp;thme fminin; et de mme ojXsv : lX-,; vspov : vEupi;nbsp;, svddanani got : gr. r^orq; le type gr. (Spsv-tv^ en regardnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;etc. La flexion des thmes en *-a- comportaitdailleurs,

hvi


lioins pour une partie des mots, variation de la place du ton

nt les cas, comme on le verra dans la flexion. Le type de

lit. rankd et y. sl. rgka main , Le mme suflixe fournit de nom-

^'-'''-('se retrouve dans lal. torn. Ut. rankd et v. sl. rnka main , staiga chemin , etc.

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246 LE NOM

breux drivs de themes de substantifs du type athmatique, ainsi gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en regard de hom. ^yap, '/.pr0-4 en regard de y.p

(ancien *-/.pI0), lit. vasar-a printemps cf. gr. Fxp et v. sh vesn-a printemps , a ct de skr. vasan(^-tab) printemps jnbsp;lat. r-j cf. s; etc. Et cest encore ce suffixe que prsente Ienbsp;nominatif-accusatif singulier neutre du collectif qui tient lieu denbsp;nominatif-accusatif plUriel neutre, vd. yug jougs , got. /ubi/nbsp;gr. Dj'/a, lat. mga, etc. (v. p. 253). Le mme suffixe avec 1^nbsp;mme valeur collective apparait dans gr. patpa (ion. ^p-^Tpij))nbsp;qui en raison du sens, est du genre anim (fminin, paree que 1nbsp;suffixe'-a- fournit des fminins plutt que des masculins).

Le suffixe nbsp;nbsp;nbsp;dans les substantifs, fournit des fminins

des noms dagents (cas o la formation dun fminin de sub' stantif est appele par le sens, et a t ralise daprs le modelnbsp;des adjectifs) :

skr. thme masc, janitdr-, janitar- : fmin. nomin. jdnitr-j cf. lat. genitor, gemtr{-x) ; gr. yevsrrip, ysvTwp : yevizsipx.

skr. thme masc. tcik^an- charpentier : fmin. nom-taksiyi, gr. Ty.Twv ; c'/.Taiva; skr. thme masc. ramp;jan- roi ' fmin. nomin. rhjnl reine , cf. irl. ngain(Ae *rgn-l-^.

11 y a des formations fminines comme vd. devi (gn.-abl-dev(i')yah') desse et lit. ddv (ancien *deivyd) fantme face des masculins vd. devah dieu , lit. divasou skr.

lt;( louve (gn. vrk(_i)yah), lit. vllii^ v. isl. ylgr, en face d masculin skr. vfkah loup , lit. vilkas : mais ce sont sanbsp;doute des formations secondaires, et relativement rcentes : ^nbsp;face de deus, le latin a une autre forme, srement rcente, dea-On notera un collectif, de genre anim, gr. (ppaxpia, v. sl.nbsp;trja les frres , dont la formation est comparable a celle dnbsp;collectifs tels que v. sl. kamenje pierres , listvije feuille nbsp;etc., etc.

' 1 Le suffixe *-yd- sert a largir des thmes, ainsi dans v.

^emlja terre , lit. ^ni (ancien \emjo), en face de gr. skr. hh, zd terre (sur ce thme, voir p. 218). II est pr*^^nbsp;bable que les substantifs tels que gr. tf'Cx (denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bt.'t*^'

connaissance , v. sl. l^a (de *lg-ja') mensonge ,

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LE FMININ nbsp;nbsp;nbsp;2.47

des derives de themes a suffixe zro, tels que gr. attest dans ^yYa-Ss. Vd. tdvi^-i, zd tivis-i force , est un derive de indo-iran. tavis- force , qui semble attest une fois dans une gathanbsp;de lAvesta. Le type gr. aAr,0ia est manifestement derive.

Ds lpoque indo-europenne, il semble que *-yd- ait t flchi de deux manires, avec alternancenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme

dans skr. bharant-l- gnit. hharant-yd-h, ou, sans alternance, lt;^onstamment avec le vocalisme zro, soit *-l- ; ainsi le fmininnbsp;de skr. napdt petit-fils est skr. napti-h gnit. napt(i)y-ah, cf.

nept-i-s ; cest ce second type, avec s au nominatif, qui a t gnralis en latin la 011 le sufixe secondaire -k- na pas t ajoutnbsp;Comme dans genetr-x, in-x, et ainsi lat. suduis qui rpond anbsp;svddvi, sert a la fois pour le masculin et le fminin ; ferensnbsp;de *ferentis (comme mens de *mentis'), rpond a skr. hharantl,nbsp;^lais est a la fois masculin et fminin, etc. ; par ce procd certains adjectifs et tous les participes latins en sont venus a perdre

distinction du masculin et du fminin.

A ct du fminin normal en *-yd- du type skr. tdti--h * mince (littralement tendu ), fminin tdnvi, cf. lat. tenuis,nbsp;d a pu y en avoir un autre caractris par *-d- (dont la forme anbsp;Vocalisme zro est -3-) soitnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;do *--; le vocalisme zro a

t gnralis dans toute la flexion comme dans le type skr. ^aptih^ et ainsi lon a skr. tdnfi-h corps , gnit. tan(u)v-ah.nbsp;^est de cette manire quest form le fminin remarquable dunbsp;aot skr. fvdfurah (de *sva(urdh) pre du mari , zd xvasurO,nbsp;dom.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lit. ssurds, lat. socer : skr. fvafrh mre

du mari , V. sl. svekry, lat. socrus, v. h. a. swigar, cest-a-dire |quot;6- *szuekra- de *swekrw3-, avec w aprs r en regard de -ur- dansnbsp;c masculin; de mme, *g'quot;fn- (de *gquot;r3-nw-3-'), attest par v.nbsp;d- \rny, got. -qdirnus pierre a moudre , est un driv ennbsp;: -a- du thme attest par skr. gravdn-, v. irl. brO, gall,nbsp;(mme sens); la mtathse de iv est analogue aux faitsnbsp;^'SUals p. io4. On entrevoit ici une srie de faits complexes.

Ladjectif a soit le thme de masculin (et neutre), soit le thme de fminin, suivant que le substantif auquel il se rapporte appelle

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248 LE gt;'0M

lun OU lautre. Le substantif appelle la forme dite pour cett^ raison du masculin de Fadjectif lorsquil dsigne expressmentnbsp;un mle, et la forme dite du fminin de Fadjectif lorsquilnbsp;dsigne une femelle (ou un objet assimil, comme un arbre, ounbsp;la terre qui regoit la pluie,' par opposition au ciel qu^nbsp;Fmet, etc.), quelle que soit la forme du substantif; en dehorsnbsp;de ce cas, et surtout pour les abstraits et noms daction, il estnbsp;difficile de poser aucun principe, et Fusage seul decide en indo-europen comme dans chacune des langues de la familie. Lesnbsp;substantifs en -ejo- sont le plus souvent masculins, et les substan-tifs thmes en -- le plus souvent fminins, ce qui Concorde avecnbsp;les formes de Fadjectif. Le genre fminin du type en -ti- de skr.nbsp;matih a pensee , lat. mens, et le genre masculin du type en *-tU'nbsp;de lat. ductus ne se rattachent a aucun autre fait connu. Lesnbsp;noms de masculin et de fminin ne conviennent donenbsp;qua une partie des emplois des formes dites de genre ; et, lanbsp;catgorie du genre ne rpond souvent a aucun sens dfini jnbsp;elle sert du moins a la structure de la phrase ou elle indique anbsp;quel substantif se rapporte un adjectif donn.

Composition. Deux thmes nominaux peuvent par leur runion former un thme compos. Sauf dans le troisime desnbsp;cas numrs ci-dessous, les thmes verbaux nentrent pas eUnbsp;composition.

Seul, le deuxime terme du compos, qui est ncessairemeut un substantif ou un adjectif (et jamais un verbe, un dmonstratifnbsp;OU un pronom personnel), est flchi.

Le premier terme du compos est un thme sans dsinence et cest ce qui dfinit le compos ; un compos indo-europeunbsp;est un groupe de deux mots don tie premier est un simple themnbsp;et dont le second seul est flchi; Flment qui termine le pr^'nbsp;mier terme a le vocalisme zro dans les thmes de type athma-tique qui ont une sonante, cest-a-dlre un lment susceptihlnbsp;de se vocaliser :

skr. tri-pcid-, gr. Tpt-i:o5', lat. tri-ped-, v. angl. ^ri-fte a trois pieds ; de mme lit. tri-hjis a trois pieds , etc.

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COMPOSITION nbsp;nbsp;nbsp;249'-

gr. nbsp;nbsp;nbsp;(*Tao'j-/'s':;tj-) ; skr. svadu-rah- qui a des

dons agreables .

*sip- dans skr. sa-kft une fois , gr. a-zXou?, lat. simplex, *sm-, devant voyelle, dans gr. p.-C)vu^.

(en regard de *ne, atteste par skr. nd ne... pas , v. sL. ne, lat. ne\que\., etc.), dans skr. d-jndtah, gr. a-y'^wto-;, lat. ign-his (cest-k-dire ifinOtus de *en-gntos'), got. un-hun}s, arm. an-lt;^anawth inconnu . Devant voyelle, *n-, ainsi gr. av-uvup,oc,nbsp;rin. an-anun qul na pas de nom .

skr.' nf-han- tuant les hommes , v. att. avSpa-vslt;;.

*dus- dans gr. Suc-pev/,?, skr. dur-manah et gdth. du^-manah-, dus-j?ianah- qui a un mauvais esprit .

En 1absence dune sonante, *e subsiste dans les themes en *-es-, ainsi gr. (E)ss5-j3Xo?, zd vacas-tastis texte (litteralementnbsp;* construction de paroles ).

En thme thmatique a au premier terme dun compose le ^ccalisme *-o- : gr. ra7t-Sap,Glt;;; v. si. dobro-dfi qui fait lenbsp;^icn ; lit. gera-djis (mme sens) ; got. guda-faurhts qui a lanbsp;'^rainte de Dieu ; gaul. OuwSG-iiayo?, nom propre, signifiantnbsp;quot; champ blanc . Le cas ou le second mot commence par unenbsp;''^yelle fait difficult.

Quand le premier terme est un adjectif, le suffixede Iadjectif, '1'iel quil soit, peut tre remplac par -i-, ainsi gr. )tSuvstpanbsp;^ cdt de -/.ySpic, zd lar3:(i-caxra- aux roues leves a ct denbsp; lev , cf. skr. brhimt-, v. irl. Brigit (nom propre,nbsp;la haute ). On rapprochera de ce fait 1indpendancenbsp;*'spective des formes du masculin et du fminin (v. ci-dcssus p. 245); les suffixes secondaires des adjectifs varient denbsp;ia forme du masculin 4 celle du fminin ou k celle du premiernbsp;de compose, de mme quils varient dune langue a 1autre;nbsp;i'*' exemple, cest en armnien un thme en -u-, barjr (gn..nbsp;^^ju) haut qui rpond au thme en *-ent- de lindo'iranien,nbsp;bfhdnt- et du celtique, v. irl. Brigit.nbsp;second terme des composs, un vocalisme o soppose a unnbsp;^^calisujg e du mot isol. II subsiste de ce fait plusieurs traces,,

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200 LE ROM

ainsi en latin extorris, meditullimn en face de terra, tellus; en grec, 9ja(^ooi; en face de ; 1opposition de gr. y)fBGii).o)poc, li]).(x)poc,nbsp;etc., et de got. mers clbre est renaarquable (cf. les faitsnbsp;cites p. 264). Pour la thorie de la composition, il importe denbsp;noter que Ie mme vocalisme apparait dans des juxtaposes; Ienbsp;grec oppose c-Ttw a dor. uri-Ko/.a, et, plus curieusemment encore,nbsp;Ie latin oppose nlim (de *ne-ivol-, cf. y. angl. nelle ne veuillenbsp;pas ) a uelim.

Tl est douteux que Ie premier terme ait jamais t un mot flchi, notamment un locatif, en indo-europen, comme il 1estnbsp;par exemple dans gr. riuXos-yEv^? n 4 Pylos ou dans skr.nbsp;agr-gah qui marche a la tte ; ces composs dits syntaxiques nbsp;sont des formes nouvelles et reprsentent des groupes de motsnbsp;qui se sont fixes.

Les valeurs smantiques des composs sont diverses ;

1 La valeur grammaticale propre du second terme est con-scrve, Ie rapport des deux termes pouvant tre quelconque : apposition dans gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; devin-mdecin , skr. raja-

rsih prtre-roi ; adjectif et substantif : gr. -/.piTik!,?, skr-adhara-hanh (( machoire infrieure ; complment et substantif-gr. Tt^crp-aSiXpo;, skr. matr-svasa sceur de la mre ; cest de ce dernier cas que relve Ie type frquent des composs dontnbsp;second terme est un thme a suffixe zro, portant Ie ton, atbe'nbsp;matique, comme dans gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lat. idex (*yous-dikr)y

*medv-d- (nomin. v. sl. niedvd) ours , littralement ma' geur de miel , ce qui est Ie sens de skr. madh(u)v-dd-, ou the'nbsp;matique, comme dans gr. 7iks-po;, lat. armi-ger, russe vodo'nbsp; porteur deau , skr. kunibha-hardh faiseur de vases '1nbsp;les themes qui figurent au second terme de ces composs ne sofllnbsp;souvent pas attests en dehors de la composition, et plusieursnbsp;ont pu ne jamais exister isolment. Ges composs indiquentnbsp;agent; il ny a pas de compos dont Ie second terme soit inbsp;substantif abstrait conservant sa valeur dabstrait. Les noi*nbsp;dagents ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne figurent pas au second terme des coiW'

poss; ils y sont remplacs par des thmes en *-(e)t-; Ie skrit par exemple oppose karta faiseur (thme kartar-) ^

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COMPOSITION 201

pathi-hf-t faiseur de chemin ; le latin oppose factor (refait sur la forme faci) a sacer-dos (gn. sacerdolls'), on -do-t- reprsentenbsp;-dh-t-, de la racine *-dh- (de faci, feci), cf. sacrificium; lenbsp;grec a largi *(-e)t- au moyen de *-a-, do le contraste de gw-~wp, et de uuiSwr/)?, sj^xr,:, par exemple.

2 Le compose a la valeur dun adjectif indiquant que le second terme est tel ou tel homme, ou telle ou telle chose : gr. paO- qui a un sein profond , lat. magn-animus qui a unenbsp;grande lime , skr. hiranya-kefah qui a une chevelure dor ,nbsp;v. sl. crno-vlas qui a des cheveux noirs ; gr.nbsp;akr. dur-manah qui a un mauvais esprit , etc. Ce sont lesnbsp;composes dits possessifs. Le ton est le plus souvent sur le premiernbsp;ferme, et ceci permet parfois de marquer la difference des composes possessifs et des autres : gr. T.oX'j-xpoT,o;; est un composenbsp;possessif, mais rav-Tpirop signifie qui tourne tout ; skr. raja-putrdh signifie fils de roi mais rdja-putrah dont le fils estnbsp;i'oi, qui a pour fils un rol est un compos possessif. Le secondnbsp;ferme du compos possessif garde au fond sa valeur de substantifnbsp;par suite ne prend pas la marqu du fminin : skr. su-mdnahnbsp;quot; bienveillant , gr. sj-gsvr,? servent a la fois pour le masculinnbsp;fminin, de mme gr. poSo-SaxTuX:;, cf. Artaxerxs longue-^ain.

3 Un troisime type renferme des mots dont le premier terme ^ le caractre dun thme verbal; ainsi gr. ap^f-y.ay.Gi; qui com-ience le mal, auteur du mal , cf. apytn, avec voyelle *e lanbsp;du premier terme,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; qui fuit la guerre , cf.

T'Jysiv, avec voyelle *o a la fin du premier terme ; v. sl. v-glas quot; celui qui sait (littralement connaissant la voix ), de vd-(tbme de vd je sais ) et glas voix ; en indo-iranien,nbsp;1 premier terme est dordlnaire remplac par un thme de par-^icipe : skr. viddd-vasuh qui trouve le bien , zd fradat-gaQnbsp;quot; qui fait prosprer le monde . Le dterminant suit done lenbsp;quot;ltermin dans les composs o intervient un thme verbal,nbsp;^udis qu11 le prcde dans les composs de deux termes nomi-; cette place du dterminant aprs le verbe, mals avant lenbsp;se retrouve dans plusieurs langues ou les relations gram-

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LE ?(0M

maticales ne sont indiques dans la phrase que par lordre des mots, comme cest Ie cas dans un simple groupe de noms pournbsp;les composes indo-europens.

Des suffixes secondaires peuvent tre ajouts a la fin des thmes de composes, comme a la fin de tons les autres, ainsi *-yo- dansnbsp;gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cc qui vaut neuf boeufs .

Moins encore que des thmes obtenus a laide de suffixes (v. p. 217), des composs nouveaux ne sont librement formsnbsp;par la langue courante. En grec, par example, la compositionnbsp;est surtout Ie fait de la langue religieuse, des langues techniques,nbsp;des langues littraires, notamment de la langue pique et de Ianbsp;lyrique chorale. En vieux slave, presque tous les composs connusnbsp;sont savants et servant traduire des composs grecs; et unnbsp;compos de la langue ordinaire comme medvdt, cit p. 25o,doitnbsp;lusage courant qui en est fait a quelque ancienne interdiction denbsp;prononcer Ie nom propre de Tours: ctait un artifice employnbsp;pour viter Ie mot propre dfendu. Mais dans les langues sp-dales, et surtout dans la langue religieuse, la composition a jounbsp;un role capital; telle est Torigine du fait que les composs sontnbsp;dautant plus frquents dans les textes littraires que ceux-cinbsp;appartlennent a un genre plus artificiel. Cette observation nenbsp;sapplique pas aux composs dont Ie premier terme est *11-, *stii-gt;nbsp;et quelques autres composs usuels de ce genre.

La grande importance de la composition en indo-europen ressort de ce que les noms propres solennels dhommes taientnbsp;ordinairement des composs tels que gr. 'iTCTte-s^-lcwv skr. AfVO'nbsp;medhah (qui a [fait] Ie sacrifice du cheval), gaul. Epo-pennus (ttenbsp;de cheval), v. angl. E-mcer (clbre par ses chevaux), v. persenbsp;Aspa-canah- (qui dsire des chevaux). Dans Tusage familier cesnbsp;composs taient sans doute remplacs par des formes hrves (onnbsp;hypocoristiques) qui les accompagnent parfois, formes telles quenbsp;gr. 'Iida;, quot;It.tcuc, quot;IxtoXXo;, etc. Ges formations expressives anbsp;consonnes gmines ont sans doute eu, dune manire gnralenbsp;une grande importance dans les formes familires et populairenbsp;de Tindo-europen qui sont mal connues (v. p. 102).

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FLEXION 253

b. Flexion.

La flexion des substantifs et adjectifs se prsente sous trois aspects suivant que le theme se termine: iquot; par consonne ounbsp;sonante; 2quot; par *-a- (*-e-); 3quot; par *-e/o-.

Le genre neutre est caractris par la flexion; mais la forme ast la mme que celle du masculin-fminin a tous les cas autresnbsp;que le nominatif, le vocatif et Iaccusatif. Pour ces trois cas, il nynbsp;a a chaque nombre quune seule forme neutre, ainsi en vdiquenbsp;yugdm joug et yugd, en grec nom.-voc.-acc. sing,nbsp;pluriel ; en latin itigum et iuga, etc.

La forme qui tient lieu de nominatif-vocatif-accusatif pluriel aeutre est celle dun ancien collectif neutre theme en -d- (-?-);nbsp;^a flexion dun neutre au pluriel se compose de ce collectif ennbsp;'d- au nominatif-vocatif-accusatif singulier, etde formes pareillesnbsp;a celles du masculin-fminin pluriel pour les autres cas; de lanbsp;''lent que, en indo-europen, le verbe qui avail un sujet au plurielnbsp;deutre se mettait au singulier ; la rgie subsiste en grec (ti

dans les gathas de IAvesta et dans quelques examples 'edlques; en baltique, elle a eu pour consequence que la 3 per-^orine du pluriel des verbes a disparu : la forme de singulier ennbsp;Usage avec le collectif neutre a t gnralise. Ge collectifnbsp;'lutre est du reste indpendant du singulier neutre : un nom quinbsp;^ au singulier la forme neutre du nominatif-accusatif na pasnbsp;autre pluriel que ce collectif; mais un nom dont le nominatifnbsp;Iaccusatif singuliers sont masculins fminins peut tre accom-Pagn dun collectif neutre ; ainsi le latin a en face de locus, nonnbsp;^^uleinent loei, locos, mais aussi loca; 1attique a en face denbsp;A llt;xfois 5T5!6;A0i', axaGiLSj; etnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la langue homrique

prs de p.Tjp;, le masculln ix'/jpol, irrjpouc, et le collectif y.fipx ; ^usse a pour pluriel de grod ville le neutre gorodet; etc.nbsp;y a pas lieu de stonner que le thme neutre en -d- de vd.nbsp; jougs et de gr. ait seulement le nominatif-accu-^atif singulier qui sert de collectif : beaucoup de themes neutresnbsp;que le nominatif-accusatif, ainsi gr. (thme en -r-)

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254 LE NOM

en face du thme en -n- qui fournit Ie reste de la flexion, etc., ou vd. hrdi coeur (thme en -j-) en face dunbsp;thme a suffixe zro qui fournit Ie gnitif-ablatif hrd-dh, etc.

I. Thmes termins par sonante ou consonne.

On notera que font partie de ce type les thmes en *-yd- ou *-y et *-iu- o Ie vocalisme zro du sufBxe a t gnralisenbsp;(v. p. 247), ainsi skr. naptth petite fille et fvafrh mre dunbsp;mari , v. sl. svekry, lat. socrus, etc.

Lahlatif se confond ici, pour la forme, au singulier avec l gnitif; au pluriel, lahlatif a la mme forme que Ie datif dansnbsp;tous les types de dclinaison.

a. Dsinences.

Singulier.

Nominatif (masculin, fminin). La dsinence est *-5 pour les thmes termins par une consonne ou par les sonantes i etnbsp;et pour tous les thmes monosyllabiques :

zd vax-s parole (et skr. vak, de *vaki), lat. ux (uc-s)-gath. ^ivdvQ-s tel que toi {-as- de -ants'), gr. ttrca (-a? de *-avT-(;), lat. Jerens- {-ens de *-ent-s), lit. ve{as- {-g.-snbsp;*-ants), V. pruss. smnents homme .

ski. dhi~h, zd a^i-s serpent , gr. 001-5; t- avis moU' ton , lat. oui-s', norrois runique-yarff-R, got. gast-s htenbsp;lat. hosti-s.

skr. bah-h, zd bd7yi-s bras , gr. 7:rjyy-g ; got. stmu-s fd lit. sns (mme sens) ; lat. manu-s.nbsp;skr. nabti-h petite fille , lat. neptis.nbsp;skr. fvagr-h mre du mari , lat. socrus ; gr. opj-o.nbsp;skr. dydu-h del , gr. Z5.

zd :(yd (de \yds, thme *^yam-) hiver , lat. hieni-s.

La dsinence est zro dans les thmes polysyllabiques en *1' en n, et la sonante manque alors dans une partie des langues :nbsp;skr. f(u)v, (ihme f(u)van-) chien , zd spa, lit. s (gud-

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FLEXION 200-

suns'), gr. y.jtv (avec -v final), de memo lat. homo (sans -n finale), amp;ot. auhsa boeuf gnit. auhsins.

skr. mdtA (theme OTfltr-) mere , lit. w/t femme , et gr. |xy5ty;p, lat. mater, v. irl. mathir, arm. mayr, etc.

Vocatif (masculin, fminin). Desinence zro :

skr. ahe, zd a{e serpent , gr. csi; lit. avc mouton .

Accusatif (masculin, fminin). Desinence *-m en indo-ira-nien et italique, *-n dans les autres langues ; avec les sonantes 'oyelles *i et *u, la nasale forme diphtongue ; ailleurs elle estnbsp;'^oyelle :

skr. hahii-m bras , gr. nbsp;nbsp;nbsp;; loX. fnlctu-m', v. pruss.

sunu-n fils .

skr. ahi-m serpent , zd a\l-m, gr. ocpt-v ; v. pruss. ndkti-n * nuit ; lat. angtie-m (en admettant que *-lm final donne -emnbsp;la tin).

gr. yIpsvT-a, lat. ferent-em] v. pruss. smiment-in homme . Nominatif-accusatif-vocatif neutre. Desinence zro :nbsp;skr. mMhu miel, hydromel , gr. p.O-j, v. pruss. meddonbsp;quot; miel ; lat. genu, skr. jdnu genou , gr. ycvj.nbsp;skr. ndma nom , lat. nomen, v. irl. ainm~n.

Gnitif-ablatif. Desinence *-es, *-os, *-s: la forme pourvue 'ie voyelle (e ou o) apparait en principe aprs prdsinentielle anbsp;^ocalisme zro, la forme sans voyelle aprs prdsinentiellenbsp;pourvue de voyelle:

kr. fil-n-ah du chien , z. s-n-, v. lit. su-n-es (moderne gr. -/.'j-v-s;, V. irl. con (de *ku-no-s); lat. pat-r-is (denbsp;P^t-r-es'), et aussi lat. dialectal -us (de *-05).

lat.

kr. sn--h du fils , zhun-ao-s, lit. sn-a-s, got. sun-au-s',

mantis (^--s de *-ou-s), osq. castrous.

atif. Dsinence sans doute *-ei: indo-iranien *-ai (skr. ^ j zd -e, et -a- devant les enclitiques), v. si. -i (reprsentant unenbsp;^^Pbtongue), lat. -I (ancien -ei), osq. -ei:

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256

LE NOM

skr. sndv-e pour Ie fils , y. sl. synov-i', skr. pitr- pour lepere , lat. patr-i, v. lat. recei regi , osq. patere!.

Le grec a -i, par example nbsp;nbsp;nbsp;et ce.,*-! se retrouve en ger-

manique ; il est plus plausjiile-tiy ^oir une forme a degr zro de la desinence du dfiiT que la desinence du locatif gnralise.

Instrumental. Les desinences divergent dune langue a 1autre; on a peul-tre *-l dans skr. pitr-h, a quoi rpondnbsp;1ablatif-instrumental lat. patr-e.

Locatif. Desinence alternant avec desinence zro: vd. mdrdhdn-i et mrdhdn sur la tte , gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(-st de *-es-i) e*'

a\(F^iq toujours ; le grec a aussi conserve la dsinence zro dans ladverbe a!(F)iv toujours , mals nemploie dans la dcU'nbsp;naison normale que -t, identique a la dsinence du daiif (la formnbsp;tient aussi la place de linstrumenlal indo-europen), ainsi Tcoqxiv-iinbsp;lirlandais a, au datif des themes en -tyen- cf. lat. -tin- telsnbsp;que toimtiu .pensee , a la fois toimtin (de *'yeni) et toimte (donbsp;*-yen ?) ; le datif irlandais sert de datif, de locatif, dablatif etnbsp;dinstrumental; got. gumin (dans) 1homme peut aussi treunnbsp;ancien datif a dsinence *-i et un ancien instrumental a dsinencenbsp;*-e et sert galement dablatif; lev. sl. kamen-e (dansla)pierre nbsp;a la dsinence zro, suivie sans doule dune postposition e. Eunbsp;latin, la forme qui conserve un type spcial de locatif a -1 nbsp;Karthagin-; la forme du type homin-e, employe seulement avecnbsp;prposition, a une valeur ambigu : ablatif, instrumental etnbsp;locatif; 11 est peu probable que ce soit un ancien locatif, cf. 1*nbsp;ablatifs lupd(d), togd(d) employs de la mme manire.

Pluriel.

Nominatif et vocatlf (masculins-fminins). Dsinence dlstincte de celle du gnitif singulier par le fait quelle ne piO'nbsp;sente aucune trace dalternance vocalique:

skr. sndv-ah fds , v. sl. synov-e (toutes les consonnes finales sont tombes en slave), got., sunjus (de *suneu-es)jnbsp;bai^av-, dor.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l v. lit. moter-es femmes , skr.

ah mres ; v. irl. mathir (de *mater-es).

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FLEXION nbsp;nbsp;nbsp;287

Accusatif (masculin, fminin) : Desinence *-ns, avec -n- second lment de diphtongue aprs *-i- et *-u-, ailleurs :

crtois ui'j-v? (les) fils , got. stmu-ns (les) fils .

got. gasti-ns holes , v. pruss. ausi-ns oreilles .

skr. fi'm-ah chiens , gr. y.uv-a?, v. irl. con-a, lat. homin-es {'s de reprsentant*-^5), v. pruss. smnent-ins hommes .

Nominatif-vocatif-accusatif neutre. La place du nominatif-^ocatif-accusatif pluriel neutre est tenue par le nominatif-vocalif-^ccusatif neutre singulier dun derive en -a-, a valeur collective p. 253). La finale a done a la fois le vocalisme zro et lanbsp;'^sinence zro dans :

skr. sAnt-i tant , gr. jvt-a, lat. silent-a.

Gomme partout, *3 se combine avec une sonante prcdente ^iand il y a lieu ; de la ;

*tn : ved. tri trois , v. s\. tri, lit. trji- dans try-lika quot; treize , lat. tri dans trl-ginta trois dizaines , v. irl. tri, ennbsp;*^8ard de *tny-9 : gr. rpu, lat. tria.

Yd. nma noms (avec d final issu de i.-e. eest-a-

Les formes a desinence zro comme zd mand esprits (-0 de ^^do-iranien *-ds) sexpliquent par des faits de phontique de lanbsp;LLrase: i.-e. *3 tombant devant voyelle, *-os-9 se reduisait a *-snbsp;'^^'ant voyelle Initiale dun mot sulvant.

La finale *-d, atteste par v. si. jimen-a noms et par got. ^^ni-na noms , hairton-a coeurs , est la forme a vocalismenbsp;^ i'l rnme nominatif; *-d se retrouve dans Ianclen theme ath-^atique de lat. trl-gint-d trois dizaines .

j Gnitif. Dsinence *-tm ou ^-dn, suivant le traitement de ^ asale finale:

Lr. gtifi-dm des chiens , zd sfm-^m, gr. yuv-wv, v. lit. mn-u. ^ grec a -wv, prispomne, et le lituanien -, dintonationnbsp;/^tice; Y^d. -dm, gath. comptent souvent en vers pour deux

forme a 0 href de la mme desinence est atteste par le A, Meillet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;17

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258 LE NOM

type ombr. fratrom, par le type v. irl. con n des chlens et par le type slave sloves des paroles , cf. gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L

lat. canum est ambigu.

Locatif. Une desinence *-su est atlestee pour les dialectes orientaux: indo-iranien, slave et baltique ; le grec a -a qui nanbsp;pas de correspondant ailleurs.

skr. tri-^u dans trois , v. sL tn-x, v. lit. tri-su ) gr. xpi-ui.

Comme *-u se retrouve ailleurs, notamment dans Iadverbe *k''''u ou (v. p. 159), et que *-i sert a caractriser le locatifnbsp;singulier (v. p. 266) concurremment avec une dsinence zro,nbsp;on est conduit a penser que *-u et *-i seraient des particuleSnbsp;postposees plutot que des desinences comparables a celles donbsp;gnitif singulier ou pluriel ou du datif singulier.

Datif-ablatif et instrumental. Dsinencesen *-bh- et en elles seront tudies p. 259 et suiv.

Duel.

Nominatif-vocatif-accusatif (masculin, fminin). Le grec ^ -, ainsi dansnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le vdique -n (alternant avec -aii),

dans pitar-a (deux) peres ; le vieil-irlandais athir sexpHq'^ par un ancien *pdtert. il semble done que la dsinence ait tnbsp;i.-e. *-l; Ialternance quantitative de *-e/c serait parallle a cellnbsp;quon observe par exemple dans la dsinence secondaire active dnbsp;. i^personne du pluriel vd. -ma el -ma.

Les themes en *~i- et en *-u- ont des finales particulires ^ *- o il est impossible de retrouver la dsinence *-e prcdent?nbsp;mais qui rappellent des formes thmatiques a dsinence zefO?nbsp;telles que vd. vfka (deux) loups , v. sl. vlika, gr. a/u)-

skr. dht (deux) serpents , v. sl. nosti (deux) nuit lit. nakt'i (mme sens) de *nakty, v. irl. faith (deux) potesnbsp;de *wdt.

skr. sn (deux) fils , v. sl. syny, lit. snu (de *sn^'

Dsinence

Nominatif-vocatif-accusatif neutre.

skt'

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FLEXION nbsp;nbsp;nbsp;aSg

janas-i (deux) races , naman-t (deux) noms , v. si. sloves-i (deux) paroles , jimen-i (deux) noms ; zd (y-)sait-t (deux)nbsp;dizaines , lat. (ii-')gint-t', le motgrec isole, dor., bot.(/t-)y.axt,nbsp;(r-)y.c!7-i, est seul a indiquer bref.

Gnitiblocatif. Skr. -oh repond a v. si. -u : skr. janas-oh quot; de (deux) races , v. si. slaves-u de (deux) paroles ,.

Datif-ablatif(?)-instrumental. Desinences en *-bh- et *-m-.

Remarques sur les desinences en *-bh- et en *-m-.

Les desinences en *-bh- et en *-m- nont ni la forme ni la ''^aleur rigoureusement dfinies de celles qui viennent detre enu-tres. Dans le texte homrique, le seul document grec: oil, anbsp;part une trace en botien, on puisse les observer, elles sontnbsp;^eprsentees par la seule desinence -ft(v), qui sertia la fois pournbsp;^6 singulier et le pluriel, 230ur le datif, Iablatif, Iinstrumental etnbsp;la locatif. Dautre part, il est rare que deux formes de ces desinences se recouvrent exactement dun dialecte alautrej de ger-naanique, le baltique et le slave ont-w-li ou Iindo-iranien,nbsp;larmnien, le grec, Iitalique et le celtique ont des reprsentantsnbsp;de *-bh-, et, cette difference mise h part, les formes ne sontnbsp;ncore pas identiques.

Les dialectes divergent dune manire ossentlelle,: les methodes de la grammaire compare ne permettent done pas de poser dsnbsp;Ini'mes indo-europeennes et de dterminer la suite desi.transfor-*nations que prsente chaque langue.

Seuls, les dialectes orientaux emploient ces formes avec des ^aleurs casuelles bien dfinies :

Instrumental singulier : arm. -b (-zy apres voyelle), alnsi hars-^fn-b par la fiancee , srti-w par le coeur (ce -b, -w peut '^pondre k gr. -yr.) ; -mi, v. si. -mt: lit. snu-mt, v. si. syn-minbsp;quot; Par le fils .

Instrumental pluriel: skr. -bhih, v. perse 7A -bis: skr. ^^n-bhih par les fils , zd baxu-bls. par les bras- ; arm. -Mbnbsp;apres voyelle): harsam-bkh par les fiancees , srti-ivkh

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aGo LE NOM

par les coeurs , cest-a-dire la mme forme quau singulier avec Ie -kh qui marque Ie pluriel; lit. -mis, v. sl. -mi dans lit-snu-ns, v. sl. syn-mi par les fils ; ces deux formes sup-posent *-mls, qui rappelle zd -bis (cf. Ie pronom lat. nO-bls')-

Dalif pluriel; skr. -bhyah, zd -by : skr. snil-bhyah pour les Ills , zd ba^u-by pour les bras (les formes indo-iraniennesnbsp;servent aussi pour lablatif) ; sl. -m (de*-??io5 ?) : syn-ni pournbsp;les fits , Y. lit. -tnus : snu-mus pour les fils .

Datif-instrumental duel: skr. -bhyani (pour -m, v. p. iki), zd -bya et v. p. -biya (avec un -5 final qui reprsente un indo-iraniennbsp;*-a), V. sl. -ma : skr. sn-bhydni, v. sl. syn-ma pour (deuxnbsp;fils) , zd a\i-bya pour (deux) serpents ; l.e lituanien na qusnbsp;-m : datifwafet-m pour (deux) nuits , instr. nakti-m.

Dans les dialectes occidentaux, les formes approximativement correspondantes nont pas de valeur casuelle bien precise. Geci estnbsp;particulirement sensible en grec, o -9i(v) a la valeur dunenbsp;forme dablatif, de locatif, de datif et dinstrumental, a la foinbsp;pour Ie singulier et Ie pluriel. Les desinences en *-bh- ou en *-t'nbsp;de litalique, de lirlandais et du germanique ne servent que pournbsp;Ie pluriel (11 ny a de traces conserves du duel quen irlandais)inbsp;mais chacune a aussi la valeur de ces quatre cas, ce qui a con'nbsp;tribu a entrainer des confusions de cas au singulier : Ie vleilnbsp;osque a - s, et Ie latin -bus, qui reprsentent *-bhos (cf. skr--bhyah), servent par Ie datif, 1abiatif, iinstrumental et Ie locatifnbsp;pluriel; lirlandais a -'b (issu de *-bhis, cf. skr. -bhih), ainsinbsp;ihib pour, de, avec, chez les potes ; Ie germanique a unenbsp;forme *-m^, dont la voyelle nest pas atteste : v. isl. fri-mr, goquot;'nbsp;^ri-m par, de, avec, chez trois . Les desinences en *-hh- et ennbsp;*-m- ont ainsi en quelque sorte, au moins dans les dialectes occi'nbsp;dentaux, Ie caractre de formes adverbiales, plutt que de forrnesnbsp;casuelles semblables aux au tres.

Ges types de caractre semi-adverblal ne sont pas isois eti indo-europen.

On observe, par exemple, une forme en *-tos, qui quivaut unablatif, dans Ie type assez courantensanskrit: muiha-tahnbsp;la bouche , cf. lat. fundi-tus, gr. v-t;, z-xic.

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FLEXION 261

Le grec a toute une srie en -t (a valeur locative) et -Gsv (a valeur ablative), soit bom. oipaviGi, ojpavo'Gjv. Cest sans doute anbsp;ce type que se rattachela formation adverbiale atteste par skr.nbsp;hiha ou , etc. (v. p. 169) et par skr. iha ici (de idha) etnbsp;iat. ihi^ et des adverbes comme si. nadii sur , en face de nanbsp;(cf. gr. va, i'vw-iV, avw-Oa), etc.

Les formations de ce genre paraissent avoir t nombreuses et variees en indo-europeen.

Vocalisme de 1lment prdsinentiel.

*at indo-europen bien conserv a eet gard : on en rencontre ulement des traces. Les alternances vocaliques de llmentnbsp;fl*'6dsinentiel dans la flexion nominale du type athmatiquenbsp;done mal connues. Les faits suivants en font dumoins entre-1importance.

ans certains cas spciaux llment prdsinentiel na pas

Le vocalisme de Tlment prdsinentiel caracterisait les formes casuelles an mme titre que les desinences, et le grec le montrenbsp;encore dans une flexion comme celle de irarv^p, xarsp, -jja-ip-a ;nbsp;'^XTp-g, xaTpa-ffi azdfTwp ; aizxxop-x. Mais il est impossible denbsp;'iterminercompltement queltaitltat ancien, paree quetous lesnbsp;^nioignages se trouvent obscurcis. Le grec a conserv le timbrenbsp;des voyelles indo-europennes, mais il a beaucoup simpliti lanbsp;flexion nominale, et, de mme que le nombre des formes casuellesnbsp;distinctes sy est rduit de buit k cinq, les alternances vocaliquesnbsp;y ont t rduites a deux ou trois au maximum dans cbaquenbsp;flexion. En indo-iianien, les timbres des voyelles *e et *0 ont tnbsp;^enfondus dans lunique timbre a; il subsiste, il est vral, unenbsp;J^'ace de la diffrence : tout se passe dans Ia dclinaison comme sinbsp;J-'. * en syllabe ouverte tait reprsent par indo-iran. *a, etnbsp;*e par indo-iran. *d ; mais, si ce traltementde*o laisseentre-'oir le lle des alternances de timbre, il a obscurci dautant celuinbsp;alternances quantitatlves. Les autres langues sont connues a datenbsp;basse et sous des formes trop altres pour quon y trouve

lalt,


rnances vocaliques. Ainsi :

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262 IE NOM

1'Les participes des thmes athmatiques a redoublement (cf. p. 169) : skr. nom. dddat donnant (de *de-d-nt-s), gnit.nbsp;dadat-^ahgr.'StBsu; (denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oiS-vt-g?.

2 Les thmes o un ? a t combine avec une sonante prc-dente en une sonante longue (cf. ci-dessus p. 2 r8).

skr. (vagrh mre du mari acc. sing, fvagruv^cim gn. sing, gvagrv-ah.

V. sl. svekry mre du mari nbsp;nbsp;nbsp;3cc. sing, svekrv-l

gn. sing, svekrv-e. gr. c(pp-;

gn. sing.

gr- /-t?

acc. sing. nad(t)y-an^ acc. sing, gir-atn

gn. sing. y.'.(y)-ig. skr. nadi-h rivire .

gn. sing. nad(t)y-ah. skr. gih chant

gn. sing, gir-dh.

3quot;'Des noms drivs en *-n~ (cf. p. 226), comme gr. -:?' 6(v, axpaSwvo?, lat. Cat, Catnis, cf. v. sl. gra^dan-e citoyens nbsp;En principe, Vlmeat prdsinentiel des thmes termins p^rnbsp;consonne ou par sonante a des alternances vocaliques, et lon ren-contre tous les types possibles, cest-a-dire ;

zero.

Lalternance de timbre, : d, ntait pas commune k tous 1 mots; par exemple, parmi les thmes en -n-, il en est dont 1nbsp;nominatif pluriel a *-en-eSj Ie locatif *-en-t et 1instrumentanbsp;*-n-bhi(s'), tandis quil en est dautres dont Ie nominatif pluriel anbsp;*-on-es, en regard du locatif singulier *-en-i et de linstrumeotanbsp;g[nTie*-'^-bhi(s) ; cest Ie contraste de :

NOM, SING.

NOM. PLUR.

LOC. SING.

I.NSTR.

skr. vffd mle

vff-an-ah

vff-aii-i

dfmd pierre

dgm-dn-ah

dfm-ah-i

dgni-d

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FLEXIO: 263

^uquel Ie grec rpond par :

pa-r;v


ocpu-tv-i

iVvp-ov-t (remplapant i.-e. *akment)


apa-iv-et;


^vec extension du timbre o a toute Ia flexion dans Ie type xp-wv. Dautres langnes nont gard Ie timbre o quau nominatif singuliernbsp;et ont gnralis e par ailleurs :

Ut. akm- pierre nom. ^lux. akm-en-()s \oc. akniren^{yj) si. kam^ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;kam-en-enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;kam-en~e.

Ltat ancien transparait mieux en germanique :

got. auhs-a boeuf nom. plur. auhs-an-s dat.-loc. sing, auhs-tn (gn. plur. auhs-n-e)

en armnien :

NOM. SING.

NOM. PLUR.

DA.T,-LOG. SINQ.

ISSTR. SING.

anj-n personne

anj-in{-kh)

anj-in

anj-am-b

^ars-n fiancee

hars-un-ikV)

hars-~in

hars-am-b

(2 et u devant n peuvent reprsenter

l.-e. *e et *0).

Lalternance de 1 et de d tenait une grande place.; on

la retrouve

P3r exemple dans les thmes en *-r-,

ainsi :

NOM. SING.

NOM. PLUR.

LOC. SING.

INSTR. PLUR.

svds-d soeur .

svas-ar-ah

svds-ar-i

svds-r-bhih

ses-

(sls-er-s')

ses-er-(^yj)

face du thme sans

alternance ejo

mat^a mre

mat-dr-ah

mat-dr-i

ntdt-f-bhih

mt- tfemme

mt-er-(e)s

mot-er-{yj)

Le latin a main tenu lopposition dans soror et mater, mais en ^lendant l du nominatif a toute la flexion de soror. Loppo-*dion de et nest conserve dans la dclinaison athmatique

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264 LE NOM

grecque que par les neutres en *-es- :

gnit. vi(p-s(/;)-? neb-es-e.

gr. nbsp;nbsp;nbsp; nuee

V. sl. ne-bo ciel

En regard dun simple qui a Ie vocalisme prdsinentiel e a 1accusatif singulier et au nominatif pluriel masculins-fminins,nbsp;les composes ont souvent o (cf. p. 260), ainsi gr. Tia-r^p, Tzxipic-aTraxwp, aizi-zopzc (avec o gnralis dans toute la flexion) ; (fpii'i,nbsp;9pva: xffpm, aspsva (avec s gnralis dans toute la flexion sui-vant lusagegrec); skr. pit-ar-ah pres : tvat-pit-ar-ah quinbsp;tont pour pre , avec un a qui indique indirectement unnbsp;ancien o ; 1armnien a entre autres Ie con traste suivant de anjnnbsp; personne et du compos ini-anjn moine (littralementnbsp; personne seule );

\oc.sg.anj-in nom. plur. nbsp;nbsp;nbsp;anj-am-h-

mi-anj-in nbsp;nbsp;nbsp;nii-anj-un-(kh')nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mi-anj-anh-

Les cas o la voyelle prdsinentielle avail Ie timbre o taient au singulier Ie nominatif, Iaccusatif (et peut-tre Ie vocatif ?) donbsp;masculin-fminin, au pluriel Ie nominatif masculln-fminin etnbsp;neutre, au duel Ie nominatlf-vocatif-accusatif masculin-fminin.

Pour expliquer les rapprochements dune langue avec une autre, il faut tenir compte des alternances; ainsi Ia flexion dunbsp;thme i.-e. *ped- pied est: nom. sing. skr. pAt, dor. ixwPynbsp;cest-a-dire i.-e. *pt-s ; nom. plur. skr. pad-ah, gr. tsS-c?, arm-ot-(kh'), cest-a-dire i.-e. *pd-es] gnitif sing. skr. pad-dh, laf-ped-is, cest-a-dire i.-e. quot;^ped-ls ; Ie timbre e est gnralis par 1nbsp;latin, do ps, pedem, peds, etc. ; Ie timbre o par Ie grec, dounbsp;r.i'jz, TsSa, iroBi?, etc., et ausslpar 1armnien; Ie germanique anbsp;tendu 4 tous les cas l du nominatif, ainsi a laccusatif singulier, got. fotu (de *pd-y) et pluriel got. fotuns (de *pd-'i}s) urnbsp;lesquels a t refait Ie reste de la flexion du mot, et notammeutnbsp;un nom. fotus, si bien que la forme origlnale y a disparu. Par c*'nbsp;cxemple, qui est celui dun des mots les mieux conservs,nbsp;voit combien Ie vocalisme de 1lment prdsinentiel est troublnbsp;dansles diverseslangues.

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FLEXION 2 55

Devant toute dsinence commenfant par consonne (y compris les sonantes consonms), llment prdsinentiel a le vocalisme ^ro,nbsp;pour autant que le suffixe prsente une sonante qui puisse senbsp;vocaliser:

V. att. nbsp;nbsp;nbsp;(aussi chez Pindare), avec reprsentant *n, en

regard de tpprjv, fpsv-s?.

gr. Kxipx-ai en regard de nx-CTip, zxT:ipx; skr. pitf-su.

loc. plur. skr. sUm't-su chez les fils , v. si. syn-x.

Instr. plur. skvsn-bhilp par les fils , v. si. syn-mi', cl. got. sunu-m.

instr. sing. arm. hars-am-b parlafiance (-am-b de*-'^-hh{).

Le vocalisme de llment pi-dsinentiel dans les nominatifs Singuliers a dsinence *-s est conforme a cette regie :

skr. sn-h fils , lit. sn-s, got. sunu-s en regard du nomi-natif pluriel skr. sndv-ah, etc.

skr. svadil-h doux , gr, en regard du nominatifpluriel svadciv-ah, gr. riSsr; (de *fxUF-tq).

skr. dhi-Ip, gr. 591-9 en regard du nom. plur. cthay-ah, gr. csct? (de *09)'-9); v. si. pgt, nom. plur. pgtij-e (avec -y-e reprsentant sans doute *-ey-es).

Font exception : dune part, les nominatifs monosyllabiques 'ini ont une voyelle longue, comme skr. dyau-h ciel , gr.

: skr. gdu-h boeuf , gr. nbsp;nbsp;nbsp;zd terre , de

(nominatif du theme iranien *:(am-) ; de 1autre ceux des thmes *~nt- qui ont la voyelle de llment prdsinentiel au nomi-^fif, comme skr. byhdn (de *bi'h-ant-s) haut , gr. oSoup (denbsp;-covT-ij^j lit. vetpas (de i.-e. *wegihont-s') conduisanfune voi-etc.

_ Ceux des nominatifs masculins-fminins qui ont la dsinence ^^*0 sont caractriss par la voyelle longue de llment prdsi-^ntiel; ainsi quon 1a vu p. iSy, une sonante finale peut alorsnbsp;^nnquer ;

matcl mere (nom. plur. matdr-ah), lit. mt (nom. v.Iit. moter-es'), gr. p-r.-rip, irr,rp-9.

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266 LE KOM

gr. wTup, $(TOp*si;.

skr. z'ffd male (nom. plur, vlsan-ah), gr. apurjv, aps-sv-e;-skr. ciQnia pierre ; gr. nbsp;nbsp;nbsp;y.p.ov-e;; lit. akm.

skr. durmanah quia un mauvais esprit (nom. plur. dut' mams-ah); gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^SuaiJievt? (-t; de *-^-c).

hom. acc. r,ioi (de*aus~os-i}).

Les thmes monosyllabiques admettent a la fois la dsinence *-5 et la voyelle longue prdsinentielle; une sonante peut alorsnbsp;manquer :

dor. TioK, 'jS-?; lat. ps, ped-em;

vd. k^ah terre , nom. plur. k^clmah, locat. sg. k?dmi',

lt;(0. (de ^^ds), locat. xpmi (de \am) ; skr. dyah, locat. sg. dydvi ciel .

Laccusatif et Ie vocatif singuliers, Ie nominatif-vocatif pluriel et Ie nominatif-vocatif-accusatif duel masculins-fminins ont unnbsp;mme vocalisme : bref ou *o bref suivant les thmes ;

ACC. SING. nbsp;nbsp;nbsp;VOC. 81NG.

NOM. PLUR.

NOM. ACC. DUEL

fgr-

l^r^rp-z

[aiTp

[a-JTp-?

}XTtzip-e

1 vd.

matdr-am nbsp;nbsp;nbsp;mdtar

matdr-ah

mdtdr~d

j Ut.

mter-i

mter-(e)s

mter-[{]

( V. sl.

mater-l

mater-\i\

mater-[t\

gr.

axarop-a

'JtdcTOp

xT:x-op-s.q

a7:aT0p-

et de mme :

vd.

sno fils ))

sndv-ah

lit.

sna

D

))

V. sl.

symi

synov-e

)}

gr-

ygt;

r.kyzF-t

ou, pour

les thmes en *-i- :

skr.

dhe serpent

dhay-ah

lit.

))

naht nuit

V. sl.

pgti chemin

pptlj~e

gr-

o?(y)

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FLEXION nbsp;nbsp;nbsp;267

Mais ici a 1accusatif singulier, au lieu des formes a vocalisme a lt;le llment prdsinentiel, onslrouve, daprs les nominatifs ennbsp;~us et en des formes a vocalisme zro; alnsi a 1accusatif dsnbsp;lindo-europen: skr. sn~m, lit. snti (v. pruss. sunu-n), v. sl.nbsp;syn, dor.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;skr. dhi-in, lit. ndkti (y. pruss. nakti-n),

V. sl. pgti, gr. lyt-v ; au vocatif singulier, dor. nbsp;nbsp;nbsp;oyi; au

nominatif-vocatif-accusatif duel, ds lindo-europen, skr. snti, 'f- sl. syny, lit. snu (Ae*sn-a) ;.-skr. ahl, lit. nakti {de *naktf),nbsp;quot;V. sl. pgti.

Cest aussi a linfluence du nominatif singulier quest due la longue dja indo-europenne, mals anomale, de 1accusatif skr.nbsp;gam boeuf , dor. jSwv, i.-e. *g'^'0m, anciennement *g'^ou-m,nbsp;daprs Ie nominatif *g'u-s (skr. gduV), et de skr. dyamp;m n ciel,nbsp;hom. Zvjv(x), lat. diem, i.-e. *dyin, anciennementnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;daprs

Ie nominatif *dyu-s {skr. dyau-h), v. p. 87. Si la longue tait nncienne, 1aspect de 1accusatif serait autre, comme Ie montrentnbsp;les formes de *nau- bateau , dont V est commun a toute Ianbsp;flexion du thme; laccusatif singulier est ici : skr. namp;v-am, gr.nbsp;(hom. v^a, ion. v=a).

Le nominatif-vocatif-accusatif neutre singulier a dordinaire Ie ''ocalisme zro de llment prdsinentiel (la dsinence tantnbsp;^ro) ; ainsi:nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

skr. madhu miel, hydromel , gr. ij.G'j, v. pruss. meddo quot; naiel (avec o reprsentant ), skr. svad doux , gr. -q^u.

ehr. nama nom (avec a reprsentant *n), gr. cvo[j.x, lat. ^fnen.

skr. ydkrt foie , gr. ryxp, lat. iecur.

^^is on trouve aussi, sans quon puisse dterminer dans quelles ^^nditions, le degr long: gr. j'Swp, si'/.ixtop a ct de xy.p.xp. nbsp; vocalisme nest o ou e que la oii le suffixe na pas de sonantenbsp;fl*^l puisse se vocaliser :

kr. mdn-ah esprit nbsp;nbsp;nbsp;gr. (zsv-g;

kr. durman-ah qui a mauvais esprit gr. 5alt;7[;,sv-c,

^erne dans ce cas, le vocalisme zro de llment prdsi-

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268 LK HOM

nentiel apparait parfois aprs une racine dissyllabique dont Ie fournit la voyelle ncessaire a la prononciation:

skr. kravt-h. chair crue nbsp;nbsp;nbsp;gr. /,p;(/')a-?

OU aussi aprs u : skr. ayu-h dure (cf. Ie local, gr. v.F-c)-

Le collectif servant de nominatif-accusatif pluriel neutre a souvent Ie degr long devant la finale -a ou zro, ainsi :

skr. ghrtdvant-i pourvus de ghrta (beurre fondu) , zd m^da-van pourvus de salaire (avec -an reprsentant indo-iran. *-ant)', dans gr. (:pia-)7.ivx-a et arm. (ere-^sun trois dizaines ,nbsp;le second lment est un pluriel neutre ; ici le grec et 1armniennbsp;ne distinguent pas * de *.

skr. catvar-i quatre , got. fidwor.

skr. narndn-i, .'/A ndm^n (-g.n de iran. *-an) noms , got-hairton-a coeurs .

zd mand (-n de iran. *-ds) esprits , v. angl. (northumbrien) calfur veaux (avec -urde*-r, ancien *-5n).

Ailleurs, il y a le vocalisme zro;

vd. tri, V. sl. tri, lat. trt-^gint), etc. (avec i.-e. *-, cest-a-dire *-y-d), et gr. xpia, lat. tria (avec

vd. niddh (avec i.-e. *-, cest-a-dire *-w-d) ; lat. genU'd (avec *-uw-d).

vd. namd noms (avec i.-e. cest-a-dire

Le locatif singulier a un vocalisme prdsinentiel caractriS' tique : voyelle breve e, ainsi dans skr. netdr-i chez le conduC'nbsp;teur avec a reprsentant *e, en regard de laccusatif netAr-dtit^nbsp;qui a un n supposant un ancien *o, et du datif netr- a vocalisionbsp;prdsinentiel zro; de mme le locatif vd. dydv-i au del ?nbsp;identique a lat. lou-e (de *dyew-i}, soppose au gnitif a voca'nbsp;lisme prdsinentiel zro vd. div-dh, cf. gr. A'f-i;. Ge voca'nbsp;lisme est conserve dans les deux locatifs grecs a dsinencenbsp;devenus adverbes: a!(/')iv, qui rappelle le type skr. dhan nbsp;jour , etnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(en regard de r.w, cest-a-dire *AFo\h\y)i

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FLEXION nbsp;nbsp;nbsp;269

avec dsinencs *-z, a(F)': (-ei de -[^]-i). Daulres locatifs singuliers, a desinence zero, ont un vocalisme long, ainsi skr. Vasau, zd vanhau dansle bien , avec un ancien *-0u (ou*-eu?),nbsp;qui alterne, suivant ce qui a t expos p. et sulv., avec lenbsp;' atteste par Iadverbe v. si. doma a la maison (du thmenbsp;an *-u- *dom-eu-); ved. gira, zd gam dans la montagne (dunbsp;theme indo-iranien *gquot;rai-) dont le *-d final Indo-iranien repr-sente un ancien *- ou *-, alternant a^ec *-ei 011 *-i', zd ayi}nnbsp; de jour (avec *-an de *-an, ancien *-n ou *-n) ; peut-trenbsp;Iadverbe gr. vyy.twp, etc. Gest sur un vocalisme long que paraitnbsp;feposer la longue du type hellnique en *-i- de bom. xdXy;f., att.nbsp;^dXv), O la desinence *-i de datifetde locatif a ct ajoute suivant

usage grec.

Les cas restants ont tous une desinence commenlt;;ant par une ^oyelle OU une sonante voyelle, et qui nest jamais la dsinencenbsp;^ero ; genilif-ablatif singulier; *-es, -os, -s; datif singulier: *ei,nbsp;b gnitif pluriel *-om, *-n, accusatif pluriel masculin-femininnbsp;'^s, gnitif duel *-ou(s), nominatif-vocatif-accusatif duel neutrenbsp;'h Ges cas offrent deux types de vocalisme prdsinentiel dis-fincts suivant les mots :

I ^ Vocalisme e, et aussi, au moins au gnltif-ablatif dans les *^mes en *-i- et *-u-, vocalisme 0, de 1lment prdsinentiel.

Gest le vocalisme en usage pour les themes en *-men-, ainsi fians vd. hrdh-man- prire (neutre) et brah-tndn- prtre nbsp;(^asculin): gnit. sing, brdh-man-ah, brah-man-ah ; dat. sing.nbsp;^^dh-mau-e, brah-indn-e; acc. plur. masc. hrah-mdn-aJp \ gnit.nbsp;brdh-tnaip-am, brah-mdn-ani; gnit. duel brah-indii-oh, brah-. nominatif duel neutre brah-mari-l. De mme en slave, lenbsp;Centre brme fardeau , gnit. sing, br-men-e, dat. sing, br-gn. plur. br-men-, gn. duel br-men-u, nom. duelnbsp;De mme encore en grec, 'aoi-'p.'i-o:,

rr-

ou, avec extension de To de Iaccusatlf singulier 'tu nominatif pluriel,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(r-r,-;^5v-ai, cti^-izcv-oj

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270 LE NOM

Gest aussi Ie vocalisme de la plupart des thmes en *-u- et en *-i-, ainsi;

gnitif-ablatif singulier; skr. sn-h du fils , lit. sna-s, sl. synu, got. sunau-s (avec timbre o de la voyelle prdsinen-tielle); cf. gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avec la forme *-os de la dsinence

gnralise en grec.

datif singulier : skr. sndv-e, v. sl. synov-i (avec o Issu de ( devant v).

gnitif pluriel : v. sl. synov-, got. siiniw-e, cf. gr. vauv-s'

(F)m.

gnitif duel: v. sl. symu~ii, cfr. gr. 'i'Auy.(/')-w.

OU pour les thmes en -i-:

gnitif-ablatif singulier : skr. mdte-h de la pense , got-anstai-s de la faveur (avec vocalisme prdsinentiel o).

gnitif pluriel; zd Oray-g,m de trois , v. sl. tr-f (sans doute de *trey^n)j etc.

Seul, laccusatif pluriel des thmes en *-i- et *-u- fait excep' tion, avec sa forme *-u-ns, *-i-ns : crtois u:y-v;, got. sun-n^nbsp; fils ; got. gasti-ns htes , v. pruss. ausi-ns oreilles .

2 Vocalisme zro de llment prdsinentiel.

Gest Ie vocalisme normal dans les thmes en *-w- autres ceux en *-men-, ainsi:

gnit. abl. sing. skr. g-n-ah du chien , gr. y.u-v-i, Ut. sU' n-(e)s, V. irl. con (de *hi-n-os).nbsp;dat. sing. skr. g-n-e, v. irl. coin.

acc. plur. skr. g-n-ah, gr. nbsp;nbsp;nbsp;Ut. Hi-nAs, v. \v\. co-n-a.

gn. plur. skr. g-n-ani, gr. /.a-v-Civ, lit. su-n-u, v. irl. co-n n--gn. duel skr. g-n-oh, gv. y.u-v-otv.

Ge vocalisme, assez bien conserv en vdique, est rare p^' ailleurs; nanmoins Ie grec en a trace par exemple dans la flexioi'nbsp;du gnit. sing. Fixp-'t-q agneau (nom. sing. att.nbsp;latin dans car-n-is (nom. sing, card; cf. ombr. har-n-e, ablatif,nbsp;face du nom. karu part ), Ie gotique dans des formes corninbsp;gnit. . auhs-n-e des boeufs (gn. sing, auhsin), etc.nbsp;Pour les thmes en *-u-, outre Ie gnitif-ablatif skr.

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FLEXION nbsp;nbsp;nbsp;271

du ciel , gr. nbsp;nbsp;nbsp;1indo-lraiilen, o Ie type skr. snh,.

snh est normal, a plusieurs bons exemples, notamment celui de; gnit.-abl. slng. vd. paf-v-ah, zdpas-v- du troupeau ;nbsp;dat. sing. vd. pa(-v-; ace. plur: vd. pag-v-Ah^ zA. pas-v- \ gn.nbsp;plur. zd pas-v-^m. Pour les themes en o skr. matih, nuitehnbsp;est normal, on peut citer gnit.-abl. vd. dv-y-ah du mouten , gr. cti; (denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; du resle, cest Ie type toXw; en face-

de uoXti, qui est normal dans presque tous les parlers grecs.

De mme pour les themes en nbsp;nbsp;nbsp;ainsi en sanskrit, en

regard de acc. sing, brhdnt-am haut , on a : gn.-abl. sing. bfhat-dh (avec -at- denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dat. sing, bfhat-, acc. plur. b^hat-ah,

gn. plur. brhat-dm, nom. -acc. duel neutre brhat-i. En regard de 1acc. sing, ddnt-ani dent , Ie sanskrit a gnit. abl. sing, dat-j etc. : Ie vocalisme de 1accusatif singulier skr. ddnt-am, con-serv dans gr. iSv-r-a et lit. dant-i, a t tendu aux autres casnbsp;du grec et du lltuanien, do gnit. plur. gr. Sgvt-wv, lit.nbsp;dant-; en revanche laccus. sing. got. tun^u a regu Ie vocalisme du gnitif, tandis que v. sax. tand garde celui de laccu-atif ; en de lat. densnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dent-: gn. plur. v. lat; dentmn) et

du V. irl. dt peuvent reprsenter *en, mais reposent plutt sur 1} gnralis comme lindique gall. dant. Le vocalisine zro denbsp;1lment prdsinentiel au nominatif-accusatif duel neutre estnbsp;conserv dans une forme isole;

zd (vl-')sait-i, beot. (E-)-/.t-i, bret. ugent, arm. (kh-)san * deux dizaines , etc.

dont le vocalisme nbsp;nbsp;nbsp;soppose a celui du pluriel gr. (tpta-)

bret. nbsp;nbsp;nbsp;arm. (ere-)sun trois dizaines .

Les noms de parent en *-r- ont aussi aux cas indiqus le '^ocalisme prdsinentiel zro, ainsi au gnitif gr. Karp-?, lat.nbsp;Po-tr-is^ arm. hawr (avec -wr reprsentant *-tr- suivi de voyelle).

noms dagents paraissent avoir eu a ces mmes cas une ^*^76116, a en juger par gr. Swrop-o?, etc. (avec o au lieu de enbsp;^icien).

Lonformment a la rgie nonee p. 261 et suiv., la voyelle

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273 LE NOM

de 1lment prdsinentiel est normalemeat la seule sujette a variation dans la flexion. Ceux des thmes dont la flexion com-porie une variation du vocalisme prsuffixal ont en mme tempsnbsp;variation de suflixe et sont de tous points anomaux.

Cette variation de suffixe na gure lieu que dans des noms neutres, entre Ie nominalif-accusatif et les autres cas; cecinbsp;sexplique aisment; seul en effet, Ie nominatif-acciisatif singulier a une forme spciale au genre neutre ; il sisole ainsi dunbsp;reste de la flexion: la forme qui sert de nominatif-accusatifnbsp;pluriel neutre est Ie nominatif-accusatif singulier neutre d'unnbsp;thme en -a-, a valeur collective, driv de celui des autres cas,nbsp;et dont Ie reste de la flexion nexiste pas.

a.

Neutres.

-en-

iquot; Thmes en *-eu- et en *-es- avec addition dun suffixe '

skr. daru bois , gnit.-abl. sing. drii-n-ah; gr. dip'j, gn. Sp(f)-2-Tcc, les anciens thmes neutres en -n- tant reprsentsnbsp;en grec par des thmes ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Soit: *dr-, *dor-, *der- (lit-

dervd bois de sapin ), *dr- ; laddition du suffixe *-m- entraine Ie vocalisme zro de Tlment prsuffixal, suivant Ie principenbsp;indiqu p. 288 ; Ie vocalisme radical zro de vd. dr-n-ah dunbsp;bois est Ie mme que celui de hom. Spu-jj.a fort et de skr-dru-md-h arbre en regard de gr. Sjpj et de vd. dtru, ounbsp;que celui du collectif a suffixe *-d (*-3-) : gr. Spu; (de *drezv-^-)gt;nbsp;cf. Ie pluriel neutre v. sl. drv-a- arbres en face de drtvonbsp; arbre (de *dervo, cf. lit. dervci). Le gr. op(/)aTop a regu 1nbsp;vocalisme de opu.

vd. jinu genou , duel nom. acc. jdnu-n-, gn. jdnu-n' oh ; jhu- dans le compos jnu-bamp;dh- qui presse les genoux jnbsp;gr. Yvu, 'i!j'i{F')-x-(xop) ; yvj- dans le compos yvi-'e-s:; et dansnbsp;Yvu;; ywv- sans doute dans le driv -j-wvia coin ; lat. genugt;nbsp;avec e.

vd. clyu dure , local, sing. Ayu-n-i', gr. alT-v (locatif devenu adverbe, v. p. 256) ; zddat. sing. pour la dure nbsp;instr. yav-a.

skr. (ir-ah tte , gn. fr-y-n-dh, local. (lr-f-dif-i.

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FLEXION nbsp;nbsp;nbsp;273

gr. oji;, V. si. uxo Oreille gnit. got. aus-in-s, hom. cl;-a-(xic). Un duel neutre du theme k suffixe zro est attest parnbsp;zd m'-J les deux oreilles , v. si. us-i^ lit. aus-l^ et cest sansnbsp;doute sur de pareils duels quont t fails le singulier lit. aus-isnbsp; Oreille et le plur. lat. aur-s. Le vocalisme a done les alter-nances; *ow5-^ *aus- (ce dernier avec *a prothtique, cf.nbsp;p. i36).

2 Themes en *-er- et *-en- alternant:

Type frquent:

gr. nbsp;nbsp;nbsp;r^T:-y.-(xoc) foie , zd yakar^, avec *; skr. yak-r-t,

gnit. yak-n-ah, pehlvi jakar, lit. jek-n-(ps); lat. iecur, iecinoris (au lieu de *iec-in-is'), avec dans llment prsuffixal.

hom. ei3(p (eest-a-dire sang , avec e; vd. asrk, gnit. ^s-n-dh', lat. (dialectal)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;asser] lette\asinsarm. ariwn,

avec *a initial.

gr. u5-wp, u5-a-(xo(;) eau , skr. (ud-akd-ni), gn.-abl. ud-n-

; avec vocalisme zro de llment prsuffixal; ombr. utur, ^bl. une; v. angl. wxter, et v. h. a. wa^^-ar, got. gnit. wat-avec un vocalisme radical 0 qui se retrouve dans v. si. vodanbsp;quot; eau ; le slave a aussi dans le driv v. si. vedro vase nbsp;(primitivement a eau), et de mme le v. isl. vdtr (avec dnbsp;Reprsentant *e) mouill ; arm. get (de *wedos') signifienbsp;quot; fleuve .

gr. Txp printemps , lit. vas-ar-(a)skr. vas-an-(tdh), v.

ves-n-(a), tons avec vocalisme c; un vocalisme apparait dans tier, V. isl. vdr (avec chute indo-europenne de entrenbsp;^egt;yelle longue et V).

Dans ces noms, *-er- et *-en- sont sans doute des suffixes ^econdaires ajouts a un theme a suffixe zro, souvent nonnbsp;hest; par example de *alh-, attest par le datif gr. a?,xi, on anbsp;avec suffixe *-er- (et aXxrj, avec suffixe *--).

Lalternance de *-r- et *-n- peut se cumuler avec les prc-^^tes, et ainsi larmnien a un nominatif-accusatif cunr ^ genou )) de *gin-u-r, dont r alterne avec la nasale de gr. yv-'*'(to^) et de vd. duel jdnu-n-i (deux) genoux . Larmnien a

i8

A. Meillet.

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27^ LE riOM

Tnme des adjectlfs comme canr lourd , avec r (issu dun neutre en *-ur) au nominalif, un gnitil canu (gnitif normal denbsp;ihme en -m-), sans *r ni *n, et un nominatif plurlel canu-n-{kh}rnbsp;nvec *-n-.

Les suffixes *-el- et *-en- alternent dans:

vd. s{^u)v-ar soleil (et Ie derive sfir-ya-h) gr.

(de 'a/-iX-r.oc), got. sau-il, lit. sdu-l-(), lat. sl, v. irl. si^ (signifiant oeil ), v. sl. sl-n-lce gatli. xvdng (lire *huvwg,nbsp;de *su'W-an-s)^ got. su-n-{no).

,3. Masculins-fminins.

Les examples sont rares ; *-er- et *-en- semblent al temer dans ' gr. '/.g-wv,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enclume, lit. ahn-ti pierre, gnil-

akm-eh-s, skr. agma pierre , gnit. sing, agm-an-ah, v. kamy, gnit. kani-en~e, v. isl. ham-ar-r marleau . Lenbsp;alternances radicales sont complexes; *kni- (v. sl. kamy'),

(v. isl. hamarr), *ahn- (avec prothese *a: skr. cigma, gr. lit. akmii) ; on notera de plus lopposition des gutturales, skr- (gt;nbsp;mais lit. et sl. k.

Le comparatif primaire en *-yes- recevait un snffixe secoO' daire aux cas oblnjnes. att. acc. sing. (de ^'faSroa,nbsp;zlchx), gnit. sing. rfito'K: (de *'Fdb.hz'ioz, avec daprs r,^togt;)rnbsp;lindo-iranien et le latin ont gnralis la forme sans suffignbsp;secondaire, do gnit. sing. skr. svdtyasah, lat. suauiris'inbsp;germanique et la plupart des dialectes grecs, la forme a suffignbsp;secondaire do acc. sing. got. hardi-gan- plus dur , ion.

(avec I brei). La syllabe prsuffixale ne conserve pas dalternanc vocalique.

a

lat.

Un suffixe zro alternait avec un snffixe *-ei- dans : vd. pdntha-h, zd panta chemin (*-d-s de i.-e. *-s ounbsp;issu de *-i-s ou *-i-s?), instr. plur. vd. pathi-bhih : gd-'nbsp;abl. sing, (du thme a suffixe zro) vd. path-ah, zd palt;l-

vocalisme radical de vd. pdnthah rpondent ; v. sl. pgti, pons (gn. plur. pontmi) et aussi arm. hun passage inbsp;vocalisme radical de vd. pathi-bhih et path-ah rpond v. piai-*'nbsp;pintis chemin ; cf. aussi le driv grec thraalique r.i'-sz-


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FLEIION 270

Y- Place du ton.

Les senles langues qui fournissent des tmoignages sur les ''variations de place du ton au cours de la flexion dun mmenbsp;tlirae nominal sont Ie xdique, Ie grec, Ie lituanien et ceux desnbsp;dialectes slaves qui nont pas un accent a place fixe, principalentent Ie russe et Ie serbe. Le tmoignage grec est obscurci parnbsp;rgie qui limite la place du ton relativement a la fi.n du mot,nbsp;le tmoignage du lituanien et des dialectes slaves, par desnbsp;innovations nombreuses propres a ces langues. En grec, lan-nienne mobilit du ton est tres simplifie comme toute lanbsp;^exion nominale. Le vdique mme est loin de reprsenter ltatnbsp;Ancien. On est done moins renseign encore sur les mouvementsnbsp;ton que sur les alternances vocaliques de llment prdsi-eiitlel.

Le cas le plus clair est celui des themes monosyllabiques ; nit le thme *ped- pied ;

Sing.

Nom.

pamp;t

(dl

Acc.

pad-am

TTS-a

Gn. abl.

pad-dh

'v0B0^

Loc.

pad-i

7CoSl.

Plur.

Nom.

pAd-ah

r N

7rc0c^

Acc.

pad-dh

TtsS-x;

Gn.

pad-ni

Loc.

pat-s

hom. X

Duel.

Nom. acc.

pad-a

Gn.

pad-h

7:o5-cv

j, .^accord du vdique et du grec sur la place du ton est par-a la seule exception de Paccusatif pluriel ou le dsaccordse

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LE NOM

276

laisse facilement expllquer, quil rsulte dune innovation grecque OU indienne ; laccord de vd. pad-t et de gr. r.oi-i ne prouve pas que Ie locatif avait originairement Ie ton sur la finale, carnbsp;dautres locatifs ont Ie ton sur 1lment prdsinentiel, ainsinbsp;vd. hcim-i sur terre . Le lituanien fournit une lgere confirmation des faits vdiques et hellniques par son opposition dunnbsp;accusatif singulier tel que {ds-i oie et dun gnitif pluriel telnbsp;quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en face de gr. (de *yivc:-a), yyjvtov (de *yava-(v)-

La mobilit du ton dfinie par Fexeraple des themes mono-syllabiques admet deux interpretations : mobilit entre llment prdsinentiel et la dsinence, ou mobilit entre llment radicalnbsp;et la dsinence, comme dans le prsent des verbes (v. p. 2o4)-Un dtail indique que le traitement de 1exemple cit ne rsultenbsp;pas dun traitement spcial aux thmes monosyllabiques :nbsp;rgie grecque et la rgie vdique ne concordent pas exactementnbsp;entre elles. En grec, ce qui dtermine lemploi du dplacementnbsp;du ton, cest le caractre monosyllabique du thme dans Icnbsp;formes a ton dplac : y.'jv-i; soppose ainsi k y.jwv, jj-yj-p-i; ^nbsp;p.rjTVjp. En vdique, la variation na lieu que si le thme est toutnbsp;entier monosyllabique : le gnitif-ablatif gn-ah a le ton sur g'nbsp;paree que le nominatif vdique g(u')vi est dissyllabique. Si le gr-Kclc, et le vd. padah concordent, cest que les deux rgies senbsp;trouvent concider en 1espce. La rgie grecque et la rglnbsp;vdique sont done deux restes dune rgie plus tendue. Lexa-men des thmes qui comprennent constamment deux syllabenbsp;devrait permettre de dcider la question. Mais lei commencentnbsp;les difficults.

Une mobilit entre llment prdsinentiel et certaines desi' nences est atteste dans une catgorie de mots vdiques, par ex-

Nom. masc.

Acc. masc. Gn.-abl.

Dat.

Nom. acc.neutre

hfh-an haut nbsp;nbsp;nbsp;hhf-dnt~ahnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;b^h-dnt-d

brh-dnt-am nbsp;nbsp;nbsp;brh-at-dhnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

bfh-at-dh nbsp;nbsp;nbsp;bfh-at-aninbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bfh-at-b

brh-at- nbsp;nbsp;nbsp;brh-dd-bhyah bfh-Ad-bhyd'^^

brh-at nbsp;nbsp;nbsp;brh~ant-inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bfh-at-i

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FLEXION nbsp;nbsp;nbsp;277

Mals, a eet gard, les thmes vdiques en -nt- et -nc- sont isols. Les autres langues nont rien de pared, sauf Ie mot anomal gr.nbsp;Yav^, ace. slng, yuvaw-a, gnit. sing, yuvatx-?. Car on ne sauraitnbsp;mvoquer ici les cas tels que lXTp-a, xaTp-wv, o Ie vocalismenbsp;exclut Ie maintien du ton a une mme plaee.

Les_ dialectes baltiques et slaves ont au contraire, une mobilit de Taccent (qui reprsente Ie ton indo-europen) entre linitialenbsp;et la finale dune partie des noms, ainsi en lituanien dans lesnbsp;exemples suivants de thmes en -i-, -u-, -r- et -n-:

Singulier.

Noin.


akm pierre

dhnen-i

akmens

akmens

dkmenis

akmeni

dkmeniu


sirdls coeur srdi


mt femme) mter-i .nbsp;motefs

mters

mteris

moteri

mteri


sns fils

snu

snas

sns

snus

sn

snu


^Cc.

sir dis Lluriel.nbsp;sirdysnbsp;sir disnbsp;sirdjy


Noiu. A.CC

G,


Wel.

rdi


mme en russe : nom. plur. hsti os , gn. hostj, dat. en serbe cakavien : nom. plur. hsti os , instr.nbsp;^iccimi] etc. ; en russe plur. nom. nt'osti nouvelles , gn.nbsp;^ovostj. Au singulier, on notera laccord de russe dsjat' di-, gn. desja et de lit. dsimtis dizaine , gn. desimies.

L y a done contraste entre ltat vdique et ltat baltique et lave. Le grec nenseigne presque rien, paree que le ton y estnbsp;||evenu immobile dans les thmes polysyllabiques. Toutefoisnbsp;^Ppositlon de 0'jyi-:;p (sans doute de *6jyaf/;p), 6uyaTp; con-le caraclre ancien du type baltique et slave. En vdiquenbsp;*^iHe, le fminin du nom de nombre quatre est au nomi'nbsp;et a laccusatif catasrah, k linstrumental catasfbhih; cf. lesnbsp;^'nies lituaniennes masculines acc. kturis quatre , instr. ke-^^^iais. On notera aussi vd. pman homme , acc. sg. p-gn. sg. pumsah. Dautre part, on sexpliquerait par la

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278 nbsp;nbsp;nbsp;LE NOM

mobilit du ton entre Tinitiale et la finale du mot beaucoup dhe-sitations dans la place du ton. Ainsi les themes en nbsp;nbsp;nbsp;qui en

grec ont Ie ton sur la racine, type nbsp;nbsp;nbsp;ont Ie ton a deux places

diffrentes en vdigue: Ie vdique a tout a la fois matih et ma-tih pensee ; une ancienne mobilit du ton rendrait compte de ces faits, par exemple une flexion xd. acc. sing, mdtim, gen-math, comparable a lit. acc. nakti nuit , gn. nakts ou a lit-dtminti souvenir , gn. atmintes. On expliquerait de mme Ienbsp;contraste de gr. 7:^70? et de skr. bahh bras , de gr.nbsp;et de skr. paragh hache , par une flexion comme celle denbsp;lit. acc. snu fils , gn. snas.

Dans un grand nombre de noms vdiques, grecs, slaves et baltiques la place du ton est fixe, et tel devait lre aussi Ie casnbsp;dans une partie des noms indo-europens : c'est alors Flmentnbsp;prsuffixal qui porte Ie plus souvent Ie ton, ainsi skr. acc. sing-rg-ant-am brillant , gn. rf-at-ah.

Le vocatif est a part. En vdique il est atone en principe! quand il est au commencement de la phrase, 11 a un ton, maisnbsp;sur la premire syllabe; ainsi pitar pre , dhitar fille nbsp;regard des nominatifs singuliers pita, duhita. Le grec prsentenbsp;encore de nombreux restes de cetfe place du ton sur 1initiale nbsp;TjdtTsp : uax'p; ArSklo') : AuiXXwv; etc. La regie sapplique dnnbsp;reste a toutes les sortes de themes, ainsi gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;: Ssaiii-xo; i

aBXoe : aoeX^sg; etc. Le petit russe oppose de mme le vocatd sdshv au nomina tif sestra.

II. Themes termins par *-d- (ou

La plupart de ces thmes sont fminins, et lon a vu, p. 2^^ que *-d- tait 1une des caractristiques des adjectifs fmininS-Un nominatif-accusatif neutre en *-a (-d) a valeur collectWnnbsp;en face duquel il nexiste aucune autre forme casuelle en -d'nbsp;(-3-), sert de nominatif-vocatif-accusatif pluriel aux noms neutras-

X. Desinences.

Le type en -a- est athmatique, et les desinences sont cell

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FLEXION nbsp;nbsp;nbsp;279

du type prcdent; mais quand elles commencent par une voyelle, elles se contractent avec la voyelle finale du theme.

Le nominatif singulier a la dsinence zro, de sorte que la finale est : skr. -a, v. si. -a, lit. -a (issu de -0 dintonationnbsp;rude; ainsi merga jeune fille , de *mergo), dor. -a (avec oxy-ton quand le ton est sur la finale ; ainsi dor. TOtva), got. -a. nbsp;Le final des masculins grecs tels quenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;provient dune

innovation hellnique, cf. lat. scriba (toutefois le latin a tendu a dvelopper la mme action analogique que le grec, a en jugernbsp;par V. lat. paricidas, hosticapas').

Laccusatif singulier est : skr. -d-m, v. si. -p, dor. -a-v (-a-v dans la forme tonique).

Le gnitif-ablatif singulier est ; skr. -dh (par exemple dans bfhatycih haute ), lit. -05 (avec 0 dintonation douce : -os'),nbsp;dor. -at; (prispomne quand la finale porte le ton ; -as), got.nbsp;'0S, lat. -as (par exemple dans paterfamilias); Iintonation doucenbsp;provient sans doutedune contraction indo-europenne de *-d-es.

Le datif singulier est : skr. -ai (par exemple dans brhatydi), 'ai (dintonation douce : -a), dor. -xi, crit -a (prispomnenbsp;fiuand il porte le ton : -S), got. -ai; ici aussl, il y a eu sansnbsp;doute contraction de *-d-ei en *-di.

Le nominatif pluriel est: skr. -ah, lit. -os (avec 0 Inton doux), 8ot. -os, osq. -as : sans doute contraction de *-d-es.

Laccusatif pluriel est ; skr. -ah, zd -d (de *-ds), lit. -as (de '0S avec 0 inton rude) ; 1absence de n de la dsinence *-ns a lnbsp;*plique, p. 87.

Au gnitif pluriel, il a du y avoir une contraction de *-d-dm (ou *-d-dn), atteste par lit. -il, got. -0; mais la plupart desnbsp;^^ngues ont des formes nouvelles : skr. -dnam, ou, dapres lanbsp;^exion des dmonstratifs, hom. thess. bot. -aojv (de *-ahm),nbsp;att. -wv, dor. -Sv, lat. -drum et ombr. -arum (de *-asm),nbsp;tc.

Au nominatif-vocatif-accusatif duel : skr. -e, zd -e (cest-a-^Lre indo-iran. *-ni), lit. -i (issu de -e inton rude, -, reprsen-^^*rt i,_e. *-ai rude), v. si. -, la dsinence *-i semble identique a ^Le du nominatif-vocatif-accusatif duel neutre.

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aSo LE NOM

i. Vocalisme.

Les themes dont Ie suffixe est *-d- prsentent peu dalter-nances dans Ie vocalisme prdsinentlel. Au nominatif-accusatif singulier neutre, la forme a desinence et vocalisme zro *-? anbsp;t affecte a lexpression du nominatif pluriel neutre, concur-remment avec *-a^ ainsi quon 1a vu p. 357, et ne sert pas dansnbsp;la flexion des themes en -d-. La breve finale des vocatifs hom-viAa et V. sl. sestro sceur doit reprsenter *-3 ; Va final denbsp;skr. amba maman ne prouve pas quil sagisse de i.-e. *-a,nbsp;car ce vocatif Sanskrit est un terme du langage enfantin, dontnbsp;V-a final est arapprocher de celui de gr. raxa, etc. Le suffixe anbsp;la forme *-d-, cest-a-dire le degr e, mme devant les desinencenbsp;a initiale consonantique, ainsi au datif, skr. dgvd-bhyah pournbsp;les juments , lat. equd-bus ; v. sl. rgka-mic pour les mains ,nbsp;lit. ranko-ms (mme sens). En revanche le nominatif duel anbsp;le vocalisme prdsinentlel zro : i.-e. *-d-i (i.-e. *3 donne indo-iran. a devant i).

Les thmes en *-yd- ont le degr vocalique zro de llment prdsinentlel au nominatif:

skr. brhat-i haute ; Ut. vyint-i (-i de *-y) menant eu voiture , ^ot. frijond-i amie ; gr. tistvij:, yipauja:.

gr. izjra (de *\i.'jh-ya) en regard de lit. must (plus ancie *musj) mouche .

Lindo-iranien a le vocalisme prdsinentlel zro de ces thme* devant les dsinences a initiale consonantiqne : skr. locat. plur*nbsp;brhat-i-{u, dat. abl. plur. brhat-i-bhyah.

bot-


Le vocalisme prsuffixal ne varie que dans le mot signifia^t femme : nomin. sing. v. pruss. genna, v. sl. \en-a, v. irf-ben, arm. hin, de i.-e. *g''^en-d', gnit. vd. gnds- (jgt;dtih) v. irl'nbsp;mnd, de i.-e. *gquot;n-ds; or, ce mot comportait variation de suf*

fixe: Ia flexion grecque est att. yuvr,, yjvatxa, yuvaiy.sC)

Pava, acc. plur. |3av?/-za; (de (iavaTzaj), yjv^ et Jiava reposaP*quot; surnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; la flexion armnienne est kin (de *g'''end), nom. pl^'^'

kanayikh), de *g'^ndi- (cf. gr. yuvaUzs;). Le germanique a

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FLEXIO? aSt

thme en *-t-, got. qens pouse , en regard de vd. -jani- et Ie thme en *-a- avec larglssement -n- : got. qino femme ,nbsp;gnit, qinons (vocalisme radical *gquot;en-') a ct de v. isl. hmanbsp;(vocalisme radicalnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le Sanskrit a Ie thme en -i- janih

femme (-janih en second terme de composes). On ne saurait, dans ces conditions, restituer un prototype indo-europen ; maisnbsp;cest la variation de suffixe qui rend compte de lalternance *g^en-,.nbsp;*g'^n^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;OUnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(cf. p. 287 et suiv.).

T-

Place du ton.

Dans une partie des noms de ce type, le ton changeait de place au cours de la flexion. Cest ce quattestent le haltique etlenbsp;slave; ainsi lit. galvet tte , russe^o/om, serhe cakavien^/nmnbsp;(le dsaccord dintonation radicale rsulte dune innovationnbsp;slave) ;

SERBE CAK.

Nom. sing.

galvet

golovd

glavet

Acc. sing.

gdlvq

glovu

gldvu

Gn. sing.

galvs

golovy

glavt

Nom. plur.

gdlvos

glovy

glctvi

Instr. plur.

galvomts

golovdmi

glavtmi

Les thmes en *-a-

nont rien

de pareil en

grec; pour ceux


*~ya~, on a ; [xia, [xi'av, mais p.tac, p.ia; ion. ayuia, ayuiav, mais ayui^; TtXaTata, xkaTaiav, mais icXaTatij?, TcXaTavr^, en regardnbsp;ie lit. dishi claire , accus. sg. diskiq, mals gn. sg. aiskios.

III. Type thmatlque en -e/o-.

Le ton a une place invariable au cours de la flexion (cf. p. i5i suiv.). Le vocatif est h part: le grec mme conserve i'SsX^s ennbsp;^*ce de aSsX:^ (cf. p. 278). La voyelle thmatique a tanttnbsp;timbre o, tantt le timbre e suivant les cas. Les desinences,,nbsp;partie diffrentes de celles des types precedents, ne se laissentnbsp;Ls toutes isoler de la voyelle thmatique.

I^ans les adjectifs, le thme en -ejo- caractrise Ie masculin et

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282 LE NOM

Ie neutre, mas on a yu, p. 243, qu11 y a aussi des substantlfs fmlnins de cette forme.

Singulier.


Nominatif masculin-fminin : -o-s : skr. vfk-a-h loup , zd vahrk (devant ca et : vshrkas-ca et Ie loup ), lit. vilk-a-s,nbsp;gr. Xv.-o-c, lat. lup-u-s (cf. v. lat. sakros), got. wulfs (de *u)ulf-V. irl. beo vivant .

Vocatif masculin-fminin : *-e : skr. vfk-a, zd vohrk-a, v. si-vltc-e, gr. Xaz.-c, lat. hip-e. Le Ut. vilk parait avoir un ancien *--Accusatif masculin-fminin ; *-om, *-on : skr. vfk-a-m, zd vohrk-o-m, lit. vilka (avec -a de -a-n; cl. pruss. deiw-an dien ennbsp;face de lit. dhi^, gr. /.x-s-v, lat. lup-u-m ; demme v. irl./gr 'nbsp; homme en face de lat. uir-u-m et de v, irl. beo n- vivant nbsp;Nominatif-accusatif neutre : *-o-ni, *-o-n : skr. yug-d-filt;'nbsp; joug , gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lat. iug-u-m, got. juk\ de mme zd

xsa^r-^-m souverainet , v. pruss. labha-n le Uien , v. irl-dliged n- dette . Cette finale ne diffre peut-tre de I dsinence zro du type athmatique que par laddition de 1nbsp;nasale inorganique (v. p. i4t et suiv.).

Gnitif (distinct de lablatif). La forme indo-iranienne : skr. -a-sya, gath. -a-hya, concorde avec la forme grecque, hom--oto, ion. att. -su (contraction de-33), dor. -w (aussi contraction)?nbsp;et la forme armnienne -oy, soit skr. vfk-a-sya, hom. Vsix'Sinbsp;ion.-att. Ayy.s'j, dor. Aay.w, arm. gailoy. Le germanique a : go^--i-Sj v. h. a. -e-s, soit got. wulf-is, v. ti. a. wolf-es, ce qui reposenbsp;sur *-eso. Le latin et le celtique ont une forme a -I final, sannbsp;la voyelle thmatique, lat. uir-, v. irl. ogamique maqi dnnbsp;fils , gaul. Segoniar-i (gnitif de Segomaros), v. irl. fir (suppO'nbsp;sant *wirt) de Ihomme ; cf. le cas en -I des themes sanskrd*nbsp;cn -a- en combinaison avec des verbes, ainsi ved. mithuni karotnbsp; il apparie de mithund- appari ; cette forme en -i trou' enbsp;dans le tour lat. multi faci un parallele exact. Le slave et 1nbsp;baltique ont perdu Iancienne forme de gnitif et, par analoginbsp;du type athmatique, emploient la forme dablatif qui, dans cnbsp;type, sert a la fois de gnitif et dablatif.

Ablatif : vd. ~'ty zA. -at (tous deux avec a comptant souvenl

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FLEXION 283

pour deux syllabes), v. lat. -od (lat. class, -o), lit. -o (dintona-tion douce), y. si. -a (lit. -o et si. -a serYantaussi pour le gnitlf) : skr. vfkat, zd lahrkdt, v. lat. lupod, lit. vi'lko, v. si. vltka. Lanbsp;possession dune finale dablatif singulier distincte de celle dunbsp;gnitif est Tune des caractristiques du type thmatique. Le faitnbsp;pourrait tre du a la fixation dune postposition -if(-f) indiquantnbsp;le point de depart, cf. lat. d.

Instrumental : *-, et sans doute aussi *-0: xd. vfkd (seule-ment dans quelques mots arcbaques), zd vihrka, lit. vilk, (avec - de *-m) ; le timbre *- est indiqu par les adverbes la tins du typenbsp;ccrte qui semblent issus danciens instrumentaux, et par lad-verbe (ancien instrumental) skr. pagccl, v. perse pasd, zd pascdnbsp; aprs en face de 1adverbe (ancien ablatif) zdpaskat aprs ;nbsp;1opposition de r et de ^ dans lAvesta suppose i.-e. *- dans unnbsp;cas et i.-e. *-ot dans lautre (v. p. 71). Demme, dansla flexionnbsp;des dmonstratifs, on rencontre got. hwe comment , dor.

Ailleurs il y a une forme a dsinence en -bh- ou -m- (v. p. 269 et suiv.) : cest celle que reprsentent arm. get-o-vnbsp; par le fleuve et v. sl. vltk-o-mi par le loup ; et alors lanbsp;Yoyelle thmatique peut tre ainsi dans la forme adverbiale arm.nbsp;het-e-w aprs , a ct de het-o-v par la trace .

Locatif: *-ei et *-oi : skr. vrk-e, zd vshrk-e, v. sl. vTic-; Ut. adverbe nam-e a la maison ; adverbes gr. ciV.-ot et dv.-v.; lat.nbsp;dom-l. La dsinence *-i forme avec la voyelle thmatique unenbsp;diphtongue dintonation douce : lit. nam, gr. iaO^-gt (de la pro-'''ient laccentuation gr. oi/.oi, en regard du nominatif plurielnbsp;'/-Gi, cf. Oco! dieux ).

Datif: *-oi : zd vshrk-di, gr. nbsp;nbsp;nbsp;(crit /rjv.-iii), Oe-w, lit.

-^ilk -ui (avec-f dintonatlon douce), v. lat. dial. Numasioi, lat. hip- (3enbsp;nbsp;nbsp;nbsp; La dsinence du datif est contracte avec la

^'^yelle thmatique.

Pluriel.

Nominatif-vocatif masculin-fminin *-x : skr. vfk-ah, zd quot;^^h-k-d (-d de *-ds; forme vieillie et peu usite), got. wulf-os;nbsp;^tubr. Ikuvinus habitants dIguvium , osq. Niivlans

liabitants de Nole ; v. irl. fir-u k hommes (- de *-s), ser-

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284 LE KOM

vant seulement de vocatif. La desinence du nomlnatif pluriel a t contracte avec la voyelle thmatique. La finale *-o du nomi-natif pluriel des dmonstratifs sest substitue dans beaucoup denbsp;langues a cette forme : gr. Xiy.-si, v. sl. vUc-i, lat. lup-i(- de-ocnbsp;du latin ancien, reprsentant Le germanique a Ie type got.nbsp;blind~ai aveugles dans les adjectifs seulement; cest en effetnbsp;par les adjectifs que la flexion des dmonstratifs a t transportenbsp;dans celle des substantifs. Le caractre rcent de la substitutionnbsp;ressort du maintien en irlandais de *u'irs, reprsent par firn,nbsp;comme vocatif, et de la cration de *wiroi (devenu fir), commenbsp;nominatif; en osco-ombrien, la finale *-s sest maintenue, et anbsp;t tendue aux dmonstratifs. Par suite, le germanique etlindo-iranien sont seuls a conserver ici la distinction entre la forme dcsnbsp;substantifs et celle des dmonstratifs.

Accusatif masculin-fminin *--ns dans skr. vfkan loups (vfkdnif-ca et les loups ), lit. vilks', v. irl.firu hommes ;nbsp;on ne peut rien affirmer sur la quantit anclenne de lo dans lat-uirs, crtois cSeX-s-vi; (att. Ky.sitq, lesb. Xu/ii;), got. ivulf-a-ns',nbsp;v. pruss. deiw-a-ns dieux , a.vm. get-s Qeuves (-x de *-d-ns)-

Nominatif-vocatif-accusatif neutre. La finale nbsp;nbsp;nbsp;est

celle du nominatif singulier dun collectlfen*- (cf. p. 253) ; vd-yug-d jougs , got. juh-a, v. sl. jig-a', et de mme zd xsa^r-d dominations ; et gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ngd. Lindo-iranien oppose 1

type thmatique en *-a, vd. yuga, au type athmatique en ' namdni noms ; mais cette opposition ne se retrouve dansnbsp;aucun autre dialede. II y a deux preuves du caractre particuliernbsp;de la finale *-d (*-a) ; i Le dplacement du ton attest p ar le slavenbsp;et qui serait contraire a une regie du type thmatique : russenbsp;sing, stddo troupeau , pluriel stadd ; pistn criturenbsp;riel pis'ma ; ces deux oppositions recouvrent celles de gr. lt;pOX5'' nbsp;lt;p'jX-(^; vsupov : v'jpa, et celles de skr. bhratram confrrie : *'nbsp;9paTpa; skr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; pluie : hom. spcrr,. 2quot; Le pluriel

en *-a (*-a) se rencontre en face de singuliers masculins : gr. p.vjpa (avec le dplacement caractristique du ton) ; lat. locS)nbsp;loca; russe rg (gnlt. rgd) corne , pluriel rogd (avec le dpl3'nbsp;cement daccent). La valeur de collectif est parfois sensible

V

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DEJIONSTRATIFS 385

encore a 1poque historlque, ainsi dans le pluriel hom. y.jy.Xa roues du masculln v.jxkoq cercle , dont le pluriel ordinairenbsp;esty.u'/.As;; a y.jy.Xx rpond vd. cahrcl roues sur lequel a tnbsp;refait un singulier neutre cakrdm roue . Le serbe oppose denbsp;mme le singulier klo roue au pluriel neutre (collectif) Mianbsp; voiture .

Gnitif: *-om, *-Dn : gr. azcov (et suv); lit. vilk; et v. sl. 'vlhl; V. irl. fern-', ombr. pihaclo piaculorum ; v. lat. detm.

Instrumental : *-is : vd. vfhaih. zd v^hrkais, lit. vilkals, V. sl. vlky, lat. lupls', et sans doute aussi gr. Aj-z.st? (GsiTs).

Locatif : *-oisu, en indo-iranien et en slave : skr. vfke^u, zd '^^hrkasu, v'. sl. vllcx', cf. hom., lesb., ion. /y.owi.

Datif-ablatif; cas en *-hh- ou en *-m-: skr. vfkehhyah, v. sl. vll-kom, etc. On ne saurait restituer une forme commune.

Duel.

Nominatif-vocatif-accusatif masculin-fminin : finale *-: gr.

V. sl. vlka, lit. vilk, vd. vfka, zd v^hrka (- de *-{i). Lalternance vd. vfkav, vfka est peut-lre analogique de cellenbsp;dn nom de nombre vd. dfu^vau : d(u)va, deux qui est sure-*ftent indo europenne.

Nominatif-vocatif-accusatif nutre : skr. yug, v. sl. jid^ quot; (deux) jougs ; zd xsa%r-e (deux) dominations ; la dsi-*ience est la mme que dans le type athmatique.

Gnitif-locatif. Le v. sl. vlku de (deux) loups reprsente forme ancienne, cf. irl. fer de (deux) hommes et arcadiennbsp;l^'SJouv au milieu (de deux objets) ; le skr. vfkayoh a la formenbsp;dmonstratifs.

Datif-ablatif. Gas en -bh- ou -m-, pour lequel il est impossible restituer un prototype ; skr. vfkahhyam, zd vihrkabya, v.nbsp;vltkoma.

IV. Dmonstratifs, indfinis, interrogatifs, etc.

(Gas particuliers du type thmatique et du type en -a-f)

Les dmonstratifs, indfinis, interrogatifs et quelques adjectifs ^simils avaient en indo-europen une flexion spciale, alaquelle

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286 LE NOM

on donne souvent Ie nom de Hexion pronominale ; ce terme est rnal choisi: les plus importants des pronoms, les plus spcifi-quement pronoms, les pronoms personnels, navaient que pennbsp;OU pas de flexion, et les dmonstratifs, indlinis, etc., sont tan-tt adjectifs, tantt pronoms. Le terme flexion des dmonstra-tifs est moins impropre.

Pour le fminin, ces mots sont des themes en *-a-, et, pour le masculin et le neutre, des themes en *-a/o-; mals les desinencesnbsp;sont en partie dlffrentes de celles des suhstantifs et adjectifsnbsp;appartenant a ces types. De plus et cest la un caractre origi'nbsp;nal qui se retrouve dans le pronom personnel - cette flexionnbsp;comporte parfois deux themes distincts, lun qui sert pour lenbsp;nominatif singulier masculin ou fminin, lautre pourle reste desnbsp;formes, y compris le nominatif-accusatif singulier neutre.

a. hmes.

Les principaux mots ainsi flchis sont les suivants : iquot; Un dmonstratif renvoyant a une personne, a une chosenbsp;prcdemment nommes ou dja connues :

Nominatif singulier. nbsp;nbsp;nbsp;Thmes des autres formes.

MASCULIN

FKMININ

MASCULIN-NEUTRE

FMININ

skr.

sd

sd

ia-

ta-

dor.

b

'a (att. T,)

TI-

Ta-

got.

sa

so

i^a-

fo-

Le baltique et le slave ont tendu au nominatif masculin et fminin les thmes : lit. masc. ta-, fm. to-] v. sl. masc., neutrenbsp;to-, fm. ta-.

La valeur un peu vague et faible de ce dmonstratif se voit dans ce vers homrique :

A 43 w; loxt nbsp;nbsp;nbsp;to3 o '/Xxte. 'PoXsg 'Az6a}m'/

on conQoit quil soit devenu un simple article en grec (postrieU' rement a Flat llnguistique reprsent par Homre) et en germ'

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DEMONSTBATIFS 287

nique (dialectalement; eet tat nexistepas encore dans Ie gotique de Wulfila).

2 Dmonstratifs indiquant lobjet rapproch. Dans les langues autres que Findo-iranien, lobjet rapproch de la per-sonnequi parle est indiqu par *11^- sans quil soit facile de posernbsp;Ie thme indo-europen : formes flchies dans lit. ns, gnit. id;nbsp;v. sl. si, gnit. sego', arm. ays signifiant lat. lt;c bic et sa signi-fiant is (pourlobjet Ie plus rapproch); got. acc. masc. hin-(a),nbsp;neutre hit-{d), dat. himma ; seulement des adverbes dans lat. ci-tranbsp; de ce ct ; v. irl. c (mme sens). Le sens prcis de *ki~ estnbsp;dfini par le fait que cest le dmonstratif qui, uni au motnbsp; jour , donne le sens de aujourdhui ; y. sl. dn-sl, lit.nbsp;kh-dn, got. himma daga, v. sax. hin-dag, v. h. a. hiiitu (formenbsp;mutile de hiu tagu), arm. ays-aivr, att. riAspov, ion.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(de

*hy-ameron).

Le dmonstratif indiquant lobjet rapproch a en indo-iranien 'ine forme complique : skr. nom. masc. ay-dm, fm. iy-dm etnbsp;9ussi, du mme thme, par exception, neutre id-dm (cf. lat. fd) ;nbsp;1accusatif masculin sanskrit est im-dni et le neutre zend ini-at;nbsp;te gnitif et la plupart des cas sont fournis par un thme a- ; skr.nbsp;^~sya, zd ain'he (de *a-sya) ; et cest aussi eet a- qui a la forme dunbsp;*'hme dans le compos skr. a-dyd aujourdhui . Le latinnbsp;^pond par un anaphorique : is, id, et emn, earn, etc.; de mmenbsp;t germanique : got. is, it-a, gnit. is, etc. ; le thme e- est clairnbsp;^ans le datif ombr. esmei huic . Enfin le latin a un dmon-^Ifatif dont llment radical ne peut tre rapproch daucunnbsp;^^dical des autres langues, mais dont la flexion est analogue anbsp;Celle du prcdent, avec i au nominatif et o aux autres cas : nom.

acc. hun-c, neutre hocc, hoe (de *hod-cei), thme ho- dans le ^'^'ocipos ho-di aujourdhui .

Dmonstratifs indiquant lobjet loign.

Dn rencontre trois caractristiques principales ; *w, *n, *1.

La caractristique *w est orintale : nom. sing. masc. fm. asdu, zd hdu, v. perse hauv ; acc. sing. skr. am-m, gn.nbsp;'^'dsya; liranien a un thme ava- dont 1quivalent se retrouvenbsp;V. sl. OV..., ov... 1un..., 1autre... (dans les langues

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288 LE NOM

slaves modernes 6 ils se rencontrent, les reprsentants ds ov dsignent plu tt lobjet rapproch).

La caractristique *n figure dans v. sl. on, lit. an(a)s, arm. ayn ille , na is (pour lobjet loign), sans doute aussinbsp;dans V. h. a. jenr celui-la et gr. h-q surlendemain . nbsp;Cest de ce dmonstratif que sont derives les mots suivantsnbsp;signifiant autre (en parlant de deux) : skr. dn-tara-hnbsp; diffrent de , lit. an-tra-s second . got. an^ar autrenbsp;(en parlant de deux), second , gr. a-repo-c (altr en attiquenbsp;en l-xspo;, mais maintenu nanmoins dans la forme contractenbsp;att. OaTspsv).

La caractristique *l apparait notamment dans v. lat. ollus, lat. ille et ul-trd au dela (oppos a ci-tra) ; dans irl. t~all ultra nbsp;an-all, etc. ; dans sl. *ol-nl lanne dernire cest-a-direnbsp; lautre anne (v. sl. lani, pol. loni, etc.). De la sont tirs lesnbsp;mots suivants signifiant autre (en parlant de plus de deux) ^nbsp;gr. aXXs?, lat. alius, irl. aile, got. aljis, arm. ayl.

4quot; Anaphorique et relatif.

Le thme de skr. ya-, y.dya-, v. sl. je- (quand il est suivi dela particule ^e: nom. ji^e, gn. jego^e, etc.), gr. 'c- sert de pronoionbsp;relatif; il fournit le nominatif aussi bien que les autres cas. Dnbsp;plus il a en slave la valeur danaphorique, cest-a-dire quil sertnbsp;a renvoyer 4 une personne ou a une chose connue on prcdeni'nbsp;ment indique, et cest cette valeur seulement que prsente 1nbsp;lituanien. Comme anaphorique, il est enclitique et peut alorsnbsp;sajouter aux adjectifs pour indiquer que le nom auquel il snbsp;rapporte est dtermin: v. sl. dobr-j (crit dobry-ji') lebon..nbsp;dobra-ja la bonne... , dobro-je (neutre) lebien ; de mmnbsp;en lituanien, masc. gerhs-is le bon... , fm. ger-ji; le thmnbsp;nvestique ya-, mis en principe au mme cas que le nom auqu!nbsp;il se rapporte, et par suite dmonstratif et non relatif, sert a unirnbsp;un nom a un autre nom ou a un adjectif, ainsi a laccusatifnbsp;stardmyim tistrim 1toile Tistriya .

5quot; Indfini et interrogatif.

Deux themes, tous deux caractriss par *^*-, ont le doubl rle dindfini et dinterrogatif:

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DEMONSTRATIFS 289

*^quot;0- (fminin : skr. ]^a- (nom. kah), zd ca- (gnit. gth. ca-hya), ka- (neutreka-t), v. sl. ce- (gnit. ce-so de quoi? ),nbsp;ko- (dat. ko-mu i qui ? )gt; t. ka-, gr. -ce- (gnit. lio, t), e;-(dans les adverbes comme tkO), lat. quo- (neutre quo-d), got.nbsp;'Wfl- (nom. hwas qui? ).

: skr. cit (ancien neutre, devenu adverbe), .zd ci-s 'lt; qui? , V. sl. c-to quoi? , lat. qui-s, gr. tv-c.

II napparait aucune rpartition des deux themes dans la flexion : *k'''ei- (masculin-neutre et fminin) fournissait un nomi-ttatlf singulier masculin-fminin et un nominatif-accusatif singulier neutre: zd cis, cit, gr. ti';, xt, lat. quis, quid, v. sl. cl,nbsp;(seulement neutre), mais v. lat. quo-i (lat. class, qul)^ etnbsp;kr. l:dh qui , v. sl. k-(to'), lit. kas, got. hwas, et Ie fmininnbsp;^orrespondant skr. ka, lit. kh, got. hwo, lat. quae (de*qua-i') nenbsp;ont pas moins anciens; *kquot;'e-, *k'o-, se trouve notamment aunbsp;gnltif gath. ca-hya de qui? , gr. xf-o (xcD), v. sl. ce-so denbsp;^Uoip , comme on vient de Ie voir.

les

Les formes toniques sont interrogalives, ainsi gr. xi'c ; tormes atones, a lintrieur de la phrase, indfinies, ainsi gr.

Comme on la vu par les examples cits de skr. an-yd-h, lat. ^^-iu-s, etc., ces themes admettent des suffixes secondaires, etnbsp;6st ainsi que Ie Sanskrit a t-yd- a ct de td-, i-tara- autre nbsp;^ ct de ay-dtn, i-d-dm, cf. lat. i-teru-m ; etc. De ces mots, lesnbsp;ont entirement la flexion des dmonstratifs: cest Ie cas dunbsp;^ot autre (par rapport a plusieurs) : skr. an-yd-h u autre ,nbsp;^^'yd-t, lat. al-iu-s, al-iu-d, gr. ukXoc, akXs, etc. ; dautres ontnbsp;Uelques formes de cette flexion, cest Ie cas de autre (denbsp;5Ux) ; lat. alter, alteru-m (avec la flexion nominale), gn. alter-et dat. alter (flexion de dmonstratif), et en gnral de tousnbsp;qui sont forms avec Ie suffixe *-tero-.

I^autres mots, notamment ceux signifiant un et tout , quot; ^utier , empruntent aussi des formes a la flexion des dmon-^^^etifs : tel est Ie cas pour skr. kah un , zd av, v. sl. jedin,nbsp;mi, lat. nus; skr. vtgvah et sdrvah tout , zd vlspO, v. sl.nbsp;lat. ttus.

19

A. Meillet.

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290 LE NOM

b. Flexion.

Les formes sont en partie identiques a celles des substantifs et adjectifs en -ejo- pour Ie masculin-neutre, en -d- pour Ie fmlnintnbsp;en partie diffrentes.

Masculin et neutre.

Singulier.

Nominatif masculin. La particularit caractristique d lexistence dun thme particulier a ce cas, type skr. sa gr.nbsp;a t signale p. 286 ; ce thme na pas Ia desinence *-s, particu-larit qui se retrouve dans skr. ay-atn et dans v. lat. quo-inbsp;qui), et dans lat. hi-c, ille^ iste, peut-tre dans i-pse en face de tnbsp;(cf. 1accusatif v. lat. eum-pse). Quand Ie thme regoit unnbsp;dsinence, cest *-5: skr. yd-h qui , gr. o-q ; Ie nominatifnbsp;correspondant du lituanien pour ce mme thme est -is dannbsp;gerds-is Ie bon ygt;,jls il , comme celui des autres thmenbsp;en *-yo-.

Accusatif masculin. La dsinence est la mme que celle de substantifs; skr. td-m, gr. t-v, got. fan-(a)^ etc.

Nominatif-accusatif neutre *-t: skr. td~t, zd ta-t, gr. xs chute de la dentale finale, normale a la fin du mot, comme aU'nbsp;en baltique et en slave) ; v. pruss. sta, v. sl. to, got., }at-anbsp;t reprsentant d, qui est la forme de la dentale finale dunbsp;devant voyeile commengant Ie mot suivant, en 1espce la pa^ti'nbsp;cule reprsente par -a), lat. (ts-)tu-d. Gette dsinence nbsp;retrouve dans Ie mot autre (relativement a plusieurs)nbsp;appartient a la familie des dmonstratifs en / ou m (v. p. 287nbsp;suiv.): skr. anyd-t, zd anya-t', lat. aliud, gr. d'XXo, maisnbsp;pas dans les mots signifiant un et entier : lat.nbsp;ttu-m, skr. ka-m un , vigva-m tout , sdrva-m tout Squot;

Gnitif. Les formes divergent dune langue a lautre : tdsya, hom. tio (att. xot), dor. xu), got. ^-is, v. h. a.nbsp;comme dans Ie type thmatique ; Ie timbre e de la voyeile th^nbsp;tique est attest par la correspondance : gath. ca-hyd deq^i^

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DEMOSSTRATIFS nbsp;nbsp;nbsp;291

V. sl. ce-so de quoi? , hom. -i~s (att. toj), v. h. a. hwe-s. Les formes de gnitif, togo en slave, nor- de celui-la en arm-nien, eiius en latin, sont particulires a chacune de ces langues,nbsp;et toutes dorigine obscure.

Ablatif (distinct du gnitif, comme dans Ie type thmatique des substantifs): skr. tit (devenu adverbe), zd at (devenunbsp;adverbe'), lit. to, v. lat. isid, lat. isi.

Datif *-smi(?) : skr. ta-sniai, zd ata-hmai) cf. v. pruss. ste-^Mu et got. i^a-rimia (avec -mm- de *-sm-') ; arm. or-um aqui? (avec *-um de * o-smi); ombr. esnui huic ; v. sl. to-mu (sansnbsp;trace de *s).

Locatif *-smi (?) : skr. ta-smn, zd aUa-hnii, arm. or-um dans W^uel (^-uni de *o-smi^') : ombr. esme', v. sl. to-mt (sans trace

de *s').

Instrumental: rA ta', adverbe dans gr. et dor. got. (adverbe), v. pruss. ste dautant .

Pluriel.

Nominatif masculin *-i : skr. t (de indo-iran. nbsp;nbsp;nbsp;hom. .

V. sl. ti, lit. ii (- de balt. *-ai: v. pruss. stat), lat. istl. Lindo-iranien et Ie germaniquo rvlent Iopposition du nomi-ttatif en des substantifs (skr. agvah chevaux , got. dagosnbsp; jours ) et du nominatif en 'quot;-oi des dmonstratifs (skr. t, got.nbsp;^0; les autres langues ont generalise lun des deux types,nbsp;^iosi Ie latin a equl comme istl, mais Tosque a pus qui commenbsp;^hvlanus habitants de Nole . Le nominatif pluriel mas-Clin en *-oi des dmonstratifs a t tendu aux adjectifs en litu-^tiien et en germanique, et a tons les noms en -o- dans la plupartnbsp;des langues.

^ccusatif masculin, comme dans les substantifs : skr. tan, ^^'tois (att. touc), got. fa-ns, V. pruss. sta-ns.

^ominatif-accusatif neutre, comme dans les substantifs; vd. sl. ta, et dautre part gr. ra (avec a bref), lat. ista.

l^nitif *-ism, *-isn : skr. t?am, zd ataesq.m, v. pruss. sti-V. sl. tx (de *to-ison)', cf. got. et lat. istrum.

Localif *-isu en indo-iranien et en slave : skr. tfu, zd atasu,

tx ; cf. hom., ion. rcTsi.

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292 LE N05I

Datlf-ablatif: skr. tbhyah, ?Aaiby, v. lat. hbiis', v. sl. tinih V. lit. tennis, V. pruss. stei-mans, got. ^aimQ).

Instrumental: vd. tbhih, vA aibis, y. sl. tnii, goi. ipaimQ)j lopposition avec la forme des substantifs est claire en vdiquenbsp;eten vieux slave; il va de soi que la distinction du datif-ablatifnbsp;et de linstrumental est faite seulement en indo-iranien, en slavenbsp;ct en baltique.

Lo du thme est suivi de i au gnitif, au locatif, au dalif' ablatif et ^ linstrumental du pluriel, comme Ie montrent lesnbsp;formes cites. Le duel ne prsente pas de formes diffrentesnbsp;de celles des substantifs.

Le mouvement du ton indiqu par le gnitif skr. asyd, eo regard de dsya et de tdsya, par le datif asnidi, en regard de dstndinbsp;et de idsmdi, etc., droge a la regie de 1immobilit du ton dansnbsp;le type thmatique. A vd. asmdi, avec le ton sur la finalenbsp;rpondent les formes slaves (russe tomiS) et germaniques; gof-^anima denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;supposant *to-sm; au contraire att. sup'

pose *t-syo, car *to-sy aurait donn *to'j ; le v. pruss. stiso^^ avait laccent sur 1lment radical.

Fminin.

Au fminin, les formes propres aux dmonstratifs sont raojns nombreuses et moins netles. On trouve :

Singulier.

Gnitif-ablalif *-e-syas, *-e-sds: skr. td-syah, zd atanhd, pruss. ste-ssias', got. ^i-:(os.

Datif: *-e-sya-i, *-e-sai: skr. id-syai, 7A ain'h-ai (de *a-sydd V. pruss. ste-ssiei; got.

On remarquedans ces deux formes: le thme */e-;rlment*'-^}'' alternant avec *-5-, comme dans la desinence de gnitif mascub^'nbsp;neutre '*-syo : *-so (cf. p. 282) ; les finales *-ds et*-di, identiquenbsp;celles des substantifs en *-d-, comme au masculin le *-i denbsp;est identique a la finale *-i du datif thmatique. La place dunbsp;sur la finale que suppose got. fi^ps,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nest pas celle

skr. tdsyah,tdsyai, mais concorde avec celle de skr. asyah, dsy^^'^

Linstrumental skr. tayd, zd ataya rappelle linstrumenl V. sl. tojg.

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PRONOJIS PERSOJJNELS nbsp;nbsp;nbsp;298

Plurlel.

Gnitif; *-a~sm, *-a-sn : skr. th-sam (et asAiii), zcl anham (de *a-sdin), hom. -xi-io'i (alt. -ov, dor. tSv), lat. istd-rmn, oscf.

earum . Gette finale a t lendue aux substantifs en grcc et en italique, ainsi ombr. pracatarum saeplarum .

Devant les desinences en -bh- et -m Ie slave et Ie gevmaniqne on t -i- comine au masculin : got. faim, v. sl. dat. tmn, instr. tini.

s PERSONEELS.

C. Pronomi

Les formes de pronoms personnels diorent trop dune langue i 1autre pour quon puisse reslituer ltat indo-europcn. Malsnbsp;on y reconnait quelques parlicularits ;

iquot; Dune part, Ie singulier, et, de lautre, Ie pluriel (et Ie duel) d 'une seule et mcme personne sont notes par des motsnbsp;distincts : lat. ego et ns, tii et us. Cest quen effet Ie pluriel a icinbsp;Hn sens spcial : ms signific moi et daulres , et non plu-sieurs moi .

2quot; Le norainatif a, au moins a la premire personne, un thme diffrent de celui des autres cas : lat. ego el ni, got. weis et unsnbsp;'' nous )i, etc. On a vu un fait pareil dans les dmonstralifs.

3quot; Aucune difference de genre nest exprime, ce qui Concorde ^'ec labsence de distinction directe du masculin et du fmininnbsp;ans les substantifs; lat. t sadressc galernent a un homme et

Une femme.

4 La o il y a une flexion, elle est differente et do celle des ^nbstanlifs et de celle des dmonstralifs, et il semble que les pro-^^ortis personnels en indo-europen aient comport seulement desnbsp;^oi'mes non flchics.

5 Plusieurs cas prsentent des formes toniques et des formes ^'ones distinctes les unes des autres.

La srie des pronoms personnels comprend des pronoms de * ' et de 2' personnes aux trois nombres, et un rfichi qui sertnbsp;Pour tons les nombres et toutes les personnes. II ny a pas denbsp;Pfonom personnel do 3 personne.

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294 LE NOM

On nexamine ici que les formes dont Ie caractre indo-euro-pen est attest par la correspondance approximative dau moins deux langues.

Singulier.

Nominatif. pers. : gr. eyw, lat. ego (o abrg de ), got-ik, arm. es (de *ec), lit. s (dr); Homre a ywv devant voyelle et Ivc devant consonne; Ie * (ou *fl?) initial suppose par v. si.nbsp;a:{, v. russe ja^ est isol, ainsi que laspire de skr. aham, cf-zd a:(0m, v. perse adam (v. p. i4i)-

2 pers. : gr. vj (et g), lat. UI, v. irl. t, got. fu, v. isl. et v. angl. f, V. h. a. d, lit. t, v. pruss. tou, v. sl. ty, et vd-t(ii)v~dm, zd t(u)vom, tm (avec une particule indo-iranienne *!)nbsp;II ny a pas de forme atone en Sanskrit, grec et latin, pareenbsp;que, dans ces langues, Ie nominatif du pronom personnel tait,nbsp;la o il figurait, un mot isol^ a sens plein : lat. ego uenio cestnbsp;moi qui viens m. Mais certaines formes, qui sont gnralementnbsp;postposes au verbe (o a n autre mot) dans plusieurs langues,nbsp;indiquent Texistence dun emploi enclitique : *tu, avec u bref,nbsp;dans gath. t (la notation ne prouve pas quil sagisseici dunenbsp;ancienne longue), v. pruss. tu, v. isl. du (avec d sonore), '''nbsp;angl. fu, V. b. a. du (-t aprs s dans des formes telles que bis-i)tnbsp;arm. du (avec un traitement d du t initial, comparable a d denbsp;isl. du, et d a ce que Ie pronom est trait comme un motnbsp;accessoire inaccentu) pour la 2 personne; Ie germanique e*nbsp;Tarmnien indiquent aussi un emploi atone de la i''* personnelnbsp;Ie vieil irlandals possde aussi des pronoms postposs dori'nbsp;gine obscure pour toutes les personnes.

Les autres cas ont pour radical *em-, *m-, a la premire pet' sonne, *teui-, * tiv- et *t~ (cf. p. r38 et suiv.) a la seconde.

Les formes de ces radicaux ont t adaptes, modifies ou iargies pour servir a lexpression des divers cas; mais il ny nbsp;pas une flexion comparable a celle des substantifs et des adjectifs-Accusatif. Gr. [j., as (de xFt attest chez Hesychius,nbsp;comme crtois), atone [j-s, ae ; Ie *eni- initial de gr. frsnbsp;retrouve dans arm. is (de *im-s) et Ie *twe dans arm. khe-^; dan

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PHONOMS PERSONNELS 295

got. mik, V. h. a. mih et dans v. h. a. dih, on a *me, *te, suivis dune particule -k correspondant a gr. ys, cf. sijidys, asye; *me et *tenbsp;expliquent aussi les formes enclitiques v. irl. -m, -t. En indo-iranien, skr. ma^ tva, zd md, %wd sont atones; dans les formesnbsp;toniques, skr. niam, ivAm, zd mam, %ivg.m la nasale finale est unenbsp;particule (comme dans les nominatifs vd. ah-dm, t{ii')v-dm')nbsp;plutot que la desinence de 1accusatif; si. me, te pose la mme question. Dans V. lat. md, td, la dentale finale ne peut tre quunenbsp;particule, comme -om dans ombr. tiom te , osq. siom se .

Gnitif tonique (distinct de 1ablatif): *mene de moi dans zd mana (et skr. mama avec m interieure au lieu de n), v. si.nbsp;niene, lit. man, et *tewe de toi dans skr. tdva, zd tava, v. si.nbsp;iehe (altr de dapres le datif tehe), lit. tav ; une forme *emenbsp; de moi est suppose par arm. im et gr. ijiTo, e'Jiso, Ipounbsp;plus une finale *~yo de gnitif ajoute en grec dapres lenbsp;type xcXo); *twe, *two de toi par arm, kho, gr. aeto, ao (oo).

Un datif tonique a t obtenu au moyen dlargissements: skr. ^dhy-a(jn) a moi, lat. mihl, ombr. mehe, de *megihi, et arm.nbsp;^nj, de *emgihi', skr. tdbhy-a(m) a toi (aveew dapres les autresnbsp;cas, au lieudea), gath. taibya, v. si. teb, v. pruss. tebbei, lat, tibi,nbsp;^wibr. tefe.

Datif atone: *moi, *toi : skr. me, te; zd m, t', v. si. mi, ti; gr. [j.51, bom. ^01(61 att. coi); ces datifs servent aussi de gnitifsnbsp;atones en no mb re de cas ; le dorien a des formes toniquesnbsp;'d'), /tv de datif, et le lituanien des formes atones mi, ti, si.

Un ablatif, toujours tonique, est obtenu en ajoutant la mme 'ientale qui figure dans le type skr. vfkat, v. lat. lupOd (v. p. 288 etnbsp;tiiv.), vd. mat, tvcif, zd. mat, Qwat; lat. m(d), t(d).

*our le locatif, toujours tonique, il a t fait ; skr. mi, tv; S'quot;- [ji.tnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ao'. (denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;est identique au datif.

Instrumental. II ny a pas de correspondances exactes: le maya rappeller, sl. mnojg, et le skr. tvctyd, v. sl. tobojg',nbsp;bais on nen saurait tirer de conclusion.

Uluriel.

^ominatif. i'

personne. II y a deux correspondances :

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ag LE SOM

skr. vay-am, zd vani (dissyllabique, fausse vocalisation de ^aysni) got. wets, v. h. a. wir, et dautre part lit. nies, v. pruss.nbsp;mes, V. sl. my (avec y daprs vy- vous ), arm. melth, lesb.nbsp;(de *\i}si\mes daprs 1accusatif).

2 personne *ys, dans : zd ys (enclitique), y{-3m, skr. yy-am (avecy intrieur au lieu de r attendu, daprs z/y-im nous), lit. js, V. pruss. ious, got. jus', lesb. '6[j.[j.e(;, denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;daprs

nous et laccusatif jjjiijis vous .

Autres cas. Les radicaux sont *nd(sj-, nbsp;nbsp;nbsp;pour la pre

mire personne, *wo(s)- *u(s)- pour la seconde. Le gnitif-datif-accusatif atone est le radical mme: skr. nah, vah, zd n, v, V. sl. ny, vy ; dautres degrs vocaliques se frouvent dans 1accusatif tonique latin uOs, ns, gath. nd, vd; et dans le gotique uns,nbsp;uns-is (de *i}s nous ). Une particule *-sme sajoute en grec etnbsp;en indo-iranien a la forme tonique, au degr vocalique zro,nbsp;do *nsme, *usme, attestpar lesb. , 'jizij., dor.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'jzf ;

des caractristiques daccusatif pluriel ont t ajoutes dans att.

et dans skr. asman, yuyman (avecy initial daprs le nominatif), et cest sur la forme de 1accusatif quont t refaitsnbsp;tous les autres cas toniques en grec et en sanskrit, ainsi gr. gnit-'D[ji(7)v. Dans la flexion du slave : gnit. nas, vas; dat.nbsp;nam, vam; instr. nami, vami, et dans lat. nbts, ubis, onnbsp;constate 1absence de 1*^ que prsente laccusatif.

Le vieil irlandais offre des formes a s- initial : sni nousr si (cf. gall, chwi) vous qui semblent supposer *sns, *sws',nbsp;elles reprsentant des formes daccusatifs-gnitifs-datifs, et rap'nbsp;pellent laccusatif got. i:(wis vous et peut-tre le duelnbsp;gr. a-oo).

Duels.

Nominatif. personne : v. sl. v, lit. v-(du), gatb. vd. vdm (cest-a-dire *vd-ani), v. angl. wi-if) (*-t est un restenbsp;dune forme du ncm de nombre deux ).

2 personne : vd. yuv-dm, lit. j-(d.u), v. angl. gi-Q) (avec t daprs la premire personne).

Pour 1accusatif-gnitif-datif atone (et aussi sans doute toniqu ds lindo-europen) on trouve ; skr. nau nous (deux) , gatb-

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PROJJOMS PERSONNELS 297

na, V. si. na, gr. vw (accusatifet nominatil} ; skr. vam vous (deux) , galh. va, v. sl. va.

Rflchi.

Le thme de rflchi *sm-, *sw- (*r-) est parallle au thme *tew-, *tzv- (*^-) du pronom de 2 personne au singulier et se comportenbsp;de mme; il ny a naturellement pas de nominatif.

Accusatif: v. sl. se ; v. pruss. sien ; hom. '(/^i (atone '[7']e) et k(f) ; got. si-(k) ; lit . save.

Gnitlf-tonique; v. sl. selgt;e (altr de *sev), lit. sav; hom. sTs, OU (de *'A-Ayo).

Datif tonique : v. sl. seh, v. pruss. sebbei, lat. sib, osq. sifei' cf. gr. ^^{(v).

Gnitif-datif atone *soi ; prkrit se, zd h (et s aprs i, u, r), hom. ot (et '[/^]ot), v. sl. si.

Le lat. s(d) reprsente un ablatif, le gr. nbsp;nbsp;nbsp;(cf. skr. svay~

am pour soi-mme, de soi-mme ), un locatif (et datif?), 6t le V. sl. sobojg, un instrumental.

Le sens de ce thme est propre une personne , el il sap-plique en indo-europen a tous les nomhres et h toutes les per-sonnes, ainsi que ladjectif possessif qui en est tir : skr. svdJp, Kn)vah, gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conserv en indo-

iranien, en slave, en haltique et mme en grec homrique. Ainsi, pour ne citer que quelques exemples ; le gnitif de possessif lit.nbsp;^dvo se traduit par de moi dans ; ets tal sdvo tvui pasakjsiunbsp;quot; je dirai ceci a mon (propre) pre ; le possessif v. sl. svoji senbsp;^quot;aduit par de tol dans : jidi v dom svoj va dans lanbsp;(propre) maison ; v. sl. rece k seh il sest dit a lui-mme

rg b seb ils se sont dit a eux-mmes sont galement possibles.

^^omre, gt; 27 nbsp;nbsp;nbsp;ojtci syw ye

ouva[u.0!'. yXoRepwrapov okXo (/')'.oea9xi *^0 X^)^; se traduit par ma propre .

4o2 nbsp;nbsp;nbsp;5([u.aut

(l^)o3i se traduit par tes propres .

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298 LE NOM

(3 206 nbsp;nbsp;nbsp;h(F')f/.x pstj? piSaivojjicV

o XF)y)q se traduit par notre propre ; Ie rflchi a t limin par une partie des copistes dans ces divers passages (voir lesnbsp;variantes des editions).

Un mot signifiant propre a une personne ne se rapporte pasncessairement au sujet de la phrase, comme dansles exemplesnbsp;precedents, mais peut aussi figurer dans des types de phrasesnbsp;comme ceux-ci:

lat. nbsp;nbsp;nbsp;eum suos pater... ah amica abduxit.

(eum et suos .son propre sont rapprochs.) lat.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eos in ciuitates quemque suas dimisit.

Homre, 11 753 -q t p.iv oiXsaev aXy.Y]

cest sa propre force qui la perdu .

vd. nbsp;nbsp;nbsp; nahi svdm clyuf cikit jdnesu

non, la dure de leur propre vie nest pas connue aux hommes Les formes atones, qui ne constituent pas un mot phontiquenbsp;isol dans la phrase, ont par la mme un sens plus efface, et onnbsp;les considre souvent comme appartenant ^ un tout autre groupsnbsp;de mots, mais la valeur de propre a une personne sy laissenbsp;entrevoir; hom. '(f^)s et XF)o'. sont, il est vrai, des pronomnbsp;anaphoriqus, mais semploient seulement si Ie mot auquel dnbsp;renvoient est tout voisin :

A 820 xW' oye TxXGjSiv t /.ai E'jp'j5aT^v '!:pzci(F')v.T:s.'h Tw X^)oi. ixx'i X'qp'jY.e...

A 824 nbsp;nbsp;nbsp;1 S xe iJiij SwYjaiv, lyw M y.ev 'jto? IXuiv.at

)^0(i)v ('jv TtXvssaf T nbsp;nbsp;nbsp;y.ai ^lyiov eutat.

Le sens caractristique du thme *sew-, *sw- (*^-) se retrouve dans ses drivs, ainsi dans skr. svadhA particularit ,nbsp;(X')0os mceurs (particulires a un groupe dhommes) , gol

sidus mceurs , v. sl. svat proche ( homme de son propr


groupe ), gr. hixXpcq (de *set-')) nbsp;nbsp;nbsp; ami , lat. sd-

part , gr. '/'ey.a?, '/quot;y-auToc, lat. sodalis (avec sod- de *szvedh-)f got. sibja familie , skr. sabhd assemhle de village , etc.

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EMPLOI DES FORMES 299

D. Emploi de la flexion nominale.

Lemploi de Ia categorie du nombre, qui est commune au verbe et au nom, a t indiqu ci-dessus p. i55. Le nom aunbsp;pluriel (ou au collectif neutre qui tient la place du nominatif-accusatif pluriel) indique tout ce qui est congu comme formantnbsp;une pluralit ; par suite le pluriel dsigne souvent un objet uniquenbsp;compose de plusieurs parties, ainsi gr. Xe? du sel en regardnbsp;de aXg sel (matire) et mer , 'Apia de la viande , denbsp;mme lat. carns, bom. du grain , vd. yavah (maisnbsp;aussi yavah), hom. oy^a cc char , v. sl. kola, lat. bgae,nbsp;(juadrgae (mme sens). Et ceci sapplique la mme ou il sagitnbsp;dun objet compose de deux parties principales, comme cc unenbsp;porte ; vd. drah, v. sl.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;drys, arm. durkh, gr. Gjpai

(et TyXjct), lat. fors; de mme ; gr. ptvsgetlit. nasral cc gorge (les narines), v. sl. usta (pluriel neutre) cc bouche en regard denbsp;skr. sthah cc lvre , etc. On congoit ds lors que certains motsnbsp;soient employs seulement au pluriel; ainsi des noms de villes,nbsp;eomme gr. AGjvai, YWaviaai, ou dobjets complexes comme lat.nbsp;o-ntae, vd. atah (cf. arm. \dr-\and cc montants et encadrementnbsp;^ie porte ).

Quant au genre, 1opposition du neutre dune part, du masculin-^niinin de lautre, est la seule exprime par la dclinaison, et Seulement au nominatif, a laccusatif et au vocatif(v. p. 253).

derive lat. iugulus) ; des abstraits, comme gr. yevoc, sYv.jdnah , lat. genus ou vd. svdpn(i)yam ccsonge , lat. somnium.

Pour les adjectifs non accompagns de substantifs, le neutre ^signe les cc choses par opposition aux cc personnes : aliudnbsp;^ut dire cc autre chose par opposition a alius, alia quidesignentnbsp;autre personne (homme ou femme suivant le genre). Lanbsp;^^leur du neutre est moins claire dans les substantifs, par le faitnbsp;Il ils nont quun seul genre. Ont souvent mais non exclusi-'^lient le genre neutre ; les noms dobjets comme skr.nbsp;cc joug , gr. ^uyv, lat. iugum, v. sl. jigo, go. juk (k ctnbsp;traces du masculin: gr. Cuy?, et peut-tre aussi skr. yugah,QX

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3oo LE NOM

gr. (iv-)T:r.sv, v. sl. snje; des diminutifs commc gr. avSpvJv de ivf|p, V. pruss. wosisiian cbevreau de wosee chvre ,nbsp;got. gaitein chevreau de gaits chvre .

Pour comprendre la valeur des genres anim et inaniui, il faut se reporter a des conceptions diffrentes de celles des modernes.nbsp;En indo-europen, tout ce qui se meut, tout ce qui agit est susceptible detre considr comme anim. IIarrivemme quunenbsp;notion donne comporle deux noms, lun anim, lautre ina-nim . Par exemple, il y a pour Ie feu un nom neutre, gr. r,tpnbsp;(::ypic), ombr. pir (abl. pure), arm. hur, v. h. a. fiur, qui dsignenbsp;Ie feu comme un objet, et un nom anim (masculin),nbsp;skr. agnlh, v. sl. ogn, lat. ignis, qui dsigne Ie feu , conQUnbsp;comme un tre agissant; en vdique agnth est une personnalitnbsp;divine. De mme vd. udakani (gn. udnah) eau, apparentanbsp;gr. 3cop, 'jBa-::;, ombr. utur (abl. une), dsigne 1 eau , conguenbsp;comme un objet, par opposition au nom de genre anim (fminin)nbsp;apah les eaux , employ pour designer les eaux divinises.nbsp;Les noms dorganes actifs sont anims, ainsi Ie pled (mas-cul.), gr. Kjuc, lat. pes, etc. ou la main (souvent fmi-nine, paree qu\lle est rceptive), avec des formes assez diffrentes,nbsp;gr. ydp, lat. maniis,etc., tandis que les organes intrieurs, commenbsp;Ie foie , skr. ydkrt, gr. -^rrap, lat. iecur, ont des noms neutres.nbsp;Les noms darbres sont de genre anim (fminin, paree quils pro-duisentdes fruits), tandis que les noms de fruits sont neutres : Dnbsp;grec oppose ainsi Ie fminin -ioq au neutre ctuwv, et de mme 1nbsp;latin pirus a pirum. En se reportant a une mentalit de demi'nbsp;civilise, on arrive presque toujours a sexpliquer Ie genre, anit^nbsp;OU inanim, attribu a un nom donn. On congoit par exemplnbsp;pourquoi les noms qui indiquent Faction, Facte sont de genrenbsp;anim, ainsi gr. csvip, pspi, ifittr, lat. gemitus, etc. Les nomnbsp;dinstruments en *-tro-, *-tlo- (v. p. 234) sont gnralementnbsp;neutres; mais les noms qui dsignent des forces actives sont denbsp;genre anim, ainsi la formule religleuse , Ie mantrah vdique, onnbsp;Ie vent , v. sl. vtr.

Les deux sous-genres du genre anim, Ie masculin et Ie fmi' nln, ont un trait commun : au singulier et au pluriel, Ie nonH'

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EMPLOI DES FORMES 3oi

natlf etlaccusatlf ont des formes distinctes. Le nominatlf singulier anim, masculinou fminin, peut, commele nominatif-accusatifnbsp;singulier neutre, avoir pour forme le thme sans acune desinence ; mais il peut aussi tre caractris par une desinence.nbsp;Laccusatif singulier et 1accusatif pluriel ont chacun une desinence qui est la mme dans tous les noms de genre anim.nbsp;Limportance de la distinction ressort des dmonstratifs o, parnbsp;exemple, le nominatif singulier skr. sA, sa soppose si fortementnbsp;a laccusatif tam, tAm (v. p. 286), et du pronom personnel onbsp;lat. ego soppose a m, et mme til a t'(y. p. 294)-

Et, en effet, la distinction du nominatif et de laccusatif est capi tale pour les noms dtres anims, dimportance mdiocre pournbsp;les noms dechoses : il faut que, de manire ou dantre, lalangue,nbsp;niarque 'si Paul frappe Pierre ou si Pierre frappe Paul; mais lenbsp;sens sulEt a indiquer que Paul a eu un songe ou a mis le joug ; ilnbsp;ny a pas ambigut, mme si rien nindique le complmentnbsp;direct.

II est remarquable que laccusatif soit le cas dont lexpression est le plus uniforme : tous les accusatifs singuliers de genre animnbsp;Ont une mme dsinence; les accusatifs pluriels nont aussi quunenbsp;seule dslnence pour tous les types.

Lldentit de forme du nominatif et de laccusatif dans toutle genre neutre, et, mme pour le genre anim (masculin-femlnln), au duel montre que le groupe du nominatif-accusatifnbsp;soppose aux autres cas. II est du reste frappant que, souvent, lenbsp;Nominatif-accusatif neutre ait appartenu a un thme autre quenbsp;ies autres cas, type skr. yahrt, yaknah et gr;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v^::a-cc

(y- p. 272 et suiv.).

Les cinq cas autres que le nominatif, le vocatif et laccusalif l^Ofment autant de groupes distincts ; le fait que quelques-uns ontnbsp;formes communes nentraine pas confusion. Ainsi lablalif estnbsp;distinct du gnitif, dabord paree quil a une forme propre aunbsp;^iNgulier dans le type thmatique (tant dans les substantifs quenbsp;^Nns les dmonstratifs), mais aussi paree que le cas avec lequelnbsp;a des formes communes au singulier, le gnitif, nest pas le

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3o2 LE NOM

mme que celui avec lequel il se confond au pluriel, au moins en indo-iranien et en italo celtique, Ie datif.

Le caractre tout particulier du nominatif, de 1accusatif et du vocatif suffit a montrer que les distinctions de cas ne sont pasnbsp;homognes. Mme les cinq autres cas ne sauraient tre mis surnbsp;un mme plan. Le gnitif et le datif ont, au singulier, des desinences pourvues dalternances vocaliques normales et bien ta-blies; la dsinence de gnitif pluriel est aussi nette. Ces deux casnbsp;servent surtout a indiquer des rapports grammaticaux. Ennbsp;revanche, les cas qui expriment proprement des relations locales,nbsp;le locatif, lablatif, et aussi Finstrumental, ont des formes ennbsp;grande partie troubles et peu dfinies.

La valeur des cas ne peut tre exprime par des formules abstraites; elle se dfinit surtout par les types de phrases dansnbsp;lesquels on emploie tel ou tel cas. Ces valeurs sont souvent complexes, et les mmes cas figurent dans des groupements quil estnbsp;dilTicile de ramener a une formule unique, si vague quon la fasse.

En lisant les exemples ci-dessous, on notera que 1indo-iranien est le seul dialecte qui, du moins dans ses plus anciens textes,nbsp;prsente au complet les huit cas indo-europens ; partout ailleursnbsp;des confusions plus ou moins tendues en ont obscurci la valeurnbsp;ancienne. Le gnitif et lablatif ne sont jamais distincts en slavenbsp;eten baltique, non plus quen grec. De plus, le grec najamaisnbsp;quune forme pour le datif, le locatif et Finstrumental.

Cest sous le benefice de ces rserves gnrales que sont presentees les observations suivantes sur chaque cas.

a. Cas distingus seulement dans le genre anim.

Nominatif.

Le nominatif indique de quoi il est question dans la phrase, le sujet et aussi, dans la phrase nominale, le prdicat : l^l'nbsp;pater bonus est pater uocat.

Vocatif.

Le vocatif dsigne la personne a laquelle on sadresse; nexiste done en principe que dans le genre anim . Quand

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EMPLOI DES FORMES 3o3

on sadresse a deux personnes, la seconde est dsigne au nomi-natif en vdlque : vyav IndraQca Vayu et Indra! )),etHomre a un exemple analogue :

r 276 nbsp;nbsp;nbsp;Zeu uaTsp, '12y)Q'( jxeSswv y.uBtoxs piYioxs,

YjXwq 0 oi; Tcavx oopa? xai Ttdvx zayoueti;.

Accusatif.

Laccusatif sert a determiner Ie sens dun verbe. Un mme verbe indo-europen se traduit de, manire diffrente, suivantnbsp;quil a OU non un complment a laccusatif; soit gr. l'/w jenbsp;tiens, je me tiens ; sans accusatif, Ie sens est je me tiens :nbsp;oOto)^ lyia je suis ainsi ; avec accusatif, je tiens :

jai quelque chose ; de mme vd. dparo dart se traduit par lautre a crev , mais, avec complment, pilro dart il a crevnbsp;les citadelles . On trouve aussi, avec un sens un peu diffrent,nbsp;[i-a-yrri byiyo'no ils ont combattu un combat ; cSgv sAOeirevatnbsp; faire un voyage (littralement aller en route ), et skr.nbsp;pdntham eti il va en route . La distinction dun accusatif denbsp;1objet intrieur et de 1objet extrieur est factice ; dans 1unnbsp;comme dans lautre, on a affaire a une dterminatlon du sens dunbsp;Verbe, et il est impossible de marquer la limite des deux emplois ;nbsp;ainsi dans ce vers dHomre :

A 108 aGXov o ouT xt eu (/')7re;: (F)iT.oi; oxe xXecja?.

Les verbes qui admettent plusieurs determinations peuvent les prsenter simultanment, ainsi lat. rogare aliquem, rogare aliquidnbsp;at rogare aliquid aliquem ; de mme chez Homre :

^ 17 nbsp;nbsp;nbsp;0jp.ov air/jpa

^ 544 nbsp;nbsp;nbsp;h(F)s.v.ct viV/)?

Tvjv jj-w yw 'dy-T/doi

at en vdique : ainsi dans Ie .^gveda :

20, 3 tvaya vaydm aryd djim jayema

quot; par toi, cest nous qui allons vaincre les ennemis dans Ie combat (littralement vaincre les ennemis la bataille ). Le gr.

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3o4 LE NOM

(3aA).a) montre, dans les exemples homriques suivants, la varit des emplois suivant les complements :

A 722 'avi Bi rii irs-caiJio? nbsp;nbsp;nbsp;si; aXa PaXXwv

sejetant .

A 627 nbsp;nbsp;nbsp;Tjv Bz sac... jSaXs Bo'jpi

la frapp .

TtsTi 51 CY.fiTztpo't yMfi

g 80

lt;( a jet Ie baton .

E 794 zZpz S t:v '(s...

'X%oq ava'|-/ivTa, ts jAtv (SaXs IlavSapo? tu

dont lavait frapp (double accusatlf).

Comme complment dun verbe indiquant un mouvement, laccusatif marque Ie terme de ce mouvement: lat. eo Rotmmnbsp;chez Homre :

A 817

y.'njrj 5 upavov f/.e

Le sens est alors prcis dordinaire par un prverbe, mot originairement independent (v. p. ibg et suiv.), mais qui a tnbsp;rapprocb du verbe de manire 4 former avec lui un mot un,nbsp;ainsi :

A 497 nbsp;nbsp;nbsp;Ba'iiBr, [Asyav eipavov O'jXujAitv xe

OU par une prposition rapproche du nom :

A 169 nbsp;nbsp;nbsp;vjv 5 eip.i

E 289 nbsp;nbsp;nbsp;apjAaxa rcof/.iXa |3avxe;.

Le complment direct sert 4 indiquer lextension dans une phrase comme celle-ci ; Hrodote, VI, 119, Bxx -/.at BiTiV.osis'Jinbsp;axaSious a.t!:yo'ni. Laccusatif homrique B 292 eva p-jva iaIvW'nbsp;nest pas diffrent de iae'vo) 11 jattends quelque chose ou denbsp;p,V(d xtva jattends quelquun . Par des extensions secon-daires on est arriv 4 dire en latin quindecim pedes latus ou e

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EMPLOI DES FORMES 3o5

grec, Thucydide, IV, ii8, 7 al nbsp;nbsp;nbsp;svtauTov jovTai. Et

mme laccusatif dit de relation que Ie grec a tant dvelopp nest peut-tre quun cas particulier de lemploi ordinaire ; ainsinbsp;dans cetle phrase de Platon Rp. 453 b S'.acppsi yavo vopo? xjvnbsp;faw, laccusatif xtjV est de mme espce que Siv dans 6Scvnbsp;X0p.=vai; Ie sens est a une difference de nature .

Les divers emplois de laccusatif se ramnent en dernire analyse a celui de complment dun verbe. Dans Ie tour gr. xwXwite:; Scvop.-^o-av, skr. M nimasi (nma asi) quel est ton nom? ,nbsp;V. perse ka(n')bu]iya ncinia un nomm Cambyse , Ie motnbsp; nom est un nominatif appos.

De plus laccusatif se rencontre souvent auprs dun prverbe-prposition sans indication de mouvement, ainsi Hrodote VII, i3i Ttspt Ilispi'-^v SixptSs jpipa;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; lat. acciisare aliquem ad

populum, ob earn causam;arm. ijer kolmn il est de votre ct ; skr. prdti var am conformment au voeu ; etc.

b. Gas distingus dans les deux genres, anim et inanim. Gnitif.

Le gnitif a deux emplois distincts ; cest Ie cas qui indique Ie fout dont on prend une partie, et cest celui auquel se met lenbsp;complment dun substantif.

a. Gnitif partitif.

Le principal emploi du gnitif indo-europen tait sans doute '^indiquer le tout dont on prend une partie; le gnitif ainsinbsp;cttiploy sert alors de complment a un mot quelconque, nomnbsp;Ou verbe : lat. unus eorum, fortissimus uirorum, ubicunque terra-^'Utn^ gr. xplg '^(rspaq et skr. dvir dhnah deux foislejour ;nbsp;S^Cec, chez Homre :

761

vjy.xq, got. nahts, skr. hapah de nuit (cest-a-dire a luoment de la nuit ), lit. duk man dnos donne-moi dunbsp;P^in (laccusatif signifierait le pain ), hom. xupwvnbsp;A. Meillet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;20

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3o6 nbsp;nbsp;nbsp;LE NOM

a.vjjjivGU;; prenant des fromages ou :

X i4o i3(f)x-:jc t:saa iiOaa, yxpi!lcij.lt;rri

ayant prsent beaucoup de mets, donnant de ce queUe avait : Ie contraste de laccusatif et du gnitif partitif est net ici-Gnitif partitif avec boire, manger :

i 102 nbsp;nbsp;nbsp;Xti)xs ooiyM-j

cf. skr. apiim agnati il consomme de leau ; avec emplir ^ gr. vaj; T^\r^pz\)'^ avBpwv, vd. smasya jatharam pfiiati il emplifnbsp;son ventre de soma , lat. aquae plenus; avec dominer ;

A 38 nbsp;nbsp;nbsp;TsvcSoi VS (f)ava!jaic;

lat potiri rerum ; v. h. a. lualtan himiles rgner sur Ie del Avec Ie verbe entendre , en grec et en vdique, Ie bruit en-tendu est indiqu a laccusatif :

A 455 nbsp;nbsp;nbsp;SouTOV sv oupsGiv s'y.Xus TOqjifiV

gr. Tsv Xyov axoijeiv, vd. vacant gpioH il entend une parole mais la source du bruit au gnitif ;

A 357 nbsp;nbsp;nbsp;TOJ S IxXus TOTVia \i.rprip

sa mre la entendu , de mme vij? sih-xiyyai; ay.sstv efl' tendre la trompette et vd. devdsya griioti il entend Ie dieu gt;nbsp; Lemploi du gnitif partitif avec un verbe soppose done nbsp;celui de laccusatif.

b. Gnitif adnominal. nbsp;nbsp;nbsp;,

Tout complment dun substantif se met au gnitif, quel soit Ie lien logique des deux noms ; lat. metus hostium signifinbsp;suivant Ie contexte : la crainte quprouvent les ennemis

la crainte quinspirent les ennemis ; on peut dire Marei dO' mus, Marei pater, Marei uxor. Marei filius, gr. ypafi;

ava5!)v ztXyoc, etc.; deux gnitifs exprimant des relation diffrentes peuvent tre juxtaposs : vi;v vg3 Kiyrpsq vwvnbsp;apyfyt Ie commandement sur les vaisseaux quavait Lachs

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EMPLOI DES FORMES nbsp;nbsp;nbsp;60']

Ie gnitif exprime simplement quun nom determine un sub-stantif, et il est inutile autant quimpraticable dessayer de passer en revue toutes les nuances de sens que Ie gnitif permetnbsp;de rendre. Le gnitif marque dailleurs une dpendance dunbsp;mme genre dans les phrases nominales, et de mme que le latinnbsp;a Marei domus, il a aussi ea domus Marei est; la construction dunbsp;gnitif est done parallle de tous points a celle de ladjectif; etnbsp;telle langue emploie un adjectif (ce qui tait peut-tre ordinairenbsp;en indo-europen), la o une autre emploie le gnitif, ainsi lat.nbsp;domus Petri se traduit par v. sl. dom Pelrov, et Homre, con-servant un usage olien, a des tours tels que Ilsavtisv ulv,nbsp;'lIpr/.XT,(r,, rq' AyapiEixvovviv; larmnien dit Noyean tapannbsp; larche de No avec un adjectif en -ean. Le gnitif peut servirnbsp;de prdicat avec son sens, ainsi chez Homre :

Datif.

Le datif indique a qui ou a quoi une chose est destine. Dans hom. ;

E nbsp;nbsp;nbsp;A avaj'/wv

dans lat. Romanis de muro manus tendebant ou dans vd. prd quot;^knave... etu mdnma que la prire sen aille pour Vishnu , lenbsp;datif ne marque pas le terme du mouvement, comme le ferait unnbsp;^ccusatif, mais la personne (ou lobjet) en vue de qui (ou denbsp;l^oi) le mouvement est fait. Lexemple typique est lat. alicuinbsp;^^iquid dare ou hom. E Sg sSt p.iv... sSuvyjaiv iSuxsv. Tous lesnbsp;^'plois se ramnent aisment a ce sens gnral; le datif avec lesnbsp;yfii'bes signifiant entendre fait bien ressortir le sens; le datifnbsp;^^dique alors la personne quon coute pour lui obir :

^ 335 nbsp;nbsp;nbsp;y.a T x'K'Jtq (o t 03Ar,aOa

V. -VII, 68, 8 utd frutani faydve hydmcina

quot; et vous (deux) avez cout Cayuj tant invoqus ; v. lat. ^^ictii auscultare ; arm. nma hem je lcoute (je lui obis) .

Ee datif nest dordinaire dtermin par aucune prposition ;

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3o8 LE NOM

on trouve cependant avec Ie datif v. sl. k, skr. kam, ce dernier postpos (et . a,y. sl. po, arm. ost).

Instrumental.

Linstrumental Indique avec qui ou avec quoi laction est falte (do Ie sens de : par qui, par quoi) : vd. dev devbhir a gamatnbsp; que Ie dieu vienne avec les dieux , et plus souvent, en cenbsp;sens concret, avec preposition, ainsi slave s tobojp avec toi ;nbsp;de mme vd. tU sryo jytisa devd eti Ie dieu soleil monte avecnbsp;clat , OU V. sl. b clovk necistom duxom 11 y avait unnbsp;homme avec un esprit impur ; lit. akiml dklas aveugle dunnbsp;ceil ; vd. somma jathdram prnati il emplit son ventre denbsp;soma , V. sl. jisplnise se straxoml ils ont t emplis de terreur ; vd. adanti ddksinena hdstena on mange avec la mainnbsp;droite ; antdriksena patati il vole par les airs ; v. sl. sxoditwnbsp;pgtlml temt il descend par ce chemin ; v. sl. tfirni dnhninbsp;s:(udati balir en trois jours ; etc.

Ablatif.

Lablatif indique Ie point de dpart : question unde. Au sens propre il est presque toujours dtermin par un prverbe (pre'nbsp;position) : vd. d gahi div rocanad ddhi viens de lespacenbsp;lumineux du ciel , lat. ex Ulo loco uenit, mais aussi Rma uenitgt;nbsp;sans prposition. Au sens figur, il ny a souvent pas de pfS'nbsp;verbe, ainsi vd. tdsmad gandh chidyate la foule se spare denbsp;lui ; de mme avec les verbes signifiant craindre vdnbsp;indrad bhayate il craint Indra , v. sl. boga bojit se il crainlnbsp;Dieu , et avec les comparatifs : ghftat svadtyah plus doux q'Jnbsp;Ie ghrta (beurre fondu) , littralement particulirement doux nbsp;en partant du ghrta (comme mesurc), zd akat asy plus naa^nbsp;que Ie mal , lat. nielle suauius, gr. [j.XiTo? IjSiov, got.nbsp;imma plus grand que lui (o Ie datif tient la place dni*nbsp;ancien ablatif), v. irl. ni diliu nech limni alaiu 1un ne m^nbsp;pas plus cher que lautre , etc. Quand lablatif indique nbsp;quo stend une action , cest aussi quon compte h partir d'*nbsp;point indiqu : skr. ti giribhya a samudramp;t il va des montag*'^

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MOTS INVARIA.BLES 3o9

a locan ; on trouve de mme prs de v. sl do, lit. ikl, jus-qu , gr. nbsp;nbsp;nbsp;Ie gnitif-ablatlf, reprsentant un ablatif indo-

europen.

Locatif.

Le locatif indique o se fait une action : question ubi de la rnanire la plus gnrale. Ainsi skr. dndhau signifie dans lenbsp;euve, sur le fleuve, prs du fleuve suivant Ie contexte; skr.nbsp;devsu signifie cbez les dieux, parmi les dieux ; skr. usdsinbsp; a laurore , v. sl. tornt case en ce temps ; de mme lat.nbsp;Rmae, doml, 1adverbe gr. ov/m, etc. Le locatif est souvent d-termin k lpoque historique par des prverbes ou prpositions ;nbsp;inais cbez Homre, le datif grec, qui, pour la forme, est en notable partie un ancien locatif, est encore employ librement :

II 4o3

T.h'sc, nbsp;nbsp;nbsp;irp) T'oupeCTt TSKirovsi

^Tap.ov.

r 45

oux iaxi Pi'yj fpeaiv.

0 34

vux.'cl 3 p.Wi; Tckeiew.

E. Mots invariabi.es.

Adverhes. Les formes de mots flchis sont sujettes a se fixer certains emplois particuliers, et alors elles chappent auxnbsp;*'egles gnrales de la morphologie de la langue dont elles fontnbsp;b^rtie. Elles peuvent subsister aprs que le type quelles repr-6ntent a dispara, ainsi les instrumentaux du type lat. cert etnbsp;locatifs du type gr. oiV.oi, oizet. Ou, si le type gnral subsiste,nbsp;lles admettent des traitements particuliers; ainsi V final denbsp;modi), ablatif de modus, a conserv sa quantit longue, tandisnbsp;^*^6 l final de 1adverbe mod sest abrg (pour des raisons biennbsp;'^^termines, dans un mot accessoire, de forme iambique), donbsp;^d. Dautres fois, ladverbe a exactement une forme de lanbsp;_Oinaison, mais le thme quil prsente ne subsiste plusnbsp;^^lleurs, ainsinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;renferme laccusatif dun thme qui

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3io LE NOM

nest pas autrement reprsent en grec historique. Chaque langue a fix ainsi des adverbes au cours de son dveloppement propre.

Tres peu de formes adverbiales sont communes i plusleurs langues de la familie ; 1une des plus remarquables est Ie localif

skr. hyah hier , pelilvi (pers.


r. yO;, lat. hert (hester-


nus'), got. gistra-, v. h. a. gestaron, ir\. -d, gall, doe, alb. dj^ (sur Ie traitement phontique dans gr. yhiz et gall, doe, v. p. 70nbsp;et p. io3).

Les adverbes qui remontent a lindo-europen et nont pas de forme casuelle dlinie sont rares. Les principaux ont dja tenbsp;signals ci-dessus.

Prverbes. Des fails analogues aux fixations de formes casuelles quon observe dans Lhistoire particuliere du grec, dunbsp;latin, etc., se sont produits en indo-europeen. Beaucoup desnbsp;prverbes se laissont reconnailre pour des formes casuelles, dontnbsp;la plupart appartiennent ^ des types connus ; ainsi ;

Theme *per3- devant :

locatlf (a dsinence *-i 011 zro, vocal isme *-e de llment prde' slnentiel) : skr. pari, zd pairi, gr. Tcfpi, lat. per, got. fair. Id-per, V. si. pr- (russe per-);

gnitif-ablatlf (a vocalisme prdsinentiel zro) : skr. purdh,

par, gr. Trap:; (avec place anomale du ton) ;

un cas en -5 (instrumental ?), dont on retrouve lquivalent dau

plusieurs autres prverbes ; skr. pra, vAfra, gr. rrpo, lat. pr (*'

pro-), lit. pra- (et pro), v. si. pro (et pra-) ;

quelques autres formes, obscures ; gr. rrapa et napat; skr. pur gt;

got. faur ; arm. af; lat. prae.

et

Theme *ep- a ct :

locatif; skr. dpi, gr. Im, arm. ew (ce dernier signlliant aussi , sens que prsente a peu pres skr. dpi) ;nbsp;gnitif ablatif ; peut-tre *pos, dans skr. paf-cd, lit. pas-kui,nbsp;pos-t, pone (de *pos-ne); et peut-tre aussi avec prothsenbsp;dsinence : gr. SA, lat. abs ;

cas en *-d : v. sl. po (et pa-), lit. pa, po, lat. po- (dans po-sitP'^ et, avec prothse *a-, skr. dpa, zd apa, gr. arro ; cf. lat. ab.

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MOTS INVARIALES 3l t

Thme *en- intrieur ;

locatif: gr. Ivi, iv (et, avec un -c qui se retrouve dans beauooup dadverbes grecs, biq, do ; devant consonne, si? devantnbsp;voyelle), lat. in, got. in.

Aucun autre cas de *en- nest attest clairement; Ie prverbe *ni- qui indique mouvement de haut en bas a un sens trop divergent pour tre cite ici avec certitude; il est frquent en indo-iranien; Ie mot *ni-:(do-, tudi p. 69 et 220, en atteste 1existencenbsp;en indo-europen, et en effet Ie slave et Ie germanique en ont desnbsp;composs et des drivs : ladjectif v. sl. nicl (ainsi pade niet ilnbsp;est tomb la face ebntre terre ), en regard de lablatif vd.nbsp;nlcat den bas , et les adverbes v. sl. ni^ en bas et v. h.nbsp;a. nidar en bas .

Au groupe de gr. Ivi dans , etc., se rattachent des drivs : arm. ner-, notamment dans ner-khin intrieur skr. anthnbsp;antdr (antari), lat. inter, avec une forme athmatique du suffixenbsp;*'tero- (v. p. 233), et, avec une prothese *a- qui se retrouvenbsp;dans V. pruss. an et v. sl. p-, ombr. ander et v. sl. gtri a 1in-trieur ; au groupe de skr. ni- semble se rattacher, cause dunbsp;sens, gr. 'vsps; infrieur et arm. i ner-khoy au-dessous ,

Thme *et- au dela : locatif: skr. dti, gr. Irt, lat. et, got. :nbsp;gnitif-ablatif ; peut-tre v. sl. oi, avec prothese *a-;nbsp;cas en *-o : lit. orient, ata-, comparable, pour la forme a gr.nbsp;~o, et V. sl. ot-, lit. at-, form comme lat. ab.

Les formes en *- du type gr. 7:00 et iizo, irpw- rappellent ^instrumental indo-iranien en -d, et sans doute lablatif-instru-*'^ental latin en e (type ped-) ; leur -5 alterne avec e dans hom.

et

en regard de v. sl. do, lit. da-, v. angl. t (v. h. a. :(uo); et iss formes sans finale caractristique, comme lat. ab en face denbsp;ctTzo, lat. (s')ub en regard de skr. tlpa sous , gr. r.o, ou v.nbsp;u (indiquant sparation) en regard de indo-iran. hva (indi-'l'iant mouvement de haut en bas), peuvent reprsenter Ie degrnbsp;''cgt;calique zro de cette dsinence, qui serail ainsi *-i, zro.

*-os, *-s.

par suite parallle a celle de gnitif-ablatif *-es.

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3ia LE NOM

Dans skr. t en dehors de , zd us- (de ^uts), got. t-, us-,-V. sl. vy- (de *f), on pourrait trouver u~, apparent a sl. u, avec un lment dental apparent Si lat. d, v. irl. dl, et la finale quinbsp;caractrise 1ablatif vd. vfkat, v. lat. lupd(y. p. 282 et suiv.),nbsp;en skr. mdt de moi (v. p. 296).

Quant a gr. du dedans de , lat. ex, et v. sl. ji^ jis. Ut. is, OU a hom.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;skr. prdti contre , ou v. perse patiy, dor.

uoTi (mme sens), il ny a rien a en dire.

Une finale -s sajoute souvent aux prverbes-prpositions sans en modifier Ie sens. Lancien iranien, par exemple, offre patis anbsp;ct de pati. Le grec a ii[jyiq a ct de Le gotique a us- anbsp;ct de ut- (sans doute t-). La diffrenciation de vc (att. elq,nbsp;hom. kq) et de Iv en grec est secondaire, et ne se trouve mmenbsp;pas dans tous les dialectes grecs.

Lorsque les prverbes se sont souds aux verbes au cours de lhistoire des diverses langues, les formes munies de prverbesnbsp;ont tendu, dans certaines de ces langues, a dsigner, comme lesnbsp;formes de laoriste armnien, le procs en tant quil parvientnbsp;a un terme dfini; cest ce que lon observe notamment avecnbsp;les verbes munis des prverbes pa- en lituanien, ga- en go-tique, cum- en latin. En slave, o Ie dveloppement est plunbsp;avanc et o il a t institu un systme complet a eet gard,nbsp;tout thme verbal non essentiellement duratif prend une valeurnbsp;significative a peu prs identique a celle dun thme daoristenbsp;grec quand les formes correspondentes sans prverbe ont Dnbsp;valeur de themes de prsent, par exemple, v. sl. moliti se traduitnbsp;gr. Tpossu'/eaGai et v. sl. pomoliti se, gr. irpoasu^asOai. Les forinesnbsp;sans prverbe (et toutes celles qui ont la mme valeur smaU'nbsp;tique) sont dites alors imperfectives; les formes k prverbe (s*'nbsp;toutes celles qui, commev. sl. dati Sovai, got.giban oijva'-lat. dare, ont, mme sans prverbe, une valeur pareille) sontditenbsp;perfectives. Le grec ancien, 1armnien et lindo-iranien ne pr'nbsp;sentent pas systmatiquement cette action des prverbes sur le sens-

Particules.


Les particules ne sont jamais identifiables a


deS


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MOTS ISVARIABLES 3i5

formes casuelles connues. Elles ont lair de themes sans desinences. Ge sont souvent des sonanles isoles ou prcdes dune prothese *a, ainsi:

* : skr. , lit. (ba-)u, got. u, et gr. aS, got. au-k car , lat. au-t;

: gr. dtp, apx] lit. ir et ; prakr. ira.

Dordinaire cest une consonne suivie de la voyelle l/; une par-ticule compose dune sonante peutsy ajouter, et alors la voyelle prcdente peut slider. Exemples;

skr. ca et , iran. ca, gr. -s, lat. que, got. -h dans nih et... ne... pas , cf. lat. ne~que] cette particule, qui signifie et ,nbsp;ntait peut-tre pas diffrente originairement dune autre particule de forme identique appartenant a la familie de 1indfini etnbsp;mterrogatif ; skr. ca dans Mfca quelquun , lat. quis-que,nbsp;arm. o-kh quelquun , gr. xs dans beaucoup de phrases hom-riques. Avec addition dune seconde particule, lat. qu-oni', lat.nbsp;qu-arn, arm. kh-an que ; lit. -k-i. En vdique cana est frquentnbsp;dans les phrases ngatives, ainsi net hap cana personne ; ennbsp;germanique, on trouve dans les phrases ngatives une particulenbsp;comparable: got. -hun, v. isl. -ge, v. sud. -ghin, v. angl. -gen, ainsinbsp;got. ni hwashun kann personne ne sait .

*w ou : skr. va, zd va, gr. (E) dans hom. nbsp;nbsp;nbsp; ou ,

lat. ue, tokharien B (koutchen) wa-i.

skr. gha, et ha, v. sl. go (dans ne-go comme ) et ^e, gr. 's, dans si-s, xi'-Oe; avec addition dautres particules, lit. -g-i

et

g~u.

La ngation de lindicatif: skr. na, v. sl. ne, lat. ne(^-scio), que, got. niQi) et... ne... pas , etc.; avec une autre parti-'^ule *ne-i: zd na(^cis), v. sl. ni(^lmto) personne , lit. netnbsp;quot; ni lat. m. La ngation prohibitive est *m dans un groupenbsp;de langues : skr. ma, zd ma, gr. p,-!;, arm. mi (Ie latin a ne), etnbsp;Cette forme de la ngation a t gnralise en tokharien B, ma.

De la ngation *ne il faut distinguer *ne comme ; skr. na, ti avec *ei, lit. ni comme , et aussi gath. (]zas-)na qui? ,nbsp;diessalien (x-) v, lat. (sicci-)ne, v. sl. no mais ; avec additionnbsp;d eutres particules, lat. n-um et n-am, v. sl. n-, etc.

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3i4 LE NOM

gr. -AS, lat. (hoc-)ce, got. (^sa-)h celui-ci , lit.

' (viens) ici .

gr. fe, got. -k, dans (tni-)k moi , (au-)k car . lat. Qiuip-^pe car , lit. (kd-')p comment ; avec additionnbsp;dune seconde particule, gr. ite-p ; lat. (^quis)-p-i-am.

russe {~tot) celui-ci , osq. e(^-tant), ombr. e(-tantu) tanta , skr. a(^-sati) celui-la , gr. l(-A$tvoc).

Les particules de ce genre sont nombreuses; plusieurs se rat-tachentades thmes de dmonstratifs, dindfinis, etc. ; dautres sont isoles. Un grand nombre sont atones. Limportance de cesnbsp;particules tait grande en indo-europen: on ne conhait pasnbsp;dautre moyen indo-europen dexprimer et ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; ou , la

negation, etc., que les petits mots indiqus ici.

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CHAPITRE VII LA PHRASE

Au point de vue linguistique, et abstraction faite de tonte consideration de logique ou de psychologie, la phrase peut tre dfinie: un ensemble darticulations lies hntre elles par des rapports grammaticaux et qui, ne dependant grammaticalementnbsp;daucun autre ensemble, se suffisent a elles-mmes.

Le nombre et la nature des lments qui constituent eet ensemble peuvent varier dune manire indfinie: un simplenbsp;vocatif tel que lat. Aule, employ pour appeler quelquun, ouunnbsp;verbe tel que lat. mnit, employ pour annoncer que la personnenbsp;attendue vient , suffisent a constituer une phrase dans lenbsp;type linguistique indo-europen, et dautre part il ny a pasnbsp;de maximum au nomhre des lments que la phrase peut com-prendre.

I. La phrase simple. iquot; Gnralits.

Une phrase indo-europenne se compose dun nombre variable dlments impntrables, autonomes, significatifspar eux-mmes,nbsp;Juon appelle mots.

Les mots sont dfinis, au point de vue phontique, par le traite-'^ent spcial de la fin de mot (v. p. 107 et suiv.) et, au point de quot;''Ue morphologique, par les regies de constitution des formesnbsp;grammaticales. Ils sont impntrables, en ce sens quils nad-

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3i6 LA runASE

mettent dinserllon daucune sorte ni aucun dplacement de leurs lments composants. Quon compare Ie gr. XsXoraa? et Ie fr. tunbsp;as laiss. Le mot frangais est un, car aucun des trois lments,nbsp;que par tradition on crit sparment, ny a de sens propre ninbsp;dexistence spare, et, en particulier, tu nexiste pas isolmentnbsp;et indpendamment dune forme verbale; mais on peut inter-vertir lordre de tu et de as pour exprimer linterrogation as-tunbsp;laiss} on peut intercaler divers lments entre tu et as, entre asnbsp;et tu, soit: tu las laiss, tu ne las pas laiss, tu as dja laiss, tunbsp;ne Vaspas encore laiss, ne las-tu pas laiss} etc. Rien de pareilnbsp;en grec: Ia forme XAoraa,; demeure identique dans toules lesnbsp;phrases o elle figure et nadmet ni insertion dlments tran-gers ni interversion de ses lments.

Outre le sens exprim par le thme, la flexion marque le role jou par chaque mot dans la phrase; le mot est done autonome et suffit par lui-mme a indiquer son sens et son role dansnbsp;le discours.

2 Phrases nominales et phrases verbales.

La morphologie indo-europenne fait apparaitre une distinction profonde entre deux sries de formes, les unes nominales et les autres verbales. Si le prdicat, qui est Flment essentiel denbsp;la phrase, est un nom, la phrase est dite nominale; si le prdicatnbsp;est un verbe, ou du moins un verbe aulre que le verbe tre ounbsp;copule, elle est dite verbale.

La phrase nominale sert a affirmer quune qualit, une manire detre appartient a quelque chose. Ainsi, chez Homre :

A 80 nbsp;nbsp;nbsp;yapnbsp;nbsp;nbsp;nbsp; car le roi est le plus fort .

174 Tcap sp.otys 7.x. oiAoi auprs de moi il y en a dautres encore .

en vieux perse, mana pita Vistaspa, mon pre est Vistaspa ! en vdique, V., II, i, 2 tdva... hotram a toiest la qualitnbsp;de hotar ; en latin, haec admirahilia, etc. Des phrases de c

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PHRASES PSOMNALES ET PHRASES VERBALES 3i7

genre ne comprennent aucune idee verbale, et aucun verbe ny figurait sans doute en indo-europeen li on ilny avait a exprimernbsp;ni mode, ni personne, ni temps, cest-a-dire la on un verbenbsp;ventuel serail a la 3' personne du prsent de Findicatif. Mais,nbsp;comme le mode, la personne et le temps nont pas normalementnbsp;dautre expression que la flexion verbale, il a fallu partoutnbsp;ailleurs introduire un verbe dpourvu de sens propre et qui sertnbsp;simplement a porter la flexion en vuq dexprimer ces diversesnbsp;notions ; par example, on lit en vieux perse : tyaiy paruvamnbsp;xsaya^iya aha ceux-ci taient rois avant avec taient nbsp;exprime par aha, a cote de adam navama moi, je suis le neu-vime , ob la i personne tant exprime par le pronom adamnbsp; moi , le verbe tre a la 1' personne ne figure pas pareenbsp;quil tait superflu ; chez Homere, on a de mme iarco pournbsp;exprimer Iimperatif:

A i44

dg Ss Tt? xpyyg avfjp ^0'jXr/ggt;6pcg jt(o.

Bien loin que le verbe tre soit le verbe par excellence, comme on 1a longtemps cru, il ne figurait en indo-europeen quenbsp;par suite de 1importance quy a prise le type verbal dune manirenbsp;gnrale, importance qui a dtermin Iemploi obligatoire dunenbsp;forme verbale dans certains cas dfinis.

La phrase nominale comprend gnralement deux membres nominaux. La copule ne sert, la ou elle figure, qua marquer lenbsp;lien des deux membres ; elle tend parfois, comme en latin, a trenbsp;accessoire du prdlcat quelle suit immdiatement et surnbsp;lequel elle est appuye, ainsi Aulus bonus est. Celui des membresnbsp;'ie la phrase nominale qui nonce 4 quoi appartient la qualitenbsp;^idique, le sujet , peut tre remplac par le verbe tre nbsp;^ont la flexion indique de quelle personne il est question, parnbsp;^Semple chez Aristophane, Ach. 691, ta^upoi; el. La phrase nominale se compose parfois dun seul membre, ainsi un adjectifnbsp;^oname lat. mirum cest tonnant .

Quant a la phrase verbale, elle sert 4 exprimer des proces, n^mme : il mange , il dort , il vieillit , il est mort ,

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3i; LA PHRASE

etc. Son seul lment essentiel et constant est Ie verbe; en effet Ie verbe indo-europen comprend lindication de la personne etnbsp;du nombre, et se suffit: lat. tienio, uenis, tienimus, etc. peuventnbsp;constituer chacun une phrase entire.

De mme aussi les verbes dont Ie sujet tait une personnalit divine plus ou moins dfinie, comme skr. varsati, gr. 'h'. ilnbsp;pleut (cf. ci-dessus, p. 207) : cest peut-tre lorigine de lanbsp;plupart des verbes impersonnels qui, dans les langues indo-europennes, nont pas de sujet exprim.

Le verbe peut tre determine par des noms a divers cas : lat. donum fero, tihi placet, Tusculo proficiscor, Romae maneo, ounbsp;par des adverbes : lat. heri ueni, ou enfin par des prverbes qui,nbsp;comme on la vu (p. lg et suiv.), servent a la fois a determiner le verbe et le nom complment du verbe et qui ont tnbsp;rapprochs tantt du verbe et tantt du nom, prenant en cenbsp;dernier cas le rle de prpositions. Toutes ces determinationsnbsp;pouvaient saccumuler en une seule et mme phrase; par example,nbsp;chez Homre:

A 369

o Ikov Arpsi'S'f] Xpuar,(Sa

O il y a un preverbe et deux complements.

Les dterminations ne sont pas rgies par le verbe. Les pr-verbes sont des mots autonomes qui peuvent tre juxtaposes un verbe et a un nom, mais qui peuvent aussi sen trouvernbsp;distants dune manire quelconque et dans des proportions quel'nbsp;conques. Le cas auquel sont mis les complements ne depend pa*nbsp;du verbe, mais seulement du sens i exprimer. Soit le verbe gr-'/AO), qui signifie toujours et partout jentends ; il pourranbsp;tre employ absolument (avec une appositionquot;), ainsi Esch-rnbsp;Prom., 868 :

/.X'jstv a'toDMi; [LaXXov ?)

passer pour faible plutot que pour sclrat ; ou avec 1accU' satif indiquant la chose entendue : sV.ausv ajSijv (Horn.), ou avecnbsp;le gnitif indiquant de quoi Ton entend le bruit: =y.Xuov xjtoo, 0^nbsp;avec le datif indiquant celui au profit de qui on ecoute:

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PHRASES NOMINALES ET PHRASES VERBALES 319

lAGi iv.Xji'/ (Thognis), V. p. 3o6 et suiv. ; lemploi de laccusatif, du gnltif OU du datif dans ces phrases ne depend pas plus du.nbsp;verbe que Iemploi de linstrumental (non distingue du datif en grec)nbsp;dans o^xui y.Au jentends avec mes orellles , ou celui du locatifnbsp;(devenu ad verbe en grec) dans ov/.o'. nXuw j entends a la maison .nbsp;Les prverbes nexrcent galement aucune action sur Ie casnbsp;auquel sont mis les noms ; ils prcisent seulement Ie sens; ainsinbsp;~pc(; dans les exemples cites page 160. Ghaque mot a la formenbsp;que demands Ie sens k exprimer, non une forme commande parnbsp;un autre mot de la phrase; 11 ny avait pas en indo-europen denbsp; rection dun mot par un autre, comme il y en a en latin parnbsp;exemple, et 1autonomie du mot est ce qui commands la structurenbsp;de la phrase indo-europenne.

Une phrase nominale et une phrase verbale peuvent tre juxta-poses et combines en une phrase k la fois nominale et verbale, qui a ainsi comme un double prdlcat; ainsi lat. uictor uictorumnbsp;duet, vd. vfpa frifvipe tu es appel un mamp;le , gr. xXa%icnbsp;xoiioyaiv ils sont appels flatteurs , etc., ou gr. 7rp)vv;;,nbsp;sl. pade niet il est tomb contre terre , lat. praeceps cadit, etc.nbsp;Les appositions de ce genre peuvent tre moins lies au verbe,nbsp;'^omme dans;

om. k 43

nindlquer quune circonstance accessoire, ainsi:

Kom. k dad nbsp;nbsp;nbsp;s6r, Sxtx 11 est all hier a un

festin .

Gest dans des phrases de ce genre a la fois nominales et verbales que Ie verbe *es-, dont la valeur propre est daffirmer lexis-^auce, a pu prendre Ie rle de copule qui a t dcrit ci-dessus.

La phrase nominale peut aussi se combiner avec la phrase ''erbale dune autre manire, quand lun de ses composants estnbsp;complment, ainsi lat. creat aliquem consulem, gr. tov MrjSovnbsp;XvTx nous savons que Ie Mde est venu , skr. hatdninbsp;'^drdnt vidma nous savons que Vrtra est tu ,

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320 LA PHRASE

II ressort de ces faits que Vapposition est Ie procd qul carac-trise dune manire essentielle la syntaxe indo-europenne.

Ladjectif ne formait pas un groupe avec Ie substantif quil qualifiait; il lui tait simplement appos; ainsi dans Platon,nbsp;Cratyh 4i4 d; ttSv av Travxi' xi? cvojj.a 'Apayfrax!. 7i:poaap;j.iaiV, nbsp;lordre des mots sufTit a montrer que les adjectifs sont appossnbsp;aux mots quils qualilient, ou groups avec eux. Le caractrenbsp;appositionnel de la construction de ladjectif ressort mieux encorenbsp;dune phrase de Mnandre, Epitrep. 9

y.piXYjV xiiixou xiva

?r,xo3p.V wcv

Nous cherchons pour ceci un arbitre qui soit sans parti pris Hrodote crit II, 17 NAoc [rsayjv AiyuTtxov !:^!Lt.

On congoit des lors comment il se 1'ait que les prverbes-pr-positions ne sont lis ni au nom ni au verbe (p. iBg et suiv.).

II y a ainsi une grande varit de types de phrases: phrase nominale pure ou accompagne du verbe tre , phrase verbalenbsp;pure OU accompagne de complments divers, phrase a la foinbsp;nominale et verbale, llment nominal tant appos soit aUnbsp;verbe, soit 4 un complment.

Comme chacun des lmenls de la phrase a son indpendance un groupe nominal au singulier peut tre juxtapos a un verbnbsp;au pluriel se rapportant a un ensemble dindividus, ainsi che*nbsp;Homre :

I 656 nbsp;nbsp;nbsp;ot o Ey.xlt;jxoq iXwv B7:xc

(jxEi'xavxs? T:xpx vJJag taav T^aAtv.

le

Quand on veut insister sur la personne ou quon doit intrO' duire une personne que le verbe ne suffit pas, k indiquer ounbsp;chose qui a besoin detre nomme, la phrase comprend, outrenbsp;prdicat, un second groupe, appos au verbe et a ces dterin^nbsp;nations, celui du sujet : ainsi chez Homre :

A 180 nbsp;nbsp;nbsp;(t6v 5 yw cx

A 178 nbsp;nbsp;nbsp;Oei? uou aol xy eSuzEV.

A 817 nbsp;nbsp;nbsp;y.vi'a) o oipavbv tys.

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PHRASES WOMINAtES ET VERBALES 32 J

Un pronom tel que gr. yw a en indo-europeen la valeur dun mot isole, dune apposition, fr. moi, ct non celle dun simplenbsp;accessoire du verbe, comme fr. je.

Chacun des noms qui figurent a un titre quelconque dans une phrase nominale ou verbale peut, comme le verbe, tre precise par diverses determinations ; ainsi, pour prendre desnbsp;exemples chez Homre, par un nom au gnitif ;

A 9 nbsp;nbsp;nbsp;Aio; utsc

par un adjectif ou par un demonstratif ;

Sto? A^tX'Xsu;

tov XpticrjV

par un nom en apposition (ce nouveau nom pouvant lui-mme tre determine par un autre nom et par un adjectif) :

A 7 nbsp;nbsp;nbsp;ATpsiSv]^ v (/')iva avSpwv

par un nom de nombre :

A 3o9 nbsp;nbsp;nbsp;aps'x? Ixpivev eeixocnv

Les adjectifs admettent galement des determinations :

A 2i5 nbsp;nbsp;nbsp;TtSa? (l)xu? A)jtA)ve5

A 122 nbsp;nbsp;nbsp;(juXov.'ceavwxaxe i:a')Twv

A 107 nbsp;nbsp;nbsp;9iXa 9p!7i'

A 114 nbsp;nbsp;nbsp;oi '(/')9v 5x1 yspe(u)'/

ol Sspac oS piuv^v.

Ges diverses determinations peuvent saccumuler autour dun '^me mot, et chacun des mots de la phrase en pent tre accom-b'^gn, si bien que la complexite dune phrase indo-europeennenbsp;^ a aucune limite :

XS51 S avsaxy;

r,pw; AxpetSvj; sip'jxpsi'wv AYap.dp.vv

^ loi

a);vjp,evoj. A. Meillet.

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322 LA PHRASE

A 3i5 nbsp;nbsp;nbsp;{F)ip^o'/ S AttXXwvi Tekr,aaaq IxasTSiASaf?

Taupwv TjS adfSi't rcapa 6v aXo? axpuY^'row.

A 481 nbsp;nbsp;nbsp;IA91 SI xujAa

(JTSipr] ixopcpSpeov (/.eyaX 'i3,yt v;Sc lO'jar^q.

Enfin chacun des elements de la phrase pent tre multiple; d pent y avoir deux ou plusieurs sujets , deux ou plusieurs complements de chaque espece, deux ou plusieurs adjectifs (lat. lup'nbsp;piter optumus maxumtis): on peut alors unir les deux elementsnbsp;jouant le mme role par des particules atones signifiant et ,nbsp; ou , comme , etc.

Le mot signifiant et est skr. ca, gr. xe, lat. que (cf. p. 3x3); il sajoute, soit au premier mot de chacun des groupes quilnbsp;unit, soit au premier mot de chaque groupe, a Iexception dunbsp;premier :

A 70 nbsp;nbsp;nbsp;(/'){oY] xdt x vxa xa x xaixeva Tips x vxa

0 49 nbsp;nbsp;nbsp;V0 iTiTsu; l'sx^ae xxryp avSpwv x OcCiv X

A 4 nbsp;nbsp;nbsp;aixoup S 'xsSjje /.Svsssiv

c!(i)vois x xiaa'.

A 156 nbsp;nbsp;nbsp;p.dX itsXXa p.xa^u

oupd x oquot;/.!ӣvxx SaXaTsd x (F')r^yris.ai;a..

lat. e;

Le mot signifiant ou est skr. va, gr. -(F)z semploie comme et :

lat. dei hominesue ou deiue hominesue.

1{. V., I, 108, 7 brahnidiii rajani va chez le hrahmane chez le roi .

V., I, 6, 10 it va satim imahe

div va pirthivad ddhi tndram mah va rdjasah

nous nous adressons (imahe) k Indra envue dune faveur (xih'x) OU bien dici, ou bien du ciel terrestre, ou bien du vaste espace nbsp;On voit combien est variee la phrase indo-europeenne. La lecnbsp;ture dune page dun texte vedique ou grec ancien affermira cettenbsp;impression.

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ACCORD 323

3quot; Accord.

Chacun des mots de la phrase ayant son autonomie, le lien entre ces mots est marqu par certaines concordances de forme.

Dans la phrase verbale, la concordance entre le verbe et le nom appos quon nomme sujet nexisle que pour une seule categorie, celle du nombre, puisque cest la seule qui soit commune au nom et au verbe, et que le verbe indo-europen na pasnbsp;de genre; et cette concordance ne resulte pas de ce que Tun desnbsp;elements serait rgi par 1autre, de ce que par exemple le nomnbsp;appose dterminerait le nombre du verbe, mais simplement de cenbsp;que la notion dunit, de dualite ou de pluralite considre estnbsp;la mme pour le nom et pour le verbe. Si on lit chez Homere -w...nbsp;X'lazTiZTiV, cl... usvovTo, 0... TTpsa-seiXc, ce nest pas que tu, cl, 6nbsp;dterminent le duel, le pluriel, le singulier, mais on a xw et av-UTTjxrjv paree quil sagit de deux personnes, ol et iivcvro pareenbsp;quil sagit de plusieurs, o et zpcaisiTxc paree quil sagit dune.nbsp;On emploie le duel sil sagit de deux personnes nommees spa-i'ment, par exemple pour le duel en vdique :

V., IV. 5i, II tdd dyaf ca dhattdmpi-lhivi ca divi

que le del et la deesse teire posent (dhattini) ceci .

Si! sagit de deux ou plusieurs choses, le singulier est possible :

Z 828 nbsp;nbsp;nbsp;miii xs TtxXsgi; x$

(/')aaxu TS aixptSISvjc.

De mme aussi quand il sagit dune collection dobjets designee par le collectif neutre qui tient la place de nominatif plu-*161 neutre (cf. p. 253), dou la regie xi Cwa xpsyst.

II ny a proprement accord quentre deux noms, soit dans le de la pbrase nominale ou nominale et verbale k la fois, soitnbsp;^ans le cas dun nom servant a en determiner un autre en qualit

apposition ou dpithte.

Dans la phrase nominale, il y a ou 11 ny a pas accord suivant

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324 LA phrase

Ie sens 4 exprimer. Laccord en nombre, cas et genre est de rgie dans une phrase telle que :

r 56

aXXa (AdcXa Tpwsg 5'.OY]p.ovS(;

mais les Troyens sont trs cralntifs . Laccord en cas est essentiel dans le type lat. aliquem facio heredem. En revanche, ilnbsp;ny a aucun accord si le nom indiquant la chose affirme doitnbsp;tre a un cas autre que le cas oil est 1autre nom :

A 63 nbsp;nbsp;nbsp;ovap iv. Aw; j-rtv

V. I, 4, 6 syamp;mid tndrasya garmaiti soyons sous la protection dIndra.

et il peut y avoir accord seulement en cas dans une phrase telle que :

r 178 ouT; y ATpsiSr);, eipuxpsiwv AYaixeixvwv,

ap,oTp5V, i3!7!.gt;^3; x nbsp;nbsp;nbsp;'/.paxep; x ai/p,r,x'rjC-

... Agamemnon est les deux, roi et ...

Dans Iapposition, Iaccord en cas est ncessaire, mais le genre et le nombre peuvent differer, ainsi dans ce vers :

Soph., CEd. d Col. 473 Kpax-^pi; siaiv, vSps; eu^etpo; Xo/vr;.

Seul, Iadjectif pithte Concorde necessairement en nombre, en cas et en genre avcc le nom quil dtermine. On a vu, p. 243nbsp;et suiv., que cest mme Iadjectif seulement, ou les demonstra-tifs, qui dterminent si un mot est masculin-neutre ou feminln-Un mot qui ne serait jamais accompagne dun adjectif et auquelnbsp;ne renverrait jamais aucun demonstratif naurait aucune marquenbsp;de la distinction des genres masculin-neutre ou fminin. Ici Iac-cord est de rgie absolue, et cest Iaccord qui indique quel noiunbsp;determine un adjectif donn, ainsi :

r 200 nbsp;nbsp;nbsp;i:oXaiJH()xi; OSuaaeuc,

0; xpdipr, nbsp;nbsp;nbsp;xpavav;; usp otiar;;,

(E)iB(i); xavxwuc xs SiXou; v.r. iATjOsa WAvd.

Il y a ici le nomina tif masculin singulier xtsXtip.yjxtc qui se rap'

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OIIDRE DES MOTS 325

porte a OSuaisac et AiSw? a olt;; (qui renvoie a OSuocjsuc), les gnitifs fminins singuliers o'!}Tqc et /.px'gt;xric qui se rapportent anbsp;Ibiv.Tic, et Ie nominatif-accusatif pluriel neutre vjy.vi qui se rap-porte a

Quelles soient, suivant Ie cas, partielles ou totales, ces concordances sont Ie principal mode darticulation des membres de la phrase indo-europenne.

4quot; Ordre des mots et emploi du ton.

Les rapports entre les diverses parties de la phrase taient suf-fisamment indiqus par la flexion et par laccord; lordre des mots ne servait done pas a indiquer ces rapports comme il Ie faitnbsp;dans la plupart des langues modernes de 1Europe; les motsnbsp;taient places de manire a attirer lattention sur les parties de lanbsp;phrase essentielles pour Ie sens. Ainsi lordre des mots avait unenbsp;valeur expressive, et non syntaxique ; il relevait de la rhtorique,nbsp;non de la grammaire. Ceci nexclut naturellement pas 1existencenbsp;dordres habituels dans certains tours : dans les phrases exacte-itient comparables dune mme langue, lordre des mots usuelnbsp;est a peu prs constant; mais ce ne sont pas ces ordres quinbsp;expriment Ie rle grammatical, et lon peut toujours recourir anbsp;nn autre ordre.

Aucun mot navait dans la phrase indo-europenne une place dfinie et constante. La plupart des langues indo-europermes ontnbsp;tendu a fixer plus ou moins lordre des mots, et la prose san-krite par exeraple offre presque un ordre fixe. Mais eet ordrenbsp;'^arie dune langue a lautre, et presque partout il subsiste desnbsp;tfaces importantes de la libert ancienne. Le verbe se trouvenor-ttialement a la fin de la phrase dans la prose sanskrite ancienne

normalement au dbut en vieil irlandais ; mais il peut occuper tontes les places en grec, en la tin, en vieux slave ou en anciennbsp;^ttinien par exemple, et aussi dans les plus anciens textes indo-'aniens.

Cest le grec qui garde le mieux lusage indo-europen de

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326 I,A PHRASE

mettre dabord le mot principal. On en pent citer des exemples a Iinfini: ainsi chez Homre :

A 200

yw xajTouaa to oov [zvoc

le verbe -^XOcv est en tte de la phrase, paree que Athne insiste sur sa venue; dans la phrase suivante, cest le prverbe qui est ennbsp;tte :

A 208 nbsp;nbsp;nbsp;TCpo o [A i XsaxwXavc; 'Hpy;

Athene interdit alors a Achille de tirer 1pe :

A 210 nbsp;nbsp;nbsp;IXx0 xsipi

et le complment nbsp;nbsp;nbsp;est mis en vidence; puis elle dit que

cest ceci qui doit tre accompli ;

A 212

tb 0 xal tsteXsap-ivov otai

cest done le sujet ti qui est le premier mot.

Des mots unis par le sens peuvent tre spars; ainsi chez Platon ;

Phdon, 178 c ixsytotwv ayaOuv -/jiaTv ai'ti; ativ

o les mots essentiels [j,=yi'at(v ayawv sont mis en tte, prcdant fjSAv qui est important pour le sens, tandis que les mots ncessaires pour la structure de la phrase, mals dnus de valeurnbsp;expressive, ai'tt; Itt'.v restent a la fin ; et, plus nettement encore :

ib., i84 b lAa 5-1] Xststai tw f|iAtplt;;gt; v'AM So!;

o 1adjectif |Aia, sur lequel dolt tre attire 1attention, est spare de son substantif o3s; par tout le reste de la phrase : la disjonc-tion est un moyen dexpression, et souvent un moyen puissant-Mals sauf les cas de ce genre, les mots qui se dterminent les unsnbsp;les autres sont dhabitude rapprochs.

Lorsque piusieurs mots Torment ainsi un groupe, le dterm*' nant se place ordinairement avant le determine ; lat. irs honi^''nbsp;ns, gr. ayaOb; avi^p, skr. devanam dik region des dieux , etc-En renversant eet ordre, qui est le plus habituel, on attire Patton-

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ROLE DU TOr 327

tlon sur Ie determinant, ainsi lat. homines tres signiiie des hommes au nombre de trois plutt que trois hommes .nbsp;Tout renversement de lordre habituel dans un type de phrasenbsp;donn est expressif.

Aussitt aprs Ie premier mot de la phrase flgurent dabord les particules et les indfinis atones ou toniques, puis les pro-noms personnels enclitiques; ces mots accessoires sintercalentnbsp;mme entre les mots principaux Ie plus naturellement unis parnbsp;Ie sens ; ainsi chez Homre :

A io4 OTas Ss nbsp;nbsp;nbsp;TTjpinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(T)(y,tY)v

A 106 nbsp;nbsp;nbsp;5'j -uw TtoT jro; zh y,pT,YJoy

A i5o w; Ti; TO'. TTpippwv (F)sxeaiv TTsOriTat 'KyvM'i;

(les groupes de sens sont A-^atwv ti; 1un des Achens et (T)i-TTSTiv SOI a tes paroles ).

La plupart des mots de la phrase pouvaient tre soit toniques, soit atones suivant les circonstances. On a cit, p. 121, un versnbsp;vdique o Ie premier mot seul porte un ton, tous Ls autresnbsp;tant atones.

La question de savoir quand Ie mot est tonique et quand il est atone se pose surtout pour Ie verbe : si Ie verbe est plac en ttenbsp;de la phrase, il est tonique en general; a Iinterieur, il est gn-ralement atone en Sanskrit (sauf un certain nombre de restrictions quil ny a pas lieu dexaminer ici, paree que les rgiesnbsp;'diques relatives a 1emploi du ton dans Ie verbe ne se retrouventnbsp;hans aucune autre langue) ; ce contraste est conserv par Ie grecnbsp;hans un cas ; Ijti ayant Ie sens de il y a et commengant lanbsp;phrase est tonique : Itro servant de copule est atone et, suivantnbsp;usage qui semble ancien, figure assez ordinairement aprs Ienbsp;Prdicat (ou aprs Ie premier terme tonique du prdicat si celui-cinbsp;complexe). Dailleurs la place fixe du ton dans la plupart desnbsp;i^ormes verbales personnelles du grec sexplique par la frequencenbsp;he Tatonie dans ces formes en indo-europen ; mals la place dunbsp;nest plus en grec 1une des caractristiques des formes ver-^^les personnelles.

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328 LA PHRASE

Lorsque deux mols unis au point de vue du sens ctaicnt juxtaposes dans la phrase, Iun des deux pouvait avoir le ton, etlautre tre atone. Ceci est particulierement clair pour le preverbe et lenbsp;verbe : en vedique, si un verbe bharati est tonique, un preverbenbsp;qui le precede iminediatement est atone : pra bharati; si le verbenbsp;est atone, un preverbe prcdent est tonique : pr, bharati. Ennbsp;grec, le prverbe dterminant un verbe est toujours atone, quilnbsp;precede immdiatement le verbe ou quil en soit spar ; si dansnbsp;un cas tel que ajp-zpos?, un prverbe a le ton, cest quil regoitnbsp;un ton denclise, comme le montre ai:8o5 (et non *a::oos?); il ynbsp;a done dsaccord entre le grec et le vdique. Sil prcde un nomnbsp;et joue le role de preposition , le prverbe est toujours atonenbsp;en grec, et forme groupe avec le nom suivant: ano zsxaiAsa (lenbsp;baryton marquant absence dlvation de la voix), en regard denbsp;EOxaiAOu azo qui prsente la forme tonique octco ; en slave, il arrivenbsp;souvent que, au contraire, ce soit la preposition qui soit accen-tue et le nom qui soit inaccentu : russe na bereg sur le bordnbsp;p morju sur mer ; quelques rares formes fixes, comme hi'nbsp;7iavT et iiTripixapcv, montrent que pared usage na pas t trangernbsp;au grec a une date ancienne.

Quand il sagit de deux noms, les exemples conserves sont moins nombreux et moins clairs. Skr. dv-daga, gr.

douze , litlralement deux-dix , nont chacun quun seui ton, sur le premier des deux mots juxtaposes; tel est aussi 1nbsp;cas pour gr. Nsaitsfa;, -/.uvousupa, etc. ; le vdique a a la fois jciS'nbsp;patih, chef de familie , avec les deux mots toniques, etnbsp;patih, avec le premier mot tonique seulement. Tel dmonstratifnbsp;qui est souvent tonique, ainsi le gnitif skr. asya, ou le relatifnbsp;slave ji-{\), est enclitique et atone sil est simplement anapbo'nbsp;rique : gnitif skr. asya, v. si. ji, par example dans v. si. vidH^^nbsp;a il le volt .

Le principe a done une valeur universelle. Les exemples moH' trent que le ton na pas pour effet dattirer particuliremenlnbsp;Iattention sur le mot quil frappe: le fait essential est quil y ^nbsp;pour 1ensemble du groupe une seule lvation de la voix, et nonnbsp;pas deux.

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ROLE DU TON Sag

Lenclise consiste en ce quun mot est prononce groupe avec ce qui precede de maniere quil ny ait quune seule fin demot. Lesnbsp;enclitiques sont atones; mais tons les mots atones ne sont pasnbsp;enclitiques; les verbes atones du Sanskrit ne se groiipent pasnbsp;dune manire intime avec le mot prcdent, et, en grec, Iatonenbsp;peut mme commencer la phrase : les prverbes grecs, qui sontnbsp;toujours atones, sauf la ouils regoivent un ton denclise commenbsp;dans aTioSo;, ne sappuient sur aucun mot prcdent on suivant,nbsp;et ils commencent au besoin la phrase, mme sils ne sont pasnbsp;joints au verbe ; le mot atone cDCax servant de conjonction peutnbsp;aussi commencer la phrase. Lindo-europen ne possdait quunnbsp;nombre restraint denclitiques, tous monosyllabiques ou tout aunbsp;plus dissyllabiques; par example la particule skr. ca, zd ca, gr.nbsp;TE, lat. que, got. -h; findfini gr. ti?, lat. quis (dans n quis,nbsp;quis, etc.), etc.; les pronoms tels que skr. me, gr. jzoi, lit.nbsp;tni, etc. Rien nindique lexistence de proclitiques, cest-a-direnbsp;de mots accessoires atones groups avec un mot suivant, de tellenbsp;sorte que le proclitique nait pas proprement de fin de mot pho-ntique. Sauf le cas particulier de lenclise, les mots atonesnbsp;gardaient done leur autonomie phontique ; quant a lautonomienbsp;ftiorphologique et syntaxique, mme les enclitiques la possdent.

La libert grammaticale de 1ordre des mots principaux, la disposition des particules, des indfmis et des pronoms atonesnbsp;3prs le premier mot de la phrase, et 1emploi des formes atonesnbsp;Ou toniques pour indiquer lunion plus ou moins troite des motsnbsp;groups ensemble sont parmi les traits les plus caractristiques dcnbsp;lindo-europen. Ils rsultent de la structure morphologique denbsp;langue et de la nature du ton, qui diffre essentiellement denbsp;1 accent dintensit des langues modernes de lEurope ; aussiltnbsp;^Ue cette structure morphologique et la nature du ton ontnbsp;ohang, ces caractres se sont effacs, et lon peut presquonbsp;o^csurer la fidlit dune langue au type indo-europen par cenbsp;Welle conserve des traits indiqus ici. Les langues romanes ounbsp;Sofnianiques modernes, avec leur ordre demots fixe, nont preside plus rien dindo-europen dans la construction gnrale de

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33o LA PHRASE

la phrase; les langues baltiques et slaves, au contraire, avec une dclinaison riche en cas el, par suite, avec un ordre des motsnbsp;relativement libre, avec des mots accessoires encore places aprsnbsp;Ie premier mot de la phrase, avec des alternances de formes accen-tues et inaccentiies, sont celles qui ont gard Ie plus de sur-vivances du type de phrase indo-europen.

5quot; Phrases negatives et interrgatives.

Rien nindique que les phrases interrgatives et les phrases negatives aient t soumises a des rgies particulires.

La phrase ngative nest marquee par rien autre que par la negation *Me(skr. nd, v. sl. ne, etc.) ; lat. m-scio, lit. ds ngeriu- je ne bois pas ; skr. :

.g.V., i,8i,5 nd tvdvdn indra kdg can a nd jat nd janisyatenbsp;((. pas un pared a toi, Indra,

'nest n, ne naitra ,

OU par *tH dans les prohibitions en grec, armcnien et indo-iranien; en grec et en armnien avec limpratif: gr. ij.rj (pps, arm. Wnbsp;berer ne porte pas , en Sanskrit, avec Ie subjonctif ou Ienbsp;formes dites dinjonctif: ma bharah.

II ny a pas de particule interrogative. La phrase interrogative est caractrise simplement par la manire gnrale de prononccr,nbsp;par exemple :

E 872 Zsa -xzep, oh nbsp;nbsp;nbsp;pwv xaSe v.xpzspx (F)pyx ;

Aucun tmoignage nindique quelle particularit de pronofl' ciation marquait linterrogation.

Lc thme de linterrogatif (gr. zU, lat. qus^ etc.) ne se diS' tingue en rien de celui de lindfmi. Le gr. xi'q amp;5r, ; reprseidnbsp;une expression qui a lorigine signifiait sans doule seulerneO*nbsp; quelquun est venu ? Mais il sest tabli cette distinctionnbsp;linterrogatif grec est tonique (gr. n';, jamais baryton) et

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UISION DE PLDSIEURS PHRASES 33l

dfini, atone (gr. toujours atone), si bien que, la o figure Ie thme de lindfini-interrogatif sous sa forme tonique, 1inter-rogation a une marque propre. Le lat. quis na valeur dindfininbsp;que la o il est atone et group avec un autre mot, par exemplenbsp;n quis. Au contraire skr. kah reste tonique mme dans le sensnbsp;indfini.

II. Union de plusieurs phrases.

II ny a trace daucune particule indo-europenne servant, suivant Ie terme technique, a coordonner deux phrases. Dans unnbsp;grand nombre de cas, dans Ia plupart sans doute, dans tousnbsp;peut-tre, les phrases taient simplement juxtaposes, commenbsp;^lles le sont dans le umi, uidi, uici de Gsar, ou dans ces deuxnbsp;^ers dHomre ;

^ io6 nbsp;nbsp;nbsp;xaxwv, cii xu xot jj-oi tonbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eliztq,

ais! Toi T y.xy. oTi oiXa nbsp;nbsp;nbsp;(AavTuea9ai.

Les particules qui, dans les dialectes historiquement attests, iarquent le'passage dune phrase a lautre avaient, plus ancien-^ernent, pour rle dattirer lattention sur un mot particulier;nbsp;^ais, comme ce mot tait plac en tte de Ia phrase, daprs cenbsp;*1*11 vient detre vu (p. 326), et immdiatement suivi de la parti-celle-ci a sembl marquer le passage dune phrase a unenbsp;^^tre. Ainsi Ss servait insister sur un mot, et cette valeur estnbsp;*'connaissable dans le dmonstratif o-Si, vj-Ss, oudans une phrasenbsp;''Online la suivante :

l5 nbsp;nbsp;nbsp;XtoosTo xavTa^ A)jaioyo,

S [laAsoTa Suw, /.oaji-^^TOps Xalt;v

^ais, ds 1poque homrique, ce mme S, a 1tat de mot auto-'^Orue, non enclitique, a en grec pour rle essentiel dopposer phrase a une autre. Le gr. -yi dans vaf^i sert seulementnbsp;^ 'nsister sur ol, vx(, et de mme le correspondant skr. hi de

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332 LA PHRASE

cette particule dans nahi non pas ; mas skr. hi (toujour* tonique) signifie dordinaire car .

Toutefois il est au moins possible que 1emploi de skr. ca,

-e, lat. que, got. -h, ou de lat. ue, skr. -va, pourunir des phrase* remonte a 1indo-europen. II ny a pas une difference absolunbsp;entre lunion de plusieurs mots ou groupes de mots a lintrieurnbsp;dune phrase et lunion de deux phrases diffrentes ; deux phras*nbsp;distinctes peuvent en effet avoir des mots communs; ainsi ch^nbsp;Homre :

A io8 (j9Xov 5 CUTS ti' xw (/')tu^ (F)7:oq oJiv reXeaa?-

Dautre part lunion de deux mots peut tre en mme temps cd* de deux phrases ; ainsi :

A 37 nbsp;nbsp;nbsp;XpaY)v apLwSvjy.a;

KiXXav T ^a6^)v Tvost xe (/)avaa5i;-

de

II ny a pas lieu dinsister sur ces fails qui ne prsentent pas particularits caractristiques.

Une question plus grave est celle de savoir dans quelle mesr^''^ Ia subordination est de date indo-europenne.

Beaucoup de choses qui sexpriment ailleurs a 1aide de subor^ donnes pouvaient tre indiques en indo-europen, a lintri


de la phrase mme, par diverses formes nominales. Et en e


icuf

ffeb


.6*


dune part, chacun des themes verbaux avait, a ct des forir*' personnelles, un adjectif, quon nomme participe : ce parinbsp;est une forme nominale, mais il admet les mmes complme^**nbsp;que les formes personnelles du thme verbal auquel il appartief*^ nbsp;dautre part, les racines auxquelles se rattachent les verbes ucquot;nbsp;dnominatifs fournissent en mme temps des noms, et ces no*nbsp;ont, de par leur nature, une valeur voisine de celle des verb*


ticip


enfin, ces mmes noms entrent en composition. Grace a ces circonstances, il tait inutile de recourir a des subordonnes


troi*


nombre de cas ou la plupart des langues indo-europeP^ modernes, et notamment Ie francais, en prsenteraient. Que*vnbsp;exemples Ie montreront.


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UNION DE PLUSIEURS PHRASES nbsp;nbsp;nbsp;333

Limportance du participe dans les plus anciens textes des ^^gues indo-europeennes est immense. En effet le participe,nbsp;pime tout adjectif, peut sapposer k un membre quelconque denbsp;^ phrase ; au sujet :

'^4 nbsp;nbsp;nbsp;Ss y.a-: OuAuiAXoto y.ap-^vwv yusuivs; y.^/p

1 _ , . n complment du verbe (qui nest pas necessairement

^Prime):

^ 56 nbsp;nbsp;nbsp;y-ijSsro vitp Aavawv oti pa v^ayovia; opa-co

quot; paree quelle voyait quils mouraient ; au complement dun JiOin :

^ 46 I'/.Xav^av ? ap owTs't sx (o;Aa)V yMspsvoto, auToti y.ivjOvTo;.

peut tre le second lment dune phrase nominale combine la phrase verbale, comme dans skr. slayan manyate il croltnbsp;il est cach , et v. si. iajese tmnit il croitquil se cache .nbsp;'ace a la libert de Iordre des mots, le participe se prte aunbsp;dune action: skr. ((^ai. Brah., I, 8, i, i) tdsyavannija-(eest-a-dire tdsya avaninijanasyd) mdtsyah parn a pede tan-quil se lavait, un poisson lui est venu dans les mains , litte-j^iernent: de celui-ci se lavant un poisson aux mains est venu .nbsp;prete aussi a marquer des contrastes ; ainsi en vdique :

viii, 14, 8

d ga djad dngirohhya avis krnvdn gha satih

quot;ila

^ nbsp;nbsp;nbsp;- fait sortirles vaches pour les Angiras, en mettant en vi-

y ^Ii6s-ci qui taient caches , littralement : dehors les lt;!i)nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ conduit pour les Angiras, en vidence faisant (celles-

gt;l0:

His

pnmaires, aucune

^ cachette tant . II faudrait multiplier les exemples pour ^'iiier une idee de tout ce que les participes permeltent dexpri-et de Iextreme varit de leurs emplois. Limportance desnbsp;^cipes rsulte de ce quils servent a Iapposition, qui est lenbsp;^d syntaxique fondamental de lindo-europen. Quant auxnbsp;langue na conserve un emploi libre des

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334 LA PHRASE

noms a suffixe zro et des aulres noms immdiatement rattachs a des racines. Toutefois les textes vdiques laissent encore entre-voir quelque chose de eet usage. Soit par exemple :

65, 3

VIII,

tvd girbhir maham urmn huv gam iva bhjasenbsp;indra smasya pitdye

cest-a-dire, littralement, et en conservant Iordre general des mots :

par mes chants, loi, grand, large,

je tappelle cornme une vachepoiir la jouissance,

Indra, en vue de boire Ie soma.

Gette phrase renferrae trois noms verbaux primaires : glrbUh instrumental pluriel de glr chant , cf. jdrate, grmti il chantenbsp;il loue , lit. giri je loue ; bhjase, datif de hhjas- jouis'nbsp;sance , cf. Ie verbe a nasale bhiinkt il jouit ; pitdye, datif 3enbsp;ptdy- action de boire , cf. gr. Tctvw je bois . Pour deuxnbsp;moins de ces noms, on emploierait en frangais une subordonnejnbsp;et lon pourrait traduire : Par mes chants, toi qui es grandnbsp;large, je tappelle comme [on appelle] une vache afin queHnbsp;mange, Indra, afin que tu bolves Ie soma . Le vieil irlanda'nbsp;offre des faits analogues, dune manire nn peu moins libre. Lind^'nbsp;iranien et lirlandais sont les seuls de tous les dialectes ind^jnbsp;europens qui prsentent encore a date historique un pared emp*^nbsp;des noms primaires.

de

Partout ailleurs, quelques-unes de ces formes ont t pour chaque verbe. En general elles ont t rattaches a lanbsp;jugaison et ont fourni des infmitifs (voir p. 24i et suiv.)-germanique occidental et surtout enarmnien, Iinfinitif se dcH*nbsp;bien quil appartienne par sa formation a Iun des themes verbal'nbsp;celui du prsent ; par exemple le prsent arm. Ikhaneninbsp;laisse (aoriste Ikhi jai laiss ) est accompagn dun infi[*j.^nbsp;Ikhanel laisser , qui est une forme normale de nominad^nbsp;accusatif-locatif de theme en -o-; le gnitif-datif-ablatif estnbsp;neloy et Iinstrumental Ikhanelov, comme dans tous les noms

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UNION E PLIJSIEtlRS PHRASES 335

name type, et avec les mmes emplois. En slave, -ti, par exemple dans pi-ti Loire , peut tre un ancien datif, et en lituanien,nbsp;'t, par exemple dans gifr-H Loire , un ancien locatif; maisnbsp;ces formes ne sont pas senties comme des cas dun suLstantif, etnbsp;elles ont un emploi a part. Les seules langues oii chaque themenbsp;Verbal a son infmitif comme il avait en indo-europei son parti-cipe, ctou, comme dans le participe, Iinfinitif moyen se distinguenbsp;de Iactif, sont le grec et le la tin. Mais les formes latines differentnbsp;profondment des formes grecques : il ny a evidemment rien denbsp;commun entre gr. aysaOxi et lat. agi par exemple. En grec, ounbsp;Iinfinitif a prls une extrme importance, les formations diffrentnbsp;dun dialecte a 1autre, dun parler a Iautre ; on voit par la que,nbsp;encore en grec commun, la formation de Iinfinitif ntait pasnbsp;fixee. Linlinitif, dont la forme provlent dans chaque langue dunnbsp;dveloppement rcent, postrieur a 1poque du grec commun, denbsp;^italique commun, etc., joue en une certaine mesure le rle desnbsp;'tnciens noms primaires, mais dune manire moins libre, et avecnbsp;tin caractre plus ou moins verbal suivant les langues.

Enfin quelques exemples homriques sufflront a indiquer com-tiient les composes dispensent dans certains cas demployer des Plirases relatives:

^ 231 nbsp;nbsp;nbsp;S-^ilAoSopo? pasiXi?

quot; Un roi qui dvore son peuple ;

^ 247 nbsp;nbsp;nbsp;Naxiop

^ittralement Nestor qui a de douces paroles , cest-a-dire quot; Nestor qui parle Lien . De mme is0aip.6pc:xo; qui dtruitnbsp;hommes , etc. Ici encore, le fait que les noms indo-euro-l'^ns primaires sbnt troitement associs aux verbes tirs desnbsp;^nies racines a rendu facile 1emploi des formes nominales avecnbsp;'tiie valeur presque compltement verbale.

j Un dmonstratif plac en tte de la phrase suffit en marquer lien avec une phrase prcdente ; le dmonstratif *to- joue sou-ttt ce rle; alnsi chez Homre :

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336 LA PHRASE

A 247 nbsp;nbsp;nbsp;xotai 31 Nda-CMp

'(/)t;Su(/)X;; avpouae, Xiyu? IIuXi'wv X0 x,al 7:0 YXwaaT]? [aeX'.to?nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pev aiSig'

T 3 7]St) 8i5o p.dv ysveai [xspTCwv vpwitwv ^OtaO...

Le dmonstratif ainsi employ a pu par la suite prendre la valeur dun relatif; cest ce qul est arriv en allemand pour lenbsp;dmonstratif der, qui, dans Iusage ancien, tait encore un simplenbsp;dmonstratif.

Toutefols lindo-europen na pas ignor les phrases relatives proprement dites. En effet, au relatif indo-iranien skr. yah,nbsp;ydi, zdyo, ya, yat, le grec rpond par oq, % 0, et le vieux slave,nbsp;par ji-\e, ja-^e, je-^e; ja- subsiste dans les adverbes lituaniensjnbsp;toutes les langues indo-europennes font ds les plus anciensnbsp;textes un usage rgulier de la phrase relative. Le relatif apparadnbsp;tantot avec un dmonstratif corrlatlf dans la phrase principale

.gveda, III, 53, 21 y no dvfty ddharah sdh padi?ta celui qui (y) nous halt, quil (lab) tombe en bas .

Yasna (gatha), xxxiv, i3 tim advan^m.....ydmmimraos

ce (tm) chemin que (ywz) tu mas dit .

Horn. E 319 oiS uio; Kaavjoi; rKrfiexo auvOiatxwv

xim, a? '^dxeXXe ayaOoq Atopi'^SY);.

A 218 nbsp;nbsp;nbsp;3? xe 0o^ 7ti7{9rjTai, [AaXa x xXov aixo3-

tantot sans aucun corrlatif;

V., X, i4, 10

littralement:


dtha pitf'n suviddtrdfi upehi yamna y sadhaniMam mddanti


de


?enl


et va vers les peres qui partag beaux dons,

. veS

qui senivrent dans leur festin ^ Yama.


A 161

/.at ir, iJiOt ydpa; auxo; alt;paipYio'o-9at d-KstAeig, w dxi ixoXXa ii-j'jxa.

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IVION DE PLSEBS PHRASES nbsp;nbsp;nbsp;887

La phrase relative se place a volont avant ou aprs 1antc-dent, et Ie relatif peut tre ou ne pas tre immdiatement voisin du mot auquel il se rapporte; simples applications du principenbsp;de la libert de lordre des mots.

Les relatives sont les seules subordonnes quon ait des raisons de fait de tenir pour indo-eui opennes. Les autres types de subordonnes, et notamment les phrases conditionnelles, ont desnbsp;formes diffrentes dans chacun des dialectes. 11 est permis denbsp;penser que Ie groupement des phrases tait, Ie cas chant, indi-qu surtout par Ia manire de prononcer, comme il 1est dans Ienbsp;groupe fr. II vient; jt Ie chasse.

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CHAPITRE VIII SUR LE VOCABULAIRE

effe^


Quand on rencontre dans plusieurs langues parentes ou non des mots qui se ressemblent de pres et par la forme et parnbsp;Ie sens, on doit tout dabord se demander sil ny a pas empruntnbsp;de toutes ces langues a Tune dentre elles; ainsi pour la ran-gon, Ie chatiment, la peine , on trouve : gr. uc.vg, lat. poena,nbsp;V. irl. pian, gall, poen, v. h. a. pina (all. pein), v. angl. pinnbsp;(angl. pim, pahi). II ne sagit pas ici dun mot indo-europennbsp;conserv indpendamment par chacune de ces langues; un ) dunbsp;celtique nest jamais un p indo-europen, non plus quun p dunbsp;germanique ; les mots irlandais, gallois, allemand, vieil anglaisnbsp;ont t emprunts au latin, et Ie mot latin lui-mme au grec,nbsp;dor. '::2iva. En effet Ie sens premier du mot est Ie prix pay ennbsp;compensation dun dommage caus a une familie, par exemp'nbsp;pour Ie meurtre dun de ses membres; Ie mot indo-europewnbsp;*k''^oin, qui expriraait cette notion, est reprsent par zd kana-,nbsp;gr. irctva- et v. sl. cna (v. p. 226 ; cf. Ie derive lit. kain^nbsp;a valeur, prix ) ; il appartient a la mme racine que le verbenbsp;gr. riv(/)t je paye, jexpie , fut. -rsi'crw, dont le : initial nesl-pas un ancien mais un ancien *k'^, ainsi que Iindique la formnbsp;thessaliennenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de 1aoriste dans un dialecte qui represent

1initiale du mot *k''' par z, mme devant e; et en

gr. azS-TKj'.i (avec -ai- issu de nbsp;nbsp;nbsp;repond exactenient a sfquot;

Apa-citih reprsailles ; cf. aussi zd cida expiation ; mot indo-europen tait directement reprsent en latin, ^nbsp;aurait la forme *quoina, do *cma.

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GEINERALITES 339

Une fois limins les mots dont la ressemblance sexplique par des emprunts, il en reste un grand nombre qui, compte tenunbsp;des cbangements de prononciation dfinis par les lois phon-tiques , se laissent identifier les uns aux autres, comme zdnbsp;kana, v. sl. cna, gr.

De ces concordances, une part provient sans doute de ce que les mots correspondents existaient djv en indo-europen com-iiiun, mais dautres peuvent sexpllquer par 1extension plus ounbsp;ftioins tardive de certains mots sur tout ou partie du domainenbsp;'ndo-europen. II nest pas douteux que vd. t(u)v-am, v.nbsp;1- ty, lat. t, etc. supposent un i.-e. *t toi , exactementnbsp;'^ommefr. tu, itai. tu, esp. tu, supposent lat. t. En revanche diversnbsp;laits archologiques et philologiques ne permeltent pas de douternbsp;'lue gr. y.ivvasi; (pour la premire fois, chez Hrodote, IV, 74)nbsp;v. isl. hanpr, v. h. a. hanaf chanvre , bien que prsentantnbsp;des correspondances phonliques correctes, naient t empruntsnbsp;^''dpendamment par Ie grec, dune part, par Ie germanique, denbsp;^ autre, a une langue du Sud-Est de lEurope.

et

Les deux cas, celui de lidentil originelle et celui de lexten-^^on postrieure a Ia division dialectale (cest-a-dire de lemprunt), ^'ant au fond absolument diffrents ; mais il est impossible lanbsp;'l'ipart du temps de faire Ie depart de ce qui appartient h. lun etnbsp;^ 1autre. On est done rduit a entendre par mots indo-euro-i'ens les mots communs a plusieurs dialcctes indo-europens, anbsp;condition quils prsentent tous les traiternents phontiques etnbsp;^'Orphologiques caractristiques des dialecles auxquels ils appar-|'nnent, et que des tmoignages historiques nen attestent pasnbsp;j caractre rcent. Toutefois, il importe de ne jamais 1oublier,nbsp; ierrne de mots indo-europens recouvre deux clioses litrognesnbsp;hui ne restent confondues que par suite de 1absence dunnbsp;'^^'^tre donnant Ie moyen de les dislinguer; et la part desnbsp;^^prunts prhistoriques dun dialede indo-europen a un autrenbsp;de plusieurs dialectes indo-europens a des langues dautresnbsp;^'^Ules est certainement immense.

^uuf en ce qui concerne certains mots semi-grammaticaux, ^^^nie Ie verbe tre , les pronoms, les drnonstratifs, les

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34o

VOCABULAIBE

prverbes, on na jamais Ie droit daffirmer a priori quun mot donn a t transmis de generation en generation depuis lpoquenbsp;indo-europenne jusqua la forme atteste dans un parler donn.

II y a au moinsun cas particulier qui doittre envisage a part: cest celui des mots qui, entre toules les langues Indo-euro-pennes, ne se trouvenl que dans les plus voisines les unes desnbsp;autres; certains mots ne se rencontrent quen indo-iranien et ennbsp;balto-slave, dautres que dans les langues dEurope (et en arm-nien), a lexclusion de Iindo-iranien, dautres ne sont que slaves,nbsp;baltiques, germaniques, celtiques et italiques. On verra ci-deS'nbsp;sous des exemples de ces divers cas : de pareils rapprochements,nbsp;on ne peut conclure qua lexistence du mot dans certains dialectesnbsp;indo europens (ou a 1emprunt par un groupe de dialectes), etnbsp;non dans lensemble du domaine. Laire occupe par chaquernotnbsp;est Tune des donnes essentielles de ltymologie, et lon doitnbsp;toujours, en tudiant un mot, se demander quelle place il occupenbsp;sur la carte ; ia gograpbie du vocabulaire indo-europen estnbsp;malbeureusement sommaire et imprecise : mais on na pas pomnbsp;cela Ie droit de la ngliger.

Les rapprochements qui ne stendent pas k plus de dens dialectes sont peu surs, sauf raisons particulires; car la resseiW'nbsp;blance de deux mots exprimant Ie mme sens dans deux langunbsp;diffrentes peut tre due a une rencontre fortuite ; cest ainsi q^nbsp;langlais bad mauvais nest pas apparent, mme de loin, ave'^nbsp;Ie persan bad signifiant aussi mauvais ; mais ce seraitnbsp;hasard singulier si bad signifiait mauvais dans une troisiii*nbsp;langue sans un rapport avec langlais ou Ie persan. La co meiden'^nbsp;de trois langues non contigus suffit done pratiquement 4 garao^'nbsp;Ie caractre indo-europen dun mot, au sens indiqu ci-dess*i'nbsp;Un rapprochement, mme limit a deux dialectes, peut pas'^nbsp;pour sur dans certains cas particuliers ; ainsi Ie gr. tMd'i et Ienbsp;piva gras nont pas de correspondants en dehors du grec etnbsp;lindo-iranien ; mais la formation caractristique du fmininnbsp;rdv.^x, skr. pivarl, jointe a lidentit de sens, de flexion, de ^nbsp;du ton, exclut Ie doute. De mme Ie v. perse rcidiy et Ie

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GENEliALITES 341

radi a cause de ne se trouvent pas dans une troisime langue, mais sont employs dune manire identique, et font partie dunenbsp;srie de termes particuliers au slave et a Iiranien.

Sauf raisons spciales, est doiiteux tout rapprochement de mots qui ne porte que sur deux dialectes : si mme la concordance phontique, morphologique et smantique de gr.nbsp;aCetat il a un respect religieux pour et de skr. ydjati ilnbsp;sacrifie etait parfaite ce qui nest pas, car gr. h- peutnbsp;rpondre a autre chose que skr. y-, skr. a a autre chose que gr.nbsp;, Ialternance vocalique est suspecte (v. p. i36), la formationnbsp;des deux verbes nest pas la mme, les sens ne concordent pas,nbsp;etc. , le rapprochement ne saurait etre tenu pour certain,nbsp;Oiais tout au plus pour possible ; en fait, il y a lieu de lcarter.

Enfin, il nest pas vrai, mme sous le bnfice des rserves prcdenles, que la somme des rapprochements entre les diversnbsp;dialectes indo-europens donne du vocabulaire des tribus denbsp;langue indo-europenne ime id exacte, ou mme approximative.

Sauf trois, lindo-iranien, le grec et litalique, tous les dialectes ndo-europeens sont attests seulement plusieurs sicles aprsnbsp;dsus-Christ, et par des littratures romanises ou hellnises, etnbsp;'^hristianises; du tokharien rcemment dcouvert, on nanbsp;lue des textes dus a des populations bouddhistes, et bien postc-deurs a lpoque chrtienne; les langues italiques elles-mmesnbsp;^apparaissent quaprs avoir subi linfluence hellnique ; ellesnbsp;notes par des alphabets dorigine grecque: lexemple dunbsp;poena qui sest tendu sur toute lEurope occidentale, etnbsp;I'll lui-mme est un emprunt au grec, montre quil y a eu dsnbsp;^ antiquit un vocabulaire europeen dont 1extension coincidenbsp;^^ec celle de la civilisation grco-romaine.

Le Sanskrit, liranien, le grec, le latin prsenten!, ds les pre-*^lers monuments, des formes littraires : aucun dialecte indo-^J'open ne donne une idee de ce qua pu tre, au point de vue du ^'^cabulaire, la langue de populations demi-civilises. La questionnbsp;genre est obscurcie par le fait que les langues indo-europennesnbsp;connues a des dates ou les conceptions que refltent les diff-*^Oces de genre grammatical (v. p. 3oo) taient ou devenues

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342 VOCABULAIRE

troubles, comme dans Ie monde vdique et plus encore dans Ie monde grec antique, ou entirement abolies, comme dans lesnbsp;langues connues a 1poque chrtlenne seulement. A plus fortenbsp;raison la valeur dun vocabulaire qui relltait les conceptions desnbsp;demi-civiliss du monde indo-europen commun est-elle mal dis-cernable dans des vocabulaires de langues littraires qui traduisentnbsp;des civilisations avances. Dansune certaine mesure, cest seulement Ie vocabulaire de laristocratie qui sest conserve et 1onnbsp;na presque rien des mots populaires.

Le procd mme par lequel on dtermine Ie caractre indo-europen dun mot exclut ds 1abord la connaissance de ce qui dans le vocabulaire tait concret et prcis, de ce qui servait a lanbsp;vie de tous les jours: les seuls termes qui aient subsist dansnbsp;plusieurs dialectes diffrents sont les racines qui indiquaient desnbsp;actions banales et universelles ; goter , porter , aller gt;nbsp; connaitre , lier , etc., et les noms des notions les plusnbsp;gnrales ; le pre , 1 oeil , le boeuf , etc., en un motnbsp;ce qui tait employ dans tous les parlers du domaine indo-euro-pen, et non ce qui tait propre alun ou a 1autre dentre eux-De plus, pour rapprocher les mots des diverses langues, oUnbsp;doit considrer ce quils ont de commun, et par suite limio^nbsp;les nuances de sens dues a 1volution propre de cbaque dialecte nbsp;il ne reste plus alors quune abstraction qui fournit le moyennbsp;juslifier le rapprochement, mals non pas le sens premier du mot-A parcourir un dictionnaire tymologique, on a lillusion quenbsp;langue indo-europenne aurait procd par mots -et par raciu*nbsp;dune valeur abslraite et gnrale, alors quon doit au contraUnbsp;se reprsenter chaque parler indo-europen a limage dun parl*^nbsp;lituanien, pauvre en termes gnraux et plein de termes prci*nbsp;indiquant les actions particulires el les dtails desobjets famih*^*'nbsp;Enfin les termes techniques different pour la plupart d uunbsp;langue a 1anlre paree que, entre lpoque indo-europenne etnbsp;moment ou chaque dialecte est allcst, la civilisation a subinbsp;transformations profondes et que les mots de ee genre ontnbsp;a plusieurs reprises avec les techniques elles-mmes. Ltudenbsp;mots ne va pas sans une tude prcise des choses, et les rech

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GENEHALITES 343

ches sur Ie vocabulaire saccompagnent des figures ncessaires dans les dernires publications.

Ce qui reprsente, pour Ie lingulste daujourdhui, Ie vocabulaire indo-europen nest quun petit noyau de termes gnraux, prcieux a cause des conclusions quil permet de tirer en pbon-tique et en morphologic, mais Impropre a donner une id denbsp;ce qutait en ralit Ie lexique dun parler indo-europen. Dunbsp;reste Ie vocabulaire de chacune des langues indo-europnnesnbsp;diffre profondcment de celui dune autre langue quelconque denbsp;la familie, et ce nest quune minorit des mots de chaque idiomenbsp;qui a une bonne tymologie indo-europenne.

Les tymologistes raisonnent souvent comme si tous les mots des langues attestes qui ne sout pas notoirement emprunts anbsp;des idiomes connus devaient tre dorigine indo-europenne, etnbsp;ils utilisent pour fournir une tymologie indo-europenne denbsp;chaque mot dune des langues de la familie toutes les ressourcesnbsp;de leur ingniosit : cest oublier que, entre la priode indo-europenne et les plus anciens textes de chaque dialecte, il sestnbsp;coul bien des centaines dannes, durant lesquelles il a pu trenbsp;fait un nombre illimit demprunls a des langues aujourdbuinbsp;'Uconnues. Organisatrice et dominatrice, laristocratie indo-europenne a trouv souvent, dans lEurope occidentale et sur-lout dans Ie bassin mditerranen, des populations pourvuesnbsp;dune culture matrielle plus avance que la sienne. De mmenbsp;que les envahissurs germains ont pris beaucoup de mots denbsp;civilisation au latin, les conqurants indo-europens en ont prisnbsp;^tix peuples sur lesquels ils ont tendu leur empire. Or, les languesnbsp;de ces peuples ne sont pas connues. On na done aucun moyen denbsp;determiner ce que Ie grec et Ie latin doivent de mots aux languesnbsp;de la brillante civilisation genne quont rvle les foules desnbsp;dernires annes. Le gr. Eoivoi;, Ie lat. titnum et lombr. vinu,nbsp;^rm. gini vin reprsentent sans doute autant demprunts a

langue dun peuple mditerranen qui cultivait la vigne avant ^^rrive des populations de langue indo-europenne.

el


On jugera de tout ceci par un examen rapide des principaux cments du vocabulaire indo-europen.

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344 VOCABULAIRE

i Racines.

Peu de racines indo-europennes dsignent des actions techniques, et Ie sens de ces racines est vague en partie.

La racine de vd. tafti il fabrique parait stre applique 4 la confection de loutes sortes dobjets, et ce sens trs generalnbsp;est conserve dans Ie gr. -iy-tr,. Vd. tdfti, tdksati et zd tasat ontnbsp;Ie sens general de fabriquer , mals dsignent surtout ce quinbsp;se fabrique avec la hache ; skr. taksd, zd tasa, gr. tztwv sont desnbsp;noms du charpentier , v. h. a. dehsala et irl. tal, de lanbsp; haclie , et v. sl. tesati et lit. tasyti signifient travailler avecnbsp;la bache . On pourrait tre tent de croire ce sens Ie seul ancien si Ie lat. texere nindiquait une autre industrie : Ie tissage,nbsp;et si m. h. a. dehsen ne signifiait briser (Ie chanvre) . Le zdnbsp;tast3m cuelle , dont on rapproche lat. testa objet en terre,nbsp;vase, etc. , ne prouve pas que cette racine ait servi 4 indiquernbsp;le modelage de la terre ; car ces mots ont pu dsigner dabordnbsp;des vases en osier tress enduit de terre sche, et 1on rappro-chera le sens de lat. texere.

Le sens de donner une forme a la terre appartient a la racine de got. digan, lat. fingere; mais il peut sagir, ou de fa'nbsp;briquer de la poterie : lat. figulus potier , got. daigs, v. h-a. teig pat ; ou dentasser de la terre pour lever des murs 'nbsp;skr. deU rempart , zd dae^ayciti il amasse , iran. ancieonbsp;*pari-dai2^a- enclos que le Grecs ont emprunt sous la fortnnbsp;jjapaSctao;, et les Armniens sous la forme partg^ jardin )nbsp;perse dida forteresse , arm. d:( monceau , gr. -zsXyo^.nbsp;ToXysi;, osq. fefhss muros f, v. irl. conutuing (de *con~^^^'nbsp;ding) il batit .

Une racine *sn- filer est atteste par lat. nre, gr. aor. IvvY), vf;;j.a fil , irl. sntn action de filer , snathe nbsp;peut-tre aussi par skr. snava lien , v. b. a. smwr ben nbsp;mais V. h. a. najan signifie coudre .

La racine de v. h. a. weban tisser a son sens prcis grec,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cn iranien, zd ubdana- tissu , persan bafad

tisse , et aussi en tokharien ; mais vd. unap signifie simplePi

cfl

il attachait , et Ie sens de tisser napparait nettemelit

.i


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RACINES 345

Sanskrit que dans (firna-)vabhih araigne , littralement qul tisse (de la laine) .

La notion de coudre est nettement indiquce par : skr. syiltdh cousu , sivyati il coud , lit. siti coudre , v. si.nbsp;siti, got. siujan, lat. suere] lat. silbula (de *stidhla') et v. si. Hlonbsp;(pol. s^ydio) alne ; v. h. a. siula alene .

La racine qui signilie vtir, se vetir dune manire gnrale se prsente sous forme simple dans lat. ind~u, ex-u, ombr. an-ouihimn induitor , lit. ati se chausser et avti trenbsp;chauss , v. si. ob-uti mettre (une chaussure) , arm. aga-nim je mhabille , awd soulier , zd aobmn soulier , et,nbsp;sous forme largie *wes-, dans skr. vaste il shabille , bom.

lat. aestis^ arm. :(-gest vtement , tokharien B wastsi vtement , got. wasjan vtir, se vtir .

Conduire un char, aller en char est exprim par skr. vci-hati, zd vaxftiti, v. si. ve\g, lit. ve{ii, lat. ueh', le char , par V. si. VOX, gr. c^oc, V. h. a. wagan, irl. fen; le chemin ounbsp;passent les chars, par got. wigs, v. h. a. weg; le verbe germa-nique signilie mettre en mouvement ainsi got. ga-wigan.nbsp;Dautre part skr. yamp;ti, v. si. jadg, lit. jju indiquent lido denbsp; aller dans un vhicule [char ou bateau] ; et en regard denbsp;Cette racine qui est seulement indo-iranienne et balto-slave, unnbsp;oiot occidental pour lide de aller dans un vhicule estnbsp;^tlest par v. h. a. ritan, v. angl. ridan, v. isl. rida, irl. ria-daini, et par gaul. rida char ,

Ramer se dit : v. isl. ra, lit. Irti; rameur : skr. ari-tcir-, gr. ipizr/g; rame : lat. rimus, v. h. a. ruodar.

Les langues de IEurope ont pour labourer une mme racine lteste par v. si. orjg je laboure , lit. ariu, got. arja, irl.

lat. ar, gr. apsto, et Tarmnien, mme a arawr char-^Ue=rlat. aratrum. Mais Iindo-iranien ignore ce mot, sans '^outc paree que les tribus qui parlaient des langues indo-ira-^^leniies 1ont perdu a la suite dune priode transitoire de vienbsp;['crnade. Pour moudre avec la pierre a broyer (skr. grAvan-,nbsp;bro, gall, breuan, lit. gtrnos, v. si. frny, arm. erkan), lanbsp;^acine *mek- de gr. [zakr,, lat. mol(y. p. 169) est inconnue a

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346 \0CABULA1RE

Findo-iranien ; mais en face de gr. arm. alam je mouds , Fhindi a dta, Ie sogdien VS (lire arQ) moulin et Ie persan ardnbsp; farine ; une racine indo-europenne signlfiant moudre nbsp;est done atteste en indo-iranien. Du reste, il y a une racinenbsp;indo-europenne ^peis- qui signifie piler (dans un mortier) ;nbsp;skr. pindfti il pile , piftah pile, cras pistdm farine ;nbsp;lat. pins, pistor celui qui crase , pilum pilon , pila mortier ; gr. uTwsw ; lit. paisyti ter la balie de Forge ; v. sl.nbsp;plxati Xa-ATil^eiv , psenica bl .

Le verbe qui signifie forger ; v. sl. kovg, lit. hduju, v. h-a. houwan, et avec un largissement, lat. cd, est comme plu-sieurs autres mots de civilisation , inconnu au grec, a Far-mnien et a Findo-iranien, et limit aux dialcctes septentrionaux et occidentaux de Findo-europen.

Le nom de Finstrument qui sert a forer des trous, gr. rpe-Tpov, lat. terehra, v. irl. tarathar est emprunt a une racine *ter3' *tr- user en frottant : gr. Tstpw, lat. kr, v. sl. rg, etc.

Skr. krlndmi (ancien krinanii), v. russe krinu, v. irl. creninh gall, prynaf attestentun prsent a inlixe nasal signifiantjachte jnbsp;dune racine dont skr. kraydh achat , tokh. B karyor achat gt;nbsp;et Faoriste gr. xptajai acheter fournissent dautres formes-Mais il ne suit pas de la, que les notions de vendre et dache'nbsp;ter taient nettement opposes; car les mmes langues nnbsp;prsentent pas toutes pour vendre un terme commun.

d

La racine *peikc signiliait sans doute faire des marqus j moyen dincisions, et aussi au moyen de taches de couleur; ellnbsp;a fourni : skr. pimfdti il orne, il arrange , v. persenbsp; crire , v. sl. pisg jcris , tokh. B pinham il crit nbsp;skt. pgah ai zd pas forme, couleur , lit. paisinii lachernbsp;suie , V. h. a. fh, v. angl. fdh, got. filufaihs de coule'^nbsp;varies , synonymes de gr. irotviXo; et de v. sl. pistr (tand*nbsp;que gr. rj.v.p^ signifie amer , littralement mordant, counbsp;pant , comme got. baitrs, all. bitter').

Traire est exprim dans la plupart des langues dEurop par une mme racine; lat. miilge, m. irl. hligim (denbsp; je trais , v. h. a. milchu, lit. mlxu (meZ(- sans doute

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RACINES 347

*mlg-'), V. si. nil:(p, alb. miel', gr. ajj.XYu (avec prothse). En revanche, 1indo-iranien a une racine propre daspect archaque :nbsp;vd. duh il trait (au moyen), pevsan dOxtan traire .

Skr. andkti il oint (3 plur. anjdntt) est apparent a lat. ungn, ombr. umtu unguito , et sans doute a arm. awcamlnbsp; oindre ; skr. tjyam graissede sacrifice , v. pruss. anktannbsp; beurre , v. li. a. ancho, v. irl. imb, lat. ungucn, unguentum,nbsp;ombr. urnen.

Le fait de passer la nuit dans un abri est indiqu par la racine de gr. tajw, auXt; gite ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; cour (endroit o les

bestiaux gitent la nuit), arm. aganim je passe la nuit , awth endroit o 1on passe la nuit . On a de 14 un largissementnbsp;*ames- (hom. aeax), *vjes- demeurer dans skr. vasati ilnbsp;demeure , got. zi/isan demeurer, tre , arm. goy il existe ,nbsp;irl. foss demeure, repos . Le rapport de *au- a *awes-, *wes-est le mme que celui de *au-, *u- vtir a ^wes-, cf. ci-dessus, p. 345.

Les renseignements que fournirait nn examen des racines de 1indo-europen a qui voudrait tenter de determiner par la lesnbsp;conditions dexistence des populations qui parlaient cette languenbsp;sont, on le voit, fuyants et imprcis. La plupart des racinesnbsp;itenseignent du reste rien, sinon que la langue distinguaitnbsp; vivre et mourir , boire et manger , dormir nbsp;ct veiller , lcher et mordre , prendre et laiss.er ,nbsp; A'oir et entendre , aller et courir , frapper etnbsp;quot; conduire , etc.

Cnpendant quelques racines prsentent des sries de dvelop-Pernents de sens remontant a Findo-europen. Un des cas curieux ^ eet gard est celui de *hheudh-; le sens premier, tout concret, estnbsp;ans doute celui de veiller , qui est conserv dansles dialectesnbsp;^cientaux ; skr. hudhydte il est veill, il sveille , v. sl. Uditnbsp;quot; il veille (infin. hidt), lit. budki veiller ; skr. bodhdyalinbsp;'' il veille , v. sl. budit il veille (infin. buditi)', v. sl.nbsp;^ngti sveiller , lit. bund je mveille ; lit. biidrsnbsp;'gnifie veill . Mais le v. sl. bdr vif , traduisant Tcpc-a pris un sens dja plus loign du sens premier; le

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3/i8 VOCABULAIRE

prsent thmatique skr. hdhati signifie il est en veil, il fait attention, il remarque , comme les correspondants v. sl. bljudgnbsp;jobserve, je garde (avec l mouille dveloppe normalementnbsp;entre labiale et Ie de ju reprsentant i.-e. *eu) et hom.

0o[A3!i je menquiers , aor. gr. '::uQtj.Y;v de mme Ie zd baoBah- signifie conscience ; lirl. buide a dvelopp Ie sensnbsp;particulier de reconnaissance (conscience dun bienfaitj.nbsp;Du sens de jobserve on passe a celui de je sens , ainsinbsp;Ie zd baoZsnt, Yast XIX, 69, et, en particulier, je sens unenbsp;odeur ; do zd baoilis odeur : Yast XVII, 6, hiibaoiliinbsp;badiaite mncLnini une bonne odeur embaume la malson .nbsp;Dun autre ct, avec valeur factitive, on a Ie sens de donncrnbsp;1veil, attircr 1attention , dou prsenter, offrir, inviter nbsp;dans V. isl. hioda, v. h. a. biotan, et, avec prverbe, got. anU'nbsp;hiiidan, v. h. a. gi-biotan, ordonner , got. faur-biudan dfen-dre (all. ver-bieten); cest de la mme valeur factitive que vientnbsp;Ie sens rpritnander, punir de Ut. baud^i, basti.

Le sens Ie plus concret, et sans doute Ie plus ancien, de D racine *g^eus- subsiste dans gr. ysuo|j.x! je goute et lat. gustus-Mais en indo iranien, le sens est prendre avec plaisir, aimernbsp;ainsi skr. jusdte il prend volontiers, il aime , v. perse dnW'nbsp;star- ami , et de mme en albanais o desa signifie jai'nbsp;mais . Dautre part cest le sens de choisir qui sest dve-lopp dans v. irl. do-roi-gu il a choisi et dans got. kiusaJtrnbsp;causatif hausjan examiner, choisir , mais anciennemen*nbsp; gouter , sens conserv dans le mot slave emprunt v-kustdnbsp; gouter , tandis que le verbe franijals choisir, aussi emprunlnbsp;au germanique, reproduit le nouveau sens.

Le sens des racines ne peut tre dfini que par des formuD vagues; mais chacune delles tenait des emplois fixes et tou*nbsp;particuliers. Par exemple *prekr signifie demander, interrogernbsp;prier , de Ia skr. prcchdti, v. sl. prositi, lit. prasyti, got.nbsp;nan, v. h. a. fragn, lal. posc, arm. harcanem, tous verbesnbsp;fiant demander, interroger dune manire gnrale : mais ^nbsp;y avail un emploi spcial ; demander une femme , attes|nbsp;par lat. procus, Ut. pifsti demander en mariage , serbe

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NOMS DE PARENTE 349

(mme sens), arm. harsn fiancee, bru ; et il y avail aussi un emploi juridique et religieux, attest par lat. precs, skr. pratnbsp; proces . La racine *wedh- signifie conduire dans zdnbsp;vaiayeiti il conduit , v. sl. vedg, lit. vedi, \v\. fdim, mais ennbsp;particulier conduire la fiance a la maison (lat. uxoremnbsp;ducer), do skr. vadhh bru , vdhate (issu de *vadhate, anbsp;distinguer de vdhate uehitur ) 11 pouse , zd vaZayeiti ilnbsp;pouse , lit. ved jpouse , gall, dy-weddio se marier .

La racine gr. nbsp;nbsp;nbsp;lat.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fer, etc. signifie porter , et trs

souvent porter au sens de tre grosse , ainsi zd bar^ftri femme enceinte , gr. 90ps; enceinte , ol. 'otpovr zuTijevnbsp;chez Hesychius, v. sl. br^da grosse, enceinte , lal. forda',nbsp;got. gabairan, v. isl. bera enfanter (all. gebaren). La racine qui indique lcoulement dun liquide en gnral dans skr.nbsp;sunti 11 fait sortlr un liquide par presslon , lit. sula svenbsp;(de bouleau) , v. h. a. sou sve servait ds lindo-europennbsp;a exprimer lide de pluie, comme on Ie voit par la coincidencenbsp;de gr. si avec tokharien B suivain il pleut , siuese pluie .nbsp; Pour avoir une idee exacte de la valeur dune racine indo-curopenne, il faut connaitre ces emplois particuliers, de mmenbsp;quon ne connait vraiment un mot dune langue que si lon saitnbsp;dans quelles phrases il figure dordinaire.

Mots isols.

Moins intressants que les racines au point de vue de Ia structure gnrale de la langue, les mots isols donnent des notions plus prcises. Si on les utilise avec la rserve qui convient, on

peut tirer quelques indications sur 1tat social et sur la civilisation des hommes qui parlaient lindo-europen.

A.. Ter mes de parente.

Il y a une srie de termes de parent sens bien dtermin, P^rfois tendu dans certains dialectes, et dont beaucoup appar-t*ennent h un type en *-er- :

pre : skr. pitdr-, gr. rearp, lat. pater, v. iri. athir, got. fadar, ^quot;Ui. hayr, tokh. A pacar et B patar.

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35o

vocabulaire

mere : skr. matamp;r-,Y. s\. mater-, gr. dor. gaTjp, lat. mater, V. irl. mathir, v. isl. mder, arm. mayr, tokh. A macar etnbsp;B matar.

frre ; skr. bhrtar-, v. sl. hratr (et brat), gr. fpaTV]p (membre dune opiTpia), lat. frater, v. irl. hrathir, got.nbsp;brofar, arm. etbayr, tokh. A pracar et B procer.

soeur : skr. svasar-, lit. seser-, v. sl. sestra, lat. soror, v. irl. siur, got. swistar, arm. khoyr.

fils : skr. snh, v. sl. syn, lit. sns, got. snus (all. sohn) ; cf. gr. uiu?, uil.;, tokh. B soya et A se; inconnu a 1italo-celtique,nbsp;ainsi que Ie siiivant.

fdle : skr. duhitdr-, gr. nbsp;nbsp;nbsp;v. sl. dster-, lit. dukter-,

arm. dustr, got. dauhtar, tokh. A ckacar et B tkacer.

femme du fils : gr. 'rjq, arm. nu (gnit. nuoy) ; pass aux themes en -a- dans : skr. snufd, v. sl. snxa, v. angl. snorii, lat-vulgaire nora ; aux themes en -u-, dans lat. nurus.

pre du mari : skr. fvfurah, zd xvasur, lit. ssuras, hom-'(f)=y.'jpc, lat. socer, alb. vjehir, v. h. a. swehur ; de la est driv, avec vrddhi (voir p. 221), v. h. a. swagur beau-frre , formenbsp;comme skr. fvafurah qui appartient au beau-pre .

mre du mari: skr. (vagrh, v. sl. svekry, lat. socrus, v. h- a-swigar-,el gr. '(/)c-A'jpa, arm. skesur; got. swaihro, gall, cbwegf-frre du mari; skr. devdr-, v, sl. dverl, lit. diverts, gr. Bxf lat. leuir, arm. taygr,et avec Ie reprsentant dun ancien dori-gine obscure, v. angl. tdcor, v. h. a. ^eihhur.

sffiur du mari; gr. nbsp;nbsp;nbsp;lat. gls, russe :(lva et serbe

supposant sl. *gfilva (et arm. ta).

femme du frre du mari: skr. ytitar-, v. sl. jetry, lit. jentcf'/ hom. !v.ztps; (et Ie datif v^Tpi sur une inscription de bassenbsp;poque en Asie Mineure), lat. ianitrlcs (et arm. ner').

veuve : nbsp;nbsp;nbsp;.vidhdva, zd viava, v. sl. vdova (de vidovd)j

V. pruss. widdewil, got. widuwo, irl. fedb, lat. uidua', inconnU au grec et a larmnien.

Tous les degrs de parent immediate dans la famill rhomme sont done dsigns par des termes prcis dont lesnbsp;cipaux apparliennont un memo type, celui des themes cn-f'-

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NOMS DE PARENTE 35i

mot qui dsigne Ie mari est Ie mmequi signifiait maitre (de la maison):

skr. patih, zd pait, gr. -itsa!;, lit. dial, patis, cf. got. (br^-)-fa^s fianc ; un fminin de ce mot dsigne la femme en tant que maitresse de la maison ; skr. pdini, v. lit. pat7ii (cf. gr.nbsp;rvia).

Pour la familie de la femme, tout est vague et incertain; les sens divergent dune langue a lautre, et les formes varient : Ienbsp;gr. T^evBapg, qui dsigne souvent Ie pre de la femme , appar-tient la racine de got. hindan lier , et signifie par suitenbsp; alli , comme lit. bendras, dontle sens actuel est associ ,nbsp;p. ba(n)daka (persan bandd) serviteur et skr. bhndhuhnbsp; parent du ct de la femme (cognaius au sens Ie plus gnral) ;nbsp;^ussi 7:v9p; dsigne-t-il en gnral tout parent par alliance,nbsp;Hotamment le gendre et le mari de la soeur . Le gendre nbsp;sappelle: skr. jamatar-, zd ^aniamp;tar-, v. si. lit. {ntas,nbsp;lat. genta (mot de glossaire), alb. Itnlzr, lat. gener, gr.nbsp;Ya;j.6p:5 (aussi beau-pre et beau-frre ), formes semblablesnbsp;^ais non reductibles a un original commun.

II ny a pas de termes prcis pour la parent non immediate. Lat. auos signifie grand-pere (paternel ou maternel) ; lat.nbsp;^uonculus oncle ; gall, ewythr oncle , v. li. a. heimnbsp;quot; frre de la mere , got. awo grandmre , v. pruss. awis etnbsp;si. ujt frre dela mre , arm. haw grand-pere . Lindo-'^anien ndpat- dsigne le descendant et, en particulier, le petit-Lls ; lat. nepos, neptis le petit-fils , la petite fille ; irl,nbsp;necht fils, fille de la soeur ; v. h. a. nevo le neveu ;nbsp;lit. nepotis le petit-fils , le neveu ; serbe nk'dh le filsnbsp;la soeur ; etc.

Tout ceci indique un tat social ou la femme en trait dans la ^Hiille du mari, mais ou le mari navait pas avec la familie de sanbsp;ftime une parent dfinie. II sagit de ces grandes families anbsp;L^fent masculine, telles quon les observe encore chez les Serbesnbsp;^y^di'uga) et chez les Armniens.

La maison forme un groupe social command par un chef de *''^ftison ; skr. pdtir dm ou ddmpatih, gr. oeaizivriq (de *denis-

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302 VOCABULAIRE

pot-a- chef de la maison ), lat. dominus. Un terme plus com-prhensif est celui de groupe de maisons, tribu que prsentent, avec diverses nuances de sens, skr. vif, zd vis-, v. perse vi^-,nbsp;V. sl. vst, got. lueihs, lat. ulciis; gr. /'oas; (ou aussi la formenbsp;atlimatique For/.- dans Foiy.x-cs) a Ie sens de maison , a lori-gine 'a grande maison , comprenant des constructions multiples o logent les divers membres de la grande familie , etnbsp;cest pour cela que FoXy.cz, dsigne aussi lensemble des plusnbsp;proches parents; Ie nom de chef de village , skr. vif-pdti^,nbsp;zd vs-pailis, a pris en ballique Ie mme sens general que celuinbsp;de chef de maison , SeasoTv;;, en grec, et lon a lit. vespaisnbsp; maitre, seigneur , v. pruss. waispaitin maitresse . Lenbsp; roi a un nom attest seulement en Sanskrit : raj-, rjan-, etnbsp;dans les dialectes les plus occidentaux; lat. rx, eelt. rg- (le molnbsp;germanique attest par got. reiks chef , etc. est emprunt aunbsp;celtique). II y a un mot dsignant tout un peuple qui est attestnbsp;seulement dans les dialectes de lOuest, jusquen baltique, maisnbsp;qui ne se Irouve ni en slave, ni en indo-iranien, ni en armnien,nbsp;ni en grec : v. pruss. tauto pays , lette tauta peuple , got-piuda (do i^iudans roi , forrn comme lat. dominus, tribnus)tnbsp;V. irl. tath peuple , osq. touto et ombr. tota cit .

II ny a pas de terme dsignant Ia ville : skr. ph (gnit-purdh), lit. pilt. signifient lieu fortifi , etle mot grec correS' pondant iiXi; (avec un suffixe secondaire) avait dabord ce sensnbsp;qui transparait clairement dans zpiiisAii;.

B. Noms danimaux et de plantes.

Des noms danimaux, les uns sappliquent a des animau^t domestiques, tels que Ie mouton ou le boeuf, dautres a des ani'nbsp;maux sauvagps; dans quelques cas, on ne saurait faire le dpa*'^nbsp;entre les uns ecles autres. On se bornera aune numration d*nbsp;noms les mieux attests (le male et la femelle nont pas de noinnbsp;indo-europens distincts) ;

troupeau ; skr. pdfu, pdfuh, lat. pecu, peciis, v. h. a. p}M \ troupeaux taient un article de commerce, et ceci explique le se^nbsp;dargent, richesse, pris par got. faihu et par le driv lat. pecdf^

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PLA-NTES ET ANIMAUX 353

ainsi que Iemprunt a un parler occidental quatteste le k de v. lit. pekuSj V. pruss. pecku troupeau .

bceuf et vache: skr. gamp;uh, zd gaus, arm. kov (vache), lette guws (vache), gr. |3os, lat. bos (mot de paysan samnite, et nonnbsp;pas proprement latin), irl. bo, v. h. a. chuo (vache), v. si. govedo.nbsp;Lenomdu taureau , gr. Tapo;, [at. taurus, v. pruss. tauris,nbsp;V. si. tur, ne se trouve pas partout, et notamment pas en indo-iranien; skr. ukfdn-, zd uxsan-, got. auhsa, v. h- a. ohso, gall.nbsp;ych est sans doute une ancienne pithte (celui qui accroit, quinbsp;fait croitre ?). Le jeune bceuf , la genisse sont dsignsnbsp;par gr. iropi?, v. h. a. farro (masc.), m. h. a. verse (fminin), etnbsp;skr. pjthukah, arm. orth, gr. zptt?, zpxa^.

mouton et brebis : skr. dvih, lit. avis, gr. ot;, lat. ouis, irl. oi, V. h. a. ouwi ; v. si. (yvtn blier , ovica brebis (= skr.nbsp;^vika'). L agneau a deux noms, Iun skr. ranah, pehlvi var-arm. garn, gr. /quot;apijv, /apvo?, et Iautre v. si. agnlct, gr.nbsp;p.v?, lat. agnus, irl. uan. La laine a un nom bien atteste ;nbsp;si. vluna (serbe vnd), lit. vilnos (pluriel), got. wulla, lat.nbsp;skr. tirna', irl. olann, ^a\t.gwlan', avec largissement *-es-,nbsp;krjvo?, dor. kavoi;, lat. lanerum, lanestris, et uellus ; avecnbsp;'Men- arm. gettnn toison .

cheval et jument : skr. Afvah, zdasp,\. perse asa, \. angl. ^oh, lat. equos, irl. ech, gaulois epo-, gr. tzxo;; les fminins skr.nbsp;^a, lit. asva, lat. eqm jument rsultent de developpemenlsnbsp;iidpendants de chaque dlalecte(v. p. 243).

bouc et chvre ; skr. ajah bouc , a/a chevre ; lit.

* bouc , oskd chvre ; un terme different, mais voisin, est ^ffest par gr. arm. aye chvre , zdi^-ana- de peau (ty-bologiquement de peau de chvre , cf. skr. ajinam peau ,nbsp;regard de ajdh, et v. sl. as(ino cuir en regard de lit. oi-ys).nbsp;hga-, V. h. a. boe, v. isl. bokkr, irl. boee dsignent le bouc nbsp;(ttiais arm. bue 1 agneau ). Les dialectes occidentaux ont desnbsp;**^ots particuliers : lat. eaper, gall, eaer-, v. isl. hafr lat. hae-got. gaits chvre . II ny a done pas pour le bouc et

^ chvre lunit de dnomination observe pour les animaux Prcdents.

A. MmLLST. nbsp;nbsp;nbsp;23


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354 VOCABULAIRE

pore, sanglier ; lat. ss, gr. S;, v. h. a. s, swln, gall, hweh, V. sl. svinlja, zd h-, skr. skardh (sanglier) ; etun mot dsignantnbsp;exclusivement Ie porc domestique , mais seulement europeennbsp;du Nord et de 1Ouest, non attest en indo-iranien, en armniennbsp;et en grec : lat. poreus, irl. ore, v. h. a. farah, lit. parsas, v. sl.nbsp;prase.

chien et chienne ; vd. f{u)va (gnit. (irnaH), zd spa (gnit. sn), lit. s (gn. suns'), gr. v.juiv (gn. zavoc), irl. eu (gn. eon); got.nbsp;founds ; lat. cams a une forme peu claire.

loup : skr. vfkah, zd whrk, v. sl. vlik, lit. vilkas, got. wulfs (et gr. Xuz-o?, lat. lupus); un fminin dsignant la louve a tnbsp;cr dans chaque langue isolment; skr. russenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lit.

vilk et viktni, v. isl. ylgr (de nbsp;nbsp;nbsp;ancien *ivlkis) ; gr.

Auxatva ; lat. lupa.

ours : skr. fk^ah, zd arss, gr. acpy.soc, lat. tirstis, v. irl. art, arm. ar).

souris : skr. mh, v. sl. niys, gr. piag, alb. mt, lat. ms, V. h. a. ms; arm. mukn.

cerf (et biche) ; v. sl. jden, lit. lnis, arm. eln, gr. eXafO?; kWq, gall, elain (fminin biebe ) ; lirl. elit (fminin) signifinbsp; chevreuil . V. h. a. elaho lan , lat. alces (plur.). Sansnbsp;doute par suite de 1usage des demi-civiliss qui consiste a viternbsp;de nommer par son nom la bte cbasse, Ie cerf est souventnbsp;dsign par lpithte de cornu (eXacpoq zepaij, Homre,nbsp;r 3 4); de 14 lat. cerms, v. h. a. hirug] Ie vieux prussien a 1nbsp;nom ragingis cerf , cest-a dire cornu , derive de rdg^^nbsp; corne .

oiseau: skr. vh, zd vay-, lat. auis, arm. haw, gr. owv?.

aigle ; v. sl. orl, lit. arlis, got. ara, gall, eryr ; Ie gr. signifie oiseau dune manire gnrale.

grive : lit. stra^das, russe dro:(d {d initial par assimilation) V. isl. ^rgstr, lat. turdus.

goue : gr. nbsp;nbsp;nbsp;brittonique garan (et gallo.-lat. tri-garf^^^

aux trois grues ), v. angl. cran, v. b. a. chranuh, lit.

V. sl. ^eravt, lat. grs, arm. krunk.

oie ; gr. yip), yrpbc, (dor. 'idy, x^bq), lit. i^sis, v. sl.

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PLANTES ET ANIMAX 355

V. h. a. gans, lat. ansr (mot rural, avec chute de h initiale) ; Ie skr. hanisah signifie flamant, cygne ygt;, et 1irl. gis cygne .

canard: lat. anas (anitis^, v. h. a. anut, lit. antis, v. sl. pty, et gr. vYjaca, dor. vaasa ; cf. skr. atih sorte doiseau aquatique .

poisson; il y a un mot occidental ; lat. piscis, irl. lasc, got. fisks; au centre du domaine indo-europen, un autre mot, gr.

arm. jukn, lit. [uvis ; enfin sl. ryba et skr. matsyah, persan mahl sontisols. Le noms particuliers de poissons sont pour lanbsp;plupart spciaux a chaque langue; tres peu ont une tymologie,nbsp;et 1extension des mots qui semblent attests est faible, alors quenbsp;deux noms doiseaux srement anciens se rapportent a des oiseauxnbsp;aquatiques, et que 1on a aussi dans skr. udrdh, zd udr, v. sl.nbsp;vydra, lit. dra, v. h. a. ottar un driv du nom de 1 eau ,nbsp;dsignant un animal aquatique, dordinaire la loutre (maisnbsp;gr. 3Spo?, uSpi serpent deau ), et dans y. sl. Uhr, bobr, lit.nbsp;hebrus, v. h. a. bibar, gaul. bibro-, bebro-(ds.s\.s des noms propres),nbsp;lat. fiber, feber un driv de 1adjectif brun (lit. bkras') signi-fiant castor (ou un animal analogue dans skr. babhrh et zdnbsp;hawris).

serpent: skr. ahih, zd a^is, gr. opn;, arm. i^ (de *g'^hi~); lat. (inguis, irl. (esc-)ung (anguille), lit. angls, polon. wal^ (reprsentant ; et got. nadrs, irl. nathir, lat. natrix.

mouche: v. sl. muxa (et msica moucheron ), lit. musl^ gr. i^iuTa, lat. musea, arm. mun (v. p. 219).

frelon : v. sl. srsenl (serbe snljri), lit. 'sirs (gnit. Vim) et Hrslys (accus. strslt), lat. erdbr (de *crasr), gall, creyryn.

gupe: lit. vapset, v. sl. osa (altr de *vosa), v. h. a. wafsa, ^^t. uespa (de *wopsa), v. bret. guohi.nbsp;abeille : le mot i.-e. *mdhu signifie a la fois miel et bois-fermente faite avec le miel, hydromel (et parfois ensuite,nbsp;^ans les pays ou la vigne a t introduite, vin ) dans les dia-^ctes orientaux: skr. mddhu, zd ma^u, v. sl. med, lit. meds,nbsp;^ids; le sens de hydromel (ou vin ) a seul subsist dansnbsp;autres langues : gr. p,0u, v. h. a. meto, irl. mid. Un autrenbsp;*ttot, dextension moindre, dsigne proprement le miel : gr.nbsp;p-Xi-co? (avec le driv, de forme trs ancienne [v. p. 288],

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356 VOCABULAIRE

att. gXXT)), got. nbsp;nbsp;nbsp;lat, mei, irl. mil, arm. metr. Vn nom

*bhei-, de 1 abeille se trouve avec divers suffixes secondaires dans ; v. angl. bo, v. h. a. bint, lit. bit'is, v. pruss. bitte, irl.nbsp;bech, V. sl. btcela; on a souvent mouche a miel , mol sansnbsp;doute form pour les cas o Ie nom propre de labeille ne devaitnbsp;pas tre prononc, durant la rcolte du miel : cest ce que signi-fient gr. |j.X'.at;a, alb. mial'tse, arm. melu. II ny a pas de nomnbsp;de la ruche , paree quelon se bornait assurraent a recueillirnbsp;Ie miel des abeilles dans des arbres creux, et quil nexistait pasnbsp;de ruches artificielles.

ver: skr. kfmih, persan Hm, fit. Hmu, irl. cruim, gall, pryf, et lat. uermis, v. b. a. wurm, gr. pixo;.

A peu dexceptions prs, ces noms sont, comme les noms de parent, irrductibles a des racines verbales.

Les noms de vgtaux ont moins souvent une tymologie que les noms danimaux, et, la mme o ils sont indo-europens, ilsnbsp;se rencontrent dordinaire dans un nombre mnindre de dialectes.nbsp;II est curieux que la fort nait pas de nom qui puisse trenbsp;srement tenu pour indo-europen. Les mots conserves sont ceuxnbsp;qui dsignent desobjets dont on tire parti journellement ; il y ^nbsp;done un nom pour ;

bois (matire) ; skr. daru bois , ddrvih cuiller ; gr-Spu bois, bois de lance, lance , SvSpov arbre (avec redoU' blement intensif, v. p. iSg et suiv. et p. i48). Spa? chne inbsp;V. sl. drvo bois, arbre (pluriel collectif drvd); fit. derDi^nbsp; bois de sapin , gaul. dervo-, bret. derv chne ; got.

arbre ; v. irl. daur chne ; etc.

Quelques arbres ont un nom ancien, gnralement frnim*' (v. p. 3o) ; entre autres :

htre : lat. fagus, isl. bk, v. h. a. buohha; Ie gr.

(dor. ficys?), fminin en -o- comme Ie mot latin correspondanb dsigne une sorle de chne.

bouleau : skr. bhrjah, fit. herbas et v. sl. br:{a (r. berexp)' T h. a. birihha, v. isl. bigrk; Ie mot indo-europen tait un

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PLANTES ET ANIMAUX 357

nin en -o- (v. p. 243) qui nest directement attest nulle part, paree quil a t remplac par un masculin en -0-, en Sanskrit etnbsp;en lituanien, et par un fminin en -a-, en germanique et en slave;nbsp;cf. lat. fraxinus et farms frne .

saule : zd vaeitis (pers. hd)^ v. pruss. witwan, gr. fizid, v. h. a. wida : on ralit, il sagit de la branche flexible qui pentnbsp;tre utilise de toutes sortes de manieres, et eest ce sens denbsp; branche flexible qui apparait dans skr. vetasah bambou ,nbsp;V. si. vivf vtvije, lit. vytis, irl. fith lien, corde , etc; lenbsp;naot appartient a la racine skr. vdyati il tresse, il entrelace, ilnbsp;tisse , lit. veju je tourne (une corde), lat. iiire, uttis, etc.nbsp;Un nom propre du saule se retrouve dans lat. salix, v. irl.nbsp;sail (gnit. sailech), v. h. a. salaha.

chne : v. h. a. forha picea , lat. qmreus (de *perk'^us, comme qulnqm denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et v. h. a. eih, v. angl. ac, cf. lat.

aescuhis (?), gr. a'YOvwi sorte de chne (?). Il y a un nom indo-europeen commun pour gland , *gquot;ek-, connu par lesnbsp;drivs, lat. glans, gr. ga7.av;c, lit. gil, v. si. j^elpdl, arm. kalin.

racine *s-

On a des noms de crales, ce qui saccorde avec Iexis fence dune racine signifiant labourer (cf. p. 345) et dautresnbsp;Hermes relatifs a ragriculture : skr. yavah, -id yav dsigne lesnbsp;'^rales, et surtout lorge; de mme, lit. java dsigne lesnbsp;amp;fains , Fhom. une sorte de graines, irl. eorna, 1 orge ;nbsp; orge a dailleurs son nom propre dans gr. y.p, ypGv^, v. h.nbsp;gersta, lat. hordeum, arm. gari (formes malaises a ramenernbsp;^Un type commun). Les mots de ce genre ont chang de sensnbsp;^'livant les cultures ; par exemple gr. T:pjt et lit. pilrai dsignentnbsp; froment , mais v. sl. pyro traduit eXjpa, zyy^poc. II ynbsp;^''lit done des crales cultives ; mais la linguistique ne permetnbsp;Pjts de dcider lesquelles. Le mot pour la paille est skr. pa-^quot;aalp, v. sf. plva, v. pruss. pelwo, lit. pelai, lat. paka. Le nomnbsp;^ grain (v. sl ^rno, v. pruss. syrne, gdt. Izaurn, v. irl.nbsp;lat. granuntf nest attest que dans les langues qui possdent

(v. sl. sti, lit. shi, got. saian ; v. irl. sll

semer

*b;


ernence , lat. semen) et nexiste ni en irido-iranien, ni en ar-

rtien, ni en grec. Ges langues sont aussi les seules ou se trouve


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358 VOCABULAIRE

Ie nom de la pomme et du pommier sans doute em-prunt a une langue non indo-europenne de lEurope ; v. sl. ablko pomme , lit. blas pomme , obels pommier ,nbsp;V. h. a. apful pomme , v. irl. aball pomme ; Ahella en Cam-panie (pays de langue osque) est la ville des pommes , carnbsp;Virgile la qualifie de malifera ; Ie nom de la pomme , proprenbsp;aux dialectes septentrionaux et occidentaux, a t remplac ennbsp;Itali par un nom qui se retrouveun dorien, p.aXov (do lat. malum)^ emprunt a une langue inconnue; ce mot dsignait unenbsp;pomme cultive; ici se manifeste la substitution de la civilisationnbsp;mditerranenne et hellnique a celle de lEurope du Nord quinbsp;tait originairement celle des Latins et des Osco-Ombriens.

Le sel , qui est surtout ncessaire pour la nourriture vg-tale, a un nom ; lat. sal {salis'), ombr. salu salem , irl. sa-lann, got. salt, v. pruss. sal, lette sals, arm. al et altkh, gv. akq, tokharien B salyi; ce nom ne se retrouve pas en indo-iranien,nbsp;langue o manque aussi la racine indo-europenne qui signifienbsp; labourer (v. p. 345).

Limprcision du sens et le petit nombre des noms de vge-taux attests contrastent avec la valeur prcise et labondance des termes qui dsignent des animaux; on est tent de conclure denbsp;laqu la chair des animaux sauvages ou domestiques (skr-mamsani, v. sl. meso, arm. mis, got. minis, tokharien B misd)nbsp;formait la plus grande part de ralimentation de Iaristocratienbsp;indo-europenne, avec le lait (dont les noms ont des forniesnbsp;divergentes, quoiquen partie au moins apparentes les unes auSnbsp;autres) ; lat. nis, skr. yh, lit. js, v. sl. juxa dsignent unnbsp;prparation de la viande avec une sauce. Le mot skr. sarp^^lnbsp; beurre , alb. g'alpe, v. angl. salf, v. h. a. salba, gr.

IXatcv, jTsap Hes. (cf. iatcvj bouteille a huile ) dsignait indo-europen une sorte de beurre ; et zd raoyiPm, p*''nbsp;ryan beurre , est insparable de m. h. a. roum crm *nbsp;(all. railin'), v. angl. rani, v. isl. rime-

les

G. Noms relatifs a la religion.

Si lon met a part les astres, comme le soleil, la lune, ou

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RELIGION 359

phnomnes naturels, comme laurore, Ie tonnerre, Ie feu, etc., qui, sous leur nom ordinaire, sont tenus pour divins dansnbsp;1Inde et la Grce antiques, pas un nom de dieu nest indo-europen commun : vd. Indrah na pas de correspondent ennbsp;dehors de lindo-iranien, gr. A-^^awv nen a pas en dehors dunbsp;grec. Quelques rapprochements au premier abord spcieux,nbsp;comme celui de vd. Gandharvdh, zd Gandar^w et de gr. Kv-Taupo?, OU de vd. Saranyh et de gr. Eptv?, ne stendent pasnbsp;au dela de deux langues, ce qui suffit a en rendre la preuve fragile, et dailleurs pe rsistent pas a une critique phontiquenbsp;exacte ; ainsi, pour Gandharvah et Kvtajpi; : 1 la place du tonnbsp;diffre ; 2 indo-iran. g ne rpond pas a gr. y,; 3quot; Ie premier anbsp;de Gandharvdh peut reprsenter a ou o, mais non e, car autre-ment on aurait a linitiale j, et non g ; 4quot; skr. dh ne rpond pasnbsp;a gr. T ; 5quot; skr. -arvah ne rpond pas a gr. -aupo; ; si done il y anbsp;lieu de rapprocher Ie mythe des Gandharvas de celui des Cen-taures, ce qui nest pas vident, il nest du moins pas lgitimenbsp;de rapprocher les noms. Aucun mot commun a plusieursnbsp;langues ne dsigne ni Ie sacrifice, ni aucun rite.

Mais Ie nom de dieu est conserve dans plusieurs langues : skr. devdh (zd davo dmon ), Ut. devas, v. pruss. deiwannbsp;(accusat.), v. isl. tivar dieux , gaul. dvo-, v. irl. dia, lat.nbsp;deus (gn. dlui), osq. deivai diuae ; de la est driv un ad-jectif: skr. divydh divin , gr. STo; (denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lat. dius, irl.

da. Or, ce mot ne saurait tre spar du nom du jour, du ciel lumineux, souvent divinise : skr. dyduh ciel, jour , gr. Z=uc,nbsp;A'./j, lat. luppiter (ombr. lupater, gr. Zs' Traisp cielnbsp;pre ; Ie pre ciel , vd. pita, dyduh, soppose a la merenbsp;terre , vd. mdtamp; prthivi, par exemple Rgveda, I, 8g,4), lat.nbsp;louis (gnit.) et ii/5 jour, osq. gnit. lvei's, dat. Divef,nbsp;I'ivei, V. h. a. Zo, arm. Hw jour . Les hommes sont moreels et terrestres, les dieux sont immortels et celestes; cette opposition sexprime dans Ie nom des hommes quon appellenbsp;*^9ntt mortels ; skr. mdrtah mortel, homme , gr.

(glos par i'vGpw-oc, fh-q-i chez Hesychius) et hofn. (3p;-V. perse martiya homme , arm. mard homme , tantt

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36o VOCABULAIRE

terrestres (imyvioi, Homre, 0 479) 4r/OT^ got.guma, irl. duine, lit. {nwgs (cf. lit. j^mi terre , etc., v. p. ai8) ;nbsp;ces expressions se sont si bien rpandues que lancien nom denbsp;1 homme (skr. tnanuh et mcin^ah, v. sl.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;got. manna

[gn. mans]) a tlimin dans la plupart des langues. Les dieux sont riches et distributeurs de richessesnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;awv) ; de lȻ Ie

nom propre du dieu vdique Bhdgah (littralement Ie parta-geur OU Ie bien partag, Ie riche ) et Ie nom commun v. perse baga dieu , v. sl. bog dieu (cf. v. sl. ti-bognbsp; pauvre , bogat riche ); laccord de liranien et du slavenbsp;ne semble pas fortuit; car dautres termes relatifs a la religionnbsp;sont commons a ces deux langues, notamment zd spsnt = v. sl.nbsp;svet, lit. sventas saint et zd srav = v. sl. slovo parole nbsp;(tandis que skr. frdvah et gr. yX{F)oq signifient gloire ,nbsp;comme v. sl. slava, lit. slave), et, dans ces deux cas au moins,nbsp;1hypothse dun emprunt du slave a liranien, quon peut envi-sagerpoursl. bog, est exclue.

Lindo-iranien et Titalo-celtique offrent ici de nombreuses concordances de vocabulaire dont la plus remarquable est cellenbsp;de vd. frad dadhati il croit , fraddhd foi , lat. crd (perf.nbsp;crdidi), v. irl. cretim (prononcer kredim) je crois . 11 estnbsp;frappant que lat. lx (Jgis) trouve un correspondant exact dansnbsp;vd. rdj-dn-i suivant la rgie , zd ra^-an, et v. lat. ious (laf.nbsp;class, ills) dans vd. 3#, zd ydi-. (mot religieux obscur). Ds lorsnbsp;, rien ne soppose au rapprochement eritre skr. brahman- prtrenbsp;(indou) et Xoflamen (romain); mais toute affirmation serait arbitraire. En tont cas Ie nom de prtre vd. prdbbarta (thme prab-hartar-) et zd frabarata (littralement lapporteur ) trouve dansnbsp;Ie nom dii prtre ombr. arsfertur un parallle curieux. La persi-stance de vieux termes de la langue religieuse et juridique eonbsp;indo-iranien et en italo-celtique tient sans.doute a ce que desnbsp;collges de prtres formant des groupes dfinis ont subsist sufnbsp;ces deux domaines, et sur ceux-la seulement.

Nulle part les vocabulaires des langues indo-europennes ne divergent plus que pour les termes relatifs a, la religion, sa**nbsp;doute paree que chaque tribu avait ses cultes propres ; nulle pa'quot;*

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OBJETS DIVERS 36l

on ne rencontre moins de rapprochements certains ; et, par suite, la linguistique indo-europenne ne saurait apporter a la mythologie compare que peu de tmoignages solides.

D. Du nom de quelques ohjets.

Les noms dohjets sont sujets a changer. Aussitt que Ie commerce OU Limitation des voisins introduit une forme neuve ou un perfectionnement, de nouveaux noms soit trangers soit indi-gnes sintroduisent et remplacent les anciens; avec Ie temps,nbsp;les noms dobjets analogues et servant aux mmes usages senbsp;trouvent ainsi diffrer dans des langues assez pareilles parnbsp;ailleurs. Cest ce qui explique, notamment, que les noms de lanbsp;poterie different tant dune langue a lautre ; tout au plus peut -onnbsp;oter la communaut de 1lment radical dans skr. cartihnbsp; vase , V. isl. huerr, cuelle , irl. coire et gall, pair vase ,

sl. cara tasse . Gest ce qui explique aussi quaucun nom connu de vtement ne remonte a lindo-europen commun, hiennbsp;quil y ait des racines signifiant vtir , celle de lat. ind-ii,nbsp;^x-uo, OU celle de hom. (/)=a-ca'., skr. vaste il se vt , parnbsp;xemple.

La hache tait connue; nanmoins les noms diffrent Presque dune langue a lautre. La racine de vd. tA^ti ilnbsp;^abrique, il charpente a fourni v. sl. tesla, v. h. a. dehsala, v.nbsp;d. tal; la racine de lat. sec, v. sl. sl^ je coupe a fourni lat.nbsp;^^ris et v. sl. sekyra ; Ie got. aqi^i rappelle gr. et lat. ascia,nbsp;^Uoique les trois formes se laissent difficilement ramener a unnbsp;Original commun; Ie skr. svddhitih ressemble de loin a lit. ve~nbsp;V. pruss. wedigo; Ie rapprochement Ie plus frappant estnbsp;^dui de skr. parafh et de gr. tA'kvmc, mais ce mot, daspect slnbsp;indo-europen, semble un emprunt trs ancien ; on rapprochenbsp;effet assyrien pilakku hache . Aucun des noms de lanbsp;'' hache ne se trouve dans plus de deux ou trois langues.

Le nom de la roue dans les dlalectes occiderilaux : lat. ^ota, V. irl. rolh, v. h. a. rad, lit. rdtas, nest connu ni du slave,nbsp;de larmnien, ni du grec; et, en indo-iranien, le motnbsp;^frespondant, skr. rdthah, zd ra^O, signifie char ; les deux

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362 VOCABULAIRE

sens se rattachent indpendamment lun de lautre a celui dune racine *reth- courir : v. irl. rethim je cours , lit. ritnbsp;lt;( je roule . Skr. cakram, zd caxra-, angl. hweohl, gr. -/.-%Koq, et, avec la forme non redouble, v. pruss. kelan, v. isl.nbsp;huel (de plus v. sl. kolo avec un vocalisme altr daprs unenbsp;forme masculine) dsignaient un objet rond et qui roule Ienbsp;gr. v.v.'kc: signifie encore eerde et ont t affects a nom-mer la roue (Ie nominatif-accusatif pluriel neutre v. sl. kolanbsp;signifie char ) ; la racine est celle de skr. edraii il circule ,nbsp;cf. hom. 7Cpi/'rXc[xvwv et xpt'CXAOij,vuv Ivtau'fiiv avec Ie retournbsp;des annes , ap.tylxoAo? serviteur (litt. qui circule autour ;nbsp;cf. v. lat. an-culare servir et lat. ancilla), gr. xiXs; axe nbsp;et lat. colus quenouille . Le gr. ipoybq et lirl. droch roue nbsp;sont de mme apparents a gr. Tpl/w je cours , fut. Bpiqo-[Lai. Les noms de la roue sont done assez divergents. Aunbsp;contraire 1 ssieu est partout dsign au mojen du thmenbsp;*aks- largi par divers suffixes secondaires ; skr. dksah; gr. a^wv,nbsp;V. h. a. ahsa] v. isl. gxoll] v. sl. osl, lit. as, gall, echel (denbsp;*aksi-la), lat. axis. Un mme nom sert pour le nombril etnbsp;pour le moyeu de la roue : skr. nAbhih (et ndbhyani),nbsp;pruss. nabis, v. h. a. naba (a ct de nabalo nombril ). Lnbsp;racine *wegih- aller en char a t signale p. 345.

Le bateau se dit skr. nAuh (acc. ndvam), pers. nav perse ndviyd flottille ), arm. naw, gr, va3? (acc. hom.nbsp;ion. 'da), lat. nduis (daprs lacc. nane?n), irl. nau, v. isl. nr-La poupe a aussi un nom : v. sl. krma, gr. xpj[xvr,. Lanbsp;racine qui exprime la notion de ramer, rameur, rame a tenbsp;signale p. 345.

Un nom de mtal est attest dans trois langues loignes U unes des autres, lindo-iranien, le germanique et le latin : skr-dyah, zd ay bronze(?), fer , got. ai^, v. h. a. r, v. isl.nbsp;lat. aes bronze ; on ne saurait dire si ctait le nom tL'nbsp; cuivre ou dja du bronze . Ge mot, indo-europen ounbsp;moins rpandu au moment o les langues indo-europenunbsp;taient encore en contact, est absent des autres langues de 1nbsp;familie, qui ont des termes nouveaux, variables dune langu ^

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OBJETS DIVERS 363

lautre. II faut citer de plus : skr. lohdh cuivre, fer , persan ri cuivre , v. sl. ruda mtal , et v. isl. raudi, lat. raudusnbsp; minerai .

Les mtaux prcieux ont des noms dont la forme diffre sensi-blement dans les diverses langues, mais dont la parent nest pas douteuse. Pour 1 or , dont larchologie a montr quenbsp;1utilisation est aussi ou plus ancienne que celle du cuivre, got.nbsp;gul^ (v. h. a. gold), lette ^elts et v. sl. ^lato (russe xp^oto, pol.nbsp;^loto) ont mme racine avec trois degrs vocaliques diffrents :nbsp;zro, g et o; skr. hiratiyam = zd ^aranim a un autre suffixe etnbsp;mme racine; mais Ie gr. /pacri; est emprunt peut-tre au ph-nicien ; lat. aurum, v. pruss. ausin (et lit. duksas), tokh. A wasnbsp;ne sontpas clairs. Pour 1 argent , dont lutilisation anciennenbsp;est aussi atteste, mais moins frquemment, skr. rajatdm et zdnbsp;W:(atdm diffrent par Ie vocalisme radical; lat. argentum, irl.nbsp;ar gat, cornique argant, dune part, et arm. arcath, de lautre,nbsp;ont un mme vocalisme de la racine atteste en indo-iranien, etnbsp;des suffixes qui ne concordent pas exactement; Ie suffixe de gr.nbsp;otpY'Jpsc est plus diffrent encore ; Ie germanique, Ie baltique et Ienbsp;slave ont pour 1 argent de tout autres mots, parents entrenbsp;eux, mais sans doute par suite de trs anciens emprunts a on nenbsp;sait quelle langue.

Ghacunde ces noms, du cuivre , de 1 or , et de 1 argent , se trouve dans plusieurs langues indo-europennes ; mais chacun manque dans la plupart des groupes ; et rien ne prouvenbsp;que les objets dsigns par ces mots aient tenu une grande placenbsp;ds la priode indo-europenne commune. Lpoque indo-suropenne coincide sans doute avec la fin de la priode denbsp;la pierre polie et Ie commencement de la priode du cuivre ounbsp;'ll! bronze dans la region non exactement dtermine ou senbsp;parlait Tindo-europen commun ; ce serait done au cours dunbsp;troisime millnaire av. J.-G., environ, quaurait eu lieu la s-paration des tribus de langues indo-europennes.

Le fer tait surement inconnu ; les noms diffrent dune langue a lautre; il ny a pas de mot indo-iranien, en partie, ilnbsp;est vrai, paree que skr. dyah et zd ay, qui sont 1ancien nom du

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364

VOCABULAIRE

cuivre ou du bronze , ont t affects au fer ; Ie lat. ferrum, Ie gr. mS-f}poq sont isols; sil y a un mme mot en ger-manique : got. eisarn, v. isl. Isarn, v. h. a. sarn, et en celtlque ;nbsp;V. irl. iarn, gall, haiarn, cest que Ie dveloppement de lusagenbsp;du fer a eu lieu a un moment o les populations de langues cel-tique et germanique avaient une mme civilisation : Ie slave etnbsp;Ie baltique ont, sans doute pour une raison analogue, un mot anbsp;peu pres identique : v. sl. ^elxp, Ut. gele^ls, v. pruss. gelso (Ienbsp;rapprochement avec gr. -/aX-z; bronze est en lair). Le carac-tre rcent des noms du fer concorde avec ce que fait attendrenbsp;1archologie.

E. Parties du corps.

Plusieurs des noms de parties du corps sont de ceux qui prsentent des variations de suffixes a Iinterieur de la flexion,nbsp;ce qui entraine des alternances vocaliques de la prsuffixale;nbsp;on a vu ci-dessus, p. 272 et suiv., les noms du genou , denbsp;1 oreille , du foie , du sang .

Tl y a parmi ces noms un grand nombre de themes a suffixe zro. Le nom du pied a t signal p. 217, et celui dunbsp; coeur p. 218 (cf. p. i4i); mais souvent ces themes asuffixenbsp;zro ont t largis au moyen de divers suffixes secondaires ;nbsp;ainsi Pon a skr. hfdayam, zd ^^srs^ani a ct de skr. hfd-,nbsp;gath. '^drdd-, persan dil coeur ; -/.apBia, hom. v.paSYi et v.irl.nbsp;cride a ct de y.-7jp et de lat. ror(nom. acc. plur. cordd), v. pruss.nbsp;seyr, slran ; ht. sirds, v. sl. srdt-ce, arm. sirt (instrumentalnbsp;srti-iv) ont gnralis Pclarglssement par le suffixe *-ei- que presente le nom.-acc. skr. hamp;rdi du tlime hrd-; le germanique anbsp;gnralis un suffixenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ainsi got. hairto (gn. hairtins). Le

procd gnral dlargissement dont le principe a t signal ci-dessus p. 219 a eu pour consequence que les noms des parties du corps diffrent beaucoup dune langue a 1autre la mme o 1nbsp;nom est au fond identique ; en voici quelques exemples :

hom. ocfZc yeux (nom.-acc. duel neutre) et tlux (acc-masc. sing.), v. sl. oa (nom. acc. duel)lit. aki yeux gt; arm. acik yeux ; ce nom est le thme a suffixe zro dui'

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PARTIES DU CORPS 365

racine atteste aussi par des formes verbales : gr. ojrwua, skr. ihate il regarde . Sur le duel lit. aki, on a fait par analogie un singulier ak7S. Un largissement par *-es- fournit le singulier slave ; oio (gn. ocese) ceil , et le duel skr. dks-i 'idnbsp;as-i; un largissement de ce theme par *-ei- au nominatif-accu-satif singulier, par *-en- aux autres cas, fournit les autres formesnbsp;sanskrites ; dkfi, gn. ak?iidh ; le latin a oc-ulus, le,; beotiennbsp;oy.TakXoi;, le tokharien B egane. Un driv de compos avecnbsp;forme thmatique ou suffixe *-a- se trouve dans : skr. dntkani,nbsp;gr. t'KOTi-q (et svwxta), v. irl. enech^ gall, enep face et dans skr.nbsp;prdtikam, gr. Tcptjwitov (mme sens).

zd us-i (nom.-acc. duel neutre) oreille , v. si. us-i= lit. ausl (sur lequel a t fait le singulier ausis; le lat. auris a tnbsp;sans doute obtenu par un procd analogue) : largissement ennbsp;*-5-dans gr. ouc, v. si. uxo (gn. usese), v. irl. au, (gn. aue) ;nbsp;largissement en *-en- dans got. auso (gn. ausins) et bom.

O'jxTOi;.

lat. S (gn. ris'), irl. d bouche , skr. asdh = zd dfih de la boucbe (gn. sing.) ; largissement en *-- dans skr. asndhnbsp;(gnit.), par *-iyo- dans le nominatif skr. as{t)yam. Le gr. wanbsp; bord (dun vetement) lat. = Ora bord (de 1eau) est unnbsp;driv en *-a-; le lit. ustas usta bouche (dun cours deau) nbsp;est un driv en *-ta-.

hom. %xp tte ; la forme a largissement *-es- est trs rpandue et regoit elle-mme des larglssements; on a ainsi: skr.nbsp;(irah (gn. gir-s-n-dh), zd sar, lat. cerebrum (*kier3-s-ro-m), att.nbsp;dor. xapavovnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gr. -zopcY) tempe (^kiOrd-s-a),

h. a. hni (*kier3-s-n-iyo-m).

skr. bhrh (gn. bhruvdh) sourcil , v. sl. brvl (de acc. bhruw-i^yy. angh br ; ou avec une voyelle initiale : gr. oppOgnbsp;(gn. cpij[/'|o?), serbe bbrva (pass aux themes slaves en -a-^;

a un driv en *-d-, avec vocalisme radical dans v. h. a. ^^awa, eelt. brlva- pont , et un driv en *-et- dans zd brvat-,nbsp;'tl. hrad (gn. duel), irl. abrait (nom. plur.).

skr. nasd = zd nadha (nom.-acc. duel) nez (gn. duel skr. 'tasdb), V. perse naharn (acc. sing,), lat. naris, lit. nsis (pass

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366 VOCABULAIRE

aux themes en v. h. a. nasa, v. angl. nosu; forme thma-tique dans v. si. nosu, v. lat. namp;ssus (forme expressive k s gmi-ne). Le vocalisme radical nest pas clair.

skr. damp;ntam (acc. sing.), datdh (gn. sing.) dent , lat. dens dentum (gn. plur. chez Varron), lit. dantu (gn. plur.) dantisnbsp;(pass aux themes en *--), got. tunfu, tunfuns (acc. sing, etnbsp;plur., (^ofi nom. sg. tunfus). v. h. a. :(and, v. irl. df, le grec anbsp;une forme a voyelle initiale : oSou? (oBvioc).

zd ast- os ; avec largissements *-ei- et *-en- : skr. dsthi (nom.-acc.),nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(gn.) ; largissement : lat. os(ossisde

*osth-s-es); largissement *-eu-: arm. oskr (de*osth-w-er ?), cf. lat. ossua] largissement *-eyo- : gr. iaxov.

gr. ovj; (ovu5(0(;) ongle ; lat. unguis] v. irl. ingen] v.h. a. nagal; lit. nagas; v. si. nogft; skr. nakhah et nakhdm (v. p. i4o) ;nbsp;aucune forme nen recouvre exactement une autre.

. II peut arriver que le thme k suffixe zro ne soit pas directe-raent attest et quon en possde seulement des drivs ; ainsi le thme*S/- dans; skr. dratnih coude et aune , zd ar^^na- coude frdrMnis aune , v. pruss. woltis avant-bras nbsp;et ivoaltis aune gr. wkvv), lat. ulna (avec syncope dunenbsp;voyelle breve entre I et w), v. irl. uile (gn. uilen'), gall, elin,nbsp;got. aleina, v. h. a. elina lit. alkn. coude , ulektis aunenbsp;V. si. laktif gr. df'Xa^ avant-bras (glose) et oXxpavov,nbsp;ioXxpavov coude , lat. lacertus. Un autre exemple seraitnbsp;fourni par: gr. /opS^ intestin (de *gihoro-da, avec suffixenbsp;secondaire *-da-), lit. ^drna intestin )),v. isl. gprn (plur. gar-nar), alb. :^orz] lat. haru-{spex) ] skr. bird veine .

Quelques noms ont un air de ressemblance, iBais diffrent trop pour quon puisse poser un original commun. Les noms de la langue ont en commun un lment intrieurnbsp;*-gihwa- *-gih- : skr. jihvA] lat. dingua, lingua] got. tuggo^nbsp;V. irl. tenge] v. si. jespyk, v. pruss. insuwis ; zd higvd- et higd'jnbsp;lit. l^vis arm. legu (ces deux derniers influencs par *leigJ^'nbsp;a lcher ). Le nom de la rate est : skr. pUha, lat. li^^gt;nbsp;zd spwga, V. si. slgena, irl. selg, lit. blugnts, arm. phaycal^nbsp;gr. cs'k'kfyt (cf. cTzkaygyai).

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PARTIES DU CORPS 367

Certaines parties du corps ont des noms divers suivant les dialectes : ainsi pour la main , Iindo-iranien a un mot skr.nbsp;hdstah, zd :{ast, v. perse dasta, qui rappelle de loin lit. pa-fastisnbsp; aisselle (ce qui est sous le bras) et gr. ayoaT; a plat de lanbsp;main ; en baltique et en slave, le terme est emprunt a unenbsp;racine signifiant prendre (lit. renM je ramasse ): v. si.nbsp;rpka, lit. rankd ; la racine *giher- de skr. hdrati il prend , lit.nbsp;{eriii je rassemble , a de mme fourni gr. ytlpi arm. (nom.nbsp;plur. jefkh, gn. plur. jefag), alb. don, lat. {h)ir ; un themenbsp;*mn-, *mn- se trouve, avec divers elargissements, dans lat.nbsp;manus, ombr. manuve (locat.), osq. manins, v. b. a. munt; lanbsp;plupart des noms de la main sont fminins tandis que celui dunbsp; pied est masculin.

II y a des themes dissyllabiques, de forme normale, bien con-servs dans plusieurs langues, ainsi :

skr. ctmsah paule , arm. us, gr. wjaos, ombr. onse (locatif), lat. (h')umerus ; on notera la difference entre Ia Sanskrit et 1wnbsp;grec, et aussi la forme trisyllabique du latin.

skr. griiih = zd sraoniS hanche , lit. slaunis, v. isl. hlaunr, lat. clnis, gall, dun (le gr. y.Xvti; diverge).

gr. T:o;=:skr. pasalp; lat. penis de *'pesnis, m. h. a. visel. gr. %x\6i\nq, lat. palma, v. irl. Idm a main , v. angl. /olmnbsp; paume de la main , v. h. a. folma; et en indo-iranien, avecnbsp;des suffixes en -n- : skr. panih main , zd pwna- creux dnbsp;la main ; le mme suffixe se retrouve dans le mot propre aunbsp;lialtique et au slave: v. si. dlani (v. russ. dolont, pol. dton'') etlit.nbsp;^lna paume de la main . Les formes sont, en notable partie,nbsp;irrductibles k un original commun.

skr. kdkfah = 2d kas aisselle ; lat. coxa hanche =v. irl. coss pied , v. h. a. hahsa articulation du genou (chez lenbsp;^heval) , m. h. a. hehse; le mot a dff designer en gnral unenbsp;Articulation.

gr. oppo? derrire , v. h. a. ars, arm. or.

Nonibre de mots sont limits a trois langues contigues, ou a 'lux langues seulement, ainsi ; got. mun^s bouche , gall.

machoire , lat. nwntum gr. jToiza, idstamawm (acc.

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368 VOCABULAIRE

sing.) bouche arm. heran Louche , lit. hurnci skr. fthah lvre , zd ao^a et aostra lvres , v. sl. usta (nom.-accus. plur. neutre) bouche etustna lvre ,v. pruss. austanbsp;et austin bouche lat. labium, v. angl. lippa lvre etc.

F. Adjectifs.

II y a dassez nombreux adjectifs dont Ie caractre indo-euro-pen est sur ; la plupart indiquent des notions trs gnrales, telles que neuf ou ancien , jeune ou vieux , et nenseignentnbsp;rien sur la civilisation.

On remarquera des noms de couleurs assez prcis :

rouge : lat. ruber, gr. pups;, v. sl. rdr (ridru), skr. rudhirdh, tokh. B ratrem ; et lit. radas, serbe rd, got. rau^s,nbsp;irl. rad, lat. dial, rfus, rbus.

jaune et vert ; les formes sont assez embrouilles paree que Ion ne peut faire Ie dpart des initiales *g^h et *g'^h qui senbsp;sont emmles; on notera par exemple skr. hdrih, hdritahnbsp;jaune , zd :(airitO jaune , v. sl. :(elen et lit. galias vert ?nbsp;V. sl. \lU et lit. getas jaune , v. h. a. gelo jaune , lat.nbsp;flams et fuluos. Au groupe se rattachent Ie nom de la verdure ;nbsp;V. sl. s^etije, lat. (h)olus, gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;etc. et celui de la bile

gr. ^Xoc, V. h. A.galla, v. sl. xlic,A'\ine part, et lat. v. sl-^lct, de lautre. Les mots appartenant ce groupe sont nombreux et multiformes-

gris, p^le : skr. palitdh gris (fm. pdlikn), persan pH' gris (v. iranien *parya-), gr. xsXtic, r.oXiiq, arm. al0nbsp; vagues et cheveux blancs , lat. palle. Onaun mme suf'nbsp;fixe *-welo- dans v. sl. plav blanc , lit. palvas jaune pale gt;hnbsp;V. h. a. falo pale ; ce suffixe, quon a dja vu dans lat. fulMS,nbsp;flauos et dans v. h. a. gelo, est frquent dans les adjectifs q*^nbsp;dsignent des couleurs ; cf. par exemple skr. gyavcih sombrenbsp;V. sl. siv gris

Les adjectifs dsignant des infirmits ont en gnral une faibl^ extension, et la forme quils prsentent est souvent dun typnbsp;aberrant en indo-europen. Ainsi ladjectif lat. caecus aveugle^nbsp;Y. irl. caech et got. haihs borgne a un a dans 1lment radic^*

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NOMS DE NOMBRE nbsp;nbsp;nbsp;SGq

et ne se trouve pas en dehors des trois langues occidentales indi-ques ; Ie sens ne concorde mme pas exactement dans les trois langues.

II y a un adjectlf grand , de forme archaque, avec sa flexion vd. acc. sg. mah-m. (v. p. i4i), nom. ace. sg. n. mhhi,nbsp;gn.-abl. sg. mah-ah{d. gdthique; gr. ixyx-;, pisya-v,

V. isk migk; arm. mee (instr. sg. meca-w) ; cette flexion dun thme *mega-, *meg3-, meg- (devant voyelle) a du tre remplacenbsp;en tout OU en partie par des drivs, parmi lesquels on remarquenbsp;got. mikils et les formes telles que g.s.'fi'eoi qui compltent ennbsp;grec la flexion de pAyai;. Le latin a Ie driv magnus.

II ny a pas, pour petit , un motaussi archaque; skr. alpah petit rappelle lit. alpti salfaiblir ; mais ce nest pas unnbsp;vieux mot signifiant petit comme jxlya?, etc. signifie grand ;nbsp;le mot ntait pas de la langue noble ; il ne se trouve pas dansnbsp;le Rgveda, et 1 l quil prsente montre quil nappartenait pasnbsp;aux parlers du Nord-Ouest de lInde, qui navaient pas conserve lanbsp;distinction de r et de /.

G. Noms de nombre.

Le systme de numeration normal de lindo-europen est decimal; il y a dabord dix noms distincts les uns des autres pour les dix premiers nombres; on compte ensuite par dizaines, etc.,nbsp;en remplissant les intervalles par les units comme dans fr. dix-^ept, vingt-huit, etc.; enfin il y a un nom pour cent . Lesnbsp;ordinaux sont drivs des cardinaux par addition de suffixesnbsp;eecondaires, avec certaines variations vocaliques (vqir p. 288).

Les noms des units forment trois groupes ; a. Un ;

Ladjectif indo-europen *sem- est conserv par gr. h, vec le fminin ; tokh. B ^eme ; arm. m/(sans doute fait sur lenbsp;leminin), et figure ailleurs dans les composs tels que skr. sa-^ft une fois , lat. sim-plex, cf. gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a-zXolt;;, etc. II est

invent remplac par un driv dun mot *oi-^ qui, comme on le ''^oit par hom.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;originairement seul ; v. perse

A.. Meillet. nbsp;nbsp;nbsp;a 4

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370

VOCABULAIRE

aiva,zd av, oulat. nus(damp;oinos), v. irl. en, got. ains,y. pruss. aman (ace.), gr. ov)(nom del as au jeu de ds). Lordinalnbsp;estun derive de Ia racine de gr. rdp'., r^ipee, Tcpc, etc., cest-a-direnbsp;un mot signifiant ce qui est avant : skr. prv(i')yah, v. si.nbsp;vyji, tokh. h parwe dabord? gr. irptotc; Mt. pinnas lat.nbsp;primus skr. prathamdh etc. iour premier , par rapport a un autre objet seulement, cest un derive en *-tero-, *-tro-qui est en usage ; gr. Trpi-cp;;, zd fratar prior , et, avec unnbsp;vocalisme sans doute plus conforme au type indo-europen,nbsp;V. h. a fordaro.

b. Deux , trois et quatre :

Ces trois noms sont flchis, daprs Ie tmoignage de lindo-iranien, de 1armnien, du baltique, du slave, du celtique et du grec. Ils ont des formes particulires pour chacun des genres, etnbsp;ont par suite Ie caractre dadjectifs.

Deux ; masc. vd. d(ii)va, d(u)vdu, zd d{u)va, v. sl. dva, hom. Suw (gr. oj), arm. erbu, lat. duo, v. irl. dau, dd] fmininnbsp;skr. d(u)v, zd duy, v. sl. d(t)v, lit. dvt, laf. duae, v. irl. di',nbsp;neutre skr. d(u)v, v. sl. d(i)v. La forme employe en composition est *dwi- (avec *w, et non ^'uw) : skr. dvi-pat, gr. Si-uiu?)nbsp;lat. bi-ps, V. angl. twi-fte, cf. lit. dvi-kjis a deux pieds ,nbsp;arm erkeam de deux ans (pe: ki-am). Deux fois se dit skr.nbsp;dvth, zd bis (avec b- de *dw-, comme en latin), gr. otc, lat. bis.nbsp; II y a de plus un mot signifiant les deux qui est flchinbsp;comme *duw(u); linitiale varie suivant les langues : skr. ubhdu,nbsp;ubh, gath. fm, ub', v. sl. oba, ob, lit. ab, abl; gr. aiioiw, lat-ambo, tokh. A anipi; got. bai. La forme collective est ; skr.nbsp;dvaya-, ubhaya-, gr. Soio (de *dwoiyos, done avec y gmin),nbsp;sl. dvoji, oboji, lit. dveji, abejl, et lat. bint (cf. lit. dvyn nbsp;meaux ), v. isl. tuennr, got. tweihnai. Pour lordinal, onnbsp;recourt a la forme du mot aulre a suffixe *-tero-, *-tro- nbsp;an^ar, lit. ahtras, v. sl vtor (v. p. 233), ou lat. alter, on?nbsp;secondairement, a un derive du cardinal; skr. dvitiyah secondnbsp;zd bit(t)yO, ou a dautres mots.

Trois : masc. skr. trdyah, gr. -cpeT;, v. sl. trje, arm- erekh)

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NOMS DE NOMBRE nbsp;nbsp;nbsp;3^ I

lat. trs, got. (accus.) frins, v. Irl. tri, tokh. A tri, B traiy, etc.; neutre vd. tri, v. sl. tri, gr. xpia, lat. tria] Ie fminin anciennbsp;nest conserve quen indo-iranien et en celtique : skr. tisrdh, zdnbsp;iisar, v. irl. teoir, m. gall. teir. La forme collective est; skr.nbsp;trayd-, v. sl. troji, Yii. treji et lat. trnl, tern, v. '\i\. frennr. nbsp; Trois fois se dit : skr. trih, lA^ris, gr. xpis;. A ^rit(t)yd,nbsp;gr. Tp'xoc, tokh. A trit, B triU, arm. erir prsentent Vi dunbsp;Cardinal; mais il y a aussi des ordinaux o manque eet i ;nbsp;skr. trtiyah, v. pruss. tirtis, avec *ti~, et Ut. trcias, v. sl.nbsp;tretijl avec^tre-; les formes des autres langues sont plus ou moinsnbsp;ambigus.

Quatre : masc. skr. catvrah, accus. catrah ; dor. xirspe;, att. -y-.xoLotc, bot. TrsTTap;^; v. sl. cctyre. \ arm. corkh; v. irl. cethir,nbsp;ga\. pedwar ; lat. quattuor (devenu invariable ; pour a, v. p. 74) ;nbsp;tem. skr. cdtasrah, id catanrc,\. ivX. cetheora, gaW. pedairtokh.nbsp;A (twar, B (twar, ftwer. La forme collective est; skr. catvardmnbsp; place quadrangulaire , v. sl. Mvori, Ut. hetveri, et lat. qua-ternl. Quatre fois se dit skr. catiih, zd cMrus, lat. quater.nbsp; Lordinal a des formes assez divergentes ; Ie vocalisme zronbsp;tait anciennement celui de la premire syllabe (v. p. 288) : skr.nbsp;turiyah, zd tiry (cf. zd a-xtirlm pour la quatrime fois ),nbsp;gr. xapTO' dans x%^xr^-\i.oK'^ quart , lat. de Prneste Quart anbsp;(lat. quartus daprs quattuor^ ; le a t rtabli presque partout:nbsp;skr. caturthdh, gr. xxapTo;, v. sl. cetvriU, Ut. ketviftas.

c. De cinq a dix :

De cinq , qui reprsente Ie nombre des doigts dunemain, a dix , qui reprsente Ie nombre des doigts des deux mains,nbsp;d y a une nouvelle srie de mots, non dclins (ce qui rappellenbsp;les premiers termes de composs) et dpourvus de genre; lordinal est en *-e/o- ou en *-thelo- :

5 : skr. pdnea, arm. hing (cf. hnge-tasan i5 ), gr. %hgt;x^, lat. qunque, v. irl. cic, got. fimf, tokh. A panel, B pis, pig. nbsp;Ordinal ; gr. itsiAUTo?, lat. quntus, v. h. a. fimfto. Ut. penktas,nbsp;sl. pet, tokh. A pant, B pifikce; Ie vocalisme zro de v. h. a.nbsp;hnfto (chez Notker) reprsente ltat indo-europen, troubl ail-

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372 VOCABULAIRE

leurs par linfluence du cardinal (cf. ci-dessus p. 871 Ia forme de quatrime ).

6 nbsp;nbsp;nbsp;: skr. sdt, zd xsvas, arm. vee, gr. (1^, lat. sex, v. sax.nbsp;sehs, V. irl. s, gall, chwech, tokh. A. sok. Ordinal : skr.nbsp;sasihah, gr. sxxo?, lat. sextus, v. h. a. sehto, lit. sstas, v. pruss.nbsp;uschts (avec un vocalisme prsulExal zro ancien), v. sl. sest. nbsp;Sur 1initiale, *sw-, *s-, *w-, v. p. i/io.

7 nbsp;nbsp;nbsp;: vd. sapid, arm. ewlhn, gr. kxsd, lat. septem, v. irl. sechtn-,nbsp;tokh. A spat. Ordinal : skr. saptamdh, lat. septimus. Ut. sekmasnbsp;et avec sonore, v. sl. sedm, gr. Soc\gt;.oq.

8 nbsp;nbsp;nbsp;: vd. astd,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(avec issu denbsp;nbsp;nbsp;nbsp;arm. uih, gr. oy.xo),'

lat. oct, got. ahtau, v. irl. ocht n-, tokh. A okat, B okt. Ordinal : gr. lySoo?, lat. octauos (les autres formes sont analo-giques).

9 nbsp;nbsp;nbsp;; skr, nava^ arm. inn^ gr,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lat. nouem, got. niurif

V. irl. ni n-, tokh. A et B hil. Ordinal: lat. nnus, skr. nava-mdh (avec -m- analogique) et gr. *v/'axj(; (hom. shxxoc, att. ?va-xo;), got. niunda, v. pruss. neivints.

10 nbsp;nbsp;nbsp;: skr. ddfa, arm. tasn, gr. Sfxa, lat. decent, got. taihun, v.nbsp;irl. deich n-- Ordinal : skr. dafamdh, lat. decimus, et gr. Siy.a-zzq, got. taihunda, lit. desimtas, v. sl. deset.

Ces six noms sont remplacs en slave par des abstraits : les cinq premiers sont en -i- (themes fminins en -i-) : pet groupenbsp;de cinq (cf. skr. panktlh groupe de cinq ), sesti Ie groupenbsp;de six , etc. ; pour dix, cest un thme masculin en -t- nbsp;deset- (nomin. plur. desete). Le thme en -t-de dix seretrouvenbsp;en baltique, a la difference des cas precedents : lit. desinit-, cf-le thme grec en -d- : 5eza$- (nom. osy.aj).

De dix a vingt , on a dans la plupart des langues deS juxtaposes de chacune des unites et de dix : gr. Ivcrza, Sw'

Les dizaines.

Les dizaines sont exprimes par des derives du mot dix gt; precedes du nom de chacune des unites ; ces derives, qui solgt;lnbsp;de genre neutre, ont le sufTixe *-t- (cf. Ut. desinit-, etc.) d

i

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MOMS DE NOMBRE 373

forme a vocalisme zro de la premire syllabe ; de la provient une forme a initiale complique ^dk^nit-, *dkiOmt-, qui sest rc-duite a *kitnt-,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; par suite de cette reduction la combinai-

son a cess detre comprise. En gernianique., en baltique et en slave, une forme complete du nom de la dizaine , de genrenbsp;masculin, a t rtablie : trente est v. sl. tri deseti troisnbsp;dizaines (mais cf. cetyre desete quatre dizaines ), lit. trysnbsp;dsinitys, got. ^rins tiguns (accus.), v. h. a. drxgug. En arm-nien, en grec et en latin, linitiale rduite a subsist, mais lanbsp;forme de norninatif-accusatif neulre a t gnralise, et, sousnbsp;1influence du caractre non flchi des noms de nombre prc-dents, sert pour tous les cas : vingt est done un anciennbsp;norninatif-accusatif duel : arm. khsan (de *gisan), dor. bot. Fi-z.a-i, lat. mgintl, bret. ngent, zd vlsaiti, lokh. 15 ikam (cf. p. abgnbsp;et 271); les dizaines suivantes sont des nonnnatifs-accusatifsnbsp;pluriels (cest-a-dire des collectifs, v. p. ;!53) ; ainsi 3o :nbsp;arm. eresun, gr. Tpia/.ov:a, lat. trigintd, bret. fregont (cf. p. 267nbsp;et p. 271). Lindo iranien et 1irlandais emploient des formesnbsp;drives, flchies au singulier ; ainsi pour 3o ; v. irl. tri- chanbsp;(suivi du gnitif), zd (irisat- (nom. Orisas), skr. triingdi-. Nullenbsp;part une flexion casuelle du duel *w-ki^iti 20 ou du plurielnbsp;*tr-kimi3 3o , etc, napparait a lpoque hlstoriqiie.

Dans i.-e. *v-kimt 20 , *wi est unc forme signifiant deux , qui nest pas attgste ailleurs ; peut-tre rsulte-t-ellenbsp;de *dw]- par dissimilation. On notera la longue de i.-e. *penk''^-dans ; skr. pahed-gat- 00 , zdpaned-sat-, gr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;arm.

yisun (de *}jingisun) 5o .

Les dizaines a partir de 60 sont exprimes en indo-iranien par des abstraits, ainsi skr. gagtih (dentiq\ie, pour la forme, a v.nbsp;sl. sestl groupe de six ), zd xsvastii' 60 , skr. navatih, zdnbsp;navaiiis 90 . En grec, a partir de 70, les noms de dizaines

Ie latin a de

7

nndgintd (et Septuaginta?'). A 70 commence en germa-^ique un type particulier ; got. sibuntehund 70 m, ahtautehimd quot; 80 , niuntehund go , v. sax. antsibunta 70 , antahtdanbsp;* 80 , nigonda go . Dans les anciens dialectes germaniques,

^ont tirs des ordinaux : kSStij.'qv.c'r.x, o'pz-qvx-nx.;

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374 VOCABULAIRE

Ie reprsentant du mot indo-europen signifiant cent a pris la valeur de 120, si bien que 100 est note par des precisionsnbsp;spciales indiquant quil sagit du 100 decimal. Gomme desnbsp;traces plus nettes encore de systme vigesimal se retrouvent dansnbsp;Ie domaine celtique, on est amen a se demander si ceci nest pasnbsp;du a une survivance dun usage pr-indo-europen.

Cent est exprim par un derive de *dkitii, de genre neutre, a suffixe rgulirement flchi : *{d')kirp.t- : skr. fatdni, zdnbsp;saPm, V. sl. sto(y. p. 90, 91), lit. simias (pass au masculin parnbsp;suite de la disparition du neutre en lituanien) ; Ie lat. centum estnbsp;1ancien nominatif-accusatif singulier devenu forme invariable,nbsp;comme uigint, trlginta, etc. ; de mme gr. -/.xtv (littralementnbsp; une centaine ), got. hund, gall, cant, tokh. A hant, B kante.

Pour mille il ny a pas de nom de nombre indo-europen proprement dit : Ie rapport de skr. sahdsram, zd ha^annm et denbsp;dor.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lesb. yi'kkio'., att. yfAici nest pas clair ; celui de got.

^usundi, V. h. a. dsunt et de v. sl. tyspsta, v. pruss. tsimtons, lit. tkstantis est plus obscur encore. Le skr.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parait tre

appareftt'A nbsp;nbsp;nbsp;flt; force , tout comme got. ipusundi, etc. Ie

sont a skr. tavah fort , lit. tiUas plus dun, maint , v. sl. tma foule, myriade , etc. ; en tokharien, le nom pour mille,nbsp;A waits, B yaltse est manifestement apparent a des mots quinbsp;signifient grand et qui sont de la familie de v. sl. vetijinbsp; grand ; done mille est le grand nombre .

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GHAPITRE IX

SUR LE DVELOPPEMEN DES DIALECTES INDO-EUROPENS

Les diverses langues du groupe indo-europen reposent sur un idiome dfini dont on vient de voir les principales caractristiques.nbsp;Une langue aussi une que celle qui est suppose par les concordances observes entre les langues attestes suppose quil a exist,nbsp;durant une priode de temps tendue, une nation qui prsentait unenbsp;unit. Des nations diverses peuvent conserver une mme langue;nbsp;mas il faut pour crer une unit linguistique une nation quinbsp;sente son unit. Rien nautorise a parler dune race indo-euro-penne , mais il y a eu ncessairement on ne sait ni en quelnbsp;lieu ni en quel temps exactement une nation indo-euro-penne .

Cette nation tait assez tendue pour comporter des differences dialectales sensibles ds la priode dunit; lunit nen taitnbsp;done pas rigoureuse.

Et en effet, si 1on juge de ltat politique du monde indo-europen commun par ltat des populations indienne, ira-nienne, hellnique, italique, celtique, germanique, baltique on slave, au dbut de leur priode historique, on doit adraettrenbsp;que les populations dont 1indo-europen commun tait lidiome,nbsp;tont en sentant fortement leur unit, tout en tant capables de senbsp;fdrer et dagir ensemble a loccasion, ne formaient pas unnbsp;groupe politique un, nadmettaient pas un ebef unique, et nenbsp;comportaient aucune unit politique permanente. Cest lauto-nomie des cites grecques et non lunit de Feinpire achmnide

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876 DEVELOPPEMENT DES DIALECTES

qui donne une Id de la situation politique du monde indo-europen ancien.

Mais 1autonomie des cites grecques nempche pas 1unit de 1hellnisme ; lunit hellnique na t a aucun moment unenbsp;unite politique; cest une unite de civilisation. II en est de mmenbsp;de lancienne unite indo-europenne. Les populations de languenbsp;indo-europenne taient sans doute conduites par une aristocratie qui avait un grand sens politique, et qui a t capablenbsp;dimposer peu a peu a presque toute 1Europe et a une largenbsp;part de lAsie sa langue avec son organisation sociale a la foisnbsp;ferme et souple.

Les accroissements successifs du domaine occup par les langues indo-europennes nont pas permis a lunit de la nation,nbsp;et par suite a celle de la langue, de se maintenir. II sest alorsnbsp;constitu de nouvelles langues communes : lindo-iranien, Ienbsp;grec, Ie slave, Ie baltique, Ie germanique, litalo-celtique, etc.nbsp;Chacune de ces langues communes suppose, a son tour, lexistencenbsp;dune nation qui, comme la nation indo-europenne , a eunbsp;durant un certain temps Ie sentiment de son unit. II y a donenbsp;eu des nations : indo-iranienne, grecque, germanique, italo-celtique, etc. Chacune de ces nations, aprs stre donn unenbsp;langue commune qui tait une forme nouvelle prise par 1indo-europen, sest brise a son tour en plusieurs nations distinctes,nbsp;et celles-ci a leur tour encore ont eu des langues nationales,nbsp;formes nouvelles prises par lindo-iranien, Ie grec, Ie germa-nique, litalo-celtique, etc.

La linguistique ne permet de rien prciser sur Ie degr dunit des nations successives quelle conduit ainsi a supposer; mais ellenbsp;oblige a reconnaitre que cette unit a t assez puissante pournbsp;determiner dans chacune la generalisation dun parler commun-Or, partout o lon observe ainsi lextension dune langue commune, il y a eu une unit de civilisation, comme celle du mondenbsp;hellnique ou du monde arabe.

La grammaire compare des langues indo-europennes fait done entrevoir lexistence de nations dfmies ; la nation indo-europenne dabord, puis les nations indo-iranienne gt;

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ISOGLOSSES 377

grecque. , germanique , etc. qui sont k la base des diverses langues communes, et ainsi de suite.

Le nombre des nations quindiquent les langues indo-euro-pennes actuellement connues nenseigne rien sur le nombre des nations qui ont pu exister en ralit. La conquete celtiqu'e sestnbsp;etendue sur une partie importante de IEurope occidentale et anbsp;pouss jusquen Asie-Mineure ; or, le gaulois est depuis long-temps sort! dusage, et cest a peine si Ton en a quelques restesnbsp;mdiocres. Telle nation a pu perdre son autonomie aprs unenbsp;priode de prosprit et sa langue disparaitre sans laisser denbsp;traces. Avant les rcentes dcouvertes faltes en Asie centrale,nbsp;personne ne soupQonnait lexistence de la langue autonome, etnbsp;par suite de la nation, dont les textes dits tokbariens ontnbsp;rvl lexistence. Et, dautre part, rien ne prouve quavant lesnbsp;nations dont les langues conserves tablissent lexistence, il nynbsp;ait pas eu sur une partie au moins des domaines de langue indo-europennc une ou plusieurs nations, de langue galement indo-europenne, dont 1idiome aura t remplac par celui de con-qurants nouveaux. On voit, a date bis tori que, le latin se substi-tuer a 1osco-ombrien, au grec, au messapien, au gaulois, aunbsp;vnte, etc., dans la plus grande partie de lItalie, ou le doriennbsp;remplacer des parlers de type ionien ou arcado-cypriote dans lenbsp;Ploponnse, en Grte et dans les Cyclades du Sud, puis la y.ovtt,nbsp;ionienne-attique remplacer a son tour le dorien. Des faits de cenbsp;genre ont eu lieu a toutes les poques. Les nations de languenbsp;indo-europenne dont la grammaire compare permet dentre-voir lexistence ne sonl assurment quune partie de celles qui senbsp;Sont constitues.

Les systernes de correspondances dont lensemble constitue ' indo-europen ne prsentent pas toujours un traitcment quinbsp;'oit exclusivement propre a cbacune des langues attestes ; dansnbsp;grand nombre de cas, une srie de langues offrent des traite-

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378 DEVELOPPEMENT DES DIALECTES

ments concordants qui sopposent a ceux des autres langues; et, comme ces traitements apparaissent en gnral dans desnbsp;langues qui a lpoque historique sont contigus ou disposes denbsp;telle sorte que les dialectes do elles sont issues aient eu chancenbsp;detre .contigus avant la dispersion, on est amen a reporter unenbsp;partie des divergences a lpoque de lunit indo-europenne.

Et en effet, quand une langue est parle sur un domaine tendu, il exisle entre les diverses localits des differences dialectales. Onnbsp;constate en gnral que ces diffrences se groupent par rgionsnbsp;contigus, et que, par suite, on peut tracer des lignes diso-glosses. On a signal ci-dessus, p. Sa, la ligne disoglosse de lanbsp;prononciation e et de la prononciation a de Va la tin accentu ennbsp;Gaule et celle des traitements b ou de lat. p entre lmentsnbsp;sonantiques; chacune des lignes disoglosses est indpendante denbsp;toutes les autres (v. p. Sa et suivantes). Les systmes de cor-respondances entre les langues indo-europennes permettent donenbsp;dentrevoir lcxistence de lignes disoglosses a lintrieur denbsp;lindo-europen.

La plus nette de ces lignes est celle du traitement des guttu-rales, oii 1on observe deux groupes : lun celui du type centum (occidental : liellnique, italique, cellique, germanique), lautrenbsp;Ie groupe du type sat^m (oriental : indo-iranien, slave, baltique,nbsp;armnien, albanais); v. p. 65 et suiv.

Une autre ligne, trs nette aussi, est fournie par Ie traitement de : lindo-iranien, Ie slave, Ie baltique, 1albanaiset Ie germani'nbsp;que confondent *a et * en un mme traitement a (Ie slave o taiitnbsp;sans doute une altralion dun a ancien), tandis que larmnien,nbsp;Ie grec, litalique et Ie celtique distinguent d de ; v. p. 71-

La gmine *-tt- issue de la rencontre de deux lments mor-pbologiques distincts est reprsente par ss en italique, celtiqu et germanique, par st en grec, baltique, slave, iranien (et tt dnbsp;*tst en Sanskrit); v. p. loi et suiv.

A lintrieur du mot, entre consonnes, *3 se maintient efl Sanskrit dune part, en grec, italique, celtique de lautre, et aiissinbsp;en tokharien, mais tombe en iranien, slave, baltique, armniet'nbsp;et germanique; v. p. 73.

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ISOGLOSSES 379

Aprs u, r et k, la sifflante s tend a devenir chuintante en indo-iranien, en slave, en baltique (et en quelque mesure ennbsp;armenien) ; s subsiste ailleurs; v. p. 68 et suiv.

Laugment existe en indo-iranien, en armenien et en grec ; it est inconnu de toutes les autres langues; v. p. 2o5.

Le slave, le baltique, le germanique ont a certains cas, no-tamment au datif-ablatif pluriel, des cas en -m-, en regard des formes en -bh- des autres langues. Ces desinences en -bh- et ennbsp;~m- nexistent gure que sous une seule forme (diffrente dunenbsp;langue a rautre)en grec, italique, celtique et germanique ; elles senbsp;prsentent sous des formes diverses suivant les cas et les nombresnbsp;en indo-iranien, en baltique et en slave; v. p. 269 et suiv.

Indpendamment des emprunts propres a des langues conti-gues, comme le nom de la pomme cite p. 358, certaines particularits de vocabulaire sont dialectales, ainsi la negationnbsp;prohibitive *m (p. 3i3) ou les formes du nom de la neige ,nbsp;athmatique dans hom. visa, lat. nix, niuem (et en celtique),nbsp;thematiques dans v. si. smgii, lit. snigas, got. snaiws-

Les exemples de cc genre pourraient tre multiplies; ceux qui viennent detre cites, et qui sont parmi les plus clairs,nbsp;illustrent a la fois Iexistence disoglosses a Iinterieur de Iindo-europeen, et Iindependance de chacune des lignes par rapportnbsp;aux autres : il ny a pas deux des lignes citees qui coincident denbsp;tout point. Lindo-europeen ne formait done pas une unite par-faite. Les groupements conserves par les langues geographique-rnent les plus voisines repondent a la disposition ancienne ; en cenbsp;qui concerne les langues cites, il y a eu extension, mais nonnbsp;dislocation ; la question de la place du tokharien demeurenbsp;rserve. Et les langues indo-europeennes ne representent pas lenbsp;parler dune localite unique comme les langues romanes, quinbsp;toutes sont la transformation du parlor de la ville de Romenbsp;tendu a sa banlieue, a Iltalie et a Iempire ; les langues indo-europeennes sont la transformation des parlers dja diffrencisnbsp;dune region ay ant une certaine etendue.

Dautre part, il ny a pas lieu de croire que Iextension des langues indo-europeennes sur Faire quelles occupent ait eu lieu

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38o DVELOPPEMENT DES DIALECTES

par suite dune separation brusque et unique. Certains groupes ont pu se sparer de lensemble des populations de langue indo-europenne, et se scinder ensuite en deux groupes distincts. Gesnbsp;priodes de dveloppement commun se traduisent par des parti-cularits de dtail plus ou moins nombreuses. Le Sanskrit etnbsp;liranien se rcssemblent tellemenl dans le dtail quon est oblignbsp;de poser une priode indo-iraniennc dont la dure a d tre asseznbsp;grande. Quelques dtails caractristiques, comme le gnitif dunbsp;type lat. uirl, v. irl. ogamique maqi du ls obligenl a posernbsp;une priode italo-celtique dont la dure a t sans doute moin-dre, OU bien o 1union na pas t aussi complete. Dans cesnbsp;deux groupes sont venus se fondre des hommes de rgions unnbsp;peu diverses ; et certaines des lignes disoglosses indiquesnbsp;passent entre le Sanskrit et liranien, entre le celtique et lita-lique. Lexistence dun groupe italo-celtique nexclut done pasnbsp;absolument rbypotbsc que )e grec et litalique reprsenteraientnbsp;le parler de populations voisines Tune de lautre lors de lunitnbsp;indo-curopcenne, ce qui expliquerait certaines ressemblancesnbsp;ciirieuses entre le grec et litalique.

II

Quand des vnements dont on ignore tout ont eu bris lunit indo-europenne, et que cbacun des groupes a eu sonnbsp;dveloppement indpendant, des innovations parallles ont ce-pendant continu davoir lieu. Sans doute, le dtail des change-ments diffre dun idiome a latitre. Mais les changements senbsp;sont, dans une large mesure, oprs en un rame sens, si biennbsp;que, aprs de longs sicles disolement, les langues de la familDnbsp;indo-europenne se trouvent avoir modili dune manire souvent pareille le type de la priode dunit. Les ressemblances denbsp;structure gnrale quon observe entre les langues indo-euro-pennes acluellement parles proviennent dinnovations parallelednbsp;et indpendanles bien plutt que de la conservation du typnbsp;indo-curopen. Sauf accident, ces ressemblances sont purenient

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PARAILELISME DU DEVEUOPPEMENT 38l

gnrales et ne vont pas jusqui lidentit matrielle des moyens dexpression. Ainsi beaucoup de langues indo-europennes senbsp;sont cr un pass compos dun partlcipe et dun auxillaire;nbsp;mais Ie type frangais fai port na rien de commun, que Ie procd gnral de lunion dun terme nominal et dun auxiliaire,nbsp;avec Ie type polonais nosil-em (mme sens).

Les causes de ce paralllisme se laissent en partie dlerminer.

I Malgr de lgres diffrences attestes par les lignes diso-glosses quon a signales, les parlers indo-europens avaient une mme structure. En tant que Ie dveloppement procd de cettenbsp;unit originelle, il doit done tre pared dans les diverses langues.nbsp;Et les idiomes qui, comme Ie baltique et Ie slave, sont issus denbsp;parlers indo-europens sensiblement identiques et que ne cou-pait aucune ligne disoglosses, sont aussi ceux qui offrent Ie plusnbsp;remarquable paralllisme dans leurs dveloppements ultrieurs.

2quot; Les principes du dveloppement du langage sont partout les mmes ; partout notamment les changements morpbologiquesnbsp;sont domins par la tendance a donner k une function uniquenbsp;une marque unique, a caractriser partout dune mme manirenbsp;Ie singulier ou Ie pluriel, la i, la 2 et la 3 personnes, etc. IInbsp;y a done partout une tendance a liminer les formations variesnbsp;et complexes qui entrainent trop de diversit dans les moyensnbsp;dexpression. Ce principe commande tout Ie dveloppement de lanbsp;morphologie et de la syntaxe.

3 A des dates diverses, les populations de langue indo-euro-penne ont chang les moyens matriels et Ie degr de leur civilisation. Or, il semble que certains faits linguistiques soient en rapport dfini avec un certain niveau de civilisation. Ainsi,nbsp;Ie nombre duel qui subsiste dune manire assez tenace cheznbsp;les peuples de civilisation peu avance, ne rsisle gure aunbsp;progrs de la civilisation. En grec, par exemple, il disparaitnbsp;des dialectes dAsie Mineure plus tt que de ceux de la Grcenbsp;continentale ; et seules aujourdbui en Europe, quelquesnbsp;populations rurales lituaniennes, Slovenes, etc., dont ltat denbsp;civilisation est relativement arrir, prsentent encore Ie duel.nbsp;Le duel a disparu de mme en smitique et en finno-ougrien au

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382 DEVELOPPEMENT DES DIALECTES

fur et a mesure des progrs de la civilisation. On na pu encore constater quun petit nombre de faits de ce genre; mais il estnbsp;probable quun examen attentif en rvlerait beaucoup dautres,nbsp;et de trs importants.

4 Les groupes dhommes, qui, par conqute ou par colonisation, ont transport lindo-europen dans des regions nouvelles ont du, comme il arrive gnralement, se composer de membresnbsp;de clans divers, habitant des localits distinctes, et ayant parnbsp;suite des parlers un peu diffrents. Une pareille situation lin-guistique entraine 1limination des menues particularits locales,nbsp;et a pour consquence des normalisations tendues. La languenbsp;dun groupe de ce genre realise vite la rgularit grammaticale,nbsp;en liminant dans une large mesure les formes diffrentes du typenbsp;normal qui ne sont conserves que par la mmoire, a savoir lesnbsp;formes dites fortes , qui constituent de petites sries, et lesnbsp;formes anomales, qui sont isoles.. La langue dun peuple migra-leur et conqurant comme celui des Gots prsente ainsi Ie maximum dinnovations analogiques, et par suite, en vertu du principenbsp;pos ci-dessus, sous 2, Ie maximum de rgularit grammaticale :nbsp;Ie gotique est, pour ainsi dire, du germanique schmatis, denbsp;mme que larabe est, en quelque sorte, du smitique schmatis. Des rgularisations analogues, amenant a leur terme lesnbsp;tendances linguistiques de lindo-europen, ont du avoir lieu dunbsp;fait de la sparation de chacun des groupes qui ont port lindo-europen sur presque toute 1Europe et dans une partie de lAsie.

5quot; Les rgions o la langue de chacun des groupes de langues indo-europennes sest impose nont pas ncessairement perdunbsp;pour cela leur population ancienne ; beaucoup dindividus ontnbsp;done chang de langue ; ils ont naturellement eu peine a acqurirnbsp;un usage exact des particularits les plus originales et les plusnbsp;subtiles de lindo-europen; et, des anciens moyens dexpression,nbsp;on a tendu a ne laisser subsister que ceux qui taient les plunbsp;conformes aux procds ordinaires du langage. Lextension dunenbsp;langue a un grand nombre dindividus nouveaux en banalise leSnbsp;formes; les langues dont laspect est Ie plus singulier sont cellenbsp;des plus petits groupes sociaux. Les traits les plus originaux de

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PARALLELISME DU DEVELOPPEMENT 383

1indo-europen se sont ainsi limins progressivement. Par exernple, Ie cas sujet avait en indo-europen une forme propre,nbsp;Ie nominatif, au lieu detre, comme dans la plupart des languesnbsp;humaines, la forme mme du nom a laquelle sajoutent ventuel-lement les caractristiques des autres cas ; cette particularit tendnbsp;a disparaitre, et, la mme o la flexion nominale sest largemenlnbsp;maintenue, comme en armnien moderne, la forme du sujet tendnbsp;a devenir la forme fondamentale du mot et, pour ainsi dire, Ienbsp;motlui-mme; a ce point de vue, comme a beaucoup dautres,nbsp;Ie lituanien et la plupart des dialectes slaves gardent un aspectnbsp;curieusement archaque ; mais presque partout ailleurs Ie nominatif singulier a cess davoir des caractristiques propres. Dsnbsp;lors Ie vocatif, qui avait ds lindo-europen la forme ibndamen-tale du nom et qui se confondait avec Ie thme, cesse davoirnbsp;une forme distincte. La singAilarit que constitualenl un nominatif a caractristiques propres et un vocatif distinct du cas sujetnbsp;disparait done progressivement au cours du dveloppement desnbsp;diverses langues indo-europennes, en grande partie paree quenbsp;ces particularits constituent en morpliologie gnrale des anomalies.

On ignore pendant combien de temps ces diverses causes ont agi. Mais il a fallu des sicles pour raliser lextension des langues indo-europennes sur Ie domaine quelles occupent au dbutnbsp;de lpoque bistorique, quand elles commencent a tre attcstes,nbsp;cest-a-dire vers Ie vin sicle avant Jsus-Christ. Quel quen aitnbsp;t Ie nombre, ces sicles ont du tre pour les langues indo-europennes une priode de transformations rapides. Au momentnbsp;o elles apparaissent, ces langues sont bien distinctes les unesnbsp;des autres, et toutes trs loignes dja du type indo-europennbsp;eommun. Elles prsenten! presque toutes des degrs divers lesnbsp;itimes altrations. Toutefois les deux langues atlestes a la datenbsp;plus ancienne, Ie grec et lindo-iranien, navaient pas encorenbsp;alis tous ces changements a la date o ont t rdigs les plusnbsp;Anciens textes et nen prsenten! quune partie ds leur priodenbsp;Archaque; cest ce qui fait que ces langues ont, en grammairenbsp;coinpare, une importance particulire.

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384 DEVELOPPEMENr DES DULECTES

III

A lgard de la prononciation, on constate trols changements essentiels :

iquot; Les fmales tendent a saltrer. Les occlusives finales ne sont maintenues quen indo-iranien et en italique : skr. dbharat ilnbsp;portait , zd bar at (mme sens), v. lat. fced il a fait , maisnbsp;gr. I(psps, V. sl. pade ' il est tomb . La quantit de la voyellenbsp;de la syllabe finale tend a se rduire, et Ie timbre a saltrer; Ienbsp;latin par exemple a profondment altr presque toutes les voyellesnbsp;de syllabes finales : -us rpond a gr. -og, -dm a gr. -av, etc. Lar-mnien ancien ne conserve en gnral rien de la consonne finalenbsp;du mot et de la voyelle qui prcde :nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rpond a skr. dbharat,

gr. leeps, et ed il a pos , a skr. ddhat. Gomme la syllabe finale du mot est celle qui renferrae la dsinence caractristiquenbsp;des formes grammaticales, ces altrations ont eu pour la mor-phologie les plus graves consquences.

2 Le systme des sonantes tait ce quil y avait dans la pho-ntique indo-europenne de plus original et de plus compliqu. Or, Ie jeu de la triple valeur : vocalique, consonantique et second lment de diphtongue, de chacune des sonantes ne subsistenbsp;nulle part entirement au dbut de la priode historique. Lesnbsp;diphtongues tendent 4 se simplifier et fournissent des voyellesnbsp;unes; les diphtongues *ei et *eu, *oi et *ou, devenues *ai et *aunbsp;en indo-iranien et conserves sous cette forme en vieux perse,nbsp;sont dja e eX o (longs) en Sanskrit; seuls les textes latins lesnbsp;plus archaques prsentent des diphtongues comme ei et ou nbsp;Plaute disait dja l et . Tandis que les voyelles i et u sont misenbsp;en parallle avec les autres voyelles a, e, o, les sonantes voyellesnbsp;*Tgt; *L *}gt; perdent leur caractre de voyelles simples et brves '

et *1 nont plus, 4 date historique, ce caractre quen sanskrd (sous la forme f) ; *y- et *ni ne Font plus nulle part, et figurentnbsp;en indo-iranien et en grec sous la forme a ; en germanique psfnbsp;exemple, *f, *1, *ii, *rp., sont reprsents par des diphtongues

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CHANGEMENT DE LA PRONONCIATION 385

ul, un, um; de mme en latin par or, ul, en, em; etc. Enfin les formes consonantiques des sonantes deviennent de plus en plusnbsp;de vraies consonnes non vocalisables, ainsi quand Ie *w (u con-sonne) devient la spirante labio-dentale v, comme en roman, ennbsp;allemand, en slave, en Sanskrit, on un g {gw) ou un b (a 1initialenbsp;du mot), comme en brittonlque, en armnien, en persan (dans certains cas), etc. Tons ces changements ont abouti de bonne heurenbsp;a miner Ie systme des sonantes, et, par la, a obscurcir les alter-nances vocaliques. Du jour o *e et *o ont cess dtre clairsnbsp;dans les diphtongues *ei, *eu, *oi, *ou, les alternances vocaliquesnbsp;taient entames ; elles ltaient plus encore quand *i, *u, *f, *1,nbsp;*tii, *^, cessant dtre parallles, ntaient plus des formes recon-naissables du degr vocalique zro. La ruine du systme desnbsp;sonantes entrainait done laltration et la reduction des alternances vocaliques, cest-a-dire dun des procds essentiels de lanbsp;morphologie indo-europenne.

3 Le ton, qui tait une simple elevation de la voix, disparait soit aprs avoir exerc une action, comme en germanique, soitnbsp;sans laisser de traces, comme en celtique, ou se charge dl-ments dintensit, comme en baltique ou en slave ; dans le premier cas, un lment de la morphologie est limin; dans lenbsp;second, il est transform. Dautre part, le rythme cesse detrenbsp;purment quantitatif; la quantit elle-mme saltre, ou disparait tout a fait, comme en grec (ds le ii' sicle av. J.-G.), ennbsp;latin (au cours de lpoque impriale), ou en armnien. Lesnbsp;groupes tels que tr changent de quantit : skr. pitr, hom. -xxpinbsp;ont une premire syllabe longue ; mais att. T^a-cpi', lat. patri, etc.nbsp;Ont une premire syllabe brve, le lat. equos a une premire syllabe brve comme sequor, tandis que le Sanskrit oppose la syllabe longue initiale de dfvah cheval a la brve de sdcate ilnbsp;suit (cf. pi 66). Le letto-lituanien et le persan, qui sont anbsp;peu prs seuls a avoir conserv jusqua prsent les oppositionsnbsp;de voyelles longues et brves a lintrieur du mot, les ont beau-coup attnues ou tout a fait perdues a la finale. La structure dunbsp;mot change ainsi; lgalit des diverses parties nexiste plus, unnbsp;sommet dintensit tend a se crer, et il en rsulte des modifica-A. Meillet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a 5

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386 DEVELOPPEMENT DES DIA^LECTES

tlons profondes qul, du reste, ne commencent gure dapparaitre avant lpoque de 1re chrtienne. En latin une prononciationnbsp;particuliere de la syllabe initiale a boulevers Teconomie gnrale du mot indo-europen. Le germanique a eu un accent din-tensit initial qui a agi plus tard et qul a persist. La perte dunbsp;rytbme quantitatlf, le dveloppemenl dun accent dintensit nenbsp;laissaient rien subsister de la structure gnrale de la morpho-logie indo-europenne, comme on 1a vu p. i54.

jv), etc.

Le systme phonique a done fortement chang partout, et ces modifications ont eu pour consquence de disloquer lenbsp;systme morpbologique et syntaxique. Dautres changements,nbsp;moins gnraux que les prcdents, ont agi dans le mme sens ;nbsp;par exemple llimination absolue de *y quon constate en grec anbsp;dtruit 1unit de type du prsent en *-yelo- et abouti a la constitution de types multiples du prsent (et de verbes, en gnral) :nbsp;types en -aw, -ew, -ow, -aw,

Toutes les langues prsentent des faits analogues : les changements phontiques sulBsaient a rendre ncessaire une transformation radicale de la morphologie.

IV

Mme indpendamment de la pbontique, le systme raorpho-logique tendait a se transformer.

Le type morpbologique indo-europen tait dune extrme singularit, et peu clair.

Le mot ny apparaissait quen combinaison avec des clments flexionnels : le francais a un mot pied ; Iindo-europennbsp;navait quun nominatif sg. *pots, un accusatif sg. *pdfii, unnbsp;gnitif-ablatif sg. *pedjos, un nominatif plur. *pdes, etc. Lenbsp;mot signifiant pied ne ressortait pas clairement. Du moins,nbsp;dans le systme morpbologique indo-europen, le thme se lais-sait reconnaitre, surtout dans le type athmatique. Mais, au furnbsp;et a mesure que les altrations phontiques et les innovationsnbsp;grammaticales ont soud le thme et la flexion, il y a eu de

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INNOVATIONS MORPHOLOGIQUES nbsp;nbsp;nbsp;887

moins en moins de mots reconnaissables : le latin na, pour in-diquer le loup , ni un mot ni un theme isolable; il na quun ensemble de formes : lupus, lupe, lupum, lupi, lupo, lups,nbsp;luprum, lupis. Rien nest moins clair quun pared procd.

Toutes les langues indo-europeennes ont done tendu, plus ou moins fortement, plus ou moins tt, a simplifier et mme a li-miner la flexion et a operer avec des mots aussi peu variablesnbsp;que possible, et finalement invariables. Le systeme flexionnelnbsp;indo-europen apparait ainsi comme une russite provisoire entrenbsp;le type pr-indo-europen sans flexion ou a flexion peu dve-loppe, qui se laisse entrevoir (v. p. i ig et suiv. etp. i58), et lesnbsp;systmes modernes dnus de flexion ou a flexion tres rduite,nbsp;comme ceux du persan, de Ianglais, du frangais, etc.

II suit de la une modification radicale et du dtail des formes et de tout le type morphologique et syntaxique.

Mais si la direction gnrale des changements est partout la mme, les modifications nont pu avoir lieu que peu a peu. Lanbsp;morphologie est 1lment le plus stable de la langue. Lesystmenbsp;ne pent changer que par des accommodations successives. Parnbsp;exemple, le grec a limin Ioptatif et le parfait indo-europens.nbsp;Mais, avant deliminer Ioptatif, il en a modifi beaucoup denbsp;dtails. Avant dliminer le parfait, il en a largement tendunbsp;1emploi et dvelopp les formes, donnant par exemple des parfaits a des verbes derives qui nen comportaient pas en indo-europen. La ligne suivie par lvolution est done sinueuse etnbsp;les fails trs complexes.

Les traits par lesquels la tendance gnrale se manifeste par-lout sont les suivants.

Le type de formation au moyen des racines cesse detre employ, et, sauf dans les priodes anciennes des dialectes indo-itaniens, napparait plus dans les langues attestes. Ainsi, pour Ifi verbe, au lieu des themes verbaux multiples et indpendantsnbsp;flua conservs 1indo-iranien et dont la langue homrique etnbsp;*iime Iattique laissent encore entrevoir quelque chose, il tendnbsp;partout a se constituer des conjugaisons comprenant seulementnbsp;ieux thmes dont les rapports mutuels sont plus ou moins d-

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388 DEVELOPPEMENT DES DIALECTES

finis. En grec, la substitution de la conjugaison a deux themes a la varit ancienne des themes rattachs indpendamment a lanbsp;racine a eu lieu en pleine priode historique : de la racine i.-e.nbsp;*men- resler , Ie grec ancien avait deux prsents : jj.vw et |;.(-[Avw, un futur iasvsw (att. i^.svw), un aoriste Ipieivx, un parfait (j.-soit cinq thmes distincts ; Ie grec moderne na plusquenbsp;deux thmes, celui de pvw et celui de I[A;va, et, comme Ie rapport de [Avoj et de p.iiva nest pas clair pour Ie sujet parlant, ilnbsp;a t refait sur Ijj.stva un prsent [i,;vw. En latin, linstitution denbsp;la conjugaison a deux thmes est antrieure aux plus anciensnbsp;documents : de la mme racine, on a, dune part, un thmenbsp;d infectum mane, auquel appartiennent, outre Ie prsentnbsp;proprement dit, limpratif man, Ie suhjonctif nianeam, limpar-fait manbam, Ie suhjonctif irnparfait jmnrem, Ie futur manb,nbsp;rinfmltif manre, Ie participe rnanens; dautre part, un thme denbsp; perfectum , auquel appartiennent Ie prsent du perfectumnbsp;inansi, Ie suhjonctifnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leplus-que-parfait manseram, Ie sub-

jonctif plus-que-parfait mansissem, Ie futur antrieur manser, Fin-finitif fiiansisse; Ie supin mansurii et ce qui sy rattache constituent un groupe de formes nominales souvent rapproch du perfectum,nbsp;mais parfois indpendant; et encore, il faut ajouter que manenbsp;est un verbe anomal puisque la forme du perfectum ne senbsp;dduit pas imindiatement de celle de 1 infectum ; dans tousnbsp;les verbes rguliers tels que aniare, audtre, etc., la forme denbsp;F infectum suffit a faire prvoir celle du perfectum . Cenbsp;qui est vrai du grec et du latin Fest aussi plus ou moins desnbsp;autres langues, et tout expos bien fait de la conjugaison desnbsp;langues indo-europennes a partir dun certain moment, variablenbsp;pour chacune, met en vidence ce systme, caractristique, denbsp;la conjugaison a deux thmes; Ie slave, Ie baltique, Farmniennbsp;en fournissent des exernples excellents, mais qui najouteraieiitnbsp;rien a la nettet des cas grecs et latins.

La conjugaison une Ibis constitue, dabord complexe coiume en grec ancien, puis plus simple et rduite progressivementnbsp;deux thmes, les noms cessent de se ratlacher directement auXnbsp;racines : ils sisolent, comme Ie lat. mens qui na plus rien fai*quot;

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INNOVATIONS MORPIIOLOGIQUES 389

avec monere ni avec reminiscor, comminiscor, on bien ils sont tires de certaines formes de la conjugaison : Iindo-europea avait denbsp;la racine *gieus- gouter ua abslrait ennbsp;nbsp;nbsp;nbsp;al teste par skr.

jiiftih satisfaction , got. (^ga-)kiists examen ; le grec na plus que veDji; qui est refait sur yswij.at. Inversement, le latin anbsp;conserve un abstrait en *-ieu- de la mme racine, gustus, cf. got.nbsp;kustiis, mais il a perdu le verbe ancien et emploie un dnomi-natifnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et de mme le v. b. a. kostn, ou le v. angl. costian.

Ces deux cas, celui de gr. 'fzmc et celui de lat. gusidre indiquent les deux possibilits : persistance du verbe dou se tirent desnbsp;noms, ou persistance du nom do se tirent des verbes ; ce quinbsp;ne subsiste pas, cest la racine indo-europenne, avec ses formations a la fois verbales et nominales ; a eet gard encore, lesnbsp;exemples grecs et latins reprsentent ce qui sest pass sur toutnbsp;le domaine indo-europen.

La notion de thme, encore applicable aux formes anciennes de lindo-iranien, cesse de ltre partout ailleurs. En effet, lesnbsp;desinences sunissent a llment final de certains themes du typenbsp;athmatique pour former des groupes finaux o lon ne recon-nait plus ni le thme, ni la dsinence. comme il tait arrivnbsp;pour le type thmatique des lpoque indo-europenne (v. p.nbsp;102). Soit par exemple la dsinence -o-i du datif-locatif-instru-mental plurlel grec; elle sunit a -57- des tbmes en -=7-, donbsp;des formes commenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; comme -s- intervocalique tombe en

grec (gn. sing, vieo?, dat. nbsp;nbsp;nbsp;nom-acc. plur.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gn.

plur. ve tfiiov'), on a vu dans -3771 une finale caractristique de cas, et ce -77; a t emprunt par toutes sortes de tbmes dansnbsp;les parlers oliens et grecs du Nord-Ouest, do des formes commenbsp;bot. -/3!ptT-77'., a:vSp-77i, vf/,wv:-;77i,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lesb. Mfly.e8v77!,

~oA!-7at, etc. ; en grec du Nord-Ouest, le -01; du thme thma-tiqiie Xysti; a ensuite t emprunt et substitu en grande partie a 'c77;, et lon a; vSpotc, 'n-oi;, @o-o'.;, type ancien en len, etnbsp;qui sest rpandu dans la -/.svrr, tolienne et achenne du iii siclenbsp;av. J -C. Ailleurs, Vi des thmes en -2- a t gnralis,nbsp;do : hornin-i-bus, gener-i-bus, ou en slave kamen-l-m auxnbsp;pierres , sloves--m aux paroles , etc. Dans tous les cas de

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Sgo DEVELOPPEMENT DES DIALECTES

ce genre, il se cre une dsinence a initiale vocalique compre-nant un fragment dun thme devenu mconnaissable et une dsinence ; leffet de cette innovation est quelle permet dviter la rencontre dune consonne initiale de dsinence avec une con-sonne finale de thme ; mais linnovation na pu se produire quenbsp;si la notion de thme tait obscurcie. Au point de vue latin, onnbsp;ne peut plus parler de thmes en -i-, en -u-, etc. ; dans unenbsp;flexion comme celle -de sendtus, sendtuni, senats, la langue niso-lait plus un thme et une dsinence ; dans une flexion commenbsp;celle de att. wXt;, rSktutz., moins encore, et ainsi de tous lesnbsp;cas.

II y avalt en indo-europen deux sortes de thmes flchis de manires diffrentes ; Ie type thmatique (en '/o ) cf Ie type ath-matlque. Le type thmatique et aussi Ie type nominal en -a-, senbsp;terminant par une voyelle, se sont maintenus parlout en fondant,nbsp;en partie ds lpoque indo-europenne, la voyelle finale dunbsp;thme et la dsinence en une finale une, non analyse par lenbsp;sujet parlant. Quant au type athmatique, il a dabord perdunbsp;toute unit ; les thmes nominaux en -i~ et en -m- ontt rappro-chs des thmes en -o- et en -a-; les autres ont tendu a sli-miner; ceux qui se sont maintenus le plus aisment sont lesnbsp;thmes en -n- et en -r-, grace au caractre spcial de ces so-nantes. Dans le verbe, Ic type athmatique (type dit en *-minbsp;daprs la forme de la i personne du singulier du prsent actif,nbsp;p. ex. gr. TtOr/ij.'.) slimine plus compltement encore que dans lenbsp;nom ; une langue aussi anciennement connue que le grec nennbsp;a dja plus gure que les types ou le thme se termine par unenbsp;voyelle :nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(ion.-attnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et Sslxv-ij..; les langues

connues a date plus rcente nen ont que des traces isoles, dont la plus durable at le verbe tre : skr. dsmi, stgi, v. sX.jesn,nbsp;got. im, etc. Lunit de flexion a ainsi tendu a se raliser.

Des divers types athmatiques, celui dont la disparition a cominenc le plus tt et a t le plus complte a t celui des thmesnbsp;nominaux ou verhaux a sufhxe zro dont gr. sigt fournit le mo-dle pour le verbe, et gr. xj.;, 7:c3i; pour le nom. Les uns ontnbsp;t simplement limins ; les autres ont t transports par ana-

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INNOVATIONS MORPHOLOGIQUES 891

logie dans des categories de formes qui sont issues de types indo-europens a suffixe ; ainsi le theme *ped- {pod-, pod-') estnbsp;pass en gotique au type en u : fotus, daprs Yu des accusalifsnbsp;sg. Jotu et plur. fotuns, qui provient dune nasale voyelle en finnbsp;de mot; dautres enfin ont t largis au moyen de suffixesnbsp;divers ; ainsi un mot *sem- t, anne w, attest en zend (gnit.nbsp;hani, instr. hamd) est reprsent par un thme en -a- en San

am annee

skrit, sdma, et en armnien.

thme en -o- en celtique, irl. sam, gall, hdf, par un thme neutre en -r- (alternant avec --) en germanique, v. h. a. suniar, et ennbsp;armnien (avec un largissernent), amafn t . La mme onbsp;ils subsistent, ces mots sisolent de la racine a laquelle ils appar-tenaient, ainsi le thme skr. dif- signifie region et se sparenbsp;de la racine dif- montrer ; le correspondant latin nexistenbsp;que dans la locution toute faite dicis caussa (011 gratia) ; le grecnbsp;a dans SiVo un largissernent au moyen du suffixe *-d-, avec unnbsp;sens technique tres loign de celui de W.y.-rj'g'.. Gest au secondnbsp;terme des composs que Ielement radical sest Ic mieux main-tenu, dans le type lat. au-spex ; mais la mme, il nest bienttnbsp;quune survivance, et la racine tend a nlre plus que par exception un thme a elle seule. La perte du sentiment de la racine etnbsp;rlimination des themes a suffixe zro ont march de pair, et cesnbsp;deux changements se sont facilits lun Taulre.

Chacune des parties du mot indo-europcen avait un degr dal-ternance vocalique qui caractrisait la forme ; le jeu dlicat des alternances, trouble au point de vue phontique par Faltrationnbsp;des sonantes et des voyelles, obscurci au point de vue morpholo-gique par la perte du sentiment des racines et des thmes, senbsp;reduit pen a pen et perd une grande parlie de sa valeur grammaticale. Ainsi, en grec, ds avant les textes les plus anciens, 1al-ternance des timbres e el o dans la flexion a disparu, et tandisnbsp;que le lituanien oppose encore un nominatif akniu pierre nbsp;(avec ) a un gnli akmehs (avec e), le grec na plus que-ay.iAwv,nbsp;aV.;z;v3;, rglant ainsi le gnitif daprs le nominatifnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lac-

cusatif ccY.iio'ts, etc. Certaines langues, comme le slave ou le bal-tique, ont conserv des alternances dans quelques cas determines.

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392 DEVELOPPEMENT DES DIALECTES

Mas aucrine des langues indo-europennes attestes, mme a la date la plus ancienne, na conserve Ie type ancien o chacun desnbsp;trois elements du mot : racine, sufixe et dsinence, avait dansnbsp;chaque forme grammaticale un vocalisme caractristique. Parnbsp;la mme, les trois lments perdaient de leur autonomie.

Quant aux dplacements du ton suivant la forme, beaucoup de langues nen ont plus trace ds les plus anciens textes ; et cellesnbsp;qui en conservent quelque chose les ont restreints dune manirenbsp;considrable ; Ie Sanskrit nadmet gure dautre mouvement quenbsp;celui entre la dsinence et la syllabe prdsinentielle; Ie grec anbsp;limit les monvements du ton par rapport a la fin du mot; Ienbsp;baltique et Ie slave conservaient peut-tre plus de mouvements anbsp;date ancienne; mais ils sont connus a une poque relativementnbsp;basse et laissent seulement entrevoir Ie jeu ancien du ton. On nenbsp;peut done plus que soupgonner Ie rle des mouvements du tonnbsp;en indo-europen. Gette elimination a contribu aussi a enlevernbsp;de leur autonomie aux lments morphologiques, dont chacunnbsp;pouvait en indo-europen tre relev par Ie ton au cours de lanbsp;flexion dun mme mot.

Tous ces changements aboutissent a transformer en une masse non analysable les trois lments ancienneraent distincts du motnbsp;indo-europen dont Tunit comportait des articulations sensibles.nbsp;Soit un mot indo-europen tel que Ie nominatif *plnos ; Ie skr.nbsp;pr-ria-h plein donne encore une id de son articulation,nbsp;paree quil existe aussi : piparti il emplit , ppitti, etc. Maisnbsp;les mots isols got. fulls, v. sl. pln, v. irl. lan plein , ap-paraissent comme des units qui ne sanalysent pas ; et, au lieunbsp;que Ie verbe signifiant emplir en soit indpendant, les verbesnbsp;got. fulljan (all. fallen), v. sl. plniti, v. irl. (com-)alnr ennbsp;sont des derives.

Simultanment, la flexion riche et complexe de 1indo-euro-pen a tendu a se simplifier. Les catgories de 1indo-europen navaient pas chacune leur marque isole des autres (v. p. 119) ;nbsp;par suite lexistence du raoyen double Ie nombre des dsi-nences verbales ; lexistence du duel ajoute trois dsinences

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INMOVATIONS MORI'HOLOGIQUES nbsp;nbsp;nbsp;SqS

primaires et secondairs, actives et moyennes, du prsent-aoriste et du parfait k celles du singulier et du pluriel. La multiplicitnbsp;des categories grammaticales de lindo-europen avait done pournbsp;consquence un nombre excessif de formes distinctes.

Ge nombre a t progressivement restreint dans les diverses langues par la suppression de certaines categories.

On a dja note Tlimination universelle du duel concidant avec les progrs de la civilisation.

Dans Ie verbe, les desinences moyennes ne sont conserves au complet que par les deux langues attestes a la date la plus an-cienne ; Ie grec et lindo-iranien, dont ni lun ni 1autre ne conserve dailleurs Ie passif en -r attest par 1italo-celtique et Ienbsp; tokharien ; on les voit disparaitre au cours de 1histoire denbsp;ces langues. En italique et en celtique, elles se sont combinesnbsp;avec les desinences en -r, ce qui a fourni Ie dponent; mais,nbsp;comme ces formes dponentes ne coexistent pas dans un mmenbsp;verbe avec les formations actives, elles taient superflues et ontnbsp;t limines ; les langues roinanes et Ie moyen irlandais les ontnbsp;perdues. Le gotique a encore une partie des desinences moyennesnbsp;rduites a la seule valeur passive ; les langues germaniques con-nues a date plus rcente ont perdu mme ce debris.

Loptatif et le subjonctif sont conserves dans les formes anciennes du grec et de Tindo-iranien, mais les deux modes se rduisent a un seul au cours du dveloppement de ces langues.nbsp;Quoique connu a date relativement ancienne, litalique na quunnbsp;seul mode distinct de lindicatif, et ce mode a en grande partienbsp;Une origine independante et du subjonctif et mme de loptatifnbsp;attests par laccord du grec et de lindo-iranien ; de mme lenbsp;Celtique et le germanlque. Plus avanc encore, le slave na plusnbsp;que lindicatif et na ni subjonctif ni optatif.

Le parfait, qui tait une formation athmatique nettement radicale caractcrise par des desinences propres et par unnbsp;tbme spcial souvent pourvii dun redoublement, a firn parnbsp;rlisparaitre partout, solt quil ait t limin simplement commenbsp;^lans les dialectes indo-iraniens moyens et en armnien, soitnbsp;quil subsiste seulement au participe actif, comme en slave

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394 DEVBLOPPEMENT des dialectes

et en baltique, ou moyen, comme en grec moderne, ^oit quil se soit fondu avec laoriste, comme en latin, en irlandais et en ger-manique. En grec et en indo-iranien, 1limination a eu lieu anbsp;une date historique; ailleurs, elle est antcrieure aux premiersnbsp;documents.

La dclinaison offrait un aspect incoherent (v. p. Soa). Certains cas, comme Ie nominatif, Ie datif, nont quune valeur grammaticale ; dautres, comme Ie locatif, lablatif, linstrumen-tal, ont au contraire une signification concrete; dautres enfinnbsp;sont a la fois grammaticaux et concrets ; 1accusatif, qui est a lanbsp;fois Ie cas du complment direct et un latif; Ie gnitif, qui estnbsp;Ie cas du complment du nom et un partitif. De plus, chaquenbsp;cas tait exprim par des formes trs diverses. II y a cu denbsp;grandes simplifications. Gertaines langues tendent a liminernbsp;les cas a valeur concrete, ainsi Ie grec qui na plus ni locatif, ninbsp;ablatif, ni instrumental distincts. Dautres, au contraire, commenbsp;larmnien, gardent distincts les cas concrets : locatif, ablatif etnbsp;instrumental, niais tendent a confondre les cas grammaticaux :nbsp;larmnien confond en grande partie Ie nominatif avec laccu-satif, Ie gnitif avec Ie datif et confond Ie nominatif avec Ie vo-catif. Les aulres langues prsentent des types de simplificationnbsp;intermdiaires entre ces deux types extremes. Les dialectes ita-liques ont assez bien conserve les cas a, valeur locale: 1osque anbsp;encore Ie locatif el lablatif. Le germanique au contraire ne conserve bien que les cas grammaticaux. Les langues Indo-euro-pennes ne sont du reste jamais parvenues a supprimer 1emploinbsp;des mmes formes pour les cas concrets et les cas grammati-caux, et laccnsatif a toujours gard sa double fonction.

Seule laddition des prepositions a permis dexprimer prcis-ment les nuances concretes, ainsi dans lat. eo in urbem, sum urbe, uenio ex urbe. Par suite, lusage a tendu a stablir denbsp;rnettre une preposition partout ou il y a un sens concret 4nbsp;exprimer. Dans une langue comme le grec oii le nombre de casnbsp;sest rdiiit, la preposition tait Indispensable ; ce nest que h'nbsp;qui avertit que o/.w a la valeur locative dans h ciV.w, cenbsp;nest que si; qui indlque que olxov a la valeur lative dans i-i

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INNOVATIONS MORPHOLOGIQUES 395

oTy.cv, et ce nest que qui indique que olxou a la valeur ablative dans oi'/.M. Mais, mme dans une langue comme le slave, on des cas non ambigus a valeur concrete ont subsist,nbsp;Iemploi des prpositions est devenu constant la ou le sens estnbsp;concret, et les formes, pourtant bien definies, du locatif slavenbsp;sont accompagnees de prpositions. En latin, la forme communenbsp;dablatif-instrumental-locatif sans preposition indique les sensnbsp;un peu vagues dinstrument, de maniere; elle na un sens concretnbsp;quavec ex, ab pour indiquer le point de depart, avec in pournbsp;indiquer ou Ton est, avec cum pour indiquer 1accompagnement.

Dautre part, il y a toujours eu des dsinences qui servaient a plusieurs cas, par exemple la dsinence en *- (^-os, *-s) dunbsp;genitif-ablatif singulier athmatique, et ceci a servi de point denbsp;depart a la confusion totale du gnitif et de Iablatif en grec, ennbsp;baltique et en slave; les cas a -bh- et a -m- (v. p. aSg et suiv.)nbsp;qui ont eu aii dbut un caractere adverbial ont facilite et sansnbsp;doute meme provoque des confusions des formes casuelles, sur-tout en italique, en celtique et en germanique.

La simplification de la flexion, qui est commune a toutes les langues indo-europennes, sest poursuivie dans les languesnbsp;modernes : toute declinaison a disparu dans un grand nombrenbsp;de langues, notamment en persan et dans les principales languesnbsp;romanes. La flexion verbale elle-mme, qui se maintient en unenbsp;certaine mesure en iranien moderne et dans les langues romanes,nbsp;est reduite a peu de chose en anglais, ou le genre nexiste pasnbsp;non plus a proprement parler, et ou les mots sont ainsi presquenbsp;invariables. Les plus volues des langues indo-europennes ennbsp;sont venues a diffrer presque autant du type de Iindo-europeennbsp;commun que celui-ci diffre des types polynsien ou soudanais.

Les transformations du type morphologique saccompagnent de transformations paralleles de la phrase.

La phrase indo-europeenne se composait de mots autonomes,

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,396 DEVELOPPEMEKT DES DIALECTES

dont chacun suffisait a exprimer un sens complet et la fonction remplie. Quand, par la suite, les noms ont, de plus, perdu lanbsp;dclinaison, les mots perdent leur autonomie, la fonction desnbsp;noms dans la phrase est indique par deux procds nouveaux,nbsp;tous deux inconnus a 1indo-europen :

1 Un ordre de mots a valeur grammaticale. En francais ou en anglais, la place du nom suffit en gnral a en indiquernbsp;la fonction : Ic pre aime h fils indique par Fordre ce que Ie latinnbsp;indiquait par la flexion : pater filiim arnat, filiuni pater amat,nbsp;amat filium pater, etc., et lordre est la seule marque de la difference de valeur grammaticale, si bien que, en renversant lordrenbsp;et en disant : Ie fils aime Ie pre, on renverse Ie sens.

2 Des mots accessoires. Le francais indique par de ce que Ie latin indique par les diverses formes de flexion : patris domus lanbsp;raaison du pre , iiiri domus la maison de 1homme , mu-lierum domus la maison des femmes , etc. La personne estnbsp;exprime par des petits mots : je, tu, il {elk), nous, vous, ilsnbsp;{elles) ; en frangais au moins, ces petits mots nexistent plus dunenbsp;fagon indpendante et ne se rencontrent quavec le verbe : dansnbsp;jaime on je finis, le frangais est done bien pres davoir restitunbsp;une flexion, mais une flexion a prlixes au lieu de la flexion suf-fixale indo-europenne.

Ainsi les mots accessoires joints a daulres mots perdent leur autonomie et leur signification propre et deviennent des outilsnbsp;grammaticaux ; de bonne heure, les prverbes, independents ennbsp;indo-europen, ont t joints soit a un nom soit a un verbe ; ilsnbsp;deviennent des sortes de prfixes, chose nouvelle en indo-euro-pen : on peut dire en grec classique avSp't avsjttv ou ouv vSptnbsp;c7T;v, mais jjv nexiste plus isolment; on peut dire en latinnbsp;agmine coeunt ou cum agmine eo, mais cumne semploie pas seul.nbsp;Et ainsi de toutes les langues, une fois passe la priode ar-chaque.

La structure de la phrase a done chang. Le changement a t plus OU moins complet suivant que la flexion a t plus ou moinsnbsp;simplifie ; mais partout il a eu lieu dans le mme sens, et anbsp;abouti non seulement a accroitre la fixit de lordre des mots,

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MOTS NOUVEAUX nbsp;nbsp;nbsp;897

mais aussi a lui donner une valeur grammaticale, et a crer des mots accessoires, prepositions, conjonctions, auxiliaires verbaux,nbsp;dont la fonction est de marquer Ie rle des autres mots dans lanbsp;phrase.

Du type flexionnel singulier de 1indo-europen, la langue a pass a un type banal o les noms lendent a lre invariables.

VI

Le vocabulaire varie profondment dune langue indo-euro-penne a lautre, comme on la note p. 343, et le nombre des mots indo-europens qui se sont conservs dans toutes les languesnbsp;de la familie ou, du moins, dans la plupart dentre elles estnbsp;petit. Ghaque langue a beaucoup de termes qui nont de correspondent dans aucune autre ; grace a la multiplicit des languesnbsp;indo-europennes et a la varit de leurs vocabulaires, et parnbsp;suite du fait que le nombre des oombinaisons admises par lesnbsp;pbonmes dans un type de langue donn nest pas immense, onnbsp;trouve souvent pour ces termes dans une langue ou dans unenbsp;autre quelques rapprochements tymologiques dfendables a lanbsp;rigueur; mais cest bien peu de chose quune tymologie quinbsp;nest pas vidente.

On ignore a quelles langues Iindo-europen sest substitu dans les pays o il sest rpandu, et lon ignore aussi quelles languesnbsp;parlaient les populations dont les civilisations ont agi sur cellesnbsp;des peoples de langue indo-europenne. Quand un mot dunenbsp;langue donne na pas de correspondant exact dans une autrenbsp;langue de la familie, on na pas le droit de chercher a tout prixnbsp;Une tymologie indo-europcenne ; chaque vocabulaire compreudnbsp;ncessairement des emprunts a des langues quon ne connaitnbsp;pas, el qui nont peut-tre laiss aucune trace; cest une desnbsp;erreurs les plus graves et les plus frquemment commises nbsp;que de croire que tout mot Sanskrit, grec, germanique, etc., quinbsp;nest pas emprunt a une langue connue, soit indo-europen ;nbsp;personne ne pose explicitement ce principe absurde; mais,

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398 DEVELOPPEMENT DES DIALECTES

chercher, domme on Ie fait souvent, une explication indo-euro-penne de tous les mots de chaque langue de la familie, cest raisonner comme si on 1admettait.

En faisant ces tentatives, on sautorise parfois de ce quun mot a laspect indo-europen ; mais rien nest plus trompeur; lesnbsp;mots trangei's emprunts par voie orale sont presque immdia-tement ramens au type gnral de la langue, et ne se distinguentnbsp;gure des anciens mots par leur aspect gnral : rien navertitnbsp;quun mot frangais, comme rail, est un emprunt anglais de datenbsp;rcente (abstraction faite bien entendu de la pronunciation pdante rl). Rien dans la forme nindique que gr. iceUva ou SCiJia,nbsp;que lat. fames ou sitis, que got. hhrus, v. h. a. hungar s faim ,nbsp;que V. sl. alkati et lit. cilkti avoir faim ne soient pas desnbsp;mots indo-europens; mais, comme tous ces mots sont isols, ilnbsp;est arbitraire de chercher une origine indo-europenne k chacun.

Les seules correspondences sdres sont celles qui permettent de poser des mots indo-europens dfinis, et qui ne se limitentnbsp;pas a une vague communaut de racine. Les correspondances denbsp;ce type sont rares; pour tout Ie dtail du vocabulaire, chaquenbsp;langue a ses, termes propres, et lon ne saurait se flatter de com-prendre un texte dune langue indo-europenne inconnue, ind-pendante des groupes tablis (germanique, slave, indo-ira-nien, etc.), a laide du vocabulaire des autres. Sans les quivalentsnbsp;Sanskrits, totaux oupartiels, quon enpossde, lestextes tokha-riens nuvellement dcouverts en Asie centrale seraient de-meurs inintelligibles en dpit du caractre nettement indo-europen de la langue.

VII

La diffrenciation des parlers indo-europens avait commence au temps de 1unit de la nation indo-europenne, et la spara-tion a rendu plus profondes les differences dialectales anciennesnbsp;de date indo-europenne. Ainsi lindication du prtrit par lesnbsp;seules dsinences ntait pas assez nette : par suite, dans les

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LANGUES COMMUNES nbsp;nbsp;nbsp;Sqq

parlers o il ny avait pas daugment, cest-a-dire dans tout Ie groupe du Nord-Ouest, du slave a litalo-celtique, Ie prtrit anbsp;du tre caractris par des formes particulires du thme, et cecinbsp;dassez bonne heure. Cette particularit, qui remonte a une difference dialectale indo-europenne, explique par exemple nombrenbsp;de differences de structure entre Ie grec et Ie latin.

Puis, a 1intrieur de chacun des grands groupes nationaux qui se sont constitus avant Ie dbut de lpoque historique desnbsp;peuples de langue indo-europenne, il y a eu de nouvelles divergences qui ont abouti a Ia formation de dialectes dans cesnbsp;groupes mmes. Et les vnements historiques, en constituantnbsp;des groupes tendus de langue plus ou moins sensiblemenl une,nbsp;comme en grec lionien, Ie dorien, etc., ont cr, dans chaquenbsp;grand groupe, des groupes distincts et spars de tous les autres.

On dsigne sous Ie nom de grec commun, de slave commun, de germanique commun, etc., lensemble des particular!ts raliseesnbsp;avant lpoque historique, qui sont propres a tous les dialectesnbsp;grecs, slaves, germaniques, etc., cest-a-dire a chacun des groupesnbsp;nationaux en son entier et qui proviennent des particularits fixesnbsp;a lpoque de vie nationale commune des populations qui em-ploient les parlers grecs, slaves, germaniques, etc. ; Ie grecnbsp;commun est done k Iionien, au dorien, a lolien, etc., ce quenbsp;1indo-europen est au grec, au slave, au germanique, au cel-tique, etc.

Mais tout fait qui se trouve dans lensemble des dialectes dune langue commune ne remonte pas ncessairement a la priodenbsp;dunit. Par exemple, un fait grec commun nest pas ncessaire-ient antrieur a toute division dialectale du grec; ainsi Ie passage de *k'^ a % sobserve dans tous les parlers grecs ; nanmoinsnbsp;d est postrieur a laltratin de *k'^ devant e au commencementnbsp;du mot, qui a lieu en ionien et en dorien, mais non en olien :nbsp;la *k'^ initial du nom de nombre quatre aboutit done a rnbsp;dans att. TiT-capsc, mais a 7: dans bot. TTsr-aps;- U faut toujoursnbsp;tenir compte de la possibilit de dveloppements parallles et in-dpendants. Ce que les naturalistes appellant des faits de conversance est frquent en linguistique.

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4oo DEVELOPPEMENT DES DIALECTES

YIII

Ghacune des langues communes auxquelles a abouti a date ancienne lindo-europen offre des traits tout particuliers.

La confusion des timbres de e et o donne au vocalisnae indo-iranien un aspect propre ; il en est rsult la perte des alter-nances vocaliques portant sur Ie timbre, et une large extension des alternances portant sur la quantit. Gomme la flexion gar-dait un grand rle, les formes ont t souvent largies et sontnbsp;ainsi devenues plus claires : Ie gnitif en -andm- des thmesnbsp;en -a- et en--, laddition de -mi dans les i''' personnes thma-tiques telles que skr. bhardmi (au lieu de *bhdra') sont des innovations caractristiques.

En grec, laaiblissement gnral de la prononciation des con-sonnes, quia entrainds avantlpoque historique une alteration profonde des y et iv, et, par suite de lamuissement de cesnbsp;consonnes entre voyelles, de nombreux hiatus, a transformnbsp;laspect des mots indo-europens. La morpliologie a t beaucoupnbsp;simplifie : ds les plus anciens textes, les cas a valeur concrte,nbsp;locatif, ablatif, instrumental, nont plus dexpression propre. Lenbsp;verbe, tout en gardant beaucoup de vieilles formes, a t organisnbsp;en une conjugaison de formes dfinies a thmes multiples.

Toutes les occlusives indo-europennes ont subi en germa-nique une mutation, si bien que laspect dun mot germanique diffre fortement de celui des mots des autres langues. Le verbenbsp;a t organis en une conjugaison k deux thmes opposant lenbsp;prsent au pass. II a t constitu une flexion spciale de lad-jectif.

En somme, chacune des langues communes issues de lindo-europen se reconnait, au premier abord, a des traits originatix-Longtemps avant lpoque historique, 1unit indo-europenne tait remplace par des units multiples, diffrentes entre elles,nbsp;et quil est ais de caractriser.

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CONCLUSION

Aux dates ou des textes ecrits font connaitre les divers groupes dlalectaux indo-europens conserves, chacun deux apparaitnbsp;distinct de tons les autres et caractris par des innovations pro-pres aussi importantes que nombreuses. Les langues mme lenbsp;plus anciennement attestees ont done un aspect dja trs diffrentnbsp;de 1indo-europen. Ds le dbut de la tradition, chaque dialectenbsp;forme un systme original dont lindo-europen a fourni les l-ments, mais qui est essentiellement autre que le systme indo-europen.

On est encore trop peu fix sur les conditions gnrales dans lesquelles les langues se transforment pour quil soitlicite de riennbsp;alFirmer sur les conditions des innovations propres i chaquenbsp;groupe dialectal indo-europen. Mais ce quon sait conduit inbsp;penser que certains traits au moins rsultent du mlange de populations de langue indo-europenne avec des populations parmant dautres langues. Si, par example, k date prhistorique, lenbsp;grec a rduit a cinq les huit cas de la dcllnaison indo-europenne,nbsp;^pprimant toute forme propre aux cas a valeur concrte : ablatif,nbsp;locatif, instrumental, et ne gardant que les cas grammaticaux:nbsp;itominatif, vocatif, accusatif, gnitif et datif, si ni Homre ninbsp;^Ucun dialecte ne prsente un sixime cas, on sera tent dattri-^Uer cette remarquable Innovation k une influence particulierenbsp;la population a laquelle se sont mls les colons de languenbsp;ifldo-europenne tablis sur le sol hellnique; car la o elle anbsp;A. Mbillkt.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a

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402 CONCLUSION

rencontr des conditions plus favorables a sa persistance, la d-clinaison sest mieux maintenue, et larmnien, le lituanien et le slave ont aujourd'iiui encore une riche declinaison ; les cas 4nbsp;valeur concrte surtout sy sont bien maintenus : le lituanien, lenbsp;polonais, le petit russe et aussi rarmnien oriental modernenbsp;distinguent sept des buit cas indo-europeens, Tarmnien orientalnbsp;emploie couramment encore aujourdhui Iablatif, le locatif etnbsp;Iinstrumental que le grec ignore ds le debut de la priodenbsp;historique.

Mais partoul ou ils se sont tablis, les dialectes indo-euro-peens ont limin des langues parles auparavant, si bien que le plus souvent on ne salt rien des idlornes non indo-europensnbsp;dont ils ont pris la place. Et la on il a subsiste, dans le voisinagenbsp;des dialectes indo-europens, des langues sans doute apparenteesnbsp;aux idiomes des anciens occupants du pays, on na pas encorenbsp;tudi Iensemble des faits, et 1on na guere fait plus que signalernbsp;certaines ressemblances, principalcment entre le Sanskrit et lesnbsp;langues dravidiennes de Ilnde, entre larmnien et les languesnbsp;du Gaucase (cf. ci-dessus, p. n). Dailleurs le changementnbsp;de langue nest ni la seule ni peul-etre la principale des causesnbsp;qui dterminent les innovations linguistiques : la diffrence desnbsp;habitats, des conditions matrielles dexistence, de ltendue desnbsp;groupes sociaux, des institutions a sans doute largement contri-bu a provoquer des dveloppements divergents dun seul etnbsp;mme idiome; pour ne citer quun exemple, on congoit quenbsp;Iapprentissage du langage par les enfants, et par suite lvolu-tion. de la langue qui en est la consquence, ait lieu de manirenbsp;diffrente dans un petit groupe social, tel quune cit grecquenbsp;antique, ou les membres du mme groupe se marient unique-ment entre eux, ou dans un groupe tres tendu, tel que Iempirenbsp;roinain, ou les femmes peuvent tre dorigines diverses, ou enfmnbsp;dans des populations praliquant des usages matrimoniaux com-pliqus, comme celles de IAustralie. En ltat actuel desnbsp;connaissances, on ne peul done que dcrire les innovations pro-pres a chaque dialecte indo-europen, sans prtendre a en deternbsp;miner les causes dune manire prcise et dtaille.

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CONCI-USION 4o3

II

Si Ie caractre original de chacune des langues dnonce en quelque mesure linfluence des populations de langues diversesnbsp;auxquelles les dialectes indo-europens sont venus simposer, ennbsp;revanche lunit dorigine se manifeste, on la vu au chapitre ix,nbsp;par Ie paralllisme de leur evolution. Dans Ie dtail, chacunenbsp;des langues indo-europennes a son histoire propre, et, commenbsp;on doit lattendre, toutes les particularits de phontique, denbsp;morphologie, de vocabulaire deviennent plus diffrentes de Tunenbsp;a lautre au fur et a mesure quon sloigne de lancienne priodenbsp;dunit. Mais, dans lensemble, Ie dveloppement a t parallle,nbsp;et par suite les langues modernes, dont Ie matriel grammaticalnbsp;est propre a chacune, ont beaucoup plus de traits gnraux ennbsp;commun que ne Ie ferait prsumer Tindpendance de leurs dve-loppements respectifs.

Seule, la grammaire compare des langues indo-europennes rend possible ltude de ces dveloppements indpendants et pa-rallles. La determination de la langue commune dont les langues indo-europennes reprsentent des formes postrieures nanbsp;pas pour but de satisfaire la vaine curiosit de ceux qui vou-draient connaitre laspect de celte langue : cette dtermination,nbsp;qui ne saurait dailleurs tre obtenue, nest pas 1objet de lanbsp;grammaire compare, ce nest pour elle quun moyen.

Lhistoire des langues indo-europennes forme ainsi un vaste ensemble ; la grammaire compare de tout Ie groupe permet denbsp;dcrire, en quelque mesure, et parfois avec une certaine precision, les changements intervenus entre la priode dunit et lesnbsp;plus anciens documents de chaque langue ; dautre part, grAce anbsp;1examen des textes de toutes les dates et de toutes les regions etnbsp;3 la comparaison des parlers vivants, on peut suivre jusquau-iourdhui Ie dveloppement des grands groupes qui se sontnbsp;constitus a une poque prhistorique. Une grande partie dunbsp;Iravail reste a faire; nanmoins les principaux traits de cette

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4o4 CONCLUSION

histoire sont dgags partout, et sur quelques points Ie dtail commence a tre prcis. Si Ie groupe indo-europen est Ie plusnbsp;important du monde, cest aussi celui dont Ie dveloppement estnbsp;Ie moins mal connu et qui laisse Ie mieux entrevoir ds mainte-nant les lois gnrales du dveloppement des langues.

Gest en effet pour expliquer les faits particuliers observables a date historique qua t constitue la grammaire compare : ilnbsp;est, ils sont est en frangais une flexion inexplicable ; est, sunt nestnbsp;pas plus explicable en latin, mais il sy trouve dja quelques formesnbsp;analogues perdues aujourdliui, comme fert, ferunt; ce nestnbsp;quen indo-europen que la flexion verbale maintenant repr-sente par le seul il est, ils sont a t normale : cest done ennbsp;indo-europen seulement que ce verbe frangais sexplique, ennbsp;prenant Iaspect dune formation normale. Tel est le premiernbsp;service rendu par la grammaire compare ; elle rend immdiate-ment compte des formes qui remontent a lpoque indo-euro-penne.

Quant aux formes qui se sont constitues entre la priode indo-europenne et le dbut de la priode bistorique de chaquenbsp;langue, comme laoriste grec en -Orjv, le perfectum latin ennbsp;-ui, etc., elles demeurent souvent inexpliques, paree quelles senbsp;sont cres dans des sys ternes grammaticaux intermdiairesnbsp;entre le systme indo-europen et les systmes historiquementnbsp;attests ; ces systmes tant inconnus, toute explication de ce quinbsp;a pu sy crer est en lair : quand on essaie dinterprter laoristenbsp;grec en -9y)v ou le perfectum latin en -ui, on est en dehors desnbsp;conditions normales dapplication des mthodes de la grammairenbsp;compare. Le rle essentiel de la grammaire compare, cestnbsp;dexpliquer dans les langues ce quelles ont conserv dancien, etnbsp;notamment les formes fortes et les formes anomales et denbsp;donner une id des matriaux avec lesquels se sont baties lesnbsp;langues historiquement attestes.

De plus, par cela mme que pour trouver 1explication des faits linguistiques on en a du autant que possible suivre rainU'nbsp;tieusement lhistoire depuis la priode dunit ancienne jusquau-jourdhui, il a t runi un recueil immense dobservations sur

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CONCLUSION 4o5

le developpement des langues. La varit daspect des langues de la familie dans les diffrents temps et les diffrents lieux stnbsp;infinie. A. cote de Ihistoire proprement dite des divers idiomesnbsp;0 il ny a, comme dans toute histoire, quune succession denbsp;faits particuliers, il se forme, a Iaide de ces donnes, une thorienbsp;gnrale des conditions dans lesquelles evoluent les langues,nbsp;cest-a-dire que Vhistoire du groupe indo-europen, maintenantnbsp;connue en ses grandes lignes, fournit quelques-unes des meil-leures observations quelle puisse utiliser la science du langagenbsp;qui commence enfin a se constituer ; a son tour, cette science,nbsp;en dterminant les lois gnrales du langage, permettra de rem-placer Iempirisme actuel des explications par des doctrinesnbsp;coherentes et systmatiques. Les faits quon vient de passer ennbsp;revue apparaitront alors sous un aspect nouveau; mais les resul-tats acquis des inaintenant par la grammaire compare sontnbsp;dans leur ensemble certains ; la science nouvelle qui se cree lesnbsp;clairera et les fera entrer dans des ensembles nouveaux, elle nenbsp;les branlera pas.

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APPENDICES

I. - ApRgu DU DVELOPPEMENT DE LA GHAMMAIRE COMPAREE.

La grammaire cotnpare a t cre au dbut du xix' sicle par des savants allemands et danois.

Les Grecs ont t en rapports troits avec une fonle de peuples trangers dont la langue avait avec la leur les ressemblances lesnbsp;plus frappantes ; ils ny ont prt aucune attention, on, sils ontnbsp;remarqu des coincidences, ils ny ont vu que de pures curiositsnbsp;et nont tir de ces observations isoles aucune doctrine. La pertenbsp;qui rsultc de la est immense et irreparable ; les Grecs auraientnbsp;pu observer et fixer des langues qui ont disparu plus tard sansnbsp;laisser de traces ou qui se sont gravement altcrces par la suite ;nbsp;si lon avait des notions prcises sur les dialeclcs itaniens, phry-giens, armniens, thraces, illyriens, italiqiies, celtiques du ninbsp;OU du IV sicle a van t J.-G., tels que des interprtes hellniquesnbsp;nont pu manquer de les.connaitre, la grammaire compare desnbsp;langues indo-curopennes serait tout au tremen t exacte et complete quelle ne 1est et ne pourra 1tre jamais. Mais les Grecsnbsp;nont pas eu 1ide que tous ces idiomes barbares taient desnbsp;formes dune mme langue tres proebe de la leur ; ils nontnbsp;jamais imagine que Ie seul moyen de rendre compte des particu-larits de leur propre langage tait de Ie rapprocher des parlersnbsp;varies que leurs colons et leurs mariris rencontraient de tousnbsp;cts. La seule langue quils aient tudie est celle de leur nation, et ils y ont assez bien russi a beaucoup dgards : quand

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4o8 APPENDICES

ils ont eu a lcrire, ils ont su ne pas emprunter tel quel [alphabet syllablque smitique et, en notant les voyelles, crer 1cri-ture alphabtique qui, seule, convient aux langues indo-euro-pennes ; pour apprcier comme il faut Ie service quils ont ainsi rendu, il suffit de songer a ce que rpandent dobscurit sur lesnbsp;textes iraniens lecriture aramenne pour Ie peblvi, 1criturenbsp;arabe pour Ie persan. Les philosophes grecs ont exactementnbsp;reconnu les categories de la grammaire de leur langue ; les gram-mairiens ont dcrit les particularits dialectales des textes lltt-raires: Mais ils ne sont pas alls au dela de la constatation desnbsp;faits, et de leurs tentatives dexplication, purement a priori, riennbsp;na subsist; car ils nont jamais vu comment on peut rendrenbsp;compte dun fait linguistique.

Les Hindous nont sans doute gure eu 1occasion dtudier de prs dautre langue indo-europenne que liranien, lequel taitnbsp;un dialede trs semblable au leur a tous gards, et, a 1poquenbsp;dAlexandre et du royaume de Bactriane, Ie grec : ils nen ontnbsp;rien tir. En revanche, ils ont observe leur propre idiome avecnbsp;une precision admirable ; des dtails infiniment menus de larti-culation nont pas chapp a lattention de leurs grammairiens ;nbsp;ils ont reconnu tous les traits essentiels de leur morphologie, sinbsp;bien que, a beaucoup dgards, la grammaire compare a sim-plement applique a Iindo-europecn les observations quils avaientnbsp;SU faire sur Ie sanskrit. Comme les Grecs enfin, ils ont ds Ienbsp;dbut adapt au caractre de leur langue 1alphabet quils em-pruntaient, et ont note avec soin les voyelles.

Aux Hindous comme aux Grecs, il a manqu la notion du dveloppement bistorique. Au xvn' et au xviii' sicles, cettenbsp;notion tait encore aussi compltement ignore quau tempsnbsp;dAristote ou de 1HindouPanini; pour rendre compte dun faitnbsp;linguistique on ne recourait pas a 1observation des faits ant-rieurs, mais a des conceptions a priori; la thorie de la phrasenbsp;tait une application de la thorie des propositions et des juge-ments, la grammaire gnrale une partie de la logique formelle :nbsp;la grammaire de Port-Royal et la grammaire de Condillac ennbsp;fournissent dillustres exemples.

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DVELOPPEMBNT DE LA GRAMMAIRE COMPARE

Au dbut du xix' sicle, une idee nouvelle apparait de toutes parts et dans tous les domaines; on cesse de prendre des conceptions logiques pour des explications; lobservation et ltudenbsp;abstraite des phnomnes mcaniques, physiques et chimiques,nbsp;dja institues par les Grecs et reprises avec une activit nouvelle depuis Ie xv sicle, donnaient des rsultats chaque annenbsp;plus prcis et plus nombreux, et permettaient de prvoir dunenbsp;manire toujours plus sure, dutiliser dune manire toujoursnbsp;plus complete laction des forces naturelles. Les faits que pr-sentent les tres organises et les socits restaient obscurs, pareenbsp;quon prtendait les tudier en leur appliquant des ids a priori;nbsp;on a compris alors quil fallait les observer en eux-memes, commenbsp;on fait pour les faits physiques ou chimiques.

Mais les phnomnes que prsentent les tres vivants et sur-tout les socits sont complexes; ils ne se laissent pas, pour la plupart, ramener a des formules abstraites comme un fait denbsp;physique. Quand on observe une institution sociale, on apergoitnbsp;aisment quelle est le produit dune srie dactions successives ;nbsp;on ne peut done Iexpliquer sans en suivre le dveloppement. Getnbsp;examen mthodique des antcdents historiques est ce que lenbsp;sicle dernier a apport de plus original et de plus neuf. En m-canique, en physique, en chimie, on a tir des mthodes dAr-chimde, de Galile, de Newton une inlinit de rsultats nou-veaux, mais la mthode mme tait dja parvenuea sa perfection,nbsp;et il ny a eu qua lappliquer avec une prcision sans cessenbsp;accrue a tous les objets quelle permet dtudier. La mthode denbsp;1explication historique a t au contraire une cration du xixnbsp;sicle (et dja, en quelque mesure, de la fin du xviii'). Lcorcenbsp;terrestre, les tres organiss, les socits et leurs institutionsnbsp;sont apparus comme les produits de dveloppements historiquesnbsp;dont le dtail ne pouvait jamais tre devin a priori, et dont onnbsp;De pouvait rendre compte quen observant et en determinantnbsp;9ussi exactement que le permettent les donnes la successionnbsp;des faits particuliers par lesquels ils se sont raliss. Et cest seu-lement a 1aide des observations ainsi runies quon commencenbsp;^ poser les theories gnrales relatives au dveloppement des tres

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4io APPENDICKS

organises et des socits. On est mme arriv a reconnaitre que les corps inorganiques ont eux aussi une histoire.

La grammaire compare nest quune partie du grand ensemble des recherches mthodiques que Ie xix* sicle a institues sur Ie dveloppement historique des faits naturels et sociaux.

Elle sest constitue lorsquon sest mis a rapprocher systma-tiquement Ie Sanskrit du grec, du latin et du germanique. Aussi-tt que les relations rgulires tablies entre lInde et 1Europe ont donn a quelques Europens loccasion dtudier Ie Sanskrit, onnbsp;en a reconnu la parente avec les langues europennes ; Ie fait estnbsp;indiqu par Ie jsuite frangais Coeurdoux dans une note adressenbsp;en 1767 a lAcadmie des inscriptions, par 1Anglais Williamnbsp;Jones dans un discours a la Socit de Calcutta en 1786, par Ienbsp;jsuite alletnand Paulin de Saint-Barthlemy vers Ie mme temps.nbsp;Enfin lattention a t attire en Europe sur limportance dunbsp;Sanskrit au point de vue linguistique par Ie livre fameux denbsp;Fr. Schlegel, Ueber die Sprache und die Weisheit der Indir (Heidelberg, 1808).

La connaissance du Sanskrit a t dcisive a deux points de vue pour la constitution de la grammaire compare. Toutdabord,nbsp;Ie Sanskrit a conserv une morphologic archaque et un systmenbsp;consonantique qui seuls permettent de se faire une id un peunbsp;nette de ce qua pu trc 1indo-europen et sans lesquels unenbsp;foule de traits essentiels de cette langue seraient toiijours restsnbsp;inconnus ou mal connus. En second lieu, les grammairiens denbsp;1Tnde avaient analys avec une prcision extreme jusquauxnbsp;dtails les plus menus de la phontique et de la grammaire denbsp;eet idiome si archaque ; ds Ie dbut du xix sicle, les gram-maires de Golebrooke, de Wilkins (1808), de Garey, de Forster,nbsp;la liste des racines de Wilkins (1815), la publication de 1Ama-rakoga et autres lexiques, provoque par Golebrooke (Calcutta,nbsp;1807), mettaient a la disposition des savants europens les prin-cipaux rsultats du travail des grammairiens hindous; dans lanbsp;mesure tres large o Ie Sanskrit reprsente la phontique et lanbsp;morphologic indo-europennes, on avait dja la une analysenbsp;grammaticale de lindo europeen, indpendante des thories

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4ri

DEVELOPPEMENT EE EA GRAMMAIHE COMPAREE

grecques, qui suffisait a renouveler les notions linguistiques et qni reposait sur lobservation des fails.

Cest Franz Bopp, n a Mayence en 1791, qui a Ie premier lire des rapprochementsMu Sanskrit avec les langues de 1Europenbsp;un ensemble de doctrines. Aprs un sjour a Paris, qui taitnbsp;alors Ie principal centre dtudes orientales, et ou il avail apprisnbsp;Ie Sanskrit en grande partie seul et avec des moyens trs insuffi-sants (Ie dictionnaire de Wilson na paru quen 1819), Boppnbsp;publie en 1816, a Francfort-sur-le-Main, son premier ouvrage :nbsp;Ueher das Conjiigationssystem der Sanskritsprache, in Vergleichtingnbsp;mit jenemder grkchischen, lateinischen, persischen und germanischennbsp;Sprache, nebst Episoden des Ramajan und Mahahharat in genauennbsp;metrischen Ueberset^ungen aus dem Originaltexte und einigennbsp;Abschnitten aus den Vedas (S, xxxxvi-Sia p.). La grammairenbsp;compare tait cre. Nous devons, disait Bopp, apprendre anbsp;connaitre avant tout Ie systme de conjugaison du vieil indien,nbsp;parcourir en les comparant les conjugaisons du grec, du latin,nbsp;du germanique et du persan ; ainsi nous en apercevrons liden-tit, en mme temps nous reconnaitrons la destruction progressive et graduelle de 1organisme linguistique simple et nousnbsp;observerons la tendance a Ie remplacer par des groupementsnbsp;mcaniques, do a rsult une apparence dorganisme nouveau,nbsp;lorsquon na plus reconnu les lments de ces groupes . Dsnbsp;ce premier ouvrage, lobjet essentiel des recherches de Bopp estnbsp;fix ; il rapproche les formes grammaticales des diverses languesnbsp;indo-europennes, en se servant particulirement du Sanskrit,nbsp;et sa justesse de coup doeil a eet gard est admirable; mais lesnbsp;rapprochements ne sont pour lui quun moyen, et ce quil senbsp;propose avant tout, cest dexpliquer les formes en en dtermi-nant laspect Ie plus ancien, Ie moins mutil, Ie plus primitilnbsp;quil est possible. Dja dans ce livre, Bopp explique Ie futur ennbsp;~sya- du Sanskrit par Taddition du verbe tre , skr. as-, a lanbsp;racine verbale : cest Ie premier essai de ces explications parnbsp;agglutination qui devaient tenir tant de place dans 1oeuvre ult-rieure de Bopp ; 1analyse imaginaire, mais alors usuelle, dunbsp;Verbe en copule et prdicat lui faisait dailleurs paraitre naturelle

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4i2 APPENDICES

une division de skr. tap-sya-ti il briilera en il sera brlanl. La comparaison des langues atlestes donne a ses yeux un moyennbsp;de remonter a un tat primitif o les formes grammaticales senbsp;laissent expliquer direclement et ou il est possible de les analyser ; en ce sens, Bopp est encore un homme du xviiiquot; sicle;nbsp;il pretend remonter au commencement mme des choses dontnbsp;les progrs de la science cfe par lui ont fait comprendre a sesnbsp;successeurs quon pouvait seulement connaitre Ie dveloppementnbsp;historique. La determination de lidentit fondamentale desnbsp;langues indo-europennes nest done pas pour lui la fm de lanbsp;grammaire compare, et il ne voit dans les changements qui senbsp;sont produits depuis lpoque dunit quune dchance progressive. Bopp a trouv la grammaire compare en cherchant anbsp;expliquer 1indo-europen, a peu pres comme Christophe Colombnbsp;a dcouvert 1Amrique en eberebant la route des Indes.

Appel a rUniversit de Berlin en 1821 sur la recommanda-tion de Guillaume de Humboldt, Bopp poursuit ds lors rgu-lirement ses recherches. II en expose les premiers rsultats dans une srie de six mmoires, prsents de 182/i a i833 k lAca-dmie de Berlin, qui portent en commun Ie titre bien caract-ristique de Analyse comparative du Sanskrit et des langues cong-nres. Ds ce temps la publication de grammaires lituaniennes etnbsp;Ie dveloppement de la pbilologie slave lui donnent Ie moyennbsp;de joindre Ie balto-slave au Sanskrit, au grec, au latin et au ger-manique , Ie dchiffrement du zend par les mthodes rigoureusesnbsp;dEugne Burnouf permettait au mme moment de remplacer Ienbsp;persan par une langue iranienne beaucoup plus archaque, cellenbsp;de lAvesta. En i833 parait la premire livraison dela grammairenbsp;compare du Sanskrit, du zend, du grec, du latin, du lituanien,nbsp;du gotique et de lallemand, qui ne devait tre termine quennbsp;1849; Ie vieux slave figure sur Ie titre a partir du second volume ; Ie debut de la prface de ce livre (cit ici daprs la bellenbsp;traduction de Bral) donnera des vues de lauteur lide la plusnbsp;precise ; Je me propose de donner dans eet ouvrage unenbsp;description de lorganisme des diffrentes langues qui sont nom-mes sur Ie titre, de comparer entre eux les faits de mme nature,

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DEVELOPPEMENT DE EA. GRAMMAIRE COMPABEE

dtudier les lois physiques et mcaniques qui rgissent ces idiomes et de rechercher loriglne des formes qui expriment lesnbsp;rapports grammaticaux. II ny a que Ie mystre des racines ou,nbsp;en dautres termes, la cause pour laquelle telle conception primitive est marquee par tel son et non par tel autre, que nous nousnbsp;abstiendrons de pntrer... A la rserve de ce seul point, nousnbsp;chercherons a observer le langage en quelque sorte dans son eclo-sion et dans son dveloppement... La signification primitive etnbsp;par consquent Iorigine des formes grammaticales se rvlentnbsp;la plupart du temps delles-mmes, aussitt quon tend le eerdenbsp;de ses recherches et quon rapproche les unes des autres lesnbsp;langues Issues de la mme familie, qui, malgr une sparationnbsp;datant de plusieurs milliers dannes, portent encore la marquenbsp;irrcusable de leur descendance commune.

Bopp a cr ainsi de toutes pieces la grammaire compare des langues indo-europennes ; il a vu Ia plupart des rapprochements quon peut faire entre les formes grammaticales des diverses langues et, a ce point de vue, na plus laiss qu glaner anbsp;ses successeurs ; aucune des langues de la familie na chapp anbsp;son attention; il fait figurer larmnien dans le titre de la seconde edition de la grammaire compare (iSBy-iSfii); il anbsp;publi sur le vieux prussien et sur lalbanais des mmoires par-ticuliers ; il na pas nglig le celtique mme. Toutefois sinbsp;pntrante quait t son intuition, si large quait t le champnbsp;de ses recherches, il laissait beaucoup k faire. II a eu le mritenbsp;de se tenir aux faits positifs en vitant les gnralits vagues ; etnbsp;par la il a renouvel ltude des langues; mais, faute didesnbsp;gnrales, il na pas pris nettement conscience de sa mthode, etnbsp;il lui est arriv dattribuer a la familie indo-europenne les languesnbsp;malayo-polynsiennes et les langues caucasiques du Sud qui nynbsp;appartiennent pas. II sest attach presque exclusivement a lanbsp;morphologic qui est en effet 1lment le plus stable de lanbsp;langue et, dans la morphologie, a 1analyse de la flexion ;nbsp;mais il a nglig ltude de revolution phontique et les regiesnbsp;qui y prsident; il na examine ni 1emploi des formes, ni lanbsp;structure de la phrase. Aprs Bopp, il restait a suivre le dve-

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/ii4 APPENniCES

loppement de chaque langue dans Ie dtail, a constituer la pho-ntique, la thorie de lemploi des formes et de la phrase, a poser des regies rigoureuses, et surtout a liminer les spcula-tions vaines sur les origines, ou Bopp poursuit des ids anciennes bien plus quil nest un initiateur.

Ge grand travail a commenc du vivant mme du maitre, et ds Ie moment o onl t publis ses premiers travaux.

En mme temps que Bopp, et dune manire indpendante, Ie Danois Bask avait reconnu la parent des langues germaniquesnbsp;avecle grec, Ie latin et Ie balto-slave, et expos cette doctrine dansnbsp;une tude, intitule Recherches sur Ie vieux norrois {Undersgelse omnbsp;det gamle Nordiske), qui tait acheve ds i8i4) mais qui a parunbsp;seulement en r8i8, a Copenhague, et dontla seconde partie a tnbsp;traduite et a paru en allemand dans les Vergleichungstafeln dernbsp;europciischen Stammsprachen de Vater, sous Ie titre de : eher dienbsp;thrakiscke Sprachclasse (Halle, 1822). Rask a vis-a-vis de Bopp lanbsp;grave infriorit de ne pas faire intervenir Ie Sanskrit; mais ilnbsp;dmontre 1identit originelle des langues quil rapproche, sans senbsp;laisser aller a de vaines tentatives dexplication des formes primitives ; il est satisfait quand il a pu constater que chaque terminaisonnbsp;de la langue islandaise semble se retrouver plus ou moins claire-ment en grec et en latin , et, a ce point de vue, son livre estnbsp;plus scientifique, plus rigoureux, plus moderne que ceux de Bopp.

Tandis que Bopp a toute sa vie nglig les ids gnrales pour sattacher a la dtermination des dtails prcis, Guillaumenbsp;de Humboldt au contraire na gure expos dans ses publicationsnbsp;que des ids gnrales ; mais outre Taction personnelle quil anbsp;eue en favorisant de sa puissante influence Ie dveloppement denbsp;la grammaire compare, il a contribu a diriger les recherches ,'nbsp;partant de lide que la langue est une activit, une vpYeia, etnbsp;non un spyov, il voyait dans Tidiome de chaque population lanbsp;manifestation caractristique de son activit intellectuelle, et ilnbsp;estimait par suite que toute langue devait tre tudie pour elle-mme. Les faits que ces observations ont mis en vidence nontnbsp;pas permis de dterminer les caractres propres de Tactivit psy-chique de chaque peuple, comme 1esprail G. de Humboldt;

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DVELOPPEMENT DE LA GRAMMAIRE COMPARE

mals Pexamen des choses telles quelles sont et des particularits propres de chaque idiome a about! a la creation dune sciencenbsp;rigoureuse et precise.

Gomme il tait naturel puisque la transformation de la lin-guistique tait faite par des savants de langue germanique, cest Ie groupe des langues germaniques qui a t Ie premier tudinbsp;suivant les nouvelles mthodes. Dja en i8ii, Ie Danois Rasknbsp;crit dans la preface de sa grammaire islandaise : Une gram-maire na pas a ordonner comment on dolt former les mots, maisnbsp;a dcrire comment ils sont forms et comment ils changent ,nbsp;et, en rendant compte de ce livre en 1812, Jacob Grimm (n ennbsp;1795, mort en i863) crivait ; oute Individualit doit trenbsp;tenue pour sacre, mme dans Ie langage ; ii est a souhaiter quenbsp;chaque dialecte, fut-ce Ie plus petit, Ie plus mpris, soit aban-donn a lui-mme, que toute violence lui soit pargne, car il anbsp;certainement ses supriorits caches sur les plus grands et lesnbsp;plus es times. Suivant ce principe il fallait sattacher a dcrirenbsp;Ie plus prcisment possible chacune des formes du germanique,nbsp;et surtout les formes les plus anciennes o, conformment auxnbsp;ids de ce temps Grimm est un romantique, on satten-dait a trouver lesprit national dans sa puret, la langue dans sanbsp;perfection native. La grammaire allemande de Grimm, dont Ienbsp;premier volume a paru en 18 [g (quatorze ans avant Ie premiernbsp;volume de la grammaire compare de Bopp), a t la premirenbsp;description de tout un groupe de dialectes depuis les formes lesnbsp;plus anciennes qui soient attestes, et a par la servi de modle auxnbsp;tudes quon a faites ensuite des autres groupes de dialectes at-tests par des documents anciens ; les dtails les plus dlicats ynbsp;sont relevs avec Ie soin ou, pour mieux dire, avec la plt dunnbsp;dvot; mais Ie jeu subtil et infiniment complexe dactions et denbsp;reactions par lesquelles sexpliquent les faits linguistiques nestnbsp;pas encore mis en lumire ; cest un recueil dobservations pluttnbsp;que dexplications. Les lois de la lautverschiebung, en vertu des-quelles tout Ie syslme consonantique a t pour ainsi direnbsp;transpos dun degr, germ, ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h rpondant a gr. tc, t, a ou

lat. p, t, k-, germ, p, t, k k gr. g, 3, y, lat. b, d, g; ht all.

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4i6 APPENDICES

d a got. etc., sont reconnues et exposees en x8i8 par Rask, en 1822 par J. Grimm lui-mme; elles donnent le premier exemplenbsp;et le premier modele des lois phontiques sur la connaissancenbsp;desquelles repose au fond la linguistique historique moderne;nbsp;elles out t le fruit de 1observation prcise des dialectes et denbsp;la recherche des traits origlnaux qui caractrisent chaque langue.

Pott (1802-1887), de onze ans plus jeune que Bopp, a profite des travaux de ses devanciers, mais il sest choisi ds 1abordnbsp;son domaine propre, Ietymologie, et il y a travaille dune ma-nire indpendante, en y apportant une merveilleuse erudition,nbsp;qui ntait du reste pas borne aux langues indo-europennes. Lanbsp;premire edition de ses Etymologische Forschungen est de i833 pournbsp;le premier volume, de i836 pour le second, contemporaine parnbsp;consequent de la premire edition de la grammaire de Bopp.nbsp;Sans rgies prcises de correspondances entre les langues rap-proches, Ietymologie nest quun jeu desprit et ne comportenbsp;pas de dmonstrations; Pott Ia vu, et ds i833, il crit cesnbsp;phrases dcisives : la lettre est un guide plus sur dans le laby-rinthe de Ietymologie que la signification, souvent sujette auxnbsp;sauts les plus hardis et : Iexposition qua faite Grimm desnbsp;transformations phontiques dans les langues germaniques a plusnbsp;de valeur a elle seule que plusieurs philosophies du langage .nbsp;Pott a cr a la fois ltymologie et la phonetique compare desnbsp;langues indo-europennes; et, ce qui montre les progres de lanbsp;mthode linguistique en peu dannes, son oeuvre renferme djinbsp;relativement moins de parties caduques que celle de Bopp.

En mme temps que la grammaire compare tait cre, plusieurs philologies se constituaient: celles du Sanskrit, de Iiranien ancien, du germanique, du slave, etc. ; elles ont profit desnbsp;nouvelles mthodes linguistiques et ont contribu chacune pournbsp;leur part au rapide progrs de la nouvelle discipline. Linterpre-tation de PA vesta, cre par Burnouf avec une suret de mthodenbsp;O la force du bon sens touche au gnie, et le dchiffrement desnbsp;inscriptions en vieux perse permettaient de complter et de prciser le temoignage du Sanskrit sur Pindo-iranien, cest--direnbsp;celui des dialectes qui claire le plus Pindo-europen.

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DVELOPPEMEIVT DE LA CRAMMAIRE COMPARE nbsp;nbsp;nbsp;4l7

La phllologie classique sest montre longtemps plus rebelle : on nen dolt pas tre surpris ; aujourdhui encore, beaucoup denbsp;philologues classiques ignorent la grammaire compare ou, lors-quils essaient de lapprendre, en pntrent mdiocrement lanbsp;mthode. Lorsque la grammaire compare sest fonde, la philo-logie classique tait dja en plein renouvellement; aprs Wolfnbsp;(1769-1824) qui avait commenc a tudier la philologie pournbsp;elle-mme et stait inscrit a lUniversit comme studiosusphilolo-giae, des hommes tels que G. Hermann (1772-1848), chef denbsp;lcole proprementphilologique, etA. Boeckh (1786-1867), vri-table fondateur de lcole archologique et initiateur desnbsp;grands recueils dinscriptions, ne se sont pas intresss a la grammaire compare OU mme lui ontt hos tiles : il leur tait pniblenbsp;de voirdes nouveaux venus prononcer sur des questions de grammaire grecque ou latine, 4 laide de langues mal connues et aunbsp;nom de mthodes impossibles a contrler pour un hellniste ounbsp;un latiniste et dailleurs encore peu dfinies ; les comparatistesnbsp;inspiraient dautant moins de confiance que leurs connaissancesnbsp;en philologie classique manquaient souvent de precision (Boppnbsp;tait un mdiocre latiniste) et quils ngligeaient la syntaxe, sinbsp;essentielle aux yeux dun philologue. Gette mauvaise humeur,nbsp;bien explicable, nempche pas que les travaux de ces savants etnbsp;de lenrs disciples naient beaucoup profit a la grammaire compare. Buttmann a pu ignorer toujours que la dorien reprsentenbsp;ltat panhellnique et 1y) ionien une altration rcente dans Ienbsp;contraste entre dor. la-caiAi et ion. att.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;! mais sa gram

maire grecque (1quot; dit. 1819 2 dit. i83o) a t trs utile aux comparatistes, de mme que les travaux de Lobeck, disciplenbsp;de G. Hermann, etla rdition du Thesaurus grec dHenri Estiennenbsp;par la maison Didot de Paris (de t83i a 1866) sous Ia directionnbsp;de Hase et avec la collaboration de quelques'autres savants alle-rnands. Pour navoir pas t inspirs par les mthodes de lanbsp;grammaire compare, ces ouvrages qui apportaient de richesnbsp;collections de faits exacts nen ont pas moins largement contribunbsp;a en dterminer les progrs.

En 1862 a t fonde la Zeitschrift fiir vergleichende Sprach-

A. Meili.et. nbsp;nbsp;nbsp;2-

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4t8

AtPESmCES

forschung par Adalbert Kuhn, dont 1activit personnelle a eu pour principal objet la mythologie compare : quand on en par-court Ie premier volume, on est frapp de tout ce que les principes ont encore dellottant et dincertain ce moment. Une nouvelle gnration de linguistes allait les prciser et les fixer, et lesnbsp;volumes suivants de eet important priodiqu rvlent un progrsnbsp;continu de la mthode linguistique.

A. Schleicher (1821-1868) est anim dun tout autre esprit que Bopp. Bopp tait un philologue qui rapprochait les unes desnbsp;autres les formes grammaticales des anciennes langues indo-europennes; Schleicher, pntr des mthodes des sciencesnbsp;naturelles, a t en quelque sorte un naturaliste qui a systma-tis les faits acquis et sest attach a poser des lois gnrales. Dsnbsp;ses dbuts, il sapplique a la phontique, et, dans ses Sprachver-gleichende Untersuchungen (x8/i8), il essaie de dterminer lesnbsp;rgies dvolution des groupes qui comprennent un y ; il veutnbsp;poser des lois valables universellement, et non pas propres a tellenbsp;OU telle langue, tentative alors prmature, mais qui devait trenbsp;reprise un jour.

II ne se borne pas aux langues anciennes : un sjour dans la Lituanie prussienne lui donne Ie moyen dtudier la plus ar-chaque de toutes les langues indo-europennes actuellementnbsp;parles, Ie lituanien, et, en i856, il publie a Prague sa gram-maire lituanienne, qui est aujourdhui encore la description lanbsp;mieux ordonne de cette langue. La phontique est ici tudienbsp;pour elle-mme, au mme titre que la formation des mots et lanbsp;flexion; Ie chapitre qui lui est consacr a 79 pages contre 85nbsp;accordes a la flexion ; et comme elle repose sur une observationnbsp;directe de la langue parle, et non sur 1examen des vieux textes,nbsp;elle porte, innovation dcisive, sur Varticulation et les change-ments darticulation, non sur les lettres et les correspondencesnbsp;de lettres dune langue a 1autre. Une syntaxe dtaille compltenbsp;cette grammaire, vraiment admirable, qui a fait prendre au lituanien la place qui lui revient dans la comparaison des languesnbsp;indo-europennes. Lanne suivante, en 1867, Schleicher publie

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DVEtOPPMENT DE EA GRAMMAIH COMPARiE nbsp;nbsp;nbsp;4 IQ

les matriaux sur lesqiiels reposait la grammaire, son prcieux recueil de contes, de chansons, dnigmes et de proverbes litua-niens, acccompagn dun glossaire ; aux langues littraires tu-dies jusqualors se joignait enfin une vraie langue populaire. Etnbsp;par Ie sujet, et par la manire dont il est trait, Ie Handhuch dernbsp;litauischen Sprache marque dans Ie dveloppement de la gram-maire compare une date.

Du fait que Ie dveloppement linguistique tait tenu par Schleicher pour soumis a des rgies fixes et constantes, rsultaitnbsp;la possibilit de remonter des langues historiquement attestes anbsp;une forme plus ancienne, la forme commune suppose par lesnbsp;concordances qon y observe ; Schleicher a t Ie premier anbsp;tenter de restituer lindo-europen et den suivre Ie dveloppement sur chaque domaine ; cest lobjet du Compendium der ver-gleichenden grammatik der indogermanischen sprachen. Kurxer abrissnbsp;einer laut-und fornienlehre der indogermanischen ursprache, des alt-indischen, alteranischen, altgriechischen, altitalischen, altkeltischen,nbsp;altslavjischen, litauischen uud altdeutschen. La 1' dition a parunbsp;en i86r lanne mme o a t termine la 2' dition de lanbsp;grammaire de Bopp et louvrage rpondait si bien a unnbsp;besoin urgent que, en moins de i5 ans, il en a t publi troisnbsp;autres ditions. La phontique occupe tout un tiers de louvrage;nbsp;les explications de formes indo-europennes, qui taient pournbsp;llopp Iessentiel, figurent encore, mais ne jouent plus quun rlenbsp;secondaire. Bopp et Pott avaient fait les rapprochements etnbsp;institu la comparaison : Schleicher a pos la langue commune,nbsp;en a dterrain les traits essentiels et 1volution ; il a eu Ie tortnbsp;de voir dans cette volution une pure decadence, il na pas sunbsp;tre toujurs fidle au principe de la rgularit quil admettaitnbsp;dune manire gnrale, mais la mthode quil a cre a t dsnbsp;lors celle de tous les linguistes et a domin Ie dveloppementnbsp;ultrieur de la science.

Peu dannes aprs Ik publication du Compendium, en 1868, Pick offrait au public la premire dition de son dictionnairenbsp;tymologique de la langue indo-europenne. Chacun des rapprochements indiqus y tait dja dfini par un prototype indo-

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420 APPENDICES

europeen : la notion de 1indo-europen avait done pris corps dune manire dfinitive, et pour ainsi dire matriellement. Getnbsp;ouvrage a eu depuis trois autres editions (le iquot;'' volume de la 4*,nbsp;d Fick lui-meme, est dat de 1890), que Iauteur a tenuesnbsp;au courant avec une singulire jeunesse desprit.

Gependant, le materiel de faits sur lequel repose la grammaire comparee slargissait, se compltait et se prcisait sur tous lesnbsp;domaines.

Gest du Sanskrit classique que Ton setait servi dans les premiers temps de la grammaire comparee ; les publications san-skrites de Bopp (grammaire, glossaire, textes) portent unique-ment sur la langue classique, etde mme celles de W. Schlegel, Lassen, Burnouf. En i848, Benfey publie son dition du Sania-veda, avec traduction et glossaire; en 1849, Mller commence son dition du l^gveda ; en f85i-63, Aufrecht donne unenbsp;nouvelle dition plus manlable du mme texte; en 1849-59, lenbsp;Qatapathabrdhwana est dit par les soins de A. Weber; ennbsp;i856, VAtharvaveda, par Roth et Whitney : vers i86o, lesnbsp;principaux textes vdiques taient publis. La grammaire complte de Benfey (i852) tient compte de la langue vdique.nbsp;Enfin le monumental diclionnaire de Saint-Ptersbourg, parnbsp;Bhtlingk et Roth, embrasse tout le vocabulaire Sanskrit depuisnbsp;les plus anciens textes vdiques. LAvesta tait dit a la mmenbsp;poque par Westergaard (i852) et par Spiegel (i853-i858), etnbsp;en 1864 Justi donnait dans son Manuel de la langue zende unnbsp;recueil complet de tous les mots et de toutes les formes grammaticales- de IAvesta. Dautre part, le dchiffrement des inscriptions achmnides a t achev vers i85o. Ds lors tous lesnbsp;plus anciens documents de lindo-iranien taient la dispositionnbsp;des linguistes; on pouvait utiliser les hymnes du ^gveda pournbsp;1Inde et, pour la Perse, la reproduction immdiate de longsnbsp;morceaux mans de la chancellerie mme de Darius et de sesnbsp;successeurs, ainsi que les gathas de 1Avesta ; et ces textes dunenbsp;authenticit certaine prsentent les formes grammaticales les plusnbsp;varies et les plus archaques. II suffisait de tirer parti de ces ma-triaux pour renouveler presque toutes les questions.

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DEVELOPPEMENT DE LA GRAMMAIRE COMPAREE

La philologie classique avait ignore la grammaire compare ; niais 1tude des dialectes, a laquelle limpulsion tait donne parnbsp;Ie beau livre dAhrens De graecae linguae dialectis (1839-184 3)nbsp;et quimposait la dcouverte de nombreuses inscriptions dialec-tales, mettait en vidence les inconvnients de ce parti pris : lesnbsp;formes que prsentent les divers parlers ne sexpliquent pas lesnbsp;lines par les autres, tandis quon en rend compte aisment ennbsp;remontant au grec commun et a Iindo-europen. Gest Georgnbsp;Curtins (1820-1885) qui a eu Ie mrite de faire connaitre lanbsp;grammaire compare aux philologues classiques et dintroduirenbsp;en linguistique les rsultats que les hellnistes avaient obtenus.nbsp;Ses Grund^ge der griechischen Etymologie (1858-1862) ont t Ienbsp;premier bon dictionnaire tymologique dune langue ancienne :nbsp;les rapprochements y sont mieux contrls, les fails pliilolo-giques plus complternent indiqus que dans Ie Griechisches Wur-Zellexihon, dja prcieux, de Benfey (paru en 1839-1842).nbsp;G. Gurtius na apport aucune id gnrale essentiellement nouvelle ; mais par ses connaissances philologiques et par son effortnbsp;pour expliquer le dtail de la langue grecque au moyen de lanbsp;grammaire compare, il a contribu aux progres de la sciencenbsp;dune manire minente et a accompli une oeuvre qui tait ncessaire : le succes de son dictionnaire tymologique grec, qui anbsp;eu cinq editions (la dernire en 1879), et la fcondit de sonnbsp;enseignement attestent le rle quil a jou.

Pour le latin, Corssen a fait, avec moins de talent, ce que Gurtius a fait pour le grec. La Grammatica celtica de Zms?,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;

rdite en 1871 par Ebel) a fond la linguistique celtique. Enfin les publications de Schleicher et surtout de Miklosich fontnbsp;connaitre le vieux slave ; le Lexicon palaeoslovenico-graeco-latinumnbsp;de Miklosich a paru en 1862-1865. Dautre part les belles recherches de M. Thomsen sur les mots germaniques empruntsnbsp;par le finnois montraient ce que Ton peut lirer des empruntsnbsp;pour clairer lhistoire des langues (1870).

De tous cts, on le voit, les fails prcis afiluaient, et surtout, au lieu denvisager des formes relativement rcentes des langues,nbsp;on remontait aux plus anciens documents de chacune.

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Deux traits principaux rsument tout ce developpement de la grammaire compare : la constitution de la notion de Iindo-europeen par Schleicher, et un large accroissement du nombre,nbsp;de la prcision et de lantiquit des faits considrs.

Gest seulemeiit a la fin de cette priode que la grammaire compare des langues indo-europennes, jusque-la cultive parnbsp;les seuls savants allemands (et par quelques Danois tels quenbsp;Rask, M. Thomsen), a commenc de se repandre hors de 1Alle-magne. De 1866 a 1872, Michel Breal traduit en frangais lanbsp;grammaire de Bopp, en la faisant prcder dintroductions lumi-neuses; et cest aussi en 1866 que se constitue dfinitivement lanbsp;Socito de linguistique de Paris; en 1876, Breal publie unenbsp;edition, une traduction et une tude complete des tables eugubines.

Au moment O la grammaire compare se rpandait ainsi, allait souvrir une nouvelle priode de son dveloppement.

Par Ie fait quon tudiait toute la succession des textes depuis les plus anciens jusquaux parlers modernes et quil se consti-tuait des grammaires comparees des langues neo-latines (Diez,nbsp;G. Paris, M. Schuchardt), des langues slaves (Miklosich), desnbsp;langues germaniques, etc., se perdait peu a peu 1ide quelexpli-cation des formes primitives serait Iobjet essentiel des recherchesnbsp;linguistiquos, et Ton sattachait avant tout a suivre revolution denbsp;chaque langue. Letude, pousse toujours plus avant, des languesnbsp;modernes, sous toutes leurs formes, permettait de se faire unenbsp;idee plus juste du dveloppement linguistique, et Iindo-europeennbsp;allait apparaitre comme une langue relativement ancienne, nonnbsp;comme une langue primitive. Dautre part, ls procds de demonstration quon emploie pour tablir des faits positifs relativement a 1histoire des langues ne sauraient servir a prouvernbsp;1exactitude des analyses de formes indo-europennes, et, au furnbsp;et a mesure que ces procds devenaient plus rigoureux, on pou-vait moins se dissimuler limpossibilit de fournir une preuve ennbsp;matire dexplication des formes grammaticales de lpoque indo-europenne. Aprs 1876, ces explications ne tiennent plus denbsp;place dans les publications nouvelles: la scission entre les con-

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DEVELOPPEMENT DE LA GRAMMAIRE COMPAREE

ceptions du xyiii' sicle et celles de la grammaire compare tait definitive. La grammaire compare des langues indo-europennesnbsp;na plus pour objet une prtendue priode organique, une priodenbsp;de formation dont on ne sait rien ; elle poursuit simplement dansnbsp;un pass un peu plus recul les recherches des romanistes, desnbsp;germanistes, des celtistes, des slavistes, des iranistes, etc., ennbsp;obtenant des rsultats de mme ordre et par les mmes mthodes.

Dautre part, ltude prcise des formes prises par une mme langue a chaque moment en chaque region montrait que lesnbsp;changements ne se produisent pas dune manire sporadique etnbsp;arbitraire, mais quils sont soumis a des regies.

Les progrs de la grammaire compare faisaient apparaitre des regies de correspondances fixes la o une vue superficielle nenbsp;montre quanomalie. Des i863, dans Ie volume XII de Ia Zeit-schrift de Kuhn, Ie mathmaticien Grassmann avail expos comment sexplique 1anomalie apparente de la correspondance skr.nbsp;b, gr. t:, got. b dans un cas tel que skr. hdhate il observe ,nbsp;hom. izedexM il se renseigne , got. -biudan ordonner ;nbsp;cette explication a l reproduite ci-dessus p. aS et suiv.

Les occlusives sourdes p, t, k de Tindo-europen sont repr-sentes en germanique entre sonores (voyelles ou sonantes pro-prement dites) tantot par f, h, tantt par t, d, y (got. b, d, g); on sest longtemps born a constater ce double traitement;nbsp;en 1877, dans Ie volume XXIII de la Zeitschrift de Kuhn, Ienbsp;Danois K. Verner dmontre que la spirante sourde est conservenbsp;si la tranche vocalique prcdente rpond a une tranche toniquenbsp;sanskrite (ou grecque), quelle devient sonore si cette tranchenbsp;est atone ; a skr. bhrAtd frre , gr. fpc':lt;i)p, Ie gotique rpondnbsp;par bro^ar frre , tandis quil a fadar pre en regard denbsp;skr. pita, gr. %ixvqp.

Cette dcouverte qui, en mme temps quelle tablissait la persistance du ton indo-europen en germanique commun, ren-dait compte de plusieurs sries de faits de la grammaire germanique, apportait une confirmation clatante a la doctrine quenbsp;Leskien avait formule lanne prcdente dans son livre sur la

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424 APIENDICES

dclinaison en balto-slave (Leipzig, 1876) ; Dans la recherche, je suis parti du principe que la forme qui nous est transmiss dunnbsp;cas ne repose jamais sur une exception aux lois phontiques sui-vies par ailleurs... Admettre des deviations arhitraires, fortuites,nbsp;impossibles a coordonner, cest dire au fond que Iobjet de lanbsp;recherche, la langue, est inaccessible a la science. Le principenbsp;tait dans Iair; il tait en effet le terme dernier des tendances denbsp;Schleicher et de Gurtius ; Scherer Iavait dja indiqu en 1875 ;nbsp;Osthoff et Brugmann lui donnaient la forme la plus rigoureusenbsp;dans la preface du premier volume de leurs Morphologische Unter-suchungen (1878) : Tout changement phontique, en tant quilnbsp;procd mcaniquement, saccomplit suivant des lois sans exceptions, cest-a-dire que la direction du changement phontique estnbsp;toujours la mme chez tous les membres dune mme commu-naute linguistique, sauf le cas de separation dialectale, et quenbsp;tous les mots dans lesquels figure le son soumis au changementnbsp;sont attaints sans exception. Ce principe a provoque desnbsp;Iabord de vives discussions, et la valeur theorique nen pourranbsp;tre entirement dtermine que le jour ou la nature exacte etnbsp;les causes des changements phontiques auront t reconnues.nbsp;Mais il tait en gros conforme aux faits observs dans le dve-loppement des langues modernes (romanes, germaniques,nbsp;slaves, etc.) et notamment des parlers locaux, des patois, vrainbsp;dans 1ensemble et tres propre a servir de regie de mthode : ilnbsp;a domin toutes les recherches faites depuis, et mme ceux desnbsp;linguistes qui, comme M. Schuchardt, font des rserves sur sanbsp;porte thorique lappliquent en pratique; les travaux ou il nennbsp;est pas Gonstamment tenu compte sont ngligeables.

Lattention que les linguistes staient mis a accorder aux procds physiologiques de 1articulation, et dont les Grund:^genbsp;der Phonetik de M. Sievers (i'' dit. 1876), taient un brillantnbsp;tmoignage, conduisait dailleurs a traiter la phontique avec unenbsp;rigueur jusqualors inconnue.

Le principe de la constance des lois phontiques a renouvel toutes les conceptions sur le systme phontique de lindo-euro-pen.

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DEVELOPPEMEST DE LA GRAMMAIRE COMPAREE /j35

Aprs Bopp, Schleicher .avail admis que lindo-europen avail Irois voyelles : a, i, u, comme Ie smilique (a en juger parnbsp;larabe). Ds i864, Curlius remarquait que, dans cerlains motsnbsp;Iels que lat. decent, gr. Sxa, v. sax. tehan, etc., toutes lesnbsp;langues dEurope saccordent a prsenter e en regard de Va denbsp;skr. dlf a ; mais on se bornait a conclure de la que les languesnbsp;dEurope avaient a un moment donn form une unite, en unnbsp;temps o lindo-iranien staitdja isol. Dans son grand ouvragenbsp;sur Ie vocalisme, paru en 1871-1875, Joh. Schmidt (1843-1901),nbsp;Ie principal disciple direct de Schleicher, navait lucid que desnbsp;questions de dtail. Vers 1874, on sent de tous cts limpossi-bilit dadmettre quun phoneme unique se seinde en plusieursnbsp;autres, dans une mme situation, sans causes dfinies. De 1874nbsp;a 1876, Amelung et, en 1876, K. Brugmann (1849-1919) re-connaissent que la distinction de e, o, et a, telle quelle apparaitnbsp;en grec e, o, a, en italique e, o, a, en celtique e, o, fl, et, avecnbsp;confusion de o et de a, en germanique et en balto-slave, repr-sente 1tat indo-europen; lindo-iranien avail dailleurs, daprsnbsp;Brugmann, une trace de lexistence de i.-e. *0 en ceci que cestnbsp;a et non d qui rpond, dans nombre de formes grammaticales,nbsp;a gr. o, lat. o, etc. ; par malheur cette doctrine tait incer-taine, et Ie caractre purement phontique de eet d indo-iraniennbsp;ne parait pas admissible. Gest une autre observation qui a fourninbsp;la preuve dcisive du fait que la distinction de ^ et de o estnbsp;indo-europenne : a 4, ^ du lituanien, Ie Sanskrit rpond tanttnbsp;par k, g, gh, tantot par c, j, h, et liranien tantt par h, g,nbsp;tantt par c, on sapergolt de toutes parts vers 1877 que skr.nbsp;k, zd k apparaissent devant un a' indo-iranien qui rpond a anbsp;OU o des autres langues, et skr. c, zd c devant un a indo-iranien qui rpond a un c des autres langues; ainsi skr. canbsp; et = gr. T, lat. que, mais kcih qui ? = lit. kets ; lobser-vation est puhlie pour la premire fois par M. Colli tz et parnbsp;F. de Saussure, enseigne par J. Schmidt, Tegnr (en Sude),nbsp;Verner et M. V. Thomsen (en Danemark). Du coup, Ie vocalisme du grec et de losque se rvlait comme Ie reprsentantnbsp;fidle du vocalisme indo-europen, et il devenait ncessaire de

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426 APPENDICES

faire toujours reposer la grammaire compare sur la comparaison de toutes les langues; Iindo-Iranien perdait son importancenbsp;prpondrante; en mme temps, comme la seule grande parti-cularit commune a toutes les langues dEurope et trangre anbsp;1indo-iranien se trouvait ainsi conforme a Ietat indo-europeen,nbsp;il ny avait plus lieu dadmettre une priode dunit europennenbsp;postrieure a la sparation de lindo-iranien. Toutes les spcula-tions sur Ie caractre primitif des trois voyelles fondamentales a,nbsp;i, u taient cartes. Enfin Ie principe de la constance des loisnbsp;phontiques tait confirm : a ne sest pas scind arbitrairementnbsp;en a, e, o dans les langues dEurope ; Ie double traitement k etnbsp;c de 4 en indo-iranien a ses conditions dfinies; des lors on anbsp;lenu pour invraisemblable a priori tout scindement arbitraire.

Le consonantisme indo-europen se compliquait en mme temps. Schleicber nattribuait a lindo-europen quune seulenbsp;srie de gutturales. Mais un minent linguiste italien (mort ennbsp;1907), Ascoli, a reconnu deux sries de correspondances dis-tinctes :

skr. k{c) lit. k = lat. qu gr. r. (t)

Fick, M. L. Havet et J. Schmidt ont ainen a la pleine clart lide que lindo-europen avait deux sries de gutturales et quenbsp;ces deux sries sont des phonemes distincts tout autant que lesnbsp;labiales et les dentales. Gomme ces phonmes ont des traitementsnbsp;diffrents en indo-iranien, en baltique, en slave, en armnien etnbsp;en albanais dune part, en grec, en latin, en celtique et en ger-manique de lautre, on a pu entrevoir ainsi une distinction dia-lectale a 1intrieur de lindo-europen.

Des 1876, Brugmann a montr que des phonmes indo-euro-pens dfinis par les correspondances : skr. a, gr. , lat. en, got. un, lit. in, et skr. a, gr. a, lat. em, got. urn, lit. im,nbsp;ont jou dans les lments morphologiques qui comprennent nnbsp;et m le mme rle que joue skr. r dans les lments qui com-prennent r; en dautres termes il y a eu et *rfi, cest-a-direnbsp;n et m voyelles, en regard de m et 1 consonnes. Gette consta-

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DEVELOPPEMEJtT DE LA GRAMMAIRE COMPAREE

tation a largement contribu au progrs des notions sur Ie voca-lisme indo-europen, en tablissant combien 1a du sanskrit et la du grec renferment dlments htrognes. Et surtout elle anbsp;permis de dfinir la notion des sonantes et de poser la thorienbsp;densemble du vocalisme indo-europen.

Qa t loeuvre de Ferdinand de Saussure (mort en igiS) ; son Mmoire sur Ie systme primitif des voyelles dans les languesnbsp;indo-europennes, paru en 1878, a tir toutes les conclusions desnbsp;dcouvertes des dernires annes et pos dune manire definitivenbsp;la thorie du vocalisme indo-europen. Les voyelles les plus fer-mes *i et *u cessaient dtre considres comme des voyellesnbsp;et devenaient simplement les formes vocaliques do *y et *w,

exactement comme *r de V. *l *

formes vocaliques m, quot;n : lindo-europen na proprement quune seulenbsp;voyelle qui apparait avec les timbres e et o ou qui manque.nbsp;Chaque lment morphologique a un vocalisme du degr e, dunbsp;degr o ou du degr sans voyelle; 1imporlance de ces alter-nances vocaliques dans la morphologie indo-europenne tait dsnbsp;lors mise en pleine lumire. De lobservation des alternancesnbsp;rsultait une thorie complete dun phoneme jusque-la nglig ;nbsp;au degr sans e des adjectifs comme skr. frufaft gr. xauio;nbsp;OU skr.tatdh gT.-cx-: (de *tf}ts), des racines *kjeu- entendre et *ten- tendre , rpond dans la racine *stha- senbsp;tenir , la voyelle skr. i = gr. a = lat. d de skr. sthitdh gr.nbsp;aTxsq ~ lat. status. Le degr sans e des racines a voyelle longuenbsp;est done un phonme que dfinit la correspondance skr. l gr. lt;xnbsp;(resp. , o) = lat. a; etc. Or, ce phonme, quon a dsign icinbsp;par a lexemple de Brugmann, apparait en seconde syllabenbsp;de certaines racines comme skr. jani' ~ gr. yevs- engendrer :nbsp;il y a done des racines dissyllabiques; le vieux dogme du mono-syllabisme des racines indo-europennes tait ruin. En se com-binant avec une sonante prcdente, le phonme *3 donne desnbsp;sonantes voyelles dites longues (sur la nature phontique des-quelles F. de Saussure ninsistait pas et navait pas a insisler,nbsp;car elle nintresse pas le systme) ; est M-j- s : shr. ptdhnbsp; purifi apparait a ct de pdvitum purifier , tandis que

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428 APPEXmCE

Ton a frutah entendu k cote de frotuni entendre (skr. o reprsentant a ); on peut done appeler *9, f les groupesnbsp;r ? : le Sanskrit a jd-tah n = lat. ndtus en regardnbsp;de jdni-tum naitre , mais hd-tdh tu en regard de hdn-tum tuer . F. de Saussure etablissait ainsi le systeme completnbsp;du role jou par 3 en indo-europen.

Ses vues recevaient 4 ce mme moment une intressante confirmation dune dcouverte originale faite par un savant russe, Fortunatov : le grammairien lituanien Kurschat avait reconnunbsp;que les voyelles longues et les diphtongues du lituanien sontnbsp;susceptibles de deux intonations; Fortunatov a constat que lesnbsp;diphtongues ir, il, in, im ont 1une ou 1autre, suivant quellesnbsp;rpondent a skr. r, a ou a skr. tr (fir), a (lesquels reprsentantnbsp;prcisment les sonantes longues de F. de Saussure) : lit. miftasnbsp;I'opond a skr. mftdh mort mais eest g'lrtas ivre qui senbsp;trouve en face de skr. girridh aval (avec un autre suffixe).nbsp;La ralit des sonantes longues tait done tablie par une autrenbsp;voie que celle suivie par F. de Saussure.

En mme temps quil resumait et prcisait toutes les dcou-vertes antrieures sur le vocalisme, le Mmoire apportait, par une innovation capitale et dcisive, un systeme cohrent quinbsp;embrassait tous les faits, mettait a leur vritable place les faitsnbsp;connus et en rvlait une foule de nouveaux. Ds lors il ntaitnbsp;pas permis dignorer jamais, et a propos daucune question, quenbsp;chaque langue forme un systme o tout se tient, et a un plannbsp;general dune merveilleuse rigueur. Les travaux publis depuisnbsp;sur le vocalisme, notamment par Hiibschmann et M. Ilirt, ontnbsp;prcis beaucoup de dtails, mais nont pu que confirmer dansnbsp;]ensemble la doctrine posee par'F. de Saussure.

Le principe de la Constance des lois phontiques na pas t fcond seulement pour la phonetique mme et pour la thorienbsp;du vocalisme, dont les alternances dominent la morphologicnbsp;indo-europeenne; il a dtermin a deux points de vue un progresnbsp;dcisifi

Tout dabord, il a oblig les linguistes a tenir compte de Iimportance de Ianalogie. Sans doute on reconnaissait dune

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DEVEI-OPPEME^T DE I.A GRAMM,URE COMPAREE

manire gnrale que 1innovatlon analogique joue un certain role; mais, aussi longtemps que lon admettait la possibilit denbsp;changements phontiques sporadiques, il nexistait aucun moyennbsp;de determiner ce qui lui tait d; du jour o lon a su dfinirnbsp;quelle forme tait attendue phontiquement, il a fallu expliquernbsp;Ie reste, et Ton a vu que la plus grande partie de ce reste prove-nait dinfluences analogiques. Si un ancien k est reprsent ennbsp;Sanskrit par k devant a issu de *0 et devient c devant a issu denbsp;*e, on devrait avoir skr. sacate il suit en face de gr. eTts-rat,nbsp;mais *sakante en face de gr. iTisv-cat, lat. sequontur ; or, on a skr.nbsp;sdcante par c, ce c est du a lanalogie de sdcate ; inversement Ie r.nbsp;grec de sTOxat est d a lanalogie de e-EOjaat, sEsvxai, etc. Ainsi,nbsp;la grande dcouverte relative au ^ et au c du Sanskrit imposaitnbsp;1emploi de lanalogie dans une mesure tendue. En 1880,nbsp;M. Paul, dans la premire edition de ses Principien der Sprach-geschichte, expose une thorie psychologique de lanalogie;nbsp;Osthoff (mort en 1909) et Brugmann ont donn des exemplesnbsp;dinnovations dues a lanalogie dans leurs Morphologische Unter-smhungen (1878 et suiv.; voir aussi Ie livre dOsthoff sur Ienbsp;parfait, dat de i884), et V. Henry (mort en 1907) a, ds i883,nbsp;expos Faction de ce facteur dans son tude sur lanalogie ennbsp;gnral et sur les formations analogiques de la langue grecque.

Lanalogie ne rend pas compte de tout ce qui est en contradiction avec les lois phontiques. Beaucoup de difficults sexpli-quent par ceci quil ne sagit pas de formes indigenes, mais de formes empruntes a une langue voisine ou a un autre dialede nbsp;OU mme k des textes littraires. Or, chaque parler local, chaquenbsp;dialede a son dveloppement autonome; et 1extension dun faitnbsp;donn nenseigne rien sur lextension dun autre fait, commenbsp;lavait montr Joh. Schmidt {Die Verwandtschaftsverhdltnisse dernbsp;indogernianischen Sprachen, 1871) et comme Ie voyaient les roma-nistes (M. Schuchardt, P. Meyer, M. Gilliron, etc.). Le principenbsp;de la Constance des lois phontiques obligeait done a analysernbsp;avec soin toutes les influences historiques dont chaque langue anbsp;conserve les traces. On a vu ainsi par exemple quele latin estpleinnbsp;de mots grecs, le germanique de mots latins, etc. Le resultat le

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/(3o APPENDICES

plus brillant de cette srie dobservations est du a Hbs-chmann (mort en 1908) : en faisant Ie depart des mots emprunts i liranien, ce savant a montr, dans Ie volume XXIII de lanbsp;Zeitschrift de Kuhn (celui qui contient aussi Partiele de Verner,nbsp;cf. ci-dessus, p. 420), que larmnien renfermalt un lment original irrductible a 1indo-iranien et par suite formait un groupenbsp; part; il a pu ds lors poser les bases de la grammaire com-pare de Tarmnien.

Lapplication des ids relatives a la Constance des lois plion-tiques, au systme vocalique, a lanalogie, aux dialectes et aux emprunts, et les dcouvertes qui en avaient t la consquencenbsp;obligeaient a reprendre entirement la grammaire compare denbsp;chaque langue et a en reviser tons les dtails. Outre les savantsnbsp;dont Ie nom a dja t indiqu, il convient de rappeler les nomsnbsp;de MM. Mahlow pour 1indo-europen, Bartholomae pour lindo-iranien, J. Wackernagel, Solmsen (mort en 1911), W. Schulzenbsp;pour Ie grec, W. Stokes (mort en 1909), Windisch (morlnbsp;en 1918), Thurneysen, Zimmer (mort en tgio) pour Ie celtique,nbsp;Paul, Kluge, Sievers, Noeren, Axel Koek pour Ie germanique,nbsp;Bezzenberger pour Ie baltique, Baudouin de Courtenay pour Ienbsp;slave, et dautres encore. Le moment nest pas venu de marquernbsp;ce qui revient k chaque linguiste dans les dcouvertes qui ontnbsp;t faites alors, bien moins encore dapprcier le rle de ceuxnbsp;qui sont arrivs immdiatement aprs, comme MM. Kretschmer,nbsp;Meringer, Streitberg, Hirt, Johansson, UPjanov, Pedersen,nbsp;etc.; les mrites de Leskien pour le balto-slave ou de M. L. Havetnbsp;pour le latin, par exemple, nont pu tre mis dans le relief con-venable en une esquisse aussi breve et dont 1unique objet est denbsp;marquer les moments essentiels du dveloppement de la grammaire compare.

De 1875 a 1880, la transformation a t complte : une 4* edition du Compendium de Schleicher paraissait encore utile ennbsp;187/1 ; en 1880, une rdition des ouvrages de Bopp et de Schleicher naurait plus eu quun intrt historique. La grammairenbsp;grecque de Gustav Meyer, en 1880, est le premier manuel ounbsp;les nouvelles doctrines sont rsumes. En 1886 commence a

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43 I

DVELOPPEMENT DE IA GRAMMAIRE COMPABE

paraitre Ie grand Grundriss de Brugmann qui rsum et complte Ie travail des dix annes prcdentes ; grace aux recherches de G. Meyer et de H; Hbschmann, lalhanais et larmniennbsp;occupaient pour la premire fois la place exacte qui leur revientnbsp;dans un manuel de grammaire compare des langues indo-europennes. Dans Ie Grundriss, Brugmann na trait que lanbsp;phonlique et la inorphologie; mais une partie nouvelle quinbsp;manque encore chez Bopp et chez Schleicher tait devenue ncessaire; on sentait Iimportance des questions de semantiquenbsp;sur lesquelles Bral en particulier attirait Fattention ; M. B. Del-brck, qui avait pos, dans plusieurs publications, les bases denbsp;la syntaxe compare, et qui avait commence des 1871 de fairenbsp;paraitre un rebueil intitule Syntaktische Forschungm, a crit pournbsp;le Grundriss de Brugmann une syntaxe, devenue indispensable :nbsp;le dernier volume de cette syntaxe compare est dat de 1900. IInbsp;y a tout un domaine de la grammaire compare, celui de 1em-ploi des formes et de la thorie de la phrase o M, B. Delbrcknbsp;a t un initiateur et ou il est demeur longtemps presque lenbsp;seul travailleur. Les questions de sens ont ainsi pris enfin la placenbsp;qui leur revient; en mme temps Bral analysait avec finessenbsp;des changements de signification de formes grammaticales etnbsp;surtout de mots dans une srie de notes t dans son Essai denbsp;smantiqm (1897).

II ny a pas lieu dexaminer ici le travail fait depiiis 1880; dans le dtail, une infinite de rsultats prcieux ont t obtenus, no-tamment par Joh. Schmidt, et il a paru des manuels excellentsnbsp;sur divers domaines ; mais ni les savants qui ont pris part auxnbsp;dbuts du grand mouvement de 1876 ni ceux qui se sont joints anbsp;eux depuis nont introduit de principes nouveaux, et, dans len-semble, on a surtout tir les conclusions des principes dja possnbsp;On distingue en Allemagne deux directions principales. Anbsp;Leipzig, sous linfluence. de Gurtius dabord, de Brugmannnbsp;ensuite, il sest constitu une tendance a faire de la linguistiquenbsp;pure, en prenant les faits philologiques pour acquis, et a composer des exposs systmatiques de chaque question; cest a

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432 APPENDICES

Leipzig que les principes de la renovation de 1871-1880 ont t formuls expressment; cest de lcole de Leipzig que sont sortisnbsp;la plupart des manuels et des dictionnaires ; la revue Indogerma-nische Forschungen, dirige par MM. Brugmann et Streitberg, ennbsp;est lorgane. A Berlin, sous linfluence de Bopp, puis de Joli.nbsp;Schmidt, et maintenant de M. W. Schulze, on rencontre unnbsp;souci plus vif dexaminer directement les fails philologiques etnbsp;un scrupule a formuler des systmes densemhle. Dautres lin-guistes, dont MM. Pick et Bezzenberger sont les prlncipauxnbsp;reprsentants, se distinguent par une manire indpendante, etnbsp;parfois moins rigide, de trailer les fails. La Zeitschrift de Kuhn,nbsp;dirige maintenant par MM. A. Bezzenberger, E. Kuhn etnbsp;W. Schulze, et la revue Glotta, rcemment fonde parnbsp;M. Kretschmer et par Skutsch, reprsentant les tendances opposesnbsp;a celle de Leipzig. Ces diverses tendances se compltent heureu-sement les unes les autres. En dehors de 1Allemagne, on nenbsp;peut gure citer que deux coles hien caractrises ; une colenbsp;russe, qui a subi linfluence de M. Baudouin de Courtenay etnbsp;surtout de Fortunatov, et une cole fran^aise, fonde par Bral,nbsp;et qui a regu sa marque propre des dix ans denseignement denbsp;F. de Saussure a lcole des hautes tudes (1881-1891); lesnbsp;Mmoires de la Socit de linguistique de Paris sont lorgane denbsp;lcole frangaise. On ne constate du reste entre ces diversesnbsp;coles aucune diffrence essentielle de principes et de mthodes.

Les principes que Pon applique a 1tude historique des langues indo-europennes sont ceux quon applique galement, et avec Ienbsp;mme succes, a ltude des autres families de langues, et en particulier a la grammaire compare des langues smitigues, desnbsp;langues finno-ougriennes, des langues indonsiennes, des languesnbsp;bantou (et des langues africaines en gnral), etc.

En un sens au moins, il semble quon soit parvenu a un terme impossible a dpasser : il ny a pas de langue, actuellement con-nue, atteste a date ancienne ou rcente, qui puisse tre ajoutenbsp;au groupe indo-europen ; rien non plus ne fait prvoir la d-couverte de texles plus anciens des dialectes dja connus; les

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msVELOPPEMENT DE LA GRAMMAIRE COMPARER

inscriptions grecques, indiennes, etc., quon dcouvre de temps a autre trouvent naturellement leur place dans les sries tabliesnbsp;et napportent que des nouveauts de dtail; les nouveaux textesnbsp;pehlvis manichens, les textes sogdiens et iraniens orientauxnbsp;quont apports les expditions en Asie centrale (v. ci-dessus p. 4o),nbsp;largissent et prcisent la notion quon avait de 1iranien sans lanbsp;transformer. Mme la trouvaille rcente et si imprvue des textesnbsp;dAsie centrale qui ont rvl un nouveau groupe indo-europen,nbsp;celui du tokharien , dont aucune forme nest plus vivante dunbsp;reste, ne semble pas devoir ajouter autre chose que des dtailsnbsp;OU des confirmations tres prcieux les uns et les autres auxnbsp;thories gnrales quon a dja tablies. Seule, une trouvaillenbsp;despce inattendue, et qui fournirait des donnes sensiblementnbsp;plus anciennes que celles offertes par les anciens textes vdlquesnbsp;iraniens ou grecs, pourrait renouveler 1ide quon se fait denbsp;lindo-europen. Le pseudo-hittite dchiffr par M. Hrozny nanbsp;encore rien apport de dcisif.

En attendant quon russisse a rapprocher de lindo-europen quelque autre groupe de langues (le cbamito-smitique ou lenbsp;finno-ougrien par exehiple) et a rendre compte ainsi de ltatnbsp;indo-europen, ou que la linguistique gnrale fournisse desnbsp;points de vue nouveaux, on ne pourra que prciser le dtail desnbsp;rsultats acquis; et ceci seul suppose encore un trs long travail, surtout en ce qui touche le vocabulaire dont ltude, unpeunbsp;nglige de iSyB a 1900, est maintenant reprise avec activit;nbsp;car ii nest gure de question qui puisse passer pour traite com-pltement.

Mais, si les limites et la structure de lindo-europen sont fixes en ltat actuel des documents connus, on commence seu-lement a suivre le dveloppement de chaque dialecte dans toiUenbsp;son tendue, a dterminer le dtail des influences historiques, anbsp;ramener les faits a leurs principes et a en dterminer les causes.

Par cela mme que lhisloire des idiomes indo-europens napparait plus comme une dcadence, et que limportance desnbsp;innovations propres 4 chaque langue se rvle gale ou suprieure a celle des pertes, il ne suflit plus de dcrire le systmenbsp;A. Meillet.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;38

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434 appendices

indo-europen et de montrer ce que sont devenus sur chaque domaine les lments de ce systme : chacune des langues prsente a cliacun des moments de son histoire un systme originalnbsp;quil est ncessaire de dcrire et donl il faut expliquer la formation dans son ensemble. II appartient a la grammaire comparenbsp;de montrer par quelles voies Ie systme indo-europen sestnbsp;transform sur chaque domaine en un systme nouveau ; et lonnbsp;ne peut prendre une id de Foriginalit de ces systmes quennbsp;en suivant lvolution depuis Ie dbut de lpoque historique, ennbsp;observant dans les parlers actuels les particularits subtiles denbsp;la langue vivante et en clairant par la les obscurits des faitsnbsp;quattestent les textes crits du pass. Sans parler des languesnbsp;connues seulement a date rcente, comme 1albanais, ou lesnbsp;observations personnelles de G. Meyer, et, ensuite, de M. Pedersen ont seules permis desquisser une histoire, il faut surtoutnbsp;citer ici les beaux travaux de F. de Saussure sur Ie lituanien ;nbsp;ainsi, dans son article du volume IV des Indogermanische For-schungeh, F. de Saussure a montr, par un exemple, tout cenbsp;quil faut de critique avant daffirmer une interprtation dunenbsp;forme dun vieux texte; par ses recherches sur lintonation litua-nienne, il a tahli tout a la fois la ncessit dobserver les parlersnbsp;actuels et rimpossibilit ou lon est de rien expliquer sans posernbsp;une doctrine qui embrasse tous les faits.

Avec Ie temps, les langues ind-europennes en sont venues a se ressembler de moins en moins ; ceci tient en partie a 1ind-pendance de leurs dveloppements mais aussi a la diffrence desnbsp;influences historiques auxquelles elles ont t soumises. Et, dunnbsp;autre ct, comme plusieurs dentre elles ont subi des influencesnbsp;communes, celles-ci prsentent des ressemblances qui ne sexpli-quent pas par Tiinit du point de dpart : depuis lentre desnbsp;langues indo-europennes dans la civilisation mditerranenne,nbsp;et surtout depuis lextension du christianisme et de la civilisationnbsp;grco-latine, toutes les langues de lEurope ont une grande quan-tit de traits communs dans Ie vocabulaire el dans Ie sens desnbsp;mots : de la vient quil est plus facile dapprendre une languenbsp;europenne occidentale moderne quune langue ancienne ou une

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DEVELOPPIMEJIT DE LA GBAMMAIHE COMPABEE

langue orintale. On dmle peu a peu les actions et ractions multiples et complexes qui sont dues aux vnements historiques ;nbsp;et 1on voit de mieux en mieux combien on est loin de la ralitnbsp;quand on cherche a expliquer les faits dun parler donn dansnbsp;lhypothse simpliste que ce parler rsulterait de la transmissionnbsp;ininterrompue de la langue indo-europenne k travers la srie desnbsp;generations jusqua Tpoque historique. Ltablissement denbsp;rseaux serrs de faits locaux dans les atlas linguistiques, efsur-tout 1Atlas linguistique des par Iers frangais de MM. Gilliron etnbsp;Edmont, a montr que linfluence de certains parlers centraux,nbsp;et surtout des langues communes, est immense ; lautonomie desnbsp;dveloppements locaux ne peut plus tre suppose a priori, et Ienbsp;rle de 1emprunt apparait beau coup plus grand quon ne senbsp;limaginait. II faut dterminer exactement les conditions dansnbsp;lesquelles sest transmis chaque mot, chaque forme.

Les changements phontiques ou morphologiques quon trouve dans une langue ne sont jamais que des faits particuliers, biennbsp;quils aient lieu chez un nombre indfini de personnes. Mais onnbsp;a observe maintenant un grand nombre de ces faits particuliers,nbsp;au cours de lhistoire dja longue des divers idiomes depuisnbsp;lindo-europen jusqua 1poque moderne; a ct de la gram-maire compare des langues indo-europennes, il sen est consti-tu dautres pour Ie smitique, Ie finno-ougrien, lindonsien (et,nbsp;dune manire plus gnrale, Ie malayo-polynsien), Ie berbre,nbsp;Ie bantou, etc. On dispose ainsi dune vaste collection de faits,nbsp;et 1on peut tuclier les conditions gnrales de lvolution dunbsp;langage ; Ie livre, si neuf, de M. Grammontsur la Dissimilationnbsp;consonantique dans les langues indo-europennes et dans les languesnbsp;romanes (iSqb), suivi depuis dtudes nombreuses sur la mta-thse par Ie mme auteur, a t un premier essai dans cettenbsp;direction. En 1891, dans ses Modifications phontiques du langagenbsp;tudies dans Ie patois d^une familie de Cellefrouin, M. Rousselotnbsp;avait expos, daprs des observations prcises, comment se pro-duisent certaines innovations phontiques. Grace a la connais-sance de plus en plus certaine de la physiologie des mouvementsnbsp;articulatoires, gr4ce a lexactitude que permettent dalteindre les

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436 APPENDICES

procds de la phontique exprimentale (Rosapelly, Pipping, Ilousselot, etc.), une interprtation rigoureuse des fails histo-riques devient possible. Le systme nerveux, sa structure et sesnbsp;fonctions servlent; la psychologie perd son caractre abstraitnbsp;et satlache a tablir des fails positifs, et Wundt en a appliqunbsp;les rsultats la linguistique ; on entrevoit ainsi la possibilit denbsp;ne plus recourir a des fails dassociation psychique sans principenbsp;dfmi, et pour se tirer dembarras, dans les cas dsesprs, commenbsp;on la fait trop longtemps ; le moment nest sans doute plusnbsp;loign o lon appliquera aussi en cette matire des regies dfinies.

Enfin les conditions dexistence et de dveloppement des socits sont 1objet de recherches mthodiques et commencentnbsp;a tre dtermines; or, le langage, qui est un fait social dunenbsp;manire minente, ne saurait tre compris que si Ton tientnbsp;compte de ce caractre. La definition mme de la lol phontique , on la vu, ne se concjoit que si lon admet des innovations communes a tout un groupe social. Les changements denbsp;sens rsultent pour la plupart du passage de mots employs parnbsp;un groupe dindividus a un autre groupe.

Partie, au commencement du xix' sicle, de la grammaire gnrale, la linguistique revient a poser des principes gnraux, qui seuls peuvent en effet tre objets de science. La linguistiquenbsp;scientifique sest assez longtemps identifie avec la linguistiquenbsp;historique ; lhistoire des langues est suffisamment faite mainte-nant pour rendre ncessaire a nouveau la recherche des principes. Mais, au lieu que la grammaire gnrale ancienne repo-sait sur la logique et quon sefforQait dexpliquer a priori lesnbsp;fails primitifs dune priode organique imaginaire, la linguistiquenbsp;actuelle, reposant sur lexamen des fails du pass et du prsent,nbsp;chefche a dterminer non pas comment le langage sest form,nbsp;comment les formes grammaticales se sont pour la premire foisnbsp;conslltues, mais seulement dans quelles conditions, suivantnbsp;quelles lois, les unes locallses dans 1espace et dans le temps,nbsp;les autres constantes et universellement valables, les fails obscrvsnbsp;coexistent et se succdenl.

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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQES 437

II. Indications bibliographiqes.

En indiquant ici les principaux ouvrages auxquels Ie lecteur pourra recourir pour complter et verifier les notions enseignesnbsp;ci-dessous, on a omis a dessein les publications antrieures aunbsp;dernier quart du xix sicle, qui toutes nont plus aujourdhuinbsp;quun intrt historique, comme les livres de vulgarisation denbsp;Max Mller, et naturellement aussi les travaux nouveaux dontnbsp;les auteurs nappllquent pas une mthode correcte. II tait impossible dentrer dans Ie dtail, et seuls les livres gnraux lesnbsp;plus rcents, surtout ceux qui ont paru depuis 1890 environ, ontnbsp;t signals. Les noms de savants tels que Fortunatov, Osthoff,nbsp;Zimmer, Solmsen, Zupitza, M. Bloomfield, ne figureront donenbsp;pas ici, simplement paree quils nont pas compose de manuelsnbsp;ni dlrig de revues.

Les livres cites contiennent des indications bibliographiqes plus OU moins abondantes; a laide de celles-ci il sera ais denbsp;retrouver les travaux auxquels on doit recourir pour chaquenbsp;question. Les ouvrages en langue frangaise ont t mentionnsnbsp;plus largement que les autres, paree quils seront plus accessiblesnbsp;a plusieurs lecteurs ; mais la connaissance de lallemand est ncessaire a qui veut tudier srieusement la grammaire compare.

iquot; Gnralits.

W. D. Whitney, Language and the Study af Language, New-York, 1867 et Lhe Life and Growth of Language, New-York, 1875.

If. Paul, Prin^ipien der Sprachgeschkhte, 5'edit., Halle, 1920 (resumant les ids qui ont domin le mouvement linguistiquenbsp;dans le dernier quart du xix*' sicle).

Wegener, Uniersuchungen ber die Grundfragen des Sprachle-hens, Halle, i885.

F. DE Saussure, Cours de linguistique nbsp;nbsp;nbsp;Lausanne et

Paris, 1916 (ouvrage postbume, rdig paries lves du maitre

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438 APPENDICES

daprs des notes de cours, incomplet, mais plein de vues pro-fondes, et quil faut mditer dun bout a Iautre).

E Sapih, Language, New-York, igai (clair, judicieux, tient compte de langues diverses, surtout amricaines).

J. Vendhyes, Le langage. Paris, 1921 (clair, complet, large-ment inform).

Jespeusen, Language, Londres, 1922 (riche de faits et de discussions personnelles).

Les petits volumes de A. Grgoire, Petit trait de linguistique, Lige, igiS, et de J. Marouzeau, La linguistique. Paris, 1921,nbsp;sont tout lmentaires. Le livre de Leonard Bloomfield, Annbsp;Introduction to the Study of Language, New-York, 1914, est aussinbsp;assez sommaire.

G. VON DER Gabelentz, Die Sprachwissenschaft, 2' dit., Leipzig, 1901.

J. VAN Ginneken, Principes de linguistique psychologique, Paris, 1907 (remarquable par la precision des vues de Iauteur a lafoisnbsp;sur la psychologie et sur la linguistique).

Ch. A. Sechehaye, Programme et mthodes de la linguistique thorique, Paris, 1908.

Wundt, Volkerpsychologie, i'' volume (en deux tomes). Die Sprache, Leipzig, igoo (2 edit, remanie, 1904; 3 edit.,nbsp;1911-1912); avec la critique de M. Delbrck., Grundfragen dernbsp;Sprachforschung..., Strasbourg, 1901, et la rponse de Wundt,nbsp;Sprachgeschichte und Sprachpsychologie, Leipzig, 1901 ; voir aussinbsp;VAnnie sociologique de Durkheim, 5 anne (Paris, 1902), p. hgSnbsp;et suiv., et les annees suivantes; Stterlin, Das Wesen dernbsp;sprachlichen Gebilde, Heidelberg, 1902, et Jan von Rozwadowsei,nbsp;Wortbildung und Wortbedeutung, Heidelberg, 1904.

R. Lenz, La oraciony sus partes, Madrid, 1920 (avec des vues intressantes).

A. Meillet^ Linguistique historique et linguistique gnrale, Paris, 1921.

Hugo ScHucHARDT- Brevkr. Ein Vademehum der allgemeinen Sprachiuissenschaft.YiaWe, 1922 (cboix fait par M. Spitzerdes prin-cipales ids gnrales mises par le grand linguiste autrichien).

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INDICATIONS BIBUOGRAPHIQUES 439

F. N. Finck, Die Sprachstamnie des Erdkreises et Die Haupt-typen des Sprachbaus, Leipzig, 1909 et 1910 (deux petits volumes, pleins de choses).

0. Dittrich, Die Problemeder Sprachpsychologie, Leipzig, 1914-

Rousselot, Les modifications phontiques du langage tudies dans le patois dune familie de Cellefrotdn^ Paris, 1893 (important pour ltude des volutions phontiques).

Jespehsen Progress in language, Londres, 1894 (s'edit. 1909), et Sprogets Logik, Gopenhague, iqiS.

J, Baudouin de Courtenay, Versuch einer Theorie phonetischer Alternationen, Strasbourg, 1896.

V. nbsp;nbsp;nbsp;Henry, Antinomies linguistiques, Paris, 1896 (excellentenbsp;rfutation dequelques graves erreurs trop repandues).

M. Bral, Essai de simantique, 3' dit., Paris, 1904.

TNyrop, Das Lehen der Wrter (traduction Vogt), Leipzig, 1903, et Grammaire historique de la langiie fran^aise, tome IVnbsp;(expos complet de la smantique, avec exemples pris au fran-Qais).

Wechssuer, Giebt es LaiUgeset:(e ?, Halle, 1900, extrait de la Festgabe fur H. Sucbier (le meilleur expos des questions qui senbsp;posent a propos des lois phontiques ; avec bibliographie).

H. Oertel, Lectures on the study of language, New-York et Londres, 1901 (superficiel et souvent contestable).

W. nbsp;nbsp;nbsp;MEYER-LiJBRE, EinfUhrung in das Studium der roniani-schen Sprachwissenschaft, Heidelberg, 2' dit., 1909 (bonnes notions gnrales a propos des faits romans).

Bauly, Trait dc stylistique frangaise, Heidelberg et Paris, igog, et Le langage et la vie, Genve, igiS (trs personnel; mlse ennbsp;vidence du role du sentiment).

Mlanges linguistiques offerts a M. A. Meillet par Barbelenet, Dottin, Gauthiot, Grammont, Laronde, Niedermann, Vew-DRYES, Paris, 1902 (recueil darticles dont plusieurs touchent anbsp;des questions gnrales).

A. Dauzat, Essai de methodologie Unguistique dans le domaine des langues et des patois romans, Paris, 1906 (clair, peu personnel;nbsp;les mmes ids sont reprises sous une forme plus simple et avec

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44o APPENDICES

dautres indications dans La vie du langage, du mme auteur, Paris, igioet La philosophic du langage^ Paris, 1912).

Sweet, History of Language, 1901 (vulgarisation).

Porzezin'ski, Einleilung in die Sprachwissenschaft (traduite du russe par Boehme), 1910, Leipzig (surtout sur la linguistiquenbsp;historique).

Elise Richter, IVie wir sprechen, sechs volkstmliche Vor-trage, Leipzig, 1912 (petit volume substantiel, de la collection Aus Natur-und Geisteswelt)-

Gillieron, Mongin et Roques, Etudes de gographie linguistique, Paris, igi2 ; cf. sur la gographie linguistique G. Huber, Sprachgeographie, dans Bulletin de dialectologie romane, I (1909)nbsp;et aussi a part, et Jabbrg, Sprachgeographie, Aarau, 1908 et lanbsp;discussion chez Terracher, Les aires morphologiques dans les purlers populaires du Nord-Ouest de IAngoumois, Paris, igi/j (livrenbsp;capital). Les ouvrages de M. Giulieron, notamment Gnalogienbsp;des mots qui dsignent Iaheille, Paris, 1918, et tudes de gographie linguistique, Pathologie et thrapeutique verbales, Paris, igiS-1921, portent uniquement sur des parlers frangais, mais ont unenbsp;grande importance pour la mthode. Le petit livre de M. Dauzat,nbsp;La gographie linguistique, Paris, 1922, oriente hien sur Iensemhlenbsp;de la question.

Sur la phontique, les livres les plus propres a donner une id des diverses tendances sont:

E. SiEVERs, Grundgiige der Phonetik, 5' dit., Leipzig, 1901.

P. Passt, Etude sur les changements phontiques. Paris, 1890 et Petite phontique compare des principales langues europennes,nbsp;Leipsick, 1906.

Sweet, A primer of phonetics, 3' dit., Oxford, 1906.

0. Jespersen, Lehrbuch der Phonetik, Leipzig, 2' dit., igiS (abrg allemand dun ouvrage plus tendu en danois) et Phone-tische Grundfragen, Leipzig, 1904; Elementarbuch der Phonetik,nbsp;Leipzig, 1912,

Rousselot, Principes de phontique expirimentale, Paris, 1897-1908 (lexpos des expriences personnelles de 1auteur y Rent une grande place). M. Rousselot public depuis 1911, avec

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INMCATIOJiS BIBLIOGRAPHIQUES 44i

M. Pernot, une Revue de phontique, dont Ie quatrime volume est encore inachev.

E. Wheeleb Scripture, The elements of experimental phonetics, New-York et Londres, 1902 (rsum des connaissances que doltnbsp;avoir un linguiste en physique, anatomie et physiologic).

H. Gtzmanm, Physiologic der Stimme und Sprache, Braunschweig, 1909 (prcis et rigoureux).

L. nbsp;nbsp;nbsp;Roudet, Uments de phontique gnrale, Paris, 1910nbsp;(bonnes dfinitions).

Poirot, Phonetik, Leipzig, 1911 (fait partie du Handbuch der physiologischen Methodik; description prcise et rigoureuse desnbsp;procds de la phontique exprimentale).

M. nbsp;nbsp;nbsp;Grammoxt, Trait pratique de pronmciation frangaise,nbsp;2 dition. Paris, 1920 (important pour les ids gnrales quilnbsp;contient).

Pascgncelli-Calzia, Einfhrung in die angewandte Phonetik, Berlin, 1914 (introduction sommaire, mais claire, a la phontique, avec indications sur les appareils de phontique).

Pour la bibliographie de la phontique, v. la revue Vox, di-rige par MM. Gutzmann et Panconcelli-Galzia, Berlin, igiS et suiv.

2quot; Grammaire compare gnrale des langues indo-euro-pennes.

II ny a quun seul expos qui rsum Ptat actuel des connaissances pour 1ensemble de la grammaire compare des langues indo-europennes :

K. Brugmain und B. Delbhck, Grundriss der vergleichenden Grammatik der indogermaniscken Sprachen, Strasbourg, iquot; volume, Einleitung und Lautlehre, 2'dit., 1897; 2' volume con-sacr a la morphologie, 1888-1892 (2' dition transforme et tresnbsp;auginente en cours de publication; 1'' volume 1907; 2' volume, I partie [formation des mots], 1906; 2' partie [dcli-naison et emploi des formes nominales], 1909-1911, parnbsp;Brugmann, 3' partie (Ie verbe), iquot; fascicule, igiS, 2* fascicule, 1916), 3', 4quot; et 5 tomes consacrs a la syntaxe, 1898-

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442 APPENDICES

1900, par M. Delbriick (les 3' et 4* sont en grande partie rem-places par des parties du volume II, dues a Brugmann, dans la 2' dition).

K. Brugmann, Kur:(e vergleichende Grammatik der indogerma-nischen Sprachen, reposant sur le grand ouvrage prcdent, mais beaucoup plus courte, et oii sont tudies en dtail seulement lesnbsp;langues les plus connues : Sanskrit, grec, latin, germanique etnbsp;slave, Strasbourg, 1902-1904- Traduction frangaise, sous lenbsp;titre d'Abrg de grammaire compare, traduit par J. Blocb,nbsp;A. Cuny et A. Ernout, sous la direction de A. Meillet et B. Gau-thiot, Paris, igob.

Ges ouvrages renferment une multitude infinie de doctrines correctes et de renseignements bien contrls.

Les ouvrages lmentaires a employer sont :

V. Henry, Fricis de grammaire compare du grec et du latin, 6 dit. (reproduisant la 5 de 1894 presque sans changement),nbsp;Paris, 1908 (prcis de grammaire compare gnrale appliquenbsp;au grec et au latin, le seul bon manuel de grammaire comparenbsp;gnrale qui existait en langue frangaise avant la traduction denbsp;VAhrg de Brugmann).

Meringer, Indogermanische Sprachwissenschaft, Leipzig, collection Gschen, 3' dit., igoS (tres bref, vulgarisation).

Giles, A short manual of comparative philology for classical students, 2'dit.,Londres, 1901; traduction allemande, Leipzig, 1896.

Riemann et Goelzeh, Grammaire compare du grec et du latin, 2 volumes, Paris, 1897-1901 (simple grammaire parallele dunbsp;grec et du latin; les notions de grammaire compare sont denbsp;seconde main et souvent errones).

Kretschmer, Article Sprache, dans Einleitung in die AUer-tumsivissenschaft de Gercke et Norden, I (excellent apergu de 1histoire des langues grecque et latine).

Jos. Schrijnen, Inleiding tot de studie der vergelijkende indogermanische taalwetenschap, Leide, igoB (peu personnel, mais tres bien informe ; bibliographie abondante). Edition allemande:nbsp;Einfhrung in das Studium der indogermanischen Sprachwissenschaft,nbsp;par Fischer, Heidelberg, 1921.

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I\mCAT10NS BIBLIOGRAPUIQUES 443

II nexiste quun dictionnaire tymologique de 1ensemble des langues indo-europennes :

A. nbsp;nbsp;nbsp;Fick, Vergleichendcs Wrterbuch der indogermanischen Spra-chen, iquot; vol., 4' dit., Goettingue, 1890 (livre prcieux et original, mais trop succinct et dune disposition incommode; doitnbsp;tre utilis avec critique; car il renferme nombre de fautes dansnbsp;les mots cites, et 1auteur navait pas toujours en phontique unenbsp;rigueur sufEsante).

II faut citer aussi :

O. nbsp;nbsp;nbsp;Schrader, Reallexikon der indogermanischen AUertumshmde,nbsp;Strasbourg, 1901 (rsum commode de ce que lon sait sur lesnbsp;noms danimaux, dobjets, dinstitutions, etc. ; pas toujours sur,nbsp;soit au point de vue linguistique, soit au point de vue archolo-gique); 2' dition en cours de publication, Berlin, 1917 etsuiv.

Pour se prparer a comprendre la graramaire compare, on pourra consulter :

B. nbsp;nbsp;nbsp;Delbrck., Einleitungin das Studium der indogermanischennbsp;Sprachen, 5quot; dit., Leipzig, 1908 (intressant pour Fhistoirc denbsp;la grammaire compare).

Fr. Bechteb, Die Hauptprohleme der indogermanischen Lnui-lehre seit Schleicher, Goettingue, 1892 (mme observation que pour Ie prcdent).

S. Reinach, Lorigine des Aryens, Paris, 1892.

II. dArbois de Jubainvilbe, Les premiers habitants de VEurope, 2' dit. en 2 volumes. Paris, 1889-1894.

P. nbsp;nbsp;nbsp;Kretschmer, Einleitung in die Geschichte der griechischennbsp;Sprache, Goettingue, 1896 (discussion intressante de nombreusesnbsp;questions gnrales dans la premire parlie du livre).

V. Thomsen, Sprogvidenskabens historie, Copenhague, 1902 (expos de toute lhistoire de la linguistique, fait avec la largeurnbsp;de vues et la suret qui caractrisent 1auteur).

Ratzel, GeographischePrilfungder Thatsachenber den Ursprung der Vlker Europas (Berichte der sdchsischen Gesellschaft der Wissenschaften, phil.-hist. Cl, anne 1900, p. 25 et suiv.).

M. Much, Die Heimat der Indogermanen im Lichte der urge-schichtlichen Forschung, 2' dit., Berlin, 1904.

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444 APPENDICES

E. DE Michelis, Lorigine degli Indo~europei, Turin, igoS.

H. Hinr, Die Indogermanen, ihre Verbreitung, ihre Ur heimat und ihre Kultur, Starsbourg, igo-igoy (facile a lire, intressantnbsp;et bien inform).

Schrader, Sprachvergleichung und Urgeschkhte, 3' edit. (livre tres riche de faits). Jena, i9o6-igo7.

0. Schrader, IkLeipzig, igi i (petit volume de la collection Wissenschaft und Bildung).

S. Feist, Europa im Lichte der Vorgeschichte, Berlin, igio (bref, mals clair, judlcieux et au courant). Kultur, Ausbrei-tung und Herkunft der Indogermanen, Berlin, igiS (le derniernbsp;grand expos de la question). Indogermamn und Germanen,nbsp;Halle, 1914, 2'dition (brochure qui donne ltat dfinitif desnbsp;vues de lauteur).

k. Garnot. Les Indo-Europens. Prhistoire des langues, des mceurs et des croyances de lEurope. Bruxelles, 1921 (peu originalnbsp;et mdiocrcment sur).

Sur la langue des textes pseudo-hittites de Boghazki dchif-frs par M. Hrozny, voir M. Bloomfield, The hittite language, Journal of the Afnerican Oriental Society, XLI (1921), p. ig etnbsp;suiv., et Debrunner, Die Sprache der Hettiter, Berne, 1921.

11 convient de citer enfin quelques ouvrages relatifs a des questionsparticulires, mais quitouchenta beaucoupde questionsnbsp;gnrales :

Ferdinand de Saussure, Memoir e sur le systme primitif des voyelles dans les langues indo-europennes, Leipzig, 1879 ; reproduction, Paris, 1887 (expos des principes fondamentaux dunbsp;vocalisme indo-europen; ouvrage capital et essentiel a mditernbsp;malgr sa date dja ancienne). Une rimpression du Mmoire etnbsp;de toutes les publications de F. de Saussure vient de paraitrenbsp;a Genve, 1922, sous letltre de : Bccuell des publications sclen-lifiques de F. de Saussure.

H. Hbschmann, Das indogtrmanische Vocalsystem, Strasbourg, i885.

Joh. Schmidt, Die Pluralbildungen der indogermanischen Neutra, Weimar, 1889 (personnel et plein de choses).

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INDICATIONS BIBLIOGBAPHIQUES 445

H. Hirt, Der indogermanische Ak:(ent, Strasbourg, iSgB (des hypotlises inutiles et indemontrables et des erreurs, mais clair,nbsp;plein dides, de rapprochements neufs et dintressantes suggestions, et avec des idees gnrales tres justes sur Ie dveloppe-ment liuguistique).

H. Hirt, Der indogermanische Ablaut, Strasbourg, 1900 (mmes observations). Ge livre est maintenant remplac parnbsp;un nouveau, riche et substanliel, Der indogermanische Fokalismus,nbsp;Heidelberg, 1921 ; second volume dune Indogermanische Gram-matik, dont Ie premier na pas encore paru.

J. Wackernagel, Vorlesungen ber Syntax mit besonderer Be-rcksichtigung von Griechisch, Lateinisch und Deutsch. Erste Reihe. Rale, 1920 (personnel, pntrant, largeinent inform).

M. Grammont, La dissimilation consonantique dans les langues indo-europennes et dans les langues romanes, Dijon, i895(ouvragenbsp;fondamental pour la linguistique gnrale).

Dottin, Les desinences verbales en r en sanskrit, en italique et en celtique, Rennes, 1896.

Audouin, De la dclinaison dans les langues indo-europennes, Paris, 1898.

A. Mbillet, Les dialectes indo-europens. Paris, 1908 (nouveau tirage sous presse); forme Ie premier volume dune Collectionnbsp;linguistique dite par la maison Champion avec Ie concoursnbsp;de la Socit de Imguistique de Paris.

R. Gauthiot, La fin de mot en indo-europn. Paris, 1918 (important pour la phontique gnrale et pour la thorie denbsp;lindo-europen).

Pour 1histoire du dveloppement de la graramaire compare, voir la Geschichte der indogermanischen Sprachwissenschaft, dirigenbsp;parW. Streitberg (Strasbourg; maintenant Berlin, 1916 etnbsp;suiv.); parus, Ie grec par Thumb, Ie latin par Walde, Ie celtique par Thurneysen, Ie slave et Ie baltique par Brck.ner, lalba-nais pat' Joke.

Plusieurs priodiques allemands sont spcialement consacrs 4 la grammaire compare des langues indo-europennes :

Zeitschrift fiir vergleichende Sprachforschung aufdem Gebieie der

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446 APPENDICES

indogermmischenSprachm, 1862 et suiv., dabordBerlin, etensuite Gtersloh, fonde par Ad. Kuhn (do Ie nom de Journal de Kuhn,nbsp;Kuhns Zeit schrift, en abrg K. Z ), puis dirige par E. Kuhnnbsp;et par Joh. Schmidt, et ensuite par E. Kuhn et M. W. Schulze.

Beilrdge:{ur Kunde der indogermanischen Sprachen, Gcettingue, 1877 et suiv., fonds par M. Ad. Bezzenberger (do Ie nomnbsp;de Besp^enbergeZs Beitrdge, en abrg B. B.), puis dirigs parnbsp;MM. Bezzenberger et Prellwitz, ont paru jusquau volume XXX,nbsp;puis se sont fondus avec la prcdente publication ; les deuxnbsp;revues, diriges par MM. A. Bezzenberger et W. Schulze,nbsp;paraissent maintenant a Gcettingue, sous Ie titre et avec la num-rotation de la premire (if. Z.); vol. L en cours de publication.

Indogermanische Forschungen (en abrg I. F.), Zeitschrift fiir indogermanische Sprach- und Altertumskunde, fonde et dirigenbsp;par MM. K. Brugmann et W. Streitberg, Strasbourg (maintenantnbsp;Berlin), 1892 et suiv. ; Ie volume XXXIX achev en 1921.

Glotta, Zeitschrift fr griechische und lateinische Sprache, ionie et dirige par MM. Kretschmer et Skutsch en 1907, a Gcettingue ;nbsp;vol. XII en cours de publication; depuis la mort de Skutsch,nbsp;M. Kroll dirige la partie latine.

Wrter und Sachen, revue dirige par MM. Meringer, Meyer-Lbke, Mikkola, R. Much et Murko, Heidelberg, igog et suiv. ; vol. VII achev (revue consacre a la foisaltude de la maison, dunbsp;mobilier, des outils, etc., et des mots qui dsignent ces objets).

Ces importants priodiques renferment parfois des articles en anglais et en francais. La plupart des articles francais sur lanbsp;grammaire compare paraissent dans les ;

Mmoires de la Socit de linguistique de Paris (dont Ie secrtaire a t longtemps Bral), Paris, 1868 et suiv. (en abrg M. S.nbsp;L.y, Ie volume XXII est en cours de publication (Ie Bulletin denbsp;la Socit renferme chaque anne de nombreux comptes rendusnbsp;depuis 1907, et maintenant aussi des articles originaux).

Quelques travaux en anglais paraissent dans: The American Journal of Philology, Baltimore, 1880 et suiv. ; et dans Classicalnbsp;philology, Chicago, 1906 et suiv.

La revue italienne Rivista indo-greco-italica. Naples, depuis

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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES a:

1917, dirigeparM. Ribezzo, a denombreuxarticles linguistiques.

La bibliographic annuelle des publications relatives a la gram-maire compare se trouve de 1892 a 1907 dans :

Anxe-igcrfur indogermanisch Sprach-und Altertumshmde, dil par M. Streitberg, supplment (non vendu a part) aux Indoger-manische Forschungen, cites ci-dessus (indication complte denbsp;tons les travaux parus chaque anne sur toutes les anciennesnbsp;langues indo-europennes ; abrg en I. F. Ans^^P);

et maintenant dans VIndogermanisches Jahrhuch dit au nom de VIndogermanische Gesellschaft, dabord par A. Thumb etnbsp;M. W. Streitberg, maintenant par MM. W. Streitberg etnbsp;A. Walde. Le i^volume, dat de i9i4,donne la bibliographie denbsp;1912, avec des notices sur des questions nouvelles. Ce recueilnbsp;indispensable paraita Berlin, chez lditeur Walter de Gruyter. Lenbsp;septime volume, avec la bibliographie de 1917, a paru.

OrientalischeBibliographie, maintenantrdigepar M. L. Scher-mann; Berlin, 1888 et suiv. (seulement les travaux relatifs a la grammaire compare gnrale et aux groupes indo-iranien etnbsp;armnien ; toujours au courant).

Les revues de comptes rendus, notamment la Revue critique en France, le Litterarisches Zenlralblatt et la Deutsche Literaturgei-tung en Allemagne, annoncent et discutent en gnral les prin-cipaux ouvrages de grammaire compare peu aprs leur publication. On ne ngligera pas les comptes rendus trs personnels denbsp;M. Grammont dans la Revue des langues romanes, de Montpellier.

3quot; Grammaire compare de chacune des langues.

On na indiqu ici que les publications relatives dune manire spciale a la grammaire compare. Les grammaires purementnbsp;descriptives, comme ladiiiirable grammaire sanskrite de Whitney, OU le livre, si utile, du mme auteur sur les racines san-skrites, ou encore la grande grammaire des prakrits de M. Pis-chel (dans le Grundriss der indo-arischen Philologie qui doit fournirnbsp;un tableau densemble de toute la philologie indienne) ou 1ou-vrage de M. Franke sur le moyen indien {Pali und Sanskrit,nbsp;Strasbourg, 1902), ny figureront done pas.

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448 APPENDICES

A. Indo-iranien.

a. nbsp;nbsp;nbsp;Sanskrit.

J. Wackernagel, Altindische Granmatih, I. Lauilehre, 1896 II, I Einleitung gur Wortlehre. NotninalkomposUion, igon;nbsp;Goettingue (livre excellent, avec une bibliographic dtaille denbsp;chaque question ; la fin de la morphologie na malheureusementnbsp;pas encore paru).

Thumb, Handbuch desSanskrit, l,Grammatik, Heidelberg, igoS.

Uhlenbece, Kurz^efasstes etymologisches WrUrhuch der altin-dischen Spracht, Amsterdam, 1898 (recommandable ; tres bref et sans indications bibliographiques). De VEtymologisches Wor-terbuch de E. et J. Lbumann, il na paru que les premires lettresnbsp;(Leipzig, 1907).

A. A. Macdonell, Fedic Grammar, Strasbourg, 1910 (peu personnel; beaucoup de fails).

Sur le dveloppement des langues de ITnde, voir :

Jules Bloch, La formation de la langue marathe, 1914-1920 ; livre fondamental, qui resume tout le travail antrieur et posenbsp;les bases de la thorie du dveloppement des langues aryennesnbsp;de ITnde.

b. nbsp;nbsp;nbsp;Iranien.

Grundriss der iranischen Philologie, dirig par MM. Geiger et E. Kuhn, Strasbourg, 1'' volume, 1895-1901 (ce premier volume fournlt un expos complet du dveloppement des dialectesnbsp;iraniens depuis lindo-europen jusquaujourdhui; M. Bartho-lomae y a dvelopp avec une rare comptence la grammairenbsp;compare de firanien. Mais les dcouvertes importantes failes ennbsp;Asie Centrale, et en particulier la dcouverte de textes mani-chens en deux dialectes pehlvis, de textes sogdiens et de textesnbsp;iraniens orientaux, et aussi la rvision des inscriptions perses etnbsp;les recherches sur lAvesta ont renouvel la linguistique iranienne .nbsp;et rendent une nouvelle dition trs desirable).

Bartholomae, Altiranisches Wrterbuch, Strasbourg, 1904 (dictionnaire complet des anciens dialectes iraniens, avec indication sommaire de ltymologie ; destin 4 tre le fondement denbsp;loutes les recherches pendant longtemps ; pour le perse, on tien-

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IfimCATIONS BtBI.IOGRAPHlQUES

dra com p te des nouvelles editions revues sur les originaux); complte par un Beiheft au volume XIX, des Indogermanischenbsp;Forschungen, Zum altiranischen Wrterbuch, Strasbourg, 1906.nbsp;A. Meillet, Grammaire du vieux perse, Paii'is, 1915.

Horn, Grundrissder neupersischen Etymologie, Strasbourg, 1898, avec la critique de Hubschmann, Persische Studin, Strasbourg,nbsp;1895, o lon trouvera de plus une excellente histoirc phontiquenbsp;du persan.

Une gramntaire sogdienne de Gauthiot paraitra prochainement.

B. Grec.

G. nbsp;nbsp;nbsp;Mever, Griechische Grammatik, 3' dit., Leipzig, 1896nbsp;(phontique et morphologie seulement; vieillie, mais des collections de faits toujours prcieuses).

K. Brugmann, Griechische Grammatik, !p dit. revue par A. Thumb, Munich, igiS; fait partie du Handbuch der klassis-chen Altertumswissenschaft de 1. von Mller (cette 4' edition.nbsp;Ires augmentee par rapport a la seconde, est Ie meilleur expos,nbsp;mthodique et complet, quon ait de la grammaire comparenbsp;dune langue indo-europenne).

H. nbsp;nbsp;nbsp;Hirt, Griechische Laut-und Formenlehre, Heidelberg, 1902nbsp;(clair et intressant, souvent discutable ; la 2 edition, de 1912,nbsp;est un livre nouveau, trs amlior).

J. Wright, Comparative Grammar of the Greek Language, Oxford, 1912 (court et clair; mais pas personnel; les dialectesnbsp;y sont ngligs; thories souvent vieillies).

Hoffmann, Geschichte der griechischen Sprache, I, Berlin et Leipzig (collection Gschen), 1911, 2 dit. 1916 (court, maisnbsp;prcis, savoureux, instructif).

A. Meiluet, Aperfu dune histoire de la langue grecque, Paris, 1913 ; 2 dition, 1921.

Khner, Ausfhrliche Grammatik der griechischen Sprache, 3 dit., Hanovre, U partie, revue par Blass, 2 voL, 1890-1892nbsp;(bonne description dela morphologie grecque, mals les notions denbsp;grammaire compare sont dnues de valeur) ; 2 partie, revue parnbsp;Gerth, I'vol., 1898, 2, 1904 (synlaxe, nullementcomparative).

A. Meii-let. nbsp;nbsp;nbsp;2g

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45o APPENDICES

R. Wagner, Griechische Grammatih, dans Grund^ge der klassischen Philologie, II, Stuttgart, 1908 (beaucoup de faits etnbsp;dindlcations).

Hoffmann, Die griechischen Dialekte, Goetttingue, 3 volumes parus, 1891-1898.

A. Thumb, Handbuch der griechischen Dialede, Heidelberg, 1909 (riche de faits prcis ; excellente bibliographie).

G. D. Buck, Introduction to the Study of the Greek Dialects, Boston, 1910 (clair et tres bien dispos).

Fr. Bechtel, Die griechischen Dialekte, iquot;' volume (olien et arcado-cypriote), Berlin, 1921 (prcis et au courant, intressantnbsp;pour le vocabulaire, grammaire compare rduite au minimum).

A. Thumb, Die griechische Sprache im Zeitalter des Hellenismus, Strasbourg, 1901.

G. CuRTius, Grund:(uge der griechischen Etymologie, 5' dit., Leipzig, 1879 (vieillis, mais encore utiles).

Prellwitz, Etymologisches Worterbuch der griechischen Sprache, 2* dit., Goettingue, 1906 (commode, mais a employer avecnbsp;quelque critique ; la 2' dition est notablement amliore).

E. nbsp;nbsp;nbsp;Boisacq, Dictionnaire tytnologique de la langue grecque,nbsp;Paris et Heidelberg, 1907-1916; beaucoup de faits et richenbsp;bibliographie.

Leo Meter, Handbuch der griechischen Etymologie, Leipzig, 4 volumes, 1901 et suiv. (reprsente 1tat de la science tymologiquenbsp;il y a trente ans).

F. nbsp;nbsp;nbsp;Muller, Jzm, Grieksch Woordenboek, Groningue et Lanbsp;Haye [1920] (court, mais riche et prcis, avec de bonnes indications tymologiques).

Passow-Grnert, Worterbuch der griechischen Sprache, nouvelle dition (avec des indications tymologiques de M. Fraenkel),nbsp;Gottingen, 1912 et suiv. (3 fascicules parus en juin 1914)-

J. Vendryes, Trait daccentuation grecque, Paris, 1904 (bon livre lmentaire, avec des indications sommaires de grammairenbsp;compare).

A. Debrunner, Griechische Wortbildungslehre, Heidelberg, 1917 (correct, mai s trop court).

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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 45l

Cunt, Le nomhre duel en grec, Paris, 1906 (bon exeniple de monographie a la fois comparative et historique).

V. Magnien, Le futur grec, Paris, 1912 (mme observation que pour le prcdent).

G. Italique.

a. Latin.

F. Stolz, Historische Grammatik der lateinischen Sprache, I, Einleitung, Lautlehre, Stammhildungslehre, Leipzig, 1894. Lanbsp;suite de cette Historische Grammatik est confie a divers savants ;nbsp;volume 111, I, non comparatif, paru en igo3.

F. Stolz et Schmalz, Lateinische Grammatik, 4 edit., Munich, 1910 ; fait partie du Handhuch de I. von Miiller (les livres de Stolz renferment dabondantes bibliographies et beaucoupnbsp;de materiaux ; la syntaxe du Handbuch, rdige par M. Schmalz,nbsp;nest pas comparative).

Stolz, Geschichte der lateinischen Sprache, Berlin et Leipzig, igii, 2' edit. 1922 (collection Gschen ; bon petit expos denbsp;Ihistoire extrieure du latin).

Lindsay, The latin language, Oxford, 1894; en traduction allemande (revue, corrigee et augmenle). Die lateinische Sprache,nbsp;traduit parNohl, Leipzig, 1897 (tres bonne exposition, faite sur-tout au point de vue latin, sans syntaxe).

F. Sommer, Handhuch der lateinischen Laut- und Formenlehre, 2 dition (tres corrige, amliore et augmente; avec un volume de Kritische Erlduterungen'), Heidelberg, igi4 (clair etnbsp;prcis, bien au courant et en mme temps personnel ; sansnbsp;syntaxe).

Khner, Ausfhrliche Grammatik der lateinischen Sprache. I, Elementar-Formen-und Wortlehre, neubearbeilet von F. Holz-weissig (na t rellement rvis ni au point de vue philologiquenbsp;ni au point de vue linguistique; ouvrage inutilisable).

M. Nidermann, Prcis de phontique historique du latin. Paris, 1906 (simple, clair et sur); a t traduit en allemand (2' dit.,nbsp;1911), en anglais et en riisse sous une forme plus complte etnbsp;corrige.

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452 APPENDICES

A. Ernot, Morphologie historique du latin, Paris, 1914 (feit au point de vue du latin, mais avec explication complte desnbsp;formes). Ge livre existe aussi en edition allemande (Heidelberg).nbsp; Un utile complement est fourni par le Rectieil de textes latinsnbsp;archaqtm, Paris, 191C), du mme auteur (avec commentaire).

A. Walde, Lateinisches etymologisches Wrterhuch, 2' edit., Heidelberg, 1910 (riche de faits et de renvois ; au courant; excellent).

Thesaurus linguae latinae, Leipzig, 1900 et suiv. (en cours de publication; dictionnaire monumental de la langue latine, avecnbsp;des indications prcises et rigoureuses, mais un peu sommaires,nbsp;de M. Thurneysen sur Ietymologie).

L. Jon, Le prsent et ses derives dans la conjugaison latine, Paris, 1893.

J. Vendryes, Recherches sur Ihistoire et les effets de Tintensit initiale en latin, Paris, 1902 (traite une question particulire,nbsp;mais qui domine Ihistoire du latin).

A. Meillet, De quelques innovations de la dclinaison latine, Paris, 1906.

A. Ernout, Les lments dialectaux du vocabulaire latin, Paris, 1909 (montre les origines complexes du vocabulaire latin).

C. JuHET, Dominance et resistance dans la phontique latine, Heidelberg, 1913 (fortement pens). Les mmes questions etnbsp;tout Iensemble de la phontique latine sont traits dans lenbsp;livre solidement compos du mme auteur : Manuel de phontiquenbsp;latine, Paris, 1921.

L. Havet, Manuel de critique verbale applique aux textes latins. Paris, 1911 (nombreuses observations sur la langue; rgiesnbsp;de mthode importantes).

b. Osco-ombrien.

R. von Planta, Grammatik der oskisch-umbrischen Dialekte, 2 volumes, Strasbourg, 1892-1897 (livre fundamental).

R. S. Conway, The italic dialects, 2 voL, Cambridge, 1897 (complte utilement Iouvrage prcdent a plusieurs gards).

C. D. Ruck, A grammar of Oscan and Umbrian, Boston, 1904 (existe aussi en dition allemande abrge, Heidelberg,nbsp;1906) [livre trs commode et clair].

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1^DICAT^0^(S niBLlOGKAPHIQES 453

D. Cellique.

II. Pedersen, Vergleichende Grammatik der keltischen Sprachen, vol. I (phontique), 1908-1909, et vol. II (morphologic), 1911-1918, Gopttingue (tres personnel et tres riche de faits et dides).nbsp; Une Grammaire du vieil irlandais (non comparative) denbsp;M. Vendryes a paru a Paris en 1908. M. Pokorny a publi unnbsp;manuel plus bref : A concise old Irish grammar and reader, Halle,

1914.

1hurneysen, Handbuch des Altirischen, Heidelberg, igog (fon-damental).

J. Morris Jones, A Welsh grammar, Oxford, 1918 (precieux pour Phistoire du gallois ; pas toujours sur).

VV. Stokes und A. Bezzenrerger, Wortschatg der keltischen Einheit, Urkeltischer Sprachschate^, Goettingue, 1894 ; forme lanbsp;seconde partie de la 4 edition du Vergleichendes Worterbuch denbsp;M. Pick, signale ci-dessus (livre essentiel, mais a utiliser avecnbsp;critique).

Macbain, An etymological glossary of the gaelic language, Inverness, i8g6. 2' dit., 1911 (pas amliore et pleiue de fautes grossires).

V. Henry, Ixxique tymologique des termes les plus usuels du breton moderne, Rennes, 1900.

G. Dottin, Manuel pour servir d 1tude de lantiquit celtique, 2 edition Paris, 1915.

G. Dottin, La langue gauloise, Paris, 1920.

La Revue celtique, de Paris, annonce et apprcie, par les soins de MM. Loth et Vendryes, les ouvrages relatifs a la linguistiquenbsp;celtique et public des articles; on trouvera aussi des articles denbsp;linguistique celtique dans les Annales de Bretagne, de Rennes, lanbsp;Zeitschrift fr celtische Philologie, et dans riu, de Dublin.

E. Germanique.

Grundriss der gertnanischen Philologie, dirig par M. H. Paul, 1''volume, 2 dition, Strasbourg, 1897, une remarquablenbsp;Forgeschichte der altgermanischen Dialekte de M. Klge et unenbsp;tude de chacun des dialectes germaniques par MM. Kluge,

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454 APPENDICES

Noreen, Behaghel, te Winkel, Siebs. Une 3' edition parait depuis 19 n, en volumes spars; ont dja paru la description du gotiquenbsp;par M. Kluge, Thistoire de 1allemand par M. Behaghel, la prehis-toire du germanique par M. Kluge, le scandinave par M. Noreen.

Noreen, Abriss der urgermanischen Lautlehre, Strasbourg, 1894 (tres personnel).

Streitberg, Urgermanische Grammatik (2' edit, en preparation, et qui ne parait malheureusement pas), Heidelberg (clalr, prcis et syslematique).

F. Dieter, Laut-und Formenkhre der altgernianischen Dialekte, Leipzig, 1900.

V. Henry, Prcis de grantmaire compare de Ianglais et de 1allemand, 2'edition, Paris, 1907.

Loewe, Germanische Sprachwissenschaft, Berlin et Leipzig, 3' edit., igi8 (petit volume tres bref, collection Gschen).

A. Meillet, Car act r es gnraux des langues germaniques, Paris, 1917 (2* edition sous presse).

IL Hirt, Geschichte der deutschen Sprache, Munich, 1919 (avec des observations interessantes sur Findo-europeen et le germanique coramun).

Uheenbeck, Kurs^gefasstes etymologisches Wdrterbuch der goti-schen Sprache, edit., Amsterdam, 1900 (commode et exact). Une 3 edition, par M. Lidn, est en preparation a Heidelberg.

S. Feist, Etymologisches Wdrterbuch der gotischen Sprache, Halle, 2* edition en cours de publication (riche et commode).

H. Falk u. A. Torp, Wortschat:^ der germanischen Sprach-einheit, Goettingue, 1909 (forme le 3 volume de la 4* edition de VEtymologisches Worterbuch de M. Fick) [a consulter avec critique].

Fr. Kluge, Etymologisches Worterbuch der deutschen Sprache, 9 edit., Berlin, 1921 (livre excellent).

Franck, Etymologisch woordenboek der nederlandsche taal, 2 edit, par N. van Wijk, La Haye, 1910 et suiv. (nouvelle ditionnbsp;entirement mise au point; trs bon).

Jahresbericht ber die Erscheinungen auf dem Geblete der germanischen Philologie, Leipzig, 1880 et suiv. (compte rendu annuel tres bien fait).

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ISDICATIOSS BIBLIOGBAPHIQUES 455

II convient de signaler ici les deux excellentes collections de grammaires des anciens dialectes germaniques, lune dirige parnbsp;M. Braune (chez 1diteur Niemeyer, a Halle) et Iautre parnbsp;M. Streitberg (chez lditeur Winter, a Heidelberg), bien que lanbsp;comparaison y tienne en general peu de place.

Les divers priodiques de philologie germanique contiennent des articles de grammaire compare du germanique, principale-ment les Beitrcige ^ur Geschichte der deutschen Sprache und Litte-ratur, fonds a Halle en 187/* par MM. Paul et Braune et actuel-lement dirigs par M. Sievers (cites en abrg PBB. ou PBSB.').

F. Baltique.

Bernemr, Die preussische Sprache, Txle, Grammatik, etymolo-gisches Wrterbuch, Strasbourg, 1896.

R. RAUTMA^N, Die altpreussischen Denkmaler, Goettingue, 1909-1910 (publication et tude completes et prcises).

WiEDEMAivN, Handbuch der litauischen Sprache, Strasbourg, 1897 (mdiocre, ne dispense jamais de recourir a la Litauischenbsp;Grammatik de Schleicher, Prague, i856, et a la Grammatik dernbsp;littauischen Sprache .enbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ilalle, 1876).

k.hESKimyLitauischei Lesebuch mit Grammatik und Wrterbuch, Heidelberg, 1919 (la phontique seule est un peu comparative).

A. Lesriex, Der Ablaut der Wurgelsilben im Littauischen, ex trait du volume IX des Abhandlungen der philologisch-histori-schen Classe der kon. sachsischen Academie der Wissenschaften ; etnbsp;Die Bildung der Nomina im Littauischen, extrait du volume XIInbsp;du mrne recueil (deux ouvrages excellents, avec beaucoup din-dications bibliographiques).

Harold H. Bexber, A Lithuanian etymological index, Princeton, 1021 (simple index des tymologies figurant dans les dictionnaires).

II. Gauthiot, Le parler de Buividxe, Paris, 1908 (bon exemple dtude sur un parler lituanien, avec dimportantes observations gnrales).

G. Slave.

A. Leskien,

Handbuch der altbulgarischen Sprache, 5* dit.,

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456 APPENDICES

Weimar (reproduite maintenant a Heidelberg), 1910 (livre fon-damental du maitre de la linguistique slave, mais surtout des-criptif ; la 5' edition reproduit, avec des cliangements assez notables, la seconde de 1886).

A. Leskien, Grammatik der altbulgarischen (altkirchenslavischen) Sprache, Heidelberg, 1909 (bref, mais tres precis ; plus compa-ratif que le prcdent) ; premier volume paru dune collectionnbsp;de manuels de linguistique slave.

VoNDRAK, Vergleichende slavische Grammatik, Goettingue, I, 1906 et II, 1908 (au courant, mais avec une mthode linguistique trop peu sure). La grande et tres utile Altkirchenslavischenbsp;Grammatik, du mme auteur (2' dit., Berlin, 1912) est peunbsp;comparative.

Mikkola, Urslavische Grammatik, iquot;'' fascicule (vocalisme et accentuation), Heidelberg, 1918.

PoRZEziNSKij, Sravnitel'iiaja grammatika slavjanskix jaz^km, I'' fascicule, Moscou, 1914 (expos sommaire des vues delcolenbsp;de Fortunatov).

Kui/bakin, Drevne-cerkovno-slovjanskij jax^yk, 3' dit., Kharkov, 1917 (prcis commode du vieux slave dans ses rapports avec lenbsp;slave commun).

0. Hujer, Slovanskd deklinace jmenna {Rot^pravyde 1Acadmie de Prague, 3'cl. nquot; 33), Prague, 1910 (au courant).

Fortunatov, Lekcii po fomtik Staroslavianskago ia:{yka, Ptrograd, 1921 (cours imprim aprs la mort de 1auteur).

Miklosich, Etymologisches Wrterbucb der slapischen Sprachen, Vienne, 1886 (fait surtout au point de vue slave; vieilli, va trenbsp;remplac par le suivant).

E. Berneker, Slavisches etymologisches Wrterhuch, Heidelberg; en cours de publication, 1908 et suiv. (rigoureux, au courant etnbsp;bien inform).

O. Broch, Slavische Phonetik, Heidelberg, 19ii (excellent); dition allemande de Pouvrage qui a paru aussi en russe dansnbsp;VEnciklopedija slavjanskojfilologij, en cours de publication 4 Ptrograd, sous la direction de M. Jagic'.

Roc:(nik slawistyc:(ny {Revue slavistique), publie par J. Los',

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IJfDICATlONS BIBLIOGRAPHIQUES

K. Nitsch, J. Rozwadowski, Cracovie, 1908 et suiv. (excellent; mmoires orlginaux, comptes rendus dtaills des principalsnbsp;publications el bibliographie annuelle complete, avec bons rsums de tout ce qui parait sur la linguistique slave).

Ges ouvrages sont a complter au moyen des publications relatives a chacune des langues slaves. Par exemple on a mainte-nant pour Ie polonais un bon ouvragc densemble dit par 1Acadmie de Cracovie (en 1915) : Je:(yk polski i jego historya (volumes II et III de VEncyklopedya polska), dont les articles sont 1oeuvrenbsp;de MM. Baudouin de Courtenay, Benni, Brckner, Krynski,nbsp;Los', Nitsch, Rozwadowski, Ulaszyn.

Des comptes rendus des principaux travaux de linguistique slave et des articles orlginaux paraissent, notamment dans 1^r-chiv fr Slavische Philologie, dirig par M. Jagic' (publicationnbsp;suspendue depuis), dans les Listy filologick et Ie Casopis pro mo-derni pilologii, de Prague, dans les I^y-stija otdlenja russkago ja-\yka i slovesnosti imp. akad. nauk, de Ptrograd et dans Ie Ju^-mslovenski filolog, de Belgrade, dirig par M. A. Belie'. La Revuenbsp;des tudes slaves, dont Ie premier volume a paru a Paris, en 1921,nbsp;fait une large place a la linguistique.

H. Albanais.

G. Meyer, Etyniologisches Wrterbuch der albanesischen Sprache, Strasbourg, 1891 (avec bibliographie tendue).

G. Meyer, Albanesische Studin, lil. Lautlehre der indo-germanischen Bestandtheile des Albanesischen, Vienne, 1892 (exlrait des Sitzungsberiebte de 1Acadmie de Vienne, phil.-hist- CL, vol. 125). h'Albanesische Grammatk du mme auteurnbsp;nest pas comparative, non plus que YAlbanesische Grammatiknbsp;de Pekmezi (Vienne, 1908). II manque un ouvrage densemble fournlssant ltat actuel de la grammaire compare denbsp;1albanais.

Le bref expos de M. Joke, Albanisch, dans la Geschichte der indogermanischen Sprachmissenschaft de M. Streitberg, II, 3nbsp;(signal ci-dessus p. 445) donne une id de ltat actuel desnbsp;tudes sur lalbanais.

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458 APPEgt;D1CES

I. nbsp;nbsp;nbsp;Armnlen.

H. Hbschmann, Armenische Grammatik. I. Theil, Armenische Etymologie, Leipzig, 1896 (excellent modle de dictionnaire ty-mologique ; lauteur est mort par malheur avant davoir crit lanbsp;suite de la grammaire).

A. Meillbt, Esquisse dune grammaire compare de Varmnien classiqtie, Yienne (Autriche), igoS (sommaire). Le Altarme-nisches Elementarbuch (Heidelberg, 1913) nest pas comparatif.

Pour ltat actuel de la linguistique armnienne, voir les travaux parus depuis 1908, notamment, les articles de M. Pedersen, K. Z., xxxvi-xxxix, le livre de M. Lidn, Armenischenbsp;Studin (Gteborg, 1906), Partiele de M. Grammont, Mm. Soc.nbsp;ling, XX, p. 2i3 et suiv.

La Revue des tudes armniennes, Paris, 1920 et suiv., signale tout ce qui intresse la linguistique armnienne et publie desnbsp;articles de linguistique.

J. nbsp;nbsp;nbsp;Tokharien.

SiEG und Sieghxg, Tocharish. Sitspingsherichte der kon- preus-sischen Akademie der Wissenschaften, Berlin, 1908 (p. 915-934) [broebure qui a pos les lments essentiels du problme].

E. Smith, Tocharisch, Christiania, 1911 (premature; pas de faits nouveaux).

S. Lvi et A. Meillet, Etude des documents tokhariens de la mission Pelliot, Journal asiatique, 1911 et suiv. (observations denbsp;dtail) et Mmoires de la Socit de linguistique de Paris, XVII-XVIII.

A. Meillet, Le tokharien, dans Indogermanisches Jahrbuch, I (1914), p. I et suiv.

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INDEX DES TERMES DFINIS

Ablatif, 3o8.

Accent, accentne, no.

Accessoires (mots), 7.

Accord, SaS.

Accusatif, 3o3.

Actif, I go, 207.

Adjectif, 2i4, 368.

Adverbes, ibg, 3o9,

Agriculture (noms relatifs a 1), 345,

357.

Albanais, 5i.

Allemand (haut et bas), 47. Alternanccs vocaliques, 122.nbsp;Analogie, i3.

Anaphorique, 288, 298.

Anglo-saxon (vieil anglais), 48. Animaux (noms d), 352.

Anim (genre), 167.

Aoriste, i63, i64, 210.

Apposition, 320.

Arbres (noms d), 356.

Armnien, 52.

Aryen, 35.

Aspirces, 58.

Athcmatique, i5l.

Atone, no. xVugment, 2o5, 210.

Avesta, 89.

Baltique, 48.

Breton, 46.

Breves (voyelles), 70.

Breve (syllabe), g8.

Brittonique, 45.

Cas (de la decllnaison), i56, 3oi. Causatif, 177.

Geltique, 45.

Changement de langue, 10.

Collectif neutre, 253.

Gommun (grec commun, slave com-mun, etc.), 5.

Communes (langues), 9.

Comparatifs, 282, 233.

Composes, composition, 248, 335. Conjugaison, 161, 887.

Consonnes, 96.

Gontinuite, 5.

Coordination, 331.

Correspondance, 12.

Cornique, 46.

Datif, 807.

Degres vocaliques (e, 0, zro, etc.), 123.

Demonstralifs, 285.

Denominatifs, 162, 182.

Dentales, 58.

Desinence, n5, i53.

Dverbatifs, i83 Dialectcs, 4, 33,

Diphtongues, 81.

Dissimilations indo-europcennes i3g. Dissyllabiques (racines), 129.

Dorien, 4a.

Douce (intonation), 76.

Douces, 56.

Duel, i55.

Duratif,

Elargisscmcnts, i44-Bmprunts, 8, i3.

Enclitiques, 829.

Enfantin (langage), r3, 102.

Eolien, 4a. nbsp;nbsp;nbsp;,

Evolution linguistique, 8.

Explosion, 57, 97.

Expressifs (mots), loa.


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46o

INDEX. DES TERMES DEFINIS

Familie de langues, 4-Fminin, 167, a43.

Fin de mot, 107.

Flexionnel (type), i58.

F'orme des racines, 1^2.

Fortes, 56.

Fricatives, 67.

Frison, 48.

Futur, 179.

Galiqtte, 46.

Gallois, 45.

G4thJi de lAvesta, Sg.

Gaulois, 45.

Gemination expressive, 102. Gmines, loi.

Gcnitif, 3o5.

Genre, i56.

Germanique, 46.

Gotique, 46.

Grammaire comparo, i, 29.

Grec, 4i-

Groupe de mots, 826.

Groupes de consonnes, 102. Gutturales, 58, 65.

Imparfait, 212. impratif, 197.

Impersonnel,

Implosion, 87, 97.

Inaccentu, no.

Inanim (genre), 167.

Indfini, 288.

Indicatif, 187.

Indo-europen, ig, 55. Indo-europens (mots).nbsp;Indo-iranien, 35.

InRnitif, 241.

In8xation, 120, 180.

Injonctif, 210.

Instrumental, 3o8.

Intensif, i48, 178.

Interrogatif, 288.

Interrogation, 33o.

Intonation (rude ou douce), 76, 94. Intransitif, i63.nbsp;lonien, 4i.

Iranien, 38.

Iranien oriental, 4o.

Irlandais, 46.

Islandais, 47.

Isoglosse, 878.

Italo-celtique, 43.

Itcratif, 177.

Labiales, 58.

Labio-vlaires, 65.

Latin 44-Lette, 49-Lituanien, 49.

Locatif, 809.

Lois phontiques, 12.

Longue (syllabe), 98.

Longue (voyelle), 74.

Masculin, 167.

Monosyllabiqucs (racines), i42.

Mot, 106, ii5, 3i5.

Moyen, 190, 207.

Muettes, 56.

Nasale Hnale, i4i.

Nation, 53, 875.

Negation, 33o.

Neutro, 167.

Nom, i55.

Nombre, i55.

Nominale (phrase), 316.

Nominalif, 3o2.

Nominaux (themes), 216.

Noms de nombre, 869.

Noms primaires, 334-

Noms propres de personnes, 282.

Occidental (gernianique), 47. Occlusives, 56.

Orabrien, 44.

Optatif, 187.

Ordre des mots, 3a5.

Osque, 45.

Osste, Sg.

Palatales ou gutturales (prpalatales, mdiopalatales et postpalatales), 58.nbsp;Pili, 87.

Paren t de langues, 4-Parente (noms de), 349.

Parfait, 170, 191.

Participe, i56, 289, 882.

Particules, 160, 3t2.

Parties du corps, 364.

Pass, 209, 211.

Passif, 208.

Pehlvi, 89.

Personne, i56, 207.

Phonemes, 67,


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46l

INDEX DES TERMES DFINIS

Phrase, 3i4.

Place du ton, lai.

Plus-que-parfait, 178.

Possessit's (composes), aSi. Possihilits de changement, i8.nbsp;Postpalatales, 58.

PrSkrits, 87.

Prcdsinentiel, i5i, 272. Prpalatales, 58.

Propositions, i5g.

Prsent, i63, i64, 210. Prsent-aorlste, i64.

Prsuffixal, i5i, 272.

Prverhes, lg, 3io.

Priraaires (dsinences), igo, 208. Primaires (suffixes), i52.nbsp;Pronominale (flexion), 286.

Pronoms personnels, 2g3.

Race, 54-

Racine, 116, i54, 344-Ralit sociale du langage, 5. Redoublement, i47, i6g, 17, 173.nbsp;Rflchi (pronom), 2g7.

Rgularite du dveloppement, ii. Relatif, 288, 336.

Relatives (phrases), 336.

Religion (noms relatifs k la), 358. Restitution, 22.

Rgveda, 36.

Rude (intonation), 76.

Rythme, 112.

Sanskrit, 36.

Scythique, 4o.

Secondaires (dsinences), igo, 208. Secondaires (suffixes), i54, 287.nbsp;Sifflantes, 67.

Sigmatique (aoriste), 178. Singularite des faits linguistiques, 2.

Slave, 4g.

Sogdien, 4o.

Sonantes, 76.

Sonantes longues, g3.

Sonantes voyelles, 87.

Sonores, 67, 61.

Sonores aspires, 58, 62.

Sourdes, 57.

Sourdes aspires, 58, 64.

Sourdes simples, 5g.

Subjonctif, 187.

Subordonnes (phrases), 332. Suhstantif, 2i5.

Substitution, 117.

Suffixe, 116, i5o, i54.

Superlatifs, 233, 234.

Syllabe, g6.

Systeme phontique de 1'indo-euro-

pen, ii4.

Teraporels (themes), i63. Thematique, i5i.

Theme, 116, iig.

Tokharien, 52.

Ton, tonique, no, 827.

Transitif, i63.

Vedique, 36.

Vlairos, 58, 65.

Verbale (phrase), 3i6.

Verbe, i55.

Vieux perse, 38.

Vieux prussien, 48-Vieux slave, 4g.

Vocatif, So 2.

Voix, 207.

Voyelles, 70. g6.

Vrddhi, 221.

Zend, 3g.

Zro (degr voealique), 128.

Zero (suffixe zro, desinence zero), 116, 217.


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ERRATA

P. 5o, 1. 8 du bas, lire ; Slovene.

P. Sa, 1. i4, aprs : 1iranien, ajouter : durant les sicles qui ont immdiatemcntnbsp;pvcdc et suivi Ie debut delre chretienne.

P. 53, aprs la ligne g, ajouter ; Surle pseudo-hittite, voir p. aa.

P. 11 a, aprs la ligne a/i, ajouter : La place de 1lvalion principale de la voix estnbsp;Ie seul lment de hauteur que la compa-raison rvle clairement. Mais il va de solnbsp;que, au cours du mot, la voix monlait etnbsp;ilescendait suivant des rgies multiples dontnbsp;ces fails ne suffisent pas a laisser mmenbsp;devlner la complexit. Les tmoignagos desnbsp;phonticiens anciens de lInde donnent,nbsp;pour Ie vdique, quelque idee de ces variations de hauteur autour du ton principal.nbsp;P. ia5, 1. 4, lire : ju-hv-e.

P. 127, 1. I du bas, fermer la parenthese aprs : donner .

P. i3i, l. I, lire ; JiLar-u;.

P. i34, 1. 2 du bas, lire racinc.

P. i53, 1. i4 et sulv. ; cf. 1addition Indique ci-dessous a la p. 191.

P. 166, 1. 7 et suiv. Voir 1addition h la p. igi.

P. 166, 1. I du bas, lire ; paLtv.

P. igi, aprs lal. 12, ajouter: Lensei-gnement donn dordinaire, et reproduit ici, sur Ie rle respectif des dsinences pri-maires et secondaires, actives et moyennesnbsp;repose sur Ie tmoignage concordant dunbsp;grecetde 1indo-iranien. Mais dautres fails,nbsp;que laissent entrevoir 1italo-celtique et Ienbsp;gormanique et dont Ie grec mme a trace,nbsp;donnent lieu de croire que 1tat de ciioscsnbsp;alnsi dcrit serail puroment dialectal. Onnbsp;verra ci-dessous, p. 208, que la forme 5nbsp;desinence secondaire moyenne hom. ootronbsp;sert normalement de prtrit en regard dunbsp;prsent . desinence primaire tpr|(n. Ce tmoignage, joint 5 celui du type lat. tutadnbsp;qui rpond a un type moyen skr. tutade sansnbsp;avoir aucune valeur moyenne, et celui denbsp;V. sl. vd je sais (cit ci-dossousp. igS),nbsp;montre quo les dsinences moyennes nontnbsp;pas toujours la valeur dfinie, normale ennbsp;grec et en indo-iranien. Et dautre part, lesnbsp;soulos desinences moyennes qui subsislentnbsp;en italique sont de type secondaire : Ie latinnbsp;a fa-tu-r, en face de hom. oxxo. Les formesnbsp;gotiques du type bairaza, bairada, citesnbsp;p. 195, supposent danciens *-s, -t, donenbsp;des formes de type secondaire. Les desinences secondaires servaient done, dans lonbsp;groupe Occidental de 1indo-ouropen, a ex-primerlo prsent; Ie lat damns qui, pour lanbsp;forme, rpond au type hom. Sdpsv et Ic v.nbsp;h. a. tnotqui,pour la forme, rpond au typenbsp;yd.dhdt ilapos (v. p. 166), sont desnbsp;presents, non des aoristes. Ds lors, Ienbsp;fait que les dsinences secondaires activesnbsp;*-s, *-t. etc. sont en allernance normalenbsp;avec les dsinences moyennes *-selo, *-le/o,nbsp;etc. devient significatif. L*-i du type actifnbsp;primaire *-si, *-ti et la diphtonguedu typenbsp;rnoyen gr. -cat, xai, qui nentrenl pasnbsp;dans Ie type normal des alternances, sontnbsp;sans doute des additions secondaires k desnbsp;dsinences qui, originairement, et encorenbsp;en partie dans les parlers occidentaux, nenbsp;comportaient pas la distinction en prl-maires et secondaires.

P. 19.5, pour les formes got. bairaza. bairada, hairanda et par lat. tutud, v. sl. vdL voir 1addition a la p. 191.

P. 197, 1. 9, lire : trayait, au lieu de croyait.

P. 201,1. i4 du bas, lire iiov.

P. 2i3, 1. 9 du bas, lire vdrimrli, au Keu de vdoarti.

P. 233, 1. 8, lire : ion. xpEcewv, au lieu de gr. zptcctov.

P. 243, 1. 8 du bas, lire : asm.

P. 9.53, 1. 7 du bas, lire : a la fois.

P. 267, 1. 6, lire : pal.

P. 976,1. 5 du bas, lire : brh-dnt-ah.

P. 981, 1. 9 du bas, lire : aiskios.

P. 281,1. 10 du bas, lire ; nXaxai).

P. 352, 1. i3 du bas, lire lit. pills.


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TABLE DES MATIERES

Avant-propos................

Abrviatlons................

Transcriptions................

GHAPITRE I. Mthode. La notion db dangues iNDO^rmo

PENNES.............

I. Principes gnraux........

II. Application des principes gnraux k lanbsp;definition de rindo*europen. .

GHAPITRE II. Les langues indo-europennes......

GHAPITRE III. Phontiqdk............

I. Les phonemes..........

I. Occlusives et sifflantes......

3. Voyellos proprement dites.

3. Les sonantes.........

II. La syllabe...........

III. nbsp;nbsp;nbsp;Le mot et la phrase. Accentuation.. . .

GHAPITRE IV. Principes de la morphologie......

I. Gnralits...........

11. Alternances...........

ill. De la forme des elements morphologiques.

IV. nbsp;nbsp;nbsp;Des diverses espces de mots.....

GHAPITRE V. Le verre.............

A. nbsp;nbsp;nbsp;Gnralits...........

B. nbsp;nbsp;nbsp;Formation et valeur des themes verbaux..

C. nbsp;nbsp;nbsp;Flexion des verbes.........

GHAPITRE VI. Le nom.

P8g0.

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i63

190

21

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464 nbsp;nbsp;nbsp;TABLE DES MATIERE^

A. nbsp;nbsp;nbsp;Substantifs et adjectifs........aiS

a. nbsp;nbsp;nbsp;Formation des themes....... ai6

b. nbsp;nbsp;nbsp;Flexion...........a53

B. nbsp;nbsp;nbsp;Dmonstratifs, indfinis,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;interrogatifs.. . ' . aSS

a. nbsp;nbsp;nbsp;Themes...........a86

b. nbsp;nbsp;nbsp;Flexion...........ayo

G. Pronoms personnels.........agS

D. nbsp;nbsp;nbsp;Emploi de la flexion......... agg

E. nbsp;nbsp;nbsp;Mots invariables..........3og

CHAPITRE VII. La phrase..............3i5

I. La phrase simple..........3i5

11. Union de plnsieurs phrases.......33i

CHAPITRE VIII. SuR le vocabulaire..........338

CHAPITRE IX. SuR le dvei.oppement des dialegtes indo-eu-

ROPENS..............375

Conclusion. .......... 4oi

Appendices. . nbsp;nbsp;nbsp; 407

I. ApERCO DU DVELOPPEMENT DE LA GRAMMAIRE COMPARER.. 4o7

II. Indications bibliographiques..........437

Index des termes dfinis.............469

Errata...................46a

CHARTRES. IMPRIMERIE DURAND, RUE FULBERT.

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