-ocr page 1- -ocr page 2- -ocr page 3- -ocr page 4- -ocr page 5- -ocr page 6- -ocr page 7- -ocr page 8- -ocr page 9-

Vak 152

H/


OINOLOOIE

DES QUINQUINAS

ET

DES QUESTIONS QUI, DANS LAT PRSENT DE LA SCIENCE ET DU COMMERCE, SY RATTACHENT AVEC LE PLUS DACTUALIT,

PAR

ra. A. DELONDRE,

Piiarmacioii Pt fabricant de sulfate de quinine a Graviilc (Havre), membre de 1ancienne Soeil Pelletier, Delondre et Lcvaillant;

ET PAK

M. L BOlCHilRDAT,

Professcur dhyginc a la Kacult de mdecine de Paris , membre de 1Aeadmic imperiale de mdecinc, ' Pharmacien en chef de lHtel-Dieu, etc.

11 en a L de tnme jusqna nos jours de lous les quiiujuinus; chacun a lom ui sa dnoniiimtion parliculit e, et a la suite de lant de discussionsnbsp;sur la rlassificuiion botanique nes esptes et sur leur ellicacite', il est nenbsp;n:ie confusion que lanalyf'e seule, a notre avis, peul faire cesser en prc-setitanl les ecorct-s sous Ie nom de leur provenance et avec leur valeiirnbsp; n alcalodes. Dapr.s cetle munire de voii', nousavons eu poiir Iml denbsp;faire pliill im trait pratique quun onvragc de science.

itveo 23 planches.


BIBLIOTilCA

CQNV. WtlCREHS

wRi). rif . w

PARIS,

GERMER BAILLIRE, LIBR AIRE-DITEUR ,

17, RUE DE LCOLE-DE-MDECINE.

MADRID,

CH. BAILLY-BAIEEIRE.

LONDRES,

H. BAIELIRE, 219, BEGENT-STKEET.

NEW-YORK, CH. BAIELIRE.

1854.

-ocr page 10- -ocr page 11-

INTRODUCTION.

Nous croyons que, pour ceux qui onl consacre une partie de leur vie a quelque tude spciale, cest un devoir dcrire le rsultat de leurs observations, afin dou-vrir la voie aux plus jeunes, qui feront mieux ensuite. En consquence, nous avonsnbsp;mis en commun notre exprience et le rsultat de nos recherches, avec Iespoir denbsp;rectifier ce que nous avons trouv dinexact dans les ouvrages qui ont prcd lenbsp;ntre. Dautres viendront aprs nous, qui nous rectifieront nous-mmes, et cestnbsp;avec cette pense de progrs successifs que nous nous sommes mis a Iceuvre.

-ocr page 12- -ocr page 13-

QINOLOGIE

OU

DES QUINQUINAS.

PREMIRE PARTIE.

APERgU HISTORIQUE DES QUINQUINAS.

Malgr ce qui a t crit jusqua ce jour, lhistoire des quinquinas nous paraissail tres obscure, et tout en rendant justice aux savants qui sen sont occups, et surtoutnbsp;a M. Weddell, qui nous a fourni tant de prcieux documents sur lhistoire gnralenbsp;des quinquinas, et en particulier sur ceux de la Bolivie et du sud du Prou, nousnbsp;avons cru utile, en profitant de leurs lumires, de chercher a complter ce quilsnbsp;nont pas assez bien expliqu, et de trailer de nouveau les points sur lesquels ils ontnbsp;sans doute t mal renseigns.

Nous devons de sincres remerciments a M. Ie docteur Lemercier, sous-biblioth-caire du Musum, pour la complaisance avec laquelle il nous a mis a mme de consulter par ordre les principaux auteurs anciens qui ont parl du quinquina.

Nous navons pas jug ncessaire, dans nos citations, de remonter plus haut que Tanne 1792, paree que cest a cette poque que la Quinologie de Ruiz a jet quelquenbsp;jour sur lhistoire de cette prcieuse corce,dont les vertus taient dja bien con-states depuis un sicle et demi, mais dont lorigine tait encore assez incertaine,

-ocr page 14-

u nbsp;nbsp;nbsp;QUINOLOGIE,

malgr Ie remarquable ouvrage de Torti, Be febribus, public a Venise en 1732, et celui de Wahl,'a Eopnhaguie eai 1790, traduiten ;afl^lai?par Lanoert, Londres, 1797.

Dans Ie prologue 1de sa f^uinologie, Ruiz sxprime ainsi: ? Avec Ie secours des notes communiques a Linn par notre illustre botaniste et naturaliste, don Josefnbsp;Celestino Mutis, a loccasion de ses nombreuses recherches dans Ie royaume denbsp;Santa-F pendant prs de trente ans, nous devons esprer dexcellentes observations

sur Ie vritable arbre de quinquina et lhistoire de quelques varits.......Jai eu en

ma possession un manuscrit authentique du docteur Mutis qui comprend, entre autres choses, ii rsum des vertas des quinjipiinas :oran^'^, rouge, jaune et blanc. OueMesnbsp;lumires ne devous-nous pas nous promettreide la.pubbcation de la Qumologienbsp;si savant mdecin et botaniste (1)1

Dans les Annales dhistoire naturelle de Madrid, 1800, on trouve Ie passage sui-vant au sujet du mmoire que Zea y a insr, et dans lequel, en rendant compte des travaux de Mutis, dont il avait t Tlve et Ie collaborateur, il annonce la suprio-rit des quinquinas de la Nouvelle-Grenade sur ceux dcouverts et dcrits par Ruiz.

........La Quinologie de Bogota a toujours t loeuvre de prdilection de Mutis; il

dit quil a employ trente-sept ans de sa vie a faire des observations sur cette science (2).

Elle est divise en deux parties : la premire, botanique, dans laquelle il donne la description, accompagne de superbes dessins, de sept espces de quinquina avecnbsp;dilFrentes varits. La seconde partie est entirement mdicale; il dmontre quenbsp;jusqualors Vemploi du quinquina a t ahandonn aux charlatans et prescrit aunbsp;hasard.

Nous attachons une grande importance a ces citations et a celles qui vont suivre, pour prouver que la collection des quatre espces annonces par Ruiz en 1792 taitnbsp;arrive a sept en 1800, et paree que Ie passage que nous venons de,transcrirei Con-firmeirattentiontque Mutis portait a con stater Ges vertus particuMresi de xhaquenbsp;espce nouvelle.

(1) nbsp;nbsp;nbsp;Quinologia, tratado del cirbol de la 5'Mina, por don Hipolito Ruiz. Madrid. 1792....... Con elauxilie

de lamp;s noticias coniunicadas a Linneo por nuestro insigne bolSnico y naturalisla don Josef Celestino*MmO's. cuyas esmeradas y dilatadas tareas, en el reino de SantaFe,gt; por espaciode cerca treinta anos, debemos prome-ternos excelentes observaciones sobre cl verdadero arbol de la quina y la historia dealgunas especies.... Ha

llegado a mis manos cier.ta instruccion manuscrita del mencionado doctor Mutis.....Comprende laciiada iasiruc-

cion, entre otras causas, un resmen de las virtudes, de las especies de quinas, anaranjada, roja, amarilla, y

Uanca..... jQue luces no podemos prometernos de la publicacion de la quinologia desabio-'mdiea y

botanistd I

(2) nbsp;nbsp;nbsp;Anales de historia^notural. Madrid, 1800.La quinologia de Bogota ha sida-siempre la'obritanbsp;predilecta de Mutis,,y en Ja que dice baber erapleado treinta y siete anos de observaciones, contiene dos partes,nbsp;la primera botanica, en que da las descripciones, y soberbias estampas de siete especies de cinchona, con unasnbsp;cuantas variedades..... La segunda parte es toda mdica, en ella manifiesta que la aplicacionde la quina ha sidanbsp;basta eLdia, empfrica y aventnrrfda,

-ocr page 15-

APERQ HISTOP.IQE DES OUINQDINAS. nbsp;nbsp;nbsp;5

Remarquons ds a prsent que Ruiz et Pavon, dans Ie Supplment a la Quinologie (Madrid, 1801), ont plutt dirig leurs attaques contre Tlve , mais ils ne peuventnbsp;sempcher de rendre justice au maitre, comme Ruiz lavait fait en 1792 ;

......Dautres personnes qui ont t a Santa-F sont daccord sur limportance

de la collection du docteur Mutis; mais elles ajoutent quil serait malheureux que ce botaniste ne publiat pas lui-mme son ouvrage, paree que, en passant par dautresnbsp;mains, on peut craindre de voir rpter la confusion que Zea a faite des quatre quinasnbsp;de son maitre avec ceux de Loxa et du Prou (1).

Quelque dplorable que soit laigreur avec laquelle chacun des savants de ces deux expditions a voulu justifier la prminence de ses dcouvertes, nous sommes forcsnbsp;de les suivre dans leur querelle, afin de ramener la question a son vritable pointnbsp;de vue.

Ruiz et Pavon, chefs de lexpdition scientifique du Prou, ne connaissaient que les quinquinas de Loxa et ceux des forts de Huanuco, au nord de Lima, paree quilsnbsp;ntaient pas sortis de cette partie du nouveau monde5 et Zea, llve et Ie collaborateur de Mutis, chef de lexpdition de la Nouvelle-Grenade, qui crivait sur lesnbsp;documents de son maitre, ne connaissait pas les quinquinas du Prou. Ce conflit estnbsp;vraiment regrettable, puisque, par la comparaison des feuilles et des corces, ilsnbsp;auraient vit uri pareil malentendu sous Ie rapport botanique et mdical, et quilsnbsp;auraient clair la science au lieu dy rpandre lobscurit par leur division. Quantnbsp;a lefficacit des corces, 1analyse prouve aujourdhui que Mutis et Zea avaientnbsp;raison de prtendre que les quinquinas de la Nouvelle-Grenade lemportaient surnbsp;ceux qui avaient t prfrs dans lorigine, et qui provenaient des forts de Loxa.

Zea dit dans son mmoire : a II existe septespces vritables, dcouvertes par Mutis, avec beaucoup dautres varits qui sont officinales (2).

Ruiz et Pavon rpondent: Nous sommes forcs, pour la dfense de notre oeuvre, de rfuter les allgations de M. Zea, et pour Ie bien de lhumanit nous nous trou-vons dans lobligation de prvenir Ie public que les quinquinas de Santa-F sontnbsp;des espces bien dilFrentes de celles de Loxa et du Prou, reconnues comme

excellentes et suprieures dans lemploi mdical..... Le premier quinquina de la

Quinologie est reconnu par tons les cascarilleros de Loxa qui exploitrent la province de Huanuco comme lespce suprieure et la plus estime dans le commerce et en mdecine..... II nous parait galement impossible que lAmrique

(1) nbsp;nbsp;nbsp; Convienen otras personas, que han estado en Santa Fe, en que es grande la coleccion del doctor Mutis,nbsp;per anaden que sera lastima, que este botanico no publique el mismo su obra, porque, en otras manos, es denbsp;temer se repita la confusion que ha hecho el senor Zea de las cuatro quinas de su maestro con las de Loxa, ynbsp;demas peruvianas.

(2) nbsp;nbsp;nbsp;lt;1.....Siete son las especies descubiertas por el senor Mutis, con raas cuantas variedades de las ofici-

mles, etc., etc.

-ocr page 16-

6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;QUINOLOGIB.

seplentrionale puisse produire des quinquinas de bonne qualit, comme ceux du

Prou (1).

Les raisons avances par Ruiz et Pavon pour justifier la prfrence k donner aui quinquinas de Loxa et de Huanuco sur ceux de la Nouvelle-Grenade reposent surnbsp;lexprience de cent soixante ans; et prcisment ce sont les mmes quinquinas quenbsp;Ton exclut aujourdhui, non pas seulement paree quils sont moins riches en alca-lodes, mais paree quils sont en grande partie d base de cinchonine.

MM. de Humboldt et Bonpland, qui ont successive ment parcouru les forts de Loxa et de Quito, ont pu seuls tablir la comparaison et rendre justice a chaque d-couverte, et nous verrons plus tard avec quel enthousiasme M. de Humboldt sexprimenbsp;dans larticle Mtis de la Biographie universelle des frres Michaud, 1821.

Yoici la conclusion de Ruiz et Pavon : En dfinitive, il est indispensable de runir tous les matriaux des quinquinas de Santa-F et de Loxa, pour que, de leurnbsp;examen comparatif, on puisse tablir un classement complet et une distinction exactenbsp;de toutes les espces que lon trouve dans Ie commerce, et que lon procd avecnbsp;connaissance de cause aux expriences et observations mdicales, afin de placer lesnbsp;espces par ordre, selon leurs vertus et lefficacit que Ton trouve dans chacunenbsp;delles (2).

A plus de cinquante ans de distance, nous avons agi sous la mme inspiration, et nous nous tonnons que Ruiz et Pavon naient pas ralis cette bonne penseenbsp;dpreuves comparatives.

Outre la certitude que nous avons acquise de la valeur thrapeutique de chaque corce, grce aux immortels travaux de Pelletier et Caventou, il nous a t permisnbsp;dtudier les feuilles des quinquinas de la Nouvelle-Grenade recueillies dans diversesnbsp;parties des montagnes, et qui ne nous paraissent pas diffrer des feuilles que nousnbsp;avons vues dans les forts de Santa-Ana, et de celles qui proviennent de notre premire expedition en Bolivie.

Cette collection, compose de trente spcimens, qui nous a t donne par don Rafael Duque ribe de Bogota, est jointe aux chantillons de toutes les corces de

(1) .....Nos es forzoso, en defensa de nuestra obra, de rebatir las itnpugnaciones del senor Zea, y por el bien

de la humanidad, eslamos obligados a manifiestar al publico, que las quinas de Sanla Fe son especies muy

diversas de las de Loxa, y demas peruvianas, admitidas como finas, y superiores en el uso mdico.....La primera

qnina de laQuinologia es reputada por los cascarilleros de Loxa que pasaron a Huanuco, por la especie superior,

y de raas estimacion en el coniercio, y en la medicina..... Tampoco nos parece imposible que pueden criarse en

la Amrica setentrional, las exquisitas peruvianas.

(2) Finalmente : es indispensable hacer una reunion de todos los materiales de las quinas de Santa Fe, de lasnbsp;de Loxa, y de las deraas peruvianas, para quede su examen comparalivo, resulta y se establezca un conocimientonbsp;completo, y distincion exacta de todas las especies que giran en el coraercio; y se proceda con conocimiento denbsp;causa a los experimentos y observaciones radicas, a fin de colocar por rden las especies, segun las virtudes ynbsp;eficacia, que se descubren en cada una.

-ocr page 17-

APERgU HISTORIQUE DES OUINQEINAS. nbsp;nbsp;nbsp;7

quinquina que nous avons dcrites, et que nous avons reunies pour les offrir au Musum dhistoire naturelle.

Aprs avoir public, en 1816, ses Recherches chimiques et pharmaceutiques sur le quinquina^ Laubert complta ce beau travail par un nouvel article plus tendu dansnbsp;le Dictionnaire des sciences mdicales, en 1820, ou se trouve consigne Iopinion denbsp;tons les auteurs qui ont parl du quinquina et quil a consults. Cest dans ces savantsnbsp;articles que nous choisissons une grande partie des renseignements qui vont suivre.

Nous ne rsistons pas a copier textuellement les premires lignes de son m-moire. 1820.

Ce mdicament, le plus prcieux de tous ceux que possde Iart de gurir, est une des plus grandes conqutes faites par Thomme sur Iempire vgtal. Les trsorsnbsp; que le Prou renferme, et que les Espagnols couraient y arracher du sein de lanbsp; terre, ne peuvent tre compars, sous le rapport de Tutilit, avec lcorce denbsp; Iarbre a quinquina, quils y recueillirent aussi et quils ddaignrent ou ignorrent

longtemps.....II nest point dpithte quil ne justifie, lorsquil est mani par des

mains habiles et quon en fait un usage clair. On peut trouver h Iopium, a lip- cacuanha, au sn, au muse, etc., des succdans dans notre pays. Nous nen con- naissons point encore qui puisse remplacer la proprit la plus remarquable du quinquina, qui puisse, comme lui, arracher des bras de la mort Ihomme dvornbsp; par une fivre pernicieuse, qui montre plus puissamment les ressources et Ihabi- let de Iart de gurir, et qui le venge mieux de ses injustes dtracteurs.

Tous les auteurs qui se sont occups de Ihistoire des quinquinas jusqua nos jours, et mme Walckenar, dans sa Vie de La Fontaine, a Ioccasion du pome sur le quinquina, ont rpt avec plus ou moins de dtails ce qui a t dit par Ruiz sur Ioriginenbsp;de la dcouverte des quinquinas. Nous prfrons la version originale de ce savant:

II est probable que les Indiens de la province de Loxa connurent les vertus du quinquina et lemployrent contre les fivres intermittentes bien des annes avantnbsp; la conqute du Prou par les Espagnols. Pendant mon sjour au Prou, jai en- tendu souvent des personnes dignes de foi raconter par tradition que dans lannenbsp; 1636 un Indien de la province de Loxa fit connaitre la vertu du quinquina au cor- rgidor, qui souffrait de fivres intermittentes. Le corrgidor, dsireux de gurir,

demanda de ces corces a lIndien et la manire de les employer, qui tait de les )) faire infuser dans leau; il suivit les instructions de lIndien, se dbarrassa en peunbsp; de jours de la fivre, et en continuant lusage de ce mdicament il finit par re-)) couvrer tout a fait la sant. Les mmes personnes mont assur que, dans lannenbsp; 1638,1e corrgidor ayant apprisque la vice-reine souffrait aussi dune fivre tierce,

crivit au vice-roi, le comle de Cinchon, et lui envoya des corces de quinquina,

en lui annongant leur admirable vertu. II ajoutait quil ne mettait pas en doute que la vice-reine ne fut dbarrasse promptement de ses accs de fivre. Le vice-

-ocr page 18-

8 nbsp;nbsp;nbsp;QUINOLOGIE.

roi, persuad que personne mieux que Ie carrgidor ne pourrait administrer Ie remde, Ie Ot venir a Lima et voulut quil en fit lui-mme lpreuve sur les fivreuxnbsp; de riipital avant de Ie donner a la yice-reine. Le corrgidor exprimenta en pr- sence des mdecins, et en pen de jours tous les malades qui a\ aient suivi le trai- tement furent guris de la fivre. Aprs tant dpreuves videntes, la comtesse pritnbsp; de cette corce; en pen de jours les accs disparurent, et elle recouvra complte- ment la sant, quelle avait perdue depuis six mois.

La comtesse de Cinchon, en reconnaissance de ce bienfait^fit distribuer gratuite-ment ce remde, qui conserva longtemps le nom ({q poudre de la Comtesse, ensuite il prit celui de poudre des Jsuites, paree que ctait a eux que la vice-reine en avaitnbsp;confi une certaine provision avant de quitter Lima, en 1640, pour quils en rpan-dissent lusage. Cest pour immortaliser le nom de la comtesse de Cinchon que Linn,nbsp;dans sa classification botanique, a appel Cascarla Cinchona larbce qui fournitnbsp;cette prcieuse corce.

Le nombre des auteurs qui ont crit sur larbre qui produit le quinquina est con-sidrable, mais quelques uns seulement, tels que La Condamine en 1737, Joseph de Jussieu en 1739, Santesteban en 1755, Mutis de 1760 a 1800, Renquifo en 1772,nbsp;Ruiz en 1790, Zea en 1800, Pavon en 1801, Tafalla de 1802 a 1808, de Humboldtnbsp;et Bonpland en 1807, Bergen en 1822, Weddell en 1847, ont vu cette plante dansnbsp;lAmrique mridionale. Les autres auteurs nen ont examin que les chan-tillons secs.

M. de Humboldt est sans contredit un des auteurs qui ont le mieux fait connaitre rhistoire de ces arbres dans les deux mmoires quil a publis sur les forts de quinquina (1). Ce savant a vcu pendant quatre ans dans les contres de lAinrique dunbsp;sud o les quinquinas sont indignes. Bles avus au nord de lquateur, entre Hondanbsp;et Santa-F de Bogota, au sud de la ligne quinoxiale, dans la province de Loxa,nbsp;dans celle de Jan, de Bracamoros, etc., etc., et pendant le temps quil a sjournnbsp;avec Mutis, ce naturaliste a mis a sa disposition toutes ses collections botaniques.nbsp;Beaucoup de dtails sur le mme sujet lui ont t communiqus a Guayaquil, port denbsp;Quito, par M. Tafalla, et a Loxa par don Vicente Olmedo, inspecteur royal desnbsp;forts de quinquina, et en Espagne par les diteurs de la Flore du Prou, etc., etc.

Le quinquina le plus renomm par ses proprits fbrifuges a t connu en 1638, sous le nom de Quinquina dUritusinga. Mutis et Zea ont cru que leur quinquinanbsp;orang, C. lancifolia, tait identique avec celui dUritusinga, tandis que Ruiz etnbsp;Pavon Tont cru synonyme de leur C. nitida. La discussion qui sest leve entre cesnbsp;botanistes a dur longtemps, mais aucun deux na pu dcider la question, commenbsp;Tont fait depuis MM. de Humboldt et Bonpland, qui ont prouv que le quinquina

(!) Nous citons ce que dit Laiibcrt; mais nous navons pas besoin de rappeler le bel ouvrage de M. Weddell, Histoire naturelle des quinquinas, doiit nous aurons loccasion de parler plus dune fois.

-ocr page 19-

APER^IU IlISTORIQUE DES QUINQUINAS. nbsp;nbsp;nbsp;9

dritusinga, auquel ils ont donn Ie nom de C. Condaminea, nest ni Ie quinquina orang de Mutis, ni aucune des espces dcrites par Ruiz et Pavon, mais une espcenbsp;particulire qui tait rserve pour la familie royale, a Madrid.

Cest dans cette espce de quinquina que Laubert a trouv la cristallisation que Gomez avail dsigne sous Ie nom de Cinchonin, et que Pelletier et Caventou outnbsp;reconnue comme alcali organique, quils ont combin avec lacide sulfurique pournbsp;en obtenir Ie sulfate de cinchonine. Tel a t Ie premier pas vers lautre alcali organique, quinine, et qui a donn une si grande valeur au quinquina calisaya, dont ilnbsp;tait extrait.

En 1789, il a t parl pour la premire fois de ce quinquina calisaya; Vitet, m-decin de Lyon, fit connaitre limportance de cette corce sous Ie rapport de la th-rapeutique. En 1816, Laubert faisait cette remarque curieuse : On estime beau-coup Ie quinquina calisaya en Espagne, et des mdecins trs habiles mont assur a Madrid que Ie mlange dune partie de cette corce avec trois ou quatre de Loxa estnbsp;dune grande efficacit dans les fivres ataxiques. Ainsi, a cette poque, on avaitnbsp;dja constat dans la pratique les bons rsultats du mlange des quinquinas a basenbsp;de quinine avec ceux a base de cinchonine. En 1820, Laubert disait aussi : Lenbsp;quinquina jaune, trs connu sous le nom de calisaya, est maintenant le plus employ dans la pharmacie; on vend trois livres de celui-ci centre une livre de gris. nbsp;Le prix seul explique cette diffrence dans le dbit,car le premier cofite trois francs,nbsp;tandis que Iautre en vaut douze. Pour Iemploi, il est a regretter quon se servenbsp;moins du quinquina gris, car il est certainement plus efjicace lorsquil sagit de trailernbsp;des fvres intermittentes graves. Depuis la dcouverte du sulfate de quinine, cest lenbsp;quinquina calisaya qui est mont successivement a trois ou quatre fois la valeur dunbsp;quinquina deLoxa, qui napresque plus demploi.

La premire description assez complte de Iarbre de quinquina est due a La Con-damine; son travail fut imprim dans les Mmoires de 1Acadmie en 1738. Joseph de Jussieu visita aussi les environs de Loxa en 1739.

On ne soupgonnait pas, a lpoque ou La Condamine dcrivit le quinquina dUri-tusinga, quon aurait dcouvert plus tard cet arbre au nord de Iequateur. Le premier indice de son existence est du a don Miguel de Santesteban, en 1755, dans les environs de Popayan.

M. de Humboldt, qui a lu sa relation autographe, pense que la dcouverte de Santesteban resta ignore dans les papiers de la vice-royaut (1). Cependant, il ennbsp;communiqua les chantillons a Mutis, auquel il tait rserv, dit M. de Humboldt,nbsp;de faire connaitre les trsors botaniques de la Nouvelle-Grenade, et de donner a lanbsp;dcouverte des quinquinas de cette partie de VAmrique toute limporlance quellemritait,

(1) Sans dome cette dcouverte se rapporte au quinquina Pitayo.

-ocr page 20-

10 nbsp;nbsp;nbsp;yINOLOGlE.

Mutis arriva en Amriqne en 1760; il signala ses premires dcouvertes quelques annes aprs.

Don Francisco Renquifo sest aussi distingu par les cinchonas quil dcouvrit en 1776 prs de Huanuco, et qui furent dcrits en 1801 par Ruiz et Pavon.

Tandis que Ruiz et Pavon soccupaient a dcrire les espces pruviennes, Mutis, second principalement par Zea, travaillail a la description de cinchonas qui crois-sent de Fautre ct de la ligne quinoxiale, dans la Nouvelle-Grenade, aux environsnbsp;de Santa-F de Bogota.

Linn avait donn Ie nom di officinalis au cinchona dcrit par La Condamine; il dsigna depuis sous Ie mme nom lespce de laquelle provenait un nouvel chan-tillon quil venait de recevoir de Mutis. Vahl a dsign cette espce sous Ie nom denbsp;macrocarpa, mais il a reconnu depuis quelle tait Ie C. ovalifolia de Mutis, ou Ienbsp;C.pubescens. Ainsi, depuis 1767, on a donn Ie nom A'officinalis, ou C. Condaminea,nbsp;au C. macrocarpa, au C. pubescens, et Ruiz, dans sa Qidnologie, a donn Ie mmenbsp;nom au C. nitida de la Flore du Prou.

II en a t de mme jusqua nos jours de tous les quinquinas; chacun a fourni sa dnomination particulire, et a la suite de tant de discussions sur la classificationnbsp;botanique des espces et sur leur efficacit, il est n une confusion que lanalysenbsp;seule, a noire avis, peut faire cesser en prsentant les corces sous Ie nom de leurnbsp;provenance et avec leur valeur en alcalodes. Daprs cette manire de voir, nousnbsp;avons eu pour but de faire plutt un trait pratique quun ouvrage de science.

Jusquen 1820, Ie quinquina de Loxa et lorang de Mutis laient les deux espces les plus estimes, malgr la dcouverte du calisaya, qui ntait pas encore trs r-pandu, et dont la valeur ne fut bien reconnue que par la fabrication du sulfate denbsp;quinine; mais Ie premier tait prfr au second par les praticiens espagnols lesnbsp;plus clairs, malgr lautorit de Mutis.

La dcouverte des cinchonas de la Nouvelle-Grenade et du Prou fit naitre sur les qualits mdicamenteuses de ces corces des oi^inions moins fondes sur la valeurnbsp;mdicale que sur les intrts des ngociants.

Les maisons de commerce en Espagne, qui depuis un demi-sicle possdaient Ie monopole du quinquina de Loxa, cherchrent, dit M. de Humboldt, a faire dpr-cier celui de la Nouvelle-Grenade; elles trouvrent des botanistes complaisants qui,nbsp;en levant les varits au rang despces, prouvrent que les quinquinas du Prounbsp;taient spcifiquement diffrents de ceux qui croissent autour de Santa-F. Lorsquenbsp;Ie commerce de leorce des quinquinas de Huamalies et de Huanuco, vants parnbsp;Ortego, Ruiz et Pavon et Tafalla, tomba entre les mains de ceux quifaisaient lan-cien commerce avec Ie quinquina de Loxa, ces nouvelles corces du Prou trouvrent une entre plus facile en Europe que ceux de Santa-F; mais ces dernirs,nbsp;que les Anglais et les Amricains du nord pouvaient se procurer plus facilement a

-ocr page 21-

APERG HISTOP.rQUE DES QUINQUINAS. it

Carthagne, obtinrent une grande renommee en Angleterre, en Allemagne et en Itali. Linfluence de la ruse mercantile alia mme jusquau point quon brula a Cadix,nbsp;par ordre du roi, une grande quantite du meilleur quinquina orang rcolt parnbsp;Mutis aux frais du roi, tandis quil rgnait dans tous les hpitaux militaires espa-gnols la plus grande disette de ce produit prcieux de lAmrique mridionale. Unenbsp;partie de ce quinquina destine aux flammes fut secrtement achete a Cadix par desnbsp;marchands anglais, et vendue a Londres a des prix tres levs.

Ce nest pas nous qui venons de parler, cest Laubert, qui invoque Ie tmoignage de M. de Humboldt. Mais qui aurait pens qua plus de trente ans de distancenbsp;pareils faits se seraient renouvels sous dautres formes, et auraient eu chez nousnbsp;les mmes rsultats pour les quinquinas de la Nouvelle-Grenade, qne lon voulaitnbsp;proscrire sous linfluence dune circulaire trangre, si nous neussions appel anbsp;notre aide la connaissance de leur richesse en alcalodes?

Nous avons lu avec tant dintrt, dans la, JSiographie universelle des frres Michaud, 1821, larticle Mutis, sign de Humboldt, que nous ne pouvons nous refuser aunbsp;plaisir den extraire quelques passages :

cc Don Josef Celestino Mutis est n a Cadix en 1732; Linn lappelait : Phitolo- gorum americanorum princeps; et ailleurs : Nomen immortale quod nulla cetas unquam delebit. Cest a lui que lon doit la dcouverte des quinquinas dans desnbsp; contres o lon en ignorait lexistence; linfluence bienfaisante quil a exerce surnbsp; la civilisation et Ie progrs des lumires, dans les colonies espagnoles, lui assi- gne un rang distingu parmi les hommes qui ont illustr Ie nouveau monde. IInbsp; a travaill sans relache pendant quarante ans. En 1801, MM. de Humboldt etnbsp;Bonpland sjournrent a Santa-F de Bogota, et jouirent de la noble hospitalit denbsp;Mutis, qui leur montra toutes ses collections et ses dessins; et il continua jusquanbsp;sa mort (2 septembre 1808) a accumuler des matriaux pour son travail, sans pou-voir sarrter a un projet fixe sur le mode de publication quil devait adopter.

Au milieu des guerres de 1indpendance, survenues peu aprs sa mort, les lves qui lentouraient et les dpositaires de ses manuscrits ont pri, et la plus grandenbsp;partie de ses crits ont t perdus, ainsi que le fruit de ses infatigables travaux.

II n a t clbre en Europe que par les communications quil a faites dans sa correspondance a Linn, qui apprciait la grandeur de ce gnie dans les termes quenbsp;nous venons de rappeler.

Nous regardons encore comme important de transcrire quelques fragments de larticle ncrologique publi par Caldas dans le Semanario de la Nueva Granada, etnbsp;qui a pour pigraphe : Finis vitw ejus nobis luctuosus, patriw tristis, extraneis etiam,nbsp;ignotisque non sine curd [uit (Tacitus, Vit. Agric.).

cc Le 2 septembre mourut dans cette capitale le docteur Mutis. Quelle perte pour les sciences, pour la patrie et pour la vertu!.... Ce grand homme naquit a Cadix

-ocr page 22-

12 nbsp;nbsp;nbsp;OUINOLOGIE.

de parents honors et vertueux.....En 1760, il dbarqua a Carthagne.....A peine

parvenu sur les ctes de la Nouvelle-Grenade, il commenfa a recueillir et a dcrire

ses plantes bien-aimes..... II tablit alors sa correspondance avec Timmortel

Linn et dautres savants de lEurope; il leur envoya des collections et des dessins

qui lui mritrent les loges les plus flatteurs.....JVous pouvons assurer quaucun

mortel ne connaissait mieux Ie genre quinquina. En 1772, il dcouvrit un de ces

arbres prcieux dans la montagne de Tena, a six lieues de cette capitale (1).....

Lenvie et la rivalit peuvent abuser Ie public sur Ie vritable auteur de cette im- portante dcouverte; mais nous, qui avons eu Ie bonheur de voir les preuves irr- cusables a lappui de ce fait et de lapprendre de Mutis lui-mme, nous ne pouvons nous lasser dadmirer la rsignation et la modestie de eet honime vertueux. Lenbsp; temps est venu pour sa familie dclairer le public et de fournir les preuves victo- rieuses de sa dcouverte, pour imposer silence a ses ennemis. Le respect que nousnbsp; devions a notre chef, lordre quil nous avait donn de nous taire, nous a faitnbsp; garder un silence forc et douloureux. Mais, dans un crit que nous prparons,nbsp; nous confondrons les envieux de sa gloire , et les rivaux du nom de Mutis se repen-

tiront plus dune fois de leurs injures envers ce savant paisible et chrtien.....A

peine se fut-il assur de la lgitimit de lespce de quinquina quil avait dcouverte, quil soccupa den chercher dautres; il ne sarrta pas la : les vertus de chaquenbsp; espce attirrent son attention; il en fit lapplication comme mdecin, etc. (2)

(1) nbsp;nbsp;nbsp;Nous pensons que cette premire dcouverte doit sappqiier au quinquina orange, qui daprs Ia geogra

phic des plantesquinoxiales de MM. de Humboldt et Bonpland, se trouve a la liniite suprieure des quinquinas, 2900 metres au-dessus du niveau de la mer (la limite infrieure est de 700 metres). Nous avions dabord pensnbsp;quil avait rencontr son quinquina rouge a la mme latitude, qui est celle des forts de Quito, o lon trouve lenbsp;([uinquina rouge plus anciennement connu, et qui prsente taut danalogie avec celui de Minis, nou seulementnbsp;par sa couleur, mais paries alcalodes quil renferine, puisquen outre de la quinine et de la cinchonine, on ytrouvenbsp;en aussi grande abondance la cristallisation pariiculire ditenbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mais depuis pen de icinps, nous avons acquis

la certitude que cest dans la rgion la plus basse que so trouvent les forts de quinquina rouge dans Ia Nouvelle-Grenade.

(2) El dia 2 setiembre (1808) muri en esla capital, el doctor .lose Gelestino Mutis; ; qu perdida para las cieu-

cias, para Ia patria, y para Ia virtud!.....Este hombre grande naci en Cadiz el 6 de abril de 1732, de unos padres

honrados y virtuosos.....En 1760 desembarc en Cartagena..... Apnas pis las costas de la Nueva Granada, co-

menz a colectar y a describir sus amadas plantas.....Entonces, estableci su correspondencia con el inmortal

Linneo, y con oiros sabios de la Europa; entonces remiti colecciones y disenos que le merecieron los elogios mas

lisonjeros.....Podemos afirmar que ningun mortal ha conocido mejor el gnero cinchona. En 1772 descubri

una de cstas plantas preciosas, en el monte de Tena, a seis leguas de esta capital (Santa Fe de Bogota)..... La

envidia, la rivadad podrati fascinar a los incautos, y al publico sobreel verdadero autor de este importante des-cubriiniento, pero su familia, los que hemos lenido la dicha de oirle y de ver las pruebas irrefragables en que se apoya la verdad de este echo, no podemos dejar de admirar la inodestia y el sufrimienlo de este hombre virtuoso.nbsp;Pero ha licgado el tiempo de que su familia desengane al publico, de que presente las pruebas victoriosas de su ha-llazgo, que responda a las injurias, y haga callar a sus eneraigos. El respeto que debiamos a nuestro director, elnbsp;preceptoque tcm'amos de callar, nos ha mantenido en uu silencio forzado y doloroso. En un escrito que prepa -

-ocr page 23-

APERgU HISTORIOE DES QUINQUINAS. nbsp;nbsp;nbsp;13

Dans les crits indits de Caldas, lditeur de Ia nouvelle edition du Semanarto de la Nueva Granada a cru devoir publier une supplique secrete que Caldas adressaitnbsp;au secrtaire de la vice-royaut, charg des affaires de lexpdition botanique denbsp;Santa-F de Bogota, dont Mutis avait t Ie chef et avait attach Caldas a cettenbsp;expdition depuis 1802. Cette supplique a t retrouve dans les papiers de la vice-royaut , et ntait certainement pas destine a voir Ie jour, car elle est date dunbsp;30 septembre 1808; elle a done t adresse vingt-huit jours aprs la mort de Mutis,nbsp;et par consquent a t crite presque en mme temps que larticle ncrologique!

II est pnible de sarrter, mme quelques instants, aux loges que Caldas se pro-digue aux dpens de Mutis et aux injures quil adresse en secret a la mmoire du chef dont il vantait puhliquement la modestie et la science, en promettant de confondrenbsp;souspeu les envieux de cette grande dme.

Bornons-nous a copier la triste conclusion de cette lettre.

......Je termine ma relation dja trop longue.....et je demande en mme temps

a tre charg de la conservation et de la continuation des travaux de lobservatoire astronomique, d la condition dappointements modrs, mais cependant suffisantspournbsp; vivre (1)!

En rsum, Mutis na eupour dtracteur aprs sa mort, comme nous venons de lexpliquer, que Caldas, son lve, dans Ie but dobtenir de la vice-royaut la remisenbsp;des manuscrits de ce savant, une place et de largent! Son nom nen restera pasnbsp;moins imprissable pour la dcouverte de ses quinquinas, comme les noms de Pelletier et Caventou sont imprissables pour la dcouverte du sulfate de quinine.

Dans ces derniers temps, a loccasion dune mauvaise corce alaquelle on avait voulu donner Ie nom de quinquina nova, et qui se trouve dans la collection dunbsp;Musum OU quelque autre, sous Ie nom de quinquina rouge de Mutis, en prtendantnbsp;quelle avait t rapporte par M. de Humboldt, on a voulu attribuer cette bvue anbsp;Mutis, tandis quil tait plus simple et plus vrai de reconnaitre que cette corce avaitnbsp;t mal choisie ou mal tiquete.

En effet, a qui peut-on faire accroire que celui qui tait appel par Buiz tan sabio mdico, et dont il annongait avoir connu confidentiellement les observations dans Ienbsp;traitement des fivres pour chaque espce de quinquina, se serait abus pendant plusnbsp;de trente ans sur les proprits dune corce inerte, quand il avait a sa disposition

ramos se desenganaron los envidiosos de su gloria, ylos rivales del nombre de Mutis se arrepentiraii mas de uiia vez

de haber lanzado tantas injurias contra este sabio paciTico y cristiaiio.....Apnas se asegur de lalegitimidad de la

especiequehabiahallado, comenz a solicitarotras. Noparaqui, las virtudes decada una Ie llamaron toda su aten-cion. Como mdico losaplic, y nos ba dejado los mas preciosos descubrimientos para restablccer nuestra salud.

(l)Senor secretario del Vireinato, y juez comisionado para los asuntos de la expedicion botanica de Santa Fe.

..... Yo concluyo mi relato ya deinasiado largo.....Yo me ofrezco, al mismo tiempo, a mantener el decoro y los

trabajos del observatorio astronraico, con un moderado pen regular sueldo para mi subsistancia.

Santa Fe, setiembre 30 de 1808. Francisco Jos de Caldas.

-ocr page 24-

14 nbsp;nbsp;nbsp;QUINOLOGIE.

une espce bien earactrise, qui croissait au miliea des autres, et dont il avait suivi Faction bienfaisante dans certaines fivres ?On a vu aussi que Caldas disait:nbsp;les vertus de chaque espce attirrent toute son attention,, et il en fit Vapplication commenbsp;mdecin.

II y a trois ans environ, un ngociant de Bogota a commis la mme erreur, qui lui a cot cher : il avait expdi a MM. Bergs et Binos, du Havre, prs de quatrenbsp;cents surons de cette fausse corcequi ont t abandonns a la douane et brdlsnbsp;publiquement, Depuis, ee mme ngociant a reconnu sa mprise; il a exploit plu-sieurs centaines de surons du vrai quinquina rouge de Mutis, et sur les chantillonsnbsp;il est convenu quil stait trangement tromp dans les forts en prenant Fun pournbsp;Fautre, et il a rendu justice a Fexactitude de nos observations. Toutefois, nous nenbsp;Favons pas encourage dans cette nouvelle exploitatiou, puisque cest dans cettenbsp;espce que se rencontre la plus grande proportion de la cristallisation appele qui-nidine, et contre laquelle on a cri anathme, comme centre la cmc^omne, sans plusnbsp;de motifs, a notre avis.

MM. Quesnel frres et G', du Havre, ont re^u aussi, comme quinquina suprieur, une forte partie dcorces a peu prs semblables, rcoltes dans les forts de lanbsp;Rpublique argentine et embarques a Buenos-Aires; ces corces ont t galementnbsp;brles publiquement. Nous devons a Fobligeauce de MM. Quesnel les chantillonsnbsp;que nous joignons aux prcdents dans la collection que nous avons offerte a lanbsp;Facult de mdecine.

Un autre lot de Fintrieur du Brsil, venu par Bio-Janeiro a Fadresse de M. Lon Lecomte et C, ne servira de mme qua complter la collection do ces faussesnbsp;corces utiles a connaitre, pour qua Favenir on ne puisse plus les confoudre avecnbsp;les vrais quinquinas.

Aujourdhui, on connait le quinquina tout le long de la chalne des Andes,.sur une tendue de plus de sept cents lieues, depuis la Paz et Chuquisaca (Bolivie), jusquauxnbsp;montagnes de Sainte-Marthe et Mrida (Nouvelle-Grenade). Pour le classement desnbsp;dessins de nos corces, nous avons suivi la Carte si nettement trace par M. Weddell a la fin de son Histoire naturelle des quinquinas, quil nous a autoris a joindrenbsp;a nos dessins, et nous y ajouterons en outre la Gographie des plantes quinoxialesnbsp;de MM. de Humboldt et Bonpland.

Ruiz se plaignait amrement, en 1792, du peu de soins que les cascarilleros ap-portaient a Fexploitation de Farbre; M. de Jussieu, dans son savant rapport sur \Histoire des quinquinas de M. Weddell, appuie aussi les observations contenues dansnbsp;ce bel ouvrage a Foccasion de la perte de la plus grande partie des corces. Mainte-nant, que toutes les rpubliques de FAmrique du sud nont plus qua faire un sagenbsp;emploi de Findpendance quelles ont si chrement acquise, nous ne doutons pas quenbsp;les gouvernements de Bolivie, du Prou, de Fquateur et de la Nouvelle-Grenade

-ocr page 25-

APERgU HISTORIQUE DES QUINQUINAS. nbsp;nbsp;nbsp;15

ne portent tout leur attention sur la conservation de la plus utile richesse de ces beaux pays, en rgularisant les coupes des forts par des lois rpressives.

Ruiz a dit encore avec raison que la coca, eet arbuste si prcieux qui formait autrefois des forts impntrables, a fini par tre cultive avec grand soin, et que la culture en a augment Ie produit et la qualit (1). Pourquoi ne prendrait-on pas lesnbsp;mmes soins de larbre de quinquina, pour Ie conserver aux gnrations futures, aunbsp;lieu de labandonner a Iinsouciance des Indiens, qui Ie dtruisent danne en annenbsp;par ;la raanire dont-s rexploitent ?

On a aussi pens souvent a acclimater Ie cinchona dans dautres pays; malheureu-sement, cela ne nous parait pas possible, car la nature du sol des forts qui se trou-vent Ie long de la chaine des Andes ne peut se rencontrer ailleurs, tandis quil serait facile de conduire lexploitation de manire a ne pas en perdre une si grande quan-tit, et a en faciliter la reproduction.

(1) Vdir les details historiques sur la coca dans Ie xxix' chapitre du Voyage dans Ie nord de la Bolivie, par M. Weddell, 1853.

-ocr page 26-

DEUXIME PARTIE.

PISODE DU VOYAGE DE M. A. DELONDRE DANS LES MEES D SDD.

Avant de nous occuper de la description des diyerses corces de quinquina que nous avons pu runir, quil soit permis a M. A. Delondre de jeter un coup doeilnbsp;rtrospectif sur les causes qui ont dtermin son voyage dans les mers du sud,nbsp;puisque ce voyage se rattache aussi a lhistoire des quinquinas.

Daprs les tristes rsultats que javais obtenus de mon expdition de 1828 dans les forts de la Bolivie, je restais toujours convaincu que jen aurais tir meilleurnbsp;parti si javais pu la conduire en personne, et pendant prs de vingt ans je nai cessnbsp;de sourire a ce projet.

Aprs que Ie gouvernement de Bolivie eut afferm lexploitation des forts de la rpublique (1), je compris que notre industrie allait subir Ie joug du monopole de Ianbsp;Bolivie, et je rsolus de nous en affranchir, soit en nous intressant directement auinbsp;chances de la Compagnie, soit en cherchant dans les forts du nouveau mondenbsp;dautres quinquinas qui nous missent en mesure de lutter contre toutes les concurrences rivales, et de conserver a lexploitation de Ia dcouverte de mon ancien aminbsp;et associ Pelletier, et de M. Caventou, toute la supriorit qui semblait devoir nousnbsp;chapper. Mon second associ, M. Levaillant, qui avait t mon lve et mavaitnbsp;bien dpass sous tous les rapports, avait seul Ie secret de mon plan. Je fisnbsp;disposer en consquence un malriel immense, afin dtre en mesure de retirer ennbsp;Amrique les extraits des corces des quinquinas dont Ie produit, trop faible ennbsp;alcalodes, ne permettait pas lexpdition en nature, et nepouvait,par consquent,nbsp;suppler aux quinquinas de premire qualit, et je membarquai a Bordeaux Ienbsp;3 octobre 1846.

A peine entrs dans Ie golfe, nous ffimes assaillis par un coup de vent qui nous

(t) Dans Ie xill' cbapitre du Voyage dans Ie nord de la Bolivie, M. Weddell a donn des dtails bien exacts et dun grand intrt sur lhistoire du commerce du quinquina en Bolivie, et sur les diverses compagnies qui se sontnbsp;formes pour son exploitation.

-ocr page 27-

PISODE DU VOYAGE DE M. A. DELONDRE DANS LES MERS DU SD. nbsp;nbsp;nbsp;17

forga a retcher prs de la Rochelle, ou nous altendimes vingt jours les vents favo-rables pour reprendre la mer.

La traverse neut rien de remarquable que les vnements ordinaires de navigation, qui ont t si souvent dcrits par des plumes plus habiles et plus exerces que la mienne.

Nous reldchmes a Rio-Janeiro, ou un peu de repos me fit oublier les fatigues passes, et me permit de reprendre les forces ncessaires pour supporter les secoussesnbsp;du cap Horn, et atteindre Valparaiso Ie 5 fvrier 184-7.

A mon arrive a Valparaiso, je rencontrai M. Pinto, chef de la compagnie boli-' vienne, et j echouai dans toutes les propositions que je lui fis pour assurer nos appro-visionnements rguliers. Je lengageai en vain a attendre les nouveaux pouvoirs quenbsp;je devais recevoir de France; M. Pinto prfra les offres qui lui furent faites par unenbsp;maison des tats-nis, et cest a New-York que furent dirigs tous les quinquinasnbsp;du monopole pendant plusieurs annes.

A la suite de ce contre-temps, je regus la triste nouvelle de la mort de M, Levail-lant; ce malheur si imprvu me mit dans un embarras extrme, car, pour conduire a bonne fin mon entreprise, son appui et ses conseils mtaient indispensables.

II me fallut nanmoins surmonter mon chagrin et mon inquitude, et moccuper de ma fabrique que je parvins a organiser avec des peines infinies. Ensuite je menbsp;dcidai a raliser mes premiers projets dexcursion dans les forts du Prou.

A cette poque, fin davril 1847, M, Vinueza de Cuzco vint me trouver et me pr-senta, tant en son nom quen celui de Santo-Domingo, son associ, des chantillons dun assez bon quinquina, a la recherche duquel jallais partir, et il prit Iengage-ment de me livrer a Valparaiso cent surons par mois, a partir de la fin de mai sui-vant. Get approvisionnement et ceux que je venais de recevoir de Lima semblaientnbsp;assurer mes oprations rgulires, tant pour ma fabrique a Valparaiso que pour lesnbsp;expditions en nature que je devais faire en France.

Mais aprs avoir attendu avec patience jusqua la fin de juin, sans avoir regu de nouvelles de Vinueza et de Santo-Domingo, je me dcidai a ne pas perdre plus denbsp;temps et a aller juger par moi-mme de l'tat de Iexploitation dans les forts.

Je m embarquai le 1*'juillet, et je gagnai le petit port dIslay le 6. A peine dbar-qu, je louai des mules et un guide pour traverser le dsert, et jarrivai le lendemain soir a Arquipa.

Pour faire connaitre les premires difficults de cette excursion, il me sufiira de transcrire un passage du rcit de lexpdition de M. de Castelnau, qui avait traversnbsp;le mme dsert quelques mois auparavant :

Il est difficile de donner au lecteur une id de lextrme aridit de la cote du Prou; elle ne peut tre compare quaux grands dserts dAfrique : on ny ren- centre aucune trace de vgtation, et le regard nest arrt que par des monticules

3

-ocr page 28-

18 nbsp;nbsp;nbsp;OINOLOGIE.

de sables nouveaux, auxquels on a donn Ie nom de medanos. Ces buttes sont dues a Taction des vents constants du sud qui rgnent dans cette rgion, et cestnbsp; a cette origine quil faut attribuer la forme de croissants quelles affectent presquenbsp;toutes. Ce nest quavec des guides expriments que Ton peut sengager dansnbsp; ces dserts; car lorsque des temptes agitent ces masses arnaces, il se forme desnbsp; trombes de sable de 30 a 40mtres de haut, qui engloutiraient Ie voyageur peu aunbsp; fait de leur marche habituelle. Les medanos, dont nous venons de parler, atteignentnbsp; habituellement une lvation de 6 a 8 mtres; on assure que, lorsquils sontpous- ss par un vent violent, ils parcourent la plaine avec une grande rapidit. Rien,nbsp; du reste, de plus incertain que la formation de ces collines de sable. La rgionnbsp; qui en tait entirement couverte la veille peut fort bien, Ie lendemain, ne prsenternbsp; quune plaine parfaitement unie. Le manque deau forme la principale difficultnbsp; que rencontre le voyageur.

Pendant la guerre de Tindpendance, des rgiments entiers se sontgars et ont trouv une mort affreuse au milieu de ces dunes de sable.....

La route de poste que nous parcourions tait indique par une bordure de pierres, dont on Tavait garnie de chaque ct. Aprs une course dune quinzainenbsp; de lieues, rendue trs fatigante par Tardeur du soleil, nous atteignimes un tamho,nbsp; OU sorte de petite auberge, construite en planches au milieu du dsert. Un vieuxnbsp; soldat francais tait a la tte de eet tablissement, qui avait t construit dans lenbsp; but doffrir un abri aux voyageurs, obligs, peu de mois auparavant, de faire unenbsp; trentaine de lieues dans la journe. Mais le principal bnfice de notre entrepre- nant compatriote consistait dans la vente de Teau quil envoyait chercher a quatrenbsp; OU cinq lieues de distance, et quil revendait a 30 centimes le verre. En songeantnbsp; au plaisir que nous prouvdmes a nous dsaltrer dans eet endroit, je ne puisnbsp; regretter les 20 francs que nous dpensdmes pour Teau qui fut ncessaire pournbsp; nous et pour nos animaux.....

Je regus la plus cordiale hospitalit et les soins les plus empresss de M. Brail-lard, associ et directeur de la maison Viollier et Cquot;. Grace a ses bons conseils, je disposai mon voyage dans les forts de la province de Cuzco, afin de voir si jenbsp;pouvais compter sur le quinquina de Santo-Domingo, ou si je devais me livrer moi-mme a cette exploitation.

Aprs deux jours dun repos indispensable, je quittai Arquipa et le volcan au pied duquel cette ville est batie, pour entrer dans la cordillre et arriver le onziraenbsp;jour au Cuzco, aprs des fatigues inoues et des privations de toute espce (1).

Aussitt dans Tancienne capitale des Incas, je courus chez Santo-Domingo, et

(1) Au retour, et aprs notre sparation, M. Weddell a gravi le volcan dArquipa en octobre 18A7. La relation curieuse de cette excursion est insre dans le 3' volume de lexpdition de M. de Castelnau.

i'

-ocr page 29-

PISODE DU VOYAGE DE M. A. DELONDRE DANS LES MERS DU SD. nbsp;nbsp;nbsp;19

jappris par son commis, que depuis trente jours Vinueza tait parti pour Ia fort avec bon nombre douvriers^, mais quon nen avait pas regu de nouvelles, et quilnbsp;tait a craindre quil neut t massacr avec tout son monde par les Indiens quinbsp;habitaient Ie voisinage] de ces forts. Dautre part, que Santo-Domingo tait a unenbsp;de ces mines dargent qui lui donnait beaucoup de soucis, et que son retour devaitnbsp;avoir lieu dans quelques jours. La premire nouvelle me fut confirme par un Francais, nomm Romanville, dont Ie souvenir me sera toujours cher, et qui m apprit ennbsp;mme temps que, si Vinueza tait perdu, il ne fallait pas compter sur Santo-Domingonbsp;pour mes approvisionnements en quinquina, paree que lexploitation de sa minenbsp;dargent et dautres fdcheuses entreprises lavaient min.

n Le bon Romanville moffrait en mme temps lhospitalit et son concours pour raliser mes projets dexploitation dans les forts. Ma dcision fut bientot prise; jenbsp;priai le commis de Santo-Domingo de me procurer des mules et un guide pour allernbsp;trouver ce dernier a la mine et savoir au juste ce que je devais attendee, avant denbsp;prendre des arrangements avec Romanville. Le commis prfra partir lui-meme, ennbsp;mavouant que les affaires de son patron taient trs embrouilles, et que ma visitenbsp;inattendue augmenterait son chagrin. Deux jours aprs, il me rapporta la nouvellenbsp;du suicide de Santo-Domingo qui, depuis prs dun mois, crivait chaque soir avantnbsp;de se coucher ses sinistres rflexions de la journe, les causes de sa funeste rso-lution, et avait assign a lavance le jour ou illa mettrait a excution.

Dans la communication qui ma t faite du journal de Santo-Domingo, je croyais lire ces attachantes pages de VAntiquaire de Walter Scott; seulement ici ilnbsp;ny avait rien de romanesque, ctait une affreuse ralit.

Un chevalier dindustrie, compatriote de Santo-Domingo, connaissant lespiit aventureux de celui-ci, et les ressources dont il pouvait disposer par ses amis, vintnbsp;le trouver pour lentrainer dans lacquisition dune mine dargent, abandonne, disait-il, depuis longtemps, mais dune richesse incroyable, qui lui avait cout unenbsp;somme importante, mais quil ne pouvait exploiter, faute de moyens sulisants.nbsp;Santo-Domingo sempressa daller a cette mine, o il trouva un contre-maitre habile, qui fit des expriences et donna pour rsultat un magnifique lingot d argent.nbsp;Santo-Domingo emprunta a ses amis, fit toutes les avances demandes, se procuranbsp;une grande quantit de vif-argent, enfin ne ngligea aucune dpense pour prparernbsp;lexploitation, et sinstalla mme a la mine pour surveiller les travaux.

Mais au bout de quelques jours, il put se convaincre quil tait dupe d aventu-riers, et que le contre-maitre, charg de la fusion du mineral, n tait que le complice de lautre coquin.

Ce fut alors que Santo-Domingo consigna dans son journal la resolution qu il avait prise de tuer les deux fripons dont il avait t la victime, et de se tuer ensuite,nbsp;si dans un dlai de trente jours les rsultats de lexploitation ne couvraient pas les

-ocr page 30-

QUINOLOGIE.

frais courants. Ses pistolets taient auprs de lui jour et nuit, et il ne se couchait quaprs avoir crit ses reflexions et bu une bouteille deau-de-vie, sans doute pournbsp;stourdir et oublier un instant ses chagrins.

Le nouveau Dousterwivel se mfia de la taciturnit de Santo-Domingo et des precautions sinistres quil lui voyait prendre, et aprs vingt jours il disparut, sansnbsp;quon ait jamais depuis retrouv ses traces, en emportant tout 1argent quil avaitnbsp;arrach a Santo-Domingo. Mais le complice, qui tait force de diriger les ouvriersnbsp;dans Fexploitation du mineral, fut moins avis, ou peut-tre mieux surveill par sanbsp;pauvre dupe, qui, deux jours aprs, fit seller ses mules, sliabilla comme pourse meltrenbsp;en route, fit appeler le contre-maitre et lui demanda le compte de ses opralions; ce-lui-ci pritles livres avec hsitation, sassit en faisant semblant de les feuilleter. Santo-Domingo se tenait debout derrire lui, et armant son pistolet, dirigeait le canon au-dessus de la tte du contre-maitre pour lui bruler la cervelle, lorsque ce dernier senbsp;retourna subitement, la direction du canon fut change, et la balie neffleura quenbsp;son paule. Dou dune grande force, il se leva, se saisit de Santo-Domingo, et lenbsp;poussa dans une pice voisine dont il ferma la porte en appelant da secours; lesnbsp;ouvriers narrivrent que pour entendre une seconde dtonation: ctait le malheu-reux Santo-Domingo qui venait de mettre fin a ses angoisses.

La fatigue du voyage, toutes ces tristes nouvelles, maccablrent, comme on le pense bien, et il mavait t impossible de prendre le repos dont javais tant besoin.nbsp;Romanville mamena chez lui, et le lendemain un rysiple me couvrit toute la figurenbsp;et me donnait le dlire. La medication nergique du docteur Nateri, les soins em-presss de Romanville et de son excellente et gracieuse femme, me rtablirent com-pltement en six jours, et le huitime je pouvais monter a mule, pour raliser enfinnbsp;dans les montagnes de Santa-Ana 1excursion dont javais arrt les prparatifsnbsp;pendant que jtais au lit,

!l,::

Ce fut au milieu dune de nos confrences que je vis arriver dans ma chambre M. le docteur Weddell, qui avait fait partie de lexpdition de M. de Castelnau,nbsp;et stait spar de lui prs des frontires du Paraguay, pour se livrer seul ennbsp;Bolivie a la recherche des quinquinas. Ma surprise fut grande, et la sienne ne futnbsp;pas raoindre, quand nous apprimes rciproquement que le but de notre voyage taitnbsp;le mme.

Je me tins sur la rserve pendant les deux premiers jours; mais il prit patience, avec fespoir, comme il me lcrivait plus tard, que je lui pardonnerais de stre rencontr avec moi dans le mme projet, ne fut-ce qua cause de ce que cette rencontrenbsp;prsentait dextraordinaire, pour ne pas dire dunique.

'I 1]

Nous convinmes done de faire le voyage avec MM. Garmendia et Galdos, qui staienl chargs de 1exploitation des forts pour mon compte, et dont les expdi-tions devaient se faire par Romanville, qui voulait aussi partager nos fatigues.


-ocr page 31-

PISODE DU VOYAGE DE M. *A. DELONDKE DANS LES MERS DU SUD. nbsp;nbsp;nbsp;21

Nous nous mimes en route Ie 7 aot, et aprs deux jours nous quittames les valles pour passer a travers les neiges de la Cordillre, que lon ma dit etre a unenbsp;lvation de plus de 5000 mtres au-dessus du niveau de la mer. Nous avonsnbsp;eu un temps alFreux, et une route plus affreuse encore, avant de gagner la doucenbsp;temprature qui nous permit de nous sclier et de nous rchauffer dans une bellenbsp;fort tropicale. Ds ce moment jusquau 12, ce ne fut plus quune charmante promenade pour arriver a Etcharate, proprit dun des amis de Romanville. Le lende-main, nous partimes pour la fort pres de Cocabambilla, et la nous primes pournbsp;guide un Indien qui nous frayait un chemin en abattant les branches darbres et lesnbsp;lianes qui gnaient notre passage.

Aprs une course des plus fatigantes, a travers mille obstacles et exposs a une pluie fine qui eut bientt travers nos vtements, nous entendimes le retentissementnbsp;des coups de hache de lIndien qui tait arriv au haut de la montagne bien avantnbsp;nous, car nous tions extnus.

Mais les coups de hache, qui taient le signal de notre conqute, nous rendirent les forces comme par enchantement, et nous fumes bientt auprs de ce magnifiquenbsp;et grand arbre que je voyais pour la premire fois, et qui tait depuis longtempsnbsp;Ie sujet de mes rves. Je restai en extase devant ses belles corccs argentes, sesnbsp;larges feuilles dun vert chatoyant, et ses fleurs dun parfum si doux, qui rappellentnbsp;un peu celles du lilas.

Larbre nest pas tomb tout de suite, il est rest comme suspendu au milieu des lianes et des arbres de toute espce dont il tait entour, et quil a fallu abattre anbsp;une certaine distance pour que notre conqute si dsire put stendre sur la terrcnbsp;et nous permettre de ladmirer a notre aise, de couper des corces du tronc et desnbsp;branches, et de mdcher les feuilles, les fleurs et les fruits, pour y chercher a des de-grs diffrents lamertume des corces.

En descendant de la montagne, je ne pus mempcher de dplorer lindifFrence avec laquelle lIndien portalt ses coups de hache a une certaine lvation du sol,nbsp;pour navoir pas la peine de se courber. II en est de mme dans toutes les forts denbsp;lAmrique du Sud; ils abandonnent aussi le tronc a la naissance des branches, etnbsp;Ion peut calculer que, gnralement, on ne rcolte pas la moiti des corces quenbsp;chaque arbre pourrait produire.

Romanville navait pu nous suivre, a son grand regret, car dja il ressentait les premires atteintes de cette funeste maladie qui devait lenlever quinze jours plus tard.

Aprs quelques jours de nouvelles courses dans les forts voisines, et aprs avoir arrt mes conditions et le choix des quinquinas a exploiter, nous nous occu-pdmes de notre retour, et notre gaiet ne se serait pas dmentie un seul instant,nbsp;malgr les lgers accidents dune si longue route, presque toujours sur les bordsnbsp;des precipices, si nous neussions pas remarqu laltration croissante des traits de

-ocr page 32-

22 QDINOLOGIE.

llomanville, si bon, si affeclueux, etqui surmontait ses souffiances pour se mettre a Tunisson avec nous.

w Le 23, aussitt notre retour au Cuzco, nous pensames, M. Weddell et moi, a reprendre la route dArquipa, et nous montmes sur nos mules le 29, accompagnsnbsp;dune nombreuse escorte de caballeros, qui nous conduisirent a trois lieues. Peunbsp;dinstants aprs, nous nous arrtames dans la charmante habitation de M. Nadal, lunnbsp;des hommes les plus recommandables de Cuzco, qui nous avait fait prparer un excellent djeuner.

Nous tions le 7 septembre a Arquipa, ou je donnai a M. Braillard les dtails ncessaires a mes oprations futures, non sans le remercier des rapports alfectueuxnbsp;quil avait tablis entre nous, et que je ne saurais oublier, et je retournai k Islay,nbsp;pour membarquer et revenir a Valparaiso.

Le mois suivant, je recevais la nouvelle de la mort de Romanville : encore un chagrin a ajouter tant dautres.

Javais aussi de Paris des avis qui me faisaient pressentir de graves difficults a ioccasion de mes envois de quinquina. Je mempressai de retirer les extraits desnbsp;corces les plus infrieures, et aprs avoir runi les quinquinas de meilleure qualit,nbsp;je membarquai de nouveau au milieu de mars 1848, avec mes approvisionnements,nbsp;qui reprsenlaientune valeur considrable, pour arriver, aprs une pnible traverse,nbsp;devant le Havre, le 23 juin, o mattendaient de si tristes nouvelles.

Aujourdhui, prs de ma soixante-quatrime anne, me voil de nouveau sur Ia brche pour dfendre lindustrie, a laquelle jai consacr toutes mes facults etnbsp;toutes mes ressources, et tcher de rendre utile ma vieille exprience. Heureux si jenbsp;puis y parvenir!

-ocr page 33-

TROISIME PARTIE.

DESCRIPTION DES ODINOBINAS EN SIVANT LA CHAINE DES ANDES,

DEPUIS LA BOLIVIE JUSQUA LA NOUVELLE-GRENADE.

Quinquina ealisaya plat, sanis piderme (1) (Bolivie). Planclie f.

Ce quinquina se trouve dans les forts de la rpublique de Bolivie, do il vienl en surons du poids de 70 a 75 kilogrammes, Ie plus souvent par Ie port dArica,nbsp;quelquefois par celui de Cobija.

Cest une erreur de dire que, dans ces ports, on mlange les quinquinas, ils arri-vent comme ils ont t rcolts dans les forts, o n les exploite avec plus ou moins de discernement. Aprs la dessiccation, on les emballe dans des cuirs frais qui, ennbsp;schant, se resserrent de manire a ne plus tre ouverts sans que loeil Ie moinsnbsp;clairvoyant sen aperQoive. Dailleurs, il ny a pas de ngociant charg de recevoirnbsp;OU dexpdier les quinquinas qui voult soccuper dune semblable fraude.

Lcorce du quinquina calisaya est dun jaune fauve a la surface interne, la texture est parfaitement uniforme et serre; la surface externe est plus brune, irreguliere,nbsp;marque de sillons longitudinaux et de crtes saillantes. Ce quinquina dveloppe, ennbsp;Ie mchant, une amertume franche peu styptique et sans astriction. La fracturenbsp;transversale est purement fibreuse, a fibres courtes, et se dtachant au moindrenbsp;effort.

Les corces sont de 3 a 9 millimtres dpaisseur; on en retire assez rgulirement, dans lensemble des surons, 30 a 32 grammes de sulfate de quinine, et 6 a 8 grammesnbsp;de sulfate de cinchonine par kilogramme.

1 gramme de ce sulfate de quinine, prcipit par 5 grammes de tannin, donne 3 grammes 47 centigrammes de bitannate de quinine sec et friable, ainsi que la dja

(l) Eirt, sur, Scp/jia, peau. M. 'Weddell prfre priderme (icfpi, autour) pour dsigner, dit-il, cette parlie de lcorce qui, ayant perdu sa vitalit, persisie a la surface des couches intrieures, et leur sert d enveloppe pro-tectrice, et ces couches, derme. Le denne est lcorce moins son priderme.

-ocr page 34-

n nbsp;nbsp;nbsp;QUINOLOGIE.

indiqu M. Ossian Henry, en 1825, tome XXI du Journal de pharmacie, dans son mmoire De laciion du tannin sur les bases salifiables organiques, et apphcations quinbsp;en drivent. Par linfusion de noix de galle, Ie prcipit sec rsiniforme est double.

Ces rsultats rpondent sufisamment, il nous semble, a la proposition faite demployer Ie tannate de preference au sulfate de quinine, en basant surtout sa suprio-rit sur sonpeu damertuwe, puisque, a part bien dautres inconvnients, cetle pr-paration, a Vtat sec, ne contient pas 1 gramme sur 3 par Ie tannin, et 1 gramme sur 7 par linfusion de noix de galle, Que sera-ce done si on ladministre a ltatnbsp;de poudre blanche, quand il nest sch qua lair libre?

Lentreprise que lun de nous (A. D.) tenta en 1828 pour lexploitation des quinquinas dans les forts de Bolivie fut loin de rpondre a son attente. II en retira cependant les premiers et seuls chantillons qui aient paru jusque-la, des corces,nbsp;feuilles, fleurs et fruits du quinquina calisaya, et des sues obtenus par incision, etnbsp;des corces des racines du mme arbre. Ces chantillons ont serxi et servent encorenbsp;de types du vrai calisaya, Ie plus riche en alcalodes.

En 1835, aprs stre assur pendant longtemps, dans sa fabrication, de la .valeur des quinquinas de la mme provenance, il offrait ces chantillons a la Socit denbsp;pharmacie, pour les cours de lcole, et il en fit Ie sujet dune note publie dans Ienbsp;tome XXI du Journal de pharmacie, page 505 et suivantes, en y ajoutant les analysesnbsp;qnil avait faites avec M. Ossian Henry, do il rsulte :

1quot; Que les feuilles et les fruits du quinquina ne contiennent pas les alcalodes trouvs dans les corces du tronc et des branches;

2 Que les corces des racines les contiennent dans une moindre proportion ;

3 Enfin, que les sues obtenus par incision sont forms des mmes principes que les exlraits des corces par 1eau.

M. Weddell apprcie de la manire suivante la valeur de ces chantillons, page 36 de son Hisloire des quinquinas. Dans ces derniers temps, M. A. Delondre re^ut de lanbsp;Bolivie les chantillons des corces, des feuilles, des fleurs et des fruits de diversnbsp;urbres, quil avait raison de croire tre ceux qui fournissent lcorce en question.

A cette poque, la connaissance des quinquinas tait si peu rpandue, que Berzelius, malgr son immense savoir, avait t tromp par des renseignements inexacts. Dans son Trait de chimie, dition de 1831, tome V, page 126, il assimile Ie quinquina de Cuzco au quinquina calisaya; dans Ie tome VI, page 221, il donne a lcorcenbsp;du Porllandia hexandra, Ie nom de quina Carthagne, en disant quon avait essaynbsp;conlre les fivres intermittentes les seis provenant de ces corces, mais quecesessaisnbsp;navaient donn aucun rsultat favorable.

M. Weddell place Yhexandra au nombre des pseudo-quinas, comme venant du Brsil, des montagnes de Parahybuna, province de Rio-Janeiro.

A 1occasion de la distinction a tablir entre la description scientifique et la con-

-ocr page 35-

DESCRIPTION DES QUINQUINAS. 25

naissance matrielle des corces, il est utile de citer une opration gigantesque qui na eu et naura jamais saus doute sa pareille.

En 1837, les propritaires de quinquina, de la Bolivie, du Prou et du Chili, runirent toutes leurs provisions a celles de don Francisco de los Hros, Ie plusnbsp;minent dentre eux, sous Ie rapport de la fortune, des connaissances spciales, etnbsp;surtout du caractre loyal, et Ie laissrent libre de faire un contrat avec la Socitnbsp;Pelletier, Delondre et Levaillant, pour la livraison de douze mille surons de quinquina.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Cet achat fut conclu avec la condition dun rendement de 31 grammes 25 centigrammes sulfate de quinine par kilogramme de quinquina. MM. Pelletier et Levaillant, que M. Delondre a successivement perdus, et dont il a eu tant de fois Toccasion de regretter la mort, lui confirent Ie soin de constater la qualit de cette normenbsp;provision, rpartie chez MM. Ant. Gibbs et C', a Londres; de Santa-Coloma et C',nbsp;a Bordeaux, et Ch. Latham et C', au Havre.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

II est a remarquer quil ny eut pas la moindre dificult a Toccasion des lgres differences qui se rencontrrent, et qui portaient principalement sur les quinquinasnbsp;rouls avec piderme, et pour lesquelles des rfactions proportionnelles furentnbsp;accordes par M. de los Hros.

Assurment, daprs les ouvrages qui ont trait du quinquina, on aurait pu signaler sur une si grande quantit des varits alinfini, Boliviana, Amarilla, Ana-ranjada, Josephiana, Condaminea, etc., etc., et se mprendre aux corces roules,nbsp;quon appelait encore quinquina gris, et qui provenaient des branches des arbresnbsp;dont Ie tronc avait fourni les corces plates. Mais, en se guidant simplement sur lesnbsp;chantillons dposs a lcole de pharmacie, comme spcimens des corces les plusnbsp;riches en alcalodes, on sest born a reconnaitre si lensemble des surons produiraitnbsp;la quantit de sulfate de quinine pur stipule dans Ie march, et cest ce qui a tnbsp;ralis ensuite dans nos fabriques, et mme avec un lger excdant.

Quinquina calisaya roulc, avec itderine (Bovie). Planclie I.

piderme assez pais, rugueux, ingal, marqu de distance en distance de scis-sures annulaires, et dans lespace intermdiaire, de crevasses transversales et longi-tudinales plus on moins rapproches, souvent anastomoses, dun blanc argent, mat OU gristre. Face interne purement fibreuse, dunjaune fauve variable; texturenbsp;unie; fracture transversale assez nette; la couche extrieure plus brune, largementnbsp;rsineuse, a fibres peu saillantes en dedans. Saveur franchement amre, plus styp-tique que celle du calysaya plat. Ces corces proviennent, comme nous venonsnbsp;de Ie dire, des branches de Farbre dont Ie tronc fournit les corces plates. On ennbsp;retire moins dalcalode que du prcdent; et, suivant la grosseur de Fensemble des

k

-ocr page 36-

et de 8 a

26 nbsp;nbsp;nbsp;QUINOLOGIE.

corces, Ie rendement varie de 15 a 20 grammes sulfate de quinine, 10 grammes sulfate de cinchonine par kilogramme.

Quinquina caraliaya plat, saus pidemie, et ronl, avec pidernie (Prou).

Planelie II.

Cette corce arrive de la province de Carabaya, par Arquipa, aux ports dIslay et quelquefois dArica. Lpaisseur est de 2 a 3 millimtres dans lensemble des surons,nbsp;qui sont, comme ceux de Bolivie, de 72 a 75 kilogrammes. La surface interne estnbsp;dune texture assez unie, couleur jaune brun, et souvent contourne et fendille parnbsp;la dessiccation, a cause de son peu dpaisseur; la'surface externe, au lieu de sillonsnbsp;longitudinaux, est souvent reconvene de petites preeminences qui sont formes parnbsp;ladhrence de Fpiderme qui a l enlev, et quelquefois crevasse en travers.nbsp;Fracture transversale nette, a fibres fines en dedans, avec une couche rsineuse aunbsp;dehors. Saveur amre lente a se dvelopper, sans astriction. II en vient quelquefoisnbsp;en corces trs minces et qui produisent a peine 12 grammes sulfate de quinine;nbsp;mais en prenant pour base lpaisseur que nous venons dindiquer, on en retire 15 anbsp;18 grammes sulfate de quinine, et 4 a 5 grammes sulfate de cinchonine.

Quinquina rouge de Cuzfo (Prou). Plsinclie IBI.

Ce quinquina sexploite dans les forts de Santa-Anna, province de Cuzco, et arrive par Arquipa aux ports dIslay et quelquefois dArica, en surons de 72 a 75 kilogrammes.

On lit dans YHistoire naturelle des quinquinas de M. Weddell, p. 43.

clt; Jai visit les forts ou croit Ie Cinchona scrobiculata (1), en compagnie de AI. A. Delondre, et cest en souvenir des services quil a maintes fois rendus a lanbsp; science quinologique, que je voulais lui ddier une des espces que nous avionsnbsp; examines ensemble; mais jai dcouvert que mon C. Delondriana ne pouvait trenbsp; spar spcifiquement du C. scrobiculata, auquel je lai rattach en consequencenbsp; comme simple varit [B. Delondriana).

Cest 1une des corces que AI. Weddell sest plu a dcrire avec Ie plus de soin et dexactitude, et ou il excelle comme chaque fois quil rend compte de ce quil a vunbsp;et observ: il nous semble difficile, non pas de faire mieux, mais de faire aussi biennbsp;que lui dans la partie botanique; nous navons done qua Ie copier presque tex-tuellement:

corce plate, de lpaisseur de 5a 10 millimtres. Surface infrieure dun rouge

(1) MM. de Humboldt et Bonpland ont rencontr Ie quinquina scrobicul dansla province de Jao, o, disent-ils, il forme dimmeiises forts; daprs eux, ses caractres spcifiques coincident avec ceux du C. Condaminea. On peut done Ie considrer comme une de ses varits.

-ocr page 37-

DESCRfPTION DES QUINQUINAS. nbsp;nbsp;nbsp;27

obscur, lisse avec quelques impressions transversales linaires, plus ou moins irrgulires, et offrant enfin par points, mais plus rarement, une exfoliation de lanbsp; tunique cellulaire, aussi nette que dans Ie quinquina calisaya, avec les sillons di- gitaux confluents a fond fibreux, et les crtes qui les sparent; surface intrieurenbsp; unie, a grain fin et droit, dune belle couleur rouge orange plus ou moins claire.nbsp; Fracture transversale plus ou moins subreuse ou fongueuseen dehors, selon l- paisseur de la couche cellulaire, et participant, en cette partie, de la couleur de Ianbsp; face interne de Tcorce, trs fibreuse en dedans, a fibres longues et pliantes, asseznbsp; frquemment filandreuse, et dune couleur plus claire que la couche cellulaire;nbsp; fracture longitudinale manquant, comme la fracture transversale, duniformitnbsp; dans la couleur gnrale, prsentant a sa surface de nombreuses esquilles a pointsnbsp; chatoyants moins marqus que dans Ie quinquina calisaya, et a rayons mdullai- res plus nombreux et plus visibles. Saveur amre assez forte, et se dveloppantnbsp; promptement a la mastication; stypticit trs notable, mais moins dveloppe quenbsp; dans lcorce roule.

Nous ne parlons que pour mmoire de cette corce roule, car elle nexiste pas dans Ie commerce et ne vaudrait les frais de transport que dans Ie cas de disette desnbsp;corces plus riches. Ce que M. D... a fait exploiter dans les forts comme chantillonnbsp;produit 6 a 8 grammes sulfate de cinchonine, tandis que lcorce plate provenantnbsp;du tronc, dont nous venons de parler, rend rgulirement 4 grammes sulfate de quinine et 12 grammes sulfate de cinchonine par kilogramme. Cependant il nous anbsp;paru indispensable de reprsenter cette corce dans les planches, autant par prvi-sion davenir qua cause de sa ressemblance avec Ie calisaya roul.

Qitiiiquiiia liuaniico plat, saus epiderme (Prosi). Platiclae IV.

Ce quinquina se rcolte dans les forts de Huanuco, au nord de Lima, et arrive au port de Callao en surons de 70 k 75 kilogrammes. Aucune espte ne ressemble da-vantage, a premire vue, au quinquina de Bolivie, et pendant longtemps ceux quinbsp;Font exploit ont prtendu Ie vendre comme vrai calisaya. C est, sans doute, cettenbsp;espce que Ruiz et Pavon ont classe sous Ie nom de C. nihda, et a laquelle ils at-Iribuaient une grande supriorit. La surface est dun jaune fauve, uniforme, a sillonsnbsp;longitudinaux moins prononcs que sur les corces de calisaya. La texture de lanbsp;surface interne nest pas aussi serre que celle de ce dernier. La fracture transversalenbsp;est dun jaune plus rouge; les fibres sont courtes, mais ne se dtachent pas facile-ment. En Ie mchant, 1amertume se dveloppe promptement; la saveur est legere-ment piquante, sans astriction; 1paisseur des corces est de 6 a 10 millimetres. Cenbsp;quinquina, malgr sa belle apparence, ne produit que 6 grammes de sulfate denbsp;quinine, et 12 grammes de sulfate de cinchonine par kilogramme.

-ocr page 38-

28 OUINOLOGIE.

Qiini|uina Jaune pale liiianuco (Proii). Plauelie SV.

Notre collaborateur D... areguquelques surons de ce quinquina pendant son sjour a Valparaiso, et il ena retir 6 grammes sulfate de quinine et 10 grammes sulfate denbsp;cinchonine par kilogramme; il en a conserve, ainsi que pour les prcdents chantil-lons, rtiquette qui y avait t attache dans les forts au moment de lexploitation.nbsp;Lpaisseur de cette corce est de 4 a 10 millimtres. La surface externe est dun jaunenbsp;pale avee quelques crtes saillantes et quelques sillons longitudinaux peu marqus ;nbsp;la surface interne est dun jaune plus pale encore. La texture est unie et serre; la cas-sure est a fibres courtes. Lamertume est prompte a se dvelopper, un peu styptique,nbsp;avec un got lgrement aromatique.

Nous avons, en outre, ajout a la collection de la Facult de mdecine de Paris quelques autres chantillons des mmes forts, qui diffrent peu quant aux produits etnbsp;a la nature des corces.

^uisiqMiia liianiico roul, avcc pidemie (Proii). Plasiclie V.

kilogramme.

Ce quinquina provient des branches de 1arbre dont Ie tronc fournit les corces plates que nous venous dedcrire; il en est venu pendant quelque tempsunegrandenbsp;quantit dans Ie commerce. On Ie connaissait sous Ie nom de quinquina de Lima;nbsp;il a joui dune prfrence marque, A lchantillon destin a la Facult de mdecinenbsp;nous laissons 1tiquette mise par celui qui nous 1a envoy des forts de Huanuco :nbsp;Cascarilla encanutada con onbes, de las ramas, nombrado pala de qallinazo, que anti-guamente fue muy apetecida{\). Cette corce diffre trs peu en apparence des grossesnbsp;corces du calisaya roul. Toutefois 1piderme est moins pais, mais galement nigueuxnbsp;et crevass dans tous les sens, dun blanc sombre; la face interne est unie a fibresnbsp;fines, jaune tirant sur Ie rouge. La cassure est fibreuse a lintrieur et rsineuse anbsp;lextrieur. Saveur amre, styptique, facile a se dvelopper; astriction faible. Ce quinquina produit 2 grammes sulfate de quinine, et 8 a 10 grammes sulfate de cinchonine par

Qiiiiiqiiiita da ( Prmi). PlancEie VrI.

Ce quinquina se trouve dans les forts de Ian, a peu de distance de Loxa. Les corces roules provenant des branches ont de 3 a 9 millimtres de diamtre. Cenbsp;quinquina est remarquable par Ie ton gnralement blanchatre de son piderme :

(l) Quinquina roul avec piderme, provenant des branches, appei de vautcur, qui fut autrefois Ie plus recherch.

-ocr page 39-

DESCRIPTION DES OUINQUINAS. nbsp;nbsp;nbsp;29

cest cette apparence qui lui a fait donner les noms de quinquina cendre, quinquina ten, pdle, quinquina couleur de frne. Lpiderme est fin, uni,lisse, adherent auderme.nbsp;La couleur intrieure de ces corces est jaune orange clair dans les petites; elle de-vient jaune orang rouge dans les corces plus volumineuses. Les gros tuyaux sonCnbsp;quelquefois briss; les dbris forment des fragments qui sont presque aplatis. Lanbsp;cassure est fibreuse, a fibres longues et flexibles, dune texture peu serre; sa saveurnbsp;est amre, prononce surtout a la langue, sans astriction. Ce quinquina arrive en su-rons de 10 a 50 kilogrammes, sans mlange dautres corces.

En 1839, lun de nous, M. Bouchardat, analysa Ie quinquina Jan, et il en retira un alcali auquel il reconnut toutes les proprits assignes a Yaricine par Pelletier etnbsp;Corriol. {Journal des connaissances mdicales, 1839, t. Vil, p. 84.)

Postrieurement a cette publication, M. Manzini avait cru trouver dans cette corcc un nouvel alcalode, quil nommait cinchomtine; inais un chimiste allemand, sansnbsp;connaitre Ie travail antrieur de M. Bouchardat, constata que la cinchovatine denbsp;M. Manzini tait identique avec iaricine.

M. A. Delondre, de son ct, en soumettant Ie quinquina Jan a un travail en grand en fabrique, en a extrait 4 grammes de sulfate de cinchonine et 10 grammesnbsp;de sulfate de quinine, ne dilfrant en rien de celui du quinquina calisaya, parfaite-ment soluble dans la proportion dalcool et dammoniaque indique par MM. Bussynbsp;et Guibourt, et admise aujourdhui pour constater la puret du sulfate de quinine.

Ces rsultats contradictoires rclament un examen attentif auquel nous esprons pouvoir nous livrer bientt.

Laricine subit-elle des modifications dans Ie travail de la fabrication en grand adopt par M. Delondre? Est-ce quelque autre circonstance inapprcie jusquicinbsp;qui nous a conduit a des rsultats diffrents? Quoi quil en soit, on ne saurait tropnbsp;insister sur cette importante consideration (1).

OassBiquiiitA ifotoge vif (quateiir). B^laaicBie 'IM,

On trouve ce quinquina dans les forts de la province de Quito; il arrive au port de Guayaquil en surons ou en caisses de 50 a 60 kilogrammes. Pendant longteraps,nbsp;il a t prcfr en mdecine, et ce ntait pas sans motif, car il est un des plus richesnbsp;en alcalodes. Les corces plates sont paisses de 5 a 12 millimtres; Fpiderme estnbsp;quelquefois trs pais, fendill en tous sens, tantt dun blanc argent se dtachant

(1) Nous avons dit combien nous regrcuious quo, pour les belles qualits des autres parties de IAmerique, ou se contcnlal dcorcer Ie troiic et que lon perdit les corces des branches; ici cest tout Ie contraire, et nousnbsp;nous dcraandons pourquoi, dans Iexploitation de cette espcce et de deux autres que nous allons dcrire, on nenbsp;renonce pas a cette routine qui consiste a choisir les branches les plus fines pour ngliger celles du tronc quinbsp;devraient tre trs riches, daprs la proportion dalcalodes que nous trouvons dans ces petites corces, et quinbsp;seraient dun si grand produit pour les gouvernements du lrou et de lquateur.

-ocr page 40-

30 nbsp;nbsp;nbsp;QUINOLOGrE.

facilement, et tantt dune nature fongueuse. Dautres corces ont un piderme si adhrent, qu'il forme pour ainsi dire corps avec le derme; il est sans fissures, couvert de points rugueux prominents,dun rouge brunfonce. La surface interne est dunnbsp;rouge brun qui devient un peu rose a la cassure. La texture est unie, a fibres courtesnbsp;et fines, se detachant facilement et penetrant dans la peau, en y causant de la d-mangeaison comme celles du calisaya de Bolivie. II existe au-dessous de f pidermenbsp;un cercle resineux trs pais. Lamertume se dveloppe facilement, et est lgrementnbsp;styptique. Ce quinquina contient de 20 a 25 grammes sulfate de quinine, et 10 anbsp;12 grammes sulfate de cinchonine. On peut retirer du sulfate de quinine une notablenbsp;portion de la cristallisation appelee quinidine.

Quinquina rouge pMe (quateur). Plauclie 'VIII.

Ce quinquina provient, ainsi que le prcdent, de la province de Quito, et semble, comme dans le calisaya, tre fourni par les branches de farbre dont le tronc donnenbsp;les grosses corces plates. II est gnralement en corces roules, ou demi-roules,nbsp;defpaisseur de 3 a 5 millimtres; f piderme qui le recouvre est comme celui desnbsp;corces plates, tantt argent avec fissures, et tantt adhrent au derme avecnbsp;les mmes rugosits dun brun fonc. La surface interne est lisse, dun rouge pale, anbsp;fibres unies, trs courtes et trs serres. La cassure est nette et rsineuse a lext-rieur. Lamertume est franche et pntrante, mais plus styptique que celle des corces plates. On en retire 15 a 18 grammes sulfate de quinine, qui contient aussi de lanbsp;quinidine, et 5 a 6 grammes sulfate de cinchonine par kilogramme.

Quinquina gris lin de I.oxa (quateiir). Plancie IX.

II arrive en surons de 50 a 60 kilogrammes par le port de Guayaquil, et quelque-fois par celui de Payta: on le trouve dans les forts de la province de Loxa. Les corces sont roules dun diamtre de 3 a 6 millimtres. Lpiderme est dun gris sombre, ce qui a fait appeler ce quinquina par les Indiens, cascarilla negrilla. II est presquenbsp;toujours charg de lichens trs varis. Lpiderme est fendill dans tous les sens parnbsp;des fissures trs rapproches ; la cassure est lgrement rsineuse a 1extrieur, etnbsp;fibreuse a fibres fines a lintrieur. La texture est unie et peu serre, amre, astrin-gente et aromatique. Nous en avons retir 2 grammes sulfate de quinine et 10 grammesnbsp;sulfate de cinchonine par kilogramme.

Quinquina gris fin Condaniinea (quateur). Planclie IX.

Ce que nous disions sur Iexploitation des corces du quinquina de Jan sapplique galement a celui-ci, qui est en petites corces roules trs fines, dun diamtre de

-ocr page 41-

DESCRIPTION DES QUINQUINAS. 31

3 millimtres, et souvent au-dessous, et qui tait moins estim quand il dpassait 6 millimtres. Lpiderme est dun gris argent, fendill dans tous les sens avec fissures trs rapproches, assez rgulires, rarement avec lichens, comme il sen trouvenbsp;sur Ie prcdent. La cassure est nette et rsineuse a lextrieur, a fibres fines et ser-res, se rapprochant beaucoup des petites corces du quinquina calisaya roul. La-mertume se dveloppe facilement, est franche et peu styptique. Le produit est denbsp;8 grammes sulfate de quinine et de 6 grammes sulfate de cinchonine. Nous ne pou-vons douter, daprs ce rsultat, de la richesse des corces du tronc qui approche-raient certainement de celles du calisaya. Cette espce a t connue dans le commerce,nbsp;depuis la dcouverte, sous le nom de quinquina gris fin de Lima, paree que ctaitnbsp;par Lima quelle tait expdie a la cour dEspagne, qui sen tait rserv lexploi-tation et la faisait surveiller avec grand soin; cest aussi pour cette raison quon lanbsp;nommait regia. Cest le quinquina que Laubert nomme Condaminea, daprs MM. denbsp;Humboldt et Bonpland; pour rendre hommage a lillustre savant qui lavait dcou-vert, il nous semble naturel de luiconservercenom. Laubert le regardait avec quelquenbsp;raison comme prfrable a tous ceux connus jusque-la, en raison des soins quonnbsp;apportait a son choix, et de ses vertus fbrifuges constantes. On le trouve dans lin-trieur de la province de Loxa; il arrive par leport de Guayaquil, en surons et quel-quefois en caisses de 40 a 50 kilogrammes. Dans le mmoire que M. Ossian Henrynbsp;a lu, en son nom et en celui de M. Delondre, a lAcadmie impriale de mdecine,nbsp;le 16 novembre 1852, ils ont insist sur la ncessit de ne repousser aucune espcenbsp;de quinquina, a loccasion de la dfaveur que lon voulait jeter sur ceux qui nousnbsp;arrivent de la Nouvelle-Grenade, et sur les alcalodes quon en retire. On a cherchnbsp;aussi a proscrire, il y a quelque temps, les quinquinas gris de la matire mdicale,nbsp;et il est utile de mditer a ce sujet les judicieuses observations de M. Soubeiran,

page 302 du Journal de pharmacie, octobre 1852..... : Ce nest pas paree quil y a

de mauvais quinquinas gris dans le commerce, puisquon y trouve tout autant de mauvais quinquinas jannes, et que, pour les uns comme pour les autres, il sagit denbsp; bien choisir. Reste done la richesse en alcalode, qui est toute a lavanta'ge dunbsp; quinquina jaune, si lon veut employer les corces comme fbrifuge, mais dont lanbsp; ncessit est loin dtre prouve, quand le quinquina est donn a petites dosesnbsp; comme tonique, Quand on ne se laisse pas dominer par une id prcongue, quonnbsp; examine avec sang-froid, et surtout que lon a mani comparativement lune et lau- tre corce, on trouve que ce quinquina gris, tant honni, a bien quelques qualitsnbsp; que lon ne trouve pas au mme degr dans son antagoniste, le quinquina jaune :nbsp; il est moins amer, mais il est aromatique; mais il a une saveur plutdt astringentenbsp; quamre; mais il rend aleau plus de parties solubles; et a ces divers titres, il peutnbsp; revendiquer sa part davantages. Je ne sache pas que, paree quil fait la base denbsp; prparations officinales, les mdecins aient pour cela cess de prescrire ces prpa-

j.


-ocr page 42-

32 nbsp;nbsp;nbsp;OUINOLOGIE.

rations et de sen bien trouver, et lon serait fort embarrass, je crois, de citer des experiences qui tmoignent de son infriorit, quand il ne sagit pas dune actionnbsp; antipriodique franche. Cessons done de Ie proscrire; Ie quinquina jaune et Ienbsp; quinquina gris sont des corces bonnes toutes deux, bien qua des titres diff- rents.

Quinquina jaune lt;le CSuayaquil (quateur). PlaneSae X.

Les corces de ce quinquina sont roules sur elles-mmes et trs longues; leur couleur a quelque rapport axec celle de la cannelle de Chine. La surface externe estnbsp;a sillons longitudinaux assez rapprochs et peu profonds, avec des traces dun pidemie blanc trs raince; la surface interne est plus brune, a texture unie et trsnbsp;serre. La cassure est rsineuse a lextrieur, et a fibres courtes a lintrieur. L-paisseur est de 3 a 4 millimtres. Lamertume est piquante et sans astriction. On eiinbsp;retire 30 grammes sulfate de cinchonine par kilogramme, et 3 a 4 grammes sulfatenbsp;de quinine. On sera sans doute trop heureux de Ie retrouver un jour a venir, lorsquenbsp;les autres espces seront puises, et que Ton sera revenu a lemploi de la cinchonine ; mais aujourdhui on nen fait aucun cas, et il nen est arriv a notre connais-sance quune trs petite quantit en Europe.

QVmQlSmAS DE ILA HOnirEl.I.E-GIIEMADE.

Ainsi que nous Iavons expliqu en commengant notre ouvrage, nous devons la dcouverte de tous les quinquinas de cette partie de lAmrique du Sud a Mutts,nbsp;mdecin espagnol. Maintenant quils sont lobjet dun commerce si important et quenbsp;leur valeur est bien constate, nous ne pensons pas quil soit utile de faire ressortirnbsp;de nouveau Ie service immense que Mutis a rendu a la science et a la mdecine, etnbsp;combien est erron tout ce qui a t dit contre ce clbre naturaliste, et contre lesnbsp;quinquinas quil a dcouverts et dont il a constat lefficacit pendant tant danncs,nbsp;aussi bien que contre les alcalodes quils renferment. Cependant il est bon de rap-peler aux ngociants qui exploitent les forts, quils ne doivent prendre aucun soucinbsp;de la prfrence exclusive que lon semblait vouloir accorder aux quinquinas de lanbsp;Eolivie, et quils trouveront un facile placement des expditions quils dirigeront surnbsp;nos ports. II nous reste aussi un voeu a former : eest que Ie gouvernement, dans sanbsp;sagesse, nous affranchisse des droits a payer, lorsque nous sommes obligs dallernbsp;nous approvisionner en Angleterre, et quil y a disette chez nous, comme cela estnbsp;arriv dernirement. Nous ne craindrons pas alors quune concurrence loyale sta-blisse entre les produits trangers et les ntres, en les laissant entrer aux mnies

-ocr page 43-

DESCRIPTION DES QUINQUINAS. nbsp;nbsp;nbsp;33

droits auxquels nous sommes fimposs chez eux; bientt on reconnaitra que les prohibitions et les droits levs ne sont quune prime dencouragement a lanbsp;fraude (1).

Qiainquina ealitsaj^a de $anta-F de Bogata (iVoitvelle-Greiiade). Planche XI.

Cest une rcente conqute des forts de la Nouvelle-Grenade et dont les premiers essais doivent encourager ceux qui lexploitent. Ce quinquina est en corces trs mennes; rpaisseur dpasse rarement 4 millimtres, la longueur de 2 a 5 centimtres.nbsp;La surface externe est presque lisse,avec peu dapparence dpiderme, couleur jaunenbsp;uniforme, tirant un peu sur Ie rouge; la surface interne se rapproche de celle dunbsp;calisaj a de Bolivie. La texture est peu serre; la cassure, lgrement rsineuse anbsp;lextrieur, prsente des fibres courtes qui se dtachent facilement sous Ie doigt.nbsp;Lamertume est franche, se dveloppe facilement et sans astriction, avec une saveurnbsp;lgrement aromatique. Sans doute, on Ie rcolte dans la province de Popayan; carnbsp;il nen arrive de temps a autre que quelques surons mlangs avec de grandes quan-tits de Pitayo. Nous lui conservons Ie nom que les expditeurs lui ont donn. Nous

(1) La circulairedun fabricant tranger contenait Ie passage suivant: Le prix du cinchona calisaya de Bolivie, si lev amp; cause du inonopole de lexportation, a donn lieu a des importations de cinchonas tirs dautres dis- tricts, et dont la qualit diffre grandement de celle du calisaya, en tont quits contiennent principalcmentnbsp; de la quinidine. Les prix plus bas de ces corces les ont rapidement niises en usage dans beaucoup de fabriquesnbsp; de quinine, sans quou et gard h leurs principes constitutifs diffrents; et, par la, une grande quantit denbsp; quinine, contenant de la quinidine, sintroduit dans le niarch et produit une dprciation non mrite dansnbsp; le prix de la quinine. gt;

II ny avait pas 'a sy mprendre ; le but vident de celte circulaire tait de dprcier les produitsde nosfabriques et de donner une valeur croissante au quinquina du monopole de la Bolivie, et au sulfate de quinine que lauteurnbsp;en retirait. Gette circulaire a t publie en Angleterre comme en Alleraagne, et on Ia rpandue avec profusionnbsp;en France, particulirement dans nos dparteineuts du Haut et du Bas-Rhin.

Dans le mmoire que M. Ossian Henry a lu a lAcadmie impriale de mdecine, a loccasion de lapprobation irrflchie qui avait t donne au contenu de cette circulaire, nous disions ; Ceux qui prtendent quil fautnbsp; attribuer une prfreiice exclusive au quinquina calisaya ne pensent pas que cest injustement priver tout a lanbsp; fois iiotre navigation, notre industrie, et Tart mdical, de la ressource prcieuse de tous les quinquinas desnbsp; autres parlies de lAmrique du Sud.

Or, depuis cette poque, le prix du quinquina calisaya sest lev de 50 pour 100. Les ngociants de la Nouvelle-Grenade, effrays de la guerre que lon faisait en France a leurs corces, ont dirig leurs envois sur lAngleterre; pendant prs dune anne, nos navires ont manqu de frets avantageux, et nos voisins, qui avaientnbsp;fait chorus avec nos ennemis de lintrieur, ont profit comme dhabitude du conflit quils avaient favoris, et senbsp;sont approvisionns a bon march.

Voici le passage dune lettre que IVI. Delondre a recue de don Rafal duque Uribe de Bogota :..... Si jai

fait diriger plusieurs inilliers de surons de quinquina sur le march de Londres, ce na t que forc par la guerre acharne quelon faisait en France au quinquina de la Nouvelle-Grenade, quandau contraire, Londres,nbsp; tout en ayant lair de repousser cette marchandise, daccord avec ce qui se passait en France, elle mtait toujoursnbsp; achele a bon prix, et sans donner lveil sur ce qui se passait. Jespre que dornavant, etc.....

5

-ocr page 44-

t

sa nbsp;nbsp;nbsp;QINOLOGIE.

regrettons que ceux qui lexploilent ne prennent pas plus de soin de conserver les corces intactes : car, brises et presque en poussire comme elles arrivent jusquanbsp;prsent, lacheteur ne peut sassurer de la qualil que par lanalyse; ou bien les pro-pritaires devraient prendre Ie soin dapposer un cachet sur les surons pour garantirnbsp;lexactitude de son origine. Ce quinquina mrite bien Ie nom de calismja, puisquenbsp;son produit est, comme celui de Bolivie, de 30 a 32 grammes sulfate de quinine, etnbsp;3 OU 4 grammes de cinchonine par kilogramme.

^iiiitfliiina jausie oraiig roul (9^0Ilvellegt;Grelalle). Plaiiclie XI.

Nous avons rencontr ce quinquina en surons du mme poids que les autres, de 50 a 55 kilogrammes, mlang au milieu dautres surons du quinquina orang ennbsp;grosses corces. Cest une des varits annonces par Mutis, en outre des sept espcesnbsp;quil avait dcouvertes , et nous devons dire, en passant, que cest surtout dans cettenbsp;espce que Ton rencontre encore dautres varits, mais qui toiites se rapprochentnbsp;des deux que nous dcrivons. Les corces sont longues, minces, roules sur elles-mmes comme de la cannelle Cejlan, dont elles ont la couleur. Les plus fortes attei-gnent 4 millimtres; mais il y en a beaucoupqui nont que 1 millimtre dpaisseur.nbsp;La surface externe est lisse, avec quelques traces dun piderme blanc, mince, jaunenbsp;un peu rouge; la surface interne est dun jaune plus clair. La cassure est fibreuse ennbsp;dedans et rsineuse en dehors. Lamertume est franche et se dveloppe facilementnbsp;sans astriction. Ce quinquina produit 18 grammes sulfate de quinine, et 4 a 5 grammes sulfate de cinchonine par kilogramme.

Quinf|uini pitayo (XoMveJt-iSpetaade). Plaasclae SEl.

On 1exploite dans les forts de Pitayo, province de Popayan; il arrive principale-ment par Ie port de Buenaventura, sur la cte du Pacifique, paree que les frais de transport sont moindres que par Sainte-Marthe et Carthagne. Nous avons regu unnbsp;des premiers chantillons dece quinquina en 1830; lanalyse en futfaite parM. Os-sian Henry, qui constata sa richesse en quinine et en cinchonine. A loccasion dunbsp;nouvel alcalode que M. Peretti, de Milan, avait cru renconlrer, en 1839, dans cenbsp;quinquina, et auquel il donnait Ie nom de pitayne, M. Guibourt a prouv que lonnbsp;devait placer cette corce au norabre des plus riches et des plus fbrifuges; maisnbsp;quelle ne contenait pas dautre alcalode que la quinine et la cinchonine. Les corcesnbsp;varient en paisseur de 2 a 15 miilimtres, et en longueur de 3 a 15 centimtres,nbsp;celles de moindre dimension sont souvent contournes par la dessiccation. II est trsnbsp;facheux que lors de lexploitation on prenne si peu de soins, comme pour Ie prcdent, de conserver ces corces sans les briser; car au milieu des petits morceaux et

-ocr page 45-

9 nbsp;nbsp;nbsp;P

DESCRIPTION DES QUINQUINAS. nbsp;nbsp;nbsp;35

souvent de la poussire qui forment plus de la moiti des surons, il est difficile de reconnaitre sil ny a pas mlange dcorces infrieures, soit par fraude, soit par ignonbsp;rance. La surface interne, rouge ple, est dune texture trs serre,quelquefois lisse,dau-tres fois avecdes sillons longitudinaux trs profonds; la surface externe est rugueuse,nbsp;fendille irrgulirement, recouverte dun pidemie adhrent fortement au derme,nbsp;auquel sont atlaclies des exfoliations blanches ou grises. La fracture transversalenbsp;est rouge brun a fibres fines, se dtachant difficilement et prsentant sous fpidermenbsp;une couche rsineuse trs marque. Saveur amre, un peu styptique, et legerementnbsp;piquante; lente a se dvelopper, mais trs persistante. Ce quinquina fournit 20 anbsp;25 grammes sulfate de quinine, et 10 a 12 grammes sulfate de cinchonine par kilogramme.

Qiiiaxjuina lt;L'at*tlaagii ligsaesix (IVosivelle-Greiiade). Mandie X.I11.

Nous laissons subsister Ie nom sous lequel celte espce de quinquina a toujours t connue dans Ie commerce; cest celle que nous avons Ie plus anciennement trai-te dans nos fabriques, et qui a eu pendant longtemps nos prfrences, et avec raison,nbsp;puisquelle produit 20 grammes sulfate de quinine par kilogramme, sans traces denbsp;cinchonine. Les corces se distinguent des autres espces a la cassure, qui prsentenbsp;de longues fibres extrmement flexibles. La surface externe conserve presque toujours son piderme, qui est trs mince et fortement adhrent, d un jaune rougeatre,nbsp;avec quelques taches blanches j la couleur interne est dun jaune fauve qui appro-che de celle du calisaya de Bolivie. La texture est unie, mais laisse apercevoir lesnbsp;longues fibres dont elle est forme. Lamertume se dveloppe facilement, nest nulle-ment styptique, et persiste pendant longtemps.

jsiiine raug Be Miiiis ( Mouvelle-Grenaile). PBaiidie

A la surface interne, cette corce est dun jaune orange un peu rouge; lpaisseur est de 2 a 8 millimtres dans 1ensemblc des surons; la texture est uniforme commenbsp;dans Ie quinquina calisaya de Bolivie, mais moins serre et a fibres plus longues etnbsp;flexibles. La surface extrieure est presque lisse, et dun jaune plus rouge qua lin-trieur, quoique assez uniforme, quelquefois fendille transversalement avec des traces blanchatres de fpiderme trs mihce qui y est rest. Fracture transversale li-gneuse en dedans et subreuse en dehors. Amertume franche, approchant de cellenbsp;du calisaya, peu styptique, persistante et lgrement aromatique. Ce quinquina produit 15 a 16 grammes sulfate de quinine, et 8 a 10 grammes sulfate de cinchoninenbsp;par kilogramme.

-ocr page 46-

O nbsp;nbsp;nbsp;QUINOLOGIE.

Nous avons dit, a Ia description de chaque espce, que, par kilogramme dcorces:

Le quinquina calisaya de^Bolivie produisait 32 grammes de sulfate de quinine, 8 grammes de sulfate de cinchonine. Le jaune orang de la Nouvelle-Grenade . 16nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

Le rouge de Cuzco............ Zi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;12nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

Aprs avoir rpt les mmes operations pendant plusieurs mois, nous avons obtenu de cette quantit de mlange un produit constant de 108 kilogrammesnbsp;sulfate de quinine et 20 kilogrammes sulfate de cinchonine. Le sulfate denbsp;quinine qui en provient est parfaitement soluble dans 8 parties dther et 2 parties dammoniaque, et il est impossible dy trouver de traces de cinchonine j ilnbsp;rsulte done quil faut admettre, comme Laubert lavait dja fait pressentir, quenbsp;beaucoup de quinquinas ont certaines proprits qui se prtent un mutuel appui etnbsp;que Ton doit se garder den rejeter aucun, comme la fort bien dit M. Soubeiran,nbsp;puisquen les runissant dans une poudration aussi exacte que possible, en raisonnbsp;de leurs principes connus, ils se compltent, ou se modifient, ou sopposent a desnbsp;altrations du sulfate de quinine, qui ne sont que trop relles et encore peu dfmies.nbsp;Cest ici que Ton ne saurait trop faire ressortir de nouveau les services que la decou-verte de Pelletier et Caventou a rendus a la science mdicale en la dbarrassant denbsp;tant dincertitudes. Avant leurs beaux travaux, le mdecin ordonnait le quinquinanbsp;en nature, dont FelFicacit variait non seulement a chaque espce, mais encore anbsp;chaque corce; maintenant, ce nest plus dans Fensemble de quelques surons denbsp;mme sorte, mais despces bien distinctes, que nous pouvons extraire les prineipesnbsp;dout on retire le sulfate de quinine le plus pur, en isolant mme Ia cinchonine quinbsp;surabonde.

rouge Ie Mutis (Moui^eSSe-SeeursEle). fBauelie XV.

Les corces de ce quinquina sont paisses de 2 a 15 millimtres dans Fensemble des surons. La face interne est dun rouge brun; la texture est trs serre avec quelques sillons longitudinaux, trs profonds dans les grosses eorees. Lexterieur estnbsp;dun rouge plus clair, uni et spongieux, couvert par places dun piderme tres lger,nbsp;trs adhrent, avec des traces dun blanc terne, et, dans quelques endroits, decroutes

-ocr page 47-

DESCRIPTION DES QUINQUINAS. nbsp;nbsp;nbsp;37

qui se dtachent facilement et laissent des excavations profondes. La fracture transversale est lgrement rose, a fibres longues et flexibles a 1intrieur et subreuse a lextrieur. Lamertume se dveloppe facilement et persiste sans astriction, mais sausnbsp;Ie got aromatique particulier au jaune orang et a ses varits. La surface internenbsp;des jeunes corces, roules ou non, est dune couleur rouge un peu plus claire; lanbsp;texture est plus unie a lintrieur, tandis qua lextrieur elle est plus raboteuse..nbsp;Cest de tous les quinquinas de la Nouvelle-Grenade celui qui est arriv Ie plus ra-rement et dont nous avons Ie moins encourag lexploitation, comme nous lavonsnbsp;dit plus haut. On en retire 12 a 14 grammes sulfate de quinine, et 6 a 7 grammesnbsp;sulfate de cinchonine. Du sulfate de quinine quil produit, on obtient la cristallisationnbsp;a laquelle MM. Henry et Delondre ont donn en 1833 Ie nom de quinidine, quilsnbsp;pensaient tre un tat particulier dhydratation, qui dans ces derniers temps a tnbsp;Iobjet de tant de controverses, et qui a form le sujet du beau mmoire que M. Pasteurnbsp;a lu lAcadmie des sciences en juillet 1853. Les alcalodes qui se rencontrent dansnbsp;ee quinquina, ainsi que sa couleur, le rapprochent singulirement du quinquina rougenbsp;de Quito, comme nous Iavons fait remarquer a Iarticle Quina rouge vif.

Quinquina jaune de llutis (BIoscvelle-Gi'enade). Plaiicke SVf.

Ce quinquina prsente au premier aspect les caractres du quinquina jaune orang, mais la couleur interne est dun jaune ocreux, la texture moins unie, avecnbsp;des sillons longitudinaux assez profonds a la surface interne, surtout dans les grossesnbsp;corces. La surface externe est plus ou moins ride, dun jaune plus terne, avec desnbsp;traces blanchiitres dpiderme, et par places des croutes qui senlevent facilement etnbsp;forment des excavations plus ou moins profondes. Les fibres intrieures, comme dansnbsp;les prcdents, sont longues et flexibles. La saveur est amre, lgrement acide, etnbsp;plus styptique que celle du jaune orang. Le produit est de 12 a 14 grammes sulfatenbsp;de quinine, et de 5 a 6 grammes sulfate de cinchonine. On retire aussi du sulfate denbsp;quinine une portion de quinidine.

Quinquina Cnrtliagne rose ( NIouvelle-Grenade ). Planclie XVI.

Nous navons eu a notre disposition que quelques surons de ce quinquina, nous nen avions jamais vu de semblable; nous savons quil provient des forts de Ocana,nbsp;prs la riviere de la Madeleine. Pourle distinguer des autres, nous ne pouvons quenbsp;lui conserver le nom et la description sous lesquels notre jeune ami Ossian Henrynbsp;fils 1a dsign en publiant 1analyse que nous lui en avions confie, et qui, daprsnbsp;le mmoire insr dans le Journal de pharmacie de dcembre 1853, donnenbsp;18 grammes sulfate de quinine, et 4 grammes sulfate de cinchonine par kilogramme.

-ocr page 48-

38 nbsp;nbsp;nbsp;OUrN'OLOGIE.

Ce quinquina est encore une richesse de la Nouvelle-Grenade et complte les sept espces bien caractrises qui forment Ie nombre des dcouvertes de Mutis annoncesnbsp;par Za. Les autres varits, comme nous lavons dja dit, appartiennent au quinquina orang et sont assez nombreuses. Lpaisseur des corces plates du quinquinanbsp;ros varie de 2 a 6 millimtres. Lamertume se dveloppe facilement et sans astric-tion. La surface externe, dun rose fonc, est marque de sillons longitudinaux asseznbsp;profonds, avec quelques asprits transversales qui portent lempreinte delpidermenbsp;enlev- la surface interne est un peu plus claire, tirant sur Ie jaune. La cassurenbsp;transversale est nette, a fibres moyennes, dune couleur rose, formant une tenturenbsp;unie sans tre serre et peu rsineuse a lextrieur.

Quinquina inaracailio (IVonvelIe-Grenade). Planclie XVIII.

Ce quinquina a pris son nom du port o il arrive de lintrieur, et ne contienl presque que de la cinchonine. Lcorce, en formes de petits copeaux, varie en longueur de2 a4 centimtres; en paisseur, de 1 a 3 millimtres. Quelquefois la texturenbsp;est trs serre et dune cassure rsineuse; dautres fois les fibres sont molles et senbsp;dtachent facilement. La surface externe est tantt recouverte dun pidemie trsnbsp;mince avec des marqus blanches, et tantt il nen reste pas traces, et Fon apergoitnbsp;des sillons longitudinaux irrguliers, mais trs rapprochs. Saveuramre, dsagrable,nbsp;lente a se dvelopper et ne persistant pas, sans astriction. On i-elire de ces corcesnbsp;10 a 12 grammes sulfate de cinchonine, et 2 a 3 grammes sulfate de quinine.

QUINQUINAS DE QUALITE INFERIEURE.

Nous allons nous occuper de six espces qui mritent notre attention comme les prcdentes, non pas a cause de leur utilit, mais pour dmontrer quil faut les loi-gner de la consommation, et pour engager ceux qui exploitent les forts a ne pas lesnbsp;confondre avec les bonnes espces.

Quinquina jaune de Cuzco (Pcrou). Planche XIX.

Nous Favons rencontr dans les forts de Santa-Ana, dans notre excursion avec M. Weddell, et nous navons pas hsit a Ie reconnaitre comme tant Fespce denbsp;laquelle Pelletier et M. Coriol avaient extrait Falcalode quils avaientnomm aricine,nbsp;du port dArica, o Fon avait embarqu ce quinquina, qui arrive aussi par Ie portnbsp;dIslay en suroiis de 70 a 75 kilogrammes. Cest celui auquel M. Weddell a attribunbsp;la dnomination botanique de pubescens. Ce quinquina et son produit ne peuventnbsp;tre considrs que comme objets du curiosit, puisque Fon en retire avec beaucoup

4

-ocr page 49-

DESCRIPTION DES QUINQUINAS. nbsp;nbsp;nbsp;39

de peine 60 centigrammes par kilogramme daiguilles soyeuses dune couleur dore assez clatante, solubles dans 8 parties dther et 2 parties dammoniaque, commenbsp;Ie sulfate de quinine Ie plus pur. Lacide nitrique concentre conserve a cette cristal-lisation et a son prcipit la mme couleur dore trs clatante; aprs de nouvellesnbsp;purifications on obtient les aiguilles avec Ie mme clat sojeux, mais la couleur jaunenbsp;disparait successivement. Ce quinquina est jaune couleur de rouille a la surfacenbsp;externe, un peu moins fonc a la surface interne. La cassure est nette, dune texturenbsp;serre a fibres courtes. Lamertume est lente a se dvelopper et dun gout de moisinbsp;dsagrable et styptique (1),

Quinquina brun de Cuzco ( Pcrou ). Planclie XIX.

Cette espce, qui se trouve galement dans les forts de Cuzco, est presque tou-jours mlange sans discernement avec Ie prcdent. La surface externe est unie, dun bran sombre; la face interne est un peu moins fonce. La cassure est nette, anbsp;fibres fines extrmement serres, rsineuse sous un piderme trs mince auquel sontnbsp;adhrentes des pellicules dun blanc verddtre. Lamertume est trs faible et se dve-loppe difficilement; styptique et dun got dsagrable. Nous avons retir de cettenbsp;corce, aprs plus dune opration, a peine 30 centigrammes sulfate de quinine parnbsp;kilogramme.

Quinquina gris roulc (fjuateup). Planclie XX.

Quelques surons de ce quinquina sont arrivs avec des quinquinas rouges et des quinquinas jaunes de Quito, par Guayaquil. Ce sont des corces roules avec unnbsp;piderme trs rugueux, trs adhrent au derme, fendill dans tous les sens, avecnbsp;crtes saillantes. La cassure est nette et grenue; en coupant cette corce, on diraitnbsp;dun bois sec et rsineux, susceptible de recevoir Ie poli. La surface interne est lisse,nbsp;unie, couleur brune. Lamertume est lente a se dvelopper, piquante, styptique.nbsp;Lpaisseur est de 5 a 8 millimtres. Nous en avons retir 60 centigrammes sulfatenbsp;de quinine par kilogramme.

(i) aprs les caractrcs incliqus par Berzelius, lacide niirique concenlr devrait decomposer Ja base, et Ie mlange prendre une couleur verte Irs intense. Kn rappclant nos souvenirs de plus de vingt ans, nous pensonsnbsp;que Ie quinquina dans lequel Pelletier a trouv laricinc provenait de la Bolivie. Nous en avons exaniin desnbsp;chanlillons au Muse dhistoire naturelle, et nous avons jug avec M. Weddell, par la comparaison, que ctaitnbsp;bien Ie mme C. pubescens que celui des forts de Santa-Ana.

mm


-ocr page 50-

41) QUINOLOCxIE.

Quinquina des iles de liagos (cote d'Afrique). Planelie AA.

Nous avions depuis longtemps entendu parler dune espce de quinquina avec lequel on gurissait les fivres sur la cte dAfrique, et dont les vertus dpassaient,nbsp;disait-on, celles des quinquinas de lAmrique. Nous devons a la complaisance denbsp;MM. Kestner et Mnard du Havre, outre les dtails sur la provenance, une caissenbsp;quils avaient regue pour chantillon et qui nous a permis den faire lanalyse surnbsp;60 kilogrammes. Mais cette analyse, assez coteuse, a t loin de rpondre a lanbsp;renomme de cette corce, car nous navons obtenu, aprs beaucoup de travail, quenbsp;60 centigrammes sulfate de cinchonine par kilogramme. Ces corces sont trs largesnbsp;et trs longues; elles proviennent dun arbre qui croit dans les iles de Lagos (cotenbsp;dAfrique). Lpiderme ressemble un peu a celui de lcorce du marronnier, lorsquenbsp;Ton en a gratt les asprits; il est trs adhrent au derme, avec sillons longitudinauxnbsp;espaces et se dtachant facilement en longues fibres filandreuses. La couleur extrieure est jaune terne. La surface interne est plus claire, et la cassure dveloppe denbsp;longues fibres trs larges couleur citron, se dtachant dilficilement. Lamertume senbsp;dveloppe assez promptement, sans astriction, mais laisse un gout dsagrable quinbsp;persiste longtemps.

Quinquina rouge pale ( Aouvelle-Siirenade). Plauclie XAI.

Avec les quelques surons de quinquina ros de laNouvelle-Grenade dont nous avons parl, il y en avait un autre contenant trois chantillons provenant galement de lanbsp;province de Ocana. Ces trois chantillons ont t analyss et dcrits, comme Ie ros,nbsp;par M. Ossian Henry fils, dans Ie mme mmoire. Le premier de ces chantillons, dontnbsp;nous nous occupons en ce moment, est en corces paisses de 3 a 4 millimtres,nbsp;couvertes avec un piderme gris sombre assez pais, se rapprochant de celui dunbsp;quinquina gris de Huanuco, avec fissures longitudinales et transversales espaces.nbsp;La surface interne est brune; la texture est fine; la cassure est a fibres courtes quinbsp;se dtaclient facilement, avec un eerde rsineux sous lpiderme. Lamertume estnbsp;stjptique et dsagrable, trs lente a se dvelopper. Ces corces ont donn 18 centigrammes sulfate de quinine, et 2 centigrammes sulfate de cinchonine par kilogramme.

Quiuquiua blane (]Vout'elle-Ciiesssde). Planche AAII.

Gest le second chantillon dont nous venons de parler, et dans lequel M. Ossian Henry fils a trouv 6 centigrammes sulfate de quinine et 12 centigrammes sulfate denbsp;cinchonine par kilogramme. Les corces sont plates, trs larges, sans piderme; lanbsp;texture est fine et serre. Cette corce croque sous la dent, se coupe comme du bois

-ocr page 51-

DESCRIPTION DES QUINQUINAS. nbsp;nbsp;nbsp;Al

trs dur, et est susceptible de recevoir Ie poli. Lamertume est trs lente a se dve-lopper et est dsagrable, mais sans astriction. Les surfaces internes et externes sont dun blanc obscur. La cassure ressemble a celle du bois de frne.

FAUX QUINQUINAS.

Aprs avoir dcrit les quinquinas de bonne, de moyenne et de basse qualit, il nous a sembl trs important de faire connaitre les fausses corces qui ont t offertesnbsp;et qui pourraient ltre encore comme de vrais quinquinas. Nous commen^ons parnbsp;Ie troisime chantillon qui a t envoy de la province dOcana avec ceux de mmenbsp;provenance dont nous venons de parler.

Kcorces rouges (jVouvelle-Grenade). Planelie XXI.

Dans Ie mmoire de M.Ossian Henry fils, il annonce ne pas avoir trouv de traces dalcalode dans cette corce en gros cylindres, dun rouge brun a la surface externe,nbsp;avec quelques traces dexfoliations blanches. La surface interne est plus fonce etnbsp;prsente a la cassure des fibres longues rouge pale; en mdchant ces corces, onnbsp;prouve une grande stypticit, mais sans amertume.

Petites corces rouges (llrsil). Plaiiclie XXll.

Ces corces nous ont t donnes par MM. Lon Lecomte et C', du Havre, qui les avaient regues de Rio-Janeiro comme provenant darbres qui croissent sur les bordsnbsp;de lAmazone. Elles sont en petits morceaux contourns par la dessiccation. La surfacenbsp;externe est sans piderme et lisse, dun rouge brun; la surface interne est un peunbsp;moins fonce. La texture est fine et serre; en les mdchant, on forme une espce denbsp;pdte styptique et sans amertume.

Petites corces blanches (Brsil). Plancbe XXII.

Ces corces proviennent de la mme source que les prcdentes, elles ont lappa-rence de langusture. En les mdchant, nous avons senti une saveur sucre qui sest dissipe pour faire place a une lgre amertume. Ces corces sont en petits morceauxnbsp;de 2 a 3 centimtres de longueur et 3 a 4 millimtres dpaisseur. La surface externenbsp;est unie et sans piderme, dun blanc lgrement ros; la surface interne est plusnbsp;blanche. La cassure fait voir une texture sans fibres et comme granule.

-ocr page 52-

QUINOLOGIE.

eorees rouge* saus plderme (JHouvelle-Grenade). Planelie

Cest a cette corce que Ton a donii, nous ne savons pourquoi, Ie nom de quina nova, et que Ton supposait tre une des dcouvertes de Mutis, ainsi que nous 1avonsnbsp;expliqu, et dont prs de 400 surons out t bruls publiquement. Ces corces sausnbsp;piderme sont dun rouge lie de vin a la surface externe, quelquefois avec fissuresnbsp;transversales, dautres fois sans fissures. La surface interne est assez unie et laissenbsp;apercevoir les fibres dun rouge moins fonc. La cassure ressemble un peu a celle dunbsp;bois de merisier. En sciant ou en coupant les corces, la texture trs serre prendnbsp;Ie poli. En les mUchant, on ressent une astriction dsagrable, mais pas damer-tume.

corce* rouge* avec piderme (rpublii|ue Argentine). Planelie AAI MB.

Ainsi que nous 1avons dit, nous devons ces corces a lobligeance de MM. Quesnel frres, qui en avaient regu de Buenos-Ayres une assez forte partie, quils ont gale-ment fait brler publiquement. Lpaisseur de ces corces est de 6 a 12 millimtres;nbsp;lpiderme est rugueux, fendill dans tous les sens. La surface interne est dun blancnbsp;sombre. La cassure prsente une couche successive de feuilles rose pale qui se distingue parfaitement aprs avoir sci ou coup les corces. En les mdchant, on nenbsp;sent pas damertume, mais un gout aromatique assez agrable et sans astriction.

-ocr page 53-

1

QUATRIME PARTIE.

DDUCTIONS PRATIOGES.

Nous navons pas la prtention davoir dcrit toutes les espces de quinquinas, nous avons parl de celles qui sont Ie plus connues, et qui ont pass sous nos yeuxnbsp;depuis plus de trente ans, nous rservant,

Pour peu que Dieu nous prte vie !

de complter notre travail au fur et a mesure des chantillons qui nous parvien-dront.

Nous esprons avoir dmontr que lalcalode qui forme en grande partie de base des quinquinas prfrs pendant un sicle et demi est la cinchonine, quenbsp;lun de nous, M. Delondre, isole avec soin maintenant de la quinine; mais onnbsp;comprendra sans peine que lemploi gnral que lon fait aujourdhui des quinquinas riches a la fois en quinine et en cinchonine rend tres dsirable la recherchenbsp;dun moyen pratique qui, en respectant les habitudes prises, permette dutiliser Ianbsp;cinchonine. Cest en effet Ie seul rnoyen elTicace de maintenir la quinine a un prixnbsp;modr.

Tous les essais qui ont t faits a notre sollicitation et aux frais deM. A. Delondre, depuis plus dun an, par M. Ie docteur Hudellet a Bourg-en-Bresse (Ain), tant anbsp;Fhpital que dans sa clientle en Dombes, ou les fivres paludennes sont end-miques, ainsi que par M. Ie docteur Beauregard dans Ie canton de lEure, prs Ienbsp;Havre, ont prouv quil ny avait pas un seul cas o Ie sulfate de cinchonine naitnbsp;eu la mme efficacit que Ie sulfate de quinine. Ces messieurs doivent publiernbsp;chacun leurs observations comparatives, qui sont dun grand intrt, et nous nin-sisterons pas davantage sur les rsultats quils nous ont communiqus.

II en est de mme pour les observations qui ont t recueillies par M. Ie docteur Wahu, chef de lhpital civil et militaire de Cherchell (Algrie), et dont Ie mmoire vient detre publi dans son Annuaire de mdecine et de chirurgie pratiques

-ocr page 54-

lik nbsp;nbsp;nbsp;DDUCIONS PRATIQUES.

pur 1854. M. Bouchardat a par-devers lui des fails nombreux quil publiera pour arriver a la solution de cette question importante. M. Briquet, dont lautorit estnbsp;si grande pour tout ce qui se rapporto a la physiologie et a la thrapeutique desnbsp;alcalis fbrifuges, estime la cinchonine a sa juste xaleur.

II est de toule vidence quil ny a pas de succdans ou de composs dont on recompense, on autorise et lon encourage les essais incertains, et qui cohlent souventnbsp;fort cher, qui puissent tre compars a lefficacit certaine de la cinchonine.

Que les mdecins emploient Ie sulfate de cinchonine concurremment avec Ie sulfate de quinine, il ny a certes rien de plus dsirable; mais on sait combien il estnbsp;difficile de rompre des habitudes prises, surtout lorsquelles reposent sur des observations excellentes et qui sont irrprochables, envisages sous un certain pointnbsp;de vue.

II faut arriver, selon nous, a faire employer tout a la fois la quinine et la cinchonine en respectant les habitudes prises, et pour cela deux moyens principaux nous semblent indispensables : 1 Adopter faction physiologique du sulfate denbsp;quinine comme unit; fixer le rapport qui existe entre cette unite et les prpa-rations de cinchonine, pour ramener les preparations complexes a lunit qui-nique, en faisant varier daprs 1analyse les proportions des matires employees.nbsp;2 Reformer daprs ces principes quelques unes des prparations de quinquina dunbsp;Codex.

II est un extrait spcial que f un de nous, M. Delondre, prpare depuis huit annes, quil a fait exprimenter sur une grande chelle, et qui peut conduire facilement anbsp;atteindre le but que nous venons dindiquer.

On a donn a eet extrait le nom de quinium, que nous adopterons volontiers.

JjuthK

Le quinium sobtient par la lixiviation jusqua puisement, au moyen de falcool a 36 degrs, dun mlange de 3 parties de quin|we'broy' avec 1 partie de chauxnbsp;teinte, et par distillation de falcool jusqua siccit.

Dans sa pratique ordinaire, M. Delondre, afin de runir les principes des quinquinas contenant des alcalodes en diffrentes proportions, a toujours soin de faire un ensemble de 2 parties de quinquina calisaya de Bolivie, ou de calisaya de Santa-F OU de Pitayo, de 2 parties des quinquinas jannes de Carthagne, et de 1 partienbsp;des quinquinas du Prou et de lquateur, ces derniers fournissant une plus grandenbsp;proportion de cinchonine.

Mais nous allons montrer, en insistant sur les avantages de cette prparation, comment on peut employer a peu prs indiffremment tous les autres quinquinas,nbsp;en suivant les analyses que nous avons excutes.

Le quinium renferme, outre la quinine et la cinchonine, tous les principes du quinquina solubles dans falcool, dont f association aux alcalis fbrifuges a tnbsp;reconnue utile par une longue exprience, et qui faisait regretter dans certains cas

I

-ocr page 55-

nbsp;nbsp;nbsp;gt; o

DEDUCTIONS PRATIQUES. nbsp;nbsp;nbsp;/,5

Iemploi du quinquina en nature. Le rsidu ne renferme, pour ainsi dire, que du ligneux, du rouge cinchonique insoluble, des resines insolubles et des sels (1).

Lintervention de la chaux dans la prparation du quinium a deux avantages : le premier, de concentrer davantage les alcalis fbrifuges; le second, de permettre lenbsp;dosage immdiat et facile de la quinine et de la cinchonine quil contient, en suivantnbsp;les procds connus de sparation de ces deux alcalodes.

On pourra ainsi non seulement connaitre rigoureusement la composition des prparations quon emploie, mais encore en xrifier exactement la teneur relle.nbsp;Cest ainsi que la grande dcouverte de Pelletier et Caventou servira au perfection-nement des prparations pharmaceutiques.

Nous allons citer deux exemples qui vont faire comprendre facilement comment on peut excuter la rforme que nous venons dindiquer.

Du quinium tant obtenu, sa teneur en quinine et en cinchonine tant rigoureusement tablie , admettons le rsultat des observations physiologiques et thrapeu-tiques de M. Briquet et de M. Bouchardat, qui ont tabli que la puissance fbrifuge du sulfate de cinchonine tait dun quart plus faible que celle du sulfate de quinine,nbsp;mais le reprsentait compltement; rien alors nest plus facile que de prparer desnbsp;granules qui contiendront chacun lquivalent fbrifuge de 1 dcigramme de sulfatenbsp;de quinine, et un vin fbrifuge qui contiendra de la quinine ou de la cinchoninenbsp;reprsentant lquivalent fbrifuge de 2 millimes de quinine.

Prcision dans les rsultats, produit facile a doser, a vrifier et a administrer, voila les avantages qui sont runis a ceux de lutilisation de toute la cinchonine quenbsp;pourraient fournir les quinquinas des forts de la Nouvelle-Grenade, du Prou etnbsp;de lquateur, comme ceux de la Bolivie.

Avant de terminer, nous ne saurions nous lever avec trop de force contre les dclamations inconsidres ou intresses qui ont jet une dfaveur momentane surnbsp;les quinquinas de la Nouvelle-Grenade et des autres parties de lAmrique mridionale, car nous avons retir de la plupart de ces quinquinas du sulfate aussi pur quenbsp;de celui de la Bolivie.

On a pu sassurer, en outre, que la quinidine qui a servi de prtexte a ces dclamations ne se trouve unie en plus grande proportion a la quinine que dans les quinquinas qui arrivent rarement dans le commerce.

(1) Le quinium, prpar comme nous venons de lindiquer, contient rcgiiliremcnt un minimum de 30 pour lO dalcalodes. Les quinquinas de mauvaise qualit fournissent presque autant de rsines; mais cesnbsp;extrails rsineux ne renferment que de faibles proportions dalcalodes.

-ocr page 56- -ocr page 57-

TABLE DES MATIRES.

Introduction............................................. I

Premire partie. Aperiju historique des quinquinas. . ..................... 3

Dedxime partie. pisode du voyage de M. Delondre dans les mers du Sud (1846 a 1848). ... 16 Troisime partie. Description des quinquinas en suivant la chaine des Andes.......... 23

BOUTIE.

Planclie I. Quinquina calisaya plat, sans piderme...................... 23

nbsp;nbsp;nbsp;I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;roul, avec piderme...................... 25

FBOU.

nbsp;nbsp;nbsp;II.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Quinquinanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;carabaya avec et sans piderme..................... 26

nbsp;nbsp;nbsp;III.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rouge de Cuzco, avecnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et sans piderme............ 26

nbsp;nbsp;nbsp;IV. huanucoplat, sans piderme....................... 27

IV. nbsp;nbsp;nbsp; jaune pale........................... 28

nbsp;nbsp;nbsp;V.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;roul, avec piderme..................... 28

nbsp;nbsp;nbsp;VI, de Jaen.................................- 28

QVATEUR.

nbsp;nbsp;nbsp;VII.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Quinquinanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rouge vif............................... 29

nbsp;nbsp;nbsp;VIII.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rouge pale................................ 30

nbsp;nbsp;nbsp;IX.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gris fin de Loxa............................. 30

nbsp;nbsp;nbsp;IX.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gris fin Condaminea........ 30

nbsp;nbsp;nbsp;X.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jaune de Guayaquil........................... 32

MOUVXI.LE-GBE9JADE.

nbsp;nbsp;nbsp;XI.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Quinquinanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;calisaya de Santa-F de Bogota..................... 33

nbsp;nbsp;nbsp;XI.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jaune orang, roul........................... 34

nbsp;nbsp;nbsp;XII.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pitayo.................................. 34

_ nbsp;nbsp;nbsp;XIII.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Garthagne ligneux................... 35

_ nbsp;nbsp;nbsp;XIV.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jaune orang de Mutis.......................... 35

_ nbsp;nbsp;nbsp;XV.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rouge de Mutis............................. 36

_ nbsp;nbsp;nbsp;XVI.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jaune de Mutis.............................. 37

_ nbsp;nbsp;nbsp;XVII.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Garthagne ros............................. 37

_ nbsp;nbsp;nbsp;XVIII.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Maracaibo................................ 38

-ocr page 58- -ocr page 59-

f; i


f ■


; ^



; . ♦:' . •,'/ ^ -?■gt;'

‘ . •:£ •

1quot; )(gt;. ■»«•

•f—-• , ■Hv':.'


■rr^fev



:i^y


f’**---


If nbsp;nbsp;nbsp;^





i'A: .y''

. . .^ J-


'lil (Ui


m


y /W/i iZ-^-rt:-


. ■ ■ ■


' --1

. , •U'- ^-0-, • ,, nbsp;nbsp;nbsp;•' „;

u .:gt;•

, nbsp;nbsp;nbsp;■ ■•:?» '.i^p

i' 'lt;1;; -ifu!



S . gt;


'• ■■'■: nbsp;nbsp;nbsp;,r^

- ■

:V- •4:,.-gt;ï^ï:: I:' nbsp;nbsp;nbsp;'

T’Cgt;. ,






# • /.' /lt;'*• ^Jrf- '.

^ nbsp;nbsp;nbsp;igt;-

,i:lr


w gt;•



t .-


■■ ■





Uquot;-


......• -.-—

U

* nbsp;nbsp;nbsp;:'-i

i.

4^Vv

v£'S ; V*!,a


1^,.



i


' •■■ nbsp;nbsp;nbsp;• •:- r*»? ■ ' '■'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•



gt;



('■quot;quot;•«■’Scl nbsp;nbsp;nbsp;*


ii' .

■■. s i-J




si'.

. f. '

*J*- .1,






I



¥-y


i


gt;;?.-•


r


-•i 3ï Gii. n .‘vjiialr. d^:' '.(Uin.-rit, a 8 'ii-ajn id.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Cindbomne


f'V/’ Aj.'


lgt;ar ft . tOirf. Ht’if


-ocr page 60- -ocr page 61- -ocr page 62-

t=9.

-ocr page 63- -ocr page 64- -ocr page 65- -ocr page 66- -ocr page 67-

mmmL



rnftjiiiiAquot;ir asaaaMiBBpift-



QUINQIMN'A R()bt;K i)F, 'CUZCO

(PROU),




4 Gram ^ulfate de Quinine .12 Gram. id de CinchoTOTie


par Mo^rammt.


6 4.6 Gram Sulfait .h C.nchon.ricj



JiiiitllijuuUil^ nbsp;nbsp;nbsp;j w-y-'-.x- Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.gt;.G'-' iilMlr^VTinTiiiil-'-------i'irrititirtm|pW-r^ YiT^in^ti


-ocr page 68- -ocr page 69- -ocr page 70- -ocr page 71- -ocr page 72- -ocr page 73- -ocr page 74- -ocr page 75- -ocr page 76- -ocr page 77- -ocr page 78-

)


]


I



/.


I


1

-ocr page 79- -ocr page 80-


:5








Mquot;

P'

‘ nbsp;nbsp;nbsp;-t»quot;',-V.



,1


f


‘f

■ \i-


-t

. {


Iquot;





• •#:...

-V ' -■ *


JÏ .


-ocr page 81- -ocr page 82- -ocr page 83- -ocr page 84-

IP


.. inxiijiuibii





v'v .■^-;/ ■ ’ •


r


‘ • - ■'i«»i nbsp;nbsp;nbsp;■ .1









■■■ nbsp;nbsp;nbsp;; '‘,V




-ocr page 85- -ocr page 86- -ocr page 87-

ii

i-


OrfNOfTNA Hf)f'(;K PAi.K.

(liOnArKUR),





y Biou


i-*' ..^a' y gt;





Qq


^ f** i'A - Onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

'

-iH



1'E'^''v '.

Mdf'i

'Ik '

,- .4:


{

t

fi

A



'lt;v. nbsp;nbsp;nbsp;*'


,


gt; ^;;

^V1

i


xii


';lt;f-


;

. - .*

-

|-


.', -i-.

'M


ajX*



- :f 0.

rf -

TI i*


\ 'i ---^

'

kM'-

r'rru'rrje'. rai .'


'Th'. .' %-:':?',--.;e'./ A-^ ^'quot;:;

'-. nbsp;nbsp;nbsp;' . ''^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;W'quot;.


15 a,lfi OraTB

.'/ a fi fjrrin


alfiite de Qinninc

, de Cmclvomne.


par Kihgrammr

|gt;ar dX xl^t-Com^te .'


-ocr page 88-


: M:-s:




- .■. ,i




; ^ “''1 „ ^


lt;gt;v



é


'iquot;:-


■■gt;■ .^;quot;V ■■gt;'quot;


.'**^lt;*


■vk»



V

■■ r:.-^



' '-gt;', ■ ■.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V-




• nbsp;nbsp;nbsp;-.■'•'‘5 r''-r-ïv;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,


v:quot; A^?,




;'v-


-ocr page 89-

QUINQUINA ROUGE PALE

(quateur) .



15 a l8 Gram. 5 a B Gram ,


Sulfate de Quinine . nbsp;nbsp;nbsp;|

de Cmclionine . i

,pa.r (iX . CUco


par Kilogramme


-ocr page 90- -ocr page 91- -ocr page 92- -ocr page 93- -ocr page 94- -ocr page 95- -ocr page 96-


1


■• 15 «

■.V-5 '1 ; nbsp;nbsp;nbsp;;!


- .-.M4

'■•■' .■ ï ■ -it ; ■.i:?f - '3





■ :-. nbsp;nbsp;nbsp;Jj»,'

•gt;, gt;. .'amp;(

5.:*. ■.


.V—.•'gt; ■ '-'i' .-.'.-v ■


'•t-


j»}^.


*0




#


quot;4^

«É'


'KV


., f


• * nbsp;nbsp;nbsp;,j •• .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

vv,;


. :i



. ,-


-ocr page 97- -ocr page 98- -ocr page 99- -ocr page 100- -ocr page 101-

QUINQUINA JAUNE 0BAN(7E ROULE

(NOUVELLE GBENADE )


i8 Gram Sulfate de Q_umine.

4' a 5 Gram id. de Cinchonine, psr Kilogramme

Calisaya S' F de Bogota 3o a 3?, Gram. Sulf. de (|uininenbsp;3 a 4 Gram. id. de Cmchonrne.nbsp;par Kilogramme.

ptur El . nbsp;nbsp;nbsp;.

i8Gram.Sulfate de Quinine.

4a5Gram id de Cinchonine. par Kilogramme.


-ocr page 102- -ocr page 103- -ocr page 104- -ocr page 105- -ocr page 106- -ocr page 107-



QUINQUINA CARTHAGENE .LIGNEUX

fNOUVELLE GRENADE )




-ocr page 108-



-ocr page 109-

QUINQUINA CARTMAGENE LINEUX

fNUVELLE GRENADE.)

KC



:5

u


F. Bjon.


Imp. hcincrder, Pans.


20 Gram. Sulfate de Qumine par Kilogramme

pa/r (Si.)-(ond^.

-ocr page 110- -ocr page 111-


-ocr page 112-




■ 'K quot;■•,*r‘ ■’ ~


-k. V




-ocr page 113- -ocr page 114- -ocr page 115-





QUINQUINA ROUGE DE MTIS .

(NOUVELLE GRENADE).




'f


I




















a nbsp;nbsp;nbsp;.*?rf

l;'t.gt;3*






Kib


jhv i^qtrcMr /law


* 18 a 14 Oram Sulfate de Quihme.

8 a 7 Gram id de CincKb-nme

quot; 6K i(^^tJloilt;k*^.


par Mo^amme : .





-ocr page 116-





M.U- ^

^ri:U:^^-


^ v:

-ocr page 117- -ocr page 118- -ocr page 119-



•i 1^1






. «b




'\l



irv'






J* *


IS'''.'’' ’ nbsp;nbsp;nbsp;■'• . ' quot; ' »■' ••nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe'fe^Slfe 'gt; • •


fW:


^ nbsp;nbsp;nbsp;•**nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^'-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■•-*' lt;• j. ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;••

*‘^^R*’* nbsp;nbsp;nbsp;“ *• * •



-•■.


«'


* *.• •







V.‘



3»'IS-W





•5 ■


. nbsp;nbsp;nbsp;t.**









i'



» *•


gt;'



- 3t.-







’ :■ ' .-‘ifSss^

* * *' • •■ ^


^ «


*•.,




* . ,


V ;



-•quot; • «

• ■. ,,•. • •♦ ^

. *^ • * •





•' ♦







• •



Jgt;* ^jBwflncNr A» *P


de Cinchonine.


pai’' dl.cD^i’anc’te/.


MMÜNta

■ ■-'t




-ocr page 120- -ocr page 121-


QUl\^aUL\^A JAUNE DE MTIS.

(NOTJVELLTl GRENADE).



12 k l4 Giam. Sulfate de Qumme.

6 a 7 Gram. , nbsp;nbsp;nbsp;de CmcEonme.


par Kilo^raniJiLe


(H ,cDlt;fcgt;iicgt;ic/.


-ocr page 122- -ocr page 123-



\|Uh\l^Utl\A Kttoh (NOUVhLLE GRF.NADE)



% I.

^ f


l-

- n

s *


t K.

. I'

I !




* r f' 4 nbsp;nbsp;nbsp;|.

I' . #.-^^'*.4''fc} IS

ai!#: t'i



F dm


=

T^- *1

nbsp;nbsp;nbsp;?p;

'dw^'' ^ nbsp;nbsp;nbsp;-;,;i.quot;;e,i.-''';t*'''.'.%

tO

*



i8 Gram Sulfate de Qummc.

4 Gram id de Cinchonine


: s .ji:


|s


par


lt;ty^'



:K'

.1


Vf .'

f/v


'1-'


* nbsp;nbsp;nbsp;*quot; i gt;:




4ci]MrcMr Acrts,


iloerawme.


.i. nbsp;nbsp;nbsp;vi =1^.


.iv



-ocr page 124- -ocr page 125- -ocr page 126-

-ocr page 127-



:fj


' nbsp;nbsp;nbsp;parnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.




-ocr page 128-

*»•lt;’ '


^wy.|

Ïï.:


■iimwij»»i»ii' quot;I 'I'

Kwsii,-.. nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,



.........................................





.•' ■' .. '


■ ■ ■f'


tfe'


‘.' -’yy'


:'■ 'f“'-i


.V . ,V\'

w *

«‘v


■c S;4'

i-i'

gt;%IS


.. i

i


Equot;

Él



ï£d


;• quot; • »



-ocr page 129-

QUINCIUINA MARACAYBO.

(NOUVELLE GRENAUE)


10 Cram. Sulfate de Cinehonine nbsp;nbsp;nbsp;|

d a 4^ Gram. id. de Q^uinino nbsp;nbsp;nbsp;'

pat- cl .d\'linulie

par Kilogramme

-ocr page 130- -ocr page 131-

i

p

ll



(n:MNQUlNA Dl-' CIJZCO. (PÉROU.)


fun



. „;■■■... .. ■ v:x .'^V



I ■'


• . :• . .

gt;.- .i • '=,' r\ - •■ . .

- •' ■•'^.;5i'‘ r

r ' nbsp;nbsp;nbsp;^^■■■

'»'-■ ..


.? • • .fty-

. ■ gt; *



■*• ‘‘' V •'■ \

. vV r JÜ

■ --^x ;*'f* - {•:.

■ ■- ■' ■.


:gt;■ ii :■ •■■.:«^^Sgt; V .-• ^■V

^ ■,lt;* ^' -.•■■ ■•*■■■ quot;.-■'t'jquot; ■ ‘ ■■., -^'-■' '

r- nbsp;nbsp;nbsp;U^'A . ' r'.. ■•nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;: ‘ -nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ ■ lt;'

r ...:.. . • nbsp;nbsp;nbsp;.

■ nbsp;nbsp;nbsp;:4^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ ■ ■



■ 'Al


4l


■ 'JÉ

r-v;.' ■'^gt;-3


' ■'»; •• nbsp;nbsp;nbsp;.i'-;

\ -'-y *, '■•'

i^ -quot; V


•“•* nbsp;nbsp;nbsp;.tW:-


'•*:


ff '■?

t*? nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;'

'■ gt;■■■■


f/ '--.

jf.A



F Ö»n


'Vm*roflr,A%


!Sv' {’'■ni/.^rHmrneü Sulfaie de (Quinine ' /'p.ïr Kilogramme) k) Centigrammes Sulfale d*:

^gt;ui- cl (IhCt'udte nbsp;nbsp;nbsp;.

m

L.-'r’


IL.


•i*


-ocr page 132- -ocr page 133-

(,) U1NQU1N A 1)1', C LJ7.CU. {PROU.)


o Centigrammes Sulfate de Quinine (par Kilogramme.) ko Centigrararnes Sulfate de Quniinc.

par Li.[)lt;Clt;gt;irlt;)fc .

-ocr page 134-


r 1


'■ 1


-r


,V.'



V/ , .-•

■ '-.. \ ■


if.



.1 • l - nbsp;nbsp;nbsp;.




t





0::-


'W

hSi'.'










-ocr page 135-

QINgUINA.S DE gUAblT iWKHIEURE


-9


r



-ocr page 136-







'PIWI




É-


'■ nbsp;nbsp;nbsp;' .,* gt;• '' 'r

,' nbsp;nbsp;nbsp;'.i,! '■■nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■' '7'*'^^



V.


V-. ■•


!^vgt;- .- '


t


■'■B -'1 '



'•' 'is


Is-






V

-ocr page 137-

QUINQUINAS DE QUALITE INI'EKIHURE



par Kilogramme.

'pixi' ()eovii)tc


-ocr page 138-

-ocr page 139-

MBS


MiWiniaL




Mp


' , - VJSv?


FAUX QUINQUINA HOUGF BFIUN

/ nbsp;nbsp;nbsp; (NOUVELLE GRiLNAE)

QUALITE INFERIEURE ROUGE PAlE

nbsp;nbsp;nbsp;(NOUVELLE GRENADE3


li




Ne contientpas d'Alcalide


. i8 Centigrammes Sulfate de (Juiruno . Centigrammes id de Citichoninenbsp;* . par Ktlo^amme _ 'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;



. '.'Mik


-ocr page 140-



■-.•;gt;■





Wf





-■ lt;■



f:


«»

.:?


•''•»gt;’ :iV.


..V


5'!';


■:. f

.V'


, 'A



, -'ti


J * • *f \ .. •'


'!f;











-ocr page 141-

FAUX QUINQUINA ilOUGF BRUN

(NOUVELLE GRENADE)

QUALITE INIvF.RIFUr^E ROUGE PALE

(NOUVELLE GRENADE)



Ne coTitieiit pas d'Alcaloide

lt;X .?cLy\tdAjey

i8 Centigrarmnes Sulfate de (Quinine.

2, Centi^Qammes jd de Cinchonine, par Kilogramme.

-ocr page 142- -ocr page 143-


FAUX QUINQUINA (BRSIL) -






i.'



I par Kilo^ramnje


N**l ^uyuiar N*t.

i\e conenneni pas (l'Alcalotde


yOA' CL .^eCcndte .

J0



''f -'i


* nbsp;nbsp;nbsp;7ss?^5!i



-ocr page 144- -ocr page 145-

I' 8ion.


FAUX QUINQUINA (DRSIL)



6 CenLi^ram. Sulfate de (5_uin'me. la Centigram. id de Cinchonine.


par Kilogramme.


ne conLiennenl pas d'Alcaloide,


pOA'


-ocr page 146- -ocr page 147- -ocr page 148- -ocr page 149- -ocr page 150- -ocr page 151-

I


I

i

i'i



BIBL. CONV.

O. F. M.

W i J C H E N S


-ocr page 152- -ocr page 153- -ocr page 154- -ocr page 155-

EC HELLE


KEFRAXTTIQNS

AilHfiUr eirprr/ntgt;eKfnbsp;en lt;feami/e^nbsp;lt;A'/a i/ivLft'nbsp;'t'/itpoifr/anbsp;TtTfper- O


DISTANCE ti/dpie//e A\fnbsp;Afonbi^nes

SW' mvr, e/t /mamp;a/it-(i/,yfracfio/tnbsp;/a

/i/nti'/io/t.


HAUTEURS

JfESUREES

en

J)r Gi-oe.


PHENOire^ES

ELECTRIQES

(Selon

/a /muLw'Jcs Conc/tca.


CULTURE

DU SOX

Telou

teo/i i'/enahon an -i/tM'xfus i/u7//oeauj t/e. /d jMtU'


DECK OIS-SE^ITEINT e/e /ft

Gravifaiiou e.iprime parnbsp;/es igt;sci//ait -ons,/'an me-me Pen t/u/c'nbsp;t/itnsnbsp;/ePfn't/e'.


Aspect

tin

Ciol azui'd \rpr(tnenbsp;e/t Jetf/ rs Jnnbsp;Cyauometre


DECROLWS'E.VENT

PRES RIO X

t/e /'llumiJtte

clel'Air

do i'Air

vapnmeA

A(Diol[)IierK[ue

e/t/hy/'cs lt;/e

e,ryrfineey

/'Hygrojiiclre

en/tditl Btn o-

t/e

iSauiJure

me/riijueo^'


ECriELI I


TOISES



TF..MJI:KA I UKE

dc U\ir ft t/ttgt;ee\ees /itiionbsp;/ei(rs,,\t'prf/iietnbsp;71 ntiin/finninbsp;,'/ /ti//ir/ii///nnbsp;tAf '/'/ier/nome nbsp;/t'teen/fi/ntJe


iV8iro3iirfO.\ CIlIMfQl !.nbsp;,/, /:i,rnbsp;aiittosjy/ie -rttjffC. *.


HAU 'I i:c R

AP,,

Iiiuiie iii/erieurc de la

-VeitfO pei'petuello ibii'i diilercnU*?nbsp;JaliUidort.


EC Ji i: IA a:

des \iMnuiux leloa Ja luiiiteiirnbsp;du ibl


cpi


iil liiihuent .


I) LORES de 1 baunbsp;bouillanienbsp;a tidlorentottnbsp;liaiuctii's.

riicjiuonu'dc

Ct'lttutl iuli .


//.


'T


j/V /f.-.V.sTTV.'j

i 1.

j I..iii.:i, ii\;)n.i.i;

ic.-..-\



EiJvatto/i Jcj-pehU /iiui^Co' f tnoulofU'J



4000


Eir. oj* 3eo88.

/i33f38) a /See tquot;,/e/i,aif .nbsp;Pmp- sr,/pf^8fe.


tfp8Sp88 ft JOOO-quot;


6000 - -


6S00


6000


4.5o'o


loS^ 2


4000 . . U'j'fO


^5oo


5ooo


25oo


5oo


2 f jSSo


2 f f450


2 f 04 JO


2f 3 q3o


2f aSPo


2, 1100


If ^540


If ^'o


If 382 0


if iz8o


of jq8o


0, 0000


('tme i/a Clmiibora/o P44. (iffoS/y en rei/tikfwU/i! /uij'e/ne nbsp;j'ure tiff miuf/u lt;/e /(hvii/i/utrnbsp;//nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftire/neft'ttpte i/e^ W'

Zlt;tp/lt;flt;xgt;-

Cime lit Cav.iinbt' S^S^fSodSfJ Cane i/'Anlinma S'byC f2opfgt; CJnbsp;dniei/u Cotopaxi 5j5^ 'quot;(spSi y

Cunct/t IVIontrS Elie {iS2p y

Cane th Popocatepetel ^Sj'C

fj

Canei/uPiti/'(0T\zas9i5ioIy, (ijz^y


A^lcanc^f' TuncfiLrahaa. 406$'/^

fiS44 O'

(met/i Rucu-PicKinclia 48SSP f24p8fl

Mont-Blanc . 4jjS'*^(245oP f

Eiiilleraliorn 4^o7f(sih^fj lt; opaiffespe/tT/tee,}' ft ffiilt;t/ioineln\inbsp;a 43on72228 y

JJlt;tiftrtei/'\atjiiinA Ati/itee 4lt;gt;o5f C211CJ

GrofirOloiucr ye/i 7ytv/J 'bSgBf


I'iPei/e Aficuipampa SSSvf'

/f82SCJ nbsp;nbsp;nbsp;^

Alonf-Perdu 34^(gt;7 Ci7tgt;S,J Kma 333S'Pfipi3y

PrtwuTu gt;Cwlt;/5/iMaj'bor3/t^/^^ ilgt;38y

\^afliuanii 2^41quot;' (iStyq/J Canio^ounbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7L42yf')

S.Goloai'd Ctmei/ii Pettiue

2/22 nbsp;nbsp;nbsp;f'lbqjC)

/./nn/c ajle/yewr t/eeneti/ee ea/te /e 48''t/e /aO a 2S00 ^i/e/tiaitrar

Coiti '/le ,/e Oe/pe/n/ne,/, //Man -nee en 0',wei/e 2188f/nb *) P,feea//e t/a mant Ceim 2088nbsp;fioo CJ

Afonf d-'Op i386C* f^(f8Cj m/e J*opay.m ijSSf^^Jpoi Pj

Puv de Dome 24JjP*/'j88P)

y^fvene jtpSCj yeniJpZ; nuns qpinbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eniSoS

Brocken lt;atl/{tr't ie82^/348Pj.. Ih/ean ,/Be/:/a loib^f S2oPj


IGuekuile , uneJes/uutesJ/en knpies t/e/a Jtti/e 3o80'{iSj*f


Beaiicoup i/e Plienonieucsnbsp;Imnineux .


PeuJ'eu'p/oo'i -ens iteeompii -pnees M tunere ZupitmJesc -

c/teresse e/e /na' el/itpi-oanmi/i'nbsp;,/i'Sfnut,/elt;r //nbsp;rene/e/il le/enJt-/'JC/ectrici/r //vsnbsp;sen^b/e'.

P/s ,/es I'ou -e/tes i/tss Bleans e/fe passe siyu-ve/if'Ju posilif^nbsp;itit nJpti/ff'

A/umt/itnce t/e pr/e*


P/its e/e Cu/Ua c Pafitrae/es e/esZanuis,nbsp;JesFrebis, ,/e-((_ gt;nbsp;Baa^s et t/eetPnbsp;('/tenres.


QPP0S404 a CooetP


ppyin/O ,t 8egt;oot^


pppS6p38 a 4000 f


/e40. a 48/ Zf/rnsi/e //to-x/enne Je44f


Je32^a42f In/enst/e'tno-ymneJe 38 f


3f,rn,pte J'obserr ru/Eens

La O'eeberessc.y tneti/e/me ,/e/aanbsp;s,ms nitapt'S ynbsp;estprebab/emen/nbsp;an-Jessons Jenbsp;38ftp// /'e,///f/snbsp;,/ /(f Empent/u -/e i/e sSfS.nbsp;sonn zO'f J


Ear- op32e38-//4 2/Ct)

a /oeet^Jefiafd-

Pntp sitppff i3fo

Ear e7 3438/ (182^38.)nbsp;d 85ee ,/e AauCnbsp;Emp sap/y*^ f-iofo-


Ear. 0738/4/

^ (iZ-ipS.) a 8eoo fJeA,mt


Tv


^8fe


35oo


(gt;5oo



O'ooo


j nbsp;nbsp;nbsp;7

Je 40 a too lIitmiJttt.ynbsp;moye/ute 84*/


^rp/eycions amp;ej Jrejuen/es, nunenbsp;/itgt;npenet/nfuenbsp;Zes Coue/ie,e nbsp;,/'ai'r' eeisi/iesnbsp;,/a 80/souaentnbsp;e/ponr /enp -fetus e/attyeeo'nbsp;,/'ZUee/rict/e.'nbsp;ri7pa/me * -fieizmvupnbsp;tpe/e, rnetne lt;/enbsp;ntn/

JOepuis Syoo'* /a^/tv/e ntt/eenbsp;,/e neo/e *


Po/nnie Je /errs' 0//uco Tnypa'o/timnbsp;escti/en/itm

Pas t/e fromentau-Je/fi e/e 33oegt; f' (),ye .


E/et/s i/Ennype-E'j fietan. ITort/ettm Avnbsp;na- /Vie/itypot/tu/tLnbsp;jia/uya.jraps.Ptfa/esnbsp;foto/i Enpen JeSuesenbsp;Jtip/,ms,Pont/nesnbsp;(pen t/'E*'e/aves tt/n-ear/is-)


.pp 27lt;2 d 0000P


ppq884S8


Je sS^a 3/f Zn/e/tSf/ento-x/enne Je32


Je 8i^u too, ffiatiiJi/e^nbsp;moi/e/me 65f


Je24^a 3o^' MtEnsJc me -x/enne ,/e 27**


eie $4^ a ioegt;*^ StimiJt/eAnbsp;/noycji/te j4^.


F.up/jsiens c -/eefra/utus /res /tepienfcs et^nbsp;bvspyrtes, siu'-touts henresa-pres/acn/nn -nation i/u * to/eil.nbsp;Peni/rntp/nsi -enrs beares ,/nnbsp;/ear /Eleetremenbsp;/recZKi/nt ne


/d/^, Co/vn Adn/ie ft siu're moms dbon -,/,tnte slttu/esstts Jenbsp;1/80 quot;VeJfusa Jon/tenbsp;Jt//tet/ente/tt e/e^cPnbsp;/riti/s mars nbsp;Etyt/uoap/u/npent -vtd/tJi'i/tettm.


If.

InP/isi/i mo ^ x/en/ie Je 22^


Je 8ofdioof

ffa/ntt/Je, y met/e/tne 80^.


t/onn,


pets


tnJ-


brntj'e i/'E/ectn-eite atniosp/ie npue gt;


O'uere, InJtifoJtteuo, td//e, I hto/i, JZtt/s,nbsp;Zd/rop/at, Eana/auc.y,nbsp;/ftfne, s/c/ints Zfamea,nbsp;lEsc/ttvcs A/neatnsnbsp;m/rvJaf/spar /eeX^nbsp;pettp/es etPt/tses Jenbsp;/'Eaa'ope-j


JPP84234 a 1000/^


woeyoooo d o


,/ej3fi a3f Zt/ensi/e me-t/emte JeiSt


i/e 88fd mo f

Jamt,/t/e *

moyenne 88f

0tan/tE i/ep/uye fenJee.brnie me-yen,ifSq770nbsp;enEa/epe of 8/nbsp;fzS ff)


mp-supp-

Etr 073^208-

,1 SSeo^Je Aaut-E'npsupp-.^3, o

Ear o74t823

(180740 ) a Sooe

E/yip sappf*quot; al 4-

E,ir 0744888 (ig-fSS.)nbsp;ft 4800'^,/e AdUt-7fwpsa/ff^ 3f/

Ettr e}74/4^J

(2Io/'20-)

d40oe^'Je/to///

Pmp stippf^ 074

Ji,tr. o 7 Segt;4i8 (2237 Segt;-)nbsp;j35oorU/eAant.

EMjy-snpp^ofo-

Ear.07 838Sy.

(238f o8-} ft 3ooo AjeAautnbsp;It/np-suppf^ *4.4

Ear of 5/0/3 (28370 8-)

a 2801*7 Je/taut Ewp sftpp. l8f/

Ettr- 07 8o5ot -^ (2837 24) a 2ooo7J'/iinf/nbsp;Et/p- sir/pf^sefo

Ear- o7 04/34

^ (tU,* ^4}

ft i5oo7i/e /taat '/fmpsrtppE 2/f2

Ettr- 078/023

^ (3,n/ a .) it tootypje Aaa/'nbsp;Empsapp. zifO-

Ear- o7/-t/OJ

^ (iii/f' o3. j a 8000 f'i / \Aaa/nbsp;Entp-sa/pE24fo-


E,ir 07/8202 (83/7 80.)nbsp;ituniveau,/,' /internbsp;Zv/p-ifr/p/fC 28f 3


i3oo



Regions /top p,'// // V t/am/t i gt;'nbsp;potu'en i'igt;/liH//enbsp;/a /eni/yera/arenbsp;moye/ine, /atnbsp;eepenJan/y pa-rati f/re atfJcs-.sons ,/e zero.slnbsp;S403quot;*leT/ier ~nbsp;taeinetre tnonlc.nbsp;t/aeb/in'/eisti ij- S


Pas dTOires onviiiiisosnbsp;/ta'cs (ft/ L^fJ,


Eyfts as Jtyres Epi/t vati // tjuesnbsp;se/Ua^efes//eu'lLnbsp;'P/aper,itare me-yenne /i/'t/it/i/nenbsp;/ 'EcAe/Ze tber/tie -nief/'t/uey.


3oo



. 7 nbsp;nbsp;nbsp;I.obelm .,uanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;-.

^ nbsp;nbsp;nbsp;S'*

quot;a*quot;quot;'

.SVI, . nbsp;nbsp;nbsp;'S'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/.ufiillt;lt;L4Jan,,i\-4-f^lt;hintc.-,vl'orcSi\ntcs \

wtiuu-

A nbsp;nbsp;nbsp;*^^4nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; PourrtUa


. nbsp;nbsp;nbsp;Vgt;'^ ,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t'-aniHnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Palttinanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U


Hvd.ocoa. nbsp;nbsp;nbsp;----------


OiiliB *.3 nbsp;nbsp;nbsp;'iVoiJivolmn

Si\THx nbsp;nbsp;nbsp;^'Vnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

C mcUoiia ctr.hUilw Mtu-

li/H-l./iiH.'/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;



^ ^Vj^ -Quinquina oiiiuw s 1'? ^


a-uaiwa nbsp;nbsp;nbsp;,,.,.vecU7. HvaroU^u .vu.-viunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Sobmim

l.vib.,. cJ.al nbsp;nbsp;nbsp;''*quot;1**^^,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pal'sUlorat,...aua

. U nbsp;nbsp;nbsp;y /nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MolalVonK's;gt;m aml.-stlov..'s gt;*' quot;'quot;'Vquot;quot;'''quot;gUlba Mu..nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

e.-a-aa,:'' nbsp;nbsp;nbsp;Z_nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ab.b.04,

Jtrt,,..b., o,.b.lla nbsp;nbsp;nbsp;^ saavnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IUlllA gt;'' Voyra i-.oanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;caf V,

. aal.mar nbsp;nbsp;nbsp;IIV- quot;' quot;Inbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a..,v(,,|,,|;|-

CfttUmfoUa ritcainia nbsp;nbsp;nbsp;covi\aunbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,*^ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;coimicwrttquot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; ... onbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;io.- i.,..

Ato nbsp;nbsp;nbsp;/,','nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h.q'luu'iuoi'iiG Hi.mtUw-anbsp;nbsp;nbsp;nbsp;B.iuSuiii.


Julswwa linlioule//7 A;.^

. nbsp;nbsp;nbsp;My.a...u..o,.byllanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s^|

kVoV*quot;*'* * nbsp;nbsp;nbsp;*Cori'y...',. Polvtronujii

Mali.' COVl\aU

^/b* nbsp;nbsp;nbsp; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;**nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i/,-nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h.q'luu'iuoi'iiG Hi.mtUw-a

UusvanlU' nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. o,quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

Jc.-i 'Mai\o'quot; U , 4,1. nbsp;nbsp;nbsp;**'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*e,,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cmvluma

V nbsp;nbsp;nbsp;ynbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;i.i .nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''7nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- quot;

iA nbsp;nbsp;nbsp;...nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Iorllonia


. nbsp;nbsp;nbsp;...vanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CiK'uUarux roolivnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Il'ir......-

nWiViw''-quot;'' nbsp;nbsp;nbsp;.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*.






4000


4000


a5oo


3oo


5oo


de-7^5 tt i87 deinperaturenbsp;nioveime o, /

(3n\.)

It tviiibe Je la nettfejnsi/n anbsp;4/00-


/.it i/uiinltle y JtKiyyene ,il -mospheriiiue nbsp;/'anal lit taenu'nbsp;Jti/is Ics A,uflesnbsp;re,/tons cl Jitnsnbsp;As p/atnes nbsp;Mats la p/ o.x f-taileJes 131 -cans peali/iiel-i/ue/ois.o'ttf /es-/laulesCane'iOnbsp;Jes Amies, mo-Jf/terla cty/tipenbsp;sflton Jf la'.


Jgt;'air /rti/e Je/ean Je Aetqe eon ftent ^nbsp;o, 28/, J'Oati/cnc


.Wetyeperpel- sona.. I'Equiileur el lie 3^ lul-bor. a 3^. lal australiL*

4800871484^/

l\is lie vanalto/uf Jes 80'.'^ Keitjepe/'peluJlenbsp;sold les 2of lain, bor-a4oo quot;Jido'i-T/nunAJnbsp;ellc y Jesce/ul en Atpe/'nbsp;A 38oo 8^


/e Co/ulor ,los A/uliS. lt;/tieA/ties ttiotteAes lt;vgt;_nbsp;c 7 Jims' vo/l/t/, ant. la/nnbsp;les dtrs. peiil-etre e/e -t',\gt;- t/i ees/t, i//on,t ^nbsp;p,ir As eoi//',r/io' as -0/71 Jans


/)es /tyot/nes Jes Oita-//tieo, t/esA/pae,t e/i Ad/it/es tiottJyt\7tsetX-(Jtie/i/ttes Oitt'S.(o/i -Jor. Fatteons ( ap/'tt/n/l-tj/ts /J//S Jepoissonsnbsp;Ja/is /es lacs


de of a 20f d'empcra(iu'enbsp;luovenne

(Vmv.) .

iibonJance Je yre/e./ne/nei/iubnbsp;t/uefois Je mat


I 0 nbsp;nbsp;nbsp;'nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^0

lit* 1.2 a 20,7 reiuperalurenbsp;moyenne 18/7

asnt.)

(frcle Iresabon ,/ante-Ertnnenbsp;//eque/tle' eunbsp;pen eleoeegt;.


/a (/uantitiL? ilhyilroyenc'nbsp;eontenae Ja/ntnbsp;/Alt' almospAe-ri/ue eshnom-Jrc ileJeiu' mtl-Aetnes-OnnePnbsp;troupe pas plusnbsp;J'AyJroy'ene anbsp;tooo'Ueieoali-on qu ail ntnuunbsp;Jeld tner *


Keiqe pe/peluJle sous, /es 35 f Je laliluJe .nbsp;a 0800 f iSoo-y Jenbsp;Inatlcur .


Kefije pt7petne//ed sous les 4of Je A/I nbsp;ft oioo^ ftSootJ J,nbsp;luatle/tr.


Des Zd/tia t/ere/ititX oit/trayes d At pe/Ue 'nbsp;ote/Je/iltJe Ja (/tunbo nbsp;ritx.OfrpetitOt/rs anbsp;front blt/ne OtanJd gt;

(er/s Ze petitZion. Quel qut's iWt/rt JZus ,/epu -/i\r pene/rd/ts


de 12^5 a 3of Temperaiure

o

movenne 21.2

Ore/e asscx.i'ii re.lte/soaoenlnbsp;branxemv,


do 18,5 a38f4 Temperaturenbsp;movene 25,3nbsp;( 2of 2 R.jnbsp;Ifts Je ifre/enbsp;Z.eo'able sou -oent a 82 f


. Zau'itl/nos -plu'rique con -liento, zjo. J o cxyt/enc, o,/$/nbsp;JAxote eletiPi 'nbsp;ton o,oo3 JAt'4-Je au'lfontque.nbsp;Le niitd'inxutnnbsp;Je ses oar tall-ons ne/*aratl-p,ts ereeJer nnnbsp;axJlie/ne Jo.x'x/nbsp;ifcnc


Nciye pe/petaelle sous, les45f Jelaliltt,/,' bor.nbsp;A 35oO-quot;^8z82nbsp;A/iil- Py/'ctiees a 244,8'.nbsp;Ex O'uissc a 2 700nbsp;stu' les io/tes isoles ;nbsp;a i53of''o'iliiei//iednbsp;Jes Monlaytieo- Je -p,ifse 3/oo- Elie/io-nthte pen co/istti/u^nbsp;Jtuis A's Zo/tes -part -ables.


(Jot/s /'E/t/afet//' ott potllottiber Je la'nbsp;tuiqea 4/00 -^2100*1nbsp;,le /attle/tr -^Iti Jfcu'n/iu' SO//S fe-tq f Je lalittt,le ell*L. nbsp;to/nbe /itsqn a j$oonbsp;Je /iMtleur.


Keiqe perpeltte//e sous les -gt;8 fJe AiM/tJe bor.


Zfver/'d tna/*urUp Ee -its Iiyri/ut - (rr,tnJs Cer/s PalameJe,/ At - AAo/iJanee,'nbsp;Je Cd/nv'Js et,/e/Zon-ye/t/'s Jieatteoup Jenbsp;pour. //{J.ffimi.j


P, /ih- i W/i /u nt

nua'tt'^ Titf-tr -Ui.-' i:,-yassa Pe//spar,A//s Qtte/ques a'f/iyesAAy//-ates-Evu/aa/ fOrto/usJ_nbsp;I oluAer eoceni - Pas t/e.nbsp;Eo,t,pas Jet 'rocotlJeEcuu-ivitp ,/lt;( 'la,/i/es(Putpe/ifiiy


oin,/,\lt; 8,pa/ou eZAlou-iU,.,.Ji!,fnar (FeAs ,med J Iiyretioir-Lion fPA'tvn nbsp;eoA'i/Oaeia ti/p/Aa/a E/ -resse/tJ-.Fournal/er.iere-ateo-ii'-Ar/n,iJi/leA/teae -A/tes.Craa .. inipe/is Boa.nbsp;( icvJJe Z,/au7xt/n El,i nbsp;trr aoefj- AA'St/aitonbsp;f Oestr (Zianan )


Jaati Je nur a la sur/aee ptvsnbsp;Je I'Et/aalearnbsp;Aors ties eearanjnbsp;a28f/n,iis,i lanbsp;/ro/onJear Jetnbsp;400^'/a mer eslnbsp;ajfo I.aTem/'.nbsp;Jelutterfeurt/unbsp;Olobeparaft seihinbsp;CEi/aal- tie 22(3.


/Ki/d /n/eriettt' Ju CloAe Je aoupe/les lt;.lt; -/eees Je Ee/'/nestes pnnbsp;tvn/enl /es p/inA's sounbsp;Aer/at/ies


Eau boudlame

fi 8c e

((e-u!)

A,r


Eau li't'iulkiUe

' ^4-7

/ill,- (.fiS.


Eau hv'iullanle .r S8fnbsp;(,-e 5J{)

Ear. t*! 4/4-


laubouillante

lt;/ pi,3

(737 oR)

Ear- 0/ 838-


EaulnnidJauh' b P4f3nbsp;(jsr 4.H)nbsp;Ear. of ooS-


Eauhoiullaiue


(77^ 7 J


Eau bouillante looffSoE)nbsp;Ear- of '82


Z.a na/uteJesIl.'cAo'/*-u at/e//,,/,//,/,*/ | inJsp,-/iJtrate J,\' Jt/r,/, -/ugt; ./ Aiti/a.A''/ [nbsp;./ /lautt ia . A/a/s en aeeo/uu/eraa//a a - jnbsp;nepetti,-/art/e Ja Otal,-,,'// Jeeotarep/,- jnbsp;Ja/is e/hii/ue/yuat /'or,/re ,/e,///,//;Anbsp;si/ion Jes roeAes, /'tn, l/n./tse// et/a Jt - jnbsp;reet/on ,/e/ea/'s eoa^Ais ,f/ttete ,/ liV/nt - nbsp;neesp,ir an syste/ne J, /oree,''/,u/uanbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

/ler.O/t/eion/unt /a J(Wisle J. eerlat -ties /ots Aua/es seAy/t /es/ae/les se/er,7/t As i/f/JerenterC /,gt;r/n,itufas ,/a ,/es.ea-,'nbsp;/u'peaa Je /a /tier

/.es Riyions ep/alortaAsp/rsen/,/it a /a/ots /es et/nos /es/Ja-' e/eeeis lt;/ /esnbsp;p/a/ns /es p/as i'/ent/aes Ja iJiJc ,/e/'aanbsp;o a /f 40 ' el nit/lep,irt ,tj/ea/s sta la *nbsp;Le/re. A s rnoataaaes eaee,/,-/if la /laafetanbsp;Je Cic'Zear ,J,//',',//*,tt/ f'ers lespelesnbsp;nestct-pi/iiAait/uts //es eoastJe/iiAle'.e,//

sous As .i,/ Av 4 f, / nbsp;nbsp;nbsp;00 Je Ai/i/a-

Je bor. en ,t tro/ae ,les (t/aes ,le 4-,yof et/nf/ne ,A 58oof,/'eA e,/t/,gt;n-

/.es //antes ./aa/oria/es aaeoa/raa e', celles eontenaes eat/ e Ai pen/e or/ett/alenbsp;i/esel/tjes tt/es ay/os Ja EresJ .sur 'o,nbsp;/t,7/i's ih /iUty, /I ontp,/s ,i -a.'*./nbsp;Aaateur aa-.lessus ,lan/p,a// Je (iKva/t

Poates A'S /,gt;r/n,///ons ,p/e /on ,/ Ji'eou-rer/es sar / res/e ,/// nbsp;nbsp;nbsp;f/t'/trent

reatue,' sot/s /'/',///,tte//r- /.ear .inei,/i /tele/'t'A/t/re, ,//n .lt;lt; ntani/este Jaas lotnbsp;Jre lie /ear sape/pos/Uoa .-a p,ir,i/7 en ye nbsp;n,'/a/At nu/ne qi/e Jane /e-' /Mgt;/t, s te/n -perees /.esy/ a/afes, pn se/-petif Je Aas,nbsp;till (ntciss, ,ai fi/c/ate,,ia -^e/aste /nteaee gt;nbsp;el aa 8,'Ad/c /'rt/n,///- /es Ay/m-tf/onssenbsp;ro/t/Aares. ,/e/fU',/, ,//es,,te//a ,AOpp-lt;;nbsp;et trots tieEoe/tes e,/te,t/ree.,gt;//r,'/// lt;/e,i. nbsp;ere/nples /rapp,tnts //Jent/te ,/enbsp;sfr/tetare ,/ai/,/ne ,/,/ns /es/u/rt/es lesnbsp;plus e/o/,/nees ,/a iJobe. Z,//or/n,/t/,ainbsp;pro/'/e//uit(,/ae ,/es Eusa/tes.,/es.iaa/yJa-li,A'S,Jes /loe/ies ,imp/uAo/i/ues ,U i/e,nbsp;/tup/tpres a Aase Jo/gt;st,Aen/ienbsp;erre/gt;er/ee fPt'r/s/etafse /rottee sparsenbsp;sitr /a /uutte ere/i Jes.I/i,/es, eo/n/ne e//enbsp;/'esl stu' ce//e Jes /tau/cs e/ta/nes Je /Eit -

Ptt/7tu /esp/ie/to/t/cnes yeoAyytp/ea qui soal/gt;arn,a/te/s ,/aa- /ieqions epia-Ao/'ta/es Jn /i,a/reaa iontinenb, on Jo//,,nbsp;ei/ersa/'toat /'epaA'sett/' ,/es eoaeAes etnbsp;At qra/h/e /,ttt/e//r a /,tpte//e on i/eeoa-ore /esyot'/naltonsposterieures au Out-nf/e. Eti Piiu ope le Erantle neslpastiHinbsp;iterlpiir J'iitt/ref Jloe/ies Jepi/ts 3300'quot;nbsp;d4/00 fJuj:.//i Jes on ne /e po/fpas a//-tlessus t/e35oo'-Zes Fi/nes /esp/tts e/e -oe'es Ju 8lobeson/ JanP,yrp/ii/rc,,/tn,('.nbsp;/eqtte/lilmp/iJ'o/e dAon,/e,,p/test(/epottr nbsp;pttJeiAiarz e/ ,pte ,/t/e/ques Jfaie/ aAyts -/esreqatJe/i/e,yai/ttep/otlait, ,/a/t/ri\X 'nbsp;e,y/a/iie ,i/l,re par /e^'ett Pt*/e,//UYtte.Deonbsp;/ornui/ions lie 0/\S se//xy/n'e/ita Eu,m -e,tre/iea ,i pSoofJ.e iyi,/rAo/i ,/e /err, se.nbsp;i/ee,'///'/'*p/fS Je E//,t/u/eo d 4400 f Jenbsp;Aaa/i'ar. /es p/aines i/e Eoyo/u.,/ i/oF.nbsp;et iooo'I^ sent e,yi/pertes Je Ores. ,/eJ*ter-res ealea/res seeoTiJatres,Je Ox/psc ej Je.nbsp;O'e/yent/ne .Ees ioqta//espe'Z'J/ees senbsp;tronoe/itiiua'.hides auJessus Je4ioofnbsp;(en Europe on ne /es a pas vu^'an-t/essitenbsp;Je 35^gt;t7 f)

Le Sol Ju Jloi/aunie ,/e Quito contienr ft '2500'quot; Je /ututeii/' Je/ttn'/nes osse^nbsp;mens ,/'E/ep/iants ,/ont /fspeee pa/'an^nbsp;t/e/ruJe.

Eesfrres Je (t/e/iea o/it t88ofJ'ep,iiS' sear; une /ormatfon Je Qi/t/rz ,t / 'Ouistnbsp;t/elauam,ire,i en ,t -2400 -'quot;

I.,i iorjille/e Jes.i//i,lesprese/ile p/tts Je ,'o Jo/id/is en/Za/nes lAy/itqtte/nbsp;,ptes uns sent e/ofqnes,/e/,/ /ner ,/e*nbsp;3y-,t 40 /tenes ntattnes et ,/ont /e,L.gt;nbsp;pAo' e/eee's e/ /es p/us /en/,gt;r, lt;f' p,trnbsp;/es (Lt/ies ne oomtssenfpas ,/e /ave.inbsp;eati/,tnl,s. t/ta/s Jes Pier/ csponees.,/,snbsp;ebstJ/ennes, Jes I\gt;/p/iL/res et Jes E,/-s,t//t s Si 'ot t/tes ,et sarCou/ ,/e /Eatt etnbsp;,','//e/erre ,ar/u/ ee, ,A//is Ailt;fue//e ,',lt;-tnbsp;si'iioent enre/,'/pe nnpotssonnbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(Ic

Piiiieiodus Cvclopujuj


pi 04


o,yo4'


0,8 022


0,8-8-


0,8040.


*,84-8.


d, 83o


gt;,812$.





















i/Y'rYY,-YYi'YVYJ (fyY'/Y'Jk.



-y






YJYY /(foopSo/pSY^e y/ /0o3.


'AR


Alexandre de HuMiaDT et Aime Bonpland.

E.u^mss8et-/-etli,y^gt;(17-jHSc-IIiifgt;itgt;o/ilY,iltVsi/ie^\i,- Si-//onli7'7^,7-lO//,!/ nbsp;nbsp;nbsp;t/z/HoS,j!gt;,7r, A/ Z,///:gt;^,77-/l,.,777//i, 77/7/gt;/'7/77,'


-ocr page 156- -ocr page 157- -ocr page 158- -ocr page 159- -ocr page 160- -ocr page 161- -ocr page 162-